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e « l’arrière-monde » et le rejette, en ceci plus
chrétienne
, plus tragique que l’époque romantique — Nietzsche plus chrétien que
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tragique que l’époque romantique — Nietzsche plus
chrétien
que son idée du christianisme. Plus goethéenne aussi. Mais gardons-no
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autres points de vision qu’humains. La révélation
chrétienne
déborde notre condition, si elle la comble par ailleurs. Ce critère d
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exprimaient pas encore la totalité de son message
chrétien
, et qu’il ne pouvait pas en assumer l’entière responsabilité devant D
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à la mort parce qu’elle accomplissait sa vocation
chrétienne
. ⁂ On a comparé Kierkegaard à Nietzsche, à Dostoïevski, à Pascal. Lui
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t clairement que nul homme ne peut jamais se dire
chrétien
. Cette position paradoxale a permis les interprétations les plus dive
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le pour Kierkegaard était : Comment deviendrai-je
chrétien
? Seul, un protestant pouvait trouver pareille formule… L’œuvre la pl
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ui sont allés si loin dans la passion de l’absolu
chrétien
, mais seul Kierkegaard en est mort. Une pureté presque inhumaine, voi
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désespoir, jamais de défi, ni d’hybris. Pureté du
chrétien
, non du surhomme. 2.« La pureté du cœur, c’est vouloir une seule c
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istence apparemment la moins « jouée », celle des
chrétiens
, ou qui se disent tels, que Kierkegaard dégagera finalement la seule
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cercle. L’enseignement est devenu autre… » On est
chrétien
jusqu’à un certain point… Or « tout jusqu’à un certain point est théâ
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n étreint réellement l’absolu. » La situation des
chrétiens
qui ne le sont que le dimanche, ou dans un certain secteur délimité d
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ort et de sa responsabilité : c’est là l’héroïsme
chrétien
… » Kierkegaard ajoute aussitôt : « … et avouons-le, sa rareté probabl
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se rapporte à ce seul problème : comment devenir
chrétien
. » Car on ne naît pas chrétien, et même dans un sens strict, on ne pe
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: comment devenir chrétien. » Car on ne naît pas
chrétien
, et même dans un sens strict, on ne peut pas l’être, mais il faut san
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ouvons connaître que ce que nous prophétisons. Le
chrétien
marche dans la nuit en créant sa lumière et son chemin29, lumière qui
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ns nulle préparation. Comment un homme devient-il
chrétien
? « Tout simplement : prend n’importe quelle règle d’action chrétienn
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implement : prend n’importe quelle règle d’action
chrétienne
, — ose la mettre en pratique. L’action que tu introduiras ainsi dans
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c’est la marque de tout ce qui est véritablement
chrétien
. » (Journal) Vend ton bien et le donne aux pauvres, par exemple, ou s
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cesse d’en désirer la possession, et vis comme un
chrétien
: au jour le jour, sans assurances et sans préparation, à la grâce de
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n qui commence à ses pas, — c’est là le destin du
chrétien
. C’est son « impossible » destin, le seul acte possible à l’homme. Et
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il est ce qui la transforme. Vertige de la « vie
chrétienne
», cette histoire de Dieu dans le temps, cette histoire de l’éternité
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L’audace religieuse, à plus forte raison l’audace
chrétienne
, est au-delà de toute vraisemblance, là où précisément l’on renonce à
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ar le « monde », il faut choisir. Il faut être un
chrétien
ou bien un philistin. Le philistin est l’homme sans vocation. Il ne c
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e est seulement la moins invraisemblable. Mais le
chrétien
qui marche dans la nouveauté ne prend mesure que de ce qu’il transfor
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secret dernier de l’acte, et le sceau de l’amour
chrétien
. IIINécessité du solitaire 1.On appelle l’esprit… De quoi
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le, puisqu’elles impliquent le martyre des braves
chrétiens
, comme si la religion, de toute éternité, n’était pas au contraire la
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au dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le
chrétien
se rit du bilan ! » Pourquoi ce rire scandaleux ? Parce que « la crai
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r peut-elle encore, sérieusement, caractériser le
chrétien
moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de Kierkegaard tourne son
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Kierkegaard tourne son aiguillon contre le monde
chrétien
, contre le monde qui se réclame de l’esprit, ou qui fait profession d
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ause du Christ. Il suppose, sans méfiance, que le
chrétien
souffre pour sa doctrine… » Et c’est la tragi-comédie du christianism
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comédie du christianisme de la chrétienté. Pauvre
chrétien
moyen, qu’as-tu souffert pour ta doctrine ? Tu souffres, il est vrai,
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question brûlante, c’est de savoir si toi, tu es
chrétien
, — ou bien tu vitupères les sans-Dieu de Russie. Mais sais-tu bien de
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Le Nouveau Testament suppose sans méfiance que le
chrétien
souffre pour sa doctrine… (Mais non ! il souffre simplement de ce que
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vidu. Il n’est que de les confronter à la réalité
chrétienne
de l’homme. Le solitaire que Kierkegaard appelle, c’est l’homme isolé
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est s’enfoncer dans le néant. Seule la révolte du
chrétien
est position, obéissance. Et si l’appel de Dieu isole du monde un hom
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ant, « sous le regard de Dieu », comme disent les
chrétiens
? (Est-ce facile ? ou bien même possible ? Est-ce un effet de notre c
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de notre vie ? Ils en parlent bien aisément, les
chrétiens
…) Quelques athées ont entrevu le péril, mais sans voir l’homme dans l
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ectivités mensongères à l’utopie d’une communauté
chrétienne
, par l’artifice indispensable, mais peut-être aussi tout formel, de l
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sse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse au
chrétien
comme au seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’en tous temps l
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e ce qui « se fait se faisant » est une antilogie
chrétienne
au premier chef, plutôt qu’hindoue. Chez les Hindous, elle n’est enco
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core qu’une forme de l’agitation humaine. Pour le
chrétien
elle signifie une transformation effective. Ou mieux encore, pour l’H
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se la primauté d’un Esprit sans contenu ; pour le
chrétien
, la primauté d’une Personne. 29. « Ta parole est une lampe à mes pie
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te question : — Est-ce pur hasard si la théologie
chrétienne
rend compte de presque toutes les situations de ce livre ? Est-ce pur
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ire obscurément troublé par une certaine ambiance
chrétienne
— précisons : judéo-chrétienne. Il sait que Dieu et sa Justice existe
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inséparable de la foi, dans le concret d’une vie
chrétienne
. Ce cri d’une femme devant Jésus : « Je crois, Seigneur, subviens toi
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utres la foi, — quand lui-même ne l’avait pas. Le
chrétien
se reconnaît dans cette œuvre, et en même temps il s’y sent mal à l’a
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sa délivrance. De fait, on ne voit guère que les
chrétiens
pour avouer le péché du monde, car c’est leur foi qui le révèle dans
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de personnalités… D’où la méfiance où beaucoup de
chrétiens
tiennent le sobre activisme de Faust. Au lieu d’y voir une modestie v
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s le fait de toute morale, de toute sagesse, même
chrétienne
d’inspiration ? Et la personne kierkegaardienne, fondée dans la pure
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sme. Comme s’il était l’ancêtre non de Niemöller,
chrétien
et luthérien, mais de Hitler, païen né catholique. Pour l’opinion moy
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simplement connues !) par nos contemporains, même
chrétiens
. Il s’en faut de beaucoup, de presque tout, que les arguments d’un Ér
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udissent ouvertement, mais encore jusque chez les
chrétiens
, ces arguments se voient réinventés, admis, parfois même prêchés. Le
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exégétiques discutables, suffit à établir pour le
chrétien
la vérité d’un paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au c
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que non plus de l’individu mais de la personne du
chrétien
: « Le chrétien est un maître libre sur toutes choses, et n’est soumi
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l’individu mais de la personne du chrétien : « Le
chrétien
est un maître libre sur toutes choses, et n’est soumis à personne. Le
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sur toutes choses, et n’est soumis à personne. Le
chrétien
est en toutes choses un serviteur, et dépend de tout le monde ». L’éd
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péché ! Autant dire, d’autre part, que la liberté
chrétienne
que prêche Luther se confond avec l’idée rationaliste et toute modern
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’à quel point « l’antichristianisme » de Gide est
chrétien
dans ses déterminations ? Je crois qu’on s’est trop laissé prendre à
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nel, que Gide retient de cette première éducation
chrétienne
, l’a mis en garde contre certaines altérations, les plus fréquentes,
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consiste à se délivrer de cela même que certains
chrétiens
désireraient lui « révéler ». Le problème de la conversion devient po
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tisme est intolérable. Et je me sens profondément
chrétien
. » Ou encore : « Je ne suis ni protestant, ni catholique ; je suis ch
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Je ne suis ni protestant, ni catholique ; je suis
chrétien
, tout simplement. » Position caractéristique du protestantisme libéra
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Kierkegaard, lui aussi, répétait : je ne suis pas
chrétien
. Mais c’était par désir de sauver une conception pure de la foi, dont
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on de l’homme, la charité cosmique de la personne
chrétienne
identiquement, c’est alors d’embrasser d’un seul geste, de réunir, de
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ait bien que les mystiques hindous, musulmans, ou
chrétiens
, ont de tous temps réinventé les mêmes figures de langage pour tradui
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xpérience mystique générale ne devient proprement
chrétienne
que dans le cas où l’être aimé, sur la mort duquel on médite, est la