1 1944, Les Personnes du drame. Note de l’auteur
1 Note de l’auteur Ce livre allait être mis sous presse en mai 1940, lorsque
2 Note de l’ auteur Ce livre allait être mis sous presse en mai 1940, lorsque se
3 mis sous presse en mai 1940, lorsque se déclencha la bataille de France. Le manuscrit et la composition typographique ont
4 sse en mai 1940, lorsque se déclencha la bataille de France. Le manuscrit et la composition typographique ont disparu. Mai
5 1940, lorsque se déclencha la bataille de France. Le manuscrit et la composition typographique ont disparu. Mais j’avais c
6 déclencha la bataille de France. Le manuscrit et la composition typographique ont disparu. Mais j’avais conservé par hasa
7 disparu. Mais j’avais conservé par hasard un jeu d’ épreuves, que j’emportai en Amérique. Plusieurs des chapitres de ce li
8 e j’emportai en Amérique. Plusieurs des chapitres de ce livre ont été publiés en première version par les revues suivantes
9 ce livre ont été publiés en première version par les revues suivantes : Nouvelle Revue française , Bulletin de l’Union po
10 suivantes : Nouvelle Revue française , Bulletin de l’Union pour la vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit , La Revue de
11 ivantes : Nouvelle Revue française , Bulletin de l’ Union pour la vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit , La Revue de Par
12 uvelle Revue française , Bulletin de l’Union pour la vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit , La Revue de Paris . Tous ont
13 pour la vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit , La Revue de Paris . Tous ont été remaniés et souvent notablement augment
14 vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit , La Revue de Paris . Tous ont été remaniés et souvent notablement augmentés pour c
15 ent augmentés pour cette édition. Le premier date de 1932, les derniers de 1939. Si je me décide à les publier aujourd’hui
16 ntés pour cette édition. Le premier date de 1932, les derniers de 1939. Si je me décide à les publier aujourd’hui, ce n’est
17 te édition. Le premier date de 1932, les derniers de 1939. Si je me décide à les publier aujourd’hui, ce n’est point que j
18 de 1932, les derniers de 1939. Si je me décide à les publier aujourd’hui, ce n’est point que je ne me sois éloigné de cert
19 urd’hui, ce n’est point que je ne me sois éloigné de certains des auteurs dont je m’inspirais alors — comme on quitte sa n
20 on quitte sa nourrice au moment du sevrage. Mais la doctrine de la personne, que leurs œuvres et leur vie illustraient à
21 a nourrice au moment du sevrage. Mais la doctrine de la personne, que leurs œuvres et leur vie illustraient à mes yeux, m’
22 ourrice au moment du sevrage. Mais la doctrine de la personne, que leurs œuvres et leur vie illustraient à mes yeux, m’app
23 eux, m’apparaît plus valable que jamais. Elle est le vrai sujet de ce livre — comme de tous ceux que j’ai signés jusqu’à c
24 t plus valable que jamais. Elle est le vrai sujet de ce livre — comme de tous ceux que j’ai signés jusqu’à ce jour. New Yo
25 amais. Elle est le vrai sujet de ce livre — comme de tous ceux que j’ai signés jusqu’à ce jour. New York, 1944.
2 1944, Les Personnes du drame. Introduction
26 homme et ne trouve qu’un auteur : est-il déçu par l’ homme ou par l’auteur ? Il est déçu par la relation de l’un à l’autre.
27 uve qu’un auteur : est-il déçu par l’homme ou par l’ auteur ? Il est déçu par la relation de l’un à l’autre. Par l’homme in
28 éçu par l’homme ou par l’auteur ? Il est déçu par la relation de l’un à l’autre. Par l’homme insuffisant qui se révèle dan
29 mme ou par l’auteur ? Il est déçu par la relation de l’un à l’autre. Par l’homme insuffisant qui se révèle dans l’auteur,
30 l est déçu par la relation de l’un à l’autre. Par l’ homme insuffisant qui se révèle dans l’auteur, donc par l’auteur aussi
31 autre. Par l’homme insuffisant qui se révèle dans l’ auteur, donc par l’auteur aussi, qui révèle trop peu d’homme. On cite
32 insuffisant qui se révèle dans l’auteur, donc par l’ auteur aussi, qui révèle trop peu d’homme. On cite ordinairement la ph
33 eur, donc par l’auteur aussi, qui révèle trop peu d’ homme. On cite ordinairement la phrase des Pensées pour établir entre
34 ui révèle trop peu d’homme. On cite ordinairement la phrase des Pensées pour établir entre l’homme et l’auteur une distinc
35 airement la phrase des Pensées pour établir entre l’ homme et l’auteur une distinction au détriment du second. On estime qu
36 phrase des Pensées pour établir entre l’homme et l’ auteur une distinction au détriment du second. On estime qu’un auteur
37 ut moins qu’un homme en général ; qu’il est, dans l’ homme, la part de l’artifice et des apparences trompeuses. Mais au fai
38 qu’un homme en général ; qu’il est, dans l’homme, la part de l’artifice et des apparences trompeuses. Mais au fait, rien n
39 mme en général ; qu’il est, dans l’homme, la part de l’artifice et des apparences trompeuses. Mais au fait, rien n’est moi
40 en général ; qu’il est, dans l’homme, la part de l’ artifice et des apparences trompeuses. Mais au fait, rien n’est moins
41 r qu’une apparence concertée ; rien n’avoue mieux l’ homme authentique, c’est-à-dire la combinaison de ce qu’il est et de c
42 n n’avoue mieux l’homme authentique, c’est-à-dire la combinaison de ce qu’il est et de ce qu’il se veut. L’homme sans son
43 l’homme authentique, c’est-à-dire la combinaison de ce qu’il est et de ce qu’il se veut. L’homme sans son œuvre n’est pas
44 e, c’est-à-dire la combinaison de ce qu’il est et de ce qu’il se veut. L’homme sans son œuvre n’est pas vrai, de même que
45 mbinaison de ce qu’il est et de ce qu’il se veut. L’ homme sans son œuvre n’est pas vrai, de même que l’œuvre sans son homm
46 ’homme sans son œuvre n’est pas vrai, de même que l’ œuvre sans son homme reste un beau piège à psychologues. Les séparer d
47 ans son homme reste un beau piège à psychologues. Les séparer d’abord pour mieux les comparer, c’est créer le type même du
48 ge à psychologues. Les séparer d’abord pour mieux les comparer, c’est créer le type même du sophisme, un problème de la for
49 arer d’abord pour mieux les comparer, c’est créer le type même du sophisme, un problème de la forme et du fond, un problèm
50 c’est créer le type même du sophisme, un problème de la forme et du fond, un problème de la poule et de l’œuf : lequel des
51 st créer le type même du sophisme, un problème de la forme et du fond, un problème de la poule et de l’œuf : lequel des de
52 , un problème de la forme et du fond, un problème de la poule et de l’œuf : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à
53 n problème de la forme et du fond, un problème de la poule et de l’œuf : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à la
54 e la forme et du fond, un problème de la poule et de l’œuf : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à la réponse, tou
55 a forme et du fond, un problème de la poule et de l’ œuf : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à la réponse, toute
56 f : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à la réponse, toute goethéenne en son humour, de l’essayiste Rudolf Kassne
57 -en à la réponse, toute goethéenne en son humour, de l’essayiste Rudolf Kassner1 : « Je laisse le problème au stade du dra
58 à la réponse, toute goethéenne en son humour, de l’ essayiste Rudolf Kassner1 : « Je laisse le problème au stade du drame
59 our, de l’essayiste Rudolf Kassner1 : « Je laisse le problème au stade du drame entre la poule et l’œuf, le sujet et l’obj
60 : « Je laisse le problème au stade du drame entre la poule et l’œuf, le sujet et l’objet, et je ne vais pas chercher sous
61 e le problème au stade du drame entre la poule et l’ œuf, le sujet et l’objet, et je ne vais pas chercher sous la forme — c
62 oblème au stade du drame entre la poule et l’œuf, le sujet et l’objet, et je ne vais pas chercher sous la forme — car il n
63 ade du drame entre la poule et l’œuf, le sujet et l’ objet, et je ne vais pas chercher sous la forme — car il n’y a pas de
64 sujet et l’objet, et je ne vais pas chercher sous la forme — car il n’y a pas de drame sans forme et réciproquement. » Com
65 ais pas chercher sous la forme — car il n’y a pas de drame sans forme et réciproquement. » Comment pourrait-on voir l’être
66 rme et réciproquement. » Comment pourrait-on voir l’ être d’un homme hors de ses manifestations ? Si donc je m’intéresse à
67 réciproquement. » Comment pourrait-on voir l’être d’ un homme hors de ses manifestations ? Si donc je m’intéresse à ce qui
68 s ? Si donc je m’intéresse à ce qui est vrai dans l’ homme, c’est dans son œuvre qu’il me faut le chercher. Car toute œuvre
69 dans l’homme, c’est dans son œuvre qu’il me faut le chercher. Car toute œuvre est le témoignage d’un drame entre l’homme
70 re qu’il me faut le chercher. Car toute œuvre est le témoignage d’un drame entre l’homme et lui-même, elle est ce drame, r
71 ut le chercher. Car toute œuvre est le témoignage d’ un drame entre l’homme et lui-même, elle est ce drame, rendu visible,
72 ar toute œuvre est le témoignage d’un drame entre l’ homme et lui-même, elle est ce drame, rendu visible, et c’est dans le
73 , elle est ce drame, rendu visible, et c’est dans le drame qu’existe la vérité totale d’un être. Dans ce témoignage des fo
74 , rendu visible, et c’est dans le drame qu’existe la vérité totale d’un être. Dans ce témoignage des formes, chercher l’ho
75 et c’est dans le drame qu’existe la vérité totale d’ un être. Dans ce témoignage des formes, chercher l’homme, c’est tenter
76 ’un être. Dans ce témoignage des formes, chercher l’ homme, c’est tenter de surprendre la personne. Voir des formes, épouse
77 ignage des formes, chercher l’homme, c’est tenter de surprendre la personne. Voir des formes, épouser des rythmes — qu’ils
78 mes, chercher l’homme, c’est tenter de surprendre la personne. Voir des formes, épouser des rythmes — qu’ils soient de ver
79 r des formes, épouser des rythmes — qu’ils soient de verbe ou de pensée — c’est percevoir les résultats momentanés et mesu
80 , épouser des rythmes — qu’ils soient de verbe ou de pensée — c’est percevoir les résultats momentanés et mesurer le degré
81 ls soient de verbe ou de pensée — c’est percevoir les résultats momentanés et mesurer le degré de tension du combat spiritu
82 est percevoir les résultats momentanés et mesurer le degré de tension du combat spirituel où l’homme devient personne, et
83 voir les résultats momentanés et mesurer le degré de tension du combat spirituel où l’homme devient personne, et « s’autor
84 esurer le degré de tension du combat spirituel où l’ homme devient personne, et « s’autorise » d’une vocation unique. Pourt
85 el où l’homme devient personne, et « s’autorise » d’ une vocation unique. Pourtant, ces témoignages visibles et tangibles r
86 restent, par là même, équivoques. Et cela tient à la nature de la personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que la personne
87 ar là même, équivoques. Et cela tient à la nature de la personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que la personne pure cons
88 là même, équivoques. Et cela tient à la nature de la personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que la personne pure consist
89 e la personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que la personne pure consiste dans la pure coïncidence d’une vocation et d’u
90 S’il est vrai que la personne pure consiste dans la pure coïncidence d’une vocation et d’un individu ; et si notre person
91 a personne pure consiste dans la pure coïncidence d’ une vocation et d’un individu ; et si notre personne toujours impure c
92 nsiste dans la pure coïncidence d’une vocation et d’ un individu ; et si notre personne toujours impure consiste dans l’app
93 t si notre personne toujours impure consiste dans l’ approche d’une vocation qui s’empare d’un individu pour orienter ses d
94 personne toujours impure consiste dans l’approche d’ une vocation qui s’empare d’un individu pour orienter ses données natu
95 siste dans l’approche d’une vocation qui s’empare d’ un individu pour orienter ses données naturelles vers des fins révélée
96 ses données naturelles vers des fins révélées par l’ Esprit, il est bien clair que la personne, pure ou impure, ne sera jam
97 fins révélées par l’Esprit, il est bien clair que la personne, pure ou impure, ne sera jamais visible en soi. Car des prot
98 sera jamais visible en soi. Car des protagonistes de ce drame, l’un seulement tombe sous notre sens : c’est l’individu nat
99 ame, l’un seulement tombe sous notre sens : c’est l’ individu naturel. Encore n’est-il guère isolable de cette œuvre où l’«
100 ’individu naturel. Encore n’est-il guère isolable de cette œuvre où l’« autre » l’engage. Finalement nous ne voyons que l’
101 Encore n’est-il guère isolable de cette œuvre où l’ « autre » l’engage. Finalement nous ne voyons que l’œuvre, c’est-à-dir
102 t-il guère isolable de cette œuvre où l’« autre » l’ engage. Finalement nous ne voyons que l’œuvre, c’est-à-dire le champ c
103 « autre » l’engage. Finalement nous ne voyons que l’ œuvre, c’est-à-dire le champ clos de la lutte. Nous ne serions assurés
104 nalement nous ne voyons que l’œuvre, c’est-à-dire le champ clos de la lutte. Nous ne serions assurés de voir la personne i
105 ne voyons que l’œuvre, c’est-à-dire le champ clos de la lutte. Nous ne serions assurés de voir la personne intégrale dans
106 voyons que l’œuvre, c’est-à-dire le champ clos de la lutte. Nous ne serions assurés de voir la personne intégrale dans ses
107 e champ clos de la lutte. Nous ne serions assurés de voir la personne intégrale dans ses actes, que si nous étions assurés
108 clos de la lutte. Nous ne serions assurés de voir la personne intégrale dans ses actes, que si nous étions assurés d’une p
109 égrale dans ses actes, que si nous étions assurés d’ une parfaite identité entre les gestes de l’individu et les appels de
110 nous étions assurés d’une parfaite identité entre les gestes de l’individu et les appels de sa vocation (encore faudrait-il
111 assurés d’une parfaite identité entre les gestes de l’individu et les appels de sa vocation (encore faudrait-il croire ce
112 surés d’une parfaite identité entre les gestes de l’ individu et les appels de sa vocation (encore faudrait-il croire cette
113 rfaite identité entre les gestes de l’individu et les appels de sa vocation (encore faudrait-il croire cette vocation…). No
114 tité entre les gestes de l’individu et les appels de sa vocation (encore faudrait-il croire cette vocation…). Nous voyons
115 e lutte, des résistances et des coups bas. Toutes les personnes humaines sont équivoques, inadéquates et dramatiques. Mais
116 quivoques, inadéquates et dramatiques. Mais alors la personne absolue ne serait-elle qu’un mythe, une nostalgie, une extra
117 use, ou simplement une traduction en bon français de ce que Freud appelle le « surmoi » ? A-t-elle jamais existé dans l’hi
118 raduction en bon français de ce que Freud appelle le « surmoi » ? A-t-elle jamais existé dans l’histoire ? Un homme a-t-il
119 pelle le « surmoi » ? A-t-elle jamais existé dans l’ histoire ? Un homme a-t-il jamais reçu le don terrible d’incarner sans
120 sté dans l’histoire ? Un homme a-t-il jamais reçu le don terrible d’incarner sans le moindre défaut la Parole qui était sa
121 ire ? Un homme a-t-il jamais reçu le don terrible d’ incarner sans le moindre défaut la Parole qui était sa vraie vie, sa v
122 -t-il jamais reçu le don terrible d’incarner sans le moindre défaut la Parole qui était sa vraie vie, sa vocation, sa fin
123 le don terrible d’incarner sans le moindre défaut la Parole qui était sa vraie vie, sa vocation, sa fin dernière ? Jésus-C
124 t c’est pourquoi sa réalité historique, telle que l’ atteste l’Évangile, nous apparaît foncièrement inconcevable. Et les di
125 urquoi sa réalité historique, telle que l’atteste l’ Évangile, nous apparaît foncièrement inconcevable. Et les disciples mê
126 gile, nous apparaît foncièrement inconcevable. Et les disciples mêmes, qui le voyaient au milieu d’eux et le touchaient, ne
127 èrement inconcevable. Et les disciples mêmes, qui le voyaient au milieu d’eux et le touchaient, ne pouvaient croire à cett
128 sciples mêmes, qui le voyaient au milieu d’eux et le touchaient, ne pouvaient croire à cette Personne. Ils voyaient et tou
129 oire à cette Personne. Ils voyaient et touchaient l’ individu Jésus, le charpentier de Nazareth. Ils connaissaient aussi sa
130 nne. Ils voyaient et touchaient l’individu Jésus, le charpentier de Nazareth. Ils connaissaient aussi sa vocation, annoncé
131 nt et touchaient l’individu Jésus, le charpentier de Nazareth. Ils connaissaient aussi sa vocation, annoncée par les Écrit
132 Ils connaissaient aussi sa vocation, annoncée par les Écritures et désignée du nom de Christ. Mais ce que « la chair ni le
133 on, annoncée par les Écritures et désignée du nom de Christ. Mais ce que « la chair ni le sang », ni la raison qui entend
134 tures et désignée du nom de Christ. Mais ce que «  la chair ni le sang », ni la raison qui entend les dominer, ne pouvaient
135 ignée du nom de Christ. Mais ce que « la chair ni le sang », ni la raison qui entend les dominer, ne pouvaient croire et c
136 e Christ. Mais ce que « la chair ni le sang », ni la raison qui entend les dominer, ne pouvaient croire et contempler, c’é
137 « la chair ni le sang », ni la raison qui entend les dominer, ne pouvaient croire et contempler, c’était l’identité parfai
138 miner, ne pouvaient croire et contempler, c’était l’ identité parfaite de Jésus-Christ, en une Personne. À tout jamais, pou
139 croire et contempler, c’était l’identité parfaite de Jésus-Christ, en une Personne. À tout jamais, pour l’homme de chair e
140 ésus-Christ, en une Personne. À tout jamais, pour l’ homme de chair et de raison, ce trait d’union reste impensable, cette
141 ist, en une Personne. À tout jamais, pour l’homme de chair et de raison, ce trait d’union reste impensable, cette identité
142 Personne. À tout jamais, pour l’homme de chair et de raison, ce trait d’union reste impensable, cette identité scandaleuse
143 ais, pour l’homme de chair et de raison, ce trait d’ union reste impensable, cette identité scandaleuse. Folie pour les Gre
144 mpensable, cette identité scandaleuse. Folie pour les Grecs, dit saint Paul, et scandale pour les israélites. Un jour Jésus
145 pour les Grecs, dit saint Paul, et scandale pour les israélites. Un jour Jésus demande à ses apôtres : « Et vous, qui dite
146 s que je suis ? » Simon Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Jésus, reprenant la parole lui dit 
147 is ? » Simon Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Jésus, reprenant la parole lui dit : « Tu es h
148 hrist, le Fils du Dieu vivant ». Jésus, reprenant la parole lui dit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne son
149 la parole lui dit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair ni le sang qui t’ont révélé cela,
150 heureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair ni le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est d
151 on, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair ni le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieu
152 ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. » (Matt. XVI, 15-17) De même que la foi seule peut reconnaître
153 dans les cieux. » (Matt. XVI, 15-17) De même que la foi seule peut reconnaître la vocation du Christ incarnée dans Jésus,
154 15-17) De même que la foi seule peut reconnaître la vocation du Christ incarnée dans Jésus, la foi seule peut nous révéle
155 naître la vocation du Christ incarnée dans Jésus, la foi seule peut nous révéler notre vocation singulière, dans le temps
156 peut nous révéler notre vocation singulière, dans le temps qu’agissant par nos mains, elle nous personnifie à notre tour.
157 sonne nous demeure cachée — demeure « cachée avec le Christ en Dieu » — et ce n’est qu’aux yeux de la foi que certains de
158 le Christ en Dieu » — et ce n’est qu’aux yeux de la foi que certains de nos actes apparaissent comme attestant notre obéi
159  — et ce n’est qu’aux yeux de la foi que certains de nos actes apparaissent comme attestant notre obéissance à l’Éternel.
160 s apparaissent comme attestant notre obéissance à l’ Éternel. Cependant que l’analyse positiviste pourra toujours attribuer
161 stant notre obéissance à l’Éternel. Cependant que l’ analyse positiviste pourra toujours attribuer à ces actes des détermin
162 mystère et une promesse, qu’en sera-t-il aux yeux d’ autrui ? Et de quel droit prétendrons-nous discerner dans une œuvre éc
163 promesse, qu’en sera-t-il aux yeux d’autrui ? Et de quel droit prétendrons-nous discerner dans une œuvre écrite les témoi
164 prétendrons-nous discerner dans une œuvre écrite les témoignages d’une vocation qui reste, par essence, incomparable ? ⁂ S
165 s discerner dans une œuvre écrite les témoignages d’ une vocation qui reste, par essence, incomparable ? ⁂ Supposons le pro
166 ui reste, par essence, incomparable ? ⁂ Supposons le problème résolu. Connaître la grandeur unique d’une personne, c’est d
167 rable ? ⁂ Supposons le problème résolu. Connaître la grandeur unique d’une personne, c’est d’abord mesurer les tensions si
168 le problème résolu. Connaître la grandeur unique d’ une personne, c’est d’abord mesurer les tensions singulières au sein d
169 deur unique d’une personne, c’est d’abord mesurer les tensions singulières au sein desquelles elle apparut ; c’est approfon
170 sein desquelles elle apparut ; c’est approfondir les données de l’individu qui la subit ou qui l’accepte, mimer en soi cer
171 lles elle apparut ; c’est approfondir les données de l’individu qui la subit ou qui l’accepte, mimer en soi certains de se
172 s elle apparut ; c’est approfondir les données de l’ individu qui la subit ou qui l’accepte, mimer en soi certains de ses e
173 ; c’est approfondir les données de l’individu qui la subit ou qui l’accepte, mimer en soi certains de ses efforts, entrer
174 dir les données de l’individu qui la subit ou qui l’ accepte, mimer en soi certains de ses efforts, entrer en sympathie, de
175 la subit ou qui l’accepte, mimer en soi certains de ses efforts, entrer en sympathie, de préférence peut-être, avec ce qu
176 soi certains de ses efforts, entrer en sympathie, de préférence peut-être, avec ce qui nous déconcerte en ses démarches. E
177 nous déconcerte en ses démarches. En un mot c’est l’ aimer. Réinventer son jeu. Tâche impossible, si les œuvres de cet homm
178 l’aimer. Réinventer son jeu. Tâche impossible, si les œuvres de cet homme, et en particulier son œuvre écrite, ne venaient
179 inventer son jeu. Tâche impossible, si les œuvres de cet homme, et en particulier son œuvre écrite, ne venaient soutenir l
180 articulier son œuvre écrite, ne venaient soutenir l’ entreprise. Et c’est pourquoi, dans ces études de la personne, je m’at
181 l’entreprise. Et c’est pourquoi, dans ces études de la personne, je m’attache à des écrivains. Il est clair qu’ils ne dét
182 entreprise. Et c’est pourquoi, dans ces études de la personne, je m’attache à des écrivains. Il est clair qu’ils ne détien
183 s un privilège particulier, mais ils ont témoigné de leur identité par certains documents précis, dont le charme et l’auda
184 leur identité par certains documents précis, dont le charme et l’audace me guident : je connais bien les règles de ce jeu,
185 par certains documents précis, dont le charme et l’ audace me guident : je connais bien les règles de ce jeu, ses difficul
186 e charme et l’audace me guident : je connais bien les règles de ce jeu, ses difficultés sont les miennes. Je puis donc essa
187 l’audace me guident : je connais bien les règles de ce jeu, ses difficultés sont les miennes. Je puis donc essayer quelqu
188 nt les miennes. Je puis donc essayer quelques-uns de leurs coups, les plus faciles parmi ceux qu’ils m’indiquent. Serait-c
189 Je puis donc essayer quelques-uns de leurs coups, les plus faciles parmi ceux qu’ils m’indiquent. Serait-ce assez pour les
190 rmi ceux qu’ils m’indiquent. Serait-ce assez pour les juger ? Qu’ils aient gagné ou perdu leur partie, ils ont été plus loi
191 omment prendre ces vies plus au sérieux qu’ils ne les prirent eux-mêmes ? Me voici rejeté dans mon incertitude… Et cependan
192 é dans mon incertitude… Et cependant cet exercice de sympathie m’a rendu plus conscient de moi-même. J’ai reconnu, ici ou
193 et exercice de sympathie m’a rendu plus conscient de moi-même. J’ai reconnu, ici ou là, sous les espèces d’un tour de phra
194 scient de moi-même. J’ai reconnu, ici ou là, sous les espèces d’un tour de phrase ou de pensée, quelques moments d’un drame
195 i-même. J’ai reconnu, ici ou là, sous les espèces d’ un tour de phrase ou de pensée, quelques moments d’un drame secrètemen
196 ai reconnu, ici ou là, sous les espèces d’un tour de phrase ou de pensée, quelques moments d’un drame secrètement familier
197 ci ou là, sous les espèces d’un tour de phrase ou de pensée, quelques moments d’un drame secrètement familier. Ces formes,
198 ’un tour de phrase ou de pensée, quelques moments d’ un drame secrètement familier. Ces formes, ces formules, elles me parl
199 e parlent, m’expriment. Elles ont dû naître, sous la main de leur auteur, d’un mouvement de foi ou de doute analogue à ceu
200 t, m’expriment. Elles ont dû naître, sous la main de leur auteur, d’un mouvement de foi ou de doute analogue à ceux que je
201 Elles ont dû naître, sous la main de leur auteur, d’ un mouvement de foi ou de doute analogue à ceux que je vis. L’Esprit s
202 ître, sous la main de leur auteur, d’un mouvement de foi ou de doute analogue à ceux que je vis. L’Esprit seul reconnaît l
203 la main de leur auteur, d’un mouvement de foi ou de doute analogue à ceux que je vis. L’Esprit seul reconnaît l’Esprit, m
204 nt de foi ou de doute analogue à ceux que je vis. L’ Esprit seul reconnaît l’Esprit, mais certains signes matériels nous se
205 alogue à ceux que je vis. L’Esprit seul reconnaît l’ Esprit, mais certains signes matériels nous serons toujours nécessaire
206 mais pressentir, dans une œuvre qu’ils jalonnent, l’ orientation secrète, la cohérence intime, l’identité dans les contradi
207 ne œuvre qu’ils jalonnent, l’orientation secrète, la cohérence intime, l’identité dans les contradictions qui trahit l’exi
208 nent, l’orientation secrète, la cohérence intime, l’ identité dans les contradictions qui trahit l’existence de la personne
209 ion secrète, la cohérence intime, l’identité dans les contradictions qui trahit l’existence de la personne. ⁂ Il me semble
210 me, l’identité dans les contradictions qui trahit l’ existence de la personne. ⁂ Il me semble que toute incarnation d’une p
211 té dans les contradictions qui trahit l’existence de la personne. ⁂ Il me semble que toute incarnation d’une pensée dans u
212 dans les contradictions qui trahit l’existence de la personne. ⁂ Il me semble que toute incarnation d’une pensée dans une
213 la personne. ⁂ Il me semble que toute incarnation d’ une pensée dans une vie ou d’une vocation dans un individu « figure »
214 ue toute incarnation d’une pensée dans une vie ou d’ une vocation dans un individu « figure » la synthèse en un seul être,
215 vie ou d’une vocation dans un individu « figure » la synthèse en un seul être, en un seul acte, en une seule œuvre, de deu
216 n seul être, en un seul acte, en une seule œuvre, de deux natures distinctes ou même contradictoires, d’une forme et d’un
217 deux natures distinctes ou même contradictoires, d’ une forme et d’un agent transformateur, d’une résistance et d’une acti
218 istinctes ou même contradictoires, d’une forme et d’ un agent transformateur, d’une résistance et d’une activité dont le co
219 toires, d’une forme et d’un agent transformateur, d’ une résistance et d’une activité dont le conflit ne peut se résoudre q
220 et d’un agent transformateur, d’une résistance et d’ une activité dont le conflit ne peut se résoudre que par le fait d’une
221 ormateur, d’une résistance et d’une activité dont le conflit ne peut se résoudre que par le fait d’une création. La person
222 ivité dont le conflit ne peut se résoudre que par le fait d’une création. La personne se connaît elle-même dans les actes
223 nt le conflit ne peut se résoudre que par le fait d’ une création. La personne se connaît elle-même dans les actes par lesq
224 peut se résoudre que par le fait d’une création. La personne se connaît elle-même dans les actes par lesquels elle assume
225 e création. La personne se connaît elle-même dans les actes par lesquels elle assume en unités sans précédent, et qui devie
226 accompli, des incompatibles donnés. Cette manière de saisir et de créer des relations par nul autre prévues, voilà précisé
227 incompatibles donnés. Cette manière de saisir et de créer des relations par nul autre prévues, voilà précisément ce qu’on
228 prévues, voilà précisément ce qu’on peut appeler le style « personnel » d’un auteur, ou d’ailleurs de n’importe quel homm
229 ment ce qu’on peut appeler le style « personnel » d’ un auteur, ou d’ailleurs de n’importe quel homme responsable de son ex
230 le style « personnel » d’un auteur, ou d’ailleurs de n’importe quel homme responsable de son existence. Il s’agit là d’un
231 ou d’ailleurs de n’importe quel homme responsable de son existence. Il s’agit là d’un phénomène qui déborde dès l’origine
232 homme responsable de son existence. Il s’agit là d’ un phénomène qui déborde dès l’origine le fait d’écrire, le style au s
233 ence. Il s’agit là d’un phénomène qui déborde dès l’ origine le fait d’écrire, le style au sens étroit. Il s’agit là d’une
234 ’agit là d’un phénomène qui déborde dès l’origine le fait d’écrire, le style au sens étroit. Il s’agit là d’une équation f
235 d’un phénomène qui déborde dès l’origine le fait d’ écrire, le style au sens étroit. Il s’agit là d’une équation fondament
236 omène qui déborde dès l’origine le fait d’écrire, le style au sens étroit. Il s’agit là d’une équation fondamentale de l’e
237 t d’écrire, le style au sens étroit. Il s’agit là d’ une équation fondamentale de l’exister, dont la critique personnaliste
238 étroit. Il s’agit là d’une équation fondamentale de l’exister, dont la critique personnaliste a pour objet de rechercher
239 roit. Il s’agit là d’une équation fondamentale de l’ exister, dont la critique personnaliste a pour objet de rechercher les
240 là d’une équation fondamentale de l’exister, dont la critique personnaliste a pour objet de rechercher les éléments dans t
241 ster, dont la critique personnaliste a pour objet de rechercher les éléments dans toutes les formes élaborées, — éthiques,
242 critique personnaliste a pour objet de rechercher les éléments dans toutes les formes élaborées, — éthiques, politiques, ar
243 pour objet de rechercher les éléments dans toutes les formes élaborées, — éthiques, politiques, artistiques… C’est ainsi qu
244 s, artistiques… C’est ainsi que j’ai cherché dans les œuvres d’un Goethe, d’un Kierkegaard, ou d’un Luther, les données « p
245 ues… C’est ainsi que j’ai cherché dans les œuvres d’ un Goethe, d’un Kierkegaard, ou d’un Luther, les données « personnelle
246 nsi que j’ai cherché dans les œuvres d’un Goethe, d’ un Kierkegaard, ou d’un Luther, les données « personnelles » dont la m
247 dans les œuvres d’un Goethe, d’un Kierkegaard, ou d’ un Luther, les données « personnelles » dont la mise en tension a pu p
248 es d’un Goethe, d’un Kierkegaard, ou d’un Luther, les données « personnelles » dont la mise en tension a pu produire les fo
249 ou d’un Luther, les données « personnelles » dont la mise en tension a pu produire les formes qu’on y observe. Ce sont moi
250 sonnelles » dont la mise en tension a pu produire les formes qu’on y observe. Ce sont moins les idées qui m’intéressent, qu
251 roduire les formes qu’on y observe. Ce sont moins les idées qui m’intéressent, que le drame qu’institue chez un homme l’inf
252 e. Ce sont moins les idées qui m’intéressent, que le drame qu’institue chez un homme l’information progressive d’une idée,
253 téressent, que le drame qu’institue chez un homme l’ information progressive d’une idée, c’est-à-dire son actualisation. Je
254 ’institue chez un homme l’information progressive d’ une idée, c’est-à-dire son actualisation. Je crois que l’homme ne vaut
255 dée, c’est-à-dire son actualisation. Je crois que l’ homme ne vaut que par ce qui l’attaque, le provoque à se dépasser, et
256 tion. Je crois que l’homme ne vaut que par ce qui l’ attaque, le provoque à se dépasser, et manifeste ainsi son être vérita
257 ois que l’homme ne vaut que par ce qui l’attaque, le provoque à se dépasser, et manifeste ainsi son être véritable, l’inte
258 dépasser, et manifeste ainsi son être véritable, l’ intention de son existence. La magie et le germanisme surmontés, ordon
259 t manifeste ainsi son être véritable, l’intention de son existence. La magie et le germanisme surmontés, ordonnés et mis e
260 son être véritable, l’intention de son existence. La magie et le germanisme surmontés, ordonnés et mis en valeur (au sens
261 itable, l’intention de son existence. La magie et le germanisme surmontés, ordonnés et mis en valeur (au sens nietzschéen
262 s, ordonnés et mis en valeur (au sens nietzschéen de ce terme) par une volonté d’agir dont la victoire est attestée dans F
263 (au sens nietzschéen de ce terme) par une volonté d’ agir dont la victoire est attestée dans Faust, — c’est cela que j’appe
264 tzschéen de ce terme) par une volonté d’agir dont la victoire est attestée dans Faust, — c’est cela que j’appelle Goethe.
265 ée dans Faust, — c’est cela que j’appelle Goethe. L’ opposition de la forme du monde et de l’esprit qui la transforme ; l’o
266 , — c’est cela que j’appelle Goethe. L’opposition de la forme du monde et de l’esprit qui la transforme ; l’opposition du
267  c’est cela que j’appelle Goethe. L’opposition de la forme du monde et de l’esprit qui la transforme ; l’opposition du sol
268 elle Goethe. L’opposition de la forme du monde et de l’esprit qui la transforme ; l’opposition du solitaire et de la foule
269 e Goethe. L’opposition de la forme du monde et de l’ esprit qui la transforme ; l’opposition du solitaire et de la foule, à
270 pposition de la forme du monde et de l’esprit qui la transforme ; l’opposition du solitaire et de la foule, à l’intérieur
271 forme du monde et de l’esprit qui la transforme ; l’ opposition du solitaire et de la foule, à l’intérieur même de l’indivi
272 qui la transforme ; l’opposition du solitaire et de la foule, à l’intérieur même de l’individu ; l’attestation des exigen
273 i la transforme ; l’opposition du solitaire et de la foule, à l’intérieur même de l’individu ; l’attestation des exigences
274 rme ; l’opposition du solitaire et de la foule, à l’ intérieur même de l’individu ; l’attestation des exigences d’une foi q
275 n du solitaire et de la foule, à l’intérieur même de l’individu ; l’attestation des exigences d’une foi qui paraît incomme
276 u solitaire et de la foule, à l’intérieur même de l’ individu ; l’attestation des exigences d’une foi qui paraît incommensu
277 t de la foule, à l’intérieur même de l’individu ; l’ attestation des exigences d’une foi qui paraît incommensurable avec la
278 même de l’individu ; l’attestation des exigences d’ une foi qui paraît incommensurable avec la vie organisée par la sagess
279 igences d’une foi qui paraît incommensurable avec la vie organisée par la sagesse goethéenne, — c’est le contenu d’un mess
280 paraît incommensurable avec la vie organisée par la sagesse goethéenne, — c’est le contenu d’un message qui ne pouvait tr
281 vie organisée par la sagesse goethéenne, — c’est le contenu d’un message qui ne pouvait trouver sa forme achevée que dans
282 sée par la sagesse goethéenne, — c’est le contenu d’ un message qui ne pouvait trouver sa forme achevée que dans le fait ir
283 qui ne pouvait trouver sa forme achevée que dans le fait irrécusable d’un martyre. Telle fut la vocation de Kierkegaard.
284 ver sa forme achevée que dans le fait irrécusable d’ un martyre. Telle fut la vocation de Kierkegaard. L’angoisse devant un
285 dans le fait irrécusable d’un martyre. Telle fut la vocation de Kierkegaard. L’angoisse devant une culpabilité qui lui de
286 t irrécusable d’un martyre. Telle fut la vocation de Kierkegaard. L’angoisse devant une culpabilité qui lui demeure indéch
287 un martyre. Telle fut la vocation de Kierkegaard. L’ angoisse devant une culpabilité qui lui demeure indéchiffrable, l’insu
288 t une culpabilité qui lui demeure indéchiffrable, l’ insupportable et trop lucide hésitation de l’homme placé devant « l’ab
289 frable, l’insupportable et trop lucide hésitation de l’homme placé devant « l’absurdité » du transcendant, c’est la person
290 ble, l’insupportable et trop lucide hésitation de l’ homme placé devant « l’absurdité » du transcendant, c’est la personne
291 trop lucide hésitation de l’homme placé devant «  l’ absurdité » du transcendant, c’est la personne essentiellement énigmat
292 acé devant « l’absurdité » du transcendant, c’est la personne essentiellement énigmatique de Franz Kafka ; le négatif, en
293 nt, c’est la personne essentiellement énigmatique de Franz Kafka ; le négatif, en quelque sorte, d’une vocation. Le triomp
294 onne essentiellement énigmatique de Franz Kafka ; le négatif, en quelque sorte, d’une vocation. Le triomphe d’une parole m
295 ue de Franz Kafka ; le négatif, en quelque sorte, d’ une vocation. Le triomphe d’une parole mortelle et salutaire sur un in
296 a ; le négatif, en quelque sorte, d’une vocation. Le triomphe d’une parole mortelle et salutaire sur un individu puissamme
297 if, en quelque sorte, d’une vocation. Le triomphe d’ une parole mortelle et salutaire sur un individu puissamment naturel,
298 utaire sur un individu puissamment naturel, c’est l’ acte autorisant la doctrine de Luther. La lutte d’un créateur contre l
299 vidu puissamment naturel, c’est l’acte autorisant la doctrine de Luther. La lutte d’un créateur contre l’automatisme, de l
300 ment naturel, c’est l’acte autorisant la doctrine de Luther. La lutte d’un créateur contre l’automatisme, de l’authenticit
301 l, c’est l’acte autorisant la doctrine de Luther. La lutte d’un créateur contre l’automatisme, de l’authenticité contre le
302 l’acte autorisant la doctrine de Luther. La lutte d’ un créateur contre l’automatisme, de l’authenticité contre les convent
303 doctrine de Luther. La lutte d’un créateur contre l’ automatisme, de l’authenticité contre les conventions, et de l’élément
304 her. La lutte d’un créateur contre l’automatisme, de l’authenticité contre les conventions, et de l’élémentaire contre l’a
305 . La lutte d’un créateur contre l’automatisme, de l’ authenticité contre les conventions, et de l’élémentaire contre l’arti
306 ur contre l’automatisme, de l’authenticité contre les conventions, et de l’élémentaire contre l’artificiel, c’est le langag
307 sme, de l’authenticité contre les conventions, et de l’élémentaire contre l’artificiel, c’est le langage et le visage de R
308 , de l’authenticité contre les conventions, et de l’ élémentaire contre l’artificiel, c’est le langage et le visage de Ramu
309 ontre les conventions, et de l’élémentaire contre l’ artificiel, c’est le langage et le visage de Ramuz. C’est proprement,
310 s, et de l’élémentaire contre l’artificiel, c’est le langage et le visage de Ramuz. C’est proprement, sa « raison d’être »
311 mentaire contre l’artificiel, c’est le langage et le visage de Ramuz. C’est proprement, sa « raison d’être ». Ces cinq fig
312 ontre l’artificiel, c’est le langage et le visage de Ramuz. C’est proprement, sa « raison d’être ». Ces cinq figures sont
313 le visage de Ramuz. C’est proprement, sa « raison d’ être ». Ces cinq figures sont disparates, non seulement dans leurs app
314 raient être justifiées qu’à titre, si j’ose dire, de métaphores critiques, par là même significatives du vrai sujet de cet
315 itiques, par là même significatives du vrai sujet de cet ouvrage : « L’homme étant donné, dit Claudel, pour inventer une r
316 e significatives du vrai sujet de cet ouvrage : «  L’ homme étant donné, dit Claudel, pour inventer une raison commune à des
317 infiniment distants et multiples. » ⁂ « Un homme d’ esprit — lit-on dans Kierkegaard — disait qu’on pouvait répartir l’hum
318 dans Kierkegaard — disait qu’on pouvait répartir l’ humanité en officiers, femmes de chambre et ramoneurs. À mon sens le m
319 ciers, femmes de chambre et ramoneurs. À mon sens le mot n’est pas seulement spirituel, il est profond, et il faut un gran
320 ui est en tous points préférable, parce qu’elle a l’ avantage de mettre l’imagination en mouvement. » Voilà bien le seul av
321 ous points préférable, parce qu’elle a l’avantage de mettre l’imagination en mouvement. » Voilà bien le seul avantage que
322 préférable, parce qu’elle a l’avantage de mettre l’ imagination en mouvement. » Voilà bien le seul avantage que je sois ra
323 e mettre l’imagination en mouvement. » Voilà bien le seul avantage que je sois raisonnablement en droit d’attendre de la p
324 eul avantage que je sois raisonnablement en droit d’ attendre de la publication d’un tel recueil. Et cependant, il me sembl
325 e que je sois raisonnablement en droit d’attendre de la publication d’un tel recueil. Et cependant, il me semble, après co
326 ue je sois raisonnablement en droit d’attendre de la publication d’un tel recueil. Et cependant, il me semble, après coup,
327 onnablement en droit d’attendre de la publication d’ un tel recueil. Et cependant, il me semble, après coup, que tout n’est
328 e tout n’est pas fortuit dans mon sommaire. Parmi les écrivains dont la pensée a transformé les données de nos vies, je dis
329 rtuit dans mon sommaire. Parmi les écrivains dont la pensée a transformé les données de nos vies, je distingue deux grande
330 . Parmi les écrivains dont la pensée a transformé les données de nos vies, je distingue deux grandes familles. Les uns n’ag
331 écrivains dont la pensée a transformé les données de nos vies, je distingue deux grandes familles. Les uns n’agissent que
332 de nos vies, je distingue deux grandes familles. Les uns n’agissent que par le contenu objectif de leurs théories, non par
333 deux grandes familles. Les uns n’agissent que par le contenu objectif de leurs théories, non par leur style, indifférent.
334 s. Les uns n’agissent que par le contenu objectif de leurs théories, non par leur style, indifférent. Tels sont Hegel, Mar
335 n Kierkegaard, un Rimbaud agissent bien moins par la vertu de leurs conclusions que par celle de leur drame personnel, ren
336 aard, un Rimbaud agissent bien moins par la vertu de leurs conclusions que par celle de leur drame personnel, rendu sensib
337 s par la vertu de leurs conclusions que par celle de leur drame personnel, rendu sensible par les tours et par l’allure de
338 celle de leur drame personnel, rendu sensible par les tours et par l’allure de leur pensée. Seuls, les auteurs de cette sec
339 me personnel, rendu sensible par les tours et par l’ allure de leur pensée. Seuls, les auteurs de cette seconde famille m’o
340 nel, rendu sensible par les tours et par l’allure de leur pensée. Seuls, les auteurs de cette seconde famille m’ont arrêté
341 les tours et par l’allure de leur pensée. Seuls, les auteurs de cette seconde famille m’ont arrêté, pour me faire repartir
342 t par l’allure de leur pensée. Seuls, les auteurs de cette seconde famille m’ont arrêté, pour me faire repartir dans mon s
343 epartir dans mon sens. Et c’est l’une des raisons de mon choix. L’autre est, que tel un chevalier du Temple, je ne me suis
344 tel un chevalier du Temple, je ne me suis accordé le droit de chasser qu’un gibier léonin. Sans oublier d’ailleurs que, se
345 evalier du Temple, je ne me suis accordé le droit de chasser qu’un gibier léonin. Sans oublier d’ailleurs que, selon le mo
346 gibier léonin. Sans oublier d’ailleurs que, selon le mot de Luther, nous croyons jouer à la chasse quand, bien souvent, c’
347 léonin. Sans oublier d’ailleurs que, selon le mot de Luther, nous croyons jouer à la chasse quand, bien souvent, c’est nou
348 que, selon le mot de Luther, nous croyons jouer à la chasse quand, bien souvent, c’est nous qui sommes chassés ! ⁂ Et ceci
349 ommes chassés ! ⁂ Et ceci sera plutôt une manière de postface : je n’ai pas fait de la critique dans cet ouvrage, mais des
350 plutôt une manière de postface : je n’ai pas fait de la critique dans cet ouvrage, mais des exercices spirituels. Qu’ils s
351 tôt une manière de postface : je n’ai pas fait de la critique dans cet ouvrage, mais des exercices spirituels. Qu’ils soie
352 age, mais des exercices spirituels. Qu’ils soient d’ un accès difficile appartient à la loi du genre. Que leur ton soit par
353 . Qu’ils soient d’un accès difficile appartient à la loi du genre. Que leur ton soit parfois tendu appartient à la nature
354 nre. Que leur ton soit parfois tendu appartient à la nature même du sujet que j’ai embrassé : la tension créatrice des per
355 ent à la nature même du sujet que j’ai embrassé : la tension créatrice des personnes. Je n’offre au lecteur qu’un effort.
356 e n’offre au lecteur qu’un effort. Je lui demande d’ éprouver certains rythmes dont l’ampleur ou l’élan propagent un pouvoi
357 . Je lui demande d’éprouver certains rythmes dont l’ ampleur ou l’élan propagent un pouvoir. Initiation au drame dont, main
358 nde d’éprouver certains rythmes dont l’ampleur ou l’ élan propagent un pouvoir. Initiation au drame dont, maintenant c’est
359 Initiation au drame dont, maintenant c’est à nous d’ être les personnes. Incipit tragœdia ! Août 1939 1. Rudolf Kassner :
360 ion au drame dont, maintenant c’est à nous d’être les personnes. Incipit tragœdia ! Août 1939 1. Rudolf Kassner : Les Élé
361 ncipit tragœdia ! Août 1939 1. Rudolf Kassner : Les Éléments de la grandeur humaine (trad. française, Gallimard 1932).
362 ia ! Août 1939 1. Rudolf Kassner : Les Éléments de la grandeur humaine (trad. française, Gallimard 1932).
363 ! Août 1939 1. Rudolf Kassner : Les Éléments de la grandeur humaine (trad. française, Gallimard 1932).
3 1944, Les Personnes du drame. I. Sagesse et folie de la personne — 1. Le silence de Goethe
364 1.Le silence de Goethe « L’homme, dit Goethe, ne reconnaît et n’apprécie que ce qu’
365 1.Le silence de Goethe «  L’ homme, dit Goethe, ne reconnaît et n’apprécie que ce qu’il est lui-mêm
366 t et n’apprécie que ce qu’il est lui-même en état de faire. » Telle est la cause du malentendu que soulèvera toujours l’ex
367 qu’il est lui-même en état de faire. » Telle est la cause du malentendu que soulèvera toujours l’exemple de cette vie. Ce
368 est la cause du malentendu que soulèvera toujours l’ exemple de cette vie. Ceux qui traitent Goethe de bourgeois ne prouven
369 se du malentendu que soulèvera toujours l’exemple de cette vie. Ceux qui traitent Goethe de bourgeois ne prouvent rien de
370 l’exemple de cette vie. Ceux qui traitent Goethe de bourgeois ne prouvent rien de plus que leur propre rationalisme, sans
371 tension ni grandeur : ils ne savent pas voir dans la sagesse faustienne qu’elle est surtout une défense contre le Démon ré
372 faustienne qu’elle est surtout une défense contre le Démon révolté et la Magie latente ; et s’ils ne le voient pas, c’est
373 st surtout une défense contre le Démon révolté et la Magie latente ; et s’ils ne le voient pas, c’est que précisément cett
374 e Démon révolté et la Magie latente ; et s’ils ne le voient pas, c’est que précisément cette défense a réussi. Par contre
375 éfense a réussi. Par contre ils veulent bien voir la révolte chez ceux-là qui la crient, et la magie chez ceux qui vaticin
376 ils veulent bien voir la révolte chez ceux-là qui la crient, et la magie chez ceux qui vaticinent, ayant été moins loin qu
377 en voir la révolte chez ceux-là qui la crient, et la magie chez ceux qui vaticinent, ayant été moins loin que Goethe dans
378 vaticinent, ayant été moins loin que Goethe dans la domination des mystères. Ainsi se réclament-ils de Rimbaud. Peut-être
379 a domination des mystères. Ainsi se réclament-ils de Rimbaud. Peut-être la confrontation du Sage et du Fou permettra-t-ell
380 res. Ainsi se réclament-ils de Rimbaud. Peut-être la confrontation du Sage et du Fou permettra-t-elle, par la vivacité du
381 rontation du Sage et du Fou permettra-t-elle, par la vivacité du paradoxe, une prise de conscience plus juste et plus effi
382 nt écrit des poèmes « magiques » — puis renonce à la magie, et se tait. Goethe, initié dans sa jeunesse, commence à écrire
383 a jeunesse, commence à écrire vers ce temps, mais la fièvre tombée, il n’en poursuit pas moins son « activité littéraire »
384 lles étaient superposables, ce qui n’est pas même le cas. Du point de vue littéraire, la confrontation serait absurde, j’e
385 ’est pas même le cas. Du point de vue littéraire, la confrontation serait absurde, j’en conviens. Mais notre optique n’est
386 int faussée par un état d’esprit qui voudrait que l’ on considère ces deux hommes avant tout comme des écrivains ? C’est pa
387 hommes avant tout comme des écrivains ? C’est par la chose écrite qu’ils s’opposent le plus. Pourtant Rimbaud ne fut jamai
388 ins ? C’est par la chose écrite qu’ils s’opposent le plus. Pourtant Rimbaud ne fut jamais un écrivain, ne se soucia jamais
389 ud ne fut jamais un écrivain, ne se soucia jamais de l’être. Et Goethe ne fut qu’entre autres choses un écrivain. Ce n’est
390 ne fut jamais un écrivain, ne se soucia jamais de l’ être. Et Goethe ne fut qu’entre autres choses un écrivain. Ce n’est do
391 ntre autres choses un écrivain. Ce n’est donc pas l’ aspect littéraire de ces expériences qui doit conditionner notre visio
392 n écrivain. Ce n’est donc pas l’aspect littéraire de ces expériences qui doit conditionner notre vision. Non point qu’il s
393 u’il soit un seul instant négligeable, s’agissant de deux êtres que l’on connaît par leurs écrits d’abord. Mais pour en te
394 instant négligeable, s’agissant de deux êtres que l’ on connaît par leurs écrits d’abord. Mais pour en tenir un juste compt
395 rd. Mais pour en tenir un juste compte, il s’agit de le subordonner au problème personnel de ces vies, à leur équation d’e
396 Mais pour en tenir un juste compte, il s’agit de le subordonner au problème personnel de ces vies, à leur équation d’exis
397 il s’agit de le subordonner au problème personnel de ces vies, à leur équation d’existence. Or c’est, chez l’un comme chez
398 u problème personnel de ces vies, à leur équation d’ existence. Or c’est, chez l’un comme chez l’autre, une révolution de l
399 est, chez l’un comme chez l’autre, une révolution de l’esprit dont procèdent à la fois le refus de la magie et le goût pas
400 , chez l’un comme chez l’autre, une révolution de l’ esprit dont procèdent à la fois le refus de la magie et le goût passio
401 e révolution de l’esprit dont procèdent à la fois le refus de la magie et le goût passionné de l’effort immédiat. Ce qui n
402 ion de l’esprit dont procèdent à la fois le refus de la magie et le goût passionné de l’effort immédiat. Ce qui ne cesse d
403 de l’esprit dont procèdent à la fois le refus de la magie et le goût passionné de l’effort immédiat. Ce qui ne cesse de p
404 dont procèdent à la fois le refus de la magie et le goût passionné de l’effort immédiat. Ce qui ne cesse de provoquer dan
405 la fois le refus de la magie et le goût passionné de l’effort immédiat. Ce qui ne cesse de provoquer dans mon esprit l’éto
406 fois le refus de la magie et le goût passionné de l’ effort immédiat. Ce qui ne cesse de provoquer dans mon esprit l’étonne
407 t passionné de l’effort immédiat. Ce qui ne cesse de provoquer dans mon esprit l’étonnement du premier regard, c’est la si
408 iat. Ce qui ne cesse de provoquer dans mon esprit l’ étonnement du premier regard, c’est la similitude de forme, c’est-à-di
409 mon esprit l’étonnement du premier regard, c’est la similitude de forme, c’est-à-dire la similitude essentielle, hors du
410 étonnement du premier regard, c’est la similitude de forme, c’est-à-dire la similitude essentielle, hors du temps, qui par
411 egard, c’est la similitude de forme, c’est-à-dire la similitude essentielle, hors du temps, qui paraît dans ces deux expér
412 paraît dans ces deux expériences, à mesure qu’on les abstrait de toute la littérature dont elles enveloppèrent leurs manif
413 ces deux expériences, à mesure qu’on les abstrait de toute la littérature dont elles enveloppèrent leurs manifestations, —
414 expériences, à mesure qu’on les abstrait de toute la littérature dont elles enveloppèrent leurs manifestations, — à quoi l
415 lles enveloppèrent leurs manifestations, — à quoi l’ on ne s’est point privé d’ajouter quelques tomes depuis. Il convient d
416 anifestations, — à quoi l’on ne s’est point privé d’ ajouter quelques tomes depuis. Il convient de marquer toutefois qu’un
417 rivé d’ajouter quelques tomes depuis. Il convient de marquer toutefois qu’un pareil rapprochement eût exaspéré Goethe auta
418 l bien plus que dans leur commune grandeur. Seule la croyance en une analogie universelle des réactions profondes de l’âme
419 une analogie universelle des réactions profondes de l’âme devant son destin m’autorise à cette confrontation, et me persu
420 e analogie universelle des réactions profondes de l’ âme devant son destin m’autorise à cette confrontation, et me persuade
421 m’autorise à cette confrontation, et me persuade de son intérêt humain. Et si tout cela reste absurde aux yeux de ceux po
422 x pour qui seule compte certaine originalité dans l’ ordre — au mieux — de l’esthétique, je ne m’en étonnerai point. Il s’a
423 te certaine originalité dans l’ordre — au mieux — de l’esthétique, je ne m’en étonnerai point. Il s’agit simplement, ici,
424 certaine originalité dans l’ordre — au mieux — de l’ esthétique, je ne m’en étonnerai point. Il s’agit simplement, ici, de
425 m’en étonnerai point. Il s’agit simplement, ici, de rendre plus concrète, grâce au recoupement de deux vies qui la réalis
426 ci, de rendre plus concrète, grâce au recoupement de deux vies qui la réalisèrent dans des styles opposés, une attitude hu
427 s concrète, grâce au recoupement de deux vies qui la réalisèrent dans des styles opposés, une attitude humaine qui me para
428 ui me paraît commune. ⁂ Que Goethe ait pratiqué «  le devis des choses grandes et secrètes » (Jérôme Cardan), l’on en trouv
429 des choses grandes et secrètes » (Jérôme Cardan), l’ on en trouve dans toutes ses œuvres assez de signes irrévocables pour
430 dan), l’on en trouve dans toutes ses œuvres assez de signes irrévocables pour n’avoir plus besoin de solliciter les biogra
431 z de signes irrévocables pour n’avoir plus besoin de solliciter les biographes. On a souvent rappelé l’amitié du jeune bou
432 révocables pour n’avoir plus besoin de solliciter les biographes. On a souvent rappelé l’amitié du jeune bourgeois de Franc
433 e solliciter les biographes. On a souvent rappelé l’ amitié du jeune bourgeois de Francfort et de la sage et très fervente
434 On a souvent rappelé l’amitié du jeune bourgeois de Francfort et de la sage et très fervente Mlle de Klettenberg. Mais bi
435 ppelé l’amitié du jeune bourgeois de Francfort et de la sage et très fervente Mlle de Klettenberg. Mais bien plus que dans
436 lé l’amitié du jeune bourgeois de Francfort et de la sage et très fervente Mlle de Klettenberg. Mais bien plus que dans un
437 plus que dans une spiritualité facilement épurée, le mysticisme de celui qui, tout enfant, édifiait un autel à la Nature,
438 une spiritualité facilement épurée, le mysticisme de celui qui, tout enfant, édifiait un autel à la Nature, trouvait son a
439 me de celui qui, tout enfant, édifiait un autel à la Nature, trouvait son aliment dans une méditation renouvelée des rose-
440 une méditation renouvelée des rose-croix, et qui le porta même à quelques essais d’alchimie. Coquetteries, a-t-on dit, — 
441 ose-croix, et qui le porta même à quelques essais d’ alchimie. Coquetteries, a-t-on dit, — mais il n’est point de sentiment
442 . Coquetteries, a-t-on dit, — mais il n’est point de sentiments intermédiaires qui ne conduisent réellement vers une pléni
443 nt vers une plénitude, pour un esprit comme celui de Goethe. « On a peur que son feu ne le consume », écrit un de ses amis
444 comme celui de Goethe. « On a peur que son feu ne le consume », écrit un de ses amis, vers ce temps. « Goethe vit sur un p
445 « On a peur que son feu ne le consume », écrit un de ses amis, vers ce temps. « Goethe vit sur un perpétuel pied de guerre
446 vers ce temps. « Goethe vit sur un perpétuel pied de guerre et de révolte psychique ». Et lui-même gémit, avec une sombre
447 . « Goethe vit sur un perpétuel pied de guerre et de révolte psychique ». Et lui-même gémit, avec une sombre joie : « Sort
448 oie : « Sort misérable, qui ne me permet rien que d’ extrême. » Jacob Boehme, Paracelse, Swedenborg, lectures de son adoles
449 . » Jacob Boehme, Paracelse, Swedenborg, lectures de son adolescence, figurent bel et bien dans son évolution une de ces c
450 ence, figurent bel et bien dans son évolution une de ces crises où l’être spirituel découvre sa forme véritable. Si, comme
451 l et bien dans son évolution une de ces crises où l’ être spirituel découvre sa forme véritable. Si, comme chez Goethe, c’e
452 celle du terrible « Meurs et deviens ! » et s’il l’ assume en connaissance de cause, — c’est un événement qui ne peut norm
453 malement se traduire que par une qualité nouvelle de silence. Encore faut-il que le destin favorise concrètement cette ass
454 e qualité nouvelle de silence. Encore faut-il que le destin favorise concrètement cette assomption intérieure. Par l’instr
455 ise concrètement cette assomption intérieure. Par l’ instrument de quel « hasard » l’a-t-il donc provoquée chez Goethe ? Il
456 ent cette assomption intérieure. Par l’instrument de quel « hasard » l’a-t-il donc provoquée chez Goethe ? Il est un fait
457 n intérieure. Par l’instrument de quel « hasard » l’ a-t-il donc provoquée chez Goethe ? Il est un fait de sa jeunesse dont
458 -t-il donc provoquée chez Goethe ? Il est un fait de sa jeunesse dont on ne saurait exagérer l’importance à la fois histor
459 n fait de sa jeunesse dont on ne saurait exagérer l’ importance à la fois historique et symbolique : les premiers contacts
460 historique et symbolique : les premiers contacts de Goethe avec le mysticisme précédèrent de très peu une grave maladie,
461 symbolique : les premiers contacts de Goethe avec le mysticisme précédèrent de très peu une grave maladie, dont il ne fut
462 contacts de Goethe avec le mysticisme précédèrent de très peu une grave maladie, dont il ne fut sauvé que par l’interventi
463 u une grave maladie, dont il ne fut sauvé que par l’ intervention d’un médecin qui se donnait pour alchimiste. Retenons cec
464 adie, dont il ne fut sauvé que par l’intervention d’ un médecin qui se donnait pour alchimiste. Retenons ceci : au seuil de
465 donnait pour alchimiste. Retenons ceci : au seuil de l’initiation, chez Goethe, il n’y a pas une révolte, il y a un péril
466 nait pour alchimiste. Retenons ceci : au seuil de l’ initiation, chez Goethe, il n’y a pas une révolte, il y a un péril con
467 e ce qu’il nommera désormais son Daïmon, contre «  l’ oppression despotique des éléments inquiétants qui gouvernent trop pui
468 vernent trop puissamment son âme », qu’il appelle les arts d’une magie maîtrisée. La question se pose pour lui, dès l’abord
469 rop puissamment son âme », qu’il appelle les arts d’ une magie maîtrisée. La question se pose pour lui, dès l’abord, en ter
470  », qu’il appelle les arts d’une magie maîtrisée. La question se pose pour lui, dès l’abord, en termes urgents et contraig
471 agie maîtrisée. La question se pose pour lui, dès l’ abord, en termes urgents et contraignants : il faut survivre. De là le
472 rmes urgents et contraignants : il faut survivre. De là le sérieux avec lequel il accepte les conditions de l’initiation :
473 rgents et contraignants : il faut survivre. De là le sérieux avec lequel il accepte les conditions de l’initiation : d’abo
474 survivre. De là le sérieux avec lequel il accepte les conditions de l’initiation : d’abord la plus difficile, le silence. A
475 le sérieux avec lequel il accepte les conditions de l’initiation : d’abord la plus difficile, le silence. Ainsi, les prem
476 sérieux avec lequel il accepte les conditions de l’ initiation : d’abord la plus difficile, le silence. Ainsi, les premièr
477 accepte les conditions de l’initiation : d’abord la plus difficile, le silence. Ainsi, les premières séductions du dépays
478 ions de l’initiation : d’abord la plus difficile, le silence. Ainsi, les premières séductions du dépaysement spirituel, de
479 es premières séductions du dépaysement spirituel, de la connaissance ésotérique dans ce qu’elle peut avoir de purement « é
480 premières séductions du dépaysement spirituel, de la connaissance ésotérique dans ce qu’elle peut avoir de purement « étra
481 onnaissance ésotérique dans ce qu’elle peut avoir de purement « étrange » ont à peine enfiévré le jeune Goethe, que déjà l
482 voir de purement « étrange » ont à peine enfiévré le jeune Goethe, que déjà la faiblesse du corps le ramène à l’aspect con
483  » ont à peine enfiévré le jeune Goethe, que déjà la faiblesse du corps le ramène à l’aspect concret de notre condition. E
484 é le jeune Goethe, que déjà la faiblesse du corps le ramène à l’aspect concret de notre condition. Et c’est seulement en p
485 oethe, que déjà la faiblesse du corps le ramène à l’ aspect concret de notre condition. Et c’est seulement en passant par u
486 a faiblesse du corps le ramène à l’aspect concret de notre condition. Et c’est seulement en passant par une application ma
487 ent en passant par une application matérielle que la magie, se reniant en tant que spéculation, peut s’intégrer dans l’équ
488 ant en tant que spéculation, peut s’intégrer dans l’ équilibre humain. Incident décisif qui figure en raccourci tout le dra
489 in. Incident décisif qui figure en raccourci tout le drame dialectique de sa vie. Mais cette maladie, et la convalescence,
490 qui figure en raccourci tout le drame dialectique de sa vie. Mais cette maladie, et la convalescence, ont éveillé dans son
491 ame dialectique de sa vie. Mais cette maladie, et la convalescence, ont éveillé dans son esprit les premières tentations c
492 les premières tentations créatrices. Conçue sous de tels auspices, c’est tout naturellement que la littérature prendra pl
493 us de tels auspices, c’est tout naturellement que la littérature prendra plus tard chez Goethe l’allure d’une discipline d
494 que la littérature prendra plus tard chez Goethe l’ allure d’une discipline de l’âme. Un exercice, une activité organique
495 ittérature prendra plus tard chez Goethe l’allure d’ une discipline de l’âme. Un exercice, une activité organique à objecti
496 a plus tard chez Goethe l’allure d’une discipline de l’âme. Un exercice, une activité organique à objectifs limités et con
497 lus tard chez Goethe l’allure d’une discipline de l’ âme. Un exercice, une activité organique à objectifs limités et concrè
498 ités et concrètement conditionnée. Dès ce moment, le choix de Goethe a trouvé sa forme. Il lui faudra maintenant le renouv
499 oncrètement conditionnée. Dès ce moment, le choix de Goethe a trouvé sa forme. Il lui faudra maintenant le renouveler perp
500 oethe a trouvé sa forme. Il lui faudra maintenant le renouveler perpétuellement durant toute sa vie. Et comprendre, éprouv
501 ant toute sa vie. Et comprendre, éprouver jusqu’à la souffrance — qui est la « substance » — à quel point le renoncement à
502 prendre, éprouver jusqu’à la souffrance — qui est la « substance » — à quel point le renoncement à la magie spéculative n’
503 ffrance — qui est la « substance » — à quel point le renoncement à la magie spéculative n’est, en fait, qu’un accomplissem
504 la « substance » — à quel point le renoncement à la magie spéculative n’est, en fait, qu’un accomplissement de la magie r
505 spéculative n’est, en fait, qu’un accomplissement de la magie réelle, le plus difficile et le seul humainement fécond. Car
506 culative n’est, en fait, qu’un accomplissement de la magie réelle, le plus difficile et le seul humainement fécond. Car un
507 n fait, qu’un accomplissement de la magie réelle, le plus difficile et le seul humainement fécond. Car un tel silence n’es
508 issement de la magie réelle, le plus difficile et le seul humainement fécond. Car un tel silence n’est pas absence de mots
509 ment fécond. Car un tel silence n’est pas absence de mots. Il est encore chez Goethe une activité, et même à double effet.
510 de plus agissant, dans une œuvre marquée du signe de la maturité, que cette présence rayonnante dont on devine chaque phra
511 plus agissant, dans une œuvre marquée du signe de la maturité, que cette présence rayonnante dont on devine chaque phrase
512 us-tendue et que rien ne saurait mieux trahir que la retenue même de l’expression. C’est pourquoi nous l’éprouvons plus vi
513 rien ne saurait mieux trahir que la retenue même de l’expression. C’est pourquoi nous l’éprouvons plus vivement dans cert
514 en ne saurait mieux trahir que la retenue même de l’ expression. C’est pourquoi nous l’éprouvons plus vivement dans certain
515 retenue même de l’expression. C’est pourquoi nous l’ éprouvons plus vivement dans certains passages des Affinités électives
516 t dans certains passages des Affinités électives, d’ une apparente platitude mais translucide, que dans le conte du Serpent
517 ne apparente platitude mais translucide, que dans le conte du Serpent vert, trop visiblement ésotérique. Équilibre si péri
518 isiblement ésotérique. Équilibre si périlleux que la longue patience géniale ne parviendrait pas seule à le sauvegarder. I
519 ngue patience géniale ne parviendrait pas seule à le sauvegarder. Il y faudra le dressage de la souffrance. L’excès verbal
520 viendrait pas seule à le sauvegarder. Il y faudra le dressage de la souffrance. L’excès verbal de Werther couvre d’abord l
521 s seule à le sauvegarder. Il y faudra le dressage de la souffrance. L’excès verbal de Werther couvre d’abord la voix intér
522 eule à le sauvegarder. Il y faudra le dressage de la souffrance. L’excès verbal de Werther couvre d’abord la voix intérieu
523 garder. Il y faudra le dressage de la souffrance. L’ excès verbal de Werther couvre d’abord la voix intérieure, la renie mê
524 udra le dressage de la souffrance. L’excès verbal de Werther couvre d’abord la voix intérieure, la renie même bruyamment.
525 ffrance. L’excès verbal de Werther couvre d’abord la voix intérieure, la renie même bruyamment. C’est là le fait d’une âme
526 bal de Werther couvre d’abord la voix intérieure, la renie même bruyamment. C’est là le fait d’une âme qui se refuse encor
527 ix intérieure, la renie même bruyamment. C’est là le fait d’une âme qui se refuse encore à la souffrance et la crie sur le
528 ieure, la renie même bruyamment. C’est là le fait d’ une âme qui se refuse encore à la souffrance et la crie sur le toit. U
529 C’est là le fait d’une âme qui se refuse encore à la souffrance et la crie sur le toit. Un peu plus de souffrance, et plus
530 d’une âme qui se refuse encore à la souffrance et la crie sur le toit. Un peu plus de souffrance, et plus intimement ancré
531 i se refuse encore à la souffrance et la crie sur le toit. Un peu plus de souffrance, et plus intimement ancrée, voici l’a
532 la souffrance et la crie sur le toit. Un peu plus de souffrance, et plus intimement ancrée, voici l’autre danger : la déle
533 et plus intimement ancrée, voici l’autre danger : la délectation ascétique, l’obscurité glaciale des Mystères. Un peu plus
534 voici l’autre danger : la délectation ascétique, l’ obscurité glaciale des Mystères. Un peu plus d’humilité, c’est-à-dire
535 e, l’obscurité glaciale des Mystères. Un peu plus d’ humilité, c’est-à-dire le réel désir d’être « utile », et c’est le jus
536 es Mystères. Un peu plus d’humilité, c’est-à-dire le réel désir d’être « utile », et c’est le juste point : les Affinités.
537 n peu plus d’humilité, c’est-à-dire le réel désir d’ être « utile », et c’est le juste point : les Affinités. L’alternance
538 t-à-dire le réel désir d’être « utile », et c’est le juste point : les Affinités. L’alternance des trois états, visible to
539 désir d’être « utile », et c’est le juste point : les Affinités. L’alternance des trois états, visible tout au long de l’œu
540 utile », et c’est le juste point : les Affinités. L’ alternance des trois états, visible tout au long de l’œuvre, prouve d’
541 ’alternance des trois états, visible tout au long de l’œuvre, prouve d’ailleurs que la question se pose sans cesse à nouve
542 ternance des trois états, visible tout au long de l’ œuvre, prouve d’ailleurs que la question se pose sans cesse à nouveau,
543 le tout au long de l’œuvre, prouve d’ailleurs que la question se pose sans cesse à nouveau, et que sous l’apparence de plu
544 uestion se pose sans cesse à nouveau, et que sous l’ apparence de plus en plus sereine, la tentation revient, l’agonie se p
545 et que sous l’apparence de plus en plus sereine, la tentation revient, l’agonie se poursuit. Seulement, l’effort pour cré
546 ce de plus en plus sereine, la tentation revient, l’ agonie se poursuit. Seulement, l’effort pour créer l’équilibre a dégag
547 ntation revient, l’agonie se poursuit. Seulement, l’ effort pour créer l’équilibre a dégagé des énergies nouvelles. Le sile
548 gonie se poursuit. Seulement, l’effort pour créer l’ équilibre a dégagé des énergies nouvelles. Le silence mûrit à la faveu
549 réer l’équilibre a dégagé des énergies nouvelles. Le silence mûrit à la faveur du secret, et dans la profondeur, des conce
550 dégagé des énergies nouvelles. Le silence mûrit à la faveur du secret, et dans la profondeur, des conceptions s’opèrent. C
551 . Le silence mûrit à la faveur du secret, et dans la profondeur, des conceptions s’opèrent. C’est ainsi que la magie, reni
552 ndeur, des conceptions s’opèrent. C’est ainsi que la magie, reniée extérieurement au profit d’une expression « utile », re
553 nsi que la magie, reniée extérieurement au profit d’ une expression « utile », renaît comme libérée intérieurement au « jou
554 comme libérée intérieurement au « jour nouveau ». L’ âme pâment à cette connaissance, à cet acte de fécondation spirituelle
555  ». L’âme pâment à cette connaissance, à cet acte de fécondation spirituelle par où l’homme pénètre dans la réalité mystiq
556 nce, à cet acte de fécondation spirituelle par où l’ homme pénètre dans la réalité mystique. Et cet acte ne peut se produir
557 condation spirituelle par où l’homme pénètre dans la réalité mystique. Et cet acte ne peut se produire que dans le plus pr
558 ystique. Et cet acte ne peut se produire que dans le plus profond silence de l’esprit, dans la région où seul accède celui
559 peut se produire que dans le plus profond silence de l’esprit, dans la région où seul accède celui qui sait préserver sa p
560 t se produire que dans le plus profond silence de l’ esprit, dans la région où seul accède celui qui sait préserver sa pass
561 ue dans le plus profond silence de l’esprit, dans la région où seul accède celui qui sait préserver sa passion au sein d’u
562 éfonds dont parle Jacob Boehme, et qui « contient l’ élément pur, mais aussi l’être sombre dans le mystère de la fureur » ?
563 ehme, et qui « contient l’élément pur, mais aussi l’ être sombre dans le mystère de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialecti
564 ient l’élément pur, mais aussi l’être sombre dans le mystère de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique de la magie, Go
565 ent pur, mais aussi l’être sombre dans le mystère de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique de la magie, Goethe lui-mê
566 pur, mais aussi l’être sombre dans le mystère de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique de la magie, Goethe lui-même
567 ère de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique de la magie, Goethe lui-même l’a stylisée en symboles concrets dans le F
568 de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique de la magie, Goethe lui-même l’a stylisée en symboles concrets dans le Faus
569 complexe dialectique de la magie, Goethe lui-même l’ a stylisée en symboles concrets dans le Faust. Œuvre longue comme sa v
570 e lui-même l’a stylisée en symboles concrets dans le Faust. Œuvre longue comme sa vie de créateur exactement, œuvre à tel
571 concrets dans le Faust. Œuvre longue comme sa vie de créateur exactement, œuvre à tel point autobiographique qu’il fut ten
572 uvre à tel point autobiographique qu’il fut tenté d’ incorporer le plan de certains actes à Vérité et Poésie. Le drame s’ou
573 int autobiographique qu’il fut tenté d’incorporer le plan de certains actes à Vérité et Poésie. Le drame s’ouvre sur un ré
574 biographique qu’il fut tenté d’incorporer le plan de certains actes à Vérité et Poésie. Le drame s’ouvre sur un réveil : l
575 rer le plan de certains actes à Vérité et Poésie. Le drame s’ouvre sur un réveil : l’exercice sans frein des arts occultes
576 érité et Poésie. Le drame s’ouvre sur un réveil : l’ exercice sans frein des arts occultes laisse l’esprit de Faust béant s
577  : l’exercice sans frein des arts occultes laisse l’ esprit de Faust béant sur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand q
578 cice sans frein des arts occultes laisse l’esprit de Faust béant sur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand que le Ché
579 arts occultes laisse l’esprit de Faust béant sur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin… qui pensais
580 ur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin… qui pensais en créant pouvoir jouir de la vie des dieux et
581 le Chérubin… qui pensais en créant pouvoir jouir de la vie des dieux et m’y égaler… combien je dois expier tout cela ! »
582 Chérubin… qui pensais en créant pouvoir jouir de la vie des dieux et m’y égaler… combien je dois expier tout cela ! » Fau
583 is expier tout cela ! » Faust se reprend au seuil de la mort. Mais la vie ne lui sera plus qu’un profond renoncement ; mêm
584 expier tout cela ! » Faust se reprend au seuil de la mort. Mais la vie ne lui sera plus qu’un profond renoncement ; même s
585 la ! » Faust se reprend au seuil de la mort. Mais la vie ne lui sera plus qu’un profond renoncement ; même si la passion l
586 lui sera plus qu’un profond renoncement ; même si la passion l’occupe un temps, c’est l’action — le grand mot goethéen — q
587 us qu’un profond renoncement ; même si la passion l’ occupe un temps, c’est l’action — le grand mot goethéen — qui triomphe
588 ent ; même si la passion l’occupe un temps, c’est l’ action — le grand mot goethéen — qui triomphera désormais. Mais une ac
589 si la passion l’occupe un temps, c’est l’action —  le grand mot goethéen — qui triomphera désormais. Mais une action qui, p
590 vance, désespère du seul succès réel pour Faust : la possession bienheureuse de l’instant. Et lorsque, épuisé mais pacifié
591 ccès réel pour Faust : la possession bienheureuse de l’instant. Et lorsque, épuisé mais pacifié, il va quitter son corps a
592 s réel pour Faust : la possession bienheureuse de l’ instant. Et lorsque, épuisé mais pacifié, il va quitter son corps aveu
593 va quitter son corps aveugle pour d’autres formes d’ existence que la Nature se voit pour ainsi dire contrainte d’assigner
594 orps aveugle pour d’autres formes d’existence que la Nature se voit pour ainsi dire contrainte d’assigner à l’homme actif
595 que la Nature se voit pour ainsi dire contrainte d’ assigner à l’homme actif 3, l’on découvre que c’est la magie encore qu
596 e se voit pour ainsi dire contrainte d’assigner à l’ homme actif 3, l’on découvre que c’est la magie encore qui n’a cessé d
597 nsi dire contrainte d’assigner à l’homme actif 3, l’ on découvre que c’est la magie encore qui n’a cessé de l’entraver : K
598 signer à l’homme actif 3, l’on découvre que c’est la magie encore qui n’a cessé de l’entraver : Könnt ich Magie von meine
599 découvre que c’est la magie encore qui n’a cessé de l’entraver : Könnt ich Magie von meinem Pfad entfernen Die Zauberspr
600 couvre que c’est la magie encore qui n’a cessé de l’ entraver : Könnt ich Magie von meinem Pfad entfernen Die Zaubersprüch
601 der Mühe wert, ein Mensch zu sein.4 C’est tout le drame secret de l’œuvre qui s’avoue dans ce cri : chaque fois que Goe
602 ein Mensch zu sein.4 C’est tout le drame secret de l’œuvre qui s’avoue dans ce cri : chaque fois que Goethe invoque la c
603 Mensch zu sein.4 C’est tout le drame secret de l’ œuvre qui s’avoue dans ce cri : chaque fois que Goethe invoque la caté
604 voue dans ce cri : chaque fois que Goethe invoque la catégorie pour lui sacrée de l’humain, comprenons qu’il y va de tout.
605 s que Goethe invoque la catégorie pour lui sacrée de l’humain, comprenons qu’il y va de tout. Mais les anges enfin élèvent
606 ue Goethe invoque la catégorie pour lui sacrée de l’ humain, comprenons qu’il y va de tout. Mais les anges enfin élèvent Fa
607 our lui sacrée de l’humain, comprenons qu’il y va de tout. Mais les anges enfin élèvent Faust au-dessus de cette agonie sy
608 de l’humain, comprenons qu’il y va de tout. Mais les anges enfin élèvent Faust au-dessus de cette agonie symbolique de tou
609 out. Mais les anges enfin élèvent Faust au-dessus de cette agonie symbolique de toute son existence, et c’est leur chœur q
610 lèvent Faust au-dessus de cette agonie symbolique de toute son existence, et c’est leur chœur qui chante une dernière fois
611 et c’est leur chœur qui chante une dernière fois la loi, au moment qu’il reçoit la grâce de lui échapper : Wer immer str
612 une dernière fois la loi, au moment qu’il reçoit la grâce de lui échapper : Wer immer strebend sich bemüht Den können wi
613 ière fois la loi, au moment qu’il reçoit la grâce de lui échapper : Wer immer strebend sich bemüht Den können wir erlösen
614 r strebend sich bemüht Den können wir erlösen.5 Les grandes entités symboliques l’accueillent dans leur harmonie : c’est
615 n wir erlösen.5 Les grandes entités symboliques l’ accueillent dans leur harmonie : c’est la « Grande Magie » que Faust e
616 boliques l’accueillent dans leur harmonie : c’est la « Grande Magie » que Faust enfin rejoint dans la pleine possession de
617 la « Grande Magie » que Faust enfin rejoint dans la pleine possession de ses forces et l’assurance du regard. L’âme, puri
618 que Faust enfin rejoint dans la pleine possession de ses forces et l’assurance du regard. L’âme, purifiée de sa « vieille
619 ejoint dans la pleine possession de ses forces et l’ assurance du regard. L’âme, purifiée de sa « vieille dépouille » par l
620 ossession de ses forces et l’assurance du regard. L’ âme, purifiée de sa « vieille dépouille » par l’effort aveuglant de la
621 forces et l’assurance du regard. L’âme, purifiée de sa « vieille dépouille » par l’effort aveuglant de la vie, pénètre da
622 . L’âme, purifiée de sa « vieille dépouille » par l’ effort aveuglant de la vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemple
623 e sa « vieille dépouille » par l’effort aveuglant de la vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemple l’indescriptible. S
624 a « vieille dépouille » par l’effort aveuglant de la vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemple l’indescriptible. Si F
625  » par l’effort aveuglant de la vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemple l’indescriptible. Si Faust est le drame d’u
626 la vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemple l’ indescriptible. Si Faust est le drame d’une formidable patience sans c
627 Jour et contemple l’indescriptible. Si Faust est le drame d’une formidable patience sans cesse remise en question, la Sai
628 contemple l’indescriptible. Si Faust est le drame d’ une formidable patience sans cesse remise en question, la Saison en En
629 ormidable patience sans cesse remise en question, la Saison en Enfer est le drame d’une pureté avide, et son destin se jou
630 cesse remise en question, la Saison en Enfer est le drame d’une pureté avide, et son destin se joue d’un coup. La grandeu
631 mise en question, la Saison en Enfer est le drame d’ une pureté avide, et son destin se joue d’un coup. La grandeur de Goet
632 e drame d’une pureté avide, et son destin se joue d’ un coup. La grandeur de Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimba
633 ne pureté avide, et son destin se joue d’un coup. La grandeur de Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimbaud de s’y ê
634 ide, et son destin se joue d’un coup. La grandeur de Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimbaud de s’y être refusé.
635 stin se joue d’un coup. La grandeur de Goethe est d’ avoir su vieillir, celle de Rimbaud de s’y être refusé. Transportez l
636 grandeur de Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimbaud de s’y être refusé. Transportez la dialectique faustienne da
637 Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimbaud de s’y être refusé. Transportez la dialectique faustienne dans la vie d
638 celle de Rimbaud de s’y être refusé. Transportez la dialectique faustienne dans la vie d’un être jeune, et libre encore d
639 fusé. Transportez la dialectique faustienne dans la vie d’un être jeune, et libre encore de toute contrainte sociale et c
640 Transportez la dialectique faustienne dans la vie d’ un être jeune, et libre encore de toute contrainte sociale et culturel
641 enne dans la vie d’un être jeune, et libre encore de toute contrainte sociale et culturelle : le dessin se simplifiera jus
642 ncore de toute contrainte sociale et culturelle : le dessin se simplifiera jusqu’au schème unique, le rythme se précipiter
643 le dessin se simplifiera jusqu’au schème unique, le rythme se précipitera jusqu’à l’explosion, l’histoire se purifiera ju
644 u schème unique, le rythme se précipitera jusqu’à l’ explosion, l’histoire se purifiera jusqu’au mythe. La donnée initiale
645 ue, le rythme se précipitera jusqu’à l’explosion, l’ histoire se purifiera jusqu’au mythe. La donnée initiale est bien la m
646 xplosion, l’histoire se purifiera jusqu’au mythe. La donnée initiale est bien la même : c’est l’attrait d’une vision qui t
647 fiera jusqu’au mythe. La donnée initiale est bien la même : c’est l’attrait d’une vision qui transcende la vie médiocre. R
648 ythe. La donnée initiale est bien la même : c’est l’ attrait d’une vision qui transcende la vie médiocre. Rimbaud s’y lance
649 onnée initiale est bien la même : c’est l’attrait d’ une vision qui transcende la vie médiocre. Rimbaud s’y lance avec l’em
650 ême : c’est l’attrait d’une vision qui transcende la vie médiocre. Rimbaud s’y lance avec l’emportement d’une révolte qui
651 ranscende la vie médiocre. Rimbaud s’y lance avec l’ emportement d’une révolte qui traduit d’abord un excès féroce de vital
652 ie médiocre. Rimbaud s’y lance avec l’emportement d’ une révolte qui traduit d’abord un excès féroce de vitalité plutôt qu’
653 d’une révolte qui traduit d’abord un excès féroce de vitalité plutôt qu’une souffrance physique, et va d’un mouvement rigo
654 vitalité plutôt qu’une souffrance physique, et va d’ un mouvement rigoureusement logique jusqu’au système de sa folie. Mais
655 mouvement rigoureusement logique jusqu’au système de sa folie. Mais l’irruption de cette « magie » est si violente qu’elle
656 sement logique jusqu’au système de sa folie. Mais l’ irruption de cette « magie » est si violente qu’elle a certainement an
657 ue jusqu’au système de sa folie. Mais l’irruption de cette « magie » est si violente qu’elle a certainement angoissé l’enf
658 » est si violente qu’elle a certainement angoissé l’ enfant : n’est-ce point pour se défendre qu’il parle si fort, qu’il va
659 ion : « Je devins un opéra fabuleux ». Il a brûlé les étapes de l’initiation. Mais on ne déchaîne pas de telles puissances
660 devins un opéra fabuleux ». Il a brûlé les étapes de l’initiation. Mais on ne déchaîne pas de telles puissances impunément
661 ins un opéra fabuleux ». Il a brûlé les étapes de l’ initiation. Mais on ne déchaîne pas de telles puissances impunément. «
662 s étapes de l’initiation. Mais on ne déchaîne pas de telles puissances impunément. « Ma santé fut menacée. La terreur vena
663 es puissances impunément. « Ma santé fut menacée. La terreur venait… J’étais mûr pour le trépas… » Alors paraît le doute,
664 fut menacée. La terreur venait… J’étais mûr pour le trépas… » Alors paraît le doute, entraînant la conscience. « Je vois
665 enait… J’étais mûr pour le trépas… » Alors paraît le doute, entraînant la conscience. « Je vois que mes malaises viennent
666 ur le trépas… » Alors paraît le doute, entraînant la conscience. « Je vois que mes malaises viennent de ne m’être pas figu
667 ne m’être pas figuré assez tôt que nous sommes à l’ Occident. ». L’Occident, c’est l’esprit incarné. L’incarnation entraîn
668 figuré assez tôt que nous sommes à l’Occident. ». L’ Occident, c’est l’esprit incarné. L’incarnation entraîne des « conditi
669 ue nous sommes à l’Occident. ». L’Occident, c’est l’ esprit incarné. L’incarnation entraîne des « conditions ». C’est la vi
670 ’Occident. ». L’Occident, c’est l’esprit incarné. L’ incarnation entraîne des « conditions ». C’est la vision du travail hu
671 L’incarnation entraîne des « conditions ». C’est la vision du travail humain, inexorable et dégoûtant, mais comment échap
672 inexorable et dégoûtant, mais comment échapper ? L’ hallucination est tombée, faisant place à une stupeur désolée. « Je ne
673 une stupeur désolée. « Je ne sais plus parler. » Le renoncement dès lors est fatal. « Moi ! moi qui me suis dit mage ou a
674  Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu pu sol, avec un devoir à chercher et la r
675 e suis rendu pu sol, avec un devoir à chercher et la réalité rugueuse à étreindre. » C’est le cri même de Faust ! « Il fau
676 rcher et la réalité rugueuse à étreindre. » C’est le cri même de Faust ! « Il faut être absolument moderne. » Travailler.
677 réalité rugueuse à étreindre. » C’est le cri même de Faust ! « Il faut être absolument moderne. » Travailler. Se donner à
678 r obsédé par ce travail. Ainsi cette vie est bien d’ un seul tenant ; une seule et unique expérience la remplit : l’envahis
679 d’un seul tenant ; une seule et unique expérience la remplit : l’envahissement de la magie aboutissant au renoncement et à
680 ant ; une seule et unique expérience la remplit : l’ envahissement de la magie aboutissant au renoncement et à l’action. Le
681 et unique expérience la remplit : l’envahissement de la magie aboutissant au renoncement et à l’action. Le second Rimbaud
682 unique expérience la remplit : l’envahissement de la magie aboutissant au renoncement et à l’action. Le second Rimbaud est
683 ement de la magie aboutissant au renoncement et à l’ action. Le second Rimbaud est vraiment le même que le premier, dans un
684 ent et à l’action. Le second Rimbaud est vraiment le même que le premier, dans une phase plus « réalisée ». L’homme modern
685 que le premier, dans une phase plus « réalisée ». L’ homme moderne est peu fait pour comprendre cela, de même qu’il est peu
686 comprendre cela, de même qu’il est peu fait pour la grandeur et la pureté, et pour des paroles comme : « Si ton œil te fa
687 a, de même qu’il est peu fait pour la grandeur et la pureté, et pour des paroles comme : « Si ton œil te fait tomber dans
688 paroles comme : « Si ton œil te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-le loin de toi ». Mais Rimbaud est d’une a
689  Si ton œil te fait tomber dans le péché, arrache- le et jette-le loin de toi ». Mais Rimbaud est d’une autre trempe : il a
690 te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette- le loin de toi ». Mais Rimbaud est d’une autre trempe : il a déjà prouvé
691 he-le et jette-le loin de toi ». Mais Rimbaud est d’ une autre trempe : il a déjà prouvé en écrivant les Illuminations qu’i
692 d’une autre trempe : il a déjà prouvé en écrivant les Illuminations qu’il peut renoncer violemment à tout un monde faux pou
693 combiné tout cela avec un compte-rendu littéraire de l’aventure… Car il n’est pas donné à beaucoup d’hommes de devenir un
694 biné tout cela avec un compte-rendu littéraire de l’ aventure… Car il n’est pas donné à beaucoup d’hommes de devenir un myt
695 de l’aventure… Car il n’est pas donné à beaucoup d’ hommes de devenir un mythe à force de pureté dans la réalisation de le
696 nture… Car il n’est pas donné à beaucoup d’hommes de devenir un mythe à force de pureté dans la réalisation de leur destin
697 hommes de devenir un mythe à force de pureté dans la réalisation de leur destin. Rimbaud est notre mythe occidental : myth
698 ir un mythe à force de pureté dans la réalisation de leur destin. Rimbaud est notre mythe occidental : mythe faustien. Il
699 cidental : mythe faustien. Il a vécu tragiquement la tentation orientale, l’a condamnée, l’a dépassée, acceptant comme Goe
700 n. Il a vécu tragiquement la tentation orientale, l’ a condamnée, l’a dépassée, acceptant comme Goethe les conditions réell
701 agiquement la tentation orientale, l’a condamnée, l’ a dépassée, acceptant comme Goethe les conditions réelles et données d
702 a condamnée, l’a dépassée, acceptant comme Goethe les conditions réelles et données de son effort particulier. Ce renonceme
703 nt comme Goethe les conditions réelles et données de son effort particulier. Ce renoncement à l’Orient évasif, c’est cela
704 nnées de son effort particulier. Ce renoncement à l’ Orient évasif, c’est cela même qui constitue notre Occident spirituel.
705 ême qui constitue notre Occident spirituel. C’est le refus de la « magie »6 qui fonde notre éthique, et ce dilemme est peu
706 onstitue notre Occident spirituel. C’est le refus de la « magie »6 qui fonde notre éthique, et ce dilemme est peut-être le
707 titue notre Occident spirituel. C’est le refus de la « magie »6 qui fonde notre éthique, et ce dilemme est peut-être le pl
708 fonde notre éthique, et ce dilemme est peut-être le plus important qui se pose à l’esprit occidental, dès qu’il atteint l
709 mme est peut-être le plus important qui se pose à l’ esprit occidental, dès qu’il atteint les régions de haute tension où l
710 se pose à l’esprit occidental, dès qu’il atteint les régions de haute tension où la seule « orientation » qu’il adopte suf
711 ’esprit occidental, dès qu’il atteint les régions de haute tension où la seule « orientation » qu’il adopte suffit à déter
712 dès qu’il atteint les régions de haute tension où la seule « orientation » qu’il adopte suffit à déterminer une suite d’ac
713 tion » qu’il adopte suffit à déterminer une suite d’ actes. Dilemme, en son fond, religieux. C’est une forme dialectique, «
714 gieux. C’est une forme dialectique, « agonique », de la vie de l’âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradi
715 ux. C’est une forme dialectique, « agonique », de la vie de l’âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradicti
716 st une forme dialectique, « agonique », de la vie de l’âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradictions ess
717 une forme dialectique, « agonique », de la vie de l’ âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradictions essent
718 ie de l’âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradictions essentielles, en signe de croix, qui sont la marqu
719 ictions essentielles, en signe de croix, qui sont la marque même de la réalité dans une conscience occidentale. Supprimez
720 elles, en signe de croix, qui sont la marque même de la réalité dans une conscience occidentale. Supprimez l’un des termes
721 es, en signe de croix, qui sont la marque même de la réalité dans une conscience occidentale. Supprimez l’un des termes, e
722 cience occidentale. Supprimez l’un des termes, et la vie se détend, le tragique s’évanouit. Que ce mythe dialectique soit
723 . Supprimez l’un des termes, et la vie se détend, le tragique s’évanouit. Que ce mythe dialectique soit profondément const
724 e mythe dialectique soit profondément constitutif de notre être, l’extension et la diversité de ses aspects le suggèrent.
725 ique soit profondément constitutif de notre être, l’ extension et la diversité de ses aspects le suggèrent. C’est l’opposit
726 ndément constitutif de notre être, l’extension et la diversité de ses aspects le suggèrent. C’est l’opposition du savoir e
727 itutif de notre être, l’extension et la diversité de ses aspects le suggèrent. C’est l’opposition du savoir et du pouvoir,
728 être, l’extension et la diversité de ses aspects le suggèrent. C’est l’opposition du savoir et du pouvoir, de la connaiss
729 t la diversité de ses aspects le suggèrent. C’est l’ opposition du savoir et du pouvoir, de la connaissance et de la souffr
730 rent. C’est l’opposition du savoir et du pouvoir, de la connaissance et de la souffrance, de la spéculation et de l’existe
731 t. C’est l’opposition du savoir et du pouvoir, de la connaissance et de la souffrance, de la spéculation et de l’existence
732 on du savoir et du pouvoir, de la connaissance et de la souffrance, de la spéculation et de l’existence, de l’au-delà myst
733 du savoir et du pouvoir, de la connaissance et de la souffrance, de la spéculation et de l’existence, de l’au-delà mystiqu
734 pouvoir, de la connaissance et de la souffrance, de la spéculation et de l’existence, de l’au-delà mystique et de l’imméd
735 uvoir, de la connaissance et de la souffrance, de la spéculation et de l’existence, de l’au-delà mystique et de l’immédiat
736 issance et de la souffrance, de la spéculation et de l’existence, de l’au-delà mystique et de l’immédiat éthique. Et quels
737 ance et de la souffrance, de la spéculation et de l’ existence, de l’au-delà mystique et de l’immédiat éthique. Et quels so
738 souffrance, de la spéculation et de l’existence, de l’au-delà mystique et de l’immédiat éthique. Et quels sont les plus g
739 uffrance, de la spéculation et de l’existence, de l’ au-delà mystique et de l’immédiat éthique. Et quels sont les plus gran
740 ation et de l’existence, de l’au-delà mystique et de l’immédiat éthique. Et quels sont les plus grands Occidentaux ? Ceux
741 on et de l’existence, de l’au-delà mystique et de l’ immédiat éthique. Et quels sont les plus grands Occidentaux ? Ceux qui
742 mystique et de l’immédiat éthique. Et quels sont les plus grands Occidentaux ? Ceux qui ont incarné le choix le plus audac
743 es plus grands Occidentaux ? Ceux qui ont incarné le choix le plus audacieux. Pascal choisit une fois pour toutes, dans un
744 rands Occidentaux ? Ceux qui ont incarné le choix le plus audacieux. Pascal choisit une fois pour toutes, dans une crise l
745 hoisit dans une crise instinctive qui ressemble à la chute soudaine de l’ivresse devant le mortel danger qui se lève à un
746 ise instinctive qui ressemble à la chute soudaine de l’ivresse devant le mortel danger qui se lève à un pas. Tous deux réa
747 instinctive qui ressemble à la chute soudaine de l’ ivresse devant le mortel danger qui se lève à un pas. Tous deux réalis
748 ressemble à la chute soudaine de l’ivresse devant le mortel danger qui se lève à un pas. Tous deux réalisent le renoncemen
749 danger qui se lève à un pas. Tous deux réalisent le renoncement, le deuxième temps de cette dialectique, dans un mouvemen
750 deux réalisent le renoncement, le deuxième temps de cette dialectique, dans un mouvement que sa violence rend unique : c’
751 e rend unique : c’est qu’ils reviennent tous deux de loin, d’un long abandon à l’erreur. Goethe n’a pas connu de tels déch
752 ique : c’est qu’ils reviennent tous deux de loin, d’ un long abandon à l’erreur. Goethe n’a pas connu de tels déchirements.
753 reviennent tous deux de loin, d’un long abandon à l’ erreur. Goethe n’a pas connu de tels déchirements. C’est lui qui a su
754 ’un long abandon à l’erreur. Goethe n’a pas connu de tels déchirements. C’est lui qui a su vivre cette maxime de la Saison
755 chirements. C’est lui qui a su vivre cette maxime de la Saison : « Pas de partis de salut violents ». Dès les premiers ins
756 rements. C’est lui qui a su vivre cette maxime de la Saison : « Pas de partis de salut violents ». Dès les premiers instan
757 qui a su vivre cette maxime de la Saison : « Pas de partis de salut violents ». Dès les premiers instants de son accessio
758 vivre cette maxime de la Saison : « Pas de partis de salut violents ». Dès les premiers instants de son accession au monde
759 is de salut violents ». Dès les premiers instants de son accession au monde spirituel, il s’est mis en état de défense et
760 ccession au monde spirituel, il s’est mis en état de défense et de lenteur. Il avance ainsi pas à pas, l’âme tendue dans u
761 nde spirituel, il s’est mis en état de défense et de lenteur. Il avance ainsi pas à pas, l’âme tendue dans une puissante c
762 défense et de lenteur. Il avance ainsi pas à pas, l’ âme tendue dans une puissante circonspection, pendant soixante ans, sa
763 s jamais s’abandonner aux bienheureuses violences de l’orage, au repos de la démesure. On rit de ses allures compassées, d
764 amais s’abandonner aux bienheureuses violences de l’ orage, au repos de la démesure. On rit de ses allures compassées, des
765 aux bienheureuses violences de l’orage, au repos de la démesure. On rit de ses allures compassées, des solennelles banali
766 x bienheureuses violences de l’orage, au repos de la démesure. On rit de ses allures compassées, des solennelles banalités
767 ences de l’orage, au repos de la démesure. On rit de ses allures compassées, des solennelles banalités dont il gratifie le
768 ssées, des solennelles banalités dont il gratifie le pauvre Eckermann. Je ne puis voir dans ces façons que la distraction
769 re Eckermann. Je ne puis voir dans ces façons que la distraction souveraine d’une âme tout occupée à dompter ses dieux. Un
770 oir dans ces façons que la distraction souveraine d’ une âme tout occupée à dompter ses dieux. Une haute menace, invisible
771 dieux. Une haute menace, invisible à tout autre, l’ accompagne sans trêve, et c’est d’elle qu’il tire ses forces, toujours
772 e à tout autre, l’accompagne sans trêve, et c’est d’ elle qu’il tire ses forces, toujours renouvelées. Mais il y faut une p
773 ment soutenue qu’elle informe peu à peu une sorte d’ instinct, libérant l’attention consciente. C’est ainsi que le voyant a
774 informe peu à peu une sorte d’instinct, libérant l’ attention consciente. C’est ainsi que le voyant audacieux qui écrivit
775 libérant l’attention consciente. C’est ainsi que le voyant audacieux qui écrivit les chœurs mystiques du Second Faust peu
776 . C’est ainsi que le voyant audacieux qui écrivit les chœurs mystiques du Second Faust peut aussi faire figure de sage offi
777 mystiques du Second Faust peut aussi faire figure de sage officiel parmi les philistins. Le somnambule est désormais proté
778 st peut aussi faire figure de sage officiel parmi les philistins. Le somnambule est désormais protégé par une cotte d’invis
779 ire figure de sage officiel parmi les philistins. Le somnambule est désormais protégé par une cotte d’invisible silence. V
780 Le somnambule est désormais protégé par une cotte d’ invisible silence. Vous pouvez lui parler sans le troubler : les mots
781 d’invisible silence. Vous pouvez lui parler sans le troubler : les mots n’atteignent plus son rêve profond. Et les cérémo
782 ilence. Vous pouvez lui parler sans le troubler : les mots n’atteignent plus son rêve profond. Et les cérémonieuses prévena
783 : les mots n’atteignent plus son rêve profond. Et les cérémonieuses prévenances du ministre renouvellent le vieux mythe ger
784 érémonieuses prévenances du ministre renouvellent le vieux mythe germanique du manteau qui rend invisible. ⁂ Cette similit
785 du manteau qui rend invisible. ⁂ Cette similitude de forme dans le cours de la magie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’aut
786 rend invisible. ⁂ Cette similitude de forme dans le cours de la magie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’autre part le con
787 isible. ⁂ Cette similitude de forme dans le cours de la magie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’autre part le contraste de
788 ble. ⁂ Cette similitude de forme dans le cours de la magie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’autre part le contraste des r
789 agie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’autre part le contraste des rythmes, vont se traduire dans la similitude des conclu
790 t le contraste des rythmes, vont se traduire dans la similitude des conclusions éthiques et dans le contraste des réalisat
791 ns la similitude des conclusions éthiques et dans le contraste des réalisations littéraires. « Mon esprit, prends garde !
792 ons littéraires. « Mon esprit, prends garde ! Pas de partis de salut violents. Exerce-toi. » Objurgation que l’on croirait
793 aires. « Mon esprit, prends garde ! Pas de partis de salut violents. Exerce-toi. » Objurgation que l’on croirait tirée de
794 de salut violents. Exerce-toi. » Objurgation que l’ on croirait tirée de quelque journal intime de Goethe des années ascét
795 Exerce-toi. » Objurgation que l’on croirait tirée de quelque journal intime de Goethe des années ascétiques, à Weimar avan
796 que l’on croirait tirée de quelque journal intime de Goethe des années ascétiques, à Weimar avant l’Italie. Et le passage
797 e de Goethe des années ascétiques, à Weimar avant l’ Italie. Et le passage fameux de la Saison : « Moi qui me suis dit mag
798 es années ascétiques, à Weimar avant l’Italie. Et le passage fameux de la Saison : « Moi qui me suis dit mage ou ange… »
799 es, à Weimar avant l’Italie. Et le passage fameux de la Saison : « Moi qui me suis dit mage ou ange… » ne rappelle-t-il p
800 à Weimar avant l’Italie. Et le passage fameux de la Saison : « Moi qui me suis dit mage ou ange… » ne rappelle-t-il pas
801 plus haut : « Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin… » « Point de cantiques : tenir le pas gagné… la réalité rug
802 me suis cru plus grand que le Chérubin… » « Point de cantiques : tenir le pas gagné… la réalité rugueuse à étreindre… » Ce
803 d que le Chérubin… » « Point de cantiques : tenir le pas gagné… la réalité rugueuse à étreindre… » Certes, les sentences d
804 bin… » « Point de cantiques : tenir le pas gagné… la réalité rugueuse à étreindre… » Certes, les sentences du vieil Olympi
805 gagné… la réalité rugueuse à étreindre… » Certes, les sentences du vieil Olympien de la légende ont peu de consonance avec
806 eindre… » Certes, les sentences du vieil Olympien de la légende ont peu de consonance avec ce pathétique. Mais quel écho n
807 dre… » Certes, les sentences du vieil Olympien de la légende ont peu de consonance avec ce pathétique. Mais quel écho n’eû
808 hétique. Mais quel écho n’eût-il pas éveillé dans l’ âme du jeune ministre de 32 ans, adonné vers ce temps au plus dur effo
809 n’eût-il pas éveillé dans l’âme du jeune ministre de 32 ans, adonné vers ce temps au plus dur effort d’organisation de son
810 e 32 ans, adonné vers ce temps au plus dur effort d’ organisation de son silence intérieur. Période de repliement et de ref
811 é vers ce temps au plus dur effort d’organisation de son silence intérieur. Période de repliement et de refus, si douloure
812 d’organisation de son silence intérieur. Période de repliement et de refus, si douloureuse que le signe en devient visibl
813 e son silence intérieur. Période de repliement et de refus, si douloureuse que le signe en devient visible sur ses traits.
814 ode de repliement et de refus, si douloureuse que le signe en devient visible sur ses traits. Je ne me lasse pas de médite
815 evient visible sur ses traits. Je ne me lasse pas de méditer sur ce visage dont Klauer modela l’effigie passionnément tris
816 e pas de méditer sur ce visage dont Klauer modela l’ effigie passionnément triste et dominatrice. Large bouche aux lèvres s
817 et dominatrice. Large bouche aux lèvres serrées, l’ inférieure creusée comme d’un sanglot retenu, et relâchée aux commissu
818 he aux lèvres serrées, l’inférieure creusée comme d’ un sanglot retenu, et relâchée aux commissures — tristesse et volupté.
819 chée aux commissures — tristesse et volupté. Mais le front d’une plénitude royale s’avance fortement contre la lumière, et
820 commissures — tristesse et volupté. Mais le front d’ une plénitude royale s’avance fortement contre la lumière, et les yeux
821 d’une plénitude royale s’avance fortement contre la lumière, et les yeux, entre cette bouche et ce front, disent d’un som
822 e royale s’avance fortement contre la lumière, et les yeux, entre cette bouche et ce front, disent d’un sombre et méditant
823 les yeux, entre cette bouche et ce front, disent d’ un sombre et méditant regard le mot suprême de la Saison, ce cri sourd
824 t ce front, disent d’un sombre et méditant regard le mot suprême de la Saison, ce cri sourd du plus lucide héroïsme : « Et
825 ent d’un sombre et méditant regard le mot suprême de la Saison, ce cri sourd du plus lucide héroïsme : « Et allons ! » Goe
826 d’un sombre et méditant regard le mot suprême de la Saison, ce cri sourd du plus lucide héroïsme : « Et allons ! » Goethe
827 me : « Et allons ! » Goethe seul est allé jusqu’à la délivrance consciente. Il y a dans tout désespoir à la fois l’angoiss
828 consciente. Il y a dans tout désespoir à la fois l’ angoisse de la catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de la libé
829 . Il y a dans tout désespoir à la fois l’angoisse de la catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de la libération. Imp
830 l y a dans tout désespoir à la fois l’angoisse de la catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de la libération. Imposs
831 sespoir à la fois l’angoisse de la catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de la libération. Impossible d’isoler ces
832 fois l’angoisse de la catastrophe et la secrète, l’ inavouable joie de la libération. Impossible d’isoler ces deux composa
833 e la catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de la libération. Impossible d’isoler ces deux composantes dans l’aventu
834 a catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de la libération. Impossible d’isoler ces deux composantes dans l’aventure
835 e, l’inavouable joie de la libération. Impossible d’ isoler ces deux composantes dans l’aventure de Rimbaud. Mais chez Goet
836 on. Impossible d’isoler ces deux composantes dans l’ aventure de Rimbaud. Mais chez Goethe, c’est la longueur du temps qui
837 ble d’isoler ces deux composantes dans l’aventure de Rimbaud. Mais chez Goethe, c’est la longueur du temps qui les dénonce
838 ns l’aventure de Rimbaud. Mais chez Goethe, c’est la longueur du temps qui les dénoncera. Et cette fameuse sérénité de sa
839 Mais chez Goethe, c’est la longueur du temps qui les dénoncera. Et cette fameuse sérénité de sa vieillesse, ce n’est rien
840 emps qui les dénoncera. Et cette fameuse sérénité de sa vieillesse, ce n’est rien d’autre, peut-être, que le triomphe de l
841 fameuse sérénité de sa vieillesse, ce n’est rien d’ autre, peut-être, que le triomphe de l’élément libérateur du désespoir
842 vieillesse, ce n’est rien d’autre, peut-être, que le triomphe de l’élément libérateur du désespoir. La longue peine de cel
843 ce n’est rien d’autre, peut-être, que le triomphe de l’élément libérateur du désespoir. La longue peine de celui « qui tou
844 n’est rien d’autre, peut-être, que le triomphe de l’ élément libérateur du désespoir. La longue peine de celui « qui toujou
845 le triomphe de l’élément libérateur du désespoir. La longue peine de celui « qui toujours s’est efforcé » a purifié le cor
846 ’élément libérateur du désespoir. La longue peine de celui « qui toujours s’est efforcé » a purifié le corps, et l’âme est
847 de celui « qui toujours s’est efforcé » a purifié le corps, et l’âme est prête à recevoir « l’amour d’en haut ». Car telle
848 i toujours s’est efforcé » a purifié le corps, et l’ âme est prête à recevoir « l’amour d’en haut ». Car telle est le yoga
849 purifié le corps, et l’âme est prête à recevoir «  l’ amour d’en haut ». Car telle est le yoga occidentale, dont le Second F
850 le corps, et l’âme est prête à recevoir « l’amour d’ en haut ». Car telle est le yoga occidentale, dont le Second Faust res
851 e à recevoir « l’amour d’en haut ». Car telle est le yoga occidentale, dont le Second Faust restera comme le livre sacré.
852 a occidentale, dont le Second Faust restera comme le livre sacré. Que cette discipline libératrice comporte pour Rimbaud l
853 ette discipline libératrice comporte pour Rimbaud l’ abandon de la poésie, alors qu’elle propose à Goethe, comme un exercic
854 pline libératrice comporte pour Rimbaud l’abandon de la poésie, alors qu’elle propose à Goethe, comme un exercice de choix
855 ne libératrice comporte pour Rimbaud l’abandon de la poésie, alors qu’elle propose à Goethe, comme un exercice de choix, l
856 alors qu’elle propose à Goethe, comme un exercice de choix, l’écriture, — cela n’a rien que de logique, et résulte de la d
857 lle propose à Goethe, comme un exercice de choix, l’ écriture, — cela n’a rien que de logique, et résulte de la définition
858 xercice de choix, l’écriture, — cela n’a rien que de logique, et résulte de la définition même d’un tel yoga. Tout savoir
859 iture, — cela n’a rien que de logique, et résulte de la définition même d’un tel yoga. Tout savoir doit être confirmé par
860 re, — cela n’a rien que de logique, et résulte de la définition même d’un tel yoga. Tout savoir doit être confirmé par un
861 que de logique, et résulte de la définition même d’ un tel yoga. Tout savoir doit être confirmé par un faire, qui le tait
862 Tout savoir doit être confirmé par un faire, qui le tait et l’exprime à la fois. Le faire de Rimbaud ne peut être la litt
863 r doit être confirmé par un faire, qui le tait et l’ exprime à la fois. Le faire de Rimbaud ne peut être la littérature, pu
864 par un faire, qui le tait et l’exprime à la fois. Le faire de Rimbaud ne peut être la littérature, puisque écrire signifia
865 ire, qui le tait et l’exprime à la fois. Le faire de Rimbaud ne peut être la littérature, puisque écrire signifiait pour l
866 prime à la fois. Le faire de Rimbaud ne peut être la littérature, puisque écrire signifiait pour lui révéler le surréel et
867 ature, puisque écrire signifiait pour lui révéler le surréel et miraculer le réel. Au contraire, l’on peut affirmer sans t
868 gnifiait pour lui révéler le surréel et miraculer le réel. Au contraire, l’on peut affirmer sans trop de paradoxe que la l
869 er le surréel et miraculer le réel. Au contraire, l’ on peut affirmer sans trop de paradoxe que la littérature de Goethe es
870 réel. Au contraire, l’on peut affirmer sans trop de paradoxe que la littérature de Goethe est un des moyens de silence do
871 ire, l’on peut affirmer sans trop de paradoxe que la littérature de Goethe est un des moyens de silence dont il dispose. N
872 affirmer sans trop de paradoxe que la littérature de Goethe est un des moyens de silence dont il dispose. Ni plus ni moins
873 xe que la littérature de Goethe est un des moyens de silence dont il dispose. Ni plus ni moins que l’étude des sciences na
874 de silence dont il dispose. Ni plus ni moins que l’ étude des sciences naturelles, la régie d’un théâtre ou l’administrati
875 lus ni moins que l’étude des sciences naturelles, la régie d’un théâtre ou l’administration du Grand Duché. « J’ai toujour
876 ins que l’étude des sciences naturelles, la régie d’ un théâtre ou l’administration du Grand Duché. « J’ai toujours considé
877 des sciences naturelles, la régie d’un théâtre ou l’ administration du Grand Duché. « J’ai toujours considéré mon activité
878 mboliques, et au fond, il m’est assez indifférent d’ avoir fait des pots ou des assiettes. 7 » Si tout de même il a peiné s
879 des assiettes. 7 » Si tout de même il a peiné sur la composition d’Iphigénie ou des Ballades, c’est que l’art est pour lui
880 7 » Si tout de même il a peiné sur la composition d’ Iphigénie ou des Ballades, c’est que l’art est pour lui la tentation l
881 omposition d’Iphigénie ou des Ballades, c’est que l’ art est pour lui la tentation la plus aiguë de jouer avec les mystères
882 nie ou des Ballades, c’est que l’art est pour lui la tentation la plus aiguë de jouer avec les mystères, et par là même l’
883 llades, c’est que l’art est pour lui la tentation la plus aiguë de jouer avec les mystères, et par là même l’occasion de r
884 que l’art est pour lui la tentation la plus aiguë de jouer avec les mystères, et par là même l’occasion de réaliser sans c
885 pour lui la tentation la plus aiguë de jouer avec les mystères, et par là même l’occasion de réaliser sans cesse à nouveau
886 aiguë de jouer avec les mystères, et par là même l’ occasion de réaliser sans cesse à nouveau l’exigence dernière de la ma
887 ouer avec les mystères, et par là même l’occasion de réaliser sans cesse à nouveau l’exigence dernière de la magie : son r
888 même l’occasion de réaliser sans cesse à nouveau l’ exigence dernière de la magie : son reniement au profit de l’action. I
889 réaliser sans cesse à nouveau l’exigence dernière de la magie : son reniement au profit de l’action. Insistons sur ce term
890 liser sans cesse à nouveau l’exigence dernière de la magie : son reniement au profit de l’action. Insistons sur ce terme d
891 ce dernière de la magie : son reniement au profit de l’action. Insistons sur ce terme de profit : il concerne ici, pour un
892 dernière de la magie : son reniement au profit de l’ action. Insistons sur ce terme de profit : il concerne ici, pour une f
893 ent au profit de l’action. Insistons sur ce terme de profit : il concerne ici, pour une fois les fins les plus hautes de l
894 terme de profit : il concerne ici, pour une fois les fins les plus hautes de l’existence terrestre. « Un fait de notre vie
895 profit : il concerne ici, pour une fois les fins les plus hautes de l’existence terrestre. « Un fait de notre vie ne vaut
896 cerne ici, pour une fois les fins les plus hautes de l’existence terrestre. « Un fait de notre vie ne vaut pas en tant qu’
897 ne ici, pour une fois les fins les plus hautes de l’ existence terrestre. « Un fait de notre vie ne vaut pas en tant qu’il
898 s plus hautes de l’existence terrestre. « Un fait de notre vie ne vaut pas en tant qu’il est vrai, mais en tant qu’il sign
899 l signifie quelque chose 8 … Il est bien rare que l’ on soit apte à s’agréger ce qui est supérieur. C’est pourquoi l’on fai
900 à s’agréger ce qui est supérieur. C’est pourquoi l’ on fait bien, dans la vie ordinaire, de garder ces choses-là pour soi
901 st supérieur. C’est pourquoi l’on fait bien, dans la vie ordinaire, de garder ces choses-là pour soi et de n’en découvrir
902 t pourquoi l’on fait bien, dans la vie ordinaire, de garder ces choses-là pour soi et de n’en découvrir que juste ce qu’il
903 ie ordinaire, de garder ces choses-là pour soi et de n’en découvrir que juste ce qu’il faut pour qu’elles puissent être de
904 e juste ce qu’il faut pour qu’elles puissent être de quelque avantage aux autres 9 … L’homme n’est pas né pour résoudre le
905 puissent être de quelque avantage aux autres 9 … L’ homme n’est pas né pour résoudre le problème de l’univers, mais bien p
906 aux autres 9 … L’homme n’est pas né pour résoudre le problème de l’univers, mais bien pour rechercher où tend ce problème,
907 … L’homme n’est pas né pour résoudre le problème de l’univers, mais bien pour rechercher où tend ce problème, et ensuite
908 L’homme n’est pas né pour résoudre le problème de l’ univers, mais bien pour rechercher où tend ce problème, et ensuite se
909 ù tend ce problème, et ensuite se maintenir entre les limites de l’intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de l’étra
910 oblème, et ensuite se maintenir entre les limites de l’intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de l’étrange refus d
911 ème, et ensuite se maintenir entre les limites de l’ intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de l’étrange refus de G
912 intenir entre les limites de l’intelligible. 10 » L’ on découvre ici la source de l’étrange refus de Goethe, dès qu’il s’ag
913 limites de l’intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de l’étrange refus de Goethe, dès qu’il s’agit de faire état d
914 l’intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de l’étrange refus de Goethe, dès qu’il s’agit de faire état des choses
915 intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de l’ étrange refus de Goethe, dès qu’il s’agit de faire état des choses pre
916  » L’on découvre ici la source de l’étrange refus de Goethe, dès qu’il s’agit de faire état des choses premières, des fins
917 ce de l’étrange refus de Goethe, dès qu’il s’agit de faire état des choses premières, des fins dernières, en tant que tell
918 remières, des fins dernières, en tant que telles. De là ce rationalisme agressif qu’il oppose aux dévots : « S’occuper d’i
919 me agressif qu’il oppose aux dévots : « S’occuper d’ idées relatives à l’immortalité, poursuivit Goethe, cela convient aux
920 pose aux dévots : « S’occuper d’idées relatives à l’ immortalité, poursuivit Goethe, cela convient aux gens du monde et sur
921 e. Mais un homme supérieur, qui a déjà conscience d’ être quelque chose ici-bas, et qui par conséquent doit tous les jours
922 ue chose ici-bas, et qui par conséquent doit tous les jours travailler, combattre, agir, laisse en paix le monde futur et s
923 jours travailler, combattre, agir, laisse en paix le monde futur et se contente d’être actif et utile en celui-ci. 11 » À
924 gir, laisse en paix le monde futur et se contente d’ être actif et utile en celui-ci. 11 » À quoi nous saurons opposer cett
925 confession mémorable : « Nous ne devons proférer les plus hautes maximes qu’autant qu’elles sont utiles pour le bien du mo
926 autes maximes qu’autant qu’elles sont utiles pour le bien du monde. Les autres nous devons les garder pour nous ; elles se
927 utant qu’elles sont utiles pour le bien du monde. Les autres nous devons les garder pour nous ; elles seront toujours là po
928 les pour le bien du monde. Les autres nous devons les garder pour nous ; elles seront toujours là pour diffuser leur éclat
929 ser leur éclat sur tout ce que nous ferons, comme la douce lumière d’un soleil caché 12 ». Écrire, tout en se taisant. Et
930 r tout ce que nous ferons, comme la douce lumière d’ un soleil caché 12 ». Écrire, tout en se taisant. Et ceux-là seuls ent
931 ls entendront ce silence, qui auront su percevoir l’ accent dominateur et tendu des pages les plus égales et sereines du Fa
932 percevoir l’accent dominateur et tendu des pages les plus égales et sereines du Faust. Ce tempérament démoniaque, qu’on l
933 eines du Faust. Ce tempérament démoniaque, qu’on le libère de la maîtrise d’un caractère intéressé à la patience, et voic
934 aust. Ce tempérament démoniaque, qu’on le libère de la maîtrise d’un caractère intéressé à la patience, et voici la confe
935 t. Ce tempérament démoniaque, qu’on le libère de la maîtrise d’un caractère intéressé à la patience, et voici la confessi
936 rament démoniaque, qu’on le libère de la maîtrise d’ un caractère intéressé à la patience, et voici la confession éruptive 
937 libère de la maîtrise d’un caractère intéressé à la patience, et voici la confession éruptive : les Illuminations naissen
938 d’un caractère intéressé à la patience, et voici la confession éruptive : les Illuminations naissent d’une telle rupture.
939 à la patience, et voici la confession éruptive : les Illuminations naissent d’une telle rupture. Elles sont le champ même1
940 confession éruptive : les Illuminations naissent d’ une telle rupture. Elles sont le champ même13 où Rimbaud se livre à l’
941 inations naissent d’une telle rupture. Elles sont le champ même13 où Rimbaud se livre à l’expérience spirituelle, où il se
942 Elles sont le champ même13 où Rimbaud se livre à l’ expérience spirituelle, où il se livre tout entier. C’est là sa pureté
943 ier. C’est là sa pureté ; mais c’est aussi ce qui le force, en fin de compte, à l’évasion. La rage avec laquelle il se rab
944 c’est aussi ce qui le force, en fin de compte, à l’ évasion. La rage avec laquelle il se rabat sur le travail « à mains »
945 i ce qui le force, en fin de compte, à l’évasion. La rage avec laquelle il se rabat sur le travail « à mains » — rage de r
946 l’évasion. La rage avec laquelle il se rabat sur le travail « à mains » — rage de revanche — par son excès même est encor
947 lle il se rabat sur le travail « à mains » — rage de revanche — par son excès même est encore une évasion hors du réel. En
948 se précipitent vers un « au-delà » des conditions de vivre, vers un au-delà de ce temps. Mais notre époque veut-elle encor
949 u-delà » des conditions de vivre, vers un au-delà de ce temps. Mais notre époque veut-elle encore ces évasions ? Elle les
950 notre époque veut-elle encore ces évasions ? Elle les reproche au christianisme, avec moins de raison d’ailleurs (puisque l
951  ? Elle les reproche au christianisme, avec moins de raison d’ailleurs (puisque le christianisme affirme que l’éternité es
952 ianisme, avec moins de raison d’ailleurs (puisque le christianisme affirme que l’éternité est dans l’instant : Æternitas n
953 d’ailleurs (puisque le christianisme affirme que l’ éternité est dans l’instant : Æternitas non est temporis successio sin
954 le christianisme affirme que l’éternité est dans l’ instant : Æternitas non est temporis successio sine fine, sed nunc sta
955 d nunc stans 14). Elle veut cette vie-ci. Et tout le reste, qu’elle soit marxiste ou nietzschéenne, elle l’appelle « l’arr
956 ste, qu’elle soit marxiste ou nietzschéenne, elle l’ appelle « l’arrière-monde » et le rejette, en ceci plus chrétienne, pl
957 soit marxiste ou nietzschéenne, elle l’appelle «  l’ arrière-monde » et le rejette, en ceci plus chrétienne, plus tragique
958 tzschéenne, elle l’appelle « l’arrière-monde » et le rejette, en ceci plus chrétienne, plus tragique que l’époque romantiq
959 jette, en ceci plus chrétienne, plus tragique que l’ époque romantique — Nietzsche plus chrétien que son idée du christiani
960 ianisme. Plus goethéenne aussi. Mais gardons-nous de tirer de là je ne sais quel critère de jugement qui permettrait de pl
961 Plus goethéenne aussi. Mais gardons-nous de tirer de là je ne sais quel critère de jugement qui permettrait de placer Goet
962 rdons-nous de tirer de là je ne sais quel critère de jugement qui permettrait de placer Goethe « au-dessus » de Rimbaud. C
963 ne sais quel critère de jugement qui permettrait de placer Goethe « au-dessus » de Rimbaud. C’est la pureté démesurée de
964 nt qui permettrait de placer Goethe « au-dessus » de Rimbaud. C’est la pureté démesurée de Rimbaud qui nous juge, et la gr
965 de placer Goethe « au-dessus » de Rimbaud. C’est la pureté démesurée de Rimbaud qui nous juge, et la grandeur humaine de
966 au-dessus » de Rimbaud. C’est la pureté démesurée de Rimbaud qui nous juge, et la grandeur humaine de Goethe. Et qui voudr
967 la pureté démesurée de Rimbaud qui nous juge, et la grandeur humaine de Goethe. Et qui voudrait les opposer ? Que signifi
968 de Rimbaud qui nous juge, et la grandeur humaine de Goethe. Et qui voudrait les opposer ? Que signifierait un choix dont
969 et la grandeur humaine de Goethe. Et qui voudrait les opposer ? Que signifierait un choix dont l’opération resterait imagin
970 rait les opposer ? Que signifierait un choix dont l’ opération resterait imaginaire et vaniteuse, tant que cette pureté et
971 cette grandeur ne tenteront pas nos âmes jusqu’à l’ agonie ? L’homme ne peut juger que plus bas que lui. C’est-à-dire qu’i
972 deur ne tenteront pas nos âmes jusqu’à l’agonie ? L’ homme ne peut juger que plus bas que lui. C’est-à-dire qu’il n’en a pa
973 e plus bas que lui. C’est-à-dire qu’il n’en a pas le droit. Celtes, il est d’autres recours, d’autres points de vision qu’
974 Celtes, il est d’autres recours, d’autres points de vision qu’humains. La révélation chrétienne déborde notre condition,
975 es recours, d’autres points de vision qu’humains. La révélation chrétienne déborde notre condition, si elle la comble par
976 ation chrétienne déborde notre condition, si elle la comble par ailleurs. Ce critère du salut, cette transcendance, en bon
977 en bonne dialectique autoriserait à des jugements de valeur humains. Mais il faudrait alors mettre en balance une longue f
978 tenait ses faiblesses pour des erreurs, non pour le péché, et d’autre part un orgueil assumé, puis renié avec la même vio
979 t d’autre part un orgueil assumé, puis renié avec la même violence, — cette violence dont il est écrit qu’elle force les p
980 — cette violence dont il est écrit qu’elle force les portes du Royaume des Cieux… Il reste que les temps nous pressent de
981 rce les portes du Royaume des Cieux… Il reste que les temps nous pressent de toutes parts au choix, jusque dans nos admirat
982 choix, jusque dans nos admirations, nous pressent d’ affecter toute chose, même spirituelle, d’une sorte de coefficient d’u
983 ressent d’affecter toute chose, même spirituelle, d’ une sorte de coefficient d’utilité. En ce jour de février 1932, dans c
984 fecter toute chose, même spirituelle, d’une sorte de coefficient d’utilité. En ce jour de février 1932, dans ce Francfort
985 ose, même spirituelle, d’une sorte de coefficient d’ utilité. En ce jour de février 1932, dans ce Francfort en proie au Car
986 d’une sorte de coefficient d’utilité. En ce jour de février 1932, dans ce Francfort en proie au Carnaval et à l’angoisse,
987 1932, dans ce Francfort en proie au Carnaval et à l’ angoisse, ce n’est pas moi qui pose la question : elle m’assiège. Le d
988 peut-être, pour cette bourgeoisie15 dont je viens d’ admirer les trésors patinés dans la haute demeure familiale des Goethe
989 pour cette bourgeoisie15 dont je viens d’admirer les trésors patinés dans la haute demeure familiale des Goethe. Aujourd’h
990 dont je viens d’admirer les trésors patinés dans la haute demeure familiale des Goethe. Aujourd’hui… Un immense glisseme
991 e des Goethe. Aujourd’hui… Un immense glissement de la réalité hors des cadres d’une logique statique et cartésienne nous
992 es Goethe. Aujourd’hui… Un immense glissement de la réalité hors des cadres d’une logique statique et cartésienne nous po
993 immense glissement de la réalité hors des cadres d’ une logique statique et cartésienne nous porte en des régions nouvelle
994 t cartésienne nous porte en des régions nouvelles de l’esprit où l’action redevient notre seul critère de cohérence. C’est
995 artésienne nous porte en des régions nouvelles de l’ esprit où l’action redevient notre seul critère de cohérence. C’est di
996 ous porte en des régions nouvelles de l’esprit où l’ action redevient notre seul critère de cohérence. C’est dire que nous
997 l’esprit où l’action redevient notre seul critère de cohérence. C’est dire que nous demandons aux œuvres que nous aimons d
998 ire que nous demandons aux œuvres que nous aimons de témoigner d’une certaine force de révolte. Notre premier mouvement no
999 demandons aux œuvres que nous aimons de témoigner d’ une certaine force de révolte. Notre premier mouvement nous porte vers
1000 que nous aimons de témoigner d’une certaine force de révolte. Notre premier mouvement nous porte vers Rimbaud, nous détour
1001 mouvement nous porte vers Rimbaud, nous détourne de Goethe. Mais prenons garde de tomber dans un conformisme à rebours, v
1002 baud, nous détourne de Goethe. Mais prenons garde de tomber dans un conformisme à rebours, victimes de valeurs sentimental
1003 de tomber dans un conformisme à rebours, victimes de valeurs sentimentales héritées des temps révolus. Prenons garde de no
1004 entales héritées des temps révolus. Prenons garde de nous laisser convaincre par les seuls éclats d’un fanatisme à vrai di
1005 lus. Prenons garde de nous laisser convaincre par les seuls éclats d’un fanatisme à vrai dire splendide. Plus que jamais, i
1006 e de nous laisser convaincre par les seuls éclats d’ un fanatisme à vrai dire splendide. Plus que jamais, il faudra s’appli
1007 l faudra s’appliquer à distinguer dans ce vertige la réelle puissance d’une voix volontairement assourdie. Le silence de G
1008 à distinguer dans ce vertige la réelle puissance d’ une voix volontairement assourdie. Le silence de Goethe n’est pas moin
1009 le puissance d’une voix volontairement assourdie. Le silence de Goethe n’est pas moins dangereux, pour qui sait l’entendre
1010 e d’une voix volontairement assourdie. Le silence de Goethe n’est pas moins dangereux, pour qui sait l’entendre, que l’imp
1011 e Goethe n’est pas moins dangereux, pour qui sait l’ entendre, que l’imprécation de Rimbaud ; et tous deux nous contraignen
1012 as moins dangereux, pour qui sait l’entendre, que l’ imprécation de Rimbaud ; et tous deux nous contraignent aux tâches imm
1013 reux, pour qui sait l’entendre, que l’imprécation de Rimbaud ; et tous deux nous contraignent aux tâches immédiates, c’est
1014 traignent aux tâches immédiates, c’est-à-dire : à l’ actualisation de notre réalité. « Il faut être absolument moderne. »
1015 ches immédiates, c’est-à-dire : à l’actualisation de notre réalité. « Il faut être absolument moderne. » 2. Rimbaud a-t-
1016 imbaud a-t-il lu Goethe ? En mai 1873, il écrivit de Roche à son ami E. Delahaye : « Prochainement, je t’enverrai des timb
1017 ’enverrai des timbres pour m’acheter et m’envoyer le Faust de Goethe, biblioth. populaire. Ça doit coûter un sou de transp
1018 oethe, biblioth. populaire. Ça doit coûter un sou de transport. » 3. Conversation avec Eckermann, 4 février, 1829. 4.
1019 mann, 4 février, 1829. 4. Si je pouvais écarter la Magie de mon chemin, Oublier tout de ses enchantements. Je ne serais.
1020 évrier, 1829. 4. Si je pouvais écarter la Magie de mon chemin, Oublier tout de ses enchantements. Je ne serais. Nature !
1021 vais écarter la Magie de mon chemin, Oublier tout de ses enchantements. Je ne serais. Nature ! devant toi rien qu’un homme
1022 vant toi rien qu’un homme. Alors il vaudrait bien la peine d’être humain. 5. Celui qui toujours fait effort. Celui-là n
1023 rien qu’un homme. Alors il vaudrait bien la peine d’ être humain. 5. Celui qui toujours fait effort. Celui-là nous pouvo
1024 i qui toujours fait effort. Celui-là nous pouvons le sauver. 6. Entendons ici par magie non seulement le recours à des p
1025 auver. 6. Entendons ici par magie non seulement le recours à des pouvoirs occultes, mais aussi toutes nos évasions, idéa
1026 Schopenhauer dans Parerga und Paralipomena. 15. La révolution hitlérienne s’est accomplie en février 1933. (Note de 1944
1027 itlérienne s’est accomplie en février 1933. (Note de 1944.)
4 1944, Les Personnes du drame. I. Sagesse et folie de la personne — 2. Goethe médiateur
1028 2.Goethe médiateur Toute grandeur naît d’ un rapport, d’une tension entre plusieurs éléments mesurables. Il n’es
1029 the médiateur Toute grandeur naît d’un rapport, d’ une tension entre plusieurs éléments mesurables. Il n’est pas de grand
1030 entre plusieurs éléments mesurables. Il n’est pas de grandeur perceptible, là où n’existent pas de mesures. Mais où cherch
1031 pas de grandeur perceptible, là où n’existent pas de mesures. Mais où chercher, chez Goethe, les éléments de tension et le
1032 nt pas de mesures. Mais où chercher, chez Goethe, les éléments de tension et les mesures ? Où, sinon en lui-même, je veux d
1033 ures. Mais où chercher, chez Goethe, les éléments de tension et les mesures ? Où, sinon en lui-même, je veux dire entre ce
1034 chercher, chez Goethe, les éléments de tension et les mesures ? Où, sinon en lui-même, je veux dire entre ce qui lui fut do
1035 entre ce qui lui fut donné et ce qu’il sut tirer de ces données ? Car Goethe est en ceci un homme moderne, que ses mesure
1036 t convenable dans un monde ordonné comme un tout. L’ homme antique remplit une fonction, et son destin est inscrit dans les
1037 plit une fonction, et son destin est inscrit dans les astres ; mais l’homme moderne crée son destin dans l’inconnu. Goethe
1038 et son destin est inscrit dans les astres ; mais l’ homme moderne crée son destin dans l’inconnu. Goethe est grand par le
1039 stres ; mais l’homme moderne crée son destin dans l’ inconnu. Goethe est grand par le rapport, pour nous visible, de sa vie
1040 e son destin dans l’inconnu. Goethe est grand par le rapport, pour nous visible, de sa vie et de son œuvre se donnant l’un
1041 ethe est grand par le rapport, pour nous visible, de sa vie et de son œuvre se donnant l’une à l’autre un sens et une mesu
1042 d par le rapport, pour nous visible, de sa vie et de son œuvre se donnant l’une à l’autre un sens et une mesure. De nul ho
1043 se donnant l’une à l’autre un sens et une mesure. De nul homme, peut-être, nous ne connaissons aussi bien la vie dans son
1044 homme, peut-être, nous ne connaissons aussi bien la vie dans son développement organique et comme arborescent. Sa vie plu
1045 orescent. Sa vie plus que toute autre inséparable de ses œuvres ; ses œuvres qui, à tel moment nécessaire et imprévisible,
1046 isible, viennent rétablir un équilibre compromis. De nulle vie, la loi de développement n’apparaît à nos yeux plus harmoni
1047 nt rétablir un équilibre compromis. De nulle vie, la loi de développement n’apparaît à nos yeux plus harmonieuse et plus p
1048 blir un équilibre compromis. De nulle vie, la loi de développement n’apparaît à nos yeux plus harmonieuse et plus puissant
1049 ux plus harmonieuse et plus puissante, au travers d’ une richesse incomparable de végétations et de poussées adventices. Il
1050 puissante, au travers d’une richesse incomparable de végétations et de poussées adventices. Il semble que nous assistions
1051 ers d’une richesse incomparable de végétations et de poussées adventices. Il semble que nous assistions au spectacle grand
1052 semble que nous assistions au spectacle grandiose de la croissance d’un chêne géant. Tout ici est organe, tout est nature.
1053 ble que nous assistions au spectacle grandiose de la croissance d’un chêne géant. Tout ici est organe, tout est nature. Et
1054 ssistions au spectacle grandiose de la croissance d’ un chêne géant. Tout ici est organe, tout est nature. Et Goethe l’a su
1055 . Tout ici est organe, tout est nature. Et Goethe l’ a su. Mais quand nous contemplons de loin cet arbre vénérable, aux bas
1056 re. Et Goethe l’a su. Mais quand nous contemplons de loin cet arbre vénérable, aux basses branches parfois bizarrement tor
1057 hes parfois bizarrement tordues, mais qui s’élève d’ une poussée si majestueuse vers l’épanouissement, vers cette espèce de
1058 ais qui s’élève d’une poussée si majestueuse vers l’ épanouissement, vers cette espèce de jeunesse des hautes ramures, n’al
1059 estueuse vers l’épanouissement, vers cette espèce de jeunesse des hautes ramures, n’allons pas oublier que les sucs dont i
1060 esse des hautes ramures, n’allons pas oublier que les sucs dont il a fait cette splendeur au loin visible, il les tira d’un
1061 ont il a fait cette splendeur au loin visible, il les tira d’un sol germanique. ⁂ Constater que les données initiales, chez
1062 fait cette splendeur au loin visible, il les tira d’ un sol germanique. ⁂ Constater que les données initiales, chez Goethe,
1063 il les tira d’un sol germanique. ⁂ Constater que les données initiales, chez Goethe, sont allemandes, peut paraître une la
1064 eut paraître une lapalissade. Rappelons cependant les composantes nordiques de la psychologie du jeune Goethe : le romantis
1065 de. Rappelons cependant les composantes nordiques de la psychologie du jeune Goethe : le romantisme, le goût de la magie,
1066 Rappelons cependant les composantes nordiques de la psychologie du jeune Goethe : le romantisme, le goût de la magie, et
1067 tes nordiques de la psychologie du jeune Goethe : le romantisme, le goût de la magie, et cet élan qu’il nommera démoniaque
1068 e la psychologie du jeune Goethe : le romantisme, le goût de la magie, et cet élan qu’il nommera démoniaque et qui tisse u
1069 chologie du jeune Goethe : le romantisme, le goût de la magie, et cet élan qu’il nommera démoniaque et qui tisse un dessin
1070 logie du jeune Goethe : le romantisme, le goût de la magie, et cet élan qu’il nommera démoniaque et qui tisse un dessin to
1071 aque et qui tisse un dessin tortueux tout au long de sa vie secrète. Enfin, nourrie à ces trois sources, la volonté titani
1072 vie secrète. Enfin, nourrie à ces trois sources, la volonté titanique qui s’exprime magnifiquement dans le Prométhée. Si
1073 lonté titanique qui s’exprime magnifiquement dans le Prométhée. Si Goethe avait cédé à ces penchants que l’on peut bien ap
1074 ométhée. Si Goethe avait cédé à ces penchants que l’ on peut bien appeler nationaux, son œuvre eût sans conteste mérité le
1075 ler nationaux, son œuvre eût sans conteste mérité le qualificatif d’allemande. Or s’il est vrai que Goethe ait suivi sa pe
1076 on œuvre eût sans conteste mérité le qualificatif d’ allemande. Or s’il est vrai que Goethe ait suivi sa pente, il se trouv
1077 oethe ait suivi sa pente, il se trouve que, selon le mot de Gide, c’est en la remontant. Du fait que Goethe a résisté à l’
1078 it suivi sa pente, il se trouve que, selon le mot de Gide, c’est en la remontant. Du fait que Goethe a résisté à l’élément
1079 il se trouve que, selon le mot de Gide, c’est en la remontant. Du fait que Goethe a résisté à l’élément germanique irrédu
1080 t en la remontant. Du fait que Goethe a résisté à l’ élément germanique irréductible et irrationnel qui demandait à se déve
1081 qu’il n’est plus allemand ? Distinguons ici entre les résultats de l’effort goethéen et cet effort même. Il est facile de m
1082 us allemand ? Distinguons ici entre les résultats de l’effort goethéen et cet effort même. Il est facile de montrer ce qui
1083 allemand ? Distinguons ici entre les résultats de l’ effort goethéen et cet effort même. Il est facile de montrer ce qui, d
1084 effort goethéen et cet effort même. Il est facile de montrer ce qui, dans l’œuvre écrite de Goethe, n’est pas typiquement
1085 ffort même. Il est facile de montrer ce qui, dans l’ œuvre écrite de Goethe, n’est pas typiquement allemand, et peut être d
1086 est facile de montrer ce qui, dans l’œuvre écrite de Goethe, n’est pas typiquement allemand, et peut être directement assi
1087 ement assimilable pour un latin par exemple. Mais la nature spécifique de l’effort goethéen, cette lutte contre ses donnée
1088 r un latin par exemple. Mais la nature spécifique de l’effort goethéen, cette lutte contre ses données anarchiques et démo
1089 n latin par exemple. Mais la nature spécifique de l’ effort goethéen, cette lutte contre ses données anarchiques et démonia
1090 te lutte contre quelque chose en lui qui ne cesse de renaître tout au long de sa vie et de menacer son équilibre si chèrem
1091 hose en lui qui ne cesse de renaître tout au long de sa vie et de menacer son équilibre si chèrement conquis, cette lutte
1092 ui ne cesse de renaître tout au long de sa vie et de menacer son équilibre si chèrement conquis, cette lutte enfin où rési
1093 ethe à être plus qu’allemand. En regard du Goethe de la vingt-sixième année, du Goethe qui se détourne du romantisme, plaç
1094 e à être plus qu’allemand. En regard du Goethe de la vingt-sixième année, du Goethe qui se détourne du romantisme, plaçons
1095 rne du romantisme, plaçons ce Hölderlin, qui vers le même âge, s’abandonne aux plus redoutables puissances démoniques, au
1096 ces démoniques, au vertige des titans, au vertige de la hauteur : « On peut tomber dans la hauteur comme dans la profondeu
1097 démoniques, au vertige des titans, au vertige de la hauteur : « On peut tomber dans la hauteur comme dans la profondeur. 
1098 au vertige de la hauteur : « On peut tomber dans la hauteur comme dans la profondeur. » Nous aurons une antithèse presque
1099 eur : « On peut tomber dans la hauteur comme dans la profondeur. » Nous aurons une antithèse presque parfaite. Devant Goet
1100 ethe comme devant Hölderlin, s’ouvre à tel moment de la vie spirituelle une carrière de démesure et de délire splendide. S
1101 e comme devant Hölderlin, s’ouvre à tel moment de la vie spirituelle une carrière de démesure et de délire splendide. S’il
1102 e à tel moment de la vie spirituelle une carrière de démesure et de délire splendide. S’il s’abandonne, il deviendra non p
1103 de la vie spirituelle une carrière de démesure et de délire splendide. S’il s’abandonne, il deviendra non pas ce chêne tut
1104 hêne tutélaire (peut-être un peu commun), mais un de ces arbres étranges qui poussent d’un jet, donnent une fleur unique,
1105 mun), mais un de ces arbres étranges qui poussent d’ un jet, donnent une fleur unique, puis meurent : aussitôt. Mais il pré
1106 ener à sa loi toutes ses puissances, c’est-à-dire les éduquer. Il part pour Weimar. Il a choisi. Il veut durer, il veut gué
1107 durer, il veut guérir. Et ce sont ces dix années de silence et de repli, si émouvantes, si pures, c’est-à-dire si conform
1108 t guérir. Et ce sont ces dix années de silence et de repli, si émouvantes, si pures, c’est-à-dire si conformes à la loi la
1109 émouvantes, si pures, c’est-à-dire si conformes à la loi la plus profonde de sa nature. Ces dix années où, pour reprendre
1110 tes, si pures, c’est-à-dire si conformes à la loi la plus profonde de sa nature. Ces dix années où, pour reprendre la comp
1111 est-à-dire si conformes à la loi la plus profonde de sa nature. Ces dix années où, pour reprendre la comparaison du chêne,
1112 e de sa nature. Ces dix années où, pour reprendre la comparaison du chêne, Goethe se fait un tronc, une écorce. En face du
1113 e fait un tronc, une écorce. En face du titanisme de Hölderlin — Hölderlin ou l’Allemand exaspéré — Goethe figure l’Allema
1114 En face du titanisme de Hölderlin — Hölderlin ou l’ Allemand exaspéré — Goethe figure l’Allemand surmonté, l’Allemand guér
1115  Hölderlin ou l’Allemand exaspéré — Goethe figure l’ Allemand surmonté, l’Allemand guéri. Mais guéri par ses moyens propres
1116 and exaspéré — Goethe figure l’Allemand surmonté, l’ Allemand guéri. Mais guéri par ses moyens propres, more germanico pour
1117 ens propres, more germanico pourrait-on dire. Car le nom même de la cure à laquelle il se soumet se trouve être difficilem
1118 more germanico pourrait-on dire. Car le nom même de la cure à laquelle il se soumet se trouve être difficilement traduisi
1119 re germanico pourrait-on dire. Car le nom même de la cure à laquelle il se soumet se trouve être difficilement traduisible
1120 ment traduisible en français. Nous touchons ici à la constante nationale la moins discutable, le langage. Il serait très i
1121 nçais. Nous touchons ici à la constante nationale la moins discutable, le langage. Il serait très insuffisant de dire que
1122 ici à la constante nationale la moins discutable, le langage. Il serait très insuffisant de dire que le remède que Goethe
1123 iscutable, le langage. Il serait très insuffisant de dire que le remède que Goethe s’applique est l’action. Nous sommes ob
1124 e langage. Il serait très insuffisant de dire que le remède que Goethe s’applique est l’action. Nous sommes obligés, si no
1125 t de dire que le remède que Goethe s’applique est l’ action. Nous sommes obligés, si nous voulons éviter tout malentendu, d
1126 obligés, si nous voulons éviter tout malentendu, de recourir, pour caractériser sa thérapeutique, à certains mots éminemm
1127 mment goethéens, mais à peu près intraduisibles : la Tätigkeit, la Tüchtigkeit de Hermann et Dorothée, de Wilhelm Meister,
1128 s, mais à peu près intraduisibles : la Tätigkeit, la Tüchtigkeit de Hermann et Dorothée, de Wilhelm Meister, ou le Streben
1129 Tätigkeit, la Tüchtigkeit de Hermann et Dorothée, de Wilhelm Meister, ou le Streben de Faust. Guérir de son germanisme irr
1130 it de Hermann et Dorothée, de Wilhelm Meister, ou le Streben de Faust. Guérir de son germanisme irrationnel par l’applicat
1131 e Wilhelm Meister, ou le Streben de Faust. Guérir de son germanisme irrationnel par l’application d’un remède germanique,
1132 e Faust. Guérir de son germanisme irrationnel par l’ application d’un remède germanique, et rendre ainsi utilisable et comm
1133 r de son germanisme irrationnel par l’application d’ un remède germanique, et rendre ainsi utilisable et communicable ce qu
1134 insi utilisable et communicable ce qui figurait à l’ origine une valeur irréductible, tel est le mouvement goethéen par exc
1135 rait à l’origine une valeur irréductible, tel est le mouvement goethéen par excellence. Mais cette formule risque de reste
1136 oethéen par excellence. Mais cette formule risque de rester assez vague si nous ne lui trouvons tout de suite une illustra
1137 ns tout de suite une illustration concrète. Je ne la vois nulle part plus évidente que dans le cours de la Magie chez Goet
1138 . Je ne la vois nulle part plus évidente que dans le cours de la Magie chez Goethe. Dans l’ordre des vérités occultes, Goe
1139 a vois nulle part plus évidente que dans le cours de la Magie chez Goethe. Dans l’ordre des vérités occultes, Goethe chois
1140 ois nulle part plus évidente que dans le cours de la Magie chez Goethe. Dans l’ordre des vérités occultes, Goethe choisit
1141 e que dans le cours de la Magie chez Goethe. Dans l’ ordre des vérités occultes, Goethe choisit d’abord celle qui lui paraî
1142 choisit d’abord celle qui lui paraît susceptible d’ application vivante : la magie16. Ce serait ici le lieu de rappeler le
1143 ui lui paraît susceptible d’application vivante : la magie16. Ce serait ici le lieu de rappeler les influences subies avan
1144 d’application vivante : la magie16. Ce serait ici le lieu de rappeler les influences subies avant et après sa vingtième an
1145 ation vivante : la magie16. Ce serait ici le lieu de rappeler les influences subies avant et après sa vingtième année, cel
1146 e : la magie16. Ce serait ici le lieu de rappeler les influences subies avant et après sa vingtième année, celles de Parace
1147 subies avant et après sa vingtième année, celles de Paracelse, de Jacob Boehme, de Swedenborg. On sait qu’avec Mlle de Kl
1148 et après sa vingtième année, celles de Paracelse, de Jacob Boehme, de Swedenborg. On sait qu’avec Mlle de Klettenberg il s
1149 ième année, celles de Paracelse, de Jacob Boehme, de Swedenborg. On sait qu’avec Mlle de Klettenberg il se livra même à de
1150 de Klettenberg il se livra même à des expériences d’ alchimie, ou, comme il le dit dans une lettre de cette époque, de « ch
1151 a même à des expériences d’alchimie, ou, comme il le dit dans une lettre de cette époque, de « chimie cabalistique ». Je v
1152 s d’alchimie, ou, comme il le dit dans une lettre de cette époque, de « chimie cabalistique ». Je voudrais surtout retenir
1153 comme il le dit dans une lettre de cette époque, de « chimie cabalistique ». Je voudrais surtout retenir le fait que la g
1154 himie cabalistique ». Je voudrais surtout retenir le fait que la grave maladie dont il souffrit à 18 ans fut guérie par un
1155 stique ». Je voudrais surtout retenir le fait que la grave maladie dont il souffrit à 18 ans fut guérie par un médecin de
1156 nt il souffrit à 18 ans fut guérie par un médecin de Francfort qui se vantait de connaître les remèdes des alchimistes. Te
1157 guérie par un médecin de Francfort qui se vantait de connaître les remèdes des alchimistes. Tel est peut-être l’Erlebnis q
1158 médecin de Francfort qui se vantait de connaître les remèdes des alchimistes. Tel est peut-être l’Erlebnis qui fonde chez
1159 re les remèdes des alchimistes. Tel est peut-être l’ Erlebnis qui fonde chez Goethe une conception qu’on dirait presque pra
1160 e une conception qu’on dirait presque pragmatique de l’occultisme. Par ailleurs, le problème de la magie ne se pose point
1161 ne conception qu’on dirait presque pragmatique de l’ occultisme. Par ailleurs, le problème de la magie ne se pose point à G
1162 resque pragmatique de l’occultisme. Par ailleurs, le problème de la magie ne se pose point à Goethe comme le problème tech
1163 atique de l’occultisme. Par ailleurs, le problème de la magie ne se pose point à Goethe comme le problème technique d’une
1164 que de l’occultisme. Par ailleurs, le problème de la magie ne se pose point à Goethe comme le problème technique d’une sci
1165 blème de la magie ne se pose point à Goethe comme le problème technique d’une science qu’il s’agirait d’approfondir. C’est
1166 e pose point à Goethe comme le problème technique d’ une science qu’il s’agirait d’approfondir. C’est bien plutôt pour lui
1167 problème technique d’une science qu’il s’agirait d’ approfondir. C’est bien plutôt pour lui un problème moral : étant donn
1168 utôt pour lui un problème moral : étant donné que la magie existe, qu’il existe une connaissance secrète et des moyens occ
1169 e une connaissance secrète et des moyens occultes d’ agir sur les choses, quelle utilisation avons-nous le droit de faire d
1170 issance secrète et des moyens occultes d’agir sur les choses, quelle utilisation avons-nous le droit de faire de ces vérité
1171 gir sur les choses, quelle utilisation avons-nous le droit de faire de ces vérités ? En quoi la magie peut-elle contribuer
1172 es choses, quelle utilisation avons-nous le droit de faire de ces vérités ? En quoi la magie peut-elle contribuer au dével
1173 , quelle utilisation avons-nous le droit de faire de ces vérités ? En quoi la magie peut-elle contribuer au développement
1174 s-nous le droit de faire de ces vérités ? En quoi la magie peut-elle contribuer au développement organique de la personnal
1175 e peut-elle contribuer au développement organique de la personnalité ? C’est le problème posé par Faust dans la fameuse pr
1176 eut-elle contribuer au développement organique de la personnalité ? C’est le problème posé par Faust dans la fameuse premi
1177 éveloppement organique de la personnalité ? C’est le problème posé par Faust dans la fameuse première scène. Posé, et même
1178 sonnalité ? C’est le problème posé par Faust dans la fameuse première scène. Posé, et même, en principe, résolu dès cette
1179 résolu dès cette scène. Mais, pour Goethe jamais la solution de principe n’est une solution réelle, existentielle. Tout l
1180 cette scène. Mais, pour Goethe jamais la solution de principe n’est une solution réelle, existentielle. Tout le Faust va m
1181 pe n’est une solution réelle, existentielle. Tout le Faust va montrer que la vie seule, le faire, le Streben, peuvent réel
1182 elle, existentielle. Tout le Faust va montrer que la vie seule, le faire, le Streben, peuvent réellement résoudre la quest
1183 ielle. Tout le Faust va montrer que la vie seule, le faire, le Streben, peuvent réellement résoudre la question, et non pa
1184 t le Faust va montrer que la vie seule, le faire, le Streben, peuvent réellement résoudre la question, et non pas du tout
1185 le faire, le Streben, peuvent réellement résoudre la question, et non pas du tout supprimer les connaissances occultes du
1186 ésoudre la question, et non pas du tout supprimer les connaissances occultes du héros, mais au contraire les intérioriser,
1187 onnaissances occultes du héros, mais au contraire les intérioriser, les instruire dans le microcosme de son corps, pour ens
1188 tes du héros, mais au contraire les intérioriser, les instruire dans le microcosme de son corps, pour ensuite les manifeste
1189 au contraire les intérioriser, les instruire dans le microcosme de son corps, pour ensuite les manifester en actes, en act
1190 es intérioriser, les instruire dans le microcosme de son corps, pour ensuite les manifester en actes, en activité, en effo
1191 ire dans le microcosme de son corps, pour ensuite les manifester en actes, en activité, en effort. Ainsi Goethe, homme mode
1192 ort. Ainsi Goethe, homme moderne, détache d’abord la magie des choses, sur lesquelles principalement elle devait agir au M
1193 yen Âge. Ce n’est plus pour lui un truc qui opère d’ une façon tout extérieure et impersonnelle. Mais c’est de plus en plus
1194 e plus en plus une expérience intérieure, morale. La magie de Goethe se condense en paroles, en Zaubersprüche, qui devienn
1195 plus une expérience intérieure, morale. La magie de Goethe se condense en paroles, en Zaubersprüche, qui deviennent tout
1196 ement chez lui, et de plus en plus, des préceptes d’ action d’aspect purement pratique, je dirai même fastidieusement prati
1197 z lui, et de plus en plus, des préceptes d’action d’ aspect purement pratique, je dirai même fastidieusement pratique, song
1198 e dirai même fastidieusement pratique, songeant à l’ agacement que la constante prédication de la Tüchtigkeit provoque souv
1199 tidieusement pratique, songeant à l’agacement que la constante prédication de la Tüchtigkeit provoque souvent chez le lect
1200 ngeant à l’agacement que la constante prédication de la Tüchtigkeit provoque souvent chez le lecteur du Wilhelm Meister. Q
1201 ant à l’agacement que la constante prédication de la Tüchtigkeit provoque souvent chez le lecteur du Wilhelm Meister. Qu’o
1202 édication de la Tüchtigkeit provoque souvent chez le lecteur du Wilhelm Meister. Qu’on ne s’y trompe pas cependant : ces p
1203 Qu’on ne s’y trompe pas cependant : ces préceptes d’ allure si bourgeoise sont dirigés d’abord contre Goethe lui-même, cont
1204 lui-même, contre son démonisme ; ils constituent la cure de cette seule maladie morale à laquelle Goethe réduit toutes le
1205 e, contre son démonisme ; ils constituent la cure de cette seule maladie morale à laquelle Goethe réduit toutes les autres
1206 le maladie morale à laquelle Goethe réduit toutes les autres maladies, de cette seule maladie qui tout ensemble nourrit la
1207 aquelle Goethe réduit toutes les autres maladies, de cette seule maladie qui tout ensemble nourrit la menace magique et tr
1208 de cette seule maladie qui tout ensemble nourrit la menace magique et trouve son antidote dans une magie dominée. La magi
1209 ue et trouve son antidote dans une magie dominée. La magie est ainsi, pour Goethe, un remède dont il doit arriver à se dél
1210 in, aveuglé par son effort rédempteur, meurt dans le renoncement total, qu’il lui est enfin donné de voir, de contempler,
1211 s le renoncement total, qu’il lui est enfin donné de voir, de contempler, de se reposer dans le savoir pur. Le Second Faus
1212 ncement total, qu’il lui est enfin donné de voir, de contempler, de se reposer dans le savoir pur. Le Second Faust est un
1213 qu’il lui est enfin donné de voir, de contempler, de se reposer dans le savoir pur. Le Second Faust est un anti-Goethe — o
1214 donné de voir, de contempler, de se reposer dans le savoir pur. Le Second Faust est un anti-Goethe — ou mieux : c’est la
1215 econd Faust est un anti-Goethe — ou mieux : c’est la « personne » de Goethe triomphant de son « individu ». ⁂ Telle est la
1216 un anti-Goethe — ou mieux : c’est la « personne » de Goethe triomphant de son « individu ». ⁂ Telle est la sagesse de Faus
1217 ieux : c’est la « personne » de Goethe triomphant de son « individu ». ⁂ Telle est la sagesse de Faust : nous n’avons pas
1218 oethe triomphant de son « individu ». ⁂ Telle est la sagesse de Faust : nous n’avons pas besoin d’autres révélations que d
1219 phant de son « individu ». ⁂ Telle est la sagesse de Faust : nous n’avons pas besoin d’autres révélations que de celles-là
1220 nous n’avons pas besoin d’autres révélations que de celles-là qui nous poussent à réaliser en action notre loi personnell
1221 qui jamais ne mutile et qui jamais ne renie rien de ce qu’il y a dans l’être d’irréductiblement original ; sagesse dont l
1222 et qui jamais ne renie rien de ce qu’il y a dans l’ être d’irréductiblement original ; sagesse dont l’opération magistrale
1223 jamais ne renie rien de ce qu’il y a dans l’être d’ irréductiblement original ; sagesse dont l’opération magistrale consis
1224 l’être d’irréductiblement original ; sagesse dont l’ opération magistrale consiste à rendre utilisables pour la vie de tous
1225 ion magistrale consiste à rendre utilisables pour la vie de tous, et de tous les jours, les seules valeurs réelles qui son
1226 istrale consiste à rendre utilisables pour la vie de tous, et de tous les jours, les seules valeurs réelles qui sont, à l’
1227 iste à rendre utilisables pour la vie de tous, et de tous les jours, les seules valeurs réelles qui sont, à l’origine, dif
1228 endre utilisables pour la vie de tous, et de tous les jours, les seules valeurs réelles qui sont, à l’origine, différence e
1229 sables pour la vie de tous, et de tous les jours, les seules valeurs réelles qui sont, à l’origine, différence essentielle,
1230 les jours, les seules valeurs réelles qui sont, à l’ origine, différence essentielle, secret incomparable. On comprend dès
1231 ret incomparable. On comprend dès lors facilement la raison du culte rendu à Goethe par les meilleurs Allemands. Goethe fi
1232 facilement la raison du culte rendu à Goethe par les meilleurs Allemands. Goethe figure à leurs yeux la plus harmonieuse r
1233 s meilleurs Allemands. Goethe figure à leurs yeux la plus harmonieuse résolution des dissonances proprement germaniques. N
1234 plus qu’en Allemagne cette grandeur particulière de Goethe ne peut être éprouvée avec plus de reconnaissance, nulle part
1235 culière de Goethe ne peut être éprouvée avec plus de reconnaissance, nulle part elle ne peut être aussi tonique. Mais il y
1236 est un « Allemand surmonté » si j’ose dire — et à la manière allemande —, parce qu’il sut réaliser en lui d’abord la média
1237 emande —, parce qu’il sut réaliser en lui d’abord la médiation d’une valeur irrationnelle et d’une utilité générale, il pe
1238 ce qu’il sut réaliser en lui d’abord la médiation d’ une valeur irrationnelle et d’une utilité générale, il peut nous offri
1239 ’abord la médiation d’une valeur irrationnelle et d’ une utilité générale, il peut nous offrir le modèle, la formule et com
1240 le et d’une utilité générale, il peut nous offrir le modèle, la formule et comme le thème dynamique d’une médiation plus v
1241 utilité générale, il peut nous offrir le modèle, la formule et comme le thème dynamique d’une médiation plus vaste : la m
1242 l peut nous offrir le modèle, la formule et comme le thème dynamique d’une médiation plus vaste : la médiation entre la va
1243 le modèle, la formule et comme le thème dynamique d’ une médiation plus vaste : la médiation entre la valeur unique et irra
1244 e le thème dynamique d’une médiation plus vaste : la médiation entre la valeur unique et irrationnelle d’une nation d’une
1245 e d’une médiation plus vaste : la médiation entre la valeur unique et irrationnelle d’une nation d’une part, et le bien co
1246 médiation entre la valeur unique et irrationnelle d’ une nation d’une part, et le bien commun universel d’autre part. Il n’
1247 ique et irrationnelle d’une nation d’une part, et le bien commun universel d’autre part. Il n’y a de valeur que personnell
1248 t le bien commun universel d’autre part. Il n’y a de valeur que personnelle et originale, c’est-à-dire à l’état premier, i
1249 leur que personnelle et originale, c’est-à-dire à l’ état premier, incommunicable. L’exaltation de ces valeurs en elles-mêm
1250 e, c’est-à-dire à l’état premier, incommunicable. L’ exaltation de ces valeurs en elles-mêmes, le nationalisme romantique,
1251 re à l’état premier, incommunicable. L’exaltation de ces valeurs en elles-mêmes, le nationalisme romantique, conduit à la
1252 able. L’exaltation de ces valeurs en elles-mêmes, le nationalisme romantique, conduit à la guerre. L’affaiblissement de ce
1253 lles-mêmes, le nationalisme romantique, conduit à la guerre. L’affaiblissement de ces valeurs dans ce qu’elles ont de spéc
1254 le nationalisme romantique, conduit à la guerre. L’ affaiblissement de ces valeurs dans ce qu’elles ont de spécifique, par
1255 omantique, conduit à la guerre. L’affaiblissement de ces valeurs dans ce qu’elles ont de spécifique, par la multiplication
1256 faiblissement de ces valeurs dans ce qu’elles ont de spécifique, par la multiplication inconsidérée des échanges, conduit
1257 s valeurs dans ce qu’elles ont de spécifique, par la multiplication inconsidérée des échanges, conduit à l’internationalis
1258 ltiplication inconsidérée des échanges, conduit à l’ internationalisme de la médiocrité. Seule, la médiation, c’est-à-dire
1259 dérée des échanges, conduit à l’internationalisme de la médiocrité. Seule, la médiation, c’est-à-dire l’effort de surmonte
1260 ée des échanges, conduit à l’internationalisme de la médiocrité. Seule, la médiation, c’est-à-dire l’effort de surmonter e
1261 it à l’internationalisme de la médiocrité. Seule, la médiation, c’est-à-dire l’effort de surmonter en soi-même d’abord ses
1262 la médiocrité. Seule, la médiation, c’est-à-dire l’ effort de surmonter en soi-même d’abord ses idiosyncrasies pour n’en o
1263 crité. Seule, la médiation, c’est-à-dire l’effort de surmonter en soi-même d’abord ses idiosyncrasies pour n’en offrir aux
1264 es idiosyncrasies pour n’en offrir aux autres que les plus hauts et utiles résultats, peut sauver à la fois la valeur et la
1265 hauts et utiles résultats, peut sauver à la fois la valeur et la paix. Mais la médiation est l’office de la seule grandeu
1266 les résultats, peut sauver à la fois la valeur et la paix. Mais la médiation est l’office de la seule grandeur. C’est parc
1267 peut sauver à la fois la valeur et la paix. Mais la médiation est l’office de la seule grandeur. C’est parce que Goethe e
1268 fois la valeur et la paix. Mais la médiation est l’ office de la seule grandeur. C’est parce que Goethe est grand — et nou
1269 valeur et la paix. Mais la médiation est l’office de la seule grandeur. C’est parce que Goethe est grand — et nous venons
1270 eur et la paix. Mais la médiation est l’office de la seule grandeur. C’est parce que Goethe est grand — et nous venons de
1271 rce que Goethe est grand — et nous venons de dire de quelle grandeur, nationale en son origine — qu’il vaut pour nous auss
1272 nité allemande a pu se faire sur son nom — et non l’ inverse. Et c’est, au second degré, parce qu’il a une valeur nationale
1273 ond degré, parce qu’il a une valeur nationale que l’ on peut parler de s ?, valeur internationale. Si une telle affirmation
1274 qu’il a une valeur nationale que l’on peut parler de s ?, valeur internationale. Si une telle affirmation n’était réelleme
1275 elle affirmation n’était réellement qu’un truisme de nos jours, le problème international se poserait d’une façon très dif
1276 on n’était réellement qu’un truisme de nos jours, le problème international se poserait d’une façon très différente devant
1277 nos jours, le problème international se poserait d’ une façon très différente devant l’opinion publique. La paix par les p
1278 al se poserait d’une façon très différente devant l’ opinion publique. La paix par les peuples est un leurre, une formule d
1279 façon très différente devant l’opinion publique. La paix par les peuples est un leurre, une formule de journalistes. L’of
1280 différente devant l’opinion publique. La paix par les peuples est un leurre, une formule de journalistes. L’office des peup
1281 a paix par les peuples est un leurre, une formule de journalistes. L’office des peuples modernes, en tant qu’ils se connai
1282 uples est un leurre, une formule de journalistes. L’ office des peuples modernes, en tant qu’ils se connaissent distincts,
1283 qu’ils se connaissent distincts, paraît bien être de se haïr. L’office des élites est au contraire de se comprendre en tan
1284 nnaissent distincts, paraît bien être de se haïr. L’ office des élites est au contraire de se comprendre en tant que distin
1285 t-à-dire en tant que valeurs. Seules, et d’abord, les élites se comprennent. (Qu’on les reconnaisse et qu’on les juge à cet
1286 es, et d’abord, les élites se comprennent. (Qu’on les reconnaisse et qu’on les juge à cette mesure !) Et c’est dans ce sens
1287 s se comprennent. (Qu’on les reconnaisse et qu’on les juge à cette mesure !) Et c’est dans ce sens surtout qu’il faut enten
1288 Et c’est dans ce sens surtout qu’il faut entendre le grand vers gnomique de Goethe : Über allen Gipfeln ist Ruh.17 Les
1289 urtout qu’il faut entendre le grand vers gnomique de Goethe : Über allen Gipfeln ist Ruh.17 Les élites, en tant qu’éli
1290 que de Goethe : Über allen Gipfeln ist Ruh.17 Les élites, en tant qu’élites, se rencontrent dans la compréhension, alor
1291 es élites, en tant qu’élites, se rencontrent dans la compréhension, alors que les masses, en tant que masses se battent da
1292 , se rencontrent dans la compréhension, alors que les masses, en tant que masses se battent dans la confusion18. C’est pour
1293 ue les masses, en tant que masses se battent dans la confusion18. C’est pourquoi notre tâche — que Goethe eût approuvée —
1294 oi notre tâche — que Goethe eût approuvée — reste de fédérer des différences authentiques, et non pas d’uniformiser des mé
1295 fédérer des différences authentiques, et non pas d’ uniformiser des médiocrités décolorées. L’harmonie d’un tableau naît d
1296 non pas d’uniformiser des médiocrités décolorées. L’ harmonie d’un tableau naît de l’opposition des tons : c’est une harmon
1297 niformiser des médiocrités décolorées. L’harmonie d’ un tableau naît de l’opposition des tons : c’est une harmonie fédérale
1298 iocrités décolorées. L’harmonie d’un tableau naît de l’opposition des tons : c’est une harmonie fédérale. 16. Rappelons
1299 rités décolorées. L’harmonie d’un tableau naît de l’ opposition des tons : c’est une harmonie fédérale. 16. Rappelons ici
1300 c’est une harmonie fédérale. 16. Rappelons ici la distinction — si importante pour la Renaissance — entre magie et astr
1301 Rappelons ici la distinction — si importante pour la Renaissance — entre magie et astrologie. L’astrologie est la connaiss
1302 pour la Renaissance — entre magie et astrologie. L’ astrologie est la connaissance occulte des lois du monde ; la magie es
1303 nce — entre magie et astrologie. L’astrologie est la connaissance occulte des lois du monde ; la magie est la science de l
1304 e est la connaissance occulte des lois du monde ; la magie est la science de l’action sur les choses. 17. Sur tous les so
1305 aissance occulte des lois du monde ; la magie est la science de l’action sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside
1306 culte des lois du monde ; la magie est la science de l’action sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside la paix. 1
1307 te des lois du monde ; la magie est la science de l’ action sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside la paix. 18.
1308 u monde ; la magie est la science de l’action sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside la paix. 18. « Les haines n
1309 science de l’action sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside la paix. 18. « Les haines nationales sont des vices d
1310 sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside la paix. 18. « Les haines nationales sont des vices de populace », disa
1311 17. Sur tous les sommets réside la paix. 18. «  Les haines nationales sont des vices de populace », disait Goethe. Je n’o
1312 paix. 18. « Les haines nationales sont des vices de populace », disait Goethe. Je n’oublie pas, d’ailleurs, ce mot d’un b
1313 isait Goethe. Je n’oublie pas, d’ailleurs, ce mot d’ un bon observateur des choses politiques, William Martin : « Les masse
1314 rvateur des choses politiques, William Martin : «  Les masses seraient volontiers internationalistes ; ce sont les élites qu
1315 seraient volontiers internationalistes ; ce sont les élites qui sont nationalistes. » L’observation me paraît juste en ce
1316 es ; ce sont les élites qui sont nationalistes. » L’ observation me paraît juste en ce sens : que ce sont toujours les élit
1317 me paraît juste en ce sens : que ce sont toujours les élites qui ont pris conscience des valeurs nationales en voyageant, e
1318 s il est clair que si ces élites adoptent ensuite les passions des masses (créées par la propagande de l’État) elles trahis
1319 ptent ensuite les passions des masses (créées par la propagande de l’État) elles trahissent leur fonction de compréhension
1320 les passions des masses (créées par la propagande de l’État) elles trahissent leur fonction de compréhension, et cessent d
1321 passions des masses (créées par la propagande de l’ État) elles trahissent leur fonction de compréhension, et cessent de m
1322 pagande de l’État) elles trahissent leur fonction de compréhension, et cessent de mériter le nom d’élites. Par malheur, c’
1323 issent leur fonction de compréhension, et cessent de mériter le nom d’élites. Par malheur, c’est cette trahison-là que l’o
1324 fonction de compréhension, et cessent de mériter le nom d’élites. Par malheur, c’est cette trahison-là que l’on baptise a
1325 on de compréhension, et cessent de mériter le nom d’ élites. Par malheur, c’est cette trahison-là que l’on baptise aujourd’
1326 ’élites. Par malheur, c’est cette trahison-là que l’ on baptise aujourd’hui « nationalisme. »
5 1944, Les Personnes du drame. I. Sagesse et folie de la personne — 3. Kierkegaard
1327 t en 1855. Presque toute son œuvre, une vingtaine de volumes, à quoi nous pouvons ajouter dix-huit volumes de papiers post
1328 mes, à quoi nous pouvons ajouter dix-huit volumes de papiers posthumes, fut composée en l’espace de douze années. Le père
1329 uit volumes de papiers posthumes, fut composée en l’ espace de douze années. Le père de Kierkegaard avait passé son enfance
1330 es de papiers posthumes, fut composée en l’espace de douze années. Le père de Kierkegaard avait passé son enfance à garder
1331 thumes, fut composée en l’espace de douze années. Le père de Kierkegaard avait passé son enfance à garder les moutons dans
1332 e de Kierkegaard avait passé son enfance à garder les moutons dans la plaine du Jutland. Un jour, accablé par la misère, il
1333 avait passé son enfance à garder les moutons dans la plaine du Jutland. Un jour, accablé par la misère, il était monté sur
1334 s dans la plaine du Jutland. Un jour, accablé par la misère, il était monté sur un tertre et il avait maudit le Dieu tout-
1335 , il était monté sur un tertre et il avait maudit le Dieu tout-puissant qui le laissait mourir de faim. Ce blasphème assom
1336 rtre et il avait maudit le Dieu tout-puissant qui le laissait mourir de faim. Ce blasphème assombrit toute sa vie, et la r
1337 udit le Dieu tout-puissant qui le laissait mourir de faim. Ce blasphème assombrit toute sa vie, et la révélation qu’en eut
1338 de faim. Ce blasphème assombrit toute sa vie, et la révélation qu’en eut plus tard Søren fut décisive pour tout son dével
1339 isive pour tout son développement religieux. Mais le défi jeté à Dieu sembla porter bonheur au jeune berger. Il devint com
1340 Et c’est ainsi que Kierkegaard reçut en héritage de son père, après une sévère éducation piétiste, un secret terrifiant e
1341 lle. Du secret, il tira son œuvre. Sa fortune, il la confia à l’un de ses frères, ne voulant pas avoir affaire aux banques
1342 l tira son œuvre. Sa fortune, il la confia à l’un de ses frères, ne voulant pas avoir affaire aux banques. Lorsqu’il mour
1343 ’en subsistait presque rien. Cet argent provenait d’ une malédiction pensait-il, il l’avait donc dilapidé, surtout en dons.
1344 argent provenait d’une malédiction pensait-il, il l’ avait donc dilapidé, surtout en dons. Sa vie était très simple. Il tra
1345 ait très simple. Il travaillait une grande partie de la nuit. Georg Brandès rapporte qu’on pouvait le voir, de la rue, arp
1346 très simple. Il travaillait une grande partie de la nuit. Georg Brandès rapporte qu’on pouvait le voir, de la rue, arpent
1347 de la nuit. Georg Brandès rapporte qu’on pouvait le voir, de la rue, arpenter longuement les pièces illuminées de ses app
1348 it. Georg Brandès rapporte qu’on pouvait le voir, de la rue, arpenter longuement les pièces illuminées de ses appartements
1349 Georg Brandès rapporte qu’on pouvait le voir, de la rue, arpenter longuement les pièces illuminées de ses appartements. D
1350 n pouvait le voir, de la rue, arpenter longuement les pièces illuminées de ses appartements. Dans chaque chambre, il faisai
1351 la rue, arpenter longuement les pièces illuminées de ses appartements. Dans chaque chambre, il faisait disposer une écrito
1352 écritoire et du papier de manière à pouvoir noter les phrases qu’il composait tout en marchant. À l’aube, il s’accordait qu
1353 r les phrases qu’il composait tout en marchant. À l’ aube, il s’accordait quelque répit, errait sur les quais déserts du po
1354 l’aube, il s’accordait quelque répit, errait sur les quais déserts du port, ou gagnait les forêts qui avoisinent la capita
1355 errait sur les quais déserts du port, ou gagnait les forêts qui avoisinent la capitale. Puis il se remettait à écrire. Ver
1356 rts du port, ou gagnait les forêts qui avoisinent la capitale. Puis il se remettait à écrire. Vers midi, on le voyait parc
1357 ale. Puis il se remettait à écrire. Vers midi, on le voyait parcourir la rue la plus animée de la ville, parler, rire et d
1358 ttait à écrire. Vers midi, on le voyait parcourir la rue la plus animée de la ville, parler, rire et discuter avec des bou
1359 écrire. Vers midi, on le voyait parcourir la rue la plus animée de la ville, parler, rire et discuter avec des bourgeois,
1360 idi, on le voyait parcourir la rue la plus animée de la ville, parler, rire et discuter avec des bourgeois, des jeunes fil
1361 , on le voyait parcourir la rue la plus animée de la ville, parler, rire et discuter avec des bourgeois, des jeunes filles
1362 jeunes filles, des balayeurs, des intellectuels, le petit peuple. On connaissait sa silhouette, ses plaisanteries, il ava
1363 houette, ses plaisanteries, il avait sa légende «  d’ original ». On savait aussi qu’il était le meilleur écrivain de son pa
1364 gende « d’original ». On savait aussi qu’il était le meilleur écrivain de son pays. Sa première œuvre eut un immense succè
1365 On savait aussi qu’il était le meilleur écrivain de son pays. Sa première œuvre eut un immense succès ; mais à mesure qu’
1366 ès ; mais à mesure qu’il se fit mieux comprendre, le public s’écarta, effrayé. Lorsqu’en 1854, il se mit à attaquer de fro
1367 ta, effrayé. Lorsqu’en 1854, il se mit à attaquer de front, avec une extrême violence, le christianisme officiel et les év
1368 t à attaquer de front, avec une extrême violence, le christianisme officiel et les évêques qui avaient loué ses premières
1369 ne extrême violence, le christianisme officiel et les évêques qui avaient loué ses premières œuvres, il se vit abandonné da
1370 ué ses premières œuvres, il se vit abandonné dans la plus complète solitude qu’ait jamais connue un grand esprit. Un an pl
1371 nnue un grand esprit. Un an plus tard, épuisé par la lutte, il tomba au cours d’une promenade en ville. On le transporta à
1372 plus tard, épuisé par la lutte, il tomba au cours d’ une promenade en ville. On le transporta à l’hôpital, où il mourut pai
1373 e, il tomba au cours d’une promenade en ville. On le transporta à l’hôpital, où il mourut paisiblement « en saluant tous l
1374 ours d’une promenade en ville. On le transporta à l’ hôpital, où il mourut paisiblement « en saluant tous les hommes ». Le
1375 ital, où il mourut paisiblement « en saluant tous les hommes ». Le seul événement extérieur de sa vie fut la rupture de ses
1376 urut paisiblement « en saluant tous les hommes ». Le seul événement extérieur de sa vie fut la rupture de ses fiançailles
1377 nt tous les hommes ». Le seul événement extérieur de sa vie fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen. Mais l’ac
1378 mmes ». Le seul événement extérieur de sa vie fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen. Mais l’acte qui résume
1379 seul événement extérieur de sa vie fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen. Mais l’acte qui résume toute son œ
1380 upture de ses fiançailles avec Régine Olsen. Mais l’ acte qui résume toute son œuvre, cet acte après lequel, semblable au p
1381 nce Hamlet — autre Danois — il put mourir certain d’ avoir accompli sa mission, ce fut son attaque contre le christianisme
1382 ir accompli sa mission, ce fut son attaque contre le christianisme officiel, au nom du Christ de l’Évangile. Il avait term
1383 Christ de l’Évangile. Il avait terminé ses études de théologie, mais il ne fut jamais pasteur. Il lui arriva pourtant de p
1384 il ne fut jamais pasteur. Il lui arriva pourtant de prêcher, et ses sermons, réunis sous le titre général de Discours d’é
1385 pourtant de prêcher, et ses sermons, réunis sous le titre général de Discours d’édification remplissent plusieurs volumes
1386 sermons, réunis sous le titre général de Discours d’ édification remplissent plusieurs volumes. Ce furent les seuls écrits
1387 fication remplissent plusieurs volumes. Ce furent les seuls écrits qu’il publia sous son nom. Tous ses ouvrages esthétiques
1388 Tous ses ouvrages esthétiques et philosophiques, de la Répétition à l’Exercice du christianisme, en passant par la Maladi
1389 us ses ouvrages esthétiques et philosophiques, de la Répétition à l’Exercice du christianisme, en passant par la Maladie m
1390 esthétiques et philosophiques, de la Répétition à l’ Exercice du christianisme, en passant par la Maladie mortelle et le Co
1391 ion à l’Exercice du christianisme, en passant par la Maladie mortelle et le Concept d’angoisse, parurent sous divers pseud
1392 istianisme, en passant par la Maladie mortelle et le Concept d’angoisse, parurent sous divers pseudonymes symboliques. Il
1393 en passant par la Maladie mortelle et le Concept d’ angoisse, parurent sous divers pseudonymes symboliques. Il voulait sig
1394 par là que ces ouvrages n’exprimaient pas encore la totalité de son message chrétien, et qu’il ne pouvait pas en assumer
1395 ces ouvrages n’exprimaient pas encore la totalité de son message chrétien, et qu’il ne pouvait pas en assumer l’entière re
1396 sage chrétien, et qu’il ne pouvait pas en assumer l’ entière responsabilité devant Dieu et devant les hommes. Ce ne fut qu’
1397 er l’entière responsabilité devant Dieu et devant les hommes. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à
1398 devant Dieu et devant les hommes. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte contre l’Église é
1399 Dieu et devant les hommes. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte contre l’Église établie,
1400 u’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte contre l’Église établie, lutte qui devait le mener à la mort pa
1401 vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte contre l’ Église établie, lutte qui devait le mener à la mort parce qu’elle acco
1402 a lutte contre l’Église établie, lutte qui devait le mener à la mort parce qu’elle accomplissait sa vocation chrétienne. ⁂
1403 tre l’Église établie, lutte qui devait le mener à la mort parce qu’elle accomplissait sa vocation chrétienne. ⁂ On a compa
1404 à « tendance religieuse » et non pas un « témoin de la vérité » ; c’est qu’il se faisait du christianisme une idée si pur
1405 « tendance religieuse » et non pas un « témoin de la vérité » ; c’est qu’il se faisait du christianisme une idée si pure e
1406 dire chrétien. Cette position paradoxale a permis les interprétations les plus diverses. Elle assure aussi à sa pensée une
1407 position paradoxale a permis les interprétations les plus diverses. Elle assure aussi à sa pensée une influence multiforme
1408 ne influence multiforme, et qui va croissant avec le temps. La philosophie allemande contemporaine, avec ses deux grands m
1409 ce multiforme, et qui va croissant avec le temps. La philosophie allemande contemporaine, avec ses deux grands maîtres Hei
1410 deux grands maîtres Heidegger et Jaspers, procède de sa définition de l’« existence ». La théologie barthienne se réclame
1411 es Heidegger et Jaspers, procède de sa définition de l’« existence ». La théologie barthienne se réclame de sa thèse princ
1412 Heidegger et Jaspers, procède de sa définition de l’ « existence ». La théologie barthienne se réclame de sa thèse principa
1413 ers, procède de sa définition de l’« existence ». La théologie barthienne se réclame de sa thèse principale : l’affirmatio
1414 « existence ». La théologie barthienne se réclame de sa thèse principale : l’affirmation d’une « différence qualitative in
1415 ie barthienne se réclame de sa thèse principale : l’ affirmation d’une « différence qualitative infinie entre Dieu et l’hom
1416 se réclame de sa thèse principale : l’affirmation d’ une « différence qualitative infinie entre Dieu et l’homme ». Le sens
1417 ne « différence qualitative infinie entre Dieu et l’ homme ». Le sens réel et profond de toute son œuvre réside dans sa pro
1418 ence qualitative infinie entre Dieu et l’homme ». Le sens réel et profond de toute son œuvre réside dans sa protestation à
1419 entre Dieu et l’homme ». Le sens réel et profond de toute son œuvre réside dans sa protestation à la fois violente et hum
1420 et pourtant foncièrement charitable, en faveur de l’ absolu évangélique. « Kierkegaard — dit Rudolph Kassner — fut le derni
1421 ner — fut le dernier grand protestant. On ne peut le comparer qu’aux fondateurs du christianisme… Tous les autres paraisse
1422 comparer qu’aux fondateurs du christianisme… Tous les autres paraissent petits à côté de lui. La question essentielle pour
1423 Tous les autres paraissent petits à côté de lui. La question essentielle pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je c
1424 , un protestant pouvait trouver pareille formule… L’ œuvre la plus profonde et la plus originale de Kierkegaard est son Con
1425 testant pouvait trouver pareille formule… L’œuvre la plus profonde et la plus originale de Kierkegaard est son Concept de
1426 ver pareille formule… L’œuvre la plus profonde et la plus originale de Kierkegaard est son Concept de l’angoisse, auquel o
1427 le… L’œuvre la plus profonde et la plus originale de Kierkegaard est son Concept de l’angoisse, auquel on ne peut trouver
1428 la plus originale de Kierkegaard est son Concept de l’angoisse, auquel on ne peut trouver d’analogie que chez Dostoïevski
1429 plus originale de Kierkegaard est son Concept de l’ angoisse, auquel on ne peut trouver d’analogie que chez Dostoïevski. K
1430 Concept de l’angoisse, auquel on ne peut trouver d’ analogie que chez Dostoïevski. Kierkegaard, d’ailleurs, ne peut être p
1431 lacé qu’à côté du poète russe. Tous deux marchent de pair, et aucun autre esprit du siècle ne les dépasse. » Nul ne saurai
1432 chent de pair, et aucun autre esprit du siècle ne les dépasse. » Nul ne saurait mesurer aujourd’hui le développement promis
1433 les dépasse. » Nul ne saurait mesurer aujourd’hui le développement promis à l’influence de Kierkegaard sur notre temps, qu
1434 ait mesurer aujourd’hui le développement promis à l’ influence de Kierkegaard sur notre temps, qui le redécouvre après cent
1435 aujourd’hui le développement promis à l’influence de Kierkegaard sur notre temps, qui le redécouvre après cent ans. Ce qui
1436 à l’influence de Kierkegaard sur notre temps, qui le redécouvre après cent ans. Ce qui est sûr, c’est qu’à la différence d
1437 couvre après cent ans. Ce qui est sûr, c’est qu’à la différence d’un Nietzsche même, personne ne parviendra jamais à « uti
1438 ent ans. Ce qui est sûr, c’est qu’à la différence d’ un Nietzsche même, personne ne parviendra jamais à « utiliser » Kierke
1439 politiques et temporelles. Il se dresse au seuil de l’époque, comme la plus radicale dénonciation de nos lâchetés collect
1440 litiques et temporelles. Il se dresse au seuil de l’ époque, comme la plus radicale dénonciation de nos lâchetés collective
1441 orelles. Il se dresse au seuil de l’époque, comme la plus radicale dénonciation de nos lâchetés collectives, de nos compro
1442 de l’époque, comme la plus radicale dénonciation de nos lâchetés collectives, de nos compromis spirituels, de nos passion
1443 adicale dénonciation de nos lâchetés collectives, de nos compromis spirituels, de nos passions courtes et agitées. Sur une
1444 âchetés collectives, de nos compromis spirituels, de nos passions courtes et agitées. Sur une pierre de cimetière danois,
1445 e nos passions courtes et agitées. Sur une pierre de cimetière danois, l’on peut lire cette inscription nue : « Le solitai
1446 s et agitées. Sur une pierre de cimetière danois, l’ on peut lire cette inscription nue : « Le solitaire ». Le rire et la p
1447 danois, l’on peut lire cette inscription nue : «  Le solitaire ». Le rire et la passion sévère, le ricanement puissant et
1448 ut lire cette inscription nue : « Le solitaire ». Le rire et la passion sévère, le ricanement puissant et le message d’amo
1449 te inscription nue : « Le solitaire ». Le rire et la passion sévère, le ricanement puissant et le message d’amour meurtri
1450 : « Le solitaire ». Le rire et la passion sévère, le ricanement puissant et le message d’amour meurtri de Kierkegaard trav
1451 e et la passion sévère, le ricanement puissant et le message d’amour meurtri de Kierkegaard traversent notre âge comme cet
1452 sion sévère, le ricanement puissant et le message d’ amour meurtri de Kierkegaard traversent notre âge comme cette pierre e
1453 ricanement puissant et le message d’amour meurtri de Kierkegaard traversent notre âge comme cette pierre et ce mot gravé,
1454 omme cette pierre et ce mot gravé, qui ne cessent de nous accuser dans leur silence d’éternité. Trois rapsodies sur des th
1455 qui ne cessent de nous accuser dans leur silence d’ éternité. Trois rapsodies sur des thèmes empruntés à Kierkegaard IL
1456 des thèmes empruntés à Kierkegaard ILa pureté de Kierkegaard La plupart des gens vivent dans une confusion impensab
1457 une confusion impensable, et n’en conçoivent pas de malaise. D’autres qui s’essaient à penser en fin de semaine, comme on
1458 malaise. D’autres qui s’essaient à penser en fin de semaine, comme on fait un peu d’ordre dans l’appartement, reculent bi
1459 à penser en fin de semaine, comme on fait un peu d’ ordre dans l’appartement, reculent bientôt devant l’énormité — l’absen
1460 fin de semaine, comme on fait un peu d’ordre dans l’ appartement, reculent bientôt devant l’énormité — l’absence de norme —
1461 ordre dans l’appartement, reculent bientôt devant l’ énormité — l’absence de norme — de la vie telle qu’ils la découvrent.
1462 appartement, reculent bientôt devant l’énormité —  l’ absence de norme — de la vie telle qu’ils la découvrent. Ils se rendor
1463 t, reculent bientôt devant l’énormité — l’absence de norme — de la vie telle qu’ils la découvrent. Ils se rendorment, ou b
1464 bientôt devant l’énormité — l’absence de norme — de la vie telle qu’ils la découvrent. Ils se rendorment, ou bien édifien
1465 entôt devant l’énormité — l’absence de norme — de la vie telle qu’ils la découvrent. Ils se rendorment, ou bien édifient d
1466 ité — l’absence de norme — de la vie telle qu’ils la découvrent. Ils se rendorment, ou bien édifient des systèmes (qu’ils
1467 u bien édifient des systèmes (qu’ils se garderont d’ habiter). Ceux qui persistent cependant, s’aperçoivent que l’entrepris
1468 Ceux qui persistent cependant, s’aperçoivent que l’ entreprise pourrait bien être mortellement compromettante. Aussi l’his
1469 rait bien être mortellement compromettante. Aussi l’ histoire de la pensée n’est-elle souvent que la chronique de ses retra
1470 tre mortellement compromettante. Aussi l’histoire de la pensée n’est-elle souvent que la chronique de ses retraites éloque
1471 mortellement compromettante. Aussi l’histoire de la pensée n’est-elle souvent que la chronique de ses retraites éloquente
1472 si l’histoire de la pensée n’est-elle souvent que la chronique de ses retraites éloquentes. Très peu vont jusqu’au bout de
1473 de la pensée n’est-elle souvent que la chronique de ses retraites éloquentes. Très peu vont jusqu’au bout de leur emporte
1474 nt jusqu’au bout de leur emportement. L’un, c’est la mort accidentelle, l’autre, la folie qui l’abat. Un seul parvint dans
1475 ement. L’un, c’est la mort accidentelle, l’autre, la folie qui l’abat. Un seul parvint dans l’intégrité de sa force à une
1476 c’est la mort accidentelle, l’autre, la folie qui l’ abat. Un seul parvint dans l’intégrité de sa force à une mort que tout
1477 ’autre, la folie qui l’abat. Un seul parvint dans l’ intégrité de sa force à une mort que toute son œuvre provoquait, et qu
1478 olie qui l’abat. Un seul parvint dans l’intégrité de sa force à une mort que toute son œuvre provoquait, et qui, vaincue p
1479 i, vaincue par une telle victime, lui révéla dans les derniers instants le vrai sens, la valeur de destin de la pensée qui
1480 le victime, lui révéla dans les derniers instants le vrai sens, la valeur de destin de la pensée qui aboutissait là. Conte
1481 i révéla dans les derniers instants le vrai sens, la valeur de destin de la pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa
1482 ans les derniers instants le vrai sens, la valeur de destin de la pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort la « 
1483 rniers instants le vrai sens, la valeur de destin de la pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort la « fin » de s
1484 ers instants le vrai sens, la valeur de destin de la pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort la « fin » de sa p
1485 ensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort la « fin » de sa passion et l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort
1486 boutissait là. Contempler dans sa mort la « fin » de sa passion et l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort de Kierkeg
1487 ntempler dans sa mort la « fin » de sa passion et l’ accomplissement de sa foi, tel fut le sort de Kierkegaard, son incomme
1488 ort la « fin » de sa passion et l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort de Kierkegaard, son incommensurable grandeur.
1489 a passion et l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort de Kierkegaard, son incommensurable grandeur. Un acharnement san
1490 n et l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort de Kierkegaard, son incommensurable grandeur. Un acharnement sans pareil
1491 ble grandeur. Un acharnement sans pareil à forcer l’ esprit sur l’obstacle du désespoir et de l’absurdité de l’existence ;
1492 Un acharnement sans pareil à forcer l’esprit sur l’ obstacle du désespoir et de l’absurdité de l’existence ; toute une vie
1493 à forcer l’esprit sur l’obstacle du désespoir et de l’absurdité de l’existence ; toute une vie tendue vers l’impossible,
1494 forcer l’esprit sur l’obstacle du désespoir et de l’ absurdité de l’existence ; toute une vie tendue vers l’impossible, tou
1495 rit sur l’obstacle du désespoir et de l’absurdité de l’existence ; toute une vie tendue vers l’impossible, toute une œuvre
1496 sur l’obstacle du désespoir et de l’absurdité de l’ existence ; toute une vie tendue vers l’impossible, toute une œuvre de
1497 urdité de l’existence ; toute une vie tendue vers l’ impossible, toute une œuvre de sarcasme précis contre les innombrables
1498 une vie tendue vers l’impossible, toute une œuvre de sarcasme précis contre les innombrables tentations d’une religion qui
1499 ssible, toute une œuvre de sarcasme précis contre les innombrables tentations d’une religion qui n’est pas Dieu ; et soudai
1500 arcasme précis contre les innombrables tentations d’ une religion qui n’est pas Dieu ; et soudain, sur son lit de mort, cet
1501 gion qui n’est pas Dieu ; et soudain, sur son lit de mort, cette phrase ingénument piétiste : « Je ne pense pas que ce soi
1502 que ce soit mauvais, ce que j’ai dit, mais je ne l’ ai dit que pour l’écarter, et pour arriver à Alleluia ! Alleluia ! All
1503 is, ce que j’ai dit, mais je ne l’ai dit que pour l’ écarter, et pour arriver à Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !19 » Deux d
1504 lleluia ! Alleluia !19 » Deux documents éclairent le mystère de cette vie, vraiment « résolue » par cette mort. Le premier
1505 lleluia !19 » Deux documents éclairent le mystère de cette vie, vraiment « résolue » par cette mort. Le premier est de Kie
1506 aiment « résolue » par cette mort. Le premier est de Kierkegaard : « Forcer les hommes à être attentifs et à juger, c’est
1507 te mort. Le premier est de Kierkegaard : « Forcer les hommes à être attentifs et à juger, c’est exactement prendre le chemi
1508 re attentifs et à juger, c’est exactement prendre le chemin du vrai martyre. Un vrai martyr n’a jamais eu recours à la vio
1509 i martyre. Un vrai martyr n’a jamais eu recours à la violence, il combat à l’aide de son impuissance. Il force les hommes
1510 , il combat à l’aide de son impuissance. Il force les hommes à être attentifs. Ah ! Dieu sait s’ils deviennent attentifs — 
1511 . Ah ! Dieu sait s’ils deviennent attentifs — ils le tuent. Mais c’est là ce qu’il voulait. Il n’a jamais cru que sa mort
1512 r son action, il a compris qu’elle faisait partie de son action, oui, que cette action ne commencerait vraiment qu’avec sa
1513 c sa mort !20 » On trouve le second document dans le journal de l’hôpital où vint mourir Kierkegaard. Un interne a transcr
1514 20 » On trouve le second document dans le journal de l’hôpital où vint mourir Kierkegaard. Un interne a transcrit les décl
1515 » On trouve le second document dans le journal de l’ hôpital où vint mourir Kierkegaard. Un interne a transcrit les déclara
1516 ù vint mourir Kierkegaard. Un interne a transcrit les déclarations du malade : « Il tient sa maladie pour mortelle. Sa mort
1517 aladie pour mortelle. Sa mort serait nécessaire à l’ action à laquelle il a consacré toutes ses forces spirituelles et tout
1518 toutes ses forces spirituelles et toute son œuvre d’ écrivain… S’il ne meurt pas, dit-il, il poursuivra sa lutte religieuse
1519 oit alors affaiblie. Au contraire sa mort donnera de la force à son attaque, et lui assurera, pense-t-il, la victoire.21 »
1520 alors affaiblie. Au contraire sa mort donnera de la force à son attaque, et lui assurera, pense-t-il, la victoire.21 »
1521 force à son attaque, et lui assurera, pense-t-il, la victoire.21 » 1.Kierkegaard est difficile parce qu’il est simple
1522 simple Il est désespéré mais c’est à cause de la foi. Et s’il espère c’est « en vertu de l’absurde ». On ne peut guère
1523 use de la foi. Et s’il espère c’est « en vertu de l’ absurde ». On ne peut guère le comprendre : on le souffre. On l’aime,
1524 c’est « en vertu de l’absurde ». On ne peut guère le comprendre : on le souffre. On l’aime, on l’injurie, on se débat sous
1525 l’absurde ». On ne peut guère le comprendre : on le souffre. On l’aime, on l’injurie, on se débat sous son regard, on arg
1526 n ne peut guère le comprendre : on le souffre. On l’ aime, on l’injurie, on se débat sous son regard, on argumente contre s
1527 uère le comprendre : on le souffre. On l’aime, on l’ injurie, on se débat sous son regard, on argumente contre sa souffranc
1528 tte capitulation. On n’étudie pas Kierkegaard, on l’ attrape comme une maladie. Cet homme secrète un poison salutaire, dont
1529 secrète un poison salutaire, dont nul ne trouvera l’ antidote ; qu’il en soit mort, atteste ce fait capital : que la pensée
1530 qu’il en soit mort, atteste ce fait capital : que la pensée de la foi peut être irrémédiable. Tous les autres, sauf Empédo
1531 oit mort, atteste ce fait capital : que la pensée de la foi peut être irrémédiable. Tous les autres, sauf Empédocle et Nie
1532 mort, atteste ce fait capital : que la pensée de la foi peut être irrémédiable. Tous les autres, sauf Empédocle et Nietzs
1533 la pensée de la foi peut être irrémédiable. Tous les autres, sauf Empédocle et Nietzsche, ont refusé de signer de leur san
1534 s autres, sauf Empédocle et Nietzsche, ont refusé de signer de leur sang le pacte qui lie le penseur à Méphisto ou à l’Esp
1535 sauf Empédocle et Nietzsche, ont refusé de signer de leur sang le pacte qui lie le penseur à Méphisto ou à l’Esprit : expé
1536 e et Nietzsche, ont refusé de signer de leur sang le pacte qui lie le penseur à Méphisto ou à l’Esprit : expérimentateurs
1537 nt refusé de signer de leur sang le pacte qui lie le penseur à Méphisto ou à l’Esprit : expérimentateurs qui se ménagent u
1538 sang le pacte qui lie le penseur à Méphisto ou à l’ Esprit : expérimentateurs qui se ménagent un dernier retour, guerriers
1539 énagent un dernier retour, guerriers qui déposent les armes avant la décision mortelle. Concession, la raison de Pascal, et
1540 er retour, guerriers qui déposent les armes avant la décision mortelle. Concession, la raison de Pascal, et lors même qu’i
1541 les armes avant la décision mortelle. Concession, la raison de Pascal, et lors même qu’il y renonce ; concession, la pitié
1542 avant la décision mortelle. Concession, la raison de Pascal, et lors même qu’il y renonce ; concession, la pitié parfois p
1543 ascal, et lors même qu’il y renonce ; concession, la pitié parfois presque sadique de Dostoïevski. Oui, même ceux-là. Même
1544 ce ; concession, la pitié parfois presque sadique de Dostoïevski. Oui, même ceux-là. Même ces deux-là qui sont allés si lo
1545 -là. Même ces deux-là qui sont allés si loin dans la passion de l’absolu chrétien, mais seul Kierkegaard en est mort. Une
1546 es deux-là qui sont allés si loin dans la passion de l’absolu chrétien, mais seul Kierkegaard en est mort. Une pureté pres
1547 deux-là qui sont allés si loin dans la passion de l’ absolu chrétien, mais seul Kierkegaard en est mort. Une pureté presque
1548 icité conquise aux dépens de tout ce qui soutient l’ homme contre Dieu. Et cependant, dans le pire désespoir, jamais de déf
1549 soutient l’homme contre Dieu. Et cependant, dans le pire désespoir, jamais de défi, ni d’hybris. Pureté du chrétien, non
1550 ieu. Et cependant, dans le pire désespoir, jamais de défi, ni d’hybris. Pureté du chrétien, non du surhomme. 2.« La pur
1551 ndant, dans le pire désespoir, jamais de défi, ni d’ hybris. Pureté du chrétien, non du surhomme. 2.« La pureté du cœur,
1552 bris. Pureté du chrétien, non du surhomme. 2.«  La pureté du cœur, c’est vouloir une seule chose »22 On m’a conté l’
1553 ’est vouloir une seule chose »22 On m’a conté l’ histoire d’un jeune Français qui, par dégoût d’une vie qu’il juge absu
1554 r une seule chose »22 On m’a conté l’histoire d’ un jeune Français qui, par dégoût d’une vie qu’il juge absurde, consac
1555 té l’histoire d’un jeune Français qui, par dégoût d’ une vie qu’il juge absurde, consacre désormais sa vie au jeu d’échecs.
1556 il juge absurde, consacre désormais sa vie au jeu d’ échecs. Il n’a plus, ni ne veut avoir, aucun autre intérêt qui l’occup
1557 a plus, ni ne veut avoir, aucun autre intérêt qui l’ occupe. C’est du moins ce qu’on me rapporte, et je voudrais que ce soi
1558 et je voudrais que ce soit vrai. Je ne vois rien de comique dans l’attitude d’un tel homme, — si vraiment les figures du
1559 que ce soit vrai. Je ne vois rien de comique dans l’ attitude d’un tel homme, — si vraiment les figures du jeu ont envahi s
1560 vrai. Je ne vois rien de comique dans l’attitude d’ un tel homme, — si vraiment les figures du jeu ont envahi sa vision de
1561 que dans l’attitude d’un tel homme, — si vraiment les figures du jeu ont envahi sa vision de la vie au point qu’il puisse l
1562 vraiment les figures du jeu ont envahi sa vision de la vie au point qu’il puisse les retrouver sans peine dans les action
1563 aiment les figures du jeu ont envahi sa vision de la vie au point qu’il puisse les retrouver sans peine dans les actions l
1564 envahi sa vision de la vie au point qu’il puisse les retrouver sans peine dans les actions les plus modestes, comme manger
1565 point qu’il puisse les retrouver sans peine dans les actions les plus modestes, comme manger, s’habiller, s’endormir — car
1566 puisse les retrouver sans peine dans les actions les plus modestes, comme manger, s’habiller, s’endormir — car pour l’amou
1567 , comme manger, s’habiller, s’endormir — car pour l’ amour, la politique, etc., il ne doit pas, bien entendu, rester la moi
1568 anger, s’habiller, s’endormir — car pour l’amour, la politique, etc., il ne doit pas, bien entendu, rester la moindre plac
1569 tique, etc., il ne doit pas, bien entendu, rester la moindre place dans une telle existence. Sous cette réserve, on peut l
1570 ar nature pour que son exercice n’entraîne rien «  d’ impur ». S’il a la force de la pousser à bout, j’entends de l’incarner
1571 son exercice n’entraîne rien « d’impur ». S’il a la force de la pousser à bout, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfec
1572 cice n’entraîne rien « d’impur ». S’il a la force de la pousser à bout, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfection, l’i
1573 e n’entraîne rien « d’impur ». S’il a la force de la pousser à bout, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfection, l’issu
1574 . S’il a la force de la pousser à bout, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfection, l’issue ne peut faire aucun doute.
1575 ’il a la force de la pousser à bout, j’entends de l’ incarner jusqu’à la perfection, l’issue ne peut faire aucun doute. Cet
1576 a pousser à bout, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfection, l’issue ne peut faire aucun doute. Cette pensée le condui
1577 t, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfection, l’ issue ne peut faire aucun doute. Cette pensée le conduit tout droit à
1578 , l’issue ne peut faire aucun doute. Cette pensée le conduit tout droit à un mat éclatant, symbolique. La supériorité d’un
1579 conduit tout droit à un mat éclatant, symbolique. La supériorité d’un tel homme tient en ceci, qu’il s’est rendu capable d
1580 oit à un mat éclatant, symbolique. La supériorité d’ un tel homme tient en ceci, qu’il s’est rendu capable d’exprimer toute
1581 el homme tient en ceci, qu’il s’est rendu capable d’ exprimer toute sa vie d’un seul coup. Et sa sagesse, peut-être aussi s
1582 peut-être aussi son ironie secrète, est justement d’ avoir choisi de confondre son être avec un jeu, bien plus, avec ce jeu
1583 son ironie secrète, est justement d’avoir choisi de confondre son être avec un jeu, bien plus, avec ce jeu où le hasard n
1584 e son être avec un jeu, bien plus, avec ce jeu où le hasard n’a point de part, et où l’échec final est l’œuvre d’une sévèr
1585 eu, bien plus, avec ce jeu où le hasard n’a point de part, et où l’échec final est l’œuvre d’une sévère réflexion. Cela su
1586 avec ce jeu où le hasard n’a point de part, et où l’ échec final est l’œuvre d’une sévère réflexion. Cela suppose une vue d
1587 hasard n’a point de part, et où l’échec final est l’ œuvre d’une sévère réflexion. Cela suppose une vue du monde profondéme
1588 ’a point de part, et où l’échec final est l’œuvre d’ une sévère réflexion. Cela suppose une vue du monde profondément amère
1589 temps une élégance, on pourrait dire une propreté d’ assez grand style. Cet homme doit s’être purifié de cette espèce répug
1590 ’assez grand style. Cet homme doit s’être purifié de cette espèce répugnante de « sérieux » qui s’attache à certains de no
1591 me doit s’être purifié de cette espèce répugnante de « sérieux » qui s’attache à certains de nos contemporains, de ce « sé
1592 épugnante de « sérieux » qui s’attache à certains de nos contemporains, de ce « sérieux » qui fait qu’on les salue comme s
1593  » qui s’attache à certains de nos contemporains, de ce « sérieux » qui fait qu’on les salue comme s’ils étaient quelqu’un
1594 s contemporains, de ce « sérieux » qui fait qu’on les salue comme s’ils étaient quelqu’un, alors précisément qu’ils ne sont
1595 lqu’un, alors précisément qu’ils ne sont rien que le support à peine comique d’une fonction respectable, d’une fortune res
1596 u’ils ne sont rien que le support à peine comique d’ une fonction respectable, d’une fortune respectée. Mais pour notre man
1597 pport à peine comique d’une fonction respectable, d’ une fortune respectée. Mais pour notre maniaque, rien n’est sérieux, s
1598 is pour notre maniaque, rien n’est sérieux, sinon le jeu, qui est l’affaire de sa vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut
1599 niaque, rien n’est sérieux, sinon le jeu, qui est l’ affaire de sa vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut la peine d’être
1600 en n’est sérieux, sinon le jeu, qui est l’affaire de sa vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut la peine d’être méditée.
1601 re de sa vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut la peine d’être méditée. Elle pourrait même définir le sérieux moral à l
1602 vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut la peine d’ être méditée. Elle pourrait même définir le sérieux moral à l’état pur
1603 peine d’être méditée. Elle pourrait même définir le sérieux moral à l’état pur : la faculté qu’un homme possède de rappor
1604 ée. Elle pourrait même définir le sérieux moral à l’ état pur : la faculté qu’un homme possède de rapporter ses actes à la
1605 rait même définir le sérieux moral à l’état pur : la faculté qu’un homme possède de rapporter ses actes à la fin qu’il pou
1606 ral à l’état pur : la faculté qu’un homme possède de rapporter ses actes à la fin qu’il poursuit avec la plus grande rigue
1607 ulté qu’un homme possède de rapporter ses actes à la fin qu’il poursuit avec la plus grande rigueur. Ceci dit, il reste à
1608 rapporter ses actes à la fin qu’il poursuit avec la plus grande rigueur. Ceci dit, il reste à savoir si son échec final l
1609 r. Ceci dit, il reste à savoir si son échec final le jettera dans la foi, ou bien dans le néant. C’est le moment de confes
1610 reste à savoir si son échec final le jettera dans la foi, ou bien dans le néant. C’est le moment de confesser que je ne cr
1611 échec final le jettera dans la foi, ou bien dans le néant. C’est le moment de confesser que je ne crois pas cette histoir
1612 jettera dans la foi, ou bien dans le néant. C’est le moment de confesser que je ne crois pas cette histoire aussi réelle q
1613 ns la foi, ou bien dans le néant. C’est le moment de confesser que je ne crois pas cette histoire aussi réelle qu’on m’aff
1614 ni même peut-être aussi exactement typique que je la voudrais. Pourquoi ? Parce qu’il est impossible qu’un homme ne se pos
1615 u’il est impossible qu’un homme ne se pose jamais la question du but dernier de sa vie. Il peut sembler que ce soit pourta
1616 omme ne se pose jamais la question du but dernier de sa vie. Il peut sembler que ce soit pourtant le cas de la plupart. En
1617 r de sa vie. Il peut sembler que ce soit pourtant le cas de la plupart. En vérité, la bassesse des réponses — ni la duperi
1618 vie. Il peut sembler que ce soit pourtant le cas de la plupart. En vérité, la bassesse des réponses — ni la duperie qu’el
1619 ce soit pourtant le cas de la plupart. En vérité, la bassesse des réponses — ni la duperie qu’elles figurent souvent — ne
1620 plupart. En vérité, la bassesse des réponses — ni la duperie qu’elles figurent souvent — ne doit pas faire douter de l’exi
1621 elles figurent souvent — ne doit pas faire douter de l’existence de la question. À plus forte raison, chez notre homme, do
1622 es figurent souvent — ne doit pas faire douter de l’ existence de la question. À plus forte raison, chez notre homme, dont
1623 souvent — ne doit pas faire douter de l’existence de la question. À plus forte raison, chez notre homme, dont l’exigence é
1624 vent — ne doit pas faire douter de l’existence de la question. À plus forte raison, chez notre homme, dont l’exigence éthi
1625 tion. À plus forte raison, chez notre homme, dont l’ exigence éthique n’apparaît pas médiocre. Mais s’il s’est posé la ques
1626 oment un sous-entendu extérieur aux seules règles de l’échiquier. Relativement à ce sous-entendu, dont je soupçonne la nat
1627 nt un sous-entendu extérieur aux seules règles de l’ échiquier. Relativement à ce sous-entendu, dont je soupçonne la nature
1628 Relativement à ce sous-entendu, dont je soupçonne la nature subversive23 la volonté de se consacrer au jeu d’échecs n’est
1629 entendu, dont je soupçonne la nature subversive23 la volonté de se consacrer au jeu d’échecs n’est plus alors qu’un défi,
1630 nt je soupçonne la nature subversive23 la volonté de se consacrer au jeu d’échecs n’est plus alors qu’un défi, qu’un sarca
1631 re subversive23 la volonté de se consacrer au jeu d’ échecs n’est plus alors qu’un défi, qu’un sarcasme, ou pire encore, n’
1632 casme, ou pire encore, n’est plus qu’une évasion. L’ homme ne joue pas son tout sur le mat prévisible. Il se réserve un poi
1633 qu’une évasion. L’homme ne joue pas son tout sur le mat prévisible. Il se réserve un point de vue sur le jeu. C’est là sa
1634 mat prévisible. Il se réserve un point de vue sur le jeu. C’est là sa défaillance, son désaccord secret. Il y aura toujour
1635 ra toujours une équivoque. Il ne peut pas y avoir de pureté décisive. Cent autres cas s’offrent à la même démonstration, m
1636 r de pureté décisive. Cent autres cas s’offrent à la même démonstration, mais celui-ci est le moins ambigu. Songeons aux g
1637 ffrent à la même démonstration, mais celui-ci est le moins ambigu. Songeons aux grands obsédés de l’Histoire, Don Juan, Al
1638 est le moins ambigu. Songeons aux grands obsédés de l’Histoire, Don Juan, Alexandre et tous les conquérants, Loyola et to
1639 t le moins ambigu. Songeons aux grands obsédés de l’ Histoire, Don Juan, Alexandre et tous les conquérants, Loyola et tous
1640 bsédés de l’Histoire, Don Juan, Alexandre et tous les conquérants, Loyola et tous les sectaires, Caligula et tous les fanat
1641 Alexandre et tous les conquérants, Loyola et tous les sectaires, Caligula et tous les fanatiques de l’Unité, Néron qui brûl
1642 s, Loyola et tous les sectaires, Caligula et tous les fanatiques de l’Unité, Néron qui brûla Rome pour nourrir sa tristesse
1643 us les sectaires, Caligula et tous les fanatiques de l’Unité, Néron qui brûla Rome pour nourrir sa tristesse, Sade qui cro
1644 les sectaires, Caligula et tous les fanatiques de l’ Unité, Néron qui brûla Rome pour nourrir sa tristesse, Sade qui croyai
1645 ome pour nourrir sa tristesse, Sade qui croyait à la Raison, Robespierre qui croyait à la Vertu, les grands collectionneur
1646 ui croyait à la Raison, Robespierre qui croyait à la Vertu, les grands collectionneurs, les grands chefs d’entreprise et q
1647 à la Raison, Robespierre qui croyait à la Vertu, les grands collectionneurs, les grands chefs d’entreprise et quelques dic
1648 i croyait à la Vertu, les grands collectionneurs, les grands chefs d’entreprise et quelques dictateurs, tous ces « hommes d
1649 rtu, les grands collectionneurs, les grands chefs d’ entreprise et quelques dictateurs, tous ces « hommes d’une seule idée 
1650 reprise et quelques dictateurs, tous ces « hommes d’ une seule idée », tous ces profonds maniaques, — si près qu’ils aient
1651 es profonds maniaques, — si près qu’ils aient été de la folie et de la souveraineté totale de leur idée, je dis qu’ils n’o
1652 profonds maniaques, — si près qu’ils aient été de la folie et de la souveraineté totale de leur idée, je dis qu’ils n’ont
1653 iaques, — si près qu’ils aient été de la folie et de la souveraineté totale de leur idée, je dis qu’ils n’ont jamais connu
1654 ues, — si près qu’ils aient été de la folie et de la souveraineté totale de leur idée, je dis qu’ils n’ont jamais connu la
1655 ient été de la folie et de la souveraineté totale de leur idée, je dis qu’ils n’ont jamais connu la pureté du cœur, celle
1656 le de leur idée, je dis qu’ils n’ont jamais connu la pureté du cœur, celle qui consiste à vouloir une seule chose. Ils vou
1657 mais aussi et toujours autre chose, quelque chose d’ insignifiant peut-être, quelque chose qu’on n’eût pas osé comparer à l
1658 tre, quelque chose qu’on n’eût pas osé comparer à l’ idée, quelque chose qui fût juste assez grand pour servir de refuge, s
1659 elque chose qui fût juste assez grand pour servir de refuge, soit terrestre ou céleste, à leur vie individuelle, — à leur
1660 vie malgré leur idée ; à leur vision particulière de cette idée. Pourquoi cela ? Parce qu’ils savaient que leur idée pouva
1661 avaient que leur idée pouvait mourir, — sans eux. L’ amour, la volonté de puissance, la passion du malheur, le sacrifice à
1662 ue leur idée pouvait mourir, — sans eux. L’amour, la volonté de puissance, la passion du malheur, le sacrifice à une divin
1663 e pouvait mourir, — sans eux. L’amour, la volonté de puissance, la passion du malheur, le sacrifice à une divinité abstrai
1664 ir, — sans eux. L’amour, la volonté de puissance, la passion du malheur, le sacrifice à une divinité abstraite, autant de
1665 , la volonté de puissance, la passion du malheur, le sacrifice à une divinité abstraite, autant de principes de grandeur e
1666 ur, le sacrifice à une divinité abstraite, autant de principes de grandeur et de réduction du désordre ; mais ce sont des
1667 ice à une divinité abstraite, autant de principes de grandeur et de réduction du désordre ; mais ce sont des principes hum
1668 ité abstraite, autant de principes de grandeur et de réduction du désordre ; mais ce sont des principes humains, et par là
1669 n grand style. Mais ils échouent toujours au cœur de l’homme même. Ils sont sans force contre sa division secrète. Ce que
1670 rand style. Mais ils échouent toujours au cœur de l’ homme même. Ils sont sans force contre sa division secrète. Ce que j’a
1671 rète. Ce que j’ai fait, ce n’est pas moi. Je suis la différence qui subsiste indéfiniment. Je suis l’impureté de l’univers
1672 la différence qui subsiste indéfiniment. Je suis l’ impureté de l’univers que j’ai créé. La pureté du cœur, c’est vouloir
1673 nce qui subsiste indéfiniment. Je suis l’impureté de l’univers que j’ai créé. La pureté du cœur, c’est vouloir une seule c
1674 qui subsiste indéfiniment. Je suis l’impureté de l’ univers que j’ai créé. La pureté du cœur, c’est vouloir une seule chos
1675 t. Je suis l’impureté de l’univers que j’ai créé. La pureté du cœur, c’est vouloir une seule chose. Il faut donc, pour l’a
1676 c’est vouloir une seule chose. Il faut donc, pour l’ atteindre, cesser d’être soi-même ? L’échec final de toute grandeur hu
1677 ule chose. Il faut donc, pour l’atteindre, cesser d’ être soi-même ? L’échec final de toute grandeur humaine est prévisible
1678 donc, pour l’atteindre, cesser d’être soi-même ? L’ échec final de toute grandeur humaine est prévisible dès l’instant où
1679 atteindre, cesser d’être soi-même ? L’échec final de toute grandeur humaine est prévisible dès l’instant où l’homme s’élan
1680 inal de toute grandeur humaine est prévisible dès l’ instant où l’homme s’élance vers un destin qu’il s’est choisi, et qui
1681 grandeur humaine est prévisible dès l’instant où l’ homme s’élance vers un destin qu’il s’est choisi, et qui est le masque
1682 nce vers un destin qu’il s’est choisi, et qui est le masque de son anxiété. Mais malheur à celui qui calcule et qui refuse
1683 n destin qu’il s’est choisi, et qui est le masque de son anxiété. Mais malheur à celui qui calcule et qui refuse de partir
1684 é. Mais malheur à celui qui calcule et qui refuse de partir ! Le bénéfice de l’expérience est dans l’échec, non pas dans l
1685 eur à celui qui calcule et qui refuse de partir ! Le bénéfice de l’expérience est dans l’échec, non pas dans la sagesse (o
1686 qui calcule et qui refuse de partir ! Le bénéfice de l’expérience est dans l’échec, non pas dans la sagesse (on touche ici
1687 calcule et qui refuse de partir ! Le bénéfice de l’ expérience est dans l’échec, non pas dans la sagesse (on touche ici le
1688 de partir ! Le bénéfice de l’expérience est dans l’ échec, non pas dans la sagesse (on touche ici les limites d’un Goethe)
1689 ce de l’expérience est dans l’échec, non pas dans la sagesse (on touche ici les limites d’un Goethe), mais il y faut au mo
1690 s l’échec, non pas dans la sagesse (on touche ici les limites d’un Goethe), mais il y faut au moins cette imprudence sans l
1691 on pas dans la sagesse (on touche ici les limites d’ un Goethe), mais il y faut au moins cette imprudence sans laquelle on
1692 ette imprudence sans laquelle on n’essaierait pas d’ expérimenter ses puissances. 3.Digression sur le sérieux et le jeu
1693 ’expérimenter ses puissances. 3.Digression sur le sérieux et le jeu Le jeu en général peut être défini comme une act
1694 ses puissances. 3.Digression sur le sérieux et le jeu Le jeu en général peut être défini comme une activité nettemen
1695 nces. 3.Digression sur le sérieux et le jeu Le jeu en général peut être défini comme une activité nettement délimité
1696 ée : il commence et finit à un signal donné. Mais le sérieux le baigne de toute part ; le sérieux ne finit jamais, il est
1697 mence et finit à un signal donné. Mais le sérieux le baigne de toute part ; le sérieux ne finit jamais, il est aussi long
1698 init à un signal donné. Mais le sérieux le baigne de toute part ; le sérieux ne finit jamais, il est aussi long que la vie
1699 donné. Mais le sérieux le baigne de toute part ; le sérieux ne finit jamais, il est aussi long que la vie. Et de même que
1700 le sérieux ne finit jamais, il est aussi long que la vie. Et de même que la vie réelle, il ne comporte aucune « répétition
1701 ais, il est aussi long que la vie. Et de même que la vie réelle, il ne comporte aucune « répétition », aucune reprise poss
1702 te aucune « répétition », aucune reprise possible d’ un coup manqué. Toutefois l’effort irrépressible du péché consiste à r
1703 cune reprise possible d’un coup manqué. Toutefois l’ effort irrépressible du péché consiste à refuser de connaître ce série
1704 ’effort irrépressible du péché consiste à refuser de connaître ce sérieux qui ne peut aboutir qu’à l’échec. Sans cesse, no
1705 de connaître ce sérieux qui ne peut aboutir qu’à l’ échec. Sans cesse, nous essayons de « jouer » la vie, de la réduire à
1706 t aboutir qu’à l’échec. Sans cesse, nous essayons de « jouer » la vie, de la réduire à un système de conventions qui nous
1707 à l’échec. Sans cesse, nous essayons de « jouer » la vie, de la réduire à un système de conventions qui nous rassurent, de
1708 c. Sans cesse, nous essayons de « jouer » la vie, de la réduire à un système de conventions qui nous rassurent, de la déco
1709 Sans cesse, nous essayons de « jouer » la vie, de la réduire à un système de conventions qui nous rassurent, de la découpe
1710 s de « jouer » la vie, de la réduire à un système de conventions qui nous rassurent, de la découper en « parties » indépen
1711 e à un système de conventions qui nous rassurent, de la découper en « parties » indépendantes les unes des autres. Que si
1712 un système de conventions qui nous rassurent, de la découper en « parties » indépendantes les unes des autres. Que si l’o
1713 rent, de la découper en « parties » indépendantes les unes des autres. Que si l’on vient à en perdre une, il est possible o
1714 rties » indépendantes les unes des autres. Que si l’ on vient à en perdre une, il est possible ou bien de la reprendre, ou
1715 on vient à en perdre une, il est possible ou bien de la reprendre, ou bien de changer les règles, ou encore de tricher. Et
1716 vient à en perdre une, il est possible ou bien de la reprendre, ou bien de changer les règles, ou encore de tricher. Et pa
1717 il est possible ou bien de la reprendre, ou bien de changer les règles, ou encore de tricher. Et par un tour habituel au
1718 sible ou bien de la reprendre, ou bien de changer les règles, ou encore de tricher. Et par un tour habituel au serpent, ce
1719 prendre, ou bien de changer les règles, ou encore de tricher. Et par un tour habituel au serpent, ce sont ces conventions,
1720 écoupage arbitraire, que nous appelons maintenant la « vie sérieuse ». Aussi n’est-il plus guère possible de reconnaître e
1721 ie sérieuse ». Aussi n’est-il plus guère possible de reconnaître et de séparer le sérieux et le jeu dans nos vies, ce qui
1722 si n’est-il plus guère possible de reconnaître et de séparer le sérieux et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la
1723 plus guère possible de reconnaître et de séparer le sérieux et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la personne e
1724 ssible de reconnaître et de séparer le sérieux et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la personne et ce qui n’est
1725 ieux et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la personne et ce qui n’est que masque ou personnage. Un écrivain fra
1726 x et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la personne et ce qui n’est que masque ou personnage. Un écrivain frança
1727 personnage. Un écrivain français, dont on admire le style, déclarait l’autre jour que le Palais de Versailles manque de s
1728 nt on admire le style, déclarait l’autre jour que le Palais de Versailles manque de sérieux. C’était bien vu. Mais en écri
1729 re le style, déclarait l’autre jour que le Palais de Versailles manque de sérieux. C’était bien vu. Mais en écrivant cela,
1730 t l’autre jour que le Palais de Versailles manque de sérieux. C’était bien vu. Mais en écrivant cela, notre auteur était-i
1731 e qui est sérieux reste seul important, mais tant d’ hommes font les importants, tant d’hommes « jouent » leur sérieux : où
1732 eux reste seul important, mais tant d’hommes font les importants, tant d’hommes « jouent » leur sérieux : où est la différe
1733 ant, mais tant d’hommes font les importants, tant d’ hommes « jouent » leur sérieux : où est la différence ? « L’apôtre Pa
1734 s, tant d’hommes « jouent » leur sérieux : où est la différence ? « L’apôtre Paul avait-il un emploi officiel ? — Non, Pa
1735 jouent » leur sérieux : où est la différence ? «  L’ apôtre Paul avait-il un emploi officiel ? — Non, Paul n’avait pas un e
1736 un emploi officiel. — Avait-il une autre manière de gagner beaucoup d’argent ? — Non, il ne gagnait en aucune manière de
1737 . — Avait-il une autre manière de gagner beaucoup d’ argent ? — Non, il ne gagnait en aucune manière de l’argent. — Était-i
1738 d’argent ? — Non, il ne gagnait en aucune manière de l’argent. — Était-il au moins marié ? — Non, Paul n’était pas marié.
1739 rgent ? — Non, il ne gagnait en aucune manière de l’ argent. — Était-il au moins marié ? — Non, Paul n’était pas marié. — M
1740 , Paul n’était pas un homme sérieux. » Ici paraît la dialectique du sérieux et de l’ironie. C’est en la reportant sur l’ex
1741 érieux. » Ici paraît la dialectique du sérieux et de l’ironie. C’est en la reportant sur l’existence apparemment la moins
1742 eux. » Ici paraît la dialectique du sérieux et de l’ ironie. C’est en la reportant sur l’existence apparemment la moins « j
1743 a dialectique du sérieux et de l’ironie. C’est en la reportant sur l’existence apparemment la moins « jouée », celle des c
1744 sérieux et de l’ironie. C’est en la reportant sur l’ existence apparemment la moins « jouée », celle des chrétiens, ou qui
1745 C’est en la reportant sur l’existence apparemment la moins « jouée », celle des chrétiens, ou qui se disent tels, que Kier
1746 disent tels, que Kierkegaard dégagera finalement la seule définition du sérieux absolu. « Le christianisme officiel ne r
1747 alement la seule définition du sérieux absolu. «  Le christianisme officiel ne ressemble pas davantage au christianisme du
1748 vantage au christianisme du Nouveau Testament que le carré au cercle. L’enseignement est devenu autre… » On est chrétien j
1749 isme du Nouveau Testament que le carré au cercle. L’ enseignement est devenu autre… » On est chrétien jusqu’à un certain po
1750 un certain point est théâtral, est une prise dans le vide, une illusion. Seul, le tout ou rien étreint réellement l’absolu
1751 , est une prise dans le vide, une illusion. Seul, le tout ou rien étreint réellement l’absolu. » La situation des chrétien
1752 llusion. Seul, le tout ou rien étreint réellement l’ absolu. » La situation des chrétiens qui ne le sont que le dimanche, o
1753 l, le tout ou rien étreint réellement l’absolu. » La situation des chrétiens qui ne le sont que le dimanche, ou dans un ce
1754 ent l’absolu. » La situation des chrétiens qui ne le sont que le dimanche, ou dans un certain secteur délimité de leur vie
1755 . » La situation des chrétiens qui ne le sont que le dimanche, ou dans un certain secteur délimité de leur vie, dans une c
1756 le dimanche, ou dans un certain secteur délimité de leur vie, dans une certaine « mesure » compatible avec la vie sociale
1757 vie, dans une certaine « mesure » compatible avec la vie sociale, cette situation est celle d’un jeu, non du sérieux. « El
1758 le avec la vie sociale, cette situation est celle d’ un jeu, non du sérieux. « Elle ne ressemble pas plus à la situation du
1759 u, non du sérieux. « Elle ne ressemble pas plus à la situation du Nouveau Testament que le salon d’un petit-bourgeois ne r
1760 pas plus à la situation du Nouveau Testament que le salon d’un petit-bourgeois ne ressemble aux décisions les plus terrib
1761 à la situation du Nouveau Testament que le salon d’ un petit-bourgeois ne ressemble aux décisions les plus terribles de la
1762 n d’un petit-bourgeois ne ressemble aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle. » Et encore : « On a re
1763 ois ne ressemble aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle. » Et encore : « On a relégué le christian
1764 ne ressemble aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle. » Et encore : « On a relégué le christianism
1765 le aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle. » Et encore : « On a relégué le christianisme dans une
1766 ité la plus cruelle. » Et encore : « On a relégué le christianisme dans une commensurabilité finie. Dans ces conditions, l
1767 une commensurabilité finie. Dans ces conditions, l’ on s’imagine pouvoir l’emporter avec soi sans le payer trop cher. » Un
1768 inie. Dans ces conditions, l’on s’imagine pouvoir l’ emporter avec soi sans le payer trop cher. » Une religion qui se rappo
1769 , l’on s’imagine pouvoir l’emporter avec soi sans le payer trop cher. » Une religion qui se rapporte au temps, et qui veut
1770 n’est pas sérieuse : elle se limite. Kierkegaard la déconsidère par l’ironie de l’éternité. Car en effet, l’éternité est
1771  : elle se limite. Kierkegaard la déconsidère par l’ ironie de l’éternité. Car en effet, l’éternité est une ironie sur le t
1772 e limite. Kierkegaard la déconsidère par l’ironie de l’éternité. Car en effet, l’éternité est une ironie sur le temps, une
1773 imite. Kierkegaard la déconsidère par l’ironie de l’ éternité. Car en effet, l’éternité est une ironie sur le temps, une ir
1774 nsidère par l’ironie de l’éternité. Car en effet, l’ éternité est une ironie sur le temps, une ironie sous le regard de laq
1775 nité. Car en effet, l’éternité est une ironie sur le temps, une ironie sous le regard de laquelle le temps finira bien par
1776 nité est une ironie sur le temps, une ironie sous le regard de laquelle le temps finira bien par succomber : à notre mort,
1777 ne ironie sur le temps, une ironie sous le regard de laquelle le temps finira bien par succomber : à notre mort, au jugeme
1778 r le temps, une ironie sous le regard de laquelle le temps finira bien par succomber : à notre mort, au jugement dernier.
1779 yant tué en lui toute autre vanité que celle même de haïr le temps — c’est là son dépit amoureux — Kierkegaard peut enfin
1780 en lui toute autre vanité que celle même de haïr le temps — c’est là son dépit amoureux — Kierkegaard peut enfin parler a
1781 ard peut enfin parler avec ce sérieux infini dont le seul Nietzsche, dans notre ère, paraît avoir gardé le sens. Encore, l
1782 eul Nietzsche, dans notre ère, paraît avoir gardé le sens. Encore, le philosophe du Retour éternel n’en possède-t-il qu’un
1783 ns notre ère, paraît avoir gardé le sens. Encore, le philosophe du Retour éternel n’en possède-t-il qu’une nostalgie tragi
1784 n’en possède-t-il qu’une nostalgie tragique. Car le « retour des temps » est en définitive une dernière fuite devant l’Ét
1785 mps » est en définitive une dernière fuite devant l’ Éternité. La substance du sérieux vrai ne saurait exister que dans l’a
1786 définitive une dernière fuite devant l’Éternité. La substance du sérieux vrai ne saurait exister que dans l’acte qui rend
1787 tance du sérieux vrai ne saurait exister que dans l’ acte qui rend l’éternité présente. Le seul fait accompli de l’acte de
1788 vrai ne saurait exister que dans l’acte qui rend l’ éternité présente. Le seul fait accompli de l’acte de la foi jette sur
1789 ter que dans l’acte qui rend l’éternité présente. Le seul fait accompli de l’acte de la foi jette sur tous nos sérieux, po
1790 i rend l’éternité présente. Le seul fait accompli de l’acte de la foi jette sur tous nos sérieux, poses et amusettes, un s
1791 end l’éternité présente. Le seul fait accompli de l’ acte de la foi jette sur tous nos sérieux, poses et amusettes, un soup
1792 ternité présente. Le seul fait accompli de l’acte de la foi jette sur tous nos sérieux, poses et amusettes, un soupçon d’i
1793 nité présente. Le seul fait accompli de l’acte de la foi jette sur tous nos sérieux, poses et amusettes, un soupçon d’iron
1794 tous nos sérieux, poses et amusettes, un soupçon d’ ironie infiniment plus grave qu’une ironie. Car peut-être que l’acte d
1795 iment plus grave qu’une ironie. Car peut-être que l’ acte de foi n’existe pas, n’est qu’une figure de rhétorique pieuse, un
1796 lus grave qu’une ironie. Car peut-être que l’acte de foi n’existe pas, n’est qu’une figure de rhétorique pieuse, une illus
1797 e l’acte de foi n’existe pas, n’est qu’une figure de rhétorique pieuse, une illusion, un mythe, un saut dans le vide… Et a
1798 ique pieuse, une illusion, un mythe, un saut dans le vide… Et alors il n’y a nulle part de vrai sérieux. Mais peut-être au
1799 n saut dans le vide… Et alors il n’y a nulle part de vrai sérieux. Mais peut-être aussi que cet acte existe quelque part,
1800 t acte existe quelque part, et alors il n’y a pas de sérieux dans ma vie tant que je n’ai pas trouvé la foi, ou mieux : ta
1801 e sérieux dans ma vie tant que je n’ai pas trouvé la foi, ou mieux : tant que la foi, qui est le don de Dieu, ne m’a pas t
1802 ue je n’ai pas trouvé la foi, ou mieux : tant que la foi, qui est le don de Dieu, ne m’a pas trouvé et vaincu… Avoir connu
1803 rouvé la foi, ou mieux : tant que la foi, qui est le don de Dieu, ne m’a pas trouvé et vaincu… Avoir connu cela, c’est vou
1804 a foi, ou mieux : tant que la foi, qui est le don de Dieu, ne m’a pas trouvé et vaincu… Avoir connu cela, c’est vouloir « 
1805 st-ce qu’aller au fond des choses ? C’est toucher les limites de notre condition et des idéaux qu’elle invente, et c’est co
1806 er au fond des choses ? C’est toucher les limites de notre condition et des idéaux qu’elle invente, et c’est connaître aus
1807 e, et c’est connaître aussi toutes nos puissances de désordre. Il n’y a de grandeur que dans une vie simple, oui, mais une
1808 aussi toutes nos puissances de désordre. Il n’y a de grandeur que dans une vie simple, oui, mais une vie n’a rien de vraim
1809 e dans une vie simple, oui, mais une vie n’a rien de vraiment simple qu’une décision n’ait ramené à la simplicité, jamais
1810 de vraiment simple qu’une décision n’ait ramené à la simplicité, jamais native, jamais naïve. Car nous naissons dans le pé
1811 mais native, jamais naïve. Car nous naissons dans le péché, c’est-à-dire dans l’inextricable. En sorte que chaque exigence
1812 ar nous naissons dans le péché, c’est-à-dire dans l’ inextricable. En sorte que chaque exigence qui paraît en nous, nous ré
1813 raît en nous, nous révèle un complexe nouveau. Et la simplicité ne résulte jamais que d’un refus de nous complaire dans no
1814 e nouveau. Et la simplicité ne résulte jamais que d’ un refus de nous complaire dans nos données et dans nos virtualités rê
1815 Et la simplicité ne résulte jamais que d’un refus de nous complaire dans nos données et dans nos virtualités rêvées. La gr
1816 dans nos données et dans nos virtualités rêvées. La grandeur n’entre pas dans une vie par l’extérieur. Entendons qu’elle
1817 rêvées. La grandeur n’entre pas dans une vie par l’ extérieur. Entendons qu’elle n’est pas dans les dimensions des événeme
1818 par l’extérieur. Entendons qu’elle n’est pas dans les dimensions des événements, mais seulement dans la simplicité des rapp
1819 es dimensions des événements, mais seulement dans la simplicité des rapports singuliers et intimes qui instituent la tensi
1820 des rapports singuliers et intimes qui instituent la tension personnelle. Mais alors, comment l’homme qui se découvre mult
1821 tuent la tension personnelle. Mais alors, comment l’ homme qui se découvre multitude et plèbe pourrait-il, s’appuyant sur l
1822 yant sur lui-même, s’imposer un autre silence que le silence de la mort ? La raison s’y emploie, communément. On lui délèg
1823 i-même, s’imposer un autre silence que le silence de la mort ? La raison s’y emploie, communément. On lui délègue volontie
1824 ême, s’imposer un autre silence que le silence de la mort ? La raison s’y emploie, communément. On lui délègue volontiers
1825 oser un autre silence que le silence de la mort ? La raison s’y emploie, communément. On lui délègue volontiers cette fonc
1826 rce qu’on sait bien qu’elle est sans force contre les passions fondamentales. Elle les condamne pour la forme, elle édicte
1827 ans force contre les passions fondamentales. Elle les condamne pour la forme, elle édicte des lois solennelles, et le plais
1828 es passions fondamentales. Elle les condamne pour la forme, elle édicte des lois solennelles, et le plaisir de vivre est d
1829 ur la forme, elle édicte des lois solennelles, et le plaisir de vivre est d’y contrevenir. On se fabrique, dans la sérénit
1830 , elle édicte des lois solennelles, et le plaisir de vivre est d’y contrevenir. On se fabrique, dans la sérénité ou la sou
1831 des lois solennelles, et le plaisir de vivre est d’ y contrevenir. On se fabrique, dans la sérénité ou la souffrance, selo
1832 e vivre est d’y contrevenir. On se fabrique, dans la sérénité ou la souffrance, selon ses goûts, une harmonie, des mesures
1833 contrevenir. On se fabrique, dans la sérénité ou la souffrance, selon ses goûts, une harmonie, des mesures, une grandeur,
1834 ême une éthique héroïque. Mais tout cela, on sait de quoi c’est fait. On sait ce que vaut la menace. Une seule réalité peu
1835 , on sait de quoi c’est fait. On sait ce que vaut la menace. Une seule réalité peut advenir, de l’extérieur, et menacer to
1836 e vaut la menace. Une seule réalité peut advenir, de l’extérieur, et menacer tout le désordre et l’ordre humains avec un s
1837 aut la menace. Une seule réalité peut advenir, de l’ extérieur, et menacer tout le désordre et l’ordre humains avec un séri
1838 ité peut advenir, de l’extérieur, et menacer tout le désordre et l’ordre humains avec un sérieux décisif. Une seule réalit
1839 r, de l’extérieur, et menacer tout le désordre et l’ ordre humains avec un sérieux décisif. Une seule réalité pour nous men
1840 ieux décisif. Une seule réalité pour nous menacer de grandeur. Et c’est la foi, « qui ne vient pas de nous. » Tant que je
1841 e réalité pour nous menacer de grandeur. Et c’est la foi, « qui ne vient pas de nous. » Tant que je vis, je vis dans la c
1842 ient pas de nous. » Tant que je vis, je vis dans la contradiction, car la vie même est une contradiction. D’une part, il
1843 ant que je vis, je vis dans la contradiction, car la vie même est une contradiction. D’une part, il y a l’éternelle vérité
1844 ie même est une contradiction. D’une part, il y a l’ éternelle vérité, et de l’autre, la diversité de l’existence, que l’ho
1845 iction. D’une part, il y a l’éternelle vérité, et de l’autre, la diversité de l’existence, que l’homme en tant que tel, ne
1846 e part, il y a l’éternelle vérité, et de l’autre, la diversité de l’existence, que l’homme en tant que tel, ne peut pas pé
1847 a l’éternelle vérité, et de l’autre, la diversité de l’existence, que l’homme en tant que tel, ne peut pas pénétrer, — il
1848 ’éternelle vérité, et de l’autre, la diversité de l’ existence, que l’homme en tant que tel, ne peut pas pénétrer, — il lui
1849 , et de l’autre, la diversité de l’existence, que l’ homme en tant que tel, ne peut pas pénétrer, — il lui faudrait être om
1850 pas pénétrer, — il lui faudrait être omniscient. Le seul lien, c’est donc la foi. (Journal). 5.« Le point d’Archimède
1851 audrait être omniscient. Le seul lien, c’est donc la foi. (Journal). 5.« Le point d’Archimède, hors du monde, c’est un
1852 seul lien, c’est donc la foi. (Journal). 5.«  Le point d’Archimède, hors du monde, c’est une chambre haute où l’homme
1853 n, c’est donc la foi. (Journal). 5.« Le point d’ Archimède, hors du monde, c’est une chambre haute où l’homme prie en t
1854 himède, hors du monde, c’est une chambre haute où l’ homme prie en toute droiture. »24 Un solitaire devant Dieu. Alors
1855 orte à un rapport unique, celui-là même qui fonde la personne humaine. Aucun autre principe d’unité n’existe, au sens acti
1856 i fonde la personne humaine. Aucun autre principe d’ unité n’existe, au sens actif où Kierkegaard emploie ce mot. Si l’on n
1857 , au sens actif où Kierkegaard emploie ce mot. Si l’ on ne croit pas en Dieu, c’est-à-dire si l’on ne croit pas que Dieu es
1858 ot. Si l’on ne croit pas en Dieu, c’est-à-dire si l’ on ne croit pas que Dieu est la forme originelle et dernière du tu, on
1859 u, c’est-à-dire si l’on ne croit pas que Dieu est la forme originelle et dernière du tu, on pense que Kierkegaard est l’an
1860 e et dernière du tu, on pense que Kierkegaard est l’ anarchiste pur, l’individu fou, l’isolé. Mais l’homme justement n’est
1861 u, on pense que Kierkegaard est l’anarchiste pur, l’ individu fou, l’isolé. Mais l’homme justement n’est plus seul à l’inst
1862 Kierkegaard est l’anarchiste pur, l’individu fou, l’ isolé. Mais l’homme justement n’est plus seul à l’instant qu’il attein
1863 t l’anarchiste pur, l’individu fou, l’isolé. Mais l’ homme justement n’est plus seul à l’instant qu’il atteint le fond même
1864 stement n’est plus seul à l’instant qu’il atteint le fond même de l’abîme de sa solitude. Car il s’y trouve en présence de
1865 plus seul à l’instant qu’il atteint le fond même de l’abîme de sa solitude. Car il s’y trouve en présence de Dieu, de cel
1866 us seul à l’instant qu’il atteint le fond même de l’ abîme de sa solitude. Car il s’y trouve en présence de Dieu, de celui
1867 à l’instant qu’il atteint le fond même de l’abîme de sa solitude. Car il s’y trouve en présence de Dieu, de celui qui l’a
1868 solitude. Car il s’y trouve en présence de Dieu, de celui qui l’a fait de rien mais qui l’a fait. Seul en face de lui-mêm
1869 r il s’y trouve en présence de Dieu, de celui qui l’ a fait de rien mais qui l’a fait. Seul en face de lui-même, il doutera
1870 trouve en présence de Dieu, de celui qui l’a fait de rien mais qui l’a fait. Seul en face de lui-même, il douterait de son
1871 e de Dieu, de celui qui l’a fait de rien mais qui l’ a fait. Seul en face de lui-même, il douterait de son existence. Seul
1872 l’a fait. Seul en face de lui-même, il douterait de son existence. Seul devant Dieu, il se voit condamné, questionné, som
1873 vant Dieu, il se voit condamné, questionné, sommé de répondre, et incapable de répondre autre chose que le « Toi, tu peux
1874 amné, questionné, sommé de répondre, et incapable de répondre autre chose que le « Toi, tu peux tout » qui devient aussitô
1875 épondre, et incapable de répondre autre chose que le « Toi, tu peux tout » qui devient aussitôt : « Par toi, je puis ce qu
1876 ient aussitôt : « Par toi, je puis ce que tu veux de moi ». C’est là le point de la plus grande simplicité. Mais aussi du
1877 ar toi, je puis ce que tu veux de moi ». C’est là le point de la plus grande simplicité. Mais aussi du plus grand paradoxe
1878 e puis ce que tu veux de moi ». C’est là le point de la plus grande simplicité. Mais aussi du plus grand paradoxe. Car la
1879 uis ce que tu veux de moi ». C’est là le point de la plus grande simplicité. Mais aussi du plus grand paradoxe. Car la sim
1880 implicité. Mais aussi du plus grand paradoxe. Car la simplicité n’est pas cette pauvreté qu’on croit, cette clarté cartési
1881 cartésienne, ce deux et deux font quatre, auquel la foi répond que Un et un font tout. C’est cela qu’on voudrait comprend
1882 seulement vivre, et qui pour comble, suppose que l’ homme a d’abord accepté d’être zéro ! L’homme qui meurt devant Dieu, e
1883 our comble, suppose que l’homme a d’abord accepté d’ être zéro ! L’homme qui meurt devant Dieu, en tant qu’individu, renaît
1884 ppose que l’homme a d’abord accepté d’être zéro ! L’ homme qui meurt devant Dieu, en tant qu’individu, renaît au même insta
1885 plutôt cela résout toutes nos contradictions dans le seul risque d’une dignité ou d’une indignité dont la mesure n’est pas
1886 out toutes nos contradictions dans le seul risque d’ une dignité ou d’une indignité dont la mesure n’est pas du monde, si p
1887 ntradictions dans le seul risque d’une dignité ou d’ une indignité dont la mesure n’est pas du monde, si pourtant tout se j
1888 seul risque d’une dignité ou d’une indignité dont la mesure n’est pas du monde, si pourtant tout se joue dans ce monde.
1889 e monde. 6.La foi n’est pas une solution, mais la mise en question de nos problèmes Simplement parce qu’elle introdu
1890 n’est pas une solution, mais la mise en question de nos problèmes Simplement parce qu’elle introduit dans notre vie l’
1891 Simplement parce qu’elle introduit dans notre vie l’ exigence incommensurable de l’acte. Ou encore, parce qu’à ce suprême d
1892 troduit dans notre vie l’exigence incommensurable de l’acte. Ou encore, parce qu’à ce suprême degré d’accord avec soi-même
1893 duit dans notre vie l’exigence incommensurable de l’ acte. Ou encore, parce qu’à ce suprême degré d’accord avec soi-même, a
1894 ême, auquel nous porte notre vocation, correspond le suprême désaccord avec notre vie dans le monde. Qu’est-ce alors que l
1895 rrespond le suprême désaccord avec notre vie dans le monde. Qu’est-ce alors que la foi ? Une exagération démesurée ? Évide
1896 avec notre vie dans le monde. Qu’est-ce alors que la foi ? Une exagération démesurée ? Évidemment. Pour celui qui ne l’a p
1897 ération démesurée ? Évidemment. Pour celui qui ne l’ a pas. Mais l’homme qu’elle vient saisir ne mesure plus son acte. C’es
1898 rée ? Évidemment. Pour celui qui ne l’a pas. Mais l’ homme qu’elle vient saisir ne mesure plus son acte. C’est qu’il n’est
1899 e plus son acte. C’est qu’il n’est plus différent de cet acte. Il n’est rien d’autre que cet acte, n’existant pas hors de
1900 l n’est plus différent de cet acte. Il n’est rien d’ autre que cet acte, n’existant pas hors de sa vocation. Que craindrait
1901 l marche dans sa liberté, et ne connaît plus rien de ce qui nous mesure. Cet homme qui marche dans le monde, contre le mon
1902 de ce qui nous mesure. Cet homme qui marche dans le monde, contre le monde qui ne sera sauvé que par égard au solitaire,
1903 esure. Cet homme qui marche dans le monde, contre le monde qui ne sera sauvé que par égard au solitaire, cet homme n’appar
1904 égard au solitaire, cet homme n’appartient plus à la forme du monde, mais seulement à sa transformation. « Le monde est un
1905 e du monde, mais seulement à sa transformation. «  Le monde est un penseur extrêmement confus qui à force d’idées ne trouve
1906 nde est un penseur extrêmement confus qui à force d’ idées ne trouve plus le temps ni la patience de penser une idée 25 ».
1907 êmement confus qui à force d’idées ne trouve plus le temps ni la patience de penser une idée 25 ». Mais le croyant connaît
1908 us qui à force d’idées ne trouve plus le temps ni la patience de penser une idée 25 ». Mais le croyant connaît cette « imp
1909 ce d’idées ne trouve plus le temps ni la patience de penser une idée 25 ». Mais le croyant connaît cette « impériale volup
1910 emps ni la patience de penser une idée 25 ». Mais le croyant connaît cette « impériale volupté de ne jamais sortir des voi
1911 Mais le croyant connaît cette « impériale volupté de ne jamais sortir des voies d’une pensée, de ne jamais non plus s’en e
1912 « impériale volupté de ne jamais sortir des voies d’ une pensée, de ne jamais non plus s’en effrayer 26 ». Et comment pourr
1913 lupté de ne jamais sortir des voies d’une pensée, de ne jamais non plus s’en effrayer 26 ». Et comment pourrait-il avoir p
1914 effrayer 26 ». Et comment pourrait-il avoir peur de l’idée, puisqu’il est cette idée, et cet ordre de Dieu ? Puisqu’il ne
1915 frayer 26 ». Et comment pourrait-il avoir peur de l’ idée, puisqu’il est cette idée, et cet ordre de Dieu ? Puisqu’il ne se
1916 de l’idée, puisqu’il est cette idée, et cet ordre de Dieu ? Puisqu’il ne se craint plus ? Puisque sa mort est derrière lui
1917 Un seul donc peut être héroïque : c’est celui que la foi conduit dans la pureté immédiate. Tout le reste n’est que défi, i
1918 re héroïque : c’est celui que la foi conduit dans la pureté immédiate. Tout le reste n’est que défi, intempérance et déses
1919 que la foi conduit dans la pureté immédiate. Tout le reste n’est que défi, intempérance et désespoir. « Oser à fond être s
1920 tel, mais celui-ci, isolé devant Dieu, seul dans l’ immensité de son effort et de sa responsabilité : c’est là l’héroïsme
1921 elui-ci, isolé devant Dieu, seul dans l’immensité de son effort et de sa responsabilité : c’est là l’héroïsme chrétien… »
1922 vant Dieu, seul dans l’immensité de son effort et de sa responsabilité : c’est là l’héroïsme chrétien… » Kierkegaard ajout
1923 de son effort et de sa responsabilité : c’est là l’ héroïsme chrétien… » Kierkegaard ajoute aussitôt : « … et avouons-le,
1924 n… » Kierkegaard ajoute aussitôt : « … et avouons- le , sa rareté probable. » Car tout cela va au martyre. Les églises le sa
1925 a rareté probable. » Car tout cela va au martyre. Les églises le savent bien. Elles insistent plutôt sur autre chose. On di
1926 bable. » Car tout cela va au martyre. Les églises le savent bien. Elles insistent plutôt sur autre chose. On dirait qu’ell
1927 qu’elles préfèrent conserver leurs fidèles… Mais la question se pose : qu’est-ce alors qu’un fidèle ? « Nous ne pouvons p
1928 pourtant pas être tous des martyrs ! » — Réponse de Kierkegaard : « Ne vaudrait-il pas mieux que chacun dise pour soi-mêm
1929 l pas mieux que chacun dise pour soi-même : je ne le puis pas. Si c’est folie que tous croient devoir l’être, — c’est une
1930 puis pas. Si c’est folie que tous croient devoir l’ être, — c’est une folie aussi que nul ne veuille l’être. » 7« Sanct
1931 ’être, — c’est une folie aussi que nul ne veuille l’ être. » 7« Sancta simplicitas » Sancta simplicitas ! prononce l
1932 a simplicitas » Sancta simplicitas ! prononce le martyr Jean Huss, tandis qu’il voit du haut de son bûcher une vieille
1933 ce le martyr Jean Huss, tandis qu’il voit du haut de son bûcher une vieille femme courbée sous le faix, apporter, elle aus
1934 haut de son bûcher une vieille femme courbée sous le faix, apporter, elle aussi son fagot — pieusement. Mais la simplicité
1935 apporter, elle aussi son fagot — pieusement. Mais la simplicité n’est sainte qu’en lui, à cet instant. Celle de la vieille
1936 cité n’est sainte qu’en lui, à cet instant. Celle de la vieille est innocence, religion naturelle et craintive. Elle appar
1937 é n’est sainte qu’en lui, à cet instant. Celle de la vieille est innocence, religion naturelle et craintive. Elle appartie
1938 eligion naturelle et craintive. Elle appartient à la forme du monde, mais le martyre à son seul Juge. IIL’acte selon K
1939 intive. Elle appartient à la forme du monde, mais le martyre à son seul Juge. IIL’acte selon Kierkegaard « Toute mo
1940 IL’acte selon Kierkegaard « Toute mon activité d’ auteur, nous dit Kierkegaard, se rapporte à ce seul problème : comment
1941 tien, et même dans un sens strict, on ne peut pas l’ être, mais il faut sans cesse le devenir. Et le problème, alors, devie
1942 t, on ne peut pas l’être, mais il faut sans cesse le devenir. Et le problème, alors, devient celui de l’acte. Y a-t-il des
1943 as l’être, mais il faut sans cesse le devenir. Et le problème, alors, devient celui de l’acte. Y a-t-il des actes ? L’homm
1944 le devenir. Et le problème, alors, devient celui de l’acte. Y a-t-il des actes ? L’homme d’aujourd’hui ne le croit pas. I
1945 devenir. Et le problème, alors, devient celui de l’ acte. Y a-t-il des actes ? L’homme d’aujourd’hui ne le croit pas. Il c
1946 rs, devient celui de l’acte. Y a-t-il des actes ? L’ homme d’aujourd’hui ne le croit pas. Il croit aux lois, et il se veut
1947 ent celui de l’acte. Y a-t-il des actes ? L’homme d’ aujourd’hui ne le croit pas. Il croit aux lois, et il se veut détermin
1948 te. Y a-t-il des actes ? L’homme d’aujourd’hui ne le croit pas. Il croit aux lois, et il se veut déterminé. Or il l’est da
1949 Il croit aux lois, et il se veut déterminé. Or il l’ est dans la mesure exacte où il l’accepte ; mais dans cette mesure mêm
1950 x lois, et il se veut déterminé. Or il l’est dans la mesure exacte où il l’accepte ; mais dans cette mesure même, il cesse
1951 éterminé. Or il l’est dans la mesure exacte où il l’ accepte ; mais dans cette mesure même, il cesse d’être humain. Car l’h
1952 l’accepte ; mais dans cette mesure même, il cesse d’ être humain. Car l’homme n’a d’existence proprement humaine que lorsqu
1953 ns cette mesure même, il cesse d’être humain. Car l’ homme n’a d’existence proprement humaine que lorsqu’il participe à la
1954 ure même, il cesse d’être humain. Car l’homme n’a d’ existence proprement humaine que lorsqu’il participe à la transformati
1955 ence proprement humaine que lorsqu’il participe à la transformation du monde. Autrement, il est animal, et soumis à la for
1956 n du monde. Autrement, il est animal, et soumis à la forme des choses, — à la commune dégradation. Ceux qui ne croient pa
1957 est animal, et soumis à la forme des choses, — à la commune dégradation. Ceux qui ne croient pas à l’acte, c’est qu’ils
1958 a commune dégradation. Ceux qui ne croient pas à l’ acte, c’est qu’ils ne connaissent plus aucun chemin. Comment marcher,
1959 aucun chemin. Comment marcher, s’il n’existe pas de chemin ? disent-ils dans leur suffisance, — car on appelle ainsi leur
1960 on appelle ainsi leur anxiété. En vérité, toutes les démonstrations savantes qu’on nous a faites depuis un siècle pour nou
1961 s a faites depuis un siècle pour nous prouver que l’ acte est impossible et que le tout de l’homme est soumis au calcul, to
1962 our nous prouver que l’acte est impossible et que le tout de l’homme est soumis au calcul, tout cet effort des sciences et
1963 prouver que l’acte est impossible et que le tout de l’homme est soumis au calcul, tout cet effort des sciences et des soc
1964 ouver que l’acte est impossible et que le tout de l’ homme est soumis au calcul, tout cet effort des sciences et des sociol
1965 ciences et des sociologies établit à grands frais l’ évidence du désespoir : l’homme moderne a perdu le « chemin ». Je sui
1966 établit à grands frais l’évidence du désespoir : l’ homme moderne a perdu le « chemin ». Je suis le chemin, la vérité et
1967 l’évidence du désespoir : l’homme moderne a perdu le « chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit le Christ.
1968 : l’homme moderne a perdu le « chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit le Christ. 1.La vérité est le chem
1969 oderne a perdu le « chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit le Christ. 1.La vérité est le chemin Chri
1970 u le « chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit le Christ. 1.La vérité est le chemin Christ est la Vér
1971 n ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit le Christ. 1.La vérité est le chemin Christ est la Vérité dans ce
1972 érité et la vie, dit le Christ. 1.La vérité est le chemin Christ est la Vérité dans ce sens qu’être la vérité est la
1973 hrist. 1.La vérité est le chemin Christ est la Vérité dans ce sens qu’être la vérité est la seule explication vraie
1974 min Christ est la Vérité dans ce sens qu’être la vérité est la seule explication vraie de la vérité… Être la vérité, c
1975 est la Vérité dans ce sens qu’être la vérité est la seule explication vraie de la vérité… Être la vérité, c’est connaître
1976 qu’être la vérité est la seule explication vraie de la vérité… Être la vérité, c’est connaître la vérité, et le Christ n’
1977 ’être la vérité est la seule explication vraie de la vérité… Être la vérité, c’est connaître la vérité, et le Christ n’aur
1978 est la seule explication vraie de la vérité… Être la vérité, c’est connaître la vérité, et le Christ n’aurait jamais connu
1979 aie de la vérité… Être la vérité, c’est connaître la vérité, et le Christ n’aurait jamais connu la vérité s’il n’avait pas
1980 té… Être la vérité, c’est connaître la vérité, et le Christ n’aurait jamais connu la vérité s’il n’avait pas été la vérité
1981 tre la vérité, et le Christ n’aurait jamais connu la vérité s’il n’avait pas été la vérité ; et nul homme ne connaît davan
1982 urait jamais connu la vérité s’il n’avait pas été la vérité ; et nul homme ne connaît davantage de vérité qu’il n’en incar
1983 été la vérité ; et nul homme ne connaît davantage de vérité qu’il n’en incarne27 Voici donc le mystère : s’il n’y a pas
1984 ntage de vérité qu’il n’en incarne27 Voici donc le mystère : s’il n’y a pas de chemin nous ne pouvons marcher, mais si n
1985 ncarne27 Voici donc le mystère : s’il n’y a pas de chemin nous ne pouvons marcher, mais si nous ne marchons pas, il n’y
1986 rcher, mais si nous ne marchons pas, il n’y a pas de chemin. La foi au Christ nous permet seule de franchir ce cercle ench
1987 si nous ne marchons pas, il n’y a pas de chemin. La foi au Christ nous permet seule de franchir ce cercle enchanté où nou
1988 pas de chemin. La foi au Christ nous permet seule de franchir ce cercle enchanté où nous maintient l’argument du démon — l
1989 de franchir ce cercle enchanté où nous maintient l’ argument du démon — le serpent qui se mord la queue. La foi au Christ
1990 enchanté où nous maintient l’argument du démon —  le serpent qui se mord la queue. La foi au Christ est la condition néces
1991 ient l’argument du démon — le serpent qui se mord la queue. La foi au Christ est la condition nécessaire et suffisante de
1992 ument du démon — le serpent qui se mord la queue. La foi au Christ est la condition nécessaire et suffisante de tout acte
1993 erpent qui se mord la queue. La foi au Christ est la condition nécessaire et suffisante de tout acte véritable, de toute m
1994 Christ est la condition nécessaire et suffisante de tout acte véritable, de toute marche, de toute création, de toute vic
1995 nécessaire et suffisante de tout acte véritable, de toute marche, de toute création, de toute victoire sur la Nécessité.
1996 ffisante de tout acte véritable, de toute marche, de toute création, de toute victoire sur la Nécessité. « Je suis le chem
1997 te véritable, de toute marche, de toute création, de toute victoire sur la Nécessité. « Je suis le chemin ». Mais un chemi
1998 marche, de toute création, de toute victoire sur la Nécessité. « Je suis le chemin ». Mais un chemin n’est un chemin que
1999 on, de toute victoire sur la Nécessité. « Je suis le chemin ». Mais un chemin n’est un chemin que si l’on y marche28. Sino
2000 e chemin ». Mais un chemin n’est un chemin que si l’ on y marche28. Sinon il n’est qu’un point de vue ; ou bien encore le l
2001 inon il n’est qu’un point de vue ; ou bien encore le lieu d’un pur possible, et sur ces lieux règne le désespoir. Il nous
2002 n’est qu’un point de vue ; ou bien encore le lieu d’ un pur possible, et sur ces lieux règne le désespoir. Il nous faut don
2003 le lieu d’un pur possible, et sur ces lieux règne le désespoir. Il nous faut donc agir, si nous voulons la vérité ; agir e
2004 ésespoir. Il nous faut donc agir, si nous voulons la vérité ; agir en vérité, c’est-à-dire agir dans le Christ. Il n’y a d
2005 a vérité ; agir en vérité, c’est-à-dire agir dans le Christ. Il n’y a donc aucun acte possible, aucun acte vrai et vivant
2006 possible, aucun acte vrai et vivant en dehors de la foi au Christ. Mais croire au Christ c’est croire au paradoxe de l’in
2007 t. Mais croire au Christ c’est croire au paradoxe de l’incarnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme de ce monde, c
2008 Mais croire au Christ c’est croire au paradoxe de l’ incarnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme de ce monde, c’es
2009 de l’incarnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme de ce monde, c’est croire que cette forme peut être transformée
2010 arnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme de ce monde, c’est croire que cette forme peut être transformée. Certes,
2011 ée. Certes, nous ne pouvons agir « qu’en vertu de l’ absurde » ; mais cela seul donne un sens à nos vies. Alors, les règles
2012 ; mais cela seul donne un sens à nos vies. Alors, les règles, les morales et les lois qui nous disaient d’agir dans le même
2013 seul donne un sens à nos vies. Alors, les règles, les morales et les lois qui nous disaient d’agir dans le même temps qu’el
2014 ens à nos vies. Alors, les règles, les morales et les lois qui nous disaient d’agir dans le même temps qu’elles nous privai
2015 règles, les morales et les lois qui nous disaient d’ agir dans le même temps qu’elles nous privaient de tout pouvoir, s’éva
2016 morales et les lois qui nous disaient d’agir dans le même temps qu’elles nous privaient de tout pouvoir, s’évanouissent et
2017 d’agir dans le même temps qu’elles nous privaient de tout pouvoir, s’évanouissent et meurent aux pages des livres. Au prem
2018 r pas que nous faisons dans notre nuit, voici que le chemin s’éclaire et que les perspectives se dégagent. Et nous allons
2019 notre nuit, voici que le chemin s’éclaire et que les perspectives se dégagent. Et nous allons connaître maintenant que seu
2020 ent. Et nous allons connaître maintenant que seul l’ acte de foi est création, transformation, nouveauté pure dans le monde
2021 nous allons connaître maintenant que seul l’acte de foi est création, transformation, nouveauté pure dans le monde, vocat
2022 est création, transformation, nouveauté pure dans le monde, vocation et personne attestée, prophétie de l’éternité qui vie
2023 e monde, vocation et personne attestée, prophétie de l’éternité qui vient à nous. 2.Il n’est d’action que prophétique
2024 onde, vocation et personne attestée, prophétie de l’ éternité qui vient à nous. 2.Il n’est d’action que prophétique Q
2025 tie de l’éternité qui vient à nous. 2.Il n’est d’ action que prophétique Qu’est-ce que prophétiser, sinon dire la Par
2026 phétique Qu’est-ce que prophétiser, sinon dire la Parole qui détermine notre avenir ? Mais la Parole n’est dite que dan
2027 dire la Parole qui détermine notre avenir ? Mais la Parole n’est dite que dans la foi, la foi n’existe que dans l’acte, e
2028 notre avenir ? Mais la Parole n’est dite que dans la foi, la foi n’existe que dans l’acte, et cet acte devient alors notre
2029 enir ? Mais la Parole n’est dite que dans la foi, la foi n’existe que dans l’acte, et cet acte devient alors notre chemin
2030 st dite que dans la foi, la foi n’existe que dans l’ acte, et cet acte devient alors notre chemin et notre loi. Ainsi nous
2031 e pouvons connaître que ce que nous prophétisons. Le chrétien marche dans la nuit en créant sa lumière et son chemin29, lu
2032 ce que nous prophétisons. Le chrétien marche dans la nuit en créant sa lumière et son chemin29, lumière qui n’est pas sa l
2033 as sa lumière, chemin qui se dérobe au doute et à l’ orgueil, mais que parfois la prophétie fait briller devant lui comme u
2034 dérobe au doute et à l’orgueil, mais que parfois la prophétie fait briller devant lui comme un éclair. « Sachez qu’à l’or
2035 briller devant lui comme un éclair. « Sachez qu’à l’ origine — lit-on dans un dialogue de Kassner30 —, toutes les créatures
2036 « Sachez qu’à l’origine — lit-on dans un dialogue de Kassner30 —, toutes les créatures, le soleil, la terre, la lune, les
2037 — lit-on dans un dialogue de Kassner30 —, toutes les créatures, le soleil, la terre, la lune, les plantes, les animaux et
2038 un dialogue de Kassner30 —, toutes les créatures, le soleil, la terre, la lune, les plantes, les animaux et les pierres pa
2039 de Kassner30 —, toutes les créatures, le soleil, la terre, la lune, les plantes, les animaux et les pierres parlaient et
2040 r30 —, toutes les créatures, le soleil, la terre, la lune, les plantes, les animaux et les pierres parlaient et prophétisa
2041 utes les créatures, le soleil, la terre, la lune, les plantes, les animaux et les pierres parlaient et prophétisaient, pare
2042 tures, le soleil, la terre, la lune, les plantes, les animaux et les pierres parlaient et prophétisaient, pareils aux proph
2043 l, la terre, la lune, les plantes, les animaux et les pierres parlaient et prophétisaient, pareils aux prophètes. C’est de
2044 t et prophétisaient, pareils aux prophètes. C’est de ce commencement que chaque chose tire sa force et son temps ; toute c
2045 qui dans sa fin, possède son commencement. » Mais l’ homme déchu de son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le v
2046 n, possède son commencement. » Mais l’homme déchu de son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le voici prisonnie
2047 is l’homme déchu de son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le voici prisonnier des formes et des nombres, escl
2048 déchu de son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le voici prisonnier des formes et des nombres, esclave des lo
2049 on origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le voici prisonnier des formes et des nombres, esclave des lois d’un mon
2050 nnier des formes et des nombres, esclave des lois d’ un monde sur lequel il devrait régner. Seule peut l’en délivrer la Par
2051 un monde sur lequel il devrait régner. Seule peut l’ en délivrer la Parole prophétique qui lui advient comme un appel dans
2052 equel il devrait régner. Seule peut l’en délivrer la Parole prophétique qui lui advient comme un appel dans les ténèbres.
2053 e prophétique qui lui advient comme un appel dans les ténèbres. Certains reçoivent l’ordre de parler, et c’est là leur acti
2054 me un appel dans les ténèbres. Certains reçoivent l’ ordre de parler, et c’est là leur action, leur prophétie et leur salut
2055 pel dans les ténèbres. Certains reçoivent l’ordre de parler, et c’est là leur action, leur prophétie et leur salut. Cepend
2056 tion, leur prophétie et leur salut. Cependant que les hommes les frappent sur la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants do
2057 prophétie et leur salut. Cependant que les hommes les frappent sur la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants dont la vocat
2058 salut. Cependant que les hommes les frappent sur la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants dont la vocation prophétique,
2059 ommes les frappent sur la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants dont la vocation prophétique, pareille à celle des homme
2060 r la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants dont la vocation prophétique, pareille à celle des hommes de Dieu qui se lève
2061 vocation prophétique, pareille à celle des hommes de Dieu qui se lèvent sous l’Ancienne Alliance, se confond avec la parol
2062 lle à celle des hommes de Dieu qui se lèvent sous l’ Ancienne Alliance, se confond avec la parole qui les conduira au marty
2063 lèvent sous l’Ancienne Alliance, se confond avec la parole qui les conduira au martyre. La Parole dite est leur chemin, l
2064 ’Ancienne Alliance, se confond avec la parole qui les conduira au martyre. La Parole dite est leur chemin, leur vérité et l
2065 nfond avec la parole qui les conduira au martyre. La Parole dite est leur chemin, leur vérité et leur vie dans ce monde ;
2066 ur vérité et leur vie dans ce monde ; ils meurent de l’avoir dite, et n’ont pas d’autre tâche31. Le chemin est imprévisibl
2067 vérité et leur vie dans ce monde ; ils meurent de l’ avoir dite, et n’ont pas d’autre tâche31. Le chemin est imprévisible ;
2068 monde ; ils meurent de l’avoir dite, et n’ont pas d’ autre tâche31. Le chemin est imprévisible ; le nôtre, disons-nous, n’e
2069 nt de l’avoir dite, et n’ont pas d’autre tâche31. Le chemin est imprévisible ; le nôtre, disons-nous, n’est pas celui de c
2070 évisible ; le nôtre, disons-nous, n’est pas celui de ces prophètes. Cependant la question demeure : comment agir, et comme
2071 nous, n’est pas celui de ces prophètes. Cependant la question demeure : comment agir, et comment transformer, c’est-à-dire
2072 comment transformer, c’est-à-dire comment obéir à la Parole qui prophétise ? Le chemin est imprévisible. Ce que nous conna
2073 à-dire comment obéir à la Parole qui prophétise ? Le chemin est imprévisible. Ce que nous connaissons, c’est pourtant son
2074 Ce que nous connaissons, c’est pourtant son point de départ. Le chemin commence à tout homme qui se met en devoir d’obéir
2075 connaissons, c’est pourtant son point de départ. Le chemin commence à tout homme qui se met en devoir d’obéir à l’ordre q
2076 chemin commence à tout homme qui se met en devoir d’ obéir à l’ordre qu’il reçoit de Dieu, — n’importe où et n’importe qui,
2077 mence à tout homme qui se met en devoir d’obéir à l’ ordre qu’il reçoit de Dieu, — n’importe où et n’importe qui, à n’impor
2078 i se met en devoir d’obéir à l’ordre qu’il reçoit de Dieu, — n’importe où et n’importe qui, à n’importe quel ordre reçu, e
2079 « Tout simplement : prend n’importe quelle règle d’ action chrétienne, — ose la mettre en pratique. L’action que tu introd
2080 n’importe quelle règle d’action chrétienne, — ose la mettre en pratique. L’action que tu introduiras ainsi dans la réalité
2081 d’action chrétienne, — ose la mettre en pratique. L’ action que tu introduiras ainsi dans la réalité portera la marque de l
2082 pratique. L’action que tu introduiras ainsi dans la réalité portera la marque de l’absolu : c’est la marque de tout ce qu
2083 que tu introduiras ainsi dans la réalité portera la marque de l’absolu : c’est la marque de tout ce qui est véritablement
2084 troduiras ainsi dans la réalité portera la marque de l’absolu : c’est la marque de tout ce qui est véritablement chrétien.
2085 duiras ainsi dans la réalité portera la marque de l’ absolu : c’est la marque de tout ce qui est véritablement chrétien. »
2086 la réalité portera la marque de l’absolu : c’est la marque de tout ce qui est véritablement chrétien. » (Journal) Vend to
2087 é portera la marque de l’absolu : c’est la marque de tout ce qui est véritablement chrétien. » (Journal) Vend ton bien et
2088 itablement chrétien. » (Journal) Vend ton bien et le donne aux pauvres, par exemple, ou si tu ne possèdes pas de bien, ces
2089 ux pauvres, par exemple, ou si tu ne possèdes pas de bien, cesse d’en désirer la possession, et vis comme un chrétien : au
2090 exemple, ou si tu ne possèdes pas de bien, cesse d’ en désirer la possession, et vis comme un chrétien : au jour le jour,
2091 si tu ne possèdes pas de bien, cesse d’en désirer la possession, et vis comme un chrétien : au jour le jour, sans assuranc
2092 la possession, et vis comme un chrétien : au jour le jour, sans assurances et sans préparation, à la grâce de Dieu, dans l
2093 r le jour, sans assurances et sans préparation, à la grâce de Dieu, dans la confiance et l’inquiétude — on pourrait dire d
2094 , sans assurances et sans préparation, à la grâce de Dieu, dans la confiance et l’inquiétude — on pourrait dire dans une s
2095 ces et sans préparation, à la grâce de Dieu, dans la confiance et l’inquiétude — on pourrait dire dans une sorte d’humour 
2096 aration, à la grâce de Dieu, dans la confiance et l’ inquiétude — on pourrait dire dans une sorte d’humour —, dans l’aventu
2097 et l’inquiétude — on pourrait dire dans une sorte d’ humour —, dans l’aventure de celui que rien ne protège et la prudence
2098  on pourrait dire dans une sorte d’humour —, dans l’ aventure de celui que rien ne protège et la prudence de celui qui écou
2099 t dire dans une sorte d’humour —, dans l’aventure de celui que rien ne protège et la prudence de celui qui écoute, dans le
2100 , dans l’aventure de celui que rien ne protège et la prudence de celui qui écoute, dans le tourment et dans la joie d’une
2101 nture de celui que rien ne protège et la prudence de celui qui écoute, dans le tourment et dans la joie d’une découverte q
2102 protège et la prudence de celui qui écoute, dans le tourment et dans la joie d’une découverte quotidienne du chemin, ton
2103 nce de celui qui écoute, dans le tourment et dans la joie d’une découverte quotidienne du chemin, ton chemin, sur lequel t
2104 elui qui écoute, dans le tourment et dans la joie d’ une découverte quotidienne du chemin, ton chemin, sur lequel tu es seu
2105 on chemin, sur lequel tu es seul, parce qu’il est la parole de ta vie, sa mesure et sa vocation, son risque à chaque insta
2106 sur lequel tu es seul, parce qu’il est la parole de ta vie, sa mesure et sa vocation, son risque à chaque instant visible
2107 secret du risque. 3.Nous n’avons pas à suivre le chemin, mais bien à l’inventer à chaque pas Tant que nous considér
2108 .Nous n’avons pas à suivre le chemin, mais bien à l’ inventer à chaque pas Tant que nous considérons le Christ avec des
2109 nventer à chaque pas Tant que nous considérons le Christ avec des yeux de moralistes, comme une personnalité morale de
2110 Tant que nous considérons le Christ avec des yeux de moralistes, comme une personnalité morale de premier plan qu’il ne re
2111 yeux de moralistes, comme une personnalité morale de premier plan qu’il ne resterait plus qu’à imiter, l’acte demeure un p
2112 premier plan qu’il ne resterait plus qu’à imiter, l’ acte demeure un pur possible, un modèle d’acte, une abstraction, c’est
2113 imiter, l’acte demeure un pur possible, un modèle d’ acte, une abstraction, c’est-à-dire quelque chose que nous pouvons con
2114 sans pour autant nous transformer, et c’est bien la définition de « l’inactuel ». Se conformer à ce pieux idéal, non seul
2115 ant nous transformer, et c’est bien la définition de « l’inactuel ». Se conformer à ce pieux idéal, non seulement ce n’est
2116 ous transformer, et c’est bien la définition de «  l’ inactuel ». Se conformer à ce pieux idéal, non seulement ce n’est poin
2117 oint agir, non seulement c’est limiter par avance le rôle de la foi, c’est-à-dire refuser la foi, mais c’est peut-être sim
2118 r, non seulement c’est limiter par avance le rôle de la foi, c’est-à-dire refuser la foi, mais c’est peut-être simplement
2119 non seulement c’est limiter par avance le rôle de la foi, c’est-à-dire refuser la foi, mais c’est peut-être simplement sin
2120 ar avance le rôle de la foi, c’est-à-dire refuser la foi, mais c’est peut-être simplement singer un modèle flatteur et ras
2121 le flatteur et rassurant. Et pourquoi ? Parce que le chemin est invisible tant qu’on n’y est pas engagé. Parce que c’est u
2122 n’y est pas engagé. Parce que c’est un blasphème de l’homme pieux, du moraliste, que de prétendre imiter le modèle que se
2123 y est pas engagé. Parce que c’est un blasphème de l’ homme pieux, du moraliste, que de prétendre imiter le modèle que ses y
2124 un blasphème de l’homme pieux, du moraliste, que de prétendre imiter le modèle que ses yeux voient et que sa chair perçoi
2125 omme pieux, du moraliste, que de prétendre imiter le modèle que ses yeux voient et que sa chair perçoit (à la lecture des
2126 le que ses yeux voient et que sa chair perçoit (à la lecture des évangiles, par exemple) au lieu d’écouter l’ordre, au lie
2127 ure des évangiles, par exemple) au lieu d’écouter l’ ordre, au lieu de croire et de faire un pas dans la nuit, sur ce « che
2128 ) au lieu d’écouter l’ordre, au lieu de croire et de faire un pas dans la nuit, sur ce « chemin » qui est le Christ présen
2129 ’ordre, au lieu de croire et de faire un pas dans la nuit, sur ce « chemin » qui est le Christ présent. Il y a des abîmes
2130 re un pas dans la nuit, sur ce « chemin » qui est le Christ présent. Il y a des abîmes entre ces deux exigences : l’abîme
2131 ent. Il y a des abîmes entre ces deux exigences : l’ abîme entre les mérites humains et la grâce, l’abîme entre l’imitation
2132 s abîmes entre ces deux exigences : l’abîme entre les mérites humains et la grâce, l’abîme entre l’imitation et l’acte, l’a
2133 exigences : l’abîme entre les mérites humains et la grâce, l’abîme entre l’imitation et l’acte, l’abîme entre la religion
2134  : l’abîme entre les mérites humains et la grâce, l’ abîme entre l’imitation et l’acte, l’abîme entre la religion et la foi
2135 re les mérites humains et la grâce, l’abîme entre l’ imitation et l’acte, l’abîme entre la religion et la foi — entre le te
2136 humains et la grâce, l’abîme entre l’imitation et l’ acte, l’abîme entre la religion et la foi — entre le temps et l’instan
2137 et la grâce, l’abîme entre l’imitation et l’acte, l’ abîme entre la religion et la foi — entre le temps et l’instant créate
2138 ’abîme entre l’imitation et l’acte, l’abîme entre la religion et la foi — entre le temps et l’instant créateur —, entre la
2139 imitation et l’acte, l’abîme entre la religion et la foi — entre le temps et l’instant créateur —, entre la forme et la tr
2140 acte, l’abîme entre la religion et la foi — entre le temps et l’instant créateur —, entre la forme et la transformation :
2141 e entre la religion et la foi — entre le temps et l’ instant créateur —, entre la forme et la transformation : Il ne faut
2142 i — entre le temps et l’instant créateur —, entre la forme et la transformation : Il ne faut pas commencer par l’imitatio
2143 temps et l’instant créateur —, entre la forme et la transformation : Il ne faut pas commencer par l’imitation, mais par
2144 la transformation : Il ne faut pas commencer par l’ imitation, mais par la grâce. L’imitation suivra comme un fruit de la
2145 l ne faut pas commencer par l’imitation, mais par la grâce. L’imitation suivra comme un fruit de la reconnaissance… Tout c
2146 pas commencer par l’imitation, mais par la grâce. L’ imitation suivra comme un fruit de la reconnaissance… Tout commence pa
2147 s par la grâce. L’imitation suivra comme un fruit de la reconnaissance… Tout commence par la joie d’être aimé — et ensuite
2148 ar la grâce. L’imitation suivra comme un fruit de la reconnaissance… Tout commence par la joie d’être aimé — et ensuite vi
2149 un fruit de la reconnaissance… Tout commence par la joie d’être aimé — et ensuite vient l’effort de plaire, constamment e
2150 t de la reconnaissance… Tout commence par la joie d’ être aimé — et ensuite vient l’effort de plaire, constamment exalté pa
2151 mmence par la joie d’être aimé — et ensuite vient l’ effort de plaire, constamment exalté par la certitude que Ton est aimé
2152 r la joie d’être aimé — et ensuite vient l’effort de plaire, constamment exalté par la certitude que Ton est aimé maintena
2153 vient l’effort de plaire, constamment exalté par la certitude que Ton est aimé maintenant, et même si l’effort échoue.32
2154 certitude que Ton est aimé maintenant, et même si l’ effort échoue.32 Parce qu’il est aimé maintenant, aller maintenant,
2155 qu’il est aimé maintenant, aller maintenant, par la foi, sur ce chemin qui commence à ses pas, — c’est là le destin du ch
2156 sur ce chemin qui commence à ses pas, — c’est là le destin du chrétien. C’est son « impossible » destin, le seul acte pos
2157 tin du chrétien. C’est son « impossible » destin, le seul acte possible à l’homme. Et c’est l’acte que Dieu initie. 6
2158 on « impossible » destin, le seul acte possible à l’ homme. Et c’est l’acte que Dieu initie. 6 4.« Par rapport à l’abso
2159 destin, le seul acte possible à l’homme. Et c’est l’ acte que Dieu initie. 6 4.« Par rapport à l’absolu, il n’existe qu
2160 t l’acte que Dieu initie. 6 4.« Par rapport à l’ absolu, il n’existe qu’un seul temps : le présent »33 Nous ne conn
2161 apport à l’absolu, il n’existe qu’un seul temps : le présent »33 Nous ne connaissons rien du Christ, du « chemin », en
2162 ssons rien du Christ, du « chemin », en dehors de l’ acte de foi qui, supprimant toute distance historique, nous rend conte
2163 ien du Christ, du « chemin », en dehors de l’acte de foi qui, supprimant toute distance historique, nous rend contemporain
2164 oute distance historique, nous rend contemporains de son incarnation. Ainsi l’acte de foi détruit le temps où il a lieu, m
2165 nous rend contemporains de son incarnation. Ainsi l’ acte de foi détruit le temps où il a lieu, mais comme la plénitude dét
2166 nd contemporains de son incarnation. Ainsi l’acte de foi détruit le temps où il a lieu, mais comme la plénitude détruit le
2167 s de son incarnation. Ainsi l’acte de foi détruit le temps où il a lieu, mais comme la plénitude détruit le relatif. Il es
2168 de foi détruit le temps où il a lieu, mais comme la plénitude détruit le relatif. Il est ce contact impensable de l’étern
2169 mps où il a lieu, mais comme la plénitude détruit le relatif. Il est ce contact impensable de l’éternité avec notre durée,
2170 détruit le relatif. Il est ce contact impensable de l’éternité avec notre durée, et l’on n’en peut rien dire sinon qu’il
2171 truit le relatif. Il est ce contact impensable de l’ éternité avec notre durée, et l’on n’en peut rien dire sinon qu’il s’e
2172 act impensable de l’éternité avec notre durée, et l’ on n’en peut rien dire sinon qu’il s’est produit, et qu’il peut se pro
2173 e. « Car Dieu peut tout, à tout instant. C’est là la santé de la foi. 34 » Si nous vivions dans l’obéissance et dans la fo
2174 Dieu peut tout, à tout instant. C’est là la santé de la foi. 34 » Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi, il n’y
2175 u peut tout, à tout instant. C’est là la santé de la foi. 34 » Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi, il n’y au
2176 là la santé de la foi. 34 » Si nous vivions dans l’ obéissance et dans la foi, il n’y aurait ni passé ni futur, mais le Jo
2177 i. 34 » Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi, il n’y aurait ni passé ni futur, mais le Jour éternel de la prés
2178 ans la foi, il n’y aurait ni passé ni futur, mais le Jour éternel de la présence à Dieu et à soi-même régnerait sur le mon
2179 ’y aurait ni passé ni futur, mais le Jour éternel de la présence à Dieu et à soi-même régnerait sur le monde et l’unité du
2180 aurait ni passé ni futur, mais le Jour éternel de la présence à Dieu et à soi-même régnerait sur le monde et l’unité du ge
2181 de la présence à Dieu et à soi-même régnerait sur le monde et l’unité du genre humain. Si nous vivions dans l’obéissance e
2182 ce à Dieu et à soi-même régnerait sur le monde et l’ unité du genre humain. Si nous vivions dans l’obéissance et dans la fo
2183 et l’unité du genre humain. Si nous vivions dans l’ obéissance et dans la foi, l’histoire s’arrêterait comme la respiratio
2184 humain. Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi, l’histoire s’arrêterait comme la respiration d’un homme saisi pa
2185 Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi, l’ histoire s’arrêterait comme la respiration d’un homme saisi par la bea
2186 nce et dans la foi, l’histoire s’arrêterait comme la respiration d’un homme saisi par la beauté, et le temps immobile s’ab
2187 foi, l’histoire s’arrêterait comme la respiration d’ un homme saisi par la beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans l’
2188 êterait comme la respiration d’un homme saisi par la beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans l’amen éternel. Æternit
2189 la respiration d’un homme saisi par la beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans l’amen éternel. Æternitas non est tem
2190 la beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans l’ amen éternel. Æternitas non est temporis successio sine fine, sed nunc
2191 est temporis successio sine fine, sed nunc stans. L’ éternité a marché sur la terre : ainsi le Christ est le chemin. Mais n
2192 ine fine, sed nunc stans. L’éternité a marché sur la terre : ainsi le Christ est le chemin. Mais nous avons refusé l’étern
2193 c stans. L’éternité a marché sur la terre : ainsi le Christ est le chemin. Mais nous avons refusé l’éternel et nous lui pr
2194 rnité a marché sur la terre : ainsi le Christ est le chemin. Mais nous avons refusé l’éternel et nous lui préférons nos vi
2195 i le Christ est le chemin. Mais nous avons refusé l’ éternel et nous lui préférons nos vies : c’est pourquoi nous vivons da
2196 férons nos vies : c’est pourquoi nous vivons dans l’ histoire, et dans l’absence, ou dans la nostalgie des temps qui vienne
2197 est pourquoi nous vivons dans l’histoire, et dans l’ absence, ou dans la nostalgie des temps qui viennent : c’est pourquoi
2198 ivons dans l’histoire, et dans l’absence, ou dans la nostalgie des temps qui viennent : c’est pourquoi nous n’avons plus d
2199 s qui viennent : c’est pourquoi nous n’avons plus d’ être que par la foi, « substance des choses espérées », et c’est pourq
2200 : c’est pourquoi nous n’avons plus d’être que par la foi, « substance des choses espérées », et c’est pourquoi enfin la Pa
2201 ce des choses espérées », et c’est pourquoi enfin la Parole parmi nous, n’est que promesse et vigilante prophétie de l’inv
2202 i nous, n’est que promesse et vigilante prophétie de l’invisible. De Séir, une voix crie au prophète35 : « Sentinelle que
2203 ous, n’est que promesse et vigilante prophétie de l’ invisible. De Séir, une voix crie au prophète35 : « Sentinelle que dis
2204 e promesse et vigilante prophétie de l’invisible. De Séir, une voix crie au prophète35 : « Sentinelle que dis-tu de la nui
2205 voix crie au prophète35 : « Sentinelle que dis-tu de la nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ? — La sentinelle a répond
2206 x crie au prophète35 : « Sentinelle que dis-tu de la nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ? — La sentinelle a répondu :
2207 lle que dis-tu de la nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ? — La sentinelle a répondu : Le matin vient et la nuit aussi
2208 que dis-tu de la nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ? — La sentinelle a répondu : Le matin vient et la nuit aussi !
2209 de la nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ? —  La sentinelle a répondu : Le matin vient et la nuit aussi ! Si vous voul
2210 e dis-tu de la nuit ? — La sentinelle a répondu : Le matin vient et la nuit aussi ! Si vous voulez interroger, interrogez 
2211 t ? — La sentinelle a répondu : Le matin vient et la nuit aussi ! Si vous voulez interroger, interrogez ; convertissez-vou
2212 er, interrogez ; convertissez-vous et revenez ! » La forme du monde est durée, et c’est la forme du péché, du refus de l’i
2213 revenez ! » La forme du monde est durée, et c’est la forme du péché, du refus de l’instant éternel, — le temps, la success
2214 e est durée, et c’est la forme du péché, du refus de l’instant éternel, — le temps, la succession et le désir36. C’est le
2215 st durée, et c’est la forme du péché, du refus de l’ instant éternel, — le temps, la succession et le désir36. C’est le ret
2216 forme du péché, du refus de l’instant éternel, —  le temps, la succession et le désir36. C’est le retard de l’acte et le r
2217 péché, du refus de l’instant éternel, — le temps, la succession et le désir36. C’est le retard de l’acte et le retrait de
2218 e l’instant éternel, — le temps, la succession et le désir36. C’est le retard de l’acte et le retrait de Dieu, c’est le do
2219 l, — le temps, la succession et le désir36. C’est le retard de l’acte et le retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpos
2220 mps, la succession et le désir36. C’est le retard de l’acte et le retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le
2221 , la succession et le désir36. C’est le retard de l’ acte et le retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le sa
2222 ssion et le désir36. C’est le retard de l’acte et le retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le savoir et le
2223 désir36. C’est le retard de l’acte et le retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le savoir et le faire, et
2224 le retard de l’acte et le retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le savoir et le faire, et c’est la lâchet
2225 ait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le savoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’homme qui se repose sur
2226 c’est le doute qui s’interpose entre le savoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’homme qui se repose sur ses œuvres et
2227 s’interpose entre le savoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’homme qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son
2228 entre le savoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’homme qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son alliance a
2229 tre le savoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’ homme qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son alliance avec
2230 té de l’homme qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son alliance avec le serpent. De quelles étranges et secrètes
2231 ur ses œuvres et qui les juge : son alliance avec le serpent. De quelles étranges et secrètes façons le temps est lié au p
2232 s et qui les juge : son alliance avec le serpent. De quelles étranges et secrètes façons le temps est lié au péché, le péc
2233 e serpent. De quelles étranges et secrètes façons le temps est lié au péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant de la
2234 ges et secrètes façons le temps est lié au péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant de la foi, où par grâce il peut
2235 façons le temps est lié au péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant de la foi, où par grâce il peut rompre ce lien.
2236 s est lié au péché, le pécheur seul le sait, dans l’ instant de la foi, où par grâce il peut rompre ce lien. « Si vous voul
2237 au péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant de la foi, où par grâce il peut rompre ce lien. « Si vous voulez interro
2238 péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant de la foi, où par grâce il peut rompre ce lien. « Si vous voulez interroger
2239 « Si vous voulez interroger, interrogez ! », mais la réponse est : « Convertissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’acte
2240 , mais la réponse est : « Convertissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ;
2241 st : « Convertissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouv
2242 : « Convertissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’ acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouveau
2243 vertissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouveau prend
2244 tissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouveau prend son
2245 ous ! » À la lumière jaillie de l’acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouveau prend son cours,
2246 et sa mesure est plus mystérieuse encore. Voici : le pécheur pardonné vit dans le temps comme à contre-courant de sa durée
2247 euse encore. Voici : le pécheur pardonné vit dans le temps comme à contre-courant de sa durée, vit d’acte en acte. Et son
2248 pardonné vit dans le temps comme à contre-courant de sa durée, vit d’acte en acte. Et son temps n’est plus son péché, mais
2249 le temps comme à contre-courant de sa durée, vit d’ acte en acte. Et son temps n’est plus son péché, mais on pourrait dire
2250 rrait dire : sa patience. Car il se tient où Dieu l’ a mis, et ce n’est plus une dérive. Il vit dans la forme du monde, mai
2251 l’a mis, et ce n’est plus une dérive. Il vit dans la forme du monde, mais il est ce qui la transforme. Vertige de la « vie
2252 Il vit dans la forme du monde, mais il est ce qui la transforme. Vertige de la « vie chrétienne », cette histoire de Dieu
2253 monde, mais il est ce qui la transforme. Vertige de la « vie chrétienne », cette histoire de Dieu dans le temps, cette hi
2254 nde, mais il est ce qui la transforme. Vertige de la « vie chrétienne », cette histoire de Dieu dans le temps, cette histo
2255 Vertige de la « vie chrétienne », cette histoire de Dieu dans le temps, cette histoire de l’éternité ! Il suffit d’un co
2256 a « vie chrétienne », cette histoire de Dieu dans le temps, cette histoire de l’éternité ! Il suffit d’un courage puremen
2257 te histoire de Dieu dans le temps, cette histoire de l’éternité ! Il suffit d’un courage purement humain pour renoncer le
2258 histoire de Dieu dans le temps, cette histoire de l’ éternité ! Il suffit d’un courage purement humain pour renoncer le te
2259 temps, cette histoire de l’éternité ! Il suffit d’ un courage purement humain pour renoncer le temps afin de gagner l’éte
2260 suffit d’un courage purement humain pour renoncer le temps afin de gagner l’éternité : car je la gagne et ne puis plus de
2261 ment humain pour renoncer le temps afin de gagner l’ éternité : car je la gagne et ne puis plus de toute éternité la renonc
2262 oncer le temps afin de gagner l’éternité : car je la gagne et ne puis plus de toute éternité la renoncer ; et c’est le par
2263 gner l’éternité : car je la gagne et ne puis plus de toute éternité la renoncer ; et c’est le paradoxe ; mais il faut un c
2264 car je la gagne et ne puis plus de toute éternité la renoncer ; et c’est le paradoxe ; mais il faut un courage paradoxal e
2265 uis plus de toute éternité la renoncer ; et c’est le paradoxe ; mais il faut un courage paradoxal et humble pour embrasser
2266 aut un courage paradoxal et humble pour embrasser le temps en vertu de l’absurde37. Et ce courage est celui de la foi. Par
2267 xal et humble pour embrasser le temps en vertu de l’ absurde37. Et ce courage est celui de la foi. Par la foi, Abraham ne p
2268 en vertu de l’absurde37. Et ce courage est celui de la foi. Par la foi, Abraham ne perdit point Isaac ; c’est par la foi
2269 vertu de l’absurde37. Et ce courage est celui de la foi. Par la foi, Abraham ne perdit point Isaac ; c’est par la foi d’a
2270 absurde37. Et ce courage est celui de la foi. Par la foi, Abraham ne perdit point Isaac ; c’est par la foi d’abord qu’il l
2271 la foi, Abraham ne perdit point Isaac ; c’est par la foi d’abord qu’il le reçut.38 5.Le temps de l’acte est renaissan
2272 rdit point Isaac ; c’est par la foi d’abord qu’il le reçut.38 5.Le temps de l’acte est renaissance, initiation Ent
2273 la foi d’abord qu’il le reçut.38 5.Le temps de l’acte est renaissance, initiation Entre la naissance et la mort t
2274 foi d’abord qu’il le reçut.38 5.Le temps de l’ acte est renaissance, initiation Entre la naissance et la mort tout
2275 ps de l’acte est renaissance, initiation Entre la naissance et la mort toute la réalité de l’homme est dans son acte. T
2276 renaissance, initiation Entre la naissance et la mort toute la réalité de l’homme est dans son acte. Tout acte est pas
2277 initiation Entre la naissance et la mort toute la réalité de l’homme est dans son acte. Tout acte est passage et tensio
2278 Entre la naissance et la mort toute la réalité de l’homme est dans son acte. Tout acte est passage et tension, — passag
2279 Entre la naissance et la mort toute la réalité de l’ homme est dans son acte. Tout acte est passage et tension, — passage d
2280 acte. Tout acte est passage et tension, — passage de la mort à la vie, tension entre ce qui résiste et ce qui crée, victoi
2281 e. Tout acte est passage et tension, — passage de la mort à la vie, tension entre ce qui résiste et ce qui crée, victoire
2282 te est passage et tension, — passage de la mort à la vie, tension entre ce qui résiste et ce qui crée, victoire de la Paro
2283 ion entre ce qui résiste et ce qui crée, victoire de la Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie indivi
2284 entre ce qui résiste et ce qui crée, victoire de la Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie individue
2285 résiste et ce qui crée, victoire de la Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie individuelle. C’est ici
2286 rée, victoire de la Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie individuelle. C’est ici qu’on touche au my
2287 , victoire de la Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie individuelle. C’est ici qu’on touche au mystè
2288 Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’ anarchie individuelle. C’est ici qu’on touche au mystère, sans lequel
2289 che au mystère, sans lequel tout serait absurde : l’ acte détruit le temps puisqu’il est dans le même instant et la mort et
2290 sans lequel tout serait absurde : l’acte détruit le temps puisqu’il est dans le même instant et la mort et la vie des êtr
2291 urde : l’acte détruit le temps puisqu’il est dans le même instant et la mort et la vie des êtres ou des choses qu’il prome
2292 it le temps puisqu’il est dans le même instant et la mort et la vie des êtres ou des choses qu’il promeut à l’existence ;
2293 puisqu’il est dans le même instant et la mort et la vie des êtres ou des choses qu’il promeut à l’existence ; mais détrui
2294 et la vie des êtres ou des choses qu’il promeut à l’ existence ; mais détruisant le temps il le recrée et le rédime, puisqu
2295 ses qu’il promeut à l’existence ; mais détruisant le temps il le recrée et le rédime, puisqu’il lui rend une mesure et un
2296 omeut à l’existence ; mais détruisant le temps il le recrée et le rédime, puisqu’il lui rend une mesure et un rythme en le
2297 stence ; mais détruisant le temps il le recrée et le rédime, puisqu’il lui rend une mesure et un rythme en le liant au des
2298 me, puisqu’il lui rend une mesure et un rythme en le liant au destin personnel. Ainsi l’acte absolu serait création absolu
2299 un rythme en le liant au destin personnel. Ainsi l’ acte absolu serait création absolue, mais un acte de l’homme n’est jam
2300 acte absolu serait création absolue, mais un acte de l’homme n’est jamais qu’une rédemption. Distinction de théologien, et
2301 e absolu serait création absolue, mais un acte de l’ homme n’est jamais qu’une rédemption. Distinction de théologien, et qu
2302 homme n’est jamais qu’une rédemption. Distinction de théologien, et qui veut prévenir l’orgueil. Mais la vision de celui q
2303 . Distinction de théologien, et qui veut prévenir l’ orgueil. Mais la vision de celui qui agit n’est point un jugement des
2304 théologien, et qui veut prévenir l’orgueil. Mais la vision de celui qui agit n’est point un jugement des résultats, des c
2305 n, et qui veut prévenir l’orgueil. Mais la vision de celui qui agit n’est point un jugement des résultats, des créatures ;
2306 elle n’est pas davantage appréciation des causes. L’ acte n’est jamais conséquence, il est toujours initiation. La vision d
2307 t jamais conséquence, il est toujours initiation. La vision de celui qui agit est tout entière absorbée par l’instant, par
2308 onséquence, il est toujours initiation. La vision de celui qui agit est tout entière absorbée par l’instant, par le passag
2309 n de celui qui agit est tout entière absorbée par l’ instant, par le passage de ce qui meurt à ce qui naît, — par le réel.
2310 agit est tout entière absorbée par l’instant, par le passage de ce qui meurt à ce qui naît, — par le réel. Celui qui doit
2311 ut entière absorbée par l’instant, par le passage de ce qui meurt à ce qui naît, — par le réel. Celui qui doit agir, s’il
2312 r le passage de ce qui meurt à ce qui naît, — par le réel. Celui qui doit agir, s’il veut juger de soi selon le succès qu
2313 ar le réel. Celui qui doit agir, s’il veut juger de soi selon le succès qu’il remporte, n’arrivera jamais à rien entrepre
2314 Celui qui doit agir, s’il veut juger de soi selon le succès qu’il remporte, n’arrivera jamais à rien entreprendre. Même si
2315 e, n’arrivera jamais à rien entreprendre. Même si le succès pouvait réjouir le monde entier, il ne sert de rien au héros ;
2316 n entreprendre. Même si le succès pouvait réjouir le monde entier, il ne sert de rien au héros ; car le héros n’a connu so
2317 uccès pouvait réjouir le monde entier, il ne sert de rien au héros ; car le héros n’a connu son succès que lorsque tout ét
2318 e monde entier, il ne sert de rien au héros ; car le héros n’a connu son succès que lorsque tout était fini ; et ce n’est
2319 e lorsque tout était fini ; et ce n’est point par le succès qu’il fut héros, mais par son entreprise.39 Le temps de l’ac
2320 cès qu’il fut héros, mais par son entreprise.39 Le temps de l’acte vient s’inscrire sur les traits du visage héroïque. D
2321 fut héros, mais par son entreprise.39 Le temps de l’acte vient s’inscrire sur les traits du visage héroïque. Dans cette
2322 t héros, mais par son entreprise.39 Le temps de l’ acte vient s’inscrire sur les traits du visage héroïque. Dans cette ch
2323 rise.39 Le temps de l’acte vient s’inscrire sur les traits du visage héroïque. Dans cette chair qui peut vieillir, la ten
2324 age héroïque. Dans cette chair qui peut vieillir, la tension de la mort et de la vie a mis des marques victorieuses. Qu’es
2325 e. Dans cette chair qui peut vieillir, la tension de la mort et de la vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la
2326 Dans cette chair qui peut vieillir, la tension de la mort et de la vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la pe
2327 chair qui peut vieillir, la tension de la mort et de la vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la personne ? C’
2328 ir qui peut vieillir, la tension de la mort et de la vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la personne ? C’est
2329 vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la personne ? C’est la vision et le visage du héros, sa vision contre so
2330 s victorieuses. Qu’est-ce que la personne ? C’est la vision et le visage du héros, sa vision contre son visage, sa vision
2331 s. Qu’est-ce que la personne ? C’est la vision et le visage du héros, sa vision contre son visage, sa vision qui crée son
2332 contre son visage, sa vision qui crée son visage. Le visage appartient au temps, mais la vision à la parole dont elle proc
2333 e son visage. Le visage appartient au temps, mais la vision à la parole dont elle procède, et si la face d’un homme est be
2334 . Le visage appartient au temps, mais la vision à la parole dont elle procède, et si la face d’un homme est belle, c’est p
2335 is la vision à la parole dont elle procède, et si la face d’un homme est belle, c’est parce qu’elle est un acte et un dest
2336 sion à la parole dont elle procède, et si la face d’ un homme est belle, c’est parce qu’elle est un acte et un destin, une
2337 ce qu’elle est un acte et un destin, une initiale de l’histoire, une effigie de la Parole créatrice. 6.Le contraire de
2338 qu’elle est un acte et un destin, une initiale de l’ histoire, une effigie de la Parole créatrice. 6.Le contraire de l’a
2339 n destin, une initiale de l’histoire, une effigie de la Parole créatrice. 6.Le contraire de l’acte, c’est le désespoir
2340 estin, une initiale de l’histoire, une effigie de la Parole créatrice. 6.Le contraire de l’acte, c’est le désespoir
2341 effigie de la Parole créatrice. 6.Le contraire de l’acte, c’est le désespoir Nous savons tout cela comme nous savons
2342 igie de la Parole créatrice. 6.Le contraire de l’ acte, c’est le désespoir Nous savons tout cela comme nous savons qu
2343 ole créatrice. 6.Le contraire de l’acte, c’est le désespoir Nous savons tout cela comme nous savons qu’il faut mouri
2344 y croire. À vrai dire, nous avons toutes raisons d’ en douter, s’il est vrai que le doute est révolte, et qu’il faut pour
2345 ons toutes raisons d’en douter, s’il est vrai que le doute est révolte, et qu’il faut pour se l’avouer la joie qui naît de
2346 i que le doute est révolte, et qu’il faut pour se l’ avouer la joie qui naît de l’acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écriv
2347 doute est révolte, et qu’il faut pour se l’avouer la joie qui naît de l’acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son tr
2348 , et qu’il faut pour se l’avouer la joie qui naît de l’acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladi
2349 t qu’il faut pour se l’avouer la joie qui naît de l’ acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladie m
2350 faut pour se l’avouer la joie qui naît de l’acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladie mortelle
2351 ut pour se l’avouer la joie qui naît de l’acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladie mortelle 40
2352 de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladie mortelle 40, il venait justement de dépasser cette illusio
2353 la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladie mortelle 40, il venait justement de dépasser cette illusion d
2354 té de la Maladie mortelle 40, il venait justement de dépasser cette illusion du désespoir, qui consiste à s’imaginer que l
2355 usion du désespoir, qui consiste à s’imaginer que l’ acte est puissance de l’homme : d’où l’impossibilité de l’oser. Celui
2356 ui consiste à s’imaginer que l’acte est puissance de l’homme : d’où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient sais
2357 consiste à s’imaginer que l’acte est puissance de l’ homme : d’où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient saisir
2358 s’imaginer que l’acte est puissance de l’homme : d’ où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient saisir sait maint
2359 aginer que l’acte est puissance de l’homme : d’où l’ impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient saisir sait maintenant
2360 e est puissance de l’homme : d’où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient saisir sait maintenant que l’acte est
2361 st puissance de l’homme : d’où l’impossibilité de l’ oser. Celui que la foi vient saisir sait maintenant que l’acte est le
2362 homme : d’où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient saisir sait maintenant que l’acte est le contraire du déses
2363 Celui que la foi vient saisir sait maintenant que l’ acte est le contraire du désespoir. Mais il le sait d’une tout autre f
2364 a foi vient saisir sait maintenant que l’acte est le contraire du désespoir. Mais il le sait d’une tout autre façon que le
2365 que l’acte est le contraire du désespoir. Mais il le sait d’une tout autre façon que le désespéré ne l’imagine. Parce que
2366 te est le contraire du désespoir. Mais il le sait d’ une tout autre façon que le désespéré ne l’imagine. Parce que le rappo
2367 spoir. Mais il le sait d’une tout autre façon que le désespéré ne l’imagine. Parce que le rapport du désespoir à l’acte n’
2368 e sait d’une tout autre façon que le désespéré ne l’ imagine. Parce que le rapport du désespoir à l’acte n’est pas seulemen
2369 re façon que le désespéré ne l’imagine. Parce que le rapport du désespoir à l’acte n’est pas seulement renversement, mais
2370 ne l’imagine. Parce que le rapport du désespoir à l’ acte n’est pas seulement renversement, mais création irréversible. Et
2371 ment, mais création irréversible. Et cela tient à la nature de l’acte, — mieux encore à son origine. Cela tient à l’absolu
2372 création irréversible. Et cela tient à la nature de l’acte, — mieux encore à son origine. Cela tient à l’absolu de la per
2373 éation irréversible. Et cela tient à la nature de l’ acte, — mieux encore à son origine. Cela tient à l’absolu de la person
2374 ’acte, — mieux encore à son origine. Cela tient à l’ absolu de la personne qui l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simpl
2375 mieux encore à son origine. Cela tient à l’absolu de la personne qui l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’h
2376 ux encore à son origine. Cela tient à l’absolu de la personne qui l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’homm
2377 origine. Cela tient à l’absolu de la personne qui l’ initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’homme dépourvu de fo
2378 ela tient à l’absolu de la personne qui l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’homme dépourvu de foi, l’homme
2379 absolu de la personne qui l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’homme dépourvu de foi, l’homme détendu, vagu
2380 l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’ homme dépourvu de foi, l’homme détendu, vague et fiévreux qui peuple n
2381 spéré, le douteur, ou simplement l’homme dépourvu de foi, l’homme détendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités, l’homme
2382 e douteur, ou simplement l’homme dépourvu de foi, l’ homme détendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités, l’homme sans vi
2383 détendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités, l’ homme sans visage et sans prochain, — sans vocation ! — s’imagine que
2384 sans prochain, — sans vocation ! — s’imagine que l’ acte viendra comme un sursaut de joie, comme une révolte, comme une af
2385 ! — s’imagine que l’acte viendra comme un sursaut de joie, comme une révolte, comme une affirmation désespérée de son orgu
2386 mme une révolte, comme une affirmation désespérée de son orgueil, comme la preuve enfin de son moi, — mais il sait bien qu
2387 une affirmation désespérée de son orgueil, comme la preuve enfin de son moi, — mais il sait bien qu’il n’en a pas, ou que
2388 désespérée de son orgueil, comme la preuve enfin de son moi, — mais il sait bien qu’il n’en a pas, ou que son moi est dés
2389 t pas et qu’il ne croit à aucun acte. Il vit dans le désir et dans la nostalgie, et son regard n’est pas une vision du rée
2390 croit à aucun acte. Il vit dans le désir et dans la nostalgie, et son regard n’est pas une vision du réel, mais une maniè
2391 rd n’est pas une vision du réel, mais une manière de loucher vers les « autres », vers la coutume du bourg ou de la classe
2392 vision du réel, mais une manière de loucher vers les « autres », vers la coutume du bourg ou de la classe. Comment cet hom
2393 une manière de loucher vers les « autres », vers la coutume du bourg ou de la classe. Comment cet homme pourrait-il faire
2394 vers les « autres », vers la coutume du bourg ou de la classe. Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car l’acte e
2395 rs les « autres », vers la coutume du bourg ou de la classe. Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car l’acte est
2396 Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car l’ acte est décision, rupture, isolation, quand l’être même du désespéré
2397 ar l’acte est décision, rupture, isolation, quand l’ être même du désespéré consiste dans ses liens, dans sa croyance avec
2398 ré consiste dans ses liens, dans sa croyance avec la masse à la réalité des autres dans l’ensemble. Comment cet homme pour
2399 dans ses liens, dans sa croyance avec la masse à la réalité des autres dans l’ensemble. Comment cet homme pourrait-il fai
2400 oyance avec la masse à la réalité des autres dans l’ ensemble. Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car l’acte est
2401 Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car l’ acte est immédiat, création et initiation, c’est-à-dire sobriété pure,
2402 t initiation, c’est-à-dire sobriété pure, — quand l’ être même du désespéré est un calcul toujours faussé par la terreur de
2403 me du désespéré est un calcul toujours faussé par la terreur de perdre ce qu’on n’a même pas… Ainsi l’acte absolu, s’il l’
2404 péré est un calcul toujours faussé par la terreur de perdre ce qu’on n’a même pas… Ainsi l’acte absolu, s’il l’imagine ser
2405 la terreur de perdre ce qu’on n’a même pas… Ainsi l’ acte absolu, s’il l’imagine serait sa mort, — et c’est pourquoi il n’y
2406 ce qu’on n’a même pas… Ainsi l’acte absolu, s’il l’ imagine serait sa mort, — et c’est pourquoi il n’y croit pas. Nul n’éc
2407 c’est pourquoi il n’y croit pas. Nul n’échappe à la forme du monde, mais la subir, c’est justement désespérer. Il faudrai
2408 roit pas. Nul n’échappe à la forme du monde, mais la subir, c’est justement désespérer. Il faudrait donc… la recréer ? L’
2409 ir, c’est justement désespérer. Il faudrait donc… la recréer ? L’homme ne peut faire qu’une seule chose en toute sobriété
2410 ement désespérer. Il faudrait donc… la recréer ? L’ homme ne peut faire qu’une seule chose en toute sobriété, c’est l’abso
2411 faire qu’une seule chose en toute sobriété, c’est l’ absolu.41 Entre le désespéré et l’absolu, il y a tout ce romantisme
2412 hose en toute sobriété, c’est l’absolu.41 Entre le désespéré et l’absolu, il y a tout ce romantisme qui veut que l’acte
2413 briété, c’est l’absolu.41 Entre le désespéré et l’ absolu, il y a tout ce romantisme qui veut que l’acte soit puissance,
2414 l’absolu, il y a tout ce romantisme qui veut que l’ acte soit puissance, il y a ce moi de désir qui veut que l’acte — l’in
2415 qui veut que l’acte soit puissance, il y a ce moi de désir qui veut que l’acte — l’instant ! — soit saisi… Mais l’absolu q
2416 it puissance, il y a ce moi de désir qui veut que l’ acte — l’instant ! — soit saisi… Mais l’absolu qui vient toucher nos v
2417 nce, il y a ce moi de désir qui veut que l’acte —  l’ instant ! — soit saisi… Mais l’absolu qui vient toucher nos vies nous
2418 veut que l’acte — l’instant ! — soit saisi… Mais l’ absolu qui vient toucher nos vies nous meut parce qu’il est un ordre,
2419 n ordre, une Parole reçue d’ailleurs, une rupture de tout drame humain que nous puissions prévoir, désirer et décrire ; un
2420 , désirer et décrire ; une rupture et une vision. La présence de l’absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’ins
2421 décrire ; une rupture et une vision. La présence de l’absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’instant, c’est
2422 crire ; une rupture et une vision. La présence de l’ absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’instant, c’est l’o
2423 pture et une vision. La présence de l’absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’instant, c’est l’obéissance à la
2424 l’absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’instant, c’est l’obéissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dan
2425 absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’ instant, c’est l’obéissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dans l
2426 briété parfaite et insensible de l’instant, c’est l’ obéissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dans l’immédiat. Que s’
2427 et insensible de l’instant, c’est l’obéissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dans l’immédiat. Que s’est-il donc pas
2428 ible de l’instant, c’est l’obéissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dans l’immédiat. Que s’est-il donc passé ? Me vo
2429 nstant, c’est l’obéissance à la Parole de Dieu, —  la prophétie dans l’immédiat. Que s’est-il donc passé ? Me voici seul su
2430 éissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dans l’ immédiat. Que s’est-il donc passé ? Me voici seul sur le chemin ; mais
2431 diat. Que s’est-il donc passé ? Me voici seul sur le chemin ; mais je vois des visages, où s’agitait la foule. Nous ne voy
2432 e chemin ; mais je vois des visages, où s’agitait la foule. Nous ne voyons aucun visage ailleurs que dans l’acte d’aimer.
2433 le. Nous ne voyons aucun visage ailleurs que dans l’ acte d’aimer. 7.Toute vocation est sans précédent Car elle est p
2434 s ne voyons aucun visage ailleurs que dans l’acte d’ aimer. 7.Toute vocation est sans précédent Car elle est prophéti
2435 nt Car elle est prophétie justement — et c’est de la seule prophétie que relèvent la réalité et le sérieux, le risque e
2436 Car elle est prophétie justement — et c’est de la seule prophétie que relèvent la réalité et le sérieux, le risque et l
2437 ent — et c’est de la seule prophétie que relèvent la réalité et le sérieux, le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L
2438 de la seule prophétie que relèvent la réalité et le sérieux, le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L’homme se dist
2439 prophétie que relèvent la réalité et le sérieux, le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L’homme se distingue du sin
2440 e relèvent la réalité et le sérieux, le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L’homme se distingue du singe en ce qu’i
2441 réalité et le sérieux, le risque et la splendeur d’ une vie d’homme. L’homme se distingue du singe en ce qu’il prophétise,
2442 t le sérieux, le risque et la splendeur d’une vie d’ homme. L’homme se distingue du singe en ce qu’il prophétise, uniquemen
2443 eux, le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L’ homme se distingue du singe en ce qu’il prophétise, uniquement et dès
2444 u singe en ce qu’il prophétise, uniquement et dès l’ origine. C’est pourquoi l’homme a un visage et une vision, ce que n’on
2445 tise, uniquement et dès l’origine. C’est pourquoi l’ homme a un visage et une vision, ce que n’ont pas les animaux ; c’est
2446 homme a un visage et une vision, ce que n’ont pas les animaux ; c’est pourquoi l’homme est héroïque. Il faut noter ici un t
2447 on, ce que n’ont pas les animaux ; c’est pourquoi l’ homme est héroïque. Il faut noter ici un trait bien remarquable : Kier
2448 t bien remarquable : Kierkegaard a très peu parlé de vocation42. C’est qu’il parle sa vocation et ne s’en distingue jamais
2449 pendant il est hors de doute qu’il eut conscience de cet aspect particulier de son destin qui qualifie précisément la voca
2450 te qu’il eut conscience de cet aspect particulier de son destin qui qualifie précisément la vocation : l’invraisemblable.
2451 articulier de son destin qui qualifie précisément la vocation : l’invraisemblable. Ses plus amers reproches au « christian
2452 son destin qui qualifie précisément la vocation : l’ invraisemblable. Ses plus amers reproches au « christianisme de la chr
2453 able. Ses plus amers reproches au « christianisme de la chrétienté » à cette « inconcevable illusion des sens » ne s’adres
2454 e. Ses plus amers reproches au « christianisme de la chrétienté » à cette « inconcevable illusion des sens » ne s’adressen
2455 ion des sens » ne s’adressent-ils pas justement à la « vraisemblance » doctrinale d’une religion mise à la portée de « la
2456 s pas justement à la « vraisemblance » doctrinale d’ une religion mise à la portée de « la masse », alors que la foi vérita
2457  vraisemblance » doctrinale d’une religion mise à la portée de « la masse », alors que la foi véritable est celle du solit
2458 ance » doctrinale d’une religion mise à la portée de « la masse », alors que la foi véritable est celle du solitaire que p
2459 » doctrinale d’une religion mise à la portée de «  la masse », alors que la foi véritable est celle du solitaire que plus r
2460 igion mise à la portée de « la masse », alors que la foi véritable est celle du solitaire que plus rien ne soutient, hors
2461 elle du solitaire que plus rien ne soutient, hors la foi ? « Celui qui ne renonce pas à la vraisemblance n’entre jamais en
2462 tient, hors la foi ? « Celui qui ne renonce pas à la vraisemblance n’entre jamais en relation avec Dieu. L’audace religieu
2463 aisemblance n’entre jamais en relation avec Dieu. L’ audace religieuse, à plus forte raison l’audace chrétienne, est au-del
2464 ec Dieu. L’audace religieuse, à plus forte raison l’ audace chrétienne, est au-delà de toute vraisemblance, là où préciséme
2465 lus forte raison l’audace chrétienne, est au-delà de toute vraisemblance, là où précisément l’on renonce à la vraisemblanc
2466 au-delà de toute vraisemblance, là où précisément l’ on renonce à la vraisemblance. 43 » Parce qu’il faut créer le chemin,
2467 e vraisemblance, là où précisément l’on renonce à la vraisemblance. 43 » Parce qu’il faut créer le chemin, non pas le suiv
2468 e à la vraisemblance. 43 » Parce qu’il faut créer le chemin, non pas le suivre ; parce que l’acte est initiateur ; parce q
2469 e. 43 » Parce qu’il faut créer le chemin, non pas le suivre ; parce que l’acte est initiateur ; parce que la dignité de l’
2470 ut créer le chemin, non pas le suivre ; parce que l’ acte est initiateur ; parce que la dignité de l’homme est de marcher d
2471 vre ; parce que l’acte est initiateur ; parce que la dignité de l’homme est de marcher dans l’invisible et de prophétiser
2472 que l’acte est initiateur ; parce que la dignité de l’homme est de marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu
2473 e l’acte est initiateur ; parce que la dignité de l’ homme est de marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de
2474 initiateur ; parce que la dignité de l’homme est de marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de l’absurde. »
2475 rce que la dignité de l’homme est de marcher dans l’ invisible et de prophétiser « en vertu de l’absurde. » L’homme ne peut
2476 ité de l’homme est de marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de l’absurde. » L’homme ne peut être déterminé
2477 dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de l’ absurde. » L’homme ne peut être déterminé que par son Dieu ou par le «
2478 ible et de prophétiser « en vertu de l’absurde. » L’ homme ne peut être déterminé que par son Dieu ou par le « monde », il
2479 me ne peut être déterminé que par son Dieu ou par le « monde », il faut choisir. Il faut être un chrétien ou bien un phili
2480 r. Il faut être un chrétien ou bien un philistin. Le philistin est l’homme sans vocation. Il ne croit pas à l’acte et il m
2481 n chrétien ou bien un philistin. Le philistin est l’ homme sans vocation. Il ne croit pas à l’acte et il meurt au hasard, s
2482 stin est l’homme sans vocation. Il ne croit pas à l’ acte et il meurt au hasard, sans avoir rencontré personne ni soi-même4
2483 oir rencontré personne ni soi-même44. Il vit dans la forme du monde : et ce n’est point qu’elle soit pour lui la plus réel
2484 u monde : et ce n’est point qu’elle soit pour lui la plus réelle, elle est seulement la moins invraisemblable. Mais le chr
2485 soit pour lui la plus réelle, elle est seulement la moins invraisemblable. Mais le chrétien qui marche dans la nouveauté
2486 elle est seulement la moins invraisemblable. Mais le chrétien qui marche dans la nouveauté ne prend mesure que de ce qu’il
2487 invraisemblable. Mais le chrétien qui marche dans la nouveauté ne prend mesure que de ce qu’il transforme. Sa connaissance
2488 qui marche dans la nouveauté ne prend mesure que de ce qu’il transforme. Sa connaissance est acte et vision prophétique.
2489 . Sa connaissance est acte et vision prophétique. La mesure du temps de sa vie réside dans la seule vocation qu’il incarne
2490 st acte et vision prophétique. La mesure du temps de sa vie réside dans la seule vocation qu’il incarne. Sur le chemin qui
2491 hétique. La mesure du temps de sa vie réside dans la seule vocation qu’il incarne. Sur le chemin qui commence à ses pas, i
2492 réside dans la seule vocation qu’il incarne. Sur le chemin qui commence à ses pas, il ne meurt jamais par surprise ; et c
2493 par surprise ; et ce n’est point qu’il ait connu le jour et l’heure, mais il connaît l’instant, s’il vit de la Parole. À
2494 se ; et ce n’est point qu’il ait connu le jour et l’ heure, mais il connaît l’instant, s’il vit de la Parole. À cause de l’
2495 ’il ait connu le jour et l’heure, mais il connaît l’ instant, s’il vit de la Parole. À cause de l’instant éternel, le héros
2496 r et l’heure, mais il connaît l’instant, s’il vit de la Parole. À cause de l’instant éternel, le héros meurt toujours avan
2497 t l’heure, mais il connaît l’instant, s’il vit de la Parole. À cause de l’instant éternel, le héros meurt toujours avant q
2498 naît l’instant, s’il vit de la Parole. À cause de l’ instant éternel, le héros meurt toujours avant qu’il ne meure 45. C’es
2499 l vit de la Parole. À cause de l’instant éternel, le héros meurt toujours avant qu’il ne meure 45. C’est le secret dernier
2500 ros meurt toujours avant qu’il ne meure 45. C’est le secret dernier de l’acte, et le sceau de l’amour chrétien. IIINéc
2501 avant qu’il ne meure 45. C’est le secret dernier de l’acte, et le sceau de l’amour chrétien. IIINécessité du solitair
2502 ant qu’il ne meure 45. C’est le secret dernier de l’ acte, et le sceau de l’amour chrétien. IIINécessité du solitaire
2503 e meure 45. C’est le secret dernier de l’acte, et le sceau de l’amour chrétien. IIINécessité du solitaire 1.On ap
2504 5. C’est le secret dernier de l’acte, et le sceau de l’amour chrétien. IIINécessité du solitaire 1.On appelle l’e
2505 C’est le secret dernier de l’acte, et le sceau de l’ amour chrétien. IIINécessité du solitaire 1.On appelle l’espr
2506 . IIINécessité du solitaire 1.On appelle l’ esprit… De quoi se plaint l’Intelligence ? Si l’on en croit les écr
2507 ssité du solitaire 1.On appelle l’esprit… De quoi se plaint l’Intelligence ? Si l’on en croit les écrits les plus
2508 1.On appelle l’esprit… De quoi se plaint l’ Intelligence ? Si l’on en croit les écrits les plus dignes de formuler
2509 ’esprit… De quoi se plaint l’Intelligence ? Si l’ on en croit les écrits les plus dignes de formuler son opinion, et qui
2510 quoi se plaint l’Intelligence ? Si l’on en croit les écrits les plus dignes de formuler son opinion, et qui sont pleins d’
2511 aint l’Intelligence ? Si l’on en croit les écrits les plus dignes de formuler son opinion, et qui sont pleins d’amères prot
2512 nce ? Si l’on en croit les écrits les plus dignes de formuler son opinion, et qui sont pleins d’amères protestations contr
2513 ignes de formuler son opinion, et qui sont pleins d’ amères protestations contre le règne de la masse et les outrages diver
2514 et qui sont pleins d’amères protestations contre le règne de la masse et les outrages divers encourus par l’individu, les
2515 ont pleins d’amères protestations contre le règne de la masse et les outrages divers encourus par l’individu, les Puissanc
2516 pleins d’amères protestations contre le règne de la masse et les outrages divers encourus par l’individu, les Puissances
2517 ères protestations contre le règne de la masse et les outrages divers encourus par l’individu, les Puissances anonymes et l
2518 e de la masse et les outrages divers encourus par l’ individu, les Puissances anonymes et le Standard seraient en voie de t
2519 e et les outrages divers encourus par l’individu, les Puissances anonymes et le Standard seraient en voie de triompher, et
2520 courus par l’individu, les Puissances anonymes et le Standard seraient en voie de triompher, et ce serait aux dépens de l’
2521 issances anonymes et le Standard seraient en voie de triompher, et ce serait aux dépens de l’humain. Au sein de cette cris
2522 en voie de triompher, et ce serait aux dépens de l’ humain. Au sein de cette crise, qu’on dit sans précédent, que fait l’i
2523 e cette crise, qu’on dit sans précédent, que fait l’ individu pour se défendre ? Et quels titres vient-il produire à l’exis
2524 se défendre ? Et quels titres vient-il produire à l’ existence ? Car il est excellent de défendre son moi, surtout lorsqu’i
2525 -il produire à l’existence ? Car il est excellent de défendre son moi, surtout lorsqu’il détient plus de réalité que l’ano
2526 défendre son moi, surtout lorsqu’il détient plus de réalité que l’anonyme. Mais encore : il faudrait que ce moi fût fondé
2527 oi, surtout lorsqu’il détient plus de réalité que l’ anonyme. Mais encore : il faudrait que ce moi fût fondé. Ce n’est pas
2528 udrait que ce moi fût fondé. Ce n’est pas évident de soi, si l’on peut dire : marxistes et fascistes le nient avec plus de
2529 ce moi fût fondé. Ce n’est pas évident de soi, si l’ on peut dire : marxistes et fascistes le nient avec plus de passion qu
2530 e soi, si l’on peut dire : marxistes et fascistes le nient avec plus de passion que les bourgeois ne l’affirment. D’un côt
2531 dire : marxistes et fascistes le nient avec plus de passion que les bourgeois ne l’affirment. D’un côté nous voyons une f
2532 es et fascistes le nient avec plus de passion que les bourgeois ne l’affirment. D’un côté nous voyons une foi, de l’autre u
2533 e nient avec plus de passion que les bourgeois ne l’ affirment. D’un côté nous voyons une foi, de l’autre une mauvaise hume
2534 plus de passion que les bourgeois ne l’affirment. D’ un côté nous voyons une foi, de l’autre une mauvaise humeur — et certa
2535 is ne l’affirment. D’un côté nous voyons une foi, de l’autre une mauvaise humeur — et certains pensent : une mauvaise cons
2536 ins pensent : une mauvaise conscience. Que disent les collectivistes ? Que le grand nombre est plus précieux que le petit.
2537 e conscience. Que disent les collectivistes ? Que le grand nombre est plus précieux que le petit. Que la vie de l’esprit n
2538 istes ? Que le grand nombre est plus précieux que le petit. Que la vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord as
2539 grand nombre est plus précieux que le petit. Que la vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord assuré l’autre v
2540 nombre est plus précieux que le petit. Que la vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord assuré l’autre vie, les
2541 bre est plus précieux que le petit. Que la vie de l’ esprit n’est possible que si l’on a d’abord assuré l’autre vie, les co
2542 tit. Que la vie de l’esprit n’est possible que si l’ on a d’abord assuré l’autre vie, les conditions physiques de l’existen
2543 ossible que si l’on a d’abord assuré l’autre vie, les conditions physiques de l’existence. Que la justice est dans l’égalit
2544 bord assuré l’autre vie, les conditions physiques de l’existence. Que la justice est dans l’égalité de tous, et la vertu d
2545 d assuré l’autre vie, les conditions physiques de l’ existence. Que la justice est dans l’égalité de tous, et la vertu dans
2546 vie, les conditions physiques de l’existence. Que la justice est dans l’égalité de tous, et la vertu dans l’opinion publiq
2547 physiques de l’existence. Que la justice est dans l’ égalité de tous, et la vertu dans l’opinion publique. Que l’histoire «
2548 de l’existence. Que la justice est dans l’égalité de tous, et la vertu dans l’opinion publique. Que l’histoire « évolue »
2549 ce. Que la justice est dans l’égalité de tous, et la vertu dans l’opinion publique. Que l’histoire « évolue » selon des lo
2550 tice est dans l’égalité de tous, et la vertu dans l’ opinion publique. Que l’histoire « évolue » selon des lois fatales, et
2551 de tous, et la vertu dans l’opinion publique. Que l’ histoire « évolue » selon des lois fatales, et que la volonté de quelq
2552 istoire « évolue » selon des lois fatales, et que la volonté de quelques-uns n’y changera rien. Que la révolte, enfin, d’u
2553 volue » selon des lois fatales, et que la volonté de quelques-uns n’y changera rien. Que la révolte, enfin, d’un seul cont
2554 la volonté de quelques-uns n’y changera rien. Que la révolte, enfin, d’un seul contre la foule, serait la marque d’un affr
2555 ues-uns n’y changera rien. Que la révolte, enfin, d’ un seul contre la foule, serait la marque d’un affreux orgueil si d’ab
2556 era rien. Que la révolte, enfin, d’un seul contre la foule, serait la marque d’un affreux orgueil si d’abord elle ne témoi
2557 révolte, enfin, d’un seul contre la foule, serait la marque d’un affreux orgueil si d’abord elle ne témoignait d’un ridicu
2558 nfin, d’un seul contre la foule, serait la marque d’ un affreux orgueil si d’abord elle ne témoignait d’un ridicule défaut
2559 ’un affreux orgueil si d’abord elle ne témoignait d’ un ridicule défaut de sens pratique. Et que disent nos auteurs depuis
2560 i d’abord elle ne témoignait d’un ridicule défaut de sens pratique. Et que disent nos auteurs depuis le xixe siècle ? Les
2561 e sens pratique. Et que disent nos auteurs depuis le xixe siècle ? Les mêmes phrases, à peu près, mais avec des réserves,
2562 t que disent nos auteurs depuis le xixe siècle ? Les mêmes phrases, à peu près, mais avec des réserves, c’est-à-dire sans
2563 oire sérieusement, — ou du moins sans prouver par le fait qu’ils y croient. Il s’agirait alors de croire à quelque chose q
2564 par le fait qu’ils y croient. Il s’agirait alors de croire à quelque chose qui légitime ce scepticisme ou cette « mesure 
2565 égitime ce scepticisme ou cette « mesure »… Sinon la foi des uns, fatalement, va triompher de la mauvaise humeur défensive
2566 »… Sinon la foi des uns, fatalement, va triompher de la mauvaise humeur défensive des autres. Certes, on y a pensé. Les pl
2567 Sinon la foi des uns, fatalement, va triompher de la mauvaise humeur défensive des autres. Certes, on y a pensé. Les plus
2568 umeur défensive des autres. Certes, on y a pensé. Les plus hardis parlent de rendre sa place à « l’esprit »… Mais, quel esp
2569 es. Certes, on y a pensé. Les plus hardis parlent de rendre sa place à « l’esprit »… Mais, quel esprit ? Et qui l’a laissé
2570 é. Les plus hardis parlent de rendre sa place à «  l’ esprit »… Mais, quel esprit ? Et qui l’a laissé perdre ? Et que va-t-o
2571 place à « l’esprit »… Mais, quel esprit ? Et qui l’ a laissé perdre ? Et que va-t-on lui sacrifier ? Supposez qu’un homme
2572  ? Supposez qu’un homme paraisse, et qu’il relève le défi collectiviste. Il soutient que le solitaire est plus grand que l
2573 ’il relève le défi collectiviste. Il soutient que le solitaire est plus grand que la foule anonyme ; que la vie de l’espri
2574 . Il soutient que le solitaire est plus grand que la foule anonyme ; que la vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d
2575 litaire est plus grand que la foule anonyme ; que la vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord renoncé l’autre
2576 est plus grand que la foule anonyme ; que la vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord renoncé l’autre vie ; q
2577 t plus grand que la foule anonyme ; que la vie de l’ esprit n’est possible que si l’on a d’abord renoncé l’autre vie ; que
2578 me ; que la vie de l’esprit n’est possible que si l’ on a d’abord renoncé l’autre vie ; que les lois de l’histoire ne sont
2579 e que si l’on a d’abord renoncé l’autre vie ; que les lois de l’histoire ne sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que
2580 l’on a d’abord renoncé l’autre vie ; que les lois de l’histoire ne sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que la foi
2581 n a d’abord renoncé l’autre vie ; que les lois de l’ histoire ne sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que la foi d’u
2582 vie ; que les lois de l’histoire ne sont rien si l’ acte de l’homme les dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans
2583 que les lois de l’histoire ne sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans son hu
2584 les lois de l’histoire ne sont rien si l’acte de l’ homme les dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans son humil
2585 s de l’histoire ne sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans son humilité et de
2586 e sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans son humilité et devant Dieu, — car
2587 rien si l’acte de l’homme les dément ; que la foi d’ un seul est plus forte, dans son humilité et devant Dieu, — car c’est
2588 te, dans son humilité et devant Dieu, — car c’est la foi — que les discours des réalistes et l’enthousiasme populaire ; qu
2589 humilité et devant Dieu, — car c’est la foi — que les discours des réalistes et l’enthousiasme populaire ; que la justice,
2590 c’est la foi — que les discours des réalistes et l’ enthousiasme populaire ; que la justice, enfin, et la vertu, n’ont auc
2591 s des réalistes et l’enthousiasme populaire ; que la justice, enfin, et la vertu, n’ont aucune réalité si chacun n’est pas
2592 nthousiasme populaire ; que la justice, enfin, et la vertu, n’ont aucune réalité si chacun n’est pas à sa place, là où la
2593 une réalité si chacun n’est pas à sa place, là où la vocation de Dieu l’a mis. Supposez qu’un tel homme existe. Que va-t-o
2594 si chacun n’est pas à sa place, là où la vocation de Dieu l’a mis. Supposez qu’un tel homme existe. Que va-t-on faire de l
2595 n n’est pas à sa place, là où la vocation de Dieu l’ a mis. Supposez qu’un tel homme existe. Que va-t-on faire de lui, de c
2596 upposez qu’un tel homme existe. Que va-t-on faire de lui, de ce héros, n’est-ce pas, des valeurs de l’esprit que justement
2597 qu’un tel homme existe. Que va-t-on faire de lui, de ce héros, n’est-ce pas, des valeurs de l’esprit que justement l’on fa
2598 re de lui, de ce héros, n’est-ce pas, des valeurs de l’esprit que justement l’on fait profession de défendre ? La biograph
2599 de lui, de ce héros, n’est-ce pas, des valeurs de l’ esprit que justement l’on fait profession de défendre ? La biographie
2600 est-ce pas, des valeurs de l’esprit que justement l’ on fait profession de défendre ? La biographie de Kierkegaard va nous
2601 rs de l’esprit que justement l’on fait profession de défendre ? La biographie de Kierkegaard va nous l’apprendre. On comme
2602 que justement l’on fait profession de défendre ? La biographie de Kierkegaard va nous l’apprendre. On commencera par mett
2603 l’on fait profession de défendre ? La biographie de Kierkegaard va nous l’apprendre. On commencera par mettre en doute so
2604 e défendre ? La biographie de Kierkegaard va nous l’ apprendre. On commencera par mettre en doute son sérieux : « Qui est l
2605 ncera par mettre en doute son sérieux : « Qui est le docteur Søren Kierkegaard ? C’est l’homme dépourvu de sérieux » lit-o
2606  : « Qui est le docteur Søren Kierkegaard ? C’est l’ homme dépourvu de sérieux » lit-on dans un journal du temps. On se moq
2607 octeur Søren Kierkegaard ? C’est l’homme dépourvu de sérieux » lit-on dans un journal du temps. On se moquera de son aspec
2608  » lit-on dans un journal du temps. On se moquera de son aspect physique et de ses pantalons trop longs. On montrera sans
2609 du temps. On se moquera de son aspect physique et de ses pantalons trop longs. On montrera sans trop de peine que ses idée
2610 e ses pantalons trop longs. On montrera sans trop de peine que ses idées sont faites pour rendre la vie impossible, puisqu
2611 op de peine que ses idées sont faites pour rendre la vie impossible, puisqu’elles impliquent le martyre des braves chrétie
2612 rendre la vie impossible, puisqu’elles impliquent le martyre des braves chrétiens, comme si la religion, de toute éternité
2613 liquent le martyre des braves chrétiens, comme si la religion, de toute éternité, n’était pas au contraire la façon la plu
2614 rtyre des braves chrétiens, comme si la religion, de toute éternité, n’était pas au contraire la façon la plus sage de sup
2615 gion, de toute éternité, n’était pas au contraire la façon la plus sage de supporter les maux de ce bas monde ! L’Église,
2616 toute éternité, n’était pas au contraire la façon la plus sage de supporter les maux de ce bas monde ! L’Église, par la vo
2617 é, n’était pas au contraire la façon la plus sage de supporter les maux de ce bas monde ! L’Église, par la voix de ses évê
2618 s au contraire la façon la plus sage de supporter les maux de ce bas monde ! L’Église, par la voix de ses évêques, tentera
2619 raire la façon la plus sage de supporter les maux de ce bas monde ! L’Église, par la voix de ses évêques, tentera de prouv
2620 plus sage de supporter les maux de ce bas monde ! L’ Église, par la voix de ses évêques, tentera de prouver qu’il extravagu
2621 upporter les maux de ce bas monde ! L’Église, par la voix de ses évêques, tentera de prouver qu’il extravague ; on propose
2622 les maux de ce bas monde ! L’Église, par la voix de ses évêques, tentera de prouver qu’il extravague ; on proposera de l’
2623 e ! L’Église, par la voix de ses évêques, tentera de prouver qu’il extravague ; on proposera de l’interdire d’accès au tem
2624 entera de prouver qu’il extravague ; on proposera de l’interdire d’accès au temple ; l’opinion unanime accablera son fol o
2625 era de prouver qu’il extravague ; on proposera de l’ interdire d’accès au temple ; l’opinion unanime accablera son fol orgu
2626 er qu’il extravague ; on proposera de l’interdire d’ accès au temple ; l’opinion unanime accablera son fol orgueil ; n’a-t-
2627 ; on proposera de l’interdire d’accès au temple ; l’ opinion unanime accablera son fol orgueil ; n’a-t-il pas écrit que la
2628 ccablera son fol orgueil ; n’a-t-il pas écrit que la presse est de nos jours l’obstacle décisif à la prédication du christ
2629 ol orgueil ; n’a-t-il pas écrit que la presse est de nos jours l’obstacle décisif à la prédication du christianisme vérita
2630 n’a-t-il pas écrit que la presse est de nos jours l’ obstacle décisif à la prédication du christianisme véritable ? Épuisé
2631 e la presse est de nos jours l’obstacle décisif à la prédication du christianisme véritable ? Épuisé par ce long effort dé
2632 ong effort démesuré contre son temps, accablé par la réprobation générale, il s’en ira mourir à l’hôpital, en disant à son
2633 par la réprobation générale, il s’en ira mourir à l’ hôpital, en disant à son seul ami : « Salue tous les hommes ! Je les a
2634 ’hôpital, en disant à son seul ami : « Salue tous les hommes ! Je les aimais bien tous… » Cela se passait à Copenhague, en
2635 ant à son seul ami : « Salue tous les hommes ! Je les aimais bien tous… » Cela se passait à Copenhague, en l’année 1855. De
2636 ais bien tous… » Cela se passait à Copenhague, en l’ année 1855. Depuis lors, il est vrai, les choses ont bien changé. On d
2637 hague, en l’année 1855. Depuis lors, il est vrai, les choses ont bien changé. On dirait même qu’elles sont au pire, mais il
2638 qu’elles sont au pire, mais il faut prendre garde de laisser croire à nos contemporains que ce pire ne puisse être aggravé
2639 si peu qu’ils s’y abandonnent. 2.Qu’est-ce que l’ esprit ? Donc, on nous parle de sauver l’esprit. Qu’est-ce que l’es
2640 2.Qu’est-ce que l’esprit ? Donc, on nous parle de sauver l’esprit. Qu’est-ce que l’esprit ? « L’esprit, c’est la puissa
2641 e que l’esprit ? Donc, on nous parle de sauver l’ esprit. Qu’est-ce que l’esprit ? « L’esprit, c’est la puissance que le
2642 , on nous parle de sauver l’esprit. Qu’est-ce que l’ esprit ? « L’esprit, c’est la puissance que le savoir d’un homme exerc
2643 le de sauver l’esprit. Qu’est-ce que l’esprit ? «  L’ esprit, c’est la puissance que le savoir d’un homme exerce sur sa vie
2644 sprit. Qu’est-ce que l’esprit ? « L’esprit, c’est la puissance que le savoir d’un homme exerce sur sa vie 46 ». Ce n’est p
2645 que l’esprit ? « L’esprit, c’est la puissance que le savoir d’un homme exerce sur sa vie 46 ». Ce n’est pas le savoir, ce
2646 it ? « L’esprit, c’est la puissance que le savoir d’ un homme exerce sur sa vie 46 ». Ce n’est pas le savoir, ce n’est pas
2647 r d’un homme exerce sur sa vie 46 ». Ce n’est pas le savoir, ce n’est pas la puissance, mais la puissance du savoir en exe
2648 sa vie 46 ». Ce n’est pas le savoir, ce n’est pas la puissance, mais la puissance du savoir en exercice. Qu’on ne croie pa
2649 st pas le savoir, ce n’est pas la puissance, mais la puissance du savoir en exercice. Qu’on ne croie pas à une subtilité :
2650 en exercice. Qu’on ne croie pas à une subtilité : le savoir autonome, ou la puissance, font décorer celui qui les détient,
2651 roie pas à une subtilité : le savoir autonome, ou la puissance, font décorer celui qui les détient, mais l’exercice effect
2652 autonome, ou la puissance, font décorer celui qui les détient, mais l’exercice effectif du savoir peut fort bien le conduir
2653 issance, font décorer celui qui les détient, mais l’ exercice effectif du savoir peut fort bien le conduire à la ruine, ou
2654 mais l’exercice effectif du savoir peut fort bien le conduire à la ruine, ou peut-être même au martyre. Ne soyez donc pas
2655 e effectif du savoir peut fort bien le conduire à la ruine, ou peut-être même au martyre. Ne soyez donc pas si pressé de d
2656 être même au martyre. Ne soyez donc pas si pressé de défendre les « droits » de l’esprit : ce n’est pas une distinction. E
2657 martyre. Ne soyez donc pas si pressé de défendre les « droits » de l’esprit : ce n’est pas une distinction. Et lequel d’en
2658 yez donc pas si pressé de défendre les « droits » de l’esprit : ce n’est pas une distinction. Et lequel d’entre nous peut
2659 donc pas si pressé de défendre les « droits » de l’ esprit : ce n’est pas une distinction. Et lequel d’entre nous peut dir
2660 Et lequel d’entre nous peut dire qu’il a calculé la dépense ? Il faudrait bien savoir de quoi l’on parle, et ce n’est peu
2661 il a calculé la dépense ? Il faudrait bien savoir de quoi l’on parle, et ce n’est peut-être possible que si l’on sait bien
2662 culé la dépense ? Il faudrait bien savoir de quoi l’ on parle, et ce n’est peut-être possible que si l’on sait bien où l’on
2663 l’on parle, et ce n’est peut-être possible que si l’ on sait bien où l’on va. À quoi tend la pensée de Kierkegaard ? Contre
2664 n’est peut-être possible que si l’on sait bien où l’ on va. À quoi tend la pensée de Kierkegaard ? Contre la presse et l’op
2665 ble que si l’on sait bien où l’on va. À quoi tend la pensée de Kierkegaard ? Contre la presse et l’opinion publique, il pr
2666 l’on sait bien où l’on va. À quoi tend la pensée de Kierkegaard ? Contre la presse et l’opinion publique, il proteste en
2667 va. À quoi tend la pensée de Kierkegaard ? Contre la presse et l’opinion publique, il proteste en faveur de ce qui est « o
2668 nd la pensée de Kierkegaard ? Contre la presse et l’ opinion publique, il proteste en faveur de ce qui est « original » ; c
2669 ste en faveur de ce qui est « original » ; contre l’ emportement des multitudes, il revendique la charité mystérieuse de l’
2670 ontre l’emportement des multitudes, il revendique la charité mystérieuse de l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte d
2671 multitudes, il revendique la charité mystérieuse de l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte de l’homme responsable d
2672 ltitudes, il revendique la charité mystérieuse de l’ ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte de l’homme responsable de s
2673 dique la charité mystérieuse de l’ironie ; contre l’ Histoire, il pose l’acte de l’homme responsable de son destin. Mais to
2674 térieuse de l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’ acte de l’homme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyr
2675 e de l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte de l’homme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans
2676 e l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte de l’ homme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans le
2677 l’Histoire, il pose l’acte de l’homme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans le monde qu’on nous pr
2678 de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans le monde qu’on nous prépare ? Il se peut, si pourtant Dieu le veut. L’ex
2679 qu’on nous prépare ? Il se peut, si pourtant Dieu le veut. L’exigence de Kierkegaard se limite à l’instant du choix, où l’
2680 s prépare ? Il se peut, si pourtant Dieu le veut. L’ exigence de Kierkegaard se limite à l’instant du choix, où l’homme s’e
2681 Il se peut, si pourtant Dieu le veut. L’exigence de Kierkegaard se limite à l’instant du choix, où l’homme s’engage « en
2682 de Kierkegaard se limite à l’instant du choix, où l’ homme s’engage « en vertu de l’absurde », sur le chemin que Dieu lui m
2683 stant du choix, où l’homme s’engage « en vertu de l’ absurde », sur le chemin que Dieu lui montre, — seul. Cette primauté d
2684 ù l’homme s’engage « en vertu de l’absurde », sur le chemin que Dieu lui montre, — seul. Cette primauté de la foi sur les
2685 hemin que Dieu lui montre, — seul. Cette primauté de la foi sur les vérités qui font vivre, cette solitude première devant
2686 in que Dieu lui montre, — seul. Cette primauté de la foi sur les vérités qui font vivre, cette solitude première devant Di
2687 lui montre, — seul. Cette primauté de la foi sur les vérités qui font vivre, cette solitude première devant Dieu, est-ce b
2688 re devant Dieu, est-ce bien cela que revendiquent les défenseurs du primat de l’esprit ? L’esprit est drame, attaque et ris
2689 en cela que revendiquent les défenseurs du primat de l’esprit ? L’esprit est drame, attaque et risque. Et l’on peut douter
2690 cela que revendiquent les défenseurs du primat de l’ esprit ? L’esprit est drame, attaque et risque. Et l’on peut douter qu
2691 vendiquent les défenseurs du primat de l’esprit ? L’ esprit est drame, attaque et risque. Et l’on peut douter qu’ils y croi
2692 sprit ? L’esprit est drame, attaque et risque. Et l’ on peut douter qu’ils y croient, ceux qui flétrissent le matérialisme
2693 eut douter qu’ils y croient, ceux qui flétrissent le matérialisme au nom de biens qu’ils n’ont pas su défendre ni davantag
2694 e sacrifier. Ils affirment trop tardivement que «  l’ argent ne fait pas le bonheur », et qu’il existe d’autres biens que nu
2695 rment trop tardivement que « l’argent ne fait pas le bonheur », et qu’il existe d’autres biens que nulle violence ne peut
2696 ne peut dérober, mais c’est une triste réponse à la révolte de ces pauvres qu’on redoute plus qu’on ne les aime… Si l’on
2697 rober, mais c’est une triste réponse à la révolte de ces pauvres qu’on redoute plus qu’on ne les aime… Si l’on voulait vra
2698 évolte de ces pauvres qu’on redoute plus qu’on ne les aime… Si l’on voulait vraiment un champion de l’esprit, on ferait bie
2699 pauvres qu’on redoute plus qu’on ne les aime… Si l’ on voulait vraiment un champion de l’esprit, on ferait bien d’aller le
2700 ne les aime… Si l’on voulait vraiment un champion de l’esprit, on ferait bien d’aller le prendre parmi ceux-là pour qui l’
2701 les aime… Si l’on voulait vraiment un champion de l’ esprit, on ferait bien d’aller le prendre parmi ceux-là pour qui l’esp
2702 vraiment un champion de l’esprit, on ferait bien d’ aller le prendre parmi ceux-là pour qui l’esprit n’a pas à se défendre
2703 t un champion de l’esprit, on ferait bien d’aller le prendre parmi ceux-là pour qui l’esprit n’a pas à se défendre, mais b
2704 it bien d’aller le prendre parmi ceux-là pour qui l’ esprit n’a pas à se défendre, mais bien à témoigner de son incarnation
2705 prit n’a pas à se défendre, mais bien à témoigner de son incarnation ; on ferait bien d’aller à ceux pour qui l’esprit n’e
2706 n à témoigner de son incarnation ; on ferait bien d’ aller à ceux pour qui l’esprit n’est pas une espèce de confort, mais u
2707 arnation ; on ferait bien d’aller à ceux pour qui l’ esprit n’est pas une espèce de confort, mais une aventure absolue et c
2708 ler à ceux pour qui l’esprit n’est pas une espèce de confort, mais une aventure absolue et comme un jugement de l’homme ;
2709 t, mais une aventure absolue et comme un jugement de l’homme ; ainsi Pascal, Nietzsche, Dostoïevski. On pourrait en citer
2710 mais une aventure absolue et comme un jugement de l’ homme ; ainsi Pascal, Nietzsche, Dostoïevski. On pourrait en citer que
2711 ourrait en citer quelques autres. Qu’ont-ils donc de commun, génie à part ? Peut-être leur souffrance seulement. Mais s’il
2712 re leur souffrance seulement. Mais s’il n’est pas de hiérarchie possible en ces parages, le sacrifice y tient lieu de mesu
2713 n’est pas de hiérarchie possible en ces parages, le sacrifice y tient lieu de mesure, parce qu’il est un acte incontestab
2714 parce qu’il est un acte incontestable. Telle est la nouvelle grandeur, la nouvelle mesure de l’esprit. Nous irons donc à
2715 te incontestable. Telle est la nouvelle grandeur, la nouvelle mesure de l’esprit. Nous irons donc à ce grand solitaire, à
2716 elle est la nouvelle grandeur, la nouvelle mesure de l’esprit. Nous irons donc à ce grand solitaire, à ce témoin extrême e
2717 e est la nouvelle grandeur, la nouvelle mesure de l’ esprit. Nous irons donc à ce grand solitaire, à ce témoin extrême et d
2718 nd solitaire, à ce témoin extrême et décisif dont la mort, comme un sceau d’éternité, attesta dans sa plénitude la primaut
2719 n extrême et décisif dont la mort, comme un sceau d’ éternité, attesta dans sa plénitude la primauté de l’acte spirituel :
2720 me un sceau d’éternité, attesta dans sa plénitude la primauté de l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque
2721 d’éternité, attesta dans sa plénitude la primauté de l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque, et la terr
2722 ternité, attesta dans sa plénitude la primauté de l’ acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque, et la terreur
2723 e la primauté de l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque, et la terreur que commencent d’y semer nos fau
2724 de l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque, et la terreur que commencent d’y semer nos faux dieux, ont
2725 l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de l’ époque, et la terreur que commencent d’y semer nos faux dieux, ont rév
2726 tuel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque, et la terreur que commencent d’y semer nos faux dieux, ont réveillé quelque
2727 and mal de l’époque, et la terreur que commencent d’ y semer nos faux dieux, ont réveillé quelques esprits, dont témoigne l
2728 eux, ont réveillé quelques esprits, dont témoigne la renaissance, ou pour mieux dire, la découverte parmi nous de cette pe
2729 dont témoigne la renaissance, ou pour mieux dire, la découverte parmi nous de cette pensée impitoyable. Remède du pire ? I
2730 nce, ou pour mieux dire, la découverte parmi nous de cette pensée impitoyable. Remède du pire ? Il fallait bien qu’on se s
2731 bien qu’on se sentît malade pour aller rechercher le médecin sévère que la santé moins déprimée d’un autre siècle avait tu
2732 alade pour aller rechercher le médecin sévère que la santé moins déprimée d’un autre siècle avait tué. C’est aussi qu’il e
2733 her le médecin sévère que la santé moins déprimée d’ un autre siècle avait tué. C’est aussi qu’il est devenu possible de sa
2734 avait tué. C’est aussi qu’il est devenu possible de saisir dans le déploiement des faits les plus marquants de notre époq
2735 st aussi qu’il est devenu possible de saisir dans le déploiement des faits les plus marquants de notre époque, la vérité d
2736 possible de saisir dans le déploiement des faits les plus marquants de notre époque, la vérité de l’anathème dont Kierkega
2737 dans le déploiement des faits les plus marquants de notre époque, la vérité de l’anathème dont Kierkegaard salua leur nai
2738 ent des faits les plus marquants de notre époque, la vérité de l’anathème dont Kierkegaard salua leur naissance. Nous nous
2739 its les plus marquants de notre époque, la vérité de l’anathème dont Kierkegaard salua leur naissance. Nous nous tournons
2740 les plus marquants de notre époque, la vérité de l’ anathème dont Kierkegaard salua leur naissance. Nous nous tournons ver
2741 ur naissance. Nous nous tournons vers ce prophète de nos malheurs, nous retournons à l’origine où il se tient, nous metton
2742 rs ce prophète de nos malheurs, nous retournons à l’ origine où il se tient, nous mettons en lui notre espoir de trouver un
2743 où il se tient, nous mettons en lui notre espoir de trouver un autre chemin : un chemin qui ne mène à Rome, ni à Berlin,
2744 mes devant Dieu. Søren Kierkegaard est sans doute le penseur capital de notre époque, je veux dire : l’objection la plus a
2745 ren Kierkegaard est sans doute le penseur capital de notre époque, je veux dire : l’objection la plus absolue, la plus fon
2746 e penseur capital de notre époque, je veux dire : l’ objection la plus absolue, la plus fondamentale qui lui soit faite ; u
2747 pital de notre époque, je veux dire : l’objection la plus absolue, la plus fondamentale qui lui soit faite ; une figure li
2748 oque, je veux dire : l’objection la plus absolue, la plus fondamentale qui lui soit faite ; une figure littéralement gênan
2749 lement gênante, un rappel presque insupportable à la présence dans ce temps de l’éternel. Car il ne suffit pas d’applaudir
2750 presque insupportable à la présence dans ce temps de l’éternel. Car il ne suffit pas d’applaudir à ses thèses pour apaiser
2751 sque insupportable à la présence dans ce temps de l’ éternel. Car il ne suffit pas d’applaudir à ses thèses pour apaiser ce
2752 dans ce temps de l’éternel. Car il ne suffit pas d’ applaudir à ses thèses pour apaiser ce regard qui nous perce ; et si n
2753 si nous sommes sourds à sa voix, comment étouffer le scandale de cette mort qui définit le destin de l’esprit parmi nous ?
2754 es sourds à sa voix, comment étouffer le scandale de cette mort qui définit le destin de l’esprit parmi nous ? Si l’Opinio
2755 nt étouffer le scandale de cette mort qui définit le destin de l’esprit parmi nous ? Si l’Opinion publique a tué Kierkegaa
2756 r le scandale de cette mort qui définit le destin de l’esprit parmi nous ? Si l’Opinion publique a tué Kierkegaard, elle n
2757 e scandale de cette mort qui définit le destin de l’ esprit parmi nous ? Si l’Opinion publique a tué Kierkegaard, elle n’a
2758 qui définit le destin de l’esprit parmi nous ? Si l’ Opinion publique a tué Kierkegaard, elle n’a pas eu de prise sur les s
2759 inion publique a tué Kierkegaard, elle n’a pas eu de prise sur les sarcasmes dont il l’a flétrie, plus charitables cependa
2760 e a tué Kierkegaard, elle n’a pas eu de prise sur les sarcasmes dont il l’a flétrie, plus charitables cependant que les dis
2761 lle n’a pas eu de prise sur les sarcasmes dont il l’ a flétrie, plus charitables cependant que les discours en l’honneur du
2762 nt il l’a flétrie, plus charitables cependant que les discours en l’honneur du Progrès : car tout l’honneur de notre temps
2763 e, plus charitables cependant que les discours en l’ honneur du Progrès : car tout l’honneur de notre temps sera peut-être,
2764 e les discours en l’honneur du Progrès : car tout l’ honneur de notre temps sera peut-être, par une compensation mystérieus
2765 ours en l’honneur du Progrès : car tout l’honneur de notre temps sera peut-être, par une compensation mystérieuse, d’avoir
2766 sera peut-être, par une compensation mystérieuse, d’ avoir compris mieux qu’aucun autre le message du « solitaire devant Di
2767 mystérieuse, d’avoir compris mieux qu’aucun autre le message du « solitaire devant Dieu ». 3.L’Ironie Lorsque je voi
2768 que je vois de toutes parts, en Europe, à travers la confusion des doctrines, reparaître les traits ironiques du grand vis
2769 à travers la confusion des doctrines, reparaître les traits ironiques du grand visage de Kierkegaard, il me vient à l’espr
2770 , reparaître les traits ironiques du grand visage de Kierkegaard, il me vient à l’esprit une image dont le burlesque n’aur
2771 ues du grand visage de Kierkegaard, il me vient à l’ esprit une image dont le burlesque n’aurait pas déplu à l’humeur shake
2772 ierkegaard, il me vient à l’esprit une image dont le burlesque n’aurait pas déplu à l’humeur shakespearienne du philosophe
2773 une image dont le burlesque n’aurait pas déplu à l’ humeur shakespearienne du philosophe danois. C’est l’image du chat d’A
2774 umeur shakespearienne du philosophe danois. C’est l’ image du chat d’Alice in Wonderland. Souvenez-vous de ce Chat, immense
2775 ienne du philosophe danois. C’est l’image du chat d’ Alice in Wonderland. Souvenez-vous de ce Chat, immense et subversif, d
2776 mage du chat d’Alice in Wonderland. Souvenez-vous de ce Chat, immense et subversif, dont le rire a le don d’exaspérer la R
2777 venez-vous de ce Chat, immense et subversif, dont le rire a le don d’exaspérer la Reine. Elle tempête et hurle son cri fav
2778 de ce Chat, immense et subversif, dont le rire a le don d’exaspérer la Reine. Elle tempête et hurle son cri favori : « Qu
2779 Chat, immense et subversif, dont le rire a le don d’ exaspérer la Reine. Elle tempête et hurle son cri favori : « Qu’on lui
2780 e et subversif, dont le rire a le don d’exaspérer la Reine. Elle tempête et hurle son cri favori : « Qu’on lui coupe la tê
2781 mpête et hurle son cri favori : « Qu’on lui coupe la tête ! » Alors le Chat s’élève dans les airs et peu à peu, rend son c
2782 cri favori : « Qu’on lui coupe la tête ! » Alors le Chat s’élève dans les airs et peu à peu, rend son corps invisible ; s
2783 lui coupe la tête ! » Alors le Chat s’élève dans les airs et peu à peu, rend son corps invisible ; seule subsiste sa face
2784 qui se refusent à couper une tête pareille. Enfin le Chat disparaît complètement. Mais à certains moments il s’amuse à ren
2785 on rire qui plane, immatériel. Ensuite, seulement la tête se recompose autour de cette angoissante mimique. Le rire de Kie
2786 se recompose autour de cette angoissante mimique. Le rire de Kierkegaard sur notre temps ! Dans un monde où règne la masse
2787 pose autour de cette angoissante mimique. Le rire de Kierkegaard sur notre temps ! Dans un monde où règne la masse, règne
2788 rkegaard sur notre temps ! Dans un monde où règne la masse, règne aussi le sérieux le plus pesant. On ne rit pas devant le
2789 ps ! Dans un monde où règne la masse, règne aussi le sérieux le plus pesant. On ne rit pas devant le dictateur, ni dans le
2790 n monde où règne la masse, règne aussi le sérieux le plus pesant. On ne rit pas devant le dictateur, ni dans les rangs des
2791 i le sérieux le plus pesant. On ne rit pas devant le dictateur, ni dans les rangs des troupes d’assaut. Ah ! si le rire es
2792 esant. On ne rit pas devant le dictateur, ni dans les rangs des troupes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’homme,
2793 evant le dictateur, ni dans les rangs des troupes d’ assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’homme, nous voici devenus b
2794 , ni dans les rangs des troupes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’homme, nous voici devenus bien inhumains. Il
2795 s rangs des troupes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’homme, nous voici devenus bien inhumains. Il semble que c
2796 s troupes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’homme, nous voici devenus bien inhumains. Il semble que chacun port
2797 roupes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’ homme, nous voici devenus bien inhumains. Il semble que chacun porte l
2798 evenus bien inhumains. Il semble que chacun porte le poids du monde et le sombre avenir du siècle. On a dépeint ce clerc m
2799 . Il semble que chacun porte le poids du monde et le sombre avenir du siècle. On a dépeint ce clerc moderne, accablé par t
2800 . On a dépeint ce clerc moderne, accablé par tous les malheurs du temps, dont il feint de se croire victime ou responsable4
2801 blé par tous les malheurs du temps, dont il feint de se croire victime ou responsable47. Cet homme que l’Histoire fait tre
2802 se croire victime ou responsable47. Cet homme que l’ Histoire fait trembler, et qui se réfugie dans les soucis publics comm
2803 l’Histoire fait trembler, et qui se réfugie dans les soucis publics comme on va voir un film pour s’oublier dans un drame
2804 our s’oublier dans un drame fictif, cet homme que la lecture de son journal effraie bien plus que les abîmes de son âme — 
2805 er dans un drame fictif, cet homme que la lecture de son journal effraie bien plus que les abîmes de son âme — Kierkegaard
2806 e la lecture de son journal effraie bien plus que les abîmes de son âme — Kierkegaard en décrit « le comique infini ». Il f
2807 e de son journal effraie bien plus que les abîmes de son âme — Kierkegaard en décrit « le comique infini ». Il faut risque
2808 e les abîmes de son âme — Kierkegaard en décrit «  le comique infini ». Il faut risquer cette expression : le rire de la ch
2809 ique infini ». Il faut risquer cette expression : le rire de la charité. « Le christianisme a découvert une misère dont l’
2810 ini ». Il faut risquer cette expression : le rire de la charité. « Le christianisme a découvert une misère dont l’homme ig
2811  ». Il faut risquer cette expression : le rire de la charité. « Le christianisme a découvert une misère dont l’homme ignor
2812 squer cette expression : le rire de la charité. «  Le christianisme a découvert une misère dont l’homme ignore, comme homme
2813 é. « Le christianisme a découvert une misère dont l’ homme ignore, comme homme, l’existence ; et c’est la maladie mortelle
2814 vert une misère dont l’homme ignore, comme homme, l’ existence ; et c’est la maladie mortelle (le péché) 48 . L’homme natur
2815 homme ignore, comme homme, l’existence ; et c’est la maladie mortelle (le péché) 48 . L’homme naturel a beau dénombrer tou
2816 omme, l’existence ; et c’est la maladie mortelle ( le péché) 48 . L’homme naturel a beau dénombrer tout l’horrible, et tout
2817 ce ; et c’est la maladie mortelle (le péché) 48 . L’ homme naturel a beau dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le ch
2818 péché) 48 . L’homme naturel a beau dénombrer tout l’ horrible, et tout épuiser, le chrétien se rit du bilan ! » Pourquoi ce
2819 beau dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le chrétien se rit du bilan ! » Pourquoi ce rire scandaleux ? Parce que
2820 lan ! » Pourquoi ce rire scandaleux ? Parce que «  la crainte infinie d’un seul danger nous rendrait tous les autres inexis
2821 rire scandaleux ? Parce que « la crainte infinie d’ un seul danger nous rendrait tous les autres inexistants. » Mais cette
2822 ainte infinie d’un seul danger nous rendrait tous les autres inexistants. » Mais cette crainte d’un seul danger peut-elle e
2823 tous les autres inexistants. » Mais cette crainte d’ un seul danger peut-elle encore, sérieusement, caractériser le chrétie
2824 nger peut-elle encore, sérieusement, caractériser le chrétien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard to
2825 ore, sérieusement, caractériser le chrétien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard tourne son aiguillon
2826 ser le chrétien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ ironie de Kierkegaard tourne son aiguillon contre le monde chrétien, c
2827 rétien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard tourne son aiguillon contre le monde chrétien, contre le
2828 ironie de Kierkegaard tourne son aiguillon contre le monde chrétien, contre le monde qui se réclame de l’esprit, ou qui fa
2829 ne son aiguillon contre le monde chrétien, contre le monde qui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de l’appeler
2830 le monde chrétien, contre le monde qui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de l’appeler. « Le Nouveau Testament
2831 monde chrétien, contre le monde qui se réclame de l’ esprit, ou qui fait profession de l’appeler. « Le Nouveau Testament re
2832 ui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de l’appeler. « Le Nouveau Testament ressemble à une satire de l’homme.
2833 se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de l’ appeler. « Le Nouveau Testament ressemble à une satire de l’homme. Il
2834 l’esprit, ou qui fait profession de l’appeler. «  Le Nouveau Testament ressemble à une satire de l’homme. Il contient des
2835 er. « Le Nouveau Testament ressemble à une satire de l’homme. Il contient des consolations et encore des consolations pour
2836 « Le Nouveau Testament ressemble à une satire de l’ homme. Il contient des consolations et encore des consolations pour ce
2837 à cause du Christ. Il suppose, sans méfiance, que le chrétien souffre pour sa doctrine… » Et c’est la tragi-comédie du chr
2838 le chrétien souffre pour sa doctrine… » Et c’est la tragi-comédie du christianisme de la chrétienté. Pauvre chrétien moye
2839 ine… » Et c’est la tragi-comédie du christianisme de la chrétienté. Pauvre chrétien moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctr
2840 … » Et c’est la tragi-comédie du christianisme de la chrétienté. Pauvre chrétien moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctrine
2841 Il faudrait cependant choisir. Ou bien tu crois à la seule grâce de Dieu, dans l’abîme infini où tu te vois, — ou bien tu
2842 endant choisir. Ou bien tu crois à la seule grâce de Dieu, dans l’abîme infini où tu te vois, — ou bien tu crois aussi à c
2843 . Ou bien tu crois à la seule grâce de Dieu, dans l’ abîme infini où tu te vois, — ou bien tu crois aussi à ce sérieux de l
2844 tu te vois, — ou bien tu crois aussi à ce sérieux de l’existence symbolisé par la cote de la Bourse. Ou bien tu joues tout
2845 te vois, — ou bien tu crois aussi à ce sérieux de l’ existence symbolisé par la cote de la Bourse. Ou bien tu joues toute t
2846 s aussi à ce sérieux de l’existence symbolisé par la cote de la Bourse. Ou bien tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bi
2847 à ce sérieux de l’existence symbolisé par la cote de la Bourse. Ou bien tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bien tu te
2848 e sérieux de l’existence symbolisé par la cote de la Bourse. Ou bien tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bien tu te re
2849 e de la Bourse. Ou bien tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bien tu te reposes aussi sur ta vertu. Ou bien tu vois que
2850 e reposes aussi sur ta vertu. Ou bien tu vois que la question brûlante, c’est de savoir si toi, tu es chrétien, — ou bien
2851 . Ou bien tu vois que la question brûlante, c’est de savoir si toi, tu es chrétien, — ou bien tu vitupères les sans-Dieu d
2852 ir si toi, tu es chrétien, — ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de quoi tu souffres ? De ton p
2853 es chrétien, — ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de quoi tu souffres ? De ton péché ou de ce
2854 upères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de quoi tu souffres ? De ton péché ou de celui des autres ? Comique amer
2855 e Russie. Mais sais-tu bien de quoi tu souffres ? De ton péché ou de celui des autres ? Comique amer et infini de ce « cro
2856 ais-tu bien de quoi tu souffres ? De ton péché ou de celui des autres ? Comique amer et infini de ce « croyant » qui tremb
2857 é ou de celui des autres ? Comique amer et infini de ce « croyant » qui tremble pour le sort de l’esprit dans le monde, et
2858 amer et infini de ce « croyant » qui tremble pour le sort de l’esprit dans le monde, et pour son sort dans le monde sans e
2859 infini de ce « croyant » qui tremble pour le sort de l’esprit dans le monde, et pour son sort dans le monde sans esprit, e
2860 ini de ce « croyant » qui tremble pour le sort de l’ esprit dans le monde, et pour son sort dans le monde sans esprit, exac
2861 oyant » qui tremble pour le sort de l’esprit dans le monde, et pour son sort dans le monde sans esprit, exactement comme s
2862 de l’esprit dans le monde, et pour son sort dans le monde sans esprit, exactement comme si l’Esprit n’existait pas î Sero
2863 rt dans le monde sans esprit, exactement comme si l’ Esprit n’existait pas î Serons-nous des témoins ou des espions crainti
2864 des espions craintifs ? Attendrons-nous toujours le « réveil de la masse » pour affirmer que tous ses dieux sont des faux
2865 craintifs ? Attendrons-nous toujours le « réveil de la masse » pour affirmer que tous ses dieux sont des faux dieux ? Mai
2866 aintifs ? Attendrons-nous toujours le « réveil de la masse » pour affirmer que tous ses dieux sont des faux dieux ? Mais s
2867 des faux dieux pour nous ? Appelons-nous vraiment l’ esprit ? — Mais non, nous appelons « le règne de l’esprit », c’est bie
2868 s vraiment l’esprit ? — Mais non, nous appelons «  le règne de l’esprit », c’est bien moins dangereux ; tous en seront… De
2869 t l’esprit ? — Mais non, nous appelons « le règne de l’esprit », c’est bien moins dangereux ; tous en seront… Deux questi
2870 ’esprit ? — Mais non, nous appelons « le règne de l’ esprit », c’est bien moins dangereux ; tous en seront… Deux questions
2871 x questions — dit encore Kierkegaard — témoignent de l’esprit : 1) ce qu’on nous prêche, est-ce possible ? 2) puis-je le f
2872 uestions — dit encore Kierkegaard — témoignent de l’ esprit : 1) ce qu’on nous prêche, est-ce possible ? 2) puis-je le fair
2873 e qu’on nous prêche, est-ce possible ? 2) puis-je le faire ? Deux questions témoignent de l’absence de l’esprit : 1) est-c
2874 ? 2) puis-je le faire ? Deux questions témoignent de l’absence de l’esprit : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen
2875 ) puis-je le faire ? Deux questions témoignent de l’ absence de l’esprit : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen l’a
2876 le faire ? Deux questions témoignent de l’absence de l’esprit : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen l’a-t-il fait
2877 faire ? Deux questions témoignent de l’absence de l’ esprit : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen l’a-t-il fait ?
2878 it : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen l’ a-t-il fait ? l’a-t-il réellement fait ?49 Nous posons toujours la d
2879 éel ? 2) mon voisin Christofersen l’a-t-il fait ? l’ a-t-il réellement fait ?49 Nous posons toujours la dernière question
2880 jours la dernière question. Nous ne croyons pas à l’ Esprit, nous préférons ne pas scandaliser ; nous croyons réellement à
2881 ns ne pas scandaliser ; nous croyons réellement à l’ Opinion publique. Nous lisons les journaux, voilà notre réalité. Le di
2882 yons réellement à l’Opinion publique. Nous lisons les journaux, voilà notre réalité. Le dimanche, nous allons quelquefois à
2883 e. Nous lisons les journaux, voilà notre réalité. Le dimanche, nous allons quelquefois à l’église déplorer l’athéisme du m
2884 e réalité. Le dimanche, nous allons quelquefois à l’ église déplorer l’athéisme du monde. « Le Nouveau Testament suppose sa
2885 nche, nous allons quelquefois à l’église déplorer l’ athéisme du monde. « Le Nouveau Testament suppose sans méfiance que le
2886 uefois à l’église déplorer l’athéisme du monde. «  Le Nouveau Testament suppose sans méfiance que le chrétien souffre pour
2887 « Le Nouveau Testament suppose sans méfiance que le chrétien souffre pour sa doctrine… (Mais non ! il souffre simplement
2888 ur sa doctrine… (Mais non ! il souffre simplement de ce que tous ne l’ont pas admise)… et il apporte sa consolation, et su
2889 ais non ! il souffre simplement de ce que tous ne l’ ont pas admise)… et il apporte sa consolation, et sur ce texte on nous
2890 s, à nous qui n’avons pas voulu souffrir. » Dans l’ église somptueuse paraît le très vénérable et très noble Premier Prédi
2891 oulu souffrir. » Dans l’église somptueuse paraît le très vénérable et très noble Premier Prédicateur général de la Cour,
2892 rès noble Premier Prédicateur général de la Cour, le favori élu par la bonne société ; il paraît devant une assemblée choi
2893 Prédicateur général de la Cour, le favori élu par la bonne société ; il paraît devant une assemblée choisie d’élus, et prê
2894 société ; il paraît devant une assemblée choisie d’ élus, et prêche avec émotion sur ce texte qu’il a choisi lui-même : Di
2895 e texte qu’il a choisi lui-même : Dieu a élu dans le monde les petits et les méprisés ; — et personne ne rit.50 C’est al
2896 u’il a choisi lui-même : Dieu a élu dans le monde les petits et les méprisés ; — et personne ne rit.50 C’est alors que pa
2897 lui-même : Dieu a élu dans le monde les petits et les méprisés ; — et personne ne rit.50 C’est alors que paraît le rire d
2898 — et personne ne rit.50 C’est alors que paraît le rire de Kierkegaard. Ce n’est pas le rire d’un Molière : Molière fait
2899 rsonne ne rit.50 C’est alors que paraît le rire de Kierkegaard. Ce n’est pas le rire d’un Molière : Molière fait rire la
2900 s que paraît le rire de Kierkegaard. Ce n’est pas le rire d’un Molière : Molière fait rire la foule aux dépens de l’extrav
2901 raît le rire de Kierkegaard. Ce n’est pas le rire d’ un Molière : Molière fait rire la foule aux dépens de l’extravagant. M
2902 ’est pas le rire d’un Molière : Molière fait rire la foule aux dépens de l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de
2903 olière : Molière fait rire la foule aux dépens de l’ extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule, de son sérieu
2904 de l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute
2905 l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute ext
2906 gant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute extravagance.
2907 la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute extravagance. « On peut leur faire faire tout ce qu’
2908 de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute extravagance. « On peut leur faire faire tout ce qu’on veut, qu
2909 leur faire faire tout ce qu’on veut, que ce soit le bien ou le mal, une seule condition leur importe : qu’ils soient touj
2910 faire tout ce qu’on veut, que ce soit le bien ou le mal, une seule condition leur importe : qu’ils soient toujours comme
2911 leur importe : qu’ils soient toujours comme tous les autres, qu’ils imitent, — et n’agissent jamais seuls. » Mais ce que D
2912 euls. » Mais ce que Dieu exige, c’est précisément le contraire : il veut l’originalité. « Voilà pourquoi la Parole de Dieu
2913 u exige, c’est précisément le contraire : il veut l’ originalité. « Voilà pourquoi la Parole de Dieu est telle qu’on y trou
2914 ntraire : il veut l’originalité. « Voilà pourquoi la Parole de Dieu est telle qu’on y trouve toujours quelque passage qui
2915 il veut l’originalité. « Voilà pourquoi la Parole de Dieu est telle qu’on y trouve toujours quelque passage qui dise le co
2916 qu’on y trouve toujours quelque passage qui dise le contraire d’un autre. » Car l’apparence de la contradiction nous obli
2917 ve toujours quelque passage qui dise le contraire d’ un autre. » Car l’apparence de la contradiction nous oblige à choisir,
2918 e passage qui dise le contraire d’un autre. » Car l’ apparence de la contradiction nous oblige à choisir, fait à la foi sa
2919 i dise le contraire d’un autre. » Car l’apparence de la contradiction nous oblige à choisir, fait à la foi sa place, et no
2920 ise le contraire d’un autre. » Car l’apparence de la contradiction nous oblige à choisir, fait à la foi sa place, et nous
2921 de la contradiction nous oblige à choisir, fait à la foi sa place, et nous contraint à l’originalité. « Mais quoi, profess
2922 isir, fait à la foi sa place, et nous contraint à l’ originalité. « Mais quoi, professeurs et disciples ne se trouvent bien
2923 esseurs et disciples ne se trouvent bien que dans l’ imitation : c’est pourquoi ils sont unis en elle d’une manière si touc
2924 ’imitation : c’est pourquoi ils sont unis en elle d’ une manière si touchante, et c’est ce qu’ils appellent l’amour 51. »
2925 anière si touchante, et c’est ce qu’ils appellent l’ amour 51. » Rire du solitaire, qui ressemble peut-être à la pitié éni
2926 . » Rire du solitaire, qui ressemble peut-être à la pitié énigmatique d’un Dostoïevski. Ici tout le visage de Kierkegaard
2927 e, qui ressemble peut-être à la pitié énigmatique d’ un Dostoïevski. Ici tout le visage de Kierkegaard se recompose. Et l’o
2928 à la pitié énigmatique d’un Dostoïevski. Ici tout le visage de Kierkegaard se recompose. Et l’on voit que son rire n’est r
2929 énigmatique d’un Dostoïevski. Ici tout le visage de Kierkegaard se recompose. Et l’on voit que son rire n’est rien que la
2930 ci tout le visage de Kierkegaard se recompose. Et l’ on voit que son rire n’est rien que la douleur du témoin de l’Esprit,
2931 compose. Et l’on voit que son rire n’est rien que la douleur du témoin de l’Esprit, au milieu de la foule. 4.L’original
2932 que son rire n’est rien que la douleur du témoin de l’Esprit, au milieu de la foule. 4.L’originalité Qu’entend-il p
2933 e son rire n’est rien que la douleur du témoin de l’ Esprit, au milieu de la foule. 4.L’originalité Qu’entend-il par
2934 ue la douleur du témoin de l’Esprit, au milieu de la foule. 4.L’originalité Qu’entend-il par ce mot d’originalité ?
2935 le. 4.L’originalité Qu’entend-il par ce mot d’ originalité ? Il faut en rapporter le sens au centre même de sa pensée
2936 l par ce mot d’originalité ? Il faut en rapporter le sens au centre même de sa pensée, ou pour mieux dire : de son action.
2937 ité ? Il faut en rapporter le sens au centre même de sa pensée, ou pour mieux dire : de son action. Ce centre est « la cat
2938 au centre même de sa pensée, ou pour mieux dire : de son action. Ce centre est « la catégorie du solitaire ». Bien des mal
2939 pour mieux dire : de son action. Ce centre est «  la catégorie du solitaire ». Bien des malentendus seraient ici possibles
2940 ut : anarchie, romantisme, individu. Il n’est que de les confronter à la réalité chrétienne de l’homme. Le solitaire que K
2941 : anarchie, romantisme, individu. Il n’est que de les confronter à la réalité chrétienne de l’homme. Le solitaire que Kierk
2942 tisme, individu. Il n’est que de les confronter à la réalité chrétienne de l’homme. Le solitaire que Kierkegaard appelle,
2943 est que de les confronter à la réalité chrétienne de l’homme. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’homme isolé de
2944 que de les confronter à la réalité chrétienne de l’ homme. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’homme isolé devan
2945 es confronter à la réalité chrétienne de l’homme. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’homme isolé devant son Die
2946 omme. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’ homme isolé devant son Dieu. Mais comment cela se pourrait-il, sinon p
2947 Dieu. Mais comment cela se pourrait-il, sinon par l’ effet de la foi ? Il faut que Dieu l’appelle, qu’il le nomme et par là
2948 is comment cela se pourrait-il, sinon par l’effet de la foi ? Il faut que Dieu l’appelle, qu’il le nomme et par là le sépa
2949 comment cela se pourrait-il, sinon par l’effet de la foi ? Il faut que Dieu l’appelle, qu’il le nomme et par là le sépare,
2950 l, sinon par l’effet de la foi ? Il faut que Dieu l’ appelle, qu’il le nomme et par là le sépare, autrement l’homme n’est r
2951 fet de la foi ? Il faut que Dieu l’appelle, qu’il le nomme et par là le sépare, autrement l’homme n’est rien qu’un exempla
2952 faut que Dieu l’appelle, qu’il le nomme et par là le sépare, autrement l’homme n’est rien qu’un exemplaire dans le troupea
2953 le, qu’il le nomme et par là le sépare, autrement l’ homme n’est rien qu’un exemplaire dans le troupeau. Le solitaire devan
2954 utrement l’homme n’est rien qu’un exemplaire dans le troupeau. Le solitaire devant Dieu, c’est celui qui répond à la foi,
2955 mme n’est rien qu’un exemplaire dans le troupeau. Le solitaire devant Dieu, c’est celui qui répond à la foi, cet appel. Qu
2956 e solitaire devant Dieu, c’est celui qui répond à la foi, cet appel. Quand on parle de romantisme, d’anarchie, d’individua
2957 ui qui répond à la foi, cet appel. Quand on parle de romantisme, d’anarchie, d’individualisme, on ne parle jamais que de r
2958 la foi, cet appel. Quand on parle de romantisme, d’ anarchie, d’individualisme, on ne parle jamais que de révolte, mais d’
2959 appel. Quand on parle de romantisme, d’anarchie, d’ individualisme, on ne parle jamais que de révolte, mais d’une révolte
2960 narchie, d’individualisme, on ne parle jamais que de révolte, mais d’une révolte en fin de compte imaginaire. Car l’ordre
2961 dualisme, on ne parle jamais que de révolte, mais d’ une révolte en fin de compte imaginaire. Car l’ordre de ce monde est l
2962 is d’une révolte en fin de compte imaginaire. Car l’ ordre de ce monde est lui-même en révolte contre l’ordre reçu de Dieu,
2963 révolte en fin de compte imaginaire. Car l’ordre de ce monde est lui-même en révolte contre l’ordre reçu de Dieu, qui ser
2964 ’ordre de ce monde est lui-même en révolte contre l’ ordre reçu de Dieu, qui sera l’Ordre du Royaume. Et nier une négation,
2965 monde est lui-même en révolte contre l’ordre reçu de Dieu, qui sera l’Ordre du Royaume. Et nier une négation, c’est s’enfo
2966 en révolte contre l’ordre reçu de Dieu, qui sera l’ Ordre du Royaume. Et nier une négation, c’est s’enfoncer dans le néant
2967 aume. Et nier une négation, c’est s’enfoncer dans le néant. Seule la révolte du chrétien est position, obéissance. Et si l
2968 e négation, c’est s’enfoncer dans le néant. Seule la révolte du chrétien est position, obéissance. Et si l’appel de Dieu i
2969 volte du chrétien est position, obéissance. Et si l’ appel de Dieu isole du monde un homme, c’est que le monde, dans sa for
2970 chrétien est position, obéissance. Et si l’appel de Dieu isole du monde un homme, c’est que le monde, dans sa forme déchu
2971 ’appel de Dieu isole du monde un homme, c’est que le monde, dans sa forme déchue s’oppose au monde tel que Dieu l’a créé,
2972 ns sa forme déchue s’oppose au monde tel que Dieu l’ a créé, s’oppose à la transformation que veut l’Esprit, s’oppose à l’O
2973 oppose au monde tel que Dieu l’a créé, s’oppose à la transformation que veut l’Esprit, s’oppose à l’Ordre. « Ne vous confo
2974 u l’a créé, s’oppose à la transformation que veut l’ Esprit, s’oppose à l’Ordre. « Ne vous conformez pas à ce siècle présen
2975 à la transformation que veut l’Esprit, s’oppose à l’ Ordre. « Ne vous conformez pas à ce siècle présent, mais soyez transfo
2976 résent, mais soyez transformés », dit saint Paul. Le solitaire devant Dieu, c’est celui qui se tient à l’origine de sa réa
2977 solitaire devant Dieu, c’est celui qui se tient à l’ origine de sa réalité. Celui-là seul connaît sa fin, et l’ordre éterne
2978 devant Dieu, c’est celui qui se tient à l’origine de sa réalité. Celui-là seul connaît sa fin, et l’ordre éternel de sa vi
2979 e de sa réalité. Celui-là seul connaît sa fin, et l’ ordre éternel de sa vie. Celui-là peut juger ce monde, et s’y tenir co
2980 Celui-là seul connaît sa fin, et l’ordre éternel de sa vie. Celui-là peut juger ce monde, et s’y tenir comme n’étant pas
2981 et s’y tenir comme n’étant pas tenu. Il n’est pas d’ autre « réaction » contre le siècle, pas d’autre révolution créatrice.
2982 as tenu. Il n’est pas d’autre « réaction » contre le siècle, pas d’autre révolution créatrice. Et tous nos appels à l’espr
2983 st pas d’autre « réaction » contre le siècle, pas d’ autre révolution créatrice. Et tous nos appels à l’esprit, s’ils ne so
2984 ’autre révolution créatrice. Et tous nos appels à l’ esprit, s’ils ne sont pas ce retour au Réel, ne sont que poursuite du
2985 ion, ou orgueil fantastique. 5.Le solitaire et les faux dieux Nous croyons à la foule, aux races, à l’Histoire (ou pl
2986 .Le solitaire et les faux dieux Nous croyons à la foule, aux races, à l’Histoire (ou plutôt à l’Évolution des sociétés)
2987 ux dieux Nous croyons à la foule, aux races, à l’ Histoire (ou plutôt à l’Évolution des sociétés), à la Révolution, au C
2988 à la foule, aux races, à l’Histoire (ou plutôt à l’ Évolution des sociétés), à la Révolution, au Capital, au jugement de l
2989 istoire (ou plutôt à l’Évolution des sociétés), à la Révolution, au Capital, au jugement de l’Opinion publique ; nous croy
2990 ciétés), à la Révolution, au Capital, au jugement de l’Opinion publique ; nous croyons au passé, au collectif, à l’avenir,
2991 tés), à la Révolution, au Capital, au jugement de l’ Opinion publique ; nous croyons au passé, au collectif, à l’avenir, et
2992 publique ; nous croyons au passé, au collectif, à l’ avenir, et tout cela n’est rien que fuite devant notre éternel présent
2993 ernel présent, et tout cela n’est que mythologie. Les dieux du siècle ont l’existence qu’on leur prête : hélas ! il serait
2994 ela n’est que mythologie. Les dieux du siècle ont l’ existence qu’on leur prête : hélas ! il serait faux de dire qu’ils n’e
2995 istence qu’on leur prête : hélas ! il serait faux de dire qu’ils n’en ont pas. Mais encore une fois, ce n’est pas échapper
2996 ce n’est pas échapper aux chimères publiques que de les dénoncer éloquemment en vertu d’une idée de l’homme que la raison
2997 n’est pas échapper aux chimères publiques que de les dénoncer éloquemment en vertu d’une idée de l’homme que la raison paï
2998 e de les dénoncer éloquemment en vertu d’une idée de l’homme que la raison païenne admet fort bien : nietzschéisme agressi
2999 e les dénoncer éloquemment en vertu d’une idée de l’ homme que la raison païenne admet fort bien : nietzschéisme agressif o
3000 er éloquemment en vertu d’une idée de l’homme que la raison païenne admet fort bien : nietzschéisme agressif ou désespoir
3001 r du démoniaque qui veut être soi-même « en haine de l’existence et selon sa misère ». Cette révolte n’est pas fondée dans
3002 u démoniaque qui veut être soi-même « en haine de l’ existence et selon sa misère ». Cette révolte n’est pas fondée dans la
3003 sa misère ». Cette révolte n’est pas fondée dans la transformation effective du monde. Elle participe encore de la dégrad
3004 rmation effective du monde. Elle participe encore de la dégradation. « Une objection vraiment méchante s’arcboute toujours
3005 tion effective du monde. Elle participe encore de la dégradation. « Une objection vraiment méchante s’arcboute toujours co
3006 aiment méchante s’arcboute toujours contre ce qui la suscite.52 » Et celui qui recourt à son moi révolté contre les forces
3007 2 » Et celui qui recourt à son moi révolté contre les forces d’anéantissement, s’appuie sur le néant et précipite sa propre
3008 i qui recourt à son moi révolté contre les forces d’ anéantissement, s’appuie sur le néant et précipite sa propre ruine. Le
3009 contre les forces d’anéantissement, s’appuie sur le néant et précipite sa propre ruine. Le solitaire qui condamne la mass
3010 appuie sur le néant et précipite sa propre ruine. Le solitaire qui condamne la masse ne peut se fonder que sur sa vocation
3011 cipite sa propre ruine. Le solitaire qui condamne la masse ne peut se fonder que sur sa vocation, et il ne peut être lui-m
3012 sa vocation, et il ne peut être lui-même que par le droit divin de la Parole qui le distingue. Suprême humilité du solita
3013 t il ne peut être lui-même que par le droit divin de la Parole qui le distingue. Suprême humilité du solitaire ! Il ne sau
3014 l ne peut être lui-même que par le droit divin de la Parole qui le distingue. Suprême humilité du solitaire ! Il ne saurai
3015 lui-même que par le droit divin de la Parole qui le distingue. Suprême humilité du solitaire ! Il ne saurait se comparer
3016 ité du solitaire ! Il ne saurait se comparer qu’à la vocation qu’il reçoit. Où l’orgueil trouverait-il encore à se loger c
3017 ait se comparer qu’à la vocation qu’il reçoit. Où l’ orgueil trouverait-il encore à se loger chez un être à ce point simpli
3018 t simplifié qu’il n’est plus qu’obéissance — dans la mesure où il agit — et pénitence — dans la mesure où sa vocation le d
3019 — dans la mesure où il agit — et pénitence — dans la mesure où sa vocation le dépasse ? Si Kierkegaard condamne la foule,
3020 it — et pénitence — dans la mesure où sa vocation le dépasse ? Si Kierkegaard condamne la foule, ce n’est point qu’il la c
3021 sa vocation le dépasse ? Si Kierkegaard condamne la foule, ce n’est point qu’il la craigne, ou qu’il craigne d’y perdre l
3022 erkegaard condamne la foule, ce n’est point qu’il la craigne, ou qu’il craigne d’y perdre le pauvre moi des psychologues.
3023 ce n’est point qu’il la craigne, ou qu’il craigne d’ y perdre le pauvre moi des psychologues. Son reproche à la foule, c’es
3024 int qu’il la craigne, ou qu’il craigne d’y perdre le pauvre moi des psychologues. Son reproche à la foule, c’est qu’elle n
3025 re le pauvre moi des psychologues. Son reproche à la foule, c’est qu’elle n’exige rien de lui. La foule nous veut tout sim
3026 n reproche à la foule, c’est qu’elle n’exige rien de lui. La foule nous veut tout simplement irresponsables ; par cela seu
3027 he à la foule, c’est qu’elle n’exige rien de lui. La foule nous veut tout simplement irresponsables ; par cela seul, nous
3028 t simplement irresponsables ; par cela seul, nous la flattons, et elle nous reconnaît pour siens. Elle est le lieu de rend
3029 tons, et elle nous reconnaît pour siens. Elle est le lieu de rendez-vous des hommes qui se fuient, eux et leur vocation. E
3030 elle nous reconnaît pour siens. Elle est le lieu de rendez-vous des hommes qui se fuient, eux et leur vocation. Elle n’es
3031 eux et leur vocation. Elle n’est personne et tire de là son assurance dans le crime. « Il ne s’est pas trouvé un seul sold
3032 e n’est personne et tire de là son assurance dans le crime. « Il ne s’est pas trouvé un seul soldat pour oser porter la ma
3033 s’est pas trouvé un seul soldat pour oser porter la main sur Caius Marius, telle est la vérité. Mais trois ou quatre femm
3034 r oser porter la main sur Caius Marius, telle est la vérité. Mais trois ou quatre femmes, dans l’illusion d’être une foule
3035 est la vérité. Mais trois ou quatre femmes, dans l’ illusion d’être une foule et que personne peut-être ne saurait dire qu
3036 ité. Mais trois ou quatre femmes, dans l’illusion d’ être une foule et que personne peut-être ne saurait dire qui l’avait f
3037 ule et que personne peut-être ne saurait dire qui l’ avait fait ou l’avait commencé, celles-là l’auraient eu, ce courage !
3038 nne peut-être ne saurait dire qui l’avait fait ou l’ avait commencé, celles-là l’auraient eu, ce courage ! Ô mensonge ! »
3039 qui l’avait fait ou l’avait commencé, celles-là l’ auraient eu, ce courage ! Ô mensonge ! » La foule n’est rien que la fu
3040 les-là l’auraient eu, ce courage ! Ô mensonge ! » La foule n’est rien que la fuite de chaque homme devant la responsabilit
3041 courage ! Ô mensonge ! » La foule n’est rien que la fuite de chaque homme devant la responsabilité de son acte. « Car une
3042 ! Ô mensonge ! » La foule n’est rien que la fuite de chaque homme devant la responsabilité de son acte. « Car une foule es
3043 le n’est rien que la fuite de chaque homme devant la responsabilité de son acte. « Car une foule est une abstraction, qui
3044 la fuite de chaque homme devant la responsabilité de son acte. « Car une foule est une abstraction, qui n’a pas de mains,
3045 « Car une foule est une abstraction, qui n’a pas de mains, mais chaque homme isolé a, dans la règle, deux mains, et lorsq
3046 n’a pas de mains, mais chaque homme isolé a, dans la règle, deux mains, et lorsqu’il porte ces deux mains sur Marius, ce s
3047 x mains sur Marius, ce sont ses mains, non celles de son voisin et non celles de la foule qui n’a pas de mains. » Tout seu
3048 ses mains, non celles de son voisin et non celles de la foule qui n’a pas de mains. » Tout seul en face du Christ, un homm
3049 mains, non celles de son voisin et non celles de la foule qui n’a pas de mains. » Tout seul en face du Christ, un homme o
3050 son voisin et non celles de la foule qui n’a pas de mains. » Tout seul en face du Christ, un homme oserait-il s’avancer e
3051 oserait-il s’avancer et cracher au visage du Fils de Dieu ? Mais qu’il soit foule, il aura ce « courage », — il l’a eu. Il
3052 is qu’il soit foule, il aura ce « courage », — il l’ a eu. Il faut aller plus loin. La foule n’est pas dans la rue seulemen
3053  courage », — il l’a eu. Il faut aller plus loin. La foule n’est pas dans la rue seulement. Elle est dans la pensée des ho
3054 Il faut aller plus loin. La foule n’est pas dans la rue seulement. Elle est dans la pensée des hommes de ce temps. Le gén
3055 le n’est pas dans la rue seulement. Elle est dans la pensée des hommes de ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su
3056 rue seulement. Elle est dans la pensée des hommes de ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su la dénoncer au plus i
3057 . Elle est dans la pensée des hommes de ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su la dénoncer au plus intime de l’ex
3058 pensée des hommes de ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su la dénoncer au plus intime de l’existence individuel
3059 e ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su la dénoncer au plus intime de l’existence individuelle. Chaque fois que
3060 te de Kierkegaard a su la dénoncer au plus intime de l’existence individuelle. Chaque fois que nous disons d’un de nos die
3061 de Kierkegaard a su la dénoncer au plus intime de l’ existence individuelle. Chaque fois que nous disons d’un de nos dieux
3062 istence individuelle. Chaque fois que nous disons d’ un de nos dieux qu’il est puissant, nous témoignons de notre démission
3063 ce individuelle. Chaque fois que nous disons d’un de nos dieux qu’il est puissant, nous témoignons de notre démission. La
3064 de nos dieux qu’il est puissant, nous témoignons de notre démission. La foule n’a pas d’autre existence et d’autre pouvoi
3065 est puissant, nous témoignons de notre démission. La foule n’a pas d’autre existence et d’autre pouvoir que mon refus d’ex
3066 s témoignons de notre démission. La foule n’a pas d’ autre existence et d’autre pouvoir que mon refus d’exister devant Dieu
3067 démission. La foule n’a pas d’autre existence et d’ autre pouvoir que mon refus d’exister devant Dieu et d’exercer le pouv
3068 ’autre existence et d’autre pouvoir que mon refus d’ exister devant Dieu et d’exercer le pouvoir que je suis. Elle n’est qu
3069 re pouvoir que mon refus d’exister devant Dieu et d’ exercer le pouvoir que je suis. Elle n’est que ma dégradation. Et tout
3070 que mon refus d’exister devant Dieu et d’exercer le pouvoir que je suis. Elle n’est que ma dégradation. Et toutes les sci
3071 je suis. Elle n’est que ma dégradation. Et toutes les sciences qui étudient ses lois, historiques ou sociologiques, sont co
3072 riques ou sociologiques, sont comme une inversion de la théologie, — une théologie de la dégradation. L’opposition de Kier
3073 ues ou sociologiques, sont comme une inversion de la théologie, — une théologie de la dégradation. L’opposition de Kierkeg
3074 me une inversion de la théologie, — une théologie de la dégradation. L’opposition de Kierkegaard et de Hegel trouve ici so
3075 une inversion de la théologie, — une théologie de la dégradation. L’opposition de Kierkegaard et de Hegel trouve ici son s
3076 la théologie, — une théologie de la dégradation. L’ opposition de Kierkegaard et de Hegel trouve ici son sens à la fois le
3077 , — une théologie de la dégradation. L’opposition de Kierkegaard et de Hegel trouve ici son sens à la fois le plus profond
3078 de la dégradation. L’opposition de Kierkegaard et de Hegel trouve ici son sens à la fois le plus profond et le plus actuel
3079 kegaard et de Hegel trouve ici son sens à la fois le plus profond et le plus actuel. Hegel a tout objectivé : l’Esprit, l’
3080 trouve ici son sens à la fois le plus profond et le plus actuel. Hegel a tout objectivé : l’Esprit, l’histoire, la dialec
3081 ofond et le plus actuel. Hegel a tout objectivé : l’ Esprit, l’histoire, la dialectique, finalement l’homme lui-même aux ye
3082 e plus actuel. Hegel a tout objectivé : l’Esprit, l’ histoire, la dialectique, finalement l’homme lui-même aux yeux de l’ho
3083 l. Hegel a tout objectivé : l’Esprit, l’histoire, la dialectique, finalement l’homme lui-même aux yeux de l’homme. Il a vo
3084 l’Esprit, l’histoire, la dialectique, finalement l’ homme lui-même aux yeux de l’homme. Il a voulu chasser du monde le par
3085 lectique, finalement l’homme lui-même aux yeux de l’ homme. Il a voulu chasser du monde le paradoxe et le scandale du solit
3086 aux yeux de l’homme. Il a voulu chasser du monde le paradoxe et le scandale du solitaire plus grand que tous. Il a voulu
3087 homme. Il a voulu chasser du monde le paradoxe et le scandale du solitaire plus grand que tous. Il a voulu que tout s’expl
3088 ut s’implique, afin que soit à tout jamais bannie la scandaleuse possibilité des actes libres de la Providence. L’entrepri
3089 annie la scandaleuse possibilité des actes libres de la Providence. L’entreprise pourrait être tenue pour grandiose si l’h
3090 ie la scandaleuse possibilité des actes libres de la Providence. L’entreprise pourrait être tenue pour grandiose si l’homm
3091 se possibilité des actes libres de la Providence. L’ entreprise pourrait être tenue pour grandiose si l’homme des masses ne
3092 ’entreprise pourrait être tenue pour grandiose si l’ homme des masses ne venait aujourd’hui s’en prévaloir pour rendre un c
3093 is Hegel est dans tous nos journaux, Hegel domine le marxisme et le fascisme, il domine l’athéologie des sociologues, des
3094 ns tous nos journaux, Hegel domine le marxisme et le fascisme, il domine l’athéologie des sociologues, des historiens, des
3095 egel domine le marxisme et le fascisme, il domine l’ athéologie des sociologues, des historiens, des clercs bourgeois. Comm
3096 des clercs bourgeois. Comment lui échapper ? Qui l’ a tenté vraiment, sauf Kierkegaard, seul à sa taille ? Les uns fuient
3097 té vraiment, sauf Kierkegaard, seul à sa taille ? Les uns fuient en avant, et les autres dans le passé : mais qui voudrait
3098 d, seul à sa taille ? Les uns fuient en avant, et les autres dans le passé : mais qui voudrait se tenir dans l’instant, « s
3099 lle ? Les uns fuient en avant, et les autres dans le passé : mais qui voudrait se tenir dans l’instant, « sous le regard d
3100 s dans le passé : mais qui voudrait se tenir dans l’ instant, « sous le regard de Dieu », comme disent les chrétiens ? (Est
3101 mais qui voudrait se tenir dans l’instant, « sous le regard de Dieu », comme disent les chrétiens ? (Est-ce facile ? ou bi
3102 oudrait se tenir dans l’instant, « sous le regard de Dieu », comme disent les chrétiens ? (Est-ce facile ? ou bien même po
3103 instant, « sous le regard de Dieu », comme disent les chrétiens ? (Est-ce facile ? ou bien même possible ? Est-ce un effet
3104 facile ? ou bien même possible ? Est-ce un effet de notre choix, ou un moment de notre vie ? Ils en parlent bien aisément
3105 le ? Est-ce un effet de notre choix, ou un moment de notre vie ? Ils en parlent bien aisément, les chrétiens…) Quelques at
3106 ment de notre vie ? Ils en parlent bien aisément, les chrétiens…) Quelques athées ont entrevu le péril, mais sans voir l’ho
3107 ment, les chrétiens…) Quelques athées ont entrevu le péril, mais sans voir l’homme dans l’ordre actuel de son péché, ni da
3108 lques athées ont entrevu le péril, mais sans voir l’ homme dans l’ordre actuel de son péché, ni dans l’ordre à venir de la
3109 ont entrevu le péril, mais sans voir l’homme dans l’ ordre actuel de son péché, ni dans l’ordre à venir de la grâce. Ainsi
3110 péril, mais sans voir l’homme dans l’ordre actuel de son péché, ni dans l’ordre à venir de la grâce. Ainsi Maurras, lorsqu
3111 l’homme dans l’ordre actuel de son péché, ni dans l’ ordre à venir de la grâce. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythes
3112 e actuel de son péché, ni dans l’ordre à venir de la grâce. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythes de l’hégélianisme
3113 nir de la grâce. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythes de l’hégélianisme social. « Le meilleur moyen de s’en affranch
3114 râce. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythes de l’hégélianisme social. « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’
3115 e. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythes de l’ hégélianisme social. « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’en
3116 il dénonce les mythes de l’hégélianisme social. «  Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir l’origine. Pour vo
3117 hes de l’hégélianisme social. « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir l’origine. Pour voiler le présent ce
3118 cial. « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’ en revoir l’origine. Pour voiler le présent certain, ils hypothèquent
3119 eilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir l’ origine. Pour voiler le présent certain, ils hypothèquent le futur, ma
3120 ffranchir sera d’en revoir l’origine. Pour voiler le présent certain, ils hypothèquent le futur, mais pour gagner ce derni
3121 Pour voiler le présent certain, ils hypothèquent le futur, mais pour gagner ce dernier gage, les habitudes de l’esprit re
3122 quent le futur, mais pour gagner ce dernier gage, les habitudes de l’esprit religieux leur font concevoir une Âme du Monde
3123 , mais pour gagner ce dernier gage, les habitudes de l’esprit religieux leur font concevoir une Âme du Monde qu’ils se fig
3124 ais pour gagner ce dernier gage, les habitudes de l’ esprit religieux leur font concevoir une Âme du Monde qu’ils se figure
3125 ais sans franchise ni précision) comme une espèce de vertébré monstre, invisible, mystérieusement répandu et vaporisé dans
3126 visible, mystérieusement répandu et vaporisé dans les choses afin d’y exaucer (comment et pourquoi ?) nos désirs. Cette sor
3127 r (comment et pourquoi ?) nos désirs. Cette sorte de providence brute, tout à fait inintelligible, est le simple succédané
3128 providence brute, tout à fait inintelligible, est le simple succédané de l’intelligible providence surnaturelle53 ». Mais
3129 ut à fait inintelligible, est le simple succédané de l’intelligible providence surnaturelle53 ». Mais qui ne voit que cett
3130 à fait inintelligible, est le simple succédané de l’ intelligible providence surnaturelle53 ». Mais qui ne voit que cette Â
3131 elle53 ». Mais qui ne voit que cette Âme du Monde le tient aussi, notre censeur, et jusque dans son scepticisme, lorsqu’il
3132 cisme, lorsqu’il proclame après Auguste Comte : «  Les morts gouvernent les vivants. » Hypothèque sur le futur ! Car si les
3133 lame après Auguste Comte : « Les morts gouvernent les vivants. » Hypothèque sur le futur ! Car si les morts gouvernent les
3134 es morts gouvernent les vivants. » Hypothèque sur le futur ! Car si les morts gouvernent les vivants, c’est que nul vivant
3135 t les vivants. » Hypothèque sur le futur ! Car si les morts gouvernent les vivants, c’est que nul vivant n’ose vivre. Et co
3136 thèque sur le futur ! Car si les morts gouvernent les vivants, c’est que nul vivant n’ose vivre. Et comment vivrait-il, sin
3137 ant n’ose vivre. Et comment vivrait-il, sinon par l’ appel de la Providence ? Et comment se rendre à l’appel, si l’on pose
3138 e vivre. Et comment vivrait-il, sinon par l’appel de la Providence ? Et comment se rendre à l’appel, si l’on pose ses cond
3139 ivre. Et comment vivrait-il, sinon par l’appel de la Providence ? Et comment se rendre à l’appel, si l’on pose ses conditi
3140 l’appel de la Providence ? Et comment se rendre à l’ appel, si l’on pose ses conditions : « L’intelligible providence surna
3141 a Providence ? Et comment se rendre à l’appel, si l’ on pose ses conditions : « L’intelligible providence surnaturelle » !
3142 rendre à l’appel, si l’on pose ses conditions : «  L’ intelligible providence surnaturelle » ! Toute-puissance des prétentio
3143 Toute-puissance des prétentions rationalistes ! «  Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir l’origine. » Seul,
3144 s prétentions rationalistes ! « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir l’origine. » Seul, Kierkegaard sait
3145 tes ! « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’ en revoir l’origine. » Seul, Kierkegaard sait nous la désigner : elle
3146 eilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir l’ origine. » Seul, Kierkegaard sait nous la désigner : elle est dans le
3147 n revoir l’origine. » Seul, Kierkegaard sait nous la désigner : elle est dans le refus moderne de cette « catégorie du sol
3148 Kierkegaard sait nous la désigner : elle est dans le refus moderne de cette « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit
3149 nous la désigner : elle est dans le refus moderne de cette « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit de la Parole seu
3150 efus moderne de cette « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit de la Parole seulement, entre les temps, dans l’insta
3151 s moderne de cette « catégorie du solitaire », de l’ homme qui vit de la Parole seulement, entre les temps, dans l’instant
3152 te « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit de la Parole seulement, entre les temps, dans l’instant éternel. 6.Le
3153 « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit de la Parole seulement, entre les temps, dans l’instant éternel. 6.Le so
3154 de l’homme qui vit de la Parole seulement, entre les temps, dans l’instant éternel. 6.Le solitaire peut-il agir ? Le
3155 vit de la Parole seulement, entre les temps, dans l’ instant éternel. 6.Le solitaire peut-il agir ? Le maléfice hégél
3156 tant éternel. 6.Le solitaire peut-il agir ? Le maléfice hégélien, c’est l’objectivité : cette attitude de l’homme qu
3157 ire peut-il agir ? Le maléfice hégélien, c’est l’ objectivité : cette attitude de l’homme qui ne veut plus être sujet de
3158 ce hégélien, c’est l’objectivité : cette attitude de l’homme qui ne veut plus être sujet de son action, qui l’abandonne au
3159 hégélien, c’est l’objectivité : cette attitude de l’ homme qui ne veut plus être sujet de son action, qui l’abandonne aux l
3160 e attitude de l’homme qui ne veut plus être sujet de son action, qui l’abandonne aux lois de l’Évolution. Kierkegaard au c
3161 me qui ne veut plus être sujet de son action, qui l’ abandonne aux lois de l’Évolution. Kierkegaard au contraire nous répèt
3162 tre sujet de son action, qui l’abandonne aux lois de l’Évolution. Kierkegaard au contraire nous répète : La subjectivité e
3163 sujet de son action, qui l’abandonne aux lois de l’ Évolution. Kierkegaard au contraire nous répète : La subjectivité est
3164 Évolution. Kierkegaard au contraire nous répète : La subjectivité est la vérité. La liberté, la dignité de l’homme, c’est
3165 rd au contraire nous répète : La subjectivité est la vérité. La liberté, la dignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul s
3166 aire nous répète : La subjectivité est la vérité. La liberté, la dignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa
3167 pète : La subjectivité est la vérité. La liberté, la dignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa vie. Mais en
3168 ubjectivité est la vérité. La liberté, la dignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa vie. Mais encore faut-i
3169 ectivité est la vérité. La liberté, la dignité de l’ homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa vie. Mais encore faut-il s
3170 liberté, la dignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa vie. Mais encore faut-il se garder d’entendre l’expr
3171 ignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa vie. Mais encore faut-il se garder d’entendre l’expression au sens
3172 ul sujet de sa vie. Mais encore faut-il se garder d’ entendre l’expression au sens des romantiques. Je suis sujet, mais il
3173 sa vie. Mais encore faut-il se garder d’entendre l’ expression au sens des romantiques. Je suis sujet, mais il reste à sav
3174 omantiques. Je suis sujet, mais il reste à savoir d’ où vient ce je, comment il peut agir. S’agit-il d’un impérialisme du m
3175 d’où vient ce je, comment il peut agir. S’agit-il d’ un impérialisme du moi pur, tel que Fichte l’a follement rêvé ? Si c’e
3176 t-il d’un impérialisme du moi pur, tel que Fichte l’ a follement rêvé ? Si c’est le cas, je reste bien tranquille. Ce « moi
3177 pur, tel que Fichte l’a follement rêvé ? Si c’est le cas, je reste bien tranquille. Ce « moi pur » ne met pas en cause mon
3178 réveil. Il nous saisit à ce moment précis où tous les systèmes s’évanouissent devant l’effroi du choix concret. Maintenant,
3179 précis où tous les systèmes s’évanouissent devant l’ effroi du choix concret. Maintenant, tu vas témoigner de la puissance
3180 oi du choix concret. Maintenant, tu vas témoigner de la puissance que ton savoir exerce sur ta vie. Tu te croyais un moi :
3181 du choix concret. Maintenant, tu vas témoigner de la puissance que ton savoir exerce sur ta vie. Tu te croyais un moi : té
3182 ule, imitation et simple objet des lois du monde. La foule attend : si tu la suis, elle te méprisera sans doute, mais c’es
3183 objet des lois du monde. La foule attend : si tu la suis, elle te méprisera sans doute, mais c’est le sort commun, tu ne
3184 la suis, elle te méprisera sans doute, mais c’est le sort commun, tu ne cours pas grand risque. Si tu dis non, si tu agis,
3185 elle te tuera peut-être, quitte à fleurir ensuite la tombe du « héros », dernière insulte54. Il s’agit de savoir maintenan
3186 tombe du « héros », dernière insulte54. Il s’agit de savoir maintenant au nom de quoi tu agiras, si tu agis. Un « moi pur 
3187 u agis. Un « moi pur », son premier devoir, c’est de persévérer dans son être agissant : en cette extrémité, le compromis
3188 érer dans son être agissant : en cette extrémité, le compromis se justifie… Mais si ton moi n’est pas à toi, s’il est une
3189 s’il est une vocation reçue d’ailleurs, et si tu l’ as reçu en vérité, tu n’as plus à choisir, ta mort est derrière toi, e
3190 évoltante que rien au monde ne pourrait permettre d’ accepter, quand le martyr reçoit sa mort avec une sorte de sobriété…
3191 au monde ne pourrait permettre d’accepter, quand le martyr reçoit sa mort avec une sorte de sobriété… Le croyant seul ag
3192 er, quand le martyr reçoit sa mort avec une sorte de sobriété… Le croyant seul agit et seul il peut être sujet de son act
3193 artyr reçoit sa mort avec une sorte de sobriété… Le croyant seul agit et seul il peut être sujet de son action, mais c’es
3194 Le croyant seul agit et seul il peut être sujet de son action, mais c’est qu’il est, dans l’autre sens du terme, assujet
3195 u’il est, dans l’autre sens du terme, assujetti à la Parole qui vit en lui. C’est dans ce sens que la formule de Kierkegaa
3196 la Parole qui vit en lui. C’est dans ce sens que la formule de Kierkegaard est vraie. Cette sujétion totale est seule act
3197 qui vit en lui. C’est dans ce sens que la formule de Kierkegaard est vraie. Cette sujétion totale est seule active. Elle e
3198 . Elle est aussi présence au monde. Dans ce temps de la masse où nous vivons, le « solitaire devant Dieu » est aussi l’hom
3199 lle est aussi présence au monde. Dans ce temps de la masse où nous vivons, le « solitaire devant Dieu » est aussi l’homme
3200 monde. Dans ce temps de la masse où nous vivons, le « solitaire devant Dieu » est aussi l’homme le plus réel, le plus pré
3201 us vivons, le « solitaire devant Dieu » est aussi l’ homme le plus réel, le plus présent. Parce qu’il sait qu’il existe un
3202 s, le « solitaire devant Dieu » est aussi l’homme le plus réel, le plus présent. Parce qu’il sait qu’il existe un « ailleu
3203 ire devant Dieu » est aussi l’homme le plus réel, le plus présent. Parce qu’il sait qu’il existe un « ailleurs » et que l’
3204 ce qu’il sait qu’il existe un « ailleurs » et que l’ Éternel vient à lui, il peut réellement et jusqu’au bout accepter de v
3205 lui, il peut réellement et jusqu’au bout accepter de vivre hic et nunc, — quand la foule est ubiquité et fuite sans fin da
3206 qu’au bout accepter de vivre hic et nunc, — quand la foule est ubiquité et fuite sans fin dans le passé ou l’avenir. 7.
3207 uand la foule est ubiquité et fuite sans fin dans le passé ou l’avenir. 7.Un seul utile à tous La phrase de Carlyle
3208 e est ubiquité et fuite sans fin dans le passé ou l’ avenir. 7.Un seul utile à tous La phrase de Carlyle est comme, r
3209 e passé ou l’avenir. 7.Un seul utile à tous La phrase de Carlyle est comme, résumant l’utilitarisme de Bentham : « É
3210 l’avenir. 7.Un seul utile à tous La phrase de Carlyle est comme, résumant l’utilitarisme de Bentham : « Étant donné
3211 tous La phrase de Carlyle est comme, résumant l’ utilitarisme de Bentham : « Étant donné un monde plein de coquins, mon
3212 ase de Carlyle est comme, résumant l’utilitarisme de Bentham : « Étant donné un monde plein de coquins, montrer que la ver
3213 tarisme de Bentham : « Étant donné un monde plein de coquins, montrer que la vertu est le résultat de leurs aspirations co
3214 tant donné un monde plein de coquins, montrer que la vertu est le résultat de leurs aspirations collectives. » Renversant
3215 monde plein de coquins, montrer que la vertu est le résultat de leurs aspirations collectives. » Renversant ce rapport, i
3216 de coquins, montrer que la vertu est le résultat de leurs aspirations collectives. » Renversant ce rapport, il me restera
3217 Renversant ce rapport, il me resterait à montrer de Kierkegaard que sa « catégorie du solitaire » est le seul fondement p
3218 Kierkegaard que sa « catégorie du solitaire » est le seul fondement pratique d’une collectivité vraiment vivante. Cependan
3219 rie du solitaire » est le seul fondement pratique d’ une collectivité vraiment vivante. Cependant, il vaut mieux se garder
3220 iment vivante. Cependant, il vaut mieux se garder d’ insister sur un tel rétablissement. Pour deux raisons, je crois. Qui,
3221 ette catégorie lui soit si familière qu’il puisse la considérer comme donnée ? La tentation est forte, de passer d’une cri
3222 milière qu’il puisse la considérer comme donnée ? La tentation est forte, de passer d’une critique des collectivités menso
3223 considérer comme donnée ? La tentation est forte, de passer d’une critique des collectivités mensongères à l’utopie d’une
3224 comme donnée ? La tentation est forte, de passer d’ une critique des collectivités mensongères à l’utopie d’une communauté
3225 er d’une critique des collectivités mensongères à l’ utopie d’une communauté chrétienne, par l’artifice indispensable, mais
3226 critique des collectivités mensongères à l’utopie d’ une communauté chrétienne, par l’artifice indispensable, mais peut-êtr
3227 gères à l’utopie d’une communauté chrétienne, par l’ artifice indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l’isoleme
3228 indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l’isolement devant Dieu. D’autre part l’acte du « solitaire » n’est p
3229 dispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l’ isolement devant Dieu. D’autre part l’acte du « solitaire » n’est pas
3230 formel, de l’isolement devant Dieu. D’autre part l’ acte du « solitaire » n’est pas de ceux dont nous ayons à développer l
3231 u. D’autre part l’acte du « solitaire » n’est pas de ceux dont nous ayons à développer les conséquences. Ou bien il est, e
3232  » n’est pas de ceux dont nous ayons à développer les conséquences. Ou bien il est, et c’est l’acte de Dieu ; ou bien je l’
3233 lopper les conséquences. Ou bien il est, et c’est l’ acte de Dieu ; ou bien je l’imagine et mon discours est vain. À qui pr
3234 les conséquences. Ou bien il est, et c’est l’acte de Dieu ; ou bien je l’imagine et mon discours est vain. À qui pressent
3235 bien il est, et c’est l’acte de Dieu ; ou bien je l’ imagine et mon discours est vain. À qui pressent dans sa réalité bruta
3236 n sérieux dernier et son risque absolu, ce qu’est la solitude dont Kierkegaard a témoigné, il ne paraît plus nécessaire de
3237 rkegaard a témoigné, il ne paraît plus nécessaire de réfuter les objections du « sens social ». Plusieurs ouvrages de Kier
3238 témoigné, il ne paraît plus nécessaire de réfuter les objections du « sens social ». Plusieurs ouvrages de Kierkegaard port
3239 objections du « sens social ». Plusieurs ouvrages de Kierkegaard portent cette dédicace fameuse : Au solitaire, que j’appe
3240 autres, et personne ne se sent atteint ; mais si l’ on parle au solitaire de son angoisse, c’est de la mienne. Kierkegaard
3241 se sent atteint ; mais si l’on parle au solitaire de son angoisse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse au chrétien c
3242 si l’on parle au solitaire de son angoisse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse au chrétien comme au seul responsabl
3243 onsable parmi nous. Il sait bien qu’en tous temps le malheur de l’époque ne provient pas de ce qu’elle est « sans Dieu » —
3244 mi nous. Il sait bien qu’en tous temps le malheur de l’époque ne provient pas de ce qu’elle est « sans Dieu » — mais bien
3245 nous. Il sait bien qu’en tous temps le malheur de l’ époque ne provient pas de ce qu’elle est « sans Dieu » — mais bien plu
3246 tous temps le malheur de l’époque ne provient pas de ce qu’elle est « sans Dieu » — mais bien plutôt de ce qu’elle est san
3247 e ce qu’elle est « sans Dieu » — mais bien plutôt de ce qu’elle est sans maîtres, c’est-à-dire sans martyrs pour l’enseign
3248 est sans maîtres, c’est-à-dire sans martyrs pour l’ enseigner. C’est au sel qu’il faut rendre sa saveur, c’est à lui seul
3249 qu’il faut rendre sa saveur, c’est à lui seul que l’ on peut reprocher d’être insipide. Rien ne sera jamais réel pour tous,
3250 saveur, c’est à lui seul que l’on peut reprocher d’ être insipide. Rien ne sera jamais réel pour tous, si rien d’abord n’e
3251 n’est réel pour un seul. Maintenant, il faut être l’ impossible : il faut être le solitaire. Kierkegaard peut-il nous aider
3252 ntenant, il faut être l’impossible : il faut être le solitaire. Kierkegaard peut-il nous aider ? Ou bien seulement nous a-
3253 us aider ? Ou bien seulement nous a-t-il délivrés de nos derniers prétextes, de nos dernières incertitudes sur la nature e
3254 t nous a-t-il délivrés de nos derniers prétextes, de nos dernières incertitudes sur la nature et sur les exigences concrèt
3255 iers prétextes, de nos dernières incertitudes sur la nature et sur les exigences concrètes de l’Esprit ? Mais ne fallait-i
3256 e nos dernières incertitudes sur la nature et sur les exigences concrètes de l’Esprit ? Mais ne fallait-il pas qu’il ait co
3257 udes sur la nature et sur les exigences concrètes de l’Esprit ? Mais ne fallait-il pas qu’il ait connu de grandes aides po
3258 s sur la nature et sur les exigences concrètes de l’ Esprit ? Mais ne fallait-il pas qu’il ait connu de grandes aides pour
3259 l’Esprit ? Mais ne fallait-il pas qu’il ait connu de grandes aides pour oser nous montrer la vanité de toutes les nôtres ?
3260 ait connu de grandes aides pour oser nous montrer la vanité de toutes les nôtres ? Somnium narrare vigilantis est, dit Sén
3261 de grandes aides pour oser nous montrer la vanité de toutes les nôtres ? Somnium narrare vigilantis est, dit Sénèque. L’av
3262 es ? Somnium narrare vigilantis est, dit Sénèque. L’ aveu total de notre désespoir témoigne seul de la consolation. 19.
3263 narrare vigilantis est, dit Sénèque. L’aveu total de notre désespoir témoigne seul de la consolation. 19. Alleluia : L
3264 ue. L’aveu total de notre désespoir témoigne seul de la consolation. 19. Alleluia : Louez l’Éternel ! — Kierkegaard av
3265 L’aveu total de notre désespoir témoigne seul de la consolation. 19. Alleluia : Louez l’Éternel ! — Kierkegaard avait
3266 seul de la consolation. 19. Alleluia : Louez l’ Éternel ! — Kierkegaard avait aussi noté, peu de jours auparavant : « 
3267 s auparavant : « Il n’y a pas eu, durant 1800 ans de christianisme, de tâche comparable à la mienne. Dans la « chrétienté 
3268 l n’y a pas eu, durant 1800 ans de christianisme, de tâche comparable à la mienne. Dans la « chrétienté », elle apparaît p
3269 istianisme, de tâche comparable à la mienne. Dans la « chrétienté », elle apparaît pour la première fois. Je le sais, je s
3270 tienté », elle apparaît pour la première fois. Je le sais, je sais aussi ce qu’il m’en a coûté, ce que j’ai souffert. Je p
3271 qu’il m’en a coûté, ce que j’ai souffert. Je puis l’ exprimer par cette seule phrase : « Je ne fus pas comme les autres ».
3272 er par cette seule phrase : « Je ne fus pas comme les autres ». 20. Point de vue explicatif sur ma carrière d’auteur (184
3273  ». 20. Point de vue explicatif sur ma carrière d’ auteur (1848). 21. Rapporté par Georges Brandès, dans Søren Kierkegaa
3274 22. Thème unique du discours religieux intitulé la Pureté du Cœur. 23. Et qui entraîne forcément d’autres rapports de p
3275 ette vie que nous imaginions si dépouillée, toute la confusion de l’époque. 24. Vie et règne de l’amour. 25. Vie et r
3276 nous imaginions si dépouillée, toute la confusion de l’époque. 24. Vie et règne de l’amour. 25. Vie et règne de l’amo
3277 s imaginions si dépouillée, toute la confusion de l’ époque. 24. Vie et règne de l’amour. 25. Vie et règne de l’amour.
3278 oute la confusion de l’époque. 24. Vie et règne de l’amour. 25. Vie et règne de l’amour. 26. « Tristesse de Néron »
3279 e la confusion de l’époque. 24. Vie et règne de l’ amour. 25. Vie et règne de l’amour. 26. « Tristesse de Néron » dan
3280 24. Vie et règne de l’amour. 25. Vie et règne de l’amour. 26. « Tristesse de Néron » dans De deux choses l’une. 27.
3281 Vie et règne de l’amour. 25. Vie et règne de l’ amour. 26. « Tristesse de Néron » dans De deux choses l’une. 27. Ap
3282 25. Vie et règne de l’amour. 26. « Tristesse de Néron » dans De deux choses l’une. 27. Apprentissage du christianis
3283 ègne de l’amour. 26. « Tristesse de Néron » dans De deux choses l’une. 27. Apprentissage du christianisme. 28. Dans ce
3284 pprentissage du christianisme. 28. Dans ce sens, la catégorie récemment « découverte » par nos psychologues de ce qui « s
3285 rie récemment « découverte » par nos psychologues de ce qui « se fait se faisant » est une antilogie chrétienne au premier
3286 rétienne au premier chef, plutôt qu’hindoue. Chez les Hindous, elle n’est encore qu’une forme de l’agitation humaine. Pour
3287 Chez les Hindous, elle n’est encore qu’une forme de l’agitation humaine. Pour le chrétien elle signifie une transformatio
3288 ez les Hindous, elle n’est encore qu’une forme de l’ agitation humaine. Pour le chrétien elle signifie une transformation e
3289 encore qu’une forme de l’agitation humaine. Pour le chrétien elle signifie une transformation effective. Ou mieux encore,
3290 e transformation effective. Ou mieux encore, pour l’ Hindou, cette catégorie suppose la primauté d’un Esprit sans contenu ;
3291 ux encore, pour l’Hindou, cette catégorie suppose la primauté d’un Esprit sans contenu ; pour le chrétien, la primauté d’u
3292 our l’Hindou, cette catégorie suppose la primauté d’ un Esprit sans contenu ; pour le chrétien, la primauté d’une Personne.
3293 ppose la primauté d’un Esprit sans contenu ; pour le chrétien, la primauté d’une Personne. 29. « Ta parole est une lampe
3294 auté d’un Esprit sans contenu ; pour le chrétien, la primauté d’une Personne. 29. « Ta parole est une lampe à mes pieds,
3295 prit sans contenu ; pour le chrétien, la primauté d’ une Personne. 29. « Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière
3296 e à mes pieds, une lumière sur mon sentier », dit le psalmiste. 30. Die Chimäre, trad. française dans les Éléments de la
3297 salmiste. 30. Die Chimäre, trad. française dans les Éléments de la grandeur humaine (NRF). 31. « Le prophète se lève et
3298 . Die Chimäre, trad. française dans les Éléments de la grandeur humaine (NRF). 31. « Le prophète se lève et tombe avec s
3299 Die Chimäre, trad. française dans les Éléments de la grandeur humaine (NRF). 31. « Le prophète se lève et tombe avec sa m
3300 les Éléments de la grandeur humaine (NRF). 31. «  Le prophète se lève et tombe avec sa mission » (Karl Barth). Il n’a pas
3301 tombe avec sa mission » (Karl Barth). Il n’a pas de biographie. Rien ne serait plus ridicule que de tenter de faire la ps
3302 s de biographie. Rien ne serait plus ridicule que de tenter de faire la psychologie d’un prophète, ou bien alors elle se r
3303 aphie. Rien ne serait plus ridicule que de tenter de faire la psychologie d’un prophète, ou bien alors elle se réduirait à
3304 en ne serait plus ridicule que de tenter de faire la psychologie d’un prophète, ou bien alors elle se réduirait à la synta
3305 us ridicule que de tenter de faire la psychologie d’ un prophète, ou bien alors elle se réduirait à la syntaxe et au style
3306 d’un prophète, ou bien alors elle se réduirait à la syntaxe et au style de son message. 32. Journal, « L’imitation suiv
3307 alors elle se réduirait à la syntaxe et au style de son message. 32. Journal, « L’imitation suivra », en allemand : « d
3308 taxe et au style de son message. 32. Journal, «  L’ imitation suivra », en allemand : « die Nachfolge wird nachfolgen ».
3309 aïe, XXI, 11. 36. Lorsque Schopenhauer écrit : «  Le temps n’a pas son origine dans les choses, mais dans le sujet connais
3310 hauer écrit : « Le temps n’a pas son origine dans les choses, mais dans le sujet connaissant », nous retrouvons cette défin
3311 ps n’a pas son origine dans les choses, mais dans le sujet connaissant », nous retrouvons cette définition du temps comme
3312 retrouvons cette définition du temps comme refus de l’instant et de l’obéissance immédiate à la parole. Mais la ressembla
3313 trouvons cette définition du temps comme refus de l’ instant et de l’obéissance immédiate à la parole. Mais la ressemblance
3314 e définition du temps comme refus de l’instant et de l’obéissance immédiate à la parole. Mais la ressemblance n’est que fo
3315 éfinition du temps comme refus de l’instant et de l’ obéissance immédiate à la parole. Mais la ressemblance n’est que forme
3316 refus de l’instant et de l’obéissance immédiate à la parole. Mais la ressemblance n’est que formelle. Le temps dont souffr
3317 nt et de l’obéissance immédiate à la parole. Mais la ressemblance n’est que formelle. Le temps dont souffre Kierkegaard es
3318 parole. Mais la ressemblance n’est que formelle. Le temps dont souffre Kierkegaard est engendré par l’angoisse du pécheur
3319 e temps dont souffre Kierkegaard est engendré par l’ angoisse du pécheur, tandis que le temps de Schopenhauer est l’« idéal
3320 st engendré par l’angoisse du pécheur, tandis que le temps de Schopenhauer est l’« idéalité » du sujet connaissant, — une
3321 ré par l’angoisse du pécheur, tandis que le temps de Schopenhauer est l’« idéalité » du sujet connaissant, — une chimère s
3322 pécheur, tandis que le temps de Schopenhauer est l’ « idéalité » du sujet connaissant, — une chimère spiritualiste, une no
3323 mère spiritualiste, une nostalgie. C’est pourquoi le temps de Kierkegaard peut connaître une rédemption par l’acte, quand
3324 itualiste, une nostalgie. C’est pourquoi le temps de Kierkegaard peut connaître une rédemption par l’acte, quand celui de
3325 de Kierkegaard peut connaître une rédemption par l’ acte, quand celui de Schopenhauer s’évanouit en pure absence. 37. K.
3326 connaître une rédemption par l’acte, quand celui de Schopenhauer s’évanouit en pure absence. 37. K. entend : en vertu de
3327 . K. entend : en vertu de ce paradoxe impensable, l’ Incarnation historique de Dieu. Pas de réponse rationnelle au « Cur De
3328 ce paradoxe impensable, l’Incarnation historique de Dieu. Pas de réponse rationnelle au « Cur Deus Homo ? » de saint Anse
3329 impensable, l’Incarnation historique de Dieu. Pas de réponse rationnelle au « Cur Deus Homo ? » de saint Anselme. 38. Cr
3330 Pas de réponse rationnelle au « Cur Deus Homo ? » de saint Anselme. 38. Crainte et tremblement. 39. Actes de l’amour.
3331 nselme. 38. Crainte et tremblement. 39. Actes de l’amour. 40. Traduction française sous le titre de Traité du désespo
3332 lme. 38. Crainte et tremblement. 39. Actes de l’ amour. 40. Traduction française sous le titre de Traité du désespoir.
3333 Actes de l’amour. 40. Traduction française sous le titre de Traité du désespoir. C’est une laïcisation. Kierkegaard se r
3334 l’amour. 40. Traduction française sous le titre de Traité du désespoir. C’est une laïcisation. Kierkegaard se rapportait
3335 C’est une laïcisation. Kierkegaard se rapportait de la façon la plus précise à Jean XI.4. 41. Richtet selbst. 42. Tout
3336 est une laïcisation. Kierkegaard se rapportait de la façon la plus précise à Jean XI.4. 41. Richtet selbst. 42. Toutefo
3337 aïcisation. Kierkegaard se rapportait de la façon la plus précise à Jean XI.4. 41. Richtet selbst. 42. Toutefois dans l
3338 n XI.4. 41. Richtet selbst. 42. Toutefois dans le Journal des années 1846 à 1848, on trouve quelques notations de ce ge
3339 années 1846 à 1848, on trouve quelques notations de ce genre : « Grande sera ma responsabilité si je rejette une mission
3340 sera ma responsabilité si je rejette une mission de cette sorte » — c’est-à-dire s’il rejette sa mission d’écrivain relig
3341 te sorte » — c’est-à-dire s’il rejette sa mission d’ écrivain religieux pour se faire pasteur de campagne, par exemple. C’e
3342 ission d’écrivain religieux pour se faire pasteur de campagne, par exemple. C’est, dit-il, que sa consigne est de « tenir
3343 , par exemple. C’est, dit-il, que sa consigne est de « tenir bon en souffrant ». Le presbytère de campagne serait une solu
3344 ue sa consigne est de « tenir bon en souffrant ». Le presbytère de campagne serait une solution commode, surtout au regard
3345 est de « tenir bon en souffrant ». Le presbytère de campagne serait une solution commode, surtout au regard des souffranc
3346 trop bien que lui vaudront ses attaques contre «  l’ église établie ». 43. Richtet selbst. 44. Ce qui est particulièreme
3347 44. Ce qui est particulièrement affligeant dans l’ existence du bourgeois, c’est qu’elle est entièrement déterminée jusqu
3348 c’est qu’elle est entièrement déterminée jusqu’à la mort, mais que la mort survient comme une absurdité, la première dans
3349 entièrement déterminée jusqu’à la mort, mais que la mort survient comme une absurdité, la première dans l’histoire du bou
3350 rt survient comme une absurdité, la première dans l’ histoire du bourgeois, mais décisive. À une enquête « sur la rencontre
3351 du bourgeois, mais décisive. À une enquête « sur la rencontre la plus importante de votre vie », M. Clément Vautel, porte
3352 , mais décisive. À une enquête « sur la rencontre la plus importante de votre vie », M. Clément Vautel, porte-parole du Bo
3353 une enquête « sur la rencontre la plus importante de votre vie », M. Clément Vautel, porte-parole du Bourgeois, répondit n
3354 mblement. 46. Journal, tome X. 47. « Là encore le clerc moderne est protestant », ajoute M. Benda qui, en fait de prote
3355 ne est protestant », ajoute M. Benda qui, en fait de protestant, ne connaît guère que Renouvier. 48. Jean, XI.4. Jésus di
3356 protestant, ne connaît guère que Renouvier. 48. Jean , XI.4. Jésus dit de Lazare à l’agonie : « Cette maladie n’est point à
3357 t guère que Renouvier. 48. Jean, XI.4. Jésus dit de Lazare à l’agonie : « Cette maladie n’est point à la mort ». Or Jésus
3358 Renouvier. 48. Jean, XI.4. Jésus dit de Lazare à l’ agonie : « Cette maladie n’est point à la mort ». Or Jésus sait que La
3359 Lazare à l’agonie : « Cette maladie n’est point à la mort ». Or Jésus sait que Lazare va mourir. Ce qu’il veut faire compr
3360 l veut faire comprendre aux assistants, c’est que la seule maladie redoutable est le péché. 49. Stades sur le chemin de
3361 stants, c’est que la seule maladie redoutable est le péché. 49. Stades sur le chemin de la vie. 50. L’Instant. 51. J
3362 maladie redoutable est le péché. 49. Stades sur le chemin de la vie. 50. L’Instant. 51. Journal. 52. La Maladie mo
3363 doutable est le péché. 49. Stades sur le chemin de la vie. 50. L’Instant. 51. Journal. 52. La Maladie mortelle. 5
3364 table est le péché. 49. Stades sur le chemin de la vie. 50. L’Instant. 51. Journal. 52. La Maladie mortelle. 53.
3365 éché. 49. Stades sur le chemin de la vie. 50. L’ Instant. 51. Journal. 52. La Maladie mortelle. 53. Le Chemin du
3366 de la vie. 50. L’Instant. 51. Journal. 52. La Maladie mortelle. 53. Le Chemin du Paradis (p. 269). — C’est moi qu
3367 . 51. Journal. 52. La Maladie mortelle. 53. Le Chemin du Paradis (p. 269). — C’est moi qui souligne. 54. Pourquoi p
3368 question à propos d’un cas aussi exceptionnel que le martyre ? Pour la pureté de la vision. L’inévitable rappel aux nécess
3369 d’un cas aussi exceptionnel que le martyre ? Pour la pureté de la vision. L’inévitable rappel aux nécessités quotidiennes
3370 ussi exceptionnel que le martyre ? Pour la pureté de la vision. L’inévitable rappel aux nécessités quotidiennes n’est qu’u
3371 i exceptionnel que le martyre ? Pour la pureté de la vision. L’inévitable rappel aux nécessités quotidiennes n’est qu’un p
3372 nel que le martyre ? Pour la pureté de la vision. L’ inévitable rappel aux nécessités quotidiennes n’est qu’un prétexte de
3373 aux nécessités quotidiennes n’est qu’un prétexte de l’angoisse. Si la vie quotidienne est si peu dramatique, cela ne sign
3374 x nécessités quotidiennes n’est qu’un prétexte de l’ angoisse. Si la vie quotidienne est si peu dramatique, cela ne signifi
3375 otidiennes n’est qu’un prétexte de l’angoisse. Si la vie quotidienne est si peu dramatique, cela ne signifie pas que les q
3376 e est si peu dramatique, cela ne signifie pas que les questions dernières ne s’y posent jamais, mais simplement qu’on les y
3377 ières ne s’y posent jamais, mais simplement qu’on les y noie. Les hommes préfèrent « mourir imperceptiblement » comme disai
3378 posent jamais, mais simplement qu’on les y noie. Les hommes préfèrent « mourir imperceptiblement » comme disait Nietzsche,
3379 ce qu’ils appellent leur train-train journalier. La fameuse « vie quotidienne » n’est peut-être rien d’autre qu’un dernie
3380 fameuse « vie quotidienne » n’est peut-être rien d’ autre qu’un dernier méfait de la « foule » dans notre existence morale
3381 n’est peut-être rien d’autre qu’un dernier méfait de la « foule » dans notre existence morale. Une question mal posée. Un
3382 st peut-être rien d’autre qu’un dernier méfait de la « foule » dans notre existence morale. Une question mal posée. Un reg
6 1944, Les Personnes du drame. I. Sagesse et folie de la personne — 4. Franz Kafka, ou l’aveu de la réalité
3383 4.Franz Kafka ou l’ aveu de la réalité Franz Kafka naquit à Prague en 1883, et passa dan
3384 4.Franz Kafka ou l’aveu de la réalité Franz Kafka naquit à Prague en 1883, et passa dans cette
3385 4.Franz Kafka ou l’aveu de la réalité Franz Kafka naquit à Prague en 1883, et passa dans cette vi
3386 aquit à Prague en 1883, et passa dans cette ville la plus grande partie de sa vie. Docteur en droit, il travailla d’abord
3387 , et passa dans cette ville la plus grande partie de sa vie. Docteur en droit, il travailla d’abord au service d’une compa
3388 Docteur en droit, il travailla d’abord au service d’ une compagnie d’assurances générales, puis d’une compagnie d’assurance
3389 , il travailla d’abord au service d’une compagnie d’ assurances générales, puis d’une compagnie d’assurances ouvrières. Il
3390 vice d’une compagnie d’assurances générales, puis d’ une compagnie d’assurances ouvrières. Il s’essaya aussi dans un atelie
3391 gnie d’assurances générales, puis d’une compagnie d’ assurances ouvrières. Il s’essaya aussi dans un atelier de menuiserie,
3392 nces ouvrières. Il s’essaya aussi dans un atelier de menuiserie, et fit un stage prolongé dans une entreprise de jardinage
3393 rie, et fit un stage prolongé dans une entreprise de jardinage. Lorsqu’il voulut émigrer à Berlin, pour s’y vouer enfin à
3394 dont il mourut à Vienne en 1924. Kafka n’a publié de son vivant qu’un petit nombre de récits. Mais on trouva dans ses papi
3395 Kafka n’a publié de son vivant qu’un petit nombre de récits. Mais on trouva dans ses papiers les manuscrits presque comple
3396 nombre de récits. Mais on trouva dans ses papiers les manuscrits presque complets de trois romans : le Procès, le Château,
3397 dans ses papiers les manuscrits presque complets de trois romans : le Procès, le Château, et Amérique. Le regard qu’il y
3398 les manuscrits presque complets de trois romans : le Procès, le Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur le monde
3399 its presque complets de trois romans : le Procès, le Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur le monde est d’une
3400 rois romans : le Procès, le Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur le monde est d’une précision proprement ango
3401 Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur le monde est d’une précision proprement angoissante. Il considère notre
3402 mérique. Le regard qu’il y porte sur le monde est d’ une précision proprement angoissante. Il considère notre vie quotidien
3403 ienne avec une minutie qu’elle ne supporte guère. L’ état d’extrême lucidité que suscite en nous cette vision ressemble à s
3404 vec une minutie qu’elle ne supporte guère. L’état d’ extrême lucidité que suscite en nous cette vision ressemble à s’y mépr
3405 r. Mais alors que tant de poètes s’efforçaient, à la même époque, de délirer méthodiquement, Kafka nous ramène sans cesse,
3406 e tant de poètes s’efforçaient, à la même époque, de délirer méthodiquement, Kafka nous ramène sans cesse, avec une sorte
3407 ent, Kafka nous ramène sans cesse, avec une sorte d’ humour inflexible, à la conscience la plus sobre de notre humaine cond
3408 sans cesse, avec une sorte d’humour inflexible, à la conscience la plus sobre de notre humaine condition. On dirait qu’il
3409 ec une sorte d’humour inflexible, à la conscience la plus sobre de notre humaine condition. On dirait qu’il incite ses hér
3410 ’humour inflexible, à la conscience la plus sobre de notre humaine condition. On dirait qu’il incite ses héros à pratiquer
3411 dirait qu’il incite ses héros à pratiquer contre la vie bourgeoise une espèce de « grève perlée » : c’est à force de cons
3412 s à pratiquer contre la vie bourgeoise une espèce de « grève perlée » : c’est à force de conscience, de naturel, d’exactit
3413 e « grève perlée » : c’est à force de conscience, de naturel, d’exactitude dans l’exercice de leurs tâches banales et de l
3414 rlée » : c’est à force de conscience, de naturel, d’ exactitude dans l’exercice de leurs tâches banales et de leurs relatio
3415 orce de conscience, de naturel, d’exactitude dans l’ exercice de leurs tâches banales et de leurs relations sociales, qu’il
3416 science, de naturel, d’exactitude dans l’exercice de leurs tâches banales et de leurs relations sociales, qu’ils en découv
3417 titude dans l’exercice de leurs tâches banales et de leurs relations sociales, qu’ils en découvrent la foncière incohérenc
3418 de leurs relations sociales, qu’ils en découvrent la foncière incohérence. Mais alors, tout devient étrangement signifiant
3419 Mais alors, tout devient étrangement signifiant. Le fait-divers s’agrandit peu à peu aux proportions d’une parabole de l’
3420 fait-divers s’agrandit peu à peu aux proportions d’ une parabole de l’existence. Ou bien c’est le contraire : partant d’un
3421 agrandit peu à peu aux proportions d’une parabole de l’existence. Ou bien c’est le contraire : partant d’un fait inexplica
3422 andit peu à peu aux proportions d’une parabole de l’ existence. Ou bien c’est le contraire : partant d’un fait inexplicable
3423 ions d’une parabole de l’existence. Ou bien c’est le contraire : partant d’un fait inexplicable et monstrueux55 survenu da
3424 l’existence. Ou bien c’est le contraire : partant d’ un fait inexplicable et monstrueux55 survenu dans la vie de son héros,
3425 un fait inexplicable et monstrueux55 survenu dans la vie de son héros, Kafka nous amène à penser que le détail de l’existe
3426 inexplicable et monstrueux55 survenu dans la vie de son héros, Kafka nous amène à penser que le détail de l’existence ban
3427 a vie de son héros, Kafka nous amène à penser que le détail de l’existence banale, et le sentiment d’étrangeté qui par mom
3428 on héros, Kafka nous amène à penser que le détail de l’existence banale, et le sentiment d’étrangeté qui par moments l’acc
3429 héros, Kafka nous amène à penser que le détail de l’ existence banale, et le sentiment d’étrangeté qui par moments l’accomp
3430 à penser que le détail de l’existence banale, et le sentiment d’étrangeté qui par moments l’accompagne en sourdine, s’exp
3431 le détail de l’existence banale, et le sentiment d’ étrangeté qui par moments l’accompagne en sourdine, s’expliquent de la
3432 nale, et le sentiment d’étrangeté qui par moments l’ accompagne en sourdine, s’expliquent de la manière la plus « logique »
3433 ar moments l’accompagne en sourdine, s’expliquent de la manière la plus « logique » sitôt qu’on les rapporte à ce fait ini
3434 moments l’accompagne en sourdine, s’expliquent de la manière la plus « logique » sitôt qu’on les rapporte à ce fait initia
3435 ccompagne en sourdine, s’expliquent de la manière la plus « logique » sitôt qu’on les rapporte à ce fait initial, mystérie
3436 ent de la manière la plus « logique » sitôt qu’on les rapporte à ce fait initial, mystérieux et d’apparence extravagante. D
3437 ’on les rapporte à ce fait initial, mystérieux et d’ apparence extravagante. Derrière cette psychologie de l’angoisse quoti
3438 pparence extravagante. Derrière cette psychologie de l’angoisse quotidienne, l’on pressent chez Kafka des intentions relig
3439 rence extravagante. Derrière cette psychologie de l’ angoisse quotidienne, l’on pressent chez Kafka des intentions religieu
3440 ière cette psychologie de l’angoisse quotidienne, l’ on pressent chez Kafka des intentions religieuses, et la recherche au
3441 ressent chez Kafka des intentions religieuses, et la recherche au moins d’une théologie. Tout cela, non pas exprimé, mais
3442 intentions religieuses, et la recherche au moins d’ une théologie. Tout cela, non pas exprimé, mais voilé et seulement tra
3443 ulement trahi par certaines bizarreries du récit… Les lectures les plus fréquentes et les préoccupations sociales de Kafka,
3444 par certaines bizarreries du récit… Les lectures les plus fréquentes et les préoccupations sociales de Kafka, telles que n
3445 ies du récit… Les lectures les plus fréquentes et les préoccupations sociales de Kafka, telles que nous les décrit son biog
3446 es plus fréquentes et les préoccupations sociales de Kafka, telles que nous les décrit son biographe Max Brod, peuvent nou
3447 préoccupations sociales de Kafka, telles que nous les décrit son biographe Max Brod, peuvent nous aider à deviner la nature
3448 biographe Max Brod, peuvent nous aider à deviner la nature de son dessein énigmatique. Sa passion de l’absolu moral est t
3449 Max Brod, peuvent nous aider à deviner la nature de son dessein énigmatique. Sa passion de l’absolu moral est typiquement
3450 la nature de son dessein énigmatique. Sa passion de l’absolu moral est typiquement israélite, mais sa psychologie de l’an
3451 nature de son dessein énigmatique. Sa passion de l’ absolu moral est typiquement israélite, mais sa psychologie de l’angoi
3452 al est typiquement israélite, mais sa psychologie de l’angoisse s’inspire visiblement de Kierkegaard, qu’il fut l’un des p
3453 est typiquement israélite, mais sa psychologie de l’ angoisse s’inspire visiblement de Kierkegaard, qu’il fut l’un des prem
3454 a psychologie de l’angoisse s’inspire visiblement de Kierkegaard, qu’il fut l’un des premiers à découvrir au xxe siècle.
3455 écouvrir au xxe siècle. D’autre part, sa volonté de sobriété, d’éducation des forces spirituelles par l’activité pratique
3456 xe siècle. D’autre part, sa volonté de sobriété, d’ éducation des forces spirituelles par l’activité pratique et sociale,
3457 sobriété, d’éducation des forces spirituelles par l’ activité pratique et sociale, volonté qui se manifeste tout au long de
3458 et sociale, volonté qui se manifeste tout au long de son existence, se rattache non moins certainement à son admiration po
3459 us suggestif que cette rencontre en un seul homme de deux influences aussi contradictoires, et à tant d’égards exclusives.
3460 deux influences aussi contradictoires, et à tant d’ égards exclusives. J’y vois une occasion privilégiée de confronter dan
3461 rds exclusives. J’y vois une occasion privilégiée de confronter dans le vif d’une existence les aventures spirituelles déc
3462 vois une occasion privilégiée de confronter dans le vif d’une existence les aventures spirituelles décrites dans les page
3463 ne occasion privilégiée de confronter dans le vif d’ une existence les aventures spirituelles décrites dans les pages qui p
3464 ilégiée de confronter dans le vif d’une existence les aventures spirituelles décrites dans les pages qui précèdent. I Le
3465 xistence les aventures spirituelles décrites dans les pages qui précèdent. I Le Procès, ou la loi qui conduit à la mort
3466 uelles décrites dans les pages qui précèdent. I Le Procès, ou la loi qui conduit à la mort Je ne sais pas si le Procè
3467 s dans les pages qui précèdent. I Le Procès, ou la loi qui conduit à la mort Je ne sais pas si le Procès est le chef-
3468 précèdent. I Le Procès, ou la loi qui conduit à la mort Je ne sais pas si le Procès est le chef-d’œuvre de Kafka, mai
3469 la loi qui conduit à la mort Je ne sais pas si le Procès est le chef-d’œuvre de Kafka, mais il est difficile d’imaginer
3470 duit à la mort Je ne sais pas si le Procès est le chef-d’œuvre de Kafka, mais il est difficile d’imaginer un livre plus
3471 Je ne sais pas si le Procès est le chef-d’œuvre de Kafka, mais il est difficile d’imaginer un livre plus profond. On a m
3472 t le chef-d’œuvre de Kafka, mais il est difficile d’ imaginer un livre plus profond. On a même l’impression, en le lisant,
3473 icile d’imaginer un livre plus profond. On a même l’ impression, en le lisant, de lire pour la première fois un livre absol
3474 un livre plus profond. On a même l’impression, en le lisant, de lire pour la première fois un livre absolument profond. No
3475 us profond. On a même l’impression, en le lisant, de lire pour la première fois un livre absolument profond. Non qu’il pré
3476 vre absolument profond. Non qu’il prétende percer les apparences du monde pour s’enfoncer dans un ésotérisme ; au contraire
3477 interprétation rassurante, c’est-à-dire à toutes les conventions heureusement introduites par les hommes pour « faire comm
3478 utes les conventions heureusement introduites par les hommes pour « faire comme si » leur vie se justifiait en soi. Joseph
3479 leur vie se justifiait en soi. Joseph K., fondé de pouvoir dans une banque, se voit arrêté un beau matin par deux inspec
3480 rennent qu’il est inculpé, mais ils ne savent pas de quoi, et n’ont pas qualité pour le savoir. Puis on lui rend la libert
3481 ne savent pas de quoi, et n’ont pas qualité pour le savoir. Puis on lui rend la liberté. Toute l’histoire sera celle non
3482 ’ont pas qualité pour le savoir. Puis on lui rend la liberté. Toute l’histoire sera celle non du procès, qui n’a jamais li
3483 our le savoir. Puis on lui rend la liberté. Toute l’ histoire sera celle non du procès, qui n’a jamais lieu, mais des préli
3484 préliminaires du procès, des démarches que tente l’ accusé auprès d’une justice insaisissable, infiniment pédante, au surp
3485 u procès, des démarches que tente l’accusé auprès d’ une justice insaisissable, infiniment pédante, au surplus corrompue et
3486 édante, au surplus corrompue et capricieuse, dont les bureaux sont installés dans des faubourgs ignobles ou des galetas. Ja
3487 ignobles ou des galetas. Jamais K. ne parvient à l’ instance suprême ; jamais personne d’ailleurs n’a pu y parvenir. À la
3488 illeurs n’a pu y parvenir. À la dernière page, on le tue, mais dans des conditions trop déprimantes pour qu’il puisse song
3489 imantes pour qu’il puisse songer même à résister. L’ histoire se passe dans la réalité blafarde d’une ville moderne, à pein
3490 songer même à résister. L’histoire se passe dans la réalité blafarde d’une ville moderne, à peine retouchée, çà et là, pa
3491 ter. L’histoire se passe dans la réalité blafarde d’ une ville moderne, à peine retouchée, çà et là, par une rapide griffur
3492 apide griffure expressionniste. Il faut se garder de croire que l’auteur s’est donné le bénéfice d’un mystère dont il s’am
3493 expressionniste. Il faut se garder de croire que l’ auteur s’est donné le bénéfice d’un mystère dont il s’amuserait à nous
3494 faut se garder de croire que l’auteur s’est donné le bénéfice d’un mystère dont il s’amuserait à nous cacher la clé. Le Pr
3495 er de croire que l’auteur s’est donné le bénéfice d’ un mystère dont il s’amuserait à nous cacher la clé. Le Procès n’est n
3496 ce d’un mystère dont il s’amuserait à nous cacher la clé. Le Procès n’est nullement un conte. Joseph K. pose toutes les qu
3497 mystère dont il s’amuserait à nous cacher la clé. Le Procès n’est nullement un conte. Joseph K. pose toutes les questions
3498 s n’est nullement un conte. Joseph K. pose toutes les questions que le lecteur raisonnable posera. Il proteste parfois, pru
3499 un conte. Joseph K. pose toutes les questions que le lecteur raisonnable posera. Il proteste parfois, prudemment. Mais la
3500 ble posera. Il proteste parfois, prudemment. Mais la justice qui le poursuit n’est pas de celles dont on se débarrasse en
3501 proteste parfois, prudemment. Mais la justice qui le poursuit n’est pas de celles dont on se débarrasse en acceptant ou mê
3502 emment. Mais la justice qui le poursuit n’est pas de celles dont on se débarrasse en acceptant ou même en refusant ses exi
3503 e en acceptant ou même en refusant ses exigences. Le Procès serait un livre révoltant s’il n’était d’abord écrasant. Il re
3504 n’était d’abord écrasant. Il ressemble pas mal à la vie. Le réalisme de Kafka n’a rien de commun avec ce que les manuels
3505 d’abord écrasant. Il ressemble pas mal à la vie. Le réalisme de Kafka n’a rien de commun avec ce que les manuels ou les j
3506 asant. Il ressemble pas mal à la vie. Le réalisme de Kafka n’a rien de commun avec ce que les manuels ou les journaux nomm
3507 e pas mal à la vie. Le réalisme de Kafka n’a rien de commun avec ce que les manuels ou les journaux nomment réalisme. Il n
3508 réalisme de Kafka n’a rien de commun avec ce que les manuels ou les journaux nomment réalisme. Il ne consiste pas à montre
3509 fka n’a rien de commun avec ce que les manuels ou les journaux nomment réalisme. Il ne consiste pas à montrer, par exemple,
3510 e. Il ne consiste pas à montrer, par exemple, que la goujaterie est le meilleur moyen de parvenir, ni à poser que les idée
3511 pas à montrer, par exemple, que la goujaterie est le meilleur moyen de parvenir, ni à poser que les idées d’un manœuvre on
3512 exemple, que la goujaterie est le meilleur moyen de parvenir, ni à poser que les idées d’un manœuvre ont plus de réalité
3513 est le meilleur moyen de parvenir, ni à poser que les idées d’un manœuvre ont plus de réalité que les vapeurs d’une héroïne
3514 lleur moyen de parvenir, ni à poser que les idées d’ un manœuvre ont plus de réalité que les vapeurs d’une héroïne de roman
3515 , ni à poser que les idées d’un manœuvre ont plus de réalité que les vapeurs d’une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme
3516 e les idées d’un manœuvre ont plus de réalité que les vapeurs d’une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside
3517 d’un manœuvre ont plus de réalité que les vapeurs d’ une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside dans la so
3518 ont plus de réalité que les vapeurs d’une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside dans la sobriété de sa v
3519 que les vapeurs d’une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside dans la sobriété de sa vision, et c’est au f
3520 urs d’une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside dans la sobriété de sa vision, et c’est au fond, sa visi
3521 roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside dans la sobriété de sa vision, et c’est au fond, sa vision même qui est le vr
3522 ois. Le réalisme de Kafka réside dans la sobriété de sa vision, et c’est au fond, sa vision même qui est le vrai sujet du
3523 vision, et c’est au fond, sa vision même qui est le vrai sujet du livre. La précision presque insupportable avec laquelle
3524 d, sa vision même qui est le vrai sujet du livre. La précision presque insupportable avec laquelle il rapporte certaines c
3525 ersations banales n’a pu être obtenue qu’au moyen d’ une suspension du jugement, qui est en elle-même tout le drame du Proc
3526 suspension du jugement, qui est en elle-même tout le drame du Procès. Constatation de la réalité telle qu’elle est, et en
3527 n elle-même tout le drame du Procès. Constatation de la réalité telle qu’elle est, et en même temps, au moment où la révol
3528 lle-même tout le drame du Procès. Constatation de la réalité telle qu’elle est, et en même temps, au moment où la révolte
3529 telle qu’elle est, et en même temps, au moment où la révolte point, constatation de la vanité absolue de toute appréciatio
3530 emps, au moment où la révolte point, constatation de la vanité absolue de toute appréciation, de toute prise de parti, — d
3531 s, au moment où la révolte point, constatation de la vanité absolue de toute appréciation, de toute prise de parti, — de t
3532 révolte point, constatation de la vanité absolue de toute appréciation, de toute prise de parti, — de tout acte. Tous les
3533 ation de la vanité absolue de toute appréciation, de toute prise de parti, — de tout acte. Tous les efforts des hommes — y
3534 ité absolue de toute appréciation, de toute prise de parti, — de tout acte. Tous les efforts des hommes — y compris ceux d
3535 de toute appréciation, de toute prise de parti, —  de tout acte. Tous les efforts des hommes — y compris ceux des philosoph
3536 on, de toute prise de parti, — de tout acte. Tous les efforts des hommes — y compris ceux des philosophes — ne sont peut-êt
3537 tentatives pour échapper à cette vision, qui est l’ angoisse même. Moyens tantôt puérils, tantôt subtils, pour éluder le s
3538 oyens tantôt puérils, tantôt subtils, pour éluder le sérieux fou de la vie réelle, pour l’assimiler à un jeu dont il serai
3539 érils, tantôt subtils, pour éluder le sérieux fou de la vie réelle, pour l’assimiler à un jeu dont il serait possible de s
3540 ls, tantôt subtils, pour éluder le sérieux fou de la vie réelle, pour l’assimiler à un jeu dont il serait possible de sort
3541 pour éluder le sérieux fou de la vie réelle, pour l’ assimiler à un jeu dont il serait possible de sortir, dans la mesure o
3542 pour l’assimiler à un jeu dont il serait possible de sortir, dans la mesure où l’on connaît ses règles. C’est ainsi que l’
3543 à un jeu dont il serait possible de sortir, dans la mesure où l’on connaît ses règles. C’est ainsi que l’on a tenté d’ass
3544 t il serait possible de sortir, dans la mesure où l’ on connaît ses règles. C’est ainsi que l’on a tenté d’assimiler la vis
3545 esure où l’on connaît ses règles. C’est ainsi que l’ on a tenté d’assimiler la vision de Kafka à celle du rêve. Et il est v
3546 connaît ses règles. C’est ainsi que l’on a tenté d’ assimiler la vision de Kafka à celle du rêve. Et il est vrai que la co
3547 règles. C’est ainsi que l’on a tenté d’assimiler la vision de Kafka à celle du rêve. Et il est vrai que la complicité qui
3548 ’est ainsi que l’on a tenté d’assimiler la vision de Kafka à celle du rêve. Et il est vrai que la complicité qui, dans le
3549 sion de Kafka à celle du rêve. Et il est vrai que la complicité qui, dans le Procès, lie les juges aux avocats et aux prév
3550 rêve. Et il est vrai que la complicité qui, dans le Procès, lie les juges aux avocats et aux prévenus, est un trait carac
3551 t vrai que la complicité qui, dans le Procès, lie les juges aux avocats et aux prévenus, est un trait caractéristique du rê
3552 ux prévenus, est un trait caractéristique du rêve d’ angoisse. Mais si Kafka ou son héros n’étaient que des rêveurs, il res
3553 il resterait alors une évasion : se réveiller. Et le sérieux dernier de la situation s’évanouirait. Je ne crois pas que Ka
3554 une évasion : se réveiller. Et le sérieux dernier de la situation s’évanouirait. Je ne crois pas que Kafka ait vécu dans u
3555 évasion : se réveiller. Et le sérieux dernier de la situation s’évanouirait. Je ne crois pas que Kafka ait vécu dans un a
3556 s tous. Tout au plus dans une autre vision, celle de l’homme « arrêté », précisément, celle de l’homme qui pense et qui vi
3557 ous. Tout au plus dans une autre vision, celle de l’ homme « arrêté », précisément, celle de l’homme qui pense et qui vit d
3558 , celle de l’homme « arrêté », précisément, celle de l’homme qui pense et qui vit dans la suspension du jugement. Joseph K
3559 elle de l’homme « arrêté », précisément, celle de l’ homme qui pense et qui vit dans la suspension du jugement. Joseph K. a
3560 ément, celle de l’homme qui pense et qui vit dans la suspension du jugement. Joseph K. a vu le monde avant d’agir, et deme
3561 it dans la suspension du jugement. Joseph K. a vu le monde avant d’agir, et demeure prisonnier de cette vision, qui ne lui
3562 ension du jugement. Joseph K. a vu le monde avant d’ agir, et demeure prisonnier de cette vision, qui ne lui laissera plus
3563 a vu le monde avant d’agir, et demeure prisonnier de cette vision, qui ne lui laissera plus jamais qu’une liberté provisoi
3564 oire. Nous sommes tous arrêtés, il vaudrait mieux le savoir : car nous saurions alors que réellement il n’y a rien à faire
3565 le », nous adresse une vocation…) Or, pour avouer le sérieux dernier, le tragique absolu de notre condition, pour avouer q
3566 ne vocation…) Or, pour avouer le sérieux dernier, le tragique absolu de notre condition, pour avouer qu’on ne peut pas se
3567 our avouer le sérieux dernier, le tragique absolu de notre condition, pour avouer qu’on ne peut pas se réveiller de ce cau
3568 ition, pour avouer qu’on ne peut pas se réveiller de ce cauchemar universel, il faut avoir, ne fût-ce qu’une fois, dans l’
3569 ersel, il faut avoir, ne fût-ce qu’une fois, dans l’ éclair d’un pressentiment, dépassé le plan de cette vie. De même qu’on
3570 faut avoir, ne fût-ce qu’une fois, dans l’éclair d’ un pressentiment, dépassé le plan de cette vie. De même qu’on ne peut
3571 e fois, dans l’éclair d’un pressentiment, dépassé le plan de cette vie. De même qu’on ne peut juger toute l’étendue des ra
3572 dans l’éclair d’un pressentiment, dépassé le plan de cette vie. De même qu’on ne peut juger toute l’étendue des ravages du
3573 n de cette vie. De même qu’on ne peut juger toute l’ étendue des ravages du capitalisme que d’un point de vue révolutionnai
3574 er toute l’étendue des ravages du capitalisme que d’ un point de vue révolutionnaire, de même le scandale de vivre ne peut
3575 me que d’un point de vue révolutionnaire, de même le scandale de vivre ne peut être apprécié sérieusement que d’un point d
3576 point de vue révolutionnaire, de même le scandale de vivre ne peut être apprécié sérieusement que d’un point de vue en que
3577 e de vivre ne peut être apprécié sérieusement que d’ un point de vue en quelque sorte antivital, ou transcendant. Il n’est
3578 uelque sorte antivital, ou transcendant. Il n’est d’ aveux que du passé, autrement dit : du dépassé. C’est pourquoi le roma
3579 passé, autrement dit : du dépassé. C’est pourquoi le roman de Kafka suppose, du seul fait qu’il existe, une sorte de révél
3580 trement dit : du dépassé. C’est pourquoi le roman de Kafka suppose, du seul fait qu’il existe, une sorte de révélation, un
3581 fka suppose, du seul fait qu’il existe, une sorte de révélation, un « ailleurs » au moins pressenti, qu’il s’agirait de re
3582 « ailleurs » au moins pressenti, qu’il s’agirait de retrouver au travers des lacunes du réel. De quelle nature était la t
3583 rait de retrouver au travers des lacunes du réel. De quelle nature était la transcendance qui a conditionné la vision de K
3584 avers des lacunes du réel. De quelle nature était la transcendance qui a conditionné la vision de Kafka ? ⁂ Dans un append
3585 e nature était la transcendance qui a conditionné la vision de Kafka ? ⁂ Dans un appendice au Procès, Max Brod nous dit co
3586 tait la transcendance qui a conditionné la vision de Kafka ? ⁂ Dans un appendice au Procès, Max Brod nous dit comment il d
3587 Max Brod nous dit comment il dut arracher à Kafka les écrits que son ami se refusait à publier — dont ce roman. Quels étaie
3588 refusait à publier — dont ce roman. Quels étaient les scrupules de Kafka ? « Il voulait son œuvre à l’échelle de ses préocc
3589 lier — dont ce roman. Quels étaient les scrupules de Kafka ? « Il voulait son œuvre à l’échelle de ses préoccupations reli
3590 les scrupules de Kafka ? « Il voulait son œuvre à l’ échelle de ses préoccupations religieuses », nous dit-on. Et la critiq
3591 les de Kafka ? « Il voulait son œuvre à l’échelle de ses préoccupations religieuses », nous dit-on. Et la critique, gênée,
3592 ses préoccupations religieuses », nous dit-on. Et la critique, gênée, passe outre, ou fait de la psychologie. Mais se tair
3593 t-on. Et la critique, gênée, passe outre, ou fait de la psychologie. Mais se taire équivaut ici à une complicité avec les
3594 n. Et la critique, gênée, passe outre, ou fait de la psychologie. Mais se taire équivaut ici à une complicité avec les avo
3595 Mais se taire équivaut ici à une complicité avec les avocats marrons et les juges négligents du Procès, avec tous ceux qui
3596 ici à une complicité avec les avocats marrons et les juges négligents du Procès, avec tous ceux qui se refusent à poser le
3597 du Procès, avec tous ceux qui se refusent à poser les questions dernières, à exiger qu’enfin le dernier mot soit dit. Ignor
3598 in le dernier mot soit dit. Ignorant presque tout de Kafka, après une première lecture du Procès, j’en étais venu à me pos
3599 me poser cette question : — Est-ce pur hasard si la théologie chrétienne rend compte de presque toutes les situations de
3600 pur hasard si la théologie chrétienne rend compte de presque toutes les situations de ce livre ? Est-ce pur hasard si elle
3601 héologie chrétienne rend compte de presque toutes les situations de ce livre ? Est-ce pur hasard si elle nous offre les for
3602 enne rend compte de presque toutes les situations de ce livre ? Est-ce pur hasard si elle nous offre les formules qui para
3603 e ce livre ? Est-ce pur hasard si elle nous offre les formules qui paraissent le mieux aptes à résumer les principales péri
3604 rd si elle nous offre les formules qui paraissent le mieux aptes à résumer les principales péripéties de cette vaste actio
3605 formules qui paraissent le mieux aptes à résumer les principales péripéties de cette vaste action judiciaire ? Je dis bien
3606 mieux aptes à résumer les principales péripéties de cette vaste action judiciaire ? Je dis bien : résumer, car mille déta
3607 : résumer, car mille détails concrets échappent à l’ interprétation. Mais si l’on n’en retient qu’un souvenir global, cette
3608 ls concrets échappent à l’interprétation. Mais si l’ on n’en retient qu’un souvenir global, cette inoubliable atmosphère de
3609 ’un souvenir global, cette inoubliable atmosphère de cauchemar poursuivi dans la veille, une sorte de schéma dogmatique tr
3610 noubliable atmosphère de cauchemar poursuivi dans la veille, une sorte de schéma dogmatique transparaît. Tout homme qui a
3611 de cauchemar poursuivi dans la veille, une sorte de schéma dogmatique transparaît. Tout homme qui a connu l’existence de
3612 ma dogmatique transparaît. Tout homme qui a connu l’ existence de la Loi se connaît condamnable, quoi qu’il fasse : « Il n’
3613 e transparaît. Tout homme qui a connu l’existence de la Loi se connaît condamnable, quoi qu’il fasse : « Il n’y a pas un j
3614 ransparaît. Tout homme qui a connu l’existence de la Loi se connaît condamnable, quoi qu’il fasse : « Il n’y a pas un just
3615 « Il n’y a pas un juste, pas même un seul », dit l’ Écriture. Que nous le sachions ou non, nous avons tous failli, et nous
3616 ste, pas même un seul », dit l’Écriture. Que nous le sachions ou non, nous avons tous failli, et nous sommes tous, virtuel
3617 mmes tous, virtuellement, des prévenus : ce point de départ du Procès se trouve dans les épîtres de saint Paul56. Quel est
3618 nus : ce point de départ du Procès se trouve dans les épîtres de saint Paul56. Quel est alors le Juge impitoyable ? C’est l
3619 nt de départ du Procès se trouve dans les épîtres de saint Paul56. Quel est alors le Juge impitoyable ? C’est le Dieu qui
3620 dans les épîtres de saint Paul56. Quel est alors le Juge impitoyable ? C’est le Dieu qui donna la Loi, le Dieu des Juifs
3621 aul56. Quel est alors le Juge impitoyable ? C’est le Dieu qui donna la Loi, le Dieu des Juifs « qui ne tient pas le coupab
3622 ors le Juge impitoyable ? C’est le Dieu qui donna la Loi, le Dieu des Juifs « qui ne tient pas le coupable pour innocent. 
3623 uge impitoyable ? C’est le Dieu qui donna la Loi, le Dieu des Juifs « qui ne tient pas le coupable pour innocent. » Pourqu
3624 onna la Loi, le Dieu des Juifs « qui ne tient pas le coupable pour innocent. » Pourquoi demeure-t-il inaccessible ? Parce
3625  ? Parce qu’il réside au ciel, et nous sommes sur la terre : l’instance suprême existe et délibère au-delà de toutes nos i
3626 ’il réside au ciel, et nous sommes sur la terre : l’ instance suprême existe et délibère au-delà de toutes nos imaginations
3627 e : l’instance suprême existe et délibère au-delà de toutes nos imaginations. Comment pourrions-nous lui parler, et que se
3628 s. Comment pourrions-nous lui parler, et que sert de se justifier ? Dans cet état d’impuissance tragique, nous sommes prêt
3629 rler, et que sert de se justifier ? Dans cet état d’ impuissance tragique, nous sommes prêts à saisir la moindre invite du
3630 ’impuissance tragique, nous sommes prêts à saisir la moindre invite du mystère. Voici les avocats marrons qui disent conna
3631 rêts à saisir la moindre invite du mystère. Voici les avocats marrons qui disent connaître les secrets de la Justice. Ils n
3632 e. Voici les avocats marrons qui disent connaître les secrets de la Justice. Ils n’inspirent pas précisément confiance, mai
3633 avocats marrons qui disent connaître les secrets de la Justice. Ils n’inspirent pas précisément confiance, mais qui sait 
3634 ocats marrons qui disent connaître les secrets de la Justice. Ils n’inspirent pas précisément confiance, mais qui sait ? N
3635 ément confiance, mais qui sait ? Nous n’avons pas le droit de négliger cette chance minime et humiliante. Et peu à peu nou
3636 fiance, mais qui sait ? Nous n’avons pas le droit de négliger cette chance minime et humiliante. Et peu à peu nous croyons
3637 Et peu à peu nous croyons pressentir qu’ils sont de mèche avec le Juge ! Du moins nous le laissent-ils entendre. C’est pe
3638 nous croyons pressentir qu’ils sont de mèche avec le Juge ! Du moins nous le laissent-ils entendre. C’est peut-être une no
3639 qu’ils sont de mèche avec le Juge ! Du moins nous le laissent-ils entendre. C’est peut-être une nouvelle imposture. Mais i
3640 nouvelle imposture. Mais ils en tirent une sorte de prestige, et même d’autant plus envoûtant que nous n’avons aucun moye
3641 Mais ils en tirent une sorte de prestige, et même d’ autant plus envoûtant que nous n’avons aucun moyen de vérifier s’il es
3642 utant plus envoûtant que nous n’avons aucun moyen de vérifier s’il est fondé. Prêtres et mages, derniers appuis de l’homme
3643 s’il est fondé. Prêtres et mages, derniers appuis de l’homme contre Dieu ! À vrai dire, ils sont impuissants, prévenus eux
3644 l est fondé. Prêtres et mages, derniers appuis de l’ homme contre Dieu ! À vrai dire, ils sont impuissants, prévenus eux-mê
3645 et fort peu renseignés… Faut-il pousser plus loin l’ analogie ? Cet état du prévenu en liberté dans la complicité universel
3646 l’analogie ? Cet état du prévenu en liberté dans la complicité universelle, me fait songer à la « misère de l’homme » non
3647 dans la complicité universelle, me fait songer à la « misère de l’homme » non pas « sans Dieu » mais livré à un Dieu dont
3648 plicité universelle, me fait songer à la « misère de l’homme » non pas « sans Dieu » mais livré à un Dieu dont il ne peut
3649 cité universelle, me fait songer à la « misère de l’ homme » non pas « sans Dieu » mais livré à un Dieu dont il ne peut con
3650 ais livré à un Dieu dont il ne peut connaître que la colère, non la miséricorde. C’est l’état de l’homme qui sait que Dieu
3651 Dieu dont il ne peut connaître que la colère, non la miséricorde. C’est l’état de l’homme qui sait que Dieu existe, mais q
3652 onnaître que la colère, non la miséricorde. C’est l’ état de l’homme qui sait que Dieu existe, mais qui ne peut plus lui ob
3653 e que la colère, non la miséricorde. C’est l’état de l’homme qui sait que Dieu existe, mais qui ne peut plus lui obéir, et
3654 ue la colère, non la miséricorde. C’est l’état de l’ homme qui sait que Dieu existe, mais qui ne peut plus lui obéir, et qu
3655 e peut plus lui obéir, et qui ne sait pas comment l’ atteindre, parce qu’il ne connaît pas « le chemin » qui relie le Ciel
3656 comment l’atteindre, parce qu’il ne connaît pas «  le chemin » qui relie le Ciel et la terre. Parce qu’il ne connaît pas ce
3657 arce qu’il ne connaît pas « le chemin » qui relie le Ciel et la terre. Parce qu’il ne connaît pas celui qui a dit : « Je s
3658 ne connaît pas « le chemin » qui relie le Ciel et la terre. Parce qu’il ne connaît pas celui qui a dit : « Je suis le chem
3659 qu’il ne connaît pas celui qui a dit : « Je suis le chemin. » ⁂ Imaginons en guise de contre-épreuve que Josef K. puisse
3660 f K. puisse croire au Christ des évangiles. Toute la problématique du Procès s’en trouverait comme remise en mouvement : e
3661 ise en mouvement : et à partir du point précis où la vision de Kafka « l’arrêtait ». « Nul ne vient au Père que par moi ».
3662 vement : et à partir du point précis où la vision de Kafka « l’arrêtait ». « Nul ne vient au Père que par moi ». C’est par
3663 à partir du point précis où la vision de Kafka «  l’ arrêtait ». « Nul ne vient au Père que par moi ». C’est par le Fils qu
3664 . « Nul ne vient au Père que par moi ». C’est par le Fils que Dieu devient pour nous le Père et cesse d’être le Juge loint
3665 i ». C’est par le Fils que Dieu devient pour nous le Père et cesse d’être le Juge lointain. Mais alors l’acquittement est
3666 Fils que Dieu devient pour nous le Père et cesse d’ être le Juge lointain. Mais alors l’acquittement est possible et la gr
3667 ue Dieu devient pour nous le Père et cesse d’être le Juge lointain. Mais alors l’acquittement est possible et la grâce peu
3668 Père et cesse d’être le Juge lointain. Mais alors l’ acquittement est possible et la grâce peut être accordée ! « Je suis l
3669 intain. Mais alors l’acquittement est possible et la grâce peut être accordée ! « Je suis le chemin », a dit le Médiateur.
3670 ssible et la grâce peut être accordée ! « Je suis le chemin », a dit le Médiateur. Mais alors, l’acte aussi est possible,
3671 peut être accordée ! « Je suis le chemin », a dit le Médiateur. Mais alors, l’acte aussi est possible, et l’obéissance pra
3672 suis le chemin », a dit le Médiateur. Mais alors, l’ acte aussi est possible, et l’obéissance praticable ! Ainsi la foi au
3673 iateur. Mais alors, l’acte aussi est possible, et l’ obéissance praticable ! Ainsi la foi au Christ est bien l’issue, la po
3674 est possible, et l’obéissance praticable ! Ainsi la foi au Christ est bien l’issue, la possibilité donnée à l’homme de ma
3675 ance praticable ! Ainsi la foi au Christ est bien l’ issue, la possibilité donnée à l’homme de marcher, d’échapper à « l’ar
3676 icable ! Ainsi la foi au Christ est bien l’issue, la possibilité donnée à l’homme de marcher, d’échapper à « l’arrêt ». Ma
3677 Christ est bien l’issue, la possibilité donnée à l’ homme de marcher, d’échapper à « l’arrêt ». Mais c’est aussi grâce à c
3678 est bien l’issue, la possibilité donnée à l’homme de marcher, d’échapper à « l’arrêt ». Mais c’est aussi grâce à cette foi
3679 ssue, la possibilité donnée à l’homme de marcher, d’ échapper à « l’arrêt ». Mais c’est aussi grâce à cette foi que nous co
3680 ilité donnée à l’homme de marcher, d’échapper à «  l’ arrêt ». Mais c’est aussi grâce à cette foi que nous connaissons notre
3681 onnaissons notre état — parce qu’elle nous permet d’ en sortir —, que nous mesurons le réel, et que nous pouvons l’avouer.
3682 elle nous permet d’en sortir —, que nous mesurons le réel, et que nous pouvons l’avouer. Or voici la difficulté : je vois
3683 —, que nous mesurons le réel, et que nous pouvons l’ avouer. Or voici la difficulté : je vois bien dans le Procès l’aveu vo
3684 s le réel, et que nous pouvons l’avouer. Or voici la difficulté : je vois bien dans le Procès l’aveu voilé de notre état,
3685 vouer. Or voici la difficulté : je vois bien dans le Procès l’aveu voilé de notre état, je vois bien que cet aveu suppose
3686 voici la difficulté : je vois bien dans le Procès l’ aveu voilé de notre état, je vois bien que cet aveu suppose au moins l
3687 iculté : je vois bien dans le Procès l’aveu voilé de notre état, je vois bien que cet aveu suppose au moins l’entrevision
3688 état, je vois bien que cet aveu suppose au moins l’ entrevision d’une foi — et pourtant le roman se termine par le triomph
3689 bien que cet aveu suppose au moins l’entrevision d’ une foi — et pourtant le roman se termine par le triomphe atroce de la
3690 se au moins l’entrevision d’une foi — et pourtant le roman se termine par le triomphe atroce de la Loi, c’est-à-dire dans
3691 n d’une foi — et pourtant le roman se termine par le triomphe atroce de la Loi, c’est-à-dire dans le désespoir, qui est l’
3692 urtant le roman se termine par le triomphe atroce de la Loi, c’est-à-dire dans le désespoir, qui est l’absence reconnue de
3693 ant le roman se termine par le triomphe atroce de la Loi, c’est-à-dire dans le désespoir, qui est l’absence reconnue de la
3694 r le triomphe atroce de la Loi, c’est-à-dire dans le désespoir, qui est l’absence reconnue de la foi. Tout ce qui précède
3695 e la Loi, c’est-à-dire dans le désespoir, qui est l’ absence reconnue de la foi. Tout ce qui précède pourrait être compris
3696 ire dans le désespoir, qui est l’absence reconnue de la foi. Tout ce qui précède pourrait être compris comme une illustrat
3697 dans le désespoir, qui est l’absence reconnue de la foi. Tout ce qui précède pourrait être compris comme une illustration
3698 cède pourrait être compris comme une illustration de l’état de péché révélé par l’instant de la conversion. Cette vision d
3699 e pourrait être compris comme une illustration de l’ état de péché révélé par l’instant de la conversion. Cette vision de l
3700 ait être compris comme une illustration de l’état de péché révélé par l’instant de la conversion. Cette vision de l’homme
3701 me une illustration de l’état de péché révélé par l’ instant de la conversion. Cette vision de l’homme arrêté pourrait être
3702 ustration de l’état de péché révélé par l’instant de la conversion. Cette vision de l’homme arrêté pourrait être un regard
3703 ration de l’état de péché révélé par l’instant de la conversion. Cette vision de l’homme arrêté pourrait être un regard en
3704 vélé par l’instant de la conversion. Cette vision de l’homme arrêté pourrait être un regard en arrière vers l’humanité en
3705 é par l’instant de la conversion. Cette vision de l’ homme arrêté pourrait être un regard en arrière vers l’humanité en rév
3706 me arrêté pourrait être un regard en arrière vers l’ humanité en révolte et qui a perdu le chemin. Quelque chose d’analogue
3707 arrière vers l’humanité en révolte et qui a perdu le chemin. Quelque chose d’analogue au moment négatif d’un élan — d’un s
3708 n révolte et qui a perdu le chemin. Quelque chose d’ analogue au moment négatif d’un élan — d’un saut dans la vie de la foi
3709 hemin. Quelque chose d’analogue au moment négatif d’ un élan — d’un saut dans la vie de la foi — le moment où le corps se r
3710 ue chose d’analogue au moment négatif d’un élan —  d’ un saut dans la vie de la foi — le moment où le corps se ramasse et fe
3711 ogue au moment négatif d’un élan — d’un saut dans la vie de la foi — le moment où le corps se ramasse et feint de refuser
3712 moment négatif d’un élan — d’un saut dans la vie de la foi — le moment où le corps se ramasse et feint de refuser le saut
3713 ment négatif d’un élan — d’un saut dans la vie de la foi — le moment où le corps se ramasse et feint de refuser le saut po
3714 tif d’un élan — d’un saut dans la vie de la foi — le moment où le corps se ramasse et feint de refuser le saut pour mieux
3715 — d’un saut dans la vie de la foi — le moment où le corps se ramasse et feint de refuser le saut pour mieux se détendre l
3716 a foi — le moment où le corps se ramasse et feint de refuser le saut pour mieux se détendre l’instant d’après… Mais non, K
3717 moment où le corps se ramasse et feint de refuser le saut pour mieux se détendre l’instant d’après… Mais non, Kafka suspen
3718 t feint de refuser le saut pour mieux se détendre l’ instant d’après… Mais non, Kafka suspend l’élan. Il sait qu’il faut sa
3719 tendre l’instant d’après… Mais non, Kafka suspend l’ élan. Il sait qu’il faut sauter, mais au dernier moment, il ne croit p
3720 ter, mais au dernier moment, il ne croit plus que de l’autre côté, il retombera sur un terrain solide. Ainsi demeure-t-il
3721 ra sur un terrain solide. Ainsi demeure-t-il dans l’ oppression du souffle et la fatigue de l’effort qu’aucun acte ne vient
3722 insi demeure-t-il dans l’oppression du souffle et la fatigue de l’effort qu’aucun acte ne vient accomplir57. Voici alors m
3723 e-t-il dans l’oppression du souffle et la fatigue de l’effort qu’aucun acte ne vient accomplir57. Voici alors mon hypothès
3724 -il dans l’oppression du souffle et la fatigue de l’ effort qu’aucun acte ne vient accomplir57. Voici alors mon hypothèse :
3725 ne vient accomplir57. Voici alors mon hypothèse : la vision de Kafka traduirait la situation de l’homme qui n’est plus sou
3726 ccomplir57. Voici alors mon hypothèse : la vision de Kafka traduirait la situation de l’homme qui n’est plus soutenu, mais
3727 ors mon hypothèse : la vision de Kafka traduirait la situation de l’homme qui n’est plus soutenu, mais au contraire obscur
3728 hèse : la vision de Kafka traduirait la situation de l’homme qui n’est plus soutenu, mais au contraire obscurément troublé
3729 e : la vision de Kafka traduirait la situation de l’ homme qui n’est plus soutenu, mais au contraire obscurément troublé pa
3730 Il sait que Dieu et sa Justice existent, mais il le sait d’une manière négative, ou plutôt, il pressent qu’il l’a su, et
3731 que Dieu et sa Justice existent, mais il le sait d’ une manière négative, ou plutôt, il pressent qu’il l’a su, et cela suf
3732 ne manière négative, ou plutôt, il pressent qu’il l’ a su, et cela suffit à réveiller en lui le sens obscur d’une culpabili
3733 t qu’il l’a su, et cela suffit à réveiller en lui le sens obscur d’une culpabilité ; mais il a perdu la confiance que les
3734 et cela suffit à réveiller en lui le sens obscur d’ une culpabilité ; mais il a perdu la confiance que les époques naïves
3735 e sens obscur d’une culpabilité ; mais il a perdu la confiance que les époques naïves de l’histoire (ou de sa propre histo
3736 ne culpabilité ; mais il a perdu la confiance que les époques naïves de l’histoire (ou de sa propre histoire individuelle)
3737 is il a perdu la confiance que les époques naïves de l’histoire (ou de sa propre histoire individuelle) mettaient dans la
3738 il a perdu la confiance que les époques naïves de l’ histoire (ou de sa propre histoire individuelle) mettaient dans la Rév
3739 onfiance que les époques naïves de l’histoire (ou de sa propre histoire individuelle) mettaient dans la Révélation. Incapa
3740 e sa propre histoire individuelle) mettaient dans la Révélation. Incapable d’y croire, il la refoule. Et dès lors, elle n’
3741 viduelle) mettaient dans la Révélation. Incapable d’ y croire, il la refoule. Et dès lors, elle n’est plus en lui ce qui éc
3742 ient dans la Révélation. Incapable d’y croire, il la refoule. Et dès lors, elle n’est plus en lui ce qui éclaire et ce qui
3743 t ce qui rassure, mais ce qui sourdement inquiète la raison et aggrave la conscience de l’angoisse, ce vide où l’homme dem
3744 s ce qui sourdement inquiète la raison et aggrave la conscience de l’angoisse, ce vide où l’homme demeure et ne peut demeu
3745 ement inquiète la raison et aggrave la conscience de l’angoisse, ce vide où l’homme demeure et ne peut demeurer. Si la foi
3746 nt inquiète la raison et aggrave la conscience de l’ angoisse, ce vide où l’homme demeure et ne peut demeurer. Si la foi su
3747 t aggrave la conscience de l’angoisse, ce vide où l’ homme demeure et ne peut demeurer. Si la foi survenait dans sa vie, el
3748 e vide où l’homme demeure et ne peut demeurer. Si la foi survenait dans sa vie, elle lui donnerait l’assurance du pardon.
3749 la foi survenait dans sa vie, elle lui donnerait l’ assurance du pardon. Alors, ce sens obscur d’une culpabilité pourrait
3750 rait l’assurance du pardon. Alors, ce sens obscur d’ une culpabilité pourrait devenir conscience claire du péché, du vrai p
3751 laire du péché, du vrai péché, qui est bien moins la faute morale que le refus d’aimer Dieu en Christ. Si la foi survenait
3752 rai péché, qui est bien moins la faute morale que le refus d’aimer Dieu en Christ. Si la foi survenait, Josef K. renoncera
3753 , qui est bien moins la faute morale que le refus d’ aimer Dieu en Christ. Si la foi survenait, Josef K. renoncerait aux va
3754 te morale que le refus d’aimer Dieu en Christ. Si la foi survenait, Josef K. renoncerait aux vains efforts d’une justifica
3755 survenait, Josef K. renoncerait aux vains efforts d’ une justification par ses propres moyens moraux : il connaîtrait que l
3756 ar ses propres moyens moraux : il connaîtrait que l’ acquittement n’est mérité que par celui précisément qui renonce à le m
3757 st mérité que par celui précisément qui renonce à le mériter. La conscience claire du péché, c’est concrètement la repenta
3758 e par celui précisément qui renonce à le mériter. La conscience claire du péché, c’est concrètement la repentance. Or cell
3759 La conscience claire du péché, c’est concrètement la repentance. Or celle-ci ne saurait être provoquée que par la certitud
3760 ce. Or celle-ci ne saurait être provoquée que par la certitude du pardon… Mais justement la foi ne survient pas. Le sens o
3761 ée que par la certitude du pardon… Mais justement la foi ne survient pas. Le sens obscur d’une culpabilité qui ne cesse de
3762 du pardon… Mais justement la foi ne survient pas. Le sens obscur d’une culpabilité qui ne cesse de persécuter le prévenu n
3763 justement la foi ne survient pas. Le sens obscur d’ une culpabilité qui ne cesse de persécuter le prévenu n’aboutit pas à
3764 as. Le sens obscur d’une culpabilité qui ne cesse de persécuter le prévenu n’aboutit pas à cette conscience claire du péch
3765 scur d’une culpabilité qui ne cesse de persécuter le prévenu n’aboutit pas à cette conscience claire du péché que peut seu
3766 science claire du péché que peut seul nous donner le pardon, ni à cette certitude du pardon que peut seule nous donner la
3767 te certitude du pardon que peut seule nous donner la foi. Joseph K. reste donc enfermé dans le cercle mortel de la Loi. Il
3768 donner la foi. Joseph K. reste donc enfermé dans le cercle mortel de la Loi. Il reconnaît, en toute honnêteté, que l’homm
3769 oseph K. reste donc enfermé dans le cercle mortel de la Loi. Il reconnaît, en toute honnêteté, que l’homme ne peut en sort
3770 ph K. reste donc enfermé dans le cercle mortel de la Loi. Il reconnaît, en toute honnêteté, que l’homme ne peut en sortir
3771 de la Loi. Il reconnaît, en toute honnêteté, que l’ homme ne peut en sortir par lui-même. Il y a, disait Kierkegaard, « un
3772  une différence qualitative infinie entre Dieu et l’ homme », de telle sorte que nulle communication ne peut s’établir de l
3773 ence qualitative infinie entre Dieu et l’homme », de telle sorte que nulle communication ne peut s’établir de l’homme à Di
3774 e sorte que nulle communication ne peut s’établir de l’homme à Dieu, si l’on ne croit pas qu’elle a été établie, en sens i
3775 orte que nulle communication ne peut s’établir de l’ homme à Dieu, si l’on ne croit pas qu’elle a été établie, en sens inve
3776 unication ne peut s’établir de l’homme à Dieu, si l’ on ne croit pas qu’elle a été établie, en sens inverse, de Dieu à l’ho
3777 croit pas qu’elle a été établie, en sens inverse, de Dieu à l’homme, par la venue du Christ dans l’histoire. Kafka savait
3778 qu’elle a été établie, en sens inverse, de Dieu à l’ homme, par la venue du Christ dans l’histoire. Kafka savait qu’il deva
3779 établie, en sens inverse, de Dieu à l’homme, par la venue du Christ dans l’histoire. Kafka savait qu’il devait y avoir un
3780 e, de Dieu à l’homme, par la venue du Christ dans l’ histoire. Kafka savait qu’il devait y avoir un chemin, et cela suffisa
3781 fisait à lui faire prendre une conscience cruelle de « l’arrêt » ; mais il ne pouvait croire à la réalité de ce chemin, et
3782 t à lui faire prendre une conscience cruelle de «  l’ arrêt » ; mais il ne pouvait croire à la réalité de ce chemin, et c’es
3783 elle de « l’arrêt » ; mais il ne pouvait croire à la réalité de ce chemin, et c’est pourquoi il refusait de s’y engager. I
3784 ’arrêt » ; mais il ne pouvait croire à la réalité de ce chemin, et c’est pourquoi il refusait de s’y engager. Il exigeait
3785 alité de ce chemin, et c’est pourquoi il refusait de s’y engager. Il exigeait une certitude préalable, que son regard étra
3786 étrangement précis ne rencontrait nulle part dans la vie quotidienne. Car le chemin n’existe, en vérité de vie, que pour c
3787 ncontrait nulle part dans la vie quotidienne. Car le chemin n’existe, en vérité de vie, que pour celui qui ose y faire un
3788 ie quotidienne. Car le chemin n’existe, en vérité de vie, que pour celui qui ose y faire un pas sans voir. Mais il se déro
3789 s sans voir. Mais il se dérobe au regard qui veut le vérifier d’avance. Cette conscience au sein de l’angoisse est un mome
3790 Mais il se dérobe au regard qui veut le vérifier d’ avance. Cette conscience au sein de l’angoisse est un moment spirituel
3791 le vérifier d’avance. Cette conscience au sein de l’ angoisse est un moment spirituel que l’on retrouve en toute conversion
3792 au sein de l’angoisse est un moment spirituel que l’ on retrouve en toute conversion. Kierkegaard l’a décrit dialectiquemen
3793 ue l’on retrouve en toute conversion. Kierkegaard l’ a décrit dialectiquement, du point de vue d’un croyant-malgré-tout. Ka
3794 gaard l’a décrit dialectiquement, du point de vue d’ un croyant-malgré-tout. Kafka l’isole et s’y arrête avec une sorte d’h
3795 , du point de vue d’un croyant-malgré-tout. Kafka l’ isole et s’y arrête avec une sorte d’honnêteté méticuleuse, ironique e
3796 -tout. Kafka l’isole et s’y arrête avec une sorte d’ honnêteté méticuleuse, ironique et désespérée. II Le Château, où la
3797 nêteté méticuleuse, ironique et désespérée. II Le Château, où la grâce énigmatique Au Procès répond le Château, comm
3798 use, ironique et désespérée. II Le Château, où la grâce énigmatique Au Procès répond le Château, comme à la Justice,
3799 teau, où la grâce énigmatique Au Procès répond le Château, comme à la Justice, la Grâce. Mais la Justice était inexorab
3800 igmatique Au Procès répond le Château, comme à la Justice, la Grâce. Mais la Justice était inexorable : la Grâce demeur
3801 Au Procès répond le Château, comme à la Justice, la Grâce. Mais la Justice était inexorable : la Grâce demeure donc incer
3802 nd le Château, comme à la Justice, la Grâce. Mais la Justice était inexorable : la Grâce demeure donc incertaine. C’est la
3803 ice, la Grâce. Mais la Justice était inexorable : la Grâce demeure donc incertaine. C’est la conclusion du Procès qui déte
3804 xorable : la Grâce demeure donc incertaine. C’est la conclusion du Procès qui détermine les données du Château, et qui emp
3805 aine. C’est la conclusion du Procès qui détermine les données du Château, et qui empêche son action d’aboutir. « K », cette
3806 les données du Château, et qui empêche son action d’ aboutir. « K », cette fois-ci, est arpenteur. On l’a convoqué au châte
3807 ’aboutir. « K », cette fois-ci, est arpenteur. On l’ a convoqué au château qui domine un village de montagne, pour lui conf
3808 On l’a convoqué au château qui domine un village de montagne, pour lui confier, probablement, des travaux relevant de sa
3809 r lui confier, probablement, des travaux relevant de sa science. Mais il ne parviendra jamais à rejoindre Monsieur le comt
3810 Mais il ne parviendra jamais à rejoindre Monsieur le comte. Tout le roman se passe au village, et se borne à décrire minut
3811 iendra jamais à rejoindre Monsieur le comte. Tout le roman se passe au village, et se borne à décrire minutieusement les v
3812 au village, et se borne à décrire minutieusement les vaines tentatives de K. pour pénétrer dans le château ; puis pour obt
3813 ne à décrire minutieusement les vaines tentatives de K. pour pénétrer dans le château ; puis pour obtenir, à tout le moins
3814 nt les vaines tentatives de K. pour pénétrer dans le château ; puis pour obtenir, à tout le moins, une communication avec
3815 étrer dans le château ; puis pour obtenir, à tout le moins, une communication avec le comte ; à son défaut, avec les inten
3816 obtenir, à tout le moins, une communication avec le comte ; à son défaut, avec les intendants ; et comme cela se révèle à
3817 communication avec le comte ; à son défaut, avec les intendants ; et comme cela se révèle à peu près impossible, pour s’ac
3818 ités parmi ceux qu’il croit être en relation avec les bureaux du château. Parfois il reçoit un message émanant d’un de ces
3819 du château. Parfois il reçoit un message émanant d’ un de ces bureaux. On le félicite pour son travail, quand il en est à
3820 hâteau. Parfois il reçoit un message émanant d’un de ces bureaux. On le félicite pour son travail, quand il en est à se ro
3821 reçoit un message émanant d’un de ces bureaux. On le félicite pour son travail, quand il en est à se ronger d’inaction ; o
3822 ite pour son travail, quand il en est à se ronger d’ inaction ; ou bien on lui fait espérer, en termes vagues, une solution
3823 tion lointaine. Tout se passe dans une atmosphère de méfiance paysanne et tatillonne. Et la neige molle qui couvre le pays
3824 atmosphère de méfiance paysanne et tatillonne. Et la neige molle qui couvre le pays rend la moindre démarche épuisante… I
3825 sanne et tatillonne. Et la neige molle qui couvre le pays rend la moindre démarche épuisante… Ici le symbolisme est peut-
3826 llonne. Et la neige molle qui couvre le pays rend la moindre démarche épuisante… Ici le symbolisme est peut-être plus cla
3827 le pays rend la moindre démarche épuisante… Ici le symbolisme est peut-être plus clair, et plus exactement déterminant q
3828 us clair, et plus exactement déterminant qu’il ne l’ était dans le Procès. Non point que chaque incident puisse être interp
3829 plus exactement déterminant qu’il ne l’était dans le Procès. Non point que chaque incident puisse être interprété, beaucou
3830 se être interprété, beaucoup n’ayant probablement d’ autre raison que de créer une atmosphère à la fois réaliste et dépaysa
3831 beaucoup n’ayant probablement d’autre raison que de créer une atmosphère à la fois réaliste et dépaysante. Mais de cette
3832 atmosphère à la fois réaliste et dépaysante. Mais de cette atmosphère, et de l’évolution générale du récit, se dégage une
3833 liste et dépaysante. Mais de cette atmosphère, et de l’évolution générale du récit, se dégage une parabole. Au reste, le c
3834 te et dépaysante. Mais de cette atmosphère, et de l’ évolution générale du récit, se dégage une parabole. Au reste, le comm
3835 érale du récit, se dégage une parabole. Au reste, le commentaire de Brod, publié en postface au Château, rapproche de la c
3836 se dégage une parabole. Au reste, le commentaire de Brod, publié en postface au Château, rapproche de la certitude mes hy
3837 de Brod, publié en postface au Château, rapproche de la certitude mes hypothèses théologiques : « Qu’est-ce en effet que c
3838 Brod, publié en postface au Château, rapproche de la certitude mes hypothèses théologiques : « Qu’est-ce en effet que ce «
3839 étranges dossiers, son indéchiffrable hiérarchie de fonctionnaires, ses caprices, ses ruses, son exigence d’un respect ab
3840 tionnaires, ses caprices, ses ruses, son exigence d’ un respect absolu, d’une obéissance aveugle ? Sans exclure les interpr
3841 ces, ses ruses, son exigence d’un respect absolu, d’ une obéissance aveugle ? Sans exclure les interprétations moins vastes
3842 t absolu, d’une obéissance aveugle ? Sans exclure les interprétations moins vastes, qui peuvent être parfaitement exactes m
3843 closes dans celle-ci comme des tiroirs intérieurs d’ un coffret chinois dans le grand tiroir qui les contient tous, on peut
3844 des tiroirs intérieurs d’un coffret chinois dans le grand tiroir qui les contient tous, on peut dire que ce « Château »,
3845 urs d’un coffret chinois dans le grand tiroir qui les contient tous, on peut dire que ce « Château », où K. n’obtient pas l
3846 peut dire que ce « Château », où K. n’obtient pas le droit d’entrer et dont il ne peut même pas approcher comme il faut, e
3847 que ce « Château », où K. n’obtient pas le droit d’ entrer et dont il ne peut même pas approcher comme il faut, est exacte
3848 même pas approcher comme il faut, est exactement la « grâce » au sens des théologiens, le gouvernement de Dieu qui dirige
3849 exactement la « grâce » au sens des théologiens, le gouvernement de Dieu qui dirige les destinées humaines (le « village 
3850  grâce » au sens des théologiens, le gouvernement de Dieu qui dirige les destinées humaines (le « village »), la vertu des
3851 s théologiens, le gouvernement de Dieu qui dirige les destinées humaines (le « village »), la vertu des hasards et des déli
3852 nement de Dieu qui dirige les destinées humaines ( le « village »), la vertu des hasards et des délibérations mystérieuses
3853 i dirige les destinées humaines (le « village »), la vertu des hasards et des délibérations mystérieuses qui planent au-de
3854 délibérations mystérieuses qui planent au-dessus de nous. Le Procès et Le Château nous présenteraient donc les deux forme
3855 tions mystérieuses qui planent au-dessus de nous. Le Procès et Le Château nous présenteraient donc les deux formes — Justi
3856 euses qui planent au-dessus de nous. Le Procès et Le Château nous présenteraient donc les deux formes — Justice et Grâce —
3857 Le Procès et Le Château nous présenteraient donc les deux formes — Justice et Grâce — sous lesquelles, selon la Kabbale, l
3858 ormes — Justice et Grâce — sous lesquelles, selon la Kabbale, la Divinité s’offre à nous. » Sans doute peut-on préciser da
3859 ice et Grâce — sous lesquelles, selon la Kabbale, la Divinité s’offre à nous. » Sans doute peut-on préciser davantage cert
3860 oute peut-on préciser davantage certains éléments de l’allégorie : j’en vois la clé dans l’œuvre de Kierkegaard. Les messa
3861 e peut-on préciser davantage certains éléments de l’ allégorie : j’en vois la clé dans l’œuvre de Kierkegaard. Les messages
3862 tage certains éléments de l’allégorie : j’en vois la clé dans l’œuvre de Kierkegaard. Les messages reçus du Château ont to
3863 s éléments de l’allégorie : j’en vois la clé dans l’ œuvre de Kierkegaard. Les messages reçus du Château ont tous les carac
3864 ts de l’allégorie : j’en vois la clé dans l’œuvre de Kierkegaard. Les messages reçus du Château ont tous les caractères de
3865 e : j’en vois la clé dans l’œuvre de Kierkegaard. Les messages reçus du Château ont tous les caractères de cet autre messag
3866 erkegaard. Les messages reçus du Château ont tous les caractères de cet autre message qu’est la Bible, selon Kierkegaard :
3867 messages reçus du Château ont tous les caractères de cet autre message qu’est la Bible, selon Kierkegaard : il sera toujou
3868 t tous les caractères de cet autre message qu’est la Bible, selon Kierkegaard : il sera toujours loisible de douter de leu
3869 le, selon Kierkegaard : il sera toujours loisible de douter de leur authenticité, on ignore même leur date exacte, et pour
3870 Kierkegaard : il sera toujours loisible de douter de leur authenticité, on ignore même leur date exacte, et pourtant il ar
3871 exacte, et pourtant il arrive qu’un chacun puisse les lire comme s’il s’agissait là de lettres écrites précisément pour lui
3872 n chacun puisse les lire comme s’il s’agissait là de lettres écrites précisément pour lui, encore que leur contenu demeure
3873 rt équivoque et ne paraisse pas toujours adapté à la situation que l’on vit58. L’épisode au cours duquel un fonctionnaire
3874 e paraisse pas toujours adapté à la situation que l’ on vit58. L’épisode au cours duquel un fonctionnaire du Château tente
3875 as toujours adapté à la situation que l’on vit58. L’ épisode au cours duquel un fonctionnaire du Château tente de séduire u
3876 au cours duquel un fonctionnaire du Château tente de séduire une jeune fille, illustre une situation analysée par Kierkega
3877 sée par Kierkegaard dans Crainte et Tremblement : la suspension de l’éthique par Dieu lui-même, en vue de certaines fins p
3878 gaard dans Crainte et Tremblement : la suspension de l’éthique par Dieu lui-même, en vue de certaines fins particulières.
3879 rd dans Crainte et Tremblement : la suspension de l’ éthique par Dieu lui-même, en vue de certaines fins particulières. Les
3880 lui-même, en vue de certaines fins particulières. Les contradictions vexatoires que K. relève parmi les mesures adoptées pa
3881 Les contradictions vexatoires que K. relève parmi les mesures adoptées par les fonctionnaires rappellent encore ce que Kier
3882 ires que K. relève parmi les mesures adoptées par les fonctionnaires rappellent encore ce que Kierkegaard dit les contradic
3883 onnaires rappellent encore ce que Kierkegaard dit les contradictions de la Bible : nécessaires pour ménager la liberté de l
3884 encore ce que Kierkegaard dit les contradictions de la Bible : nécessaires pour ménager la liberté de l’acte de foi, et p
3885 core ce que Kierkegaard dit les contradictions de la Bible : nécessaires pour ménager la liberté de l’acte de foi, et par
3886 radictions de la Bible : nécessaires pour ménager la liberté de l’acte de foi, et par là même, preuves paradoxales de la d
3887 de la Bible : nécessaires pour ménager la liberté de l’acte de foi, et par là même, preuves paradoxales de la divine inspi
3888 la Bible : nécessaires pour ménager la liberté de l’ acte de foi, et par là même, preuves paradoxales de la divine inspirat
3889 e : nécessaires pour ménager la liberté de l’acte de foi, et par là même, preuves paradoxales de la divine inspiration des
3890 ’acte de foi, et par là même, preuves paradoxales de la divine inspiration des Écritures. Enfin, l’antagonisme entre l’aub
3891 te de foi, et par là même, preuves paradoxales de la divine inspiration des Écritures. Enfin, l’antagonisme entre l’auberg
3892 es de la divine inspiration des Écritures. Enfin, l’ antagonisme entre l’auberge où descendent les Messieurs du Château, et
3893 iration des Écritures. Enfin, l’antagonisme entre l’ auberge où descendent les Messieurs du Château, et la Chaumière où vit
3894 nfin, l’antagonisme entre l’auberge où descendent les Messieurs du Château, et la Chaumière où vit la famille méprisée de B
3895 uberge où descendent les Messieurs du Château, et la Chaumière où vit la famille méprisée de Barnabé, me paraît correspond
3896 les Messieurs du Château, et la Chaumière où vit la famille méprisée de Barnabé, me paraît correspondre à la lutte entre
3897 âteau, et la Chaumière où vit la famille méprisée de Barnabé, me paraît correspondre à la lutte entre les Églises établies
3898 lle méprisée de Barnabé, me paraît correspondre à la lutte entre les Églises établies et les petits groupes de dissidents
3899 Barnabé, me paraît correspondre à la lutte entre les Églises établies et les petits groupes de dissidents illuminés. L’aub
3900 espondre à la lutte entre les Églises établies et les petits groupes de dissidents illuminés. L’auberge inspire le respect
3901 entre les Églises établies et les petits groupes de dissidents illuminés. L’auberge inspire le respect dû à la richesse e
3902 es et les petits groupes de dissidents illuminés. L’ auberge inspire le respect dû à la richesse et aux coutumes ancestrale
3903 roupes de dissidents illuminés. L’auberge inspire le respect dû à la richesse et aux coutumes ancestrales, mais Barnabé le
3904 ents illuminés. L’auberge inspire le respect dû à la richesse et aux coutumes ancestrales, mais Barnabé le réprouvé est en
3905 ichesse et aux coutumes ancestrales, mais Barnabé le réprouvé est en fin de compte le seul à obtenir des communications pr
3906 es, mais Barnabé le réprouvé est en fin de compte le seul à obtenir des communications presque directes… Incertitudes, ret
3907 nications presque directes… Incertitudes, retards de transmission, cruels échecs de la bonne volonté, succès décevants dus
3908 ertitudes, retards de transmission, cruels échecs de la bonne volonté, succès décevants dus au hasard ou au caprice d’un f
3909 itudes, retards de transmission, cruels échecs de la bonne volonté, succès décevants dus au hasard ou au caprice d’un fonc
3910 nté, succès décevants dus au hasard ou au caprice d’ un fonctionnaire généralement incompétent, fatigue morbide, résignatio
3911 ignation rusée, défis puérils, — tout cela relève d’ un même état spirituel : le doute. Non pas un doute sur l’existence de
3912 ls, — tout cela relève d’un même état spirituel : le doute. Non pas un doute sur l’existence de Dieu, ici encore, mais bie
3913 e état spirituel : le doute. Non pas un doute sur l’ existence de Dieu, ici encore, mais bien sur la réalité du pardon grat
3914 tuel : le doute. Non pas un doute sur l’existence de Dieu, ici encore, mais bien sur la réalité du pardon gratuit, de la G
3915 ur l’existence de Dieu, ici encore, mais bien sur la réalité du pardon gratuit, de la Grâce, incarnée, accomplie dans l’Hi
3916 core, mais bien sur la réalité du pardon gratuit, de la Grâce, incarnée, accomplie dans l’Histoire. Et certes, ce doute-là
3917 e, mais bien sur la réalité du pardon gratuit, de la Grâce, incarnée, accomplie dans l’Histoire. Et certes, ce doute-là se
3918 on gratuit, de la Grâce, incarnée, accomplie dans l’ Histoire. Et certes, ce doute-là sera toujours inséparable de la foi,
3919 Et certes, ce doute-là sera toujours inséparable de la foi, dans le concret d’une vie chrétienne. Ce cri d’une femme deva
3920 certes, ce doute-là sera toujours inséparable de la foi, dans le concret d’une vie chrétienne. Ce cri d’une femme devant
3921 oute-là sera toujours inséparable de la foi, dans le concret d’une vie chrétienne. Ce cri d’une femme devant Jésus : « Je
3922 a toujours inséparable de la foi, dans le concret d’ une vie chrétienne. Ce cri d’une femme devant Jésus : « Je crois, Seig
3923 foi, dans le concret d’une vie chrétienne. Ce cri d’ une femme devant Jésus : « Je crois, Seigneur, subviens toi-même à mon
3924 eur, subviens toi-même à mon incrédulité », c’est le cri de la foi vivante, toujours combattue par la vue, par la certitud
3925 bviens toi-même à mon incrédulité », c’est le cri de la foi vivante, toujours combattue par la vue, par la certitude natur
3926 ens toi-même à mon incrédulité », c’est le cri de la foi vivante, toujours combattue par la vue, par la certitude naturell
3927 le cri de la foi vivante, toujours combattue par la vue, par la certitude naturelle. Et même, il est si difficile de conc
3928 a foi vivante, toujours combattue par la vue, par la certitude naturelle. Et même, il est si difficile de concevoir une fo
3929 certitude naturelle. Et même, il est si difficile de concevoir une foi vivante privée de doute, qu’on serait tenté de teni
3930 si difficile de concevoir une foi vivante privée de doute, qu’on serait tenté de tenir le doute pour une preuve dialectiq
3931 e foi vivante privée de doute, qu’on serait tenté de tenir le doute pour une preuve dialectique de la foi. L’extraordinair
3932 ante privée de doute, qu’on serait tenté de tenir le doute pour une preuve dialectique de la foi. L’extraordinaire, chez K
3933 nté de tenir le doute pour une preuve dialectique de la foi. L’extraordinaire, chez Kafka, c’est qu’il ait pu souffrir si
3934 de tenir le doute pour une preuve dialectique de la foi. L’extraordinaire, chez Kafka, c’est qu’il ait pu souffrir si con
3935 r le doute pour une preuve dialectique de la foi. L’ extraordinaire, chez Kafka, c’est qu’il ait pu souffrir si consciemmen
3936 emment et détailler avec une si patiente férocité les éléments d’incertitude qui signalent chez d’autres la foi, — quand lu
3937 ailler avec une si patiente férocité les éléments d’ incertitude qui signalent chez d’autres la foi, — quand lui-même ne l’
3938 léments d’incertitude qui signalent chez d’autres la foi, — quand lui-même ne l’avait pas. Le chrétien se reconnaît dans c
3939 gnalent chez d’autres la foi, — quand lui-même ne l’ avait pas. Le chrétien se reconnaît dans cette œuvre, et en même temps
3940 d’autres la foi, — quand lui-même ne l’avait pas. Le chrétien se reconnaît dans cette œuvre, et en même temps il s’y sent
3941 s il s’y sent mal à l’aise : tout est bien vu, et de quels yeux impitoyables aux illusions de la routine ou des morales, m
3942 n vu, et de quels yeux impitoyables aux illusions de la routine ou des morales, mais tout est vu à partir du vertige, et n
3943 u, et de quels yeux impitoyables aux illusions de la routine ou des morales, mais tout est vu à partir du vertige, et non
3944 mais tout est vu à partir du vertige, et non pas de l’amour accepté. Le « saut » dont parle Kierkegaard est constamment i
3945 is tout est vu à partir du vertige, et non pas de l’ amour accepté. Le « saut » dont parle Kierkegaard est constamment imag
3946 partir du vertige, et non pas de l’amour accepté. Le « saut » dont parle Kierkegaard est constamment imaginé, mais jamais
3947 nstamment imaginé, mais jamais fait. Il n’y a pas de fait accompli : il n’y a pas eu d’incarnation. Reste une clairvoyance
3948 . Il n’y a pas de fait accompli : il n’y a pas eu d’ incarnation. Reste une clairvoyance ironique et lassée, et peut-être u
3949 ronique et lassée, et peut-être un dernier espoir de s’en tirer malgré l’absence de Dieu, de se faire une vie à force d’ap
3950 peut-être un dernier espoir de s’en tirer malgré l’ absence de Dieu, de se faire une vie à force d’application, d’honnêtet
3951 un dernier espoir de s’en tirer malgré l’absence de Dieu, de se faire une vie à force d’application, d’honnêteté dans les
3952 er espoir de s’en tirer malgré l’absence de Dieu, de se faire une vie à force d’application, d’honnêteté dans les petits e
3953 ré l’absence de Dieu, de se faire une vie à force d’ application, d’honnêteté dans les petits efforts, — sur un grand fond
3954 Dieu, de se faire une vie à force d’application, d’ honnêteté dans les petits efforts, — sur un grand fond d’absurdité.
3955 e une vie à force d’application, d’honnêteté dans les petits efforts, — sur un grand fond d’absurdité. III« K. » Entre l
3956 teté dans les petits efforts, — sur un grand fond d’ absurdité. III« K. » Entre la folie de Kierkegaard et la sagesse de
3957 sur un grand fond d’absurdité. III« K. » Entre la folie de Kierkegaard et la sagesse de Goethe Il semble bien que le
3958 and fond d’absurdité. III« K. » Entre la folie de Kierkegaard et la sagesse de Goethe Il semble bien que le Château,
3959 té. III« K. » Entre la folie de Kierkegaard et la sagesse de Goethe Il semble bien que le Château, roman posthume, d
3960  K. » Entre la folie de Kierkegaard et la sagesse de Goethe Il semble bien que le Château, roman posthume, devait se te
3961 ard et la sagesse de Goethe Il semble bien que le Château, roman posthume, devait se terminer sur un échec de K. qui se
3962 , roman posthume, devait se terminer sur un échec de K. qui serait mort d’épuisement sans avoir obtenu rien de certain. « 
3963 it se terminer sur un échec de K. qui serait mort d’ épuisement sans avoir obtenu rien de certain. « Autour de son lit de m
3964 i serait mort d’épuisement sans avoir obtenu rien de certain. « Autour de son lit de mort, la commune se rassemble, et c’e
3965 avoir obtenu rien de certain. « Autour de son lit de mort, la commune se rassemble, et c’est à ce moment qu’arrive du Chât
3966 enu rien de certain. « Autour de son lit de mort, la commune se rassemble, et c’est à ce moment qu’arrive du Château la dé
3967 semble, et c’est à ce moment qu’arrive du Château la décision déclarant que K. n’a pas réellement droit de cité au village
3968 écision déclarant que K. n’a pas réellement droit de cité au village, mais qu’on l’autorise tout de même à y vivre et à y
3969 s réellement droit de cité au village, mais qu’on l’ autorise tout de même à y vivre et à y travailler, par égard pour cert
3970 rebend sich bemüht Den können wir erlösen.59 Et la biographie de Kafka vient confirmer cette interprétation. N’est-il pa
3971 müht Den können wir erlösen.59 Et la biographie de Kafka vient confirmer cette interprétation. N’est-il pas curieusement
3972 évoluer ou plutôt osciller, en toute conscience, de Kierkegaard à Goethe ? Ces deux noms ne désignent-ils pas les pôles d
3973 ard à Goethe ? Ces deux noms ne désignent-ils pas les pôles de la tension spirituelle la plus vertigineuse qu’il soit donné
3974 he ? Ces deux noms ne désignent-ils pas les pôles de la tension spirituelle la plus vertigineuse qu’il soit donné de vivre
3975 ? Ces deux noms ne désignent-ils pas les pôles de la tension spirituelle la plus vertigineuse qu’il soit donné de vivre à
3976 gnent-ils pas les pôles de la tension spirituelle la plus vertigineuse qu’il soit donné de vivre à un Occidental ? Oui, Ki
3977 spirituelle la plus vertigineuse qu’il soit donné de vivre à un Occidental ? Oui, Kierkegaard et Goethe sont, à mes yeux,
3978 al ? Oui, Kierkegaard et Goethe sont, à mes yeux, les plus géniales personnifications d’une éthique fondée dans la transcen
3979 , à mes yeux, les plus géniales personnifications d’ une éthique fondée dans la transcendance pure et d’une éthique fondée
3980 iales personnifications d’une éthique fondée dans la transcendance pure et d’une éthique fondée dans l’immanence pure. Ils
3981 ’une éthique fondée dans la transcendance pure et d’ une éthique fondée dans l’immanence pure. Ils s’excluent réciproquemen
3982 a transcendance pure et d’une éthique fondée dans l’ immanence pure. Ils s’excluent réciproquement avec violence, et même a
3983 t même avec dégoût. Kierkegaard n’avait pas assez de sarcasmes pour la sagesse solennelle du ministre de Weimar, et celui-
3984 . Kierkegaard n’avait pas assez de sarcasmes pour la sagesse solennelle du ministre de Weimar, et celui-ci n’eût pas manqu
3985 sarcasmes pour la sagesse solennelle du ministre de Weimar, et celui-ci n’eût pas manqué de condamner la « folie » et l’«
3986 ministre de Weimar, et celui-ci n’eût pas manqué de condamner la « folie » et l’« absurde » du Danois, au nom de l’équili
3987 Weimar, et celui-ci n’eût pas manqué de condamner la « folie » et l’« absurde » du Danois, au nom de l’équilibre vital pas
3988 -ci n’eût pas manqué de condamner la « folie » et l’ « absurde » du Danois, au nom de l’équilibre vital passionnément conqu
3989 a « folie » et l’« absurde » du Danois, au nom de l’ équilibre vital passionnément conquis par Faust… C’est pourquoi il m’e
3990 onquis par Faust… C’est pourquoi il m’est capital de situer l’œuvre de Kafka par rapport aux deux maîtres qu’il s’était ch
3991 Faust… C’est pourquoi il m’est capital de situer l’ œuvre de Kafka par rapport aux deux maîtres qu’il s’était choisis, et
3992 C’est pourquoi il m’est capital de situer l’œuvre de Kafka par rapport aux deux maîtres qu’il s’était choisis, et qu’il n’
3993 res qu’il s’était choisis, et qu’il n’a pas cessé de cultiver, semble-t-il, simultanément. ⁂ Dire que le sens du transcend
3994 cultiver, semble-t-il, simultanément. ⁂ Dire que le sens du transcendant divin est, chez Kafka, presque physique, c’est r
3995 ue physique, c’est risquer une contradiction dans les termes. La transcendance en soi, et par définition, échappe à tout se
3996 c’est risquer une contradiction dans les termes. La transcendance en soi, et par définition, échappe à tout sens naturel,
3997 nnable aussi bien que physique. Mais pour peu que l’ esprit en ait reçu quelque pressentiment, quelque révélation même furt
3998 me, voici que naît une angoisse nouvelle. Certes, le monde des corps, des sentiments et des idées demeure seul perceptible
3999 eul perceptible à nos diverses facultés, et reste le seul monde où nous avons à vivre. Mais bien que rien n’y soit changé
4000 soit changé en apparences, tout y prend justement l’ air d’apparences, partout s’insinue l’air du doute. C’est le courant d
4001 hangé en apparences, tout y prend justement l’air d’ apparences, partout s’insinue l’air du doute. C’est le courant d’air l
4002 d justement l’air d’apparences, partout s’insinue l’ air du doute. C’est le courant d’air léger que la bête du Terrier croi
4003 parences, partout s’insinue l’air du doute. C’est le courant d’air léger que la bête du Terrier croit entendre siffler par
4004 artout s’insinue l’air du doute. C’est le courant d’ air léger que la bête du Terrier croit entendre siffler par les fissur
4005 l’air du doute. C’est le courant d’air léger que la bête du Terrier croit entendre siffler par les fissures toujours rouv
4006 que la bête du Terrier croit entendre siffler par les fissures toujours rouvertes de sa demeure souterraine. Tout objet, to
4007 endre siffler par les fissures toujours rouvertes de sa demeure souterraine. Tout objet, toute pensée et toute rencontre,
4008 e et suppose autre chose ? Mais il est impossible de savoir quoi : personne n’a traversé le voile et les messages intercep
4009 impossible de savoir quoi : personne n’a traversé le voile et les messages interceptés ne sont pas clairs… La transcendanc
4010 e savoir quoi : personne n’a traversé le voile et les messages interceptés ne sont pas clairs… La transcendance, dans notre
4011 e et les messages interceptés ne sont pas clairs… La transcendance, dans notre vie, ne saurait se manifester que sous une
4012 se manifester que sous une forme négative : dans l’ angoisse, dans le sentiment d’un étrange défaut de sens dernier. Et en
4013 e sous une forme négative : dans l’angoisse, dans le sentiment d’un étrange défaut de sens dernier. Et en effet, l’Absurde
4014 rme négative : dans l’angoisse, dans le sentiment d’ un étrange défaut de sens dernier. Et en effet, l’Absurde dont parlait
4015 l’angoisse, dans le sentiment d’un étrange défaut de sens dernier. Et en effet, l’Absurde dont parlait Kierkegaard, en con
4016 d’un étrange défaut de sens dernier. Et en effet, l’ Absurde dont parlait Kierkegaard, en connaissance de cause révélée, — 
4017 Kierkegaard, en connaissance de cause révélée, —  le péché — n’est chez Kafka qu’un sentiment diffus mais en même temps in
4018 sentiment diffus mais en même temps inéluctable. La précision du regard le plus sobre, et disons même le plus sceptique,
4019 en même temps inéluctable. La précision du regard le plus sobre, et disons même le plus sceptique, multiplie dans la vie q
4020 précision du regard le plus sobre, et disons même le plus sceptique, multiplie dans la vie quotidienne les occasions de su
4021 et disons même le plus sceptique, multiplie dans la vie quotidienne les occasions de surprendre l’incongru, le manque de
4022 plus sceptique, multiplie dans la vie quotidienne les occasions de surprendre l’incongru, le manque de signification satisf
4023 , multiplie dans la vie quotidienne les occasions de surprendre l’incongru, le manque de signification satisfaisante, la n
4024 ns la vie quotidienne les occasions de surprendre l’ incongru, le manque de signification satisfaisante, la nécessité « d’a
4025 otidienne les occasions de surprendre l’incongru, le manque de signification satisfaisante, la nécessité « d’autre chose »
4026 les occasions de surprendre l’incongru, le manque de signification satisfaisante, la nécessité « d’autre chose » — dont la
4027 congru, le manque de signification satisfaisante, la nécessité « d’autre chose » — dont la nature reste inimaginable. Ce s
4028 ue de signification satisfaisante, la nécessité «  d’ autre chose » — dont la nature reste inimaginable. Ce sentiment d’ango
4029 isfaisante, la nécessité « d’autre chose » — dont la nature reste inimaginable. Ce sentiment d’angoisse métaphysique, mais
4030 — dont la nature reste inimaginable. Ce sentiment d’ angoisse métaphysique, mais ressenti négativement, dans le détail conc
4031 se métaphysique, mais ressenti négativement, dans le détail concret de la vie défectueuse, est proprement intolérable. Ou
4032 ais ressenti négativement, dans le détail concret de la vie défectueuse, est proprement intolérable. Ou plutôt il ne serai
4033 ressenti négativement, dans le détail concret de la vie défectueuse, est proprement intolérable. Ou plutôt il ne serait t
4034 our celui qui aurait saisi, ne fût-ce qu’une fois la promesse de sa délivrance. De fait, on ne voit guère que les chrétien
4035 i aurait saisi, ne fût-ce qu’une fois la promesse de sa délivrance. De fait, on ne voit guère que les chrétiens pour avoue
4036 fût-ce qu’une fois la promesse de sa délivrance. De fait, on ne voit guère que les chrétiens pour avouer le péché du mond
4037 e de sa délivrance. De fait, on ne voit guère que les chrétiens pour avouer le péché du monde, car c’est leur foi qui le ré
4038 t, on ne voit guère que les chrétiens pour avouer le péché du monde, car c’est leur foi qui le révèle dans l’instant même
4039 avouer le péché du monde, car c’est leur foi qui le révèle dans l’instant même où elle révèle le pardon. Selon l’image de
4040 é du monde, car c’est leur foi qui le révèle dans l’ instant même où elle révèle le pardon. Selon l’image de Thérèse d’Avil
4041 qui le révèle dans l’instant même où elle révèle le pardon. Selon l’image de Thérèse d’Avila, souvent réinventée par les
4042 ns l’instant même où elle révèle le pardon. Selon l’ image de Thérèse d’Avila, souvent réinventée par les grands spirituels
4043 tant même où elle révèle le pardon. Selon l’image de Thérèse d’Avila, souvent réinventée par les grands spirituels, c’est
4044 ’image de Thérèse d’Avila, souvent réinventée par les grands spirituels, c’est le rayon traversant la pénombre qui nous fai
4045 uvent réinventée par les grands spirituels, c’est le rayon traversant la pénombre qui nous fait voir les millions de pouss
4046 les grands spirituels, c’est le rayon traversant la pénombre qui nous fait voir les millions de poussières en suspension
4047 e rayon traversant la pénombre qui nous fait voir les millions de poussières en suspension dans l’air qu’on croyait pur. Or
4048 rsant la pénombre qui nous fait voir les millions de poussières en suspension dans l’air qu’on croyait pur. Or la vision t
4049 oir les millions de poussières en suspension dans l’ air qu’on croyait pur. Or la vision très singulière de Kafka sait disc
4050 es en suspension dans l’air qu’on croyait pur. Or la vision très singulière de Kafka sait discerner toutes ces poussières,
4051 r qu’on croyait pur. Or la vision très singulière de Kafka sait discerner toutes ces poussières, mais sans le rayon. Cas u
4052 a sait discerner toutes ces poussières, mais sans le rayon. Cas unique, et presque impensable, et cependant génialement at
4053 nialement attesté par un art où tout signifie que la signification suprême reste une énigme ! L’espèce de fureur méthodiqu
4054 e que la signification suprême reste une énigme ! L’ espèce de fureur méthodique et infiniment ralentie — comme par une pit
4055 signification suprême reste une énigme ! L’espèce de fureur méthodique et infiniment ralentie — comme par une pitié frater
4056 ourrait faire soupçonner chez Kafka une intention de catharsis, de délivrance par l’excès. S’il rend la situation de l’hom
4057 soupçonner chez Kafka une intention de catharsis, de délivrance par l’excès. S’il rend la situation de l’homme tel qu’il l
4058 fka une intention de catharsis, de délivrance par l’ excès. S’il rend la situation de l’homme tel qu’il le voit si physique
4059 e catharsis, de délivrance par l’excès. S’il rend la situation de l’homme tel qu’il le voit si physiquement insupportable,
4060 de délivrance par l’excès. S’il rend la situation de l’homme tel qu’il le voit si physiquement insupportable, n’est-ce pas
4061 délivrance par l’excès. S’il rend la situation de l’ homme tel qu’il le voit si physiquement insupportable, n’est-ce pas po
4062 xcès. S’il rend la situation de l’homme tel qu’il le voit si physiquement insupportable, n’est-ce pas pour exciter en lui
4063 t insupportable, n’est-ce pas pour exciter en lui la volonté d’une décision équivalant à l’acte de foi ? Si c’était le cas
4064 able, n’est-ce pas pour exciter en lui la volonté d’ une décision équivalant à l’acte de foi ? Si c’était le cas, il convie
4065 ter en lui la volonté d’une décision équivalant à l’ acte de foi ? Si c’était le cas, il conviendrait de préciser que les d
4066 lui la volonté d’une décision équivalant à l’acte de foi ? Si c’était le cas, il conviendrait de préciser que les données
4067 décision équivalant à l’acte de foi ? Si c’était le cas, il conviendrait de préciser que les données mêmes du conflit pré
4068 ’acte de foi ? Si c’était le cas, il conviendrait de préciser que les données mêmes du conflit prédéterminent sa solution.
4069 i c’était le cas, il conviendrait de préciser que les données mêmes du conflit prédéterminent sa solution. L’effort pour su
4070 nées mêmes du conflit prédéterminent sa solution. L’ effort pour surmonter l’angoisse transcendentale par des moyens pureme
4071 édéterminent sa solution. L’effort pour surmonter l’ angoisse transcendentale par des moyens purement humains, ne saurait a
4072 ent humains, ne saurait aboutir ailleurs que dans l’ éthique de l’immanence, qui est l’éthique du Second Faust. Le héros du
4073 s, ne saurait aboutir ailleurs que dans l’éthique de l’immanence, qui est l’éthique du Second Faust. Le héros du Procès, J
4074 ne saurait aboutir ailleurs que dans l’éthique de l’ immanence, qui est l’éthique du Second Faust. Le héros du Procès, Jose
4075 lleurs que dans l’éthique de l’immanence, qui est l’ éthique du Second Faust. Le héros du Procès, Josef K. s’était vu conda
4076 e l’immanence, qui est l’éthique du Second Faust. Le héros du Procès, Josef K. s’était vu condamné par la Justice, faute d
4077 héros du Procès, Josef K. s’était vu condamné par la Justice, faute d’un avocat venu d’en haut. Dans le Château, K. va se
4078 osef K. s’était vu condamné par la Justice, faute d’ un avocat venu d’en haut. Dans le Château, K. va se résigner à vivre,
4079 u condamné par la Justice, faute d’un avocat venu d’ en haut. Dans le Château, K. va se résigner à vivre, malgré tout, de s
4080 a Justice, faute d’un avocat venu d’en haut. Dans le Château, K. va se résigner à vivre, malgré tout, de ses efforts. Non
4081 Château, K. va se résigner à vivre, malgré tout, de ses efforts. Non point qu’il nie l’existence de la Grâce. Mais il rép
4082 malgré tout, de ses efforts. Non point qu’il nie l’ existence de la Grâce. Mais il répète avec les sages — lui, le fou — q
4083 , de ses efforts. Non point qu’il nie l’existence de la Grâce. Mais il répète avec les sages — lui, le fou — quæ super nos
4084 e ses efforts. Non point qu’il nie l’existence de la Grâce. Mais il répète avec les sages — lui, le fou — quæ super nos, n
4085 nie l’existence de la Grâce. Mais il répète avec les sages — lui, le fou — quæ super nos, nihil ad nos, et il en tire les
4086 de la Grâce. Mais il répète avec les sages — lui, le fou — quæ super nos, nihil ad nos, et il en tire les conséquences pra
4087 fou — quæ super nos, nihil ad nos, et il en tire les conséquences pratiques. Il se cantonne dans la « réalité rugueuse ».
4088 e les conséquences pratiques. Il se cantonne dans la « réalité rugueuse ». Il essaie de s’y acquérir des mérites suffisant
4089 cantonne dans la « réalité rugueuse ». Il essaie de s’y acquérir des mérites suffisants non pas pour entrer au ciel mais
4090 er au ciel mais simplement pour n’être pas rejeté de la commune condition humaine. Il imitera les philistins dans tous leu
4091 au ciel mais simplement pour n’être pas rejeté de la commune condition humaine. Il imitera les philistins dans tous leurs
4092 ejeté de la commune condition humaine. Il imitera les philistins dans tous leurs gestes, conscient de récupérer par cet eff
4093 les philistins dans tous leurs gestes, conscient de récupérer par cet effort un droit de cité qui pour d’autres va de soi
4094 s, conscient de récupérer par cet effort un droit de cité qui pour d’autres va de soi. Angoisse kierkegaardienne, dans sa
4095 kierkegaardienne, dans sa source, mais qui, faute d’ aboutir à un Alleluia ! se rabat sur un Et allons !… Solution goethéen
4096 héenne dans ses fins apparentes, mais sur un fond d’ absurdité hostile, et non pas de confiance en la Nature. ⁂ Le chevalie
4097 mais sur un fond d’absurdité hostile, et non pas de confiance en la Nature. ⁂ Le chevalier de la foi, chez Kierkegaard, e
4098 d d’absurdité hostile, et non pas de confiance en la Nature. ⁂ Le chevalier de la foi, chez Kierkegaard, exécutait sans ce
4099 hostile, et non pas de confiance en la Nature. ⁂ Le chevalier de la foi, chez Kierkegaard, exécutait sans cesse le « saut
4100 non pas de confiance en la Nature. ⁂ Le chevalier de la foi, chez Kierkegaard, exécutait sans cesse le « saut » dans l’abs
4101 pas de confiance en la Nature. ⁂ Le chevalier de la foi, chez Kierkegaard, exécutait sans cesse le « saut » dans l’absolu
4102 de la foi, chez Kierkegaard, exécutait sans cesse le « saut » dans l’absolu, ou dans l’absurde, mais il l’exécutait d’une
4103 ierkegaard, exécutait sans cesse le « saut » dans l’ absolu, ou dans l’absurde, mais il l’exécutait d’une telle façon qu’il
4104 ait sans cesse le « saut » dans l’absolu, ou dans l’ absurde, mais il l’exécutait d’une telle façon qu’il retombait les deu
4105  saut » dans l’absolu, ou dans l’absurde, mais il l’ exécutait d’une telle façon qu’il retombait les deux pieds sur la terr
4106 l’absolu, ou dans l’absurde, mais il l’exécutait d’ une telle façon qu’il retombait les deux pieds sur la terre et pouvait
4107 il l’exécutait d’une telle façon qu’il retombait les deux pieds sur la terre et pouvait dès lors y agir et s’y promener co
4108 ne telle façon qu’il retombait les deux pieds sur la terre et pouvait dès lors y agir et s’y promener comme si de rien n’é
4109 pouvait dès lors y agir et s’y promener comme si de rien n’était. Il avait « l’air d’un percepteur » et il était un témoi
4110 s’y promener comme si de rien n’était. Il avait «  l’ air d’un percepteur » et il était un témoin de la foi, au nom de l’abs
4111 omener comme si de rien n’était. Il avait « l’air d’ un percepteur » et il était un témoin de la foi, au nom de l’absurde a
4112 t « l’air d’un percepteur » et il était un témoin de la foi, au nom de l’absurde accepté, qui se muait alors en libre Amou
4113  l’air d’un percepteur » et il était un témoin de la foi, au nom de l’absurde accepté, qui se muait alors en libre Amour.
4114 teur » et il était un témoin de la foi, au nom de l’ absurde accepté, qui se muait alors en libre Amour. Mais si K.60 se ré
4115 , c’est au nom d’un Absurde qu’il fuit, au nom de la crainte d’un Dieu inaccessible, et qui se rit de notre lucidité, sans
4116 nom d’un Absurde qu’il fuit, au nom de la crainte d’ un Dieu inaccessible, et qui se rit de notre lucidité, sans parler de
4117 la crainte d’un Dieu inaccessible, et qui se rit de notre lucidité, sans parler de nos efforts tragi-comiques pour le séd
4118 ble, et qui se rit de notre lucidité, sans parler de nos efforts tragi-comiques pour le séduire ou le duper. Le chevalier
4119 é, sans parler de nos efforts tragi-comiques pour le séduire ou le duper. Le chevalier de la foi, revenu sur la terre ferm
4120 de nos efforts tragi-comiques pour le séduire ou le duper. Le chevalier de la foi, revenu sur la terre ferme, aurait pu a
4121 forts tragi-comiques pour le séduire ou le duper. Le chevalier de la foi, revenu sur la terre ferme, aurait pu accepter, l
4122 omiques pour le séduire ou le duper. Le chevalier de la foi, revenu sur la terre ferme, aurait pu accepter, lui aussi, la
4123 ques pour le séduire ou le duper. Le chevalier de la foi, revenu sur la terre ferme, aurait pu accepter, lui aussi, la leç
4124 e ou le duper. Le chevalier de la foi, revenu sur la terre ferme, aurait pu accepter, lui aussi, la leçon de morale du Sec
4125 ur la terre ferme, aurait pu accepter, lui aussi, la leçon de morale du Second Faust : comme une éthique de l’Incarnation,
4126 re ferme, aurait pu accepter, lui aussi, la leçon de morale du Second Faust : comme une éthique de l’Incarnation, comme un
4127 çon de morale du Second Faust : comme une éthique de l’Incarnation, comme une œuvre exprimant la foi dans l’ordre provisoi
4128 de morale du Second Faust : comme une éthique de l’ Incarnation, comme une œuvre exprimant la foi dans l’ordre provisoire
4129 hique de l’Incarnation, comme une œuvre exprimant la foi dans l’ordre provisoire du monde déchu : comme une manière de ren
4130 ncarnation, comme une œuvre exprimant la foi dans l’ ordre provisoire du monde déchu : comme une manière de renoncer à conn
4131 dre provisoire du monde déchu : comme une manière de renoncer à connaître Dieu autrement qu’en obéissant aux exigences act
4132 autrement qu’en obéissant aux exigences actuelles de son amour. Mais l’exemple de K. suggère un autre usage de la sagesse
4133 issant aux exigences actuelles de son amour. Mais l’ exemple de K. suggère un autre usage de la sagesse goethéenne. Cette m
4134 exigences actuelles de son amour. Mais l’exemple de K. suggère un autre usage de la sagesse goethéenne. Cette morale peut
4135 mour. Mais l’exemple de K. suggère un autre usage de la sagesse goethéenne. Cette morale peut sans doute être adoptée, dan
4136 r. Mais l’exemple de K. suggère un autre usage de la sagesse goethéenne. Cette morale peut sans doute être adoptée, dans s
4137 ant ; mais elle peut aussi subsister sans contenu d’ espérance ou de foi, et sans autre fin que terrestre. École de la pers
4138 peut aussi subsister sans contenu d’espérance ou de foi, et sans autre fin que terrestre. École de la personne, elle peut
4139 ou de foi, et sans autre fin que terrestre. École de la personne, elle peut aussi devenir une simple école de personnalité
4140 de foi, et sans autre fin que terrestre. École de la personne, elle peut aussi devenir une simple école de personnalités…
4141 ersonne, elle peut aussi devenir une simple école de personnalités… D’où la méfiance où beaucoup de chrétiens tiennent le
4142 aussi devenir une simple école de personnalités… D’ où la méfiance où beaucoup de chrétiens tiennent le sobre activisme de
4143 i devenir une simple école de personnalités… D’où la méfiance où beaucoup de chrétiens tiennent le sobre activisme de Faus
4144 ’où la méfiance où beaucoup de chrétiens tiennent le sobre activisme de Faust. Au lieu d’y voir une modestie virile, et un
4145 beaucoup de chrétiens tiennent le sobre activisme de Faust. Au lieu d’y voir une modestie virile, et un refus de la specul
4146 Au lieu d’y voir une modestie virile, et un refus de la speculatio maiestatis, ils y distinguent la tentation prométhéenne
4147 lieu d’y voir une modestie virile, et un refus de la speculatio maiestatis, ils y distinguent la tentation prométhéenne d’
4148 us de la speculatio maiestatis, ils y distinguent la tentation prométhéenne d’un monde organisé sans Dieu, d’une autarcie
4149 atis, ils y distinguent la tentation prométhéenne d’ un monde organisé sans Dieu, d’une autarcie de l’immanence. Mais en fi
4150 ation prométhéenne d’un monde organisé sans Dieu, d’ une autarcie de l’immanence. Mais en fin de compte, une telle ambiguït
4151 nne d’un monde organisé sans Dieu, d’une autarcie de l’immanence. Mais en fin de compte, une telle ambiguïté n’est-elle pa
4152 d’un monde organisé sans Dieu, d’une autarcie de l’ immanence. Mais en fin de compte, une telle ambiguïté n’est-elle pas l
4153 fin de compte, une telle ambiguïté n’est-elle pas le fait de toute morale, de toute sagesse, même chrétienne d’inspiration
4154 ompte, une telle ambiguïté n’est-elle pas le fait de toute morale, de toute sagesse, même chrétienne d’inspiration ? Et la
4155 ambiguïté n’est-elle pas le fait de toute morale, de toute sagesse, même chrétienne d’inspiration ? Et la personne kierkeg
4156 e toute morale, de toute sagesse, même chrétienne d’ inspiration ? Et la personne kierkegaardienne, fondée dans la pure tra
4157 toute sagesse, même chrétienne d’inspiration ? Et la personne kierkegaardienne, fondée dans la pure transcendance, ne peut
4158 on ? Et la personne kierkegaardienne, fondée dans la pure transcendance, ne peut-elle pas à tout instant devenir en fait c
4159 paraît : une respectable personnalité, soumise à la seule immanence ? Le chevalier de la foi a l’air d’un percepteur : qu
4160 able personnalité, soumise à la seule immanence ? Le chevalier de la foi a l’air d’un percepteur : qui peut jurer qu’il es
4161 lité, soumise à la seule immanence ? Le chevalier de la foi a l’air d’un percepteur : qui peut jurer qu’il est, en fait, a
4162 é, soumise à la seule immanence ? Le chevalier de la foi a l’air d’un percepteur : qui peut jurer qu’il est, en fait, autr
4163 seule immanence ? Le chevalier de la foi a l’air d’ un percepteur : qui peut jurer qu’il est, en fait, autre chose qu’un p
4164 percepteur61 ? Nous sommes ici dans un domaine où l’ on ne saurait imaginer de certitude non équivoque. Car c’est là le dom
4165 s ici dans un domaine où l’on ne saurait imaginer de certitude non équivoque. Car c’est là le domaine de la foi. Et la foi
4166 imaginer de certitude non équivoque. Car c’est là le domaine de la foi. Et la foi seule — qui n’est pas vérifiable — peut
4167 certitude non équivoque. Car c’est là le domaine de la foi. Et la foi seule — qui n’est pas vérifiable — peut vérifier l’
4168 rtitude non équivoque. Car c’est là le domaine de la foi. Et la foi seule — qui n’est pas vérifiable — peut vérifier l’œuv
4169 équivoque. Car c’est là le domaine de la foi. Et la foi seule — qui n’est pas vérifiable — peut vérifier l’œuvre faite en
4170 seule — qui n’est pas vérifiable — peut vérifier l’ œuvre faite en son nom. Tout ce que nous pouvons dire revient à dire a
4171 vient à dire au nom de quoi nous agissons, malgré l’ « absurdité » de notre action, ou ses apparences raisonnables. Le témo
4172 nom de quoi nous agissons, malgré l’« absurdité » de notre action, ou ses apparences raisonnables. Le témoignage de bouche
4173 de notre action, ou ses apparences raisonnables. Le témoignage de bouche, dont parle saint Paul, l’allégation des motifs
4174 on, ou ses apparences raisonnables. Le témoignage de bouche, dont parle saint Paul, l’allégation des motifs derniers, voil
4175 . Le témoignage de bouche, dont parle saint Paul, l’ allégation des motifs derniers, voilà le seul critère humain qui nous
4176 int Paul, l’allégation des motifs derniers, voilà le seul critère humain qui nous autoriserait à distinguer chez Goethe, c
4177 nguer chez Goethe, chez Kierkegaard et chez Kafka le rôle possible de la foi. Et certes, je ne les ai confrontés, dans ces
4178 , chez Kierkegaard et chez Kafka le rôle possible de la foi. Et certes, je ne les ai confrontés, dans ces pages, que par l
4179 hez Kierkegaard et chez Kafka le rôle possible de la foi. Et certes, je ne les ai confrontés, dans ces pages, que par le b
4180 afka le rôle possible de la foi. Et certes, je ne les ai confrontés, dans ces pages, que par le biais de leurs expressions 
4181 je ne les ai confrontés, dans ces pages, que par le biais de leurs expressions : là où leurs expériences deviennent compa
4182 s ai confrontés, dans ces pages, que par le biais de leurs expressions : là où leurs expériences deviennent comparables, s
4183 expliqué, et qu’il est mort sans avoir pu donner l’ équivalent des Entretiens de Goethe, ou de l’opuscule de Kierkegaard s
4184 sans avoir pu donner l’équivalent des Entretiens de Goethe, ou de l’opuscule de Kierkegaard sur son activité d’auteur. Si
4185 donner l’équivalent des Entretiens de Goethe, ou de l’opuscule de Kierkegaard sur son activité d’auteur. Si donc nous fûm
4186 nner l’équivalent des Entretiens de Goethe, ou de l’ opuscule de Kierkegaard sur son activité d’auteur. Si donc nous fûmes
4187 valent des Entretiens de Goethe, ou de l’opuscule de Kierkegaard sur son activité d’auteur. Si donc nous fûmes parfois ten
4188 ou de l’opuscule de Kierkegaard sur son activité d’ auteur. Si donc nous fûmes parfois tentés d’inférer de ces trois œuvre
4189 ivité d’auteur. Si donc nous fûmes parfois tentés d’ inférer de ces trois œuvres géniales je ne sais quel jugement de valeu
4190 teur. Si donc nous fûmes parfois tentés d’inférer de ces trois œuvres géniales je ne sais quel jugement de valeur sur l’ex
4191 es trois œuvres géniales je ne sais quel jugement de valeur sur l’expérience intime qu’elles traduisent ou trahissent, l’e
4192 s géniales je ne sais quel jugement de valeur sur l’ expérience intime qu’elles traduisent ou trahissent, l’exemple de Kafk
4193 érience intime qu’elles traduisent ou trahissent, l’ exemple de Kafka est le plus propre à nous rappeler l’avertissement ap
4194 time qu’elles traduisent ou trahissent, l’exemple de Kafka est le plus propre à nous rappeler l’avertissement apostolique 
4195 traduisent ou trahissent, l’exemple de Kafka est le plus propre à nous rappeler l’avertissement apostolique : « Le Seigne
4196 emple de Kafka est le plus propre à nous rappeler l’ avertissement apostolique : « Le Seigneur seul connaît les siens. » To
4197 e à nous rappeler l’avertissement apostolique : «  Le Seigneur seul connaît les siens. » Tout autrement que nous ne les con
4198 l connaît les siens. » Tout autrement que nous ne les connaissons, voire qu’eux-mêmes ne se sont connus. 55. Par exemple
4199 eux-mêmes ne se sont connus. 55. Par exemple : la métamorphose subite d’un jeune homme en une bête innommable et même i
4200 nnus. 55. Par exemple : la métamorphose subite d’ un jeune homme en une bête innommable et même indescriptible (dans la
4201 une bête innommable et même indescriptible (dans la Métamorphose). Ou encore : l’obscure inculpation qui pèse sur le héro
4202 ndescriptible (dans la Métamorphose). Ou encore : l’ obscure inculpation qui pèse sur le héros du Procès. 56. Voir Romains
4203 ). Ou encore : l’obscure inculpation qui pèse sur le héros du Procès. 56. Voir Romains III, 10-20, et aussi l’Épître aux
4204 du Procès. 56. Voir Romains III, 10-20, et aussi l’ Épître aux Galates. 57. Peut-être cette image fera-t-elle pressentir
4205 57. Peut-être cette image fera-t-elle pressentir la cause spirituelle de l’état de lassitude et d’empêchement où sont mai
4206 image fera-t-elle pressentir la cause spirituelle de l’état de lassitude et d’empêchement où sont maintenus les héros du P
4207 ge fera-t-elle pressentir la cause spirituelle de l’ état de lassitude et d’empêchement où sont maintenus les héros du Proc
4208 -t-elle pressentir la cause spirituelle de l’état de lassitude et d’empêchement où sont maintenus les héros du Procès. Il
4209 ir la cause spirituelle de l’état de lassitude et d’ empêchement où sont maintenus les héros du Procès. Il se peut que la t
4210 t de lassitude et d’empêchement où sont maintenus les héros du Procès. Il se peut que la tuberculose, dont Kafka devait mou
4211 ont maintenus les héros du Procès. Il se peut que la tuberculose, dont Kafka devait mourir, ait aussi joué un certain rôle
4212 si joué un certain rôle. Pourtant, à supposer que l’ on retrouve dans l’œuvre des auteurs atteints du même mal l’atmosphère
4213 rôle. Pourtant, à supposer que l’on retrouve dans l’ œuvre des auteurs atteints du même mal l’atmosphère d’oppression du Pr
4214 uve dans l’œuvre des auteurs atteints du même mal l’ atmosphère d’oppression du Procès, il resterait à expliquer pourquoi l
4215 vre des auteurs atteints du même mal l’atmosphère d’ oppression du Procès, il resterait à expliquer pourquoi le seul Kafka
4216 sion du Procès, il resterait à expliquer pourquoi le seul Kafka sut mettre en œuvre, d’une manière à ce point signifiante,
4217 iquer pourquoi le seul Kafka sut mettre en œuvre, d’ une manière à ce point signifiante, cette prédisposition physiologique
4218 aard est revenu maintes fois sur cette idée : que la Bible doit être lue comme une lettre qui nous est personnellement adr
4219 ui toujours fait effort —  Celui-là, nous pouvons le sauver. 60. Qu’on lise bien K. et non Kafka. Il ne serait pas licit
4220 ise bien K. et non Kafka. Il ne serait pas licite d’ assimiler l’expérience intime de l’auteur à celle qu’il fait subir à s
4221 et non Kafka. Il ne serait pas licite d’assimiler l’ expérience intime de l’auteur à celle qu’il fait subir à son héros. Je
4222 serait pas licite d’assimiler l’expérience intime de l’auteur à celle qu’il fait subir à son héros. Je suis certain qu’en
4223 ait pas licite d’assimiler l’expérience intime de l’ auteur à celle qu’il fait subir à son héros. Je suis certain qu’en fin
4224 fka reste beaucoup plus proche de Kierkegaard que de Goethe. 61. Et je ne parle même pas du philistin, incapable de soupç
4225 . Et je ne parle même pas du philistin, incapable de soupçonner que sa morale de bipède puisse être un renoncement au vol
4226 philistin, incapable de soupçonner que sa morale de bipède puisse être un renoncement au vol d’Icare, cette folie ne l’ay
4227 orale de bipède puisse être un renoncement au vol d’ Icare, cette folie ne l’ayant jamais tenté le moins du monde.
4228 tre un renoncement au vol d’Icare, cette folie ne l’ ayant jamais tenté le moins du monde.
4229 vol d’Icare, cette folie ne l’ayant jamais tenté le moins du monde.
7 1944, Les Personnes du drame. II. Liberté et fatum — 5. Luther et la liberté de la personne
4230 5.Luther et la liberté de la personne Dire qu’on ignore Luther en France serait ex
4231 5.Luther et la liberté de la personne Dire qu’on ignore Luther en France serait exagérer, mai
4232 5.Luther et la liberté de la personne Dire qu’on ignore Luther en France serait exagérer, mais d
4233 gnore Luther en France serait exagérer, mais dans le sens contraire de celui qu’on imagine. Car on fait pis que de l’ignor
4234 ance serait exagérer, mais dans le sens contraire de celui qu’on imagine. Car on fait pis que de l’ignorer et même que de
4235 raire de celui qu’on imagine. Car on fait pis que de l’ignorer et même que de le méconnaître : on prétend, sans l’avoir ja
4236 re de celui qu’on imagine. Car on fait pis que de l’ ignorer et même que de le méconnaître : on prétend, sans l’avoir jamai
4237 ine. Car on fait pis que de l’ignorer et même que de le méconnaître : on prétend, sans l’avoir jamais lu, savoir qui il fu
4238 . Car on fait pis que de l’ignorer et même que de le méconnaître : on prétend, sans l’avoir jamais lu, savoir qui il fut,
4239 et même que de le méconnaître : on prétend, sans l’ avoir jamais lu, savoir qui il fut, qui il est. Certains ont parcouru
4240 oir qui il fut, qui il est. Certains ont parcouru les Propos de table, présentés au public français comme un ouvrage capita
4241 fut, qui il est. Certains ont parcouru les Propos de table, présentés au public français comme un ouvrage capital : ils s’
4242 rançais comme un ouvrage capital : ils s’étonnent d’ y trouver si peu de substance théologique et tant de plaisanteries par
4243 ique et tant de plaisanteries parfois grossières, de platitudes, de contradictions. Est-ce avec cela que s’est faite la Ré
4244 plaisanteries parfois grossières, de platitudes, de contradictions. Est-ce avec cela que s’est faite la Réforme ? D’autre
4245 contradictions. Est-ce avec cela que s’est faite la Réforme ? D’autres, moins exigeants, n’hésitent pas à soutenir que Lu
4246 utenir que Luther fut un démagogue, un exploiteur de l’éternel ressentiment de la race allemande contre la civilisation ro
4247 nir que Luther fut un démagogue, un exploiteur de l’ éternel ressentiment de la race allemande contre la civilisation romai
4248 émagogue, un exploiteur de l’éternel ressentiment de la race allemande contre la civilisation romaine. Au lieu de rapporte
4249 gogue, un exploiteur de l’éternel ressentiment de la race allemande contre la civilisation romaine. Au lieu de rapporter à
4250 ’éternel ressentiment de la race allemande contre la civilisation romaine. Au lieu de rapporter à son germanisme originel
4251 porter à son germanisme originel certains défauts de Luther, on rapporte au luthéranisme tout ce qui choque dans l’Allemag
4252 rapporte au luthéranisme tout ce qui choque dans l’ Allemagne actuelle ; comme si Luther avait créé le germanisme. Comme s
4253 l’Allemagne actuelle ; comme si Luther avait créé le germanisme. Comme s’il était l’ancêtre non de Niemöller, chrétien et
4254 Luther avait créé le germanisme. Comme s’il était l’ ancêtre non de Niemöller, chrétien et luthérien, mais de Hitler, païen
4255 réé le germanisme. Comme s’il était l’ancêtre non de Niemöller, chrétien et luthérien, mais de Hitler, païen né catholique
4256 tre non de Niemöller, chrétien et luthérien, mais de Hitler, païen né catholique. Pour l’opinion moyenne sur Luther, je cr
4257 hérien, mais de Hitler, païen né catholique. Pour l’ opinion moyenne sur Luther, je crois que la phrase suivante en donne u
4258 . Pour l’opinion moyenne sur Luther, je crois que la phrase suivante en donne une assez juste idée : « En somme, qu’est-ce
4259 e que Luther ? Un moine qui a voulu se marier »… L’ ignorance ou la méconnaissance courantes à l’égard de Luther, jointes
4260 Un moine qui a voulu se marier »… L’ignorance ou la méconnaissance courantes à l’égard de Luther, jointes aux diverses ca
4261 ies recueillies par des biographes amateurs, et à l’ action de la polémique catholique (Denifle, Maritain, Grisar), mettent
4262 illies par des biographes amateurs, et à l’action de la polémique catholique (Denifle, Maritain, Grisar), mettent le publi
4263 ies par des biographes amateurs, et à l’action de la polémique catholique (Denifle, Maritain, Grisar), mettent le public f
4264 e catholique (Denifle, Maritain, Grisar), mettent le public français en état d’infériorité assez grave sur le plan de la c
4265 tain, Grisar), mettent le public français en état d’ infériorité assez grave sur le plan de la culture générale. Car ignore
4266 ais en état d’infériorité assez grave sur le plan de la culture générale. Car ignorer ou méconnaître Luther, c’est ignorer
4267 en état d’infériorité assez grave sur le plan de la culture générale. Car ignorer ou méconnaître Luther, c’est ignorer ou
4268 méconnaître un des deux ou trois moments décisifs de la tradition d’Occident, c’est s’interdire de rien comprendre à la gr
4269 onnaître un des deux ou trois moments décisifs de la tradition d’Occident, c’est s’interdire de rien comprendre à la grand
4270 es deux ou trois moments décisifs de la tradition d’ Occident, c’est s’interdire de rien comprendre à la grande discussion
4271 ifs de la tradition d’Occident, c’est s’interdire de rien comprendre à la grande discussion millénaire, à la grande tensio
4272 ’Occident, c’est s’interdire de rien comprendre à la grande discussion millénaire, à la grande tension spirituelle dans la
4273 n comprendre à la grande discussion millénaire, à la grande tension spirituelle dans laquelle l’Europe a puisé son dynamis
4274 re, à la grande tension spirituelle dans laquelle l’ Europe a puisé son dynamisme créateur. Tension dont le débat du libre
4275 rope a puisé son dynamisme créateur. Tension dont le débat du libre arbitre, opposant Érasme à Luther, permet de définir s
4276 u libre arbitre, opposant Érasme à Luther, permet de définir symboliquement les pôles : pensée « pure » et pensée « engagé
4277 Érasme à Luther, permet de définir symboliquement les pôles : pensée « pure » et pensée « engagée », ou encore attitude du
4278 ateur et attitude du témoin. Opposition qui, dans le plan théologique, ou mieux, dans la totalité de l’être, revient à cel
4279 ion qui, dans le plan théologique, ou mieux, dans la totalité de l’être, revient à celle d’un christianisme mitigé de resp
4280 s le plan théologique, ou mieux, dans la totalité de l’être, revient à celle d’un christianisme mitigé de respect humain,
4281 e plan théologique, ou mieux, dans la totalité de l’ être, revient à celle d’un christianisme mitigé de respect humain, et
4282 ieux, dans la totalité de l’être, revient à celle d’ un christianisme mitigé de respect humain, et d’un christianisme absol
4283 l’être, revient à celle d’un christianisme mitigé de respect humain, et d’un christianisme absolu, qu’on déclare volontier
4284 e d’un christianisme mitigé de respect humain, et d’ un christianisme absolu, qu’on déclare volontiers « inhumain » parce q
4285 ibue tout à Dieu. Traité du serf arbitre À la proposition qu’on lui faisait en 1537 d’éditer ses œuvres complètes,
4286 re À la proposition qu’on lui faisait en 1537 d’ éditer ses œuvres complètes, le réformateur répondit : « Je ne reconna
4287 ui faisait en 1537 d’éditer ses œuvres complètes, le réformateur répondit : « Je ne reconnais aucun de mes livres pour adé
4288 le réformateur répondit : « Je ne reconnais aucun de mes livres pour adéquat, si ce n’est peut-être le De servo arbitrio e
4289 de mes livres pour adéquat, si ce n’est peut-être le De servo arbitrio et le Catéchisme. » Nous voici donc, avec le Serf a
4290 mes livres pour adéquat, si ce n’est peut-être le De servo arbitrio et le Catéchisme. » Nous voici donc, avec le Serf arbi
4291 at, si ce n’est peut-être le De servo arbitrio et le Catéchisme. » Nous voici donc, avec le Serf arbitre, de l’aveu même d
4292 rbitrio et le Catéchisme. » Nous voici donc, avec le Serf arbitre, de l’aveu même de son auteur, au centre du débat de la
4293 échisme. » Nous voici donc, avec le Serf arbitre, de l’aveu même de son auteur, au centre du débat de la Réforme et de son
4294 isme. » Nous voici donc, avec le Serf arbitre, de l’ aveu même de son auteur, au centre du débat de la Réforme et de son ef
4295 voici donc, avec le Serf arbitre, de l’aveu même de son auteur, au centre du débat de la Réforme et de son effort dogmati
4296 de l’aveu même de son auteur, au centre du débat de la Réforme et de son effort dogmatique. Mais nous touchons du même co
4297 l’aveu même de son auteur, au centre du débat de la Réforme et de son effort dogmatique. Mais nous touchons du même coup
4298 e son auteur, au centre du débat de la Réforme et de son effort dogmatique. Mais nous touchons du même coup au centre du p
4299 nous touchons du même coup au centre du problème le plus ardu que pose l’autonomie de la personne : le problème de sa lib
4300 coup au centre du problème le plus ardu que pose l’ autonomie de la personne : le problème de sa liberté et du fondement d
4301 tre du problème le plus ardu que pose l’autonomie de la personne : le problème de sa liberté et du fondement dernier de sa
4302 du problème le plus ardu que pose l’autonomie de la personne : le problème de sa liberté et du fondement dernier de sa re
4303 e plus ardu que pose l’autonomie de la personne : le problème de sa liberté et du fondement dernier de sa responsabilité.
4304 que pose l’autonomie de la personne : le problème de sa liberté et du fondement dernier de sa responsabilité. Car la perso
4305 le problème de sa liberté et du fondement dernier de sa responsabilité. Car la personne est dans la vie de l’individu à la
4306 et du fondement dernier de sa responsabilité. Car la personne est dans la vie de l’individu à la fois l’élément libérateur
4307 er de sa responsabilité. Car la personne est dans la vie de l’individu à la fois l’élément libérateur — par rapport aux do
4308 a responsabilité. Car la personne est dans la vie de l’individu à la fois l’élément libérateur — par rapport aux données n
4309 esponsabilité. Car la personne est dans la vie de l’ individu à la fois l’élément libérateur — par rapport aux données natu
4310 personne est dans la vie de l’individu à la fois l’ élément libérateur — par rapport aux données naturelles — et l’élément
4311 érateur — par rapport aux données naturelles — et l’ élément ordonnateur — par rapport à la vocation. En d’autres termes, l
4312 relles — et l’élément ordonnateur — par rapport à la vocation. En d’autres termes, la liberté de la personne n’est pas un
4313 — par rapport à la vocation. En d’autres termes, la liberté de la personne n’est pas un attribut de l’individu en soi, ma
4314 ort à la vocation. En d’autres termes, la liberté de la personne n’est pas un attribut de l’individu en soi, mais elle lui
4315 à la vocation. En d’autres termes, la liberté de la personne n’est pas un attribut de l’individu en soi, mais elle lui es
4316 , la liberté de la personne n’est pas un attribut de l’individu en soi, mais elle lui est attribuée par un appel gratuit d
4317 a liberté de la personne n’est pas un attribut de l’ individu en soi, mais elle lui est attribuée par un appel gratuit du l
4318 ttribuée par un appel gratuit du libre Esprit. Si l’ homme naturel n’est pas libre d’accéder à la liberté, cette liberté pe
4319 libre Esprit. Si l’homme naturel n’est pas libre d’ accéder à la liberté, cette liberté peut lui être donnée par la puissa
4320 t. Si l’homme naturel n’est pas libre d’accéder à la liberté, cette liberté peut lui être donnée par la puissance vocative
4321 a liberté, cette liberté peut lui être donnée par la puissance vocative de Dieu62. Telle est la thèse fondamentale du De s
4322 té peut lui être donnée par la puissance vocative de Dieu62. Telle est la thèse fondamentale du De servo arbitrio, écrit e
4323 ée par la puissance vocative de Dieu62. Telle est la thèse fondamentale du De servo arbitrio, écrit en 1525 pour réfuter l
4324 ive de Dieu62. Telle est la thèse fondamentale du De servo arbitrio, écrit en 1525 pour réfuter la Diatribe seu collatio d
4325 du De servo arbitrio, écrit en 1525 pour réfuter la Diatribe seu collatio de libero arbitrio, publiée par Érasme un an au
4326 rit en 1525 pour réfuter la Diatribe seu collatio de libero arbitrio, publiée par Érasme un an auparavant. ⁂ On croit d’ab
4327 ant. ⁂ On croit d’abord à un pamphlet, encore que le volume matériel du Traité soit bien écrasant pour le genre. Mais on s
4328 volume matériel du Traité soit bien écrasant pour le genre. Mais on s’aperçoit sans tarder que la discussion avec Érasme e
4329 pour le genre. Mais on s’aperçoit sans tarder que la discussion avec Érasme et sa Diatribe (souvent personnifiée) n’est en
4330 Diatribe (souvent personnifiée) n’est en fait que le support apparent d’une réflexion de plus grande envergure, d’un témoi
4331 rsonnifiée) n’est en fait que le support apparent d’ une réflexion de plus grande envergure, d’un témoignage qui transcende
4332 pparent d’une réflexion de plus grande envergure, d’ un témoignage qui transcende toute dispute. Entraîné par sa fougue hab
4333 lle, excité (bien plutôt que « désarmé » comme il le dit aux premières pages ) par les procédés de l’humaniste et du scept
4334 sarmé » comme il le dit aux premières pages ) par les procédés de l’humaniste et du sceptique que se vantait d’être Érasme,
4335 il le dit aux premières pages ) par les procédés de l’humaniste et du sceptique que se vantait d’être Érasme, Luther en v
4336 le dit aux premières pages ) par les procédés de l’ humaniste et du sceptique que se vantait d’être Érasme, Luther en vien
4337 dés de l’humaniste et du sceptique que se vantait d’ être Érasme, Luther en vient, de proche en proche, à ressaisir et repo
4338 ue que se vantait d’être Érasme, Luther en vient, de proche en proche, à ressaisir et reposer avec puissance toutes les af
4339 che, à ressaisir et reposer avec puissance toutes les affirmations fondamentales de la Réforme : justification par la foi,
4340 c puissance toutes les affirmations fondamentales de la Réforme : justification par la foi, qui est don gratuit et œuvre d
4341 uissance toutes les affirmations fondamentales de la Réforme : justification par la foi, qui est don gratuit et œuvre de D
4342 s fondamentales de la Réforme : justification par la foi, qui est don gratuit et œuvre de Dieu seul ; opposition de cette
4343 fication par la foi, qui est don gratuit et œuvre de Dieu seul ; opposition de cette justice de Dieu à la justice des homm
4344 st don gratuit et œuvre de Dieu seul ; opposition de cette justice de Dieu à la justice des hommes et de leurs œuvres ; op
4345 œuvre de Dieu seul ; opposition de cette justice de Dieu à la justice des hommes et de leurs œuvres ; opposition de la gr
4346 Dieu seul ; opposition de cette justice de Dieu à la justice des hommes et de leurs œuvres ; opposition de la grâce à la n
4347 cette justice de Dieu à la justice des hommes et de leurs œuvres ; opposition de la grâce à la nature, selon les termes d
4348 ustice des hommes et de leurs œuvres ; opposition de la grâce à la nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la
4349 ice des hommes et de leurs œuvres ; opposition de la grâce à la nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la Pa
4350 mes et de leurs œuvres ; opposition de la grâce à la nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la Parole vivant
4351 uvres ; opposition de la grâce à la nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la Parole vivante à la tradition c
4352 osition de la grâce à la nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la Parole vivante à la tradition codifiée ;
4353 tion de la grâce à la nature, selon les termes de l’ Apôtre ; opposition de la Parole vivante à la tradition codifiée ; sen
4354 nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la Parole vivante à la tradition codifiée ; sens de la décision total
4355 ure, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la Parole vivante à la tradition codifiée ; sens de la décision totale e
4356 s de l’Apôtre ; opposition de la Parole vivante à la tradition codifiée ; sens de la décision totale entre un oui et un no
4357 la Parole vivante à la tradition codifiée ; sens de la décision totale entre un oui et un non absolus, et refus de tout m
4358 Parole vivante à la tradition codifiée ; sens de la décision totale entre un oui et un non absolus, et refus de tout moye
4359 n totale entre un oui et un non absolus, et refus de tout moyen terme ou médiation plus ou moins rationnelle entre les règ
4360 erme ou médiation plus ou moins rationnelle entre les règnes en guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ;
4361 nnelle entre les règnes en guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du témo
4362 lle entre les règnes en guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du témoign
4363 en guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du témoignage fidèle, certifié
4364 témoignage, et du témoignage fidèle, certifié par l’ Esprit et la Bible, et constituant la véritable « action » de l’homme
4365 et du témoignage fidèle, certifié par l’Esprit et la Bible, et constituant la véritable « action » de l’homme « entre les
4366 certifié par l’Esprit et la Bible, et constituant la véritable « action » de l’homme « entre les mains de Dieu. » Tels son
4367 la Bible, et constituant la véritable « action » de l’homme « entre les mains de Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre
4368 Bible, et constituant la véritable « action » de l’ homme « entre les mains de Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre ce
4369 ituant la véritable « action » de l’homme « entre les mains de Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre cet ouvrage. S’ils
4370 véritable « action » de l’homme « entre les mains de Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre cet ouvrage. S’ils n’y sont
4371 de l’homme « entre les mains de Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre cet ouvrage. S’ils n’y sont pas traités en forme,
4372 du mot, mais qu’ils s’impliquent très étroitement les uns les autres, et ne peuvent être mieux saisis que dans l’unique et
4373 mais qu’ils s’impliquent très étroitement les uns les autres, et ne peuvent être mieux saisis que dans l’unique et perpétue
4374 autres, et ne peuvent être mieux saisis que dans l’ unique et perpétuelle question que nous posent toutes les pages de la
4375 ue et perpétuelle question que nous posent toutes les pages de la Bible. Ils renvoient tous à une réalité dont ils ne sont
4376 étuelle question que nous posent toutes les pages de la Bible. Ils renvoient tous à une réalité dont ils ne sont que les r
4377 elle question que nous posent toutes les pages de la Bible. Ils renvoient tous à une réalité dont ils ne sont que les refl
4378 renvoient tous à une réalité dont ils ne sont que les reflets diversement réfractés par nos mots. Ils renvoient tous à la q
4379 ment réfractés par nos mots. Ils renvoient tous à la question du Christ : « … et toi, maintenant, crois-tu cela ? » Si tu
4380 : « … et toi, maintenant, crois-tu cela ? » Si tu le crois, si tu as reçu la foi, il n’est plus rien de « difficile » dans
4381 , crois-tu cela ? » Si tu le crois, si tu as reçu la foi, il n’est plus rien de « difficile » dans les assertions de Luthe
4382 e crois, si tu as reçu la foi, il n’est plus rien de « difficile » dans les assertions de Luther, ni dans sa négation joye
4383 la foi, il n’est plus rien de « difficile » dans les assertions de Luther, ni dans sa négation joyeuse du libre arbitre. S
4384 st plus rien de « difficile » dans les assertions de Luther, ni dans sa négation joyeuse du libre arbitre. Ses coups viole
4385 arbitre. Ses coups violents n’ébranlent plus que le vieil homme, celui qu’il nous faut dépouiller. Mais il s’en faut de p
4386 lui qu’il nous faut dépouiller. Mais il s’en faut de presque tout que les grandes thèses pauliniennes de la Réforme soient
4387 dépouiller. Mais il s’en faut de presque tout que les grandes thèses pauliniennes de la Réforme soient acceptées (ou simple
4388 presque tout que les grandes thèses pauliniennes de la Réforme soient acceptées (ou simplement connues !) par nos contemp
4389 esque tout que les grandes thèses pauliniennes de la Réforme soient acceptées (ou simplement connues !) par nos contempora
4390 r nos contemporains, même chrétiens. Il s’en faut de beaucoup, de presque tout, que les arguments d’un Érasme nous apparai
4391 orains, même chrétiens. Il s’en faut de beaucoup, de presque tout, que les arguments d’un Érasme nous apparaissent comme a
4392 s. Il s’en faut de beaucoup, de presque tout, que les arguments d’un Érasme nous apparaissent comme autant de sophismes. No
4393 t de beaucoup, de presque tout, que les arguments d’ un Érasme nous apparaissent comme autant de sophismes. Non seulement t
4394 uments d’un Érasme nous apparaissent comme autant de sophismes. Non seulement tous les humanistes — des marxistes au vieux
4395 ent comme autant de sophismes. Non seulement tous les humanistes — des marxistes au vieux libéraux — y applaudissent ouvert
4396 pplaudissent ouvertement, mais encore jusque chez les chrétiens, ces arguments se voient réinventés, admis, parfois même pr
4397 e voient réinventés, admis, parfois même prêchés. Le laïcisme moraliste n’en a pas du tout le monopole : tout catholique s
4398 prêchés. Le laïcisme moraliste n’en a pas du tout le monopole : tout catholique se doit, en bonne logique, de les faire si
4399 pole : tout catholique se doit, en bonne logique, de les faire siens, puisqu’il croit au mérite des œuvres ; et tous les p
4400 e : tout catholique se doit, en bonne logique, de les faire siens, puisqu’il croit au mérite des œuvres ; et tous les prote
4401 s, puisqu’il croit au mérite des œuvres ; et tous les protestants qui jugent encore que Calvin et Luther ont fait leur temp
4402 e Calvin et Luther ont fait leur temps — que dire de Paul, bien plus ancien ! — tous ceux qui tiennent la prédestination p
4403 Paul, bien plus ancien ! — tous ceux qui tiennent la prédestination pour un dogme immoral ou périmé ; ceux qui traduisent 
4404 oral ou périmé ; ceux qui traduisent : « Paix sur la terre, bénévolence (de Dieu) envers les hommes » par « Paix aux homme
4405 ui traduisent : « Paix sur la terre, bénévolence ( de Dieu) envers les hommes » par « Paix aux hommes de bonne volonté », t
4406 « Paix sur la terre, bénévolence (de Dieu) envers les hommes » par « Paix aux hommes de bonne volonté », tous ceux-là sont,
4407 e Dieu) envers les hommes » par « Paix aux hommes de bonne volonté », tous ceux-là sont, en fait, avec Érasme et son armée
4408 s ceux-là sont, en fait, avec Érasme et son armée de « grands docteurs de tous les siècles », pour soutenir le libre arbit
4409 it, avec Érasme et son armée de « grands docteurs de tous les siècles », pour soutenir le libre arbitre religieux, c’est-à
4410 Érasme et son armée de « grands docteurs de tous les siècles », pour soutenir le libre arbitre religieux, c’est-à-dire : l
4411 nds docteurs de tous les siècles », pour soutenir le libre arbitre religieux, c’est-à-dire : le pouvoir qu’aurait l’homme
4412 utenir le libre arbitre religieux, c’est-à-dire : le pouvoir qu’aurait l’homme de contribuer à son salut par ses efforts e
4413 re religieux, c’est-à-dire : le pouvoir qu’aurait l’ homme de contribuer à son salut par ses efforts et ses œuvres morales.
4414 ieux, c’est-à-dire : le pouvoir qu’aurait l’homme de contribuer à son salut par ses efforts et ses œuvres morales. Que tro
4415  ? Une verdeur polémique qui peut flatter en nous le goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’une certitu
4416 qui peut flatter en nous le goût du pittoresque ; l’ élan génial, la violence loyale d’une certitude pesante, vraiment « gr
4417 r en nous le goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’une certitude pesante, vraiment « grave », d’une di
4418 u pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’ une certitude pesante, vraiment « grave », d’une dialectique sobre et
4419 yale d’une certitude pesante, vraiment « grave », d’ une dialectique sobre et têtue, qui va droit au point décisif, envisag
4420 i va droit au point décisif, envisage honnêtement les objections, donne à la thèse adverse toutes ses chances non sans iron
4421 sif, envisage honnêtement les objections, donne à la thèse adverse toutes ses chances non sans ironie toutefois, et sait e
4422 nie toutefois, et sait enfin conférer à son choix la force et la simplicité d’une constatation évidente. D’un point de vue
4423 s, et sait enfin conférer à son choix la force et la simplicité d’une constatation évidente. D’un point de vue purement es
4424 in conférer à son choix la force et la simplicité d’ une constatation évidente. D’un point de vue purement esthétique, ces
4425 rce et la simplicité d’une constatation évidente. D’ un point de vue purement esthétique, ces qualités sont assez rares et
4426 r assez flagrantes, pour qu’un lecteur qui refuse l’ essentiel soit tout de même attiré et subjugué par le style, par le to
4427 ssentiel soit tout de même attiré et subjugué par le style, par le ton de l’ouvrage. (Nous ne savons que trop bien, nous m
4428 tout de même attiré et subjugué par le style, par le ton de l’ouvrage. (Nous ne savons que trop bien, nous modernes, sépar
4429 même attiré et subjugué par le style, par le ton de l’ouvrage. (Nous ne savons que trop bien, nous modernes, séparer le f
4430 me attiré et subjugué par le style, par le ton de l’ ouvrage. (Nous ne savons que trop bien, nous modernes, séparer le fond
4431 s ne savons que trop bien, nous modernes, séparer le fond de la forme ; admirer l’une quand nous condamnons l’autre, et vi
4432 ons que trop bien, nous modernes, séparer le fond de la forme ; admirer l’une quand nous condamnons l’autre, et vice versa
4433 que trop bien, nous modernes, séparer le fond de la forme ; admirer l’une quand nous condamnons l’autre, et vice versa.)
4434 ette maîtrise, qu’on attendait d’ailleurs du chef d’ un grand mouvement (comme dirait le jargon d’aujourd’hui), tout est fa
4435 lleurs du chef d’un grand mouvement (comme dirait le jargon d’aujourd’hui), tout est fait dans notre Traité pour heurter d
4436 chef d’un grand mouvement (comme dirait le jargon d’ aujourd’hui), tout est fait dans notre Traité pour heurter de front le
4437 ui), tout est fait dans notre Traité pour heurter de front le lecteur incroyant, ou celui qui ne partage pas la foi de Pau
4438 est fait dans notre Traité pour heurter de front le lecteur incroyant, ou celui qui ne partage pas la foi de Paul et des
4439 le lecteur incroyant, ou celui qui ne partage pas la foi de Paul et des apôtres. D’abord le langage scolastique, qui n’est
4440 eur incroyant, ou celui qui ne partage pas la foi de Paul et des apôtres. D’abord le langage scolastique, qui n’est pas du
4441 artage pas la foi de Paul et des apôtres. D’abord le langage scolastique, qui n’est pas du tout luthérien, mais que Luther
4442 pas du tout luthérien, mais que Luther est obligé d’ utiliser pour débrouiller et supprimer les faux problèmes où la Diatri
4443 t obligé d’utiliser pour débrouiller et supprimer les faux problèmes où la Diatribe voulait l’embarrasser63. Ensuite, ce re
4444 ur débrouiller et supprimer les faux problèmes où la Diatribe voulait l’embarrasser63. Ensuite, ce refus total, ou mieux c
4445 pprimer les faux problèmes où la Diatribe voulait l’ embarrasser63. Ensuite, ce refus total, ou mieux cette négligence tran
4446 refus total, ou mieux cette négligence tranquille de toute espèce de considération psychologique. (Un tel homme est bien t
4447 mieux cette négligence tranquille de toute espèce de considération psychologique. (Un tel homme est bien trop vivant pour
4448 ue. (Un tel homme est bien trop vivant pour faire de la psychologie, trop engagé dans le réel pour prendre au sérieux ses
4449 (Un tel homme est bien trop vivant pour faire de la psychologie, trop engagé dans le réel pour prendre au sérieux ses ref
4450 nt pour faire de la psychologie, trop engagé dans le réel pour prendre au sérieux ses reflets dans la conscience du specta
4451 le réel pour prendre au sérieux ses reflets dans la conscience du spectateur.) Ce qui ne manquera pas de faire crier au d
4452 conscience du spectateur.) Ce qui ne manquera pas de faire crier au dogmatisme. Tous se passe ici à « l’intérieur » du chr
4453 faire crier au dogmatisme. Tous se passe ici à «  l’ intérieur » du christianisme, de l’Église. L’humanisme laïque, autonom
4454 se passe ici à « l’intérieur » du christianisme, de l’Église. L’humanisme laïque, autonome, est simplement nié comme une
4455 passe ici à « l’intérieur » du christianisme, de l’ Église. L’humanisme laïque, autonome, est simplement nié comme une abs
4456 à « l’intérieur » du christianisme, de l’Église. L’ humanisme laïque, autonome, est simplement nié comme une absurdité, un
4457 t nié comme une absurdité, une contradiction dans les termes. C’est à Érasme en tant que théologien que Luther s’applique à
4458 que Luther s’applique à répondre ; et c’est même la plus dure ironie — quoique involontaire, je le suppose — dont il pouv
4459 me la plus dure ironie — quoique involontaire, je le suppose — dont il pouvait, en l’occurrence, l’accabler. On ne saurait
4460 involontaire, je le suppose — dont il pouvait, en l’ occurrence, l’accabler. On ne saurait souligner trop fortement ce trai
4461 je le suppose — dont il pouvait, en l’occurrence, l’ accabler. On ne saurait souligner trop fortement ce trait : c’est enco
4462 en philosophe ni en métaphysicien, que Luther nie le libre arbitre. Ceci pourrait suffire, et doit suffire en droit à réfu
4463 rrait suffire, et doit suffire en droit à réfuter l’ objection d’un moderne, l’objection parfaitement anachronique, mais qu
4464 e, et doit suffire en droit à réfuter l’objection d’ un moderne, l’objection parfaitement anachronique, mais que je sais in
4465 fire en droit à réfuter l’objection d’un moderne, l’ objection parfaitement anachronique, mais que je sais inévitable, et q
4466 à affirmer que Luther est « déterministe ». Mais le sérieux théologique est chose trop rare, et pour beaucoup trop diffic
4467 isse écarter cette objection par un simple rappel de l’ordre dans lequel ce Traité fut pensé. Je tenterai donc d’esquisser
4468 e écarter cette objection par un simple rappel de l’ ordre dans lequel ce Traité fut pensé. Je tenterai donc d’esquisser, t
4469 dans lequel ce Traité fut pensé. Je tenterai donc d’ esquisser, tout au moins, le dialogue d’une « conscience moderne » dou
4470 nsé. Je tenterai donc d’esquisser, tout au moins, le dialogue d’une « conscience moderne » douée d’exigence spirituelle, a
4471 erai donc d’esquisser, tout au moins, le dialogue d’ une « conscience moderne » douée d’exigence spirituelle, avec un parti
4472 s, le dialogue d’une « conscience moderne » douée d’ exigence spirituelle, avec un partisan du « serf arbitre » luthérien.
4473 (On peut admettre qu’un tel dialogue se déroule à l’ intérieur même de la pensée d’un homme qui veut honnêtement croire…)
4474 qu’un tel dialogue se déroule à l’intérieur même de la pensée d’un homme qui veut honnêtement croire…) Dialogue Car
4475 ’un tel dialogue se déroule à l’intérieur même de la pensée d’un homme qui veut honnêtement croire…) Dialogue Car Di
4476 alogue se déroule à l’intérieur même de la pensée d’ un homme qui veut honnêtement croire…) Dialogue Car Dieu peut to
4477 ue Car Dieu peut tout à tout instant. C’est là la santé de la foi. Kierkegaard. La Conscience moderne. — Selon Luthe
4478 Dieu peut tout à tout instant. C’est là la santé de la foi. Kierkegaard. La Conscience moderne. — Selon Luther, nous n
4479 eu peut tout à tout instant. C’est là la santé de la foi. Kierkegaard. La Conscience moderne. — Selon Luther, nous n’av
4480 ant. C’est là la santé de la foi. Kierkegaard. La Conscience moderne. — Selon Luther, nous n’avons aucune liberté car,
4481 selon sa prévision. Luther ne pose pas seulement l’ omnipotence, mais l’omniscience et la prescience éternelle de Dieu, qu
4482 Luther ne pose pas seulement l’omnipotence, mais l’ omniscience et la prescience éternelle de Dieu, qui ne peut faillir da
4483 as seulement l’omnipotence, mais l’omniscience et la prescience éternelle de Dieu, qui ne peut faillir dans sa promesse, e
4484 ce, mais l’omniscience et la prescience éternelle de Dieu, qui ne peut faillir dans sa promesse, et auquel nul obstacle ne
4485 Que devient alors notre effort ? Il ne sert plus de rien. Nous n’en ferons plus. Nous refusons de jouer si d’avance le va
4486 lus de rien. Nous n’en ferons plus. Nous refusons de jouer si d’avance le vainqueur a été désigné par un arbitre qui ne ti
4487 Nous n’en ferons plus. Nous refusons de jouer si d’ avance le vainqueur a été désigné par un arbitre qui ne tient pas comp
4488 n ferons plus. Nous refusons de jouer si d’avance le vainqueur a été désigné par un arbitre qui ne tient pas compte de nos
4489 té désigné par un arbitre qui ne tient pas compte de nos exploits ! Un luthérien. — Mais connais-tu seulement les vraies
4490 oits ! Un luthérien. — Mais connais-tu seulement les vraies règles du jeu ? Qui t’a fait croire que ta vie était une parti
4491 que ta vie était une partie à jouer entre toi et le monde, par exemple ; ou encore entre l’individu et le sort, cette ido
4492 re toi et le monde, par exemple ; ou encore entre l’ individu et le sort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de le c
4493 onde, par exemple ; ou encore entre l’individu et le sort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de le croire pour agi
4494 e sort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de le croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment to
4495 ort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de le croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment toi q
4496 nt toi qui agis ? Ou n’es-tu pas toi-même agi par de puissantes forces sociales, historiques, et économiques ? Toute ta sc
4497 e ta science ne s’occupe-t-elle pas, justement, à les découvrir ? Au besoin à les inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignit
4498 lle pas, justement, à les découvrir ? Au besoin à les inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignité consiste à lutter contre d
4499  Certes, mais ma dignité consiste à lutter contre de telles forces, une fois que je les ai reconnues ; à m’affirmer dans m
4500 à lutter contre de telles forces, une fois que je les ai reconnues ; à m’affirmer dans mon autonomie par un acte qui crée m
4501 omie par un acte qui crée ma liberté, par un acte de révolte, s’il le faut ! L. — Tu crois donc détenir un tel pouvoir ? C
4502 qui crée ma liberté, par un acte de révolte, s’il le faut ! L. — Tu crois donc détenir un tel pouvoir ? C. M. — Il me suff
4503 onc détenir un tel pouvoir ? C. M. — Il me suffit de vouloir l’affirmer. L. — Soit, c’est une hypothèse de travail… Pour m
4504 un tel pouvoir ? C. M. — Il me suffit de vouloir l’ affirmer. L. — Soit, c’est une hypothèse de travail… Pour moi, je croi
4505 ouloir l’affirmer. L. — Soit, c’est une hypothèse de travail… Pour moi, je crois que Dieu connaît la fin, la somme, la val
4506 e de travail… Pour moi, je crois que Dieu connaît la fin, la somme, la valeur absolue de nos actions passées, présentes et
4507 vail… Pour moi, je crois que Dieu connaît la fin, la somme, la valeur absolue de nos actions passées, présentes et futures
4508 moi, je crois que Dieu connaît la fin, la somme, la valeur absolue de nos actions passées, présentes et futures ; car ell
4509 Dieu connaît la fin, la somme, la valeur absolue de nos actions passées, présentes et futures ; car elles sont dans le te
4510 ssées, présentes et futures ; car elles sont dans le temps, Dieu dans l’éternité qui est avant le temps, qui est en lui, e
4511 futures ; car elles sont dans le temps, Dieu dans l’ éternité qui est avant le temps, qui est en lui, et qui est encore apr
4512 dans le temps, Dieu dans l’éternité qui est avant le temps, qui est en lui, et qui est encore après lui. Au regard de Dieu
4513 gard de Dieu donc, « tout est accompli » — depuis la mort du Christ sur la croix. Non seulement prévu, mais accompli. C. M
4514 out est accompli » — depuis la mort du Christ sur la croix. Non seulement prévu, mais accompli. C. M. — Si c’était vrai, j
4515 est accompli » — depuis la mort du Christ sur la croix . Non seulement prévu, mais accompli. C. M. — Si c’était vrai, je préf
4516 ncore nier ce Dieu qui prétend voir plus loin que le terme de mes actions, — ce qui, avouons-le, les ridiculise complèteme
4517 r ce Dieu qui prétend voir plus loin que le terme de mes actions, — ce qui, avouons-le, les ridiculise complètement et les
4518 in que le terme de mes actions, — ce qui, avouons- le , les ridiculise complètement et les rend vaines en fin de compte : ca
4519 ue le terme de mes actions, — ce qui, avouons-le, les ridiculise complètement et les rend vaines en fin de compte : car je
4520 e qui, avouons-le, les ridiculise complètement et les rend vaines en fin de compte : car je sens, malgré tout, que je les f
4521 fin de compte : car je sens, malgré tout, que je les fais librement, et tu viens me dire qu’elles sont prévues ! Et prévue
4522 prévues par un Dieu éternel, qui dès lors se joue de moi indignement ! Il faudra donc choisir ; Dieu ou Moi. Je dirai : mo
4523 sè-je tuer Dieu, comme Nietzsche a proclamé qu’il l’ avait fait. L. — Comment le temps tuerait-il l’éternel ? Comment la ch
4524 zsche a proclamé qu’il l’avait fait. L. — Comment le temps tuerait-il l’éternel ? Comment la chair tuerait-elle l’Esprit ?
4525 il l’avait fait. L. — Comment le temps tuerait-il l’ éternel ? Comment la chair tuerait-elle l’Esprit ? Elle ne peut tuer q
4526 — Comment le temps tuerait-il l’éternel ? Comment la chair tuerait-elle l’Esprit ? Elle ne peut tuer que l’idée fausse qu’
4527 rait-il l’éternel ? Comment la chair tuerait-elle l’ Esprit ? Elle ne peut tuer que l’idée fausse qu’elle s’en formait… Nie
4528 air tuerait-elle l’Esprit ? Elle ne peut tuer que l’ idée fausse qu’elle s’en formait… Nietzsche l’a bien vu : ce n’est que
4529 que l’idée fausse qu’elle s’en formait… Nietzsche l’ a bien vu : ce n’est que le « Dieu moral » qui est passible de réfutat
4530 ’en formait… Nietzsche l’a bien vu : ce n’est que le « Dieu moral » qui est passible de réfutation. Mais tu affirmes que s
4531 : ce n’est que le « Dieu moral » qui est passible de réfutation. Mais tu affirmes que si Dieu prévoit tout, tu es alors di
4532 es que si Dieu prévoit tout, tu es alors dispensé d’ agir, et que ce n’est plus la peine de faire aucun effort. C’est peut-
4533 tu es alors dispensé d’agir, et que ce n’est plus la peine de faire aucun effort. C’est peut-être mal raisonner. Si ton ef
4534 rs dispensé d’agir, et que ce n’est plus la peine de faire aucun effort. C’est peut-être mal raisonner. Si ton effort auss
4535 ton effort aussi était prévu ? Pourrais-tu ne pas le fournir ? Et si tu décidais : « Je suis, donc Dieu n’est pas ! »64 qu
4536 ieu n’est pas ! »64 qui t’assurerait que cet acte de révolte échappe à l’éternelle Prévision ? Qui t’assurerait qu’en pron
4537 ui t’assurerait que cet acte de révolte échappe à l’ éternelle Prévision ? Qui t’assurerait qu’en prononçant ces mots tu ne
4538 çant ces mots tu ne prononcerais pas sur toi-même l’ arrêt éternel de Dieu, te rejetant vers le néant, en sorte que Dieu, v
4539 ne prononcerais pas sur toi-même l’arrêt éternel de Dieu, te rejetant vers le néant, en sorte que Dieu, vraiment n’existe
4540 oi-même l’arrêt éternel de Dieu, te rejetant vers le néant, en sorte que Dieu, vraiment n’existe plus pour toi ? Il est un
4541 double prédestination : l’une au salut, l’autre à la damnation. Être damné, ne serait-ce pas justement être rivé au temps
4542 justement être rivé au temps sans fin, et refuser l’ éternité qui vient nous délivrer du temps ? C. M. — Mais mon temps est
4543 emps ? C. M. — Mais mon temps est vivant et plein de nouveauté, de création ! Ton éternité immobile c’est l’image même de
4544  Mais mon temps est vivant et plein de nouveauté, de création ! Ton éternité immobile c’est l’image même de la mort. L. — 
4545 veauté, de création ! Ton éternité immobile c’est l’ image même de la mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ? Les philos
4546 éation ! Ton éternité immobile c’est l’image même de la mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et la r
4547 ion ! Ton éternité immobile c’est l’image même de la mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et la rais
4548 est l’image même de la mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et la raison ne peuvent l’imaginer que m
4549 l’image même de la mort. L. — Que savons-nous de l’ éternité ? Les philosophes et la raison ne peuvent l’imaginer que mort
4550 de la mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et la raison ne peuvent l’imaginer que morte. Mais la Bib
4551 ue savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et la raison ne peuvent l’imaginer que morte. Mais la Bible nous dit qu’ell
4552 ternité ? Les philosophes et la raison ne peuvent l’ imaginer que morte. Mais la Bible nous dit qu’elle est la Vie, et notr
4553 t la raison ne peuvent l’imaginer que morte. Mais la Bible nous dit qu’elle est la Vie, et notre vie présente n’est qu’une
4554 ner que morte. Mais la Bible nous dit qu’elle est la Vie, et notre vie présente n’est qu’une mort à ses yeux. Qui nous pro
4555 n’est qu’une mort à ses yeux. Qui nous prouve que l’ éternité est quelque chose d’immobile, de statique ? Qui nous dit qu’e
4556 Qui nous prouve que l’éternité est quelque chose d’ immobile, de statique ? Qui nous dit qu’elle n’est pas au contraire la
4557 ouve que l’éternité est quelque chose d’immobile, de statique ? Qui nous dit qu’elle n’est pas au contraire la source de t
4558 que ? Qui nous dit qu’elle n’est pas au contraire la source de tout acte et de toute création, une invention totale et per
4559 nous dit qu’elle n’est pas au contraire la source de tout acte et de toute création, une invention totale et perpétuelle,
4560 n’est pas au contraire la source de tout acte et de toute création, une invention totale et perpétuelle, une actualité pe
4561 totale et perpétuelle, une actualité permanente, la seule chose qui change quelque chose au déroulement calculable du tem
4562 se au déroulement calculable du temps, quand elle le touche dans l’instant (dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul
4563 nt calculable du temps, quand elle le touche dans l’ instant (dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul). Qui t’assure
4564 elle le touche dans l’instant (dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul). Qui t’assure que notre raison, tout attac
4565 dans l’instant (dans un « atome » de temps, comme l’ écrit Paul). Qui t’assure que notre raison, tout attachée à notre chai
4566 otre temps où elle s’est constituée, soit capable de concevoir ce paradoxe ou ce scandale d’une éternité seule actuelle ?
4567 t capable de concevoir ce paradoxe ou ce scandale d’ une éternité seule actuelle ? C’est un mystère plus profond que notre
4568 ? C’est un mystère plus profond que notre vie, et la raison n’est qu’un faible élément de notre vie. C’est un mystère que
4569 otre vie, et la raison n’est qu’un faible élément de notre vie. C’est un mystère que le croyant pressent et vit au seul mo
4570 faible élément de notre vie. C’est un mystère que le croyant pressent et vit au seul moment de la prière. « Demandez et l’
4571 ère que le croyant pressent et vit au seul moment de la prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit le même Dieu qui no
4572 que le croyant pressent et vit au seul moment de la prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit le même Dieu qui nous
4573 et vit au seul moment de la prière. « Demandez et l’ on vous donnera », dit le même Dieu qui nous prédestina ! Quand le cro
4574 la prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit le même Dieu qui nous prédestina ! Quand le croyant, qui sait que Dieu a
4575 a », dit le même Dieu qui nous prédestina ! Quand le croyant, qui sait que Dieu a tout prévu éternellement, adresse à Dieu
4576 t-il pas ce paradoxe et ce mystère : croire que «  l’ Éternel est vivant », croire que sa volonté — qui a tout prévu — peut
4577 peut aussi tout changer en un instant aux yeux de l’ homme, sans que rien ne soit changé de ce qu’a décidé Dieu, de ce qu’i
4578 aux yeux de l’homme, sans que rien ne soit changé de ce qu’a décidé Dieu, de ce qu’il décide ou de ce qu’il décidera ? Car
4579 s que rien ne soit changé de ce qu’a décidé Dieu, de ce qu’il décide ou de ce qu’il décidera ? Car l’Éternel ne connaît pa
4580 ngé de ce qu’a décidé Dieu, de ce qu’il décide ou de ce qu’il décidera ? Car l’Éternel ne connaît pas de temps, il n’est p
4581 de ce qu’il décide ou de ce qu’il décidera ? Car l’ Éternel ne connaît pas de temps, il n’est pas lié comme nous à une suc
4582 ce qu’il décidera ? Car l’Éternel ne connaît pas de temps, il n’est pas lié comme nous à une succession. Mais au contrair
4583 traire, nos divers temps et successions procèdent de l’Éternel et lui sont liés : nous venons de lui, nous retournons à lu
4584 ire, nos divers temps et successions procèdent de l’ Éternel et lui sont liés : nous venons de lui, nous retournons à lui,
4585 ui, nous retournons à lui, il est en nous lorsque l’ Esprit dit la Parole dans notre cœur. Quelle étrange illusion nous fer
4586 urnons à lui, il est en nous lorsque l’Esprit dit la Parole dans notre cœur. Quelle étrange illusion nous ferait croire qu
4587 range illusion nous ferait croire qu’une décision de l’Éternel est une décision dans le passé ! Alors que c’est elle seule
4588 ge illusion nous ferait croire qu’une décision de l’ Éternel est une décision dans le passé ! Alors que c’est elle seule qu
4589 u’une décision de l’Éternel est une décision dans le passé ! Alors que c’est elle seule qui définit notre présent ! Est-ce
4590 et notre crainte du « fatalisme » ne reposent pas le plus souvent sur cette erreur des plus grossières ?…65 C. M. — On pe
4591 plus grossières ?…65 C. M. — On peut aussi nier l’ éternité, et affirmer que seul existe notre temps. Dans ce cas tu n’as
4592 e cas tu n’as rien prouvé. L. — On ne prouve rien de ce qui est essentiel, mais on l’accepte ou le refuse, en vertu d’une
4593 n ne prouve rien de ce qui est essentiel, mais on l’ accepte ou le refuse, en vertu d’une décision pure. Discuter ne peut n
4594 ien de ce qui est essentiel, mais on l’accepte ou le refuse, en vertu d’une décision pure. Discuter ne peut nous conduire
4595 pure. Discuter ne peut nous conduire qu’au seuil de cette décision. Et nous n’aurons pas dialogué en vain, si nous avons
4596 ns pas dialogué en vain, si nous avons pu dégager l’ alternative du libre arbitre, telle qu’elle se pose dans les termes ex
4597 tive du libre arbitre, telle qu’elle se pose dans les termes extrêmes où elle revêt sa vraie réalité : c’est l’Éternel qui
4598 s extrêmes où elle revêt sa vraie réalité : c’est l’ Éternel qui commande — ou c’est moi. Il n’y a pas là de difficultés in
4599 rnel qui commande — ou c’est moi. Il n’y a pas là de difficultés intellectuelles. Il n’y a que la résistance du « vieil ho
4600 s là de difficultés intellectuelles. Il n’y a que la résistance du « vieil homme », et les prétextes toujours très moraux,
4601 Il n’y a que la résistance du « vieil homme », et les prétextes toujours très moraux, et même très pieux qu’invoque notre r
4602 révolte… Réalité radicale du problème Dans l’ Église, une fois acceptés le Credo et son fondement, qui est la Parole
4603 e du problème Dans l’Église, une fois acceptés le Credo et son fondement, qui est la Parole dite en nous par l’Esprit e
4604 fois acceptés le Credo et son fondement, qui est la Parole dite en nous par l’Esprit et attestée par l’Écriture, — or cet
4605 son fondement, qui est la Parole dite en nous par l’ Esprit et attestée par l’Écriture, — or cette Parole est Christ lui-mê
4606 Parole dite en nous par l’Esprit et attestée par l’ Écriture, — or cette Parole est Christ lui-même — il me paraît que l’o
4607 tte Parole est Christ lui-même — il me paraît que l’ opinion de Luther n’est pas sujette à de sérieuses objections. Et la d
4608 est Christ lui-même — il me paraît que l’opinion de Luther n’est pas sujette à de sérieuses objections. Et la démonstrati
4609 araît que l’opinion de Luther n’est pas sujette à de sérieuses objections. Et la démonstration purement biblique qu’on en
4610 r n’est pas sujette à de sérieuses objections. Et la démonstration purement biblique qu’on en trouvera dans le Traité du s
4611 stration purement biblique qu’on en trouvera dans le Traité du serf arbitre, malgré quelques détails exégétiques discutabl
4612 ls exégétiques discutables, suffit à établir pour le chrétien la vérité d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui
4613 es discutables, suffit à établir pour le chrétien la vérité d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur
4614 bles, suffit à établir pour le chrétien la vérité d’ un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur même de l
4615 Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant toute tradition ecclésias
4616 her n’a pas inventé, mais qui est au cœur même de l’ Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant toute tradition ecclésiastiq
4617 inventé, mais qui est au cœur même de l’Évangile. L’ apôtre Paul l’a formulé avant toute tradition ecclésiastique ; et tous
4618 qui est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’ a formulé avant toute tradition ecclésiastique ; et tous les Pères et
4619 lé avant toute tradition ecclésiastique ; et tous les Pères et tous les siècles dont se réclame Érasme n’y changeront rien 
4620 dition ecclésiastique ; et tous les Pères et tous les siècles dont se réclame Érasme n’y changeront rien : « Travaillez à v
4621 emblement, puisque c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire. » (Phil. II, 12-13) C’est parce que Dieu fait to
4622 sque c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire. » (Phil. II, 12-13) C’est parce que Dieu fait tout que nous de
4623 fait tout que nous devons agir, selon qu’il nous l’ a commandé. C’est parce que Dieu prévoit tout que nous avons en lui, e
4624 évoit tout que nous avons en lui, et en lui seul, la liberté. Mais cela n’apparaît qu’à celui qui ose aller jusqu’aux extr
4625 araît qu’à celui qui ose aller jusqu’aux extrêmes de la connaissance de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la f
4626 ît qu’à celui qui ose aller jusqu’aux extrêmes de la connaissance de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la foi
4627 i ose aller jusqu’aux extrêmes de la connaissance de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la
4628 qu’aux extrêmes de la connaissance de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la nature radicale
4629 aux extrêmes de la connaissance de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la nature radicale du
4630 la connaissance de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la nature radicale du péché. Luther i
4631 connaissance de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la nature radicale du péché. Luther insi
4632 de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la nature radicale du péché. Luther insiste sur cet
4633 a connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la nature radicale du péché. Luther insiste sur cet extrémisme évangéliq
4634 uther insiste sur cet extrémisme évangélique, que les sophistes n’étaient que trop portés à corriger et à humaniser, au ris
4635 trop portés à corriger et à humaniser, au risque d’ « évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de la pu
4636 à corriger et à humaniser, au risque d’« évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de la pure grâce jus
4637 corriger et à humaniser, au risque d’« évacuer la Croix  ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de la pure grâce jusque da
4638 « évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de la pure grâce jusque dans son sérieux dernier, on peut so
4639 Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de la pure grâce jusque dans son sérieux dernier, on peut soutenir que l
4640 oix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de la pure grâce jusque dans son sérieux dernier, on peut soutenir que l’ho
4641 ue dans son sérieux dernier, on peut soutenir que l’ homme possède au moins « un faible libre arbitre66 » dans les choses d
4642 ssède au moins « un faible libre arbitre66 » dans les choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir pour nous sauver — 
4643 re arbitre66 » dans les choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir pour nous sauver — et la mort est un acte extrêm
4644 que le Christ ait dû mourir pour nous sauver — et la mort est un acte extrême, non pas une médiation flatteuse et humanist
4645 ue nous n’avons aucune liberté possible, que dans la grâce que Dieu nous fait. Toute l’argumentation de Luther vise le mom
4646 ible, que dans la grâce que Dieu nous fait. Toute l’ argumentation de Luther vise le moment de la décision, et néglige les
4647 a grâce que Dieu nous fait. Toute l’argumentation de Luther vise le moment de la décision, et néglige les moyens termes où
4648 u nous fait. Toute l’argumentation de Luther vise le moment de la décision, et néglige les moyens termes où voulait se com
4649 t. Toute l’argumentation de Luther vise le moment de la décision, et néglige les moyens termes où voulait se complaire Éra
4650 Toute l’argumentation de Luther vise le moment de la décision, et néglige les moyens termes où voulait se complaire Érasme
4651 Luther vise le moment de la décision, et néglige les moyens termes où voulait se complaire Érasme. Le problème du salut es
4652 les moyens termes où voulait se complaire Érasme. Le problème du salut est un problème de vie ou de mort. Or ce problème e
4653 aire Érasme. Le problème du salut est un problème de vie ou de mort. Or ce problème est seul en cause pour le théologien f
4654 e. Le problème du salut est un problème de vie ou de mort. Or ce problème est seul en cause pour le théologien fidèle. Et
4655 ou de mort. Or ce problème est seul en cause pour le théologien fidèle. Et tout est clair lorsque l’on a compris que Luthe
4656 r le théologien fidèle. Et tout est clair lorsque l’ on a compris que Luther ne nie pas du tout notre faculté psychologique
4657 er ne nie pas du tout notre faculté psychologique de vouloir, mais nie seulement qu’elle puisse suffire à nous obtenir le
4658 e seulement qu’elle puisse suffire à nous obtenir le salut, étant elle-même soumise au mal. Tout le reste est psychologie,
4659 ir le salut, étant elle-même soumise au mal. Tout le reste est psychologie, littérature et scolastique67. Il n’en reste p
4660 stique67. Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de la raison — cette folle, cette fille publique, comme le répète Luther —
4661 raison — cette folle, cette fille publique, comme le répète Luther — ce que nous nommons ici un paradoxe demeure une pure
4662 té. « Cela paraît cruel, injuste et intolérable à la raison, qu’on puisse affirmer que Dieu damne qui il veut, — au mépris
4663 affirmer que Dieu damne qui il veut, — au mépris de tant de grands hommes de tous les temps. Et qui ne se scandaliserait
4664 qui il veut, — au mépris de tant de grands hommes de tous les temps. Et qui ne se scandaliserait pas ? » Ainsi parle Luthe
4665 eut, — au mépris de tant de grands hommes de tous les temps. Et qui ne se scandaliserait pas ? » Ainsi parle Luther lui-mêm
4666  ? » Ainsi parle Luther lui-même, et c’est en lui l’ homme naturel qui fait sa plainte. Mais il ajoute : « Il me faut confe
4667 salutaire était ce désespoir et combien proche de la grâce ». Car en effet : « C’est le plus haut degré de la foi, de croi
4668 bien proche de la grâce ». Car en effet : « C’est le plus haut degré de la foi, de croire que ce Dieu est clément, qui sau
4669 râce ». Car en effet : « C’est le plus haut degré de la foi, de croire que ce Dieu est clément, qui sauve si peu d’hommes
4670 e ». Car en effet : « C’est le plus haut degré de la foi, de croire que ce Dieu est clément, qui sauve si peu d’hommes et
4671 en effet : « C’est le plus haut degré de la foi, de croire que ce Dieu est clément, qui sauve si peu d’hommes et en damne
4672 croire que ce Dieu est clément, qui sauve si peu d’ hommes et en damne un si grand nombre ; et que ce Dieu est juste, dont
4673 si grand nombre ; et que ce Dieu est juste, dont la volonté nous rend nécessairement damnables… Mais quoi ! si nous arriv
4674 s… Mais quoi ! si nous arrivions à comprendre par la raison de quelle manière Dieu est miséricordieux et juste, alors qu’i
4675 oi ! si nous arrivions à comprendre par la raison de quelle manière Dieu est miséricordieux et juste, alors qu’il montre u
4676 rible colère et injustice, qu’aurions-nous besoin de la foi ?… Ce serait un Dieu stupide qui révélerait aux hommes (en Chr
4677 le colère et injustice, qu’aurions-nous besoin de la foi ?… Ce serait un Dieu stupide qui révélerait aux hommes (en Christ
4678 s connaîtraient déjà, ou dont ils auraient en eux l’ étincelle innée ». Ici, c’est la foi seule, don de la grâce, qui parle
4679 s auraient en eux l’étincelle innée ». Ici, c’est la foi seule, don de la grâce, qui parle. Dans le conflit de cette révél
4680 l’étincelle innée ». Ici, c’est la foi seule, don de la grâce, qui parle. Dans le conflit de cette révélation et des résis
4681 tincelle innée ». Ici, c’est la foi seule, don de la grâce, qui parle. Dans le conflit de cette révélation et des résistan
4682 st la foi seule, don de la grâce, qui parle. Dans le conflit de cette révélation et des résistances naturelles — conflit v
4683 eule, don de la grâce, qui parle. Dans le conflit de cette révélation et des résistances naturelles — conflit victorieux p
4684 résistances naturelles — conflit victorieux pour la foi — résident la tension proprement luthérienne et le sens de la voc
4685 elles — conflit victorieux pour la foi — résident la tension proprement luthérienne et le sens de la vocation. La grandeur
4686 i — résident la tension proprement luthérienne et le sens de la vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je la vois da
4687 dent la tension proprement luthérienne et le sens de la vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je la vois dans cette
4688 t la tension proprement luthérienne et le sens de la vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je la vois dans cette vo
4689 proprement luthérienne et le sens de la vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je la vois dans cette volonté de se r
4690 t le sens de la vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je la vois dans cette volonté de se réduire à un absurde aux
4691 a vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je la vois dans cette volonté de se réduire à un absurde aux yeux de qui re
4692 s mesure de Luther, je la vois dans cette volonté de se réduire à un absurde aux yeux de qui refuse sa décision. Mais alo
4693 is alors on peut se demander si ceux qui refusent le christianisme échappent vraiment à la difficulté ; si au contraire, i
4694 ui refusent le christianisme échappent vraiment à la difficulté ; si au contraire, ils ne la retrouvent pas dans un plan o
4695 raiment à la difficulté ; si au contraire, ils ne la retrouvent pas dans un plan où elle reste insoluble. Érasme était enc
4696 était encore un catholique ; son humanisme mesuré l’ empêche de voir le vrai tragique du débat. Mais le plus grand des adve
4697 re un catholique ; son humanisme mesuré l’empêche de voir le vrai tragique du débat. Mais le plus grand des adversaires du
4698 tholique ; son humanisme mesuré l’empêche de voir le vrai tragique du débat. Mais le plus grand des adversaires du christi
4699 l’empêche de voir le vrai tragique du débat. Mais le plus grand des adversaires du christianisme dans les temps modernes,
4700 plus grand des adversaires du christianisme dans les temps modernes, Nietzsche, aboutit à un dilemme qui me paraît corresp
4701 a poussé comme Luther jusqu’aux extrêmes limites de l’homme, jusqu’aux questions dernières que peut envisager notre pensé
4702 poussé comme Luther jusqu’aux extrêmes limites de l’ homme, jusqu’aux questions dernières que peut envisager notre pensée.
4703 ager notre pensée. Pour échapper au nihilisme qui l’ étreint dès lors que « Dieu est mort », ou qu’il l’a « tué », il imagi
4704 ’étreint dès lors que « Dieu est mort », ou qu’il l’ a « tué », il imagine le Retour éternel. Et comme ce Retour éternel pa
4705 Dieu est mort », ou qu’il l’a « tué », il imagine le Retour éternel. Et comme ce Retour éternel paraît exclure toute liber
4706 xclure toute liberté humaine, il se met à prêcher l’ amor fati, l’adhésion volontaire et joyeuse à la fatalité inéluctable.
4707 liberté humaine, il se met à prêcher l’amor fati, l’ adhésion volontaire et joyeuse à la fatalité inéluctable. C’est dans c
4708 r l’amor fati, l’adhésion volontaire et joyeuse à la fatalité inéluctable. C’est dans cette volonté de reconnaître notre i
4709 la fatalité inéluctable. C’est dans cette volonté de reconnaître notre irresponsabilité totale, qu’il croit trouver et reg
4710 nsabilité totale, qu’il croit trouver et regagner la dignité suprême de l’homme sans Dieu. La similitude étonnante du para
4711 u’il croit trouver et regagner la dignité suprême de l’homme sans Dieu. La similitude étonnante du paradoxe luthérien et d
4712 l croit trouver et regagner la dignité suprême de l’ homme sans Dieu. La similitude étonnante du paradoxe luthérien et du p
4713 regagner la dignité suprême de l’homme sans Dieu. La similitude étonnante du paradoxe luthérien et du paradoxe nietzschéen
4714 vérité, c’est bien du même problème qu’il s’agit. Le seul problème dès qu’on en vient à une épreuve radicale de la vie. Au
4715 roblème dès qu’on en vient à une épreuve radicale de la vie. Au « tu dois » prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je ve
4716 lème dès qu’on en vient à une épreuve radicale de la vie. Au « tu dois » prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux 
4717 u « tu dois » prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de l’homme divinisé. Puis à l’existence de Dieu, il oppos
4718 rononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de l’homme divinisé. Puis à l’existence de Dieu, il oppose sa propre exi
4719 oncé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de l’ homme divinisé. Puis à l’existence de Dieu, il oppose sa propre existe
4720 oppose le « je veux » de l’homme divinisé. Puis à l’ existence de Dieu, il oppose sa propre existence. Mais la difficulté f
4721 je veux » de l’homme divinisé. Puis à l’existence de Dieu, il oppose sa propre existence. Mais la difficulté fondamentale
4722 ence de Dieu, il oppose sa propre existence. Mais la difficulté fondamentale que posent les rapports de notre volonté et d
4723 tence. Mais la difficulté fondamentale que posent les rapports de notre volonté et de l’éternité souveraine, demeure entièr
4724 a difficulté fondamentale que posent les rapports de notre volonté et de l’éternité souveraine, demeure entière. La différ
4725 ntale que posent les rapports de notre volonté et de l’éternité souveraine, demeure entière. La différence, c’est que Niet
4726 le que posent les rapports de notre volonté et de l’ éternité souveraine, demeure entière. La différence, c’est que Nietzsc
4727 nté et de l’éternité souveraine, demeure entière. La différence, c’est que Nietzsche nous propose d’adorer un Destin muet,
4728 . La différence, c’est que Nietzsche nous propose d’ adorer un Destin muet, tandis que Luther adore une Providence dont la
4729 muet, tandis que Luther adore une Providence dont la Parole vivante s’est incarnée. Renversement du devoir de la Loi — qui
4730 le vivante s’est incarnée. Renversement du devoir de la Loi — qui nous condamne, car nous sommes asservis — en un pouvoir
4731 vivante s’est incarnée. Renversement du devoir de la Loi — qui nous condamne, car nous sommes asservis — en un pouvoir d’a
4732 ondamne, car nous sommes asservis — en un pouvoir d’ aimer qui nous libère, et qui est le contenu de la Grâce : « Emmanuel 
4733 en un pouvoir d’aimer qui nous libère, et qui est le contenu de la Grâce : « Emmanuel ! Dieu avec nous ! » 62. Le parad
4734 ir d’aimer qui nous libère, et qui est le contenu de la Grâce : « Emmanuel ! Dieu avec nous ! » 62. Le paradoxe qui fai
4735 d’aimer qui nous libère, et qui est le contenu de la Grâce : « Emmanuel ! Dieu avec nous ! » 62. Le paradoxe qui faisai
4736 la Grâce : « Emmanuel ! Dieu avec nous ! » 62. Le paradoxe qui faisait le sujet du court traité de libertate christiana
4737 Dieu avec nous ! » 62. Le paradoxe qui faisait le sujet du court traité de libertate christiana (1520) exprime la diale
4738 Le paradoxe qui faisait le sujet du court traité de libertate christiana (1520) exprime la dialectique non plus de l’indi
4739 urt traité de libertate christiana (1520) exprime la dialectique non plus de l’individu mais de la personne du chrétien :
4740 christiana (1520) exprime la dialectique non plus de l’individu mais de la personne du chrétien : « Le chrétien est un maî
4741 istiana (1520) exprime la dialectique non plus de l’ individu mais de la personne du chrétien : « Le chrétien est un maître
4742 xprime la dialectique non plus de l’individu mais de la personne du chrétien : « Le chrétien est un maître libre sur toute
4743 ime la dialectique non plus de l’individu mais de la personne du chrétien : « Le chrétien est un maître libre sur toutes c
4744 de l’individu mais de la personne du chrétien : «  Le chrétien est un maître libre sur toutes choses, et n’est soumis à per
4745 re sur toutes choses, et n’est soumis à personne. Le chrétien est en toutes choses un serviteur, et dépend de tout le mond
4746 tien est en toutes choses un serviteur, et dépend de tout le monde ». L’édition française de ce petit traité, traduit par
4747 hoses un serviteur, et dépend de tout le monde ». L’ édition française de ce petit traité, traduit par l’abbé Christiani, p
4748 et dépend de tout le monde ». L’édition française de ce petit traité, traduit par l’abbé Christiani, porte à cet endroit u
4749 édition française de ce petit traité, traduit par l’ abbé Christiani, porte à cet endroit une note savoureuse : « Dès les p
4750 reuse : « Dès les premières lignes, Luther trahit l’ esprit systématique dont l’ouvrage entier est inspiré, par le jeu tout
4751 lignes, Luther trahit l’esprit systématique dont l’ ouvrage entier est inspiré, par le jeu tout artificiel et tout arbitra
4752 stématique dont l’ouvrage entier est inspiré, par le jeu tout artificiel et tout arbitraire des antithèses ». L’auteur oub
4753 t artificiel et tout arbitraire des antithèses ». L’ auteur oublie que Luther a simplement paraphrasé. I Cor. IX : « Bien q
4754 or. IX : « Bien que libre en tout je me suis fait le serviteur de tous. » L’antithèse « arbitraire et artificielle » est d
4755 en que libre en tout je me suis fait le serviteur de tous. » L’antithèse « arbitraire et artificielle » est donc de saint
4756 e en tout je me suis fait le serviteur de tous. » L’ antithèse « arbitraire et artificielle » est donc de saint Paul. 63.
4757 antithèse « arbitraire et artificielle » est donc de saint Paul. 63. Luther avertit à chaque fois : « Nécessité condition
4758 é absolue comme ils disent », et ce ils désigne «  les sophistes » c’est-à-dire les scolastiques. 64. Comme l’anarchiste Ba
4759 et ce ils désigne « les sophistes » c’est-à-dire les scolastiques. 64. Comme l’anarchiste Bakounine. 65. Voir les object
4760 istes » c’est-à-dire les scolastiques. 64. Comme l’ anarchiste Bakounine. 65. Voir les objections philosophiques de Jules
4761 ues. 64. Comme l’anarchiste Bakounine. 65. Voir les objections philosophiques de Jules Lequier contre la prescience de Di
4762 akounine. 65. Voir les objections philosophiques de Jules Lequier contre la prescience de Dieu. Elles reposent toutes sur
4763 objections philosophiques de Jules Lequier contre la prescience de Dieu. Elles reposent toutes sur cette idée : qu’une déc
4764 losophiques de Jules Lequier contre la prescience de Dieu. Elles reposent toutes sur cette idée : qu’une décision éternell
4765 toutes sur cette idée : qu’une décision éternelle de Dieu est une décision qui a été prise avant nos actes, — il y a très
4766 rise avant nos actes, — il y a très longtemps — «  de toute éternité, » comme on dit couramment… 66. Modiculum et minimum
4767 rançais fort distingué n’hésitait pas à qualifier le christianisme luthérien de « religion du serf arbitre ». (Il s’appuya
4768 sitait pas à qualifier le christianisme luthérien de « religion du serf arbitre ». (Il s’appuyait, pour ce faire, sur Gris
4769 yait, pour ce faire, sur Grisar.) Autant dire que la religion de Luther serait la religion du péché ! Autant dire, d’autre
4770 e faire, sur Grisar.) Autant dire que la religion de Luther serait la religion du péché ! Autant dire, d’autre part, que l
4771 ar.) Autant dire que la religion de Luther serait la religion du péché ! Autant dire, d’autre part, que la liberté chrétie
4772 eligion du péché ! Autant dire, d’autre part, que la liberté chrétienne que prêche Luther se confond avec l’idée rationali
4773 erté chrétienne que prêche Luther se confond avec l’ idée rationaliste et toute moderne de contingence, que Luther n’envisa
4774 confond avec l’idée rationaliste et toute moderne de contingence, que Luther n’envisage nulle part. Le même auteur donne d
4775 de contingence, que Luther n’envisage nulle part. Le même auteur donne dans l’erreur impardonnable d’assimiler le serf arb
4776 n’envisage nulle part. Le même auteur donne dans l’ erreur impardonnable d’assimiler le serf arbitre au déterminisme : c’e
4777 Le même auteur donne dans l’erreur impardonnable d’ assimiler le serf arbitre au déterminisme : c’est à seule fin d’attaqu
4778 eur donne dans l’erreur impardonnable d’assimiler le serf arbitre au déterminisme : c’est à seule fin d’attaquer le « Germ
4779 serf arbitre au déterminisme : c’est à seule fin d’ attaquer le « Germanisme » destructeur de toute liberté ! Ce genre d’a
4780 re au déterminisme : c’est à seule fin d’attaquer le « Germanisme » destructeur de toute liberté ! Ce genre d’abus est tro
4781 eule fin d’attaquer le « Germanisme » destructeur de toute liberté ! Ce genre d’abus est trop fréquent pour que je puisse
4782 manisme » destructeur de toute liberté ! Ce genre d’ abus est trop fréquent pour que je puisse le passer sous silence. (Il
4783 genre d’abus est trop fréquent pour que je puisse le passer sous silence. (Il s’agissait ici de M. Jacques Chevalier, deve
4784 puisse le passer sous silence. (Il s’agissait ici de M. Jacques Chevalier, devenu ministre du gouvernement de Vichy. Note
4785 acques Chevalier, devenu ministre du gouvernement de Vichy. Note de 1944.)
4786 r, devenu ministre du gouvernement de Vichy. Note de 1944.)
8 1944, Les Personnes du drame. III. Sincérité et authenticité — 6. Le Journal d’André Gide
4787 6.Le Journal d’ André Gide I Il ne serait guère honnête, et moins encore adroit de n
4788 l ne serait guère honnête, et moins encore adroit de ne point avouer l’incertitude où pareil livre entraîne le jugement. G
4789 onnête, et moins encore adroit de ne point avouer l’ incertitude où pareil livre entraîne le jugement. Gide a tant répété :
4790 int avouer l’incertitude où pareil livre entraîne le jugement. Gide a tant répété : Ne jugez pas ! qu’il a fini par se ren
4791 , et d’abord, quant à soi ? On renonce aisément à le fixer dans l’une ou l’autre des figures qu’il nous révèle au cours de
4792 ures qu’il nous révèle au cours de Journal ; mais le malaise du critique commence au-delà de ce premier piège évité. Il na
4793 al ; mais le malaise du critique commence au-delà de ce premier piège évité. Il naît de la difficulté que l’on éprouve à d
4794 mmence au-delà de ce premier piège évité. Il naît de la difficulté que l’on éprouve à découvrir l’intime hiérarchie qui tr
4795 nce au-delà de ce premier piège évité. Il naît de la difficulté que l’on éprouve à découvrir l’intime hiérarchie qui trahi
4796 premier piège évité. Il naît de la difficulté que l’ on éprouve à découvrir l’intime hiérarchie qui trahirait, dans ce comp
4797 aît de la difficulté que l’on éprouve à découvrir l’ intime hiérarchie qui trahirait, dans ce complexe individuel la vraie
4798 archie qui trahirait, dans ce complexe individuel la vraie personne. D’autant plus que certains détails, certaines allusio
4799 t, dans ce complexe individuel la vraie personne. D’ autant plus que certains détails, certaines allusions et beaucoup de s
4800 n drame secret, un nœud vital où peut-être réside la cause des plus étranges contradictions que Gide subit ou entretient.
4801 ide subit ou entretient. (Jusqu’à masquer parfois de vraies fenêtres par excessive défiance d’une symétrie où l’on serait
4802 parfois de vraies fenêtres par excessive défiance d’ une symétrie où l’on serait tenté de s’arrêter…) Faute d’un « jugement
4803 fenêtres par excessive défiance d’une symétrie où l’ on serait tenté de s’arrêter…) Faute d’un « jugement » que ces 1300 pa
4804 sive défiance d’une symétrie où l’on serait tenté de s’arrêter…) Faute d’un « jugement » que ces 1300 pages s’appliquent à
4805 ymétrie où l’on serait tenté de s’arrêter…) Faute d’ un « jugement » que ces 1300 pages s’appliquent à dénoncer d’avance, r
4806 ment » que ces 1300 pages s’appliquent à dénoncer d’ avance, réduisons-nous à des notes de lecture, à quelques réactions im
4807 t à dénoncer d’avance, réduisons-nous à des notes de lecture, à quelques réactions impressionnistes. Ce qui séduit, ce qu
4808 ythme, idées, anecdotes —, mais bien plutôt c’est la complexité secrètement significative de l’ensemble. Pour qualifier ce
4809 tôt c’est la complexité secrètement significative de l’ensemble. Pour qualifier cette harmonie involontaire, je ne puis év
4810 c’est la complexité secrètement significative de l’ ensemble. Pour qualifier cette harmonie involontaire, je ne puis évoqu
4811 tte harmonie involontaire, je ne puis évoquer que l’ exemple de Goethe, dont ce n’est pas telle œuvre ou telle action que j
4812 ie involontaire, je ne puis évoquer que l’exemple de Goethe, dont ce n’est pas telle œuvre ou telle action que j’aime, mai
4813 telle œuvre ou telle action que j’aime, mais bien le paysage vital, avec ses temps voilés et ses soleils, ses parcs, ses f
4814 leils, ses parcs, ses friches et ses habitations. Le phénomène-Goethe, dans l’espace et le temps, voilà qui donnerait une
4815 hes et ses habitations. Le phénomène-Goethe, dans l’ espace et le temps, voilà qui donnerait une idée de l’espèce d’intérêt
4816 abitations. Le phénomène-Goethe, dans l’espace et le temps, voilà qui donnerait une idée de l’espèce d’intérêt que l’on pr
4817 ’espace et le temps, voilà qui donnerait une idée de l’espèce d’intérêt que l’on prend à lire le Journal d’André Gide. Il
4818 pace et le temps, voilà qui donnerait une idée de l’ espèce d’intérêt que l’on prend à lire le Journal d’André Gide. Il est
4819 e temps, voilà qui donnerait une idée de l’espèce d’ intérêt que l’on prend à lire le Journal d’André Gide. Il est probable
4820 qui donnerait une idée de l’espèce d’intérêt que l’ on prend à lire le Journal d’André Gide. Il est probable que, du seul
4821 idée de l’espèce d’intérêt que l’on prend à lire le Journal d’André Gide. Il est probable que, du seul point de vue de l’
4822 espèce d’intérêt que l’on prend à lire le Journal d’ André Gide. Il est probable que, du seul point de vue de l’art, cet in
4823 é Gide. Il est probable que, du seul point de vue de l’art, cet intérêt demeure impur : l’indiscrétion moderne va chercher
4824 ide. Il est probable que, du seul point de vue de l’ art, cet intérêt demeure impur : l’indiscrétion moderne va chercher de
4825 oint de vue de l’art, cet intérêt demeure impur : l’ indiscrétion moderne va chercher derrière les formes et au-dessous d’e
4826 pur : l’indiscrétion moderne va chercher derrière les formes et au-dessous d’elles, dans le tout-venant de confidences frag
4827 rne va chercher derrière les formes et au-dessous d’ elles, dans le tout-venant de confidences fragmentaires, une vérité qu
4828 r derrière les formes et au-dessous d’elles, dans le tout-venant de confidences fragmentaires, une vérité que les œuvres c
4829 formes et au-dessous d’elles, dans le tout-venant de confidences fragmentaires, une vérité que les œuvres concertées avoua
4830 nant de confidences fragmentaires, une vérité que les œuvres concertées avouaient peut-être beaucoup mieux. Il est probable
4831 ut-être beaucoup mieux. Il est probable aussi que le journal est un genre littéraire inférieur, pour cette raison qu’il es
4832 l est toujours trop facilement intéressant. Je ne le conçois, comme œuvre d’art, que limité au récit d’une crise, et soumi
4833 e conçois, comme œuvre d’art, que limité au récit d’ une crise, et soumis là même à une sorte d’unité qui fait nécessaireme
4834 récit d’une crise, et soumis là même à une sorte d’ unité qui fait nécessairement défaut à la chronique intermittente d’un
4835 ne sorte d’unité qui fait nécessairement défaut à la chronique intermittente d’une existence. Malgré les pages plus élabor
4836 écessairement défaut à la chronique intermittente d’ une existence. Malgré les pages plus élaborées que Gide a groupées çà
4837 a chronique intermittente d’une existence. Malgré les pages plus élaborées que Gide a groupées çà et là sous des titres par
4838 es titres particuliers (Feuillets, Numquid et tu, la Marche turque, etc.), malgré la perfection presque constante de l’écr
4839 s, Numquid et tu, la Marche turque, etc.), malgré la perfection presque constante de l’écriture, et toutes ces aquarelles
4840 ue, etc.), malgré la perfection presque constante de l’écriture, et toutes ces aquarelles et ces tableaux de genre où s’am
4841 etc.), malgré la perfection presque constante de l’ écriture, et toutes ces aquarelles et ces tableaux de genre où s’amuse
4842 criture, et toutes ces aquarelles et ces tableaux de genre où s’amuse et s’attarde la maîtrise, on peut prévoir que la val
4843 et ces tableaux de genre où s’amuse et s’attarde la maîtrise, on peut prévoir que la valeur d’un tel ouvrage restera d’or
4844 use et s’attarde la maîtrise, on peut prévoir que la valeur d’un tel ouvrage restera d’ordre essentiellement biographique.
4845 ttarde la maîtrise, on peut prévoir que la valeur d’ un tel ouvrage restera d’ordre essentiellement biographique. Mais ici
4846 ut prévoir que la valeur d’un tel ouvrage restera d’ ordre essentiellement biographique. Mais ici se pose le problème de la
4847 re essentiellement biographique. Mais ici se pose le problème de la vérité du portrait. Gide note lui-même dès 1924 : « Si
4848 lement biographique. Mais ici se pose le problème de la vérité du portrait. Gide note lui-même dès 1924 : « Si plus tard o
4849 ent biographique. Mais ici se pose le problème de la vérité du portrait. Gide note lui-même dès 1924 : « Si plus tard on p
4850 d on publie mon journal, je crains qu’il ne donne de moi une idée assez fausse. Je ne l’ai point tenu durant les longues p
4851 u’il ne donne de moi une idée assez fausse. Je ne l’ ai point tenu durant les longues périodes d’équilibre, de santé, de bo
4852 e idée assez fausse. Je ne l’ai point tenu durant les longues périodes d’équilibre, de santé, de bonheur ; mais bien durant
4853 Je ne l’ai point tenu durant les longues périodes d’ équilibre, de santé, de bonheur ; mais bien durant ces périodes de dép
4854 int tenu durant les longues périodes d’équilibre, de santé, de bonheur ; mais bien durant ces périodes de dépression où j’
4855 urant les longues périodes d’équilibre, de santé, de bonheur ; mais bien durant ces périodes de dépression où j’avais beso
4856 santé, de bonheur ; mais bien durant ces périodes de dépression où j’avais besoin de lui pour me ressaisir, et où je me mo
4857 rant ces périodes de dépression où j’avais besoin de lui pour me ressaisir, et où je me montre dolent, geignant, pitoyable
4858 qu’il y pourvoit lui-même. Et cependant, « donner de soi une idée fausse », c’est bien ce que devait éviter Gide, plus jal
4859 jalousement qu’aucun autre. Est-ce vraiment pour le diminuer qu’il anticipe sur ce risque ? Ou pour déconcerter ses juges
4860 rmes ? Mais ce serait un mauvais calcul. Aux yeux d’ un lecteur prévenu, tant de naturel pourrait encore passer pour une po
4861 ée. J’imaginerais plutôt que Gide est fasciné par l’ obstacle qu’il veut éviter. Son horreur du malentendu l’entraîne à liv
4862 acle qu’il veut éviter. Son horreur du malentendu l’ entraîne à livrer au public 1300 pages d’explications qui menacent d’a
4863 lentendu l’entraîne à livrer au public 1300 pages d’ explications qui menacent d’aggraver l’équivoque. Mais alors, cela dev
4864 au public 1300 pages d’explications qui menacent d’ aggraver l’équivoque. Mais alors, cela devient exemplaire. L’effort gi
4865 1300 pages d’explications qui menacent d’aggraver l’ équivoque. Mais alors, cela devient exemplaire. L’effort gidien pour é
4866 l’équivoque. Mais alors, cela devient exemplaire. L’ effort gidien pour échapper aux trompeuses stylisations des morales et
4867 ut faits n’est plus seulement émouvant : il revêt la valeur d’une expérience cruciale sur les limites de la sincérité en g
4868 ’est plus seulement émouvant : il revêt la valeur d’ une expérience cruciale sur les limites de la sincérité en général, et
4869 il revêt la valeur d’une expérience cruciale sur les limites de la sincérité en général, et du journal intime en particuli
4870 valeur d’une expérience cruciale sur les limites de la sincérité en général, et du journal intime en particulier. La pass
4871 leur d’une expérience cruciale sur les limites de la sincérité en général, et du journal intime en particulier. La passion
4872 en général, et du journal intime en particulier. La passion d’être complètement vrai finit par altérer le naturel ; mais
4873 , et du journal intime en particulier. La passion d’ être complètement vrai finit par altérer le naturel ; mais par son exc
4874 assion d’être complètement vrai finit par altérer le naturel ; mais par son excès même, elle nous rend attentifs aux défau
4875 e, elle nous rend attentifs aux défauts réguliers de tout autoportrait. C’est nous donner le moyen d’y porter nos retouche
4876 réguliers de tout autoportrait. C’est nous donner le moyen d’y porter nos retouches. ⁂ Parfois le secret d’une vie s’épuis
4877 de tout autoportrait. C’est nous donner le moyen d’ y porter nos retouches. ⁂ Parfois le secret d’une vie s’épuise dans l’
4878 nner le moyen d’y porter nos retouches. ⁂ Parfois le secret d’une vie s’épuise dans l’œuvre : il ne reste pour le journal
4879 yen d’y porter nos retouches. ⁂ Parfois le secret d’ une vie s’épuise dans l’œuvre : il ne reste pour le journal que les pl
4880 ches. ⁂ Parfois le secret d’une vie s’épuise dans l’ œuvre : il ne reste pour le journal que les plus sèches notations (Byr
4881 ’une vie s’épuise dans l’œuvre : il ne reste pour le journal que les plus sèches notations (Byron, Stendhal). D’autres foi
4882 se dans l’œuvre : il ne reste pour le journal que les plus sèches notations (Byron, Stendhal). D’autres fois, l’œuvre et le
4883 èches notations (Byron, Stendhal). D’autres fois, l’ œuvre et le journal sont simplement des manières différentes de poursu
4884 ions (Byron, Stendhal). D’autres fois, l’œuvre et le journal sont simplement des manières différentes de poursuivre une mê
4885 journal sont simplement des manières différentes de poursuivre une même confidence. On ne sait plus si le journal est en
4886 oursuivre une même confidence. On ne sait plus si le journal est en marge de l’œuvre, ou si l’œuvre n’est qu’un moment pri
4887 ce. On ne sait plus si le journal est en marge de l’ œuvre, ou si l’œuvre n’est qu’un moment privilégié de ce journal. Alor
4888 plus si le journal est en marge de l’œuvre, ou si l’ œuvre n’est qu’un moment privilégié de ce journal. Alors le vrai portr
4889 uvre, ou si l’œuvre n’est qu’un moment privilégié de ce journal. Alors le vrai portrait de l’auteur n’est plus dans l’œuvr
4890 ’est qu’un moment privilégié de ce journal. Alors le vrai portrait de l’auteur n’est plus dans l’œuvre ni dans le journal,
4891 privilégié de ce journal. Alors le vrai portrait de l’auteur n’est plus dans l’œuvre ni dans le journal, mais dans leur m
4892 ivilégié de ce journal. Alors le vrai portrait de l’ auteur n’est plus dans l’œuvre ni dans le journal, mais dans leur mutu
4893 lors le vrai portrait de l’auteur n’est plus dans l’ œuvre ni dans le journal, mais dans leur mutuelle réfraction. Et par e
4894 trait de l’auteur n’est plus dans l’œuvre ni dans le journal, mais dans leur mutuelle réfraction. Et par exemple, les chos
4895 is dans leur mutuelle réfraction. Et par exemple, les choses tues dans ce recueil — Gide a marqué qu’une grave lacune mutil
4896 ecueil — Gide a marqué qu’une grave lacune mutile l’ image qu’il nous y livre de lui-même68 — il se peut qu’elles soient di
4897 ne grave lacune mutile l’image qu’il nous y livre de lui-même68 — il se peut qu’elles soient dites dans les Cahiers d’Andr
4898 ui-même68 — il se peut qu’elles soient dites dans les Cahiers d’André Walter, et surtout dans La Porte Étroite, ce roman ja
4899 il se peut qu’elles soient dites dans les Cahiers d’ André Walter, et surtout dans La Porte Étroite, ce roman janséniste et
4900 dans les Cahiers d’André Walter, et surtout dans La Porte Étroite, ce roman janséniste et « cathare »… ⁂ D’autres causes
4901 oman janséniste et « cathare »… ⁂ D’autres causes d’ erreur interviennent, faussant les proportions de l’autoportrait, si l
4902 D’autres causes d’erreur interviennent, faussant les proportions de l’autoportrait, si l’on se borne au seul journal. « Le
4903 d’erreur interviennent, faussant les proportions de l’autoportrait, si l’on se borne au seul journal. « Les choses les pl
4904 erreur interviennent, faussant les proportions de l’ autoportrait, si l’on se borne au seul journal. « Les choses les plus
4905 t, faussant les proportions de l’autoportrait, si l’ on se borne au seul journal. « Les choses les plus importantes sont ce
4906 autoportrait, si l’on se borne au seul journal. «  Les choses les plus importantes sont celles que souvent je n’ai pas cru d
4907 t, si l’on se borne au seul journal. « Les choses les plus importantes sont celles que souvent je n’ai pas cru devoir dire
4908 tant ses journées, comment ne serait-on pas tenté de dire surtout ce qui a frappé, ce qui est bizarre, ce qui fait excepti
4909 eption justement. Et comment ne céderait-on pas à l’ invite d’une formule, d’une épigramme, sur tel ami dont il semble inut
4910 stement. Et comment ne céderait-on pas à l’invite d’ une formule, d’une épigramme, sur tel ami dont il semble inutile de ré
4911 ment ne céderait-on pas à l’invite d’une formule, d’ une épigramme, sur tel ami dont il semble inutile de répéter chaque fo
4912 une épigramme, sur tel ami dont il semble inutile de répéter chaque fois qu’on l’aime ? Ainsi l’on se peint plus rosse que
4913 nt il semble inutile de répéter chaque fois qu’on l’ aime ? Ainsi l’on se peint plus rosse que nature. Gide lui-même, à ce
4914 utile de répéter chaque fois qu’on l’aime ? Ainsi l’ on se peint plus rosse que nature. Gide lui-même, à ce jeu, ne s’est p
4915 e ne suis qu’un petit garçon qui s’amuse — doublé d’ un pasteur protestant qui l’ennuie ». Type de boutade dont certains, c
4916 qui s’amuse — doublé d’un pasteur protestant qui l’ ennuie ». Type de boutade dont certains, contre lui, ne se priveront p
4917 ublé d’un pasteur protestant qui l’ennuie ». Type de boutade dont certains, contre lui, ne se priveront pas d’abuser. Voic
4918 de dont certains, contre lui, ne se priveront pas d’ abuser. Voici qui va fort loin dans la critique du genre : « Je ne pen
4919 iveront pas d’abuser. Voici qui va fort loin dans la critique du genre : « Je ne pense pas qu’il y ait grand profit à tire
4920  Je ne pense pas qu’il y ait grand profit à tirer de ces examens de conscience où l’on parvient toujours à découvrir de me
4921 s qu’il y ait grand profit à tirer de ces examens de conscience où l’on parvient toujours à découvrir de mesquins ressorts
4922 nd profit à tirer de ces examens de conscience où l’ on parvient toujours à découvrir de mesquins ressorts à n’importe quel
4923 conscience où l’on parvient toujours à découvrir de mesquins ressorts à n’importe quel comportement. On les inventerait m
4924 squins ressorts à n’importe quel comportement. On les inventerait même, pour la satisfaction de se paraître à soi-même plus
4925 quel comportement. On les inventerait même, pour la satisfaction de se paraître à soi-même plus perspicace, et l’on a gra
4926 nt. On les inventerait même, pour la satisfaction de se paraître à soi-même plus perspicace, et l’on a grande tendance, pa
4927 ion de se paraître à soi-même plus perspicace, et l’ on a grande tendance, par contre, à négliger, de peur de se surfaire,
4928 ur de se surfaire, tout ce qui peut entrer en jeu de bonté naturelle ou de sociabilité, disons mieux : d’amabilité, ou mie
4929 t ce qui peut entrer en jeu de bonté naturelle ou de sociabilité, disons mieux : d’amabilité, ou mieux encore : de désir d
4930 bonté naturelle ou de sociabilité, disons mieux : d’ amabilité, ou mieux encore : de désir de paraître aimable. Mais à trop
4931 té, disons mieux : d’amabilité, ou mieux encore : de désir de paraître aimable. Mais à trop se regarder, on ne vit plus. L
4932 s mieux : d’amabilité, ou mieux encore : de désir de paraître aimable. Mais à trop se regarder, on ne vit plus. Le regard,
4933 aimable. Mais à trop se regarder, on ne vit plus. Le regard, ici, crée ce qu’il cherche… » Or, en écrivant cela, Gide n’a-
4934 Or, en écrivant cela, Gide n’a-t-il point cédé à la tentation qu’il décrit ? Cercle vicieux de la sincérité. Ou bien l’on
4935 cédé à la tentation qu’il décrit ? Cercle vicieux de la sincérité. Ou bien l’on est banal — pour rétablir les quotidiennes
4936 é à la tentation qu’il décrit ? Cercle vicieux de la sincérité. Ou bien l’on est banal — pour rétablir les quotidiennes pr
4937 décrit ? Cercle vicieux de la sincérité. Ou bien l’ on est banal — pour rétablir les quotidiennes proportions — ou bien l’
4938 sincérité. Ou bien l’on est banal — pour rétablir les quotidiennes proportions — ou bien l’on ne consent à noter que l’impo
4939 r rétablir les quotidiennes proportions — ou bien l’ on ne consent à noter que l’important, c’est-à-dire ce qui frappe ce j
4940 proportions — ou bien l’on ne consent à noter que l’ important, c’est-à-dire ce qui frappe ce jour-là, et l’on se fait trop
4941 ortant, c’est-à-dire ce qui frappe ce jour-là, et l’ on se fait trop pittoresque. En somme le journal exigerait une discipl
4942 ur-là, et l’on se fait trop pittoresque. En somme le journal exigerait une discipline plus grande encore que celle de l’œu
4943 erait une discipline plus grande encore que celle de l’œuvre : il faudrait s’imposer un rythme égal et sans lacunes, une r
4944 it une discipline plus grande encore que celle de l’ œuvre : il faudrait s’imposer un rythme égal et sans lacunes, une rela
4945 et monotone des petits faits, situant exactement l’ apparition de telle pensée ou de tel acte exceptionnel. Mais ne serait
4946 des petits faits, situant exactement l’apparition de telle pensée ou de tel acte exceptionnel. Mais ne serait-ce pas alors
4947 ituant exactement l’apparition de telle pensée ou de tel acte exceptionnel. Mais ne serait-ce pas alors au détriment de to
4948 t-ce pas alors au détriment de tout élan lyrique, de tout grand style de vie surgi des profondeurs et simplifiant parfois,
4949 triment de tout élan lyrique, de tout grand style de vie surgi des profondeurs et simplifiant parfois, d’un large trait de
4950 vie surgi des profondeurs et simplifiant parfois, d’ un large trait de joie ou de colère, les méandres méticuleux d’une vér
4951 fondeurs et simplifiant parfois, d’un large trait de joie ou de colère, les méandres méticuleux d’une véracité stérile ? ⁂
4952 simplifiant parfois, d’un large trait de joie ou de colère, les méandres méticuleux d’une véracité stérile ? ⁂ Les journa
4953 t parfois, d’un large trait de joie ou de colère, les méandres méticuleux d’une véracité stérile ? ⁂ Les journaux d’écrivai
4954 ait de joie ou de colère, les méandres méticuleux d’ une véracité stérile ? ⁂ Les journaux d’écrivains sont toujours vrais,
4955 es méandres méticuleux d’une véracité stérile ? ⁂ Les journaux d’écrivains sont toujours vrais, mais d’une vérité indirecte
4956 éticuleux d’une véracité stérile ? ⁂ Les journaux d’ écrivains sont toujours vrais, mais d’une vérité indirecte, et parfois
4957 es journaux d’écrivains sont toujours vrais, mais d’ une vérité indirecte, et parfois même négative. C’est moins la vie véc
4958 indirecte, et parfois même négative. C’est moins la vie vécue qui s’y traduit, que le désir de compenser ou de parfaire c
4959 ve. C’est moins la vie vécue qui s’y traduit, que le désir de compenser ou de parfaire ce qui n’a pas été vécu. (« J’avais
4960 moins la vie vécue qui s’y traduit, que le désir de compenser ou de parfaire ce qui n’a pas été vécu. (« J’avais besoin d
4961 cue qui s’y traduit, que le désir de compenser ou de parfaire ce qui n’a pas été vécu. (« J’avais besoin de lui pour me re
4962 rfaire ce qui n’a pas été vécu. (« J’avais besoin de lui pour me ressaisir. ») La vie réelle n’y figure souvent qu’à la ma
4963 u. (« J’avais besoin de lui pour me ressaisir. ») La vie réelle n’y figure souvent qu’à la manière dont elle figure dans l
4964 ssaisir. ») La vie réelle n’y figure souvent qu’à la manière dont elle figure dans les rêves. Compensations, ratures, repr
4965 ure souvent qu’à la manière dont elle figure dans les rêves. Compensations, ratures, reprises d’actes manqués… Il s’agirait
4966 dans les rêves. Compensations, ratures, reprises d’ actes manqués… Il s’agirait de savoir si la vraie vie est dans ce qu’o
4967 , ratures, reprises d’actes manqués… Il s’agirait de savoir si la vraie vie est dans ce qu’on fait, ou dans ce qu’on pense
4968 prises d’actes manqués… Il s’agirait de savoir si la vraie vie est dans ce qu’on fait, ou dans ce qu’on pense de ses actio
4969 ie est dans ce qu’on fait, ou dans ce qu’on pense de ses actions. ⁂ Mais voici qu’à mon tour je succombe au désir de marqu
4970 . ⁂ Mais voici qu’à mon tour je succombe au désir de marquer les seules différences, oubliant ce qui va de soi : l’autopor
4971 ici qu’à mon tour je succombe au désir de marquer les seules différences, oubliant ce qui va de soi : l’autoportrait de Gid
4972 s seules différences, oubliant ce qui va de soi : l’ autoportrait de Gide est aussi ressemblant. On l’y retrouve aussi au n
4973 ences, oubliant ce qui va de soi : l’autoportrait de Gide est aussi ressemblant. On l’y retrouve aussi au naturel, avec to
4974 l’autoportrait de Gide est aussi ressemblant. On l’ y retrouve aussi au naturel, avec toutes ses curiosités, son admirable
4975 rable modestie et ses malices, son sens rythmique de la langue toujours si fermement articulée (habitude des lectures à ha
4976 le modestie et ses malices, son sens rythmique de la langue toujours si fermement articulée (habitude des lectures à haute
4977 (habitude des lectures à haute voix), ses sautes d’ humeur, et ce besoin de donner raison à l’adversaire69… On l’y retrouv
4978 à haute voix), ses sautes d’humeur, et ce besoin de donner raison à l’adversaire69… On l’y retrouve naturaliste à la mani
4979 sautes d’humeur, et ce besoin de donner raison à l’ adversaire69… On l’y retrouve naturaliste à la manière goethéenne, et
4980 t ce besoin de donner raison à l’adversaire69… On l’ y retrouve naturaliste à la manière goethéenne, et musicien comme Goet
4981 n à l’adversaire69… On l’y retrouve naturaliste à la manière goethéenne, et musicien comme Goethe encore se voulait peintr
4982 sicien comme Goethe encore se voulait peintre. On l’ y découvre enfin, et cela me paraît nouveau, constamment occupé de pro
4983 in, et cela me paraît nouveau, constamment occupé de problèmes religieux. Mais d’une manière qu’il importerait de spécifie
4984 , constamment occupé de problèmes religieux. Mais d’ une manière qu’il importerait de spécifier. ⁂ A-t-on remarqué jusqu’à
4985 s religieux. Mais d’une manière qu’il importerait de spécifier. ⁂ A-t-on remarqué jusqu’à quel point « l’antichristianisme
4986 spécifier. ⁂ A-t-on remarqué jusqu’à quel point «  l’ antichristianisme » de Gide est chrétien dans ses déterminations ? Je
4987 marqué jusqu’à quel point « l’antichristianisme » de Gide est chrétien dans ses déterminations ? Je crois qu’on s’est trop
4988 laissé prendre à sa perpétuelle polémique contre les convertis-convertisseurs. Il faudrait voir que, pour lui, le problème
4989 s-convertisseurs. Il faudrait voir que, pour lui, le problème religieux s’est posé dans des termes qui échappent, presque
4990 s termes qui échappent, presque nécessairement, à la sollicitude des catholiques. Gide fut élevé dans un milieu calviniste
4991 ques. Gide fut élevé dans un milieu calviniste où la religion paraissait se réduire à ces deux éléments que Calvin considè
4992 me. Du libre examen, Gide a conservé son exigence de vérité et de véracité « advienne que pourra ». Du moralisme, il a gar
4993 examen, Gide a conservé son exigence de vérité et de véracité « advienne que pourra ». Du moralisme, il a gardé sans doute
4994 ns doute une propension fondamentale à préférer à la lettre du dogme l’esprit qui inspire et qualifie nos actions quotidie
4995 sion fondamentale à préférer à la lettre du dogme l’ esprit qui inspire et qualifie nos actions quotidiennes, fussent-elles
4996 on conformistes. Mais toute morale a bientôt fait de se muer à son tour en dogme, et la morale protestante succombe à ce d
4997 a bientôt fait de se muer à son tour en dogme, et la morale protestante succombe à ce danger plus qu’aucune autre, dans le
4998 e succombe à ce danger plus qu’aucune autre, dans les périodes de dépression théologique. D’où le ressentiment qu’à son éga
4999 ce danger plus qu’aucune autre, dans les périodes de dépression théologique. D’où le ressentiment qu’à son égard conçoiven
5000 tre, dans les périodes de dépression théologique. D’ où le ressentiment qu’à son égard conçoivent beaucoup de protestants d
5001 dans les périodes de dépression théologique. D’où le ressentiment qu’à son égard conçoivent beaucoup de protestants de nai
5002 qu’à son égard conçoivent beaucoup de protestants de naissance, devenus indifférents, et subissant seulement la coutume d’
5003 nce, devenus indifférents, et subissant seulement la coutume d’un milieu. Tout à fait justifiée en soi, cette réaction gau
5004 s indifférents, et subissant seulement la coutume d’ un milieu. Tout à fait justifiée en soi, cette réaction gauchit certai
5005 en soi, cette réaction gauchit certains jugements de Gide sur la Réforme : il la confond souvent, je crois, avec l’image c
5006 e réaction gauchit certains jugements de Gide sur la Réforme : il la confond souvent, je crois, avec l’image courante et f
5007 it certains jugements de Gide sur la Réforme : il la confond souvent, je crois, avec l’image courante et fausse d’un Calvi
5008 a Réforme : il la confond souvent, je crois, avec l’ image courante et fausse d’un Calvin inhumain, presque manichéen. L’é
5009 ouvent, je crois, avec l’image courante et fausse d’ un Calvin inhumain, presque manichéen. L’évangélisme anticonfessionne
5010 fausse d’un Calvin inhumain, presque manichéen. L’ évangélisme anticonfessionnel, que Gide retient de cette première éduc
5011 L’évangélisme anticonfessionnel, que Gide retient de cette première éducation chrétienne, l’a mis en garde contre certaine
5012 e retient de cette première éducation chrétienne, l’ a mis en garde contre certaines altérations, les plus fréquentes, du c
5013 e, l’a mis en garde contre certaines altérations, les plus fréquentes, du christianisme : le mépris de la nature, et d’autr
5014 érations, les plus fréquentes, du christianisme : le mépris de la nature, et d’autre part, le recours à l’orthodoxie comme
5015 les plus fréquentes, du christianisme : le mépris de la nature, et d’autre part, le recours à l’orthodoxie comme à une ass
5016 plus fréquentes, du christianisme : le mépris de la nature, et d’autre part, le recours à l’orthodoxie comme à une assura
5017 anisme : le mépris de la nature, et d’autre part, le recours à l’orthodoxie comme à une assurance prise sur le Saint-Espri
5018 épris de la nature, et d’autre part, le recours à l’ orthodoxie comme à une assurance prise sur le Saint-Esprit au moins au
5019 rs à l’orthodoxie comme à une assurance prise sur le Saint-Esprit au moins autant que sur le doute. (Il cite ce mot d’un c
5020 prise sur le Saint-Esprit au moins autant que sur le doute. (Il cite ce mot d’un catholique à un pasteur : « Vous, vous cr
5021 au moins autant que sur le doute. (Il cite ce mot d’ un catholique à un pasteur : « Vous, vous croyez, mais nous savons ! »
5022 s croyez, mais nous savons ! ») Ceci explique que le souci central de Gide ait été de débarrasser son christianisme de tou
5023 us savons ! ») Ceci explique que le souci central de Gide ait été de débarrasser son christianisme de toutes les adjonctio
5024 eci explique que le souci central de Gide ait été de débarrasser son christianisme de toutes les adjonctions « humaines — 
5025 de Gide ait été de débarrasser son christianisme de toutes les adjonctions « humaines — trop humaines » du moralisme néo-
5026 it été de débarrasser son christianisme de toutes les adjonctions « humaines — trop humaines » du moralisme néo-protestant
5027 moralisme néo-protestant et du dogmatisme romain. D’ où son horreur congénitale des tours de passe-passe religieux. En somm
5028 me romain. D’où son horreur congénitale des tours de passe-passe religieux. En somme, tout son effort consiste à se délivr
5029 En somme, tout son effort consiste à se délivrer de cela même que certains chrétiens désireraient lui « révéler ». Le pro
5030 certains chrétiens désireraient lui « révéler ». Le problème de la conversion devient pour lui le problème négatif de la
5031 rétiens désireraient lui « révéler ». Le problème de la conversion devient pour lui le problème négatif de la fausse conve
5032 iens désireraient lui « révéler ». Le problème de la conversion devient pour lui le problème négatif de la fausse conversi
5033  ». Le problème de la conversion devient pour lui le problème négatif de la fausse conversion, ou de la conversion trop fa
5034 a conversion devient pour lui le problème négatif de la fausse conversion, ou de la conversion trop facile. « Le catholici
5035 onversion devient pour lui le problème négatif de la fausse conversion, ou de la conversion trop facile. « Le catholicisme
5036 i le problème négatif de la fausse conversion, ou de la conversion trop facile. « Le catholicisme est inadmissible. Le pro
5037 e problème négatif de la fausse conversion, ou de la conversion trop facile. « Le catholicisme est inadmissible. Le protes
5038 se conversion, ou de la conversion trop facile. «  Le catholicisme est inadmissible. Le protestantisme est intolérable. Et
5039 trop facile. « Le catholicisme est inadmissible. Le protestantisme est intolérable. Et je me sens profondément chrétien. 
5040 al tel qu’il se développa au siècle dernier. « Je l’ ai souvent dit à Claudel : — Ce qui me retient (d’entrer dans l’Église
5041 l’ai souvent dit à Claudel : — Ce qui me retient ( d’ entrer dans l’Église), ce n’est pas la libre-pensée, c’est l’Évangile.
5042 it à Claudel : — Ce qui me retient (d’entrer dans l’ Église), ce n’est pas la libre-pensée, c’est l’Évangile. » Mais n’y a-
5043 me retient (d’entrer dans l’Église), ce n’est pas la libre-pensée, c’est l’Évangile. » Mais n’y a-t-il pas chez Gide à l’o
5044 ns l’Église), ce n’est pas la libre-pensée, c’est l’ Évangile. » Mais n’y a-t-il pas chez Gide à l’origine de ce refus de l
5045 est l’Évangile. » Mais n’y a-t-il pas chez Gide à l’ origine de ce refus de la visibilité de toute église (tant réformée qu
5046 gile. » Mais n’y a-t-il pas chez Gide à l’origine de ce refus de la visibilité de toute église (tant réformée que romaine)
5047 n’y a-t-il pas chez Gide à l’origine de ce refus de la visibilité de toute église (tant réformée que romaine), un attache
5048 y a-t-il pas chez Gide à l’origine de ce refus de la visibilité de toute église (tant réformée que romaine), un attachemen
5049 hez Gide à l’origine de ce refus de la visibilité de toute église (tant réformée que romaine), un attachement à sa vérité
5050 te, ou même rationaliste. Certes je m’en voudrais de critiquer une exigence d’honnêteté qui rappelle parfois Kierkegaard.
5051 Certes je m’en voudrais de critiquer une exigence d’ honnêteté qui rappelle parfois Kierkegaard. Gide répugne à paraître pl
5052 ffirmer plus qu’il ne croit. Il décrit X, « forcé de s’asseoir au culte de famille. Sa gêne. L’horreur du geste qui puisse
5053 croit. Il décrit X, « forcé de s’asseoir au culte de famille. Sa gêne. L’horreur du geste qui puisse dépasser son sentimen
5054  forcé de s’asseoir au culte de famille. Sa gêne. L’ horreur du geste qui puisse dépasser son sentiment… » Kierkegaard, lui
5055 : je ne suis pas chrétien. Mais c’était par désir de sauver une conception pure de la foi, dont il ne s’estimait pas digne
5056 s c’était par désir de sauver une conception pure de la foi, dont il ne s’estimait pas digne, et qu’il confessait par là m
5057 ’était par désir de sauver une conception pure de la foi, dont il ne s’estimait pas digne, et qu’il confessait par là même
5058 médiablement, s’éprouve complexe et réticente. Et l’ acte de foi consistera toujours à passer outre au doute naturel, à con
5059 ement, s’éprouve complexe et réticente. Et l’acte de foi consistera toujours à passer outre au doute naturel, à confesser
5060 passer outre au doute naturel, à confesser ce que la chair ni le sang par eux-mêmes ne sauraient confesser. Alors seulemen
5061 au doute naturel, à confesser ce que la chair ni le sang par eux-mêmes ne sauraient confesser. Alors seulement pourrait s
5062 Alors seulement pourrait se poser en termes nets le problème de l’église visible, de l’obéissance à une orthodoxie qui ne
5063 ment pourrait se poser en termes nets le problème de l’église visible, de l’obéissance à une orthodoxie qui ne prétende pa
5064 t pourrait se poser en termes nets le problème de l’ église visible, de l’obéissance à une orthodoxie qui ne prétende pas s
5065 r en termes nets le problème de l’église visible, de l’obéissance à une orthodoxie qui ne prétende pas s’emparer de l’Évan
5066 n termes nets le problème de l’église visible, de l’ obéissance à une orthodoxie qui ne prétende pas s’emparer de l’Évangil
5067 ce à une orthodoxie qui ne prétende pas s’emparer de l’Évangile, mais au contraire s’y ordonner. « Orthodoxie protestante
5068 à une orthodoxie qui ne prétende pas s’emparer de l’ Évangile, mais au contraire s’y ordonner. « Orthodoxie protestante — é
5069 n’ont pour moi aucun sens. Je ne reconnais point d’ autorité ; et si j’en reconnaissais une, ce serait celle de l’Église »
5070 é ; et si j’en reconnaissais une, ce serait celle de l’Église » (donc de Rome). Allons donc ! Pour un protestant, ce dilem
5071 et si j’en reconnaissais une, ce serait celle de l’ Église » (donc de Rome). Allons donc ! Pour un protestant, ce dilemme
5072 naissais une, ce serait celle de l’Église » (donc de Rome). Allons donc ! Pour un protestant, ce dilemme est aussi choquan
5073 un protestant, ce dilemme est aussi choquant que le serait pour un Anglais ou pour un Scandinave le dilemme entre l’anarc
5074 e le serait pour un Anglais ou pour un Scandinave le dilemme entre l’anarchie et l’étatisme totalitaire. Assimiler l’autor
5075 un Anglais ou pour un Scandinave le dilemme entre l’ anarchie et l’étatisme totalitaire. Assimiler l’autorité au romanisme
5076 pour un Scandinave le dilemme entre l’anarchie et l’ étatisme totalitaire. Assimiler l’autorité au romanisme est d’ailleurs
5077 e l’anarchie et l’étatisme totalitaire. Assimiler l’ autorité au romanisme est d’ailleurs une erreur des plus courantes, en
5078 rtout, et même chez certains protestants détachés de la vie de leur église. Tout ce que je me sens le droit de dire ici, c
5079 ut, et même chez certains protestants détachés de la vie de leur église. Tout ce que je me sens le droit de dire ici, c’es
5080 même chez certains protestants détachés de la vie de leur église. Tout ce que je me sens le droit de dire ici, c’est que l
5081 de la vie de leur église. Tout ce que je me sens le droit de dire ici, c’est que la Réforme a rejeté les prétentions du p
5082 e de leur église. Tout ce que je me sens le droit de dire ici, c’est que la Réforme a rejeté les prétentions du pape de Ro
5083 ce que je me sens le droit de dire ici, c’est que la Réforme a rejeté les prétentions du pape de Rome non par dégoût de l’
5084 droit de dire ici, c’est que la Réforme a rejeté les prétentions du pape de Rome non par dégoût de l’autorité en soi, mais
5085 t que la Réforme a rejeté les prétentions du pape de Rome non par dégoût de l’autorité en soi, mais au contraire par grand
5086 té les prétentions du pape de Rome non par dégoût de l’autorité en soi, mais au contraire par grande fidélité à l’autorité
5087 les prétentions du pape de Rome non par dégoût de l’ autorité en soi, mais au contraire par grande fidélité à l’autorité de
5088 é en soi, mais au contraire par grande fidélité à l’ autorité de l’Évangile, fondement unique et suffisant de la seule orth
5089 ais au contraire par grande fidélité à l’autorité de l’Évangile, fondement unique et suffisant de la seule orthodoxie libé
5090 au contraire par grande fidélité à l’autorité de l’ Évangile, fondement unique et suffisant de la seule orthodoxie libérat
5091 rité de l’Évangile, fondement unique et suffisant de la seule orthodoxie libératrice. II Retenons de ce qui précède et con
5092 é de l’Évangile, fondement unique et suffisant de la seule orthodoxie libératrice. II Retenons de ce qui précède et confro
5093 t de la seule orthodoxie libératrice. II Retenons de ce qui précède et confrontons ces trois remarques : 1. Le Journal de
5094 i précède et confrontons ces trois remarques : 1. Le Journal de Gide se présente comme une illustration de sa sincérité. M
5095 t confrontons ces trois remarques : 1. Le Journal de Gide se présente comme une illustration de sa sincérité. Mais il nous
5096 ournal de Gide se présente comme une illustration de sa sincérité. Mais il nous donne de son auteur une image finalement d
5097 illustration de sa sincérité. Mais il nous donne de son auteur une image finalement déformée, faute de retouches « artifi
5098 rtificielles. » 2. Gide nous dit qu’il a supprimé de ses carnets les pages qu’il jugeait trop « écrites ». Entendons que l
5099 2. Gide nous dit qu’il a supprimé de ses carnets les pages qu’il jugeait trop « écrites ». Entendons que l’effort de style
5100 ges qu’il jugeait trop « écrites ». Entendons que l’ effort de style y déformait la spontanéité, et se voit condamné comme
5101 jugeait trop « écrites ». Entendons que l’effort de style y déformait la spontanéité, et se voit condamné comme insincère
5102 es ». Entendons que l’effort de style y déformait la spontanéité, et se voit condamné comme insincère. 3. Et cependant, un
5103 une certaine légèreté avec laquelle il lui arrive de prendre position — quoi qu’il en ait, et malgré son génie du scrupule
5104 aurait s’expliquer autrement que par une défiance d’ artiste à l’égard des idées en soi, de l’analyse méthodique, et de tou
5105 ne défiance d’artiste à l’égard des idées en soi, de l’analyse méthodique, et de tout ce qui peut alourdir la démarche de
5106 défiance d’artiste à l’égard des idées en soi, de l’ analyse méthodique, et de tout ce qui peut alourdir la démarche de la
5107 ard des idées en soi, de l’analyse méthodique, et de tout ce qui peut alourdir la démarche de la pensée. Insister, discute
5108 alyse méthodique, et de tout ce qui peut alourdir la démarche de la pensée. Insister, discuter, citer sources et faits, ce
5109 ique, et de tout ce qui peut alourdir la démarche de la pensée. Insister, discuter, citer sources et faits, ce serait enco
5110 e, et de tout ce qui peut alourdir la démarche de la pensée. Insister, discuter, citer sources et faits, ce serait encore
5111 iscuter, citer sources et faits, ce serait encore de la sincérité, face à l’objet ; mais cela nuirait à l’élan spontané du
5112 uter, citer sources et faits, ce serait encore de la sincérité, face à l’objet ; mais cela nuirait à l’élan spontané du se
5113 t faits, ce serait encore de la sincérité, face à l’ objet ; mais cela nuirait à l’élan spontané du sentiment, non moins qu
5114 a sincérité, face à l’objet ; mais cela nuirait à l’ élan spontané du sentiment, non moins qu’à l’élégance du style. Tout c
5115 it à l’élan spontané du sentiment, non moins qu’à l’ élégance du style. Tout cela relève d’une conception de la sincérité q
5116 moins qu’à l’élégance du style. Tout cela relève d’ une conception de la sincérité qu’on pourrait nommer descriptive : ell
5117 gance du style. Tout cela relève d’une conception de la sincérité qu’on pourrait nommer descriptive : elle se borne en eff
5118 ce du style. Tout cela relève d’une conception de la sincérité qu’on pourrait nommer descriptive : elle se borne en effet,
5119 en effet, volontairement, à déceler et constater les plus secrètes fluctuations de l’individu naturel. Elle se refuse aux
5120 celer et constater les plus secrètes fluctuations de l’individu naturel. Elle se refuse aux simplifications convenues, aux
5121 er et constater les plus secrètes fluctuations de l’ individu naturel. Elle se refuse aux simplifications convenues, aux pa
5122 se aux simplifications convenues, aux partis pris de la morale, à ses silences intéressés, bref aux censures qui tendent à
5123 aux simplifications convenues, aux partis pris de la morale, à ses silences intéressés, bref aux censures qui tendent à ré
5124 téressés, bref aux censures qui tendent à réduire les contradictions spontanées. Elle voudrait adopter une attitude d’accue
5125 ns spontanées. Elle voudrait adopter une attitude d’ accueillante impartialité vis-à-vis de l’individu. « Les autres formen
5126 attitude d’accueillante impartialité vis-à-vis de l’ individu. « Les autres forment l’homme, je le récite », semble-t-elle
5127 ueillante impartialité vis-à-vis de l’individu. «  Les autres forment l’homme, je le récite », semble-t-elle dire après Mont
5128 ité vis-à-vis de l’individu. « Les autres forment l’ homme, je le récite », semble-t-elle dire après Montaigne. Et cependan
5129 s de l’individu. « Les autres forment l’homme, je le récite », semble-t-elle dire après Montaigne. Et cependant, nous pres
5130 une arrière-pensée polémique, certain désir aussi de justification : en somme, elle insinue que la morale est fausse, et q
5131 ssi de justification : en somme, elle insinue que la morale est fausse, et que nos contradictions sont légitimes. Elle por
5132 porte ainsi, malgré son intention, des jugements de valeur implicites. Sous le couvert desquels pourront s’avouer des rég
5133 tention, des jugements de valeur implicites. Sous le couvert desquels pourront s’avouer des régions nouvelles de l’humain…
5134 desquels pourront s’avouer des régions nouvelles de l’humain… À cette sincérité qui entend décrire sans parti pris, et qu
5135 squels pourront s’avouer des régions nouvelles de l’ humain… À cette sincérité qui entend décrire sans parti pris, et qui n
5136 sans parti pris, et qui n’admet en fait rien que de spontané, j’oppose une sincérité qu’on pourrait nommer constructive.
5137 on pourrait nommer constructive. Tout existe dans l’ homme, dit-elle, mais tout n’y est pas d’égale valeur. Et ce n’est pas
5138 ste dans l’homme, dit-elle, mais tout n’y est pas d’ égale valeur. Et ce n’est pas hypocrisie, bien au contraire, que de dé
5139 t ce n’est pas hypocrisie, bien au contraire, que de déclarer ses valeurs. Nos contradictions sont réelles, nos hiérarchie
5140 ictions sont réelles, nos hiérarchies éthiques ne le sont pas moins, mais celles-ci tendent à réduire celles-là, par une s
5141 les-ci tendent à réduire celles-là, par une série de choix vitaux où s’exprime l’être en action, c’est-à-dire sa tendance
5142 es-là, par une série de choix vitaux où s’exprime l’ être en action, c’est-à-dire sa tendance dominante, le style de son ex
5143 re en action, c’est-à-dire sa tendance dominante, le style de son existence. C’est dans ce sens quelque peu élargi qu’il c
5144 ion, c’est-à-dire sa tendance dominante, le style de son existence. C’est dans ce sens quelque peu élargi qu’il conviendra
5145 ans ce sens quelque peu élargi qu’il conviendrait de répéter que le style est de l’homme même. Il est en nous le trait rév
5146 lque peu élargi qu’il conviendrait de répéter que le style est de l’homme même. Il est en nous le trait révélateur d’une u
5147 gi qu’il conviendrait de répéter que le style est de l’homme même. Il est en nous le trait révélateur d’une unité intentio
5148 qu’il conviendrait de répéter que le style est de l’ homme même. Il est en nous le trait révélateur d’une unité intentionne
5149 que le style est de l’homme même. Il est en nous le trait révélateur d’une unité intentionnelle, d’un parti pris aussi si
5150 l’homme même. Il est en nous le trait révélateur d’ une unité intentionnelle, d’un parti pris aussi sincère, si ce n’est p
5151 s le trait révélateur d’une unité intentionnelle, d’ un parti pris aussi sincère, si ce n’est plus, que la pluralité des pu
5152 n parti pris aussi sincère, si ce n’est plus, que la pluralité des pulsions instinctives. Fixer, en les notant, certaines
5153 la pluralité des pulsions instinctives. Fixer, en les notant, certaines contradictions d’humeur, c’est parfois moins « se r
5154 s. Fixer, en les notant, certaines contradictions d’ humeur, c’est parfois moins « se réciter » que se déformer. Car une in
5155 ospection microscopique n’est pas sans action sur la vie ; elle introduit dans les combinaisons à étudier un quantum de lu
5156 pas sans action sur la vie ; elle introduit dans les combinaisons à étudier un quantum de lucidité qui modifie les données
5157 roduit dans les combinaisons à étudier un quantum de lucidité qui modifie les données naturelles. Or il est très curieux d
5158 sons à étudier un quantum de lucidité qui modifie les données naturelles. Or il est très curieux de remarquer que Gide adop
5159 ie les données naturelles. Or il est très curieux de remarquer que Gide adopte dans sa vie — telle que la révèle son Journ
5160 remarquer que Gide adopte dans sa vie — telle que la révèle son Journal — la première conception de la sincérité, alors qu
5161 ue la révèle son Journal — la première conception de la sincérité, alors que toute son œuvre est dominée par la seconde. T
5162 la révèle son Journal — la première conception de la sincérité, alors que toute son œuvre est dominée par la seconde. Tout
5163 toute son œuvre est dominée par la seconde. Toute l’ esthétique de Gide — son style écrit — s’ordonne au choix le plus clas
5164 re est dominée par la seconde. Toute l’esthétique de Gide — son style écrit — s’ordonne au choix le plus classique : conci
5165 ue de Gide — son style écrit — s’ordonne au choix le plus classique : concision, raccourci, sacrifice de l’incident à l’es
5166 plus classique : concision, raccourci, sacrifice de l’incident à l’essentiel et du foisonnement spontané à la ligne pure
5167 us classique : concision, raccourci, sacrifice de l’ incident à l’essentiel et du foisonnement spontané à la ligne pure de
5168 : concision, raccourci, sacrifice de l’incident à l’ essentiel et du foisonnement spontané à la ligne pure de la phrase. C’
5169 ident à l’essentiel et du foisonnement spontané à la ligne pure de la phrase. C’est une discipline de l’esprit, mieux : un
5170 ntiel et du foisonnement spontané à la ligne pure de la phrase. C’est une discipline de l’esprit, mieux : une éthique de l
5171 el et du foisonnement spontané à la ligne pure de la phrase. C’est une discipline de l’esprit, mieux : une éthique de l’ex
5172 la ligne pure de la phrase. C’est une discipline de l’esprit, mieux : une éthique de l’expression. Tantôt civilité très r
5173 ligne pure de la phrase. C’est une discipline de l’ esprit, mieux : une éthique de l’expression. Tantôt civilité très raff
5174 t une discipline de l’esprit, mieux : une éthique de l’expression. Tantôt civilité très raffinée, ou stricte austérité du
5175 ne discipline de l’esprit, mieux : une éthique de l’ expression. Tantôt civilité très raffinée, ou stricte austérité du ver
5176 ité très raffinée, ou stricte austérité du verbe. Le calvinisme que fuyait l’Enfant prodigue fait son retour en force dans
5177 icte austérité du verbe. Le calvinisme que fuyait l’ Enfant prodigue fait son retour en force dans le style du récit ! Éton
5178 t l’Enfant prodigue fait son retour en force dans le style du récit ! Étonnant paradoxe d’une esthétique châtiée, réglant
5179 force dans le style du récit ! Étonnant paradoxe d’ une esthétique châtiée, réglant une œuvre dont le grand message est qu
5180 d’une esthétique châtiée, réglant une œuvre dont le grand message est qu’il faut se libérer des règles. Gide, à l’intervi
5181 age est qu’il faut se libérer des règles. Gide, à l’ interviewer fictif qui lui demandait ce qu’est l’éthique, répond : Une
5182 l’interviewer fictif qui lui demandait ce qu’est l’ éthique, répond : Une dépendance de l’esthétique. Or non seulement l’e
5183 dait ce qu’est l’éthique, répond : Une dépendance de l’esthétique. Or non seulement l’exemple de sa vie ne confirme guère
5184 t ce qu’est l’éthique, répond : Une dépendance de l’ esthétique. Or non seulement l’exemple de sa vie ne confirme guère cet
5185 Une dépendance de l’esthétique. Or non seulement l’ exemple de sa vie ne confirme guère cette boutade, mais l’exemple de s
5186 dance de l’esthétique. Or non seulement l’exemple de sa vie ne confirme guère cette boutade, mais l’exemple de son art ten
5187 e de sa vie ne confirme guère cette boutade, mais l’ exemple de son art tendrait à l’inverser : c’est dans son esthétique q
5188 e ne confirme guère cette boutade, mais l’exemple de son art tendrait à l’inverser : c’est dans son esthétique que se réfu
5189 tte boutade, mais l’exemple de son art tendrait à l’ inverser : c’est dans son esthétique que se réfugie son éthique la plu
5190 st dans son esthétique que se réfugie son éthique la plus rigoureuse, et elle y règne au point qu’on pourrait dire que la
5191 point qu’on pourrait dire que la première dépend de la seconde. Cela va jusqu’à la casuistique : l’intérêt passionné de G
5192 la première dépend de la seconde. Cela va jusqu’à la casuistique : l’intérêt passionné de Gide pour les détails les plus s
5193 d de la seconde. Cela va jusqu’à la casuistique : l’ intérêt passionné de Gide pour les détails les plus subtils de l’écrit
5194 a va jusqu’à la casuistique : l’intérêt passionné de Gide pour les détails les plus subtils de l’écriture est attesté par
5195 la casuistique : l’intérêt passionné de Gide pour les détails les plus subtils de l’écriture est attesté par cent pages du
5196 ue : l’intérêt passionné de Gide pour les détails les plus subtils de l’écriture est attesté par cent pages du Journal. Je
5197 ssionné de Gide pour les détails les plus subtils de l’écriture est attesté par cent pages du Journal. Je n’oublie pas qu’
5198 onné de Gide pour les détails les plus subtils de l’ écriture est attesté par cent pages du Journal. Je n’oublie pas qu’il
5199 t pages du Journal. Je n’oublie pas qu’il a coupé les morceaux trop « écrits » à son gré. Mais ce qui reste ne saurait trom
5200 t tromper. On ne se débarrasse pas si facilement de la morale, même déguisée en exigence sémantique. Un styliste a autant
5201 romper. On ne se débarrasse pas si facilement de la morale, même déguisée en exigence sémantique. Un styliste a autant de
5202 isée en exigence sémantique. Un styliste a autant de peine à « mal écrire » ou à « ne pas écrire » qu’un puritain à se lai
5203 écrire » qu’un puritain à se laisser aller. Et si le puritain est un styliste de la morale, Gide reste un puritain du styl
5204 laisser aller. Et si le puritain est un styliste de la morale, Gide reste un puritain du style. Peut-être tenons-nous ici
5205 isser aller. Et si le puritain est un styliste de la morale, Gide reste un puritain du style. Peut-être tenons-nous ici le
5206 e un puritain du style. Peut-être tenons-nous ici le principe de l’intime hiérarchie révélatrice de sa personne. Ce serait
5207 n du style. Peut-être tenons-nous ici le principe de l’intime hiérarchie révélatrice de sa personne. Ce serait la tension
5208 u style. Peut-être tenons-nous ici le principe de l’ intime hiérarchie révélatrice de sa personne. Ce serait la tension ins
5209 ci le principe de l’intime hiérarchie révélatrice de sa personne. Ce serait la tension instituée entre une exigence esthét
5210 hiérarchie révélatrice de sa personne. Ce serait la tension instituée entre une exigence esthétique dont le principe est
5211 sion instituée entre une exigence esthétique dont le principe est proprement « moral », et une éthique qui se voudrait « i
5212 on finalement résolue au bénéfice — énigmatique — de la morale, c’est-à-dire de la règle et du choix. ⁂ Règles et choix — 
5213 finalement résolue au bénéfice — énigmatique — de la morale, c’est-à-dire de la règle et du choix. ⁂ Règles et choix — con
5214 néfice — énigmatique — de la morale, c’est-à-dire de la règle et du choix. ⁂ Règles et choix — convenir et créer — ce sont
5215 ice — énigmatique — de la morale, c’est-à-dire de la règle et du choix. ⁂ Règles et choix — convenir et créer — ce sont le
5216 . ⁂ Règles et choix — convenir et créer — ce sont les conditions de toute culture. Toutefois, j’ai dit la méfiance d’artist
5217 hoix — convenir et créer — ce sont les conditions de toute culture. Toutefois, j’ai dit la méfiance d’artiste que Gide nou
5218 conditions de toute culture. Toutefois, j’ai dit la méfiance d’artiste que Gide nourrit à l’endroit des « idées ». C’est
5219 de toute culture. Toutefois, j’ai dit la méfiance d’ artiste que Gide nourrit à l’endroit des « idées ». C’est par là que j
5220 j’ai dit la méfiance d’artiste que Gide nourrit à l’ endroit des « idées ». C’est par là que je sens le mieux la distance q
5221 l’endroit des « idées ». C’est par là que je sens le mieux la distance qui sépare de la sienne ma génération littéraire. N
5222 des « idées ». C’est par là que je sens le mieux la distance qui sépare de la sienne ma génération littéraire. Notre cult
5223 ar là que je sens le mieux la distance qui sépare de la sienne ma génération littéraire. Notre culture est beaucoup plus p
5224 raire. Non point par préférence, loin de là. Mais les problèmes qui se posent à nous, nous n’avons pas pu les choisir, et m
5225 oblèmes qui se posent à nous, nous n’avons pas pu les choisir, et moins encore les circonscrire dans un domaine privilégié 
5226 nous n’avons pas pu les choisir, et moins encore les circonscrire dans un domaine privilégié : celui des lettres et de leu
5227 dans un domaine privilégié : celui des lettres et de leur morale, qui est l’esthétique. Les problèmes qui nous sont posés
5228 ié : celui des lettres et de leur morale, qui est l’ esthétique. Les problèmes qui nous sont posés nous contraignent parfoi
5229 lettres et de leur morale, qui est l’esthétique. Les problèmes qui nous sont posés nous contraignent parfois davantage qu’
5230 s davantage qu’ils ne servent nos goûts naturels. D’ où le danger de didactisme que nous courons tous plus ou moins. À cet
5231 antage qu’ils ne servent nos goûts naturels. D’où le danger de didactisme que nous courons tous plus ou moins. À cet égard
5232 ils ne servent nos goûts naturels. D’où le danger de didactisme que nous courons tous plus ou moins. À cet égard, il m’app
5233 ous plus ou moins. À cet égard, il m’apparaît que la leçon de Gide, pour ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre d
5234 ou moins. À cet égard, il m’apparaît que la leçon de Gide, pour ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre de l’éthiq
5235 rd, il m’apparaît que la leçon de Gide, pour ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre de l’éthique que dans celui d
5236 ide, pour ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ ordre de l’éthique que dans celui de l’esthétique. C’est le maître-art
5237 r ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre de l’éthique que dans celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan de
5238 eux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre de l’ éthique que dans celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan de la
5239 urgente dans l’ordre de l’éthique que dans celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan de la langue plus que l’immoral
5240 gente dans l’ordre de l’éthique que dans celui de l’ esthétique. C’est le maître-artisan de la langue plus que l’immoralist
5241 e l’éthique que dans celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan de la langue plus que l’immoraliste qui nous importe,
5242 ns celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan de la langue plus que l’immoraliste qui nous importe, et qui nous intére
5243 celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan de la langue plus que l’immoraliste qui nous importe, et qui nous intéresse
5244 ue. C’est le maître-artisan de la langue plus que l’ immoraliste qui nous importe, et qui nous intéresse au double sens du
5245 t. Ceci n’exclut d’ailleurs aucun revirement dans les générations qui nous suivront : je prévois le jour où nos cadets nous
5246 ns les générations qui nous suivront : je prévois le jour où nos cadets nous opposeront l’exemple du probe adversaire des
5247 je prévois le jour où nos cadets nous opposeront l’ exemple du probe adversaire des orthodoxies orgueilleuses, que Gide, n
5248 pos, qu’il faut se forcer pour n’abandonner point les positions auxquelles on tient, et qui ne sont pas exactement les sien
9 1944, Les Personnes du drame. III. Sincérité et authenticité — 7. Vues sur Ramuz
5249 7.Vues sur Ramuz Il faut dissimuler la profondeur. Où donc ? À la surface. Hugo de Hofmannsthal. Toute méth
5250 Il faut dissimuler la profondeur. Où donc ? À la surface. Hugo de Hofmannsthal. Toute méthode féconde est basée sur u
5251 veut appréhender. Dans cette mesure, il est exact de dire qu’elle s’ordonne par avance à sa fin. On n’imagine pas d’aborde
5252 e s’ordonne par avance à sa fin. On n’imagine pas d’ aborder l’œuvre et la personne de Ramuz d’une façon systématique. Non
5253 e par avance à sa fin. On n’imagine pas d’aborder l’ œuvre et la personne de Ramuz d’une façon systématique. Non que cette
5254 e à sa fin. On n’imagine pas d’aborder l’œuvre et la personne de Ramuz d’une façon systématique. Non que cette œuvre et ce
5255 On n’imagine pas d’aborder l’œuvre et la personne de Ramuz d’une façon systématique. Non que cette œuvre et cette personne
5256 ine pas d’aborder l’œuvre et la personne de Ramuz d’ une façon systématique. Non que cette œuvre et cette personne ne compo
5257 s il est si totalement exprimé qu’on ne peut plus le distinguer des formes qu’il propose à notre vue. Il s’est transformé
5258 otre vue. Il s’est transformé en domaine. Il faut le lire comme un visage. Qu’est-ce qu’un domaine, qu’est-ce qu’une propr
5259 domaine, qu’est-ce qu’une propriété réelle, sinon l’ extension dans l’espace d’une loi personnelle, de la loi du propriétai
5260 e qu’une propriété réelle, sinon l’extension dans l’ espace d’une loi personnelle, de la loi du propriétaire ? (Toute autre
5261 propriété réelle, sinon l’extension dans l’espace d’ une loi personnelle, de la loi du propriétaire ? (Toute autre forme de
5262 l’extension dans l’espace d’une loi personnelle, de la loi du propriétaire ? (Toute autre forme de propriété demeure à me
5263 extension dans l’espace d’une loi personnelle, de la loi du propriétaire ? (Toute autre forme de propriété demeure à mes y
5264 e, de la loi du propriétaire ? (Toute autre forme de propriété demeure à mes yeux justiciable de la critique de Proudhon.)
5265 forme de propriété demeure à mes yeux justiciable de la critique de Proudhon.) Décrire le « pays » de Ramuz, c’est aussi d
5266 me de propriété demeure à mes yeux justiciable de la critique de Proudhon.) Décrire le « pays » de Ramuz, c’est aussi décr
5267 été demeure à mes yeux justiciable de la critique de Proudhon.) Décrire le « pays » de Ramuz, c’est aussi décrire sa perso
5268 justiciable de la critique de Proudhon.) Décrire le « pays » de Ramuz, c’est aussi décrire sa personne, à la manière du p
5269 de la critique de Proudhon.) Décrire le « pays » de Ramuz, c’est aussi décrire sa personne, à la manière du physiognomoni
5270 ologue. Méthode qui peut apparaître opportune, si l’ on songe qu’elle s’applique à l’auteur de cette phrase : « Authenticit
5271 tre opportune, si l’on songe qu’elle s’applique à l’ auteur de cette phrase : « Authenticité, réalité, vérité, matière : au
5272 tune, si l’on songe qu’elle s’applique à l’auteur de cette phrase : « Authenticité, réalité, vérité, matière : autant de s
5273 « Authenticité, réalité, vérité, matière : autant de synonymes ou presque.70 » IRamuz mythologue « Qu’on n’aille pas
5274 thologue « Qu’on n’aille pas chercher derrière les phénomènes : ils sont eux-mêmes enseignement », dit Goethe. Il n’y a
5275 ignement », dit Goethe. Il n’y a rien à voir sous les apparences. Car rien n’existe, hors de ce qui se manifeste ; rien ne
5276 e ce qui se manifeste ; rien ne se manifeste hors d’ un mouvement ; et tout mouvement provient de la lumière qui crée les f
5277 hors d’un mouvement ; et tout mouvement provient de la lumière qui crée les formes en même temps que notre œil. « La véri
5278 rs d’un mouvement ; et tout mouvement provient de la lumière qui crée les formes en même temps que notre œil. « La vérité
5279 et tout mouvement provient de la lumière qui crée les formes en même temps que notre œil. « La vérité est une pensée matéri
5280 ui crée les formes en même temps que notre œil. «  La vérité est une pensée matérialisée, la vérité doit exister non seulem
5281 tre œil. « La vérité est une pensée matérialisée, la vérité doit exister non seulement en nous, mais devant nous. Non seul
5282 soulevée, ayant un poids à elle et une densité ». Le peuple dit, encore plus simplement : « Si c’était vrai, ça se verrait
5283 « Si c’était vrai, ça se verrait. 71 » Telle est la loi nouvelle et la réalité d’une ère dominée par ce fait historique :
5284 ça se verrait. 71 » Telle est la loi nouvelle et la réalité d’une ère dominée par ce fait historique : l’incarnation de l
5285 ait. 71 » Telle est la loi nouvelle et la réalité d’ une ère dominée par ce fait historique : l’incarnation de la Parole. L
5286 éalité d’une ère dominée par ce fait historique : l’ incarnation de la Parole. Les clercs s’écrient : Esprit ! Esprit ! Mai
5287 re dominée par ce fait historique : l’incarnation de la Parole. Les clercs s’écrient : Esprit ! Esprit ! Mais je regarde l
5288 dominée par ce fait historique : l’incarnation de la Parole. Les clercs s’écrient : Esprit ! Esprit ! Mais je regarde leur
5289 ce fait historique : l’incarnation de la Parole. Les clercs s’écrient : Esprit ! Esprit ! Mais je regarde leur visage. Si
5290 ur visage. Si c’était vrai, ça se verrait… Ainsi la clé de toute création est dans le visage de l’homme. Qu’un homme déti
5291 ge. Si c’était vrai, ça se verrait… Ainsi la clé de toute création est dans le visage de l’homme. Qu’un homme détienne un
5292 verrait… Ainsi la clé de toute création est dans le visage de l’homme. Qu’un homme détienne un pouvoir créateur, c’est-à-
5293 Ainsi la clé de toute création est dans le visage de l’homme. Qu’un homme détienne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un po
5294 si la clé de toute création est dans le visage de l’ homme. Qu’un homme détienne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un pouvo
5295 enne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un pouvoir d’ incarnation, vous le lirez toujours sur les traits de sa face. (Encore
5296 teur, c’est-à-dire un pouvoir d’incarnation, vous le lirez toujours sur les traits de sa face. (Encore faut-il avoir des y
5297 pouvoir d’incarnation, vous le lirez toujours sur les traits de sa face. (Encore faut-il avoir des yeux pour voir. Encore f
5298 ncarnation, vous le lirez toujours sur les traits de sa face. (Encore faut-il avoir des yeux pour voir. Encore faut-il en
5299 oir. Encore faut-il en croire ses yeux…) Il n’est d’ esprit que dans l’action qui saisit une forme pour la transformer. L’e
5300 l en croire ses yeux…) Il n’est d’esprit que dans l’ action qui saisit une forme pour la transformer. L’esprit n’a pas son
5301 sprit que dans l’action qui saisit une forme pour la transformer. L’esprit n’a pas son siège dans la cervelle. Ni dans le
5302 ’action qui saisit une forme pour la transformer. L’ esprit n’a pas son siège dans la cervelle. Ni dans le ciel. L’esprit n
5303 r la transformer. L’esprit n’a pas son siège dans la cervelle. Ni dans le ciel. L’esprit n’a pas de siège : il est passage
5304 sprit n’a pas son siège dans la cervelle. Ni dans le ciel. L’esprit n’a pas de siège : il est passage, prise et saisisseme
5305 pas son siège dans la cervelle. Ni dans le ciel. L’ esprit n’a pas de siège : il est passage, prise et saisissement. L’esp
5306 ns la cervelle. Ni dans le ciel. L’esprit n’a pas de siège : il est passage, prise et saisissement. L’esprit se manifeste
5307 de siège : il est passage, prise et saisissement. L’ esprit se manifeste dans la main qui réalise une vision. ⁂ Ouvrez un l
5308 prise et saisissement. L’esprit se manifeste dans la main qui réalise une vision. ⁂ Ouvrez un livre de Ramuz : les choses
5309 la main qui réalise une vision. ⁂ Ouvrez un livre de Ramuz : les choses « viennent », le monde « vient » à nous, le ciel,
5310 réalise une vision. ⁂ Ouvrez un livre de Ramuz : les choses « viennent », le monde « vient » à nous, le ciel, le lac et le
5311 vrez un livre de Ramuz : les choses « viennent », le monde « vient » à nous, le ciel, le lac et les montagnes « viennent »
5312 s choses « viennent », le monde « vient » à nous, le ciel, le lac et les montagnes « viennent » ; et on les voit venir ain
5313 « viennent », le monde « vient » à nous, le ciel, le lac et les montagnes « viennent » ; et on les voit venir ainsi à la r
5314  », le monde « vient » à nous, le ciel, le lac et les montagnes « viennent » ; et on les voit venir ainsi à la rencontre d’
5315 iel, le lac et les montagnes « viennent » ; et on les voit venir ainsi à la rencontre d’un regard qui les invente (invenire
5316 agnes « viennent » ; et on les voit venir ainsi à la rencontre d’un regard qui les invente (invenire), les dénombre, et le
5317 ent » ; et on les voit venir ainsi à la rencontre d’ un regard qui les invente (invenire), les dénombre, et les connaît dan
5318 s voit venir ainsi à la rencontre d’un regard qui les invente (invenire), les dénombre, et les connaît dans leur sens primi
5319 rencontre d’un regard qui les invente (invenire), les dénombre, et les connaît dans leur sens primitif, dans le sens de la
5320 gard qui les invente (invenire), les dénombre, et les connaît dans leur sens primitif, dans le sens de la création qui tout
5321 bre, et les connaît dans leur sens primitif, dans le sens de la création qui tout entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam
5322 les connaît dans leur sens primitif, dans le sens de la création qui tout entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam d’avant
5323 connaît dans leur sens primitif, dans le sens de la création qui tout entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam d’avant le
5324 le sens de la création qui tout entière advient à l’ homme. Ainsi l’Adam d’avant le Temps vit venir à lui toutes les bêtes 
5325 réation qui tout entière advient à l’homme. Ainsi l’ Adam d’avant le Temps vit venir à lui toutes les bêtes : elles s’appro
5326 qui tout entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam d’ avant le Temps vit venir à lui toutes les bêtes : elles s’approchaient
5327 t entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam d’avant le Temps vit venir à lui toutes les bêtes : elles s’approchaient pour re
5328 si l’Adam d’avant le Temps vit venir à lui toutes les bêtes : elles s’approchaient pour recevoir leur nom (c’était leur nom
5329 r emploi. Il faut toujours remonter à ce mythe si l’ on veut saisir la genèse et l’ambition secrète de cet art. Un personna
5330 toujours remonter à ce mythe si l’on veut saisir la genèse et l’ambition secrète de cet art. Un personnage de Ramuz, c’es
5331 onter à ce mythe si l’on veut saisir la genèse et l’ ambition secrète de cet art. Un personnage de Ramuz, c’est d’abord une
5332 l’on veut saisir la genèse et l’ambition secrète de cet art. Un personnage de Ramuz, c’est d’abord une apparition, — une
5333 e et l’ambition secrète de cet art. Un personnage de Ramuz, c’est d’abord une apparition, — une image venant à nous. « …On
5334 une apparition, — une image venant à nous. « …On les voit sortir des bois dans le rose du lever du jour et ils sont roses
5335 enant à nous. « …On les voit sortir des bois dans le rose du lever du jour et ils sont roses dans le ciel rose, avec des g
5336 s le rose du lever du jour et ils sont roses dans le ciel rose, avec des gouttes de rosée qui leur pendent à chaque poil e
5337 ls sont roses dans le ciel rose, avec des gouttes de rosée qui leur pendent à chaque poil et des souliers qui brillent. »
5338 liers qui brillent. » Il y en a dans presque tous les livres de Ramuz, de ces taupiers qui portent des bonnets de poil de l
5339 rillent. » Il y en a dans presque tous les livres de Ramuz, de ces taupiers qui portent des bonnets de poil de lapin. On p
5340 Il y en a dans presque tous les livres de Ramuz, de ces taupiers qui portent des bonnets de poil de lapin. On pourrait s’
5341 de Ramuz, de ces taupiers qui portent des bonnets de poil de lapin. On pourrait s’amuser à recomposer le pays autour d’eux
5342 , de ces taupiers qui portent des bonnets de poil de lapin. On pourrait s’amuser à recomposer le pays autour d’eux. Et l’o
5343 poil de lapin. On pourrait s’amuser à recomposer le pays autour d’eux. Et l’on verrait alors que ces bonshommes ne sont p
5344 On pourrait s’amuser à recomposer le pays autour d’ eux. Et l’on verrait alors que ces bonshommes ne sont point décrits « 
5345 it s’amuser à recomposer le pays autour d’eux. Et l’ on verrait alors que ces bonshommes ne sont point décrits « de l’extér
5346 alors que ces bonshommes ne sont point décrits «  de l’extérieur » — comme le voudrait certaine formule naturaliste — mais
5347 ors que ces bonshommes ne sont point décrits « de l’ extérieur » — comme le voudrait certaine formule naturaliste — mais qu
5348 ne sont point décrits « de l’extérieur » — comme le voudrait certaine formule naturaliste — mais qu’ils sont décrits dans
5349 décrits dans leur forme, ce qui n’est pas du tout la même chose. La forme humaine, si l’homme est authentique, est microco
5350 ur forme, ce qui n’est pas du tout la même chose. La forme humaine, si l’homme est authentique, est microcosme d’un pays,
5351 t pas du tout la même chose. La forme humaine, si l’ homme est authentique, est microcosme d’un pays, d’un paysage et d’un
5352 maine, si l’homme est authentique, est microcosme d’ un pays, d’un paysage et d’un ensemble de coutumes. Les rythmes du tem
5353 ’homme est authentique, est microcosme d’un pays, d’ un paysage et d’un ensemble de coutumes. Les rythmes du temps s’y insc
5354 ntique, est microcosme d’un pays, d’un paysage et d’ un ensemble de coutumes. Les rythmes du temps s’y inscrivent aussi bie
5355 crocosme d’un pays, d’un paysage et d’un ensemble de coutumes. Les rythmes du temps s’y inscrivent aussi bien que l’allure
5356 pays, d’un paysage et d’un ensemble de coutumes. Les rythmes du temps s’y inscrivent aussi bien que l’allure des pentes. «
5357 es rythmes du temps s’y inscrivent aussi bien que l’ allure des pentes. « D’où cette démarche qu’ils ont ; d’où encore la n
5358 inscrivent aussi bien que l’allure des pentes. «  D’ où cette démarche qu’ils ont ; d’où encore la nécessité quelquefois de
5359 re des pentes. « D’où cette démarche qu’ils ont ; d’ où encore la nécessité quelquefois de refaire son pas, parce que la pe
5360 s. « D’où cette démarche qu’ils ont ; d’où encore la nécessité quelquefois de refaire son pas, parce que la pente vous por
5361 qu’ils ont ; d’où encore la nécessité quelquefois de refaire son pas, parce que la pente vous porte en arrière, parce qu’o
5362 cessité quelquefois de refaire son pas, parce que la pente vous porte en arrière, parce qu’on l’a mal calculé et il faut d
5363 e que la pente vous porte en arrière, parce qu’on l’ a mal calculé et il faut d’abord qu’on le corrige. » Et Ramuz ajoute :
5364 ce qu’on l’a mal calculé et il faut d’abord qu’on le corrige. » Et Ramuz ajoute : « C’est comme moi ». C’est comme lui qua
5365 est harmonie avec ces formes, et son langage avec les rythmes qu’elles traduisent. Une forme, une image vivante : est-ce ex
5366 e image vivante : est-ce extérieur ou intérieur ? L’ artiste répondra : ni l’un ni l’autre. Car il se tient, avec son imagi
5367 rs, qui est contact, et littéralement drame entre la vision et l’objet, entre la position de l’homme et la proposition du
5368 ontact, et littéralement drame entre la vision et l’ objet, entre la position de l’homme et la proposition du monde. C’est
5369 éralement drame entre la vision et l’objet, entre la position de l’homme et la proposition du monde. C’est la région de la
5370 ame entre la vision et l’objet, entre la position de l’homme et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre e
5371 entre la vision et l’objet, entre la position de l’ homme et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre et d
5372 ision et l’objet, entre la position de l’homme et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre et de la forme.
5373 tion de l’homme et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute
5374 homme et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute faite, ca
5375 me et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute faite, cadre
5376 tion du monde. C’est la région de la rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute faite, cadre imposé aux jeux
5377 n du monde. C’est la région de la rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute faite, cadre imposé aux jeux d’
5378 gion de la rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute faite, cadre imposé aux jeux d’une invention prévue, m
5379 n de la rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute faite, cadre imposé aux jeux d’une invention prévue, mais
5380 nt de la forme toute faite, cadre imposé aux jeux d’ une invention prévue, mais de la forme en devenir, expressive du dedan
5381 adre imposé aux jeux d’une invention prévue, mais de la forme en devenir, expressive du dedans et du dehors au lieu mouvan
5382 e imposé aux jeux d’une invention prévue, mais de la forme en devenir, expressive du dedans et du dehors au lieu mouvant d
5383 expressive du dedans et du dehors au lieu mouvant de leur confrontation. Ici le spirituel devient tangible, le matériel li
5384 dehors au lieu mouvant de leur confrontation. Ici le spirituel devient tangible, le matériel lisible et significatif. Nous
5385 confrontation. Ici le spirituel devient tangible, le matériel lisible et significatif. Nous sommes au foyer permanent de l
5386 e et significatif. Nous sommes au foyer permanent de l’incarnation des images — ou de la création imaginée. Il faut rendre
5387 t significatif. Nous sommes au foyer permanent de l’ incarnation des images — ou de la création imaginée. Il faut rendre à
5388 foyer permanent de l’incarnation des images — ou de la création imaginée. Il faut rendre à ce mot son sens fort : imagine
5389 yer permanent de l’incarnation des images — ou de la création imaginée. Il faut rendre à ce mot son sens fort : imaginer,
5390 ce mot son sens fort : imaginer, c’est imiter non la nature naturée, mais la nature naturante. (Nous pourrons dire aussi,
5391 maginer, c’est imiter non la nature naturée, mais la nature naturante. (Nous pourrons dire aussi, un peu plus tard, que l’
5392 (Nous pourrons dire aussi, un peu plus tard, que l’ imagination figure le sens du concret chez un homme.) ⁂ « Car le phéno
5393 aussi, un peu plus tard, que l’imagination figure le sens du concret chez un homme.) ⁂ « Car le phénomène de l’art est un
5394 figure le sens du concret chez un homme.) ⁂ « Car le phénomène de l’art est un phénomène d’incarnation (ce que l’école ne
5395 s du concret chez un homme.) ⁂ « Car le phénomène de l’art est un phénomène d’incarnation (ce que l’école ne comprend pas)
5396 u concret chez un homme.) ⁂ « Car le phénomène de l’ art est un phénomène d’incarnation (ce que l’école ne comprend pas) ».
5397 .) ⁂ « Car le phénomène de l’art est un phénomène d’ incarnation (ce que l’école ne comprend pas) ». Toute l’esthétique de
5398 e de l’art est un phénomène d’incarnation (ce que l’ école ne comprend pas) ». Toute l’esthétique de Ramuz me paraît centré
5399 rnation (ce que l’école ne comprend pas) ». Toute l’ esthétique de Ramuz me paraît centrée sur cette phrase. Son vocabulair
5400 ue l’école ne comprend pas) ». Toute l’esthétique de Ramuz me paraît centrée sur cette phrase. Son vocabulaire tout d’abor
5401 se. Son vocabulaire tout d’abord. Cette abondance de noms de choses ! Comment ne point penser au livre de Job — dont Ramuz
5402 vocabulaire tout d’abord. Cette abondance de noms de choses ! Comment ne point penser au livre de Job — dont Ramuz nous a
5403 noms de choses ! Comment ne point penser au livre de Job — dont Ramuz nous a traduit quelques passages — où toute une théo
5404 par des choses, s’agît-il même du profond mystère de la liberté des humains en présence de « l’arbitraire » du Tout-Puissa
5405 des choses, s’agît-il même du profond mystère de la liberté des humains en présence de « l’arbitraire » du Tout-Puissant.
5406 ystère de la liberté des humains en présence de «  l’ arbitraire » du Tout-Puissant. Entre deux mots possibles, choisir le m
5407 Tout-Puissant. Entre deux mots possibles, choisir le moins savant, le moins « lyrique » et le plus matériel, parler d’un c
5408 tre deux mots possibles, choisir le moins savant, le moins « lyrique » et le plus matériel, parler d’un ciel au bleu de le
5409 choisir le moins savant, le moins « lyrique » et le plus matériel, parler d’un ciel au bleu de lessive plutôt que de l’az
5410 le moins « lyrique » et le plus matériel, parler d’ un ciel au bleu de lessive plutôt que de l’azur du firmament, c’est, à
5411 e » et le plus matériel, parler d’un ciel au bleu de lessive plutôt que de l’azur du firmament, c’est, à vrai dire, le par
5412 l, parler d’un ciel au bleu de lessive plutôt que de l’azur du firmament, c’est, à vrai dire, le parti pris de tout vérita
5413 parler d’un ciel au bleu de lessive plutôt que de l’ azur du firmament, c’est, à vrai dire, le parti pris de tout véritable
5414 t que de l’azur du firmament, c’est, à vrai dire, le parti pris de tout véritable poète, mais c’est aussi ce qu’une certai
5415 r du firmament, c’est, à vrai dire, le parti pris de tout véritable poète, mais c’est aussi ce qu’une certaine critique ne
5416 ut point pardonner à Ramuz. Un écrivain français, de tradition classique, comme ils le sont tous plus ou moins, s’excuse d
5417 ivain français, de tradition classique, comme ils le sont tous plus ou moins, s’excuse de l’emploi qu’il fait, par occasio
5418 e, comme ils le sont tous plus ou moins, s’excuse de l’emploi qu’il fait, par occasion, d’un terme roturier, non littérair
5419 comme ils le sont tous plus ou moins, s’excuse de l’ emploi qu’il fait, par occasion, d’un terme roturier, non littéraire.
5420 s, s’excuse de l’emploi qu’il fait, par occasion, d’ un terme roturier, non littéraire. Ramuz c’est le contraire : « Autarc
5421 d’un terme roturier, non littéraire. Ramuz c’est le contraire : « Autarchie, — comme ils disent »… « Il y a là un problèm
5422 n problème, — comme on dit »… Il ne manque jamais de s’excuser des mots abstraits, des termes nobles auxquels il faut bien
5423 uels il faut bien recourir lorsqu’on veut réfuter les duperies qu’ils recouvrent. Les mots abstraits sont nécessaires à une
5424 u’on veut réfuter les duperies qu’ils recouvrent. Les mots abstraits sont nécessaires à une certaine circulation d’idées qu
5425 raits sont nécessaires à une certaine circulation d’ idées qui représentent les choses et le concret, comme les billets rep
5426 une certaine circulation d’idées qui représentent les choses et le concret, comme les billets représentent l’or de la réser
5427 irculation d’idées qui représentent les choses et le concret, comme les billets représentent l’or de la réserve. Le mot n’
5428 qui représentent les choses et le concret, comme les billets représentent l’or de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droi
5429 ses et le concret, comme les billets représentent l’ or de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de l’esprit aux choses
5430 t le concret, comme les billets représentent l’or de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de l’esprit aux choses. Mai
5431 e concret, comme les billets représentent l’or de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de l’esprit aux choses. Mais s
5432 omme les billets représentent l’or de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de l’esprit aux choses. Mais s’il n’y a pl
5433 l’or de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de l’esprit aux choses. Mais s’il n’y a plus de choses, c’est une trompe
5434 r de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de l’ esprit aux choses. Mais s’il n’y a plus de choses, c’est une tromperie
5435 roit de l’esprit aux choses. Mais s’il n’y a plus de choses, c’est une tromperie. C’est pourquoi nos journaux contiennent
5436 nt tant de mensonges, surtout lorsqu’ils essaient de dire la vérité. Contre cette inflation nominaliste, un seul recours :
5437 de mensonges, surtout lorsqu’ils essaient de dire la vérité. Contre cette inflation nominaliste, un seul recours : celui d
5438 te inflation nominaliste, un seul recours : celui de l’étymologie. Car le sens étymologique est toujours lié à une chose (
5439 inflation nominaliste, un seul recours : celui de l’ étymologie. Car le sens étymologique est toujours lié à une chose (ou
5440 ste, un seul recours : celui de l’étymologie. Car le sens étymologique est toujours lié à une chose (ou à une action sur l
5441 est toujours lié à une chose (ou à une action sur les choses). Utiliser les mots dans leur sens étymologique, c’est revenir
5442 chose (ou à une action sur les choses). Utiliser les mots dans leur sens étymologique, c’est revenir au phénomène de l’inc
5443 eur sens étymologique, c’est revenir au phénomène de l’incarnation, c’est retrouver la langue à son état naissant, dont la
5444 sens étymologique, c’est revenir au phénomène de l’ incarnation, c’est retrouver la langue à son état naissant, dont la ch
5445 ir au phénomène de l’incarnation, c’est retrouver la langue à son état naissant, dont la chimie nous dit qu’il est l’état
5446 est retrouver la langue à son état naissant, dont la chimie nous dit qu’il est l’état de virulence extrême. Les journalist
5447 état naissant, dont la chimie nous dit qu’il est l’ état de virulence extrême. Les journalistes et l’école ont décontenanc
5448 aissant, dont la chimie nous dit qu’il est l’état de virulence extrême. Les journalistes et l’école ont décontenancé le la
5449 e nous dit qu’il est l’état de virulence extrême. Les journalistes et l’école ont décontenancé le langage, et par là même i
5450 l’état de virulence extrême. Les journalistes et l’ école ont décontenancé le langage, et par là même ils nous démoralisen
5451 ême. Les journalistes et l’école ont décontenancé le langage, et par là même ils nous démoralisent plus sûrement que ne fo
5452 e ils nous démoralisent plus sûrement que ne font les scandales qu’ils dénoncent. Il me semble parfois que la meilleure édu
5453 ndales qu’ils dénoncent. Il me semble parfois que la meilleure éducation du genre humain consisterait en une éducation de
5454 ion du genre humain consisterait en une éducation de son langage. Un tribunal muni de pleins pouvoirs, institué pour juger
5455 en une éducation de son langage. Un tribunal muni de pleins pouvoirs, institué pour juger des cas de langage délictueux, i
5456 i de pleins pouvoirs, institué pour juger des cas de langage délictueux, inactuel, erroné, inutilement abstrait, ferait un
5457 bien meilleur travail — il faudrait qu’il donnât de fortes peines ! — qu’une cour d’assise occupée à juger des meurtres d
5458 ait qu’il donnât de fortes peines ! — qu’une cour d’ assise occupée à juger des meurtres dont le vol est le mobile. Je dis
5459 e cour d’assise occupée à juger des meurtres dont le vol est le mobile. Je dis qu’il ferait un bien meilleur travail éduca
5460 sise occupée à juger des meurtres dont le vol est le mobile. Je dis qu’il ferait un bien meilleur travail éducatif. Car il
5461 bien meilleur travail éducatif. Car il porterait l’ attention des hommes sur le concret de l’existence, les détournant de
5462 atif. Car il porterait l’attention des hommes sur le concret de l’existence, les détournant de ce fameux « pratique » dont
5463 l porterait l’attention des hommes sur le concret de l’existence, les détournant de ce fameux « pratique » dont ils s’occu
5464 orterait l’attention des hommes sur le concret de l’ existence, les détournant de ce fameux « pratique » dont ils s’occupen
5465 tention des hommes sur le concret de l’existence, les détournant de ce fameux « pratique » dont ils s’occupent si mal, et d
5466 mes sur le concret de l’existence, les détournant de ce fameux « pratique » dont ils s’occupent si mal, et de plus en plus
5467 upent si mal, et de plus en plus mal à mesure que le « pratique » s’éloigne davantage du concret pour se confondre avec l’
5468 oigne davantage du concret pour se confondre avec l’ artificiel créé par la publicité. (On pousse les gens au crime en les
5469 cret pour se confondre avec l’artificiel créé par la publicité. (On pousse les gens au crime en les hypnotisant sur la pos
5470 ec l’artificiel créé par la publicité. (On pousse les gens au crime en les hypnotisant sur la possession de l’argent et les
5471 par la publicité. (On pousse les gens au crime en les hypnotisant sur la possession de l’argent et les bienfaits qui en déc
5472 n pousse les gens au crime en les hypnotisant sur la possession de l’argent et les bienfaits qui en découlent.) Si j’étais
5473 ens au crime en les hypnotisant sur la possession de l’argent et les bienfaits qui en découlent.) Si j’étais dictateur, je
5474 au crime en les hypnotisant sur la possession de l’ argent et les bienfaits qui en découlent.) Si j’étais dictateur, je no
5475 les hypnotisant sur la possession de l’argent et les bienfaits qui en découlent.) Si j’étais dictateur, je nommerais Ramuz
5476 i j’étais dictateur, je nommerais Ramuz président de ce tribunal. Et nous aurions enfin un langage châtié, comme on disait
5477 ons enfin un langage châtié, comme on disait dans les salons, au temps où le seul tribunal vraiment redouté était celui du
5478 tié, comme on disait dans les salons, au temps où le seul tribunal vraiment redouté était celui du goût. (On le dit encore
5479 ribunal vraiment redouté était celui du goût. (On le dit encore de nos jours, mais le goût n’est plus que poncif.) La même
5480 nt redouté était celui du goût. (On le dit encore de nos jours, mais le goût n’est plus que poncif.) La même volonté d’inc
5481 lui du goût. (On le dit encore de nos jours, mais le goût n’est plus que poncif.) La même volonté d’incarnation se manifes
5482 e nos jours, mais le goût n’est plus que poncif.) La même volonté d’incarnation se manifeste dans l’allure de la phrase ch
5483 s le goût n’est plus que poncif.) La même volonté d’ incarnation se manifeste dans l’allure de la phrase chez Ramuz. On a p
5484 ) La même volonté d’incarnation se manifeste dans l’ allure de la phrase chez Ramuz. On a pu croire qu’il n’avait pas le se
5485 volonté d’incarnation se manifeste dans l’allure de la phrase chez Ramuz. On a pu croire qu’il n’avait pas le sens du ryt
5486 lonté d’incarnation se manifeste dans l’allure de la phrase chez Ramuz. On a pu croire qu’il n’avait pas le sens du rythme
5487 rase chez Ramuz. On a pu croire qu’il n’avait pas le sens du rythme : c’est qu’il veut le rythme formé sur la nature parti
5488 n’avait pas le sens du rythme : c’est qu’il veut le rythme formé sur la nature particulière des choses qu’il évoque, non
5489 du rythme : c’est qu’il veut le rythme formé sur la nature particulière des choses qu’il évoque, non point sur les modèle
5490 rticulière des choses qu’il évoque, non point sur les modèles généraux que l’école nous a mis dans la tête. Presque toutes
5491 il évoque, non point sur les modèles généraux que l’ école nous a mis dans la tête. Presque toutes les singularités de son
5492 les modèles généraux que l’école nous a mis dans la tête. Presque toutes les singularités de son style s’expliquent par c
5493 e l’école nous a mis dans la tête. Presque toutes les singularités de son style s’expliquent par cette seule intention de c
5494 mis dans la tête. Presque toutes les singularités de son style s’expliquent par cette seule intention de concentrer notre
5495 son style s’expliquent par cette seule intention de concentrer notre vision sur l’objet brut et sur le sentiment élémenta
5496 te seule intention de concentrer notre vision sur l’ objet brut et sur le sentiment élémentaire. Ainsi ses changements de t
5497 e concentrer notre vision sur l’objet brut et sur le sentiment élémentaire. Ainsi ses changements de temps à l’intérieur d
5498 r le sentiment élémentaire. Ainsi ses changements de temps à l’intérieur d’une même phrase. Je ne crois pas qu’il soit pos
5499 ent élémentaire. Ainsi ses changements de temps à l’ intérieur d’une même phrase. Je ne crois pas qu’il soit possible de le
5500 ire. Ainsi ses changements de temps à l’intérieur d’ une même phrase. Je ne crois pas qu’il soit possible de les ramener à
5501 même phrase. Je ne crois pas qu’il soit possible de les ramener à une loi, ni même à un usage régulier ; ou plutôt, ils n
5502 me phrase. Je ne crois pas qu’il soit possible de les ramener à une loi, ni même à un usage régulier ; ou plutôt, ils n’ont
5503 me à un usage régulier ; ou plutôt, ils n’ont pas d’ autre loi que cette volonté de plier l’attention aux phases d’un geste
5504 utôt, ils n’ont pas d’autre loi que cette volonté de plier l’attention aux phases d’un geste, d’une action ou d’une pensée
5505 n’ont pas d’autre loi que cette volonté de plier l’ attention aux phases d’un geste, d’une action ou d’une pensée. ⁂ Il re
5506 que cette volonté de plier l’attention aux phases d’ un geste, d’une action ou d’une pensée. ⁂ Il reste la fameuse psycholo
5507 lonté de plier l’attention aux phases d’un geste, d’ une action ou d’une pensée. ⁂ Il reste la fameuse psychologie des pers
5508 ’attention aux phases d’un geste, d’une action ou d’ une pensée. ⁂ Il reste la fameuse psychologie des personnages. Que peu
5509 n geste, d’une action ou d’une pensée. ⁂ Il reste la fameuse psychologie des personnages. Que peut-elle signifier pour le
5510 gie des personnages. Que peut-elle signifier pour le physionomiste, et par quoi va-t-elle s’exprimer dans une vision qui n
5511 rimer dans une vision qui ne connaît rien hors de la forme ? La psychologie d’école, qui domina et qui domine encore tous
5512 une vision qui ne connaît rien hors de la forme ? La psychologie d’école, qui domina et qui domine encore tous les romans
5513 ne connaît rien hors de la forme ? La psychologie d’ école, qui domina et qui domine encore tous les romans à la Bourget, c
5514 gie d’école, qui domina et qui domine encore tous les romans à la Bourget, consiste à rattacher par convention, presque par
5515 qui domina et qui domine encore tous les romans à la Bourget, consiste à rattacher par convention, presque par accident, u
5516 r par convention, presque par accident, une série d’ attitudes et de causes « morales » à une série à peu près parallèle d’
5517 n, presque par accident, une série d’attitudes et de causes « morales » à une série à peu près parallèle d’attitudes et de
5518 uses « morales » à une série à peu près parallèle d’ attitudes et de faits visibles ; l’accent étant porté sur la causalité
5519 » à une série à peu près parallèle d’attitudes et de faits visibles ; l’accent étant porté sur la causalité, et les faits
5520 près parallèle d’attitudes et de faits visibles ; l’ accent étant porté sur la causalité, et les faits se réduisant peu à p
5521 s et de faits visibles ; l’accent étant porté sur la causalité, et les faits se réduisant peu à peu au rôle de simples vér
5522 ibles ; l’accent étant porté sur la causalité, et les faits se réduisant peu à peu au rôle de simples vérifications. À mesu
5523 lité, et les faits se réduisant peu à peu au rôle de simples vérifications. À mesure que cette psychologie s’assure davant
5524 À mesure que cette psychologie s’assure davantage de ses lois, elle tend à les substituer à l’imagination concrète du réel
5525 logie s’assure davantage de ses lois, elle tend à les substituer à l’imagination concrète du réel. Les faits se raréfient :
5526 vantage de ses lois, elle tend à les substituer à l’ imagination concrète du réel. Les faits se raréfient : anecdotes ou ex
5527 les substituer à l’imagination concrète du réel. Les faits se raréfient : anecdotes ou exemples à l’appui d’une approximat
5528 Les faits se raréfient : anecdotes ou exemples à l’ appui d’une approximative reconstruction des âmes. Il est entendu déso
5529 ts se raréfient : anecdotes ou exemples à l’appui d’ une approximative reconstruction des âmes. Il est entendu désormais qu
5530 auteur qui n’utilise que des faits se range dans la catégorie du roman policier : il n’a pas de psychologie. Et la critiq
5531 dans la catégorie du roman policier : il n’a pas de psychologie. Et la critique parle beaucoup de subjectivité et d’objec
5532 du roman policier : il n’a pas de psychologie. Et la critique parle beaucoup de subjectivité et d’objectivité… Dans le mon
5533 Et la critique parle beaucoup de subjectivité et d’ objectivité… Dans le monde de Ramuz, ces deux mots n’ont plus aucun se
5534 e beaucoup de subjectivité et d’objectivité… Dans le monde de Ramuz, ces deux mots n’ont plus aucun sens. Une forme donnée
5535 p de subjectivité et d’objectivité… Dans le monde de Ramuz, ces deux mots n’ont plus aucun sens. Une forme donnée n’a pas
5536 ons organiques à d’autres formes. Et c’est encore l’ office de l’imagination, c’est-à-dire de l’activité qui préside à la f
5537 iques à d’autres formes. Et c’est encore l’office de l’imagination, c’est-à-dire de l’activité qui préside à la formation
5538 es à d’autres formes. Et c’est encore l’office de l’ imagination, c’est-à-dire de l’activité qui préside à la formation du
5539 st encore l’office de l’imagination, c’est-à-dire de l’activité qui préside à la formation du réel. Ici plus de concepts,
5540 encore l’office de l’imagination, c’est-à-dire de l’ activité qui préside à la formation du réel. Ici plus de concepts, plu
5541 ination, c’est-à-dire de l’activité qui préside à la formation du réel. Ici plus de concepts, plus d’idées générales. Tout
5542 vité qui préside à la formation du réel. Ici plus de concepts, plus d’idées générales. Tout est images et complexes d’imag
5543 la formation du réel. Ici plus de concepts, plus d’ idées générales. Tout est images et complexes d’images. Tout est mythe
5544 s d’idées générales. Tout est images et complexes d’ images. Tout est mythe. Ainsi la mythologie, chez Ramuz, déloge l’anal
5545 ages et complexes d’images. Tout est mythe. Ainsi la mythologie, chez Ramuz, déloge l’analyse abstraite des psychologues.
5546 st mythe. Ainsi la mythologie, chez Ramuz, déloge l’ analyse abstraite des psychologues. Et l’on découvre à chacune de ses
5547 , déloge l’analyse abstraite des psychologues. Et l’ on découvre à chacune de ses œuvres une signification mythologique. C’
5548 aite des psychologues. Et l’on découvre à chacune de ses œuvres une signification mythologique. C’est en général l’irrupti
5549 une signification mythologique. C’est en général l’ irruption d’une forme d’imagination nouvelle dans un village ou une co
5550 cation mythologique. C’est en général l’irruption d’ une forme d’imagination nouvelle dans un village ou une contrée, plus
5551 logique. C’est en général l’irruption d’une forme d’ imagination nouvelle dans un village ou une contrée, plus rarement che
5552 ée, plus rarement chez un individu, qui constitue le vrai sujet de ses romans. Passage du Poète, ou passage du diable (dan
5553 ent chez un individu, qui constitue le vrai sujet de ses romans. Passage du Poète, ou passage du diable (dans le Règne de
5554 ans. Passage du Poète, ou passage du diable (dans le Règne de l’esprit malin), entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approc
5555 age du Poète, ou passage du diable (dans le Règne de l’esprit malin), entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approche de la
5556 du Poète, ou passage du diable (dans le Règne de l’ esprit malin), entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approche de la fin
5557 ns le Règne de l’esprit malin), entrée du cinéma ( L’ Amour du Monde), approche de la fin du monde (Présence de la mort, Les
5558 n), entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approche de la fin du monde (Présence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe d
5559 entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approche de la fin du monde (Présence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe de l
5560 du Monde), approche de la fin du monde (Présence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe de l’or (Farinet), mythe du gé
5561 Monde), approche de la fin du monde (Présence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe de l’or (Farinet), mythe du génie
5562 approche de la fin du monde (Présence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe de l’or (Farinet), mythe du génie racial (S
5563 résence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe de l’or (Farinet), mythe du génie racial (Séparation des races, Chant de
5564 ence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe de l’ or (Farinet), mythe du génie racial (Séparation des races, Chant de no
5565 ythe du génie racial (Séparation des races, Chant de notre Rhône), mythe de la rédemption par la souffrance d’une femme (L
5566 éparation des races, Chant de notre Rhône), mythe de la rédemption par la souffrance d’une femme (La Guérison des Maladies
5567 ration des races, Chant de notre Rhône), mythe de la rédemption par la souffrance d’une femme (La Guérison des Maladies).
5568 Chant de notre Rhône), mythe de la rédemption par la souffrance d’une femme (La Guérison des Maladies). Et le roman n’a pa
5569 Rhône), mythe de la rédemption par la souffrance d’ une femme (La Guérison des Maladies). Et le roman n’a pas d’autre mouv
5570 e de la rédemption par la souffrance d’une femme ( La Guérison des Maladies). Et le roman n’a pas d’autre mouvement que le
5571 france d’une femme (La Guérison des Maladies). Et le roman n’a pas d’autre mouvement que le mouvement même des images prop
5572 e (La Guérison des Maladies). Et le roman n’a pas d’ autre mouvement que le mouvement même des images propagées par l’appar
5573 adies). Et le roman n’a pas d’autre mouvement que le mouvement même des images propagées par l’apparition du mythe au sein
5574 nt que le mouvement même des images propagées par l’ apparition du mythe au sein d’une société donnée, bien définie. Il ne
5575 donnée, bien définie. Il ne saurait être question d’ une société bourgeoise et citadine : celle-ci reste, en principe, just
5576 tadine : celle-ci reste, en principe, justiciable d’ une analyse qui suppose le divorce entre idées et actions, croyances e
5577 n principe, justiciable d’une analyse qui suppose le divorce entre idées et actions, croyances et intérêts, instincts et c
5578 ances et intérêts, instincts et conduite sociale. D’ où naît une littérature d’intrigues pour laquelle il est clair que Ram
5579 ts et conduite sociale. D’où naît une littérature d’ intrigues pour laquelle il est clair que Ramuz n’est par doué. Mais la
5580 uelle il est clair que Ramuz n’est par doué. Mais la forme même que revêt chez Ramuz la faculté d’imaginer et de penser da
5581 par doué. Mais la forme même que revêt chez Ramuz la faculté d’imaginer et de penser dans l’ordre de l’incarnation, devait
5582 ais la forme même que revêt chez Ramuz la faculté d’ imaginer et de penser dans l’ordre de l’incarnation, devait le conduir
5583 ême que revêt chez Ramuz la faculté d’imaginer et de penser dans l’ordre de l’incarnation, devait le conduire à créer un m
5584 hez Ramuz la faculté d’imaginer et de penser dans l’ ordre de l’incarnation, devait le conduire à créer un milieu où tout ê
5585 z la faculté d’imaginer et de penser dans l’ordre de l’incarnation, devait le conduire à créer un milieu où tout être se t
5586 a faculté d’imaginer et de penser dans l’ordre de l’ incarnation, devait le conduire à créer un milieu où tout être se trad
5587 t de penser dans l’ordre de l’incarnation, devait le conduire à créer un milieu où tout être se traduisît immédiatement pa
5588 tement par un paraître ; en sorte qu’on pût faire l’ économie des motivations complexes, contradictoires, inavouables, que
5589 exes, contradictoires, inavouables, que détectent les psychologues, et dans lesquelles vit le bourgeois72. Ce milieu, c’est
5590 étectent les psychologues, et dans lesquelles vit le bourgeois72. Ce milieu, c’est le peuple ramuzien, peuple créé d’abord
5591 s lesquelles vit le bourgeois72. Ce milieu, c’est le peuple ramuzien, peuple créé d’abord à l’image du Ramuz créateur, ave
5592 , c’est le peuple ramuzien, peuple créé d’abord à l’ image du Ramuz créateur, avec des éléments tirés du caractère vaudois.
5593 actère vaudois. On a loué cet « artiste raffiné » d’ avoir su « se ravaler au niveau des simples ». Mais non, Ramuz ne desc
5594 on art vient de plus bas, des origines créatrices de sa race. Il a cette lenteur qu’impose la nature physique du pays. Il
5595 éatrices de sa race. Il a cette lenteur qu’impose la nature physique du pays. Il participe de cette lourdeur originelle d’
5596 u’impose la nature physique du pays. Il participe de cette lourdeur originelle d’un peuple en communion et en conflit vita
5597 u pays. Il participe de cette lourdeur originelle d’ un peuple en communion et en conflit vital avec les éléments. Ce n’est
5598 d’un peuple en communion et en conflit vital avec les éléments. Ce n’est point là un art « d’après le peuple », mais on dir
5599 les éléments. Ce n’est point là un art « d’après le peuple », mais on dirait plus justement : d’avant. Un art qui vient d
5600 près le peuple », mais on dirait plus justement : d’ avant. Un art qui vient du fond mythologique de la race. (Si Ramuz par
5601  : d’avant. Un art qui vient du fond mythologique de la race. (Si Ramuz par exemple nous parle d’une Antiquité, il faut en
5602 d’avant. Un art qui vient du fond mythologique de la race. (Si Ramuz par exemple nous parle d’une Antiquité, il faut enten
5603 ique de la race. (Si Ramuz par exemple nous parle d’ une Antiquité, il faut entendre qu’il s’agit de celle du pays de Vaud 
5604 le d’une Antiquité, il faut entendre qu’il s’agit de celle du pays de Vaud : non pas la grecque, qui est scolaire — pour e
5605 é, il faut entendre qu’il s’agit de celle du pays de Vaud : non pas la grecque, qui est scolaire — pour eux — mais la bibl
5606 e qu’il s’agit de celle du pays de Vaud : non pas la grecque, qui est scolaire — pour eux — mais la biblique, qui est viva
5607 as la grecque, qui est scolaire — pour eux — mais la biblique, qui est vivante.) Ainsi tous parlent un même langage, qu’il
5608 ante.) Ainsi tous parlent un même langage, qu’ils l’ inscrivent sur le papier ou dans la terre qu’ils travaillent. Tous par
5609 parlent un même langage, qu’ils l’inscrivent sur le papier ou dans la terre qu’ils travaillent. Tous participent de l’inc
5610 angage, qu’ils l’inscrivent sur le papier ou dans la terre qu’ils travaillent. Tous participent de l’incarnation du mythe.
5611 ans la terre qu’ils travaillent. Tous participent de l’incarnation du mythe. ⁂ Voyez les Signes parmi nous. Dans la simpli
5612 la terre qu’ils travaillent. Tous participent de l’ incarnation du mythe. ⁂ Voyez les Signes parmi nous. Dans la simplicit
5613 us participent de l’incarnation du mythe. ⁂ Voyez les Signes parmi nous. Dans la simplicité de son sujet, ce récit réalise
5614 ion du mythe. ⁂ Voyez les Signes parmi nous. Dans la simplicité de son sujet, ce récit réalise d’une manière exemplaire l’
5615 ⁂ Voyez les Signes parmi nous. Dans la simplicité de son sujet, ce récit réalise d’une manière exemplaire l’accord des élé
5616 Dans la simplicité de son sujet, ce récit réalise d’ une manière exemplaire l’accord des éléments dont se nourrit l’art de
5617 sujet, ce récit réalise d’une manière exemplaire l’ accord des éléments dont se nourrit l’art de Ramuz. Voici Caille, le c
5618 exemplaire l’accord des éléments dont se nourrit l’ art de Ramuz. Voici Caille, le colporteur de bibles, qui s’avance dès
5619 laire l’accord des éléments dont se nourrit l’art de Ramuz. Voici Caille, le colporteur de bibles, qui s’avance dès le mat
5620 nts dont se nourrit l’art de Ramuz. Voici Caille, le colporteur de bibles, qui s’avance dès le matin à travers le pays, et
5621 urrit l’art de Ramuz. Voici Caille, le colporteur de bibles, qui s’avance dès le matin à travers le pays, et offre à tous
5622 Caille, le colporteur de bibles, qui s’avance dès le matin à travers le pays, et offre à tous la Parole « ayant l’aspect d
5623 ur de bibles, qui s’avance dès le matin à travers le pays, et offre à tous la Parole « ayant l’aspect d’une brochure à cou
5624 e dès le matin à travers le pays, et offre à tous la Parole « ayant l’aspect d’une brochure à couverture bleue ». Et les é
5625 ravers le pays, et offre à tous la Parole « ayant l’ aspect d’une brochure à couverture bleue ». Et les événements actuels
5626 pays, et offre à tous la Parole « ayant l’aspect d’ une brochure à couverture bleue ». Et les événements actuels — cela se
5627 l’aspect d’une brochure à couverture bleue ». Et les événements actuels — cela se passe un jour d’été de 1918 — sont expli
5628 Et les événements actuels — cela se passe un jour d’ été de 1918 — sont expliqués à la lumière des Écritures. La Fin des te
5629 événements actuels — cela se passe un jour d’été de 1918 — sont expliqués à la lumière des Écritures. La Fin des temps es
5630 1918 — sont expliqués à la lumière des Écritures. La Fin des temps est proche, il faut en témoigner. Caille pénètre dans l
5631 proche, il faut en témoigner. Caille pénètre dans les cours de ferme, dans les cafés. À tous il tend la Parole « morte aux
5632 faut en témoigner. Caille pénètre dans les cours de ferme, dans les cafés. À tous il tend la Parole « morte aux pages » ;
5633 ner. Caille pénètre dans les cours de ferme, dans les cafés. À tous il tend la Parole « morte aux pages » ; mais voici que
5634 es cours de ferme, dans les cafés. À tous il tend la Parole « morte aux pages » ; mais voici que de toutes parts les signe
5635 orte aux pages » ; mais voici que de toutes parts les signes paraissent sur la terre, les maladies, la famine, la révolte,
5636 ici que de toutes parts les signes paraissent sur la terre, les maladies, la famine, la révolte, la guerre et la mortalité
5637 toutes parts les signes paraissent sur la terre, les maladies, la famine, la révolte, la guerre et la mortalité. Caille s’
5638 les signes paraissent sur la terre, les maladies, la famine, la révolte, la guerre et la mortalité. Caille s’avance dans l
5639 paraissent sur la terre, les maladies, la famine, la révolte, la guerre et la mortalité. Caille s’avance dans la journée,
5640 ur la terre, les maladies, la famine, la révolte, la guerre et la mortalité. Caille s’avance dans la journée, et l’angoiss
5641 les maladies, la famine, la révolte, la guerre et la mortalité. Caille s’avance dans la journée, et l’angoisse grandit aut
5642 , la guerre et la mortalité. Caille s’avance dans la journée, et l’angoisse grandit autour de lui. De partout l’orage s’am
5643 la mortalité. Caille s’avance dans la journée, et l’ angoisse grandit autour de lui. De partout l’orage s’amasse. Vers le s
5644 la journée, et l’angoisse grandit autour de lui. De partout l’orage s’amasse. Vers le soir il éclate tragiquement. Est-ce
5645 , et l’angoisse grandit autour de lui. De partout l’ orage s’amasse. Vers le soir il éclate tragiquement. Est-ce la Fin ? G
5646 autour de lui. De partout l’orage s’amasse. Vers le soir il éclate tragiquement. Est-ce la Fin ? Grande heure de terreur
5647 asse. Vers le soir il éclate tragiquement. Est-ce la Fin ? Grande heure de terreur et de prière… Puis, « la page du ciel a
5648 éclate tragiquement. Est-ce la Fin ? Grande heure de terreur et de prière… Puis, « la page du ciel a été tournée », ils se
5649 ement. Est-ce la Fin ? Grande heure de terreur et de prière… Puis, « la page du ciel a été tournée », ils se relèvent. « I
5650 n ? Grande heure de terreur et de prière… Puis, «  la page du ciel a été tournée », ils se relèvent. « Il paraît bien qu’on
5651 èvent. « Il paraît bien qu’on n’est pas morts ! » Le monde renaît dans une soirée pure et le baiser d’un couple heureux. R
5652 morts ! » Le monde renaît dans une soirée pure et le baiser d’un couple heureux. Rarement la forme authentique de Ramuz at
5653 Le monde renaît dans une soirée pure et le baiser d’ un couple heureux. Rarement la forme authentique de Ramuz atteignit un
5654 e pure et le baiser d’un couple heureux. Rarement la forme authentique de Ramuz atteignit une autorité comparable à celle
5655 ’un couple heureux. Rarement la forme authentique de Ramuz atteignit une autorité comparable à celle qui éclate dans cet o
5656 t créé, entièrement « autorisé ». Un art qui rend les choses à l’état naissant, rugueux, décapé de toute rhétorique scolair
5657 rement « autorisé ». Un art qui rend les choses à l’ état naissant, rugueux, décapé de toute rhétorique scolaire et de tout
5658 end les choses à l’état naissant, rugueux, décapé de toute rhétorique scolaire et de toute explication intellectuelle, att
5659 , rugueux, décapé de toute rhétorique scolaire et de toute explication intellectuelle, atteignant une unité de style telle
5660 explication intellectuelle, atteignant une unité de style tellement têtue qu’elle évoque peu à peu on ne sait quelle puis
5661 elle, dans sa fascinante monotonie73. Un art dont la mesure ne doit pas être cherchée dans le pittoresque, ni dans l’ingén
5662 art dont la mesure ne doit pas être cherchée dans le pittoresque, ni dans l’ingéniosité, ni dans l’harmonie des sons, mais
5663 it pas être cherchée dans le pittoresque, ni dans l’ ingéniosité, ni dans l’harmonie des sons, mais bien dans la pesée. Tou
5664 ns le pittoresque, ni dans l’ingéniosité, ni dans l’ harmonie des sons, mais bien dans la pesée. Tous les procédés ramuzien
5665 sité, ni dans l’harmonie des sons, mais bien dans la pesée. Tous les procédés ramuziens : juxtapositions brusques, interfé
5666 ’harmonie des sons, mais bien dans la pesée. Tous les procédés ramuziens : juxtapositions brusques, interférences du récit,
5667 terférences du récit, surimpressions, changements de temps, sont ici largement mis en œuvre ; mais avec une probité partic
5668 is en œuvre ; mais avec une probité particulière. La surimpression par exemple n’est jamais pour Ramuz ce qu’elle fut pour
5669 our Ramuz ce qu’elle fut pour d’autres : un moyen de créer du mystère en brouillant les plans du réel ; elle est au contra
5670 tres : un moyen de créer du mystère en brouillant les plans du réel ; elle est au contraire un moyen de rendre plus totale
5671 es plans du réel ; elle est au contraire un moyen de rendre plus totale la vision. Tout indique, chez Ramuz, la volonté de
5672 e est au contraire un moyen de rendre plus totale la vision. Tout indique, chez Ramuz, la volonté de ne pas faire prendre
5673 plus totale la vision. Tout indique, chez Ramuz, la volonté de ne pas faire prendre une chose pour une autre, ni certain
5674 e la vision. Tout indique, chez Ramuz, la volonté de ne pas faire prendre une chose pour une autre, ni certain aspect conv
5675 e chose pour une autre, ni certain aspect convenu de la chose pour toute la chose. C’est pourquoi il s’attarde à décrire l
5676 hose pour une autre, ni certain aspect convenu de la chose pour toute la chose. C’est pourquoi il s’attarde à décrire le c
5677 ni certain aspect convenu de la chose pour toute la chose. C’est pourquoi il s’attarde à décrire le concret d’une façon c
5678 e la chose. C’est pourquoi il s’attarde à décrire le concret d’une façon concrète ; ainsi le maniement d’un outil. D’où le
5679 C’est pourquoi il s’attarde à décrire le concret d’ une façon concrète ; ainsi le maniement d’un outil. D’où le reproche d
5680 à décrire le concret d’une façon concrète ; ainsi le maniement d’un outil. D’où le reproche de puérilité que lui adressent
5681 concret d’une façon concrète ; ainsi le maniement d’ un outil. D’où le reproche de puérilité que lui adressent ceux qui par
5682 e façon concrète ; ainsi le maniement d’un outil. D’ où le reproche de puérilité que lui adressent ceux qui par exemple n’h
5683 on concrète ; ainsi le maniement d’un outil. D’où le reproche de puérilité que lui adressent ceux qui par exemple n’hésite
5684 ; ainsi le maniement d’un outil. D’où le reproche de puérilité que lui adressent ceux qui par exemple n’hésitent pas à pre
5685 i par exemple n’hésitent pas à prendre au sérieux l’ intrigue d’un roman bourgeois. On s’est trop arrêté à l’insolite du st
5686 le n’hésitent pas à prendre au sérieux l’intrigue d’ un roman bourgeois. On s’est trop arrêté à l’insolite du style chez Ra
5687 igue d’un roman bourgeois. On s’est trop arrêté à l’ insolite du style chez Ramuz. Ce qu’il a d’insolite, ce n’est point ta
5688 rêté à l’insolite du style chez Ramuz. Ce qu’il a d’ insolite, ce n’est point tant sa forme que les vertus qu’elle suppose 
5689 il a d’insolite, ce n’est point tant sa forme que les vertus qu’elle suppose : la sobriété, la solidité, le refus de l’iron
5690 nt tant sa forme que les vertus qu’elle suppose : la sobriété, la solidité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l
5691 rme que les vertus qu’elle suppose : la sobriété, la solidité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de t
5692 ertus qu’elle suppose : la sobriété, la solidité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de toute complais
5693 elle suppose : la sobriété, la solidité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de toute complaisance à so
5694 e suppose : la sobriété, la solidité, le refus de l’ ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de toute complaisance à soi,
5695 : la sobriété, la solidité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de toute complaisance à soi, le « dévou
5696 ité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’ absence de toute complaisance à soi, le « dévouement à l’objet ». Je v
5697 fus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de toute complaisance à soi, le « dévouement à l’objet ». Je vois bien l
5698 sérieuse, l’absence de toute complaisance à soi, le « dévouement à l’objet ». Je vois bien les défauts de cette forme, et
5699 ce de toute complaisance à soi, le « dévouement à l’ objet ». Je vois bien les défauts de cette forme, et le poncif qu’elle
5700 à soi, le « dévouement à l’objet ». Je vois bien les défauts de cette forme, et le poncif qu’elle peut instituer ; ces dét
5701  dévouement à l’objet ». Je vois bien les défauts de cette forme, et le poncif qu’elle peut instituer ; ces détails parfoi
5702 et ». Je vois bien les défauts de cette forme, et le poncif qu’elle peut instituer ; ces détails parfois trop volontaireme
5703 tails parfois trop volontairement détaillés. Mais l’ important, c’est qu’une page de Ramuz, — même pas très réussie, et il
5704 nt détaillés. Mais l’important, c’est qu’une page de Ramuz, — même pas très réussie, et il y en a, il faut le dire, qui on
5705 z, — même pas très réussie, et il y en a, il faut le dire, qui ont un air raté, un air de pastiche de Ramuz74 — c’est qu’u
5706 n a, il faut le dire, qui ont un air raté, un air de pastiche de Ramuz74 — c’est qu’une seule page de ce livre lue avec la
5707 le dire, qui ont un air raté, un air de pastiche de Ramuz74 — c’est qu’une seule page de ce livre lue avec la lenteur qu’
5708 de pastiche de Ramuz74 — c’est qu’une seule page de ce livre lue avec la lenteur qu’elle impose, nous replace dans une vi
5709 74 — c’est qu’une seule page de ce livre lue avec la lenteur qu’elle impose, nous replace dans une vision grande et effica
5710 ace dans une vision grande et efficace des gestes les plus simples de la vie. Mais il faut dire aussi « l’actualité » singu
5711 on grande et efficace des gestes les plus simples de la vie. Mais il faut dire aussi « l’actualité » singulière d’un tel l
5712 grande et efficace des gestes les plus simples de la vie. Mais il faut dire aussi « l’actualité » singulière d’un tel livr
5713 plus simples de la vie. Mais il faut dire aussi «  l’ actualité » singulière d’un tel livre. Il est des sujets éternels, ou
5714 ais il faut dire aussi « l’actualité » singulière d’ un tel livre. Il est des sujets éternels, ou mieux, perpétuels — sujet
5715 es sujets éternels, ou mieux, perpétuels — sujets d’ étonnement perpétuel — et la Fin du Monde est l’un d’eux. Un vrai myth
5716 , perpétuels — sujets d’étonnement perpétuel — et la Fin du Monde est l’un d’eux. Un vrai mythe, c’est-à-dire un événement
5717 tonnement perpétuel — et la Fin du Monde est l’un d’ eux. Un vrai mythe, c’est-à-dire un événement perpétuellement possible
5718 un événement perpétuellement possible, qui reçoit la vie comme un moule reçoit la matière en fusion ; qui la réalise souda
5719 possible, qui reçoit la vie comme un moule reçoit la matière en fusion ; qui la réalise soudain — la fait chose — en lui i
5720 comme un moule reçoit la matière en fusion ; qui la réalise soudain — la fait chose — en lui imposant une forme ; qui l’a
5721 t la matière en fusion ; qui la réalise soudain —  la fait chose — en lui imposant une forme ; qui l’actualise, — la fait a
5722 — la fait chose — en lui imposant une forme ; qui l’ actualise, — la fait acte — en l’arrêtant dans cette forme et en lui d
5723  — en lui imposant une forme ; qui l’actualise, —  la fait acte — en l’arrêtant dans cette forme et en lui donnant une date
5724 une forme ; qui l’actualise, — la fait acte — en l’ arrêtant dans cette forme et en lui donnant une date. Les périodes qui
5725 tant dans cette forme et en lui donnant une date. Les périodes qui marquent dans l’Histoire sont celles où la forme d’un my
5726 donnant une date. Les périodes qui marquent dans l’ Histoire sont celles où la forme d’un mythe affleure, s’incarne et dev
5727 iodes qui marquent dans l’Histoire sont celles où la forme d’un mythe affleure, s’incarne et devient visible75. Ce sont le
5728 marquent dans l’Histoire sont celles où la forme d’ un mythe affleure, s’incarne et devient visible75. Ce sont les période
5729 affleure, s’incarne et devient visible75. Ce sont les périodes de crise. Or toute crise est un jugement, c’est-à-dire un ar
5730 ncarne et devient visible75. Ce sont les périodes de crise. Or toute crise est un jugement, c’est-à-dire un arrêt dans une
5731 -à-dire un arrêt dans une forme. Cela se voit par l’ étymologie. Aussi par le passage à la limite : car la plus grande cris
5732 e forme. Cela se voit par l’étymologie. Aussi par le passage à la limite : car la plus grande crise imaginable, c’est l’ar
5733 se voit par l’étymologie. Aussi par le passage à la limite : car la plus grande crise imaginable, c’est l’arrêt absolu :
5734 tymologie. Aussi par le passage à la limite : car la plus grande crise imaginable, c’est l’arrêt absolu : le Jugement dern
5735 mite : car la plus grande crise imaginable, c’est l’ arrêt absolu : le Jugement dernier. Le sens de notre crise du xxe siè
5736 s grande crise imaginable, c’est l’arrêt absolu : le Jugement dernier. Le sens de notre crise du xxe siècle apparaît ains
5737 able, c’est l’arrêt absolu : le Jugement dernier. Le sens de notre crise du xxe siècle apparaît ainsi manifeste : un juge
5738 est l’arrêt absolu : le Jugement dernier. Le sens de notre crise du xxe siècle apparaît ainsi manifeste : un jugement sur
5739 e apparaît ainsi manifeste : un jugement sur tous les plans, financier, commercial, éthique et spirituel. Que les échanges
5740 financier, commercial, éthique et spirituel. Que les échanges se ralentissent ou cessent : aussitôt perce l’interrogation
5741 anges se ralentissent ou cessent : aussitôt perce l’ interrogation que la réussite couvrait. Où va notre or, en réalité ? (
5742 t ou cessent : aussitôt perce l’interrogation que la réussite couvrait. Où va notre or, en réalité ? (dans quelle directio
5743 principale ?) Où tend notre action centuplée par les machines ? Où tendent nos métaphysiques et nos philosophies mal embra
5744 ples, et réputées grossières. Nous verrons tout à l’ heure dans quel esprit Ramuz les pose, et que précisément, c’est l’esp
5745 ous verrons tout à l’heure dans quel esprit Ramuz les pose, et que précisément, c’est l’esprit de ces Signes. L’affleuremen
5746 esprit Ramuz les pose, et que précisément, c’est l’ esprit de ces Signes. L’affleurement mystérieux de la forme mythique,
5747 amuz les pose, et que précisément, c’est l’esprit de ces Signes. L’affleurement mystérieux de la forme mythique, le poète
5748 et que précisément, c’est l’esprit de ces Signes. L’ affleurement mystérieux de la forme mythique, le poète en tout temps a
5749 l’esprit de ces Signes. L’affleurement mystérieux de la forme mythique, le poète en tout temps a le pouvoir de la susciter
5750 sprit de ces Signes. L’affleurement mystérieux de la forme mythique, le poète en tout temps a le pouvoir de la susciter da
5751 . L’affleurement mystérieux de la forme mythique, le poète en tout temps a le pouvoir de la susciter dans son œuvre, à la
5752 ux de la forme mythique, le poète en tout temps a le pouvoir de la susciter dans son œuvre, à la similitude du croyant dan
5753 rme mythique, le poète en tout temps a le pouvoir de la susciter dans son œuvre, à la similitude du croyant dans sa prière
5754 mythique, le poète en tout temps a le pouvoir de la susciter dans son œuvre, à la similitude du croyant dans sa prière. E
5755 mps a le pouvoir de la susciter dans son œuvre, à la similitude du croyant dans sa prière. Et c’est pourquoi le poète, Ram
5756 tude du croyant dans sa prière. Et c’est pourquoi le poète, Ramuz, l’homme qui vit concrètement les grands mythes et qui l
5757 ans sa prière. Et c’est pourquoi le poète, Ramuz, l’ homme qui vit concrètement les grands mythes et qui les réalise dans s
5758 uoi le poète, Ramuz, l’homme qui vit concrètement les grands mythes et qui les réalise dans sa vision — cet homme sera touj
5759 mme qui vit concrètement les grands mythes et qui les réalise dans sa vision — cet homme sera toujours en puissance d’aujou
5760 sa vision — cet homme sera toujours en puissance d’ aujourd’hui, enraciné profondément dans une permanente actualité. I
5761 muz idéologue Il est remarquable que ceux dont la fonction serait d’exprimer notre civilisation, en un temps où elle se
5762 est remarquable que ceux dont la fonction serait d’ exprimer notre civilisation, en un temps où elle se trouve brutalement
5763 uestion, posent eux-mêmes si peu de questions, ou de si minimes. Un court essai de Ramuz (sur le Travail), débute ainsi :
5764 eu de questions, ou de si minimes. Un court essai de Ramuz (sur le Travail), débute ainsi : « Pourquoi est-ce qu’on travai
5765 s, ou de si minimes. Un court essai de Ramuz (sur le Travail), débute ainsi : « Pourquoi est-ce qu’on travaille ? Parce qu
5766 é ? » Je vois que cet article en vient à formuler le dilemme entre sociologie et métaphysique, qui se trouve être le dilem
5767 re sociologie et métaphysique, qui se trouve être le dilemme urgent de l’heure. Et je m’inquiète ; non pas de ces question
5768 étaphysique, qui se trouve être le dilemme urgent de l’heure. Et je m’inquiète ; non pas de ces questions, ni de la prise
5769 physique, qui se trouve être le dilemme urgent de l’ heure. Et je m’inquiète ; non pas de ces questions, ni de la prise de
5770 mme urgent de l’heure. Et je m’inquiète ; non pas de ces questions, ni de la prise de parti qu’elles déterminent chez Ramu
5771 . Et je m’inquiète ; non pas de ces questions, ni de la prise de parti qu’elles déterminent chez Ramuz, mais bien au contr
5772 t je m’inquiète ; non pas de ces questions, ni de la prise de parti qu’elles déterminent chez Ramuz, mais bien au contrair
5773 quiète ; non pas de ces questions, ni de la prise de parti qu’elles déterminent chez Ramuz, mais bien au contraire de ceci
5774  : qu’il me semble entendre pour la première fois la voix d’un de nos aînés, interrogeant notre destin, lui poser en face
5775 me semble entendre pour la première fois la voix d’ un de nos aînés, interrogeant notre destin, lui poser en face des ques
5776 emble entendre pour la première fois la voix d’un de nos aînés, interrogeant notre destin, lui poser en face des questions
5777 ant notre destin, lui poser en face des questions d’ une accablante simplicité. Me tromperais-je ? Ai-je mal su lire tant d
5778  ? Ai-je mal su lire tant de brillants essais sur le monde actuel et futur ? Est-ce le fait d’une disposition trop romanti
5779 ants essais sur le monde actuel et futur ? Est-ce le fait d’une disposition trop romantique que d’avoir cru distinguer dan
5780 ais sur le monde actuel et futur ? Est-ce le fait d’ une disposition trop romantique que d’avoir cru distinguer dans ces œu
5781 -ce le fait d’une disposition trop romantique que d’ avoir cru distinguer dans ces œuvres je ne sais quelle complaisance qu
5782 ans ces œuvres je ne sais quelle complaisance qui les faisait éviter d’instinct tout point de vue pratiquement bouleversant
5783 e sais quelle complaisance qui les faisait éviter d’ instinct tout point de vue pratiquement bouleversant ? D’autre part, n
5784 ement bouleversant ? D’autre part, n’est-ce point le fait d’un certain manque de tact intellectuel que de poser des questi
5785 uleversant ? D’autre part, n’est-ce point le fait d’ un certain manque de tact intellectuel que de poser des questions si r
5786 part, n’est-ce point le fait d’un certain manque de tact intellectuel que de poser des questions si rudimentaires, si peu
5787 fait d’un certain manque de tact intellectuel que de poser des questions si rudimentaires, si peu élaborées, des questions
5788 mporte qui pourrait poser et qui ne peuvent tirer de nous rien d’exquis ni d’original, mais qui bien au contraire nous plo
5789 urrait poser et qui ne peuvent tirer de nous rien d’ exquis ni d’original, mais qui bien au contraire nous plongent dans l’
5790 et qui ne peuvent tirer de nous rien d’exquis ni d’ original, mais qui bien au contraire nous plongent dans l’humiliation,
5791 al, mais qui bien au contraire nous plongent dans l’ humiliation, dans l’effroi ou dans la violence ? Le temps vient cepend
5792 contraire nous plongent dans l’humiliation, dans l’ effroi ou dans la violence ? Le temps vient cependant où la métaphysiq
5793 longent dans l’humiliation, dans l’effroi ou dans la violence ? Le temps vient cependant où la métaphysique se posera ou s
5794 ’humiliation, dans l’effroi ou dans la violence ? Le temps vient cependant où la métaphysique se posera ou sera niée en te
5795 ou dans la violence ? Le temps vient cependant où la métaphysique se posera ou sera niée en termes concrets, en termes de
5796 sormais ceux qui savent dévisager notre condition la plus nue. « Alors on voit paraître le grand, c’est-à-dire on voit par
5797 e condition la plus nue. « Alors on voit paraître le grand, c’est-à-dire on voit paraître l’homme dans sa grandeur, c’est-
5798 paraître le grand, c’est-à-dire on voit paraître l’ homme dans sa grandeur, c’est-à-dire dans l’élémentaire : un être qui
5799 aître l’homme dans sa grandeur, c’est-à-dire dans l’ élémentaire : un être qui est nu, qui a froid, qui a faim, qui a été j
5800 cesse s’efforcer, ne connaissant que peu de repos de son adolescence à sa mort. » Je cherche : je ne trouve aucun écrivain
5801 mort. » Je cherche : je ne trouve aucun écrivain de ce temps plus naturellement libéré de l’idéologie bourgeoise que Ramu
5802 un écrivain de ce temps plus naturellement libéré de l’idéologie bourgeoise que Ramuz. Sa conception tragique du sort de l
5803 écrivain de ce temps plus naturellement libéré de l’ idéologie bourgeoise que Ramuz. Sa conception tragique du sort de l’ho
5804 rgeoise que Ramuz. Sa conception tragique du sort de l’homme suffirait à l’attester. Mais plus sûrement encore son accepta
5805 oise que Ramuz. Sa conception tragique du sort de l’ homme suffirait à l’attester. Mais plus sûrement encore son acceptatio
5806 onception tragique du sort de l’homme suffirait à l’ attester. Mais plus sûrement encore son acceptation profonde d’aujourd
5807 ais plus sûrement encore son acceptation profonde d’ aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est le titre du journal grâce auquel, chaq
5808 tation profonde d’aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est le titre du journal grâce auquel, chaque semaine ou presque, au cours de
5809 cours de trois années qui marquent dans son œuvre l’ élargissement de la maturité, Ramuz engagea le dialogue avec son publi
5810 nnées qui marquent dans son œuvre l’élargissement de la maturité, Ramuz engagea le dialogue avec son public et l’époque. Q
5811 es qui marquent dans son œuvre l’élargissement de la maturité, Ramuz engagea le dialogue avec son public et l’époque. Quel
5812 vre l’élargissement de la maturité, Ramuz engagea le dialogue avec son public et l’époque. Quel que soit l’agacement que l
5813 ité, Ramuz engagea le dialogue avec son public et l’ époque. Quel que soit l’agacement que l’on puisse éprouver devant cert
5814 alogue avec son public et l’époque. Quel que soit l’ agacement que l’on puisse éprouver devant certaines pages où la simpli
5815 public et l’époque. Quel que soit l’agacement que l’ on puisse éprouver devant certaines pages où la simplicité touche à l’
5816 ue l’on puisse éprouver devant certaines pages où la simplicité touche à l’affectation, il faut admirer dans ces textes un
5817 devant certaines pages où la simplicité touche à l’ affectation, il faut admirer dans ces textes une volonté de sagesse à
5818 tion, il faut admirer dans ces textes une volonté de sagesse à peu près unique aujourd’hui. On y trouve un Ramuz nullement
5819 rité (comme un Bloy), nullement moralisant (comme les marxistes), ni victime ni bourreau d’une bourgeoisie à laquelle il éc
5820 ant (comme les marxistes), ni victime ni bourreau d’ une bourgeoisie à laquelle il échappe entièrement et de toutes les faç
5821 bourgeoisie à laquelle il échappe entièrement et de toutes les façons, n’étant pas même révolutionnaire, au sens politiqu
5822 ie à laquelle il échappe entièrement et de toutes les façons, n’étant pas même révolutionnaire, au sens politique de ce ter
5823 étant pas même révolutionnaire, au sens politique de ce terme, parce qu’il est vraiment radical76. Et ce n’est pas qu’il a
5824 adical76. Et ce n’est pas qu’il ait jamais craint de tirer sur ces racines, mais il a vu qu’elles tenaient bon, qu’elles t
5825 vu qu’elles tenaient bon, qu’elles tenaient trop de terre embrassée, et par elle un pays et son peuple. Car « c’est ici l
5826 t par elle un pays et son peuple. Car « c’est ici le pays de la solidité, parce que c’est le pays des ressemblances. Regar
5827 le un pays et son peuple. Car « c’est ici le pays de la solidité, parce que c’est le pays des ressemblances. Regarde, tout
5828 un pays et son peuple. Car « c’est ici le pays de la solidité, parce que c’est le pays des ressemblances. Regarde, tout y
5829 c’est ici le pays de la solidité, parce que c’est le pays des ressemblances. Regarde, tout y tient ensemble fortement, com
5830 arde, tout y tient ensemble fortement, comme dans le tableau d’un grand peintre. » Il a fallu beaucoup de temps pour que R
5831 y tient ensemble fortement, comme dans le tableau d’ un grand peintre. » Il a fallu beaucoup de temps pour que Ramuz consen
5832 p de temps pour que Ramuz consentît à penser dans le domaine du général. Il lui a fallu le temps de se faire un langage, d
5833 penser dans le domaine du général. Il lui a fallu le temps de se faire un langage, d’en éprouver les origines, et d’en aut
5834 ns le domaine du général. Il lui a fallu le temps de se faire un langage, d’en éprouver les origines, et d’en autoriser l’
5835 . Il lui a fallu le temps de se faire un langage, d’ en éprouver les origines, et d’en autoriser l’emploi concret dans un o
5836 lu le temps de se faire un langage, d’en éprouver les origines, et d’en autoriser l’emploi concret dans un ordre élargi. Ce
5837 faire un langage, d’en éprouver les origines, et d’ en autoriser l’emploi concret dans un ordre élargi. Cette élaboration
5838 ge, d’en éprouver les origines, et d’en autoriser l’ emploi concret dans un ordre élargi. Cette élaboration n’est pas de ce
5839 dans un ordre élargi. Cette élaboration n’est pas de celles dont un écrivain d’aujourd’hui puisse faire l’économie77. L’a-
5840 élaboration n’est pas de celles dont un écrivain d’ aujourd’hui puisse faire l’économie77. L’a-t-il menée à chef, on est f
5841 elles dont un écrivain d’aujourd’hui puisse faire l’ économie77. L’a-t-il menée à chef, on est frappé de voir que toute une
5842 écrivain d’aujourd’hui puisse faire l’économie77. L’ a-t-il menée à chef, on est frappé de voir que toute une idéologie s’y
5843 ’économie77. L’a-t-il menée à chef, on est frappé de voir que toute une idéologie s’y trouve incluse et déjà définie. Si b
5844 s’y trouve incluse et déjà définie. Si bien qu’à l’ entendre parler sur un problème que pourtant il aborde pour la premièr
5845 borde pour la première fois en public, on éprouve le sentiment de savoir par avance tout ce qu’il doit en dire. Je n’ai pu
5846 première fois en public, on éprouve le sentiment de savoir par avance tout ce qu’il doit en dire. Je n’ai pu me défendre
5847 out ce qu’il doit en dire. Je n’ai pu me défendre de cette impression à la lecture de Taille de l’homme, petit ouvrage con
5848 ire. Je n’ai pu me défendre de cette impression à la lecture de Taille de l’homme, petit ouvrage consacré à définir l’oppo
5849 i pu me défendre de cette impression à la lecture de Taille de l’homme, petit ouvrage consacré à définir l’opposition cosm
5850 fendre de cette impression à la lecture de Taille de l’homme, petit ouvrage consacré à définir l’opposition cosmique du ch
5851 dre de cette impression à la lecture de Taille de l’ homme, petit ouvrage consacré à définir l’opposition cosmique du chris
5852 ille de l’homme, petit ouvrage consacré à définir l’ opposition cosmique du christianisme et du marxisme. Le sens profond d
5853 osition cosmique du christianisme et du marxisme. Le sens profond de la communauté qui anime l’œuvre de Ramuz put induire
5854 du christianisme et du marxisme. Le sens profond de la communauté qui anime l’œuvre de Ramuz put induire certains à le qu
5855 christianisme et du marxisme. Le sens profond de la communauté qui anime l’œuvre de Ramuz put induire certains à le quali
5856 xisme. Le sens profond de la communauté qui anime l’ œuvre de Ramuz put induire certains à le qualifier d’« unanimiste ». M
5857 e sens profond de la communauté qui anime l’œuvre de Ramuz put induire certains à le qualifier d’« unanimiste ». Mais comm
5858 qui anime l’œuvre de Ramuz put induire certains à le qualifier d’« unanimiste ». Mais comment Ramuz croirait-il à cette âm
5859 uvre de Ramuz put induire certains à le qualifier d’ « unanimiste ». Mais comment Ramuz croirait-il à cette âme sans visage
5860 à ce mythe purement cérébral ? « Je ne distingue l’ être qu’aux racines de l’élémentaire », écrivait-il dans Six Cahiers.
5861 érébral ? « Je ne distingue l’être qu’aux racines de l’élémentaire », écrivait-il dans Six Cahiers. Parlons plutôt du comm
5862 bral ? « Je ne distingue l’être qu’aux racines de l’ élémentaire », écrivait-il dans Six Cahiers. Parlons plutôt du communi
5863 il dans Six Cahiers. Parlons plutôt du communisme de son œuvre, à condition qu’on entende le mot dans le sens littéral, or
5864 ommunisme de son œuvre, à condition qu’on entende le mot dans le sens littéral, originel et matériel, qui s’oppose diamétr
5865 son œuvre, à condition qu’on entende le mot dans le sens littéral, originel et matériel, qui s’oppose diamétralement à l’
5866 iginel et matériel, qui s’oppose diamétralement à l’ acceptation marxiste. Le communisme ramuzien, c’est celui qu’établisse
5867 s’oppose diamétralement à l’acceptation marxiste. Le communisme ramuzien, c’est celui qu’établissent la mort, la panique n
5868 e communisme ramuzien, c’est celui qu’établissent la mort, la panique naturelle, la joie, — la joie, ce point vraiment com
5869 sme ramuzien, c’est celui qu’établissent la mort, la panique naturelle, la joie, — la joie, ce point vraiment commun, parc
5870 lui qu’établissent la mort, la panique naturelle, la joie, — la joie, ce point vraiment commun, parce qu’il « est au-delà
5871 lissent la mort, la panique naturelle, la joie, —  la joie, ce point vraiment commun, parce qu’il « est au-delà de la vie »
5872 point vraiment commun, parce qu’il « est au-delà de la vie ». C’est le communisme qui règne au Jugement dernier et qui ré
5873 int vraiment commun, parce qu’il « est au-delà de la vie ». C’est le communisme qui règne au Jugement dernier et qui régna
5874 mun, parce qu’il « est au-delà de la vie ». C’est le communisme qui règne au Jugement dernier et qui régnait aux Origines,
5875 Jugement dernier et qui régnait aux Origines, car la Fin et le Commencement « sont en ressemblance et voisinage ». Ce rega
5876 ernier et qui régnait aux Origines, car la Fin et le Commencement « sont en ressemblance et voisinage ». Ce regard rajeuni
5877 rd rajeuni, ces gestes rudimentaires, cette odeur de bois fraîchement coupé que dégageaient les premières œuvres des écriv
5878 ue dégageaient les premières œuvres des écrivains de l’URSS, je ne les retrouve que chez Ramuz. Mais purifiés de toute bru
5879 dégageaient les premières œuvres des écrivains de l’ URSS, je ne les retrouve que chez Ramuz. Mais purifiés de toute brutal
5880 s premières œuvres des écrivains de l’URSS, je ne les retrouve que chez Ramuz. Mais purifiés de toute brutalité, de ces tra
5881 je ne les retrouve que chez Ramuz. Mais purifiés de toute brutalité, de ces traits forcenés, de ces ricanements d’intelle
5882 que chez Ramuz. Mais purifiés de toute brutalité, de ces traits forcenés, de ces ricanements d’intellectuels mal guéris. C
5883 ifiés de toute brutalité, de ces traits forcenés, de ces ricanements d’intellectuels mal guéris. Certes Ramuz a toujours b
5884 alité, de ces traits forcenés, de ces ricanements d’ intellectuels mal guéris. Certes Ramuz a toujours beaucoup attendu du
5885 amuz a toujours beaucoup attendu du peuple russe, de « cette immense et secrète réserve d’innocence », d’où peut-être un j
5886 uple russe, de « cette immense et secrète réserve d’ innocence », d’où peut-être un jour sortira le peuple-poète, « le peup
5887 « cette immense et secrète réserve d’innocence », d’ où peut-être un jour sortira le peuple-poète, « le peuple tous en un »
5888 rve d’innocence », d’où peut-être un jour sortira le peuple-poète, « le peuple tous en un ». Mais son œuvre est bien au-de
5889 d’où peut-être un jour sortira le peuple-poète, «  le peuple tous en un ». Mais son œuvre est bien au-delà de l’ère machini
5890 ple tous en un ». Mais son œuvre est bien au-delà de l’ère machiniste où la Russie s’engage. Un trait profond de son art m
5891 tous en un ». Mais son œuvre est bien au-delà de l’ ère machiniste où la Russie s’engage. Un trait profond de son art m’en
5892 son œuvre est bien au-delà de l’ère machiniste où la Russie s’engage. Un trait profond de son art m’en convainc : le sens
5893 achiniste où la Russie s’engage. Un trait profond de son art m’en convainc : le sens de la vénération, qui est aussi le se
5894 gage. Un trait profond de son art m’en convainc : le sens de la vénération, qui est aussi le sens de la lenteur des choses
5895 trait profond de son art m’en convainc : le sens de la vénération, qui est aussi le sens de la lenteur des choses. Person
5896 ait profond de son art m’en convainc : le sens de la vénération, qui est aussi le sens de la lenteur des choses. Personne,
5897 onvainc : le sens de la vénération, qui est aussi le sens de la lenteur des choses. Personne, en Occident, n’a salué la Ré
5898 : le sens de la vénération, qui est aussi le sens de la lenteur des choses. Personne, en Occident, n’a salué la Révolution
5899 e sens de la vénération, qui est aussi le sens de la lenteur des choses. Personne, en Occident, n’a salué la Révolution ru
5900 teur des choses. Personne, en Occident, n’a salué la Révolution russe avec un enthousiasme plus gravement motivé que Ramuz
5901 Printemps. Personne plus que lui ne serait digne de revendiquer la qualité de « communiste » si les mots conservaient un
5902 sonne plus que lui ne serait digne de revendiquer la qualité de « communiste » si les mots conservaient un sens. Et cela d
5903 que lui ne serait digne de revendiquer la qualité de « communiste » si les mots conservaient un sens. Et cela donne à la c
5904 ne de revendiquer la qualité de « communiste » si les mots conservaient un sens. Et cela donne à la condamnation du collect
5905 si les mots conservaient un sens. Et cela donne à la condamnation du collectivisme qu’il prononça dans Taille de l’homme u
5906 ation du collectivisme qu’il prononça dans Taille de l’homme une signification et une portée humaine dont les bourgeois eu
5907 on du collectivisme qu’il prononça dans Taille de l’ homme une signification et une portée humaine dont les bourgeois eusse
5908 omme une signification et une portée humaine dont les bourgeois eussent dû concevoir plus de crainte que de satisfaction. R
5909 aine dont les bourgeois eussent dû concevoir plus de crainte que de satisfaction. Ramuz fait au système soviétique certain
5910 ourgeois eussent dû concevoir plus de crainte que de satisfaction. Ramuz fait au système soviétique certains reproches que
5911 ant lui, avaient bien souvent formulés, avec plus de mordant peut-être, et plus de précision technique. Mais ce qu’il décr
5912 formulés, avec plus de mordant peut-être, et plus de précision technique. Mais ce qu’il décrit avec une véritable puissanc
5913 qu’il décrit avec une véritable puissance, c’est l’ aboutissement du marxisme : l’isolement cosmique de l’homme. Quoi qu’i
5914 le puissance, c’est l’aboutissement du marxisme : l’ isolement cosmique de l’homme. Quoi qu’il en dise, d’ailleurs, il dit
5915 ’aboutissement du marxisme : l’isolement cosmique de l’homme. Quoi qu’il en dise, d’ailleurs, il dit plus que ses argument
5916 outissement du marxisme : l’isolement cosmique de l’ homme. Quoi qu’il en dise, d’ailleurs, il dit plus que ses arguments.
5917 On peut aller jusqu’à soutenir que s’il défendait les Soviets, il n’en resterait pas moins, par le fait de son être même, u
5918 ait les Soviets, il n’en resterait pas moins, par le fait de son être même, une protestation contre l’orthodoxie matériali
5919 Soviets, il n’en resterait pas moins, par le fait de son être même, une protestation contre l’orthodoxie matérialiste. Qua
5920 le fait de son être même, une protestation contre l’ orthodoxie matérialiste. Quand on possède comme lui le sens de la soli
5921 thodoxie matérialiste. Quand on possède comme lui le sens de la solitude et le sens de la communauté, — indissolubles — on
5922 matérialiste. Quand on possède comme lui le sens de la solitude et le sens de la communauté, — indissolubles — on est une
5923 térialiste. Quand on possède comme lui le sens de la solitude et le sens de la communauté, — indissolubles — on est une ob
5924 nd on possède comme lui le sens de la solitude et le sens de la communauté, — indissolubles — on est une objection vivante
5925 ssède comme lui le sens de la solitude et le sens de la communauté, — indissolubles — on est une objection vivante à tout
5926 de comme lui le sens de la solitude et le sens de la communauté, — indissolubles — on est une objection vivante à tout ind
5927 out « isme ». Quand on est à ce point possédé par la vie particulière des choses et des êtres, on n’a pas besoin d’argumen
5928 ulière des choses et des êtres, on n’a pas besoin d’ arguments pour faire sentir l’absurdité des « lois », qui pour certain
5929 , on n’a pas besoin d’arguments pour faire sentir l’ absurdité des « lois », qui pour certains intellectuels, figurent la r
5930 lois », qui pour certains intellectuels, figurent la réalité. Une œuvre comme Adam et Ève nous le fait voir tout aussi bie
5931 rent la réalité. Une œuvre comme Adam et Ève nous le fait voir tout aussi bien que Taille de l’homme : Ramuz est présent à
5932 Ève nous le fait voir tout aussi bien que Taille de l’homme : Ramuz est présent à ce monde, — eux, ils essaient de le rec
5933 e nous le fait voir tout aussi bien que Taille de l’ homme : Ramuz est présent à ce monde, — eux, ils essaient de le recomp
5934 Ramuz est présent à ce monde, — eux, ils essaient de le recomposer au sein de son absence insurmontable. À ceux qui croien
5935 uz est présent à ce monde, — eux, ils essaient de le recomposer au sein de son absence insurmontable. À ceux qui croient a
5936 e insurmontable. À ceux qui croient aux fatalités de l’Histoire, il faut dire simplement qu’elles sont vraies pour eux-mêm
5937 nsurmontable. À ceux qui croient aux fatalités de l’ Histoire, il faut dire simplement qu’elles sont vraies pour eux-mêmes
5938 lles sont vraies pour eux-mêmes et pour tous ceux de leur croyance. On ne calcule pas avec la vie, mais avec des quantités
5939 ous ceux de leur croyance. On ne calcule pas avec la vie, mais avec des quantités mortes. Ceux qui se vantent d’être calcu
5940 is avec des quantités mortes. Ceux qui se vantent d’ être calculables ont très probablement raison : c’est une constatation
5941 très probablement raison : c’est une constatation de décès spirituel, à peine anticipée peut-être. Mais ils se trompent to
5942 d ils se croient « matérialistes ». Ils méprisent la matière comme seuls les spiritualistes bourgeois savaient la mépriser
5943 rialistes ». Ils méprisent la matière comme seuls les spiritualistes bourgeois savaient la mépriser. (Dix ans de discussion
5944 comme seuls les spiritualistes bourgeois savaient la mépriser. (Dix ans de discussions, chez les philosophes de Moscou, on
5945 ualistes bourgeois savaient la mépriser. (Dix ans de discussions, chez les philosophes de Moscou, ont abouti en 1932 à des
5946 vaient la mépriser. (Dix ans de discussions, chez les philosophes de Moscou, ont abouti en 1932 à des définitions tellement
5947 er. (Dix ans de discussions, chez les philosophes de Moscou, ont abouti en 1932 à des définitions tellement abstruses de c
5948 uti en 1932 à des définitions tellement abstruses de cette fameuse « matière » sur laquelle tout se fonde, que Staline s’e
5949 e, que Staline s’est vu contraint, pour en finir, de fixer la saine doctrine par un ukase condamnant à la fois les mécanis
5950 aline s’est vu contraint, pour en finir, de fixer la saine doctrine par un ukase condamnant à la fois les mécanistes et le
5951 saine doctrine par un ukase condamnant à la fois les mécanistes et les dialecticiens. C’est à peu près, l’ukase en moins,
5952 r un ukase condamnant à la fois les mécanistes et les dialecticiens. C’est à peu près, l’ukase en moins, ce qui s’est passé
5953 écanistes et les dialecticiens. C’est à peu près, l’ ukase en moins, ce qui s’est passé chez les bourgeois au sujet du mot
5954 u près, l’ukase en moins, ce qui s’est passé chez les bourgeois au sujet du mot « esprit ».) Le vrai matérialiste, ici enco
5955 é chez les bourgeois au sujet du mot « esprit ».) Le vrai matérialiste, ici encore, c’est Ramuz. Parce qu’il aime les chos
5956 aliste, ici encore, c’est Ramuz. Parce qu’il aime les choses et se méfie des mécaniques interposées entre l’homme et les ch
5957 oses et se méfie des mécaniques interposées entre l’ homme et les choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas le besoin de s’affi
5958 méfie des mécaniques interposées entre l’homme et les choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas le besoin de s’affirmer matéria
5959 omme et les choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas le besoin de s’affirmer matérialiste. IIISur un croquis de Stravinsky
5960 s choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas le besoin de s’affirmer matérialiste. IIISur un croquis de Stravinsky L’aute
5961 de s’affirmer matérialiste. IIISur un croquis de Stravinsky L’auteur aux prises avec les choses dans son œuvre, l’a
5962 térialiste. IIISur un croquis de Stravinsky L’ auteur aux prises avec les choses dans son œuvre, l’auteur aux prises
5963 croquis de Stravinsky L’auteur aux prises avec les choses dans son œuvre, l’auteur aux prises avec certaine idée de l’ho
5964 auteur aux prises avec les choses dans son œuvre, l’ auteur aux prises avec certaine idée de l’homme dans sa tête, nous dir
5965 son œuvre, l’auteur aux prises avec certaine idée de l’homme dans sa tête, nous dirons que ce sont les deux moitiés d’une
5966 œuvre, l’auteur aux prises avec certaine idée de l’ homme dans sa tête, nous dirons que ce sont les deux moitiés d’une fig
5967 de l’homme dans sa tête, nous dirons que ce sont les deux moitiés d’une figure. Mais cette figure est un autoportrait. Com
5968 sa tête, nous dirons que ce sont les deux moitiés d’ une figure. Mais cette figure est un autoportrait. Comment les autres
5969 e. Mais cette figure est un autoportrait. Comment les autres la voient-ils ? C’est aux critiques qu’il faut s’adresser pour
5970 te figure est un autoportrait. Comment les autres la voient-ils ? C’est aux critiques qu’il faut s’adresser pour obtenir l
5971 ut s’adresser pour obtenir le troisième document, le point qui détermine l’orientation réelle du système. On a beaucoup éc
5972 nir le troisième document, le point qui détermine l’ orientation réelle du système. On a beaucoup écrit sur l’œuvre de Ramu
5973 tation réelle du système. On a beaucoup écrit sur l’ œuvre de Ramuz. Mais presque rien sur sa personne, au sens où je l’ent
5974 éelle du système. On a beaucoup écrit sur l’œuvre de Ramuz. Mais presque rien sur sa personne, au sens où je l’entends ici
5975 Mais presque rien sur sa personne, au sens où je l’ entends ici. La seule critique où se révèle un génie qui ressemble au
5976 ien sur sa personne, au sens où je l’entends ici. La seule critique où se révèle un génie qui ressemble au sien, je la tro
5977 e où se révèle un génie qui ressemble au sien, je la trouve dans un dessin de Stravinsky. Cette interprétation à la volée
5978 ui ressemble au sien, je la trouve dans un dessin de Stravinsky. Cette interprétation à la volée d’une figure, est à mes y
5979 s un dessin de Stravinsky. Cette interprétation à la volée d’une figure, est à mes yeux plus significative dans sa déforma
5980 in de Stravinsky. Cette interprétation à la volée d’ une figure, est à mes yeux plus significative dans sa déformation déli
5981 significative dans sa déformation délibérée, que les gloses les plus consciencieuses sur la syntaxe et sur la construction
5982 ive dans sa déformation délibérée, que les gloses les plus consciencieuses sur la syntaxe et sur la construction des romans
5983 érée, que les gloses les plus consciencieuses sur la syntaxe et sur la construction des romans de Ramuz. ⁂ Tout portrait r
5984 es les plus consciencieuses sur la syntaxe et sur la construction des romans de Ramuz. ⁂ Tout portrait représente un dialo
5985 sur la syntaxe et sur la construction des romans de Ramuz. ⁂ Tout portrait représente un dialogue entre le peintre et son
5986 muz. ⁂ Tout portrait représente un dialogue entre le peintre et son modèle. Mais comment distinguer la part de chacun des
5987 le peintre et son modèle. Mais comment distinguer la part de chacun des interlocuteurs ? La signature de Stravinsky n’appa
5988 re et son modèle. Mais comment distinguer la part de chacun des interlocuteurs ? La signature de Stravinsky n’apparaît pas
5989 distinguer la part de chacun des interlocuteurs ? La signature de Stravinsky n’apparaît pas seulement dans la marge de ce
5990 part de chacun des interlocuteurs ? La signature de Stravinsky n’apparaît pas seulement dans la marge de ce croquis. Elle
5991 ature de Stravinsky n’apparaît pas seulement dans la marge de ce croquis. Elle est encore dans le beau trait qui ondule de
5992 Stravinsky n’apparaît pas seulement dans la marge de ce croquis. Elle est encore dans le beau trait qui ondule de l’œil dr
5993 dans la marge de ce croquis. Elle est encore dans le beau trait qui ondule de l’œil droit au menton de Ramuz. C’est une li
5994 is. Elle est encore dans le beau trait qui ondule de l’œil droit au menton de Ramuz. C’est une ligne mélodique dont on ret
5995 Elle est encore dans le beau trait qui ondule de l’ œil droit au menton de Ramuz. C’est une ligne mélodique dont on retrou
5996 le beau trait qui ondule de l’œil droit au menton de Ramuz. C’est une ligne mélodique dont on retrouverait l’allure dans p
5997 z. C’est une ligne mélodique dont on retrouverait l’ allure dans plusieurs « traits » de Petrouchka. La moustache est noirc
5998 n retrouverait l’allure dans plusieurs « traits » de Petrouchka. La moustache est noircie par une plume habituée à tracer
5999 l’allure dans plusieurs « traits » de Petrouchka. La moustache est noircie par une plume habituée à tracer comme au pincea
6000 par une plume habituée à tracer comme au pinceau d’ épaisses barres entre les portées, telles qu’on en voit sur le manuscr
6001 à tracer comme au pinceau d’épaisses barres entre les portées, telles qu’on en voit sur le manuscrit des Noces. Quant au ne
6002 arres entre les portées, telles qu’on en voit sur le manuscrit des Noces. Quant au nez d’aigle, ce n’est guère celui que l
6003 en voit sur le manuscrit des Noces. Quant au nez d’ aigle, ce n’est guère celui que les photos du modèle nous montrent. Le
6004 s. Quant au nez d’aigle, ce n’est guère celui que les photos du modèle nous montrent. Le nez est d’ordinaire l’élément le p
6005 ère celui que les photos du modèle nous montrent. Le nez est d’ordinaire l’élément le plus impersonnel dans un visage, le
6006 ue les photos du modèle nous montrent. Le nez est d’ ordinaire l’élément le plus impersonnel dans un visage, le plus racial
6007 s du modèle nous montrent. Le nez est d’ordinaire l’ élément le plus impersonnel dans un visage, le plus racial ou animal.
6008 e nous montrent. Le nez est d’ordinaire l’élément le plus impersonnel dans un visage, le plus racial ou animal. Celui de c
6009 ire l’élément le plus impersonnel dans un visage, le plus racial ou animal. Celui de ce croquis n’est que l’indication d’u
6010 l dans un visage, le plus racial ou animal. Celui de ce croquis n’est que l’indication d’un instinct prédateur peut-être r
6011 s racial ou animal. Celui de ce croquis n’est que l’ indication d’un instinct prédateur peut-être russe, nullement vaudois.
6012 nimal. Celui de ce croquis n’est que l’indication d’ un instinct prédateur peut-être russe, nullement vaudois. Ceci marqué,
6013 eci marqué, nous restons en présence d’une espèce de symbole de Ramuz. Je dirai presque d’un rébus, c’est-à-dire d’un visa
6014 nous restons en présence d’une espèce de symbole de Ramuz. Je dirai presque d’un rébus, c’est-à-dire d’un visage qu’il s’
6015 ’une espèce de symbole de Ramuz. Je dirai presque d’ un rébus, c’est-à-dire d’un visage qu’il s’agit de déchiffrer dans un
6016 Ramuz. Je dirai presque d’un rébus, c’est-à-dire d’ un visage qu’il s’agit de déchiffrer dans un environnement d’objets qu
6017 d’un rébus, c’est-à-dire d’un visage qu’il s’agit de déchiffrer dans un environnement d’objets qui le délimitent. Le visa
6018 qu’il s’agit de déchiffrer dans un environnement d’ objets qui le délimitent. Le visage est vision et expression : œil et
6019 de déchiffrer dans un environnement d’objets qui le délimitent. Le visage est vision et expression : œil et bouche ; il
6020 ans un environnement d’objets qui le délimitent. Le visage est vision et expression : œil et bouche ; il est aussi élabor
6021 ution : front et menton. Si vous voulez découvrir la personne, examinez le rapport qui unit le front au menton, la bouche
6022 n. Si vous voulez découvrir la personne, examinez le rapport qui unit le front au menton, la bouche aux yeux : la personne
6023 couvrir la personne, examinez le rapport qui unit le front au menton, la bouche aux yeux : la personne n’a pas d’autre siè
6024 examinez le rapport qui unit le front au menton, la bouche aux yeux : la personne n’a pas d’autre siège, elle est ce comp
6025 qui unit le front au menton, la bouche aux yeux : la personne n’a pas d’autre siège, elle est ce complexe de tensions, cet
6026 menton, la bouche aux yeux : la personne n’a pas d’ autre siège, elle est ce complexe de tensions, cette équation fondamen
6027 sonne n’a pas d’autre siège, elle est ce complexe de tensions, cette équation fondamentale de l’être. La première impressi
6028 complexe de tensions, cette équation fondamentale de l’être. La première impression qu’on reçoit de ce portrait serait tro
6029 plexe de tensions, cette équation fondamentale de l’ être. La première impression qu’on reçoit de ce portrait serait trop f
6030 le de l’être. La première impression qu’on reçoit de ce portrait serait trop faiblement traduite par le mot de méfiance :
6031 e ce portrait serait trop faiblement traduite par le mot de méfiance : il faudrait parler de dissimulation. « Méfiance » a
6032 rtrait serait trop faiblement traduite par le mot de méfiance : il faudrait parler de dissimulation. « Méfiance » a d’aill
6033 duite par le mot de méfiance : il faudrait parler de dissimulation. « Méfiance » a d’ailleurs peu de sens en physiognomoni
6034 n physiognomonie : c’est un terme purement moral. La dissimulation dans un visage est, au contraire, un fait physiologique
6035 , au contraire, un fait physiologique. Stravinsky l’ a souligné en exagérant l’importance de la moustache et le renflement
6036 ysiologique. Stravinsky l’a souligné en exagérant l’ importance de la moustache et le renflement de la paupière supérieure.
6037 Stravinsky l’a souligné en exagérant l’importance de la moustache et le renflement de la paupière supérieure. Le regard de
6038 avinsky l’a souligné en exagérant l’importance de la moustache et le renflement de la paupière supérieure. Le regard de Ra
6039 igné en exagérant l’importance de la moustache et le renflement de la paupière supérieure. Le regard de Ramuz est direct,
6040 ant l’importance de la moustache et le renflement de la paupière supérieure. Le regard de Ramuz est direct, mais volontair
6041 l’importance de la moustache et le renflement de la paupière supérieure. Le regard de Ramuz est direct, mais volontaireme
6042 tache et le renflement de la paupière supérieure. Le regard de Ramuz est direct, mais volontairement limité, rabattu. Ce n
6043 e renflement de la paupière supérieure. Le regard de Ramuz est direct, mais volontairement limité, rabattu. Ce n’est pas l
6044 s volontairement limité, rabattu. Ce n’est pas là l’ œil d’un idéaliste ; mais d’un homme qui choisit parmi les choses qui
6045 ntairement limité, rabattu. Ce n’est pas là l’œil d’ un idéaliste ; mais d’un homme qui choisit parmi les choses qui se tie
6046 attu. Ce n’est pas là l’œil d’un idéaliste ; mais d’ un homme qui choisit parmi les choses qui se tiennent à hauteur d’homm
6047 ’un idéaliste ; mais d’un homme qui choisit parmi les choses qui se tiennent à hauteur d’homme, et qui résistent à la pénét
6048 hoisit parmi les choses qui se tiennent à hauteur d’ homme, et qui résistent à la pénétration d’un regard ferme et appuyé :
6049 se tiennent à hauteur d’homme, et qui résistent à la pénétration d’un regard ferme et appuyé : œil de styliste volontaire,
6050 auteur d’homme, et qui résistent à la pénétration d’ un regard ferme et appuyé : œil de styliste volontaire, qui s’attache
6051 la pénétration d’un regard ferme et appuyé : œil de styliste volontaire, qui s’attache à l’architecture des solides, aux
6052 uyé : œil de styliste volontaire, qui s’attache à l’ architecture des solides, aux tons fondamentaux, aux formes nettement
6053 ent cernées. Comment va s’exprimer cette vision ? La lèvre inférieure de cette large bouche que la moustache ne réussit pa
6054 va s’exprimer cette vision ? La lèvre inférieure de cette large bouche que la moustache ne réussit pas à nous cacher, tra
6055 n ? La lèvre inférieure de cette large bouche que la moustache ne réussit pas à nous cacher, trahit une sensualité qui s’o
6056 sensualité qui s’opposera chez Ramuz à tout excès d’ élaboration des images. Cet homme ne poussera jamais la volonté de sty
6057 boration des images. Cet homme ne poussera jamais la volonté de style jusqu’au système et à l’abstrait — jusqu’au cubisme.
6058 s images. Cet homme ne poussera jamais la volonté de style jusqu’au système et à l’abstrait — jusqu’au cubisme. Pour le ph
6059 jamais la volonté de style jusqu’au système et à l’ abstrait — jusqu’au cubisme. Pour le physionomiste, le seul principe f
6060 système et à l’abstrait — jusqu’au cubisme. Pour le physionomiste, le seul principe fécond, c’est d’admettre que tout se
6061 strait — jusqu’au cubisme. Pour le physionomiste, le seul principe fécond, c’est d’admettre que tout se voit sur un visage
6062 le physionomiste, le seul principe fécond, c’est d’ admettre que tout se voit sur un visage. Il n’existe, pour lui, aucun
6063 se manifeste par un signe apparent qu’il s’agira de distinguer. C’est ainsi que la formidable moustache dont s’orne ce vi
6064 rent qu’il s’agira de distinguer. C’est ainsi que la formidable moustache dont s’orne ce visage révèle exactement autant d
6065 he dont s’orne ce visage révèle exactement autant de choses qu’elle en cache. Et peut-être d’abord une certaine bonté, qui
6066 est aussi, je crois, cette bonté naturelle, dans le renflement de la joue au niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le
6067 crois, cette bonté naturelle, dans le renflement de la joue au niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle de l’exp
6068 ois, cette bonté naturelle, dans le renflement de la joue au niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle de l’expres
6069 relle, dans le renflement de la joue au niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle de l’expression, sinon de montre
6070 joue au niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle de l’expression, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de
6071 niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle de l’expression, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de le mont
6072 eau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle de l’ expression, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de le montrer
6073 uel est, en somme, le rôle de l’expression, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de le montrer justement enrobé da
6074 ion, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de le montrer justement enrobé dans l’image et le signe physique ? Moust
6075 , sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de le montrer justement enrobé dans l’image et le signe physique ? Moustach
6076 se cache, et de le montrer justement enrobé dans l’ image et le signe physique ? Moustache de paysan, grosse ruse de paysa
6077 et de le montrer justement enrobé dans l’image et le signe physique ? Moustache de paysan, grosse ruse de paysan… Façons d
6078 obé dans l’image et le signe physique ? Moustache de paysan, grosse ruse de paysan… Façons de parler tout à la fois carrée
6079 signe physique ? Moustache de paysan, grosse ruse de paysan… Façons de parler tout à la fois carrées et très prudemment me
6080 oustache de paysan, grosse ruse de paysan… Façons de parler tout à la fois carrées et très prudemment mesurées. Ainsi la d
6081 a fois carrées et très prudemment mesurées. Ainsi la dissimulation de ce visage est style. Maintenant, les objets. Tout ce
6082 très prudemment mesurées. Ainsi la dissimulation de ce visage est style. Maintenant, les objets. Tout ce que le résumé cr
6083 dissimulation de ce visage est style. Maintenant, les objets. Tout ce que le résumé critique de la figure n’a pas su dire,
6084 ge est style. Maintenant, les objets. Tout ce que le résumé critique de la figure n’a pas su dire, nous le retrouvons indi
6085 enant, les objets. Tout ce que le résumé critique de la figure n’a pas su dire, nous le retrouvons indiqué dans le chapeau
6086 nt, les objets. Tout ce que le résumé critique de la figure n’a pas su dire, nous le retrouvons indiqué dans le chapeau, l
6087 ésumé critique de la figure n’a pas su dire, nous le retrouvons indiqué dans le chapeau, le verre, la lampe. Nous retrouvo
6088 n’a pas su dire, nous le retrouvons indiqué dans le chapeau, le verre, la lampe. Nous retrouvons le petit café vaudois au
6089 dire, nous le retrouvons indiqué dans le chapeau, le verre, la lampe. Nous retrouvons le petit café vaudois autour duquel
6090 le retrouvons indiqué dans le chapeau, le verre, la lampe. Nous retrouvons le petit café vaudois autour duquel tourne la
6091 s le chapeau, le verre, la lampe. Nous retrouvons le petit café vaudois autour duquel tourne la vie du pays recréé par Ram
6092 ouvons le petit café vaudois autour duquel tourne la vie du pays recréé par Ramuz. Le « chant de notre Rhône », le vin bla
6093 ur duquel tourne la vie du pays recréé par Ramuz. Le « chant de notre Rhône », le vin blanc du Valais, des côtes de Laveau
6094 ourne la vie du pays recréé par Ramuz. Le « chant de notre Rhône », le vin blanc du Valais, des côtes de Laveaux et de la
6095 ys recréé par Ramuz. Le « chant de notre Rhône », le vin blanc du Valais, des côtes de Laveaux et de la vallée méridionale
6096 notre Rhône », le vin blanc du Valais, des côtes de Laveaux et de la vallée méridionale, une certaine mystique raciale :
6097 , le vin blanc du Valais, des côtes de Laveaux et de la vallée méridionale, une certaine mystique raciale : c’est tout cel
6098 e vin blanc du Valais, des côtes de Laveaux et de la vallée méridionale, une certaine mystique raciale : c’est tout cela q
6099 mystique raciale : c’est tout cela que symbolise le verre à pied saisi dans le mouvement du croquis. Et dans la lampe, il
6100 out cela que symbolise le verre à pied saisi dans le mouvement du croquis. Et dans la lampe, il y a la mystique de l’objet
6101 pied saisi dans le mouvement du croquis. Et dans la lampe, il y a la mystique de l’objet utile : l’ustensile, si caractér
6102 le mouvement du croquis. Et dans la lampe, il y a la mystique de l’objet utile : l’ustensile, si caractéristique d’un cert
6103 du croquis. Et dans la lampe, il y a la mystique de l’objet utile : l’ustensile, si caractéristique d’un certain réalisme
6104 croquis. Et dans la lampe, il y a la mystique de l’ objet utile : l’ustensile, si caractéristique d’un certain réalisme po
6105 s la lampe, il y a la mystique de l’objet utile : l’ ustensile, si caractéristique d’un certain réalisme populaire, dont Ra
6106 e l’objet utile : l’ustensile, si caractéristique d’ un certain réalisme populaire, dont Ramuz est peut-être le seul à avoi
6107 tain réalisme populaire, dont Ramuz est peut-être le seul à avoir su montrer la nécessaire dignité. Le sens de l’objet, ch
6108 nt Ramuz est peut-être le seul à avoir su montrer la nécessaire dignité. Le sens de l’objet, chez Ramuz, est lié à son sen
6109 le seul à avoir su montrer la nécessaire dignité. Le sens de l’objet, chez Ramuz, est lié à son sens goethéen du symbole.
6110 à avoir su montrer la nécessaire dignité. Le sens de l’objet, chez Ramuz, est lié à son sens goethéen du symbole. Il ne va
6111 voir su montrer la nécessaire dignité. Le sens de l’ objet, chez Ramuz, est lié à son sens goethéen du symbole. Il ne va pa
6112 héen du symbole. Il ne va pas au pittoresque dans les choses, mais au particulier, qui est la substance du général. La part
6113 que dans les choses, mais au particulier, qui est la substance du général. La partie n’a de sens et d’authenticité qu’auta
6114 au particulier, qui est la substance du général. La partie n’a de sens et d’authenticité qu’autant qu’elle participe, c’e
6115 r, qui est la substance du général. La partie n’a de sens et d’authenticité qu’autant qu’elle participe, c’est-à-dire init
6116 la substance du général. La partie n’a de sens et d’ authenticité qu’autant qu’elle participe, c’est-à-dire initie au tout.
6117 . Ainsi dans un autre domaine, faut-il comprendre le « régionalisme » de Ramuz : comme une introduction nécessaire à l’hum
6118 e domaine, faut-il comprendre le « régionalisme » de Ramuz : comme une introduction nécessaire à l’humain. (Si l’on veut v
6119  » de Ramuz : comme une introduction nécessaire à l’ humain. (Si l’on veut voir dans l’auteur d’Adam et Ève une sorte de fo
6120 comme une introduction nécessaire à l’humain. (Si l’ on veut voir dans l’auteur d’Adam et Ève une sorte de folkloriste, il
6121 on nécessaire à l’humain. (Si l’on veut voir dans l’ auteur d’Adam et Ève une sorte de folkloriste, il faudra considérer l’
6122 aire à l’humain. (Si l’on veut voir dans l’auteur d’ Adam et Ève une sorte de folkloriste, il faudra considérer l’auteur de
6123 n veut voir dans l’auteur d’Adam et Ève une sorte de folkloriste, il faudra considérer l’auteur de Phèdre comme un archéol
6124 ve une sorte de folkloriste, il faudra considérer l’ auteur de Phèdre comme un archéologue, auteur de drames historiques.)
6125 rte de folkloriste, il faudra considérer l’auteur de Phèdre comme un archéologue, auteur de drames historiques.) Quant au
6126 r l’auteur de Phèdre comme un archéologue, auteur de drames historiques.) Quant au chapeau, ce n’est point par hasard que
6127 chapeau, ce n’est point par hasard que Stravinsky l’ a si bien dessiné. Ce chapeau est tout un programme, au sens agressif
6128 ut un programme, au sens agressif du terme. C’est le chapeau plat de feutre brun qu’arboraient les rédacteurs des Cahiers
6129 au sens agressif du terme. C’est le chapeau plat de feutre brun qu’arboraient les rédacteurs des Cahiers vaudois. Il trad
6130 ’est le chapeau plat de feutre brun qu’arboraient les rédacteurs des Cahiers vaudois. Il traduit cet aspect de « manifeste 
6131 cteurs des Cahiers vaudois. Il traduit cet aspect de « manifeste » qu’ont certaines pages trop volontaires de Ramuz, écrit
6132 nifeste » qu’ont certaines pages trop volontaires de Ramuz, écrites en réaction contre le bon goût helvétique. Il est la p
6133 volontaires de Ramuz, écrites en réaction contre le bon goût helvétique. Il est la part des contingences dans cette curie
6134 en réaction contre le bon goût helvétique. Il est la part des contingences dans cette curieuse ellipse d’un visage. IVF
6135 part des contingences dans cette curieuse ellipse d’ un visage. IVFormule d’une personne Leur poésie ne commence pas
6136 cette curieuse ellipse d’un visage. IVFormule d’ une personne Leur poésie ne commence pas pour eux avec le commence
6137 nne Leur poésie ne commence pas pour eux avec le commencement de leur personne ; elle ne commence à vrai dire que là o
6138 sie ne commence pas pour eux avec le commencement de leur personne ; elle ne commence à vrai dire que là où leur personne
6139 à où leur personne prend fin. Elle n’est pas dans le contact aussi direct que possible avec l’objet ; elle est dans la sup
6140 as dans le contact aussi direct que possible avec l’ objet ; elle est dans la suppression de tout contact avec l’objet. On
6141 direct que possible avec l’objet ; elle est dans la suppression de tout contact avec l’objet. On croit voir transparaîtr
6142 sible avec l’objet ; elle est dans la suppression de tout contact avec l’objet. On croit voir transparaître dans ce passa
6143 elle est dans la suppression de tout contact avec l’ objet. On croit voir transparaître dans ce passage des Six Cahiers le
6144 oir transparaître dans ce passage des Six Cahiers le « négatif » d’un portrait de Ramuz. Essayons d’en tirer une épreuve p
6145 re dans ce passage des Six Cahiers le « négatif » d’ un portrait de Ramuz. Essayons d’en tirer une épreuve positive : « Sa
6146 sage des Six Cahiers le « négatif » d’un portrait de Ramuz. Essayons d’en tirer une épreuve positive : « Sa poésie commenc
6147 s le « négatif » d’un portrait de Ramuz. Essayons d’ en tirer une épreuve positive : « Sa poésie commence avec le commencem
6148 une épreuve positive : « Sa poésie commence avec le commencement de sa personne ; elle prend fin là où commence pour lui
6149 itive : « Sa poésie commence avec le commencement de sa personne ; elle prend fin là où commence pour lui l’impersonnel. E
6150 personne ; elle prend fin là où commence pour lui l’ impersonnel. Elle est dans le contact aussi direct que possible avec l
6151 où commence pour lui l’impersonnel. Elle est dans le contact aussi direct que possible avec l’objet ; elle est dans la vol
6152 st dans le contact aussi direct que possible avec l’ objet ; elle est dans la volonté, dans l’amour, dans la création du co
6153 direct que possible avec l’objet ; elle est dans la volonté, dans l’amour, dans la création du contact avec l’objet. » Ma
6154 ble avec l’objet ; elle est dans la volonté, dans l’ amour, dans la création du contact avec l’objet. » Mais on peut dire c
6155 et ; elle est dans la volonté, dans l’amour, dans la création du contact avec l’objet. » Mais on peut dire cela de Goethe
6156 é, dans l’amour, dans la création du contact avec l’ objet. » Mais on peut dire cela de Goethe aussi ? Et de bien d’autres
6157 du contact avec l’objet. » Mais on peut dire cela de Goethe aussi ? Et de bien d’autres réalistes de la forme ? De Goethe
6158 et. » Mais on peut dire cela de Goethe aussi ? Et de bien d’autres réalistes de la forme ? De Goethe surtout. Il y a pourt
6159 a de Goethe aussi ? Et de bien d’autres réalistes de la forme ? De Goethe surtout. Il y a pourtant cette différence capita
6160 e Goethe aussi ? Et de bien d’autres réalistes de la forme ? De Goethe surtout. Il y a pourtant cette différence capitale
6161 ssi ? Et de bien d’autres réalistes de la forme ? De Goethe surtout. Il y a pourtant cette différence capitale que, chez G
6162 rtant cette différence capitale que, chez Goethe, le contact n’est jamais « aussi direct que possible ». Goethe sait mal l
6163 is « aussi direct que possible ». Goethe sait mal le grec, et connaît les statues par l’estampe. Il lui faut les intermédi
6164 e possible ». Goethe sait mal le grec, et connaît les statues par l’estampe. Il lui faut les intermédiaires de la culture,
6165 ethe sait mal le grec, et connaît les statues par l’ estampe. Il lui faut les intermédiaires de la culture, les assurances
6166 et connaît les statues par l’estampe. Il lui faut les intermédiaires de la culture, les assurances d’une noble origine, un
6167 ues par l’estampe. Il lui faut les intermédiaires de la culture, les assurances d’une noble origine, un système délicat de
6168 par l’estampe. Il lui faut les intermédiaires de la culture, les assurances d’une noble origine, un système délicat de co
6169 pe. Il lui faut les intermédiaires de la culture, les assurances d’une noble origine, un système délicat de conventions et
6170 les intermédiaires de la culture, les assurances d’ une noble origine, un système délicat de conventions et de prudences.
6171 ssurances d’une noble origine, un système délicat de conventions et de prudences. Ramuz commence là où tous les intermédia
6172 ble origine, un système délicat de conventions et de prudences. Ramuz commence là où tous les intermédiaires sont supprimé
6173 ntions et de prudences. Ramuz commence là où tous les intermédiaires sont supprimés. Goethe cherche une économie des moyens
6174 the cherche une économie des moyens, qui permette d’ aller au-delà de ce que la civilisation lui donne de plus achevé. Le m
6175 économie des moyens, qui permette d’aller au-delà de ce que la civilisation lui donne de plus achevé. Le mouvement de Ramu
6176 es moyens, qui permette d’aller au-delà de ce que la civilisation lui donne de plus achevé. Le mouvement de Ramuz paraît i
6177 ce que la civilisation lui donne de plus achevé. Le mouvement de Ramuz paraît inverse : par la ligne de plus grande résis
6178 vilisation lui donne de plus achevé. Le mouvement de Ramuz paraît inverse : par la ligne de plus grande résistance, il fai
6179 chevé. Le mouvement de Ramuz paraît inverse : par la ligne de plus grande résistance, il fait retour aux origines élémenta
6180 t retour aux origines élémentaires. C’est limiter l’ ampleur du fait humain, mais aussi garantir son unité concrète, esprit
6181 ssi garantir son unité concrète, esprit et corps. Les niveaux respectifs auxquels se placent un Goethe et un Ramuz détermin
6182 ent un Goethe et un Ramuz déterminent deux formes d’ expérience apparemment incomparables. Tout l’appareil de la culture le
6183 rmes d’expérience apparemment incomparables. Tout l’ appareil de la culture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que la
6184 rience apparemment incomparables. Tout l’appareil de la culture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que la culture de
6185 nce apparemment incomparables. Tout l’appareil de la culture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que la culture de not
6186 ment incomparables. Tout l’appareil de la culture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que la culture de notre temps n’e
6187 lture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que la culture de notre temps n’est plus du tout ce qu’elle était au temps d
6188 épare. Mais il ne faut pas oublier que la culture de notre temps n’est plus du tout ce qu’elle était au temps de Goethe. P
6189 a fin qui est devenue contestable. Il se peut que l’ effort réactionnaire de Ramuz, dans les contingences où nous sommes so
6190 ontestable. Il se peut que l’effort réactionnaire de Ramuz, dans les contingences où nous sommes soit, plus qu’il n’y para
6191 se peut que l’effort réactionnaire de Ramuz, dans les contingences où nous sommes soit, plus qu’il n’y paraît, conforme à l
6192 us sommes soit, plus qu’il n’y paraît, conforme à l’ éducation goethéenne. Il se peut qu’en définitive, Ramuz ait fait pour
6193 Il se peut qu’en définitive, Ramuz ait fait pour la culture, en l’attaquant, plus que n’ont fait les défenseurs d’une int
6194 en définitive, Ramuz ait fait pour la culture, en l’ attaquant, plus que n’ont fait les défenseurs d’une intelligence sans
6195 r la culture, en l’attaquant, plus que n’ont fait les défenseurs d’une intelligence sans prises, d’une pensée sans risques,
6196 n l’attaquant, plus que n’ont fait les défenseurs d’ une intelligence sans prises, d’une pensée sans risques, et d’un art s
6197 it les défenseurs d’une intelligence sans prises, d’ une pensée sans risques, et d’un art sans piété. Ramuz en veut à l’éco
6198 igence sans prises, d’une pensée sans risques, et d’ un art sans piété. Ramuz en veut à l’école, aux journaux, au langage n
6199 risques, et d’un art sans piété. Ramuz en veut à l’ école, aux journaux, au langage noble, aux objets de vitrines, à la po
6200 école, aux journaux, au langage noble, aux objets de vitrines, à la poésie poétique, à nos formes habituées. Il prétend qu
6201 naux, au langage noble, aux objets de vitrines, à la poésie poétique, à nos formes habituées. Il prétend qu’il lui a fallu
6202 d qu’il lui a fallu quinze ans pour découvrir que le « gazouillis » des oiseaux pouvait être et était souvent le plus brut
6203 illis » des oiseaux pouvait être et était souvent le plus brutal des tintamarres, « un bruit de vitres cassées, de grincem
6204 ouvent le plus brutal des tintamarres, « un bruit de vitres cassées, de grincement pareils à ceux d’un clou sur un caillou
6205 al des tintamarres, « un bruit de vitres cassées, de grincement pareils à ceux d’un clou sur un caillou, un mélange de tou
6206 t de vitres cassées, de grincement pareils à ceux d’ un clou sur un caillou, un mélange de toux sèches ou rauques et de cou
6207 reils à ceux d’un clou sur un caillou, un mélange de toux sèches ou rauques et de coups de pioche ou de marteau. » Les gla
6208 caillou, un mélange de toux sèches ou rauques et de coups de pioche ou de marteau. » Les glaciers ne sont pas « sublimes 
6209 un mélange de toux sèches ou rauques et de coups de pioche ou de marteau. » Les glaciers ne sont pas « sublimes » comme o
6210 e toux sèches ou rauques et de coups de pioche ou de marteau. » Les glaciers ne sont pas « sublimes » comme on chante dans
6211 ou rauques et de coups de pioche ou de marteau. » Les glaciers ne sont pas « sublimes » comme on chante dans les écoles sui
6212 ers ne sont pas « sublimes » comme on chante dans les écoles suisses. Et il est faux de « chanter » la montagne : les monta
6213 on chante dans les écoles suisses. Et il est faux de « chanter » la montagne : les montagnards l’appellent « le mauvais pa
6214 les écoles suisses. Et il est faux de « chanter » la montagne : les montagnards l’appellent « le mauvais pays ». On a vite
6215 sses. Et il est faux de « chanter » la montagne : les montagnards l’appellent « le mauvais pays ». On a vite fait d’expliqu
6216 faux de « chanter » la montagne : les montagnards l’ appellent « le mauvais pays ». On a vite fait d’expliquer cette esthét
6217 ter » la montagne : les montagnards l’appellent «  le mauvais pays ». On a vite fait d’expliquer cette esthétique de l’obje
6218 s l’appellent « le mauvais pays ». On a vite fait d’ expliquer cette esthétique de l’objet brut par une mauvaise humeur d’a
6219 ys ». On a vite fait d’expliquer cette esthétique de l’objet brut par une mauvaise humeur d’artiste en réaction contre l’a
6220 ». On a vite fait d’expliquer cette esthétique de l’ objet brut par une mauvaise humeur d’artiste en réaction contre l’acad
6221 sthétique de l’objet brut par une mauvaise humeur d’ artiste en réaction contre l’académisme. Si puissantes que soient les
6222 une mauvaise humeur d’artiste en réaction contre l’ académisme. Si puissantes que soient les conventions dans un pays, ell
6223 ion contre l’académisme. Si puissantes que soient les conventions dans un pays, elles ne peuvent pas nourrir une réaction c
6224 ne réaction créatrice. Et ce n’est point en haine de la facilité qu’un homme recherchera jamais l’effort : mais par goût d
6225 réaction créatrice. Et ce n’est point en haine de la facilité qu’un homme recherchera jamais l’effort : mais par goût de l
6226 ine de la facilité qu’un homme recherchera jamais l’ effort : mais par goût de l’effort. Si Ramuz tend à rejeter tous les i
6227 homme recherchera jamais l’effort : mais par goût de l’effort. Si Ramuz tend à rejeter tous les intermédiaires culturels,
6228 me recherchera jamais l’effort : mais par goût de l’ effort. Si Ramuz tend à rejeter tous les intermédiaires culturels, s’i
6229 ar goût de l’effort. Si Ramuz tend à rejeter tous les intermédiaires culturels, s’il critique le machinisme, s’il raille le
6230 tous les intermédiaires culturels, s’il critique le machinisme, s’il raille le confort de ses concitoyens, leurs assuranc
6231 lturels, s’il critique le machinisme, s’il raille le confort de ses concitoyens, leurs assurances, leur hygiène proprette,
6232 il critique le machinisme, s’il raille le confort de ses concitoyens, leurs assurances, leur hygiène proprette, leur idéal
6233 e toutes ces aides tendent à supprimer ce contact le plus nu et cette condition la plus humaine : le contact avec la matiè
6234 upprimer ce contact le plus nu et cette condition la plus humaine : le contact avec la matière résistante et le risque de
6235 t le plus nu et cette condition la plus humaine : le contact avec la matière résistante et le risque de l’homme créateur d
6236 cette condition la plus humaine : le contact avec la matière résistante et le risque de l’homme créateur de sa forme. Si R
6237 umaine : le contact avec la matière résistante et le risque de l’homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machi
6238 e contact avec la matière résistante et le risque de l’homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il
6239 ontact avec la matière résistante et le risque de l’ homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il ref
6240 tière résistante et le risque de l’homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il refuse l’économie d’
6241 l’homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il refuse l’économie d’efforts qu’elles représentent, c’e
6242 me. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il refuse l’ économie d’efforts qu’elles représentent, c’est que l’effort même, pou
6243 z n’aime pas les machines, s’il refuse l’économie d’ efforts qu’elles représentent, c’est que l’effort même, pour lui, gara
6244 onomie d’efforts qu’elles représentent, c’est que l’ effort même, pour lui, garantit la réalité. L’effort est le concret de
6245 tent, c’est que l’effort même, pour lui, garantit la réalité. L’effort est le concret de l’homme79. Saisir les choses et l
6246 que l’effort même, pour lui, garantit la réalité. L’ effort est le concret de l’homme79. Saisir les choses et les êtres, te
6247 même, pour lui, garantit la réalité. L’effort est le concret de l’homme79. Saisir les choses et les êtres, tels qu’ils son
6248 lui, garantit la réalité. L’effort est le concret de l’homme79. Saisir les choses et les êtres, tels qu’ils sont et tels q
6249 , garantit la réalité. L’effort est le concret de l’ homme79. Saisir les choses et les êtres, tels qu’ils sont et tels qu’i
6250 ité. L’effort est le concret de l’homme79. Saisir les choses et les êtres, tels qu’ils sont et tels qu’ils se montrent, dég
6251 est le concret de l’homme79. Saisir les choses et les êtres, tels qu’ils sont et tels qu’ils se montrent, dégradés, désunis
6252 se montrent, dégradés, désunis, informes ; et par l’ effort d’une imagination qui retrouve leur raison d’être, les pousser
6253 nt, dégradés, désunis, informes ; et par l’effort d’ une imagination qui retrouve leur raison d’être, les pousser jusqu’à l
6254 effort d’une imagination qui retrouve leur raison d’ être, les pousser jusqu’à l’expression de leur nature primitive, produ
6255 ’une imagination qui retrouve leur raison d’être, les pousser jusqu’à l’expression de leur nature primitive, produire au jo
6256 retrouve leur raison d’être, les pousser jusqu’à l’ expression de leur nature primitive, produire au jour leur forme resta
6257 r raison d’être, les pousser jusqu’à l’expression de leur nature primitive, produire au jour leur forme restaurée, — c’est
6258 e, produire au jour leur forme restaurée, — c’est le mouvement unique de l’œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne
6259 leur forme restaurée, — c’est le mouvement unique de l’œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne en exercice. « Je n
6260 r forme restaurée, — c’est le mouvement unique de l’ œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne en exercice. « Je ne d
6261 restaurée, — c’est le mouvement unique de l’œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne en exercice. « Je ne distingue
6262 c’est le mouvement unique de l’œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne en exercice. « Je ne distingue l’être qu’au
6263 ment unique de l’œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne en exercice. « Je ne distingue l’être qu’aux racines de l
6264 ion de sa personne en exercice. « Je ne distingue l’ être qu’aux racines de l’élémentaire ». Parce que le critère du réel c
6265 exercice. « Je ne distingue l’être qu’aux racines de l’élémentaire ». Parce que le critère du réel c’est l’effort ; parce
6266 rcice. « Je ne distingue l’être qu’aux racines de l’ élémentaire ». Parce que le critère du réel c’est l’effort ; parce que
6267 être qu’aux racines de l’élémentaire ». Parce que le critère du réel c’est l’effort ; parce que la chose brute exige le pl
6268 élémentaire ». Parce que le critère du réel c’est l’ effort ; parce que la chose brute exige le plus dur effort, parce que
6269 que le critère du réel c’est l’effort ; parce que la chose brute exige le plus dur effort, parce que l’homme est le plus h
6270 l c’est l’effort ; parce que la chose brute exige le plus dur effort, parce que l’homme est le plus humain là où les chose
6271 a chose brute exige le plus dur effort, parce que l’ homme est le plus humain là où les choses et les êtres attendent tout
6272 e exige le plus dur effort, parce que l’homme est le plus humain là où les choses et les êtres attendent tout de son pouvo
6273 ffort, parce que l’homme est le plus humain là où les choses et les êtres attendent tout de son pouvoir restaurateur : leur
6274 ue l’homme est le plus humain là où les choses et les êtres attendent tout de son pouvoir restaurateur : leur nom, leur nom
6275 main là où les choses et les êtres attendent tout de son pouvoir restaurateur : leur nom, leur nombre et leur emploi. Parc
6276 : leur nom, leur nombre et leur emploi. Parce que le sens dernier de l’acte humain, c’est le retour au Paradis perdu. Il f
6277 nombre et leur emploi. Parce que le sens dernier de l’acte humain, c’est le retour au Paradis perdu. Il faut citer ici un
6278 mbre et leur emploi. Parce que le sens dernier de l’ acte humain, c’est le retour au Paradis perdu. Il faut citer ici une p
6279 Parce que le sens dernier de l’acte humain, c’est le retour au Paradis perdu. Il faut citer ici une page des Souvenirs sur
6280 e page des Souvenirs sur Stravinsky qui me paraît d’ une importance extrême, non seulement parce qu’elle est la plus clairv
6281 portance extrême, non seulement parce qu’elle est la plus clairvoyante que Ramuz ait écrite sur son art, mais aussi parce
6282 on œuvre, une perspective qui est je crois, celle de sa plénitude. Par-delà tous les pays, il y a peut-être le Pays (per
6283 je crois, celle de sa plénitude. Par-delà tous les pays, il y a peut-être le Pays (perdu, puis retrouvé, puis perdu de n
6284 itude. Par-delà tous les pays, il y a peut-être le Pays (perdu, puis retrouvé, puis perdu de nouveau, puis retrouvé pour
6285 nstant) où on a en commun un Père et une Mère, où la grande parenté des hommes est entre-aperçue pour un instant. Car c’es
6286 es est entre-aperçue pour un instant. Car c’est à la réapercevoir que tendent tous les arts, et à nulle autre chose ; à qu
6287 ant. Car c’est à la réapercevoir que tendent tous les arts, et à nulle autre chose ; à quoi tendent les notes et à nulle au
6288 les arts, et à nulle autre chose ; à quoi tendent les notes et à nulle autre chose ; tous les mots qu’on écrit, les tableau
6289 i tendent les notes et à nulle autre chose ; tous les mots qu’on écrit, les tableaux qu’on peint, les statues qu’on taille
6290 à nulle autre chose ; tous les mots qu’on écrit, les tableaux qu’on peint, les statues qu’on taille dans la pierre ou qu’o
6291 s les mots qu’on écrit, les tableaux qu’on peint, les statues qu’on taille dans la pierre ou qu’on coule en bronze, — à cel
6292 bleaux qu’on peint, les statues qu’on taille dans la pierre ou qu’on coule en bronze, — à cela, à nulle autre chose. Nous
6293 le autre chose. Nous atteignons pour un instant à l’ homme des commencements, à l’homme d’avant la malédiction, d’avant la
6294 ns pour un instant à l’homme des commencements, à l’ homme d’avant la malédiction, d’avant la grande première bifurcation d
6295 un instant à l’homme des commencements, à l’homme d’ avant la malédiction, d’avant la grande première bifurcation dont chac
6296 nt à l’homme des commencements, à l’homme d’avant la malédiction, d’avant la grande première bifurcation dont chacun des e
6297 commencements, à l’homme d’avant la malédiction, d’ avant la grande première bifurcation dont chacun des embranchements a
6298 ements, à l’homme d’avant la malédiction, d’avant la grande première bifurcation dont chacun des embranchements a comporté
6299 rcation nouvelle, et celle-ci une autre, et ainsi de suite à l’infini, de sorte que pour finir on est chacun tout seul sur
6300 velle, et celle-ci une autre, et ainsi de suite à l’ infini, de sorte que pour finir on est chacun tout seul sur son petit
6301 finir on est chacun tout seul sur son petit bout de sentier. Et il y a aussi cette malédiction, où on sent bien qu’on est
6302 out travail difficile, tout travail, toute espèce de travail se fait d’abord contre nous-mêmes et contre Quelqu’un, tout t
6303 on), — jusqu’à ce que tout à coup, par une espèce de renversement, la bénédiction intervienne, tout à coup il y ait cette
6304 que tout à coup, par une espèce de renversement, la bénédiction intervienne, tout à coup il y ait cette collaboration ave
6305 ration avec Quelqu’un, il y ait cette possibilité de retour, ce retour, ce « retrouvement ». ⁂ Sobriété, assobrissement f
6306 été, assobrissement faudrait-il dire80, éducation de la vision par l’acte. Instauration de la personne dans la tension ent
6307 , assobrissement faudrait-il dire80, éducation de la vision par l’acte. Instauration de la personne dans la tension entre
6308 nt faudrait-il dire80, éducation de la vision par l’ acte. Instauration de la personne dans la tension entre l’objet et la
6309 , éducation de la vision par l’acte. Instauration de la personne dans la tension entre l’objet et la volonté formatrice, r
6310 ducation de la vision par l’acte. Instauration de la personne dans la tension entre l’objet et la volonté formatrice, réde
6311 sion par l’acte. Instauration de la personne dans la tension entre l’objet et la volonté formatrice, rédemption par l’effo
6312 Instauration de la personne dans la tension entre l’ objet et la volonté formatrice, rédemption par l’effort créateur… Auta
6313 n de la personne dans la tension entre l’objet et la volonté formatrice, rédemption par l’effort créateur… Autant de formu
6314 l’objet et la volonté formatrice, rédemption par l’ effort créateur… Autant de formules d’un art dont la genèse se confond
6315 matrice, rédemption par l’effort créateur… Autant de formules d’un art dont la genèse se confond avec celle de la personne
6316 emption par l’effort créateur… Autant de formules d’ un art dont la genèse se confond avec celle de la personne. Dans un es
6317 effort créateur… Autant de formules d’un art dont la genèse se confond avec celle de la personne. Dans un essai où je croi
6318 les d’un art dont la genèse se confond avec celle de la personne. Dans un essai où je crois distinguer l’aveu de soi le pl
6319 d’un art dont la genèse se confond avec celle de la personne. Dans un essai où je crois distinguer l’aveu de soi le plus
6320 la personne. Dans un essai où je crois distinguer l’ aveu de soi le plus direct qu’ait jamais consenti Ramuz (c’est Une Mai
6321 onne. Dans un essai où je crois distinguer l’aveu de soi le plus direct qu’ait jamais consenti Ramuz (c’est Une Main) je l
6322 ans un essai où je crois distinguer l’aveu de soi le plus direct qu’ait jamais consenti Ramuz (c’est Une Main) je lis ceci
6323 point songer à Goethe ? Mais à sa seule leçon, à l’ équation fondamentale de sa vie, non point certes aux contingences et
6324 Mais à sa seule leçon, à l’équation fondamentale de sa vie, non point certes aux contingences et au décor de son appariti
6325 ie, non point certes aux contingences et au décor de son apparition. Aussi bien la suite du passage nous ramène au niveau
6326 ngences et au décor de son apparition. Aussi bien la suite du passage nous ramène au niveau proprement ramuzien : « J’ai l
6327 ous ramène au niveau proprement ramuzien : « J’ai la haine du confort. J’aime que les choses vous résistent et vous contre
6328 ramuzien : « J’ai la haine du confort. J’aime que les choses vous résistent et vous contredisent, comme par exemple une mai
6329 comme par exemple une maison trop grande, un feu de bois vert qu’on s’ingénie à allumer dans une cheminée qui tire mal. J
6330 à allumer dans une cheminée qui tire mal. J’aime les choses qui sont à leur façon, tandis que je suis à la mienne. » ⁂ Je
6331 que je suis à la mienne. » ⁂ Je vois, j’ai tenté de faire voir comment Ramuz existe à sa façon. Je vois que son pouvoir e
6332 s oblige à être présent. Je vois ce grand exemple d’ une volonté tendue vers l’origine d’où procèdent à la fois les lois d’
6333 e vois ce grand exemple d’une volonté tendue vers l’ origine d’où procèdent à la fois les lois d’un art, la coutume d’un pe
6334 grand exemple d’une volonté tendue vers l’origine d’ où procèdent à la fois les lois d’un art, la coutume d’un peuple et l’
6335 té tendue vers l’origine d’où procèdent à la fois les lois d’un art, la coutume d’un peuple et l’authentique raison d’être,
6336 vers l’origine d’où procèdent à la fois les lois d’ un art, la coutume d’un peuple et l’authentique raison d’être, l’ident
6337 igine d’où procèdent à la fois les lois d’un art, la coutume d’un peuple et l’authentique raison d’être, l’identité d’une
6338 procèdent à la fois les lois d’un art, la coutume d’ un peuple et l’authentique raison d’être, l’identité d’une personne. J
6339 fois les lois d’un art, la coutume d’un peuple et l’ authentique raison d’être, l’identité d’une personne. Je vois, j’appre
6340 t, la coutume d’un peuple et l’authentique raison d’ être, l’identité d’une personne. Je vois, j’apprends, j’entends la voi
6341 utume d’un peuple et l’authentique raison d’être, l’ identité d’une personne. Je vois, j’apprends, j’entends la voix d’un h
6342 peuple et l’authentique raison d’être, l’identité d’ une personne. Je vois, j’apprends, j’entends la voix d’un homme. N’est
6343 té d’une personne. Je vois, j’apprends, j’entends la voix d’un homme. N’est-ce pas assez ? Cette voix n’est-elle pas émouv
6344 personne. Je vois, j’apprends, j’entends la voix d’ un homme. N’est-ce pas assez ? Cette voix n’est-elle pas émouvante ? —
6345 n’est-elle pas émouvante ? — Oui, c’est beaucoup, la voix d’un homme. C’est assez rare dans la littérature. Qui voudrait e
6346 le pas émouvante ? — Oui, c’est beaucoup, la voix d’ un homme. C’est assez rare dans la littérature. Qui voudrait exiger da
6347 aucoup, la voix d’un homme. C’est assez rare dans la littérature. Qui voudrait exiger davantage ? — J’imagine parfois dava
6348 dites par cette voix. Celui qui se refuse à poser les questions dernières, s’autorise à borner sa vision à son acte. Voilà
6349 , s’autorise à borner sa vision à son acte. Voilà l’ utile ; et qu’on taise le reste, tout cela qui échappe à nos prises. A
6350 vision à son acte. Voilà l’utile ; et qu’on taise le reste, tout cela qui échappe à nos prises. Ainsi fait Goethe ; et tel
6351 s questions que Ramuz ne veut pas esquiver. Voici le temps où l’homme se voit mis en demeure de déclarer ses origines et s
6352 que Ramuz ne veut pas esquiver. Voici le temps où l’ homme se voit mis en demeure de déclarer ses origines et ses fins. Voi
6353 Voici le temps où l’homme se voit mis en demeure de déclarer ses origines et ses fins. Voici le temps où l’homme est atta
6354 meure de déclarer ses origines et ses fins. Voici le temps où l’homme est attaqué par des puissances qui veulent son abdic
6355 larer ses origines et ses fins. Voici le temps où l’ homme est attaqué par des puissances qui veulent son abdication totale
6356 lus forte que tous nos idéals. Maintenant il y va de notre tout. La question dernière est posée : celle de notre origine d
6357 ous nos idéals. Maintenant il y va de notre tout. La question dernière est posée : celle de notre origine décisive. Le sil
6358 otre tout. La question dernière est posée : celle de notre origine décisive. Le silence perd alors son pouvoir ; mais la p
6359 ière est posée : celle de notre origine décisive. Le silence perd alors son pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à l
6360 écisive. Le silence perd alors son pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à l’homme. Au comble de nous-mêmes il s’agit
6361 son pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à l’ homme. Au comble de nous-mêmes il s’agit d’autre chose que de nous. « 
6362 la parole n’appartient plus à l’homme. Au comble de nous-mêmes il s’agit d’autre chose que de nous. « Tout notre embrasse
6363 plus à l’homme. Au comble de nous-mêmes il s’agit d’ autre chose que de nous. « Tout notre embrassement n’est qu’une questi
6364 comble de nous-mêmes il s’agit d’autre chose que de nous. « Tout notre embrassement n’est qu’une question81 ». Or une que
6365 1 ». Or une question ne peut être sérieuse que si l’ on sait que la réponse existe. Il fallait nous apprendre cet embrassem
6366 estion ne peut être sérieuse que si l’on sait que la réponse existe. Il fallait nous apprendre cet embrassement, cette sai
6367 s êtres, cette présence au monde et à soi-même, —  l’ originalité de l’homme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de no
6368 présence au monde et à soi-même, — l’originalité de l’homme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De
6369 ésence au monde et à soi-même, — l’originalité de l’ homme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De lui
6370 me, — l’originalité de l’homme « radical ». Ramuz l’ a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De lui donc, plus que d’aucun aut
6371 l’homme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De lui donc, plus que d’aucun autre, nous attendons qu’i
6372 l ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De lui donc, plus que d’aucun autre, nous attendons qu’il aille jusqu’au
6373 us qu’aucun de nos maîtres. De lui donc, plus que d’ aucun autre, nous attendons qu’il aille jusqu’au tenue. Le fondement d
6374 autre, nous attendons qu’il aille jusqu’au tenue. Le fondement dernier de la personne est témoignage. Témoigner, c’est ris
6375 qu’il aille jusqu’au tenue. Le fondement dernier de la personne est témoignage. Témoigner, c’est risquer en dépit de tout
6376 ’il aille jusqu’au tenue. Le fondement dernier de la personne est témoignage. Témoigner, c’est risquer en dépit de tout et
6377 age. Témoigner, c’est risquer en dépit de tout et de soi, ce qu’aucune sagesse n’a jamais justifié. 70. Le Grand Print
6378 ce qu’aucune sagesse n’a jamais justifié. 70. Le Grand Printemps. 71. Le protestantisme du xixe , à la suite du Révei
6379 jamais justifié. 70. Le Grand Printemps. 71. Le protestantisme du xixe , à la suite du Réveil, en réaction contre le
6380 and Printemps. 71. Le protestantisme du xixe , à la suite du Réveil, en réaction contre le dogmatisme abstrait, insista p
6381 u xixe , à la suite du Réveil, en réaction contre le dogmatisme abstrait, insista puissamment sur la nécessité de « faire
6382 e le dogmatisme abstrait, insista puissamment sur la nécessité de « faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais le ka
6383 me abstrait, insista puissamment sur la nécessité de « faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais le kantisme a dévi
6384 , insista puissamment sur la nécessité de « faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvem
6385 uissamment sur la nécessité de « faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détour
6386 la nécessité de « faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détournant l’attentio
6387 nécessité de « faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détournant l’attention d
6388  faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détournant l’attention de l’acte — car
6389 Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détournant l’ attention de l’acte — car tout acte est particulier — pour la porter s
6390 isme a dévié ce mouvement, détournant l’attention de l’acte — car tout acte est particulier — pour la porter sur l’intenti
6391 e a dévié ce mouvement, détournant l’attention de l’ acte — car tout acte est particulier — pour la porter sur l’intention
6392 de l’acte — car tout acte est particulier — pour la porter sur l’intention qui relève du général. Ainsi le moralisme fut
6393 ar tout acte est particulier — pour la porter sur l’ intention qui relève du général. Ainsi le moralisme fut une doctrine a
6394 rter sur l’intention qui relève du général. Ainsi le moralisme fut une doctrine abstraite du concret. Mais ses racines plo
6395 traite du concret. Mais ses racines plongent dans la vérité. Nous aussi, nous dirons qu’il faut « faire ». Nous ajoutons :
6396 qu’il faut « faire ». Nous ajoutons : tout ce que l’ on fait se voit. L’acte le plus secret, fût-il même un silence, laisse
6397 ». Nous ajoutons : tout ce que l’on fait se voit. L’ acte le plus secret, fût-il même un silence, laisse une trace au visag
6398 ajoutons : tout ce que l’on fait se voit. L’acte le plus secret, fût-il même un silence, laisse une trace au visage de l’
6399 ût-il même un silence, laisse une trace au visage de l’homme, modifie sa forme existante. « La figure a été faite sur la v
6400 il même un silence, laisse une trace au visage de l’ homme, modifie sa forme existante. « La figure a été faite sur la véri
6401 visage de l’homme, modifie sa forme existante. «  La figure a été faite sur la vérité et la vérité a été reconnue sur la f
6402 e sa forme existante. « La figure a été faite sur la vérité et la vérité a été reconnue sur la figure » (Pascal, cité par
6403 istante. « La figure a été faite sur la vérité et la vérité a été reconnue sur la figure » (Pascal, cité par Ramuz). 72.
6404 ite sur la vérité et la vérité a été reconnue sur la figure » (Pascal, cité par Ramuz). 72. C’est là ce qu’il appelle sa
6405 onalistes, s’occupe à faire passer ses capitaux à l’ étranger pour les mettre à l’abri du fisc. Ce qui est difficile, c’est
6406 upe à faire passer ses capitaux à l’étranger pour les mettre à l’abri du fisc. Ce qui est difficile, c’est de justifier une
6407 asser ses capitaux à l’étranger pour les mettre à l’ abri du fisc. Ce qui est difficile, c’est de justifier une telle condu
6408 tre à l’abri du fisc. Ce qui est difficile, c’est de justifier une telle conduite… C’est alors que le psychologue entre en
6409 de justifier une telle conduite… C’est alors que le psychologue entre en action. 73. C’est le ton de la musique de Strav
6410 rs que le psychologue entre en action. 73. C’est le ton de la musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton de cré
6411 le psychologue entre en action. 73. C’est le ton de la musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton de création d
6412 psychologue entre en action. 73. C’est le ton de la musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton de création du m
6413 entre en action. 73. C’est le ton de la musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton de création du monde. 74.
6414 ique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton de création du monde. 74. Dans les essais de Ramuz, ses tics de langage
6415 des Noces. Un ton de création du monde. 74. Dans les essais de Ramuz, ses tics de langage sont très apparents : excès de e
6416 Un ton de création du monde. 74. Dans les essais de Ramuz, ses tics de langage sont très apparents : excès de et, de il y
6417 du monde. 74. Dans les essais de Ramuz, ses tics de langage sont très apparents : excès de et, de il y a que, de singuliè
6418 , ses tics de langage sont très apparents : excès de et, de il y a que, de singulièrement (pris dans le sens de très), de
6419 ics de langage sont très apparents : excès de et, de il y a que, de singulièrement (pris dans le sens de très), de on veut
6420 sont très apparents : excès de et, de il y a que, de singulièrement (pris dans le sens de très), de on veut dire, etc. 75
6421 e et, de il y a que, de singulièrement (pris dans le sens de très), de on veut dire, etc. 75. On pourrait soutenir que l’
6422 il y a que, de singulièrement (pris dans le sens de très), de on veut dire, etc. 75. On pourrait soutenir que l’époque 1
6423 e, de singulièrement (pris dans le sens de très), de on veut dire, etc. 75. On pourrait soutenir que l’époque 1900-1910 f
6424 on veut dire, etc. 75. On pourrait soutenir que l’ époque 1900-1910 fut « inactuelle » pour la grande masse de ceux qui l
6425 ir que l’époque 1900-1910 fut « inactuelle » pour la grande masse de ceux qui la vécurent. Et qu’elle n’eut d’actualité vé
6426 1900-1910 fut « inactuelle » pour la grande masse de ceux qui la vécurent. Et qu’elle n’eut d’actualité véritable que par
6427 t « inactuelle » pour la grande masse de ceux qui la vécurent. Et qu’elle n’eut d’actualité véritable que par et dans l’œu
6428 e masse de ceux qui la vécurent. Et qu’elle n’eut d’ actualité véritable que par et dans l’œuvre de Proust, par exemple, ou
6429 ’elle n’eut d’actualité véritable que par et dans l’ œuvre de Proust, par exemple, ou, à un tout autre, point de vue, par e
6430 eut d’actualité véritable que par et dans l’œuvre de Proust, par exemple, ou, à un tout autre, point de vue, par et dans l
6431 e, ou, à un tout autre, point de vue, par et dans l’ œuvre de Sorel et de Lénine. 76. Cette attitude est assez goethéenne.
6432 un tout autre, point de vue, par et dans l’œuvre de Sorel et de Lénine. 76. Cette attitude est assez goethéenne. Un sens
6433 re, point de vue, par et dans l’œuvre de Sorel et de Lénine. 76. Cette attitude est assez goethéenne. Un sens puissant de
6434 e attitude est assez goethéenne. Un sens puissant de l’organique empêchera toujours certains hommes de travailler activeme
6435 ttitude est assez goethéenne. Un sens puissant de l’ organique empêchera toujours certains hommes de travailler activement
6436 de l’organique empêchera toujours certains hommes de travailler activement à consommer les ruptures nécessaires. Dans la m
6437 tains hommes de travailler activement à consommer les ruptures nécessaires. Dans la mesure où de tels hommes incarnent déjà
6438 vement à consommer les ruptures nécessaires. Dans la mesure où de tels hommes incarnent déjà les valeurs que la révolution
6439 ommer les ruptures nécessaires. Dans la mesure où de tels hommes incarnent déjà les valeurs que la révolution veut instaur
6440 . Dans la mesure où de tels hommes incarnent déjà les valeurs que la révolution veut instaurer, leur attitude m’apparaît ju
6441 où de tels hommes incarnent déjà les valeurs que la révolution veut instaurer, leur attitude m’apparaît justifiée non seu
6442 attitude m’apparaît justifiée non seulement dans l’ absolu, mais aussi au regard de l’Histoire. 77. Avant Ramuz je ne voi
6443 seulement dans l’absolu, mais aussi au regard de l’ Histoire. 77. Avant Ramuz je ne vois guère que Claudel pour avoir con
6444 laudel pour avoir conduit consciemment ce travail d’ « autorisation » (Art poétique). Les philosophes y sont contraints pro
6445 ent ce travail d’« autorisation » (Art poétique). Les philosophes y sont contraints professionnellement pourrait-on dire. M
6446 anarchie sémantique. 78. Il dit des personnages de ses romans : « Je ne les aime pas en tant que « primitifs » comme on
6447 8. Il dit des personnages de ses romans : « Je ne les aime pas en tant que « primitifs » comme on semble le croire : il ne
6448 ime pas en tant que « primitifs » comme on semble le croire : il ne faut pas être seulement un primitif, il faut être auss
6449 , il faut être aussi un primitif. » Et d’ailleurs la nature dont il parle n’est pas la Nature du Rousseauisme, mais la nat
6450 » Et d’ailleurs la nature dont il parle n’est pas la Nature du Rousseauisme, mais la nature des choses. 79. Pour autant,
6451 l parle n’est pas la Nature du Rousseauisme, mais la nature des choses. 79. Pour autant, bien entendu, qu’il implique une
6452 tendu, qu’il implique une création, qu’il résulte d’ une mise en présence effective de l’homme et de ce qui résiste à l’hom
6453 n, qu’il résulte d’une mise en présence effective de l’homme et de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activ
6454 qu’il résulte d’une mise en présence effective de l’ homme et de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activism
6455 te d’une mise en présence effective de l’homme et de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activisme au sens a
6456 sence effective de l’homme et de ce qui résiste à l’ homme. C’est le contraire de l’activisme au sens américain, qui cherch
6457 de l’homme et de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activisme au sens américain, qui cherche partout la li
6458 t de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activisme au sens américain, qui cherche partout la ligne de plus g
6459 e ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’ activisme au sens américain, qui cherche partout la ligne de plus gran
6460 ’activisme au sens américain, qui cherche partout la ligne de plus grande facilité. 80. Comme l’allemand dit : « Ernüchte
6461 tout la ligne de plus grande facilité. 80. Comme l’ allemand dit : « Ernüchterung. » 81. Rimbaud, cité par Ramuz.
10 1944, Les Personnes du drame. III. Sincérité et authenticité — L’Art poétique de Claudel
6462 L’ Art poétique de Claudel La création tout entière est un discours ad
6463 L’Art poétique de Claudel La création tout entière est un discours adressé à la créa
6464 L’Art poétique de Claudel La création tout entière est un discours adressé à la créature au moyen
6465 a création tout entière est un discours adressé à la créature au moyen de la créature : car un jour le redit au suivant, u
6466 est un discours adressé à la créature au moyen de la créature : car un jour le redit au suivant, une nuit l’annonce à l’au
6467 la créature au moyen de la créature : car un jour le redit au suivant, une nuit l’annonce à l’autre. Cette parole traverse
6468 ature : car un jour le redit au suivant, une nuit l’ annonce à l’autre. Cette parole traverse tous les climats jusqu’aux co
6469 t l’annonce à l’autre. Cette parole traverse tous les climats jusqu’aux confins du monde, et l’on perçoit sa voix dans tous
6470 e tous les climats jusqu’aux confins du monde, et l’ on perçoit sa voix dans tous les dialectes. Hamann (Paraphrase du Psa
6471 nfins du monde, et l’on perçoit sa voix dans tous les dialectes. Hamann (Paraphrase du Psaume 19.) De l’Art poétique de C
6472 es dialectes. Hamann (Paraphrase du Psaume 19.) De l’Art poétique de Claudel, qui domine toute son œuvre ultérieure, je
6473 dialectes. Hamann (Paraphrase du Psaume 19.) De l’ Art poétique de Claudel, qui domine toute son œuvre ultérieure, je ret
6474 ann (Paraphrase du Psaume 19.) De l’Art poétique de Claudel, qui domine toute son œuvre ultérieure, je retiendrai d’abord
6475 retiendrai d’abord deux mots : « poétique » dans le titre, et « connaissance » qui s’inscrit à chaque page. La rumeur quo
6476 et « connaissance » qui s’inscrit à chaque page. La rumeur quotidienne tend à faire de « poète » une circonstance atténua
6477 à chaque page. La rumeur quotidienne tend à faire de « poète » une circonstance atténuante, au bénéfice du maladroit s’il
6478 fice du maladroit s’il est aimable. Ou bien c’est l’ ornement de nos loisirs. Mais Claudel dit : l’art poétique est art de
6479 adroit s’il est aimable. Ou bien c’est l’ornement de nos loisirs. Mais Claudel dit : l’art poétique est art de faire. Un g
6480 est l’ornement de nos loisirs. Mais Claudel dit : l’ art poétique est art de faire. Un gémissement célèbre, chez les clercs
6481 oisirs. Mais Claudel dit : l’art poétique est art de faire. Un gémissement célèbre, chez les clercs, déplore l’antipathie
6482 ue est art de faire. Un gémissement célèbre, chez les clercs, déplore l’antipathie tragique de la Vie et de la connaissance
6483 Un gémissement célèbre, chez les clercs, déplore l’ antipathie tragique de la Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela
6484 e, chez les clercs, déplore l’antipathie tragique de la Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela. Et de cette dialecti
6485 chez les clercs, déplore l’antipathie tragique de la Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela. Et de cette dialectique
6486 lercs, déplore l’antipathie tragique de la Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela. Et de cette dialectique, on a tir
6487 cs, déplore l’antipathie tragique de la Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela. Et de cette dialectique, on a tiré q
6488 Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela. Et de cette dialectique, on a tiré quelques rayons d’in-octavos. Mais Claud
6489 t de cette dialectique, on a tiré quelques rayons d’ in-octavos. Mais Claudel : « Vivre c’est connaître », « Se connaître,
6490 ec soi. »… Il ne s’agit évidemment, ici et là, ni de la même poésie ni de la même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre
6491 soi. »… Il ne s’agit évidemment, ici et là, ni de la même poésie ni de la même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre le
6492 it évidemment, ici et là, ni de la même poésie ni de la même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre le sens banal, le sen
6493 évidemment, ici et là, ni de la même poésie ni de la même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre le sens banal, le sens q
6494 e la même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre le sens banal, le sens qu’indiquent les étymologies. C’est-à-dire qu’il
6495 issance. ⁂ Claudel choisit, contre le sens banal, le sens qu’indiquent les étymologies. C’est-à-dire qu’il choisit de choi
6496 oisit, contre le sens banal, le sens qu’indiquent les étymologies. C’est-à-dire qu’il choisit de choisir, car l’étymologie
6497 quent les étymologies. C’est-à-dire qu’il choisit de choisir, car l’étymologie est trop loin d’être une science pour que l
6498 ogies. C’est-à-dire qu’il choisit de choisir, car l’ étymologie est trop loin d’être une science pour que l’adoption même d
6499 hoisit de choisir, car l’étymologie est trop loin d’ être une science pour que l’adoption même d’une « origine » soit autre
6500 mologie est trop loin d’être une science pour que l’ adoption même d’une « origine » soit autre chose qu’un choix délibéré,
6501 loin d’être une science pour que l’adoption même d’ une « origine » soit autre chose qu’un choix délibéré, — quand ce n’es
6502 as un profond calembour. « Il est permis à chacun de se servir de tel son qu’il lui plaît pour exprimer ses idées, pourvu
6503 calembour. « Il est permis à chacun de se servir de tel son qu’il lui plaît pour exprimer ses idées, pourvu qu’il en aver
6504 idées, pourvu qu’il en avertisse ». Cette phrase de la Logique de Port-Royal, dont Claudel s’il est réaliste doit récuser
6505 ées, pourvu qu’il en avertisse ». Cette phrase de la Logique de Port-Royal, dont Claudel s’il est réaliste doit récuser la
6506 qu’il en avertisse ». Cette phrase de la Logique de Port-Royal, dont Claudel s’il est réaliste doit récuser la principale
6507 oyal, dont Claudel s’il est réaliste doit récuser la principale82, peut néanmoins servir à préciser ce qui oppose la langu
6508 2, peut néanmoins servir à préciser ce qui oppose la langue d’un poète aux divers jargons de son temps ; c’est que l’une e
6509 anmoins servir à préciser ce qui oppose la langue d’ un poète aux divers jargons de son temps ; c’est que l’une est une lan
6510 ui oppose la langue d’un poète aux divers jargons de son temps ; c’est que l’une est une langue « avertie », posant un per
6511  », posant un perpétuel avertissement, tandis que les autres ont plutôt l’air de résulter d’une série d’oublis d’avertir, d
6512 l avertissement, tandis que les autres ont plutôt l’ air de résulter d’une série d’oublis d’avertir, d’une série de contrav
6513 tissement, tandis que les autres ont plutôt l’air de résulter d’une série d’oublis d’avertir, d’une série de contravention
6514 andis que les autres ont plutôt l’air de résulter d’ une série d’oublis d’avertir, d’une série de contraventions dans l’imp
6515 s autres ont plutôt l’air de résulter d’une série d’ oublis d’avertir, d’une série de contraventions dans l’impunité généra
6516 ont plutôt l’air de résulter d’une série d’oublis d’ avertir, d’une série de contraventions dans l’impunité générale. Claud
6517 l’air de résulter d’une série d’oublis d’avertir, d’ une série de contraventions dans l’impunité générale. Claudel montre p
6518 ulter d’une série d’oublis d’avertir, d’une série de contraventions dans l’impunité générale. Claudel montre partout son p
6519 lis d’avertir, d’une série de contraventions dans l’ impunité générale. Claudel montre partout son parti pris, qui est de s
6520 e. Claudel montre partout son parti pris, qui est de s’en tenir aux origines, et à cette origine, entre plusieurs probable
6521 rigine, entre plusieurs probables, qui lui paraît la plus concrète, la plus active, la plus proche de la chose et du geste
6522 ieurs probables, qui lui paraît la plus concrète, la plus active, la plus proche de la chose et du geste. Poésie, de poiei
6523 qui lui paraît la plus concrète, la plus active, la plus proche de la chose et du geste. Poésie, de poiein, ce sera : fai
6524 plus concrète, la plus active, la plus proche de la chose et du geste. Poésie, de poiein, ce sera : faire. Connaître, de
6525 , la plus proche de la chose et du geste. Poésie, de poiein, ce sera : faire. Connaître, de cognoscere, sera : co-naître.
6526 e. Poésie, de poiein, ce sera : faire. Connaître, de cognoscere, sera : co-naître. Il faut savoir ce que parler veut dire.
6527 -naître. Il faut savoir ce que parler veut dire. ( D’ où l’on vient, où l’on va : tel est le sens.) Car le langage, parmi d’
6528 re. Il faut savoir ce que parler veut dire. (D’où l’ on vient, où l’on va : tel est le sens.) Car le langage, parmi d’autre
6529 oir ce que parler veut dire. (D’où l’on vient, où l’ on va : tel est le sens.) Car le langage, parmi d’autres fonctions, a
6530 veut dire. (D’où l’on vient, où l’on va : tel est le sens.) Car le langage, parmi d’autres fonctions, a celle-là de permet
6531 où l’on vient, où l’on va : tel est le sens.) Car le langage, parmi d’autres fonctions, a celle-là de permettre à nos pens
6532 le langage, parmi d’autres fonctions, a celle-là de permettre à nos pensées de circuler. Claudel se donne un règlement, e
6533 fonctions, a celle-là de permettre à nos pensées de circuler. Claudel se donne un règlement, et il observe les signaux. L
6534 ler. Claudel se donne un règlement, et il observe les signaux. Les autres (voyez leurs journaux) se sont jetés dans un énor
6535 se donne un règlement, et il observe les signaux. Les autres (voyez leurs journaux) se sont jetés dans un énorme embouteill
6536 llage, il n’y a plus qu’à se laisser pousser dans le sens incertain de la masse. Or ce sens, tellement incertain qu’il en
6537 us qu’à se laisser pousser dans le sens incertain de la masse. Or ce sens, tellement incertain qu’il en devient presque in
6538 qu’à se laisser pousser dans le sens incertain de la masse. Or ce sens, tellement incertain qu’il en devient presque indéf
6539 ien n’avance, c’est un sur-place exaspérant, tous les moteurs sont débrayés) ce sens partout évanouissant n’en est pas moin
6540 ) ce sens partout évanouissant n’en est pas moins le sens « commun » — voire même, par antiphrase, le sens « courant ». Da
6541 le sens « commun » — voire même, par antiphrase, le sens « courant ». Dans cette affaire, celui qui sait où il va risque
6542 te affaire, celui qui sait où il va risque encore d’ augmenter l’embarras, et de se faire copieusement houspiller. Et pourt
6543 celui qui sait où il va risque encore d’augmenter l’ embarras, et de se faire copieusement houspiller. Et pourtant, c’est l
6544 où il va risque encore d’augmenter l’embarras, et de se faire copieusement houspiller. Et pourtant, c’est lui seul qui dét
6545 uspiller. Et pourtant, c’est lui seul qui détient la méthode efficace pour en sortir… Mais quittons là cette métaphore ava
6546 ’aille aussi s’embouteiller83. Ou encore essayons de la traduire. Les modes, l’usage, l’usure des mots, aggravés par la pr
6547 lle aussi s’embouteiller83. Ou encore essayons de la traduire. Les modes, l’usage, l’usure des mots, aggravés par la press
6548 mbouteiller83. Ou encore essayons de la traduire. Les modes, l’usage, l’usure des mots, aggravés par la presse et par la po
6549 83. Ou encore essayons de la traduire. Les modes, l’ usage, l’usure des mots, aggravés par la presse et par la politique, o
6550 core essayons de la traduire. Les modes, l’usage, l’ usure des mots, aggravés par la presse et par la politique, ont peu à
6551 es modes, l’usage, l’usure des mots, aggravés par la presse et par la politique, ont peu à peu fait passer pour communes d
6552 , l’usure des mots, aggravés par la presse et par la politique, ont peu à peu fait passer pour communes des significations
6553 munes des significations qui à vrai dire, et dans le fait, ruinent les bases de la communauté. On convient de s’entendre s
6554 cations qui à vrai dire, et dans le fait, ruinent les bases de la communauté. On convient de s’entendre sur des malentendus
6555 i à vrai dire, et dans le fait, ruinent les bases de la communauté. On convient de s’entendre sur des malentendus. Tout le
6556 vrai dire, et dans le fait, ruinent les bases de la communauté. On convient de s’entendre sur des malentendus. Tout le mo
6557 , ruinent les bases de la communauté. On convient de s’entendre sur des malentendus. Tout le monde parle d’esprit sans nul
6558 entendre sur des malentendus. Tout le monde parle d’ esprit sans nulle définition, sans déclarer ce que le mot sous-entend
6559 sprit sans nulle définition, sans déclarer ce que le mot sous-entend et qui se révélerait le plus souvent absurdement cont
6560 er ce que le mot sous-entend et qui se révélerait le plus souvent absurdement contradictoire. À ce prix l’on nourrit une p
6561 lus souvent absurdement contradictoire. À ce prix l’ on nourrit une paix sans racines. (Alors que toute communauté réelle n
6562 racines. (Alors que toute communauté réelle naît d’ une entente passionnée sur le sens de certains maîtres-mots : esprit,
6563 mmunauté réelle naît d’une entente passionnée sur le sens de certains maîtres-mots : esprit, nation, révolution, salut…) E
6564 réelle naît d’une entente passionnée sur le sens de certains maîtres-mots : esprit, nation, révolution, salut…) Et, comme
6565 comme pour protéger ces conventions précaires, on les rend aussi vagues et abstraites qu’on le peut. Opération inverse de c
6566 res, on les rend aussi vagues et abstraites qu’on le peut. Opération inverse de celle du poète : on s’arrête à l’acceptati
6567 es et abstraites qu’on le peut. Opération inverse de celle du poète : on s’arrête à l’acceptation neutre, la moins active,
6568 ération inverse de celle du poète : on s’arrête à l’ acceptation neutre, la moins active, la plus anecdotique — rompant ain
6569 le du poète : on s’arrête à l’acceptation neutre, la moins active, la plus anecdotique — rompant ainsi le contact immédiat
6570 s’arrête à l’acceptation neutre, la moins active, la plus anecdotique — rompant ainsi le contact immédiat entre le nom et
6571 moins active, la plus anecdotique — rompant ainsi le contact immédiat entre le nom et la chose qu’il exprime, entre le ver
6572 dotique — rompant ainsi le contact immédiat entre le nom et la chose qu’il exprime, entre le verbe et l’acte qu’il command
6573 rompant ainsi le contact immédiat entre le nom et la chose qu’il exprime, entre le verbe et l’acte qu’il commande, entre l
6574 iat entre le nom et la chose qu’il exprime, entre le verbe et l’acte qu’il commande, entre le parler et le faire, entre la
6575 nom et la chose qu’il exprime, entre le verbe et l’ acte qu’il commande, entre le parler et le faire, entre la pensée et l
6576 e, entre le verbe et l’acte qu’il commande, entre le parler et le faire, entre la pensée et la main. Connaître commande na
6577 erbe et l’acte qu’il commande, entre le parler et le faire, entre la pensée et la main. Connaître commande naître ; compre
6578 u’il commande, entre le parler et le faire, entre la pensée et la main. Connaître commande naître ; comprendre : entraîner
6579 , entre le parler et le faire, entre la pensée et la main. Connaître commande naître ; comprendre : entraîner avec soi ; a
6580 out porte à conséquence, tout appelle, et d’abord la parole ! Mais l’usure des mots les édente, notre langage est débrayé.
6581 quence, tout appelle, et d’abord la parole ! Mais l’ usure des mots les édente, notre langage est débrayé. Comment rétablir
6582 lle, et d’abord la parole ! Mais l’usure des mots les édente, notre langage est débrayé. Comment rétablir le contact ? Clau
6583 ente, notre langage est débrayé. Comment rétablir le contact ? Claudel n’écrira pas : je vais vous expliquer cela claireme
6584 vous expliquer cela clairement, mais : « Tel est le mystère qu’il s’agit de reporter sur le papier de l’encre la plus noi
6585 irement, mais : « Tel est le mystère qu’il s’agit de reporter sur le papier de l’encre la plus noire. » Au lieu de : Réflé
6586 « Tel est le mystère qu’il s’agit de reporter sur le papier de l’encre la plus noire. » Au lieu de : Réfléchissons, analys
6587 le mystère qu’il s’agit de reporter sur le papier de l’encre la plus noire. » Au lieu de : Réfléchissons, analysons : « Ru
6588 mystère qu’il s’agit de reporter sur le papier de l’ encre la plus noire. » Au lieu de : Réfléchissons, analysons : « Rumin
6589 qu’il s’agit de reporter sur le papier de l’encre la plus noire. » Au lieu de : Réfléchissons, analysons : « Ruminons la b
6590 u lieu de : Réfléchissons, analysons : « Ruminons la bouchée intelligible ». Toujours une chose-image, au lieu d’une formu
6591 urs une chose-image, au lieu d’une formule faite, d’ un terme abstrait. C’est le style du livre de Job. Cependant cet effor
6592 u d’une formule faite, d’un terme abstrait. C’est le style du livre de Job. Cependant cet effort de Claudel, restituant à
6593 ite, d’un terme abstrait. C’est le style du livre de Job. Cependant cet effort de Claudel, restituant à chaque mot son sen
6594 st le style du livre de Job. Cependant cet effort de Claudel, restituant à chaque mot son sens le plus poignant, par là mê
6595 fort de Claudel, restituant à chaque mot son sens le plus poignant, par là même le plus apte à ranimer une communion vivan
6596 chaque mot son sens le plus poignant, par là même le plus apte à ranimer une communion vivante entre les hommes, se trouve
6597 e plus apte à ranimer une communion vivante entre les hommes, se trouve produire exactement l’effet contraire : son succès
6598 e entre les hommes, se trouve produire exactement l’ effet contraire : son succès même va s’inscrire dans une œuvre incommu
6599 ble au très grand nombre. Rendre au mot sa valeur d’ appel, appeler sans cesse à grands cris l’univers (cette « version à l
6600 valeur d’appel, appeler sans cesse à grands cris l’ univers (cette « version à l’unité »), la plénitude, le rassemblement
6601 cesse à grands cris l’univers (cette « version à l’ unité »), la plénitude, le rassemblement de tous les êtres, le branle-
6602 nds cris l’univers (cette « version à l’unité »), la plénitude, le rassemblement de tous les êtres, le branle-bas de toute
6603 vers (cette « version à l’unité »), la plénitude, le rassemblement de tous les êtres, le branle-bas de toute la création v
6604 sion à l’unité »), la plénitude, le rassemblement de tous les êtres, le branle-bas de toute la création vers son achèvemen
6605 ’unité »), la plénitude, le rassemblement de tous les êtres, le branle-bas de toute la création vers son achèvement intelli
6606 la plénitude, le rassemblement de tous les êtres, le branle-bas de toute la création vers son achèvement intelligible, c’e
6607 le rassemblement de tous les êtres, le branle-bas de toute la création vers son achèvement intelligible, c’est là vraiment
6608 blement de tous les êtres, le branle-bas de toute la création vers son achèvement intelligible, c’est là vraiment « poétis
6609 ble, c’est là vraiment « poétiser », collaborer à l’ ouvrage de Dieu, et recréer la catholicité. Mais c’est aussi dans le m
6610 là vraiment « poétiser », collaborer à l’ouvrage de Dieu, et recréer la catholicité. Mais c’est aussi dans le monde d’auj
6611 ser », collaborer à l’ouvrage de Dieu, et recréer la catholicité. Mais c’est aussi dans le monde d’aujourd’hui, se condamn
6612 et recréer la catholicité. Mais c’est aussi dans le monde d’aujourd’hui, se condamner à n’être pas compris. Paradoxe d’un
6613 er la catholicité. Mais c’est aussi dans le monde d’ aujourd’hui, se condamner à n’être pas compris. Paradoxe d’un génie « 
6614 ’hui, se condamner à n’être pas compris. Paradoxe d’ un génie « catholique », isolé de la foule des hommes, par ce qui mani
6615 ompris. Paradoxe d’un génie « catholique », isolé de la foule des hommes, par ce qui manifeste, justement sa volonté de ca
6616 ris. Paradoxe d’un génie « catholique », isolé de la foule des hommes, par ce qui manifeste, justement sa volonté de catho
6617 ommes, par ce qui manifeste, justement sa volonté de catholicité ! ⁂ Non qu’il soit méconnu, bien sûr. Mais parmi tant d’a
6618 Non qu’il soit méconnu, bien sûr. Mais parmi tant d’ admirateurs, combien connaissent à la raison de ses beautés, énoncées
6619 s parmi tant d’admirateurs, combien connaissent à la raison de ses beautés, énoncées dans l’Art poétique ? De cet ouvrage
6620 nt d’admirateurs, combien connaissent à la raison de ses beautés, énoncées dans l’Art poétique ? De cet ouvrage très sévèr
6621 aissent à la raison de ses beautés, énoncées dans l’ Art poétique ? De cet ouvrage très sévère, et sublime en tant de passa
6622 on de ses beautés, énoncées dans l’Art poétique ? De cet ouvrage très sévère, et sublime en tant de passages, combien acce
6623 ublime en tant de passages, combien accepteraient l’ inquisition ? Qu’on ne dise pas que la philosophie d’un grand poète im
6624 cepteraient l’inquisition ? Qu’on ne dise pas que la philosophie d’un grand poète importe moins que son humanité, que son
6625 nquisition ? Qu’on ne dise pas que la philosophie d’ un grand poète importe moins que son humanité, que son lyrisme, ou que
6626 anité, que son lyrisme, ou que ce je ne sais quoi de bouleversant obscurément qui saisit l’auditeur le plus profane de Têt
6627 sais quoi de bouleversant obscurément qui saisit l’ auditeur le plus profane de Tête d’or. Ce serait aggraver d’une sottis
6628 de bouleversant obscurément qui saisit l’auditeur le plus profane de Tête d’or. Ce serait aggraver d’une sottise cette Sép
6629 obscurément qui saisit l’auditeur le plus profane de Tête d’or. Ce serait aggraver d’une sottise cette Séparation, notre p
6630 ent qui saisit l’auditeur le plus profane de Tête d’ or. Ce serait aggraver d’une sottise cette Séparation, notre péché, co
6631 le plus profane de Tête d’or. Ce serait aggraver d’ une sottise cette Séparation, notre péché, contre laquelle toute l’œuv
6632 te Séparation, notre péché, contre laquelle toute l’ œuvre de Claudel se soulève à l’appel de la Joie. Le monde qu’interprè
6633 ation, notre péché, contre laquelle toute l’œuvre de Claudel se soulève à l’appel de la Joie. Le monde qu’interprète l’Art
6634 re laquelle toute l’œuvre de Claudel se soulève à l’ appel de la Joie. Le monde qu’interprète l’Art poétique ne connaît pas
6635 lle toute l’œuvre de Claudel se soulève à l’appel de la Joie. Le monde qu’interprète l’Art poétique ne connaît pas Descart
6636 toute l’œuvre de Claudel se soulève à l’appel de la Joie. Le monde qu’interprète l’Art poétique ne connaît pas Descartes
6637 œuvre de Claudel se soulève à l’appel de la Joie. Le monde qu’interprète l’Art poétique ne connaît pas Descartes le divise
6638 lève à l’appel de la Joie. Le monde qu’interprète l’ Art poétique ne connaît pas Descartes le diviseur, ne connaît pas de l
6639 nterprète l’Art poétique ne connaît pas Descartes le diviseur, ne connaît pas de localisation du spirituel, ne connaît pas
6640 connaît pas Descartes le diviseur, ne connaît pas de localisation du spirituel, ne connaît pas de lois mais seulement des
6641 pas de localisation du spirituel, ne connaît pas de lois mais seulement des formes. C’est un monde en recréation perpétue
6642 out sa fin, complément ou efférence, sa part dans la composition de l’image, le mot qui profère son sens. » C’est un unive
6643 plément ou efférence, sa part dans la composition de l’image, le mot qui profère son sens. » C’est un univers du discours,
6644 ment ou efférence, sa part dans la composition de l’ image, le mot qui profère son sens. » C’est un univers du discours, où
6645 fférence, sa part dans la composition de l’image, le mot qui profère son sens. » C’est un univers du discours, où les obje
6646 fère son sens. » C’est un univers du discours, où les objets qui « veulent dire » s’assemblent en propositions (à l’homme),
6647 « veulent dire » s’assemblent en propositions (à l’ homme), seul discours proprement cohérent, puisqu’il ne tire ses règle
6648 puisqu’il ne tire ses règles et sa nécessité que de la fin totale qu’il glorifie. Ce n’est pas notre monde tel qu’il est
6649 isqu’il ne tire ses règles et sa nécessité que de la fin totale qu’il glorifie. Ce n’est pas notre monde tel qu’il est 84
6650 e monde tel qu’il est sauvé, relié solidement par la Promesse et remis en marche vers elle, — le monde retrouvé dans l’ant
6651 t par la Promesse et remis en marche vers elle, —  le monde retrouvé dans l’anticipation de l’enthousiasme poétique. Divise
6652 mis en marche vers elle, — le monde retrouvé dans l’ anticipation de l’enthousiasme poétique. Diviser, séparer, isoler, fai
6653 ers elle, — le monde retrouvé dans l’anticipation de l’enthousiasme poétique. Diviser, séparer, isoler, faire scission, ce
6654 elle, — le monde retrouvé dans l’anticipation de l’ enthousiasme poétique. Diviser, séparer, isoler, faire scission, ce n’
6655 cartésien ; et Descartes n’a fait qu’enregistrer les effets antipoétiques d’un relâchement originel. Rompre le lien de l’h
6656 n’a fait qu’enregistrer les effets antipoétiques d’ un relâchement originel. Rompre le lien de l’homme avec son origine, c
6657 s antipoétiques d’un relâchement originel. Rompre le lien de l’homme avec son origine, c’est rompre aussi sa communion ave
6658 étiques d’un relâchement originel. Rompre le lien de l’homme avec son origine, c’est rompre aussi sa communion avec la fin
6659 ques d’un relâchement originel. Rompre le lien de l’ homme avec son origine, c’est rompre aussi sa communion avec la fin un
6660 son origine, c’est rompre aussi sa communion avec la fin universelle. Alors l’homme se complaît dans une fin qu’il fait si
6661 aussi sa communion avec la fin universelle. Alors l’ homme se complaît dans une fin qu’il fait sienne, c’est-à-dire qu’il s
6662 t-à-dire qu’il s’isole et s’abstrait du mouvement de la Création. « Et c’est pourquoi une fin lui fut en effet donnée » — 
6663 -dire qu’il s’isole et s’abstrait du mouvement de la Création. « Et c’est pourquoi une fin lui fut en effet donnée » — qui
6664 lui fut en effet donnée » — qui est sa mort. Mais l’ œuvre du poète, la vocation de l’homme, la charité cosmique de la pers
6665 onnée » — qui est sa mort. Mais l’œuvre du poète, la vocation de l’homme, la charité cosmique de la personne chrétienne id
6666 i est sa mort. Mais l’œuvre du poète, la vocation de l’homme, la charité cosmique de la personne chrétienne identiquement,
6667 st sa mort. Mais l’œuvre du poète, la vocation de l’ homme, la charité cosmique de la personne chrétienne identiquement, c’
6668 t. Mais l’œuvre du poète, la vocation de l’homme, la charité cosmique de la personne chrétienne identiquement, c’est alors
6669 oète, la vocation de l’homme, la charité cosmique de la personne chrétienne identiquement, c’est alors d’embrasser d’un se
6670 e, la vocation de l’homme, la charité cosmique de la personne chrétienne identiquement, c’est alors d’embrasser d’un seul
6671 la personne chrétienne identiquement, c’est alors d’ embrasser d’un seul geste, de réunir, de relancer vers sa vraie fin to
6672 chrétienne identiquement, c’est alors d’embrasser d’ un seul geste, de réunir, de relancer vers sa vraie fin tout ce qu’une
6673 quement, c’est alors d’embrasser d’un seul geste, de réunir, de relancer vers sa vraie fin tout ce qu’une durée mauvaise a
6674 est alors d’embrasser d’un seul geste, de réunir, de relancer vers sa vraie fin tout ce qu’une durée mauvaise a disjoint e
6675 qu’une durée mauvaise a disjoint et altéré. « Car l’ attente ardente de la Création, attend la révélation des enfants de Di
6676 ise a disjoint et altéré. « Car l’attente ardente de la Création, attend la révélation des enfants de Dieu, parce que ce n
6677 a disjoint et altéré. « Car l’attente ardente de la Création, attend la révélation des enfants de Dieu, parce que ce n’es
6678 é. « Car l’attente ardente de la Création, attend la révélation des enfants de Dieu, parce que ce n’est pas de son propre
6679 de la Création, attend la révélation des enfants de Dieu, parce que ce n’est pas de son propre gré qu’elle a été assujett
6680 ation des enfants de Dieu, parce que ce n’est pas de son propre gré qu’elle a été assujettie à vanité » (Rom. VIII, 19-20)
6681 om. VIII, 19-20). Ne fût-ce que par son style, et l’ intention, partout, qu’il manifeste avec puissance, Claudel répond à l
6682 qu’il manifeste avec puissance, Claudel répond à la proposition universelle. Qu’on parle alors de procédé, si l’on y tien
6683 d à la proposition universelle. Qu’on parle alors de procédé, si l’on y tient, mais il faut en comprendre l’office. Traite
6684 ion universelle. Qu’on parle alors de procédé, si l’ on y tient, mais il faut en comprendre l’office. Traiter chaque mot se
6685 cédé, si l’on y tient, mais il faut en comprendre l’ office. Traiter chaque mot selon la chose qu’il représente tout d’abor
6686 en comprendre l’office. Traiter chaque mot selon la chose qu’il représente tout d’abord, rendre un corps et refaire des r
6687 ps et refaire des racines matérielles aux dérivés les plus exsangues, c’est rénover l’action cosmique de la parole. Comment
6688 les aux dérivés les plus exsangues, c’est rénover l’ action cosmique de la parole. Comment cela ? « Le mot appelle, provoqu
6689 s plus exsangues, c’est rénover l’action cosmique de la parole. Comment cela ? « Le mot appelle, provoque en nous l’état d
6690 lus exsangues, c’est rénover l’action cosmique de la parole. Comment cela ? « Le mot appelle, provoque en nous l’état de c
6691 l’action cosmique de la parole. Comment cela ? «  Le mot appelle, provoque en nous l’état de co-naissance qui répond à la
6692 Comment cela ? « Le mot appelle, provoque en nous l’ état de co-naissance qui répond à la présence sensible des choses même
6693 cela ? « Le mot appelle, provoque en nous l’état de co-naissance qui répond à la présence sensible des choses mêmes ». Le
6694 voque en nous l’état de co-naissance qui répond à la présence sensible des choses mêmes ». Le nom, qui désigne la chose, a
6695 répond à la présence sensible des choses mêmes ». Le nom, qui désigne la chose, appelle un geste de l’homme pour cette cho
6696 sensible des choses mêmes ». Le nom, qui désigne la chose, appelle un geste de l’homme pour cette chose. Le verbe, désign
6697 ». Le nom, qui désigne la chose, appelle un geste de l’homme pour cette chose. Le verbe, désignant ce geste appelle une ph
6698 Le nom, qui désigne la chose, appelle un geste de l’ homme pour cette chose. Le verbe, désignant ce geste appelle une phras
6699 se, appelle un geste de l’homme pour cette chose. Le verbe, désignant ce geste appelle une phrase, un rythme d’actes conce
6700 désignant ce geste appelle une phrase, un rythme d’ actes concertés. Ainsi l’homme se trouve mis « en communication avec l
6701 le une phrase, un rythme d’actes concertés. Ainsi l’ homme se trouve mis « en communication avec la source continue qu’il c
6702 nsi l’homme se trouve mis « en communication avec la source continue qu’il contient en lui dans son être : son geste n’est
6703 t en lui dans son être : son geste n’est plus que la traduction, dans l’univers matériel, du sanglot de l’origine ». En mê
6704 re : son geste n’est plus que la traduction, dans l’ univers matériel, du sanglot de l’origine ». En même temps que la chos
6705 a traduction, dans l’univers matériel, du sanglot de l’origine ». En même temps que la chose qui le provoque, le verbe exp
6706 raduction, dans l’univers matériel, du sanglot de l’ origine ». En même temps que la chose qui le provoque, le verbe exprim
6707 iel, du sanglot de l’origine ». En même temps que la chose qui le provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme
6708 ot de l’origine ». En même temps que la chose qui le provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme qui le profèr
6709 ne ». En même temps que la chose qui le provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme qui le profère. « L’acte p
6710 la chose qui le provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme qui le profère. « L’acte par lequel l’homme attes
6711 i le provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme qui le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la perman
6712 e provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’ homme qui le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la permanenc
6713 le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme qui le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la permanence des choses
6714 me ainsi la vocation de l’homme qui le profère. «  L’ acte par lequel l’homme atteste la permanence des choses, par lequel,
6715 on de l’homme qui le profère. « L’acte par lequel l’ homme atteste la permanence des choses, par lequel, en dehors du temps
6716 i le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la permanence des choses, par lequel, en dehors du temps, en dehors des
6717 des circonstances et causes secondes, il formule l’ ensemble des conditions permanentes dont la réunion donne à chaque cho
6718 ormule l’ensemble des conditions permanentes dont la réunion donne à chaque chose son droit de devenir présente à l’esprit
6719 es dont la réunion donne à chaque chose son droit de devenir présente à l’esprit, par lequel il la conçoit dans son cœur,
6720 ne à chaque chose son droit de devenir présente à l’ esprit, par lequel il la conçoit dans son cœur, et répète l’ordre qui
6721 oit de devenir présente à l’esprit, par lequel il la conçoit dans son cœur, et répète l’ordre qui l’a créée, s’appelle la
6722 par lequel il la conçoit dans son cœur, et répète l’ ordre qui l’a créée, s’appelle la parole. » Nous voici donc « chargés
6723 l la conçoit dans son cœur, et répète l’ordre qui l’ a créée, s’appelle la parole. » Nous voici donc « chargés du rôle d’or
6724 cœur, et répète l’ordre qui l’a créée, s’appelle la parole. » Nous voici donc « chargés du rôle d’origine ». L’homme est
6725 le la parole. » Nous voici donc « chargés du rôle d’ origine ». L’homme est le « sceau de l’authenticité ». Il est, par son
6726  » Nous voici donc « chargés du rôle d’origine ». L’ homme est le « sceau de l’authenticité ». Il est, par son action recré
6727 i donc « chargés du rôle d’origine ». L’homme est le « sceau de l’authenticité ». Il est, par son action recréatrice, une
6728 argés du rôle d’origine ». L’homme est le « sceau de l’authenticité ». Il est, par son action recréatrice, une étymologie
6729 és du rôle d’origine ». L’homme est le « sceau de l’ authenticité ». Il est, par son action recréatrice, une étymologie viv
6730 ar son action recréatrice, une étymologie vivante de tout ce qui est. Et maintenant, pour se connaître il lui suffit d’agi
6731 t. Et maintenant, pour se connaître il lui suffit d’ agir sa vocation. Dans l’acte conscient de la fin qui l’englobe, il n’
6732 connaître il lui suffit d’agir sa vocation. Dans l’ acte conscient de la fin qui l’englobe, il n’y a plus de distinction d
6733 suffit d’agir sa vocation. Dans l’acte conscient de la fin qui l’englobe, il n’y a plus de distinction du matériel et du
6734 ffit d’agir sa vocation. Dans l’acte conscient de la fin qui l’englobe, il n’y a plus de distinction du matériel et du spi
6735 sa vocation. Dans l’acte conscient de la fin qui l’ englobe, il n’y a plus de distinction du matériel et du spirituel. L’h
6736 conscient de la fin qui l’englobe, il n’y a plus de distinction du matériel et du spirituel. L’homme « se connaît donc à
6737 plus de distinction du matériel et du spirituel. L’ homme « se connaît donc à son pas et à l’extension de ses mains, à la
6738 irituel. L’homme « se connaît donc à son pas et à l’ extension de ses mains, à la facilité plusoumoindrea qu’il éprouve à s
6739 omme « se connaît donc à son pas et à l’extension de ses mains, à la facilité plusoumoindrea qu’il éprouve à se servir des
6740 t donc à son pas et à l’extension de ses mains, à la facilité plusoumoindrea qu’il éprouve à se servir des instruments don
6741 ’il éprouve à se servir des instruments dont il a la propriété. » Et son corps lui est comme « un document où il suit les
6742 son corps lui est comme « un document où il suit les œuvres de l’esprit qui le remue ». Penser dans le train de la créatio
6743 lui est comme « un document où il suit les œuvres de l’esprit qui le remue ». Penser dans le train de la création, reforme
6744 est comme « un document où il suit les œuvres de l’ esprit qui le remue ». Penser dans le train de la création, reformer s
6745 un document où il suit les œuvres de l’esprit qui le remue ». Penser dans le train de la création, reformer sans cesse tou
6746 es œuvres de l’esprit qui le remue ». Penser dans le train de la création, reformer sans cesse toutes les formes selon l’i
6747 de l’esprit qui le remue ». Penser dans le train de la création, reformer sans cesse toutes les formes selon l’intention
6748 l’esprit qui le remue ». Penser dans le train de la création, reformer sans cesse toutes les formes selon l’intention qu’
6749 train de la création, reformer sans cesse toutes les formes selon l’intention qu’elles expriment, c’est proprement penser
6750 tion, reformer sans cesse toutes les formes selon l’ intention qu’elles expriment, c’est proprement penser avec les mains.
6751 proprement penser avec les mains. Au sixième jour de sa Semaine, Du Bartas parlant de ses mains les appelle, assez curieus
6752 Au sixième jour de sa Semaine, Du Bartas parlant de ses mains les appelle, assez curieusement, d’abord : « Singes de l’Ét
6753 our de sa Semaine, Du Bartas parlant de ses mains les appelle, assez curieusement, d’abord : « Singes de l’Éternel » et aus
6754 s appelle, assez curieusement, d’abord : « Singes de l’Éternel » et aussitôt : « Ministres de l’esprit ». Ô singerie génia
6755 ppelle, assez curieusement, d’abord : « Singes de l’ Éternel » et aussitôt : « Ministres de l’esprit ». Ô singerie géniale
6756 « Singes de l’Éternel » et aussitôt : « Ministres de l’esprit ». Ô singerie géniale et ministère manifeste ! Art poétique,
6757 inges de l’Éternel » et aussitôt : « Ministres de l’ esprit ». Ô singerie géniale et ministère manifeste ! Art poétique, ar
6758 éniale et ministère manifeste ! Art poétique, art de refaire le monde — tel que Dieu l’a connu de toute éternité ! 82. E
6759 inistère manifeste ! Art poétique, art de refaire le monde — tel que Dieu l’a connu de toute éternité ! 82. En effet la
6760 poétique, art de refaire le monde — tel que Dieu l’ a connu de toute éternité ! 82. En effet la citation du Cratyle qu’i
6761 art de refaire le monde — tel que Dieu l’a connu de toute éternité ! 82. En effet la citation du Cratyle qu’il donne da
6762 Dieu l’a connu de toute éternité ! 82. En effet la citation du Cratyle qu’il donne dans l’Art poétique (p. 172) dit exac
6763 En effet la citation du Cratyle qu’il donne dans l’ Art poétique (p. 172) dit exactement le contraire. 83. On pourrait en
6764 donne dans l’Art poétique (p. 172) dit exactement le contraire. 83. On pourrait en tirer d’autres suites : faut-il attend
6765 t en tirer d’autres suites : faut-il attendre que les flics s’en mêlent, et viennent « mettre au pas » le langage — ou saur
6766 flics s’en mêlent, et viennent « mettre au pas » le langage — ou saurons-nous à temps nous débrouiller et nous entendre l
6767 ller et nous entendre librement ? 84. Il importe de le souligner, précisément à propos de Claudel que sa théologie thomis
6768 r et nous entendre librement ? 84. Il importe de le souligner, précisément à propos de Claudel que sa théologie thomiste
6769 l que sa théologie thomiste entraîne parfois dans de graves équivoques. Nulle magie, nulle poésie sacramentale, ne peut co
6770 oésie sacramentale, ne peut combler effectivement l’ abîme créé par le péché originel entre la nature et la grâce. L’Évangi
6771 e, ne peut combler effectivement l’abîme créé par le péché originel entre la nature et la grâce. L’Évangile nous le dit fo
6772 tivement l’abîme créé par le péché originel entre la nature et la grâce. L’Évangile nous le dit formellement : la chair n’
6773 îme créé par le péché originel entre la nature et la grâce. L’Évangile nous le dit formellement : la chair n’héritera pas
6774 ar le péché originel entre la nature et la grâce. L’ Évangile nous le dit formellement : la chair n’héritera pas le Royaume
6775 inel entre la nature et la grâce. L’Évangile nous le dit formellement : la chair n’héritera pas le Royaume à venir. a. Ai
6776 t la grâce. L’Évangile nous le dit formellement : la chair n’héritera pas le Royaume à venir. a. Ainsi orthographié dans
6777 ous le dit formellement : la chair n’héritera pas le Royaume à venir. a. Ainsi orthographié dans les différentes éditions
6778 s le Royaume à venir. a. Ainsi orthographié dans les différentes éditions publiées
11 1944, Les Personnes du drame. IV. Une maladie de la personne — 8. Le romantisme allemand
6779 8.Le romantisme allemand ILe Rêve et la mystique La conscience claire est la première conquête spirituelle
6780 omantisme allemand ILe Rêve et la mystique La conscience claire est la première conquête spirituelle des hommes ang
6781 ère conquête spirituelle des hommes angoissés par le mystère d’une Nature hostile et mouvante. La parole de raison qui dis
6782 e spirituelle des hommes angoissés par le mystère d’ une Nature hostile et mouvante. La parole de raison qui distingue les
6783 par le mystère d’une Nature hostile et mouvante. La parole de raison qui distingue les choses, les arrête et les identifi
6784 stère d’une Nature hostile et mouvante. La parole de raison qui distingue les choses, les arrête et les identifie, apparaî
6785 le et mouvante. La parole de raison qui distingue les choses, les arrête et les identifie, apparaît comme une délivrance, u
6786 te. La parole de raison qui distingue les choses, les arrête et les identifie, apparaît comme une délivrance, une victoire
6787 de raison qui distingue les choses, les arrête et les identifie, apparaît comme une délivrance, une victoire sur le chaos p
6788 , apparaît comme une délivrance, une victoire sur le chaos panique. Mais cette victoire, lorsqu’elle est trop complète lai
6789 te victoire, lorsqu’elle est trop complète laisse l’ homme sur un sentiment de déception et d’indicible appauvrissement. Le
6790 est trop complète laisse l’homme sur un sentiment de déception et d’indicible appauvrissement. Le monde rationnel est rass
6791 e laisse l’homme sur un sentiment de déception et d’ indicible appauvrissement. Le monde rationnel est rassurant, mais beau
6792 ment de déception et d’indicible appauvrissement. Le monde rationnel est rassurant, mais beaucoup de questions y demeurent
6793 ns réponse, et des faims ancestrales sans pâture. D’ où renaît peu à peu une angoisse nouvelle, une attraction comparable a
6794 ttraction comparable au vertige, vers ces régions de l’être obscur que le bon sens et la philosophie prétendaient mettre a
6795 action comparable au vertige, vers ces régions de l’ être obscur que le bon sens et la philosophie prétendaient mettre au b
6796 au vertige, vers ces régions de l’être obscur que le bon sens et la philosophie prétendaient mettre au ban de l’humanité.
6797 s ces régions de l’être obscur que le bon sens et la philosophie prétendaient mettre au ban de l’humanité. Et tandis que d
6798 sens et la philosophie prétendaient mettre au ban de l’humanité. Et tandis que dans sa panique l’homme primitif s’était to
6799 s et la philosophie prétendaient mettre au ban de l’ humanité. Et tandis que dans sa panique l’homme primitif s’était tourn
6800 ban de l’humanité. Et tandis que dans sa panique l’ homme primitif s’était tourné vers la raison libératrice, au terme des
6801 s sa panique l’homme primitif s’était tourné vers la raison libératrice, au terme des époques appauvries de mystère, l’hom
6802 ison libératrice, au terme des époques appauvries de mystère, l’homme sceptique se rejette avec passion vers les « aspects
6803 rice, au terme des époques appauvries de mystère, l’ homme sceptique se rejette avec passion vers les « aspects nocturnes »
6804 e, l’homme sceptique se rejette avec passion vers les « aspects nocturnes » de sa nature. Ainsi naquit le romantisme allema
6805 jette avec passion vers les « aspects nocturnes » de sa nature. Ainsi naquit le romantisme allemand après le siècle des Lu
6806 « aspects nocturnes » de sa nature. Ainsi naquit le romantisme allemand après le siècle des Lumières. Ainsi renaissent no
6807 nature. Ainsi naquit le romantisme allemand après le siècle des Lumières. Ainsi renaissent nos soifs mystiques élémentaire
6808 nos soifs mystiques élémentaires après un siècle de science positiviste. Est-il vrai que la nuit et le rêve n’aient rien
6809 n siècle de science positiviste. Est-il vrai que la nuit et le rêve n’aient rien à révéler qui importe au jour ? Est-il v
6810 science positiviste. Est-il vrai que la nuit et le rêve n’aient rien à révéler qui importe au jour ? Est-il vrai que la
6811 n à révéler qui importe au jour ? Est-il vrai que la passion, l’angoisse et la folie soient moins réelles que nos sagesses
6812 qui importe au jour ? Est-il vrai que la passion, l’ angoisse et la folie soient moins réelles que nos sagesses tyranniques
6813 jour ? Est-il vrai que la passion, l’angoisse et la folie soient moins réelles que nos sagesses tyranniques ? « Songe est
6814 es tyranniques ? « Songe est mensonge » décrétait la raison. Mais elle nous a laissés sur notre faim. Le songe, au contrai
6815 raison. Mais elle nous a laissés sur notre faim. Le songe, au contraire, nous propose des paradis et des terreurs d’une i
6816 ntraire, nous propose des paradis et des terreurs d’ une intensité séduisante. Serait-il le signe, ou l’entrée, d’une vérit
6817 es terreurs d’une intensité séduisante. Serait-il le signe, ou l’entrée, d’une vérité supérieure ? Telle est la question q
6818 ’une intensité séduisante. Serait-il le signe, ou l’ entrée, d’une vérité supérieure ? Telle est la question que posèrent l
6819 sité séduisante. Serait-il le signe, ou l’entrée, d’ une vérité supérieure ? Telle est la question que posèrent les premier
6820 ou l’entrée, d’une vérité supérieure ? Telle est la question que posèrent les premiers romantiques allemands. « Ils admet
6821 « Ils admettent tous, écrit Albert Béguin85, que la vie obscure est en incessante communication avec une autre réalité, p
6822 e réalité, plus vaste, antérieure et supérieure à la vie individuelle ». Mais quelle est cette réalité ? Notre Nature prof
6823 elle est cette réalité ? Notre Nature profonde ou la Divinité ? « Plus nous nous retirons en nous-mêmes, nous détournant d
6824 rnant des apparences, et plus nous pénétrons dans la nature des choses qui sont hors de nous », affirme un des théoriciens
6825 hoses qui, en nous, étaient restées secrètes pour la conscience ? Tieck pose très nettement la question : « Il nous faudra
6826 es pour la conscience ? Tieck pose très nettement la question : « Il nous faudrait savoir jusqu’à quel point nos songes no
6827 . Quand nous rêvons « est-ce nous qui nous jouons de nous-mêmes, ou bien une main d’en haut brasse-t-elle les cartes ? » D
6828 s qui nous jouons de nous-mêmes, ou bien une main d’ en haut brasse-t-elle les cartes ? » Déjà E. T. A. Hoffman insinue la
6829 s-mêmes, ou bien une main d’en haut brasse-t-elle les cartes ? » Déjà E. T. A. Hoffman insinue la réponse : « Et si un prin
6830 elle les cartes ? » Déjà E. T. A. Hoffman insinue la réponse : « Et si un principe spirituel, étranger à nous-mêmes, était
6831 principe spirituel, étranger à nous-mêmes, était le mobile de ces irruptions soudaines d’images inconnues, qui se jettent
6832 spirituel, étranger à nous-mêmes, était le mobile de ces irruptions soudaines d’images inconnues, qui se jettent à la trav
6833 êmes, était le mobile de ces irruptions soudaines d’ images inconnues, qui se jettent à la traverse de nos idées d’une mani
6834 ns soudaines d’images inconnues, qui se jettent à la traverse de nos idées d’une manière si brusque et si saisissante ? »
6835 d’images inconnues, qui se jettent à la traverse de nos idées d’une manière si brusque et si saisissante ? » De là à pens
6836 onnues, qui se jettent à la traverse de nos idées d’ une manière si brusque et si saisissante ? » De là à penser que le rêv
6837 es d’une manière si brusque et si saisissante ? » De là à penser que le rêve est un « vestige du divin », il n’y a que l’é
6838 brusque et si saisissante ? » De là à penser que le rêve est un « vestige du divin », il n’y a que l’épaisseur d’un scrup
6839 le rêve est un « vestige du divin », il n’y a que l’ épaisseur d’un scrupule d’orthodoxie, d’une dernière crainte de confon
6840 un « vestige du divin », il n’y a que l’épaisseur d’ un scrupule d’orthodoxie, d’une dernière crainte de confondre l’homme
6841 u divin », il n’y a que l’épaisseur d’un scrupule d’ orthodoxie, d’une dernière crainte de confondre l’homme et Dieu. Troxl
6842 n’y a que l’épaisseur d’un scrupule d’orthodoxie, d’ une dernière crainte de confondre l’homme et Dieu. Troxler esquive non
6843 ’un scrupule d’orthodoxie, d’une dernière crainte de confondre l’homme et Dieu. Troxler esquive non sans adresse la diffic
6844 d’orthodoxie, d’une dernière crainte de confondre l’ homme et Dieu. Troxler esquive non sans adresse la difficulté et le ch
6845 l’homme et Dieu. Troxler esquive non sans adresse la difficulté et le choix : pour lui, le rêve est « tantôt un écho du su
6846 Troxler esquive non sans adresse la difficulté et le choix : pour lui, le rêve est « tantôt un écho du supra-terrestre dan
6847 ans adresse la difficulté et le choix : pour lui, le rêve est « tantôt un écho du supra-terrestre dans le terrestre, tantô
6848 rêve est « tantôt un écho du supra-terrestre dans le terrestre, tantôt un reflet du terrestre dans le supra-terrestre » ;
6849 le terrestre, tantôt un reflet du terrestre dans le supra-terrestre » ; ou encore : « Ce qui rêve en nous, c’est l’Esprit
6850 stre » ; ou encore : « Ce qui rêve en nous, c’est l’ Esprit à l’instant où il descend dans la matière », mais c’est aussi «
6851 us, c’est l’Esprit à l’instant où il descend dans la matière », mais c’est aussi « la Matière à l’instant où elle s’élève
6852 il descend dans la matière », mais c’est aussi «  la Matière à l’instant où elle s’élève jusqu’à l’esprit. » Voilà bien la
6853 « la Matière à l’instant où elle s’élève jusqu’à l’ esprit. » Voilà bien la profonde ambiguïté où naît le romantisme, et d
6854 nt où elle s’élève jusqu’à l’esprit. » Voilà bien la profonde ambiguïté où naît le romantisme, et dont il vit ! Croire que
6855 sprit. » Voilà bien la profonde ambiguïté où naît le romantisme, et dont il vit ! Croire que le rêve ne révèle rien que no
6856 ù naît le romantisme, et dont il vit ! Croire que le rêve ne révèle rien que nos secrets, ce serait tomber dans le freudis
6857 évèle rien que nos secrets, ce serait tomber dans le freudisme. Croire qu’il révèle aussi un monde supérieur, c’est entrer
6858 évèle aussi un monde supérieur, c’est entrer dans la voie mystique. Si la plupart des romantiques n’ont pas choisi en tout
6859 ue des psychanalystes. Lorsqu’ils se demandent si le rêve est connaissance ou illusion, et si c’est « l’Autre », ou le moi
6860 aissance ou illusion, et si c’est « l’Autre », ou le moi sombre que l’on atteint au fond de l’inconscient, ils formulent l
6861 on, et si c’est « l’Autre », ou le moi sombre que l’ on atteint au fond de l’inconscient, ils formulent le problème crucial
6862 utre », ou le moi sombre que l’on atteint au fond de l’inconscient, ils formulent le problème crucial qui se pose à tous l
6863 e », ou le moi sombre que l’on atteint au fond de l’ inconscient, ils formulent le problème crucial qui se pose à tous les
6864 n atteint au fond de l’inconscient, ils formulent le problème crucial qui se pose à tous les mystiques. C’est aussi le pro
6865 formulent le problème crucial qui se pose à tous les mystiques. C’est aussi le problème crucial de toute définition de la
6866 ial qui se pose à tous les mystiques. C’est aussi le problème crucial de toute définition de la personne. Car nous sommes
6867 us les mystiques. C’est aussi le problème crucial de toute définition de la personne. Car nous sommes constamment tentés d
6868 est aussi le problème crucial de toute définition de la personne. Car nous sommes constamment tentés d’assimiler le Moi pr
6869 aussi le problème crucial de toute définition de la personne. Car nous sommes constamment tentés d’assimiler le Moi profo
6870 e la personne. Car nous sommes constamment tentés d’ assimiler le Moi profond et ses secrètes impulsions à la Parole qui vi
6871 e. Car nous sommes constamment tentés d’assimiler le Moi profond et ses secrètes impulsions à la Parole qui vient d’ailleu
6872 miler le Moi profond et ses secrètes impulsions à la Parole qui vient d’ailleurs, et qui seule est vraiment vocation. Un p
6873 et qui seule est vraiment vocation. Un philosophe de la personne verra donc le plus grand intérêt à préciser le parallèle
6874 qui seule est vraiment vocation. Un philosophe de la personne verra donc le plus grand intérêt à préciser le parallèle ent
6875 vocation. Un philosophe de la personne verra donc le plus grand intérêt à préciser le parallèle entre mystique et romantis
6876 sonne verra donc le plus grand intérêt à préciser le parallèle entre mystique et romantisme. Au départ, cette même attenti
6877 , aux rencontres fortuites en apparence, mais que l’ âme prédisposée interprète aussitôt comme des messages. Cela suppose u
6878 s’empare avec avidité des plus furtives promesses de bonheur, de libération, d’aventure ! Toute la poésie romantique de mê
6879 c avidité des plus furtives promesses de bonheur, de libération, d’aventure ! Toute la poésie romantique de même que la su
6880 lus furtives promesses de bonheur, de libération, d’ aventure ! Toute la poésie romantique de même que la surréaliste, est
6881 ses de bonheur, de libération, d’aventure ! Toute la poésie romantique de même que la surréaliste, est à l’affût des « sur
6882 aventure ! Toute la poésie romantique de même que la surréaliste, est à l’affût des « surprises pleines de sens » dont nou
6883 ésie romantique de même que la surréaliste, est à l’ affût des « surprises pleines de sens » dont nous parlent aussi les my
6884 urréaliste, est à l’affût des « surprises pleines de sens » dont nous parlent aussi les mystiques. Une autre analogie asse
6885 rprises pleines de sens » dont nous parlent aussi les mystiques. Une autre analogie assez frappante, c’est le rôle de la rh
6886 tiques. Une autre analogie assez frappante, c’est le rôle de la rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le ph
6887 Une autre analogie assez frappante, c’est le rôle de la rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le philosophe
6888 autre analogie assez frappante, c’est le rôle de la rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le philosophe G.
6889 ez frappante, c’est le rôle de la rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le philosophe G. von Schubert, comme
6890 rôle de la rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le philosophe G. von Schubert, comme plus tard le poète Je
6891 torique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le philosophe G. von Schubert, comme plus tard le poète Jean-Paul, insis
6892 s. Le philosophe G. von Schubert, comme plus tard le poète Jean-Paul, insistent sur un fait que Freud sera le premier à me
6893 le premier à mettre en pleine valeur : c’est que l’ esprit abandonné au rêve s’exprime ordinairement dans un langage métap
6894 s plus précises et plus constantes que celles qui le régissent à l’état de veille. D’autre part l’on sait bien que les mys
6895 et plus constantes que celles qui le régissent à l’ état de veille. D’autre part l’on sait bien que les mystiques hindous,
6896 s constantes que celles qui le régissent à l’état de veille. D’autre part l’on sait bien que les mystiques hindous, musulm
6897 qui le régissent à l’état de veille. D’autre part l’ on sait bien que les mystiques hindous, musulmans, ou chrétiens, ont d
6898 l’état de veille. D’autre part l’on sait bien que les mystiques hindous, musulmans, ou chrétiens, ont de tous temps réinven
6899 s mystiques hindous, musulmans, ou chrétiens, ont de tous temps réinventé les mêmes figures de langage pour traduire l’ine
6900 ulmans, ou chrétiens, ont de tous temps réinventé les mêmes figures de langage pour traduire l’ineffable qu’ils vivaient86.
6901 ns, ont de tous temps réinventé les mêmes figures de langage pour traduire l’ineffable qu’ils vivaient86. Et ceci nous amè
6902 nventé les mêmes figures de langage pour traduire l’ ineffable qu’ils vivaient86. Et ceci nous amène au problème central :
6903 6. Et ceci nous amène au problème central : celui de l’expression d’un indicible. Il nous faut dépasser ici le domaine cir
6904 Et ceci nous amène au problème central : celui de l’ expression d’un indicible. Il nous faut dépasser ici le domaine circon
6905 amène au problème central : celui de l’expression d’ un indicible. Il nous faut dépasser ici le domaine circonscrit du rêve
6906 ression d’un indicible. Il nous faut dépasser ici le domaine circonscrit du rêve. Les romantiques, d’ailleurs, ont été bie
6907 faut dépasser ici le domaine circonscrit du rêve. Les romantiques, d’ailleurs, ont été bien au-delà, dans leur exploration
6908 eurs, ont été bien au-delà, dans leur exploration de l’Inconscient. Le songe, pour eux, n’est que la « porte » ouvrant sur
6909 s, ont été bien au-delà, dans leur exploration de l’ Inconscient. Le songe, pour eux, n’est que la « porte » ouvrant sur le
6910 au-delà, dans leur exploration de l’Inconscient. Le songe, pour eux, n’est que la « porte » ouvrant sur le monde ineffabl
6911 n de l’Inconscient. Le songe, pour eux, n’est que la « porte » ouvrant sur le monde ineffable qui est proprement le domain
6912 nge, pour eux, n’est que la « porte » ouvrant sur le monde ineffable qui est proprement le domaine des mystiques. Toute ex
6913 ouvrant sur le monde ineffable qui est proprement le domaine des mystiques. Toute expérience mystique ou romantique présup
6914 oute expérience mystique ou romantique présuppose l’ existence d’un centre ou d’un tréfonds divin de l’âme (c’est l’Ungrund
6915 nce mystique ou romantique présuppose l’existence d’ un centre ou d’un tréfonds divin de l’âme (c’est l’Ungrund de Jakob Bo
6916 romantique présuppose l’existence d’un centre ou d’ un tréfonds divin de l’âme (c’est l’Ungrund de Jakob Boehme), dont on
6917 se l’existence d’un centre ou d’un tréfonds divin de l’âme (c’est l’Ungrund de Jakob Boehme), dont on ne peut rien dire, e
6918 l’existence d’un centre ou d’un tréfonds divin de l’ âme (c’est l’Ungrund de Jakob Boehme), dont on ne peut rien dire, et q
6919 ’un centre ou d’un tréfonds divin de l’âme (c’est l’ Ungrund de Jakob Boehme), dont on ne peut rien dire, et qui cependant
6920 , dont on ne peut rien dire, et qui cependant est la source de tout ce que l’on dit. C’est l’ineffable, l’indicible, le ro
6921 ne peut rien dire, et qui cependant est la source de tout ce que l’on dit. C’est l’ineffable, l’indicible, le royaume du S
6922 re, et qui cependant est la source de tout ce que l’ on dit. C’est l’ineffable, l’indicible, le royaume du Silence absolu ;
6923 dant est la source de tout ce que l’on dit. C’est l’ ineffable, l’indicible, le royaume du Silence absolu ; et pourtant — v
6924 ource de tout ce que l’on dit. C’est l’ineffable, l’ indicible, le royaume du Silence absolu ; et pourtant — voici le parad
6925 ce que l’on dit. C’est l’ineffable, l’indicible, le royaume du Silence absolu ; et pourtant — voici le paradoxe — nous vo
6926 e royaume du Silence absolu ; et pourtant — voici le paradoxe — nous voyons bien que les grands mystiques, et après eux le
6927 urtant — voici le paradoxe — nous voyons bien que les grands mystiques, et après eux les grands romantiques, passent leur v
6928 oyons bien que les grands mystiques, et après eux les grands romantiques, passent leur vie à en parler, à en écrire, à tent
6929 ssent leur vie à en parler, à en écrire, à tenter de le cerner par des figures, qui, n’étant jamais suffisantes, doivent ê
6930 nt leur vie à en parler, à en écrire, à tenter de le cerner par des figures, qui, n’étant jamais suffisantes, doivent être
6931 doivent être inépuisablement multipliées. Disons- le sans la moindre irrévérence : nul n’est plus verbeux qu’un mystique,
6932 être inépuisablement multipliées. Disons-le sans la moindre irrévérence : nul n’est plus verbeux qu’un mystique, si ce n’
6933 t un romantique allemand. Car l’un et l’autre ont l’ ambition de communiquer par l’écrit ce qu’ils ne cessent de définir co
6934 ique allemand. Car l’un et l’autre ont l’ambition de communiquer par l’écrit ce qu’ils ne cessent de définir comme l’indic
6935 l’un et l’autre ont l’ambition de communiquer par l’ écrit ce qu’ils ne cessent de définir comme l’indicible. Dès lors, la
6936 n de communiquer par l’écrit ce qu’ils ne cessent de définir comme l’indicible. Dès lors, la plainte sera la même, qu’il s
6937 par l’écrit ce qu’ils ne cessent de définir comme l’ indicible. Dès lors, la plainte sera la même, qu’il s’agisse d’une Thé
6938 e cessent de définir comme l’indicible. Dès lors, la plainte sera la même, qu’il s’agisse d’une Thérèse d’Avila ou simplem
6939 inir comme l’indicible. Dès lors, la plainte sera la même, qu’il s’agisse d’une Thérèse d’Avila ou simplement d’un Ludwig
6940 Dès lors, la plainte sera la même, qu’il s’agisse d’ une Thérèse d’Avila ou simplement d’un Ludwig Tieck. Donnez-moi des « 
6941 u’il s’agisse d’une Thérèse d’Avila ou simplement d’ un Ludwig Tieck. Donnez-moi des « paroles nouvelles » pour exprimer l’
6942 onnez-moi des « paroles nouvelles » pour exprimer l’ inexprimable, dit la sainte ; et le poète : « Mais où trouver des mots
6943 les nouvelles » pour exprimer l’inexprimable, dit la sainte ; et le poète : « Mais où trouver des mots pour dépeindre, mêm
6944 pour exprimer l’inexprimable, dit la sainte ; et le poète : « Mais où trouver des mots pour dépeindre, même faiblement, l
6945 trouver des mots pour dépeindre, même faiblement, la merveille de la vision qui s’offrit à moi, et qui transformant mon âm
6946 ots pour dépeindre, même faiblement, la merveille de la vision qui s’offrit à moi, et qui transformant mon âme, m’entraîna
6947 pour dépeindre, même faiblement, la merveille de la vision qui s’offrit à moi, et qui transformant mon âme, m’entraîna au
6948 et qui transformant mon âme, m’entraîna au-devant d’ une réalité invisible, divine, d’une ineffable splendeur. Un indicible
6949 traîna au-devant d’une réalité invisible, divine, d’ une ineffable splendeur. Un indicible ravissement me souleva tout enti
6950 ouleva tout entier… » Peut-être touchons-nous ici le mystère même, la source inépuisable, le point originel et fascinant d
6951 r… » Peut-être touchons-nous ici le mystère même, la source inépuisable, le point originel et fascinant de tout jaillissem
6952 -nous ici le mystère même, la source inépuisable, le point originel et fascinant de tout jaillissement du langage, de tout
6953 ource inépuisable, le point originel et fascinant de tout jaillissement du langage, de toute expression littéraire. « Où t
6954 el et fascinant de tout jaillissement du langage, de toute expression littéraire. « Où trouver les mots ? », gémissent-ils
6955 age, de toute expression littéraire. « Où trouver les mots ? », gémissent-ils. La plainte est sincère et tragique, mais com
6956 éraire. « Où trouver les mots ? », gémissent-ils. La plainte est sincère et tragique, mais combien de mots leur fera-t-ell
6957 La plainte est sincère et tragique, mais combien de mots leur fera-t-elle accumuler pour dire que rien ne saurait être di
6958 uadés que, nonobstant leur impuissance à traduire l’ inconscient ou l’indicible, ils ont entendu quelque chose. « Je crois
6959 tant leur impuissance à traduire l’inconscient ou l’ indicible, ils ont entendu quelque chose. « Je crois avoir fait une dé
6960 it une découverte importante, écrit Ritter, celle d’ une conscience passive de l’Involontaire. » Et sur cette base, la seco
6961 nte, écrit Ritter, celle d’une conscience passive de l’Involontaire. » Et sur cette base, la seconde génération du romanti
6962 , écrit Ritter, celle d’une conscience passive de l’ Involontaire. » Et sur cette base, la seconde génération du romantisme
6963 tion du romantisme va formuler sa fameuse théorie de l’Inspiration — tellement vulgarisée de nos jours qu’on en oublie l’o
6964 n du romantisme va formuler sa fameuse théorie de l’ Inspiration — tellement vulgarisée de nos jours qu’on en oublie l’orig
6965 e théorie de l’Inspiration — tellement vulgarisée de nos jours qu’on en oublie l’origine mystique. « Le poète et le rêveur
6966 tellement vulgarisée de nos jours qu’on en oublie l’ origine mystique. « Le poète et le rêveur sont passifs, ils écoutent l
6967 e nos jours qu’on en oublie l’origine mystique. «  Le poète et le rêveur sont passifs, ils écoutent le langage d’une voix q
6968 qu’on en oublie l’origine mystique. « Le poète et le rêveur sont passifs, ils écoutent le langage d’une voix qui leur est
6969  Le poète et le rêveur sont passifs, ils écoutent le langage d’une voix qui leur est intérieure et pourtant étrangère, qui
6970 t le rêveur sont passifs, ils écoutent le langage d’ une voix qui leur est intérieure et pourtant étrangère, qui s’élève da
6971 ntérieure et pourtant étrangère, qui s’élève dans les profondeurs d’eux-mêmes sans qu’ils puissent faire autre chose que de
6972 rtant étrangère, qui s’élève dans les profondeurs d’ eux-mêmes sans qu’ils puissent faire autre chose que de saluer là l’éc
6973 -mêmes sans qu’ils puissent faire autre chose que de saluer là l’écho d’un discours divin. »87 Alors le doute n’est plus
6974 u’ils puissent faire autre chose que de saluer là l’ écho d’un discours divin. »87 Alors le doute n’est plus permis : l’an
6975 uissent faire autre chose que de saluer là l’écho d’ un discours divin. »87 Alors le doute n’est plus permis : l’analogie
6976 saluer là l’écho d’un discours divin. »87 Alors le doute n’est plus permis : l’analogie purement formelle que nous décri
6977 rs divin. »87 Alors le doute n’est plus permis : l’ analogie purement formelle que nous décrivions jusqu’ici devient une p
6978 crivions jusqu’ici devient une profonde identité. L’ intervention de la catégorie « passivité » nous fait comprendre la nat
6979 ici devient une profonde identité. L’intervention de la catégorie « passivité » nous fait comprendre la nature du Silence
6980 devient une profonde identité. L’intervention de la catégorie « passivité » nous fait comprendre la nature du Silence et
6981 e la catégorie « passivité » nous fait comprendre la nature du Silence et de l’indicible dont nous parlaient mystiques et
6982 té » nous fait comprendre la nature du Silence et de l’indicible dont nous parlaient mystiques et romantiques : c’est la n
6983 » nous fait comprendre la nature du Silence et de l’ indicible dont nous parlaient mystiques et romantiques : c’est la néga
6984 t nous parlaient mystiques et romantiques : c’est la négation et la mort du monde des formes et du langage humain, la néga
6985 t mystiques et romantiques : c’est la négation et la mort du monde des formes et du langage humain, la négation et la mort
6986 la mort du monde des formes et du langage humain, la négation et la mort du divers, du moi distinct et agissant. C’est la
6987 e des formes et du langage humain, la négation et la mort du divers, du moi distinct et agissant. C’est la Nuit spirituell
6988 ort du divers, du moi distinct et agissant. C’est la Nuit spirituelle que décrit Jean de la Croix, et dont la nuit des son
6989 spirituelle que décrit Jean de la Croix, et dont la nuit des songes, chantée par les poètes, n’était que le symbole et le
6990 la Croix, et dont la nuit des songes, chantée par les poètes, n’était que le symbole et le signe physique88. C’est « le roy
6991 t des songes, chantée par les poètes, n’était que le symbole et le signe physique88. C’est « le royaume de l’Être qui se c
6992 chantée par les poètes, n’était que le symbole et le signe physique88. C’est « le royaume de l’Être qui se confond avec le
6993 it que le symbole et le signe physique88. C’est «  le royaume de l’Être qui se confond avec le royaume du Néant, l’éternité
6994 ymbole et le signe physique88. C’est « le royaume de l’Être qui se confond avec le royaume du Néant, l’éternité enfin conq
6995 ole et le signe physique88. C’est « le royaume de l’ Être qui se confond avec le royaume du Néant, l’éternité enfin conquis
6996 C’est « le royaume de l’Être qui se confond avec le royaume du Néant, l’éternité enfin conquise et dont la plénitude ne p
6997 e l’Être qui se confond avec le royaume du Néant, l’ éternité enfin conquise et dont la plénitude ne peut humainement s’exp
6998 yaume du Néant, l’éternité enfin conquise et dont la plénitude ne peut humainement s’exprimer que par l’image de l’Absence
6999 plénitude ne peut humainement s’exprimer que par l’ image de l’Absence de toute créature, de toute forme. » Car nous ne pe
7000 de ne peut humainement s’exprimer que par l’image de l’Absence de toute créature, de toute forme. » Car nous ne percevons
7001 ne peut humainement s’exprimer que par l’image de l’ Absence de toute créature, de toute forme. » Car nous ne percevons et
7002 mainement s’exprimer que par l’image de l’Absence de toute créature, de toute forme. » Car nous ne percevons et n’exprimon
7003 r que par l’image de l’Absence de toute créature, de toute forme. » Car nous ne percevons et n’exprimons que le divers et
7004 forme. » Car nous ne percevons et n’exprimons que le divers et le distinct, ce qui a pris forme, ce que notre conscience a
7005 nous ne percevons et n’exprimons que le divers et le distinct, ce qui a pris forme, ce que notre conscience a séparé du To
7006 u Tout. Et c’est cela qui constitue notre réalité de tous les jours. Pour rejoindre le Tout et l’Unité, il s’agit donc de
7007 Et c’est cela qui constitue notre réalité de tous les jours. Pour rejoindre le Tout et l’Unité, il s’agit donc de perdre le
7008 e notre réalité de tous les jours. Pour rejoindre le Tout et l’Unité, il s’agit donc de perdre le Divers, de perdre le rée
7009 lité de tous les jours. Pour rejoindre le Tout et l’ Unité, il s’agit donc de perdre le Divers, de perdre le réel, de se pe
7010 Pour rejoindre le Tout et l’Unité, il s’agit donc de perdre le Divers, de perdre le réel, de se perdre soi-même, pour se c
7011 ndre le Tout et l’Unité, il s’agit donc de perdre le Divers, de perdre le réel, de se perdre soi-même, pour se confondre a
7012 t et l’Unité, il s’agit donc de perdre le Divers, de perdre le réel, de se perdre soi-même, pour se confondre avec cet Ind
7013 té, il s’agit donc de perdre le Divers, de perdre le réel, de se perdre soi-même, pour se confondre avec cet Indicible qui
7014 agit donc de perdre le Divers, de perdre le réel, de se perdre soi-même, pour se confondre avec cet Indicible qui reste, a
7015 nfondre avec cet Indicible qui reste, aux yeux de la chair, le pur Néant. Ainsi le terme de la quête romantique, à travers
7016 ec cet Indicible qui reste, aux yeux de la chair, le pur Néant. Ainsi le terme de la quête romantique, à travers les image
7017 reste, aux yeux de la chair, le pur Néant. Ainsi le terme de la quête romantique, à travers les images du rêve s’identifi
7018 ux yeux de la chair, le pur Néant. Ainsi le terme de la quête romantique, à travers les images du rêve s’identifie avec le
7019 yeux de la chair, le pur Néant. Ainsi le terme de la quête romantique, à travers les images du rêve s’identifie avec le te
7020 Ainsi le terme de la quête romantique, à travers les images du rêve s’identifie avec le terme de toute expérience mystique
7021 ue, à travers les images du rêve s’identifie avec le terme de toute expérience mystique : c’est « la pure présence ineffab
7022 vers les images du rêve s’identifie avec le terme de toute expérience mystique : c’est « la pure présence ineffable », la
7023 c le terme de toute expérience mystique : c’est «  la pure présence ineffable », la « contemplation sans objet ». Il est do
7024 mystique : c’est « la pure présence ineffable », la « contemplation sans objet ». Il est donc légitime de suivre Albert B
7025  contemplation sans objet ». Il est donc légitime de suivre Albert Béguin dans cette conclusion : « La grandeur du romanti
7026 de suivre Albert Béguin dans cette conclusion : «  La grandeur du romantisme restera d’avoir reconnu et affirmé la profonde
7027 conclusion : « La grandeur du romantisme restera d’ avoir reconnu et affirmé la profonde ressemblance des états poétiques
7028 du romantisme restera d’avoir reconnu et affirmé la profonde ressemblance des états poétiques et des révélations d’ordre
7029 ssemblance des états poétiques et des révélations d’ ordre religieux, d’avoir ajouté foi aux pouvoirs irrationnels et de s’
7030 s poétiques et des révélations d’ordre religieux, d’ avoir ajouté foi aux pouvoirs irrationnels et de s’être dévoué corps e
7031 , d’avoir ajouté foi aux pouvoirs irrationnels et de s’être dévoué corps et âme à la grande nostalgie de l’être en exil. »
7032 s irrationnels et de s’être dévoué corps et âme à la grande nostalgie de l’être en exil. » IIL’Être en exil Ce senti
7033 s’être dévoué corps et âme à la grande nostalgie de l’être en exil. » IIL’Être en exil Ce sentiment d’exil que nous
7034 être dévoué corps et âme à la grande nostalgie de l’ être en exil. » IIL’Être en exil Ce sentiment d’exil que nous tr
7035 re en exil. » IIL’Être en exil Ce sentiment d’ exil que nous trouvons à l’origine des expériences mystiques les plus
7036 n exil Ce sentiment d’exil que nous trouvons à l’ origine des expériences mystiques les plus diverses, d’où naît-il, dan
7037 us trouvons à l’origine des expériences mystiques les plus diverses, d’où naît-il, dans quel souvenir d’une patrie heureuse
7038 gine des expériences mystiques les plus diverses, d’ où naît-il, dans quel souvenir d’une patrie heureuse et perdue ? On au
7039 s plus diverses, d’où naît-il, dans quel souvenir d’ une patrie heureuse et perdue ? On aura bientôt fait de répondre en al
7040 patrie heureuse et perdue ? On aura bientôt fait de répondre en alléguant notre double nature, corporelle et spirituelle.
7041 re double nature, corporelle et spirituelle. Mais d’ une constatation si générale, comment passer à l’élucidation de ce fai
7042 d’une constatation si générale, comment passer à l’ élucidation de ce fait le plus singulier dans la vie de l’esprit humai
7043 ation si générale, comment passer à l’élucidation de ce fait le plus singulier dans la vie de l’esprit humain, qui est l’e
7044 nérale, comment passer à l’élucidation de ce fait le plus singulier dans la vie de l’esprit humain, qui est l’engagement s
7045 à l’élucidation de ce fait le plus singulier dans la vie de l’esprit humain, qui est l’engagement sur la via mystica ? S’i
7046 cidation de ce fait le plus singulier dans la vie de l’esprit humain, qui est l’engagement sur la via mystica ? S’il est p
7047 ation de ce fait le plus singulier dans la vie de l’ esprit humain, qui est l’engagement sur la via mystica ? S’il est perm
7048 singulier dans la vie de l’esprit humain, qui est l’ engagement sur la via mystica ? S’il est permis — comme on l’admet un
7049 vie de l’esprit humain, qui est l’engagement sur la via mystica ? S’il est permis — comme on l’admet un peu trop facileme
7050 t sur la via mystica ? S’il est permis — comme on l’ admet un peu trop facilement de nos jours — de tirer de l’étude des ma
7051 permis — comme on l’admet un peu trop facilement de nos jours — de tirer de l’étude des maladies une vue nouvelle sur les
7052 on l’admet un peu trop facilement de nos jours — de tirer de l’étude des maladies une vue nouvelle sur les structures de
7053 et un peu trop facilement de nos jours — de tirer de l’étude des maladies une vue nouvelle sur les structures de l’homme,
7054 un peu trop facilement de nos jours — de tirer de l’ étude des maladies une vue nouvelle sur les structures de l’homme, peu
7055 irer de l’étude des maladies une vue nouvelle sur les structures de l’homme, peut-être pouvons-nous demander à la biographi
7056 des maladies une vue nouvelle sur les structures de l’homme, peut-être pouvons-nous demander à la biographie des romantiq
7057 s maladies une vue nouvelle sur les structures de l’ homme, peut-être pouvons-nous demander à la biographie des romantiques
7058 res de l’homme, peut-être pouvons-nous demander à la biographie des romantiques quelques lumières sur les mystiques propre
7059 biographie des romantiques quelques lumières sur les mystiques proprement dits, tout au moins sur les causes humaines du s
7060 les mystiques proprement dits, tout au moins sur les causes humaines du sentiment d’exil où leur passion s’éveille. Prenon
7061 out au moins sur les causes humaines du sentiment d’ exil où leur passion s’éveille. Prenons l’exemple de Karl Philip Morit
7062 ntiment d’exil où leur passion s’éveille. Prenons l’ exemple de Karl Philip Moritz : il présente sur tout autre l’avantage
7063 exil où leur passion s’éveille. Prenons l’exemple de Karl Philip Moritz : il présente sur tout autre l’avantage d’une auto
7064 e Karl Philip Moritz : il présente sur tout autre l’ avantage d’une autoélucidation étrangement désintéressée. Né dans un m
7065 ip Moritz : il présente sur tout autre l’avantage d’ une autoélucidation étrangement désintéressée. Né dans un milieu quiét
7066 ritz fut l’un des tous premiers à se tourner vers l’ étude des rêves. Il s’y trouvait prédisposé par l’habitude de l’examen
7067 l’étude des rêves. Il s’y trouvait prédisposé par l’ habitude de l’examen de conscience en profondeur, tel que le pratiquai
7068 rêves. Il s’y trouvait prédisposé par l’habitude de l’examen de conscience en profondeur, tel que le pratiquaient autour
7069 ves. Il s’y trouvait prédisposé par l’habitude de l’ examen de conscience en profondeur, tel que le pratiquaient autour de
7070 ’y trouvait prédisposé par l’habitude de l’examen de conscience en profondeur, tel que le pratiquaient autour de lui les d
7071 de l’examen de conscience en profondeur, tel que le pratiquaient autour de lui les disciples de Mme Guyon89. Non content
7072 profondeur, tel que le pratiquaient autour de lui les disciples de Mme Guyon89. Non content de publier une revue entièremen
7073 l que le pratiquaient autour de lui les disciples de Mme Guyon89. Non content de publier une revue entièrement consacrée à
7074 er une revue entièrement consacrée à des analyses de rêves, Moritz écrivit deux romans autobiographiques qui nous permette
7075 deux romans autobiographiques qui nous permettent de pénétrer l’intimité d’une expérience prémystique. (Ou faut-il dire d’
7076 autobiographiques qui nous permettent de pénétrer l’ intimité d’une expérience prémystique. (Ou faut-il dire d’une expérien
7077 hiques qui nous permettent de pénétrer l’intimité d’ une expérience prémystique. (Ou faut-il dire d’une expérience mystique
7078 té d’une expérience prémystique. (Ou faut-il dire d’ une expérience mystique privée de la grâce, réduite à ses aspects pure
7079 (Ou faut-il dire d’une expérience mystique privée de la grâce, réduite à ses aspects purement humains ?) Le point de dépar
7080 faut-il dire d’une expérience mystique privée de la grâce, réduite à ses aspects purement humains ?) Le point de départ p
7081 grâce, réduite à ses aspects purement humains ?) Le point de départ paraît bien être une blessure qu’il reçut de la vie,
7082 éduite à ses aspects purement humains ?) Le point de départ paraît bien être une blessure qu’il reçut de la vie, un choc q
7083 départ paraît bien être une blessure qu’il reçut de la vie, un choc qui l’a laissé béant sur une contradiction irrémédiab
7084 part paraît bien être une blessure qu’il reçut de la vie, un choc qui l’a laissé béant sur une contradiction irrémédiable
7085 e une blessure qu’il reçut de la vie, un choc qui l’ a laissé béant sur une contradiction irrémédiable entre la dure réalit
7086 sé béant sur une contradiction irrémédiable entre la dure réalité et les désirs profonds du moi. Blessure si cruelle et in
7087 ntradiction irrémédiable entre la dure réalité et les désirs profonds du moi. Blessure si cruelle et intime que sa conscien
7088 e si cruelle et intime que sa conscience en évite le souvenir (ou le refoule comme dira Freud), de telle manière que la ca
7089 intime que sa conscience en évite le souvenir (ou le refoule comme dira Freud), de telle manière que la cause secrète de s
7090 ite le souvenir (ou le refoule comme dira Freud), de telle manière que la cause secrète de sa douleur en vient à se confon
7091 e refoule comme dira Freud), de telle manière que la cause secrète de sa douleur en vient à se confondre avec le fait de v
7092 ira Freud), de telle manière que la cause secrète de sa douleur en vient à se confondre avec le fait de vivre en général.
7093 ecrète de sa douleur en vient à se confondre avec le fait de vivre en général. D’où l’idée qu’il doit expier la faute qu’i
7094 e sa douleur en vient à se confondre avec le fait de vivre en général. D’où l’idée qu’il doit expier la faute qu’il n’a co
7095 à se confondre avec le fait de vivre en général. D’ où l’idée qu’il doit expier la faute qu’il n’a commise que par son exi
7096 confondre avec le fait de vivre en général. D’où l’ idée qu’il doit expier la faute qu’il n’a commise que par son existenc
7097 e vivre en général. D’où l’idée qu’il doit expier la faute qu’il n’a commise que par son existence même. Un philosophe mys
7098 ue tel que Ignaz Troxler n’hésitera pas à élargir le processus jusqu’à y englober tout l’univers atteint par le péché orig
7099 as à élargir le processus jusqu’à y englober tout l’ univers atteint par le péché originel : « Sous quelque angle qu’on veu
7100 sus jusqu’à y englober tout l’univers atteint par le péché originel : « Sous quelque angle qu’on veuille l’examiner, l’hom
7101 ché originel : « Sous quelque angle qu’on veuille l’ examiner, l’homme trouve en lui une blessure qui déchire tout ce qui v
7102  : « Sous quelque angle qu’on veuille l’examiner, l’ homme trouve en lui une blessure qui déchire tout ce qui vit en lui, e
7103 tout ce qui vit en lui, et que peut-être lui fit la vie même. » Non sans lucidité, Moritz a su dépeindre l’état de consci
7104 même. » Non sans lucidité, Moritz a su dépeindre l’ état de conscience qui naît de cet obscur déchirement : « C’était comm
7105 » Non sans lucidité, Moritz a su dépeindre l’état de conscience qui naît de cet obscur déchirement : « C’était comme si le
7106 ritz a su dépeindre l’état de conscience qui naît de cet obscur déchirement : « C’était comme si le poids de son existence
7107 ît de cet obscur déchirement : « C’était comme si le poids de son existence l’eût accablé. Qu’il dût, jour pour jour, se l
7108 obscur déchirement : « C’était comme si le poids de son existence l’eût accablé. Qu’il dût, jour pour jour, se lever avec
7109 nt : « C’était comme si le poids de son existence l’ eût accablé. Qu’il dût, jour pour jour, se lever avec lui-même, se cou
7110 sormais inexorablement être lui-même … cette idée le plongea peu à peu dans un désespoir qui l’amena au bord de la rivière
7111 e idée le plongea peu à peu dans un désespoir qui l’ amena au bord de la rivière… » Prenons-y garde : ce moi détesté, c’est
7112 eu à peu dans un désespoir qui l’amena au bord de la rivière… » Prenons-y garde : ce moi détesté, c’est la fatalité de l’ê
7113 ivière… » Prenons-y garde : ce moi détesté, c’est la fatalité de l’être individuel, charnel, créé, et lié à toute la créat
7114 enons-y garde : ce moi détesté, c’est la fatalité de l’être individuel, charnel, créé, et lié à toute la création. C’est p
7115 ns-y garde : ce moi détesté, c’est la fatalité de l’ être individuel, charnel, créé, et lié à toute la création. C’est par
7116 l’être individuel, charnel, créé, et lié à toute la création. C’est par lui et à travers lui que la conscience peut perce
7117 e la création. C’est par lui et à travers lui que la conscience peut percevoir la réalité extérieure ; comme lui donc, cet
7118 et à travers lui que la conscience peut percevoir la réalité extérieure ; comme lui donc, cette réalité lui paraîtra bless
7119 ée et douloureuse. Se détester revient à détester le monde. L’incapacité d’accepter le monde réel est signe d’une incapaci
7120 oureuse. Se détester revient à détester le monde. L’ incapacité d’accepter le monde réel est signe d’une incapacité de s’ac
7121 étester revient à détester le monde. L’incapacité d’ accepter le monde réel est signe d’une incapacité de s’accepter soi-mê
7122 ient à détester le monde. L’incapacité d’accepter le monde réel est signe d’une incapacité de s’accepter soi-même, — à cau
7123 . L’incapacité d’accepter le monde réel est signe d’ une incapacité de s’accepter soi-même, — à cause de cette blessure qu’
7124 accepter le monde réel est signe d’une incapacité de s’accepter soi-même, — à cause de cette blessure qu’il s’agit d’oubli
7125 oi-même, — à cause de cette blessure qu’il s’agit d’ oublier si l’on ne parvient pas à l’expier. Et en effet, à la faveur d
7126 cause de cette blessure qu’il s’agit d’oublier si l’ on ne parvient pas à l’expier. Et en effet, à la faveur de cet oubli,
7127 qu’il s’agit d’oublier si l’on ne parvient pas à l’ expier. Et en effet, à la faveur de cet oubli, de ce refus, le moi per
7128 i l’on ne parvient pas à l’expier. Et en effet, à la faveur de cet oubli, de ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité
7129 parvient pas à l’expier. Et en effet, à la faveur de cet oubli, de ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ; d’où le
7130 l’expier. Et en effet, à la faveur de cet oubli, de ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ; d’où le sentiment si
7131 en effet, à la faveur de cet oubli, de ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ; d’où le sentiment si fréquent chez
7132 de cet oubli, de ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ; d’où le sentiment si fréquent chez la plupart des romant
7133 e ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ; d’ où le sentiment si fréquent chez la plupart des romantiques d’être mal
7134 refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ; d’où le sentiment si fréquent chez la plupart des romantiques d’être mal assu
7135 iment si fréquent chez la plupart des romantiques d’ être mal assuré de sa propre identité, et d’avoir à la rechercher préc
7136 chez la plupart des romantiques d’être mal assuré de sa propre identité, et d’avoir à la rechercher précisément dans le pa
7137 iques d’être mal assuré de sa propre identité, et d’ avoir à la rechercher précisément dans le passé. Moritz décrit ainsi l
7138 re mal assuré de sa propre identité, et d’avoir à la rechercher précisément dans le passé. Moritz décrit ainsi le héros d’
7139 tité, et d’avoir à la rechercher précisément dans le passé. Moritz décrit ainsi le héros d’un de ses romans : « Il lui par
7140 er précisément dans le passé. Moritz décrit ainsi le héros d’un de ses romans : « Il lui parut qu’il s’était échappé entiè
7141 ément dans le passé. Moritz décrit ainsi le héros d’ un de ses romans : « Il lui parut qu’il s’était échappé entièrement à
7142 dans le passé. Moritz décrit ainsi le héros d’un de ses romans : « Il lui parut qu’il s’était échappé entièrement à lui-m
7143 avant toute démarche se rechercher lui-même dans la série de ses souvenirs. Il sentait que l’existence n’a d’appui ferme
7144 ute démarche se rechercher lui-même dans la série de ses souvenirs. Il sentait que l’existence n’a d’appui ferme que dans
7145 me dans la série de ses souvenirs. Il sentait que l’ existence n’a d’appui ferme que dans la chaîne ininterrompue des souve
7146 de ses souvenirs. Il sentait que l’existence n’a d’ appui ferme que dans la chaîne ininterrompue des souvenirs.90 » Mais,
7147 entait que l’existence n’a d’appui ferme que dans la chaîne ininterrompue des souvenirs.90 » Mais, comme le note Albert Bé
7148 aîne ininterrompue des souvenirs.90 » Mais, comme le note Albert Béguin, Moritz à cet endroit « tourne court, incapable un
7149 ndroit « tourne court, incapable une fois de plus de saisir la pensée salvatrice. » C’est qu’il est un souvenir interdit,
7150 ourne court, incapable une fois de plus de saisir la pensée salvatrice. » C’est qu’il est un souvenir interdit, trop doulo
7151 venir interdit, trop douloureux pour être revécu. Le moi malade échoue à se ressaisir dans la mémoire, puisque la cause de
7152 revécu. Le moi malade échoue à se ressaisir dans la mémoire, puisque la cause de sa maladie est justement ce qu’il ne peu
7153 de échoue à se ressaisir dans la mémoire, puisque la cause de sa maladie est justement ce qu’il ne peut se remémorer, cett
7154 à se ressaisir dans la mémoire, puisque la cause de sa maladie est justement ce qu’il ne peut se remémorer, cette blessur
7155 il ne peut se remémorer, cette blessure qui est à l’ origine de la conscience divisée. Comment alors sortir du cercle, comm
7156 se remémorer, cette blessure qui est à l’origine de la conscience divisée. Comment alors sortir du cercle, comment guérir
7157 remémorer, cette blessure qui est à l’origine de la conscience divisée. Comment alors sortir du cercle, comment guérir ?
7158 tir du cercle, comment guérir ? Comment récupérer la vie totale dans sa bienheureuse unité ? Ce n’est plus possible ici-ba
7159 euse unité ? Ce n’est plus possible ici-bas, dans la prison du moi coupable et douloureux. Il faudra donc chercher au-delà
7160 audra donc chercher au-delà. Et nous avons vu que le rêve, ou la descente au fond de l’inconscient, représentent pour les
7161 hercher au-delà. Et nous avons vu que le rêve, ou la descente au fond de l’inconscient, représentent pour les romantiques
7162 nous avons vu que le rêve, ou la descente au fond de l’inconscient, représentent pour les romantiques les voies d’un retou
7163 s avons vu que le rêve, ou la descente au fond de l’ inconscient, représentent pour les romantiques les voies d’un retour a
7164 cente au fond de l’inconscient, représentent pour les romantiques les voies d’un retour au monde perdu à la « vraie vie » q
7165 l’inconscient, représentent pour les romantiques les voies d’un retour au monde perdu à la « vraie vie » qui est « ailleur
7166 ient, représentent pour les romantiques les voies d’ un retour au monde perdu à la « vraie vie » qui est « ailleurs » comme
7167 omantiques les voies d’un retour au monde perdu à la « vraie vie » qui est « ailleurs » comme dit Rimbaud. Vie d’expansion
7168 vie » qui est « ailleurs » comme dit Rimbaud. Vie d’ expansion indéfinie dans l’Univers ou la divinité. Vie d’innocence ret
7169 comme dit Rimbaud. Vie d’expansion indéfinie dans l’ Univers ou la divinité. Vie d’innocence retrouvée : car le moi, qui s’
7170 baud. Vie d’expansion indéfinie dans l’Univers ou la divinité. Vie d’innocence retrouvée : car le moi, qui s’y perd, y per
7171 sion indéfinie dans l’Univers ou la divinité. Vie d’ innocence retrouvée : car le moi, qui s’y perd, y perd aussi le sentim
7172 s ou la divinité. Vie d’innocence retrouvée : car le moi, qui s’y perd, y perd aussi le sentiment de sa culpabilité. Mais
7173 etrouvée : car le moi, qui s’y perd, y perd aussi le sentiment de sa culpabilité. Mais d’une autre manière encore, et plus
7174 r le moi, qui s’y perd, y perd aussi le sentiment de sa culpabilité. Mais d’une autre manière encore, et plus précise, le
7175 y perd aussi le sentiment de sa culpabilité. Mais d’ une autre manière encore, et plus précise, le rêve ou la via mystica s
7176 Mais d’une autre manière encore, et plus précise, le rêve ou la via mystica sont des moyens de récupérer le monde perdu. C
7177 autre manière encore, et plus précise, le rêve ou la via mystica sont des moyens de récupérer le monde perdu. Ce qu’il fau
7178 récise, le rêve ou la via mystica sont des moyens de récupérer le monde perdu. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que la t
7179 ve ou la via mystica sont des moyens de récupérer le monde perdu. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que la tendance à la
7180 nde perdu. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que la tendance à la dilatation panthéiste ou mystique de l’être revêt presq
7181 qu’il faut souligner ici, c’est que la tendance à la dilatation panthéiste ou mystique de l’être revêt presque toujours la
7182 a tendance à la dilatation panthéiste ou mystique de l’être revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort. Le sommeil p
7183 endance à la dilatation panthéiste ou mystique de l’ être revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort. Le sommeil préf
7184 iste ou mystique de l’être revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort. Le sommeil préfigure la mort pour le poète ro
7185 ystique de l’être revêt presque toujours la forme d’ un vœu de mort. Le sommeil préfigure la mort pour le poète romantique 
7186 e l’être revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort. Le sommeil préfigure la mort pour le poète romantique ; et la m
7187 revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort. Le sommeil préfigure la mort pour le poète romantique ; et la mort progr
7188 s la forme d’un vœu de mort. Le sommeil préfigure la mort pour le poète romantique ; et la mort progressive à soi-même est
7189 un vœu de mort. Le sommeil préfigure la mort pour le poète romantique ; et la mort progressive à soi-même est l’ambition d
7190 l préfigure la mort pour le poète romantique ; et la mort progressive à soi-même est l’ambition de tous les vrais mystique
7191 omantique ; et la mort progressive à soi-même est l’ ambition de tous les vrais mystiques. Mais pourquoi voudrait-on mourir
7192 et la mort progressive à soi-même est l’ambition de tous les vrais mystiques. Mais pourquoi voudrait-on mourir ? La biogr
7193 ort progressive à soi-même est l’ambition de tous les vrais mystiques. Mais pourquoi voudrait-on mourir ? La biographie de
7194 ais mystiques. Mais pourquoi voudrait-on mourir ? La biographie de la plupart des romantiques fournit ici la même réponse.
7195 Mais pourquoi voudrait-on mourir ? La biographie de la plupart des romantiques fournit ici la même réponse. En effet, la
7196 graphie de la plupart des romantiques fournit ici la même réponse. En effet, la blessure dont ils souffrent est presque to
7197 omantiques fournit ici la même réponse. En effet, la blessure dont ils souffrent est presque toujours symbolisée par la pe
7198 ils souffrent est presque toujours symbolisée par la perte d’un être aimé. Passer dans l’autre monde, c’est retrouver la m
7199 rent est presque toujours symbolisée par la perte d’ un être aimé. Passer dans l’autre monde, c’est retrouver la morte ! « 
7200 aimé. Passer dans l’autre monde, c’est retrouver la morte ! « L’expérience typique qui est celle de Jean-Paul à la mort d
7201 dans l’autre monde, c’est retrouver la morte ! «  L’ expérience typique qui est celle de Jean-Paul à la mort de ses amis, d
7202 r la morte ! « L’expérience typique qui est celle de Jean-Paul à la mort de ses amis, de Novalis perdant Sophie von Kuhn,
7203 L’expérience typique qui est celle de Jean-Paul à la mort de ses amis, de Novalis perdant Sophie von Kuhn, de Guérin médit
7204 ence typique qui est celle de Jean-Paul à la mort de ses amis, de Novalis perdant Sophie von Kuhn, de Guérin méditant sur
7205 qui est celle de Jean-Paul à la mort de ses amis, de Novalis perdant Sophie von Kuhn, de Guérin méditant sur la mort de Ma
7206 de ses amis, de Novalis perdant Sophie von Kuhn, de Guérin méditant sur la mort de Marie, ou de Nerval poursuivant l’imag
7207 s perdant Sophie von Kuhn, de Guérin méditant sur la mort de Marie, ou de Nerval poursuivant l’image d’Aurélia, Anton Reis
7208 t Sophie von Kuhn, de Guérin méditant sur la mort de Marie, ou de Nerval poursuivant l’image d’Aurélia, Anton Reiser (le h
7209 nt sur la mort de Marie, ou de Nerval poursuivant l’ image d’Aurélia, Anton Reiser (le héros de Moritz) la fait dès l’enfan
7210 a mort de Marie, ou de Nerval poursuivant l’image d’ Aurélia, Anton Reiser (le héros de Moritz) la fait dès l’enfance, lors
7211 rval poursuivant l’image d’Aurélia, Anton Reiser ( le héros de Moritz) la fait dès l’enfance, lorsqu’il s’interroge sur ce
7212 suivant l’image d’Aurélia, Anton Reiser (le héros de Moritz) la fait dès l’enfance, lorsqu’il s’interroge sur ce qu’est de
7213 mage d’Aurélia, Anton Reiser (le héros de Moritz) la fait dès l’enfance, lorsqu’il s’interroge sur ce qu’est devenue sa pe
7214 ia, Anton Reiser (le héros de Moritz) la fait dès l’ enfance, lorsqu’il s’interroge sur ce qu’est devenue sa petite sœur :
7215 ’interroge sur ce qu’est devenue sa petite sœur : le vœu de retrouver la morte, de communier avec un autre univers, lui fa
7216 oge sur ce qu’est devenue sa petite sœur : le vœu de retrouver la morte, de communier avec un autre univers, lui fait mépr
7217 ’est devenue sa petite sœur : le vœu de retrouver la morte, de communier avec un autre univers, lui fait mépriser cette vi
7218 ue sa petite sœur : le vœu de retrouver la morte, de communier avec un autre univers, lui fait mépriser cette vie, sentir
7219 imites, mettre tout son espoir dans une existence d’ outre-tombe91. » Le rêve ou la via mystica seront cette existence d’ou
7220 son espoir dans une existence d’outre-tombe91. » Le rêve ou la via mystica seront cette existence d’outre-tombe, vécue dè
7221 dans une existence d’outre-tombe91. » Le rêve ou la via mystica seront cette existence d’outre-tombe, vécue dès ici-bas d
7222 Le rêve ou la via mystica seront cette existence d’ outre-tombe, vécue dès ici-bas d’une manière indicible. Et peut-être p
7223 cette existence d’outre-tombe, vécue dès ici-bas d’ une manière indicible. Et peut-être pourrait-on dire que l’expérience
7224 ière indicible. Et peut-être pourrait-on dire que l’ expérience mystique générale ne devient proprement chrétienne que dans
7225 énérale ne devient proprement chrétienne que dans le cas où l’être aimé, sur la mort duquel on médite, est la personne du
7226 devient proprement chrétienne que dans le cas où l’ être aimé, sur la mort duquel on médite, est la personne du Christ cru
7227 nt chrétienne que dans le cas où l’être aimé, sur la mort duquel on médite, est la personne du Christ crucifié, — ou se co
7228 où l’être aimé, sur la mort duquel on médite, est la personne du Christ crucifié, — ou se confond avec elle indiscernablem
7229 fié, — ou se confond avec elle indiscernablement. Les romantiques n’ont pas été si loin dans la voie des sublimations — sau
7230 ement. Les romantiques n’ont pas été si loin dans la voie des sublimations — sauf peut-être Jean-Paul et Novalis. Ils n’ar
7231 i pardonne, qui guérisse, et qui leur rende alors la force d’accepter leur moi coupable et le monde réel. La « contemplati
7232 e, qui guérisse, et qui leur rende alors la force d’ accepter leur moi coupable et le monde réel. La « contemplation sans o
7233 de alors la force d’accepter leur moi coupable et le monde réel. La « contemplation sans objet » à laquelle ils parviennen
7234 ce d’accepter leur moi coupable et le monde réel. La « contemplation sans objet » à laquelle ils parviennent en de très ra
7235 lation sans objet » à laquelle ils parviennent en de très rares instants n’est plus alors qu’un moyen de jouir d’une « sen
7236 très rares instants n’est plus alors qu’un moyen de jouir d’une « sensation voluptueuse » (comme dit Moritz) de sa propre
7237 es instants n’est plus alors qu’un moyen de jouir d’ une « sensation voluptueuse » (comme dit Moritz) de sa propre dissolut
7238 ’une « sensation voluptueuse » (comme dit Moritz) de sa propre dissolution ; un moyen détourné de revivre sa blessure, ou
7239 itz) de sa propre dissolution ; un moyen détourné de revivre sa blessure, ou plutôt l’élan même qu’elle a brisé, mais sans
7240 moyen détourné de revivre sa blessure, ou plutôt l’ élan même qu’elle a brisé, mais sans se l’avouer et sans pouvoir la re
7241 plutôt l’élan même qu’elle a brisé, mais sans se l’ avouer et sans pouvoir la reconnaître ou l’exprimer… C’est le mouvemen
7242 le a brisé, mais sans se l’avouer et sans pouvoir la reconnaître ou l’exprimer… C’est le mouvement fondamental de toute pa
7243 ans se l’avouer et sans pouvoir la reconnaître ou l’ exprimer… C’est le mouvement fondamental de toute passion, le mouvemen
7244 sans pouvoir la reconnaître ou l’exprimer… C’est le mouvement fondamental de toute passion, le mouvement d’un amour qui p
7245 tre ou l’exprimer… C’est le mouvement fondamental de toute passion, le mouvement d’un amour qui préfère le néant aux limit
7246 C’est le mouvement fondamental de toute passion, le mouvement d’un amour qui préfère le néant aux limitations de la vie,
7247 vement fondamental de toute passion, le mouvement d’ un amour qui préfère le néant aux limitations de la vie, — la joie dev
7248 oute passion, le mouvement d’un amour qui préfère le néant aux limitations de la vie, — la joie devant la mort de Tristan
7249 t d’un amour qui préfère le néant aux limitations de la vie, — la joie devant la mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystiq
7250 ’un amour qui préfère le néant aux limitations de la vie, — la joie devant la mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystique
7251 qui préfère le néant aux limitations de la vie, —  la joie devant la mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystique et personn
7252 néant aux limitations de la vie, — la joie devant la mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystique et personne L’exemple
7253 x limitations de la vie, — la joie devant la mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystique et personne L’exemple des roma
7254 de la vie, — la joie devant la mort de Tristan et d’ Isolde… IIIMystique et personne L’exemple des romantiques allema
7255 ristan et d’Isolde… IIIMystique et personne L’ exemple des romantiques allemands illustre une relation profonde et co
7256 illustre une relation profonde et constante dans l’ homme : celle qui existe entre le recours à l’indicible et la fuite de
7257 t constante dans l’homme : celle qui existe entre le recours à l’indicible et la fuite devant le moi personnel. Se réfugie
7258 ans l’homme : celle qui existe entre le recours à l’ indicible et la fuite devant le moi personnel. Se réfugier dans l’indi
7259 elle qui existe entre le recours à l’indicible et la fuite devant le moi personnel. Se réfugier dans l’indicible, c’est en
7260 entre le recours à l’indicible et la fuite devant le moi personnel. Se réfugier dans l’indicible, c’est entretenir une équ
7261 a fuite devant le moi personnel. Se réfugier dans l’ indicible, c’est entretenir une équivoque dont il y a lieu de craindre
7262 , c’est entretenir une équivoque dont il y a lieu de craindre qu’elle soit intéressée. Au contraire, s’exprimer, c’est tou
7263 ujours s’avouer, c’est se donner pour responsable de sa pensée et de ses actes. Mais voilà justement ce qui répugne aux ro
7264 c’est se donner pour responsable de sa pensée et de ses actes. Mais voilà justement ce qui répugne aux romantiques. D’où
7265 s voilà justement ce qui répugne aux romantiques. D’ où leur fuite dans un monde dont on ne peut rien dire. D’où encore le
7266 ur fuite dans un monde dont on ne peut rien dire. D’ où encore le besoin qu’ils éprouvent d’affirmer surabondamment que l’o
7267 s un monde dont on ne peut rien dire. D’où encore le besoin qu’ils éprouvent d’affirmer surabondamment que l’on n’en peut
7268 rien dire. D’où encore le besoin qu’ils éprouvent d’ affirmer surabondamment que l’on n’en peut rien dire que par des allus
7269 in qu’ils éprouvent d’affirmer surabondamment que l’ on n’en peut rien dire que par des allusions, des métaphores, des poèm
7270 métaphores, des poèmes « inspirés ». À ce niveau, le mysticisme donne naissance à la plus émouvante littérature. Mais il f
7271 s ». À ce niveau, le mysticisme donne naissance à la plus émouvante littérature. Mais il faut reconnaître aussi que s’y ré
7272 faut reconnaître aussi que s’y révèle une maladie de la personne. Le paradoxe de l’expression d’un Indicible est tellement
7273 t reconnaître aussi que s’y révèle une maladie de la personne. Le paradoxe de l’expression d’un Indicible est tellement es
7274 aussi que s’y révèle une maladie de la personne. Le paradoxe de l’expression d’un Indicible est tellement essentiel au ro
7275 ’y révèle une maladie de la personne. Le paradoxe de l’expression d’un Indicible est tellement essentiel au romantisme qu’
7276 révèle une maladie de la personne. Le paradoxe de l’ expression d’un Indicible est tellement essentiel au romantisme qu’il
7277 ladie de la personne. Le paradoxe de l’expression d’ un Indicible est tellement essentiel au romantisme qu’il explique, à n
7278 au romantisme qu’il explique, à n’en pas douter, l’ incapacité de la plupart des jeunes contemporains de Goethe à donner d
7279 e qu’il explique, à n’en pas douter, l’incapacité de la plupart des jeunes contemporains de Goethe à donner des œuvres ach
7280 incapacité de la plupart des jeunes contemporains de Goethe à donner des œuvres achevées. En effet le mouvement de ces poè
7281 de Goethe à donner des œuvres achevées. En effet le mouvement de ces poètes est inverse de celui du créateur. Créer, c’es
7282 donner des œuvres achevées. En effet le mouvement de ces poètes est inverse de celui du créateur. Créer, c’est donner form
7283 . En effet le mouvement de ces poètes est inverse de celui du créateur. Créer, c’est donner forme, et ils voudraient nier
7284 Créer, c’est donner forme, et ils voudraient nier les formes ; c’est limiter et ils aspirent à l’expansion infinie ; c’est
7285 nier les formes ; c’est limiter et ils aspirent à l’ expansion infinie ; c’est définir par la parole et l’acte, et ils rech
7286 spirent à l’expansion infinie ; c’est définir par la parole et l’acte, et ils recherchent le silence passif. Aussi n’ont-i
7287 xpansion infinie ; c’est définir par la parole et l’ acte, et ils recherchent le silence passif. Aussi n’ont-ils laissé pou
7288 finir par la parole et l’acte, et ils recherchent le silence passif. Aussi n’ont-ils laissé pour la plupart que des fragme
7289 itifs ou « illuminations », pareils aux souvenirs d’ un rêve qui s’efface. Cela dont ils voulaient parler, cet Indicible ou
7290 Indicible ou ce discours sans mots entendus dans la nuit de la passivité, comment l’eussent-ils pu rendre au jour sans le
7291 le ou ce discours sans mots entendus dans la nuit de la passivité, comment l’eussent-ils pu rendre au jour sans le trahir
7292 ou ce discours sans mots entendus dans la nuit de la passivité, comment l’eussent-ils pu rendre au jour sans le trahir et
7293 ts entendus dans la nuit de la passivité, comment l’ eussent-ils pu rendre au jour sans le trahir et se trahir ? Ainsi leur
7294 ité, comment l’eussent-ils pu rendre au jour sans le trahir et se trahir ? Ainsi leur œuvre est à l’image de la contradict
7295 s le trahir et se trahir ? Ainsi leur œuvre est à l’ image de la contradiction vitale dont ils souffraient, et d’où naissai
7296 hir et se trahir ? Ainsi leur œuvre est à l’image de la contradiction vitale dont ils souffraient, et d’où naissait leur d
7297 et se trahir ? Ainsi leur œuvre est à l’image de la contradiction vitale dont ils souffraient, et d’où naissait leur dési
7298 la contradiction vitale dont ils souffraient, et d’ où naissait leur désir angoissé de perdre leur moi personnel. Mais le
7299 souffraient, et d’où naissait leur désir angoissé de perdre leur moi personnel. Mais le moi personnel est l’Ombre créatric
7300 désir angoissé de perdre leur moi personnel. Mais le moi personnel est l’Ombre créatrice de l’individu naturel. Revenons u
7301 dre leur moi personnel. Mais le moi personnel est l’ Ombre créatrice de l’individu naturel. Revenons une dernière fois sur
7302 nnel. Mais le moi personnel est l’Ombre créatrice de l’individu naturel. Revenons une dernière fois sur nos définitions. L
7303 l. Mais le moi personnel est l’Ombre créatrice de l’ individu naturel. Revenons une dernière fois sur nos définitions. La p
7304 . Revenons une dernière fois sur nos définitions. La personne est en nous l’être spirituel, responsable d’une vocation, et
7305 fois sur nos définitions. La personne est en nous l’ être spirituel, responsable d’une vocation, et trouvant là son unité e
7306 ersonne est en nous l’être spirituel, responsable d’ une vocation, et trouvant là son unité en dépit des contradictions don
7307 té en dépit des contradictions dont peut souffrir l’ individu, c’est-à-dire l’être naturel. L’individu est entièrement déte
7308 tions dont peut souffrir l’individu, c’est-à-dire l’ être naturel. L’individu est entièrement déterminé par l’espèce, le mi
7309 souffrir l’individu, c’est-à-dire l’être naturel. L’ individu est entièrement déterminé par l’espèce, le milieu, l’histoire
7310 naturel. L’individu est entièrement déterminé par l’ espèce, le milieu, l’histoire, les qualités qu’il a héritées et les bl
7311 ’individu est entièrement déterminé par l’espèce, le milieu, l’histoire, les qualités qu’il a héritées et les blessures qu
7312 st entièrement déterminé par l’espèce, le milieu, l’ histoire, les qualités qu’il a héritées et les blessures qu’il a subie
7313 nt déterminé par l’espèce, le milieu, l’histoire, les qualités qu’il a héritées et les blessures qu’il a subies. Il est emp
7314 ieu, l’histoire, les qualités qu’il a héritées et les blessures qu’il a subies. Il est emprisonné dans ces données, et c’es
7315 erait à y échapper par des sublimations : au fond de la Nuit et de l’inconscient, c’est encore lui qu’il retrouvera sous d
7316 it à y échapper par des sublimations : au fond de la Nuit et de l’inconscient, c’est encore lui qu’il retrouvera sous des
7317 pper par des sublimations : au fond de la Nuit et de l’inconscient, c’est encore lui qu’il retrouvera sous des espèces méc
7318 r par des sublimations : au fond de la Nuit et de l’ inconscient, c’est encore lui qu’il retrouvera sous des espèces méconn
7319 s des espèces méconnaissables et qu’il sera tenté de croire divines. Et il est juste que les premières touches de l’Esprit
7320 ivines. Et il est juste que les premières touches de l’Esprit rendent le moi sensible à ses limitations, et lui inspirent
7321 nes. Et il est juste que les premières touches de l’ Esprit rendent le moi sensible à ses limitations, et lui inspirent la
7322 ste que les premières touches de l’Esprit rendent le moi sensible à ses limitations, et lui inspirent la nostalgie de les
7323 moi sensible à ses limitations, et lui inspirent la nostalgie de les dépasser. Mais seule une vocation lui en donnera la
7324 à ses limitations, et lui inspirent la nostalgie de les dépasser. Mais seule une vocation lui en donnera la force. Qu’il
7325 ses limitations, et lui inspirent la nostalgie de les dépasser. Mais seule une vocation lui en donnera la force. Qu’il la r
7326 dépasser. Mais seule une vocation lui en donnera la force. Qu’il la reçoive, et qu’il l’accepte consciemment, ce sera pou
7327 seule une vocation lui en donnera la force. Qu’il la reçoive, et qu’il l’accepte consciemment, ce sera pour lui l’introduc
7328 i en donnera la force. Qu’il la reçoive, et qu’il l’ accepte consciemment, ce sera pour lui l’introduction à une liberté to
7329 et qu’il l’accepte consciemment, ce sera pour lui l’ introduction à une liberté toute nouvelle. Dès ce moment il accomplit
7330 n apparences une évolution fort semblable à celle de ces pseudo ou prémystiques que furent les poètes du rêve : il se dévo
7331 à celle de ces pseudo ou prémystiques que furent les poètes du rêve : il se dévoue à quelque chose qui le dépasse, il se d
7332 poètes du rêve : il se dévoue à quelque chose qui le dépasse, il se donne à une réalité qui souvent ne tient pas compte de
7333 nne à une réalité qui souvent ne tient pas compte de nos raisons, il s’impose une sorte d’ascèse qui le libère des servitu
7334 pas compte de nos raisons, il s’impose une sorte d’ ascèse qui le libère des servitudes naturelles. Mais cette ascèse n’ab
7335 e nos raisons, il s’impose une sorte d’ascèse qui le libère des servitudes naturelles. Mais cette ascèse n’aboutit pas à l
7336 des naturelles. Mais cette ascèse n’aboutit pas à la négation du réel. Elle transforme et oriente à nouveau les forces de
7337 ion du réel. Elle transforme et oriente à nouveau les forces de l’individu, plutôt qu’elle ne veut les détruire. Elle engag
7338 . Elle transforme et oriente à nouveau les forces de l’individu, plutôt qu’elle ne veut les détruire. Elle engage dans le
7339 lle transforme et oriente à nouveau les forces de l’ individu, plutôt qu’elle ne veut les détruire. Elle engage dans le mon
7340 les forces de l’individu, plutôt qu’elle ne veut les détruire. Elle engage dans le monde actif, au lieu que le romantique
7341 ôt qu’elle ne veut les détruire. Elle engage dans le monde actif, au lieu que le romantique voulait s’en évader. Elle nous
7342 ire. Elle engage dans le monde actif, au lieu que le romantique voulait s’en évader. Elle nous rend enfin responsable vis-
7343 able vis-à-vis de notre prochain, et c’est à quoi l’ on peut reconnaître la légitimité d’une vocation. Thérèse d’Avila ne v
7344 e prochain, et c’est à quoi l’on peut reconnaître la légitimité d’une vocation. Thérèse d’Avila ne voulait accepter que le
7345 c’est à quoi l’on peut reconnaître la légitimité d’ une vocation. Thérèse d’Avila ne voulait accepter que les révélations
7346 vocation. Thérèse d’Avila ne voulait accepter que les révélations qui la portaient à quelque action pratique dans la vie qu
7347 Avila ne voulait accepter que les révélations qui la portaient à quelque action pratique dans la vie quotidienne. Ainsi « 
7348 s qui la portaient à quelque action pratique dans la vie quotidienne. Ainsi « l’ascèse personnaliste » se distingue radica
7349 action pratique dans la vie quotidienne. Ainsi «  l’ ascèse personnaliste » se distingue radicalement de la dissolution du
7350 ’ascèse personnaliste » se distingue radicalement de la dissolution du moi des romantiques. C’est une activité, et qui ne
7351 cèse personnaliste » se distingue radicalement de la dissolution du moi des romantiques. C’est une activité, et qui ne com
7352 C’est une activité, et qui ne commence qu’au-delà de la mort à soi-même, c’est-à-dire du renoncement au moi tourmenté par
7353 st une activité, et qui ne commence qu’au-delà de la mort à soi-même, c’est-à-dire du renoncement au moi tourmenté par son
7354 moi tourmenté par son égoïsme. Elle ne prend pas la mort pour but, mais bien la vie, et cette vie-ci. Elle accepte le moi
7355 me. Elle ne prend pas la mort pour but, mais bien la vie, et cette vie-ci. Elle accepte le moi et toutes ses servitudes en
7356 , mais bien la vie, et cette vie-ci. Elle accepte le moi et toutes ses servitudes en vertu de sa vocation, c’est-à-dire en
7357 rtu d’un appel venu d’ailleurs, mais qui concerne l’ ici-bas. Seule une telle vocation peut donner le courage de s’avouer e
7358 e l’ici-bas. Seule une telle vocation peut donner le courage de s’avouer en toute lucidité, de s’exprimer sans réticences,
7359 . Seule une telle vocation peut donner le courage de s’avouer en toute lucidité, de s’exprimer sans réticences, et d’assum
7360 donner le courage de s’avouer en toute lucidité, de s’exprimer sans réticences, et d’assumer son moi coupable — parce que
7361 toute lucidité, de s’exprimer sans réticences, et d’ assumer son moi coupable — parce que dorénavant ce n’est pas cela qui
7362 que dorénavant ce n’est pas cela qui compte, mais l’ œuvre à faire et Celui qui l’ordonne. Alors le moi coupable et détesté
7363 ela qui compte, mais l’œuvre à faire et Celui qui l’ ordonne. Alors le moi coupable et détesté ne cherche plus de vaine éch
7364 ais l’œuvre à faire et Celui qui l’ordonne. Alors le moi coupable et détesté ne cherche plus de vaine échappatoire dans l’
7365 Alors le moi coupable et détesté ne cherche plus de vaine échappatoire dans l’indicible et l’Inconscient. Il ose enfin pa
7366 étesté ne cherche plus de vaine échappatoire dans l’ indicible et l’Inconscient. Il ose enfin parler et témoigner au nom d’
7367 he plus de vaine échappatoire dans l’indicible et l’ Inconscient. Il ose enfin parler et témoigner au nom d’une Vérité qui
7368 enfin parler et témoigner au nom d’une Vérité qui le dépasse. Et l’on rejoint ici l’enseignement évangélique : ce ne sont
7369 témoigner au nom d’une Vérité qui le dépasse. Et l’ on rejoint ici l’enseignement évangélique : ce ne sont pas des extases
7370 d’une Vérité qui le dépasse. Et l’on rejoint ici l’ enseignement évangélique : ce ne sont pas des extases indicibles qui s
7371 s croyants, mais au contraire il leur est demandé d’ agir et d’annoncer leur foi. « C’est en confessant de la bouche qu’on
7372 , mais au contraire il leur est demandé d’agir et d’ annoncer leur foi. « C’est en confessant de la bouche qu’on parvient a
7373 gir et d’annoncer leur foi. « C’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut », dit saint Paul. IVRépercussio
7374 et d’annoncer leur foi. « C’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut », dit saint Paul. IVRépercussions
7375 ste Kierkegaard critiquait son temps au nom de la foi du Solitaire, réalité fondamentale de toute existence dans le mon
7376 nom de la foi du Solitaire, réalité fondamentale de toute existence dans le monde. Mais si la foi est la santé du Solitai
7377 ire, réalité fondamentale de toute existence dans le monde. Mais si la foi est la santé du Solitaire, elle est aussi ce qu
7378 mentale de toute existence dans le monde. Mais si la foi est la santé du Solitaire, elle est aussi ce qui le remet en comm
7379 toute existence dans le monde. Mais si la foi est la santé du Solitaire, elle est aussi ce qui le remet en communion avec
7380 est la santé du Solitaire, elle est aussi ce qui le remet en communion avec son prochain devant Dieu. Si la santé de la f
7381 et en communion avec son prochain devant Dieu. Si la santé de la foi fonde la vraie personne, elle doit fonder aussi la vr
7382 munion avec son prochain devant Dieu. Si la santé de la foi fonde la vraie personne, elle doit fonder aussi la vraie commu
7383 ion avec son prochain devant Dieu. Si la santé de la foi fonde la vraie personne, elle doit fonder aussi la vraie communau
7384 prochain devant Dieu. Si la santé de la foi fonde la vraie personne, elle doit fonder aussi la vraie communauté. Et à l’in
7385 i fonde la vraie personne, elle doit fonder aussi la vraie communauté. Et à l’inverse, toute maladie de la personne doit a
7386 elle doit fonder aussi la vraie communauté. Et à l’ inverse, toute maladie de la personne doit affecter la collectivité. A
7387 a vraie communauté. Et à l’inverse, toute maladie de la personne doit affecter la collectivité. Ainsi décrire un phénomène
7388 raie communauté. Et à l’inverse, toute maladie de la personne doit affecter la collectivité. Ainsi décrire un phénomène de
7389 verse, toute maladie de la personne doit affecter la collectivité. Ainsi décrire un phénomène de masses en termes d’étiolo
7390 ecter la collectivité. Ainsi décrire un phénomène de masses en termes d’étiologie de la personne, ce serait fournir la néc
7391 rire un phénomène de masses en termes d’étiologie de la personne, ce serait fournir la nécessaire contrepartie des analyse
7392 e un phénomène de masses en termes d’étiologie de la personne, ce serait fournir la nécessaire contrepartie des analyses k
7393 mes d’étiologie de la personne, ce serait fournir la nécessaire contrepartie des analyses kierkegaardiennes. Esquissons do
7394 ries que nous venons de dégager, et qui signalent la maladie romantico-mystique de la personne. Le mouvement hitlérien, da
7395 r, et qui signalent la maladie romantico-mystique de la personne. Le mouvement hitlérien, dans son essence, m’apparaît com
7396 et qui signalent la maladie romantico-mystique de la personne. Le mouvement hitlérien, dans son essence, m’apparaît comme
7397 ent la maladie romantico-mystique de la personne. Le mouvement hitlérien, dans son essence, m’apparaît comme un romantisme
7398 omantisme politique. Et je ne dis pas du tout que les écrits d’un Novalis ou d’un Jean Paul soient à sa source, ce serait a
7399 olitique. Et je ne dis pas du tout que les écrits d’ un Novalis ou d’un Jean Paul soient à sa source, ce serait absurde et
7400 ne dis pas du tout que les écrits d’un Novalis ou d’ un Jean Paul soient à sa source, ce serait absurde et injurieux pour c
7401 er au niveau inférieur et collectif qui est celui de la psychologie naziste, des processus fort analogues à ceux que nous
7402 au niveau inférieur et collectif qui est celui de la psychologie naziste, des processus fort analogues à ceux que nous avo
7403 s à ceux que nous avons décrits. Il ne s’agit pas d’ influences, il ne s’agit que de reviviscences — vulgaires, simplistes,
7404 . Il ne s’agit pas d’influences, il ne s’agit que de reviviscences — vulgaires, simplistes, à bon marché — de certaines at
7405 viscences — vulgaires, simplistes, à bon marché — de certaines attitudes de l’homme en face de son destin et de sa personn
7406 simplistes, à bon marché — de certaines attitudes de l’homme en face de son destin et de sa personne. Le national-socialis
7407 plistes, à bon marché — de certaines attitudes de l’ homme en face de son destin et de sa personne. Le national-socialisme
7408 nes attitudes de l’homme en face de son destin et de sa personne. Le national-socialisme apparut comme une réaction de déf
7409 l’homme en face de son destin et de sa personne. Le national-socialisme apparut comme une réaction de défense à l’humilia
7410 Le national-socialisme apparut comme une réaction de défense à l’humiliation collective infligée aux Allemands par Versail
7411 ocialisme apparut comme une réaction de défense à l’ humiliation collective infligée aux Allemands par Versailles, par la d
7412 ective infligée aux Allemands par Versailles, par la défaite, par la misère publique. Voilà bien la blessure, la déception
7413 aux Allemands par Versailles, par la défaite, par la misère publique. Voilà bien la blessure, la déception non plus ressen
7414 ar la défaite, par la misère publique. Voilà bien la blessure, la déception non plus ressentie par un individu, mais par l
7415 , par la misère publique. Voilà bien la blessure, la déception non plus ressentie par un individu, mais par la nation tout
7416 tion non plus ressentie par un individu, mais par la nation tout entière dans ses rapports avec le monde réel. D’où le sen
7417 par la nation tout entière dans ses rapports avec le monde réel. D’où le sentiment d’une culpabilité, inacceptable et inav
7418 out entière dans ses rapports avec le monde réel. D’ où le sentiment d’une culpabilité, inacceptable et inavouable (à cause
7419 ntière dans ses rapports avec le monde réel. D’où le sentiment d’une culpabilité, inacceptable et inavouable (à cause de l
7420 es rapports avec le monde réel. D’où le sentiment d’ une culpabilité, inacceptable et inavouable (à cause de l’orgueil nati
7421 lpabilité, inacceptable et inavouable (à cause de l’ orgueil national). C’est le monde qui doit être mal fait, car nous y s
7422 inavouable (à cause de l’orgueil national). C’est le monde qui doit être mal fait, car nous y sommes brimés, nous qui pour
7423 ar nous y sommes brimés, nous qui pourtant sommes les fils des vertueux Germains ! Et de ce sentiment de culpabilité, refou
7424 urtant sommes les fils des vertueux Germains ! Et de ce sentiment de culpabilité, refoulé avec force et bruyamment nié (to
7425 s fils des vertueux Germains ! Et de ce sentiment de culpabilité, refoulé avec force et bruyamment nié (tous les discours
7426 ilité, refoulé avec force et bruyamment nié (tous les discours d’Hitler proclament dès le début que les Allemands n’ont pas
7427 é avec force et bruyamment nié (tous les discours d’ Hitler proclament dès le début que les Allemands n’ont pas perdu la gu
7428 nt nié (tous les discours d’Hitler proclament dès le début que les Allemands n’ont pas perdu la guerre), doit résulter un
7429 les discours d’Hitler proclament dès le début que les Allemands n’ont pas perdu la guerre), doit résulter un sentiment de m
7430 nt dès le début que les Allemands n’ont pas perdu la guerre), doit résulter un sentiment de manque d’assurance nationale.
7431 pas perdu la guerre), doit résulter un sentiment de manque d’assurance nationale. La vraie Allemagne ne peut pas être cel
7432 la guerre), doit résulter un sentiment de manque d’ assurance nationale. La vraie Allemagne ne peut pas être celle qui a s
7433 ter un sentiment de manque d’assurance nationale. La vraie Allemagne ne peut pas être celle qui a subi la « blessure ». Il
7434 vraie Allemagne ne peut pas être celle qui a subi la « blessure ». Il faut donc la chercher ailleurs : dans un rêve de pui
7435 re celle qui a subi la « blessure ». Il faut donc la chercher ailleurs : dans un rêve de puissance et de libération, dans
7436 Il faut donc la chercher ailleurs : dans un rêve de puissance et de libération, dans l’avenir, cet Ersatz de l’au-delà. N
7437 chercher ailleurs : dans un rêve de puissance et de libération, dans l’avenir, cet Ersatz de l’au-delà. Nions donc cette
7438 dans un rêve de puissance et de libération, dans l’ avenir, cet Ersatz de l’au-delà. Nions donc cette réalité qui nous opp
7439 sance et de libération, dans l’avenir, cet Ersatz de l’au-delà. Nions donc cette réalité qui nous opprime si méticuleuseme
7440 ce et de libération, dans l’avenir, cet Ersatz de l’ au-delà. Nions donc cette réalité qui nous opprime si méticuleusement,
7441 ous voulons une passion nouvelle ! Et de même que le romantique oubliait son moi détesté en se perdant dans les fêtes du r
7442 tique oubliait son moi détesté en se perdant dans les fêtes du rêve, l’Allemand moyen oubliera ses misères et les humiliati
7443 moi détesté en se perdant dans les fêtes du rêve, l’ Allemand moyen oubliera ses misères et les humiliations de sa patrie e
7444 du rêve, l’Allemand moyen oubliera ses misères et les humiliations de sa patrie en se perdant dans l’âme collective, dans l
7445 nd moyen oubliera ses misères et les humiliations de sa patrie en se perdant dans l’âme collective, dans l’hypnose des fêt
7446 les humiliations de sa patrie en se perdant dans l’ âme collective, dans l’hypnose des fêtes sacrales organisées par le Fü
7447 patrie en se perdant dans l’âme collective, dans l’ hypnose des fêtes sacrales organisées par le Führer au rythme lent et
7448 dans l’hypnose des fêtes sacrales organisées par le Führer au rythme lent et envoûtant des défilés et des tambours pendan
7449 cient ; on lui a dit que sa vraie vie était entre les mains du Parti, d’un démiurge anonyme et obscur dont il n’a plus qu’à
7450 que sa vraie vie était entre les mains du Parti, d’ un démiurge anonyme et obscur dont il n’a plus qu’à recevoir les ordre
7451 anonyme et obscur dont il n’a plus qu’à recevoir les ordres, sans trop chercher à les comprendre, comme « passif ». Le voi
7452 us qu’à recevoir les ordres, sans trop chercher à les comprendre, comme « passif ». Le voilà délivré de la terrible charge
7453 trop chercher à les comprendre, comme « passif ». Le voilà délivré de la terrible charge de sa conscience et de ses doutes
7454 es comprendre, comme « passif ». Le voilà délivré de la terrible charge de sa conscience et de ses doutes. La discipline c
7455 comprendre, comme « passif ». Le voilà délivré de la terrible charge de sa conscience et de ses doutes. La discipline coll
7456  passif ». Le voilà délivré de la terrible charge de sa conscience et de ses doutes. La discipline collective joue le rôle
7457 délivré de la terrible charge de sa conscience et de ses doutes. La discipline collective joue le rôle d’une ascèse. Les r
7458 errible charge de sa conscience et de ses doutes. La discipline collective joue le rôle d’une ascèse. Les renoncements mêm
7459 e et de ses doutes. La discipline collective joue le rôle d’une ascèse. Les renoncements mêmes qu’elle impose deviennent l
7460 ses doutes. La discipline collective joue le rôle d’ une ascèse. Les renoncements mêmes qu’elle impose deviennent les preuv
7461 discipline collective joue le rôle d’une ascèse. Les renoncements mêmes qu’elle impose deviennent les preuves de sa transc
7462 Les renoncements mêmes qu’elle impose deviennent les preuves de sa transcendante vérité. Et c’est ainsi que la masse allem
7463 ments mêmes qu’elle impose deviennent les preuves de sa transcendante vérité. Et c’est ainsi que la masse allemande, imita
7464 es de sa transcendante vérité. Et c’est ainsi que la masse allemande, imitant au niveau le plus bas l’évolution des romant
7465 t ainsi que la masse allemande, imitant au niveau le plus bas l’évolution des romantiques, cherche à récupérer son unité p
7466 la masse allemande, imitant au niveau le plus bas l’ évolution des romantiques, cherche à récupérer son unité perdue dans u
7467 son unité perdue dans un monde supra-personnel où les limites hostiles s’effacent, où la passion peut s’épanouir, où l’inte
7468 -personnel où les limites hostiles s’effacent, où la passion peut s’épanouir, où l’intensité de l’émotion remplace la véri
7469 les s’effacent, où la passion peut s’épanouir, où l’ intensité de l’émotion remplace la vérité mesquine des juristes. Et ce
7470 nt, où la passion peut s’épanouir, où l’intensité de l’émotion remplace la vérité mesquine des juristes. Et cela nous fait
7471 où la passion peut s’épanouir, où l’intensité de l’ émotion remplace la vérité mesquine des juristes. Et cela nous fait co
7472 s’épanouir, où l’intensité de l’émotion remplace la vérité mesquine des juristes. Et cela nous fait comprendre bien des c
7473 en des choses à première vue sans liens intimes : la suppression du droit romain, le mépris des frontières et des obligati
7474 s liens intimes : la suppression du droit romain, le mépris des frontières et des obligations, le culte des morts rétabli,
7475 ain, le mépris des frontières et des obligations, le culte des morts rétabli, le rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le
7476 s et des obligations, le culte des morts rétabli, le rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le goût de la guerre (préfigur
7477 obligations, le culte des morts rétabli, le rêve d’ expansion indéfinie, mais aussi le goût de la guerre (préfiguration de
7478 établi, le rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le goût de la guerre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par les g
7479 le rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le goût de la guerre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par les grands pa
7480 rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le goût de la guerre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par les grands passi
7481 e, mais aussi le goût de la guerre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par les grands passionnés), et la volonté de
7482 mais aussi le goût de la guerre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par les grands passionnés), et la volonté de s’e
7483 rre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par les grands passionnés), et la volonté de s’enfermer dans une réalité impé
7484 rt, toujours rêvée par les grands passionnés), et la volonté de s’enfermer dans une réalité impénétrable, indicible, incom
7485 s rêvée par les grands passionnés), et la volonté de s’enfermer dans une réalité impénétrable, indicible, incommunicable,
7486 able, indicible, incommunicable, et qui n’a point de « raisons » à donner : l’autarcie matérielle et morale. On ne dira ja
7487 cable, et qui n’a point de « raisons » à donner : l’ autarcie matérielle et morale. On ne dira jamais trop à quel point ce
7488 t ce pseudo-mysticisme romantique détermina toute l’ action du Führer et son pouvoir hypnotique sur les masses. Les apparen
7489 l’action du Führer et son pouvoir hypnotique sur les masses. Les apparences de Realpolitik maintenues par les cyniques et
7490 Führer et son pouvoir hypnotique sur les masses. Les apparences de Realpolitik maintenues par les cyniques et les habiles
7491 pouvoir hypnotique sur les masses. Les apparences de Realpolitik maintenues par les cyniques et les habiles n’auront dissi
7492 ses. Les apparences de Realpolitik maintenues par les cyniques et les habiles n’auront dissimulé que très imparfaitement le
7493 ces de Realpolitik maintenues par les cyniques et les habiles n’auront dissimulé que très imparfaitement les vrais ressorts
7494 abiles n’auront dissimulé que très imparfaitement les vrais ressorts du régime hitlérien. Nous n’étions plus en présence de
7495 Nous n’étions plus en présence de Bismarck, mais d’ un peuple envoûté par son rêve ; d’un peuple qui renonçait à la raison
7496 Bismarck, mais d’un peuple envoûté par son rêve ; d’ un peuple qui renonçait à la raison, qui renonçait à se justifier aux
7497 nvoûté par son rêve ; d’un peuple qui renonçait à la raison, qui renonçait à se justifier aux yeux du monde, parce qu’il t
7498 , parce qu’il trouvait dans sa passion une espèce d’ innocence exaltante, une occasion de sacrifier le moi coupable et déte
7499 on une espèce d’innocence exaltante, une occasion de sacrifier le moi coupable et détesté à quelque chose de plus vrai que
7500 d’innocence exaltante, une occasion de sacrifier le moi coupable et détesté à quelque chose de plus vrai que la vie, et q
7501 pable et détesté à quelque chose de plus vrai que la vie, et qui était sa mission millénaire. « Chez nous, proclamait Goeb
7502 ns diverses entre lesquelles il devrait choisir : le peuple n’aime pas à choisir, il aime qu’on lui présente une opinion j
7503 ste… D’ailleurs notre politique est une politique d’ artistes. Le Führer est un artiste de la politique. Les autres hommes
7504 urs notre politique est une politique d’artistes. Le Führer est un artiste de la politique. Les autres hommes d’État sont
7505 ne politique d’artistes. Le Führer est un artiste de la politique. Les autres hommes d’État sont seulement des manœuvres.
7506 politique d’artistes. Le Führer est un artiste de la politique. Les autres hommes d’État sont seulement des manœuvres. Son
7507 tistes. Le Führer est un artiste de la politique. Les autres hommes d’État sont seulement des manœuvres. Son État à lui est
7508 sont seulement des manœuvres. Son État à lui est le produit d’une imagination géniale »92. Une politique « d’artistes »,
7509 ment des manœuvres. Son État à lui est le produit d’ une imagination géniale »92. Une politique « d’artistes », une politiq
7510 it d’une imagination géniale »92. Une politique «  d’ artistes », une politique de romantisme collectif, mais à l’usage des
7511  »92. Une politique « d’artistes », une politique de romantisme collectif, mais à l’usage des philistins, voilà le cauchem
7512  », une politique de romantisme collectif, mais à l’ usage des philistins, voilà le cauchemar qu’aura rêvé le IIIe Reich so
7513 e collectif, mais à l’usage des philistins, voilà le cauchemar qu’aura rêvé le IIIe Reich somnambulique. Maladie religieus
7514 e des philistins, voilà le cauchemar qu’aura rêvé le IIIe Reich somnambulique. Maladie religieuse bien plus que politique,
7515 ladie religieuse bien plus que politique, et dont les causes doivent être recherchées au plus secret de la conscience allem
7516 es causes doivent être recherchées au plus secret de la conscience allemande, dans le drame où se joue le sort de chaque p
7517 causes doivent être recherchées au plus secret de la conscience allemande, dans le drame où se joue le sort de chaque pers
7518 s au plus secret de la conscience allemande, dans le drame où se joue le sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de l
7519 la conscience allemande, dans le drame où se joue le sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de l’homme seul ou des m
7520 ience allemande, dans le drame où se joue le sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de l’homme seul ou des masses, c
7521 e le sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de l’homme seul ou des masses, ce drame sera toujours le même : c’est l’
7522 e sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de l’ homme seul ou des masses, ce drame sera toujours le même : c’est l’aff
7523 ’homme seul ou des masses, ce drame sera toujours le même : c’est l’affrontement d’une religion de l’Inconscience collecti
7524 es masses, ce drame sera toujours le même : c’est l’ affrontement d’une religion de l’Inconscience collective et d’une foi
7525 rame sera toujours le même : c’est l’affrontement d’ une religion de l’Inconscience collective et d’une foi qui veut témoig
7526 urs le même : c’est l’affrontement d’une religion de l’Inconscience collective et d’une foi qui veut témoigner par la Paro
7527 le même : c’est l’affrontement d’une religion de l’ Inconscience collective et d’une foi qui veut témoigner par la Parole
7528 nt d’une religion de l’Inconscience collective et d’ une foi qui veut témoigner par la Parole et l’acte personnel. 85. D
7529 ce collective et d’une foi qui veut témoigner par la Parole et l’acte personnel. 85. Dans un beau livre sur L’Âme roman
7530 et d’une foi qui veut témoigner par la Parole et l’ acte personnel. 85. Dans un beau livre sur L’Âme romantique et le r
7531 t l’acte personnel. 85. Dans un beau livre sur L’ Âme romantique et le rêve, dont j’extrais la plupart des textes cités
7532 85. Dans un beau livre sur L’Âme romantique et le rêve, dont j’extrais la plupart des textes cités dans ce chapitre. 8
7533 a plupart des textes cités dans ce chapitre. 86. L’ abus freudien me paraît être d’individualiser le sens de ces symboles
7534 ce chapitre. 86. L’abus freudien me paraît être d’ individualiser le sens de ces symboles et d’en tirer une clé des songe
7535 . L’abus freudien me paraît être d’individualiser le sens de ces symboles et d’en tirer une clé des songes purement sexuel
7536 freudien me paraît être d’individualiser le sens de ces symboles et d’en tirer une clé des songes purement sexuelle. C. G
7537 être d’individualiser le sens de ces symboles et d’ en tirer une clé des songes purement sexuelle. C. G. Jung est sans dou
7538 sexuelle. C. G. Jung est sans doute plus près de la réalité quand il retrouve dans les figures de nos rêves les symboles
7539 te plus près de la réalité quand il retrouve dans les figures de nos rêves les symboles religieux fondamentaux des époques
7540 de la réalité quand il retrouve dans les figures de nos rêves les symboles religieux fondamentaux des époques les plus re
7541 é quand il retrouve dans les figures de nos rêves les symboles religieux fondamentaux des époques les plus reculées et des
7542 s les symboles religieux fondamentaux des époques les plus reculées et des peuples les plus divers. 87. Albert Béguin, op.
7543 taux des époques les plus reculées et des peuples les plus divers. 87. Albert Béguin, op. cit. 88. En effet pour les roma
7544 . 87. Albert Béguin, op. cit. 88. En effet pour les romantiques, « le sommeil est une préfiguration de la mort », et c’es
7545 n, op. cit. 88. En effet pour les romantiques, «  le sommeil est une préfiguration de la mort », et c’est uniquement dans
7546 s romantiques, « le sommeil est une préfiguration de la mort », et c’est uniquement dans la mort que nous pouvons rejoindr
7547 omantiques, « le sommeil est une préfiguration de la mort », et c’est uniquement dans la mort que nous pouvons rejoindre l
7548 figuration de la mort », et c’est uniquement dans la mort que nous pouvons rejoindre l’Autre, l’indicible. 89. On ne saur
7549 dans la mort que nous pouvons rejoindre l’Autre, l’ indicible. 89. On ne saurait trop insister sur l’importance du quiéti
7550 l’indicible. 89. On ne saurait trop insister sur l’ importance du quiétisme pour la formation de la psychologie moderne, e
7551 trop insister sur l’importance du quiétisme pour la formation de la psychologie moderne, et en particulier de la psycholo
7552 r sur l’importance du quiétisme pour la formation de la psychologie moderne, et en particulier de la psychologie de l’inco
7553 ur l’importance du quiétisme pour la formation de la psychologie moderne, et en particulier de la psychologie de l’inconsc
7554 tion de la psychologie moderne, et en particulier de la psychologie de l’inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps p
7555 n de la psychologie moderne, et en particulier de la psychologie de l’inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps perd
7556 ogie moderne, et en particulier de la psychologie de l’inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps perdu » de Proust.
7557 e moderne, et en particulier de la psychologie de l’ inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps perdu » de Proust. 91
7558 er de la psychologie de l’inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps perdu » de Proust. 91. A. Béguin, op. cit. 92.
7559 cient. 90. C’est la « Recherche du temps perdu » de Proust. 91. A. Béguin, op. cit. 92. Discours du 18 juin 1939, à Dan