1
risque. Nulle vérité n’est bonne à dire, dans ce
sens
que chaque vérité comporte une part d’accusation pour notre vie, et t
2
ymboliques qui nous rappellent ou nous livrent le
sens
de ces structures formatrices — Idées de Platon, Catégories de Kant,
3
e mythe, une réalité équivaut par définition à un
sens
, — et réciproquement. Hors du mythe, je veux dire sans le secours des
4
ruisant les religions et les mythes détenteurs du
sens
général. Le temps est venu de dépasser le faux dilemme rationalisme
5
que nous sommes ici dans le monde de l’esprit, du
sens
, et des essences créatrices, dans le monde d’où provient toute forme,
6
spiritualiser, s’il veut devenir humain au plein
sens
de ce terme. Car dans le monde de l’esprit, tout est forme, intention
7
iberté ? Quand ce non-bien, quand ce mal prend un
sens
, nous les dénommons diable, et j’accepte ce nom. Dans les pages qui s
8
ne sert à Rien. Et tout ce qui ne sert à Rien, au
sens
spirituel, porte la marque diabolique. Mais Nobody lui-même reste Que
9
êté pour toujours. Depuis sa chute, il a perdu le
sens
de la Création continue, du dynamisme immanent au réel. Par-dessus to
10
e immanent au réel. Par-dessus tout, il ignore le
sens
du drame de la Rédemption. Il ne sait pas et ne veut pas savoir que D
11
mais, pour tromper cet œil averti, pour abuser ce
sens
du mal qu’éveille en nous la connaissance du Bien, comme le soleil fa
12
C’est trop affreux, vous me faites trop peur, je
sens
que je ne pourrai pas dormir ! — mais qui d’ailleurs adorent tromper
13
able, mais seulement des vertus mal orientées. Le
sens
originel de leur élan, gauchi ou inverti par notre orgueil et par l’i
14
haines qu’il excite. Et cela définit un génie, au
sens
démonique de ce terme. D’où lui vient le pouvoir surhumain qu’il déve
15
sentiment de leur responsabilité morale, donc du
sens
de leur culpabilité. En les fondant dans une masse passionnée, il exa
16
tout avoir du monde sauf son âme, qui en fait le
sens
et le prix. De même Hitler, battant l’Europe entière, n’a jamais pu j
17
t rien faire de plus. » Beaucoup ont découvert le
sens
de cette parole quand le Führer est entré dans Paris. Pour ma part, j
18
j’écrivis ce jour-là une page qui trouve ici son
sens
de parabole. À cette heure où Paris exsangue voile sa face d’un nuag
19
on le fait. C’est de vider tous les mots de leur
sens
, de les retourner et de les lire à rebours, selon la coutume des mess
20
le rationalisme9 a déprimé depuis des siècles le
sens
religieux des Occidentaux. Car non content de combattre et d’évacuer
21
s encore des jérémiades sur le déclin de l’esprit
critique
et l’abandon des grands principes. « C’est inconcevable ! » opineront
22
e guerres, qui fera des héros ? Qui réveillera le
sens
du sacrifice ? Pour qui ? Pour quoi ? Jamais l’humanité ne fut moins
23
de sa personne, et sinon son bonheur, du moins le
sens
pur de sa vocation. 9. Les méfaits de la psychologie rationaliste
24
us avons éliminé de notre existence bourgeoise le
sens
du tragique, pour nous tourner exclusivement vers la recherche du con
25
iale. Elle sera perdue si nous perdons d’abord le
sens
de la réalité morale. Et certaines simplifications le perdent à coup
26
ien vrai : ils sont des hommes comme nous dans ce
sens
que leur péché est aussi en nous, secrètement. L’une des leçons clair
27
d parce qu’elle est le seul régime qui tolère une
critique
railleuse. Ensuite, parce que l’humour est nécessaire pour la bonne m
28
ans huile et sans jeu entre ses parties. C’est le
sens
de l’humour qui sauve les hommes vivant dans un État démocratique. Et
29
al de notre destruction des hiérarchies. Grâce au
sens
de l’humour, une distance respirable et respectable peut être rétabli
30
ntimement persuadé que la démocratie dépérit sans
critique
, dénonce d’avance comme totalitaires ceux qui verront dans les procha
31
l’un et l’autre, selon l’âme qu’on y porte, et le
sens
que l’on prête au mot. Pour la plupart de mes contemporains, la liber
32
toutes les chances de mener le jeu partout où le
sens
s’évanouit, quand l’organisation perdant la tête se met à fonctionner
33
erre. Mais je constate que dans une société où le
sens
spirituel s’endort, la correction des mœurs devient un idéal, la verd
34
s vices. Or les vertus insignifiantes, privées de
sens
et qui n’ont l’air de rien, sont en réalité le Royaume du Rien. Elles
35
’ont fait aucun mal, il leur manque simplement un
sens
. Mais l’entropie de l’univers augmente : or il n’est rien de plus cat
36
ictoire dans notre époque, c’est d’avoir privé de
sens
presque tous nos usages, coutumes et costumes, arts, travaux et loisi
37
nne un moderne en lui demandant quel peut être le
sens
de son nom, des formes et des couleurs dont il s’entoure, des phrases
38
mble spirituel. Je dis que tout ce qui n’a pas de
sens
appartient de droit au démon ; que tout ce qui porte un sens comporte
39
ient de droit au démon ; que tout ce qui porte un
sens
comporte quelque bien, le nonsense y compris, qui n’est qu’une allusi
40
nsense y compris, qui n’est qu’une allusion à des
sens
imprévus ou cachés. Quant à l’absurde pur17, c’est une catégorie de l
41
, mais le mystère et la pratique du sacrifice, le
sens
du risque spirituel et de la catastrophe salutaire. Si Jésus n’est pa
42
rsement, de scandale et de tragédie ! Car tout le
sens
du christianisme tient en trois actes essentiellement tragiques : pre
43
mpères. Ils observaient le Philanthrope, d’un œil
critique
. Un pauvre homme l’arrêta pour lui demander une cigarette, dans un an
44
re. Nous sommes donc en présence d’un phénomène à
sens
unique : la transmutation du temps en argent, sans retour. Certains p
45
l. Réponse géniale si nous considérons les divers
sens
du nom d’auteur. L’Auteur de toutes choses est leur autorité. Il s’a
46
y collabore, qu’importe : la dédicace est le vrai
sens
de l’œuvre, pour autant que l’homme peut en juger. Elle ravit au démo
47
à votre choix. Vous êtes pris dans un mécanisme à
sens
unique, vous n’êtes qu’un corps abandonné aux lois de la gravitation,
48
répulsion et cette attraction jouent dans le même
sens
. Elles poussent l’homme à rechercher les occasions d’être dépossédé d
49
Certes, il n’y aurait pas de masses possibles, au
sens
précis de concentration d’hommes, sans la radio, les haut-parleurs, l
50
s en dominer l’ensemble démesuré, ni formuler son
sens
dans un langage commun. Il me paraît que nous en sommes à peu près là
51
en tout, nous avons perdu de vue la mesure et le
sens
des fins dernières de l’œuvre humaine. L’individu s’égare dans ces va
52
affaiblissement ou l’extinction presque totale du
sens
de la vocation personnelle. Admettons que tout y concourt dans l’ère
53
emander aux jeunes gens d’aujourd’hui quel est le
sens
de leur vie, le goût de leur existence. S’ils trouvent quelque emploi
54
peine à concevoir que le jugement moral garde un
sens
, et que la personne existe comme un tout, à la fois autonome et respo
55
n monde. Car attaquer au plus intime de l’être le
sens
de l’alliance jurée, c’est faire le lit d’une éthique de barbares. Pr
56
— a déprimé progressivement dans notre époque le
sens
et le respect de la tenue morale, du sacrifice au bien commun, des ve
57
ées, vous dites : « J’ai changé, elle aussi. Quel
sens
aurait encore notre fidélité, quand elle s’oppose à la loi même de la
58
même si le diable en propose quelques-uns — et le
sens
sacré du contrat, sous peine de déchaîner la tyrannie, bientôt sangla
59
e, injustice, état de mensonge constant, perte du
sens
des devoirs immédiats, faiblesses exaltées mimant l’inspiration, — c’
60
érence à toute autre passion, pour aveugler notre
sens
des valeurs. Le sexe n’est pas une honte, mais le diable y trouve l’o
61
e principe et la fin de l’Ordre, la sommation, le
sens
final, sont dans la main de Dieu, qui est le Bien. Si au contraire, t
62
ssant de plus en plus nos fautes » m’indiquent le
sens
du seul progrès humain non équivoque26. Le sommet de la sainteté n’es
63
nous a fait perdre, depuis j quelques siècles, le
sens
cosmique, c’est-à-dire la conscience immédiate de nos liens avec l’en
64
ent mélangés dans nos vies, nous a fait perdre le
sens
moral élémentaire, c’est-à-dire la conscience immédiate d’un absolu q
65
, simple illusion d’une impatience oblitérant nos
sens
spirituels, mais qui ne peut empêcher l’Esprit d’agir plus qu’elle ne
66
la liberté de ses semblables. Tout cela se tient.
Sens
du prochain, responsabilité, et liberté sont choses intimement liées
67
un ordre, et de passer à l’offensive ? 64. Le
sens
des mots Mais l’offensive suppose un plan. Un plan commun, clairem
68
e », « esprit », « démocratie » prennent tous les
sens
que l’on voudra — et l’on s’entretue pour ces mots. Il semble même qu
69
t compliqué, et plus vous y réfléchissez, plus le
sens
du mot vous apparaît problématique. Pourtant vous exposerez vos vies,
70
n. Mais ce serait mieux encore si le mot avait un
sens
que l’on pût déclarer sans hésiter. Si chacun de vous savait ce qu’il
71
s mots ne peuvent être efficaces que s’ils ont un
sens
défini. Et ce qui définit le sens d’un mot, c’est sa correspondance i
72
ue s’ils ont un sens défini. Et ce qui définit le
sens
d’un mot, c’est sa correspondance indiscutable à certaines choses, à
73
rité communes, sont seules capables de définir le
sens
de ce qu’on appelle les mots courants. Mais toutes ces choses ont dis
74
aires et nettes, et qu’en tordant et déprimant le
sens
des mots, il détruit la base même de nos fidélités. Il sait que parto
75
vera mieux que les pires tyrannies d’ahurir notre
sens
moral… J’allais écrire que le seul remède serait de lui opposer la sé
76
tradition et par les étymologies. Un ministère du
Sens
des mots, doté de pouvoirs discrétionnaires, voilà ce qu’il faut à la
77
on spirituelle, et cela s’appelait droit de libre
critique
. Tout cela s’explique et des générations de romanciers nous ont montr
78
ine, je ne rêve pas : je me prépare à marcher. Je
sens
que j’ai quitté déjà ce livre, et les quelques accords que je viens d
79
. Daniel Defoe. 28. Je prends le mot prochain au
sens
que lui donne la parabole du bon Samaritain. — Qui est mon prochain ?