1 1942, La Part du diable (1944). Première partie. L’Incognito et la Révélation
1 a réalité méprisée se vengera automatiquement. Le péché est une faute, mais faute signifie tout à la fois erreur et chute.
2 rs générations de pécheurs dans l’histoire, ou de péchés dans une vie, que le mal finira par révéler une espèce de consistance
3 entir. Par sa liberté seule il peut pécher. Et le péché n’est qu’un mensonge. Mais le mensonge proféré nous lie. La liberté j
4 leil fait renaître les ombres ? 13. diable et péché Imaginez que le diable aille se cacher dans le péché même, dans le
5 Imaginez que le diable aille se cacher dans le péché même, dans le péché en général, tel que le conçoivent les prédicateur
6 iable aille se cacher dans le péché même, dans le péché en général, tel que le conçoivent les prédicateurs et les moralistes
7 n’est « rien d’autre » qu’une figuration naïve du péché  ; en second lieu, nous n’aurions plus l’idée d’aller chercher le diab
8 t, et nous fuirions sans l’écouter, tandis que le péché nous fait moins peur qu’envie. Si nous savions voir le diable dans le
9 qu’envie. Si nous savions voir le diable dans le péché , nous serions beaucoup plus prudents. Son astuce sera donc de se rend
10 i d’ailleurs adorent tromper leur mari — c’est le péché même, à leurs yeux —, mentent sans le moindre scrupule, sont égoïstes
11 oivent pas le diable comme l’instigateur de leurs péchés , mais comme une sorte d’apparition de cauchemar, qui porte malheur et
12 ns aucun pouvoir sur nous ailleurs que dans notre péché , et par lui seul. Le diable-apparition, sans liens avec nous-mêmes et
13 autre » qu’une projection, hors de nous-mêmes, du péché dont nous sommes les auteurs et que nous refusons d’assumer. Ce subte
14 arler d’un diable personnel ? Nous voyons bien le péché , mais pas le diable. Ne peut-on pas en faire l’économie ? Si l’on dis
15 on pas en faire l’économie ? Si l’on dissipait le péché , l’on constaterait qu’il n’y a personne derrière l’écran. » Ici, le d
16 ble au lieu de se distinguer abusivement de notre péché , a choisi de se confondre avec lui au point qu’on croie cette abstrac
17 uelle, de notre part, pour le déjouer. Certes, le péché étant devenu notre seconde nature, il peut sembler qu’il agit de soi-
18 e du mal nous habite, que l’on pourrait nommer le péché habituel, ou presque le péché normal. C’est notre propension toute mé
19 pourrait nommer le péché habituel, ou presque le péché normal. C’est notre propension toute mécanique à violer les dix comma
20 s dix commandements, c’est-à-dire à commettre des péchés , qui n’ont rien de très mystérieux et sont exactement catalogués : lâ
21 on oreille pointue : c’est au moment précis où le péché n’est plus reconnu pour tel et veut se justifier. Dans les mécanismes
22 tifier. Dans les mécanismes hérités de nos petits péchés quotidiens, nous sentons quelquefois intervenir comme un moment d’acc
23 smes moraux, efface nos catégories, transforme ce péché habituel en une « vertu » délirante, en un vertige de fausse innocenc
24 ’essaierai de décrire l’action du diable dans nos péchés catalogués7. Pour les autres, je les laisse aux moralistes, prédicate
25 trop, dès que vous tentez de le démasquer dans le péché , il vous égare en vous faisant dire par les savants que le péché lui-
26 égare en vous faisant dire par les savants que le péché lui-même n’existe pas : trouble des glandes endocrines ou fantaisie d
27 ut être définie comme une tentative de ramener le péché et le Mal à des mécanismes subjectifs, dont le médecin pourra se rend
2 1942, La Part du diable (1944). Deuxième partie. Hitler ou l’alibi
28 ée vers le pardon, le futur éternel, le rachat du péché d’origine ? 20. Midas prolétarien Le Prince de ce monde peut t
3 1942, La Part du diable (1944). Troisième partie. Le diable démocrate
29 sont des hommes comme nous dans ce sens que leur péché est aussi en nous, secrètement. L’une des leçons claires qui se dégag
4 1942, La Part du diable (1944). Quatrième partie. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
30 ci le secret de sa grande stratégie : produire le péché en série et rationaliser la chasse aux âmes. Il faut avouer que presq
31 à la fois autonome et responsable. Le mal ou le «  péché  » ne sont plus, à leur vue, que les effets d’un trouble temporaire ou
32 foie ? Nous sommes bien trop intéressés à nier le péché personnel pour que j’accorde à l’hypothèse matérialiste le droit de s
33 s. Il est vrai que tout le monde s’imagine que le péché par excellence réside dans la sexualité. L’illusion s’aperçoit d’une
34 Si la majorité des Occidentaux se figurent que le péché originel fut l’acte sexuel, dont la consommation de la pomme serait l
35 rait le symbole, c’est parce qu’ils assimilent le péché en général à la tentation par excellence, qui se trouve être à leurs
36 s yeux la sexualité. C’est une vue bien bornée du péché  ! Car même dans le cas où le fruit mangé par Ève signifierait ce que
37 inement l’une des formes les moins diaboliques du péché . Je n’en dirais pas autant de certaines amours pseudo-mystiques, nœud
5 1942, La Part du diable (1944). Cinquième partie. Le Bleu du Ciel
38 isation consiste dans la diminution des traces du péché originel. De même, la vraie sanctification consiste dans l’augmentati
39 qui se fait dans le monde. Dans la Confession des Péchés de Théodore de Bèze, ces mots : « reconnaissant de plus en plus nos f
40 n’est pas dans la certitude illusoire d’être sans péché . Il nous est au contraire révélé par le Christ lorsqu’il accepte de m
41 t lorsqu’il accepte de mourir en assumant tout le péché du monde. Le monde est plein de démons, ils sévissent par millions, e
42 i qui conçoit le pardon. Car le pardon connaît le péché aussi bien que le diable lui-même. Mais il connaît mieux le pécheur,