1 1948, L’Europe en jeu. Trois discours suivis de Documents de La Haye. I
1 mpliquée dans une philosophie de la personne, que nous étions quelques-uns à construire en pleine marée totalitaire. Je la v
2 nécessité de l’union immédiate et l’incapacité de nos gouvernements à la réaliser en temps utile. Les gouvernants disaient 
3 iser en temps utile. Les gouvernants disaient : —  Nous voudrions bien, mais l’opinion n’est pas prête à nous suivre. Et les
4 voudrions bien, mais l’opinion n’est pas prête à nous suivre. Et les peuples disaient : — L’union ? Bien sûr ! Mais les gou
5 la presse en parle, chaque jour et dans chacun de nos pays. Ce recueil de discours et d’articles voudrait simplement jalonn
6 de, semblaient dire : « Me voilà, c’est ainsi, tu devais t’y attendre, compte mes rides, et si tu veux m’aimer regarde bien d’
7 ariable et le plus naturel. Je vais donc regarder notre Europe et j’éviterai de faire du sentiment puisque aussi bien tout se
8 hâte de lui demander : « Et maintenant, qu’allons- nous faire ensemble ? » ⁂ L’Europe a mauvaise mine, il faut l’avouer. Avan
9 rute, et son point de vue, c’est que la brutalité doit toujours triompher ; l’autre est un parfait gentleman qui croit que l
10 ant le gagnant se relève : il se trouve que c’est notre gentleman de tout à l’heure, mais le voilà méconnaissable, le visage
11 La lutte contre les forces qu’il incarnait devant nous a réveillé ces forces parmi nous. L’Europe a été façonnée par le judé
12 incarnait devant nous a réveillé ces forces parmi nous . L’Europe a été façonnée par le judéo-christianisme, par la notion gr
13 chez les « nazis », chez les méchants, en face de nous , resurgit aujourd’hui chez nous et dans nos mœurs — avec moins de vir
14 hants, en face de nous, resurgit aujourd’hui chez nous et dans nos mœurs — avec moins de virulence, peut-être, c’est-à-dire
15 e de nous, resurgit aujourd’hui chez nous et dans nos mœurs — avec moins de virulence, peut-être, c’est-à-dire d’une manièr
16 s philosophes cependant combattaient, passée dans notre siècle à l’action politique au lendemain de la révolution russe, puis
17 révèle enfin dans toute son étendue réelle, sous nos yeux. On doit considérer comme liquidée, au sens le plus récent de ce
18 dans toute son étendue réelle, sous nos yeux. On doit considérer comme liquidée, au sens le plus récent de ce terme, l’illu
19 cuper, sans coup férir, d’importantes sections de nos élites. D’autres symptômes d’un mal profond, dont l’hitlérisme fut la
20 igeant qui attaquait, est en train d’avorter sous nos yeux, et pas un résistant ne me contredira. Des habitudes prises dans
21 ois et naïvement machiavéliques, entretient parmi nous la méfiance, des rancunes séculaires, d’absurdes vanités locales, mai
22 se voit acceptée comme fatale, se voit nourrie de nos passivités. Voilà ce qu’on nous prépare à droite comme à gauche, avec
23 se voit nourrie de nos passivités. Voilà ce qu’on nous prépare à droite comme à gauche, avec cette minutie sourde et aveugle
24 et Huizinga, se soit généralement substituée dans nos esprits à l’idée de progrès automatique. Née d’analyses et de pressen
25 tomatique. Née d’analyses et de pressentiments de nos défaillances internes, elle se voit confirmée et comme objectivée par
26 . Ce sont eux qui ont gagné la guerre, et non pas nous . Ce sont eux qui ont repris en charge le progrès et la foi au progrès
27 ris en charge le progrès et la foi au progrès. Et nous restons avec l’héritage d’une défaite, notre conscience inquiète et f
28 s. Et nous restons avec l’héritage d’une défaite, notre conscience inquiète et fatiguée, notre scepticisme lucide… ⁂ Il se pe
29 e défaite, notre conscience inquiète et fatiguée, notre scepticisme lucide… ⁂ Il se peut que le portrait de l’Europe que je v
30 aire. Je n’ignore pas que l’autodénigrement, chez nous autres Européens, se confond trop souvent avec le sens critique. Je n
31 cependant un fait qui ne dépend à aucun degré de nos estimations ou jugements subjectifs : c’est que la situation de l’Eur
32 rgissait sur tous les autres continents. L’Europe nous semblait donc plus grande qu’elle n’était. D’où l’effet de choc que p
33 n’était. D’où l’effet de choc que produisit dans nos esprits, au lendemain de l’autre guerre, la phrase fameuse de Valéry
34 , moralement refermée sur elle-même. Il y a plus. Nous voyons l’Europe comme vidée, au profit de ces deux empires, de certai
35 sol, et qui semblaient parfois définir son génie. Notre rêve du progrès par exemple — j’y faisais allusion tout à l’heure — s
36 et la Russie. C’est une notion qui s’étiole chez nous d’autant plus vite qu’elle grandit mieux ailleurs, chez les voisins o
37 mme si l’excès où ils la portent et l’abus qu’ils nous semblent en faire nous dégoûtaient de son usage normal. Ainsi de bien
38 a portent et l’abus qu’ils nous semblent en faire nous dégoûtaient de son usage normal. Ainsi de bien d’autres notions ou de
39 notions ou de bien d’autres mythes engendrés par nos œuvres. Ainsi de nos techniques industrielles, de nos machines, et de
40 ’autres mythes engendrés par nos œuvres. Ainsi de nos techniques industrielles, de nos machines, et de nos armes. Pendant d
41 œuvres. Ainsi de nos techniques industrielles, de nos machines, et de nos armes. Pendant des siècles d’expansion irrésistib
42 techniques industrielles, de nos machines, et de nos armes. Pendant des siècles d’expansion irrésistible, impérialiste ou
43 rveillées, a grandi hors de toutes proportions et nous apparaît aujourd’hui étrange, inhumain, menaçant. Ces notions et ces
44 inhumain, menaçant. Ces notions et ces mythes qui nous reviennent d’outre-Atlantique ou d’outre-Oder, nous refusons d’y reco
45 us reviennent d’outre-Atlantique ou d’outre-Oder, nous refusons d’y reconnaître nos enfants. Leur exil en a fait des monstre
46 ue ou d’outre-Oder, nous refusons d’y reconnaître nos enfants. Leur exil en a fait des monstres à nos yeux. Pourtant le cap
47 e nos enfants. Leur exil en a fait des monstres à nos yeux. Pourtant le capitalisme industriel et le libéralisme politique,
48 is religieuse. Tout vient d’Europe, tout cela fut nôtre à l’origine. Mais alors, comment et pourquoi ces créations européenne
49 e gigantesque ? Pourquoi n’ont-elles produit chez nous ni tout leur bien, ni tout leur mal ? C’est qu’en Europe, elles se tr
50 s sans frein ni contrepoids. Le capitalisme, chez nous , n’a jamais pu donner son plein, parce qu’il était sans cesse bridé e
51 capitalisme et l’étatisme n’ont pas atteint chez nous leurs pires excès, parce qu’ils se trouvaient constamment retenus par
52 e humain qu’on nomme Europe. Il conditionne aussi notre culture. Et nous allons voir qu’il traduit, et parfois aussi qu’il tr
53 me Europe. Il conditionne aussi notre culture. Et nous allons voir qu’il traduit, et parfois aussi qu’il trahit, la concepti
54 ne de l’homme. Toute la question est de savoir si nous saurons maintenir cet équilibre malgré l’attraction formidable qu’exe
55 re malgré l’attraction formidable qu’exercent sur nous , par leur masse, le colosse russe et le colosse américain, et malgré
56 uccès littéralement démesurés. Essayons d’évaluer nos chances, dans l’état de résistance morale diminuée où vient de nous l
57 l’état de résistance morale diminuée où vient de nous laisser la guerre d’Hitler. Ces chances paraissent très faibles en vé
58 ns, et sans retour possible, à vues humaines. Que nous reste-t-il donc en propre ? Un monopole unique : celui de la culture
59 umain résultant de tensions innombrables. Cela on nous le laisse encore, et, à vrai dire, c’est le plus difficile à prendre 
60 ctiviste ou de progrès capitaliste qui ont quitté notre continent, mais, à leur suite, les espoirs et les rêves des plus acti
61 les espoirs et les rêves des plus actifs d’entre nous ont émigré. La bourgeoisie, dans son ensemble, se contente d’un doubl
62 s par profession ou position. Telle est, en gros, notre situation. Une Europe démoralisée par sa victoire douteuse sur Hitler
63 , et dans deux directions opposées. Je le répète, nos chances paraissent très faibles dans l’ensemble, malgré les illusions
64 té et de durée que peuvent encore entretenir dans nos vies certains îlots d’inconscience routinière, et l’image rassurante
65 s pays épargnés par la guerre. Voici le moment de nous demander très sérieusement si, dans cette conjoncture plus que défavo
66 obstiner, de parler d’une défense de l’Europe, de nous cramponner à ses restes, et même d’appeler à son secours des forces j
67 d’appeler à son secours des forces jeunes. Posons- nous donc sans nul cynisme, mais avec sang-froid, cette question : notre t
68 l cynisme, mais avec sang-froid, cette question : notre tristesse et notre angoisse devant un héritage si compromis sont-elle
69 c sang-froid, cette question : notre tristesse et notre angoisse devant un héritage si compromis sont-elles valables et sont-
70 pour l’avantage du plus grand nombre ? Que valent nos craintes ? Qu’avons-nous peur de perdre, en vérité ? Cette même quest
71 grand nombre ? Que valent nos craintes ? Qu’avons- nous peur de perdre, en vérité ? Cette même question, je sais plusieurs Eu
72 qu’il leur faut souhaiter pour leurs enfants. Car nous pensons à notre Europe comme à un « Vaterland », pays des pères, mais
73 souhaiter pour leurs enfants. Car nous pensons à notre Europe comme à un « Vaterland », pays des pères, mais l’Amérique, ou
74 n défendant l’Europe, il s’agit donc de savoir si nous défendons plus et mieux que de belles ruines, des préjugés sociaux, e
75 eut-être perverses, comme le pensent et le disent nos voisins. Je songe à ces enfants, et j’essaie de mêler à la vision de
76 nombre. Qu’y perdrait le monde ? Qu’y perdraient nos enfants ? Alors paraît comme dénudée par ces questions une réponse év
77 it perdue, perdue pour tous et non seulement pour nous  ! Ce n’est donc pas au nom de je ne sais quel nationalisme européen q
78 om de je ne sais quel nationalisme européen qu’il nous faut défendre l’Europe, mais au seul nom de l’humanité la plus consci
79 stence d’un esprit européen, et c’était un appel, nous l’avons tous compris. C’est un point de vue qui se définit comme une
80 eur du champ que l’on observe. Mais si maintenant nous regardons l’Europe dans le monde, ce changement de point de vue va no
81 e dans le monde, ce changement de point de vue va nous faire voir une très solide réalité spirituelle. S’il est vrai que l’E
82 esque les mêmes : US d’une part, URSS de l’autre. Nous distinguerons d’abord deux conceptions divergentes et peut-être antag
83 est parfaitement adapté. L’homme exemplaire, pour nous , c’est l’homme exceptionnel, c’est le grand homme ; pour eux, c’est a
84 ommon man, base ou produit des statistiques. Pour nous , l’homme exemplaire, c’est le plus haut exemple ; pour eux, c’est l’e
85 ire de série. Ces deux sens du mot « exemplaire » nous livrent le secret de l’opposition que je voudrais vous faire sentir.
86 bre sera le bonheur inévitable, obligatoire. Pour nous , la vie résulte d’un conflit permanent, et son but n’est pas le bonhe
87 l’échec. Ils visent à l’inconscience heureuse, et nous à la conscience à n’importe quel prix. Ils veulent la vie, nous des r
88 cience à n’importe quel prix. Ils veulent la vie, nous des raisons de vivre, même mortelles. Voilà pourquoi l’Européen typiq
89 prendrai simplement l’exemple de l’entreprise qui nous rassemble ici. En Amérique, je pense que ces rencontres seraient un f
90 ur, ou un flop, comme ils disent. La diversité de nos points de vue inquiéterait l’auditeur plus qu’elle ne l’intéresserait
91 solution qu’il puisse appliquer en sortant, là où nous cherchons avant tout un approfondissement de la conscience. En Russie
92 es diversités qui s’expriment ici, à Genève, dans notre rencontre. Ainsi donc, la confrontation de l’Europe et de ces deux fi
93 ux filles parfois ingrates du plus grand Occident nous suggère une formule de l’homme typiquement européen : c’est l’homme d
94 ontradiction, l’homme dialectique par excellence. Nous le voyons, dans ses plus purs modèles, crucifié entre ces contraires
95 Et c’est pour cette raison qu’elle prévient parmi nous les entreprises et les plans gigantesques que nous voyons proliférer
96 ous les entreprises et les plans gigantesques que nous voyons proliférer ailleurs. D’autre part, elle a pour effet de concen
97 eilleure. Je préfère emprunter, pour un moment, à nos voisins américains leurs méthodes pragmatiques, et à nos voisins sovi
98 sins américains leurs méthodes pragmatiques, et à nos voisins soviétiques leur sens aigu des implications politiques de tou
99 oute pensée, même gratuite d’apparence. Demandons- nous ce que nous avons à faire pour maintenir et pour illustrer les valeur
100 même gratuite d’apparence. Demandons-nous ce que nous avons à faire pour maintenir et pour illustrer les valeurs propres de
101 nales, et des moyens d’y remédier. Or ces causes, nous allons les retrouver, précisément, dans cette même agonie permanente
102 drame. La personne, en effet, c’est en chacun de nous le conflit permanent entre la liberté et la vocation d’une part, et,
103 e combat se relâche à l’intérieur de la personne, nous avons la guerre au-dehors. Je m’explique. Quand l’homme se considère
104 les pays dominés par l’influence protestante. Si nous nous demandons, en effet, quels sont les pays de l’Europe qui « march
105 pays dominés par l’influence protestante. Si nous nous demandons, en effet, quels sont les pays de l’Europe qui « marchent l
106 t les pays de l’Europe qui « marchent le mieux », nous constatons que ce sont sans contredit : la fédération suisse, et les
107 la politique des nations. Ici, l’équilibre vivant doit s’établir entre les groupes divers et la nation unie, puis entre les
108 is entre l’Europe et le monde. À tous les degrés, nous retrouvons les mêmes tentations opposées, et par suite les mêmes caus
109 tionalismes. Telle est la cause de presque toutes nos guerres. J’ai dit, et je ne le répéterai jamais assez, qu’il faut voi
110 ses déviations perpétuelles vers l’individu sans devoirs ou vers le militant sans droits sont les vraies causes de nos malheur
111 le militant sans droits sont les vraies causes de nos malheurs sociaux. Et notre second office est l’invention de structure
112 ont les vraies causes de nos malheurs sociaux. Et notre second office est l’invention de structures politiques du type fédéra
113 nvisager sa fonction dans le monde, son avenir et le nôtre en elle ? Pour ma part, j’entretiens une croyance toute mystique au s
114 u’il tombe bientôt lorsqu’elle est accomplie. Or, notre vocation européenne me paraît encore loin d’être accomplie… Mais cett
115 plie… Mais cette raison irrationnelle de croire à nos chances de durée, ne peut ni ne doit nous suffire. J’en indiquerai ra
116 e de croire à nos chances de durée, ne peut ni ne doit nous suffire. J’en indiquerai rapidement quelques autres, et ce sera
117 croire à nos chances de durée, ne peut ni ne doit nous suffire. J’en indiquerai rapidement quelques autres, et ce sera ma co
118 es totalitaires, qui affecte une certaine part de nos esprits, l’Europe garde encore l’apanage du scepticisme et de l’espri
119 s, autrefois, les redoutaient ; je pense qu’elles doivent aujourd’hui les nourrir, si cet esprit critique, ce scepticisme, s’ap
120 sé, aux idéaux purement profanes et séculiers que nous proposent l’URSS et les USA. Vis-à-vis de ces mystiques et de ces idé
121 is-à-vis de ces mystiques et de ces idéaux, c’est notre sens d’un absolu qui dépasse l’homme et son bonheur, c’est notre sens
122 absolu qui dépasse l’homme et son bonheur, c’est notre sens du transcendant, précisément, c’est notre foi, qui doit faire de
123 st notre sens du transcendant, précisément, c’est notre foi, qui doit faire de nous des douteurs et des objecteurs de conscie
124 u transcendant, précisément, c’est notre foi, qui doit faire de nous des douteurs et des objecteurs de conscience. Cependant
125 , précisément, c’est notre foi, qui doit faire de nous des douteurs et des objecteurs de conscience. Cependant que notre sen
126 rs et des objecteurs de conscience. Cependant que notre sens de l’équilibre humain nous invite à remettre à leur place ces pr
127 e. Cependant que notre sens de l’équilibre humain nous invite à remettre à leur place ces prétentions divinisées, et à les t
128 me les Américains, viendront s’enquérir auprès de nous des secrets de notre désordre et de nos ordres — sinon eux du moins l
129 iendront s’enquérir auprès de nous des secrets de notre désordre et de nos ordres — sinon eux du moins leurs enfants. Un dern
130 uprès de nous des secrets de notre désordre et de nos ordres — sinon eux du moins leurs enfants. Un dernier trait : l’Europ
131 sans tradition, s’épuiseront à redécouvrir ce que nous savons depuis des siècles, ce qui nous permet donc d’aller plus loin.
132 rir ce que nous savons depuis des siècles, ce qui nous permet donc d’aller plus loin. Ainsi l’Europe construit des églises m
133 tionalisme aux dimensions continentales. Ce qu’il nous faut demander, et obtenir, nous tous, c’est que les nations européenn
134 entales. Ce qu’il nous faut demander, et obtenir, nous tous, c’est que les nations européennes s’ouvrent d’abord les unes au
135 ouvrant l’Europe au monde, du même coup. Ce qu’il nous faut demander et obtenir — obtenir de nous-mêmes tout d’abord — c’est
136 ois, l’attitude d’engagement et de solidarité qui doit ici nous inspirer, je dirai, songeant à l’Europe et à sa vocation mon
137 titude d’engagement et de solidarité qui doit ici nous inspirer, je dirai, songeant à l’Europe et à sa vocation mondiale, et
138 article qui suit. Choisir l’Europe Les uns nous disent que le choix est fatal entre l’URSS et les USA, et les autres
139 emiers, l’Europe n’est plus rien par elle-même et devrait s’attacher au plus vite soit au bloc russe soit au dollar américain.
140 les blocs. Tout cela repose sur l’idée simple que nous sommes pris entre deux grands empires également impérialistes, égalem
141 ires également impérialistes, également avides de nous coloniser, donc également dangereux pour nous. Avons-nous bien regard
142 de nous coloniser, donc également dangereux pour nous . Avons-nous bien regardé les faits ? Existe-t-il vraiment deux blocs 
143 oniser, donc également dangereux pour nous. Avons- nous bien regardé les faits ? Existe-t-il vraiment deux blocs ? Une premi
144 re le rôle de l’URSS et celui des États-Unis dans notre monde : c’est que nous avons chez nous un parti stalinien, qui prend
145 celui des États-Unis dans notre monde : c’est que nous avons chez nous un parti stalinien, qui prend ses ordres à Moscou, ma
146 Unis dans notre monde : c’est que nous avons chez nous un parti stalinien, qui prend ses ordres à Moscou, mais aucun parti t
147 disciplinées, elle fait sa politique jusque dans nos communes ; tandis que les USA n’ont que des sympathies, point de prop
148 nde organisée, aucun moyen de donner des ordres à nos masses ou à leurs députés. L’URSS possède une doctrine très précise d
149 ropéenne, et surtout sur le plan économique : ils nous veulent forts, donc autonomes. Les communistes dans chaque pays sabot
150 onomes. Les communistes dans chaque pays sabotent notre reconstruction, les Américains la financent. Où faut-il donc chercher
151 s que l’on peut établir entre les deux puissances nous conduisent à la même conclusion : il n’y a pas de commune mesure entr
152 r misère. Que devient alors ce choix que certains nous proposent, ou que d’autres déclarent noblement décliner ? Il est parf
153 ll, en devenant bloc, précisément a choisi contre nous , malgré nous. Si nous n’acceptons pas d’être ses satellites elle nous
154 nt bloc, précisément a choisi contre nous, malgré nous . Si nous n’acceptons pas d’être ses satellites elle nous déclare et n
155 précisément a choisi contre nous, malgré nous. Si nous n’acceptons pas d’être ses satellites elle nous déclare et nous croit
156 i nous n’acceptons pas d’être ses satellites elle nous déclare et nous croit ses ennemis, et les esclaves de l’Amérique. Et
157 ns pas d’être ses satellites elle nous déclare et nous croit ses ennemis, et les esclaves de l’Amérique. Et tout le verbiage
158 rivalités nationalistes et la misère. À ce défi, nous ne pouvons pas répondre en nous jetant simplement dans les bras de l’
159 isère. À ce défi, nous ne pouvons pas répondre en nous jetant simplement dans les bras de l’Amérique. Non seulement nous ne
160 lement dans les bras de l’Amérique. Non seulement nous ne le devons pas, mais c’est pratiquement impossible. Car l’Amérique
161 les bras de l’Amérique. Non seulement nous ne le devons pas, mais c’est pratiquement impossible. Car l’Amérique n’a nullement
162 ible. Car l’Amérique n’a nullement l’intention de nous entretenir à grands frais comme des malades de luxe, ingrats et susce
163 de luxe, ingrats et susceptibles. Elle cherche à nous aider pour que nous ne tombions pas dans le piège grossier que nous t
164 susceptibles. Elle cherche à nous aider pour que nous ne tombions pas dans le piège grossier que nous tendent les Russes :
165 e nous ne tombions pas dans le piège grossier que nous tendent les Russes : c’est là son intérêt le mieux compris, d’un poin
166 atégique autant que culturel. Mais elle ne pourra nous aider que si nous existons d’abord. Le seul choix qui nous reste ouve
167 e culturel. Mais elle ne pourra nous aider que si nous existons d’abord. Le seul choix qui nous reste ouvert, c’est donc cel
168 r que si nous existons d’abord. Le seul choix qui nous reste ouvert, c’est donc celui de l’Europe elle-même. La seule manièr
169 de défendre l’Europe, c’est de la faire, donc de nous fédérer. 1. Voir L’Esprit européen, Neuchâtel, La Baconnière, 1947
2 1948, L’Europe en jeu. Trois discours suivis de Documents de La Haye. II
170 ssible à ses manifestations concrètes, telles que nous pouvons les observer et les contrôler de très près dans une expérienc
171 le est donc la définition de l’homme sur laquelle nous pouvons tomber d’accord, ou pour mieux dire, sur laquelle nous sommes
172 tomber d’accord, ou pour mieux dire, sur laquelle nous sommes d’accord, tacitement, puisqu’en fait nous voici réunis pour pa
173 nous sommes d’accord, tacitement, puisqu’en fait nous voici réunis pour parler du fédéralisme ? Nous ne serions pas ici si
174 it nous voici réunis pour parler du fédéralisme ? Nous ne serions pas ici si nous pensions que le type d’homme le plus souha
175 arler du fédéralisme ? Nous ne serions pas ici si nous pensions que le type d’homme le plus souhaitable est l’individu isolé
176 ité vis-à-vis de la communauté. Car, dans ce cas, nous serions restés chez nous. Mais nous ne serions pas ici non plus si no
177 nauté. Car, dans ce cas, nous serions restés chez nous . Mais nous ne serions pas ici non plus si nous pensions avec Hitler q
178 dans ce cas, nous serions restés chez nous. Mais nous ne serions pas ici non plus si nous pensions avec Hitler que l’homme
179 ez nous. Mais nous ne serions pas ici non plus si nous pensions avec Hitler que l’homme n’est qu’un soldat politique, totale
180 bsorbé par le service de la communauté. Car alors nous serions de l’autre côté du rideau de fer, en esprit tout au moins. Si
181 ôté du rideau de fer, en esprit tout au moins. Si nous sommes ici, c’est que nous savons que l’homme est un être doublement
182 prit tout au moins. Si nous sommes ici, c’est que nous savons que l’homme est un être doublement responsable : vis-à-vis de
183 aquelle sa vocation s’exerce. Aux individualistes nous rappelons donc que l’homme ne peut se réaliser intégralement sans se
184 p dans le complexe social. Et aux collectivistes, nous rappelons que les conquêtes sociales ne sont rien si elles n’aboutiss
185 la cité ; entre ces deux amours : celui qu’il se doit à lui-même et celui qu’il doit à son prochain — indissolubles. Cet ho
186 s : celui qu’il se doit à lui-même et celui qu’il doit à son prochain — indissolubles. Cet homme qui vit dans la tension, le
187 ponsables que les dictateurs font leur ciment. Et nous avons pu voir, pendant la dernière guerre, que les résistances que re
188 ands traits la conception de l’homme sur laquelle nos travaux doivent se fonder et qu’ils ont pour but ultime de promouvoir
189 la conception de l’homme sur laquelle nos travaux doivent se fonder et qu’ils ont pour but ultime de promouvoir, nous pouvons p
190 nder et qu’ils ont pour but ultime de promouvoir, nous pouvons passer maintenant à une description plus concrète de l’attitu
191 fallu des siècles aux Suisses pour se fédérer, et nous avons besoin de solutions rapides. » À la deuxième objection, je répo
192 au pouvoir. Ce qui étonne tous les historiens de notre Confédération, c’est justement l’extrême rapidité avec laquelle la Co
193 steraient pas sans celle-là. C’est pourquoi, dans notre tentative de définir l’idée fédéraliste en soi, nous ferons bien de n
194 e tentative de définir l’idée fédéraliste en soi, nous ferons bien de ne pas perdre de vue cette expérience-témoin, concrète
195 dans un malentendu fondamental, que l’exemple de notre vie politique suisse illustre très clairement. En effet, les mots féd
196 que « tous pour un » signifie l’aide que l’union doit apporter à chaque région et à chaque personne. Il est infiniment prob
197 st infiniment probable que, sur le plan européen, nous allons voir se dessiner deux tendances toutes semblables à celles que
198 à celles que je viens de signaler pour la Suisse. Nous aurons des fédéralistes qui ne penseront qu’à faire l’union et à la r
199 enseront qu’à faire l’union et à la renforcer, et nous aurons des fédéralistes préoccupés avant tout de sauvegarder les droi
200 on contre les empiètements du pouvoir central. Et nous devrons constamment rappeler aux deux partis que le fédéralisme vérit
201 ntre les empiètements du pouvoir central. Et nous devrons constamment rappeler aux deux partis que le fédéralisme véritable n’e
202 e de loi. Et ce n’est guère qu’au xxe siècle que nos penseurs et sociologues se sont mis à la commenter et à philosopher à
203 rainte de développer pour sa défense une théorie. Nous vivons ce moment de l’histoire où le fédéralisme suisse, s’il veut du
204 stoire où le fédéralisme suisse, s’il veut durer, doit devenir à son tour missionnaire. Telle est la crise : ou se nier, ou
205 , pour la Suisse, je le vois dans ce fait qu’elle doit se formuler. Elle doit dire ce qui allait sans dire et qui alors n’en
206 orcer dans la plupart des peuples. La guerre dont nous sortons à peine est venue le fouetter. Brusquement, la question se po
207 eurs qui, d’une manière tout empirique, ont formé notre fédération. Et je vais les choisir parmi ceux qui me paraissent appli
208 de l’Europe, sont des avertissements utiles. Ils nous confirment dans l’idée qu’on ne peut pas atteindre la fin, qui est l’
209 nt la condition de toute vie organique. Rappelons- nous toujours que fédérer, ce n’est pas mettre en ordre d’après un plan gé
210 s groupes, et qui les brimerait tous. Si l’Europe doit se fédérer, c’est pour que chacun de ses membres bénéficie de l’aide
211 pèce de mouvement d’horlogerie fine que composent nos rouages communaux, cantonaux, fédéraux, si diversement engrenés, il c
212 rer que cette complexité est la condition même de nos libertés. C’est grâce à elle que nos fonctionnaires sont constamment
213 tion même de nos libertés. C’est grâce à elle que nos fonctionnaires sont constamment rappelés au concret, et que nos légis
214 ires sont constamment rappelés au concret, et que nos législateurs sont obligés de garder un contact attentif avec les réal
215 une nouvelle menace extérieure. C’est dire qu’il nous faut aller vite. ⁂ Je voudrais maintenant, pour clore ces quelques re
216 e totalitarisme est une tentation permanente pour notre fatigue, notre inquiétude, nos doutes et nos vertiges de démission sp
217 est une tentation permanente pour notre fatigue, notre inquiétude, nos doutes et nos vertiges de démission spirituelle. L’es
218 permanente pour notre fatigue, notre inquiétude, nos doutes et nos vertiges de démission spirituelle. L’esprit totalitaire
219 ur notre fatigue, notre inquiétude, nos doutes et nos vertiges de démission spirituelle. L’esprit totalitaire n’est pas dan
220 t dans tous les autres ; mais surtout parce qu’il nous guette tous, à l’intérieur de nos pensées, au moindre fléchissement d
221 ut parce qu’il nous guette tous, à l’intérieur de nos pensées, au moindre fléchissement de notre vitalité, de notre courage
222 rieur de nos pensées, au moindre fléchissement de notre vitalité, de notre courage, du sens de notre vocation. Nous n’arriver
223 s, au moindre fléchissement de notre vitalité, de notre courage, du sens de notre vocation. Nous n’arriverons à rien de bon,
224 t de notre vitalité, de notre courage, du sens de notre vocation. Nous n’arriverons à rien de bon, dans ce congrès et dans to
225 ité, de notre courage, du sens de notre vocation. Nous n’arriverons à rien de bon, dans ce congrès et dans tous ceux qui doi
226 ien de bon, dans ce congrès et dans tous ceux qui doivent le suivre, si nous ne restons pas en garde vigilante contre les réfle
227 ngrès et dans tous ceux qui doivent le suivre, si nous ne restons pas en garde vigilante contre les réflexes totalitaires qu
228 re les réflexes totalitaires qui peuvent affecter nos esprits, même et surtout quand nous parlons de fédéralisme. Si, au co
229 uvent affecter nos esprits, même et surtout quand nous parlons de fédéralisme. Si, au contraire, à la faveur de ces débats,
230 sme. Si, au contraire, à la faveur de ces débats, nous parvenons à développer des réflexes de pensée fédéraliste, si nous de
231 développer des réflexes de pensée fédéraliste, si nous devenons nous-mêmes intégralement fédéralistes — fédéralistes comme o
232 oitié gagnée. Messieurs les délégués, si l’Europe doit durer, c’est aux fédéralistes qu’elle le devra, et à eux seuls. Sur q
233 ope doit durer, c’est aux fédéralistes qu’elle le devra , et à eux seuls. Sur qui d’autre peut-elle compter, je vous le demand
234 e peut-elle compter, je vous le demande ? Elle ne doit pas compter sur les gens au pouvoir. J’en connais peu qui aient l’int
235 n de le laisser limiter, et c’est pourtant ce que nous leur demandons. Tous les gouvernements ont un penchant marqué à persé
236 ations qui se sont arrogé ces droits absolus sans devoirs , ont un penchant irrésistible à devenir totalitaires. Et ce n’est poi
237 drais baptiser la nouvelle Résistance européenne, nous nous déclarons responsables, par le seul fait que nous sommes ici pou
238 baptiser la nouvelle Résistance européenne, nous nous déclarons responsables, par le seul fait que nous sommes ici pour féd
239 nous déclarons responsables, par le seul fait que nous sommes ici pour fédérer tous les fédéralistes, dans la conviction sob
240 nviction sobre et ferme que, cette fois-ci, on ne nous laissera plus le temps de rater. Clichés mortels Après le congr
241 es plus réalistes qu’il soit permis d’imaginer de nos jours, et ils portaient sur la question qui est sans nul doute la plu
242 fis observer. Dès que des hommes s’efforcent, de nos jours, de rassembler les nations et les peuples à des fins pacifiques
243 bien peu se le demandent. Le jeu électoral vit de nos oublis, et dure à la faveur de notre étourderie.) De même, l’adjectif
244 ectoral vit de nos oublis, et dure à la faveur de notre étourderie.) De même, l’adjectif utopiste est exclusivement réservé à
245 ictoire réelle était encore possible, étant donné nos moyens de destruction. Qu’on nomme parlotes les meetings des partis,
246 . La radio, l’aviation, l’économie, redistribuent nos voisinages en même temps qu’elles les rendent plus étroits. L’Europe
247 endent plus étroits. L’Europe est plus petite que nous ne pensions, le monde plus grand. Nos descendants s’étonneront bien q
248 petite que nous ne pensions, le monde plus grand. Nos descendants s’étonneront bien que Valéry ait pu nous étonner en notan
249 s descendants s’étonneront bien que Valéry ait pu nous étonner en notant que l’Europe n’est qu’un cap de l’Asie. À ces faits
250 emagne et les démocraties : tout se passait entre nous Européens, nous sentions donc surtout nos divisions. Aujourd’hui, les
251 mocraties : tout se passait entre nous Européens, nous sentions donc surtout nos divisions. Aujourd’hui, les Deux Grands ont
252 entre nous Européens, nous sentions donc surtout nos divisions. Aujourd’hui, les Deux Grands ont paru dans leur force : to
253 paru dans leur force : tout se passe en dehors de nous , tout nous menace ensemble, et nous pousse à l’union. Notre vocation
254 eur force : tout se passe en dehors de nous, tout nous menace ensemble, et nous pousse à l’union. Notre vocation Deux mondes
255 en dehors de nous, tout nous menace ensemble, et nous pousse à l’union. Notre vocation Deux mondes sont en présence, que no
256 t nous menace ensemble, et nous pousse à l’union. Notre vocation Deux mondes sont en présence, que nous n’approuvons pas, pou
257 Notre vocation Deux mondes sont en présence, que nous n’approuvons pas, pour des raisons d’ailleurs très inégales. L’un est
258 n est collectiviste, l’autre individualiste. Dans notre immense majorité, nous refusons le premier, nous nous méfions du seco
259 utre individualiste. Dans notre immense majorité, nous refusons le premier, nous nous méfions du second. Notre idée de l’hom
260 notre immense majorité, nous refusons le premier, nous nous méfions du second. Notre idée de l’homme n’est pas celle du Krem
261 immense majorité, nous refusons le premier, nous nous méfions du second. Notre idée de l’homme n’est pas celle du Kremlin,
262 refusons le premier, nous nous méfions du second. Notre idée de l’homme n’est pas celle du Kremlin, ni celle du businessman a
263 le du Kremlin, ni celle du businessman américain. Nous ne voulons pas d’un régime de terreur, de parole asservie, d’épuratio
264 ups de marteau (c’est le nom choisi par Molotov). Nous ne voulons pas de la dictature d’un seul parti, qui ne représente qu’
265 pays où il est le plus fort, et qui ne peut faire notre unité que sur nos ruines, par l’occupation russe, et dans les camps.
266 us fort, et qui ne peut faire notre unité que sur nos ruines, par l’occupation russe, et dans les camps. Vis-à-vis de l’Amé
267 usse, et dans les camps. Vis-à-vis de l’Amérique, notre attitude doit être, évidemment, bien différente. Nous avons besoin d’
268 es camps. Vis-à-vis de l’Amérique, notre attitude doit être, évidemment, bien différente. Nous avons besoin d’elle matériell
269 attitude doit être, évidemment, bien différente. Nous avons besoin d’elle matériellement, mais elle a besoin de nous spirit
270 soin d’elle matériellement, mais elle a besoin de nous spirituellement. Et si son aide économique nous trouvait complaisants
271 e nous spirituellement. Et si son aide économique nous trouvait complaisants ou serviles dans le domaine des mœurs et de la
272 œurs et de la culture, elle y perdrait autant que nous . L’Europe a dépassé le stade de l’individualisme économique. Son rôle
273 mune aux peuples de l’Europe : ni l’individu sans devoirs , ni le soldat politique sans droits, mais la personne à la fois libre
274 is libre et engagée, l’homme qui sait ce qu’il se doit et ce qu’il doit aux autres. Voilà ce que cherchent dans tous nos pay
275 ée, l’homme qui sait ce qu’il se doit et ce qu’il doit aux autres. Voilà ce que cherchent dans tous nos pays les meilleures
276 doit aux autres. Voilà ce que cherchent dans tous nos pays les meilleures têtes, j’entends les moins sectaires et les plus
277 ocation de l’Europe. Or il est clair qu’aucune de nos nations n’est en mesure de la réaliser pour son seul compte et sans é
278 dire : « Je veux une Europe désunie ! Je veux que nos rivalités se perpétuent ! Je veux que nos pays s’effondrent un à un,
279 eux que nos rivalités se perpétuent ! Je veux que nos pays s’effondrent un à un, en toute souveraineté nationale, qu’ils se
280 un jour, les défaitistes auront perdu comme il se doit , et les nationalistes feront l’opposition, indispensable à tout régim
281 le grand but de cette drôle de paix ? À quel plan nous vouer ? À quelle doctrine nouvelle consacrer ce besoin d’engagement q
282 a guerre, qu’ils avaient eux-mêmes déclenchée. Et nous savons pourtant que nous sommes plus libres qu’eux, et plus sages que
283 eux-mêmes déclenchée. Et nous savons pourtant que nous sommes plus libres qu’eux, et plus sages que les Américains. Mais nou
284 es qu’eux, et plus sages que les Américains. Mais nous restons les bras ballants, regardant à droite et à gauche comme s’il
285 oite et à gauche comme s’il n’y avait rien devant nous . Quand le monde attend de nous l’invention pacifiante et la formule d
286 avait rien devant nous. Quand le monde attend de nous l’invention pacifiante et la formule d’un ordre neuf… Où irons-nous ?
287 acifiante et la formule d’un ordre neuf… Où irons- nous  ? Seul, le fédéralisme ouvre des voies nouvelles. Seul il peut surmon
288 x l’image pacifiante vers laquelle dès maintenant nous déclarons marcher : une Europe solidement fédérée, au service de la l
289 tte union, l’Europe joue son destin, et chacun de nous , et le monde avec elle. Menacée, déchirée, déjà diminuée, l’Europe fi
3 1948, L’Europe en jeu. Trois discours suivis de Documents de La Haye. III
290 dépendantes, et de leur rencontre à Montreux, que devait naître le congrès de La Haye. Dès le mois de décembre 1947, un Comit
291 es tendances « unioniste » et « fédéraliste » qui devait animer les débats de La Haye, et qui se révéla souvent féconde au cou
292 aye, et qui se révéla souvent féconde au cours de nos travaux préparatoires. L’aventure du xxe siècle Je ne suis pas
293 s au contraire pour vous parler d’une aventure où nous sommes, dès maintenant, bel et bien engagés : la fédération de l’Euro
294 oir, correspond à deux attitudes entre lesquelles nous aurons à choisir dans un délai que la situation du monde rend très co
295 système sans avenir. Le plus grand historien de notre temps, Arnold Toynbee, fait observer que les utopies classiques sont,
296 explique. Tenter d’unir en une alliance défensive nos États-nations tels qu’ils sont, tenter de coaliser leurs souveraineté
297 r coaliser précisément les facteurs principaux de notre décadence. Une sainte alliance de nos microbes ne me paraît pas le mo
298 cipaux de notre décadence. Une sainte alliance de nos microbes ne me paraît pas le moyen de sauver notre santé. Une sainte
299 nos microbes ne me paraît pas le moyen de sauver notre santé. Une sainte alliance des souverainetés dont nous mourons, ne no
300 santé. Une sainte alliance des souverainetés dont nous mourons, ne nous rendrait pas davantage la vie. Nos frontières, nos c
301 alliance des souverainetés dont nous mourons, ne nous rendrait pas davantage la vie. Nos frontières, nos cordons douaniers,
302 s mourons, ne nous rendrait pas davantage la vie. Nos frontières, nos cordons douaniers, suffisent à empêcher nos biens de
303 us rendrait pas davantage la vie. Nos frontières, nos cordons douaniers, suffisent à empêcher nos biens de circuler, mais n
304 ères, nos cordons douaniers, suffisent à empêcher nos biens de circuler, mais n’arrêteront pas les armées. Je dis donc que
305 er le grand témoin — c’est la tâche dans laquelle nous nous sommes engagés, c’est l’aventure du xxe siècle, et c’est la voc
306 grand témoin — c’est la tâche dans laquelle nous nous sommes engagés, c’est l’aventure du xxe siècle, et c’est la vocation
307 ne, pensent que l’union est en bonne voie, et que notre agitation fédéraliste est par conséquent superflue. Je persiste à pen
308 uperflue. Je persiste à penser, pour ma part, que nos gouvernements travaillent encore dans le sens de l’utopie que je vien
309 de l’aventure réelle n’est pas ailleurs que dans nos mains. Je disais à Montreux, en septembre dernier, lors du congrès de
310 Union européenne des fédéralistes : « Si l’Europe doit durer, c’est aux fédéralistes qu’elle le devra, et à eux seuls. Sur q
311 ope doit durer, c’est aux fédéralistes qu’elle le devra , et à eux seuls. Sur qui d’autre peut-elle compter ? Elle ne doit pas
312 euls. Sur qui d’autre peut-elle compter ? Elle ne doit pas compter sur les gens au pouvoir. L’union, la paix, que la plupart
313 , s’écriait dans un discours fameux : « Bousculez- nous  ! » Nous sommes d’accord. La parole est maintenant aux peuples, à l’o
314 it dans un discours fameux : « Bousculez-nous ! » Nous sommes d’accord. La parole est maintenant aux peuples, à l’opinion qu
315 un tournant de l’Histoire. Ce que je sais, c’est notre volonté, et c’est le but précis que nous visons tous, à plus ou moins
316 , c’est notre volonté, et c’est le but précis que nous visons tous, à plus ou moins brève échéance. Nous avons aujourd’hui u
317 nous visons tous, à plus ou moins brève échéance. Nous avons aujourd’hui une Europe divisée et cloisonnée dans l’anarchie. N
318 une Europe divisée et cloisonnée dans l’anarchie. Nous voulons une Europe organisée. Une Europe sans barrières ni visas, ren
319 isées, certaines institutions seront nécessaires. Nous voulons, au-dessus des États, de toute urgence, un Conseil politique
320 toute urgence, un Conseil politique de l’Europe. Nous voulons que ce Conseil soit contrôlé par un Parlement de l’Europe. No
321 nseil soit contrôlé par un Parlement de l’Europe. Nous voulons qu’un Conseil économique entreprenne la mise en commun de nos
322 nseil économique entreprenne la mise en commun de nos ressources naturelles. Et nous voulons qu’un Centre de la Culture don
323 a mise en commun de nos ressources naturelles. Et nous voulons qu’un Centre de la Culture donne une voix et une autorité à l
324 es Conseils qui domineraient eux-mêmes les États, nous voulons instituer une Cour suprême, qui soit la gardienne de la Chart
325 soit la gardienne de la Charte des droits et des devoirs de la personne, et à laquelle puissent en appeler directement, contre
326 st dérisoire de parler de démocratie. Finalement, nous voulons l’Europe, parce que sans elle le monde glisse à la guerre, et
327 la guerre, et que l’alternative n’est plus, pour nous , que d’empêcher cette guerre ou de périr en elle. Séparé, isolé, aucu
328 erre ou de périr en elle. Séparé, isolé, aucun de nos pays n’empêchera rien : nous serons colonisés l’un après l’autre en t
329 paré, isolé, aucun de nos pays n’empêchera rien : nous serons colonisés l’un après l’autre en toute souveraineté nationale,
330 peut-être à quoi je pense. Fédérés, au contraire, nous remonterons au niveau de puissance des deux grands. Ils baisseront le
331 Telle est la vision directrice de l’aventure que nous courons. Et il est clair que son enjeu n’est pas d’abord notre sécuri
332 . Et il est clair que son enjeu n’est pas d’abord notre sécurité, n’est pas d’abord notre prospérité, bien que l’une et l’aut
333 est pas d’abord notre sécurité, n’est pas d’abord notre prospérité, bien que l’une et l’autre en dépendent, mais qu’il est av
334 Et c’est pourquoi la hiérarchie des Conseils que nous proposons aboutit à la Cour suprême, c’est-à-dire à une institution d
335 État, supérieurs à l’État, et sans lesquels, pour nous Européens, le bonheur même paraît inacceptable. Mesdames et messieurs
336 ames et messieurs, vous le sentez, il s’agit dans notre aventure de quelque chose qui dépasse largement les institutions néce
337 retenir à leur sujet. Quel que soit le parti dont nous sommes membres, et quelle que soit notre patrie, nous sentons tous qu
338 arti dont nous sommes membres, et quelle que soit notre patrie, nous sentons tous que les menaces qui pèsent aujourd’hui sur
339 sommes membres, et quelle que soit notre patrie, nous sentons tous que les menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’Europe mett
340 ettent en cause quelque chose de plus profond que nos systèmes économiques ou que nos passions politiques. Elles mettent en
341 plus profond que nos systèmes économiques ou que nos passions politiques. Elles mettent en cause un certain mode de vie, u
342 puis des siècles le nom d’Europe. En les perdant, nous serions assurés de perdre du même coup ce qui fait à nos yeux la vale
343 ions assurés de perdre du même coup ce qui fait à nos yeux la valeur et le sens de la vie. Le monde entier en serait appauv
344 de l’homme et de la liberté qui est en définitive notre vrai bien commun. C’est en elle que nous possédons notre unité profon
345 initive notre vrai bien commun. C’est en elle que nous possédons notre unité profonde. Et c’est en la définissant d’une mani
346 rai bien commun. C’est en elle que nous possédons notre unité profonde. Et c’est en la définissant d’une manière actuelle et
347 éfinissant d’une manière actuelle et concrète que nous définirons valablement les bases et les structures de la fédération q
348 aine, ou bien demandez aux Russes d’établir parmi nous l’ordre qui règne à Varsovie. Vous aurez la guerre par surcroît, vous
349 qu’illustre justement, aux yeux du monde entier, notre existence. Pour nous, Européens, la culture véritable naît d’une pris
350 , aux yeux du monde entier, notre existence. Pour nous , Européens, la culture véritable naît d’une prise de conscience de la
351 sa création, cela signifie d’abord pour chacun de nous  : élargir et approfondir notre notion de l’homme et de sa liberté. Ce
352 bord pour chacun de nous : élargir et approfondir notre notion de l’homme et de sa liberté. Cela signifie ensuite : aménager,
353 is, et qui prescrivent son rôle, subordonné. Pour nous Européens, tout au contraire, c’est la culture qui exprime le sens hu
354 agonistes, dont le débat se perpétue en chacun de nous et se renouvelle à chaque génération : antiquité gréco-romaine et chr
355 inité, individualisme et collectivisme, droits et devoirs , liberté et justice… Dans cet équilibre tendu, et sans cesse menacé d
356 éen, son aventure. Dans ce débat auquel chacun de nous participe plus ou moins consciemment, réside le secret du dynamisme o
357 responsable, l’Européen conçoit la liberté. Toute notre histoire illustre ce débat, qui se livre en chacun de nous. Elle est
358 oire illustre ce débat, qui se livre en chacun de nous . Elle est l’histoire des risques de la liberté, progressant entre les
359 e de la diversité, c’est-à-dire de la liberté. Si nous cherchons maintenant dans quelle notion commune de l’homme et de sa d
360 ion commune de l’homme et de sa destinée se fonde notre refus simultané de l’individualisme et du collectivisme, nous voyons
361 imultané de l’individualisme et du collectivisme, nous voyons se définir un certain idéal, qui n’a trouvé son nom qu’au xxe
362 ’au xxe siècle, mais qui a toujours été l’axe de notre histoire, la vision directrice de nos révolutions : c’est l’idéal de
363 l’axe de notre histoire, la vision directrice de nos révolutions : c’est l’idéal de la personne humaine. Cette notion d’o
364 niforme donc tyrannique. Avec ces derniers mots, nous avons désigné les principaux obstacles au progrès immédiat vers la fé
365 ne, la question, aujourd’hui, ne se pose pas. Que nous le voulions ou non, Dostoïevski ou non, il nous faut faire l’Europe s
366 e nous le voulions ou non, Dostoïevski ou non, il nous faut faire l’Europe sans la Russie, sans cette Byzance électrifiée, s
367 , qui la destinait aux Anglais. Est-ce à dire que nous ferons l’Europe contre les Russes ? C’est malheureusement leur point
368 nsiste donc, et c’est normal, à contrer chacun de nos mouvements, même amical en réalité. Rien au monde ne pourra les persu
369 éalité. Rien au monde ne pourra les persuader que nos intentions ne leur sont pas hostiles. Le seul moyen de sortir de cett
370 tuation est la suivante : pendant que les Soviets nous accusent de préparer un bloc occidental — et les blocs, nous disent-i
371 nt de préparer un bloc occidental — et les blocs, nous disent-ils, ne servent qu’à la guerre — ils ont fait leur bloc orient
372 la guerre — ils ont fait leur bloc oriental, mais nous n’avons pas fait notre fédération. Même attitude lorsqu’il s’agit du
373 it leur bloc oriental, mais nous n’avons pas fait notre fédération. Même attitude lorsqu’il s’agit du plan Marshall, ou de qu
374 lque congrès d’intellectuels. Invités en bonne et due forme, les Russes répondent en tirant le rideau de fer à grand fracas
375 ’on les exclut, qu’on fait un bloc contre eux… Il doit y avoir quelque malentendu. Il y a généralement malentendu entre des
376 matique, c’est de créer très vite, et solidement, notre fédération occidentale. Car la question sérieuse n’est pas pour nous
377 identale. Car la question sérieuse n’est pas pour nous de réfuter l’accusation de bellicisme, mais d’empêcher la guerre en f
378 moignage de l’anarchie de langage qui caractérise notre temps restera sans doute, aux yeux de l’historien, l’emploi simultané
379 haw à propos de l’Angleterre et de l’Amérique : «  Nous sommes séparés par un langage commun. » Et la question n’est pas non
380 Et la question n’est pas non plus d’affirmer que nous sommes démocrates, mais d’établir, en fait, certaines institutions qu
381 utions qui garantissent les libertés réelles. Peu nous importent les questions d’étiquette, et tant pis pour le mot Démocrat
382 uette, et tant pis pour le mot Démocratie : quand nous voyons que les staliniens l’ont à la bouche, tremblons pour lui, car
383 aissons-leur le mot s’ils y tiennent. Tant qu’ils nous laissent la chose, nous serons contents. Il n’en reste pas moins que
384 s y tiennent. Tant qu’ils nous laissent la chose, nous serons contents. Il n’en reste pas moins que l’opposition des Russes
385 se réduit pas à détourner le sens des mots qu’ils nous ont pris, et à nous accabler d’injures homériques. Elle se traduit pa
386 urner le sens des mots qu’ils nous ont pris, et à nous accabler d’injures homériques. Elle se traduit par un fait grave : au
387 n fait grave : au congrès de La Haye, la place de nos amis fédéralistes de toute l’Europe de l’Est restera vide. Et cela n’
388 e donner prétexte à des arguments défaitistes. On nous dit : — Vaut-il la peine de faire l’Europe sans eux ? Réponse : l’abs
389 e sans eux ? Réponse : l’absence de ceux de l’Est nous force à faire l’Europe beaucoup plus vite, et beaucoup plus résolumen
390 tellites de la Russie n’ont pas choisi de quitter notre camp. Ces peuples ne sont pas plus soviétiques que nous. Ils le sont
391 amp. Ces peuples ne sont pas plus soviétiques que nous . Ils le sont moins, si l’on s’en tient au pourcentage de leurs électe
392 d’organiser seules leurs moyens de défense… Elles doivent s’assurer l’aide de telle grande puissance dont c’est l’intérêt de l’
393 qu’ici, ailleurs qu’à l’Est. À l’Ouest, qu’avions- nous à offrir ? Nos divisions ; nos expériences économiques mal engagées e
394 qu’à l’Est. À l’Ouest, qu’avions-nous à offrir ? Nos divisions ; nos expériences économiques mal engagées et mal soutenues
395 ’Ouest, qu’avions-nous à offrir ? Nos divisions ; nos expériences économiques mal engagées et mal soutenues, étriquées dans
396 solution de résignation, c’est le seul moyen que nous ayons, aujourd’hui, de ne pas abandonner ces peuples à leur destin, d
397 r équilibre, et de restaurer cette puissance dont notre désunion, dont nos carences, ont frustré leurs secrets espoirs. Pour
398 staurer cette puissance dont notre désunion, dont nos carences, ont frustré leurs secrets espoirs. Pour eux, au moins autan
399 crets espoirs. Pour eux, au moins autant que pour nous , il est vital que le congrès de La Haye allume un phare visible au lo
400 e ne sont pas d’abord à l’Est, mais d’abord parmi nous . Tout nous ramène à nos problèmes internes. Et, en particulier, aux d
401 as d’abord à l’Est, mais d’abord parmi nous. Tout nous ramène à nos problèmes internes. Et, en particulier, aux deux problèm
402 ’Est, mais d’abord parmi nous. Tout nous ramène à nos problèmes internes. Et, en particulier, aux deux problèmes brûlants q
403 nts que je mentionnais tout à l’heure : celui que nous posent les préjugés nationalistes, et celui, parallèle, de l’esprit p
404 s comme dans le cas des partis, il est urgent que nous apprenions à distinguer entre diversité et division ; il est urgent q
405 r entre diversité et division ; il est urgent que nous apprenions à voir et à sentir que l’opposition véritable n’est pas en
406 ion et la diversité, bien au contraire ; mais que nos divisions signifient pratiquement la mort prochaine de nos diversités
407 ions signifient pratiquement la mort prochaine de nos diversités. Voyons d’abord le cas de la nation : La diversité des nat
408 e est devenue division arbitraire. Elle appauvrit nos échanges culturels. Elle laisse chacune de nos patries incapable de s
409 it nos échanges culturels. Elle laisse chacune de nos patries incapable de sauvegarder son autonomie politique, ou d’assure
410 fédérale, l’union des peuples au-delà des États, nous apparaît comme la seule garantie des autonomies nationales. Ce n’est
411 autonomies nationales. Ce n’est qu’en surmontant nos divisions que nous sauverons notre diversité. Cette règle vaut aussi
412 ales. Ce n’est qu’en surmontant nos divisions que nous sauverons notre diversité. Cette règle vaut aussi pour nos doctrines
413 qu’en surmontant nos divisions que nous sauverons notre diversité. Cette règle vaut aussi pour nos doctrines, partis et idéo
414 ons notre diversité. Cette règle vaut aussi pour nos doctrines, partis et idéologies. Aussi indispensables que les nations
415 s autres. C’est ainsi que la Chambre des communes nous enverra plus de cinquante députés, dont une trentaine de travailliste
416  On ne fera donc pas les États-Unis d’Europe sans nous . Mais, en revanche, nous ne nourrissons pas la présomption “absurde e
417 États-Unis d’Europe sans nous. Mais, en revanche, nous ne nourrissons pas la présomption “absurde et déplorable”3 de les fai
418 bsurde et déplorable”3 de les faire aujourd’hui à nous tous seuls. » Voilà qui est clair. Mais il faut ajouter ceci : ce n’e
419 ci : ce n’est pas sur un compromis que les partis doivent s’unir pour faire l’Europe. C’est sur la volonté de réaliser chacun l
420 s ? Conserver ce qui mérite de l’être dans toutes nos traditions européennes suppose, implique, commande l’union de l’Europ
421 tout son prestige. Les trois motifs principaux de nous unir : sécurité, prospérité, et liberté, se conditionnent réciproquem
422 ui puisse le faire avec quelque chance de succès. Nous avons développé des virus dont nous sommes seuls à pouvoir fabriquer
423 ce de succès. Nous avons développé des virus dont nous sommes seuls à pouvoir fabriquer les antitoxines efficaces. Entre un
424 r leur conflit se déclare sans issue, l’Europe se doit et doit au monde d’inaugurer la troisième voie, la voie des libertés
425 onflit se déclare sans issue, l’Europe se doit et doit au monde d’inaugurer la troisième voie, la voie des libertés organisé
426 roisième voie, la voie des libertés organisées. Nous vivons aujourd’hui la « drôle de paix ». Il dépend de nous qu’elle se
427 ns aujourd’hui la « drôle de paix ». Il dépend de nous qu’elle se termine demain en paix-éclair, et c’est l’effet que pourra
428 arée du continent. Il est temps de donner aussi à nos amis américains la certitude que nous ne sommes pas ce qu’ils ont par
429 nner aussi à nos amis américains la certitude que nous ne sommes pas ce qu’ils ont parfois presque raison de croire que nous
430 e qu’ils ont parfois presque raison de croire que nous sommes : des démissionnaires de l’Histoire. La véritable troisième fo
431 lisme, qui veut que la Terre promise ne soit pour nous ni l’Amérique ni la Russie, mais cette vieille terre à rajeunir, à li
432 ille terre à rajeunir, à libérer de ses cloisons, notre Europe à reconquérir — pour tous ses peuples, pour tous ses partis, e
433 n instant qu’à 12 ans, avec mes petits camarades, nous sautions d’une poutre à l’autre, sans regarder l’abîme sous nos pas…
434 ’une poutre à l’autre, sans regarder l’abîme sous nos pas… Vertige rapide. J’abaisse mes regards le long des parois blanche
435 alité, et que je faisais depuis vingt ans. Devant nous , tout autour de nous, dans cette grande Salle des chevaliers, qui est
436 ais depuis vingt ans. Devant nous, tout autour de nous , dans cette grande Salle des chevaliers, qui est celle d’un très vieu
437 nq pays… Mais je me dis qu’en effet, malgré tout, notre congrès est doublement non conformiste, puisqu’il a su rallier pour u
438 mistes et les non-conformistes…) Tout à l’heure, nous avons traversé la salle en procession, Churchill et sa femme conduisa
439 Ou encore des vainqueurs et des vaincus d’hier ? ( Nous avons des délégations allemandes, autrichiennes et italiennes.) Ou bi
440 uvelle in petto l’engagement final du Congrès : «  Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son étendue à la libre cir
441 urale, M. Paul Ramadier ayant cru devoir dire : «  Nous ne sommes pas ici pour faire une révolution fédéraliste ! » — un froi
442 le grande calamité publique est annoncée… Gardons- nous cependant de confondre les ordres. Si le fédéralisme veut être une po
443 ains de La Haye ? Quels résultats tangibles avons- nous obtenus ? J’en vois deux, qui dépassent en importance les résolutions
444 oupes sociaux et l’enthousiasme des individus. Si nous sommes en démocratie, c’est cela qui compte, et le reste suivra. 2. L
445 e si les conclusions les plus spectaculaires n’en doivent être tirées que plus tard et ailleurs. ⁂ La presse continentale dans
446 surtout des institutions, calculées de manière à nous conduire au-delà des souverainetés nationales absolues, mais en deçà
447 une « unité » totale, aussi dangereuse que toutes nos divisions. On pouvait donc prévoir, avant le congrès, que l’inconsist
448 parmi les délégués se déclarèrent adversaires de nos thèses. Certains ne redoutaient à vrai dire qu’« un fédéralisme intég
449 . (Les délégués anglais répétaient à La Haye : Si nous votons ceci ou cela, que nous croyons juste, nous ne serons pas suivi
450 ient à La Haye : Si nous votons ceci ou cela, que nous croyons juste, nous ne serons pas suivis at home, on ne voit pas les
451 nous votons ceci ou cela, que nous croyons juste, nous ne serons pas suivis at home, on ne voit pas les choses de cette mani
452 , on ne voit pas les choses de cette manière chez nous …) Les grandes vertus politiques de ce peuple ont toujours été la lent
453 sens de l’action créatrice à laquelle le congrès devait donner l’impulsion. Pour que l’Europe se fasse, il faut que les Angla
454 tout, au lendemain du congrès de La Haye : — Pour nous , Continentaux, c’est l’Europe qui est en jeu. Pour les Anglais, c’est
455 ait justement cela que les peuples attendaient de nous tous. ⁂ Je viens de citer Paul Reynaud. On sait qu’il provoqua, lors
456 de la sacro-sainte souveraineté de l’État-nation. Nous voulons bien la limiter, mais pas à ce point… Nous serons jetés dans
457 ous voulons bien la limiter, mais pas à ce point… Nous serons jetés dans l’inconnu, dans l’aventure… Les peuples ne nous sui
458 s dans l’inconnu, dans l’aventure… Les peuples ne nous suivront pas… Les gouvernements nous rassurent, et ce projet va les c
459 s peuples ne nous suivront pas… Les gouvernements nous rassurent, et ce projet va les choquer… Enfin, comment éclairer l’opi
460 fabriquer les élections) dans le bref délai qu’on nous propose ? » Bonnes raisons : « Ce projet, purement quantitatif, défav
461 iences… Le projet Reynaud triomphera, si l’Europe doit se faire demain7 : car tout le monde est d’accord sur le principe d’u
462 si peu que ce soit, à dégager les perspectives de notre action. Le combat pour l’Europe prouve la vie de l’Europe : mes adver
463 ui de l’union dans la diversité. Dans la Quête où nous sommes quelques-uns à nous être engagés à tout risque, il nous arrive
464 sité. Dans la Quête où nous sommes quelques-uns à nous être engagés à tout risque, il nous arrivera plus d’une fois de rompr
465 uelques-uns à nous être engagés à tout risque, il nous arrivera plus d’une fois de rompre une lance contre l’écu d’un compag
466 gnon : ainsi le veut la passion de l’Europe. Mais nous servons un idéal commun. Nous ne voulons l’Europe ni de droite ni de
467 n de l’Europe. Mais nous servons un idéal commun. Nous ne voulons l’Europe ni de droite ni de gauche, ni du centre, ni surto
468 tout sans partis : mais au contraire fédéraliste. Nous ne voulons pas l’Europe française ou britannique, mais au contraire l
4 1948, L’Europe en jeu. Trois discours suivis de Documents de La Haye. IV
469 é d’initiatives privées, en toute indépendance de nos gouvernements. Il parle au nom des peuples de l’Europe — on n’avait j
470 Europe — on n’avait jamais rien vu de pareil dans notre histoire — et il entend proposer en leur nom bien autre chose que des
471 utre chose que des vœux : quelque chose qui, pour nous , Européens, héritiers de la Rome antique, revêt un sens presque majes
472 jamais vu. Ce simple fait, qu’établit à vos yeux notre séance plénière de ce matin, me paraît mériter qu’on le souligne avec
473 dans la vie culturelle de l’Europe ont accepté de nous donner, depuis des mois, aux dépens de leur œuvre personnelle, leur c
474 e sont dit quelque chose qui ressemble à ceci : —  Nous sommes tous surchargés, c’est entendu. Nous avons tous notre œuvre à
475 i : — Nous sommes tous surchargés, c’est entendu. Nous avons tous notre œuvre à continuer. Mais pourrons-nous la continuer l
476 s tous surchargés, c’est entendu. Nous avons tous notre œuvre à continuer. Mais pourrons-nous la continuer longtemps si l’Eur
477 avons tous notre œuvre à continuer. Mais pourrons- nous la continuer longtemps si l’Europe n’arrive pas à s’unir ? Pourra-t-o
478 rement que toutes affaires cessantes ? Et n’avons- nous pas, à La Haye, une chance unique de faire valoir les droits de l’esp
479 ’esprit et d’assumer en toute humilité ses lourds devoirs , pour la défense de l’homme et de ses libertés ? Permettez-moi de vou
480 ne douzaine de pays de l’Europe à faire partie de notre commission. La première, de T. S. Eliot : « I feel that at the presen
481 » Et la seconde, de celui qui préside aujourd’hui notre commission, Salvador de Madariaga : « Je vous consacrerai volontiers
482 homme de la rue, les seules raisons sérieuses que nous ayons de vouloir une union de l’Europe sont d’un ordre plus terre à t
483 ondrai : dans ce cas, soyons sérieux, et laissons- nous coloniser le plus vite possible. Un homme dont il me plaît d’invoquer
484 la seule chose sérieuse, c’est l’ordre politique, nous savons bien que certain parti totalitaire ne demande qu’à l’établir à
485 uté de la culture dans le complexe européen. « Si notre commission — disais-je en conclusion — par le seul fait de son existe
486 communes. Des mémoires, suggestions et critiques nous furent envoyés de toutes parts. Et des contacts étroits furent établi
487 apparaît nécessaire pour la sécurité de chacun de nos pays, mais aussi pour sa prospérité. Cependant, cette union resterait
488 une utopie s’il n’existait, en deçà et au-delà de nos divisions actuelles, linguistiques, religieuses, et politiques, une e
489 l il soit possible de faire appel dès maintenant. Notre première contribution à l’union que nous voulons former doit être d’é
490 tenant. Notre première contribution à l’union que nous voulons former doit être d’éveiller et d’exprimer la conscience de ce
491 re contribution à l’union que nous voulons former doit être d’éveiller et d’exprimer la conscience de cette unité. 2. Quel q
492 ce de cette unité. 2. Quel que soit le parti dont nous sommes membres, et quelle que soit notre patrie, nous sentons que la
493 arti dont nous sommes membres, et quelle que soit notre patrie, nous sentons que la crise présente de l’Europe met en cause q
494 sommes membres, et quelle que soit notre patrie, nous sentons que la crise présente de l’Europe met en cause quelque chose
495 pe met en cause quelque chose de plus profond que nos systèmes économiques et politiques : une notion de l’homme et de la l
496 e l’homme et de la liberté, qui est en définitive notre vrai bien commun. C’est sur elle seule que nous pourrons fonder solid
497 notre vrai bien commun. C’est sur elle seule que nous pourrons fonder solidement l’union nécessaire. 3. Toutefois, dans une
498 aux mots-clés du débat historique qui met en jeu notre vie même. Pour rendre leur plein sens et leur force d’appel aux terme
499 rmes de liberté, d’homme et de droits de l’homme, nous ne pouvons pas nous contenter de les redéfinir sur le papier. Cet eff
500 omme et de droits de l’homme, nous ne pouvons pas nous contenter de les redéfinir sur le papier. Cet effort nécessaire ne se
501 . Cet effort nécessaire ne sera pas suffisant. Il doit être doublé immédiatement d’un effort pour prendre au sérieux, pratiq
502 ’un effort pour prendre au sérieux, pratiquement, nos définitions. Notre deuxième objectif sera donc de proposer l’établiss
503 rendre au sérieux, pratiquement, nos définitions. Notre deuxième objectif sera donc de proposer l’établissement d’institution
504 à garantir l’exercice effectif des droits et des devoirs de la personne humaine, tels que les comprend l’Occident. La concepti
505 omme 4. S’il est vrai que les motifs immédiats de notre union sont d’ordre économique et politique, il n’est pas moins certai
506 rit de ses habitants, c’est à sa culture qu’il le doit . 5. La création, la transmission et l’élaboration de la culture n’ont
507 inité, individualisme et collectivisme, droits et devoirs , liberté et justice… Dans ce débat auquel chacun de nous participe pl
508 iberté et justice… Dans ce débat auquel chacun de nous participe plus ou moins consciemment, réside le secret du dynamisme o
509 vec le monde, avec l’État et la communauté. Toute notre histoire illustre ce débat, qui se livre en chacun de nous. Elle est
510 oire illustre ce débat, qui se livre en chacun de nous . Elle est l’histoire des risques de la liberté, progressant entre les
511 e de la diversité, c’est-à-dire de la liberté. Si nous cherchons maintenant dans quelle notion commune de l’homme et de sa d
512 u collectivisme, renaissant à toutes les époques, nous voyons se définir un certain idéal, qui n’a trouvé son nom qu’au xxe
513 ’au xxe siècle, mais qui a toujours été l’axe de notre histoire, la vision directrice de nos révolutions : c’est l’idéal de
514 l’axe de notre histoire, la vision directrice de nos révolutions : c’est l’idéal de la personne humaine. Cette notion d’or
515 . Cette description succincte de l’homme européen nous met en mesure de clarifier maintenant quelques-uns des problèmes brûl
516 e est devenue division arbitraire. Elle appauvrit nos échanges culturels. Elle laisse chacune de nos patries incapable de s
517 it nos échanges culturels. Elle laisse chacune de nos patries incapable de sauvegarder son autonomie politique, ou d’assure
518 autonomies nationales. Ce n’est qu’en surmontant nos divisions que nous sauverons notre diversité. 7. Cette règle vaut au
519 ales. Ce n’est qu’en surmontant nos divisions que nous sauverons notre diversité. 7. Cette règle vaut aussi pour nos doctri
520 qu’en surmontant nos divisions que nous sauverons notre diversité. 7. Cette règle vaut aussi pour nos doctrines, partis et i
521 notre diversité. 7. Cette règle vaut aussi pour nos doctrines, partis et idéologies. Aussi indispensables que les nations
522 e la démocratie. Mais il n’est pas de terme dont notre époque ait fait de plus flagrants abus. Les tyrans eux-mêmes s’en réc
523 , ici encore, une unité foncière transparaît dans nos diversités. Au-delà de toutes les controverses de doctrines, qu’il no
524 là de toutes les controverses de doctrines, qu’il nous suffise de reconnaître ici que, dans l’Europe contemporaine, pour l’é
525 s peuples d’Europe entendent sauvegarder. 9. Pour nous , Européens, la liberté consiste dans l’exercice des droits fondamenta
526 , qui lui sont antérieurs et supérieurs ; mais il doit les servir et les aménager. Quel que soit le nom du régime que se do
527 a religion de son choix. 10. Tout État de l’Union devra reconnaître aux citoyens et groupes de citoyens le droit d’opposition
528 position légale. Dans la crise actuelle, ce droit nous apparaît comme la seule garantie pratique des libertés d’association,
529 fin, la protection des droits de la personne, qui doit rester le but principal de l’Union exige l’institution d’une Cour sup
530 n, à l’application d’une Charte des droits et des devoirs de la personne, doublée d’une Charte des droits et des devoirs de la
531 personne, doublée d’une Charte des droits et des devoirs de la nation, toutes les deux étant reconnues par une convention sole
532 organes juridiques, économiques et politiques que devra se donner l’Union, ne sauraient fonctionner au bénéfice des personnes
533 és et soutenus par l’opinion européenne. Celle-ci doit être désormais dotée de moyens d’expression réguliers. Elle doit être
534 mais dotée de moyens d’expression réguliers. Elle doit être informée. Elle doit être éduquée dans les nouvelles générations.
535 pression réguliers. Elle doit être informée. Elle doit être éduquée dans les nouvelles générations. Elle doit être rendue de
536 être éduquée dans les nouvelles générations. Elle doit être rendue de plus en plus consciente de l’unité profonde de l’Europ
537 esse de ses diversités. 13. Pour développer parmi nos diverses nations le sens de leur commune appartenance à l’Europe et d
538 ée, l’union européenne, dans le cadre de laquelle nous voulons travailler, a besoin d’organismes qui donnent une voix à la c
539 ine trop étroit. Un Centre européen de la culture devra donc être institué. Il aura pour mission générale d’assurer la mise e
540 la mise en œuvre des principes et des idéaux que nous venons de définir. Constitué en toute indépendance des contrôles gouv
541 idérant que cette unité profonde, au sein même de nos diversités nationales, doctrinales et religieuses, est celle d’un com
542 t d’expression ; Considérant que les efforts pour nous unir doivent être soutenus et vivifiés par un réveil de la conscience
543 sion ; Considérant que les efforts pour nous unir doivent être soutenus et vivifiés par un réveil de la conscience européenne,
544 réveil de la conscience européenne, que celle-ci doit être informée, stimulée, et dotée de moyens d’expression ; Considéran
545 t des interprétations et des commentaires ; b) le devoir qui incombe aux gouvernements de laisser chaque communauté donner sat
546 a défense des droits de l’homme est l’axe même de nos efforts vers une Europe unie ; Considérant qu’une Déclaration des dro
547 circuler, mais qui ne sauraient plus la protéger, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre,
548 r, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépenda
549 ne défense sérieuse de son indépendance. Aucun de nos pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie mo
550 oderne. À défaut d’une union librement consentie, notre anarchie présente nous exposera demain à l’unification forcée, soit p
551 nion librement consentie, notre anarchie présente nous exposera demain à l’unification forcée, soit par l’intervention d’un
552 oit à la mesure du danger. Tous ensemble, demain, nous pouvons édifier avec les peuples d’outre-mer associés à nos destinées
553 s édifier avec les peuples d’outre-mer associés à nos destinées, la plus grande formation politique et le plus vaste ensemb
554 politique et le plus vaste ensemble économique de notre temps. Jamais l’histoire du monde n’aura connu un si puissant rassemb
555 défense et pour l’illustration des droits et des devoirs de la personne humaine, dont, malgré toutes ses infidélités, l’Europe
556 rce est dans la liberté. Tel est l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en él
557 t l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en élargir le bénéfice à tous les
558 our en élargir le bénéfice à tous les hommes, que nous voulons l’union de notre continent. Sur cette union l’Europe joue son
559 ce à tous les hommes, que nous voulons l’union de notre continent. Sur cette union l’Europe joue son destin et celui de la pa
560 de la paix du monde. Soit donc notoire à tous que nous , Européens, rassemblés pour donner une voix à tous les peuples de ce
561 peuples de ce continent, déclarons solennellement notre commune volonté dans les cinq articles suivants, qui résument les rés
562 ivants, qui résument les résolutions adoptées par notre Congrès : 1) Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son éten
563 t les résolutions adoptées par notre Congrès : 1) Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son étendue à la libre cir
564 irculation des hommes, des idées et des biens. 2) Nous voulons une Charte des droits de l’homme, garantissant les libertés d
565 le libre exercice d’une opposition politique. 3) Nous voulons une Cour de justice capable d’appliquer les sanctions nécessa
566 nécessaires pour que soit respectée la Charte. 4) Nous voulons une Assemblée européenne, où soient représentées les forces v
567 où soient représentées les forces vives de toutes nos nations. 5) Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de to
568 ées les forces vives de toutes nos nations. 5) Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
569 enons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos égli
570 l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos mili
571 s nos efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos milieux professionnels et syndicau
572 ns nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et
573 n public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et les gouvernements
574 l’Europe d’aujourd’hui, entre les deux empires, «  nous paraît plus petite que nature ». En effet, si l’on se borne aux seule