1 1947, Doctrine fabuleuse. Orientation
1 on humaine, profond trésor de formes dynamiques d’ remontent aux moments décisifs, quand nous sommes comme on dit remis
2 du jour, dont l’usage est alors mythique, au sens je l’entends ici. Il m’a semblé que le rapprochement de ces trois mot
2 1947, Doctrine fabuleuse. Premier dialogue sur la carte postale. La pluie et le beau temps
3 iez le bonheur ou la tristesse. Vous ne savez pas est votre bien. Et c’est pourquoi les mots vous paraissent simples, é
4 seul, leur sens convenable. Et lorsque je connais se situe leur lieu, j’établis en ce lieu la demeure de mes pensées.
5 acle qui lui avait dit d’aller bâtir une ville là il trouverait la pluie et le beau temps, il rencontra en Italie une c
3 1947, Doctrine fabuleuse. Deuxième dialogue sur la carte postale. La beauté physique
6 aussi le lieu de votre risque, j’entends le lieu vous créez vous-même vos mesures, où vous êtes à la fois le créateur
7 ends le lieu où vous créez vous-même vos mesures, vous êtes à la fois le créateur et le juge de vos difficultés ou de v
8 est cette façon de séparer un mari de sa femme ? prenez-vous le droit de juger l’un comme s’il ne formait pas avec l’a
4 1947, Doctrine fabuleuse. Troisième dialogue sur la carte postale. L’homme sans ressemblance
9 tions, puisqu’il se produit justement à l’instant un homme se voit privé de toute assurance exemplaire, jeté dans un de
5 1947, Doctrine fabuleuse. Quatrième dialogue sur la carte postale. Ars prophetica, ou. D’un langage qui ne veut pas être clair
10 ins naïve dans la modestie cartésienne. Car enfin prend-on dans le monde rien qui soit « clair, simple et facile » en s
11 réel, et sans cesse corrigée par les faits. Mais je crie à la tricherie, c’est quand le philosophe ou l’essayiste, séd
6 1947, Doctrine fabuleuse. Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même
12 en lui-même. « Il se ramène en soi, n’ayant plus se prendre ». Ainsi parle un de nos classiques. Repoussé par le monde
13 de vérifier qui n’est plus légitime dès l’instant il se traduit par la négation de ce qui reste invérifiable. Stéphane
7 1947, Doctrine fabuleuse. L’ombre perdue
14 ourgeois pauvre qui envie les bourgeois riches. D’ vient le sentiment qu’il a d’être inférieur. Le diable sait cela : c’
15 lui donne son ombre contre une bourse magique, d’ il pourra tirer un or inépuisable. Désormais riche, mais privé d’ombr
16 eu en arrière des choses, lent à démêler le monde il revient, et qui l’accable de présences bizarres, parfois douces ma
17 ide, perçant toutes choses à jour, et lui-même, d’ l’impression d’être mal défendu contre les regards qu’il rencontre ;
18 nt de tout, comme un peu en avant de lui-même, là il peut dominer sa vie et la construire avec tout son instinct à l’im
8 1947, Doctrine fabuleuse. Angérone
19 ice : c’est de former quelques rythmes de phrases l’indicible jette par moments une espèce d’émotion ou de gêne, non qu
20 rouvera l’usage de la parole qu’avec le « terme » l’esprit se libère. La volupté serait un phénomène analogue à celui d
21 , s’approche des bords d’une immobilité sans fond elle se penche… Maintenant un seul œil est visible dans ce visage déc
22 es et lueurs lentement mouvantes, un seul œil par toute l’âme regarde et supplie avec une impérieuse tendresse. De plus
23 ns leur paix, et l’être enfin comblé ne sait plus se prendre. Il se ramène en soi, se divise en ses ombres. Ainsi passe
24 au sommet de l’amour, et qui meurt dans l’instant il naît. Tout notre platonisme échoue dans l’instant de l’étreinte dé
25 rps, tandis que le plaisir est solitaire, instant les amants sont le plus séparés, arrachés, retirés en soi. Le plaisir
26 qui sera notre tâche sérieuse. Quittons ce temple dorment deux idoles, et parlons le langage du Jour.
9 1947, Doctrine fabuleuse. Contribution à l’étude du coup de foudre
27 oise, entre deux stations de métro, dans la foule se cherchent des yeux — ils se détournent aussitôt que frappés et c’e
28 ns depuis quelques instants dans sa bibliothèque, d’un coup d’œil furtif j’avais remarqué mes livres, lorsque sa femme
29 blic, descend, s’éloigne dans la neige bien gelée ses pas lentement s’enfoncent et se marquent. Je la rejoins. Alors d’
10 1947, Doctrine fabuleuse. Don Juan
30 ivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang. Son naturel,
31 l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un être. Pourquoi n
32 sensualité, précisément, ne serait pas le domaine Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici danger ce qui pe
33 un don juanisme plus secret, une table de pharaon l’on mette sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèce
34 ur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque la joie de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissan
35 ui ne valent que par ces règles et dans la mesure l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perd
36 ontraints de gagner dans le temps de leur vie — d’ la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règleme
37 des temps, le règlement, le jugement dernier — d’ l’idée du Retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie :
38 ’il n’avait pas eues, par fidélité à la sienne. » est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
11 1947, Doctrine fabuleuse. La gloire
39 C’est donc l’individu qui se distingue, n’importe . (Crimes commis pour s’acquérir la gloire, fréquents dans l’Italie du
40 et je ne l’avoue jamais — je fais le modeste — d’ vient cette pudeur ? Je ne veux pas la gloire pour vous éblouir, vous
12 1947, Doctrine fabuleuse. Le nœud gordien renoué
41 mourez, nous mourons tous d’ennui, dans un monde rien ne se noue. Car vous mourez, nous mourons tous à la vie spiritue
13 1947, Doctrine fabuleuse. Le supplice de Tantale
42 Quand il se penche vers la surface de la rivière il baigne à mi-corps, quand il lève le bras vers ces fruits mûrs qui
43 t le rocher. Étrange lieu que ce coin du Tartare, la pesante logique de la matière est abolie pour peu que l’homme se m
44 pur lieu de l’esprit ? Oui, car à l’instant même Tantale est ému, où il forme un projet, où il agit, les lois de la ch
45 t ? Oui, car à l’instant même où Tantale est ému, il forme un projet, où il agit, les lois de la chute des corps et de
46 t même où Tantale est ému, où il forme un projet, il agit, les lois de la chute des corps et de leur inertie, qui sont
47 et la branche ne s’écartant de lui qu’à l’instant il veut les atteindre, et tout cela ne tient vraiment qu’à lui, qu’au
48 lieu. À la limite, et dans la logique d’un mythe l’homme s’identifie à l’une de ses tendances, celui qui gagne est don
49 et transposons le mythe de Tantale dans un monde l’instant d’abandon ne signifie plus la mort mais la vie et l’héritag
50 érieuse. » L’inspecteur ouvre de gros yeux fixes, rien ne vient. Le jeune prédicateur Flachs, lui, serait tout disposé
14 1947, Doctrine fabuleuse. La fin du monde
51 s cette matinée blanche, typiquement quotidienne, nulle fatigue ne m’inclinerait à renoncer. Pourtant, si tout s’arrête
52 sans retour. Vivre est impur, qu’on sache ou non va la vie, et c’est pourquoi les bonnes raisons n’expliquent pas notr
53 ois l’effort entier de notre vie la neutralise. D’ vient alors cette prise de conscience, d’une menace, mais aussi de l’
54 science, d’une menace, mais aussi de l’incapacité se trouve l’homme à penser concrètement sa fin ? D’où vient qu’imperc
55 e trouve l’homme à penser concrètement sa fin ? D’ vient qu’imperceptible encore au plus grand nombre, à tous les lettré
56 catastrophe s’acclimate lentement parmi nous ? D’ , sinon de la Fin qui déjà nous pénètre, sinon de la Réalité qui m’a p
57 reste à peu près dénué de réalité, jusqu’au jour la Fin le pense. Et c’est là son tragique et l’humour de la Fin. Tout
58 désir que vous avez qu’il dure, et la persuasion vous vous entretenez qu’il durera toujours autant que vous ? S’il se
59 ort n’est pas le jouet du vertige. Le temps vient les hommes n’auront plus à se défendre, mais seulement à se révéler t
60 re, mais seulement à se révéler tels qu’ils sont, qu’ils soient. Plus d’évasions spirituelles. L’homme fuyant la Terre
61 d’évasions spirituelles. L’homme fuyant la Terre le diable sévit, se réfugie sur les hauteurs et découvre que Dieu y e
62 in leur justification, leur être. Voici l’instant les hommes s’aperçoivent que leurs efforts et leurs soucis se tournai
63 de la lumière jusqu’aux limites de sa perfection, tout ce qui voit éclaire aussi, où tout œil rend ce qu’il reçoit, où
64 sa perfection, où tout ce qui voit éclaire aussi, tout œil rend ce qu’il reçoit, où le grand jour est tout en tous. Ce
65 éclaire aussi, où tout œil rend ce qu’il reçoit, le grand jour est tout en tous. Ce premier Jugement fut la Salutation
15 1947, Doctrine fabuleuse. L’eau ou L’esprit de la tempête
66  : ils allèrent la chercher dans cette profondeur l’Esprit pour la paix l’avait un temps abandonnée. Trouvant la mort a
67 feu. Mourir de soif dans l’eau de l’amertume, là l’ivresse est impossible, et où le sel a sa saveur de mort, c’est la
68 de l’amertume, là où l’ivresse est impossible, et le sel a sa saveur de mort, c’est la vie même de l’Esprit, mort de la
69 l aigu. 8. — Pour tous les morts par l’eau amère, l’Esprit danse dans les vagues profondes, Christ a promis l’Eau vive
16 1947, Doctrine fabuleuse. Antée ou La terre
70 es m’ont échappé) dans la forme, si je puis dire, il les a, non sans peine, énoncées. — Harry veut me tuer (Harry, c’es
17 1947, Doctrine fabuleuse. Le feu
71 ent rien. Sauf le Sommeil, le plus profond Oubli, l’on était en n’étant pas. Pour le joindre, il fallait se jeter dans
72 que rien n’existe ou n’apparaisse. Et que partout la forme venait, le Feu se jetait dessus avec ses Flammes : c’était l