1
u siècle est sans doute celle de ne point laisser
nos
moyens matériels de transport distancer la conscience humaine, trop é
2
arrive, et persuadé que l’amitié des deux nations
doit
se nouer dans l’échange de leurs vérités, après tant de caricatures.
3
non sans plaisir, à cette suppression générale de
nos
cérémonies, précautions oratoires, méfiances paysannes ou réserves mo
4
is dix ou vingt ans, s’il veut devenir Américain,
doit
se soumettre au rite suivant : il lui faut tout d’abord quitter le pa
5
à, vont peut-être expliquer l’histoire du siècle,
notre
histoire réelle. Car celle-ci dépend de deux peuples — l’autre est le
6
éactions intimes et sautes d’humeur vont affecter
notre
sort matériel, aussi directement que naguère les crises d’un certain
7
x. Je crois qu’ils sont bien moins conscients que
nous
. À quoi rêvent-ils ? À la vie large, toujours plus large devant eux,
8
velle frontière, leur nouveau front, dirait-on de
nos
jours. Et ce fut l’ère des fortunes, et des cités, et des usines colo
9
ble que provoque la rentrée massive des vétérans,
doit
cesser de s’isoler et doit littéralement sortir d’elle-même, en vertu
10
massive des vétérans, doit cesser de s’isoler et
doit
littéralement sortir d’elle-même, en vertu d’une nécessité constituti
11
écessité constitutive. Le rêve américain l’exige.
Nous
voici loin de nos danseurs de Broadway ? Peut-être, mais tout cela va
12
ve. Le rêve américain l’exige. Nous voici loin de
nos
danseurs de Broadway ? Peut-être, mais tout cela va dans le même sens
13
de poussée d’impérialisme américain ? Vos rêveurs
nous
paraissent terriblement pratiques, et parfaitement conscients de leur
14
au sens courant du mot. Je persiste à penser que
nous
avons, en Europe, quelques motifs de plus de nous en réjouir que de n
15
nous avons, en Europe, quelques motifs de plus de
nous
en réjouir que de nous en méfier. J’essaierai de suggérer ces motifs
16
quelques motifs de plus de nous en réjouir que de
nous
en méfier. J’essaierai de suggérer ces motifs au cours des chapitres
17
es motifs au cours des chapitres suivants. Car si
nous
regardons d’assez près comment fonctionnent l’opinion, les partis, et
18
s partis, et l’administration dans un pays donné,
nous
finirons bien par sentir si ce pays est sûr de lui ou non, c’est-à-di
19
le soir de l’élection présidentielle. À 9 heures,
nous
étions deux-cent-mille, à 11 heures, un demi-million. Le tout dans un
20
dio : voilà le problème qui se pose, voilà ce que
nous
avons fait, voilà ce qui reste à faire. Le président et ses secrétair
21
r les républicains et les démocrates américains à
nos
radicaux, conservateurs et socialistes. Ni les républicains ni les dé
22
rocessus. À chaque mesure décrétée par Roosevelt,
nous
voyons le centre fédéral gagner sur les tendances communautaires loca
23
récits de la guerre dans le Pacifique.) Occupons-
nous
de dangers plus visibles, et de quelques maux véritables. ⁂ Dans un p
24
esprit critique et du jugement. N’importe qui, de
nos
jours, s’il s’intitule savant, peut faire croire à l’Américain tout c
25
gereuse pour les âmes, que ne sont pour les corps
nos
luttes exagérées, donc ridicules. ⁂ Ces dangers seront sans doute min
26
leur général des États-Unis écrit de son côté : «
Notre
gouvernement est une vaste pétaudière. » Ce fonctionnaire sait à peu
27
ès pour dire comme lui. Car son travail consiste,
nous
explique-t-il, à maintenir les agences de l’État dans les limites de
28
ettres de protestation, décide que les transports
doivent
transporter, avant même de faire vivre leurs bureaux, et nomme un tsa
29
puis en avant, et voyons ce que le coming man va
nous
sortir. S’il réussit, sa gloire sera grande pendant plusieurs semaine
30
que l’on désigne ordinairement une situation dont
notre
esprit n’arrive pas à se former une image claire et cohérente. (Pour
31
roi, dit-on. Mais ce n’est pas beaucoup dire, de
nos
jours. Il choisit ses ministres et ses tsars. Mais il doit tenir comp
32
s. Il choisit ses ministres et ses tsars. Mais il
doit
tenir compte, pour ce choix, de l’équilibre des républicains, des dém
33
trois chefs des syndicats les plus puissants ; il
doit
tenir compte des pressure groups de Washington ; des agences et burea
34
de du terrain) ; enfin de l’Opinion publique, car
nous
sommes en démocratie, et il faut bien que cela se marque quelque part
35
euses (quelques milliers) ; si provisoires (elles
durent
de trois ans à trois mois) ; et de statut si variable (allant du rang
36
à la fatalité incontrôlable des agences. Finirons-
nous
tous fonctionnaires ? La société entière se transformera-t-elle en un
37
isme américain ? Et maintenant, j’en reviens à
notre
grande question : faut-il craindre leur impérialisme ? Et tout d’abor
38
nalistes à la manière des Européens ? Car lorsque
nous
parlons d’impérialisme, nous pensons à une volonté de dominer affirmé
39
opéens ? Car lorsque nous parlons d’impérialisme,
nous
pensons à une volonté de dominer affirmée par un chef au nom de sa na
40
ue, reine des États-Unis, devienne nationaliste à
notre
image ? Et qu’elle décrète d’imposer au monde entier la loi yankee ?
41
le. Le phénomène est-il probable ? Et s’il l’est,
devons
-nous le redouter ? Je répondrai que le phénomène est non seulement pr
42
phénomène est-il probable ? Et s’il l’est, devons-
nous
le redouter ? Je répondrai que le phénomène est non seulement probabl
43
ement probable, mais en train de s’accomplir sous
nos
yeux. Pourtant je reste persuadé qu’il ne comporte rien de redoutable
44
soi, à la morale traditionnelle, aux préjugés de
notre
bourgeoisie, au règlement d’une caste militaire ou aristocratique, au
45
aste militaire ou aristocratique, aux intérêts de
notre
État, etc., comme lorsqu’on dit dans notre Europe : ce n’est pas fran
46
êts de notre État, etc., comme lorsqu’on dit dans
notre
Europe : ce n’est pas français, ce n’est pas allemand, ce n’est pas a
47
e refermer sur lui leurs serres. Ils ont envie de
nous
faire bénéficier de leur style de vie, de leur way of life, parce qu’
48
s de cet impérialisme américain ? J’entends d’ici
nos
méfiants à moustaches et à cols durs : le commerce américain va nous
49
staches et à cols durs : le commerce américain va
nous
submerger et détruire nos coutumes d’économie paysanne ; on achètera
50
commerce américain va nous submerger et détruire
nos
coutumes d’économie paysanne ; on achètera nos âmes avec des frigidai
51
re nos coutumes d’économie paysanne ; on achètera
nos
âmes avec des frigidaires ; la sottise humanitaire enlisera nos élans
52
des frigidaires ; la sottise humanitaire enlisera
nos
élans spirituels ; nous serons noyés par une civilisation qui ne resp
53
ttise humanitaire enlisera nos élans spirituels ;
nous
serons noyés par une civilisation qui ne respecte que la quantité ; l
54
, toutes ces accusations injustes, à mon avis. Si
nous
vendons nos âmes contre des frigidaires, ce sera notre faute et non p
55
accusations injustes, à mon avis. Si nous vendons
nos
âmes contre des frigidaires, ce sera notre faute et non pas celle de
56
vendons nos âmes contre des frigidaires, ce sera
notre
faute et non pas celle de l’industrie américaine, qui aura mis dans u
57
ndustrie américaine, qui aura mis dans un coin de
nos
cuisines ces appareils où tout respire l’innocence et ronronne l’hygi
58
la glace. De même, le commerce américain ne peut
nous
submerger qu’au moyen de produits que nous aurons bien voulu acheter
59
e peut nous submerger qu’au moyen de produits que
nous
aurons bien voulu acheter ; et si son rythme plus rapide met en péril
60
encore, la « sottise humanitaire » des États-Unis
nous
a fait moins de mal, semble-t-il, que « l’intelligence » inhumaine de
61
professaient le machiavélisme. De même enfin, si
nous
sommes un jour noyés par la quantité, ce ne sera pas la faute de la q
62
ute de la quantité, mais bien de l’abaissement de
notre
qualité. En résumé, ce que l’on nomme en Europe « l’américanisme » n’
63
nterviennent quand les choses vont très mal — par
notre
faute — et qu’ils vident les lieux en vitesse, comme des intrus, et s
64
mme des intrus, et sans remerciements, dès qu’ils
nous
ont tirés d’affaire. Eh quoi ! Deux ans pour débarquer ! (C’est-à-dir
65
millions d’hommes.) Eh quoi ! Trois mois déjà que
nous
sommes libérés, et ils infestent encore nos bars !… C’est là ce que j
66
que nous sommes libérés, et ils infestent encore
nos
bars !… C’est là ce que j’appellerai l’hypocrisie latine. (Un thème q
67
en aller. Mais aussitôt : ah ! bien sûr, ils vont
nous
laisser seuls avec toute la charge de l’occupation sur les bras ! Il
68
maladroits, disait-il en souriant, car à force de
nous
contrecarrer, ils vont nous obliger à faire enfin de la politique étr
69
riant, car à force de nous contrecarrer, ils vont
nous
obliger à faire enfin de la politique étrangère, dont nous n’avions n
70
ger à faire enfin de la politique étrangère, dont
nous
n’avions naguère ni le goût ni le besoin… » ⁂ Prise entre ces reproch
71
élection présidentielle. Dans quel autre pays de
notre
monde du xxe siècle verrait-on un journal de l’importance du New Yor
72
u’un radical. De quoi donc parlait-on ? Qu’allons-
nous
faire ? ⁂ Ce n’est pas que les journaux américains craignent la discu
73
tre en Amérique avec une belle fiancée. Rabattons-
nous
à la réalité : il s’agit d’un monsieur bien payé, qui parle plusieurs
74
e inexcusable de la presse du siècle dernier, que
nous
appelons le roman-feuilleton, et que je vois encore, en pleine périod
75
he de créer un nouvel esprit, un nouveau sens des
devoirs
civiques de la presse, une école de reportage, un journal type… Je me
76
lairage, aux cravates et au faux vrai luxe ; elle
doit
tenir compte de tant d’exigences personnelles des stars, collectives
77
st déjà Greta Garbo, symbole d’un âge. Ô Garbo de
notre
jeunesse, volupté du regard, Reine des neiges, Dame des rêves de l’ad
78
re à l’oreille : — Pouvez-vous céder votre table,
nous
avons besoin d’une table de deux dans cinq minutes ? Merci. Vous alle
79
lle encore, en robe courte de soie grise, et déjà
nous
choquons nos petits verres de vodka. On l’a présentée comme « Miss G…
80
robe courte de soie grise, et déjà nous choquons
nos
petits verres de vodka. On l’a présentée comme « Miss G… » (prononcez
81
ure à causer avec elle, sur un sofa, et plus tard
nous
avons soupé, assis par terre, dans une foule, mais dos à dos, et voic
82
Comme elle est gaie pour un fantôme… ⁂ Revenons à
nos
moutons de Hollywood. Je ne vois qu’un homme en Amérique, qui ait su
83
des drames, des ameublements ou des jardins comme
nous
pouvons en voir sans l’aide d’une caméra, et sur les rythmes habituel
84
ide d’une caméra, et sur les rythmes habituels de
notre
vie. C’est dire qu’ils oublient ou refusent de prendre avantage des p
85
s vois s’agiter sur l’écran comme des ludions qui
nous
rendraient visibles les mouvements délirants de l’Inconscient moderne
86
ts déchirants qui, bien avant la dernière guerre,
nous
donnèrent seuls la sensation du Blitz. Ils sont de notre temps d’une
87
onnèrent seuls la sensation du Blitz. Ils sont de
notre
temps d’une manière plus profonde que leur auteur, sans doute, n’eût
88
ia à Buenos Aires que j’ai rencontré Walt Disney.
Nous
l’attendions à déjeuner chez Victoria Ocampo, plutôt déprimés par la
89
e chose qui ne touche à la littérature, telle que
nous
l’entendons en Europe, que par malentendu, et très rarement. (Je ne c
90
uent. Mais le phénomène américain qui mérite tout
notre
intérêt d’explorateur reste à n’en pas douter celui du best-seller. P
91
ins pouvaient être observés avant la guerre, chez
nous
aussi, mais à une échelle qui, vue de New York, paraît exactement mic
92
exactement microscopique.) Or si cette influence
doit
se produire jamais, il y faudra non seulement beaucoup de temps, mais
93
ts, intelligents et bien organisés, de la part de
nos
offices de propagande culturelle. Car si le public des « petites revu
94
e le grand public américain sait peu de choses de
nos
bons écrivains. De la France, il retient quatre ou cinq noms, si disp
95
ez pas la peine d’écrire pour eux, me dit l’un de
nos
écrivains les plus célèbres en Amérique, vendez-leur une idée et votr
96
uivie. Vous savez bien que le lecteur moyen, chez
nous
, n’est pas sensible aux artifices de la logique. Ainsi accommodé, vot
97
râce à lui on vous a publié. Car l’editor connaît
nos
règles, et sachez-le : pour faire paraître dans un grand magazine un
98
d’excuses et de formalités, qui impatienteraient
notre
public, bien loin de l’amuser ou de piquer son désir de lire plus ava
99
arche. — Acceptons cum grano salis vos essais de
nous
comprendre par images. Ce n’est pas toujours aussi puéril… — Mais c’e
100
porains. — Toute la question est de savoir ce que
nous
entendons par agir. Je vois bien que vos reporters sont les meilleurs
101
à fait aussi simple que je l’avais pensé d’abord.
Nos
habitudes latines — ou peut-être scolaires — nous inclinent à juger b
102
Nos habitudes latines — ou peut-être scolaires —
nous
inclinent à juger barbare, sans examen, la préoccupation américaine d
103
n retour, l’Américain jugera vaines et vaniteuses
nos
précautions logiques, nos excuses au lecteur, et notre goût du style
104
ra vaines et vaniteuses nos précautions logiques,
nos
excuses au lecteur, et notre goût du style cultivé pour lui-même quel
105
précautions logiques, nos excuses au lecteur, et
notre
goût du style cultivé pour lui-même quel que soit le sujet, l’occasio
106
e l’esprit qui détermine, soit chez eux soit chez
nous
, non seulement une manière d’écrire mais aussi une manière de vivre,
107
in cherche au contraire à « réaliser » le réel, à
nous
y enfoncer, et peut-être à s’y perdre. Une description, une énumérati
108
e conclure, c’est-à-dire de juger, ce qui reste à
nos
yeux l’office propre de l’homme, et finalement son efficacité la moin
109
pas le public. C’est tout le problème du clerc de
notre
temps, écrivain, doctrinaire politique, ou prédicateur religieux. S’i
110
onale de Pologne. Et cinquante sectes. Approchons-
nous
de ces églises par l’extérieur : par leur histoire d’abord, puis par
111
cture politique des États-Unis reflète encore, de
nos
jours, le jeu complexe de ces apports confessionnels, ceux-ci se conf
112
ateur. Une promenade dans Manhattan commencera de
nous
en convaincre. On m’avait dit que je verrais à New York de pauvres
113
grégation… Le chœur entonne le cantique : Ô Dieu,
notre
aide aux temps passés… Le président y joint sa voix. » Puis ce fut la
114
e ailleurs. « Ô Dieu, priait le chapelain, revêts
notre
président du manteau de l’humilité…, couronne-le des dons les plus sa
115
ne fonction directrice. Elle leur est disputée de
nos
jours par la science vulgarisée, les commentateurs de radio, l’école
116
importance de la sexualité. Tandis qu’en Amérique
nous
trouvons deux morales également admises, semble-t-il, l’une faite de
117
il, l’une faite de vices et de vertus, comme chez
nous
, mais l’autre étant un « sport » d’une nature différente — et c’est l
118
que en tant qu’américaine ignore le phénomène que
nous
nommons passion. J’écrivais dans un livre récent : « Rien de plus rar
119
vis de la passion est peut-être plus saine que la
nôtre
. En bref, il n’aime point à souffrir, et tient pour perversion ce goû
120
re exaltante et intéressante qui fait le sujet de
nos
plus beaux romans d’amour. Les obstacles au bonheur des amants, indis
121
orale nouvelle. Les difficultés sentimentales qui
nous
fascinent et que nous cultivons, sans nous l’avouer, lui font peur et
122
fficultés sentimentales qui nous fascinent et que
nous
cultivons, sans nous l’avouer, lui font peur et l’éloignent vite de l
123
es qui nous fascinent et que nous cultivons, sans
nous
l’avouer, lui font peur et l’éloignent vite de l’être ou des circonst
124
amour existait aux États-Unis : non, dit-elle, si
nous
nous suicidons au lendemain d’une rupture ou d’une trahison, c’est si
125
existait aux États-Unis : non, dit-elle, si nous
nous
suicidons au lendemain d’une rupture ou d’une trahison, c’est simplem
126
e rupture ou d’une trahison, c’est simplement que
nous
n’aimons pas à rester seuls. Du matriarcat, du mariage et des « mo
127
ent affair tout autre chose que le business comme
nous
disons). Le mariage à l’américaine est une institution d’un type nouv
128
libérer la femme des soucis qui l’absorbent chez
nous
. Il est étrange que nous parlions toujours de leur « matérialisme » à
129
cis qui l’absorbent chez nous. Il est étrange que
nous
parlions toujours de leur « matérialisme » à ce propos, puisque le bu
130
est d’alléger les tâches matérielles, auxquelles
notre
littérature prétendument « spiritualiste » rend un culte sentimental
131
e de la femme manifeste qu’elle sait ce qu’on lui
doit
. Comme elle est installée dans la vie ! Elle s’y avance avec l’autori
132
ffaires comme ailleurs une efficiency sans égale.
Nous
sommes donc en présence d’une civilisation qui tend vers le matriarca
133
eur — « cette part de la personnalité du fils qui
devait
devenir l’amour d’une femme de son âge ». Mom le transmute en sentime
134
ectacle le plus inquiétant du Nouveau Monde : car
nous
sommes habitués à voir des hommes en masses, à la caserne ou dans une
135
le divorce américain ne saurait être, comme chez
nous
, la douloureuse rupture d’une longue intimité, celle-ci n’existant pa
136
ruption d’une expérience mal engagée ou négative.
Nous
pensons, comme toujours, à conserver4, eux à ouvrir. Le divorce est p
137
, à conserver4, eux à ouvrir. Le divorce est pour
nous
l’enterrement d’un bonheur, pour eux l’acte de naissance d’une vie pl
138
fort coûteuse basée sur un mensonge : l’intéressé
doit
en effet déclarer devant la Cour son intention bien arrêtée de vivre
139
une seconde fois. Cette éventualité, d’ailleurs,
doit
être envisagée très sérieusement. Chaque jour dans les courriers mond
140
ué dans la plupart des cas : « Cruauté mentale » (
nous
disons : « incompatibilité d’humeur »). Mais on en trouvera d’autres,
141
dans toute sa virulence en Amérique, détermine de
nos
jours encore les mœurs sexuelles du Nouveau Monde. J’ajouterai qu’ell
142
ence dans le mal et de plaisir au drame qui, chez
nous
, pervertit la vie sexuelle et l’élève au niveau de la culture. Purita
143
cipé, le jeune Américain semblerait un peu fade à
nos
romanciers de l’amour. Il reste chaste ou se comporte en animal irres
144
s, sont en règle générale beaucoup plus jolis que
nos
villas de macaron ocré, trop hautes et maigres, hérissées de pierres
145
antôt plus négligente, tantôt plus émotive que la
nôtre
. Si la production industrielle atteint un rythme étourdissant, ce n’e
146
péens. Or s’il existe une différence entre eux et
nous
, à cet égard, c’est nettement en notre défaveur. Par tradition, éduca
147
ntre eux et nous, à cet égard, c’est nettement en
notre
défaveur. Par tradition, éducation et situation, l’Américain est l’un
148
r, mais c’est le contraire de l’hypocrisie, et de
nos
mœurs. Quant à l’attitude américaine vis-à-vis de la question sexuell
149
u au contraire qu’elle est une distraction qui ne
doit
pas tirer à conséquence. Mais lorsqu’un comité de moralité de Hollywo
150
ilisé de penser que l’un de ces idéaux tout faits
doive
exclure l’autre. L’élite américaine a su les combiner, peut-être mieu
151
n moyen des États-Unis, il tend de plus en plus à
nous
considérer comme des gens à qui l’on ne saurait se fier, renfermés, s
152
ilisation et le degré de liberté concrète qu’elle
nous
ménage. Et je ne sais pas de meilleure méthode pour définir une civil
153
atalogue rapide des standards de l’Américain, que
nous
supposerons moyen pour l’occasion. Il est vrai que l’homme moyen n’es
154
en n’est qu’une fiction : les romanciers modernes
nous
l’ont assez montré, c’est leur métier. Mais ils partent de cette fict
155
combattre. Partons-en, par commodité. Et bornons-
nous
à quelques sujets brûlants. Les impôts. — En France, il est bien vu
156
mais il met son point d’honneur à payer ce qu’il
doit
, toutes déductions légales ayant été gonflées jusqu’au point d’éclate
157
(Mais c’est un mot très difficile à traduire dans
notre
coutume.) Je crois qu’à cet égard les jugements moraux de l’Américain
158
d’appartement. — Bien vu en Amérique. Mal vu chez
nous
. On dit là-bas : il sait ce qu’il veut, et il poursuit son but avec t
159
eurs, qu’il sait reconnaître à temps. On dit chez
nous
: il ne sait ce qu’il veut, il essaie un peu tout, il n’arrive pas à
160
nt un homme sur son rythme vital. Sur son avenir.
Nous
le jugeons sur le bilan de son passé. Passe-droits. — Les Américai
161
Cessons de faire les malins, et peut-être aurons-
nous
moins faim l’année prochaine. Car un gouvernement qui se sait obéi en
162
çu. C’est dans ce dernier domaine, peut-être, que
nous
aurions à rechercher le commun dénominateur de nos deux civilisations
163
us aurions à rechercher le commun dénominateur de
nos
deux civilisations… Mais voici la statue de la Liberté, parmi les m
164
conde ne l’effleure pas, tandis qu’elle règne sur
notre
inconscient, résidu des plus solennelles traditions religieuses de l’
165
l lit le troisième, etc. À l’antiphone succède le
Notre
Père, puis le chant du Star-Spangled Banner, et enfin le serment au d
166
reste de la journée n’est guère fatigant, et les
devoirs
à domicile s’expédient en moins d’une demi-heure. Quant aux notes, el
167
ur la suite des hauts faits de Superman. L’enfant
doit
se contenter des nouvelles politiques, qu’il lit à plat ventre sur le
168
ue se cachait cette fortune qu’un juste sort vous
doit
et vous tient en réserve. Or vous avez beaucoup moins de chance de la
169
, ni hâbleur. Il est exact et réaliste, exempt de
nos
complications paysannes, de nos pudeurs d’aristocrates ruinés, de nos
170
aliste, exempt de nos complications paysannes, de
nos
pudeurs d’aristocrates ruinés, de nos revendications ouvrières et bou
171
ysannes, de nos pudeurs d’aristocrates ruinés, de
nos
revendications ouvrières et bourgeoises. Si vous ne réussissez pas,
172
’à la mort. Plus question du savon. Brossez-vous.
Nous
ne posons pas de question de principe à propos de ce produit utile et
173
fabrication et dans la répartition de l’article,
nous
étudions ces deux questions, et prenons les mesures nécessaires pour
174
s pour les résoudre, non pas pour qu’on en parle.
Notre
tendance est de nous en remettre à une agence d’État, qui généralemen
175
on pas pour qu’on en parle. Notre tendance est de
nous
en remettre à une agence d’État, qui généralement fait le travail à l
176
uisqu’il a reçu ses pouvoirs au moment même où il
devrait
en faire un usage maximum, de toute urgence. Ainsi le système françai
177
e, et qui ne sait pas où l’on cache les dossiers,
doit
juger plus sagement en 24 heures que le vieux routier n’avait su le f
178
ire éprouvé de la tradition dite nationale… Et si
nous
ne sommes pas là pour consentir un prêt, payant la casse, vous parlez
179
onsentir un prêt, payant la casse, vous parlez de
notre
hypocrisie… Avec tout cela, je me demande bien pourquoi nous adorons
180
isie… Avec tout cela, je me demande bien pourquoi
nous
adorons la France comme une femme ! Pour sa grâce et pour ses faibles
181
gueur, un certain équilibre élégant et hardi, qui
nous
en imposent encore… Nous faisons à la France un crédit démesuré, plus
182
re élégant et hardi, qui nous en imposent encore…
Nous
faisons à la France un crédit démesuré, plus qu’à nul autre pays au m
183
les négociations, comme le fut votre Herriot, que
nous
respectons. Et cessez de répéter sur notre compte des sottises pittor
184
ot, que nous respectons. Et cessez de répéter sur
notre
compte des sottises pittoresques ou méprisantes. Nous sommes adultes.
185
compte des sottises pittoresques ou méprisantes.
Nous
sommes adultes. 16.Comment un Américain moyen voit le monde Que
186
éter, mais aussi en majorité protestantes, ce qui
doit
rassurer. Ils ont donné nos meilleurs immigrants, ceux qui ont fondé
187
protestantes, ce qui doit rassurer. Ils ont donné
nos
meilleurs immigrants, ceux qui ont fondé nos vieilles familles. Quels
188
onné nos meilleurs immigrants, ceux qui ont fondé
nos
vieilles familles. Quels sont les pays qui marchent mal et qui nous c
189
lles. Quels sont les pays qui marchent mal et qui
nous
créent le plus d’ennuis ? L’Espagne et le Portugal, parce que ce sont
190
sissent matériellement, elles n’achèteront jamais
notre
respect. L’Europe Centrale et les Balkans, livrés aux Russes, qui les
191
iper, puisque ce sont leurs colonies. L’Allemagne
nous
plaît mieux que la Pologne : pays de blonds et les noirs sont suspect
192
et les noirs sont suspects, tous les villains de
nos
films ont les cheveux noirs. De plus l’Allemand est propre et travail
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re-grand-mère était du Wurtemberg. Les Italiens ?
Nous
en aurons bientôt autant chez nous qu’il en reste là-bas. Nous aimion
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Les Italiens ? Nous en aurons bientôt autant chez
nous
qu’il en reste là-bas. Nous aimions beaucoup La Guardia, que nous bap
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s bientôt autant chez nous qu’il en reste là-bas.
Nous
aimions beaucoup La Guardia, que nous baptisions la Fleurette. Nous n
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ste là-bas. Nous aimions beaucoup La Guardia, que
nous
baptisions la Fleurette. Nous n’avons jamais admiré Mussolini, comme
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oup La Guardia, que nous baptisions la Fleurette.
Nous
n’avons jamais admiré Mussolini, comme l’ont fait les bourgeois d’Eur
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oujours prêts à se battre. Oui, l’Europe, ce sont
nos
Balkans. Mais il y a l’Amérique du Sud, il y a les Russes, il y a l’A
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ont ils font montre, même quand ils viennent chez
nous
. Cette moitié de moi n’irait peut-être pas jusqu’à demander une guerr
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mitié de ce grand peuple des plaines qui se met à
nous
ressembler si curieusement. Nous n’avons guère plus que lui le sens d
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nes qui se met à nous ressembler si curieusement.
Nous
n’avons guère plus que lui le sens de la vie privée, nous avons le mê
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vons guère plus que lui le sens de la vie privée,
nous
avons le même goût de la production en masse et sans y regarder de tr
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eries. On dit que c’est la question de l’Asie qui
nous
sépare. Car en réalité, nous touchons à l’Asie. Nous sommes une puiss
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estion de l’Asie qui nous sépare. Car en réalité,
nous
touchons à l’Asie. Nous sommes une puissance maritime, et cela compen
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s sépare. Car en réalité, nous touchons à l’Asie.
Nous
sommes une puissance maritime, et cela compense la proximité géograph
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géographique de la Russie. Pourquoi donc aurions-
nous
organisé, par les soins de la marine de guerre, et comme pour démontr
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lair avertissement aux Russes. La Chine est un de
nos
grands marchés, le Japon un de nos gros clients. C’est là que les cho
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hine est un de nos grands marchés, le Japon un de
nos
gros clients. C’est là que les choses pourraient se gâter… Quant à no
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st là que les choses pourraient se gâter… Quant à
nos
bons voisins « Latins », je ne sais pourquoi, chaque fois que nous le
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« Latins », je ne sais pourquoi, chaque fois que
nous
leur serrons la main, ils pincent les lèvres, comme, si l’on venait d
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ne belle énergie et beaucoup moins de naïveté que
nous
ne le pensons, ils embrassent mieux que nous la confusion du siècle,
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que nous ne le pensons, ils embrassent mieux que
nous
la confusion du siècle, ils y sont installés carrément, et ils l’expl
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ce active dans une culture. Les meilleurs d’entre
nous
les ont encore, tandis que les masses, chez eux les fuient, et que le
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urs élites ne s’en approchent qu’en hésitant. Ils
nous
sont supérieurs à tant d’autres égards ; saurons-nous garder au moins
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sont supérieurs à tant d’autres égards ; saurons-
nous
garder au moins cela ? Le goût de la complexité. La tendance général
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ve à la réussite est le signe d’une vue bornée de
notre
condition humaine, de même que le goût des formes parfaitement arrond
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qui a l’air gothique quand plus rien ne l’est en
nous
ni autour d’elle. Un peuple, s’il éduque son sens des formes, cesse d
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t. Sachez que les Américains ont beaucoup mieux à
nous
donner que des frigidaires, des capitaux et des avions. Ils ont libér
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aires, des capitaux et des avions. Ils ont libéré
nos
villages. Libérons-nous à leur contact, à leur exemple, de l’esprit v
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des avions. Ils ont libéré nos villages. Libérons-
nous
à leur contact, à leur exemple, de l’esprit villageois. Apprenons d’e
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urer le vaincu. Apprenons d’eux à tenir parole, à
nous
laver, à boire du lait, à être à l’heure, à ne pas couper les files p
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elles sont raisonnables, à faire crédit, à payer
nos
impôts, à exiger des fonctionnaires décents, à trouver les gens drôle
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utôt que ridicules s’ils ont d’autres allures que
nous
. Apprenons d’eux la valeur créatrice d’un certain gaspillage lyrique,
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e lyrique, dans tous les domaines de la vie ; car
notre
économie minutieuse des moyens, surestimée par l’École et l’État, et
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, à tous risques, d’un idéal même imparfait ; car
notre
rigorisme intellectuel masque souvent des lâchetés de frileux. Enfin,
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souci d’être dignes non seulement d’un passé qui
nous
a faits, mais surtout d’un avenir qu’il dépend de nous de faire. Cett
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a faits, mais surtout d’un avenir qu’il dépend de
nous
de faire. Cette attitude détient le secret de la liberté. Car il n’es
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rd des pneus qui mordent le béton. En cinq heures
nous
aurons couvert les 400 kilomètres qui séparent le centre de New York