1
Note
de
l’auteur Ce livre allait être mis sous presse en mai 1940, lorsque
2
Note de
l’
auteur Ce livre allait être mis sous presse en mai 1940, lorsque se
3
mis sous presse en mai 1940, lorsque se déclencha
la
bataille de France. Le manuscrit et la composition typographique ont
4
sse en mai 1940, lorsque se déclencha la bataille
de
France. Le manuscrit et la composition typographique ont disparu. Mai
5
1940, lorsque se déclencha la bataille de France.
Le
manuscrit et la composition typographique ont disparu. Mais j’avais c
6
déclencha la bataille de France. Le manuscrit et
la
composition typographique ont disparu. Mais j’avais conservé par hasa
7
disparu. Mais j’avais conservé par hasard un jeu
d’
épreuves, que j’emportai en Amérique. Plusieurs des chapitres de ce li
8
e j’emportai en Amérique. Plusieurs des chapitres
de
ce livre ont été publiés en première version par les revues suivantes
9
ce livre ont été publiés en première version par
les
revues suivantes : Nouvelle Revue française , Bulletin de l’Union po
10
suivantes : Nouvelle Revue française , Bulletin
de
l’Union pour la vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit , La Revue de
11
ivantes : Nouvelle Revue française , Bulletin de
l’
Union pour la vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit , La Revue de Par
12
uvelle Revue française , Bulletin de l’Union pour
la
vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit , La Revue de Paris . Tous ont
13
pour la vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit ,
La
Revue de Paris . Tous ont été remaniés et souvent notablement augment
14
vérité, Hermès, Foi et Vie , Esprit , La Revue
de
Paris . Tous ont été remaniés et souvent notablement augmentés pour c
15
ent augmentés pour cette édition. Le premier date
de
1932, les derniers de 1939. Si je me décide à les publier aujourd’hui
16
ntés pour cette édition. Le premier date de 1932,
les
derniers de 1939. Si je me décide à les publier aujourd’hui, ce n’est
17
te édition. Le premier date de 1932, les derniers
de
1939. Si je me décide à les publier aujourd’hui, ce n’est point que j
18
de 1932, les derniers de 1939. Si je me décide à
les
publier aujourd’hui, ce n’est point que je ne me sois éloigné de cert
19
urd’hui, ce n’est point que je ne me sois éloigné
de
certains des auteurs dont je m’inspirais alors — comme on quitte sa n
20
on quitte sa nourrice au moment du sevrage. Mais
la
doctrine de la personne, que leurs œuvres et leur vie illustraient à
21
a nourrice au moment du sevrage. Mais la doctrine
de
la personne, que leurs œuvres et leur vie illustraient à mes yeux, m’
22
ourrice au moment du sevrage. Mais la doctrine de
la
personne, que leurs œuvres et leur vie illustraient à mes yeux, m’app
23
eux, m’apparaît plus valable que jamais. Elle est
le
vrai sujet de ce livre — comme de tous ceux que j’ai signés jusqu’à c
24
t plus valable que jamais. Elle est le vrai sujet
de
ce livre — comme de tous ceux que j’ai signés jusqu’à ce jour. New Yo
25
amais. Elle est le vrai sujet de ce livre — comme
de
tous ceux que j’ai signés jusqu’à ce jour. New York, 1944.
26
homme et ne trouve qu’un auteur : est-il déçu par
l’
homme ou par l’auteur ? Il est déçu par la relation de l’un à l’autre.
27
uve qu’un auteur : est-il déçu par l’homme ou par
l’
auteur ? Il est déçu par la relation de l’un à l’autre. Par l’homme in
28
éçu par l’homme ou par l’auteur ? Il est déçu par
la
relation de l’un à l’autre. Par l’homme insuffisant qui se révèle dan
29
mme ou par l’auteur ? Il est déçu par la relation
de
l’un à l’autre. Par l’homme insuffisant qui se révèle dans l’auteur,
30
l est déçu par la relation de l’un à l’autre. Par
l’
homme insuffisant qui se révèle dans l’auteur, donc par l’auteur aussi
31
autre. Par l’homme insuffisant qui se révèle dans
l’
auteur, donc par l’auteur aussi, qui révèle trop peu d’homme. On cite
32
insuffisant qui se révèle dans l’auteur, donc par
l’
auteur aussi, qui révèle trop peu d’homme. On cite ordinairement la ph
33
eur, donc par l’auteur aussi, qui révèle trop peu
d’
homme. On cite ordinairement la phrase des Pensées pour établir entre
34
ui révèle trop peu d’homme. On cite ordinairement
la
phrase des Pensées pour établir entre l’homme et l’auteur une distinc
35
airement la phrase des Pensées pour établir entre
l’
homme et l’auteur une distinction au détriment du second. On estime qu
36
phrase des Pensées pour établir entre l’homme et
l’
auteur une distinction au détriment du second. On estime qu’un auteur
37
ut moins qu’un homme en général ; qu’il est, dans
l’
homme, la part de l’artifice et des apparences trompeuses. Mais au fai
38
qu’un homme en général ; qu’il est, dans l’homme,
la
part de l’artifice et des apparences trompeuses. Mais au fait, rien n
39
mme en général ; qu’il est, dans l’homme, la part
de
l’artifice et des apparences trompeuses. Mais au fait, rien n’est moi
40
en général ; qu’il est, dans l’homme, la part de
l’
artifice et des apparences trompeuses. Mais au fait, rien n’est moins
41
r qu’une apparence concertée ; rien n’avoue mieux
l’
homme authentique, c’est-à-dire la combinaison de ce qu’il est et de c
42
n n’avoue mieux l’homme authentique, c’est-à-dire
la
combinaison de ce qu’il est et de ce qu’il se veut. L’homme sans son
43
l’homme authentique, c’est-à-dire la combinaison
de
ce qu’il est et de ce qu’il se veut. L’homme sans son œuvre n’est pas
44
e, c’est-à-dire la combinaison de ce qu’il est et
de
ce qu’il se veut. L’homme sans son œuvre n’est pas vrai, de même que
45
mbinaison de ce qu’il est et de ce qu’il se veut.
L’
homme sans son œuvre n’est pas vrai, de même que l’œuvre sans son homm
46
’homme sans son œuvre n’est pas vrai, de même que
l’
œuvre sans son homme reste un beau piège à psychologues. Les séparer d
47
ans son homme reste un beau piège à psychologues.
Les
séparer d’abord pour mieux les comparer, c’est créer le type même du
48
ge à psychologues. Les séparer d’abord pour mieux
les
comparer, c’est créer le type même du sophisme, un problème de la for
49
arer d’abord pour mieux les comparer, c’est créer
le
type même du sophisme, un problème de la forme et du fond, un problèm
50
c’est créer le type même du sophisme, un problème
de
la forme et du fond, un problème de la poule et de l’œuf : lequel des
51
st créer le type même du sophisme, un problème de
la
forme et du fond, un problème de la poule et de l’œuf : lequel des de
52
, un problème de la forme et du fond, un problème
de
la poule et de l’œuf : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à
53
n problème de la forme et du fond, un problème de
la
poule et de l’œuf : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à la
54
e la forme et du fond, un problème de la poule et
de
l’œuf : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à la réponse, tou
55
a forme et du fond, un problème de la poule et de
l’
œuf : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à la réponse, toute
56
f : lequel des deux a commencé ? Tenons-nous-en à
la
réponse, toute goethéenne en son humour, de l’essayiste Rudolf Kassne
57
-en à la réponse, toute goethéenne en son humour,
de
l’essayiste Rudolf Kassner1 : « Je laisse le problème au stade du dra
58
à la réponse, toute goethéenne en son humour, de
l’
essayiste Rudolf Kassner1 : « Je laisse le problème au stade du drame
59
our, de l’essayiste Rudolf Kassner1 : « Je laisse
le
problème au stade du drame entre la poule et l’œuf, le sujet et l’obj
60
: « Je laisse le problème au stade du drame entre
la
poule et l’œuf, le sujet et l’objet, et je ne vais pas chercher sous
61
e le problème au stade du drame entre la poule et
l’
œuf, le sujet et l’objet, et je ne vais pas chercher sous la forme — c
62
oblème au stade du drame entre la poule et l’œuf,
le
sujet et l’objet, et je ne vais pas chercher sous la forme — car il n
63
ade du drame entre la poule et l’œuf, le sujet et
l’
objet, et je ne vais pas chercher sous la forme — car il n’y a pas de
64
sujet et l’objet, et je ne vais pas chercher sous
la
forme — car il n’y a pas de drame sans forme et réciproquement. » Com
65
ais pas chercher sous la forme — car il n’y a pas
de
drame sans forme et réciproquement. » Comment pourrait-on voir l’être
66
rme et réciproquement. » Comment pourrait-on voir
l’
être d’un homme hors de ses manifestations ? Si donc je m’intéresse à
67
réciproquement. » Comment pourrait-on voir l’être
d’
un homme hors de ses manifestations ? Si donc je m’intéresse à ce qui
68
s ? Si donc je m’intéresse à ce qui est vrai dans
l’
homme, c’est dans son œuvre qu’il me faut le chercher. Car toute œuvre
69
dans l’homme, c’est dans son œuvre qu’il me faut
le
chercher. Car toute œuvre est le témoignage d’un drame entre l’homme
70
re qu’il me faut le chercher. Car toute œuvre est
le
témoignage d’un drame entre l’homme et lui-même, elle est ce drame, r
71
ut le chercher. Car toute œuvre est le témoignage
d’
un drame entre l’homme et lui-même, elle est ce drame, rendu visible,
72
ar toute œuvre est le témoignage d’un drame entre
l’
homme et lui-même, elle est ce drame, rendu visible, et c’est dans le
73
, elle est ce drame, rendu visible, et c’est dans
le
drame qu’existe la vérité totale d’un être. Dans ce témoignage des fo
74
, rendu visible, et c’est dans le drame qu’existe
la
vérité totale d’un être. Dans ce témoignage des formes, chercher l’ho
75
et c’est dans le drame qu’existe la vérité totale
d’
un être. Dans ce témoignage des formes, chercher l’homme, c’est tenter
76
’un être. Dans ce témoignage des formes, chercher
l’
homme, c’est tenter de surprendre la personne. Voir des formes, épouse
77
ignage des formes, chercher l’homme, c’est tenter
de
surprendre la personne. Voir des formes, épouser des rythmes — qu’ils
78
mes, chercher l’homme, c’est tenter de surprendre
la
personne. Voir des formes, épouser des rythmes — qu’ils soient de ver
79
r des formes, épouser des rythmes — qu’ils soient
de
verbe ou de pensée — c’est percevoir les résultats momentanés et mesu
80
, épouser des rythmes — qu’ils soient de verbe ou
de
pensée — c’est percevoir les résultats momentanés et mesurer le degré
81
ls soient de verbe ou de pensée — c’est percevoir
les
résultats momentanés et mesurer le degré de tension du combat spiritu
82
est percevoir les résultats momentanés et mesurer
le
degré de tension du combat spirituel où l’homme devient personne, et
83
voir les résultats momentanés et mesurer le degré
de
tension du combat spirituel où l’homme devient personne, et « s’autor
84
esurer le degré de tension du combat spirituel où
l’
homme devient personne, et « s’autorise » d’une vocation unique. Pourt
85
el où l’homme devient personne, et « s’autorise »
d’
une vocation unique. Pourtant, ces témoignages visibles et tangibles r
86
restent, par là même, équivoques. Et cela tient à
la
nature de la personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que la personne
87
ar là même, équivoques. Et cela tient à la nature
de
la personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que la personne pure cons
88
là même, équivoques. Et cela tient à la nature de
la
personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que la personne pure consist
89
e la personne qui s’y révèle. ⁂ S’il est vrai que
la
personne pure consiste dans la pure coïncidence d’une vocation et d’u
90
S’il est vrai que la personne pure consiste dans
la
pure coïncidence d’une vocation et d’un individu ; et si notre person
91
a personne pure consiste dans la pure coïncidence
d’
une vocation et d’un individu ; et si notre personne toujours impure c
92
nsiste dans la pure coïncidence d’une vocation et
d’
un individu ; et si notre personne toujours impure consiste dans l’app
93
t si notre personne toujours impure consiste dans
l’
approche d’une vocation qui s’empare d’un individu pour orienter ses d
94
personne toujours impure consiste dans l’approche
d’
une vocation qui s’empare d’un individu pour orienter ses données natu
95
siste dans l’approche d’une vocation qui s’empare
d’
un individu pour orienter ses données naturelles vers des fins révélée
96
ses données naturelles vers des fins révélées par
l’
Esprit, il est bien clair que la personne, pure ou impure, ne sera jam
97
fins révélées par l’Esprit, il est bien clair que
la
personne, pure ou impure, ne sera jamais visible en soi. Car des prot
98
sera jamais visible en soi. Car des protagonistes
de
ce drame, l’un seulement tombe sous notre sens : c’est l’individu nat
99
ame, l’un seulement tombe sous notre sens : c’est
l’
individu naturel. Encore n’est-il guère isolable de cette œuvre où l’«
100
’individu naturel. Encore n’est-il guère isolable
de
cette œuvre où l’« autre » l’engage. Finalement nous ne voyons que l’
101
Encore n’est-il guère isolable de cette œuvre où
l’
« autre » l’engage. Finalement nous ne voyons que l’œuvre, c’est-à-dir
102
t-il guère isolable de cette œuvre où l’« autre »
l’
engage. Finalement nous ne voyons que l’œuvre, c’est-à-dire le champ c
103
« autre » l’engage. Finalement nous ne voyons que
l’
œuvre, c’est-à-dire le champ clos de la lutte. Nous ne serions assurés
104
nalement nous ne voyons que l’œuvre, c’est-à-dire
le
champ clos de la lutte. Nous ne serions assurés de voir la personne i
105
ne voyons que l’œuvre, c’est-à-dire le champ clos
de
la lutte. Nous ne serions assurés de voir la personne intégrale dans
106
voyons que l’œuvre, c’est-à-dire le champ clos de
la
lutte. Nous ne serions assurés de voir la personne intégrale dans ses
107
e champ clos de la lutte. Nous ne serions assurés
de
voir la personne intégrale dans ses actes, que si nous étions assurés
108
clos de la lutte. Nous ne serions assurés de voir
la
personne intégrale dans ses actes, que si nous étions assurés d’une p
109
égrale dans ses actes, que si nous étions assurés
d’
une parfaite identité entre les gestes de l’individu et les appels de
110
nous étions assurés d’une parfaite identité entre
les
gestes de l’individu et les appels de sa vocation (encore faudrait-il
111
assurés d’une parfaite identité entre les gestes
de
l’individu et les appels de sa vocation (encore faudrait-il croire ce
112
surés d’une parfaite identité entre les gestes de
l’
individu et les appels de sa vocation (encore faudrait-il croire cette
113
rfaite identité entre les gestes de l’individu et
les
appels de sa vocation (encore faudrait-il croire cette vocation…). No
114
tité entre les gestes de l’individu et les appels
de
sa vocation (encore faudrait-il croire cette vocation…). Nous voyons
115
e lutte, des résistances et des coups bas. Toutes
les
personnes humaines sont équivoques, inadéquates et dramatiques. Mais
116
quivoques, inadéquates et dramatiques. Mais alors
la
personne absolue ne serait-elle qu’un mythe, une nostalgie, une extra
117
use, ou simplement une traduction en bon français
de
ce que Freud appelle le « surmoi » ? A-t-elle jamais existé dans l’hi
118
raduction en bon français de ce que Freud appelle
le
« surmoi » ? A-t-elle jamais existé dans l’histoire ? Un homme a-t-il
119
pelle le « surmoi » ? A-t-elle jamais existé dans
l’
histoire ? Un homme a-t-il jamais reçu le don terrible d’incarner sans
120
sté dans l’histoire ? Un homme a-t-il jamais reçu
le
don terrible d’incarner sans le moindre défaut la Parole qui était sa
121
ire ? Un homme a-t-il jamais reçu le don terrible
d’
incarner sans le moindre défaut la Parole qui était sa vraie vie, sa v
122
-t-il jamais reçu le don terrible d’incarner sans
le
moindre défaut la Parole qui était sa vraie vie, sa vocation, sa fin
123
le don terrible d’incarner sans le moindre défaut
la
Parole qui était sa vraie vie, sa vocation, sa fin dernière ? Jésus-C
124
t c’est pourquoi sa réalité historique, telle que
l’
atteste l’Évangile, nous apparaît foncièrement inconcevable. Et les di
125
urquoi sa réalité historique, telle que l’atteste
l’
Évangile, nous apparaît foncièrement inconcevable. Et les disciples mê
126
gile, nous apparaît foncièrement inconcevable. Et
les
disciples mêmes, qui le voyaient au milieu d’eux et le touchaient, ne
127
èrement inconcevable. Et les disciples mêmes, qui
le
voyaient au milieu d’eux et le touchaient, ne pouvaient croire à cett
128
sciples mêmes, qui le voyaient au milieu d’eux et
le
touchaient, ne pouvaient croire à cette Personne. Ils voyaient et tou
129
oire à cette Personne. Ils voyaient et touchaient
l’
individu Jésus, le charpentier de Nazareth. Ils connaissaient aussi sa
130
nne. Ils voyaient et touchaient l’individu Jésus,
le
charpentier de Nazareth. Ils connaissaient aussi sa vocation, annoncé
131
nt et touchaient l’individu Jésus, le charpentier
de
Nazareth. Ils connaissaient aussi sa vocation, annoncée par les Écrit
132
Ils connaissaient aussi sa vocation, annoncée par
les
Écritures et désignée du nom de Christ. Mais ce que « la chair ni le
133
on, annoncée par les Écritures et désignée du nom
de
Christ. Mais ce que « la chair ni le sang », ni la raison qui entend
134
tures et désignée du nom de Christ. Mais ce que «
la
chair ni le sang », ni la raison qui entend les dominer, ne pouvaient
135
ignée du nom de Christ. Mais ce que « la chair ni
le
sang », ni la raison qui entend les dominer, ne pouvaient croire et c
136
e Christ. Mais ce que « la chair ni le sang », ni
la
raison qui entend les dominer, ne pouvaient croire et contempler, c’é
137
« la chair ni le sang », ni la raison qui entend
les
dominer, ne pouvaient croire et contempler, c’était l’identité parfai
138
miner, ne pouvaient croire et contempler, c’était
l’
identité parfaite de Jésus-Christ, en une Personne. À tout jamais, pou
139
croire et contempler, c’était l’identité parfaite
de
Jésus-Christ, en une Personne. À tout jamais, pour l’homme de chair e
140
ésus-Christ, en une Personne. À tout jamais, pour
l’
homme de chair et de raison, ce trait d’union reste impensable, cette
141
ist, en une Personne. À tout jamais, pour l’homme
de
chair et de raison, ce trait d’union reste impensable, cette identité
142
Personne. À tout jamais, pour l’homme de chair et
de
raison, ce trait d’union reste impensable, cette identité scandaleuse
143
ais, pour l’homme de chair et de raison, ce trait
d’
union reste impensable, cette identité scandaleuse. Folie pour les Gre
144
mpensable, cette identité scandaleuse. Folie pour
les
Grecs, dit saint Paul, et scandale pour les israélites. Un jour Jésus
145
pour les Grecs, dit saint Paul, et scandale pour
les
israélites. Un jour Jésus demande à ses apôtres : « Et vous, qui dite
146
s que je suis ? » Simon Pierre répondit : « Tu es
le
Christ, le Fils du Dieu vivant ». Jésus, reprenant la parole lui dit
147
is ? » Simon Pierre répondit : « Tu es le Christ,
le
Fils du Dieu vivant ». Jésus, reprenant la parole lui dit : « Tu es h
148
hrist, le Fils du Dieu vivant ». Jésus, reprenant
la
parole lui dit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne son
149
la parole lui dit : « Tu es heureux, Simon, fils
de
Jonas, car ce ne sont pas la chair ni le sang qui t’ont révélé cela,
150
heureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas
la
chair ni le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est d
151
on, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair ni
le
sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieu
152
ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans
les
cieux. » (Matt. XVI, 15-17) De même que la foi seule peut reconnaître
153
dans les cieux. » (Matt. XVI, 15-17) De même que
la
foi seule peut reconnaître la vocation du Christ incarnée dans Jésus,
154
15-17) De même que la foi seule peut reconnaître
la
vocation du Christ incarnée dans Jésus, la foi seule peut nous révéle
155
naître la vocation du Christ incarnée dans Jésus,
la
foi seule peut nous révéler notre vocation singulière, dans le temps
156
peut nous révéler notre vocation singulière, dans
le
temps qu’agissant par nos mains, elle nous personnifie à notre tour.
157
sonne nous demeure cachée — demeure « cachée avec
le
Christ en Dieu » — et ce n’est qu’aux yeux de la foi que certains de
158
le Christ en Dieu » — et ce n’est qu’aux yeux de
la
foi que certains de nos actes apparaissent comme attestant notre obéi
159
— et ce n’est qu’aux yeux de la foi que certains
de
nos actes apparaissent comme attestant notre obéissance à l’Éternel.
160
s apparaissent comme attestant notre obéissance à
l’
Éternel. Cependant que l’analyse positiviste pourra toujours attribuer
161
stant notre obéissance à l’Éternel. Cependant que
l’
analyse positiviste pourra toujours attribuer à ces actes des détermin
162
mystère et une promesse, qu’en sera-t-il aux yeux
d’
autrui ? Et de quel droit prétendrons-nous discerner dans une œuvre éc
163
promesse, qu’en sera-t-il aux yeux d’autrui ? Et
de
quel droit prétendrons-nous discerner dans une œuvre écrite les témoi
164
prétendrons-nous discerner dans une œuvre écrite
les
témoignages d’une vocation qui reste, par essence, incomparable ? ⁂ S
165
s discerner dans une œuvre écrite les témoignages
d’
une vocation qui reste, par essence, incomparable ? ⁂ Supposons le pro
166
ui reste, par essence, incomparable ? ⁂ Supposons
le
problème résolu. Connaître la grandeur unique d’une personne, c’est d
167
rable ? ⁂ Supposons le problème résolu. Connaître
la
grandeur unique d’une personne, c’est d’abord mesurer les tensions si
168
le problème résolu. Connaître la grandeur unique
d’
une personne, c’est d’abord mesurer les tensions singulières au sein d
169
deur unique d’une personne, c’est d’abord mesurer
les
tensions singulières au sein desquelles elle apparut ; c’est approfon
170
sein desquelles elle apparut ; c’est approfondir
les
données de l’individu qui la subit ou qui l’accepte, mimer en soi cer
171
lles elle apparut ; c’est approfondir les données
de
l’individu qui la subit ou qui l’accepte, mimer en soi certains de se
172
s elle apparut ; c’est approfondir les données de
l’
individu qui la subit ou qui l’accepte, mimer en soi certains de ses e
173
; c’est approfondir les données de l’individu qui
la
subit ou qui l’accepte, mimer en soi certains de ses efforts, entrer
174
dir les données de l’individu qui la subit ou qui
l’
accepte, mimer en soi certains de ses efforts, entrer en sympathie, de
175
la subit ou qui l’accepte, mimer en soi certains
de
ses efforts, entrer en sympathie, de préférence peut-être, avec ce qu
176
soi certains de ses efforts, entrer en sympathie,
de
préférence peut-être, avec ce qui nous déconcerte en ses démarches. E
177
nous déconcerte en ses démarches. En un mot c’est
l’
aimer. Réinventer son jeu. Tâche impossible, si les œuvres de cet homm
178
l’aimer. Réinventer son jeu. Tâche impossible, si
les
œuvres de cet homme, et en particulier son œuvre écrite, ne venaient
179
inventer son jeu. Tâche impossible, si les œuvres
de
cet homme, et en particulier son œuvre écrite, ne venaient soutenir l
180
articulier son œuvre écrite, ne venaient soutenir
l’
entreprise. Et c’est pourquoi, dans ces études de la personne, je m’at
181
l’entreprise. Et c’est pourquoi, dans ces études
de
la personne, je m’attache à des écrivains. Il est clair qu’ils ne dét
182
entreprise. Et c’est pourquoi, dans ces études de
la
personne, je m’attache à des écrivains. Il est clair qu’ils ne détien
183
s un privilège particulier, mais ils ont témoigné
de
leur identité par certains documents précis, dont le charme et l’auda
184
leur identité par certains documents précis, dont
le
charme et l’audace me guident : je connais bien les règles de ce jeu,
185
par certains documents précis, dont le charme et
l’
audace me guident : je connais bien les règles de ce jeu, ses difficul
186
e charme et l’audace me guident : je connais bien
les
règles de ce jeu, ses difficultés sont les miennes. Je puis donc essa
187
l’audace me guident : je connais bien les règles
de
ce jeu, ses difficultés sont les miennes. Je puis donc essayer quelqu
188
nt les miennes. Je puis donc essayer quelques-uns
de
leurs coups, les plus faciles parmi ceux qu’ils m’indiquent. Serait-c
189
Je puis donc essayer quelques-uns de leurs coups,
les
plus faciles parmi ceux qu’ils m’indiquent. Serait-ce assez pour les
190
rmi ceux qu’ils m’indiquent. Serait-ce assez pour
les
juger ? Qu’ils aient gagné ou perdu leur partie, ils ont été plus loi
191
omment prendre ces vies plus au sérieux qu’ils ne
les
prirent eux-mêmes ? Me voici rejeté dans mon incertitude… Et cependan
192
é dans mon incertitude… Et cependant cet exercice
de
sympathie m’a rendu plus conscient de moi-même. J’ai reconnu, ici ou
193
et exercice de sympathie m’a rendu plus conscient
de
moi-même. J’ai reconnu, ici ou là, sous les espèces d’un tour de phra
194
scient de moi-même. J’ai reconnu, ici ou là, sous
les
espèces d’un tour de phrase ou de pensée, quelques moments d’un drame
195
i-même. J’ai reconnu, ici ou là, sous les espèces
d’
un tour de phrase ou de pensée, quelques moments d’un drame secrètemen
196
ai reconnu, ici ou là, sous les espèces d’un tour
de
phrase ou de pensée, quelques moments d’un drame secrètement familier
197
ci ou là, sous les espèces d’un tour de phrase ou
de
pensée, quelques moments d’un drame secrètement familier. Ces formes,
198
’un tour de phrase ou de pensée, quelques moments
d’
un drame secrètement familier. Ces formes, ces formules, elles me parl
199
e parlent, m’expriment. Elles ont dû naître, sous
la
main de leur auteur, d’un mouvement de foi ou de doute analogue à ceu
200
t, m’expriment. Elles ont dû naître, sous la main
de
leur auteur, d’un mouvement de foi ou de doute analogue à ceux que je
201
Elles ont dû naître, sous la main de leur auteur,
d’
un mouvement de foi ou de doute analogue à ceux que je vis. L’Esprit s
202
ître, sous la main de leur auteur, d’un mouvement
de
foi ou de doute analogue à ceux que je vis. L’Esprit seul reconnaît l
203
la main de leur auteur, d’un mouvement de foi ou
de
doute analogue à ceux que je vis. L’Esprit seul reconnaît l’Esprit, m
204
nt de foi ou de doute analogue à ceux que je vis.
L’
Esprit seul reconnaît l’Esprit, mais certains signes matériels nous se
205
alogue à ceux que je vis. L’Esprit seul reconnaît
l’
Esprit, mais certains signes matériels nous serons toujours nécessaire
206
mais pressentir, dans une œuvre qu’ils jalonnent,
l’
orientation secrète, la cohérence intime, l’identité dans les contradi
207
ne œuvre qu’ils jalonnent, l’orientation secrète,
la
cohérence intime, l’identité dans les contradictions qui trahit l’exi
208
nent, l’orientation secrète, la cohérence intime,
l’
identité dans les contradictions qui trahit l’existence de la personne
209
ion secrète, la cohérence intime, l’identité dans
les
contradictions qui trahit l’existence de la personne. ⁂ Il me semble
210
me, l’identité dans les contradictions qui trahit
l’
existence de la personne. ⁂ Il me semble que toute incarnation d’une p
211
té dans les contradictions qui trahit l’existence
de
la personne. ⁂ Il me semble que toute incarnation d’une pensée dans u
212
dans les contradictions qui trahit l’existence de
la
personne. ⁂ Il me semble que toute incarnation d’une pensée dans une
213
la personne. ⁂ Il me semble que toute incarnation
d’
une pensée dans une vie ou d’une vocation dans un individu « figure »
214
ue toute incarnation d’une pensée dans une vie ou
d’
une vocation dans un individu « figure » la synthèse en un seul être,
215
vie ou d’une vocation dans un individu « figure »
la
synthèse en un seul être, en un seul acte, en une seule œuvre, de deu
216
n seul être, en un seul acte, en une seule œuvre,
de
deux natures distinctes ou même contradictoires, d’une forme et d’un
217
deux natures distinctes ou même contradictoires,
d’
une forme et d’un agent transformateur, d’une résistance et d’une acti
218
istinctes ou même contradictoires, d’une forme et
d’
un agent transformateur, d’une résistance et d’une activité dont le co
219
toires, d’une forme et d’un agent transformateur,
d’
une résistance et d’une activité dont le conflit ne peut se résoudre q
220
et d’un agent transformateur, d’une résistance et
d’
une activité dont le conflit ne peut se résoudre que par le fait d’une
221
ormateur, d’une résistance et d’une activité dont
le
conflit ne peut se résoudre que par le fait d’une création. La person
222
ivité dont le conflit ne peut se résoudre que par
le
fait d’une création. La personne se connaît elle-même dans les actes
223
nt le conflit ne peut se résoudre que par le fait
d’
une création. La personne se connaît elle-même dans les actes par lesq
224
peut se résoudre que par le fait d’une création.
La
personne se connaît elle-même dans les actes par lesquels elle assume
225
e création. La personne se connaît elle-même dans
les
actes par lesquels elle assume en unités sans précédent, et qui devie
226
accompli, des incompatibles donnés. Cette manière
de
saisir et de créer des relations par nul autre prévues, voilà précisé
227
incompatibles donnés. Cette manière de saisir et
de
créer des relations par nul autre prévues, voilà précisément ce qu’on
228
prévues, voilà précisément ce qu’on peut appeler
le
style « personnel » d’un auteur, ou d’ailleurs de n’importe quel homm
229
ment ce qu’on peut appeler le style « personnel »
d’
un auteur, ou d’ailleurs de n’importe quel homme responsable de son ex
230
le style « personnel » d’un auteur, ou d’ailleurs
de
n’importe quel homme responsable de son existence. Il s’agit là d’un
231
ou d’ailleurs de n’importe quel homme responsable
de
son existence. Il s’agit là d’un phénomène qui déborde dès l’origine
232
homme responsable de son existence. Il s’agit là
d’
un phénomène qui déborde dès l’origine le fait d’écrire, le style au s
233
ence. Il s’agit là d’un phénomène qui déborde dès
l’
origine le fait d’écrire, le style au sens étroit. Il s’agit là d’une
234
’agit là d’un phénomène qui déborde dès l’origine
le
fait d’écrire, le style au sens étroit. Il s’agit là d’une équation f
235
d’un phénomène qui déborde dès l’origine le fait
d’
écrire, le style au sens étroit. Il s’agit là d’une équation fondament
236
omène qui déborde dès l’origine le fait d’écrire,
le
style au sens étroit. Il s’agit là d’une équation fondamentale de l’e
237
t d’écrire, le style au sens étroit. Il s’agit là
d’
une équation fondamentale de l’exister, dont la critique personnaliste
238
étroit. Il s’agit là d’une équation fondamentale
de
l’exister, dont la critique personnaliste a pour objet de rechercher
239
roit. Il s’agit là d’une équation fondamentale de
l’
exister, dont la critique personnaliste a pour objet de rechercher les
240
là d’une équation fondamentale de l’exister, dont
la
critique personnaliste a pour objet de rechercher les éléments dans t
241
ster, dont la critique personnaliste a pour objet
de
rechercher les éléments dans toutes les formes élaborées, — éthiques,
242
critique personnaliste a pour objet de rechercher
les
éléments dans toutes les formes élaborées, — éthiques, politiques, ar
243
pour objet de rechercher les éléments dans toutes
les
formes élaborées, — éthiques, politiques, artistiques… C’est ainsi qu
244
s, artistiques… C’est ainsi que j’ai cherché dans
les
œuvres d’un Goethe, d’un Kierkegaard, ou d’un Luther, les données « p
245
ues… C’est ainsi que j’ai cherché dans les œuvres
d’
un Goethe, d’un Kierkegaard, ou d’un Luther, les données « personnelle
246
nsi que j’ai cherché dans les œuvres d’un Goethe,
d’
un Kierkegaard, ou d’un Luther, les données « personnelles » dont la m
247
dans les œuvres d’un Goethe, d’un Kierkegaard, ou
d’
un Luther, les données « personnelles » dont la mise en tension a pu p
248
es d’un Goethe, d’un Kierkegaard, ou d’un Luther,
les
données « personnelles » dont la mise en tension a pu produire les fo
249
ou d’un Luther, les données « personnelles » dont
la
mise en tension a pu produire les formes qu’on y observe. Ce sont moi
250
sonnelles » dont la mise en tension a pu produire
les
formes qu’on y observe. Ce sont moins les idées qui m’intéressent, qu
251
roduire les formes qu’on y observe. Ce sont moins
les
idées qui m’intéressent, que le drame qu’institue chez un homme l’inf
252
e. Ce sont moins les idées qui m’intéressent, que
le
drame qu’institue chez un homme l’information progressive d’une idée,
253
téressent, que le drame qu’institue chez un homme
l’
information progressive d’une idée, c’est-à-dire son actualisation. Je
254
’institue chez un homme l’information progressive
d’
une idée, c’est-à-dire son actualisation. Je crois que l’homme ne vaut
255
dée, c’est-à-dire son actualisation. Je crois que
l’
homme ne vaut que par ce qui l’attaque, le provoque à se dépasser, et
256
tion. Je crois que l’homme ne vaut que par ce qui
l’
attaque, le provoque à se dépasser, et manifeste ainsi son être vérita
257
ois que l’homme ne vaut que par ce qui l’attaque,
le
provoque à se dépasser, et manifeste ainsi son être véritable, l’inte
258
dépasser, et manifeste ainsi son être véritable,
l’
intention de son existence. La magie et le germanisme surmontés, ordon
259
t manifeste ainsi son être véritable, l’intention
de
son existence. La magie et le germanisme surmontés, ordonnés et mis e
260
son être véritable, l’intention de son existence.
La
magie et le germanisme surmontés, ordonnés et mis en valeur (au sens
261
itable, l’intention de son existence. La magie et
le
germanisme surmontés, ordonnés et mis en valeur (au sens nietzschéen
262
s, ordonnés et mis en valeur (au sens nietzschéen
de
ce terme) par une volonté d’agir dont la victoire est attestée dans F
263
(au sens nietzschéen de ce terme) par une volonté
d’
agir dont la victoire est attestée dans Faust, — c’est cela que j’appe
264
tzschéen de ce terme) par une volonté d’agir dont
la
victoire est attestée dans Faust, — c’est cela que j’appelle Goethe.
265
ée dans Faust, — c’est cela que j’appelle Goethe.
L’
opposition de la forme du monde et de l’esprit qui la transforme ; l’o
266
, — c’est cela que j’appelle Goethe. L’opposition
de
la forme du monde et de l’esprit qui la transforme ; l’opposition du
267
c’est cela que j’appelle Goethe. L’opposition de
la
forme du monde et de l’esprit qui la transforme ; l’opposition du sol
268
elle Goethe. L’opposition de la forme du monde et
de
l’esprit qui la transforme ; l’opposition du solitaire et de la foule
269
e Goethe. L’opposition de la forme du monde et de
l’
esprit qui la transforme ; l’opposition du solitaire et de la foule, à
270
pposition de la forme du monde et de l’esprit qui
la
transforme ; l’opposition du solitaire et de la foule, à l’intérieur
271
forme du monde et de l’esprit qui la transforme ;
l’
opposition du solitaire et de la foule, à l’intérieur même de l’indivi
272
qui la transforme ; l’opposition du solitaire et
de
la foule, à l’intérieur même de l’individu ; l’attestation des exigen
273
i la transforme ; l’opposition du solitaire et de
la
foule, à l’intérieur même de l’individu ; l’attestation des exigences
274
rme ; l’opposition du solitaire et de la foule, à
l’
intérieur même de l’individu ; l’attestation des exigences d’une foi q
275
n du solitaire et de la foule, à l’intérieur même
de
l’individu ; l’attestation des exigences d’une foi qui paraît incomme
276
u solitaire et de la foule, à l’intérieur même de
l’
individu ; l’attestation des exigences d’une foi qui paraît incommensu
277
t de la foule, à l’intérieur même de l’individu ;
l’
attestation des exigences d’une foi qui paraît incommensurable avec la
278
même de l’individu ; l’attestation des exigences
d’
une foi qui paraît incommensurable avec la vie organisée par la sagess
279
igences d’une foi qui paraît incommensurable avec
la
vie organisée par la sagesse goethéenne, — c’est le contenu d’un mess
280
paraît incommensurable avec la vie organisée par
la
sagesse goethéenne, — c’est le contenu d’un message qui ne pouvait tr
281
vie organisée par la sagesse goethéenne, — c’est
le
contenu d’un message qui ne pouvait trouver sa forme achevée que dans
282
sée par la sagesse goethéenne, — c’est le contenu
d’
un message qui ne pouvait trouver sa forme achevée que dans le fait ir
283
qui ne pouvait trouver sa forme achevée que dans
le
fait irrécusable d’un martyre. Telle fut la vocation de Kierkegaard.
284
ver sa forme achevée que dans le fait irrécusable
d’
un martyre. Telle fut la vocation de Kierkegaard. L’angoisse devant un
285
dans le fait irrécusable d’un martyre. Telle fut
la
vocation de Kierkegaard. L’angoisse devant une culpabilité qui lui de
286
t irrécusable d’un martyre. Telle fut la vocation
de
Kierkegaard. L’angoisse devant une culpabilité qui lui demeure indéch
287
un martyre. Telle fut la vocation de Kierkegaard.
L’
angoisse devant une culpabilité qui lui demeure indéchiffrable, l’insu
288
t une culpabilité qui lui demeure indéchiffrable,
l’
insupportable et trop lucide hésitation de l’homme placé devant « l’ab
289
frable, l’insupportable et trop lucide hésitation
de
l’homme placé devant « l’absurdité » du transcendant, c’est la person
290
ble, l’insupportable et trop lucide hésitation de
l’
homme placé devant « l’absurdité » du transcendant, c’est la personne
291
trop lucide hésitation de l’homme placé devant «
l’
absurdité » du transcendant, c’est la personne essentiellement énigmat
292
acé devant « l’absurdité » du transcendant, c’est
la
personne essentiellement énigmatique de Franz Kafka ; le négatif, en
293
nt, c’est la personne essentiellement énigmatique
de
Franz Kafka ; le négatif, en quelque sorte, d’une vocation. Le triomp
294
onne essentiellement énigmatique de Franz Kafka ;
le
négatif, en quelque sorte, d’une vocation. Le triomphe d’une parole m
295
ue de Franz Kafka ; le négatif, en quelque sorte,
d’
une vocation. Le triomphe d’une parole mortelle et salutaire sur un in
296
a ; le négatif, en quelque sorte, d’une vocation.
Le
triomphe d’une parole mortelle et salutaire sur un individu puissamme
297
if, en quelque sorte, d’une vocation. Le triomphe
d’
une parole mortelle et salutaire sur un individu puissamment naturel,
298
utaire sur un individu puissamment naturel, c’est
l’
acte autorisant la doctrine de Luther. La lutte d’un créateur contre l
299
vidu puissamment naturel, c’est l’acte autorisant
la
doctrine de Luther. La lutte d’un créateur contre l’automatisme, de l
300
ment naturel, c’est l’acte autorisant la doctrine
de
Luther. La lutte d’un créateur contre l’automatisme, de l’authenticit
301
l, c’est l’acte autorisant la doctrine de Luther.
La
lutte d’un créateur contre l’automatisme, de l’authenticité contre le
302
l’acte autorisant la doctrine de Luther. La lutte
d’
un créateur contre l’automatisme, de l’authenticité contre les convent
303
doctrine de Luther. La lutte d’un créateur contre
l’
automatisme, de l’authenticité contre les conventions, et de l’élément
304
her. La lutte d’un créateur contre l’automatisme,
de
l’authenticité contre les conventions, et de l’élémentaire contre l’a
305
. La lutte d’un créateur contre l’automatisme, de
l’
authenticité contre les conventions, et de l’élémentaire contre l’arti
306
ur contre l’automatisme, de l’authenticité contre
les
conventions, et de l’élémentaire contre l’artificiel, c’est le langag
307
sme, de l’authenticité contre les conventions, et
de
l’élémentaire contre l’artificiel, c’est le langage et le visage de R
308
, de l’authenticité contre les conventions, et de
l’
élémentaire contre l’artificiel, c’est le langage et le visage de Ramu
309
ontre les conventions, et de l’élémentaire contre
l’
artificiel, c’est le langage et le visage de Ramuz. C’est proprement,
310
s, et de l’élémentaire contre l’artificiel, c’est
le
langage et le visage de Ramuz. C’est proprement, sa « raison d’être »
311
mentaire contre l’artificiel, c’est le langage et
le
visage de Ramuz. C’est proprement, sa « raison d’être ». Ces cinq fig
312
ontre l’artificiel, c’est le langage et le visage
de
Ramuz. C’est proprement, sa « raison d’être ». Ces cinq figures sont
313
le visage de Ramuz. C’est proprement, sa « raison
d’
être ». Ces cinq figures sont disparates, non seulement dans leurs app
314
raient être justifiées qu’à titre, si j’ose dire,
de
métaphores critiques, par là même significatives du vrai sujet de cet
315
itiques, par là même significatives du vrai sujet
de
cet ouvrage : « L’homme étant donné, dit Claudel, pour inventer une r
316
e significatives du vrai sujet de cet ouvrage : «
L’
homme étant donné, dit Claudel, pour inventer une raison commune à des
317
infiniment distants et multiples. » ⁂ « Un homme
d’
esprit — lit-on dans Kierkegaard — disait qu’on pouvait répartir l’hum
318
dans Kierkegaard — disait qu’on pouvait répartir
l’
humanité en officiers, femmes de chambre et ramoneurs. À mon sens le m
319
ciers, femmes de chambre et ramoneurs. À mon sens
le
mot n’est pas seulement spirituel, il est profond, et il faut un gran
320
ui est en tous points préférable, parce qu’elle a
l’
avantage de mettre l’imagination en mouvement. » Voilà bien le seul av
321
ous points préférable, parce qu’elle a l’avantage
de
mettre l’imagination en mouvement. » Voilà bien le seul avantage que
322
préférable, parce qu’elle a l’avantage de mettre
l’
imagination en mouvement. » Voilà bien le seul avantage que je sois ra
323
e mettre l’imagination en mouvement. » Voilà bien
le
seul avantage que je sois raisonnablement en droit d’attendre de la p
324
eul avantage que je sois raisonnablement en droit
d’
attendre de la publication d’un tel recueil. Et cependant, il me sembl
325
e que je sois raisonnablement en droit d’attendre
de
la publication d’un tel recueil. Et cependant, il me semble, après co
326
ue je sois raisonnablement en droit d’attendre de
la
publication d’un tel recueil. Et cependant, il me semble, après coup,
327
onnablement en droit d’attendre de la publication
d’
un tel recueil. Et cependant, il me semble, après coup, que tout n’est
328
e tout n’est pas fortuit dans mon sommaire. Parmi
les
écrivains dont la pensée a transformé les données de nos vies, je dis
329
rtuit dans mon sommaire. Parmi les écrivains dont
la
pensée a transformé les données de nos vies, je distingue deux grande
330
. Parmi les écrivains dont la pensée a transformé
les
données de nos vies, je distingue deux grandes familles. Les uns n’ag
331
écrivains dont la pensée a transformé les données
de
nos vies, je distingue deux grandes familles. Les uns n’agissent que
332
de nos vies, je distingue deux grandes familles.
Les
uns n’agissent que par le contenu objectif de leurs théories, non par
333
deux grandes familles. Les uns n’agissent que par
le
contenu objectif de leurs théories, non par leur style, indifférent.
334
s. Les uns n’agissent que par le contenu objectif
de
leurs théories, non par leur style, indifférent. Tels sont Hegel, Mar
335
n Kierkegaard, un Rimbaud agissent bien moins par
la
vertu de leurs conclusions que par celle de leur drame personnel, ren
336
aard, un Rimbaud agissent bien moins par la vertu
de
leurs conclusions que par celle de leur drame personnel, rendu sensib
337
s par la vertu de leurs conclusions que par celle
de
leur drame personnel, rendu sensible par les tours et par l’allure de
338
celle de leur drame personnel, rendu sensible par
les
tours et par l’allure de leur pensée. Seuls, les auteurs de cette sec
339
me personnel, rendu sensible par les tours et par
l’
allure de leur pensée. Seuls, les auteurs de cette seconde famille m’o
340
nel, rendu sensible par les tours et par l’allure
de
leur pensée. Seuls, les auteurs de cette seconde famille m’ont arrêté
341
les tours et par l’allure de leur pensée. Seuls,
les
auteurs de cette seconde famille m’ont arrêté, pour me faire repartir
342
t par l’allure de leur pensée. Seuls, les auteurs
de
cette seconde famille m’ont arrêté, pour me faire repartir dans mon s
343
epartir dans mon sens. Et c’est l’une des raisons
de
mon choix. L’autre est, que tel un chevalier du Temple, je ne me suis
344
tel un chevalier du Temple, je ne me suis accordé
le
droit de chasser qu’un gibier léonin. Sans oublier d’ailleurs que, se
345
evalier du Temple, je ne me suis accordé le droit
de
chasser qu’un gibier léonin. Sans oublier d’ailleurs que, selon le mo
346
gibier léonin. Sans oublier d’ailleurs que, selon
le
mot de Luther, nous croyons jouer à la chasse quand, bien souvent, c’
347
léonin. Sans oublier d’ailleurs que, selon le mot
de
Luther, nous croyons jouer à la chasse quand, bien souvent, c’est nou
348
que, selon le mot de Luther, nous croyons jouer à
la
chasse quand, bien souvent, c’est nous qui sommes chassés ! ⁂ Et ceci
349
ommes chassés ! ⁂ Et ceci sera plutôt une manière
de
postface : je n’ai pas fait de la critique dans cet ouvrage, mais des
350
plutôt une manière de postface : je n’ai pas fait
de
la critique dans cet ouvrage, mais des exercices spirituels. Qu’ils s
351
tôt une manière de postface : je n’ai pas fait de
la
critique dans cet ouvrage, mais des exercices spirituels. Qu’ils soie
352
age, mais des exercices spirituels. Qu’ils soient
d’
un accès difficile appartient à la loi du genre. Que leur ton soit par
353
. Qu’ils soient d’un accès difficile appartient à
la
loi du genre. Que leur ton soit parfois tendu appartient à la nature
354
nre. Que leur ton soit parfois tendu appartient à
la
nature même du sujet que j’ai embrassé : la tension créatrice des per
355
ent à la nature même du sujet que j’ai embrassé :
la
tension créatrice des personnes. Je n’offre au lecteur qu’un effort.
356
e n’offre au lecteur qu’un effort. Je lui demande
d’
éprouver certains rythmes dont l’ampleur ou l’élan propagent un pouvoi
357
. Je lui demande d’éprouver certains rythmes dont
l’
ampleur ou l’élan propagent un pouvoir. Initiation au drame dont, main
358
nde d’éprouver certains rythmes dont l’ampleur ou
l’
élan propagent un pouvoir. Initiation au drame dont, maintenant c’est
359
Initiation au drame dont, maintenant c’est à nous
d’
être les personnes. Incipit tragœdia ! Août 1939 1. Rudolf Kassner :
360
ion au drame dont, maintenant c’est à nous d’être
les
personnes. Incipit tragœdia ! Août 1939 1. Rudolf Kassner : Les Élé
361
ncipit tragœdia ! Août 1939 1. Rudolf Kassner :
Les
Éléments de la grandeur humaine (trad. française, Gallimard 1932).
362
ia ! Août 1939 1. Rudolf Kassner : Les Éléments
de
la grandeur humaine (trad. française, Gallimard 1932).
363
! Août 1939 1. Rudolf Kassner : Les Éléments de
la
grandeur humaine (trad. française, Gallimard 1932).
364
1.Le silence
de
Goethe « L’homme, dit Goethe, ne reconnaît et n’apprécie que ce qu’
365
1.Le silence de Goethe «
L’
homme, dit Goethe, ne reconnaît et n’apprécie que ce qu’il est lui-mêm
366
t et n’apprécie que ce qu’il est lui-même en état
de
faire. » Telle est la cause du malentendu que soulèvera toujours l’ex
367
qu’il est lui-même en état de faire. » Telle est
la
cause du malentendu que soulèvera toujours l’exemple de cette vie. Ce
368
est la cause du malentendu que soulèvera toujours
l’
exemple de cette vie. Ceux qui traitent Goethe de bourgeois ne prouven
369
se du malentendu que soulèvera toujours l’exemple
de
cette vie. Ceux qui traitent Goethe de bourgeois ne prouvent rien de
370
l’exemple de cette vie. Ceux qui traitent Goethe
de
bourgeois ne prouvent rien de plus que leur propre rationalisme, sans
371
tension ni grandeur : ils ne savent pas voir dans
la
sagesse faustienne qu’elle est surtout une défense contre le Démon ré
372
faustienne qu’elle est surtout une défense contre
le
Démon révolté et la Magie latente ; et s’ils ne le voient pas, c’est
373
st surtout une défense contre le Démon révolté et
la
Magie latente ; et s’ils ne le voient pas, c’est que précisément cett
374
e Démon révolté et la Magie latente ; et s’ils ne
le
voient pas, c’est que précisément cette défense a réussi. Par contre
375
éfense a réussi. Par contre ils veulent bien voir
la
révolte chez ceux-là qui la crient, et la magie chez ceux qui vaticin
376
ils veulent bien voir la révolte chez ceux-là qui
la
crient, et la magie chez ceux qui vaticinent, ayant été moins loin qu
377
en voir la révolte chez ceux-là qui la crient, et
la
magie chez ceux qui vaticinent, ayant été moins loin que Goethe dans
378
vaticinent, ayant été moins loin que Goethe dans
la
domination des mystères. Ainsi se réclament-ils de Rimbaud. Peut-être
379
a domination des mystères. Ainsi se réclament-ils
de
Rimbaud. Peut-être la confrontation du Sage et du Fou permettra-t-ell
380
res. Ainsi se réclament-ils de Rimbaud. Peut-être
la
confrontation du Sage et du Fou permettra-t-elle, par la vivacité du
381
rontation du Sage et du Fou permettra-t-elle, par
la
vivacité du paradoxe, une prise de conscience plus juste et plus effi
382
nt écrit des poèmes « magiques » — puis renonce à
la
magie, et se tait. Goethe, initié dans sa jeunesse, commence à écrire
383
a jeunesse, commence à écrire vers ce temps, mais
la
fièvre tombée, il n’en poursuit pas moins son « activité littéraire »
384
lles étaient superposables, ce qui n’est pas même
le
cas. Du point de vue littéraire, la confrontation serait absurde, j’e
385
’est pas même le cas. Du point de vue littéraire,
la
confrontation serait absurde, j’en conviens. Mais notre optique n’est
386
int faussée par un état d’esprit qui voudrait que
l’
on considère ces deux hommes avant tout comme des écrivains ? C’est pa
387
hommes avant tout comme des écrivains ? C’est par
la
chose écrite qu’ils s’opposent le plus. Pourtant Rimbaud ne fut jamai
388
ins ? C’est par la chose écrite qu’ils s’opposent
le
plus. Pourtant Rimbaud ne fut jamais un écrivain, ne se soucia jamais
389
ud ne fut jamais un écrivain, ne se soucia jamais
de
l’être. Et Goethe ne fut qu’entre autres choses un écrivain. Ce n’est
390
ne fut jamais un écrivain, ne se soucia jamais de
l’
être. Et Goethe ne fut qu’entre autres choses un écrivain. Ce n’est do
391
ntre autres choses un écrivain. Ce n’est donc pas
l’
aspect littéraire de ces expériences qui doit conditionner notre visio
392
n écrivain. Ce n’est donc pas l’aspect littéraire
de
ces expériences qui doit conditionner notre vision. Non point qu’il s
393
u’il soit un seul instant négligeable, s’agissant
de
deux êtres que l’on connaît par leurs écrits d’abord. Mais pour en te
394
instant négligeable, s’agissant de deux êtres que
l’
on connaît par leurs écrits d’abord. Mais pour en tenir un juste compt
395
rd. Mais pour en tenir un juste compte, il s’agit
de
le subordonner au problème personnel de ces vies, à leur équation d’e
396
Mais pour en tenir un juste compte, il s’agit de
le
subordonner au problème personnel de ces vies, à leur équation d’exis
397
il s’agit de le subordonner au problème personnel
de
ces vies, à leur équation d’existence. Or c’est, chez l’un comme chez
398
u problème personnel de ces vies, à leur équation
d’
existence. Or c’est, chez l’un comme chez l’autre, une révolution de l
399
est, chez l’un comme chez l’autre, une révolution
de
l’esprit dont procèdent à la fois le refus de la magie et le goût pas
400
, chez l’un comme chez l’autre, une révolution de
l’
esprit dont procèdent à la fois le refus de la magie et le goût passio
401
e révolution de l’esprit dont procèdent à la fois
le
refus de la magie et le goût passionné de l’effort immédiat. Ce qui n
402
ion de l’esprit dont procèdent à la fois le refus
de
la magie et le goût passionné de l’effort immédiat. Ce qui ne cesse d
403
de l’esprit dont procèdent à la fois le refus de
la
magie et le goût passionné de l’effort immédiat. Ce qui ne cesse de p
404
dont procèdent à la fois le refus de la magie et
le
goût passionné de l’effort immédiat. Ce qui ne cesse de provoquer dan
405
la fois le refus de la magie et le goût passionné
de
l’effort immédiat. Ce qui ne cesse de provoquer dans mon esprit l’éto
406
fois le refus de la magie et le goût passionné de
l’
effort immédiat. Ce qui ne cesse de provoquer dans mon esprit l’étonne
407
t passionné de l’effort immédiat. Ce qui ne cesse
de
provoquer dans mon esprit l’étonnement du premier regard, c’est la si
408
iat. Ce qui ne cesse de provoquer dans mon esprit
l’
étonnement du premier regard, c’est la similitude de forme, c’est-à-di
409
mon esprit l’étonnement du premier regard, c’est
la
similitude de forme, c’est-à-dire la similitude essentielle, hors du
410
étonnement du premier regard, c’est la similitude
de
forme, c’est-à-dire la similitude essentielle, hors du temps, qui par
411
egard, c’est la similitude de forme, c’est-à-dire
la
similitude essentielle, hors du temps, qui paraît dans ces deux expér
412
paraît dans ces deux expériences, à mesure qu’on
les
abstrait de toute la littérature dont elles enveloppèrent leurs manif
413
ces deux expériences, à mesure qu’on les abstrait
de
toute la littérature dont elles enveloppèrent leurs manifestations, —
414
expériences, à mesure qu’on les abstrait de toute
la
littérature dont elles enveloppèrent leurs manifestations, — à quoi l
415
lles enveloppèrent leurs manifestations, — à quoi
l’
on ne s’est point privé d’ajouter quelques tomes depuis. Il convient d
416
anifestations, — à quoi l’on ne s’est point privé
d’
ajouter quelques tomes depuis. Il convient de marquer toutefois qu’un
417
rivé d’ajouter quelques tomes depuis. Il convient
de
marquer toutefois qu’un pareil rapprochement eût exaspéré Goethe auta
418
l bien plus que dans leur commune grandeur. Seule
la
croyance en une analogie universelle des réactions profondes de l’âme
419
une analogie universelle des réactions profondes
de
l’âme devant son destin m’autorise à cette confrontation, et me persu
420
e analogie universelle des réactions profondes de
l’
âme devant son destin m’autorise à cette confrontation, et me persuade
421
m’autorise à cette confrontation, et me persuade
de
son intérêt humain. Et si tout cela reste absurde aux yeux de ceux po
422
x pour qui seule compte certaine originalité dans
l’
ordre — au mieux — de l’esthétique, je ne m’en étonnerai point. Il s’a
423
te certaine originalité dans l’ordre — au mieux —
de
l’esthétique, je ne m’en étonnerai point. Il s’agit simplement, ici,
424
certaine originalité dans l’ordre — au mieux — de
l’
esthétique, je ne m’en étonnerai point. Il s’agit simplement, ici, de
425
m’en étonnerai point. Il s’agit simplement, ici,
de
rendre plus concrète, grâce au recoupement de deux vies qui la réalis
426
ci, de rendre plus concrète, grâce au recoupement
de
deux vies qui la réalisèrent dans des styles opposés, une attitude hu
427
s concrète, grâce au recoupement de deux vies qui
la
réalisèrent dans des styles opposés, une attitude humaine qui me para
428
ui me paraît commune. ⁂ Que Goethe ait pratiqué «
le
devis des choses grandes et secrètes » (Jérôme Cardan), l’on en trouv
429
des choses grandes et secrètes » (Jérôme Cardan),
l’
on en trouve dans toutes ses œuvres assez de signes irrévocables pour
430
dan), l’on en trouve dans toutes ses œuvres assez
de
signes irrévocables pour n’avoir plus besoin de solliciter les biogra
431
z de signes irrévocables pour n’avoir plus besoin
de
solliciter les biographes. On a souvent rappelé l’amitié du jeune bou
432
révocables pour n’avoir plus besoin de solliciter
les
biographes. On a souvent rappelé l’amitié du jeune bourgeois de Franc
433
e solliciter les biographes. On a souvent rappelé
l’
amitié du jeune bourgeois de Francfort et de la sage et très fervente
434
On a souvent rappelé l’amitié du jeune bourgeois
de
Francfort et de la sage et très fervente Mlle de Klettenberg. Mais bi
435
ppelé l’amitié du jeune bourgeois de Francfort et
de
la sage et très fervente Mlle de Klettenberg. Mais bien plus que dans
436
lé l’amitié du jeune bourgeois de Francfort et de
la
sage et très fervente Mlle de Klettenberg. Mais bien plus que dans un
437
plus que dans une spiritualité facilement épurée,
le
mysticisme de celui qui, tout enfant, édifiait un autel à la Nature,
438
une spiritualité facilement épurée, le mysticisme
de
celui qui, tout enfant, édifiait un autel à la Nature, trouvait son a
439
me de celui qui, tout enfant, édifiait un autel à
la
Nature, trouvait son aliment dans une méditation renouvelée des rose-
440
une méditation renouvelée des rose-croix, et qui
le
porta même à quelques essais d’alchimie. Coquetteries, a-t-on dit, —
441
ose-croix, et qui le porta même à quelques essais
d’
alchimie. Coquetteries, a-t-on dit, — mais il n’est point de sentiment
442
. Coquetteries, a-t-on dit, — mais il n’est point
de
sentiments intermédiaires qui ne conduisent réellement vers une pléni
443
nt vers une plénitude, pour un esprit comme celui
de
Goethe. « On a peur que son feu ne le consume », écrit un de ses amis
444
comme celui de Goethe. « On a peur que son feu ne
le
consume », écrit un de ses amis, vers ce temps. « Goethe vit sur un p
445
« On a peur que son feu ne le consume », écrit un
de
ses amis, vers ce temps. « Goethe vit sur un perpétuel pied de guerre
446
vers ce temps. « Goethe vit sur un perpétuel pied
de
guerre et de révolte psychique ». Et lui-même gémit, avec une sombre
447
. « Goethe vit sur un perpétuel pied de guerre et
de
révolte psychique ». Et lui-même gémit, avec une sombre joie : « Sort
448
oie : « Sort misérable, qui ne me permet rien que
d’
extrême. » Jacob Boehme, Paracelse, Swedenborg, lectures de son adoles
449
. » Jacob Boehme, Paracelse, Swedenborg, lectures
de
son adolescence, figurent bel et bien dans son évolution une de ces c
450
ence, figurent bel et bien dans son évolution une
de
ces crises où l’être spirituel découvre sa forme véritable. Si, comme
451
l et bien dans son évolution une de ces crises où
l’
être spirituel découvre sa forme véritable. Si, comme chez Goethe, c’e
452
celle du terrible « Meurs et deviens ! » et s’il
l’
assume en connaissance de cause, — c’est un événement qui ne peut norm
453
malement se traduire que par une qualité nouvelle
de
silence. Encore faut-il que le destin favorise concrètement cette ass
454
e qualité nouvelle de silence. Encore faut-il que
le
destin favorise concrètement cette assomption intérieure. Par l’instr
455
ise concrètement cette assomption intérieure. Par
l’
instrument de quel « hasard » l’a-t-il donc provoquée chez Goethe ? Il
456
ent cette assomption intérieure. Par l’instrument
de
quel « hasard » l’a-t-il donc provoquée chez Goethe ? Il est un fait
457
n intérieure. Par l’instrument de quel « hasard »
l’
a-t-il donc provoquée chez Goethe ? Il est un fait de sa jeunesse dont
458
-t-il donc provoquée chez Goethe ? Il est un fait
de
sa jeunesse dont on ne saurait exagérer l’importance à la fois histor
459
n fait de sa jeunesse dont on ne saurait exagérer
l’
importance à la fois historique et symbolique : les premiers contacts
460
historique et symbolique : les premiers contacts
de
Goethe avec le mysticisme précédèrent de très peu une grave maladie,
461
symbolique : les premiers contacts de Goethe avec
le
mysticisme précédèrent de très peu une grave maladie, dont il ne fut
462
contacts de Goethe avec le mysticisme précédèrent
de
très peu une grave maladie, dont il ne fut sauvé que par l’interventi
463
u une grave maladie, dont il ne fut sauvé que par
l’
intervention d’un médecin qui se donnait pour alchimiste. Retenons cec
464
adie, dont il ne fut sauvé que par l’intervention
d’
un médecin qui se donnait pour alchimiste. Retenons ceci : au seuil de
465
donnait pour alchimiste. Retenons ceci : au seuil
de
l’initiation, chez Goethe, il n’y a pas une révolte, il y a un péril
466
nait pour alchimiste. Retenons ceci : au seuil de
l’
initiation, chez Goethe, il n’y a pas une révolte, il y a un péril con
467
e ce qu’il nommera désormais son Daïmon, contre «
l’
oppression despotique des éléments inquiétants qui gouvernent trop pui
468
vernent trop puissamment son âme », qu’il appelle
les
arts d’une magie maîtrisée. La question se pose pour lui, dès l’abord
469
rop puissamment son âme », qu’il appelle les arts
d’
une magie maîtrisée. La question se pose pour lui, dès l’abord, en ter
470
», qu’il appelle les arts d’une magie maîtrisée.
La
question se pose pour lui, dès l’abord, en termes urgents et contraig
471
agie maîtrisée. La question se pose pour lui, dès
l’
abord, en termes urgents et contraignants : il faut survivre. De là le
472
rmes urgents et contraignants : il faut survivre.
De
là le sérieux avec lequel il accepte les conditions de l’initiation :
473
rgents et contraignants : il faut survivre. De là
le
sérieux avec lequel il accepte les conditions de l’initiation : d’abo
474
survivre. De là le sérieux avec lequel il accepte
les
conditions de l’initiation : d’abord la plus difficile, le silence. A
475
le sérieux avec lequel il accepte les conditions
de
l’initiation : d’abord la plus difficile, le silence. Ainsi, les prem
476
sérieux avec lequel il accepte les conditions de
l’
initiation : d’abord la plus difficile, le silence. Ainsi, les premièr
477
accepte les conditions de l’initiation : d’abord
la
plus difficile, le silence. Ainsi, les premières séductions du dépays
478
ions de l’initiation : d’abord la plus difficile,
le
silence. Ainsi, les premières séductions du dépaysement spirituel, de
479
es premières séductions du dépaysement spirituel,
de
la connaissance ésotérique dans ce qu’elle peut avoir de purement « é
480
premières séductions du dépaysement spirituel, de
la
connaissance ésotérique dans ce qu’elle peut avoir de purement « étra
481
onnaissance ésotérique dans ce qu’elle peut avoir
de
purement « étrange » ont à peine enfiévré le jeune Goethe, que déjà l
482
voir de purement « étrange » ont à peine enfiévré
le
jeune Goethe, que déjà la faiblesse du corps le ramène à l’aspect con
483
» ont à peine enfiévré le jeune Goethe, que déjà
la
faiblesse du corps le ramène à l’aspect concret de notre condition. E
484
é le jeune Goethe, que déjà la faiblesse du corps
le
ramène à l’aspect concret de notre condition. Et c’est seulement en p
485
oethe, que déjà la faiblesse du corps le ramène à
l’
aspect concret de notre condition. Et c’est seulement en passant par u
486
a faiblesse du corps le ramène à l’aspect concret
de
notre condition. Et c’est seulement en passant par une application ma
487
ent en passant par une application matérielle que
la
magie, se reniant en tant que spéculation, peut s’intégrer dans l’équ
488
ant en tant que spéculation, peut s’intégrer dans
l’
équilibre humain. Incident décisif qui figure en raccourci tout le dra
489
in. Incident décisif qui figure en raccourci tout
le
drame dialectique de sa vie. Mais cette maladie, et la convalescence,
490
qui figure en raccourci tout le drame dialectique
de
sa vie. Mais cette maladie, et la convalescence, ont éveillé dans son
491
ame dialectique de sa vie. Mais cette maladie, et
la
convalescence, ont éveillé dans son esprit les premières tentations c
492
les premières tentations créatrices. Conçue sous
de
tels auspices, c’est tout naturellement que la littérature prendra pl
493
us de tels auspices, c’est tout naturellement que
la
littérature prendra plus tard chez Goethe l’allure d’une discipline d
494
que la littérature prendra plus tard chez Goethe
l’
allure d’une discipline de l’âme. Un exercice, une activité organique
495
ittérature prendra plus tard chez Goethe l’allure
d’
une discipline de l’âme. Un exercice, une activité organique à objecti
496
a plus tard chez Goethe l’allure d’une discipline
de
l’âme. Un exercice, une activité organique à objectifs limités et con
497
lus tard chez Goethe l’allure d’une discipline de
l’
âme. Un exercice, une activité organique à objectifs limités et concrè
498
ités et concrètement conditionnée. Dès ce moment,
le
choix de Goethe a trouvé sa forme. Il lui faudra maintenant le renouv
499
oncrètement conditionnée. Dès ce moment, le choix
de
Goethe a trouvé sa forme. Il lui faudra maintenant le renouveler perp
500
oethe a trouvé sa forme. Il lui faudra maintenant
le
renouveler perpétuellement durant toute sa vie. Et comprendre, éprouv
501
ant toute sa vie. Et comprendre, éprouver jusqu’à
la
souffrance — qui est la « substance » — à quel point le renoncement à
502
prendre, éprouver jusqu’à la souffrance — qui est
la
« substance » — à quel point le renoncement à la magie spéculative n’
503
ffrance — qui est la « substance » — à quel point
le
renoncement à la magie spéculative n’est, en fait, qu’un accomplissem
504
la « substance » — à quel point le renoncement à
la
magie spéculative n’est, en fait, qu’un accomplissement de la magie r
505
spéculative n’est, en fait, qu’un accomplissement
de
la magie réelle, le plus difficile et le seul humainement fécond. Car
506
culative n’est, en fait, qu’un accomplissement de
la
magie réelle, le plus difficile et le seul humainement fécond. Car un
507
n fait, qu’un accomplissement de la magie réelle,
le
plus difficile et le seul humainement fécond. Car un tel silence n’es
508
issement de la magie réelle, le plus difficile et
le
seul humainement fécond. Car un tel silence n’est pas absence de mots
509
ment fécond. Car un tel silence n’est pas absence
de
mots. Il est encore chez Goethe une activité, et même à double effet.
510
de plus agissant, dans une œuvre marquée du signe
de
la maturité, que cette présence rayonnante dont on devine chaque phra
511
plus agissant, dans une œuvre marquée du signe de
la
maturité, que cette présence rayonnante dont on devine chaque phrase
512
us-tendue et que rien ne saurait mieux trahir que
la
retenue même de l’expression. C’est pourquoi nous l’éprouvons plus vi
513
rien ne saurait mieux trahir que la retenue même
de
l’expression. C’est pourquoi nous l’éprouvons plus vivement dans cert
514
en ne saurait mieux trahir que la retenue même de
l’
expression. C’est pourquoi nous l’éprouvons plus vivement dans certain
515
retenue même de l’expression. C’est pourquoi nous
l’
éprouvons plus vivement dans certains passages des Affinités électives
516
t dans certains passages des Affinités électives,
d’
une apparente platitude mais translucide, que dans le conte du Serpent
517
ne apparente platitude mais translucide, que dans
le
conte du Serpent vert, trop visiblement ésotérique. Équilibre si péri
518
isiblement ésotérique. Équilibre si périlleux que
la
longue patience géniale ne parviendrait pas seule à le sauvegarder. I
519
ngue patience géniale ne parviendrait pas seule à
le
sauvegarder. Il y faudra le dressage de la souffrance. L’excès verbal
520
viendrait pas seule à le sauvegarder. Il y faudra
le
dressage de la souffrance. L’excès verbal de Werther couvre d’abord l
521
s seule à le sauvegarder. Il y faudra le dressage
de
la souffrance. L’excès verbal de Werther couvre d’abord la voix intér
522
eule à le sauvegarder. Il y faudra le dressage de
la
souffrance. L’excès verbal de Werther couvre d’abord la voix intérieu
523
garder. Il y faudra le dressage de la souffrance.
L’
excès verbal de Werther couvre d’abord la voix intérieure, la renie mê
524
udra le dressage de la souffrance. L’excès verbal
de
Werther couvre d’abord la voix intérieure, la renie même bruyamment.
525
ffrance. L’excès verbal de Werther couvre d’abord
la
voix intérieure, la renie même bruyamment. C’est là le fait d’une âme
526
bal de Werther couvre d’abord la voix intérieure,
la
renie même bruyamment. C’est là le fait d’une âme qui se refuse encor
527
ix intérieure, la renie même bruyamment. C’est là
le
fait d’une âme qui se refuse encore à la souffrance et la crie sur le
528
ieure, la renie même bruyamment. C’est là le fait
d’
une âme qui se refuse encore à la souffrance et la crie sur le toit. U
529
C’est là le fait d’une âme qui se refuse encore à
la
souffrance et la crie sur le toit. Un peu plus de souffrance, et plus
530
d’une âme qui se refuse encore à la souffrance et
la
crie sur le toit. Un peu plus de souffrance, et plus intimement ancré
531
i se refuse encore à la souffrance et la crie sur
le
toit. Un peu plus de souffrance, et plus intimement ancrée, voici l’a
532
la souffrance et la crie sur le toit. Un peu plus
de
souffrance, et plus intimement ancrée, voici l’autre danger : la déle
533
et plus intimement ancrée, voici l’autre danger :
la
délectation ascétique, l’obscurité glaciale des Mystères. Un peu plus
534
voici l’autre danger : la délectation ascétique,
l’
obscurité glaciale des Mystères. Un peu plus d’humilité, c’est-à-dire
535
e, l’obscurité glaciale des Mystères. Un peu plus
d’
humilité, c’est-à-dire le réel désir d’être « utile », et c’est le jus
536
es Mystères. Un peu plus d’humilité, c’est-à-dire
le
réel désir d’être « utile », et c’est le juste point : les Affinités.
537
n peu plus d’humilité, c’est-à-dire le réel désir
d’
être « utile », et c’est le juste point : les Affinités. L’alternance
538
t-à-dire le réel désir d’être « utile », et c’est
le
juste point : les Affinités. L’alternance des trois états, visible to
539
désir d’être « utile », et c’est le juste point :
les
Affinités. L’alternance des trois états, visible tout au long de l’œu
540
utile », et c’est le juste point : les Affinités.
L’
alternance des trois états, visible tout au long de l’œuvre, prouve d’
541
’alternance des trois états, visible tout au long
de
l’œuvre, prouve d’ailleurs que la question se pose sans cesse à nouve
542
ternance des trois états, visible tout au long de
l’
œuvre, prouve d’ailleurs que la question se pose sans cesse à nouveau,
543
le tout au long de l’œuvre, prouve d’ailleurs que
la
question se pose sans cesse à nouveau, et que sous l’apparence de plu
544
uestion se pose sans cesse à nouveau, et que sous
l’
apparence de plus en plus sereine, la tentation revient, l’agonie se p
545
et que sous l’apparence de plus en plus sereine,
la
tentation revient, l’agonie se poursuit. Seulement, l’effort pour cré
546
ce de plus en plus sereine, la tentation revient,
l’
agonie se poursuit. Seulement, l’effort pour créer l’équilibre a dégag
547
ntation revient, l’agonie se poursuit. Seulement,
l’
effort pour créer l’équilibre a dégagé des énergies nouvelles. Le sile
548
gonie se poursuit. Seulement, l’effort pour créer
l’
équilibre a dégagé des énergies nouvelles. Le silence mûrit à la faveu
549
réer l’équilibre a dégagé des énergies nouvelles.
Le
silence mûrit à la faveur du secret, et dans la profondeur, des conce
550
dégagé des énergies nouvelles. Le silence mûrit à
la
faveur du secret, et dans la profondeur, des conceptions s’opèrent. C
551
. Le silence mûrit à la faveur du secret, et dans
la
profondeur, des conceptions s’opèrent. C’est ainsi que la magie, reni
552
ndeur, des conceptions s’opèrent. C’est ainsi que
la
magie, reniée extérieurement au profit d’une expression « utile », re
553
nsi que la magie, reniée extérieurement au profit
d’
une expression « utile », renaît comme libérée intérieurement au « jou
554
comme libérée intérieurement au « jour nouveau ».
L’
âme pâment à cette connaissance, à cet acte de fécondation spirituelle
555
». L’âme pâment à cette connaissance, à cet acte
de
fécondation spirituelle par où l’homme pénètre dans la réalité mystiq
556
nce, à cet acte de fécondation spirituelle par où
l’
homme pénètre dans la réalité mystique. Et cet acte ne peut se produir
557
condation spirituelle par où l’homme pénètre dans
la
réalité mystique. Et cet acte ne peut se produire que dans le plus pr
558
ystique. Et cet acte ne peut se produire que dans
le
plus profond silence de l’esprit, dans la région où seul accède celui
559
peut se produire que dans le plus profond silence
de
l’esprit, dans la région où seul accède celui qui sait préserver sa p
560
t se produire que dans le plus profond silence de
l’
esprit, dans la région où seul accède celui qui sait préserver sa pass
561
ue dans le plus profond silence de l’esprit, dans
la
région où seul accède celui qui sait préserver sa passion au sein d’u
562
éfonds dont parle Jacob Boehme, et qui « contient
l’
élément pur, mais aussi l’être sombre dans le mystère de la fureur » ?
563
ehme, et qui « contient l’élément pur, mais aussi
l’
être sombre dans le mystère de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialecti
564
ient l’élément pur, mais aussi l’être sombre dans
le
mystère de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique de la magie, Go
565
ent pur, mais aussi l’être sombre dans le mystère
de
la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique de la magie, Goethe lui-mê
566
pur, mais aussi l’être sombre dans le mystère de
la
fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique de la magie, Goethe lui-même
567
ère de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique
de
la magie, Goethe lui-même l’a stylisée en symboles concrets dans le F
568
de la fureur » ? ⁂ Cette complexe dialectique de
la
magie, Goethe lui-même l’a stylisée en symboles concrets dans le Faus
569
complexe dialectique de la magie, Goethe lui-même
l’
a stylisée en symboles concrets dans le Faust. Œuvre longue comme sa v
570
e lui-même l’a stylisée en symboles concrets dans
le
Faust. Œuvre longue comme sa vie de créateur exactement, œuvre à tel
571
concrets dans le Faust. Œuvre longue comme sa vie
de
créateur exactement, œuvre à tel point autobiographique qu’il fut ten
572
uvre à tel point autobiographique qu’il fut tenté
d’
incorporer le plan de certains actes à Vérité et Poésie. Le drame s’ou
573
int autobiographique qu’il fut tenté d’incorporer
le
plan de certains actes à Vérité et Poésie. Le drame s’ouvre sur un ré
574
biographique qu’il fut tenté d’incorporer le plan
de
certains actes à Vérité et Poésie. Le drame s’ouvre sur un réveil : l
575
rer le plan de certains actes à Vérité et Poésie.
Le
drame s’ouvre sur un réveil : l’exercice sans frein des arts occultes
576
érité et Poésie. Le drame s’ouvre sur un réveil :
l’
exercice sans frein des arts occultes laisse l’esprit de Faust béant s
577
: l’exercice sans frein des arts occultes laisse
l’
esprit de Faust béant sur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand q
578
cice sans frein des arts occultes laisse l’esprit
de
Faust béant sur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand que le Ché
579
arts occultes laisse l’esprit de Faust béant sur
le
vide : « Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin… qui pensais
580
ur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand que
le
Chérubin… qui pensais en créant pouvoir jouir de la vie des dieux et
581
le Chérubin… qui pensais en créant pouvoir jouir
de
la vie des dieux et m’y égaler… combien je dois expier tout cela ! »
582
Chérubin… qui pensais en créant pouvoir jouir de
la
vie des dieux et m’y égaler… combien je dois expier tout cela ! » Fau
583
is expier tout cela ! » Faust se reprend au seuil
de
la mort. Mais la vie ne lui sera plus qu’un profond renoncement ; mêm
584
expier tout cela ! » Faust se reprend au seuil de
la
mort. Mais la vie ne lui sera plus qu’un profond renoncement ; même s
585
la ! » Faust se reprend au seuil de la mort. Mais
la
vie ne lui sera plus qu’un profond renoncement ; même si la passion l
586
lui sera plus qu’un profond renoncement ; même si
la
passion l’occupe un temps, c’est l’action — le grand mot goethéen — q
587
us qu’un profond renoncement ; même si la passion
l’
occupe un temps, c’est l’action — le grand mot goethéen — qui triomphe
588
ent ; même si la passion l’occupe un temps, c’est
l’
action — le grand mot goethéen — qui triomphera désormais. Mais une ac
589
si la passion l’occupe un temps, c’est l’action —
le
grand mot goethéen — qui triomphera désormais. Mais une action qui, p
590
vance, désespère du seul succès réel pour Faust :
la
possession bienheureuse de l’instant. Et lorsque, épuisé mais pacifié
591
ccès réel pour Faust : la possession bienheureuse
de
l’instant. Et lorsque, épuisé mais pacifié, il va quitter son corps a
592
s réel pour Faust : la possession bienheureuse de
l’
instant. Et lorsque, épuisé mais pacifié, il va quitter son corps aveu
593
va quitter son corps aveugle pour d’autres formes
d’
existence que la Nature se voit pour ainsi dire contrainte d’assigner
594
orps aveugle pour d’autres formes d’existence que
la
Nature se voit pour ainsi dire contrainte d’assigner à l’homme actif
595
que la Nature se voit pour ainsi dire contrainte
d’
assigner à l’homme actif 3, l’on découvre que c’est la magie encore qu
596
e se voit pour ainsi dire contrainte d’assigner à
l’
homme actif 3, l’on découvre que c’est la magie encore qui n’a cessé d
597
nsi dire contrainte d’assigner à l’homme actif 3,
l’
on découvre que c’est la magie encore qui n’a cessé de l’entraver : K
598
signer à l’homme actif 3, l’on découvre que c’est
la
magie encore qui n’a cessé de l’entraver : Könnt ich Magie von meine
599
découvre que c’est la magie encore qui n’a cessé
de
l’entraver : Könnt ich Magie von meinem Pfad entfernen Die Zauberspr
600
couvre que c’est la magie encore qui n’a cessé de
l’
entraver : Könnt ich Magie von meinem Pfad entfernen Die Zaubersprüch
601
der Mühe wert, ein Mensch zu sein.4 C’est tout
le
drame secret de l’œuvre qui s’avoue dans ce cri : chaque fois que Goe
602
ein Mensch zu sein.4 C’est tout le drame secret
de
l’œuvre qui s’avoue dans ce cri : chaque fois que Goethe invoque la c
603
Mensch zu sein.4 C’est tout le drame secret de
l’
œuvre qui s’avoue dans ce cri : chaque fois que Goethe invoque la caté
604
voue dans ce cri : chaque fois que Goethe invoque
la
catégorie pour lui sacrée de l’humain, comprenons qu’il y va de tout.
605
s que Goethe invoque la catégorie pour lui sacrée
de
l’humain, comprenons qu’il y va de tout. Mais les anges enfin élèvent
606
ue Goethe invoque la catégorie pour lui sacrée de
l’
humain, comprenons qu’il y va de tout. Mais les anges enfin élèvent Fa
607
our lui sacrée de l’humain, comprenons qu’il y va
de
tout. Mais les anges enfin élèvent Faust au-dessus de cette agonie sy
608
de l’humain, comprenons qu’il y va de tout. Mais
les
anges enfin élèvent Faust au-dessus de cette agonie symbolique de tou
609
out. Mais les anges enfin élèvent Faust au-dessus
de
cette agonie symbolique de toute son existence, et c’est leur chœur q
610
lèvent Faust au-dessus de cette agonie symbolique
de
toute son existence, et c’est leur chœur qui chante une dernière fois
611
et c’est leur chœur qui chante une dernière fois
la
loi, au moment qu’il reçoit la grâce de lui échapper : Wer immer str
612
une dernière fois la loi, au moment qu’il reçoit
la
grâce de lui échapper : Wer immer strebend sich bemüht Den können wi
613
ière fois la loi, au moment qu’il reçoit la grâce
de
lui échapper : Wer immer strebend sich bemüht Den können wir erlösen
614
r strebend sich bemüht Den können wir erlösen.5
Les
grandes entités symboliques l’accueillent dans leur harmonie : c’est
615
n wir erlösen.5 Les grandes entités symboliques
l’
accueillent dans leur harmonie : c’est la « Grande Magie » que Faust e
616
boliques l’accueillent dans leur harmonie : c’est
la
« Grande Magie » que Faust enfin rejoint dans la pleine possession de
617
la « Grande Magie » que Faust enfin rejoint dans
la
pleine possession de ses forces et l’assurance du regard. L’âme, puri
618
que Faust enfin rejoint dans la pleine possession
de
ses forces et l’assurance du regard. L’âme, purifiée de sa « vieille
619
ejoint dans la pleine possession de ses forces et
l’
assurance du regard. L’âme, purifiée de sa « vieille dépouille » par l
620
ossession de ses forces et l’assurance du regard.
L’
âme, purifiée de sa « vieille dépouille » par l’effort aveuglant de la
621
forces et l’assurance du regard. L’âme, purifiée
de
sa « vieille dépouille » par l’effort aveuglant de la vie, pénètre da
622
. L’âme, purifiée de sa « vieille dépouille » par
l’
effort aveuglant de la vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemple
623
e sa « vieille dépouille » par l’effort aveuglant
de
la vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemple l’indescriptible. S
624
a « vieille dépouille » par l’effort aveuglant de
la
vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemple l’indescriptible. Si F
625
» par l’effort aveuglant de la vie, pénètre dans
le
Nouveau Jour et contemple l’indescriptible. Si Faust est le drame d’u
626
la vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemple
l’
indescriptible. Si Faust est le drame d’une formidable patience sans c
627
Jour et contemple l’indescriptible. Si Faust est
le
drame d’une formidable patience sans cesse remise en question, la Sai
628
contemple l’indescriptible. Si Faust est le drame
d’
une formidable patience sans cesse remise en question, la Saison en En
629
ormidable patience sans cesse remise en question,
la
Saison en Enfer est le drame d’une pureté avide, et son destin se jou
630
cesse remise en question, la Saison en Enfer est
le
drame d’une pureté avide, et son destin se joue d’un coup. La grandeu
631
mise en question, la Saison en Enfer est le drame
d’
une pureté avide, et son destin se joue d’un coup. La grandeur de Goet
632
e drame d’une pureté avide, et son destin se joue
d’
un coup. La grandeur de Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimba
633
ne pureté avide, et son destin se joue d’un coup.
La
grandeur de Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimbaud de s’y ê
634
ide, et son destin se joue d’un coup. La grandeur
de
Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimbaud de s’y être refusé.
635
stin se joue d’un coup. La grandeur de Goethe est
d’
avoir su vieillir, celle de Rimbaud de s’y être refusé. Transportez l
636
grandeur de Goethe est d’avoir su vieillir, celle
de
Rimbaud de s’y être refusé. Transportez la dialectique faustienne da
637
Goethe est d’avoir su vieillir, celle de Rimbaud
de
s’y être refusé. Transportez la dialectique faustienne dans la vie d
638
celle de Rimbaud de s’y être refusé. Transportez
la
dialectique faustienne dans la vie d’un être jeune, et libre encore d
639
fusé. Transportez la dialectique faustienne dans
la
vie d’un être jeune, et libre encore de toute contrainte sociale et c
640
Transportez la dialectique faustienne dans la vie
d’
un être jeune, et libre encore de toute contrainte sociale et culturel
641
enne dans la vie d’un être jeune, et libre encore
de
toute contrainte sociale et culturelle : le dessin se simplifiera jus
642
ncore de toute contrainte sociale et culturelle :
le
dessin se simplifiera jusqu’au schème unique, le rythme se précipiter
643
le dessin se simplifiera jusqu’au schème unique,
le
rythme se précipitera jusqu’à l’explosion, l’histoire se purifiera ju
644
u schème unique, le rythme se précipitera jusqu’à
l’
explosion, l’histoire se purifiera jusqu’au mythe. La donnée initiale
645
ue, le rythme se précipitera jusqu’à l’explosion,
l’
histoire se purifiera jusqu’au mythe. La donnée initiale est bien la m
646
xplosion, l’histoire se purifiera jusqu’au mythe.
La
donnée initiale est bien la même : c’est l’attrait d’une vision qui t
647
fiera jusqu’au mythe. La donnée initiale est bien
la
même : c’est l’attrait d’une vision qui transcende la vie médiocre. R
648
ythe. La donnée initiale est bien la même : c’est
l’
attrait d’une vision qui transcende la vie médiocre. Rimbaud s’y lance
649
onnée initiale est bien la même : c’est l’attrait
d’
une vision qui transcende la vie médiocre. Rimbaud s’y lance avec l’em
650
ême : c’est l’attrait d’une vision qui transcende
la
vie médiocre. Rimbaud s’y lance avec l’emportement d’une révolte qui
651
ranscende la vie médiocre. Rimbaud s’y lance avec
l’
emportement d’une révolte qui traduit d’abord un excès féroce de vital
652
ie médiocre. Rimbaud s’y lance avec l’emportement
d’
une révolte qui traduit d’abord un excès féroce de vitalité plutôt qu’
653
d’une révolte qui traduit d’abord un excès féroce
de
vitalité plutôt qu’une souffrance physique, et va d’un mouvement rigo
654
vitalité plutôt qu’une souffrance physique, et va
d’
un mouvement rigoureusement logique jusqu’au système de sa folie. Mais
655
mouvement rigoureusement logique jusqu’au système
de
sa folie. Mais l’irruption de cette « magie » est si violente qu’elle
656
sement logique jusqu’au système de sa folie. Mais
l’
irruption de cette « magie » est si violente qu’elle a certainement an
657
ue jusqu’au système de sa folie. Mais l’irruption
de
cette « magie » est si violente qu’elle a certainement angoissé l’enf
658
» est si violente qu’elle a certainement angoissé
l’
enfant : n’est-ce point pour se défendre qu’il parle si fort, qu’il va
659
ion : « Je devins un opéra fabuleux ». Il a brûlé
les
étapes de l’initiation. Mais on ne déchaîne pas de telles puissances
660
devins un opéra fabuleux ». Il a brûlé les étapes
de
l’initiation. Mais on ne déchaîne pas de telles puissances impunément
661
ins un opéra fabuleux ». Il a brûlé les étapes de
l’
initiation. Mais on ne déchaîne pas de telles puissances impunément. «
662
s étapes de l’initiation. Mais on ne déchaîne pas
de
telles puissances impunément. « Ma santé fut menacée. La terreur vena
663
es puissances impunément. « Ma santé fut menacée.
La
terreur venait… J’étais mûr pour le trépas… » Alors paraît le doute,
664
fut menacée. La terreur venait… J’étais mûr pour
le
trépas… » Alors paraît le doute, entraînant la conscience. « Je vois
665
enait… J’étais mûr pour le trépas… » Alors paraît
le
doute, entraînant la conscience. « Je vois que mes malaises viennent
666
ur le trépas… » Alors paraît le doute, entraînant
la
conscience. « Je vois que mes malaises viennent de ne m’être pas figu
667
ne m’être pas figuré assez tôt que nous sommes à
l’
Occident. ». L’Occident, c’est l’esprit incarné. L’incarnation entraîn
668
figuré assez tôt que nous sommes à l’Occident. ».
L’
Occident, c’est l’esprit incarné. L’incarnation entraîne des « conditi
669
ue nous sommes à l’Occident. ». L’Occident, c’est
l’
esprit incarné. L’incarnation entraîne des « conditions ». C’est la vi
670
’Occident. ». L’Occident, c’est l’esprit incarné.
L’
incarnation entraîne des « conditions ». C’est la vision du travail hu
671
L’incarnation entraîne des « conditions ». C’est
la
vision du travail humain, inexorable et dégoûtant, mais comment échap
672
inexorable et dégoûtant, mais comment échapper ?
L’
hallucination est tombée, faisant place à une stupeur désolée. « Je ne
673
une stupeur désolée. « Je ne sais plus parler. »
Le
renoncement dès lors est fatal. « Moi ! moi qui me suis dit mage ou a
674
Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé
de
toute morale, je suis rendu pu sol, avec un devoir à chercher et la r
675
e suis rendu pu sol, avec un devoir à chercher et
la
réalité rugueuse à étreindre. » C’est le cri même de Faust ! « Il fau
676
rcher et la réalité rugueuse à étreindre. » C’est
le
cri même de Faust ! « Il faut être absolument moderne. » Travailler.
677
réalité rugueuse à étreindre. » C’est le cri même
de
Faust ! « Il faut être absolument moderne. » Travailler. Se donner à
678
r obsédé par ce travail. Ainsi cette vie est bien
d’
un seul tenant ; une seule et unique expérience la remplit : l’envahis
679
d’un seul tenant ; une seule et unique expérience
la
remplit : l’envahissement de la magie aboutissant au renoncement et à
680
ant ; une seule et unique expérience la remplit :
l’
envahissement de la magie aboutissant au renoncement et à l’action. Le
681
et unique expérience la remplit : l’envahissement
de
la magie aboutissant au renoncement et à l’action. Le second Rimbaud
682
unique expérience la remplit : l’envahissement de
la
magie aboutissant au renoncement et à l’action. Le second Rimbaud est
683
ement de la magie aboutissant au renoncement et à
l’
action. Le second Rimbaud est vraiment le même que le premier, dans un
684
ent et à l’action. Le second Rimbaud est vraiment
le
même que le premier, dans une phase plus « réalisée ». L’homme modern
685
que le premier, dans une phase plus « réalisée ».
L’
homme moderne est peu fait pour comprendre cela, de même qu’il est peu
686
comprendre cela, de même qu’il est peu fait pour
la
grandeur et la pureté, et pour des paroles comme : « Si ton œil te fa
687
a, de même qu’il est peu fait pour la grandeur et
la
pureté, et pour des paroles comme : « Si ton œil te fait tomber dans
688
paroles comme : « Si ton œil te fait tomber dans
le
péché, arrache-le et jette-le loin de toi ». Mais Rimbaud est d’une a
689
Si ton œil te fait tomber dans le péché, arrache-
le
et jette-le loin de toi ». Mais Rimbaud est d’une autre trempe : il a
690
te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-
le
loin de toi ». Mais Rimbaud est d’une autre trempe : il a déjà prouvé
691
he-le et jette-le loin de toi ». Mais Rimbaud est
d’
une autre trempe : il a déjà prouvé en écrivant les Illuminations qu’i
692
d’une autre trempe : il a déjà prouvé en écrivant
les
Illuminations qu’il peut renoncer violemment à tout un monde faux pou
693
combiné tout cela avec un compte-rendu littéraire
de
l’aventure… Car il n’est pas donné à beaucoup d’hommes de devenir un
694
biné tout cela avec un compte-rendu littéraire de
l’
aventure… Car il n’est pas donné à beaucoup d’hommes de devenir un myt
695
de l’aventure… Car il n’est pas donné à beaucoup
d’
hommes de devenir un mythe à force de pureté dans la réalisation de le
696
nture… Car il n’est pas donné à beaucoup d’hommes
de
devenir un mythe à force de pureté dans la réalisation de leur destin
697
hommes de devenir un mythe à force de pureté dans
la
réalisation de leur destin. Rimbaud est notre mythe occidental : myth
698
ir un mythe à force de pureté dans la réalisation
de
leur destin. Rimbaud est notre mythe occidental : mythe faustien. Il
699
cidental : mythe faustien. Il a vécu tragiquement
la
tentation orientale, l’a condamnée, l’a dépassée, acceptant comme Goe
700
n. Il a vécu tragiquement la tentation orientale,
l’
a condamnée, l’a dépassée, acceptant comme Goethe les conditions réell
701
agiquement la tentation orientale, l’a condamnée,
l’
a dépassée, acceptant comme Goethe les conditions réelles et données d
702
a condamnée, l’a dépassée, acceptant comme Goethe
les
conditions réelles et données de son effort particulier. Ce renonceme
703
nt comme Goethe les conditions réelles et données
de
son effort particulier. Ce renoncement à l’Orient évasif, c’est cela
704
nnées de son effort particulier. Ce renoncement à
l’
Orient évasif, c’est cela même qui constitue notre Occident spirituel.
705
ême qui constitue notre Occident spirituel. C’est
le
refus de la « magie »6 qui fonde notre éthique, et ce dilemme est peu
706
onstitue notre Occident spirituel. C’est le refus
de
la « magie »6 qui fonde notre éthique, et ce dilemme est peut-être le
707
titue notre Occident spirituel. C’est le refus de
la
« magie »6 qui fonde notre éthique, et ce dilemme est peut-être le pl
708
fonde notre éthique, et ce dilemme est peut-être
le
plus important qui se pose à l’esprit occidental, dès qu’il atteint l
709
mme est peut-être le plus important qui se pose à
l’
esprit occidental, dès qu’il atteint les régions de haute tension où l
710
se pose à l’esprit occidental, dès qu’il atteint
les
régions de haute tension où la seule « orientation » qu’il adopte suf
711
’esprit occidental, dès qu’il atteint les régions
de
haute tension où la seule « orientation » qu’il adopte suffit à déter
712
dès qu’il atteint les régions de haute tension où
la
seule « orientation » qu’il adopte suffit à déterminer une suite d’ac
713
tion » qu’il adopte suffit à déterminer une suite
d’
actes. Dilemme, en son fond, religieux. C’est une forme dialectique, «
714
gieux. C’est une forme dialectique, « agonique »,
de
la vie de l’âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradi
715
ux. C’est une forme dialectique, « agonique », de
la
vie de l’âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradicti
716
st une forme dialectique, « agonique », de la vie
de
l’âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradictions ess
717
une forme dialectique, « agonique », de la vie de
l’
âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradictions essent
718
ie de l’âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une
de
ces contradictions essentielles, en signe de croix, qui sont la marqu
719
ictions essentielles, en signe de croix, qui sont
la
marque même de la réalité dans une conscience occidentale. Supprimez
720
elles, en signe de croix, qui sont la marque même
de
la réalité dans une conscience occidentale. Supprimez l’un des termes
721
es, en signe de croix, qui sont la marque même de
la
réalité dans une conscience occidentale. Supprimez l’un des termes, e
722
cience occidentale. Supprimez l’un des termes, et
la
vie se détend, le tragique s’évanouit. Que ce mythe dialectique soit
723
. Supprimez l’un des termes, et la vie se détend,
le
tragique s’évanouit. Que ce mythe dialectique soit profondément const
724
e mythe dialectique soit profondément constitutif
de
notre être, l’extension et la diversité de ses aspects le suggèrent.
725
ique soit profondément constitutif de notre être,
l’
extension et la diversité de ses aspects le suggèrent. C’est l’opposit
726
ndément constitutif de notre être, l’extension et
la
diversité de ses aspects le suggèrent. C’est l’opposition du savoir e
727
itutif de notre être, l’extension et la diversité
de
ses aspects le suggèrent. C’est l’opposition du savoir et du pouvoir,
728
être, l’extension et la diversité de ses aspects
le
suggèrent. C’est l’opposition du savoir et du pouvoir, de la connaiss
729
t la diversité de ses aspects le suggèrent. C’est
l’
opposition du savoir et du pouvoir, de la connaissance et de la souffr
730
rent. C’est l’opposition du savoir et du pouvoir,
de
la connaissance et de la souffrance, de la spéculation et de l’existe
731
t. C’est l’opposition du savoir et du pouvoir, de
la
connaissance et de la souffrance, de la spéculation et de l’existence
732
on du savoir et du pouvoir, de la connaissance et
de
la souffrance, de la spéculation et de l’existence, de l’au-delà myst
733
du savoir et du pouvoir, de la connaissance et de
la
souffrance, de la spéculation et de l’existence, de l’au-delà mystiqu
734
pouvoir, de la connaissance et de la souffrance,
de
la spéculation et de l’existence, de l’au-delà mystique et de l’imméd
735
uvoir, de la connaissance et de la souffrance, de
la
spéculation et de l’existence, de l’au-delà mystique et de l’immédiat
736
issance et de la souffrance, de la spéculation et
de
l’existence, de l’au-delà mystique et de l’immédiat éthique. Et quels
737
ance et de la souffrance, de la spéculation et de
l’
existence, de l’au-delà mystique et de l’immédiat éthique. Et quels so
738
souffrance, de la spéculation et de l’existence,
de
l’au-delà mystique et de l’immédiat éthique. Et quels sont les plus g
739
uffrance, de la spéculation et de l’existence, de
l’
au-delà mystique et de l’immédiat éthique. Et quels sont les plus gran
740
ation et de l’existence, de l’au-delà mystique et
de
l’immédiat éthique. Et quels sont les plus grands Occidentaux ? Ceux
741
on et de l’existence, de l’au-delà mystique et de
l’
immédiat éthique. Et quels sont les plus grands Occidentaux ? Ceux qui
742
mystique et de l’immédiat éthique. Et quels sont
les
plus grands Occidentaux ? Ceux qui ont incarné le choix le plus audac
743
es plus grands Occidentaux ? Ceux qui ont incarné
le
choix le plus audacieux. Pascal choisit une fois pour toutes, dans un
744
rands Occidentaux ? Ceux qui ont incarné le choix
le
plus audacieux. Pascal choisit une fois pour toutes, dans une crise l
745
hoisit dans une crise instinctive qui ressemble à
la
chute soudaine de l’ivresse devant le mortel danger qui se lève à un
746
ise instinctive qui ressemble à la chute soudaine
de
l’ivresse devant le mortel danger qui se lève à un pas. Tous deux réa
747
instinctive qui ressemble à la chute soudaine de
l’
ivresse devant le mortel danger qui se lève à un pas. Tous deux réalis
748
ressemble à la chute soudaine de l’ivresse devant
le
mortel danger qui se lève à un pas. Tous deux réalisent le renoncemen
749
danger qui se lève à un pas. Tous deux réalisent
le
renoncement, le deuxième temps de cette dialectique, dans un mouvemen
750
deux réalisent le renoncement, le deuxième temps
de
cette dialectique, dans un mouvement que sa violence rend unique : c’
751
e rend unique : c’est qu’ils reviennent tous deux
de
loin, d’un long abandon à l’erreur. Goethe n’a pas connu de tels déch
752
ique : c’est qu’ils reviennent tous deux de loin,
d’
un long abandon à l’erreur. Goethe n’a pas connu de tels déchirements.
753
reviennent tous deux de loin, d’un long abandon à
l’
erreur. Goethe n’a pas connu de tels déchirements. C’est lui qui a su
754
’un long abandon à l’erreur. Goethe n’a pas connu
de
tels déchirements. C’est lui qui a su vivre cette maxime de la Saison
755
chirements. C’est lui qui a su vivre cette maxime
de
la Saison : « Pas de partis de salut violents ». Dès les premiers ins
756
rements. C’est lui qui a su vivre cette maxime de
la
Saison : « Pas de partis de salut violents ». Dès les premiers instan
757
qui a su vivre cette maxime de la Saison : « Pas
de
partis de salut violents ». Dès les premiers instants de son accessio
758
vivre cette maxime de la Saison : « Pas de partis
de
salut violents ». Dès les premiers instants de son accession au monde
759
is de salut violents ». Dès les premiers instants
de
son accession au monde spirituel, il s’est mis en état de défense et
760
ccession au monde spirituel, il s’est mis en état
de
défense et de lenteur. Il avance ainsi pas à pas, l’âme tendue dans u
761
nde spirituel, il s’est mis en état de défense et
de
lenteur. Il avance ainsi pas à pas, l’âme tendue dans une puissante c
762
défense et de lenteur. Il avance ainsi pas à pas,
l’
âme tendue dans une puissante circonspection, pendant soixante ans, sa
763
s jamais s’abandonner aux bienheureuses violences
de
l’orage, au repos de la démesure. On rit de ses allures compassées, d
764
amais s’abandonner aux bienheureuses violences de
l’
orage, au repos de la démesure. On rit de ses allures compassées, des
765
aux bienheureuses violences de l’orage, au repos
de
la démesure. On rit de ses allures compassées, des solennelles banali
766
x bienheureuses violences de l’orage, au repos de
la
démesure. On rit de ses allures compassées, des solennelles banalités
767
ences de l’orage, au repos de la démesure. On rit
de
ses allures compassées, des solennelles banalités dont il gratifie le
768
ssées, des solennelles banalités dont il gratifie
le
pauvre Eckermann. Je ne puis voir dans ces façons que la distraction
769
re Eckermann. Je ne puis voir dans ces façons que
la
distraction souveraine d’une âme tout occupée à dompter ses dieux. Un
770
oir dans ces façons que la distraction souveraine
d’
une âme tout occupée à dompter ses dieux. Une haute menace, invisible
771
dieux. Une haute menace, invisible à tout autre,
l’
accompagne sans trêve, et c’est d’elle qu’il tire ses forces, toujours
772
e à tout autre, l’accompagne sans trêve, et c’est
d’
elle qu’il tire ses forces, toujours renouvelées. Mais il y faut une p
773
ment soutenue qu’elle informe peu à peu une sorte
d’
instinct, libérant l’attention consciente. C’est ainsi que le voyant a
774
informe peu à peu une sorte d’instinct, libérant
l’
attention consciente. C’est ainsi que le voyant audacieux qui écrivit
775
libérant l’attention consciente. C’est ainsi que
le
voyant audacieux qui écrivit les chœurs mystiques du Second Faust peu
776
. C’est ainsi que le voyant audacieux qui écrivit
les
chœurs mystiques du Second Faust peut aussi faire figure de sage offi
777
mystiques du Second Faust peut aussi faire figure
de
sage officiel parmi les philistins. Le somnambule est désormais proté
778
st peut aussi faire figure de sage officiel parmi
les
philistins. Le somnambule est désormais protégé par une cotte d’invis
779
ire figure de sage officiel parmi les philistins.
Le
somnambule est désormais protégé par une cotte d’invisible silence. V
780
Le somnambule est désormais protégé par une cotte
d’
invisible silence. Vous pouvez lui parler sans le troubler : les mots
781
d’invisible silence. Vous pouvez lui parler sans
le
troubler : les mots n’atteignent plus son rêve profond. Et les cérémo
782
ilence. Vous pouvez lui parler sans le troubler :
les
mots n’atteignent plus son rêve profond. Et les cérémonieuses prévena
783
: les mots n’atteignent plus son rêve profond. Et
les
cérémonieuses prévenances du ministre renouvellent le vieux mythe ger
784
érémonieuses prévenances du ministre renouvellent
le
vieux mythe germanique du manteau qui rend invisible. ⁂ Cette similit
785
du manteau qui rend invisible. ⁂ Cette similitude
de
forme dans le cours de la magie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’aut
786
rend invisible. ⁂ Cette similitude de forme dans
le
cours de la magie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’autre part le con
787
isible. ⁂ Cette similitude de forme dans le cours
de
la magie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’autre part le contraste de
788
ble. ⁂ Cette similitude de forme dans le cours de
la
magie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’autre part le contraste des r
789
agie chez Goethe et chez Rimbaud, et d’autre part
le
contraste des rythmes, vont se traduire dans la similitude des conclu
790
t le contraste des rythmes, vont se traduire dans
la
similitude des conclusions éthiques et dans le contraste des réalisat
791
ns la similitude des conclusions éthiques et dans
le
contraste des réalisations littéraires. « Mon esprit, prends garde !
792
ons littéraires. « Mon esprit, prends garde ! Pas
de
partis de salut violents. Exerce-toi. » Objurgation que l’on croirait
793
aires. « Mon esprit, prends garde ! Pas de partis
de
salut violents. Exerce-toi. » Objurgation que l’on croirait tirée de
794
de salut violents. Exerce-toi. » Objurgation que
l’
on croirait tirée de quelque journal intime de Goethe des années ascét
795
Exerce-toi. » Objurgation que l’on croirait tirée
de
quelque journal intime de Goethe des années ascétiques, à Weimar avan
796
que l’on croirait tirée de quelque journal intime
de
Goethe des années ascétiques, à Weimar avant l’Italie. Et le passage
797
e de Goethe des années ascétiques, à Weimar avant
l’
Italie. Et le passage fameux de la Saison : « Moi qui me suis dit mag
798
es années ascétiques, à Weimar avant l’Italie. Et
le
passage fameux de la Saison : « Moi qui me suis dit mage ou ange… »
799
es, à Weimar avant l’Italie. Et le passage fameux
de
la Saison : « Moi qui me suis dit mage ou ange… » ne rappelle-t-il p
800
à Weimar avant l’Italie. Et le passage fameux de
la
Saison : « Moi qui me suis dit mage ou ange… » ne rappelle-t-il pas
801
plus haut : « Moi qui me suis cru plus grand que
le
Chérubin… » « Point de cantiques : tenir le pas gagné… la réalité rug
802
me suis cru plus grand que le Chérubin… » « Point
de
cantiques : tenir le pas gagné… la réalité rugueuse à étreindre… » Ce
803
d que le Chérubin… » « Point de cantiques : tenir
le
pas gagné… la réalité rugueuse à étreindre… » Certes, les sentences d
804
bin… » « Point de cantiques : tenir le pas gagné…
la
réalité rugueuse à étreindre… » Certes, les sentences du vieil Olympi
805
gagné… la réalité rugueuse à étreindre… » Certes,
les
sentences du vieil Olympien de la légende ont peu de consonance avec
806
eindre… » Certes, les sentences du vieil Olympien
de
la légende ont peu de consonance avec ce pathétique. Mais quel écho n
807
dre… » Certes, les sentences du vieil Olympien de
la
légende ont peu de consonance avec ce pathétique. Mais quel écho n’eû
808
hétique. Mais quel écho n’eût-il pas éveillé dans
l’
âme du jeune ministre de 32 ans, adonné vers ce temps au plus dur effo
809
n’eût-il pas éveillé dans l’âme du jeune ministre
de
32 ans, adonné vers ce temps au plus dur effort d’organisation de son
810
e 32 ans, adonné vers ce temps au plus dur effort
d’
organisation de son silence intérieur. Période de repliement et de ref
811
é vers ce temps au plus dur effort d’organisation
de
son silence intérieur. Période de repliement et de refus, si douloure
812
d’organisation de son silence intérieur. Période
de
repliement et de refus, si douloureuse que le signe en devient visibl
813
e son silence intérieur. Période de repliement et
de
refus, si douloureuse que le signe en devient visible sur ses traits.
814
ode de repliement et de refus, si douloureuse que
le
signe en devient visible sur ses traits. Je ne me lasse pas de médite
815
evient visible sur ses traits. Je ne me lasse pas
de
méditer sur ce visage dont Klauer modela l’effigie passionnément tris
816
e pas de méditer sur ce visage dont Klauer modela
l’
effigie passionnément triste et dominatrice. Large bouche aux lèvres s
817
et dominatrice. Large bouche aux lèvres serrées,
l’
inférieure creusée comme d’un sanglot retenu, et relâchée aux commissu
818
he aux lèvres serrées, l’inférieure creusée comme
d’
un sanglot retenu, et relâchée aux commissures — tristesse et volupté.
819
chée aux commissures — tristesse et volupté. Mais
le
front d’une plénitude royale s’avance fortement contre la lumière, et
820
commissures — tristesse et volupté. Mais le front
d’
une plénitude royale s’avance fortement contre la lumière, et les yeux
821
d’une plénitude royale s’avance fortement contre
la
lumière, et les yeux, entre cette bouche et ce front, disent d’un som
822
e royale s’avance fortement contre la lumière, et
les
yeux, entre cette bouche et ce front, disent d’un sombre et méditant
823
les yeux, entre cette bouche et ce front, disent
d’
un sombre et méditant regard le mot suprême de la Saison, ce cri sourd
824
t ce front, disent d’un sombre et méditant regard
le
mot suprême de la Saison, ce cri sourd du plus lucide héroïsme : « Et
825
ent d’un sombre et méditant regard le mot suprême
de
la Saison, ce cri sourd du plus lucide héroïsme : « Et allons ! » Goe
826
d’un sombre et méditant regard le mot suprême de
la
Saison, ce cri sourd du plus lucide héroïsme : « Et allons ! » Goethe
827
me : « Et allons ! » Goethe seul est allé jusqu’à
la
délivrance consciente. Il y a dans tout désespoir à la fois l’angoiss
828
consciente. Il y a dans tout désespoir à la fois
l’
angoisse de la catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de la libé
829
. Il y a dans tout désespoir à la fois l’angoisse
de
la catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de la libération. Imp
830
l y a dans tout désespoir à la fois l’angoisse de
la
catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de la libération. Imposs
831
sespoir à la fois l’angoisse de la catastrophe et
la
secrète, l’inavouable joie de la libération. Impossible d’isoler ces
832
fois l’angoisse de la catastrophe et la secrète,
l’
inavouable joie de la libération. Impossible d’isoler ces deux composa
833
e la catastrophe et la secrète, l’inavouable joie
de
la libération. Impossible d’isoler ces deux composantes dans l’aventu
834
a catastrophe et la secrète, l’inavouable joie de
la
libération. Impossible d’isoler ces deux composantes dans l’aventure
835
e, l’inavouable joie de la libération. Impossible
d’
isoler ces deux composantes dans l’aventure de Rimbaud. Mais chez Goet
836
on. Impossible d’isoler ces deux composantes dans
l’
aventure de Rimbaud. Mais chez Goethe, c’est la longueur du temps qui
837
ble d’isoler ces deux composantes dans l’aventure
de
Rimbaud. Mais chez Goethe, c’est la longueur du temps qui les dénonce
838
ns l’aventure de Rimbaud. Mais chez Goethe, c’est
la
longueur du temps qui les dénoncera. Et cette fameuse sérénité de sa
839
Mais chez Goethe, c’est la longueur du temps qui
les
dénoncera. Et cette fameuse sérénité de sa vieillesse, ce n’est rien
840
emps qui les dénoncera. Et cette fameuse sérénité
de
sa vieillesse, ce n’est rien d’autre, peut-être, que le triomphe de l
841
fameuse sérénité de sa vieillesse, ce n’est rien
d’
autre, peut-être, que le triomphe de l’élément libérateur du désespoir
842
vieillesse, ce n’est rien d’autre, peut-être, que
le
triomphe de l’élément libérateur du désespoir. La longue peine de cel
843
ce n’est rien d’autre, peut-être, que le triomphe
de
l’élément libérateur du désespoir. La longue peine de celui « qui tou
844
n’est rien d’autre, peut-être, que le triomphe de
l’
élément libérateur du désespoir. La longue peine de celui « qui toujou
845
le triomphe de l’élément libérateur du désespoir.
La
longue peine de celui « qui toujours s’est efforcé » a purifié le cor
846
’élément libérateur du désespoir. La longue peine
de
celui « qui toujours s’est efforcé » a purifié le corps, et l’âme est
847
de celui « qui toujours s’est efforcé » a purifié
le
corps, et l’âme est prête à recevoir « l’amour d’en haut ». Car telle
848
i toujours s’est efforcé » a purifié le corps, et
l’
âme est prête à recevoir « l’amour d’en haut ». Car telle est le yoga
849
purifié le corps, et l’âme est prête à recevoir «
l’
amour d’en haut ». Car telle est le yoga occidentale, dont le Second F
850
le corps, et l’âme est prête à recevoir « l’amour
d’
en haut ». Car telle est le yoga occidentale, dont le Second Faust res
851
e à recevoir « l’amour d’en haut ». Car telle est
le
yoga occidentale, dont le Second Faust restera comme le livre sacré.
852
a occidentale, dont le Second Faust restera comme
le
livre sacré. Que cette discipline libératrice comporte pour Rimbaud l
853
ette discipline libératrice comporte pour Rimbaud
l’
abandon de la poésie, alors qu’elle propose à Goethe, comme un exercic
854
pline libératrice comporte pour Rimbaud l’abandon
de
la poésie, alors qu’elle propose à Goethe, comme un exercice de choix
855
ne libératrice comporte pour Rimbaud l’abandon de
la
poésie, alors qu’elle propose à Goethe, comme un exercice de choix, l
856
alors qu’elle propose à Goethe, comme un exercice
de
choix, l’écriture, — cela n’a rien que de logique, et résulte de la d
857
lle propose à Goethe, comme un exercice de choix,
l’
écriture, — cela n’a rien que de logique, et résulte de la définition
858
xercice de choix, l’écriture, — cela n’a rien que
de
logique, et résulte de la définition même d’un tel yoga. Tout savoir
859
iture, — cela n’a rien que de logique, et résulte
de
la définition même d’un tel yoga. Tout savoir doit être confirmé par
860
re, — cela n’a rien que de logique, et résulte de
la
définition même d’un tel yoga. Tout savoir doit être confirmé par un
861
que de logique, et résulte de la définition même
d’
un tel yoga. Tout savoir doit être confirmé par un faire, qui le tait
862
Tout savoir doit être confirmé par un faire, qui
le
tait et l’exprime à la fois. Le faire de Rimbaud ne peut être la litt
863
r doit être confirmé par un faire, qui le tait et
l’
exprime à la fois. Le faire de Rimbaud ne peut être la littérature, pu
864
par un faire, qui le tait et l’exprime à la fois.
Le
faire de Rimbaud ne peut être la littérature, puisque écrire signifia
865
ire, qui le tait et l’exprime à la fois. Le faire
de
Rimbaud ne peut être la littérature, puisque écrire signifiait pour l
866
prime à la fois. Le faire de Rimbaud ne peut être
la
littérature, puisque écrire signifiait pour lui révéler le surréel et
867
ature, puisque écrire signifiait pour lui révéler
le
surréel et miraculer le réel. Au contraire, l’on peut affirmer sans t
868
gnifiait pour lui révéler le surréel et miraculer
le
réel. Au contraire, l’on peut affirmer sans trop de paradoxe que la l
869
er le surréel et miraculer le réel. Au contraire,
l’
on peut affirmer sans trop de paradoxe que la littérature de Goethe es
870
réel. Au contraire, l’on peut affirmer sans trop
de
paradoxe que la littérature de Goethe est un des moyens de silence do
871
ire, l’on peut affirmer sans trop de paradoxe que
la
littérature de Goethe est un des moyens de silence dont il dispose. N
872
affirmer sans trop de paradoxe que la littérature
de
Goethe est un des moyens de silence dont il dispose. Ni plus ni moins
873
xe que la littérature de Goethe est un des moyens
de
silence dont il dispose. Ni plus ni moins que l’étude des sciences na
874
de silence dont il dispose. Ni plus ni moins que
l’
étude des sciences naturelles, la régie d’un théâtre ou l’administrati
875
lus ni moins que l’étude des sciences naturelles,
la
régie d’un théâtre ou l’administration du Grand Duché. « J’ai toujour
876
ins que l’étude des sciences naturelles, la régie
d’
un théâtre ou l’administration du Grand Duché. « J’ai toujours considé
877
des sciences naturelles, la régie d’un théâtre ou
l’
administration du Grand Duché. « J’ai toujours considéré mon activité
878
mboliques, et au fond, il m’est assez indifférent
d’
avoir fait des pots ou des assiettes. 7 » Si tout de même il a peiné s
879
des assiettes. 7 » Si tout de même il a peiné sur
la
composition d’Iphigénie ou des Ballades, c’est que l’art est pour lui
880
7 » Si tout de même il a peiné sur la composition
d’
Iphigénie ou des Ballades, c’est que l’art est pour lui la tentation l
881
omposition d’Iphigénie ou des Ballades, c’est que
l’
art est pour lui la tentation la plus aiguë de jouer avec les mystères
882
nie ou des Ballades, c’est que l’art est pour lui
la
tentation la plus aiguë de jouer avec les mystères, et par là même l’
883
llades, c’est que l’art est pour lui la tentation
la
plus aiguë de jouer avec les mystères, et par là même l’occasion de r
884
que l’art est pour lui la tentation la plus aiguë
de
jouer avec les mystères, et par là même l’occasion de réaliser sans c
885
pour lui la tentation la plus aiguë de jouer avec
les
mystères, et par là même l’occasion de réaliser sans cesse à nouveau
886
aiguë de jouer avec les mystères, et par là même
l’
occasion de réaliser sans cesse à nouveau l’exigence dernière de la ma
887
ouer avec les mystères, et par là même l’occasion
de
réaliser sans cesse à nouveau l’exigence dernière de la magie : son r
888
même l’occasion de réaliser sans cesse à nouveau
l’
exigence dernière de la magie : son reniement au profit de l’action. I
889
réaliser sans cesse à nouveau l’exigence dernière
de
la magie : son reniement au profit de l’action. Insistons sur ce term
890
liser sans cesse à nouveau l’exigence dernière de
la
magie : son reniement au profit de l’action. Insistons sur ce terme d
891
ce dernière de la magie : son reniement au profit
de
l’action. Insistons sur ce terme de profit : il concerne ici, pour un
892
dernière de la magie : son reniement au profit de
l’
action. Insistons sur ce terme de profit : il concerne ici, pour une f
893
ent au profit de l’action. Insistons sur ce terme
de
profit : il concerne ici, pour une fois les fins les plus hautes de l
894
terme de profit : il concerne ici, pour une fois
les
fins les plus hautes de l’existence terrestre. « Un fait de notre vie
895
profit : il concerne ici, pour une fois les fins
les
plus hautes de l’existence terrestre. « Un fait de notre vie ne vaut
896
cerne ici, pour une fois les fins les plus hautes
de
l’existence terrestre. « Un fait de notre vie ne vaut pas en tant qu’
897
ne ici, pour une fois les fins les plus hautes de
l’
existence terrestre. « Un fait de notre vie ne vaut pas en tant qu’il
898
s plus hautes de l’existence terrestre. « Un fait
de
notre vie ne vaut pas en tant qu’il est vrai, mais en tant qu’il sign
899
l signifie quelque chose 8 … Il est bien rare que
l’
on soit apte à s’agréger ce qui est supérieur. C’est pourquoi l’on fai
900
à s’agréger ce qui est supérieur. C’est pourquoi
l’
on fait bien, dans la vie ordinaire, de garder ces choses-là pour soi
901
st supérieur. C’est pourquoi l’on fait bien, dans
la
vie ordinaire, de garder ces choses-là pour soi et de n’en découvrir
902
t pourquoi l’on fait bien, dans la vie ordinaire,
de
garder ces choses-là pour soi et de n’en découvrir que juste ce qu’il
903
ie ordinaire, de garder ces choses-là pour soi et
de
n’en découvrir que juste ce qu’il faut pour qu’elles puissent être de
904
e juste ce qu’il faut pour qu’elles puissent être
de
quelque avantage aux autres 9 … L’homme n’est pas né pour résoudre le
905
puissent être de quelque avantage aux autres 9 …
L’
homme n’est pas né pour résoudre le problème de l’univers, mais bien p
906
aux autres 9 … L’homme n’est pas né pour résoudre
le
problème de l’univers, mais bien pour rechercher où tend ce problème,
907
… L’homme n’est pas né pour résoudre le problème
de
l’univers, mais bien pour rechercher où tend ce problème, et ensuite
908
L’homme n’est pas né pour résoudre le problème de
l’
univers, mais bien pour rechercher où tend ce problème, et ensuite se
909
ù tend ce problème, et ensuite se maintenir entre
les
limites de l’intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de l’étra
910
oblème, et ensuite se maintenir entre les limites
de
l’intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de l’étrange refus d
911
ème, et ensuite se maintenir entre les limites de
l’
intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de l’étrange refus de G
912
intenir entre les limites de l’intelligible. 10 »
L’
on découvre ici la source de l’étrange refus de Goethe, dès qu’il s’ag
913
limites de l’intelligible. 10 » L’on découvre ici
la
source de l’étrange refus de Goethe, dès qu’il s’agit de faire état d
914
l’intelligible. 10 » L’on découvre ici la source
de
l’étrange refus de Goethe, dès qu’il s’agit de faire état des choses
915
intelligible. 10 » L’on découvre ici la source de
l’
étrange refus de Goethe, dès qu’il s’agit de faire état des choses pre
916
» L’on découvre ici la source de l’étrange refus
de
Goethe, dès qu’il s’agit de faire état des choses premières, des fins
917
ce de l’étrange refus de Goethe, dès qu’il s’agit
de
faire état des choses premières, des fins dernières, en tant que tell
918
remières, des fins dernières, en tant que telles.
De
là ce rationalisme agressif qu’il oppose aux dévots : « S’occuper d’i
919
me agressif qu’il oppose aux dévots : « S’occuper
d’
idées relatives à l’immortalité, poursuivit Goethe, cela convient aux
920
pose aux dévots : « S’occuper d’idées relatives à
l’
immortalité, poursuivit Goethe, cela convient aux gens du monde et sur
921
e. Mais un homme supérieur, qui a déjà conscience
d’
être quelque chose ici-bas, et qui par conséquent doit tous les jours
922
ue chose ici-bas, et qui par conséquent doit tous
les
jours travailler, combattre, agir, laisse en paix le monde futur et s
923
jours travailler, combattre, agir, laisse en paix
le
monde futur et se contente d’être actif et utile en celui-ci. 11 » À
924
gir, laisse en paix le monde futur et se contente
d’
être actif et utile en celui-ci. 11 » À quoi nous saurons opposer cett
925
confession mémorable : « Nous ne devons proférer
les
plus hautes maximes qu’autant qu’elles sont utiles pour le bien du mo
926
autes maximes qu’autant qu’elles sont utiles pour
le
bien du monde. Les autres nous devons les garder pour nous ; elles se
927
utant qu’elles sont utiles pour le bien du monde.
Les
autres nous devons les garder pour nous ; elles seront toujours là po
928
les pour le bien du monde. Les autres nous devons
les
garder pour nous ; elles seront toujours là pour diffuser leur éclat
929
ser leur éclat sur tout ce que nous ferons, comme
la
douce lumière d’un soleil caché 12 ». Écrire, tout en se taisant. Et
930
r tout ce que nous ferons, comme la douce lumière
d’
un soleil caché 12 ». Écrire, tout en se taisant. Et ceux-là seuls ent
931
ls entendront ce silence, qui auront su percevoir
l’
accent dominateur et tendu des pages les plus égales et sereines du Fa
932
percevoir l’accent dominateur et tendu des pages
les
plus égales et sereines du Faust. Ce tempérament démoniaque, qu’on l
933
eines du Faust. Ce tempérament démoniaque, qu’on
le
libère de la maîtrise d’un caractère intéressé à la patience, et voic
934
aust. Ce tempérament démoniaque, qu’on le libère
de
la maîtrise d’un caractère intéressé à la patience, et voici la confe
935
t. Ce tempérament démoniaque, qu’on le libère de
la
maîtrise d’un caractère intéressé à la patience, et voici la confessi
936
rament démoniaque, qu’on le libère de la maîtrise
d’
un caractère intéressé à la patience, et voici la confession éruptive
937
libère de la maîtrise d’un caractère intéressé à
la
patience, et voici la confession éruptive : les Illuminations naissen
938
d’un caractère intéressé à la patience, et voici
la
confession éruptive : les Illuminations naissent d’une telle rupture.
939
à la patience, et voici la confession éruptive :
les
Illuminations naissent d’une telle rupture. Elles sont le champ même1
940
confession éruptive : les Illuminations naissent
d’
une telle rupture. Elles sont le champ même13 où Rimbaud se livre à l’
941
inations naissent d’une telle rupture. Elles sont
le
champ même13 où Rimbaud se livre à l’expérience spirituelle, où il se
942
Elles sont le champ même13 où Rimbaud se livre à
l’
expérience spirituelle, où il se livre tout entier. C’est là sa pureté
943
ier. C’est là sa pureté ; mais c’est aussi ce qui
le
force, en fin de compte, à l’évasion. La rage avec laquelle il se rab
944
c’est aussi ce qui le force, en fin de compte, à
l’
évasion. La rage avec laquelle il se rabat sur le travail « à mains »
945
i ce qui le force, en fin de compte, à l’évasion.
La
rage avec laquelle il se rabat sur le travail « à mains » — rage de r
946
l’évasion. La rage avec laquelle il se rabat sur
le
travail « à mains » — rage de revanche — par son excès même est encor
947
lle il se rabat sur le travail « à mains » — rage
de
revanche — par son excès même est encore une évasion hors du réel. En
948
se précipitent vers un « au-delà » des conditions
de
vivre, vers un au-delà de ce temps. Mais notre époque veut-elle encor
949
u-delà » des conditions de vivre, vers un au-delà
de
ce temps. Mais notre époque veut-elle encore ces évasions ? Elle les
950
notre époque veut-elle encore ces évasions ? Elle
les
reproche au christianisme, avec moins de raison d’ailleurs (puisque l
951
? Elle les reproche au christianisme, avec moins
de
raison d’ailleurs (puisque le christianisme affirme que l’éternité es
952
ianisme, avec moins de raison d’ailleurs (puisque
le
christianisme affirme que l’éternité est dans l’instant : Æternitas n
953
d’ailleurs (puisque le christianisme affirme que
l’
éternité est dans l’instant : Æternitas non est temporis successio sin
954
le christianisme affirme que l’éternité est dans
l’
instant : Æternitas non est temporis successio sine fine, sed nunc sta
955
d nunc stans 14). Elle veut cette vie-ci. Et tout
le
reste, qu’elle soit marxiste ou nietzschéenne, elle l’appelle « l’arr
956
ste, qu’elle soit marxiste ou nietzschéenne, elle
l’
appelle « l’arrière-monde » et le rejette, en ceci plus chrétienne, pl
957
soit marxiste ou nietzschéenne, elle l’appelle «
l’
arrière-monde » et le rejette, en ceci plus chrétienne, plus tragique
958
tzschéenne, elle l’appelle « l’arrière-monde » et
le
rejette, en ceci plus chrétienne, plus tragique que l’époque romantiq
959
jette, en ceci plus chrétienne, plus tragique que
l’
époque romantique — Nietzsche plus chrétien que son idée du christiani
960
ianisme. Plus goethéenne aussi. Mais gardons-nous
de
tirer de là je ne sais quel critère de jugement qui permettrait de pl
961
Plus goethéenne aussi. Mais gardons-nous de tirer
de
là je ne sais quel critère de jugement qui permettrait de placer Goet
962
rdons-nous de tirer de là je ne sais quel critère
de
jugement qui permettrait de placer Goethe « au-dessus » de Rimbaud. C
963
ne sais quel critère de jugement qui permettrait
de
placer Goethe « au-dessus » de Rimbaud. C’est la pureté démesurée de
964
nt qui permettrait de placer Goethe « au-dessus »
de
Rimbaud. C’est la pureté démesurée de Rimbaud qui nous juge, et la gr
965
de placer Goethe « au-dessus » de Rimbaud. C’est
la
pureté démesurée de Rimbaud qui nous juge, et la grandeur humaine de
966
au-dessus » de Rimbaud. C’est la pureté démesurée
de
Rimbaud qui nous juge, et la grandeur humaine de Goethe. Et qui voudr
967
la pureté démesurée de Rimbaud qui nous juge, et
la
grandeur humaine de Goethe. Et qui voudrait les opposer ? Que signifi
968
de Rimbaud qui nous juge, et la grandeur humaine
de
Goethe. Et qui voudrait les opposer ? Que signifierait un choix dont
969
et la grandeur humaine de Goethe. Et qui voudrait
les
opposer ? Que signifierait un choix dont l’opération resterait imagin
970
rait les opposer ? Que signifierait un choix dont
l’
opération resterait imaginaire et vaniteuse, tant que cette pureté et
971
cette grandeur ne tenteront pas nos âmes jusqu’à
l’
agonie ? L’homme ne peut juger que plus bas que lui. C’est-à-dire qu’i
972
deur ne tenteront pas nos âmes jusqu’à l’agonie ?
L’
homme ne peut juger que plus bas que lui. C’est-à-dire qu’il n’en a pa
973
e plus bas que lui. C’est-à-dire qu’il n’en a pas
le
droit. Celtes, il est d’autres recours, d’autres points de vision qu’
974
Celtes, il est d’autres recours, d’autres points
de
vision qu’humains. La révélation chrétienne déborde notre condition,
975
es recours, d’autres points de vision qu’humains.
La
révélation chrétienne déborde notre condition, si elle la comble par
976
ation chrétienne déborde notre condition, si elle
la
comble par ailleurs. Ce critère du salut, cette transcendance, en bon
977
en bonne dialectique autoriserait à des jugements
de
valeur humains. Mais il faudrait alors mettre en balance une longue f
978
tenait ses faiblesses pour des erreurs, non pour
le
péché, et d’autre part un orgueil assumé, puis renié avec la même vio
979
t d’autre part un orgueil assumé, puis renié avec
la
même violence, — cette violence dont il est écrit qu’elle force les p
980
— cette violence dont il est écrit qu’elle force
les
portes du Royaume des Cieux… Il reste que les temps nous pressent de
981
rce les portes du Royaume des Cieux… Il reste que
les
temps nous pressent de toutes parts au choix, jusque dans nos admirat
982
choix, jusque dans nos admirations, nous pressent
d’
affecter toute chose, même spirituelle, d’une sorte de coefficient d’u
983
ressent d’affecter toute chose, même spirituelle,
d’
une sorte de coefficient d’utilité. En ce jour de février 1932, dans c
984
fecter toute chose, même spirituelle, d’une sorte
de
coefficient d’utilité. En ce jour de février 1932, dans ce Francfort
985
ose, même spirituelle, d’une sorte de coefficient
d’
utilité. En ce jour de février 1932, dans ce Francfort en proie au Car
986
d’une sorte de coefficient d’utilité. En ce jour
de
février 1932, dans ce Francfort en proie au Carnaval et à l’angoisse,
987
1932, dans ce Francfort en proie au Carnaval et à
l’
angoisse, ce n’est pas moi qui pose la question : elle m’assiège. Le d
988
peut-être, pour cette bourgeoisie15 dont je viens
d’
admirer les trésors patinés dans la haute demeure familiale des Goethe
989
pour cette bourgeoisie15 dont je viens d’admirer
les
trésors patinés dans la haute demeure familiale des Goethe. Aujourd’h
990
dont je viens d’admirer les trésors patinés dans
la
haute demeure familiale des Goethe. Aujourd’hui… Un immense glisseme
991
e des Goethe. Aujourd’hui… Un immense glissement
de
la réalité hors des cadres d’une logique statique et cartésienne nous
992
es Goethe. Aujourd’hui… Un immense glissement de
la
réalité hors des cadres d’une logique statique et cartésienne nous po
993
immense glissement de la réalité hors des cadres
d’
une logique statique et cartésienne nous porte en des régions nouvelle
994
t cartésienne nous porte en des régions nouvelles
de
l’esprit où l’action redevient notre seul critère de cohérence. C’est
995
artésienne nous porte en des régions nouvelles de
l’
esprit où l’action redevient notre seul critère de cohérence. C’est di
996
ous porte en des régions nouvelles de l’esprit où
l’
action redevient notre seul critère de cohérence. C’est dire que nous
997
l’esprit où l’action redevient notre seul critère
de
cohérence. C’est dire que nous demandons aux œuvres que nous aimons d
998
ire que nous demandons aux œuvres que nous aimons
de
témoigner d’une certaine force de révolte. Notre premier mouvement no
999
demandons aux œuvres que nous aimons de témoigner
d’
une certaine force de révolte. Notre premier mouvement nous porte vers
1000
que nous aimons de témoigner d’une certaine force
de
révolte. Notre premier mouvement nous porte vers Rimbaud, nous détour
1001
mouvement nous porte vers Rimbaud, nous détourne
de
Goethe. Mais prenons garde de tomber dans un conformisme à rebours, v
1002
baud, nous détourne de Goethe. Mais prenons garde
de
tomber dans un conformisme à rebours, victimes de valeurs sentimental
1003
de tomber dans un conformisme à rebours, victimes
de
valeurs sentimentales héritées des temps révolus. Prenons garde de no
1004
entales héritées des temps révolus. Prenons garde
de
nous laisser convaincre par les seuls éclats d’un fanatisme à vrai di
1005
lus. Prenons garde de nous laisser convaincre par
les
seuls éclats d’un fanatisme à vrai dire splendide. Plus que jamais, i
1006
e de nous laisser convaincre par les seuls éclats
d’
un fanatisme à vrai dire splendide. Plus que jamais, il faudra s’appli
1007
l faudra s’appliquer à distinguer dans ce vertige
la
réelle puissance d’une voix volontairement assourdie. Le silence de G
1008
à distinguer dans ce vertige la réelle puissance
d’
une voix volontairement assourdie. Le silence de Goethe n’est pas moin
1009
le puissance d’une voix volontairement assourdie.
Le
silence de Goethe n’est pas moins dangereux, pour qui sait l’entendre
1010
e d’une voix volontairement assourdie. Le silence
de
Goethe n’est pas moins dangereux, pour qui sait l’entendre, que l’imp
1011
e Goethe n’est pas moins dangereux, pour qui sait
l’
entendre, que l’imprécation de Rimbaud ; et tous deux nous contraignen
1012
as moins dangereux, pour qui sait l’entendre, que
l’
imprécation de Rimbaud ; et tous deux nous contraignent aux tâches imm
1013
reux, pour qui sait l’entendre, que l’imprécation
de
Rimbaud ; et tous deux nous contraignent aux tâches immédiates, c’est
1014
traignent aux tâches immédiates, c’est-à-dire : à
l’
actualisation de notre réalité. « Il faut être absolument moderne. »
1015
ches immédiates, c’est-à-dire : à l’actualisation
de
notre réalité. « Il faut être absolument moderne. » 2. Rimbaud a-t-
1016
imbaud a-t-il lu Goethe ? En mai 1873, il écrivit
de
Roche à son ami E. Delahaye : « Prochainement, je t’enverrai des timb
1017
’enverrai des timbres pour m’acheter et m’envoyer
le
Faust de Goethe, biblioth. populaire. Ça doit coûter un sou de transp
1018
oethe, biblioth. populaire. Ça doit coûter un sou
de
transport. » 3. Conversation avec Eckermann, 4 février, 1829. 4.
1019
mann, 4 février, 1829. 4. Si je pouvais écarter
la
Magie de mon chemin, Oublier tout de ses enchantements. Je ne serais.
1020
évrier, 1829. 4. Si je pouvais écarter la Magie
de
mon chemin, Oublier tout de ses enchantements. Je ne serais. Nature !
1021
vais écarter la Magie de mon chemin, Oublier tout
de
ses enchantements. Je ne serais. Nature ! devant toi rien qu’un homme
1022
vant toi rien qu’un homme. Alors il vaudrait bien
la
peine d’être humain. 5. Celui qui toujours fait effort. Celui-là n
1023
rien qu’un homme. Alors il vaudrait bien la peine
d’
être humain. 5. Celui qui toujours fait effort. Celui-là nous pouvo
1024
i qui toujours fait effort. Celui-là nous pouvons
le
sauver. 6. Entendons ici par magie non seulement le recours à des p
1025
auver. 6. Entendons ici par magie non seulement
le
recours à des pouvoirs occultes, mais aussi toutes nos évasions, idéa
1026
Schopenhauer dans Parerga und Paralipomena. 15.
La
révolution hitlérienne s’est accomplie en février 1933. (Note de 1944
1027
itlérienne s’est accomplie en février 1933. (Note
de
1944.)
1028
2.Goethe médiateur Toute grandeur naît
d’
un rapport, d’une tension entre plusieurs éléments mesurables. Il n’es
1029
the médiateur Toute grandeur naît d’un rapport,
d’
une tension entre plusieurs éléments mesurables. Il n’est pas de grand
1030
entre plusieurs éléments mesurables. Il n’est pas
de
grandeur perceptible, là où n’existent pas de mesures. Mais où cherch
1031
pas de grandeur perceptible, là où n’existent pas
de
mesures. Mais où chercher, chez Goethe, les éléments de tension et le
1032
nt pas de mesures. Mais où chercher, chez Goethe,
les
éléments de tension et les mesures ? Où, sinon en lui-même, je veux d
1033
ures. Mais où chercher, chez Goethe, les éléments
de
tension et les mesures ? Où, sinon en lui-même, je veux dire entre ce
1034
chercher, chez Goethe, les éléments de tension et
les
mesures ? Où, sinon en lui-même, je veux dire entre ce qui lui fut do
1035
entre ce qui lui fut donné et ce qu’il sut tirer
de
ces données ? Car Goethe est en ceci un homme moderne, que ses mesure
1036
t convenable dans un monde ordonné comme un tout.
L’
homme antique remplit une fonction, et son destin est inscrit dans les
1037
plit une fonction, et son destin est inscrit dans
les
astres ; mais l’homme moderne crée son destin dans l’inconnu. Goethe
1038
et son destin est inscrit dans les astres ; mais
l’
homme moderne crée son destin dans l’inconnu. Goethe est grand par le
1039
stres ; mais l’homme moderne crée son destin dans
l’
inconnu. Goethe est grand par le rapport, pour nous visible, de sa vie
1040
e son destin dans l’inconnu. Goethe est grand par
le
rapport, pour nous visible, de sa vie et de son œuvre se donnant l’un
1041
ethe est grand par le rapport, pour nous visible,
de
sa vie et de son œuvre se donnant l’une à l’autre un sens et une mesu
1042
d par le rapport, pour nous visible, de sa vie et
de
son œuvre se donnant l’une à l’autre un sens et une mesure. De nul ho
1043
se donnant l’une à l’autre un sens et une mesure.
De
nul homme, peut-être, nous ne connaissons aussi bien la vie dans son
1044
homme, peut-être, nous ne connaissons aussi bien
la
vie dans son développement organique et comme arborescent. Sa vie plu
1045
orescent. Sa vie plus que toute autre inséparable
de
ses œuvres ; ses œuvres qui, à tel moment nécessaire et imprévisible,
1046
isible, viennent rétablir un équilibre compromis.
De
nulle vie, la loi de développement n’apparaît à nos yeux plus harmoni
1047
nt rétablir un équilibre compromis. De nulle vie,
la
loi de développement n’apparaît à nos yeux plus harmonieuse et plus p
1048
blir un équilibre compromis. De nulle vie, la loi
de
développement n’apparaît à nos yeux plus harmonieuse et plus puissant
1049
ux plus harmonieuse et plus puissante, au travers
d’
une richesse incomparable de végétations et de poussées adventices. Il
1050
puissante, au travers d’une richesse incomparable
de
végétations et de poussées adventices. Il semble que nous assistions
1051
ers d’une richesse incomparable de végétations et
de
poussées adventices. Il semble que nous assistions au spectacle grand
1052
semble que nous assistions au spectacle grandiose
de
la croissance d’un chêne géant. Tout ici est organe, tout est nature.
1053
ble que nous assistions au spectacle grandiose de
la
croissance d’un chêne géant. Tout ici est organe, tout est nature. Et
1054
ssistions au spectacle grandiose de la croissance
d’
un chêne géant. Tout ici est organe, tout est nature. Et Goethe l’a su
1055
. Tout ici est organe, tout est nature. Et Goethe
l’
a su. Mais quand nous contemplons de loin cet arbre vénérable, aux bas
1056
re. Et Goethe l’a su. Mais quand nous contemplons
de
loin cet arbre vénérable, aux basses branches parfois bizarrement tor
1057
hes parfois bizarrement tordues, mais qui s’élève
d’
une poussée si majestueuse vers l’épanouissement, vers cette espèce de
1058
ais qui s’élève d’une poussée si majestueuse vers
l’
épanouissement, vers cette espèce de jeunesse des hautes ramures, n’al
1059
estueuse vers l’épanouissement, vers cette espèce
de
jeunesse des hautes ramures, n’allons pas oublier que les sucs dont i
1060
esse des hautes ramures, n’allons pas oublier que
les
sucs dont il a fait cette splendeur au loin visible, il les tira d’un
1061
ont il a fait cette splendeur au loin visible, il
les
tira d’un sol germanique. ⁂ Constater que les données initiales, chez
1062
fait cette splendeur au loin visible, il les tira
d’
un sol germanique. ⁂ Constater que les données initiales, chez Goethe,
1063
il les tira d’un sol germanique. ⁂ Constater que
les
données initiales, chez Goethe, sont allemandes, peut paraître une la
1064
eut paraître une lapalissade. Rappelons cependant
les
composantes nordiques de la psychologie du jeune Goethe : le romantis
1065
de. Rappelons cependant les composantes nordiques
de
la psychologie du jeune Goethe : le romantisme, le goût de la magie,
1066
Rappelons cependant les composantes nordiques de
la
psychologie du jeune Goethe : le romantisme, le goût de la magie, et
1067
tes nordiques de la psychologie du jeune Goethe :
le
romantisme, le goût de la magie, et cet élan qu’il nommera démoniaque
1068
e la psychologie du jeune Goethe : le romantisme,
le
goût de la magie, et cet élan qu’il nommera démoniaque et qui tisse u
1069
chologie du jeune Goethe : le romantisme, le goût
de
la magie, et cet élan qu’il nommera démoniaque et qui tisse un dessin
1070
logie du jeune Goethe : le romantisme, le goût de
la
magie, et cet élan qu’il nommera démoniaque et qui tisse un dessin to
1071
aque et qui tisse un dessin tortueux tout au long
de
sa vie secrète. Enfin, nourrie à ces trois sources, la volonté titani
1072
vie secrète. Enfin, nourrie à ces trois sources,
la
volonté titanique qui s’exprime magnifiquement dans le Prométhée. Si
1073
lonté titanique qui s’exprime magnifiquement dans
le
Prométhée. Si Goethe avait cédé à ces penchants que l’on peut bien ap
1074
ométhée. Si Goethe avait cédé à ces penchants que
l’
on peut bien appeler nationaux, son œuvre eût sans conteste mérité le
1075
ler nationaux, son œuvre eût sans conteste mérité
le
qualificatif d’allemande. Or s’il est vrai que Goethe ait suivi sa pe
1076
on œuvre eût sans conteste mérité le qualificatif
d’
allemande. Or s’il est vrai que Goethe ait suivi sa pente, il se trouv
1077
oethe ait suivi sa pente, il se trouve que, selon
le
mot de Gide, c’est en la remontant. Du fait que Goethe a résisté à l’
1078
it suivi sa pente, il se trouve que, selon le mot
de
Gide, c’est en la remontant. Du fait que Goethe a résisté à l’élément
1079
il se trouve que, selon le mot de Gide, c’est en
la
remontant. Du fait que Goethe a résisté à l’élément germanique irrédu
1080
t en la remontant. Du fait que Goethe a résisté à
l’
élément germanique irréductible et irrationnel qui demandait à se déve
1081
qu’il n’est plus allemand ? Distinguons ici entre
les
résultats de l’effort goethéen et cet effort même. Il est facile de m
1082
us allemand ? Distinguons ici entre les résultats
de
l’effort goethéen et cet effort même. Il est facile de montrer ce qui
1083
allemand ? Distinguons ici entre les résultats de
l’
effort goethéen et cet effort même. Il est facile de montrer ce qui, d
1084
effort goethéen et cet effort même. Il est facile
de
montrer ce qui, dans l’œuvre écrite de Goethe, n’est pas typiquement
1085
ffort même. Il est facile de montrer ce qui, dans
l’
œuvre écrite de Goethe, n’est pas typiquement allemand, et peut être d
1086
est facile de montrer ce qui, dans l’œuvre écrite
de
Goethe, n’est pas typiquement allemand, et peut être directement assi
1087
ement assimilable pour un latin par exemple. Mais
la
nature spécifique de l’effort goethéen, cette lutte contre ses donnée
1088
r un latin par exemple. Mais la nature spécifique
de
l’effort goethéen, cette lutte contre ses données anarchiques et démo
1089
n latin par exemple. Mais la nature spécifique de
l’
effort goethéen, cette lutte contre ses données anarchiques et démonia
1090
te lutte contre quelque chose en lui qui ne cesse
de
renaître tout au long de sa vie et de menacer son équilibre si chèrem
1091
hose en lui qui ne cesse de renaître tout au long
de
sa vie et de menacer son équilibre si chèrement conquis, cette lutte
1092
ui ne cesse de renaître tout au long de sa vie et
de
menacer son équilibre si chèrement conquis, cette lutte enfin où rési
1093
ethe à être plus qu’allemand. En regard du Goethe
de
la vingt-sixième année, du Goethe qui se détourne du romantisme, plaç
1094
e à être plus qu’allemand. En regard du Goethe de
la
vingt-sixième année, du Goethe qui se détourne du romantisme, plaçons
1095
rne du romantisme, plaçons ce Hölderlin, qui vers
le
même âge, s’abandonne aux plus redoutables puissances démoniques, au
1096
ces démoniques, au vertige des titans, au vertige
de
la hauteur : « On peut tomber dans la hauteur comme dans la profondeu
1097
démoniques, au vertige des titans, au vertige de
la
hauteur : « On peut tomber dans la hauteur comme dans la profondeur.
1098
au vertige de la hauteur : « On peut tomber dans
la
hauteur comme dans la profondeur. » Nous aurons une antithèse presque
1099
eur : « On peut tomber dans la hauteur comme dans
la
profondeur. » Nous aurons une antithèse presque parfaite. Devant Goet
1100
ethe comme devant Hölderlin, s’ouvre à tel moment
de
la vie spirituelle une carrière de démesure et de délire splendide. S
1101
e comme devant Hölderlin, s’ouvre à tel moment de
la
vie spirituelle une carrière de démesure et de délire splendide. S’il
1102
e à tel moment de la vie spirituelle une carrière
de
démesure et de délire splendide. S’il s’abandonne, il deviendra non p
1103
de la vie spirituelle une carrière de démesure et
de
délire splendide. S’il s’abandonne, il deviendra non pas ce chêne tut
1104
hêne tutélaire (peut-être un peu commun), mais un
de
ces arbres étranges qui poussent d’un jet, donnent une fleur unique,
1105
mun), mais un de ces arbres étranges qui poussent
d’
un jet, donnent une fleur unique, puis meurent : aussitôt. Mais il pré
1106
ener à sa loi toutes ses puissances, c’est-à-dire
les
éduquer. Il part pour Weimar. Il a choisi. Il veut durer, il veut gué
1107
durer, il veut guérir. Et ce sont ces dix années
de
silence et de repli, si émouvantes, si pures, c’est-à-dire si conform
1108
t guérir. Et ce sont ces dix années de silence et
de
repli, si émouvantes, si pures, c’est-à-dire si conformes à la loi la
1109
émouvantes, si pures, c’est-à-dire si conformes à
la
loi la plus profonde de sa nature. Ces dix années où, pour reprendre
1110
tes, si pures, c’est-à-dire si conformes à la loi
la
plus profonde de sa nature. Ces dix années où, pour reprendre la comp
1111
est-à-dire si conformes à la loi la plus profonde
de
sa nature. Ces dix années où, pour reprendre la comparaison du chêne,
1112
e de sa nature. Ces dix années où, pour reprendre
la
comparaison du chêne, Goethe se fait un tronc, une écorce. En face du
1113
e fait un tronc, une écorce. En face du titanisme
de
Hölderlin — Hölderlin ou l’Allemand exaspéré — Goethe figure l’Allema
1114
En face du titanisme de Hölderlin — Hölderlin ou
l’
Allemand exaspéré — Goethe figure l’Allemand surmonté, l’Allemand guér
1115
Hölderlin ou l’Allemand exaspéré — Goethe figure
l’
Allemand surmonté, l’Allemand guéri. Mais guéri par ses moyens propres
1116
and exaspéré — Goethe figure l’Allemand surmonté,
l’
Allemand guéri. Mais guéri par ses moyens propres, more germanico pour
1117
ens propres, more germanico pourrait-on dire. Car
le
nom même de la cure à laquelle il se soumet se trouve être difficilem
1118
more germanico pourrait-on dire. Car le nom même
de
la cure à laquelle il se soumet se trouve être difficilement traduisi
1119
re germanico pourrait-on dire. Car le nom même de
la
cure à laquelle il se soumet se trouve être difficilement traduisible
1120
ment traduisible en français. Nous touchons ici à
la
constante nationale la moins discutable, le langage. Il serait très i
1121
nçais. Nous touchons ici à la constante nationale
la
moins discutable, le langage. Il serait très insuffisant de dire que
1122
ici à la constante nationale la moins discutable,
le
langage. Il serait très insuffisant de dire que le remède que Goethe
1123
iscutable, le langage. Il serait très insuffisant
de
dire que le remède que Goethe s’applique est l’action. Nous sommes ob
1124
e langage. Il serait très insuffisant de dire que
le
remède que Goethe s’applique est l’action. Nous sommes obligés, si no
1125
t de dire que le remède que Goethe s’applique est
l’
action. Nous sommes obligés, si nous voulons éviter tout malentendu, d
1126
obligés, si nous voulons éviter tout malentendu,
de
recourir, pour caractériser sa thérapeutique, à certains mots éminemm
1127
mment goethéens, mais à peu près intraduisibles :
la
Tätigkeit, la Tüchtigkeit de Hermann et Dorothée, de Wilhelm Meister,
1128
s, mais à peu près intraduisibles : la Tätigkeit,
la
Tüchtigkeit de Hermann et Dorothée, de Wilhelm Meister, ou le Streben
1129
Tätigkeit, la Tüchtigkeit de Hermann et Dorothée,
de
Wilhelm Meister, ou le Streben de Faust. Guérir de son germanisme irr
1130
it de Hermann et Dorothée, de Wilhelm Meister, ou
le
Streben de Faust. Guérir de son germanisme irrationnel par l’applicat
1131
e Wilhelm Meister, ou le Streben de Faust. Guérir
de
son germanisme irrationnel par l’application d’un remède germanique,
1132
e Faust. Guérir de son germanisme irrationnel par
l’
application d’un remède germanique, et rendre ainsi utilisable et comm
1133
r de son germanisme irrationnel par l’application
d’
un remède germanique, et rendre ainsi utilisable et communicable ce qu
1134
insi utilisable et communicable ce qui figurait à
l’
origine une valeur irréductible, tel est le mouvement goethéen par exc
1135
rait à l’origine une valeur irréductible, tel est
le
mouvement goethéen par excellence. Mais cette formule risque de reste
1136
oethéen par excellence. Mais cette formule risque
de
rester assez vague si nous ne lui trouvons tout de suite une illustra
1137
ns tout de suite une illustration concrète. Je ne
la
vois nulle part plus évidente que dans le cours de la Magie chez Goet
1138
. Je ne la vois nulle part plus évidente que dans
le
cours de la Magie chez Goethe. Dans l’ordre des vérités occultes, Goe
1139
a vois nulle part plus évidente que dans le cours
de
la Magie chez Goethe. Dans l’ordre des vérités occultes, Goethe chois
1140
ois nulle part plus évidente que dans le cours de
la
Magie chez Goethe. Dans l’ordre des vérités occultes, Goethe choisit
1141
e que dans le cours de la Magie chez Goethe. Dans
l’
ordre des vérités occultes, Goethe choisit d’abord celle qui lui paraî
1142
choisit d’abord celle qui lui paraît susceptible
d’
application vivante : la magie16. Ce serait ici le lieu de rappeler le
1143
ui lui paraît susceptible d’application vivante :
la
magie16. Ce serait ici le lieu de rappeler les influences subies avan
1144
d’application vivante : la magie16. Ce serait ici
le
lieu de rappeler les influences subies avant et après sa vingtième an
1145
ation vivante : la magie16. Ce serait ici le lieu
de
rappeler les influences subies avant et après sa vingtième année, cel
1146
e : la magie16. Ce serait ici le lieu de rappeler
les
influences subies avant et après sa vingtième année, celles de Parace
1147
subies avant et après sa vingtième année, celles
de
Paracelse, de Jacob Boehme, de Swedenborg. On sait qu’avec Mlle de Kl
1148
et après sa vingtième année, celles de Paracelse,
de
Jacob Boehme, de Swedenborg. On sait qu’avec Mlle de Klettenberg il s
1149
ième année, celles de Paracelse, de Jacob Boehme,
de
Swedenborg. On sait qu’avec Mlle de Klettenberg il se livra même à de
1150
de Klettenberg il se livra même à des expériences
d’
alchimie, ou, comme il le dit dans une lettre de cette époque, de « ch
1151
a même à des expériences d’alchimie, ou, comme il
le
dit dans une lettre de cette époque, de « chimie cabalistique ». Je v
1152
s d’alchimie, ou, comme il le dit dans une lettre
de
cette époque, de « chimie cabalistique ». Je voudrais surtout retenir
1153
comme il le dit dans une lettre de cette époque,
de
« chimie cabalistique ». Je voudrais surtout retenir le fait que la g
1154
himie cabalistique ». Je voudrais surtout retenir
le
fait que la grave maladie dont il souffrit à 18 ans fut guérie par un
1155
stique ». Je voudrais surtout retenir le fait que
la
grave maladie dont il souffrit à 18 ans fut guérie par un médecin de
1156
nt il souffrit à 18 ans fut guérie par un médecin
de
Francfort qui se vantait de connaître les remèdes des alchimistes. Te
1157
guérie par un médecin de Francfort qui se vantait
de
connaître les remèdes des alchimistes. Tel est peut-être l’Erlebnis q
1158
médecin de Francfort qui se vantait de connaître
les
remèdes des alchimistes. Tel est peut-être l’Erlebnis qui fonde chez
1159
re les remèdes des alchimistes. Tel est peut-être
l’
Erlebnis qui fonde chez Goethe une conception qu’on dirait presque pra
1160
e une conception qu’on dirait presque pragmatique
de
l’occultisme. Par ailleurs, le problème de la magie ne se pose point
1161
ne conception qu’on dirait presque pragmatique de
l’
occultisme. Par ailleurs, le problème de la magie ne se pose point à G
1162
resque pragmatique de l’occultisme. Par ailleurs,
le
problème de la magie ne se pose point à Goethe comme le problème tech
1163
atique de l’occultisme. Par ailleurs, le problème
de
la magie ne se pose point à Goethe comme le problème technique d’une
1164
que de l’occultisme. Par ailleurs, le problème de
la
magie ne se pose point à Goethe comme le problème technique d’une sci
1165
blème de la magie ne se pose point à Goethe comme
le
problème technique d’une science qu’il s’agirait d’approfondir. C’est
1166
e pose point à Goethe comme le problème technique
d’
une science qu’il s’agirait d’approfondir. C’est bien plutôt pour lui
1167
problème technique d’une science qu’il s’agirait
d’
approfondir. C’est bien plutôt pour lui un problème moral : étant donn
1168
utôt pour lui un problème moral : étant donné que
la
magie existe, qu’il existe une connaissance secrète et des moyens occ
1169
e une connaissance secrète et des moyens occultes
d’
agir sur les choses, quelle utilisation avons-nous le droit de faire d
1170
issance secrète et des moyens occultes d’agir sur
les
choses, quelle utilisation avons-nous le droit de faire de ces vérité
1171
gir sur les choses, quelle utilisation avons-nous
le
droit de faire de ces vérités ? En quoi la magie peut-elle contribuer
1172
es choses, quelle utilisation avons-nous le droit
de
faire de ces vérités ? En quoi la magie peut-elle contribuer au dével
1173
, quelle utilisation avons-nous le droit de faire
de
ces vérités ? En quoi la magie peut-elle contribuer au développement
1174
s-nous le droit de faire de ces vérités ? En quoi
la
magie peut-elle contribuer au développement organique de la personnal
1175
e peut-elle contribuer au développement organique
de
la personnalité ? C’est le problème posé par Faust dans la fameuse pr
1176
eut-elle contribuer au développement organique de
la
personnalité ? C’est le problème posé par Faust dans la fameuse premi
1177
éveloppement organique de la personnalité ? C’est
le
problème posé par Faust dans la fameuse première scène. Posé, et même
1178
sonnalité ? C’est le problème posé par Faust dans
la
fameuse première scène. Posé, et même, en principe, résolu dès cette
1179
résolu dès cette scène. Mais, pour Goethe jamais
la
solution de principe n’est une solution réelle, existentielle. Tout l
1180
cette scène. Mais, pour Goethe jamais la solution
de
principe n’est une solution réelle, existentielle. Tout le Faust va m
1181
pe n’est une solution réelle, existentielle. Tout
le
Faust va montrer que la vie seule, le faire, le Streben, peuvent réel
1182
elle, existentielle. Tout le Faust va montrer que
la
vie seule, le faire, le Streben, peuvent réellement résoudre la quest
1183
ielle. Tout le Faust va montrer que la vie seule,
le
faire, le Streben, peuvent réellement résoudre la question, et non pa
1184
t le Faust va montrer que la vie seule, le faire,
le
Streben, peuvent réellement résoudre la question, et non pas du tout
1185
le faire, le Streben, peuvent réellement résoudre
la
question, et non pas du tout supprimer les connaissances occultes du
1186
ésoudre la question, et non pas du tout supprimer
les
connaissances occultes du héros, mais au contraire les intérioriser,
1187
onnaissances occultes du héros, mais au contraire
les
intérioriser, les instruire dans le microcosme de son corps, pour ens
1188
tes du héros, mais au contraire les intérioriser,
les
instruire dans le microcosme de son corps, pour ensuite les manifeste
1189
au contraire les intérioriser, les instruire dans
le
microcosme de son corps, pour ensuite les manifester en actes, en act
1190
es intérioriser, les instruire dans le microcosme
de
son corps, pour ensuite les manifester en actes, en activité, en effo
1191
ire dans le microcosme de son corps, pour ensuite
les
manifester en actes, en activité, en effort. Ainsi Goethe, homme mode
1192
ort. Ainsi Goethe, homme moderne, détache d’abord
la
magie des choses, sur lesquelles principalement elle devait agir au M
1193
yen Âge. Ce n’est plus pour lui un truc qui opère
d’
une façon tout extérieure et impersonnelle. Mais c’est de plus en plus
1194
e plus en plus une expérience intérieure, morale.
La
magie de Goethe se condense en paroles, en Zaubersprüche, qui devienn
1195
plus une expérience intérieure, morale. La magie
de
Goethe se condense en paroles, en Zaubersprüche, qui deviennent tout
1196
ement chez lui, et de plus en plus, des préceptes
d’
action d’aspect purement pratique, je dirai même fastidieusement prati
1197
z lui, et de plus en plus, des préceptes d’action
d’
aspect purement pratique, je dirai même fastidieusement pratique, song
1198
e dirai même fastidieusement pratique, songeant à
l’
agacement que la constante prédication de la Tüchtigkeit provoque souv
1199
tidieusement pratique, songeant à l’agacement que
la
constante prédication de la Tüchtigkeit provoque souvent chez le lect
1200
ngeant à l’agacement que la constante prédication
de
la Tüchtigkeit provoque souvent chez le lecteur du Wilhelm Meister. Q
1201
ant à l’agacement que la constante prédication de
la
Tüchtigkeit provoque souvent chez le lecteur du Wilhelm Meister. Qu’o
1202
édication de la Tüchtigkeit provoque souvent chez
le
lecteur du Wilhelm Meister. Qu’on ne s’y trompe pas cependant : ces p
1203
Qu’on ne s’y trompe pas cependant : ces préceptes
d’
allure si bourgeoise sont dirigés d’abord contre Goethe lui-même, cont
1204
lui-même, contre son démonisme ; ils constituent
la
cure de cette seule maladie morale à laquelle Goethe réduit toutes le
1205
e, contre son démonisme ; ils constituent la cure
de
cette seule maladie morale à laquelle Goethe réduit toutes les autres
1206
le maladie morale à laquelle Goethe réduit toutes
les
autres maladies, de cette seule maladie qui tout ensemble nourrit la
1207
aquelle Goethe réduit toutes les autres maladies,
de
cette seule maladie qui tout ensemble nourrit la menace magique et tr
1208
de cette seule maladie qui tout ensemble nourrit
la
menace magique et trouve son antidote dans une magie dominée. La magi
1209
ue et trouve son antidote dans une magie dominée.
La
magie est ainsi, pour Goethe, un remède dont il doit arriver à se dél
1210
in, aveuglé par son effort rédempteur, meurt dans
le
renoncement total, qu’il lui est enfin donné de voir, de contempler,
1211
s le renoncement total, qu’il lui est enfin donné
de
voir, de contempler, de se reposer dans le savoir pur. Le Second Faus
1212
ncement total, qu’il lui est enfin donné de voir,
de
contempler, de se reposer dans le savoir pur. Le Second Faust est un
1213
qu’il lui est enfin donné de voir, de contempler,
de
se reposer dans le savoir pur. Le Second Faust est un anti-Goethe — o
1214
donné de voir, de contempler, de se reposer dans
le
savoir pur. Le Second Faust est un anti-Goethe — ou mieux : c’est la
1215
econd Faust est un anti-Goethe — ou mieux : c’est
la
« personne » de Goethe triomphant de son « individu ». ⁂ Telle est la
1216
un anti-Goethe — ou mieux : c’est la « personne »
de
Goethe triomphant de son « individu ». ⁂ Telle est la sagesse de Faus
1217
ieux : c’est la « personne » de Goethe triomphant
de
son « individu ». ⁂ Telle est la sagesse de Faust : nous n’avons pas
1218
oethe triomphant de son « individu ». ⁂ Telle est
la
sagesse de Faust : nous n’avons pas besoin d’autres révélations que d
1219
phant de son « individu ». ⁂ Telle est la sagesse
de
Faust : nous n’avons pas besoin d’autres révélations que de celles-là
1220
nous n’avons pas besoin d’autres révélations que
de
celles-là qui nous poussent à réaliser en action notre loi personnell
1221
qui jamais ne mutile et qui jamais ne renie rien
de
ce qu’il y a dans l’être d’irréductiblement original ; sagesse dont l
1222
et qui jamais ne renie rien de ce qu’il y a dans
l’
être d’irréductiblement original ; sagesse dont l’opération magistrale
1223
jamais ne renie rien de ce qu’il y a dans l’être
d’
irréductiblement original ; sagesse dont l’opération magistrale consis
1224
l’être d’irréductiblement original ; sagesse dont
l’
opération magistrale consiste à rendre utilisables pour la vie de tous
1225
ion magistrale consiste à rendre utilisables pour
la
vie de tous, et de tous les jours, les seules valeurs réelles qui son
1226
istrale consiste à rendre utilisables pour la vie
de
tous, et de tous les jours, les seules valeurs réelles qui sont, à l’
1227
iste à rendre utilisables pour la vie de tous, et
de
tous les jours, les seules valeurs réelles qui sont, à l’origine, dif
1228
endre utilisables pour la vie de tous, et de tous
les
jours, les seules valeurs réelles qui sont, à l’origine, différence e
1229
sables pour la vie de tous, et de tous les jours,
les
seules valeurs réelles qui sont, à l’origine, différence essentielle,
1230
les jours, les seules valeurs réelles qui sont, à
l’
origine, différence essentielle, secret incomparable. On comprend dès
1231
ret incomparable. On comprend dès lors facilement
la
raison du culte rendu à Goethe par les meilleurs Allemands. Goethe fi
1232
facilement la raison du culte rendu à Goethe par
les
meilleurs Allemands. Goethe figure à leurs yeux la plus harmonieuse r
1233
s meilleurs Allemands. Goethe figure à leurs yeux
la
plus harmonieuse résolution des dissonances proprement germaniques. N
1234
plus qu’en Allemagne cette grandeur particulière
de
Goethe ne peut être éprouvée avec plus de reconnaissance, nulle part
1235
culière de Goethe ne peut être éprouvée avec plus
de
reconnaissance, nulle part elle ne peut être aussi tonique. Mais il y
1236
est un « Allemand surmonté » si j’ose dire — et à
la
manière allemande —, parce qu’il sut réaliser en lui d’abord la média
1237
emande —, parce qu’il sut réaliser en lui d’abord
la
médiation d’une valeur irrationnelle et d’une utilité générale, il pe
1238
ce qu’il sut réaliser en lui d’abord la médiation
d’
une valeur irrationnelle et d’une utilité générale, il peut nous offri
1239
’abord la médiation d’une valeur irrationnelle et
d’
une utilité générale, il peut nous offrir le modèle, la formule et com
1240
le et d’une utilité générale, il peut nous offrir
le
modèle, la formule et comme le thème dynamique d’une médiation plus v
1241
utilité générale, il peut nous offrir le modèle,
la
formule et comme le thème dynamique d’une médiation plus vaste : la m
1242
l peut nous offrir le modèle, la formule et comme
le
thème dynamique d’une médiation plus vaste : la médiation entre la va
1243
le modèle, la formule et comme le thème dynamique
d’
une médiation plus vaste : la médiation entre la valeur unique et irra
1244
e le thème dynamique d’une médiation plus vaste :
la
médiation entre la valeur unique et irrationnelle d’une nation d’une
1245
e d’une médiation plus vaste : la médiation entre
la
valeur unique et irrationnelle d’une nation d’une part, et le bien co
1246
médiation entre la valeur unique et irrationnelle
d’
une nation d’une part, et le bien commun universel d’autre part. Il n’
1247
ique et irrationnelle d’une nation d’une part, et
le
bien commun universel d’autre part. Il n’y a de valeur que personnell
1248
t le bien commun universel d’autre part. Il n’y a
de
valeur que personnelle et originale, c’est-à-dire à l’état premier, i
1249
leur que personnelle et originale, c’est-à-dire à
l’
état premier, incommunicable. L’exaltation de ces valeurs en elles-mêm
1250
e, c’est-à-dire à l’état premier, incommunicable.
L’
exaltation de ces valeurs en elles-mêmes, le nationalisme romantique,
1251
re à l’état premier, incommunicable. L’exaltation
de
ces valeurs en elles-mêmes, le nationalisme romantique, conduit à la
1252
able. L’exaltation de ces valeurs en elles-mêmes,
le
nationalisme romantique, conduit à la guerre. L’affaiblissement de ce
1253
lles-mêmes, le nationalisme romantique, conduit à
la
guerre. L’affaiblissement de ces valeurs dans ce qu’elles ont de spéc
1254
le nationalisme romantique, conduit à la guerre.
L’
affaiblissement de ces valeurs dans ce qu’elles ont de spécifique, par
1255
omantique, conduit à la guerre. L’affaiblissement
de
ces valeurs dans ce qu’elles ont de spécifique, par la multiplication
1256
faiblissement de ces valeurs dans ce qu’elles ont
de
spécifique, par la multiplication inconsidérée des échanges, conduit
1257
s valeurs dans ce qu’elles ont de spécifique, par
la
multiplication inconsidérée des échanges, conduit à l’internationalis
1258
ltiplication inconsidérée des échanges, conduit à
l’
internationalisme de la médiocrité. Seule, la médiation, c’est-à-dire
1259
dérée des échanges, conduit à l’internationalisme
de
la médiocrité. Seule, la médiation, c’est-à-dire l’effort de surmonte
1260
ée des échanges, conduit à l’internationalisme de
la
médiocrité. Seule, la médiation, c’est-à-dire l’effort de surmonter e
1261
it à l’internationalisme de la médiocrité. Seule,
la
médiation, c’est-à-dire l’effort de surmonter en soi-même d’abord ses
1262
la médiocrité. Seule, la médiation, c’est-à-dire
l’
effort de surmonter en soi-même d’abord ses idiosyncrasies pour n’en o
1263
crité. Seule, la médiation, c’est-à-dire l’effort
de
surmonter en soi-même d’abord ses idiosyncrasies pour n’en offrir aux
1264
es idiosyncrasies pour n’en offrir aux autres que
les
plus hauts et utiles résultats, peut sauver à la fois la valeur et la
1265
hauts et utiles résultats, peut sauver à la fois
la
valeur et la paix. Mais la médiation est l’office de la seule grandeu
1266
les résultats, peut sauver à la fois la valeur et
la
paix. Mais la médiation est l’office de la seule grandeur. C’est parc
1267
peut sauver à la fois la valeur et la paix. Mais
la
médiation est l’office de la seule grandeur. C’est parce que Goethe e
1268
fois la valeur et la paix. Mais la médiation est
l’
office de la seule grandeur. C’est parce que Goethe est grand — et nou
1269
valeur et la paix. Mais la médiation est l’office
de
la seule grandeur. C’est parce que Goethe est grand — et nous venons
1270
eur et la paix. Mais la médiation est l’office de
la
seule grandeur. C’est parce que Goethe est grand — et nous venons de
1271
rce que Goethe est grand — et nous venons de dire
de
quelle grandeur, nationale en son origine — qu’il vaut pour nous auss
1272
nité allemande a pu se faire sur son nom — et non
l’
inverse. Et c’est, au second degré, parce qu’il a une valeur nationale
1273
ond degré, parce qu’il a une valeur nationale que
l’
on peut parler de s ?, valeur internationale. Si une telle affirmation
1274
qu’il a une valeur nationale que l’on peut parler
de
s ?, valeur internationale. Si une telle affirmation n’était réelleme
1275
elle affirmation n’était réellement qu’un truisme
de
nos jours, le problème international se poserait d’une façon très dif
1276
on n’était réellement qu’un truisme de nos jours,
le
problème international se poserait d’une façon très différente devant
1277
nos jours, le problème international se poserait
d’
une façon très différente devant l’opinion publique. La paix par les p
1278
al se poserait d’une façon très différente devant
l’
opinion publique. La paix par les peuples est un leurre, une formule d
1279
façon très différente devant l’opinion publique.
La
paix par les peuples est un leurre, une formule de journalistes. L’of
1280
différente devant l’opinion publique. La paix par
les
peuples est un leurre, une formule de journalistes. L’office des peup
1281
a paix par les peuples est un leurre, une formule
de
journalistes. L’office des peuples modernes, en tant qu’ils se connai
1282
uples est un leurre, une formule de journalistes.
L’
office des peuples modernes, en tant qu’ils se connaissent distincts,
1283
qu’ils se connaissent distincts, paraît bien être
de
se haïr. L’office des élites est au contraire de se comprendre en tan
1284
nnaissent distincts, paraît bien être de se haïr.
L’
office des élites est au contraire de se comprendre en tant que distin
1285
t-à-dire en tant que valeurs. Seules, et d’abord,
les
élites se comprennent. (Qu’on les reconnaisse et qu’on les juge à cet
1286
es, et d’abord, les élites se comprennent. (Qu’on
les
reconnaisse et qu’on les juge à cette mesure !) Et c’est dans ce sens
1287
s se comprennent. (Qu’on les reconnaisse et qu’on
les
juge à cette mesure !) Et c’est dans ce sens surtout qu’il faut enten
1288
Et c’est dans ce sens surtout qu’il faut entendre
le
grand vers gnomique de Goethe : Über allen Gipfeln ist Ruh.17 Les
1289
urtout qu’il faut entendre le grand vers gnomique
de
Goethe : Über allen Gipfeln ist Ruh.17 Les élites, en tant qu’éli
1290
que de Goethe : Über allen Gipfeln ist Ruh.17
Les
élites, en tant qu’élites, se rencontrent dans la compréhension, alor
1291
es élites, en tant qu’élites, se rencontrent dans
la
compréhension, alors que les masses, en tant que masses se battent da
1292
, se rencontrent dans la compréhension, alors que
les
masses, en tant que masses se battent dans la confusion18. C’est pour
1293
ue les masses, en tant que masses se battent dans
la
confusion18. C’est pourquoi notre tâche — que Goethe eût approuvée —
1294
oi notre tâche — que Goethe eût approuvée — reste
de
fédérer des différences authentiques, et non pas d’uniformiser des mé
1295
fédérer des différences authentiques, et non pas
d’
uniformiser des médiocrités décolorées. L’harmonie d’un tableau naît d
1296
non pas d’uniformiser des médiocrités décolorées.
L’
harmonie d’un tableau naît de l’opposition des tons : c’est une harmon
1297
niformiser des médiocrités décolorées. L’harmonie
d’
un tableau naît de l’opposition des tons : c’est une harmonie fédérale
1298
iocrités décolorées. L’harmonie d’un tableau naît
de
l’opposition des tons : c’est une harmonie fédérale. 16. Rappelons
1299
rités décolorées. L’harmonie d’un tableau naît de
l’
opposition des tons : c’est une harmonie fédérale. 16. Rappelons ici
1300
c’est une harmonie fédérale. 16. Rappelons ici
la
distinction — si importante pour la Renaissance — entre magie et astr
1301
Rappelons ici la distinction — si importante pour
la
Renaissance — entre magie et astrologie. L’astrologie est la connaiss
1302
pour la Renaissance — entre magie et astrologie.
L’
astrologie est la connaissance occulte des lois du monde ; la magie es
1303
nce — entre magie et astrologie. L’astrologie est
la
connaissance occulte des lois du monde ; la magie est la science de l
1304
e est la connaissance occulte des lois du monde ;
la
magie est la science de l’action sur les choses. 17. Sur tous les so
1305
aissance occulte des lois du monde ; la magie est
la
science de l’action sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside
1306
culte des lois du monde ; la magie est la science
de
l’action sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside la paix. 1
1307
te des lois du monde ; la magie est la science de
l’
action sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside la paix. 18.
1308
u monde ; la magie est la science de l’action sur
les
choses. 17. Sur tous les sommets réside la paix. 18. « Les haines n
1309
science de l’action sur les choses. 17. Sur tous
les
sommets réside la paix. 18. « Les haines nationales sont des vices d
1310
sur les choses. 17. Sur tous les sommets réside
la
paix. 18. « Les haines nationales sont des vices de populace », disa
1311
17. Sur tous les sommets réside la paix. 18. «
Les
haines nationales sont des vices de populace », disait Goethe. Je n’o
1312
paix. 18. « Les haines nationales sont des vices
de
populace », disait Goethe. Je n’oublie pas, d’ailleurs, ce mot d’un b
1313
isait Goethe. Je n’oublie pas, d’ailleurs, ce mot
d’
un bon observateur des choses politiques, William Martin : « Les masse
1314
rvateur des choses politiques, William Martin : «
Les
masses seraient volontiers internationalistes ; ce sont les élites qu
1315
seraient volontiers internationalistes ; ce sont
les
élites qui sont nationalistes. » L’observation me paraît juste en ce
1316
es ; ce sont les élites qui sont nationalistes. »
L’
observation me paraît juste en ce sens : que ce sont toujours les élit
1317
me paraît juste en ce sens : que ce sont toujours
les
élites qui ont pris conscience des valeurs nationales en voyageant, e
1318
s il est clair que si ces élites adoptent ensuite
les
passions des masses (créées par la propagande de l’État) elles trahis
1319
ptent ensuite les passions des masses (créées par
la
propagande de l’État) elles trahissent leur fonction de compréhension
1320
les passions des masses (créées par la propagande
de
l’État) elles trahissent leur fonction de compréhension, et cessent d
1321
passions des masses (créées par la propagande de
l’
État) elles trahissent leur fonction de compréhension, et cessent de m
1322
pagande de l’État) elles trahissent leur fonction
de
compréhension, et cessent de mériter le nom d’élites. Par malheur, c’
1323
issent leur fonction de compréhension, et cessent
de
mériter le nom d’élites. Par malheur, c’est cette trahison-là que l’o
1324
fonction de compréhension, et cessent de mériter
le
nom d’élites. Par malheur, c’est cette trahison-là que l’on baptise a
1325
on de compréhension, et cessent de mériter le nom
d’
élites. Par malheur, c’est cette trahison-là que l’on baptise aujourd’
1326
’élites. Par malheur, c’est cette trahison-là que
l’
on baptise aujourd’hui « nationalisme. »
1327
t en 1855. Presque toute son œuvre, une vingtaine
de
volumes, à quoi nous pouvons ajouter dix-huit volumes de papiers post
1328
mes, à quoi nous pouvons ajouter dix-huit volumes
de
papiers posthumes, fut composée en l’espace de douze années. Le père
1329
uit volumes de papiers posthumes, fut composée en
l’
espace de douze années. Le père de Kierkegaard avait passé son enfance
1330
es de papiers posthumes, fut composée en l’espace
de
douze années. Le père de Kierkegaard avait passé son enfance à garder
1331
thumes, fut composée en l’espace de douze années.
Le
père de Kierkegaard avait passé son enfance à garder les moutons dans
1332
e de Kierkegaard avait passé son enfance à garder
les
moutons dans la plaine du Jutland. Un jour, accablé par la misère, il
1333
avait passé son enfance à garder les moutons dans
la
plaine du Jutland. Un jour, accablé par la misère, il était monté sur
1334
s dans la plaine du Jutland. Un jour, accablé par
la
misère, il était monté sur un tertre et il avait maudit le Dieu tout-
1335
, il était monté sur un tertre et il avait maudit
le
Dieu tout-puissant qui le laissait mourir de faim. Ce blasphème assom
1336
rtre et il avait maudit le Dieu tout-puissant qui
le
laissait mourir de faim. Ce blasphème assombrit toute sa vie, et la r
1337
udit le Dieu tout-puissant qui le laissait mourir
de
faim. Ce blasphème assombrit toute sa vie, et la révélation qu’en eut
1338
de faim. Ce blasphème assombrit toute sa vie, et
la
révélation qu’en eut plus tard Søren fut décisive pour tout son dével
1339
isive pour tout son développement religieux. Mais
le
défi jeté à Dieu sembla porter bonheur au jeune berger. Il devint com
1340
Et c’est ainsi que Kierkegaard reçut en héritage
de
son père, après une sévère éducation piétiste, un secret terrifiant e
1341
lle. Du secret, il tira son œuvre. Sa fortune, il
la
confia à l’un de ses frères, ne voulant pas avoir affaire aux banques
1342
l tira son œuvre. Sa fortune, il la confia à l’un
de
ses frères, ne voulant pas avoir affaire aux banques. Lorsqu’il mour
1343
’en subsistait presque rien. Cet argent provenait
d’
une malédiction pensait-il, il l’avait donc dilapidé, surtout en dons.
1344
argent provenait d’une malédiction pensait-il, il
l’
avait donc dilapidé, surtout en dons. Sa vie était très simple. Il tra
1345
ait très simple. Il travaillait une grande partie
de
la nuit. Georg Brandès rapporte qu’on pouvait le voir, de la rue, arp
1346
très simple. Il travaillait une grande partie de
la
nuit. Georg Brandès rapporte qu’on pouvait le voir, de la rue, arpent
1347
de la nuit. Georg Brandès rapporte qu’on pouvait
le
voir, de la rue, arpenter longuement les pièces illuminées de ses app
1348
it. Georg Brandès rapporte qu’on pouvait le voir,
de
la rue, arpenter longuement les pièces illuminées de ses appartements
1349
Georg Brandès rapporte qu’on pouvait le voir, de
la
rue, arpenter longuement les pièces illuminées de ses appartements. D
1350
n pouvait le voir, de la rue, arpenter longuement
les
pièces illuminées de ses appartements. Dans chaque chambre, il faisai
1351
la rue, arpenter longuement les pièces illuminées
de
ses appartements. Dans chaque chambre, il faisait disposer une écrito
1352
écritoire et du papier de manière à pouvoir noter
les
phrases qu’il composait tout en marchant. À l’aube, il s’accordait qu
1353
r les phrases qu’il composait tout en marchant. À
l’
aube, il s’accordait quelque répit, errait sur les quais déserts du po
1354
l’aube, il s’accordait quelque répit, errait sur
les
quais déserts du port, ou gagnait les forêts qui avoisinent la capita
1355
errait sur les quais déserts du port, ou gagnait
les
forêts qui avoisinent la capitale. Puis il se remettait à écrire. Ver
1356
rts du port, ou gagnait les forêts qui avoisinent
la
capitale. Puis il se remettait à écrire. Vers midi, on le voyait parc
1357
ale. Puis il se remettait à écrire. Vers midi, on
le
voyait parcourir la rue la plus animée de la ville, parler, rire et d
1358
ttait à écrire. Vers midi, on le voyait parcourir
la
rue la plus animée de la ville, parler, rire et discuter avec des bou
1359
écrire. Vers midi, on le voyait parcourir la rue
la
plus animée de la ville, parler, rire et discuter avec des bourgeois,
1360
idi, on le voyait parcourir la rue la plus animée
de
la ville, parler, rire et discuter avec des bourgeois, des jeunes fil
1361
, on le voyait parcourir la rue la plus animée de
la
ville, parler, rire et discuter avec des bourgeois, des jeunes filles
1362
jeunes filles, des balayeurs, des intellectuels,
le
petit peuple. On connaissait sa silhouette, ses plaisanteries, il ava
1363
houette, ses plaisanteries, il avait sa légende «
d’
original ». On savait aussi qu’il était le meilleur écrivain de son pa
1364
gende « d’original ». On savait aussi qu’il était
le
meilleur écrivain de son pays. Sa première œuvre eut un immense succè
1365
On savait aussi qu’il était le meilleur écrivain
de
son pays. Sa première œuvre eut un immense succès ; mais à mesure qu’
1366
ès ; mais à mesure qu’il se fit mieux comprendre,
le
public s’écarta, effrayé. Lorsqu’en 1854, il se mit à attaquer de fro
1367
ta, effrayé. Lorsqu’en 1854, il se mit à attaquer
de
front, avec une extrême violence, le christianisme officiel et les év
1368
t à attaquer de front, avec une extrême violence,
le
christianisme officiel et les évêques qui avaient loué ses premières
1369
ne extrême violence, le christianisme officiel et
les
évêques qui avaient loué ses premières œuvres, il se vit abandonné da
1370
ué ses premières œuvres, il se vit abandonné dans
la
plus complète solitude qu’ait jamais connue un grand esprit. Un an pl
1371
nnue un grand esprit. Un an plus tard, épuisé par
la
lutte, il tomba au cours d’une promenade en ville. On le transporta à
1372
plus tard, épuisé par la lutte, il tomba au cours
d’
une promenade en ville. On le transporta à l’hôpital, où il mourut pai
1373
e, il tomba au cours d’une promenade en ville. On
le
transporta à l’hôpital, où il mourut paisiblement « en saluant tous l
1374
ours d’une promenade en ville. On le transporta à
l’
hôpital, où il mourut paisiblement « en saluant tous les hommes ». Le
1375
ital, où il mourut paisiblement « en saluant tous
les
hommes ». Le seul événement extérieur de sa vie fut la rupture de ses
1376
urut paisiblement « en saluant tous les hommes ».
Le
seul événement extérieur de sa vie fut la rupture de ses fiançailles
1377
nt tous les hommes ». Le seul événement extérieur
de
sa vie fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen. Mais l’ac
1378
mmes ». Le seul événement extérieur de sa vie fut
la
rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen. Mais l’acte qui résume
1379
seul événement extérieur de sa vie fut la rupture
de
ses fiançailles avec Régine Olsen. Mais l’acte qui résume toute son œ
1380
upture de ses fiançailles avec Régine Olsen. Mais
l’
acte qui résume toute son œuvre, cet acte après lequel, semblable au p
1381
nce Hamlet — autre Danois — il put mourir certain
d’
avoir accompli sa mission, ce fut son attaque contre le christianisme
1382
ir accompli sa mission, ce fut son attaque contre
le
christianisme officiel, au nom du Christ de l’Évangile. Il avait term
1383
Christ de l’Évangile. Il avait terminé ses études
de
théologie, mais il ne fut jamais pasteur. Il lui arriva pourtant de p
1384
il ne fut jamais pasteur. Il lui arriva pourtant
de
prêcher, et ses sermons, réunis sous le titre général de Discours d’é
1385
pourtant de prêcher, et ses sermons, réunis sous
le
titre général de Discours d’édification remplissent plusieurs volumes
1386
sermons, réunis sous le titre général de Discours
d’
édification remplissent plusieurs volumes. Ce furent les seuls écrits
1387
fication remplissent plusieurs volumes. Ce furent
les
seuls écrits qu’il publia sous son nom. Tous ses ouvrages esthétiques
1388
Tous ses ouvrages esthétiques et philosophiques,
de
la Répétition à l’Exercice du christianisme, en passant par la Maladi
1389
us ses ouvrages esthétiques et philosophiques, de
la
Répétition à l’Exercice du christianisme, en passant par la Maladie m
1390
esthétiques et philosophiques, de la Répétition à
l’
Exercice du christianisme, en passant par la Maladie mortelle et le Co
1391
ion à l’Exercice du christianisme, en passant par
la
Maladie mortelle et le Concept d’angoisse, parurent sous divers pseud
1392
istianisme, en passant par la Maladie mortelle et
le
Concept d’angoisse, parurent sous divers pseudonymes symboliques. Il
1393
en passant par la Maladie mortelle et le Concept
d’
angoisse, parurent sous divers pseudonymes symboliques. Il voulait sig
1394
par là que ces ouvrages n’exprimaient pas encore
la
totalité de son message chrétien, et qu’il ne pouvait pas en assumer
1395
ces ouvrages n’exprimaient pas encore la totalité
de
son message chrétien, et qu’il ne pouvait pas en assumer l’entière re
1396
sage chrétien, et qu’il ne pouvait pas en assumer
l’
entière responsabilité devant Dieu et devant les hommes. Ce ne fut qu’
1397
er l’entière responsabilité devant Dieu et devant
les
hommes. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à
1398
devant Dieu et devant les hommes. Ce ne fut qu’à
la
fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte contre l’Église é
1399
Dieu et devant les hommes. Ce ne fut qu’à la fin
de
sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte contre l’Église établie,
1400
u’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à
la
lutte contre l’Église établie, lutte qui devait le mener à la mort pa
1401
vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte contre
l’
Église établie, lutte qui devait le mener à la mort parce qu’elle acco
1402
a lutte contre l’Église établie, lutte qui devait
le
mener à la mort parce qu’elle accomplissait sa vocation chrétienne. ⁂
1403
tre l’Église établie, lutte qui devait le mener à
la
mort parce qu’elle accomplissait sa vocation chrétienne. ⁂ On a compa
1404
à « tendance religieuse » et non pas un « témoin
de
la vérité » ; c’est qu’il se faisait du christianisme une idée si pur
1405
« tendance religieuse » et non pas un « témoin de
la
vérité » ; c’est qu’il se faisait du christianisme une idée si pure e
1406
dire chrétien. Cette position paradoxale a permis
les
interprétations les plus diverses. Elle assure aussi à sa pensée une
1407
position paradoxale a permis les interprétations
les
plus diverses. Elle assure aussi à sa pensée une influence multiforme
1408
ne influence multiforme, et qui va croissant avec
le
temps. La philosophie allemande contemporaine, avec ses deux grands m
1409
ce multiforme, et qui va croissant avec le temps.
La
philosophie allemande contemporaine, avec ses deux grands maîtres Hei
1410
deux grands maîtres Heidegger et Jaspers, procède
de
sa définition de l’« existence ». La théologie barthienne se réclame
1411
es Heidegger et Jaspers, procède de sa définition
de
l’« existence ». La théologie barthienne se réclame de sa thèse princ
1412
Heidegger et Jaspers, procède de sa définition de
l’
« existence ». La théologie barthienne se réclame de sa thèse principa
1413
ers, procède de sa définition de l’« existence ».
La
théologie barthienne se réclame de sa thèse principale : l’affirmatio
1414
« existence ». La théologie barthienne se réclame
de
sa thèse principale : l’affirmation d’une « différence qualitative in
1415
ie barthienne se réclame de sa thèse principale :
l’
affirmation d’une « différence qualitative infinie entre Dieu et l’hom
1416
se réclame de sa thèse principale : l’affirmation
d’
une « différence qualitative infinie entre Dieu et l’homme ». Le sens
1417
ne « différence qualitative infinie entre Dieu et
l’
homme ». Le sens réel et profond de toute son œuvre réside dans sa pro
1418
ence qualitative infinie entre Dieu et l’homme ».
Le
sens réel et profond de toute son œuvre réside dans sa protestation à
1419
entre Dieu et l’homme ». Le sens réel et profond
de
toute son œuvre réside dans sa protestation à la fois violente et hum
1420
et pourtant foncièrement charitable, en faveur de
l’
absolu évangélique. « Kierkegaard — dit Rudolph Kassner — fut le derni
1421
ner — fut le dernier grand protestant. On ne peut
le
comparer qu’aux fondateurs du christianisme… Tous les autres paraisse
1422
comparer qu’aux fondateurs du christianisme… Tous
les
autres paraissent petits à côté de lui. La question essentielle pour
1423
Tous les autres paraissent petits à côté de lui.
La
question essentielle pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je c
1424
, un protestant pouvait trouver pareille formule…
L’
œuvre la plus profonde et la plus originale de Kierkegaard est son Con
1425
testant pouvait trouver pareille formule… L’œuvre
la
plus profonde et la plus originale de Kierkegaard est son Concept de
1426
ver pareille formule… L’œuvre la plus profonde et
la
plus originale de Kierkegaard est son Concept de l’angoisse, auquel o
1427
le… L’œuvre la plus profonde et la plus originale
de
Kierkegaard est son Concept de l’angoisse, auquel on ne peut trouver
1428
la plus originale de Kierkegaard est son Concept
de
l’angoisse, auquel on ne peut trouver d’analogie que chez Dostoïevski
1429
plus originale de Kierkegaard est son Concept de
l’
angoisse, auquel on ne peut trouver d’analogie que chez Dostoïevski. K
1430
Concept de l’angoisse, auquel on ne peut trouver
d’
analogie que chez Dostoïevski. Kierkegaard, d’ailleurs, ne peut être p
1431
lacé qu’à côté du poète russe. Tous deux marchent
de
pair, et aucun autre esprit du siècle ne les dépasse. » Nul ne saurai
1432
chent de pair, et aucun autre esprit du siècle ne
les
dépasse. » Nul ne saurait mesurer aujourd’hui le développement promis
1433
les dépasse. » Nul ne saurait mesurer aujourd’hui
le
développement promis à l’influence de Kierkegaard sur notre temps, qu
1434
ait mesurer aujourd’hui le développement promis à
l’
influence de Kierkegaard sur notre temps, qui le redécouvre après cent
1435
aujourd’hui le développement promis à l’influence
de
Kierkegaard sur notre temps, qui le redécouvre après cent ans. Ce qui
1436
à l’influence de Kierkegaard sur notre temps, qui
le
redécouvre après cent ans. Ce qui est sûr, c’est qu’à la différence d
1437
couvre après cent ans. Ce qui est sûr, c’est qu’à
la
différence d’un Nietzsche même, personne ne parviendra jamais à « uti
1438
ent ans. Ce qui est sûr, c’est qu’à la différence
d’
un Nietzsche même, personne ne parviendra jamais à « utiliser » Kierke
1439
politiques et temporelles. Il se dresse au seuil
de
l’époque, comme la plus radicale dénonciation de nos lâchetés collect
1440
litiques et temporelles. Il se dresse au seuil de
l’
époque, comme la plus radicale dénonciation de nos lâchetés collective
1441
orelles. Il se dresse au seuil de l’époque, comme
la
plus radicale dénonciation de nos lâchetés collectives, de nos compro
1442
de l’époque, comme la plus radicale dénonciation
de
nos lâchetés collectives, de nos compromis spirituels, de nos passion
1443
adicale dénonciation de nos lâchetés collectives,
de
nos compromis spirituels, de nos passions courtes et agitées. Sur une
1444
âchetés collectives, de nos compromis spirituels,
de
nos passions courtes et agitées. Sur une pierre de cimetière danois,
1445
e nos passions courtes et agitées. Sur une pierre
de
cimetière danois, l’on peut lire cette inscription nue : « Le solitai
1446
s et agitées. Sur une pierre de cimetière danois,
l’
on peut lire cette inscription nue : « Le solitaire ». Le rire et la p
1447
danois, l’on peut lire cette inscription nue : «
Le
solitaire ». Le rire et la passion sévère, le ricanement puissant et
1448
ut lire cette inscription nue : « Le solitaire ».
Le
rire et la passion sévère, le ricanement puissant et le message d’amo
1449
te inscription nue : « Le solitaire ». Le rire et
la
passion sévère, le ricanement puissant et le message d’amour meurtri
1450
: « Le solitaire ». Le rire et la passion sévère,
le
ricanement puissant et le message d’amour meurtri de Kierkegaard trav
1451
e et la passion sévère, le ricanement puissant et
le
message d’amour meurtri de Kierkegaard traversent notre âge comme cet
1452
sion sévère, le ricanement puissant et le message
d’
amour meurtri de Kierkegaard traversent notre âge comme cette pierre e
1453
ricanement puissant et le message d’amour meurtri
de
Kierkegaard traversent notre âge comme cette pierre et ce mot gravé,
1454
omme cette pierre et ce mot gravé, qui ne cessent
de
nous accuser dans leur silence d’éternité. Trois rapsodies sur des th
1455
qui ne cessent de nous accuser dans leur silence
d’
éternité. Trois rapsodies sur des thèmes empruntés à Kierkegaard IL
1456
des thèmes empruntés à Kierkegaard ILa pureté
de
Kierkegaard La plupart des gens vivent dans une confusion impensab
1457
une confusion impensable, et n’en conçoivent pas
de
malaise. D’autres qui s’essaient à penser en fin de semaine, comme on
1458
malaise. D’autres qui s’essaient à penser en fin
de
semaine, comme on fait un peu d’ordre dans l’appartement, reculent bi
1459
à penser en fin de semaine, comme on fait un peu
d’
ordre dans l’appartement, reculent bientôt devant l’énormité — l’absen
1460
fin de semaine, comme on fait un peu d’ordre dans
l’
appartement, reculent bientôt devant l’énormité — l’absence de norme —
1461
ordre dans l’appartement, reculent bientôt devant
l’
énormité — l’absence de norme — de la vie telle qu’ils la découvrent.
1462
appartement, reculent bientôt devant l’énormité —
l’
absence de norme — de la vie telle qu’ils la découvrent. Ils se rendor
1463
t, reculent bientôt devant l’énormité — l’absence
de
norme — de la vie telle qu’ils la découvrent. Ils se rendorment, ou b
1464
bientôt devant l’énormité — l’absence de norme —
de
la vie telle qu’ils la découvrent. Ils se rendorment, ou bien édifien
1465
entôt devant l’énormité — l’absence de norme — de
la
vie telle qu’ils la découvrent. Ils se rendorment, ou bien édifient d
1466
ité — l’absence de norme — de la vie telle qu’ils
la
découvrent. Ils se rendorment, ou bien édifient des systèmes (qu’ils
1467
u bien édifient des systèmes (qu’ils se garderont
d’
habiter). Ceux qui persistent cependant, s’aperçoivent que l’entrepris
1468
Ceux qui persistent cependant, s’aperçoivent que
l’
entreprise pourrait bien être mortellement compromettante. Aussi l’his
1469
rait bien être mortellement compromettante. Aussi
l’
histoire de la pensée n’est-elle souvent que la chronique de ses retra
1470
tre mortellement compromettante. Aussi l’histoire
de
la pensée n’est-elle souvent que la chronique de ses retraites éloque
1471
mortellement compromettante. Aussi l’histoire de
la
pensée n’est-elle souvent que la chronique de ses retraites éloquente
1472
si l’histoire de la pensée n’est-elle souvent que
la
chronique de ses retraites éloquentes. Très peu vont jusqu’au bout de
1473
de la pensée n’est-elle souvent que la chronique
de
ses retraites éloquentes. Très peu vont jusqu’au bout de leur emporte
1474
nt jusqu’au bout de leur emportement. L’un, c’est
la
mort accidentelle, l’autre, la folie qui l’abat. Un seul parvint dans
1475
ement. L’un, c’est la mort accidentelle, l’autre,
la
folie qui l’abat. Un seul parvint dans l’intégrité de sa force à une
1476
c’est la mort accidentelle, l’autre, la folie qui
l’
abat. Un seul parvint dans l’intégrité de sa force à une mort que tout
1477
’autre, la folie qui l’abat. Un seul parvint dans
l’
intégrité de sa force à une mort que toute son œuvre provoquait, et qu
1478
olie qui l’abat. Un seul parvint dans l’intégrité
de
sa force à une mort que toute son œuvre provoquait, et qui, vaincue p
1479
i, vaincue par une telle victime, lui révéla dans
les
derniers instants le vrai sens, la valeur de destin de la pensée qui
1480
le victime, lui révéla dans les derniers instants
le
vrai sens, la valeur de destin de la pensée qui aboutissait là. Conte
1481
i révéla dans les derniers instants le vrai sens,
la
valeur de destin de la pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa
1482
ans les derniers instants le vrai sens, la valeur
de
destin de la pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort la «
1483
rniers instants le vrai sens, la valeur de destin
de
la pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort la « fin » de s
1484
ers instants le vrai sens, la valeur de destin de
la
pensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort la « fin » de sa p
1485
ensée qui aboutissait là. Contempler dans sa mort
la
« fin » de sa passion et l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort
1486
boutissait là. Contempler dans sa mort la « fin »
de
sa passion et l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort de Kierkeg
1487
ntempler dans sa mort la « fin » de sa passion et
l’
accomplissement de sa foi, tel fut le sort de Kierkegaard, son incomme
1488
ort la « fin » de sa passion et l’accomplissement
de
sa foi, tel fut le sort de Kierkegaard, son incommensurable grandeur.
1489
a passion et l’accomplissement de sa foi, tel fut
le
sort de Kierkegaard, son incommensurable grandeur. Un acharnement san
1490
n et l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort
de
Kierkegaard, son incommensurable grandeur. Un acharnement sans pareil
1491
ble grandeur. Un acharnement sans pareil à forcer
l’
esprit sur l’obstacle du désespoir et de l’absurdité de l’existence ;
1492
Un acharnement sans pareil à forcer l’esprit sur
l’
obstacle du désespoir et de l’absurdité de l’existence ; toute une vie
1493
à forcer l’esprit sur l’obstacle du désespoir et
de
l’absurdité de l’existence ; toute une vie tendue vers l’impossible,
1494
forcer l’esprit sur l’obstacle du désespoir et de
l’
absurdité de l’existence ; toute une vie tendue vers l’impossible, tou
1495
rit sur l’obstacle du désespoir et de l’absurdité
de
l’existence ; toute une vie tendue vers l’impossible, toute une œuvre
1496
sur l’obstacle du désespoir et de l’absurdité de
l’
existence ; toute une vie tendue vers l’impossible, toute une œuvre de
1497
urdité de l’existence ; toute une vie tendue vers
l’
impossible, toute une œuvre de sarcasme précis contre les innombrables
1498
une vie tendue vers l’impossible, toute une œuvre
de
sarcasme précis contre les innombrables tentations d’une religion qui
1499
ssible, toute une œuvre de sarcasme précis contre
les
innombrables tentations d’une religion qui n’est pas Dieu ; et soudai
1500
arcasme précis contre les innombrables tentations
d’
une religion qui n’est pas Dieu ; et soudain, sur son lit de mort, cet
1501
gion qui n’est pas Dieu ; et soudain, sur son lit
de
mort, cette phrase ingénument piétiste : « Je ne pense pas que ce soi
1502
que ce soit mauvais, ce que j’ai dit, mais je ne
l’
ai dit que pour l’écarter, et pour arriver à Alleluia ! Alleluia ! All
1503
is, ce que j’ai dit, mais je ne l’ai dit que pour
l’
écarter, et pour arriver à Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !19 » Deux d
1504
lleluia ! Alleluia !19 » Deux documents éclairent
le
mystère de cette vie, vraiment « résolue » par cette mort. Le premier
1505
lleluia !19 » Deux documents éclairent le mystère
de
cette vie, vraiment « résolue » par cette mort. Le premier est de Kie
1506
aiment « résolue » par cette mort. Le premier est
de
Kierkegaard : « Forcer les hommes à être attentifs et à juger, c’est
1507
te mort. Le premier est de Kierkegaard : « Forcer
les
hommes à être attentifs et à juger, c’est exactement prendre le chemi
1508
re attentifs et à juger, c’est exactement prendre
le
chemin du vrai martyre. Un vrai martyr n’a jamais eu recours à la vio
1509
i martyre. Un vrai martyr n’a jamais eu recours à
la
violence, il combat à l’aide de son impuissance. Il force les hommes
1510
, il combat à l’aide de son impuissance. Il force
les
hommes à être attentifs. Ah ! Dieu sait s’ils deviennent attentifs —
1511
. Ah ! Dieu sait s’ils deviennent attentifs — ils
le
tuent. Mais c’est là ce qu’il voulait. Il n’a jamais cru que sa mort
1512
r son action, il a compris qu’elle faisait partie
de
son action, oui, que cette action ne commencerait vraiment qu’avec sa
1513
c sa mort !20 » On trouve le second document dans
le
journal de l’hôpital où vint mourir Kierkegaard. Un interne a transcr
1514
20 » On trouve le second document dans le journal
de
l’hôpital où vint mourir Kierkegaard. Un interne a transcrit les décl
1515
» On trouve le second document dans le journal de
l’
hôpital où vint mourir Kierkegaard. Un interne a transcrit les déclara
1516
ù vint mourir Kierkegaard. Un interne a transcrit
les
déclarations du malade : « Il tient sa maladie pour mortelle. Sa mort
1517
aladie pour mortelle. Sa mort serait nécessaire à
l’
action à laquelle il a consacré toutes ses forces spirituelles et tout
1518
toutes ses forces spirituelles et toute son œuvre
d’
écrivain… S’il ne meurt pas, dit-il, il poursuivra sa lutte religieuse
1519
oit alors affaiblie. Au contraire sa mort donnera
de
la force à son attaque, et lui assurera, pense-t-il, la victoire.21 »
1520
alors affaiblie. Au contraire sa mort donnera de
la
force à son attaque, et lui assurera, pense-t-il, la victoire.21 »
1521
force à son attaque, et lui assurera, pense-t-il,
la
victoire.21 » 1.Kierkegaard est difficile parce qu’il est simple
1522
simple Il est désespéré mais c’est à cause de
la
foi. Et s’il espère c’est « en vertu de l’absurde ». On ne peut guère
1523
use de la foi. Et s’il espère c’est « en vertu de
l’
absurde ». On ne peut guère le comprendre : on le souffre. On l’aime,
1524
c’est « en vertu de l’absurde ». On ne peut guère
le
comprendre : on le souffre. On l’aime, on l’injurie, on se débat sous
1525
l’absurde ». On ne peut guère le comprendre : on
le
souffre. On l’aime, on l’injurie, on se débat sous son regard, on arg
1526
n ne peut guère le comprendre : on le souffre. On
l’
aime, on l’injurie, on se débat sous son regard, on argumente contre s
1527
uère le comprendre : on le souffre. On l’aime, on
l’
injurie, on se débat sous son regard, on argumente contre sa souffranc
1528
tte capitulation. On n’étudie pas Kierkegaard, on
l’
attrape comme une maladie. Cet homme secrète un poison salutaire, dont
1529
secrète un poison salutaire, dont nul ne trouvera
l’
antidote ; qu’il en soit mort, atteste ce fait capital : que la pensée
1530
qu’il en soit mort, atteste ce fait capital : que
la
pensée de la foi peut être irrémédiable. Tous les autres, sauf Empédo
1531
oit mort, atteste ce fait capital : que la pensée
de
la foi peut être irrémédiable. Tous les autres, sauf Empédocle et Nie
1532
mort, atteste ce fait capital : que la pensée de
la
foi peut être irrémédiable. Tous les autres, sauf Empédocle et Nietzs
1533
la pensée de la foi peut être irrémédiable. Tous
les
autres, sauf Empédocle et Nietzsche, ont refusé de signer de leur san
1534
s autres, sauf Empédocle et Nietzsche, ont refusé
de
signer de leur sang le pacte qui lie le penseur à Méphisto ou à l’Esp
1535
sauf Empédocle et Nietzsche, ont refusé de signer
de
leur sang le pacte qui lie le penseur à Méphisto ou à l’Esprit : expé
1536
e et Nietzsche, ont refusé de signer de leur sang
le
pacte qui lie le penseur à Méphisto ou à l’Esprit : expérimentateurs
1537
nt refusé de signer de leur sang le pacte qui lie
le
penseur à Méphisto ou à l’Esprit : expérimentateurs qui se ménagent u
1538
sang le pacte qui lie le penseur à Méphisto ou à
l’
Esprit : expérimentateurs qui se ménagent un dernier retour, guerriers
1539
énagent un dernier retour, guerriers qui déposent
les
armes avant la décision mortelle. Concession, la raison de Pascal, et
1540
er retour, guerriers qui déposent les armes avant
la
décision mortelle. Concession, la raison de Pascal, et lors même qu’i
1541
les armes avant la décision mortelle. Concession,
la
raison de Pascal, et lors même qu’il y renonce ; concession, la pitié
1542
avant la décision mortelle. Concession, la raison
de
Pascal, et lors même qu’il y renonce ; concession, la pitié parfois p
1543
ascal, et lors même qu’il y renonce ; concession,
la
pitié parfois presque sadique de Dostoïevski. Oui, même ceux-là. Même
1544
ce ; concession, la pitié parfois presque sadique
de
Dostoïevski. Oui, même ceux-là. Même ces deux-là qui sont allés si lo
1545
-là. Même ces deux-là qui sont allés si loin dans
la
passion de l’absolu chrétien, mais seul Kierkegaard en est mort. Une
1546
es deux-là qui sont allés si loin dans la passion
de
l’absolu chrétien, mais seul Kierkegaard en est mort. Une pureté pres
1547
deux-là qui sont allés si loin dans la passion de
l’
absolu chrétien, mais seul Kierkegaard en est mort. Une pureté presque
1548
icité conquise aux dépens de tout ce qui soutient
l’
homme contre Dieu. Et cependant, dans le pire désespoir, jamais de déf
1549
soutient l’homme contre Dieu. Et cependant, dans
le
pire désespoir, jamais de défi, ni d’hybris. Pureté du chrétien, non
1550
ieu. Et cependant, dans le pire désespoir, jamais
de
défi, ni d’hybris. Pureté du chrétien, non du surhomme. 2.« La pur
1551
ndant, dans le pire désespoir, jamais de défi, ni
d’
hybris. Pureté du chrétien, non du surhomme. 2.« La pureté du cœur,
1552
bris. Pureté du chrétien, non du surhomme. 2.«
La
pureté du cœur, c’est vouloir une seule chose »22 On m’a conté l’
1553
’est vouloir une seule chose »22 On m’a conté
l’
histoire d’un jeune Français qui, par dégoût d’une vie qu’il juge absu
1554
r une seule chose »22 On m’a conté l’histoire
d’
un jeune Français qui, par dégoût d’une vie qu’il juge absurde, consac
1555
té l’histoire d’un jeune Français qui, par dégoût
d’
une vie qu’il juge absurde, consacre désormais sa vie au jeu d’échecs.
1556
il juge absurde, consacre désormais sa vie au jeu
d’
échecs. Il n’a plus, ni ne veut avoir, aucun autre intérêt qui l’occup
1557
a plus, ni ne veut avoir, aucun autre intérêt qui
l’
occupe. C’est du moins ce qu’on me rapporte, et je voudrais que ce soi
1558
et je voudrais que ce soit vrai. Je ne vois rien
de
comique dans l’attitude d’un tel homme, — si vraiment les figures du
1559
que ce soit vrai. Je ne vois rien de comique dans
l’
attitude d’un tel homme, — si vraiment les figures du jeu ont envahi s
1560
vrai. Je ne vois rien de comique dans l’attitude
d’
un tel homme, — si vraiment les figures du jeu ont envahi sa vision de
1561
que dans l’attitude d’un tel homme, — si vraiment
les
figures du jeu ont envahi sa vision de la vie au point qu’il puisse l
1562
vraiment les figures du jeu ont envahi sa vision
de
la vie au point qu’il puisse les retrouver sans peine dans les action
1563
aiment les figures du jeu ont envahi sa vision de
la
vie au point qu’il puisse les retrouver sans peine dans les actions l
1564
envahi sa vision de la vie au point qu’il puisse
les
retrouver sans peine dans les actions les plus modestes, comme manger
1565
point qu’il puisse les retrouver sans peine dans
les
actions les plus modestes, comme manger, s’habiller, s’endormir — car
1566
puisse les retrouver sans peine dans les actions
les
plus modestes, comme manger, s’habiller, s’endormir — car pour l’amou
1567
, comme manger, s’habiller, s’endormir — car pour
l’
amour, la politique, etc., il ne doit pas, bien entendu, rester la moi
1568
anger, s’habiller, s’endormir — car pour l’amour,
la
politique, etc., il ne doit pas, bien entendu, rester la moindre plac
1569
tique, etc., il ne doit pas, bien entendu, rester
la
moindre place dans une telle existence. Sous cette réserve, on peut l
1570
ar nature pour que son exercice n’entraîne rien «
d’
impur ». S’il a la force de la pousser à bout, j’entends de l’incarner
1571
son exercice n’entraîne rien « d’impur ». S’il a
la
force de la pousser à bout, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfec
1572
cice n’entraîne rien « d’impur ». S’il a la force
de
la pousser à bout, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfection, l’i
1573
e n’entraîne rien « d’impur ». S’il a la force de
la
pousser à bout, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfection, l’issu
1574
. S’il a la force de la pousser à bout, j’entends
de
l’incarner jusqu’à la perfection, l’issue ne peut faire aucun doute.
1575
’il a la force de la pousser à bout, j’entends de
l’
incarner jusqu’à la perfection, l’issue ne peut faire aucun doute. Cet
1576
a pousser à bout, j’entends de l’incarner jusqu’à
la
perfection, l’issue ne peut faire aucun doute. Cette pensée le condui
1577
t, j’entends de l’incarner jusqu’à la perfection,
l’
issue ne peut faire aucun doute. Cette pensée le conduit tout droit à
1578
, l’issue ne peut faire aucun doute. Cette pensée
le
conduit tout droit à un mat éclatant, symbolique. La supériorité d’un
1579
conduit tout droit à un mat éclatant, symbolique.
La
supériorité d’un tel homme tient en ceci, qu’il s’est rendu capable d
1580
oit à un mat éclatant, symbolique. La supériorité
d’
un tel homme tient en ceci, qu’il s’est rendu capable d’exprimer toute
1581
el homme tient en ceci, qu’il s’est rendu capable
d’
exprimer toute sa vie d’un seul coup. Et sa sagesse, peut-être aussi s
1582
peut-être aussi son ironie secrète, est justement
d’
avoir choisi de confondre son être avec un jeu, bien plus, avec ce jeu
1583
son ironie secrète, est justement d’avoir choisi
de
confondre son être avec un jeu, bien plus, avec ce jeu où le hasard n
1584
e son être avec un jeu, bien plus, avec ce jeu où
le
hasard n’a point de part, et où l’échec final est l’œuvre d’une sévèr
1585
eu, bien plus, avec ce jeu où le hasard n’a point
de
part, et où l’échec final est l’œuvre d’une sévère réflexion. Cela su
1586
avec ce jeu où le hasard n’a point de part, et où
l’
échec final est l’œuvre d’une sévère réflexion. Cela suppose une vue d
1587
hasard n’a point de part, et où l’échec final est
l’
œuvre d’une sévère réflexion. Cela suppose une vue du monde profondéme
1588
’a point de part, et où l’échec final est l’œuvre
d’
une sévère réflexion. Cela suppose une vue du monde profondément amère
1589
temps une élégance, on pourrait dire une propreté
d’
assez grand style. Cet homme doit s’être purifié de cette espèce répug
1590
’assez grand style. Cet homme doit s’être purifié
de
cette espèce répugnante de « sérieux » qui s’attache à certains de no
1591
me doit s’être purifié de cette espèce répugnante
de
« sérieux » qui s’attache à certains de nos contemporains, de ce « sé
1592
épugnante de « sérieux » qui s’attache à certains
de
nos contemporains, de ce « sérieux » qui fait qu’on les salue comme s
1593
» qui s’attache à certains de nos contemporains,
de
ce « sérieux » qui fait qu’on les salue comme s’ils étaient quelqu’un
1594
s contemporains, de ce « sérieux » qui fait qu’on
les
salue comme s’ils étaient quelqu’un, alors précisément qu’ils ne sont
1595
lqu’un, alors précisément qu’ils ne sont rien que
le
support à peine comique d’une fonction respectable, d’une fortune res
1596
u’ils ne sont rien que le support à peine comique
d’
une fonction respectable, d’une fortune respectée. Mais pour notre man
1597
pport à peine comique d’une fonction respectable,
d’
une fortune respectée. Mais pour notre maniaque, rien n’est sérieux, s
1598
is pour notre maniaque, rien n’est sérieux, sinon
le
jeu, qui est l’affaire de sa vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut
1599
niaque, rien n’est sérieux, sinon le jeu, qui est
l’
affaire de sa vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut la peine d’être
1600
en n’est sérieux, sinon le jeu, qui est l’affaire
de
sa vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut la peine d’être méditée.
1601
re de sa vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut
la
peine d’être méditée. Elle pourrait même définir le sérieux moral à l
1602
vie. Et c’est pourquoi son aventure vaut la peine
d’
être méditée. Elle pourrait même définir le sérieux moral à l’état pur
1603
peine d’être méditée. Elle pourrait même définir
le
sérieux moral à l’état pur : la faculté qu’un homme possède de rappor
1604
ée. Elle pourrait même définir le sérieux moral à
l’
état pur : la faculté qu’un homme possède de rapporter ses actes à la
1605
rait même définir le sérieux moral à l’état pur :
la
faculté qu’un homme possède de rapporter ses actes à la fin qu’il pou
1606
ral à l’état pur : la faculté qu’un homme possède
de
rapporter ses actes à la fin qu’il poursuit avec la plus grande rigue
1607
ulté qu’un homme possède de rapporter ses actes à
la
fin qu’il poursuit avec la plus grande rigueur. Ceci dit, il reste à
1608
rapporter ses actes à la fin qu’il poursuit avec
la
plus grande rigueur. Ceci dit, il reste à savoir si son échec final l
1609
r. Ceci dit, il reste à savoir si son échec final
le
jettera dans la foi, ou bien dans le néant. C’est le moment de confes
1610
reste à savoir si son échec final le jettera dans
la
foi, ou bien dans le néant. C’est le moment de confesser que je ne cr
1611
échec final le jettera dans la foi, ou bien dans
le
néant. C’est le moment de confesser que je ne crois pas cette histoir
1612
jettera dans la foi, ou bien dans le néant. C’est
le
moment de confesser que je ne crois pas cette histoire aussi réelle q
1613
ns la foi, ou bien dans le néant. C’est le moment
de
confesser que je ne crois pas cette histoire aussi réelle qu’on m’aff
1614
ni même peut-être aussi exactement typique que je
la
voudrais. Pourquoi ? Parce qu’il est impossible qu’un homme ne se pos
1615
u’il est impossible qu’un homme ne se pose jamais
la
question du but dernier de sa vie. Il peut sembler que ce soit pourta
1616
omme ne se pose jamais la question du but dernier
de
sa vie. Il peut sembler que ce soit pourtant le cas de la plupart. En
1617
r de sa vie. Il peut sembler que ce soit pourtant
le
cas de la plupart. En vérité, la bassesse des réponses — ni la duperi
1618
vie. Il peut sembler que ce soit pourtant le cas
de
la plupart. En vérité, la bassesse des réponses — ni la duperie qu’el
1619
ce soit pourtant le cas de la plupart. En vérité,
la
bassesse des réponses — ni la duperie qu’elles figurent souvent — ne
1620
plupart. En vérité, la bassesse des réponses — ni
la
duperie qu’elles figurent souvent — ne doit pas faire douter de l’exi
1621
elles figurent souvent — ne doit pas faire douter
de
l’existence de la question. À plus forte raison, chez notre homme, do
1622
es figurent souvent — ne doit pas faire douter de
l’
existence de la question. À plus forte raison, chez notre homme, dont
1623
souvent — ne doit pas faire douter de l’existence
de
la question. À plus forte raison, chez notre homme, dont l’exigence é
1624
vent — ne doit pas faire douter de l’existence de
la
question. À plus forte raison, chez notre homme, dont l’exigence éthi
1625
tion. À plus forte raison, chez notre homme, dont
l’
exigence éthique n’apparaît pas médiocre. Mais s’il s’est posé la ques
1626
oment un sous-entendu extérieur aux seules règles
de
l’échiquier. Relativement à ce sous-entendu, dont je soupçonne la nat
1627
nt un sous-entendu extérieur aux seules règles de
l’
échiquier. Relativement à ce sous-entendu, dont je soupçonne la nature
1628
Relativement à ce sous-entendu, dont je soupçonne
la
nature subversive23 la volonté de se consacrer au jeu d’échecs n’est
1629
entendu, dont je soupçonne la nature subversive23
la
volonté de se consacrer au jeu d’échecs n’est plus alors qu’un défi,
1630
nt je soupçonne la nature subversive23 la volonté
de
se consacrer au jeu d’échecs n’est plus alors qu’un défi, qu’un sarca
1631
re subversive23 la volonté de se consacrer au jeu
d’
échecs n’est plus alors qu’un défi, qu’un sarcasme, ou pire encore, n’
1632
casme, ou pire encore, n’est plus qu’une évasion.
L’
homme ne joue pas son tout sur le mat prévisible. Il se réserve un poi
1633
qu’une évasion. L’homme ne joue pas son tout sur
le
mat prévisible. Il se réserve un point de vue sur le jeu. C’est là sa
1634
mat prévisible. Il se réserve un point de vue sur
le
jeu. C’est là sa défaillance, son désaccord secret. Il y aura toujour
1635
ra toujours une équivoque. Il ne peut pas y avoir
de
pureté décisive. Cent autres cas s’offrent à la même démonstration, m
1636
r de pureté décisive. Cent autres cas s’offrent à
la
même démonstration, mais celui-ci est le moins ambigu. Songeons aux g
1637
ffrent à la même démonstration, mais celui-ci est
le
moins ambigu. Songeons aux grands obsédés de l’Histoire, Don Juan, Al
1638
est le moins ambigu. Songeons aux grands obsédés
de
l’Histoire, Don Juan, Alexandre et tous les conquérants, Loyola et to
1639
t le moins ambigu. Songeons aux grands obsédés de
l’
Histoire, Don Juan, Alexandre et tous les conquérants, Loyola et tous
1640
bsédés de l’Histoire, Don Juan, Alexandre et tous
les
conquérants, Loyola et tous les sectaires, Caligula et tous les fanat
1641
Alexandre et tous les conquérants, Loyola et tous
les
sectaires, Caligula et tous les fanatiques de l’Unité, Néron qui brûl
1642
s, Loyola et tous les sectaires, Caligula et tous
les
fanatiques de l’Unité, Néron qui brûla Rome pour nourrir sa tristesse
1643
us les sectaires, Caligula et tous les fanatiques
de
l’Unité, Néron qui brûla Rome pour nourrir sa tristesse, Sade qui cro
1644
les sectaires, Caligula et tous les fanatiques de
l’
Unité, Néron qui brûla Rome pour nourrir sa tristesse, Sade qui croyai
1645
ome pour nourrir sa tristesse, Sade qui croyait à
la
Raison, Robespierre qui croyait à la Vertu, les grands collectionneur
1646
ui croyait à la Raison, Robespierre qui croyait à
la
Vertu, les grands collectionneurs, les grands chefs d’entreprise et q
1647
à la Raison, Robespierre qui croyait à la Vertu,
les
grands collectionneurs, les grands chefs d’entreprise et quelques dic
1648
i croyait à la Vertu, les grands collectionneurs,
les
grands chefs d’entreprise et quelques dictateurs, tous ces « hommes d
1649
rtu, les grands collectionneurs, les grands chefs
d’
entreprise et quelques dictateurs, tous ces « hommes d’une seule idée
1650
reprise et quelques dictateurs, tous ces « hommes
d’
une seule idée », tous ces profonds maniaques, — si près qu’ils aient
1651
es profonds maniaques, — si près qu’ils aient été
de
la folie et de la souveraineté totale de leur idée, je dis qu’ils n’o
1652
profonds maniaques, — si près qu’ils aient été de
la
folie et de la souveraineté totale de leur idée, je dis qu’ils n’ont
1653
iaques, — si près qu’ils aient été de la folie et
de
la souveraineté totale de leur idée, je dis qu’ils n’ont jamais connu
1654
ues, — si près qu’ils aient été de la folie et de
la
souveraineté totale de leur idée, je dis qu’ils n’ont jamais connu la
1655
ient été de la folie et de la souveraineté totale
de
leur idée, je dis qu’ils n’ont jamais connu la pureté du cœur, celle
1656
le de leur idée, je dis qu’ils n’ont jamais connu
la
pureté du cœur, celle qui consiste à vouloir une seule chose. Ils vou
1657
mais aussi et toujours autre chose, quelque chose
d’
insignifiant peut-être, quelque chose qu’on n’eût pas osé comparer à l
1658
tre, quelque chose qu’on n’eût pas osé comparer à
l’
idée, quelque chose qui fût juste assez grand pour servir de refuge, s
1659
elque chose qui fût juste assez grand pour servir
de
refuge, soit terrestre ou céleste, à leur vie individuelle, — à leur
1660
vie malgré leur idée ; à leur vision particulière
de
cette idée. Pourquoi cela ? Parce qu’ils savaient que leur idée pouva
1661
avaient que leur idée pouvait mourir, — sans eux.
L’
amour, la volonté de puissance, la passion du malheur, le sacrifice à
1662
ue leur idée pouvait mourir, — sans eux. L’amour,
la
volonté de puissance, la passion du malheur, le sacrifice à une divin
1663
e pouvait mourir, — sans eux. L’amour, la volonté
de
puissance, la passion du malheur, le sacrifice à une divinité abstrai
1664
ir, — sans eux. L’amour, la volonté de puissance,
la
passion du malheur, le sacrifice à une divinité abstraite, autant de
1665
, la volonté de puissance, la passion du malheur,
le
sacrifice à une divinité abstraite, autant de principes de grandeur e
1666
ur, le sacrifice à une divinité abstraite, autant
de
principes de grandeur et de réduction du désordre ; mais ce sont des
1667
ice à une divinité abstraite, autant de principes
de
grandeur et de réduction du désordre ; mais ce sont des principes hum
1668
ité abstraite, autant de principes de grandeur et
de
réduction du désordre ; mais ce sont des principes humains, et par là
1669
n grand style. Mais ils échouent toujours au cœur
de
l’homme même. Ils sont sans force contre sa division secrète. Ce que
1670
rand style. Mais ils échouent toujours au cœur de
l’
homme même. Ils sont sans force contre sa division secrète. Ce que j’a
1671
rète. Ce que j’ai fait, ce n’est pas moi. Je suis
la
différence qui subsiste indéfiniment. Je suis l’impureté de l’univers
1672
la différence qui subsiste indéfiniment. Je suis
l’
impureté de l’univers que j’ai créé. La pureté du cœur, c’est vouloir
1673
nce qui subsiste indéfiniment. Je suis l’impureté
de
l’univers que j’ai créé. La pureté du cœur, c’est vouloir une seule c
1674
qui subsiste indéfiniment. Je suis l’impureté de
l’
univers que j’ai créé. La pureté du cœur, c’est vouloir une seule chos
1675
t. Je suis l’impureté de l’univers que j’ai créé.
La
pureté du cœur, c’est vouloir une seule chose. Il faut donc, pour l’a
1676
c’est vouloir une seule chose. Il faut donc, pour
l’
atteindre, cesser d’être soi-même ? L’échec final de toute grandeur hu
1677
ule chose. Il faut donc, pour l’atteindre, cesser
d’
être soi-même ? L’échec final de toute grandeur humaine est prévisible
1678
donc, pour l’atteindre, cesser d’être soi-même ?
L’
échec final de toute grandeur humaine est prévisible dès l’instant où
1679
atteindre, cesser d’être soi-même ? L’échec final
de
toute grandeur humaine est prévisible dès l’instant où l’homme s’élan
1680
inal de toute grandeur humaine est prévisible dès
l’
instant où l’homme s’élance vers un destin qu’il s’est choisi, et qui
1681
grandeur humaine est prévisible dès l’instant où
l’
homme s’élance vers un destin qu’il s’est choisi, et qui est le masque
1682
nce vers un destin qu’il s’est choisi, et qui est
le
masque de son anxiété. Mais malheur à celui qui calcule et qui refuse
1683
n destin qu’il s’est choisi, et qui est le masque
de
son anxiété. Mais malheur à celui qui calcule et qui refuse de partir
1684
é. Mais malheur à celui qui calcule et qui refuse
de
partir ! Le bénéfice de l’expérience est dans l’échec, non pas dans l
1685
eur à celui qui calcule et qui refuse de partir !
Le
bénéfice de l’expérience est dans l’échec, non pas dans la sagesse (o
1686
qui calcule et qui refuse de partir ! Le bénéfice
de
l’expérience est dans l’échec, non pas dans la sagesse (on touche ici
1687
calcule et qui refuse de partir ! Le bénéfice de
l’
expérience est dans l’échec, non pas dans la sagesse (on touche ici le
1688
de partir ! Le bénéfice de l’expérience est dans
l’
échec, non pas dans la sagesse (on touche ici les limites d’un Goethe)
1689
ce de l’expérience est dans l’échec, non pas dans
la
sagesse (on touche ici les limites d’un Goethe), mais il y faut au mo
1690
s l’échec, non pas dans la sagesse (on touche ici
les
limites d’un Goethe), mais il y faut au moins cette imprudence sans l
1691
on pas dans la sagesse (on touche ici les limites
d’
un Goethe), mais il y faut au moins cette imprudence sans laquelle on
1692
ette imprudence sans laquelle on n’essaierait pas
d’
expérimenter ses puissances. 3.Digression sur le sérieux et le jeu
1693
’expérimenter ses puissances. 3.Digression sur
le
sérieux et le jeu Le jeu en général peut être défini comme une act
1694
ses puissances. 3.Digression sur le sérieux et
le
jeu Le jeu en général peut être défini comme une activité nettemen
1695
nces. 3.Digression sur le sérieux et le jeu
Le
jeu en général peut être défini comme une activité nettement délimité
1696
ée : il commence et finit à un signal donné. Mais
le
sérieux le baigne de toute part ; le sérieux ne finit jamais, il est
1697
mence et finit à un signal donné. Mais le sérieux
le
baigne de toute part ; le sérieux ne finit jamais, il est aussi long
1698
init à un signal donné. Mais le sérieux le baigne
de
toute part ; le sérieux ne finit jamais, il est aussi long que la vie
1699
donné. Mais le sérieux le baigne de toute part ;
le
sérieux ne finit jamais, il est aussi long que la vie. Et de même que
1700
le sérieux ne finit jamais, il est aussi long que
la
vie. Et de même que la vie réelle, il ne comporte aucune « répétition
1701
ais, il est aussi long que la vie. Et de même que
la
vie réelle, il ne comporte aucune « répétition », aucune reprise poss
1702
te aucune « répétition », aucune reprise possible
d’
un coup manqué. Toutefois l’effort irrépressible du péché consiste à r
1703
cune reprise possible d’un coup manqué. Toutefois
l’
effort irrépressible du péché consiste à refuser de connaître ce série
1704
’effort irrépressible du péché consiste à refuser
de
connaître ce sérieux qui ne peut aboutir qu’à l’échec. Sans cesse, no
1705
de connaître ce sérieux qui ne peut aboutir qu’à
l’
échec. Sans cesse, nous essayons de « jouer » la vie, de la réduire à
1706
t aboutir qu’à l’échec. Sans cesse, nous essayons
de
« jouer » la vie, de la réduire à un système de conventions qui nous
1707
à l’échec. Sans cesse, nous essayons de « jouer »
la
vie, de la réduire à un système de conventions qui nous rassurent, de
1708
c. Sans cesse, nous essayons de « jouer » la vie,
de
la réduire à un système de conventions qui nous rassurent, de la déco
1709
Sans cesse, nous essayons de « jouer » la vie, de
la
réduire à un système de conventions qui nous rassurent, de la découpe
1710
s de « jouer » la vie, de la réduire à un système
de
conventions qui nous rassurent, de la découper en « parties » indépen
1711
e à un système de conventions qui nous rassurent,
de
la découper en « parties » indépendantes les unes des autres. Que si
1712
un système de conventions qui nous rassurent, de
la
découper en « parties » indépendantes les unes des autres. Que si l’o
1713
rent, de la découper en « parties » indépendantes
les
unes des autres. Que si l’on vient à en perdre une, il est possible o
1714
rties » indépendantes les unes des autres. Que si
l’
on vient à en perdre une, il est possible ou bien de la reprendre, ou
1715
on vient à en perdre une, il est possible ou bien
de
la reprendre, ou bien de changer les règles, ou encore de tricher. Et
1716
vient à en perdre une, il est possible ou bien de
la
reprendre, ou bien de changer les règles, ou encore de tricher. Et pa
1717
il est possible ou bien de la reprendre, ou bien
de
changer les règles, ou encore de tricher. Et par un tour habituel au
1718
sible ou bien de la reprendre, ou bien de changer
les
règles, ou encore de tricher. Et par un tour habituel au serpent, ce
1719
prendre, ou bien de changer les règles, ou encore
de
tricher. Et par un tour habituel au serpent, ce sont ces conventions,
1720
écoupage arbitraire, que nous appelons maintenant
la
« vie sérieuse ». Aussi n’est-il plus guère possible de reconnaître e
1721
ie sérieuse ». Aussi n’est-il plus guère possible
de
reconnaître et de séparer le sérieux et le jeu dans nos vies, ce qui
1722
si n’est-il plus guère possible de reconnaître et
de
séparer le sérieux et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la
1723
plus guère possible de reconnaître et de séparer
le
sérieux et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la personne e
1724
ssible de reconnaître et de séparer le sérieux et
le
jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la personne et ce qui n’est
1725
ieux et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment
de
la personne et ce qui n’est que masque ou personnage. Un écrivain fra
1726
x et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de
la
personne et ce qui n’est que masque ou personnage. Un écrivain frança
1727
personnage. Un écrivain français, dont on admire
le
style, déclarait l’autre jour que le Palais de Versailles manque de s
1728
nt on admire le style, déclarait l’autre jour que
le
Palais de Versailles manque de sérieux. C’était bien vu. Mais en écri
1729
re le style, déclarait l’autre jour que le Palais
de
Versailles manque de sérieux. C’était bien vu. Mais en écrivant cela,
1730
t l’autre jour que le Palais de Versailles manque
de
sérieux. C’était bien vu. Mais en écrivant cela, notre auteur était-i
1731
e qui est sérieux reste seul important, mais tant
d’
hommes font les importants, tant d’hommes « jouent » leur sérieux : où
1732
eux reste seul important, mais tant d’hommes font
les
importants, tant d’hommes « jouent » leur sérieux : où est la différe
1733
ant, mais tant d’hommes font les importants, tant
d’
hommes « jouent » leur sérieux : où est la différence ? « L’apôtre Pa
1734
s, tant d’hommes « jouent » leur sérieux : où est
la
différence ? « L’apôtre Paul avait-il un emploi officiel ? — Non, Pa
1735
jouent » leur sérieux : où est la différence ? «
L’
apôtre Paul avait-il un emploi officiel ? — Non, Paul n’avait pas un e
1736
un emploi officiel. — Avait-il une autre manière
de
gagner beaucoup d’argent ? — Non, il ne gagnait en aucune manière de
1737
. — Avait-il une autre manière de gagner beaucoup
d’
argent ? — Non, il ne gagnait en aucune manière de l’argent. — Était-i
1738
d’argent ? — Non, il ne gagnait en aucune manière
de
l’argent. — Était-il au moins marié ? — Non, Paul n’était pas marié.
1739
rgent ? — Non, il ne gagnait en aucune manière de
l’
argent. — Était-il au moins marié ? — Non, Paul n’était pas marié. — M
1740
, Paul n’était pas un homme sérieux. » Ici paraît
la
dialectique du sérieux et de l’ironie. C’est en la reportant sur l’ex
1741
érieux. » Ici paraît la dialectique du sérieux et
de
l’ironie. C’est en la reportant sur l’existence apparemment la moins
1742
eux. » Ici paraît la dialectique du sérieux et de
l’
ironie. C’est en la reportant sur l’existence apparemment la moins « j
1743
a dialectique du sérieux et de l’ironie. C’est en
la
reportant sur l’existence apparemment la moins « jouée », celle des c
1744
sérieux et de l’ironie. C’est en la reportant sur
l’
existence apparemment la moins « jouée », celle des chrétiens, ou qui
1745
C’est en la reportant sur l’existence apparemment
la
moins « jouée », celle des chrétiens, ou qui se disent tels, que Kier
1746
disent tels, que Kierkegaard dégagera finalement
la
seule définition du sérieux absolu. « Le christianisme officiel ne r
1747
alement la seule définition du sérieux absolu. «
Le
christianisme officiel ne ressemble pas davantage au christianisme du
1748
vantage au christianisme du Nouveau Testament que
le
carré au cercle. L’enseignement est devenu autre… » On est chrétien j
1749
isme du Nouveau Testament que le carré au cercle.
L’
enseignement est devenu autre… » On est chrétien jusqu’à un certain po
1750
un certain point est théâtral, est une prise dans
le
vide, une illusion. Seul, le tout ou rien étreint réellement l’absolu
1751
, est une prise dans le vide, une illusion. Seul,
le
tout ou rien étreint réellement l’absolu. » La situation des chrétien
1752
llusion. Seul, le tout ou rien étreint réellement
l’
absolu. » La situation des chrétiens qui ne le sont que le dimanche, o
1753
l, le tout ou rien étreint réellement l’absolu. »
La
situation des chrétiens qui ne le sont que le dimanche, ou dans un ce
1754
ent l’absolu. » La situation des chrétiens qui ne
le
sont que le dimanche, ou dans un certain secteur délimité de leur vie
1755
. » La situation des chrétiens qui ne le sont que
le
dimanche, ou dans un certain secteur délimité de leur vie, dans une c
1756
le dimanche, ou dans un certain secteur délimité
de
leur vie, dans une certaine « mesure » compatible avec la vie sociale
1757
vie, dans une certaine « mesure » compatible avec
la
vie sociale, cette situation est celle d’un jeu, non du sérieux. « El
1758
le avec la vie sociale, cette situation est celle
d’
un jeu, non du sérieux. « Elle ne ressemble pas plus à la situation du
1759
u, non du sérieux. « Elle ne ressemble pas plus à
la
situation du Nouveau Testament que le salon d’un petit-bourgeois ne r
1760
pas plus à la situation du Nouveau Testament que
le
salon d’un petit-bourgeois ne ressemble aux décisions les plus terrib
1761
à la situation du Nouveau Testament que le salon
d’
un petit-bourgeois ne ressemble aux décisions les plus terribles de la
1762
n d’un petit-bourgeois ne ressemble aux décisions
les
plus terribles de la réalité la plus cruelle. » Et encore : « On a re
1763
ois ne ressemble aux décisions les plus terribles
de
la réalité la plus cruelle. » Et encore : « On a relégué le christian
1764
ne ressemble aux décisions les plus terribles de
la
réalité la plus cruelle. » Et encore : « On a relégué le christianism
1765
le aux décisions les plus terribles de la réalité
la
plus cruelle. » Et encore : « On a relégué le christianisme dans une
1766
ité la plus cruelle. » Et encore : « On a relégué
le
christianisme dans une commensurabilité finie. Dans ces conditions, l
1767
une commensurabilité finie. Dans ces conditions,
l’
on s’imagine pouvoir l’emporter avec soi sans le payer trop cher. » Un
1768
inie. Dans ces conditions, l’on s’imagine pouvoir
l’
emporter avec soi sans le payer trop cher. » Une religion qui se rappo
1769
, l’on s’imagine pouvoir l’emporter avec soi sans
le
payer trop cher. » Une religion qui se rapporte au temps, et qui veut
1770
n’est pas sérieuse : elle se limite. Kierkegaard
la
déconsidère par l’ironie de l’éternité. Car en effet, l’éternité est
1771
: elle se limite. Kierkegaard la déconsidère par
l’
ironie de l’éternité. Car en effet, l’éternité est une ironie sur le t
1772
e limite. Kierkegaard la déconsidère par l’ironie
de
l’éternité. Car en effet, l’éternité est une ironie sur le temps, une
1773
imite. Kierkegaard la déconsidère par l’ironie de
l’
éternité. Car en effet, l’éternité est une ironie sur le temps, une ir
1774
nsidère par l’ironie de l’éternité. Car en effet,
l’
éternité est une ironie sur le temps, une ironie sous le regard de laq
1775
nité. Car en effet, l’éternité est une ironie sur
le
temps, une ironie sous le regard de laquelle le temps finira bien par
1776
nité est une ironie sur le temps, une ironie sous
le
regard de laquelle le temps finira bien par succomber : à notre mort,
1777
ne ironie sur le temps, une ironie sous le regard
de
laquelle le temps finira bien par succomber : à notre mort, au jugeme
1778
r le temps, une ironie sous le regard de laquelle
le
temps finira bien par succomber : à notre mort, au jugement dernier.
1779
yant tué en lui toute autre vanité que celle même
de
haïr le temps — c’est là son dépit amoureux — Kierkegaard peut enfin
1780
en lui toute autre vanité que celle même de haïr
le
temps — c’est là son dépit amoureux — Kierkegaard peut enfin parler a
1781
ard peut enfin parler avec ce sérieux infini dont
le
seul Nietzsche, dans notre ère, paraît avoir gardé le sens. Encore, l
1782
eul Nietzsche, dans notre ère, paraît avoir gardé
le
sens. Encore, le philosophe du Retour éternel n’en possède-t-il qu’un
1783
ns notre ère, paraît avoir gardé le sens. Encore,
le
philosophe du Retour éternel n’en possède-t-il qu’une nostalgie tragi
1784
n’en possède-t-il qu’une nostalgie tragique. Car
le
« retour des temps » est en définitive une dernière fuite devant l’Ét
1785
mps » est en définitive une dernière fuite devant
l’
Éternité. La substance du sérieux vrai ne saurait exister que dans l’a
1786
définitive une dernière fuite devant l’Éternité.
La
substance du sérieux vrai ne saurait exister que dans l’acte qui rend
1787
tance du sérieux vrai ne saurait exister que dans
l’
acte qui rend l’éternité présente. Le seul fait accompli de l’acte de
1788
vrai ne saurait exister que dans l’acte qui rend
l’
éternité présente. Le seul fait accompli de l’acte de la foi jette sur
1789
ter que dans l’acte qui rend l’éternité présente.
Le
seul fait accompli de l’acte de la foi jette sur tous nos sérieux, po
1790
i rend l’éternité présente. Le seul fait accompli
de
l’acte de la foi jette sur tous nos sérieux, poses et amusettes, un s
1791
end l’éternité présente. Le seul fait accompli de
l’
acte de la foi jette sur tous nos sérieux, poses et amusettes, un soup
1792
ternité présente. Le seul fait accompli de l’acte
de
la foi jette sur tous nos sérieux, poses et amusettes, un soupçon d’i
1793
nité présente. Le seul fait accompli de l’acte de
la
foi jette sur tous nos sérieux, poses et amusettes, un soupçon d’iron
1794
tous nos sérieux, poses et amusettes, un soupçon
d’
ironie infiniment plus grave qu’une ironie. Car peut-être que l’acte d
1795
iment plus grave qu’une ironie. Car peut-être que
l’
acte de foi n’existe pas, n’est qu’une figure de rhétorique pieuse, un
1796
lus grave qu’une ironie. Car peut-être que l’acte
de
foi n’existe pas, n’est qu’une figure de rhétorique pieuse, une illus
1797
e l’acte de foi n’existe pas, n’est qu’une figure
de
rhétorique pieuse, une illusion, un mythe, un saut dans le vide… Et a
1798
ique pieuse, une illusion, un mythe, un saut dans
le
vide… Et alors il n’y a nulle part de vrai sérieux. Mais peut-être au
1799
n saut dans le vide… Et alors il n’y a nulle part
de
vrai sérieux. Mais peut-être aussi que cet acte existe quelque part,
1800
t acte existe quelque part, et alors il n’y a pas
de
sérieux dans ma vie tant que je n’ai pas trouvé la foi, ou mieux : ta
1801
e sérieux dans ma vie tant que je n’ai pas trouvé
la
foi, ou mieux : tant que la foi, qui est le don de Dieu, ne m’a pas t
1802
ue je n’ai pas trouvé la foi, ou mieux : tant que
la
foi, qui est le don de Dieu, ne m’a pas trouvé et vaincu… Avoir connu
1803
rouvé la foi, ou mieux : tant que la foi, qui est
le
don de Dieu, ne m’a pas trouvé et vaincu… Avoir connu cela, c’est vou
1804
a foi, ou mieux : tant que la foi, qui est le don
de
Dieu, ne m’a pas trouvé et vaincu… Avoir connu cela, c’est vouloir «
1805
st-ce qu’aller au fond des choses ? C’est toucher
les
limites de notre condition et des idéaux qu’elle invente, et c’est co
1806
er au fond des choses ? C’est toucher les limites
de
notre condition et des idéaux qu’elle invente, et c’est connaître aus
1807
e, et c’est connaître aussi toutes nos puissances
de
désordre. Il n’y a de grandeur que dans une vie simple, oui, mais une
1808
aussi toutes nos puissances de désordre. Il n’y a
de
grandeur que dans une vie simple, oui, mais une vie n’a rien de vraim
1809
e dans une vie simple, oui, mais une vie n’a rien
de
vraiment simple qu’une décision n’ait ramené à la simplicité, jamais
1810
de vraiment simple qu’une décision n’ait ramené à
la
simplicité, jamais native, jamais naïve. Car nous naissons dans le pé
1811
mais native, jamais naïve. Car nous naissons dans
le
péché, c’est-à-dire dans l’inextricable. En sorte que chaque exigence
1812
ar nous naissons dans le péché, c’est-à-dire dans
l’
inextricable. En sorte que chaque exigence qui paraît en nous, nous ré
1813
raît en nous, nous révèle un complexe nouveau. Et
la
simplicité ne résulte jamais que d’un refus de nous complaire dans no
1814
e nouveau. Et la simplicité ne résulte jamais que
d’
un refus de nous complaire dans nos données et dans nos virtualités rê
1815
Et la simplicité ne résulte jamais que d’un refus
de
nous complaire dans nos données et dans nos virtualités rêvées. La gr
1816
dans nos données et dans nos virtualités rêvées.
La
grandeur n’entre pas dans une vie par l’extérieur. Entendons qu’elle
1817
rêvées. La grandeur n’entre pas dans une vie par
l’
extérieur. Entendons qu’elle n’est pas dans les dimensions des événeme
1818
par l’extérieur. Entendons qu’elle n’est pas dans
les
dimensions des événements, mais seulement dans la simplicité des rapp
1819
es dimensions des événements, mais seulement dans
la
simplicité des rapports singuliers et intimes qui instituent la tensi
1820
des rapports singuliers et intimes qui instituent
la
tension personnelle. Mais alors, comment l’homme qui se découvre mult
1821
tuent la tension personnelle. Mais alors, comment
l’
homme qui se découvre multitude et plèbe pourrait-il, s’appuyant sur l
1822
yant sur lui-même, s’imposer un autre silence que
le
silence de la mort ? La raison s’y emploie, communément. On lui délèg
1823
i-même, s’imposer un autre silence que le silence
de
la mort ? La raison s’y emploie, communément. On lui délègue volontie
1824
ême, s’imposer un autre silence que le silence de
la
mort ? La raison s’y emploie, communément. On lui délègue volontiers
1825
oser un autre silence que le silence de la mort ?
La
raison s’y emploie, communément. On lui délègue volontiers cette fonc
1826
rce qu’on sait bien qu’elle est sans force contre
les
passions fondamentales. Elle les condamne pour la forme, elle édicte
1827
ans force contre les passions fondamentales. Elle
les
condamne pour la forme, elle édicte des lois solennelles, et le plais
1828
es passions fondamentales. Elle les condamne pour
la
forme, elle édicte des lois solennelles, et le plaisir de vivre est d
1829
ur la forme, elle édicte des lois solennelles, et
le
plaisir de vivre est d’y contrevenir. On se fabrique, dans la sérénit
1830
, elle édicte des lois solennelles, et le plaisir
de
vivre est d’y contrevenir. On se fabrique, dans la sérénité ou la sou
1831
des lois solennelles, et le plaisir de vivre est
d’
y contrevenir. On se fabrique, dans la sérénité ou la souffrance, selo
1832
e vivre est d’y contrevenir. On se fabrique, dans
la
sérénité ou la souffrance, selon ses goûts, une harmonie, des mesures
1833
contrevenir. On se fabrique, dans la sérénité ou
la
souffrance, selon ses goûts, une harmonie, des mesures, une grandeur,
1834
ême une éthique héroïque. Mais tout cela, on sait
de
quoi c’est fait. On sait ce que vaut la menace. Une seule réalité peu
1835
, on sait de quoi c’est fait. On sait ce que vaut
la
menace. Une seule réalité peut advenir, de l’extérieur, et menacer to
1836
e vaut la menace. Une seule réalité peut advenir,
de
l’extérieur, et menacer tout le désordre et l’ordre humains avec un s
1837
aut la menace. Une seule réalité peut advenir, de
l’
extérieur, et menacer tout le désordre et l’ordre humains avec un séri
1838
ité peut advenir, de l’extérieur, et menacer tout
le
désordre et l’ordre humains avec un sérieux décisif. Une seule réalit
1839
r, de l’extérieur, et menacer tout le désordre et
l’
ordre humains avec un sérieux décisif. Une seule réalité pour nous men
1840
ieux décisif. Une seule réalité pour nous menacer
de
grandeur. Et c’est la foi, « qui ne vient pas de nous. » Tant que je
1841
e réalité pour nous menacer de grandeur. Et c’est
la
foi, « qui ne vient pas de nous. » Tant que je vis, je vis dans la c
1842
ient pas de nous. » Tant que je vis, je vis dans
la
contradiction, car la vie même est une contradiction. D’une part, il
1843
ant que je vis, je vis dans la contradiction, car
la
vie même est une contradiction. D’une part, il y a l’éternelle vérité
1844
ie même est une contradiction. D’une part, il y a
l’
éternelle vérité, et de l’autre, la diversité de l’existence, que l’ho
1845
iction. D’une part, il y a l’éternelle vérité, et
de
l’autre, la diversité de l’existence, que l’homme en tant que tel, ne
1846
e part, il y a l’éternelle vérité, et de l’autre,
la
diversité de l’existence, que l’homme en tant que tel, ne peut pas pé
1847
a l’éternelle vérité, et de l’autre, la diversité
de
l’existence, que l’homme en tant que tel, ne peut pas pénétrer, — il
1848
’éternelle vérité, et de l’autre, la diversité de
l’
existence, que l’homme en tant que tel, ne peut pas pénétrer, — il lui
1849
, et de l’autre, la diversité de l’existence, que
l’
homme en tant que tel, ne peut pas pénétrer, — il lui faudrait être om
1850
pas pénétrer, — il lui faudrait être omniscient.
Le
seul lien, c’est donc la foi. (Journal). 5.« Le point d’Archimède
1851
audrait être omniscient. Le seul lien, c’est donc
la
foi. (Journal). 5.« Le point d’Archimède, hors du monde, c’est un
1852
seul lien, c’est donc la foi. (Journal). 5.«
Le
point d’Archimède, hors du monde, c’est une chambre haute où l’homme
1853
n, c’est donc la foi. (Journal). 5.« Le point
d’
Archimède, hors du monde, c’est une chambre haute où l’homme prie en t
1854
himède, hors du monde, c’est une chambre haute où
l’
homme prie en toute droiture. »24 Un solitaire devant Dieu. Alors
1855
orte à un rapport unique, celui-là même qui fonde
la
personne humaine. Aucun autre principe d’unité n’existe, au sens acti
1856
i fonde la personne humaine. Aucun autre principe
d’
unité n’existe, au sens actif où Kierkegaard emploie ce mot. Si l’on n
1857
, au sens actif où Kierkegaard emploie ce mot. Si
l’
on ne croit pas en Dieu, c’est-à-dire si l’on ne croit pas que Dieu es
1858
ot. Si l’on ne croit pas en Dieu, c’est-à-dire si
l’
on ne croit pas que Dieu est la forme originelle et dernière du tu, on
1859
u, c’est-à-dire si l’on ne croit pas que Dieu est
la
forme originelle et dernière du tu, on pense que Kierkegaard est l’an
1860
e et dernière du tu, on pense que Kierkegaard est
l’
anarchiste pur, l’individu fou, l’isolé. Mais l’homme justement n’est
1861
u, on pense que Kierkegaard est l’anarchiste pur,
l’
individu fou, l’isolé. Mais l’homme justement n’est plus seul à l’inst
1862
Kierkegaard est l’anarchiste pur, l’individu fou,
l’
isolé. Mais l’homme justement n’est plus seul à l’instant qu’il attein
1863
t l’anarchiste pur, l’individu fou, l’isolé. Mais
l’
homme justement n’est plus seul à l’instant qu’il atteint le fond même
1864
stement n’est plus seul à l’instant qu’il atteint
le
fond même de l’abîme de sa solitude. Car il s’y trouve en présence de
1865
plus seul à l’instant qu’il atteint le fond même
de
l’abîme de sa solitude. Car il s’y trouve en présence de Dieu, de cel
1866
us seul à l’instant qu’il atteint le fond même de
l’
abîme de sa solitude. Car il s’y trouve en présence de Dieu, de celui
1867
à l’instant qu’il atteint le fond même de l’abîme
de
sa solitude. Car il s’y trouve en présence de Dieu, de celui qui l’a
1868
solitude. Car il s’y trouve en présence de Dieu,
de
celui qui l’a fait de rien mais qui l’a fait. Seul en face de lui-mêm
1869
r il s’y trouve en présence de Dieu, de celui qui
l’
a fait de rien mais qui l’a fait. Seul en face de lui-même, il doutera
1870
trouve en présence de Dieu, de celui qui l’a fait
de
rien mais qui l’a fait. Seul en face de lui-même, il douterait de son
1871
e de Dieu, de celui qui l’a fait de rien mais qui
l’
a fait. Seul en face de lui-même, il douterait de son existence. Seul
1872
l’a fait. Seul en face de lui-même, il douterait
de
son existence. Seul devant Dieu, il se voit condamné, questionné, som
1873
vant Dieu, il se voit condamné, questionné, sommé
de
répondre, et incapable de répondre autre chose que le « Toi, tu peux
1874
amné, questionné, sommé de répondre, et incapable
de
répondre autre chose que le « Toi, tu peux tout » qui devient aussitô
1875
épondre, et incapable de répondre autre chose que
le
« Toi, tu peux tout » qui devient aussitôt : « Par toi, je puis ce qu
1876
ient aussitôt : « Par toi, je puis ce que tu veux
de
moi ». C’est là le point de la plus grande simplicité. Mais aussi du
1877
ar toi, je puis ce que tu veux de moi ». C’est là
le
point de la plus grande simplicité. Mais aussi du plus grand paradoxe
1878
e puis ce que tu veux de moi ». C’est là le point
de
la plus grande simplicité. Mais aussi du plus grand paradoxe. Car la
1879
uis ce que tu veux de moi ». C’est là le point de
la
plus grande simplicité. Mais aussi du plus grand paradoxe. Car la sim
1880
implicité. Mais aussi du plus grand paradoxe. Car
la
simplicité n’est pas cette pauvreté qu’on croit, cette clarté cartési
1881
cartésienne, ce deux et deux font quatre, auquel
la
foi répond que Un et un font tout. C’est cela qu’on voudrait comprend
1882
seulement vivre, et qui pour comble, suppose que
l’
homme a d’abord accepté d’être zéro ! L’homme qui meurt devant Dieu, e
1883
our comble, suppose que l’homme a d’abord accepté
d’
être zéro ! L’homme qui meurt devant Dieu, en tant qu’individu, renaît
1884
ppose que l’homme a d’abord accepté d’être zéro !
L’
homme qui meurt devant Dieu, en tant qu’individu, renaît au même insta
1885
plutôt cela résout toutes nos contradictions dans
le
seul risque d’une dignité ou d’une indignité dont la mesure n’est pas
1886
out toutes nos contradictions dans le seul risque
d’
une dignité ou d’une indignité dont la mesure n’est pas du monde, si p
1887
ntradictions dans le seul risque d’une dignité ou
d’
une indignité dont la mesure n’est pas du monde, si pourtant tout se j
1888
seul risque d’une dignité ou d’une indignité dont
la
mesure n’est pas du monde, si pourtant tout se joue dans ce monde.
1889
e monde. 6.La foi n’est pas une solution, mais
la
mise en question de nos problèmes Simplement parce qu’elle introdu
1890
n’est pas une solution, mais la mise en question
de
nos problèmes Simplement parce qu’elle introduit dans notre vie l’
1891
Simplement parce qu’elle introduit dans notre vie
l’
exigence incommensurable de l’acte. Ou encore, parce qu’à ce suprême d
1892
troduit dans notre vie l’exigence incommensurable
de
l’acte. Ou encore, parce qu’à ce suprême degré d’accord avec soi-même
1893
duit dans notre vie l’exigence incommensurable de
l’
acte. Ou encore, parce qu’à ce suprême degré d’accord avec soi-même, a
1894
ême, auquel nous porte notre vocation, correspond
le
suprême désaccord avec notre vie dans le monde. Qu’est-ce alors que l
1895
rrespond le suprême désaccord avec notre vie dans
le
monde. Qu’est-ce alors que la foi ? Une exagération démesurée ? Évide
1896
avec notre vie dans le monde. Qu’est-ce alors que
la
foi ? Une exagération démesurée ? Évidemment. Pour celui qui ne l’a p
1897
ération démesurée ? Évidemment. Pour celui qui ne
l’
a pas. Mais l’homme qu’elle vient saisir ne mesure plus son acte. C’es
1898
rée ? Évidemment. Pour celui qui ne l’a pas. Mais
l’
homme qu’elle vient saisir ne mesure plus son acte. C’est qu’il n’est
1899
e plus son acte. C’est qu’il n’est plus différent
de
cet acte. Il n’est rien d’autre que cet acte, n’existant pas hors de
1900
l n’est plus différent de cet acte. Il n’est rien
d’
autre que cet acte, n’existant pas hors de sa vocation. Que craindrait
1901
l marche dans sa liberté, et ne connaît plus rien
de
ce qui nous mesure. Cet homme qui marche dans le monde, contre le mon
1902
de ce qui nous mesure. Cet homme qui marche dans
le
monde, contre le monde qui ne sera sauvé que par égard au solitaire,
1903
esure. Cet homme qui marche dans le monde, contre
le
monde qui ne sera sauvé que par égard au solitaire, cet homme n’appar
1904
égard au solitaire, cet homme n’appartient plus à
la
forme du monde, mais seulement à sa transformation. « Le monde est un
1905
e du monde, mais seulement à sa transformation. «
Le
monde est un penseur extrêmement confus qui à force d’idées ne trouve
1906
nde est un penseur extrêmement confus qui à force
d’
idées ne trouve plus le temps ni la patience de penser une idée 25 ».
1907
êmement confus qui à force d’idées ne trouve plus
le
temps ni la patience de penser une idée 25 ». Mais le croyant connaît
1908
us qui à force d’idées ne trouve plus le temps ni
la
patience de penser une idée 25 ». Mais le croyant connaît cette « imp
1909
ce d’idées ne trouve plus le temps ni la patience
de
penser une idée 25 ». Mais le croyant connaît cette « impériale volup
1910
emps ni la patience de penser une idée 25 ». Mais
le
croyant connaît cette « impériale volupté de ne jamais sortir des voi
1911
Mais le croyant connaît cette « impériale volupté
de
ne jamais sortir des voies d’une pensée, de ne jamais non plus s’en e
1912
« impériale volupté de ne jamais sortir des voies
d’
une pensée, de ne jamais non plus s’en effrayer 26 ». Et comment pourr
1913
lupté de ne jamais sortir des voies d’une pensée,
de
ne jamais non plus s’en effrayer 26 ». Et comment pourrait-il avoir p
1914
effrayer 26 ». Et comment pourrait-il avoir peur
de
l’idée, puisqu’il est cette idée, et cet ordre de Dieu ? Puisqu’il ne
1915
frayer 26 ». Et comment pourrait-il avoir peur de
l’
idée, puisqu’il est cette idée, et cet ordre de Dieu ? Puisqu’il ne se
1916
de l’idée, puisqu’il est cette idée, et cet ordre
de
Dieu ? Puisqu’il ne se craint plus ? Puisque sa mort est derrière lui
1917
Un seul donc peut être héroïque : c’est celui que
la
foi conduit dans la pureté immédiate. Tout le reste n’est que défi, i
1918
re héroïque : c’est celui que la foi conduit dans
la
pureté immédiate. Tout le reste n’est que défi, intempérance et déses
1919
que la foi conduit dans la pureté immédiate. Tout
le
reste n’est que défi, intempérance et désespoir. « Oser à fond être s
1920
tel, mais celui-ci, isolé devant Dieu, seul dans
l’
immensité de son effort et de sa responsabilité : c’est là l’héroïsme
1921
elui-ci, isolé devant Dieu, seul dans l’immensité
de
son effort et de sa responsabilité : c’est là l’héroïsme chrétien… »
1922
vant Dieu, seul dans l’immensité de son effort et
de
sa responsabilité : c’est là l’héroïsme chrétien… » Kierkegaard ajout
1923
de son effort et de sa responsabilité : c’est là
l’
héroïsme chrétien… » Kierkegaard ajoute aussitôt : « … et avouons-le,
1924
n… » Kierkegaard ajoute aussitôt : « … et avouons-
le
, sa rareté probable. » Car tout cela va au martyre. Les églises le sa
1925
a rareté probable. » Car tout cela va au martyre.
Les
églises le savent bien. Elles insistent plutôt sur autre chose. On di
1926
bable. » Car tout cela va au martyre. Les églises
le
savent bien. Elles insistent plutôt sur autre chose. On dirait qu’ell
1927
qu’elles préfèrent conserver leurs fidèles… Mais
la
question se pose : qu’est-ce alors qu’un fidèle ? « Nous ne pouvons p
1928
pourtant pas être tous des martyrs ! » — Réponse
de
Kierkegaard : « Ne vaudrait-il pas mieux que chacun dise pour soi-mêm
1929
l pas mieux que chacun dise pour soi-même : je ne
le
puis pas. Si c’est folie que tous croient devoir l’être, — c’est une
1930
puis pas. Si c’est folie que tous croient devoir
l’
être, — c’est une folie aussi que nul ne veuille l’être. » 7« Sanct
1931
’être, — c’est une folie aussi que nul ne veuille
l’
être. » 7« Sancta simplicitas » Sancta simplicitas ! prononce l
1932
a simplicitas » Sancta simplicitas ! prononce
le
martyr Jean Huss, tandis qu’il voit du haut de son bûcher une vieille
1933
ce le martyr Jean Huss, tandis qu’il voit du haut
de
son bûcher une vieille femme courbée sous le faix, apporter, elle aus
1934
haut de son bûcher une vieille femme courbée sous
le
faix, apporter, elle aussi son fagot — pieusement. Mais la simplicité
1935
apporter, elle aussi son fagot — pieusement. Mais
la
simplicité n’est sainte qu’en lui, à cet instant. Celle de la vieille
1936
cité n’est sainte qu’en lui, à cet instant. Celle
de
la vieille est innocence, religion naturelle et craintive. Elle appar
1937
é n’est sainte qu’en lui, à cet instant. Celle de
la
vieille est innocence, religion naturelle et craintive. Elle appartie
1938
eligion naturelle et craintive. Elle appartient à
la
forme du monde, mais le martyre à son seul Juge. IIL’acte selon K
1939
intive. Elle appartient à la forme du monde, mais
le
martyre à son seul Juge. IIL’acte selon Kierkegaard « Toute mo
1940
IL’acte selon Kierkegaard « Toute mon activité
d’
auteur, nous dit Kierkegaard, se rapporte à ce seul problème : comment
1941
tien, et même dans un sens strict, on ne peut pas
l’
être, mais il faut sans cesse le devenir. Et le problème, alors, devie
1942
t, on ne peut pas l’être, mais il faut sans cesse
le
devenir. Et le problème, alors, devient celui de l’acte. Y a-t-il des
1943
as l’être, mais il faut sans cesse le devenir. Et
le
problème, alors, devient celui de l’acte. Y a-t-il des actes ? L’homm
1944
le devenir. Et le problème, alors, devient celui
de
l’acte. Y a-t-il des actes ? L’homme d’aujourd’hui ne le croit pas. I
1945
devenir. Et le problème, alors, devient celui de
l’
acte. Y a-t-il des actes ? L’homme d’aujourd’hui ne le croit pas. Il c
1946
rs, devient celui de l’acte. Y a-t-il des actes ?
L’
homme d’aujourd’hui ne le croit pas. Il croit aux lois, et il se veut
1947
ent celui de l’acte. Y a-t-il des actes ? L’homme
d’
aujourd’hui ne le croit pas. Il croit aux lois, et il se veut détermin
1948
te. Y a-t-il des actes ? L’homme d’aujourd’hui ne
le
croit pas. Il croit aux lois, et il se veut déterminé. Or il l’est da
1949
Il croit aux lois, et il se veut déterminé. Or il
l’
est dans la mesure exacte où il l’accepte ; mais dans cette mesure mêm
1950
x lois, et il se veut déterminé. Or il l’est dans
la
mesure exacte où il l’accepte ; mais dans cette mesure même, il cesse
1951
éterminé. Or il l’est dans la mesure exacte où il
l’
accepte ; mais dans cette mesure même, il cesse d’être humain. Car l’h
1952
l’accepte ; mais dans cette mesure même, il cesse
d’
être humain. Car l’homme n’a d’existence proprement humaine que lorsqu
1953
ns cette mesure même, il cesse d’être humain. Car
l’
homme n’a d’existence proprement humaine que lorsqu’il participe à la
1954
ure même, il cesse d’être humain. Car l’homme n’a
d’
existence proprement humaine que lorsqu’il participe à la transformati
1955
ence proprement humaine que lorsqu’il participe à
la
transformation du monde. Autrement, il est animal, et soumis à la for
1956
n du monde. Autrement, il est animal, et soumis à
la
forme des choses, — à la commune dégradation. Ceux qui ne croient pa
1957
est animal, et soumis à la forme des choses, — à
la
commune dégradation. Ceux qui ne croient pas à l’acte, c’est qu’ils
1958
a commune dégradation. Ceux qui ne croient pas à
l’
acte, c’est qu’ils ne connaissent plus aucun chemin. Comment marcher,
1959
aucun chemin. Comment marcher, s’il n’existe pas
de
chemin ? disent-ils dans leur suffisance, — car on appelle ainsi leur
1960
on appelle ainsi leur anxiété. En vérité, toutes
les
démonstrations savantes qu’on nous a faites depuis un siècle pour nou
1961
s a faites depuis un siècle pour nous prouver que
l’
acte est impossible et que le tout de l’homme est soumis au calcul, to
1962
our nous prouver que l’acte est impossible et que
le
tout de l’homme est soumis au calcul, tout cet effort des sciences et
1963
prouver que l’acte est impossible et que le tout
de
l’homme est soumis au calcul, tout cet effort des sciences et des soc
1964
ouver que l’acte est impossible et que le tout de
l’
homme est soumis au calcul, tout cet effort des sciences et des sociol
1965
ciences et des sociologies établit à grands frais
l’
évidence du désespoir : l’homme moderne a perdu le « chemin ». Je sui
1966
établit à grands frais l’évidence du désespoir :
l’
homme moderne a perdu le « chemin ». Je suis le chemin, la vérité et
1967
l’évidence du désespoir : l’homme moderne a perdu
le
« chemin ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit le Christ.
1968
: l’homme moderne a perdu le « chemin ». Je suis
le
chemin, la vérité et la vie, dit le Christ. 1.La vérité est le chem
1969
oderne a perdu le « chemin ». Je suis le chemin,
la
vérité et la vie, dit le Christ. 1.La vérité est le chemin Chri
1970
u le « chemin ». Je suis le chemin, la vérité et
la
vie, dit le Christ. 1.La vérité est le chemin Christ est la Vér
1971
n ». Je suis le chemin, la vérité et la vie, dit
le
Christ. 1.La vérité est le chemin Christ est la Vérité dans ce
1972
érité et la vie, dit le Christ. 1.La vérité est
le
chemin Christ est la Vérité dans ce sens qu’être la vérité est la
1973
hrist. 1.La vérité est le chemin Christ est
la
Vérité dans ce sens qu’être la vérité est la seule explication vraie
1974
min Christ est la Vérité dans ce sens qu’être
la
vérité est la seule explication vraie de la vérité… Être la vérité, c
1975
est la Vérité dans ce sens qu’être la vérité est
la
seule explication vraie de la vérité… Être la vérité, c’est connaître
1976
qu’être la vérité est la seule explication vraie
de
la vérité… Être la vérité, c’est connaître la vérité, et le Christ n’
1977
’être la vérité est la seule explication vraie de
la
vérité… Être la vérité, c’est connaître la vérité, et le Christ n’aur
1978
est la seule explication vraie de la vérité… Être
la
vérité, c’est connaître la vérité, et le Christ n’aurait jamais connu
1979
aie de la vérité… Être la vérité, c’est connaître
la
vérité, et le Christ n’aurait jamais connu la vérité s’il n’avait pas
1980
té… Être la vérité, c’est connaître la vérité, et
le
Christ n’aurait jamais connu la vérité s’il n’avait pas été la vérité
1981
tre la vérité, et le Christ n’aurait jamais connu
la
vérité s’il n’avait pas été la vérité ; et nul homme ne connaît davan
1982
urait jamais connu la vérité s’il n’avait pas été
la
vérité ; et nul homme ne connaît davantage de vérité qu’il n’en incar
1983
été la vérité ; et nul homme ne connaît davantage
de
vérité qu’il n’en incarne27 Voici donc le mystère : s’il n’y a pas
1984
ntage de vérité qu’il n’en incarne27 Voici donc
le
mystère : s’il n’y a pas de chemin nous ne pouvons marcher, mais si n
1985
ncarne27 Voici donc le mystère : s’il n’y a pas
de
chemin nous ne pouvons marcher, mais si nous ne marchons pas, il n’y
1986
rcher, mais si nous ne marchons pas, il n’y a pas
de
chemin. La foi au Christ nous permet seule de franchir ce cercle ench
1987
si nous ne marchons pas, il n’y a pas de chemin.
La
foi au Christ nous permet seule de franchir ce cercle enchanté où nou
1988
pas de chemin. La foi au Christ nous permet seule
de
franchir ce cercle enchanté où nous maintient l’argument du démon — l
1989
de franchir ce cercle enchanté où nous maintient
l’
argument du démon — le serpent qui se mord la queue. La foi au Christ
1990
enchanté où nous maintient l’argument du démon —
le
serpent qui se mord la queue. La foi au Christ est la condition néces
1991
ient l’argument du démon — le serpent qui se mord
la
queue. La foi au Christ est la condition nécessaire et suffisante de
1992
ument du démon — le serpent qui se mord la queue.
La
foi au Christ est la condition nécessaire et suffisante de tout acte
1993
erpent qui se mord la queue. La foi au Christ est
la
condition nécessaire et suffisante de tout acte véritable, de toute m
1994
Christ est la condition nécessaire et suffisante
de
tout acte véritable, de toute marche, de toute création, de toute vic
1995
nécessaire et suffisante de tout acte véritable,
de
toute marche, de toute création, de toute victoire sur la Nécessité.
1996
ffisante de tout acte véritable, de toute marche,
de
toute création, de toute victoire sur la Nécessité. « Je suis le chem
1997
te véritable, de toute marche, de toute création,
de
toute victoire sur la Nécessité. « Je suis le chemin ». Mais un chemi
1998
marche, de toute création, de toute victoire sur
la
Nécessité. « Je suis le chemin ». Mais un chemin n’est un chemin que
1999
on, de toute victoire sur la Nécessité. « Je suis
le
chemin ». Mais un chemin n’est un chemin que si l’on y marche28. Sino
2000
e chemin ». Mais un chemin n’est un chemin que si
l’
on y marche28. Sinon il n’est qu’un point de vue ; ou bien encore le l
2001
inon il n’est qu’un point de vue ; ou bien encore
le
lieu d’un pur possible, et sur ces lieux règne le désespoir. Il nous
2002
n’est qu’un point de vue ; ou bien encore le lieu
d’
un pur possible, et sur ces lieux règne le désespoir. Il nous faut don
2003
le lieu d’un pur possible, et sur ces lieux règne
le
désespoir. Il nous faut donc agir, si nous voulons la vérité ; agir e
2004
ésespoir. Il nous faut donc agir, si nous voulons
la
vérité ; agir en vérité, c’est-à-dire agir dans le Christ. Il n’y a d
2005
a vérité ; agir en vérité, c’est-à-dire agir dans
le
Christ. Il n’y a donc aucun acte possible, aucun acte vrai et vivant
2006
possible, aucun acte vrai et vivant en dehors de
la
foi au Christ. Mais croire au Christ c’est croire au paradoxe de l’in
2007
t. Mais croire au Christ c’est croire au paradoxe
de
l’incarnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme de ce monde, c
2008
Mais croire au Christ c’est croire au paradoxe de
l’
incarnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme de ce monde, c’es
2009
de l’incarnation, c’est croire que Dieu a revêtu
la
forme de ce monde, c’est croire que cette forme peut être transformée
2010
arnation, c’est croire que Dieu a revêtu la forme
de
ce monde, c’est croire que cette forme peut être transformée. Certes,
2011
ée. Certes, nous ne pouvons agir « qu’en vertu de
l’
absurde » ; mais cela seul donne un sens à nos vies. Alors, les règles
2012
; mais cela seul donne un sens à nos vies. Alors,
les
règles, les morales et les lois qui nous disaient d’agir dans le même
2013
seul donne un sens à nos vies. Alors, les règles,
les
morales et les lois qui nous disaient d’agir dans le même temps qu’el
2014
ens à nos vies. Alors, les règles, les morales et
les
lois qui nous disaient d’agir dans le même temps qu’elles nous privai
2015
règles, les morales et les lois qui nous disaient
d’
agir dans le même temps qu’elles nous privaient de tout pouvoir, s’éva
2016
morales et les lois qui nous disaient d’agir dans
le
même temps qu’elles nous privaient de tout pouvoir, s’évanouissent et
2017
d’agir dans le même temps qu’elles nous privaient
de
tout pouvoir, s’évanouissent et meurent aux pages des livres. Au prem
2018
r pas que nous faisons dans notre nuit, voici que
le
chemin s’éclaire et que les perspectives se dégagent. Et nous allons
2019
notre nuit, voici que le chemin s’éclaire et que
les
perspectives se dégagent. Et nous allons connaître maintenant que seu
2020
ent. Et nous allons connaître maintenant que seul
l’
acte de foi est création, transformation, nouveauté pure dans le monde
2021
nous allons connaître maintenant que seul l’acte
de
foi est création, transformation, nouveauté pure dans le monde, vocat
2022
est création, transformation, nouveauté pure dans
le
monde, vocation et personne attestée, prophétie de l’éternité qui vie
2023
e monde, vocation et personne attestée, prophétie
de
l’éternité qui vient à nous. 2.Il n’est d’action que prophétique
2024
onde, vocation et personne attestée, prophétie de
l’
éternité qui vient à nous. 2.Il n’est d’action que prophétique Q
2025
tie de l’éternité qui vient à nous. 2.Il n’est
d’
action que prophétique Qu’est-ce que prophétiser, sinon dire la Par
2026
phétique Qu’est-ce que prophétiser, sinon dire
la
Parole qui détermine notre avenir ? Mais la Parole n’est dite que dan
2027
dire la Parole qui détermine notre avenir ? Mais
la
Parole n’est dite que dans la foi, la foi n’existe que dans l’acte, e
2028
notre avenir ? Mais la Parole n’est dite que dans
la
foi, la foi n’existe que dans l’acte, et cet acte devient alors notre
2029
enir ? Mais la Parole n’est dite que dans la foi,
la
foi n’existe que dans l’acte, et cet acte devient alors notre chemin
2030
st dite que dans la foi, la foi n’existe que dans
l’
acte, et cet acte devient alors notre chemin et notre loi. Ainsi nous
2031
e pouvons connaître que ce que nous prophétisons.
Le
chrétien marche dans la nuit en créant sa lumière et son chemin29, lu
2032
ce que nous prophétisons. Le chrétien marche dans
la
nuit en créant sa lumière et son chemin29, lumière qui n’est pas sa l
2033
as sa lumière, chemin qui se dérobe au doute et à
l’
orgueil, mais que parfois la prophétie fait briller devant lui comme u
2034
dérobe au doute et à l’orgueil, mais que parfois
la
prophétie fait briller devant lui comme un éclair. « Sachez qu’à l’or
2035
briller devant lui comme un éclair. « Sachez qu’à
l’
origine — lit-on dans un dialogue de Kassner30 —, toutes les créatures
2036
« Sachez qu’à l’origine — lit-on dans un dialogue
de
Kassner30 —, toutes les créatures, le soleil, la terre, la lune, les
2037
— lit-on dans un dialogue de Kassner30 —, toutes
les
créatures, le soleil, la terre, la lune, les plantes, les animaux et
2038
un dialogue de Kassner30 —, toutes les créatures,
le
soleil, la terre, la lune, les plantes, les animaux et les pierres pa
2039
de Kassner30 —, toutes les créatures, le soleil,
la
terre, la lune, les plantes, les animaux et les pierres parlaient et
2040
r30 —, toutes les créatures, le soleil, la terre,
la
lune, les plantes, les animaux et les pierres parlaient et prophétisa
2041
utes les créatures, le soleil, la terre, la lune,
les
plantes, les animaux et les pierres parlaient et prophétisaient, pare
2042
tures, le soleil, la terre, la lune, les plantes,
les
animaux et les pierres parlaient et prophétisaient, pareils aux proph
2043
l, la terre, la lune, les plantes, les animaux et
les
pierres parlaient et prophétisaient, pareils aux prophètes. C’est de
2044
t et prophétisaient, pareils aux prophètes. C’est
de
ce commencement que chaque chose tire sa force et son temps ; toute c
2045
qui dans sa fin, possède son commencement. » Mais
l’
homme déchu de son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le v
2046
n, possède son commencement. » Mais l’homme déchu
de
son origine éternelle a perdu la vision de sa fin. Le voici prisonnie
2047
is l’homme déchu de son origine éternelle a perdu
la
vision de sa fin. Le voici prisonnier des formes et des nombres, escl
2048
déchu de son origine éternelle a perdu la vision
de
sa fin. Le voici prisonnier des formes et des nombres, esclave des lo
2049
on origine éternelle a perdu la vision de sa fin.
Le
voici prisonnier des formes et des nombres, esclave des lois d’un mon
2050
nnier des formes et des nombres, esclave des lois
d’
un monde sur lequel il devrait régner. Seule peut l’en délivrer la Par
2051
un monde sur lequel il devrait régner. Seule peut
l’
en délivrer la Parole prophétique qui lui advient comme un appel dans
2052
equel il devrait régner. Seule peut l’en délivrer
la
Parole prophétique qui lui advient comme un appel dans les ténèbres.
2053
e prophétique qui lui advient comme un appel dans
les
ténèbres. Certains reçoivent l’ordre de parler, et c’est là leur acti
2054
me un appel dans les ténèbres. Certains reçoivent
l’
ordre de parler, et c’est là leur action, leur prophétie et leur salut
2055
pel dans les ténèbres. Certains reçoivent l’ordre
de
parler, et c’est là leur action, leur prophétie et leur salut. Cepend
2056
tion, leur prophétie et leur salut. Cependant que
les
hommes les frappent sur la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants do
2057
prophétie et leur salut. Cependant que les hommes
les
frappent sur la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants dont la vocat
2058
salut. Cependant que les hommes les frappent sur
la
bouche. Kierkegaard fut de ces croyants dont la vocation prophétique,
2059
ommes les frappent sur la bouche. Kierkegaard fut
de
ces croyants dont la vocation prophétique, pareille à celle des homme
2060
r la bouche. Kierkegaard fut de ces croyants dont
la
vocation prophétique, pareille à celle des hommes de Dieu qui se lève
2061
vocation prophétique, pareille à celle des hommes
de
Dieu qui se lèvent sous l’Ancienne Alliance, se confond avec la parol
2062
lle à celle des hommes de Dieu qui se lèvent sous
l’
Ancienne Alliance, se confond avec la parole qui les conduira au marty
2063
lèvent sous l’Ancienne Alliance, se confond avec
la
parole qui les conduira au martyre. La Parole dite est leur chemin, l
2064
’Ancienne Alliance, se confond avec la parole qui
les
conduira au martyre. La Parole dite est leur chemin, leur vérité et l
2065
nfond avec la parole qui les conduira au martyre.
La
Parole dite est leur chemin, leur vérité et leur vie dans ce monde ;
2066
ur vérité et leur vie dans ce monde ; ils meurent
de
l’avoir dite, et n’ont pas d’autre tâche31. Le chemin est imprévisibl
2067
vérité et leur vie dans ce monde ; ils meurent de
l’
avoir dite, et n’ont pas d’autre tâche31. Le chemin est imprévisible ;
2068
monde ; ils meurent de l’avoir dite, et n’ont pas
d’
autre tâche31. Le chemin est imprévisible ; le nôtre, disons-nous, n’e
2069
nt de l’avoir dite, et n’ont pas d’autre tâche31.
Le
chemin est imprévisible ; le nôtre, disons-nous, n’est pas celui de c
2070
évisible ; le nôtre, disons-nous, n’est pas celui
de
ces prophètes. Cependant la question demeure : comment agir, et comme
2071
nous, n’est pas celui de ces prophètes. Cependant
la
question demeure : comment agir, et comment transformer, c’est-à-dire
2072
comment transformer, c’est-à-dire comment obéir à
la
Parole qui prophétise ? Le chemin est imprévisible. Ce que nous conna
2073
à-dire comment obéir à la Parole qui prophétise ?
Le
chemin est imprévisible. Ce que nous connaissons, c’est pourtant son
2074
Ce que nous connaissons, c’est pourtant son point
de
départ. Le chemin commence à tout homme qui se met en devoir d’obéir
2075
connaissons, c’est pourtant son point de départ.
Le
chemin commence à tout homme qui se met en devoir d’obéir à l’ordre q
2076
chemin commence à tout homme qui se met en devoir
d’
obéir à l’ordre qu’il reçoit de Dieu, — n’importe où et n’importe qui,
2077
mence à tout homme qui se met en devoir d’obéir à
l’
ordre qu’il reçoit de Dieu, — n’importe où et n’importe qui, à n’impor
2078
i se met en devoir d’obéir à l’ordre qu’il reçoit
de
Dieu, — n’importe où et n’importe qui, à n’importe quel ordre reçu, e
2079
« Tout simplement : prend n’importe quelle règle
d’
action chrétienne, — ose la mettre en pratique. L’action que tu introd
2080
n’importe quelle règle d’action chrétienne, — ose
la
mettre en pratique. L’action que tu introduiras ainsi dans la réalité
2081
d’action chrétienne, — ose la mettre en pratique.
L’
action que tu introduiras ainsi dans la réalité portera la marque de l
2082
pratique. L’action que tu introduiras ainsi dans
la
réalité portera la marque de l’absolu : c’est la marque de tout ce qu
2083
que tu introduiras ainsi dans la réalité portera
la
marque de l’absolu : c’est la marque de tout ce qui est véritablement
2084
troduiras ainsi dans la réalité portera la marque
de
l’absolu : c’est la marque de tout ce qui est véritablement chrétien.
2085
duiras ainsi dans la réalité portera la marque de
l’
absolu : c’est la marque de tout ce qui est véritablement chrétien. »
2086
la réalité portera la marque de l’absolu : c’est
la
marque de tout ce qui est véritablement chrétien. » (Journal) Vend to
2087
é portera la marque de l’absolu : c’est la marque
de
tout ce qui est véritablement chrétien. » (Journal) Vend ton bien et
2088
itablement chrétien. » (Journal) Vend ton bien et
le
donne aux pauvres, par exemple, ou si tu ne possèdes pas de bien, ces
2089
ux pauvres, par exemple, ou si tu ne possèdes pas
de
bien, cesse d’en désirer la possession, et vis comme un chrétien : au
2090
exemple, ou si tu ne possèdes pas de bien, cesse
d’
en désirer la possession, et vis comme un chrétien : au jour le jour,
2091
si tu ne possèdes pas de bien, cesse d’en désirer
la
possession, et vis comme un chrétien : au jour le jour, sans assuranc
2092
la possession, et vis comme un chrétien : au jour
le
jour, sans assurances et sans préparation, à la grâce de Dieu, dans l
2093
r le jour, sans assurances et sans préparation, à
la
grâce de Dieu, dans la confiance et l’inquiétude — on pourrait dire d
2094
, sans assurances et sans préparation, à la grâce
de
Dieu, dans la confiance et l’inquiétude — on pourrait dire dans une s
2095
ces et sans préparation, à la grâce de Dieu, dans
la
confiance et l’inquiétude — on pourrait dire dans une sorte d’humour
2096
aration, à la grâce de Dieu, dans la confiance et
l’
inquiétude — on pourrait dire dans une sorte d’humour —, dans l’aventu
2097
et l’inquiétude — on pourrait dire dans une sorte
d’
humour —, dans l’aventure de celui que rien ne protège et la prudence
2098
on pourrait dire dans une sorte d’humour —, dans
l’
aventure de celui que rien ne protège et la prudence de celui qui écou
2099
t dire dans une sorte d’humour —, dans l’aventure
de
celui que rien ne protège et la prudence de celui qui écoute, dans le
2100
, dans l’aventure de celui que rien ne protège et
la
prudence de celui qui écoute, dans le tourment et dans la joie d’une
2101
nture de celui que rien ne protège et la prudence
de
celui qui écoute, dans le tourment et dans la joie d’une découverte q
2102
protège et la prudence de celui qui écoute, dans
le
tourment et dans la joie d’une découverte quotidienne du chemin, ton
2103
nce de celui qui écoute, dans le tourment et dans
la
joie d’une découverte quotidienne du chemin, ton chemin, sur lequel t
2104
elui qui écoute, dans le tourment et dans la joie
d’
une découverte quotidienne du chemin, ton chemin, sur lequel tu es seu
2105
on chemin, sur lequel tu es seul, parce qu’il est
la
parole de ta vie, sa mesure et sa vocation, son risque à chaque insta
2106
sur lequel tu es seul, parce qu’il est la parole
de
ta vie, sa mesure et sa vocation, son risque à chaque instant visible
2107
secret du risque. 3.Nous n’avons pas à suivre
le
chemin, mais bien à l’inventer à chaque pas Tant que nous considér
2108
.Nous n’avons pas à suivre le chemin, mais bien à
l’
inventer à chaque pas Tant que nous considérons le Christ avec des
2109
nventer à chaque pas Tant que nous considérons
le
Christ avec des yeux de moralistes, comme une personnalité morale de
2110
Tant que nous considérons le Christ avec des yeux
de
moralistes, comme une personnalité morale de premier plan qu’il ne re
2111
yeux de moralistes, comme une personnalité morale
de
premier plan qu’il ne resterait plus qu’à imiter, l’acte demeure un p
2112
premier plan qu’il ne resterait plus qu’à imiter,
l’
acte demeure un pur possible, un modèle d’acte, une abstraction, c’est
2113
imiter, l’acte demeure un pur possible, un modèle
d’
acte, une abstraction, c’est-à-dire quelque chose que nous pouvons con
2114
sans pour autant nous transformer, et c’est bien
la
définition de « l’inactuel ». Se conformer à ce pieux idéal, non seul
2115
ant nous transformer, et c’est bien la définition
de
« l’inactuel ». Se conformer à ce pieux idéal, non seulement ce n’est
2116
ous transformer, et c’est bien la définition de «
l’
inactuel ». Se conformer à ce pieux idéal, non seulement ce n’est poin
2117
oint agir, non seulement c’est limiter par avance
le
rôle de la foi, c’est-à-dire refuser la foi, mais c’est peut-être sim
2118
r, non seulement c’est limiter par avance le rôle
de
la foi, c’est-à-dire refuser la foi, mais c’est peut-être simplement
2119
non seulement c’est limiter par avance le rôle de
la
foi, c’est-à-dire refuser la foi, mais c’est peut-être simplement sin
2120
ar avance le rôle de la foi, c’est-à-dire refuser
la
foi, mais c’est peut-être simplement singer un modèle flatteur et ras
2121
le flatteur et rassurant. Et pourquoi ? Parce que
le
chemin est invisible tant qu’on n’y est pas engagé. Parce que c’est u
2122
n’y est pas engagé. Parce que c’est un blasphème
de
l’homme pieux, du moraliste, que de prétendre imiter le modèle que se
2123
y est pas engagé. Parce que c’est un blasphème de
l’
homme pieux, du moraliste, que de prétendre imiter le modèle que ses y
2124
un blasphème de l’homme pieux, du moraliste, que
de
prétendre imiter le modèle que ses yeux voient et que sa chair perçoi
2125
omme pieux, du moraliste, que de prétendre imiter
le
modèle que ses yeux voient et que sa chair perçoit (à la lecture des
2126
le que ses yeux voient et que sa chair perçoit (à
la
lecture des évangiles, par exemple) au lieu d’écouter l’ordre, au lie
2127
ure des évangiles, par exemple) au lieu d’écouter
l’
ordre, au lieu de croire et de faire un pas dans la nuit, sur ce « che
2128
) au lieu d’écouter l’ordre, au lieu de croire et
de
faire un pas dans la nuit, sur ce « chemin » qui est le Christ présen
2129
’ordre, au lieu de croire et de faire un pas dans
la
nuit, sur ce « chemin » qui est le Christ présent. Il y a des abîmes
2130
re un pas dans la nuit, sur ce « chemin » qui est
le
Christ présent. Il y a des abîmes entre ces deux exigences : l’abîme
2131
ent. Il y a des abîmes entre ces deux exigences :
l’
abîme entre les mérites humains et la grâce, l’abîme entre l’imitation
2132
s abîmes entre ces deux exigences : l’abîme entre
les
mérites humains et la grâce, l’abîme entre l’imitation et l’acte, l’a
2133
exigences : l’abîme entre les mérites humains et
la
grâce, l’abîme entre l’imitation et l’acte, l’abîme entre la religion
2134
: l’abîme entre les mérites humains et la grâce,
l’
abîme entre l’imitation et l’acte, l’abîme entre la religion et la foi
2135
re les mérites humains et la grâce, l’abîme entre
l’
imitation et l’acte, l’abîme entre la religion et la foi — entre le te
2136
humains et la grâce, l’abîme entre l’imitation et
l’
acte, l’abîme entre la religion et la foi — entre le temps et l’instan
2137
et la grâce, l’abîme entre l’imitation et l’acte,
l’
abîme entre la religion et la foi — entre le temps et l’instant créate
2138
’abîme entre l’imitation et l’acte, l’abîme entre
la
religion et la foi — entre le temps et l’instant créateur —, entre la
2139
imitation et l’acte, l’abîme entre la religion et
la
foi — entre le temps et l’instant créateur —, entre la forme et la tr
2140
acte, l’abîme entre la religion et la foi — entre
le
temps et l’instant créateur —, entre la forme et la transformation :
2141
e entre la religion et la foi — entre le temps et
l’
instant créateur —, entre la forme et la transformation : Il ne faut
2142
i — entre le temps et l’instant créateur —, entre
la
forme et la transformation : Il ne faut pas commencer par l’imitatio
2143
temps et l’instant créateur —, entre la forme et
la
transformation : Il ne faut pas commencer par l’imitation, mais par
2144
la transformation : Il ne faut pas commencer par
l’
imitation, mais par la grâce. L’imitation suivra comme un fruit de la
2145
l ne faut pas commencer par l’imitation, mais par
la
grâce. L’imitation suivra comme un fruit de la reconnaissance… Tout c
2146
pas commencer par l’imitation, mais par la grâce.
L’
imitation suivra comme un fruit de la reconnaissance… Tout commence pa
2147
s par la grâce. L’imitation suivra comme un fruit
de
la reconnaissance… Tout commence par la joie d’être aimé — et ensuite
2148
ar la grâce. L’imitation suivra comme un fruit de
la
reconnaissance… Tout commence par la joie d’être aimé — et ensuite vi
2149
un fruit de la reconnaissance… Tout commence par
la
joie d’être aimé — et ensuite vient l’effort de plaire, constamment e
2150
t de la reconnaissance… Tout commence par la joie
d’
être aimé — et ensuite vient l’effort de plaire, constamment exalté pa
2151
mmence par la joie d’être aimé — et ensuite vient
l’
effort de plaire, constamment exalté par la certitude que Ton est aimé
2152
r la joie d’être aimé — et ensuite vient l’effort
de
plaire, constamment exalté par la certitude que Ton est aimé maintena
2153
vient l’effort de plaire, constamment exalté par
la
certitude que Ton est aimé maintenant, et même si l’effort échoue.32
2154
certitude que Ton est aimé maintenant, et même si
l’
effort échoue.32 Parce qu’il est aimé maintenant, aller maintenant,
2155
qu’il est aimé maintenant, aller maintenant, par
la
foi, sur ce chemin qui commence à ses pas, — c’est là le destin du ch
2156
sur ce chemin qui commence à ses pas, — c’est là
le
destin du chrétien. C’est son « impossible » destin, le seul acte pos
2157
tin du chrétien. C’est son « impossible » destin,
le
seul acte possible à l’homme. Et c’est l’acte que Dieu initie. 6
2158
on « impossible » destin, le seul acte possible à
l’
homme. Et c’est l’acte que Dieu initie. 6 4.« Par rapport à l’abso
2159
destin, le seul acte possible à l’homme. Et c’est
l’
acte que Dieu initie. 6 4.« Par rapport à l’absolu, il n’existe qu
2160
t l’acte que Dieu initie. 6 4.« Par rapport à
l’
absolu, il n’existe qu’un seul temps : le présent »33 Nous ne conn
2161
apport à l’absolu, il n’existe qu’un seul temps :
le
présent »33 Nous ne connaissons rien du Christ, du « chemin », en
2162
ssons rien du Christ, du « chemin », en dehors de
l’
acte de foi qui, supprimant toute distance historique, nous rend conte
2163
ien du Christ, du « chemin », en dehors de l’acte
de
foi qui, supprimant toute distance historique, nous rend contemporain
2164
oute distance historique, nous rend contemporains
de
son incarnation. Ainsi l’acte de foi détruit le temps où il a lieu, m
2165
nous rend contemporains de son incarnation. Ainsi
l’
acte de foi détruit le temps où il a lieu, mais comme la plénitude dét
2166
nd contemporains de son incarnation. Ainsi l’acte
de
foi détruit le temps où il a lieu, mais comme la plénitude détruit le
2167
s de son incarnation. Ainsi l’acte de foi détruit
le
temps où il a lieu, mais comme la plénitude détruit le relatif. Il es
2168
de foi détruit le temps où il a lieu, mais comme
la
plénitude détruit le relatif. Il est ce contact impensable de l’étern
2169
mps où il a lieu, mais comme la plénitude détruit
le
relatif. Il est ce contact impensable de l’éternité avec notre durée,
2170
détruit le relatif. Il est ce contact impensable
de
l’éternité avec notre durée, et l’on n’en peut rien dire sinon qu’il
2171
truit le relatif. Il est ce contact impensable de
l’
éternité avec notre durée, et l’on n’en peut rien dire sinon qu’il s’e
2172
act impensable de l’éternité avec notre durée, et
l’
on n’en peut rien dire sinon qu’il s’est produit, et qu’il peut se pro
2173
e. « Car Dieu peut tout, à tout instant. C’est là
la
santé de la foi. 34 » Si nous vivions dans l’obéissance et dans la fo
2174
Dieu peut tout, à tout instant. C’est là la santé
de
la foi. 34 » Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi, il n’y
2175
u peut tout, à tout instant. C’est là la santé de
la
foi. 34 » Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi, il n’y au
2176
là la santé de la foi. 34 » Si nous vivions dans
l’
obéissance et dans la foi, il n’y aurait ni passé ni futur, mais le Jo
2177
i. 34 » Si nous vivions dans l’obéissance et dans
la
foi, il n’y aurait ni passé ni futur, mais le Jour éternel de la prés
2178
ans la foi, il n’y aurait ni passé ni futur, mais
le
Jour éternel de la présence à Dieu et à soi-même régnerait sur le mon
2179
’y aurait ni passé ni futur, mais le Jour éternel
de
la présence à Dieu et à soi-même régnerait sur le monde et l’unité du
2180
aurait ni passé ni futur, mais le Jour éternel de
la
présence à Dieu et à soi-même régnerait sur le monde et l’unité du ge
2181
de la présence à Dieu et à soi-même régnerait sur
le
monde et l’unité du genre humain. Si nous vivions dans l’obéissance e
2182
ce à Dieu et à soi-même régnerait sur le monde et
l’
unité du genre humain. Si nous vivions dans l’obéissance et dans la fo
2183
et l’unité du genre humain. Si nous vivions dans
l’
obéissance et dans la foi, l’histoire s’arrêterait comme la respiratio
2184
humain. Si nous vivions dans l’obéissance et dans
la
foi, l’histoire s’arrêterait comme la respiration d’un homme saisi pa
2185
Si nous vivions dans l’obéissance et dans la foi,
l’
histoire s’arrêterait comme la respiration d’un homme saisi par la bea
2186
nce et dans la foi, l’histoire s’arrêterait comme
la
respiration d’un homme saisi par la beauté, et le temps immobile s’ab
2187
foi, l’histoire s’arrêterait comme la respiration
d’
un homme saisi par la beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans l’
2188
êterait comme la respiration d’un homme saisi par
la
beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans l’amen éternel. Æternit
2189
la respiration d’un homme saisi par la beauté, et
le
temps immobile s’abîmerait dans l’amen éternel. Æternitas non est tem
2190
la beauté, et le temps immobile s’abîmerait dans
l’
amen éternel. Æternitas non est temporis successio sine fine, sed nunc
2191
est temporis successio sine fine, sed nunc stans.
L’
éternité a marché sur la terre : ainsi le Christ est le chemin. Mais n
2192
ine fine, sed nunc stans. L’éternité a marché sur
la
terre : ainsi le Christ est le chemin. Mais nous avons refusé l’étern
2193
c stans. L’éternité a marché sur la terre : ainsi
le
Christ est le chemin. Mais nous avons refusé l’éternel et nous lui pr
2194
rnité a marché sur la terre : ainsi le Christ est
le
chemin. Mais nous avons refusé l’éternel et nous lui préférons nos vi
2195
i le Christ est le chemin. Mais nous avons refusé
l’
éternel et nous lui préférons nos vies : c’est pourquoi nous vivons da
2196
férons nos vies : c’est pourquoi nous vivons dans
l’
histoire, et dans l’absence, ou dans la nostalgie des temps qui vienne
2197
est pourquoi nous vivons dans l’histoire, et dans
l’
absence, ou dans la nostalgie des temps qui viennent : c’est pourquoi
2198
ivons dans l’histoire, et dans l’absence, ou dans
la
nostalgie des temps qui viennent : c’est pourquoi nous n’avons plus d
2199
s qui viennent : c’est pourquoi nous n’avons plus
d’
être que par la foi, « substance des choses espérées », et c’est pourq
2200
: c’est pourquoi nous n’avons plus d’être que par
la
foi, « substance des choses espérées », et c’est pourquoi enfin la Pa
2201
ce des choses espérées », et c’est pourquoi enfin
la
Parole parmi nous, n’est que promesse et vigilante prophétie de l’inv
2202
i nous, n’est que promesse et vigilante prophétie
de
l’invisible. De Séir, une voix crie au prophète35 : « Sentinelle que
2203
ous, n’est que promesse et vigilante prophétie de
l’
invisible. De Séir, une voix crie au prophète35 : « Sentinelle que dis
2204
e promesse et vigilante prophétie de l’invisible.
De
Séir, une voix crie au prophète35 : « Sentinelle que dis-tu de la nui
2205
voix crie au prophète35 : « Sentinelle que dis-tu
de
la nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ? — La sentinelle a répond
2206
x crie au prophète35 : « Sentinelle que dis-tu de
la
nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ? — La sentinelle a répondu :
2207
lle que dis-tu de la nuit ? Sentinelle que dis-tu
de
la nuit ? — La sentinelle a répondu : Le matin vient et la nuit aussi
2208
que dis-tu de la nuit ? Sentinelle que dis-tu de
la
nuit ? — La sentinelle a répondu : Le matin vient et la nuit aussi !
2209
de la nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ? —
La
sentinelle a répondu : Le matin vient et la nuit aussi ! Si vous voul
2210
e dis-tu de la nuit ? — La sentinelle a répondu :
Le
matin vient et la nuit aussi ! Si vous voulez interroger, interrogez
2211
t ? — La sentinelle a répondu : Le matin vient et
la
nuit aussi ! Si vous voulez interroger, interrogez ; convertissez-vou
2212
er, interrogez ; convertissez-vous et revenez ! »
La
forme du monde est durée, et c’est la forme du péché, du refus de l’i
2213
revenez ! » La forme du monde est durée, et c’est
la
forme du péché, du refus de l’instant éternel, — le temps, la success
2214
e est durée, et c’est la forme du péché, du refus
de
l’instant éternel, — le temps, la succession et le désir36. C’est le
2215
st durée, et c’est la forme du péché, du refus de
l’
instant éternel, — le temps, la succession et le désir36. C’est le ret
2216
forme du péché, du refus de l’instant éternel, —
le
temps, la succession et le désir36. C’est le retard de l’acte et le r
2217
péché, du refus de l’instant éternel, — le temps,
la
succession et le désir36. C’est le retard de l’acte et le retrait de
2218
e l’instant éternel, — le temps, la succession et
le
désir36. C’est le retard de l’acte et le retrait de Dieu, c’est le do
2219
l, — le temps, la succession et le désir36. C’est
le
retard de l’acte et le retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpos
2220
mps, la succession et le désir36. C’est le retard
de
l’acte et le retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le
2221
, la succession et le désir36. C’est le retard de
l’
acte et le retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le sa
2222
ssion et le désir36. C’est le retard de l’acte et
le
retrait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le savoir et le
2223
désir36. C’est le retard de l’acte et le retrait
de
Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre le savoir et le faire, et
2224
le retard de l’acte et le retrait de Dieu, c’est
le
doute qui s’interpose entre le savoir et le faire, et c’est la lâchet
2225
ait de Dieu, c’est le doute qui s’interpose entre
le
savoir et le faire, et c’est la lâcheté de l’homme qui se repose sur
2226
c’est le doute qui s’interpose entre le savoir et
le
faire, et c’est la lâcheté de l’homme qui se repose sur ses œuvres et
2227
s’interpose entre le savoir et le faire, et c’est
la
lâcheté de l’homme qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son
2228
entre le savoir et le faire, et c’est la lâcheté
de
l’homme qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son alliance a
2229
tre le savoir et le faire, et c’est la lâcheté de
l’
homme qui se repose sur ses œuvres et qui les juge : son alliance avec
2230
té de l’homme qui se repose sur ses œuvres et qui
les
juge : son alliance avec le serpent. De quelles étranges et secrètes
2231
ur ses œuvres et qui les juge : son alliance avec
le
serpent. De quelles étranges et secrètes façons le temps est lié au p
2232
s et qui les juge : son alliance avec le serpent.
De
quelles étranges et secrètes façons le temps est lié au péché, le péc
2233
e serpent. De quelles étranges et secrètes façons
le
temps est lié au péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant de la
2234
ges et secrètes façons le temps est lié au péché,
le
pécheur seul le sait, dans l’instant de la foi, où par grâce il peut
2235
façons le temps est lié au péché, le pécheur seul
le
sait, dans l’instant de la foi, où par grâce il peut rompre ce lien.
2236
s est lié au péché, le pécheur seul le sait, dans
l’
instant de la foi, où par grâce il peut rompre ce lien. « Si vous voul
2237
au péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant
de
la foi, où par grâce il peut rompre ce lien. « Si vous voulez interro
2238
péché, le pécheur seul le sait, dans l’instant de
la
foi, où par grâce il peut rompre ce lien. « Si vous voulez interroger
2239
« Si vous voulez interroger, interrogez ! », mais
la
réponse est : « Convertissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’acte
2240
, mais la réponse est : « Convertissez-vous ! » À
la
lumière jaillie de l’acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ;
2241
st : « Convertissez-vous ! » À la lumière jaillie
de
l’acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouv
2242
: « Convertissez-vous ! » À la lumière jaillie de
l’
acte de la foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouveau
2243
vertissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’acte
de
la foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouveau prend
2244
tissez-vous ! » À la lumière jaillie de l’acte de
la
foi, le mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouveau prend son
2245
ous ! » À la lumière jaillie de l’acte de la foi,
le
mystère du temps se dévoile ; mais un temps nouveau prend son cours,
2246
et sa mesure est plus mystérieuse encore. Voici :
le
pécheur pardonné vit dans le temps comme à contre-courant de sa durée
2247
euse encore. Voici : le pécheur pardonné vit dans
le
temps comme à contre-courant de sa durée, vit d’acte en acte. Et son
2248
pardonné vit dans le temps comme à contre-courant
de
sa durée, vit d’acte en acte. Et son temps n’est plus son péché, mais
2249
le temps comme à contre-courant de sa durée, vit
d’
acte en acte. Et son temps n’est plus son péché, mais on pourrait dire
2250
rrait dire : sa patience. Car il se tient où Dieu
l’
a mis, et ce n’est plus une dérive. Il vit dans la forme du monde, mai
2251
l’a mis, et ce n’est plus une dérive. Il vit dans
la
forme du monde, mais il est ce qui la transforme. Vertige de la « vie
2252
Il vit dans la forme du monde, mais il est ce qui
la
transforme. Vertige de la « vie chrétienne », cette histoire de Dieu
2253
monde, mais il est ce qui la transforme. Vertige
de
la « vie chrétienne », cette histoire de Dieu dans le temps, cette hi
2254
nde, mais il est ce qui la transforme. Vertige de
la
« vie chrétienne », cette histoire de Dieu dans le temps, cette histo
2255
Vertige de la « vie chrétienne », cette histoire
de
Dieu dans le temps, cette histoire de l’éternité ! Il suffit d’un co
2256
a « vie chrétienne », cette histoire de Dieu dans
le
temps, cette histoire de l’éternité ! Il suffit d’un courage puremen
2257
te histoire de Dieu dans le temps, cette histoire
de
l’éternité ! Il suffit d’un courage purement humain pour renoncer le
2258
histoire de Dieu dans le temps, cette histoire de
l’
éternité ! Il suffit d’un courage purement humain pour renoncer le te
2259
temps, cette histoire de l’éternité ! Il suffit
d’
un courage purement humain pour renoncer le temps afin de gagner l’éte
2260
suffit d’un courage purement humain pour renoncer
le
temps afin de gagner l’éternité : car je la gagne et ne puis plus de
2261
ment humain pour renoncer le temps afin de gagner
l’
éternité : car je la gagne et ne puis plus de toute éternité la renonc
2262
oncer le temps afin de gagner l’éternité : car je
la
gagne et ne puis plus de toute éternité la renoncer ; et c’est le par
2263
gner l’éternité : car je la gagne et ne puis plus
de
toute éternité la renoncer ; et c’est le paradoxe ; mais il faut un c
2264
car je la gagne et ne puis plus de toute éternité
la
renoncer ; et c’est le paradoxe ; mais il faut un courage paradoxal e
2265
uis plus de toute éternité la renoncer ; et c’est
le
paradoxe ; mais il faut un courage paradoxal et humble pour embrasser
2266
aut un courage paradoxal et humble pour embrasser
le
temps en vertu de l’absurde37. Et ce courage est celui de la foi. Par
2267
xal et humble pour embrasser le temps en vertu de
l’
absurde37. Et ce courage est celui de la foi. Par la foi, Abraham ne p
2268
en vertu de l’absurde37. Et ce courage est celui
de
la foi. Par la foi, Abraham ne perdit point Isaac ; c’est par la foi
2269
vertu de l’absurde37. Et ce courage est celui de
la
foi. Par la foi, Abraham ne perdit point Isaac ; c’est par la foi d’a
2270
absurde37. Et ce courage est celui de la foi. Par
la
foi, Abraham ne perdit point Isaac ; c’est par la foi d’abord qu’il l
2271
la foi, Abraham ne perdit point Isaac ; c’est par
la
foi d’abord qu’il le reçut.38 5.Le temps de l’acte est renaissan
2272
rdit point Isaac ; c’est par la foi d’abord qu’il
le
reçut.38 5.Le temps de l’acte est renaissance, initiation Ent
2273
la foi d’abord qu’il le reçut.38 5.Le temps
de
l’acte est renaissance, initiation Entre la naissance et la mort t
2274
foi d’abord qu’il le reçut.38 5.Le temps de
l’
acte est renaissance, initiation Entre la naissance et la mort tout
2275
ps de l’acte est renaissance, initiation Entre
la
naissance et la mort toute la réalité de l’homme est dans son acte. T
2276
renaissance, initiation Entre la naissance et
la
mort toute la réalité de l’homme est dans son acte. Tout acte est pas
2277
initiation Entre la naissance et la mort toute
la
réalité de l’homme est dans son acte. Tout acte est passage et tensio
2278
Entre la naissance et la mort toute la réalité
de
l’homme est dans son acte. Tout acte est passage et tension, — passag
2279
Entre la naissance et la mort toute la réalité de
l’
homme est dans son acte. Tout acte est passage et tension, — passage d
2280
acte. Tout acte est passage et tension, — passage
de
la mort à la vie, tension entre ce qui résiste et ce qui crée, victoi
2281
e. Tout acte est passage et tension, — passage de
la
mort à la vie, tension entre ce qui résiste et ce qui crée, victoire
2282
te est passage et tension, — passage de la mort à
la
vie, tension entre ce qui résiste et ce qui crée, victoire de la Paro
2283
ion entre ce qui résiste et ce qui crée, victoire
de
la Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie indivi
2284
entre ce qui résiste et ce qui crée, victoire de
la
Parole sur la chair, autorité de la personne sur l’anarchie individue
2285
résiste et ce qui crée, victoire de la Parole sur
la
chair, autorité de la personne sur l’anarchie individuelle. C’est ici
2286
rée, victoire de la Parole sur la chair, autorité
de
la personne sur l’anarchie individuelle. C’est ici qu’on touche au my
2287
, victoire de la Parole sur la chair, autorité de
la
personne sur l’anarchie individuelle. C’est ici qu’on touche au mystè
2288
Parole sur la chair, autorité de la personne sur
l’
anarchie individuelle. C’est ici qu’on touche au mystère, sans lequel
2289
che au mystère, sans lequel tout serait absurde :
l’
acte détruit le temps puisqu’il est dans le même instant et la mort et
2290
sans lequel tout serait absurde : l’acte détruit
le
temps puisqu’il est dans le même instant et la mort et la vie des êtr
2291
urde : l’acte détruit le temps puisqu’il est dans
le
même instant et la mort et la vie des êtres ou des choses qu’il prome
2292
it le temps puisqu’il est dans le même instant et
la
mort et la vie des êtres ou des choses qu’il promeut à l’existence ;
2293
puisqu’il est dans le même instant et la mort et
la
vie des êtres ou des choses qu’il promeut à l’existence ; mais détrui
2294
et la vie des êtres ou des choses qu’il promeut à
l’
existence ; mais détruisant le temps il le recrée et le rédime, puisqu
2295
ses qu’il promeut à l’existence ; mais détruisant
le
temps il le recrée et le rédime, puisqu’il lui rend une mesure et un
2296
omeut à l’existence ; mais détruisant le temps il
le
recrée et le rédime, puisqu’il lui rend une mesure et un rythme en le
2297
stence ; mais détruisant le temps il le recrée et
le
rédime, puisqu’il lui rend une mesure et un rythme en le liant au des
2298
me, puisqu’il lui rend une mesure et un rythme en
le
liant au destin personnel. Ainsi l’acte absolu serait création absolu
2299
un rythme en le liant au destin personnel. Ainsi
l’
acte absolu serait création absolue, mais un acte de l’homme n’est jam
2300
acte absolu serait création absolue, mais un acte
de
l’homme n’est jamais qu’une rédemption. Distinction de théologien, et
2301
e absolu serait création absolue, mais un acte de
l’
homme n’est jamais qu’une rédemption. Distinction de théologien, et qu
2302
homme n’est jamais qu’une rédemption. Distinction
de
théologien, et qui veut prévenir l’orgueil. Mais la vision de celui q
2303
. Distinction de théologien, et qui veut prévenir
l’
orgueil. Mais la vision de celui qui agit n’est point un jugement des
2304
théologien, et qui veut prévenir l’orgueil. Mais
la
vision de celui qui agit n’est point un jugement des résultats, des c
2305
n, et qui veut prévenir l’orgueil. Mais la vision
de
celui qui agit n’est point un jugement des résultats, des créatures ;
2306
elle n’est pas davantage appréciation des causes.
L’
acte n’est jamais conséquence, il est toujours initiation. La vision d
2307
t jamais conséquence, il est toujours initiation.
La
vision de celui qui agit est tout entière absorbée par l’instant, par
2308
onséquence, il est toujours initiation. La vision
de
celui qui agit est tout entière absorbée par l’instant, par le passag
2309
n de celui qui agit est tout entière absorbée par
l’
instant, par le passage de ce qui meurt à ce qui naît, — par le réel.
2310
agit est tout entière absorbée par l’instant, par
le
passage de ce qui meurt à ce qui naît, — par le réel. Celui qui doit
2311
ut entière absorbée par l’instant, par le passage
de
ce qui meurt à ce qui naît, — par le réel. Celui qui doit agir, s’il
2312
r le passage de ce qui meurt à ce qui naît, — par
le
réel. Celui qui doit agir, s’il veut juger de soi selon le succès qu
2313
ar le réel. Celui qui doit agir, s’il veut juger
de
soi selon le succès qu’il remporte, n’arrivera jamais à rien entrepre
2314
Celui qui doit agir, s’il veut juger de soi selon
le
succès qu’il remporte, n’arrivera jamais à rien entreprendre. Même si
2315
e, n’arrivera jamais à rien entreprendre. Même si
le
succès pouvait réjouir le monde entier, il ne sert de rien au héros ;
2316
n entreprendre. Même si le succès pouvait réjouir
le
monde entier, il ne sert de rien au héros ; car le héros n’a connu so
2317
uccès pouvait réjouir le monde entier, il ne sert
de
rien au héros ; car le héros n’a connu son succès que lorsque tout ét
2318
e monde entier, il ne sert de rien au héros ; car
le
héros n’a connu son succès que lorsque tout était fini ; et ce n’est
2319
e lorsque tout était fini ; et ce n’est point par
le
succès qu’il fut héros, mais par son entreprise.39 Le temps de l’ac
2320
cès qu’il fut héros, mais par son entreprise.39
Le
temps de l’acte vient s’inscrire sur les traits du visage héroïque. D
2321
fut héros, mais par son entreprise.39 Le temps
de
l’acte vient s’inscrire sur les traits du visage héroïque. Dans cette
2322
t héros, mais par son entreprise.39 Le temps de
l’
acte vient s’inscrire sur les traits du visage héroïque. Dans cette ch
2323
rise.39 Le temps de l’acte vient s’inscrire sur
les
traits du visage héroïque. Dans cette chair qui peut vieillir, la ten
2324
age héroïque. Dans cette chair qui peut vieillir,
la
tension de la mort et de la vie a mis des marques victorieuses. Qu’es
2325
e. Dans cette chair qui peut vieillir, la tension
de
la mort et de la vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la
2326
Dans cette chair qui peut vieillir, la tension de
la
mort et de la vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la pe
2327
chair qui peut vieillir, la tension de la mort et
de
la vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la personne ? C’
2328
ir qui peut vieillir, la tension de la mort et de
la
vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que la personne ? C’est
2329
vie a mis des marques victorieuses. Qu’est-ce que
la
personne ? C’est la vision et le visage du héros, sa vision contre so
2330
s victorieuses. Qu’est-ce que la personne ? C’est
la
vision et le visage du héros, sa vision contre son visage, sa vision
2331
s. Qu’est-ce que la personne ? C’est la vision et
le
visage du héros, sa vision contre son visage, sa vision qui crée son
2332
contre son visage, sa vision qui crée son visage.
Le
visage appartient au temps, mais la vision à la parole dont elle proc
2333
e son visage. Le visage appartient au temps, mais
la
vision à la parole dont elle procède, et si la face d’un homme est be
2334
. Le visage appartient au temps, mais la vision à
la
parole dont elle procède, et si la face d’un homme est belle, c’est p
2335
is la vision à la parole dont elle procède, et si
la
face d’un homme est belle, c’est parce qu’elle est un acte et un dest
2336
sion à la parole dont elle procède, et si la face
d’
un homme est belle, c’est parce qu’elle est un acte et un destin, une
2337
ce qu’elle est un acte et un destin, une initiale
de
l’histoire, une effigie de la Parole créatrice. 6.Le contraire de
2338
qu’elle est un acte et un destin, une initiale de
l’
histoire, une effigie de la Parole créatrice. 6.Le contraire de l’a
2339
n destin, une initiale de l’histoire, une effigie
de
la Parole créatrice. 6.Le contraire de l’acte, c’est le désespoir
2340
estin, une initiale de l’histoire, une effigie de
la
Parole créatrice. 6.Le contraire de l’acte, c’est le désespoir
2341
effigie de la Parole créatrice. 6.Le contraire
de
l’acte, c’est le désespoir Nous savons tout cela comme nous savons
2342
igie de la Parole créatrice. 6.Le contraire de
l’
acte, c’est le désespoir Nous savons tout cela comme nous savons qu
2343
ole créatrice. 6.Le contraire de l’acte, c’est
le
désespoir Nous savons tout cela comme nous savons qu’il faut mouri
2344
y croire. À vrai dire, nous avons toutes raisons
d’
en douter, s’il est vrai que le doute est révolte, et qu’il faut pour
2345
ons toutes raisons d’en douter, s’il est vrai que
le
doute est révolte, et qu’il faut pour se l’avouer la joie qui naît de
2346
i que le doute est révolte, et qu’il faut pour se
l’
avouer la joie qui naît de l’acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écriv
2347
doute est révolte, et qu’il faut pour se l’avouer
la
joie qui naît de l’acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son tr
2348
, et qu’il faut pour se l’avouer la joie qui naît
de
l’acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladi
2349
t qu’il faut pour se l’avouer la joie qui naît de
l’
acte de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladie m
2350
faut pour se l’avouer la joie qui naît de l’acte
de
la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladie mortelle
2351
ut pour se l’avouer la joie qui naît de l’acte de
la
foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de la Maladie mortelle 40
2352
de la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité
de
la Maladie mortelle 40, il venait justement de dépasser cette illusio
2353
la foi. Lorsque Kierkegaard écrivit son traité de
la
Maladie mortelle 40, il venait justement de dépasser cette illusion d
2354
té de la Maladie mortelle 40, il venait justement
de
dépasser cette illusion du désespoir, qui consiste à s’imaginer que l
2355
usion du désespoir, qui consiste à s’imaginer que
l’
acte est puissance de l’homme : d’où l’impossibilité de l’oser. Celui
2356
ui consiste à s’imaginer que l’acte est puissance
de
l’homme : d’où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient sais
2357
consiste à s’imaginer que l’acte est puissance de
l’
homme : d’où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient saisir
2358
s’imaginer que l’acte est puissance de l’homme :
d’
où l’impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient saisir sait maint
2359
aginer que l’acte est puissance de l’homme : d’où
l’
impossibilité de l’oser. Celui que la foi vient saisir sait maintenant
2360
e est puissance de l’homme : d’où l’impossibilité
de
l’oser. Celui que la foi vient saisir sait maintenant que l’acte est
2361
st puissance de l’homme : d’où l’impossibilité de
l’
oser. Celui que la foi vient saisir sait maintenant que l’acte est le
2362
homme : d’où l’impossibilité de l’oser. Celui que
la
foi vient saisir sait maintenant que l’acte est le contraire du déses
2363
Celui que la foi vient saisir sait maintenant que
l’
acte est le contraire du désespoir. Mais il le sait d’une tout autre f
2364
a foi vient saisir sait maintenant que l’acte est
le
contraire du désespoir. Mais il le sait d’une tout autre façon que le
2365
que l’acte est le contraire du désespoir. Mais il
le
sait d’une tout autre façon que le désespéré ne l’imagine. Parce que
2366
te est le contraire du désespoir. Mais il le sait
d’
une tout autre façon que le désespéré ne l’imagine. Parce que le rappo
2367
spoir. Mais il le sait d’une tout autre façon que
le
désespéré ne l’imagine. Parce que le rapport du désespoir à l’acte n’
2368
e sait d’une tout autre façon que le désespéré ne
l’
imagine. Parce que le rapport du désespoir à l’acte n’est pas seulemen
2369
re façon que le désespéré ne l’imagine. Parce que
le
rapport du désespoir à l’acte n’est pas seulement renversement, mais
2370
ne l’imagine. Parce que le rapport du désespoir à
l’
acte n’est pas seulement renversement, mais création irréversible. Et
2371
ment, mais création irréversible. Et cela tient à
la
nature de l’acte, — mieux encore à son origine. Cela tient à l’absolu
2372
création irréversible. Et cela tient à la nature
de
l’acte, — mieux encore à son origine. Cela tient à l’absolu de la per
2373
éation irréversible. Et cela tient à la nature de
l’
acte, — mieux encore à son origine. Cela tient à l’absolu de la person
2374
’acte, — mieux encore à son origine. Cela tient à
l’
absolu de la personne qui l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simpl
2375
mieux encore à son origine. Cela tient à l’absolu
de
la personne qui l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’h
2376
ux encore à son origine. Cela tient à l’absolu de
la
personne qui l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’homm
2377
origine. Cela tient à l’absolu de la personne qui
l’
initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement l’homme dépourvu de fo
2378
ela tient à l’absolu de la personne qui l’initie.
Le
désespéré, le douteur, ou simplement l’homme dépourvu de foi, l’homme
2379
absolu de la personne qui l’initie. Le désespéré,
le
douteur, ou simplement l’homme dépourvu de foi, l’homme détendu, vagu
2380
l’initie. Le désespéré, le douteur, ou simplement
l’
homme dépourvu de foi, l’homme détendu, vague et fiévreux qui peuple n
2381
spéré, le douteur, ou simplement l’homme dépourvu
de
foi, l’homme détendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités, l’homme
2382
e douteur, ou simplement l’homme dépourvu de foi,
l’
homme détendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités, l’homme sans vi
2383
détendu, vague et fiévreux qui peuple nos cités,
l’
homme sans visage et sans prochain, — sans vocation ! — s’imagine que
2384
sans prochain, — sans vocation ! — s’imagine que
l’
acte viendra comme un sursaut de joie, comme une révolte, comme une af
2385
! — s’imagine que l’acte viendra comme un sursaut
de
joie, comme une révolte, comme une affirmation désespérée de son orgu
2386
mme une révolte, comme une affirmation désespérée
de
son orgueil, comme la preuve enfin de son moi, — mais il sait bien qu
2387
une affirmation désespérée de son orgueil, comme
la
preuve enfin de son moi, — mais il sait bien qu’il n’en a pas, ou que
2388
désespérée de son orgueil, comme la preuve enfin
de
son moi, — mais il sait bien qu’il n’en a pas, ou que son moi est dés
2389
t pas et qu’il ne croit à aucun acte. Il vit dans
le
désir et dans la nostalgie, et son regard n’est pas une vision du rée
2390
croit à aucun acte. Il vit dans le désir et dans
la
nostalgie, et son regard n’est pas une vision du réel, mais une maniè
2391
rd n’est pas une vision du réel, mais une manière
de
loucher vers les « autres », vers la coutume du bourg ou de la classe
2392
vision du réel, mais une manière de loucher vers
les
« autres », vers la coutume du bourg ou de la classe. Comment cet hom
2393
une manière de loucher vers les « autres », vers
la
coutume du bourg ou de la classe. Comment cet homme pourrait-il faire
2394
vers les « autres », vers la coutume du bourg ou
de
la classe. Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car l’acte e
2395
rs les « autres », vers la coutume du bourg ou de
la
classe. Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car l’acte est
2396
Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car
l’
acte est décision, rupture, isolation, quand l’être même du désespéré
2397
ar l’acte est décision, rupture, isolation, quand
l’
être même du désespéré consiste dans ses liens, dans sa croyance avec
2398
ré consiste dans ses liens, dans sa croyance avec
la
masse à la réalité des autres dans l’ensemble. Comment cet homme pour
2399
dans ses liens, dans sa croyance avec la masse à
la
réalité des autres dans l’ensemble. Comment cet homme pourrait-il fai
2400
oyance avec la masse à la réalité des autres dans
l’
ensemble. Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car l’acte est
2401
Comment cet homme pourrait-il faire un acte ? Car
l’
acte est immédiat, création et initiation, c’est-à-dire sobriété pure,
2402
t initiation, c’est-à-dire sobriété pure, — quand
l’
être même du désespéré est un calcul toujours faussé par la terreur de
2403
me du désespéré est un calcul toujours faussé par
la
terreur de perdre ce qu’on n’a même pas… Ainsi l’acte absolu, s’il l’
2404
péré est un calcul toujours faussé par la terreur
de
perdre ce qu’on n’a même pas… Ainsi l’acte absolu, s’il l’imagine ser
2405
la terreur de perdre ce qu’on n’a même pas… Ainsi
l’
acte absolu, s’il l’imagine serait sa mort, — et c’est pourquoi il n’y
2406
ce qu’on n’a même pas… Ainsi l’acte absolu, s’il
l’
imagine serait sa mort, — et c’est pourquoi il n’y croit pas. Nul n’éc
2407
c’est pourquoi il n’y croit pas. Nul n’échappe à
la
forme du monde, mais la subir, c’est justement désespérer. Il faudrai
2408
roit pas. Nul n’échappe à la forme du monde, mais
la
subir, c’est justement désespérer. Il faudrait donc… la recréer ? L’
2409
ir, c’est justement désespérer. Il faudrait donc…
la
recréer ? L’homme ne peut faire qu’une seule chose en toute sobriété
2410
ement désespérer. Il faudrait donc… la recréer ?
L’
homme ne peut faire qu’une seule chose en toute sobriété, c’est l’abso
2411
faire qu’une seule chose en toute sobriété, c’est
l’
absolu.41 Entre le désespéré et l’absolu, il y a tout ce romantisme
2412
hose en toute sobriété, c’est l’absolu.41 Entre
le
désespéré et l’absolu, il y a tout ce romantisme qui veut que l’acte
2413
briété, c’est l’absolu.41 Entre le désespéré et
l’
absolu, il y a tout ce romantisme qui veut que l’acte soit puissance,
2414
l’absolu, il y a tout ce romantisme qui veut que
l’
acte soit puissance, il y a ce moi de désir qui veut que l’acte — l’in
2415
qui veut que l’acte soit puissance, il y a ce moi
de
désir qui veut que l’acte — l’instant ! — soit saisi… Mais l’absolu q
2416
it puissance, il y a ce moi de désir qui veut que
l’
acte — l’instant ! — soit saisi… Mais l’absolu qui vient toucher nos v
2417
nce, il y a ce moi de désir qui veut que l’acte —
l’
instant ! — soit saisi… Mais l’absolu qui vient toucher nos vies nous
2418
veut que l’acte — l’instant ! — soit saisi… Mais
l’
absolu qui vient toucher nos vies nous meut parce qu’il est un ordre,
2419
n ordre, une Parole reçue d’ailleurs, une rupture
de
tout drame humain que nous puissions prévoir, désirer et décrire ; un
2420
, désirer et décrire ; une rupture et une vision.
La
présence de l’absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’ins
2421
décrire ; une rupture et une vision. La présence
de
l’absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’instant, c’est
2422
crire ; une rupture et une vision. La présence de
l’
absolu dans la sobriété parfaite et insensible de l’instant, c’est l’o
2423
pture et une vision. La présence de l’absolu dans
la
sobriété parfaite et insensible de l’instant, c’est l’obéissance à la
2424
l’absolu dans la sobriété parfaite et insensible
de
l’instant, c’est l’obéissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dan
2425
absolu dans la sobriété parfaite et insensible de
l’
instant, c’est l’obéissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dans l
2426
briété parfaite et insensible de l’instant, c’est
l’
obéissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dans l’immédiat. Que s’
2427
et insensible de l’instant, c’est l’obéissance à
la
Parole de Dieu, — la prophétie dans l’immédiat. Que s’est-il donc pas
2428
ible de l’instant, c’est l’obéissance à la Parole
de
Dieu, — la prophétie dans l’immédiat. Que s’est-il donc passé ? Me vo
2429
nstant, c’est l’obéissance à la Parole de Dieu, —
la
prophétie dans l’immédiat. Que s’est-il donc passé ? Me voici seul su
2430
éissance à la Parole de Dieu, — la prophétie dans
l’
immédiat. Que s’est-il donc passé ? Me voici seul sur le chemin ; mais
2431
diat. Que s’est-il donc passé ? Me voici seul sur
le
chemin ; mais je vois des visages, où s’agitait la foule. Nous ne voy
2432
e chemin ; mais je vois des visages, où s’agitait
la
foule. Nous ne voyons aucun visage ailleurs que dans l’acte d’aimer.
2433
le. Nous ne voyons aucun visage ailleurs que dans
l’
acte d’aimer. 7.Toute vocation est sans précédent Car elle est p
2434
s ne voyons aucun visage ailleurs que dans l’acte
d’
aimer. 7.Toute vocation est sans précédent Car elle est prophéti
2435
nt Car elle est prophétie justement — et c’est
de
la seule prophétie que relèvent la réalité et le sérieux, le risque e
2436
Car elle est prophétie justement — et c’est de
la
seule prophétie que relèvent la réalité et le sérieux, le risque et l
2437
ent — et c’est de la seule prophétie que relèvent
la
réalité et le sérieux, le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L
2438
de la seule prophétie que relèvent la réalité et
le
sérieux, le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L’homme se dist
2439
prophétie que relèvent la réalité et le sérieux,
le
risque et la splendeur d’une vie d’homme. L’homme se distingue du sin
2440
e relèvent la réalité et le sérieux, le risque et
la
splendeur d’une vie d’homme. L’homme se distingue du singe en ce qu’i
2441
réalité et le sérieux, le risque et la splendeur
d’
une vie d’homme. L’homme se distingue du singe en ce qu’il prophétise,
2442
t le sérieux, le risque et la splendeur d’une vie
d’
homme. L’homme se distingue du singe en ce qu’il prophétise, uniquemen
2443
eux, le risque et la splendeur d’une vie d’homme.
L’
homme se distingue du singe en ce qu’il prophétise, uniquement et dès
2444
u singe en ce qu’il prophétise, uniquement et dès
l’
origine. C’est pourquoi l’homme a un visage et une vision, ce que n’on
2445
tise, uniquement et dès l’origine. C’est pourquoi
l’
homme a un visage et une vision, ce que n’ont pas les animaux ; c’est
2446
homme a un visage et une vision, ce que n’ont pas
les
animaux ; c’est pourquoi l’homme est héroïque. Il faut noter ici un t
2447
on, ce que n’ont pas les animaux ; c’est pourquoi
l’
homme est héroïque. Il faut noter ici un trait bien remarquable : Kier
2448
t bien remarquable : Kierkegaard a très peu parlé
de
vocation42. C’est qu’il parle sa vocation et ne s’en distingue jamais
2449
pendant il est hors de doute qu’il eut conscience
de
cet aspect particulier de son destin qui qualifie précisément la voca
2450
te qu’il eut conscience de cet aspect particulier
de
son destin qui qualifie précisément la vocation : l’invraisemblable.
2451
articulier de son destin qui qualifie précisément
la
vocation : l’invraisemblable. Ses plus amers reproches au « christian
2452
son destin qui qualifie précisément la vocation :
l’
invraisemblable. Ses plus amers reproches au « christianisme de la chr
2453
able. Ses plus amers reproches au « christianisme
de
la chrétienté » à cette « inconcevable illusion des sens » ne s’adres
2454
e. Ses plus amers reproches au « christianisme de
la
chrétienté » à cette « inconcevable illusion des sens » ne s’adressen
2455
ion des sens » ne s’adressent-ils pas justement à
la
« vraisemblance » doctrinale d’une religion mise à la portée de « la
2456
s pas justement à la « vraisemblance » doctrinale
d’
une religion mise à la portée de « la masse », alors que la foi vérita
2457
vraisemblance » doctrinale d’une religion mise à
la
portée de « la masse », alors que la foi véritable est celle du solit
2458
ance » doctrinale d’une religion mise à la portée
de
« la masse », alors que la foi véritable est celle du solitaire que p
2459
» doctrinale d’une religion mise à la portée de «
la
masse », alors que la foi véritable est celle du solitaire que plus r
2460
igion mise à la portée de « la masse », alors que
la
foi véritable est celle du solitaire que plus rien ne soutient, hors
2461
elle du solitaire que plus rien ne soutient, hors
la
foi ? « Celui qui ne renonce pas à la vraisemblance n’entre jamais en
2462
tient, hors la foi ? « Celui qui ne renonce pas à
la
vraisemblance n’entre jamais en relation avec Dieu. L’audace religieu
2463
aisemblance n’entre jamais en relation avec Dieu.
L’
audace religieuse, à plus forte raison l’audace chrétienne, est au-del
2464
ec Dieu. L’audace religieuse, à plus forte raison
l’
audace chrétienne, est au-delà de toute vraisemblance, là où préciséme
2465
lus forte raison l’audace chrétienne, est au-delà
de
toute vraisemblance, là où précisément l’on renonce à la vraisemblanc
2466
au-delà de toute vraisemblance, là où précisément
l’
on renonce à la vraisemblance. 43 » Parce qu’il faut créer le chemin,
2467
e vraisemblance, là où précisément l’on renonce à
la
vraisemblance. 43 » Parce qu’il faut créer le chemin, non pas le suiv
2468
e à la vraisemblance. 43 » Parce qu’il faut créer
le
chemin, non pas le suivre ; parce que l’acte est initiateur ; parce q
2469
e. 43 » Parce qu’il faut créer le chemin, non pas
le
suivre ; parce que l’acte est initiateur ; parce que la dignité de l’
2470
ut créer le chemin, non pas le suivre ; parce que
l’
acte est initiateur ; parce que la dignité de l’homme est de marcher d
2471
vre ; parce que l’acte est initiateur ; parce que
la
dignité de l’homme est de marcher dans l’invisible et de prophétiser
2472
que l’acte est initiateur ; parce que la dignité
de
l’homme est de marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu
2473
e l’acte est initiateur ; parce que la dignité de
l’
homme est de marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de
2474
initiateur ; parce que la dignité de l’homme est
de
marcher dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de l’absurde. »
2475
rce que la dignité de l’homme est de marcher dans
l’
invisible et de prophétiser « en vertu de l’absurde. » L’homme ne peut
2476
ité de l’homme est de marcher dans l’invisible et
de
prophétiser « en vertu de l’absurde. » L’homme ne peut être déterminé
2477
dans l’invisible et de prophétiser « en vertu de
l’
absurde. » L’homme ne peut être déterminé que par son Dieu ou par le «
2478
ible et de prophétiser « en vertu de l’absurde. »
L’
homme ne peut être déterminé que par son Dieu ou par le « monde », il
2479
me ne peut être déterminé que par son Dieu ou par
le
« monde », il faut choisir. Il faut être un chrétien ou bien un phili
2480
r. Il faut être un chrétien ou bien un philistin.
Le
philistin est l’homme sans vocation. Il ne croit pas à l’acte et il m
2481
n chrétien ou bien un philistin. Le philistin est
l’
homme sans vocation. Il ne croit pas à l’acte et il meurt au hasard, s
2482
stin est l’homme sans vocation. Il ne croit pas à
l’
acte et il meurt au hasard, sans avoir rencontré personne ni soi-même4
2483
oir rencontré personne ni soi-même44. Il vit dans
la
forme du monde : et ce n’est point qu’elle soit pour lui la plus réel
2484
u monde : et ce n’est point qu’elle soit pour lui
la
plus réelle, elle est seulement la moins invraisemblable. Mais le chr
2485
soit pour lui la plus réelle, elle est seulement
la
moins invraisemblable. Mais le chrétien qui marche dans la nouveauté
2486
elle est seulement la moins invraisemblable. Mais
le
chrétien qui marche dans la nouveauté ne prend mesure que de ce qu’il
2487
invraisemblable. Mais le chrétien qui marche dans
la
nouveauté ne prend mesure que de ce qu’il transforme. Sa connaissance
2488
qui marche dans la nouveauté ne prend mesure que
de
ce qu’il transforme. Sa connaissance est acte et vision prophétique.
2489
. Sa connaissance est acte et vision prophétique.
La
mesure du temps de sa vie réside dans la seule vocation qu’il incarne
2490
st acte et vision prophétique. La mesure du temps
de
sa vie réside dans la seule vocation qu’il incarne. Sur le chemin qui
2491
hétique. La mesure du temps de sa vie réside dans
la
seule vocation qu’il incarne. Sur le chemin qui commence à ses pas, i
2492
réside dans la seule vocation qu’il incarne. Sur
le
chemin qui commence à ses pas, il ne meurt jamais par surprise ; et c
2493
par surprise ; et ce n’est point qu’il ait connu
le
jour et l’heure, mais il connaît l’instant, s’il vit de la Parole. À
2494
se ; et ce n’est point qu’il ait connu le jour et
l’
heure, mais il connaît l’instant, s’il vit de la Parole. À cause de l’
2495
’il ait connu le jour et l’heure, mais il connaît
l’
instant, s’il vit de la Parole. À cause de l’instant éternel, le héros
2496
r et l’heure, mais il connaît l’instant, s’il vit
de
la Parole. À cause de l’instant éternel, le héros meurt toujours avan
2497
t l’heure, mais il connaît l’instant, s’il vit de
la
Parole. À cause de l’instant éternel, le héros meurt toujours avant q
2498
naît l’instant, s’il vit de la Parole. À cause de
l’
instant éternel, le héros meurt toujours avant qu’il ne meure 45. C’es
2499
l vit de la Parole. À cause de l’instant éternel,
le
héros meurt toujours avant qu’il ne meure 45. C’est le secret dernier
2500
ros meurt toujours avant qu’il ne meure 45. C’est
le
secret dernier de l’acte, et le sceau de l’amour chrétien. IIINéc
2501
avant qu’il ne meure 45. C’est le secret dernier
de
l’acte, et le sceau de l’amour chrétien. IIINécessité du solitair
2502
ant qu’il ne meure 45. C’est le secret dernier de
l’
acte, et le sceau de l’amour chrétien. IIINécessité du solitaire
2503
e meure 45. C’est le secret dernier de l’acte, et
le
sceau de l’amour chrétien. IIINécessité du solitaire 1.On ap
2504
5. C’est le secret dernier de l’acte, et le sceau
de
l’amour chrétien. IIINécessité du solitaire 1.On appelle l’e
2505
C’est le secret dernier de l’acte, et le sceau de
l’
amour chrétien. IIINécessité du solitaire 1.On appelle l’espr
2506
. IIINécessité du solitaire 1.On appelle
l’
esprit… De quoi se plaint l’Intelligence ? Si l’on en croit les écr
2507
ssité du solitaire 1.On appelle l’esprit…
De
quoi se plaint l’Intelligence ? Si l’on en croit les écrits les plus
2508
1.On appelle l’esprit… De quoi se plaint
l’
Intelligence ? Si l’on en croit les écrits les plus dignes de formuler
2509
’esprit… De quoi se plaint l’Intelligence ? Si
l’
on en croit les écrits les plus dignes de formuler son opinion, et qui
2510
quoi se plaint l’Intelligence ? Si l’on en croit
les
écrits les plus dignes de formuler son opinion, et qui sont pleins d’
2511
aint l’Intelligence ? Si l’on en croit les écrits
les
plus dignes de formuler son opinion, et qui sont pleins d’amères prot
2512
nce ? Si l’on en croit les écrits les plus dignes
de
formuler son opinion, et qui sont pleins d’amères protestations contr
2513
ignes de formuler son opinion, et qui sont pleins
d’
amères protestations contre le règne de la masse et les outrages diver
2514
et qui sont pleins d’amères protestations contre
le
règne de la masse et les outrages divers encourus par l’individu, les
2515
ont pleins d’amères protestations contre le règne
de
la masse et les outrages divers encourus par l’individu, les Puissanc
2516
pleins d’amères protestations contre le règne de
la
masse et les outrages divers encourus par l’individu, les Puissances
2517
ères protestations contre le règne de la masse et
les
outrages divers encourus par l’individu, les Puissances anonymes et l
2518
e de la masse et les outrages divers encourus par
l’
individu, les Puissances anonymes et le Standard seraient en voie de t
2519
e et les outrages divers encourus par l’individu,
les
Puissances anonymes et le Standard seraient en voie de triompher, et
2520
courus par l’individu, les Puissances anonymes et
le
Standard seraient en voie de triompher, et ce serait aux dépens de l’
2521
issances anonymes et le Standard seraient en voie
de
triompher, et ce serait aux dépens de l’humain. Au sein de cette cris
2522
en voie de triompher, et ce serait aux dépens de
l’
humain. Au sein de cette crise, qu’on dit sans précédent, que fait l’i
2523
e cette crise, qu’on dit sans précédent, que fait
l’
individu pour se défendre ? Et quels titres vient-il produire à l’exis
2524
se défendre ? Et quels titres vient-il produire à
l’
existence ? Car il est excellent de défendre son moi, surtout lorsqu’i
2525
-il produire à l’existence ? Car il est excellent
de
défendre son moi, surtout lorsqu’il détient plus de réalité que l’ano
2526
défendre son moi, surtout lorsqu’il détient plus
de
réalité que l’anonyme. Mais encore : il faudrait que ce moi fût fondé
2527
oi, surtout lorsqu’il détient plus de réalité que
l’
anonyme. Mais encore : il faudrait que ce moi fût fondé. Ce n’est pas
2528
udrait que ce moi fût fondé. Ce n’est pas évident
de
soi, si l’on peut dire : marxistes et fascistes le nient avec plus de
2529
ce moi fût fondé. Ce n’est pas évident de soi, si
l’
on peut dire : marxistes et fascistes le nient avec plus de passion qu
2530
e soi, si l’on peut dire : marxistes et fascistes
le
nient avec plus de passion que les bourgeois ne l’affirment. D’un côt
2531
dire : marxistes et fascistes le nient avec plus
de
passion que les bourgeois ne l’affirment. D’un côté nous voyons une f
2532
es et fascistes le nient avec plus de passion que
les
bourgeois ne l’affirment. D’un côté nous voyons une foi, de l’autre u
2533
e nient avec plus de passion que les bourgeois ne
l’
affirment. D’un côté nous voyons une foi, de l’autre une mauvaise hume
2534
plus de passion que les bourgeois ne l’affirment.
D’
un côté nous voyons une foi, de l’autre une mauvaise humeur — et certa
2535
is ne l’affirment. D’un côté nous voyons une foi,
de
l’autre une mauvaise humeur — et certains pensent : une mauvaise cons
2536
ins pensent : une mauvaise conscience. Que disent
les
collectivistes ? Que le grand nombre est plus précieux que le petit.
2537
e conscience. Que disent les collectivistes ? Que
le
grand nombre est plus précieux que le petit. Que la vie de l’esprit n
2538
istes ? Que le grand nombre est plus précieux que
le
petit. Que la vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord as
2539
grand nombre est plus précieux que le petit. Que
la
vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord assuré l’autre v
2540
nombre est plus précieux que le petit. Que la vie
de
l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord assuré l’autre vie, les
2541
bre est plus précieux que le petit. Que la vie de
l’
esprit n’est possible que si l’on a d’abord assuré l’autre vie, les co
2542
tit. Que la vie de l’esprit n’est possible que si
l’
on a d’abord assuré l’autre vie, les conditions physiques de l’existen
2543
ossible que si l’on a d’abord assuré l’autre vie,
les
conditions physiques de l’existence. Que la justice est dans l’égalit
2544
bord assuré l’autre vie, les conditions physiques
de
l’existence. Que la justice est dans l’égalité de tous, et la vertu d
2545
d assuré l’autre vie, les conditions physiques de
l’
existence. Que la justice est dans l’égalité de tous, et la vertu dans
2546
vie, les conditions physiques de l’existence. Que
la
justice est dans l’égalité de tous, et la vertu dans l’opinion publiq
2547
physiques de l’existence. Que la justice est dans
l’
égalité de tous, et la vertu dans l’opinion publique. Que l’histoire «
2548
de l’existence. Que la justice est dans l’égalité
de
tous, et la vertu dans l’opinion publique. Que l’histoire « évolue »
2549
ce. Que la justice est dans l’égalité de tous, et
la
vertu dans l’opinion publique. Que l’histoire « évolue » selon des lo
2550
tice est dans l’égalité de tous, et la vertu dans
l’
opinion publique. Que l’histoire « évolue » selon des lois fatales, et
2551
de tous, et la vertu dans l’opinion publique. Que
l’
histoire « évolue » selon des lois fatales, et que la volonté de quelq
2552
istoire « évolue » selon des lois fatales, et que
la
volonté de quelques-uns n’y changera rien. Que la révolte, enfin, d’u
2553
volue » selon des lois fatales, et que la volonté
de
quelques-uns n’y changera rien. Que la révolte, enfin, d’un seul cont
2554
la volonté de quelques-uns n’y changera rien. Que
la
révolte, enfin, d’un seul contre la foule, serait la marque d’un affr
2555
ues-uns n’y changera rien. Que la révolte, enfin,
d’
un seul contre la foule, serait la marque d’un affreux orgueil si d’ab
2556
era rien. Que la révolte, enfin, d’un seul contre
la
foule, serait la marque d’un affreux orgueil si d’abord elle ne témoi
2557
révolte, enfin, d’un seul contre la foule, serait
la
marque d’un affreux orgueil si d’abord elle ne témoignait d’un ridicu
2558
nfin, d’un seul contre la foule, serait la marque
d’
un affreux orgueil si d’abord elle ne témoignait d’un ridicule défaut
2559
’un affreux orgueil si d’abord elle ne témoignait
d’
un ridicule défaut de sens pratique. Et que disent nos auteurs depuis
2560
i d’abord elle ne témoignait d’un ridicule défaut
de
sens pratique. Et que disent nos auteurs depuis le xixe siècle ? Les
2561
e sens pratique. Et que disent nos auteurs depuis
le
xixe siècle ? Les mêmes phrases, à peu près, mais avec des réserves,
2562
t que disent nos auteurs depuis le xixe siècle ?
Les
mêmes phrases, à peu près, mais avec des réserves, c’est-à-dire sans
2563
oire sérieusement, — ou du moins sans prouver par
le
fait qu’ils y croient. Il s’agirait alors de croire à quelque chose q
2564
par le fait qu’ils y croient. Il s’agirait alors
de
croire à quelque chose qui légitime ce scepticisme ou cette « mesure
2565
égitime ce scepticisme ou cette « mesure »… Sinon
la
foi des uns, fatalement, va triompher de la mauvaise humeur défensive
2566
»… Sinon la foi des uns, fatalement, va triompher
de
la mauvaise humeur défensive des autres. Certes, on y a pensé. Les pl
2567
Sinon la foi des uns, fatalement, va triompher de
la
mauvaise humeur défensive des autres. Certes, on y a pensé. Les plus
2568
umeur défensive des autres. Certes, on y a pensé.
Les
plus hardis parlent de rendre sa place à « l’esprit »… Mais, quel esp
2569
es. Certes, on y a pensé. Les plus hardis parlent
de
rendre sa place à « l’esprit »… Mais, quel esprit ? Et qui l’a laissé
2570
é. Les plus hardis parlent de rendre sa place à «
l’
esprit »… Mais, quel esprit ? Et qui l’a laissé perdre ? Et que va-t-o
2571
place à « l’esprit »… Mais, quel esprit ? Et qui
l’
a laissé perdre ? Et que va-t-on lui sacrifier ? Supposez qu’un homme
2572
? Supposez qu’un homme paraisse, et qu’il relève
le
défi collectiviste. Il soutient que le solitaire est plus grand que l
2573
’il relève le défi collectiviste. Il soutient que
le
solitaire est plus grand que la foule anonyme ; que la vie de l’espri
2574
. Il soutient que le solitaire est plus grand que
la
foule anonyme ; que la vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d
2575
litaire est plus grand que la foule anonyme ; que
la
vie de l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord renoncé l’autre
2576
est plus grand que la foule anonyme ; que la vie
de
l’esprit n’est possible que si l’on a d’abord renoncé l’autre vie ; q
2577
t plus grand que la foule anonyme ; que la vie de
l’
esprit n’est possible que si l’on a d’abord renoncé l’autre vie ; que
2578
me ; que la vie de l’esprit n’est possible que si
l’
on a d’abord renoncé l’autre vie ; que les lois de l’histoire ne sont
2579
e que si l’on a d’abord renoncé l’autre vie ; que
les
lois de l’histoire ne sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que
2580
l’on a d’abord renoncé l’autre vie ; que les lois
de
l’histoire ne sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que la foi
2581
n a d’abord renoncé l’autre vie ; que les lois de
l’
histoire ne sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que la foi d’u
2582
vie ; que les lois de l’histoire ne sont rien si
l’
acte de l’homme les dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans
2583
que les lois de l’histoire ne sont rien si l’acte
de
l’homme les dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans son hu
2584
les lois de l’histoire ne sont rien si l’acte de
l’
homme les dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans son humil
2585
s de l’histoire ne sont rien si l’acte de l’homme
les
dément ; que la foi d’un seul est plus forte, dans son humilité et de
2586
e sont rien si l’acte de l’homme les dément ; que
la
foi d’un seul est plus forte, dans son humilité et devant Dieu, — car
2587
rien si l’acte de l’homme les dément ; que la foi
d’
un seul est plus forte, dans son humilité et devant Dieu, — car c’est
2588
te, dans son humilité et devant Dieu, — car c’est
la
foi — que les discours des réalistes et l’enthousiasme populaire ; qu
2589
humilité et devant Dieu, — car c’est la foi — que
les
discours des réalistes et l’enthousiasme populaire ; que la justice,
2590
c’est la foi — que les discours des réalistes et
l’
enthousiasme populaire ; que la justice, enfin, et la vertu, n’ont auc
2591
s des réalistes et l’enthousiasme populaire ; que
la
justice, enfin, et la vertu, n’ont aucune réalité si chacun n’est pas
2592
nthousiasme populaire ; que la justice, enfin, et
la
vertu, n’ont aucune réalité si chacun n’est pas à sa place, là où la
2593
une réalité si chacun n’est pas à sa place, là où
la
vocation de Dieu l’a mis. Supposez qu’un tel homme existe. Que va-t-o
2594
si chacun n’est pas à sa place, là où la vocation
de
Dieu l’a mis. Supposez qu’un tel homme existe. Que va-t-on faire de l
2595
n n’est pas à sa place, là où la vocation de Dieu
l’
a mis. Supposez qu’un tel homme existe. Que va-t-on faire de lui, de c
2596
upposez qu’un tel homme existe. Que va-t-on faire
de
lui, de ce héros, n’est-ce pas, des valeurs de l’esprit que justement
2597
qu’un tel homme existe. Que va-t-on faire de lui,
de
ce héros, n’est-ce pas, des valeurs de l’esprit que justement l’on fa
2598
re de lui, de ce héros, n’est-ce pas, des valeurs
de
l’esprit que justement l’on fait profession de défendre ? La biograph
2599
de lui, de ce héros, n’est-ce pas, des valeurs de
l’
esprit que justement l’on fait profession de défendre ? La biographie
2600
est-ce pas, des valeurs de l’esprit que justement
l’
on fait profession de défendre ? La biographie de Kierkegaard va nous
2601
rs de l’esprit que justement l’on fait profession
de
défendre ? La biographie de Kierkegaard va nous l’apprendre. On comme
2602
que justement l’on fait profession de défendre ?
La
biographie de Kierkegaard va nous l’apprendre. On commencera par mett
2603
l’on fait profession de défendre ? La biographie
de
Kierkegaard va nous l’apprendre. On commencera par mettre en doute so
2604
e défendre ? La biographie de Kierkegaard va nous
l’
apprendre. On commencera par mettre en doute son sérieux : « Qui est l
2605
ncera par mettre en doute son sérieux : « Qui est
le
docteur Søren Kierkegaard ? C’est l’homme dépourvu de sérieux » lit-o
2606
: « Qui est le docteur Søren Kierkegaard ? C’est
l’
homme dépourvu de sérieux » lit-on dans un journal du temps. On se moq
2607
octeur Søren Kierkegaard ? C’est l’homme dépourvu
de
sérieux » lit-on dans un journal du temps. On se moquera de son aspec
2608
» lit-on dans un journal du temps. On se moquera
de
son aspect physique et de ses pantalons trop longs. On montrera sans
2609
du temps. On se moquera de son aspect physique et
de
ses pantalons trop longs. On montrera sans trop de peine que ses idée
2610
e ses pantalons trop longs. On montrera sans trop
de
peine que ses idées sont faites pour rendre la vie impossible, puisqu
2611
op de peine que ses idées sont faites pour rendre
la
vie impossible, puisqu’elles impliquent le martyre des braves chrétie
2612
rendre la vie impossible, puisqu’elles impliquent
le
martyre des braves chrétiens, comme si la religion, de toute éternité
2613
liquent le martyre des braves chrétiens, comme si
la
religion, de toute éternité, n’était pas au contraire la façon la plu
2614
rtyre des braves chrétiens, comme si la religion,
de
toute éternité, n’était pas au contraire la façon la plus sage de sup
2615
gion, de toute éternité, n’était pas au contraire
la
façon la plus sage de supporter les maux de ce bas monde ! L’Église,
2616
toute éternité, n’était pas au contraire la façon
la
plus sage de supporter les maux de ce bas monde ! L’Église, par la vo
2617
é, n’était pas au contraire la façon la plus sage
de
supporter les maux de ce bas monde ! L’Église, par la voix de ses évê
2618
s au contraire la façon la plus sage de supporter
les
maux de ce bas monde ! L’Église, par la voix de ses évêques, tentera
2619
raire la façon la plus sage de supporter les maux
de
ce bas monde ! L’Église, par la voix de ses évêques, tentera de prouv
2620
plus sage de supporter les maux de ce bas monde !
L’
Église, par la voix de ses évêques, tentera de prouver qu’il extravagu
2621
upporter les maux de ce bas monde ! L’Église, par
la
voix de ses évêques, tentera de prouver qu’il extravague ; on propose
2622
les maux de ce bas monde ! L’Église, par la voix
de
ses évêques, tentera de prouver qu’il extravague ; on proposera de l’
2623
e ! L’Église, par la voix de ses évêques, tentera
de
prouver qu’il extravague ; on proposera de l’interdire d’accès au tem
2624
entera de prouver qu’il extravague ; on proposera
de
l’interdire d’accès au temple ; l’opinion unanime accablera son fol o
2625
era de prouver qu’il extravague ; on proposera de
l’
interdire d’accès au temple ; l’opinion unanime accablera son fol orgu
2626
er qu’il extravague ; on proposera de l’interdire
d’
accès au temple ; l’opinion unanime accablera son fol orgueil ; n’a-t-
2627
; on proposera de l’interdire d’accès au temple ;
l’
opinion unanime accablera son fol orgueil ; n’a-t-il pas écrit que la
2628
ccablera son fol orgueil ; n’a-t-il pas écrit que
la
presse est de nos jours l’obstacle décisif à la prédication du christ
2629
ol orgueil ; n’a-t-il pas écrit que la presse est
de
nos jours l’obstacle décisif à la prédication du christianisme vérita
2630
n’a-t-il pas écrit que la presse est de nos jours
l’
obstacle décisif à la prédication du christianisme véritable ? Épuisé
2631
e la presse est de nos jours l’obstacle décisif à
la
prédication du christianisme véritable ? Épuisé par ce long effort dé
2632
ong effort démesuré contre son temps, accablé par
la
réprobation générale, il s’en ira mourir à l’hôpital, en disant à son
2633
par la réprobation générale, il s’en ira mourir à
l’
hôpital, en disant à son seul ami : « Salue tous les hommes ! Je les a
2634
’hôpital, en disant à son seul ami : « Salue tous
les
hommes ! Je les aimais bien tous… » Cela se passait à Copenhague, en
2635
ant à son seul ami : « Salue tous les hommes ! Je
les
aimais bien tous… » Cela se passait à Copenhague, en l’année 1855. De
2636
ais bien tous… » Cela se passait à Copenhague, en
l’
année 1855. Depuis lors, il est vrai, les choses ont bien changé. On d
2637
hague, en l’année 1855. Depuis lors, il est vrai,
les
choses ont bien changé. On dirait même qu’elles sont au pire, mais il
2638
qu’elles sont au pire, mais il faut prendre garde
de
laisser croire à nos contemporains que ce pire ne puisse être aggravé
2639
si peu qu’ils s’y abandonnent. 2.Qu’est-ce que
l’
esprit ? Donc, on nous parle de sauver l’esprit. Qu’est-ce que l’es
2640
2.Qu’est-ce que l’esprit ? Donc, on nous parle
de
sauver l’esprit. Qu’est-ce que l’esprit ? « L’esprit, c’est la puissa
2641
e que l’esprit ? Donc, on nous parle de sauver
l’
esprit. Qu’est-ce que l’esprit ? « L’esprit, c’est la puissance que le
2642
, on nous parle de sauver l’esprit. Qu’est-ce que
l’
esprit ? « L’esprit, c’est la puissance que le savoir d’un homme exerc
2643
le de sauver l’esprit. Qu’est-ce que l’esprit ? «
L’
esprit, c’est la puissance que le savoir d’un homme exerce sur sa vie
2644
sprit. Qu’est-ce que l’esprit ? « L’esprit, c’est
la
puissance que le savoir d’un homme exerce sur sa vie 46 ». Ce n’est p
2645
que l’esprit ? « L’esprit, c’est la puissance que
le
savoir d’un homme exerce sur sa vie 46 ». Ce n’est pas le savoir, ce
2646
it ? « L’esprit, c’est la puissance que le savoir
d’
un homme exerce sur sa vie 46 ». Ce n’est pas le savoir, ce n’est pas
2647
r d’un homme exerce sur sa vie 46 ». Ce n’est pas
le
savoir, ce n’est pas la puissance, mais la puissance du savoir en exe
2648
sa vie 46 ». Ce n’est pas le savoir, ce n’est pas
la
puissance, mais la puissance du savoir en exercice. Qu’on ne croie pa
2649
st pas le savoir, ce n’est pas la puissance, mais
la
puissance du savoir en exercice. Qu’on ne croie pas à une subtilité :
2650
en exercice. Qu’on ne croie pas à une subtilité :
le
savoir autonome, ou la puissance, font décorer celui qui les détient,
2651
roie pas à une subtilité : le savoir autonome, ou
la
puissance, font décorer celui qui les détient, mais l’exercice effect
2652
autonome, ou la puissance, font décorer celui qui
les
détient, mais l’exercice effectif du savoir peut fort bien le conduir
2653
issance, font décorer celui qui les détient, mais
l’
exercice effectif du savoir peut fort bien le conduire à la ruine, ou
2654
mais l’exercice effectif du savoir peut fort bien
le
conduire à la ruine, ou peut-être même au martyre. Ne soyez donc pas
2655
e effectif du savoir peut fort bien le conduire à
la
ruine, ou peut-être même au martyre. Ne soyez donc pas si pressé de d
2656
être même au martyre. Ne soyez donc pas si pressé
de
défendre les « droits » de l’esprit : ce n’est pas une distinction. E
2657
martyre. Ne soyez donc pas si pressé de défendre
les
« droits » de l’esprit : ce n’est pas une distinction. Et lequel d’en
2658
yez donc pas si pressé de défendre les « droits »
de
l’esprit : ce n’est pas une distinction. Et lequel d’entre nous peut
2659
donc pas si pressé de défendre les « droits » de
l’
esprit : ce n’est pas une distinction. Et lequel d’entre nous peut dir
2660
Et lequel d’entre nous peut dire qu’il a calculé
la
dépense ? Il faudrait bien savoir de quoi l’on parle, et ce n’est peu
2661
il a calculé la dépense ? Il faudrait bien savoir
de
quoi l’on parle, et ce n’est peut-être possible que si l’on sait bien
2662
culé la dépense ? Il faudrait bien savoir de quoi
l’
on parle, et ce n’est peut-être possible que si l’on sait bien où l’on
2663
l’on parle, et ce n’est peut-être possible que si
l’
on sait bien où l’on va. À quoi tend la pensée de Kierkegaard ? Contre
2664
n’est peut-être possible que si l’on sait bien où
l’
on va. À quoi tend la pensée de Kierkegaard ? Contre la presse et l’op
2665
ble que si l’on sait bien où l’on va. À quoi tend
la
pensée de Kierkegaard ? Contre la presse et l’opinion publique, il pr
2666
l’on sait bien où l’on va. À quoi tend la pensée
de
Kierkegaard ? Contre la presse et l’opinion publique, il proteste en
2667
va. À quoi tend la pensée de Kierkegaard ? Contre
la
presse et l’opinion publique, il proteste en faveur de ce qui est « o
2668
nd la pensée de Kierkegaard ? Contre la presse et
l’
opinion publique, il proteste en faveur de ce qui est « original » ; c
2669
ste en faveur de ce qui est « original » ; contre
l’
emportement des multitudes, il revendique la charité mystérieuse de l’
2670
ontre l’emportement des multitudes, il revendique
la
charité mystérieuse de l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte d
2671
multitudes, il revendique la charité mystérieuse
de
l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte de l’homme responsable d
2672
ltitudes, il revendique la charité mystérieuse de
l’
ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte de l’homme responsable de s
2673
dique la charité mystérieuse de l’ironie ; contre
l’
Histoire, il pose l’acte de l’homme responsable de son destin. Mais to
2674
térieuse de l’ironie ; contre l’Histoire, il pose
l’
acte de l’homme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyr
2675
e de l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte
de
l’homme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans
2676
e l’ironie ; contre l’Histoire, il pose l’acte de
l’
homme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans le
2677
l’Histoire, il pose l’acte de l’homme responsable
de
son destin. Mais tout cela va au martyre, dans le monde qu’on nous pr
2678
de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans
le
monde qu’on nous prépare ? Il se peut, si pourtant Dieu le veut. L’ex
2679
qu’on nous prépare ? Il se peut, si pourtant Dieu
le
veut. L’exigence de Kierkegaard se limite à l’instant du choix, où l’
2680
s prépare ? Il se peut, si pourtant Dieu le veut.
L’
exigence de Kierkegaard se limite à l’instant du choix, où l’homme s’e
2681
Il se peut, si pourtant Dieu le veut. L’exigence
de
Kierkegaard se limite à l’instant du choix, où l’homme s’engage « en
2682
de Kierkegaard se limite à l’instant du choix, où
l’
homme s’engage « en vertu de l’absurde », sur le chemin que Dieu lui m
2683
stant du choix, où l’homme s’engage « en vertu de
l’
absurde », sur le chemin que Dieu lui montre, — seul. Cette primauté d
2684
ù l’homme s’engage « en vertu de l’absurde », sur
le
chemin que Dieu lui montre, — seul. Cette primauté de la foi sur les
2685
hemin que Dieu lui montre, — seul. Cette primauté
de
la foi sur les vérités qui font vivre, cette solitude première devant
2686
in que Dieu lui montre, — seul. Cette primauté de
la
foi sur les vérités qui font vivre, cette solitude première devant Di
2687
lui montre, — seul. Cette primauté de la foi sur
les
vérités qui font vivre, cette solitude première devant Dieu, est-ce b
2688
re devant Dieu, est-ce bien cela que revendiquent
les
défenseurs du primat de l’esprit ? L’esprit est drame, attaque et ris
2689
en cela que revendiquent les défenseurs du primat
de
l’esprit ? L’esprit est drame, attaque et risque. Et l’on peut douter
2690
cela que revendiquent les défenseurs du primat de
l’
esprit ? L’esprit est drame, attaque et risque. Et l’on peut douter qu
2691
vendiquent les défenseurs du primat de l’esprit ?
L’
esprit est drame, attaque et risque. Et l’on peut douter qu’ils y croi
2692
sprit ? L’esprit est drame, attaque et risque. Et
l’
on peut douter qu’ils y croient, ceux qui flétrissent le matérialisme
2693
eut douter qu’ils y croient, ceux qui flétrissent
le
matérialisme au nom de biens qu’ils n’ont pas su défendre ni davantag
2694
e sacrifier. Ils affirment trop tardivement que «
l’
argent ne fait pas le bonheur », et qu’il existe d’autres biens que nu
2695
rment trop tardivement que « l’argent ne fait pas
le
bonheur », et qu’il existe d’autres biens que nulle violence ne peut
2696
ne peut dérober, mais c’est une triste réponse à
la
révolte de ces pauvres qu’on redoute plus qu’on ne les aime… Si l’on
2697
rober, mais c’est une triste réponse à la révolte
de
ces pauvres qu’on redoute plus qu’on ne les aime… Si l’on voulait vra
2698
évolte de ces pauvres qu’on redoute plus qu’on ne
les
aime… Si l’on voulait vraiment un champion de l’esprit, on ferait bie
2699
pauvres qu’on redoute plus qu’on ne les aime… Si
l’
on voulait vraiment un champion de l’esprit, on ferait bien d’aller le
2700
ne les aime… Si l’on voulait vraiment un champion
de
l’esprit, on ferait bien d’aller le prendre parmi ceux-là pour qui l’
2701
les aime… Si l’on voulait vraiment un champion de
l’
esprit, on ferait bien d’aller le prendre parmi ceux-là pour qui l’esp
2702
vraiment un champion de l’esprit, on ferait bien
d’
aller le prendre parmi ceux-là pour qui l’esprit n’a pas à se défendre
2703
t un champion de l’esprit, on ferait bien d’aller
le
prendre parmi ceux-là pour qui l’esprit n’a pas à se défendre, mais b
2704
it bien d’aller le prendre parmi ceux-là pour qui
l’
esprit n’a pas à se défendre, mais bien à témoigner de son incarnation
2705
prit n’a pas à se défendre, mais bien à témoigner
de
son incarnation ; on ferait bien d’aller à ceux pour qui l’esprit n’e
2706
n à témoigner de son incarnation ; on ferait bien
d’
aller à ceux pour qui l’esprit n’est pas une espèce de confort, mais u
2707
arnation ; on ferait bien d’aller à ceux pour qui
l’
esprit n’est pas une espèce de confort, mais une aventure absolue et c
2708
ler à ceux pour qui l’esprit n’est pas une espèce
de
confort, mais une aventure absolue et comme un jugement de l’homme ;
2709
t, mais une aventure absolue et comme un jugement
de
l’homme ; ainsi Pascal, Nietzsche, Dostoïevski. On pourrait en citer
2710
mais une aventure absolue et comme un jugement de
l’
homme ; ainsi Pascal, Nietzsche, Dostoïevski. On pourrait en citer que
2711
ourrait en citer quelques autres. Qu’ont-ils donc
de
commun, génie à part ? Peut-être leur souffrance seulement. Mais s’il
2712
re leur souffrance seulement. Mais s’il n’est pas
de
hiérarchie possible en ces parages, le sacrifice y tient lieu de mesu
2713
n’est pas de hiérarchie possible en ces parages,
le
sacrifice y tient lieu de mesure, parce qu’il est un acte incontestab
2714
parce qu’il est un acte incontestable. Telle est
la
nouvelle grandeur, la nouvelle mesure de l’esprit. Nous irons donc à
2715
te incontestable. Telle est la nouvelle grandeur,
la
nouvelle mesure de l’esprit. Nous irons donc à ce grand solitaire, à
2716
elle est la nouvelle grandeur, la nouvelle mesure
de
l’esprit. Nous irons donc à ce grand solitaire, à ce témoin extrême e
2717
e est la nouvelle grandeur, la nouvelle mesure de
l’
esprit. Nous irons donc à ce grand solitaire, à ce témoin extrême et d
2718
nd solitaire, à ce témoin extrême et décisif dont
la
mort, comme un sceau d’éternité, attesta dans sa plénitude la primaut
2719
n extrême et décisif dont la mort, comme un sceau
d’
éternité, attesta dans sa plénitude la primauté de l’acte spirituel :
2720
me un sceau d’éternité, attesta dans sa plénitude
la
primauté de l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque
2721
d’éternité, attesta dans sa plénitude la primauté
de
l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque, et la terr
2722
ternité, attesta dans sa plénitude la primauté de
l’
acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque, et la terreur
2723
e la primauté de l’acte spirituel : Kierkegaard.
Le
grand mal de l’époque, et la terreur que commencent d’y semer nos fau
2724
de l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal
de
l’époque, et la terreur que commencent d’y semer nos faux dieux, ont
2725
l’acte spirituel : Kierkegaard. Le grand mal de
l’
époque, et la terreur que commencent d’y semer nos faux dieux, ont rév
2726
tuel : Kierkegaard. Le grand mal de l’époque, et
la
terreur que commencent d’y semer nos faux dieux, ont réveillé quelque
2727
and mal de l’époque, et la terreur que commencent
d’
y semer nos faux dieux, ont réveillé quelques esprits, dont témoigne l
2728
eux, ont réveillé quelques esprits, dont témoigne
la
renaissance, ou pour mieux dire, la découverte parmi nous de cette pe
2729
dont témoigne la renaissance, ou pour mieux dire,
la
découverte parmi nous de cette pensée impitoyable. Remède du pire ? I
2730
nce, ou pour mieux dire, la découverte parmi nous
de
cette pensée impitoyable. Remède du pire ? Il fallait bien qu’on se s
2731
bien qu’on se sentît malade pour aller rechercher
le
médecin sévère que la santé moins déprimée d’un autre siècle avait tu
2732
alade pour aller rechercher le médecin sévère que
la
santé moins déprimée d’un autre siècle avait tué. C’est aussi qu’il e
2733
her le médecin sévère que la santé moins déprimée
d’
un autre siècle avait tué. C’est aussi qu’il est devenu possible de sa
2734
avait tué. C’est aussi qu’il est devenu possible
de
saisir dans le déploiement des faits les plus marquants de notre époq
2735
st aussi qu’il est devenu possible de saisir dans
le
déploiement des faits les plus marquants de notre époque, la vérité d
2736
possible de saisir dans le déploiement des faits
les
plus marquants de notre époque, la vérité de l’anathème dont Kierkega
2737
dans le déploiement des faits les plus marquants
de
notre époque, la vérité de l’anathème dont Kierkegaard salua leur nai
2738
ent des faits les plus marquants de notre époque,
la
vérité de l’anathème dont Kierkegaard salua leur naissance. Nous nous
2739
its les plus marquants de notre époque, la vérité
de
l’anathème dont Kierkegaard salua leur naissance. Nous nous tournons
2740
les plus marquants de notre époque, la vérité de
l’
anathème dont Kierkegaard salua leur naissance. Nous nous tournons ver
2741
ur naissance. Nous nous tournons vers ce prophète
de
nos malheurs, nous retournons à l’origine où il se tient, nous metton
2742
rs ce prophète de nos malheurs, nous retournons à
l’
origine où il se tient, nous mettons en lui notre espoir de trouver un
2743
où il se tient, nous mettons en lui notre espoir
de
trouver un autre chemin : un chemin qui ne mène à Rome, ni à Berlin,
2744
mes devant Dieu. Søren Kierkegaard est sans doute
le
penseur capital de notre époque, je veux dire : l’objection la plus a
2745
ren Kierkegaard est sans doute le penseur capital
de
notre époque, je veux dire : l’objection la plus absolue, la plus fon
2746
e penseur capital de notre époque, je veux dire :
l’
objection la plus absolue, la plus fondamentale qui lui soit faite ; u
2747
pital de notre époque, je veux dire : l’objection
la
plus absolue, la plus fondamentale qui lui soit faite ; une figure li
2748
oque, je veux dire : l’objection la plus absolue,
la
plus fondamentale qui lui soit faite ; une figure littéralement gênan
2749
lement gênante, un rappel presque insupportable à
la
présence dans ce temps de l’éternel. Car il ne suffit pas d’applaudir
2750
presque insupportable à la présence dans ce temps
de
l’éternel. Car il ne suffit pas d’applaudir à ses thèses pour apaiser
2751
sque insupportable à la présence dans ce temps de
l’
éternel. Car il ne suffit pas d’applaudir à ses thèses pour apaiser ce
2752
dans ce temps de l’éternel. Car il ne suffit pas
d’
applaudir à ses thèses pour apaiser ce regard qui nous perce ; et si n
2753
si nous sommes sourds à sa voix, comment étouffer
le
scandale de cette mort qui définit le destin de l’esprit parmi nous ?
2754
es sourds à sa voix, comment étouffer le scandale
de
cette mort qui définit le destin de l’esprit parmi nous ? Si l’Opinio
2755
nt étouffer le scandale de cette mort qui définit
le
destin de l’esprit parmi nous ? Si l’Opinion publique a tué Kierkegaa
2756
r le scandale de cette mort qui définit le destin
de
l’esprit parmi nous ? Si l’Opinion publique a tué Kierkegaard, elle n
2757
e scandale de cette mort qui définit le destin de
l’
esprit parmi nous ? Si l’Opinion publique a tué Kierkegaard, elle n’a
2758
qui définit le destin de l’esprit parmi nous ? Si
l’
Opinion publique a tué Kierkegaard, elle n’a pas eu de prise sur les s
2759
inion publique a tué Kierkegaard, elle n’a pas eu
de
prise sur les sarcasmes dont il l’a flétrie, plus charitables cependa
2760
e a tué Kierkegaard, elle n’a pas eu de prise sur
les
sarcasmes dont il l’a flétrie, plus charitables cependant que les dis
2761
lle n’a pas eu de prise sur les sarcasmes dont il
l’
a flétrie, plus charitables cependant que les discours en l’honneur du
2762
nt il l’a flétrie, plus charitables cependant que
les
discours en l’honneur du Progrès : car tout l’honneur de notre temps
2763
e, plus charitables cependant que les discours en
l’
honneur du Progrès : car tout l’honneur de notre temps sera peut-être,
2764
e les discours en l’honneur du Progrès : car tout
l’
honneur de notre temps sera peut-être, par une compensation mystérieus
2765
ours en l’honneur du Progrès : car tout l’honneur
de
notre temps sera peut-être, par une compensation mystérieuse, d’avoir
2766
sera peut-être, par une compensation mystérieuse,
d’
avoir compris mieux qu’aucun autre le message du « solitaire devant Di
2767
mystérieuse, d’avoir compris mieux qu’aucun autre
le
message du « solitaire devant Dieu ». 3.L’Ironie Lorsque je voi
2768
que je vois de toutes parts, en Europe, à travers
la
confusion des doctrines, reparaître les traits ironiques du grand vis
2769
à travers la confusion des doctrines, reparaître
les
traits ironiques du grand visage de Kierkegaard, il me vient à l’espr
2770
, reparaître les traits ironiques du grand visage
de
Kierkegaard, il me vient à l’esprit une image dont le burlesque n’aur
2771
ues du grand visage de Kierkegaard, il me vient à
l’
esprit une image dont le burlesque n’aurait pas déplu à l’humeur shake
2772
ierkegaard, il me vient à l’esprit une image dont
le
burlesque n’aurait pas déplu à l’humeur shakespearienne du philosophe
2773
une image dont le burlesque n’aurait pas déplu à
l’
humeur shakespearienne du philosophe danois. C’est l’image du chat d’A
2774
umeur shakespearienne du philosophe danois. C’est
l’
image du chat d’Alice in Wonderland. Souvenez-vous de ce Chat, immense
2775
ienne du philosophe danois. C’est l’image du chat
d’
Alice in Wonderland. Souvenez-vous de ce Chat, immense et subversif, d
2776
mage du chat d’Alice in Wonderland. Souvenez-vous
de
ce Chat, immense et subversif, dont le rire a le don d’exaspérer la R
2777
venez-vous de ce Chat, immense et subversif, dont
le
rire a le don d’exaspérer la Reine. Elle tempête et hurle son cri fav
2778
de ce Chat, immense et subversif, dont le rire a
le
don d’exaspérer la Reine. Elle tempête et hurle son cri favori : « Qu
2779
Chat, immense et subversif, dont le rire a le don
d’
exaspérer la Reine. Elle tempête et hurle son cri favori : « Qu’on lui
2780
e et subversif, dont le rire a le don d’exaspérer
la
Reine. Elle tempête et hurle son cri favori : « Qu’on lui coupe la tê
2781
mpête et hurle son cri favori : « Qu’on lui coupe
la
tête ! » Alors le Chat s’élève dans les airs et peu à peu, rend son c
2782
cri favori : « Qu’on lui coupe la tête ! » Alors
le
Chat s’élève dans les airs et peu à peu, rend son corps invisible ; s
2783
lui coupe la tête ! » Alors le Chat s’élève dans
les
airs et peu à peu, rend son corps invisible ; seule subsiste sa face
2784
qui se refusent à couper une tête pareille. Enfin
le
Chat disparaît complètement. Mais à certains moments il s’amuse à ren
2785
on rire qui plane, immatériel. Ensuite, seulement
la
tête se recompose autour de cette angoissante mimique. Le rire de Kie
2786
se recompose autour de cette angoissante mimique.
Le
rire de Kierkegaard sur notre temps ! Dans un monde où règne la masse
2787
pose autour de cette angoissante mimique. Le rire
de
Kierkegaard sur notre temps ! Dans un monde où règne la masse, règne
2788
rkegaard sur notre temps ! Dans un monde où règne
la
masse, règne aussi le sérieux le plus pesant. On ne rit pas devant le
2789
ps ! Dans un monde où règne la masse, règne aussi
le
sérieux le plus pesant. On ne rit pas devant le dictateur, ni dans le
2790
n monde où règne la masse, règne aussi le sérieux
le
plus pesant. On ne rit pas devant le dictateur, ni dans les rangs des
2791
i le sérieux le plus pesant. On ne rit pas devant
le
dictateur, ni dans les rangs des troupes d’assaut. Ah ! si le rire es
2792
esant. On ne rit pas devant le dictateur, ni dans
les
rangs des troupes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’homme,
2793
evant le dictateur, ni dans les rangs des troupes
d’
assaut. Ah ! si le rire est le propre de l’homme, nous voici devenus b
2794
, ni dans les rangs des troupes d’assaut. Ah ! si
le
rire est le propre de l’homme, nous voici devenus bien inhumains. Il
2795
s rangs des troupes d’assaut. Ah ! si le rire est
le
propre de l’homme, nous voici devenus bien inhumains. Il semble que c
2796
s troupes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre
de
l’homme, nous voici devenus bien inhumains. Il semble que chacun port
2797
roupes d’assaut. Ah ! si le rire est le propre de
l’
homme, nous voici devenus bien inhumains. Il semble que chacun porte l
2798
evenus bien inhumains. Il semble que chacun porte
le
poids du monde et le sombre avenir du siècle. On a dépeint ce clerc m
2799
. Il semble que chacun porte le poids du monde et
le
sombre avenir du siècle. On a dépeint ce clerc moderne, accablé par t
2800
. On a dépeint ce clerc moderne, accablé par tous
les
malheurs du temps, dont il feint de se croire victime ou responsable4
2801
blé par tous les malheurs du temps, dont il feint
de
se croire victime ou responsable47. Cet homme que l’Histoire fait tre
2802
se croire victime ou responsable47. Cet homme que
l’
Histoire fait trembler, et qui se réfugie dans les soucis publics comm
2803
l’Histoire fait trembler, et qui se réfugie dans
les
soucis publics comme on va voir un film pour s’oublier dans un drame
2804
our s’oublier dans un drame fictif, cet homme que
la
lecture de son journal effraie bien plus que les abîmes de son âme —
2805
er dans un drame fictif, cet homme que la lecture
de
son journal effraie bien plus que les abîmes de son âme — Kierkegaard
2806
e la lecture de son journal effraie bien plus que
les
abîmes de son âme — Kierkegaard en décrit « le comique infini ». Il f
2807
e de son journal effraie bien plus que les abîmes
de
son âme — Kierkegaard en décrit « le comique infini ». Il faut risque
2808
e les abîmes de son âme — Kierkegaard en décrit «
le
comique infini ». Il faut risquer cette expression : le rire de la ch
2809
ique infini ». Il faut risquer cette expression :
le
rire de la charité. « Le christianisme a découvert une misère dont l’
2810
ini ». Il faut risquer cette expression : le rire
de
la charité. « Le christianisme a découvert une misère dont l’homme ig
2811
». Il faut risquer cette expression : le rire de
la
charité. « Le christianisme a découvert une misère dont l’homme ignor
2812
squer cette expression : le rire de la charité. «
Le
christianisme a découvert une misère dont l’homme ignore, comme homme
2813
é. « Le christianisme a découvert une misère dont
l’
homme ignore, comme homme, l’existence ; et c’est la maladie mortelle
2814
vert une misère dont l’homme ignore, comme homme,
l’
existence ; et c’est la maladie mortelle (le péché) 48 . L’homme natur
2815
homme ignore, comme homme, l’existence ; et c’est
la
maladie mortelle (le péché) 48 . L’homme naturel a beau dénombrer tou
2816
omme, l’existence ; et c’est la maladie mortelle (
le
péché) 48 . L’homme naturel a beau dénombrer tout l’horrible, et tout
2817
ce ; et c’est la maladie mortelle (le péché) 48 .
L’
homme naturel a beau dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le ch
2818
péché) 48 . L’homme naturel a beau dénombrer tout
l’
horrible, et tout épuiser, le chrétien se rit du bilan ! » Pourquoi ce
2819
beau dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser,
le
chrétien se rit du bilan ! » Pourquoi ce rire scandaleux ? Parce que
2820
lan ! » Pourquoi ce rire scandaleux ? Parce que «
la
crainte infinie d’un seul danger nous rendrait tous les autres inexis
2821
rire scandaleux ? Parce que « la crainte infinie
d’
un seul danger nous rendrait tous les autres inexistants. » Mais cette
2822
ainte infinie d’un seul danger nous rendrait tous
les
autres inexistants. » Mais cette crainte d’un seul danger peut-elle e
2823
tous les autres inexistants. » Mais cette crainte
d’
un seul danger peut-elle encore, sérieusement, caractériser le chrétie
2824
nger peut-elle encore, sérieusement, caractériser
le
chrétien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard to
2825
ore, sérieusement, caractériser le chrétien moyen
de
ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard tourne son aiguillon
2826
ser le chrétien moyen de ce temps ? C’est ici que
l’
ironie de Kierkegaard tourne son aiguillon contre le monde chrétien, c
2827
rétien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie
de
Kierkegaard tourne son aiguillon contre le monde chrétien, contre le
2828
ironie de Kierkegaard tourne son aiguillon contre
le
monde chrétien, contre le monde qui se réclame de l’esprit, ou qui fa
2829
ne son aiguillon contre le monde chrétien, contre
le
monde qui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de l’appeler
2830
le monde chrétien, contre le monde qui se réclame
de
l’esprit, ou qui fait profession de l’appeler. « Le Nouveau Testament
2831
monde chrétien, contre le monde qui se réclame de
l’
esprit, ou qui fait profession de l’appeler. « Le Nouveau Testament re
2832
ui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession
de
l’appeler. « Le Nouveau Testament ressemble à une satire de l’homme.
2833
se réclame de l’esprit, ou qui fait profession de
l’
appeler. « Le Nouveau Testament ressemble à une satire de l’homme. Il
2834
l’esprit, ou qui fait profession de l’appeler. «
Le
Nouveau Testament ressemble à une satire de l’homme. Il contient des
2835
er. « Le Nouveau Testament ressemble à une satire
de
l’homme. Il contient des consolations et encore des consolations pour
2836
« Le Nouveau Testament ressemble à une satire de
l’
homme. Il contient des consolations et encore des consolations pour ce
2837
à cause du Christ. Il suppose, sans méfiance, que
le
chrétien souffre pour sa doctrine… » Et c’est la tragi-comédie du chr
2838
le chrétien souffre pour sa doctrine… » Et c’est
la
tragi-comédie du christianisme de la chrétienté. Pauvre chrétien moye
2839
ine… » Et c’est la tragi-comédie du christianisme
de
la chrétienté. Pauvre chrétien moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctr
2840
… » Et c’est la tragi-comédie du christianisme de
la
chrétienté. Pauvre chrétien moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctrine
2841
Il faudrait cependant choisir. Ou bien tu crois à
la
seule grâce de Dieu, dans l’abîme infini où tu te vois, — ou bien tu
2842
endant choisir. Ou bien tu crois à la seule grâce
de
Dieu, dans l’abîme infini où tu te vois, — ou bien tu crois aussi à c
2843
. Ou bien tu crois à la seule grâce de Dieu, dans
l’
abîme infini où tu te vois, — ou bien tu crois aussi à ce sérieux de l
2844
tu te vois, — ou bien tu crois aussi à ce sérieux
de
l’existence symbolisé par la cote de la Bourse. Ou bien tu joues tout
2845
te vois, — ou bien tu crois aussi à ce sérieux de
l’
existence symbolisé par la cote de la Bourse. Ou bien tu joues toute t
2846
s aussi à ce sérieux de l’existence symbolisé par
la
cote de la Bourse. Ou bien tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bi
2847
à ce sérieux de l’existence symbolisé par la cote
de
la Bourse. Ou bien tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bien tu te
2848
e sérieux de l’existence symbolisé par la cote de
la
Bourse. Ou bien tu joues toute ta vie sur le pardon, ou bien tu te re
2849
e de la Bourse. Ou bien tu joues toute ta vie sur
le
pardon, ou bien tu te reposes aussi sur ta vertu. Ou bien tu vois que
2850
e reposes aussi sur ta vertu. Ou bien tu vois que
la
question brûlante, c’est de savoir si toi, tu es chrétien, — ou bien
2851
. Ou bien tu vois que la question brûlante, c’est
de
savoir si toi, tu es chrétien, — ou bien tu vitupères les sans-Dieu d
2852
ir si toi, tu es chrétien, — ou bien tu vitupères
les
sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de quoi tu souffres ? De ton p
2853
es chrétien, — ou bien tu vitupères les sans-Dieu
de
Russie. Mais sais-tu bien de quoi tu souffres ? De ton péché ou de ce
2854
upères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien
de
quoi tu souffres ? De ton péché ou de celui des autres ? Comique amer
2855
e Russie. Mais sais-tu bien de quoi tu souffres ?
De
ton péché ou de celui des autres ? Comique amer et infini de ce « cro
2856
ais-tu bien de quoi tu souffres ? De ton péché ou
de
celui des autres ? Comique amer et infini de ce « croyant » qui tremb
2857
é ou de celui des autres ? Comique amer et infini
de
ce « croyant » qui tremble pour le sort de l’esprit dans le monde, et
2858
amer et infini de ce « croyant » qui tremble pour
le
sort de l’esprit dans le monde, et pour son sort dans le monde sans e
2859
infini de ce « croyant » qui tremble pour le sort
de
l’esprit dans le monde, et pour son sort dans le monde sans esprit, e
2860
ini de ce « croyant » qui tremble pour le sort de
l’
esprit dans le monde, et pour son sort dans le monde sans esprit, exac
2861
oyant » qui tremble pour le sort de l’esprit dans
le
monde, et pour son sort dans le monde sans esprit, exactement comme s
2862
de l’esprit dans le monde, et pour son sort dans
le
monde sans esprit, exactement comme si l’Esprit n’existait pas î Sero
2863
rt dans le monde sans esprit, exactement comme si
l’
Esprit n’existait pas î Serons-nous des témoins ou des espions crainti
2864
des espions craintifs ? Attendrons-nous toujours
le
« réveil de la masse » pour affirmer que tous ses dieux sont des faux
2865
craintifs ? Attendrons-nous toujours le « réveil
de
la masse » pour affirmer que tous ses dieux sont des faux dieux ? Mai
2866
aintifs ? Attendrons-nous toujours le « réveil de
la
masse » pour affirmer que tous ses dieux sont des faux dieux ? Mais s
2867
des faux dieux pour nous ? Appelons-nous vraiment
l’
esprit ? — Mais non, nous appelons « le règne de l’esprit », c’est bie
2868
s vraiment l’esprit ? — Mais non, nous appelons «
le
règne de l’esprit », c’est bien moins dangereux ; tous en seront… De
2869
t l’esprit ? — Mais non, nous appelons « le règne
de
l’esprit », c’est bien moins dangereux ; tous en seront… Deux questi
2870
’esprit ? — Mais non, nous appelons « le règne de
l’
esprit », c’est bien moins dangereux ; tous en seront… Deux questions
2871
x questions — dit encore Kierkegaard — témoignent
de
l’esprit : 1) ce qu’on nous prêche, est-ce possible ? 2) puis-je le f
2872
uestions — dit encore Kierkegaard — témoignent de
l’
esprit : 1) ce qu’on nous prêche, est-ce possible ? 2) puis-je le fair
2873
e qu’on nous prêche, est-ce possible ? 2) puis-je
le
faire ? Deux questions témoignent de l’absence de l’esprit : 1) est-c
2874
? 2) puis-je le faire ? Deux questions témoignent
de
l’absence de l’esprit : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen
2875
) puis-je le faire ? Deux questions témoignent de
l’
absence de l’esprit : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen l’a
2876
le faire ? Deux questions témoignent de l’absence
de
l’esprit : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen l’a-t-il fait
2877
faire ? Deux questions témoignent de l’absence de
l’
esprit : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen l’a-t-il fait ?
2878
it : 1) est-ce réel ? 2) mon voisin Christofersen
l’
a-t-il fait ? l’a-t-il réellement fait ?49 Nous posons toujours la d
2879
éel ? 2) mon voisin Christofersen l’a-t-il fait ?
l’
a-t-il réellement fait ?49 Nous posons toujours la dernière question
2880
jours la dernière question. Nous ne croyons pas à
l’
Esprit, nous préférons ne pas scandaliser ; nous croyons réellement à
2881
ns ne pas scandaliser ; nous croyons réellement à
l’
Opinion publique. Nous lisons les journaux, voilà notre réalité. Le di
2882
yons réellement à l’Opinion publique. Nous lisons
les
journaux, voilà notre réalité. Le dimanche, nous allons quelquefois à
2883
e. Nous lisons les journaux, voilà notre réalité.
Le
dimanche, nous allons quelquefois à l’église déplorer l’athéisme du m
2884
e réalité. Le dimanche, nous allons quelquefois à
l’
église déplorer l’athéisme du monde. « Le Nouveau Testament suppose sa
2885
nche, nous allons quelquefois à l’église déplorer
l’
athéisme du monde. « Le Nouveau Testament suppose sans méfiance que le
2886
uefois à l’église déplorer l’athéisme du monde. «
Le
Nouveau Testament suppose sans méfiance que le chrétien souffre pour
2887
« Le Nouveau Testament suppose sans méfiance que
le
chrétien souffre pour sa doctrine… (Mais non ! il souffre simplement
2888
ur sa doctrine… (Mais non ! il souffre simplement
de
ce que tous ne l’ont pas admise)… et il apporte sa consolation, et su
2889
ais non ! il souffre simplement de ce que tous ne
l’
ont pas admise)… et il apporte sa consolation, et sur ce texte on nous
2890
s, à nous qui n’avons pas voulu souffrir. » Dans
l’
église somptueuse paraît le très vénérable et très noble Premier Prédi
2891
oulu souffrir. » Dans l’église somptueuse paraît
le
très vénérable et très noble Premier Prédicateur général de la Cour,
2892
rès noble Premier Prédicateur général de la Cour,
le
favori élu par la bonne société ; il paraît devant une assemblée choi
2893
Prédicateur général de la Cour, le favori élu par
la
bonne société ; il paraît devant une assemblée choisie d’élus, et prê
2894
société ; il paraît devant une assemblée choisie
d’
élus, et prêche avec émotion sur ce texte qu’il a choisi lui-même : Di
2895
e texte qu’il a choisi lui-même : Dieu a élu dans
le
monde les petits et les méprisés ; — et personne ne rit.50 C’est al
2896
u’il a choisi lui-même : Dieu a élu dans le monde
les
petits et les méprisés ; — et personne ne rit.50 C’est alors que pa
2897
lui-même : Dieu a élu dans le monde les petits et
les
méprisés ; — et personne ne rit.50 C’est alors que paraît le rire d
2898
— et personne ne rit.50 C’est alors que paraît
le
rire de Kierkegaard. Ce n’est pas le rire d’un Molière : Molière fait
2899
rsonne ne rit.50 C’est alors que paraît le rire
de
Kierkegaard. Ce n’est pas le rire d’un Molière : Molière fait rire la
2900
s que paraît le rire de Kierkegaard. Ce n’est pas
le
rire d’un Molière : Molière fait rire la foule aux dépens de l’extrav
2901
raît le rire de Kierkegaard. Ce n’est pas le rire
d’
un Molière : Molière fait rire la foule aux dépens de l’extravagant. M
2902
’est pas le rire d’un Molière : Molière fait rire
la
foule aux dépens de l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de
2903
olière : Molière fait rire la foule aux dépens de
l’
extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule, de son sérieu
2904
de l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul
de
la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute
2905
l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de
la
foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute ext
2906
gant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule,
de
son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute extravagance.
2907
la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et
de
sa peur de toute extravagance. « On peut leur faire faire tout ce qu’
2908
de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur
de
toute extravagance. « On peut leur faire faire tout ce qu’on veut, qu
2909
leur faire faire tout ce qu’on veut, que ce soit
le
bien ou le mal, une seule condition leur importe : qu’ils soient touj
2910
faire tout ce qu’on veut, que ce soit le bien ou
le
mal, une seule condition leur importe : qu’ils soient toujours comme
2911
leur importe : qu’ils soient toujours comme tous
les
autres, qu’ils imitent, — et n’agissent jamais seuls. » Mais ce que D
2912
euls. » Mais ce que Dieu exige, c’est précisément
le
contraire : il veut l’originalité. « Voilà pourquoi la Parole de Dieu
2913
u exige, c’est précisément le contraire : il veut
l’
originalité. « Voilà pourquoi la Parole de Dieu est telle qu’on y trou
2914
ntraire : il veut l’originalité. « Voilà pourquoi
la
Parole de Dieu est telle qu’on y trouve toujours quelque passage qui
2915
il veut l’originalité. « Voilà pourquoi la Parole
de
Dieu est telle qu’on y trouve toujours quelque passage qui dise le co
2916
qu’on y trouve toujours quelque passage qui dise
le
contraire d’un autre. » Car l’apparence de la contradiction nous obli
2917
ve toujours quelque passage qui dise le contraire
d’
un autre. » Car l’apparence de la contradiction nous oblige à choisir,
2918
e passage qui dise le contraire d’un autre. » Car
l’
apparence de la contradiction nous oblige à choisir, fait à la foi sa
2919
i dise le contraire d’un autre. » Car l’apparence
de
la contradiction nous oblige à choisir, fait à la foi sa place, et no
2920
ise le contraire d’un autre. » Car l’apparence de
la
contradiction nous oblige à choisir, fait à la foi sa place, et nous
2921
de la contradiction nous oblige à choisir, fait à
la
foi sa place, et nous contraint à l’originalité. « Mais quoi, profess
2922
isir, fait à la foi sa place, et nous contraint à
l’
originalité. « Mais quoi, professeurs et disciples ne se trouvent bien
2923
esseurs et disciples ne se trouvent bien que dans
l’
imitation : c’est pourquoi ils sont unis en elle d’une manière si touc
2924
’imitation : c’est pourquoi ils sont unis en elle
d’
une manière si touchante, et c’est ce qu’ils appellent l’amour 51. »
2925
anière si touchante, et c’est ce qu’ils appellent
l’
amour 51. » Rire du solitaire, qui ressemble peut-être à la pitié éni
2926
. » Rire du solitaire, qui ressemble peut-être à
la
pitié énigmatique d’un Dostoïevski. Ici tout le visage de Kierkegaard
2927
e, qui ressemble peut-être à la pitié énigmatique
d’
un Dostoïevski. Ici tout le visage de Kierkegaard se recompose. Et l’o
2928
à la pitié énigmatique d’un Dostoïevski. Ici tout
le
visage de Kierkegaard se recompose. Et l’on voit que son rire n’est r
2929
énigmatique d’un Dostoïevski. Ici tout le visage
de
Kierkegaard se recompose. Et l’on voit que son rire n’est rien que la
2930
ci tout le visage de Kierkegaard se recompose. Et
l’
on voit que son rire n’est rien que la douleur du témoin de l’Esprit,
2931
compose. Et l’on voit que son rire n’est rien que
la
douleur du témoin de l’Esprit, au milieu de la foule. 4.L’original
2932
que son rire n’est rien que la douleur du témoin
de
l’Esprit, au milieu de la foule. 4.L’originalité Qu’entend-il p
2933
e son rire n’est rien que la douleur du témoin de
l’
Esprit, au milieu de la foule. 4.L’originalité Qu’entend-il par
2934
ue la douleur du témoin de l’Esprit, au milieu de
la
foule. 4.L’originalité Qu’entend-il par ce mot d’originalité ?
2935
le. 4.L’originalité Qu’entend-il par ce mot
d’
originalité ? Il faut en rapporter le sens au centre même de sa pensée
2936
l par ce mot d’originalité ? Il faut en rapporter
le
sens au centre même de sa pensée, ou pour mieux dire : de son action.
2937
ité ? Il faut en rapporter le sens au centre même
de
sa pensée, ou pour mieux dire : de son action. Ce centre est « la cat
2938
au centre même de sa pensée, ou pour mieux dire :
de
son action. Ce centre est « la catégorie du solitaire ». Bien des mal
2939
pour mieux dire : de son action. Ce centre est «
la
catégorie du solitaire ». Bien des malentendus seraient ici possibles
2940
ut : anarchie, romantisme, individu. Il n’est que
de
les confronter à la réalité chrétienne de l’homme. Le solitaire que K
2941
: anarchie, romantisme, individu. Il n’est que de
les
confronter à la réalité chrétienne de l’homme. Le solitaire que Kierk
2942
tisme, individu. Il n’est que de les confronter à
la
réalité chrétienne de l’homme. Le solitaire que Kierkegaard appelle,
2943
est que de les confronter à la réalité chrétienne
de
l’homme. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’homme isolé de
2944
que de les confronter à la réalité chrétienne de
l’
homme. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’homme isolé devan
2945
es confronter à la réalité chrétienne de l’homme.
Le
solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’homme isolé devant son Die
2946
omme. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est
l’
homme isolé devant son Dieu. Mais comment cela se pourrait-il, sinon p
2947
Dieu. Mais comment cela se pourrait-il, sinon par
l’
effet de la foi ? Il faut que Dieu l’appelle, qu’il le nomme et par là
2948
is comment cela se pourrait-il, sinon par l’effet
de
la foi ? Il faut que Dieu l’appelle, qu’il le nomme et par là le sépa
2949
comment cela se pourrait-il, sinon par l’effet de
la
foi ? Il faut que Dieu l’appelle, qu’il le nomme et par là le sépare,
2950
l, sinon par l’effet de la foi ? Il faut que Dieu
l’
appelle, qu’il le nomme et par là le sépare, autrement l’homme n’est r
2951
fet de la foi ? Il faut que Dieu l’appelle, qu’il
le
nomme et par là le sépare, autrement l’homme n’est rien qu’un exempla
2952
faut que Dieu l’appelle, qu’il le nomme et par là
le
sépare, autrement l’homme n’est rien qu’un exemplaire dans le troupea
2953
le, qu’il le nomme et par là le sépare, autrement
l’
homme n’est rien qu’un exemplaire dans le troupeau. Le solitaire devan
2954
utrement l’homme n’est rien qu’un exemplaire dans
le
troupeau. Le solitaire devant Dieu, c’est celui qui répond à la foi,
2955
mme n’est rien qu’un exemplaire dans le troupeau.
Le
solitaire devant Dieu, c’est celui qui répond à la foi, cet appel. Qu
2956
e solitaire devant Dieu, c’est celui qui répond à
la
foi, cet appel. Quand on parle de romantisme, d’anarchie, d’individua
2957
ui qui répond à la foi, cet appel. Quand on parle
de
romantisme, d’anarchie, d’individualisme, on ne parle jamais que de r
2958
la foi, cet appel. Quand on parle de romantisme,
d’
anarchie, d’individualisme, on ne parle jamais que de révolte, mais d’
2959
appel. Quand on parle de romantisme, d’anarchie,
d’
individualisme, on ne parle jamais que de révolte, mais d’une révolte
2960
narchie, d’individualisme, on ne parle jamais que
de
révolte, mais d’une révolte en fin de compte imaginaire. Car l’ordre
2961
dualisme, on ne parle jamais que de révolte, mais
d’
une révolte en fin de compte imaginaire. Car l’ordre de ce monde est l
2962
is d’une révolte en fin de compte imaginaire. Car
l’
ordre de ce monde est lui-même en révolte contre l’ordre reçu de Dieu,
2963
révolte en fin de compte imaginaire. Car l’ordre
de
ce monde est lui-même en révolte contre l’ordre reçu de Dieu, qui ser
2964
’ordre de ce monde est lui-même en révolte contre
l’
ordre reçu de Dieu, qui sera l’Ordre du Royaume. Et nier une négation,
2965
monde est lui-même en révolte contre l’ordre reçu
de
Dieu, qui sera l’Ordre du Royaume. Et nier une négation, c’est s’enfo
2966
en révolte contre l’ordre reçu de Dieu, qui sera
l’
Ordre du Royaume. Et nier une négation, c’est s’enfoncer dans le néant
2967
aume. Et nier une négation, c’est s’enfoncer dans
le
néant. Seule la révolte du chrétien est position, obéissance. Et si l
2968
e négation, c’est s’enfoncer dans le néant. Seule
la
révolte du chrétien est position, obéissance. Et si l’appel de Dieu i
2969
volte du chrétien est position, obéissance. Et si
l’
appel de Dieu isole du monde un homme, c’est que le monde, dans sa for
2970
chrétien est position, obéissance. Et si l’appel
de
Dieu isole du monde un homme, c’est que le monde, dans sa forme déchu
2971
’appel de Dieu isole du monde un homme, c’est que
le
monde, dans sa forme déchue s’oppose au monde tel que Dieu l’a créé,
2972
ns sa forme déchue s’oppose au monde tel que Dieu
l’
a créé, s’oppose à la transformation que veut l’Esprit, s’oppose à l’O
2973
oppose au monde tel que Dieu l’a créé, s’oppose à
la
transformation que veut l’Esprit, s’oppose à l’Ordre. « Ne vous confo
2974
u l’a créé, s’oppose à la transformation que veut
l’
Esprit, s’oppose à l’Ordre. « Ne vous conformez pas à ce siècle présen
2975
à la transformation que veut l’Esprit, s’oppose à
l’
Ordre. « Ne vous conformez pas à ce siècle présent, mais soyez transfo
2976
résent, mais soyez transformés », dit saint Paul.
Le
solitaire devant Dieu, c’est celui qui se tient à l’origine de sa réa
2977
solitaire devant Dieu, c’est celui qui se tient à
l’
origine de sa réalité. Celui-là seul connaît sa fin, et l’ordre éterne
2978
devant Dieu, c’est celui qui se tient à l’origine
de
sa réalité. Celui-là seul connaît sa fin, et l’ordre éternel de sa vi
2979
e de sa réalité. Celui-là seul connaît sa fin, et
l’
ordre éternel de sa vie. Celui-là peut juger ce monde, et s’y tenir co
2980
Celui-là seul connaît sa fin, et l’ordre éternel
de
sa vie. Celui-là peut juger ce monde, et s’y tenir comme n’étant pas
2981
et s’y tenir comme n’étant pas tenu. Il n’est pas
d’
autre « réaction » contre le siècle, pas d’autre révolution créatrice.
2982
as tenu. Il n’est pas d’autre « réaction » contre
le
siècle, pas d’autre révolution créatrice. Et tous nos appels à l’espr
2983
st pas d’autre « réaction » contre le siècle, pas
d’
autre révolution créatrice. Et tous nos appels à l’esprit, s’ils ne so
2984
’autre révolution créatrice. Et tous nos appels à
l’
esprit, s’ils ne sont pas ce retour au Réel, ne sont que poursuite du
2985
ion, ou orgueil fantastique. 5.Le solitaire et
les
faux dieux Nous croyons à la foule, aux races, à l’Histoire (ou pl
2986
.Le solitaire et les faux dieux Nous croyons à
la
foule, aux races, à l’Histoire (ou plutôt à l’Évolution des sociétés)
2987
ux dieux Nous croyons à la foule, aux races, à
l’
Histoire (ou plutôt à l’Évolution des sociétés), à la Révolution, au C
2988
à la foule, aux races, à l’Histoire (ou plutôt à
l’
Évolution des sociétés), à la Révolution, au Capital, au jugement de l
2989
istoire (ou plutôt à l’Évolution des sociétés), à
la
Révolution, au Capital, au jugement de l’Opinion publique ; nous croy
2990
ciétés), à la Révolution, au Capital, au jugement
de
l’Opinion publique ; nous croyons au passé, au collectif, à l’avenir,
2991
tés), à la Révolution, au Capital, au jugement de
l’
Opinion publique ; nous croyons au passé, au collectif, à l’avenir, et
2992
publique ; nous croyons au passé, au collectif, à
l’
avenir, et tout cela n’est rien que fuite devant notre éternel présent
2993
ernel présent, et tout cela n’est que mythologie.
Les
dieux du siècle ont l’existence qu’on leur prête : hélas ! il serait
2994
ela n’est que mythologie. Les dieux du siècle ont
l’
existence qu’on leur prête : hélas ! il serait faux de dire qu’ils n’e
2995
istence qu’on leur prête : hélas ! il serait faux
de
dire qu’ils n’en ont pas. Mais encore une fois, ce n’est pas échapper
2996
ce n’est pas échapper aux chimères publiques que
de
les dénoncer éloquemment en vertu d’une idée de l’homme que la raison
2997
n’est pas échapper aux chimères publiques que de
les
dénoncer éloquemment en vertu d’une idée de l’homme que la raison paï
2998
e de les dénoncer éloquemment en vertu d’une idée
de
l’homme que la raison païenne admet fort bien : nietzschéisme agressi
2999
e les dénoncer éloquemment en vertu d’une idée de
l’
homme que la raison païenne admet fort bien : nietzschéisme agressif o
3000
er éloquemment en vertu d’une idée de l’homme que
la
raison païenne admet fort bien : nietzschéisme agressif ou désespoir
3001
r du démoniaque qui veut être soi-même « en haine
de
l’existence et selon sa misère ». Cette révolte n’est pas fondée dans
3002
u démoniaque qui veut être soi-même « en haine de
l’
existence et selon sa misère ». Cette révolte n’est pas fondée dans la
3003
sa misère ». Cette révolte n’est pas fondée dans
la
transformation effective du monde. Elle participe encore de la dégrad
3004
rmation effective du monde. Elle participe encore
de
la dégradation. « Une objection vraiment méchante s’arcboute toujours
3005
tion effective du monde. Elle participe encore de
la
dégradation. « Une objection vraiment méchante s’arcboute toujours co
3006
aiment méchante s’arcboute toujours contre ce qui
la
suscite.52 » Et celui qui recourt à son moi révolté contre les forces
3007
2 » Et celui qui recourt à son moi révolté contre
les
forces d’anéantissement, s’appuie sur le néant et précipite sa propre
3008
i qui recourt à son moi révolté contre les forces
d’
anéantissement, s’appuie sur le néant et précipite sa propre ruine. Le
3009
contre les forces d’anéantissement, s’appuie sur
le
néant et précipite sa propre ruine. Le solitaire qui condamne la mass
3010
appuie sur le néant et précipite sa propre ruine.
Le
solitaire qui condamne la masse ne peut se fonder que sur sa vocation
3011
cipite sa propre ruine. Le solitaire qui condamne
la
masse ne peut se fonder que sur sa vocation, et il ne peut être lui-m
3012
sa vocation, et il ne peut être lui-même que par
le
droit divin de la Parole qui le distingue. Suprême humilité du solita
3013
t il ne peut être lui-même que par le droit divin
de
la Parole qui le distingue. Suprême humilité du solitaire ! Il ne sau
3014
l ne peut être lui-même que par le droit divin de
la
Parole qui le distingue. Suprême humilité du solitaire ! Il ne saurai
3015
lui-même que par le droit divin de la Parole qui
le
distingue. Suprême humilité du solitaire ! Il ne saurait se comparer
3016
ité du solitaire ! Il ne saurait se comparer qu’à
la
vocation qu’il reçoit. Où l’orgueil trouverait-il encore à se loger c
3017
ait se comparer qu’à la vocation qu’il reçoit. Où
l’
orgueil trouverait-il encore à se loger chez un être à ce point simpli
3018
t simplifié qu’il n’est plus qu’obéissance — dans
la
mesure où il agit — et pénitence — dans la mesure où sa vocation le d
3019
— dans la mesure où il agit — et pénitence — dans
la
mesure où sa vocation le dépasse ? Si Kierkegaard condamne la foule,
3020
it — et pénitence — dans la mesure où sa vocation
le
dépasse ? Si Kierkegaard condamne la foule, ce n’est point qu’il la c
3021
sa vocation le dépasse ? Si Kierkegaard condamne
la
foule, ce n’est point qu’il la craigne, ou qu’il craigne d’y perdre l
3022
erkegaard condamne la foule, ce n’est point qu’il
la
craigne, ou qu’il craigne d’y perdre le pauvre moi des psychologues.
3023
ce n’est point qu’il la craigne, ou qu’il craigne
d’
y perdre le pauvre moi des psychologues. Son reproche à la foule, c’es
3024
int qu’il la craigne, ou qu’il craigne d’y perdre
le
pauvre moi des psychologues. Son reproche à la foule, c’est qu’elle n
3025
re le pauvre moi des psychologues. Son reproche à
la
foule, c’est qu’elle n’exige rien de lui. La foule nous veut tout sim
3026
n reproche à la foule, c’est qu’elle n’exige rien
de
lui. La foule nous veut tout simplement irresponsables ; par cela seu
3027
he à la foule, c’est qu’elle n’exige rien de lui.
La
foule nous veut tout simplement irresponsables ; par cela seul, nous
3028
t simplement irresponsables ; par cela seul, nous
la
flattons, et elle nous reconnaît pour siens. Elle est le lieu de rend
3029
tons, et elle nous reconnaît pour siens. Elle est
le
lieu de rendez-vous des hommes qui se fuient, eux et leur vocation. E
3030
elle nous reconnaît pour siens. Elle est le lieu
de
rendez-vous des hommes qui se fuient, eux et leur vocation. Elle n’es
3031
eux et leur vocation. Elle n’est personne et tire
de
là son assurance dans le crime. « Il ne s’est pas trouvé un seul sold
3032
e n’est personne et tire de là son assurance dans
le
crime. « Il ne s’est pas trouvé un seul soldat pour oser porter la ma
3033
s’est pas trouvé un seul soldat pour oser porter
la
main sur Caius Marius, telle est la vérité. Mais trois ou quatre femm
3034
r oser porter la main sur Caius Marius, telle est
la
vérité. Mais trois ou quatre femmes, dans l’illusion d’être une foule
3035
est la vérité. Mais trois ou quatre femmes, dans
l’
illusion d’être une foule et que personne peut-être ne saurait dire qu
3036
ité. Mais trois ou quatre femmes, dans l’illusion
d’
être une foule et que personne peut-être ne saurait dire qui l’avait f
3037
ule et que personne peut-être ne saurait dire qui
l’
avait fait ou l’avait commencé, celles-là l’auraient eu, ce courage !
3038
nne peut-être ne saurait dire qui l’avait fait ou
l’
avait commencé, celles-là l’auraient eu, ce courage ! Ô mensonge ! »
3039
qui l’avait fait ou l’avait commencé, celles-là
l’
auraient eu, ce courage ! Ô mensonge ! » La foule n’est rien que la fu
3040
les-là l’auraient eu, ce courage ! Ô mensonge ! »
La
foule n’est rien que la fuite de chaque homme devant la responsabilit
3041
courage ! Ô mensonge ! » La foule n’est rien que
la
fuite de chaque homme devant la responsabilité de son acte. « Car une
3042
! Ô mensonge ! » La foule n’est rien que la fuite
de
chaque homme devant la responsabilité de son acte. « Car une foule es
3043
le n’est rien que la fuite de chaque homme devant
la
responsabilité de son acte. « Car une foule est une abstraction, qui
3044
la fuite de chaque homme devant la responsabilité
de
son acte. « Car une foule est une abstraction, qui n’a pas de mains,
3045
« Car une foule est une abstraction, qui n’a pas
de
mains, mais chaque homme isolé a, dans la règle, deux mains, et lorsq
3046
n’a pas de mains, mais chaque homme isolé a, dans
la
règle, deux mains, et lorsqu’il porte ces deux mains sur Marius, ce s
3047
x mains sur Marius, ce sont ses mains, non celles
de
son voisin et non celles de la foule qui n’a pas de mains. » Tout seu
3048
ses mains, non celles de son voisin et non celles
de
la foule qui n’a pas de mains. » Tout seul en face du Christ, un homm
3049
mains, non celles de son voisin et non celles de
la
foule qui n’a pas de mains. » Tout seul en face du Christ, un homme o
3050
son voisin et non celles de la foule qui n’a pas
de
mains. » Tout seul en face du Christ, un homme oserait-il s’avancer e
3051
oserait-il s’avancer et cracher au visage du Fils
de
Dieu ? Mais qu’il soit foule, il aura ce « courage », — il l’a eu. Il
3052
is qu’il soit foule, il aura ce « courage », — il
l’
a eu. Il faut aller plus loin. La foule n’est pas dans la rue seulemen
3053
courage », — il l’a eu. Il faut aller plus loin.
La
foule n’est pas dans la rue seulement. Elle est dans la pensée des ho
3054
Il faut aller plus loin. La foule n’est pas dans
la
rue seulement. Elle est dans la pensée des hommes de ce temps. Le gén
3055
le n’est pas dans la rue seulement. Elle est dans
la
pensée des hommes de ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su
3056
rue seulement. Elle est dans la pensée des hommes
de
ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su la dénoncer au plus i
3057
. Elle est dans la pensée des hommes de ce temps.
Le
génie réaliste de Kierkegaard a su la dénoncer au plus intime de l’ex
3058
pensée des hommes de ce temps. Le génie réaliste
de
Kierkegaard a su la dénoncer au plus intime de l’existence individuel
3059
e ce temps. Le génie réaliste de Kierkegaard a su
la
dénoncer au plus intime de l’existence individuelle. Chaque fois que
3060
te de Kierkegaard a su la dénoncer au plus intime
de
l’existence individuelle. Chaque fois que nous disons d’un de nos die
3061
de Kierkegaard a su la dénoncer au plus intime de
l’
existence individuelle. Chaque fois que nous disons d’un de nos dieux
3062
istence individuelle. Chaque fois que nous disons
d’
un de nos dieux qu’il est puissant, nous témoignons de notre démission
3063
ce individuelle. Chaque fois que nous disons d’un
de
nos dieux qu’il est puissant, nous témoignons de notre démission. La
3064
de nos dieux qu’il est puissant, nous témoignons
de
notre démission. La foule n’a pas d’autre existence et d’autre pouvoi
3065
est puissant, nous témoignons de notre démission.
La
foule n’a pas d’autre existence et d’autre pouvoir que mon refus d’ex
3066
s témoignons de notre démission. La foule n’a pas
d’
autre existence et d’autre pouvoir que mon refus d’exister devant Dieu
3067
démission. La foule n’a pas d’autre existence et
d’
autre pouvoir que mon refus d’exister devant Dieu et d’exercer le pouv
3068
’autre existence et d’autre pouvoir que mon refus
d’
exister devant Dieu et d’exercer le pouvoir que je suis. Elle n’est qu
3069
re pouvoir que mon refus d’exister devant Dieu et
d’
exercer le pouvoir que je suis. Elle n’est que ma dégradation. Et tout
3070
que mon refus d’exister devant Dieu et d’exercer
le
pouvoir que je suis. Elle n’est que ma dégradation. Et toutes les sci
3071
je suis. Elle n’est que ma dégradation. Et toutes
les
sciences qui étudient ses lois, historiques ou sociologiques, sont co
3072
riques ou sociologiques, sont comme une inversion
de
la théologie, — une théologie de la dégradation. L’opposition de Kier
3073
ues ou sociologiques, sont comme une inversion de
la
théologie, — une théologie de la dégradation. L’opposition de Kierkeg
3074
me une inversion de la théologie, — une théologie
de
la dégradation. L’opposition de Kierkegaard et de Hegel trouve ici so
3075
une inversion de la théologie, — une théologie de
la
dégradation. L’opposition de Kierkegaard et de Hegel trouve ici son s
3076
la théologie, — une théologie de la dégradation.
L’
opposition de Kierkegaard et de Hegel trouve ici son sens à la fois le
3077
, — une théologie de la dégradation. L’opposition
de
Kierkegaard et de Hegel trouve ici son sens à la fois le plus profond
3078
de la dégradation. L’opposition de Kierkegaard et
de
Hegel trouve ici son sens à la fois le plus profond et le plus actuel
3079
kegaard et de Hegel trouve ici son sens à la fois
le
plus profond et le plus actuel. Hegel a tout objectivé : l’Esprit, l’
3080
trouve ici son sens à la fois le plus profond et
le
plus actuel. Hegel a tout objectivé : l’Esprit, l’histoire, la dialec
3081
ofond et le plus actuel. Hegel a tout objectivé :
l’
Esprit, l’histoire, la dialectique, finalement l’homme lui-même aux ye
3082
e plus actuel. Hegel a tout objectivé : l’Esprit,
l’
histoire, la dialectique, finalement l’homme lui-même aux yeux de l’ho
3083
l. Hegel a tout objectivé : l’Esprit, l’histoire,
la
dialectique, finalement l’homme lui-même aux yeux de l’homme. Il a vo
3084
l’Esprit, l’histoire, la dialectique, finalement
l’
homme lui-même aux yeux de l’homme. Il a voulu chasser du monde le par
3085
lectique, finalement l’homme lui-même aux yeux de
l’
homme. Il a voulu chasser du monde le paradoxe et le scandale du solit
3086
aux yeux de l’homme. Il a voulu chasser du monde
le
paradoxe et le scandale du solitaire plus grand que tous. Il a voulu
3087
homme. Il a voulu chasser du monde le paradoxe et
le
scandale du solitaire plus grand que tous. Il a voulu que tout s’expl
3088
ut s’implique, afin que soit à tout jamais bannie
la
scandaleuse possibilité des actes libres de la Providence. L’entrepri
3089
annie la scandaleuse possibilité des actes libres
de
la Providence. L’entreprise pourrait être tenue pour grandiose si l’h
3090
ie la scandaleuse possibilité des actes libres de
la
Providence. L’entreprise pourrait être tenue pour grandiose si l’homm
3091
se possibilité des actes libres de la Providence.
L’
entreprise pourrait être tenue pour grandiose si l’homme des masses ne
3092
’entreprise pourrait être tenue pour grandiose si
l’
homme des masses ne venait aujourd’hui s’en prévaloir pour rendre un c
3093
is Hegel est dans tous nos journaux, Hegel domine
le
marxisme et le fascisme, il domine l’athéologie des sociologues, des
3094
ns tous nos journaux, Hegel domine le marxisme et
le
fascisme, il domine l’athéologie des sociologues, des historiens, des
3095
egel domine le marxisme et le fascisme, il domine
l’
athéologie des sociologues, des historiens, des clercs bourgeois. Comm
3096
des clercs bourgeois. Comment lui échapper ? Qui
l’
a tenté vraiment, sauf Kierkegaard, seul à sa taille ? Les uns fuient
3097
té vraiment, sauf Kierkegaard, seul à sa taille ?
Les
uns fuient en avant, et les autres dans le passé : mais qui voudrait
3098
d, seul à sa taille ? Les uns fuient en avant, et
les
autres dans le passé : mais qui voudrait se tenir dans l’instant, « s
3099
lle ? Les uns fuient en avant, et les autres dans
le
passé : mais qui voudrait se tenir dans l’instant, « sous le regard d
3100
s dans le passé : mais qui voudrait se tenir dans
l’
instant, « sous le regard de Dieu », comme disent les chrétiens ? (Est
3101
mais qui voudrait se tenir dans l’instant, « sous
le
regard de Dieu », comme disent les chrétiens ? (Est-ce facile ? ou bi
3102
oudrait se tenir dans l’instant, « sous le regard
de
Dieu », comme disent les chrétiens ? (Est-ce facile ? ou bien même po
3103
instant, « sous le regard de Dieu », comme disent
les
chrétiens ? (Est-ce facile ? ou bien même possible ? Est-ce un effet
3104
facile ? ou bien même possible ? Est-ce un effet
de
notre choix, ou un moment de notre vie ? Ils en parlent bien aisément
3105
le ? Est-ce un effet de notre choix, ou un moment
de
notre vie ? Ils en parlent bien aisément, les chrétiens…) Quelques at
3106
ment de notre vie ? Ils en parlent bien aisément,
les
chrétiens…) Quelques athées ont entrevu le péril, mais sans voir l’ho
3107
ment, les chrétiens…) Quelques athées ont entrevu
le
péril, mais sans voir l’homme dans l’ordre actuel de son péché, ni da
3108
lques athées ont entrevu le péril, mais sans voir
l’
homme dans l’ordre actuel de son péché, ni dans l’ordre à venir de la
3109
ont entrevu le péril, mais sans voir l’homme dans
l’
ordre actuel de son péché, ni dans l’ordre à venir de la grâce. Ainsi
3110
péril, mais sans voir l’homme dans l’ordre actuel
de
son péché, ni dans l’ordre à venir de la grâce. Ainsi Maurras, lorsqu
3111
l’homme dans l’ordre actuel de son péché, ni dans
l’
ordre à venir de la grâce. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythes
3112
e actuel de son péché, ni dans l’ordre à venir de
la
grâce. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythes de l’hégélianisme
3113
nir de la grâce. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce
les
mythes de l’hégélianisme social. « Le meilleur moyen de s’en affranch
3114
râce. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythes
de
l’hégélianisme social. « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’
3115
e. Ainsi Maurras, lorsqu’il dénonce les mythes de
l’
hégélianisme social. « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera d’en
3116
il dénonce les mythes de l’hégélianisme social. «
Le
meilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir l’origine. Pour vo
3117
hes de l’hégélianisme social. « Le meilleur moyen
de
s’en affranchir sera d’en revoir l’origine. Pour voiler le présent ce
3118
cial. « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera
d’
en revoir l’origine. Pour voiler le présent certain, ils hypothèquent
3119
eilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir
l’
origine. Pour voiler le présent certain, ils hypothèquent le futur, ma
3120
ffranchir sera d’en revoir l’origine. Pour voiler
le
présent certain, ils hypothèquent le futur, mais pour gagner ce derni
3121
Pour voiler le présent certain, ils hypothèquent
le
futur, mais pour gagner ce dernier gage, les habitudes de l’esprit re
3122
quent le futur, mais pour gagner ce dernier gage,
les
habitudes de l’esprit religieux leur font concevoir une Âme du Monde
3123
, mais pour gagner ce dernier gage, les habitudes
de
l’esprit religieux leur font concevoir une Âme du Monde qu’ils se fig
3124
ais pour gagner ce dernier gage, les habitudes de
l’
esprit religieux leur font concevoir une Âme du Monde qu’ils se figure
3125
ais sans franchise ni précision) comme une espèce
de
vertébré monstre, invisible, mystérieusement répandu et vaporisé dans
3126
visible, mystérieusement répandu et vaporisé dans
les
choses afin d’y exaucer (comment et pourquoi ?) nos désirs. Cette sor
3127
r (comment et pourquoi ?) nos désirs. Cette sorte
de
providence brute, tout à fait inintelligible, est le simple succédané
3128
providence brute, tout à fait inintelligible, est
le
simple succédané de l’intelligible providence surnaturelle53 ». Mais
3129
ut à fait inintelligible, est le simple succédané
de
l’intelligible providence surnaturelle53 ». Mais qui ne voit que cett
3130
à fait inintelligible, est le simple succédané de
l’
intelligible providence surnaturelle53 ». Mais qui ne voit que cette Â
3131
elle53 ». Mais qui ne voit que cette Âme du Monde
le
tient aussi, notre censeur, et jusque dans son scepticisme, lorsqu’il
3132
cisme, lorsqu’il proclame après Auguste Comte : «
Les
morts gouvernent les vivants. » Hypothèque sur le futur ! Car si les
3133
lame après Auguste Comte : « Les morts gouvernent
les
vivants. » Hypothèque sur le futur ! Car si les morts gouvernent les
3134
es morts gouvernent les vivants. » Hypothèque sur
le
futur ! Car si les morts gouvernent les vivants, c’est que nul vivant
3135
t les vivants. » Hypothèque sur le futur ! Car si
les
morts gouvernent les vivants, c’est que nul vivant n’ose vivre. Et co
3136
thèque sur le futur ! Car si les morts gouvernent
les
vivants, c’est que nul vivant n’ose vivre. Et comment vivrait-il, sin
3137
ant n’ose vivre. Et comment vivrait-il, sinon par
l’
appel de la Providence ? Et comment se rendre à l’appel, si l’on pose
3138
e vivre. Et comment vivrait-il, sinon par l’appel
de
la Providence ? Et comment se rendre à l’appel, si l’on pose ses cond
3139
ivre. Et comment vivrait-il, sinon par l’appel de
la
Providence ? Et comment se rendre à l’appel, si l’on pose ses conditi
3140
l’appel de la Providence ? Et comment se rendre à
l’
appel, si l’on pose ses conditions : « L’intelligible providence surna
3141
a Providence ? Et comment se rendre à l’appel, si
l’
on pose ses conditions : « L’intelligible providence surnaturelle » !
3142
rendre à l’appel, si l’on pose ses conditions : «
L’
intelligible providence surnaturelle » ! Toute-puissance des prétentio
3143
Toute-puissance des prétentions rationalistes ! «
Le
meilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir l’origine. » Seul,
3144
s prétentions rationalistes ! « Le meilleur moyen
de
s’en affranchir sera d’en revoir l’origine. » Seul, Kierkegaard sait
3145
tes ! « Le meilleur moyen de s’en affranchir sera
d’
en revoir l’origine. » Seul, Kierkegaard sait nous la désigner : elle
3146
eilleur moyen de s’en affranchir sera d’en revoir
l’
origine. » Seul, Kierkegaard sait nous la désigner : elle est dans le
3147
n revoir l’origine. » Seul, Kierkegaard sait nous
la
désigner : elle est dans le refus moderne de cette « catégorie du sol
3148
Kierkegaard sait nous la désigner : elle est dans
le
refus moderne de cette « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit
3149
nous la désigner : elle est dans le refus moderne
de
cette « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit de la Parole seu
3150
efus moderne de cette « catégorie du solitaire »,
de
l’homme qui vit de la Parole seulement, entre les temps, dans l’insta
3151
s moderne de cette « catégorie du solitaire », de
l’
homme qui vit de la Parole seulement, entre les temps, dans l’instant
3152
te « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit
de
la Parole seulement, entre les temps, dans l’instant éternel. 6.Le
3153
« catégorie du solitaire », de l’homme qui vit de
la
Parole seulement, entre les temps, dans l’instant éternel. 6.Le so
3154
de l’homme qui vit de la Parole seulement, entre
les
temps, dans l’instant éternel. 6.Le solitaire peut-il agir ? Le
3155
vit de la Parole seulement, entre les temps, dans
l’
instant éternel. 6.Le solitaire peut-il agir ? Le maléfice hégél
3156
tant éternel. 6.Le solitaire peut-il agir ?
Le
maléfice hégélien, c’est l’objectivité : cette attitude de l’homme qu
3157
ire peut-il agir ? Le maléfice hégélien, c’est
l’
objectivité : cette attitude de l’homme qui ne veut plus être sujet de
3158
ce hégélien, c’est l’objectivité : cette attitude
de
l’homme qui ne veut plus être sujet de son action, qui l’abandonne au
3159
hégélien, c’est l’objectivité : cette attitude de
l’
homme qui ne veut plus être sujet de son action, qui l’abandonne aux l
3160
e attitude de l’homme qui ne veut plus être sujet
de
son action, qui l’abandonne aux lois de l’Évolution. Kierkegaard au c
3161
me qui ne veut plus être sujet de son action, qui
l’
abandonne aux lois de l’Évolution. Kierkegaard au contraire nous répèt
3162
tre sujet de son action, qui l’abandonne aux lois
de
l’Évolution. Kierkegaard au contraire nous répète : La subjectivité e
3163
sujet de son action, qui l’abandonne aux lois de
l’
Évolution. Kierkegaard au contraire nous répète : La subjectivité est
3164
Évolution. Kierkegaard au contraire nous répète :
La
subjectivité est la vérité. La liberté, la dignité de l’homme, c’est
3165
rd au contraire nous répète : La subjectivité est
la
vérité. La liberté, la dignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul s
3166
aire nous répète : La subjectivité est la vérité.
La
liberté, la dignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa
3167
pète : La subjectivité est la vérité. La liberté,
la
dignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa vie. Mais en
3168
ubjectivité est la vérité. La liberté, la dignité
de
l’homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa vie. Mais encore faut-i
3169
ectivité est la vérité. La liberté, la dignité de
l’
homme, c’est qu’il soit le seul sujet de sa vie. Mais encore faut-il s
3170
liberté, la dignité de l’homme, c’est qu’il soit
le
seul sujet de sa vie. Mais encore faut-il se garder d’entendre l’expr
3171
ignité de l’homme, c’est qu’il soit le seul sujet
de
sa vie. Mais encore faut-il se garder d’entendre l’expression au sens
3172
ul sujet de sa vie. Mais encore faut-il se garder
d’
entendre l’expression au sens des romantiques. Je suis sujet, mais il
3173
sa vie. Mais encore faut-il se garder d’entendre
l’
expression au sens des romantiques. Je suis sujet, mais il reste à sav
3174
omantiques. Je suis sujet, mais il reste à savoir
d’
où vient ce je, comment il peut agir. S’agit-il d’un impérialisme du m
3175
d’où vient ce je, comment il peut agir. S’agit-il
d’
un impérialisme du moi pur, tel que Fichte l’a follement rêvé ? Si c’e
3176
t-il d’un impérialisme du moi pur, tel que Fichte
l’
a follement rêvé ? Si c’est le cas, je reste bien tranquille. Ce « moi
3177
pur, tel que Fichte l’a follement rêvé ? Si c’est
le
cas, je reste bien tranquille. Ce « moi pur » ne met pas en cause mon
3178
réveil. Il nous saisit à ce moment précis où tous
les
systèmes s’évanouissent devant l’effroi du choix concret. Maintenant,
3179
précis où tous les systèmes s’évanouissent devant
l’
effroi du choix concret. Maintenant, tu vas témoigner de la puissance
3180
oi du choix concret. Maintenant, tu vas témoigner
de
la puissance que ton savoir exerce sur ta vie. Tu te croyais un moi :
3181
du choix concret. Maintenant, tu vas témoigner de
la
puissance que ton savoir exerce sur ta vie. Tu te croyais un moi : té
3182
ule, imitation et simple objet des lois du monde.
La
foule attend : si tu la suis, elle te méprisera sans doute, mais c’es
3183
objet des lois du monde. La foule attend : si tu
la
suis, elle te méprisera sans doute, mais c’est le sort commun, tu ne
3184
la suis, elle te méprisera sans doute, mais c’est
le
sort commun, tu ne cours pas grand risque. Si tu dis non, si tu agis,
3185
elle te tuera peut-être, quitte à fleurir ensuite
la
tombe du « héros », dernière insulte54. Il s’agit de savoir maintenan
3186
tombe du « héros », dernière insulte54. Il s’agit
de
savoir maintenant au nom de quoi tu agiras, si tu agis. Un « moi pur
3187
u agis. Un « moi pur », son premier devoir, c’est
de
persévérer dans son être agissant : en cette extrémité, le compromis
3188
érer dans son être agissant : en cette extrémité,
le
compromis se justifie… Mais si ton moi n’est pas à toi, s’il est une
3189
s’il est une vocation reçue d’ailleurs, et si tu
l’
as reçu en vérité, tu n’as plus à choisir, ta mort est derrière toi, e
3190
évoltante que rien au monde ne pourrait permettre
d’
accepter, quand le martyr reçoit sa mort avec une sorte de sobriété…
3191
au monde ne pourrait permettre d’accepter, quand
le
martyr reçoit sa mort avec une sorte de sobriété… Le croyant seul ag
3192
er, quand le martyr reçoit sa mort avec une sorte
de
sobriété… Le croyant seul agit et seul il peut être sujet de son act
3193
artyr reçoit sa mort avec une sorte de sobriété…
Le
croyant seul agit et seul il peut être sujet de son action, mais c’es
3194
Le croyant seul agit et seul il peut être sujet
de
son action, mais c’est qu’il est, dans l’autre sens du terme, assujet
3195
u’il est, dans l’autre sens du terme, assujetti à
la
Parole qui vit en lui. C’est dans ce sens que la formule de Kierkegaa
3196
la Parole qui vit en lui. C’est dans ce sens que
la
formule de Kierkegaard est vraie. Cette sujétion totale est seule act
3197
qui vit en lui. C’est dans ce sens que la formule
de
Kierkegaard est vraie. Cette sujétion totale est seule active. Elle e
3198
. Elle est aussi présence au monde. Dans ce temps
de
la masse où nous vivons, le « solitaire devant Dieu » est aussi l’hom
3199
lle est aussi présence au monde. Dans ce temps de
la
masse où nous vivons, le « solitaire devant Dieu » est aussi l’homme
3200
monde. Dans ce temps de la masse où nous vivons,
le
« solitaire devant Dieu » est aussi l’homme le plus réel, le plus pré
3201
us vivons, le « solitaire devant Dieu » est aussi
l’
homme le plus réel, le plus présent. Parce qu’il sait qu’il existe un
3202
s, le « solitaire devant Dieu » est aussi l’homme
le
plus réel, le plus présent. Parce qu’il sait qu’il existe un « ailleu
3203
ire devant Dieu » est aussi l’homme le plus réel,
le
plus présent. Parce qu’il sait qu’il existe un « ailleurs » et que l’
3204
ce qu’il sait qu’il existe un « ailleurs » et que
l’
Éternel vient à lui, il peut réellement et jusqu’au bout accepter de v
3205
lui, il peut réellement et jusqu’au bout accepter
de
vivre hic et nunc, — quand la foule est ubiquité et fuite sans fin da
3206
qu’au bout accepter de vivre hic et nunc, — quand
la
foule est ubiquité et fuite sans fin dans le passé ou l’avenir. 7.
3207
uand la foule est ubiquité et fuite sans fin dans
le
passé ou l’avenir. 7.Un seul utile à tous La phrase de Carlyle
3208
e est ubiquité et fuite sans fin dans le passé ou
l’
avenir. 7.Un seul utile à tous La phrase de Carlyle est comme, r
3209
e passé ou l’avenir. 7.Un seul utile à tous
La
phrase de Carlyle est comme, résumant l’utilitarisme de Bentham : « É
3210
l’avenir. 7.Un seul utile à tous La phrase
de
Carlyle est comme, résumant l’utilitarisme de Bentham : « Étant donné
3211
tous La phrase de Carlyle est comme, résumant
l’
utilitarisme de Bentham : « Étant donné un monde plein de coquins, mon
3212
ase de Carlyle est comme, résumant l’utilitarisme
de
Bentham : « Étant donné un monde plein de coquins, montrer que la ver
3213
tarisme de Bentham : « Étant donné un monde plein
de
coquins, montrer que la vertu est le résultat de leurs aspirations co
3214
tant donné un monde plein de coquins, montrer que
la
vertu est le résultat de leurs aspirations collectives. » Renversant
3215
monde plein de coquins, montrer que la vertu est
le
résultat de leurs aspirations collectives. » Renversant ce rapport, i
3216
de coquins, montrer que la vertu est le résultat
de
leurs aspirations collectives. » Renversant ce rapport, il me restera
3217
Renversant ce rapport, il me resterait à montrer
de
Kierkegaard que sa « catégorie du solitaire » est le seul fondement p
3218
Kierkegaard que sa « catégorie du solitaire » est
le
seul fondement pratique d’une collectivité vraiment vivante. Cependan
3219
rie du solitaire » est le seul fondement pratique
d’
une collectivité vraiment vivante. Cependant, il vaut mieux se garder
3220
iment vivante. Cependant, il vaut mieux se garder
d’
insister sur un tel rétablissement. Pour deux raisons, je crois. Qui,
3221
ette catégorie lui soit si familière qu’il puisse
la
considérer comme donnée ? La tentation est forte, de passer d’une cri
3222
milière qu’il puisse la considérer comme donnée ?
La
tentation est forte, de passer d’une critique des collectivités menso
3223
considérer comme donnée ? La tentation est forte,
de
passer d’une critique des collectivités mensongères à l’utopie d’une
3224
comme donnée ? La tentation est forte, de passer
d’
une critique des collectivités mensongères à l’utopie d’une communauté
3225
er d’une critique des collectivités mensongères à
l’
utopie d’une communauté chrétienne, par l’artifice indispensable, mais
3226
critique des collectivités mensongères à l’utopie
d’
une communauté chrétienne, par l’artifice indispensable, mais peut-êtr
3227
gères à l’utopie d’une communauté chrétienne, par
l’
artifice indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l’isoleme
3228
indispensable, mais peut-être aussi tout formel,
de
l’isolement devant Dieu. D’autre part l’acte du « solitaire » n’est p
3229
dispensable, mais peut-être aussi tout formel, de
l’
isolement devant Dieu. D’autre part l’acte du « solitaire » n’est pas
3230
formel, de l’isolement devant Dieu. D’autre part
l’
acte du « solitaire » n’est pas de ceux dont nous ayons à développer l
3231
u. D’autre part l’acte du « solitaire » n’est pas
de
ceux dont nous ayons à développer les conséquences. Ou bien il est, e
3232
» n’est pas de ceux dont nous ayons à développer
les
conséquences. Ou bien il est, et c’est l’acte de Dieu ; ou bien je l’
3233
lopper les conséquences. Ou bien il est, et c’est
l’
acte de Dieu ; ou bien je l’imagine et mon discours est vain. À qui pr
3234
les conséquences. Ou bien il est, et c’est l’acte
de
Dieu ; ou bien je l’imagine et mon discours est vain. À qui pressent
3235
bien il est, et c’est l’acte de Dieu ; ou bien je
l’
imagine et mon discours est vain. À qui pressent dans sa réalité bruta
3236
n sérieux dernier et son risque absolu, ce qu’est
la
solitude dont Kierkegaard a témoigné, il ne paraît plus nécessaire de
3237
rkegaard a témoigné, il ne paraît plus nécessaire
de
réfuter les objections du « sens social ». Plusieurs ouvrages de Kier
3238
témoigné, il ne paraît plus nécessaire de réfuter
les
objections du « sens social ». Plusieurs ouvrages de Kierkegaard port
3239
objections du « sens social ». Plusieurs ouvrages
de
Kierkegaard portent cette dédicace fameuse : Au solitaire, que j’appe
3240
autres, et personne ne se sent atteint ; mais si
l’
on parle au solitaire de son angoisse, c’est de la mienne. Kierkegaard
3241
se sent atteint ; mais si l’on parle au solitaire
de
son angoisse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse au chrétien c
3242
si l’on parle au solitaire de son angoisse, c’est
de
la mienne. Kierkegaard s’adresse au chrétien comme au seul responsabl
3243
onsable parmi nous. Il sait bien qu’en tous temps
le
malheur de l’époque ne provient pas de ce qu’elle est « sans Dieu » —
3244
mi nous. Il sait bien qu’en tous temps le malheur
de
l’époque ne provient pas de ce qu’elle est « sans Dieu » — mais bien
3245
nous. Il sait bien qu’en tous temps le malheur de
l’
époque ne provient pas de ce qu’elle est « sans Dieu » — mais bien plu
3246
tous temps le malheur de l’époque ne provient pas
de
ce qu’elle est « sans Dieu » — mais bien plutôt de ce qu’elle est san
3247
e ce qu’elle est « sans Dieu » — mais bien plutôt
de
ce qu’elle est sans maîtres, c’est-à-dire sans martyrs pour l’enseign
3248
est sans maîtres, c’est-à-dire sans martyrs pour
l’
enseigner. C’est au sel qu’il faut rendre sa saveur, c’est à lui seul
3249
qu’il faut rendre sa saveur, c’est à lui seul que
l’
on peut reprocher d’être insipide. Rien ne sera jamais réel pour tous,
3250
saveur, c’est à lui seul que l’on peut reprocher
d’
être insipide. Rien ne sera jamais réel pour tous, si rien d’abord n’e
3251
n’est réel pour un seul. Maintenant, il faut être
l’
impossible : il faut être le solitaire. Kierkegaard peut-il nous aider
3252
ntenant, il faut être l’impossible : il faut être
le
solitaire. Kierkegaard peut-il nous aider ? Ou bien seulement nous a-
3253
us aider ? Ou bien seulement nous a-t-il délivrés
de
nos derniers prétextes, de nos dernières incertitudes sur la nature e
3254
t nous a-t-il délivrés de nos derniers prétextes,
de
nos dernières incertitudes sur la nature et sur les exigences concrèt
3255
iers prétextes, de nos dernières incertitudes sur
la
nature et sur les exigences concrètes de l’Esprit ? Mais ne fallait-i
3256
e nos dernières incertitudes sur la nature et sur
les
exigences concrètes de l’Esprit ? Mais ne fallait-il pas qu’il ait co
3257
udes sur la nature et sur les exigences concrètes
de
l’Esprit ? Mais ne fallait-il pas qu’il ait connu de grandes aides po
3258
s sur la nature et sur les exigences concrètes de
l’
Esprit ? Mais ne fallait-il pas qu’il ait connu de grandes aides pour
3259
l’Esprit ? Mais ne fallait-il pas qu’il ait connu
de
grandes aides pour oser nous montrer la vanité de toutes les nôtres ?
3260
ait connu de grandes aides pour oser nous montrer
la
vanité de toutes les nôtres ? Somnium narrare vigilantis est, dit Sén
3261
de grandes aides pour oser nous montrer la vanité
de
toutes les nôtres ? Somnium narrare vigilantis est, dit Sénèque. L’av
3262
es ? Somnium narrare vigilantis est, dit Sénèque.
L’
aveu total de notre désespoir témoigne seul de la consolation. 19.
3263
narrare vigilantis est, dit Sénèque. L’aveu total
de
notre désespoir témoigne seul de la consolation. 19. Alleluia : L
3264
ue. L’aveu total de notre désespoir témoigne seul
de
la consolation. 19. Alleluia : Louez l’Éternel ! — Kierkegaard av
3265
L’aveu total de notre désespoir témoigne seul de
la
consolation. 19. Alleluia : Louez l’Éternel ! — Kierkegaard avait
3266
seul de la consolation. 19. Alleluia : Louez
l’
Éternel ! — Kierkegaard avait aussi noté, peu de jours auparavant : «
3267
s auparavant : « Il n’y a pas eu, durant 1800 ans
de
christianisme, de tâche comparable à la mienne. Dans la « chrétienté
3268
l n’y a pas eu, durant 1800 ans de christianisme,
de
tâche comparable à la mienne. Dans la « chrétienté », elle apparaît p
3269
istianisme, de tâche comparable à la mienne. Dans
la
« chrétienté », elle apparaît pour la première fois. Je le sais, je s
3270
tienté », elle apparaît pour la première fois. Je
le
sais, je sais aussi ce qu’il m’en a coûté, ce que j’ai souffert. Je p
3271
qu’il m’en a coûté, ce que j’ai souffert. Je puis
l’
exprimer par cette seule phrase : « Je ne fus pas comme les autres ».
3272
er par cette seule phrase : « Je ne fus pas comme
les
autres ». 20. Point de vue explicatif sur ma carrière d’auteur (184
3273
». 20. Point de vue explicatif sur ma carrière
d’
auteur (1848). 21. Rapporté par Georges Brandès, dans Søren Kierkegaa
3274
22. Thème unique du discours religieux intitulé
la
Pureté du Cœur. 23. Et qui entraîne forcément d’autres rapports de p
3275
ette vie que nous imaginions si dépouillée, toute
la
confusion de l’époque. 24. Vie et règne de l’amour. 25. Vie et r
3276
nous imaginions si dépouillée, toute la confusion
de
l’époque. 24. Vie et règne de l’amour. 25. Vie et règne de l’amo
3277
s imaginions si dépouillée, toute la confusion de
l’
époque. 24. Vie et règne de l’amour. 25. Vie et règne de l’amour.
3278
oute la confusion de l’époque. 24. Vie et règne
de
l’amour. 25. Vie et règne de l’amour. 26. « Tristesse de Néron »
3279
e la confusion de l’époque. 24. Vie et règne de
l’
amour. 25. Vie et règne de l’amour. 26. « Tristesse de Néron » dan
3280
24. Vie et règne de l’amour. 25. Vie et règne
de
l’amour. 26. « Tristesse de Néron » dans De deux choses l’une. 27.
3281
Vie et règne de l’amour. 25. Vie et règne de
l’
amour. 26. « Tristesse de Néron » dans De deux choses l’une. 27. Ap
3282
25. Vie et règne de l’amour. 26. « Tristesse
de
Néron » dans De deux choses l’une. 27. Apprentissage du christianis
3283
ègne de l’amour. 26. « Tristesse de Néron » dans
De
deux choses l’une. 27. Apprentissage du christianisme. 28. Dans ce
3284
pprentissage du christianisme. 28. Dans ce sens,
la
catégorie récemment « découverte » par nos psychologues de ce qui « s
3285
rie récemment « découverte » par nos psychologues
de
ce qui « se fait se faisant » est une antilogie chrétienne au premier
3286
rétienne au premier chef, plutôt qu’hindoue. Chez
les
Hindous, elle n’est encore qu’une forme de l’agitation humaine. Pour
3287
Chez les Hindous, elle n’est encore qu’une forme
de
l’agitation humaine. Pour le chrétien elle signifie une transformatio
3288
ez les Hindous, elle n’est encore qu’une forme de
l’
agitation humaine. Pour le chrétien elle signifie une transformation e
3289
encore qu’une forme de l’agitation humaine. Pour
le
chrétien elle signifie une transformation effective. Ou mieux encore,
3290
e transformation effective. Ou mieux encore, pour
l’
Hindou, cette catégorie suppose la primauté d’un Esprit sans contenu ;
3291
ux encore, pour l’Hindou, cette catégorie suppose
la
primauté d’un Esprit sans contenu ; pour le chrétien, la primauté d’u
3292
our l’Hindou, cette catégorie suppose la primauté
d’
un Esprit sans contenu ; pour le chrétien, la primauté d’une Personne.
3293
ppose la primauté d’un Esprit sans contenu ; pour
le
chrétien, la primauté d’une Personne. 29. « Ta parole est une lampe
3294
auté d’un Esprit sans contenu ; pour le chrétien,
la
primauté d’une Personne. 29. « Ta parole est une lampe à mes pieds,
3295
prit sans contenu ; pour le chrétien, la primauté
d’
une Personne. 29. « Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière
3296
e à mes pieds, une lumière sur mon sentier », dit
le
psalmiste. 30. Die Chimäre, trad. française dans les Éléments de la
3297
salmiste. 30. Die Chimäre, trad. française dans
les
Éléments de la grandeur humaine (NRF). 31. « Le prophète se lève et
3298
. Die Chimäre, trad. française dans les Éléments
de
la grandeur humaine (NRF). 31. « Le prophète se lève et tombe avec s
3299
Die Chimäre, trad. française dans les Éléments de
la
grandeur humaine (NRF). 31. « Le prophète se lève et tombe avec sa m
3300
les Éléments de la grandeur humaine (NRF). 31. «
Le
prophète se lève et tombe avec sa mission » (Karl Barth). Il n’a pas
3301
tombe avec sa mission » (Karl Barth). Il n’a pas
de
biographie. Rien ne serait plus ridicule que de tenter de faire la ps
3302
s de biographie. Rien ne serait plus ridicule que
de
tenter de faire la psychologie d’un prophète, ou bien alors elle se r
3303
aphie. Rien ne serait plus ridicule que de tenter
de
faire la psychologie d’un prophète, ou bien alors elle se réduirait à
3304
en ne serait plus ridicule que de tenter de faire
la
psychologie d’un prophète, ou bien alors elle se réduirait à la synta
3305
us ridicule que de tenter de faire la psychologie
d’
un prophète, ou bien alors elle se réduirait à la syntaxe et au style
3306
d’un prophète, ou bien alors elle se réduirait à
la
syntaxe et au style de son message. 32. Journal, « L’imitation suiv
3307
alors elle se réduirait à la syntaxe et au style
de
son message. 32. Journal, « L’imitation suivra », en allemand : « d
3308
taxe et au style de son message. 32. Journal, «
L’
imitation suivra », en allemand : « die Nachfolge wird nachfolgen ».
3309
aïe, XXI, 11. 36. Lorsque Schopenhauer écrit : «
Le
temps n’a pas son origine dans les choses, mais dans le sujet connais
3310
hauer écrit : « Le temps n’a pas son origine dans
les
choses, mais dans le sujet connaissant », nous retrouvons cette défin
3311
ps n’a pas son origine dans les choses, mais dans
le
sujet connaissant », nous retrouvons cette définition du temps comme
3312
retrouvons cette définition du temps comme refus
de
l’instant et de l’obéissance immédiate à la parole. Mais la ressembla
3313
trouvons cette définition du temps comme refus de
l’
instant et de l’obéissance immédiate à la parole. Mais la ressemblance
3314
e définition du temps comme refus de l’instant et
de
l’obéissance immédiate à la parole. Mais la ressemblance n’est que fo
3315
éfinition du temps comme refus de l’instant et de
l’
obéissance immédiate à la parole. Mais la ressemblance n’est que forme
3316
refus de l’instant et de l’obéissance immédiate à
la
parole. Mais la ressemblance n’est que formelle. Le temps dont souffr
3317
nt et de l’obéissance immédiate à la parole. Mais
la
ressemblance n’est que formelle. Le temps dont souffre Kierkegaard es
3318
parole. Mais la ressemblance n’est que formelle.
Le
temps dont souffre Kierkegaard est engendré par l’angoisse du pécheur
3319
e temps dont souffre Kierkegaard est engendré par
l’
angoisse du pécheur, tandis que le temps de Schopenhauer est l’« idéal
3320
st engendré par l’angoisse du pécheur, tandis que
le
temps de Schopenhauer est l’« idéalité » du sujet connaissant, — une
3321
ré par l’angoisse du pécheur, tandis que le temps
de
Schopenhauer est l’« idéalité » du sujet connaissant, — une chimère s
3322
pécheur, tandis que le temps de Schopenhauer est
l’
« idéalité » du sujet connaissant, — une chimère spiritualiste, une no
3323
mère spiritualiste, une nostalgie. C’est pourquoi
le
temps de Kierkegaard peut connaître une rédemption par l’acte, quand
3324
itualiste, une nostalgie. C’est pourquoi le temps
de
Kierkegaard peut connaître une rédemption par l’acte, quand celui de
3325
de Kierkegaard peut connaître une rédemption par
l’
acte, quand celui de Schopenhauer s’évanouit en pure absence. 37. K.
3326
connaître une rédemption par l’acte, quand celui
de
Schopenhauer s’évanouit en pure absence. 37. K. entend : en vertu de
3327
. K. entend : en vertu de ce paradoxe impensable,
l’
Incarnation historique de Dieu. Pas de réponse rationnelle au « Cur De
3328
ce paradoxe impensable, l’Incarnation historique
de
Dieu. Pas de réponse rationnelle au « Cur Deus Homo ? » de saint Anse
3329
impensable, l’Incarnation historique de Dieu. Pas
de
réponse rationnelle au « Cur Deus Homo ? » de saint Anselme. 38. Cr
3330
Pas de réponse rationnelle au « Cur Deus Homo ? »
de
saint Anselme. 38. Crainte et tremblement. 39. Actes de l’amour.
3331
nselme. 38. Crainte et tremblement. 39. Actes
de
l’amour. 40. Traduction française sous le titre de Traité du désespo
3332
lme. 38. Crainte et tremblement. 39. Actes de
l’
amour. 40. Traduction française sous le titre de Traité du désespoir.
3333
Actes de l’amour. 40. Traduction française sous
le
titre de Traité du désespoir. C’est une laïcisation. Kierkegaard se r
3334
l’amour. 40. Traduction française sous le titre
de
Traité du désespoir. C’est une laïcisation. Kierkegaard se rapportait
3335
C’est une laïcisation. Kierkegaard se rapportait
de
la façon la plus précise à Jean XI.4. 41. Richtet selbst. 42. Tout
3336
est une laïcisation. Kierkegaard se rapportait de
la
façon la plus précise à Jean XI.4. 41. Richtet selbst. 42. Toutefo
3337
aïcisation. Kierkegaard se rapportait de la façon
la
plus précise à Jean XI.4. 41. Richtet selbst. 42. Toutefois dans l
3338
n XI.4. 41. Richtet selbst. 42. Toutefois dans
le
Journal des années 1846 à 1848, on trouve quelques notations de ce ge
3339
années 1846 à 1848, on trouve quelques notations
de
ce genre : « Grande sera ma responsabilité si je rejette une mission
3340
sera ma responsabilité si je rejette une mission
de
cette sorte » — c’est-à-dire s’il rejette sa mission d’écrivain relig
3341
te sorte » — c’est-à-dire s’il rejette sa mission
d’
écrivain religieux pour se faire pasteur de campagne, par exemple. C’e
3342
ission d’écrivain religieux pour se faire pasteur
de
campagne, par exemple. C’est, dit-il, que sa consigne est de « tenir
3343
, par exemple. C’est, dit-il, que sa consigne est
de
« tenir bon en souffrant ». Le presbytère de campagne serait une solu
3344
ue sa consigne est de « tenir bon en souffrant ».
Le
presbytère de campagne serait une solution commode, surtout au regard
3345
est de « tenir bon en souffrant ». Le presbytère
de
campagne serait une solution commode, surtout au regard des souffranc
3346
trop bien que lui vaudront ses attaques contre «
l’
église établie ». 43. Richtet selbst. 44. Ce qui est particulièreme
3347
44. Ce qui est particulièrement affligeant dans
l’
existence du bourgeois, c’est qu’elle est entièrement déterminée jusqu
3348
c’est qu’elle est entièrement déterminée jusqu’à
la
mort, mais que la mort survient comme une absurdité, la première dans
3349
entièrement déterminée jusqu’à la mort, mais que
la
mort survient comme une absurdité, la première dans l’histoire du bou
3350
rt survient comme une absurdité, la première dans
l’
histoire du bourgeois, mais décisive. À une enquête « sur la rencontre
3351
du bourgeois, mais décisive. À une enquête « sur
la
rencontre la plus importante de votre vie », M. Clément Vautel, porte
3352
, mais décisive. À une enquête « sur la rencontre
la
plus importante de votre vie », M. Clément Vautel, porte-parole du Bo
3353
une enquête « sur la rencontre la plus importante
de
votre vie », M. Clément Vautel, porte-parole du Bourgeois, répondit n
3354
mblement. 46. Journal, tome X. 47. « Là encore
le
clerc moderne est protestant », ajoute M. Benda qui, en fait de prote
3355
ne est protestant », ajoute M. Benda qui, en fait
de
protestant, ne connaît guère que Renouvier. 48. Jean, XI.4. Jésus di
3356
protestant, ne connaît guère que Renouvier. 48.
Jean
, XI.4. Jésus dit de Lazare à l’agonie : « Cette maladie n’est point à
3357
t guère que Renouvier. 48. Jean, XI.4. Jésus dit
de
Lazare à l’agonie : « Cette maladie n’est point à la mort ». Or Jésus
3358
Renouvier. 48. Jean, XI.4. Jésus dit de Lazare à
l’
agonie : « Cette maladie n’est point à la mort ». Or Jésus sait que La
3359
Lazare à l’agonie : « Cette maladie n’est point à
la
mort ». Or Jésus sait que Lazare va mourir. Ce qu’il veut faire compr
3360
l veut faire comprendre aux assistants, c’est que
la
seule maladie redoutable est le péché. 49. Stades sur le chemin de
3361
stants, c’est que la seule maladie redoutable est
le
péché. 49. Stades sur le chemin de la vie. 50. L’Instant. 51. J
3362
maladie redoutable est le péché. 49. Stades sur
le
chemin de la vie. 50. L’Instant. 51. Journal. 52. La Maladie mo
3363
doutable est le péché. 49. Stades sur le chemin
de
la vie. 50. L’Instant. 51. Journal. 52. La Maladie mortelle. 5
3364
table est le péché. 49. Stades sur le chemin de
la
vie. 50. L’Instant. 51. Journal. 52. La Maladie mortelle. 53.
3365
éché. 49. Stades sur le chemin de la vie. 50.
L’
Instant. 51. Journal. 52. La Maladie mortelle. 53. Le Chemin du
3366
de la vie. 50. L’Instant. 51. Journal. 52.
La
Maladie mortelle. 53. Le Chemin du Paradis (p. 269). — C’est moi qu
3367
. 51. Journal. 52. La Maladie mortelle. 53.
Le
Chemin du Paradis (p. 269). — C’est moi qui souligne. 54. Pourquoi p
3368
question à propos d’un cas aussi exceptionnel que
le
martyre ? Pour la pureté de la vision. L’inévitable rappel aux nécess
3369
d’un cas aussi exceptionnel que le martyre ? Pour
la
pureté de la vision. L’inévitable rappel aux nécessités quotidiennes
3370
ussi exceptionnel que le martyre ? Pour la pureté
de
la vision. L’inévitable rappel aux nécessités quotidiennes n’est qu’u
3371
i exceptionnel que le martyre ? Pour la pureté de
la
vision. L’inévitable rappel aux nécessités quotidiennes n’est qu’un p
3372
nel que le martyre ? Pour la pureté de la vision.
L’
inévitable rappel aux nécessités quotidiennes n’est qu’un prétexte de
3373
aux nécessités quotidiennes n’est qu’un prétexte
de
l’angoisse. Si la vie quotidienne est si peu dramatique, cela ne sign
3374
x nécessités quotidiennes n’est qu’un prétexte de
l’
angoisse. Si la vie quotidienne est si peu dramatique, cela ne signifi
3375
otidiennes n’est qu’un prétexte de l’angoisse. Si
la
vie quotidienne est si peu dramatique, cela ne signifie pas que les q
3376
e est si peu dramatique, cela ne signifie pas que
les
questions dernières ne s’y posent jamais, mais simplement qu’on les y
3377
ières ne s’y posent jamais, mais simplement qu’on
les
y noie. Les hommes préfèrent « mourir imperceptiblement » comme disai
3378
posent jamais, mais simplement qu’on les y noie.
Les
hommes préfèrent « mourir imperceptiblement » comme disait Nietzsche,
3379
ce qu’ils appellent leur train-train journalier.
La
fameuse « vie quotidienne » n’est peut-être rien d’autre qu’un dernie
3380
fameuse « vie quotidienne » n’est peut-être rien
d’
autre qu’un dernier méfait de la « foule » dans notre existence morale
3381
n’est peut-être rien d’autre qu’un dernier méfait
de
la « foule » dans notre existence morale. Une question mal posée. Un
3382
st peut-être rien d’autre qu’un dernier méfait de
la
« foule » dans notre existence morale. Une question mal posée. Un reg
3383
4.Franz Kafka ou
l’
aveu de la réalité Franz Kafka naquit à Prague en 1883, et passa dan
3384
4.Franz Kafka ou l’aveu
de
la réalité Franz Kafka naquit à Prague en 1883, et passa dans cette
3385
4.Franz Kafka ou l’aveu de
la
réalité Franz Kafka naquit à Prague en 1883, et passa dans cette vi
3386
aquit à Prague en 1883, et passa dans cette ville
la
plus grande partie de sa vie. Docteur en droit, il travailla d’abord
3387
, et passa dans cette ville la plus grande partie
de
sa vie. Docteur en droit, il travailla d’abord au service d’une compa
3388
Docteur en droit, il travailla d’abord au service
d’
une compagnie d’assurances générales, puis d’une compagnie d’assurance
3389
, il travailla d’abord au service d’une compagnie
d’
assurances générales, puis d’une compagnie d’assurances ouvrières. Il
3390
vice d’une compagnie d’assurances générales, puis
d’
une compagnie d’assurances ouvrières. Il s’essaya aussi dans un atelie
3391
gnie d’assurances générales, puis d’une compagnie
d’
assurances ouvrières. Il s’essaya aussi dans un atelier de menuiserie,
3392
nces ouvrières. Il s’essaya aussi dans un atelier
de
menuiserie, et fit un stage prolongé dans une entreprise de jardinage
3393
rie, et fit un stage prolongé dans une entreprise
de
jardinage. Lorsqu’il voulut émigrer à Berlin, pour s’y vouer enfin à
3394
dont il mourut à Vienne en 1924. Kafka n’a publié
de
son vivant qu’un petit nombre de récits. Mais on trouva dans ses papi
3395
Kafka n’a publié de son vivant qu’un petit nombre
de
récits. Mais on trouva dans ses papiers les manuscrits presque comple
3396
nombre de récits. Mais on trouva dans ses papiers
les
manuscrits presque complets de trois romans : le Procès, le Château,
3397
dans ses papiers les manuscrits presque complets
de
trois romans : le Procès, le Château, et Amérique. Le regard qu’il y
3398
les manuscrits presque complets de trois romans :
le
Procès, le Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur le monde
3399
its presque complets de trois romans : le Procès,
le
Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur le monde est d’une
3400
rois romans : le Procès, le Château, et Amérique.
Le
regard qu’il y porte sur le monde est d’une précision proprement ango
3401
Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur
le
monde est d’une précision proprement angoissante. Il considère notre
3402
mérique. Le regard qu’il y porte sur le monde est
d’
une précision proprement angoissante. Il considère notre vie quotidien
3403
ienne avec une minutie qu’elle ne supporte guère.
L’
état d’extrême lucidité que suscite en nous cette vision ressemble à s
3404
vec une minutie qu’elle ne supporte guère. L’état
d’
extrême lucidité que suscite en nous cette vision ressemble à s’y mépr
3405
r. Mais alors que tant de poètes s’efforçaient, à
la
même époque, de délirer méthodiquement, Kafka nous ramène sans cesse,
3406
e tant de poètes s’efforçaient, à la même époque,
de
délirer méthodiquement, Kafka nous ramène sans cesse, avec une sorte
3407
ent, Kafka nous ramène sans cesse, avec une sorte
d’
humour inflexible, à la conscience la plus sobre de notre humaine cond
3408
sans cesse, avec une sorte d’humour inflexible, à
la
conscience la plus sobre de notre humaine condition. On dirait qu’il
3409
ec une sorte d’humour inflexible, à la conscience
la
plus sobre de notre humaine condition. On dirait qu’il incite ses hér
3410
’humour inflexible, à la conscience la plus sobre
de
notre humaine condition. On dirait qu’il incite ses héros à pratiquer
3411
dirait qu’il incite ses héros à pratiquer contre
la
vie bourgeoise une espèce de « grève perlée » : c’est à force de cons
3412
s à pratiquer contre la vie bourgeoise une espèce
de
« grève perlée » : c’est à force de conscience, de naturel, d’exactit
3413
e « grève perlée » : c’est à force de conscience,
de
naturel, d’exactitude dans l’exercice de leurs tâches banales et de l
3414
rlée » : c’est à force de conscience, de naturel,
d’
exactitude dans l’exercice de leurs tâches banales et de leurs relatio
3415
orce de conscience, de naturel, d’exactitude dans
l’
exercice de leurs tâches banales et de leurs relations sociales, qu’il
3416
science, de naturel, d’exactitude dans l’exercice
de
leurs tâches banales et de leurs relations sociales, qu’ils en découv
3417
titude dans l’exercice de leurs tâches banales et
de
leurs relations sociales, qu’ils en découvrent la foncière incohérenc
3418
de leurs relations sociales, qu’ils en découvrent
la
foncière incohérence. Mais alors, tout devient étrangement signifiant
3419
Mais alors, tout devient étrangement signifiant.
Le
fait-divers s’agrandit peu à peu aux proportions d’une parabole de l’
3420
fait-divers s’agrandit peu à peu aux proportions
d’
une parabole de l’existence. Ou bien c’est le contraire : partant d’un
3421
agrandit peu à peu aux proportions d’une parabole
de
l’existence. Ou bien c’est le contraire : partant d’un fait inexplica
3422
andit peu à peu aux proportions d’une parabole de
l’
existence. Ou bien c’est le contraire : partant d’un fait inexplicable
3423
ions d’une parabole de l’existence. Ou bien c’est
le
contraire : partant d’un fait inexplicable et monstrueux55 survenu da
3424
l’existence. Ou bien c’est le contraire : partant
d’
un fait inexplicable et monstrueux55 survenu dans la vie de son héros,
3425
un fait inexplicable et monstrueux55 survenu dans
la
vie de son héros, Kafka nous amène à penser que le détail de l’existe
3426
inexplicable et monstrueux55 survenu dans la vie
de
son héros, Kafka nous amène à penser que le détail de l’existence ban
3427
a vie de son héros, Kafka nous amène à penser que
le
détail de l’existence banale, et le sentiment d’étrangeté qui par mom
3428
on héros, Kafka nous amène à penser que le détail
de
l’existence banale, et le sentiment d’étrangeté qui par moments l’acc
3429
héros, Kafka nous amène à penser que le détail de
l’
existence banale, et le sentiment d’étrangeté qui par moments l’accomp
3430
à penser que le détail de l’existence banale, et
le
sentiment d’étrangeté qui par moments l’accompagne en sourdine, s’exp
3431
le détail de l’existence banale, et le sentiment
d’
étrangeté qui par moments l’accompagne en sourdine, s’expliquent de la
3432
nale, et le sentiment d’étrangeté qui par moments
l’
accompagne en sourdine, s’expliquent de la manière la plus « logique »
3433
ar moments l’accompagne en sourdine, s’expliquent
de
la manière la plus « logique » sitôt qu’on les rapporte à ce fait ini
3434
moments l’accompagne en sourdine, s’expliquent de
la
manière la plus « logique » sitôt qu’on les rapporte à ce fait initia
3435
ccompagne en sourdine, s’expliquent de la manière
la
plus « logique » sitôt qu’on les rapporte à ce fait initial, mystérie
3436
ent de la manière la plus « logique » sitôt qu’on
les
rapporte à ce fait initial, mystérieux et d’apparence extravagante. D
3437
’on les rapporte à ce fait initial, mystérieux et
d’
apparence extravagante. Derrière cette psychologie de l’angoisse quoti
3438
pparence extravagante. Derrière cette psychologie
de
l’angoisse quotidienne, l’on pressent chez Kafka des intentions relig
3439
rence extravagante. Derrière cette psychologie de
l’
angoisse quotidienne, l’on pressent chez Kafka des intentions religieu
3440
ière cette psychologie de l’angoisse quotidienne,
l’
on pressent chez Kafka des intentions religieuses, et la recherche au
3441
ressent chez Kafka des intentions religieuses, et
la
recherche au moins d’une théologie. Tout cela, non pas exprimé, mais
3442
intentions religieuses, et la recherche au moins
d’
une théologie. Tout cela, non pas exprimé, mais voilé et seulement tra
3443
ulement trahi par certaines bizarreries du récit…
Les
lectures les plus fréquentes et les préoccupations sociales de Kafka,
3444
par certaines bizarreries du récit… Les lectures
les
plus fréquentes et les préoccupations sociales de Kafka, telles que n
3445
ies du récit… Les lectures les plus fréquentes et
les
préoccupations sociales de Kafka, telles que nous les décrit son biog
3446
es plus fréquentes et les préoccupations sociales
de
Kafka, telles que nous les décrit son biographe Max Brod, peuvent nou
3447
préoccupations sociales de Kafka, telles que nous
les
décrit son biographe Max Brod, peuvent nous aider à deviner la nature
3448
biographe Max Brod, peuvent nous aider à deviner
la
nature de son dessein énigmatique. Sa passion de l’absolu moral est t
3449
Max Brod, peuvent nous aider à deviner la nature
de
son dessein énigmatique. Sa passion de l’absolu moral est typiquement
3450
la nature de son dessein énigmatique. Sa passion
de
l’absolu moral est typiquement israélite, mais sa psychologie de l’an
3451
nature de son dessein énigmatique. Sa passion de
l’
absolu moral est typiquement israélite, mais sa psychologie de l’angoi
3452
al est typiquement israélite, mais sa psychologie
de
l’angoisse s’inspire visiblement de Kierkegaard, qu’il fut l’un des p
3453
est typiquement israélite, mais sa psychologie de
l’
angoisse s’inspire visiblement de Kierkegaard, qu’il fut l’un des prem
3454
a psychologie de l’angoisse s’inspire visiblement
de
Kierkegaard, qu’il fut l’un des premiers à découvrir au xxe siècle.
3455
écouvrir au xxe siècle. D’autre part, sa volonté
de
sobriété, d’éducation des forces spirituelles par l’activité pratique
3456
xe siècle. D’autre part, sa volonté de sobriété,
d’
éducation des forces spirituelles par l’activité pratique et sociale,
3457
sobriété, d’éducation des forces spirituelles par
l’
activité pratique et sociale, volonté qui se manifeste tout au long de
3458
et sociale, volonté qui se manifeste tout au long
de
son existence, se rattache non moins certainement à son admiration po
3459
us suggestif que cette rencontre en un seul homme
de
deux influences aussi contradictoires, et à tant d’égards exclusives.
3460
deux influences aussi contradictoires, et à tant
d’
égards exclusives. J’y vois une occasion privilégiée de confronter dan
3461
rds exclusives. J’y vois une occasion privilégiée
de
confronter dans le vif d’une existence les aventures spirituelles déc
3462
vois une occasion privilégiée de confronter dans
le
vif d’une existence les aventures spirituelles décrites dans les page
3463
ne occasion privilégiée de confronter dans le vif
d’
une existence les aventures spirituelles décrites dans les pages qui p
3464
ilégiée de confronter dans le vif d’une existence
les
aventures spirituelles décrites dans les pages qui précèdent. I Le
3465
xistence les aventures spirituelles décrites dans
les
pages qui précèdent. I Le Procès, ou la loi qui conduit à la mort
3466
uelles décrites dans les pages qui précèdent. I
Le
Procès, ou la loi qui conduit à la mort Je ne sais pas si le Procè
3467
s dans les pages qui précèdent. I Le Procès, ou
la
loi qui conduit à la mort Je ne sais pas si le Procès est le chef-
3468
précèdent. I Le Procès, ou la loi qui conduit à
la
mort Je ne sais pas si le Procès est le chef-d’œuvre de Kafka, mai
3469
la loi qui conduit à la mort Je ne sais pas si
le
Procès est le chef-d’œuvre de Kafka, mais il est difficile d’imaginer
3470
duit à la mort Je ne sais pas si le Procès est
le
chef-d’œuvre de Kafka, mais il est difficile d’imaginer un livre plus
3471
Je ne sais pas si le Procès est le chef-d’œuvre
de
Kafka, mais il est difficile d’imaginer un livre plus profond. On a m
3472
t le chef-d’œuvre de Kafka, mais il est difficile
d’
imaginer un livre plus profond. On a même l’impression, en le lisant,
3473
icile d’imaginer un livre plus profond. On a même
l’
impression, en le lisant, de lire pour la première fois un livre absol
3474
un livre plus profond. On a même l’impression, en
le
lisant, de lire pour la première fois un livre absolument profond. No
3475
us profond. On a même l’impression, en le lisant,
de
lire pour la première fois un livre absolument profond. Non qu’il pré
3476
vre absolument profond. Non qu’il prétende percer
les
apparences du monde pour s’enfoncer dans un ésotérisme ; au contraire
3477
interprétation rassurante, c’est-à-dire à toutes
les
conventions heureusement introduites par les hommes pour « faire comm
3478
utes les conventions heureusement introduites par
les
hommes pour « faire comme si » leur vie se justifiait en soi. Joseph
3479
leur vie se justifiait en soi. Joseph K., fondé
de
pouvoir dans une banque, se voit arrêté un beau matin par deux inspec
3480
rennent qu’il est inculpé, mais ils ne savent pas
de
quoi, et n’ont pas qualité pour le savoir. Puis on lui rend la libert
3481
ne savent pas de quoi, et n’ont pas qualité pour
le
savoir. Puis on lui rend la liberté. Toute l’histoire sera celle non
3482
’ont pas qualité pour le savoir. Puis on lui rend
la
liberté. Toute l’histoire sera celle non du procès, qui n’a jamais li
3483
our le savoir. Puis on lui rend la liberté. Toute
l’
histoire sera celle non du procès, qui n’a jamais lieu, mais des préli
3484
préliminaires du procès, des démarches que tente
l’
accusé auprès d’une justice insaisissable, infiniment pédante, au surp
3485
u procès, des démarches que tente l’accusé auprès
d’
une justice insaisissable, infiniment pédante, au surplus corrompue et
3486
édante, au surplus corrompue et capricieuse, dont
les
bureaux sont installés dans des faubourgs ignobles ou des galetas. Ja
3487
ignobles ou des galetas. Jamais K. ne parvient à
l’
instance suprême ; jamais personne d’ailleurs n’a pu y parvenir. À la
3488
illeurs n’a pu y parvenir. À la dernière page, on
le
tue, mais dans des conditions trop déprimantes pour qu’il puisse song
3489
imantes pour qu’il puisse songer même à résister.
L’
histoire se passe dans la réalité blafarde d’une ville moderne, à pein
3490
songer même à résister. L’histoire se passe dans
la
réalité blafarde d’une ville moderne, à peine retouchée, çà et là, pa
3491
ter. L’histoire se passe dans la réalité blafarde
d’
une ville moderne, à peine retouchée, çà et là, par une rapide griffur
3492
apide griffure expressionniste. Il faut se garder
de
croire que l’auteur s’est donné le bénéfice d’un mystère dont il s’am
3493
expressionniste. Il faut se garder de croire que
l’
auteur s’est donné le bénéfice d’un mystère dont il s’amuserait à nous
3494
faut se garder de croire que l’auteur s’est donné
le
bénéfice d’un mystère dont il s’amuserait à nous cacher la clé. Le Pr
3495
er de croire que l’auteur s’est donné le bénéfice
d’
un mystère dont il s’amuserait à nous cacher la clé. Le Procès n’est n
3496
ce d’un mystère dont il s’amuserait à nous cacher
la
clé. Le Procès n’est nullement un conte. Joseph K. pose toutes les qu
3497
mystère dont il s’amuserait à nous cacher la clé.
Le
Procès n’est nullement un conte. Joseph K. pose toutes les questions
3498
s n’est nullement un conte. Joseph K. pose toutes
les
questions que le lecteur raisonnable posera. Il proteste parfois, pru
3499
un conte. Joseph K. pose toutes les questions que
le
lecteur raisonnable posera. Il proteste parfois, prudemment. Mais la
3500
ble posera. Il proteste parfois, prudemment. Mais
la
justice qui le poursuit n’est pas de celles dont on se débarrasse en
3501
proteste parfois, prudemment. Mais la justice qui
le
poursuit n’est pas de celles dont on se débarrasse en acceptant ou mê
3502
emment. Mais la justice qui le poursuit n’est pas
de
celles dont on se débarrasse en acceptant ou même en refusant ses exi
3503
e en acceptant ou même en refusant ses exigences.
Le
Procès serait un livre révoltant s’il n’était d’abord écrasant. Il re
3504
n’était d’abord écrasant. Il ressemble pas mal à
la
vie. Le réalisme de Kafka n’a rien de commun avec ce que les manuels
3505
d’abord écrasant. Il ressemble pas mal à la vie.
Le
réalisme de Kafka n’a rien de commun avec ce que les manuels ou les j
3506
asant. Il ressemble pas mal à la vie. Le réalisme
de
Kafka n’a rien de commun avec ce que les manuels ou les journaux nomm
3507
e pas mal à la vie. Le réalisme de Kafka n’a rien
de
commun avec ce que les manuels ou les journaux nomment réalisme. Il n
3508
réalisme de Kafka n’a rien de commun avec ce que
les
manuels ou les journaux nomment réalisme. Il ne consiste pas à montre
3509
fka n’a rien de commun avec ce que les manuels ou
les
journaux nomment réalisme. Il ne consiste pas à montrer, par exemple,
3510
e. Il ne consiste pas à montrer, par exemple, que
la
goujaterie est le meilleur moyen de parvenir, ni à poser que les idée
3511
pas à montrer, par exemple, que la goujaterie est
le
meilleur moyen de parvenir, ni à poser que les idées d’un manœuvre on
3512
exemple, que la goujaterie est le meilleur moyen
de
parvenir, ni à poser que les idées d’un manœuvre ont plus de réalité
3513
est le meilleur moyen de parvenir, ni à poser que
les
idées d’un manœuvre ont plus de réalité que les vapeurs d’une héroïne
3514
lleur moyen de parvenir, ni à poser que les idées
d’
un manœuvre ont plus de réalité que les vapeurs d’une héroïne de roman
3515
, ni à poser que les idées d’un manœuvre ont plus
de
réalité que les vapeurs d’une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme
3516
e les idées d’un manœuvre ont plus de réalité que
les
vapeurs d’une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside
3517
d’un manœuvre ont plus de réalité que les vapeurs
d’
une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside dans la so
3518
ont plus de réalité que les vapeurs d’une héroïne
de
roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside dans la sobriété de sa v
3519
que les vapeurs d’une héroïne de roman bourgeois.
Le
réalisme de Kafka réside dans la sobriété de sa vision, et c’est au f
3520
urs d’une héroïne de roman bourgeois. Le réalisme
de
Kafka réside dans la sobriété de sa vision, et c’est au fond, sa visi
3521
roman bourgeois. Le réalisme de Kafka réside dans
la
sobriété de sa vision, et c’est au fond, sa vision même qui est le vr
3522
ois. Le réalisme de Kafka réside dans la sobriété
de
sa vision, et c’est au fond, sa vision même qui est le vrai sujet du
3523
vision, et c’est au fond, sa vision même qui est
le
vrai sujet du livre. La précision presque insupportable avec laquelle
3524
d, sa vision même qui est le vrai sujet du livre.
La
précision presque insupportable avec laquelle il rapporte certaines c
3525
ersations banales n’a pu être obtenue qu’au moyen
d’
une suspension du jugement, qui est en elle-même tout le drame du Proc
3526
suspension du jugement, qui est en elle-même tout
le
drame du Procès. Constatation de la réalité telle qu’elle est, et en
3527
n elle-même tout le drame du Procès. Constatation
de
la réalité telle qu’elle est, et en même temps, au moment où la révol
3528
lle-même tout le drame du Procès. Constatation de
la
réalité telle qu’elle est, et en même temps, au moment où la révolte
3529
telle qu’elle est, et en même temps, au moment où
la
révolte point, constatation de la vanité absolue de toute appréciatio
3530
emps, au moment où la révolte point, constatation
de
la vanité absolue de toute appréciation, de toute prise de parti, — d
3531
s, au moment où la révolte point, constatation de
la
vanité absolue de toute appréciation, de toute prise de parti, — de t
3532
révolte point, constatation de la vanité absolue
de
toute appréciation, de toute prise de parti, — de tout acte. Tous les
3533
ation de la vanité absolue de toute appréciation,
de
toute prise de parti, — de tout acte. Tous les efforts des hommes — y
3534
ité absolue de toute appréciation, de toute prise
de
parti, — de tout acte. Tous les efforts des hommes — y compris ceux d
3535
de toute appréciation, de toute prise de parti, —
de
tout acte. Tous les efforts des hommes — y compris ceux des philosoph
3536
on, de toute prise de parti, — de tout acte. Tous
les
efforts des hommes — y compris ceux des philosophes — ne sont peut-êt
3537
tentatives pour échapper à cette vision, qui est
l’
angoisse même. Moyens tantôt puérils, tantôt subtils, pour éluder le s
3538
oyens tantôt puérils, tantôt subtils, pour éluder
le
sérieux fou de la vie réelle, pour l’assimiler à un jeu dont il serai
3539
érils, tantôt subtils, pour éluder le sérieux fou
de
la vie réelle, pour l’assimiler à un jeu dont il serait possible de s
3540
ls, tantôt subtils, pour éluder le sérieux fou de
la
vie réelle, pour l’assimiler à un jeu dont il serait possible de sort
3541
pour éluder le sérieux fou de la vie réelle, pour
l’
assimiler à un jeu dont il serait possible de sortir, dans la mesure o
3542
pour l’assimiler à un jeu dont il serait possible
de
sortir, dans la mesure où l’on connaît ses règles. C’est ainsi que l’
3543
à un jeu dont il serait possible de sortir, dans
la
mesure où l’on connaît ses règles. C’est ainsi que l’on a tenté d’ass
3544
t il serait possible de sortir, dans la mesure où
l’
on connaît ses règles. C’est ainsi que l’on a tenté d’assimiler la vis
3545
esure où l’on connaît ses règles. C’est ainsi que
l’
on a tenté d’assimiler la vision de Kafka à celle du rêve. Et il est v
3546
connaît ses règles. C’est ainsi que l’on a tenté
d’
assimiler la vision de Kafka à celle du rêve. Et il est vrai que la co
3547
règles. C’est ainsi que l’on a tenté d’assimiler
la
vision de Kafka à celle du rêve. Et il est vrai que la complicité qui
3548
’est ainsi que l’on a tenté d’assimiler la vision
de
Kafka à celle du rêve. Et il est vrai que la complicité qui, dans le
3549
sion de Kafka à celle du rêve. Et il est vrai que
la
complicité qui, dans le Procès, lie les juges aux avocats et aux prév
3550
rêve. Et il est vrai que la complicité qui, dans
le
Procès, lie les juges aux avocats et aux prévenus, est un trait carac
3551
t vrai que la complicité qui, dans le Procès, lie
les
juges aux avocats et aux prévenus, est un trait caractéristique du rê
3552
ux prévenus, est un trait caractéristique du rêve
d’
angoisse. Mais si Kafka ou son héros n’étaient que des rêveurs, il res
3553
il resterait alors une évasion : se réveiller. Et
le
sérieux dernier de la situation s’évanouirait. Je ne crois pas que Ka
3554
une évasion : se réveiller. Et le sérieux dernier
de
la situation s’évanouirait. Je ne crois pas que Kafka ait vécu dans u
3555
évasion : se réveiller. Et le sérieux dernier de
la
situation s’évanouirait. Je ne crois pas que Kafka ait vécu dans un a
3556
s tous. Tout au plus dans une autre vision, celle
de
l’homme « arrêté », précisément, celle de l’homme qui pense et qui vi
3557
ous. Tout au plus dans une autre vision, celle de
l’
homme « arrêté », précisément, celle de l’homme qui pense et qui vit d
3558
, celle de l’homme « arrêté », précisément, celle
de
l’homme qui pense et qui vit dans la suspension du jugement. Joseph K
3559
elle de l’homme « arrêté », précisément, celle de
l’
homme qui pense et qui vit dans la suspension du jugement. Joseph K. a
3560
ément, celle de l’homme qui pense et qui vit dans
la
suspension du jugement. Joseph K. a vu le monde avant d’agir, et deme
3561
it dans la suspension du jugement. Joseph K. a vu
le
monde avant d’agir, et demeure prisonnier de cette vision, qui ne lui
3562
ension du jugement. Joseph K. a vu le monde avant
d’
agir, et demeure prisonnier de cette vision, qui ne lui laissera plus
3563
a vu le monde avant d’agir, et demeure prisonnier
de
cette vision, qui ne lui laissera plus jamais qu’une liberté provisoi
3564
oire. Nous sommes tous arrêtés, il vaudrait mieux
le
savoir : car nous saurions alors que réellement il n’y a rien à faire
3565
le », nous adresse une vocation…) Or, pour avouer
le
sérieux dernier, le tragique absolu de notre condition, pour avouer q
3566
ne vocation…) Or, pour avouer le sérieux dernier,
le
tragique absolu de notre condition, pour avouer qu’on ne peut pas se
3567
our avouer le sérieux dernier, le tragique absolu
de
notre condition, pour avouer qu’on ne peut pas se réveiller de ce cau
3568
ition, pour avouer qu’on ne peut pas se réveiller
de
ce cauchemar universel, il faut avoir, ne fût-ce qu’une fois, dans l’
3569
ersel, il faut avoir, ne fût-ce qu’une fois, dans
l’
éclair d’un pressentiment, dépassé le plan de cette vie. De même qu’on
3570
faut avoir, ne fût-ce qu’une fois, dans l’éclair
d’
un pressentiment, dépassé le plan de cette vie. De même qu’on ne peut
3571
e fois, dans l’éclair d’un pressentiment, dépassé
le
plan de cette vie. De même qu’on ne peut juger toute l’étendue des ra
3572
dans l’éclair d’un pressentiment, dépassé le plan
de
cette vie. De même qu’on ne peut juger toute l’étendue des ravages du
3573
n de cette vie. De même qu’on ne peut juger toute
l’
étendue des ravages du capitalisme que d’un point de vue révolutionnai
3574
er toute l’étendue des ravages du capitalisme que
d’
un point de vue révolutionnaire, de même le scandale de vivre ne peut
3575
me que d’un point de vue révolutionnaire, de même
le
scandale de vivre ne peut être apprécié sérieusement que d’un point d
3576
point de vue révolutionnaire, de même le scandale
de
vivre ne peut être apprécié sérieusement que d’un point de vue en que
3577
e de vivre ne peut être apprécié sérieusement que
d’
un point de vue en quelque sorte antivital, ou transcendant. Il n’est
3578
uelque sorte antivital, ou transcendant. Il n’est
d’
aveux que du passé, autrement dit : du dépassé. C’est pourquoi le roma
3579
passé, autrement dit : du dépassé. C’est pourquoi
le
roman de Kafka suppose, du seul fait qu’il existe, une sorte de révél
3580
trement dit : du dépassé. C’est pourquoi le roman
de
Kafka suppose, du seul fait qu’il existe, une sorte de révélation, un
3581
fka suppose, du seul fait qu’il existe, une sorte
de
révélation, un « ailleurs » au moins pressenti, qu’il s’agirait de re
3582
« ailleurs » au moins pressenti, qu’il s’agirait
de
retrouver au travers des lacunes du réel. De quelle nature était la t
3583
rait de retrouver au travers des lacunes du réel.
De
quelle nature était la transcendance qui a conditionné la vision de K
3584
avers des lacunes du réel. De quelle nature était
la
transcendance qui a conditionné la vision de Kafka ? ⁂ Dans un append
3585
e nature était la transcendance qui a conditionné
la
vision de Kafka ? ⁂ Dans un appendice au Procès, Max Brod nous dit co
3586
tait la transcendance qui a conditionné la vision
de
Kafka ? ⁂ Dans un appendice au Procès, Max Brod nous dit comment il d
3587
Max Brod nous dit comment il dut arracher à Kafka
les
écrits que son ami se refusait à publier — dont ce roman. Quels étaie
3588
refusait à publier — dont ce roman. Quels étaient
les
scrupules de Kafka ? « Il voulait son œuvre à l’échelle de ses préocc
3589
lier — dont ce roman. Quels étaient les scrupules
de
Kafka ? « Il voulait son œuvre à l’échelle de ses préoccupations reli
3590
les scrupules de Kafka ? « Il voulait son œuvre à
l’
échelle de ses préoccupations religieuses », nous dit-on. Et la critiq
3591
les de Kafka ? « Il voulait son œuvre à l’échelle
de
ses préoccupations religieuses », nous dit-on. Et la critique, gênée,
3592
ses préoccupations religieuses », nous dit-on. Et
la
critique, gênée, passe outre, ou fait de la psychologie. Mais se tair
3593
t-on. Et la critique, gênée, passe outre, ou fait
de
la psychologie. Mais se taire équivaut ici à une complicité avec les
3594
n. Et la critique, gênée, passe outre, ou fait de
la
psychologie. Mais se taire équivaut ici à une complicité avec les avo
3595
Mais se taire équivaut ici à une complicité avec
les
avocats marrons et les juges négligents du Procès, avec tous ceux qui
3596
ici à une complicité avec les avocats marrons et
les
juges négligents du Procès, avec tous ceux qui se refusent à poser le
3597
du Procès, avec tous ceux qui se refusent à poser
les
questions dernières, à exiger qu’enfin le dernier mot soit dit. Ignor
3598
in le dernier mot soit dit. Ignorant presque tout
de
Kafka, après une première lecture du Procès, j’en étais venu à me pos
3599
me poser cette question : — Est-ce pur hasard si
la
théologie chrétienne rend compte de presque toutes les situations de
3600
pur hasard si la théologie chrétienne rend compte
de
presque toutes les situations de ce livre ? Est-ce pur hasard si elle
3601
héologie chrétienne rend compte de presque toutes
les
situations de ce livre ? Est-ce pur hasard si elle nous offre les for
3602
enne rend compte de presque toutes les situations
de
ce livre ? Est-ce pur hasard si elle nous offre les formules qui para
3603
e ce livre ? Est-ce pur hasard si elle nous offre
les
formules qui paraissent le mieux aptes à résumer les principales péri
3604
rd si elle nous offre les formules qui paraissent
le
mieux aptes à résumer les principales péripéties de cette vaste actio
3605
formules qui paraissent le mieux aptes à résumer
les
principales péripéties de cette vaste action judiciaire ? Je dis bien
3606
mieux aptes à résumer les principales péripéties
de
cette vaste action judiciaire ? Je dis bien : résumer, car mille déta
3607
: résumer, car mille détails concrets échappent à
l’
interprétation. Mais si l’on n’en retient qu’un souvenir global, cette
3608
ls concrets échappent à l’interprétation. Mais si
l’
on n’en retient qu’un souvenir global, cette inoubliable atmosphère de
3609
’un souvenir global, cette inoubliable atmosphère
de
cauchemar poursuivi dans la veille, une sorte de schéma dogmatique tr
3610
noubliable atmosphère de cauchemar poursuivi dans
la
veille, une sorte de schéma dogmatique transparaît. Tout homme qui a
3611
de cauchemar poursuivi dans la veille, une sorte
de
schéma dogmatique transparaît. Tout homme qui a connu l’existence de
3612
ma dogmatique transparaît. Tout homme qui a connu
l’
existence de la Loi se connaît condamnable, quoi qu’il fasse : « Il n’
3613
e transparaît. Tout homme qui a connu l’existence
de
la Loi se connaît condamnable, quoi qu’il fasse : « Il n’y a pas un j
3614
ransparaît. Tout homme qui a connu l’existence de
la
Loi se connaît condamnable, quoi qu’il fasse : « Il n’y a pas un just
3615
« Il n’y a pas un juste, pas même un seul », dit
l’
Écriture. Que nous le sachions ou non, nous avons tous failli, et nous
3616
ste, pas même un seul », dit l’Écriture. Que nous
le
sachions ou non, nous avons tous failli, et nous sommes tous, virtuel
3617
mmes tous, virtuellement, des prévenus : ce point
de
départ du Procès se trouve dans les épîtres de saint Paul56. Quel est
3618
nus : ce point de départ du Procès se trouve dans
les
épîtres de saint Paul56. Quel est alors le Juge impitoyable ? C’est l
3619
nt de départ du Procès se trouve dans les épîtres
de
saint Paul56. Quel est alors le Juge impitoyable ? C’est le Dieu qui
3620
dans les épîtres de saint Paul56. Quel est alors
le
Juge impitoyable ? C’est le Dieu qui donna la Loi, le Dieu des Juifs
3621
aul56. Quel est alors le Juge impitoyable ? C’est
le
Dieu qui donna la Loi, le Dieu des Juifs « qui ne tient pas le coupab
3622
ors le Juge impitoyable ? C’est le Dieu qui donna
la
Loi, le Dieu des Juifs « qui ne tient pas le coupable pour innocent.
3623
uge impitoyable ? C’est le Dieu qui donna la Loi,
le
Dieu des Juifs « qui ne tient pas le coupable pour innocent. » Pourqu
3624
onna la Loi, le Dieu des Juifs « qui ne tient pas
le
coupable pour innocent. » Pourquoi demeure-t-il inaccessible ? Parce
3625
? Parce qu’il réside au ciel, et nous sommes sur
la
terre : l’instance suprême existe et délibère au-delà de toutes nos i
3626
’il réside au ciel, et nous sommes sur la terre :
l’
instance suprême existe et délibère au-delà de toutes nos imaginations
3627
e : l’instance suprême existe et délibère au-delà
de
toutes nos imaginations. Comment pourrions-nous lui parler, et que se
3628
s. Comment pourrions-nous lui parler, et que sert
de
se justifier ? Dans cet état d’impuissance tragique, nous sommes prêt
3629
rler, et que sert de se justifier ? Dans cet état
d’
impuissance tragique, nous sommes prêts à saisir la moindre invite du
3630
’impuissance tragique, nous sommes prêts à saisir
la
moindre invite du mystère. Voici les avocats marrons qui disent conna
3631
rêts à saisir la moindre invite du mystère. Voici
les
avocats marrons qui disent connaître les secrets de la Justice. Ils n
3632
e. Voici les avocats marrons qui disent connaître
les
secrets de la Justice. Ils n’inspirent pas précisément confiance, mai
3633
avocats marrons qui disent connaître les secrets
de
la Justice. Ils n’inspirent pas précisément confiance, mais qui sait
3634
ocats marrons qui disent connaître les secrets de
la
Justice. Ils n’inspirent pas précisément confiance, mais qui sait ? N
3635
ément confiance, mais qui sait ? Nous n’avons pas
le
droit de négliger cette chance minime et humiliante. Et peu à peu nou
3636
fiance, mais qui sait ? Nous n’avons pas le droit
de
négliger cette chance minime et humiliante. Et peu à peu nous croyons
3637
Et peu à peu nous croyons pressentir qu’ils sont
de
mèche avec le Juge ! Du moins nous le laissent-ils entendre. C’est pe
3638
nous croyons pressentir qu’ils sont de mèche avec
le
Juge ! Du moins nous le laissent-ils entendre. C’est peut-être une no
3639
qu’ils sont de mèche avec le Juge ! Du moins nous
le
laissent-ils entendre. C’est peut-être une nouvelle imposture. Mais i
3640
nouvelle imposture. Mais ils en tirent une sorte
de
prestige, et même d’autant plus envoûtant que nous n’avons aucun moye
3641
Mais ils en tirent une sorte de prestige, et même
d’
autant plus envoûtant que nous n’avons aucun moyen de vérifier s’il es
3642
utant plus envoûtant que nous n’avons aucun moyen
de
vérifier s’il est fondé. Prêtres et mages, derniers appuis de l’homme
3643
s’il est fondé. Prêtres et mages, derniers appuis
de
l’homme contre Dieu ! À vrai dire, ils sont impuissants, prévenus eux
3644
l est fondé. Prêtres et mages, derniers appuis de
l’
homme contre Dieu ! À vrai dire, ils sont impuissants, prévenus eux-mê
3645
et fort peu renseignés… Faut-il pousser plus loin
l’
analogie ? Cet état du prévenu en liberté dans la complicité universel
3646
l’analogie ? Cet état du prévenu en liberté dans
la
complicité universelle, me fait songer à la « misère de l’homme » non
3647
dans la complicité universelle, me fait songer à
la
« misère de l’homme » non pas « sans Dieu » mais livré à un Dieu dont
3648
plicité universelle, me fait songer à la « misère
de
l’homme » non pas « sans Dieu » mais livré à un Dieu dont il ne peut
3649
cité universelle, me fait songer à la « misère de
l’
homme » non pas « sans Dieu » mais livré à un Dieu dont il ne peut con
3650
ais livré à un Dieu dont il ne peut connaître que
la
colère, non la miséricorde. C’est l’état de l’homme qui sait que Dieu
3651
Dieu dont il ne peut connaître que la colère, non
la
miséricorde. C’est l’état de l’homme qui sait que Dieu existe, mais q
3652
onnaître que la colère, non la miséricorde. C’est
l’
état de l’homme qui sait que Dieu existe, mais qui ne peut plus lui ob
3653
e que la colère, non la miséricorde. C’est l’état
de
l’homme qui sait que Dieu existe, mais qui ne peut plus lui obéir, et
3654
ue la colère, non la miséricorde. C’est l’état de
l’
homme qui sait que Dieu existe, mais qui ne peut plus lui obéir, et qu
3655
e peut plus lui obéir, et qui ne sait pas comment
l’
atteindre, parce qu’il ne connaît pas « le chemin » qui relie le Ciel
3656
comment l’atteindre, parce qu’il ne connaît pas «
le
chemin » qui relie le Ciel et la terre. Parce qu’il ne connaît pas ce
3657
arce qu’il ne connaît pas « le chemin » qui relie
le
Ciel et la terre. Parce qu’il ne connaît pas celui qui a dit : « Je s
3658
ne connaît pas « le chemin » qui relie le Ciel et
la
terre. Parce qu’il ne connaît pas celui qui a dit : « Je suis le chem
3659
qu’il ne connaît pas celui qui a dit : « Je suis
le
chemin. » ⁂ Imaginons en guise de contre-épreuve que Josef K. puisse
3660
f K. puisse croire au Christ des évangiles. Toute
la
problématique du Procès s’en trouverait comme remise en mouvement : e
3661
ise en mouvement : et à partir du point précis où
la
vision de Kafka « l’arrêtait ». « Nul ne vient au Père que par moi ».
3662
vement : et à partir du point précis où la vision
de
Kafka « l’arrêtait ». « Nul ne vient au Père que par moi ». C’est par
3663
à partir du point précis où la vision de Kafka «
l’
arrêtait ». « Nul ne vient au Père que par moi ». C’est par le Fils qu
3664
. « Nul ne vient au Père que par moi ». C’est par
le
Fils que Dieu devient pour nous le Père et cesse d’être le Juge loint
3665
i ». C’est par le Fils que Dieu devient pour nous
le
Père et cesse d’être le Juge lointain. Mais alors l’acquittement est
3666
Fils que Dieu devient pour nous le Père et cesse
d’
être le Juge lointain. Mais alors l’acquittement est possible et la gr
3667
ue Dieu devient pour nous le Père et cesse d’être
le
Juge lointain. Mais alors l’acquittement est possible et la grâce peu
3668
Père et cesse d’être le Juge lointain. Mais alors
l’
acquittement est possible et la grâce peut être accordée ! « Je suis l
3669
intain. Mais alors l’acquittement est possible et
la
grâce peut être accordée ! « Je suis le chemin », a dit le Médiateur.
3670
ssible et la grâce peut être accordée ! « Je suis
le
chemin », a dit le Médiateur. Mais alors, l’acte aussi est possible,
3671
peut être accordée ! « Je suis le chemin », a dit
le
Médiateur. Mais alors, l’acte aussi est possible, et l’obéissance pra
3672
suis le chemin », a dit le Médiateur. Mais alors,
l’
acte aussi est possible, et l’obéissance praticable ! Ainsi la foi au
3673
iateur. Mais alors, l’acte aussi est possible, et
l’
obéissance praticable ! Ainsi la foi au Christ est bien l’issue, la po
3674
est possible, et l’obéissance praticable ! Ainsi
la
foi au Christ est bien l’issue, la possibilité donnée à l’homme de ma
3675
ance praticable ! Ainsi la foi au Christ est bien
l’
issue, la possibilité donnée à l’homme de marcher, d’échapper à « l’ar
3676
icable ! Ainsi la foi au Christ est bien l’issue,
la
possibilité donnée à l’homme de marcher, d’échapper à « l’arrêt ». Ma
3677
Christ est bien l’issue, la possibilité donnée à
l’
homme de marcher, d’échapper à « l’arrêt ». Mais c’est aussi grâce à c
3678
est bien l’issue, la possibilité donnée à l’homme
de
marcher, d’échapper à « l’arrêt ». Mais c’est aussi grâce à cette foi
3679
ssue, la possibilité donnée à l’homme de marcher,
d’
échapper à « l’arrêt ». Mais c’est aussi grâce à cette foi que nous co
3680
ilité donnée à l’homme de marcher, d’échapper à «
l’
arrêt ». Mais c’est aussi grâce à cette foi que nous connaissons notre
3681
onnaissons notre état — parce qu’elle nous permet
d’
en sortir —, que nous mesurons le réel, et que nous pouvons l’avouer.
3682
elle nous permet d’en sortir —, que nous mesurons
le
réel, et que nous pouvons l’avouer. Or voici la difficulté : je vois
3683
—, que nous mesurons le réel, et que nous pouvons
l’
avouer. Or voici la difficulté : je vois bien dans le Procès l’aveu vo
3684
s le réel, et que nous pouvons l’avouer. Or voici
la
difficulté : je vois bien dans le Procès l’aveu voilé de notre état,
3685
vouer. Or voici la difficulté : je vois bien dans
le
Procès l’aveu voilé de notre état, je vois bien que cet aveu suppose
3686
voici la difficulté : je vois bien dans le Procès
l’
aveu voilé de notre état, je vois bien que cet aveu suppose au moins l
3687
iculté : je vois bien dans le Procès l’aveu voilé
de
notre état, je vois bien que cet aveu suppose au moins l’entrevision
3688
état, je vois bien que cet aveu suppose au moins
l’
entrevision d’une foi — et pourtant le roman se termine par le triomph
3689
bien que cet aveu suppose au moins l’entrevision
d’
une foi — et pourtant le roman se termine par le triomphe atroce de la
3690
se au moins l’entrevision d’une foi — et pourtant
le
roman se termine par le triomphe atroce de la Loi, c’est-à-dire dans
3691
n d’une foi — et pourtant le roman se termine par
le
triomphe atroce de la Loi, c’est-à-dire dans le désespoir, qui est l’
3692
urtant le roman se termine par le triomphe atroce
de
la Loi, c’est-à-dire dans le désespoir, qui est l’absence reconnue de
3693
ant le roman se termine par le triomphe atroce de
la
Loi, c’est-à-dire dans le désespoir, qui est l’absence reconnue de la
3694
r le triomphe atroce de la Loi, c’est-à-dire dans
le
désespoir, qui est l’absence reconnue de la foi. Tout ce qui précède
3695
e la Loi, c’est-à-dire dans le désespoir, qui est
l’
absence reconnue de la foi. Tout ce qui précède pourrait être compris
3696
ire dans le désespoir, qui est l’absence reconnue
de
la foi. Tout ce qui précède pourrait être compris comme une illustrat
3697
dans le désespoir, qui est l’absence reconnue de
la
foi. Tout ce qui précède pourrait être compris comme une illustration
3698
cède pourrait être compris comme une illustration
de
l’état de péché révélé par l’instant de la conversion. Cette vision d
3699
e pourrait être compris comme une illustration de
l’
état de péché révélé par l’instant de la conversion. Cette vision de l
3700
ait être compris comme une illustration de l’état
de
péché révélé par l’instant de la conversion. Cette vision de l’homme
3701
me une illustration de l’état de péché révélé par
l’
instant de la conversion. Cette vision de l’homme arrêté pourrait être
3702
ustration de l’état de péché révélé par l’instant
de
la conversion. Cette vision de l’homme arrêté pourrait être un regard
3703
ration de l’état de péché révélé par l’instant de
la
conversion. Cette vision de l’homme arrêté pourrait être un regard en
3704
vélé par l’instant de la conversion. Cette vision
de
l’homme arrêté pourrait être un regard en arrière vers l’humanité en
3705
é par l’instant de la conversion. Cette vision de
l’
homme arrêté pourrait être un regard en arrière vers l’humanité en rév
3706
me arrêté pourrait être un regard en arrière vers
l’
humanité en révolte et qui a perdu le chemin. Quelque chose d’analogue
3707
arrière vers l’humanité en révolte et qui a perdu
le
chemin. Quelque chose d’analogue au moment négatif d’un élan — d’un s
3708
n révolte et qui a perdu le chemin. Quelque chose
d’
analogue au moment négatif d’un élan — d’un saut dans la vie de la foi
3709
hemin. Quelque chose d’analogue au moment négatif
d’
un élan — d’un saut dans la vie de la foi — le moment où le corps se r
3710
ue chose d’analogue au moment négatif d’un élan —
d’
un saut dans la vie de la foi — le moment où le corps se ramasse et fe
3711
ogue au moment négatif d’un élan — d’un saut dans
la
vie de la foi — le moment où le corps se ramasse et feint de refuser
3712
moment négatif d’un élan — d’un saut dans la vie
de
la foi — le moment où le corps se ramasse et feint de refuser le saut
3713
ment négatif d’un élan — d’un saut dans la vie de
la
foi — le moment où le corps se ramasse et feint de refuser le saut po
3714
tif d’un élan — d’un saut dans la vie de la foi —
le
moment où le corps se ramasse et feint de refuser le saut pour mieux
3715
— d’un saut dans la vie de la foi — le moment où
le
corps se ramasse et feint de refuser le saut pour mieux se détendre l
3716
a foi — le moment où le corps se ramasse et feint
de
refuser le saut pour mieux se détendre l’instant d’après… Mais non, K
3717
moment où le corps se ramasse et feint de refuser
le
saut pour mieux se détendre l’instant d’après… Mais non, Kafka suspen
3718
t feint de refuser le saut pour mieux se détendre
l’
instant d’après… Mais non, Kafka suspend l’élan. Il sait qu’il faut sa
3719
tendre l’instant d’après… Mais non, Kafka suspend
l’
élan. Il sait qu’il faut sauter, mais au dernier moment, il ne croit p
3720
ter, mais au dernier moment, il ne croit plus que
de
l’autre côté, il retombera sur un terrain solide. Ainsi demeure-t-il
3721
ra sur un terrain solide. Ainsi demeure-t-il dans
l’
oppression du souffle et la fatigue de l’effort qu’aucun acte ne vient
3722
insi demeure-t-il dans l’oppression du souffle et
la
fatigue de l’effort qu’aucun acte ne vient accomplir57. Voici alors m
3723
e-t-il dans l’oppression du souffle et la fatigue
de
l’effort qu’aucun acte ne vient accomplir57. Voici alors mon hypothès
3724
-il dans l’oppression du souffle et la fatigue de
l’
effort qu’aucun acte ne vient accomplir57. Voici alors mon hypothèse :
3725
ne vient accomplir57. Voici alors mon hypothèse :
la
vision de Kafka traduirait la situation de l’homme qui n’est plus sou
3726
ccomplir57. Voici alors mon hypothèse : la vision
de
Kafka traduirait la situation de l’homme qui n’est plus soutenu, mais
3727
ors mon hypothèse : la vision de Kafka traduirait
la
situation de l’homme qui n’est plus soutenu, mais au contraire obscur
3728
hèse : la vision de Kafka traduirait la situation
de
l’homme qui n’est plus soutenu, mais au contraire obscurément troublé
3729
e : la vision de Kafka traduirait la situation de
l’
homme qui n’est plus soutenu, mais au contraire obscurément troublé pa
3730
Il sait que Dieu et sa Justice existent, mais il
le
sait d’une manière négative, ou plutôt, il pressent qu’il l’a su, et
3731
que Dieu et sa Justice existent, mais il le sait
d’
une manière négative, ou plutôt, il pressent qu’il l’a su, et cela suf
3732
ne manière négative, ou plutôt, il pressent qu’il
l’
a su, et cela suffit à réveiller en lui le sens obscur d’une culpabili
3733
t qu’il l’a su, et cela suffit à réveiller en lui
le
sens obscur d’une culpabilité ; mais il a perdu la confiance que les
3734
et cela suffit à réveiller en lui le sens obscur
d’
une culpabilité ; mais il a perdu la confiance que les époques naïves
3735
e sens obscur d’une culpabilité ; mais il a perdu
la
confiance que les époques naïves de l’histoire (ou de sa propre histo
3736
ne culpabilité ; mais il a perdu la confiance que
les
époques naïves de l’histoire (ou de sa propre histoire individuelle)
3737
is il a perdu la confiance que les époques naïves
de
l’histoire (ou de sa propre histoire individuelle) mettaient dans la
3738
il a perdu la confiance que les époques naïves de
l’
histoire (ou de sa propre histoire individuelle) mettaient dans la Rév
3739
onfiance que les époques naïves de l’histoire (ou
de
sa propre histoire individuelle) mettaient dans la Révélation. Incapa
3740
e sa propre histoire individuelle) mettaient dans
la
Révélation. Incapable d’y croire, il la refoule. Et dès lors, elle n’
3741
viduelle) mettaient dans la Révélation. Incapable
d’
y croire, il la refoule. Et dès lors, elle n’est plus en lui ce qui éc
3742
ient dans la Révélation. Incapable d’y croire, il
la
refoule. Et dès lors, elle n’est plus en lui ce qui éclaire et ce qui
3743
t ce qui rassure, mais ce qui sourdement inquiète
la
raison et aggrave la conscience de l’angoisse, ce vide où l’homme dem
3744
s ce qui sourdement inquiète la raison et aggrave
la
conscience de l’angoisse, ce vide où l’homme demeure et ne peut demeu
3745
ement inquiète la raison et aggrave la conscience
de
l’angoisse, ce vide où l’homme demeure et ne peut demeurer. Si la foi
3746
nt inquiète la raison et aggrave la conscience de
l’
angoisse, ce vide où l’homme demeure et ne peut demeurer. Si la foi su
3747
t aggrave la conscience de l’angoisse, ce vide où
l’
homme demeure et ne peut demeurer. Si la foi survenait dans sa vie, el
3748
e vide où l’homme demeure et ne peut demeurer. Si
la
foi survenait dans sa vie, elle lui donnerait l’assurance du pardon.
3749
la foi survenait dans sa vie, elle lui donnerait
l’
assurance du pardon. Alors, ce sens obscur d’une culpabilité pourrait
3750
rait l’assurance du pardon. Alors, ce sens obscur
d’
une culpabilité pourrait devenir conscience claire du péché, du vrai p
3751
laire du péché, du vrai péché, qui est bien moins
la
faute morale que le refus d’aimer Dieu en Christ. Si la foi survenait
3752
rai péché, qui est bien moins la faute morale que
le
refus d’aimer Dieu en Christ. Si la foi survenait, Josef K. renoncera
3753
, qui est bien moins la faute morale que le refus
d’
aimer Dieu en Christ. Si la foi survenait, Josef K. renoncerait aux va
3754
te morale que le refus d’aimer Dieu en Christ. Si
la
foi survenait, Josef K. renoncerait aux vains efforts d’une justifica
3755
survenait, Josef K. renoncerait aux vains efforts
d’
une justification par ses propres moyens moraux : il connaîtrait que l
3756
ar ses propres moyens moraux : il connaîtrait que
l’
acquittement n’est mérité que par celui précisément qui renonce à le m
3757
st mérité que par celui précisément qui renonce à
le
mériter. La conscience claire du péché, c’est concrètement la repenta
3758
e par celui précisément qui renonce à le mériter.
La
conscience claire du péché, c’est concrètement la repentance. Or cell
3759
La conscience claire du péché, c’est concrètement
la
repentance. Or celle-ci ne saurait être provoquée que par la certitud
3760
ce. Or celle-ci ne saurait être provoquée que par
la
certitude du pardon… Mais justement la foi ne survient pas. Le sens o
3761
ée que par la certitude du pardon… Mais justement
la
foi ne survient pas. Le sens obscur d’une culpabilité qui ne cesse de
3762
du pardon… Mais justement la foi ne survient pas.
Le
sens obscur d’une culpabilité qui ne cesse de persécuter le prévenu n
3763
justement la foi ne survient pas. Le sens obscur
d’
une culpabilité qui ne cesse de persécuter le prévenu n’aboutit pas à
3764
as. Le sens obscur d’une culpabilité qui ne cesse
de
persécuter le prévenu n’aboutit pas à cette conscience claire du péch
3765
scur d’une culpabilité qui ne cesse de persécuter
le
prévenu n’aboutit pas à cette conscience claire du péché que peut seu
3766
science claire du péché que peut seul nous donner
le
pardon, ni à cette certitude du pardon que peut seule nous donner la
3767
te certitude du pardon que peut seule nous donner
la
foi. Joseph K. reste donc enfermé dans le cercle mortel de la Loi. Il
3768
donner la foi. Joseph K. reste donc enfermé dans
le
cercle mortel de la Loi. Il reconnaît, en toute honnêteté, que l’homm
3769
oseph K. reste donc enfermé dans le cercle mortel
de
la Loi. Il reconnaît, en toute honnêteté, que l’homme ne peut en sort
3770
ph K. reste donc enfermé dans le cercle mortel de
la
Loi. Il reconnaît, en toute honnêteté, que l’homme ne peut en sortir
3771
de la Loi. Il reconnaît, en toute honnêteté, que
l’
homme ne peut en sortir par lui-même. Il y a, disait Kierkegaard, « un
3772
une différence qualitative infinie entre Dieu et
l’
homme », de telle sorte que nulle communication ne peut s’établir de l
3773
ence qualitative infinie entre Dieu et l’homme »,
de
telle sorte que nulle communication ne peut s’établir de l’homme à Di
3774
e sorte que nulle communication ne peut s’établir
de
l’homme à Dieu, si l’on ne croit pas qu’elle a été établie, en sens i
3775
orte que nulle communication ne peut s’établir de
l’
homme à Dieu, si l’on ne croit pas qu’elle a été établie, en sens inve
3776
unication ne peut s’établir de l’homme à Dieu, si
l’
on ne croit pas qu’elle a été établie, en sens inverse, de Dieu à l’ho
3777
croit pas qu’elle a été établie, en sens inverse,
de
Dieu à l’homme, par la venue du Christ dans l’histoire. Kafka savait
3778
qu’elle a été établie, en sens inverse, de Dieu à
l’
homme, par la venue du Christ dans l’histoire. Kafka savait qu’il deva
3779
établie, en sens inverse, de Dieu à l’homme, par
la
venue du Christ dans l’histoire. Kafka savait qu’il devait y avoir un
3780
e, de Dieu à l’homme, par la venue du Christ dans
l’
histoire. Kafka savait qu’il devait y avoir un chemin, et cela suffisa
3781
fisait à lui faire prendre une conscience cruelle
de
« l’arrêt » ; mais il ne pouvait croire à la réalité de ce chemin, et
3782
t à lui faire prendre une conscience cruelle de «
l’
arrêt » ; mais il ne pouvait croire à la réalité de ce chemin, et c’es
3783
elle de « l’arrêt » ; mais il ne pouvait croire à
la
réalité de ce chemin, et c’est pourquoi il refusait de s’y engager. I
3784
’arrêt » ; mais il ne pouvait croire à la réalité
de
ce chemin, et c’est pourquoi il refusait de s’y engager. Il exigeait
3785
alité de ce chemin, et c’est pourquoi il refusait
de
s’y engager. Il exigeait une certitude préalable, que son regard étra
3786
étrangement précis ne rencontrait nulle part dans
la
vie quotidienne. Car le chemin n’existe, en vérité de vie, que pour c
3787
ncontrait nulle part dans la vie quotidienne. Car
le
chemin n’existe, en vérité de vie, que pour celui qui ose y faire un
3788
ie quotidienne. Car le chemin n’existe, en vérité
de
vie, que pour celui qui ose y faire un pas sans voir. Mais il se déro
3789
s sans voir. Mais il se dérobe au regard qui veut
le
vérifier d’avance. Cette conscience au sein de l’angoisse est un mome
3790
Mais il se dérobe au regard qui veut le vérifier
d’
avance. Cette conscience au sein de l’angoisse est un moment spirituel
3791
le vérifier d’avance. Cette conscience au sein de
l’
angoisse est un moment spirituel que l’on retrouve en toute conversion
3792
au sein de l’angoisse est un moment spirituel que
l’
on retrouve en toute conversion. Kierkegaard l’a décrit dialectiquemen
3793
ue l’on retrouve en toute conversion. Kierkegaard
l’
a décrit dialectiquement, du point de vue d’un croyant-malgré-tout. Ka
3794
gaard l’a décrit dialectiquement, du point de vue
d’
un croyant-malgré-tout. Kafka l’isole et s’y arrête avec une sorte d’h
3795
, du point de vue d’un croyant-malgré-tout. Kafka
l’
isole et s’y arrête avec une sorte d’honnêteté méticuleuse, ironique e
3796
-tout. Kafka l’isole et s’y arrête avec une sorte
d’
honnêteté méticuleuse, ironique et désespérée. II Le Château, où la
3797
nêteté méticuleuse, ironique et désespérée. II
Le
Château, où la grâce énigmatique Au Procès répond le Château, comm
3798
use, ironique et désespérée. II Le Château, où
la
grâce énigmatique Au Procès répond le Château, comme à la Justice,
3799
teau, où la grâce énigmatique Au Procès répond
le
Château, comme à la Justice, la Grâce. Mais la Justice était inexorab
3800
igmatique Au Procès répond le Château, comme à
la
Justice, la Grâce. Mais la Justice était inexorable : la Grâce demeur
3801
Au Procès répond le Château, comme à la Justice,
la
Grâce. Mais la Justice était inexorable : la Grâce demeure donc incer
3802
nd le Château, comme à la Justice, la Grâce. Mais
la
Justice était inexorable : la Grâce demeure donc incertaine. C’est la
3803
ice, la Grâce. Mais la Justice était inexorable :
la
Grâce demeure donc incertaine. C’est la conclusion du Procès qui déte
3804
xorable : la Grâce demeure donc incertaine. C’est
la
conclusion du Procès qui détermine les données du Château, et qui emp
3805
aine. C’est la conclusion du Procès qui détermine
les
données du Château, et qui empêche son action d’aboutir. « K », cette
3806
les données du Château, et qui empêche son action
d’
aboutir. « K », cette fois-ci, est arpenteur. On l’a convoqué au châte
3807
’aboutir. « K », cette fois-ci, est arpenteur. On
l’
a convoqué au château qui domine un village de montagne, pour lui conf
3808
On l’a convoqué au château qui domine un village
de
montagne, pour lui confier, probablement, des travaux relevant de sa
3809
r lui confier, probablement, des travaux relevant
de
sa science. Mais il ne parviendra jamais à rejoindre Monsieur le comt
3810
Mais il ne parviendra jamais à rejoindre Monsieur
le
comte. Tout le roman se passe au village, et se borne à décrire minut
3811
iendra jamais à rejoindre Monsieur le comte. Tout
le
roman se passe au village, et se borne à décrire minutieusement les v
3812
au village, et se borne à décrire minutieusement
les
vaines tentatives de K. pour pénétrer dans le château ; puis pour obt
3813
ne à décrire minutieusement les vaines tentatives
de
K. pour pénétrer dans le château ; puis pour obtenir, à tout le moins
3814
nt les vaines tentatives de K. pour pénétrer dans
le
château ; puis pour obtenir, à tout le moins, une communication avec
3815
étrer dans le château ; puis pour obtenir, à tout
le
moins, une communication avec le comte ; à son défaut, avec les inten
3816
obtenir, à tout le moins, une communication avec
le
comte ; à son défaut, avec les intendants ; et comme cela se révèle à
3817
communication avec le comte ; à son défaut, avec
les
intendants ; et comme cela se révèle à peu près impossible, pour s’ac
3818
ités parmi ceux qu’il croit être en relation avec
les
bureaux du château. Parfois il reçoit un message émanant d’un de ces
3819
du château. Parfois il reçoit un message émanant
d’
un de ces bureaux. On le félicite pour son travail, quand il en est à
3820
hâteau. Parfois il reçoit un message émanant d’un
de
ces bureaux. On le félicite pour son travail, quand il en est à se ro
3821
reçoit un message émanant d’un de ces bureaux. On
le
félicite pour son travail, quand il en est à se ronger d’inaction ; o
3822
ite pour son travail, quand il en est à se ronger
d’
inaction ; ou bien on lui fait espérer, en termes vagues, une solution
3823
tion lointaine. Tout se passe dans une atmosphère
de
méfiance paysanne et tatillonne. Et la neige molle qui couvre le pays
3824
atmosphère de méfiance paysanne et tatillonne. Et
la
neige molle qui couvre le pays rend la moindre démarche épuisante… I
3825
sanne et tatillonne. Et la neige molle qui couvre
le
pays rend la moindre démarche épuisante… Ici le symbolisme est peut-
3826
llonne. Et la neige molle qui couvre le pays rend
la
moindre démarche épuisante… Ici le symbolisme est peut-être plus cla
3827
le pays rend la moindre démarche épuisante… Ici
le
symbolisme est peut-être plus clair, et plus exactement déterminant q
3828
us clair, et plus exactement déterminant qu’il ne
l’
était dans le Procès. Non point que chaque incident puisse être interp
3829
plus exactement déterminant qu’il ne l’était dans
le
Procès. Non point que chaque incident puisse être interprété, beaucou
3830
se être interprété, beaucoup n’ayant probablement
d’
autre raison que de créer une atmosphère à la fois réaliste et dépaysa
3831
beaucoup n’ayant probablement d’autre raison que
de
créer une atmosphère à la fois réaliste et dépaysante. Mais de cette
3832
atmosphère à la fois réaliste et dépaysante. Mais
de
cette atmosphère, et de l’évolution générale du récit, se dégage une
3833
liste et dépaysante. Mais de cette atmosphère, et
de
l’évolution générale du récit, se dégage une parabole. Au reste, le c
3834
te et dépaysante. Mais de cette atmosphère, et de
l’
évolution générale du récit, se dégage une parabole. Au reste, le comm
3835
érale du récit, se dégage une parabole. Au reste,
le
commentaire de Brod, publié en postface au Château, rapproche de la c
3836
se dégage une parabole. Au reste, le commentaire
de
Brod, publié en postface au Château, rapproche de la certitude mes hy
3837
de Brod, publié en postface au Château, rapproche
de
la certitude mes hypothèses théologiques : « Qu’est-ce en effet que c
3838
Brod, publié en postface au Château, rapproche de
la
certitude mes hypothèses théologiques : « Qu’est-ce en effet que ce «
3839
étranges dossiers, son indéchiffrable hiérarchie
de
fonctionnaires, ses caprices, ses ruses, son exigence d’un respect ab
3840
tionnaires, ses caprices, ses ruses, son exigence
d’
un respect absolu, d’une obéissance aveugle ? Sans exclure les interpr
3841
ces, ses ruses, son exigence d’un respect absolu,
d’
une obéissance aveugle ? Sans exclure les interprétations moins vastes
3842
t absolu, d’une obéissance aveugle ? Sans exclure
les
interprétations moins vastes, qui peuvent être parfaitement exactes m
3843
closes dans celle-ci comme des tiroirs intérieurs
d’
un coffret chinois dans le grand tiroir qui les contient tous, on peut
3844
des tiroirs intérieurs d’un coffret chinois dans
le
grand tiroir qui les contient tous, on peut dire que ce « Château »,
3845
urs d’un coffret chinois dans le grand tiroir qui
les
contient tous, on peut dire que ce « Château », où K. n’obtient pas l
3846
peut dire que ce « Château », où K. n’obtient pas
le
droit d’entrer et dont il ne peut même pas approcher comme il faut, e
3847
que ce « Château », où K. n’obtient pas le droit
d’
entrer et dont il ne peut même pas approcher comme il faut, est exacte
3848
même pas approcher comme il faut, est exactement
la
« grâce » au sens des théologiens, le gouvernement de Dieu qui dirige
3849
exactement la « grâce » au sens des théologiens,
le
gouvernement de Dieu qui dirige les destinées humaines (le « village
3850
grâce » au sens des théologiens, le gouvernement
de
Dieu qui dirige les destinées humaines (le « village »), la vertu des
3851
s théologiens, le gouvernement de Dieu qui dirige
les
destinées humaines (le « village »), la vertu des hasards et des déli
3852
nement de Dieu qui dirige les destinées humaines (
le
« village »), la vertu des hasards et des délibérations mystérieuses
3853
i dirige les destinées humaines (le « village »),
la
vertu des hasards et des délibérations mystérieuses qui planent au-de
3854
délibérations mystérieuses qui planent au-dessus
de
nous. Le Procès et Le Château nous présenteraient donc les deux forme
3855
tions mystérieuses qui planent au-dessus de nous.
Le
Procès et Le Château nous présenteraient donc les deux formes — Justi
3856
euses qui planent au-dessus de nous. Le Procès et
Le
Château nous présenteraient donc les deux formes — Justice et Grâce —
3857
Le Procès et Le Château nous présenteraient donc
les
deux formes — Justice et Grâce — sous lesquelles, selon la Kabbale, l
3858
ormes — Justice et Grâce — sous lesquelles, selon
la
Kabbale, la Divinité s’offre à nous. » Sans doute peut-on préciser da
3859
ice et Grâce — sous lesquelles, selon la Kabbale,
la
Divinité s’offre à nous. » Sans doute peut-on préciser davantage cert
3860
oute peut-on préciser davantage certains éléments
de
l’allégorie : j’en vois la clé dans l’œuvre de Kierkegaard. Les messa
3861
e peut-on préciser davantage certains éléments de
l’
allégorie : j’en vois la clé dans l’œuvre de Kierkegaard. Les messages
3862
tage certains éléments de l’allégorie : j’en vois
la
clé dans l’œuvre de Kierkegaard. Les messages reçus du Château ont to
3863
s éléments de l’allégorie : j’en vois la clé dans
l’
œuvre de Kierkegaard. Les messages reçus du Château ont tous les carac
3864
ts de l’allégorie : j’en vois la clé dans l’œuvre
de
Kierkegaard. Les messages reçus du Château ont tous les caractères de
3865
e : j’en vois la clé dans l’œuvre de Kierkegaard.
Les
messages reçus du Château ont tous les caractères de cet autre messag
3866
erkegaard. Les messages reçus du Château ont tous
les
caractères de cet autre message qu’est la Bible, selon Kierkegaard :
3867
messages reçus du Château ont tous les caractères
de
cet autre message qu’est la Bible, selon Kierkegaard : il sera toujou
3868
t tous les caractères de cet autre message qu’est
la
Bible, selon Kierkegaard : il sera toujours loisible de douter de leu
3869
le, selon Kierkegaard : il sera toujours loisible
de
douter de leur authenticité, on ignore même leur date exacte, et pour
3870
Kierkegaard : il sera toujours loisible de douter
de
leur authenticité, on ignore même leur date exacte, et pourtant il ar
3871
exacte, et pourtant il arrive qu’un chacun puisse
les
lire comme s’il s’agissait là de lettres écrites précisément pour lui
3872
n chacun puisse les lire comme s’il s’agissait là
de
lettres écrites précisément pour lui, encore que leur contenu demeure
3873
rt équivoque et ne paraisse pas toujours adapté à
la
situation que l’on vit58. L’épisode au cours duquel un fonctionnaire
3874
e paraisse pas toujours adapté à la situation que
l’
on vit58. L’épisode au cours duquel un fonctionnaire du Château tente
3875
as toujours adapté à la situation que l’on vit58.
L’
épisode au cours duquel un fonctionnaire du Château tente de séduire u
3876
au cours duquel un fonctionnaire du Château tente
de
séduire une jeune fille, illustre une situation analysée par Kierkega
3877
sée par Kierkegaard dans Crainte et Tremblement :
la
suspension de l’éthique par Dieu lui-même, en vue de certaines fins p
3878
gaard dans Crainte et Tremblement : la suspension
de
l’éthique par Dieu lui-même, en vue de certaines fins particulières.
3879
rd dans Crainte et Tremblement : la suspension de
l’
éthique par Dieu lui-même, en vue de certaines fins particulières. Les
3880
lui-même, en vue de certaines fins particulières.
Les
contradictions vexatoires que K. relève parmi les mesures adoptées pa
3881
Les contradictions vexatoires que K. relève parmi
les
mesures adoptées par les fonctionnaires rappellent encore ce que Kier
3882
ires que K. relève parmi les mesures adoptées par
les
fonctionnaires rappellent encore ce que Kierkegaard dit les contradic
3883
onnaires rappellent encore ce que Kierkegaard dit
les
contradictions de la Bible : nécessaires pour ménager la liberté de l
3884
encore ce que Kierkegaard dit les contradictions
de
la Bible : nécessaires pour ménager la liberté de l’acte de foi, et p
3885
core ce que Kierkegaard dit les contradictions de
la
Bible : nécessaires pour ménager la liberté de l’acte de foi, et par
3886
radictions de la Bible : nécessaires pour ménager
la
liberté de l’acte de foi, et par là même, preuves paradoxales de la d
3887
de la Bible : nécessaires pour ménager la liberté
de
l’acte de foi, et par là même, preuves paradoxales de la divine inspi
3888
la Bible : nécessaires pour ménager la liberté de
l’
acte de foi, et par là même, preuves paradoxales de la divine inspirat
3889
e : nécessaires pour ménager la liberté de l’acte
de
foi, et par là même, preuves paradoxales de la divine inspiration des
3890
’acte de foi, et par là même, preuves paradoxales
de
la divine inspiration des Écritures. Enfin, l’antagonisme entre l’aub
3891
te de foi, et par là même, preuves paradoxales de
la
divine inspiration des Écritures. Enfin, l’antagonisme entre l’auberg
3892
es de la divine inspiration des Écritures. Enfin,
l’
antagonisme entre l’auberge où descendent les Messieurs du Château, et
3893
iration des Écritures. Enfin, l’antagonisme entre
l’
auberge où descendent les Messieurs du Château, et la Chaumière où vit
3894
nfin, l’antagonisme entre l’auberge où descendent
les
Messieurs du Château, et la Chaumière où vit la famille méprisée de B
3895
uberge où descendent les Messieurs du Château, et
la
Chaumière où vit la famille méprisée de Barnabé, me paraît correspond
3896
les Messieurs du Château, et la Chaumière où vit
la
famille méprisée de Barnabé, me paraît correspondre à la lutte entre
3897
âteau, et la Chaumière où vit la famille méprisée
de
Barnabé, me paraît correspondre à la lutte entre les Églises établies
3898
lle méprisée de Barnabé, me paraît correspondre à
la
lutte entre les Églises établies et les petits groupes de dissidents
3899
Barnabé, me paraît correspondre à la lutte entre
les
Églises établies et les petits groupes de dissidents illuminés. L’aub
3900
espondre à la lutte entre les Églises établies et
les
petits groupes de dissidents illuminés. L’auberge inspire le respect
3901
entre les Églises établies et les petits groupes
de
dissidents illuminés. L’auberge inspire le respect dû à la richesse e
3902
es et les petits groupes de dissidents illuminés.
L’
auberge inspire le respect dû à la richesse et aux coutumes ancestrale
3903
roupes de dissidents illuminés. L’auberge inspire
le
respect dû à la richesse et aux coutumes ancestrales, mais Barnabé le
3904
ents illuminés. L’auberge inspire le respect dû à
la
richesse et aux coutumes ancestrales, mais Barnabé le réprouvé est en
3905
ichesse et aux coutumes ancestrales, mais Barnabé
le
réprouvé est en fin de compte le seul à obtenir des communications pr
3906
es, mais Barnabé le réprouvé est en fin de compte
le
seul à obtenir des communications presque directes… Incertitudes, ret
3907
nications presque directes… Incertitudes, retards
de
transmission, cruels échecs de la bonne volonté, succès décevants dus
3908
ertitudes, retards de transmission, cruels échecs
de
la bonne volonté, succès décevants dus au hasard ou au caprice d’un f
3909
itudes, retards de transmission, cruels échecs de
la
bonne volonté, succès décevants dus au hasard ou au caprice d’un fonc
3910
nté, succès décevants dus au hasard ou au caprice
d’
un fonctionnaire généralement incompétent, fatigue morbide, résignatio
3911
ignation rusée, défis puérils, — tout cela relève
d’
un même état spirituel : le doute. Non pas un doute sur l’existence de
3912
ls, — tout cela relève d’un même état spirituel :
le
doute. Non pas un doute sur l’existence de Dieu, ici encore, mais bie
3913
e état spirituel : le doute. Non pas un doute sur
l’
existence de Dieu, ici encore, mais bien sur la réalité du pardon grat
3914
tuel : le doute. Non pas un doute sur l’existence
de
Dieu, ici encore, mais bien sur la réalité du pardon gratuit, de la G
3915
ur l’existence de Dieu, ici encore, mais bien sur
la
réalité du pardon gratuit, de la Grâce, incarnée, accomplie dans l’Hi
3916
core, mais bien sur la réalité du pardon gratuit,
de
la Grâce, incarnée, accomplie dans l’Histoire. Et certes, ce doute-là
3917
e, mais bien sur la réalité du pardon gratuit, de
la
Grâce, incarnée, accomplie dans l’Histoire. Et certes, ce doute-là se
3918
on gratuit, de la Grâce, incarnée, accomplie dans
l’
Histoire. Et certes, ce doute-là sera toujours inséparable de la foi,
3919
Et certes, ce doute-là sera toujours inséparable
de
la foi, dans le concret d’une vie chrétienne. Ce cri d’une femme deva
3920
certes, ce doute-là sera toujours inséparable de
la
foi, dans le concret d’une vie chrétienne. Ce cri d’une femme devant
3921
oute-là sera toujours inséparable de la foi, dans
le
concret d’une vie chrétienne. Ce cri d’une femme devant Jésus : « Je
3922
a toujours inséparable de la foi, dans le concret
d’
une vie chrétienne. Ce cri d’une femme devant Jésus : « Je crois, Seig
3923
foi, dans le concret d’une vie chrétienne. Ce cri
d’
une femme devant Jésus : « Je crois, Seigneur, subviens toi-même à mon
3924
eur, subviens toi-même à mon incrédulité », c’est
le
cri de la foi vivante, toujours combattue par la vue, par la certitud
3925
bviens toi-même à mon incrédulité », c’est le cri
de
la foi vivante, toujours combattue par la vue, par la certitude natur
3926
ens toi-même à mon incrédulité », c’est le cri de
la
foi vivante, toujours combattue par la vue, par la certitude naturell
3927
le cri de la foi vivante, toujours combattue par
la
vue, par la certitude naturelle. Et même, il est si difficile de conc
3928
a foi vivante, toujours combattue par la vue, par
la
certitude naturelle. Et même, il est si difficile de concevoir une fo
3929
certitude naturelle. Et même, il est si difficile
de
concevoir une foi vivante privée de doute, qu’on serait tenté de teni
3930
si difficile de concevoir une foi vivante privée
de
doute, qu’on serait tenté de tenir le doute pour une preuve dialectiq
3931
e foi vivante privée de doute, qu’on serait tenté
de
tenir le doute pour une preuve dialectique de la foi. L’extraordinair
3932
ante privée de doute, qu’on serait tenté de tenir
le
doute pour une preuve dialectique de la foi. L’extraordinaire, chez K
3933
nté de tenir le doute pour une preuve dialectique
de
la foi. L’extraordinaire, chez Kafka, c’est qu’il ait pu souffrir si
3934
de tenir le doute pour une preuve dialectique de
la
foi. L’extraordinaire, chez Kafka, c’est qu’il ait pu souffrir si con
3935
r le doute pour une preuve dialectique de la foi.
L’
extraordinaire, chez Kafka, c’est qu’il ait pu souffrir si consciemmen
3936
emment et détailler avec une si patiente férocité
les
éléments d’incertitude qui signalent chez d’autres la foi, — quand lu
3937
ailler avec une si patiente férocité les éléments
d’
incertitude qui signalent chez d’autres la foi, — quand lui-même ne l’
3938
léments d’incertitude qui signalent chez d’autres
la
foi, — quand lui-même ne l’avait pas. Le chrétien se reconnaît dans c
3939
gnalent chez d’autres la foi, — quand lui-même ne
l’
avait pas. Le chrétien se reconnaît dans cette œuvre, et en même temps
3940
d’autres la foi, — quand lui-même ne l’avait pas.
Le
chrétien se reconnaît dans cette œuvre, et en même temps il s’y sent
3941
s il s’y sent mal à l’aise : tout est bien vu, et
de
quels yeux impitoyables aux illusions de la routine ou des morales, m
3942
n vu, et de quels yeux impitoyables aux illusions
de
la routine ou des morales, mais tout est vu à partir du vertige, et n
3943
u, et de quels yeux impitoyables aux illusions de
la
routine ou des morales, mais tout est vu à partir du vertige, et non
3944
mais tout est vu à partir du vertige, et non pas
de
l’amour accepté. Le « saut » dont parle Kierkegaard est constamment i
3945
is tout est vu à partir du vertige, et non pas de
l’
amour accepté. Le « saut » dont parle Kierkegaard est constamment imag
3946
partir du vertige, et non pas de l’amour accepté.
Le
« saut » dont parle Kierkegaard est constamment imaginé, mais jamais
3947
nstamment imaginé, mais jamais fait. Il n’y a pas
de
fait accompli : il n’y a pas eu d’incarnation. Reste une clairvoyance
3948
. Il n’y a pas de fait accompli : il n’y a pas eu
d’
incarnation. Reste une clairvoyance ironique et lassée, et peut-être u
3949
ronique et lassée, et peut-être un dernier espoir
de
s’en tirer malgré l’absence de Dieu, de se faire une vie à force d’ap
3950
peut-être un dernier espoir de s’en tirer malgré
l’
absence de Dieu, de se faire une vie à force d’application, d’honnêtet
3951
un dernier espoir de s’en tirer malgré l’absence
de
Dieu, de se faire une vie à force d’application, d’honnêteté dans les
3952
er espoir de s’en tirer malgré l’absence de Dieu,
de
se faire une vie à force d’application, d’honnêteté dans les petits e
3953
ré l’absence de Dieu, de se faire une vie à force
d’
application, d’honnêteté dans les petits efforts, — sur un grand fond
3954
Dieu, de se faire une vie à force d’application,
d’
honnêteté dans les petits efforts, — sur un grand fond d’absurdité.
3955
e une vie à force d’application, d’honnêteté dans
les
petits efforts, — sur un grand fond d’absurdité. III« K. » Entre l
3956
teté dans les petits efforts, — sur un grand fond
d’
absurdité. III« K. » Entre la folie de Kierkegaard et la sagesse de
3957
sur un grand fond d’absurdité. III« K. » Entre
la
folie de Kierkegaard et la sagesse de Goethe Il semble bien que le
3958
and fond d’absurdité. III« K. » Entre la folie
de
Kierkegaard et la sagesse de Goethe Il semble bien que le Château,
3959
té. III« K. » Entre la folie de Kierkegaard et
la
sagesse de Goethe Il semble bien que le Château, roman posthume, d
3960
K. » Entre la folie de Kierkegaard et la sagesse
de
Goethe Il semble bien que le Château, roman posthume, devait se te
3961
ard et la sagesse de Goethe Il semble bien que
le
Château, roman posthume, devait se terminer sur un échec de K. qui se
3962
, roman posthume, devait se terminer sur un échec
de
K. qui serait mort d’épuisement sans avoir obtenu rien de certain. «
3963
it se terminer sur un échec de K. qui serait mort
d’
épuisement sans avoir obtenu rien de certain. « Autour de son lit de m
3964
i serait mort d’épuisement sans avoir obtenu rien
de
certain. « Autour de son lit de mort, la commune se rassemble, et c’e
3965
avoir obtenu rien de certain. « Autour de son lit
de
mort, la commune se rassemble, et c’est à ce moment qu’arrive du Chât
3966
enu rien de certain. « Autour de son lit de mort,
la
commune se rassemble, et c’est à ce moment qu’arrive du Château la dé
3967
semble, et c’est à ce moment qu’arrive du Château
la
décision déclarant que K. n’a pas réellement droit de cité au village
3968
écision déclarant que K. n’a pas réellement droit
de
cité au village, mais qu’on l’autorise tout de même à y vivre et à y
3969
s réellement droit de cité au village, mais qu’on
l’
autorise tout de même à y vivre et à y travailler, par égard pour cert
3970
rebend sich bemüht Den können wir erlösen.59 Et
la
biographie de Kafka vient confirmer cette interprétation. N’est-il pa
3971
müht Den können wir erlösen.59 Et la biographie
de
Kafka vient confirmer cette interprétation. N’est-il pas curieusement
3972
évoluer ou plutôt osciller, en toute conscience,
de
Kierkegaard à Goethe ? Ces deux noms ne désignent-ils pas les pôles d
3973
ard à Goethe ? Ces deux noms ne désignent-ils pas
les
pôles de la tension spirituelle la plus vertigineuse qu’il soit donné
3974
he ? Ces deux noms ne désignent-ils pas les pôles
de
la tension spirituelle la plus vertigineuse qu’il soit donné de vivre
3975
? Ces deux noms ne désignent-ils pas les pôles de
la
tension spirituelle la plus vertigineuse qu’il soit donné de vivre à
3976
gnent-ils pas les pôles de la tension spirituelle
la
plus vertigineuse qu’il soit donné de vivre à un Occidental ? Oui, Ki
3977
spirituelle la plus vertigineuse qu’il soit donné
de
vivre à un Occidental ? Oui, Kierkegaard et Goethe sont, à mes yeux,
3978
al ? Oui, Kierkegaard et Goethe sont, à mes yeux,
les
plus géniales personnifications d’une éthique fondée dans la transcen
3979
, à mes yeux, les plus géniales personnifications
d’
une éthique fondée dans la transcendance pure et d’une éthique fondée
3980
iales personnifications d’une éthique fondée dans
la
transcendance pure et d’une éthique fondée dans l’immanence pure. Ils
3981
’une éthique fondée dans la transcendance pure et
d’
une éthique fondée dans l’immanence pure. Ils s’excluent réciproquemen
3982
a transcendance pure et d’une éthique fondée dans
l’
immanence pure. Ils s’excluent réciproquement avec violence, et même a
3983
t même avec dégoût. Kierkegaard n’avait pas assez
de
sarcasmes pour la sagesse solennelle du ministre de Weimar, et celui-
3984
. Kierkegaard n’avait pas assez de sarcasmes pour
la
sagesse solennelle du ministre de Weimar, et celui-ci n’eût pas manqu
3985
sarcasmes pour la sagesse solennelle du ministre
de
Weimar, et celui-ci n’eût pas manqué de condamner la « folie » et l’«
3986
ministre de Weimar, et celui-ci n’eût pas manqué
de
condamner la « folie » et l’« absurde » du Danois, au nom de l’équili
3987
Weimar, et celui-ci n’eût pas manqué de condamner
la
« folie » et l’« absurde » du Danois, au nom de l’équilibre vital pas
3988
-ci n’eût pas manqué de condamner la « folie » et
l’
« absurde » du Danois, au nom de l’équilibre vital passionnément conqu
3989
a « folie » et l’« absurde » du Danois, au nom de
l’
équilibre vital passionnément conquis par Faust… C’est pourquoi il m’e
3990
onquis par Faust… C’est pourquoi il m’est capital
de
situer l’œuvre de Kafka par rapport aux deux maîtres qu’il s’était ch
3991
Faust… C’est pourquoi il m’est capital de situer
l’
œuvre de Kafka par rapport aux deux maîtres qu’il s’était choisis, et
3992
C’est pourquoi il m’est capital de situer l’œuvre
de
Kafka par rapport aux deux maîtres qu’il s’était choisis, et qu’il n’
3993
res qu’il s’était choisis, et qu’il n’a pas cessé
de
cultiver, semble-t-il, simultanément. ⁂ Dire que le sens du transcend
3994
cultiver, semble-t-il, simultanément. ⁂ Dire que
le
sens du transcendant divin est, chez Kafka, presque physique, c’est r
3995
ue physique, c’est risquer une contradiction dans
les
termes. La transcendance en soi, et par définition, échappe à tout se
3996
c’est risquer une contradiction dans les termes.
La
transcendance en soi, et par définition, échappe à tout sens naturel,
3997
nnable aussi bien que physique. Mais pour peu que
l’
esprit en ait reçu quelque pressentiment, quelque révélation même furt
3998
me, voici que naît une angoisse nouvelle. Certes,
le
monde des corps, des sentiments et des idées demeure seul perceptible
3999
eul perceptible à nos diverses facultés, et reste
le
seul monde où nous avons à vivre. Mais bien que rien n’y soit changé
4000
soit changé en apparences, tout y prend justement
l’
air d’apparences, partout s’insinue l’air du doute. C’est le courant d
4001
hangé en apparences, tout y prend justement l’air
d’
apparences, partout s’insinue l’air du doute. C’est le courant d’air l
4002
d justement l’air d’apparences, partout s’insinue
l’
air du doute. C’est le courant d’air léger que la bête du Terrier croi
4003
parences, partout s’insinue l’air du doute. C’est
le
courant d’air léger que la bête du Terrier croit entendre siffler par
4004
artout s’insinue l’air du doute. C’est le courant
d’
air léger que la bête du Terrier croit entendre siffler par les fissur
4005
l’air du doute. C’est le courant d’air léger que
la
bête du Terrier croit entendre siffler par les fissures toujours rouv
4006
que la bête du Terrier croit entendre siffler par
les
fissures toujours rouvertes de sa demeure souterraine. Tout objet, to
4007
endre siffler par les fissures toujours rouvertes
de
sa demeure souterraine. Tout objet, toute pensée et toute rencontre,
4008
e et suppose autre chose ? Mais il est impossible
de
savoir quoi : personne n’a traversé le voile et les messages intercep
4009
impossible de savoir quoi : personne n’a traversé
le
voile et les messages interceptés ne sont pas clairs… La transcendanc
4010
e savoir quoi : personne n’a traversé le voile et
les
messages interceptés ne sont pas clairs… La transcendance, dans notre
4011
e et les messages interceptés ne sont pas clairs…
La
transcendance, dans notre vie, ne saurait se manifester que sous une
4012
se manifester que sous une forme négative : dans
l’
angoisse, dans le sentiment d’un étrange défaut de sens dernier. Et en
4013
e sous une forme négative : dans l’angoisse, dans
le
sentiment d’un étrange défaut de sens dernier. Et en effet, l’Absurde
4014
rme négative : dans l’angoisse, dans le sentiment
d’
un étrange défaut de sens dernier. Et en effet, l’Absurde dont parlait
4015
l’angoisse, dans le sentiment d’un étrange défaut
de
sens dernier. Et en effet, l’Absurde dont parlait Kierkegaard, en con
4016
d’un étrange défaut de sens dernier. Et en effet,
l’
Absurde dont parlait Kierkegaard, en connaissance de cause révélée, —
4017
Kierkegaard, en connaissance de cause révélée, —
le
péché — n’est chez Kafka qu’un sentiment diffus mais en même temps in
4018
sentiment diffus mais en même temps inéluctable.
La
précision du regard le plus sobre, et disons même le plus sceptique,
4019
en même temps inéluctable. La précision du regard
le
plus sobre, et disons même le plus sceptique, multiplie dans la vie q
4020
précision du regard le plus sobre, et disons même
le
plus sceptique, multiplie dans la vie quotidienne les occasions de su
4021
et disons même le plus sceptique, multiplie dans
la
vie quotidienne les occasions de surprendre l’incongru, le manque de
4022
plus sceptique, multiplie dans la vie quotidienne
les
occasions de surprendre l’incongru, le manque de signification satisf
4023
, multiplie dans la vie quotidienne les occasions
de
surprendre l’incongru, le manque de signification satisfaisante, la n
4024
ns la vie quotidienne les occasions de surprendre
l’
incongru, le manque de signification satisfaisante, la nécessité « d’a
4025
otidienne les occasions de surprendre l’incongru,
le
manque de signification satisfaisante, la nécessité « d’autre chose »
4026
les occasions de surprendre l’incongru, le manque
de
signification satisfaisante, la nécessité « d’autre chose » — dont la
4027
congru, le manque de signification satisfaisante,
la
nécessité « d’autre chose » — dont la nature reste inimaginable. Ce s
4028
ue de signification satisfaisante, la nécessité «
d’
autre chose » — dont la nature reste inimaginable. Ce sentiment d’ango
4029
isfaisante, la nécessité « d’autre chose » — dont
la
nature reste inimaginable. Ce sentiment d’angoisse métaphysique, mais
4030
— dont la nature reste inimaginable. Ce sentiment
d’
angoisse métaphysique, mais ressenti négativement, dans le détail conc
4031
se métaphysique, mais ressenti négativement, dans
le
détail concret de la vie défectueuse, est proprement intolérable. Ou
4032
ais ressenti négativement, dans le détail concret
de
la vie défectueuse, est proprement intolérable. Ou plutôt il ne serai
4033
ressenti négativement, dans le détail concret de
la
vie défectueuse, est proprement intolérable. Ou plutôt il ne serait t
4034
our celui qui aurait saisi, ne fût-ce qu’une fois
la
promesse de sa délivrance. De fait, on ne voit guère que les chrétien
4035
i aurait saisi, ne fût-ce qu’une fois la promesse
de
sa délivrance. De fait, on ne voit guère que les chrétiens pour avoue
4036
fût-ce qu’une fois la promesse de sa délivrance.
De
fait, on ne voit guère que les chrétiens pour avouer le péché du mond
4037
e de sa délivrance. De fait, on ne voit guère que
les
chrétiens pour avouer le péché du monde, car c’est leur foi qui le ré
4038
t, on ne voit guère que les chrétiens pour avouer
le
péché du monde, car c’est leur foi qui le révèle dans l’instant même
4039
avouer le péché du monde, car c’est leur foi qui
le
révèle dans l’instant même où elle révèle le pardon. Selon l’image de
4040
é du monde, car c’est leur foi qui le révèle dans
l’
instant même où elle révèle le pardon. Selon l’image de Thérèse d’Avil
4041
qui le révèle dans l’instant même où elle révèle
le
pardon. Selon l’image de Thérèse d’Avila, souvent réinventée par les
4042
ns l’instant même où elle révèle le pardon. Selon
l’
image de Thérèse d’Avila, souvent réinventée par les grands spirituels
4043
tant même où elle révèle le pardon. Selon l’image
de
Thérèse d’Avila, souvent réinventée par les grands spirituels, c’est
4044
’image de Thérèse d’Avila, souvent réinventée par
les
grands spirituels, c’est le rayon traversant la pénombre qui nous fai
4045
uvent réinventée par les grands spirituels, c’est
le
rayon traversant la pénombre qui nous fait voir les millions de pouss
4046
les grands spirituels, c’est le rayon traversant
la
pénombre qui nous fait voir les millions de poussières en suspension
4047
e rayon traversant la pénombre qui nous fait voir
les
millions de poussières en suspension dans l’air qu’on croyait pur. Or
4048
rsant la pénombre qui nous fait voir les millions
de
poussières en suspension dans l’air qu’on croyait pur. Or la vision t
4049
oir les millions de poussières en suspension dans
l’
air qu’on croyait pur. Or la vision très singulière de Kafka sait disc
4050
es en suspension dans l’air qu’on croyait pur. Or
la
vision très singulière de Kafka sait discerner toutes ces poussières,
4051
r qu’on croyait pur. Or la vision très singulière
de
Kafka sait discerner toutes ces poussières, mais sans le rayon. Cas u
4052
a sait discerner toutes ces poussières, mais sans
le
rayon. Cas unique, et presque impensable, et cependant génialement at
4053
nialement attesté par un art où tout signifie que
la
signification suprême reste une énigme ! L’espèce de fureur méthodiqu
4054
e que la signification suprême reste une énigme !
L’
espèce de fureur méthodique et infiniment ralentie — comme par une pit
4055
signification suprême reste une énigme ! L’espèce
de
fureur méthodique et infiniment ralentie — comme par une pitié frater
4056
ourrait faire soupçonner chez Kafka une intention
de
catharsis, de délivrance par l’excès. S’il rend la situation de l’hom
4057
soupçonner chez Kafka une intention de catharsis,
de
délivrance par l’excès. S’il rend la situation de l’homme tel qu’il l
4058
fka une intention de catharsis, de délivrance par
l’
excès. S’il rend la situation de l’homme tel qu’il le voit si physique
4059
e catharsis, de délivrance par l’excès. S’il rend
la
situation de l’homme tel qu’il le voit si physiquement insupportable,
4060
de délivrance par l’excès. S’il rend la situation
de
l’homme tel qu’il le voit si physiquement insupportable, n’est-ce pas
4061
délivrance par l’excès. S’il rend la situation de
l’
homme tel qu’il le voit si physiquement insupportable, n’est-ce pas po
4062
xcès. S’il rend la situation de l’homme tel qu’il
le
voit si physiquement insupportable, n’est-ce pas pour exciter en lui
4063
t insupportable, n’est-ce pas pour exciter en lui
la
volonté d’une décision équivalant à l’acte de foi ? Si c’était le cas
4064
able, n’est-ce pas pour exciter en lui la volonté
d’
une décision équivalant à l’acte de foi ? Si c’était le cas, il convie
4065
ter en lui la volonté d’une décision équivalant à
l’
acte de foi ? Si c’était le cas, il conviendrait de préciser que les d
4066
lui la volonté d’une décision équivalant à l’acte
de
foi ? Si c’était le cas, il conviendrait de préciser que les données
4067
décision équivalant à l’acte de foi ? Si c’était
le
cas, il conviendrait de préciser que les données mêmes du conflit pré
4068
’acte de foi ? Si c’était le cas, il conviendrait
de
préciser que les données mêmes du conflit prédéterminent sa solution.
4069
i c’était le cas, il conviendrait de préciser que
les
données mêmes du conflit prédéterminent sa solution. L’effort pour su
4070
nées mêmes du conflit prédéterminent sa solution.
L’
effort pour surmonter l’angoisse transcendentale par des moyens pureme
4071
édéterminent sa solution. L’effort pour surmonter
l’
angoisse transcendentale par des moyens purement humains, ne saurait a
4072
ent humains, ne saurait aboutir ailleurs que dans
l’
éthique de l’immanence, qui est l’éthique du Second Faust. Le héros du
4073
s, ne saurait aboutir ailleurs que dans l’éthique
de
l’immanence, qui est l’éthique du Second Faust. Le héros du Procès, J
4074
ne saurait aboutir ailleurs que dans l’éthique de
l’
immanence, qui est l’éthique du Second Faust. Le héros du Procès, Jose
4075
lleurs que dans l’éthique de l’immanence, qui est
l’
éthique du Second Faust. Le héros du Procès, Josef K. s’était vu conda
4076
e l’immanence, qui est l’éthique du Second Faust.
Le
héros du Procès, Josef K. s’était vu condamné par la Justice, faute d
4077
héros du Procès, Josef K. s’était vu condamné par
la
Justice, faute d’un avocat venu d’en haut. Dans le Château, K. va se
4078
osef K. s’était vu condamné par la Justice, faute
d’
un avocat venu d’en haut. Dans le Château, K. va se résigner à vivre,
4079
u condamné par la Justice, faute d’un avocat venu
d’
en haut. Dans le Château, K. va se résigner à vivre, malgré tout, de s
4080
a Justice, faute d’un avocat venu d’en haut. Dans
le
Château, K. va se résigner à vivre, malgré tout, de ses efforts. Non
4081
Château, K. va se résigner à vivre, malgré tout,
de
ses efforts. Non point qu’il nie l’existence de la Grâce. Mais il rép
4082
malgré tout, de ses efforts. Non point qu’il nie
l’
existence de la Grâce. Mais il répète avec les sages — lui, le fou — q
4083
, de ses efforts. Non point qu’il nie l’existence
de
la Grâce. Mais il répète avec les sages — lui, le fou — quæ super nos
4084
e ses efforts. Non point qu’il nie l’existence de
la
Grâce. Mais il répète avec les sages — lui, le fou — quæ super nos, n
4085
nie l’existence de la Grâce. Mais il répète avec
les
sages — lui, le fou — quæ super nos, nihil ad nos, et il en tire les
4086
de la Grâce. Mais il répète avec les sages — lui,
le
fou — quæ super nos, nihil ad nos, et il en tire les conséquences pra
4087
fou — quæ super nos, nihil ad nos, et il en tire
les
conséquences pratiques. Il se cantonne dans la « réalité rugueuse ».
4088
e les conséquences pratiques. Il se cantonne dans
la
« réalité rugueuse ». Il essaie de s’y acquérir des mérites suffisant
4089
cantonne dans la « réalité rugueuse ». Il essaie
de
s’y acquérir des mérites suffisants non pas pour entrer au ciel mais
4090
er au ciel mais simplement pour n’être pas rejeté
de
la commune condition humaine. Il imitera les philistins dans tous leu
4091
au ciel mais simplement pour n’être pas rejeté de
la
commune condition humaine. Il imitera les philistins dans tous leurs
4092
ejeté de la commune condition humaine. Il imitera
les
philistins dans tous leurs gestes, conscient de récupérer par cet eff
4093
les philistins dans tous leurs gestes, conscient
de
récupérer par cet effort un droit de cité qui pour d’autres va de soi
4094
s, conscient de récupérer par cet effort un droit
de
cité qui pour d’autres va de soi. Angoisse kierkegaardienne, dans sa
4095
kierkegaardienne, dans sa source, mais qui, faute
d’
aboutir à un Alleluia ! se rabat sur un Et allons !… Solution goethéen
4096
héenne dans ses fins apparentes, mais sur un fond
d’
absurdité hostile, et non pas de confiance en la Nature. ⁂ Le chevalie
4097
mais sur un fond d’absurdité hostile, et non pas
de
confiance en la Nature. ⁂ Le chevalier de la foi, chez Kierkegaard, e
4098
d d’absurdité hostile, et non pas de confiance en
la
Nature. ⁂ Le chevalier de la foi, chez Kierkegaard, exécutait sans ce
4099
hostile, et non pas de confiance en la Nature. ⁂
Le
chevalier de la foi, chez Kierkegaard, exécutait sans cesse le « saut
4100
non pas de confiance en la Nature. ⁂ Le chevalier
de
la foi, chez Kierkegaard, exécutait sans cesse le « saut » dans l’abs
4101
pas de confiance en la Nature. ⁂ Le chevalier de
la
foi, chez Kierkegaard, exécutait sans cesse le « saut » dans l’absolu
4102
de la foi, chez Kierkegaard, exécutait sans cesse
le
« saut » dans l’absolu, ou dans l’absurde, mais il l’exécutait d’une
4103
ierkegaard, exécutait sans cesse le « saut » dans
l’
absolu, ou dans l’absurde, mais il l’exécutait d’une telle façon qu’il
4104
ait sans cesse le « saut » dans l’absolu, ou dans
l’
absurde, mais il l’exécutait d’une telle façon qu’il retombait les deu
4105
saut » dans l’absolu, ou dans l’absurde, mais il
l’
exécutait d’une telle façon qu’il retombait les deux pieds sur la terr
4106
l’absolu, ou dans l’absurde, mais il l’exécutait
d’
une telle façon qu’il retombait les deux pieds sur la terre et pouvait
4107
il l’exécutait d’une telle façon qu’il retombait
les
deux pieds sur la terre et pouvait dès lors y agir et s’y promener co
4108
ne telle façon qu’il retombait les deux pieds sur
la
terre et pouvait dès lors y agir et s’y promener comme si de rien n’é
4109
pouvait dès lors y agir et s’y promener comme si
de
rien n’était. Il avait « l’air d’un percepteur » et il était un témoi
4110
s’y promener comme si de rien n’était. Il avait «
l’
air d’un percepteur » et il était un témoin de la foi, au nom de l’abs
4111
omener comme si de rien n’était. Il avait « l’air
d’
un percepteur » et il était un témoin de la foi, au nom de l’absurde a
4112
t « l’air d’un percepteur » et il était un témoin
de
la foi, au nom de l’absurde accepté, qui se muait alors en libre Amou
4113
l’air d’un percepteur » et il était un témoin de
la
foi, au nom de l’absurde accepté, qui se muait alors en libre Amour.
4114
teur » et il était un témoin de la foi, au nom de
l’
absurde accepté, qui se muait alors en libre Amour. Mais si K.60 se ré
4115
, c’est au nom d’un Absurde qu’il fuit, au nom de
la
crainte d’un Dieu inaccessible, et qui se rit de notre lucidité, sans
4116
nom d’un Absurde qu’il fuit, au nom de la crainte
d’
un Dieu inaccessible, et qui se rit de notre lucidité, sans parler de
4117
la crainte d’un Dieu inaccessible, et qui se rit
de
notre lucidité, sans parler de nos efforts tragi-comiques pour le séd
4118
ble, et qui se rit de notre lucidité, sans parler
de
nos efforts tragi-comiques pour le séduire ou le duper. Le chevalier
4119
é, sans parler de nos efforts tragi-comiques pour
le
séduire ou le duper. Le chevalier de la foi, revenu sur la terre ferm
4120
de nos efforts tragi-comiques pour le séduire ou
le
duper. Le chevalier de la foi, revenu sur la terre ferme, aurait pu a
4121
forts tragi-comiques pour le séduire ou le duper.
Le
chevalier de la foi, revenu sur la terre ferme, aurait pu accepter, l
4122
omiques pour le séduire ou le duper. Le chevalier
de
la foi, revenu sur la terre ferme, aurait pu accepter, lui aussi, la
4123
ques pour le séduire ou le duper. Le chevalier de
la
foi, revenu sur la terre ferme, aurait pu accepter, lui aussi, la leç
4124
e ou le duper. Le chevalier de la foi, revenu sur
la
terre ferme, aurait pu accepter, lui aussi, la leçon de morale du Sec
4125
ur la terre ferme, aurait pu accepter, lui aussi,
la
leçon de morale du Second Faust : comme une éthique de l’Incarnation,
4126
re ferme, aurait pu accepter, lui aussi, la leçon
de
morale du Second Faust : comme une éthique de l’Incarnation, comme un
4127
çon de morale du Second Faust : comme une éthique
de
l’Incarnation, comme une œuvre exprimant la foi dans l’ordre provisoi
4128
de morale du Second Faust : comme une éthique de
l’
Incarnation, comme une œuvre exprimant la foi dans l’ordre provisoire
4129
hique de l’Incarnation, comme une œuvre exprimant
la
foi dans l’ordre provisoire du monde déchu : comme une manière de ren
4130
ncarnation, comme une œuvre exprimant la foi dans
l’
ordre provisoire du monde déchu : comme une manière de renoncer à conn
4131
dre provisoire du monde déchu : comme une manière
de
renoncer à connaître Dieu autrement qu’en obéissant aux exigences act
4132
autrement qu’en obéissant aux exigences actuelles
de
son amour. Mais l’exemple de K. suggère un autre usage de la sagesse
4133
issant aux exigences actuelles de son amour. Mais
l’
exemple de K. suggère un autre usage de la sagesse goethéenne. Cette m
4134
exigences actuelles de son amour. Mais l’exemple
de
K. suggère un autre usage de la sagesse goethéenne. Cette morale peut
4135
mour. Mais l’exemple de K. suggère un autre usage
de
la sagesse goethéenne. Cette morale peut sans doute être adoptée, dan
4136
r. Mais l’exemple de K. suggère un autre usage de
la
sagesse goethéenne. Cette morale peut sans doute être adoptée, dans s
4137
ant ; mais elle peut aussi subsister sans contenu
d’
espérance ou de foi, et sans autre fin que terrestre. École de la pers
4138
peut aussi subsister sans contenu d’espérance ou
de
foi, et sans autre fin que terrestre. École de la personne, elle peut
4139
ou de foi, et sans autre fin que terrestre. École
de
la personne, elle peut aussi devenir une simple école de personnalité
4140
de foi, et sans autre fin que terrestre. École de
la
personne, elle peut aussi devenir une simple école de personnalités…
4141
ersonne, elle peut aussi devenir une simple école
de
personnalités… D’où la méfiance où beaucoup de chrétiens tiennent le
4142
aussi devenir une simple école de personnalités…
D’
où la méfiance où beaucoup de chrétiens tiennent le sobre activisme de
4143
i devenir une simple école de personnalités… D’où
la
méfiance où beaucoup de chrétiens tiennent le sobre activisme de Faus
4144
’où la méfiance où beaucoup de chrétiens tiennent
le
sobre activisme de Faust. Au lieu d’y voir une modestie virile, et un
4145
beaucoup de chrétiens tiennent le sobre activisme
de
Faust. Au lieu d’y voir une modestie virile, et un refus de la specul
4146
Au lieu d’y voir une modestie virile, et un refus
de
la speculatio maiestatis, ils y distinguent la tentation prométhéenne
4147
lieu d’y voir une modestie virile, et un refus de
la
speculatio maiestatis, ils y distinguent la tentation prométhéenne d’
4148
us de la speculatio maiestatis, ils y distinguent
la
tentation prométhéenne d’un monde organisé sans Dieu, d’une autarcie
4149
atis, ils y distinguent la tentation prométhéenne
d’
un monde organisé sans Dieu, d’une autarcie de l’immanence. Mais en fi
4150
ation prométhéenne d’un monde organisé sans Dieu,
d’
une autarcie de l’immanence. Mais en fin de compte, une telle ambiguït
4151
nne d’un monde organisé sans Dieu, d’une autarcie
de
l’immanence. Mais en fin de compte, une telle ambiguïté n’est-elle pa
4152
d’un monde organisé sans Dieu, d’une autarcie de
l’
immanence. Mais en fin de compte, une telle ambiguïté n’est-elle pas l
4153
fin de compte, une telle ambiguïté n’est-elle pas
le
fait de toute morale, de toute sagesse, même chrétienne d’inspiration
4154
ompte, une telle ambiguïté n’est-elle pas le fait
de
toute morale, de toute sagesse, même chrétienne d’inspiration ? Et la
4155
ambiguïté n’est-elle pas le fait de toute morale,
de
toute sagesse, même chrétienne d’inspiration ? Et la personne kierkeg
4156
e toute morale, de toute sagesse, même chrétienne
d’
inspiration ? Et la personne kierkegaardienne, fondée dans la pure tra
4157
toute sagesse, même chrétienne d’inspiration ? Et
la
personne kierkegaardienne, fondée dans la pure transcendance, ne peut
4158
on ? Et la personne kierkegaardienne, fondée dans
la
pure transcendance, ne peut-elle pas à tout instant devenir en fait c
4159
paraît : une respectable personnalité, soumise à
la
seule immanence ? Le chevalier de la foi a l’air d’un percepteur : qu
4160
able personnalité, soumise à la seule immanence ?
Le
chevalier de la foi a l’air d’un percepteur : qui peut jurer qu’il es
4161
lité, soumise à la seule immanence ? Le chevalier
de
la foi a l’air d’un percepteur : qui peut jurer qu’il est, en fait, a
4162
é, soumise à la seule immanence ? Le chevalier de
la
foi a l’air d’un percepteur : qui peut jurer qu’il est, en fait, autr
4163
seule immanence ? Le chevalier de la foi a l’air
d’
un percepteur : qui peut jurer qu’il est, en fait, autre chose qu’un p
4164
percepteur61 ? Nous sommes ici dans un domaine où
l’
on ne saurait imaginer de certitude non équivoque. Car c’est là le dom
4165
s ici dans un domaine où l’on ne saurait imaginer
de
certitude non équivoque. Car c’est là le domaine de la foi. Et la foi
4166
imaginer de certitude non équivoque. Car c’est là
le
domaine de la foi. Et la foi seule — qui n’est pas vérifiable — peut
4167
certitude non équivoque. Car c’est là le domaine
de
la foi. Et la foi seule — qui n’est pas vérifiable — peut vérifier l’
4168
rtitude non équivoque. Car c’est là le domaine de
la
foi. Et la foi seule — qui n’est pas vérifiable — peut vérifier l’œuv
4169
équivoque. Car c’est là le domaine de la foi. Et
la
foi seule — qui n’est pas vérifiable — peut vérifier l’œuvre faite en
4170
seule — qui n’est pas vérifiable — peut vérifier
l’
œuvre faite en son nom. Tout ce que nous pouvons dire revient à dire a
4171
vient à dire au nom de quoi nous agissons, malgré
l’
« absurdité » de notre action, ou ses apparences raisonnables. Le témo
4172
nom de quoi nous agissons, malgré l’« absurdité »
de
notre action, ou ses apparences raisonnables. Le témoignage de bouche
4173
de notre action, ou ses apparences raisonnables.
Le
témoignage de bouche, dont parle saint Paul, l’allégation des motifs
4174
on, ou ses apparences raisonnables. Le témoignage
de
bouche, dont parle saint Paul, l’allégation des motifs derniers, voil
4175
. Le témoignage de bouche, dont parle saint Paul,
l’
allégation des motifs derniers, voilà le seul critère humain qui nous
4176
int Paul, l’allégation des motifs derniers, voilà
le
seul critère humain qui nous autoriserait à distinguer chez Goethe, c
4177
nguer chez Goethe, chez Kierkegaard et chez Kafka
le
rôle possible de la foi. Et certes, je ne les ai confrontés, dans ces
4178
, chez Kierkegaard et chez Kafka le rôle possible
de
la foi. Et certes, je ne les ai confrontés, dans ces pages, que par l
4179
hez Kierkegaard et chez Kafka le rôle possible de
la
foi. Et certes, je ne les ai confrontés, dans ces pages, que par le b
4180
afka le rôle possible de la foi. Et certes, je ne
les
ai confrontés, dans ces pages, que par le biais de leurs expressions
4181
je ne les ai confrontés, dans ces pages, que par
le
biais de leurs expressions : là où leurs expériences deviennent compa
4182
s ai confrontés, dans ces pages, que par le biais
de
leurs expressions : là où leurs expériences deviennent comparables, s
4183
expliqué, et qu’il est mort sans avoir pu donner
l’
équivalent des Entretiens de Goethe, ou de l’opuscule de Kierkegaard s
4184
sans avoir pu donner l’équivalent des Entretiens
de
Goethe, ou de l’opuscule de Kierkegaard sur son activité d’auteur. Si
4185
donner l’équivalent des Entretiens de Goethe, ou
de
l’opuscule de Kierkegaard sur son activité d’auteur. Si donc nous fûm
4186
nner l’équivalent des Entretiens de Goethe, ou de
l’
opuscule de Kierkegaard sur son activité d’auteur. Si donc nous fûmes
4187
valent des Entretiens de Goethe, ou de l’opuscule
de
Kierkegaard sur son activité d’auteur. Si donc nous fûmes parfois ten
4188
ou de l’opuscule de Kierkegaard sur son activité
d’
auteur. Si donc nous fûmes parfois tentés d’inférer de ces trois œuvre
4189
ivité d’auteur. Si donc nous fûmes parfois tentés
d’
inférer de ces trois œuvres géniales je ne sais quel jugement de valeu
4190
teur. Si donc nous fûmes parfois tentés d’inférer
de
ces trois œuvres géniales je ne sais quel jugement de valeur sur l’ex
4191
es trois œuvres géniales je ne sais quel jugement
de
valeur sur l’expérience intime qu’elles traduisent ou trahissent, l’e
4192
s géniales je ne sais quel jugement de valeur sur
l’
expérience intime qu’elles traduisent ou trahissent, l’exemple de Kafk
4193
érience intime qu’elles traduisent ou trahissent,
l’
exemple de Kafka est le plus propre à nous rappeler l’avertissement ap
4194
time qu’elles traduisent ou trahissent, l’exemple
de
Kafka est le plus propre à nous rappeler l’avertissement apostolique
4195
traduisent ou trahissent, l’exemple de Kafka est
le
plus propre à nous rappeler l’avertissement apostolique : « Le Seigne
4196
emple de Kafka est le plus propre à nous rappeler
l’
avertissement apostolique : « Le Seigneur seul connaît les siens. » To
4197
e à nous rappeler l’avertissement apostolique : «
Le
Seigneur seul connaît les siens. » Tout autrement que nous ne les con
4198
l connaît les siens. » Tout autrement que nous ne
les
connaissons, voire qu’eux-mêmes ne se sont connus. 55. Par exemple
4199
eux-mêmes ne se sont connus. 55. Par exemple :
la
métamorphose subite d’un jeune homme en une bête innommable et même i
4200
nnus. 55. Par exemple : la métamorphose subite
d’
un jeune homme en une bête innommable et même indescriptible (dans la
4201
une bête innommable et même indescriptible (dans
la
Métamorphose). Ou encore : l’obscure inculpation qui pèse sur le héro
4202
ndescriptible (dans la Métamorphose). Ou encore :
l’
obscure inculpation qui pèse sur le héros du Procès. 56. Voir Romains
4203
). Ou encore : l’obscure inculpation qui pèse sur
le
héros du Procès. 56. Voir Romains III, 10-20, et aussi l’Épître aux
4204
du Procès. 56. Voir Romains III, 10-20, et aussi
l’
Épître aux Galates. 57. Peut-être cette image fera-t-elle pressentir
4205
57. Peut-être cette image fera-t-elle pressentir
la
cause spirituelle de l’état de lassitude et d’empêchement où sont mai
4206
image fera-t-elle pressentir la cause spirituelle
de
l’état de lassitude et d’empêchement où sont maintenus les héros du P
4207
ge fera-t-elle pressentir la cause spirituelle de
l’
état de lassitude et d’empêchement où sont maintenus les héros du Proc
4208
-t-elle pressentir la cause spirituelle de l’état
de
lassitude et d’empêchement où sont maintenus les héros du Procès. Il
4209
ir la cause spirituelle de l’état de lassitude et
d’
empêchement où sont maintenus les héros du Procès. Il se peut que la t
4210
t de lassitude et d’empêchement où sont maintenus
les
héros du Procès. Il se peut que la tuberculose, dont Kafka devait mou
4211
ont maintenus les héros du Procès. Il se peut que
la
tuberculose, dont Kafka devait mourir, ait aussi joué un certain rôle
4212
si joué un certain rôle. Pourtant, à supposer que
l’
on retrouve dans l’œuvre des auteurs atteints du même mal l’atmosphère
4213
rôle. Pourtant, à supposer que l’on retrouve dans
l’
œuvre des auteurs atteints du même mal l’atmosphère d’oppression du Pr
4214
uve dans l’œuvre des auteurs atteints du même mal
l’
atmosphère d’oppression du Procès, il resterait à expliquer pourquoi l
4215
vre des auteurs atteints du même mal l’atmosphère
d’
oppression du Procès, il resterait à expliquer pourquoi le seul Kafka
4216
sion du Procès, il resterait à expliquer pourquoi
le
seul Kafka sut mettre en œuvre, d’une manière à ce point signifiante,
4217
iquer pourquoi le seul Kafka sut mettre en œuvre,
d’
une manière à ce point signifiante, cette prédisposition physiologique
4218
aard est revenu maintes fois sur cette idée : que
la
Bible doit être lue comme une lettre qui nous est personnellement adr
4219
ui toujours fait effort — Celui-là, nous pouvons
le
sauver. 60. Qu’on lise bien K. et non Kafka. Il ne serait pas licit
4220
ise bien K. et non Kafka. Il ne serait pas licite
d’
assimiler l’expérience intime de l’auteur à celle qu’il fait subir à s
4221
et non Kafka. Il ne serait pas licite d’assimiler
l’
expérience intime de l’auteur à celle qu’il fait subir à son héros. Je
4222
serait pas licite d’assimiler l’expérience intime
de
l’auteur à celle qu’il fait subir à son héros. Je suis certain qu’en
4223
ait pas licite d’assimiler l’expérience intime de
l’
auteur à celle qu’il fait subir à son héros. Je suis certain qu’en fin
4224
fka reste beaucoup plus proche de Kierkegaard que
de
Goethe. 61. Et je ne parle même pas du philistin, incapable de soupç
4225
. Et je ne parle même pas du philistin, incapable
de
soupçonner que sa morale de bipède puisse être un renoncement au vol
4226
philistin, incapable de soupçonner que sa morale
de
bipède puisse être un renoncement au vol d’Icare, cette folie ne l’ay
4227
orale de bipède puisse être un renoncement au vol
d’
Icare, cette folie ne l’ayant jamais tenté le moins du monde.
4228
tre un renoncement au vol d’Icare, cette folie ne
l’
ayant jamais tenté le moins du monde.
4229
vol d’Icare, cette folie ne l’ayant jamais tenté
le
moins du monde.
4230
5.Luther et
la
liberté de la personne Dire qu’on ignore Luther en France serait ex
4231
5.Luther et la liberté
de
la personne Dire qu’on ignore Luther en France serait exagérer, mai
4232
5.Luther et la liberté de
la
personne Dire qu’on ignore Luther en France serait exagérer, mais d
4233
gnore Luther en France serait exagérer, mais dans
le
sens contraire de celui qu’on imagine. Car on fait pis que de l’ignor
4234
ance serait exagérer, mais dans le sens contraire
de
celui qu’on imagine. Car on fait pis que de l’ignorer et même que de
4235
raire de celui qu’on imagine. Car on fait pis que
de
l’ignorer et même que de le méconnaître : on prétend, sans l’avoir ja
4236
re de celui qu’on imagine. Car on fait pis que de
l’
ignorer et même que de le méconnaître : on prétend, sans l’avoir jamai
4237
ine. Car on fait pis que de l’ignorer et même que
de
le méconnaître : on prétend, sans l’avoir jamais lu, savoir qui il fu
4238
. Car on fait pis que de l’ignorer et même que de
le
méconnaître : on prétend, sans l’avoir jamais lu, savoir qui il fut,
4239
et même que de le méconnaître : on prétend, sans
l’
avoir jamais lu, savoir qui il fut, qui il est. Certains ont parcouru
4240
oir qui il fut, qui il est. Certains ont parcouru
les
Propos de table, présentés au public français comme un ouvrage capita
4241
fut, qui il est. Certains ont parcouru les Propos
de
table, présentés au public français comme un ouvrage capital : ils s’
4242
rançais comme un ouvrage capital : ils s’étonnent
d’
y trouver si peu de substance théologique et tant de plaisanteries par
4243
ique et tant de plaisanteries parfois grossières,
de
platitudes, de contradictions. Est-ce avec cela que s’est faite la Ré
4244
plaisanteries parfois grossières, de platitudes,
de
contradictions. Est-ce avec cela que s’est faite la Réforme ? D’autre
4245
contradictions. Est-ce avec cela que s’est faite
la
Réforme ? D’autres, moins exigeants, n’hésitent pas à soutenir que Lu
4246
utenir que Luther fut un démagogue, un exploiteur
de
l’éternel ressentiment de la race allemande contre la civilisation ro
4247
nir que Luther fut un démagogue, un exploiteur de
l’
éternel ressentiment de la race allemande contre la civilisation romai
4248
émagogue, un exploiteur de l’éternel ressentiment
de
la race allemande contre la civilisation romaine. Au lieu de rapporte
4249
gogue, un exploiteur de l’éternel ressentiment de
la
race allemande contre la civilisation romaine. Au lieu de rapporter à
4250
’éternel ressentiment de la race allemande contre
la
civilisation romaine. Au lieu de rapporter à son germanisme originel
4251
porter à son germanisme originel certains défauts
de
Luther, on rapporte au luthéranisme tout ce qui choque dans l’Allemag
4252
rapporte au luthéranisme tout ce qui choque dans
l’
Allemagne actuelle ; comme si Luther avait créé le germanisme. Comme s
4253
l’Allemagne actuelle ; comme si Luther avait créé
le
germanisme. Comme s’il était l’ancêtre non de Niemöller, chrétien et
4254
Luther avait créé le germanisme. Comme s’il était
l’
ancêtre non de Niemöller, chrétien et luthérien, mais de Hitler, païen
4255
réé le germanisme. Comme s’il était l’ancêtre non
de
Niemöller, chrétien et luthérien, mais de Hitler, païen né catholique
4256
tre non de Niemöller, chrétien et luthérien, mais
de
Hitler, païen né catholique. Pour l’opinion moyenne sur Luther, je cr
4257
hérien, mais de Hitler, païen né catholique. Pour
l’
opinion moyenne sur Luther, je crois que la phrase suivante en donne u
4258
. Pour l’opinion moyenne sur Luther, je crois que
la
phrase suivante en donne une assez juste idée : « En somme, qu’est-ce
4259
e que Luther ? Un moine qui a voulu se marier »…
L’
ignorance ou la méconnaissance courantes à l’égard de Luther, jointes
4260
Un moine qui a voulu se marier »… L’ignorance ou
la
méconnaissance courantes à l’égard de Luther, jointes aux diverses ca
4261
ies recueillies par des biographes amateurs, et à
l’
action de la polémique catholique (Denifle, Maritain, Grisar), mettent
4262
illies par des biographes amateurs, et à l’action
de
la polémique catholique (Denifle, Maritain, Grisar), mettent le publi
4263
ies par des biographes amateurs, et à l’action de
la
polémique catholique (Denifle, Maritain, Grisar), mettent le public f
4264
e catholique (Denifle, Maritain, Grisar), mettent
le
public français en état d’infériorité assez grave sur le plan de la c
4265
tain, Grisar), mettent le public français en état
d’
infériorité assez grave sur le plan de la culture générale. Car ignore
4266
ais en état d’infériorité assez grave sur le plan
de
la culture générale. Car ignorer ou méconnaître Luther, c’est ignorer
4267
en état d’infériorité assez grave sur le plan de
la
culture générale. Car ignorer ou méconnaître Luther, c’est ignorer ou
4268
méconnaître un des deux ou trois moments décisifs
de
la tradition d’Occident, c’est s’interdire de rien comprendre à la gr
4269
onnaître un des deux ou trois moments décisifs de
la
tradition d’Occident, c’est s’interdire de rien comprendre à la grand
4270
es deux ou trois moments décisifs de la tradition
d’
Occident, c’est s’interdire de rien comprendre à la grande discussion
4271
ifs de la tradition d’Occident, c’est s’interdire
de
rien comprendre à la grande discussion millénaire, à la grande tensio
4272
’Occident, c’est s’interdire de rien comprendre à
la
grande discussion millénaire, à la grande tension spirituelle dans la
4273
n comprendre à la grande discussion millénaire, à
la
grande tension spirituelle dans laquelle l’Europe a puisé son dynamis
4274
re, à la grande tension spirituelle dans laquelle
l’
Europe a puisé son dynamisme créateur. Tension dont le débat du libre
4275
rope a puisé son dynamisme créateur. Tension dont
le
débat du libre arbitre, opposant Érasme à Luther, permet de définir s
4276
u libre arbitre, opposant Érasme à Luther, permet
de
définir symboliquement les pôles : pensée « pure » et pensée « engagé
4277
Érasme à Luther, permet de définir symboliquement
les
pôles : pensée « pure » et pensée « engagée », ou encore attitude du
4278
ateur et attitude du témoin. Opposition qui, dans
le
plan théologique, ou mieux, dans la totalité de l’être, revient à cel
4279
ion qui, dans le plan théologique, ou mieux, dans
la
totalité de l’être, revient à celle d’un christianisme mitigé de resp
4280
s le plan théologique, ou mieux, dans la totalité
de
l’être, revient à celle d’un christianisme mitigé de respect humain,
4281
e plan théologique, ou mieux, dans la totalité de
l’
être, revient à celle d’un christianisme mitigé de respect humain, et
4282
ieux, dans la totalité de l’être, revient à celle
d’
un christianisme mitigé de respect humain, et d’un christianisme absol
4283
l’être, revient à celle d’un christianisme mitigé
de
respect humain, et d’un christianisme absolu, qu’on déclare volontier
4284
e d’un christianisme mitigé de respect humain, et
d’
un christianisme absolu, qu’on déclare volontiers « inhumain » parce q
4285
ibue tout à Dieu. Traité du serf arbitre À
la
proposition qu’on lui faisait en 1537 d’éditer ses œuvres complètes,
4286
re À la proposition qu’on lui faisait en 1537
d’
éditer ses œuvres complètes, le réformateur répondit : « Je ne reconna
4287
ui faisait en 1537 d’éditer ses œuvres complètes,
le
réformateur répondit : « Je ne reconnais aucun de mes livres pour adé
4288
le réformateur répondit : « Je ne reconnais aucun
de
mes livres pour adéquat, si ce n’est peut-être le De servo arbitrio e
4289
de mes livres pour adéquat, si ce n’est peut-être
le
De servo arbitrio et le Catéchisme. » Nous voici donc, avec le Serf a
4290
mes livres pour adéquat, si ce n’est peut-être le
De
servo arbitrio et le Catéchisme. » Nous voici donc, avec le Serf arbi
4291
at, si ce n’est peut-être le De servo arbitrio et
le
Catéchisme. » Nous voici donc, avec le Serf arbitre, de l’aveu même d
4292
rbitrio et le Catéchisme. » Nous voici donc, avec
le
Serf arbitre, de l’aveu même de son auteur, au centre du débat de la
4293
échisme. » Nous voici donc, avec le Serf arbitre,
de
l’aveu même de son auteur, au centre du débat de la Réforme et de son
4294
isme. » Nous voici donc, avec le Serf arbitre, de
l’
aveu même de son auteur, au centre du débat de la Réforme et de son ef
4295
voici donc, avec le Serf arbitre, de l’aveu même
de
son auteur, au centre du débat de la Réforme et de son effort dogmati
4296
de l’aveu même de son auteur, au centre du débat
de
la Réforme et de son effort dogmatique. Mais nous touchons du même co
4297
l’aveu même de son auteur, au centre du débat de
la
Réforme et de son effort dogmatique. Mais nous touchons du même coup
4298
e son auteur, au centre du débat de la Réforme et
de
son effort dogmatique. Mais nous touchons du même coup au centre du p
4299
nous touchons du même coup au centre du problème
le
plus ardu que pose l’autonomie de la personne : le problème de sa lib
4300
coup au centre du problème le plus ardu que pose
l’
autonomie de la personne : le problème de sa liberté et du fondement d
4301
tre du problème le plus ardu que pose l’autonomie
de
la personne : le problème de sa liberté et du fondement dernier de sa
4302
du problème le plus ardu que pose l’autonomie de
la
personne : le problème de sa liberté et du fondement dernier de sa re
4303
e plus ardu que pose l’autonomie de la personne :
le
problème de sa liberté et du fondement dernier de sa responsabilité.
4304
que pose l’autonomie de la personne : le problème
de
sa liberté et du fondement dernier de sa responsabilité. Car la perso
4305
le problème de sa liberté et du fondement dernier
de
sa responsabilité. Car la personne est dans la vie de l’individu à la
4306
et du fondement dernier de sa responsabilité. Car
la
personne est dans la vie de l’individu à la fois l’élément libérateur
4307
er de sa responsabilité. Car la personne est dans
la
vie de l’individu à la fois l’élément libérateur — par rapport aux do
4308
a responsabilité. Car la personne est dans la vie
de
l’individu à la fois l’élément libérateur — par rapport aux données n
4309
esponsabilité. Car la personne est dans la vie de
l’
individu à la fois l’élément libérateur — par rapport aux données natu
4310
personne est dans la vie de l’individu à la fois
l’
élément libérateur — par rapport aux données naturelles — et l’élément
4311
érateur — par rapport aux données naturelles — et
l’
élément ordonnateur — par rapport à la vocation. En d’autres termes, l
4312
relles — et l’élément ordonnateur — par rapport à
la
vocation. En d’autres termes, la liberté de la personne n’est pas un
4313
— par rapport à la vocation. En d’autres termes,
la
liberté de la personne n’est pas un attribut de l’individu en soi, ma
4314
ort à la vocation. En d’autres termes, la liberté
de
la personne n’est pas un attribut de l’individu en soi, mais elle lui
4315
à la vocation. En d’autres termes, la liberté de
la
personne n’est pas un attribut de l’individu en soi, mais elle lui es
4316
, la liberté de la personne n’est pas un attribut
de
l’individu en soi, mais elle lui est attribuée par un appel gratuit d
4317
a liberté de la personne n’est pas un attribut de
l’
individu en soi, mais elle lui est attribuée par un appel gratuit du l
4318
ttribuée par un appel gratuit du libre Esprit. Si
l’
homme naturel n’est pas libre d’accéder à la liberté, cette liberté pe
4319
libre Esprit. Si l’homme naturel n’est pas libre
d’
accéder à la liberté, cette liberté peut lui être donnée par la puissa
4320
t. Si l’homme naturel n’est pas libre d’accéder à
la
liberté, cette liberté peut lui être donnée par la puissance vocative
4321
a liberté, cette liberté peut lui être donnée par
la
puissance vocative de Dieu62. Telle est la thèse fondamentale du De s
4322
té peut lui être donnée par la puissance vocative
de
Dieu62. Telle est la thèse fondamentale du De servo arbitrio, écrit e
4323
ée par la puissance vocative de Dieu62. Telle est
la
thèse fondamentale du De servo arbitrio, écrit en 1525 pour réfuter l
4324
ive de Dieu62. Telle est la thèse fondamentale du
De
servo arbitrio, écrit en 1525 pour réfuter la Diatribe seu collatio d
4325
du De servo arbitrio, écrit en 1525 pour réfuter
la
Diatribe seu collatio de libero arbitrio, publiée par Érasme un an au
4326
rit en 1525 pour réfuter la Diatribe seu collatio
de
libero arbitrio, publiée par Érasme un an auparavant. ⁂ On croit d’ab
4327
ant. ⁂ On croit d’abord à un pamphlet, encore que
le
volume matériel du Traité soit bien écrasant pour le genre. Mais on s
4328
volume matériel du Traité soit bien écrasant pour
le
genre. Mais on s’aperçoit sans tarder que la discussion avec Érasme e
4329
pour le genre. Mais on s’aperçoit sans tarder que
la
discussion avec Érasme et sa Diatribe (souvent personnifiée) n’est en
4330
Diatribe (souvent personnifiée) n’est en fait que
le
support apparent d’une réflexion de plus grande envergure, d’un témoi
4331
rsonnifiée) n’est en fait que le support apparent
d’
une réflexion de plus grande envergure, d’un témoignage qui transcende
4332
pparent d’une réflexion de plus grande envergure,
d’
un témoignage qui transcende toute dispute. Entraîné par sa fougue hab
4333
lle, excité (bien plutôt que « désarmé » comme il
le
dit aux premières pages ) par les procédés de l’humaniste et du scept
4334
sarmé » comme il le dit aux premières pages ) par
les
procédés de l’humaniste et du sceptique que se vantait d’être Érasme,
4335
il le dit aux premières pages ) par les procédés
de
l’humaniste et du sceptique que se vantait d’être Érasme, Luther en v
4336
le dit aux premières pages ) par les procédés de
l’
humaniste et du sceptique que se vantait d’être Érasme, Luther en vien
4337
dés de l’humaniste et du sceptique que se vantait
d’
être Érasme, Luther en vient, de proche en proche, à ressaisir et repo
4338
ue que se vantait d’être Érasme, Luther en vient,
de
proche en proche, à ressaisir et reposer avec puissance toutes les af
4339
che, à ressaisir et reposer avec puissance toutes
les
affirmations fondamentales de la Réforme : justification par la foi,
4340
c puissance toutes les affirmations fondamentales
de
la Réforme : justification par la foi, qui est don gratuit et œuvre d
4341
uissance toutes les affirmations fondamentales de
la
Réforme : justification par la foi, qui est don gratuit et œuvre de D
4342
s fondamentales de la Réforme : justification par
la
foi, qui est don gratuit et œuvre de Dieu seul ; opposition de cette
4343
fication par la foi, qui est don gratuit et œuvre
de
Dieu seul ; opposition de cette justice de Dieu à la justice des homm
4344
st don gratuit et œuvre de Dieu seul ; opposition
de
cette justice de Dieu à la justice des hommes et de leurs œuvres ; op
4345
œuvre de Dieu seul ; opposition de cette justice
de
Dieu à la justice des hommes et de leurs œuvres ; opposition de la gr
4346
Dieu seul ; opposition de cette justice de Dieu à
la
justice des hommes et de leurs œuvres ; opposition de la grâce à la n
4347
cette justice de Dieu à la justice des hommes et
de
leurs œuvres ; opposition de la grâce à la nature, selon les termes d
4348
ustice des hommes et de leurs œuvres ; opposition
de
la grâce à la nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la
4349
ice des hommes et de leurs œuvres ; opposition de
la
grâce à la nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la Pa
4350
mes et de leurs œuvres ; opposition de la grâce à
la
nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de la Parole vivant
4351
uvres ; opposition de la grâce à la nature, selon
les
termes de l’Apôtre ; opposition de la Parole vivante à la tradition c
4352
osition de la grâce à la nature, selon les termes
de
l’Apôtre ; opposition de la Parole vivante à la tradition codifiée ;
4353
tion de la grâce à la nature, selon les termes de
l’
Apôtre ; opposition de la Parole vivante à la tradition codifiée ; sen
4354
nature, selon les termes de l’Apôtre ; opposition
de
la Parole vivante à la tradition codifiée ; sens de la décision total
4355
ure, selon les termes de l’Apôtre ; opposition de
la
Parole vivante à la tradition codifiée ; sens de la décision totale e
4356
s de l’Apôtre ; opposition de la Parole vivante à
la
tradition codifiée ; sens de la décision totale entre un oui et un no
4357
la Parole vivante à la tradition codifiée ; sens
de
la décision totale entre un oui et un non absolus, et refus de tout m
4358
Parole vivante à la tradition codifiée ; sens de
la
décision totale entre un oui et un non absolus, et refus de tout moye
4359
n totale entre un oui et un non absolus, et refus
de
tout moyen terme ou médiation plus ou moins rationnelle entre les règ
4360
erme ou médiation plus ou moins rationnelle entre
les
règnes en guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ;
4361
nnelle entre les règnes en guerre ouverte du Dieu
de
la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du témo
4362
lle entre les règnes en guerre ouverte du Dieu de
la
foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du témoign
4363
en guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince
de
ce monde ; nécessité du témoignage, et du témoignage fidèle, certifié
4364
témoignage, et du témoignage fidèle, certifié par
l’
Esprit et la Bible, et constituant la véritable « action » de l’homme
4365
et du témoignage fidèle, certifié par l’Esprit et
la
Bible, et constituant la véritable « action » de l’homme « entre les
4366
certifié par l’Esprit et la Bible, et constituant
la
véritable « action » de l’homme « entre les mains de Dieu. » Tels son
4367
la Bible, et constituant la véritable « action »
de
l’homme « entre les mains de Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre
4368
Bible, et constituant la véritable « action » de
l’
homme « entre les mains de Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre ce
4369
ituant la véritable « action » de l’homme « entre
les
mains de Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre cet ouvrage. S’ils
4370
véritable « action » de l’homme « entre les mains
de
Dieu. » Tels sont les thèmes qu’illustre cet ouvrage. S’ils n’y sont
4371
de l’homme « entre les mains de Dieu. » Tels sont
les
thèmes qu’illustre cet ouvrage. S’ils n’y sont pas traités en forme,
4372
du mot, mais qu’ils s’impliquent très étroitement
les
uns les autres, et ne peuvent être mieux saisis que dans l’unique et
4373
mais qu’ils s’impliquent très étroitement les uns
les
autres, et ne peuvent être mieux saisis que dans l’unique et perpétue
4374
autres, et ne peuvent être mieux saisis que dans
l’
unique et perpétuelle question que nous posent toutes les pages de la
4375
ue et perpétuelle question que nous posent toutes
les
pages de la Bible. Ils renvoient tous à une réalité dont ils ne sont
4376
étuelle question que nous posent toutes les pages
de
la Bible. Ils renvoient tous à une réalité dont ils ne sont que les r
4377
elle question que nous posent toutes les pages de
la
Bible. Ils renvoient tous à une réalité dont ils ne sont que les refl
4378
renvoient tous à une réalité dont ils ne sont que
les
reflets diversement réfractés par nos mots. Ils renvoient tous à la q
4379
ment réfractés par nos mots. Ils renvoient tous à
la
question du Christ : « … et toi, maintenant, crois-tu cela ? » Si tu
4380
: « … et toi, maintenant, crois-tu cela ? » Si tu
le
crois, si tu as reçu la foi, il n’est plus rien de « difficile » dans
4381
, crois-tu cela ? » Si tu le crois, si tu as reçu
la
foi, il n’est plus rien de « difficile » dans les assertions de Luthe
4382
e crois, si tu as reçu la foi, il n’est plus rien
de
« difficile » dans les assertions de Luther, ni dans sa négation joye
4383
la foi, il n’est plus rien de « difficile » dans
les
assertions de Luther, ni dans sa négation joyeuse du libre arbitre. S
4384
st plus rien de « difficile » dans les assertions
de
Luther, ni dans sa négation joyeuse du libre arbitre. Ses coups viole
4385
arbitre. Ses coups violents n’ébranlent plus que
le
vieil homme, celui qu’il nous faut dépouiller. Mais il s’en faut de p
4386
lui qu’il nous faut dépouiller. Mais il s’en faut
de
presque tout que les grandes thèses pauliniennes de la Réforme soient
4387
dépouiller. Mais il s’en faut de presque tout que
les
grandes thèses pauliniennes de la Réforme soient acceptées (ou simple
4388
presque tout que les grandes thèses pauliniennes
de
la Réforme soient acceptées (ou simplement connues !) par nos contemp
4389
esque tout que les grandes thèses pauliniennes de
la
Réforme soient acceptées (ou simplement connues !) par nos contempora
4390
r nos contemporains, même chrétiens. Il s’en faut
de
beaucoup, de presque tout, que les arguments d’un Érasme nous apparai
4391
orains, même chrétiens. Il s’en faut de beaucoup,
de
presque tout, que les arguments d’un Érasme nous apparaissent comme a
4392
s. Il s’en faut de beaucoup, de presque tout, que
les
arguments d’un Érasme nous apparaissent comme autant de sophismes. No
4393
t de beaucoup, de presque tout, que les arguments
d’
un Érasme nous apparaissent comme autant de sophismes. Non seulement t
4394
uments d’un Érasme nous apparaissent comme autant
de
sophismes. Non seulement tous les humanistes — des marxistes au vieux
4395
ent comme autant de sophismes. Non seulement tous
les
humanistes — des marxistes au vieux libéraux — y applaudissent ouvert
4396
pplaudissent ouvertement, mais encore jusque chez
les
chrétiens, ces arguments se voient réinventés, admis, parfois même pr
4397
e voient réinventés, admis, parfois même prêchés.
Le
laïcisme moraliste n’en a pas du tout le monopole : tout catholique s
4398
prêchés. Le laïcisme moraliste n’en a pas du tout
le
monopole : tout catholique se doit, en bonne logique, de les faire si
4399
pole : tout catholique se doit, en bonne logique,
de
les faire siens, puisqu’il croit au mérite des œuvres ; et tous les p
4400
e : tout catholique se doit, en bonne logique, de
les
faire siens, puisqu’il croit au mérite des œuvres ; et tous les prote
4401
s, puisqu’il croit au mérite des œuvres ; et tous
les
protestants qui jugent encore que Calvin et Luther ont fait leur temp
4402
e Calvin et Luther ont fait leur temps — que dire
de
Paul, bien plus ancien ! — tous ceux qui tiennent la prédestination p
4403
Paul, bien plus ancien ! — tous ceux qui tiennent
la
prédestination pour un dogme immoral ou périmé ; ceux qui traduisent
4404
oral ou périmé ; ceux qui traduisent : « Paix sur
la
terre, bénévolence (de Dieu) envers les hommes » par « Paix aux homme
4405
ui traduisent : « Paix sur la terre, bénévolence (
de
Dieu) envers les hommes » par « Paix aux hommes de bonne volonté », t
4406
« Paix sur la terre, bénévolence (de Dieu) envers
les
hommes » par « Paix aux hommes de bonne volonté », tous ceux-là sont,
4407
e Dieu) envers les hommes » par « Paix aux hommes
de
bonne volonté », tous ceux-là sont, en fait, avec Érasme et son armée
4408
s ceux-là sont, en fait, avec Érasme et son armée
de
« grands docteurs de tous les siècles », pour soutenir le libre arbit
4409
it, avec Érasme et son armée de « grands docteurs
de
tous les siècles », pour soutenir le libre arbitre religieux, c’est-à
4410
Érasme et son armée de « grands docteurs de tous
les
siècles », pour soutenir le libre arbitre religieux, c’est-à-dire : l
4411
nds docteurs de tous les siècles », pour soutenir
le
libre arbitre religieux, c’est-à-dire : le pouvoir qu’aurait l’homme
4412
utenir le libre arbitre religieux, c’est-à-dire :
le
pouvoir qu’aurait l’homme de contribuer à son salut par ses efforts e
4413
re religieux, c’est-à-dire : le pouvoir qu’aurait
l’
homme de contribuer à son salut par ses efforts et ses œuvres morales.
4414
ieux, c’est-à-dire : le pouvoir qu’aurait l’homme
de
contribuer à son salut par ses efforts et ses œuvres morales. Que tro
4415
? Une verdeur polémique qui peut flatter en nous
le
goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’une certitu
4416
qui peut flatter en nous le goût du pittoresque ;
l’
élan génial, la violence loyale d’une certitude pesante, vraiment « gr
4417
r en nous le goût du pittoresque ; l’élan génial,
la
violence loyale d’une certitude pesante, vraiment « grave », d’une di
4418
u pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale
d’
une certitude pesante, vraiment « grave », d’une dialectique sobre et
4419
yale d’une certitude pesante, vraiment « grave »,
d’
une dialectique sobre et têtue, qui va droit au point décisif, envisag
4420
i va droit au point décisif, envisage honnêtement
les
objections, donne à la thèse adverse toutes ses chances non sans iron
4421
sif, envisage honnêtement les objections, donne à
la
thèse adverse toutes ses chances non sans ironie toutefois, et sait e
4422
nie toutefois, et sait enfin conférer à son choix
la
force et la simplicité d’une constatation évidente. D’un point de vue
4423
s, et sait enfin conférer à son choix la force et
la
simplicité d’une constatation évidente. D’un point de vue purement es
4424
in conférer à son choix la force et la simplicité
d’
une constatation évidente. D’un point de vue purement esthétique, ces
4425
rce et la simplicité d’une constatation évidente.
D’
un point de vue purement esthétique, ces qualités sont assez rares et
4426
r assez flagrantes, pour qu’un lecteur qui refuse
l’
essentiel soit tout de même attiré et subjugué par le style, par le to
4427
ssentiel soit tout de même attiré et subjugué par
le
style, par le ton de l’ouvrage. (Nous ne savons que trop bien, nous m
4428
tout de même attiré et subjugué par le style, par
le
ton de l’ouvrage. (Nous ne savons que trop bien, nous modernes, sépar
4429
même attiré et subjugué par le style, par le ton
de
l’ouvrage. (Nous ne savons que trop bien, nous modernes, séparer le f
4430
me attiré et subjugué par le style, par le ton de
l’
ouvrage. (Nous ne savons que trop bien, nous modernes, séparer le fond
4431
s ne savons que trop bien, nous modernes, séparer
le
fond de la forme ; admirer l’une quand nous condamnons l’autre, et vi
4432
ons que trop bien, nous modernes, séparer le fond
de
la forme ; admirer l’une quand nous condamnons l’autre, et vice versa
4433
que trop bien, nous modernes, séparer le fond de
la
forme ; admirer l’une quand nous condamnons l’autre, et vice versa.)
4434
ette maîtrise, qu’on attendait d’ailleurs du chef
d’
un grand mouvement (comme dirait le jargon d’aujourd’hui), tout est fa
4435
lleurs du chef d’un grand mouvement (comme dirait
le
jargon d’aujourd’hui), tout est fait dans notre Traité pour heurter d
4436
chef d’un grand mouvement (comme dirait le jargon
d’
aujourd’hui), tout est fait dans notre Traité pour heurter de front le
4437
ui), tout est fait dans notre Traité pour heurter
de
front le lecteur incroyant, ou celui qui ne partage pas la foi de Pau
4438
est fait dans notre Traité pour heurter de front
le
lecteur incroyant, ou celui qui ne partage pas la foi de Paul et des
4439
le lecteur incroyant, ou celui qui ne partage pas
la
foi de Paul et des apôtres. D’abord le langage scolastique, qui n’est
4440
eur incroyant, ou celui qui ne partage pas la foi
de
Paul et des apôtres. D’abord le langage scolastique, qui n’est pas du
4441
artage pas la foi de Paul et des apôtres. D’abord
le
langage scolastique, qui n’est pas du tout luthérien, mais que Luther
4442
pas du tout luthérien, mais que Luther est obligé
d’
utiliser pour débrouiller et supprimer les faux problèmes où la Diatri
4443
t obligé d’utiliser pour débrouiller et supprimer
les
faux problèmes où la Diatribe voulait l’embarrasser63. Ensuite, ce re
4444
ur débrouiller et supprimer les faux problèmes où
la
Diatribe voulait l’embarrasser63. Ensuite, ce refus total, ou mieux c
4445
pprimer les faux problèmes où la Diatribe voulait
l’
embarrasser63. Ensuite, ce refus total, ou mieux cette négligence tran
4446
refus total, ou mieux cette négligence tranquille
de
toute espèce de considération psychologique. (Un tel homme est bien t
4447
mieux cette négligence tranquille de toute espèce
de
considération psychologique. (Un tel homme est bien trop vivant pour
4448
ue. (Un tel homme est bien trop vivant pour faire
de
la psychologie, trop engagé dans le réel pour prendre au sérieux ses
4449
(Un tel homme est bien trop vivant pour faire de
la
psychologie, trop engagé dans le réel pour prendre au sérieux ses ref
4450
nt pour faire de la psychologie, trop engagé dans
le
réel pour prendre au sérieux ses reflets dans la conscience du specta
4451
le réel pour prendre au sérieux ses reflets dans
la
conscience du spectateur.) Ce qui ne manquera pas de faire crier au d
4452
conscience du spectateur.) Ce qui ne manquera pas
de
faire crier au dogmatisme. Tous se passe ici à « l’intérieur » du chr
4453
faire crier au dogmatisme. Tous se passe ici à «
l’
intérieur » du christianisme, de l’Église. L’humanisme laïque, autonom
4454
se passe ici à « l’intérieur » du christianisme,
de
l’Église. L’humanisme laïque, autonome, est simplement nié comme une
4455
passe ici à « l’intérieur » du christianisme, de
l’
Église. L’humanisme laïque, autonome, est simplement nié comme une abs
4456
à « l’intérieur » du christianisme, de l’Église.
L’
humanisme laïque, autonome, est simplement nié comme une absurdité, un
4457
t nié comme une absurdité, une contradiction dans
les
termes. C’est à Érasme en tant que théologien que Luther s’applique à
4458
que Luther s’applique à répondre ; et c’est même
la
plus dure ironie — quoique involontaire, je le suppose — dont il pouv
4459
me la plus dure ironie — quoique involontaire, je
le
suppose — dont il pouvait, en l’occurrence, l’accabler. On ne saurait
4460
involontaire, je le suppose — dont il pouvait, en
l’
occurrence, l’accabler. On ne saurait souligner trop fortement ce trai
4461
je le suppose — dont il pouvait, en l’occurrence,
l’
accabler. On ne saurait souligner trop fortement ce trait : c’est enco
4462
en philosophe ni en métaphysicien, que Luther nie
le
libre arbitre. Ceci pourrait suffire, et doit suffire en droit à réfu
4463
rrait suffire, et doit suffire en droit à réfuter
l’
objection d’un moderne, l’objection parfaitement anachronique, mais qu
4464
e, et doit suffire en droit à réfuter l’objection
d’
un moderne, l’objection parfaitement anachronique, mais que je sais in
4465
fire en droit à réfuter l’objection d’un moderne,
l’
objection parfaitement anachronique, mais que je sais inévitable, et q
4466
à affirmer que Luther est « déterministe ». Mais
le
sérieux théologique est chose trop rare, et pour beaucoup trop diffic
4467
isse écarter cette objection par un simple rappel
de
l’ordre dans lequel ce Traité fut pensé. Je tenterai donc d’esquisser
4468
e écarter cette objection par un simple rappel de
l’
ordre dans lequel ce Traité fut pensé. Je tenterai donc d’esquisser, t
4469
dans lequel ce Traité fut pensé. Je tenterai donc
d’
esquisser, tout au moins, le dialogue d’une « conscience moderne » dou
4470
nsé. Je tenterai donc d’esquisser, tout au moins,
le
dialogue d’une « conscience moderne » douée d’exigence spirituelle, a
4471
erai donc d’esquisser, tout au moins, le dialogue
d’
une « conscience moderne » douée d’exigence spirituelle, avec un parti
4472
s, le dialogue d’une « conscience moderne » douée
d’
exigence spirituelle, avec un partisan du « serf arbitre » luthérien.
4473
(On peut admettre qu’un tel dialogue se déroule à
l’
intérieur même de la pensée d’un homme qui veut honnêtement croire…)
4474
qu’un tel dialogue se déroule à l’intérieur même
de
la pensée d’un homme qui veut honnêtement croire…) Dialogue Car
4475
’un tel dialogue se déroule à l’intérieur même de
la
pensée d’un homme qui veut honnêtement croire…) Dialogue Car Di
4476
alogue se déroule à l’intérieur même de la pensée
d’
un homme qui veut honnêtement croire…) Dialogue Car Dieu peut to
4477
ue Car Dieu peut tout à tout instant. C’est là
la
santé de la foi. Kierkegaard. La Conscience moderne. — Selon Luthe
4478
Dieu peut tout à tout instant. C’est là la santé
de
la foi. Kierkegaard. La Conscience moderne. — Selon Luther, nous n
4479
eu peut tout à tout instant. C’est là la santé de
la
foi. Kierkegaard. La Conscience moderne. — Selon Luther, nous n’av
4480
ant. C’est là la santé de la foi. Kierkegaard.
La
Conscience moderne. — Selon Luther, nous n’avons aucune liberté car,
4481
selon sa prévision. Luther ne pose pas seulement
l’
omnipotence, mais l’omniscience et la prescience éternelle de Dieu, qu
4482
Luther ne pose pas seulement l’omnipotence, mais
l’
omniscience et la prescience éternelle de Dieu, qui ne peut faillir da
4483
as seulement l’omnipotence, mais l’omniscience et
la
prescience éternelle de Dieu, qui ne peut faillir dans sa promesse, e
4484
ce, mais l’omniscience et la prescience éternelle
de
Dieu, qui ne peut faillir dans sa promesse, et auquel nul obstacle ne
4485
Que devient alors notre effort ? Il ne sert plus
de
rien. Nous n’en ferons plus. Nous refusons de jouer si d’avance le va
4486
lus de rien. Nous n’en ferons plus. Nous refusons
de
jouer si d’avance le vainqueur a été désigné par un arbitre qui ne ti
4487
Nous n’en ferons plus. Nous refusons de jouer si
d’
avance le vainqueur a été désigné par un arbitre qui ne tient pas comp
4488
n ferons plus. Nous refusons de jouer si d’avance
le
vainqueur a été désigné par un arbitre qui ne tient pas compte de nos
4489
té désigné par un arbitre qui ne tient pas compte
de
nos exploits ! Un luthérien. — Mais connais-tu seulement les vraies
4490
oits ! Un luthérien. — Mais connais-tu seulement
les
vraies règles du jeu ? Qui t’a fait croire que ta vie était une parti
4491
que ta vie était une partie à jouer entre toi et
le
monde, par exemple ; ou encore entre l’individu et le sort, cette ido
4492
re toi et le monde, par exemple ; ou encore entre
l’
individu et le sort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de le c
4493
onde, par exemple ; ou encore entre l’individu et
le
sort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de le croire pour agi
4494
e sort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin
de
le croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment to
4495
ort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de
le
croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment toi q
4496
nt toi qui agis ? Ou n’es-tu pas toi-même agi par
de
puissantes forces sociales, historiques, et économiques ? Toute ta sc
4497
e ta science ne s’occupe-t-elle pas, justement, à
les
découvrir ? Au besoin à les inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignit
4498
lle pas, justement, à les découvrir ? Au besoin à
les
inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignité consiste à lutter contre d
4499
Certes, mais ma dignité consiste à lutter contre
de
telles forces, une fois que je les ai reconnues ; à m’affirmer dans m
4500
à lutter contre de telles forces, une fois que je
les
ai reconnues ; à m’affirmer dans mon autonomie par un acte qui crée m
4501
omie par un acte qui crée ma liberté, par un acte
de
révolte, s’il le faut ! L. — Tu crois donc détenir un tel pouvoir ? C
4502
qui crée ma liberté, par un acte de révolte, s’il
le
faut ! L. — Tu crois donc détenir un tel pouvoir ? C. M. — Il me suff
4503
onc détenir un tel pouvoir ? C. M. — Il me suffit
de
vouloir l’affirmer. L. — Soit, c’est une hypothèse de travail… Pour m
4504
un tel pouvoir ? C. M. — Il me suffit de vouloir
l’
affirmer. L. — Soit, c’est une hypothèse de travail… Pour moi, je croi
4505
ouloir l’affirmer. L. — Soit, c’est une hypothèse
de
travail… Pour moi, je crois que Dieu connaît la fin, la somme, la val
4506
e de travail… Pour moi, je crois que Dieu connaît
la
fin, la somme, la valeur absolue de nos actions passées, présentes et
4507
vail… Pour moi, je crois que Dieu connaît la fin,
la
somme, la valeur absolue de nos actions passées, présentes et futures
4508
moi, je crois que Dieu connaît la fin, la somme,
la
valeur absolue de nos actions passées, présentes et futures ; car ell
4509
Dieu connaît la fin, la somme, la valeur absolue
de
nos actions passées, présentes et futures ; car elles sont dans le te
4510
ssées, présentes et futures ; car elles sont dans
le
temps, Dieu dans l’éternité qui est avant le temps, qui est en lui, e
4511
futures ; car elles sont dans le temps, Dieu dans
l’
éternité qui est avant le temps, qui est en lui, et qui est encore apr
4512
dans le temps, Dieu dans l’éternité qui est avant
le
temps, qui est en lui, et qui est encore après lui. Au regard de Dieu
4513
gard de Dieu donc, « tout est accompli » — depuis
la
mort du Christ sur la croix. Non seulement prévu, mais accompli. C. M
4514
out est accompli » — depuis la mort du Christ sur
la
croix. Non seulement prévu, mais accompli. C. M. — Si c’était vrai, j
4515
est accompli » — depuis la mort du Christ sur la
croix
. Non seulement prévu, mais accompli. C. M. — Si c’était vrai, je préf
4516
ncore nier ce Dieu qui prétend voir plus loin que
le
terme de mes actions, — ce qui, avouons-le, les ridiculise complèteme
4517
r ce Dieu qui prétend voir plus loin que le terme
de
mes actions, — ce qui, avouons-le, les ridiculise complètement et les
4518
in que le terme de mes actions, — ce qui, avouons-
le
, les ridiculise complètement et les rend vaines en fin de compte : ca
4519
ue le terme de mes actions, — ce qui, avouons-le,
les
ridiculise complètement et les rend vaines en fin de compte : car je
4520
e qui, avouons-le, les ridiculise complètement et
les
rend vaines en fin de compte : car je sens, malgré tout, que je les f
4521
fin de compte : car je sens, malgré tout, que je
les
fais librement, et tu viens me dire qu’elles sont prévues ! Et prévue
4522
prévues par un Dieu éternel, qui dès lors se joue
de
moi indignement ! Il faudra donc choisir ; Dieu ou Moi. Je dirai : mo
4523
sè-je tuer Dieu, comme Nietzsche a proclamé qu’il
l’
avait fait. L. — Comment le temps tuerait-il l’éternel ? Comment la ch
4524
zsche a proclamé qu’il l’avait fait. L. — Comment
le
temps tuerait-il l’éternel ? Comment la chair tuerait-elle l’Esprit ?
4525
il l’avait fait. L. — Comment le temps tuerait-il
l’
éternel ? Comment la chair tuerait-elle l’Esprit ? Elle ne peut tuer q
4526
— Comment le temps tuerait-il l’éternel ? Comment
la
chair tuerait-elle l’Esprit ? Elle ne peut tuer que l’idée fausse qu’
4527
rait-il l’éternel ? Comment la chair tuerait-elle
l’
Esprit ? Elle ne peut tuer que l’idée fausse qu’elle s’en formait… Nie
4528
air tuerait-elle l’Esprit ? Elle ne peut tuer que
l’
idée fausse qu’elle s’en formait… Nietzsche l’a bien vu : ce n’est que
4529
que l’idée fausse qu’elle s’en formait… Nietzsche
l’
a bien vu : ce n’est que le « Dieu moral » qui est passible de réfutat
4530
’en formait… Nietzsche l’a bien vu : ce n’est que
le
« Dieu moral » qui est passible de réfutation. Mais tu affirmes que s
4531
: ce n’est que le « Dieu moral » qui est passible
de
réfutation. Mais tu affirmes que si Dieu prévoit tout, tu es alors di
4532
es que si Dieu prévoit tout, tu es alors dispensé
d’
agir, et que ce n’est plus la peine de faire aucun effort. C’est peut-
4533
tu es alors dispensé d’agir, et que ce n’est plus
la
peine de faire aucun effort. C’est peut-être mal raisonner. Si ton ef
4534
rs dispensé d’agir, et que ce n’est plus la peine
de
faire aucun effort. C’est peut-être mal raisonner. Si ton effort auss
4535
ton effort aussi était prévu ? Pourrais-tu ne pas
le
fournir ? Et si tu décidais : « Je suis, donc Dieu n’est pas ! »64 qu
4536
ieu n’est pas ! »64 qui t’assurerait que cet acte
de
révolte échappe à l’éternelle Prévision ? Qui t’assurerait qu’en pron
4537
ui t’assurerait que cet acte de révolte échappe à
l’
éternelle Prévision ? Qui t’assurerait qu’en prononçant ces mots tu ne
4538
çant ces mots tu ne prononcerais pas sur toi-même
l’
arrêt éternel de Dieu, te rejetant vers le néant, en sorte que Dieu, v
4539
ne prononcerais pas sur toi-même l’arrêt éternel
de
Dieu, te rejetant vers le néant, en sorte que Dieu, vraiment n’existe
4540
oi-même l’arrêt éternel de Dieu, te rejetant vers
le
néant, en sorte que Dieu, vraiment n’existe plus pour toi ? Il est un
4541
double prédestination : l’une au salut, l’autre à
la
damnation. Être damné, ne serait-ce pas justement être rivé au temps
4542
justement être rivé au temps sans fin, et refuser
l’
éternité qui vient nous délivrer du temps ? C. M. — Mais mon temps est
4543
emps ? C. M. — Mais mon temps est vivant et plein
de
nouveauté, de création ! Ton éternité immobile c’est l’image même de
4544
Mais mon temps est vivant et plein de nouveauté,
de
création ! Ton éternité immobile c’est l’image même de la mort. L. —
4545
veauté, de création ! Ton éternité immobile c’est
l’
image même de la mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ? Les philos
4546
éation ! Ton éternité immobile c’est l’image même
de
la mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et la r
4547
ion ! Ton éternité immobile c’est l’image même de
la
mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et la rais
4548
est l’image même de la mort. L. — Que savons-nous
de
l’éternité ? Les philosophes et la raison ne peuvent l’imaginer que m
4549
l’image même de la mort. L. — Que savons-nous de
l’
éternité ? Les philosophes et la raison ne peuvent l’imaginer que mort
4550
de la mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ?
Les
philosophes et la raison ne peuvent l’imaginer que morte. Mais la Bib
4551
ue savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et
la
raison ne peuvent l’imaginer que morte. Mais la Bible nous dit qu’ell
4552
ternité ? Les philosophes et la raison ne peuvent
l’
imaginer que morte. Mais la Bible nous dit qu’elle est la Vie, et notr
4553
t la raison ne peuvent l’imaginer que morte. Mais
la
Bible nous dit qu’elle est la Vie, et notre vie présente n’est qu’une
4554
ner que morte. Mais la Bible nous dit qu’elle est
la
Vie, et notre vie présente n’est qu’une mort à ses yeux. Qui nous pro
4555
n’est qu’une mort à ses yeux. Qui nous prouve que
l’
éternité est quelque chose d’immobile, de statique ? Qui nous dit qu’e
4556
Qui nous prouve que l’éternité est quelque chose
d’
immobile, de statique ? Qui nous dit qu’elle n’est pas au contraire la
4557
ouve que l’éternité est quelque chose d’immobile,
de
statique ? Qui nous dit qu’elle n’est pas au contraire la source de t
4558
que ? Qui nous dit qu’elle n’est pas au contraire
la
source de tout acte et de toute création, une invention totale et per
4559
nous dit qu’elle n’est pas au contraire la source
de
tout acte et de toute création, une invention totale et perpétuelle,
4560
n’est pas au contraire la source de tout acte et
de
toute création, une invention totale et perpétuelle, une actualité pe
4561
totale et perpétuelle, une actualité permanente,
la
seule chose qui change quelque chose au déroulement calculable du tem
4562
se au déroulement calculable du temps, quand elle
le
touche dans l’instant (dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul
4563
nt calculable du temps, quand elle le touche dans
l’
instant (dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul). Qui t’assure
4564
elle le touche dans l’instant (dans un « atome »
de
temps, comme l’écrit Paul). Qui t’assure que notre raison, tout attac
4565
dans l’instant (dans un « atome » de temps, comme
l’
écrit Paul). Qui t’assure que notre raison, tout attachée à notre chai
4566
otre temps où elle s’est constituée, soit capable
de
concevoir ce paradoxe ou ce scandale d’une éternité seule actuelle ?
4567
t capable de concevoir ce paradoxe ou ce scandale
d’
une éternité seule actuelle ? C’est un mystère plus profond que notre
4568
? C’est un mystère plus profond que notre vie, et
la
raison n’est qu’un faible élément de notre vie. C’est un mystère que
4569
otre vie, et la raison n’est qu’un faible élément
de
notre vie. C’est un mystère que le croyant pressent et vit au seul mo
4570
faible élément de notre vie. C’est un mystère que
le
croyant pressent et vit au seul moment de la prière. « Demandez et l’
4571
ère que le croyant pressent et vit au seul moment
de
la prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit le même Dieu qui no
4572
que le croyant pressent et vit au seul moment de
la
prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit le même Dieu qui nous
4573
et vit au seul moment de la prière. « Demandez et
l’
on vous donnera », dit le même Dieu qui nous prédestina ! Quand le cro
4574
la prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit
le
même Dieu qui nous prédestina ! Quand le croyant, qui sait que Dieu a
4575
a », dit le même Dieu qui nous prédestina ! Quand
le
croyant, qui sait que Dieu a tout prévu éternellement, adresse à Dieu
4576
t-il pas ce paradoxe et ce mystère : croire que «
l’
Éternel est vivant », croire que sa volonté — qui a tout prévu — peut
4577
peut aussi tout changer en un instant aux yeux de
l’
homme, sans que rien ne soit changé de ce qu’a décidé Dieu, de ce qu’i
4578
aux yeux de l’homme, sans que rien ne soit changé
de
ce qu’a décidé Dieu, de ce qu’il décide ou de ce qu’il décidera ? Car
4579
s que rien ne soit changé de ce qu’a décidé Dieu,
de
ce qu’il décide ou de ce qu’il décidera ? Car l’Éternel ne connaît pa
4580
ngé de ce qu’a décidé Dieu, de ce qu’il décide ou
de
ce qu’il décidera ? Car l’Éternel ne connaît pas de temps, il n’est p
4581
de ce qu’il décide ou de ce qu’il décidera ? Car
l’
Éternel ne connaît pas de temps, il n’est pas lié comme nous à une suc
4582
ce qu’il décidera ? Car l’Éternel ne connaît pas
de
temps, il n’est pas lié comme nous à une succession. Mais au contrair
4583
traire, nos divers temps et successions procèdent
de
l’Éternel et lui sont liés : nous venons de lui, nous retournons à lu
4584
ire, nos divers temps et successions procèdent de
l’
Éternel et lui sont liés : nous venons de lui, nous retournons à lui,
4585
ui, nous retournons à lui, il est en nous lorsque
l’
Esprit dit la Parole dans notre cœur. Quelle étrange illusion nous fer
4586
urnons à lui, il est en nous lorsque l’Esprit dit
la
Parole dans notre cœur. Quelle étrange illusion nous ferait croire qu
4587
range illusion nous ferait croire qu’une décision
de
l’Éternel est une décision dans le passé ! Alors que c’est elle seule
4588
ge illusion nous ferait croire qu’une décision de
l’
Éternel est une décision dans le passé ! Alors que c’est elle seule qu
4589
u’une décision de l’Éternel est une décision dans
le
passé ! Alors que c’est elle seule qui définit notre présent ! Est-ce
4590
et notre crainte du « fatalisme » ne reposent pas
le
plus souvent sur cette erreur des plus grossières ?…65 C. M. — On pe
4591
plus grossières ?…65 C. M. — On peut aussi nier
l’
éternité, et affirmer que seul existe notre temps. Dans ce cas tu n’as
4592
e cas tu n’as rien prouvé. L. — On ne prouve rien
de
ce qui est essentiel, mais on l’accepte ou le refuse, en vertu d’une
4593
n ne prouve rien de ce qui est essentiel, mais on
l’
accepte ou le refuse, en vertu d’une décision pure. Discuter ne peut n
4594
ien de ce qui est essentiel, mais on l’accepte ou
le
refuse, en vertu d’une décision pure. Discuter ne peut nous conduire
4595
pure. Discuter ne peut nous conduire qu’au seuil
de
cette décision. Et nous n’aurons pas dialogué en vain, si nous avons
4596
ns pas dialogué en vain, si nous avons pu dégager
l’
alternative du libre arbitre, telle qu’elle se pose dans les termes ex
4597
tive du libre arbitre, telle qu’elle se pose dans
les
termes extrêmes où elle revêt sa vraie réalité : c’est l’Éternel qui
4598
s extrêmes où elle revêt sa vraie réalité : c’est
l’
Éternel qui commande — ou c’est moi. Il n’y a pas là de difficultés in
4599
rnel qui commande — ou c’est moi. Il n’y a pas là
de
difficultés intellectuelles. Il n’y a que la résistance du « vieil ho
4600
s là de difficultés intellectuelles. Il n’y a que
la
résistance du « vieil homme », et les prétextes toujours très moraux,
4601
Il n’y a que la résistance du « vieil homme », et
les
prétextes toujours très moraux, et même très pieux qu’invoque notre r
4602
révolte… Réalité radicale du problème Dans
l’
Église, une fois acceptés le Credo et son fondement, qui est la Parole
4603
e du problème Dans l’Église, une fois acceptés
le
Credo et son fondement, qui est la Parole dite en nous par l’Esprit e
4604
fois acceptés le Credo et son fondement, qui est
la
Parole dite en nous par l’Esprit et attestée par l’Écriture, — or cet
4605
son fondement, qui est la Parole dite en nous par
l’
Esprit et attestée par l’Écriture, — or cette Parole est Christ lui-mê
4606
Parole dite en nous par l’Esprit et attestée par
l’
Écriture, — or cette Parole est Christ lui-même — il me paraît que l’o
4607
tte Parole est Christ lui-même — il me paraît que
l’
opinion de Luther n’est pas sujette à de sérieuses objections. Et la d
4608
est Christ lui-même — il me paraît que l’opinion
de
Luther n’est pas sujette à de sérieuses objections. Et la démonstrati
4609
araît que l’opinion de Luther n’est pas sujette à
de
sérieuses objections. Et la démonstration purement biblique qu’on en
4610
r n’est pas sujette à de sérieuses objections. Et
la
démonstration purement biblique qu’on en trouvera dans le Traité du s
4611
stration purement biblique qu’on en trouvera dans
le
Traité du serf arbitre, malgré quelques détails exégétiques discutabl
4612
ls exégétiques discutables, suffit à établir pour
le
chrétien la vérité d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui
4613
es discutables, suffit à établir pour le chrétien
la
vérité d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur
4614
bles, suffit à établir pour le chrétien la vérité
d’
un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur même de l
4615
Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur même
de
l’Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant toute tradition ecclésias
4616
her n’a pas inventé, mais qui est au cœur même de
l’
Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant toute tradition ecclésiastiq
4617
inventé, mais qui est au cœur même de l’Évangile.
L’
apôtre Paul l’a formulé avant toute tradition ecclésiastique ; et tous
4618
qui est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul
l’
a formulé avant toute tradition ecclésiastique ; et tous les Pères et
4619
lé avant toute tradition ecclésiastique ; et tous
les
Pères et tous les siècles dont se réclame Érasme n’y changeront rien
4620
dition ecclésiastique ; et tous les Pères et tous
les
siècles dont se réclame Érasme n’y changeront rien : « Travaillez à v
4621
emblement, puisque c’est Dieu qui produit en vous
le
vouloir et le faire. » (Phil. II, 12-13) C’est parce que Dieu fait to
4622
sque c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et
le
faire. » (Phil. II, 12-13) C’est parce que Dieu fait tout que nous de
4623
fait tout que nous devons agir, selon qu’il nous
l’
a commandé. C’est parce que Dieu prévoit tout que nous avons en lui, e
4624
évoit tout que nous avons en lui, et en lui seul,
la
liberté. Mais cela n’apparaît qu’à celui qui ose aller jusqu’aux extr
4625
araît qu’à celui qui ose aller jusqu’aux extrêmes
de
la connaissance de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la f
4626
ît qu’à celui qui ose aller jusqu’aux extrêmes de
la
connaissance de soi-même et de la connaissance de la foi. Car la foi
4627
i ose aller jusqu’aux extrêmes de la connaissance
de
soi-même et de la connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la
4628
qu’aux extrêmes de la connaissance de soi-même et
de
la connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la nature radicale
4629
aux extrêmes de la connaissance de soi-même et de
la
connaissance de la foi. Car la foi seule révèle la nature radicale du
4630
la connaissance de soi-même et de la connaissance
de
la foi. Car la foi seule révèle la nature radicale du péché. Luther i
4631
connaissance de soi-même et de la connaissance de
la
foi. Car la foi seule révèle la nature radicale du péché. Luther insi
4632
de soi-même et de la connaissance de la foi. Car
la
foi seule révèle la nature radicale du péché. Luther insiste sur cet
4633
a connaissance de la foi. Car la foi seule révèle
la
nature radicale du péché. Luther insiste sur cet extrémisme évangéliq
4634
uther insiste sur cet extrémisme évangélique, que
les
sophistes n’étaient que trop portés à corriger et à humaniser, au ris
4635
trop portés à corriger et à humaniser, au risque
d’
« évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de la pu
4636
à corriger et à humaniser, au risque d’« évacuer
la
Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de la pure grâce jus
4637
corriger et à humaniser, au risque d’« évacuer la
Croix
». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de la pure grâce jusque da
4638
« évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé
la
doctrine de la pure grâce jusque dans son sérieux dernier, on peut so
4639
Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine
de
la pure grâce jusque dans son sérieux dernier, on peut soutenir que l
4640
oix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrine de
la
pure grâce jusque dans son sérieux dernier, on peut soutenir que l’ho
4641
ue dans son sérieux dernier, on peut soutenir que
l’
homme possède au moins « un faible libre arbitre66 » dans les choses d
4642
ssède au moins « un faible libre arbitre66 » dans
les
choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir pour nous sauver —
4643
re arbitre66 » dans les choses du salut. Mais que
le
Christ ait dû mourir pour nous sauver — et la mort est un acte extrêm
4644
que le Christ ait dû mourir pour nous sauver — et
la
mort est un acte extrême, non pas une médiation flatteuse et humanist
4645
ue nous n’avons aucune liberté possible, que dans
la
grâce que Dieu nous fait. Toute l’argumentation de Luther vise le mom
4646
ible, que dans la grâce que Dieu nous fait. Toute
l’
argumentation de Luther vise le moment de la décision, et néglige les
4647
a grâce que Dieu nous fait. Toute l’argumentation
de
Luther vise le moment de la décision, et néglige les moyens termes où
4648
u nous fait. Toute l’argumentation de Luther vise
le
moment de la décision, et néglige les moyens termes où voulait se com
4649
t. Toute l’argumentation de Luther vise le moment
de
la décision, et néglige les moyens termes où voulait se complaire Éra
4650
Toute l’argumentation de Luther vise le moment de
la
décision, et néglige les moyens termes où voulait se complaire Érasme
4651
Luther vise le moment de la décision, et néglige
les
moyens termes où voulait se complaire Érasme. Le problème du salut es
4652
les moyens termes où voulait se complaire Érasme.
Le
problème du salut est un problème de vie ou de mort. Or ce problème e
4653
aire Érasme. Le problème du salut est un problème
de
vie ou de mort. Or ce problème est seul en cause pour le théologien f
4654
e. Le problème du salut est un problème de vie ou
de
mort. Or ce problème est seul en cause pour le théologien fidèle. Et
4655
ou de mort. Or ce problème est seul en cause pour
le
théologien fidèle. Et tout est clair lorsque l’on a compris que Luthe
4656
r le théologien fidèle. Et tout est clair lorsque
l’
on a compris que Luther ne nie pas du tout notre faculté psychologique
4657
er ne nie pas du tout notre faculté psychologique
de
vouloir, mais nie seulement qu’elle puisse suffire à nous obtenir le
4658
e seulement qu’elle puisse suffire à nous obtenir
le
salut, étant elle-même soumise au mal. Tout le reste est psychologie,
4659
ir le salut, étant elle-même soumise au mal. Tout
le
reste est psychologie, littérature et scolastique67. Il n’en reste p
4660
stique67. Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de
la
raison — cette folle, cette fille publique, comme le répète Luther —
4661
raison — cette folle, cette fille publique, comme
le
répète Luther — ce que nous nommons ici un paradoxe demeure une pure
4662
té. « Cela paraît cruel, injuste et intolérable à
la
raison, qu’on puisse affirmer que Dieu damne qui il veut, — au mépris
4663
affirmer que Dieu damne qui il veut, — au mépris
de
tant de grands hommes de tous les temps. Et qui ne se scandaliserait
4664
qui il veut, — au mépris de tant de grands hommes
de
tous les temps. Et qui ne se scandaliserait pas ? » Ainsi parle Luthe
4665
eut, — au mépris de tant de grands hommes de tous
les
temps. Et qui ne se scandaliserait pas ? » Ainsi parle Luther lui-mêm
4666
? » Ainsi parle Luther lui-même, et c’est en lui
l’
homme naturel qui fait sa plainte. Mais il ajoute : « Il me faut confe
4667
salutaire était ce désespoir et combien proche de
la
grâce ». Car en effet : « C’est le plus haut degré de la foi, de croi
4668
bien proche de la grâce ». Car en effet : « C’est
le
plus haut degré de la foi, de croire que ce Dieu est clément, qui sau
4669
râce ». Car en effet : « C’est le plus haut degré
de
la foi, de croire que ce Dieu est clément, qui sauve si peu d’hommes
4670
e ». Car en effet : « C’est le plus haut degré de
la
foi, de croire que ce Dieu est clément, qui sauve si peu d’hommes et
4671
en effet : « C’est le plus haut degré de la foi,
de
croire que ce Dieu est clément, qui sauve si peu d’hommes et en damne
4672
croire que ce Dieu est clément, qui sauve si peu
d’
hommes et en damne un si grand nombre ; et que ce Dieu est juste, dont
4673
si grand nombre ; et que ce Dieu est juste, dont
la
volonté nous rend nécessairement damnables… Mais quoi ! si nous arriv
4674
s… Mais quoi ! si nous arrivions à comprendre par
la
raison de quelle manière Dieu est miséricordieux et juste, alors qu’i
4675
oi ! si nous arrivions à comprendre par la raison
de
quelle manière Dieu est miséricordieux et juste, alors qu’il montre u
4676
rible colère et injustice, qu’aurions-nous besoin
de
la foi ?… Ce serait un Dieu stupide qui révélerait aux hommes (en Chr
4677
le colère et injustice, qu’aurions-nous besoin de
la
foi ?… Ce serait un Dieu stupide qui révélerait aux hommes (en Christ
4678
s connaîtraient déjà, ou dont ils auraient en eux
l’
étincelle innée ». Ici, c’est la foi seule, don de la grâce, qui parle
4679
s auraient en eux l’étincelle innée ». Ici, c’est
la
foi seule, don de la grâce, qui parle. Dans le conflit de cette révél
4680
l’étincelle innée ». Ici, c’est la foi seule, don
de
la grâce, qui parle. Dans le conflit de cette révélation et des résis
4681
tincelle innée ». Ici, c’est la foi seule, don de
la
grâce, qui parle. Dans le conflit de cette révélation et des résistan
4682
st la foi seule, don de la grâce, qui parle. Dans
le
conflit de cette révélation et des résistances naturelles — conflit v
4683
eule, don de la grâce, qui parle. Dans le conflit
de
cette révélation et des résistances naturelles — conflit victorieux p
4684
résistances naturelles — conflit victorieux pour
la
foi — résident la tension proprement luthérienne et le sens de la voc
4685
elles — conflit victorieux pour la foi — résident
la
tension proprement luthérienne et le sens de la vocation. La grandeur
4686
i — résident la tension proprement luthérienne et
le
sens de la vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je la vois da
4687
dent la tension proprement luthérienne et le sens
de
la vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je la vois dans cette
4688
t la tension proprement luthérienne et le sens de
la
vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je la vois dans cette vo
4689
proprement luthérienne et le sens de la vocation.
La
grandeur sans mesure de Luther, je la vois dans cette volonté de se r
4690
t le sens de la vocation. La grandeur sans mesure
de
Luther, je la vois dans cette volonté de se réduire à un absurde aux
4691
a vocation. La grandeur sans mesure de Luther, je
la
vois dans cette volonté de se réduire à un absurde aux yeux de qui re
4692
s mesure de Luther, je la vois dans cette volonté
de
se réduire à un absurde aux yeux de qui refuse sa décision. Mais alo
4693
is alors on peut se demander si ceux qui refusent
le
christianisme échappent vraiment à la difficulté ; si au contraire, i
4694
ui refusent le christianisme échappent vraiment à
la
difficulté ; si au contraire, ils ne la retrouvent pas dans un plan o
4695
raiment à la difficulté ; si au contraire, ils ne
la
retrouvent pas dans un plan où elle reste insoluble. Érasme était enc
4696
était encore un catholique ; son humanisme mesuré
l’
empêche de voir le vrai tragique du débat. Mais le plus grand des adve
4697
re un catholique ; son humanisme mesuré l’empêche
de
voir le vrai tragique du débat. Mais le plus grand des adversaires du
4698
tholique ; son humanisme mesuré l’empêche de voir
le
vrai tragique du débat. Mais le plus grand des adversaires du christi
4699
l’empêche de voir le vrai tragique du débat. Mais
le
plus grand des adversaires du christianisme dans les temps modernes,
4700
plus grand des adversaires du christianisme dans
les
temps modernes, Nietzsche, aboutit à un dilemme qui me paraît corresp
4701
a poussé comme Luther jusqu’aux extrêmes limites
de
l’homme, jusqu’aux questions dernières que peut envisager notre pensé
4702
poussé comme Luther jusqu’aux extrêmes limites de
l’
homme, jusqu’aux questions dernières que peut envisager notre pensée.
4703
ager notre pensée. Pour échapper au nihilisme qui
l’
étreint dès lors que « Dieu est mort », ou qu’il l’a « tué », il imagi
4704
’étreint dès lors que « Dieu est mort », ou qu’il
l’
a « tué », il imagine le Retour éternel. Et comme ce Retour éternel pa
4705
Dieu est mort », ou qu’il l’a « tué », il imagine
le
Retour éternel. Et comme ce Retour éternel paraît exclure toute liber
4706
xclure toute liberté humaine, il se met à prêcher
l’
amor fati, l’adhésion volontaire et joyeuse à la fatalité inéluctable.
4707
liberté humaine, il se met à prêcher l’amor fati,
l’
adhésion volontaire et joyeuse à la fatalité inéluctable. C’est dans c
4708
r l’amor fati, l’adhésion volontaire et joyeuse à
la
fatalité inéluctable. C’est dans cette volonté de reconnaître notre i
4709
la fatalité inéluctable. C’est dans cette volonté
de
reconnaître notre irresponsabilité totale, qu’il croit trouver et reg
4710
nsabilité totale, qu’il croit trouver et regagner
la
dignité suprême de l’homme sans Dieu. La similitude étonnante du para
4711
u’il croit trouver et regagner la dignité suprême
de
l’homme sans Dieu. La similitude étonnante du paradoxe luthérien et d
4712
l croit trouver et regagner la dignité suprême de
l’
homme sans Dieu. La similitude étonnante du paradoxe luthérien et du p
4713
regagner la dignité suprême de l’homme sans Dieu.
La
similitude étonnante du paradoxe luthérien et du paradoxe nietzschéen
4714
vérité, c’est bien du même problème qu’il s’agit.
Le
seul problème dès qu’on en vient à une épreuve radicale de la vie. Au
4715
roblème dès qu’on en vient à une épreuve radicale
de
la vie. Au « tu dois » prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je ve
4716
lème dès qu’on en vient à une épreuve radicale de
la
vie. Au « tu dois » prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux
4717
u « tu dois » prononcé par Dieu, Nietzsche oppose
le
« je veux » de l’homme divinisé. Puis à l’existence de Dieu, il oppos
4718
rononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux »
de
l’homme divinisé. Puis à l’existence de Dieu, il oppose sa propre exi
4719
oncé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de
l’
homme divinisé. Puis à l’existence de Dieu, il oppose sa propre existe
4720
oppose le « je veux » de l’homme divinisé. Puis à
l’
existence de Dieu, il oppose sa propre existence. Mais la difficulté f
4721
je veux » de l’homme divinisé. Puis à l’existence
de
Dieu, il oppose sa propre existence. Mais la difficulté fondamentale
4722
ence de Dieu, il oppose sa propre existence. Mais
la
difficulté fondamentale que posent les rapports de notre volonté et d
4723
tence. Mais la difficulté fondamentale que posent
les
rapports de notre volonté et de l’éternité souveraine, demeure entièr
4724
a difficulté fondamentale que posent les rapports
de
notre volonté et de l’éternité souveraine, demeure entière. La différ
4725
ntale que posent les rapports de notre volonté et
de
l’éternité souveraine, demeure entière. La différence, c’est que Niet
4726
le que posent les rapports de notre volonté et de
l’
éternité souveraine, demeure entière. La différence, c’est que Nietzsc
4727
nté et de l’éternité souveraine, demeure entière.
La
différence, c’est que Nietzsche nous propose d’adorer un Destin muet,
4728
. La différence, c’est que Nietzsche nous propose
d’
adorer un Destin muet, tandis que Luther adore une Providence dont la
4729
muet, tandis que Luther adore une Providence dont
la
Parole vivante s’est incarnée. Renversement du devoir de la Loi — qui
4730
le vivante s’est incarnée. Renversement du devoir
de
la Loi — qui nous condamne, car nous sommes asservis — en un pouvoir
4731
vivante s’est incarnée. Renversement du devoir de
la
Loi — qui nous condamne, car nous sommes asservis — en un pouvoir d’a
4732
ondamne, car nous sommes asservis — en un pouvoir
d’
aimer qui nous libère, et qui est le contenu de la Grâce : « Emmanuel
4733
en un pouvoir d’aimer qui nous libère, et qui est
le
contenu de la Grâce : « Emmanuel ! Dieu avec nous ! » 62. Le parad
4734
ir d’aimer qui nous libère, et qui est le contenu
de
la Grâce : « Emmanuel ! Dieu avec nous ! » 62. Le paradoxe qui fai
4735
d’aimer qui nous libère, et qui est le contenu de
la
Grâce : « Emmanuel ! Dieu avec nous ! » 62. Le paradoxe qui faisai
4736
la Grâce : « Emmanuel ! Dieu avec nous ! » 62.
Le
paradoxe qui faisait le sujet du court traité de libertate christiana
4737
Dieu avec nous ! » 62. Le paradoxe qui faisait
le
sujet du court traité de libertate christiana (1520) exprime la diale
4738
Le paradoxe qui faisait le sujet du court traité
de
libertate christiana (1520) exprime la dialectique non plus de l’indi
4739
urt traité de libertate christiana (1520) exprime
la
dialectique non plus de l’individu mais de la personne du chrétien :
4740
christiana (1520) exprime la dialectique non plus
de
l’individu mais de la personne du chrétien : « Le chrétien est un maî
4741
istiana (1520) exprime la dialectique non plus de
l’
individu mais de la personne du chrétien : « Le chrétien est un maître
4742
xprime la dialectique non plus de l’individu mais
de
la personne du chrétien : « Le chrétien est un maître libre sur toute
4743
ime la dialectique non plus de l’individu mais de
la
personne du chrétien : « Le chrétien est un maître libre sur toutes c
4744
de l’individu mais de la personne du chrétien : «
Le
chrétien est un maître libre sur toutes choses, et n’est soumis à per
4745
re sur toutes choses, et n’est soumis à personne.
Le
chrétien est en toutes choses un serviteur, et dépend de tout le mond
4746
tien est en toutes choses un serviteur, et dépend
de
tout le monde ». L’édition française de ce petit traité, traduit par
4747
hoses un serviteur, et dépend de tout le monde ».
L’
édition française de ce petit traité, traduit par l’abbé Christiani, p
4748
et dépend de tout le monde ». L’édition française
de
ce petit traité, traduit par l’abbé Christiani, porte à cet endroit u
4749
édition française de ce petit traité, traduit par
l’
abbé Christiani, porte à cet endroit une note savoureuse : « Dès les p
4750
reuse : « Dès les premières lignes, Luther trahit
l’
esprit systématique dont l’ouvrage entier est inspiré, par le jeu tout
4751
lignes, Luther trahit l’esprit systématique dont
l’
ouvrage entier est inspiré, par le jeu tout artificiel et tout arbitra
4752
stématique dont l’ouvrage entier est inspiré, par
le
jeu tout artificiel et tout arbitraire des antithèses ». L’auteur oub
4753
t artificiel et tout arbitraire des antithèses ».
L’
auteur oublie que Luther a simplement paraphrasé. I Cor. IX : « Bien q
4754
or. IX : « Bien que libre en tout je me suis fait
le
serviteur de tous. » L’antithèse « arbitraire et artificielle » est d
4755
en que libre en tout je me suis fait le serviteur
de
tous. » L’antithèse « arbitraire et artificielle » est donc de saint
4756
e en tout je me suis fait le serviteur de tous. »
L’
antithèse « arbitraire et artificielle » est donc de saint Paul. 63.
4757
antithèse « arbitraire et artificielle » est donc
de
saint Paul. 63. Luther avertit à chaque fois : « Nécessité condition
4758
é absolue comme ils disent », et ce ils désigne «
les
sophistes » c’est-à-dire les scolastiques. 64. Comme l’anarchiste Ba
4759
et ce ils désigne « les sophistes » c’est-à-dire
les
scolastiques. 64. Comme l’anarchiste Bakounine. 65. Voir les object
4760
istes » c’est-à-dire les scolastiques. 64. Comme
l’
anarchiste Bakounine. 65. Voir les objections philosophiques de Jules
4761
ues. 64. Comme l’anarchiste Bakounine. 65. Voir
les
objections philosophiques de Jules Lequier contre la prescience de Di
4762
akounine. 65. Voir les objections philosophiques
de
Jules Lequier contre la prescience de Dieu. Elles reposent toutes sur
4763
objections philosophiques de Jules Lequier contre
la
prescience de Dieu. Elles reposent toutes sur cette idée : qu’une déc
4764
losophiques de Jules Lequier contre la prescience
de
Dieu. Elles reposent toutes sur cette idée : qu’une décision éternell
4765
toutes sur cette idée : qu’une décision éternelle
de
Dieu est une décision qui a été prise avant nos actes, — il y a très
4766
rise avant nos actes, — il y a très longtemps — «
de
toute éternité, » comme on dit couramment… 66. Modiculum et minimum
4767
rançais fort distingué n’hésitait pas à qualifier
le
christianisme luthérien de « religion du serf arbitre ». (Il s’appuya
4768
sitait pas à qualifier le christianisme luthérien
de
« religion du serf arbitre ». (Il s’appuyait, pour ce faire, sur Gris
4769
yait, pour ce faire, sur Grisar.) Autant dire que
la
religion de Luther serait la religion du péché ! Autant dire, d’autre
4770
e faire, sur Grisar.) Autant dire que la religion
de
Luther serait la religion du péché ! Autant dire, d’autre part, que l
4771
ar.) Autant dire que la religion de Luther serait
la
religion du péché ! Autant dire, d’autre part, que la liberté chrétie
4772
eligion du péché ! Autant dire, d’autre part, que
la
liberté chrétienne que prêche Luther se confond avec l’idée rationali
4773
erté chrétienne que prêche Luther se confond avec
l’
idée rationaliste et toute moderne de contingence, que Luther n’envisa
4774
confond avec l’idée rationaliste et toute moderne
de
contingence, que Luther n’envisage nulle part. Le même auteur donne d
4775
de contingence, que Luther n’envisage nulle part.
Le
même auteur donne dans l’erreur impardonnable d’assimiler le serf arb
4776
n’envisage nulle part. Le même auteur donne dans
l’
erreur impardonnable d’assimiler le serf arbitre au déterminisme : c’e
4777
Le même auteur donne dans l’erreur impardonnable
d’
assimiler le serf arbitre au déterminisme : c’est à seule fin d’attaqu
4778
eur donne dans l’erreur impardonnable d’assimiler
le
serf arbitre au déterminisme : c’est à seule fin d’attaquer le « Germ
4779
serf arbitre au déterminisme : c’est à seule fin
d’
attaquer le « Germanisme » destructeur de toute liberté ! Ce genre d’a
4780
re au déterminisme : c’est à seule fin d’attaquer
le
« Germanisme » destructeur de toute liberté ! Ce genre d’abus est tro
4781
eule fin d’attaquer le « Germanisme » destructeur
de
toute liberté ! Ce genre d’abus est trop fréquent pour que je puisse
4782
manisme » destructeur de toute liberté ! Ce genre
d’
abus est trop fréquent pour que je puisse le passer sous silence. (Il
4783
genre d’abus est trop fréquent pour que je puisse
le
passer sous silence. (Il s’agissait ici de M. Jacques Chevalier, deve
4784
puisse le passer sous silence. (Il s’agissait ici
de
M. Jacques Chevalier, devenu ministre du gouvernement de Vichy. Note
4785
acques Chevalier, devenu ministre du gouvernement
de
Vichy. Note de 1944.)
4786
r, devenu ministre du gouvernement de Vichy. Note
de
1944.)
4787
6.Le Journal
d’
André Gide I Il ne serait guère honnête, et moins encore adroit de n
4788
l ne serait guère honnête, et moins encore adroit
de
ne point avouer l’incertitude où pareil livre entraîne le jugement. G
4789
onnête, et moins encore adroit de ne point avouer
l’
incertitude où pareil livre entraîne le jugement. Gide a tant répété :
4790
int avouer l’incertitude où pareil livre entraîne
le
jugement. Gide a tant répété : Ne jugez pas ! qu’il a fini par se ren
4791
, et d’abord, quant à soi ? On renonce aisément à
le
fixer dans l’une ou l’autre des figures qu’il nous révèle au cours de
4792
ures qu’il nous révèle au cours de Journal ; mais
le
malaise du critique commence au-delà de ce premier piège évité. Il na
4793
al ; mais le malaise du critique commence au-delà
de
ce premier piège évité. Il naît de la difficulté que l’on éprouve à d
4794
mmence au-delà de ce premier piège évité. Il naît
de
la difficulté que l’on éprouve à découvrir l’intime hiérarchie qui tr
4795
nce au-delà de ce premier piège évité. Il naît de
la
difficulté que l’on éprouve à découvrir l’intime hiérarchie qui trahi
4796
premier piège évité. Il naît de la difficulté que
l’
on éprouve à découvrir l’intime hiérarchie qui trahirait, dans ce comp
4797
aît de la difficulté que l’on éprouve à découvrir
l’
intime hiérarchie qui trahirait, dans ce complexe individuel la vraie
4798
archie qui trahirait, dans ce complexe individuel
la
vraie personne. D’autant plus que certains détails, certaines allusio
4799
t, dans ce complexe individuel la vraie personne.
D’
autant plus que certains détails, certaines allusions et beaucoup de s
4800
n drame secret, un nœud vital où peut-être réside
la
cause des plus étranges contradictions que Gide subit ou entretient.
4801
ide subit ou entretient. (Jusqu’à masquer parfois
de
vraies fenêtres par excessive défiance d’une symétrie où l’on serait
4802
parfois de vraies fenêtres par excessive défiance
d’
une symétrie où l’on serait tenté de s’arrêter…) Faute d’un « jugement
4803
fenêtres par excessive défiance d’une symétrie où
l’
on serait tenté de s’arrêter…) Faute d’un « jugement » que ces 1300 pa
4804
sive défiance d’une symétrie où l’on serait tenté
de
s’arrêter…) Faute d’un « jugement » que ces 1300 pages s’appliquent à
4805
ymétrie où l’on serait tenté de s’arrêter…) Faute
d’
un « jugement » que ces 1300 pages s’appliquent à dénoncer d’avance, r
4806
ment » que ces 1300 pages s’appliquent à dénoncer
d’
avance, réduisons-nous à des notes de lecture, à quelques réactions im
4807
t à dénoncer d’avance, réduisons-nous à des notes
de
lecture, à quelques réactions impressionnistes. Ce qui séduit, ce qu
4808
ythme, idées, anecdotes —, mais bien plutôt c’est
la
complexité secrètement significative de l’ensemble. Pour qualifier ce
4809
tôt c’est la complexité secrètement significative
de
l’ensemble. Pour qualifier cette harmonie involontaire, je ne puis év
4810
c’est la complexité secrètement significative de
l’
ensemble. Pour qualifier cette harmonie involontaire, je ne puis évoqu
4811
tte harmonie involontaire, je ne puis évoquer que
l’
exemple de Goethe, dont ce n’est pas telle œuvre ou telle action que j
4812
ie involontaire, je ne puis évoquer que l’exemple
de
Goethe, dont ce n’est pas telle œuvre ou telle action que j’aime, mai
4813
telle œuvre ou telle action que j’aime, mais bien
le
paysage vital, avec ses temps voilés et ses soleils, ses parcs, ses f
4814
leils, ses parcs, ses friches et ses habitations.
Le
phénomène-Goethe, dans l’espace et le temps, voilà qui donnerait une
4815
hes et ses habitations. Le phénomène-Goethe, dans
l’
espace et le temps, voilà qui donnerait une idée de l’espèce d’intérêt
4816
abitations. Le phénomène-Goethe, dans l’espace et
le
temps, voilà qui donnerait une idée de l’espèce d’intérêt que l’on pr
4817
’espace et le temps, voilà qui donnerait une idée
de
l’espèce d’intérêt que l’on prend à lire le Journal d’André Gide. Il
4818
pace et le temps, voilà qui donnerait une idée de
l’
espèce d’intérêt que l’on prend à lire le Journal d’André Gide. Il est
4819
e temps, voilà qui donnerait une idée de l’espèce
d’
intérêt que l’on prend à lire le Journal d’André Gide. Il est probable
4820
qui donnerait une idée de l’espèce d’intérêt que
l’
on prend à lire le Journal d’André Gide. Il est probable que, du seul
4821
idée de l’espèce d’intérêt que l’on prend à lire
le
Journal d’André Gide. Il est probable que, du seul point de vue de l’
4822
espèce d’intérêt que l’on prend à lire le Journal
d’
André Gide. Il est probable que, du seul point de vue de l’art, cet in
4823
é Gide. Il est probable que, du seul point de vue
de
l’art, cet intérêt demeure impur : l’indiscrétion moderne va chercher
4824
ide. Il est probable que, du seul point de vue de
l’
art, cet intérêt demeure impur : l’indiscrétion moderne va chercher de
4825
oint de vue de l’art, cet intérêt demeure impur :
l’
indiscrétion moderne va chercher derrière les formes et au-dessous d’e
4826
pur : l’indiscrétion moderne va chercher derrière
les
formes et au-dessous d’elles, dans le tout-venant de confidences frag
4827
rne va chercher derrière les formes et au-dessous
d’
elles, dans le tout-venant de confidences fragmentaires, une vérité qu
4828
r derrière les formes et au-dessous d’elles, dans
le
tout-venant de confidences fragmentaires, une vérité que les œuvres c
4829
formes et au-dessous d’elles, dans le tout-venant
de
confidences fragmentaires, une vérité que les œuvres concertées avoua
4830
nant de confidences fragmentaires, une vérité que
les
œuvres concertées avouaient peut-être beaucoup mieux. Il est probable
4831
ut-être beaucoup mieux. Il est probable aussi que
le
journal est un genre littéraire inférieur, pour cette raison qu’il es
4832
l est toujours trop facilement intéressant. Je ne
le
conçois, comme œuvre d’art, que limité au récit d’une crise, et soumi
4833
e conçois, comme œuvre d’art, que limité au récit
d’
une crise, et soumis là même à une sorte d’unité qui fait nécessaireme
4834
récit d’une crise, et soumis là même à une sorte
d’
unité qui fait nécessairement défaut à la chronique intermittente d’un
4835
ne sorte d’unité qui fait nécessairement défaut à
la
chronique intermittente d’une existence. Malgré les pages plus élabor
4836
écessairement défaut à la chronique intermittente
d’
une existence. Malgré les pages plus élaborées que Gide a groupées çà
4837
a chronique intermittente d’une existence. Malgré
les
pages plus élaborées que Gide a groupées çà et là sous des titres par
4838
es titres particuliers (Feuillets, Numquid et tu,
la
Marche turque, etc.), malgré la perfection presque constante de l’écr
4839
s, Numquid et tu, la Marche turque, etc.), malgré
la
perfection presque constante de l’écriture, et toutes ces aquarelles
4840
ue, etc.), malgré la perfection presque constante
de
l’écriture, et toutes ces aquarelles et ces tableaux de genre où s’am
4841
etc.), malgré la perfection presque constante de
l’
écriture, et toutes ces aquarelles et ces tableaux de genre où s’amuse
4842
criture, et toutes ces aquarelles et ces tableaux
de
genre où s’amuse et s’attarde la maîtrise, on peut prévoir que la val
4843
et ces tableaux de genre où s’amuse et s’attarde
la
maîtrise, on peut prévoir que la valeur d’un tel ouvrage restera d’or
4844
use et s’attarde la maîtrise, on peut prévoir que
la
valeur d’un tel ouvrage restera d’ordre essentiellement biographique.
4845
ttarde la maîtrise, on peut prévoir que la valeur
d’
un tel ouvrage restera d’ordre essentiellement biographique. Mais ici
4846
ut prévoir que la valeur d’un tel ouvrage restera
d’
ordre essentiellement biographique. Mais ici se pose le problème de la
4847
re essentiellement biographique. Mais ici se pose
le
problème de la vérité du portrait. Gide note lui-même dès 1924 : « Si
4848
lement biographique. Mais ici se pose le problème
de
la vérité du portrait. Gide note lui-même dès 1924 : « Si plus tard o
4849
ent biographique. Mais ici se pose le problème de
la
vérité du portrait. Gide note lui-même dès 1924 : « Si plus tard on p
4850
d on publie mon journal, je crains qu’il ne donne
de
moi une idée assez fausse. Je ne l’ai point tenu durant les longues p
4851
u’il ne donne de moi une idée assez fausse. Je ne
l’
ai point tenu durant les longues périodes d’équilibre, de santé, de bo
4852
e idée assez fausse. Je ne l’ai point tenu durant
les
longues périodes d’équilibre, de santé, de bonheur ; mais bien durant
4853
Je ne l’ai point tenu durant les longues périodes
d’
équilibre, de santé, de bonheur ; mais bien durant ces périodes de dép
4854
int tenu durant les longues périodes d’équilibre,
de
santé, de bonheur ; mais bien durant ces périodes de dépression où j’
4855
urant les longues périodes d’équilibre, de santé,
de
bonheur ; mais bien durant ces périodes de dépression où j’avais beso
4856
santé, de bonheur ; mais bien durant ces périodes
de
dépression où j’avais besoin de lui pour me ressaisir, et où je me mo
4857
rant ces périodes de dépression où j’avais besoin
de
lui pour me ressaisir, et où je me montre dolent, geignant, pitoyable
4858
qu’il y pourvoit lui-même. Et cependant, « donner
de
soi une idée fausse », c’est bien ce que devait éviter Gide, plus jal
4859
jalousement qu’aucun autre. Est-ce vraiment pour
le
diminuer qu’il anticipe sur ce risque ? Ou pour déconcerter ses juges
4860
rmes ? Mais ce serait un mauvais calcul. Aux yeux
d’
un lecteur prévenu, tant de naturel pourrait encore passer pour une po
4861
ée. J’imaginerais plutôt que Gide est fasciné par
l’
obstacle qu’il veut éviter. Son horreur du malentendu l’entraîne à liv
4862
acle qu’il veut éviter. Son horreur du malentendu
l’
entraîne à livrer au public 1300 pages d’explications qui menacent d’a
4863
lentendu l’entraîne à livrer au public 1300 pages
d’
explications qui menacent d’aggraver l’équivoque. Mais alors, cela dev
4864
au public 1300 pages d’explications qui menacent
d’
aggraver l’équivoque. Mais alors, cela devient exemplaire. L’effort gi
4865
1300 pages d’explications qui menacent d’aggraver
l’
équivoque. Mais alors, cela devient exemplaire. L’effort gidien pour é
4866
l’équivoque. Mais alors, cela devient exemplaire.
L’
effort gidien pour échapper aux trompeuses stylisations des morales et
4867
ut faits n’est plus seulement émouvant : il revêt
la
valeur d’une expérience cruciale sur les limites de la sincérité en g
4868
’est plus seulement émouvant : il revêt la valeur
d’
une expérience cruciale sur les limites de la sincérité en général, et
4869
il revêt la valeur d’une expérience cruciale sur
les
limites de la sincérité en général, et du journal intime en particuli
4870
valeur d’une expérience cruciale sur les limites
de
la sincérité en général, et du journal intime en particulier. La pass
4871
leur d’une expérience cruciale sur les limites de
la
sincérité en général, et du journal intime en particulier. La passion
4872
en général, et du journal intime en particulier.
La
passion d’être complètement vrai finit par altérer le naturel ; mais
4873
, et du journal intime en particulier. La passion
d’
être complètement vrai finit par altérer le naturel ; mais par son exc
4874
assion d’être complètement vrai finit par altérer
le
naturel ; mais par son excès même, elle nous rend attentifs aux défau
4875
e, elle nous rend attentifs aux défauts réguliers
de
tout autoportrait. C’est nous donner le moyen d’y porter nos retouche
4876
réguliers de tout autoportrait. C’est nous donner
le
moyen d’y porter nos retouches. ⁂ Parfois le secret d’une vie s’épuis
4877
de tout autoportrait. C’est nous donner le moyen
d’
y porter nos retouches. ⁂ Parfois le secret d’une vie s’épuise dans l’
4878
nner le moyen d’y porter nos retouches. ⁂ Parfois
le
secret d’une vie s’épuise dans l’œuvre : il ne reste pour le journal
4879
yen d’y porter nos retouches. ⁂ Parfois le secret
d’
une vie s’épuise dans l’œuvre : il ne reste pour le journal que les pl
4880
ches. ⁂ Parfois le secret d’une vie s’épuise dans
l’
œuvre : il ne reste pour le journal que les plus sèches notations (Byr
4881
’une vie s’épuise dans l’œuvre : il ne reste pour
le
journal que les plus sèches notations (Byron, Stendhal). D’autres foi
4882
se dans l’œuvre : il ne reste pour le journal que
les
plus sèches notations (Byron, Stendhal). D’autres fois, l’œuvre et le
4883
èches notations (Byron, Stendhal). D’autres fois,
l’
œuvre et le journal sont simplement des manières différentes de poursu
4884
ions (Byron, Stendhal). D’autres fois, l’œuvre et
le
journal sont simplement des manières différentes de poursuivre une mê
4885
journal sont simplement des manières différentes
de
poursuivre une même confidence. On ne sait plus si le journal est en
4886
oursuivre une même confidence. On ne sait plus si
le
journal est en marge de l’œuvre, ou si l’œuvre n’est qu’un moment pri
4887
ce. On ne sait plus si le journal est en marge de
l’
œuvre, ou si l’œuvre n’est qu’un moment privilégié de ce journal. Alor
4888
plus si le journal est en marge de l’œuvre, ou si
l’
œuvre n’est qu’un moment privilégié de ce journal. Alors le vrai portr
4889
uvre, ou si l’œuvre n’est qu’un moment privilégié
de
ce journal. Alors le vrai portrait de l’auteur n’est plus dans l’œuvr
4890
’est qu’un moment privilégié de ce journal. Alors
le
vrai portrait de l’auteur n’est plus dans l’œuvre ni dans le journal,
4891
privilégié de ce journal. Alors le vrai portrait
de
l’auteur n’est plus dans l’œuvre ni dans le journal, mais dans leur m
4892
ivilégié de ce journal. Alors le vrai portrait de
l’
auteur n’est plus dans l’œuvre ni dans le journal, mais dans leur mutu
4893
lors le vrai portrait de l’auteur n’est plus dans
l’
œuvre ni dans le journal, mais dans leur mutuelle réfraction. Et par e
4894
trait de l’auteur n’est plus dans l’œuvre ni dans
le
journal, mais dans leur mutuelle réfraction. Et par exemple, les chos
4895
is dans leur mutuelle réfraction. Et par exemple,
les
choses tues dans ce recueil — Gide a marqué qu’une grave lacune mutil
4896
ecueil — Gide a marqué qu’une grave lacune mutile
l’
image qu’il nous y livre de lui-même68 — il se peut qu’elles soient di
4897
ne grave lacune mutile l’image qu’il nous y livre
de
lui-même68 — il se peut qu’elles soient dites dans les Cahiers d’Andr
4898
ui-même68 — il se peut qu’elles soient dites dans
les
Cahiers d’André Walter, et surtout dans La Porte Étroite, ce roman ja
4899
il se peut qu’elles soient dites dans les Cahiers
d’
André Walter, et surtout dans La Porte Étroite, ce roman janséniste et
4900
dans les Cahiers d’André Walter, et surtout dans
La
Porte Étroite, ce roman janséniste et « cathare »… ⁂ D’autres causes
4901
oman janséniste et « cathare »… ⁂ D’autres causes
d’
erreur interviennent, faussant les proportions de l’autoportrait, si l
4902
D’autres causes d’erreur interviennent, faussant
les
proportions de l’autoportrait, si l’on se borne au seul journal. « Le
4903
d’erreur interviennent, faussant les proportions
de
l’autoportrait, si l’on se borne au seul journal. « Les choses les pl
4904
erreur interviennent, faussant les proportions de
l’
autoportrait, si l’on se borne au seul journal. « Les choses les plus
4905
t, faussant les proportions de l’autoportrait, si
l’
on se borne au seul journal. « Les choses les plus importantes sont ce
4906
autoportrait, si l’on se borne au seul journal. «
Les
choses les plus importantes sont celles que souvent je n’ai pas cru d
4907
t, si l’on se borne au seul journal. « Les choses
les
plus importantes sont celles que souvent je n’ai pas cru devoir dire
4908
tant ses journées, comment ne serait-on pas tenté
de
dire surtout ce qui a frappé, ce qui est bizarre, ce qui fait excepti
4909
eption justement. Et comment ne céderait-on pas à
l’
invite d’une formule, d’une épigramme, sur tel ami dont il semble inut
4910
stement. Et comment ne céderait-on pas à l’invite
d’
une formule, d’une épigramme, sur tel ami dont il semble inutile de ré
4911
ment ne céderait-on pas à l’invite d’une formule,
d’
une épigramme, sur tel ami dont il semble inutile de répéter chaque fo
4912
une épigramme, sur tel ami dont il semble inutile
de
répéter chaque fois qu’on l’aime ? Ainsi l’on se peint plus rosse que
4913
nt il semble inutile de répéter chaque fois qu’on
l’
aime ? Ainsi l’on se peint plus rosse que nature. Gide lui-même, à ce
4914
utile de répéter chaque fois qu’on l’aime ? Ainsi
l’
on se peint plus rosse que nature. Gide lui-même, à ce jeu, ne s’est p
4915
e ne suis qu’un petit garçon qui s’amuse — doublé
d’
un pasteur protestant qui l’ennuie ». Type de boutade dont certains, c
4916
qui s’amuse — doublé d’un pasteur protestant qui
l’
ennuie ». Type de boutade dont certains, contre lui, ne se priveront p
4917
ublé d’un pasteur protestant qui l’ennuie ». Type
de
boutade dont certains, contre lui, ne se priveront pas d’abuser. Voic
4918
de dont certains, contre lui, ne se priveront pas
d’
abuser. Voici qui va fort loin dans la critique du genre : « Je ne pen
4919
iveront pas d’abuser. Voici qui va fort loin dans
la
critique du genre : « Je ne pense pas qu’il y ait grand profit à tire
4920
Je ne pense pas qu’il y ait grand profit à tirer
de
ces examens de conscience où l’on parvient toujours à découvrir de me
4921
s qu’il y ait grand profit à tirer de ces examens
de
conscience où l’on parvient toujours à découvrir de mesquins ressorts
4922
nd profit à tirer de ces examens de conscience où
l’
on parvient toujours à découvrir de mesquins ressorts à n’importe quel
4923
conscience où l’on parvient toujours à découvrir
de
mesquins ressorts à n’importe quel comportement. On les inventerait m
4924
squins ressorts à n’importe quel comportement. On
les
inventerait même, pour la satisfaction de se paraître à soi-même plus
4925
quel comportement. On les inventerait même, pour
la
satisfaction de se paraître à soi-même plus perspicace, et l’on a gra
4926
nt. On les inventerait même, pour la satisfaction
de
se paraître à soi-même plus perspicace, et l’on a grande tendance, pa
4927
ion de se paraître à soi-même plus perspicace, et
l’
on a grande tendance, par contre, à négliger, de peur de se surfaire,
4928
ur de se surfaire, tout ce qui peut entrer en jeu
de
bonté naturelle ou de sociabilité, disons mieux : d’amabilité, ou mie
4929
t ce qui peut entrer en jeu de bonté naturelle ou
de
sociabilité, disons mieux : d’amabilité, ou mieux encore : de désir d
4930
bonté naturelle ou de sociabilité, disons mieux :
d’
amabilité, ou mieux encore : de désir de paraître aimable. Mais à trop
4931
té, disons mieux : d’amabilité, ou mieux encore :
de
désir de paraître aimable. Mais à trop se regarder, on ne vit plus. L
4932
s mieux : d’amabilité, ou mieux encore : de désir
de
paraître aimable. Mais à trop se regarder, on ne vit plus. Le regard,
4933
aimable. Mais à trop se regarder, on ne vit plus.
Le
regard, ici, crée ce qu’il cherche… » Or, en écrivant cela, Gide n’a-
4934
Or, en écrivant cela, Gide n’a-t-il point cédé à
la
tentation qu’il décrit ? Cercle vicieux de la sincérité. Ou bien l’on
4935
cédé à la tentation qu’il décrit ? Cercle vicieux
de
la sincérité. Ou bien l’on est banal — pour rétablir les quotidiennes
4936
é à la tentation qu’il décrit ? Cercle vicieux de
la
sincérité. Ou bien l’on est banal — pour rétablir les quotidiennes pr
4937
décrit ? Cercle vicieux de la sincérité. Ou bien
l’
on est banal — pour rétablir les quotidiennes proportions — ou bien l’
4938
sincérité. Ou bien l’on est banal — pour rétablir
les
quotidiennes proportions — ou bien l’on ne consent à noter que l’impo
4939
r rétablir les quotidiennes proportions — ou bien
l’
on ne consent à noter que l’important, c’est-à-dire ce qui frappe ce j
4940
proportions — ou bien l’on ne consent à noter que
l’
important, c’est-à-dire ce qui frappe ce jour-là, et l’on se fait trop
4941
ortant, c’est-à-dire ce qui frappe ce jour-là, et
l’
on se fait trop pittoresque. En somme le journal exigerait une discipl
4942
ur-là, et l’on se fait trop pittoresque. En somme
le
journal exigerait une discipline plus grande encore que celle de l’œu
4943
erait une discipline plus grande encore que celle
de
l’œuvre : il faudrait s’imposer un rythme égal et sans lacunes, une r
4944
it une discipline plus grande encore que celle de
l’
œuvre : il faudrait s’imposer un rythme égal et sans lacunes, une rela
4945
et monotone des petits faits, situant exactement
l’
apparition de telle pensée ou de tel acte exceptionnel. Mais ne serait
4946
des petits faits, situant exactement l’apparition
de
telle pensée ou de tel acte exceptionnel. Mais ne serait-ce pas alors
4947
ituant exactement l’apparition de telle pensée ou
de
tel acte exceptionnel. Mais ne serait-ce pas alors au détriment de to
4948
t-ce pas alors au détriment de tout élan lyrique,
de
tout grand style de vie surgi des profondeurs et simplifiant parfois,
4949
triment de tout élan lyrique, de tout grand style
de
vie surgi des profondeurs et simplifiant parfois, d’un large trait de
4950
vie surgi des profondeurs et simplifiant parfois,
d’
un large trait de joie ou de colère, les méandres méticuleux d’une vér
4951
fondeurs et simplifiant parfois, d’un large trait
de
joie ou de colère, les méandres méticuleux d’une véracité stérile ? ⁂
4952
simplifiant parfois, d’un large trait de joie ou
de
colère, les méandres méticuleux d’une véracité stérile ? ⁂ Les journa
4953
t parfois, d’un large trait de joie ou de colère,
les
méandres méticuleux d’une véracité stérile ? ⁂ Les journaux d’écrivai
4954
ait de joie ou de colère, les méandres méticuleux
d’
une véracité stérile ? ⁂ Les journaux d’écrivains sont toujours vrais,
4955
es méandres méticuleux d’une véracité stérile ? ⁂
Les
journaux d’écrivains sont toujours vrais, mais d’une vérité indirecte
4956
éticuleux d’une véracité stérile ? ⁂ Les journaux
d’
écrivains sont toujours vrais, mais d’une vérité indirecte, et parfois
4957
es journaux d’écrivains sont toujours vrais, mais
d’
une vérité indirecte, et parfois même négative. C’est moins la vie véc
4958
indirecte, et parfois même négative. C’est moins
la
vie vécue qui s’y traduit, que le désir de compenser ou de parfaire c
4959
ve. C’est moins la vie vécue qui s’y traduit, que
le
désir de compenser ou de parfaire ce qui n’a pas été vécu. (« J’avais
4960
moins la vie vécue qui s’y traduit, que le désir
de
compenser ou de parfaire ce qui n’a pas été vécu. (« J’avais besoin d
4961
cue qui s’y traduit, que le désir de compenser ou
de
parfaire ce qui n’a pas été vécu. (« J’avais besoin de lui pour me re
4962
rfaire ce qui n’a pas été vécu. (« J’avais besoin
de
lui pour me ressaisir. ») La vie réelle n’y figure souvent qu’à la ma
4963
u. (« J’avais besoin de lui pour me ressaisir. »)
La
vie réelle n’y figure souvent qu’à la manière dont elle figure dans l
4964
ssaisir. ») La vie réelle n’y figure souvent qu’à
la
manière dont elle figure dans les rêves. Compensations, ratures, repr
4965
ure souvent qu’à la manière dont elle figure dans
les
rêves. Compensations, ratures, reprises d’actes manqués… Il s’agirait
4966
dans les rêves. Compensations, ratures, reprises
d’
actes manqués… Il s’agirait de savoir si la vraie vie est dans ce qu’o
4967
, ratures, reprises d’actes manqués… Il s’agirait
de
savoir si la vraie vie est dans ce qu’on fait, ou dans ce qu’on pense
4968
prises d’actes manqués… Il s’agirait de savoir si
la
vraie vie est dans ce qu’on fait, ou dans ce qu’on pense de ses actio
4969
ie est dans ce qu’on fait, ou dans ce qu’on pense
de
ses actions. ⁂ Mais voici qu’à mon tour je succombe au désir de marqu
4970
. ⁂ Mais voici qu’à mon tour je succombe au désir
de
marquer les seules différences, oubliant ce qui va de soi : l’autopor
4971
ici qu’à mon tour je succombe au désir de marquer
les
seules différences, oubliant ce qui va de soi : l’autoportrait de Gid
4972
s seules différences, oubliant ce qui va de soi :
l’
autoportrait de Gide est aussi ressemblant. On l’y retrouve aussi au n
4973
ences, oubliant ce qui va de soi : l’autoportrait
de
Gide est aussi ressemblant. On l’y retrouve aussi au naturel, avec to
4974
l’autoportrait de Gide est aussi ressemblant. On
l’
y retrouve aussi au naturel, avec toutes ses curiosités, son admirable
4975
rable modestie et ses malices, son sens rythmique
de
la langue toujours si fermement articulée (habitude des lectures à ha
4976
le modestie et ses malices, son sens rythmique de
la
langue toujours si fermement articulée (habitude des lectures à haute
4977
(habitude des lectures à haute voix), ses sautes
d’
humeur, et ce besoin de donner raison à l’adversaire69… On l’y retrouv
4978
à haute voix), ses sautes d’humeur, et ce besoin
de
donner raison à l’adversaire69… On l’y retrouve naturaliste à la mani
4979
sautes d’humeur, et ce besoin de donner raison à
l’
adversaire69… On l’y retrouve naturaliste à la manière goethéenne, et
4980
t ce besoin de donner raison à l’adversaire69… On
l’
y retrouve naturaliste à la manière goethéenne, et musicien comme Goet
4981
n à l’adversaire69… On l’y retrouve naturaliste à
la
manière goethéenne, et musicien comme Goethe encore se voulait peintr
4982
sicien comme Goethe encore se voulait peintre. On
l’
y découvre enfin, et cela me paraît nouveau, constamment occupé de pro
4983
in, et cela me paraît nouveau, constamment occupé
de
problèmes religieux. Mais d’une manière qu’il importerait de spécifie
4984
, constamment occupé de problèmes religieux. Mais
d’
une manière qu’il importerait de spécifier. ⁂ A-t-on remarqué jusqu’à
4985
s religieux. Mais d’une manière qu’il importerait
de
spécifier. ⁂ A-t-on remarqué jusqu’à quel point « l’antichristianisme
4986
spécifier. ⁂ A-t-on remarqué jusqu’à quel point «
l’
antichristianisme » de Gide est chrétien dans ses déterminations ? Je
4987
marqué jusqu’à quel point « l’antichristianisme »
de
Gide est chrétien dans ses déterminations ? Je crois qu’on s’est trop
4988
laissé prendre à sa perpétuelle polémique contre
les
convertis-convertisseurs. Il faudrait voir que, pour lui, le problème
4989
s-convertisseurs. Il faudrait voir que, pour lui,
le
problème religieux s’est posé dans des termes qui échappent, presque
4990
s termes qui échappent, presque nécessairement, à
la
sollicitude des catholiques. Gide fut élevé dans un milieu calviniste
4991
ques. Gide fut élevé dans un milieu calviniste où
la
religion paraissait se réduire à ces deux éléments que Calvin considè
4992
me. Du libre examen, Gide a conservé son exigence
de
vérité et de véracité « advienne que pourra ». Du moralisme, il a gar
4993
examen, Gide a conservé son exigence de vérité et
de
véracité « advienne que pourra ». Du moralisme, il a gardé sans doute
4994
ns doute une propension fondamentale à préférer à
la
lettre du dogme l’esprit qui inspire et qualifie nos actions quotidie
4995
sion fondamentale à préférer à la lettre du dogme
l’
esprit qui inspire et qualifie nos actions quotidiennes, fussent-elles
4996
on conformistes. Mais toute morale a bientôt fait
de
se muer à son tour en dogme, et la morale protestante succombe à ce d
4997
a bientôt fait de se muer à son tour en dogme, et
la
morale protestante succombe à ce danger plus qu’aucune autre, dans le
4998
e succombe à ce danger plus qu’aucune autre, dans
les
périodes de dépression théologique. D’où le ressentiment qu’à son éga
4999
ce danger plus qu’aucune autre, dans les périodes
de
dépression théologique. D’où le ressentiment qu’à son égard conçoiven
5000
tre, dans les périodes de dépression théologique.
D’
où le ressentiment qu’à son égard conçoivent beaucoup de protestants d
5001
dans les périodes de dépression théologique. D’où
le
ressentiment qu’à son égard conçoivent beaucoup de protestants de nai
5002
qu’à son égard conçoivent beaucoup de protestants
de
naissance, devenus indifférents, et subissant seulement la coutume d’
5003
nce, devenus indifférents, et subissant seulement
la
coutume d’un milieu. Tout à fait justifiée en soi, cette réaction gau
5004
s indifférents, et subissant seulement la coutume
d’
un milieu. Tout à fait justifiée en soi, cette réaction gauchit certai
5005
en soi, cette réaction gauchit certains jugements
de
Gide sur la Réforme : il la confond souvent, je crois, avec l’image c
5006
e réaction gauchit certains jugements de Gide sur
la
Réforme : il la confond souvent, je crois, avec l’image courante et f
5007
it certains jugements de Gide sur la Réforme : il
la
confond souvent, je crois, avec l’image courante et fausse d’un Calvi
5008
a Réforme : il la confond souvent, je crois, avec
l’
image courante et fausse d’un Calvin inhumain, presque manichéen. L’é
5009
ouvent, je crois, avec l’image courante et fausse
d’
un Calvin inhumain, presque manichéen. L’évangélisme anticonfessionne
5010
fausse d’un Calvin inhumain, presque manichéen.
L’
évangélisme anticonfessionnel, que Gide retient de cette première éduc
5011
L’évangélisme anticonfessionnel, que Gide retient
de
cette première éducation chrétienne, l’a mis en garde contre certaine
5012
e retient de cette première éducation chrétienne,
l’
a mis en garde contre certaines altérations, les plus fréquentes, du c
5013
e, l’a mis en garde contre certaines altérations,
les
plus fréquentes, du christianisme : le mépris de la nature, et d’autr
5014
érations, les plus fréquentes, du christianisme :
le
mépris de la nature, et d’autre part, le recours à l’orthodoxie comme
5015
les plus fréquentes, du christianisme : le mépris
de
la nature, et d’autre part, le recours à l’orthodoxie comme à une ass
5016
plus fréquentes, du christianisme : le mépris de
la
nature, et d’autre part, le recours à l’orthodoxie comme à une assura
5017
anisme : le mépris de la nature, et d’autre part,
le
recours à l’orthodoxie comme à une assurance prise sur le Saint-Espri
5018
épris de la nature, et d’autre part, le recours à
l’
orthodoxie comme à une assurance prise sur le Saint-Esprit au moins au
5019
rs à l’orthodoxie comme à une assurance prise sur
le
Saint-Esprit au moins autant que sur le doute. (Il cite ce mot d’un c
5020
prise sur le Saint-Esprit au moins autant que sur
le
doute. (Il cite ce mot d’un catholique à un pasteur : « Vous, vous cr
5021
au moins autant que sur le doute. (Il cite ce mot
d’
un catholique à un pasteur : « Vous, vous croyez, mais nous savons ! »
5022
s croyez, mais nous savons ! ») Ceci explique que
le
souci central de Gide ait été de débarrasser son christianisme de tou
5023
us savons ! ») Ceci explique que le souci central
de
Gide ait été de débarrasser son christianisme de toutes les adjonctio
5024
eci explique que le souci central de Gide ait été
de
débarrasser son christianisme de toutes les adjonctions « humaines —
5025
de Gide ait été de débarrasser son christianisme
de
toutes les adjonctions « humaines — trop humaines » du moralisme néo-
5026
it été de débarrasser son christianisme de toutes
les
adjonctions « humaines — trop humaines » du moralisme néo-protestant
5027
moralisme néo-protestant et du dogmatisme romain.
D’
où son horreur congénitale des tours de passe-passe religieux. En somm
5028
me romain. D’où son horreur congénitale des tours
de
passe-passe religieux. En somme, tout son effort consiste à se délivr
5029
En somme, tout son effort consiste à se délivrer
de
cela même que certains chrétiens désireraient lui « révéler ». Le pro
5030
certains chrétiens désireraient lui « révéler ».
Le
problème de la conversion devient pour lui le problème négatif de la
5031
rétiens désireraient lui « révéler ». Le problème
de
la conversion devient pour lui le problème négatif de la fausse conve
5032
iens désireraient lui « révéler ». Le problème de
la
conversion devient pour lui le problème négatif de la fausse conversi
5033
». Le problème de la conversion devient pour lui
le
problème négatif de la fausse conversion, ou de la conversion trop fa
5034
a conversion devient pour lui le problème négatif
de
la fausse conversion, ou de la conversion trop facile. « Le catholici
5035
onversion devient pour lui le problème négatif de
la
fausse conversion, ou de la conversion trop facile. « Le catholicisme
5036
i le problème négatif de la fausse conversion, ou
de
la conversion trop facile. « Le catholicisme est inadmissible. Le pro
5037
e problème négatif de la fausse conversion, ou de
la
conversion trop facile. « Le catholicisme est inadmissible. Le protes
5038
se conversion, ou de la conversion trop facile. «
Le
catholicisme est inadmissible. Le protestantisme est intolérable. Et
5039
trop facile. « Le catholicisme est inadmissible.
Le
protestantisme est intolérable. Et je me sens profondément chrétien.
5040
al tel qu’il se développa au siècle dernier. « Je
l’
ai souvent dit à Claudel : — Ce qui me retient (d’entrer dans l’Église
5041
l’ai souvent dit à Claudel : — Ce qui me retient (
d’
entrer dans l’Église), ce n’est pas la libre-pensée, c’est l’Évangile.
5042
it à Claudel : — Ce qui me retient (d’entrer dans
l’
Église), ce n’est pas la libre-pensée, c’est l’Évangile. » Mais n’y a-
5043
me retient (d’entrer dans l’Église), ce n’est pas
la
libre-pensée, c’est l’Évangile. » Mais n’y a-t-il pas chez Gide à l’o
5044
ns l’Église), ce n’est pas la libre-pensée, c’est
l’
Évangile. » Mais n’y a-t-il pas chez Gide à l’origine de ce refus de l
5045
est l’Évangile. » Mais n’y a-t-il pas chez Gide à
l’
origine de ce refus de la visibilité de toute église (tant réformée qu
5046
gile. » Mais n’y a-t-il pas chez Gide à l’origine
de
ce refus de la visibilité de toute église (tant réformée que romaine)
5047
n’y a-t-il pas chez Gide à l’origine de ce refus
de
la visibilité de toute église (tant réformée que romaine), un attache
5048
y a-t-il pas chez Gide à l’origine de ce refus de
la
visibilité de toute église (tant réformée que romaine), un attachemen
5049
hez Gide à l’origine de ce refus de la visibilité
de
toute église (tant réformée que romaine), un attachement à sa vérité
5050
te, ou même rationaliste. Certes je m’en voudrais
de
critiquer une exigence d’honnêteté qui rappelle parfois Kierkegaard.
5051
Certes je m’en voudrais de critiquer une exigence
d’
honnêteté qui rappelle parfois Kierkegaard. Gide répugne à paraître pl
5052
ffirmer plus qu’il ne croit. Il décrit X, « forcé
de
s’asseoir au culte de famille. Sa gêne. L’horreur du geste qui puisse
5053
croit. Il décrit X, « forcé de s’asseoir au culte
de
famille. Sa gêne. L’horreur du geste qui puisse dépasser son sentimen
5054
forcé de s’asseoir au culte de famille. Sa gêne.
L’
horreur du geste qui puisse dépasser son sentiment… » Kierkegaard, lui
5055
: je ne suis pas chrétien. Mais c’était par désir
de
sauver une conception pure de la foi, dont il ne s’estimait pas digne
5056
s c’était par désir de sauver une conception pure
de
la foi, dont il ne s’estimait pas digne, et qu’il confessait par là m
5057
’était par désir de sauver une conception pure de
la
foi, dont il ne s’estimait pas digne, et qu’il confessait par là même
5058
médiablement, s’éprouve complexe et réticente. Et
l’
acte de foi consistera toujours à passer outre au doute naturel, à con
5059
ement, s’éprouve complexe et réticente. Et l’acte
de
foi consistera toujours à passer outre au doute naturel, à confesser
5060
passer outre au doute naturel, à confesser ce que
la
chair ni le sang par eux-mêmes ne sauraient confesser. Alors seulemen
5061
au doute naturel, à confesser ce que la chair ni
le
sang par eux-mêmes ne sauraient confesser. Alors seulement pourrait s
5062
Alors seulement pourrait se poser en termes nets
le
problème de l’église visible, de l’obéissance à une orthodoxie qui ne
5063
ment pourrait se poser en termes nets le problème
de
l’église visible, de l’obéissance à une orthodoxie qui ne prétende pa
5064
t pourrait se poser en termes nets le problème de
l’
église visible, de l’obéissance à une orthodoxie qui ne prétende pas s
5065
r en termes nets le problème de l’église visible,
de
l’obéissance à une orthodoxie qui ne prétende pas s’emparer de l’Évan
5066
n termes nets le problème de l’église visible, de
l’
obéissance à une orthodoxie qui ne prétende pas s’emparer de l’Évangil
5067
ce à une orthodoxie qui ne prétende pas s’emparer
de
l’Évangile, mais au contraire s’y ordonner. « Orthodoxie protestante
5068
à une orthodoxie qui ne prétende pas s’emparer de
l’
Évangile, mais au contraire s’y ordonner. « Orthodoxie protestante — é
5069
n’ont pour moi aucun sens. Je ne reconnais point
d’
autorité ; et si j’en reconnaissais une, ce serait celle de l’Église »
5070
é ; et si j’en reconnaissais une, ce serait celle
de
l’Église » (donc de Rome). Allons donc ! Pour un protestant, ce dilem
5071
et si j’en reconnaissais une, ce serait celle de
l’
Église » (donc de Rome). Allons donc ! Pour un protestant, ce dilemme
5072
naissais une, ce serait celle de l’Église » (donc
de
Rome). Allons donc ! Pour un protestant, ce dilemme est aussi choquan
5073
un protestant, ce dilemme est aussi choquant que
le
serait pour un Anglais ou pour un Scandinave le dilemme entre l’anarc
5074
e le serait pour un Anglais ou pour un Scandinave
le
dilemme entre l’anarchie et l’étatisme totalitaire. Assimiler l’autor
5075
un Anglais ou pour un Scandinave le dilemme entre
l’
anarchie et l’étatisme totalitaire. Assimiler l’autorité au romanisme
5076
pour un Scandinave le dilemme entre l’anarchie et
l’
étatisme totalitaire. Assimiler l’autorité au romanisme est d’ailleurs
5077
e l’anarchie et l’étatisme totalitaire. Assimiler
l’
autorité au romanisme est d’ailleurs une erreur des plus courantes, en
5078
rtout, et même chez certains protestants détachés
de
la vie de leur église. Tout ce que je me sens le droit de dire ici, c
5079
ut, et même chez certains protestants détachés de
la
vie de leur église. Tout ce que je me sens le droit de dire ici, c’es
5080
même chez certains protestants détachés de la vie
de
leur église. Tout ce que je me sens le droit de dire ici, c’est que l
5081
de la vie de leur église. Tout ce que je me sens
le
droit de dire ici, c’est que la Réforme a rejeté les prétentions du p
5082
e de leur église. Tout ce que je me sens le droit
de
dire ici, c’est que la Réforme a rejeté les prétentions du pape de Ro
5083
ce que je me sens le droit de dire ici, c’est que
la
Réforme a rejeté les prétentions du pape de Rome non par dégoût de l’
5084
droit de dire ici, c’est que la Réforme a rejeté
les
prétentions du pape de Rome non par dégoût de l’autorité en soi, mais
5085
t que la Réforme a rejeté les prétentions du pape
de
Rome non par dégoût de l’autorité en soi, mais au contraire par grand
5086
té les prétentions du pape de Rome non par dégoût
de
l’autorité en soi, mais au contraire par grande fidélité à l’autorité
5087
les prétentions du pape de Rome non par dégoût de
l’
autorité en soi, mais au contraire par grande fidélité à l’autorité de
5088
é en soi, mais au contraire par grande fidélité à
l’
autorité de l’Évangile, fondement unique et suffisant de la seule orth
5089
ais au contraire par grande fidélité à l’autorité
de
l’Évangile, fondement unique et suffisant de la seule orthodoxie libé
5090
au contraire par grande fidélité à l’autorité de
l’
Évangile, fondement unique et suffisant de la seule orthodoxie libérat
5091
rité de l’Évangile, fondement unique et suffisant
de
la seule orthodoxie libératrice. II Retenons de ce qui précède et con
5092
é de l’Évangile, fondement unique et suffisant de
la
seule orthodoxie libératrice. II Retenons de ce qui précède et confro
5093
t de la seule orthodoxie libératrice. II Retenons
de
ce qui précède et confrontons ces trois remarques : 1. Le Journal de
5094
i précède et confrontons ces trois remarques : 1.
Le
Journal de Gide se présente comme une illustration de sa sincérité. M
5095
t confrontons ces trois remarques : 1. Le Journal
de
Gide se présente comme une illustration de sa sincérité. Mais il nous
5096
ournal de Gide se présente comme une illustration
de
sa sincérité. Mais il nous donne de son auteur une image finalement d
5097
illustration de sa sincérité. Mais il nous donne
de
son auteur une image finalement déformée, faute de retouches « artifi
5098
rtificielles. » 2. Gide nous dit qu’il a supprimé
de
ses carnets les pages qu’il jugeait trop « écrites ». Entendons que l
5099
2. Gide nous dit qu’il a supprimé de ses carnets
les
pages qu’il jugeait trop « écrites ». Entendons que l’effort de style
5100
ges qu’il jugeait trop « écrites ». Entendons que
l’
effort de style y déformait la spontanéité, et se voit condamné comme
5101
jugeait trop « écrites ». Entendons que l’effort
de
style y déformait la spontanéité, et se voit condamné comme insincère
5102
es ». Entendons que l’effort de style y déformait
la
spontanéité, et se voit condamné comme insincère. 3. Et cependant, un
5103
une certaine légèreté avec laquelle il lui arrive
de
prendre position — quoi qu’il en ait, et malgré son génie du scrupule
5104
aurait s’expliquer autrement que par une défiance
d’
artiste à l’égard des idées en soi, de l’analyse méthodique, et de tou
5105
ne défiance d’artiste à l’égard des idées en soi,
de
l’analyse méthodique, et de tout ce qui peut alourdir la démarche de
5106
défiance d’artiste à l’égard des idées en soi, de
l’
analyse méthodique, et de tout ce qui peut alourdir la démarche de la
5107
ard des idées en soi, de l’analyse méthodique, et
de
tout ce qui peut alourdir la démarche de la pensée. Insister, discute
5108
alyse méthodique, et de tout ce qui peut alourdir
la
démarche de la pensée. Insister, discuter, citer sources et faits, ce
5109
ique, et de tout ce qui peut alourdir la démarche
de
la pensée. Insister, discuter, citer sources et faits, ce serait enco
5110
e, et de tout ce qui peut alourdir la démarche de
la
pensée. Insister, discuter, citer sources et faits, ce serait encore
5111
iscuter, citer sources et faits, ce serait encore
de
la sincérité, face à l’objet ; mais cela nuirait à l’élan spontané du
5112
uter, citer sources et faits, ce serait encore de
la
sincérité, face à l’objet ; mais cela nuirait à l’élan spontané du se
5113
t faits, ce serait encore de la sincérité, face à
l’
objet ; mais cela nuirait à l’élan spontané du sentiment, non moins qu
5114
a sincérité, face à l’objet ; mais cela nuirait à
l’
élan spontané du sentiment, non moins qu’à l’élégance du style. Tout c
5115
it à l’élan spontané du sentiment, non moins qu’à
l’
élégance du style. Tout cela relève d’une conception de la sincérité q
5116
moins qu’à l’élégance du style. Tout cela relève
d’
une conception de la sincérité qu’on pourrait nommer descriptive : ell
5117
gance du style. Tout cela relève d’une conception
de
la sincérité qu’on pourrait nommer descriptive : elle se borne en eff
5118
ce du style. Tout cela relève d’une conception de
la
sincérité qu’on pourrait nommer descriptive : elle se borne en effet,
5119
en effet, volontairement, à déceler et constater
les
plus secrètes fluctuations de l’individu naturel. Elle se refuse aux
5120
celer et constater les plus secrètes fluctuations
de
l’individu naturel. Elle se refuse aux simplifications convenues, aux
5121
er et constater les plus secrètes fluctuations de
l’
individu naturel. Elle se refuse aux simplifications convenues, aux pa
5122
se aux simplifications convenues, aux partis pris
de
la morale, à ses silences intéressés, bref aux censures qui tendent à
5123
aux simplifications convenues, aux partis pris de
la
morale, à ses silences intéressés, bref aux censures qui tendent à ré
5124
téressés, bref aux censures qui tendent à réduire
les
contradictions spontanées. Elle voudrait adopter une attitude d’accue
5125
ns spontanées. Elle voudrait adopter une attitude
d’
accueillante impartialité vis-à-vis de l’individu. « Les autres formen
5126
attitude d’accueillante impartialité vis-à-vis de
l’
individu. « Les autres forment l’homme, je le récite », semble-t-elle
5127
ueillante impartialité vis-à-vis de l’individu. «
Les
autres forment l’homme, je le récite », semble-t-elle dire après Mont
5128
ité vis-à-vis de l’individu. « Les autres forment
l’
homme, je le récite », semble-t-elle dire après Montaigne. Et cependan
5129
s de l’individu. « Les autres forment l’homme, je
le
récite », semble-t-elle dire après Montaigne. Et cependant, nous pres
5130
une arrière-pensée polémique, certain désir aussi
de
justification : en somme, elle insinue que la morale est fausse, et q
5131
ssi de justification : en somme, elle insinue que
la
morale est fausse, et que nos contradictions sont légitimes. Elle por
5132
porte ainsi, malgré son intention, des jugements
de
valeur implicites. Sous le couvert desquels pourront s’avouer des rég
5133
tention, des jugements de valeur implicites. Sous
le
couvert desquels pourront s’avouer des régions nouvelles de l’humain…
5134
desquels pourront s’avouer des régions nouvelles
de
l’humain… À cette sincérité qui entend décrire sans parti pris, et qu
5135
squels pourront s’avouer des régions nouvelles de
l’
humain… À cette sincérité qui entend décrire sans parti pris, et qui n
5136
sans parti pris, et qui n’admet en fait rien que
de
spontané, j’oppose une sincérité qu’on pourrait nommer constructive.
5137
on pourrait nommer constructive. Tout existe dans
l’
homme, dit-elle, mais tout n’y est pas d’égale valeur. Et ce n’est pas
5138
ste dans l’homme, dit-elle, mais tout n’y est pas
d’
égale valeur. Et ce n’est pas hypocrisie, bien au contraire, que de dé
5139
t ce n’est pas hypocrisie, bien au contraire, que
de
déclarer ses valeurs. Nos contradictions sont réelles, nos hiérarchie
5140
ictions sont réelles, nos hiérarchies éthiques ne
le
sont pas moins, mais celles-ci tendent à réduire celles-là, par une s
5141
les-ci tendent à réduire celles-là, par une série
de
choix vitaux où s’exprime l’être en action, c’est-à-dire sa tendance
5142
es-là, par une série de choix vitaux où s’exprime
l’
être en action, c’est-à-dire sa tendance dominante, le style de son ex
5143
re en action, c’est-à-dire sa tendance dominante,
le
style de son existence. C’est dans ce sens quelque peu élargi qu’il c
5144
ion, c’est-à-dire sa tendance dominante, le style
de
son existence. C’est dans ce sens quelque peu élargi qu’il conviendra
5145
ans ce sens quelque peu élargi qu’il conviendrait
de
répéter que le style est de l’homme même. Il est en nous le trait rév
5146
lque peu élargi qu’il conviendrait de répéter que
le
style est de l’homme même. Il est en nous le trait révélateur d’une u
5147
gi qu’il conviendrait de répéter que le style est
de
l’homme même. Il est en nous le trait révélateur d’une unité intentio
5148
qu’il conviendrait de répéter que le style est de
l’
homme même. Il est en nous le trait révélateur d’une unité intentionne
5149
que le style est de l’homme même. Il est en nous
le
trait révélateur d’une unité intentionnelle, d’un parti pris aussi si
5150
l’homme même. Il est en nous le trait révélateur
d’
une unité intentionnelle, d’un parti pris aussi sincère, si ce n’est p
5151
s le trait révélateur d’une unité intentionnelle,
d’
un parti pris aussi sincère, si ce n’est plus, que la pluralité des pu
5152
n parti pris aussi sincère, si ce n’est plus, que
la
pluralité des pulsions instinctives. Fixer, en les notant, certaines
5153
la pluralité des pulsions instinctives. Fixer, en
les
notant, certaines contradictions d’humeur, c’est parfois moins « se r
5154
s. Fixer, en les notant, certaines contradictions
d’
humeur, c’est parfois moins « se réciter » que se déformer. Car une in
5155
ospection microscopique n’est pas sans action sur
la
vie ; elle introduit dans les combinaisons à étudier un quantum de lu
5156
pas sans action sur la vie ; elle introduit dans
les
combinaisons à étudier un quantum de lucidité qui modifie les données
5157
roduit dans les combinaisons à étudier un quantum
de
lucidité qui modifie les données naturelles. Or il est très curieux d
5158
sons à étudier un quantum de lucidité qui modifie
les
données naturelles. Or il est très curieux de remarquer que Gide adop
5159
ie les données naturelles. Or il est très curieux
de
remarquer que Gide adopte dans sa vie — telle que la révèle son Journ
5160
remarquer que Gide adopte dans sa vie — telle que
la
révèle son Journal — la première conception de la sincérité, alors qu
5161
ue la révèle son Journal — la première conception
de
la sincérité, alors que toute son œuvre est dominée par la seconde. T
5162
la révèle son Journal — la première conception de
la
sincérité, alors que toute son œuvre est dominée par la seconde. Tout
5163
toute son œuvre est dominée par la seconde. Toute
l’
esthétique de Gide — son style écrit — s’ordonne au choix le plus clas
5164
re est dominée par la seconde. Toute l’esthétique
de
Gide — son style écrit — s’ordonne au choix le plus classique : conci
5165
ue de Gide — son style écrit — s’ordonne au choix
le
plus classique : concision, raccourci, sacrifice de l’incident à l’es
5166
plus classique : concision, raccourci, sacrifice
de
l’incident à l’essentiel et du foisonnement spontané à la ligne pure
5167
us classique : concision, raccourci, sacrifice de
l’
incident à l’essentiel et du foisonnement spontané à la ligne pure de
5168
: concision, raccourci, sacrifice de l’incident à
l’
essentiel et du foisonnement spontané à la ligne pure de la phrase. C’
5169
ident à l’essentiel et du foisonnement spontané à
la
ligne pure de la phrase. C’est une discipline de l’esprit, mieux : un
5170
ntiel et du foisonnement spontané à la ligne pure
de
la phrase. C’est une discipline de l’esprit, mieux : une éthique de l
5171
el et du foisonnement spontané à la ligne pure de
la
phrase. C’est une discipline de l’esprit, mieux : une éthique de l’ex
5172
la ligne pure de la phrase. C’est une discipline
de
l’esprit, mieux : une éthique de l’expression. Tantôt civilité très r
5173
ligne pure de la phrase. C’est une discipline de
l’
esprit, mieux : une éthique de l’expression. Tantôt civilité très raff
5174
t une discipline de l’esprit, mieux : une éthique
de
l’expression. Tantôt civilité très raffinée, ou stricte austérité du
5175
ne discipline de l’esprit, mieux : une éthique de
l’
expression. Tantôt civilité très raffinée, ou stricte austérité du ver
5176
ité très raffinée, ou stricte austérité du verbe.
Le
calvinisme que fuyait l’Enfant prodigue fait son retour en force dans
5177
icte austérité du verbe. Le calvinisme que fuyait
l’
Enfant prodigue fait son retour en force dans le style du récit ! Éton
5178
t l’Enfant prodigue fait son retour en force dans
le
style du récit ! Étonnant paradoxe d’une esthétique châtiée, réglant
5179
force dans le style du récit ! Étonnant paradoxe
d’
une esthétique châtiée, réglant une œuvre dont le grand message est qu
5180
d’une esthétique châtiée, réglant une œuvre dont
le
grand message est qu’il faut se libérer des règles. Gide, à l’intervi
5181
age est qu’il faut se libérer des règles. Gide, à
l’
interviewer fictif qui lui demandait ce qu’est l’éthique, répond : Une
5182
l’interviewer fictif qui lui demandait ce qu’est
l’
éthique, répond : Une dépendance de l’esthétique. Or non seulement l’e
5183
dait ce qu’est l’éthique, répond : Une dépendance
de
l’esthétique. Or non seulement l’exemple de sa vie ne confirme guère
5184
t ce qu’est l’éthique, répond : Une dépendance de
l’
esthétique. Or non seulement l’exemple de sa vie ne confirme guère cet
5185
Une dépendance de l’esthétique. Or non seulement
l’
exemple de sa vie ne confirme guère cette boutade, mais l’exemple de s
5186
dance de l’esthétique. Or non seulement l’exemple
de
sa vie ne confirme guère cette boutade, mais l’exemple de son art ten
5187
e de sa vie ne confirme guère cette boutade, mais
l’
exemple de son art tendrait à l’inverser : c’est dans son esthétique q
5188
e ne confirme guère cette boutade, mais l’exemple
de
son art tendrait à l’inverser : c’est dans son esthétique que se réfu
5189
tte boutade, mais l’exemple de son art tendrait à
l’
inverser : c’est dans son esthétique que se réfugie son éthique la plu
5190
st dans son esthétique que se réfugie son éthique
la
plus rigoureuse, et elle y règne au point qu’on pourrait dire que la
5191
point qu’on pourrait dire que la première dépend
de
la seconde. Cela va jusqu’à la casuistique : l’intérêt passionné de G
5192
la première dépend de la seconde. Cela va jusqu’à
la
casuistique : l’intérêt passionné de Gide pour les détails les plus s
5193
d de la seconde. Cela va jusqu’à la casuistique :
l’
intérêt passionné de Gide pour les détails les plus subtils de l’écrit
5194
a va jusqu’à la casuistique : l’intérêt passionné
de
Gide pour les détails les plus subtils de l’écriture est attesté par
5195
la casuistique : l’intérêt passionné de Gide pour
les
détails les plus subtils de l’écriture est attesté par cent pages du
5196
ue : l’intérêt passionné de Gide pour les détails
les
plus subtils de l’écriture est attesté par cent pages du Journal. Je
5197
ssionné de Gide pour les détails les plus subtils
de
l’écriture est attesté par cent pages du Journal. Je n’oublie pas qu’
5198
onné de Gide pour les détails les plus subtils de
l’
écriture est attesté par cent pages du Journal. Je n’oublie pas qu’il
5199
t pages du Journal. Je n’oublie pas qu’il a coupé
les
morceaux trop « écrits » à son gré. Mais ce qui reste ne saurait trom
5200
t tromper. On ne se débarrasse pas si facilement
de
la morale, même déguisée en exigence sémantique. Un styliste a autant
5201
romper. On ne se débarrasse pas si facilement de
la
morale, même déguisée en exigence sémantique. Un styliste a autant de
5202
isée en exigence sémantique. Un styliste a autant
de
peine à « mal écrire » ou à « ne pas écrire » qu’un puritain à se lai
5203
écrire » qu’un puritain à se laisser aller. Et si
le
puritain est un styliste de la morale, Gide reste un puritain du styl
5204
laisser aller. Et si le puritain est un styliste
de
la morale, Gide reste un puritain du style. Peut-être tenons-nous ici
5205
isser aller. Et si le puritain est un styliste de
la
morale, Gide reste un puritain du style. Peut-être tenons-nous ici le
5206
e un puritain du style. Peut-être tenons-nous ici
le
principe de l’intime hiérarchie révélatrice de sa personne. Ce serait
5207
n du style. Peut-être tenons-nous ici le principe
de
l’intime hiérarchie révélatrice de sa personne. Ce serait la tension
5208
u style. Peut-être tenons-nous ici le principe de
l’
intime hiérarchie révélatrice de sa personne. Ce serait la tension ins
5209
ci le principe de l’intime hiérarchie révélatrice
de
sa personne. Ce serait la tension instituée entre une exigence esthét
5210
hiérarchie révélatrice de sa personne. Ce serait
la
tension instituée entre une exigence esthétique dont le principe est
5211
sion instituée entre une exigence esthétique dont
le
principe est proprement « moral », et une éthique qui se voudrait « i
5212
on finalement résolue au bénéfice — énigmatique —
de
la morale, c’est-à-dire de la règle et du choix. ⁂ Règles et choix —
5213
finalement résolue au bénéfice — énigmatique — de
la
morale, c’est-à-dire de la règle et du choix. ⁂ Règles et choix — con
5214
néfice — énigmatique — de la morale, c’est-à-dire
de
la règle et du choix. ⁂ Règles et choix — convenir et créer — ce sont
5215
ice — énigmatique — de la morale, c’est-à-dire de
la
règle et du choix. ⁂ Règles et choix — convenir et créer — ce sont le
5216
. ⁂ Règles et choix — convenir et créer — ce sont
les
conditions de toute culture. Toutefois, j’ai dit la méfiance d’artist
5217
hoix — convenir et créer — ce sont les conditions
de
toute culture. Toutefois, j’ai dit la méfiance d’artiste que Gide nou
5218
conditions de toute culture. Toutefois, j’ai dit
la
méfiance d’artiste que Gide nourrit à l’endroit des « idées ». C’est
5219
de toute culture. Toutefois, j’ai dit la méfiance
d’
artiste que Gide nourrit à l’endroit des « idées ». C’est par là que j
5220
j’ai dit la méfiance d’artiste que Gide nourrit à
l’
endroit des « idées ». C’est par là que je sens le mieux la distance q
5221
l’endroit des « idées ». C’est par là que je sens
le
mieux la distance qui sépare de la sienne ma génération littéraire. N
5222
des « idées ». C’est par là que je sens le mieux
la
distance qui sépare de la sienne ma génération littéraire. Notre cult
5223
ar là que je sens le mieux la distance qui sépare
de
la sienne ma génération littéraire. Notre culture est beaucoup plus p
5224
raire. Non point par préférence, loin de là. Mais
les
problèmes qui se posent à nous, nous n’avons pas pu les choisir, et m
5225
oblèmes qui se posent à nous, nous n’avons pas pu
les
choisir, et moins encore les circonscrire dans un domaine privilégié
5226
nous n’avons pas pu les choisir, et moins encore
les
circonscrire dans un domaine privilégié : celui des lettres et de leu
5227
dans un domaine privilégié : celui des lettres et
de
leur morale, qui est l’esthétique. Les problèmes qui nous sont posés
5228
ié : celui des lettres et de leur morale, qui est
l’
esthétique. Les problèmes qui nous sont posés nous contraignent parfoi
5229
lettres et de leur morale, qui est l’esthétique.
Les
problèmes qui nous sont posés nous contraignent parfois davantage qu’
5230
s davantage qu’ils ne servent nos goûts naturels.
D’
où le danger de didactisme que nous courons tous plus ou moins. À cet
5231
antage qu’ils ne servent nos goûts naturels. D’où
le
danger de didactisme que nous courons tous plus ou moins. À cet égard
5232
ils ne servent nos goûts naturels. D’où le danger
de
didactisme que nous courons tous plus ou moins. À cet égard, il m’app
5233
ous plus ou moins. À cet égard, il m’apparaît que
la
leçon de Gide, pour ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre d
5234
ou moins. À cet égard, il m’apparaît que la leçon
de
Gide, pour ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre de l’éthiq
5235
rd, il m’apparaît que la leçon de Gide, pour ceux
de
mon âge, est moins urgente dans l’ordre de l’éthique que dans celui d
5236
ide, pour ceux de mon âge, est moins urgente dans
l’
ordre de l’éthique que dans celui de l’esthétique. C’est le maître-art
5237
r ceux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre
de
l’éthique que dans celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan de
5238
eux de mon âge, est moins urgente dans l’ordre de
l’
éthique que dans celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan de la
5239
urgente dans l’ordre de l’éthique que dans celui
de
l’esthétique. C’est le maître-artisan de la langue plus que l’immoral
5240
gente dans l’ordre de l’éthique que dans celui de
l’
esthétique. C’est le maître-artisan de la langue plus que l’immoralist
5241
e l’éthique que dans celui de l’esthétique. C’est
le
maître-artisan de la langue plus que l’immoraliste qui nous importe,
5242
ns celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan
de
la langue plus que l’immoraliste qui nous importe, et qui nous intére
5243
celui de l’esthétique. C’est le maître-artisan de
la
langue plus que l’immoraliste qui nous importe, et qui nous intéresse
5244
ue. C’est le maître-artisan de la langue plus que
l’
immoraliste qui nous importe, et qui nous intéresse au double sens du
5245
t. Ceci n’exclut d’ailleurs aucun revirement dans
les
générations qui nous suivront : je prévois le jour où nos cadets nous
5246
ns les générations qui nous suivront : je prévois
le
jour où nos cadets nous opposeront l’exemple du probe adversaire des
5247
je prévois le jour où nos cadets nous opposeront
l’
exemple du probe adversaire des orthodoxies orgueilleuses, que Gide, n
5248
pos, qu’il faut se forcer pour n’abandonner point
les
positions auxquelles on tient, et qui ne sont pas exactement les sien
5249
7.Vues sur Ramuz Il faut dissimuler
la
profondeur. Où donc ? À la surface. Hugo de Hofmannsthal. Toute méth
5250
Il faut dissimuler la profondeur. Où donc ? À
la
surface. Hugo de Hofmannsthal. Toute méthode féconde est basée sur u
5251
veut appréhender. Dans cette mesure, il est exact
de
dire qu’elle s’ordonne par avance à sa fin. On n’imagine pas d’aborde
5252
e s’ordonne par avance à sa fin. On n’imagine pas
d’
aborder l’œuvre et la personne de Ramuz d’une façon systématique. Non
5253
e par avance à sa fin. On n’imagine pas d’aborder
l’
œuvre et la personne de Ramuz d’une façon systématique. Non que cette
5254
e à sa fin. On n’imagine pas d’aborder l’œuvre et
la
personne de Ramuz d’une façon systématique. Non que cette œuvre et ce
5255
On n’imagine pas d’aborder l’œuvre et la personne
de
Ramuz d’une façon systématique. Non que cette œuvre et cette personne
5256
ine pas d’aborder l’œuvre et la personne de Ramuz
d’
une façon systématique. Non que cette œuvre et cette personne ne compo
5257
s il est si totalement exprimé qu’on ne peut plus
le
distinguer des formes qu’il propose à notre vue. Il s’est transformé
5258
otre vue. Il s’est transformé en domaine. Il faut
le
lire comme un visage. Qu’est-ce qu’un domaine, qu’est-ce qu’une propr
5259
domaine, qu’est-ce qu’une propriété réelle, sinon
l’
extension dans l’espace d’une loi personnelle, de la loi du propriétai
5260
e qu’une propriété réelle, sinon l’extension dans
l’
espace d’une loi personnelle, de la loi du propriétaire ? (Toute autre
5261
propriété réelle, sinon l’extension dans l’espace
d’
une loi personnelle, de la loi du propriétaire ? (Toute autre forme de
5262
l’extension dans l’espace d’une loi personnelle,
de
la loi du propriétaire ? (Toute autre forme de propriété demeure à me
5263
extension dans l’espace d’une loi personnelle, de
la
loi du propriétaire ? (Toute autre forme de propriété demeure à mes y
5264
e, de la loi du propriétaire ? (Toute autre forme
de
propriété demeure à mes yeux justiciable de la critique de Proudhon.)
5265
forme de propriété demeure à mes yeux justiciable
de
la critique de Proudhon.) Décrire le « pays » de Ramuz, c’est aussi d
5266
me de propriété demeure à mes yeux justiciable de
la
critique de Proudhon.) Décrire le « pays » de Ramuz, c’est aussi décr
5267
été demeure à mes yeux justiciable de la critique
de
Proudhon.) Décrire le « pays » de Ramuz, c’est aussi décrire sa perso
5268
justiciable de la critique de Proudhon.) Décrire
le
« pays » de Ramuz, c’est aussi décrire sa personne, à la manière du p
5269
de la critique de Proudhon.) Décrire le « pays »
de
Ramuz, c’est aussi décrire sa personne, à la manière du physiognomoni
5270
ologue. Méthode qui peut apparaître opportune, si
l’
on songe qu’elle s’applique à l’auteur de cette phrase : « Authenticit
5271
tre opportune, si l’on songe qu’elle s’applique à
l’
auteur de cette phrase : « Authenticité, réalité, vérité, matière : au
5272
tune, si l’on songe qu’elle s’applique à l’auteur
de
cette phrase : « Authenticité, réalité, vérité, matière : autant de s
5273
« Authenticité, réalité, vérité, matière : autant
de
synonymes ou presque.70 » IRamuz mythologue « Qu’on n’aille pas
5274
thologue « Qu’on n’aille pas chercher derrière
les
phénomènes : ils sont eux-mêmes enseignement », dit Goethe. Il n’y a
5275
ignement », dit Goethe. Il n’y a rien à voir sous
les
apparences. Car rien n’existe, hors de ce qui se manifeste ; rien ne
5276
e ce qui se manifeste ; rien ne se manifeste hors
d’
un mouvement ; et tout mouvement provient de la lumière qui crée les f
5277
hors d’un mouvement ; et tout mouvement provient
de
la lumière qui crée les formes en même temps que notre œil. « La véri
5278
rs d’un mouvement ; et tout mouvement provient de
la
lumière qui crée les formes en même temps que notre œil. « La vérité
5279
et tout mouvement provient de la lumière qui crée
les
formes en même temps que notre œil. « La vérité est une pensée matéri
5280
ui crée les formes en même temps que notre œil. «
La
vérité est une pensée matérialisée, la vérité doit exister non seulem
5281
tre œil. « La vérité est une pensée matérialisée,
la
vérité doit exister non seulement en nous, mais devant nous. Non seul
5282
soulevée, ayant un poids à elle et une densité ».
Le
peuple dit, encore plus simplement : « Si c’était vrai, ça se verrait
5283
« Si c’était vrai, ça se verrait. 71 » Telle est
la
loi nouvelle et la réalité d’une ère dominée par ce fait historique :
5284
ça se verrait. 71 » Telle est la loi nouvelle et
la
réalité d’une ère dominée par ce fait historique : l’incarnation de l
5285
ait. 71 » Telle est la loi nouvelle et la réalité
d’
une ère dominée par ce fait historique : l’incarnation de la Parole. L
5286
éalité d’une ère dominée par ce fait historique :
l’
incarnation de la Parole. Les clercs s’écrient : Esprit ! Esprit ! Mai
5287
re dominée par ce fait historique : l’incarnation
de
la Parole. Les clercs s’écrient : Esprit ! Esprit ! Mais je regarde l
5288
dominée par ce fait historique : l’incarnation de
la
Parole. Les clercs s’écrient : Esprit ! Esprit ! Mais je regarde leur
5289
ce fait historique : l’incarnation de la Parole.
Les
clercs s’écrient : Esprit ! Esprit ! Mais je regarde leur visage. Si
5290
ur visage. Si c’était vrai, ça se verrait… Ainsi
la
clé de toute création est dans le visage de l’homme. Qu’un homme déti
5291
ge. Si c’était vrai, ça se verrait… Ainsi la clé
de
toute création est dans le visage de l’homme. Qu’un homme détienne un
5292
verrait… Ainsi la clé de toute création est dans
le
visage de l’homme. Qu’un homme détienne un pouvoir créateur, c’est-à-
5293
Ainsi la clé de toute création est dans le visage
de
l’homme. Qu’un homme détienne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un po
5294
si la clé de toute création est dans le visage de
l’
homme. Qu’un homme détienne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un pouvo
5295
enne un pouvoir créateur, c’est-à-dire un pouvoir
d’
incarnation, vous le lirez toujours sur les traits de sa face. (Encore
5296
teur, c’est-à-dire un pouvoir d’incarnation, vous
le
lirez toujours sur les traits de sa face. (Encore faut-il avoir des y
5297
pouvoir d’incarnation, vous le lirez toujours sur
les
traits de sa face. (Encore faut-il avoir des yeux pour voir. Encore f
5298
ncarnation, vous le lirez toujours sur les traits
de
sa face. (Encore faut-il avoir des yeux pour voir. Encore faut-il en
5299
oir. Encore faut-il en croire ses yeux…) Il n’est
d’
esprit que dans l’action qui saisit une forme pour la transformer. L’e
5300
l en croire ses yeux…) Il n’est d’esprit que dans
l’
action qui saisit une forme pour la transformer. L’esprit n’a pas son
5301
sprit que dans l’action qui saisit une forme pour
la
transformer. L’esprit n’a pas son siège dans la cervelle. Ni dans le
5302
’action qui saisit une forme pour la transformer.
L’
esprit n’a pas son siège dans la cervelle. Ni dans le ciel. L’esprit n
5303
r la transformer. L’esprit n’a pas son siège dans
la
cervelle. Ni dans le ciel. L’esprit n’a pas de siège : il est passage
5304
sprit n’a pas son siège dans la cervelle. Ni dans
le
ciel. L’esprit n’a pas de siège : il est passage, prise et saisisseme
5305
pas son siège dans la cervelle. Ni dans le ciel.
L’
esprit n’a pas de siège : il est passage, prise et saisissement. L’esp
5306
ns la cervelle. Ni dans le ciel. L’esprit n’a pas
de
siège : il est passage, prise et saisissement. L’esprit se manifeste
5307
de siège : il est passage, prise et saisissement.
L’
esprit se manifeste dans la main qui réalise une vision. ⁂ Ouvrez un l
5308
prise et saisissement. L’esprit se manifeste dans
la
main qui réalise une vision. ⁂ Ouvrez un livre de Ramuz : les choses
5309
la main qui réalise une vision. ⁂ Ouvrez un livre
de
Ramuz : les choses « viennent », le monde « vient » à nous, le ciel,
5310
réalise une vision. ⁂ Ouvrez un livre de Ramuz :
les
choses « viennent », le monde « vient » à nous, le ciel, le lac et le
5311
vrez un livre de Ramuz : les choses « viennent »,
le
monde « vient » à nous, le ciel, le lac et les montagnes « viennent »
5312
s choses « viennent », le monde « vient » à nous,
le
ciel, le lac et les montagnes « viennent » ; et on les voit venir ain
5313
« viennent », le monde « vient » à nous, le ciel,
le
lac et les montagnes « viennent » ; et on les voit venir ainsi à la r
5314
», le monde « vient » à nous, le ciel, le lac et
les
montagnes « viennent » ; et on les voit venir ainsi à la rencontre d’
5315
iel, le lac et les montagnes « viennent » ; et on
les
voit venir ainsi à la rencontre d’un regard qui les invente (invenire
5316
agnes « viennent » ; et on les voit venir ainsi à
la
rencontre d’un regard qui les invente (invenire), les dénombre, et le
5317
ent » ; et on les voit venir ainsi à la rencontre
d’
un regard qui les invente (invenire), les dénombre, et les connaît dan
5318
s voit venir ainsi à la rencontre d’un regard qui
les
invente (invenire), les dénombre, et les connaît dans leur sens primi
5319
rencontre d’un regard qui les invente (invenire),
les
dénombre, et les connaît dans leur sens primitif, dans le sens de la
5320
gard qui les invente (invenire), les dénombre, et
les
connaît dans leur sens primitif, dans le sens de la création qui tout
5321
bre, et les connaît dans leur sens primitif, dans
le
sens de la création qui tout entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam
5322
les connaît dans leur sens primitif, dans le sens
de
la création qui tout entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam d’avant
5323
connaît dans leur sens primitif, dans le sens de
la
création qui tout entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam d’avant le
5324
le sens de la création qui tout entière advient à
l’
homme. Ainsi l’Adam d’avant le Temps vit venir à lui toutes les bêtes
5325
réation qui tout entière advient à l’homme. Ainsi
l’
Adam d’avant le Temps vit venir à lui toutes les bêtes : elles s’appro
5326
qui tout entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam
d’
avant le Temps vit venir à lui toutes les bêtes : elles s’approchaient
5327
t entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam d’avant
le
Temps vit venir à lui toutes les bêtes : elles s’approchaient pour re
5328
si l’Adam d’avant le Temps vit venir à lui toutes
les
bêtes : elles s’approchaient pour recevoir leur nom (c’était leur nom
5329
r emploi. Il faut toujours remonter à ce mythe si
l’
on veut saisir la genèse et l’ambition secrète de cet art. Un personna
5330
toujours remonter à ce mythe si l’on veut saisir
la
genèse et l’ambition secrète de cet art. Un personnage de Ramuz, c’es
5331
onter à ce mythe si l’on veut saisir la genèse et
l’
ambition secrète de cet art. Un personnage de Ramuz, c’est d’abord une
5332
l’on veut saisir la genèse et l’ambition secrète
de
cet art. Un personnage de Ramuz, c’est d’abord une apparition, — une
5333
e et l’ambition secrète de cet art. Un personnage
de
Ramuz, c’est d’abord une apparition, — une image venant à nous. « …On
5334
une apparition, — une image venant à nous. « …On
les
voit sortir des bois dans le rose du lever du jour et ils sont roses
5335
enant à nous. « …On les voit sortir des bois dans
le
rose du lever du jour et ils sont roses dans le ciel rose, avec des g
5336
s le rose du lever du jour et ils sont roses dans
le
ciel rose, avec des gouttes de rosée qui leur pendent à chaque poil e
5337
ls sont roses dans le ciel rose, avec des gouttes
de
rosée qui leur pendent à chaque poil et des souliers qui brillent. »
5338
liers qui brillent. » Il y en a dans presque tous
les
livres de Ramuz, de ces taupiers qui portent des bonnets de poil de l
5339
rillent. » Il y en a dans presque tous les livres
de
Ramuz, de ces taupiers qui portent des bonnets de poil de lapin. On p
5340
Il y en a dans presque tous les livres de Ramuz,
de
ces taupiers qui portent des bonnets de poil de lapin. On pourrait s’
5341
de Ramuz, de ces taupiers qui portent des bonnets
de
poil de lapin. On pourrait s’amuser à recomposer le pays autour d’eux
5342
, de ces taupiers qui portent des bonnets de poil
de
lapin. On pourrait s’amuser à recomposer le pays autour d’eux. Et l’o
5343
poil de lapin. On pourrait s’amuser à recomposer
le
pays autour d’eux. Et l’on verrait alors que ces bonshommes ne sont p
5344
On pourrait s’amuser à recomposer le pays autour
d’
eux. Et l’on verrait alors que ces bonshommes ne sont point décrits «
5345
it s’amuser à recomposer le pays autour d’eux. Et
l’
on verrait alors que ces bonshommes ne sont point décrits « de l’extér
5346
alors que ces bonshommes ne sont point décrits «
de
l’extérieur » — comme le voudrait certaine formule naturaliste — mais
5347
ors que ces bonshommes ne sont point décrits « de
l’
extérieur » — comme le voudrait certaine formule naturaliste — mais qu
5348
ne sont point décrits « de l’extérieur » — comme
le
voudrait certaine formule naturaliste — mais qu’ils sont décrits dans
5349
décrits dans leur forme, ce qui n’est pas du tout
la
même chose. La forme humaine, si l’homme est authentique, est microco
5350
ur forme, ce qui n’est pas du tout la même chose.
La
forme humaine, si l’homme est authentique, est microcosme d’un pays,
5351
t pas du tout la même chose. La forme humaine, si
l’
homme est authentique, est microcosme d’un pays, d’un paysage et d’un
5352
maine, si l’homme est authentique, est microcosme
d’
un pays, d’un paysage et d’un ensemble de coutumes. Les rythmes du tem
5353
’homme est authentique, est microcosme d’un pays,
d’
un paysage et d’un ensemble de coutumes. Les rythmes du temps s’y insc
5354
ntique, est microcosme d’un pays, d’un paysage et
d’
un ensemble de coutumes. Les rythmes du temps s’y inscrivent aussi bie
5355
crocosme d’un pays, d’un paysage et d’un ensemble
de
coutumes. Les rythmes du temps s’y inscrivent aussi bien que l’allure
5356
pays, d’un paysage et d’un ensemble de coutumes.
Les
rythmes du temps s’y inscrivent aussi bien que l’allure des pentes. «
5357
es rythmes du temps s’y inscrivent aussi bien que
l’
allure des pentes. « D’où cette démarche qu’ils ont ; d’où encore la n
5358
inscrivent aussi bien que l’allure des pentes. «
D’
où cette démarche qu’ils ont ; d’où encore la nécessité quelquefois de
5359
re des pentes. « D’où cette démarche qu’ils ont ;
d’
où encore la nécessité quelquefois de refaire son pas, parce que la pe
5360
s. « D’où cette démarche qu’ils ont ; d’où encore
la
nécessité quelquefois de refaire son pas, parce que la pente vous por
5361
qu’ils ont ; d’où encore la nécessité quelquefois
de
refaire son pas, parce que la pente vous porte en arrière, parce qu’o
5362
cessité quelquefois de refaire son pas, parce que
la
pente vous porte en arrière, parce qu’on l’a mal calculé et il faut d
5363
e que la pente vous porte en arrière, parce qu’on
l’
a mal calculé et il faut d’abord qu’on le corrige. » Et Ramuz ajoute :
5364
ce qu’on l’a mal calculé et il faut d’abord qu’on
le
corrige. » Et Ramuz ajoute : « C’est comme moi ». C’est comme lui qua
5365
est harmonie avec ces formes, et son langage avec
les
rythmes qu’elles traduisent. Une forme, une image vivante : est-ce ex
5366
e image vivante : est-ce extérieur ou intérieur ?
L’
artiste répondra : ni l’un ni l’autre. Car il se tient, avec son imagi
5367
rs, qui est contact, et littéralement drame entre
la
vision et l’objet, entre la position de l’homme et la proposition du
5368
ontact, et littéralement drame entre la vision et
l’
objet, entre la position de l’homme et la proposition du monde. C’est
5369
éralement drame entre la vision et l’objet, entre
la
position de l’homme et la proposition du monde. C’est la région de la
5370
ame entre la vision et l’objet, entre la position
de
l’homme et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre e
5371
entre la vision et l’objet, entre la position de
l’
homme et la proposition du monde. C’est la région de la rencontre et d
5372
ision et l’objet, entre la position de l’homme et
la
proposition du monde. C’est la région de la rencontre et de la forme.
5373
tion de l’homme et la proposition du monde. C’est
la
région de la rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute
5374
homme et la proposition du monde. C’est la région
de
la rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute faite, ca
5375
me et la proposition du monde. C’est la région de
la
rencontre et de la forme. Et non point de la forme toute faite, cadre
5376
tion du monde. C’est la région de la rencontre et
de
la forme. Et non point de la forme toute faite, cadre imposé aux jeux
5377
n du monde. C’est la région de la rencontre et de
la
forme. Et non point de la forme toute faite, cadre imposé aux jeux d’
5378
gion de la rencontre et de la forme. Et non point
de
la forme toute faite, cadre imposé aux jeux d’une invention prévue, m
5379
n de la rencontre et de la forme. Et non point de
la
forme toute faite, cadre imposé aux jeux d’une invention prévue, mais
5380
nt de la forme toute faite, cadre imposé aux jeux
d’
une invention prévue, mais de la forme en devenir, expressive du dedan
5381
adre imposé aux jeux d’une invention prévue, mais
de
la forme en devenir, expressive du dedans et du dehors au lieu mouvan
5382
e imposé aux jeux d’une invention prévue, mais de
la
forme en devenir, expressive du dedans et du dehors au lieu mouvant d
5383
expressive du dedans et du dehors au lieu mouvant
de
leur confrontation. Ici le spirituel devient tangible, le matériel li
5384
dehors au lieu mouvant de leur confrontation. Ici
le
spirituel devient tangible, le matériel lisible et significatif. Nous
5385
confrontation. Ici le spirituel devient tangible,
le
matériel lisible et significatif. Nous sommes au foyer permanent de l
5386
e et significatif. Nous sommes au foyer permanent
de
l’incarnation des images — ou de la création imaginée. Il faut rendre
5387
t significatif. Nous sommes au foyer permanent de
l’
incarnation des images — ou de la création imaginée. Il faut rendre à
5388
foyer permanent de l’incarnation des images — ou
de
la création imaginée. Il faut rendre à ce mot son sens fort : imagine
5389
yer permanent de l’incarnation des images — ou de
la
création imaginée. Il faut rendre à ce mot son sens fort : imaginer,
5390
ce mot son sens fort : imaginer, c’est imiter non
la
nature naturée, mais la nature naturante. (Nous pourrons dire aussi,
5391
maginer, c’est imiter non la nature naturée, mais
la
nature naturante. (Nous pourrons dire aussi, un peu plus tard, que l’
5392
(Nous pourrons dire aussi, un peu plus tard, que
l’
imagination figure le sens du concret chez un homme.) ⁂ « Car le phéno
5393
aussi, un peu plus tard, que l’imagination figure
le
sens du concret chez un homme.) ⁂ « Car le phénomène de l’art est un
5394
figure le sens du concret chez un homme.) ⁂ « Car
le
phénomène de l’art est un phénomène d’incarnation (ce que l’école ne
5395
s du concret chez un homme.) ⁂ « Car le phénomène
de
l’art est un phénomène d’incarnation (ce que l’école ne comprend pas)
5396
u concret chez un homme.) ⁂ « Car le phénomène de
l’
art est un phénomène d’incarnation (ce que l’école ne comprend pas) ».
5397
.) ⁂ « Car le phénomène de l’art est un phénomène
d’
incarnation (ce que l’école ne comprend pas) ». Toute l’esthétique de
5398
e de l’art est un phénomène d’incarnation (ce que
l’
école ne comprend pas) ». Toute l’esthétique de Ramuz me paraît centré
5399
rnation (ce que l’école ne comprend pas) ». Toute
l’
esthétique de Ramuz me paraît centrée sur cette phrase. Son vocabulair
5400
ue l’école ne comprend pas) ». Toute l’esthétique
de
Ramuz me paraît centrée sur cette phrase. Son vocabulaire tout d’abor
5401
se. Son vocabulaire tout d’abord. Cette abondance
de
noms de choses ! Comment ne point penser au livre de Job — dont Ramuz
5402
vocabulaire tout d’abord. Cette abondance de noms
de
choses ! Comment ne point penser au livre de Job — dont Ramuz nous a
5403
noms de choses ! Comment ne point penser au livre
de
Job — dont Ramuz nous a traduit quelques passages — où toute une théo
5404
par des choses, s’agît-il même du profond mystère
de
la liberté des humains en présence de « l’arbitraire » du Tout-Puissa
5405
des choses, s’agît-il même du profond mystère de
la
liberté des humains en présence de « l’arbitraire » du Tout-Puissant.
5406
ystère de la liberté des humains en présence de «
l’
arbitraire » du Tout-Puissant. Entre deux mots possibles, choisir le m
5407
Tout-Puissant. Entre deux mots possibles, choisir
le
moins savant, le moins « lyrique » et le plus matériel, parler d’un c
5408
tre deux mots possibles, choisir le moins savant,
le
moins « lyrique » et le plus matériel, parler d’un ciel au bleu de le
5409
choisir le moins savant, le moins « lyrique » et
le
plus matériel, parler d’un ciel au bleu de lessive plutôt que de l’az
5410
le moins « lyrique » et le plus matériel, parler
d’
un ciel au bleu de lessive plutôt que de l’azur du firmament, c’est, à
5411
e » et le plus matériel, parler d’un ciel au bleu
de
lessive plutôt que de l’azur du firmament, c’est, à vrai dire, le par
5412
l, parler d’un ciel au bleu de lessive plutôt que
de
l’azur du firmament, c’est, à vrai dire, le parti pris de tout vérita
5413
parler d’un ciel au bleu de lessive plutôt que de
l’
azur du firmament, c’est, à vrai dire, le parti pris de tout véritable
5414
t que de l’azur du firmament, c’est, à vrai dire,
le
parti pris de tout véritable poète, mais c’est aussi ce qu’une certai
5415
r du firmament, c’est, à vrai dire, le parti pris
de
tout véritable poète, mais c’est aussi ce qu’une certaine critique ne
5416
ut point pardonner à Ramuz. Un écrivain français,
de
tradition classique, comme ils le sont tous plus ou moins, s’excuse d
5417
ivain français, de tradition classique, comme ils
le
sont tous plus ou moins, s’excuse de l’emploi qu’il fait, par occasio
5418
e, comme ils le sont tous plus ou moins, s’excuse
de
l’emploi qu’il fait, par occasion, d’un terme roturier, non littérair
5419
comme ils le sont tous plus ou moins, s’excuse de
l’
emploi qu’il fait, par occasion, d’un terme roturier, non littéraire.
5420
s, s’excuse de l’emploi qu’il fait, par occasion,
d’
un terme roturier, non littéraire. Ramuz c’est le contraire : « Autarc
5421
d’un terme roturier, non littéraire. Ramuz c’est
le
contraire : « Autarchie, — comme ils disent »… « Il y a là un problèm
5422
n problème, — comme on dit »… Il ne manque jamais
de
s’excuser des mots abstraits, des termes nobles auxquels il faut bien
5423
uels il faut bien recourir lorsqu’on veut réfuter
les
duperies qu’ils recouvrent. Les mots abstraits sont nécessaires à une
5424
u’on veut réfuter les duperies qu’ils recouvrent.
Les
mots abstraits sont nécessaires à une certaine circulation d’idées qu
5425
raits sont nécessaires à une certaine circulation
d’
idées qui représentent les choses et le concret, comme les billets rep
5426
une certaine circulation d’idées qui représentent
les
choses et le concret, comme les billets représentent l’or de la réser
5427
irculation d’idées qui représentent les choses et
le
concret, comme les billets représentent l’or de la réserve. Le mot n’
5428
qui représentent les choses et le concret, comme
les
billets représentent l’or de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droi
5429
ses et le concret, comme les billets représentent
l’
or de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de l’esprit aux choses
5430
t le concret, comme les billets représentent l’or
de
la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de l’esprit aux choses. Mai
5431
e concret, comme les billets représentent l’or de
la
réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de l’esprit aux choses. Mais s
5432
omme les billets représentent l’or de la réserve.
Le
mot n’est rien qu’un droit de l’esprit aux choses. Mais s’il n’y a pl
5433
l’or de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit
de
l’esprit aux choses. Mais s’il n’y a plus de choses, c’est une trompe
5434
r de la réserve. Le mot n’est rien qu’un droit de
l’
esprit aux choses. Mais s’il n’y a plus de choses, c’est une tromperie
5435
roit de l’esprit aux choses. Mais s’il n’y a plus
de
choses, c’est une tromperie. C’est pourquoi nos journaux contiennent
5436
nt tant de mensonges, surtout lorsqu’ils essaient
de
dire la vérité. Contre cette inflation nominaliste, un seul recours :
5437
de mensonges, surtout lorsqu’ils essaient de dire
la
vérité. Contre cette inflation nominaliste, un seul recours : celui d
5438
te inflation nominaliste, un seul recours : celui
de
l’étymologie. Car le sens étymologique est toujours lié à une chose (
5439
inflation nominaliste, un seul recours : celui de
l’
étymologie. Car le sens étymologique est toujours lié à une chose (ou
5440
ste, un seul recours : celui de l’étymologie. Car
le
sens étymologique est toujours lié à une chose (ou à une action sur l
5441
est toujours lié à une chose (ou à une action sur
les
choses). Utiliser les mots dans leur sens étymologique, c’est revenir
5442
chose (ou à une action sur les choses). Utiliser
les
mots dans leur sens étymologique, c’est revenir au phénomène de l’inc
5443
eur sens étymologique, c’est revenir au phénomène
de
l’incarnation, c’est retrouver la langue à son état naissant, dont la
5444
sens étymologique, c’est revenir au phénomène de
l’
incarnation, c’est retrouver la langue à son état naissant, dont la ch
5445
ir au phénomène de l’incarnation, c’est retrouver
la
langue à son état naissant, dont la chimie nous dit qu’il est l’état
5446
est retrouver la langue à son état naissant, dont
la
chimie nous dit qu’il est l’état de virulence extrême. Les journalist
5447
état naissant, dont la chimie nous dit qu’il est
l’
état de virulence extrême. Les journalistes et l’école ont décontenanc
5448
aissant, dont la chimie nous dit qu’il est l’état
de
virulence extrême. Les journalistes et l’école ont décontenancé le la
5449
e nous dit qu’il est l’état de virulence extrême.
Les
journalistes et l’école ont décontenancé le langage, et par là même i
5450
l’état de virulence extrême. Les journalistes et
l’
école ont décontenancé le langage, et par là même ils nous démoralisen
5451
ême. Les journalistes et l’école ont décontenancé
le
langage, et par là même ils nous démoralisent plus sûrement que ne fo
5452
e ils nous démoralisent plus sûrement que ne font
les
scandales qu’ils dénoncent. Il me semble parfois que la meilleure édu
5453
ndales qu’ils dénoncent. Il me semble parfois que
la
meilleure éducation du genre humain consisterait en une éducation de
5454
ion du genre humain consisterait en une éducation
de
son langage. Un tribunal muni de pleins pouvoirs, institué pour juger
5455
en une éducation de son langage. Un tribunal muni
de
pleins pouvoirs, institué pour juger des cas de langage délictueux, i
5456
i de pleins pouvoirs, institué pour juger des cas
de
langage délictueux, inactuel, erroné, inutilement abstrait, ferait un
5457
bien meilleur travail — il faudrait qu’il donnât
de
fortes peines ! — qu’une cour d’assise occupée à juger des meurtres d
5458
ait qu’il donnât de fortes peines ! — qu’une cour
d’
assise occupée à juger des meurtres dont le vol est le mobile. Je dis
5459
e cour d’assise occupée à juger des meurtres dont
le
vol est le mobile. Je dis qu’il ferait un bien meilleur travail éduca
5460
sise occupée à juger des meurtres dont le vol est
le
mobile. Je dis qu’il ferait un bien meilleur travail éducatif. Car il
5461
bien meilleur travail éducatif. Car il porterait
l’
attention des hommes sur le concret de l’existence, les détournant de
5462
atif. Car il porterait l’attention des hommes sur
le
concret de l’existence, les détournant de ce fameux « pratique » dont
5463
l porterait l’attention des hommes sur le concret
de
l’existence, les détournant de ce fameux « pratique » dont ils s’occu
5464
orterait l’attention des hommes sur le concret de
l’
existence, les détournant de ce fameux « pratique » dont ils s’occupen
5465
tention des hommes sur le concret de l’existence,
les
détournant de ce fameux « pratique » dont ils s’occupent si mal, et d
5466
mes sur le concret de l’existence, les détournant
de
ce fameux « pratique » dont ils s’occupent si mal, et de plus en plus
5467
upent si mal, et de plus en plus mal à mesure que
le
« pratique » s’éloigne davantage du concret pour se confondre avec l’
5468
oigne davantage du concret pour se confondre avec
l’
artificiel créé par la publicité. (On pousse les gens au crime en les
5469
cret pour se confondre avec l’artificiel créé par
la
publicité. (On pousse les gens au crime en les hypnotisant sur la pos
5470
ec l’artificiel créé par la publicité. (On pousse
les
gens au crime en les hypnotisant sur la possession de l’argent et les
5471
par la publicité. (On pousse les gens au crime en
les
hypnotisant sur la possession de l’argent et les bienfaits qui en déc
5472
n pousse les gens au crime en les hypnotisant sur
la
possession de l’argent et les bienfaits qui en découlent.) Si j’étais
5473
ens au crime en les hypnotisant sur la possession
de
l’argent et les bienfaits qui en découlent.) Si j’étais dictateur, je
5474
au crime en les hypnotisant sur la possession de
l’
argent et les bienfaits qui en découlent.) Si j’étais dictateur, je no
5475
les hypnotisant sur la possession de l’argent et
les
bienfaits qui en découlent.) Si j’étais dictateur, je nommerais Ramuz
5476
i j’étais dictateur, je nommerais Ramuz président
de
ce tribunal. Et nous aurions enfin un langage châtié, comme on disait
5477
ons enfin un langage châtié, comme on disait dans
les
salons, au temps où le seul tribunal vraiment redouté était celui du
5478
tié, comme on disait dans les salons, au temps où
le
seul tribunal vraiment redouté était celui du goût. (On le dit encore
5479
ribunal vraiment redouté était celui du goût. (On
le
dit encore de nos jours, mais le goût n’est plus que poncif.) La même
5480
nt redouté était celui du goût. (On le dit encore
de
nos jours, mais le goût n’est plus que poncif.) La même volonté d’inc
5481
lui du goût. (On le dit encore de nos jours, mais
le
goût n’est plus que poncif.) La même volonté d’incarnation se manifes
5482
e nos jours, mais le goût n’est plus que poncif.)
La
même volonté d’incarnation se manifeste dans l’allure de la phrase ch
5483
s le goût n’est plus que poncif.) La même volonté
d’
incarnation se manifeste dans l’allure de la phrase chez Ramuz. On a p
5484
) La même volonté d’incarnation se manifeste dans
l’
allure de la phrase chez Ramuz. On a pu croire qu’il n’avait pas le se
5485
volonté d’incarnation se manifeste dans l’allure
de
la phrase chez Ramuz. On a pu croire qu’il n’avait pas le sens du ryt
5486
lonté d’incarnation se manifeste dans l’allure de
la
phrase chez Ramuz. On a pu croire qu’il n’avait pas le sens du rythme
5487
rase chez Ramuz. On a pu croire qu’il n’avait pas
le
sens du rythme : c’est qu’il veut le rythme formé sur la nature parti
5488
n’avait pas le sens du rythme : c’est qu’il veut
le
rythme formé sur la nature particulière des choses qu’il évoque, non
5489
du rythme : c’est qu’il veut le rythme formé sur
la
nature particulière des choses qu’il évoque, non point sur les modèle
5490
rticulière des choses qu’il évoque, non point sur
les
modèles généraux que l’école nous a mis dans la tête. Presque toutes
5491
il évoque, non point sur les modèles généraux que
l’
école nous a mis dans la tête. Presque toutes les singularités de son
5492
les modèles généraux que l’école nous a mis dans
la
tête. Presque toutes les singularités de son style s’expliquent par c
5493
e l’école nous a mis dans la tête. Presque toutes
les
singularités de son style s’expliquent par cette seule intention de c
5494
mis dans la tête. Presque toutes les singularités
de
son style s’expliquent par cette seule intention de concentrer notre
5495
son style s’expliquent par cette seule intention
de
concentrer notre vision sur l’objet brut et sur le sentiment élémenta
5496
te seule intention de concentrer notre vision sur
l’
objet brut et sur le sentiment élémentaire. Ainsi ses changements de t
5497
e concentrer notre vision sur l’objet brut et sur
le
sentiment élémentaire. Ainsi ses changements de temps à l’intérieur d
5498
r le sentiment élémentaire. Ainsi ses changements
de
temps à l’intérieur d’une même phrase. Je ne crois pas qu’il soit pos
5499
ent élémentaire. Ainsi ses changements de temps à
l’
intérieur d’une même phrase. Je ne crois pas qu’il soit possible de le
5500
ire. Ainsi ses changements de temps à l’intérieur
d’
une même phrase. Je ne crois pas qu’il soit possible de les ramener à
5501
même phrase. Je ne crois pas qu’il soit possible
de
les ramener à une loi, ni même à un usage régulier ; ou plutôt, ils n
5502
me phrase. Je ne crois pas qu’il soit possible de
les
ramener à une loi, ni même à un usage régulier ; ou plutôt, ils n’ont
5503
me à un usage régulier ; ou plutôt, ils n’ont pas
d’
autre loi que cette volonté de plier l’attention aux phases d’un geste
5504
utôt, ils n’ont pas d’autre loi que cette volonté
de
plier l’attention aux phases d’un geste, d’une action ou d’une pensée
5505
n’ont pas d’autre loi que cette volonté de plier
l’
attention aux phases d’un geste, d’une action ou d’une pensée. ⁂ Il re
5506
que cette volonté de plier l’attention aux phases
d’
un geste, d’une action ou d’une pensée. ⁂ Il reste la fameuse psycholo
5507
lonté de plier l’attention aux phases d’un geste,
d’
une action ou d’une pensée. ⁂ Il reste la fameuse psychologie des pers
5508
’attention aux phases d’un geste, d’une action ou
d’
une pensée. ⁂ Il reste la fameuse psychologie des personnages. Que peu
5509
n geste, d’une action ou d’une pensée. ⁂ Il reste
la
fameuse psychologie des personnages. Que peut-elle signifier pour le
5510
gie des personnages. Que peut-elle signifier pour
le
physionomiste, et par quoi va-t-elle s’exprimer dans une vision qui n
5511
rimer dans une vision qui ne connaît rien hors de
la
forme ? La psychologie d’école, qui domina et qui domine encore tous
5512
une vision qui ne connaît rien hors de la forme ?
La
psychologie d’école, qui domina et qui domine encore tous les romans
5513
ne connaît rien hors de la forme ? La psychologie
d’
école, qui domina et qui domine encore tous les romans à la Bourget, c
5514
gie d’école, qui domina et qui domine encore tous
les
romans à la Bourget, consiste à rattacher par convention, presque par
5515
qui domina et qui domine encore tous les romans à
la
Bourget, consiste à rattacher par convention, presque par accident, u
5516
r par convention, presque par accident, une série
d’
attitudes et de causes « morales » à une série à peu près parallèle d’
5517
n, presque par accident, une série d’attitudes et
de
causes « morales » à une série à peu près parallèle d’attitudes et de
5518
uses « morales » à une série à peu près parallèle
d’
attitudes et de faits visibles ; l’accent étant porté sur la causalité
5519
» à une série à peu près parallèle d’attitudes et
de
faits visibles ; l’accent étant porté sur la causalité, et les faits
5520
près parallèle d’attitudes et de faits visibles ;
l’
accent étant porté sur la causalité, et les faits se réduisant peu à p
5521
s et de faits visibles ; l’accent étant porté sur
la
causalité, et les faits se réduisant peu à peu au rôle de simples vér
5522
ibles ; l’accent étant porté sur la causalité, et
les
faits se réduisant peu à peu au rôle de simples vérifications. À mesu
5523
lité, et les faits se réduisant peu à peu au rôle
de
simples vérifications. À mesure que cette psychologie s’assure davant
5524
À mesure que cette psychologie s’assure davantage
de
ses lois, elle tend à les substituer à l’imagination concrète du réel
5525
logie s’assure davantage de ses lois, elle tend à
les
substituer à l’imagination concrète du réel. Les faits se raréfient :
5526
vantage de ses lois, elle tend à les substituer à
l’
imagination concrète du réel. Les faits se raréfient : anecdotes ou ex
5527
les substituer à l’imagination concrète du réel.
Les
faits se raréfient : anecdotes ou exemples à l’appui d’une approximat
5528
Les faits se raréfient : anecdotes ou exemples à
l’
appui d’une approximative reconstruction des âmes. Il est entendu déso
5529
ts se raréfient : anecdotes ou exemples à l’appui
d’
une approximative reconstruction des âmes. Il est entendu désormais qu
5530
auteur qui n’utilise que des faits se range dans
la
catégorie du roman policier : il n’a pas de psychologie. Et la critiq
5531
dans la catégorie du roman policier : il n’a pas
de
psychologie. Et la critique parle beaucoup de subjectivité et d’objec
5532
du roman policier : il n’a pas de psychologie. Et
la
critique parle beaucoup de subjectivité et d’objectivité… Dans le mon
5533
Et la critique parle beaucoup de subjectivité et
d’
objectivité… Dans le monde de Ramuz, ces deux mots n’ont plus aucun se
5534
e beaucoup de subjectivité et d’objectivité… Dans
le
monde de Ramuz, ces deux mots n’ont plus aucun sens. Une forme donnée
5535
p de subjectivité et d’objectivité… Dans le monde
de
Ramuz, ces deux mots n’ont plus aucun sens. Une forme donnée n’a pas
5536
ons organiques à d’autres formes. Et c’est encore
l’
office de l’imagination, c’est-à-dire de l’activité qui préside à la f
5537
iques à d’autres formes. Et c’est encore l’office
de
l’imagination, c’est-à-dire de l’activité qui préside à la formation
5538
es à d’autres formes. Et c’est encore l’office de
l’
imagination, c’est-à-dire de l’activité qui préside à la formation du
5539
st encore l’office de l’imagination, c’est-à-dire
de
l’activité qui préside à la formation du réel. Ici plus de concepts,
5540
encore l’office de l’imagination, c’est-à-dire de
l’
activité qui préside à la formation du réel. Ici plus de concepts, plu
5541
ination, c’est-à-dire de l’activité qui préside à
la
formation du réel. Ici plus de concepts, plus d’idées générales. Tout
5542
vité qui préside à la formation du réel. Ici plus
de
concepts, plus d’idées générales. Tout est images et complexes d’imag
5543
la formation du réel. Ici plus de concepts, plus
d’
idées générales. Tout est images et complexes d’images. Tout est mythe
5544
s d’idées générales. Tout est images et complexes
d’
images. Tout est mythe. Ainsi la mythologie, chez Ramuz, déloge l’anal
5545
ages et complexes d’images. Tout est mythe. Ainsi
la
mythologie, chez Ramuz, déloge l’analyse abstraite des psychologues.
5546
st mythe. Ainsi la mythologie, chez Ramuz, déloge
l’
analyse abstraite des psychologues. Et l’on découvre à chacune de ses
5547
, déloge l’analyse abstraite des psychologues. Et
l’
on découvre à chacune de ses œuvres une signification mythologique. C’
5548
aite des psychologues. Et l’on découvre à chacune
de
ses œuvres une signification mythologique. C’est en général l’irrupti
5549
une signification mythologique. C’est en général
l’
irruption d’une forme d’imagination nouvelle dans un village ou une co
5550
cation mythologique. C’est en général l’irruption
d’
une forme d’imagination nouvelle dans un village ou une contrée, plus
5551
logique. C’est en général l’irruption d’une forme
d’
imagination nouvelle dans un village ou une contrée, plus rarement che
5552
ée, plus rarement chez un individu, qui constitue
le
vrai sujet de ses romans. Passage du Poète, ou passage du diable (dan
5553
ent chez un individu, qui constitue le vrai sujet
de
ses romans. Passage du Poète, ou passage du diable (dans le Règne de
5554
ans. Passage du Poète, ou passage du diable (dans
le
Règne de l’esprit malin), entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approc
5555
age du Poète, ou passage du diable (dans le Règne
de
l’esprit malin), entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approche de la
5556
du Poète, ou passage du diable (dans le Règne de
l’
esprit malin), entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approche de la fin
5557
ns le Règne de l’esprit malin), entrée du cinéma (
L’
Amour du Monde), approche de la fin du monde (Présence de la mort, Les
5558
n), entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approche
de
la fin du monde (Présence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe d
5559
entrée du cinéma (L’Amour du Monde), approche de
la
fin du monde (Présence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe de l
5560
du Monde), approche de la fin du monde (Présence
de
la mort, Les Signes parmi nous), mythe de l’or (Farinet), mythe du gé
5561
Monde), approche de la fin du monde (Présence de
la
mort, Les Signes parmi nous), mythe de l’or (Farinet), mythe du génie
5562
approche de la fin du monde (Présence de la mort,
Les
Signes parmi nous), mythe de l’or (Farinet), mythe du génie racial (S
5563
résence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe
de
l’or (Farinet), mythe du génie racial (Séparation des races, Chant de
5564
ence de la mort, Les Signes parmi nous), mythe de
l’
or (Farinet), mythe du génie racial (Séparation des races, Chant de no
5565
ythe du génie racial (Séparation des races, Chant
de
notre Rhône), mythe de la rédemption par la souffrance d’une femme (L
5566
éparation des races, Chant de notre Rhône), mythe
de
la rédemption par la souffrance d’une femme (La Guérison des Maladies
5567
ration des races, Chant de notre Rhône), mythe de
la
rédemption par la souffrance d’une femme (La Guérison des Maladies).
5568
Chant de notre Rhône), mythe de la rédemption par
la
souffrance d’une femme (La Guérison des Maladies). Et le roman n’a pa
5569
Rhône), mythe de la rédemption par la souffrance
d’
une femme (La Guérison des Maladies). Et le roman n’a pas d’autre mouv
5570
e de la rédemption par la souffrance d’une femme (
La
Guérison des Maladies). Et le roman n’a pas d’autre mouvement que le
5571
france d’une femme (La Guérison des Maladies). Et
le
roman n’a pas d’autre mouvement que le mouvement même des images prop
5572
e (La Guérison des Maladies). Et le roman n’a pas
d’
autre mouvement que le mouvement même des images propagées par l’appar
5573
adies). Et le roman n’a pas d’autre mouvement que
le
mouvement même des images propagées par l’apparition du mythe au sein
5574
nt que le mouvement même des images propagées par
l’
apparition du mythe au sein d’une société donnée, bien définie. Il ne
5575
donnée, bien définie. Il ne saurait être question
d’
une société bourgeoise et citadine : celle-ci reste, en principe, just
5576
tadine : celle-ci reste, en principe, justiciable
d’
une analyse qui suppose le divorce entre idées et actions, croyances e
5577
n principe, justiciable d’une analyse qui suppose
le
divorce entre idées et actions, croyances et intérêts, instincts et c
5578
ances et intérêts, instincts et conduite sociale.
D’
où naît une littérature d’intrigues pour laquelle il est clair que Ram
5579
ts et conduite sociale. D’où naît une littérature
d’
intrigues pour laquelle il est clair que Ramuz n’est par doué. Mais la
5580
uelle il est clair que Ramuz n’est par doué. Mais
la
forme même que revêt chez Ramuz la faculté d’imaginer et de penser da
5581
par doué. Mais la forme même que revêt chez Ramuz
la
faculté d’imaginer et de penser dans l’ordre de l’incarnation, devait
5582
ais la forme même que revêt chez Ramuz la faculté
d’
imaginer et de penser dans l’ordre de l’incarnation, devait le conduir
5583
ême que revêt chez Ramuz la faculté d’imaginer et
de
penser dans l’ordre de l’incarnation, devait le conduire à créer un m
5584
hez Ramuz la faculté d’imaginer et de penser dans
l’
ordre de l’incarnation, devait le conduire à créer un milieu où tout ê
5585
z la faculté d’imaginer et de penser dans l’ordre
de
l’incarnation, devait le conduire à créer un milieu où tout être se t
5586
a faculté d’imaginer et de penser dans l’ordre de
l’
incarnation, devait le conduire à créer un milieu où tout être se trad
5587
t de penser dans l’ordre de l’incarnation, devait
le
conduire à créer un milieu où tout être se traduisît immédiatement pa
5588
tement par un paraître ; en sorte qu’on pût faire
l’
économie des motivations complexes, contradictoires, inavouables, que
5589
exes, contradictoires, inavouables, que détectent
les
psychologues, et dans lesquelles vit le bourgeois72. Ce milieu, c’est
5590
étectent les psychologues, et dans lesquelles vit
le
bourgeois72. Ce milieu, c’est le peuple ramuzien, peuple créé d’abord
5591
s lesquelles vit le bourgeois72. Ce milieu, c’est
le
peuple ramuzien, peuple créé d’abord à l’image du Ramuz créateur, ave
5592
, c’est le peuple ramuzien, peuple créé d’abord à
l’
image du Ramuz créateur, avec des éléments tirés du caractère vaudois.
5593
actère vaudois. On a loué cet « artiste raffiné »
d’
avoir su « se ravaler au niveau des simples ». Mais non, Ramuz ne desc
5594
on art vient de plus bas, des origines créatrices
de
sa race. Il a cette lenteur qu’impose la nature physique du pays. Il
5595
éatrices de sa race. Il a cette lenteur qu’impose
la
nature physique du pays. Il participe de cette lourdeur originelle d’
5596
u’impose la nature physique du pays. Il participe
de
cette lourdeur originelle d’un peuple en communion et en conflit vita
5597
u pays. Il participe de cette lourdeur originelle
d’
un peuple en communion et en conflit vital avec les éléments. Ce n’est
5598
d’un peuple en communion et en conflit vital avec
les
éléments. Ce n’est point là un art « d’après le peuple », mais on dir
5599
les éléments. Ce n’est point là un art « d’après
le
peuple », mais on dirait plus justement : d’avant. Un art qui vient d
5600
près le peuple », mais on dirait plus justement :
d’
avant. Un art qui vient du fond mythologique de la race. (Si Ramuz par
5601
: d’avant. Un art qui vient du fond mythologique
de
la race. (Si Ramuz par exemple nous parle d’une Antiquité, il faut en
5602
d’avant. Un art qui vient du fond mythologique de
la
race. (Si Ramuz par exemple nous parle d’une Antiquité, il faut enten
5603
ique de la race. (Si Ramuz par exemple nous parle
d’
une Antiquité, il faut entendre qu’il s’agit de celle du pays de Vaud
5604
le d’une Antiquité, il faut entendre qu’il s’agit
de
celle du pays de Vaud : non pas la grecque, qui est scolaire — pour e
5605
é, il faut entendre qu’il s’agit de celle du pays
de
Vaud : non pas la grecque, qui est scolaire — pour eux — mais la bibl
5606
e qu’il s’agit de celle du pays de Vaud : non pas
la
grecque, qui est scolaire — pour eux — mais la biblique, qui est viva
5607
as la grecque, qui est scolaire — pour eux — mais
la
biblique, qui est vivante.) Ainsi tous parlent un même langage, qu’il
5608
ante.) Ainsi tous parlent un même langage, qu’ils
l’
inscrivent sur le papier ou dans la terre qu’ils travaillent. Tous par
5609
parlent un même langage, qu’ils l’inscrivent sur
le
papier ou dans la terre qu’ils travaillent. Tous participent de l’inc
5610
angage, qu’ils l’inscrivent sur le papier ou dans
la
terre qu’ils travaillent. Tous participent de l’incarnation du mythe.
5611
ans la terre qu’ils travaillent. Tous participent
de
l’incarnation du mythe. ⁂ Voyez les Signes parmi nous. Dans la simpli
5612
la terre qu’ils travaillent. Tous participent de
l’
incarnation du mythe. ⁂ Voyez les Signes parmi nous. Dans la simplicit
5613
us participent de l’incarnation du mythe. ⁂ Voyez
les
Signes parmi nous. Dans la simplicité de son sujet, ce récit réalise
5614
ion du mythe. ⁂ Voyez les Signes parmi nous. Dans
la
simplicité de son sujet, ce récit réalise d’une manière exemplaire l’
5615
⁂ Voyez les Signes parmi nous. Dans la simplicité
de
son sujet, ce récit réalise d’une manière exemplaire l’accord des élé
5616
Dans la simplicité de son sujet, ce récit réalise
d’
une manière exemplaire l’accord des éléments dont se nourrit l’art de
5617
sujet, ce récit réalise d’une manière exemplaire
l’
accord des éléments dont se nourrit l’art de Ramuz. Voici Caille, le c
5618
exemplaire l’accord des éléments dont se nourrit
l’
art de Ramuz. Voici Caille, le colporteur de bibles, qui s’avance dès
5619
laire l’accord des éléments dont se nourrit l’art
de
Ramuz. Voici Caille, le colporteur de bibles, qui s’avance dès le mat
5620
nts dont se nourrit l’art de Ramuz. Voici Caille,
le
colporteur de bibles, qui s’avance dès le matin à travers le pays, et
5621
urrit l’art de Ramuz. Voici Caille, le colporteur
de
bibles, qui s’avance dès le matin à travers le pays, et offre à tous
5622
Caille, le colporteur de bibles, qui s’avance dès
le
matin à travers le pays, et offre à tous la Parole « ayant l’aspect d
5623
ur de bibles, qui s’avance dès le matin à travers
le
pays, et offre à tous la Parole « ayant l’aspect d’une brochure à cou
5624
e dès le matin à travers le pays, et offre à tous
la
Parole « ayant l’aspect d’une brochure à couverture bleue ». Et les é
5625
ravers le pays, et offre à tous la Parole « ayant
l’
aspect d’une brochure à couverture bleue ». Et les événements actuels
5626
pays, et offre à tous la Parole « ayant l’aspect
d’
une brochure à couverture bleue ». Et les événements actuels — cela se
5627
l’aspect d’une brochure à couverture bleue ». Et
les
événements actuels — cela se passe un jour d’été de 1918 — sont expli
5628
Et les événements actuels — cela se passe un jour
d’
été de 1918 — sont expliqués à la lumière des Écritures. La Fin des te
5629
événements actuels — cela se passe un jour d’été
de
1918 — sont expliqués à la lumière des Écritures. La Fin des temps es
5630
1918 — sont expliqués à la lumière des Écritures.
La
Fin des temps est proche, il faut en témoigner. Caille pénètre dans l
5631
proche, il faut en témoigner. Caille pénètre dans
les
cours de ferme, dans les cafés. À tous il tend la Parole « morte aux
5632
faut en témoigner. Caille pénètre dans les cours
de
ferme, dans les cafés. À tous il tend la Parole « morte aux pages » ;
5633
ner. Caille pénètre dans les cours de ferme, dans
les
cafés. À tous il tend la Parole « morte aux pages » ; mais voici que
5634
es cours de ferme, dans les cafés. À tous il tend
la
Parole « morte aux pages » ; mais voici que de toutes parts les signe
5635
orte aux pages » ; mais voici que de toutes parts
les
signes paraissent sur la terre, les maladies, la famine, la révolte,
5636
ici que de toutes parts les signes paraissent sur
la
terre, les maladies, la famine, la révolte, la guerre et la mortalité
5637
toutes parts les signes paraissent sur la terre,
les
maladies, la famine, la révolte, la guerre et la mortalité. Caille s’
5638
les signes paraissent sur la terre, les maladies,
la
famine, la révolte, la guerre et la mortalité. Caille s’avance dans l
5639
paraissent sur la terre, les maladies, la famine,
la
révolte, la guerre et la mortalité. Caille s’avance dans la journée,
5640
ur la terre, les maladies, la famine, la révolte,
la
guerre et la mortalité. Caille s’avance dans la journée, et l’angoiss
5641
les maladies, la famine, la révolte, la guerre et
la
mortalité. Caille s’avance dans la journée, et l’angoisse grandit aut
5642
, la guerre et la mortalité. Caille s’avance dans
la
journée, et l’angoisse grandit autour de lui. De partout l’orage s’am
5643
la mortalité. Caille s’avance dans la journée, et
l’
angoisse grandit autour de lui. De partout l’orage s’amasse. Vers le s
5644
la journée, et l’angoisse grandit autour de lui.
De
partout l’orage s’amasse. Vers le soir il éclate tragiquement. Est-ce
5645
, et l’angoisse grandit autour de lui. De partout
l’
orage s’amasse. Vers le soir il éclate tragiquement. Est-ce la Fin ? G
5646
autour de lui. De partout l’orage s’amasse. Vers
le
soir il éclate tragiquement. Est-ce la Fin ? Grande heure de terreur
5647
asse. Vers le soir il éclate tragiquement. Est-ce
la
Fin ? Grande heure de terreur et de prière… Puis, « la page du ciel a
5648
éclate tragiquement. Est-ce la Fin ? Grande heure
de
terreur et de prière… Puis, « la page du ciel a été tournée », ils se
5649
ement. Est-ce la Fin ? Grande heure de terreur et
de
prière… Puis, « la page du ciel a été tournée », ils se relèvent. « I
5650
n ? Grande heure de terreur et de prière… Puis, «
la
page du ciel a été tournée », ils se relèvent. « Il paraît bien qu’on
5651
èvent. « Il paraît bien qu’on n’est pas morts ! »
Le
monde renaît dans une soirée pure et le baiser d’un couple heureux. R
5652
morts ! » Le monde renaît dans une soirée pure et
le
baiser d’un couple heureux. Rarement la forme authentique de Ramuz at
5653
Le monde renaît dans une soirée pure et le baiser
d’
un couple heureux. Rarement la forme authentique de Ramuz atteignit un
5654
e pure et le baiser d’un couple heureux. Rarement
la
forme authentique de Ramuz atteignit une autorité comparable à celle
5655
’un couple heureux. Rarement la forme authentique
de
Ramuz atteignit une autorité comparable à celle qui éclate dans cet o
5656
t créé, entièrement « autorisé ». Un art qui rend
les
choses à l’état naissant, rugueux, décapé de toute rhétorique scolair
5657
rement « autorisé ». Un art qui rend les choses à
l’
état naissant, rugueux, décapé de toute rhétorique scolaire et de tout
5658
end les choses à l’état naissant, rugueux, décapé
de
toute rhétorique scolaire et de toute explication intellectuelle, att
5659
, rugueux, décapé de toute rhétorique scolaire et
de
toute explication intellectuelle, atteignant une unité de style telle
5660
explication intellectuelle, atteignant une unité
de
style tellement têtue qu’elle évoque peu à peu on ne sait quelle puis
5661
elle, dans sa fascinante monotonie73. Un art dont
la
mesure ne doit pas être cherchée dans le pittoresque, ni dans l’ingén
5662
art dont la mesure ne doit pas être cherchée dans
le
pittoresque, ni dans l’ingéniosité, ni dans l’harmonie des sons, mais
5663
it pas être cherchée dans le pittoresque, ni dans
l’
ingéniosité, ni dans l’harmonie des sons, mais bien dans la pesée. Tou
5664
ns le pittoresque, ni dans l’ingéniosité, ni dans
l’
harmonie des sons, mais bien dans la pesée. Tous les procédés ramuzien
5665
sité, ni dans l’harmonie des sons, mais bien dans
la
pesée. Tous les procédés ramuziens : juxtapositions brusques, interfé
5666
’harmonie des sons, mais bien dans la pesée. Tous
les
procédés ramuziens : juxtapositions brusques, interférences du récit,
5667
terférences du récit, surimpressions, changements
de
temps, sont ici largement mis en œuvre ; mais avec une probité partic
5668
is en œuvre ; mais avec une probité particulière.
La
surimpression par exemple n’est jamais pour Ramuz ce qu’elle fut pour
5669
our Ramuz ce qu’elle fut pour d’autres : un moyen
de
créer du mystère en brouillant les plans du réel ; elle est au contra
5670
tres : un moyen de créer du mystère en brouillant
les
plans du réel ; elle est au contraire un moyen de rendre plus totale
5671
es plans du réel ; elle est au contraire un moyen
de
rendre plus totale la vision. Tout indique, chez Ramuz, la volonté de
5672
e est au contraire un moyen de rendre plus totale
la
vision. Tout indique, chez Ramuz, la volonté de ne pas faire prendre
5673
plus totale la vision. Tout indique, chez Ramuz,
la
volonté de ne pas faire prendre une chose pour une autre, ni certain
5674
e la vision. Tout indique, chez Ramuz, la volonté
de
ne pas faire prendre une chose pour une autre, ni certain aspect conv
5675
e chose pour une autre, ni certain aspect convenu
de
la chose pour toute la chose. C’est pourquoi il s’attarde à décrire l
5676
hose pour une autre, ni certain aspect convenu de
la
chose pour toute la chose. C’est pourquoi il s’attarde à décrire le c
5677
ni certain aspect convenu de la chose pour toute
la
chose. C’est pourquoi il s’attarde à décrire le concret d’une façon c
5678
e la chose. C’est pourquoi il s’attarde à décrire
le
concret d’une façon concrète ; ainsi le maniement d’un outil. D’où le
5679
C’est pourquoi il s’attarde à décrire le concret
d’
une façon concrète ; ainsi le maniement d’un outil. D’où le reproche d
5680
à décrire le concret d’une façon concrète ; ainsi
le
maniement d’un outil. D’où le reproche de puérilité que lui adressent
5681
concret d’une façon concrète ; ainsi le maniement
d’
un outil. D’où le reproche de puérilité que lui adressent ceux qui par
5682
e façon concrète ; ainsi le maniement d’un outil.
D’
où le reproche de puérilité que lui adressent ceux qui par exemple n’h
5683
on concrète ; ainsi le maniement d’un outil. D’où
le
reproche de puérilité que lui adressent ceux qui par exemple n’hésite
5684
; ainsi le maniement d’un outil. D’où le reproche
de
puérilité que lui adressent ceux qui par exemple n’hésitent pas à pre
5685
i par exemple n’hésitent pas à prendre au sérieux
l’
intrigue d’un roman bourgeois. On s’est trop arrêté à l’insolite du st
5686
le n’hésitent pas à prendre au sérieux l’intrigue
d’
un roman bourgeois. On s’est trop arrêté à l’insolite du style chez Ra
5687
igue d’un roman bourgeois. On s’est trop arrêté à
l’
insolite du style chez Ramuz. Ce qu’il a d’insolite, ce n’est point ta
5688
rêté à l’insolite du style chez Ramuz. Ce qu’il a
d’
insolite, ce n’est point tant sa forme que les vertus qu’elle suppose
5689
il a d’insolite, ce n’est point tant sa forme que
les
vertus qu’elle suppose : la sobriété, la solidité, le refus de l’iron
5690
nt tant sa forme que les vertus qu’elle suppose :
la
sobriété, la solidité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l
5691
rme que les vertus qu’elle suppose : la sobriété,
la
solidité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de t
5692
ertus qu’elle suppose : la sobriété, la solidité,
le
refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de toute complais
5693
elle suppose : la sobriété, la solidité, le refus
de
l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de toute complaisance à so
5694
e suppose : la sobriété, la solidité, le refus de
l’
ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence de toute complaisance à soi,
5695
: la sobriété, la solidité, le refus de l’ironie,
la
bonhommie sérieuse, l’absence de toute complaisance à soi, le « dévou
5696
ité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse,
l’
absence de toute complaisance à soi, le « dévouement à l’objet ». Je v
5697
fus de l’ironie, la bonhommie sérieuse, l’absence
de
toute complaisance à soi, le « dévouement à l’objet ». Je vois bien l
5698
sérieuse, l’absence de toute complaisance à soi,
le
« dévouement à l’objet ». Je vois bien les défauts de cette forme, et
5699
ce de toute complaisance à soi, le « dévouement à
l’
objet ». Je vois bien les défauts de cette forme, et le poncif qu’elle
5700
à soi, le « dévouement à l’objet ». Je vois bien
les
défauts de cette forme, et le poncif qu’elle peut instituer ; ces dét
5701
dévouement à l’objet ». Je vois bien les défauts
de
cette forme, et le poncif qu’elle peut instituer ; ces détails parfoi
5702
et ». Je vois bien les défauts de cette forme, et
le
poncif qu’elle peut instituer ; ces détails parfois trop volontaireme
5703
tails parfois trop volontairement détaillés. Mais
l’
important, c’est qu’une page de Ramuz, — même pas très réussie, et il
5704
nt détaillés. Mais l’important, c’est qu’une page
de
Ramuz, — même pas très réussie, et il y en a, il faut le dire, qui on
5705
z, — même pas très réussie, et il y en a, il faut
le
dire, qui ont un air raté, un air de pastiche de Ramuz74 — c’est qu’u
5706
n a, il faut le dire, qui ont un air raté, un air
de
pastiche de Ramuz74 — c’est qu’une seule page de ce livre lue avec la
5707
le dire, qui ont un air raté, un air de pastiche
de
Ramuz74 — c’est qu’une seule page de ce livre lue avec la lenteur qu’
5708
de pastiche de Ramuz74 — c’est qu’une seule page
de
ce livre lue avec la lenteur qu’elle impose, nous replace dans une vi
5709
74 — c’est qu’une seule page de ce livre lue avec
la
lenteur qu’elle impose, nous replace dans une vision grande et effica
5710
ace dans une vision grande et efficace des gestes
les
plus simples de la vie. Mais il faut dire aussi « l’actualité » singu
5711
on grande et efficace des gestes les plus simples
de
la vie. Mais il faut dire aussi « l’actualité » singulière d’un tel l
5712
grande et efficace des gestes les plus simples de
la
vie. Mais il faut dire aussi « l’actualité » singulière d’un tel livr
5713
plus simples de la vie. Mais il faut dire aussi «
l’
actualité » singulière d’un tel livre. Il est des sujets éternels, ou
5714
ais il faut dire aussi « l’actualité » singulière
d’
un tel livre. Il est des sujets éternels, ou mieux, perpétuels — sujet
5715
es sujets éternels, ou mieux, perpétuels — sujets
d’
étonnement perpétuel — et la Fin du Monde est l’un d’eux. Un vrai myth
5716
, perpétuels — sujets d’étonnement perpétuel — et
la
Fin du Monde est l’un d’eux. Un vrai mythe, c’est-à-dire un événement
5717
tonnement perpétuel — et la Fin du Monde est l’un
d’
eux. Un vrai mythe, c’est-à-dire un événement perpétuellement possible
5718
un événement perpétuellement possible, qui reçoit
la
vie comme un moule reçoit la matière en fusion ; qui la réalise souda
5719
possible, qui reçoit la vie comme un moule reçoit
la
matière en fusion ; qui la réalise soudain — la fait chose — en lui i
5720
comme un moule reçoit la matière en fusion ; qui
la
réalise soudain — la fait chose — en lui imposant une forme ; qui l’a
5721
t la matière en fusion ; qui la réalise soudain —
la
fait chose — en lui imposant une forme ; qui l’actualise, — la fait a
5722
— la fait chose — en lui imposant une forme ; qui
l’
actualise, — la fait acte — en l’arrêtant dans cette forme et en lui d
5723
— en lui imposant une forme ; qui l’actualise, —
la
fait acte — en l’arrêtant dans cette forme et en lui donnant une date
5724
une forme ; qui l’actualise, — la fait acte — en
l’
arrêtant dans cette forme et en lui donnant une date. Les périodes qui
5725
tant dans cette forme et en lui donnant une date.
Les
périodes qui marquent dans l’Histoire sont celles où la forme d’un my
5726
donnant une date. Les périodes qui marquent dans
l’
Histoire sont celles où la forme d’un mythe affleure, s’incarne et dev
5727
iodes qui marquent dans l’Histoire sont celles où
la
forme d’un mythe affleure, s’incarne et devient visible75. Ce sont le
5728
marquent dans l’Histoire sont celles où la forme
d’
un mythe affleure, s’incarne et devient visible75. Ce sont les période
5729
affleure, s’incarne et devient visible75. Ce sont
les
périodes de crise. Or toute crise est un jugement, c’est-à-dire un ar
5730
ncarne et devient visible75. Ce sont les périodes
de
crise. Or toute crise est un jugement, c’est-à-dire un arrêt dans une
5731
-à-dire un arrêt dans une forme. Cela se voit par
l’
étymologie. Aussi par le passage à la limite : car la plus grande cris
5732
e forme. Cela se voit par l’étymologie. Aussi par
le
passage à la limite : car la plus grande crise imaginable, c’est l’ar
5733
se voit par l’étymologie. Aussi par le passage à
la
limite : car la plus grande crise imaginable, c’est l’arrêt absolu :
5734
tymologie. Aussi par le passage à la limite : car
la
plus grande crise imaginable, c’est l’arrêt absolu : le Jugement dern
5735
mite : car la plus grande crise imaginable, c’est
l’
arrêt absolu : le Jugement dernier. Le sens de notre crise du xxe siè
5736
s grande crise imaginable, c’est l’arrêt absolu :
le
Jugement dernier. Le sens de notre crise du xxe siècle apparaît ains
5737
able, c’est l’arrêt absolu : le Jugement dernier.
Le
sens de notre crise du xxe siècle apparaît ainsi manifeste : un juge
5738
est l’arrêt absolu : le Jugement dernier. Le sens
de
notre crise du xxe siècle apparaît ainsi manifeste : un jugement sur
5739
e apparaît ainsi manifeste : un jugement sur tous
les
plans, financier, commercial, éthique et spirituel. Que les échanges
5740
financier, commercial, éthique et spirituel. Que
les
échanges se ralentissent ou cessent : aussitôt perce l’interrogation
5741
anges se ralentissent ou cessent : aussitôt perce
l’
interrogation que la réussite couvrait. Où va notre or, en réalité ? (
5742
t ou cessent : aussitôt perce l’interrogation que
la
réussite couvrait. Où va notre or, en réalité ? (dans quelle directio
5743
principale ?) Où tend notre action centuplée par
les
machines ? Où tendent nos métaphysiques et nos philosophies mal embra
5744
ples, et réputées grossières. Nous verrons tout à
l’
heure dans quel esprit Ramuz les pose, et que précisément, c’est l’esp
5745
ous verrons tout à l’heure dans quel esprit Ramuz
les
pose, et que précisément, c’est l’esprit de ces Signes. L’affleuremen
5746
esprit Ramuz les pose, et que précisément, c’est
l’
esprit de ces Signes. L’affleurement mystérieux de la forme mythique,
5747
amuz les pose, et que précisément, c’est l’esprit
de
ces Signes. L’affleurement mystérieux de la forme mythique, le poète
5748
et que précisément, c’est l’esprit de ces Signes.
L’
affleurement mystérieux de la forme mythique, le poète en tout temps a
5749
l’esprit de ces Signes. L’affleurement mystérieux
de
la forme mythique, le poète en tout temps a le pouvoir de la susciter
5750
sprit de ces Signes. L’affleurement mystérieux de
la
forme mythique, le poète en tout temps a le pouvoir de la susciter da
5751
. L’affleurement mystérieux de la forme mythique,
le
poète en tout temps a le pouvoir de la susciter dans son œuvre, à la
5752
ux de la forme mythique, le poète en tout temps a
le
pouvoir de la susciter dans son œuvre, à la similitude du croyant dan
5753
rme mythique, le poète en tout temps a le pouvoir
de
la susciter dans son œuvre, à la similitude du croyant dans sa prière
5754
mythique, le poète en tout temps a le pouvoir de
la
susciter dans son œuvre, à la similitude du croyant dans sa prière. E
5755
mps a le pouvoir de la susciter dans son œuvre, à
la
similitude du croyant dans sa prière. Et c’est pourquoi le poète, Ram
5756
tude du croyant dans sa prière. Et c’est pourquoi
le
poète, Ramuz, l’homme qui vit concrètement les grands mythes et qui l
5757
ans sa prière. Et c’est pourquoi le poète, Ramuz,
l’
homme qui vit concrètement les grands mythes et qui les réalise dans s
5758
uoi le poète, Ramuz, l’homme qui vit concrètement
les
grands mythes et qui les réalise dans sa vision — cet homme sera touj
5759
mme qui vit concrètement les grands mythes et qui
les
réalise dans sa vision — cet homme sera toujours en puissance d’aujou
5760
sa vision — cet homme sera toujours en puissance
d’
aujourd’hui, enraciné profondément dans une permanente actualité. I
5761
muz idéologue Il est remarquable que ceux dont
la
fonction serait d’exprimer notre civilisation, en un temps où elle se
5762
est remarquable que ceux dont la fonction serait
d’
exprimer notre civilisation, en un temps où elle se trouve brutalement
5763
uestion, posent eux-mêmes si peu de questions, ou
de
si minimes. Un court essai de Ramuz (sur le Travail), débute ainsi :
5764
eu de questions, ou de si minimes. Un court essai
de
Ramuz (sur le Travail), débute ainsi : « Pourquoi est-ce qu’on travai
5765
s, ou de si minimes. Un court essai de Ramuz (sur
le
Travail), débute ainsi : « Pourquoi est-ce qu’on travaille ? Parce qu
5766
é ? » Je vois que cet article en vient à formuler
le
dilemme entre sociologie et métaphysique, qui se trouve être le dilem
5767
re sociologie et métaphysique, qui se trouve être
le
dilemme urgent de l’heure. Et je m’inquiète ; non pas de ces question
5768
étaphysique, qui se trouve être le dilemme urgent
de
l’heure. Et je m’inquiète ; non pas de ces questions, ni de la prise
5769
physique, qui se trouve être le dilemme urgent de
l’
heure. Et je m’inquiète ; non pas de ces questions, ni de la prise de
5770
mme urgent de l’heure. Et je m’inquiète ; non pas
de
ces questions, ni de la prise de parti qu’elles déterminent chez Ramu
5771
. Et je m’inquiète ; non pas de ces questions, ni
de
la prise de parti qu’elles déterminent chez Ramuz, mais bien au contr
5772
t je m’inquiète ; non pas de ces questions, ni de
la
prise de parti qu’elles déterminent chez Ramuz, mais bien au contrair
5773
quiète ; non pas de ces questions, ni de la prise
de
parti qu’elles déterminent chez Ramuz, mais bien au contraire de ceci
5774
: qu’il me semble entendre pour la première fois
la
voix d’un de nos aînés, interrogeant notre destin, lui poser en face
5775
me semble entendre pour la première fois la voix
d’
un de nos aînés, interrogeant notre destin, lui poser en face des ques
5776
emble entendre pour la première fois la voix d’un
de
nos aînés, interrogeant notre destin, lui poser en face des questions
5777
ant notre destin, lui poser en face des questions
d’
une accablante simplicité. Me tromperais-je ? Ai-je mal su lire tant d
5778
? Ai-je mal su lire tant de brillants essais sur
le
monde actuel et futur ? Est-ce le fait d’une disposition trop romanti
5779
ants essais sur le monde actuel et futur ? Est-ce
le
fait d’une disposition trop romantique que d’avoir cru distinguer dan
5780
ais sur le monde actuel et futur ? Est-ce le fait
d’
une disposition trop romantique que d’avoir cru distinguer dans ces œu
5781
-ce le fait d’une disposition trop romantique que
d’
avoir cru distinguer dans ces œuvres je ne sais quelle complaisance qu
5782
ans ces œuvres je ne sais quelle complaisance qui
les
faisait éviter d’instinct tout point de vue pratiquement bouleversant
5783
e sais quelle complaisance qui les faisait éviter
d’
instinct tout point de vue pratiquement bouleversant ? D’autre part, n
5784
ement bouleversant ? D’autre part, n’est-ce point
le
fait d’un certain manque de tact intellectuel que de poser des questi
5785
uleversant ? D’autre part, n’est-ce point le fait
d’
un certain manque de tact intellectuel que de poser des questions si r
5786
part, n’est-ce point le fait d’un certain manque
de
tact intellectuel que de poser des questions si rudimentaires, si peu
5787
fait d’un certain manque de tact intellectuel que
de
poser des questions si rudimentaires, si peu élaborées, des questions
5788
mporte qui pourrait poser et qui ne peuvent tirer
de
nous rien d’exquis ni d’original, mais qui bien au contraire nous plo
5789
urrait poser et qui ne peuvent tirer de nous rien
d’
exquis ni d’original, mais qui bien au contraire nous plongent dans l’
5790
et qui ne peuvent tirer de nous rien d’exquis ni
d’
original, mais qui bien au contraire nous plongent dans l’humiliation,
5791
al, mais qui bien au contraire nous plongent dans
l’
humiliation, dans l’effroi ou dans la violence ? Le temps vient cepend
5792
contraire nous plongent dans l’humiliation, dans
l’
effroi ou dans la violence ? Le temps vient cependant où la métaphysiq
5793
longent dans l’humiliation, dans l’effroi ou dans
la
violence ? Le temps vient cependant où la métaphysique se posera ou s
5794
’humiliation, dans l’effroi ou dans la violence ?
Le
temps vient cependant où la métaphysique se posera ou sera niée en te
5795
ou dans la violence ? Le temps vient cependant où
la
métaphysique se posera ou sera niée en termes concrets, en termes de
5796
sormais ceux qui savent dévisager notre condition
la
plus nue. « Alors on voit paraître le grand, c’est-à-dire on voit par
5797
e condition la plus nue. « Alors on voit paraître
le
grand, c’est-à-dire on voit paraître l’homme dans sa grandeur, c’est-
5798
paraître le grand, c’est-à-dire on voit paraître
l’
homme dans sa grandeur, c’est-à-dire dans l’élémentaire : un être qui
5799
aître l’homme dans sa grandeur, c’est-à-dire dans
l’
élémentaire : un être qui est nu, qui a froid, qui a faim, qui a été j
5800
cesse s’efforcer, ne connaissant que peu de repos
de
son adolescence à sa mort. » Je cherche : je ne trouve aucun écrivain
5801
mort. » Je cherche : je ne trouve aucun écrivain
de
ce temps plus naturellement libéré de l’idéologie bourgeoise que Ramu
5802
un écrivain de ce temps plus naturellement libéré
de
l’idéologie bourgeoise que Ramuz. Sa conception tragique du sort de l
5803
écrivain de ce temps plus naturellement libéré de
l’
idéologie bourgeoise que Ramuz. Sa conception tragique du sort de l’ho
5804
rgeoise que Ramuz. Sa conception tragique du sort
de
l’homme suffirait à l’attester. Mais plus sûrement encore son accepta
5805
oise que Ramuz. Sa conception tragique du sort de
l’
homme suffirait à l’attester. Mais plus sûrement encore son acceptatio
5806
onception tragique du sort de l’homme suffirait à
l’
attester. Mais plus sûrement encore son acceptation profonde d’aujourd
5807
ais plus sûrement encore son acceptation profonde
d’
aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est le titre du journal grâce auquel, chaq
5808
tation profonde d’aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est
le
titre du journal grâce auquel, chaque semaine ou presque, au cours de
5809
cours de trois années qui marquent dans son œuvre
l’
élargissement de la maturité, Ramuz engagea le dialogue avec son publi
5810
nnées qui marquent dans son œuvre l’élargissement
de
la maturité, Ramuz engagea le dialogue avec son public et l’époque. Q
5811
es qui marquent dans son œuvre l’élargissement de
la
maturité, Ramuz engagea le dialogue avec son public et l’époque. Quel
5812
vre l’élargissement de la maturité, Ramuz engagea
le
dialogue avec son public et l’époque. Quel que soit l’agacement que l
5813
ité, Ramuz engagea le dialogue avec son public et
l’
époque. Quel que soit l’agacement que l’on puisse éprouver devant cert
5814
alogue avec son public et l’époque. Quel que soit
l’
agacement que l’on puisse éprouver devant certaines pages où la simpli
5815
public et l’époque. Quel que soit l’agacement que
l’
on puisse éprouver devant certaines pages où la simplicité touche à l’
5816
ue l’on puisse éprouver devant certaines pages où
la
simplicité touche à l’affectation, il faut admirer dans ces textes un
5817
devant certaines pages où la simplicité touche à
l’
affectation, il faut admirer dans ces textes une volonté de sagesse à
5818
tion, il faut admirer dans ces textes une volonté
de
sagesse à peu près unique aujourd’hui. On y trouve un Ramuz nullement
5819
rité (comme un Bloy), nullement moralisant (comme
les
marxistes), ni victime ni bourreau d’une bourgeoisie à laquelle il éc
5820
ant (comme les marxistes), ni victime ni bourreau
d’
une bourgeoisie à laquelle il échappe entièrement et de toutes les faç
5821
bourgeoisie à laquelle il échappe entièrement et
de
toutes les façons, n’étant pas même révolutionnaire, au sens politiqu
5822
ie à laquelle il échappe entièrement et de toutes
les
façons, n’étant pas même révolutionnaire, au sens politique de ce ter
5823
étant pas même révolutionnaire, au sens politique
de
ce terme, parce qu’il est vraiment radical76. Et ce n’est pas qu’il a
5824
adical76. Et ce n’est pas qu’il ait jamais craint
de
tirer sur ces racines, mais il a vu qu’elles tenaient bon, qu’elles t
5825
vu qu’elles tenaient bon, qu’elles tenaient trop
de
terre embrassée, et par elle un pays et son peuple. Car « c’est ici l
5826
t par elle un pays et son peuple. Car « c’est ici
le
pays de la solidité, parce que c’est le pays des ressemblances. Regar
5827
le un pays et son peuple. Car « c’est ici le pays
de
la solidité, parce que c’est le pays des ressemblances. Regarde, tout
5828
un pays et son peuple. Car « c’est ici le pays de
la
solidité, parce que c’est le pays des ressemblances. Regarde, tout y
5829
c’est ici le pays de la solidité, parce que c’est
le
pays des ressemblances. Regarde, tout y tient ensemble fortement, com
5830
arde, tout y tient ensemble fortement, comme dans
le
tableau d’un grand peintre. » Il a fallu beaucoup de temps pour que R
5831
y tient ensemble fortement, comme dans le tableau
d’
un grand peintre. » Il a fallu beaucoup de temps pour que Ramuz consen
5832
p de temps pour que Ramuz consentît à penser dans
le
domaine du général. Il lui a fallu le temps de se faire un langage, d
5833
penser dans le domaine du général. Il lui a fallu
le
temps de se faire un langage, d’en éprouver les origines, et d’en aut
5834
ns le domaine du général. Il lui a fallu le temps
de
se faire un langage, d’en éprouver les origines, et d’en autoriser l’
5835
. Il lui a fallu le temps de se faire un langage,
d’
en éprouver les origines, et d’en autoriser l’emploi concret dans un o
5836
lu le temps de se faire un langage, d’en éprouver
les
origines, et d’en autoriser l’emploi concret dans un ordre élargi. Ce
5837
faire un langage, d’en éprouver les origines, et
d’
en autoriser l’emploi concret dans un ordre élargi. Cette élaboration
5838
ge, d’en éprouver les origines, et d’en autoriser
l’
emploi concret dans un ordre élargi. Cette élaboration n’est pas de ce
5839
dans un ordre élargi. Cette élaboration n’est pas
de
celles dont un écrivain d’aujourd’hui puisse faire l’économie77. L’a-
5840
élaboration n’est pas de celles dont un écrivain
d’
aujourd’hui puisse faire l’économie77. L’a-t-il menée à chef, on est f
5841
elles dont un écrivain d’aujourd’hui puisse faire
l’
économie77. L’a-t-il menée à chef, on est frappé de voir que toute une
5842
écrivain d’aujourd’hui puisse faire l’économie77.
L’
a-t-il menée à chef, on est frappé de voir que toute une idéologie s’y
5843
’économie77. L’a-t-il menée à chef, on est frappé
de
voir que toute une idéologie s’y trouve incluse et déjà définie. Si b
5844
s’y trouve incluse et déjà définie. Si bien qu’à
l’
entendre parler sur un problème que pourtant il aborde pour la premièr
5845
borde pour la première fois en public, on éprouve
le
sentiment de savoir par avance tout ce qu’il doit en dire. Je n’ai pu
5846
première fois en public, on éprouve le sentiment
de
savoir par avance tout ce qu’il doit en dire. Je n’ai pu me défendre
5847
out ce qu’il doit en dire. Je n’ai pu me défendre
de
cette impression à la lecture de Taille de l’homme, petit ouvrage con
5848
ire. Je n’ai pu me défendre de cette impression à
la
lecture de Taille de l’homme, petit ouvrage consacré à définir l’oppo
5849
i pu me défendre de cette impression à la lecture
de
Taille de l’homme, petit ouvrage consacré à définir l’opposition cosm
5850
fendre de cette impression à la lecture de Taille
de
l’homme, petit ouvrage consacré à définir l’opposition cosmique du ch
5851
dre de cette impression à la lecture de Taille de
l’
homme, petit ouvrage consacré à définir l’opposition cosmique du chris
5852
ille de l’homme, petit ouvrage consacré à définir
l’
opposition cosmique du christianisme et du marxisme. Le sens profond d
5853
osition cosmique du christianisme et du marxisme.
Le
sens profond de la communauté qui anime l’œuvre de Ramuz put induire
5854
du christianisme et du marxisme. Le sens profond
de
la communauté qui anime l’œuvre de Ramuz put induire certains à le qu
5855
christianisme et du marxisme. Le sens profond de
la
communauté qui anime l’œuvre de Ramuz put induire certains à le quali
5856
xisme. Le sens profond de la communauté qui anime
l’
œuvre de Ramuz put induire certains à le qualifier d’« unanimiste ». M
5857
e sens profond de la communauté qui anime l’œuvre
de
Ramuz put induire certains à le qualifier d’« unanimiste ». Mais comm
5858
qui anime l’œuvre de Ramuz put induire certains à
le
qualifier d’« unanimiste ». Mais comment Ramuz croirait-il à cette âm
5859
uvre de Ramuz put induire certains à le qualifier
d’
« unanimiste ». Mais comment Ramuz croirait-il à cette âme sans visage
5860
à ce mythe purement cérébral ? « Je ne distingue
l’
être qu’aux racines de l’élémentaire », écrivait-il dans Six Cahiers.
5861
érébral ? « Je ne distingue l’être qu’aux racines
de
l’élémentaire », écrivait-il dans Six Cahiers. Parlons plutôt du comm
5862
bral ? « Je ne distingue l’être qu’aux racines de
l’
élémentaire », écrivait-il dans Six Cahiers. Parlons plutôt du communi
5863
il dans Six Cahiers. Parlons plutôt du communisme
de
son œuvre, à condition qu’on entende le mot dans le sens littéral, or
5864
ommunisme de son œuvre, à condition qu’on entende
le
mot dans le sens littéral, originel et matériel, qui s’oppose diamétr
5865
son œuvre, à condition qu’on entende le mot dans
le
sens littéral, originel et matériel, qui s’oppose diamétralement à l’
5866
iginel et matériel, qui s’oppose diamétralement à
l’
acceptation marxiste. Le communisme ramuzien, c’est celui qu’établisse
5867
s’oppose diamétralement à l’acceptation marxiste.
Le
communisme ramuzien, c’est celui qu’établissent la mort, la panique n
5868
e communisme ramuzien, c’est celui qu’établissent
la
mort, la panique naturelle, la joie, — la joie, ce point vraiment com
5869
sme ramuzien, c’est celui qu’établissent la mort,
la
panique naturelle, la joie, — la joie, ce point vraiment commun, parc
5870
lui qu’établissent la mort, la panique naturelle,
la
joie, — la joie, ce point vraiment commun, parce qu’il « est au-delà
5871
lissent la mort, la panique naturelle, la joie, —
la
joie, ce point vraiment commun, parce qu’il « est au-delà de la vie »
5872
point vraiment commun, parce qu’il « est au-delà
de
la vie ». C’est le communisme qui règne au Jugement dernier et qui ré
5873
int vraiment commun, parce qu’il « est au-delà de
la
vie ». C’est le communisme qui règne au Jugement dernier et qui régna
5874
mun, parce qu’il « est au-delà de la vie ». C’est
le
communisme qui règne au Jugement dernier et qui régnait aux Origines,
5875
Jugement dernier et qui régnait aux Origines, car
la
Fin et le Commencement « sont en ressemblance et voisinage ». Ce rega
5876
ernier et qui régnait aux Origines, car la Fin et
le
Commencement « sont en ressemblance et voisinage ». Ce regard rajeuni
5877
rd rajeuni, ces gestes rudimentaires, cette odeur
de
bois fraîchement coupé que dégageaient les premières œuvres des écriv
5878
ue dégageaient les premières œuvres des écrivains
de
l’URSS, je ne les retrouve que chez Ramuz. Mais purifiés de toute bru
5879
dégageaient les premières œuvres des écrivains de
l’
URSS, je ne les retrouve que chez Ramuz. Mais purifiés de toute brutal
5880
s premières œuvres des écrivains de l’URSS, je ne
les
retrouve que chez Ramuz. Mais purifiés de toute brutalité, de ces tra
5881
je ne les retrouve que chez Ramuz. Mais purifiés
de
toute brutalité, de ces traits forcenés, de ces ricanements d’intelle
5882
que chez Ramuz. Mais purifiés de toute brutalité,
de
ces traits forcenés, de ces ricanements d’intellectuels mal guéris. C
5883
ifiés de toute brutalité, de ces traits forcenés,
de
ces ricanements d’intellectuels mal guéris. Certes Ramuz a toujours b
5884
alité, de ces traits forcenés, de ces ricanements
d’
intellectuels mal guéris. Certes Ramuz a toujours beaucoup attendu du
5885
amuz a toujours beaucoup attendu du peuple russe,
de
« cette immense et secrète réserve d’innocence », d’où peut-être un j
5886
uple russe, de « cette immense et secrète réserve
d’
innocence », d’où peut-être un jour sortira le peuple-poète, « le peup
5887
« cette immense et secrète réserve d’innocence »,
d’
où peut-être un jour sortira le peuple-poète, « le peuple tous en un »
5888
rve d’innocence », d’où peut-être un jour sortira
le
peuple-poète, « le peuple tous en un ». Mais son œuvre est bien au-de
5889
d’où peut-être un jour sortira le peuple-poète, «
le
peuple tous en un ». Mais son œuvre est bien au-delà de l’ère machini
5890
ple tous en un ». Mais son œuvre est bien au-delà
de
l’ère machiniste où la Russie s’engage. Un trait profond de son art m
5891
tous en un ». Mais son œuvre est bien au-delà de
l’
ère machiniste où la Russie s’engage. Un trait profond de son art m’en
5892
son œuvre est bien au-delà de l’ère machiniste où
la
Russie s’engage. Un trait profond de son art m’en convainc : le sens
5893
achiniste où la Russie s’engage. Un trait profond
de
son art m’en convainc : le sens de la vénération, qui est aussi le se
5894
gage. Un trait profond de son art m’en convainc :
le
sens de la vénération, qui est aussi le sens de la lenteur des choses
5895
trait profond de son art m’en convainc : le sens
de
la vénération, qui est aussi le sens de la lenteur des choses. Person
5896
ait profond de son art m’en convainc : le sens de
la
vénération, qui est aussi le sens de la lenteur des choses. Personne,
5897
onvainc : le sens de la vénération, qui est aussi
le
sens de la lenteur des choses. Personne, en Occident, n’a salué la Ré
5898
: le sens de la vénération, qui est aussi le sens
de
la lenteur des choses. Personne, en Occident, n’a salué la Révolution
5899
e sens de la vénération, qui est aussi le sens de
la
lenteur des choses. Personne, en Occident, n’a salué la Révolution ru
5900
teur des choses. Personne, en Occident, n’a salué
la
Révolution russe avec un enthousiasme plus gravement motivé que Ramuz
5901
Printemps. Personne plus que lui ne serait digne
de
revendiquer la qualité de « communiste » si les mots conservaient un
5902
sonne plus que lui ne serait digne de revendiquer
la
qualité de « communiste » si les mots conservaient un sens. Et cela d
5903
que lui ne serait digne de revendiquer la qualité
de
« communiste » si les mots conservaient un sens. Et cela donne à la c
5904
ne de revendiquer la qualité de « communiste » si
les
mots conservaient un sens. Et cela donne à la condamnation du collect
5905
si les mots conservaient un sens. Et cela donne à
la
condamnation du collectivisme qu’il prononça dans Taille de l’homme u
5906
ation du collectivisme qu’il prononça dans Taille
de
l’homme une signification et une portée humaine dont les bourgeois eu
5907
on du collectivisme qu’il prononça dans Taille de
l’
homme une signification et une portée humaine dont les bourgeois eusse
5908
omme une signification et une portée humaine dont
les
bourgeois eussent dû concevoir plus de crainte que de satisfaction. R
5909
aine dont les bourgeois eussent dû concevoir plus
de
crainte que de satisfaction. Ramuz fait au système soviétique certain
5910
ourgeois eussent dû concevoir plus de crainte que
de
satisfaction. Ramuz fait au système soviétique certains reproches que
5911
ant lui, avaient bien souvent formulés, avec plus
de
mordant peut-être, et plus de précision technique. Mais ce qu’il décr
5912
formulés, avec plus de mordant peut-être, et plus
de
précision technique. Mais ce qu’il décrit avec une véritable puissanc
5913
qu’il décrit avec une véritable puissance, c’est
l’
aboutissement du marxisme : l’isolement cosmique de l’homme. Quoi qu’i
5914
le puissance, c’est l’aboutissement du marxisme :
l’
isolement cosmique de l’homme. Quoi qu’il en dise, d’ailleurs, il dit
5915
’aboutissement du marxisme : l’isolement cosmique
de
l’homme. Quoi qu’il en dise, d’ailleurs, il dit plus que ses argument
5916
outissement du marxisme : l’isolement cosmique de
l’
homme. Quoi qu’il en dise, d’ailleurs, il dit plus que ses arguments.
5917
On peut aller jusqu’à soutenir que s’il défendait
les
Soviets, il n’en resterait pas moins, par le fait de son être même, u
5918
ait les Soviets, il n’en resterait pas moins, par
le
fait de son être même, une protestation contre l’orthodoxie matériali
5919
Soviets, il n’en resterait pas moins, par le fait
de
son être même, une protestation contre l’orthodoxie matérialiste. Qua
5920
le fait de son être même, une protestation contre
l’
orthodoxie matérialiste. Quand on possède comme lui le sens de la soli
5921
thodoxie matérialiste. Quand on possède comme lui
le
sens de la solitude et le sens de la communauté, — indissolubles — on
5922
matérialiste. Quand on possède comme lui le sens
de
la solitude et le sens de la communauté, — indissolubles — on est une
5923
térialiste. Quand on possède comme lui le sens de
la
solitude et le sens de la communauté, — indissolubles — on est une ob
5924
nd on possède comme lui le sens de la solitude et
le
sens de la communauté, — indissolubles — on est une objection vivante
5925
ssède comme lui le sens de la solitude et le sens
de
la communauté, — indissolubles — on est une objection vivante à tout
5926
de comme lui le sens de la solitude et le sens de
la
communauté, — indissolubles — on est une objection vivante à tout ind
5927
out « isme ». Quand on est à ce point possédé par
la
vie particulière des choses et des êtres, on n’a pas besoin d’argumen
5928
ulière des choses et des êtres, on n’a pas besoin
d’
arguments pour faire sentir l’absurdité des « lois », qui pour certain
5929
, on n’a pas besoin d’arguments pour faire sentir
l’
absurdité des « lois », qui pour certains intellectuels, figurent la r
5930
lois », qui pour certains intellectuels, figurent
la
réalité. Une œuvre comme Adam et Ève nous le fait voir tout aussi bie
5931
rent la réalité. Une œuvre comme Adam et Ève nous
le
fait voir tout aussi bien que Taille de l’homme : Ramuz est présent à
5932
Ève nous le fait voir tout aussi bien que Taille
de
l’homme : Ramuz est présent à ce monde, — eux, ils essaient de le rec
5933
e nous le fait voir tout aussi bien que Taille de
l’
homme : Ramuz est présent à ce monde, — eux, ils essaient de le recomp
5934
Ramuz est présent à ce monde, — eux, ils essaient
de
le recomposer au sein de son absence insurmontable. À ceux qui croien
5935
uz est présent à ce monde, — eux, ils essaient de
le
recomposer au sein de son absence insurmontable. À ceux qui croient a
5936
e insurmontable. À ceux qui croient aux fatalités
de
l’Histoire, il faut dire simplement qu’elles sont vraies pour eux-mêm
5937
nsurmontable. À ceux qui croient aux fatalités de
l’
Histoire, il faut dire simplement qu’elles sont vraies pour eux-mêmes
5938
lles sont vraies pour eux-mêmes et pour tous ceux
de
leur croyance. On ne calcule pas avec la vie, mais avec des quantités
5939
ous ceux de leur croyance. On ne calcule pas avec
la
vie, mais avec des quantités mortes. Ceux qui se vantent d’être calcu
5940
is avec des quantités mortes. Ceux qui se vantent
d’
être calculables ont très probablement raison : c’est une constatation
5941
très probablement raison : c’est une constatation
de
décès spirituel, à peine anticipée peut-être. Mais ils se trompent to
5942
d ils se croient « matérialistes ». Ils méprisent
la
matière comme seuls les spiritualistes bourgeois savaient la mépriser
5943
rialistes ». Ils méprisent la matière comme seuls
les
spiritualistes bourgeois savaient la mépriser. (Dix ans de discussion
5944
comme seuls les spiritualistes bourgeois savaient
la
mépriser. (Dix ans de discussions, chez les philosophes de Moscou, on
5945
ualistes bourgeois savaient la mépriser. (Dix ans
de
discussions, chez les philosophes de Moscou, ont abouti en 1932 à des
5946
vaient la mépriser. (Dix ans de discussions, chez
les
philosophes de Moscou, ont abouti en 1932 à des définitions tellement
5947
er. (Dix ans de discussions, chez les philosophes
de
Moscou, ont abouti en 1932 à des définitions tellement abstruses de c
5948
uti en 1932 à des définitions tellement abstruses
de
cette fameuse « matière » sur laquelle tout se fonde, que Staline s’e
5949
e, que Staline s’est vu contraint, pour en finir,
de
fixer la saine doctrine par un ukase condamnant à la fois les mécanis
5950
aline s’est vu contraint, pour en finir, de fixer
la
saine doctrine par un ukase condamnant à la fois les mécanistes et le
5951
saine doctrine par un ukase condamnant à la fois
les
mécanistes et les dialecticiens. C’est à peu près, l’ukase en moins,
5952
r un ukase condamnant à la fois les mécanistes et
les
dialecticiens. C’est à peu près, l’ukase en moins, ce qui s’est passé
5953
écanistes et les dialecticiens. C’est à peu près,
l’
ukase en moins, ce qui s’est passé chez les bourgeois au sujet du mot
5954
u près, l’ukase en moins, ce qui s’est passé chez
les
bourgeois au sujet du mot « esprit ».) Le vrai matérialiste, ici enco
5955
é chez les bourgeois au sujet du mot « esprit ».)
Le
vrai matérialiste, ici encore, c’est Ramuz. Parce qu’il aime les chos
5956
aliste, ici encore, c’est Ramuz. Parce qu’il aime
les
choses et se méfie des mécaniques interposées entre l’homme et les ch
5957
oses et se méfie des mécaniques interposées entre
l’
homme et les choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas le besoin de s’affi
5958
méfie des mécaniques interposées entre l’homme et
les
choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas le besoin de s’affirmer matéria
5959
omme et les choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas
le
besoin de s’affirmer matérialiste. IIISur un croquis de Stravinsky
5960
s choses. Aussi bien n’éprouve-t-il pas le besoin
de
s’affirmer matérialiste. IIISur un croquis de Stravinsky L’aute
5961
de s’affirmer matérialiste. IIISur un croquis
de
Stravinsky L’auteur aux prises avec les choses dans son œuvre, l’a
5962
térialiste. IIISur un croquis de Stravinsky
L’
auteur aux prises avec les choses dans son œuvre, l’auteur aux prises
5963
croquis de Stravinsky L’auteur aux prises avec
les
choses dans son œuvre, l’auteur aux prises avec certaine idée de l’ho
5964
auteur aux prises avec les choses dans son œuvre,
l’
auteur aux prises avec certaine idée de l’homme dans sa tête, nous dir
5965
son œuvre, l’auteur aux prises avec certaine idée
de
l’homme dans sa tête, nous dirons que ce sont les deux moitiés d’une
5966
œuvre, l’auteur aux prises avec certaine idée de
l’
homme dans sa tête, nous dirons que ce sont les deux moitiés d’une fig
5967
de l’homme dans sa tête, nous dirons que ce sont
les
deux moitiés d’une figure. Mais cette figure est un autoportrait. Com
5968
sa tête, nous dirons que ce sont les deux moitiés
d’
une figure. Mais cette figure est un autoportrait. Comment les autres
5969
e. Mais cette figure est un autoportrait. Comment
les
autres la voient-ils ? C’est aux critiques qu’il faut s’adresser pour
5970
te figure est un autoportrait. Comment les autres
la
voient-ils ? C’est aux critiques qu’il faut s’adresser pour obtenir l
5971
ut s’adresser pour obtenir le troisième document,
le
point qui détermine l’orientation réelle du système. On a beaucoup éc
5972
nir le troisième document, le point qui détermine
l’
orientation réelle du système. On a beaucoup écrit sur l’œuvre de Ramu
5973
tation réelle du système. On a beaucoup écrit sur
l’
œuvre de Ramuz. Mais presque rien sur sa personne, au sens où je l’ent
5974
éelle du système. On a beaucoup écrit sur l’œuvre
de
Ramuz. Mais presque rien sur sa personne, au sens où je l’entends ici
5975
Mais presque rien sur sa personne, au sens où je
l’
entends ici. La seule critique où se révèle un génie qui ressemble au
5976
ien sur sa personne, au sens où je l’entends ici.
La
seule critique où se révèle un génie qui ressemble au sien, je la tro
5977
e où se révèle un génie qui ressemble au sien, je
la
trouve dans un dessin de Stravinsky. Cette interprétation à la volée
5978
ui ressemble au sien, je la trouve dans un dessin
de
Stravinsky. Cette interprétation à la volée d’une figure, est à mes y
5979
s un dessin de Stravinsky. Cette interprétation à
la
volée d’une figure, est à mes yeux plus significative dans sa déforma
5980
in de Stravinsky. Cette interprétation à la volée
d’
une figure, est à mes yeux plus significative dans sa déformation déli
5981
significative dans sa déformation délibérée, que
les
gloses les plus consciencieuses sur la syntaxe et sur la construction
5982
ive dans sa déformation délibérée, que les gloses
les
plus consciencieuses sur la syntaxe et sur la construction des romans
5983
érée, que les gloses les plus consciencieuses sur
la
syntaxe et sur la construction des romans de Ramuz. ⁂ Tout portrait r
5984
es les plus consciencieuses sur la syntaxe et sur
la
construction des romans de Ramuz. ⁂ Tout portrait représente un dialo
5985
sur la syntaxe et sur la construction des romans
de
Ramuz. ⁂ Tout portrait représente un dialogue entre le peintre et son
5986
muz. ⁂ Tout portrait représente un dialogue entre
le
peintre et son modèle. Mais comment distinguer la part de chacun des
5987
le peintre et son modèle. Mais comment distinguer
la
part de chacun des interlocuteurs ? La signature de Stravinsky n’appa
5988
re et son modèle. Mais comment distinguer la part
de
chacun des interlocuteurs ? La signature de Stravinsky n’apparaît pas
5989
distinguer la part de chacun des interlocuteurs ?
La
signature de Stravinsky n’apparaît pas seulement dans la marge de ce
5990
part de chacun des interlocuteurs ? La signature
de
Stravinsky n’apparaît pas seulement dans la marge de ce croquis. Elle
5991
ature de Stravinsky n’apparaît pas seulement dans
la
marge de ce croquis. Elle est encore dans le beau trait qui ondule de
5992
Stravinsky n’apparaît pas seulement dans la marge
de
ce croquis. Elle est encore dans le beau trait qui ondule de l’œil dr
5993
dans la marge de ce croquis. Elle est encore dans
le
beau trait qui ondule de l’œil droit au menton de Ramuz. C’est une li
5994
is. Elle est encore dans le beau trait qui ondule
de
l’œil droit au menton de Ramuz. C’est une ligne mélodique dont on ret
5995
Elle est encore dans le beau trait qui ondule de
l’
œil droit au menton de Ramuz. C’est une ligne mélodique dont on retrou
5996
le beau trait qui ondule de l’œil droit au menton
de
Ramuz. C’est une ligne mélodique dont on retrouverait l’allure dans p
5997
z. C’est une ligne mélodique dont on retrouverait
l’
allure dans plusieurs « traits » de Petrouchka. La moustache est noirc
5998
n retrouverait l’allure dans plusieurs « traits »
de
Petrouchka. La moustache est noircie par une plume habituée à tracer
5999
l’allure dans plusieurs « traits » de Petrouchka.
La
moustache est noircie par une plume habituée à tracer comme au pincea
6000
par une plume habituée à tracer comme au pinceau
d’
épaisses barres entre les portées, telles qu’on en voit sur le manuscr
6001
à tracer comme au pinceau d’épaisses barres entre
les
portées, telles qu’on en voit sur le manuscrit des Noces. Quant au ne
6002
arres entre les portées, telles qu’on en voit sur
le
manuscrit des Noces. Quant au nez d’aigle, ce n’est guère celui que l
6003
en voit sur le manuscrit des Noces. Quant au nez
d’
aigle, ce n’est guère celui que les photos du modèle nous montrent. Le
6004
s. Quant au nez d’aigle, ce n’est guère celui que
les
photos du modèle nous montrent. Le nez est d’ordinaire l’élément le p
6005
ère celui que les photos du modèle nous montrent.
Le
nez est d’ordinaire l’élément le plus impersonnel dans un visage, le
6006
ue les photos du modèle nous montrent. Le nez est
d’
ordinaire l’élément le plus impersonnel dans un visage, le plus racial
6007
s du modèle nous montrent. Le nez est d’ordinaire
l’
élément le plus impersonnel dans un visage, le plus racial ou animal.
6008
e nous montrent. Le nez est d’ordinaire l’élément
le
plus impersonnel dans un visage, le plus racial ou animal. Celui de c
6009
ire l’élément le plus impersonnel dans un visage,
le
plus racial ou animal. Celui de ce croquis n’est que l’indication d’u
6010
l dans un visage, le plus racial ou animal. Celui
de
ce croquis n’est que l’indication d’un instinct prédateur peut-être r
6011
s racial ou animal. Celui de ce croquis n’est que
l’
indication d’un instinct prédateur peut-être russe, nullement vaudois.
6012
nimal. Celui de ce croquis n’est que l’indication
d’
un instinct prédateur peut-être russe, nullement vaudois. Ceci marqué,
6013
eci marqué, nous restons en présence d’une espèce
de
symbole de Ramuz. Je dirai presque d’un rébus, c’est-à-dire d’un visa
6014
nous restons en présence d’une espèce de symbole
de
Ramuz. Je dirai presque d’un rébus, c’est-à-dire d’un visage qu’il s’
6015
’une espèce de symbole de Ramuz. Je dirai presque
d’
un rébus, c’est-à-dire d’un visage qu’il s’agit de déchiffrer dans un
6016
Ramuz. Je dirai presque d’un rébus, c’est-à-dire
d’
un visage qu’il s’agit de déchiffrer dans un environnement d’objets qu
6017
d’un rébus, c’est-à-dire d’un visage qu’il s’agit
de
déchiffrer dans un environnement d’objets qui le délimitent. Le visa
6018
qu’il s’agit de déchiffrer dans un environnement
d’
objets qui le délimitent. Le visage est vision et expression : œil et
6019
de déchiffrer dans un environnement d’objets qui
le
délimitent. Le visage est vision et expression : œil et bouche ; il
6020
ans un environnement d’objets qui le délimitent.
Le
visage est vision et expression : œil et bouche ; il est aussi élabor
6021
ution : front et menton. Si vous voulez découvrir
la
personne, examinez le rapport qui unit le front au menton, la bouche
6022
n. Si vous voulez découvrir la personne, examinez
le
rapport qui unit le front au menton, la bouche aux yeux : la personne
6023
couvrir la personne, examinez le rapport qui unit
le
front au menton, la bouche aux yeux : la personne n’a pas d’autre siè
6024
examinez le rapport qui unit le front au menton,
la
bouche aux yeux : la personne n’a pas d’autre siège, elle est ce comp
6025
qui unit le front au menton, la bouche aux yeux :
la
personne n’a pas d’autre siège, elle est ce complexe de tensions, cet
6026
menton, la bouche aux yeux : la personne n’a pas
d’
autre siège, elle est ce complexe de tensions, cette équation fondamen
6027
sonne n’a pas d’autre siège, elle est ce complexe
de
tensions, cette équation fondamentale de l’être. La première impressi
6028
complexe de tensions, cette équation fondamentale
de
l’être. La première impression qu’on reçoit de ce portrait serait tro
6029
plexe de tensions, cette équation fondamentale de
l’
être. La première impression qu’on reçoit de ce portrait serait trop f
6030
le de l’être. La première impression qu’on reçoit
de
ce portrait serait trop faiblement traduite par le mot de méfiance :
6031
e ce portrait serait trop faiblement traduite par
le
mot de méfiance : il faudrait parler de dissimulation. « Méfiance » a
6032
rtrait serait trop faiblement traduite par le mot
de
méfiance : il faudrait parler de dissimulation. « Méfiance » a d’aill
6033
duite par le mot de méfiance : il faudrait parler
de
dissimulation. « Méfiance » a d’ailleurs peu de sens en physiognomoni
6034
n physiognomonie : c’est un terme purement moral.
La
dissimulation dans un visage est, au contraire, un fait physiologique
6035
, au contraire, un fait physiologique. Stravinsky
l’
a souligné en exagérant l’importance de la moustache et le renflement
6036
ysiologique. Stravinsky l’a souligné en exagérant
l’
importance de la moustache et le renflement de la paupière supérieure.
6037
Stravinsky l’a souligné en exagérant l’importance
de
la moustache et le renflement de la paupière supérieure. Le regard de
6038
avinsky l’a souligné en exagérant l’importance de
la
moustache et le renflement de la paupière supérieure. Le regard de Ra
6039
igné en exagérant l’importance de la moustache et
le
renflement de la paupière supérieure. Le regard de Ramuz est direct,
6040
ant l’importance de la moustache et le renflement
de
la paupière supérieure. Le regard de Ramuz est direct, mais volontair
6041
l’importance de la moustache et le renflement de
la
paupière supérieure. Le regard de Ramuz est direct, mais volontaireme
6042
tache et le renflement de la paupière supérieure.
Le
regard de Ramuz est direct, mais volontairement limité, rabattu. Ce n
6043
e renflement de la paupière supérieure. Le regard
de
Ramuz est direct, mais volontairement limité, rabattu. Ce n’est pas l
6044
s volontairement limité, rabattu. Ce n’est pas là
l’
œil d’un idéaliste ; mais d’un homme qui choisit parmi les choses qui
6045
ntairement limité, rabattu. Ce n’est pas là l’œil
d’
un idéaliste ; mais d’un homme qui choisit parmi les choses qui se tie
6046
attu. Ce n’est pas là l’œil d’un idéaliste ; mais
d’
un homme qui choisit parmi les choses qui se tiennent à hauteur d’homm
6047
’un idéaliste ; mais d’un homme qui choisit parmi
les
choses qui se tiennent à hauteur d’homme, et qui résistent à la pénét
6048
hoisit parmi les choses qui se tiennent à hauteur
d’
homme, et qui résistent à la pénétration d’un regard ferme et appuyé :
6049
se tiennent à hauteur d’homme, et qui résistent à
la
pénétration d’un regard ferme et appuyé : œil de styliste volontaire,
6050
auteur d’homme, et qui résistent à la pénétration
d’
un regard ferme et appuyé : œil de styliste volontaire, qui s’attache
6051
la pénétration d’un regard ferme et appuyé : œil
de
styliste volontaire, qui s’attache à l’architecture des solides, aux
6052
uyé : œil de styliste volontaire, qui s’attache à
l’
architecture des solides, aux tons fondamentaux, aux formes nettement
6053
ent cernées. Comment va s’exprimer cette vision ?
La
lèvre inférieure de cette large bouche que la moustache ne réussit pa
6054
va s’exprimer cette vision ? La lèvre inférieure
de
cette large bouche que la moustache ne réussit pas à nous cacher, tra
6055
n ? La lèvre inférieure de cette large bouche que
la
moustache ne réussit pas à nous cacher, trahit une sensualité qui s’o
6056
sensualité qui s’opposera chez Ramuz à tout excès
d’
élaboration des images. Cet homme ne poussera jamais la volonté de sty
6057
boration des images. Cet homme ne poussera jamais
la
volonté de style jusqu’au système et à l’abstrait — jusqu’au cubisme.
6058
s images. Cet homme ne poussera jamais la volonté
de
style jusqu’au système et à l’abstrait — jusqu’au cubisme. Pour le ph
6059
jamais la volonté de style jusqu’au système et à
l’
abstrait — jusqu’au cubisme. Pour le physionomiste, le seul principe f
6060
système et à l’abstrait — jusqu’au cubisme. Pour
le
physionomiste, le seul principe fécond, c’est d’admettre que tout se
6061
strait — jusqu’au cubisme. Pour le physionomiste,
le
seul principe fécond, c’est d’admettre que tout se voit sur un visage
6062
le physionomiste, le seul principe fécond, c’est
d’
admettre que tout se voit sur un visage. Il n’existe, pour lui, aucun
6063
se manifeste par un signe apparent qu’il s’agira
de
distinguer. C’est ainsi que la formidable moustache dont s’orne ce vi
6064
rent qu’il s’agira de distinguer. C’est ainsi que
la
formidable moustache dont s’orne ce visage révèle exactement autant d
6065
he dont s’orne ce visage révèle exactement autant
de
choses qu’elle en cache. Et peut-être d’abord une certaine bonté, qui
6066
est aussi, je crois, cette bonté naturelle, dans
le
renflement de la joue au niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le
6067
crois, cette bonté naturelle, dans le renflement
de
la joue au niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle de l’exp
6068
ois, cette bonté naturelle, dans le renflement de
la
joue au niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle de l’expres
6069
relle, dans le renflement de la joue au niveau de
la
bouche.) Quel est, en somme, le rôle de l’expression, sinon de montre
6070
joue au niveau de la bouche.) Quel est, en somme,
le
rôle de l’expression, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de
6071
niveau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle
de
l’expression, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de le mont
6072
eau de la bouche.) Quel est, en somme, le rôle de
l’
expression, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de le montrer
6073
uel est, en somme, le rôle de l’expression, sinon
de
montrer surtout ce qui se cache, et de le montrer justement enrobé da
6074
ion, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et
de
le montrer justement enrobé dans l’image et le signe physique ? Moust
6075
, sinon de montrer surtout ce qui se cache, et de
le
montrer justement enrobé dans l’image et le signe physique ? Moustach
6076
se cache, et de le montrer justement enrobé dans
l’
image et le signe physique ? Moustache de paysan, grosse ruse de paysa
6077
et de le montrer justement enrobé dans l’image et
le
signe physique ? Moustache de paysan, grosse ruse de paysan… Façons d
6078
obé dans l’image et le signe physique ? Moustache
de
paysan, grosse ruse de paysan… Façons de parler tout à la fois carrée
6079
signe physique ? Moustache de paysan, grosse ruse
de
paysan… Façons de parler tout à la fois carrées et très prudemment me
6080
oustache de paysan, grosse ruse de paysan… Façons
de
parler tout à la fois carrées et très prudemment mesurées. Ainsi la d
6081
a fois carrées et très prudemment mesurées. Ainsi
la
dissimulation de ce visage est style. Maintenant, les objets. Tout ce
6082
très prudemment mesurées. Ainsi la dissimulation
de
ce visage est style. Maintenant, les objets. Tout ce que le résumé cr
6083
dissimulation de ce visage est style. Maintenant,
les
objets. Tout ce que le résumé critique de la figure n’a pas su dire,
6084
ge est style. Maintenant, les objets. Tout ce que
le
résumé critique de la figure n’a pas su dire, nous le retrouvons indi
6085
enant, les objets. Tout ce que le résumé critique
de
la figure n’a pas su dire, nous le retrouvons indiqué dans le chapeau
6086
nt, les objets. Tout ce que le résumé critique de
la
figure n’a pas su dire, nous le retrouvons indiqué dans le chapeau, l
6087
ésumé critique de la figure n’a pas su dire, nous
le
retrouvons indiqué dans le chapeau, le verre, la lampe. Nous retrouvo
6088
n’a pas su dire, nous le retrouvons indiqué dans
le
chapeau, le verre, la lampe. Nous retrouvons le petit café vaudois au
6089
dire, nous le retrouvons indiqué dans le chapeau,
le
verre, la lampe. Nous retrouvons le petit café vaudois autour duquel
6090
le retrouvons indiqué dans le chapeau, le verre,
la
lampe. Nous retrouvons le petit café vaudois autour duquel tourne la
6091
s le chapeau, le verre, la lampe. Nous retrouvons
le
petit café vaudois autour duquel tourne la vie du pays recréé par Ram
6092
ouvons le petit café vaudois autour duquel tourne
la
vie du pays recréé par Ramuz. Le « chant de notre Rhône », le vin bla
6093
ur duquel tourne la vie du pays recréé par Ramuz.
Le
« chant de notre Rhône », le vin blanc du Valais, des côtes de Laveau
6094
ourne la vie du pays recréé par Ramuz. Le « chant
de
notre Rhône », le vin blanc du Valais, des côtes de Laveaux et de la
6095
ys recréé par Ramuz. Le « chant de notre Rhône »,
le
vin blanc du Valais, des côtes de Laveaux et de la vallée méridionale
6096
notre Rhône », le vin blanc du Valais, des côtes
de
Laveaux et de la vallée méridionale, une certaine mystique raciale :
6097
, le vin blanc du Valais, des côtes de Laveaux et
de
la vallée méridionale, une certaine mystique raciale : c’est tout cel
6098
e vin blanc du Valais, des côtes de Laveaux et de
la
vallée méridionale, une certaine mystique raciale : c’est tout cela q
6099
mystique raciale : c’est tout cela que symbolise
le
verre à pied saisi dans le mouvement du croquis. Et dans la lampe, il
6100
out cela que symbolise le verre à pied saisi dans
le
mouvement du croquis. Et dans la lampe, il y a la mystique de l’objet
6101
pied saisi dans le mouvement du croquis. Et dans
la
lampe, il y a la mystique de l’objet utile : l’ustensile, si caractér
6102
le mouvement du croquis. Et dans la lampe, il y a
la
mystique de l’objet utile : l’ustensile, si caractéristique d’un cert
6103
du croquis. Et dans la lampe, il y a la mystique
de
l’objet utile : l’ustensile, si caractéristique d’un certain réalisme
6104
croquis. Et dans la lampe, il y a la mystique de
l’
objet utile : l’ustensile, si caractéristique d’un certain réalisme po
6105
s la lampe, il y a la mystique de l’objet utile :
l’
ustensile, si caractéristique d’un certain réalisme populaire, dont Ra
6106
e l’objet utile : l’ustensile, si caractéristique
d’
un certain réalisme populaire, dont Ramuz est peut-être le seul à avoi
6107
tain réalisme populaire, dont Ramuz est peut-être
le
seul à avoir su montrer la nécessaire dignité. Le sens de l’objet, ch
6108
nt Ramuz est peut-être le seul à avoir su montrer
la
nécessaire dignité. Le sens de l’objet, chez Ramuz, est lié à son sen
6109
le seul à avoir su montrer la nécessaire dignité.
Le
sens de l’objet, chez Ramuz, est lié à son sens goethéen du symbole.
6110
à avoir su montrer la nécessaire dignité. Le sens
de
l’objet, chez Ramuz, est lié à son sens goethéen du symbole. Il ne va
6111
voir su montrer la nécessaire dignité. Le sens de
l’
objet, chez Ramuz, est lié à son sens goethéen du symbole. Il ne va pa
6112
héen du symbole. Il ne va pas au pittoresque dans
les
choses, mais au particulier, qui est la substance du général. La part
6113
que dans les choses, mais au particulier, qui est
la
substance du général. La partie n’a de sens et d’authenticité qu’auta
6114
au particulier, qui est la substance du général.
La
partie n’a de sens et d’authenticité qu’autant qu’elle participe, c’e
6115
r, qui est la substance du général. La partie n’a
de
sens et d’authenticité qu’autant qu’elle participe, c’est-à-dire init
6116
la substance du général. La partie n’a de sens et
d’
authenticité qu’autant qu’elle participe, c’est-à-dire initie au tout.
6117
. Ainsi dans un autre domaine, faut-il comprendre
le
« régionalisme » de Ramuz : comme une introduction nécessaire à l’hum
6118
e domaine, faut-il comprendre le « régionalisme »
de
Ramuz : comme une introduction nécessaire à l’humain. (Si l’on veut v
6119
» de Ramuz : comme une introduction nécessaire à
l’
humain. (Si l’on veut voir dans l’auteur d’Adam et Ève une sorte de fo
6120
comme une introduction nécessaire à l’humain. (Si
l’
on veut voir dans l’auteur d’Adam et Ève une sorte de folkloriste, il
6121
on nécessaire à l’humain. (Si l’on veut voir dans
l’
auteur d’Adam et Ève une sorte de folkloriste, il faudra considérer l’
6122
aire à l’humain. (Si l’on veut voir dans l’auteur
d’
Adam et Ève une sorte de folkloriste, il faudra considérer l’auteur de
6123
n veut voir dans l’auteur d’Adam et Ève une sorte
de
folkloriste, il faudra considérer l’auteur de Phèdre comme un archéol
6124
ve une sorte de folkloriste, il faudra considérer
l’
auteur de Phèdre comme un archéologue, auteur de drames historiques.)
6125
rte de folkloriste, il faudra considérer l’auteur
de
Phèdre comme un archéologue, auteur de drames historiques.) Quant au
6126
r l’auteur de Phèdre comme un archéologue, auteur
de
drames historiques.) Quant au chapeau, ce n’est point par hasard que
6127
chapeau, ce n’est point par hasard que Stravinsky
l’
a si bien dessiné. Ce chapeau est tout un programme, au sens agressif
6128
ut un programme, au sens agressif du terme. C’est
le
chapeau plat de feutre brun qu’arboraient les rédacteurs des Cahiers
6129
au sens agressif du terme. C’est le chapeau plat
de
feutre brun qu’arboraient les rédacteurs des Cahiers vaudois. Il trad
6130
’est le chapeau plat de feutre brun qu’arboraient
les
rédacteurs des Cahiers vaudois. Il traduit cet aspect de « manifeste
6131
cteurs des Cahiers vaudois. Il traduit cet aspect
de
« manifeste » qu’ont certaines pages trop volontaires de Ramuz, écrit
6132
nifeste » qu’ont certaines pages trop volontaires
de
Ramuz, écrites en réaction contre le bon goût helvétique. Il est la p
6133
volontaires de Ramuz, écrites en réaction contre
le
bon goût helvétique. Il est la part des contingences dans cette curie
6134
en réaction contre le bon goût helvétique. Il est
la
part des contingences dans cette curieuse ellipse d’un visage. IVF
6135
part des contingences dans cette curieuse ellipse
d’
un visage. IVFormule d’une personne Leur poésie ne commence pas
6136
cette curieuse ellipse d’un visage. IVFormule
d’
une personne Leur poésie ne commence pas pour eux avec le commence
6137
nne Leur poésie ne commence pas pour eux avec
le
commencement de leur personne ; elle ne commence à vrai dire que là o
6138
sie ne commence pas pour eux avec le commencement
de
leur personne ; elle ne commence à vrai dire que là où leur personne
6139
à où leur personne prend fin. Elle n’est pas dans
le
contact aussi direct que possible avec l’objet ; elle est dans la sup
6140
as dans le contact aussi direct que possible avec
l’
objet ; elle est dans la suppression de tout contact avec l’objet. On
6141
direct que possible avec l’objet ; elle est dans
la
suppression de tout contact avec l’objet. On croit voir transparaîtr
6142
sible avec l’objet ; elle est dans la suppression
de
tout contact avec l’objet. On croit voir transparaître dans ce passa
6143
elle est dans la suppression de tout contact avec
l’
objet. On croit voir transparaître dans ce passage des Six Cahiers le
6144
oir transparaître dans ce passage des Six Cahiers
le
« négatif » d’un portrait de Ramuz. Essayons d’en tirer une épreuve p
6145
re dans ce passage des Six Cahiers le « négatif »
d’
un portrait de Ramuz. Essayons d’en tirer une épreuve positive : « Sa
6146
sage des Six Cahiers le « négatif » d’un portrait
de
Ramuz. Essayons d’en tirer une épreuve positive : « Sa poésie commenc
6147
s le « négatif » d’un portrait de Ramuz. Essayons
d’
en tirer une épreuve positive : « Sa poésie commence avec le commencem
6148
une épreuve positive : « Sa poésie commence avec
le
commencement de sa personne ; elle prend fin là où commence pour lui
6149
itive : « Sa poésie commence avec le commencement
de
sa personne ; elle prend fin là où commence pour lui l’impersonnel. E
6150
personne ; elle prend fin là où commence pour lui
l’
impersonnel. Elle est dans le contact aussi direct que possible avec l
6151
où commence pour lui l’impersonnel. Elle est dans
le
contact aussi direct que possible avec l’objet ; elle est dans la vol
6152
st dans le contact aussi direct que possible avec
l’
objet ; elle est dans la volonté, dans l’amour, dans la création du co
6153
direct que possible avec l’objet ; elle est dans
la
volonté, dans l’amour, dans la création du contact avec l’objet. » Ma
6154
ble avec l’objet ; elle est dans la volonté, dans
l’
amour, dans la création du contact avec l’objet. » Mais on peut dire c
6155
et ; elle est dans la volonté, dans l’amour, dans
la
création du contact avec l’objet. » Mais on peut dire cela de Goethe
6156
é, dans l’amour, dans la création du contact avec
l’
objet. » Mais on peut dire cela de Goethe aussi ? Et de bien d’autres
6157
du contact avec l’objet. » Mais on peut dire cela
de
Goethe aussi ? Et de bien d’autres réalistes de la forme ? De Goethe
6158
et. » Mais on peut dire cela de Goethe aussi ? Et
de
bien d’autres réalistes de la forme ? De Goethe surtout. Il y a pourt
6159
a de Goethe aussi ? Et de bien d’autres réalistes
de
la forme ? De Goethe surtout. Il y a pourtant cette différence capita
6160
e Goethe aussi ? Et de bien d’autres réalistes de
la
forme ? De Goethe surtout. Il y a pourtant cette différence capitale
6161
ssi ? Et de bien d’autres réalistes de la forme ?
De
Goethe surtout. Il y a pourtant cette différence capitale que, chez G
6162
rtant cette différence capitale que, chez Goethe,
le
contact n’est jamais « aussi direct que possible ». Goethe sait mal l
6163
is « aussi direct que possible ». Goethe sait mal
le
grec, et connaît les statues par l’estampe. Il lui faut les intermédi
6164
e possible ». Goethe sait mal le grec, et connaît
les
statues par l’estampe. Il lui faut les intermédiaires de la culture,
6165
ethe sait mal le grec, et connaît les statues par
l’
estampe. Il lui faut les intermédiaires de la culture, les assurances
6166
et connaît les statues par l’estampe. Il lui faut
les
intermédiaires de la culture, les assurances d’une noble origine, un
6167
ues par l’estampe. Il lui faut les intermédiaires
de
la culture, les assurances d’une noble origine, un système délicat de
6168
par l’estampe. Il lui faut les intermédiaires de
la
culture, les assurances d’une noble origine, un système délicat de co
6169
pe. Il lui faut les intermédiaires de la culture,
les
assurances d’une noble origine, un système délicat de conventions et
6170
les intermédiaires de la culture, les assurances
d’
une noble origine, un système délicat de conventions et de prudences.
6171
ssurances d’une noble origine, un système délicat
de
conventions et de prudences. Ramuz commence là où tous les intermédia
6172
ble origine, un système délicat de conventions et
de
prudences. Ramuz commence là où tous les intermédiaires sont supprimé
6173
ntions et de prudences. Ramuz commence là où tous
les
intermédiaires sont supprimés. Goethe cherche une économie des moyens
6174
the cherche une économie des moyens, qui permette
d’
aller au-delà de ce que la civilisation lui donne de plus achevé. Le m
6175
économie des moyens, qui permette d’aller au-delà
de
ce que la civilisation lui donne de plus achevé. Le mouvement de Ramu
6176
es moyens, qui permette d’aller au-delà de ce que
la
civilisation lui donne de plus achevé. Le mouvement de Ramuz paraît i
6177
ce que la civilisation lui donne de plus achevé.
Le
mouvement de Ramuz paraît inverse : par la ligne de plus grande résis
6178
vilisation lui donne de plus achevé. Le mouvement
de
Ramuz paraît inverse : par la ligne de plus grande résistance, il fai
6179
chevé. Le mouvement de Ramuz paraît inverse : par
la
ligne de plus grande résistance, il fait retour aux origines élémenta
6180
t retour aux origines élémentaires. C’est limiter
l’
ampleur du fait humain, mais aussi garantir son unité concrète, esprit
6181
ssi garantir son unité concrète, esprit et corps.
Les
niveaux respectifs auxquels se placent un Goethe et un Ramuz détermin
6182
ent un Goethe et un Ramuz déterminent deux formes
d’
expérience apparemment incomparables. Tout l’appareil de la culture le
6183
rmes d’expérience apparemment incomparables. Tout
l’
appareil de la culture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que la
6184
rience apparemment incomparables. Tout l’appareil
de
la culture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que la culture de
6185
nce apparemment incomparables. Tout l’appareil de
la
culture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que la culture de not
6186
ment incomparables. Tout l’appareil de la culture
les
sépare. Mais il ne faut pas oublier que la culture de notre temps n’e
6187
lture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que
la
culture de notre temps n’est plus du tout ce qu’elle était au temps d
6188
épare. Mais il ne faut pas oublier que la culture
de
notre temps n’est plus du tout ce qu’elle était au temps de Goethe. P
6189
a fin qui est devenue contestable. Il se peut que
l’
effort réactionnaire de Ramuz, dans les contingences où nous sommes so
6190
ontestable. Il se peut que l’effort réactionnaire
de
Ramuz, dans les contingences où nous sommes soit, plus qu’il n’y para
6191
se peut que l’effort réactionnaire de Ramuz, dans
les
contingences où nous sommes soit, plus qu’il n’y paraît, conforme à l
6192
us sommes soit, plus qu’il n’y paraît, conforme à
l’
éducation goethéenne. Il se peut qu’en définitive, Ramuz ait fait pour
6193
Il se peut qu’en définitive, Ramuz ait fait pour
la
culture, en l’attaquant, plus que n’ont fait les défenseurs d’une int
6194
en définitive, Ramuz ait fait pour la culture, en
l’
attaquant, plus que n’ont fait les défenseurs d’une intelligence sans
6195
r la culture, en l’attaquant, plus que n’ont fait
les
défenseurs d’une intelligence sans prises, d’une pensée sans risques,
6196
n l’attaquant, plus que n’ont fait les défenseurs
d’
une intelligence sans prises, d’une pensée sans risques, et d’un art s
6197
it les défenseurs d’une intelligence sans prises,
d’
une pensée sans risques, et d’un art sans piété. Ramuz en veut à l’éco
6198
igence sans prises, d’une pensée sans risques, et
d’
un art sans piété. Ramuz en veut à l’école, aux journaux, au langage n
6199
risques, et d’un art sans piété. Ramuz en veut à
l’
école, aux journaux, au langage noble, aux objets de vitrines, à la po
6200
école, aux journaux, au langage noble, aux objets
de
vitrines, à la poésie poétique, à nos formes habituées. Il prétend qu
6201
naux, au langage noble, aux objets de vitrines, à
la
poésie poétique, à nos formes habituées. Il prétend qu’il lui a fallu
6202
d qu’il lui a fallu quinze ans pour découvrir que
le
« gazouillis » des oiseaux pouvait être et était souvent le plus brut
6203
illis » des oiseaux pouvait être et était souvent
le
plus brutal des tintamarres, « un bruit de vitres cassées, de grincem
6204
ouvent le plus brutal des tintamarres, « un bruit
de
vitres cassées, de grincement pareils à ceux d’un clou sur un caillou
6205
al des tintamarres, « un bruit de vitres cassées,
de
grincement pareils à ceux d’un clou sur un caillou, un mélange de tou
6206
t de vitres cassées, de grincement pareils à ceux
d’
un clou sur un caillou, un mélange de toux sèches ou rauques et de cou
6207
reils à ceux d’un clou sur un caillou, un mélange
de
toux sèches ou rauques et de coups de pioche ou de marteau. » Les gla
6208
caillou, un mélange de toux sèches ou rauques et
de
coups de pioche ou de marteau. » Les glaciers ne sont pas « sublimes
6209
un mélange de toux sèches ou rauques et de coups
de
pioche ou de marteau. » Les glaciers ne sont pas « sublimes » comme o
6210
e toux sèches ou rauques et de coups de pioche ou
de
marteau. » Les glaciers ne sont pas « sublimes » comme on chante dans
6211
ou rauques et de coups de pioche ou de marteau. »
Les
glaciers ne sont pas « sublimes » comme on chante dans les écoles sui
6212
ers ne sont pas « sublimes » comme on chante dans
les
écoles suisses. Et il est faux de « chanter » la montagne : les monta
6213
on chante dans les écoles suisses. Et il est faux
de
« chanter » la montagne : les montagnards l’appellent « le mauvais pa
6214
les écoles suisses. Et il est faux de « chanter »
la
montagne : les montagnards l’appellent « le mauvais pays ». On a vite
6215
sses. Et il est faux de « chanter » la montagne :
les
montagnards l’appellent « le mauvais pays ». On a vite fait d’expliqu
6216
faux de « chanter » la montagne : les montagnards
l’
appellent « le mauvais pays ». On a vite fait d’expliquer cette esthét
6217
ter » la montagne : les montagnards l’appellent «
le
mauvais pays ». On a vite fait d’expliquer cette esthétique de l’obje
6218
s l’appellent « le mauvais pays ». On a vite fait
d’
expliquer cette esthétique de l’objet brut par une mauvaise humeur d’a
6219
ys ». On a vite fait d’expliquer cette esthétique
de
l’objet brut par une mauvaise humeur d’artiste en réaction contre l’a
6220
». On a vite fait d’expliquer cette esthétique de
l’
objet brut par une mauvaise humeur d’artiste en réaction contre l’acad
6221
sthétique de l’objet brut par une mauvaise humeur
d’
artiste en réaction contre l’académisme. Si puissantes que soient les
6222
une mauvaise humeur d’artiste en réaction contre
l’
académisme. Si puissantes que soient les conventions dans un pays, ell
6223
ion contre l’académisme. Si puissantes que soient
les
conventions dans un pays, elles ne peuvent pas nourrir une réaction c
6224
ne réaction créatrice. Et ce n’est point en haine
de
la facilité qu’un homme recherchera jamais l’effort : mais par goût d
6225
réaction créatrice. Et ce n’est point en haine de
la
facilité qu’un homme recherchera jamais l’effort : mais par goût de l
6226
ine de la facilité qu’un homme recherchera jamais
l’
effort : mais par goût de l’effort. Si Ramuz tend à rejeter tous les i
6227
homme recherchera jamais l’effort : mais par goût
de
l’effort. Si Ramuz tend à rejeter tous les intermédiaires culturels,
6228
me recherchera jamais l’effort : mais par goût de
l’
effort. Si Ramuz tend à rejeter tous les intermédiaires culturels, s’i
6229
ar goût de l’effort. Si Ramuz tend à rejeter tous
les
intermédiaires culturels, s’il critique le machinisme, s’il raille le
6230
tous les intermédiaires culturels, s’il critique
le
machinisme, s’il raille le confort de ses concitoyens, leurs assuranc
6231
lturels, s’il critique le machinisme, s’il raille
le
confort de ses concitoyens, leurs assurances, leur hygiène proprette,
6232
il critique le machinisme, s’il raille le confort
de
ses concitoyens, leurs assurances, leur hygiène proprette, leur idéal
6233
e toutes ces aides tendent à supprimer ce contact
le
plus nu et cette condition la plus humaine : le contact avec la matiè
6234
upprimer ce contact le plus nu et cette condition
la
plus humaine : le contact avec la matière résistante et le risque de
6235
t le plus nu et cette condition la plus humaine :
le
contact avec la matière résistante et le risque de l’homme créateur d
6236
cette condition la plus humaine : le contact avec
la
matière résistante et le risque de l’homme créateur de sa forme. Si R
6237
umaine : le contact avec la matière résistante et
le
risque de l’homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machi
6238
e contact avec la matière résistante et le risque
de
l’homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il
6239
ontact avec la matière résistante et le risque de
l’
homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il ref
6240
tière résistante et le risque de l’homme créateur
de
sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il refuse l’économie d’
6241
l’homme créateur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas
les
machines, s’il refuse l’économie d’efforts qu’elles représentent, c’e
6242
me. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il refuse
l’
économie d’efforts qu’elles représentent, c’est que l’effort même, pou
6243
z n’aime pas les machines, s’il refuse l’économie
d’
efforts qu’elles représentent, c’est que l’effort même, pour lui, gara
6244
onomie d’efforts qu’elles représentent, c’est que
l’
effort même, pour lui, garantit la réalité. L’effort est le concret de
6245
tent, c’est que l’effort même, pour lui, garantit
la
réalité. L’effort est le concret de l’homme79. Saisir les choses et l
6246
que l’effort même, pour lui, garantit la réalité.
L’
effort est le concret de l’homme79. Saisir les choses et les êtres, te
6247
même, pour lui, garantit la réalité. L’effort est
le
concret de l’homme79. Saisir les choses et les êtres, tels qu’ils son
6248
lui, garantit la réalité. L’effort est le concret
de
l’homme79. Saisir les choses et les êtres, tels qu’ils sont et tels q
6249
, garantit la réalité. L’effort est le concret de
l’
homme79. Saisir les choses et les êtres, tels qu’ils sont et tels qu’i
6250
ité. L’effort est le concret de l’homme79. Saisir
les
choses et les êtres, tels qu’ils sont et tels qu’ils se montrent, dég
6251
est le concret de l’homme79. Saisir les choses et
les
êtres, tels qu’ils sont et tels qu’ils se montrent, dégradés, désunis
6252
se montrent, dégradés, désunis, informes ; et par
l’
effort d’une imagination qui retrouve leur raison d’être, les pousser
6253
nt, dégradés, désunis, informes ; et par l’effort
d’
une imagination qui retrouve leur raison d’être, les pousser jusqu’à l
6254
effort d’une imagination qui retrouve leur raison
d’
être, les pousser jusqu’à l’expression de leur nature primitive, produ
6255
’une imagination qui retrouve leur raison d’être,
les
pousser jusqu’à l’expression de leur nature primitive, produire au jo
6256
retrouve leur raison d’être, les pousser jusqu’à
l’
expression de leur nature primitive, produire au jour leur forme resta
6257
r raison d’être, les pousser jusqu’à l’expression
de
leur nature primitive, produire au jour leur forme restaurée, — c’est
6258
e, produire au jour leur forme restaurée, — c’est
le
mouvement unique de l’œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne
6259
leur forme restaurée, — c’est le mouvement unique
de
l’œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne en exercice. « Je n
6260
r forme restaurée, — c’est le mouvement unique de
l’
œuvre de Ramuz, et la définition de sa personne en exercice. « Je ne d
6261
restaurée, — c’est le mouvement unique de l’œuvre
de
Ramuz, et la définition de sa personne en exercice. « Je ne distingue
6262
c’est le mouvement unique de l’œuvre de Ramuz, et
la
définition de sa personne en exercice. « Je ne distingue l’être qu’au
6263
ment unique de l’œuvre de Ramuz, et la définition
de
sa personne en exercice. « Je ne distingue l’être qu’aux racines de l
6264
ion de sa personne en exercice. « Je ne distingue
l’
être qu’aux racines de l’élémentaire ». Parce que le critère du réel c
6265
exercice. « Je ne distingue l’être qu’aux racines
de
l’élémentaire ». Parce que le critère du réel c’est l’effort ; parce
6266
rcice. « Je ne distingue l’être qu’aux racines de
l’
élémentaire ». Parce que le critère du réel c’est l’effort ; parce que
6267
être qu’aux racines de l’élémentaire ». Parce que
le
critère du réel c’est l’effort ; parce que la chose brute exige le pl
6268
élémentaire ». Parce que le critère du réel c’est
l’
effort ; parce que la chose brute exige le plus dur effort, parce que
6269
que le critère du réel c’est l’effort ; parce que
la
chose brute exige le plus dur effort, parce que l’homme est le plus h
6270
l c’est l’effort ; parce que la chose brute exige
le
plus dur effort, parce que l’homme est le plus humain là où les chose
6271
a chose brute exige le plus dur effort, parce que
l’
homme est le plus humain là où les choses et les êtres attendent tout
6272
e exige le plus dur effort, parce que l’homme est
le
plus humain là où les choses et les êtres attendent tout de son pouvo
6273
ffort, parce que l’homme est le plus humain là où
les
choses et les êtres attendent tout de son pouvoir restaurateur : leur
6274
ue l’homme est le plus humain là où les choses et
les
êtres attendent tout de son pouvoir restaurateur : leur nom, leur nom
6275
main là où les choses et les êtres attendent tout
de
son pouvoir restaurateur : leur nom, leur nombre et leur emploi. Parc
6276
: leur nom, leur nombre et leur emploi. Parce que
le
sens dernier de l’acte humain, c’est le retour au Paradis perdu. Il f
6277
nombre et leur emploi. Parce que le sens dernier
de
l’acte humain, c’est le retour au Paradis perdu. Il faut citer ici un
6278
mbre et leur emploi. Parce que le sens dernier de
l’
acte humain, c’est le retour au Paradis perdu. Il faut citer ici une p
6279
Parce que le sens dernier de l’acte humain, c’est
le
retour au Paradis perdu. Il faut citer ici une page des Souvenirs sur
6280
e page des Souvenirs sur Stravinsky qui me paraît
d’
une importance extrême, non seulement parce qu’elle est la plus clairv
6281
portance extrême, non seulement parce qu’elle est
la
plus clairvoyante que Ramuz ait écrite sur son art, mais aussi parce
6282
on œuvre, une perspective qui est je crois, celle
de
sa plénitude. Par-delà tous les pays, il y a peut-être le Pays (per
6283
je crois, celle de sa plénitude. Par-delà tous
les
pays, il y a peut-être le Pays (perdu, puis retrouvé, puis perdu de n
6284
itude. Par-delà tous les pays, il y a peut-être
le
Pays (perdu, puis retrouvé, puis perdu de nouveau, puis retrouvé pour
6285
nstant) où on a en commun un Père et une Mère, où
la
grande parenté des hommes est entre-aperçue pour un instant. Car c’es
6286
es est entre-aperçue pour un instant. Car c’est à
la
réapercevoir que tendent tous les arts, et à nulle autre chose ; à qu
6287
ant. Car c’est à la réapercevoir que tendent tous
les
arts, et à nulle autre chose ; à quoi tendent les notes et à nulle au
6288
les arts, et à nulle autre chose ; à quoi tendent
les
notes et à nulle autre chose ; tous les mots qu’on écrit, les tableau
6289
i tendent les notes et à nulle autre chose ; tous
les
mots qu’on écrit, les tableaux qu’on peint, les statues qu’on taille
6290
à nulle autre chose ; tous les mots qu’on écrit,
les
tableaux qu’on peint, les statues qu’on taille dans la pierre ou qu’o
6291
s les mots qu’on écrit, les tableaux qu’on peint,
les
statues qu’on taille dans la pierre ou qu’on coule en bronze, — à cel
6292
bleaux qu’on peint, les statues qu’on taille dans
la
pierre ou qu’on coule en bronze, — à cela, à nulle autre chose. Nous
6293
le autre chose. Nous atteignons pour un instant à
l’
homme des commencements, à l’homme d’avant la malédiction, d’avant la
6294
ns pour un instant à l’homme des commencements, à
l’
homme d’avant la malédiction, d’avant la grande première bifurcation d
6295
un instant à l’homme des commencements, à l’homme
d’
avant la malédiction, d’avant la grande première bifurcation dont chac
6296
nt à l’homme des commencements, à l’homme d’avant
la
malédiction, d’avant la grande première bifurcation dont chacun des e
6297
commencements, à l’homme d’avant la malédiction,
d’
avant la grande première bifurcation dont chacun des embranchements a
6298
ements, à l’homme d’avant la malédiction, d’avant
la
grande première bifurcation dont chacun des embranchements a comporté
6299
rcation nouvelle, et celle-ci une autre, et ainsi
de
suite à l’infini, de sorte que pour finir on est chacun tout seul sur
6300
velle, et celle-ci une autre, et ainsi de suite à
l’
infini, de sorte que pour finir on est chacun tout seul sur son petit
6301
finir on est chacun tout seul sur son petit bout
de
sentier. Et il y a aussi cette malédiction, où on sent bien qu’on est
6302
out travail difficile, tout travail, toute espèce
de
travail se fait d’abord contre nous-mêmes et contre Quelqu’un, tout t
6303
on), — jusqu’à ce que tout à coup, par une espèce
de
renversement, la bénédiction intervienne, tout à coup il y ait cette
6304
que tout à coup, par une espèce de renversement,
la
bénédiction intervienne, tout à coup il y ait cette collaboration ave
6305
ration avec Quelqu’un, il y ait cette possibilité
de
retour, ce retour, ce « retrouvement ». ⁂ Sobriété, assobrissement f
6306
été, assobrissement faudrait-il dire80, éducation
de
la vision par l’acte. Instauration de la personne dans la tension ent
6307
, assobrissement faudrait-il dire80, éducation de
la
vision par l’acte. Instauration de la personne dans la tension entre
6308
nt faudrait-il dire80, éducation de la vision par
l’
acte. Instauration de la personne dans la tension entre l’objet et la
6309
, éducation de la vision par l’acte. Instauration
de
la personne dans la tension entre l’objet et la volonté formatrice, r
6310
ducation de la vision par l’acte. Instauration de
la
personne dans la tension entre l’objet et la volonté formatrice, réde
6311
sion par l’acte. Instauration de la personne dans
la
tension entre l’objet et la volonté formatrice, rédemption par l’effo
6312
Instauration de la personne dans la tension entre
l’
objet et la volonté formatrice, rédemption par l’effort créateur… Auta
6313
n de la personne dans la tension entre l’objet et
la
volonté formatrice, rédemption par l’effort créateur… Autant de formu
6314
l’objet et la volonté formatrice, rédemption par
l’
effort créateur… Autant de formules d’un art dont la genèse se confond
6315
matrice, rédemption par l’effort créateur… Autant
de
formules d’un art dont la genèse se confond avec celle de la personne
6316
emption par l’effort créateur… Autant de formules
d’
un art dont la genèse se confond avec celle de la personne. Dans un es
6317
effort créateur… Autant de formules d’un art dont
la
genèse se confond avec celle de la personne. Dans un essai où je croi
6318
les d’un art dont la genèse se confond avec celle
de
la personne. Dans un essai où je crois distinguer l’aveu de soi le pl
6319
d’un art dont la genèse se confond avec celle de
la
personne. Dans un essai où je crois distinguer l’aveu de soi le plus
6320
la personne. Dans un essai où je crois distinguer
l’
aveu de soi le plus direct qu’ait jamais consenti Ramuz (c’est Une Mai
6321
onne. Dans un essai où je crois distinguer l’aveu
de
soi le plus direct qu’ait jamais consenti Ramuz (c’est Une Main) je l
6322
ans un essai où je crois distinguer l’aveu de soi
le
plus direct qu’ait jamais consenti Ramuz (c’est Une Main) je lis ceci
6323
point songer à Goethe ? Mais à sa seule leçon, à
l’
équation fondamentale de sa vie, non point certes aux contingences et
6324
Mais à sa seule leçon, à l’équation fondamentale
de
sa vie, non point certes aux contingences et au décor de son appariti
6325
ie, non point certes aux contingences et au décor
de
son apparition. Aussi bien la suite du passage nous ramène au niveau
6326
ngences et au décor de son apparition. Aussi bien
la
suite du passage nous ramène au niveau proprement ramuzien : « J’ai l
6327
ous ramène au niveau proprement ramuzien : « J’ai
la
haine du confort. J’aime que les choses vous résistent et vous contre
6328
ramuzien : « J’ai la haine du confort. J’aime que
les
choses vous résistent et vous contredisent, comme par exemple une mai
6329
comme par exemple une maison trop grande, un feu
de
bois vert qu’on s’ingénie à allumer dans une cheminée qui tire mal. J
6330
à allumer dans une cheminée qui tire mal. J’aime
les
choses qui sont à leur façon, tandis que je suis à la mienne. » ⁂ Je
6331
que je suis à la mienne. » ⁂ Je vois, j’ai tenté
de
faire voir comment Ramuz existe à sa façon. Je vois que son pouvoir e
6332
s oblige à être présent. Je vois ce grand exemple
d’
une volonté tendue vers l’origine d’où procèdent à la fois les lois d’
6333
e vois ce grand exemple d’une volonté tendue vers
l’
origine d’où procèdent à la fois les lois d’un art, la coutume d’un pe
6334
grand exemple d’une volonté tendue vers l’origine
d’
où procèdent à la fois les lois d’un art, la coutume d’un peuple et l’
6335
té tendue vers l’origine d’où procèdent à la fois
les
lois d’un art, la coutume d’un peuple et l’authentique raison d’être,
6336
vers l’origine d’où procèdent à la fois les lois
d’
un art, la coutume d’un peuple et l’authentique raison d’être, l’ident
6337
igine d’où procèdent à la fois les lois d’un art,
la
coutume d’un peuple et l’authentique raison d’être, l’identité d’une
6338
procèdent à la fois les lois d’un art, la coutume
d’
un peuple et l’authentique raison d’être, l’identité d’une personne. J
6339
fois les lois d’un art, la coutume d’un peuple et
l’
authentique raison d’être, l’identité d’une personne. Je vois, j’appre
6340
t, la coutume d’un peuple et l’authentique raison
d’
être, l’identité d’une personne. Je vois, j’apprends, j’entends la voi
6341
utume d’un peuple et l’authentique raison d’être,
l’
identité d’une personne. Je vois, j’apprends, j’entends la voix d’un h
6342
peuple et l’authentique raison d’être, l’identité
d’
une personne. Je vois, j’apprends, j’entends la voix d’un homme. N’est
6343
té d’une personne. Je vois, j’apprends, j’entends
la
voix d’un homme. N’est-ce pas assez ? Cette voix n’est-elle pas émouv
6344
personne. Je vois, j’apprends, j’entends la voix
d’
un homme. N’est-ce pas assez ? Cette voix n’est-elle pas émouvante ? —
6345
n’est-elle pas émouvante ? — Oui, c’est beaucoup,
la
voix d’un homme. C’est assez rare dans la littérature. Qui voudrait e
6346
le pas émouvante ? — Oui, c’est beaucoup, la voix
d’
un homme. C’est assez rare dans la littérature. Qui voudrait exiger da
6347
aucoup, la voix d’un homme. C’est assez rare dans
la
littérature. Qui voudrait exiger davantage ? — J’imagine parfois dava
6348
dites par cette voix. Celui qui se refuse à poser
les
questions dernières, s’autorise à borner sa vision à son acte. Voilà
6349
, s’autorise à borner sa vision à son acte. Voilà
l’
utile ; et qu’on taise le reste, tout cela qui échappe à nos prises. A
6350
vision à son acte. Voilà l’utile ; et qu’on taise
le
reste, tout cela qui échappe à nos prises. Ainsi fait Goethe ; et tel
6351
s questions que Ramuz ne veut pas esquiver. Voici
le
temps où l’homme se voit mis en demeure de déclarer ses origines et s
6352
que Ramuz ne veut pas esquiver. Voici le temps où
l’
homme se voit mis en demeure de déclarer ses origines et ses fins. Voi
6353
Voici le temps où l’homme se voit mis en demeure
de
déclarer ses origines et ses fins. Voici le temps où l’homme est atta
6354
meure de déclarer ses origines et ses fins. Voici
le
temps où l’homme est attaqué par des puissances qui veulent son abdic
6355
larer ses origines et ses fins. Voici le temps où
l’
homme est attaqué par des puissances qui veulent son abdication totale
6356
lus forte que tous nos idéals. Maintenant il y va
de
notre tout. La question dernière est posée : celle de notre origine d
6357
ous nos idéals. Maintenant il y va de notre tout.
La
question dernière est posée : celle de notre origine décisive. Le sil
6358
otre tout. La question dernière est posée : celle
de
notre origine décisive. Le silence perd alors son pouvoir ; mais la p
6359
ière est posée : celle de notre origine décisive.
Le
silence perd alors son pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à l
6360
écisive. Le silence perd alors son pouvoir ; mais
la
parole n’appartient plus à l’homme. Au comble de nous-mêmes il s’agit
6361
son pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à
l’
homme. Au comble de nous-mêmes il s’agit d’autre chose que de nous. «
6362
la parole n’appartient plus à l’homme. Au comble
de
nous-mêmes il s’agit d’autre chose que de nous. « Tout notre embrasse
6363
plus à l’homme. Au comble de nous-mêmes il s’agit
d’
autre chose que de nous. « Tout notre embrassement n’est qu’une questi
6364
comble de nous-mêmes il s’agit d’autre chose que
de
nous. « Tout notre embrassement n’est qu’une question81 ». Or une que
6365
1 ». Or une question ne peut être sérieuse que si
l’
on sait que la réponse existe. Il fallait nous apprendre cet embrassem
6366
estion ne peut être sérieuse que si l’on sait que
la
réponse existe. Il fallait nous apprendre cet embrassement, cette sai
6367
s êtres, cette présence au monde et à soi-même, —
l’
originalité de l’homme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de no
6368
présence au monde et à soi-même, — l’originalité
de
l’homme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De
6369
ésence au monde et à soi-même, — l’originalité de
l’
homme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De lui
6370
me, — l’originalité de l’homme « radical ». Ramuz
l’
a fait plus qu’aucun de nos maîtres. De lui donc, plus que d’aucun aut
6371
l’homme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun
de
nos maîtres. De lui donc, plus que d’aucun autre, nous attendons qu’i
6372
l ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de nos maîtres.
De
lui donc, plus que d’aucun autre, nous attendons qu’il aille jusqu’au
6373
us qu’aucun de nos maîtres. De lui donc, plus que
d’
aucun autre, nous attendons qu’il aille jusqu’au tenue. Le fondement d
6374
autre, nous attendons qu’il aille jusqu’au tenue.
Le
fondement dernier de la personne est témoignage. Témoigner, c’est ris
6375
qu’il aille jusqu’au tenue. Le fondement dernier
de
la personne est témoignage. Témoigner, c’est risquer en dépit de tout
6376
’il aille jusqu’au tenue. Le fondement dernier de
la
personne est témoignage. Témoigner, c’est risquer en dépit de tout et
6377
age. Témoigner, c’est risquer en dépit de tout et
de
soi, ce qu’aucune sagesse n’a jamais justifié. 70. Le Grand Print
6378
ce qu’aucune sagesse n’a jamais justifié. 70.
Le
Grand Printemps. 71. Le protestantisme du xixe , à la suite du Révei
6379
jamais justifié. 70. Le Grand Printemps. 71.
Le
protestantisme du xixe , à la suite du Réveil, en réaction contre le
6380
and Printemps. 71. Le protestantisme du xixe , à
la
suite du Réveil, en réaction contre le dogmatisme abstrait, insista p
6381
u xixe , à la suite du Réveil, en réaction contre
le
dogmatisme abstrait, insista puissamment sur la nécessité de « faire
6382
e le dogmatisme abstrait, insista puissamment sur
la
nécessité de « faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais le ka
6383
me abstrait, insista puissamment sur la nécessité
de
« faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais le kantisme a dévi
6384
, insista puissamment sur la nécessité de « faire
la
volonté de Dieu », non de la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvem
6385
uissamment sur la nécessité de « faire la volonté
de
Dieu », non de la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détour
6386
la nécessité de « faire la volonté de Dieu », non
de
la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détournant l’attentio
6387
nécessité de « faire la volonté de Dieu », non de
la
dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détournant l’attention d
6388
faire la volonté de Dieu », non de la dire. Mais
le
kantisme a dévié ce mouvement, détournant l’attention de l’acte — car
6389
Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détournant
l’
attention de l’acte — car tout acte est particulier — pour la porter s
6390
isme a dévié ce mouvement, détournant l’attention
de
l’acte — car tout acte est particulier — pour la porter sur l’intenti
6391
e a dévié ce mouvement, détournant l’attention de
l’
acte — car tout acte est particulier — pour la porter sur l’intention
6392
de l’acte — car tout acte est particulier — pour
la
porter sur l’intention qui relève du général. Ainsi le moralisme fut
6393
ar tout acte est particulier — pour la porter sur
l’
intention qui relève du général. Ainsi le moralisme fut une doctrine a
6394
rter sur l’intention qui relève du général. Ainsi
le
moralisme fut une doctrine abstraite du concret. Mais ses racines plo
6395
traite du concret. Mais ses racines plongent dans
la
vérité. Nous aussi, nous dirons qu’il faut « faire ». Nous ajoutons :
6396
qu’il faut « faire ». Nous ajoutons : tout ce que
l’
on fait se voit. L’acte le plus secret, fût-il même un silence, laisse
6397
». Nous ajoutons : tout ce que l’on fait se voit.
L’
acte le plus secret, fût-il même un silence, laisse une trace au visag
6398
ajoutons : tout ce que l’on fait se voit. L’acte
le
plus secret, fût-il même un silence, laisse une trace au visage de l’
6399
ût-il même un silence, laisse une trace au visage
de
l’homme, modifie sa forme existante. « La figure a été faite sur la v
6400
il même un silence, laisse une trace au visage de
l’
homme, modifie sa forme existante. « La figure a été faite sur la véri
6401
visage de l’homme, modifie sa forme existante. «
La
figure a été faite sur la vérité et la vérité a été reconnue sur la f
6402
e sa forme existante. « La figure a été faite sur
la
vérité et la vérité a été reconnue sur la figure » (Pascal, cité par
6403
istante. « La figure a été faite sur la vérité et
la
vérité a été reconnue sur la figure » (Pascal, cité par Ramuz). 72.
6404
ite sur la vérité et la vérité a été reconnue sur
la
figure » (Pascal, cité par Ramuz). 72. C’est là ce qu’il appelle sa
6405
onalistes, s’occupe à faire passer ses capitaux à
l’
étranger pour les mettre à l’abri du fisc. Ce qui est difficile, c’est
6406
upe à faire passer ses capitaux à l’étranger pour
les
mettre à l’abri du fisc. Ce qui est difficile, c’est de justifier une
6407
asser ses capitaux à l’étranger pour les mettre à
l’
abri du fisc. Ce qui est difficile, c’est de justifier une telle condu
6408
tre à l’abri du fisc. Ce qui est difficile, c’est
de
justifier une telle conduite… C’est alors que le psychologue entre en
6409
de justifier une telle conduite… C’est alors que
le
psychologue entre en action. 73. C’est le ton de la musique de Strav
6410
rs que le psychologue entre en action. 73. C’est
le
ton de la musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton de cré
6411
le psychologue entre en action. 73. C’est le ton
de
la musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton de création d
6412
psychologue entre en action. 73. C’est le ton de
la
musique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton de création du m
6413
entre en action. 73. C’est le ton de la musique
de
Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton de création du monde. 74.
6414
ique de Stravinsky, du Sacre et des Noces. Un ton
de
création du monde. 74. Dans les essais de Ramuz, ses tics de langage
6415
des Noces. Un ton de création du monde. 74. Dans
les
essais de Ramuz, ses tics de langage sont très apparents : excès de e
6416
Un ton de création du monde. 74. Dans les essais
de
Ramuz, ses tics de langage sont très apparents : excès de et, de il y
6417
du monde. 74. Dans les essais de Ramuz, ses tics
de
langage sont très apparents : excès de et, de il y a que, de singuliè
6418
, ses tics de langage sont très apparents : excès
de
et, de il y a que, de singulièrement (pris dans le sens de très), de
6419
ics de langage sont très apparents : excès de et,
de
il y a que, de singulièrement (pris dans le sens de très), de on veut
6420
sont très apparents : excès de et, de il y a que,
de
singulièrement (pris dans le sens de très), de on veut dire, etc. 75
6421
e et, de il y a que, de singulièrement (pris dans
le
sens de très), de on veut dire, etc. 75. On pourrait soutenir que l’
6422
il y a que, de singulièrement (pris dans le sens
de
très), de on veut dire, etc. 75. On pourrait soutenir que l’époque 1
6423
e, de singulièrement (pris dans le sens de très),
de
on veut dire, etc. 75. On pourrait soutenir que l’époque 1900-1910 f
6424
on veut dire, etc. 75. On pourrait soutenir que
l’
époque 1900-1910 fut « inactuelle » pour la grande masse de ceux qui l
6425
ir que l’époque 1900-1910 fut « inactuelle » pour
la
grande masse de ceux qui la vécurent. Et qu’elle n’eut d’actualité vé
6426
1900-1910 fut « inactuelle » pour la grande masse
de
ceux qui la vécurent. Et qu’elle n’eut d’actualité véritable que par
6427
t « inactuelle » pour la grande masse de ceux qui
la
vécurent. Et qu’elle n’eut d’actualité véritable que par et dans l’œu
6428
e masse de ceux qui la vécurent. Et qu’elle n’eut
d’
actualité véritable que par et dans l’œuvre de Proust, par exemple, ou
6429
’elle n’eut d’actualité véritable que par et dans
l’
œuvre de Proust, par exemple, ou, à un tout autre, point de vue, par e
6430
eut d’actualité véritable que par et dans l’œuvre
de
Proust, par exemple, ou, à un tout autre, point de vue, par et dans l
6431
e, ou, à un tout autre, point de vue, par et dans
l’
œuvre de Sorel et de Lénine. 76. Cette attitude est assez goethéenne.
6432
un tout autre, point de vue, par et dans l’œuvre
de
Sorel et de Lénine. 76. Cette attitude est assez goethéenne. Un sens
6433
re, point de vue, par et dans l’œuvre de Sorel et
de
Lénine. 76. Cette attitude est assez goethéenne. Un sens puissant de
6434
e attitude est assez goethéenne. Un sens puissant
de
l’organique empêchera toujours certains hommes de travailler activeme
6435
ttitude est assez goethéenne. Un sens puissant de
l’
organique empêchera toujours certains hommes de travailler activement
6436
de l’organique empêchera toujours certains hommes
de
travailler activement à consommer les ruptures nécessaires. Dans la m
6437
tains hommes de travailler activement à consommer
les
ruptures nécessaires. Dans la mesure où de tels hommes incarnent déjà
6438
vement à consommer les ruptures nécessaires. Dans
la
mesure où de tels hommes incarnent déjà les valeurs que la révolution
6439
ommer les ruptures nécessaires. Dans la mesure où
de
tels hommes incarnent déjà les valeurs que la révolution veut instaur
6440
. Dans la mesure où de tels hommes incarnent déjà
les
valeurs que la révolution veut instaurer, leur attitude m’apparaît ju
6441
où de tels hommes incarnent déjà les valeurs que
la
révolution veut instaurer, leur attitude m’apparaît justifiée non seu
6442
attitude m’apparaît justifiée non seulement dans
l’
absolu, mais aussi au regard de l’Histoire. 77. Avant Ramuz je ne voi
6443
seulement dans l’absolu, mais aussi au regard de
l’
Histoire. 77. Avant Ramuz je ne vois guère que Claudel pour avoir con
6444
laudel pour avoir conduit consciemment ce travail
d’
« autorisation » (Art poétique). Les philosophes y sont contraints pro
6445
ent ce travail d’« autorisation » (Art poétique).
Les
philosophes y sont contraints professionnellement pourrait-on dire. M
6446
anarchie sémantique. 78. Il dit des personnages
de
ses romans : « Je ne les aime pas en tant que « primitifs » comme on
6447
8. Il dit des personnages de ses romans : « Je ne
les
aime pas en tant que « primitifs » comme on semble le croire : il ne
6448
ime pas en tant que « primitifs » comme on semble
le
croire : il ne faut pas être seulement un primitif, il faut être auss
6449
, il faut être aussi un primitif. » Et d’ailleurs
la
nature dont il parle n’est pas la Nature du Rousseauisme, mais la nat
6450
» Et d’ailleurs la nature dont il parle n’est pas
la
Nature du Rousseauisme, mais la nature des choses. 79. Pour autant,
6451
l parle n’est pas la Nature du Rousseauisme, mais
la
nature des choses. 79. Pour autant, bien entendu, qu’il implique une
6452
tendu, qu’il implique une création, qu’il résulte
d’
une mise en présence effective de l’homme et de ce qui résiste à l’hom
6453
n, qu’il résulte d’une mise en présence effective
de
l’homme et de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activ
6454
qu’il résulte d’une mise en présence effective de
l’
homme et de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activism
6455
te d’une mise en présence effective de l’homme et
de
ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activisme au sens a
6456
sence effective de l’homme et de ce qui résiste à
l’
homme. C’est le contraire de l’activisme au sens américain, qui cherch
6457
de l’homme et de ce qui résiste à l’homme. C’est
le
contraire de l’activisme au sens américain, qui cherche partout la li
6458
t de ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire
de
l’activisme au sens américain, qui cherche partout la ligne de plus g
6459
e ce qui résiste à l’homme. C’est le contraire de
l’
activisme au sens américain, qui cherche partout la ligne de plus gran
6460
’activisme au sens américain, qui cherche partout
la
ligne de plus grande facilité. 80. Comme l’allemand dit : « Ernüchte
6461
tout la ligne de plus grande facilité. 80. Comme
l’
allemand dit : « Ernüchterung. » 81. Rimbaud, cité par Ramuz.
6462
L’
Art poétique de Claudel La création tout entière est un discours ad
6463
L’Art poétique
de
Claudel La création tout entière est un discours adressé à la créa
6464
L’Art poétique de Claudel
La
création tout entière est un discours adressé à la créature au moyen
6465
a création tout entière est un discours adressé à
la
créature au moyen de la créature : car un jour le redit au suivant, u
6466
est un discours adressé à la créature au moyen de
la
créature : car un jour le redit au suivant, une nuit l’annonce à l’au
6467
la créature au moyen de la créature : car un jour
le
redit au suivant, une nuit l’annonce à l’autre. Cette parole traverse
6468
ature : car un jour le redit au suivant, une nuit
l’
annonce à l’autre. Cette parole traverse tous les climats jusqu’aux co
6469
t l’annonce à l’autre. Cette parole traverse tous
les
climats jusqu’aux confins du monde, et l’on perçoit sa voix dans tous
6470
e tous les climats jusqu’aux confins du monde, et
l’
on perçoit sa voix dans tous les dialectes. Hamann (Paraphrase du Psa
6471
nfins du monde, et l’on perçoit sa voix dans tous
les
dialectes. Hamann (Paraphrase du Psaume 19.) De l’Art poétique de C
6472
es dialectes. Hamann (Paraphrase du Psaume 19.)
De
l’Art poétique de Claudel, qui domine toute son œuvre ultérieure, je
6473
dialectes. Hamann (Paraphrase du Psaume 19.) De
l’
Art poétique de Claudel, qui domine toute son œuvre ultérieure, je ret
6474
ann (Paraphrase du Psaume 19.) De l’Art poétique
de
Claudel, qui domine toute son œuvre ultérieure, je retiendrai d’abord
6475
retiendrai d’abord deux mots : « poétique » dans
le
titre, et « connaissance » qui s’inscrit à chaque page. La rumeur quo
6476
et « connaissance » qui s’inscrit à chaque page.
La
rumeur quotidienne tend à faire de « poète » une circonstance atténua
6477
à chaque page. La rumeur quotidienne tend à faire
de
« poète » une circonstance atténuante, au bénéfice du maladroit s’il
6478
fice du maladroit s’il est aimable. Ou bien c’est
l’
ornement de nos loisirs. Mais Claudel dit : l’art poétique est art de
6479
adroit s’il est aimable. Ou bien c’est l’ornement
de
nos loisirs. Mais Claudel dit : l’art poétique est art de faire. Un g
6480
est l’ornement de nos loisirs. Mais Claudel dit :
l’
art poétique est art de faire. Un gémissement célèbre, chez les clercs
6481
oisirs. Mais Claudel dit : l’art poétique est art
de
faire. Un gémissement célèbre, chez les clercs, déplore l’antipathie
6482
ue est art de faire. Un gémissement célèbre, chez
les
clercs, déplore l’antipathie tragique de la Vie et de la connaissance
6483
Un gémissement célèbre, chez les clercs, déplore
l’
antipathie tragique de la Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela
6484
e, chez les clercs, déplore l’antipathie tragique
de
la Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela. Et de cette dialecti
6485
chez les clercs, déplore l’antipathie tragique de
la
Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela. Et de cette dialectique
6486
lercs, déplore l’antipathie tragique de la Vie et
de
la connaissance. Ceci tuerait cela. Et de cette dialectique, on a tir
6487
cs, déplore l’antipathie tragique de la Vie et de
la
connaissance. Ceci tuerait cela. Et de cette dialectique, on a tiré q
6488
Vie et de la connaissance. Ceci tuerait cela. Et
de
cette dialectique, on a tiré quelques rayons d’in-octavos. Mais Claud
6489
t de cette dialectique, on a tiré quelques rayons
d’
in-octavos. Mais Claudel : « Vivre c’est connaître », « Se connaître,
6490
ec soi. »… Il ne s’agit évidemment, ici et là, ni
de
la même poésie ni de la même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre
6491
soi. »… Il ne s’agit évidemment, ici et là, ni de
la
même poésie ni de la même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre le
6492
it évidemment, ici et là, ni de la même poésie ni
de
la même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre le sens banal, le sen
6493
évidemment, ici et là, ni de la même poésie ni de
la
même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre le sens banal, le sens q
6494
e la même connaissance. ⁂ Claudel choisit, contre
le
sens banal, le sens qu’indiquent les étymologies. C’est-à-dire qu’il
6495
issance. ⁂ Claudel choisit, contre le sens banal,
le
sens qu’indiquent les étymologies. C’est-à-dire qu’il choisit de choi
6496
oisit, contre le sens banal, le sens qu’indiquent
les
étymologies. C’est-à-dire qu’il choisit de choisir, car l’étymologie
6497
quent les étymologies. C’est-à-dire qu’il choisit
de
choisir, car l’étymologie est trop loin d’être une science pour que l
6498
ogies. C’est-à-dire qu’il choisit de choisir, car
l’
étymologie est trop loin d’être une science pour que l’adoption même d
6499
hoisit de choisir, car l’étymologie est trop loin
d’
être une science pour que l’adoption même d’une « origine » soit autre
6500
mologie est trop loin d’être une science pour que
l’
adoption même d’une « origine » soit autre chose qu’un choix délibéré,
6501
loin d’être une science pour que l’adoption même
d’
une « origine » soit autre chose qu’un choix délibéré, — quand ce n’es
6502
as un profond calembour. « Il est permis à chacun
de
se servir de tel son qu’il lui plaît pour exprimer ses idées, pourvu
6503
calembour. « Il est permis à chacun de se servir
de
tel son qu’il lui plaît pour exprimer ses idées, pourvu qu’il en aver
6504
idées, pourvu qu’il en avertisse ». Cette phrase
de
la Logique de Port-Royal, dont Claudel s’il est réaliste doit récuser
6505
ées, pourvu qu’il en avertisse ». Cette phrase de
la
Logique de Port-Royal, dont Claudel s’il est réaliste doit récuser la
6506
qu’il en avertisse ». Cette phrase de la Logique
de
Port-Royal, dont Claudel s’il est réaliste doit récuser la principale
6507
oyal, dont Claudel s’il est réaliste doit récuser
la
principale82, peut néanmoins servir à préciser ce qui oppose la langu
6508
2, peut néanmoins servir à préciser ce qui oppose
la
langue d’un poète aux divers jargons de son temps ; c’est que l’une e
6509
anmoins servir à préciser ce qui oppose la langue
d’
un poète aux divers jargons de son temps ; c’est que l’une est une lan
6510
ui oppose la langue d’un poète aux divers jargons
de
son temps ; c’est que l’une est une langue « avertie », posant un per
6511
», posant un perpétuel avertissement, tandis que
les
autres ont plutôt l’air de résulter d’une série d’oublis d’avertir, d
6512
l avertissement, tandis que les autres ont plutôt
l’
air de résulter d’une série d’oublis d’avertir, d’une série de contrav
6513
tissement, tandis que les autres ont plutôt l’air
de
résulter d’une série d’oublis d’avertir, d’une série de contravention
6514
andis que les autres ont plutôt l’air de résulter
d’
une série d’oublis d’avertir, d’une série de contraventions dans l’imp
6515
s autres ont plutôt l’air de résulter d’une série
d’
oublis d’avertir, d’une série de contraventions dans l’impunité généra
6516
ont plutôt l’air de résulter d’une série d’oublis
d’
avertir, d’une série de contraventions dans l’impunité générale. Claud
6517
l’air de résulter d’une série d’oublis d’avertir,
d’
une série de contraventions dans l’impunité générale. Claudel montre p
6518
ulter d’une série d’oublis d’avertir, d’une série
de
contraventions dans l’impunité générale. Claudel montre partout son p
6519
lis d’avertir, d’une série de contraventions dans
l’
impunité générale. Claudel montre partout son parti pris, qui est de s
6520
e. Claudel montre partout son parti pris, qui est
de
s’en tenir aux origines, et à cette origine, entre plusieurs probable
6521
rigine, entre plusieurs probables, qui lui paraît
la
plus concrète, la plus active, la plus proche de la chose et du geste
6522
ieurs probables, qui lui paraît la plus concrète,
la
plus active, la plus proche de la chose et du geste. Poésie, de poiei
6523
qui lui paraît la plus concrète, la plus active,
la
plus proche de la chose et du geste. Poésie, de poiein, ce sera : fai
6524
plus concrète, la plus active, la plus proche de
la
chose et du geste. Poésie, de poiein, ce sera : faire. Connaître, de
6525
, la plus proche de la chose et du geste. Poésie,
de
poiein, ce sera : faire. Connaître, de cognoscere, sera : co-naître.
6526
e. Poésie, de poiein, ce sera : faire. Connaître,
de
cognoscere, sera : co-naître. Il faut savoir ce que parler veut dire.
6527
-naître. Il faut savoir ce que parler veut dire. (
D’
où l’on vient, où l’on va : tel est le sens.) Car le langage, parmi d’
6528
re. Il faut savoir ce que parler veut dire. (D’où
l’
on vient, où l’on va : tel est le sens.) Car le langage, parmi d’autre
6529
oir ce que parler veut dire. (D’où l’on vient, où
l’
on va : tel est le sens.) Car le langage, parmi d’autres fonctions, a
6530
veut dire. (D’où l’on vient, où l’on va : tel est
le
sens.) Car le langage, parmi d’autres fonctions, a celle-là de permet
6531
où l’on vient, où l’on va : tel est le sens.) Car
le
langage, parmi d’autres fonctions, a celle-là de permettre à nos pens
6532
le langage, parmi d’autres fonctions, a celle-là
de
permettre à nos pensées de circuler. Claudel se donne un règlement, e
6533
fonctions, a celle-là de permettre à nos pensées
de
circuler. Claudel se donne un règlement, et il observe les signaux. L
6534
ler. Claudel se donne un règlement, et il observe
les
signaux. Les autres (voyez leurs journaux) se sont jetés dans un énor
6535
se donne un règlement, et il observe les signaux.
Les
autres (voyez leurs journaux) se sont jetés dans un énorme embouteill
6536
llage, il n’y a plus qu’à se laisser pousser dans
le
sens incertain de la masse. Or ce sens, tellement incertain qu’il en
6537
us qu’à se laisser pousser dans le sens incertain
de
la masse. Or ce sens, tellement incertain qu’il en devient presque in
6538
qu’à se laisser pousser dans le sens incertain de
la
masse. Or ce sens, tellement incertain qu’il en devient presque indéf
6539
ien n’avance, c’est un sur-place exaspérant, tous
les
moteurs sont débrayés) ce sens partout évanouissant n’en est pas moin
6540
) ce sens partout évanouissant n’en est pas moins
le
sens « commun » — voire même, par antiphrase, le sens « courant ». Da
6541
le sens « commun » — voire même, par antiphrase,
le
sens « courant ». Dans cette affaire, celui qui sait où il va risque
6542
te affaire, celui qui sait où il va risque encore
d’
augmenter l’embarras, et de se faire copieusement houspiller. Et pourt
6543
celui qui sait où il va risque encore d’augmenter
l’
embarras, et de se faire copieusement houspiller. Et pourtant, c’est l
6544
où il va risque encore d’augmenter l’embarras, et
de
se faire copieusement houspiller. Et pourtant, c’est lui seul qui dét
6545
uspiller. Et pourtant, c’est lui seul qui détient
la
méthode efficace pour en sortir… Mais quittons là cette métaphore ava
6546
’aille aussi s’embouteiller83. Ou encore essayons
de
la traduire. Les modes, l’usage, l’usure des mots, aggravés par la pr
6547
lle aussi s’embouteiller83. Ou encore essayons de
la
traduire. Les modes, l’usage, l’usure des mots, aggravés par la press
6548
mbouteiller83. Ou encore essayons de la traduire.
Les
modes, l’usage, l’usure des mots, aggravés par la presse et par la po
6549
83. Ou encore essayons de la traduire. Les modes,
l’
usage, l’usure des mots, aggravés par la presse et par la politique, o
6550
core essayons de la traduire. Les modes, l’usage,
l’
usure des mots, aggravés par la presse et par la politique, ont peu à
6551
es modes, l’usage, l’usure des mots, aggravés par
la
presse et par la politique, ont peu à peu fait passer pour communes d
6552
, l’usure des mots, aggravés par la presse et par
la
politique, ont peu à peu fait passer pour communes des significations
6553
munes des significations qui à vrai dire, et dans
le
fait, ruinent les bases de la communauté. On convient de s’entendre s
6554
cations qui à vrai dire, et dans le fait, ruinent
les
bases de la communauté. On convient de s’entendre sur des malentendus
6555
i à vrai dire, et dans le fait, ruinent les bases
de
la communauté. On convient de s’entendre sur des malentendus. Tout le
6556
vrai dire, et dans le fait, ruinent les bases de
la
communauté. On convient de s’entendre sur des malentendus. Tout le mo
6557
, ruinent les bases de la communauté. On convient
de
s’entendre sur des malentendus. Tout le monde parle d’esprit sans nul
6558
entendre sur des malentendus. Tout le monde parle
d’
esprit sans nulle définition, sans déclarer ce que le mot sous-entend
6559
sprit sans nulle définition, sans déclarer ce que
le
mot sous-entend et qui se révélerait le plus souvent absurdement cont
6560
er ce que le mot sous-entend et qui se révélerait
le
plus souvent absurdement contradictoire. À ce prix l’on nourrit une p
6561
lus souvent absurdement contradictoire. À ce prix
l’
on nourrit une paix sans racines. (Alors que toute communauté réelle n
6562
racines. (Alors que toute communauté réelle naît
d’
une entente passionnée sur le sens de certains maîtres-mots : esprit,
6563
mmunauté réelle naît d’une entente passionnée sur
le
sens de certains maîtres-mots : esprit, nation, révolution, salut…) E
6564
réelle naît d’une entente passionnée sur le sens
de
certains maîtres-mots : esprit, nation, révolution, salut…) Et, comme
6565
comme pour protéger ces conventions précaires, on
les
rend aussi vagues et abstraites qu’on le peut. Opération inverse de c
6566
res, on les rend aussi vagues et abstraites qu’on
le
peut. Opération inverse de celle du poète : on s’arrête à l’acceptati
6567
es et abstraites qu’on le peut. Opération inverse
de
celle du poète : on s’arrête à l’acceptation neutre, la moins active,
6568
ération inverse de celle du poète : on s’arrête à
l’
acceptation neutre, la moins active, la plus anecdotique — rompant ain
6569
le du poète : on s’arrête à l’acceptation neutre,
la
moins active, la plus anecdotique — rompant ainsi le contact immédiat
6570
s’arrête à l’acceptation neutre, la moins active,
la
plus anecdotique — rompant ainsi le contact immédiat entre le nom et
6571
moins active, la plus anecdotique — rompant ainsi
le
contact immédiat entre le nom et la chose qu’il exprime, entre le ver
6572
dotique — rompant ainsi le contact immédiat entre
le
nom et la chose qu’il exprime, entre le verbe et l’acte qu’il command
6573
rompant ainsi le contact immédiat entre le nom et
la
chose qu’il exprime, entre le verbe et l’acte qu’il commande, entre l
6574
iat entre le nom et la chose qu’il exprime, entre
le
verbe et l’acte qu’il commande, entre le parler et le faire, entre la
6575
nom et la chose qu’il exprime, entre le verbe et
l’
acte qu’il commande, entre le parler et le faire, entre la pensée et l
6576
e, entre le verbe et l’acte qu’il commande, entre
le
parler et le faire, entre la pensée et la main. Connaître commande na
6577
erbe et l’acte qu’il commande, entre le parler et
le
faire, entre la pensée et la main. Connaître commande naître ; compre
6578
u’il commande, entre le parler et le faire, entre
la
pensée et la main. Connaître commande naître ; comprendre : entraîner
6579
, entre le parler et le faire, entre la pensée et
la
main. Connaître commande naître ; comprendre : entraîner avec soi ; a
6580
out porte à conséquence, tout appelle, et d’abord
la
parole ! Mais l’usure des mots les édente, notre langage est débrayé.
6581
quence, tout appelle, et d’abord la parole ! Mais
l’
usure des mots les édente, notre langage est débrayé. Comment rétablir
6582
lle, et d’abord la parole ! Mais l’usure des mots
les
édente, notre langage est débrayé. Comment rétablir le contact ? Clau
6583
ente, notre langage est débrayé. Comment rétablir
le
contact ? Claudel n’écrira pas : je vais vous expliquer cela claireme
6584
vous expliquer cela clairement, mais : « Tel est
le
mystère qu’il s’agit de reporter sur le papier de l’encre la plus noi
6585
irement, mais : « Tel est le mystère qu’il s’agit
de
reporter sur le papier de l’encre la plus noire. » Au lieu de : Réflé
6586
« Tel est le mystère qu’il s’agit de reporter sur
le
papier de l’encre la plus noire. » Au lieu de : Réfléchissons, analys
6587
le mystère qu’il s’agit de reporter sur le papier
de
l’encre la plus noire. » Au lieu de : Réfléchissons, analysons : « Ru
6588
mystère qu’il s’agit de reporter sur le papier de
l’
encre la plus noire. » Au lieu de : Réfléchissons, analysons : « Rumin
6589
qu’il s’agit de reporter sur le papier de l’encre
la
plus noire. » Au lieu de : Réfléchissons, analysons : « Ruminons la b
6590
u lieu de : Réfléchissons, analysons : « Ruminons
la
bouchée intelligible ». Toujours une chose-image, au lieu d’une formu
6591
urs une chose-image, au lieu d’une formule faite,
d’
un terme abstrait. C’est le style du livre de Job. Cependant cet effor
6592
u d’une formule faite, d’un terme abstrait. C’est
le
style du livre de Job. Cependant cet effort de Claudel, restituant à
6593
ite, d’un terme abstrait. C’est le style du livre
de
Job. Cependant cet effort de Claudel, restituant à chaque mot son sen
6594
st le style du livre de Job. Cependant cet effort
de
Claudel, restituant à chaque mot son sens le plus poignant, par là mê
6595
fort de Claudel, restituant à chaque mot son sens
le
plus poignant, par là même le plus apte à ranimer une communion vivan
6596
chaque mot son sens le plus poignant, par là même
le
plus apte à ranimer une communion vivante entre les hommes, se trouve
6597
e plus apte à ranimer une communion vivante entre
les
hommes, se trouve produire exactement l’effet contraire : son succès
6598
e entre les hommes, se trouve produire exactement
l’
effet contraire : son succès même va s’inscrire dans une œuvre incommu
6599
ble au très grand nombre. Rendre au mot sa valeur
d’
appel, appeler sans cesse à grands cris l’univers (cette « version à l
6600
valeur d’appel, appeler sans cesse à grands cris
l’
univers (cette « version à l’unité »), la plénitude, le rassemblement
6601
cesse à grands cris l’univers (cette « version à
l’
unité »), la plénitude, le rassemblement de tous les êtres, le branle-
6602
nds cris l’univers (cette « version à l’unité »),
la
plénitude, le rassemblement de tous les êtres, le branle-bas de toute
6603
vers (cette « version à l’unité »), la plénitude,
le
rassemblement de tous les êtres, le branle-bas de toute la création v
6604
sion à l’unité »), la plénitude, le rassemblement
de
tous les êtres, le branle-bas de toute la création vers son achèvemen
6605
’unité »), la plénitude, le rassemblement de tous
les
êtres, le branle-bas de toute la création vers son achèvement intelli
6606
la plénitude, le rassemblement de tous les êtres,
le
branle-bas de toute la création vers son achèvement intelligible, c’e
6607
le rassemblement de tous les êtres, le branle-bas
de
toute la création vers son achèvement intelligible, c’est là vraiment
6608
blement de tous les êtres, le branle-bas de toute
la
création vers son achèvement intelligible, c’est là vraiment « poétis
6609
ble, c’est là vraiment « poétiser », collaborer à
l’
ouvrage de Dieu, et recréer la catholicité. Mais c’est aussi dans le m
6610
là vraiment « poétiser », collaborer à l’ouvrage
de
Dieu, et recréer la catholicité. Mais c’est aussi dans le monde d’auj
6611
ser », collaborer à l’ouvrage de Dieu, et recréer
la
catholicité. Mais c’est aussi dans le monde d’aujourd’hui, se condamn
6612
et recréer la catholicité. Mais c’est aussi dans
le
monde d’aujourd’hui, se condamner à n’être pas compris. Paradoxe d’un
6613
er la catholicité. Mais c’est aussi dans le monde
d’
aujourd’hui, se condamner à n’être pas compris. Paradoxe d’un génie «
6614
’hui, se condamner à n’être pas compris. Paradoxe
d’
un génie « catholique », isolé de la foule des hommes, par ce qui mani
6615
ompris. Paradoxe d’un génie « catholique », isolé
de
la foule des hommes, par ce qui manifeste, justement sa volonté de ca
6616
ris. Paradoxe d’un génie « catholique », isolé de
la
foule des hommes, par ce qui manifeste, justement sa volonté de catho
6617
ommes, par ce qui manifeste, justement sa volonté
de
catholicité ! ⁂ Non qu’il soit méconnu, bien sûr. Mais parmi tant d’a
6618
Non qu’il soit méconnu, bien sûr. Mais parmi tant
d’
admirateurs, combien connaissent à la raison de ses beautés, énoncées
6619
s parmi tant d’admirateurs, combien connaissent à
la
raison de ses beautés, énoncées dans l’Art poétique ? De cet ouvrage
6620
nt d’admirateurs, combien connaissent à la raison
de
ses beautés, énoncées dans l’Art poétique ? De cet ouvrage très sévèr
6621
aissent à la raison de ses beautés, énoncées dans
l’
Art poétique ? De cet ouvrage très sévère, et sublime en tant de passa
6622
on de ses beautés, énoncées dans l’Art poétique ?
De
cet ouvrage très sévère, et sublime en tant de passages, combien acce
6623
ublime en tant de passages, combien accepteraient
l’
inquisition ? Qu’on ne dise pas que la philosophie d’un grand poète im
6624
cepteraient l’inquisition ? Qu’on ne dise pas que
la
philosophie d’un grand poète importe moins que son humanité, que son
6625
nquisition ? Qu’on ne dise pas que la philosophie
d’
un grand poète importe moins que son humanité, que son lyrisme, ou que
6626
anité, que son lyrisme, ou que ce je ne sais quoi
de
bouleversant obscurément qui saisit l’auditeur le plus profane de Têt
6627
sais quoi de bouleversant obscurément qui saisit
l’
auditeur le plus profane de Tête d’or. Ce serait aggraver d’une sottis
6628
de bouleversant obscurément qui saisit l’auditeur
le
plus profane de Tête d’or. Ce serait aggraver d’une sottise cette Sép
6629
obscurément qui saisit l’auditeur le plus profane
de
Tête d’or. Ce serait aggraver d’une sottise cette Séparation, notre p
6630
ent qui saisit l’auditeur le plus profane de Tête
d’
or. Ce serait aggraver d’une sottise cette Séparation, notre péché, co
6631
le plus profane de Tête d’or. Ce serait aggraver
d’
une sottise cette Séparation, notre péché, contre laquelle toute l’œuv
6632
te Séparation, notre péché, contre laquelle toute
l’
œuvre de Claudel se soulève à l’appel de la Joie. Le monde qu’interprè
6633
ation, notre péché, contre laquelle toute l’œuvre
de
Claudel se soulève à l’appel de la Joie. Le monde qu’interprète l’Art
6634
re laquelle toute l’œuvre de Claudel se soulève à
l’
appel de la Joie. Le monde qu’interprète l’Art poétique ne connaît pas
6635
lle toute l’œuvre de Claudel se soulève à l’appel
de
la Joie. Le monde qu’interprète l’Art poétique ne connaît pas Descart
6636
toute l’œuvre de Claudel se soulève à l’appel de
la
Joie. Le monde qu’interprète l’Art poétique ne connaît pas Descartes
6637
œuvre de Claudel se soulève à l’appel de la Joie.
Le
monde qu’interprète l’Art poétique ne connaît pas Descartes le divise
6638
lève à l’appel de la Joie. Le monde qu’interprète
l’
Art poétique ne connaît pas Descartes le diviseur, ne connaît pas de l
6639
nterprète l’Art poétique ne connaît pas Descartes
le
diviseur, ne connaît pas de localisation du spirituel, ne connaît pas
6640
connaît pas Descartes le diviseur, ne connaît pas
de
localisation du spirituel, ne connaît pas de lois mais seulement des
6641
pas de localisation du spirituel, ne connaît pas
de
lois mais seulement des formes. C’est un monde en recréation perpétue
6642
out sa fin, complément ou efférence, sa part dans
la
composition de l’image, le mot qui profère son sens. » C’est un unive
6643
plément ou efférence, sa part dans la composition
de
l’image, le mot qui profère son sens. » C’est un univers du discours,
6644
ment ou efférence, sa part dans la composition de
l’
image, le mot qui profère son sens. » C’est un univers du discours, où
6645
fférence, sa part dans la composition de l’image,
le
mot qui profère son sens. » C’est un univers du discours, où les obje
6646
fère son sens. » C’est un univers du discours, où
les
objets qui « veulent dire » s’assemblent en propositions (à l’homme),
6647
« veulent dire » s’assemblent en propositions (à
l’
homme), seul discours proprement cohérent, puisqu’il ne tire ses règle
6648
puisqu’il ne tire ses règles et sa nécessité que
de
la fin totale qu’il glorifie. Ce n’est pas notre monde tel qu’il est
6649
isqu’il ne tire ses règles et sa nécessité que de
la
fin totale qu’il glorifie. Ce n’est pas notre monde tel qu’il est 84
6650
e monde tel qu’il est sauvé, relié solidement par
la
Promesse et remis en marche vers elle, — le monde retrouvé dans l’ant
6651
t par la Promesse et remis en marche vers elle, —
le
monde retrouvé dans l’anticipation de l’enthousiasme poétique. Divise
6652
mis en marche vers elle, — le monde retrouvé dans
l’
anticipation de l’enthousiasme poétique. Diviser, séparer, isoler, fai
6653
ers elle, — le monde retrouvé dans l’anticipation
de
l’enthousiasme poétique. Diviser, séparer, isoler, faire scission, ce
6654
elle, — le monde retrouvé dans l’anticipation de
l’
enthousiasme poétique. Diviser, séparer, isoler, faire scission, ce n’
6655
cartésien ; et Descartes n’a fait qu’enregistrer
les
effets antipoétiques d’un relâchement originel. Rompre le lien de l’h
6656
n’a fait qu’enregistrer les effets antipoétiques
d’
un relâchement originel. Rompre le lien de l’homme avec son origine, c
6657
s antipoétiques d’un relâchement originel. Rompre
le
lien de l’homme avec son origine, c’est rompre aussi sa communion ave
6658
étiques d’un relâchement originel. Rompre le lien
de
l’homme avec son origine, c’est rompre aussi sa communion avec la fin
6659
ques d’un relâchement originel. Rompre le lien de
l’
homme avec son origine, c’est rompre aussi sa communion avec la fin un
6660
son origine, c’est rompre aussi sa communion avec
la
fin universelle. Alors l’homme se complaît dans une fin qu’il fait si
6661
aussi sa communion avec la fin universelle. Alors
l’
homme se complaît dans une fin qu’il fait sienne, c’est-à-dire qu’il s
6662
t-à-dire qu’il s’isole et s’abstrait du mouvement
de
la Création. « Et c’est pourquoi une fin lui fut en effet donnée » —
6663
-dire qu’il s’isole et s’abstrait du mouvement de
la
Création. « Et c’est pourquoi une fin lui fut en effet donnée » — qui
6664
lui fut en effet donnée » — qui est sa mort. Mais
l’
œuvre du poète, la vocation de l’homme, la charité cosmique de la pers
6665
onnée » — qui est sa mort. Mais l’œuvre du poète,
la
vocation de l’homme, la charité cosmique de la personne chrétienne id
6666
i est sa mort. Mais l’œuvre du poète, la vocation
de
l’homme, la charité cosmique de la personne chrétienne identiquement,
6667
st sa mort. Mais l’œuvre du poète, la vocation de
l’
homme, la charité cosmique de la personne chrétienne identiquement, c’
6668
t. Mais l’œuvre du poète, la vocation de l’homme,
la
charité cosmique de la personne chrétienne identiquement, c’est alors
6669
oète, la vocation de l’homme, la charité cosmique
de
la personne chrétienne identiquement, c’est alors d’embrasser d’un se
6670
e, la vocation de l’homme, la charité cosmique de
la
personne chrétienne identiquement, c’est alors d’embrasser d’un seul
6671
la personne chrétienne identiquement, c’est alors
d’
embrasser d’un seul geste, de réunir, de relancer vers sa vraie fin to
6672
chrétienne identiquement, c’est alors d’embrasser
d’
un seul geste, de réunir, de relancer vers sa vraie fin tout ce qu’une
6673
quement, c’est alors d’embrasser d’un seul geste,
de
réunir, de relancer vers sa vraie fin tout ce qu’une durée mauvaise a
6674
est alors d’embrasser d’un seul geste, de réunir,
de
relancer vers sa vraie fin tout ce qu’une durée mauvaise a disjoint e
6675
qu’une durée mauvaise a disjoint et altéré. « Car
l’
attente ardente de la Création, attend la révélation des enfants de Di
6676
ise a disjoint et altéré. « Car l’attente ardente
de
la Création, attend la révélation des enfants de Dieu, parce que ce n
6677
a disjoint et altéré. « Car l’attente ardente de
la
Création, attend la révélation des enfants de Dieu, parce que ce n’es
6678
é. « Car l’attente ardente de la Création, attend
la
révélation des enfants de Dieu, parce que ce n’est pas de son propre
6679
de la Création, attend la révélation des enfants
de
Dieu, parce que ce n’est pas de son propre gré qu’elle a été assujett
6680
ation des enfants de Dieu, parce que ce n’est pas
de
son propre gré qu’elle a été assujettie à vanité » (Rom. VIII, 19-20)
6681
om. VIII, 19-20). Ne fût-ce que par son style, et
l’
intention, partout, qu’il manifeste avec puissance, Claudel répond à l
6682
qu’il manifeste avec puissance, Claudel répond à
la
proposition universelle. Qu’on parle alors de procédé, si l’on y tien
6683
d à la proposition universelle. Qu’on parle alors
de
procédé, si l’on y tient, mais il faut en comprendre l’office. Traite
6684
ion universelle. Qu’on parle alors de procédé, si
l’
on y tient, mais il faut en comprendre l’office. Traiter chaque mot se
6685
cédé, si l’on y tient, mais il faut en comprendre
l’
office. Traiter chaque mot selon la chose qu’il représente tout d’abor
6686
en comprendre l’office. Traiter chaque mot selon
la
chose qu’il représente tout d’abord, rendre un corps et refaire des r
6687
ps et refaire des racines matérielles aux dérivés
les
plus exsangues, c’est rénover l’action cosmique de la parole. Comment
6688
les aux dérivés les plus exsangues, c’est rénover
l’
action cosmique de la parole. Comment cela ? « Le mot appelle, provoqu
6689
s plus exsangues, c’est rénover l’action cosmique
de
la parole. Comment cela ? « Le mot appelle, provoque en nous l’état d
6690
lus exsangues, c’est rénover l’action cosmique de
la
parole. Comment cela ? « Le mot appelle, provoque en nous l’état de c
6691
l’action cosmique de la parole. Comment cela ? «
Le
mot appelle, provoque en nous l’état de co-naissance qui répond à la
6692
Comment cela ? « Le mot appelle, provoque en nous
l’
état de co-naissance qui répond à la présence sensible des choses même
6693
cela ? « Le mot appelle, provoque en nous l’état
de
co-naissance qui répond à la présence sensible des choses mêmes ». Le
6694
voque en nous l’état de co-naissance qui répond à
la
présence sensible des choses mêmes ». Le nom, qui désigne la chose, a
6695
répond à la présence sensible des choses mêmes ».
Le
nom, qui désigne la chose, appelle un geste de l’homme pour cette cho
6696
sensible des choses mêmes ». Le nom, qui désigne
la
chose, appelle un geste de l’homme pour cette chose. Le verbe, désign
6697
». Le nom, qui désigne la chose, appelle un geste
de
l’homme pour cette chose. Le verbe, désignant ce geste appelle une ph
6698
Le nom, qui désigne la chose, appelle un geste de
l’
homme pour cette chose. Le verbe, désignant ce geste appelle une phras
6699
se, appelle un geste de l’homme pour cette chose.
Le
verbe, désignant ce geste appelle une phrase, un rythme d’actes conce
6700
désignant ce geste appelle une phrase, un rythme
d’
actes concertés. Ainsi l’homme se trouve mis « en communication avec l
6701
le une phrase, un rythme d’actes concertés. Ainsi
l’
homme se trouve mis « en communication avec la source continue qu’il c
6702
nsi l’homme se trouve mis « en communication avec
la
source continue qu’il contient en lui dans son être : son geste n’est
6703
t en lui dans son être : son geste n’est plus que
la
traduction, dans l’univers matériel, du sanglot de l’origine ». En mê
6704
re : son geste n’est plus que la traduction, dans
l’
univers matériel, du sanglot de l’origine ». En même temps que la chos
6705
a traduction, dans l’univers matériel, du sanglot
de
l’origine ». En même temps que la chose qui le provoque, le verbe exp
6706
raduction, dans l’univers matériel, du sanglot de
l’
origine ». En même temps que la chose qui le provoque, le verbe exprim
6707
iel, du sanglot de l’origine ». En même temps que
la
chose qui le provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme
6708
ot de l’origine ». En même temps que la chose qui
le
provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme qui le profèr
6709
ne ». En même temps que la chose qui le provoque,
le
verbe exprime ainsi la vocation de l’homme qui le profère. « L’acte p
6710
la chose qui le provoque, le verbe exprime ainsi
la
vocation de l’homme qui le profère. « L’acte par lequel l’homme attes
6711
i le provoque, le verbe exprime ainsi la vocation
de
l’homme qui le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la perman
6712
e provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de
l’
homme qui le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la permanenc
6713
le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme qui
le
profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la permanence des choses
6714
me ainsi la vocation de l’homme qui le profère. «
L’
acte par lequel l’homme atteste la permanence des choses, par lequel,
6715
on de l’homme qui le profère. « L’acte par lequel
l’
homme atteste la permanence des choses, par lequel, en dehors du temps
6716
i le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste
la
permanence des choses, par lequel, en dehors du temps, en dehors des
6717
des circonstances et causes secondes, il formule
l’
ensemble des conditions permanentes dont la réunion donne à chaque cho
6718
ormule l’ensemble des conditions permanentes dont
la
réunion donne à chaque chose son droit de devenir présente à l’esprit
6719
es dont la réunion donne à chaque chose son droit
de
devenir présente à l’esprit, par lequel il la conçoit dans son cœur,
6720
ne à chaque chose son droit de devenir présente à
l’
esprit, par lequel il la conçoit dans son cœur, et répète l’ordre qui
6721
oit de devenir présente à l’esprit, par lequel il
la
conçoit dans son cœur, et répète l’ordre qui l’a créée, s’appelle la
6722
par lequel il la conçoit dans son cœur, et répète
l’
ordre qui l’a créée, s’appelle la parole. » Nous voici donc « chargés
6723
l la conçoit dans son cœur, et répète l’ordre qui
l’
a créée, s’appelle la parole. » Nous voici donc « chargés du rôle d’or
6724
cœur, et répète l’ordre qui l’a créée, s’appelle
la
parole. » Nous voici donc « chargés du rôle d’origine ». L’homme est
6725
le la parole. » Nous voici donc « chargés du rôle
d’
origine ». L’homme est le « sceau de l’authenticité ». Il est, par son
6726
» Nous voici donc « chargés du rôle d’origine ».
L’
homme est le « sceau de l’authenticité ». Il est, par son action recré
6727
i donc « chargés du rôle d’origine ». L’homme est
le
« sceau de l’authenticité ». Il est, par son action recréatrice, une
6728
argés du rôle d’origine ». L’homme est le « sceau
de
l’authenticité ». Il est, par son action recréatrice, une étymologie
6729
és du rôle d’origine ». L’homme est le « sceau de
l’
authenticité ». Il est, par son action recréatrice, une étymologie viv
6730
ar son action recréatrice, une étymologie vivante
de
tout ce qui est. Et maintenant, pour se connaître il lui suffit d’agi
6731
t. Et maintenant, pour se connaître il lui suffit
d’
agir sa vocation. Dans l’acte conscient de la fin qui l’englobe, il n’
6732
connaître il lui suffit d’agir sa vocation. Dans
l’
acte conscient de la fin qui l’englobe, il n’y a plus de distinction d
6733
suffit d’agir sa vocation. Dans l’acte conscient
de
la fin qui l’englobe, il n’y a plus de distinction du matériel et du
6734
ffit d’agir sa vocation. Dans l’acte conscient de
la
fin qui l’englobe, il n’y a plus de distinction du matériel et du spi
6735
sa vocation. Dans l’acte conscient de la fin qui
l’
englobe, il n’y a plus de distinction du matériel et du spirituel. L’h
6736
conscient de la fin qui l’englobe, il n’y a plus
de
distinction du matériel et du spirituel. L’homme « se connaît donc à
6737
plus de distinction du matériel et du spirituel.
L’
homme « se connaît donc à son pas et à l’extension de ses mains, à la
6738
irituel. L’homme « se connaît donc à son pas et à
l’
extension de ses mains, à la facilité plusoumoindrea qu’il éprouve à s
6739
omme « se connaît donc à son pas et à l’extension
de
ses mains, à la facilité plusoumoindrea qu’il éprouve à se servir des
6740
t donc à son pas et à l’extension de ses mains, à
la
facilité plusoumoindrea qu’il éprouve à se servir des instruments don
6741
’il éprouve à se servir des instruments dont il a
la
propriété. » Et son corps lui est comme « un document où il suit les
6742
son corps lui est comme « un document où il suit
les
œuvres de l’esprit qui le remue ». Penser dans le train de la créatio
6743
lui est comme « un document où il suit les œuvres
de
l’esprit qui le remue ». Penser dans le train de la création, reforme
6744
est comme « un document où il suit les œuvres de
l’
esprit qui le remue ». Penser dans le train de la création, reformer s
6745
un document où il suit les œuvres de l’esprit qui
le
remue ». Penser dans le train de la création, reformer sans cesse tou
6746
es œuvres de l’esprit qui le remue ». Penser dans
le
train de la création, reformer sans cesse toutes les formes selon l’i
6747
de l’esprit qui le remue ». Penser dans le train
de
la création, reformer sans cesse toutes les formes selon l’intention
6748
l’esprit qui le remue ». Penser dans le train de
la
création, reformer sans cesse toutes les formes selon l’intention qu’
6749
train de la création, reformer sans cesse toutes
les
formes selon l’intention qu’elles expriment, c’est proprement penser
6750
tion, reformer sans cesse toutes les formes selon
l’
intention qu’elles expriment, c’est proprement penser avec les mains.
6751
proprement penser avec les mains. Au sixième jour
de
sa Semaine, Du Bartas parlant de ses mains les appelle, assez curieus
6752
Au sixième jour de sa Semaine, Du Bartas parlant
de
ses mains les appelle, assez curieusement, d’abord : « Singes de l’Ét
6753
our de sa Semaine, Du Bartas parlant de ses mains
les
appelle, assez curieusement, d’abord : « Singes de l’Éternel » et aus
6754
s appelle, assez curieusement, d’abord : « Singes
de
l’Éternel » et aussitôt : « Ministres de l’esprit ». Ô singerie génia
6755
ppelle, assez curieusement, d’abord : « Singes de
l’
Éternel » et aussitôt : « Ministres de l’esprit ». Ô singerie géniale
6756
« Singes de l’Éternel » et aussitôt : « Ministres
de
l’esprit ». Ô singerie géniale et ministère manifeste ! Art poétique,
6757
inges de l’Éternel » et aussitôt : « Ministres de
l’
esprit ». Ô singerie géniale et ministère manifeste ! Art poétique, ar
6758
éniale et ministère manifeste ! Art poétique, art
de
refaire le monde — tel que Dieu l’a connu de toute éternité ! 82. E
6759
inistère manifeste ! Art poétique, art de refaire
le
monde — tel que Dieu l’a connu de toute éternité ! 82. En effet la
6760
poétique, art de refaire le monde — tel que Dieu
l’
a connu de toute éternité ! 82. En effet la citation du Cratyle qu’i
6761
art de refaire le monde — tel que Dieu l’a connu
de
toute éternité ! 82. En effet la citation du Cratyle qu’il donne da
6762
Dieu l’a connu de toute éternité ! 82. En effet
la
citation du Cratyle qu’il donne dans l’Art poétique (p. 172) dit exac
6763
En effet la citation du Cratyle qu’il donne dans
l’
Art poétique (p. 172) dit exactement le contraire. 83. On pourrait en
6764
donne dans l’Art poétique (p. 172) dit exactement
le
contraire. 83. On pourrait en tirer d’autres suites : faut-il attend
6765
t en tirer d’autres suites : faut-il attendre que
les
flics s’en mêlent, et viennent « mettre au pas » le langage — ou saur
6766
flics s’en mêlent, et viennent « mettre au pas »
le
langage — ou saurons-nous à temps nous débrouiller et nous entendre l
6767
ller et nous entendre librement ? 84. Il importe
de
le souligner, précisément à propos de Claudel que sa théologie thomis
6768
r et nous entendre librement ? 84. Il importe de
le
souligner, précisément à propos de Claudel que sa théologie thomiste
6769
l que sa théologie thomiste entraîne parfois dans
de
graves équivoques. Nulle magie, nulle poésie sacramentale, ne peut co
6770
oésie sacramentale, ne peut combler effectivement
l’
abîme créé par le péché originel entre la nature et la grâce. L’Évangi
6771
e, ne peut combler effectivement l’abîme créé par
le
péché originel entre la nature et la grâce. L’Évangile nous le dit fo
6772
tivement l’abîme créé par le péché originel entre
la
nature et la grâce. L’Évangile nous le dit formellement : la chair n’
6773
îme créé par le péché originel entre la nature et
la
grâce. L’Évangile nous le dit formellement : la chair n’héritera pas
6774
ar le péché originel entre la nature et la grâce.
L’
Évangile nous le dit formellement : la chair n’héritera pas le Royaume
6775
inel entre la nature et la grâce. L’Évangile nous
le
dit formellement : la chair n’héritera pas le Royaume à venir. a. Ai
6776
t la grâce. L’Évangile nous le dit formellement :
la
chair n’héritera pas le Royaume à venir. a. Ainsi orthographié dans
6777
ous le dit formellement : la chair n’héritera pas
le
Royaume à venir. a. Ainsi orthographié dans les différentes éditions
6778
s le Royaume à venir. a. Ainsi orthographié dans
les
différentes éditions publiées
6779
8.Le romantisme allemand ILe Rêve et
la
mystique La conscience claire est la première conquête spirituelle
6780
omantisme allemand ILe Rêve et la mystique
La
conscience claire est la première conquête spirituelle des hommes ang
6781
ère conquête spirituelle des hommes angoissés par
le
mystère d’une Nature hostile et mouvante. La parole de raison qui dis
6782
e spirituelle des hommes angoissés par le mystère
d’
une Nature hostile et mouvante. La parole de raison qui distingue les
6783
par le mystère d’une Nature hostile et mouvante.
La
parole de raison qui distingue les choses, les arrête et les identifi
6784
stère d’une Nature hostile et mouvante. La parole
de
raison qui distingue les choses, les arrête et les identifie, apparaî
6785
le et mouvante. La parole de raison qui distingue
les
choses, les arrête et les identifie, apparaît comme une délivrance, u
6786
te. La parole de raison qui distingue les choses,
les
arrête et les identifie, apparaît comme une délivrance, une victoire
6787
de raison qui distingue les choses, les arrête et
les
identifie, apparaît comme une délivrance, une victoire sur le chaos p
6788
, apparaît comme une délivrance, une victoire sur
le
chaos panique. Mais cette victoire, lorsqu’elle est trop complète lai
6789
te victoire, lorsqu’elle est trop complète laisse
l’
homme sur un sentiment de déception et d’indicible appauvrissement. Le
6790
est trop complète laisse l’homme sur un sentiment
de
déception et d’indicible appauvrissement. Le monde rationnel est rass
6791
e laisse l’homme sur un sentiment de déception et
d’
indicible appauvrissement. Le monde rationnel est rassurant, mais beau
6792
ment de déception et d’indicible appauvrissement.
Le
monde rationnel est rassurant, mais beaucoup de questions y demeurent
6793
ns réponse, et des faims ancestrales sans pâture.
D’
où renaît peu à peu une angoisse nouvelle, une attraction comparable a
6794
ttraction comparable au vertige, vers ces régions
de
l’être obscur que le bon sens et la philosophie prétendaient mettre a
6795
action comparable au vertige, vers ces régions de
l’
être obscur que le bon sens et la philosophie prétendaient mettre au b
6796
au vertige, vers ces régions de l’être obscur que
le
bon sens et la philosophie prétendaient mettre au ban de l’humanité.
6797
s ces régions de l’être obscur que le bon sens et
la
philosophie prétendaient mettre au ban de l’humanité. Et tandis que d
6798
sens et la philosophie prétendaient mettre au ban
de
l’humanité. Et tandis que dans sa panique l’homme primitif s’était to
6799
s et la philosophie prétendaient mettre au ban de
l’
humanité. Et tandis que dans sa panique l’homme primitif s’était tourn
6800
ban de l’humanité. Et tandis que dans sa panique
l’
homme primitif s’était tourné vers la raison libératrice, au terme des
6801
s sa panique l’homme primitif s’était tourné vers
la
raison libératrice, au terme des époques appauvries de mystère, l’hom
6802
ison libératrice, au terme des époques appauvries
de
mystère, l’homme sceptique se rejette avec passion vers les « aspects
6803
rice, au terme des époques appauvries de mystère,
l’
homme sceptique se rejette avec passion vers les « aspects nocturnes »
6804
e, l’homme sceptique se rejette avec passion vers
les
« aspects nocturnes » de sa nature. Ainsi naquit le romantisme allema
6805
jette avec passion vers les « aspects nocturnes »
de
sa nature. Ainsi naquit le romantisme allemand après le siècle des Lu
6806
« aspects nocturnes » de sa nature. Ainsi naquit
le
romantisme allemand après le siècle des Lumières. Ainsi renaissent no
6807
nature. Ainsi naquit le romantisme allemand après
le
siècle des Lumières. Ainsi renaissent nos soifs mystiques élémentaire
6808
nos soifs mystiques élémentaires après un siècle
de
science positiviste. Est-il vrai que la nuit et le rêve n’aient rien
6809
n siècle de science positiviste. Est-il vrai que
la
nuit et le rêve n’aient rien à révéler qui importe au jour ? Est-il v
6810
science positiviste. Est-il vrai que la nuit et
le
rêve n’aient rien à révéler qui importe au jour ? Est-il vrai que la
6811
n à révéler qui importe au jour ? Est-il vrai que
la
passion, l’angoisse et la folie soient moins réelles que nos sagesses
6812
qui importe au jour ? Est-il vrai que la passion,
l’
angoisse et la folie soient moins réelles que nos sagesses tyranniques
6813
jour ? Est-il vrai que la passion, l’angoisse et
la
folie soient moins réelles que nos sagesses tyranniques ? « Songe est
6814
es tyranniques ? « Songe est mensonge » décrétait
la
raison. Mais elle nous a laissés sur notre faim. Le songe, au contrai
6815
raison. Mais elle nous a laissés sur notre faim.
Le
songe, au contraire, nous propose des paradis et des terreurs d’une i
6816
ntraire, nous propose des paradis et des terreurs
d’
une intensité séduisante. Serait-il le signe, ou l’entrée, d’une vérit
6817
es terreurs d’une intensité séduisante. Serait-il
le
signe, ou l’entrée, d’une vérité supérieure ? Telle est la question q
6818
’une intensité séduisante. Serait-il le signe, ou
l’
entrée, d’une vérité supérieure ? Telle est la question que posèrent l
6819
sité séduisante. Serait-il le signe, ou l’entrée,
d’
une vérité supérieure ? Telle est la question que posèrent les premier
6820
ou l’entrée, d’une vérité supérieure ? Telle est
la
question que posèrent les premiers romantiques allemands. « Ils admet
6821
« Ils admettent tous, écrit Albert Béguin85, que
la
vie obscure est en incessante communication avec une autre réalité, p
6822
e réalité, plus vaste, antérieure et supérieure à
la
vie individuelle ». Mais quelle est cette réalité ? Notre Nature prof
6823
elle est cette réalité ? Notre Nature profonde ou
la
Divinité ? « Plus nous nous retirons en nous-mêmes, nous détournant d
6824
rnant des apparences, et plus nous pénétrons dans
la
nature des choses qui sont hors de nous », affirme un des théoriciens
6825
hoses qui, en nous, étaient restées secrètes pour
la
conscience ? Tieck pose très nettement la question : « Il nous faudra
6826
es pour la conscience ? Tieck pose très nettement
la
question : « Il nous faudrait savoir jusqu’à quel point nos songes no
6827
. Quand nous rêvons « est-ce nous qui nous jouons
de
nous-mêmes, ou bien une main d’en haut brasse-t-elle les cartes ? » D
6828
s qui nous jouons de nous-mêmes, ou bien une main
d’
en haut brasse-t-elle les cartes ? » Déjà E. T. A. Hoffman insinue la
6829
s-mêmes, ou bien une main d’en haut brasse-t-elle
les
cartes ? » Déjà E. T. A. Hoffman insinue la réponse : « Et si un prin
6830
elle les cartes ? » Déjà E. T. A. Hoffman insinue
la
réponse : « Et si un principe spirituel, étranger à nous-mêmes, était
6831
principe spirituel, étranger à nous-mêmes, était
le
mobile de ces irruptions soudaines d’images inconnues, qui se jettent
6832
spirituel, étranger à nous-mêmes, était le mobile
de
ces irruptions soudaines d’images inconnues, qui se jettent à la trav
6833
êmes, était le mobile de ces irruptions soudaines
d’
images inconnues, qui se jettent à la traverse de nos idées d’une mani
6834
ns soudaines d’images inconnues, qui se jettent à
la
traverse de nos idées d’une manière si brusque et si saisissante ? »
6835
d’images inconnues, qui se jettent à la traverse
de
nos idées d’une manière si brusque et si saisissante ? » De là à pens
6836
onnues, qui se jettent à la traverse de nos idées
d’
une manière si brusque et si saisissante ? » De là à penser que le rêv
6837
es d’une manière si brusque et si saisissante ? »
De
là à penser que le rêve est un « vestige du divin », il n’y a que l’é
6838
brusque et si saisissante ? » De là à penser que
le
rêve est un « vestige du divin », il n’y a que l’épaisseur d’un scrup
6839
le rêve est un « vestige du divin », il n’y a que
l’
épaisseur d’un scrupule d’orthodoxie, d’une dernière crainte de confon
6840
un « vestige du divin », il n’y a que l’épaisseur
d’
un scrupule d’orthodoxie, d’une dernière crainte de confondre l’homme
6841
u divin », il n’y a que l’épaisseur d’un scrupule
d’
orthodoxie, d’une dernière crainte de confondre l’homme et Dieu. Troxl
6842
n’y a que l’épaisseur d’un scrupule d’orthodoxie,
d’
une dernière crainte de confondre l’homme et Dieu. Troxler esquive non
6843
’un scrupule d’orthodoxie, d’une dernière crainte
de
confondre l’homme et Dieu. Troxler esquive non sans adresse la diffic
6844
d’orthodoxie, d’une dernière crainte de confondre
l’
homme et Dieu. Troxler esquive non sans adresse la difficulté et le ch
6845
l’homme et Dieu. Troxler esquive non sans adresse
la
difficulté et le choix : pour lui, le rêve est « tantôt un écho du su
6846
Troxler esquive non sans adresse la difficulté et
le
choix : pour lui, le rêve est « tantôt un écho du supra-terrestre dan
6847
ans adresse la difficulté et le choix : pour lui,
le
rêve est « tantôt un écho du supra-terrestre dans le terrestre, tantô
6848
rêve est « tantôt un écho du supra-terrestre dans
le
terrestre, tantôt un reflet du terrestre dans le supra-terrestre » ;
6849
le terrestre, tantôt un reflet du terrestre dans
le
supra-terrestre » ; ou encore : « Ce qui rêve en nous, c’est l’Esprit
6850
stre » ; ou encore : « Ce qui rêve en nous, c’est
l’
Esprit à l’instant où il descend dans la matière », mais c’est aussi «
6851
us, c’est l’Esprit à l’instant où il descend dans
la
matière », mais c’est aussi « la Matière à l’instant où elle s’élève
6852
il descend dans la matière », mais c’est aussi «
la
Matière à l’instant où elle s’élève jusqu’à l’esprit. » Voilà bien la
6853
« la Matière à l’instant où elle s’élève jusqu’à
l’
esprit. » Voilà bien la profonde ambiguïté où naît le romantisme, et d
6854
nt où elle s’élève jusqu’à l’esprit. » Voilà bien
la
profonde ambiguïté où naît le romantisme, et dont il vit ! Croire que
6855
sprit. » Voilà bien la profonde ambiguïté où naît
le
romantisme, et dont il vit ! Croire que le rêve ne révèle rien que no
6856
ù naît le romantisme, et dont il vit ! Croire que
le
rêve ne révèle rien que nos secrets, ce serait tomber dans le freudis
6857
évèle rien que nos secrets, ce serait tomber dans
le
freudisme. Croire qu’il révèle aussi un monde supérieur, c’est entrer
6858
évèle aussi un monde supérieur, c’est entrer dans
la
voie mystique. Si la plupart des romantiques n’ont pas choisi en tout
6859
ue des psychanalystes. Lorsqu’ils se demandent si
le
rêve est connaissance ou illusion, et si c’est « l’Autre », ou le moi
6860
aissance ou illusion, et si c’est « l’Autre », ou
le
moi sombre que l’on atteint au fond de l’inconscient, ils formulent l
6861
on, et si c’est « l’Autre », ou le moi sombre que
l’
on atteint au fond de l’inconscient, ils formulent le problème crucial
6862
utre », ou le moi sombre que l’on atteint au fond
de
l’inconscient, ils formulent le problème crucial qui se pose à tous l
6863
e », ou le moi sombre que l’on atteint au fond de
l’
inconscient, ils formulent le problème crucial qui se pose à tous les
6864
n atteint au fond de l’inconscient, ils formulent
le
problème crucial qui se pose à tous les mystiques. C’est aussi le pro
6865
formulent le problème crucial qui se pose à tous
les
mystiques. C’est aussi le problème crucial de toute définition de la
6866
ial qui se pose à tous les mystiques. C’est aussi
le
problème crucial de toute définition de la personne. Car nous sommes
6867
us les mystiques. C’est aussi le problème crucial
de
toute définition de la personne. Car nous sommes constamment tentés d
6868
est aussi le problème crucial de toute définition
de
la personne. Car nous sommes constamment tentés d’assimiler le Moi pr
6869
aussi le problème crucial de toute définition de
la
personne. Car nous sommes constamment tentés d’assimiler le Moi profo
6870
e la personne. Car nous sommes constamment tentés
d’
assimiler le Moi profond et ses secrètes impulsions à la Parole qui vi
6871
e. Car nous sommes constamment tentés d’assimiler
le
Moi profond et ses secrètes impulsions à la Parole qui vient d’ailleu
6872
miler le Moi profond et ses secrètes impulsions à
la
Parole qui vient d’ailleurs, et qui seule est vraiment vocation. Un p
6873
et qui seule est vraiment vocation. Un philosophe
de
la personne verra donc le plus grand intérêt à préciser le parallèle
6874
qui seule est vraiment vocation. Un philosophe de
la
personne verra donc le plus grand intérêt à préciser le parallèle ent
6875
vocation. Un philosophe de la personne verra donc
le
plus grand intérêt à préciser le parallèle entre mystique et romantis
6876
sonne verra donc le plus grand intérêt à préciser
le
parallèle entre mystique et romantisme. Au départ, cette même attenti
6877
, aux rencontres fortuites en apparence, mais que
l’
âme prédisposée interprète aussitôt comme des messages. Cela suppose u
6878
s’empare avec avidité des plus furtives promesses
de
bonheur, de libération, d’aventure ! Toute la poésie romantique de mê
6879
c avidité des plus furtives promesses de bonheur,
de
libération, d’aventure ! Toute la poésie romantique de même que la su
6880
lus furtives promesses de bonheur, de libération,
d’
aventure ! Toute la poésie romantique de même que la surréaliste, est
6881
ses de bonheur, de libération, d’aventure ! Toute
la
poésie romantique de même que la surréaliste, est à l’affût des « sur
6882
aventure ! Toute la poésie romantique de même que
la
surréaliste, est à l’affût des « surprises pleines de sens » dont nou
6883
ésie romantique de même que la surréaliste, est à
l’
affût des « surprises pleines de sens » dont nous parlent aussi les my
6884
urréaliste, est à l’affût des « surprises pleines
de
sens » dont nous parlent aussi les mystiques. Une autre analogie asse
6885
rprises pleines de sens » dont nous parlent aussi
les
mystiques. Une autre analogie assez frappante, c’est le rôle de la rh
6886
tiques. Une autre analogie assez frappante, c’est
le
rôle de la rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le ph
6887
Une autre analogie assez frappante, c’est le rôle
de
la rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le philosophe
6888
autre analogie assez frappante, c’est le rôle de
la
rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le philosophe G.
6889
ez frappante, c’est le rôle de la rhétorique chez
les
poètes du rêve et les mystiques. Le philosophe G. von Schubert, comme
6890
rôle de la rhétorique chez les poètes du rêve et
les
mystiques. Le philosophe G. von Schubert, comme plus tard le poète Je
6891
torique chez les poètes du rêve et les mystiques.
Le
philosophe G. von Schubert, comme plus tard le poète Jean-Paul, insis
6892
s. Le philosophe G. von Schubert, comme plus tard
le
poète Jean-Paul, insistent sur un fait que Freud sera le premier à me
6893
le premier à mettre en pleine valeur : c’est que
l’
esprit abandonné au rêve s’exprime ordinairement dans un langage métap
6894
s plus précises et plus constantes que celles qui
le
régissent à l’état de veille. D’autre part l’on sait bien que les mys
6895
et plus constantes que celles qui le régissent à
l’
état de veille. D’autre part l’on sait bien que les mystiques hindous,
6896
s constantes que celles qui le régissent à l’état
de
veille. D’autre part l’on sait bien que les mystiques hindous, musulm
6897
qui le régissent à l’état de veille. D’autre part
l’
on sait bien que les mystiques hindous, musulmans, ou chrétiens, ont d
6898
l’état de veille. D’autre part l’on sait bien que
les
mystiques hindous, musulmans, ou chrétiens, ont de tous temps réinven
6899
s mystiques hindous, musulmans, ou chrétiens, ont
de
tous temps réinventé les mêmes figures de langage pour traduire l’ine
6900
ulmans, ou chrétiens, ont de tous temps réinventé
les
mêmes figures de langage pour traduire l’ineffable qu’ils vivaient86.
6901
ns, ont de tous temps réinventé les mêmes figures
de
langage pour traduire l’ineffable qu’ils vivaient86. Et ceci nous amè
6902
nventé les mêmes figures de langage pour traduire
l’
ineffable qu’ils vivaient86. Et ceci nous amène au problème central :
6903
6. Et ceci nous amène au problème central : celui
de
l’expression d’un indicible. Il nous faut dépasser ici le domaine cir
6904
Et ceci nous amène au problème central : celui de
l’
expression d’un indicible. Il nous faut dépasser ici le domaine circon
6905
amène au problème central : celui de l’expression
d’
un indicible. Il nous faut dépasser ici le domaine circonscrit du rêve
6906
ression d’un indicible. Il nous faut dépasser ici
le
domaine circonscrit du rêve. Les romantiques, d’ailleurs, ont été bie
6907
faut dépasser ici le domaine circonscrit du rêve.
Les
romantiques, d’ailleurs, ont été bien au-delà, dans leur exploration
6908
eurs, ont été bien au-delà, dans leur exploration
de
l’Inconscient. Le songe, pour eux, n’est que la « porte » ouvrant sur
6909
s, ont été bien au-delà, dans leur exploration de
l’
Inconscient. Le songe, pour eux, n’est que la « porte » ouvrant sur le
6910
au-delà, dans leur exploration de l’Inconscient.
Le
songe, pour eux, n’est que la « porte » ouvrant sur le monde ineffabl
6911
n de l’Inconscient. Le songe, pour eux, n’est que
la
« porte » ouvrant sur le monde ineffable qui est proprement le domain
6912
nge, pour eux, n’est que la « porte » ouvrant sur
le
monde ineffable qui est proprement le domaine des mystiques. Toute ex
6913
ouvrant sur le monde ineffable qui est proprement
le
domaine des mystiques. Toute expérience mystique ou romantique présup
6914
oute expérience mystique ou romantique présuppose
l’
existence d’un centre ou d’un tréfonds divin de l’âme (c’est l’Ungrund
6915
nce mystique ou romantique présuppose l’existence
d’
un centre ou d’un tréfonds divin de l’âme (c’est l’Ungrund de Jakob Bo
6916
romantique présuppose l’existence d’un centre ou
d’
un tréfonds divin de l’âme (c’est l’Ungrund de Jakob Boehme), dont on
6917
se l’existence d’un centre ou d’un tréfonds divin
de
l’âme (c’est l’Ungrund de Jakob Boehme), dont on ne peut rien dire, e
6918
l’existence d’un centre ou d’un tréfonds divin de
l’
âme (c’est l’Ungrund de Jakob Boehme), dont on ne peut rien dire, et q
6919
’un centre ou d’un tréfonds divin de l’âme (c’est
l’
Ungrund de Jakob Boehme), dont on ne peut rien dire, et qui cependant
6920
, dont on ne peut rien dire, et qui cependant est
la
source de tout ce que l’on dit. C’est l’ineffable, l’indicible, le ro
6921
ne peut rien dire, et qui cependant est la source
de
tout ce que l’on dit. C’est l’ineffable, l’indicible, le royaume du S
6922
re, et qui cependant est la source de tout ce que
l’
on dit. C’est l’ineffable, l’indicible, le royaume du Silence absolu ;
6923
dant est la source de tout ce que l’on dit. C’est
l’
ineffable, l’indicible, le royaume du Silence absolu ; et pourtant — v
6924
ource de tout ce que l’on dit. C’est l’ineffable,
l’
indicible, le royaume du Silence absolu ; et pourtant — voici le parad
6925
ce que l’on dit. C’est l’ineffable, l’indicible,
le
royaume du Silence absolu ; et pourtant — voici le paradoxe — nous vo
6926
e royaume du Silence absolu ; et pourtant — voici
le
paradoxe — nous voyons bien que les grands mystiques, et après eux le
6927
urtant — voici le paradoxe — nous voyons bien que
les
grands mystiques, et après eux les grands romantiques, passent leur v
6928
oyons bien que les grands mystiques, et après eux
les
grands romantiques, passent leur vie à en parler, à en écrire, à tent
6929
ssent leur vie à en parler, à en écrire, à tenter
de
le cerner par des figures, qui, n’étant jamais suffisantes, doivent ê
6930
nt leur vie à en parler, à en écrire, à tenter de
le
cerner par des figures, qui, n’étant jamais suffisantes, doivent être
6931
doivent être inépuisablement multipliées. Disons-
le
sans la moindre irrévérence : nul n’est plus verbeux qu’un mystique,
6932
être inépuisablement multipliées. Disons-le sans
la
moindre irrévérence : nul n’est plus verbeux qu’un mystique, si ce n’
6933
t un romantique allemand. Car l’un et l’autre ont
l’
ambition de communiquer par l’écrit ce qu’ils ne cessent de définir co
6934
ique allemand. Car l’un et l’autre ont l’ambition
de
communiquer par l’écrit ce qu’ils ne cessent de définir comme l’indic
6935
l’un et l’autre ont l’ambition de communiquer par
l’
écrit ce qu’ils ne cessent de définir comme l’indicible. Dès lors, la
6936
n de communiquer par l’écrit ce qu’ils ne cessent
de
définir comme l’indicible. Dès lors, la plainte sera la même, qu’il s
6937
par l’écrit ce qu’ils ne cessent de définir comme
l’
indicible. Dès lors, la plainte sera la même, qu’il s’agisse d’une Thé
6938
e cessent de définir comme l’indicible. Dès lors,
la
plainte sera la même, qu’il s’agisse d’une Thérèse d’Avila ou simplem
6939
inir comme l’indicible. Dès lors, la plainte sera
la
même, qu’il s’agisse d’une Thérèse d’Avila ou simplement d’un Ludwig
6940
Dès lors, la plainte sera la même, qu’il s’agisse
d’
une Thérèse d’Avila ou simplement d’un Ludwig Tieck. Donnez-moi des «
6941
u’il s’agisse d’une Thérèse d’Avila ou simplement
d’
un Ludwig Tieck. Donnez-moi des « paroles nouvelles » pour exprimer l’
6942
onnez-moi des « paroles nouvelles » pour exprimer
l’
inexprimable, dit la sainte ; et le poète : « Mais où trouver des mots
6943
les nouvelles » pour exprimer l’inexprimable, dit
la
sainte ; et le poète : « Mais où trouver des mots pour dépeindre, mêm
6944
pour exprimer l’inexprimable, dit la sainte ; et
le
poète : « Mais où trouver des mots pour dépeindre, même faiblement, l
6945
trouver des mots pour dépeindre, même faiblement,
la
merveille de la vision qui s’offrit à moi, et qui transformant mon âm
6946
ots pour dépeindre, même faiblement, la merveille
de
la vision qui s’offrit à moi, et qui transformant mon âme, m’entraîna
6947
pour dépeindre, même faiblement, la merveille de
la
vision qui s’offrit à moi, et qui transformant mon âme, m’entraîna au
6948
et qui transformant mon âme, m’entraîna au-devant
d’
une réalité invisible, divine, d’une ineffable splendeur. Un indicible
6949
traîna au-devant d’une réalité invisible, divine,
d’
une ineffable splendeur. Un indicible ravissement me souleva tout enti
6950
ouleva tout entier… » Peut-être touchons-nous ici
le
mystère même, la source inépuisable, le point originel et fascinant d
6951
r… » Peut-être touchons-nous ici le mystère même,
la
source inépuisable, le point originel et fascinant de tout jaillissem
6952
-nous ici le mystère même, la source inépuisable,
le
point originel et fascinant de tout jaillissement du langage, de tout
6953
ource inépuisable, le point originel et fascinant
de
tout jaillissement du langage, de toute expression littéraire. « Où t
6954
el et fascinant de tout jaillissement du langage,
de
toute expression littéraire. « Où trouver les mots ? », gémissent-ils
6955
age, de toute expression littéraire. « Où trouver
les
mots ? », gémissent-ils. La plainte est sincère et tragique, mais com
6956
éraire. « Où trouver les mots ? », gémissent-ils.
La
plainte est sincère et tragique, mais combien de mots leur fera-t-ell
6957
La plainte est sincère et tragique, mais combien
de
mots leur fera-t-elle accumuler pour dire que rien ne saurait être di
6958
uadés que, nonobstant leur impuissance à traduire
l’
inconscient ou l’indicible, ils ont entendu quelque chose. « Je crois
6959
tant leur impuissance à traduire l’inconscient ou
l’
indicible, ils ont entendu quelque chose. « Je crois avoir fait une dé
6960
it une découverte importante, écrit Ritter, celle
d’
une conscience passive de l’Involontaire. » Et sur cette base, la seco
6961
nte, écrit Ritter, celle d’une conscience passive
de
l’Involontaire. » Et sur cette base, la seconde génération du romanti
6962
, écrit Ritter, celle d’une conscience passive de
l’
Involontaire. » Et sur cette base, la seconde génération du romantisme
6963
tion du romantisme va formuler sa fameuse théorie
de
l’Inspiration — tellement vulgarisée de nos jours qu’on en oublie l’o
6964
n du romantisme va formuler sa fameuse théorie de
l’
Inspiration — tellement vulgarisée de nos jours qu’on en oublie l’orig
6965
e théorie de l’Inspiration — tellement vulgarisée
de
nos jours qu’on en oublie l’origine mystique. « Le poète et le rêveur
6966
tellement vulgarisée de nos jours qu’on en oublie
l’
origine mystique. « Le poète et le rêveur sont passifs, ils écoutent l
6967
e nos jours qu’on en oublie l’origine mystique. «
Le
poète et le rêveur sont passifs, ils écoutent le langage d’une voix q
6968
qu’on en oublie l’origine mystique. « Le poète et
le
rêveur sont passifs, ils écoutent le langage d’une voix qui leur est
6969
Le poète et le rêveur sont passifs, ils écoutent
le
langage d’une voix qui leur est intérieure et pourtant étrangère, qui
6970
t le rêveur sont passifs, ils écoutent le langage
d’
une voix qui leur est intérieure et pourtant étrangère, qui s’élève da
6971
ntérieure et pourtant étrangère, qui s’élève dans
les
profondeurs d’eux-mêmes sans qu’ils puissent faire autre chose que de
6972
rtant étrangère, qui s’élève dans les profondeurs
d’
eux-mêmes sans qu’ils puissent faire autre chose que de saluer là l’éc
6973
-mêmes sans qu’ils puissent faire autre chose que
de
saluer là l’écho d’un discours divin. »87 Alors le doute n’est plus
6974
u’ils puissent faire autre chose que de saluer là
l’
écho d’un discours divin. »87 Alors le doute n’est plus permis : l’an
6975
uissent faire autre chose que de saluer là l’écho
d’
un discours divin. »87 Alors le doute n’est plus permis : l’analogie
6976
saluer là l’écho d’un discours divin. »87 Alors
le
doute n’est plus permis : l’analogie purement formelle que nous décri
6977
rs divin. »87 Alors le doute n’est plus permis :
l’
analogie purement formelle que nous décrivions jusqu’ici devient une p
6978
crivions jusqu’ici devient une profonde identité.
L’
intervention de la catégorie « passivité » nous fait comprendre la nat
6979
ici devient une profonde identité. L’intervention
de
la catégorie « passivité » nous fait comprendre la nature du Silence
6980
devient une profonde identité. L’intervention de
la
catégorie « passivité » nous fait comprendre la nature du Silence et
6981
e la catégorie « passivité » nous fait comprendre
la
nature du Silence et de l’indicible dont nous parlaient mystiques et
6982
té » nous fait comprendre la nature du Silence et
de
l’indicible dont nous parlaient mystiques et romantiques : c’est la n
6983
» nous fait comprendre la nature du Silence et de
l’
indicible dont nous parlaient mystiques et romantiques : c’est la néga
6984
t nous parlaient mystiques et romantiques : c’est
la
négation et la mort du monde des formes et du langage humain, la néga
6985
t mystiques et romantiques : c’est la négation et
la
mort du monde des formes et du langage humain, la négation et la mort
6986
la mort du monde des formes et du langage humain,
la
négation et la mort du divers, du moi distinct et agissant. C’est la
6987
e des formes et du langage humain, la négation et
la
mort du divers, du moi distinct et agissant. C’est la Nuit spirituell
6988
ort du divers, du moi distinct et agissant. C’est
la
Nuit spirituelle que décrit Jean de la Croix, et dont la nuit des son
6989
spirituelle que décrit Jean de la Croix, et dont
la
nuit des songes, chantée par les poètes, n’était que le symbole et le
6990
la Croix, et dont la nuit des songes, chantée par
les
poètes, n’était que le symbole et le signe physique88. C’est « le roy
6991
t des songes, chantée par les poètes, n’était que
le
symbole et le signe physique88. C’est « le royaume de l’Être qui se c
6992
chantée par les poètes, n’était que le symbole et
le
signe physique88. C’est « le royaume de l’Être qui se confond avec le
6993
it que le symbole et le signe physique88. C’est «
le
royaume de l’Être qui se confond avec le royaume du Néant, l’éternité
6994
ymbole et le signe physique88. C’est « le royaume
de
l’Être qui se confond avec le royaume du Néant, l’éternité enfin conq
6995
ole et le signe physique88. C’est « le royaume de
l’
Être qui se confond avec le royaume du Néant, l’éternité enfin conquis
6996
C’est « le royaume de l’Être qui se confond avec
le
royaume du Néant, l’éternité enfin conquise et dont la plénitude ne p
6997
e l’Être qui se confond avec le royaume du Néant,
l’
éternité enfin conquise et dont la plénitude ne peut humainement s’exp
6998
yaume du Néant, l’éternité enfin conquise et dont
la
plénitude ne peut humainement s’exprimer que par l’image de l’Absence
6999
plénitude ne peut humainement s’exprimer que par
l’
image de l’Absence de toute créature, de toute forme. » Car nous ne pe
7000
de ne peut humainement s’exprimer que par l’image
de
l’Absence de toute créature, de toute forme. » Car nous ne percevons
7001
ne peut humainement s’exprimer que par l’image de
l’
Absence de toute créature, de toute forme. » Car nous ne percevons et
7002
mainement s’exprimer que par l’image de l’Absence
de
toute créature, de toute forme. » Car nous ne percevons et n’exprimon
7003
r que par l’image de l’Absence de toute créature,
de
toute forme. » Car nous ne percevons et n’exprimons que le divers et
7004
forme. » Car nous ne percevons et n’exprimons que
le
divers et le distinct, ce qui a pris forme, ce que notre conscience a
7005
nous ne percevons et n’exprimons que le divers et
le
distinct, ce qui a pris forme, ce que notre conscience a séparé du To
7006
u Tout. Et c’est cela qui constitue notre réalité
de
tous les jours. Pour rejoindre le Tout et l’Unité, il s’agit donc de
7007
Et c’est cela qui constitue notre réalité de tous
les
jours. Pour rejoindre le Tout et l’Unité, il s’agit donc de perdre le
7008
e notre réalité de tous les jours. Pour rejoindre
le
Tout et l’Unité, il s’agit donc de perdre le Divers, de perdre le rée
7009
lité de tous les jours. Pour rejoindre le Tout et
l’
Unité, il s’agit donc de perdre le Divers, de perdre le réel, de se pe
7010
Pour rejoindre le Tout et l’Unité, il s’agit donc
de
perdre le Divers, de perdre le réel, de se perdre soi-même, pour se c
7011
ndre le Tout et l’Unité, il s’agit donc de perdre
le
Divers, de perdre le réel, de se perdre soi-même, pour se confondre a
7012
t et l’Unité, il s’agit donc de perdre le Divers,
de
perdre le réel, de se perdre soi-même, pour se confondre avec cet Ind
7013
té, il s’agit donc de perdre le Divers, de perdre
le
réel, de se perdre soi-même, pour se confondre avec cet Indicible qui
7014
agit donc de perdre le Divers, de perdre le réel,
de
se perdre soi-même, pour se confondre avec cet Indicible qui reste, a
7015
nfondre avec cet Indicible qui reste, aux yeux de
la
chair, le pur Néant. Ainsi le terme de la quête romantique, à travers
7016
ec cet Indicible qui reste, aux yeux de la chair,
le
pur Néant. Ainsi le terme de la quête romantique, à travers les image
7017
reste, aux yeux de la chair, le pur Néant. Ainsi
le
terme de la quête romantique, à travers les images du rêve s’identifi
7018
ux yeux de la chair, le pur Néant. Ainsi le terme
de
la quête romantique, à travers les images du rêve s’identifie avec le
7019
yeux de la chair, le pur Néant. Ainsi le terme de
la
quête romantique, à travers les images du rêve s’identifie avec le te
7020
Ainsi le terme de la quête romantique, à travers
les
images du rêve s’identifie avec le terme de toute expérience mystique
7021
ue, à travers les images du rêve s’identifie avec
le
terme de toute expérience mystique : c’est « la pure présence ineffab
7022
vers les images du rêve s’identifie avec le terme
de
toute expérience mystique : c’est « la pure présence ineffable », la
7023
c le terme de toute expérience mystique : c’est «
la
pure présence ineffable », la « contemplation sans objet ». Il est do
7024
mystique : c’est « la pure présence ineffable »,
la
« contemplation sans objet ». Il est donc légitime de suivre Albert B
7025
contemplation sans objet ». Il est donc légitime
de
suivre Albert Béguin dans cette conclusion : « La grandeur du romanti
7026
de suivre Albert Béguin dans cette conclusion : «
La
grandeur du romantisme restera d’avoir reconnu et affirmé la profonde
7027
conclusion : « La grandeur du romantisme restera
d’
avoir reconnu et affirmé la profonde ressemblance des états poétiques
7028
du romantisme restera d’avoir reconnu et affirmé
la
profonde ressemblance des états poétiques et des révélations d’ordre
7029
ssemblance des états poétiques et des révélations
d’
ordre religieux, d’avoir ajouté foi aux pouvoirs irrationnels et de s’
7030
s poétiques et des révélations d’ordre religieux,
d’
avoir ajouté foi aux pouvoirs irrationnels et de s’être dévoué corps e
7031
, d’avoir ajouté foi aux pouvoirs irrationnels et
de
s’être dévoué corps et âme à la grande nostalgie de l’être en exil. »
7032
s irrationnels et de s’être dévoué corps et âme à
la
grande nostalgie de l’être en exil. » IIL’Être en exil Ce senti
7033
s’être dévoué corps et âme à la grande nostalgie
de
l’être en exil. » IIL’Être en exil Ce sentiment d’exil que nous
7034
être dévoué corps et âme à la grande nostalgie de
l’
être en exil. » IIL’Être en exil Ce sentiment d’exil que nous tr
7035
re en exil. » IIL’Être en exil Ce sentiment
d’
exil que nous trouvons à l’origine des expériences mystiques les plus
7036
n exil Ce sentiment d’exil que nous trouvons à
l’
origine des expériences mystiques les plus diverses, d’où naît-il, dan
7037
us trouvons à l’origine des expériences mystiques
les
plus diverses, d’où naît-il, dans quel souvenir d’une patrie heureuse
7038
gine des expériences mystiques les plus diverses,
d’
où naît-il, dans quel souvenir d’une patrie heureuse et perdue ? On au
7039
s plus diverses, d’où naît-il, dans quel souvenir
d’
une patrie heureuse et perdue ? On aura bientôt fait de répondre en al
7040
patrie heureuse et perdue ? On aura bientôt fait
de
répondre en alléguant notre double nature, corporelle et spirituelle.
7041
re double nature, corporelle et spirituelle. Mais
d’
une constatation si générale, comment passer à l’élucidation de ce fai
7042
d’une constatation si générale, comment passer à
l’
élucidation de ce fait le plus singulier dans la vie de l’esprit humai
7043
ation si générale, comment passer à l’élucidation
de
ce fait le plus singulier dans la vie de l’esprit humain, qui est l’e
7044
nérale, comment passer à l’élucidation de ce fait
le
plus singulier dans la vie de l’esprit humain, qui est l’engagement s
7045
à l’élucidation de ce fait le plus singulier dans
la
vie de l’esprit humain, qui est l’engagement sur la via mystica ? S’i
7046
cidation de ce fait le plus singulier dans la vie
de
l’esprit humain, qui est l’engagement sur la via mystica ? S’il est p
7047
ation de ce fait le plus singulier dans la vie de
l’
esprit humain, qui est l’engagement sur la via mystica ? S’il est perm
7048
singulier dans la vie de l’esprit humain, qui est
l’
engagement sur la via mystica ? S’il est permis — comme on l’admet un
7049
vie de l’esprit humain, qui est l’engagement sur
la
via mystica ? S’il est permis — comme on l’admet un peu trop facileme
7050
t sur la via mystica ? S’il est permis — comme on
l’
admet un peu trop facilement de nos jours — de tirer de l’étude des ma
7051
permis — comme on l’admet un peu trop facilement
de
nos jours — de tirer de l’étude des maladies une vue nouvelle sur les
7052
on l’admet un peu trop facilement de nos jours —
de
tirer de l’étude des maladies une vue nouvelle sur les structures de
7053
et un peu trop facilement de nos jours — de tirer
de
l’étude des maladies une vue nouvelle sur les structures de l’homme,
7054
un peu trop facilement de nos jours — de tirer de
l’
étude des maladies une vue nouvelle sur les structures de l’homme, peu
7055
irer de l’étude des maladies une vue nouvelle sur
les
structures de l’homme, peut-être pouvons-nous demander à la biographi
7056
des maladies une vue nouvelle sur les structures
de
l’homme, peut-être pouvons-nous demander à la biographie des romantiq
7057
s maladies une vue nouvelle sur les structures de
l’
homme, peut-être pouvons-nous demander à la biographie des romantiques
7058
res de l’homme, peut-être pouvons-nous demander à
la
biographie des romantiques quelques lumières sur les mystiques propre
7059
biographie des romantiques quelques lumières sur
les
mystiques proprement dits, tout au moins sur les causes humaines du s
7060
les mystiques proprement dits, tout au moins sur
les
causes humaines du sentiment d’exil où leur passion s’éveille. Prenon
7061
out au moins sur les causes humaines du sentiment
d’
exil où leur passion s’éveille. Prenons l’exemple de Karl Philip Morit
7062
ntiment d’exil où leur passion s’éveille. Prenons
l’
exemple de Karl Philip Moritz : il présente sur tout autre l’avantage
7063
exil où leur passion s’éveille. Prenons l’exemple
de
Karl Philip Moritz : il présente sur tout autre l’avantage d’une auto
7064
e Karl Philip Moritz : il présente sur tout autre
l’
avantage d’une autoélucidation étrangement désintéressée. Né dans un m
7065
ip Moritz : il présente sur tout autre l’avantage
d’
une autoélucidation étrangement désintéressée. Né dans un milieu quiét
7066
ritz fut l’un des tous premiers à se tourner vers
l’
étude des rêves. Il s’y trouvait prédisposé par l’habitude de l’examen
7067
l’étude des rêves. Il s’y trouvait prédisposé par
l’
habitude de l’examen de conscience en profondeur, tel que le pratiquai
7068
rêves. Il s’y trouvait prédisposé par l’habitude
de
l’examen de conscience en profondeur, tel que le pratiquaient autour
7069
ves. Il s’y trouvait prédisposé par l’habitude de
l’
examen de conscience en profondeur, tel que le pratiquaient autour de
7070
’y trouvait prédisposé par l’habitude de l’examen
de
conscience en profondeur, tel que le pratiquaient autour de lui les d
7071
de l’examen de conscience en profondeur, tel que
le
pratiquaient autour de lui les disciples de Mme Guyon89. Non content
7072
profondeur, tel que le pratiquaient autour de lui
les
disciples de Mme Guyon89. Non content de publier une revue entièremen
7073
l que le pratiquaient autour de lui les disciples
de
Mme Guyon89. Non content de publier une revue entièrement consacrée à
7074
er une revue entièrement consacrée à des analyses
de
rêves, Moritz écrivit deux romans autobiographiques qui nous permette
7075
deux romans autobiographiques qui nous permettent
de
pénétrer l’intimité d’une expérience prémystique. (Ou faut-il dire d’
7076
autobiographiques qui nous permettent de pénétrer
l’
intimité d’une expérience prémystique. (Ou faut-il dire d’une expérien
7077
hiques qui nous permettent de pénétrer l’intimité
d’
une expérience prémystique. (Ou faut-il dire d’une expérience mystique
7078
té d’une expérience prémystique. (Ou faut-il dire
d’
une expérience mystique privée de la grâce, réduite à ses aspects pure
7079
(Ou faut-il dire d’une expérience mystique privée
de
la grâce, réduite à ses aspects purement humains ?) Le point de dépar
7080
faut-il dire d’une expérience mystique privée de
la
grâce, réduite à ses aspects purement humains ?) Le point de départ p
7081
grâce, réduite à ses aspects purement humains ?)
Le
point de départ paraît bien être une blessure qu’il reçut de la vie,
7082
éduite à ses aspects purement humains ?) Le point
de
départ paraît bien être une blessure qu’il reçut de la vie, un choc q
7083
départ paraît bien être une blessure qu’il reçut
de
la vie, un choc qui l’a laissé béant sur une contradiction irrémédiab
7084
part paraît bien être une blessure qu’il reçut de
la
vie, un choc qui l’a laissé béant sur une contradiction irrémédiable
7085
e une blessure qu’il reçut de la vie, un choc qui
l’
a laissé béant sur une contradiction irrémédiable entre la dure réalit
7086
sé béant sur une contradiction irrémédiable entre
la
dure réalité et les désirs profonds du moi. Blessure si cruelle et in
7087
ntradiction irrémédiable entre la dure réalité et
les
désirs profonds du moi. Blessure si cruelle et intime que sa conscien
7088
e si cruelle et intime que sa conscience en évite
le
souvenir (ou le refoule comme dira Freud), de telle manière que la ca
7089
intime que sa conscience en évite le souvenir (ou
le
refoule comme dira Freud), de telle manière que la cause secrète de s
7090
ite le souvenir (ou le refoule comme dira Freud),
de
telle manière que la cause secrète de sa douleur en vient à se confon
7091
e refoule comme dira Freud), de telle manière que
la
cause secrète de sa douleur en vient à se confondre avec le fait de v
7092
ira Freud), de telle manière que la cause secrète
de
sa douleur en vient à se confondre avec le fait de vivre en général.
7093
ecrète de sa douleur en vient à se confondre avec
le
fait de vivre en général. D’où l’idée qu’il doit expier la faute qu’i
7094
e sa douleur en vient à se confondre avec le fait
de
vivre en général. D’où l’idée qu’il doit expier la faute qu’il n’a co
7095
à se confondre avec le fait de vivre en général.
D’
où l’idée qu’il doit expier la faute qu’il n’a commise que par son exi
7096
confondre avec le fait de vivre en général. D’où
l’
idée qu’il doit expier la faute qu’il n’a commise que par son existenc
7097
e vivre en général. D’où l’idée qu’il doit expier
la
faute qu’il n’a commise que par son existence même. Un philosophe mys
7098
ue tel que Ignaz Troxler n’hésitera pas à élargir
le
processus jusqu’à y englober tout l’univers atteint par le péché orig
7099
as à élargir le processus jusqu’à y englober tout
l’
univers atteint par le péché originel : « Sous quelque angle qu’on veu
7100
sus jusqu’à y englober tout l’univers atteint par
le
péché originel : « Sous quelque angle qu’on veuille l’examiner, l’hom
7101
ché originel : « Sous quelque angle qu’on veuille
l’
examiner, l’homme trouve en lui une blessure qui déchire tout ce qui v
7102
: « Sous quelque angle qu’on veuille l’examiner,
l’
homme trouve en lui une blessure qui déchire tout ce qui vit en lui, e
7103
tout ce qui vit en lui, et que peut-être lui fit
la
vie même. » Non sans lucidité, Moritz a su dépeindre l’état de consci
7104
même. » Non sans lucidité, Moritz a su dépeindre
l’
état de conscience qui naît de cet obscur déchirement : « C’était comm
7105
» Non sans lucidité, Moritz a su dépeindre l’état
de
conscience qui naît de cet obscur déchirement : « C’était comme si le
7106
ritz a su dépeindre l’état de conscience qui naît
de
cet obscur déchirement : « C’était comme si le poids de son existence
7107
ît de cet obscur déchirement : « C’était comme si
le
poids de son existence l’eût accablé. Qu’il dût, jour pour jour, se l
7108
obscur déchirement : « C’était comme si le poids
de
son existence l’eût accablé. Qu’il dût, jour pour jour, se lever avec
7109
nt : « C’était comme si le poids de son existence
l’
eût accablé. Qu’il dût, jour pour jour, se lever avec lui-même, se cou
7110
sormais inexorablement être lui-même … cette idée
le
plongea peu à peu dans un désespoir qui l’amena au bord de la rivière
7111
e idée le plongea peu à peu dans un désespoir qui
l’
amena au bord de la rivière… » Prenons-y garde : ce moi détesté, c’est
7112
eu à peu dans un désespoir qui l’amena au bord de
la
rivière… » Prenons-y garde : ce moi détesté, c’est la fatalité de l’ê
7113
ivière… » Prenons-y garde : ce moi détesté, c’est
la
fatalité de l’être individuel, charnel, créé, et lié à toute la créat
7114
enons-y garde : ce moi détesté, c’est la fatalité
de
l’être individuel, charnel, créé, et lié à toute la création. C’est p
7115
ns-y garde : ce moi détesté, c’est la fatalité de
l’
être individuel, charnel, créé, et lié à toute la création. C’est par
7116
l’être individuel, charnel, créé, et lié à toute
la
création. C’est par lui et à travers lui que la conscience peut perce
7117
e la création. C’est par lui et à travers lui que
la
conscience peut percevoir la réalité extérieure ; comme lui donc, cet
7118
et à travers lui que la conscience peut percevoir
la
réalité extérieure ; comme lui donc, cette réalité lui paraîtra bless
7119
ée et douloureuse. Se détester revient à détester
le
monde. L’incapacité d’accepter le monde réel est signe d’une incapaci
7120
oureuse. Se détester revient à détester le monde.
L’
incapacité d’accepter le monde réel est signe d’une incapacité de s’ac
7121
étester revient à détester le monde. L’incapacité
d’
accepter le monde réel est signe d’une incapacité de s’accepter soi-mê
7122
ient à détester le monde. L’incapacité d’accepter
le
monde réel est signe d’une incapacité de s’accepter soi-même, — à cau
7123
. L’incapacité d’accepter le monde réel est signe
d’
une incapacité de s’accepter soi-même, — à cause de cette blessure qu’
7124
accepter le monde réel est signe d’une incapacité
de
s’accepter soi-même, — à cause de cette blessure qu’il s’agit d’oubli
7125
oi-même, — à cause de cette blessure qu’il s’agit
d’
oublier si l’on ne parvient pas à l’expier. Et en effet, à la faveur d
7126
cause de cette blessure qu’il s’agit d’oublier si
l’
on ne parvient pas à l’expier. Et en effet, à la faveur de cet oubli,
7127
qu’il s’agit d’oublier si l’on ne parvient pas à
l’
expier. Et en effet, à la faveur de cet oubli, de ce refus, le moi per
7128
i l’on ne parvient pas à l’expier. Et en effet, à
la
faveur de cet oubli, de ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité
7129
parvient pas à l’expier. Et en effet, à la faveur
de
cet oubli, de ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ; d’où le
7130
l’expier. Et en effet, à la faveur de cet oubli,
de
ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ; d’où le sentiment si
7131
en effet, à la faveur de cet oubli, de ce refus,
le
moi perd peu à peu de sa réalité ; d’où le sentiment si fréquent chez
7132
de cet oubli, de ce refus, le moi perd peu à peu
de
sa réalité ; d’où le sentiment si fréquent chez la plupart des romant
7133
e ce refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ;
d’
où le sentiment si fréquent chez la plupart des romantiques d’être mal
7134
refus, le moi perd peu à peu de sa réalité ; d’où
le
sentiment si fréquent chez la plupart des romantiques d’être mal assu
7135
iment si fréquent chez la plupart des romantiques
d’
être mal assuré de sa propre identité, et d’avoir à la rechercher préc
7136
chez la plupart des romantiques d’être mal assuré
de
sa propre identité, et d’avoir à la rechercher précisément dans le pa
7137
iques d’être mal assuré de sa propre identité, et
d’
avoir à la rechercher précisément dans le passé. Moritz décrit ainsi l
7138
re mal assuré de sa propre identité, et d’avoir à
la
rechercher précisément dans le passé. Moritz décrit ainsi le héros d’
7139
tité, et d’avoir à la rechercher précisément dans
le
passé. Moritz décrit ainsi le héros d’un de ses romans : « Il lui par
7140
er précisément dans le passé. Moritz décrit ainsi
le
héros d’un de ses romans : « Il lui parut qu’il s’était échappé entiè
7141
ément dans le passé. Moritz décrit ainsi le héros
d’
un de ses romans : « Il lui parut qu’il s’était échappé entièrement à
7142
dans le passé. Moritz décrit ainsi le héros d’un
de
ses romans : « Il lui parut qu’il s’était échappé entièrement à lui-m
7143
avant toute démarche se rechercher lui-même dans
la
série de ses souvenirs. Il sentait que l’existence n’a d’appui ferme
7144
ute démarche se rechercher lui-même dans la série
de
ses souvenirs. Il sentait que l’existence n’a d’appui ferme que dans
7145
me dans la série de ses souvenirs. Il sentait que
l’
existence n’a d’appui ferme que dans la chaîne ininterrompue des souve
7146
de ses souvenirs. Il sentait que l’existence n’a
d’
appui ferme que dans la chaîne ininterrompue des souvenirs.90 » Mais,
7147
entait que l’existence n’a d’appui ferme que dans
la
chaîne ininterrompue des souvenirs.90 » Mais, comme le note Albert Bé
7148
aîne ininterrompue des souvenirs.90 » Mais, comme
le
note Albert Béguin, Moritz à cet endroit « tourne court, incapable un
7149
ndroit « tourne court, incapable une fois de plus
de
saisir la pensée salvatrice. » C’est qu’il est un souvenir interdit,
7150
ourne court, incapable une fois de plus de saisir
la
pensée salvatrice. » C’est qu’il est un souvenir interdit, trop doulo
7151
venir interdit, trop douloureux pour être revécu.
Le
moi malade échoue à se ressaisir dans la mémoire, puisque la cause de
7152
revécu. Le moi malade échoue à se ressaisir dans
la
mémoire, puisque la cause de sa maladie est justement ce qu’il ne peu
7153
de échoue à se ressaisir dans la mémoire, puisque
la
cause de sa maladie est justement ce qu’il ne peut se remémorer, cett
7154
à se ressaisir dans la mémoire, puisque la cause
de
sa maladie est justement ce qu’il ne peut se remémorer, cette blessur
7155
il ne peut se remémorer, cette blessure qui est à
l’
origine de la conscience divisée. Comment alors sortir du cercle, comm
7156
se remémorer, cette blessure qui est à l’origine
de
la conscience divisée. Comment alors sortir du cercle, comment guérir
7157
remémorer, cette blessure qui est à l’origine de
la
conscience divisée. Comment alors sortir du cercle, comment guérir ?
7158
tir du cercle, comment guérir ? Comment récupérer
la
vie totale dans sa bienheureuse unité ? Ce n’est plus possible ici-ba
7159
euse unité ? Ce n’est plus possible ici-bas, dans
la
prison du moi coupable et douloureux. Il faudra donc chercher au-delà
7160
audra donc chercher au-delà. Et nous avons vu que
le
rêve, ou la descente au fond de l’inconscient, représentent pour les
7161
hercher au-delà. Et nous avons vu que le rêve, ou
la
descente au fond de l’inconscient, représentent pour les romantiques
7162
nous avons vu que le rêve, ou la descente au fond
de
l’inconscient, représentent pour les romantiques les voies d’un retou
7163
s avons vu que le rêve, ou la descente au fond de
l’
inconscient, représentent pour les romantiques les voies d’un retour a
7164
cente au fond de l’inconscient, représentent pour
les
romantiques les voies d’un retour au monde perdu à la « vraie vie » q
7165
l’inconscient, représentent pour les romantiques
les
voies d’un retour au monde perdu à la « vraie vie » qui est « ailleur
7166
ient, représentent pour les romantiques les voies
d’
un retour au monde perdu à la « vraie vie » qui est « ailleurs » comme
7167
omantiques les voies d’un retour au monde perdu à
la
« vraie vie » qui est « ailleurs » comme dit Rimbaud. Vie d’expansion
7168
vie » qui est « ailleurs » comme dit Rimbaud. Vie
d’
expansion indéfinie dans l’Univers ou la divinité. Vie d’innocence ret
7169
comme dit Rimbaud. Vie d’expansion indéfinie dans
l’
Univers ou la divinité. Vie d’innocence retrouvée : car le moi, qui s’
7170
baud. Vie d’expansion indéfinie dans l’Univers ou
la
divinité. Vie d’innocence retrouvée : car le moi, qui s’y perd, y per
7171
sion indéfinie dans l’Univers ou la divinité. Vie
d’
innocence retrouvée : car le moi, qui s’y perd, y perd aussi le sentim
7172
s ou la divinité. Vie d’innocence retrouvée : car
le
moi, qui s’y perd, y perd aussi le sentiment de sa culpabilité. Mais
7173
etrouvée : car le moi, qui s’y perd, y perd aussi
le
sentiment de sa culpabilité. Mais d’une autre manière encore, et plus
7174
r le moi, qui s’y perd, y perd aussi le sentiment
de
sa culpabilité. Mais d’une autre manière encore, et plus précise, le
7175
y perd aussi le sentiment de sa culpabilité. Mais
d’
une autre manière encore, et plus précise, le rêve ou la via mystica s
7176
Mais d’une autre manière encore, et plus précise,
le
rêve ou la via mystica sont des moyens de récupérer le monde perdu. C
7177
autre manière encore, et plus précise, le rêve ou
la
via mystica sont des moyens de récupérer le monde perdu. Ce qu’il fau
7178
récise, le rêve ou la via mystica sont des moyens
de
récupérer le monde perdu. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que la t
7179
ve ou la via mystica sont des moyens de récupérer
le
monde perdu. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que la tendance à la
7180
nde perdu. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que
la
tendance à la dilatation panthéiste ou mystique de l’être revêt presq
7181
qu’il faut souligner ici, c’est que la tendance à
la
dilatation panthéiste ou mystique de l’être revêt presque toujours la
7182
a tendance à la dilatation panthéiste ou mystique
de
l’être revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort. Le sommeil p
7183
endance à la dilatation panthéiste ou mystique de
l’
être revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort. Le sommeil préf
7184
iste ou mystique de l’être revêt presque toujours
la
forme d’un vœu de mort. Le sommeil préfigure la mort pour le poète ro
7185
ystique de l’être revêt presque toujours la forme
d’
un vœu de mort. Le sommeil préfigure la mort pour le poète romantique
7186
e l’être revêt presque toujours la forme d’un vœu
de
mort. Le sommeil préfigure la mort pour le poète romantique ; et la m
7187
revêt presque toujours la forme d’un vœu de mort.
Le
sommeil préfigure la mort pour le poète romantique ; et la mort progr
7188
s la forme d’un vœu de mort. Le sommeil préfigure
la
mort pour le poète romantique ; et la mort progressive à soi-même est
7189
un vœu de mort. Le sommeil préfigure la mort pour
le
poète romantique ; et la mort progressive à soi-même est l’ambition d
7190
l préfigure la mort pour le poète romantique ; et
la
mort progressive à soi-même est l’ambition de tous les vrais mystique
7191
omantique ; et la mort progressive à soi-même est
l’
ambition de tous les vrais mystiques. Mais pourquoi voudrait-on mourir
7192
et la mort progressive à soi-même est l’ambition
de
tous les vrais mystiques. Mais pourquoi voudrait-on mourir ? La biogr
7193
ort progressive à soi-même est l’ambition de tous
les
vrais mystiques. Mais pourquoi voudrait-on mourir ? La biographie de
7194
ais mystiques. Mais pourquoi voudrait-on mourir ?
La
biographie de la plupart des romantiques fournit ici la même réponse.
7195
Mais pourquoi voudrait-on mourir ? La biographie
de
la plupart des romantiques fournit ici la même réponse. En effet, la
7196
graphie de la plupart des romantiques fournit ici
la
même réponse. En effet, la blessure dont ils souffrent est presque to
7197
omantiques fournit ici la même réponse. En effet,
la
blessure dont ils souffrent est presque toujours symbolisée par la pe
7198
ils souffrent est presque toujours symbolisée par
la
perte d’un être aimé. Passer dans l’autre monde, c’est retrouver la m
7199
rent est presque toujours symbolisée par la perte
d’
un être aimé. Passer dans l’autre monde, c’est retrouver la morte ! «
7200
aimé. Passer dans l’autre monde, c’est retrouver
la
morte ! « L’expérience typique qui est celle de Jean-Paul à la mort d
7201
dans l’autre monde, c’est retrouver la morte ! «
L’
expérience typique qui est celle de Jean-Paul à la mort de ses amis, d
7202
r la morte ! « L’expérience typique qui est celle
de
Jean-Paul à la mort de ses amis, de Novalis perdant Sophie von Kuhn,
7203
L’expérience typique qui est celle de Jean-Paul à
la
mort de ses amis, de Novalis perdant Sophie von Kuhn, de Guérin médit
7204
ence typique qui est celle de Jean-Paul à la mort
de
ses amis, de Novalis perdant Sophie von Kuhn, de Guérin méditant sur
7205
qui est celle de Jean-Paul à la mort de ses amis,
de
Novalis perdant Sophie von Kuhn, de Guérin méditant sur la mort de Ma
7206
de ses amis, de Novalis perdant Sophie von Kuhn,
de
Guérin méditant sur la mort de Marie, ou de Nerval poursuivant l’imag
7207
s perdant Sophie von Kuhn, de Guérin méditant sur
la
mort de Marie, ou de Nerval poursuivant l’image d’Aurélia, Anton Reis
7208
t Sophie von Kuhn, de Guérin méditant sur la mort
de
Marie, ou de Nerval poursuivant l’image d’Aurélia, Anton Reiser (le h
7209
nt sur la mort de Marie, ou de Nerval poursuivant
l’
image d’Aurélia, Anton Reiser (le héros de Moritz) la fait dès l’enfan
7210
a mort de Marie, ou de Nerval poursuivant l’image
d’
Aurélia, Anton Reiser (le héros de Moritz) la fait dès l’enfance, lors
7211
rval poursuivant l’image d’Aurélia, Anton Reiser (
le
héros de Moritz) la fait dès l’enfance, lorsqu’il s’interroge sur ce
7212
suivant l’image d’Aurélia, Anton Reiser (le héros
de
Moritz) la fait dès l’enfance, lorsqu’il s’interroge sur ce qu’est de
7213
mage d’Aurélia, Anton Reiser (le héros de Moritz)
la
fait dès l’enfance, lorsqu’il s’interroge sur ce qu’est devenue sa pe
7214
ia, Anton Reiser (le héros de Moritz) la fait dès
l’
enfance, lorsqu’il s’interroge sur ce qu’est devenue sa petite sœur :
7215
’interroge sur ce qu’est devenue sa petite sœur :
le
vœu de retrouver la morte, de communier avec un autre univers, lui fa
7216
oge sur ce qu’est devenue sa petite sœur : le vœu
de
retrouver la morte, de communier avec un autre univers, lui fait mépr
7217
’est devenue sa petite sœur : le vœu de retrouver
la
morte, de communier avec un autre univers, lui fait mépriser cette vi
7218
ue sa petite sœur : le vœu de retrouver la morte,
de
communier avec un autre univers, lui fait mépriser cette vie, sentir
7219
imites, mettre tout son espoir dans une existence
d’
outre-tombe91. » Le rêve ou la via mystica seront cette existence d’ou
7220
son espoir dans une existence d’outre-tombe91. »
Le
rêve ou la via mystica seront cette existence d’outre-tombe, vécue dè
7221
dans une existence d’outre-tombe91. » Le rêve ou
la
via mystica seront cette existence d’outre-tombe, vécue dès ici-bas d
7222
Le rêve ou la via mystica seront cette existence
d’
outre-tombe, vécue dès ici-bas d’une manière indicible. Et peut-être p
7223
cette existence d’outre-tombe, vécue dès ici-bas
d’
une manière indicible. Et peut-être pourrait-on dire que l’expérience
7224
ière indicible. Et peut-être pourrait-on dire que
l’
expérience mystique générale ne devient proprement chrétienne que dans
7225
énérale ne devient proprement chrétienne que dans
le
cas où l’être aimé, sur la mort duquel on médite, est la personne du
7226
devient proprement chrétienne que dans le cas où
l’
être aimé, sur la mort duquel on médite, est la personne du Christ cru
7227
nt chrétienne que dans le cas où l’être aimé, sur
la
mort duquel on médite, est la personne du Christ crucifié, — ou se co
7228
où l’être aimé, sur la mort duquel on médite, est
la
personne du Christ crucifié, — ou se confond avec elle indiscernablem
7229
fié, — ou se confond avec elle indiscernablement.
Les
romantiques n’ont pas été si loin dans la voie des sublimations — sau
7230
ement. Les romantiques n’ont pas été si loin dans
la
voie des sublimations — sauf peut-être Jean-Paul et Novalis. Ils n’ar
7231
i pardonne, qui guérisse, et qui leur rende alors
la
force d’accepter leur moi coupable et le monde réel. La « contemplati
7232
e, qui guérisse, et qui leur rende alors la force
d’
accepter leur moi coupable et le monde réel. La « contemplation sans o
7233
de alors la force d’accepter leur moi coupable et
le
monde réel. La « contemplation sans objet » à laquelle ils parviennen
7234
ce d’accepter leur moi coupable et le monde réel.
La
« contemplation sans objet » à laquelle ils parviennent en de très ra
7235
lation sans objet » à laquelle ils parviennent en
de
très rares instants n’est plus alors qu’un moyen de jouir d’une « sen
7236
très rares instants n’est plus alors qu’un moyen
de
jouir d’une « sensation voluptueuse » (comme dit Moritz) de sa propre
7237
es instants n’est plus alors qu’un moyen de jouir
d’
une « sensation voluptueuse » (comme dit Moritz) de sa propre dissolut
7238
’une « sensation voluptueuse » (comme dit Moritz)
de
sa propre dissolution ; un moyen détourné de revivre sa blessure, ou
7239
itz) de sa propre dissolution ; un moyen détourné
de
revivre sa blessure, ou plutôt l’élan même qu’elle a brisé, mais sans
7240
moyen détourné de revivre sa blessure, ou plutôt
l’
élan même qu’elle a brisé, mais sans se l’avouer et sans pouvoir la re
7241
plutôt l’élan même qu’elle a brisé, mais sans se
l’
avouer et sans pouvoir la reconnaître ou l’exprimer… C’est le mouvemen
7242
le a brisé, mais sans se l’avouer et sans pouvoir
la
reconnaître ou l’exprimer… C’est le mouvement fondamental de toute pa
7243
ans se l’avouer et sans pouvoir la reconnaître ou
l’
exprimer… C’est le mouvement fondamental de toute passion, le mouvemen
7244
sans pouvoir la reconnaître ou l’exprimer… C’est
le
mouvement fondamental de toute passion, le mouvement d’un amour qui p
7245
tre ou l’exprimer… C’est le mouvement fondamental
de
toute passion, le mouvement d’un amour qui préfère le néant aux limit
7246
C’est le mouvement fondamental de toute passion,
le
mouvement d’un amour qui préfère le néant aux limitations de la vie,
7247
vement fondamental de toute passion, le mouvement
d’
un amour qui préfère le néant aux limitations de la vie, — la joie dev
7248
oute passion, le mouvement d’un amour qui préfère
le
néant aux limitations de la vie, — la joie devant la mort de Tristan
7249
t d’un amour qui préfère le néant aux limitations
de
la vie, — la joie devant la mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystiq
7250
’un amour qui préfère le néant aux limitations de
la
vie, — la joie devant la mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystique
7251
qui préfère le néant aux limitations de la vie, —
la
joie devant la mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystique et personn
7252
néant aux limitations de la vie, — la joie devant
la
mort de Tristan et d’Isolde… IIIMystique et personne L’exemple
7253
x limitations de la vie, — la joie devant la mort
de
Tristan et d’Isolde… IIIMystique et personne L’exemple des roma
7254
de la vie, — la joie devant la mort de Tristan et
d’
Isolde… IIIMystique et personne L’exemple des romantiques allema
7255
ristan et d’Isolde… IIIMystique et personne
L’
exemple des romantiques allemands illustre une relation profonde et co
7256
illustre une relation profonde et constante dans
l’
homme : celle qui existe entre le recours à l’indicible et la fuite de
7257
t constante dans l’homme : celle qui existe entre
le
recours à l’indicible et la fuite devant le moi personnel. Se réfugie
7258
ans l’homme : celle qui existe entre le recours à
l’
indicible et la fuite devant le moi personnel. Se réfugier dans l’indi
7259
elle qui existe entre le recours à l’indicible et
la
fuite devant le moi personnel. Se réfugier dans l’indicible, c’est en
7260
entre le recours à l’indicible et la fuite devant
le
moi personnel. Se réfugier dans l’indicible, c’est entretenir une équ
7261
a fuite devant le moi personnel. Se réfugier dans
l’
indicible, c’est entretenir une équivoque dont il y a lieu de craindre
7262
, c’est entretenir une équivoque dont il y a lieu
de
craindre qu’elle soit intéressée. Au contraire, s’exprimer, c’est tou
7263
ujours s’avouer, c’est se donner pour responsable
de
sa pensée et de ses actes. Mais voilà justement ce qui répugne aux ro
7264
c’est se donner pour responsable de sa pensée et
de
ses actes. Mais voilà justement ce qui répugne aux romantiques. D’où
7265
s voilà justement ce qui répugne aux romantiques.
D’
où leur fuite dans un monde dont on ne peut rien dire. D’où encore le
7266
ur fuite dans un monde dont on ne peut rien dire.
D’
où encore le besoin qu’ils éprouvent d’affirmer surabondamment que l’o
7267
s un monde dont on ne peut rien dire. D’où encore
le
besoin qu’ils éprouvent d’affirmer surabondamment que l’on n’en peut
7268
rien dire. D’où encore le besoin qu’ils éprouvent
d’
affirmer surabondamment que l’on n’en peut rien dire que par des allus
7269
in qu’ils éprouvent d’affirmer surabondamment que
l’
on n’en peut rien dire que par des allusions, des métaphores, des poèm
7270
métaphores, des poèmes « inspirés ». À ce niveau,
le
mysticisme donne naissance à la plus émouvante littérature. Mais il f
7271
s ». À ce niveau, le mysticisme donne naissance à
la
plus émouvante littérature. Mais il faut reconnaître aussi que s’y ré
7272
faut reconnaître aussi que s’y révèle une maladie
de
la personne. Le paradoxe de l’expression d’un Indicible est tellement
7273
t reconnaître aussi que s’y révèle une maladie de
la
personne. Le paradoxe de l’expression d’un Indicible est tellement es
7274
aussi que s’y révèle une maladie de la personne.
Le
paradoxe de l’expression d’un Indicible est tellement essentiel au ro
7275
’y révèle une maladie de la personne. Le paradoxe
de
l’expression d’un Indicible est tellement essentiel au romantisme qu’
7276
révèle une maladie de la personne. Le paradoxe de
l’
expression d’un Indicible est tellement essentiel au romantisme qu’il
7277
ladie de la personne. Le paradoxe de l’expression
d’
un Indicible est tellement essentiel au romantisme qu’il explique, à n
7278
au romantisme qu’il explique, à n’en pas douter,
l’
incapacité de la plupart des jeunes contemporains de Goethe à donner d
7279
e qu’il explique, à n’en pas douter, l’incapacité
de
la plupart des jeunes contemporains de Goethe à donner des œuvres ach
7280
incapacité de la plupart des jeunes contemporains
de
Goethe à donner des œuvres achevées. En effet le mouvement de ces poè
7281
de Goethe à donner des œuvres achevées. En effet
le
mouvement de ces poètes est inverse de celui du créateur. Créer, c’es
7282
donner des œuvres achevées. En effet le mouvement
de
ces poètes est inverse de celui du créateur. Créer, c’est donner form
7283
. En effet le mouvement de ces poètes est inverse
de
celui du créateur. Créer, c’est donner forme, et ils voudraient nier
7284
Créer, c’est donner forme, et ils voudraient nier
les
formes ; c’est limiter et ils aspirent à l’expansion infinie ; c’est
7285
nier les formes ; c’est limiter et ils aspirent à
l’
expansion infinie ; c’est définir par la parole et l’acte, et ils rech
7286
spirent à l’expansion infinie ; c’est définir par
la
parole et l’acte, et ils recherchent le silence passif. Aussi n’ont-i
7287
xpansion infinie ; c’est définir par la parole et
l’
acte, et ils recherchent le silence passif. Aussi n’ont-ils laissé pou
7288
finir par la parole et l’acte, et ils recherchent
le
silence passif. Aussi n’ont-ils laissé pour la plupart que des fragme
7289
itifs ou « illuminations », pareils aux souvenirs
d’
un rêve qui s’efface. Cela dont ils voulaient parler, cet Indicible ou
7290
Indicible ou ce discours sans mots entendus dans
la
nuit de la passivité, comment l’eussent-ils pu rendre au jour sans le
7291
le ou ce discours sans mots entendus dans la nuit
de
la passivité, comment l’eussent-ils pu rendre au jour sans le trahir
7292
ou ce discours sans mots entendus dans la nuit de
la
passivité, comment l’eussent-ils pu rendre au jour sans le trahir et
7293
ts entendus dans la nuit de la passivité, comment
l’
eussent-ils pu rendre au jour sans le trahir et se trahir ? Ainsi leur
7294
ité, comment l’eussent-ils pu rendre au jour sans
le
trahir et se trahir ? Ainsi leur œuvre est à l’image de la contradict
7295
s le trahir et se trahir ? Ainsi leur œuvre est à
l’
image de la contradiction vitale dont ils souffraient, et d’où naissai
7296
hir et se trahir ? Ainsi leur œuvre est à l’image
de
la contradiction vitale dont ils souffraient, et d’où naissait leur d
7297
et se trahir ? Ainsi leur œuvre est à l’image de
la
contradiction vitale dont ils souffraient, et d’où naissait leur dési
7298
la contradiction vitale dont ils souffraient, et
d’
où naissait leur désir angoissé de perdre leur moi personnel. Mais le
7299
souffraient, et d’où naissait leur désir angoissé
de
perdre leur moi personnel. Mais le moi personnel est l’Ombre créatric
7300
désir angoissé de perdre leur moi personnel. Mais
le
moi personnel est l’Ombre créatrice de l’individu naturel. Revenons u
7301
dre leur moi personnel. Mais le moi personnel est
l’
Ombre créatrice de l’individu naturel. Revenons une dernière fois sur
7302
nnel. Mais le moi personnel est l’Ombre créatrice
de
l’individu naturel. Revenons une dernière fois sur nos définitions. L
7303
l. Mais le moi personnel est l’Ombre créatrice de
l’
individu naturel. Revenons une dernière fois sur nos définitions. La p
7304
. Revenons une dernière fois sur nos définitions.
La
personne est en nous l’être spirituel, responsable d’une vocation, et
7305
fois sur nos définitions. La personne est en nous
l’
être spirituel, responsable d’une vocation, et trouvant là son unité e
7306
ersonne est en nous l’être spirituel, responsable
d’
une vocation, et trouvant là son unité en dépit des contradictions don
7307
té en dépit des contradictions dont peut souffrir
l’
individu, c’est-à-dire l’être naturel. L’individu est entièrement déte
7308
tions dont peut souffrir l’individu, c’est-à-dire
l’
être naturel. L’individu est entièrement déterminé par l’espèce, le mi
7309
souffrir l’individu, c’est-à-dire l’être naturel.
L’
individu est entièrement déterminé par l’espèce, le milieu, l’histoire
7310
naturel. L’individu est entièrement déterminé par
l’
espèce, le milieu, l’histoire, les qualités qu’il a héritées et les bl
7311
’individu est entièrement déterminé par l’espèce,
le
milieu, l’histoire, les qualités qu’il a héritées et les blessures qu
7312
st entièrement déterminé par l’espèce, le milieu,
l’
histoire, les qualités qu’il a héritées et les blessures qu’il a subie
7313
nt déterminé par l’espèce, le milieu, l’histoire,
les
qualités qu’il a héritées et les blessures qu’il a subies. Il est emp
7314
ieu, l’histoire, les qualités qu’il a héritées et
les
blessures qu’il a subies. Il est emprisonné dans ces données, et c’es
7315
erait à y échapper par des sublimations : au fond
de
la Nuit et de l’inconscient, c’est encore lui qu’il retrouvera sous d
7316
it à y échapper par des sublimations : au fond de
la
Nuit et de l’inconscient, c’est encore lui qu’il retrouvera sous des
7317
pper par des sublimations : au fond de la Nuit et
de
l’inconscient, c’est encore lui qu’il retrouvera sous des espèces méc
7318
r par des sublimations : au fond de la Nuit et de
l’
inconscient, c’est encore lui qu’il retrouvera sous des espèces méconn
7319
s des espèces méconnaissables et qu’il sera tenté
de
croire divines. Et il est juste que les premières touches de l’Esprit
7320
ivines. Et il est juste que les premières touches
de
l’Esprit rendent le moi sensible à ses limitations, et lui inspirent
7321
nes. Et il est juste que les premières touches de
l’
Esprit rendent le moi sensible à ses limitations, et lui inspirent la
7322
ste que les premières touches de l’Esprit rendent
le
moi sensible à ses limitations, et lui inspirent la nostalgie de les
7323
moi sensible à ses limitations, et lui inspirent
la
nostalgie de les dépasser. Mais seule une vocation lui en donnera la
7324
à ses limitations, et lui inspirent la nostalgie
de
les dépasser. Mais seule une vocation lui en donnera la force. Qu’il
7325
ses limitations, et lui inspirent la nostalgie de
les
dépasser. Mais seule une vocation lui en donnera la force. Qu’il la r
7326
dépasser. Mais seule une vocation lui en donnera
la
force. Qu’il la reçoive, et qu’il l’accepte consciemment, ce sera pou
7327
seule une vocation lui en donnera la force. Qu’il
la
reçoive, et qu’il l’accepte consciemment, ce sera pour lui l’introduc
7328
i en donnera la force. Qu’il la reçoive, et qu’il
l’
accepte consciemment, ce sera pour lui l’introduction à une liberté to
7329
et qu’il l’accepte consciemment, ce sera pour lui
l’
introduction à une liberté toute nouvelle. Dès ce moment il accomplit
7330
n apparences une évolution fort semblable à celle
de
ces pseudo ou prémystiques que furent les poètes du rêve : il se dévo
7331
à celle de ces pseudo ou prémystiques que furent
les
poètes du rêve : il se dévoue à quelque chose qui le dépasse, il se d
7332
poètes du rêve : il se dévoue à quelque chose qui
le
dépasse, il se donne à une réalité qui souvent ne tient pas compte de
7333
nne à une réalité qui souvent ne tient pas compte
de
nos raisons, il s’impose une sorte d’ascèse qui le libère des servitu
7334
pas compte de nos raisons, il s’impose une sorte
d’
ascèse qui le libère des servitudes naturelles. Mais cette ascèse n’ab
7335
e nos raisons, il s’impose une sorte d’ascèse qui
le
libère des servitudes naturelles. Mais cette ascèse n’aboutit pas à l
7336
des naturelles. Mais cette ascèse n’aboutit pas à
la
négation du réel. Elle transforme et oriente à nouveau les forces de
7337
ion du réel. Elle transforme et oriente à nouveau
les
forces de l’individu, plutôt qu’elle ne veut les détruire. Elle engag
7338
. Elle transforme et oriente à nouveau les forces
de
l’individu, plutôt qu’elle ne veut les détruire. Elle engage dans le
7339
lle transforme et oriente à nouveau les forces de
l’
individu, plutôt qu’elle ne veut les détruire. Elle engage dans le mon
7340
les forces de l’individu, plutôt qu’elle ne veut
les
détruire. Elle engage dans le monde actif, au lieu que le romantique
7341
ôt qu’elle ne veut les détruire. Elle engage dans
le
monde actif, au lieu que le romantique voulait s’en évader. Elle nous
7342
ire. Elle engage dans le monde actif, au lieu que
le
romantique voulait s’en évader. Elle nous rend enfin responsable vis-
7343
able vis-à-vis de notre prochain, et c’est à quoi
l’
on peut reconnaître la légitimité d’une vocation. Thérèse d’Avila ne v
7344
e prochain, et c’est à quoi l’on peut reconnaître
la
légitimité d’une vocation. Thérèse d’Avila ne voulait accepter que le
7345
c’est à quoi l’on peut reconnaître la légitimité
d’
une vocation. Thérèse d’Avila ne voulait accepter que les révélations
7346
vocation. Thérèse d’Avila ne voulait accepter que
les
révélations qui la portaient à quelque action pratique dans la vie qu
7347
Avila ne voulait accepter que les révélations qui
la
portaient à quelque action pratique dans la vie quotidienne. Ainsi «
7348
s qui la portaient à quelque action pratique dans
la
vie quotidienne. Ainsi « l’ascèse personnaliste » se distingue radica
7349
action pratique dans la vie quotidienne. Ainsi «
l’
ascèse personnaliste » se distingue radicalement de la dissolution du
7350
’ascèse personnaliste » se distingue radicalement
de
la dissolution du moi des romantiques. C’est une activité, et qui ne
7351
cèse personnaliste » se distingue radicalement de
la
dissolution du moi des romantiques. C’est une activité, et qui ne com
7352
C’est une activité, et qui ne commence qu’au-delà
de
la mort à soi-même, c’est-à-dire du renoncement au moi tourmenté par
7353
st une activité, et qui ne commence qu’au-delà de
la
mort à soi-même, c’est-à-dire du renoncement au moi tourmenté par son
7354
moi tourmenté par son égoïsme. Elle ne prend pas
la
mort pour but, mais bien la vie, et cette vie-ci. Elle accepte le moi
7355
me. Elle ne prend pas la mort pour but, mais bien
la
vie, et cette vie-ci. Elle accepte le moi et toutes ses servitudes en
7356
, mais bien la vie, et cette vie-ci. Elle accepte
le
moi et toutes ses servitudes en vertu de sa vocation, c’est-à-dire en
7357
rtu d’un appel venu d’ailleurs, mais qui concerne
l’
ici-bas. Seule une telle vocation peut donner le courage de s’avouer e
7358
e l’ici-bas. Seule une telle vocation peut donner
le
courage de s’avouer en toute lucidité, de s’exprimer sans réticences,
7359
. Seule une telle vocation peut donner le courage
de
s’avouer en toute lucidité, de s’exprimer sans réticences, et d’assum
7360
donner le courage de s’avouer en toute lucidité,
de
s’exprimer sans réticences, et d’assumer son moi coupable — parce que
7361
toute lucidité, de s’exprimer sans réticences, et
d’
assumer son moi coupable — parce que dorénavant ce n’est pas cela qui
7362
que dorénavant ce n’est pas cela qui compte, mais
l’
œuvre à faire et Celui qui l’ordonne. Alors le moi coupable et détesté
7363
ela qui compte, mais l’œuvre à faire et Celui qui
l’
ordonne. Alors le moi coupable et détesté ne cherche plus de vaine éch
7364
ais l’œuvre à faire et Celui qui l’ordonne. Alors
le
moi coupable et détesté ne cherche plus de vaine échappatoire dans l’
7365
Alors le moi coupable et détesté ne cherche plus
de
vaine échappatoire dans l’indicible et l’Inconscient. Il ose enfin pa
7366
étesté ne cherche plus de vaine échappatoire dans
l’
indicible et l’Inconscient. Il ose enfin parler et témoigner au nom d’
7367
he plus de vaine échappatoire dans l’indicible et
l’
Inconscient. Il ose enfin parler et témoigner au nom d’une Vérité qui
7368
enfin parler et témoigner au nom d’une Vérité qui
le
dépasse. Et l’on rejoint ici l’enseignement évangélique : ce ne sont
7369
témoigner au nom d’une Vérité qui le dépasse. Et
l’
on rejoint ici l’enseignement évangélique : ce ne sont pas des extases
7370
d’une Vérité qui le dépasse. Et l’on rejoint ici
l’
enseignement évangélique : ce ne sont pas des extases indicibles qui s
7371
s croyants, mais au contraire il leur est demandé
d’
agir et d’annoncer leur foi. « C’est en confessant de la bouche qu’on
7372
, mais au contraire il leur est demandé d’agir et
d’
annoncer leur foi. « C’est en confessant de la bouche qu’on parvient a
7373
gir et d’annoncer leur foi. « C’est en confessant
de
la bouche qu’on parvient au salut », dit saint Paul. IVRépercussio
7374
et d’annoncer leur foi. « C’est en confessant de
la
bouche qu’on parvient au salut », dit saint Paul. IVRépercussions
7375
ste Kierkegaard critiquait son temps au nom de
la
foi du Solitaire, réalité fondamentale de toute existence dans le mon
7376
nom de la foi du Solitaire, réalité fondamentale
de
toute existence dans le monde. Mais si la foi est la santé du Solitai
7377
ire, réalité fondamentale de toute existence dans
le
monde. Mais si la foi est la santé du Solitaire, elle est aussi ce qu
7378
mentale de toute existence dans le monde. Mais si
la
foi est la santé du Solitaire, elle est aussi ce qui le remet en comm
7379
toute existence dans le monde. Mais si la foi est
la
santé du Solitaire, elle est aussi ce qui le remet en communion avec
7380
est la santé du Solitaire, elle est aussi ce qui
le
remet en communion avec son prochain devant Dieu. Si la santé de la f
7381
et en communion avec son prochain devant Dieu. Si
la
santé de la foi fonde la vraie personne, elle doit fonder aussi la vr
7382
munion avec son prochain devant Dieu. Si la santé
de
la foi fonde la vraie personne, elle doit fonder aussi la vraie commu
7383
ion avec son prochain devant Dieu. Si la santé de
la
foi fonde la vraie personne, elle doit fonder aussi la vraie communau
7384
prochain devant Dieu. Si la santé de la foi fonde
la
vraie personne, elle doit fonder aussi la vraie communauté. Et à l’in
7385
i fonde la vraie personne, elle doit fonder aussi
la
vraie communauté. Et à l’inverse, toute maladie de la personne doit a
7386
elle doit fonder aussi la vraie communauté. Et à
l’
inverse, toute maladie de la personne doit affecter la collectivité. A
7387
a vraie communauté. Et à l’inverse, toute maladie
de
la personne doit affecter la collectivité. Ainsi décrire un phénomène
7388
raie communauté. Et à l’inverse, toute maladie de
la
personne doit affecter la collectivité. Ainsi décrire un phénomène de
7389
verse, toute maladie de la personne doit affecter
la
collectivité. Ainsi décrire un phénomène de masses en termes d’étiolo
7390
ecter la collectivité. Ainsi décrire un phénomène
de
masses en termes d’étiologie de la personne, ce serait fournir la néc
7391
rire un phénomène de masses en termes d’étiologie
de
la personne, ce serait fournir la nécessaire contrepartie des analyse
7392
e un phénomène de masses en termes d’étiologie de
la
personne, ce serait fournir la nécessaire contrepartie des analyses k
7393
mes d’étiologie de la personne, ce serait fournir
la
nécessaire contrepartie des analyses kierkegaardiennes. Esquissons do
7394
ries que nous venons de dégager, et qui signalent
la
maladie romantico-mystique de la personne. Le mouvement hitlérien, da
7395
r, et qui signalent la maladie romantico-mystique
de
la personne. Le mouvement hitlérien, dans son essence, m’apparaît com
7396
et qui signalent la maladie romantico-mystique de
la
personne. Le mouvement hitlérien, dans son essence, m’apparaît comme
7397
ent la maladie romantico-mystique de la personne.
Le
mouvement hitlérien, dans son essence, m’apparaît comme un romantisme
7398
omantisme politique. Et je ne dis pas du tout que
les
écrits d’un Novalis ou d’un Jean Paul soient à sa source, ce serait a
7399
olitique. Et je ne dis pas du tout que les écrits
d’
un Novalis ou d’un Jean Paul soient à sa source, ce serait absurde et
7400
ne dis pas du tout que les écrits d’un Novalis ou
d’
un Jean Paul soient à sa source, ce serait absurde et injurieux pour c
7401
er au niveau inférieur et collectif qui est celui
de
la psychologie naziste, des processus fort analogues à ceux que nous
7402
au niveau inférieur et collectif qui est celui de
la
psychologie naziste, des processus fort analogues à ceux que nous avo
7403
s à ceux que nous avons décrits. Il ne s’agit pas
d’
influences, il ne s’agit que de reviviscences — vulgaires, simplistes,
7404
. Il ne s’agit pas d’influences, il ne s’agit que
de
reviviscences — vulgaires, simplistes, à bon marché — de certaines at
7405
viscences — vulgaires, simplistes, à bon marché —
de
certaines attitudes de l’homme en face de son destin et de sa personn
7406
simplistes, à bon marché — de certaines attitudes
de
l’homme en face de son destin et de sa personne. Le national-socialis
7407
plistes, à bon marché — de certaines attitudes de
l’
homme en face de son destin et de sa personne. Le national-socialisme
7408
nes attitudes de l’homme en face de son destin et
de
sa personne. Le national-socialisme apparut comme une réaction de déf
7409
l’homme en face de son destin et de sa personne.
Le
national-socialisme apparut comme une réaction de défense à l’humilia
7410
Le national-socialisme apparut comme une réaction
de
défense à l’humiliation collective infligée aux Allemands par Versail
7411
ocialisme apparut comme une réaction de défense à
l’
humiliation collective infligée aux Allemands par Versailles, par la d
7412
ective infligée aux Allemands par Versailles, par
la
défaite, par la misère publique. Voilà bien la blessure, la déception
7413
aux Allemands par Versailles, par la défaite, par
la
misère publique. Voilà bien la blessure, la déception non plus ressen
7414
ar la défaite, par la misère publique. Voilà bien
la
blessure, la déception non plus ressentie par un individu, mais par l
7415
, par la misère publique. Voilà bien la blessure,
la
déception non plus ressentie par un individu, mais par la nation tout
7416
tion non plus ressentie par un individu, mais par
la
nation tout entière dans ses rapports avec le monde réel. D’où le sen
7417
par la nation tout entière dans ses rapports avec
le
monde réel. D’où le sentiment d’une culpabilité, inacceptable et inav
7418
out entière dans ses rapports avec le monde réel.
D’
où le sentiment d’une culpabilité, inacceptable et inavouable (à cause
7419
ntière dans ses rapports avec le monde réel. D’où
le
sentiment d’une culpabilité, inacceptable et inavouable (à cause de l
7420
es rapports avec le monde réel. D’où le sentiment
d’
une culpabilité, inacceptable et inavouable (à cause de l’orgueil nati
7421
lpabilité, inacceptable et inavouable (à cause de
l’
orgueil national). C’est le monde qui doit être mal fait, car nous y s
7422
inavouable (à cause de l’orgueil national). C’est
le
monde qui doit être mal fait, car nous y sommes brimés, nous qui pour
7423
ar nous y sommes brimés, nous qui pourtant sommes
les
fils des vertueux Germains ! Et de ce sentiment de culpabilité, refou
7424
urtant sommes les fils des vertueux Germains ! Et
de
ce sentiment de culpabilité, refoulé avec force et bruyamment nié (to
7425
s fils des vertueux Germains ! Et de ce sentiment
de
culpabilité, refoulé avec force et bruyamment nié (tous les discours
7426
ilité, refoulé avec force et bruyamment nié (tous
les
discours d’Hitler proclament dès le début que les Allemands n’ont pas
7427
é avec force et bruyamment nié (tous les discours
d’
Hitler proclament dès le début que les Allemands n’ont pas perdu la gu
7428
nt nié (tous les discours d’Hitler proclament dès
le
début que les Allemands n’ont pas perdu la guerre), doit résulter un
7429
les discours d’Hitler proclament dès le début que
les
Allemands n’ont pas perdu la guerre), doit résulter un sentiment de m
7430
nt dès le début que les Allemands n’ont pas perdu
la
guerre), doit résulter un sentiment de manque d’assurance nationale.
7431
pas perdu la guerre), doit résulter un sentiment
de
manque d’assurance nationale. La vraie Allemagne ne peut pas être cel
7432
la guerre), doit résulter un sentiment de manque
d’
assurance nationale. La vraie Allemagne ne peut pas être celle qui a s
7433
ter un sentiment de manque d’assurance nationale.
La
vraie Allemagne ne peut pas être celle qui a subi la « blessure ». Il
7434
vraie Allemagne ne peut pas être celle qui a subi
la
« blessure ». Il faut donc la chercher ailleurs : dans un rêve de pui
7435
re celle qui a subi la « blessure ». Il faut donc
la
chercher ailleurs : dans un rêve de puissance et de libération, dans
7436
Il faut donc la chercher ailleurs : dans un rêve
de
puissance et de libération, dans l’avenir, cet Ersatz de l’au-delà. N
7437
chercher ailleurs : dans un rêve de puissance et
de
libération, dans l’avenir, cet Ersatz de l’au-delà. Nions donc cette
7438
dans un rêve de puissance et de libération, dans
l’
avenir, cet Ersatz de l’au-delà. Nions donc cette réalité qui nous opp
7439
sance et de libération, dans l’avenir, cet Ersatz
de
l’au-delà. Nions donc cette réalité qui nous opprime si méticuleuseme
7440
ce et de libération, dans l’avenir, cet Ersatz de
l’
au-delà. Nions donc cette réalité qui nous opprime si méticuleusement,
7441
ous voulons une passion nouvelle ! Et de même que
le
romantique oubliait son moi détesté en se perdant dans les fêtes du r
7442
tique oubliait son moi détesté en se perdant dans
les
fêtes du rêve, l’Allemand moyen oubliera ses misères et les humiliati
7443
moi détesté en se perdant dans les fêtes du rêve,
l’
Allemand moyen oubliera ses misères et les humiliations de sa patrie e
7444
du rêve, l’Allemand moyen oubliera ses misères et
les
humiliations de sa patrie en se perdant dans l’âme collective, dans l
7445
nd moyen oubliera ses misères et les humiliations
de
sa patrie en se perdant dans l’âme collective, dans l’hypnose des fêt
7446
les humiliations de sa patrie en se perdant dans
l’
âme collective, dans l’hypnose des fêtes sacrales organisées par le Fü
7447
patrie en se perdant dans l’âme collective, dans
l’
hypnose des fêtes sacrales organisées par le Führer au rythme lent et
7448
dans l’hypnose des fêtes sacrales organisées par
le
Führer au rythme lent et envoûtant des défilés et des tambours pendan
7449
cient ; on lui a dit que sa vraie vie était entre
les
mains du Parti, d’un démiurge anonyme et obscur dont il n’a plus qu’à
7450
que sa vraie vie était entre les mains du Parti,
d’
un démiurge anonyme et obscur dont il n’a plus qu’à recevoir les ordre
7451
anonyme et obscur dont il n’a plus qu’à recevoir
les
ordres, sans trop chercher à les comprendre, comme « passif ». Le voi
7452
us qu’à recevoir les ordres, sans trop chercher à
les
comprendre, comme « passif ». Le voilà délivré de la terrible charge
7453
trop chercher à les comprendre, comme « passif ».
Le
voilà délivré de la terrible charge de sa conscience et de ses doutes
7454
es comprendre, comme « passif ». Le voilà délivré
de
la terrible charge de sa conscience et de ses doutes. La discipline c
7455
comprendre, comme « passif ». Le voilà délivré de
la
terrible charge de sa conscience et de ses doutes. La discipline coll
7456
passif ». Le voilà délivré de la terrible charge
de
sa conscience et de ses doutes. La discipline collective joue le rôle
7457
délivré de la terrible charge de sa conscience et
de
ses doutes. La discipline collective joue le rôle d’une ascèse. Les r
7458
errible charge de sa conscience et de ses doutes.
La
discipline collective joue le rôle d’une ascèse. Les renoncements mêm
7459
e et de ses doutes. La discipline collective joue
le
rôle d’une ascèse. Les renoncements mêmes qu’elle impose deviennent l
7460
ses doutes. La discipline collective joue le rôle
d’
une ascèse. Les renoncements mêmes qu’elle impose deviennent les preuv
7461
discipline collective joue le rôle d’une ascèse.
Les
renoncements mêmes qu’elle impose deviennent les preuves de sa transc
7462
Les renoncements mêmes qu’elle impose deviennent
les
preuves de sa transcendante vérité. Et c’est ainsi que la masse allem
7463
ments mêmes qu’elle impose deviennent les preuves
de
sa transcendante vérité. Et c’est ainsi que la masse allemande, imita
7464
es de sa transcendante vérité. Et c’est ainsi que
la
masse allemande, imitant au niveau le plus bas l’évolution des romant
7465
t ainsi que la masse allemande, imitant au niveau
le
plus bas l’évolution des romantiques, cherche à récupérer son unité p
7466
la masse allemande, imitant au niveau le plus bas
l’
évolution des romantiques, cherche à récupérer son unité perdue dans u
7467
son unité perdue dans un monde supra-personnel où
les
limites hostiles s’effacent, où la passion peut s’épanouir, où l’inte
7468
-personnel où les limites hostiles s’effacent, où
la
passion peut s’épanouir, où l’intensité de l’émotion remplace la véri
7469
les s’effacent, où la passion peut s’épanouir, où
l’
intensité de l’émotion remplace la vérité mesquine des juristes. Et ce
7470
nt, où la passion peut s’épanouir, où l’intensité
de
l’émotion remplace la vérité mesquine des juristes. Et cela nous fait
7471
où la passion peut s’épanouir, où l’intensité de
l’
émotion remplace la vérité mesquine des juristes. Et cela nous fait co
7472
s’épanouir, où l’intensité de l’émotion remplace
la
vérité mesquine des juristes. Et cela nous fait comprendre bien des c
7473
en des choses à première vue sans liens intimes :
la
suppression du droit romain, le mépris des frontières et des obligati
7474
s liens intimes : la suppression du droit romain,
le
mépris des frontières et des obligations, le culte des morts rétabli,
7475
ain, le mépris des frontières et des obligations,
le
culte des morts rétabli, le rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le
7476
s et des obligations, le culte des morts rétabli,
le
rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le goût de la guerre (préfigur
7477
obligations, le culte des morts rétabli, le rêve
d’
expansion indéfinie, mais aussi le goût de la guerre (préfiguration de
7478
établi, le rêve d’expansion indéfinie, mais aussi
le
goût de la guerre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par les g
7479
le rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le goût
de
la guerre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par les grands pa
7480
rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le goût de
la
guerre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par les grands passi
7481
e, mais aussi le goût de la guerre (préfiguration
de
la mort, toujours rêvée par les grands passionnés), et la volonté de
7482
mais aussi le goût de la guerre (préfiguration de
la
mort, toujours rêvée par les grands passionnés), et la volonté de s’e
7483
rre (préfiguration de la mort, toujours rêvée par
les
grands passionnés), et la volonté de s’enfermer dans une réalité impé
7484
rt, toujours rêvée par les grands passionnés), et
la
volonté de s’enfermer dans une réalité impénétrable, indicible, incom
7485
s rêvée par les grands passionnés), et la volonté
de
s’enfermer dans une réalité impénétrable, indicible, incommunicable,
7486
able, indicible, incommunicable, et qui n’a point
de
« raisons » à donner : l’autarcie matérielle et morale. On ne dira ja
7487
cable, et qui n’a point de « raisons » à donner :
l’
autarcie matérielle et morale. On ne dira jamais trop à quel point ce
7488
t ce pseudo-mysticisme romantique détermina toute
l’
action du Führer et son pouvoir hypnotique sur les masses. Les apparen
7489
l’action du Führer et son pouvoir hypnotique sur
les
masses. Les apparences de Realpolitik maintenues par les cyniques et
7490
Führer et son pouvoir hypnotique sur les masses.
Les
apparences de Realpolitik maintenues par les cyniques et les habiles
7491
pouvoir hypnotique sur les masses. Les apparences
de
Realpolitik maintenues par les cyniques et les habiles n’auront dissi
7492
ses. Les apparences de Realpolitik maintenues par
les
cyniques et les habiles n’auront dissimulé que très imparfaitement le
7493
ces de Realpolitik maintenues par les cyniques et
les
habiles n’auront dissimulé que très imparfaitement les vrais ressorts
7494
abiles n’auront dissimulé que très imparfaitement
les
vrais ressorts du régime hitlérien. Nous n’étions plus en présence de
7495
Nous n’étions plus en présence de Bismarck, mais
d’
un peuple envoûté par son rêve ; d’un peuple qui renonçait à la raison
7496
Bismarck, mais d’un peuple envoûté par son rêve ;
d’
un peuple qui renonçait à la raison, qui renonçait à se justifier aux
7497
nvoûté par son rêve ; d’un peuple qui renonçait à
la
raison, qui renonçait à se justifier aux yeux du monde, parce qu’il t
7498
, parce qu’il trouvait dans sa passion une espèce
d’
innocence exaltante, une occasion de sacrifier le moi coupable et déte
7499
on une espèce d’innocence exaltante, une occasion
de
sacrifier le moi coupable et détesté à quelque chose de plus vrai que
7500
d’innocence exaltante, une occasion de sacrifier
le
moi coupable et détesté à quelque chose de plus vrai que la vie, et q
7501
pable et détesté à quelque chose de plus vrai que
la
vie, et qui était sa mission millénaire. « Chez nous, proclamait Goeb
7502
ns diverses entre lesquelles il devrait choisir :
le
peuple n’aime pas à choisir, il aime qu’on lui présente une opinion j
7503
ste… D’ailleurs notre politique est une politique
d’
artistes. Le Führer est un artiste de la politique. Les autres hommes
7504
urs notre politique est une politique d’artistes.
Le
Führer est un artiste de la politique. Les autres hommes d’État sont
7505
ne politique d’artistes. Le Führer est un artiste
de
la politique. Les autres hommes d’État sont seulement des manœuvres.
7506
politique d’artistes. Le Führer est un artiste de
la
politique. Les autres hommes d’État sont seulement des manœuvres. Son
7507
tistes. Le Führer est un artiste de la politique.
Les
autres hommes d’État sont seulement des manœuvres. Son État à lui est
7508
sont seulement des manœuvres. Son État à lui est
le
produit d’une imagination géniale »92. Une politique « d’artistes »,
7509
ment des manœuvres. Son État à lui est le produit
d’
une imagination géniale »92. Une politique « d’artistes », une politiq
7510
it d’une imagination géniale »92. Une politique «
d’
artistes », une politique de romantisme collectif, mais à l’usage des
7511
»92. Une politique « d’artistes », une politique
de
romantisme collectif, mais à l’usage des philistins, voilà le cauchem
7512
», une politique de romantisme collectif, mais à
l’
usage des philistins, voilà le cauchemar qu’aura rêvé le IIIe Reich so
7513
e collectif, mais à l’usage des philistins, voilà
le
cauchemar qu’aura rêvé le IIIe Reich somnambulique. Maladie religieus
7514
e des philistins, voilà le cauchemar qu’aura rêvé
le
IIIe Reich somnambulique. Maladie religieuse bien plus que politique,
7515
ladie religieuse bien plus que politique, et dont
les
causes doivent être recherchées au plus secret de la conscience allem
7516
es causes doivent être recherchées au plus secret
de
la conscience allemande, dans le drame où se joue le sort de chaque p
7517
causes doivent être recherchées au plus secret de
la
conscience allemande, dans le drame où se joue le sort de chaque pers
7518
s au plus secret de la conscience allemande, dans
le
drame où se joue le sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de l
7519
la conscience allemande, dans le drame où se joue
le
sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de l’homme seul ou des m
7520
ience allemande, dans le drame où se joue le sort
de
chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de l’homme seul ou des masses, c
7521
e le sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse
de
l’homme seul ou des masses, ce drame sera toujours le même : c’est l’
7522
e sort de chaque personne. Oui, qu’il s’agisse de
l’
homme seul ou des masses, ce drame sera toujours le même : c’est l’aff
7523
’homme seul ou des masses, ce drame sera toujours
le
même : c’est l’affrontement d’une religion de l’Inconscience collecti
7524
es masses, ce drame sera toujours le même : c’est
l’
affrontement d’une religion de l’Inconscience collective et d’une foi
7525
rame sera toujours le même : c’est l’affrontement
d’
une religion de l’Inconscience collective et d’une foi qui veut témoig
7526
urs le même : c’est l’affrontement d’une religion
de
l’Inconscience collective et d’une foi qui veut témoigner par la Paro
7527
le même : c’est l’affrontement d’une religion de
l’
Inconscience collective et d’une foi qui veut témoigner par la Parole
7528
nt d’une religion de l’Inconscience collective et
d’
une foi qui veut témoigner par la Parole et l’acte personnel. 85. D
7529
ce collective et d’une foi qui veut témoigner par
la
Parole et l’acte personnel. 85. Dans un beau livre sur L’Âme roman
7530
et d’une foi qui veut témoigner par la Parole et
l’
acte personnel. 85. Dans un beau livre sur L’Âme romantique et le r
7531
t l’acte personnel. 85. Dans un beau livre sur
L’
Âme romantique et le rêve, dont j’extrais la plupart des textes cités
7532
85. Dans un beau livre sur L’Âme romantique et
le
rêve, dont j’extrais la plupart des textes cités dans ce chapitre. 8
7533
a plupart des textes cités dans ce chapitre. 86.
L’
abus freudien me paraît être d’individualiser le sens de ces symboles
7534
ce chapitre. 86. L’abus freudien me paraît être
d’
individualiser le sens de ces symboles et d’en tirer une clé des songe
7535
. L’abus freudien me paraît être d’individualiser
le
sens de ces symboles et d’en tirer une clé des songes purement sexuel
7536
freudien me paraît être d’individualiser le sens
de
ces symboles et d’en tirer une clé des songes purement sexuelle. C. G
7537
être d’individualiser le sens de ces symboles et
d’
en tirer une clé des songes purement sexuelle. C. G. Jung est sans dou
7538
sexuelle. C. G. Jung est sans doute plus près de
la
réalité quand il retrouve dans les figures de nos rêves les symboles
7539
te plus près de la réalité quand il retrouve dans
les
figures de nos rêves les symboles religieux fondamentaux des époques
7540
de la réalité quand il retrouve dans les figures
de
nos rêves les symboles religieux fondamentaux des époques les plus re
7541
é quand il retrouve dans les figures de nos rêves
les
symboles religieux fondamentaux des époques les plus reculées et des
7542
s les symboles religieux fondamentaux des époques
les
plus reculées et des peuples les plus divers. 87. Albert Béguin, op.
7543
taux des époques les plus reculées et des peuples
les
plus divers. 87. Albert Béguin, op. cit. 88. En effet pour les roma
7544
. 87. Albert Béguin, op. cit. 88. En effet pour
les
romantiques, « le sommeil est une préfiguration de la mort », et c’es
7545
n, op. cit. 88. En effet pour les romantiques, «
le
sommeil est une préfiguration de la mort », et c’est uniquement dans
7546
s romantiques, « le sommeil est une préfiguration
de
la mort », et c’est uniquement dans la mort que nous pouvons rejoindr
7547
omantiques, « le sommeil est une préfiguration de
la
mort », et c’est uniquement dans la mort que nous pouvons rejoindre l
7548
figuration de la mort », et c’est uniquement dans
la
mort que nous pouvons rejoindre l’Autre, l’indicible. 89. On ne saur
7549
dans la mort que nous pouvons rejoindre l’Autre,
l’
indicible. 89. On ne saurait trop insister sur l’importance du quiéti
7550
l’indicible. 89. On ne saurait trop insister sur
l’
importance du quiétisme pour la formation de la psychologie moderne, e
7551
trop insister sur l’importance du quiétisme pour
la
formation de la psychologie moderne, et en particulier de la psycholo
7552
r sur l’importance du quiétisme pour la formation
de
la psychologie moderne, et en particulier de la psychologie de l’inco
7553
ur l’importance du quiétisme pour la formation de
la
psychologie moderne, et en particulier de la psychologie de l’inconsc
7554
tion de la psychologie moderne, et en particulier
de
la psychologie de l’inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps p
7555
n de la psychologie moderne, et en particulier de
la
psychologie de l’inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps perd
7556
ogie moderne, et en particulier de la psychologie
de
l’inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps perdu » de Proust.
7557
e moderne, et en particulier de la psychologie de
l’
inconscient. 90. C’est la « Recherche du temps perdu » de Proust. 91
7558
er de la psychologie de l’inconscient. 90. C’est
la
« Recherche du temps perdu » de Proust. 91. A. Béguin, op. cit. 92.
7559
cient. 90. C’est la « Recherche du temps perdu »
de
Proust. 91. A. Béguin, op. cit. 92. Discours du 18 juin 1939, à Dan