1 1947, Doctrine fabuleuse. Orientation
1 Orientation Les mythes racontent le réel comme un événement permanent. Et leurs fable
2 Orientation Les mythes racontent le réel comme un événement permanent. Et leurs fables illustrent les dra
3 n événement permanent. Et leurs fables illustrent les drames réguliers de la vie affective et spirituelle, c’est-à-dire pro
4 . Et leurs fables illustrent les drames réguliers de la vie affective et spirituelle, c’est-à-dire proprement humaine, tan
5 t leurs fables illustrent les drames réguliers de la vie affective et spirituelle, c’est-à-dire proprement humaine, tandis
6 elle, c’est-à-dire proprement humaine, tandis que les équations de la physique traduisent les structures de l’énergie consi
7 dire proprement humaine, tandis que les équations de la physique traduisent les structures de l’énergie considérée comme o
8 e proprement humaine, tandis que les équations de la physique traduisent les structures de l’énergie considérée comme obje
9 andis que les équations de la physique traduisent les structures de l’énergie considérée comme objective. Ces deux approche
10 quations de la physique traduisent les structures de l’énergie considérée comme objective. Ces deux approches du réel, l’u
11 tions de la physique traduisent les structures de l’ énergie considérée comme objective. Ces deux approches du réel, l’une
12 la première, dont elle serait un cas particulier. Les vrais mythes sont universels. L’histoire de Cendrillon peut être retr
13 as particulier. Les vrais mythes sont universels. L’ histoire de Cendrillon peut être retrouvée chez les peuples les plus d
14 ier. Les vrais mythes sont universels. L’histoire de Cendrillon peut être retrouvée chez les peuples les plus divers de to
15 L’histoire de Cendrillon peut être retrouvée chez les peuples les plus divers de tous les temps. (On en a réuni cent-trente
16 e Cendrillon peut être retrouvée chez les peuples les plus divers de tous les temps. (On en a réuni cent-trente-et-une vers
17 t être retrouvée chez les peuples les plus divers de tous les temps. (On en a réuni cent-trente-et-une versions.) Ces peup
18 etrouvée chez les peuples les plus divers de tous les temps. (On en a réuni cent-trente-et-une versions.) Ces peuples n’ava
19 ples n’avaient pas communiqué entre eux mais avec la réalité constitutive de notre condition humaine, profond trésor de fo
20 niqué entre eux mais avec la réalité constitutive de notre condition humaine, profond trésor de formes dynamiques d’où rem
21 tutive de notre condition humaine, profond trésor de formes dynamiques d’où remontent aux moments décisifs, quand nous som
22 tion humaine, profond trésor de formes dynamiques d’ où remontent aux moments décisifs, quand nous sommes comme on dit remi
23 ifs, quand nous sommes comme on dit remis en jeu, les archétypes de nos émotions les plus sincères et les plus surprenantes
24 sommes comme on dit remis en jeu, les archétypes de nos émotions les plus sincères et les plus surprenantes. Enfin les my
25 dit remis en jeu, les archétypes de nos émotions les plus sincères et les plus surprenantes. Enfin les mythes révèlent les
26 s archétypes de nos émotions les plus sincères et les plus surprenantes. Enfin les mythes révèlent les thèmes communs de si
27 les plus sincères et les plus surprenantes. Enfin les mythes révèlent les thèmes communs de situations bien différentes en
28 les plus surprenantes. Enfin les mythes révèlent les thèmes communs de situations bien différentes en apparences. C’est ai
29 tes. Enfin les mythes révèlent les thèmes communs de situations bien différentes en apparences. C’est ainsi que l’on décou
30 s bien différentes en apparences. C’est ainsi que l’ on découvre Don Juan dans le mouvement de la pensée de Nietzsche, le S
31 nces. C’est ainsi que l’on découvre Don Juan dans le mouvement de la pensée de Nietzsche, le Supplice de Tantale dans un r
32 insi que l’on découvre Don Juan dans le mouvement de la pensée de Nietzsche, le Supplice de Tantale dans un récit de Jean-
33 i que l’on découvre Don Juan dans le mouvement de la pensée de Nietzsche, le Supplice de Tantale dans un récit de Jean-Pau
34 découvre Don Juan dans le mouvement de la pensée de Nietzsche, le Supplice de Tantale dans un récit de Jean-Paul. De même
35 Juan dans le mouvement de la pensée de Nietzsche, le Supplice de Tantale dans un récit de Jean-Paul. De même nous appliquo
36 mouvement de la pensée de Nietzsche, le Supplice de Tantale dans un récit de Jean-Paul. De même nous appliquons les dicto
37 e Nietzsche, le Supplice de Tantale dans un récit de Jean-Paul. De même nous appliquons les dictons et proverbes aux occas
38 ns un récit de Jean-Paul. De même nous appliquons les dictons et proverbes aux occasions variées de la vie quotidienne, ide
39 ns les dictons et proverbes aux occasions variées de la vie quotidienne, identifiées par cette algèbre populaire. Et les p
40 les dictons et proverbes aux occasions variées de la vie quotidienne, identifiées par cette algèbre populaire. Et les préd
41 enne, identifiées par cette algèbre populaire. Et les prédicateurs ramènent l’actualité à tel verset de l’Évangile du jour,
42 e algèbre populaire. Et les prédicateurs ramènent l’ actualité à tel verset de l’Évangile du jour, dont l’usage est alors m
43 es prédicateurs ramènent l’actualité à tel verset de l’Évangile du jour, dont l’usage est alors mythique, au sens où je l’
44 prédicateurs ramènent l’actualité à tel verset de l’ Évangile du jour, dont l’usage est alors mythique, au sens où je l’ent
45 ctualité à tel verset de l’Évangile du jour, dont l’ usage est alors mythique, au sens où je l’entends ici. Il m’a semblé q
46 r, dont l’usage est alors mythique, au sens où je l’ entends ici. Il m’a semblé que le rapprochement de ces trois mots : my
47 e, au sens où je l’entends ici. Il m’a semblé que le rapprochement de ces trois mots : mythe, événement, réalité, était de
48 l’entends ici. Il m’a semblé que le rapprochement de ces trois mots : mythe, événement, réalité, était de nature à oriente
49 ces trois mots : mythe, événement, réalité, était de nature à orienter le lecteur mieux qu’un discours d’apparence méthodi
50 e, événement, réalité, était de nature à orienter le lecteur mieux qu’un discours d’apparence méthodique mais qui aurait e
51 nature à orienter le lecteur mieux qu’un discours d’ apparence méthodique mais qui aurait eu le tort, au seuil de cet ouvra
52 iscours d’apparence méthodique mais qui aurait eu le tort, au seuil de cet ouvrage, de n’être pas lui-même fabuleux.
53 e méthodique mais qui aurait eu le tort, au seuil de cet ouvrage, de n’être pas lui-même fabuleux.
54 s qui aurait eu le tort, au seuil de cet ouvrage, de n’être pas lui-même fabuleux.
2 1947, Doctrine fabuleuse. Premier dialogue sur la carte postale. La pluie et le beau temps
55 Premier dialogue sur la carte postale La pluie et le beau temps Lord Artur. Je voudrais
56 Premier dialogue sur la carte postale La pluie et le beau temps Lord Artur. Je voudrais vous poser une que
57 remier dialogue sur la carte postale La pluie et le beau temps Lord Artur. Je voudrais vous poser une question, Sonne
58 ui signifie, en somme : êtes-vous un être capable d’ aimer, ou seulement une apparence adorable ? Voici ma question : préfé
59 ence adorable ? Voici ma question : préférez-vous la pluie ou le beau temps ? Sonnette. Vous êtes drôle. C’est moi qui fa
60 e ? Voici ma question : préférez-vous la pluie ou le beau temps ? Sonnette. Vous êtes drôle. C’est moi qui fais la pluie
61  ? Sonnette. Vous êtes drôle. C’est moi qui fais la pluie et le beau temps ! Lord Artur. Certes, la réponse serait sage,
62 . Vous êtes drôle. C’est moi qui fais la pluie et le beau temps ! Lord Artur. Certes, la réponse serait sage, si seulemen
63 la pluie et le beau temps ! Lord Artur. Certes, la réponse serait sage, si seulement vous saviez ce que vous dites. Mais
64 dites. Mais, en vérité, que signifient pour vous le beau temps et la pluie ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce qu
65 vérité, que signifient pour vous le beau temps et la pluie ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bonheu
66 t-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bonheur et la tristesse ? Est-ce que vous préférez l’un à l’autre ?
67 rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bonheur et la tristesse ? Est-ce que vous préférez l’un à l’autre ? Sonnette. Comm
68 n. Lord Artur. Je pense sérieusement que vous ne l’ avez jamais su. Pas plus que vous n’avez jamais su si vous préfériez l
69 plus que vous n’avez jamais su si vous préfériez le bonheur ou la tristesse. Vous ne savez pas où est votre bien. Et c’es
70 n’avez jamais su si vous préfériez le bonheur ou la tristesse. Vous ne savez pas où est votre bien. Et c’est pourquoi les
71 ne savez pas où est votre bien. Et c’est pourquoi les mots vous paraissent simples, évidents et indifférents. Vous admettez
72 ples, évidents et indifférents. Vous admettez que le « beau » temps est le contraire du « mauvais » temps, et vous n’avez
73 fférents. Vous admettez que le « beau » temps est le contraire du « mauvais » temps, et vous n’avez jamais cherché ce que
74 s, et vous n’avez jamais cherché ce que doit être le « bon » temps, ni si les tempêtes sont « belles ». Et vous pensez enc
75 cherché ce que doit être le « bon » temps, ni si les tempêtes sont « belles ». Et vous pensez encore que le bonheur peut e
76 mpêtes sont « belles ». Et vous pensez encore que le bonheur peut exister en dehors de notre souffrance, ou même qu’il est
77 en dehors de notre souffrance, ou même qu’il est le contraire de la souffrance, petite fille ! Et vos rêves composent tou
78 notre souffrance, ou même qu’il est le contraire de la souffrance, petite fille ! Et vos rêves composent toujours le même
79 tre souffrance, ou même qu’il est le contraire de la souffrance, petite fille ! Et vos rêves composent toujours le même pa
80 e, petite fille ! Et vos rêves composent toujours le même paysage de carte postale en couleurs, idéal inévitable de ceux q
81 ! Et vos rêves composent toujours le même paysage de carte postale en couleurs, idéal inévitable de ceux qui n’ont pas de
82 ge de carte postale en couleurs, idéal inévitable de ceux qui n’ont pas de point de vue sur le beau temps. Écoutez-moi, So
83 couleurs, idéal inévitable de ceux qui n’ont pas de point de vue sur le beau temps. Écoutez-moi, Sonnette : vos actions,
84 vitable de ceux qui n’ont pas de point de vue sur le beau temps. Écoutez-moi, Sonnette : vos actions, vos pensées, votre i
85 , Sonnette : vos actions, vos pensées, votre idée de l’amour se réfèrent en vérité à une carte postale en couleurs. Et non
86 onnette : vos actions, vos pensées, votre idée de l’ amour se réfèrent en vérité à une carte postale en couleurs. Et non pa
87 ité à une carte postale en couleurs. Et non pas à la réalité. Vous n’aimez pas penser à la souffrance. (Un silence.) Sans
88 t non pas à la réalité. Vous n’aimez pas penser à la souffrance. (Un silence.) Sans doute, Sonnette, portez-vous de ces co
89 . (Un silence.) Sans doute, Sonnette, portez-vous de ces courtes bottes vernies, quand il pleut ? Sonnette. Quand j’étais
90 uand j’étais petite fille, j’aimais me promener à la lisière des forêts, les jambes nues sous la pluie. L’herbe était plei
91 le, j’aimais me promener à la lisière des forêts, les jambes nues sous la pluie. L’herbe était pleine de limaces et de peti
92 ner à la lisière des forêts, les jambes nues sous la pluie. L’herbe était pleine de limaces et de petits escargots, et les
93 isière des forêts, les jambes nues sous la pluie. L’ herbe était pleine de limaces et de petits escargots, et les framboise
94 s jambes nues sous la pluie. L’herbe était pleine de limaces et de petits escargots, et les framboises humides avaient un
95 sous la pluie. L’herbe était pleine de limaces et de petits escargots, et les framboises humides avaient un délicieux goût
96 tait pleine de limaces et de petits escargots, et les framboises humides avaient un délicieux goût fade. Je rentrais toute
97 t un délicieux goût fade. Je rentrais toute fière de mes genoux griffés comme ceux des garçons, et le soir quand quelqu’un
98 de mes genoux griffés comme ceux des garçons, et le soir quand quelqu’un souhaitait invariablement « qu’il fasse beau dem
99 emain », je pensais en dessous que j’aimais mieux les herbes mouillées. Lord Artur. On dit souvent des femmes qu’elles son
100 femmes qu’elles sont naturellement païennes. Mais les peuples païens sont toujours religieux, alors que les femmes de ce te
101 peuples païens sont toujours religieux, alors que les femmes de ce temps sont seulement sournoises. Sonnette. Lord Artur,
102 ens sont toujours religieux, alors que les femmes de ce temps sont seulement sournoises. Sonnette. Lord Artur, vous m’amu
103 e jaloux, ce soir. Quand vous cédez à votre manie de remuer des métaphysiques à propos de petits riens, c’est toujours par
104 rer qu’il faut être chrétien pour parler sagement de la pluie et du beau temps. Lord Artur. J’ai toujours estimé, Sonnett
105 qu’il faut être chrétien pour parler sagement de la pluie et du beau temps. Lord Artur. J’ai toujours estimé, Sonnette,
106 Je regrette profondément que vous n’ayez pas plus de sens qu’un oiseau. Sonnette, si vous étiez païenne ou si vous étiez c
107 s étiez chrétienne, vous sauriez ce que c’est que le beau temps. Si vous étiez païenne et que vous adoriez la lumière, le
108 temps. Si vous étiez païenne et que vous adoriez la lumière, le beau temps vous serait un dieu rendu visible et le « bonh
109 ous étiez païenne et que vous adoriez la lumière, le beau temps vous serait un dieu rendu visible et le « bonheur » serait
110 e beau temps vous serait un dieu rendu visible et le « bonheur » serait le nom de sa présence. Mais un jour, la lumière es
111 it un dieu rendu visible et le « bonheur » serait le nom de sa présence. Mais un jour, la lumière est morte autour de nous
112 ieu rendu visible et le « bonheur » serait le nom de sa présence. Mais un jour, la lumière est morte autour de nous, elle
113 eur » serait le nom de sa présence. Mais un jour, la lumière est morte autour de nous, elle est morte à la surface des cho
114 umière est morte autour de nous, elle est morte à la surface des choses pour renaître au centre de l’homme. Et désormais,
115 e à la surface des choses pour renaître au centre de l’homme. Et désormais, de tous les événements qui paraissent autour d
116 la surface des choses pour renaître au centre de l’ homme. Et désormais, de tous les événements qui paraissent autour de n
117 pour renaître au centre de l’homme. Et désormais, de tous les événements qui paraissent autour de nous, aucun n’importe, s
118 aître au centre de l’homme. Et désormais, de tous les événements qui paraissent autour de nous, aucun n’importe, sinon celu
119 ur de nous, aucun n’importe, sinon celui qui dans le même temps se passe à l’intérieur d’un être. Ainsi tout est changé, m
120 te, sinon celui qui dans le même temps se passe à l’ intérieur d’un être. Ainsi tout est changé, mais peu le savent. Peu sa
121 lui qui dans le même temps se passe à l’intérieur d’ un être. Ainsi tout est changé, mais peu le savent. Peu savent le chem
122 érieur d’un être. Ainsi tout est changé, mais peu le savent. Peu savent le chemin qui va du signe à l’être, le chemin de l
123 i tout est changé, mais peu le savent. Peu savent le chemin qui va du signe à l’être, le chemin de l’incarnation. Longues
124 le savent. Peu savent le chemin qui va du signe à l’ être, le chemin de l’incarnation. Longues pluies de printemps sur la c
125 t. Peu savent le chemin qui va du signe à l’être, le chemin de l’incarnation. Longues pluies de printemps sur la campagne
126 ent le chemin qui va du signe à l’être, le chemin de l’incarnation. Longues pluies de printemps sur la campagne recueillie
127 le chemin qui va du signe à l’être, le chemin de l’ incarnation. Longues pluies de printemps sur la campagne recueillie, t
128 ’être, le chemin de l’incarnation. Longues pluies de printemps sur la campagne recueillie, tempêtes sur les hautes pentes
129 de l’incarnation. Longues pluies de printemps sur la campagne recueillie, tempêtes sur les hautes pentes — c’est mon beau
130 rintemps sur la campagne recueillie, tempêtes sur les hautes pentes — c’est mon beau temps, le temps de la présence. Car je
131 tes sur les hautes pentes — c’est mon beau temps, le temps de la présence. Car je sais pour quel « bien » désiré je les ai
132 es hautes pentes — c’est mon beau temps, le temps de la présence. Car je sais pour quel « bien » désiré je les aime. Pourt
133 hautes pentes — c’est mon beau temps, le temps de la présence. Car je sais pour quel « bien » désiré je les aime. Pourtant
134 résence. Car je sais pour quel « bien » désiré je les aime. Pourtant je sais qu’à l’aube aussi, d’autres fois, je l’ai poss
135  bien » désiré je les aime. Pourtant je sais qu’à l’ aube aussi, d’autres fois, je l’ai possédé… Maintenant, je n’ai plus à
136 tant je sais qu’à l’aube aussi, d’autres fois, je l’ ai possédé… Maintenant, je n’ai plus à choisir parmi tant de choses cr
137 nnais où se situe leur lieu, j’établis en ce lieu la demeure de mes pensées. Ainsi, nous dit la Fable, fit Myscille, habi
138 situe leur lieu, j’établis en ce lieu la demeure de mes pensées. Ainsi, nous dit la Fable, fit Myscille, habitant d’Argo
139 lieu la demeure de mes pensées. Ainsi, nous dit la Fable, fit Myscille, habitant d’Argos. N’ayant pu débrouiller le sens
140 Ainsi, nous dit la Fable, fit Myscille, habitant d’ Argos. N’ayant pu débrouiller le sens de l’Oracle qui lui avait dit d’
141 yscille, habitant d’Argos. N’ayant pu débrouiller le sens de l’Oracle qui lui avait dit d’aller bâtir une ville là où il t
142 habitant d’Argos. N’ayant pu débrouiller le sens de l’Oracle qui lui avait dit d’aller bâtir une ville là où il trouverai
143 bitant d’Argos. N’ayant pu débrouiller le sens de l’ Oracle qui lui avait dit d’aller bâtir une ville là où il trouverait l
144 débrouiller le sens de l’Oracle qui lui avait dit d’ aller bâtir une ville là où il trouverait la pluie et le beau temps, i
145 t dit d’aller bâtir une ville là où il trouverait la pluie et le beau temps, il rencontra en Italie une courtisane qui ple
146 r bâtir une ville là où il trouverait la pluie et le beau temps, il rencontra en Italie une courtisane qui pleurait, et en
147 une courtisane qui pleurait, et en ce lieu bâtit la ville de Crotone. Sonnette. Dites-moi, Lord Artur, si je pleurais,
148 tisane qui pleurait, et en ce lieu bâtit la ville de Crotone. Sonnette. Dites-moi, Lord Artur, si je pleurais, quel temp
149 , quel temps ferait-il pour vous ? Lord Artur. … le beau mot : courtisane… Ce n’est pas qu’elle soit belle, peut-être, ma
150 ui me réchauffe. Parce qu’elle se tient là, vêtue de son péché — comme une courtisane. Mais vous n’êtes qu’une petite fill
3 1947, Doctrine fabuleuse. Deuxième dialogue sur la carte postale. La beauté physique
151 Deuxième dialogue sur la carte postale La beauté physique Un peintre, riant, … et il disa
152 Deuxième dialogue sur la carte postale La beauté physique Un peintre, riant, … et il disait en rajustant se
153 et il disait en rajustant ses écailles oculaires de critique d’art : Ça n’est pas étonnant que votre Léda en soit réduite
154 se faire aimer par son cygne. Quel homme voudrait d’ une femme pareille ? Un mari. Vous lui avez répondu ?… Le peintre. N
155 me pareille ? Un mari. Vous lui avez répondu ?… Le peintre. Naturellement, je lui ai dit que mon cygne n’avait pas besoi
156 t, je lui ai dit que mon cygne n’avait pas besoin de lunettes. Le mari. Vous auriez pu lui faire observer que votre Léda
157 it que mon cygne n’avait pas besoin de lunettes. Le mari. Vous auriez pu lui faire observer que votre Léda n’existe réell
158 erver que votre Léda n’existe réellement que pour le cygne, et avec lui. Un critique d’art devrait comprendre au moins cel
159 ’art devrait comprendre au moins cela… Que disait la charmante Ellen ? Le peintre. Comme vous le dites : une Léda, après
160 e au moins cela… Que disait la charmante Ellen ? Le peintre. Comme vous le dites : une Léda, après tout, c’est une femme
161 sait la charmante Ellen ? Le peintre. Comme vous le dites : une Léda, après tout, c’est une femme au cygne. Elle est fait
162 lle est faite pour lui. Je n’en dirais pas autant d’ Ellen. Pas faite pour un critique ! Jolie, oui. Mais je pensais, en le
163 our un critique ! Jolie, oui. Mais je pensais, en les voyant ensemble : ma Léda est bien plus « morale » en embrassant son
164 sant leur légitime et monstrueux époux ! Question de convenance comme nous le disions hier1. Je trouve leur union déplaisa
165 strueux époux ! Question de convenance comme nous le disions hier1. Je trouve leur union déplaisante. Le mari. Vous comme
166 disions hier1. Je trouve leur union déplaisante. Le mari. Vous commettez la même erreur que lui, dans l’autre sens. Le p
167 leur union déplaisante. Le mari. Vous commettez la même erreur que lui, dans l’autre sens. Le peintre. Vous voulez dire
168 ettez la même erreur que lui, dans l’autre sens. Le peintre. Vous voulez dire ? Le mari. Qu’il se trompait en parlant de
169 ns l’autre sens. Le peintre. Vous voulez dire ? Le mari. Qu’il se trompait en parlant de votre Léda comme si elle n’eût
170 lez dire ? Le mari. Qu’il se trompait en parlant de votre Léda comme si elle n’eût pas été dans un cadre, et que vous vou
171 et que vous vous trompez pareillement en parlant de leur couple comme s’il était un tableau. Le peintre. Bien ! Dois-je
172 lant de leur couple comme s’il était un tableau. Le peintre. Bien ! Dois-je en déduire qu’il existe une morale du cadre,
173 ste une morale du cadre, et une autre, une espèce de morale sans cadre, qui concernerait par exemple ce critique et sa fem
174 ion que je ne m’attendais pas à vous voir faire. Le mari. Aussi bien n’est-elle pas dans mon esprit, mais dans le vôtre.
175 ncipe est unique. Mais il porte en lui-même toute la diversité du monde. Car la morale concerne la façon d’exister de chaq
176 orte en lui-même toute la diversité du monde. Car la morale concerne la façon d’exister de chaque être, et non sa classifi
177 ute la diversité du monde. Car la morale concerne la façon d’exister de chaque être, et non sa classification, l’homme de
178 versité du monde. Car la morale concerne la façon d’ exister de chaque être, et non sa classification, l’homme de chair et
179 monde. Car la morale concerne la façon d’exister de chaque être, et non sa classification, l’homme de chair et non pas so
180 exister de chaque être, et non sa classification, l’ homme de chair et non pas son concept. Le peintre. Pardonnez-moi, je
181 de chaque être, et non sa classification, l’homme de chair et non pas son concept. Le peintre. Pardonnez-moi, je ne compr
182 cation, l’homme de chair et non pas son concept. Le peintre. Pardonnez-moi, je ne comprends les choses que si je les vois
183 cept. Le peintre. Pardonnez-moi, je ne comprends les choses que si je les vois, et je ne vois pas bien ce que vous venez d
184 rdonnez-moi, je ne comprends les choses que si je les vois, et je ne vois pas bien ce que vous venez de dire. Un principe u
185 . Un principe unique… qui concerne… ? Aidez-moi. Le mari. Une morale qui concerne la façon d’exister particulière et conc
186 e… ? Aidez-moi. Le mari. Une morale qui concerne la façon d’exister particulière et concrète de chaque être, une morale q
187 z-moi. Le mari. Une morale qui concerne la façon d’ exister particulière et concrète de chaque être, une morale qui non se
188 cerne la façon d’exister particulière et concrète de chaque être, une morale qui non seulement tienne compte de cette faço
189 être, une morale qui non seulement tienne compte de cette façon d’exister, mais encore ait pour seul principe de l’assure
190 le qui non seulement tienne compte de cette façon d’ exister, mais encore ait pour seul principe de l’assurer — ou plutôt d
191 çon d’exister, mais encore ait pour seul principe de l’assurer — ou plutôt d’assurer son risque permanent, si je puis dire
192 d’exister, mais encore ait pour seul principe de l’ assurer — ou plutôt d’assurer son risque permanent, si je puis dire… M
193 e ait pour seul principe de l’assurer — ou plutôt d’ assurer son risque permanent, si je puis dire… Mais il faudrait expliq
194 … Mais il faudrait expliquer beaucoup de choses… Le peintre. Attendez, attendez ! Revenons à notre Léda. J’essaie de voir
195 endez, attendez ! Revenons à notre Léda. J’essaie de voir. Quelle est, selon vous, sa façon d’exister particulière et conc
196 ’essaie de voir. Quelle est, selon vous, sa façon d’ exister particulière et concrète ? Quel est son risque ? Le mari. Vou
197 particulière et concrète ? Quel est son risque ? Le mari. Vous avez répondu vous-même à la première question : Léda est f
198 même à la première question : Léda est faite pour le cygne, elle n’existe que par rapport au cygne. C’est là toute sa mora
199 e, son esthétique et son existence. Elle est dans le tableau, elle ne peut en sortir, elle ne peut pas se déplier de ce ri
200 le ne peut en sortir, elle ne peut pas se déplier de ce riche accroupissement que j’admirais tout à l’heure. Et celui qui
201 de ce riche accroupissement que j’admirais tout à l’ heure. Et celui qui veut la juger comme une femme en général, et non p
202 que j’admirais tout à l’heure. Et celui qui veut la juger comme une femme en général, et non pas comme une Léda, comme ce
203 me une Léda, comme cette Léda, celui-là juge dans le vide, parle pour ne rien dire et se comporte en moraliste, non point
204 e et se comporte en moraliste, non point en homme de sens. Au contraire, celui qui la considère dans son existence propre,
205 n point en homme de sens. Au contraire, celui qui la considère dans son existence propre, c’est-à-dire dans son rapport av
206 stence propre, c’est-à-dire dans son rapport avec le cygne et dans les limites de ce cadre, celui-là la considère aussi da
207 est-à-dire dans son rapport avec le cygne et dans les limites de ce cadre, celui-là la considère aussi dans son risque prop
208 ans son rapport avec le cygne et dans les limites de ce cadre, celui-là la considère aussi dans son risque propre, et peut
209 e cygne et dans les limites de ce cadre, celui-là la considère aussi dans son risque propre, et peut donc la juger. Le pe
210 sidère aussi dans son risque propre, et peut donc la juger. Le peintre. Juger ! Tout cela est bel et bon, mais si l’esthé
211 i dans son risque propre, et peut donc la juger. Le peintre. Juger ! Tout cela est bel et bon, mais si l’esthétique et la
212 eintre. Juger ! Tout cela est bel et bon, mais si l’ esthétique et la morale ne sont qu’une seule et même réalité, je sais
213 Tout cela est bel et bon, mais si l’esthétique et la morale ne sont qu’une seule et même réalité, je sais bien ce que ça s
214 même réalité, je sais bien ce que ça signifie ! Le mari. Dites. Le peintre. Vous allez régenter la peinture au nom de v
215 sais bien ce que ça signifie ! Le mari. Dites. Le peintre. Vous allez régenter la peinture au nom de vos dogmes, nous f
216 Le mari. Dites. Le peintre. Vous allez régenter la peinture au nom de vos dogmes, nous fabriquer de l’allégorie, du berg
217 la peinture au nom de vos dogmes, nous fabriquer de l’allégorie, du bergsonisme de Prix de Rome, une métaphysique pictura
218 peinture au nom de vos dogmes, nous fabriquer de l’ allégorie, du bergsonisme de Prix de Rome, une métaphysique picturale
219 es, nous fabriquer de l’allégorie, du bergsonisme de Prix de Rome, une métaphysique picturale et une picturalité pataphysi
220 fabriquer de l’allégorie, du bergsonisme de Prix de Rome, une métaphysique picturale et une picturalité pataphysique ! Mo
221 une picturalité pataphysique ! Moi, j’appelle ça de l’académisme. … Je me moque du beau idéal comme du bien moral. Ça ne
222 e picturalité pataphysique ! Moi, j’appelle ça de l’ académisme. … Je me moque du beau idéal comme du bien moral. Ça ne cor
223 e correspond à aucune couleur connue. Je m’occupe de rapports de tons et de masses, je n’en sors pas, et il en sortira ce
224 à aucune couleur connue. Je m’occupe de rapports de tons et de masses, je n’en sors pas, et il en sortira ce qu’il en pou
225 ouleur connue. Je m’occupe de rapports de tons et de masses, je n’en sors pas, et il en sortira ce qu’il en pourra sortir,
226 u’il en pourra sortir, et vous jugerez comme vous l’ entendrez. Ce qui m’importe, c’est de faire jouer des valeurs et des l
227 z comme vous l’entendrez. Ce qui m’importe, c’est de faire jouer des valeurs et des lignes. Je ne vois là qu’un seul risqu
228 ça ne se vendra pas. Notez que ce risque tient à la bêtise du public, ce n’est pas un problème esthétique. Le mari. Bien
229 du public, ce n’est pas un problème esthétique. Le mari. Bien, calmez-vous, nous sommes d’accord. Maintenant, si vous m’
230 . Maintenant, si vous m’écoutez, il n’y aura plus de malentendu. Vos couleurs existent dans leurs rapports sur une toile :
231 leur risque. Vous existez dans votre rapport avec le tableau que vous faites. C’est là votre morale de peintre, et c’est a
232 le tableau que vous faites. C’est là votre morale de peintre, et c’est aussi le lieu de votre risque, j’entends le lieu où
233 C’est là votre morale de peintre, et c’est aussi le lieu de votre risque, j’entends le lieu où vous créez vous-même vos m
234 à votre morale de peintre, et c’est aussi le lieu de votre risque, j’entends le lieu où vous créez vous-même vos mesures,
235 et c’est aussi le lieu de votre risque, j’entends le lieu où vous créez vous-même vos mesures, où vous êtes à la fois le c
236 éez vous-même vos mesures, où vous êtes à la fois le créateur et le juge de vos difficultés ou de vos succès, ou vous êtes
237 os mesures, où vous êtes à la fois le créateur et le juge de vos difficultés ou de vos succès, ou vous êtes votre vérité,
238 es, où vous êtes à la fois le créateur et le juge de vos difficultés ou de vos succès, ou vous êtes votre vérité, index su
239 fois le créateur et le juge de vos difficultés ou de vos succès, ou vous êtes votre vérité, index sui et falsi… Ainsi vous
240 vous existez vraiment et vous n’êtes justiciable d’ aucune règle extérieure à votre action. Je dirai plus. L’amateur d’art
241 e règle extérieure à votre action. Je dirai plus. L’ amateur d’art, en présence de votre tableau, bien loin de le juger sel
242 térieure à votre action. Je dirai plus. L’amateur d’ art, en présence de votre tableau, bien loin de le juger selon quelque
243 d’art, en présence de votre tableau, bien loin de le juger selon quelque canon, doit commencer par découvrir les rapports
244 selon quelque canon, doit commencer par découvrir les rapports singuliers qui manifestent la loi intime de ce tableau. Il d
245 découvrir les rapports singuliers qui manifestent la loi intime de ce tableau. Il doit commencer, dis-je, par se soumettre
246 rapports singuliers qui manifestent la loi intime de ce tableau. Il doit commencer, dis-je, par se soumettre à l’existence
247 au. Il doit commencer, dis-je, par se soumettre à l’ existence propre du tableau, afin de la laisser agir en lui, qui est l
248 oumettre à l’existence propre du tableau, afin de la laisser agir en lui, qui est la laisser entrer avec lui-même dans un
249 tableau, afin de la laisser agir en lui, qui est la laisser entrer avec lui-même dans un rapport vivant, et donc imprévis
250 ur est un risque. Et alors, mais alors seulement, le jugement peut intervenir. Est-il moral ou esthétique ? Il est réel. I
251 tervient en vertu d’une réalité qui n’est ni dans le tableau ni dans mon œil, ni même précisément dans leur rencontre. Je
252 re. Je dirai « beau » si cette rencontre m’évoque la réalité en question, m’oriente vers elle, me la désigne, tandis que j
253 e la réalité en question, m’oriente vers elle, me la désigne, tandis que je juge « laides » les choses qui m’en détournent
254 lle, me la désigne, tandis que je juge « laides » les choses qui m’en détournent ou qui me rendent incertaines son existenc
255 quelque modèle académique ni un canon universel… Le peintre. Je vois : ce n’est pas une carte postale. Pour moi, je vous
256 ce n’est pas une carte postale. Pour moi, je vous l’ ai dit, tout ce qui est académique se rapporte plus ou moins à une car
257 plus ou moins à une carte postale. Notre critique d’ hier, tenez, nul besoin de gratter beaucoup pour trouver la carte post
258 postale. Notre critique d’hier, tenez, nul besoin de gratter beaucoup pour trouver la carte postale au fond de son esprit.
259 enez, nul besoin de gratter beaucoup pour trouver la carte postale au fond de son esprit. Le mari. Je vais vous étonner.
260 er beaucoup pour trouver la carte postale au fond de son esprit. Le mari. Je vais vous étonner. Le peintre. Essayez. Le
261 trouver la carte postale au fond de son esprit. Le mari. Je vais vous étonner. Le peintre. Essayez. Le mari. Tel le pr
262 d de son esprit. Le mari. Je vais vous étonner. Le peintre. Essayez. Le mari. Tel le prestidigitateur, je vais extraire
263 ari. Je vais vous étonner. Le peintre. Essayez. Le mari. Tel le prestidigitateur, je vais extraire de votre tête à vous
264 vous étonner. Le peintre. Essayez. Le mari. Tel le prestidigitateur, je vais extraire de votre tête à vous une magnifiqu
265 e mari. Tel le prestidigitateur, je vais extraire de votre tête à vous une magnifique carte postale ! Le peintre. Je comp
266 votre tête à vous une magnifique carte postale ! Le peintre. Je compte : une ! deux !… Le mari. Trois ! Pourquoi dites-v
267 postale ! Le peintre. Je compte : une ! deux !… Le mari. Trois ! Pourquoi dites-vous d’une femme : « Elle est jolie » ?…
268 e ! deux !… Le mari. Trois ! Pourquoi dites-vous d’ une femme : « Elle est jolie » ?…D’une femme comme Ellen, par exemple,
269 t jolie » ?…D’une femme comme Ellen, par exemple, d’ une femme qui n’est pas la vôtre, en aucune manière… Le peintre, aprè
270 mme Ellen, par exemple, d’une femme qui n’est pas la vôtre, en aucune manière… Le peintre, après un moment de réflexion.
271 femme qui n’est pas la vôtre, en aucune manière… Le peintre, après un moment de réflexion. Difficile, à vrai dire. Ne pen
272 , en aucune manière… Le peintre, après un moment de réflexion. Difficile, à vrai dire. Ne pensez-vous pas que chacun a « 
273 chacun a « son type », comme on dit ? Son « type de femme » ? D’ailleurs ce sont les peintres qui créent ces types. Ruben
274 dit ? Son « type de femme » ? D’ailleurs ce sont les peintres qui créent ces types. Rubens ou Renoir, Ingres, que sais-je 
275 bens ou Renoir, Ingres, que sais-je ? mes Lédas… Le mari. Vous n’allez pas vous en tirer à si bon compte. Rubens ou Renoi
276 être illustré vos cartes postales, ou encore vous les avez illustrées vous-même ! Elles n’en sont pas moins des cartes post
277 ur ». Et vous jugez à partir de Renoir à peu près de la même façon que votre coiffeur à partir d’une de ces cartes qui rep
278 ». Et vous jugez à partir de Renoir à peu près de la même façon que votre coiffeur à partir d’une de ces cartes qui représ
279 près de la même façon que votre coiffeur à partir d’ une de ces cartes qui représentent un amoureux au teint de cire penché
280 e la même façon que votre coiffeur à partir d’une de ces cartes qui représentent un amoureux au teint de cire penché sur u
281 ces cartes qui représentent un amoureux au teint de cire penché sur une beauté bleuâtre, le tout sur fond bistré et artis
282 au teint de cire penché sur une beauté bleuâtre, le tout sur fond bistré et artistique. Je parle bien entendu de vos juge
283 fond bistré et artistique. Je parle bien entendu de vos jugements désintéressés. Quand il s’agit de faire l’amour, ou seu
284 u de vos jugements désintéressés. Quand il s’agit de faire l’amour, ou seulement de faire un portrait, j’aime à croire que
285 jugements désintéressés. Quand il s’agit de faire l’ amour, ou seulement de faire un portrait, j’aime à croire que vous use
286 s. Quand il s’agit de faire l’amour, ou seulement de faire un portrait, j’aime à croire que vous usez d’une mesure plus ré
287 faire un portrait, j’aime à croire que vous usez d’ une mesure plus réelle. Mais sans doute ne pourriez-vous pas la formul
288 plus réelle. Mais sans doute ne pourriez-vous pas la formuler. Le peintre. Peut-être aussi n’ai-je pas du tout de « mesur
289 ais sans doute ne pourriez-vous pas la formuler. Le peintre. Peut-être aussi n’ai-je pas du tout de « mesure réelle » ?
290 Le peintre. Peut-être aussi n’ai-je pas du tout de « mesure réelle » ? Le mari. Il y a ainsi des hommes qui croient n’a
291 aussi n’ai-je pas du tout de « mesure réelle » ? Le mari. Il y a ainsi des hommes qui croient n’avoir aucune éthique, auc
292 oi !… Je vais vous dire comment ils vivent : dans le scandale et la mauvaise humeur, s’ils ont du caractère ; ou s’ils en
293 ous dire comment ils vivent : dans le scandale et la mauvaise humeur, s’ils ont du caractère ; ou s’ils en sont privés, da
294 ont du caractère ; ou s’ils en sont privés, dans la confusion permanente et la dégradation de tous leurs préjugés. La bea
295 s en sont privés, dans la confusion permanente et la dégradation de tous leurs préjugés. La beauté, par exemple. La beauté
296 s, dans la confusion permanente et la dégradation de tous leurs préjugés. La beauté, par exemple. La beauté physique n’exi
297 manente et la dégradation de tous leurs préjugés. La beauté, par exemple. La beauté physique n’existe que dans un rapport
298 n de tous leurs préjugés. La beauté, par exemple. La beauté physique n’existe que dans un rapport actuel, mais c’est là pr
299 el, mais c’est là précisément ce qu’ils ignorent. La beauté physique, c’est le jugement que l’on porte sur un certain rapp
300 ent ce qu’ils ignorent. La beauté physique, c’est le jugement que l’on porte sur un certain rapport qui s’établit entre un
301 norent. La beauté physique, c’est le jugement que l’ on porte sur un certain rapport qui s’établit entre un sujet d’une par
302 i s’établit entre un sujet d’une part et un objet de l’autre, entre un homme et une femme, par exemple. Si le sujet n’a da
303 tre, entre un homme et une femme, par exemple. Si le sujet n’a dans l’esprit qu’une carte postale, il s’ignore en tant que
304 e et une femme, par exemple. Si le sujet n’a dans l’ esprit qu’une carte postale, il s’ignore en tant que sujet. Il croit q
305 tale, il s’ignore en tant que sujet. Il croit que la beauté est réellement dans le corps qu’il considère, et qui lui offre
306 sujet. Il croit que la beauté est réellement dans le corps qu’il considère, et qui lui offre, ou lui refuse, certains trai
307 offre, ou lui refuse, certains traits conformes à l’ idéal. Mais il n’a pas conscience, encore une fois, de projeter sur le
308 éal. Mais il n’a pas conscience, encore une fois, de projeter sur les objets cet idéal. Il constate seulement qu’aucune fe
309 pas conscience, encore une fois, de projeter sur les objets cet idéal. Il constate seulement qu’aucune femme réelle ne lui
310 ype. C’est une souffrance dont on parle trop peu, la souffrance des hommes-à-la-carte-postale. Elle est inconsciente aussi
311 , naturellement, mais non point sans effets. Chez les âmes fortes, elle provoque cette fuite sans fin, cette curiosité anxi
312 . Chez la plupart, elle se résout en résignation. Le sujet cède, se modèle peu à peu à l’objet qu’il a choisi par hasard,
313 résignation. Le sujet cède, se modèle peu à peu à l’ objet qu’il a choisi par hasard, par nécessité ou par approximation. I
314 it comblé. C’est qu’il n’a plus aucune exigence. Le peintre. Qui n’a pas de carte postale dans l’esprit ? ou mieux encore
315 ’a plus aucune exigence. Le peintre. Qui n’a pas de carte postale dans l’esprit ? ou mieux encore, quelle différence voye
316 e. Le peintre. Qui n’a pas de carte postale dans l’ esprit ? ou mieux encore, quelle différence voyez-vous entre un homme
317 différence voyez-vous entre un homme qui n’a pas de carte postale dans l’esprit, et n’en a jamais eu, et un homme qui n’a
318 entre un homme qui n’a pas de carte postale dans l’ esprit, et n’en a jamais eu, et un homme qui n’a plus de carte postale
319 it, et n’en a jamais eu, et un homme qui n’a plus de carte postale dans l’esprit parce qu’il l’a complètement brouillée et
320 u, et un homme qui n’a plus de carte postale dans l’ esprit parce qu’il l’a complètement brouillée et qu’il s’est habitué à
321 a plus de carte postale dans l’esprit parce qu’il l’ a complètement brouillée et qu’il s’est habitué à ce qu’il a, renonçan
322 bitué à ce qu’il a, renonçant à toute exigence ? Le mari. Je vous réponds sans hésiter. Le seul homme qui n’a pas une car
323 xigence ? Le mari. Je vous réponds sans hésiter. Le seul homme qui n’a pas une carte postale au fond de sa vision, c’est
324 seul homme qui n’a pas une carte postale au fond de sa vision, c’est celui qui, devant une femme, non seulement méprise d
325 elui qui, devant une femme, non seulement méprise de juger — belle ou laide — non seulement se tait, mais encore se tait f
326 arle — se tait jusqu’à ce qu’il comprenne et juge le vrai sens de son trouble. Le peintre. Et alors ? Le mari. Et alors
327 t jusqu’à ce qu’il comprenne et juge le vrai sens de son trouble. Le peintre. Et alors ? Le mari. Et alors il se tait pe
328 l comprenne et juge le vrai sens de son trouble. Le peintre. Et alors ? Le mari. Et alors il se tait peut-être définitiv
329 rai sens de son trouble. Le peintre. Et alors ? Le mari. Et alors il se tait peut-être définitivement, ou bien il sait q
330 s me demanderez sans doute maintenant ce que font les autres, ceux qui ont renoncé, ceux qui ne croient plus à l’idéal, ou
331 ceux qui ont renoncé, ceux qui ne croient plus à l’ idéal, ou plutôt qui croient qu’ils n’y croient plus, parce qu’ils y o
332 pour eux-mêmes ? Naturellement, ils se conduisent d’ une façon absurde. Et comment pourrait-il en être autrement ? Ils pers
333 ait-il en être autrement ? Ils persistent à juger de toutes les femmes, de toutes les autres femmes, selon les canons esth
334 être autrement ? Ils persistent à juger de toutes les femmes, de toutes les autres femmes, selon les canons esthétiques de
335 nt ? Ils persistent à juger de toutes les femmes, de toutes les autres femmes, selon les canons esthétiques de la masse, s
336 ersistent à juger de toutes les femmes, de toutes les autres femmes, selon les canons esthétiques de la masse, selon le pré
337 es les femmes, de toutes les autres femmes, selon les canons esthétiques de la masse, selon le préjugé académique en cours,
338 s les autres femmes, selon les canons esthétiques de la masse, selon le préjugé académique en cours, selon cette espèce de
339 es autres femmes, selon les canons esthétiques de la masse, selon le préjugé académique en cours, selon cette espèce de ty
340 , selon les canons esthétiques de la masse, selon le préjugé académique en cours, selon cette espèce de type statistique c
341 e préjugé académique en cours, selon cette espèce de type statistique composé des traits raciaux les plus marquants et qu’
342 ce de type statistique composé des traits raciaux les plus marquants et qu’il faut appeler la beauté démocratique par excel
343 raciaux les plus marquants et qu’il faut appeler la beauté démocratique par excellence, la laideur même. N’allez pas dire
344 ut appeler la beauté démocratique par excellence, la laideur même. N’allez pas dire au citoyen Durand, époux d’une femme o
345 r même. N’allez pas dire au citoyen Durand, époux d’ une femme obèse mais rajeunie par les soins de l’art, que l’idéal n’ex
346 Durand, époux d’une femme obèse mais rajeunie par les soins de l’art, que l’idéal n’existe pas, que le beau idéal est une f
347 oux d’une femme obèse mais rajeunie par les soins de l’art, que l’idéal n’existe pas, que le beau idéal est une farce, que
348 d’une femme obèse mais rajeunie par les soins de l’ art, que l’idéal n’existe pas, que le beau idéal est une farce, que la
349 e obèse mais rajeunie par les soins de l’art, que l’ idéal n’existe pas, que le beau idéal est une farce, que la beauté enf
350 les soins de l’art, que l’idéal n’existe pas, que le beau idéal est une farce, que la beauté enfin n’est pas une image mai
351 ’existe pas, que le beau idéal est une farce, que la beauté enfin n’est pas une image mais un acte, et un acte spirituel.
352 s un acte, et un acte spirituel. N’allez pas même le dire en guise de consolation à son voisin Dupont, trop pauvre pour ré
353 à son voisin Dupont, trop pauvre pour réduire par les mêmes moyens le poitrail affligeant de Mme Dupont. Vous seriez dénonc
354 nt, trop pauvre pour réduire par les mêmes moyens le poitrail affligeant de Mme Dupont. Vous seriez dénoncé, on sourirait
355 duire par les mêmes moyens le poitrail affligeant de Mme Dupont. Vous seriez dénoncé, on sourirait avec aigreur à votre ap
356 re approche, peut-être même vous soupçonnerait-on de sadisme, ou de quelque horrible projet de subversion sociale… Le pei
357 ut-être même vous soupçonnerait-on de sadisme, ou de quelque horrible projet de subversion sociale… Le peintre. Et l’on n
358 rait-on de sadisme, ou de quelque horrible projet de subversion sociale… Le peintre. Et l’on n’aurait pas tort. Voyez-vou
359 e quelque horrible projet de subversion sociale… Le peintre. Et l’on n’aurait pas tort. Voyez-vous, ces gens-là ne se fâc
360 ble projet de subversion sociale… Le peintre. Et l’ on n’aurait pas tort. Voyez-vous, ces gens-là ne se fâcheraient jamais
361 se fâcheraient jamais s’ils prenaient au sérieux la beauté, comme c’est hélas mon métier. S’ils se fâchent et s’ils perde
362 las mon métier. S’ils se fâchent et s’ils perdent la tête à votre approche, c’est plutôt parce qu’ils ne savent pas de quo
363 approche, c’est plutôt parce qu’ils ne savent pas de quoi vous leur parlez. L’homme du bourg est ainsi fait : tout ce qu’i
364 ce qu’ils ne savent pas de quoi vous leur parlez. L’ homme du bourg est ainsi fait : tout ce qu’il ne comprend pas lui para
365 as lui paraît attenter par quelque voie secrète à la sécurité de son état. Mais il est trop facile de les railler, c’est d
366 t attenter par quelque voie secrète à la sécurité de son état. Mais il est trop facile de les railler, c’est déprimant, on
367 la sécurité de son état. Mais il est trop facile de les railler, c’est déprimant, on tape dans le vide. Je sais un cas bi
368 sécurité de son état. Mais il est trop facile de les railler, c’est déprimant, on tape dans le vide. Je sais un cas bien p
369 ile de les railler, c’est déprimant, on tape dans le vide. Je sais un cas bien plus intéressant : le vôtre. Le cas peut-êt
370 Je sais un cas bien plus intéressant : le vôtre. Le cas peut-être unique de l’homme qui soutient vos théories sur la rela
371 s intéressant : le vôtre. Le cas peut-être unique de l’homme qui soutient vos théories sur la relativité de la beauté phys
372 ntéressant : le vôtre. Le cas peut-être unique de l’ homme qui soutient vos théories sur la relativité de la beauté physiqu
373 e unique de l’homme qui soutient vos théories sur la relativité de la beauté physique, et qui est cependant l’époux d’une
374 homme qui soutient vos théories sur la relativité de la beauté physique, et qui est cependant l’époux d’une jolie femme, p
375 me qui soutient vos théories sur la relativité de la beauté physique, et qui est cependant l’époux d’une jolie femme, perm
376 ivité de la beauté physique, et qui est cependant l’ époux d’une jolie femme, permettez-moi de le dire… Le mari. Je ne vou
377 la beauté physique, et qui est cependant l’époux d’ une jolie femme, permettez-moi de le dire… Le mari. Je ne vous le per
378 ependant l’époux d’une jolie femme, permettez-moi de le dire… Le mari. Je ne vous le permets pas. Je ne le permets à pers
379 ndant l’époux d’une jolie femme, permettez-moi de le dire… Le mari. Je ne vous le permets pas. Je ne le permets à personn
380 oux d’une jolie femme, permettez-moi de le dire… Le mari. Je ne vous le permets pas. Je ne le permets à personne ! Ma fem
381 e, permettez-moi de le dire… Le mari. Je ne vous le permets pas. Je ne le permets à personne ! Ma femme n’est pas jolie !
382 dire… Le mari. Je ne vous le permets pas. Je ne le permets à personne ! Ma femme n’est pas jolie ! Elle n’est pas non pl
383 us disiez quoi que ce soit sur sa beauté. Je vous le répète : la beauté n’est pas le fait d’une image ou d’une comparaison
384 oi que ce soit sur sa beauté. Je vous le répète : la beauté n’est pas le fait d’une image ou d’une comparaison d’images, m
385 a beauté. Je vous le répète : la beauté n’est pas le fait d’une image ou d’une comparaison d’images, mais d’un acte de not
386 . Je vous le répète : la beauté n’est pas le fait d’ une image ou d’une comparaison d’images, mais d’un acte de notre espri
387 pète : la beauté n’est pas le fait d’une image ou d’ une comparaison d’images, mais d’un acte de notre esprit, d’un acte to
388 ’est pas le fait d’une image ou d’une comparaison d’ images, mais d’un acte de notre esprit, d’un acte tout à fait personne
389 t d’une image ou d’une comparaison d’images, mais d’ un acte de notre esprit, d’un acte tout à fait personnel. La beauté n’
390 age ou d’une comparaison d’images, mais d’un acte de notre esprit, d’un acte tout à fait personnel. La beauté n’est jamais
391 araison d’images, mais d’un acte de notre esprit, d’ un acte tout à fait personnel. La beauté n’est jamais donnée hors d’un
392 de notre esprit, d’un acte tout à fait personnel. La beauté n’est jamais donnée hors d’une situation totale, du rapport d’
393 ait personnel. La beauté n’est jamais donnée hors d’ une situation totale, du rapport d’un je à un toi au cœur d’une présen
394 is donnée hors d’une situation totale, du rapport d’ un je à un toi au cœur d’une présence concrète. Si vous ne m’avez pas
395 ation totale, du rapport d’un je à un toi au cœur d’ une présence concrète. Si vous ne m’avez pas compris, je vais être obl
396 i vous ne m’avez pas compris, je vais être obligé de vous considérer à mon tour comme dangereux, insensé et sans pudeur. C
397 reux, insensé et sans pudeur. Car vous n’êtes pas de ceux qui renoncent. Vous êtes tout à fait moderne. Les barrières sont
398 eux qui renoncent. Vous êtes tout à fait moderne. Les barrières sont faites pour que vous sautiez par-dessus. Le peintre.
399 es sont faites pour que vous sautiez par-dessus. Le peintre. Et vos théories sont faites pour vous rendre la vie impossib
400 tre. Et vos théories sont faites pour vous rendre la vie impossible ! Le mari. C’est peut-être la preuve qu’elles sont vr
401 sont faites pour vous rendre la vie impossible ! Le mari. C’est peut-être la preuve qu’elles sont vraies, qu’elles renden
402 dre la vie impossible ! Le mari. C’est peut-être la preuve qu’elles sont vraies, qu’elles rendent possible la grandeur, a
403 e qu’elles sont vraies, qu’elles rendent possible la grandeur, alors que notre vie n’est qu’une confusion. Oui, je vous le
404 ue notre vie n’est qu’une confusion. Oui, je vous le demande maintenant, quelle est cette façon de séparer un mari de sa f
405 ous le demande maintenant, quelle est cette façon de séparer un mari de sa femme ? Où prenez-vous le droit de juger l’un c
406 tenant, quelle est cette façon de séparer un mari de sa femme ? Où prenez-vous le droit de juger l’un comme s’il ne formai
407 n de séparer un mari de sa femme ? Où prenez-vous le droit de juger l’un comme s’il ne formait pas avec l’autre « une seul
408 rer un mari de sa femme ? Où prenez-vous le droit de juger l’un comme s’il ne formait pas avec l’autre « une seule chair »
409 e seule chair » ? Ou bien allez-vous soutenir que la beauté d’un couple est simplement la somme des deux beautés unies pou
410 air » ? Ou bien allez-vous soutenir que la beauté d’ un couple est simplement la somme des deux beautés unies pour le forme
411 soutenir que la beauté d’un couple est simplement la somme des deux beautés unies pour le former ? Ce serait déraisonner.
412 t simplement la somme des deux beautés unies pour le former ? Ce serait déraisonner. Non, la beauté d’un couple est un act
413 nies pour le former ? Ce serait déraisonner. Non, la beauté d’un couple est un acte, comme le mariage ; elle est absolumen
414 le former ? Ce serait déraisonner. Non, la beauté d’ un couple est un acte, comme le mariage ; elle est absolument d’une au
415 er. Non, la beauté d’un couple est un acte, comme le mariage ; elle est absolument d’une autre essence que la beauté de l’
416 t un acte, comme le mariage ; elle est absolument d’ une autre essence que la beauté de l’homme seul et de la femme seule,
417 age ; elle est absolument d’une autre essence que la beauté de l’homme seul et de la femme seule, elle les anéantit et les
418 est absolument d’une autre essence que la beauté de l’homme seul et de la femme seule, elle les anéantit et les remplace
419 t absolument d’une autre essence que la beauté de l’ homme seul et de la femme seule, elle les anéantit et les remplace une
420 ne autre essence que la beauté de l’homme seul et de la femme seule, elle les anéantit et les remplace une fois pour toute
421 autre essence que la beauté de l’homme seul et de la femme seule, elle les anéantit et les remplace une fois pour toutes,
422 beauté de l’homme seul et de la femme seule, elle les anéantit et les remplace une fois pour toutes, et si l’on prend le ma
423 e seul et de la femme seule, elle les anéantit et les remplace une fois pour toutes, et si l’on prend le mariage au sérieux
424 antit et les remplace une fois pour toutes, et si l’ on prend le mariage au sérieux, c’est aussi mon métier, on ne se perme
425 s remplace une fois pour toutes, et si l’on prend le mariage au sérieux, c’est aussi mon métier, on ne se permet plus de p
426 eux, c’est aussi mon métier, on ne se permet plus de parler des conjoints comme de deux célibataires arbitrairement juxtap
427 n ne se permet plus de parler des conjoints comme de deux célibataires arbitrairement juxtaposés. C’est pourtant ce que vo
428 ma femme jolie. Elle ne correspond pas du tout à l’ « idéal » que j’avais dans l’esprit au moment où je l’ai rencontrée. M
429 espond pas du tout à l’« idéal » que j’avais dans l’ esprit au moment où je l’ai rencontrée. Mais voilà ce qui se passe ent
430 idéal » que j’avais dans l’esprit au moment où je l’ ai rencontrée. Mais voilà ce qui se passe entre nous, voilà ce qui est
431 ntre nous : quand je regarde ma femme et quand je l’ aime, c’est-à-dire quand je la comprends dans son être et dans son exi
432 a femme et quand je l’aime, c’est-à-dire quand je la comprends dans son être et dans son existence, je me sens tout entier
433 urgente, plus réelle. Cette beauté n’est pas dans le visage de ma femme ; pourtant, sans ce visage, je ne la concevrais pa
434 lus réelle. Cette beauté n’est pas dans le visage de ma femme ; pourtant, sans ce visage, je ne la concevrais pas. Cette b
435 age de ma femme ; pourtant, sans ce visage, je ne la concevrais pas. Cette beauté n’est pas en moi, et pourtant si j’étais
436 pas pour moi. Elle nous dépasse et elle a besoin de nous. Elle est tout autre que ce que nous sommes ensemble, mais nous
437 ’est pas notre union, mais seule notre union nous l’ indique, nous la désigne au-delà d’elle-même, et nous ordonne à sa Réa
438 nion, mais seule notre union nous l’indique, nous la désigne au-delà d’elle-même, et nous ordonne à sa Réalité. Et s’il n’
439 tre union nous l’indique, nous la désigne au-delà d’ elle-même, et nous ordonne à sa Réalité. Et s’il n’en était pas ainsi,
440 s ainsi, serions-nous véritablement mariés ? 1. Le peintre fait ici allusion à une conversation au cours de laquelle le
441 allusion à une conversation au cours de laquelle le mari et lui se sont mis d’accord sur ce point : que la morale et l’es
442 ri et lui se sont mis d’accord sur ce point : que la morale et l’esthétique ne sont pas deux réalités opposables, et qu’au
443 sont mis d’accord sur ce point : que la morale et l’ esthétique ne sont pas deux réalités opposables, et qu’au sens plein d
444 pas deux réalités opposables, et qu’au sens plein de ces deux mots, on les peut employer l’un pour l’autre. Dans l’un et l
445 osables, et qu’au sens plein de ces deux mots, on les peut employer l’un pour l’autre. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit
446 pour l’autre. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit de savoir « ce qui convient ». Mais cette convenance embrasse-t-elle des
4 1947, Doctrine fabuleuse. Troisième dialogue sur la carte postale. L’homme sans ressemblance
447 Troisième dialogue sur la carte postale L’homme sans ressemblance L’agent publicitaire. Vo
448 Troisième dialogue sur la carte postale L’ homme sans ressemblance L’agent publicitaire. Vous connaissez, Mon
449 r la carte postale L’homme sans ressemblance L’ agent publicitaire. Vous connaissez, Monsieur, sans aucun doute la sér
450 aire. Vous connaissez, Monsieur, sans aucun doute la série de portraits en couleurs que publient nos grands magazines : Th
451 s connaissez, Monsieur, sans aucun doute la série de portraits en couleurs que publient nos grands magazines : The Man of
452 nt nos grands magazines : The Man of Distinction, l’ homme distingué. Je suis venu solliciter l’honneur de vous photographi
453 ction, l’homme distingué. Je suis venu solliciter l’ honneur de vous photographier pour cette série. X., une célébrité du
454 omme distingué. Je suis venu solliciter l’honneur de vous photographier pour cette série. X., une célébrité du jour. Je s
455 ue je devrais m’asseoir dans un fauteuil, croiser les jambes, regarder l’objectif, et tenir à la main un grand verre de whi
456 ir dans un fauteuil, croiser les jambes, regarder l’ objectif, et tenir à la main un grand verre de whiskey ? L’agent. Pré
457 oiser les jambes, regarder l’objectif, et tenir à la main un grand verre de whiskey ? L’agent. Précisément… Veuillez me p
458 der l’objectif, et tenir à la main un grand verre de whiskey ? L’agent. Précisément… Veuillez me permettre… Ces six boute
459 , et tenir à la main un grand verre de whiskey ? L’ agent. Précisément… Veuillez me permettre… Ces six bouteilles sont un
460 me permettre… Ces six bouteilles sont un présent de notre maison. Il y a longtemps que nous désirions vous voir, et seuls
461 longtemps que nous désirions vous voir, et seuls les nombreux déplacements que nécessite votre carrière… X. Asseyez-vous,
462 et causons. Qu’appelez-vous un homme distingué ? L’ agent. Voici la liste de ceux qui ont bien voulu poser pour nous. Un c
463 appelez-vous un homme distingué ? L’agent. Voici la liste de ceux qui ont bien voulu poser pour nous. Un coup d’œil va vo
464 ous un homme distingué ? L’agent. Voici la liste de ceux qui ont bien voulu poser pour nous. Un coup d’œil va vous assure
465 mpagnie. X. Vous publiez donc ces portraits pour la publicité de votre boisson ? Bien. L’idée générale me paraît simple.
466 Vous publiez donc ces portraits pour la publicité de votre boisson ? Bien. L’idée générale me paraît simple. On incite le
467 traits pour la publicité de votre boisson ? Bien. L’ idée générale me paraît simple. On incite le lecteur à penser : si Mr.
468 Bien. L’idée générale me paraît simple. On incite le lecteur à penser : si Mr. X., homme distingué, boit ce whiskey, je de
469 ngué, boit ce whiskey, je deviendrai distingué en le buvant aussi. Copiez l’homme distingué et vous vous distinguerez… Eh
470 e deviendrai distingué en le buvant aussi. Copiez l’ homme distingué et vous vous distinguerez… Eh bien, cette petite phras
471 phrase comporte à mon avis une contradiction dans les termes. Car comment pourrait-on se distinguer en imitant ? Devenir di
472 guer en imitant ? Devenir distinct en s’efforçant de ressembler ? Supposez que votre effort aboutisse, et que tout le mond
473 e tout le monde adopte votre marque. Elle cessera d’ être une marque de distinction. Vous serez perdu. L’agent. Pas du tou
474 opte votre marque. Elle cessera d’être une marque de distinction. Vous serez perdu. L’agent. Pas du tout. Si ce jour béni
475 tre une marque de distinction. Vous serez perdu. L’ agent. Pas du tout. Si ce jour béni arrive jamais, nous changerons sim
476 ur béni arrive jamais, nous changerons simplement de slogan. Au lieu de dire : « Soyez distingué, buvez le Nelson », nous
477 logan. Au lieu de dire : « Soyez distingué, buvez le Nelson », nous dirons : « Faites comme tout le monde, buvez le Nelson
478 nous dirons : « Faites comme tout le monde, buvez le Nelson. » Tel est notre art, et je me fais fort de vous en faire béné
479 e Nelson. » Tel est notre art, et je me fais fort de vous en faire bénéficier bon gré mal gré. X. Ainsi vos hommes de dis
480 bénéficier bon gré mal gré. X. Ainsi vos hommes de distinction seront devenus des hommes de la vulgarité, des cartes pos
481 s hommes de distinction seront devenus des hommes de la vulgarité, des cartes postales en couleurs montrant les modèles mê
482 ommes de distinction seront devenus des hommes de la vulgarité, des cartes postales en couleurs montrant les modèles mêmes
483 lgarité, des cartes postales en couleurs montrant les modèles mêmes du commun. Vous voyez le risque que je cours ! L’agent
484 montrant les modèles mêmes du commun. Vous voyez le risque que je cours ! L’agent. Tous ceux qui ont une situation en vu
485 s du commun. Vous voyez le risque que je cours ! L’ agent. Tous ceux qui ont une situation en vue l’ont couru jusqu’ici av
486 L’agent. Tous ceux qui ont une situation en vue l’ ont couru jusqu’ici avec bonne grâce, et d’ailleurs le danger n’est pa
487 t couru jusqu’ici avec bonne grâce, et d’ailleurs le danger n’est pas grand. Prenez le vieil empereur d’Autriche, François
488 , et d’ailleurs le danger n’est pas grand. Prenez le vieil empereur d’Autriche, François-Joseph : tous les cochers d’opére
489 danger n’est pas grand. Prenez le vieil empereur d’ Autriche, François-Joseph : tous les cochers d’opérettes viennoises, t
490 vieil empereur d’Autriche, François-Joseph : tous les cochers d’opérettes viennoises, tels qu’on les voit encore dans nos f
491 ur d’Autriche, François-Joseph : tous les cochers d’ opérettes viennoises, tels qu’on les voit encore dans nos films, copia
492 us les cochers d’opérettes viennoises, tels qu’on les voit encore dans nos films, copiaient sa tête comme vous le savez, et
493 core dans nos films, copiaient sa tête comme vous le savez, et portaient les mêmes favoris. Cela ne l’empêchait pas de res
494 piaient sa tête comme vous le savez, et portaient les mêmes favoris. Cela ne l’empêchait pas de rester l’empereur, et un ho
495 le savez, et portaient les mêmes favoris. Cela ne l’ empêchait pas de rester l’empereur, et un homme parfaitement distingué
496 taient les mêmes favoris. Cela ne l’empêchait pas de rester l’empereur, et un homme parfaitement distingué. X. On affirme
497 mêmes favoris. Cela ne l’empêchait pas de rester l’ empereur, et un homme parfaitement distingué. X. On affirme, en effet
498 X. On affirme, en effet, qu’il était fort poli. La politesse est la seule qualité que je connaisse qui rende un homme à
499 en effet, qu’il était fort poli. La politesse est la seule qualité que je connaisse qui rende un homme à la fois distingué
500 s. Encore ne suis-je pas sûr du second point. Car la conformité aux bons modèles relève plutôt de la correction. Mais la p
501 Car la conformité aux bons modèles relève plutôt de la correction. Mais la politesse véritable relève de l’invention et s
502 r la conformité aux bons modèles relève plutôt de la correction. Mais la politesse véritable relève de l’invention et surt
503 bons modèles relève plutôt de la correction. Mais la politesse véritable relève de l’invention et surtout du courage, dont
504 la correction. Mais la politesse véritable relève de l’invention et surtout du courage, dont le premier degré est la maîtr
505 correction. Mais la politesse véritable relève de l’ invention et surtout du courage, dont le premier degré est la maîtrise
506 et surtout du courage, dont le premier degré est la maîtrise de soi. C’est en somme le début de l’héroïsme… À propos, dan
507 du courage, dont le premier degré est la maîtrise de soi. C’est en somme le début de l’héroïsme… À propos, dans votre gale
508 mier degré est la maîtrise de soi. C’est en somme le début de l’héroïsme… À propos, dans votre galerie d’hommes distingués
509 é est la maîtrise de soi. C’est en somme le début de l’héroïsme… À propos, dans votre galerie d’hommes distingués, avez-vo
510 st la maîtrise de soi. C’est en somme le début de l’ héroïsme… À propos, dans votre galerie d’hommes distingués, avez-vous
511 début de l’héroïsme… À propos, dans votre galerie d’ hommes distingués, avez-vous aussi des héros ? L’agent. Nous sommes f
512 d’hommes distingués, avez-vous aussi des héros ? L’ agent. Nous sommes fiers d’avoir pris les portraits du fameux amiral G
513 ous aussi des héros ? L’agent. Nous sommes fiers d’ avoir pris les portraits du fameux amiral Grandisson et du général Mac
514 héros ? L’agent. Nous sommes fiers d’avoir pris les portraits du fameux amiral Grandisson et du général MacAlfred. Mais c
515 , nous avons aussi pris quelques GI tout couverts de décorations. X. Bien entendu, ces portraits ont paru pendant la guer
516 X. Bien entendu, ces portraits ont paru pendant la guerre ? L’agent. C’est naturel. Depuis la paix, nous nous tournons
517 endu, ces portraits ont paru pendant la guerre ? L’ agent. C’est naturel. Depuis la paix, nous nous tournons plutôt vers l
518 ndant la guerre ? L’agent. C’est naturel. Depuis la paix, nous nous tournons plutôt vers les sportifs, les stars et les g
519 l. Depuis la paix, nous nous tournons plutôt vers les sportifs, les stars et les grands hommes d’affaires. X. En un mot, c
520 aix, nous nous tournons plutôt vers les sportifs, les stars et les grands hommes d’affaires. X. En un mot, ceux qu’on peut
521 s tournons plutôt vers les sportifs, les stars et les grands hommes d’affaires. X. En un mot, ceux qu’on peut imiter. Pend
522 vers les sportifs, les stars et les grands hommes d’ affaires. X. En un mot, ceux qu’on peut imiter. Pendant la guerre, on
523 s. X. En un mot, ceux qu’on peut imiter. Pendant la guerre, on entraînait le public à l’héroïsme. On avait même rendu cet
524 ’on peut imiter. Pendant la guerre, on entraînait le public à l’héroïsme. On avait même rendu cet héroïsme obligatoire pou
525 ter. Pendant la guerre, on entraînait le public à l’ héroïsme. On avait même rendu cet héroïsme obligatoire pour des millio
526 rendu cet héroïsme obligatoire pour des millions de nos contemporains. C’était encore une contradiction. Car le héros est
527 temporains. C’était encore une contradiction. Car le héros est l’homme du grand courage, mais le plus grand courage cesse
528 ’était encore une contradiction. Car le héros est l’ homme du grand courage, mais le plus grand courage cesse aussitôt de l
529 . Car le héros est l’homme du grand courage, mais le plus grand courage cesse aussitôt de l’être s’il est officiellement p
530 ourage, mais le plus grand courage cesse aussitôt de l’être s’il est officiellement prescrit. J’ajoute qu’il est rarement
531 age, mais le plus grand courage cesse aussitôt de l’ être s’il est officiellement prescrit. J’ajoute qu’il est rarement bie
532 me faut-il aller plus loin, et déclarer qu’il est de son essence d’être mal vu. Ou pire encore, de n’être jamais vu du tou
533 r plus loin, et déclarer qu’il est de son essence d’ être mal vu. Ou pire encore, de n’être jamais vu du tout, étant toujou
534 est de son essence d’être mal vu. Ou pire encore, de n’être jamais vu du tout, étant toujours unique, incomparable, et trè
535 t justement à l’instant où un homme se voit privé de toute assurance exemplaire, jeté dans un destin sans précédent, auque
536 ent s’il recourait à un modèle déjà connu, fût-ce le plus grand. L’agent. Je vois que vous êtes un amateur de paradoxes.
537 it à un modèle déjà connu, fût-ce le plus grand. L’ agent. Je vois que vous êtes un amateur de paradoxes. Quel est selon v
538 grand. L’agent. Je vois que vous êtes un amateur de paradoxes. Quel est selon vous le héros de l’époque ? X. Quelqu’un,
539 êtes un amateur de paradoxes. Quel est selon vous le héros de l’époque ? X. Quelqu’un, Monsieur, dont vous ne prendrez ja
540 mateur de paradoxes. Quel est selon vous le héros de l’époque ? X. Quelqu’un, Monsieur, dont vous ne prendrez jamais le p
541 eur de paradoxes. Quel est selon vous le héros de l’ époque ? X. Quelqu’un, Monsieur, dont vous ne prendrez jamais le port
542 Quelqu’un, Monsieur, dont vous ne prendrez jamais le portrait. Et j’ose dire que l’idée ne vous en viendra même pas. Car l
543 ne prendrez jamais le portrait. Et j’ose dire que l’ idée ne vous en viendra même pas. Car l’époque ne connaît que des tête
544 dire que l’idée ne vous en viendra même pas. Car l’ époque ne connaît que des têtes de série, tandis que le héros vrai ser
545 a même pas. Car l’époque ne connaît que des têtes de série, tandis que le héros vrai serait inimitable, hors série par déf
546 que ne connaît que des têtes de série, tandis que le héros vrai serait inimitable, hors série par définition, sans précéde
547 avenir, courant un risque institué par lui seul, l’ assumant et le consommant sans que rien en parût au-dehors, avec l’aid
548 nt un risque institué par lui seul, l’assumant et le consommant sans que rien en parût au-dehors, avec l’aide de la seule
549 consommant sans que rien en parût au-dehors, avec l’ aide de la seule énergie qu’il aurait lui-même produite. S’il existe,
550 ant sans que rien en parût au-dehors, avec l’aide de la seule énergie qu’il aurait lui-même produite. S’il existe, il est
551 sans que rien en parût au-dehors, avec l’aide de la seule énergie qu’il aurait lui-même produite. S’il existe, il est l’h
552 ’il aurait lui-même produite. S’il existe, il est l’ homme qui ne ressemble à rien, par conséquent l’homme invisible en tan
553 t l’homme qui ne ressemble à rien, par conséquent l’ homme invisible en tant que personne, inaperçu en tant qu’individu, ou
554 r quelque trait qui n’est pas lui et qui détourne l’ attention. C’est peut-être celui qui n’a pas fait tel geste ou telle a
555 ui qui n’a pas fait tel geste ou telle action qui l’ eût rendu fameux, riche, ou puissant selon le monde, et qui ne l’a pas
556 qui l’eût rendu fameux, riche, ou puissant selon le monde, et qui ne l’a pas fait en vertu d’une vocation que sa foi seul
557 eux, riche, ou puissant selon le monde, et qui ne l’ a pas fait en vertu d’une vocation que sa foi seule pouvait saisir. Et
558 ue sa foi seule pouvait saisir. Et cependant tout le tentait, la raison, la morale, le bien de son peuple… L’agent. Dans
559 ule pouvait saisir. Et cependant tout le tentait, la raison, la morale, le bien de son peuple… L’agent. Dans ce cas, je p
560 saisir. Et cependant tout le tentait, la raison, la morale, le bien de son peuple… L’agent. Dans ce cas, je parlerais pl
561 cependant tout le tentait, la raison, la morale, le bien de son peuple… L’agent. Dans ce cas, je parlerais plutôt d’un r
562 nt tout le tentait, la raison, la morale, le bien de son peuple… L’agent. Dans ce cas, je parlerais plutôt d’un raté ou d
563 it, la raison, la morale, le bien de son peuple… L’ agent. Dans ce cas, je parlerais plutôt d’un raté ou d’un orgueilleux
564 euple… L’agent. Dans ce cas, je parlerais plutôt d’ un raté ou d’un orgueilleux qui refuse de tenir son rôle social. Si le
565 nt. Dans ce cas, je parlerais plutôt d’un raté ou d’ un orgueilleux qui refuse de tenir son rôle social. Si le héros n’est
566 s plutôt d’un raté ou d’un orgueilleux qui refuse de tenir son rôle social. Si le héros n’est pas glorieux, qui le sera ?
567 gueilleux qui refuse de tenir son rôle social. Si le héros n’est pas glorieux, qui le sera ? L’attente des masses sera tro
568 rôle social. Si le héros n’est pas glorieux, qui le sera ? L’attente des masses sera trompée, nous savons bien qu’elles o
569 al. Si le héros n’est pas glorieux, qui le sera ? L’ attente des masses sera trompée, nous savons bien qu’elles ont besoin
570 era trompée, nous savons bien qu’elles ont besoin d’ admiration. Et à mon tour, je me permettrai de signaler une contradict
571 oin d’admiration. Et à mon tour, je me permettrai de signaler une contradiction dans les termes, quand vous parlez d’un hé
572 me permettrai de signaler une contradiction dans les termes, quand vous parlez d’un héros inconnu… X. C’est bien ici que
573 contradiction dans les termes, quand vous parlez d’ un héros inconnu… X. C’est bien ici que je vous attendais. Toutes cho
574 eurs, prenez deux physiciens. Ils ont trouvé tous les deux, le même jour, le secret de la bombe atomique. Mais l’un renonce
575 ez deux physiciens. Ils ont trouvé tous les deux, le même jour, le secret de la bombe atomique. Mais l’un renonce à l’expl
576 iens. Ils ont trouvé tous les deux, le même jour, le secret de la bombe atomique. Mais l’un renonce à l’exploiter, brûle s
577 ont trouvé tous les deux, le même jour, le secret de la bombe atomique. Mais l’un renonce à l’exploiter, brûle ses papiers
578 trouvé tous les deux, le même jour, le secret de la bombe atomique. Mais l’un renonce à l’exploiter, brûle ses papiers, e
579 secret de la bombe atomique. Mais l’un renonce à l’ exploiter, brûle ses papiers, et s’en va tranquillement faire sa parti
580 apiers, et s’en va tranquillement faire sa partie de billard, tandis que le second saisit sa chance de gloire et devient u
581 de billard, tandis que le second saisit sa chance de gloire et devient un héros national : vous avez publié récemment son
582 tez que le premier reste inconnu, mais c’est pour la raison précise qui fait de lui le héros véritable. Et j’ajoute que c’
583 connu, mais c’est pour la raison précise qui fait de lui le héros véritable. Et j’ajoute que c’est lui probablement qui au
584 mais c’est pour la raison précise qui fait de lui le héros véritable. Et j’ajoute que c’est lui probablement qui aura le m
585 . Et j’ajoute que c’est lui probablement qui aura le mieux tenu son rôle social. L’agent. Avouez que votre idée du héros
586 ablement qui aura le mieux tenu son rôle social. L’ agent. Avouez que votre idée du héros manque totalement de sex-appeal 
587 Avouez que votre idée du héros manque totalement de sex-appeal ! De plus, si vous avez vraiment comme idéal celui que vou
588 nez de décrire et que je nommerai plus simplement le Méconnu, vous devez être assez malheureux ? X. Attaque trop simple,
589 malheureux ? X. Attaque trop simple, et je garde le point. Tout homme connu vous fera remarquer qu’il se sent méconnu dan
590 ins qu’il ne soit très vulgaire et ne tire vanité d’ une gloire usurpée, plaquée sur lui par la publicité. Mais laissons de
591 vanité d’une gloire usurpée, plaquée sur lui par la publicité. Mais laissons de côté ces nuances de scrupule. La différen
592 , plaquée sur lui par la publicité. Mais laissons de côté ces nuances de scrupule. La différence capitale entre celui que
593 r la publicité. Mais laissons de côté ces nuances de scrupule. La différence capitale entre celui que vous irez voir parce
594 é. Mais laissons de côté ces nuances de scrupule. La différence capitale entre celui que vous irez voir parce qu’on le pro
595 pitale entre celui que vous irez voir parce qu’on le proclame un homme en vue, et ce héros que personne ne peut voir pour
596 n vue, et ce héros que personne ne peut voir pour les raisons que je viens de dire, c’est que le premier croit à la chance
597 ue je viens de dire, c’est que le premier croit à la chance et au bonheur, tandis que le second croit au salut. L’agent.
598 au bonheur, tandis que le second croit au salut. L’ agent. Là encore, je ne vois pas d’opposition, ni de difficulté sérieu
599 oit au salut. L’agent. Là encore, je ne vois pas d’ opposition, ni de difficulté sérieuse. Si j’étais philosophe ou prêtre
600 agent. Là encore, je ne vois pas d’opposition, ni de difficulté sérieuse. Si j’étais philosophe ou prêtre, j’essaierais de
601 se. Si j’étais philosophe ou prêtre, j’essaierais de convaincre le public que le vrai bonheur se trouve dans le salut. Le
602 philosophe ou prêtre, j’essaierais de convaincre le public que le vrai bonheur se trouve dans le salut. Le tour serait jo
603 prêtre, j’essaierais de convaincre le public que le vrai bonheur se trouve dans le salut. Le tour serait joué. X. Mais c
604 ncre le public que le vrai bonheur se trouve dans le salut. Le tour serait joué. X. Mais ceux qui vous croiraient seraien
605 blic que le vrai bonheur se trouve dans le salut. Le tour serait joué. X. Mais ceux qui vous croiraient seraient peut-êtr
606 onnerai donc un exemple. Vous avez entendu parler de Kierkegaard, ce philosophe danois que tous vos magazines se croient o
607 danois que tous vos magazines se croient obligés de citer, et quelques-uns déjà se permettent d’en parler. L’un d’entre e
608 igés de citer, et quelques-uns déjà se permettent d’ en parler. L’un d’entre eux, l’autre jour, me demandait son adresse. J
609 demandait son adresse. Je me suis fait un plaisir de la donner. C’est une pierre plate dans un cimetière danois, sur laque
610 andait son adresse. Je me suis fait un plaisir de la donner. C’est une pierre plate dans un cimetière danois, sur laquelle
611 ière danois, sur laquelle on peut lire ces mots : Le Solitaire. Cet homme-là ne croyait pas au bonheur, mais au salut. Il
612 as au bonheur, mais au salut. Il ne croyait pas à la masse, mais au courage personnel, et il ne croyait pas non plus que c
613 urage personnel pût être enseigné à une masse par la presse, la radio et la publicité, tant et si bien qu’on obtienne à la
614 nnel pût être enseigné à une masse par la presse, la radio et la publicité, tant et si bien qu’on obtienne à la fin du cou
615 e enseigné à une masse par la presse, la radio et la publicité, tant et si bien qu’on obtienne à la fin du courage personn
616 et la publicité, tant et si bien qu’on obtienne à la fin du courage personnel en masse, et qu’il devienne possible en géné
617 l en masse, et qu’il devienne possible en général de mélanger toutes choses impunément. Voyez-vous, cet homme Kierkegaard,
618 ément. Voyez-vous, cet homme Kierkegaard, c’était le type même de l’inadapté, du rebut social, de la vipère lubrique, du r
619 vous, cet homme Kierkegaard, c’était le type même de l’inadapté, du rebut social, de la vipère lubrique, du résistant qui
620 s, cet homme Kierkegaard, c’était le type même de l’ inadapté, du rebut social, de la vipère lubrique, du résistant qui ref
621 tait le type même de l’inadapté, du rebut social, de la vipère lubrique, du résistant qui refuse de comprendre, et du néga
622 t le type même de l’inadapté, du rebut social, de la vipère lubrique, du résistant qui refuse de comprendre, et du négativ
623 l, de la vipère lubrique, du résistant qui refuse de comprendre, et du négativiste impénitent qui dit non dans son coin, a
624 n affirme qu’il en est mort. On ne peut donc plus l’ interviewer, voilà sa chance. Car tel que je vous connais, vous n’auri
625 e. Car tel que je vous connais, vous n’auriez pas de cesse que vous ne l’ayez traîné devant un micro pour qu’il explique a
626 s connais, vous n’auriez pas de cesse que vous ne l’ ayez traîné devant un micro pour qu’il explique aux masses sa grande i
627 plique aux masses sa grande idée qui est que rien d’ important ne peut être dit aux masses. Et le programme du Solitaire à
628 rien d’important ne peut être dit aux masses. Et le programme du Solitaire à la radio serait écouté chaque dimanche par q
629 re dit aux masses. Et le programme du Solitaire à la radio serait écouté chaque dimanche par quarante millions de personne
630 rait écouté chaque dimanche par quarante millions de personnes avides de faire comme le voisin… Imaginez ce cri suprême d’
631 imanche par quarante millions de personnes avides de faire comme le voisin… Imaginez ce cri suprême d’une ironie désespéré
632 rante millions de personnes avides de faire comme le voisin… Imaginez ce cri suprême d’une ironie désespérée : « Faites co
633 de faire comme le voisin… Imaginez ce cri suprême d’ une ironie désespérée : « Faites comme moi, soyez tous l’Exception ! »
634 ronie désespérée : « Faites comme moi, soyez tous l’ Exception ! » L’agent. Quelle merveilleuse idée d’article ! Je sens q
635 : « Faites comme moi, soyez tous l’Exception ! » L’ agent. Quelle merveilleuse idée d’article ! Je sens que la photo sera
636 ’Exception ! » L’agent. Quelle merveilleuse idée d’ article ! Je sens que la photo sera bonne, nous l’avons prise pendant
637 Quelle merveilleuse idée d’article ! Je sens que la photo sera bonne, nous l’avons prise pendant que vous parliez de votr
638 d’article ! Je sens que la photo sera bonne, nous l’ avons prise pendant que vous parliez de votre sujet préféré. Vous étie
639 onne, nous l’avons prise pendant que vous parliez de votre sujet préféré. Vous étiez animé, dynamique, tout à fait informa
640 out à fait informal — ce sera parfait ! X., ivre d’ une rage subite, saisit une bouteille de whiskey et fracasse l’apparei
641 X., ivre d’une rage subite, saisit une bouteille de whiskey et fracasse l’appareil de photo. L’agent. Je vous tire mon c
642 bite, saisit une bouteille de whiskey et fracasse l’ appareil de photo. L’agent. Je vous tire mon chapeau, Monsieur ! Et j
643 t une bouteille de whiskey et fracasse l’appareil de photo. L’agent. Je vous tire mon chapeau, Monsieur ! Et je parie que
644 ille de whiskey et fracasse l’appareil de photo. L’ agent. Je vous tire mon chapeau, Monsieur ! Et je parie que ce geste-l
645 geste-là ne servira pas moins votre publicité que la photo pleine page et en couleurs que nous prendrons une autre fois. (
646 dez un instant, je crois que je tiens mon titre : Le Héros de l’Incognito ! X. fait un geste vers la seconde bouteille, m
647 stant, je crois que je tiens mon titre : Le Héros de l’Incognito ! X. fait un geste vers la seconde bouteille, mais l’age
648 nt, je crois que je tiens mon titre : Le Héros de l’ Incognito ! X. fait un geste vers la seconde bouteille, mais l’agent
649 X. fait un geste vers la seconde bouteille, mais l’ agent est déjà sorti. Il ne lui reste plus qu’à boire, pour oublier.
5 1947, Doctrine fabuleuse. Quatrième dialogue sur la carte postale. Ars prophetica, ou. D’un langage qui ne veut pas être clair
650 Quatrième dialogue sur la carte postale Ars prophetica ou D’un langage qui ne veut pas être cl
651 dialogue sur la carte postale Ars prophetica ou D’ un langage qui ne veut pas être clair Un critique. J’ai lu vos tro
652 Un critique. J’ai lu vos trois dialogues sur la Carte Postale, je les aime bien… Enfin il n’est pas exact que je les
653 i lu vos trois dialogues sur la Carte Postale, je les aime bien… Enfin il n’est pas exact que je les aime bien. Ils m’irrit
654 je les aime bien… Enfin il n’est pas exact que je les aime bien. Ils m’irritent et m’agacent. Mais je ne les oublie pas. L
655 ime bien. Ils m’irritent et m’agacent. Mais je ne les oublie pas. L’auteur. La mémoire des offenses est la plus sûre. Il m
656 rritent et m’agacent. Mais je ne les oublie pas. L’ auteur. La mémoire des offenses est la plus sûre. Il me semble parfois
657 m’agacent. Mais je ne les oublie pas. L’auteur. La mémoire des offenses est la plus sûre. Il me semble parfois qu’il n’e
658 ublie pas. L’auteur. La mémoire des offenses est la plus sûre. Il me semble parfois qu’il n’est pas de louange préférable
659 a plus sûre. Il me semble parfois qu’il n’est pas de louange préférable à celle-ci : qu’on me fasse grief de mes écrits. J
660 ange préférable à celle-ci : qu’on me fasse grief de mes écrits. J’y voudrais voir la preuve d’une certaine grièveté qu’il
661 n me fasse grief de mes écrits. J’y voudrais voir la preuve d’une certaine grièveté qu’ils présentent, comme cela se dit d
662 grief de mes écrits. J’y voudrais voir la preuve d’ une certaine grièveté qu’ils présentent, comme cela se dit d’une bless
663 ine grièveté qu’ils présentent, comme cela se dit d’ une blessure… Le critique. Oui, oui… Mais ne tirez pas argument d’une
664 ls présentent, comme cela se dit d’une blessure… Le critique. Oui, oui… Mais ne tirez pas argument d’une exagération de m
665 Le critique. Oui, oui… Mais ne tirez pas argument d’ une exagération de ma critique. Ce qui me gênait, je crois, c’est qu’à
666 oui… Mais ne tirez pas argument d’une exagération de ma critique. Ce qui me gênait, je crois, c’est qu’à mon sens vous n’ê
667 u’à mon sens vous n’êtes pas encore assez clair. L’ auteur. Et pourquoi, je vous prie, être clair ? Vous n’allez pas me di
668 , être clair ? Vous n’allez pas me dire que c’est la bonne manière de se faire comprendre ? Le critique. On voudrait être
669 us n’allez pas me dire que c’est la bonne manière de se faire comprendre ? Le critique. On voudrait être sûr que vous vou
670 c’est la bonne manière de se faire comprendre ? Le critique. On voudrait être sûr que vous vous comprenez assez. L’aute
671 voudrait être sûr que vous vous comprenez assez. L’ auteur. Assez pour quoi ? Le critique. Assez pour n’être point la dup
672 us comprenez assez. L’auteur. Assez pour quoi ? Le critique. Assez pour n’être point la dupe de vos phrases. Écrire, et
673 pour quoi ? Le critique. Assez pour n’être point la dupe de vos phrases. Écrire, et surtout en français, ce n’est pas jou
674 i ? Le critique. Assez pour n’être point la dupe de vos phrases. Écrire, et surtout en français, ce n’est pas jouer du vi
675 t en français, ce n’est pas jouer du violon. Tout d’ un coup vous le prenez à double corde, et l’on distingue mal les passa
676 ce n’est pas jouer du violon. Tout d’un coup vous le prenez à double corde, et l’on distingue mal les passages, vous chang
677 Tout d’un coup vous le prenez à double corde, et l’ on distingue mal les passages, vous changez de ton et l’on voudrait sa
678 s le prenez à double corde, et l’on distingue mal les passages, vous changez de ton et l’on voudrait savoir que vous le sav
679 et l’on distingue mal les passages, vous changez de ton et l’on voudrait savoir que vous le savez… Il me semble que vous
680 istingue mal les passages, vous changez de ton et l’ on voudrait savoir que vous le savez… Il me semble que vous manquez de
681 s changez de ton et l’on voudrait savoir que vous le savez… Il me semble que vous manquez de méchanceté pour vos idées. El
682 que vous le savez… Il me semble que vous manquez de méchanceté pour vos idées. Elles vous séduisent de loin et quand vous
683 e méchanceté pour vos idées. Elles vous séduisent de loin et quand vous nous les présentez, elles ont déjà votre complicit
684 . Elles vous séduisent de loin et quand vous nous les présentez, elles ont déjà votre complicité, je ne sais quel air de pa
685 es ont déjà votre complicité, je ne sais quel air de passion, un peu trop tôt, qui nous surprend… L’auteur. N’est-ce pas
686 de passion, un peu trop tôt, qui nous surprend… L’ auteur. N’est-ce pas toujours ainsi ? Je veux dire : tout écrivain n’e
687 ages ou ses idées, avant toute raison avouable ? Le critique. Certes, mais il faudrait composer les entrées. Il faudrait
688 ? Le critique. Certes, mais il faudrait composer les entrées. Il faudrait nous persuader que vos goûts sont bien des raiso
689 ces raisons sont les nôtres. Ou bien vous faites de la poésie, et alors vous jouez sur des surprises, ou bien vous nous p
690 s raisons sont les nôtres. Ou bien vous faites de la poésie, et alors vous jouez sur des surprises, ou bien vous nous parl
691 jouez sur des surprises, ou bien vous nous parlez d’ idées, et dans ce cas, il faut que nous pensions à chaque instant : « 
692 t que nous pensions à chaque instant : « J’allais le dire ! » Mais ne mêlez pas tout, sinon l’on soupçonnera quelque trich
693 ’allais le dire ! » Mais ne mêlez pas tout, sinon l’ on soupçonnera quelque tricherie. L’auteur. Voulez-vous que nous parl
694 tout, sinon l’on soupçonnera quelque tricherie. L’ auteur. Voulez-vous que nous parlions de la clarté ? Je crois deviner
695 icherie. L’auteur. Voulez-vous que nous parlions de la clarté ? Je crois deviner que cela nous ramènera dans les environs
696 erie. L’auteur. Voulez-vous que nous parlions de la clarté ? Je crois deviner que cela nous ramènera dans les environs du
697 té ? Je crois deviner que cela nous ramènera dans les environs du sujet de mes deux précédents dialogues. Le critique. Du
698 que cela nous ramènera dans les environs du sujet de mes deux précédents dialogues. Le critique. Du moins serez-vous en g
699 irons du sujet de mes deux précédents dialogues. Le critique. Du moins serez-vous en garde contre votre obscurité ? L’au
700 ins serez-vous en garde contre votre obscurité ? L’ auteur. C’est justement ce parti pris de clarté que je voudrais propos
701 curité ? L’auteur. C’est justement ce parti pris de clarté que je voudrais proposer maintenant à votre réflexion méfiante
702 er maintenant à votre réflexion méfiante. Si vous le permettez, je m’offrirai le ridicule de défendre mon propre point de
703 ion méfiante. Si vous le permettez, je m’offrirai le ridicule de défendre mon propre point de vue. Il se peut que cette ma
704 . Si vous le permettez, je m’offrirai le ridicule de défendre mon propre point de vue. Il se peut que cette maladresse m’e
705 ste nous sommes entre nous et vous n’abuserez pas de mes aveux… D’autant qu’ils seront probablement exagérés. Le critique
706 x… D’autant qu’ils seront probablement exagérés. Le critique. Que de précautions ! Vous êtes en train d’imiter ce héros d
707 s seront probablement exagérés. Le critique. Que de précautions ! Vous êtes en train d’imiter ce héros de je ne sais quel
708 récautions ! Vous êtes en train d’imiter ce héros de je ne sais quel album de Tœpffer, qui feint de feindre afin de mieux
709 train d’imiter ce héros de je ne sais quel album de Tœpffer, qui feint de feindre afin de mieux dissimuler. Qu’est-ce qu’
710 os de je ne sais quel album de Tœpffer, qui feint de feindre afin de mieux dissimuler. Qu’est-ce qu’être clair, à votre av
711 simuler. Qu’est-ce qu’être clair, à votre avis ? L’ auteur. Dès que l’on pose cette question, il me semble qu’on se voit c
712 qu’être clair, à votre avis ? L’auteur. Dès que l’ on pose cette question, il me semble qu’on se voit condamné à des répo
713 s ou plates ou mystérieuses. Ne serait-ce pas que la clarté n’est qu’une convention de langage ? J’entends : un mot de pas
714 rait-ce pas que la clarté n’est qu’une convention de langage ? J’entends : un mot de passe de la tribu, ou une espèce de s
715 qu’une convention de langage ? J’entends : un mot de passe de la tribu, ou une espèce de style garanti par l’usage… Le cr
716 nvention de langage ? J’entends : un mot de passe de la tribu, ou une espèce de style garanti par l’usage… Le critique. H
717 ntion de langage ? J’entends : un mot de passe de la tribu, ou une espèce de style garanti par l’usage… Le critique. Hé q
718 ends : un mot de passe de la tribu, ou une espèce de style garanti par l’usage… Le critique. Hé quoi ! vous savez que tou
719 e de la tribu, ou une espèce de style garanti par l’ usage… Le critique. Hé quoi ! vous savez que tout notre langage est u
720 ibu, ou une espèce de style garanti par l’usage… Le critique. Hé quoi ! vous savez que tout notre langage est un système
721 out notre langage est un système conventionnel ! L’ auteur. Notre langage courant sans aucun doute. Et plus rigoureusement
722 ntifique, qui se distingue du langage courant par le souci de contrôler ses conventions. Mais ce n’est pas là le seul mode
723 qui se distingue du langage courant par le souci de contrôler ses conventions. Mais ce n’est pas là le seul mode d’expres
724 e contrôler ses conventions. Mais ce n’est pas là le seul mode d’expression possible. Le critique. Précisément je souhait
725 es conventions. Mais ce n’est pas là le seul mode d’ expression possible. Le critique. Précisément je souhaitais de vous v
726 n’est pas là le seul mode d’expression possible. Le critique. Précisément je souhaitais de vous voir choisir entre un lan
727 possible. Le critique. Précisément je souhaitais de vous voir choisir entre un langage franchement poétique et ce langage
728 air et distinct qui convient au débat des idées. L’ auteur. … qui convient au débat des idées claires ! Mais il faudrait s
729 es ! Mais il faudrait s’entendre tout d’abord sur la nécessité de cette clarté. Pour ma part je ne saurais concevoir ni re
730 faudrait s’entendre tout d’abord sur la nécessité de cette clarté. Pour ma part je ne saurais concevoir ni respecter d’aut
731 Pour ma part je ne saurais concevoir ni respecter d’ autre nécessité en général que celle qu’impose la fin de toute pensée.
732 d’autre nécessité en général que celle qu’impose la fin de toute pensée. Le critique. Restons, si vous le voulez, sur le
733 e nécessité en général que celle qu’impose la fin de toute pensée. Le critique. Restons, si vous le voulez, sur le plan d
734 éral que celle qu’impose la fin de toute pensée. Le critique. Restons, si vous le voulez, sur le plan du langage. N’est-c
735 n de toute pensée. Le critique. Restons, si vous le voulez, sur le plan du langage. N’est-ce pas la cohérence des raisons
736 s le voulez, sur le plan du langage. N’est-ce pas la cohérence des raisons et à la fois l’exact ajustement de ces raisons
737 ’est-ce pas la cohérence des raisons et à la fois l’ exact ajustement de ces raisons à la réalité, qui constitue la fin de
738 rence des raisons et à la fois l’exact ajustement de ces raisons à la réalité, qui constitue la fin de l’expression ? L’a
739 et à la fois l’exact ajustement de ces raisons à la réalité, qui constitue la fin de l’expression ? L’auteur. Oui, dans
740 tement de ces raisons à la réalité, qui constitue la fin de l’expression ? L’auteur. Oui, dans un monde cartésien, c’est-
741 de ces raisons à la réalité, qui constitue la fin de l’expression ? L’auteur. Oui, dans un monde cartésien, c’est-à-dire
742 ces raisons à la réalité, qui constitue la fin de l’ expression ? L’auteur. Oui, dans un monde cartésien, c’est-à-dire dan
743 réalité, qui constitue la fin de l’expression ? L’ auteur. Oui, dans un monde cartésien, c’est-à-dire dans le monde du di
744 . Oui, dans un monde cartésien, c’est-à-dire dans le monde du discours. Car le Discours de la méthode ne définit en somme
745 sien, c’est-à-dire dans le monde du discours. Car le Discours de la méthode ne définit en somme qu’une méthode du discours
746 à-dire dans le monde du discours. Car le Discours de la méthode ne définit en somme qu’une méthode du discours. La fin der
747 ire dans le monde du discours. Car le Discours de la méthode ne définit en somme qu’une méthode du discours. La fin derniè
748 e ne définit en somme qu’une méthode du discours. La fin dernière d’un discours n’est autre que la cohérence, la vérité el
749 somme qu’une méthode du discours. La fin dernière d’ un discours n’est autre que la cohérence, la vérité elle-même s’y trou
750 rs. La fin dernière d’un discours n’est autre que la cohérence, la vérité elle-même s’y trouvant ordonnée à la logique de
751 nière d’un discours n’est autre que la cohérence, la vérité elle-même s’y trouvant ordonnée à la logique de l’enchaînement
752 ence, la vérité elle-même s’y trouvant ordonnée à la logique de l’enchaînement des phrases. Autrement dit, le discours car
753 rité elle-même s’y trouvant ordonnée à la logique de l’enchaînement des phrases. Autrement dit, le discours cartésien n’a
754 é elle-même s’y trouvant ordonnée à la logique de l’ enchaînement des phrases. Autrement dit, le discours cartésien n’a pas
755 que de l’enchaînement des phrases. Autrement dit, le discours cartésien n’a pas de fin qui lui soit transcendante. Il part
756 ses. Autrement dit, le discours cartésien n’a pas de fin qui lui soit transcendante. Il part de ce qu’il suppose clair et
757 ’a pas de fin qui lui soit transcendante. Il part de ce qu’il suppose clair et facile, et sa marche est une déduction. La
758 clair et facile, et sa marche est une déduction. La convention d’un tel langage, c’est que tout est donné au départ, et q
759 le, et sa marche est une déduction. La convention d’ un tel langage, c’est que tout est donné au départ, et qu’il s’agit de
760 est que tout est donné au départ, et qu’il s’agit de ne rien introduire dans la chaîne des arguments qui n’ait été d’abord
761 épart, et qu’il s’agit de ne rien introduire dans la chaîne des arguments qui n’ait été d’abord jaugé, chiffré, et défini
762 chiffré, et défini en termes simples. À mon tour de me défier d’une convention aussi commode. Le critique. Il me semble
763 défini en termes simples. À mon tour de me défier d’ une convention aussi commode. Le critique. Il me semble qu’il faut y
764 our de me défier d’une convention aussi commode. Le critique. Il me semble qu’il faut y voir une garantie contre les illu
765 l me semble qu’il faut y voir une garantie contre les illusions de la rhétorique flamboyante. Le romantisme a pu s’impatien
766 ’il faut y voir une garantie contre les illusions de la rhétorique flamboyante. Le romantisme a pu s’impatienter d’une all
767 faut y voir une garantie contre les illusions de la rhétorique flamboyante. Le romantisme a pu s’impatienter d’une allure
768 ontre les illusions de la rhétorique flamboyante. Le romantisme a pu s’impatienter d’une allure aussi scrupuleuse, mais c’
769 que flamboyante. Le romantisme a pu s’impatienter d’ une allure aussi scrupuleuse, mais c’est qu’il a le goût de se tromper
770 ’une allure aussi scrupuleuse, mais c’est qu’il a le goût de se tromper et de tromper. L’auteur. Pour moi, je crains une
771 ure aussi scrupuleuse, mais c’est qu’il a le goût de se tromper et de tromper. L’auteur. Pour moi, je crains une duperie
772 euse, mais c’est qu’il a le goût de se tromper et de tromper. L’auteur. Pour moi, je crains une duperie moins naïve dans
773 est qu’il a le goût de se tromper et de tromper. L’ auteur. Pour moi, je crains une duperie moins naïve dans la modestie c
774 Pour moi, je crains une duperie moins naïve dans la modestie cartésienne. Car enfin où prend-on dans le monde rien qui so
775 modestie cartésienne. Car enfin où prend-on dans le monde rien qui soit « clair, simple et facile » en soi ? Le monde dan
776 ien qui soit « clair, simple et facile » en soi ? Le monde dans lequel nous vivons et parlons n’est-il pas, comme l’a dit
777 lequel nous vivons et parlons n’est-il pas, comme l’ a dit un Russe, « le monde de l’imprécis et du non-résolu » ? Ou comme
778 t parlons n’est-il pas, comme l’a dit un Russe, «  le monde de l’imprécis et du non-résolu » ? Ou comme l’écrit Descartes l
779 n’est-il pas, comme l’a dit un Russe, « le monde de l’imprécis et du non-résolu » ? Ou comme l’écrit Descartes lui-même,
780 est-il pas, comme l’a dit un Russe, « le monde de l’ imprécis et du non-résolu » ? Ou comme l’écrit Descartes lui-même, le
781 monde de l’imprécis et du non-résolu » ? Ou comme l’ écrit Descartes lui-même, le monde des choses « mal compassées » ? L’a
782 n-résolu » ? Ou comme l’écrit Descartes lui-même, le monde des choses « mal compassées » ? L’application d’une raison sans
783 ui-même, le monde des choses « mal compassées » ? L’ application d’une raison sans parti pris à ce monde tel qu’il est donn
784 nde des choses « mal compassées » ? L’application d’ une raison sans parti pris à ce monde tel qu’il est donné, n’a-t-elle
785 ’il est donné, n’a-t-elle pas pour effet immédiat de multiplier le mystère et les absurdités logiques ? Voyez Kafka… Je me
786 n’a-t-elle pas pour effet immédiat de multiplier le mystère et les absurdités logiques ? Voyez Kafka… Je me demande alors
787 s pour effet immédiat de multiplier le mystère et les absurdités logiques ? Voyez Kafka… Je me demande alors si le cartésia
788 és logiques ? Voyez Kafka… Je me demande alors si le cartésianisme ne nous a pas trompés une fois pour toutes, à l’origine
789 sme ne nous a pas trompés une fois pour toutes, à l’ origine, en décrétant — au nom de quoi, je vous en prie ? — la clarté
790 n décrétant — au nom de quoi, je vous en prie ? —  la clarté et la simplicité d’un certain nombre de postulats abstraits. M
791  au nom de quoi, je vous en prie ? — la clarté et la simplicité d’un certain nombre de postulats abstraits. Ma méfiance po
792 i, je vous en prie ? — la clarté et la simplicité d’ un certain nombre de postulats abstraits. Ma méfiance porte sur l’arri
793 — la clarté et la simplicité d’un certain nombre de postulats abstraits. Ma méfiance porte sur l’arrière-pensée qui prési
794 bre de postulats abstraits. Ma méfiance porte sur l’ arrière-pensée qui présida au choix de ces données dites premières. En
795 e porte sur l’arrière-pensée qui présida au choix de ces données dites premières. Encore n’est-il pas très exact de recour
796 s dites premières. Encore n’est-il pas très exact de recourir ici à l’expression d’arrière-pensée. C’est sans doute une « 
797 Encore n’est-il pas très exact de recourir ici à l’ expression d’arrière-pensée. C’est sans doute une « arrière-image » qu
798 -il pas très exact de recourir ici à l’expression d’ arrière-pensée. C’est sans doute une « arrière-image » qu’il faudrait
799 doute une « arrière-image » qu’il faudrait dire. Le critique. Ne serait-il pas trop cartésien de vous demander de précise
800 re. Le critique. Ne serait-il pas trop cartésien de vous demander de préciser ? L’auteur. J’essaierai de le faire par un
801 Ne serait-il pas trop cartésien de vous demander de préciser ? L’auteur. J’essaierai de le faire par un exemple. La méth
802 as trop cartésien de vous demander de préciser ? L’ auteur. J’essaierai de le faire par un exemple. La méthode inventée pa
803 ous demander de préciser ? L’auteur. J’essaierai de le faire par un exemple. La méthode inventée par Descartes est donc d
804 demander de préciser ? L’auteur. J’essaierai de le faire par un exemple. La méthode inventée par Descartes est donc deve
805 L’auteur. J’essaierai de le faire par un exemple. La méthode inventée par Descartes est donc devenue celle de la science.
806 ode inventée par Descartes est donc devenue celle de la science. C’est elle dont usent nos physiciens, chimistes et mathém
807 inventée par Descartes est donc devenue celle de la science. C’est elle dont usent nos physiciens, chimistes et mathémati
808 n. Mais comment obtiennent-ils ces formules ? Par l’ examen des nombres qui résument leurs expériences, dira-t-on. Je n’en
809 dira-t-on. Je n’en crois rien. Ouvrez un ouvrage de science : vous y trouverez au terme de chaque analyse un certain nomb
810 un ouvrage de science : vous y trouverez au terme de chaque analyse un certain nombre de phrases traduisant les résultats
811 erez au terme de chaque analyse un certain nombre de phrases traduisant les résultats acquis. Or ces phrases ont été chois
812 e analyse un certain nombre de phrases traduisant les résultats acquis. Or ces phrases ont été choisies par le savant en ve
813 ltats acquis. Or ces phrases ont été choisies par le savant en vertu d’une double exigence : d’une part elles doivent perm
814 ble exigence : d’une part elles doivent permettre de passer, par une espèce de symbolisme abstrait — si j’ose dire — à la
815 elles doivent permettre de passer, par une espèce de symbolisme abstrait — si j’ose dire — à la formule mathématique ; d’a
816 espèce de symbolisme abstrait — si j’ose dire — à la formule mathématique ; d’autre part, et voilà qui est remarquable, il
817 leur ensemble composent un discours cohérent sur les propriétés de la matière. Et ce discours n’est qu’un certain système
818 composent un discours cohérent sur les propriétés de la matière. Et ce discours n’est qu’un certain système d’images. S’il
819 posent un discours cohérent sur les propriétés de la matière. Et ce discours n’est qu’un certain système d’images. S’il se
820 tière. Et ce discours n’est qu’un certain système d’ images. S’il se distingue du parler quotidien, c’est avant tout par ce
821 r cette cohérence, c’est-à-dire par cette volonté d’ exclure les sens ordinairement contradictoires des mots. Ainsi les loi
822 hérence, c’est-à-dire par cette volonté d’exclure les sens ordinairement contradictoires des mots. Ainsi les lois formulées
823 ens ordinairement contradictoires des mots. Ainsi les lois formulées par la science, ces modèles d’expression claire, se ré
824 adictoires des mots. Ainsi les lois formulées par la science, ces modèles d’expression claire, se réfèrent en réalité à de
825 si les lois formulées par la science, ces modèles d’ expression claire, se réfèrent en réalité à des formes courantes du la
826 réalité à des formes courantes du langage, vidées de leurs sens particuliers. Ce procédé est sans danger quand il est appl
827 procédé est sans danger quand il est appliqué par les savants, la science légale n’étant, c’est entendu, qu’une manière de
828 ans danger quand il est appliqué par les savants, la science légale n’étant, c’est entendu, qu’une manière de parler du ré
829 nce légale n’étant, c’est entendu, qu’une manière de parler du réel, et sans cesse corrigée par les faits. Mais où je crie
830 ère de parler du réel, et sans cesse corrigée par les faits. Mais où je crie à la tricherie, c’est quand le philosophe ou l
831 s cesse corrigée par les faits. Mais où je crie à la tricherie, c’est quand le philosophe ou l’essayiste, séduits par la c
832 aits. Mais où je crie à la tricherie, c’est quand le philosophe ou l’essayiste, séduits par la clarté axiomatique, prétend
833 crie à la tricherie, c’est quand le philosophe ou l’ essayiste, séduits par la clarté axiomatique, prétendent partir de vér
834 t quand le philosophe ou l’essayiste, séduits par la clarté axiomatique, prétendent partir de vérités élémentaires qui ne
835 uits par la clarté axiomatique, prétendent partir de vérités élémentaires qui ne sont autres que des abstractions opérées
836 utres que des abstractions opérées sur nos formes de langage. Je voudrais dire cela plus simplement… La tricherie d’une dé
837 e langage. Je voudrais dire cela plus simplement… La tricherie d’une déduction claire consiste en ce qu’elle prétend parti
838 voudrais dire cela plus simplement… La tricherie d’ une déduction claire consiste en ce qu’elle prétend partir d’un nombre
839 tion claire consiste en ce qu’elle prétend partir d’ un nombre limité de faits acquis, quand le tout, quand la fin nous éch
840 e en ce qu’elle prétend partir d’un nombre limité de faits acquis, quand le tout, quand la fin nous échappent ! Comme s’il
841 partir d’un nombre limité de faits acquis, quand le tout, quand la fin nous échappent ! Comme s’il était licite, et même
842 mbre limité de faits acquis, quand le tout, quand la fin nous échappent ! Comme s’il était licite, et même possible, de pa
843 pent ! Comme s’il était licite, et même possible, de partir de certains éléments et de les déclarer connus, quand on ignor
844 me s’il était licite, et même possible, de partir de certains éléments et de les déclarer connus, quand on ignore méthodiq
845 même possible, de partir de certains éléments et de les déclarer connus, quand on ignore méthodiquement l’ensemble dont i
846 me possible, de partir de certains éléments et de les déclarer connus, quand on ignore méthodiquement l’ensemble dont ils d
847 s déclarer connus, quand on ignore méthodiquement l’ ensemble dont ils dépendent et qui est leur seule mesure. Le critique
848 dont ils dépendent et qui est leur seule mesure. Le critique. J’avoue que je vous suivrais mieux si vous pouviez me montr
849 vous pouviez me montrer chez Descartes un exemple de ce recours aux formes du langage courant. L’auteur. Prenons la 3e rè
850 ple de ce recours aux formes du langage courant. L’ auteur. Prenons la 3e règle de sa méthode : « Conduire par ordre mes p
851 aux formes du langage courant. L’auteur. Prenons la 3e règle de sa méthode : « Conduire par ordre mes pensées en commença
852 u langage courant. L’auteur. Prenons la 3e règle de sa méthode : « Conduire par ordre mes pensées en commençant par les o
853  Conduire par ordre mes pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître ». Voilà qui pa
854 ar ordre mes pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître ». Voilà qui paraît clair,
855 en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître ». Voilà qui paraît clair, j’entends conforme
856 mun. Je distingue pourtant, derrière ce jugement, la plus étrange illusion de l’esprit : c’est une maxime populaire. On la
857 t, derrière ce jugement, la plus étrange illusion de l’esprit : c’est une maxime populaire. On la tient pour tellement évi
858 derrière ce jugement, la plus étrange illusion de l’ esprit : c’est une maxime populaire. On la tient pour tellement éviden
859 sion de l’esprit : c’est une maxime populaire. On la tient pour tellement évidente que son rappel, au cours d’une discussi
860 pour tellement évidente que son rappel, au cours d’ une discussion, figure presque une insolence. Cette maxime affirme en
861 sque une insolence. Cette maxime affirme en effet la nécessité générale de « commencer par le commencement ». Descartes qu
862 tte maxime affirme en effet la nécessité générale de « commencer par le commencement ». Descartes qui vient d’assimiler sa
863 en effet la nécessité générale de « commencer par le commencement ». Descartes qui vient d’assimiler sans sourciller la si
864 mencer par le commencement ». Descartes qui vient d’ assimiler sans sourciller la simplicité d’un objet avec l’aisance à le
865 . Descartes qui vient d’assimiler sans sourciller la simplicité d’un objet avec l’aisance à le connaître — c’est encore un
866 i vient d’assimiler sans sourciller la simplicité d’ un objet avec l’aisance à le connaître — c’est encore un tour du langa
867 ler sans sourciller la simplicité d’un objet avec l’ aisance à le connaître — c’est encore un tour du langage — ne va pas r
868 rciller la simplicité d’un objet avec l’aisance à le connaître — c’est encore un tour du langage — ne va pas reculer devan
869 pas reculer devant cet autre exploit : poser que le plus simple est aussi le plus proche, et qu’il faut commencer par là.
870 utre exploit : poser que le plus simple est aussi le plus proche, et qu’il faut commencer par là. C’est sans doute le plus
871 et qu’il faut commencer par là. C’est sans doute le plus mauvais tour qu’on ait joué aux écrivains d’idées ! Commencer pa
872 le plus mauvais tour qu’on ait joué aux écrivains d’ idées ! Commencer par le commencement ! Aller du simple au compliqué !
873 on ait joué aux écrivains d’idées ! Commencer par le commencement ! Aller du simple au compliqué ! Que cela paraît plein d
874 er du simple au compliqué ! Que cela paraît plein de bon sens ! Le beau cliché, la belle absurdité, la magnifique carte po
875 u compliqué ! Que cela paraît plein de bon sens ! Le beau cliché, la belle absurdité, la magnifique carte postale ! S’il e
876 e cela paraît plein de bon sens ! Le beau cliché, la belle absurdité, la magnifique carte postale ! S’il est une chose que
877 de bon sens ! Le beau cliché, la belle absurdité, la magnifique carte postale ! S’il est une chose que l’expérience humain
878 magnifique carte postale ! S’il est une chose que l’ expérience humaine me paraît avoir établie — je dirais : pour l’éterni
879 umaine me paraît avoir établie — je dirais : pour l’ éternité ! — c’est bien qu’il faut toujours commencer par la fin, par
880  ! — c’est bien qu’il faut toujours commencer par la fin, par la vision totale, par la révélation des fins dernières. On n
881 ien qu’il faut toujours commencer par la fin, par la vision totale, par la révélation des fins dernières. On ne peut conna
882 s commencer par la fin, par la vision totale, par la révélation des fins dernières. On ne peut connaître les parties que p
883 vélation des fins dernières. On ne peut connaître les parties que par le tout, et non l’inverse. Le critique. J’observe un
884 rnières. On ne peut connaître les parties que par le tout, et non l’inverse. Le critique. J’observe une fois de plus avec
885 eut connaître les parties que par le tout, et non l’ inverse. Le critique. J’observe une fois de plus avec curiosité le gl
886 e les parties que par le tout, et non l’inverse. Le critique. J’observe une fois de plus avec curiosité le glissement qui
887 itique. J’observe une fois de plus avec curiosité le glissement qui s’opère dans vos propos : je vois que vous allez passe
888 ans vous interrompre davantage aux développements d’ une pensée qui m’est curieusement étrangère. Vous parliez d’une vision
889 ée qui m’est curieusement étrangère. Vous parliez d’ une vision totale ?… L’auteur. L’expression vous apparaît privée de s
890 t étrangère. Vous parliez d’une vision totale ?… L’ auteur. L’expression vous apparaît privée de sens ? Mesurez donc, une
891 e. Vous parliez d’une vision totale ?… L’auteur. L’ expression vous apparaît privée de sens ? Mesurez donc, une bonne fois
892 e ?… L’auteur. L’expression vous apparaît privée de sens ? Mesurez donc, une bonne fois, toute l’ampleur de ma déraison.
893 vée de sens ? Mesurez donc, une bonne fois, toute l’ ampleur de ma déraison. Laissez-moi parler sans contrainte mon sabir e
894 s ? Mesurez donc, une bonne fois, toute l’ampleur de ma déraison. Laissez-moi parler sans contrainte mon sabir eschatologi
895 inte mon sabir eschatologique. Je disais donc que la déduction cartésienne travaille sur des cartes postales. Elle dispose
896 re ses repères, et puis s’ébranle à reculons vers l’ inconnu, les yeux toujours fixés sur son jeu d’évidences. On conçoit d
897 res, et puis s’ébranle à reculons vers l’inconnu, les yeux toujours fixés sur son jeu d’évidences. On conçoit dès lors qu’e
898 rs l’inconnu, les yeux toujours fixés sur son jeu d’ évidences. On conçoit dès lors qu’elle se meuve avec tellement de préc
899 conçoit dès lors qu’elle se meuve avec tellement de précautions, vérifiant à chaque pas le chemin parcouru : elle ignore
900 tellement de précautions, vérifiant à chaque pas le chemin parcouru : elle ignore tout de son but et tiendrait même pour
901 chaque pas le chemin parcouru : elle ignore tout de son but et tiendrait même pour une prévention fâcheuse la croyance qu
902 ut et tiendrait même pour une prévention fâcheuse la croyance que ce but existe en tout état de cause. Pour moi, c’est pre
903 cheuse la croyance que ce but existe en tout état de cause. Pour moi, c’est presque le contraire. Voilà : je sais que je s
904 te en tout état de cause. Pour moi, c’est presque le contraire. Voilà : je sais que je suis dans la nuit. Je ne puis march
905 ue le contraire. Voilà : je sais que je suis dans la nuit. Je ne puis marcher que dans la confusion. Mais, si je marche ce
906 je suis dans la nuit. Je ne puis marcher que dans la confusion. Mais, si je marche cependant, c’est qu’à certains moments
907 he cependant, c’est qu’à certains moments j’ai vu le but. J’ai cru le voir… C’est une vision illuminante, instantanée, don
908 st qu’à certains moments j’ai vu le but. J’ai cru le voir… C’est une vision illuminante, instantanée, dont la trace ne tar
909 … C’est une vision illuminante, instantanée, dont la trace ne tarde pas à s’évanouir dans mes yeux. Cela suffit pourtant à
910 yeux. Cela suffit pourtant à guider quelques pas. Les autres, je les risque dans le noir, dans la nuit de la foi ou du pres
911 it pourtant à guider quelques pas. Les autres, je les risque dans le noir, dans la nuit de la foi ou du pressentiment, sout
912 ider quelques pas. Les autres, je les risque dans le noir, dans la nuit de la foi ou du pressentiment, soutenu par l’espoi
913 pas. Les autres, je les risque dans le noir, dans la nuit de la foi ou du pressentiment, soutenu par l’espoir d’une vision
914 autres, je les risque dans le noir, dans la nuit de la foi ou du pressentiment, soutenu par l’espoir d’une vision renouve
915 tres, je les risque dans le noir, dans la nuit de la foi ou du pressentiment, soutenu par l’espoir d’une vision renouvelée
916 a nuit de la foi ou du pressentiment, soutenu par l’ espoir d’une vision renouvelée. Voilà le sens, l’orientation de ma dém
917 la foi ou du pressentiment, soutenu par l’espoir d’ une vision renouvelée. Voilà le sens, l’orientation de ma démarche, et
918 utenu par l’espoir d’une vision renouvelée. Voilà le sens, l’orientation de ma démarche, et c’est pourquoi je vous disais
919 l’espoir d’une vision renouvelée. Voilà le sens, l’ orientation de ma démarche, et c’est pourquoi je vous disais qu’on ne
920 e vision renouvelée. Voilà le sens, l’orientation de ma démarche, et c’est pourquoi je vous disais qu’on ne peut la compre
921 e, et c’est pourquoi je vous disais qu’on ne peut la comprendre qu’à partir de son but. Il est très juste qu’elle paraisse
922 but. Il est très juste qu’elle paraisse absurde à l’ observateur raisonnable. Le critique. Le propre d’une vision pareille
923 le paraisse absurde à l’observateur raisonnable. Le critique. Le propre d’une vision pareille, c’est qu’elle est incommun
924 bsurde à l’observateur raisonnable. Le critique. Le propre d’une vision pareille, c’est qu’elle est incommuniquable, j’im
925 ’observateur raisonnable. Le critique. Le propre d’ une vision pareille, c’est qu’elle est incommuniquable, j’imagine ? L
926 , c’est qu’elle est incommuniquable, j’imagine ? L’ auteur. Il vaut mieux dire indescriptible, et cela tient à sa vérité m
927 eux dire à sa plénitude instantanée qui décourage l’ analyse. Vous ne donnerez pas la sensation du blanc en décrivant les s
928 née qui décourage l’analyse. Vous ne donnerez pas la sensation du blanc en décrivant les sept couleurs. C’est pourquoi le
929 e donnerez pas la sensation du blanc en décrivant les sept couleurs. C’est pourquoi le langage de la vision ou de la foi, s
930 nc en décrivant les sept couleurs. C’est pourquoi le langage de la vision ou de la foi, s’il était pur, serait absolument
931 vant les sept couleurs. C’est pourquoi le langage de la vision ou de la foi, s’il était pur, serait absolument inexplicabl
932 t les sept couleurs. C’est pourquoi le langage de la vision ou de la foi, s’il était pur, serait absolument inexplicable,
933 uleurs. C’est pourquoi le langage de la vision ou de la foi, s’il était pur, serait absolument inexplicable, et évident. I
934 urs. C’est pourquoi le langage de la vision ou de la foi, s’il était pur, serait absolument inexplicable, et évident. Il n
935 er sans fin cette forme significative du tout, et de chaque partie dans le tout. Bien entendu, je ne puis avancer aucun ex
936 e significative du tout, et de chaque partie dans le tout. Bien entendu, je ne puis avancer aucun exemple d’une telle perf
937 t. Bien entendu, je ne puis avancer aucun exemple d’ une telle perfection. Mais il fallait indiquer cette limite pour éclai
938 r cette limite pour éclairer — précisément — tout l’ entre-deux, la pénombre de ce débat. Je vois maintenant deux espèces d
939 pour éclairer — précisément — tout l’entre-deux, la pénombre de ce débat. Je vois maintenant deux espèces de langage. Ram
940 er — précisément — tout l’entre-deux, la pénombre de ce débat. Je vois maintenant deux espèces de langage. Ramenons-les po
941 mbre de ce débat. Je vois maintenant deux espèces de langage. Ramenons-les pour simplifier à deux modes d’expression égale
942 vois maintenant deux espèces de langage. Ramenons- les pour simplifier à deux modes d’expression également rigoureux et pour
943 angage. Ramenons-les pour simplifier à deux modes d’ expression également rigoureux et pourtant exclusifs l’un de l’autre.
944 on également rigoureux et pourtant exclusifs l’un de l’autre. Le premier serait la loi scientifique. Ses conventions sont
945 tant exclusifs l’un de l’autre. Le premier serait la loi scientifique. Ses conventions sont la clarté et l’absence de cont
946 serait la loi scientifique. Ses conventions sont la clarté et l’absence de contradiction. La seconde forme d’expression,
947 i scientifique. Ses conventions sont la clarté et l’ absence de contradiction. La seconde forme d’expression, ce serait cel
948 ique. Ses conventions sont la clarté et l’absence de contradiction. La seconde forme d’expression, ce serait celle dont j’
949 é et l’absence de contradiction. La seconde forme d’ expression, ce serait celle dont j’essayais de vous faire pressentir l
950 rme d’expression, ce serait celle dont j’essayais de vous faire pressentir la limite, en parlant d’un langage inexplicable
951 it celle dont j’essayais de vous faire pressentir la limite, en parlant d’un langage inexplicable et pourtant évident. C’e
952 is de vous faire pressentir la limite, en parlant d’ un langage inexplicable et pourtant évident. C’est peut-être le verbe
953 inexplicable et pourtant évident. C’est peut-être le verbe impliquer qui distinguera le mieux cette forme-là de la premièr
954 ’est peut-être le verbe impliquer qui distinguera le mieux cette forme-là de la première, dont l’office est évidemment d’e
955 impliquer qui distinguera le mieux cette forme-là de la première, dont l’office est évidemment d’expliquer. Oui, cette opp
956 uera le mieux cette forme-là de la première, dont l’ office est évidemment d’expliquer. Oui, cette opposition va nous aider
957 e-là de la première, dont l’office est évidemment d’ expliquer. Oui, cette opposition va nous aider : impliquer le réel com
958 . Oui, cette opposition va nous aider : impliquer le réel comme tel, et non pas expliquer certaines manières de le réduire
959 omme tel, et non pas expliquer certaines manières de le réduire aux exigences d’un discours cohérent, voilà sans doute le
960 e tel, et non pas expliquer certaines manières de le réduire aux exigences d’un discours cohérent, voilà sans doute le rôl
961 er certaines manières de le réduire aux exigences d’ un discours cohérent, voilà sans doute le rôle du langage parabolique.
962 xigences d’un discours cohérent, voilà sans doute le rôle du langage parabolique. De là vient son obscurité. Parler en par
963 voilà sans doute le rôle du langage parabolique. De là vient son obscurité. Parler en paraboles, c’est tenter d’exprimer
964 son obscurité. Parler en paraboles, c’est tenter d’ exprimer un fait ou des idées, en tenant compte du tout qui les englob
965 n fait ou des idées, en tenant compte du tout qui les englobe. Ou c’est encore se garder avec soin de les définir autrement
966 les englobe. Ou c’est encore se garder avec soin de les définir autrement qu’en vue de cette fin dernière vers quoi l’on
967 s englobe. Ou c’est encore se garder avec soin de les définir autrement qu’en vue de cette fin dernière vers quoi l’on tend
968 trement qu’en vue de cette fin dernière vers quoi l’ on tend. Le langage cartésien ou scientifique cherche à réduire les fa
969 en vue de cette fin dernière vers quoi l’on tend. Le langage cartésien ou scientifique cherche à réduire les faits ou les
970 ngage cartésien ou scientifique cherche à réduire les faits ou les idées à quelques éléments isolés de mesure. Il s’organis
971 en ou scientifique cherche à réduire les faits ou les idées à quelques éléments isolés de mesure. Il s’organise tout nature
972 les faits ou les idées à quelques éléments isolés de mesure. Il s’organise tout naturellement en discours, en phrases liée
973 urellement en discours, en phrases liées par voie de conséquence. Mais si je parle en paraboles, je n’ai souci que d’une c
974 Mais si je parle en paraboles, je n’ai souci que d’ une certaine orientation. C’est à partir du terme, encore une fois, qu
975 on. C’est à partir du terme, encore une fois, que les contradictions s’éclairent et se résolvent, et non pas à partir d’élé
976 s’éclairent et se résolvent, et non pas à partir d’ éléments que j’aurais distingués dès le départ. Une parabole se compre
977 s à partir d’éléments que j’aurais distingués dès le départ. Une parabole se comprend par la fin. Comme l’expédition de Co
978 ngués dès le départ. Une parabole se comprend par la fin. Comme l’expédition de Colomb partant pour reconnaître une Amériq
979 épart. Une parabole se comprend par la fin. Comme l’ expédition de Colomb partant pour reconnaître une Amérique de vision.
980 rabole se comprend par la fin. Comme l’expédition de Colomb partant pour reconnaître une Amérique de vision. Et cette fin,
981 n de Colomb partant pour reconnaître une Amérique de vision. Et cette fin, ce terme, ce télos, tous les hiatus, toutes les
982 de vision. Et cette fin, ce terme, ce télos, tous les hiatus, toutes les obscurités, tous les paralogismes du langage doive
983 fin, ce terme, ce télos, tous les hiatus, toutes les obscurités, tous les paralogismes du langage doivent l’indiquer comme
984 los, tous les hiatus, toutes les obscurités, tous les paralogismes du langage doivent l’indiquer comme au-delà d’eux-mêmes…
985 curités, tous les paralogismes du langage doivent l’ indiquer comme au-delà d’eux-mêmes… ce que ne sauraient faire des argu
986 ismes du langage doivent l’indiquer comme au-delà d’ eux-mêmes… ce que ne sauraient faire des arguments toujours fondés sur
987 nt faire des arguments toujours fondés sur ce qui les précède. Voilà pourquoi le discours d’un prophète est le contraire d’
988 urs fondés sur ce qui les précède. Voilà pourquoi le discours d’un prophète est le contraire d’un discours. L’événement se
989 ur ce qui les précède. Voilà pourquoi le discours d’ un prophète est le contraire d’un discours. L’événement seul lui rendr
990 ède. Voilà pourquoi le discours d’un prophète est le contraire d’un discours. L’événement seul lui rendra sa raison. Ainsi
991 urquoi le discours d’un prophète est le contraire d’ un discours. L’événement seul lui rendra sa raison. Ainsi la parabole
992 urs d’un prophète est le contraire d’un discours. L’ événement seul lui rendra sa raison. Ainsi la parabole est une énigme
993 urs. L’événement seul lui rendra sa raison. Ainsi la parabole est une énigme dont le sens est dans la vision. Le critique
994 sa raison. Ainsi la parabole est une énigme dont le sens est dans la vision. Le critique. Comment expliquez-vous le plai
995 la parabole est une énigme dont le sens est dans la vision. Le critique. Comment expliquez-vous le plaisir que je prends
996 est une énigme dont le sens est dans la vision. Le critique. Comment expliquez-vous le plaisir que je prends à la lectur
997 s la vision. Le critique. Comment expliquez-vous le plaisir que je prends à la lecture de certaines paraboles dont le sen
998 Comment expliquez-vous le plaisir que je prends à la lecture de certaines paraboles dont le sens eschatologique m’échappe,
999 liquez-vous le plaisir que je prends à la lecture de certaines paraboles dont le sens eschatologique m’échappe, je le supp
1000 e prends à la lecture de certaines paraboles dont le sens eschatologique m’échappe, je le suppose, absolument ? L’auteur.
1001 raboles dont le sens eschatologique m’échappe, je le suppose, absolument ? L’auteur. Je demandais un jour à une petite fi
1002 tologique m’échappe, je le suppose, absolument ? L’ auteur. Je demandais un jour à une petite fille pourquoi Jésus parlait
1003 ples, sachant qu’ils ne comprendraient pas. Voici la réponse qu’elle me fit : Jésus racontait des histoires pour qu’ils s’
1004 ils s’en souviennent mieux plus tard. C’est comme les noix qui ont une coquille très dure. On peut les emporter sans qu’ell
1005 les noix qui ont une coquille très dure. On peut les emporter sans qu’elles se gâtent, et quand on a faim, on les ouvre.
1006 r sans qu’elles se gâtent, et quand on a faim, on les ouvre. Le critique. Encore une petite question, voulez-vous ? Qui a
1007 les se gâtent, et quand on a faim, on les ouvre. Le critique. Encore une petite question, voulez-vous ? Qui a le droit de
1008 . Encore une petite question, voulez-vous ? Qui a le droit de parler en paraboles, et d’être obscur à la manière des proph
1009 une petite question, voulez-vous ? Qui a le droit de parler en paraboles, et d’être obscur à la manière des prophètes ? L
1010 -vous ? Qui a le droit de parler en paraboles, et d’ être obscur à la manière des prophètes ? L’auteur. Le droit ? Personn
1011 s, et d’être obscur à la manière des prophètes ? L’ auteur. Le droit ? Personne, bien sûr ! Personne n’a aucun droit de ce
1012 re obscur à la manière des prophètes ? L’auteur. Le droit ? Personne, bien sûr ! Personne n’a aucun droit de ce genre, si
1013 t ? Personne, bien sûr ! Personne n’a aucun droit de ce genre, si l’on nomme droit la garantie formelle d’un usage. Mais i
1014 en sûr ! Personne n’a aucun droit de ce genre, si l’ on nomme droit la garantie formelle d’un usage. Mais il arrive assez s
1015 n’a aucun droit de ce genre, si l’on nomme droit la garantie formelle d’un usage. Mais il arrive assez souvent que l’on o
1016 e genre, si l’on nomme droit la garantie formelle d’ un usage. Mais il arrive assez souvent que l’on oublie les grandes et
1017 elle d’un usage. Mais il arrive assez souvent que l’ on oublie les grandes et graves raisons qu’il y a de se taire, ou de p
1018 age. Mais il arrive assez souvent que l’on oublie les grandes et graves raisons qu’il y a de se taire, ou de parler seuleme
1019 on oublie les grandes et graves raisons qu’il y a de se taire, ou de parler seulement selon le droit et la décence, en tou
1020 andes et graves raisons qu’il y a de se taire, ou de parler seulement selon le droit et la décence, en toute clarté. Il ar
1021 ’il y a de se taire, ou de parler seulement selon le droit et la décence, en toute clarté. Il arrive que certains furieux,
1022 e taire, ou de parler seulement selon le droit et la décence, en toute clarté. Il arrive que certains furieux, je ne sais
1023 es ou esprits relâchés, s’abandonnent aux hasards de tricheries qui les flattent. Ils appellent cela poésie. On peut toute
1024 chés, s’abandonnent aux hasards de tricheries qui les flattent. Ils appellent cela poésie. On peut toutefois imaginer une a
1025 ie. On peut toutefois imaginer une autre attitude de l’être, et qui soit telle que la question du droit ne se pose plus. C
1026 On peut toutefois imaginer une autre attitude de l’ être, et qui soit telle que la question du droit ne se pose plus. C’es
1027 e autre attitude de l’être, et qui soit telle que la question du droit ne se pose plus. C’est l’attitude de l’homme qui a
1028 e que la question du droit ne se pose plus. C’est l’ attitude de l’homme qui a vu quelque chose, ou simplement qui a cru vo
1029 estion du droit ne se pose plus. C’est l’attitude de l’homme qui a vu quelque chose, ou simplement qui a cru voir, et qui
1030 ion du droit ne se pose plus. C’est l’attitude de l’ homme qui a vu quelque chose, ou simplement qui a cru voir, et qui vou
1031 cru voir, et qui voudrait retrouver sa vision et la faire pressentir à d’autres hommes. Une vision ne se transmet pas, c’
1032 tres hommes. Une vision ne se transmet pas, c’est le contraire d’une carte postale. Il s’agit donc de disposer l’esprit da
1033 Une vision ne se transmet pas, c’est le contraire d’ une carte postale. Il s’agit donc de disposer l’esprit dans une certai
1034 le contraire d’une carte postale. Il s’agit donc de disposer l’esprit dans une certaine orientation au moyen de mots et d
1035 e d’une carte postale. Il s’agit donc de disposer l’ esprit dans une certaine orientation au moyen de mots et de phrases qu
1036 dans une certaine orientation au moyen de mots et de phrases qui puissent, comme par une ironie, être compris en soi et da
1037 tre compris en soi et dans leur lettre, mais dont le sens dernier ne puisse être aperçu sous un angle de vision quelconque
1038 sens dernier ne puisse être aperçu sous un angle de vision quelconque. Je dis que l’homme qui a vu quelque chose doit par
1039 çu sous un angle de vision quelconque. Je dis que l’ homme qui a vu quelque chose doit parler la langue des prophètes et co
1040 is que l’homme qui a vu quelque chose doit parler la langue des prophètes et composer des paraboles. Si ses prophéties son
1041 il n’en est pas moins un prophète. Mais alors on le jugera selon sa fin. Vous m’avouerez que dans ces conditions il faut
1042 vouerez que dans ces conditions il faut une sorte de naïveté très singulière pour endosser le risque d’être obscur. Passe
1043 ne sorte de naïveté très singulière pour endosser le risque d’être obscur. Passe encore pour l’homme de Patmos, qui avait
1044 e naïveté très singulière pour endosser le risque d’ être obscur. Passe encore pour l’homme de Patmos, qui avait vu la fin
1045 dosser le risque d’être obscur. Passe encore pour l’ homme de Patmos, qui avait vu la fin de notre Histoire : l’ampleur de
1046 e risque d’être obscur. Passe encore pour l’homme de Patmos, qui avait vu la fin de notre Histoire : l’ampleur de sa visio
1047 Passe encore pour l’homme de Patmos, qui avait vu la fin de notre Histoire : l’ampleur de sa vision le sauve. Mais il est
1048 ncore pour l’homme de Patmos, qui avait vu la fin de notre Histoire : l’ampleur de sa vision le sauve. Mais il est des vis
1049 e Patmos, qui avait vu la fin de notre Histoire : l’ ampleur de sa vision le sauve. Mais il est des visions moins illustres
1050 qui avait vu la fin de notre Histoire : l’ampleur de sa vision le sauve. Mais il est des visions moins illustres, qui n’em
1051 la fin de notre Histoire : l’ampleur de sa vision le sauve. Mais il est des visions moins illustres, qui n’embrassent pas
1052 des visions moins illustres, qui n’embrassent pas le monde de haut en bas, dans un fulgurant inventaire. Je parle de visio
1053 ut en bas, dans un fulgurant inventaire. Je parle de visions furtives qui sont à celle de l’apôtre comme le Petit Monde au
1054 re. Je parle de visions furtives qui sont à celle de l’apôtre comme le Petit Monde au Grand Monde, signes du Tout et de la
1055 Je parle de visions furtives qui sont à celle de l’ apôtre comme le Petit Monde au Grand Monde, signes du Tout et de la Fi
1056 sions furtives qui sont à celle de l’apôtre comme le Petit Monde au Grand Monde, signes du Tout et de la Fin, mais signes
1057 le Petit Monde au Grand Monde, signes du Tout et de la Fin, mais signes seulement, résumés, prises partielles et signific
1058 Petit Monde au Grand Monde, signes du Tout et de la Fin, mais signes seulement, résumés, prises partielles et significati
1059 lles et significatives… Certes celui qui pourrait les fixer retrouverait toute l’Apocalypse, comme Cuvier la préhistoire à
1060 s celui qui pourrait les fixer retrouverait toute l’ Apocalypse, comme Cuvier la préhistoire à partir d’une vertèbre isolée
1061 xer retrouverait toute l’Apocalypse, comme Cuvier la préhistoire à partir d’une vertèbre isolée. Mais l’oubli vient avec l
1062 ’Apocalypse, comme Cuvier la préhistoire à partir d’ une vertèbre isolée. Mais l’oubli vient avec le premier doute… Petites
1063 préhistoire à partir d’une vertèbre isolée. Mais l’ oubli vient avec le premier doute… Petites visions des hommes de peu d
1064 avec le premier doute… Petites visions des hommes de peu de foi, visions de la fin de nos courtes passions : la possession
1065 Petites visions des hommes de peu de foi, visions de la fin de nos courtes passions : la possession, la beauté, la puissan
1066 ites visions des hommes de peu de foi, visions de la fin de nos courtes passions : la possession, la beauté, la puissance 
1067 sions des hommes de peu de foi, visions de la fin de nos courtes passions : la possession, la beauté, la puissance ; il n’
1068 foi, visions de la fin de nos courtes passions : la possession, la beauté, la puissance ; il n’en faut pourtant pas davan
1069 e la fin de nos courtes passions : la possession, la beauté, la puissance ; il n’en faut pourtant pas davantage pour nous
1070 nos courtes passions : la possession, la beauté, la puissance ; il n’en faut pourtant pas davantage pour nous réduire au
1071 ge pour nous réduire au parler prophétique. C’est le même risque, et ce n’est pas la même grandeur… Les « sentinelles de J
1072 rophétique. C’est le même risque, et ce n’est pas la même grandeur… Les « sentinelles de Juda », les grands prophètes, ont
1073 le même risque, et ce n’est pas la même grandeur… Les « sentinelles de Juda », les grands prophètes, ont été justifiés dans
1074 ce n’est pas la même grandeur… Les « sentinelles de Juda », les grands prophètes, ont été justifiés dans leur délire, mai
1075 as la même grandeur… Les « sentinelles de Juda », les grands prophètes, ont été justifiés dans leur délire, mais un prophèt
1076 iés dans leur délire, mais un prophète des choses d’ ici-bas, un prophète sans mission divine, quelle défense osera-t-il pr
6 1947, Doctrine fabuleuse. Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même
1077 et soi-même Stéphane est maniaque, comme tous les jeunes gens de sa génération. Seulement chez lui, cela ne s’est pas p
1078 Stéphane est maniaque, comme tous les jeunes gens de sa génération. Seulement chez lui, cela ne s’est pas porté sur les vo
1079 . Seulement chez lui, cela ne s’est pas porté sur les voitures. Il préfère s’intéresser aux divers types humains. On lui sa
1080 aux divers types humains. On lui sait peu de grés de sa curiosité. Cela ne serait rien, si elle-même ne le décevait. Sans
1081 a curiosité. Cela ne serait rien, si elle-même ne le décevait. Sans doute est-il trop impatient, demande-t-il aux êtres pl
1082 en, n’est-ce pas ? Il ne tombe d’accord ; accepte d’ attendre comme un enfant sage que le monde lui donne, en son temps, sa
1083 ord ; accepte d’attendre comme un enfant sage que le monde lui donne, en son temps, sa petite part. On lui a expliqué qu’i
1084 , sa petite part. On lui a expliqué qu’il fallait la mériter et tâcher de devenir quelqu’un. Il ne lui reste plus qu’à ren
1085 lui a expliqué qu’il fallait la mériter et tâcher de devenir quelqu’un. Il ne lui reste plus qu’à rentrer en lui-même. « I
1086 soi, n’ayant plus où se prendre ». Ainsi parle un de nos classiques. Repoussé par le monde parce qu’il n’est pas encore qu
1087 ». Ainsi parle un de nos classiques. Repoussé par le monde parce qu’il n’est pas encore quelqu’un, Stéphane cherche à savo
1088 savoir ce qu’il peut être. C’est une autre manie de sa génération. Mais là encore il se singularise : il n’écrit pas de l
1089 Mais là encore il se singularise : il n’écrit pas de livre pour y pourchasser un moi qui feint toujours de se cacher derri
1090 ivre pour y pourchasser un moi qui feint toujours de se cacher derrière le feuillet suivant, entraîne le lecteur par ruse
1091 r un moi qui feint toujours de se cacher derrière le feuillet suivant, entraîne le lecteur par ruse jusqu’à la dernière pa
1092 se cacher derrière le feuillet suivant, entraîne le lecteur par ruse jusqu’à la dernière page, et là déclare froidement n
1093 roidement ne pas exister. Non : il a remarqué que l’ époque peut être définie par l’abondance des autobiographies, mais aus
1094 il a remarqué que l’époque peut être définie par l’ abondance des autobiographies, mais aussi bien par celle des miroirs.
1095 rs. C’est pourquoi il en installe un sur sa table de travail, de façon à pouvoir s’y surprendre à tout instant. Cet exerci
1096 hane passe des heures entières à se regarder dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. I
1097 e regarder dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de rire au co
1098 r dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de rire au coin de sa
1099 x. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans l
1100 e lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans les moments de pire découragement ; et
1101 sentiments. Il découvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans les moments de pire découragement ; et beaucoup d’autr
1102 ouvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans les moments de pire découragement ; et beaucoup d’autres hiatus de ce gen
1103 rte de rire au coin de sa bouche dans les moments de pire découragement ; et beaucoup d’autres hiatus de ce genre, qui l’i
1104 pire découragement ; et beaucoup d’autres hiatus de ce genre, qui l’intriguent à n’en pas finir. Quand il est très fatigu
1105 nt ; et beaucoup d’autres hiatus de ce genre, qui l’ intriguent à n’en pas finir. Quand il est très fatigué, il veut voir e
1106 sur lui-même, il se perd en méditations éléates. Le sommeil l’en délivre. Au matin il court se voir : il est laid. Lâchem
1107 me, il se perd en méditations éléates. Le sommeil l’ en délivre. Au matin il court se voir : il est laid. Lâchement il se p
1108 l se prend en pitié. Ces séances lui font du mal, l’ énervent, mais l’aveu qu’il en consent l’attache plus secrètement à so
1109 ié. Ces séances lui font du mal, l’énervent, mais l’ aveu qu’il en consent l’attache plus secrètement à son aventure. Nous
1110 du mal, l’énervent, mais l’aveu qu’il en consent l’ attache plus secrètement à son aventure. Nous vivons dans un décor fla
1111 on aventure. Nous vivons dans un décor flamboyant de glaces. À chaque pas, on offre à Stéphane sa tête, son portrait en pi
1112 ne sa tête, son portrait en pied. Il se voit dans l’ acte de se raser, de se baigner ; son image descend en face de lui par
1113 ête, son portrait en pied. Il se voit dans l’acte de se raser, de se baigner ; son image descend en face de lui par l’asce
1114 rait en pied. Il se voit dans l’acte de se raser, de se baigner ; son image descend en face de lui par l’ascenseur, elle l
1115 se baigner ; son image descend en face de lui par l’ ascenseur, elle le suit au loin des trottoirs, il l’aperçoit entre des
1116 mage descend en face de lui par l’ascenseur, elle le suit au loin des trottoirs, il l’aperçoit entre des souliers, des éti
1117 ascenseur, elle le suit au loin des trottoirs, il l’ aperçoit entre des souliers, des étiquettes, des poupées ; elle le pré
1118 des souliers, des étiquettes, des poupées ; elle le précède au restaurant, le nargue brièvement au passage des autos, le
1119 tes, des poupées ; elle le précède au restaurant, le nargue brièvement au passage des autos, le ridiculise chez le coiffeu
1120 urant, le nargue brièvement au passage des autos, le ridiculise chez le coiffeur. Déjà, c’est avec une sorte d’angoisse qu
1121 ièvement au passage des autos, le ridiculise chez le coiffeur. Déjà, c’est avec une sorte d’angoisse qu’il la recherche. I
1122 lise chez le coiffeur. Déjà, c’est avec une sorte d’ angoisse qu’il la recherche. Il veut se voir tel qu’il est parmi les a
1123 feur. Déjà, c’est avec une sorte d’angoisse qu’il la recherche. Il veut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais dès q
1124 la recherche. Il veut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais dès qu’il lui arrive par jeu de considérer son image com
1125 rmi les autres. Mais dès qu’il lui arrive par jeu de considérer son image comme celle d’un quelconque passant, il se sent
1126 rrive par jeu de considérer son image comme celle d’ un quelconque passant, il se sent aussitôt séparé de soi-même, et si p
1127 un quelconque passant, il se sent aussitôt séparé de soi-même, et si profondément différent de son apparence, qu’il doute
1128 séparé de soi-même, et si profondément différent de son apparence, qu’il doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux
1129 fondément différent de son apparence, qu’il doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y cherche une
1130 rent de son apparence, qu’il doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y cherche une révélation et
1131 apparence, qu’il doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y cherche une révélation et n’y trouve
1132 doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’ épouvante. Il y cherche une révélation et n’y trouve que le désir d’un
1133 te. Il y cherche une révélation et n’y trouve que le désir d’une révélation. Peut-on s’hypnotiser par son propre regard ?
1134 cherche une révélation et n’y trouve que le désir d’ une révélation. Peut-on s’hypnotiser par son propre regard ? Il n’y a
1135 te incantation à soi-même qui pourrait lui rendre la certitude d’être. Mais il s’épuise dans une perspective de reflets qu
1136 n à soi-même qui pourrait lui rendre la certitude d’ être. Mais il s’épuise dans une perspective de reflets qui vont en dim
1137 ude d’être. Mais il s’épuise dans une perspective de reflets qui vont en diminuant vertigineusement et l’égarent dans sa n
1138 reflets qui vont en diminuant vertigineusement et l’ égarent dans sa nuit. Je saute quelques délires et pas mal de supersti
1139 ans sa nuit. Je saute quelques délires et pas mal de superstitions. Enfin cette expérience folle le mène à une découverte
1140 al de superstitions. Enfin cette expérience folle le mène à une découverte sur les sept sens de laquelle il conviendra de
1141 tte expérience folle le mène à une découverte sur les sept sens de laquelle il conviendra de méditer : la personne se disso
1142 folle le mène à une découverte sur les sept sens de laquelle il conviendra de méditer : la personne se dissout dans l’eau
1143 verte sur les sept sens de laquelle il conviendra de méditer : la personne se dissout dans l’eau des miroirs. Stéphane est
1144 sept sens de laquelle il conviendra de méditer : la personne se dissout dans l’eau des miroirs. Stéphane est en train de
1145 nviendra de méditer : la personne se dissout dans l’ eau des miroirs. Stéphane est en train de se perdre pour avoir voulu s
1146 comprend que ce qu’on dépasse ? Qu’il faut sortir de soi pour se voir en entier ? Qu’il y faut enfin du courage, et non pa
1147 omplaisance, ce désir impatient et pourtant vague d’ une consolation2 gratuite. Il y a dans l’homme moderne un besoin de vé
1148 nt vague d’une consolation2 gratuite. Il y a dans l’ homme moderne un besoin de vérifier qui n’est plus légitime dès l’inst
1149 2 gratuite. Il y a dans l’homme moderne un besoin de vérifier qui n’est plus légitime dès l’instant où il se traduit par l
1150 un besoin de vérifier qui n’est plus légitime dès l’ instant où il se traduit par la négation de ce qui reste invérifiable.
1151 plus légitime dès l’instant où il se traduit par la négation de ce qui reste invérifiable. Stéphane n’a pas eu confiance
1152 me dès l’instant où il se traduit par la négation de ce qui reste invérifiable. Stéphane n’a pas eu confiance. Or la pers
1153 invérifiable. Stéphane n’a pas eu confiance. Or la personne est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’il est. Sem
1154 n’a pas eu confiance. Or la personne est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait p
1155 re ridicule, d’ailleurs vraie, se borne à décrire l’ aspect psychologique d’une aventure cependant plus profonde. Il est bo
1156 vraie, se borne à décrire l’aspect psychologique d’ une aventure cependant plus profonde. Il est bon que le lecteur troubl
1157 aventure cependant plus profonde. Il est bon que le lecteur troublé par la crainte de n’avoir pas saisi le sens véritable
1158 s profonde. Il est bon que le lecteur troublé par la crainte de n’avoir pas saisi le sens véritable d’un texte, trouve par
1159 Il est bon que le lecteur troublé par la crainte de n’avoir pas saisi le sens véritable d’un texte, trouve parfois de son
1160 cteur troublé par la crainte de n’avoir pas saisi le sens véritable d’un texte, trouve parfois de son incompréhension des
1161 la crainte de n’avoir pas saisi le sens véritable d’ un texte, trouve parfois de son incompréhension des marques significat
1162 aisi le sens véritable d’un texte, trouve parfois de son incompréhension des marques significatives. Si le rapport intime
1163 on incompréhension des marques significatives. Si le rapport intime qui unit la phrase suivante aux considérations précéde
1164 ues significatives. Si le rapport intime qui unit la phrase suivante aux considérations précédentes t’échappe, ô mon lecte
1165 es t’échappe, ô mon lecteur, veuille y voir l’une de ces marques. Stéphane a oublié jusqu’au mot de prière. Orphée perd Eu
1166 ne de ces marques. Stéphane a oublié jusqu’au mot de prière. Orphée perd Eurydice par scepticisme faible, par esprit scien
1167 sprit scientifique, par doute méthodique, — manie de définir, défiance envers les dieux, avarice du cœur. À chaque regard
1168 e méthodique, — manie de définir, défiance envers les dieux, avarice du cœur. À chaque regard dans un miroir, nous perdons
1169 regard dans un miroir, nous perdons une Eurydice. Les miroirs sont peut-être la mort. La mort absolue, celle qui n’est pas
1170 perdons une Eurydice. Les miroirs sont peut-être la mort. La mort absolue, celle qui n’est pas une vie nouvelle. La mort
1171 une Eurydice. Les miroirs sont peut-être la mort. La mort absolue, celle qui n’est pas une vie nouvelle. La mort dans la t
1172 rt absolue, celle qui n’est pas une vie nouvelle. La mort dans la transparence glaciale de l’évidence, qui est celle du mo
1173 elle qui n’est pas une vie nouvelle. La mort dans la transparence glaciale de l’évidence, qui est celle du moi séparé. Un
1174 e nouvelle. La mort dans la transparence glaciale de l’évidence, qui est celle du moi séparé. Un jour, Stéphane pense avec
1175 ouvelle. La mort dans la transparence glaciale de l’ évidence, qui est celle du moi séparé. Un jour, Stéphane pense avec fi
1176 ane pense avec fièvre : « Il faudrait briser tous les miroirs. Alors on se verrait en vérité. Peut-être se reconnaîtrait-on
1177 er son visage, ne serait-ce pas devenir un centre de pur esprit ?… Ou plutôt — et bien mieux — une pure réponse ? » C’est
1178 ux — une pure réponse ? » C’est un premier filet d’ eau vive qui perce le sol aride : mais Stéphane n’entend pas encore gr
1179  ? » C’est un premier filet d’eau vive qui perce le sol aride : mais Stéphane n’entend pas encore gronder les eaux profon
1180 aride : mais Stéphane n’entend pas encore gronder les eaux profondes. Le désir de s’hypnotiser l’irrite, toujours vaguement
1181 e n’entend pas encore gronder les eaux profondes. Le désir de s’hypnotiser l’irrite, toujours vaguement. Mais il fuit son
1182 d pas encore gronder les eaux profondes. Le désir de s’hypnotiser l’irrite, toujours vaguement. Mais il fuit son propre re
1183 nder les eaux profondes. Le désir de s’hypnotiser l’ irrite, toujours vaguement. Mais il fuit son propre regard, il se cher
1184 es. Un soir, après quelques alcools et un échange de pensées au même titre avec une amie d’une beauté de plus en plus frap
1185 un échange de pensées au même titre avec une amie d’ une beauté de plus en plus frappante, il croit saisir dans un regard d
1186 en plus frappante, il croit saisir dans un regard de cette femme l’écho de ce qui serait lui. Et déjà il se perd dans ces
1187 te, il croit saisir dans un regard de cette femme l’ écho de ce qui serait lui. Et déjà il se perd dans ces yeux, mais comm
1188 croit saisir dans un regard de cette femme l’écho de ce qui serait lui. Et déjà il se perd dans ces yeux, mais comme on me
1189 omme on meurt dans une naissance. Stéphane naît à l’ amour et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ont envahi, bâ
1190 r et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ ont envahi, bâillonnent sa raison et l’empêchent de protester contre l
1191 s ivresses l’ont envahi, bâillonnent sa raison et l’ empêchent de protester contre le miracle. Parmi tous ses mots fous, no
1192 ’ont envahi, bâillonnent sa raison et l’empêchent de protester contre le miracle. Parmi tous ses mots fous, noms, baisers,
1193 nent sa raison et l’empêchent de protester contre le miracle. Parmi tous ses mots fous, noms, baisers, appels qui se donne
1194 ais tu es là ! » Un peu plus tard, ce fut un jour de grand soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres ba
1195 s tard, ce fut un jour de grand soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la m
1196 un jour de grand soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la mort » se conj
1197 jour de grand soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la mort » se conjura
1198 d soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la mort » se conjuraient pour abai
1199 verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la mort » se conjuraient pour abaisser tous les regards.
1200 capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et «  la mort » se conjuraient pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu
1201 et « la mort » se conjuraient pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu à la santé écrivait : « Ton visage me cache t
1202 pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu à la santé écrivait : « Ton visage me cache tous les miroirs » — à une fem
1203 à la santé écrivait : « Ton visage me cache tous les miroirs » — à une femme qu’il aimait. 2. Consolari signifie propre
7 1947, Doctrine fabuleuse. L’ombre perdue
1204 L’ ombre perdue L’énigme En 1813, un personnage assez hagard abord
1205 L’ombre perdue L’ énigme En 1813, un personnage assez hagard aborde l’imagination de
1206 gme En 1813, un personnage assez hagard aborde l’ imagination de Chamisso, décline son nom, déclare avoir perdu son ombr
1207 , un personnage assez hagard aborde l’imagination de Chamisso, décline son nom, déclare avoir perdu son ombre. Le second r
1208 feste une anxiété plus sérieusement troublante. «  L’ homme sans ombre » rôdait depuis longtemps dans les régions obscures d
1209 L’homme sans ombre » rôdait depuis longtemps dans les régions obscures de la légende populaire. S’il se risque à paraître d
1210 rôdait depuis longtemps dans les régions obscures de la légende populaire. S’il se risque à paraître devant Chamisso, c’es
1211 ait depuis longtemps dans les régions obscures de la légende populaire. S’il se risque à paraître devant Chamisso, c’est p
1212 aître devant Chamisso, c’est peut-être poussé par l’ envie d’être enfin reconnu, expliqué. Car Chamisso est Français de nai
1213 vant Chamisso, c’est peut-être poussé par l’envie d’ être enfin reconnu, expliqué. Car Chamisso est Français de naissance.
1214 nfin reconnu, expliqué. Car Chamisso est Français de naissance. Une excentricité du sort a fait de lui un poète allemand.
1215 ais de naissance. Une excentricité du sort a fait de lui un poète allemand. Les autres ont toujours cru à cette fable, mai
1216 ntricité du sort a fait de lui un poète allemand. Les autres ont toujours cru à cette fable, mais, dirait-on, sans le savoi
1217 toujours cru à cette fable, mais, dirait-on, sans le savoir. Chamisso, lui, s’en étonnera. Tel est le calcul de l’homme sa
1218 le savoir. Chamisso, lui, s’en étonnera. Tel est le calcul de l’homme sans ombre. Surprendre ce Français, c’est passer au
1219 . Chamisso, lui, s’en étonnera. Tel est le calcul de l’homme sans ombre. Surprendre ce Français, c’est passer au soleil :
1220 hamisso, lui, s’en étonnera. Tel est le calcul de l’ homme sans ombre. Surprendre ce Français, c’est passer au soleil : c’e
1221 e souvent qu’un étranger s’initiant aux croyances d’ un peuple, soit le premier saisi par ce frisson d’absurdité que l’on b
1222 d’un peuple, soit le premier saisi par ce frisson d’ absurdité que l’on baptise inspiration lorsqu’il excite ou crée chez c
1223 t le premier saisi par ce frisson d’absurdité que l’ on baptise inspiration lorsqu’il excite ou crée chez celui qui l’éprou
1224 spiration lorsqu’il excite ou crée chez celui qui l’ éprouve, le désir de s’en délivrer en l’exprimant. Et c’est ainsi que
1225 orsqu’il excite ou crée chez celui qui l’éprouve, le désir de s’en délivrer en l’exprimant. Et c’est ainsi que Chamisso in
1226 excite ou crée chez celui qui l’éprouve, le désir de s’en délivrer en l’exprimant. Et c’est ainsi que Chamisso introduisit
1227 celui qui l’éprouve, le désir de s’en délivrer en l’ exprimant. Et c’est ainsi que Chamisso introduisit dans la conscience
1228 ant. Et c’est ainsi que Chamisso introduisit dans la conscience moderne le mythe de l’homme qui a perdu son ombre, sous le
1229 e Chamisso introduisit dans la conscience moderne le mythe de l’homme qui a perdu son ombre, sous les traits pathétiques e
1230 o introduisit dans la conscience moderne le mythe de l’homme qui a perdu son ombre, sous les traits pathétiques et naïfs d
1231 ntroduisit dans la conscience moderne le mythe de l’ homme qui a perdu son ombre, sous les traits pathétiques et naïfs du c
1232 e le mythe de l’homme qui a perdu son ombre, sous les traits pathétiques et naïfs du célèbre Peter Schlemihl. De Chamisso à
1233 pathétiques et naïfs du célèbre Peter Schlemihl. De Chamisso à Hofmannsthal, plusieurs ont repris cette histoire. Le dern
1234 êle une assez opaque science, sans détriment pour le mystère qui reste entier. Cependant, à voir tant d’auteurs s’exercer
1235 mystère qui reste entier. Cependant, à voir tant d’ auteurs s’exercer l’imagination sur un sujet qui défie l’expérience, l
1236 ntier. Cependant, à voir tant d’auteurs s’exercer l’ imagination sur un sujet qui défie l’expérience, l’on s’étonne qu’aucu
1237 rs s’exercer l’imagination sur un sujet qui défie l’ expérience, l’on s’étonne qu’aucun d’entre eux n’ait songé à se justif
1238 ’imagination sur un sujet qui défie l’expérience, l’ on s’étonne qu’aucun d’entre eux n’ait songé à se justifier. L’on s’ét
1239 qu’aucun d’entre eux n’ait songé à se justifier. L’ on s’étonne qu’aucun non plus n’ait essayé de formuler le symbole enfe
1240 ier. L’on s’étonne qu’aucun non plus n’ait essayé de formuler le symbole enfermé dans le mythe. Serait-ce pudeur d’artiste
1241 étonne qu’aucun non plus n’ait essayé de formuler le symbole enfermé dans le mythe. Serait-ce pudeur d’artistes ? Pudeur t
1242 n’ait essayé de formuler le symbole enfermé dans le mythe. Serait-ce pudeur d’artistes ? Pudeur tout court ? Ou faut-il c
1243 e symbole enfermé dans le mythe. Serait-ce pudeur d’ artistes ? Pudeur tout court ? Ou faut-il croire qu’ils ont écrit leur
1244 u’ils ont écrit leurs contes sans jamais se poser de questions sur le sens d’un tel accident, dont à vrai dire les suites
1245 eurs contes sans jamais se poser de questions sur le sens d’un tel accident, dont à vrai dire les suites sont assez pittor
1246 tes sans jamais se poser de questions sur le sens d’ un tel accident, dont à vrai dire les suites sont assez pittoresques p
1247 s sur le sens d’un tel accident, dont à vrai dire les suites sont assez pittoresques pour qu’un « poète » (au sens banal) p
1248 u’un « poète » (au sens banal) préfère en ignorer la cause ? L’on s’étonne enfin de ce lien entre le domaine germanique et
1249 e » (au sens banal) préfère en ignorer la cause ? L’ on s’étonne enfin de ce lien entre le domaine germanique et l’expressi
1250 préfère en ignorer la cause ? L’on s’étonne enfin de ce lien entre le domaine germanique et l’expression littéraire du myt
1251 r la cause ? L’on s’étonne enfin de ce lien entre le domaine germanique et l’expression littéraire du mythe : Chamisso, An
1252 e enfin de ce lien entre le domaine germanique et l’ expression littéraire du mythe : Chamisso, Andersen, Hofmannsthal, et
1253 , Hofmannsthal, et bien d’autres imitateurs, dont le moindre n’est pas Hoffmann… L’énigme commença de m’inquiéter lors d’u
1254 s imitateurs, dont le moindre n’est pas Hoffmann… L’ énigme commença de m’inquiéter lors d’un séjour allemand, au cours duq
1255 le moindre n’est pas Hoffmann… L’énigme commença de m’inquiéter lors d’un séjour allemand, au cours duquel j’observai mai
1256 s Hoffmann… L’énigme commença de m’inquiéter lors d’ un séjour allemand, au cours duquel j’observai maintes fois la popular
1257 allemand, au cours duquel j’observai maintes fois la popularité du bonhomme Schlemihl. Je fus à l’Opéra. On y donnait du S
1258 ois la popularité du bonhomme Schlemihl. Je fus à l’ Opéra. On y donnait du Strauss. Je ne connaissais pas le livret d’Hofm
1259 a. On y donnait du Strauss. Je ne connaissais pas le livret d’Hofmannsthal, et compris mal l’intrigue de la Femme sans omb
1260 nnait du Strauss. Je ne connaissais pas le livret d’ Hofmannsthal, et compris mal l’intrigue de la Femme sans ombre. Je voy
1261 sais pas le livret d’Hofmannsthal, et compris mal l’ intrigue de la Femme sans ombre. Je voyais une actrice parcourir la sc
1262 livret d’Hofmannsthal, et compris mal l’intrigue de la Femme sans ombre. Je voyais une actrice parcourir la scène en hurl
1263 vret d’Hofmannsthal, et compris mal l’intrigue de la Femme sans ombre. Je voyais une actrice parcourir la scène en hurlant
1264 Femme sans ombre. Je voyais une actrice parcourir la scène en hurlant. Elle tirait après soi un grand morceau d’étoffe qui
1265 n hurlant. Elle tirait après soi un grand morceau d’ étoffe qui figurait son ombre, et qui l’embarrassait. Aux entractes, o
1266 d morceau d’étoffe qui figurait son ombre, et qui l’ embarrassait. Aux entractes, on parlait de Freud. La musique m’ennuyai
1267 et qui l’embarrassait. Aux entractes, on parlait de Freud. La musique m’ennuyait, indéfinie. (Plus tard, j’ai lu le livre
1268 embarrassait. Aux entractes, on parlait de Freud. La musique m’ennuyait, indéfinie. (Plus tard, j’ai lu le livre, qui me p
1269 usique m’ennuyait, indéfinie. (Plus tard, j’ai lu le livre, qui me parut splendide.) Qu’est-ce qu’une ombre ? me demandais
1270 -ce qu’une ombre ? me demandais-je. Quelque chose d’ assez méprisable. Les Latins la ridiculisent ! C’est pour eux l’irréal
1271 e demandais-je. Quelque chose d’assez méprisable. Les Latins la ridiculisent ! C’est pour eux l’irréalité même. (« Il n’est
1272 -je. Quelque chose d’assez méprisable. Les Latins la ridiculisent ! C’est pour eux l’irréalité même. (« Il n’est plus que
1273 able. Les Latins la ridiculisent ! C’est pour eux l’ irréalité même. (« Il n’est plus que l’ombre de lui-même… Ce n’est rie
1274 t pour eux l’irréalité même. (« Il n’est plus que l’ ombre de lui-même… Ce n’est rien, dit-on, c’est une ombre… ») Mais je
1275 ux l’irréalité même. (« Il n’est plus que l’ombre de lui-même… Ce n’est rien, dit-on, c’est une ombre… ») Mais je vois bie
1276 is je vois bien qu’ils exagèrent : si nous étions de purs esprits, nous ne projetterions pas d’ombre. L’ombre est la preuv
1277 étions de purs esprits, nous ne projetterions pas d’ ombre. L’ombre est la preuve humiliante de la chair humiliante pour ce
1278 purs esprits, nous ne projetterions pas d’ombre. L’ ombre est la preuve humiliante de la chair humiliante pour ceux, du mo
1279 s, nous ne projetterions pas d’ombre. L’ombre est la preuve humiliante de la chair humiliante pour ceux, du moins, qui, pl
1280 ons pas d’ombre. L’ombre est la preuve humiliante de la chair humiliante pour ceux, du moins, qui, plaçant la Raison dans
1281 pas d’ombre. L’ombre est la preuve humiliante de la chair humiliante pour ceux, du moins, qui, plaçant la Raison dans le
1282 hair humiliante pour ceux, du moins, qui, plaçant la Raison dans le monde des dieux, voudraient bien être pris pour des ge
1283 pour ceux, du moins, qui, plaçant la Raison dans le monde des dieux, voudraient bien être pris pour des gens raisonnables
1284 nables. Voilà pourquoi, pensais-je, ils méprisent l’ ombre et la sous-estiment gravement. Mais encore ? Ils en ont tous une
1285 là pourquoi, pensais-je, ils méprisent l’ombre et la sous-estiment gravement. Mais encore ? Ils en ont tous une, et s’ente
1286 u plaisir que dispense un corps. Ils prisent fort la transparence, mais tolèrent très bien cette chair, oui, même ceux-là
1287 ux-là qui déplorent qu’elle se fasse, aux regards de la convoitise, « opaque ». Que pouvais-je tirer de tout cela ? Rien q
1288 là qui déplorent qu’elle se fasse, aux regards de la convoitise, « opaque ». Que pouvais-je tirer de tout cela ? Rien qu’u
1289 e la convoitise, « opaque ». Que pouvais-je tirer de tout cela ? Rien qu’une évidence assez pauvre : l’ombre est le fait,
1290 e tout cela ? Rien qu’une évidence assez pauvre : l’ ombre est le fait, en nous, de notre chair. Mais perdre sa chair, c’es
1291 ? Rien qu’une évidence assez pauvre : l’ombre est le fait, en nous, de notre chair. Mais perdre sa chair, c’est mourir, n’
1292 ence assez pauvre : l’ombre est le fait, en nous, de notre chair. Mais perdre sa chair, c’est mourir, n’en déplaise aux sp
1293 , et cet « infortuné Schlemihl » n’était pas mort d’ avoir perdu son ombre… Il était même si vivant et sa présence si gênan
1294 i vivant et sa présence si gênante, que je tentai de le contraindre, malgré l’auteur, aux suprêmes aveux. Il y avait la ps
1295 ivant et sa présence si gênante, que je tentai de le contraindre, malgré l’auteur, aux suprêmes aveux. Il y avait la psych
1296 gênante, que je tentai de le contraindre, malgré l’ auteur, aux suprêmes aveux. Il y avait la psychanalyse. Mais avant d’e
1297 , malgré l’auteur, aux suprêmes aveux. Il y avait la psychanalyse. Mais avant d’en venir à cette extrémité, on pouvait ess
1298 mes aveux. Il y avait la psychanalyse. Mais avant d’ en venir à cette extrémité, on pouvait essayer d’un pédantisme moins b
1299 d’en venir à cette extrémité, on pouvait essayer d’ un pédantisme moins barbare. Je rédigeai la note que voici, en m’appli
1300 ssayer d’un pédantisme moins barbare. Je rédigeai la note que voici, en m’appliquant à écarter les conseils de pitié que m
1301 geai la note que voici, en m’appliquant à écarter les conseils de pitié que me dictait mon cœur. Psychologie de Peter Sc
1302 que voici, en m’appliquant à écarter les conseils de pitié que me dictait mon cœur. Psychologie de Peter Schlemihl P
1303 de pitié que me dictait mon cœur. Psychologie de Peter Schlemihl Peter est un naïf : il croit à la fortune. Il croi
1304 Peter Schlemihl Peter est un naïf : il croit à la fortune. Il croit surtout qu’elle seule assure à l’homme une dignité.
1305 fortune. Il croit surtout qu’elle seule assure à l’ homme une dignité. C’est un bourgeois, de la plus dangereuse espèce :
1306 assure à l’homme une dignité. C’est un bourgeois, de la plus dangereuse espèce : le bourgeois pauvre qui envie les bourgeo
1307 ure à l’homme une dignité. C’est un bourgeois, de la plus dangereuse espèce : le bourgeois pauvre qui envie les bourgeois
1308 ’est un bourgeois, de la plus dangereuse espèce : le bourgeois pauvre qui envie les bourgeois riches. D’où vient le sentim
1309 dangereuse espèce : le bourgeois pauvre qui envie les bourgeois riches. D’où vient le sentiment qu’il a d’être inférieur. L
1310 bourgeois pauvre qui envie les bourgeois riches. D’ où vient le sentiment qu’il a d’être inférieur. Le diable sait cela :
1311 pauvre qui envie les bourgeois riches. D’où vient le sentiment qu’il a d’être inférieur. Le diable sait cela : c’est par l
1312 bourgeois riches. D’où vient le sentiment qu’il a d’ être inférieur. Le diable sait cela : c’est par là qu’il le tient. Pet
1313 D’où vient le sentiment qu’il a d’être inférieur. Le diable sait cela : c’est par là qu’il le tient. Peter lui donne son o
1314 férieur. Le diable sait cela : c’est par là qu’il le tient. Peter lui donne son ombre contre une bourse magique, d’où il p
1315 er lui donne son ombre contre une bourse magique, d’ où il pourra tirer un or inépuisable. Désormais riche, mais privé d’om
1316 er un or inépuisable. Désormais riche, mais privé d’ ombre, il se croit le maître du monde. Point du tout : on se moque de
1317 Désormais riche, mais privé d’ombre, il se croit le maître du monde. Point du tout : on se moque de lui. Comblé, le voici
1318 t le maître du monde. Point du tout : on se moque de lui. Comblé, le voici plus qu’avant inadmissible. Le complexe d’infér
1319 onde. Point du tout : on se moque de lui. Comblé, le voici plus qu’avant inadmissible. Le complexe d’infériorité à peine d
1320 lui. Comblé, le voici plus qu’avant inadmissible. Le complexe d’infériorité à peine défait par la fortune subite, se renou
1321 le voici plus qu’avant inadmissible. Le complexe d’ infériorité à peine défait par la fortune subite, se renoue, cette foi
1322 ble. Le complexe d’infériorité à peine défait par la fortune subite, se renoue, cette fois-ci sans remède. Il ne tarde pas
1323 sans remède. Il ne tarde pas à tourner au délire de persécution. Tout effraye Peter et le moleste en mille manières. Les
1324 r au délire de persécution. Tout effraye Peter et le moleste en mille manières. Les jeux des enfants dans la rue, les vale
1325 ut effraye Peter et le moleste en mille manières. Les jeux des enfants dans la rue, les valets qui le servent, les femmes q
1326 este en mille manières. Les jeux des enfants dans la rue, les valets qui le servent, les femmes qu’il rencontre, surtout l
1327 mille manières. Les jeux des enfants dans la rue, les valets qui le servent, les femmes qu’il rencontre, surtout la lumière
1328 Les jeux des enfants dans la rue, les valets qui le servent, les femmes qu’il rencontre, surtout la lumière du jour, et m
1329 s enfants dans la rue, les valets qui le servent, les femmes qu’il rencontre, surtout la lumière du jour, et même la clarté
1330 i le servent, les femmes qu’il rencontre, surtout la lumière du jour, et même la clarté de la lune. Il recherche la solitu
1331 il rencontre, surtout la lumière du jour, et même la clarté de la lune. Il recherche la solitude pour y mener des réflexio
1332 re, surtout la lumière du jour, et même la clarté de la lune. Il recherche la solitude pour y mener des réflexions désespé
1333 surtout la lumière du jour, et même la clarté de la lune. Il recherche la solitude pour y mener des réflexions désespérée
1334 jour, et même la clarté de la lune. Il recherche la solitude pour y mener des réflexions désespérées. Souvent il éclate e
1335 ions désespérées. Souvent il éclate en sanglots à l’ idée du plus simple bonheur, de ce bonheur dont tous les autres semble
1336 late en sanglots à l’idée du plus simple bonheur, de ce bonheur dont tous les autres semblent détenir le secret, jalouseme
1337 e du plus simple bonheur, de ce bonheur dont tous les autres semblent détenir le secret, jalousement, méchamment, contre lu
1338 ce bonheur dont tous les autres semblent détenir le secret, jalousement, méchamment, contre lui. Je dis bien le secret, c
1339 jalousement, méchamment, contre lui. Je dis bien le secret, car c’en est un pour eux, comme toutes les choses trop nature
1340 le secret, car c’en est un pour eux, comme toutes les choses trop naturelles que l’on possède. Peter, lui, le connaît, mais
1341 eux, comme toutes les choses trop naturelles que l’ on possède. Peter, lui, le connaît, mais parce qu’il l’a vendu. (Ne co
1342 ses trop naturelles que l’on possède. Peter, lui, le connaît, mais parce qu’il l’a vendu. (Ne connaît-on que ce qui vient
1343 possède. Peter, lui, le connaît, mais parce qu’il l’ a vendu. (Ne connaît-on que ce qui vient à manquer ? Et perd-on ce que
1344 on que ce qui vient à manquer ? Et perd-on ce que l’ on connaît, comme Adam et Ève l’innocence ?) Schlemihl est donc le typ
1345 Et perd-on ce que l’on connaît, comme Adam et Ève l’ innocence ?) Schlemihl est donc le type classique de l’homme qui perd
1346 mme Adam et Ève l’innocence ?) Schlemihl est donc le type classique de l’homme qui perd le contact social. L’or même ne su
1347 innocence ?) Schlemihl est donc le type classique de l’homme qui perd le contact social. L’or même ne suffit pas à rétabli
1348 ocence ?) Schlemihl est donc le type classique de l’ homme qui perd le contact social. L’or même ne suffit pas à rétablir t
1349 hl est donc le type classique de l’homme qui perd le contact social. L’or même ne suffit pas à rétablir tous les contacts.
1350 classique de l’homme qui perd le contact social. L’ or même ne suffit pas à rétablir tous les contacts. Ou plutôt il les é
1351 t social. L’or même ne suffit pas à rétablir tous les contacts. Ou plutôt il les établit en apparence, mais, dirait-on, san
1352 it pas à rétablir tous les contacts. Ou plutôt il les établit en apparence, mais, dirait-on, sans réciprocité. La moindre é
1353 en apparence, mais, dirait-on, sans réciprocité. La moindre épreuve trahit cette fêlure : on aime Schlemihl pour tout ce
1354 pour tout ce qu’il a, qui n’est pas lui. Ce sont les femmes, bien entendu, qui le devinent. Quel est le rapport social le
1355 st pas lui. Ce sont les femmes, bien entendu, qui le devinent. Quel est le rapport social le plus réel ? Admettons que ce
1356 s femmes, bien entendu, qui le devinent. Quel est le rapport social le plus réel ? Admettons que ce soit le mariage, surto
1357 endu, qui le devinent. Quel est le rapport social le plus réel ? Admettons que ce soit le mariage, surtout pour ce philist
1358 pport social le plus réel ? Admettons que ce soit le mariage, surtout pour ce philistin-là. Toutes les ruses de Peter écho
1359 le mariage, surtout pour ce philistin-là. Toutes les ruses de Peter échouent devant cet obstacle dernier. Il a beau n’alle
1360 e, surtout pour ce philistin-là. Toutes les ruses de Peter échouent devant cet obstacle dernier. Il a beau n’aller que de
1361 evant cet obstacle dernier. Il a beau n’aller que de nuit aux rendez-vous avec la belle Mina. Le jour venu de signer le co
1362 l a beau n’aller que de nuit aux rendez-vous avec la belle Mina. Le jour venu de signer le contrat, lorsque son imposture
1363 r que de nuit aux rendez-vous avec la belle Mina. Le jour venu de signer le contrat, lorsque son imposture éclate au grand
1364 z-vous avec la belle Mina. Le jour venu de signer le contrat, lorsque son imposture éclate au grand soleil, Mina s’écrie :
1365 Mina s’écrie : « Oh ! mon pressentiment ! Oui, je le savais depuis longtemps, il n’a pas d’ombre ! » Que reste-t-il à un t
1366  ! Oui, je le savais depuis longtemps, il n’a pas d’ ombre ! » Que reste-t-il à un tel homme ? Le suicide ? Rien n’est plus
1367 a pas d’ombre ! » Que reste-t-il à un tel homme ? Le suicide ? Rien n’est plus loin de sa pensée. Sa vision du monde serai
1368 ensée. Sa vision du monde serait exactement celle d’ un philistin sympathique, d’un philistin sans exigences, et qui veut c
1369 rait exactement celle d’un philistin sympathique, d’ un philistin sans exigences, et qui veut croire à la vertu, s’il n’y a
1370 un philistin sans exigences, et qui veut croire à la vertu, s’il n’y avait, au centre de lui-même, cette absence. En tout
1371 veut croire à la vertu, s’il n’y avait, au centre de lui-même, cette absence. En tout pareil aux autres, sauf en ce je ne
1372 f en ce je ne sais quoi qui n’est rien et qui est l’ essentiel, notre philistin méconnu se voit chassé de la communauté des
1373 essentiel, notre philistin méconnu se voit chassé de la communauté des siens. Et par sa faute ! C’est là son amertume. Ici
1374 entiel, notre philistin méconnu se voit chassé de la communauté des siens. Et par sa faute ! C’est là son amertume. Ici in
1375 sa faute ! C’est là son amertume. Ici intervient l’ évasion. Il achète — par esprit d’économie — une paire de bottes usagé
1376 Ici intervient l’évasion. Il achète — par esprit d’ économie — une paire de bottes usagées. Mais voilà bien sa chance, ce
1377 on. Il achète — par esprit d’économie — une paire de bottes usagées. Mais voilà bien sa chance, ce sont des bottes de sept
1378 es. Mais voilà bien sa chance, ce sont des bottes de sept lieues ! Désormais il échappe à la vie, au voisinage et au dialo
1379 es bottes de sept lieues ! Désormais il échappe à la vie, au voisinage et au dialogue. Son existence réelle se confond ave
1380 alogue. Son existence réelle se confond avec tous les vagabondages qu’il imagine. Il peut même retrouver une espèce d’activ
1381 qu’il imagine. Il peut même retrouver une espèce d’ activité, purement descriptive il est vrai, solitaire, presque mécaniq
1382 presque mécanique : il dresse un vaste catalogue de toutes les plantes de la terre. C’est à cela qu’il s’occupe, en Théba
1383 écanique : il dresse un vaste catalogue de toutes les plantes de la terre. C’est à cela qu’il s’occupe, en Thébaïde, lorsqu
1384 l dresse un vaste catalogue de toutes les plantes de la terre. C’est à cela qu’il s’occupe, en Thébaïde, lorsque l’auteur
1385 resse un vaste catalogue de toutes les plantes de la terre. C’est à cela qu’il s’occupe, en Thébaïde, lorsque l’auteur et
1386 C’est à cela qu’il s’occupe, en Thébaïde, lorsque l’ auteur et le lecteur perdent sa trace. Complexe d’infériorité, délire
1387 qu’il s’occupe, en Thébaïde, lorsque l’auteur et le lecteur perdent sa trace. Complexe d’infériorité, délire de persécuti
1388 l’auteur et le lecteur perdent sa trace. Complexe d’ infériorité, délire de persécution, perte du contact social, sentiment
1389 perdent sa trace. Complexe d’infériorité, délire de persécution, perte du contact social, sentiment de culpabilité, besoi
1390 e persécution, perte du contact social, sentiment de culpabilité, besoin d’évasion, activité maniaque (ou universitaire ér
1391 contact social, sentiment de culpabilité, besoin d’ évasion, activité maniaque (ou universitaire érudite.) Nul doute n’est
1392 en. Il savait peut-être autre chose. Tentative d’ interprétation Je reproche pour ma part à la psychanalyse de flatte
1393 ve d’interprétation Je reproche pour ma part à la psychanalyse de flatter notre propension à localiser les symboles. Ca
1394 ion Je reproche pour ma part à la psychanalyse de flatter notre propension à localiser les symboles. Car, pour la vie s
1395 chanalyse de flatter notre propension à localiser les symboles. Car, pour la vie spirituelle, il n’est pas de lieux séparés
1396 re propension à localiser les symboles. Car, pour la vie spirituelle, il n’est pas de lieux séparés ; l’on peut toujours p
1397 boles. Car, pour la vie spirituelle, il n’est pas de lieux séparés ; l’on peut toujours passer de l’un à l’autre par quelq
1398 vie spirituelle, il n’est pas de lieux séparés ; l’ on peut toujours passer de l’un à l’autre par quelque ruse de la métam
1399 pas de lieux séparés ; l’on peut toujours passer de l’un à l’autre par quelque ruse de la métamorphose, qui est l’acte mê
1400 oujours passer de l’un à l’autre par quelque ruse de la métamorphose, qui est l’acte même de la vie. Et pourquoi dire, dès
1401 ours passer de l’un à l’autre par quelque ruse de la métamorphose, qui est l’acte même de la vie. Et pourquoi dire, dès lo
1402 utre par quelque ruse de la métamorphose, qui est l’ acte même de la vie. Et pourquoi dire, dès lors : ceci est cause de ce
1403 lque ruse de la métamorphose, qui est l’acte même de la vie. Et pourquoi dire, dès lors : ceci est cause de cela ? Quand l
1404 e ruse de la métamorphose, qui est l’acte même de la vie. Et pourquoi dire, dès lors : ceci est cause de cela ? Quand l’in
1405 vie. Et pourquoi dire, dès lors : ceci est cause de cela ? Quand l’inverse est au moins aussi probable ? Et quand rien ne
1406 i dire, dès lors : ceci est cause de cela ? Quand l’ inverse est au moins aussi probable ? Et quand rien ne dépend à coup s
1407 rien ne dépend à coup sûr que du tout ? Ceci dit, la psychanalyse peut nous donner des descriptions utiles. Je retiens don
1408 s donner des descriptions utiles. Je retiens donc de Freud cette constatation : « Celui qui, dans un domaine quelconque, e
1409 exuelle.3 » Nous venons de voir que Schlemihl est le type même de l’inadapté, — celui qui ne peut « trouver sa place au so
1410 ous venons de voir que Schlemihl est le type même de l’inadapté, — celui qui ne peut « trouver sa place au soleil », et qu
1411 venons de voir que Schlemihl est le type même de l’ inadapté, — celui qui ne peut « trouver sa place au soleil », et qui n
1412 ver sa place au soleil », et qui ne subsiste dans la compagnie de ses semblables que par un subterfuge toujours menacé. D’
1413 au soleil », et qui ne subsiste dans la compagnie de ses semblables que par un subterfuge toujours menacé. D’une incompati
1414 semblables que par un subterfuge toujours menacé. D’ une incompatibilité sociale aussi parfaite, nous pourrions déduire, se
1415 rration maximum. Pour confirmer notre soupçon sur la nature de cette aberration, il conviendrait de rappeler ceci : Peter
1416 ximum. Pour confirmer notre soupçon sur la nature de cette aberration, il conviendrait de rappeler ceci : Peter parvient à
1417 ur la nature de cette aberration, il conviendrait de rappeler ceci : Peter parvient à la cacher à tous sauf aux deux femme
1418 conviendrait de rappeler ceci : Peter parvient à la cacher à tous sauf aux deux femmes qu’il voudrait épouser. Mais n’all
1419 it épouser. Mais n’allons pas conclure trop vite. Les états d’âme d’un malade ou d’un fou diffèrent-ils essentiellement des
1420 . Mais n’allons pas conclure trop vite. Les états d’ âme d’un malade ou d’un fou diffèrent-ils essentiellement des états d’
1421 n’allons pas conclure trop vite. Les états d’âme d’ un malade ou d’un fou diffèrent-ils essentiellement des états d’âme d’
1422 onclure trop vite. Les états d’âme d’un malade ou d’ un fou diffèrent-ils essentiellement des états d’âme d’un homme sain ?
1423 d’un fou diffèrent-ils essentiellement des états d’ âme d’un homme sain ? Ne sont-ils pas plutôt de simples fixations d’ét
1424 fou diffèrent-ils essentiellement des états d’âme d’ un homme sain ? Ne sont-ils pas plutôt de simples fixations d’état qui
1425 ts d’âme d’un homme sain ? Ne sont-ils pas plutôt de simples fixations d’état qui, normalement, ne tarderaient pas à se mu
1426 ain ? Ne sont-ils pas plutôt de simples fixations d’ état qui, normalement, ne tarderaient pas à se muer en leur contraire 
1427 s à se muer en leur contraire ? Plus précisément, l’ état de Peter Schlemihl n’est-il pas comparable à celui d’un esprit ou
1428 muer en leur contraire ? Plus précisément, l’état de Peter Schlemihl n’est-il pas comparable à celui d’un esprit ou d’un c
1429 e Peter Schlemihl n’est-il pas comparable à celui d’ un esprit ou d’un corps sains après l’amour ? Durant quelques moments,
1430 hl n’est-il pas comparable à celui d’un esprit ou d’ un corps sains après l’amour ? Durant quelques moments, l’homme éprouv
1431 ble à celui d’un esprit ou d’un corps sains après l’ amour ? Durant quelques moments, l’homme éprouve une sensation de vide
1432 ps sains après l’amour ? Durant quelques moments, l’ homme éprouve une sensation de vide, de légèreté et en même temps de l
1433 t quelques moments, l’homme éprouve une sensation de vide, de légèreté et en même temps de lourdeur, comme s’il était un p
1434 s moments, l’homme éprouve une sensation de vide, de légèreté et en même temps de lourdeur, comme s’il était un peu en arr
1435 e sensation de vide, de légèreté et en même temps de lourdeur, comme s’il était un peu en arrière des choses, lent à démêl
1436 tait un peu en arrière des choses, lent à démêler le monde où il revient, et qui l’accable de présences bizarres, parfois
1437 es, lent à démêler le monde où il revient, et qui l’ accable de présences bizarres, parfois douces mais parfois hostiles. (
1438 démêler le monde où il revient, et qui l’accable de présences bizarres, parfois douces mais parfois hostiles. (Et cela pe
1439 . (Et cela peut-être comme une première influence de ce qu’on nommera chez un malade, folie de la persécution.) Il arrive
1440 fluence de ce qu’on nommera chez un malade, folie de la persécution.) Il arrive aussi que cet homme se sente trop lucide,
1441 ence de ce qu’on nommera chez un malade, folie de la persécution.) Il arrive aussi que cet homme se sente trop lucide, per
1442 ucide, perçant toutes choses à jour, et lui-même, d’ où l’impression d’être mal défendu contre les regards qu’il rencontre 
1443 , perçant toutes choses à jour, et lui-même, d’où l’ impression d’être mal défendu contre les regards qu’il rencontre ; tra
1444 tes choses à jour, et lui-même, d’où l’impression d’ être mal défendu contre les regards qu’il rencontre ; transparent, dir
1445 même, d’où l’impression d’être mal défendu contre les regards qu’il rencontre ; transparent, dirait-on, sans ombre ! Voilà
1446 Méridionaux, pourrions-nous ajouter, avec toutes les réserves qu’on voudra4, mais en nous souvenant de la question que nou
1447 es réserves qu’on voudra4, mais en nous souvenant de la question que nous posait l’origine germanique du mythe. Dès le dé
1448 réserves qu’on voudra4, mais en nous souvenant de la question que nous posait l’origine germanique du mythe. Dès le début
1449 en nous souvenant de la question que nous posait l’ origine germanique du mythe. Dès le début, j’avais pressenti qu’une f
1450 e nous posait l’origine germanique du mythe. Dès le début, j’avais pressenti qu’une fable à ce point célèbre chez un peup
1451 rimer qu’un fait humain élémentaire. J’étais déçu de le voir se réduire à quelque chose d’aussi précis, et que mille préju
1452 er qu’un fait humain élémentaire. J’étais déçu de le voir se réduire à quelque chose d’aussi précis, et que mille préjugés
1453 ’étais déçu de le voir se réduire à quelque chose d’ aussi précis, et que mille préjugés, français surtout, concourent à ri
1454 is surtout, concourent à ridiculiser. Un fragment de Paracelse lu par hasard à cette époque, vint heureusement me donner l
1455 asard à cette époque, vint heureusement me donner la clé d’une interprétation autrement riche et inquiétante. Je le tradui
1456 cette époque, vint heureusement me donner la clé d’ une interprétation autrement riche et inquiétante. Je le traduis litté
1457 interprétation autrement riche et inquiétante. Je le traduis littéralement : « On ne peut comparer la Liquor Vitae dans l’
1458 le traduis littéralement : « On ne peut comparer la Liquor Vitae dans l’homme à autre chose qu’à une ombre sur la paroi,
1459 ment : « On ne peut comparer la Liquor Vitae dans l’ homme à autre chose qu’à une ombre sur la paroi, laquelle (ombre) vien
1460 tae dans l’homme à autre chose qu’à une ombre sur la paroi, laquelle (ombre) vient de l’homme et se forme d’après lui : te
1461 une ombre sur la paroi, laquelle (ombre) vient de l’ homme et se forme d’après lui : telle est aussi la Liquor, qui est mic
1462 l’homme et se forme d’après lui : telle est aussi la Liquor, qui est microcosme, elle est l’ombre intérieure. » Une étude
1463 est aussi la Liquor, qui est microcosme, elle est l’ ombre intérieure. » Une étude plus poussée de Paracelse devait bientôt
1464 est l’ombre intérieure. » Une étude plus poussée de Paracelse devait bientôt m’apprendre, avec bien d’autres choses curie
1465 bien d’autres choses curieuses et profondes, que la portée de ce passage était en vérité beaucoup plus vaste que tout ce
1466 tres choses curieuses et profondes, que la portée de ce passage était en vérité beaucoup plus vaste que tout ce que permet
1467 té beaucoup plus vaste que tout ce que permettait d’ imaginer l’obtus physiologisme de ce siècle. La Liquor Vitae, selon Pa
1468 plus vaste que tout ce que permettait d’imaginer l’ obtus physiologisme de ce siècle. La Liquor Vitae, selon Paracelse, c’
1469 e que permettait d’imaginer l’obtus physiologisme de ce siècle. La Liquor Vitae, selon Paracelse, c’est en effet le princi
1470 it d’imaginer l’obtus physiologisme de ce siècle. La Liquor Vitae, selon Paracelse, c’est en effet le principe d’activité
1471 La Liquor Vitae, selon Paracelse, c’est en effet le principe d’activité vitale répandu dans tous nos organes. Elle figure
1472 itae, selon Paracelse, c’est en effet le principe d’ activité vitale répandu dans tous nos organes. Elle figure « le miroir
1473 tale répandu dans tous nos organes. Elle figure «  le miroir auquel la nature se regarde en nous ». Elle est ainsi l’agent
1474 tous nos organes. Elle figure « le miroir auquel la nature se regarde en nous ». Elle est ainsi l’agent microcosmique, la
1475 el la nature se regarde en nous ». Elle est ainsi l’ agent microcosmique, la puissance même de créativité dans tous les ord
1476 en nous ». Elle est ainsi l’agent microcosmique, la puissance même de créativité dans tous les ordres. Elle est « ce qu’i
1477 st ainsi l’agent microcosmique, la puissance même de créativité dans tous les ordres. Elle est « ce qu’il y a de plus nobl
1478 smique, la puissance même de créativité dans tous les ordres. Elle est « ce qu’il y a de plus noble dans le corps tout enti
1479 rdres. Elle est « ce qu’il y a de plus noble dans le corps tout entier et dans l’homme ». Je la rapproche alors de ce Selb
1480 a de plus noble dans le corps tout entier et dans l’ homme ». Je la rapproche alors de ce Selbst ou Soi-même dont parle Cha
1481 e dans le corps tout entier et dans l’homme ». Je la rapproche alors de ce Selbst ou Soi-même dont parle Chamisso à la fin
1482 t entier et dans l’homme ». Je la rapproche alors de ce Selbst ou Soi-même dont parle Chamisso à la fin de son conte. Voil
1483 rs de ce Selbst ou Soi-même dont parle Chamisso à la fin de son conte. Voilà qui peut enfin situer le vrai problème5. La c
1484 e Selbst ou Soi-même dont parle Chamisso à la fin de son conte. Voilà qui peut enfin situer le vrai problème5. La créativi
1485 la fin de son conte. Voilà qui peut enfin situer le vrai problème5. La créativité : c’est à quoi se ramène tout ce qui es
1486 e. Voilà qui peut enfin situer le vrai problème5. La créativité : c’est à quoi se ramène tout ce qui est vraiment grave da
1487 out ce qui est vraiment grave dans notre vie ; et la fameuse question sexuelle ne tire son importance démesurée que du seu
1488 ue du pouvoir créateur en général. Comme on peut le voir par l’examen de la pudeur, ne serait-ce point pour la raison qu’
1489 r créateur en général. Comme on peut le voir par l’ examen de la pudeur, ne serait-ce point pour la raison qu’en beaucoup
1490 r en général. Comme on peut le voir par l’examen de la pudeur, ne serait-ce point pour la raison qu’en beaucoup d’hommes
1491 n général. Comme on peut le voir par l’examen de la pudeur, ne serait-ce point pour la raison qu’en beaucoup d’hommes la
1492 ar l’examen de la pudeur, ne serait-ce point pour la raison qu’en beaucoup d’hommes la créativité paraît avoir son siège d
1493 ne serait-ce point pour la raison qu’en beaucoup d’ hommes la créativité paraît avoir son siège dans le seul sexe, que la
1494 t-ce point pour la raison qu’en beaucoup d’hommes la créativité paraît avoir son siège dans le seul sexe, que la pudeur s’
1495 ’hommes la créativité paraît avoir son siège dans le seul sexe, que la pudeur s’est localisée là ? Ne serait-ce point pour
1496 ité paraît avoir son siège dans le seul sexe, que la pudeur s’est localisée là ? Ne serait-ce point pour cette raison que
1497 sée là ? Ne serait-ce point pour cette raison que l’ homme cherche à le dissimuler comme quelque chose de sacré, et que les
1498 -ce point pour cette raison que l’homme cherche à le dissimuler comme quelque chose de sacré, et que les fds de Noé couvri
1499 homme cherche à le dissimuler comme quelque chose de sacré, et que les fds de Noé couvrirent la nudité de leur père ivre e
1500 e dissimuler comme quelque chose de sacré, et que les fds de Noé couvrirent la nudité de leur père ivre en marchant vers lu
1501 uler comme quelque chose de sacré, et que les fds de Noé couvrirent la nudité de leur père ivre en marchant vers lui à rec
1502 chose de sacré, et que les fds de Noé couvrirent la nudité de leur père ivre en marchant vers lui à reculons ? Mais chez
1503 sacré, et que les fds de Noé couvrirent la nudité de leur père ivre en marchant vers lui à reculons ? Mais chez l’homme qu
1504 ivre en marchant vers lui à reculons ? Mais chez l’ homme qui parvient à la conscience de sa mission spirituelle, le centr
1505 lui à reculons ? Mais chez l’homme qui parvient à la conscience de sa mission spirituelle, le centre de la créativité para
1506  ? Mais chez l’homme qui parvient à la conscience de sa mission spirituelle, le centre de la créativité paraît se déplacer
1507 rvient à la conscience de sa mission spirituelle, le centre de la créativité paraît se déplacer dans le cerveau ou dans le
1508 a conscience de sa mission spirituelle, le centre de la créativité paraît se déplacer dans le cerveau ou dans le cœur. La
1509 onscience de sa mission spirituelle, le centre de la créativité paraît se déplacer dans le cerveau ou dans le cœur. La pud
1510 e centre de la créativité paraît se déplacer dans le cerveau ou dans le cœur. La pudeur aussitôt affecte la pensée, les se
1511 tivité paraît se déplacer dans le cerveau ou dans le cœur. La pudeur aussitôt affecte la pensée, les sentiments. On parle
1512 raît se déplacer dans le cerveau ou dans le cœur. La pudeur aussitôt affecte la pensée, les sentiments. On parle « d’étala
1513 rveau ou dans le cœur. La pudeur aussitôt affecte la pensée, les sentiments. On parle « d’étalage impudique » lorsqu’un au
1514 ns le cœur. La pudeur aussitôt affecte la pensée, les sentiments. On parle « d’étalage impudique » lorsqu’un auteur exhibe
1515 tôt affecte la pensée, les sentiments. On parle «  d’ étalage impudique » lorsqu’un auteur exhibe une excessive sincérité da
1516 Il peut être, d’ailleurs, au sens courant du mot, le plus « pudibond » des bourgeois : un Amiel…) Cependant ces remarques
1517 ependant ces remarques n’expliquent pas tout. Que l’ on sache son secret le plus profond, le plus sacré, qui est le pouvoir
1518 n’expliquent pas tout. Que l’on sache son secret le plus profond, le plus sacré, qui est le pouvoir de création que l’on
1519 tout. Que l’on sache son secret le plus profond, le plus sacré, qui est le pouvoir de création que l’on possède, c’est na
1520 on secret le plus profond, le plus sacré, qui est le pouvoir de création que l’on possède, c’est naturel, mais non qu’on e
1521 e plus profond, le plus sacré, qui est le pouvoir de création que l’on possède, c’est naturel, mais non qu’on en ait honte
1522 le plus sacré, qui est le pouvoir de création que l’ on possède, c’est naturel, mais non qu’on en ait honte, semble-t-il. E
1523 is non qu’on en ait honte, semble-t-il. En vérité la mauvaise pudeur provient de ce que le corps et l’âme se distinguent,
1524 emble-t-il. En vérité la mauvaise pudeur provient de ce que le corps et l’âme se distinguent, et cessent d’être reflets l’
1525 . En vérité la mauvaise pudeur provient de ce que le corps et l’âme se distinguent, et cessent d’être reflets l’un de l’au
1526 la mauvaise pudeur provient de ce que le corps et l’ âme se distinguent, et cessent d’être reflets l’un de l’autre. Alors l
1527 que le corps et l’âme se distinguent, et cessent d’ être reflets l’un de l’autre. Alors le corps a honte de sa pensée, et
1528 me se distinguent, et cessent d’être reflets l’un de l’autre. Alors le corps a honte de sa pensée, et celle-ci des désirs
1529 et cessent d’être reflets l’un de l’autre. Alors le corps a honte de sa pensée, et celle-ci des désirs de son corps, comm
1530 e reflets l’un de l’autre. Alors le corps a honte de sa pensée, et celle-ci des désirs de son corps, comme d’un embrasseme
1531 orps a honte de sa pensée, et celle-ci des désirs de son corps, comme d’un embrassement sans amour ou d’un amour qui se re
1532 ensée, et celle-ci des désirs de son corps, comme d’ un embrassement sans amour ou d’un amour qui se refuse à l’étreinte. E
1533 son corps, comme d’un embrassement sans amour ou d’ un amour qui se refuse à l’étreinte. Et pourquoi la pudeur cesse-t-ell
1534 assement sans amour ou d’un amour qui se refuse à l’ étreinte. Et pourquoi la pudeur cesse-t-elle d’exister, normalement, q
1535 ’un amour qui se refuse à l’étreinte. Et pourquoi la pudeur cesse-t-elle d’exister, normalement, quand deux êtres s’aiment
1536 à l’étreinte. Et pourquoi la pudeur cesse-t-elle d’ exister, normalement, quand deux êtres s’aiment ? Parce que le sexe re
1537 ormalement, quand deux êtres s’aiment ? Parce que le sexe reprend alors sa « propriété » symbolique. (Ce qui est honteux,
1538 i m’est étranger.) Revenons alors à notre mythe : la transparence, c’est l’absence d’ombre, donc de secret. Or le secret «
1539 nons alors à notre mythe : la transparence, c’est l’ absence d’ombre, donc de secret. Or le secret « sacré » étant le lien
1540 à notre mythe : la transparence, c’est l’absence d’ ombre, donc de secret. Or le secret « sacré » étant le lien de la créa
1541  : la transparence, c’est l’absence d’ombre, donc de secret. Or le secret « sacré » étant le lien de la créativité de l’ho
1542 ence, c’est l’absence d’ombre, donc de secret. Or le secret « sacré » étant le lien de la créativité de l’homme, celui qui
1543 bre, donc de secret. Or le secret « sacré » étant le lien de la créativité de l’homme, celui qui a perdu son ombre se prom
1544 c de secret. Or le secret « sacré » étant le lien de la créativité de l’homme, celui qui a perdu son ombre se promène parm
1545 e secret. Or le secret « sacré » étant le lien de la créativité de l’homme, celui qui a perdu son ombre se promène parmi l
1546 e secret « sacré » étant le lien de la créativité de l’homme, celui qui a perdu son ombre se promène parmi les hommes avec
1547 ecret « sacré » étant le lien de la créativité de l’ homme, celui qui a perdu son ombre se promène parmi les hommes avec l’
1548 mme, celui qui a perdu son ombre se promène parmi les hommes avec l’angoisse de voir révélée au grand jour non son secret,
1549 perdu son ombre se promène parmi les hommes avec l’ angoisse de voir révélée au grand jour non son secret, mais justement
1550 ombre se promène parmi les hommes avec l’angoisse de voir révélée au grand jour non son secret, mais justement l’absence e
1551 élée au grand jour non son secret, mais justement l’ absence en lui de son secret : sa transparence. Spirituellement ou de
1552 r non son secret, mais justement l’absence en lui de son secret : sa transparence. Spirituellement ou de quelque autre sor
1553 son secret : sa transparence. Spirituellement ou de quelque autre sorte, il n’est plus un homme créateur. À l’inverse, la
1554 e autre sorte, il n’est plus un homme créateur. À l’ inverse, la chasteté (corporelle et spirituelle) rénove en l’homme son
1555 te, il n’est plus un homme créateur. À l’inverse, la chasteté (corporelle et spirituelle) rénove en l’homme son élan vers
1556 la chasteté (corporelle et spirituelle) rénove en l’ homme son élan vers le monde. Elle le porte au-devant de tout, comme u
1557 e et spirituelle) rénove en l’homme son élan vers le monde. Elle le porte au-devant de tout, comme un peu en avant de lui-
1558 e) rénove en l’homme son élan vers le monde. Elle le porte au-devant de tout, comme un peu en avant de lui-même, là où il
1559 e son élan vers le monde. Elle le porte au-devant de tout, comme un peu en avant de lui-même, là où il peut dominer sa vie
1560 vant de lui-même, là où il peut dominer sa vie et la construire avec tout son instinct à l’image d’une vision de l’esprit.
1561 sa vie et la construire avec tout son instinct à l’ image d’une vision de l’esprit. Le corps et l’âme chantent alors à l’u
1562 et la construire avec tout son instinct à l’image d’ une vision de l’esprit. Le corps et l’âme chantent alors à l’unisson.
1563 ire avec tout son instinct à l’image d’une vision de l’esprit. Le corps et l’âme chantent alors à l’unisson. L’esprit offe
1564 avec tout son instinct à l’image d’une vision de l’ esprit. Le corps et l’âme chantent alors à l’unisson. L’esprit offensi
1565 son instinct à l’image d’une vision de l’esprit. Le corps et l’âme chantent alors à l’unisson. L’esprit offensif et joyeu
1566 t à l’image d’une vision de l’esprit. Le corps et l’ âme chantent alors à l’unisson. L’esprit offensif et joyeux, le corps
1567 it. Le corps et l’âme chantent alors à l’unisson. L’ esprit offensif et joyeux, le corps qui se sent « plein dans sa peau »
1568 t alors à l’unisson. L’esprit offensif et joyeux, le corps qui se sent « plein dans sa peau » partagent les richesses du d
1569 orps qui se sent « plein dans sa peau » partagent les richesses du désir. Et l’homme a retrouvé son ombre. Suite et fin
1570 ns sa peau » partagent les richesses du désir. Et l’ homme a retrouvé son ombre. Suite et fin de la fable Peter Schl
1571 Et l’homme a retrouvé son ombre. Suite et fin de la fable Peter Schlemihl nous apparaît maintenant une émouvante e
1572 l’homme a retrouvé son ombre. Suite et fin de la fable Peter Schlemihl nous apparaît maintenant une émouvante et t
1573 ntenant une émouvante et très précise description de l’individu romantique, dans ce qu’il a de démissionnaire, d’impuissan
1574 nant une émouvante et très précise description de l’ individu romantique, dans ce qu’il a de démissionnaire, d’impuissant à
1575 ription de l’individu romantique, dans ce qu’il a de démissionnaire, d’impuissant à saisir le monde pour le former à son i
1576 du romantique, dans ce qu’il a de démissionnaire, d’ impuissant à saisir le monde pour le former à son image, et d’évasif d
1577 qu’il a de démissionnaire, d’impuissant à saisir le monde pour le former à son image, et d’évasif devant sa vocation : le
1578 missionnaire, d’impuissant à saisir le monde pour le former à son image, et d’évasif devant sa vocation : le mystère de l’
1579 à saisir le monde pour le former à son image, et d’ évasif devant sa vocation : le mystère de l’incarnation. Chamisso a do
1580 mer à son image, et d’évasif devant sa vocation : le mystère de l’incarnation. Chamisso a donné à son Peter tous les trait
1581 mage, et d’évasif devant sa vocation : le mystère de l’incarnation. Chamisso a donné à son Peter tous les traits physiques
1582 e, et d’évasif devant sa vocation : le mystère de l’ incarnation. Chamisso a donné à son Peter tous les traits physiques et
1583 l’incarnation. Chamisso a donné à son Peter tous les traits physiques et moraux de ce que l’on appellera plus tard le vagu
1584 é à son Peter tous les traits physiques et moraux de ce que l’on appellera plus tard le vague à l’âme, qui est aussi bien
1585 ter tous les traits physiques et moraux de ce que l’ on appellera plus tard le vague à l’âme, qui est aussi bien le vague a
1586 ques et moraux de ce que l’on appellera plus tard le vague à l’âme, qui est aussi bien le vague au corps. Le roman d’Hofma
1587 aux de ce que l’on appellera plus tard le vague à l’ âme, qui est aussi bien le vague au corps. Le roman d’Hofmannsthal — c
1588 ra plus tard le vague à l’âme, qui est aussi bien le vague au corps. Le roman d’Hofmannsthal — contre-épreuve — décrit le
1589 ue à l’âme, qui est aussi bien le vague au corps. Le roman d’Hofmannsthal — contre-épreuve — décrit le tourment d’une femm
1590 e, qui est aussi bien le vague au corps. Le roman d’ Hofmannsthal — contre-épreuve — décrit le tourment d’une femme stérile
1591 Le roman d’Hofmannsthal — contre-épreuve — décrit le tourment d’une femme stérile, l’impératrice qui a perdu son ombre et
1592 ofmannsthal — contre-épreuve — décrit le tourment d’ une femme stérile, l’impératrice qui a perdu son ombre et qui emprunte
1593 épreuve — décrit le tourment d’une femme stérile, l’ impératrice qui a perdu son ombre et qui emprunte celle d’une fille du
1594 trice qui a perdu son ombre et qui emprunte celle d’ une fille du peuple. Mais Andersen, comme on pouvait s’y attendre, fai
1595 rsen, comme on pouvait s’y attendre, fait dominer l’ aspect « spirituel » du mythe. Son conte de L’Ombre, c’est le symbole
1596 ominer l’aspect « spirituel » du mythe. Son conte de L’Ombre, c’est le symbole de la puissance de création qui vient à se
1597 ner l’aspect « spirituel » du mythe. Son conte de L’ Ombre, c’est le symbole de la puissance de création qui vient à se dét
1598 spirituel » du mythe. Son conte de L’Ombre, c’est le symbole de la puissance de création qui vient à se détacher de l’aute
1599 du mythe. Son conte de L’Ombre, c’est le symbole de la puissance de création qui vient à se détacher de l’auteur pour pre
1600 mythe. Son conte de L’Ombre, c’est le symbole de la puissance de création qui vient à se détacher de l’auteur pour prendr
1601 onte de L’Ombre, c’est le symbole de la puissance de création qui vient à se détacher de l’auteur pour prendre corps dans
1602 la puissance de création qui vient à se détacher de l’auteur pour prendre corps dans l’œuvre poétique. Et le poème ensuit
1603 puissance de création qui vient à se détacher de l’ auteur pour prendre corps dans l’œuvre poétique. Et le poème ensuite,
1604 à se détacher de l’auteur pour prendre corps dans l’ œuvre poétique. Et le poème ensuite, plus beau et plus vivant que l’in
1605 teur pour prendre corps dans l’œuvre poétique. Et le poème ensuite, plus beau et plus vivant que l’individu qui l’a conçu,
1606 Et le poème ensuite, plus beau et plus vivant que l’ individu qui l’a conçu, reviendra s’asservir le poète… C’est une des g
1607 uite, plus beau et plus vivant que l’individu qui l’ a conçu, reviendra s’asservir le poète… C’est une des gloires du roman
1608 ue l’individu qui l’a conçu, reviendra s’asservir le poète… C’est une des gloires du romantisme allemand que d’avoir su él
1609 C’est une des gloires du romantisme allemand que d’ avoir su élever les faiblesses de l’homme, et quelques-unes de ses plu
1610 ires du romantisme allemand que d’avoir su élever les faiblesses de l’homme, et quelques-unes de ses plus folles illusions,
1611 sme allemand que d’avoir su élever les faiblesses de l’homme, et quelques-unes de ses plus folles illusions, à la hauteur
1612 allemand que d’avoir su élever les faiblesses de l’ homme, et quelques-unes de ses plus folles illusions, à la hauteur du
1613 lever les faiblesses de l’homme, et quelques-unes de ses plus folles illusions, à la hauteur du mythe, ou de la Fable, plu
1614 et quelques-unes de ses plus folles illusions, à la hauteur du mythe, ou de la Fable, plus profondément vrais que la vie
1615 plus folles illusions, à la hauteur du mythe, ou de la Fable, plus profondément vrais que la vie (plus riches d’enseignem
1616 us folles illusions, à la hauteur du mythe, ou de la Fable, plus profondément vrais que la vie (plus riches d’enseignement
1617 ythe, ou de la Fable, plus profondément vrais que la vie (plus riches d’enseignements concrets, et d’invites à la métamorp
1618 , plus profondément vrais que la vie (plus riches d’ enseignements concrets, et d’invites à la métamorphose). Mettre en for
1619 la vie (plus riches d’enseignements concrets, et d’ invites à la métamorphose). Mettre en forme ce qui nous défait, c’est
1620 s riches d’enseignements concrets, et d’invites à la métamorphose). Mettre en forme ce qui nous défait, c’est le paradoxe
1621 phose). Mettre en forme ce qui nous défait, c’est le paradoxe génial, l’audace comme malgré soi recréatrice d’un Chamisso.
1622 rme ce qui nous défait, c’est le paradoxe génial, l’ audace comme malgré soi recréatrice d’un Chamisso. Les historiens de l
1623 oxe génial, l’audace comme malgré soi recréatrice d’ un Chamisso. Les historiens de la littérature devraient se garder d’af
1624 udace comme malgré soi recréatrice d’un Chamisso. Les historiens de la littérature devraient se garder d’affadir une telle
1625 gré soi recréatrice d’un Chamisso. Les historiens de la littérature devraient se garder d’affadir une telle œuvre, n’y adm
1626 soi recréatrice d’un Chamisso. Les historiens de la littérature devraient se garder d’affadir une telle œuvre, n’y admira
1627 historiens de la littérature devraient se garder d’ affadir une telle œuvre, n’y admirant à leur coutume qu’une fantaisie
1628 rant à leur coutume qu’une fantaisie « gratuite » de l’imagination. Nul doute que l’art de Chamisso ne « signifie » et ne
1629 t à leur coutume qu’une fantaisie « gratuite » de l’ imagination. Nul doute que l’art de Chamisso ne « signifie » et ne soi
1630 isie « gratuite » de l’imagination. Nul doute que l’ art de Chamisso ne « signifie » et ne soit au sens propre un grand art
1631  gratuite » de l’imagination. Nul doute que l’art de Chamisso ne « signifie » et ne soit au sens propre un grand art, tout
1632 it au sens propre un grand art, tout effort digne de ce nom étant d’abord une mise en ordre, un sens donné… C’est par là q
1633 sens donné… C’est par là que Chamisso s’est sauvé de lui-même : s’il a fait Schlemihl, comme on sait, en grande partie à s
1634 son image, il en diffère toutefois par ceci qu’il l’ a fait, témoignant d’un pouvoir d’invention dont la nouveauté reste en
1635 ère toutefois par ceci qu’il l’a fait, témoignant d’ un pouvoir d’invention dont la nouveauté reste entière. Et j’y songe :
1636 par ceci qu’il l’a fait, témoignant d’un pouvoir d’ invention dont la nouveauté reste entière. Et j’y songe : ce Schlemihl
1637 ’a fait, témoignant d’un pouvoir d’invention dont la nouveauté reste entière. Et j’y songe : ce Schlemihl éternel, ce symb
1638 onge : ce Schlemihl éternel, ce symbole en bottes de sept lieues qui traverse encore notre vie, n’est-ce pas l’ombre de Ch
1639 ieues qui traverse encore notre vie, n’est-ce pas l’ ombre de Chamisso ? Une ombre qui a perdu son homme, cette fois, mais
1640 i traverse encore notre vie, n’est-ce pas l’ombre de Chamisso ? Une ombre qui a perdu son homme, cette fois, mais non pas
1641 te fois, mais non pas ses charmes profonds. C’est le siècle présent qui n’a plus d’ombre : il ne sait même plus écrire sa
1642 es profonds. C’est le siècle présent qui n’a plus d’ ombre : il ne sait même plus écrire sa Fable, il n’en veut plus, il ve
1643 us, il veut du vraisemblable… Il est retombé dans le roman insignifiant.6 3. Trois Essais sur la Théorie de la Sexua
1644 le roman insignifiant.6 3. Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité. La définition de normal est donc ici : adapt
1645 signifiant.6 3. Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité. La définition de normal est donc ici : adapté au milieu
1646 nifiant.6 3. Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité. La définition de normal est donc ici : adapté au milieu. V
1647 3. Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité. La définition de normal est donc ici : adapté au milieu. Vérité d’expéri
1648 ais sur la Théorie de la Sexualité. La définition de normal est donc ici : adapté au milieu. Vérité d’expérience, nous dit
1649 de normal est donc ici : adapté au milieu. Vérité d’ expérience, nous dit Freud, et à ce titre elle a sa valeur. Mais qui n
1650 leur. Mais qui ne voit ce que pourraient en tirer les conformismes « totalitaires », si l’on faisait une règle de cette con
1651 nt en tirer les conformismes « totalitaires », si l’ on faisait une règle de cette constatation. On ne doit accepter une vé
1652 ismes « totalitaires », si l’on faisait une règle de cette constatation. On ne doit accepter une vérité de ce genre qu’en
1653 ette constatation. On ne doit accepter une vérité de ce genre qu’en insistant sur son contraire : « l’anormal » peut être
1654 de ce genre qu’en insistant sur son contraire : «  l’ anormal » peut être créateur d’un nouveau type de rapports sociaux, c’
1655 son contraire : « l’anormal » peut être créateur d’ un nouveau type de rapports sociaux, c’est-à-dire d’une nouvelle norma
1656  l’anormal » peut être créateur d’un nouveau type de rapports sociaux, c’est-à-dire d’une nouvelle normalité. 4. Dans le
1657 un nouveau type de rapports sociaux, c’est-à-dire d’ une nouvelle normalité. 4. Dans le conte intitulé L’Ombre, Andersen
1658 c’est-à-dire d’une nouvelle normalité. 4. Dans le conte intitulé L’Ombre, Andersen raconte comment un philosophe « vena
1659 e nouvelle normalité. 4. Dans le conte intitulé L’ Ombre, Andersen raconte comment un philosophe « venant des froides rég
1660 à force de rêver à une jeune femme qu’il aperçoit de sa fenêtre. « Mais dans ces climats chauds, dit Andersen, les choses
1661 re. « Mais dans ces climats chauds, dit Andersen, les choses croissent très vite ; et après qu’une semaine eut passé, il vi
1662 , à sa grande joie, qu’une nouvelle ombre partant de ses pieds commençait à croître lorsqu’il se promenait dans le soleil.
1663 commençait à croître lorsqu’il se promenait dans le soleil. » Ici donc, pas de fixation morbide, comme dans Schlemihl. Au
1664 u’il se promenait dans le soleil. » Ici donc, pas de fixation morbide, comme dans Schlemihl. Aussi bien le diable n’est-il
1665 ixation morbide, comme dans Schlemihl. Aussi bien le diable n’est-il pas à l’origine de l’affaire, cette fois. 5. Selon P
1666 ns Schlemihl. Aussi bien le diable n’est-il pas à l’ origine de l’affaire, cette fois. 5. Selon Paracelse, la semence se d
1667 hl. Aussi bien le diable n’est-il pas à l’origine de l’affaire, cette fois. 5. Selon Paracelse, la semence se distingue d
1668 Aussi bien le diable n’est-il pas à l’origine de l’ affaire, cette fois. 5. Selon Paracelse, la semence se distingue de l
1669 ne de l’affaire, cette fois. 5. Selon Paracelse, la semence se distingue de la Liquor vitae « comme l’écume d’une soupe »
1670 ois. 5. Selon Paracelse, la semence se distingue de la Liquor vitae « comme l’écume d’une soupe ». La créativité se purif
1671 . 5. Selon Paracelse, la semence se distingue de la Liquor vitae « comme l’écume d’une soupe ». La créativité se purifie
1672 a semence se distingue de la Liquor vitae « comme l’ écume d’une soupe ». La créativité se purifie en l’écartant. Il paraît
1673 e se distingue de la Liquor vitae « comme l’écume d’ une soupe ». La créativité se purifie en l’écartant. Il paraît donc qu
1674 de la Liquor vitae « comme l’écume d’une soupe ». La créativité se purifie en l’écartant. Il paraît donc que le freudisme
1675 ’écume d’une soupe ». La créativité se purifie en l’ écartant. Il paraît donc que le freudisme ne s’occupe que de l’écume d
1676 vité se purifie en l’écartant. Il paraît donc que le freudisme ne s’occupe que de l’écume d’une soupe ? Ou bien l’appelle-
1677 . Il paraît donc que le freudisme ne s’occupe que de l’écume d’une soupe ? Ou bien l’appelle-t-il libido ? 6. Cette petit
1678 l paraît donc que le freudisme ne s’occupe que de l’ écume d’une soupe ? Ou bien l’appelle-t-il libido ? 6. Cette petite é
1679 donc que le freudisme ne s’occupe que de l’écume d’ une soupe ? Ou bien l’appelle-t-il libido ? 6. Cette petite étude éta
1680 ne s’occupe que de l’écume d’une soupe ? Ou bien l’ appelle-t-il libido ? 6. Cette petite étude était écrite depuis un an
1681 ait écrite depuis un an lorsque je découvris dans les Cahiers de Barrès (tome VIII, p. 86) deux lettres d’un petit-neveu de
1682 epuis un an lorsque je découvris dans les Cahiers de Barrès (tome VIII, p. 86) deux lettres d’un petit-neveu de Chamisso q
1683 Cahiers de Barrès (tome VIII, p. 86) deux lettres d’ un petit-neveu de Chamisso qui paraissait infirmer par avance mon inte
1684 (tome VIII, p. 86) deux lettres d’un petit-neveu de Chamisso qui paraissait infirmer par avance mon interprétation. Leur
1685 l, Chamisso « laisse deviner sa destinée tragique d’ homme incomplet et sans patrie ». Voici quelques souvenirs curieux sur
1686 ns patrie ». Voici quelques souvenirs curieux sur le grand-oncle : « C’était, paraît-il, un paquet de nerfs, impressionnab
1687 le grand-oncle : « C’était, paraît-il, un paquet de nerfs, impressionnable à l’excès, avec un fond de tristesse en quelqu
1688 paraît-il, un paquet de nerfs, impressionnable à l’ excès, avec un fond de tristesse en quelque sorte permanent, une déses
1689 de nerfs, impressionnable à l’excès, avec un fond de tristesse en quelque sorte permanent, une désespérance perpétuelle. P
1690 inspiré. Un état d’âme, dirions-nous aujourd’hui. Le qualificatif « d’homme ayant perdu son ombre » fut trouvé par M. de R
1691 ’âme, dirions-nous aujourd’hui. Le qualificatif «  d’ homme ayant perdu son ombre » fut trouvé par M. de Rubulles qui, le vo
1692 du son ombre » fut trouvé par M. de Rubulles qui, le voyant dans un de ses noirs habituels, lui dit en riant qu’il ressemb
1693 trouvé par M. de Rubulles qui, le voyant dans un de ses noirs habituels, lui dit en riant qu’il ressemblait à un chevalie
1694 ressemblait à un chevalier ayant tout perdu, même l’ ombre de lui-même. Le mot le frappa et le retint. » — Outre que cette
1695 ait à un chevalier ayant tout perdu, même l’ombre de lui-même. Le mot le frappa et le retint. » — Outre que cette interpré
1696 alier ayant tout perdu, même l’ombre de lui-même. Le mot le frappa et le retint. » — Outre que cette interprétation ration
1697 yant tout perdu, même l’ombre de lui-même. Le mot le frappa et le retint. » — Outre que cette interprétation rationaliste
1698 du, même l’ombre de lui-même. Le mot le frappa et le retint. » — Outre que cette interprétation rationaliste (non toute ab
1699 ique aucune particularité du conte, il est permis de penser que « l’état d’âme » de Chamisso a joué dans cette affaire un
1700 icularité du conte, il est permis de penser que «  l’ état d’âme » de Chamisso a joué dans cette affaire un rôle plus décisi
1701 nte, il est permis de penser que « l’état d’âme » de Chamisso a joué dans cette affaire un rôle plus décisif que « l’à peu
1702 oué dans cette affaire un rôle plus décisif que «  l’ à peu près » du gentilhomme.
8 1947, Doctrine fabuleuse. Angérone
1703 Angérone En pleine polémique avec le mystère, il arrive à certains de s’oublier jusqu’à donner de l’amour
1704 e polémique avec le mystère, il arrive à certains de s’oublier jusqu’à donner de l’amour une ou plusieurs définitions. Ah 
1705 il arrive à certains de s’oublier jusqu’à donner de l’amour une ou plusieurs définitions. Ah ! puissions-nous aimer l’amo
1706 arrive à certains de s’oublier jusqu’à donner de l’ amour une ou plusieurs définitions. Ah ! puissions-nous aimer l’amour
1707 plusieurs définitions. Ah ! puissions-nous aimer l’ amour assez pour ne jamais avoir recours à ces remèdes, car définir l’
1708 e jamais avoir recours à ces remèdes, car définir l’ amour ce n’est point le connaître, mais limiter sa part dans notre vie
1709 à ces remèdes, car définir l’amour ce n’est point le connaître, mais limiter sa part dans notre vie, et nul amour ne peut
1710 rice anxieuse. Mais il est une manière imaginable de parler de l’amour sans malice : c’est de former quelques rythmes de p
1711 use. Mais il est une manière imaginable de parler de l’amour sans malice : c’est de former quelques rythmes de phrases où
1712 . Mais il est une manière imaginable de parler de l’ amour sans malice : c’est de former quelques rythmes de phrases où l’i
1713 aginable de parler de l’amour sans malice : c’est de former quelques rythmes de phrases où l’indicible jette par moments u
1714 ur sans malice : c’est de former quelques rythmes de phrases où l’indicible jette par moments une espèce d’émotion ou de g
1715  : c’est de former quelques rythmes de phrases où l’ indicible jette par moments une espèce d’émotion ou de gêne, non qu’il
1716 rases où l’indicible jette par moments une espèce d’ émotion ou de gêne, non qu’il soit dit ni même décrit par allusions ou
1717 dicible jette par moments une espèce d’émotion ou de gêne, non qu’il soit dit ni même décrit par allusions ou par symboles
1718 souveraine est annoncée par certain frémissement de l’assemblée des mots qui font la cour : le Roi s’approche. Toute éloq
1719 uveraine est annoncée par certain frémissement de l’ assemblée des mots qui font la cour : le Roi s’approche. Toute éloquen
1720 ain frémissement de l’assemblée des mots qui font la cour : le Roi s’approche. Toute éloquence est amoureuse, excitée par
1721 sement de l’assemblée des mots qui font la cour : le Roi s’approche. Toute éloquence est amoureuse, excitée par l’amour qu
1722 roche. Toute éloquence est amoureuse, excitée par l’ amour qui la rend fleurissante. Mais l’amour même est chose du silence
1723 éloquence est amoureuse, excitée par l’amour qui la rend fleurissante. Mais l’amour même est chose du silence. Cela dont
1724 xcitée par l’amour qui la rend fleurissante. Mais l’ amour même est chose du silence. Cela dont je ne puis parler sans l’of
1725 hose du silence. Cela dont je ne puis parler sans l’ offenser dans sa grandeur, c’est ce qui m’enflamme à parler. Rien ne p
1726 ce qui m’enflamme à parler. Rien ne peut être dit de l’amour même, mais rien non plus n’est dit que par l’amour, si toutef
1727 qui m’enflamme à parler. Rien ne peut être dit de l’ amour même, mais rien non plus n’est dit que par l’amour, si toutefois
1728 ’amour même, mais rien non plus n’est dit que par l’ amour, si toutefois quelque chose est vraiment dite. La Fable nous app
1729 ur, si toutefois quelque chose est vraiment dite. La Fable nous apprend à sa manière que l’amour est le lieu d’un mutisme
1730 ment dite. La Fable nous apprend à sa manière que l’ amour est le lieu d’un mutisme sacré. Angérone, déesse du Silence : on
1731 a Fable nous apprend à sa manière que l’amour est le lieu d’un mutisme sacré. Angérone, déesse du Silence : on croit qu’el
1732 nous apprend à sa manière que l’amour est le lieu d’ un mutisme sacré. Angérone, déesse du Silence : on croit qu’elle avait
1733 u Silence : on croit qu’elle avait sa statue dans le temple de la Volupté. Et certains pensent qu’elle est la même que la
1734 : on croit qu’elle avait sa statue dans le temple de la Volupté. Et certains pensent qu’elle est la même que la déesse Vol
1735 n croit qu’elle avait sa statue dans le temple de la Volupté. Et certains pensent qu’elle est la même que la déesse Volupi
1736 le de la Volupté. Et certains pensent qu’elle est la même que la déesse Volupie. Promenons-nous aux alentours de ce colloq
1737 upté. Et certains pensent qu’elle est la même que la déesse Volupie. Promenons-nous aux alentours de ce colloque. La Volup
1738 e la déesse Volupie. Promenons-nous aux alentours de ce colloque. La Volupté n’est pas le plaisir même, mais l’imagination
1739 pie. Promenons-nous aux alentours de ce colloque. La Volupté n’est pas le plaisir même, mais l’imagination active du désir
1740 ux alentours de ce colloque. La Volupté n’est pas le plaisir même, mais l’imagination active du désir qui lentement s’appr
1741 loque. La Volupté n’est pas le plaisir même, mais l’ imagination active du désir qui lentement s’approche de son terme. Qua
1742 gination active du désir qui lentement s’approche de son terme. Quand le désir s’empare d’un homme, il arrive qu’il le ren
1743 ésir qui lentement s’approche de son terme. Quand le désir s’empare d’un homme, il arrive qu’il le rende muet. Il arrive m
1744 s’approche de son terme. Quand le désir s’empare d’ un homme, il arrive qu’il le rende muet. Il arrive même que le désir s
1745 and le désir s’empare d’un homme, il arrive qu’il le rende muet. Il arrive même que le désir se manifeste tout d’abord par
1746 il arrive qu’il le rende muet. Il arrive même que le désir se manifeste tout d’abord par ce mutisme. À tel point que l’hom
1747 este tout d’abord par ce mutisme. À tel point que l’ homme ne retrouvera l’usage de la parole qu’avec le « terme » où l’esp
1748 ce mutisme. À tel point que l’homme ne retrouvera l’ usage de la parole qu’avec le « terme » où l’esprit se libère. La volu
1749 me. À tel point que l’homme ne retrouvera l’usage de la parole qu’avec le « terme » où l’esprit se libère. La volupté sera
1750 À tel point que l’homme ne retrouvera l’usage de la parole qu’avec le « terme » où l’esprit se libère. La volupté serait
1751 ’homme ne retrouvera l’usage de la parole qu’avec le « terme » où l’esprit se libère. La volupté serait un phénomène analo
1752 vera l’usage de la parole qu’avec le « terme » où l’ esprit se libère. La volupté serait un phénomène analogue à celui de l
1753 arole qu’avec le « terme » où l’esprit se libère. La volupté serait un phénomène analogue à celui de l’hypnose : un état d
1754 . La volupté serait un phénomène analogue à celui de l’hypnose : un état de l’âme ou de l’esprit rétrécissant le champ des
1755 a volupté serait un phénomène analogue à celui de l’ hypnose : un état de l’âme ou de l’esprit rétrécissant le champ des fa
1756 phénomène analogue à celui de l’hypnose : un état de l’âme ou de l’esprit rétrécissant le champ des facultés vers un objet
1757 nomène analogue à celui de l’hypnose : un état de l’ âme ou de l’esprit rétrécissant le champ des facultés vers un objet un
1758 alogue à celui de l’hypnose : un état de l’âme ou de l’esprit rétrécissant le champ des facultés vers un objet unique et d
1759 gue à celui de l’hypnose : un état de l’âme ou de l’ esprit rétrécissant le champ des facultés vers un objet unique et dans
1760 se : un état de l’âme ou de l’esprit rétrécissant le champ des facultés vers un objet unique et dans une seule pensée — l’
1761 s vers un objet unique et dans une seule pensée —  l’ identification, par la conquête chez l’un, par l’abandon chez l’autre.
1762 et dans une seule pensée — l’identification, par la conquête chez l’un, par l’abandon chez l’autre. Que cette hypnose soi
1763  l’identification, par la conquête chez l’un, par l’ abandon chez l’autre. Que cette hypnose soit en quelque mesure — celle
1764 Que cette hypnose soit en quelque mesure — celle de l’esprit — indépendante de l’instinct, c’est ce qu’induisent à suppos
1765 e cette hypnose soit en quelque mesure — celle de l’ esprit — indépendante de l’instinct, c’est ce qu’induisent à supposer
1766 quelque mesure — celle de l’esprit — indépendante de l’instinct, c’est ce qu’induisent à supposer les deux observations su
1767 lque mesure — celle de l’esprit — indépendante de l’ instinct, c’est ce qu’induisent à supposer les deux observations suiva
1768 e de l’instinct, c’est ce qu’induisent à supposer les deux observations suivantes : l’extrême concentration de l’attention
1769 sent à supposer les deux observations suivantes : l’ extrême concentration de l’attention sur un objet non corporel, œuvre
1770 observations suivantes : l’extrême concentration de l’attention sur un objet non corporel, œuvre d’art ou pensée d’un ord
1771 servations suivantes : l’extrême concentration de l’ attention sur un objet non corporel, œuvre d’art ou pensée d’un ordre
1772 sur un objet non corporel, œuvre d’art ou pensée d’ un ordre difficile, peut échouer comme par un court-circuit dans le pl
1773 ile, peut échouer comme par un court-circuit dans le plaisir ; tandis qu’un débauché vulgaire gémit d’avoir perdu la volup
1774 le plaisir ; tandis qu’un débauché vulgaire gémit d’ avoir perdu la volupté. L’homme du désir : il ne peut aimer qu’indéfin
1775 andis qu’un débauché vulgaire gémit d’avoir perdu la volupté. L’homme du désir : il ne peut aimer qu’indéfiniment. Il n’ai
1776 débauché vulgaire gémit d’avoir perdu la volupté. L’ homme du désir : il ne peut aimer qu’indéfiniment. Il n’aime que cela 
1777 yeux. (Certaines heures, soirs, aubes, passages.) L’ ivresse naissante des amants, c’est le silence qui s’établit entre eux
1778 passages.) L’ivresse naissante des amants, c’est le silence qui s’établit entre eux. L’approche des yeux, dès qu’ils ont
1779 amants, c’est le silence qui s’établit entre eux. L’ approche des yeux, dès qu’ils ont accepté tout le regard de l’autre :
1780 L’approche des yeux, dès qu’ils ont accepté tout le regard de l’autre : sentiment comparable au vertige. Le jugement peut
1781 e des yeux, dès qu’ils ont accepté tout le regard de l’autre : sentiment comparable au vertige. Le jugement peut rester li
1782 ard de l’autre : sentiment comparable au vertige. Le jugement peut rester libre, mais il semble que l’âme s’extériorise et
1783 Le jugement peut rester libre, mais il semble que l’ âme s’extériorise et tombe sans fin dans le regard unique. Durant cert
1784 le que l’âme s’extériorise et tombe sans fin dans le regard unique. Durant certaines secondes, elle dépasse le temps, s’ap
1785 d unique. Durant certaines secondes, elle dépasse le temps, s’approche des bords d’une immobilité sans fond où elle se pen
1786 ndes, elle dépasse le temps, s’approche des bords d’ une immobilité sans fond où elle se penche… Maintenant un seul œil est
1787 urs lentement mouvantes, un seul œil par où toute l’ âme regarde et supplie avec une impérieuse tendresse. De plus près enc
1788 ec une impérieuse tendresse. De plus près encore, l’ œil vient à perdre toute expression, regard absolu de l’angoisse. Si l
1789 il vient à perdre toute expression, regard absolu de l’angoisse. Si l’un s’écarte à ce moment, les voici vacillants comme
1790 vient à perdre toute expression, regard absolu de l’ angoisse. Si l’un s’écarte à ce moment, les voici vacillants comme hor
1791 solu de l’angoisse. Si l’un s’écarte à ce moment, les voici vacillants comme hors d’eux-mêmes. Alors il lui saisit la tête
1792 arte à ce moment, les voici vacillants comme hors d’ eux-mêmes. Alors il lui saisit la tête entre ses bras, et la contemple
1793 lants comme hors d’eux-mêmes. Alors il lui saisit la tête entre ses bras, et la contemple. Et il la nomme dans sa pensée,
1794 s. Alors il lui saisit la tête entre ses bras, et la contemple. Et il la nomme dans sa pensée, comme s’il doutait… Adolesc
1795 it la tête entre ses bras, et la contemple. Et il la nomme dans sa pensée, comme s’il doutait… Adolescence ! Le charme du
1796 dans sa pensée, comme s’il doutait… Adolescence ! Le charme du désir est celui du silence : il éloigne sans fin le terme.
1797 désir est celui du silence : il éloigne sans fin le terme. Tu n’entends que ce qui s’interrompt. Tu ne sais rien que tu n
1798 u ne sais rien que tu ne perdes. Car ce n’est pas le savoir que tu veux, mais la divine connaissance du présent. Or cette
1799 des. Car ce n’est pas le savoir que tu veux, mais la divine connaissance du présent. Or cette connaissance est interdite.
1800 nt. Or cette connaissance est interdite. Et c’est l’ approche du viol de l’interdit qui impose aux amants leur silence, fas
1801 ssance est interdite. Et c’est l’approche du viol de l’interdit qui impose aux amants leur silence, fascination de l’horre
1802 nce est interdite. Et c’est l’approche du viol de l’ interdit qui impose aux amants leur silence, fascination de l’horreur
1803 t qui impose aux amants leur silence, fascination de l’horreur sacrée, attirance de l’effroi mortel. Dans le silence du d
1804 ui impose aux amants leur silence, fascination de l’ horreur sacrée, attirance de l’effroi mortel. Dans le silence du dési
1805 lence, fascination de l’horreur sacrée, attirance de l’effroi mortel. Dans le silence du désir, la possession a fait une
1806 ce, fascination de l’horreur sacrée, attirance de l’ effroi mortel. Dans le silence du désir, la possession a fait une bru
1807 rreur sacrée, attirance de l’effroi mortel. Dans le silence du désir, la possession a fait une brusque rumeur de vagues a
1808 ce de l’effroi mortel. Dans le silence du désir, la possession a fait une brusque rumeur de vagues affrontées et hostiles
1809 du désir, la possession a fait une brusque rumeur de vagues affrontées et hostiles. Maintenant, l’onde lisse et basse d’un
1810 eur de vagues affrontées et hostiles. Maintenant, l’ onde lisse et basse d’un temps nouveau nous environne. Ceux qui n’aime
1811 es et hostiles. Maintenant, l’onde lisse et basse d’ un temps nouveau nous environne. Ceux qui n’aiment point la femme qu’i
1812 s nouveau nous environne. Ceux qui n’aiment point la femme qu’ils viennent de posséder, leur silence meurt à cette minute
1813 nt, bavardent. Tristesse platonicienne C’est dans l’ accomplissement du plus violent amour qu’il nous est accordé de concev
1814 ment du plus violent amour qu’il nous est accordé de concevoir un absolu, mais sous la forme de l’inaccessible. Atteintes
1815 ous est accordé de concevoir un absolu, mais sous la forme de l’inaccessible. Atteintes enfin les limites de la puissance
1816 ccordé de concevoir un absolu, mais sous la forme de l’inaccessible. Atteintes enfin les limites de la puissance du désir,
1817 rdé de concevoir un absolu, mais sous la forme de l’ inaccessible. Atteintes enfin les limites de la puissance du désir, su
1818 sous la forme de l’inaccessible. Atteintes enfin les limites de la puissance du désir, sur la solitude égarée du couple, É
1819 me de l’inaccessible. Atteintes enfin les limites de la puissance du désir, sur la solitude égarée du couple, Éros pose en
1820 de l’inaccessible. Atteintes enfin les limites de la puissance du désir, sur la solitude égarée du couple, Éros pose en co
1821 s enfin les limites de la puissance du désir, sur la solitude égarée du couple, Éros pose en couronne un désespoir glacial
1822 ne un désespoir glacial : vous n’irez pas au-delà de votre union. Ô silence des astres ! Fondues nos âmes ? Deux corps s’e
1823 âmes ? Deux corps s’endorment dans leur paix, et l’ être enfin comblé ne sait plus où se prendre. Il se ramène en soi, se
1824 ne en soi, se divise en ses ombres. Ainsi passent les heures d’avant l’aube, dans le dépaysement de l’âme et les métamorpho
1825 se divise en ses ombres. Ainsi passent les heures d’ avant l’aube, dans le dépaysement de l’âme et les métamorphoses indici
1826 e en ses ombres. Ainsi passent les heures d’avant l’ aube, dans le dépaysement de l’âme et les métamorphoses indicibles. Lu
1827 es. Ainsi passent les heures d’avant l’aube, dans le dépaysement de l’âme et les métamorphoses indicibles. Lui s’éveille p
1828 nt les heures d’avant l’aube, dans le dépaysement de l’âme et les métamorphoses indicibles. Lui s’éveille parfois tout à f
1829 les heures d’avant l’aube, dans le dépaysement de l’ âme et les métamorphoses indicibles. Lui s’éveille parfois tout à fait
1830 s d’avant l’aube, dans le dépaysement de l’âme et les métamorphoses indicibles. Lui s’éveille parfois tout à fait, et ses y
1831 i s’éveille parfois tout à fait, et ses yeux dans le noir imaginent. Une étreinte qui s’égalerait à l’Infini. Se fondre en
1832 le noir imaginent. Une étreinte qui s’égalerait à l’ Infini. Se fondre en un seul être, mais que cet être accède ensuite au
1833 tre, mais que cet être accède ensuite au commerce de ses semblables, qu’à son tour il les aime, les possède ! Ainsi par un
1834 e au commerce de ses semblables, qu’à son tour il les aime, les possède ! Ainsi par une suite de vertiges, multipliant la s
1835 rce de ses semblables, qu’à son tour il les aime, les possède ! Ainsi par une suite de vertiges, multipliant la splendeur a
1836 ur il les aime, les possède ! Ainsi par une suite de vertiges, multipliant la splendeur amoureuse, par mille étreintes suc
1837 de ! Ainsi par une suite de vertiges, multipliant la splendeur amoureuse, par mille étreintes successives, il s’élève à la
1838 se, par mille étreintes successives, il s’élève à la jouissance imaginaire et désespérément consciente de l’Être. L’aube p
1839 jouissance imaginaire et désespérément consciente de l’Être. L’aube point. L’esprit se tourne vers les choses et les dénom
1840 issance imaginaire et désespérément consciente de l’ Être. L’aube point. L’esprit se tourne vers les choses et les dénomme
1841 imaginaire et désespérément consciente de l’Être. L’ aube point. L’esprit se tourne vers les choses et les dénomme d’un reg
1842 désespérément consciente de l’Être. L’aube point. L’ esprit se tourne vers les choses et les dénomme d’un regard. Un corps
1843 de l’Être. L’aube point. L’esprit se tourne vers les choses et les dénomme d’un regard. Un corps auprès du mien respire, m
1844 aube point. L’esprit se tourne vers les choses et les dénomme d’un regard. Un corps auprès du mien respire, mémoire pesante
1845 L’esprit se tourne vers les choses et les dénomme d’ un regard. Un corps auprès du mien respire, mémoire pesante de l’incom
1846 Un corps auprès du mien respire, mémoire pesante de l’incommensurable nuit. Nous n’irons pas au-delà de nous-mêmes. Mais
1847 corps auprès du mien respire, mémoire pesante de l’ incommensurable nuit. Nous n’irons pas au-delà de nous-mêmes. Mais dan
1848 l’incommensurable nuit. Nous n’irons pas au-delà de nous-mêmes. Mais dans cette défaite de l’étreinte, n’est-ce point le
1849 as au-delà de nous-mêmes. Mais dans cette défaite de l’étreinte, n’est-ce point le souvenir du seul désert que désormais n
1850 au-delà de nous-mêmes. Mais dans cette défaite de l’ étreinte, n’est-ce point le souvenir du seul désert que désormais nous
1851 dans cette défaite de l’étreinte, n’est-ce point le souvenir du seul désert que désormais nous chercherons ? Au terme de
1852 désert que désormais nous chercherons ? Au terme de la fuite, nous ne toucherons jamais qu’un impossible fascinant. Et no
1853 sert que désormais nous chercherons ? Au terme de la fuite, nous ne toucherons jamais qu’un impossible fascinant. Et nous
1854 possible fascinant. Et nous vivrons dès lors dans le vertige de nous détruire au contact de cet infini, plus puissant que
1855 scinant. Et nous vivrons dès lors dans le vertige de nous détruire au contact de cet infini, plus puissant que la joie et
1856 lors dans le vertige de nous détruire au contact de cet infini, plus puissant que la joie et la douleur. Dans le vertige
1857 ruire au contact de cet infini, plus puissant que la joie et la douleur. Dans le vertige de revenir toucher cet absolu, se
1858 ntact de cet infini, plus puissant que la joie et la douleur. Dans le vertige de revenir toucher cet absolu, sensible à ce
1859 ni, plus puissant que la joie et la douleur. Dans le vertige de revenir toucher cet absolu, sensible à celui seul qui l’ép
1860 issant que la joie et la douleur. Dans le vertige de revenir toucher cet absolu, sensible à celui seul qui l’éprouve jusqu
1861 nir toucher cet absolu, sensible à celui seul qui l’ éprouve jusqu’à l’épouvante : l’être que nous formons au sommet de l’a
1862 solu, sensible à celui seul qui l’éprouve jusqu’à l’ épouvante : l’être que nous formons au sommet de l’amour, et qui meurt
1863 à celui seul qui l’éprouve jusqu’à l’épouvante : l’ être que nous formons au sommet de l’amour, et qui meurt dans l’instan
1864 à l’épouvante : l’être que nous formons au sommet de l’amour, et qui meurt dans l’instant où il naît. Tout notre platonism
1865 ’épouvante : l’être que nous formons au sommet de l’ amour, et qui meurt dans l’instant où il naît. Tout notre platonisme é
1866 s formons au sommet de l’amour, et qui meurt dans l’ instant où il naît. Tout notre platonisme échoue dans l’instant de l’é
1867 ant où il naît. Tout notre platonisme échoue dans l’ instant de l’étreinte dénouée. Alors l’amour, dirait-on, change de sig
1868 naît. Tout notre platonisme échoue dans l’instant de l’étreinte dénouée. Alors l’amour, dirait-on, change de signe. On voi
1869 t. Tout notre platonisme échoue dans l’instant de l’ étreinte dénouée. Alors l’amour, dirait-on, change de signe. On voit s
1870 choue dans l’instant de l’étreinte dénouée. Alors l’ amour, dirait-on, change de signe. On voit soudain que le désir était
1871 treinte dénouée. Alors l’amour, dirait-on, change de signe. On voit soudain que le désir était le dialogue des corps, tand
1872 , dirait-on, change de signe. On voit soudain que le désir était le dialogue des corps, tandis que le plaisir est solitair
1873 ange de signe. On voit soudain que le désir était le dialogue des corps, tandis que le plaisir est solitaire, instant où l
1874 le désir était le dialogue des corps, tandis que le plaisir est solitaire, instant où les amants sont le plus séparés, ar
1875 , tandis que le plaisir est solitaire, instant où les amants sont le plus séparés, arrachés, retirés en soi. Le plaisir est
1876 plaisir est solitaire, instant où les amants sont le plus séparés, arrachés, retirés en soi. Le plaisir est la fin du dial
1877 s sont le plus séparés, arrachés, retirés en soi. Le plaisir est la fin du dialogue et non pas cette fusion rêvée. Alors p
1878 séparés, arrachés, retirés en soi. Le plaisir est la fin du dialogue et non pas cette fusion rêvée. Alors paraissent la co
1879 e et non pas cette fusion rêvée. Alors paraissent la conscience, et le sérieux, et la réalité des vies au jour. Nous somme
1880 fusion rêvée. Alors paraissent la conscience, et le sérieux, et la réalité des vies au jour. Nous sommes deux. Il n’y a q
1881 Alors paraissent la conscience, et le sérieux, et la réalité des vies au jour. Nous sommes deux. Il n’y a que deux philoso
1882 a que deux philosophies : celle du désir et celle de l’acte ; ou encore, il n’y a que deux doctrines : celle du silence et
1883 ue deux philosophies : celle du désir et celle de l’ acte ; ou encore, il n’y a que deux doctrines : celle du silence et ce
1884 a que deux doctrines : celle du silence et celle de la parole. La négation du désir amoureux par l’acte même qui l’accomp
1885 que deux doctrines : celle du silence et celle de la parole. La négation du désir amoureux par l’acte même qui l’accomplit
1886 ctrines : celle du silence et celle de la parole. La négation du désir amoureux par l’acte même qui l’accomplit, c’est le
1887 e de la parole. La négation du désir amoureux par l’ acte même qui l’accomplit, c’est le signe physique, originel, de l’inf
1888 La négation du désir amoureux par l’acte même qui l’ accomplit, c’est le signe physique, originel, de l’infinie contradicti
1889 r amoureux par l’acte même qui l’accomplit, c’est le signe physique, originel, de l’infinie contradiction que nous souffro
1890 i l’accomplit, c’est le signe physique, originel, de l’infinie contradiction que nous souffrons. Le désir divinise, l’acte
1891 ’accomplit, c’est le signe physique, originel, de l’ infinie contradiction que nous souffrons. Le désir divinise, l’acte re
1892 l, de l’infinie contradiction que nous souffrons. Le désir divinise, l’acte rend à l’humain. L’amour rêvé meurt au seuil d
1893 tradiction que nous souffrons. Le désir divinise, l’ acte rend à l’humain. L’amour rêvé meurt au seuil de l’amour qui sera
1894 nous souffrons. Le désir divinise, l’acte rend à l’ humain. L’amour rêvé meurt au seuil de l’amour qui sera notre tâche sé
1895 frons. Le désir divinise, l’acte rend à l’humain. L’ amour rêvé meurt au seuil de l’amour qui sera notre tâche sérieuse. Qu
1896 acte rend à l’humain. L’amour rêvé meurt au seuil de l’amour qui sera notre tâche sérieuse. Quittons ce temple où dorment
1897 e rend à l’humain. L’amour rêvé meurt au seuil de l’ amour qui sera notre tâche sérieuse. Quittons ce temple où dorment deu
1898 tons ce temple où dorment deux idoles, et parlons le langage du Jour.
9 1947, Doctrine fabuleuse. Contribution à l’étude du coup de foudre
1899 Contribution à l’ étude du coup de foudre Un regard dans un regard et les voilà fixés,
1900 e du coup de foudre Un regard dans un regard et les voilà fixés, cloués sur place, comme le coq est cloué sur la ligne de
1901 egard et les voilà fixés, cloués sur place, comme le coq est cloué sur la ligne de craie tirée devant son bec. Ce serait t
1902 xés, cloués sur place, comme le coq est cloué sur la ligne de craie tirée devant son bec. Ce serait trop bête si ce n’étai
1903 és sur place, comme le coq est cloué sur la ligne de craie tirée devant son bec. Ce serait trop bête si ce n’était trop be
1904 p bête si ce n’était trop beau. Mais rien ne sert de n’y pas croire. C’est un fait, nous l’avons subi, et nous avons tous
1905 en ne sert de n’y pas croire. C’est un fait, nous l’ avons subi, et nous avons tous dit : je n’y puis rien. Avec autant de
1906 us avons tous dit : je n’y puis rien. Avec autant de sincérité, nous semblait-il, qu’un croyant décrivant sa conversion en
1907 ant décrivant sa conversion en termes de grâce et de prédestination. Mais s’il est vain de nier le fait, il ne l’est point
1908 de grâce et de prédestination. Mais s’il est vain de nier le fait, il ne l’est point de mettre en doute son caractère de d
1909 et de prédestination. Mais s’il est vain de nier le fait, il ne l’est point de mettre en doute son caractère de destinée
1910 nation. Mais s’il est vain de nier le fait, il ne l’ est point de mettre en doute son caractère de destinée fatale. Cette e
1911 s’il est vain de nier le fait, il ne l’est point de mettre en doute son caractère de destinée fatale. Cette espèce de pas
1912 l ne l’est point de mettre en doute son caractère de destinée fatale. Cette espèce de passivité que l’on allègue, ne serai
1913 te son caractère de destinée fatale. Cette espèce de passivité que l’on allègue, ne serait-elle point un alibi ? Je ne par
1914 de destinée fatale. Cette espèce de passivité que l’ on allègue, ne serait-elle point un alibi ? Je ne parle que du vrai co
1915 e que du vrai coup de foudre, celui qui est suivi d’ incendie. Car pour ceux que l’on attend, que l’on appelle, ils ne sont
1916 celui qui est suivi d’incendie. Car pour ceux que l’ on attend, que l’on appelle, ils ne sont qu’éclairs de chaleur dans l’
1917 vi d’incendie. Car pour ceux que l’on attend, que l’ on appelle, ils ne sont qu’éclairs de chaleur dans l’aura d’un cœur or
1918 attend, que l’on appelle, ils ne sont qu’éclairs de chaleur dans l’aura d’un cœur orageux. Aux portières d’un train que l
1919 n appelle, ils ne sont qu’éclairs de chaleur dans l’ aura d’un cœur orageux. Aux portières d’un train que l’on croise, entr
1920 le, ils ne sont qu’éclairs de chaleur dans l’aura d’ un cœur orageux. Aux portières d’un train que l’on croise, entre deux
1921 leur dans l’aura d’un cœur orageux. Aux portières d’ un train que l’on croise, entre deux stations de métro, dans la foule
1922 a d’un cœur orageux. Aux portières d’un train que l’ on croise, entre deux stations de métro, dans la foule où se cherchent
1923 s d’un train que l’on croise, entre deux stations de métro, dans la foule où se cherchent des yeux — ils se détournent aus
1924 e l’on croise, entre deux stations de métro, dans la foule où se cherchent des yeux — ils se détournent aussitôt que frapp
1925 Mais non, si c’était vrai, j’aurais su t’arrêter. Le monde entier en eût été changé à l’instant même, sans que nul ne s’en
1926 -là. Je disais à ce romancier (l’un des meilleurs de l’Allemagne d’alors) : Le mythe du coup de foudre est sans doute une
1927 . Je disais à ce romancier (l’un des meilleurs de l’ Allemagne d’alors) : Le mythe du coup de foudre est sans doute une ast
1928 à ce romancier (l’un des meilleurs de l’Allemagne d’ alors) : Le mythe du coup de foudre est sans doute une astucieuse inve
1929 ier (l’un des meilleurs de l’Allemagne d’alors) : Le mythe du coup de foudre est sans doute une astucieuse invention de Do
1930 de foudre est sans doute une astucieuse invention de Don Juan pour impressionner ses victimes. Il en a tant parlé, et vous
1931 tant parlé, et vous autres après lui, que toutes les femmes qui vont le rencontrer y pensent, épiant les plus légers mouve
1932 autres après lui, que toutes les femmes qui vont le rencontrer y pensent, épiant les plus légers mouvements que cette app
1933 s femmes qui vont le rencontrer y pensent, épiant les plus légers mouvements que cette apparition fait naître en elles. Trè
1934 apparition fait naître en elles. Très facile que de les persuader, une fois si bien intéressées ! Car rien ne flatte comm
1935 parition fait naître en elles. Très facile que de les persuader, une fois si bien intéressées ! Car rien ne flatte comme l’
1936 is si bien intéressées ! Car rien ne flatte comme l’ idée que l’on va vivre à son tour une scène de roman. Oui, l’idée seul
1937 intéressées ! Car rien ne flatte comme l’idée que l’ on va vivre à son tour une scène de roman. Oui, l’idée seule a fait to
1938 mme l’idée que l’on va vivre à son tour une scène de roman. Oui, l’idée seule a fait tous ces ravages, et non pas quelque
1939 l’on va vivre à son tour une scène de roman. Oui, l’ idée seule a fait tous ces ravages, et non pas quelque dieu, ni le Des
1940 ait tous ces ravages, et non pas quelque dieu, ni le Destin. Il n’y aurait jamais de coup de foudre sans ce désir que vous
1941 quelque dieu, ni le Destin. Il n’y aurait jamais de coup de foudre sans ce désir que vous entretenez par vos romans… Mais
1942 tenez par vos romans… Mais ce n’est pas assez que d’ une complaisance acquise. Il faut encore une rencontre ménagée à la re
1943 e acquise. Il faut encore une rencontre ménagée à la ressemblance du rêve : toute une cérémonie, avec ses rôles prescrits,
1944 e par un héraut, sa lenteur imposante interdisant la fuite. Admirez l’appareil inexorable qui circonvient les rencontres f
1945 a lenteur imposante interdisant la fuite. Admirez l’ appareil inexorable qui circonvient les rencontres fameuses : Tristan
1946 te. Admirez l’appareil inexorable qui circonvient les rencontres fameuses : Tristan devant la cour d’Irlande est reçu par l
1947 convient les rencontres fameuses : Tristan devant la cour d’Irlande est reçu par la fille du roi selon l’usage et l’étique
1948 les rencontres fameuses : Tristan devant la cour d’ Irlande est reçu par la fille du roi selon l’usage et l’étiquette. Sie
1949 s : Tristan devant la cour d’Irlande est reçu par la fille du roi selon l’usage et l’étiquette. Siegfried et Brunehilde qu
1950 cour d’Irlande est reçu par la fille du roi selon l’ usage et l’étiquette. Siegfried et Brunehilde qui s’avancent l’un vers
1951 nde est reçu par la fille du roi selon l’usage et l’ étiquette. Siegfried et Brunehilde qui s’avancent l’un vers l’autre, d
1952 Brunehilde qui s’avancent l’un vers l’autre, dans la scène du hanap, ce sont des officiants… Tout se passe comme si les de
1953 p, ce sont des officiants… Tout se passe comme si les deux amants se trouvaient désignés non par un sort aveugle, mais au c
1954 és non par un sort aveugle, mais au contraire par la profonde convenance des rôles qu’ils tiennent dans la société, sous l
1955 rofonde convenance des rôles qu’ils tiennent dans la société, sous l’égide des plus intangibles hiérarchies. Et Don Juan t
1956 e des rôles qu’ils tiennent dans la société, sous l’ égide des plus intangibles hiérarchies. Et Don Juan triche, une fois d
1957 ue cela se produise à l’improviste, comme au coin d’ un bois… Il me vient une image dont la netteté pourra faire excuser le
1958 mme au coin d’un bois… Il me vient une image dont la netteté pourra faire excuser le prosaïsme : le coup de foudre, en dép
1959 nt une image dont la netteté pourra faire excuser le prosaïsme : le coup de foudre, en dépit de son nom, ne souffre pas l’
1960 nt la netteté pourra faire excuser le prosaïsme : le coup de foudre, en dépit de son nom, ne souffre pas l’instantané, il
1961 up de foudre, en dépit de son nom, ne souffre pas l’ instantané, il veut la pose… Tandis que je parlais ainsi, une espèce d
1962 de son nom, ne souffre pas l’instantané, il veut la pose… Tandis que je parlais ainsi, une espèce de gêne me vint, le sen
1963 la pose… Tandis que je parlais ainsi, une espèce de gêne me vint, le sentiment de mal tomber. Il me sembla que mes propos
1964 que je parlais ainsi, une espèce de gêne me vint, le sentiment de mal tomber. Il me sembla que mes propos touchaient mon i
1965 s ainsi, une espèce de gêne me vint, le sentiment de mal tomber. Il me sembla que mes propos touchaient mon interlocuteur
1966 embla que mes propos touchaient mon interlocuteur d’ une manière un peu trop personnelle, et — comment dire ? — qu’il savai
1967 en conclure pour ou contre vos théories. Au début de 1933, au moment où Hitler arrivait au pouvoir, on m’offrit de donner
1968 moment où Hitler arrivait au pouvoir, on m’offrit de donner des conférences à Budapest. Le président de l’organisation qui
1969 on m’offrit de donner des conférences à Budapest. Le président de l’organisation qui m’invitait était un grand banquier, a
1970 e donner des conférences à Budapest. Le président de l’organisation qui m’invitait était un grand banquier, ami des lettre
1971 onner des conférences à Budapest. Le président de l’ organisation qui m’invitait était un grand banquier, ami des lettres.
1972 , ami des lettres. Il vint m’attendre au débarqué de l’avion et me conduisit à sa demeure. C’était l’heure du déjeuner. No
1973 mi des lettres. Il vint m’attendre au débarqué de l’ avion et me conduisit à sa demeure. C’était l’heure du déjeuner. Nous
1974 de l’avion et me conduisit à sa demeure. C’était l’ heure du déjeuner. Nous causions depuis quelques instants dans sa bibl
1975 depuis quelques instants dans sa bibliothèque, où d’ un coup d’œil furtif j’avais remarqué mes livres, lorsque sa femme ent
1976 es livres, lorsque sa femme entra en nous saluant d’ une mélodieuse formule hongroise. La présentation faite, cette dame no
1977 nous saluant d’une mélodieuse formule hongroise. La présentation faite, cette dame nous offrit la rituelle liqueur de pêc
1978 se. La présentation faite, cette dame nous offrit la rituelle liqueur de pêche dont on vide trois verres d’un seul trait,
1979 faite, cette dame nous offrit la rituelle liqueur de pêche dont on vide trois verres d’un seul trait, en se regardant dans
1980 tuelle liqueur de pêche dont on vide trois verres d’ un seul trait, en se regardant dans les yeux. Je me sentis pâlir viole
1981 rois verres d’un seul trait, en se regardant dans les yeux. Je me sentis pâlir violemment. Nous passons à table. Mon hôte b
1982 utie n’importe quoi sur cette traversée en avion… Le banquier comprend très bien cela. Il parle beaucoup pour me réconfort
1983 el public j’aurai, et quelles personnes me prient de leur réserver un dîner : bref, vous vous rappelez ce qu’était la Hong
1984 r un dîner : bref, vous vous rappelez ce qu’était la Hongrie, cette hospitalité incomparable, cette liberté lyrique dans l
1985 pitalité incomparable, cette liberté lyrique dans les relations… Mais rien n’y fait. Je ne puis avaler une seule bouchée. E
1986 ne puis avaler une seule bouchée. Est-ce vraiment l’ effet de l’avion ? J’allais m’en persuader quand je m’aperçois, et cet
1987 avaler une seule bouchée. Est-ce vraiment l’effet de l’avion ? J’allais m’en persuader quand je m’aperçois, et cette fois-
1988 ler une seule bouchée. Est-ce vraiment l’effet de l’ avion ? J’allais m’en persuader quand je m’aperçois, et cette fois-ci
1989 ’aperçois, et cette fois-ci non sans terreur, que la femme du banquier, elle aussi, n’a presque pas touché aux mets servis
1990 le aussi, n’a presque pas touché aux mets servis. Le déjeuner se termine toutefois sans que mon hôte ait paru remarquer qu
1991 aise est contagieux. Il bavarde encore en prenant le café, puis s’excuse d’avoir à regagner sa banque : d’ailleurs sa femm
1992 bavarde encore en prenant le café, puis s’excuse d’ avoir à regagner sa banque : d’ailleurs sa femme me promènera dans Bud
1993 femme me promènera dans Buda, et me fera visiter le Musée, — à ce soir ! Il s’en va, très satisfait de lui, et de moi aus
1994 e Musée, — à ce soir ! Il s’en va, très satisfait de lui, et de moi aussi, je crois. Nous voici seuls. Silence. Silence en
1995 à ce soir ! Il s’en va, très satisfait de lui, et de moi aussi, je crois. Nous voici seuls. Silence. Silence encore dans l
1996 s. Nous voici seuls. Silence. Silence encore dans la voiture qu’elle conduit avec une expression concentrée, presque rageu
1997 sion concentrée, presque rageuse. Nous traversons les grandes artères de Pest, le pont des Chaînes sur les eaux jaunes du D
1998 sque rageuse. Nous traversons les grandes artères de Pest, le pont des Chaînes sur les eaux jaunes du Danube, puis ces rue
1999 use. Nous traversons les grandes artères de Pest, le pont des Chaînes sur les eaux jaunes du Danube, puis ces ruelles de B
2000 grandes artères de Pest, le pont des Chaînes sur les eaux jaunes du Danube, puis ces ruelles de Buda, qui montent sur les
2001 s sur les eaux jaunes du Danube, puis ces ruelles de Buda, qui montent sur les flancs d’un énorme rocher en pleine ville,
2002 Danube, puis ces ruelles de Buda, qui montent sur les flancs d’un énorme rocher en pleine ville, que domine la statue de sa
2003 s ces ruelles de Buda, qui montent sur les flancs d’ un énorme rocher en pleine ville, que domine la statue de saint Geller
2004 cs d’un énorme rocher en pleine ville, que domine la statue de saint Gellert, les bras en croix. Elle arrête la voiture pr
2005 orme rocher en pleine ville, que domine la statue de saint Gellert, les bras en croix. Elle arrête la voiture près d’une b
2006 ine ville, que domine la statue de saint Gellert, les bras en croix. Elle arrête la voiture près d’une barrière de parc pub
2007 ue domine la statue de saint Gellert, les bras en croix . Elle arrête la voiture près d’une barrière de parc public, descend,
2008 de saint Gellert, les bras en croix. Elle arrête la voiture près d’une barrière de parc public, descend, s’éloigne dans l
2009 t, les bras en croix. Elle arrête la voiture près d’ une barrière de parc public, descend, s’éloigne dans la neige bien gel
2010 croix. Elle arrête la voiture près d’une barrière de parc public, descend, s’éloigne dans la neige bien gelée où ses pas l
2011 barrière de parc public, descend, s’éloigne dans la neige bien gelée où ses pas lentement s’enfoncent et se marquent. Je
2012 ses pas lentement s’enfoncent et se marquent. Je la rejoins. Alors d’un geste elle désigne la ville à nos pieds : « Mon m
2013 s’enfoncent et se marquent. Je la rejoins. Alors d’ un geste elle désigne la ville à nos pieds : « Mon mari m’a demandé de
2014 ent. Je la rejoins. Alors d’un geste elle désigne la ville à nos pieds : « Mon mari m’a demandé de vous montrer Budapest.
2015 gne la ville à nos pieds : « Mon mari m’a demandé de vous montrer Budapest. Voilà, c’est Budapest. » Il n’y a rien d’autr
2016 Budapest. Voilà, c’est Budapest. » Il n’y a rien d’ autre à dire. Nous remontons en voiture et descendons vers la ville. S
2017 ire. Nous remontons en voiture et descendons vers la ville. Soudain, je me suis décidé et j’articule : « Vous n’avez rien
2018 se dans un restaurant ? — Bonne idée », fait-elle d’ une voix basse, sans me regarder. Nous voici attablés devant des sandw
2019 i l’un ni l’autre ne pouvons toucher à rien. Tout d’ un coup je me suis mis debout. Je fais le tour de la table, je m’arrêt
2020 en. Tout d’un coup je me suis mis debout. Je fais le tour de la table, je m’arrête devant elle, les bras en arrière, comme
2021 d’un coup je me suis mis debout. Je fais le tour de la table, je m’arrête devant elle, les bras en arrière, comme cela — 
2022 un coup je me suis mis debout. Je fais le tour de la table, je m’arrête devant elle, les bras en arrière, comme cela — je
2023 ais le tour de la table, je m’arrête devant elle, les bras en arrière, comme cela — je me suis retenu de lui toucher l’épau
2024 s bras en arrière, comme cela — je me suis retenu de lui toucher l’épaule — et je m’entends prononcer : « Puisqu’il faut q
2025 re, comme cela — je me suis retenu de lui toucher l’ épaule — et je m’entends prononcer : « Puisqu’il faut que cela soit, e
2026 ce fut ainsi, durant tout mon séjour à Budapest. L’ après-midi, je vous le répète, nous ne parlions jamais. Le soir, j’ava
2027 tout mon séjour à Budapest. L’après-midi, je vous le répète, nous ne parlions jamais. Le soir, j’avais mes conférences ou
2028 midi, je vous le répète, nous ne parlions jamais. Le soir, j’avais mes conférences ou un dîner. Et je passais le reste de
2029 ’avais mes conférences ou un dîner. Et je passais le reste de la nuit dans un bar, en compagnie d’un peintre réfugié, nomm
2030 s conférences ou un dîner. Et je passais le reste de la nuit dans un bar, en compagnie d’un peintre réfugié, nommé Maria.
2031 onférences ou un dîner. Et je passais le reste de la nuit dans un bar, en compagnie d’un peintre réfugié, nommé Maria. Je
2032 ais le reste de la nuit dans un bar, en compagnie d’ un peintre réfugié, nommé Maria. Je l’avais connu quelques années aupa
2033 n compagnie d’un peintre réfugié, nommé Maria. Je l’ avais connu quelques années auparavant dans un groupe politique, à Ber
2034 groupe politique, à Berlin, que je fréquentais à l’ insu de ma femme. J’étais dans un état d’exaltation extrême, à peu prè
2035 politique, à Berlin, que je fréquentais à l’insu de ma femme. J’étais dans un état d’exaltation extrême, à peu près incap
2036 entais à l’insu de ma femme. J’étais dans un état d’ exaltation extrême, à peu près incapable de dormir, sauf quelques heur
2037 n état d’exaltation extrême, à peu près incapable de dormir, sauf quelques heures pendant la matinée. Nous parlions, avec
2038 incapable de dormir, sauf quelques heures pendant la matinée. Nous parlions, avec mon ami, d’art, de religion, de politiqu
2039 pendant la matinée. Nous parlions, avec mon ami, d’ art, de religion, de politique, des perspectives du nouveau régime, et
2040 t la matinée. Nous parlions, avec mon ami, d’art, de religion, de politique, des perspectives du nouveau régime, et pas du
2041 Nous parlions, avec mon ami, d’art, de religion, de politique, des perspectives du nouveau régime, et pas du tout de mes
2042 es perspectives du nouveau régime, et pas du tout de mes après-midi. Bien entendu. La veille de mon départ, comme nous sor
2043 , et pas du tout de mes après-midi. Bien entendu. La veille de mon départ, comme nous sortions du bar, Maria et moi, une é
2044 u tout de mes après-midi. Bien entendu. La veille de mon départ, comme nous sortions du bar, Maria et moi, une édition du
2045 , Maria et moi, une édition du matin nous apprend l’ incendie du Reichstag. Je décide de rentrer le jour même à Berlin, et
2046 n nous apprend l’incendie du Reichstag. Je décide de rentrer le jour même à Berlin, et prends congé de mon ami qui se mont
2047 end l’incendie du Reichstag. Je décide de rentrer le jour même à Berlin, et prends congé de mon ami qui se montrait fort i
2048 de rentrer le jour même à Berlin, et prends congé de mon ami qui se montrait fort inquiet de mon sort. Il y avait de quoi
2049 nds congé de mon ami qui se montrait fort inquiet de mon sort. Il y avait de quoi d’ailleurs, j’étais inscrit, à cette épo
2050 se montrait fort inquiet de mon sort. Il y avait de quoi d’ailleurs, j’étais inscrit, à cette époque, au parti communiste
2051 ue, au parti communiste dissident. Je m’informe : l’ avion part à 10 heures du matin. Mais il faut que je la revoie une der
2052 on part à 10 heures du matin. Mais il faut que je la revoie une dernière fois. Je prendrai donc l’express du soir. J’arriv
2053 je la revoie une dernière fois. Je prendrai donc l’ express du soir. J’arrive à Berlin le lendemain. Sur le seuil de notre
2054 rendrai donc l’express du soir. J’arrive à Berlin le lendemain. Sur le seuil de notre villa de Zehlendorf, ma femme m’atte
2055 ress du soir. J’arrive à Berlin le lendemain. Sur le seuil de notre villa de Zehlendorf, ma femme m’attend, grave et presq
2056 oir. J’arrive à Berlin le lendemain. Sur le seuil de notre villa de Zehlendorf, ma femme m’attend, grave et presque sévère
2057 grave et presque sévère. Moi, je ne pensais qu’à la situation politique. Nous nous mettons à table, je l’interroge avec n
2058 ituation politique. Nous nous mettons à table, je l’ interroge avec nervosité sur les événements de l’avant-veille. Elle ré
2059 ettons à table, je l’interroge avec nervosité sur les événements de l’avant-veille. Elle répond à peine. Qu’y a-t-il ? « Av
2060 je l’interroge avec nervosité sur les événements de l’avant-veille. Elle répond à peine. Qu’y a-t-il ? « Avec qui m’as-tu
2061 l’interroge avec nervosité sur les événements de l’ avant-veille. Elle répond à peine. Qu’y a-t-il ? « Avec qui m’as-tu tr
2062 « Avec qui m’as-tu trompée », dit-elle enfin. Je la regarde longuement, bien en face. Aucun doute n’est possible. Elle sa
2063 le. Elle sait. Monsieur, je puis garder un secret d’ État, vous le savez, mais je ne suis pas de ceux qui peuvent supporter
2064 . Monsieur, je puis garder un secret d’État, vous le savez, mais je ne suis pas de ceux qui peuvent supporter un mensonge
2065 secret d’État, vous le savez, mais je ne suis pas de ceux qui peuvent supporter un mensonge dans leur vie intime. J’ai tou
2066 leur vie intime. J’ai tout avoué sans me chercher d’ excuse. Et comme elle se taisait encore, je lui ai demandé comment ell
2067 m’a tendu une lettre par avion, arrivée pour moi le matin même et qu’elle avait ouverte par crainte d’un malheur. Quelque
2068 e matin même et qu’elle avait ouverte par crainte d’ un malheur. Quelques lignes sur une feuille portant l’en-tête d’un bar
2069 malheur. Quelques lignes sur une feuille portant l’ en-tête d’un bar de Budapest, et disant à peu près : « Donne-moi vite
2070 Quelques lignes sur une feuille portant l’en-tête d’ un bar de Budapest, et disant à peu près : « Donne-moi vite de tes nou
2071 lignes sur une feuille portant l’en-tête d’un bar de Budapest, et disant à peu près : « Donne-moi vite de tes nouvelles, j
2072 Budapest, et disant à peu près : « Donne-moi vite de tes nouvelles, je suis inquiet, je n’oublierai jamais les nuits extra
2073 nouvelles, je suis inquiet, je n’oublierai jamais les nuits extraordinaires que nous avons encore pu passer ensemble, à la
2074 aires que nous avons encore pu passer ensemble, à la veille de ce cataclysme. » La lettre était signée « Maria ». « Un vra
2075 nous avons encore pu passer ensemble, à la veille de ce cataclysme. » La lettre était signée « Maria ». « Un vrai drame du
2076 passer ensemble, à la veille de ce cataclysme. » La lettre était signée « Maria ». « Un vrai drame du destin ! » fis-je a
2077 vrai drame du destin ! » fis-je après un moment. Le type même du Schicksalsdrama, comme vous dites… Mais le destin aveug
2078 même du Schicksalsdrama, comme vous dites… Mais le destin aveugle qui présida aux fastes de votre rencontre ne perd-il p
2079 s… Mais le destin aveugle qui présida aux fastes de votre rencontre ne perd-il pas un peu de son mystère si l’on songe qu
2080 rencontre ne perd-il pas un peu de son mystère si l’ on songe que la femme du banquier était lectrice de romans — et sans d
2081 rd-il pas un peu de son mystère si l’on songe que la femme du banquier était lectrice de romans — et sans doute de vos pro
2082 ’on songe que la femme du banquier était lectrice de romans — et sans doute de vos propres romans ?… Et ce coup de foudre,
2083 banquier était lectrice de romans — et sans doute de vos propres romans ?… Et ce coup de foudre, n’est-il pas tombé d’un c
2084 omans ?… Et ce coup de foudre, n’est-il pas tombé d’ un ciel qu’il convient de nommer Littérature ?
2085 udre, n’est-il pas tombé d’un ciel qu’il convient de nommer Littérature ?
10 1947, Doctrine fabuleuse. Don Juan
2086 Don Juan Lorsqu’il paraît brillant d’ or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de
2087 Don Juan Lorsqu’il paraît brillant d’or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir
2088 t brillant d’or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du d
2089 et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’ on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce
2090 ssé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’animalité vé
2091 grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’animalité véhémente, et comme inno
2092 ir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’ animalité véhémente, et comme innocente… Mais jamais la Nature n’a rie
2093 malité véhémente, et comme innocente… Mais jamais la Nature n’a rien produit de pareil. Vous sentez bien qu’il y a du démo
2094 innocente… Mais jamais la Nature n’a rien produit de pareil. Vous sentez bien qu’il y a du démoniaque dans son cas, une so
2095 n qu’il y a du démoniaque dans son cas, une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Comm
2096 ue dans son cas, une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier
2097 une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart.
2098 de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’
2099 a main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais l’homme, et non d’avant, mai
2100 dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’ animal, mais l’homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de
2101 acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais l’ homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni ch
2102 Non, ce n’est pas l’animal, mais l’homme, et non d’ avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sa
2103 nimal, mais l’homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les «
2104 me, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’o
2105 mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’on nous décrit. Don Ju
2106 de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’on nous décrit. Don Juan suppose une société encombr
2107 us décrit. Don Juan suppose une société encombrée de règles précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dan
2108 encombrée de règles précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaî
2109 précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’ abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneu
2110 elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jama
2111 oins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang
2112 s de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’ anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang. S
2113 neur n’oublie jamais son rang. Son naturel, c’est le mépris ; rien n’est plus loin de la nature. Voyez comme il se sert de
2114 aturel, c’est le mépris ; rien n’est plus loin de la nature. Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder
2115 re. Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’anim
2116 Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’animal,
2117 e sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’animal, et aussitôt prise
2118 il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’ animal, et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du cr
2119 ent pour s’imposer à l’animal, et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du crime et non le plaisir qu’il ch
2120 et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du crime et non le plaisir qu’il cherchait. Polémiste perpétuel,
2121 rejette, comme si c’était le fait du crime et non le plaisir qu’il cherchait. Polémiste perpétuel, il se trouve entièremen
2122 perpétuel, il se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient p
2123 il se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les
2124 déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les viole
2125 par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’
2126 r le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est
2127 ux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir l
2128 morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir la nature spirituelle
2129 es violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir la nature spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l
2130 la qui nous fait pressentir la nature spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets
2131 ure spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nie
2132 lle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent
2133 de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’ instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent an
2134 masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent ans plus tard, renouveler
2135 qué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’ esprit révolté, on verra Nietzsche, cent ans plus tard, renouveler ce
2136 défi mortel. Mais quoi ? Faut-il aller si haut ? La recherche « toute naturelle » de l’intensité du désir ne peut-elle ex
2137 aller si haut ? La recherche « toute naturelle » de l’intensité du désir ne peut-elle expliquer à elle seule cette incons
2138 ler si haut ? La recherche « toute naturelle » de l’ intensité du désir ne peut-elle expliquer à elle seule cette inconstan
2139 ette inconstance forcenée ? Alors Don Juan serait l’ homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La n
2140 onstance forcenée ? Alors Don Juan serait l’homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté
2141 Don Juan serait l’homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme
2142 Juan serait l’homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme »,
2143 ière rencontre, de la plus excitante victoire ? «  La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais
2144 e la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plu
2145 excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme
2146 « La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme du plaisir qui parle
2147 écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’ homme du plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence
2148 ce n’est plus l’homme du plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà de ces moments que Don Juan
2149 insi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà de ces moments que Don Juan fuit à peine atteints. Faudra-t-il se résoud
2150 ine atteints. Faudra-t-il se résoudre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Il
2151 soudre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux
2152 dre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de l’ école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux au
2153 as aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait
2154 ets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que
2155 l’ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète
2156 qué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine
2157 eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’ on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’impui
2158 le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’ une anxiété secrète déjà voisine de l’impuissance. Et il est vrai que
2159 il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’impuissance. Et il est vrai que celui qui cède à cet attrait superf
2160 souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’ impuissance. Et il est vrai que celui qui cède à cet attrait superfici
2161 cède à cet attrait superficiel que presque toutes les jolies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes, n’évoque p
2162 es jolies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes, n’évoque pas une idée de santé. Mais dans cette furie insolen
2163 ur presque tous les hommes, n’évoque pas une idée de santé. Mais dans cette furie insolente, dans cette jactance batailleu
2164 critères spirituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait
2165 spirituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manif
2166 irituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’ homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifest
2167 mple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un ê
2168 e le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un être
2169 a personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’ unique dans un être. Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans
2170 que dans un être. Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans la femme ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouv
2171 Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans la femme ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouveau à tout prix, q
2172 eut-être aussi qu’il n’est pas ? Celui qui a, vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’
2173 est pas ? Celui qui a, vit de sa possession et ne l’ abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’il possède vraiment. Do
2174 , vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour l’ incertain, — entendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait l’homme
2175 entendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait l’ homme qui ne peut pas aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et
2176 r choisir il faudrait être, et il n’est pas. Mais le contraire n’est pas moins vraisemblable : Don Juan cherchant partout
2177 on Juan cherchant partout son idéal, son « type » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit
2178 « type » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujou
2179 ype » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujours
2180 ir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’
2181 la plus fugitive ressemblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’approche, et déjà s’élançant vers d’autres appare
2182 semblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’ approche, et déjà s’élançant vers d’autres apparences, de plus en plus
2183 parences, de plus en plus angoissé et cruel… S’il le trouvait, ce « type » de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. O
2184 angoissé et cruel… S’il le trouvait, ce « type » de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. On le voit interrompre sa
2185 de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. On le voit interrompre sa course, changer soudain de contenance, baisser la
2186 On le voit interrompre sa course, changer soudain de contenance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’une timidité,
2187 sa course, changer soudain de contenance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’une timidité, et fasciné pour la pre
2188 enance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’ une timidité, et fasciné pour la première fois par la révélation d’amo
2189 ne timidité, et fasciné pour la première fois par la révélation d’amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouver
2190 t fasciné pour la première fois par la révélation d’ amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est
2191 emière fois par la révélation d’amour, se muer en l’ image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu’on
2192 ois par la révélation d’amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu’on sait qu
2193 sance à se fixer, soit impuissance à se déprendre d’ une image à lui-même secrète. Et de là vient sa puissance apparente, s
2194 à se déprendre d’une image à lui-même secrète. Et de là vient sa puissance apparente, sa furia, son rythme dionysiaque… O
2195 arente, sa furia, son rythme dionysiaque… Or, si le don juanisme est une passion de l’esprit, et non pas comme nous aimio
2196 nysiaque… Or, si le don juanisme est une passion de l’esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l
2197 iaque… Or, si le don juanisme est une passion de l’ esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l’in
2198 assion de l’esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l’instinct, tout porte à supposer que cette
2199 n pas comme nous aimions le croire une exultation de l’instinct, tout porte à supposer que cette passion n’est pas toujour
2200 as comme nous aimions le croire une exultation de l’ instinct, tout porte à supposer que cette passion n’est pas toujours l
2201 ours liée au sexe. Et même il faut se demander si la sensualité, précisément, ne serait pas le domaine où Don Juan se révè
2202 nder si la sensualité, précisément, ne serait pas le domaine où Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici dange
2203 t, ne serait pas le domaine où Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici danger ce qui peut compromettre un cer
2204 peut compromettre un certain équilibre social que les mœurs ont pour but de maintenir, cet équilibre étant d’ailleurs bon o
2205 rtain équilibre social que les mœurs ont pour but de maintenir, cet équilibre étant d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que
2206 libre étant d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insat
2207 nt d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’e
2208 n ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’excite, devient u
2209 de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’ esprit insatiable l’excite, devient une menace pour la vie. En dérivan
2210 changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’ excite, devient une menace pour la vie. En dérivant cette passion vers
2211 prit insatiable l’excite, devient une menace pour la vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve
2212 enace pour la vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve lui ménager des satisfactions qui l’épu
2213 a vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve lui ménager des satisfactions qui l’épuisent, sans
2214 ciété se trouve lui ménager des satisfactions qui l’ épuisent, sans que l’ordre des choses ait à souffrir d’une dépense imp
2215 énager des satisfactions qui l’épuisent, sans que l’ ordre des choses ait à souffrir d’une dépense improductive. Certes Don
2216 isent, sans que l’ordre des choses ait à souffrir d’ une dépense improductive. Certes Don Juan est un tricheur, et même il
2217 s Don Juan est un tricheur, et même il ne vit que de cela. (La banque de pharaon était la source unique des revenus de Cas
2218 est un tricheur, et même il ne vit que de cela. ( La banque de pharaon était la source unique des revenus de Casanova : sy
2219 icheur, et même il ne vit que de cela. (La banque de pharaon était la source unique des revenus de Casanova : symbole dont
2220 l ne vit que de cela. (La banque de pharaon était la source unique des revenus de Casanova : symbole dont il nous donne ma
2221 que de pharaon était la source unique des revenus de Casanova : symbole dont il nous donne maintes fois la clé.) Mais une
2222 asanova : symbole dont il nous donne maintes fois la clé.) Mais une tricherie constante est moins dangereuse que les faibl
2223 une tricherie constante est moins dangereuse que les faiblesses subites d’un honnête homme. On est en garde, et l’on conna
2224 e est moins dangereuse que les faiblesses subites d’ un honnête homme. On est en garde, et l’on connaît le système, entière
2225 s subites d’un honnête homme. On est en garde, et l’ on connaît le système, entièrement relatif aux règles du jeu. Imaginon
2226 n honnête homme. On est en garde, et l’on connaît le système, entièrement relatif aux règles du jeu. Imaginons un don juan
2227 Imaginons un don juanisme plus secret, une table de pharaon où l’on mette sur les cartes des « valeurs » invisibles au li
2228 don juanisme plus secret, une table de pharaon où l’ on mette sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèces s
2229 us secret, une table de pharaon où l’on mette sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèces sonnantes. Alors
2230 s » invisibles au lieu d’espèces sonnantes. Alors la tricherie cesse d’être une habileté vulgaire et profitable. Elle peut
2231 ieu d’espèces sonnantes. Alors la tricherie cesse d’ être une habileté vulgaire et profitable. Elle peut devenir l’acte hér
2232 abileté vulgaire et profitable. Elle peut devenir l’ acte héroïque d’une loyauté sans scrupules, toutefois considérée comme
2233 et profitable. Elle peut devenir l’acte héroïque d’ une loyauté sans scrupules, toutefois considérée comme criminelle du f
2234 fait qu’elle institue un nouvel ordre, par décret de rigueur subversive. Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et l’adver
2235 ersive. Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et l’ adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’esprit de lourdeur, notre poids
2236 siècle. Et l’adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’ esprit de lourdeur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de re
2237 t l’adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’esprit de lourdeur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de retombement
2238 eur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’immoraliste est comme le moraliste un
2239 urel, notre faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’immoraliste est comme le moraliste un ennemi vigilant de l
2240 faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’ immoraliste est comme le moraliste un ennemi vigilant de l’instinct :
2241 ombement dans la coutume. L’immoraliste est comme le moraliste un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c’
2242 raliste est comme le moraliste un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’e
2243 iste est comme le moraliste un ennemi vigilant de l’ instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est
2244 liste un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la n
2245 instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’a f
2246 par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à lui. Polémiste perpétuel,
2247 st qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’ a fait jusqu’à lui. Polémiste perpétuel, Nietzsche se trouve entièreme
2248 el, Nietzsche se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Il va de défi en défi, excité puis exas
2249 che se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par l
2250 erminé par le bon et le juste — contre eux. Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de
2251 . Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au c
2252 i en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esp
2253 cité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y
2254 é puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’ adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a
2255 é par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité
2256 l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent
2257 adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’ esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou
2258 retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à l
2259 de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première séduction d’
2260 qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première séduction d’une hypothèse scientifique. Il n’y a
2261 ou tombent dans le doute à la première séduction d’ une hypothèse scientifique. Il n’y a plus de foi qui affirme et qui ma
2262 ction d’une hypothèse scientifique. Il n’y a plus de foi qui affirme et qui maintienne en vertu de l’absurde. Ah ! comme o
2263 de foi qui affirme et qui maintienne en vertu de l’ absurde. Ah ! comme on se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on a
2264 nne en vertu de l’absurde. Ah ! comme on se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’envie de nier des règles que
2265 se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’ envie de nier des règles que personne n’ose plus dire inviolables ! Qu
2266 de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’envie de nier des règles que personne n’ose plus dire inviolables ! Qui donc s
2267 er pour une vertu dont on ne sait plus quelle est la fin ? Et toutes ces vérités qu’ils respectaient, voyez comme elles on
2268 ra donc s’en prendre à Dieu et à son Fils. Déjà «  le Dieu moral est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est, dans la vie du
2269 l est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est, dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’invitation au Commandeur !
2270 tre ? C’est, dans la vie du Don Juan des vérités, l’ heure de l’invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pa
2271 est, dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le déf
2272 , dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’ invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le défi.
2273 au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le défi. Nietzsche attend dans la nuit désertique des hauteurs. Une aube
2274 . Il ne relève pas le défi. Nietzsche attend dans la nuit désertique des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de
2275 rtique des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’ aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée,
2276 des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaq
2277 hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque
2278 de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu
2279 rsonne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret
2280 eu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret ; et leur défaite r
2281 yance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret ; et leur défaite rapide les rend toutes méprisables après la
2282 a voulu violer le secret ; et leur défaite rapide les rend toutes méprisables après la première possession. Pourquoi s’atta
2283 ’attarderait-il ? Elles n’étaient excitantes pour l’ esprit que par la fausse vertu qu’on leur prêtait. Mais aussitôt qu’el
2284 Elles n’étaient excitantes pour l’esprit que par la fausse vertu qu’on leur prêtait. Mais aussitôt qu’elles ont trahi leu
2285 ssitôt qu’elles ont trahi leur commune vulgarité, le triomphe perd toute saveur. Il faut détruire maintenant les valeurs n
2286 he perd toute saveur. Il faut détruire maintenant les valeurs neuves qu’on avait inventées pour la lutte. Il faut rejeter a
2287 ant les valeurs neuves qu’on avait inventées pour la lutte. Il faut rejeter avec dégoût ce que l’on désirait de toute sa f
2288 pour la lutte. Il faut rejeter avec dégoût ce que l’ on désirait de toute sa fougue ; et se rire des suiveurs, des successe
2289 Il faut rejeter avec dégoût ce que l’on désirait de toute sa fougue ; et se rire des suiveurs, des successeurs, de ces di
2290 ougue ; et se rire des suiveurs, des successeurs, de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’un autre, et qui déjà
2291 s, des successeurs, de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses
2292 de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’ un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses victimes… Mille et
2293 nt d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses victimes… Mille et trois vérités se sont rendues, et pas une seul
2294 vérités se sont rendues, et pas une seule n’a su le retenir. Qu’importent les « contradictions » ! Ce n’est pas pour bâti
2295 et pas une seule n’a su le retenir. Qu’importent les « contradictions » ! Ce n’est pas pour bâtir un système qu’il réfute,
2296 tème qu’il réfute, dénonce et détruit, c’est pour la joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsc
2297 pour la joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’ image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même in
2298 joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même infiniment
2299 e du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même infiniment se
2300 e Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’ image obscure, et à lui-même infiniment secrète, d’une Vérité qui ne s
2301 ’image obscure, et à lui-même infiniment secrète, d’ une Vérité qui ne se rendrait point, mais qui le posséderait à tout ja
2302 , d’une Vérité qui ne se rendrait point, mais qui le posséderait à tout jamais, digne enfin de sa vraie Passion ! Il traqu
2303 ais qui le posséderait à tout jamais, digne enfin de sa vraie Passion ! Il traque sans relâche tout ce qui bouge, tout ce
2304 ouge, tout ce qui s’arrête, tout ce qui fait mine de résister… Voluptés brèves — le temps d’un aphorisme — fulgurations to
2305 t ce qui fait mine de résister… Voluptés brèves —  le temps d’un aphorisme — fulgurations toujours décevantes : ce n’est pa
2306 fait mine de résister… Voluptés brèves — le temps d’ un aphorisme — fulgurations toujours décevantes : ce n’est pas elle qu
2307 e n’est pas elle qu’il vient de posséder… Ô haine de leurs vérités faibles ! La Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si
2308 t de posséder… Ô haine de leurs vérités faibles ! La Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si ce Dieu est mort, à tout j
2309 si ce Dieu est mort, à tout jamais, il n’y a plus d’ amour possible. Il faut inventer un amour qui permette au moins de haï
2310 . Il faut inventer un amour qui permette au moins de haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, toute l’impudeur et la lour
2311 e haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, toute l’ impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque
2312 qui passe, tout ce qui cède, toute l’impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de
2313 ’impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’
2314 du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissance
2315 . C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissance anéantie
2316 e où la joie de détruire devient douleur, et dans l’ angoisse d’une puissance anéantie par son succès, que Nietzsche a renc
2317 e de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’ une puissance anéantie par son succès, que Nietzsche a rencontré souda
2318 par son succès, que Nietzsche a rencontré soudain la fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le
2319 dain la fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de conten
2320 fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, e
2321 du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, et pour la premièr
2322 s-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, et pour la première fois baisser la tête et adorer. Tout
2323 r de contenance, et pour la première fois baisser la tête et adorer. Tout reviendra éternellement à cette minute, à cet in
2324 dra éternellement à cette minute, à cet instant ! L’ Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le t
2325 à cette minute, à cet instant ! L’Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le
2326 Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort.
2327 le retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort
2328 ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a
2329 u revivra éternellement ! Ainsi Nietzsche devient le Tristan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’amour éternellem
2330 ternellement ! Ainsi Nietzsche devient le Tristan d’ un Destin qu’il ne peut posséder que par l’amour éternellement lointai
2331 ristan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’ amour éternellement lointain. Don Juan, tricheur, aime sans amour. S’i
2332 ur, aime sans amour. S’il gagne, c’est en violant la vérité des êtres. Nietzsche pose des valeurs qui détruisent les règle
2333 êtres. Nietzsche pose des valeurs qui détruisent les règles anciennes, mais qui ne valent que par ces règles et dans la me
2334 es, mais qui ne valent que par ces règles et dans la mesure où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose,
2335 ne valent que par ces règles et dans la mesure où l’ on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent
2336 es règles et dans la mesure où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent leur sens, puisque
2337 où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait
2338 u’il les impose, elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, p
2339 , elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes l
2340 système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une pas
2341 i les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une passion se rév
2342 plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort, ou la v
2343 les du jeu, il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort, ou la vie éternelle. Il faut donc que Don Juan disparaisse (car
2344 il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort, ou la vie éternelle. Il faut donc que Don Juan disparaisse (car Don Juan ne
2345 uan ne gagnait qu’en trichant, et s’il n’y a plus de règles, on ne peut plus tricher). Voici peut-être la clé du mystère :
2346 règles, on ne peut plus tricher). Voici peut-être la clé du mystère : c’est qu’en respectant toutes les règles, nous ne po
2347 la clé du mystère : c’est qu’en respectant toutes les règles, nous ne pourrons jamais que perdre. Alors : ou bien nous sero
2348 s notre grâce. Mais Nietzsche et Don Juan doutent de leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur
2349 Mais Nietzsche et Don Juan doutent de leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la t
2350 doutent de leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leu
2351 r grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la
2352 Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des t
2353 contraints de gagner dans le temps de leur vie —  d’ où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règle
2354 raints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement,
2355 e — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement, le jugement dernier — d’où l’idée du Ret
2356 rie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement, le jugement dernier — d’où l’idée du Retour éternel. Comme
2357 il leur faut nier la fin des temps, le règlement, le jugement dernier — d’où l’idée du Retour éternel. Comme je parlais de
2358 in des temps, le règlement, le jugement dernier —  d’ où l’idée du Retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie
2359 s temps, le règlement, le jugement dernier — d’où l’ idée du Retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie : « 
2360 — d’où l’idée du Retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie : « J’ai connu, me dit-elle, un homme marié ave
2361 vous ajoute à ma liste des mille e tre. C’étaient les femmes qu’il n’avait pas eues, par fidélité à la sienne. » Où est la
2362 vait pas eues, par fidélité à la sienne. » Où est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
2363 idélité à la sienne. » Où est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
2364 est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
2365 la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
11 1947, Doctrine fabuleuse. La gloire
2366 La gloire Nous le connaissions un peu, et pensions le connaître. La l
2367 La gloire Nous le connaissions un peu, et pensions le connaître. La lecture de ses papi
2368 loire Nous le connaissions un peu, et pensions le connaître. La lecture de ses papiers posthumes nous le révèle bien di
2369 le connaissions un peu, et pensions le connaître. La lecture de ses papiers posthumes nous le révèle bien différent. Il fa
2370 ions un peu, et pensions le connaître. La lecture de ses papiers posthumes nous le révèle bien différent. Il fallait certe
2371 nnaître. La lecture de ses papiers posthumes nous le révèle bien différent. Il fallait certes s’y attendre, et pourtant l’
2372 rent. Il fallait certes s’y attendre, et pourtant l’ on demeure surpris. C’est que tout, dans ses livres — surtout les plus
2373 urpris. C’est que tout, dans ses livres — surtout les plus sincères — semblait exclure les préoccupations que trahit son jo
2374 es — surtout les plus sincères — semblait exclure les préoccupations que trahit son journal intime. Peut-être le secret d’u
2375 upations que trahit son journal intime. Peut-être le secret d’une différence aussi curieuse est-il caché dans les passages
2376 ue trahit son journal intime. Peut-être le secret d’ une différence aussi curieuse est-il caché dans les passages de ces ca
2377 d’une différence aussi curieuse est-il caché dans les passages de ces cahiers que nous allons transcrire ici. De ces fragme
2378 nce aussi curieuse est-il caché dans les passages de ces cahiers que nous allons transcrire ici. De ces fragments de dates
2379 es de ces cahiers que nous allons transcrire ici. De ces fragments de dates diverses, l’on ne verra point se dégager de co
2380 que nous allons transcrire ici. De ces fragments de dates diverses, l’on ne verra point se dégager de conclusions tout à
2381 anscrire ici. De ces fragments de dates diverses, l’ on ne verra point se dégager de conclusions tout à fait claires : il y
2382 de dates diverses, l’on ne verra point se dégager de conclusions tout à fait claires : il y a trop de contradictions. Mais
2383 de conclusions tout à fait claires : il y a trop de contradictions. Mais c’est ce qui peut intéresser. Une attitude aussi
2384 attitude aussi profondément ambiguë, vis-à-vis de la gloire, n’est pas sans entretenir les plus curieux malentendus entre
2385 vis-à-vis de la gloire, n’est pas sans entretenir les plus curieux malentendus entre un auteur et ses lecteurs. Or il se p
2386 auteur et ses lecteurs. Or il se peut que ce soit l’ attitude de la plupart des écrivains modernes. « J’ai vécu pour la gl
2387 es lecteurs. Or il se peut que ce soit l’attitude de la plupart des écrivains modernes. « J’ai vécu pour la gloire, dit l
2388 plupart des écrivains modernes. « J’ai vécu pour la gloire, dit le prince André, et qu’est-ce que la gloire, si ce n’est
2389 ivains modernes. « J’ai vécu pour la gloire, dit le prince André, et qu’est-ce que la gloire, si ce n’est aussi l’amour d
2390 la gloire, dit le prince André, et qu’est-ce que la gloire, si ce n’est aussi l’amour du prochain, le désir de lui être u
2391 ré, et qu’est-ce que la gloire, si ce n’est aussi l’ amour du prochain, le désir de lui être utile et de mériter ses louang
2392 la gloire, si ce n’est aussi l’amour du prochain, le désir de lui être utile et de mériter ses louanges ? J’ai donc vécu p
2393 , si ce n’est aussi l’amour du prochain, le désir de lui être utile et de mériter ses louanges ? J’ai donc vécu pour les a
2394 ’amour du prochain, le désir de lui être utile et de mériter ses louanges ? J’ai donc vécu pour les autres, et mon existen
2395 et de mériter ses louanges ? J’ai donc vécu pour les autres, et mon existence est perdue, perdue sans retour ; depuis que
2396 ; depuis que je vis pour moi, je suis plus calme… Les autres, c’est le prochain, comme la princesse Marie et toi vous l’app
2397 s pour moi, je suis plus calme… Les autres, c’est le prochain, comme la princesse Marie et toi vous l’appelez, le prochain
2398 plus calme… Les autres, c’est le prochain, comme la princesse Marie et toi vous l’appelez, le prochain, cette grande sour
2399 le prochain, comme la princesse Marie et toi vous l’ appelez, le prochain, cette grande source d’iniquité et de mal ! Le pr
2400 , comme la princesse Marie et toi vous l’appelez, le prochain, cette grande source d’iniquité et de mal ! Le prochain, sai
2401 vous l’appelez, le prochain, cette grande source d’ iniquité et de mal ! Le prochain, sais-tu, ce sont les paysans de Kiew
2402 z, le prochain, cette grande source d’iniquité et de mal ! Le prochain, sais-tu, ce sont les paysans de Kiew, que tu rêves
2403 chain, cette grande source d’iniquité et de mal ! Le prochain, sais-tu, ce sont les paysans de Kiew, que tu rêves de combl
2404 niquité et de mal ! Le prochain, sais-tu, ce sont les paysans de Kiew, que tu rêves de combler de bienfaits. » (Tolstoï, La
2405 e mal ! Le prochain, sais-tu, ce sont les paysans de Kiew, que tu rêves de combler de bienfaits. » (Tolstoï, La Guerre et
2406 ais-tu, ce sont les paysans de Kiew, que tu rêves de combler de bienfaits. » (Tolstoï, La Guerre et la Paix.) Cette page m
2407 sont les paysans de Kiew, que tu rêves de combler de bienfaits. » (Tolstoï, La Guerre et la Paix.) Cette page m’avait sédu
2408 que tu rêves de combler de bienfaits. » (Tolstoï, La Guerre et la Paix.) Cette page m’avait séduit par sa mauvaise humeur.
2409 de combler de bienfaits. » (Tolstoï, La Guerre et la Paix.) Cette page m’avait séduit par sa mauvaise humeur. En la copian
2410 te page m’avait séduit par sa mauvaise humeur. En la copiant, je n’y vois plus que sophismes. Non, la gloire, ce n’est pas
2411 la copiant, je n’y vois plus que sophismes. Non, la gloire, ce n’est pas l’amour mais au contraire le mépris du prochain.
2412 plus que sophismes. Non, la gloire, ce n’est pas l’ amour mais au contraire le mépris du prochain. Le prince André n’a pas
2413 la gloire, ce n’est pas l’amour mais au contraire le mépris du prochain. Le prince André n’a pas trouvé de prochains, car
2414 l’amour mais au contraire le mépris du prochain. Le prince André n’a pas trouvé de prochains, car il n’a cherché qu’un pu
2415 épris du prochain. Le prince André n’a pas trouvé de prochains, car il n’a cherché qu’un public. C’est le public qui donne
2416 prochains, car il n’a cherché qu’un public. C’est le public qui donne la gloire à celui qui le méprise assez pour le flatt
2417 a cherché qu’un public. C’est le public qui donne la gloire à celui qui le méprise assez pour le flatter. Tandis que la pr
2418 . C’est le public qui donne la gloire à celui qui le méprise assez pour le flatter. Tandis que la princesse Marie, qui a v
2419 donne la gloire à celui qui le méprise assez pour le flatter. Tandis que la princesse Marie, qui a vraiment aimé son proch
2420 qui le méprise assez pour le flatter. Tandis que la princesse Marie, qui a vraiment aimé son prochain, n’en a pas reçu de
2421 qui a vraiment aimé son prochain, n’en a pas reçu de gloire et n’en demandait point. Aussi ne pense-t-elle pas qu’elle a «
2422 e-t-elle pas qu’elle a « perdu sa vie ». Liszt, à la fin d’un concert triomphal, s’incline et prononce à mi-voix : « Je su
2423 e pas qu’elle a « perdu sa vie ». Liszt, à la fin d’ un concert triomphal, s’incline et prononce à mi-voix : « Je suis le s
2424 phal, s’incline et prononce à mi-voix : « Je suis le serviteur du public, cela va sans dire. » C’est à cela qu’on donne la
2425 ic, cela va sans dire. » C’est à cela qu’on donne la gloire. Et ceux qui ne la briguent point risquent fort de se rendre a
2426 ’est à cela qu’on donne la gloire. Et ceux qui ne la briguent point risquent fort de se rendre antipathiques. Jamais la fo
2427 e. Et ceux qui ne la briguent point risquent fort de se rendre antipathiques. Jamais la foule n’a jugé ridicule que l’on a
2428 risquent fort de se rendre antipathiques. Jamais la foule n’a jugé ridicule que l’on affiche un amour de la gloire même e
2429 ipathiques. Jamais la foule n’a jugé ridicule que l’ on affiche un amour de la gloire même excessif pour le talent qu’on a.
2430 foule n’a jugé ridicule que l’on affiche un amour de la gloire même excessif pour le talent qu’on a. La foule ne tient pou
2431 le n’a jugé ridicule que l’on affiche un amour de la gloire même excessif pour le talent qu’on a. La foule ne tient pour g
2432 affiche un amour de la gloire même excessif pour le talent qu’on a. La foule ne tient pour glorieux que ceux qui prennent
2433 e la gloire même excessif pour le talent qu’on a. La foule ne tient pour glorieux que ceux qui prennent le soin de parler
2434 glorieux que ceux qui prennent le soin de parler de leur gloire. Chateaubriand eut de la gloire, mais non Stendhal. Mme d
2435 soin de parler de leur gloire. Chateaubriand eut de la gloire, mais non Stendhal. Mme de Staël en eut, mais non Constant
2436 in de parler de leur gloire. Chateaubriand eut de la gloire, mais non Stendhal. Mme de Staël en eut, mais non Constant (co
2437 onstant (comme écrivain). Or personne ne lit plus les Martyrs ni Corinne, et tout le monde croit aimer la Chartreuse et Ado
2438 Martyrs ni Corinne, et tout le monde croit aimer la Chartreuse et Adolphe. Mais ce jugement sur le talent, changé du tout
2439 er la Chartreuse et Adolphe. Mais ce jugement sur le talent, changé du tout, n’entraîne pas que l’on change le jugement su
2440 sur le talent, changé du tout, n’entraîne pas que l’ on change le jugement sur la gloire. La gloire est donc un mythe : j’e
2441 t, changé du tout, n’entraîne pas que l’on change le jugement sur la gloire. La gloire est donc un mythe : j’entends que s
2442 t, n’entraîne pas que l’on change le jugement sur la gloire. La gloire est donc un mythe : j’entends que son pouvoir et sa
2443 ne pas que l’on change le jugement sur la gloire. La gloire est donc un mythe : j’entends que son pouvoir et sa grandeur n
2444 tends que son pouvoir et sa grandeur ne dépendent d’ aucune raison, et paraissent même n’en point souffrir. Fama crescit eu
2445 entia famam. Toute gloire est donc aliénée. Celle d’ un Chateaubriand n’est pas à lui, ni à son œuvre, mais au public qui l
2446 est pas à lui, ni à son œuvre, mais au public qui la lui prête parce que d’abord l’auteur s’y est prêté. Quant à moi, je s
2447 mais au public qui la lui prête parce que d’abord l’ auteur s’y est prêté. Quant à moi, je suis trop égoïste pour me laisse
2448 non point tel que me désire leur goût sentimental de « l’Art ». Mais comme tout se complique et se retourne ! Celui qui ve
2449 oint tel que me désire leur goût sentimental de «  l’ Art ». Mais comme tout se complique et se retourne ! Celui qui veut la
2450 tout se complique et se retourne ! Celui qui veut la gloire, est-ce qu’il manquerait d’orgueil ? Serait-il plus humble que
2451 Celui qui veut la gloire, est-ce qu’il manquerait d’ orgueil ? Serait-il plus humble que moi ? Et l’orgueilleux que je suis
2452 it d’orgueil ? Serait-il plus humble que moi ? Et l’ orgueilleux que je suis, ne donne-t-il pas une preuve d’amour à son au
2453 eilleux que je suis, ne donne-t-il pas une preuve d’ amour à son audience en exigeant d’elle plus de noblesse ? Dire : je n
2454 pas une preuve d’amour à son audience en exigeant d’ elle plus de noblesse ? Dire : je néglige la gloire, c’est dire : je v
2455 ve d’amour à son audience en exigeant d’elle plus de noblesse ? Dire : je néglige la gloire, c’est dire : je vous néglige,
2456 geant d’elle plus de noblesse ? Dire : je néglige la gloire, c’est dire : je vous néglige, vous qui donnez la gloire pour
2457 re, c’est dire : je vous néglige, vous qui donnez la gloire pour prix d’une complaisance. Mais c’est dire aussi : je vous
2458 vous néglige, vous qui donnez la gloire pour prix d’ une complaisance. Mais c’est dire aussi : je vous aime, puisque je vou
2459 s vulgaire que vous n’êtes. Celui qui ne veut pas la gloire telle que la donne une foule à qui la flatte, n’est-ce pas qu’
2460 n’êtes. Celui qui ne veut pas la gloire telle que la donne une foule à qui la flatte, n’est-ce pas qu’il veut la gloire te
2461 pas la gloire telle que la donne une foule à qui la flatte, n’est-ce pas qu’il veut la gloire telle que lui seul serait c
2462 ne foule à qui la flatte, n’est-ce pas qu’il veut la gloire telle que lui seul serait capable de se la décerner ? L’idée m
2463 veut la gloire telle que lui seul serait capable de se la décerner ? L’idée moderne de la gloire nous vient, dit-on, de l
2464 la gloire telle que lui seul serait capable de se la décerner ? L’idée moderne de la gloire nous vient, dit-on, de la Rena
2465 e que lui seul serait capable de se la décerner ? L’ idée moderne de la gloire nous vient, dit-on, de la Renaissance. Glori
2466 serait capable de se la décerner ? L’idée moderne de la gloire nous vient, dit-on, de la Renaissance. Glorieux est celui q
2467 ait capable de se la décerner ? L’idée moderne de la gloire nous vient, dit-on, de la Renaissance. Glorieux est celui qui
2468 ? L’idée moderne de la gloire nous vient, dit-on, de la Renaissance. Glorieux est celui qui s’affirme en différant, bien p
2469 ’idée moderne de la gloire nous vient, dit-on, de la Renaissance. Glorieux est celui qui s’affirme en différant, bien plus
2470 différant, bien plus qu’en excellant. C’est donc l’ individu qui se distingue, n’importe où. (Crimes commis pour s’acquéri
2471 gue, n’importe où. (Crimes commis pour s’acquérir la gloire, fréquents dans l’Italie du xve siècle.) Le besoin de la gloi
2472 commis pour s’acquérir la gloire, fréquents dans l’ Italie du xve siècle.) Le besoin de la gloire est donc né d’une sorte
2473 gloire, fréquents dans l’Italie du xve siècle.) Le besoin de la gloire est donc né d’une sorte de maladie du sens social
2474 réquents dans l’Italie du xve siècle.) Le besoin de la gloire est donc né d’une sorte de maladie du sens social. C’est le
2475 uents dans l’Italie du xve siècle.) Le besoin de la gloire est donc né d’une sorte de maladie du sens social. C’est le co
2476 xve siècle.) Le besoin de la gloire est donc né d’ une sorte de maladie du sens social. C’est le contraire de l’amour du
2477 .) Le besoin de la gloire est donc né d’une sorte de maladie du sens social. C’est le contraire de l’amour du prochain. L’
2478 c né d’une sorte de maladie du sens social. C’est le contraire de l’amour du prochain. L’individu qui cherche la gloire n’
2479 rte de maladie du sens social. C’est le contraire de l’amour du prochain. L’individu qui cherche la gloire n’a plus souci
2480 de maladie du sens social. C’est le contraire de l’ amour du prochain. L’individu qui cherche la gloire n’a plus souci ni
2481 ocial. C’est le contraire de l’amour du prochain. L’ individu qui cherche la gloire n’a plus souci ni même conscience du vo
2482 re de l’amour du prochain. L’individu qui cherche la gloire n’a plus souci ni même conscience du voisin qu’il pourrait aid
2483 conscience du voisin qu’il pourrait aider (c’est le prochain), mais seulement du voisin qu’il peut utiliser. Il cherche d
2484 er. Il cherche des admirateurs, des confirmateurs de son être. C’est que l’acte de s’écarter d’une communion ou d’une comm
2485 rateurs, des confirmateurs de son être. C’est que l’ acte de s’écarter d’une communion ou d’une communauté écarte aussi de
2486 , des confirmateurs de son être. C’est que l’acte de s’écarter d’une communion ou d’une communauté écarte aussi de soi, et
2487 ateurs de son être. C’est que l’acte de s’écarter d’ une communion ou d’une communauté écarte aussi de soi, et l’on éprouve
2488 C’est que l’acte de s’écarter d’une communion ou d’ une communauté écarte aussi de soi, et l’on éprouve alors le besoin de
2489 d’une communion ou d’une communauté écarte aussi de soi, et l’on éprouve alors le besoin de se faire confirmer. Un homme
2490 union ou d’une communauté écarte aussi de soi, et l’ on éprouve alors le besoin de se faire confirmer. Un homme en communio
2491 unauté écarte aussi de soi, et l’on éprouve alors le besoin de se faire confirmer. Un homme en communion active avec les h
2492 rte aussi de soi, et l’on éprouve alors le besoin de se faire confirmer. Un homme en communion active avec les hommes qui
2493 aire confirmer. Un homme en communion active avec les hommes qui l’entourent ne songerait pas à rechercher la gloire. Car l
2494 Un homme en communion active avec les hommes qui l’ entourent ne songerait pas à rechercher la gloire. Car la gloire est c
2495 mes qui l’entourent ne songerait pas à rechercher la gloire. Car la gloire est ce qui sépare. Mais il chercherait l’excell
2496 rent ne songerait pas à rechercher la gloire. Car la gloire est ce qui sépare. Mais il chercherait l’excellence, à son ran
2497 la gloire est ce qui sépare. Mais il chercherait l’ excellence, à son rang et selon ses astres. Ainsi les héros et les roi
2498 excellence, à son rang et selon ses astres. Ainsi les héros et les rois sont les auteurs de leur éclat. Ils donnent et ne d
2499 son rang et selon ses astres. Ainsi les héros et les rois sont les auteurs de leur éclat. Ils donnent et ne demandent rien
2500 elon ses astres. Ainsi les héros et les rois sont les auteurs de leur éclat. Ils donnent et ne demandent rien. Et ce qu’ils
2501 res. Ainsi les héros et les rois sont les auteurs de leur éclat. Ils donnent et ne demandent rien. Et ce qu’ils donnent fa
2502 e demandent rien. Et ce qu’ils donnent fait toute la renommée du peuple. (Aujourd’hui c’est l’inverse qu’on observe : c’es
2503 t toute la renommée du peuple. (Aujourd’hui c’est l’ inverse qu’on observe : c’est ce que donne la foule qui fait la gloire
2504 ’est l’inverse qu’on observe : c’est ce que donne la foule qui fait la gloire d’un homme.) La gloire antique était virile,
2505 on observe : c’est ce que donne la foule qui fait la gloire d’un homme.) La gloire antique était virile, comme le don. Ale
2506  : c’est ce que donne la foule qui fait la gloire d’ un homme.) La gloire antique était virile, comme le don. Alexandre exe
2507 ue donne la foule qui fait la gloire d’un homme.) La gloire antique était virile, comme le don. Alexandre exemplaire, plus
2508 ’un homme.) La gloire antique était virile, comme le don. Alexandre exemplaire, plus beau que tous, plus fort et plus heur
2509 c’est une rumeur, c’est une publicité, une espèce d’ inflation provisoire. Elle n’est pas grande, mais exagérée, mobile, ne
2510 ssentie comme flatteuse. C’est donc quelque chose de vulgaire. De fait, je ne connais pas de gloire moderne dont on ne pui
2511 flatteuse. C’est donc quelque chose de vulgaire. De fait, je ne connais pas de gloire moderne dont on ne puisse démontrer
2512 que chose de vulgaire. De fait, je ne connais pas de gloire moderne dont on ne puisse démontrer par quels moyens elle fut
2513 quels moyens elle fut acquise : toujours au prix d’ une vulgarité. (Zones de bassesse chez d’Annunzio : c’est là, non pas
2514 cquise : toujours au prix d’une vulgarité. (Zones de bassesse chez d’Annunzio : c’est là, non pas dans la beauté de son œu
2515 au prix d’une vulgarité. (Zones de bassesse chez d’ Annunzio : c’est là, non pas dans la beauté de son œuvre, que s’est co
2516 bassesse chez d’Annunzio : c’est là, non pas dans la beauté de son œuvre, que s’est constituée sa gloire.) Et cependant, j
2517 hez d’Annunzio : c’est là, non pas dans la beauté de son œuvre, que s’est constituée sa gloire.) Et cependant, je me suis
2518 rer une gloire qui ne m’ennuierait pas. Non point la leur, mais celle que je pourrais rejoindre, telle que je la connais d
2519 ais celle que je pourrais rejoindre, telle que je la connais depuis toujours, moi seul. Un dieu n’a pas besoin d’adorateur
2520 depuis toujours, moi seul. Un dieu n’a pas besoin d’ adorateurs pour rayonner et se réjouir de son être. Oui, c’est bien là
2521 s besoin d’adorateurs pour rayonner et se réjouir de son être. Oui, c’est bien là le privilège d’un dieu. Et la vraie gloi
2522 ner et se réjouir de son être. Oui, c’est bien là le privilège d’un dieu. Et la vraie gloire. Qu’est-ce que l’incognito ?
2523 ouir de son être. Oui, c’est bien là le privilège d’ un dieu. Et la vraie gloire. Qu’est-ce que l’incognito ? Il y a là que
2524 re. Oui, c’est bien là le privilège d’un dieu. Et la vraie gloire. Qu’est-ce que l’incognito ? Il y a là quelqu’un qui a d
2525 lège d’un dieu. Et la vraie gloire. Qu’est-ce que l’ incognito ? Il y a là quelqu’un qui a de la valeur ; on ne le sait pas
2526 st-ce que l’incognito ? Il y a là quelqu’un qui a de la valeur ; on ne le sait pas. La gloire moderne, c’est à peu près l’
2527 ce que l’incognito ? Il y a là quelqu’un qui a de la valeur ; on ne le sait pas. La gloire moderne, c’est à peu près l’inv
2528  ? Il y a là quelqu’un qui a de la valeur ; on ne le sait pas. La gloire moderne, c’est à peu près l’inverse. Mais ne sera
2529 quelqu’un qui a de la valeur ; on ne le sait pas. La gloire moderne, c’est à peu près l’inverse. Mais ne serait-ce pas aus
2530 le sait pas. La gloire moderne, c’est à peu près l’ inverse. Mais ne serait-ce pas aussi le meilleur moyen de sauver son i
2531 à peu près l’inverse. Mais ne serait-ce pas aussi le meilleur moyen de sauver son incognito en se donnant l’air précisémen
2532 se. Mais ne serait-ce pas aussi le meilleur moyen de sauver son incognito en se donnant l’air précisément d’y renoncer ? A
2533 lleur moyen de sauver son incognito en se donnant l’ air précisément d’y renoncer ? Autre avantage de la gloire : elle conf
2534 ver son incognito en se donnant l’air précisément d’ y renoncer ? Autre avantage de la gloire : elle confère le droit d’êtr
2535 t l’air précisément d’y renoncer ? Autre avantage de la gloire : elle confère le droit d’être banal. Tant pis si beaucoup
2536 ’air précisément d’y renoncer ? Autre avantage de la gloire : elle confère le droit d’être banal. Tant pis si beaucoup en
2537 ncer ? Autre avantage de la gloire : elle confère le droit d’être banal. Tant pis si beaucoup en abusent… Hypothèse : l’ex
2538 tre avantage de la gloire : elle confère le droit d’ être banal. Tant pis si beaucoup en abusent… Hypothèse : l’expérience
2539 nal. Tant pis si beaucoup en abusent… Hypothèse : l’ expérience intime de la gloire précède toujours sa manifestation. L’am
2540 ucoup en abusent… Hypothèse : l’expérience intime de la gloire précède toujours sa manifestation. L’ambitieux ne vaut rien
2541 up en abusent… Hypothèse : l’expérience intime de la gloire précède toujours sa manifestation. L’ambitieux ne vaut rien po
2542 e de la gloire précède toujours sa manifestation. L’ ambitieux ne vaut rien pour la gloire. Il ne peut aboutir qu’au succès
2543 s sa manifestation. L’ambitieux ne vaut rien pour la gloire. Il ne peut aboutir qu’au succès. Il reste sous l’empire de la
2544 e. Il ne peut aboutir qu’au succès. Il reste sous l’ empire de la comparaison. Beaucoup d’hommes n’imaginent pas qu’on puis
2545 peut aboutir qu’au succès. Il reste sous l’empire de la comparaison. Beaucoup d’hommes n’imaginent pas qu’on puisse avouer
2546 t aboutir qu’au succès. Il reste sous l’empire de la comparaison. Beaucoup d’hommes n’imaginent pas qu’on puisse avouer sa
2547 l reste sous l’empire de la comparaison. Beaucoup d’ hommes n’imaginent pas qu’on puisse avouer sa vanité, ou bien ils croi
2548 é, ou bien ils croient que ce serait naïf ; et si l’ on avoue son orgueil, ils croient que c’est par vanité… Je suis homme 
2549 tors, orgueilleux, etc. Quel avantage à feindre ? La plus sotte vanité étant assurément d’essayer de faire croire qu’on n’
2550 à feindre ? La plus sotte vanité étant assurément d’ essayer de faire croire qu’on n’en a point. Si l’on condamne sa propre
2551 ? La plus sotte vanité étant assurément d’essayer de faire croire qu’on n’en a point. Si l’on condamne sa propre vanité, l
2552 d’essayer de faire croire qu’on n’en a point. Si l’ on condamne sa propre vanité, le mieux pour s’en débarrasser serait d’
2553 n’en a point. Si l’on condamne sa propre vanité, le mieux pour s’en débarrasser serait d’en parler ouvertement. Comme un
2554 pre vanité, le mieux pour s’en débarrasser serait d’ en parler ouvertement. Comme un menteur qui dirait : « Je vous avertis
2555 nstructif et amusant. Je veux ma gloire, et je ne l’ avoue jamais — je fais le modeste — d’où vient cette pudeur ? Je ne ve
2556 veux ma gloire, et je ne l’avoue jamais — je fais le modeste — d’où vient cette pudeur ? Je ne veux pas la gloire pour vou
2557 e, et je ne l’avoue jamais — je fais le modeste — d’ où vient cette pudeur ? Je ne veux pas la gloire pour vous éblouir, vo
2558 odeste — d’où vient cette pudeur ? Je ne veux pas la gloire pour vous éblouir, vous que j’aime et qui me connaissez. Vous
2559 ue je suis, et si vous appreniez un jour que j’ai de la gloire, que sauriez-vous alors d’essentiel que dès maintenant vous
2560 je suis, et si vous appreniez un jour que j’ai de la gloire, que sauriez-vous alors d’essentiel que dès maintenant vous ne
2561 our que j’ai de la gloire, que sauriez-vous alors d’ essentiel que dès maintenant vous ne sachiez ? Ou c’est que vous vous
2562 e croyez point par vous-mêmes — et je ne veux pas l’ erreur. Ou bien veux-je cette erreur-là ? Certes — mais non comme une
2563 je veux cela. Qu’est-ce donc que « gloire », dont la prononciation, pour peu d’emphase que j’y prête, me fait venir les la
2564 c que « gloire », dont la prononciation, pour peu d’ emphase que j’y prête, me fait venir les larmes aux yeux ? Gloire et l
2565 , pour peu d’emphase que j’y prête, me fait venir les larmes aux yeux ? Gloire et lumière, gloire et mystère, gloire et mor
2566 ord clamé, ou cet instant plutôt qui est au seuil de sa résolution fondamentale — quel est ce seuil, et que nous ouvrent,
2567 est ce seuil, et que nous ouvrent, sur quel ciel, les symphonies ? Je n’ose pas dire que je veux être Dieu. Ce serait là, p
2568 eux être Dieu. Ce serait là, pourtant, ma vérité, la vérité de mon mensonge. Est-ce à cause que mon nom est : mensonge, qu
2569 ieu. Ce serait là, pourtant, ma vérité, la vérité de mon mensonge. Est-ce à cause que mon nom est : mensonge, que je voudr
2570 cause que mon nom est : mensonge, que je voudrais la gloire et ne sais pas pourquoi ? Ou n’ose pas savoir pourquoi… Ce que
2571 ue je n’ose pas savoir est angoisse. Angoisse est le nom du secret que je sers sans oser le servir, parce que je sais que
2572 goisse est le nom du secret que je sers sans oser le servir, parce que je sais que son nom est mensonge, et que c’est moi
2573 s’oppose à ma gloire, et qui me sauve malgré moi de mon triomphe. Il n’y a qu’un seul Dieu, celui qui dit Je suis. Ce ser
2574 a tout, et tout sera. Ainsi, ô Dieu, délivrez-moi de la gloire ! Mais cette prière m’émeut encore comme la gloire !
2575 out, et tout sera. Ainsi, ô Dieu, délivrez-moi de la gloire ! Mais cette prière m’émeut encore comme la gloire !
2576 a gloire ! Mais cette prière m’émeut encore comme la gloire !
12 1947, Doctrine fabuleuse. Le nœud gordien renoué
2577 Le nœud gordien renoué Un oracle avait annoncé que serait roi celui qu
2578 out sur son char, pénétrerait au grand galop dans le temple de Jupiter. Les quelques-uns qui le savaient étaient exclus de
2579 n char, pénétrerait au grand galop dans le temple de Jupiter. Les quelques-uns qui le savaient étaient exclus de la compét
2580 trerait au grand galop dans le temple de Jupiter. Les quelques-uns qui le savaient étaient exclus de la compétition par leu
2581 p dans le temple de Jupiter. Les quelques-uns qui le savaient étaient exclus de la compétition par leur science même : on
2582 . Les quelques-uns qui le savaient étaient exclus de la compétition par leur science même : on exigeait l’innocence de l’â
2583 es quelques-uns qui le savaient étaient exclus de la compétition par leur science même : on exigeait l’innocence de l’âme.
2584 a compétition par leur science même : on exigeait l’ innocence de l’âme. Quant au peuple, il vaquait à ses travaux. Un jour
2585 n par leur science même : on exigeait l’innocence de l’âme. Quant au peuple, il vaquait à ses travaux. Un jour, un paysan
2586 ar leur science même : on exigeait l’innocence de l’ âme. Quant au peuple, il vaquait à ses travaux. Un jour, un paysan nom
2587 jour, un paysan nommé Gordius vient à cette ville de Phrygie. Il déclare qu’il voudrait visiter les curiosités de l’endroi
2588 lle de Phrygie. Il déclare qu’il voudrait visiter les curiosités de l’endroit. On lui indique le temple et la mairie. Sans
2589 Il déclare qu’il voudrait visiter les curiosités de l’endroit. On lui indique le temple et la mairie. Sans hésiter, il en
2590 déclare qu’il voudrait visiter les curiosités de l’ endroit. On lui indique le temple et la mairie. Sans hésiter, il entre
2591 siter les curiosités de l’endroit. On lui indique le temple et la mairie. Sans hésiter, il entre au temple sur son char, e
2592 iosités de l’endroit. On lui indique le temple et la mairie. Sans hésiter, il entre au temple sur son char, et les prêtres
2593 Sans hésiter, il entre au temple sur son char, et les prêtres s’écrient en chœur : C’est lui le Roi ! Voici le Roi que nous
2594 ar, et les prêtres s’écrient en chœur : C’est lui le Roi ! Voici le Roi que nous attendions ! Devenu roi par hasard et gr
2595 res s’écrient en chœur : C’est lui le Roi ! Voici le Roi que nous attendions ! Devenu roi par hasard et grâce d’innocence
2596 nous attendions ! Devenu roi par hasard et grâce d’ innocence, Gordius voulut le rester par astucieuse appropriation d’art
2597 i par hasard et grâce d’innocence, Gordius voulut le rester par astucieuse appropriation d’artisan. Il saute à terre, bien
2598 ius voulut le rester par astucieuse appropriation d’ artisan. Il saute à terre, bien décidé à montrer aux gens de la ville
2599 Il saute à terre, bien décidé à montrer aux gens de la ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes de l’autel et le timon
2600 saute à terre, bien décidé à montrer aux gens de la ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes de l’autel et le timon du
2601 r aux gens de la ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes de l’autel et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le
2602 de la ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes de l’autel et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le plus beau
2603 la ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes de l’ autel et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le plus beau nœ
2604 qu’il sait faire. Entre les cornes de l’autel et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le plus beau nœud qu’il ai
2605 Entre les cornes de l’autel et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le plus beau nœud qu’il ait jamais rêvé. Il
2606 et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le plus beau nœud qu’il ait jamais rêvé. Il y passe des heures indicible
2607 ait jamais rêvé. Il y passe des heures indicibles d’ intensité et de concentration. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’at
2608 . Il y passe des heures indicibles d’intensité et de concentration. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’attestera. L’inno
2609 indicibles d’intensité et de concentration. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’attestera. L’innocence du prédestiné et l
2610 s d’intensité et de concentration. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’attestera. L’innocence du prédestiné et la malice
2611 concentration. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’ attestera. L’innocence du prédestiné et la malice du paysan s’y mêlent
2612 . C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’attestera. L’ innocence du prédestiné et la malice du paysan s’y mêlent dans un vert
2613 Ce nœud l’attestera. L’innocence du prédestiné et la malice du paysan s’y mêlent dans un vertige de trouvailles, dans une
2614 et la malice du paysan s’y mêlent dans un vertige de trouvailles, dans une embrouille de génie. Les tours les plus retors
2615 ns un vertige de trouvailles, dans une embrouille de génie. Les tours les plus retors de cette corde nouent à la grâce l’a
2616 ige de trouvailles, dans une embrouille de génie. Les tours les plus retors de cette corde nouent à la grâce l’ambition, ma
2617 uvailles, dans une embrouille de génie. Les tours les plus retors de cette corde nouent à la grâce l’ambition, marient au l
2618 ne embrouille de génie. Les tours les plus retors de cette corde nouent à la grâce l’ambition, marient au luxe fou l’avari
2619 Les tours les plus retors de cette corde nouent à la grâce l’ambition, marient au luxe fou l’avarice ingénieuse, resserren
2620 les plus retors de cette corde nouent à la grâce l’ ambition, marient au luxe fou l’avarice ingénieuse, resserrent dans le
2621 nouent à la grâce l’ambition, marient au luxe fou l’ avarice ingénieuse, resserrent dans les liens d’un calcul instinctif l
2622 au luxe fou l’avarice ingénieuse, resserrent dans les liens d’un calcul instinctif l’enthousiasme de la grandeur, et son an
2623 u l’avarice ingénieuse, resserrent dans les liens d’ un calcul instinctif l’enthousiasme de la grandeur, et son angoisse. A
2624 resserrent dans les liens d’un calcul instinctif l’ enthousiasme de la grandeur, et son angoisse. Ah ! le compère assez ma
2625 s les liens d’un calcul instinctif l’enthousiasme de la grandeur, et son angoisse. Ah ! le compère assez malin pour dénoue
2626 es liens d’un calcul instinctif l’enthousiasme de la grandeur, et son angoisse. Ah ! le compère assez malin pour dénouer c
2627 nthousiasme de la grandeur, et son angoisse. Ah ! le compère assez malin pour dénouer ce chef-d’œuvre brut, par Jupiter !
2628 il n’est pas encore né ! On ne sait rien du règne de Gordius. Mais le nœud qu’il noua devint célèbre. Un oracle nouveau ne
2629 re né ! On ne sait rien du règne de Gordius. Mais le nœud qu’il noua devint célèbre. Un oracle nouveau ne tarda pas à le c
2630 devint célèbre. Un oracle nouveau ne tarda pas à le consacrer chez les Grecs : quiconque parviendrait à le dénouer, régne
2631 n oracle nouveau ne tarda pas à le consacrer chez les Grecs : quiconque parviendrait à le dénouer, régnerait sur toute l’As
2632 nsacrer chez les Grecs : quiconque parviendrait à le dénouer, régnerait sur toute l’Asie. Car un nœud, c’est d’abord un an
2633 ue parviendrait à le dénouer, régnerait sur toute l’ Asie. Car un nœud, c’est d’abord un anneau : signe d’alliance et de pr
2634 sie. Car un nœud, c’est d’abord un anneau : signe d’ alliance et de prise du pouvoir. Cercle magique et couronne royale. Si
2635 ud, c’est d’abord un anneau : signe d’alliance et de prise du pouvoir. Cercle magique et couronne royale. Signe aussi de f
2636 r. Cercle magique et couronne royale. Signe aussi de fécondité. Qu’une intrigue se noue, elle gouverne aussitôt les person
2637 . Qu’une intrigue se noue, elle gouverne aussitôt les personnages qui la vivent. Un mariage se noue, une amitié se noue. Qu
2638 noue, elle gouverne aussitôt les personnages qui la vivent. Un mariage se noue, une amitié se noue. Quand on peut dire d’
2639 e se noue, une amitié se noue. Quand on peut dire d’ un fruit qu’il a noué, il devient graine. Celui qui sait comment se fa
2640 sait comment se fait un nœud, sait aussi comment le défaire, et le refaire : il détient le secret du pouvoir. De tous les
2641 e fait un nœud, sait aussi comment le défaire, et le refaire : il détient le secret du pouvoir. De tous les pays de la Grè
2642 si comment le défaire, et le refaire : il détient le secret du pouvoir. De tous les pays de la Grèce, les rêveurs de couro
2643 et le refaire : il détient le secret du pouvoir. De tous les pays de la Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contemple
2644 efaire : il détient le secret du pouvoir. De tous les pays de la Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler l’objet
2645 il détient le secret du pouvoir. De tous les pays de la Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler l’objet. Ils ve
2646 détient le secret du pouvoir. De tous les pays de la Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler l’objet. Ils venai
2647 secret du pouvoir. De tous les pays de la Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler l’objet. Ils venaient s’asseo
2648 ouvoir. De tous les pays de la Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler l’objet. Ils venaient s’asseoir devant l
2649 rèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler l’ objet. Ils venaient s’asseoir devant lui, pour l’étudier avec passion,
2650 l’objet. Ils venaient s’asseoir devant lui, pour l’ étudier avec passion, pendant des heures, des jours, des mois. Combien
2651 pendant des heures, des jours, des mois. Combien de grandes pensées se nouèrent dans ce piège à méditations symboliques !
2652 dans ce piège à méditations symboliques ! Combien de regards aussi, apparemment stupides, apprirent à déchiffrer les circo
2653 ssi, apparemment stupides, apprirent à déchiffrer les circonvolutions de cet emblème d’un cerveau, né d’une pensée unique e
2654 pides, apprirent à déchiffrer les circonvolutions de cet emblème d’un cerveau, né d’une pensée unique et vraiment souverai
2655 t à déchiffrer les circonvolutions de cet emblème d’ un cerveau, né d’une pensée unique et vraiment souveraine : la royauté
2656 s circonvolutions de cet emblème d’un cerveau, né d’ une pensée unique et vraiment souveraine : la royauté dans son état na
2657 , né d’une pensée unique et vraiment souveraine : la royauté dans son état naissant. Je me souviens. J’allais m’asseoir au
2658 Je me souviens. J’allais m’asseoir au temple, par les jours de colère intraitable. Je dardais un regard de flèche vers ce n
2659 iens. J’allais m’asseoir au temple, par les jours de colère intraitable. Je dardais un regard de flèche vers ce nœud de vi
2660 jours de colère intraitable. Je dardais un regard de flèche vers ce nœud de vipères impassible. Des vengeances profondes s
2661 able. Je dardais un regard de flèche vers ce nœud de vipères impassible. Des vengeances profondes se lovaient dans les tor
2662 ssible. Des vengeances profondes se lovaient dans les torsions à peine visibles imaginées à l’intérieur de cet objet monstr
2663 inées à l’intérieur de cet objet monstrueux, fait d’ une seule corde. Et je passais des heures à contempler ceux qui, à mon
2664 contempler ceux qui, à mon instar, contemplaient le nœud gordien. Celui qui le portait en lui-même et qui se faisait anal
2665 instar, contemplaient le nœud gordien. Celui qui le portait en lui-même et qui se faisait analyser à Delphes : il venait
2666 nous, renouant par cette fascination tout ce que le prêtre avait dénoué en lui, refaisant le nœud d’après nature, l’aiman
2667 t ce que le prêtre avait dénoué en lui, refaisant le nœud d’après nature, l’aimant parce qu’il était dans sa nature… Celui
2668 dénoué en lui, refaisant le nœud d’après nature, l’ aimant parce qu’il était dans sa nature… Celui qui prévoyait la scienc
2669 e qu’il était dans sa nature… Celui qui prévoyait la science de nos jours, et me disait : « Il n’est de science que des ph
2670 it dans sa nature… Celui qui prévoyait la science de nos jours, et me disait : « Il n’est de science que des phénomènes qu
2671 a science de nos jours, et me disait : « Il n’est de science que des phénomènes que l’on peut reproduire à volonté. Quel e
2672 it : « Il n’est de science que des phénomènes que l’ on peut reproduire à volonté. Quel est ce nœud, réel, unique, inimitab
2673 mitable, cet objet devant moi indubitable, et que la science ne saura vérifier ni dénouer, faute de pouvoir le répéter sel
2674 ce ne saura vérifier ni dénouer, faute de pouvoir le répéter selon la recette ? Il n’existe donc point à ses yeux. Elle n’
2675 ier ni dénouer, faute de pouvoir le répéter selon la recette ? Il n’existe donc point à ses yeux. Elle n’en veut pas. Et s
2676 pas. Et si personne n’en veut, il est à moi ! Je le prends : il est ma liberté… » Celui qui murmurait parfois : C’est con
2677  : C’est consolant ! (par allusion à ses malheurs d’ amour, si simples…) Et la femme de Gordius vint un jour s’acquitter d
2678 allusion à ses malheurs d’amour, si simples…) Et la femme de Gordius vint un jour s’acquitter de ses dévotions. Devant le
2679 à ses malheurs d’amour, si simples…) Et la femme de Gordius vint un jour s’acquitter de ses dévotions. Devant le nœud, ap
2680 Et la femme de Gordius vint un jour s’acquitter de ses dévotions. Devant le nœud, après un long regard, elle dit : Ce n’
2681 vint un jour s’acquitter de ses dévotions. Devant le nœud, après un long regard, elle dit : Ce n’est pas si ressemblant qu
2682 la ! (Elle croyait que son mari ne s’occupait que d’ elle.) Et tant d’autres qui vinrent, et qui restaient longtemps. Et nu
2683 aient longtemps. Et nul ne s’en allait qu’enrichi d’ un mystère. Tel était le culte de Gordium, religion de l’inextricable.
2684 ne s’en allait qu’enrichi d’un mystère. Tel était le culte de Gordium, religion de l’inextricable. Alexandre impatient et
2685 llait qu’enrichi d’un mystère. Tel était le culte de Gordium, religion de l’inextricable. Alexandre impatient et tricheur
2686 mystère. Tel était le culte de Gordium, religion de l’inextricable. Alexandre impatient et tricheur pénétra dans le templ
2687 stère. Tel était le culte de Gordium, religion de l’ inextricable. Alexandre impatient et tricheur pénétra dans le temple a
2688 ble. Alexandre impatient et tricheur pénétra dans le temple au jour dit par ses astres, trancha le nœud d’un coup d’épée,
2689 ans le temple au jour dit par ses astres, trancha le nœud d’un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée de la saison. (T
2690 emple au jour dit par ses astres, trancha le nœud d’ un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée de la saison. (Tous les
2691 astres, trancha le nœud d’un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée de la saison. (Tous les joueurs perdent.) Ce coup
2692 ha le nœud d’un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée de la saison. (Tous les joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fond
2693 d d’un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée de la saison. (Tous les joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fondé le mond
2694 ’un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée de la saison. (Tous les joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fondé le monde m
2695 ramassa le prix pour la durée de la saison. (Tous les joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fondé le monde moderne. Monde de l
2696 Tous les joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fondé le monde moderne. Monde de la simplification hâtive ; de l’expérience qu
2697 .) Ce coup d’épée a fondé le monde moderne. Monde de la simplification hâtive ; de l’expérience qui détruit son objet ; de
2698 Ce coup d’épée a fondé le monde moderne. Monde de la simplification hâtive ; de l’expérience qui détruit son objet ; de l’
2699 onde moderne. Monde de la simplification hâtive ; de l’expérience qui détruit son objet ; de l’action efficace au détrimen
2700 e moderne. Monde de la simplification hâtive ; de l’ expérience qui détruit son objet ; de l’action efficace au détriment d
2701 hâtive ; de l’expérience qui détruit son objet ; de l’action efficace au détriment du sens ; de la tricherie ; de la rupt
2702 tive ; de l’expérience qui détruit son objet ; de l’ action efficace au détriment du sens ; de la tricherie ; de la rupture
2703 jet ; de l’action efficace au détriment du sens ; de la tricherie ; de la rupture des liens. Et depuis lors, je vais crian
2704  ; de l’action efficace au détriment du sens ; de la tricherie ; de la rupture des liens. Et depuis lors, je vais criant :
2705 efficace au détriment du sens ; de la tricherie ; de la rupture des liens. Et depuis lors, je vais criant : Renouez-le ! R
2706 icace au détriment du sens ; de la tricherie ; de la rupture des liens. Et depuis lors, je vais criant : Renouez-le ! Reno
2707 s liens. Et depuis lors, je vais criant : Renouez- le  ! Renouez-le ! Car il y va de tout, du sens même de nos vies ! Car vo
2708 epuis lors, je vais criant : Renouez-le ! Renouez- le  ! Car il y va de tout, du sens même de nos vies ! Car vous mourez, no
2709 is criant : Renouez-le ! Renouez-le ! Car il y va de tout, du sens même de nos vies ! Car vous mourez, nous mourons tous d
2710  ! Renouez-le ! Car il y va de tout, du sens même de nos vies ! Car vous mourez, nous mourons tous d’ennui, dans un monde
2711 de nos vies ! Car vous mourez, nous mourons tous d’ ennui, dans un monde où rien ne se noue. Car vous mourez, nous mourons
2712 ne se noue. Car vous mourez, nous mourons tous à la vie spirituelle, la vie précieuse. Elle n’existe que prise au complex
2713 s mourez, nous mourons tous à la vie spirituelle, la vie précieuse. Elle n’existe que prise au complexe d’une âme, dans le
2714 ie précieuse. Elle n’existe que prise au complexe d’ une âme, dans les détours du plus profond secret noué. Et si vous simp
2715 le n’existe que prise au complexe d’une âme, dans les détours du plus profond secret noué. Et si vous simplifiez vous gagne
2716 secret noué. Et si vous simplifiez vous gagnerez le monde, mais au prix d’une âme, la vôtre. Car vous mourez, nous mouron
2717 s simplifiez vous gagnerez le monde, mais au prix d’ une âme, la vôtre. Car vous mourez, nous mourons tous à l’amour qui ne
2718 z vous gagnerez le monde, mais au prix d’une âme, la vôtre. Car vous mourez, nous mourons tous à l’amour qui ne tranche ri
2719 e, la vôtre. Car vous mourez, nous mourons tous à l’ amour qui ne tranche rien, mais qui épouse, qui accepte, qui pénètre,
2720 ation sans espoir, ces replis infinis qui défient le calcul. Car une coupe transversale pratiquée dans un nœud n’apprend
2721 près rien sur sa structure, mais détruit à jamais l’ espoir de le refaire, de le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’es
2722 sur sa structure, mais détruit à jamais l’espoir de le refaire, de le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire
2723 r sa structure, mais détruit à jamais l’espoir de le refaire, de le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire de
2724 re, mais détruit à jamais l’espoir de le refaire, de le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire de connaître ou
2725 mais détruit à jamais l’espoir de le refaire, de le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire de connaître ou d’
2726 amais l’espoir de le refaire, de le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire de connaître ou d’aimer. On ne peut
2727 omprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire de connaître ou d’aimer. On ne peut opposer au mythe du nœud gordien que
2728 s’y laisser prendre, c’est-à-dire de connaître ou d’ aimer. On ne peut opposer au mythe du nœud gordien que l’histoire du n
2729 . On ne peut opposer au mythe du nœud gordien que l’ histoire du nœud-le-plus-simple-du-monde. La guerre civile était près
2730 n que l’histoire du nœud-le-plus-simple-du-monde. La guerre civile était près d’éclater entre les Suisses, au xve siècle.
2731 plus-simple-du-monde. La guerre civile était près d’ éclater entre les Suisses, au xve siècle. Un messager fut envoyé à l’
2732 onde. La guerre civile était près d’éclater entre les Suisses, au xve siècle. Un messager fut envoyé à l’Ermite qui vivait
2733 Suisses, au xve siècle. Un messager fut envoyé à l’ Ermite qui vivait dans les Alpes et qui détenait, sans nul pouvoir, l’
2734 Un messager fut envoyé à l’Ermite qui vivait dans les Alpes et qui détenait, sans nul pouvoir, l’autorité. En cette extrémi
2735 dans les Alpes et qui détenait, sans nul pouvoir, l’ autorité. En cette extrémité, et tout espoir perdu, on sollicitait son
2736 espoir perdu, on sollicitait son conseil. Il prit la corde qui servait de ceinture à sa pauvre robe. Il en fit une boucle
2737 icitait son conseil. Il prit la corde qui servait de ceinture à sa pauvre robe. Il en fit une boucle simple et la tendit a
2738 à sa pauvre robe. Il en fit une boucle simple et la tendit au messager : — Va leur donner ce nœud, dit-il, afin qu’ils le
2739 r : — Va leur donner ce nœud, dit-il, afin qu’ils le dénouent. — Un faible enfant pourrait le dénouer ! — L’homme le plus
2740 n qu’ils le dénouent. — Un faible enfant pourrait le dénouer ! — L’homme le plus fort ne pourrait pas le dénouer, et il fa
2741 ouent. — Un faible enfant pourrait le dénouer ! — L’ homme le plus fort ne pourrait pas le dénouer, et il faudrait alors l’
2742 Un faible enfant pourrait le dénouer ! — L’homme le plus fort ne pourrait pas le dénouer, et il faudrait alors l’épée pou
2743 dénouer ! — L’homme le plus fort ne pourrait pas le dénouer, et il faudrait alors l’épée pour le trancher, si chacun tire
2744 ne pourrait pas le dénouer, et il faudrait alors l’ épée pour le trancher, si chacun tire par un bout, de son côté. Quelle
2745 pas le dénouer, et il faudrait alors l’épée pour le trancher, si chacun tire par un bout, de son côté. Quelle histoire éd
2746 pée pour le trancher, si chacun tire par un bout, de son côté. Quelle histoire édifiante ! dit Alexandre.
13 1947, Doctrine fabuleuse. Le supplice de Tantale
2747 Le supplice de Tantale L’eau fuit ses lèvres, la branche fuit sa main,
2748 Le supplice de Tantale L’eau fuit ses lèvres, la branche fuit sa main, et le roche
2749 Le supplice de Tantale L’ eau fuit ses lèvres, la branche fuit sa main, et le rocher qui surplom
2750 Le supplice de Tantale L’eau fuit ses lèvres, la branche fuit sa main, et le rocher qui surplombe sa tête va tomber ma
2751 ’eau fuit ses lèvres, la branche fuit sa main, et le rocher qui surplombe sa tête va tomber mais ne tombe jamais. Pour l’o
2752 ombe sa tête va tomber mais ne tombe jamais. Pour l’ observateur non prévenu, tout se passe comme si le désir de Tantale su
2753 l’observateur non prévenu, tout se passe comme si le désir de Tantale suffisait à repousser les objets qu’il désire, et sa
2754 teur non prévenu, tout se passe comme si le désir de Tantale suffisait à repousser les objets qu’il désire, et sa crainte
2755 omme si le désir de Tantale suffisait à repousser les objets qu’il désire, et sa crainte l’objet qu’il redoute. Quand il se
2756 repousser les objets qu’il désire, et sa crainte l’ objet qu’il redoute. Quand il se penche vers la surface de la rivière
2757 te l’objet qu’il redoute. Quand il se penche vers la surface de la rivière où il baigne à mi-corps, quand il lève le bras
2758 qu’il redoute. Quand il se penche vers la surface de la rivière où il baigne à mi-corps, quand il lève le bras vers ces fr
2759 il redoute. Quand il se penche vers la surface de la rivière où il baigne à mi-corps, quand il lève le bras vers ces fruit
2760 la rivière où il baigne à mi-corps, quand il lève le bras vers ces fruits mûrs qui font ployer la branche au-dessus de son
2761 lève le bras vers ces fruits mûrs qui font ployer la branche au-dessus de son front, on dirait que son geste même déclench
2762 fruits mûrs qui font ployer la branche au-dessus de son front, on dirait que son geste même déclenche un mécanisme qui l’
2763 ait que son geste même déclenche un mécanisme qui l’ annule. Mais on dirait aussi que son regard, dès qu’il l’élève avec an
2764 e. Mais on dirait aussi que son regard, dès qu’il l’ élève avec angoisse vers le rocher, retient le rocher. Étrange lieu qu
2765 son regard, dès qu’il l’élève avec angoisse vers le rocher, retient le rocher. Étrange lieu que ce coin du Tartare, où la
2766 ’il l’élève avec angoisse vers le rocher, retient le rocher. Étrange lieu que ce coin du Tartare, où la pesante logique de
2767 e rocher. Étrange lieu que ce coin du Tartare, où la pesante logique de la matière est abolie pour peu que l’homme se mani
2768 ieu que ce coin du Tartare, où la pesante logique de la matière est abolie pour peu que l’homme se manifeste. Serait-ce un
2769 que ce coin du Tartare, où la pesante logique de la matière est abolie pour peu que l’homme se manifeste. Serait-ce un pu
2770 nte logique de la matière est abolie pour peu que l’ homme se manifeste. Serait-ce un pur lieu de l’esprit ? Oui, car à l’i
2771 u que l’homme se manifeste. Serait-ce un pur lieu de l’esprit ? Oui, car à l’instant même où Tantale est ému, où il forme
2772 ue l’homme se manifeste. Serait-ce un pur lieu de l’ esprit ? Oui, car à l’instant même où Tantale est ému, où il forme un
2773 ntale est ému, où il forme un projet, où il agit, les lois de la chute des corps et de leur inertie, qui sont celles mêmes
2774 ému, où il forme un projet, où il agit, les lois de la chute des corps et de leur inertie, qui sont celles mêmes de la mo
2775 u, où il forme un projet, où il agit, les lois de la chute des corps et de leur inertie, qui sont celles mêmes de la mort,
2776 et, où il agit, les lois de la chute des corps et de leur inertie, qui sont celles mêmes de la mort, font place aux lois d
2777 s corps et de leur inertie, qui sont celles mêmes de la mort, font place aux lois des dieux, qui sont celles de l’esprit ;
2778 orps et de leur inertie, qui sont celles mêmes de la mort, font place aux lois des dieux, qui sont celles de l’esprit ; et
2779 t, font place aux lois des dieux, qui sont celles de l’esprit ; et des dieux irrités contre l’homme, c’est-à-dire d’un esp
2780 font place aux lois des dieux, qui sont celles de l’ esprit ; et des dieux irrités contre l’homme, c’est-à-dire d’un esprit
2781 celles de l’esprit ; et des dieux irrités contre l’ homme, c’est-à-dire d’un esprit coupable. Regardons bien ce paysage im
2782 et des dieux irrités contre l’homme, c’est-à-dire d’ un esprit coupable. Regardons bien ce paysage imaginaire, cette compos
2783 iée comme un arcane du Tarot et non moins chargée de symboles : un corps, une eau, une branche et un rocher. C’est l’homme
2784 n corps, une eau, une branche et un rocher. C’est l’ homme coupable, environné des emblèmes de sa peur et de sa convoitise,
2785 r. C’est l’homme coupable, environné des emblèmes de sa peur et de sa convoitise, emblèmes ou signes, car tout tient ici à
2786 me coupable, environné des emblèmes de sa peur et de sa convoitise, emblèmes ou signes, car tout tient ici à des événement
2787 ent ici à des événements intérieurs. Tout tient à l’ homme et tout illustre une des structures fondamentales de son être. T
2788 et tout illustre une des structures fondamentales de son être. Tantale avait commis deux crimes, dit la Fable. Admis à la
2789 e son être. Tantale avait commis deux crimes, dit la Fable. Admis à la table des dieux, il avait dérobé à ses hôtes leur n
2790 e avait commis deux crimes, dit la Fable. Admis à la table des dieux, il avait dérobé à ses hôtes leur nectar et leur ambr
2791 é à ses hôtes leur nectar et leur ambroisie, pour les faire goûter aux mortels. Puis, dans l’idée de défier l’Olympe et d’é
2792 ie, pour les faire goûter aux mortels. Puis, dans l’ idée de défier l’Olympe et d’éprouver son omniscience, il avait tué so
2793 r les faire goûter aux mortels. Puis, dans l’idée de défier l’Olympe et d’éprouver son omniscience, il avait tué son propr
2794 e goûter aux mortels. Puis, dans l’idée de défier l’ Olympe et d’éprouver son omniscience, il avait tué son propre fils Pél
2795 mortels. Puis, dans l’idée de défier l’Olympe et d’ éprouver son omniscience, il avait tué son propre fils Pélops, pour fa
2796 propre fils Pélops, pour faire servir sa chair à la table divine. Les liqueurs d’immortalité sont ici comme des signes de
2797 ps, pour faire servir sa chair à la table divine. Les liqueurs d’immortalité sont ici comme des signes de la Grâce, dont un
2798 e servir sa chair à la table divine. Les liqueurs d’ immortalité sont ici comme des signes de la Grâce, dont un homme cherc
2799 liqueurs d’immortalité sont ici comme des signes de la Grâce, dont un homme chercherait à s’emparer par subterfuge, afin
2800 queurs d’immortalité sont ici comme des signes de la Grâce, dont un homme chercherait à s’emparer par subterfuge, afin de
2801 fin de s’assurer un empire terrestre. Doutons que la philanthropie préside au vol de Tantale, quand il est assez clair qu’
2802 stre. Doutons que la philanthropie préside au vol de Tantale, quand il est assez clair qu’il jalouse les dieux, leur divin
2803 e Tantale, quand il est assez clair qu’il jalouse les dieux, leur divination, leur puissance, et tous les plaisirs qu’ils e
2804 s dieux, leur divination, leur puissance, et tous les plaisirs qu’ils en tirent. Quant à la mise à mort du fils, offert ens
2805 e, et tous les plaisirs qu’ils en tirent. Quant à la mise à mort du fils, offert ensuite aux dieux comme nourriture meille
2806 eux comme nourriture meilleure, il est surprenant d’ observer qu’elle invertit exactement le sacrifice du Fils de Dieu. Au
2807 surprenant d’observer qu’elle invertit exactement le sacrifice du Fils de Dieu. Au lieu du Père livrant son Fils aux homme
2808 qu’elle invertit exactement le sacrifice du Fils de Dieu. Au lieu du Père livrant son Fils aux hommes pour qu’ils le tuen
2809 u du Père livrant son Fils aux hommes pour qu’ils le tuent, mais aussi pour qu’ensuite ils revivent par la consommation de
2810 uent, mais aussi pour qu’ensuite ils revivent par la consommation de son corps spirituel, un homme tue lui-même son fils,
2811 pour qu’ensuite ils revivent par la consommation de son corps spirituel, un homme tue lui-même son fils, et donne sa chai
2812 r qu’ils en meurent — s’ils perdent leur divinité de s’être une fois laissé surprendre et abuser. À cette double infractio
2813 e et abuser. À cette double infraction aux grâces de l’esprit (comme je voudrais nommer les lois spirituelles), répond un
2814 t abuser. À cette double infraction aux grâces de l’ esprit (comme je voudrais nommer les lois spirituelles), répond un châ
2815 aux grâces de l’esprit (comme je voudrais nommer les lois spirituelles), répond un châtiment dont on croit deviner qu’il n
2816 u’il n’est qu’une double réfraction du crime dans l’ ordre humain. Parce qu’il a convoité la nourriture des dieux, Tantale
2817 crime dans l’ordre humain. Parce qu’il a convoité la nourriture des dieux, Tantale se voit refuser celle du commun des hom
2818 commun des hommes. Sa jalousie se réfléchit dans la frustration du désir. Et son défi au Ciel, ayant failli, s’inverse en
2819 iel, ayant failli, s’inverse en menace suspendue. Le monde païen ne conçoit pas de pardon par amour et de salut gratuit, e
2820 n menace suspendue. Le monde païen ne conçoit pas de pardon par amour et de salut gratuit, et c’est pourquoi les châtiment
2821 monde païen ne conçoit pas de pardon par amour et de salut gratuit, et c’est pourquoi les châtiments qu’infligent les dieu
2822 par amour et de salut gratuit, et c’est pourquoi les châtiments qu’infligent les dieux revêtent en général un caractère de
2823 it, et c’est pourquoi les châtiments qu’infligent les dieux revêtent en général un caractère de revanche pure et simple, et
2824 ligent les dieux revêtent en général un caractère de revanche pure et simple, et comme automatique. C’est autant dire que
2825 et comme automatique. C’est autant dire que dans le monde païen, l’homme reste seul avec lui-même et se ferme aux interve
2826 tique. C’est autant dire que dans le monde païen, l’ homme reste seul avec lui-même et se ferme aux interventions d’une tra
2827 seul avec lui-même et se ferme aux interventions d’ une transcendance, ou d’un appel venu d’ailleurs. (Les « dieux » n’éta
2828 e ferme aux interventions d’une transcendance, ou d’ un appel venu d’ailleurs. (Les « dieux » n’étant, en fait, que ses pro
2829 ne transcendance, ou d’un appel venu d’ailleurs. ( Les « dieux » n’étant, en fait, que ses propres limites.) Dans l’histoire
2830 n’étant, en fait, que ses propres limites.) Dans l’ histoire du supplice de Tantale, cet automatisme est si sûr qu’il auto
2831 ses propres limites.) Dans l’histoire du supplice de Tantale, cet automatisme est si sûr qu’il autorise à des spéculations
2832 tiques en apparence. Je vois Tantale soutenu dans la rivière, le rocher soutenu sur sa tête, l’onde et la branche ne s’éca
2833 parence. Je vois Tantale soutenu dans la rivière, le rocher soutenu sur sa tête, l’onde et la branche ne s’écartant de lui
2834 u dans la rivière, le rocher soutenu sur sa tête, l’ onde et la branche ne s’écartant de lui qu’à l’instant où il veut les
2835 rivière, le rocher soutenu sur sa tête, l’onde et la branche ne s’écartant de lui qu’à l’instant où il veut les atteindre,
2836 u sur sa tête, l’onde et la branche ne s’écartant de lui qu’à l’instant où il veut les atteindre, et tout cela ne tient vr
2837 he ne s’écartant de lui qu’à l’instant où il veut les atteindre, et tout cela ne tient vraiment qu’à lui, qu’aux dispositio
2838 a ne tient vraiment qu’à lui, qu’aux dispositions de son âme : c’est que celles-ci n’ont pas changé depuis ses crimes. Nou
2839 é depuis ses crimes. Nourrissant avec obstination les mêmes désirs et le même orgueil, il nourrit la vengeance des « dieux 
2840 Nourrissant avec obstination les mêmes désirs et le même orgueil, il nourrit la vengeance des « dieux » qui frustrent ces
2841 n les mêmes désirs et le même orgueil, il nourrit la vengeance des « dieux » qui frustrent ces désirs et qui retardent, ir
2842 strent ces désirs et qui retardent, ironiquement, d’ écraser cet orgueil. Imaginons, maintenant, par impossible, que Tantal
2843 s’abandonne, et qu’il préfère soudain à son amour d’ un moi coupable et torturé, l’expiation libératrice et son délire. À l
2844 soudain à son amour d’un moi coupable et torturé, l’ expiation libératrice et son délire. À l’instant même, il s’enfonce da
2845 t son délire. À l’instant même, il s’enfonce dans les eaux, il boit à mort, et le rocher l’écrase. Mais c’est précisément c
2846 e, il s’enfonce dans les eaux, il boit à mort, et le rocher l’écrase. Mais c’est précisément ce qui n’arrive jamais, et ne
2847 fonce dans les eaux, il boit à mort, et le rocher l’ écrase. Mais c’est précisément ce qui n’arrive jamais, et ne peut arri
2848 t ce qui n’arrive jamais, et ne peut arriver dans le Tartare. Tantale, ne croyant pas à la résurrection, ni au pardon, ni
2849 rriver dans le Tartare. Tantale, ne croyant pas à la résurrection, ni au pardon, ni au salut que lui vaudrait un instant d
2850 u pardon, ni au salut que lui vaudrait un instant de pur abandon — payé de sa mort, il est vrai, pour quelle indescriptibl
2851 que lui vaudrait un instant de pur abandon — payé de sa mort, il est vrai, pour quelle indescriptible renaissance ! — préf
2852 elle indescriptible renaissance ! — préfère subir le supplice de Tantale. C’est son orgueil et sa dignité d’homme : il se
2853 iptible renaissance ! — préfère subir le supplice de Tantale. C’est son orgueil et sa dignité d’homme : il se révolte cont
2854 plice de Tantale. C’est son orgueil et sa dignité d’ homme : il se révolte contre tout, sauf soi. C’est pourquoi rien ne ch
2855 uoi rien ne change autour de lui. Considérons ici l’ Homme du Désir, Tantale symboliquement réduit, dans la légende, à sa f
2856 mme du Désir, Tantale symboliquement réduit, dans la légende, à sa faim, à sa soif et à sa peur. Il est cet homme qui, dan
2857 f et à sa peur. Il est cet homme qui, dans chacun de nous, préfère le désir même douloureux, d’avoir été mille et mille fo
2858 l est cet homme qui, dans chacun de nous, préfère le désir même douloureux, d’avoir été mille et mille fois déçu — mais c’
2859 chacun de nous, préfère le désir même douloureux, d’ avoir été mille et mille fois déçu — mais c’est encore son désir, donc
2860 — mais c’est encore son désir, donc lui-même — à la proie qu’il ne posséderait qu’en acceptant d’être changé d’abord. Que
2861 — à la proie qu’il ne posséderait qu’en acceptant d’ être changé d’abord. Que lui servirait, pense-t-il, de gagner le monde
2862 re changé d’abord. Que lui servirait, pense-t-il, de gagner le monde s’il y perdait son moi ? Il est certain qu’à sa maniè
2863 d’abord. Que lui servirait, pense-t-il, de gagner le monde s’il y perdait son moi ? Il est certain qu’à sa manière il a ra
2864 ertain qu’à sa manière il a raison. Car à gagner, l’ on perd toujours quelque chose : l’attente, l’espoir, la nostalgie du
2865 Car à gagner, l’on perd toujours quelque chose : l’ attente, l’espoir, la nostalgie du gain. Supposons un individu qui aur
2866 er, l’on perd toujours quelque chose : l’attente, l’ espoir, la nostalgie du gain. Supposons un individu qui aurait désiré
2867 erd toujours quelque chose : l’attente, l’espoir, la nostalgie du gain. Supposons un individu qui aurait désiré si longtem
2868 reçu. Ou encore : un être nouveau surgirait dans l’ instant du don, pour le recevoir en son lieu. À la limite, et dans la
2869 tre nouveau surgirait dans l’instant du don, pour le recevoir en son lieu. À la limite, et dans la logique d’un mythe où l
2870 l’instant du don, pour le recevoir en son lieu. À la limite, et dans la logique d’un mythe où l’homme s’identifie à l’une
2871 our le recevoir en son lieu. À la limite, et dans la logique d’un mythe où l’homme s’identifie à l’une de ses tendances, c
2872 voir en son lieu. À la limite, et dans la logique d’ un mythe où l’homme s’identifie à l’une de ses tendances, celui qui ga
2873 eu. À la limite, et dans la logique d’un mythe où l’ homme s’identifie à l’une de ses tendances, celui qui gagne est donc t
2874 logique d’un mythe où l’homme s’identifie à l’une de ses tendances, celui qui gagne est donc toujours un autre. Et celui q
2875 tre. Et celui qui désire ne gagnera jamais. C’est le sophisme de l’empereur : Napoléon n’est pas un Bonaparte comblé, mais
2876 i qui désire ne gagnera jamais. C’est le sophisme de l’empereur : Napoléon n’est pas un Bonaparte comblé, mais quelqu’un q
2877 ui désire ne gagnera jamais. C’est le sophisme de l’ empereur : Napoléon n’est pas un Bonaparte comblé, mais quelqu’un qui
2878 comblé, mais quelqu’un qui s’est substitué, sous le manteau d’hermine, à Bonaparte. Le romantique qui rêvait d’être emper
2879 is quelqu’un qui s’est substitué, sous le manteau d’ hermine, à Bonaparte. Le romantique qui rêvait d’être empereur est mor
2880 ubstitué, sous le manteau d’hermine, à Bonaparte. Le romantique qui rêvait d’être empereur est mort le jour du couronnemen
2881 d’hermine, à Bonaparte. Le romantique qui rêvait d’ être empereur est mort le jour du couronnement. Tous nos succès, tous
2882 Le romantique qui rêvait d’être empereur est mort le jour du couronnement. Tous nos succès, tous nos actes sans doute, son
2883 ute, sont ainsi à quelque degré des modifications de notre identité, des aliénations de nous-mêmes. À la limite, ils sont
2884 modifications de notre identité, des aliénations de nous-mêmes. À la limite, ils sont autant d’usurpations. Changeons mai
2885 notre identité, des aliénations de nous-mêmes. À la limite, ils sont autant d’usurpations. Changeons maintenant de plan s
2886 tions de nous-mêmes. À la limite, ils sont autant d’ usurpations. Changeons maintenant de plan spirituel, et transposons le
2887 s sont autant d’usurpations. Changeons maintenant de plan spirituel, et transposons le mythe de Tantale dans un monde où l
2888 eons maintenant de plan spirituel, et transposons le mythe de Tantale dans un monde où l’instant d’abandon ne signifie plu
2889 tenant de plan spirituel, et transposons le mythe de Tantale dans un monde où l’instant d’abandon ne signifie plus la mort
2890 transposons le mythe de Tantale dans un monde où l’ instant d’abandon ne signifie plus la mort mais la vie et l’héritage d
2891 ns le mythe de Tantale dans un monde où l’instant d’ abandon ne signifie plus la mort mais la vie et l’héritage de la vie é
2892 un monde où l’instant d’abandon ne signifie plus la mort mais la vie et l’héritage de la vie éternelle. J’emprunte à Jean
2893 l’instant d’abandon ne signifie plus la mort mais la vie et l’héritage de la vie éternelle. J’emprunte à Jean-Paul7 une hi
2894 d’abandon ne signifie plus la mort mais la vie et l’ héritage de la vie éternelle. J’emprunte à Jean-Paul7 une histoire étr
2895 e signifie plus la mort mais la vie et l’héritage de la vie éternelle. J’emprunte à Jean-Paul7 une histoire étrangement pa
2896 ignifie plus la mort mais la vie et l’héritage de la vie éternelle. J’emprunte à Jean-Paul7 une histoire étrangement parab
2897 une histoire étrangement parabolique et qui, dans le registre de l’humour profond, reproduit notre fable grecque, mais la
2898 étrangement parabolique et qui, dans le registre de l’humour profond, reproduit notre fable grecque, mais la conduit à un
2899 rangement parabolique et qui, dans le registre de l’ humour profond, reproduit notre fable grecque, mais la conduit à une h
2900 mour profond, reproduit notre fable grecque, mais la conduit à une heureuse fin. L’oncle van der Kabel vient de mourir, et
2901 able grecque, mais la conduit à une heureuse fin. L’ oncle van der Kabel vient de mourir, et devant ses sept héritiers natu
2902 sept héritiers naturels, un notaire ouvre et lit le testament. La dernière clause se trouve ainsi conçue : « Tous mes bie
2903 nt reviendront et appartiendront à celui des sept de MM. mes Neveux qui, durant la demi-heure qui suivra la lecture de la
2904 nt à celui des sept de MM. mes Neveux qui, durant la demi-heure qui suivra la lecture de la présente clause, versera avant
2905 . mes Neveux qui, durant la demi-heure qui suivra la lecture de la présente clause, versera avant tous les autres, une ou
2906 x qui, durant la demi-heure qui suivra la lecture de la présente clause, versera avant tous les autres, une ou quelques la
2907 ui, durant la demi-heure qui suivra la lecture de la présente clause, versera avant tous les autres, une ou quelques larme
2908 lecture de la présente clause, versera avant tous les autres, une ou quelques larmes sur moi, son oncle défunt, et cela en
2909 ésence d’un respectable magistrat qui en dressera le protocole. Si tous restent secs, mes biens seront donnés au légataire
2910 s biens seront donnés au légataire universel dont le nom va suivre. » À ce point, le notaire pose sa montre sur la table,
2911 re universel dont le nom va suivre. » À ce point, le notaire pose sa montre sur la table, elle marque onze heures et demie
2912 ivre. » À ce point, le notaire pose sa montre sur la table, elle marque onze heures et demie, et il attend les larmes. Le
2913 e, elle marque onze heures et demie, et il attend les larmes. Le marchand Neupeter se demande s’il ne s’agit que d’une mauv
2914 ue onze heures et demie, et il attend les larmes. Le marchand Neupeter se demande s’il ne s’agit que d’une mauvaise farce,
2915 e marchand Neupeter se demande s’il ne s’agit que d’ une mauvaise farce, indigne d’un homme de sens. Le fiscal Knol se sent
2916 s’il ne s’agit que d’une mauvaise farce, indigne d’ un homme de sens. Le fiscal Knol se sent prêt à pleurer de colère. Pas
2917 agit que d’une mauvaise farce, indigne d’un homme de sens. Le fiscal Knol se sent prêt à pleurer de colère. Pasvogel, le r
2918 d’une mauvaise farce, indigne d’un homme de sens. Le fiscal Knol se sent prêt à pleurer de colère. Pasvogel, le rusé libra
2919 me de sens. Le fiscal Knol se sent prêt à pleurer de colère. Pasvogel, le rusé libraire, essaie de se remémorer tout ce qu
2920 Knol se sent prêt à pleurer de colère. Pasvogel, le rusé libraire, essaie de se remémorer tout ce qu’il y a d’émouvant da
2921 rer de colère. Pasvogel, le rusé libraire, essaie de se remémorer tout ce qu’il y a d’émouvant dans les livres. Klitte, qu
2922 ibraire, essaie de se remémorer tout ce qu’il y a d’ émouvant dans les livres. Klitte, qui est alsacien, jure que pour tout
2923 de se remémorer tout ce qu’il y a d’émouvant dans les livres. Klitte, qui est alsacien, jure que pour tout l’or du monde, u
2924 res. Klitte, qui est alsacien, jure que pour tout l’ or du monde, une plaisanterie de ce genre ne le ferait pas pleurer. Su
2925 ure que pour tout l’or du monde, une plaisanterie de ce genre ne le ferait pas pleurer. Sur quoi l’inspecteur de police Ha
2926 ut l’or du monde, une plaisanterie de ce genre ne le ferait pas pleurer. Sur quoi l’inspecteur de police Harprecht lui fai
2927 ie de ce genre ne le ferait pas pleurer. Sur quoi l’ inspecteur de police Harprecht lui fait observer que s’il parvient à p
2928 de rire, ce ne sera qu’un vol pur et simple, mais l’ Alsacien proteste que s’il rit, « c’est par pure plaisanterie, et non
2929 e, et non pas dans une intention plus sérieuse. » L’ inspecteur ouvre de gros yeux fixes, où rien ne vient. Le jeune prédic
2930 une intention plus sérieuse. » L’inspecteur ouvre de gros yeux fixes, où rien ne vient. Le jeune prédicateur Flachs, lui,
2931 cteur ouvre de gros yeux fixes, où rien ne vient. Le jeune prédicateur Flachs, lui, serait tout disposé à se lamenter eccl
2932 ut disposé à se lamenter ecclésiastiquement, mais la vision de la maison de l’oncle, s’avançant vers lui sur ces flots, es
2933 à se lamenter ecclésiastiquement, mais la vision de la maison de l’oncle, s’avançant vers lui sur ces flots, est bien tro
2934 se lamenter ecclésiastiquement, mais la vision de la maison de l’oncle, s’avançant vers lui sur ces flots, est bien trop r
2935 r ecclésiastiquement, mais la vision de la maison de l’oncle, s’avançant vers lui sur ces flots, est bien trop réjouissant
2936 cclésiastiquement, mais la vision de la maison de l’ oncle, s’avançant vers lui sur ces flots, est bien trop réjouissante…
2937 sur ces flots, est bien trop réjouissante… Glanz, le conseiller d’église, se met à faire une allocution, car il sait que c
2938 est bien trop réjouissante… Glanz, le conseiller d’ église, se met à faire une allocution, car il sait que cela le fait pl
2939 met à faire une allocution, car il sait que cela le fait pleurer… Mais Flachs, maintenant, a fermé les yeux. Il évoque so
2940 le fait pleurer… Mais Flachs, maintenant, a fermé les yeux. Il évoque son oncle van der Kabel, ses bienfaits, ses redingote
2941 ses redingotes grises, puis Lazare et ses chiens, la tête de beaucoup d’êtres, les souffrances du jeune Werther, un petit
2942 ngotes grises, puis Lazare et ses chiens, la tête de beaucoup d’êtres, les souffrances du jeune Werther, un petit champ de
2943 s, puis Lazare et ses chiens, la tête de beaucoup d’ êtres, les souffrances du jeune Werther, un petit champ de bataille, l
2944 azare et ses chiens, la tête de beaucoup d’êtres, les souffrances du jeune Werther, un petit champ de bataille, lui-même en
2945 toyablement à cause du testament, et il s’en faut de bien peu qu’il ne pleure… Le conseiller continue son discours… Soudai
2946 ent, et il s’en faut de bien peu qu’il ne pleure… Le conseiller continue son discours… Soudain : « Je crois, très honorés
2947 ment. Son émotion dûment enregistrée, il héritera de tous les biens de l’oncle, pour lui avoir dédié, entre tant d’autres,
2948 n émotion dûment enregistrée, il héritera de tous les biens de l’oncle, pour lui avoir dédié, entre tant d’autres, une seul
2949 dûment enregistrée, il héritera de tous les biens de l’oncle, pour lui avoir dédié, entre tant d’autres, une seule pensée
2950 ent enregistrée, il héritera de tous les biens de l’ oncle, pour lui avoir dédié, entre tant d’autres, une seule pensée d’a
2951 voir dédié, entre tant d’autres, une seule pensée d’ amour pur et gratuit. L’auteur du nouveau Testament n’en demande pas d
2952 ’autres, une seule pensée d’amour pur et gratuit. L’ auteur du nouveau Testament n’en demande pas davantage à l’homme pour
2953 du nouveau Testament n’en demande pas davantage à l’ homme pour le faire hériter de son royaume : il demande un instant de
2954 stament n’en demande pas davantage à l’homme pour le faire hériter de son royaume : il demande un instant de foi. Un insta
2955 nde pas davantage à l’homme pour le faire hériter de son royaume : il demande un instant de foi. Un instant d’abandon de s
2956 re hériter de son royaume : il demande un instant de foi. Un instant d’abandon de soi-même, et d’amour désintéressé. Toute
2957 oyaume : il demande un instant de foi. Un instant d’ abandon de soi-même, et d’amour désintéressé. Toute autre tentative po
2958 l demande un instant de foi. Un instant d’abandon de soi-même, et d’amour désintéressé. Toute autre tentative pour mériter
2959 tant de foi. Un instant d’abandon de soi-même, et d’ amour désintéressé. Toute autre tentative pour mériter la Vie et le Ro
2960 désintéressé. Toute autre tentative pour mériter la Vie et le Royaume, gratuitement offerts, déclenche irrésistiblement l
2961 ssé. Toute autre tentative pour mériter la Vie et le Royaume, gratuitement offerts, déclenche irrésistiblement le mécanism
2962 gratuitement offerts, déclenche irrésistiblement le mécanisme du supplice de Tantale, c’est-à-dire qu’elle s’annule de so
2963 clenche irrésistiblement le mécanisme du supplice de Tantale, c’est-à-dire qu’elle s’annule de soi-même. Si un homme croit
2964 upplice de Tantale, c’est-à-dire qu’elle s’annule de soi-même. Si un homme croit pouvoir s’autoriser du mérite de ses œuvr
2965 . Si un homme croit pouvoir s’autoriser du mérite de ses œuvres, il ne pleurera pas : car la vision de la proie qui s’appr
2966 du mérite de ses œuvres, il ne pleurera pas : car la vision de la proie qui s’approche sera « bien trop réjouissante » pou
2967 de ses œuvres, il ne pleurera pas : car la vision de la proie qui s’approche sera « bien trop réjouissante » pour son cœur
2968 ses œuvres, il ne pleurera pas : car la vision de la proie qui s’approche sera « bien trop réjouissante » pour son cœur, e
2969 sera « bien trop réjouissante » pour son cœur, et le Royaume convoité s’éloignera tout aussitôt, comme la branche chargée
2970 Royaume convoité s’éloignera tout aussitôt, comme la branche chargée de fruits. Si un homme veut la Vie éternelle par seul
2971 éloignera tout aussitôt, comme la branche chargée de fruits. Si un homme veut la Vie éternelle par seule crainte de mourir
2972 me la branche chargée de fruits. Si un homme veut la Vie éternelle par seule crainte de mourir à cette vie temporelle, les
2973 un homme veut la Vie éternelle par seule crainte de mourir à cette vie temporelle, les eaux vives fuiront ses lèvres ; ca
2974 r seule crainte de mourir à cette vie temporelle, les eaux vives fuiront ses lèvres ; car il faudrait, pour y être immergé,
2975  ; car il faudrait, pour y être immergé, accepter de mourir d’abord à ses propres désirs et à soi-même. (Et c’est le symbo
2976 ord à ses propres désirs et à soi-même. (Et c’est le symbole du Baptême.) Telle est la ruse de l’Amour insondable. Admiron
2977 même. (Et c’est le symbole du Baptême.) Telle est la ruse de l’Amour insondable. Admirons-en la précision miraculeuse ! Po
2978 t c’est le symbole du Baptême.) Telle est la ruse de l’Amour insondable. Admirons-en la précision miraculeuse ! Pour si pe
2979 ’est le symbole du Baptême.) Telle est la ruse de l’ Amour insondable. Admirons-en la précision miraculeuse ! Pour si peu d
2980 le est la ruse de l’Amour insondable. Admirons-en la précision miraculeuse ! Pour si peu d’égoïsme qu’il subsiste dans l’a
2981 dmirons-en la précision miraculeuse ! Pour si peu d’ égoïsme qu’il subsiste dans l’acte de porter les lèvres ou la main ver
2982 leuse ! Pour si peu d’égoïsme qu’il subsiste dans l’ acte de porter les lèvres ou la main vers cette eau, vers ces fruits o
2983 Pour si peu d’égoïsme qu’il subsiste dans l’acte de porter les lèvres ou la main vers cette eau, vers ces fruits offerts,
2984 eu d’égoïsme qu’il subsiste dans l’acte de porter les lèvres ou la main vers cette eau, vers ces fruits offerts, l’amour de
2985 u’il subsiste dans l’acte de porter les lèvres ou la main vers cette eau, vers ces fruits offerts, l’amour de soi domine e
2986 la main vers cette eau, vers ces fruits offerts, l’ amour de soi domine encore le pur Amour, et le plaisir anticipé suffit
2987 vers cette eau, vers ces fruits offerts, l’amour de soi domine encore le pur Amour, et le plaisir anticipé suffit encore
2988 ces fruits offerts, l’amour de soi domine encore le pur Amour, et le plaisir anticipé suffit encore à refouler cette larm
2989 ts, l’amour de soi domine encore le pur Amour, et le plaisir anticipé suffit encore à refouler cette larme, qui pouvait se
2990 i pouvait seule, et dans un seul instant, mériter la joie éternelle. 7. Dans les Flegeljahre.
2991 eul instant, mériter la joie éternelle. 7. Dans les Flegeljahre.
14 1947, Doctrine fabuleuse. La fin du monde
2992 La fin du monde Parmi toutes les libertés que la pensée se donne lorsq
2993 La fin du monde Parmi toutes les libertés que la pensée se donne lorsque, se dégageant de notre condit
2994 La fin du monde Parmi toutes les libertés que la pensée se donne lorsque, se dégageant de notre condition, elle imagin
2995 rtés que la pensée se donne lorsque, se dégageant de notre condition, elle imagine des idées qui détruisent l’homme, l’on
2996 condition, elle imagine des idées qui détruisent l’ homme, l’on rencontre sans trop d’effroi l’idée de l’homme détruit ; l
2997 n, elle imagine des idées qui détruisent l’homme, l’ on rencontre sans trop d’effroi l’idée de l’homme détruit ; l’idée de
2998 qui détruisent l’homme, l’on rencontre sans trop d’ effroi l’idée de l’homme détruit ; l’idée de l’homme qui pense cette i
2999 uisent l’homme, l’on rencontre sans trop d’effroi l’ idée de l’homme détruit ; l’idée de l’homme qui pense cette idée, détr
3000 l’homme, l’on rencontre sans trop d’effroi l’idée de l’homme détruit ; l’idée de l’homme qui pense cette idée, détruit ; l
3001 omme, l’on rencontre sans trop d’effroi l’idée de l’ homme détruit ; l’idée de l’homme qui pense cette idée, détruit ; l’id
3002 re sans trop d’effroi l’idée de l’homme détruit ; l’ idée de l’homme qui pense cette idée, détruit ; l’idée que vous, et qu
3003 trop d’effroi l’idée de l’homme détruit ; l’idée de l’homme qui pense cette idée, détruit ; l’idée que vous, et qui pense
3004 op d’effroi l’idée de l’homme détruit ; l’idée de l’ homme qui pense cette idée, détruit ; l’idée que vous, et qui pensez,
3005 l’idée de l’homme qui pense cette idée, détruit ; l’ idée que vous, et qui pensez, un jour ne serez plus, un jour serez un
3006 serez un mort. Si « macabre » désigne assez bien l’ étrangeté de la mort des autres, cela ne saurait en aucun cas se dire
3007 rt. Si « macabre » désigne assez bien l’étrangeté de la mort des autres, cela ne saurait en aucun cas se dire de sa propre
3008 Si « macabre » désigne assez bien l’étrangeté de la mort des autres, cela ne saurait en aucun cas se dire de sa propre mo
3009 des autres, cela ne saurait en aucun cas se dire de sa propre mort, de la mienne. Et non plus, à mon sens, de la méditati
3010 e saurait en aucun cas se dire de sa propre mort, de la mienne. Et non plus, à mon sens, de la méditation que je poursuis
3011 opre mort, de la mienne. Et non plus, à mon sens, de la méditation que je poursuis entre ces phrases, dans cette matinée b
3012 e mort, de la mienne. Et non plus, à mon sens, de la méditation que je poursuis entre ces phrases, dans cette matinée blan
3013 ’arrête avant midi, pour moi ? Je ne sens pas que l’ idée soit tragique : elle m’appartient, je puis en disposer, feindre a
3014 nt, je puis en disposer, feindre assez facilement d’ en rire. Elle n’est pas plus forte que moi. Peut-être même n’est-elle
3015 moi. Peut-être même n’est-elle qu’une ruse cousue de fil blanc de ma vitalité : la seule pensée que mon souffle puisse, da
3016 e même n’est-elle qu’une ruse cousue de fil blanc de ma vitalité : la seule pensée que mon souffle puisse, dans quelques i
3017 qu’une ruse cousue de fil blanc de ma vitalité : la seule pensée que mon souffle puisse, dans quelques instants, s’arrête
3018 oisse — nous y pensons bien plus que nous n’osons le croire, sans doute ne pensons-nous qu’à elle — mais nous n’avons jama
3019 er notre mort. Contester là-dessus serait fournir l’ aveu d’une impuissance à comprendre le mot penser dans son sens fort.
3020 e mort. Contester là-dessus serait fournir l’aveu d’ une impuissance à comprendre le mot penser dans son sens fort. Car pen
3021 ait fournir l’aveu d’une impuissance à comprendre le mot penser dans son sens fort. Car penser sa mort réellement, ce sera
3022 e serait aussitôt mourir. Peut-être avons-nous là le seul critère d’une perfection intellectuelle, et l’on conçoit que son
3023 t mourir. Peut-être avons-nous là le seul critère d’ une perfection intellectuelle, et l’on conçoit que son application ne
3024 seul critère d’une perfection intellectuelle, et l’ on conçoit que son application ne puisse être ni rapportée ni répétée.
3025 t tragiques, c’est-à-dire sans appel. Ontologie de la fin Pour que nous apparaisse parfois l’étrangeté d’une telle si
3026 ragiques, c’est-à-dire sans appel. Ontologie de la fin Pour que nous apparaisse parfois l’étrangeté d’une telle situa
3027 gie de la fin Pour que nous apparaisse parfois l’ étrangeté d’une telle situation — la nôtre à tous — ne faut-il pas qu’
3028 n Pour que nous apparaisse parfois l’étrangeté d’ une telle situation — la nôtre à tous — ne faut-il pas qu’une instance
3029 aisse parfois l’étrangeté d’une telle situation —  la nôtre à tous — ne faut-il pas qu’une instance mystérieuse aimante not
3030 e mystérieuse aimante notre méditation et qu’elle la fixe sur cela que le naturel se refuse à prendre au sérieux ? Car si
3031 notre méditation et qu’elle la fixe sur cela que le naturel se refuse à prendre au sérieux ? Car si nous restons impuissa
3032 nous restons impuissants à penser notre mort dans le vif, ce phénomène doit normalement être aperçu comme négligeable ; et
3033 aperçu comme négligeable ; et s’y attarder serait le fait d’une sophistique assez gratuite. Ma nature crie à l’utopie deva
3034 omme négligeable ; et s’y attarder serait le fait d’ une sophistique assez gratuite. Ma nature crie à l’utopie devant ma mo
3035 ’une sophistique assez gratuite. Ma nature crie à l’ utopie devant ma mort. De là vient que l’humanité, dans son ensemble,
3036 atuite. Ma nature crie à l’utopie devant ma mort. De là vient que l’humanité, dans son ensemble, résiste instinctivement à
3037 e crie à l’utopie devant ma mort. De là vient que l’ humanité, dans son ensemble, résiste instinctivement à la pensée de la
3038 ité, dans son ensemble, résiste instinctivement à la pensée de la Fin, refuse de toutes ses forces de la « réaliser », bie
3039 son ensemble, résiste instinctivement à la pensée de la Fin, refuse de toutes ses forces de la « réaliser », bien plus, s’
3040 ensemble, résiste instinctivement à la pensée de la Fin, refuse de toutes ses forces de la « réaliser », bien plus, s’app
3041 ste instinctivement à la pensée de la Fin, refuse de toutes ses forces de la « réaliser », bien plus, s’applique à la disq
3042 la pensée de la Fin, refuse de toutes ses forces de la « réaliser », bien plus, s’applique à la disqualifier, à la rendre
3043 pensée de la Fin, refuse de toutes ses forces de la « réaliser », bien plus, s’applique à la disqualifier, à la rendre ab
3044 orces de la « réaliser », bien plus, s’applique à la disqualifier, à la rendre abstraite et lointaine, à la chasser à tout
3045 ser », bien plus, s’applique à la disqualifier, à la rendre abstraite et lointaine, à la chasser à tout jamais dans un fut
3046 squalifier, à la rendre abstraite et lointaine, à la chasser à tout jamais dans un futur indéfini. Ainsi de l’homme, ainsi
3047 asser à tout jamais dans un futur indéfini. Ainsi de l’homme, ainsi de l’humanité. Pourtant un jour, tel jour ordinaire, l
3048 er à tout jamais dans un futur indéfini. Ainsi de l’ homme, ainsi de l’humanité. Pourtant un jour, tel jour ordinaire, l’ho
3049 s dans un futur indéfini. Ainsi de l’homme, ainsi de l’humanité. Pourtant un jour, tel jour ordinaire, l’homme meurt. Pour
3050 ans un futur indéfini. Ainsi de l’homme, ainsi de l’ humanité. Pourtant un jour, tel jour ordinaire, l’homme meurt. Pourquo
3051 l’humanité. Pourtant un jour, tel jour ordinaire, l’ homme meurt. Pourquoi suis-je donc ici à remuer ces choses ? Il est vr
3052 ici à remuer ces choses ? Il est vrai que ce sont les seules dont l’intérêt grandisse avec le temps, si l’on admet que le t
3053 choses ? Il est vrai que ce sont les seules dont l’ intérêt grandisse avec le temps, si l’on admet que le temps va toujour
3054 ce sont les seules dont l’intérêt grandisse avec le temps, si l’on admet que le temps va toujours dans le même sens : ver
3055 seules dont l’intérêt grandisse avec le temps, si l’ on admet que le temps va toujours dans le même sens : vers sa fin. Mai
3056 ntérêt grandisse avec le temps, si l’on admet que le temps va toujours dans le même sens : vers sa fin. Mais c’est une mau
3057 emps, si l’on admet que le temps va toujours dans le même sens : vers sa fin. Mais c’est une mauvaise raison. Depuis qu’il
3058 aise raison. Depuis qu’il court ainsi, mesuré par les saisons régulières, le temps nous endort bien plutôt qu’il ne nous av
3059 l court ainsi, mesuré par les saisons régulières, le temps nous endort bien plutôt qu’il ne nous avertit de son but. Si l’
3060 mps nous endort bien plutôt qu’il ne nous avertit de son but. Si l’homme savait un jour ce qu’il en est de son destin et d
3061 bien plutôt qu’il ne nous avertit de son but. Si l’ homme savait un jour ce qu’il en est de son destin et de sa liberté, s
3062 on but. Si l’homme savait un jour ce qu’il en est de son destin et de sa liberté, s’il voyait à l’œil nu leur sens dernier
3063 e savait un jour ce qu’il en est de son destin et de sa liberté, s’il voyait à l’œil nu leur sens dernier et l’enjeu vérit
3064 est de son destin et de sa liberté, s’il voyait à l’ œil nu leur sens dernier et l’enjeu véritable de ses choix, à qui revi
3065 erté, s’il voyait à l’œil nu leur sens dernier et l’ enjeu véritable de ses choix, à qui reviendrait l’empire de ce monde ?
3066 à l’œil nu leur sens dernier et l’enjeu véritable de ses choix, à qui reviendrait l’empire de ce monde ? À l’Ecclésiaste o
3067 l’enjeu véritable de ses choix, à qui reviendrait l’ empire de ce monde ? À l’Ecclésiaste ou au Jeune Homme ? Le sage ne ra
3068 éritable de ses choix, à qui reviendrait l’empire de ce monde ? À l’Ecclésiaste ou au Jeune Homme ? Le sage ne rallierait
3069 choix, à qui reviendrait l’empire de ce monde ? À l’ Ecclésiaste ou au Jeune Homme ? Le sage ne rallierait pas avec moins d
3070 de ce monde ? À l’Ecclésiaste ou au Jeune Homme ? Le sage ne rallierait pas avec moins d’envie le débauché, dont il faudra
3071 eune Homme ? Le sage ne rallierait pas avec moins d’ envie le débauché, dont il faudrait encore plaindre l’arrière-pensée,
3072 me ? Le sage ne rallierait pas avec moins d’envie le débauché, dont il faudrait encore plaindre l’arrière-pensée, l’impuis
3073 vie le débauché, dont il faudrait encore plaindre l’ arrière-pensée, l’impuissance à choisir sans retour. Vivre est impur,
3074 ont il faudrait encore plaindre l’arrière-pensée, l’ impuissance à choisir sans retour. Vivre est impur, qu’on sache ou non
3075 retour. Vivre est impur, qu’on sache ou non où va la vie, et c’est pourquoi les bonnes raisons n’expliquent pas notre réal
3076 u’on sache ou non où va la vie, et c’est pourquoi les bonnes raisons n’expliquent pas notre réalité, mais seulement ce qui
3077 pliquent pas notre réalité, mais seulement ce qui la condamne. Ainsi, la pensée de la Fin a les meilleures raisons du mond
3078 éalité, mais seulement ce qui la condamne. Ainsi, la pensée de la Fin a les meilleures raisons du monde d’être pensée ; to
3079 is seulement ce qui la condamne. Ainsi, la pensée de la Fin a les meilleures raisons du monde d’être pensée ; toutefois l’
3080 seulement ce qui la condamne. Ainsi, la pensée de la Fin a les meilleures raisons du monde d’être pensée ; toutefois l’eff
3081 ce qui la condamne. Ainsi, la pensée de la Fin a les meilleures raisons du monde d’être pensée ; toutefois l’effort entier
3082 ensée de la Fin a les meilleures raisons du monde d’ être pensée ; toutefois l’effort entier de notre vie la neutralise. D’
3083 leures raisons du monde d’être pensée ; toutefois l’ effort entier de notre vie la neutralise. D’où vient alors cette prise
3084 u monde d’être pensée ; toutefois l’effort entier de notre vie la neutralise. D’où vient alors cette prise de conscience,
3085 e pensée ; toutefois l’effort entier de notre vie la neutralise. D’où vient alors cette prise de conscience, d’une menace,
3086 efois l’effort entier de notre vie la neutralise. D’ où vient alors cette prise de conscience, d’une menace, mais aussi de
3087 lise. D’où vient alors cette prise de conscience, d’ une menace, mais aussi de l’incapacité où se trouve l’homme à penser c
3088 tte prise de conscience, d’une menace, mais aussi de l’incapacité où se trouve l’homme à penser concrètement sa fin ? D’où
3089 prise de conscience, d’une menace, mais aussi de l’ incapacité où se trouve l’homme à penser concrètement sa fin ? D’où vi
3090 e menace, mais aussi de l’incapacité où se trouve l’ homme à penser concrètement sa fin ? D’où vient qu’imperceptible encor
3091 se trouve l’homme à penser concrètement sa fin ? D’ où vient qu’imperceptible encore au plus grand nombre, à tous les lett
3092 imperceptible encore au plus grand nombre, à tous les lettrés sans esprit, la pensée de la catastrophe s’acclimate lentemen
3093 lus grand nombre, à tous les lettrés sans esprit, la pensée de la catastrophe s’acclimate lentement parmi nous ? D’où, sin
3094 nombre, à tous les lettrés sans esprit, la pensée de la catastrophe s’acclimate lentement parmi nous ? D’où, sinon de la F
3095 bre, à tous les lettrés sans esprit, la pensée de la catastrophe s’acclimate lentement parmi nous ? D’où, sinon de la Fin
3096 la catastrophe s’acclimate lentement parmi nous ? D’ où, sinon de la Fin qui déjà nous pénètre, sinon de la Réalité qui m’a
3097 he s’acclimate lentement parmi nous ? D’où, sinon de la Fin qui déjà nous pénètre, sinon de la Réalité qui m’a pressé d’éc
3098 s’acclimate lentement parmi nous ? D’où, sinon de la Fin qui déjà nous pénètre, sinon de la Réalité qui m’a pressé d’écrir
3099 ’où, sinon de la Fin qui déjà nous pénètre, sinon de la Réalité qui m’a pressé d’écrire ces pages et qui pourrait suspendr
3100 , sinon de la Fin qui déjà nous pénètre, sinon de la Réalité qui m’a pressé d’écrire ces pages et qui pourrait suspendre i
3101 nous pénètre, sinon de la Réalité qui m’a pressé d’ écrire ces pages et qui pourrait suspendre ici ma phrase, me jetant da
3102 , me jetant dans mon jugement ? S’il nous vient à l’ idée de penser notre mort, c’est la Mort en nous qui se pense, c’est l
3103 tant dans mon jugement ? S’il nous vient à l’idée de penser notre mort, c’est la Mort en nous qui se pense, c’est la Crise
3104 l nous vient à l’idée de penser notre mort, c’est la Mort en nous qui se pense, c’est la Crise déjà qui affleure, nous ave
3105 e mort, c’est la Mort en nous qui se pense, c’est la Crise déjà qui affleure, nous avertit de la Fin, et l’atteste. La
3106 e, c’est la Crise déjà qui affleure, nous avertit de la Fin, et l’atteste. La crise Le Bas-Empire ne fut « bas », en
3107 c’est la Crise déjà qui affleure, nous avertit de la Fin, et l’atteste. La crise Le Bas-Empire ne fut « bas », en so
3108 ise déjà qui affleure, nous avertit de la Fin, et l’ atteste. La crise Le Bas-Empire ne fut « bas », en son temps, qu
3109 ffleure, nous avertit de la Fin, et l’atteste. La crise Le Bas-Empire ne fut « bas », en son temps, qu’aux yeux de c
3110 s avertit de la Fin, et l’atteste. La crise Le Bas-Empire ne fut « bas », en son temps, qu’aux yeux de ceux qu’une r
3111 de ceux qu’une réalité nouvelle illuminait. Sans la vie, que dire de la mort ? Et sans la Fin, que dire de la durée ? Mai
3112 éalité nouvelle illuminait. Sans la vie, que dire de la mort ? Et sans la Fin, que dire de la durée ? Mais tout se mêle en
3113 ité nouvelle illuminait. Sans la vie, que dire de la mort ? Et sans la Fin, que dire de la durée ? Mais tout se mêle encor
3114 inait. Sans la vie, que dire de la mort ? Et sans la Fin, que dire de la durée ? Mais tout se mêle encore confusément. Nou
3115 e, que dire de la mort ? Et sans la Fin, que dire de la durée ? Mais tout se mêle encore confusément. Nous sommes là comme
3116 que dire de la mort ? Et sans la Fin, que dire de la durée ? Mais tout se mêle encore confusément. Nous sommes là comme en
3117 ment. Nous sommes là comme en rêve, empêtrés dans le sentiment d’une urgence que nous ne parvenons pas à distinguer avec d
3118 mmes là comme en rêve, empêtrés dans le sentiment d’ une urgence que nous ne parvenons pas à distinguer avec des yeux bien
3119 er avec des yeux bien dessillés. C’est assez pour l’ angoisse et trop peu pour agir. Ainsi le grand décret de crise qui sév
3120 ssez pour l’angoisse et trop peu pour agir. Ainsi le grand décret de crise qui sévit au cœur de ce siècle n’est qu’une pre
3121 isse et trop peu pour agir. Ainsi le grand décret de crise qui sévit au cœur de ce siècle n’est qu’une première parole, am
3122 Ainsi le grand décret de crise qui sévit au cœur de ce siècle n’est qu’une première parole, ambiguë, de la Fin. Une premi
3123 ce siècle n’est qu’une première parole, ambiguë, de la Fin. Une première demande d’informer. Non pas encore l’Arrêt derni
3124 siècle n’est qu’une première parole, ambiguë, de la Fin. Une première demande d’informer. Non pas encore l’Arrêt dernier,
3125 parole, ambiguë, de la Fin. Une première demande d’ informer. Non pas encore l’Arrêt dernier, mais déjà ce ralentissement
3126 . Une première demande d’informer. Non pas encore l’ Arrêt dernier, mais déjà ce ralentissement qui nous fait accéder à la
3127 is déjà ce ralentissement qui nous fait accéder à la conscience obscure d’un danger proche, ce crépuscule qui est peut-êtr
3128 ent qui nous fait accéder à la conscience obscure d’ un danger proche, ce crépuscule qui est peut-être une aube, et la fran
3129 che, ce crépuscule qui est peut-être une aube, et la frange de cet éclat qui doit consumer toute chair. Dans cette lueur s
3130 épuscule qui est peut-être une aube, et la frange de cet éclat qui doit consumer toute chair. Dans cette lueur suspecte, r
3131 chair. Dans cette lueur suspecte, risque un jour d’ apparaître la face réelle de la Terre. Et déjà, par intermittence, cer
3132 cette lueur suspecte, risque un jour d’apparaître la face réelle de la Terre. Et déjà, par intermittence, certains ont ent
3133 pecte, risque un jour d’apparaître la face réelle de la Terre. Et déjà, par intermittence, certains ont entrevu et tenté d
3134 te, risque un jour d’apparaître la face réelle de la Terre. Et déjà, par intermittence, certains ont entrevu et tenté de j
3135 par intermittence, certains ont entrevu et tenté de juger les buts réels de notre marche séculaire. Que savons-nous du se
3136 rmittence, certains ont entrevu et tenté de juger les buts réels de notre marche séculaire. Que savons-nous du sens de notr
3137 ains ont entrevu et tenté de juger les buts réels de notre marche séculaire. Que savons-nous du sens de notre civilisation
3138 e notre marche séculaire. Que savons-nous du sens de notre civilisation ? Quelle est sa fin, dès l’origine, quel est son r
3139 ns de notre civilisation ? Quelle est sa fin, dès l’ origine, quel est son rêve ? La grandeur ? Nous avons détruit toute me
3140 le est sa fin, dès l’origine, quel est son rêve ? La grandeur ? Nous avons détruit toute mesure, et plus rien n’est grand
3141 etit, mais toute chose sans répit nous provoque à la dépasser. La liberté ? Nous avons encombré la terre entière de barriè
3142 ute chose sans répit nous provoque à la dépasser. La liberté ? Nous avons encombré la terre entière de barrières destinées
3143 e à la dépasser. La liberté ? Nous avons encombré la terre entière de barrières destinées à protéger sa course. L’amour ?
3144 La liberté ? Nous avons encombré la terre entière de barrières destinées à protéger sa course. L’amour ? La solidarité ? C
3145 ière de barrières destinées à protéger sa course. L’ amour ? La solidarité ? Ce sont des idéaux de ligues, des mots qu’on n
3146 rrières destinées à protéger sa course. L’amour ? La solidarité ? Ce sont des idéaux de ligues, des mots qu’on n’ose plus
3147 rse. L’amour ? La solidarité ? Ce sont des idéaux de ligues, des mots qu’on n’ose plus employer qu’au dessert. La richesse
3148 des mots qu’on n’ose plus employer qu’au dessert. La richesse ? Voici qu’elle n’est plus à la portée des mains humaines, e
3149 dessert. La richesse ? Voici qu’elle n’est plus à la portée des mains humaines, elle n’est plus qu’un symbole chiffré dési
3150 es lointaines. Toutefois, elle reste liée au rêve d’ activité qui tourmente l’Occident depuis des siècles. Mais ce rêve à s
3151 elle reste liée au rêve d’activité qui tourmente l’ Occident depuis des siècles. Mais ce rêve à son tour se trouble ; il f
3152 se trouble ; il faiblit, il ne couvre plus toute l’ étendue de la conscience humaine… Car notre volonté n’est plus de conq
3153 e ; il faiblit, il ne couvre plus toute l’étendue de la conscience humaine… Car notre volonté n’est plus de conquérir, mai
3154 il faiblit, il ne couvre plus toute l’étendue de la conscience humaine… Car notre volonté n’est plus de conquérir, mais s
3155 conscience humaine… Car notre volonté n’est plus de conquérir, mais seulement d’assurer la vie du plus grand nombre contr
3156 e volonté n’est plus de conquérir, mais seulement d’ assurer la vie du plus grand nombre contre les créations catastrophiqu
3157 n’est plus de conquérir, mais seulement d’assurer la vie du plus grand nombre contre les créations catastrophiques des Hér
3158 ment d’assurer la vie du plus grand nombre contre les créations catastrophiques des Héros ou des grands Névrosés. Un doute
3159 epuis peu. Nous essayons, mais en phrases banales de moralistes tardivement ressaisis, d’évaluer les conquêtes futures. Si
3160 ases banales de moralistes tardivement ressaisis, d’ évaluer les conquêtes futures. Signe évident que nous les redoutons. (
3161 es de moralistes tardivement ressaisis, d’évaluer les conquêtes futures. Signe évident que nous les redoutons. (Si le temps
3162 uer les conquêtes futures. Signe évident que nous les redoutons. (Si le temps, désormais, travaillait contre nous ?) Et le
3163 utures. Signe évident que nous les redoutons. (Si le temps, désormais, travaillait contre nous ?) Et le monde entier s’org
3164 e temps, désormais, travaillait contre nous ?) Et le monde entier s’organise à ce niveau de vie moyenne qui paraît offrir
3165 se à ce niveau de vie moyenne qui paraît offrir à la mort, comme à tout acte créateur, le moins de chances. Un vaste systè
3166 aît offrir à la mort, comme à tout acte créateur, le moins de chances. Un vaste système d’assurances s’étend sur toutes no
3167 r à la mort, comme à tout acte créateur, le moins de chances. Un vaste système d’assurances s’étend sur toutes nos activit
3168 e créateur, le moins de chances. Un vaste système d’ assurances s’étend sur toutes nos activités : plans et pactes, statist
3169 tes nos activités : plans et pactes, statistiques de l’imprévu, eugénisme et longévité, clercs au pas ou stérilisés, guerr
3170 nos activités : plans et pactes, statistiques de l’ imprévu, eugénisme et longévité, clercs au pas ou stérilisés, guerre h
3171 ngévité, clercs au pas ou stérilisés, guerre hors la loi, sécurité d’abord. Nous apprenons à vivre, et non plus à mourir :
3172 : cet effort est contre nature. Il naît au déclin de la vie, et fatalement se retourne contre elle. Nous voulons échapper
3173 et effort est contre nature. Il naît au déclin de la vie, et fatalement se retourne contre elle. Nous voulons échapper au
3174 apper au temps, à sa menace, mais c’est peut-être le meilleur ou le seul moyen d’anticiper sa fin : la fin du temps, la Fi
3175 à sa menace, mais c’est peut-être le meilleur ou le seul moyen d’anticiper sa fin : la fin du temps, la Fin du Monde. Car
3176 mais c’est peut-être le meilleur ou le seul moyen d’ anticiper sa fin : la fin du temps, la Fin du Monde. Car il se peut qu
3177 le meilleur ou le seul moyen d’anticiper sa fin : la fin du temps, la Fin du Monde. Car il se peut que l’assurance mondial
3178 seul moyen d’anticiper sa fin : la fin du temps, la Fin du Monde. Car il se peut que l’assurance mondiale que nous tenton
3179 fin du temps, la Fin du Monde. Car il se peut que l’ assurance mondiale que nous tentons d’organiser, aménage notre ruine c
3180 se peut que l’assurance mondiale que nous tentons d’ organiser, aménage notre ruine collective : lorsque la terre entière s
3181 ganiser, aménage notre ruine collective : lorsque la terre entière soumise au seul pouvoir du chiffre dépendra d’une centr
3182 tière soumise au seul pouvoir du chiffre dépendra d’ une centrale unique, il suffira que l’Ange de la Fin saisisse les comm
3183 re dépendra d’une centrale unique, il suffira que l’ Ange de la Fin saisisse les commandes pour accomplir le Temps… Et nous
3184 ndra d’une centrale unique, il suffira que l’Ange de la Fin saisisse les commandes pour accomplir le Temps… Et nous serons
3185 a d’une centrale unique, il suffira que l’Ange de la Fin saisisse les commandes pour accomplir le Temps… Et nous serons pr
3186 unique, il suffira que l’Ange de la Fin saisisse les commandes pour accomplir le Temps… Et nous serons pris au dépourvu, c
3187 e de la Fin saisisse les commandes pour accomplir le Temps… Et nous serons pris au dépourvu, comme nulle autre génération.
3188 vu, comme nulle autre génération. Car, tandis que le temps s’écoule, à mesure que sa fin s’approche, notre foi diminue, no
3189 proche, notre foi diminue, notre attente faiblit. La primitive Église, au début de notre ère, vivait dans la pensée de la
3190 re attente faiblit. La primitive Église, au début de notre ère, vivait dans la pensée de la fin imminente. Mais parmi nous
3191 mitive Église, au début de notre ère, vivait dans la pensée de la fin imminente. Mais parmi nous, qui avons cru pouvoir él
3192 ise, au début de notre ère, vivait dans la pensée de la fin imminente. Mais parmi nous, qui avons cru pouvoir éliminer cet
3193 , au début de notre ère, vivait dans la pensée de la fin imminente. Mais parmi nous, qui avons cru pouvoir éliminer cette
3194 ons cru pouvoir éliminer cette dimension tragique de notre vie, voici qu’un destin ironique se charge de l’approfondir. No
3195 notre vie, voici qu’un destin ironique se charge de l’approfondir. Non pas le temps, mais notre œuvre elle-même. Pour la
3196 tre vie, voici qu’un destin ironique se charge de l’ approfondir. Non pas le temps, mais notre œuvre elle-même. Pour la pre
3197 stin ironique se charge de l’approfondir. Non pas le temps, mais notre œuvre elle-même. Pour la première fois dans l’histo
3198 notre œuvre elle-même. Pour la première fois dans l’ histoire du monde, nous pouvons calculer le prix de revient d’une dest
3199 s dans l’histoire du monde, nous pouvons calculer le prix de revient d’une destruction de l’humanité : la somme de nos bud
3200 ’histoire du monde, nous pouvons calculer le prix de revient d’une destruction de l’humanité : la somme de nos budgets de
3201 u monde, nous pouvons calculer le prix de revient d’ une destruction de l’humanité : la somme de nos budgets de Défense nat
3202 ons calculer le prix de revient d’une destruction de l’humanité : la somme de nos budgets de Défense nationale. Avertis
3203 calculer le prix de revient d’une destruction de l’ humanité : la somme de nos budgets de Défense nationale. Avertissem
3204 prix de revient d’une destruction de l’humanité : la somme de nos budgets de Défense nationale. Avertissement Votre
3205 evient d’une destruction de l’humanité : la somme de nos budgets de Défense nationale. Avertissement Votre refuge es
3206 struction de l’humanité : la somme de nos budgets de Défense nationale. Avertissement Votre refuge est dans la masse
3207 ionale. Avertissement Votre refuge est dans la masse et son Histoire. Vous vous dites en secret qu’elle ne peut pas
3208 pas mourir, et il est vrai qu’elle ne possède pas de vie réelle, et ne peut donc penser sa fin, ni rien. Elle ne peut être
3209 fin, ni rien. Elle ne peut être en soi pensée, et l’ homme en elle reste à peu près dénué de réalité, jusqu’au jour où la F
3210 pensée, et l’homme en elle reste à peu près dénué de réalité, jusqu’au jour où la Fin le pense. Et c’est là son tragique e
3211 ste à peu près dénué de réalité, jusqu’au jour où la Fin le pense. Et c’est là son tragique et l’humour de la Fin. Tout ce
3212 eu près dénué de réalité, jusqu’au jour où la Fin le pense. Et c’est là son tragique et l’humour de la Fin. Tout ce qui es
3213 r où la Fin le pense. Et c’est là son tragique et l’ humour de la Fin. Tout ce qui est réel, tout ce qui manifeste la prése
3214 in le pense. Et c’est là son tragique et l’humour de la Fin. Tout ce qui est réel, tout ce qui manifeste la présence étern
3215 le pense. Et c’est là son tragique et l’humour de la Fin. Tout ce qui est réel, tout ce qui manifeste la présence éternell
3216 Fin. Tout ce qui est réel, tout ce qui manifeste la présence éternelle de la Fin, tout ce qui donne un sens d’éternité à
3217 réel, tout ce qui manifeste la présence éternelle de la Fin, tout ce qui donne un sens d’éternité à vos singeries, vous l’
3218 l, tout ce qui manifeste la présence éternelle de la Fin, tout ce qui donne un sens d’éternité à vos singeries, vous l’app
3219 ce éternelle de la Fin, tout ce qui donne un sens d’ éternité à vos singeries, vous l’appelez exagéré, démesuré. Écoutez-mo
3220 ui donne un sens d’éternité à vos singeries, vous l’ appelez exagéré, démesuré. Écoutez-moi : s’il se trouvait que le monde
3221 éré, démesuré. Écoutez-moi : s’il se trouvait que le monde réellement fût perdu, quel que soit le désir que vous avez qu’i
3222 que le monde réellement fût perdu, quel que soit le désir que vous avez qu’il dure, et la persuasion où vous vous entrete
3223 el que soit le désir que vous avez qu’il dure, et la persuasion où vous vous entretenez qu’il durera toujours autant que v
3224 a toujours autant que vous ? S’il se trouvait que la vérité actuelle fût totalement démesurée ? Qui périrait dans la honte
3225 elle fût totalement démesurée ? Qui périrait dans la honte et la rage ? Ceux qui croient encore aux mesures et cherchent l
3226 alement démesurée ? Qui périrait dans la honte et la rage ? Ceux qui croient encore aux mesures et cherchent leur appui da
3227 t encore aux mesures et cherchent leur appui dans l’ illusion tomberont en grand nombre dans le vide. Mais ceux qui auront
3228 ui dans l’illusion tomberont en grand nombre dans le vide. Mais ceux qui auront vu, et qui auront cru leurs yeux, retrouve
3229 , et qui auront cru leurs yeux, retrouveront dans la tempête la coutume des hautes pentes. Car celui seul qui accepte la m
3230 ront cru leurs yeux, retrouveront dans la tempête la coutume des hautes pentes. Car celui seul qui accepte la mort n’est p
3231 ume des hautes pentes. Car celui seul qui accepte la mort n’est pas le jouet du vertige. Le temps vient où les hommes n’au
3232 tes. Car celui seul qui accepte la mort n’est pas le jouet du vertige. Le temps vient où les hommes n’auront plus à se déf
3233 ui accepte la mort n’est pas le jouet du vertige. Le temps vient où les hommes n’auront plus à se défendre, mais seulement
3234 n’est pas le jouet du vertige. Le temps vient où les hommes n’auront plus à se défendre, mais seulement à se révéler tels
3235 révéler tels qu’ils sont, où qu’ils soient. Plus d’ évasions spirituelles. L’homme fuyant la Terre où le diable sévit, se
3236 , où qu’ils soient. Plus d’évasions spirituelles. L’ homme fuyant la Terre où le diable sévit, se réfugie sur les hauteurs
3237 ent. Plus d’évasions spirituelles. L’homme fuyant la Terre où le diable sévit, se réfugie sur les hauteurs et découvre que
3238 évasions spirituelles. L’homme fuyant la Terre où le diable sévit, se réfugie sur les hauteurs et découvre que Dieu y est
3239 uyant la Terre où le diable sévit, se réfugie sur les hauteurs et découvre que Dieu y est plus dangereux encore, d’une autr
3240 et découvre que Dieu y est plus dangereux encore, d’ une autre sorte, fulgurante. Péripétie La scène du monde vient d
3241 e, d’une autre sorte, fulgurante. Péripétie La scène du monde vient de passer à une vaste conversation de la mort, s
3242 du monde vient de passer à une vaste conversation de la mort, sur les places et dans les grands cafés, aux lieux de popula
3243 monde vient de passer à une vaste conversation de la mort, sur les places et dans les grands cafés, aux lieux de populace
3244 e passer à une vaste conversation de la mort, sur les places et dans les grands cafés, aux lieux de populace et de parole r
3245 e conversation de la mort, sur les places et dans les grands cafés, aux lieux de populace et de parole rapide. Peut-être le
3246 ur les places et dans les grands cafés, aux lieux de populace et de parole rapide. Peut-être le soleil éteint se promène-t
3247 t dans les grands cafés, aux lieux de populace et de parole rapide. Peut-être le soleil éteint se promène-t-il depuis quel
3248 lieux de populace et de parole rapide. Peut-être le soleil éteint se promène-t-il depuis quelques instants dans un ciel s
3249 si facilement glisser, tout se trouver changé, et les hommes poursuivre leur discours, pénétrant dans l’horreur sans mémoir
3250 s hommes poursuivre leur discours, pénétrant dans l’ horreur sans mémoire ? Il faut croire, aujourd’hui, que cela se peut.
3251 peut. Cela s’est produit comme un rêve, ou comme la colère soudain là, ou le printemps, ou chaque soir la nuit. (Une prem
3252 comme un rêve, ou comme la colère soudain là, ou le printemps, ou chaque soir la nuit. (Une première lampe s’est allumée.
3253 olère soudain là, ou le printemps, ou chaque soir la nuit. (Une première lampe s’est allumée. Quelqu’un dit : « Elle est l
3254 dit : « Elle est là. ») Premier jugement, par la lumière La fin du monde, irréfutable, s’arrêtait un peu en avant,
3255 est là. ») Premier jugement, par la lumière La fin du monde, irréfutable, s’arrêtait un peu en avant, les regardait
3256 u monde, irréfutable, s’arrêtait un peu en avant, les regardait sans indulgence, puis se remettait à marcher, conservant la
3257 dulgence, puis se remettait à marcher, conservant la même proximité méprisante… Mais la majorité sut garder l’air de ne pa
3258 er, conservant la même proximité méprisante… Mais la majorité sut garder l’air de ne pas croire à sa mort proche, cet air
3259 proximité méprisante… Mais la majorité sut garder l’ air de ne pas croire à sa mort proche, cet air petit. On en reviendrai
3260 ité méprisante… Mais la majorité sut garder l’air de ne pas croire à sa mort proche, cet air petit. On en reviendrait bien
3261 rt proche, cet air petit. On en reviendrait bien, de cette fin du monde ! Car sinon tout apparaissait d’une indécence inex
3262 cette fin du monde ! Car sinon tout apparaissait d’ une indécence inexprimable. Depuis bientôt mille ans, l’An Mille était
3263 indécence inexprimable. Depuis bientôt mille ans, l’ An Mille était passé — « et toutes ses prières perdues ! » — mais ils
3264 prix de cela justement qu’il n’était point permis d’ imaginer. Celui dont les belles manières sont apprises souffre mal qu’
3265 qu’il n’était point permis d’imaginer. Celui dont les belles manières sont apprises souffre mal qu’on y passe outre, et trè
3266 passe outre, et très peu d’entre eux possédaient la pleine assurance de l’être. L’Institut de l’opinion planétaire publia
3267 s peu d’entre eux possédaient la pleine assurance de l’être. L’Institut de l’opinion planétaire publia les premiers résult
3268 eu d’entre eux possédaient la pleine assurance de l’ être. L’Institut de l’opinion planétaire publia les premiers résultats
3269 re eux possédaient la pleine assurance de l’être. L’ Institut de l’opinion planétaire publia les premiers résultats d’une e
3270 édaient la pleine assurance de l’être. L’Institut de l’opinion planétaire publia les premiers résultats d’une enquête-écla
3271 ient la pleine assurance de l’être. L’Institut de l’ opinion planétaire publia les premiers résultats d’une enquête-éclair 
3272 ’opinion planétaire publia les premiers résultats d’ une enquête-éclair : il s’agissait d’une névrose collective, d’une pou
3273 rs résultats d’une enquête-éclair : il s’agissait d’ une névrose collective, d’une poussée subite de l’instinct de mort. On
3274 -éclair : il s’agissait d’une névrose collective, d’ une poussée subite de l’instinct de mort. On proposait une cure des ma
3275 it d’une névrose collective, d’une poussée subite de l’instinct de mort. On proposait une cure des masses et la nationalis
3276 d’une névrose collective, d’une poussée subite de l’ instinct de mort. On proposait une cure des masses et la nationalisati
3277 se collective, d’une poussée subite de l’instinct de mort. On proposait une cure des masses et la nationalisation des écol
3278 inct de mort. On proposait une cure des masses et la nationalisation des écoles de psychanalyse. Un théologien répondit :
3279 cure des masses et la nationalisation des écoles de psychanalyse. Un théologien répondit : « L’affection de la chair, c’e
3280 coles de psychanalyse. Un théologien répondit : «  L’ affection de la chair, c’est la mort. Saint Paul l’a vu bien avant Fre
3281 chanalyse. Un théologien répondit : « L’affection de la chair, c’est la mort. Saint Paul l’a vu bien avant Freud, et mieux
3282 nalyse. Un théologien répondit : « L’affection de la chair, c’est la mort. Saint Paul l’a vu bien avant Freud, et mieux. I
3283 ogien répondit : « L’affection de la chair, c’est la mort. Saint Paul l’a vu bien avant Freud, et mieux. Il entendait par
3284 ’affection de la chair, c’est la mort. Saint Paul l’ a vu bien avant Freud, et mieux. Il entendait par « chair » le tout de
3285 avant Freud, et mieux. Il entendait par « chair » le tout de l’homme, intelligence et belle âme comprises. Et ce n’est poi
3286 eud, et mieux. Il entendait par « chair » le tout de l’homme, intelligence et belle âme comprises. Et ce n’est point que n
3287 , et mieux. Il entendait par « chair » le tout de l’ homme, intelligence et belle âme comprises. Et ce n’est point que nous
3288 âme comprises. Et ce n’est point que nous aimions la mort comme telle. Bien au contraire, ce qu’affectionne la chair, c’es
3289 comme telle. Bien au contraire, ce qu’affectionne la chair, c’est ce qui, croit-elle, la détourne de la mort. C’est la vie
3290 u’affectionne la chair, c’est ce qui, croit-elle, la détourne de la mort. C’est la vie telle que vous la cultivez, qui con
3291 e la chair, c’est ce qui, croit-elle, la détourne de la mort. C’est la vie telle que vous la cultivez, qui conduit à la mo
3292 a chair, c’est ce qui, croit-elle, la détourne de la mort. C’est la vie telle que vous la cultivez, qui conduit à la mort
3293 ce qui, croit-elle, la détourne de la mort. C’est la vie telle que vous la cultivez, qui conduit à la mort et la mérite. N
3294 détourne de la mort. C’est la vie telle que vous la cultivez, qui conduit à la mort et la mérite. Nous sommes tout simple
3295 la vie telle que vous la cultivez, qui conduit à la mort et la mérite. Nous sommes tout simplement au jour du Jugement. I
3296 le que vous la cultivez, qui conduit à la mort et la mérite. Nous sommes tout simplement au jour du Jugement. Il sera port
3297 era porté aussi bien sur votre élan vital que sur l’ élan mortel. Car il ne vient pas de nous, mais d’En Face. Ici le futur
3298 l’élan mortel. Car il ne vient pas de nous, mais d’ En Face. Ici le futur nous attend, ce futur qui n’était pour nous qu’u
3299 Car il ne vient pas de nous, mais d’En Face. Ici le futur nous attend, ce futur qui n’était pour nous qu’un recul devant
3300 ce futur qui n’était pour nous qu’un recul devant le présent. Ici le temps dit oui pour la première fois à l’Instant qui l
3301 tait pour nous qu’un recul devant le présent. Ici le temps dit oui pour la première fois à l’Instant qui le juge et l’acco
3302 ent. Ici le temps dit oui pour la première fois à l’ Instant qui le juge et l’accomplit, notre temps, qui n’était pour nous
3303 mps dit oui pour la première fois à l’Instant qui le juge et l’accomplit, notre temps, qui n’était pour nous qu’un refus d
3304 pour la première fois à l’Instant qui le juge et l’ accomplit, notre temps, qui n’était pour nous qu’un refus de l’instant
3305 t, notre temps, qui n’était pour nous qu’un refus de l’instant éternel. Et l’Histoire tout entière dans l’acte de ce oui,
3306 notre temps, qui n’était pour nous qu’un refus de l’ instant éternel. Et l’Histoire tout entière dans l’acte de ce oui, se
3307 it pour nous qu’un refus de l’instant éternel. Et l’ Histoire tout entière dans l’acte de ce oui, se manifeste au Jour de t
3308 ’instant éternel. Et l’Histoire tout entière dans l’ acte de ce oui, se manifeste au Jour de tous les jours. » Comme il par
3309 t éternel. Et l’Histoire tout entière dans l’acte de ce oui, se manifeste au Jour de tous les jours. » Comme il parlait en
3310 tière dans l’acte de ce oui, se manifeste au Jour de tous les jours. » Comme il parlait encore, une lueur d’aube apparut e
3311 ns l’acte de ce oui, se manifeste au Jour de tous les jours. » Comme il parlait encore, une lueur d’aube apparut et grandit
3312 s les jours. » Comme il parlait encore, une lueur d’ aube apparut et grandit autour d’eux. Toutes choses replongées dans la
3313 ncore, une lueur d’aube apparut et grandit autour d’ eux. Toutes choses replongées dans la stupeur originelle, toutes créat
3314 andit autour d’eux. Toutes choses replongées dans la stupeur originelle, toutes créatures livrées d’un seul coup à la viol
3315 inelle, toutes créatures livrées d’un seul coup à la violence de l’acte décisif, nous allons voir paraître enfin leur just
3316 es créatures livrées d’un seul coup à la violence de l’acte décisif, nous allons voir paraître enfin leur justification, l
3317 créatures livrées d’un seul coup à la violence de l’ acte décisif, nous allons voir paraître enfin leur justification, leur
3318 raître enfin leur justification, leur être. Voici l’ instant où les hommes s’aperçoivent que leurs efforts et leurs soucis
3319 leur justification, leur être. Voici l’instant où les hommes s’aperçoivent que leurs efforts et leurs soucis se tournaient
3320 en, vers une Absence douloureuse, alors que c’est la seule Présence qui est terrible en sa splendeur et difficile à suppor
3321 errible en sa splendeur et difficile à supporter, le seul Amour apparaissant qui menace d’être insoutenable : il nous trou
3322 supporter, le seul Amour apparaissant qui menace d’ être insoutenable : il nous trouve sans préparation. L’on ne s’était d
3323 e insoutenable : il nous trouve sans préparation. L’ on ne s’était défendu que de l’autre côté, du côté de ce monde mal fai
3324 uve sans préparation. L’on ne s’était défendu que de l’autre côté, du côté de ce monde mal fait… Parut un soleil nouveau.
3325 de mal fait… Parut un soleil nouveau. Et ceux qui le voyaient prenaient un visage neuf, leurs yeux devenaient forts et s’a
3326 f, leurs yeux devenaient forts et s’attendaient à l’ éclat d’une lueur encore plus vive. Par degré le Grand Jour éclatait,
3327 yeux devenaient forts et s’attendaient à l’éclat d’ une lueur encore plus vive. Par degré le Grand Jour éclatait, toujours
3328 à l’éclat d’une lueur encore plus vive. Par degré le Grand Jour éclatait, toujours plus vaste et blanc dans l’univers enti
3329 Jour éclatait, toujours plus vaste et blanc dans l’ univers entier. Ils se sont tout d’abord sentis gênés, balourds, ne s
3330 ds, ne sachant trop quelle contenance prendre. Et la lumière ne cesse de grandir. Ils tombent déjà par rangs entiers, aveu
3331 quelle contenance prendre. Et la lumière ne cesse de grandir. Ils tombent déjà par rangs entiers, aveuglés et cloués sur p
3332 r rangs entiers, aveuglés et cloués sur place par l’ évidence de l’amour éclatant. Quelques-uns cependant continuent de mar
3333 iers, aveuglés et cloués sur place par l’évidence de l’amour éclatant. Quelques-uns cependant continuent de marcher, riant
3334 s, aveuglés et cloués sur place par l’évidence de l’ amour éclatant. Quelques-uns cependant continuent de marcher, riant de
3335 amour éclatant. Quelques-uns cependant continuent de marcher, riant de joie aux paliers du matin, s’avançant vers Midi ave
3336 elques-uns cependant continuent de marcher, riant de joie aux paliers du matin, s’avançant vers Midi avec le naturel de ce
3337 e aux paliers du matin, s’avançant vers Midi avec le naturel de ceux qui ont la coutume de la Cour. Bien peu soutinrent le
3338 rs du matin, s’avançant vers Midi avec le naturel de ceux qui ont la coutume de la Cour. Bien peu soutinrent les derniers
3339 vançant vers Midi avec le naturel de ceux qui ont la coutume de la Cour. Bien peu soutinrent les derniers soleils et l’agr
3340 s Midi avec le naturel de ceux qui ont la coutume de la Cour. Bien peu soutinrent les derniers soleils et l’agrandissement
3341 idi avec le naturel de ceux qui ont la coutume de la Cour. Bien peu soutinrent les derniers soleils et l’agrandissement de
3342 ui ont la coutume de la Cour. Bien peu soutinrent les derniers soleils et l’agrandissement de la lumière jusqu’aux limites
3343 Cour. Bien peu soutinrent les derniers soleils et l’ agrandissement de la lumière jusqu’aux limites de sa perfection, où to
3344 utinrent les derniers soleils et l’agrandissement de la lumière jusqu’aux limites de sa perfection, où tout ce qui voit éc
3345 nrent les derniers soleils et l’agrandissement de la lumière jusqu’aux limites de sa perfection, où tout ce qui voit éclai
3346 l’agrandissement de la lumière jusqu’aux limites de sa perfection, où tout ce qui voit éclaire aussi, où tout œil rend ce
3347 laire aussi, où tout œil rend ce qu’il reçoit, où le grand jour est tout en tous. Ce premier Jugement fut la Salutation.
3348 nd jour est tout en tous. Ce premier Jugement fut la Salutation. Second jugement ou sommation Voici le principe du s
3349 utation. Second jugement ou sommation Voici le principe du second jugement. Chaque homme poussé à la limite de son e
3350 rincipe du second jugement. Chaque homme poussé à la limite de son expression, et chaque homme forcé à l’extrémité de son
3351 second jugement. Chaque homme poussé à la limite de son expression, et chaque homme forcé à l’extrémité de son choix, cri
3352 limite de son expression, et chaque homme forcé à l’ extrémité de son choix, cria le « terme » de sa vie, la proféra tout e
3353 n expression, et chaque homme forcé à l’extrémité de son choix, cria le « terme » de sa vie, la proféra tout entière dans
3354 aque homme forcé à l’extrémité de son choix, cria le « terme » de sa vie, la proféra tout entière dans ce cri, réponse uni
3355 rcé à l’extrémité de son choix, cria le « terme » de sa vie, la proféra tout entière dans ce cri, réponse unique à l’étern
3356 rémité de son choix, cria le « terme » de sa vie, la proféra tout entière dans ce cri, réponse unique à l’éternelle sommat
3357 roféra tout entière dans ce cri, réponse unique à l’ éternelle sommation, somme absolue de ses journées et de ses nuits, de
3358 nse unique à l’éternelle sommation, somme absolue de ses journées et de ses nuits, de ses pensées et de ses gestes, de son
3359 nelle sommation, somme absolue de ses journées et de ses nuits, de ses pensées et de ses gestes, de son savoir, de ses ref
3360 n, somme absolue de ses journées et de ses nuits, de ses pensées et de ses gestes, de son savoir, de ses refus, de ses ave
3361 e ses journées et de ses nuits, de ses pensées et de ses gestes, de son savoir, de ses refus, de ses aveuglements, de sa t
3362 et de ses nuits, de ses pensées et de ses gestes, de son savoir, de ses refus, de ses aveuglements, de sa tendresse. C’est
3363 , de ses pensées et de ses gestes, de son savoir, de ses refus, de ses aveuglements, de sa tendresse. C’est ainsi que fut
3364 es et de ses gestes, de son savoir, de ses refus, de ses aveuglements, de sa tendresse. C’est ainsi que fut déclarée l’inc
3365 de son savoir, de ses refus, de ses aveuglements, de sa tendresse. C’est ainsi que fut déclarée l’incomparable qualité de
3366 ts, de sa tendresse. C’est ainsi que fut déclarée l’ incomparable qualité de son péché et mesuré le degré d’être de son êtr
3367 est ainsi que fut déclarée l’incomparable qualité de son péché et mesuré le degré d’être de son être tel qu’il l’avait lib
3368 rée l’incomparable qualité de son péché et mesuré le degré d’être de son être tel qu’il l’avait librement fait en le vivan
3369 omparable qualité de son péché et mesuré le degré d’ être de son être tel qu’il l’avait librement fait en le vivant. L’exam
3370 le qualité de son péché et mesuré le degré d’être de son être tel qu’il l’avait librement fait en le vivant. L’examen des
3371 é et mesuré le degré d’être de son être tel qu’il l’ avait librement fait en le vivant. L’examen des raisons de survivre et
3372 e de son être tel qu’il l’avait librement fait en le vivant. L’examen des raisons de survivre et leur introduction au titr
3373 re tel qu’il l’avait librement fait en le vivant. L’ examen des raisons de survivre et leur introduction au titre de l’éter
3374 librement fait en le vivant. L’examen des raisons de survivre et leur introduction au titre de l’éternité occupa moins de
3375 raisons de survivre et leur introduction au titre de l’éternité occupa moins de temps qu’on n’imagine. La procédure était,
3376 sons de survivre et leur introduction au titre de l’ éternité occupa moins de temps qu’on n’imagine. La procédure était, en
3377 introduction au titre de l’éternité occupa moins de temps qu’on n’imagine. La procédure était, en effet, des plus simples
3378 l’éternité occupa moins de temps qu’on n’imagine. La procédure était, en effet, des plus simples. — Témoignez, disait-on,
3379 effet, des plus simples. — Témoignez, disait-on, de la vie que vous possédez. Quel est votre plus vrai désir ? Les sages
3380 et, des plus simples. — Témoignez, disait-on, de la vie que vous possédez. Quel est votre plus vrai désir ? Les sages rép
3381 e vous possédez. Quel est votre plus vrai désir ? Les sages répondaient : — Nul ne possède vraiment que ce qu’il peut donne
3382 était bien ce qu’on faisait. Ainsi tous connurent la mort, mais les uns renaissaient au sein de leur plus grande frayeur,
3383 qu’on faisait. Ainsi tous connurent la mort, mais les uns renaissaient au sein de leur plus grande frayeur, les autres sous
3384 renaissaient au sein de leur plus grande frayeur, les autres sous les traits consolés du Désir. La plupart hésitaient en pr
3385 sein de leur plus grande frayeur, les autres sous les traits consolés du Désir. La plupart hésitaient en présence de la ban
3386 és du Désir. La plupart hésitaient en présence de la banalité soudain flagrante de leurs vœux, et, finalement, murmuraient
3387 ient en présence de la banalité soudain flagrante de leurs vœux, et, finalement, murmuraient d’une voix faible : — Vous sa
3388 grante de leurs vœux, et, finalement, murmuraient d’ une voix faible : — Vous savez sans doute mieux que moi. Ils renaîtrai
3389 que moi. Ils renaîtraient plantes heureuses, par l’ effet de quelque pitié. Un homme vint, comme viennent les somnambules,
3390 . Ils renaîtraient plantes heureuses, par l’effet de quelque pitié. Un homme vint, comme viennent les somnambules, le corp
3391 t de quelque pitié. Un homme vint, comme viennent les somnambules, le corps en paix, mais le visage affreusement nu. Il dés
3392 é. Un homme vint, comme viennent les somnambules, le corps en paix, mais le visage affreusement nu. Il désirait un palais
3393 viennent les somnambules, le corps en paix, mais le visage affreusement nu. Il désirait un palais vide à la mesure de sa
3394 age affreusement nu. Il désirait un palais vide à la mesure de sa tristesse. Il devint donc une tristesse errante, emprunt
3395 sement nu. Il désirait un palais vide à la mesure de sa tristesse. Il devint donc une tristesse errante, empruntant la for
3396 Il devint donc une tristesse errante, empruntant la forme des joies qu’il rencontrait ; et son désir ainsi fut exaucé. Un
3397 qui s’approche avec son parapluie mal fermé sous le bras, et des lunettes bourrues au-dessus du sourire de la plus ferven
3398 as, et des lunettes bourrues au-dessus du sourire de la plus fervente ironie ? Qu’est-ce qu’il grommelle sous son chapeau
3399 et des lunettes bourrues au-dessus du sourire de la plus fervente ironie ? Qu’est-ce qu’il grommelle sous son chapeau de
3400 onie ? Qu’est-ce qu’il grommelle sous son chapeau de paille8 ? « Qu’il voudrait subsister dans ce moment du choix qu’on lu
3401 aintenant, bien plus violent qu’il n’a jamais osé l’ imaginer. Car, dit-il, au sein d’un tel choix, je m’approche insondabl
3402 sein d’un tel choix, je m’approche insondablement de Celui qui d’un choix me créa. » (Nous fûmes tous saisis d’un vertige
3403 choix, je m’approche insondablement de Celui qui d’ un choix me créa. » (Nous fûmes tous saisis d’un vertige à ce discours
3404 qui d’un choix me créa. » (Nous fûmes tous saisis d’ un vertige à ce discours d’une furieuse démesure, mais il y eut alors
3405 Nous fûmes tous saisis d’un vertige à ce discours d’ une furieuse démesure, mais il y eut alors comme un silence qui s’impo
3406 ce qui s’imposa sur nous et jusqu’assez haut dans les cieux, en sorte que plus haut, régnant seul et purifié, l’on put ente
3407 en sorte que plus haut, régnant seul et purifié, l’ on put entendre le choral d’une angélique hilarité. Et nous sûmes que
3408 haut, régnant seul et purifié, l’on put entendre le choral d’une angélique hilarité. Et nous sûmes que cet homme était tr
3409 nant seul et purifié, l’on put entendre le choral d’ une angélique hilarité. Et nous sûmes que cet homme était très grand.)
3410 homme était très grand.) Troisième jugement ou le pardon Toute chose a son lieu, maintenant, toute chair a son temps
3411 air a son temps, tout esprit son essor. Et chacun de nous accède au destin qu’il s’est fait, à la parfaite possession de s
3412 acun de nous accède au destin qu’il s’est fait, à la parfaite possession de soi-même, à son enfer ou à son ciel, dans la c
3413 destin qu’il s’est fait, à la parfaite possession de soi-même, à son enfer ou à son ciel, dans la consommation de tout son
3414 sion de soi-même, à son enfer ou à son ciel, dans la consommation de tout son être, au faîte inconcevable du désir comblé,
3415 , à son enfer ou à son ciel, dans la consommation de tout son être, au faîte inconcevable du désir comblé, et comblé pour
3416 aîte inconcevable du désir comblé, et comblé pour l’ éternité. « Mais l’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Et que celui qui
3417 u désir comblé, et comblé pour l’éternité. « Mais l’ Esprit et l’Épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Vien
3418 lé, et comblé pour l’éternité. « Mais l’Esprit et l’ Épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens ! à celui
3419 entend dise : Viens ! à celui qui porte avec soi la rétribution de nos œuvres » — elle est en Lui, non dans nos œuvres. C
3420 Viens ! à celui qui porte avec soi la rétribution de nos œuvres » — elle est en Lui, non dans nos œuvres. Commence l’œuvre
3421 — elle est en Lui, non dans nos œuvres. Commence l’ œuvre du Pardon. « Et que celui qui a soif vienne, que celui qui veut
3422 elui qui a soif vienne, que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement. » Car maintenant tout est payé. Tout e
3423 i qui a soif vienne, que celui qui veut prenne de l’ eau de la vie, gratuitement. » Car maintenant tout est payé. Tout est
3424 a soif vienne, que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement. » Car maintenant tout est payé. Tout est gratui
3425 oif vienne, que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement. » Car maintenant tout est payé. Tout est gratuit.
3426 ayé. Tout est gratuit. Et c’est alors que toutes les voix des justes confondues clameront l’harmonie violente et bienheure
3427 e toutes les voix des justes confondues clameront l’ harmonie violente et bienheureuse du mot sacrement de toute la créatio
3428 armonie violente et bienheureuse du mot sacrement de toute la création, son terme monumental à la gloire du Dieu Tout-Puis
3429 iolente et bienheureuse du mot sacrement de toute la création, son terme monumental à la gloire du Dieu Tout-Puissant, — l
3430 ment de toute la création, son terme monumental à la gloire du Dieu Tout-Puissant, — l’Amen du Temps qui s’agenouille et s
3431 e monumental à la gloire du Dieu Tout-Puissant, —  l’ Amen du Temps qui s’agenouille et s’abîme éternellement. 8. Sœren K
15 1947, Doctrine fabuleuse. L’eau ou L’esprit de la tempête
3432 L’ eau ou L’esprit de la tempête 1. — L’Esprit dansait à la surface des
3433 L’eau ou L’ esprit de la tempête 1. — L’Esprit dansait à la surface des eaux, ca
3434 L’eau ou L’esprit de la tempête 1. — L’Esprit dansait à la surface des eaux, car la Temp
3435 L’eau ou L’esprit de la tempête 1. — L’Esprit dansait à la surface des eaux, car la Tempête
3436 L’eau ou L’esprit de la tempête 1. —  L’ Esprit dansait à la surface des eaux, car la Tempête n’avait pas encor
3437 L’esprit de la tempête 1. — L’Esprit dansait à la surface des eaux, car la Tempête n’avait pas encore pénétré dans les
3438 1. — L’Esprit dansait à la surface des eaux, car la Tempête n’avait pas encore pénétré dans les profondeurs. Quand l’Espr
3439 x, car la Tempête n’avait pas encore pénétré dans les profondeurs. Quand l’Esprit s’apaisait, les eaux mouraient, heureuses
3440 it pas encore pénétré dans les profondeurs. Quand l’ Esprit s’apaisait, les eaux mouraient, heureuses. 2. — Lorsque l’Espri
3441 dans les profondeurs. Quand l’Esprit s’apaisait, les eaux mouraient, heureuses. 2. — Lorsque l’Esprit descendit sur les ea
3442 sait, les eaux mouraient, heureuses. 2. — Lorsque l’ Esprit descendit sur les eaux, et que sa danse fut noyée dans la subst
3443 t, heureuses. 2. — Lorsque l’Esprit descendit sur les eaux, et que sa danse fut noyée dans la substance sous-marine, la Tem
3444 ndit sur les eaux, et que sa danse fut noyée dans la substance sous-marine, la Tempête devint l’âme des eaux. 3. — Les gra
3445 sa danse fut noyée dans la substance sous-marine, la Tempête devint l’âme des eaux. 3. — Les grandes eaux portaient à leur
3446 dans la substance sous-marine, la Tempête devint l’ âme des eaux. 3. — Les grandes eaux portaient à leur surface l’Arche d
3447 us-marine, la Tempête devint l’âme des eaux. 3. —  Les grandes eaux portaient à leur surface l’Arche de Paix, mais les homme
3448 x. 3. — Les grandes eaux portaient à leur surface l’ Arche de Paix, mais les hommes qui voulaient encore la danse pour dans
3449 Les grandes eaux portaient à leur surface l’Arche de Paix, mais les hommes qui voulaient encore la danse pour danser furen
3450 ux portaient à leur surface l’Arche de Paix, mais les hommes qui voulaient encore la danse pour danser furent noyés : ils a
3451 che de Paix, mais les hommes qui voulaient encore la danse pour danser furent noyés : ils allèrent la chercher dans cette
3452 la danse pour danser furent noyés : ils allèrent la chercher dans cette profondeur où l’Esprit pour la paix l’avait un te
3453 ils allèrent la chercher dans cette profondeur où l’ Esprit pour la paix l’avait un temps abandonnée. Trouvant la mort aux
3454 a chercher dans cette profondeur où l’Esprit pour la paix l’avait un temps abandonnée. Trouvant la mort aux tempêtes profo
3455 er dans cette profondeur où l’Esprit pour la paix l’ avait un temps abandonnée. Trouvant la mort aux tempêtes profondes. 4.
3456 our la paix l’avait un temps abandonnée. Trouvant la mort aux tempêtes profondes. 4. — Les grandes eaux agitées par l’Espr
3457 ée. Trouvant la mort aux tempêtes profondes. 4. —  Les grandes eaux agitées par l’Esprit submergent le psalmiste, la douleur
3458 êtes profondes. 4. — Les grandes eaux agitées par l’ Esprit submergent le psalmiste, la douleur l’a noyé, et son salut n’es
3459  Les grandes eaux agitées par l’Esprit submergent le psalmiste, la douleur l’a noyé, et son salut n’est plus que dans la m
3460 aux agitées par l’Esprit submergent le psalmiste, la douleur l’a noyé, et son salut n’est plus que dans la mort par l’eau.
3461 par l’Esprit submergent le psalmiste, la douleur l’ a noyé, et son salut n’est plus que dans la mort par l’eau. L’amertume
3462 ouleur l’a noyé, et son salut n’est plus que dans la mort par l’eau. L’amertume acceptée jusqu’à la mort le purifie et le
3463 oyé, et son salut n’est plus que dans la mort par l’ eau. L’amertume acceptée jusqu’à la mort le purifie et le rend à l’Esp
3464 son salut n’est plus que dans la mort par l’eau. L’ amertume acceptée jusqu’à la mort le purifie et le rend à l’Esprit. 5.
3465 ns la mort par l’eau. L’amertume acceptée jusqu’à la mort le purifie et le rend à l’Esprit. 5. — L’eau du Baptiste est l’e
3466 rt par l’eau. L’amertume acceptée jusqu’à la mort le purifie et le rend à l’Esprit. 5. — L’eau du Baptiste est l’eau morte
3467 L’amertume acceptée jusqu’à la mort le purifie et le rend à l’Esprit. 5. — L’eau du Baptiste est l’eau mortelle de l’Espri
3468 acceptée jusqu’à la mort le purifie et le rend à l’ Esprit. 5. — L’eau du Baptiste est l’eau mortelle de l’Esprit, la dans
3469 ’à la mort le purifie et le rend à l’Esprit. 5. —  L’ eau du Baptiste est l’eau mortelle de l’Esprit, la danse de l’Esprit d
3470 et le rend à l’Esprit. 5. — L’eau du Baptiste est l’ eau mortelle de l’Esprit, la danse de l’Esprit dans l’âme des enfants,
3471 Esprit. 5. — L’eau du Baptiste est l’eau mortelle de l’Esprit, la danse de l’Esprit dans l’âme des enfants, l’eau-mère. Et
3472 rit. 5. — L’eau du Baptiste est l’eau mortelle de l’ Esprit, la danse de l’Esprit dans l’âme des enfants, l’eau-mère. Et l’
3473 L’eau du Baptiste est l’eau mortelle de l’Esprit, la danse de l’Esprit dans l’âme des enfants, l’eau-mère. Et l’homme s’y
3474 Baptiste est l’eau mortelle de l’Esprit, la danse de l’Esprit dans l’âme des enfants, l’eau-mère. Et l’homme s’y noie et y
3475 tiste est l’eau mortelle de l’Esprit, la danse de l’ Esprit dans l’âme des enfants, l’eau-mère. Et l’homme s’y noie et y me
3476 u mortelle de l’Esprit, la danse de l’Esprit dans l’ âme des enfants, l’eau-mère. Et l’homme s’y noie et y meurt de douleur
3477 rit, la danse de l’Esprit dans l’âme des enfants, l’ eau-mère. Et l’homme s’y noie et y meurt de douleur, il est noyé par l
3478 e l’Esprit dans l’âme des enfants, l’eau-mère. Et l’ homme s’y noie et y meurt de douleur, il est noyé par l’amertume non p
3479 fants, l’eau-mère. Et l’homme s’y noie et y meurt de douleur, il est noyé par l’amertume non par l’eau. C’est la saveur d’
3480 e s’y noie et y meurt de douleur, il est noyé par l’ amertume non par l’eau. C’est la saveur d’une vie nouvelle. 6. — « Vou
3481 rt de douleur, il est noyé par l’amertume non par l’ eau. C’est la saveur d’une vie nouvelle. 6. — « Vous êtes le sel de la
3482 , il est noyé par l’amertume non par l’eau. C’est la saveur d’une vie nouvelle. 6. — « Vous êtes le sel de la Terre », leu
3483 oyé par l’amertume non par l’eau. C’est la saveur d’ une vie nouvelle. 6. — « Vous êtes le sel de la Terre », leur fut-il d
3484 st la saveur d’une vie nouvelle. 6. — « Vous êtes le sel de la Terre », leur fut-il dit. Mais l’Esprit danse dans les eaux
3485 aveur d’une vie nouvelle. 6. — « Vous êtes le sel de la Terre », leur fut-il dit. Mais l’Esprit danse dans les eaux salées
3486 ur d’une vie nouvelle. 6. — « Vous êtes le sel de la Terre », leur fut-il dit. Mais l’Esprit danse dans les eaux salées. M
3487 êtes le sel de la Terre », leur fut-il dit. Mais l’ Esprit danse dans les eaux salées. Méditez le symbole du Poisson. Lui
3488 erre », leur fut-il dit. Mais l’Esprit danse dans les eaux salées. Méditez le symbole du Poisson. Lui seul peut vivre dans
3489 Mais l’Esprit danse dans les eaux salées. Méditez le symbole du Poisson. Lui seul peut vivre dans les grandes eaux, dans l
3490 z le symbole du Poisson. Lui seul peut vivre dans les grandes eaux, dans l’amertume et dans la danse. 7. — Les grandes eaux
3491 . Lui seul peut vivre dans les grandes eaux, dans l’ amertume et dans la danse. 7. — Les grandes eaux ne sont pas pour nos
3492 re dans les grandes eaux, dans l’amertume et dans la danse. 7. — Les grandes eaux ne sont pas pour nos soifs, car l’assoif
3493 ndes eaux, dans l’amertume et dans la danse. 7. —  Les grandes eaux ne sont pas pour nos soifs, car l’assoiffé n’y trouve qu
3494  Les grandes eaux ne sont pas pour nos soifs, car l’ assoiffé n’y trouve qu’un désert. C’est comme un feu. Mourir de soif d
3495 y trouve qu’un désert. C’est comme un feu. Mourir de soif dans l’eau de l’amertume, là où l’ivresse est impossible, et où
3496 n désert. C’est comme un feu. Mourir de soif dans l’ eau de l’amertume, là où l’ivresse est impossible, et où le sel a sa s
3497 rt. C’est comme un feu. Mourir de soif dans l’eau de l’amertume, là où l’ivresse est impossible, et où le sel a sa saveur
3498 C’est comme un feu. Mourir de soif dans l’eau de l’ amertume, là où l’ivresse est impossible, et où le sel a sa saveur de
3499 u. Mourir de soif dans l’eau de l’amertume, là où l’ ivresse est impossible, et où le sel a sa saveur de mort, c’est la vie
3500 l’amertume, là où l’ivresse est impossible, et où le sel a sa saveur de mort, c’est la vie même de l’Esprit, mort de la vi
3501 ’ivresse est impossible, et où le sel a sa saveur de mort, c’est la vie même de l’Esprit, mort de la vie, et vie de la dan
3502 possible, et où le sel a sa saveur de mort, c’est la vie même de l’Esprit, mort de la vie, et vie de la danse profonde. Pu
3503 où le sel a sa saveur de mort, c’est la vie même de l’Esprit, mort de la vie, et vie de la danse profonde. Puis il faut v
3504 le sel a sa saveur de mort, c’est la vie même de l’ Esprit, mort de la vie, et vie de la danse profonde. Puis il faut vivr
3505 veur de mort, c’est la vie même de l’Esprit, mort de la vie, et vie de la danse profonde. Puis il faut vivre sur la Terre
3506 r de mort, c’est la vie même de l’Esprit, mort de la vie, et vie de la danse profonde. Puis il faut vivre sur la Terre au
3507 t la vie même de l’Esprit, mort de la vie, et vie de la danse profonde. Puis il faut vivre sur la Terre au sel aigu. 8. — 
3508 a vie même de l’Esprit, mort de la vie, et vie de la danse profonde. Puis il faut vivre sur la Terre au sel aigu. 8. — Pou
3509 vie de la danse profonde. Puis il faut vivre sur la Terre au sel aigu. 8. — Pour tous les morts par l’eau amère, où l’Esp
3510 ut vivre sur la Terre au sel aigu. 8. — Pour tous les morts par l’eau amère, où l’Esprit danse dans les vagues profondes, C
3511 a Terre au sel aigu. 8. — Pour tous les morts par l’ eau amère, où l’Esprit danse dans les vagues profondes, Christ a promi
3512 igu. 8. — Pour tous les morts par l’eau amère, où l’ Esprit danse dans les vagues profondes, Christ a promis l’Eau vive gra
3513 les morts par l’eau amère, où l’Esprit danse dans les vagues profondes, Christ a promis l’Eau vive gratuitement. L’amertume
3514 danse dans les vagues profondes, Christ a promis l’ Eau vive gratuitement. L’amertume acceptée, la mort par l’eau, est le
3515 ofondes, Christ a promis l’Eau vive gratuitement. L’ amertume acceptée, la mort par l’eau, est le prix du Royaume, un don p
3516 mis l’Eau vive gratuitement. L’amertume acceptée, la mort par l’eau, est le prix du Royaume, un don pur. 9. — Ainsi pour l
3517 ve gratuitement. L’amertume acceptée, la mort par l’ eau, est le prix du Royaume, un don pur. 9. — Ainsi pour l’homme deux
3518 ment. L’amertume acceptée, la mort par l’eau, est le prix du Royaume, un don pur. 9. — Ainsi pour l’homme deux fois né, mo
3519 t le prix du Royaume, un don pur. 9. — Ainsi pour l’ homme deux fois né, mort par l’eau et le sel dans la danse, mais ressu
3520 r. 9. — Ainsi pour l’homme deux fois né, mort par l’ eau et le sel dans la danse, mais ressuscité par l’Eau vive, il n’est
3521 insi pour l’homme deux fois né, mort par l’eau et le sel dans la danse, mais ressuscité par l’Eau vive, il n’est plus d’ob
3522 homme deux fois né, mort par l’eau et le sel dans la danse, mais ressuscité par l’Eau vive, il n’est plus d’obole de péage
3523 ’eau et le sel dans la danse, mais ressuscité par l’ Eau vive, il n’est plus d’obole de péage. L’Esprit le porte sur les ea
3524 se, mais ressuscité par l’Eau vive, il n’est plus d’ obole de péage. L’Esprit le porte sur les eaux, vol de colombes.
3525 ressuscité par l’Eau vive, il n’est plus d’obole de péage. L’Esprit le porte sur les eaux, vol de colombes.
3526 é par l’Eau vive, il n’est plus d’obole de péage. L’ Esprit le porte sur les eaux, vol de colombes.
3527 au vive, il n’est plus d’obole de péage. L’Esprit le porte sur les eaux, vol de colombes.
3528 ’est plus d’obole de péage. L’Esprit le porte sur les eaux, vol de colombes.
3529 ole de péage. L’Esprit le porte sur les eaux, vol de colombes.
16 1947, Doctrine fabuleuse. Antée ou La terre
3530 Antée ou La terre Antée géant, champion du monde, subit la hantise des forts, q
3531 La terre Antée géant, champion du monde, subit la hantise des forts, qui est de ne point faire honneur constamment à sa
3532 ion du monde, subit la hantise des forts, qui est de ne point faire honneur constamment à sa force. Noblesse oblige au tou
3533 est fini. Jamais il ne se sent plus angoissé qu’à la veille d’une épreuve mondiale, au terme du plus rigoureux des entraîn
3534 Jamais il ne se sent plus angoissé qu’à la veille d’ une épreuve mondiale, au terme du plus rigoureux des entraînements. So
3535 du plus rigoureux des entraînements. Son manager l’ a séquestré pendant des mois, ni vin, ni femmes, ni journées de paress
3536 pendant des mois, ni vin, ni femmes, ni journées de paresse ou de promenade à l’aventure. Vie à l’horaire, chronométrée,
3537 ois, ni vin, ni femmes, ni journées de paresse ou de promenade à l’aventure. Vie à l’horaire, chronométrée, sans rien d’im
3538 femmes, ni journées de paresse ou de promenade à l’ aventure. Vie à l’horaire, chronométrée, sans rien d’impur. Et pourtan
3539 es de paresse ou de promenade à l’aventure. Vie à l’ horaire, chronométrée, sans rien d’impur. Et pourtant il se sent impur
3540 venture. Vie à l’horaire, chronométrée, sans rien d’ impur. Et pourtant il se sent impur et affaibli. Allégé physiquement p
3541 ct et sa vue nette, il s’éprouve cependant chargé d’ une fièvre. Ce n’est pas l’impatience de combattre, mais au contraire
3542 rouve cependant chargé d’une fièvre. Ce n’est pas l’ impatience de combattre, mais au contraire un besoin obsédant d’abando
3543 nt chargé d’une fièvre. Ce n’est pas l’impatience de combattre, mais au contraire un besoin obsédant d’abandon à quelque d
3544 e combattre, mais au contraire un besoin obsédant d’ abandon à quelque délire et de dissolution incontrôlée. Ces dispositio
3545 un besoin obsédant d’abandon à quelque délire et de dissolution incontrôlée. Ces dispositions, bien connues du manager, o
3546 es du manager, ont été qualifiées par lui, devant les journalistes, de « tendance névrotique due à l’hypersensibilité de no
3547 été qualifiées par lui, devant les journalistes, de « tendance névrotique due à l’hypersensibilité de notre ami », déclar
3548 les journalistes, de « tendance névrotique due à l’ hypersensibilité de notre ami », déclaration qui n’a pas peu contribué
3549 de « tendance névrotique due à l’hypersensibilité de notre ami », déclaration qui n’a pas peu contribué à la popularité du
3550 re ami », déclaration qui n’a pas peu contribué à la popularité du champion. La foule moderne adore que ses héros soient u
3551 ’a pas peu contribué à la popularité du champion. La foule moderne adore que ses héros soient un peu détraqués, ces faible
3552 ses héros soient un peu détraqués, ces faiblesses les rendant plus humains, selon le langage courant. Le fait est qu’Antée,
3553 s, ces faiblesses les rendant plus humains, selon le langage courant. Le fait est qu’Antée, jusqu’ici, déployant des tréso
3554 s rendant plus humains, selon le langage courant. Le fait est qu’Antée, jusqu’ici, déployant des trésors d’astuce à faire
3555 it est qu’Antée, jusqu’ici, déployant des trésors d’ astuce à faire pâlir tous ses triomphes musculaires, a toujours réussi
3556 ujours réussi à s’évader, pour quelques heures, à la veille d’une épreuve décisive. Mais le lendemain il reparaît peu avan
3557 ssi à s’évader, pour quelques heures, à la veille d’ une épreuve décisive. Mais le lendemain il reparaît peu avant le match
3558 heures, à la veille d’une épreuve décisive. Mais le lendemain il reparaît peu avant le match, affreux à voir, le visage t
3559 décisive. Mais le lendemain il reparaît peu avant le match, affreux à voir, le visage taché de boue, les vêtements en loqu
3560 n il reparaît peu avant le match, affreux à voir, le visage taché de boue, les vêtements en loques, les mains couvertes d’
3561 u avant le match, affreux à voir, le visage taché de boue, les vêtements en loques, les mains couvertes d’éraflures et les
3562 e match, affreux à voir, le visage taché de boue, les vêtements en loques, les mains couvertes d’éraflures et les ongles ro
3563 le visage taché de boue, les vêtements en loques, les mains couvertes d’éraflures et les ongles rognés ou cassés. Épuisé, s
3564 oue, les vêtements en loques, les mains couvertes d’ éraflures et les ongles rognés ou cassés. Épuisé, semble-t-il, haletan
3565 nts en loques, les mains couvertes d’éraflures et les ongles rognés ou cassés. Épuisé, semble-t-il, haletant et suant, il s
3566 semble-t-il, haletant et suant, il se jette dans la lutte et le voici vainqueur. (Nous donnons ici quelques Extraits des
3567 , haletant et suant, il se jette dans la lutte et le voici vainqueur. (Nous donnons ici quelques Extraits des notes de l’a
3568 ur. (Nous donnons ici quelques Extraits des notes de l’analyste qui a bien voulu se charger du cas, sur la demande répétée
3569 (Nous donnons ici quelques Extraits des notes de l’ analyste qui a bien voulu se charger du cas, sur la demande répétée du
3570 ’analyste qui a bien voulu se charger du cas, sur la demande répétée du manager.) « … … …Complexe d’Œdipe : me suis vu con
3571 r la demande répétée du manager.) « … … …Complexe d’ Œdipe : me suis vu contraint de renoncer à cette hypothèse, après deux
3572 .) « … … …Complexe d’Œdipe : me suis vu contraint de renoncer à cette hypothèse, après deux ans de travail acharné… Vie de
3573 int de renoncer à cette hypothèse, après deux ans de travail acharné… Vie des parents normale, je dirai même exemplaire9…
3574 xuelle du patient normale, sauf quelques périodes d’ abstinence prolongée, coïncidant avec les périodes d’entraînement… Lég
3575 périodes d’abstinence prolongée, coïncidant avec les périodes d’entraînement… Légère répugnance pour les géantes qu’on vou
3576 bstinence prolongée, coïncidant avec les périodes d’ entraînement… Légère répugnance pour les géantes qu’on voudrait lui fa
3577 s périodes d’entraînement… Légère répugnance pour les géantes qu’on voudrait lui faire rencontrer… Cauchemar typique : il s
3578 béton armé, des constructions métalliques… Phobie de perdre pied… Tout cela ne m’eût pas mené très loin. Mais comme il nou
3579 mené très loin. Mais comme il nous arrive parfois de le constater, c’est le patient lui-même qui a fini par me donner la c
3580 é très loin. Mais comme il nous arrive parfois de le constater, c’est le patient lui-même qui a fini par me donner la clé
3581 mme il nous arrive parfois de le constater, c’est le patient lui-même qui a fini par me donner la clé de son mystère. Lors
3582 ’est le patient lui-même qui a fini par me donner la clé de son mystère. Lors d’une de nos dernières séances, je me suis r
3583 patient lui-même qui a fini par me donner la clé de son mystère. Lors d’une de nos dernières séances, je me suis risqué à
3584 a fini par me donner la clé de son mystère. Lors d’ une de nos dernières séances, je me suis risqué à une allusion courtoi
3585 i par me donner la clé de son mystère. Lors d’une de nos dernières séances, je me suis risqué à une allusion courtoise à s
3586 e. Il est entré dans une fureur terrible, a cassé le canapé en deux comme une allumette, en hurlant : — C’est le contraire
3587 en deux comme une allumette, en hurlant : — C’est le contraire ! C’est tout juste le contraire ! — Le contraire de quoi ?
3588 hurlant : — C’est le contraire ! C’est tout juste le contraire ! — Le contraire de quoi ? — Le contraire de ce qu’ils dise
3589 le contraire ! C’est tout juste le contraire ! —  Le contraire de quoi ? — Le contraire de ce qu’ils disent depuis qu’ils
3590  ! C’est tout juste le contraire ! — Le contraire de quoi ? — Le contraire de ce qu’ils disent depuis qu’ils parlent de mo
3591 t juste le contraire ! — Le contraire de quoi ? —  Le contraire de ce qu’ils disent depuis qu’ils parlent de moi, le contra
3592 ntraire ! — Le contraire de quoi ? — Le contraire de ce qu’ils disent depuis qu’ils parlent de moi, le contraire de ce qu’
3593 ntraire de ce qu’ils disent depuis qu’ils parlent de moi, le contraire de ce qu’il dit, le Petit Larousse, le contraire de
3594 de ce qu’ils disent depuis qu’ils parlent de moi, le contraire de ce qu’il dit, le Petit Larousse, le contraire de vous au
3595 disent depuis qu’ils parlent de moi, le contraire de ce qu’il dit, le Petit Larousse, le contraire de vous autres, le cont
3596 ils parlent de moi, le contraire de ce qu’il dit, le Petit Larousse, le contraire de vous autres, le contraire de vos idée
3597 le contraire de ce qu’il dit, le Petit Larousse, le contraire de vous autres, le contraire de vos idées, le contraire de
3598 de ce qu’il dit, le Petit Larousse, le contraire de vous autres, le contraire de vos idées, le contraire de tout ! Je n’a
3599 , le Petit Larousse, le contraire de vous autres, le contraire de vos idées, le contraire de tout ! Je n’ai pas discuté ce
3600 rousse, le contraire de vous autres, le contraire de vos idées, le contraire de tout ! Je n’ai pas discuté ces derniers mo
3601 traire de vous autres, le contraire de vos idées, le contraire de tout ! Je n’ai pas discuté ces derniers mots, qui choque
3602 s autres, le contraire de vos idées, le contraire de tout ! Je n’ai pas discuté ces derniers mots, qui choquent mon sens d
3603 discuté ces derniers mots, qui choquent mon sens de la logique, mais j’ai quelques meubles de prix. J’ai même feint d’app
3604 scuté ces derniers mots, qui choquent mon sens de la logique, mais j’ai quelques meubles de prix. J’ai même feint d’approu
3605 on sens de la logique, mais j’ai quelques meubles de prix. J’ai même feint d’approuver ce « contraire de tout ». Au cours
3606 is j’ai quelques meubles de prix. J’ai même feint d’ approuver ce « contraire de tout ». Au cours des séances suivantes, il
3607 prix. J’ai même feint d’approuver ce « contraire de tout ». Au cours des séances suivantes, il s’est expliqué plus poséme
3608 il s’est expliqué plus posément. Je déplore, pour la clarté de ces notes, que l’appareil conceptuel de mon client soit aus
3609 xpliqué plus posément. Je déplore, pour la clarté de ces notes, que l’appareil conceptuel de mon client soit aussi netteme
3610 ent. Je déplore, pour la clarté de ces notes, que l’ appareil conceptuel de mon client soit aussi nettement déficient, mais
3611 la clarté de ces notes, que l’appareil conceptuel de mon client soit aussi nettement déficient, mais mon devoir est de con
3612 it aussi nettement déficient, mais mon devoir est de consigner ou de résumer ses paroles (plusieurs expressions argotiques
3613 nt déficient, mais mon devoir est de consigner ou de résumer ses paroles (plusieurs expressions argotiques m’ont échappé)
3614 sieurs expressions argotiques m’ont échappé) dans la forme, si je puis dire, où il les a, non sans peine, énoncées. — Harr
3615 nt échappé) dans la forme, si je puis dire, où il les a, non sans peine, énoncées. — Harry veut me tuer (Harry, c’est son m
3616 son manager)… Veut pas que je me saoule. Veut pas de vadrouille. Rien de rien. Toujours propre, qu’il me veut. Moi, quand
3617 as que je me saoule. Veut pas de vadrouille. Rien de rien. Toujours propre, qu’il me veut. Moi, quand j’ai de la terre sur
3618 . Toujours propre, qu’il me veut. Moi, quand j’ai de la terre sur les doigts, s’ils disent que je suis sale, je l’ai sec.
3619 oujours propre, qu’il me veut. Moi, quand j’ai de la terre sur les doigts, s’ils disent que je suis sale, je l’ai sec. Je
3620 e, qu’il me veut. Moi, quand j’ai de la terre sur les doigts, s’ils disent que je suis sale, je l’ai sec. Je me lave. Avec
3621 sur les doigts, s’ils disent que je suis sale, je l’ ai sec. Je me lave. Avec la terre je me lave… C’est le contraire ! Ils
3622 t que je suis sale, je l’ai sec. Je me lave. Avec la terre je me lave… C’est le contraire ! Ils disent que j’y prends ma f
3623 sec. Je me lave. Avec la terre je me lave… C’est le contraire ! Ils disent que j’y prends ma force. C’est pas vrai. Ça ne
3624 C’est pas vrai. Ça ne coule pas comme qui dirait de la terre vers moi, c’est le contraire. C’est les saletés qui vont dan
3625 est pas vrai. Ça ne coule pas comme qui dirait de la terre vers moi, c’est le contraire. C’est les saletés qui vont dans l
3626 pas comme qui dirait de la terre vers moi, c’est le contraire. C’est les saletés qui vont dans la terre. Il faut se décra
3627 t de la terre vers moi, c’est le contraire. C’est les saletés qui vont dans la terre. Il faut se décrasser le dedans, c’est
3628 est le contraire. C’est les saletés qui vont dans la terre. Il faut se décrasser le dedans, c’est pas une question de savo
3629 etés qui vont dans la terre. Il faut se décrasser le dedans, c’est pas une question de savonnette et d’eau de Cologne. Qua
3630 ut se décrasser le dedans, c’est pas une question de savonnette et d’eau de Cologne. Quand j’ai mes humeurs, je me sens fa
3631 e dedans, c’est pas une question de savonnette et d’ eau de Cologne. Quand j’ai mes humeurs, je me sens faible. Je suis tou
3632 ns, c’est pas une question de savonnette et d’eau de Cologne. Quand j’ai mes humeurs, je me sens faible. Je suis tout char
3633 sens faible. Je suis tout chargé. Ça me donne sur les nerfs. Plus qu’il m’isole dans mes belles chambres, plus que je m’éne
3634 us sortir et ça me travaille, ça me fermente dans le sang. Les humeurs, comme on dit, est-ce qu’on sait seulement ce que c
3635 et ça me travaille, ça me fermente dans le sang. Les humeurs, comme on dit, est-ce qu’on sait seulement ce que c’est, les
3636 on dit, est-ce qu’on sait seulement ce que c’est, les humeurs ? C’est toujours dans les villes que ça me prend. Quand ils m
3637 t ce que c’est, les humeurs ? C’est toujours dans les villes que ça me prend. Quand ils m’ont bien lavé, massé, poudré comm
3638 ien lavé, massé, poudré comme un bébé… et allez ! l’ ascenseur, le marbre, le ciment, l’asphalte, l’auto et les assiettes !
3639 sé, poudré comme un bébé… et allez ! l’ascenseur, le marbre, le ciment, l’asphalte, l’auto et les assiettes ! Tout propre,
3640 comme un bébé… et allez ! l’ascenseur, le marbre, le ciment, l’asphalte, l’auto et les assiettes ! Tout propre, tout lisse
3641 bé… et allez ! l’ascenseur, le marbre, le ciment, l’ asphalte, l’auto et les assiettes ! Tout propre, tout lisse, tout asti
3642  ! l’ascenseur, le marbre, le ciment, l’asphalte, l’ auto et les assiettes ! Tout propre, tout lisse, tout astiqué, rien à
3643 seur, le marbre, le ciment, l’asphalte, l’auto et les assiettes ! Tout propre, tout lisse, tout astiqué, rien à toucher, vo
3644 ’échapper. Harry veut me tuer. Il court dans tous les bars. Je me défile en vitesse vers la campagne. Et là, docteur, là je
3645 dans tous les bars. Je me défile en vitesse vers la campagne. Et là, docteur, là je m’en paye une tranche ! Je me roule p
3646 nche ! Je me roule par terre et je me creuse dans la terre, je cours tout nu, je mords les feuilles, je griffe les arbres,
3647 creuse dans la terre, je cours tout nu, je mords les feuilles, je griffe les arbres, j’embrasse la terre, je dors par terr
3648 e cours tout nu, je mords les feuilles, je griffe les arbres, j’embrasse la terre, je dors par terre, et quand je me réveil
3649 ds les feuilles, je griffe les arbres, j’embrasse la terre, je dors par terre, et quand je me réveille couvert de terre, l
3650 e dors par terre, et quand je me réveille couvert de terre, le lendemain matin, je me sens propre ! La forêt, le fouillis,
3651 terre, et quand je me réveille couvert de terre, le lendemain matin, je me sens propre ! La forêt, le fouillis, les feuil
3652 de terre, le lendemain matin, je me sens propre ! La forêt, le fouillis, les feuilles, c’est comme les femmes… C’est ma fa
3653 le lendemain matin, je me sens propre ! La forêt, le fouillis, les feuilles, c’est comme les femmes… C’est ma faiblesse qu
3654 matin, je me sens propre ! La forêt, le fouillis, les feuilles, c’est comme les femmes… C’est ma faiblesse qui a passé dans
3655 La forêt, le fouillis, les feuilles, c’est comme les femmes… C’est ma faiblesse qui a passé dans la terre, pendant la nuit
3656 e les femmes… C’est ma faiblesse qui a passé dans la terre, pendant la nuit. Vous voyez, c’est le contraire de ce qu’on di
3657 t ma faiblesse qui a passé dans la terre, pendant la nuit. Vous voyez, c’est le contraire de ce qu’on dit. Regardez les mo
3658 dans la terre, pendant la nuit. Vous voyez, c’est le contraire de ce qu’on dit. Regardez les morts et toutes leurs maladie
3659 , pendant la nuit. Vous voyez, c’est le contraire de ce qu’on dit. Regardez les morts et toutes leurs maladies — comme ell
3660 yez, c’est le contraire de ce qu’on dit. Regardez les morts et toutes leurs maladies — comme elle vous les nettoie, la terr
3661 morts et toutes leurs maladies — comme elle vous les nettoie, la terre ! » 9. Antée est le fils de Poséidon et de la Ter
3662 tes leurs maladies — comme elle vous les nettoie, la terre ! » 9. Antée est le fils de Poséidon et de la Terre. Depuis l
3663 lle vous les nettoie, la terre ! » 9. Antée est le fils de Poséidon et de la Terre. Depuis la séparation des Eaux, leurs
3664 les nettoie, la terre ! » 9. Antée est le fils de Poséidon et de la Terre. Depuis la séparation des Eaux, leurs dispute
3665 a terre ! » 9. Antée est le fils de Poséidon et de la Terre. Depuis la séparation des Eaux, leurs disputes se réduisent
3666 erre ! » 9. Antée est le fils de Poséidon et de la Terre. Depuis la séparation des Eaux, leurs disputes se réduisent à d
3667 ée est le fils de Poséidon et de la Terre. Depuis la séparation des Eaux, leurs disputes se réduisent à de légers frotteme
3668 éparation des Eaux, leurs disputes se réduisent à de légers frottements. Les rapports entre la Terre et le Feu sont beauco
3669 rs disputes se réduisent à de légers frottements. Les rapports entre la Terre et le Feu sont beaucoup plus dramatiques.
3670 isent à de légers frottements. Les rapports entre la Terre et le Feu sont beaucoup plus dramatiques.
3671 égers frottements. Les rapports entre la Terre et le Feu sont beaucoup plus dramatiques.
17 1947, Doctrine fabuleuse. Le feu
3672 Le feu Quelquefois au coin du feu un grand silence appelle une autre h
3673 nd silence appelle une autre histoire, car il met le vide sur les têtes. Le vide est quelque chose d’insatiable… Alors ell
3674 ppelle une autre histoire, car il met le vide sur les têtes. Le vide est quelque chose d’insatiable… Alors elle se mit à co
3675 autre histoire, car il met le vide sur les têtes. Le vide est quelque chose d’insatiable… Alors elle se mit à conter : « L
3676 le vide sur les têtes. Le vide est quelque chose d’ insatiable… Alors elle se mit à conter : « Les Indiens n’admettaient r
3677 hose d’insatiable… Alors elle se mit à conter : «  Les Indiens n’admettaient rien. Sauf le Sommeil, le plus profond Oubli, o
3678 à conter : « Les Indiens n’admettaient rien. Sauf le Sommeil, le plus profond Oubli, où l’on était en n’étant pas. Pour le
3679  Les Indiens n’admettaient rien. Sauf le Sommeil, le plus profond Oubli, où l’on était en n’étant pas. Pour le joindre, il
3680 rien. Sauf le Sommeil, le plus profond Oubli, où l’ on était en n’étant pas. Pour le joindre, il fallait se jeter dans l’A
3681 profond Oubli, où l’on était en n’étant pas. Pour le joindre, il fallait se jeter dans l’Abîme. Tout ce qui n’était que pr
3682 nt pas. Pour le joindre, il fallait se jeter dans l’ Abîme. Tout ce qui n’était que précipice était admis. Mais bientôt ils
3683 récipice était admis. Mais bientôt ils ont vu que le vide, et l’abîme, et le précipice, quelques-uns se mettaient à en dou
3684 it admis. Mais bientôt ils ont vu que le vide, et l’ abîme, et le précipice, quelques-uns se mettaient à en douter. Tous po
3685 is bientôt ils ont vu que le vide, et l’abîme, et le précipice, quelques-uns se mettaient à en douter. Tous pouvaient y en
3686 s ils ne pouvaient pas se rejoindre vraiment dans l’ Oubli. Ce n’était pas le vrai commencement de tout. Alors des prêtres
3687 e rejoindre vraiment dans l’Oubli. Ce n’était pas le vrai commencement de tout. Alors des prêtres leur ont dit que l’on po
3688 dans l’Oubli. Ce n’était pas le vrai commencement de tout. Alors des prêtres leur ont dit que l’on pouvait admettre la Lum
3689 ement de tout. Alors des prêtres leur ont dit que l’ on pouvait admettre la Lumière. Que la Lumière était comme le Vide. Pu
3690 es prêtres leur ont dit que l’on pouvait admettre la Lumière. Que la Lumière était comme le Vide. Puis d’autres prêtres on
3691 ont dit que l’on pouvait admettre la Lumière. Que la Lumière était comme le Vide. Puis d’autres prêtres ont trouvé que la
3692 t admettre la Lumière. Que la Lumière était comme le Vide. Puis d’autres prêtres ont trouvé que la lumière signifie : l’Ea
3693 mme le Vide. Puis d’autres prêtres ont trouvé que la lumière signifie : l’Eau, parce que l’Eau rejette les corps et ne les
3694 tres prêtres ont trouvé que la lumière signifie : l’ Eau, parce que l’Eau rejette les corps et ne les veut pas, c’est le Vi
3695 trouvé que la lumière signifie : l’Eau, parce que l’ Eau rejette les corps et ne les veut pas, c’est le Vide. L’Eau a été a
3696 lumière signifie : l’Eau, parce que l’Eau rejette les corps et ne les veut pas, c’est le Vide. L’Eau a été admise. Et de l’
3697  : l’Eau, parce que l’Eau rejette les corps et ne les veut pas, c’est le Vide. L’Eau a été admise. Et de l’Eau est sorti le
3698 l’Eau rejette les corps et ne les veut pas, c’est le Vide. L’Eau a été admise. Et de l’Eau est sorti le Monstre-qui-sort-d
3699 ette les corps et ne les veut pas, c’est le Vide. L’ Eau a été admise. Et de l’Eau est sorti le Monstre-qui-sort-de-l’Eau,
3700 s veut pas, c’est le Vide. L’Eau a été admise. Et de l’Eau est sorti le Monstre-qui-sort-de-l’Eau, insatiable, et qui veut
3701 eut pas, c’est le Vide. L’Eau a été admise. Et de l’ Eau est sorti le Monstre-qui-sort-de-l’Eau, insatiable, et qui veut to
3702 e Vide. L’Eau a été admise. Et de l’Eau est sorti le Monstre-qui-sort-de-l’Eau, insatiable, et qui veut tout manger. C’éta
3703 Eau, insatiable, et qui veut tout manger. C’était le Vide, le Monstre fut admis. Et le Monstre leur fit craindre le Feu, l
3704 tiable, et qui veut tout manger. C’était le Vide, le Monstre fut admis. Et le Monstre leur fit craindre le Feu, l’ennemi d
3705 manger. C’était le Vide, le Monstre fut admis. Et le Monstre leur fit craindre le Feu, l’ennemi de l’Eau, en leur disant q
3706 onstre fut admis. Et le Monstre leur fit craindre le Feu, l’ennemi de l’Eau, en leur disant que le Feu était le plus puiss
3707 ut admis. Et le Monstre leur fit craindre le Feu, l’ ennemi de l’Eau, en leur disant que le Feu était le plus puissant de t
3708 Et le Monstre leur fit craindre le Feu, l’ennemi de l’Eau, en leur disant que le Feu était le plus puissant de tous, dévo
3709 le Monstre leur fit craindre le Feu, l’ennemi de l’ Eau, en leur disant que le Feu était le plus puissant de tous, dévoran
3710 dre le Feu, l’ennemi de l’Eau, en leur disant que le Feu était le plus puissant de tous, dévorant tout, voulant que rien n
3711 ’ennemi de l’Eau, en leur disant que le Feu était le plus puissant de tous, dévorant tout, voulant que rien n’existe ou n’
3712 en leur disant que le Feu était le plus puissant de tous, dévorant tout, voulant que rien n’existe ou n’apparaisse. Et qu
3713 rien n’existe ou n’apparaisse. Et que partout où la forme venait, le Feu se jetait dessus avec ses Flammes : c’était le N
3714 n’apparaisse. Et que partout où la forme venait, le Feu se jetait dessus avec ses Flammes : c’était le Néant le plus fort
3715 e Feu se jetait dessus avec ses Flammes : c’était le Néant le plus fort. Et la prière a été inventée, avec des chants, pou
3716 jetait dessus avec ses Flammes : c’était le Néant le plus fort. Et la prière a été inventée, avec des chants, pour apprivo
3717 c ses Flammes : c’était le Néant le plus fort. Et la prière a été inventée, avec des chants, pour apprivoiser Flamme et Fe
3718 avec des chants, pour apprivoiser Flamme et Feu. Les femmes se jetaient dans la Flamme parce que seule une destruction peu
3719 voiser Flamme et Feu. Les femmes se jetaient dans la Flamme parce que seule une destruction peut nourrir ou détruire une d
3720 pas besoin du Feu pour se chauffer ou pour cuire les aliments sous les Tropiques. Le Feu n’était que l’invité qui détruisa
3721 pour se chauffer ou pour cuire les aliments sous les Tropiques. Le Feu n’était que l’invité qui détruisait forêts, gens et
3722 er ou pour cuire les aliments sous les Tropiques. Le Feu n’était que l’invité qui détruisait forêts, gens et maisons, étan
3723 s aliments sous les Tropiques. Le Feu n’était que l’ invité qui détruisait forêts, gens et maisons, étant admis… » Nous reg
3724 , gens et maisons, étant admis… » Nous regardions le feu dans la cheminée. Je pensais à l’amour insatiable autant que le v
3725 isons, étant admis… » Nous regardions le feu dans la cheminée. Je pensais à l’amour insatiable autant que le vide et le fe
3726 regardions le feu dans la cheminée. Je pensais à l’ amour insatiable autant que le vide et le feu, et j’admettais l’amour,
3727 minée. Je pensais à l’amour insatiable autant que le vide et le feu, et j’admettais l’amour, la femme-flamme. Je pensais à
3728 ensais à l’amour insatiable autant que le vide et le feu, et j’admettais l’amour, la femme-flamme. Je pensais à la joie qu
3729 able autant que le vide et le feu, et j’admettais l’ amour, la femme-flamme. Je pensais à la joie qui fait souffrir et qui
3730 nt que le vide et le feu, et j’admettais l’amour, la femme-flamme. Je pensais à la joie qui fait souffrir et qui rend seul
3731 ’admettais l’amour, la femme-flamme. Je pensais à la joie qui fait souffrir et qui rend seul. À l’Occident qui veut le ple
3732 s à la joie qui fait souffrir et qui rend seul. À l’ Occident qui veut le plein mais crée le vide, nourrissant malgré lui l
3733 souffrir et qui rend seul. À l’Occident qui veut le plein mais crée le vide, nourrissant malgré lui les monstres et le fe
3734 nd seul. À l’Occident qui veut le plein mais crée le vide, nourrissant malgré lui les monstres et le feu. Et à la voie nég
3735 e plein mais crée le vide, nourrissant malgré lui les monstres et le feu. Et à la voie négative des mystiques, témoins du V
3736 e le vide, nourrissant malgré lui les monstres et le feu. Et à la voie négative des mystiques, témoins du Vide parmi nous,
3737 urrissant malgré lui les monstres et le feu. Et à la voie négative des mystiques, témoins du Vide parmi nous, la voie qui
3738 gative des mystiques, témoins du Vide parmi nous, la voie qui mène au Commencement de tout, qui est la vraie Fin.
3739 Vide parmi nous, la voie qui mène au Commencement de tout, qui est la vraie Fin.
3740 la voie qui mène au Commencement de tout, qui est la vraie Fin.