1
Première lettre Messieurs
les
députés européens, Vous êtes ici pour faire l’Europe, et non pour fai
2
s les députés européens, Vous êtes ici pour faire
l’
Europe, et non pour faire semblant de la faire. Faire l’Europe signifi
3
i pour faire l’Europe, et non pour faire semblant
de
la faire. Faire l’Europe signifie la fédérer, ou bien ne signifie pas
4
our faire l’Europe, et non pour faire semblant de
la
faire. Faire l’Europe signifie la fédérer, ou bien ne signifie pas gr
5
pe, et non pour faire semblant de la faire. Faire
l’
Europe signifie la fédérer, ou bien ne signifie pas grand-chose. Comme
6
ire semblant de la faire. Faire l’Europe signifie
la
fédérer, ou bien ne signifie pas grand-chose. Comment fédérer des nat
7
ations qui se croient encore souveraines ? Voyons
l’
Histoire. Les Suisses ont réussi : voyons la Suisse. Tout le monde cro
8
e croient encore souveraines ? Voyons l’Histoire.
Les
Suisses ont réussi : voyons la Suisse. Tout le monde croit l’avoir vu
9
oyons l’Histoire. Les Suisses ont réussi : voyons
la
Suisse. Tout le monde croit l’avoir vue et s’en va répétant qu’il a f
10
nt réussi : voyons la Suisse. Tout le monde croit
l’
avoir vue et s’en va répétant qu’il a fallu plus de cinq-cents ans pou
11
’avoir vue et s’en va répétant qu’il a fallu plus
de
cinq-cents ans pour sceller son union fédérale. Tout le monde se trom
12
e monde se trompe. Il a fallu neuf mois. En voici
le
récit exact. Au début de 1848, la Confédération n’était qu’un Pacte d
13
allu neuf mois. En voici le récit exact. Au début
de
1848, la Confédération n’était qu’un Pacte d’alliance entre vingt‑cin
14
mois. En voici le récit exact. Au début de 1848,
la
Confédération n’était qu’un Pacte d’alliance entre vingt‑cinq États a
15
but de 1848, la Confédération n’était qu’un Pacte
d’
alliance entre vingt‑cinq États absolument souverains. Point de citoye
16
tre vingt‑cinq États absolument souverains. Point
de
citoyenneté suisse, point de liberté d’établissement ou d’échange com
17
nt souverains. Point de citoyenneté suisse, point
de
liberté d’établissement ou d’échange commercial entre cantons, point
18
ns. Point de citoyenneté suisse, point de liberté
d’
établissement ou d’échange commercial entre cantons, point d’unité mon
19
nneté suisse, point de liberté d’établissement ou
d’
échange commercial entre cantons, point d’unité monétaire, point de re
20
ment ou d’échange commercial entre cantons, point
d’
unité monétaire, point de représentation des peuples. Un seul organe c
21
ial entre cantons, point d’unité monétaire, point
de
représentation des peuples. Un seul organe commun, la Diète, sorte de
22
eprésentation des peuples. Un seul organe commun,
la
Diète, sorte de Comité des ministres, composé de plénipotentiaires ag
23
s peuples. Un seul organe commun, la Diète, sorte
de
Comité des ministres, composé de plénipotentiaires agissant au nom de
24
la Diète, sorte de Comité des ministres, composé
de
plénipotentiaires agissant au nom des États et prenant leurs rares dé
25
nom des États et prenant leurs rares décisions à
la
majorité des trois quarts. Pratiquement : le veto paralysant un corps
26
ns à la majorité des trois quarts. Pratiquement :
le
veto paralysant un corps consultatif aux compétences douteuses et jal
27
ompétences douteuses et jalousement restreintes ;
les
barrières douanières multipliées à l’intérieur, nulles à l’extérieur,
28
treintes ; les barrières douanières multipliées à
l’
intérieur, nulles à l’extérieur, l’impuissance devant l’étranger et mê
29
es douanières multipliées à l’intérieur, nulles à
l’
extérieur, l’impuissance devant l’étranger et même devant la guerre en
30
multipliées à l’intérieur, nulles à l’extérieur,
l’
impuissance devant l’étranger et même devant la guerre entre les États
31
rieur, nulles à l’extérieur, l’impuissance devant
l’
étranger et même devant la guerre entre les États membres. Niera‑t‑on
32
r, l’impuissance devant l’étranger et même devant
la
guerre entre les États membres. Niera‑t‑on que ce fût là, trait pour
33
devant l’étranger et même devant la guerre entre
les
États membres. Niera‑t‑on que ce fût là, trait pour trait, un état co
34
là, trait pour trait, un état comparable à celui
de
notre Europe, sauf pour le péril extérieur, qui n’était rien au regar
35
tat comparable à celui de notre Europe, sauf pour
le
péril extérieur, qui n’était rien au regard de celui que nous courons
36
au regard de celui que nous courons ? Une partie
de
l’opinion réclamait une Autorité fédérale, dotée de pouvoirs limités
37
regard de celui que nous courons ? Une partie de
l’
opinion réclamait une Autorité fédérale, dotée de pouvoirs limités mai
38
l’opinion réclamait une Autorité fédérale, dotée
de
pouvoirs limités mais réels. Rien d’autre, en vérité, ne pouvait assu
39
érale, dotée de pouvoirs limités mais réels. Rien
d’
autre, en vérité, ne pouvait assurer l’indépendance du pays. Mais la D
40
éels. Rien d’autre, en vérité, ne pouvait assurer
l’
indépendance du pays. Mais la Diète, les États et leurs experts voyaie
41
, ne pouvait assurer l’indépendance du pays. Mais
la
Diète, les États et leurs experts voyaient dans le mot souveraineté l
42
it assurer l’indépendance du pays. Mais la Diète,
les
États et leurs experts voyaient dans le mot souveraineté la réponse d
43
a Diète, les États et leurs experts voyaient dans
le
mot souveraineté la réponse décisive à cette « chimère ». Le bon sens
44
t leurs experts voyaient dans le mot souveraineté
la
réponse décisive à cette « chimère ». Le bon sens dénonçait l’invivab
45
eraineté la réponse décisive à cette « chimère ».
Le
bon sens dénonçait l’invivable chaos entretenu par les barrières doua
46
cisive à cette « chimère ». Le bon sens dénonçait
l’
invivable chaos entretenu par les barrières douanières. La routine rét
47
on sens dénonçait l’invivable chaos entretenu par
les
barrières douanières. La routine rétorquait, chiffres en main, que la
48
ble chaos entretenu par les barrières douanières.
La
routine rétorquait, chiffres en main, que la liberté d’échanges ne ma
49
res. La routine rétorquait, chiffres en main, que
la
liberté d’échanges ne manquerait pas de causer quelques dommages loca
50
tine rétorquait, chiffres en main, que la liberté
d’
échanges ne manquerait pas de causer quelques dommages locaux. C’était
51
main, que la liberté d’échanges ne manquerait pas
de
causer quelques dommages locaux. C’était répondre, aux utopistes qui
52
. C’était répondre, aux utopistes qui proposaient
d’
éteindre l’incendie, que l’eau peut abîmer les meubles. II y eut une g
53
épondre, aux utopistes qui proposaient d’éteindre
l’
incendie, que l’eau peut abîmer les meubles. II y eut une guerre civil
54
pistes qui proposaient d’éteindre l’incendie, que
l’
eau peut abîmer les meubles. II y eut une guerre civile entre cantons,
55
ient d’éteindre l’incendie, que l’eau peut abîmer
les
meubles. II y eut une guerre civile entre cantons, qui fit voir l’imp
56
eut une guerre civile entre cantons, qui fit voir
l’
impuissance du Pacte. Il y eut un long branle‑bas de sociétés, de mouv
57
impuissance du Pacte. Il y eut un long branle‑bas
de
sociétés, de mouvements, de projets, de discours et de vœux. À la fav
58
u Pacte. Il y eut un long branle‑bas de sociétés,
de
mouvements, de projets, de discours et de vœux. À la faveur de cette
59
ut un long branle‑bas de sociétés, de mouvements,
de
projets, de discours et de vœux. À la faveur de cette agitation, un p
60
ranle‑bas de sociétés, de mouvements, de projets,
de
discours et de vœux. À la faveur de cette agitation, un petit groupe
61
ciétés, de mouvements, de projets, de discours et
de
vœux. À la faveur de cette agitation, un petit groupe de jeunes chefs
62
mouvements, de projets, de discours et de vœux. À
la
faveur de cette agitation, un petit groupe de jeunes chefs enthousias
63
, de projets, de discours et de vœux. À la faveur
de
cette agitation, un petit groupe de jeunes chefs enthousiastes fit ad
64
. À la faveur de cette agitation, un petit groupe
de
jeunes chefs enthousiastes fit adopter par la Diète le principe d’une
65
upe de jeunes chefs enthousiastes fit adopter par
la
Diète le principe d’une révision profonde du pacte. En 1847, notons‑l
66
unes chefs enthousiastes fit adopter par la Diète
le
principe d’une révision profonde du pacte. En 1847, notons‑le, rien n
67
nthousiastes fit adopter par la Diète le principe
d’
une révision profonde du pacte. En 1847, notons‑le, rien ne semblait «
68
d’une révision profonde du pacte. En 1847, notons‑
le
, rien ne semblait « praticable » aux yeux des réalistes. (Nous en som
69
yeux des réalistes. (Nous en sommes là en 1950.)
La
décision survint l’année suivante. Le 17 février 1848, la Commission
70
(Nous en sommes là en 1950.) La décision survint
l’
année suivante. Le 17 février 1848, la Commission de révision — nommée
71
à en 1950.) La décision survint l’année suivante.
Le
17 février 1848, la Commission de révision — nommée par la Diète dans
72
ion survint l’année suivante. Le 17 février 1848,
la
Commission de révision — nommée par la Diète dans son sein et au-deho
73
année suivante. Le 17 février 1848, la Commission
de
révision — nommée par la Diète dans son sein et au-dehors — se réunit
74
rier 1848, la Commission de révision — nommée par
la
Diète dans son sein et au-dehors — se réunit pour la première fois. E
75
rs — se réunit pour la première fois. Elle décide
de
siéger à huis clos cinq fois par semaine. Le 8 avril, elle termine se
76
cide de siéger à huis clos cinq fois par semaine.
Le
8 avril, elle termine ses travaux, dont elle soumet les résultats aux
77
avril, elle termine ses travaux, dont elle soumet
les
résultats aux vingt‑cinq États souverains. Le 15 mai, la Diète est sa
78
et les résultats aux vingt‑cinq États souverains.
Le
15 mai, la Diète est saisie du projet, qu’elle adopte le 27 juin. Pen
79
ltats aux vingt‑cinq États souverains. Le 15 mai,
la
Diète est saisie du projet, qu’elle adopte le 27 juin. Pendant le moi
80
ai, la Diète est saisie du projet, qu’elle adopte
le
27 juin. Pendant le mois d’août, le peuple vote dans les cantons. Le
81
sie du projet, qu’elle adopte le 27 juin. Pendant
le
mois d’août, le peuple vote dans les cantons. Le 12 septembre, la Diè
82
rojet, qu’elle adopte le 27 juin. Pendant le mois
d’
août, le peuple vote dans les cantons. Le 12 septembre, la Diète procl
83
u’elle adopte le 27 juin. Pendant le mois d’août,
le
peuple vote dans les cantons. Le 12 septembre, la Diète proclame que
84
juin. Pendant le mois d’août, le peuple vote dans
les
cantons. Le 12 septembre, la Diète proclame que la Constitution est a
85
le mois d’août, le peuple vote dans les cantons.
Le
12 septembre, la Diète proclame que la Constitution est acceptée par
86
le peuple vote dans les cantons. Le 12 septembre,
la
Diète proclame que la Constitution est acceptée par près de deux tier
87
s cantons. Le 12 septembre, la Diète proclame que
la
Constitution est acceptée par près de deux tiers des États et plus de
88
acceptée par près de deux tiers des États et plus
de
deux tiers des citoyens votants. Le 16 novembre, le premier Conseil f
89
États et plus de deux tiers des citoyens votants.
Le
16 novembre, le premier Conseil fédéral, organe exécutif, entre en fo
90
seil fédéral, organe exécutif, entre en fonction.
Le
drapeau suisse est arboré à côté des drapeaux des cantons. Aucun des
91
s prévues et dûment calculées ne se produisirent.
L’
essor que prit la Suisse, dès cet instant, n’a pas fléchi durant un si
92
nt calculées ne se produisirent. L’essor que prit
la
Suisse, dès cet instant, n’a pas fléchi durant un siècle. Messieurs l
93
stant, n’a pas fléchi durant un siècle. Messieurs
les
députés, neuf mois avaient suffi pour fédérer 25 États souverains. Pe
94
pour fédérer 25 États souverains. Pensez‑vous que
l’
Histoire vous en laisse beaucoup plus, pour unir vos États dans un plu
95
tats dans un plus grand péril ? Vous me direz que
l’
Europe est plus grande que la Suisse ; qu’il fallut une bonne guerre p
96
? Vous me direz que l’Europe est plus grande que
la
Suisse ; qu’il fallut une bonne guerre pour briser le tabou des souve
97
uisse ; qu’il fallut une bonne guerre pour briser
le
tabou des souverainetés cantonales absolues ; que les cantons suisses
98
tabou des souverainetés cantonales absolues ; que
les
cantons suisses vivaient ensemble depuis des siècles ; que les problè
99
uisses vivaient ensemble depuis des siècles ; que
les
problèmes économiques sont plus complexes ; et qu’on ne peut comparer
100
comparer, sans offense, nos modestes sagesses et
les
folies sublimes des grandes Nations contemporaines. Mais il n’est pas
101
tions contemporaines. Mais il n’est pas exact que
l’
Europe d’aujourd’hui soit plus grande que la Suisse d’alors : vous ête
102
temporaines. Mais il n’est pas exact que l’Europe
d’
aujourd’hui soit plus grande que la Suisse d’alors : vous êtes venus d
103
t que l’Europe d’aujourd’hui soit plus grande que
la
Suisse d’alors : vous êtes venus de Stockholm à Strasbourg — ou de Ro
104
rope d’aujourd’hui soit plus grande que la Suisse
d’
alors : vous êtes venus de Stockholm à Strasbourg — ou de Rome, ou mêm
105
: vous êtes venus de Stockholm à Strasbourg — ou
de
Rome, ou même d’Ankara — en moins de temps qu’il n’en fallait, il y a
106
s de Stockholm à Strasbourg — ou de Rome, ou même
d’
Ankara — en moins de temps qu’il n’en fallait, il y a cent ans, pour a
107
asbourg — ou de Rome, ou même d’Ankara — en moins
de
temps qu’il n’en fallait, il y a cent ans, pour aller de Genève ou de
108
s qu’il n’en fallait, il y a cent ans, pour aller
de
Genève ou des Grisons à Berne. Pour la guerre entre vos pays, les deu
109
pour aller de Genève ou des Grisons à Berne. Pour
la
guerre entre vos pays, les deux dont vous sortez suffisent. Nos Natio
110
s Grisons à Berne. Pour la guerre entre vos pays,
les
deux dont vous sortez suffisent. Nos Nations vivent ensemble depuis a
111
fisent. Nos Nations vivent ensemble depuis autant
de
siècles, et souvent davantage, que nos cantons. Leurs sorts ne sont p
112
rs sorts ne sont pas moins liés, si vous regardez
l’
Europe dans l’ensemble du monde. Vos cordons de douanes ne sont pas pl
113
nt pas moins liés, si vous regardez l’Europe dans
l’
ensemble du monde. Vos cordons de douanes ne sont pas plus nombreux, n
114
ez l’Europe dans l’ensemble du monde. Vos cordons
de
douanes ne sont pas plus nombreux, ni moins strangulatoires, que ne l
115
s plus nombreux, ni moins strangulatoires, que ne
l’
étaient les nôtres. Et vos économies ne sont pas plus disparates que c
116
économies ne sont pas plus disparates que celles
de
Zurich, par exemple, et de ses petits voisins paysans. Les sombres pr
117
disparates que celles de Zurich, par exemple, et
de
ses petits voisins paysans. Les sombres prévisions des réalistes quan
118
h, par exemple, et de ses petits voisins paysans.
Les
sombres prévisions des réalistes quant aux effets d’une union « trop
119
sombres prévisions des réalistes quant aux effets
d’
une union « trop rapide » remplissaient nos journaux, il y a cent-troi
120
ais pas une seule non plus qui ne reparaisse dans
la
bouche même de ceux qui affirment que nos réalités sont tellement dif
121
le non plus qui ne reparaisse dans la bouche même
de
ceux qui affirment que nos réalités sont tellement différentes… Certe
122
Certes, comparaison n’est pas raison, mais quand
les
raisons de ne rien faire restent les mêmes quoi qu’il arrive, c’est q
123
paraison n’est pas raison, mais quand les raisons
de
ne rien faire restent les mêmes quoi qu’il arrive, c’est qu’elles tra
124
, mais quand les raisons de ne rien faire restent
les
mêmes quoi qu’il arrive, c’est qu’elles traduisent une certaine forme
125
ive, c’est qu’elles traduisent une certaine forme
d’
esprit, une cécité partielle devant les leçons de l’Histoire, que j’ai
126
taine forme d’esprit, une cécité partielle devant
les
leçons de l’Histoire, que j’ai plus d’une raison de nommer le daltoni
127
d’esprit, une cécité partielle devant les leçons
de
l’Histoire, que j’ai plus d’une raison de nommer le daltonisme politi
128
esprit, une cécité partielle devant les leçons de
l’
Histoire, que j’ai plus d’une raison de nommer le daltonisme politique
129
le devant les leçons de l’Histoire, que j’ai plus
d’
une raison de nommer le daltonisme politique. Messieurs les députés,
130
leçons de l’Histoire, que j’ai plus d’une raison
de
nommer le daltonisme politique. Messieurs les députés, n’oubliez pas
131
l’Histoire, que j’ai plus d’une raison de nommer
le
daltonisme politique. Messieurs les députés, n’oubliez pas la Suisse
132
son de nommer le daltonisme politique. Messieurs
les
députés, n’oubliez pas la Suisse : elle existe en dépit de tous les a
133
politique. Messieurs les députés, n’oubliez pas
la
Suisse : elle existe en dépit de tous les arguments qu’on oppose aujo
134
liez pas la Suisse : elle existe en dépit de tous
les
arguments qu’on oppose aujourd’hui à l’Europe. Son exemple vivant ten
135
de tous les arguments qu’on oppose aujourd’hui à
l’
Europe. Son exemple vivant tend à nous démontrer que la solution fédér
136
ope. Son exemple vivant tend à nous démontrer que
la
solution fédéraliste n’est pas seulement praticable en principe, mais
137
ratique. C’est assez pour que j’ose vous supplier
d’
y réfléchir quelques minutes. La Suisse s’est unie en neuf mois. Il va
138
ose vous supplier d’y réfléchir quelques minutes.
La
Suisse s’est unie en neuf mois. Il vaut la peine de s’arrêter devant
139
nutes. La Suisse s’est unie en neuf mois. Il vaut
la
peine de s’arrêter devant ce fait, pour mieux se persuader qu’on peut
140
Suisse s’est unie en neuf mois. Il vaut la peine
de
s’arrêter devant ce fait, pour mieux se persuader qu’on peut aller tr
141
ieux se persuader qu’on peut aller très vite. Car
le
temps fait beaucup à l’affaire. Celui que vous n’auriez pas, Staline
142
peut aller très vite. Car le temps fait beaucup à
l’
affaire. Celui que vous n’auriez pas, Staline le prend : c’est le temp
143
à l’affaire. Celui que vous n’auriez pas, Staline
le
prend : c’est le temps de méditer avant d’agir. Mais celui que vous r
144
i que vous n’auriez pas, Staline le prend : c’est
le
temps de méditer avant d’agir. Mais celui que vous risquez de perdre,
145
s n’auriez pas, Staline le prend : c’est le temps
de
méditer avant d’agir. Mais celui que vous risquez de perdre, cet été,
146
taline le prend : c’est le temps de méditer avant
d’
agir. Mais celui que vous risquez de perdre, cet été, soyez bien sûrs
147
méditer avant d’agir. Mais celui que vous risquez
de
perdre, cet été, soyez bien sûrs qu’il le retrouvera : c’est le temps
148
risquez de perdre, cet été, soyez bien sûrs qu’il
le
retrouvera : c’est le temps de modifier non pas des paragraphes mais
149
été, soyez bien sûrs qu’il le retrouvera : c’est
le
temps de modifier non pas des paragraphes mais l’ordre de bataille de
150
ez bien sûrs qu’il le retrouvera : c’est le temps
de
modifier non pas des paragraphes mais l’ordre de bataille de l’Armée
151
le temps de modifier non pas des paragraphes mais
l’
ordre de bataille de l’Armée rouge.
152
de modifier non pas des paragraphes mais l’ordre
de
bataille de l’Armée rouge.
153
non pas des paragraphes mais l’ordre de bataille
de
l’Armée rouge.
154
n pas des paragraphes mais l’ordre de bataille de
l’
Armée rouge.
155
Deuxième lettre Messieurs
les
députés, Ces lettres ne sont pas un cahier de doléances ou de revendi
156
rs les députés, Ces lettres ne sont pas un cahier
de
doléances ou de revendications. Et je n’ai point de conseil à vous do
157
Ces lettres ne sont pas un cahier de doléances ou
de
revendications. Et je n’ai point de conseil à vous donner. Mais je vo
158
doléances ou de revendications. Et je n’ai point
de
conseil à vous donner. Mais je vous écris au nom d’une centaine de mi
159
donner. Mais je vous écris au nom d’une centaine
de
milliers de militants fédéralistes, qui pensent comme des millions qu
160
s je vous écris au nom d’une centaine de milliers
de
militants fédéralistes, qui pensent comme des millions que le temps p
161
fédéralistes, qui pensent comme des millions que
le
temps presse et que les lenteurs de l’Assemblée, ramenées par les min
162
ent comme des millions que le temps presse et que
les
lenteurs de l’Assemblée, ramenées par les ministres à l’immobilité, s
163
millions que le temps presse et que les lenteurs
de
l’Assemblée, ramenées par les ministres à l’immobilité, sont la pire
164
llions que le temps presse et que les lenteurs de
l’
Assemblée, ramenées par les ministres à l’immobilité, sont la pire imp
165
et que les lenteurs de l’Assemblée, ramenées par
les
ministres à l’immobilité, sont la pire imprudence du siècle. Nous ne
166
eurs de l’Assemblée, ramenées par les ministres à
l’
immobilité, sont la pire imprudence du siècle. Nous ne sommes pas impa
167
, ramenées par les ministres à l’immobilité, sont
la
pire imprudence du siècle. Nous ne sommes pas impatients mais angoiss
168
octrine, par manie ou par tempérament, comme nous
le
reprochent certains qui, par principe ceux-là, ont décidé une fois po
169
pour toutes qu’il faut aller lentement dans tous
les
cas. Mais nous ne voyons aucun motif de croire qu’on leur laissera to
170
ans tous les cas. Mais nous ne voyons aucun motif
de
croire qu’on leur laissera tout le temps d’aller lentement, et le loi
171
ns aucun motif de croire qu’on leur laissera tout
le
temps d’aller lentement, et le loisir d’être prudents. Festina lente
172
motif de croire qu’on leur laissera tout le temps
d’
aller lentement, et le loisir d’être prudents. Festina lente nous dise
173
leur laissera tout le temps d’aller lentement, et
le
loisir d’être prudents. Festina lente nous disent-ils. Les Coréens n’
174
era tout le temps d’aller lentement, et le loisir
d’
être prudents. Festina lente nous disent-ils. Les Coréens n’entendent
175
r d’être prudents. Festina lente nous disent-ils.
Les
Coréens n’entendent pas ce latin-là, même s’il est prononcé avec l’ac
176
dent pas ce latin-là, même s’il est prononcé avec
l’
accent anglais. Vous allez me parler, je le sais bien, des grandes dif
177
é avec l’accent anglais. Vous allez me parler, je
le
sais bien, des grandes difficultés accumulées sur votre route vers l’
178
andes difficultés accumulées sur votre route vers
l’
unité. Elles sont connues. Ce qui l’est moins, c’est votre volonté de
179
re route vers l’unité. Elles sont connues. Ce qui
l’
est moins, c’est votre volonté de les surmonter. L’un d’entre vous le
180
connues. Ce qui l’est moins, c’est votre volonté
de
les surmonter. L’un d’entre vous le rappelait récemment : le premier
181
nnues. Ce qui l’est moins, c’est votre volonté de
les
surmonter. L’un d’entre vous le rappelait récemment : le premier devo
182
votre volonté de les surmonter. L’un d’entre vous
le
rappelait récemment : le premier devoir de l’obstacle, c’est de se la
183
e vous le rappelait récemment : le premier devoir
de
l’obstacle, c’est de se laisser vaincre. Votre Comité des ministres n
184
ous le rappelait récemment : le premier devoir de
l’
obstacle, c’est de se laisser vaincre. Votre Comité des ministres négl
185
écemment : le premier devoir de l’obstacle, c’est
de
se laisser vaincre. Votre Comité des ministres néglige donc son premi
186
ministres néglige donc son premier devoir. À qui
la
faute ? L’opinion, sur ce point, entretient des soupçons qu’il vous f
187
néglige donc son premier devoir. À qui la faute ?
L’
opinion, sur ce point, entretient des soupçons qu’il vous faut dissipe
188
ssiper. Vous allez, paraît-il, réviser prudemment
les
statuts du Conseil de l’Europe, ainsi que vos rapports internes avec
189
de l’Europe, ainsi que vos rapports internes avec
le
Comité ministériel. Permettez-moi de vous dire que l’opinion s’en moq
190
nternes avec le Comité ministériel. Permettez-moi
de
vous dire que l’opinion s’en moque, parce qu’elle a ses doutes motivé
191
omité ministériel. Permettez-moi de vous dire que
l’
opinion s’en moque, parce qu’elle a ses doutes motivés sur vos intenti
192
véritables. Elle n’est pas sûre qu’une fois dotés
d’
un instrument un peu meilleur — moins astucieusement combiné pour s’en
193
ieusement combiné pour s’enrayer sans faute avant
le
départ — vous en ferez l’usage qu’elle attend. Elle n’a pas l’impress
194
nrayer sans faute avant le départ — vous en ferez
l’
usage qu’elle attend. Elle n’a pas l’impression très nette que vous êt
195
ous en ferez l’usage qu’elle attend. Elle n’a pas
l’
impression très nette que vous êtes décidés à faire l’Europe envers et
196
pression très nette que vous êtes décidés à faire
l’
Europe envers et contre toutes ses routines décadentes, à la sauver de
197
nvers et contre toutes ses routines décadentes, à
la
sauver de la ruine en l’unissant, et pour tout dire d’un mot, à gouve
198
ontre toutes ses routines décadentes, à la sauver
de
la ruine en l’unissant, et pour tout dire d’un mot, à gouverner. Elle
199
re toutes ses routines décadentes, à la sauver de
la
ruine en l’unissant, et pour tout dire d’un mot, à gouverner. Elle vo
200
s routines décadentes, à la sauver de la ruine en
l’
unissant, et pour tout dire d’un mot, à gouverner. Elle vous voit réti
201
uver de la ruine en l’unissant, et pour tout dire
d’
un mot, à gouverner. Elle vous voit réticents pour la plupart, inquiet
202
lle vous voit réticents pour la plupart, inquiets
de
ne pas vous avancer au-delà de ce qu’on vous a permis, qui est moins
203
plupart, inquiets de ne pas vous avancer au-delà
de
ce qu’on vous a permis, qui est moins que rien, arrêtés par un alinéa
204
niens. Elle voit que votre Assemblée consultative
d’
un Comité lui-même consultatif, formé de ministres qui se refusent d’a
205
sultative d’un Comité lui-même consultatif, formé
de
ministres qui se refusent d’ailleurs à transmettre vos consultations,
206
erts. Ces consultés à la troisième puissance — si
l’
on peut dire ! — répondent après six mois que c’est prématuré, mais qu
207
é, mais qu’il ne faut rien faire en attendant. Et
l’
opinion se demande si tout cela dissimule une idée de derrière la tête
208
pinion se demande si tout cela dissimule une idée
de
derrière la tête, ou révèle au contraire, bien clairement, l’absence
209
mande si tout cela dissimule une idée de derrière
la
tête, ou révèle au contraire, bien clairement, l’absence d’idée maîtr
210
la tête, ou révèle au contraire, bien clairement,
l’
absence d’idée maîtresse, de grande vision du but, de volonté. J’enten
211
u révèle au contraire, bien clairement, l’absence
d’
idée maîtresse, de grande vision du but, de volonté. J’entends bien qu
212
ire, bien clairement, l’absence d’idée maîtresse,
de
grande vision du but, de volonté. J’entends bien que l’opinion se tro
213
bsence d’idée maîtresse, de grande vision du but,
de
volonté. J’entends bien que l’opinion se trompe et méconnaît vos sent
214
nde vision du but, de volonté. J’entends bien que
l’
opinion se trompe et méconnaît vos sentiments intimes, qui sont très p
215
times, qui sont très purs ; qu’elle distingue mal
les
forces colossales qui paralysent jusqu’à votre éloquence et vous empê
216
alysent jusqu’à votre éloquence et vous empêchent
d’
articuler des intentions peut-être subversives (on chuchote que vous t
217
(on chuchote que vous tenez en réserve un projet
de
timbre-poste européen). Certes, il convient de saluer bien bas les In
218
et de timbre-poste européen). Certes, il convient
de
saluer bien bas les Intérêts et les Pouvoirs, de s’agenouiller devant
219
européen). Certes, il convient de saluer bien bas
les
Intérêts et les Pouvoirs, de s’agenouiller devant les Constitutions,
220
s, il convient de saluer bien bas les Intérêts et
les
Pouvoirs, de s’agenouiller devant les Constitutions, de ramper devant
221
de saluer bien bas les Intérêts et les Pouvoirs,
de
s’agenouiller devant les Constitutions, de ramper devant les Partis,
222
Intérêts et les Pouvoirs, de s’agenouiller devant
les
Constitutions, de ramper devant les Partis, et de confesser son pur n
223
voirs, de s’agenouiller devant les Constitutions,
de
ramper devant les Partis, et de confesser son pur néant devant les Ex
224
uiller devant les Constitutions, de ramper devant
les
Partis, et de confesser son pur néant devant les Experts. Mais rien n
225
es Constitutions, de ramper devant les Partis, et
de
confesser son pur néant devant les Experts. Mais rien ne pourra jamai
226
les Partis, et de confesser son pur néant devant
les
Experts. Mais rien ne pourra jamais me persuader qu’ils aient tous ra
227
re. Parlons un peu de cette fameuse prudence dont
l’
éloge inlassable embellit vos discours. En somme, que risquez-vous ? J
228
s faire peur, ce qui peut être plus dangereux que
l’
inaction totale où vous glissez, plus utopique que le maintien du stat
229
naction totale où vous glissez, plus utopique que
le
maintien du statu quo, plus follement imprudent que vos prudences ? J
230
ences ? Je ne trouve pas. On dirait que vous avez
le
trac. Vous répétez qu’il faut être prudents quand on s’engage dans un
231
engage dans une entreprise aussi vaste. Ah ! pour
le
coup, je trouve cela « prématuré » (je m’excuse de parler comme un mi
232
e coup, je trouve cela « prématuré » (je m’excuse
de
parler comme un ministre). Car vous ne vous êtes, jusqu’ici, engagés
233
us ne vous êtes, jusqu’ici, engagés dans rien que
l’
on sache. Quand vous y serez, il sera temps de voir si la prudence, ou
234
que l’on sache. Quand vous y serez, il sera temps
de
voir si la prudence, ou au contraire un peu de hâte, conviennent à no
235
che. Quand vous y serez, il sera temps de voir si
la
prudence, ou au contraire un peu de hâte, conviennent à nos calamités
236
ent à nos calamités. Ceci me rappelle un argument
de
M. Bevin. On aurait tort, à son avis, de commencer l’Europe par le to
237
argument de M. Bevin. On aurait tort, à son avis,
de
commencer l’Europe par le toit. Je ne sais pourquoi, ni ce qu’il veut
238
. Bevin. On aurait tort, à son avis, de commencer
l’
Europe par le toit. Je ne sais pourquoi, ni ce qu’il veut dire exactem
239
urait tort, à son avis, de commencer l’Europe par
le
toit. Je ne sais pourquoi, ni ce qu’il veut dire exactement ; mais ca
240
Bevin n’a jamais voulu rien commencer. Au reste,
l’
Europe existe depuis plus de 2000 ans. Ce qui lui manque est justement
241
commencer. Au reste, l’Europe existe depuis plus
de
2000 ans. Ce qui lui manque est justement un toit. Pour tout dire en
242
e familier, ces éternelles prudences nous cassent
les
pieds. On trouverait dans les procès-verbaux de votre première sessio
243
dences nous cassent les pieds. On trouverait dans
les
procès-verbaux de votre première session consultative (au second degr
244
les pieds. On trouverait dans les procès-verbaux
de
votre première session consultative (au second degré) de quoi faire u
245
e première session consultative (au second degré)
de
quoi faire un collier à trois rangs de perles du genre de Festina len
246
ond degré) de quoi faire un collier à trois rangs
de
perles du genre de Festina lente, Paris ne s’est pas bâti en un jour,
247
faire un collier à trois rangs de perles du genre
de
Festina lente, Paris ne s’est pas bâti en un jour, petit à petit l’oi
248
Paris ne s’est pas bâti en un jour, petit à petit
l’
oiseau fait son nid, prudence est mère de sûreté, chi va piano va sano
249
à petit l’oiseau fait son nid, prudence est mère
de
sûreté, chi va piano va sano, wait and see, step by step, und so weit
250
sano, wait and see, step by step, und so weiter.
Les
vieillards ont l’humeur proverbiale, mais votre Assemblée est trop je
251
, step by step, und so weiter. Les vieillards ont
l’
humeur proverbiale, mais votre Assemblée est trop jeune. Je lui propos
252
elques slogans nouveaux et quelques amendements à
la
sagesse des peuples. Petit à petit, Paris ne s’est pas fait. Mais par
253
ait. Mais par deux ou trois décisions, dont celle
d’
Haussmann, corrigée d’un coup de crayon par Napoléon III. L’oiseau bât
254
trois décisions, dont celle d’Haussmann, corrigée
d’
un coup de crayon par Napoléon III. L’oiseau bâtit son nid en un jour
255
sions, dont celle d’Haussmann, corrigée d’un coup
de
crayon par Napoléon III. L’oiseau bâtit son nid en un jour — toutes a
256
n, corrigée d’un coup de crayon par Napoléon III.
L’
oiseau bâtit son nid en un jour — toutes affaires cessantes. On peut
257
x pas, sauf franchir un abîme. Si votre œuvre est
de
longue haleine, il n’y a pas une minute à perdre. Tout est prématuré,
258
, pour celui qui ne veut rien. Chi va piano perd
la
Corée. La prudence est le vice des timides, et la vertu des audacieux
259
ui qui ne veut rien. Chi va piano perd la Corée.
La
prudence est le vice des timides, et la vertu des audacieux. Je me ré
260
ien. Chi va piano perd la Corée. La prudence est
le
vice des timides, et la vertu des audacieux. Je me résume. L’opinion
261
la Corée. La prudence est le vice des timides, et
la
vertu des audacieux. Je me résume. L’opinion vous regarde. Elle n’ent
262
timides, et la vertu des audacieux. Je me résume.
L’
opinion vous regarde. Elle n’entre pas dans les subtilités. Elle vous
263
me. L’opinion vous regarde. Elle n’entre pas dans
les
subtilités. Elle vous demande : que voulez-vous faire ? Si vous ne vo
264
voulez-vous faire ? Si vous ne voulez pas fédérer
l’
Europe, vous ne voulez rien qui l’intéresse. Si vous ne faites rien ce
265
lez pas fédérer l’Europe, vous ne voulez rien qui
l’
intéresse. Si vous ne faites rien cet été, vous serez oubliés cet auto
266
mieux ne rien faire, ou qu’on ne peut rien faire
de
sérieux, vous pouvez encore rendre un service à l’Europe : allez-vous
267
e sérieux, vous pouvez encore rendre un service à
l’
Europe : allez-vous-en. Laissez la place à ceux qui ont décidé d’agir.
268
re un service à l’Europe : allez-vous-en. Laissez
la
place à ceux qui ont décidé d’agir. Avouez que rien ne vous paraît po
269
z-vous-en. Laissez la place à ceux qui ont décidé
d’
agir. Avouez que rien ne vous paraît possible : on comprendra que vous
270
ndra que vous n’êtes plus nécessaires. Mais assez
de
faire semblant d’être là. Constater le néant représente un progrès su
271
es plus nécessaires. Mais assez de faire semblant
d’
être là. Constater le néant représente un progrès sur l’entretien d’un
272
Mais assez de faire semblant d’être là. Constater
le
néant représente un progrès sur l’entretien d’une illusion coûteuse d
273
là. Constater le néant représente un progrès sur
l’
entretien d’une illusion coûteuse dans un édifice inachevé. Mais si qu
274
er le néant représente un progrès sur l’entretien
d’
une illusion coûteuse dans un édifice inachevé. Mais si quelques-uns d
275
hevé. Mais si quelques-uns d’entre vous, comme je
le
crois, sont fédéralistes, qu’ils le disent, qu’ils proclament leur bu
276
ous, comme je le crois, sont fédéralistes, qu’ils
le
disent, qu’ils proclament leur but, et tout changera dans un instant.
277
but, et tout changera dans un instant. Il s’agit
d’
une révolution, qui est le passage des vœux aux volontés.
278
s un instant. Il s’agit d’une révolution, qui est
le
passage des vœux aux volontés.
279
Troisième lettre Messieurs
les
députés européens, J’ai tenté de traduire le sentiment des peuples en
280
tre Messieurs les députés européens, J’ai tenté
de
traduire le sentiment des peuples en face de l’inertie de l’Assemblée
281
urs les députés européens, J’ai tenté de traduire
le
sentiment des peuples en face de l’inertie de l’Assemblée. Ce n’était
282
é de traduire le sentiment des peuples en face de
l’
inertie de l’Assemblée. Ce n’était pas une attaque : je décrivais ce q
283
ire le sentiment des peuples en face de l’inertie
de
l’Assemblée. Ce n’était pas une attaque : je décrivais ce qu’un chacu
284
le sentiment des peuples en face de l’inertie de
l’
Assemblée. Ce n’était pas une attaque : je décrivais ce qu’un chacun p
285
attaque : je décrivais ce qu’un chacun peut voir
de
ses yeux. Et plusieurs d’entre vous, je le sais, s’en affligent. (On
286
t voir de ses yeux. Et plusieurs d’entre vous, je
le
sais, s’en affligent. (On peut penser que ce n’est pas suffisant.) Au
287
as suffisant.) Aujourd’hui, je voudrais vous dire
l’
admiration et le respect que j’éprouve non point, hélas ! pour vos suc
288
ujourd’hui, je voudrais vous dire l’admiration et
le
respect que j’éprouve non point, hélas ! pour vos succès jusqu’à cett
289
s ! pour vos succès jusqu’à cette date, mais pour
le
rôle qui vous est dévolu, et pour le nom qu’il vous convient de reven
290
e, mais pour le rôle qui vous est dévolu, et pour
le
nom qu’il vous convient de revendiquer, celui dont, par avance, je vo
291
us est dévolu, et pour le nom qu’il vous convient
de
revendiquer, celui dont, par avance, je vous salue. Vous êtes, Messie
292
nce, je vous salue. Vous êtes, Messieurs, députés
de
l’Europe. Essayons de mesurer la grandeur de ce titre. Députés de l’E
293
, je vous salue. Vous êtes, Messieurs, députés de
l’
Europe. Essayons de mesurer la grandeur de ce titre. Députés de l’Euro
294
us êtes, Messieurs, députés de l’Europe. Essayons
de
mesurer la grandeur de ce titre. Députés de l’Europe entière, voilà q
295
ssieurs, députés de l’Europe. Essayons de mesurer
la
grandeur de ce titre. Députés de l’Europe entière, voilà qui signifie
296
utés de l’Europe. Essayons de mesurer la grandeur
de
ce titre. Députés de l’Europe entière, voilà qui signifie, Messieurs,
297
ayons de mesurer la grandeur de ce titre. Députés
de
l’Europe entière, voilà qui signifie, Messieurs, que vous avez perdu
298
ns de mesurer la grandeur de ce titre. Députés de
l’
Europe entière, voilà qui signifie, Messieurs, que vous avez perdu le
299
oilà qui signifie, Messieurs, que vous avez perdu
le
droit d’être étrangers sur aucune de nos terres, dans aucun de nos pe
300
signifie, Messieurs, que vous avez perdu le droit
d’
être étrangers sur aucune de nos terres, dans aucun de nos peuples, co
301
s avez perdu le droit d’être étrangers sur aucune
de
nos terres, dans aucun de nos peuples, comme à rien de ce qui forme l
302
re étrangers sur aucune de nos terres, dans aucun
de
nos peuples, comme à rien de ce qui forme l’héritage deux fois millén
303
s terres, dans aucun de nos peuples, comme à rien
de
ce qui forme l’héritage deux fois millénaire de nos fils. Vous n’êtes
304
ucun de nos peuples, comme à rien de ce qui forme
l’
héritage deux fois millénaire de nos fils. Vous n’êtes pas seulement l
305
n de ce qui forme l’héritage deux fois millénaire
de
nos fils. Vous n’êtes pas seulement les députés de quinze villes capi
306
millénaire de nos fils. Vous n’êtes pas seulement
les
députés de quinze villes capitales, et de cent-vingt provinces, et de
307
e nos fils. Vous n’êtes pas seulement les députés
de
quinze villes capitales, et de cent-vingt provinces, et de la générat
308
lement les députés de quinze villes capitales, et
de
cent-vingt provinces, et de la génération qui les peuple aujourd’hui,
309
villes capitales, et de cent-vingt provinces, et
de
la génération qui les peuple aujourd’hui, plus de 200 millions d’homm
310
lles capitales, et de cent-vingt provinces, et de
la
génération qui les peuple aujourd’hui, plus de 200 millions d’hommes
311
de cent-vingt provinces, et de la génération qui
les
peuple aujourd’hui, plus de 200 millions d’hommes et de femmes, mais
312
de la génération qui les peuple aujourd’hui, plus
de
200 millions d’hommes et de femmes, mais par-delà tous les accents lo
313
qui les peuple aujourd’hui, plus de 200 millions
d’
hommes et de femmes, mais par-delà tous les accents locaux, les intérê
314
ple aujourd’hui, plus de 200 millions d’hommes et
de
femmes, mais par-delà tous les accents locaux, les intérêts et les pa
315
illions d’hommes et de femmes, mais par-delà tous
les
accents locaux, les intérêts et les passions, par-delà les croyances
316
de femmes, mais par-delà tous les accents locaux,
les
intérêts et les passions, par-delà les croyances et les révoltes qui
317
par-delà tous les accents locaux, les intérêts et
les
passions, par-delà les croyances et les révoltes qui rassemblent ou d
318
ts locaux, les intérêts et les passions, par-delà
les
croyances et les révoltes qui rassemblent ou divisent les vivants, vo
319
térêts et les passions, par-delà les croyances et
les
révoltes qui rassemblent ou divisent les vivants, vous êtes les déput
320
ances et les révoltes qui rassemblent ou divisent
les
vivants, vous êtes les députés d’une aventure humaine qui tente à tra
321
ui rassemblent ou divisent les vivants, vous êtes
les
députés d’une aventure humaine qui tente à travers vous, dans l’angoi
322
nt ou divisent les vivants, vous êtes les députés
d’
une aventure humaine qui tente à travers vous, dans l’angoisse et l’es
323
e aventure humaine qui tente à travers vous, dans
l’
angoisse et l’espoir, le risque et la grandeur d’une liberté nouvelle.
324
aine qui tente à travers vous, dans l’angoisse et
l’
espoir, le risque et la grandeur d’une liberté nouvelle. Que vous le s
325
ente à travers vous, dans l’angoisse et l’espoir,
le
risque et la grandeur d’une liberté nouvelle. Que vous le sachiez ou
326
s vous, dans l’angoisse et l’espoir, le risque et
la
grandeur d’une liberté nouvelle. Que vous le sachiez ou non, vous ête
327
l’angoisse et l’espoir, le risque et la grandeur
d’
une liberté nouvelle. Que vous le sachiez ou non, vous êtes les député
328
e et la grandeur d’une liberté nouvelle. Que vous
le
sachiez ou non, vous êtes les députés d’Athènes, de Rome et de Jérusa
329
é nouvelle. Que vous le sachiez ou non, vous êtes
les
députés d’Athènes, de Rome et de Jérusalem. Les députés de la conscie
330
Que vous le sachiez ou non, vous êtes les députés
d’
Athènes, de Rome et de Jérusalem. Les députés de la conscience la plus
331
sachiez ou non, vous êtes les députés d’Athènes,
de
Rome et de Jérusalem. Les députés de la conscience la plus inquiète q
332
non, vous êtes les députés d’Athènes, de Rome et
de
Jérusalem. Les députés de la conscience la plus inquiète que l’homme
333
s les députés d’Athènes, de Rome et de Jérusalem.
Les
députés de la conscience la plus inquiète que l’homme ait jamais pris
334
s d’Athènes, de Rome et de Jérusalem. Les députés
de
la conscience la plus inquiète que l’homme ait jamais prise de son de
335
’Athènes, de Rome et de Jérusalem. Les députés de
la
conscience la plus inquiète que l’homme ait jamais prise de son desti
336
ome et de Jérusalem. Les députés de la conscience
la
plus inquiète que l’homme ait jamais prise de son destin et des chanc
337
Les députés de la conscience la plus inquiète que
l’
homme ait jamais prise de son destin et des chances de le surmonter. L
338
nce la plus inquiète que l’homme ait jamais prise
de
son destin et des chances de le surmonter. Les députés non point d’un
339
mme ait jamais prise de son destin et des chances
de
le surmonter. Les députés non point d’une presqu’île de l’Asie un peu
340
ait jamais prise de son destin et des chances de
le
surmonter. Les députés non point d’une presqu’île de l’Asie un peu pl
341
ise de son destin et des chances de le surmonter.
Les
députés non point d’une presqu’île de l’Asie un peu plus grande que l
342
es chances de le surmonter. Les députés non point
d’
une presqu’île de l’Asie un peu plus grande que la Corée, quoique ne d
343
surmonter. Les députés non point d’une presqu’île
de
l’Asie un peu plus grande que la Corée, quoique ne dépassant guère 4
344
monter. Les députés non point d’une presqu’île de
l’
Asie un peu plus grande que la Corée, quoique ne dépassant guère 4 % d
345
d’une presqu’île de l’Asie un peu plus grande que
la
Corée, quoique ne dépassant guère 4 % de la superficie du globe, mais
346
ande que la Corée, quoique ne dépassant guère 4 %
de
la superficie du globe, mais bien de cela qui a fait au cours des âge
347
e que la Corée, quoique ne dépassant guère 4 % de
la
superficie du globe, mais bien de cela qui a fait au cours des âges,
348
nt guère 4 % de la superficie du globe, mais bien
de
cela qui a fait au cours des âges, d’un cap médiocre en dimensions ph
349
, mais bien de cela qui a fait au cours des âges,
d’
un cap médiocre en dimensions physiques, le cœur et le cerveau de l’hu
350
âges, d’un cap médiocre en dimensions physiques,
le
cœur et le cerveau de l’humanité : notre culture, cette civilisation
351
cap médiocre en dimensions physiques, le cœur et
le
cerveau de l’humanité : notre culture, cette civilisation que rien ne
352
re en dimensions physiques, le cœur et le cerveau
de
l’humanité : notre culture, cette civilisation que rien ne s’offre à
353
en dimensions physiques, le cœur et le cerveau de
l’
humanité : notre culture, cette civilisation que rien ne s’offre à rem
354
s’offre à remplacer, et qui a su remplacer toutes
les
autres. D’où vient, Messieurs, que le cap de l’Asie ait dominé le mon
355
mplacer, et qui a su remplacer toutes les autres.
D’
où vient, Messieurs, que le cap de l’Asie ait dominé le monde pendant
356
cer toutes les autres. D’où vient, Messieurs, que
le
cap de l’Asie ait dominé le monde pendant des siècles ? D’où, sinon d
357
vient, Messieurs, que le cap de l’Asie ait dominé
le
monde pendant des siècles ? D’où, sinon d’un pouvoir d’invention et d
358
l’Asie ait dominé le monde pendant des siècles ?
D’
où, sinon d’un pouvoir d’invention et de dépassement du destin dont no
359
dominé le monde pendant des siècles ? D’où, sinon
d’
un pouvoir d’invention et de dépassement du destin dont nous cherchons
360
de pendant des siècles ? D’où, sinon d’un pouvoir
d’
invention et de dépassement du destin dont nous cherchons en vain l’ég
361
siècles ? D’où, sinon d’un pouvoir d’invention et
de
dépassement du destin dont nous cherchons en vain l’égal sur la Planè
362
dépassement du destin dont nous cherchons en vain
l’
égal sur la Planète ? Sans remonter jusqu’au déluge, ni même jusqu’aux
363
du destin dont nous cherchons en vain l’égal sur
la
Planète ? Sans remonter jusqu’au déluge, ni même jusqu’aux Anciens qu
364
déluge, ni même jusqu’aux Anciens qui manquent à
l’
Amérique, ou à la Renaissance qui manque aux Russes — sens de la mesur
365
jusqu’aux Anciens qui manquent à l’Amérique, ou à
la
Renaissance qui manque aux Russes — sens de la mesure et sens critiqu
366
ou à la Renaissance qui manque aux Russes — sens
de
la mesure et sens critique — qu’avons‑nous inventé, nous les Européen
367
à la Renaissance qui manque aux Russes — sens de
la
mesure et sens critique — qu’avons‑nous inventé, nous les Européens,
368
re et sens critique — qu’avons‑nous inventé, nous
les
Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons‑nous pas inve
369
ue n’avons‑nous pas inventé ? Je cite pêle‑mêle :
le
marxisme et la psychanalyse, la sociologie et les grandes synthèses h
370
pas inventé ? Je cite pêle‑mêle : le marxisme et
la
psychanalyse, la sociologie et les grandes synthèses historiques, la
371
cite pêle‑mêle : le marxisme et la psychanalyse,
la
sociologie et les grandes synthèses historiques, la relativité généra
372
le marxisme et la psychanalyse, la sociologie et
les
grandes synthèses historiques, la relativité généralisée et la physiq
373
sociologie et les grandes synthèses historiques,
la
relativité généralisée et la physique nucléaire, la radio et le ciném
374
nthèses historiques, la relativité généralisée et
la
physique nucléaire, la radio et le cinéma, la pénicilline et le DDT,
375
relativité généralisée et la physique nucléaire,
la
radio et le cinéma, la pénicilline et le DDT, le pétrole synthétique
376
généralisée et la physique nucléaire, la radio et
le
cinéma, la pénicilline et le DDT, le pétrole synthétique et le radar,
377
et la physique nucléaire, la radio et le cinéma,
la
pénicilline et le DDT, le pétrole synthétique et le radar, la rationa
378
cléaire, la radio et le cinéma, la pénicilline et
le
DDT, le pétrole synthétique et le radar, la rationalisation du travai
379
la radio et le cinéma, la pénicilline et le DDT,
le
pétrole synthétique et le radar, la rationalisation du travail indust
380
pénicilline et le DDT, le pétrole synthétique et
le
radar, la rationalisation du travail industriel, la construction méta
381
ne et le DDT, le pétrole synthétique et le radar,
la
rationalisation du travail industriel, la construction métallique, l’
382
radar, la rationalisation du travail industriel,
la
construction métallique, l’école active, le syndicalisme et les coopé
383
u travail industriel, la construction métallique,
l’
école active, le syndicalisme et les coopératives, et enfin l’art mode
384
riel, la construction métallique, l’école active,
le
syndicalisme et les coopératives, et enfin l’art moderne tout entier
385
on métallique, l’école active, le syndicalisme et
les
coopératives, et enfin l’art moderne tout entier : peinture, musique,
386
ve, le syndicalisme et les coopératives, et enfin
l’
art moderne tout entier : peinture, musique, littérature, poésie, théâ
387
re : presque tous leurs grands noms sont des noms
de
l’Europe, et les très rares qui n’en sont pas ont appris leur métier
388
: presque tous leurs grands noms sont des noms de
l’
Europe, et les très rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de
389
s leurs grands noms sont des noms de l’Europe, et
les
très rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de nos maîtres, d
390
ès rares qui n’en sont pas ont appris leur métier
de
nos maîtres, dans nos écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou pa
391
maîtres, dans nos écoles, aux terrasses des cafés
de
Paris, ou par nos livres. Bien plus, le monde moderne tout entier peu
392
des cafés de Paris, ou par nos livres. Bien plus,
le
monde moderne tout entier peut être appelé une création européenne. P
393
er peut être appelé une création européenne. Pour
le
bien comme pour le mal, d’ailleurs, il imite à la fois nos mœurs et n
394
une création européenne. Pour le bien comme pour
le
mal, d’ailleurs, il imite à la fois nos mœurs et nos objets, nos proc
395
e à la fois nos mœurs et nos objets, nos procédés
d’
art et de construction, de transport et de gouvernement, d’industrie,
396
is nos mœurs et nos objets, nos procédés d’art et
de
construction, de transport et de gouvernement, d’industrie, de médeci
397
os objets, nos procédés d’art et de construction,
de
transport et de gouvernement, d’industrie, de médecine, — et nos arme
398
rocédés d’art et de construction, de transport et
de
gouvernement, d’industrie, de médecine, — et nos armes, quitte à les
399
de construction, de transport et de gouvernement,
d’
industrie, de médecine, — et nos armes, quitte à les tourner contre no
400
on, de transport et de gouvernement, d’industrie,
de
médecine, — et nos armes, quitte à les tourner contre nous. Que sont
401
’industrie, de médecine, — et nos armes, quitte à
les
tourner contre nous. Que sont en fin de compte les deux empires qui p
402
es tourner contre nous. Que sont en fin de compte
les
deux empires qui prétendent partager notre monde ? L’Amérique, la Rus
403
eux empires qui prétendent partager notre monde ?
L’
Amérique, la Russie moderne, sont des produits de notre culture, de Ca
404
qui prétendent partager notre monde ? L’Amérique,
la
Russie moderne, sont des produits de notre culture, de Calvin et de M
405
L’Amérique, la Russie moderne, sont des produits
de
notre culture, de Calvin et de Marx, et de notre industrie qui est né
406
ssie moderne, sont des produits de notre culture,
de
Calvin et de Marx, et de notre industrie qui est née de nos savants e
407
sont des produits de notre culture, de Calvin et
de
Marx, et de notre industrie qui est née de nos savants et de nos phil
408
oduits de notre culture, de Calvin et de Marx, et
de
notre industrie qui est née de nos savants et de nos philosophes. De
409
vin et de Marx, et de notre industrie qui est née
de
nos savants et de nos philosophes. De tout cela, Messieurs, vous êtes
410
de notre industrie qui est née de nos savants et
de
nos philosophes. De tout cela, Messieurs, vous êtes les députés. On a
411
qui est née de nos savants et de nos philosophes.
De
tout cela, Messieurs, vous êtes les députés. On attend de vous l’inve
412
s philosophes. De tout cela, Messieurs, vous êtes
les
députés. On attend de vous l’invention qui sauve la paix du monde, et
413
cela, Messieurs, vous êtes les députés. On attend
de
vous l’invention qui sauve la paix du monde, et qui maintienne l’Euro
414
ssieurs, vous êtes les députés. On attend de vous
l’
invention qui sauve la paix du monde, et qui maintienne l’Europe dans
415
députés. On attend de vous l’invention qui sauve
la
paix du monde, et qui maintienne l’Europe dans une fonction qu’aucun
416
ion qui sauve la paix du monde, et qui maintienne
l’
Europe dans une fonction qu’aucun Empire nouveau n’ose lui disputer sé
417
ouveau n’ose lui disputer sérieusement. Je viens
d’
entendre à la radio le Don Juan de Mozart retransmis de Salzbourg. Voi
418
lui disputer sérieusement. Je viens d’entendre à
la
radio le Don Juan de Mozart retransmis de Salzbourg. Voilà ce que l’E
419
ter sérieusement. Je viens d’entendre à la radio
le
Don Juan de Mozart retransmis de Salzbourg. Voilà ce que l’Europe a s
420
endre à la radio le Don Juan de Mozart retransmis
de
Salzbourg. Voilà ce que l’Europe a su faire. Toute la musique est née
421
n de Mozart retransmis de Salzbourg. Voilà ce que
l’
Europe a su faire. Toute la musique est née du contrepoint de l’Europe
422
alzbourg. Voilà ce que l’Europe a su faire. Toute
la
musique est née du contrepoint de l’Europe. Vous êtes, Messieurs, les
423
su faire. Toute la musique est née du contrepoint
de
l’Europe. Vous êtes, Messieurs, les députés de Mozart, de l’opéra, de
424
faire. Toute la musique est née du contrepoint de
l’
Europe. Vous êtes, Messieurs, les députés de Mozart, de l’opéra, des s
425
du contrepoint de l’Europe. Vous êtes, Messieurs,
les
députés de Mozart, de l’opéra, des symphonies et des Passions ; les d
426
nt de l’Europe. Vous êtes, Messieurs, les députés
de
Mozart, de l’opéra, des symphonies et des Passions ; les députés de G
427
ope. Vous êtes, Messieurs, les députés de Mozart,
de
l’opéra, des symphonies et des Passions ; les députés de Goethe et de
428
. Vous êtes, Messieurs, les députés de Mozart, de
l’
opéra, des symphonies et des Passions ; les députés de Goethe et de la
429
art, de l’opéra, des symphonies et des Passions ;
les
députés de Goethe et de la littérature ; de Descartes et des philosop
430
éra, des symphonies et des Passions ; les députés
de
Goethe et de la littérature ; de Descartes et des philosophes ; d’Ein
431
honies et des Passions ; les députés de Goethe et
de
la littérature ; de Descartes et des philosophes ; d’Einstein et des
432
ies et des Passions ; les députés de Goethe et de
la
littérature ; de Descartes et des philosophes ; d’Einstein et des sav
433
ns ; les députés de Goethe et de la littérature ;
de
Descartes et des philosophes ; d’Einstein et des savants ; de Rembran
434
a littérature ; de Descartes et des philosophes ;
d’
Einstein et des savants ; de Rembrandt et des peintres ; les députés a
435
et des philosophes ; d’Einstein et des savants ;
de
Rembrandt et des peintres ; les députés aussi des auteurs anonymes de
436
n et des savants ; de Rembrandt et des peintres ;
les
députés aussi des auteurs anonymes de la Magna Charta et du Pacte du
437
peintres ; les députés aussi des auteurs anonymes
de
la Magna Charta et du Pacte du Grütli, de l’esprit des communes, des
438
ntres ; les députés aussi des auteurs anonymes de
la
Magna Charta et du Pacte du Grütli, de l’esprit des communes, des éta
439
nonymes de la Magna Charta et du Pacte du Grütli,
de
l’esprit des communes, des états généraux, et du Serment du jeu de Pa
440
ymes de la Magna Charta et du Pacte du Grütli, de
l’
esprit des communes, des états généraux, et du Serment du jeu de Paume
441
ommunes, des états généraux, et du Serment du jeu
de
Paume… Ce grand passé, Messieurs, vous charge de l’avenir. Par l’un,
442
de Paume… Ce grand passé, Messieurs, vous charge
de
l’avenir. Par l’un, vous êtes à l’autre députés. Me voici partagé ent
443
Paume… Ce grand passé, Messieurs, vous charge de
l’
avenir. Par l’un, vous êtes à l’autre députés. Me voici partagé entre
444
us êtes à l’autre députés. Me voici partagé entre
l’
envie de rire de vos craintes dérisoires, de vos alinéas, et le sentim
445
à l’autre députés. Me voici partagé entre l’envie
de
rire de vos craintes dérisoires, de vos alinéas, et le sentiment très
446
e députés. Me voici partagé entre l’envie de rire
de
vos craintes dérisoires, de vos alinéas, et le sentiment très vif de
447
entre l’envie de rire de vos craintes dérisoires,
de
vos alinéas, et le sentiment très vif de mon néant devant l’ampleur d
448
re de vos craintes dérisoires, de vos alinéas, et
le
sentiment très vif de mon néant devant l’ampleur de la mission qui vo
449
isoires, de vos alinéas, et le sentiment très vif
de
mon néant devant l’ampleur de la mission qui vous anime, ou qui peut‑
450
éas, et le sentiment très vif de mon néant devant
l’
ampleur de la mission qui vous anime, ou qui peut‑être vous écrase. En
451
sentiment très vif de mon néant devant l’ampleur
de
la mission qui vous anime, ou qui peut‑être vous écrase. En vérité, j
452
ntiment très vif de mon néant devant l’ampleur de
la
mission qui vous anime, ou qui peut‑être vous écrase. En vérité, je n
453
t par angoisse et en dernier recours, soulevé par
la
passion de tous les hommes, et pas seulement ceux de notre continent,
454
sse et en dernier recours, soulevé par la passion
de
tous les hommes, et pas seulement ceux de notre continent, pour qui l
455
n dernier recours, soulevé par la passion de tous
les
hommes, et pas seulement ceux de notre continent, pour qui le nom d’E
456
passion de tous les hommes, et pas seulement ceux
de
notre continent, pour qui le nom d’Europe a représenté la beauté dans
457
t pas seulement ceux de notre continent, pour qui
le
nom d’Europe a représenté la beauté dans la vie, l’intelligence, les
458
eulement ceux de notre continent, pour qui le nom
d’
Europe a représenté la beauté dans la vie, l’intelligence, les secrets
459
continent, pour qui le nom d’Europe a représenté
la
beauté dans la vie, l’intelligence, les secrets d’un bonheur conquis
460
r qui le nom d’Europe a représenté la beauté dans
la
vie, l’intelligence, les secrets d’un bonheur conquis sur le destin,
461
nom d’Europe a représenté la beauté dans la vie,
l’
intelligence, les secrets d’un bonheur conquis sur le destin, et malgr
462
représenté la beauté dans la vie, l’intelligence,
les
secrets d’un bonheur conquis sur le destin, et malgré tant de crimes,
463
a beauté dans la vie, l’intelligence, les secrets
d’
un bonheur conquis sur le destin, et malgré tant de crimes, l’honneur
464
ntelligence, les secrets d’un bonheur conquis sur
le
destin, et malgré tant de crimes, l’honneur de l’être humain. Mais ce
465
conquis sur le destin, et malgré tant de crimes,
l’
honneur de l’être humain. Mais cette beauté, ce bonheur, cet honneur,
466
ur le destin, et malgré tant de crimes, l’honneur
de
l’être humain. Mais cette beauté, ce bonheur, cet honneur, et cette c
467
le destin, et malgré tant de crimes, l’honneur de
l’
être humain. Mais cette beauté, ce bonheur, cet honneur, et cette cons
468
tte conscience inquiète aussi, et ce grand risque
de
la liberté, tout cela qui vous délègue en ce lieu décisif, dans l’his
469
conscience inquiète aussi, et ce grand risque de
la
liberté, tout cela qui vous délègue en ce lieu décisif, dans l’histoi
470
ut cela qui vous délègue en ce lieu décisif, dans
l’
histoire concrète de ce temps, tout cela peut disparaître à tout jamai
471
ègue en ce lieu décisif, dans l’histoire concrète
de
ce temps, tout cela peut disparaître à tout jamais si vous manquez à
472
mais si vous manquez à une mission précise, celle
de
fédérer nos faiblesses pour en faire la force du siècle. Messieurs le
473
se, celle de fédérer nos faiblesses pour en faire
la
force du siècle. Messieurs les députés européens, saurez‑vous mériter
474
esses pour en faire la force du siècle. Messieurs
les
députés européens, saurez‑vous mériter votre nom ? On attend de vous
475
opéens, saurez‑vous mériter votre nom ? On attend
de
vous la grandeur. Les chances de l’Europe, aujourd’hui, sont confondu
476
saurez‑vous mériter votre nom ? On attend de vous
la
grandeur. Les chances de l’Europe, aujourd’hui, sont confondues avec
477
ériter votre nom ? On attend de vous la grandeur.
Les
chances de l’Europe, aujourd’hui, sont confondues avec les chances de
478
nom ? On attend de vous la grandeur. Les chances
de
l’Europe, aujourd’hui, sont confondues avec les chances de l’homme. P
479
m ? On attend de vous la grandeur. Les chances de
l’
Europe, aujourd’hui, sont confondues avec les chances de l’homme. Pers
480
es de l’Europe, aujourd’hui, sont confondues avec
les
chances de l’homme. Personne n’est assez grand pour répondre au défi
481
pe, aujourd’hui, sont confondues avec les chances
de
l’homme. Personne n’est assez grand pour répondre au défi d’un tel de
482
aujourd’hui, sont confondues avec les chances de
l’
homme. Personne n’est assez grand pour répondre au défi d’un tel desti
483
Personne n’est assez grand pour répondre au défi
d’
un tel destin. Groupez‑vous. Dites au moins votre but ! Nous sommes pl
484
Quatrième lettre Messieurs
de
l’Assemblée consultative, Quelqu’un qui ne se sent pas le député de M
485
Quatrième lettre Messieurs de
l’
Assemblée consultative, Quelqu’un qui ne se sent pas le député de Moza
486
emblée consultative, Quelqu’un qui ne se sent pas
le
député de Mozart, ni d’Athènes, ni de Rome, ni de rien à vrai dire de
487
sultative, Quelqu’un qui ne se sent pas le député
de
Mozart, ni d’Athènes, ni de Rome, ni de rien à vrai dire de ce qu’a p
488
lqu’un qui ne se sent pas le député de Mozart, ni
d’
Athènes, ni de Rome, ni de rien à vrai dire de ce qu’a pu signifier le
489
se sent pas le député de Mozart, ni d’Athènes, ni
de
Rome, ni de rien à vrai dire de ce qu’a pu signifier le nom d’Europe,
490
le député de Mozart, ni d’Athènes, ni de Rome, ni
de
rien à vrai dire de ce qu’a pu signifier le nom d’Europe, c’est bien
491
ni d’Athènes, ni de Rome, ni de rien à vrai dire
de
ce qu’a pu signifier le nom d’Europe, c’est bien l’auteur du Manifest
492
e, ni de rien à vrai dire de ce qu’a pu signifier
le
nom d’Europe, c’est bien l’auteur du Manifeste publié par le Labour P
493
e rien à vrai dire de ce qu’a pu signifier le nom
d’
Europe, c’est bien l’auteur du Manifeste publié par le Labour Party su
494
ce qu’a pu signifier le nom d’Europe, c’est bien
l’
auteur du Manifeste publié par le Labour Party sur le problème de l’un
495
rope, c’est bien l’auteur du Manifeste publié par
le
Labour Party sur le problème de l’unité européenne. Quand il regarde
496
uteur du Manifeste publié par le Labour Party sur
le
problème de l’unité européenne. Quand il regarde notre vieux continen
497
ifeste publié par le Labour Party sur le problème
de
l’unité européenne. Quand il regarde notre vieux continent, il n’y vo
498
ste publié par le Labour Party sur le problème de
l’
unité européenne. Quand il regarde notre vieux continent, il n’y voit,
499
ue ça n’est pas anglais. Il distingue un ensemble
de
pays peu sûrs, qui d’une part ne font point partie du Commonwealth, d
500
alth, d’autre part ne sont pas socialistes, ou ne
le
sont pas avec le bon accent. Comment s’unir avec des gens pareils ? L
501
t ne sont pas socialistes, ou ne le sont pas avec
le
bon accent. Comment s’unir avec des gens pareils ? Leur existence est
502
est purement négative. J’ai bien lu ce pamphlet,
d’
une étrange arrogance. Ce qu’il dit n’est pas toujours clair. Ce qu’il
503
ujours clair. Ce qu’il ne dit pas saute aux yeux.
L’
idée que l’Europe soit une culture, une unité de civilisation, un foye
504
r. Ce qu’il ne dit pas saute aux yeux. L’idée que
l’
Europe soit une culture, une unité de civilisation, un foyer d’inventi
505
. L’idée que l’Europe soit une culture, une unité
de
civilisation, un foyer d’inventions dans tous les ordres, un trésor d
506
une culture, une unité de civilisation, un foyer
d’
inventions dans tous les ordres, un trésor de diversités souvent irréd
507
de civilisation, un foyer d’inventions dans tous
les
ordres, un trésor de diversités souvent irréductibles mais sans prix,
508
oyer d’inventions dans tous les ordres, un trésor
de
diversités souvent irréductibles mais sans prix, de libertés, de foi,
509
diversités souvent irréductibles mais sans prix,
de
libertés, de foi, et de formes de vie, cette idée par exemple ne l’ef
510
ouvent irréductibles mais sans prix, de libertés,
de
foi, et de formes de vie, cette idée par exemple ne l’effleure pas. I
511
ductibles mais sans prix, de libertés, de foi, et
de
formes de vie, cette idée par exemple ne l’effleure pas. Il n’y a pou
512
mais sans prix, de libertés, de foi, et de formes
de
vie, cette idée par exemple ne l’effleure pas. Il n’y a pour lui qu’u
513
i, et de formes de vie, cette idée par exemple ne
l’
effleure pas. Il n’y a pour lui qu’un seul problème : la politique du
514
eure pas. Il n’y a pour lui qu’un seul problème :
la
politique du plein emploi ; une seule méthode : étatiser les industri
515
ue du plein emploi ; une seule méthode : étatiser
les
industries ; un seul pays qui ait su le faire : la Grande-Bretagne ;
516
étatiser les industries ; un seul pays qui ait su
le
faire : la Grande-Bretagne ; et ce pays n’est pas européen. En effet,
517
s industries ; un seul pays qui ait su le faire :
la
Grande-Bretagne ; et ce pays n’est pas européen. En effet, dit le pam
518
ne ; et ce pays n’est pas européen. En effet, dit
le
pamphlet, nous les Anglais, nous sommes plus près des Dominions que d
519
est pas européen. En effet, dit le pamphlet, nous
les
Anglais, nous sommes plus près des Dominions que de l’Europe, « par n
520
Anglais, nous sommes plus près des Dominions que
de
l’Europe, « par notre langue et par nos origines, nos habitudes socia
521
glais, nous sommes plus près des Dominions que de
l’
Europe, « par notre langue et par nos origines, nos habitudes sociales
522
et nos intérêts économiques… » Je ne sais ce que
les
Hindous, les Boers, les Canadiens français et même les Irlandais, pen
523
êts économiques… » Je ne sais ce que les Hindous,
les
Boers, les Canadiens français et même les Irlandais, pensent de ces o
524
ques… » Je ne sais ce que les Hindous, les Boers,
les
Canadiens français et même les Irlandais, pensent de ces origines com
525
indous, les Boers, les Canadiens français et même
les
Irlandais, pensent de ces origines communes… Le point de vue politiqu
526
Canadiens français et même les Irlandais, pensent
de
ces origines communes… Le point de vue politique des Dominions n’est
527
les Irlandais, pensent de ces origines communes…
Le
point de vue politique des Dominions n’est pas celui de l’auteur sur
528
nt de vue politique des Dominions n’est pas celui
de
l’auteur sur la question de l’Europe, — voir les résolutions de Colom
529
de vue politique des Dominions n’est pas celui de
l’
auteur sur la question de l’Europe, — voir les résolutions de Colombo
530
que des Dominions n’est pas celui de l’auteur sur
la
question de l’Europe, — voir les résolutions de Colombo ; et pas un s
531
nions n’est pas celui de l’auteur sur la question
de
l’Europe, — voir les résolutions de Colombo ; et pas un seul de ces p
532
ns n’est pas celui de l’auteur sur la question de
l’
Europe, — voir les résolutions de Colombo ; et pas un seul de ces pays
533
i de l’auteur sur la question de l’Europe, — voir
les
résolutions de Colombo ; et pas un seul de ces pays n’est travaillist
534
r la question de l’Europe, — voir les résolutions
de
Colombo ; et pas un seul de ces pays n’est travailliste… Les habitude
535
voir les résolutions de Colombo ; et pas un seul
de
ces pays n’est travailliste… Les habitudes sociales, les intérêts… Br
536
; et pas un seul de ces pays n’est travailliste…
Les
habitudes sociales, les intérêts… Bref, une seule chose paraît claire
537
pays n’est travailliste… Les habitudes sociales,
les
intérêts… Bref, une seule chose paraît claire, dans tout cela : les h
538
, une seule chose paraît claire, dans tout cela :
les
habitants de la Grande-Bretagne et leurs « parents de l’Australie et
539
ose paraît claire, dans tout cela : les habitants
de
la Grande-Bretagne et leurs « parents de l’Australie et de la Nouvell
540
paraît claire, dans tout cela : les habitants de
la
Grande-Bretagne et leurs « parents de l’Australie et de la Nouvelle-Z
541
abitants de la Grande-Bretagne et leurs « parents
de
l’Australie et de la Nouvelle-Zélande » (seuls mentionnés) restent un
542
tants de la Grande-Bretagne et leurs « parents de
l’
Australie et de la Nouvelle-Zélande » (seuls mentionnés) restent unis
543
nde-Bretagne et leurs « parents de l’Australie et
de
la Nouvelle-Zélande » (seuls mentionnés) restent unis par une même la
544
-Bretagne et leurs « parents de l’Australie et de
la
Nouvelle-Zélande » (seuls mentionnés) restent unis par une même langu
545
angue. Si c’est celle du pamphlet, tremblons pour
la
famille ! Tous les adversaires de l’Europe méritent d’écrire comme M.
546
lle du pamphlet, tremblons pour la famille ! Tous
les
adversaires de l’Europe méritent d’écrire comme M. Hugh Dalton. Je vo
547
tremblons pour la famille ! Tous les adversaires
de
l’Europe méritent d’écrire comme M. Hugh Dalton. Je vois bien qu’il s
548
emblons pour la famille ! Tous les adversaires de
l’
Europe méritent d’écrire comme M. Hugh Dalton. Je vois bien qu’il se d
549
mille ! Tous les adversaires de l’Europe méritent
d’
écrire comme M. Hugh Dalton. Je vois bien qu’il se dit partisan d’un p
550
. Hugh Dalton. Je vois bien qu’il se dit partisan
d’
un peu d’union tout de même, pour faire face aux Soviets et au déficit
551
lton. Je vois bien qu’il se dit partisan d’un peu
d’
union tout de même, pour faire face aux Soviets et au déficit en dolla
552
m ne saurait être envisagé que s’il n’affecte pas
les
intérêts anglais, et que si toute l’Europe se convertit à l’étatisme
553
affecte pas les intérêts anglais, et que si toute
l’
Europe se convertit à l’étatisme illimité. Ce qui n’offre aucune base
554
anglais, et que si toute l’Europe se convertit à
l’
étatisme illimité. Ce qui n’offre aucune base de compromis, c’est-à-di
555
à l’étatisme illimité. Ce qui n’offre aucune base
de
compromis, c’est-à-dire d’action positive. À ces deux conditions de l
556
ui n’offre aucune base de compromis, c’est-à-dire
d’
action positive. À ces deux conditions de l’union — les mieux faites p
557
t-à-dire d’action positive. À ces deux conditions
de
l’union — les mieux faites pour la rendre impossible, l’une en esprit
558
-dire d’action positive. À ces deux conditions de
l’
union — les mieux faites pour la rendre impossible, l’une en esprit et
559
tion positive. À ces deux conditions de l’union —
les
mieux faites pour la rendre impossible, l’une en esprit et l’autre en
560
eux conditions de l’union — les mieux faites pour
la
rendre impossible, l’une en esprit et l’autre en probabilité —, M. Da
561
rit et l’autre en probabilité —, M. Dalton soumet
le
Conseil de l’Europe. Et cela produit des résultats bizarres. Votre As
562
travail, pourvu qu’elle n’ait aucun pouvoir. Mais
le
Comité ministériel cessera d’être démocratique s’il accepte la loi de
563
aucun pouvoir. Mais le Comité ministériel cessera
d’
être démocratique s’il accepte la loi de la majorité. Cette logique fa
564
istériel cessera d’être démocratique s’il accepte
la
loi de la majorité. Cette logique fait la nouveauté du daltonisme, en
565
l cessera d’être démocratique s’il accepte la loi
de
la majorité. Cette logique fait la nouveauté du daltonisme, encore qu
566
essera d’être démocratique s’il accepte la loi de
la
majorité. Cette logique fait la nouveauté du daltonisme, encore qu’el
567
accepte la loi de la majorité. Cette logique fait
la
nouveauté du daltonisme, encore qu’elle ne soit pas tout inconnue des
568
t pas tout inconnue des Russes. Elle se fonde sur
l’
axiome que la démocratie est identique au socialisme anglais. Il en dé
569
connue des Russes. Elle se fonde sur l’axiome que
la
démocratie est identique au socialisme anglais. Il en découle primo :
570
é travailliste ne saurait être tolérable que dans
la
mesure où elle reste impuissante — d’où le refus d’un Parlement europ
571
le que dans la mesure où elle reste impuissante —
d’
où le refus d’un Parlement européen ; secundo : que les champions d’un
572
e dans la mesure où elle reste impuissante — d’où
le
refus d’un Parlement européen ; secundo : que les champions d’un régi
573
mesure où elle reste impuissante — d’où le refus
d’
un Parlement européen ; secundo : que les champions d’un régime fédéra
574
le refus d’un Parlement européen ; secundo : que
les
champions d’un régime fédéral fondé sur la majorité « doivent être co
575
Parlement européen ; secundo : que les champions
d’
un régime fédéral fondé sur la majorité « doivent être considérés comm
576
: que les champions d’un régime fédéral fondé sur
la
majorité « doivent être considérés comme les ennemis les plus dangere
577
é sur la majorité « doivent être considérés comme
les
ennemis les plus dangereux de l’unité européenne », — d’où le refus d
578
orité « doivent être considérés comme les ennemis
les
plus dangereux de l’unité européenne », — d’où le refus de toute Auto
579
e considérés comme les ennemis les plus dangereux
de
l’unité européenne », — d’où le refus de toute Autorité politique sup
580
onsidérés comme les ennemis les plus dangereux de
l’
unité européenne », — d’où le refus de toute Autorité politique supran
581
mis les plus dangereux de l’unité européenne », —
d’
où le refus de toute Autorité politique supranationale. Cet ami de l’u
582
es plus dangereux de l’unité européenne », — d’où
le
refus de toute Autorité politique supranationale. Cet ami de l’unité
583
angereux de l’unité européenne », — d’où le refus
de
toute Autorité politique supranationale. Cet ami de l’unité siège par
584
toute Autorité politique supranationale. Cet ami
de
l’unité siège parmi vous. Il va trouver sur vos banquettes des advers
585
ute Autorité politique supranationale. Cet ami de
l’
unité siège parmi vous. Il va trouver sur vos banquettes des adversair
586
quettes des adversaires et des alliés inattendus.
Les
socialistes continentaux seront des premiers, et les conservateurs br
587
socialistes continentaux seront des premiers, et
les
conservateurs britanniques des seconds. On devine que ces conservateu
588
suivent une logique non daltonienne : ils partent
d’
un axiome inverse. Démocratie et socialisme leur apparaissent contradi
589
apparaissent contradictoires. Et cependant, pour
l’
étonnement des cartésiens, cette logique différente les conduit aux mê
590
onnement des cartésiens, cette logique différente
les
conduit aux mêmes conclusions négatives. Au Parlement européen, s’il
591
s négatives. Au Parlement européen, s’il est doté
de
pouvoirs législatifs, à l’Autorité politique, s’il faut qu’elle ait v
592
uropéen, s’il est doté de pouvoirs législatifs, à
l’
Autorité politique, s’il faut qu’elle ait vraiment de l’autorité et ne
593
utorité politique, s’il faut qu’elle ait vraiment
de
l’autorité et ne souffre donc point de veto, les Tories disent non d’
594
rité politique, s’il faut qu’elle ait vraiment de
l’
autorité et ne souffre donc point de veto, les Tories disent non d’un
595
t vraiment de l’autorité et ne souffre donc point
de
veto, les Tories disent non d’un seul cœur, dans la même langue que l
596
t de l’autorité et ne souffre donc point de veto,
les
Tories disent non d’un seul cœur, dans la même langue que le Chanceli
597
souffre donc point de veto, les Tories disent non
d’
un seul cœur, dans la même langue que le Chancelier du Lancaster. Oppo
598
veto, les Tories disent non d’un seul cœur, dans
la
même langue que le Chancelier du Lancaster. Opposés en tout, sauf en
599
isent non d’un seul cœur, dans la même langue que
le
Chancelier du Lancaster. Opposés en tout, sauf en cela, conservateurs
600
bissent plus que d’autres en leur île : j’entends
le
nationalisme étatisé et le mythe survivant des souverainetés. L’un no
601
n leur île : j’entends le nationalisme étatisé et
le
mythe survivant des souverainetés. L’un nourrit l’autre, parce qu’il
602
recourt à ce mythe que pour garder quelque moyen
d’
agir sans démasquer sa vraie nature. Car dans le fait, où sont nos sou
603
n d’agir sans démasquer sa vraie nature. Car dans
le
fait, où sont nos souverainetés ? Qui les a vues depuis quelques déca
604
Car dans le fait, où sont nos souverainetés ? Qui
les
a vues depuis quelques décades ? Qui donc ose les défendre ouvertemen
605
les a vues depuis quelques décades ? Qui donc ose
les
défendre ouvertement, à part nos staliniens sur l’ordre du Kremlin ?
606
s défendre ouvertement, à part nos staliniens sur
l’
ordre du Kremlin ? Et comment se définissent-elles ? Toynbee, qui est
607
ien, écrit au Times qu’elles ne font point partie
de
la doctrine et des dogmes chrétiens. Suárez et les jésuites pensaient
608
, écrit au Times qu’elles ne font point partie de
la
doctrine et des dogmes chrétiens. Suárez et les jésuites pensaient di
609
de la doctrine et des dogmes chrétiens. Suárez et
les
jésuites pensaient différemment, mais c’était il y a trois-cents ans.
610
. Personne ne sait très bien, en somme. On essaie
de
nous dire que l’opinion y tient. Quelle opinion, et qui l’exprime ? L
611
t très bien, en somme. On essaie de nous dire que
l’
opinion y tient. Quelle opinion, et qui l’exprime ? Les peuples, inter
612
ire que l’opinion y tient. Quelle opinion, et qui
l’
exprime ? Les peuples, interrogés sur la question, seraient bien en pe
613
inion y tient. Quelle opinion, et qui l’exprime ?
Les
peuples, interrogés sur la question, seraient bien en peine d’en comp
614
n, et qui l’exprime ? Les peuples, interrogés sur
la
question, seraient bien en peine d’en comprendre le sens. Ils n’aimen
615
nterrogés sur la question, seraient bien en peine
d’
en comprendre le sens. Ils n’aiment pas que l’étranger commande chez e
616
question, seraient bien en peine d’en comprendre
le
sens. Ils n’aiment pas que l’étranger commande chez eux. C’est tout.
617
ine d’en comprendre le sens. Ils n’aiment pas que
l’
étranger commande chez eux. C’est tout. Mais s’il faut éviter que l’ét
618
e chez eux. C’est tout. Mais s’il faut éviter que
l’
étranger soit Staline, ils acceptent fort bien que leurs armées soient
619
auraient accepté que leur monnaie perde un tiers
de
sa valeur, parce que Londres avait dévalué. Je cherche en vain : où s
620
vait dévalué. Je cherche en vain : où sont encore
les
souverainetés de nos États, quand l’armée et l’économie n’en dépenden
621
herche en vain : où sont encore les souverainetés
de
nos États, quand l’armée et l’économie n’en dépendent plus que pour l
622
sont encore les souverainetés de nos États, quand
l’
armée et l’économie n’en dépendent plus que pour la forme et le détail
623
les souverainetés de nos États, quand l’armée et
l’
économie n’en dépendent plus que pour la forme et le détail ? Restent
624
’armée et l’économie n’en dépendent plus que pour
la
forme et le détail ? Restent les tarifs douaniers, les monnaies mal c
625
économie n’en dépendent plus que pour la forme et
le
détail ? Restent les tarifs douaniers, les monnaies mal couvertes, et
626
ent plus que pour la forme et le détail ? Restent
les
tarifs douaniers, les monnaies mal couvertes, et les calibres différe
627
orme et le détail ? Restent les tarifs douaniers,
les
monnaies mal couvertes, et les calibres différents : tout le monde vo
628
tarifs douaniers, les monnaies mal couvertes, et
les
calibres différents : tout le monde voudrait leur unification. Et qua
629
caux, je ne vois pas que leur variété ait empêché
les
États des US ou les cantons de la Suisse de se fédérer. La souveraine
630
que leur variété ait empêché les États des US ou
les
cantons de la Suisse de se fédérer. La souveraineté nationale absolue
631
riété ait empêché les États des US ou les cantons
de
la Suisse de se fédérer. La souveraineté nationale absolue n’est donc
632
té ait empêché les États des US ou les cantons de
la
Suisse de se fédérer. La souveraineté nationale absolue n’est donc pl
633
êché les États des US ou les cantons de la Suisse
de
se fédérer. La souveraineté nationale absolue n’est donc plus qu’un p
634
des US ou les cantons de la Suisse de se fédérer.
La
souveraineté nationale absolue n’est donc plus qu’un prétexte au droi
635
n prétexte au droit de veto, qui revient à donner
le
seul pouvoir réel, quoique négatif, à la minorité ; et derrière le ve
636
à donner le seul pouvoir réel, quoique négatif, à
la
minorité ; et derrière le veto se cachent en fait les vieux nationali
637
éel, quoique négatif, à la minorité ; et derrière
le
veto se cachent en fait les vieux nationalistes, les daltoniens, et l
638
minorité ; et derrière le veto se cachent en fait
les
vieux nationalistes, les daltoniens, et les totalitaires cyniques. (O
639
veto se cachent en fait les vieux nationalistes,
les
daltoniens, et les totalitaires cyniques. (Ou bien les staliniens ser
640
fait les vieux nationalistes, les daltoniens, et
les
totalitaires cyniques. (Ou bien les staliniens seraient-ils naïfs, qu
641
altoniens, et les totalitaires cyniques. (Ou bien
les
staliniens seraient-ils naïfs, quand c’est par décision d’un État étr
642
iens seraient-ils naïfs, quand c’est par décision
d’
un État étranger qu’ils disent vouloir garder la souveraineté du leur
643
n d’un État étranger qu’ils disent vouloir garder
la
souveraineté du leur ?) Messieurs les députés, ce serait pure folie q
644
uloir garder la souveraineté du leur ?) Messieurs
les
députés, ce serait pure folie que d’essayer de sauver ce qui s’en va,
645
) Messieurs les députés, ce serait pure folie que
d’
essayer de sauver ce qui s’en va, au prix de l’avenir de ce qui est. L
646
s les députés, ce serait pure folie que d’essayer
de
sauver ce qui s’en va, au prix de l’avenir de ce qui est. La question
647
ue d’essayer de sauver ce qui s’en va, au prix de
l’
avenir de ce qui est. La question n’est pas de renoncer à des souverai
648
yer de sauver ce qui s’en va, au prix de l’avenir
de
ce qui est. La question n’est pas de renoncer à des souverainetés ill
649
e qui s’en va, au prix de l’avenir de ce qui est.
La
question n’est pas de renoncer à des souverainetés illusoires — comme
650
de l’avenir de ce qui est. La question n’est pas
de
renoncer à des souverainetés illusoires — comment faire abandon de ce
651
souverainetés illusoires — comment faire abandon
de
ce qu’on n’a plus ? — mais de renoncer, une fois pour toutes, à invoq
652
mment faire abandon de ce qu’on n’a plus ? — mais
de
renoncer, une fois pour toutes, à invoquer ce mauvais motif qui en ca
653
toutes, à invoquer ce mauvais motif qui en cache
de
pires, pour arrêter l’élan vers notre union. N’attaquez pas les souve
654
mauvais motif qui en cache de pires, pour arrêter
l’
élan vers notre union. N’attaquez pas les souverainetés, dépassez-les
655
r arrêter l’élan vers notre union. N’attaquez pas
les
souverainetés, dépassez-les ! Refaites-en une à l’échelle de l’Europe
656
union. N’attaquez pas les souverainetés, dépassez-
les
! Refaites-en une à l’échelle de l’Europe ! Il y va de notre indépend
657
s souverainetés, dépassez-les ! Refaites-en une à
l’
échelle de l’Europe ! Il y va de notre indépendance, qui vaut mieux qu
658
netés, dépassez-les ! Refaites-en une à l’échelle
de
l’Europe ! Il y va de notre indépendance, qui vaut mieux qu’elles, et
659
és, dépassez-les ! Refaites-en une à l’échelle de
l’
Europe ! Il y va de notre indépendance, qui vaut mieux qu’elles, et qu
660
Refaites-en une à l’échelle de l’Europe ! Il y va
de
notre indépendance, qui vaut mieux qu’elles, et qu’elles sabotent. Le
661
e, qui vaut mieux qu’elles, et qu’elles sabotent.
Le
peuple suisse, il y a cent ans, n’a pas voté la suppression des souve
662
. Le peuple suisse, il y a cent ans, n’a pas voté
la
suppression des souverainetés. Ses vingt-cinq États sont souverains s
663
ainetés. Ses vingt-cinq États sont souverains sur
le
papier, mais fédérés en fait. Chacun d’eux a gardé sa personnalité, p
664
rains sur le papier, mais fédérés en fait. Chacun
d’
eux a gardé sa personnalité, parce qu’un groupe d’Imprudents et d’Utop
665
d’eux a gardé sa personnalité, parce qu’un groupe
d’
Imprudents et d’Utopistes, qui voyaient et qui aimaient toutes les cou
666
personnalité, parce qu’un groupe d’Imprudents et
d’
Utopistes, qui voyaient et qui aimaient toutes les couleurs du prisme,
667
d’Utopistes, qui voyaient et qui aimaient toutes
les
couleurs du prisme, leur a donné presque sans qu’ils s’en doutent la
668
me, leur a donné presque sans qu’ils s’en doutent
la
force et les moyens de l’indépendance : une Autorité fédérale. Nous n
669
onné presque sans qu’ils s’en doutent la force et
les
moyens de l’indépendance : une Autorité fédérale. Nous n’attendons ri
670
e sans qu’ils s’en doutent la force et les moyens
de
l’indépendance : une Autorité fédérale. Nous n’attendons rien de plus
671
ans qu’ils s’en doutent la force et les moyens de
l’
indépendance : une Autorité fédérale. Nous n’attendons rien de plus, n
672
fédérale. Nous n’attendons rien de plus, ni rien
de
moins de vous.
673
. Nous n’attendons rien de plus, ni rien de moins
de
vous.
674
Cinquième lettre Messieurs
les
députés de l’Europe à sauver ! Ceux qui disent que « l’Europe sera so
675
Cinquième lettre Messieurs les députés
de
l’Europe à sauver ! Ceux qui disent que « l’Europe sera socialiste ou
676
Cinquième lettre Messieurs les députés de
l’
Europe à sauver ! Ceux qui disent que « l’Europe sera socialiste ou ne
677
utés de l’Europe à sauver ! Ceux qui disent que «
l’
Europe sera socialiste ou ne sera pas » savent très bien qu’à ce prix
678
nt très bien qu’à ce prix elle ne sera pas. Voilà
l’
ennemi, et non point Vychinski. Et cela vaut pour tous ceux qui pourra
679
a vaut pour tous ceux qui pourraient déclarer que
l’
Europe sera toute catholique, ou protestante, ou française, ou alleman
680
e, ou protestante, ou française, ou allemande, ou
de
gauche, ou de droite — ou ne sera pas. Vous êtes là pour qu’elle soit
681
nte, ou française, ou allemande, ou de gauche, ou
de
droite — ou ne sera pas. Vous êtes là pour qu’elle soit, pour qu’elle
682
elle soit, pour qu’elle dure, dans ses diversités
de
tous les ordres, que l’on ne peut préserver que par l’union. Mais san
683
t, pour qu’elle dure, dans ses diversités de tous
les
ordres, que l’on ne peut préserver que par l’union. Mais sans sacrifi
684
dure, dans ses diversités de tous les ordres, que
l’
on ne peut préserver que par l’union. Mais sans sacrifices d’amour-pro
685
us les ordres, que l’on ne peut préserver que par
l’
union. Mais sans sacrifices d’amour-propre, sans replis stratégiques d
686
t préserver que par l’union. Mais sans sacrifices
d’
amour-propre, sans replis stratégiques d’intérêts légitimes, sans comp
687
crifices d’amour-propre, sans replis stratégiques
d’
intérêts légitimes, sans compromis elle ne sera pas. C’est clair. Seul
688
’est clair. Seuls, ceux qui veulent passionnément
le
But se résoudront aux compromis vitaux. Quant à ceux qui n’ont point
689
itaux. Quant à ceux qui n’ont point cette passion
de
l’Europe, ceux dont le regard s’attarde aux obstacles à l’union, perd
690
ux. Quant à ceux qui n’ont point cette passion de
l’
Europe, ceux dont le regard s’attarde aux obstacles à l’union, perdant
691
n’ont point cette passion de l’Europe, ceux dont
le
regard s’attarde aux obstacles à l’union, perdant de vue sa nécessité
692
pe, ceux dont le regard s’attarde aux obstacles à
l’
union, perdant de vue sa nécessité, il nous reste à leur faire compren
693
regard s’attarde aux obstacles à l’union, perdant
de
vue sa nécessité, il nous reste à leur faire comprendre que le pire o
694
essité, il nous reste à leur faire comprendre que
le
pire obstacle, c’est eux-mêmes. Ils nous disent : « Je veux bien, je
695
« Je veux bien, je ne suis pas contre, mais voyez
les
difficultés ! L’Opinion, par exemple, n’est pas mûre, et chacun sait
696
ne suis pas contre, mais voyez les difficultés !
L’
Opinion, par exemple, n’est pas mûre, et chacun sait qu’on ne peut rie
697
faire sans elle. » C’est qu’ils se prennent pour
l’
opinion, qu’ils ont négligé d’écouter. Tous les sondages précis réfute
698
ls se prennent pour l’opinion, qu’ils ont négligé
d’
écouter. Tous les sondages précis réfutent leurs craintes, démasquent
699
our l’opinion, qu’ils ont négligé d’écouter. Tous
les
sondages précis réfutent leurs craintes, démasquent leurs arrière-pen
700
leurs arrière-pensées, dénoncent leur parti pris
de
scepticisme. Les deux tiers des Européens se déclarent pour l’union,
701
ensées, dénoncent leur parti pris de scepticisme.
Les
deux tiers des Européens se déclarent pour l’union, lorsqu’on les int
702
e. Les deux tiers des Européens se déclarent pour
l’
union, lorsqu’on les interroge. Il n’en fallut pas plus pour fédérer l
703
es Européens se déclarent pour l’union, lorsqu’on
les
interroge. Il n’en fallut pas plus pour fédérer la Suisse. Mais l’opi
704
s interroge. Il n’en fallut pas plus pour fédérer
la
Suisse. Mais l’opinion veut qu’on l’entraîne. « On suit ceux qui marc
705
n’en fallut pas plus pour fédérer la Suisse. Mais
l’
opinion veut qu’on l’entraîne. « On suit ceux qui marchent », dit Pégu
706
pour fédérer la Suisse. Mais l’opinion veut qu’on
l’
entraîne. « On suit ceux qui marchent », dit Péguy. Elle ne vous suivr
707
le ne vous suivra pas si vous êtes daltoniens, et
les
sceptiques, alors, pourront bien dire : j’avais raison, voyez l’obsta
708
alors, pourront bien dire : j’avais raison, voyez
l’
obstacle ! Ils l’auront eux-mêmes suscité. L’œil du sceptique crée les
709
ien dire : j’avais raison, voyez l’obstacle ! Ils
l’
auront eux-mêmes suscité. L’œil du sceptique crée les obstacles insurm
710
oyez l’obstacle ! Ils l’auront eux-mêmes suscité.
L’
œil du sceptique crée les obstacles insurmontables. Il y a deux sortes
711
auront eux-mêmes suscité. L’œil du sceptique crée
les
obstacles insurmontables. Il y a deux sortes d’opinions : celle que l
712
les obstacles insurmontables. Il y a deux sortes
d’
opinions : celle que l’on invoque, et la vraie. L’une qui sert d’alibi
713
tables. Il y a deux sortes d’opinions : celle que
l’
on invoque, et la vraie. L’une qui sert d’alibi aux démagogues, et l’a
714
ux sortes d’opinions : celle que l’on invoque, et
la
vraie. L’une qui sert d’alibi aux démagogues, et l’autre qui les lais
715
lle que l’on invoque, et la vraie. L’une qui sert
d’
alibi aux démagogues, et l’autre qui les laisse tomber ; l’une qui fai
716
e qui sert d’alibi aux démagogues, et l’autre qui
les
laisse tomber ; l’une qui fait des discours, l’autre qui vote. La pre
717
autre qui vote. La première est exactement ce que
la
presse et la radio déclarent qu’elle est. Presse et radio voudraient
718
e. La première est exactement ce que la presse et
la
radio déclarent qu’elle est. Presse et radio voudraient que Dewey soi
719
ey soit élu : on dit alors qu’il a pour lui toute
l’
opinion. Truman élu, l’opinion c’est Truman. Elle l’était avant cela b
720
ors qu’il a pour lui toute l’opinion. Truman élu,
l’
opinion c’est Truman. Elle l’était avant cela bien sûr, mais elle n’a
721
opinion. Truman élu, l’opinion c’est Truman. Elle
l’
était avant cela bien sûr, mais elle n’a pu parler que dans le secret
722
t cela bien sûr, mais elle n’a pu parler que dans
le
secret des urnes. L’opinion d’aujourd’hui, je la sens, c’est l’Europe
723
elle n’a pu parler que dans le secret des urnes.
L’
opinion d’aujourd’hui, je la sens, c’est l’Europe. Mais elle ne bouger
724
pu parler que dans le secret des urnes. L’opinion
d’
aujourd’hui, je la sens, c’est l’Europe. Mais elle ne bougera pas si v
725
le secret des urnes. L’opinion d’aujourd’hui, je
la
sens, c’est l’Europe. Mais elle ne bougera pas si vous ne faites pres
726
urnes. L’opinion d’aujourd’hui, je la sens, c’est
l’
Europe. Mais elle ne bougera pas si vous ne faites presque rien. Elle
727
pas si vous ne faites presque rien. Elle laissera
les
sceptiques parler « au nom des masses », dans l’indifférence générale
728
les sceptiques parler « au nom des masses », dans
l’
indifférence générale. Elle laissera le Conseil de l’Europe murmurer p
729
es », dans l’indifférence générale. Elle laissera
le
Conseil de l’Europe murmurer pudiquement chaque année qu’il reste dés
730
rer pudiquement chaque année qu’il reste désireux
d’
envisager l’étude de quelques mesures préalables tendant à renforcer l
731
ent chaque année qu’il reste désireux d’envisager
l’
étude de quelques mesures préalables tendant à renforcer le sentiment
732
ue année qu’il reste désireux d’envisager l’étude
de
quelques mesures préalables tendant à renforcer le sentiment d’une So
733
e quelques mesures préalables tendant à renforcer
le
sentiment d’une Solidarité qui ne saurait nuire à « l’avènement d’une
734
sures préalables tendant à renforcer le sentiment
d’
une Solidarité qui ne saurait nuire à « l’avènement d’une union plus i
735
ntiment d’une Solidarité qui ne saurait nuire à «
l’
avènement d’une union plus intime entre ses membres ». Les manchettes
736
e Solidarité qui ne saurait nuire à « l’avènement
d’
une union plus intime entre ses membres ». Les manchettes des journaux
737
ment d’une union plus intime entre ses membres ».
Les
manchettes des journaux parleront d’un « pas important vers l’union »
738
membres ». Les manchettes des journaux parleront
d’
un « pas important vers l’union ». Et les Anglais jugeront qu’ils ne p
739
des journaux parleront d’un « pas important vers
l’
union ». Et les Anglais jugeront qu’ils ne peuvent s’associer à ces en
740
parleront d’un « pas important vers l’union ». Et
les
Anglais jugeront qu’ils ne peuvent s’associer à ces engagements témér
741
ent s’associer à ces engagements téméraires avant
d’
avoir pris le temps d’étudier leur contenu, et de s’être assurés qu’en
742
r à ces engagements téméraires avant d’avoir pris
le
temps d’étudier leur contenu, et de s’être assurés qu’en tous les cas
743
ngagements téméraires avant d’avoir pris le temps
d’
étudier leur contenu, et de s’être assurés qu’en tous les cas cela ne
744
d’avoir pris le temps d’étudier leur contenu, et
de
s’être assurés qu’en tous les cas cela ne peut les conduire absolumen
745
ier leur contenu, et de s’être assurés qu’en tous
les
cas cela ne peut les conduire absolument à rien. Soyons francs : le C
746
de s’être assurés qu’en tous les cas cela ne peut
les
conduire absolument à rien. Soyons francs : le Conseil de l’Europe, s
747
t les conduire absolument à rien. Soyons francs :
le
Conseil de l’Europe, solidement retranché dans le domaine des princip
748
le Conseil de l’Europe, solidement retranché dans
le
domaine des principes, a fait jusqu’ici pratiquement plus de mal que
749
des principes, a fait jusqu’ici pratiquement plus
de
mal que de bien à notre cause à tous. On me dira que si l’on se conte
750
es, a fait jusqu’ici pratiquement plus de mal que
de
bien à notre cause à tous. On me dira que si l’on se contente d’affir
751
e de bien à notre cause à tous. On me dira que si
l’
on se contente d’affirmer des principes sans les mettre en pratique, c
752
cause à tous. On me dira que si l’on se contente
d’
affirmer des principes sans les mettre en pratique, cela ne fait de ma
753
si l’on se contente d’affirmer des principes sans
les
mettre en pratique, cela ne fait de mal à personne. Mais cela en fait
754
incipes sans les mettre en pratique, cela ne fait
de
mal à personne. Mais cela en fait aux principes. Or une Europe qui se
755
principes vaut beaucoup moins qu’une Amérique qui
les
professe, et ne vaut rien en face des Russes qui les assènent. Il fau
756
professe, et ne vaut rien en face des Russes qui
les
assènent. Il faut des actes, dit-on. La phrase est vague. Les actes s
757
sses qui les assènent. Il faut des actes, dit-on.
La
phrase est vague. Les actes sont parfois plus vains que les paroles.
758
. Il faut des actes, dit-on. La phrase est vague.
Les
actes sont parfois plus vains que les paroles. Lancer un timbre europ
759
est vague. Les actes sont parfois plus vains que
les
paroles. Lancer un timbre européen, ce serait un acte enfin, quelque
760
européen, ce serait un acte enfin, quelque chose
de
concret… Et je me garde de sous-estimer la puissance des philatéliste
761
e enfin, quelque chose de concret… Et je me garde
de
sous-estimer la puissance des philatélistes. Mais si Strasbourg accou
762
chose de concret… Et je me garde de sous-estimer
la
puissance des philatélistes. Mais si Strasbourg accouche d’un timbre-
763
ce des philatélistes. Mais si Strasbourg accouche
d’
un timbre-poste, nous serons un peu déçus, et Staline très content. V
764
ons un peu déçus, et Staline très content. Voici
l’
acte que je vous propose, au nom de l’opinion qui ne parle pas encore.
765
ent. Voici l’acte que je vous propose, au nom de
l’
opinion qui ne parle pas encore. Messieurs les députés, vous le savez
766
m de l’opinion qui ne parle pas encore. Messieurs
les
députés, vous le savez bien, vous n’êtes pas de vrais députés, car le
767
ne parle pas encore. Messieurs les députés, vous
le
savez bien, vous n’êtes pas de vrais députés, car les vrais sont élus
768
les députés, vous le savez bien, vous n’êtes pas
de
vrais députés, car les vrais sont élus, et vous êtes simplement délég
769
savez bien, vous n’êtes pas de vrais députés, car
les
vrais sont élus, et vous êtes simplement délégués pour consultation.
770
es simplement délégués pour consultation. Décidez
de
vous faire élire. Un raisonnement très simple appuie cette suggestion
771
ès simple appuie cette suggestion. On ne fera pas
l’
Europe sans informer ses peuples, et du danger qu’ils courent, et de l
772
rmer ses peuples, et du danger qu’ils courent, et
de
la parade puissante que pourrait constituer notre fédération. On n’in
773
r ses peuples, et du danger qu’ils courent, et de
la
parade puissante que pourrait constituer notre fédération. On n’infor
774
t constituer notre fédération. On n’informera pas
les
peuples sans une propagande massive. Personne n’a les moyens de la fi
775
peuples sans une propagande massive. Personne n’a
les
moyens de la financer. La seule solution concevable, c’est une campag
776
s une propagande massive. Personne n’a les moyens
de
la financer. La seule solution concevable, c’est une campagne élector
777
ne propagande massive. Personne n’a les moyens de
la
financer. La seule solution concevable, c’est une campagne électorale
778
massive. Personne n’a les moyens de la financer.
La
seule solution concevable, c’est une campagne électorale organisée pa
779
able, c’est une campagne électorale organisée par
les
États, en vue de nommer leurs députés au premier parlement de l’Europ
780
vue de nommer leurs députés au premier parlement
de
l’Europe. Les partis présenteront leurs candidats. Et les mouvements
781
e de nommer leurs députés au premier parlement de
l’
Europe. Les partis présenteront leurs candidats. Et les mouvements féd
782
r leurs députés au premier parlement de l’Europe.
Les
partis présenteront leurs candidats. Et les mouvements fédéralistes a
783
rope. Les partis présenteront leurs candidats. Et
les
mouvements fédéralistes aussi. Et les groupes d’intérêts professionne
784
ndidats. Et les mouvements fédéralistes aussi. Et
les
groupes d’intérêts professionnels, syndicats patronaux et ouvriers. I
785
les mouvements fédéralistes aussi. Et les groupes
d’
intérêts professionnels, syndicats patronaux et ouvriers. Il en résult
786
. Il en résultera dans nos provinces une campagne
d’
agitation, d’émulation, de polémique européenne, que nulle autre métho
787
tera dans nos provinces une campagne d’agitation,
d’
émulation, de polémique européenne, que nulle autre méthode ne saurait
788
provinces une campagne d’agitation, d’émulation,
de
polémique européenne, que nulle autre méthode ne saurait provoquer. L
789
ne, que nulle autre méthode ne saurait provoquer.
La
condition à la fois nécessaire et suffisante d’une telle campagne, c’
790
. La condition à la fois nécessaire et suffisante
d’
une telle campagne, c’est de faire sentir aux peuples qu’elle comporte
791
essaire et suffisante d’une telle campagne, c’est
de
faire sentir aux peuples qu’elle comporte un enjeu, et que leur sort
792
ur sort peut changer, matériellement aussi, selon
l’
issue des élections. En d’autres termes, il faut que le Parlement issu
793
ue des élections. En d’autres termes, il faut que
le
Parlement issu des élections ait quelque chose à faire. Qu’un but con
794
un seul : discuter et voter un projet bien précis
de
Constitution fédérale de l’Europe. Ce projet, c’est à vous de l’élabo
795
er un projet bien précis de Constitution fédérale
de
l’Europe. Ce projet, c’est à vous de l’élaborer. Cet été, en septembr
796
un projet bien précis de Constitution fédérale de
l’
Europe. Ce projet, c’est à vous de l’élaborer. Cet été, en septembre,
797
ion fédérale de l’Europe. Ce projet, c’est à vous
de
l’élaborer. Cet été, en septembre, à Strasbourg. Il faut une Commissi
798
fédérale de l’Europe. Ce projet, c’est à vous de
l’
élaborer. Cet été, en septembre, à Strasbourg. Il faut une Commission
799
Strasbourg. Il faut une Commission ? Vous pouvez
la
nommer. Le Comité ministériel va s’y opposer ? Vous pouvez passer out
800
. Il faut une Commission ? Vous pouvez la nommer.
Le
Comité ministériel va s’y opposer ? Vous pouvez passer outre, et jure
801
s’y opposer ? Vous pouvez passer outre, et jurer
de
rester où vos parlements vous envoient. (Les ministres dépendent auss
802
jurer de rester où vos parlements vous envoient. (
Les
ministres dépendent aussi de vos parlements, qui restent les seuls ju
803
nts vous envoient. (Les ministres dépendent aussi
de
vos parlements, qui restent les seuls juges d’un conflit éventuel.) S
804
es dépendent aussi de vos parlements, qui restent
les
seuls juges d’un conflit éventuel.) Si vous acceptez cela, vous aurez
805
si de vos parlements, qui restent les seuls juges
d’
un conflit éventuel.) Si vous acceptez cela, vous aurez avec vous l’op
806
uel.) Si vous acceptez cela, vous aurez avec vous
l’
opinion vraie dans sa majorité, les militants de l’Europe, la logique
807
aurez avec vous l’opinion vraie dans sa majorité,
les
militants de l’Europe, la logique de l’Histoire, le réveil de notre e
808
s l’opinion vraie dans sa majorité, les militants
de
l’Europe, la logique de l’Histoire, le réveil de notre espérance. Si
809
’opinion vraie dans sa majorité, les militants de
l’
Europe, la logique de l’Histoire, le réveil de notre espérance. Si vou
810
raie dans sa majorité, les militants de l’Europe,
la
logique de l’Histoire, le réveil de notre espérance. Si vous n’accept
811
a majorité, les militants de l’Europe, la logique
de
l’Histoire, le réveil de notre espérance. Si vous n’acceptez pas, vou
812
ajorité, les militants de l’Europe, la logique de
l’
Histoire, le réveil de notre espérance. Si vous n’acceptez pas, vous n
813
militants de l’Europe, la logique de l’Histoire,
le
réveil de notre espérance. Si vous n’acceptez pas, vous ne trouverez
814
de l’Europe, la logique de l’Histoire, le réveil
de
notre espérance. Si vous n’acceptez pas, vous ne trouverez derrière v
815
acceptez pas, vous ne trouverez derrière vous que
le
vide et l’indifférence ; et devant vous, le rire des hommes d’acier.
816
s, vous ne trouverez derrière vous que le vide et
l’
indifférence ; et devant vous, le rire des hommes d’acier. Si vous me
817
s que le vide et l’indifférence ; et devant vous,
le
rire des hommes d’acier. Si vous me dites que c’est prématuré, je vou
818
indifférence ; et devant vous, le rire des hommes
d’
acier. Si vous me dites que c’est prématuré, je vous supplierai de déc
819
me dites que c’est prématuré, je vous supplierai
de
déclarer clairement à quel moment, et sous quelles conditions, cela c
820
moment, et sous quelles conditions, cela cessera
d’
être prématuré. Si vous me dites que c’est très joli, mais qu’il faut
821
ut qu’on vous laisse du temps, je vous proposerai
de
l’obtenir de Staline. Car en Europe, il y en a peu. Si vous me dites
822
qu’on vous laisse du temps, je vous proposerai de
l’
obtenir de Staline. Car en Europe, il y en a peu. Si vous me dites enf
823
laisse du temps, je vous proposerai de l’obtenir
de
Staline. Car en Europe, il y en a peu. Si vous me dites enfin que c’e
824
enfin que c’est plus difficile que je n’ai l’air
de
le penser dans ma candeur naïve, je vous demanderai si quelque chose
825
fin que c’est plus difficile que je n’ai l’air de
le
penser dans ma candeur naïve, je vous demanderai si quelque chose au
826
chose au monde est plus difficile à concevoir que
le
maintien du statu quo, que la vie, la durée de notre Europe divisée,
827
ile à concevoir que le maintien du statu quo, que
la
vie, la durée de notre Europe divisée, devant toutes les menaces que
828
ncevoir que le maintien du statu quo, que la vie,
la
durée de notre Europe divisée, devant toutes les menaces que vous sav
829
ue le maintien du statu quo, que la vie, la durée
de
notre Europe divisée, devant toutes les menaces que vous savez : un r
830
, la durée de notre Europe divisée, devant toutes
les
menaces que vous savez : un régime social déficient, le chômage étend
831
aces que vous savez : un régime social déficient,
le
chômage étendu, la ruine à bref délai, les trois-cents divisions de l
832
: un régime social déficient, le chômage étendu,
la
ruine à bref délai, les trois-cents divisions de l’Armée rouge. D’une
833
icient, le chômage étendu, la ruine à bref délai,
les
trois-cents divisions de l’Armée rouge. D’une part, on peut penser qu
834
la ruine à bref délai, les trois-cents divisions
de
l’Armée rouge. D’une part, on peut penser qu’au point où nous en somm
835
ruine à bref délai, les trois-cents divisions de
l’
Armée rouge. D’une part, on peut penser qu’au point où nous en sommes,
836
que plus rien à perdre. Que risquez-vous à tenter
l’
impossible ? D’autre part, il est sûr qu’il y aurait tout à perdre, mê
837
rt, il est sûr qu’il y aurait tout à perdre, même
l’
espoir, à ne point risquer la dernière chance européenne. Voilà le par
838
oint risquer la dernière chance européenne. Voilà
le
pari. Vous êtes acculés à l’audace. Donnez-nous la Constitution ! Mes
839
ce européenne. Voilà le pari. Vous êtes acculés à
l’
audace. Donnez-nous la Constitution ! Messieurs les députés, faut-il v
840
e pari. Vous êtes acculés à l’audace. Donnez-nous
la
Constitution ! Messieurs les députés, faut-il vous dire encore que je
841
l’audace. Donnez-nous la Constitution ! Messieurs
les
députés, faut-il vous dire encore que je ne suis rien qu’une voix pre
842
oix presque désespérée, et sans autre pouvoir que
de
vous adjurer de la part des millions qui se taisent mais qui ont peur
843
ez mes violences et mes impertinences : comprenez
l’
anxiété qui les dicte. Je ne vous écrirais pas si je ne savais très bi
844
es et mes impertinences : comprenez l’anxiété qui
les
dicte. Je ne vous écrirais pas si je ne savais très bien qu’une parti
845
et qu’une autre ne dit pas non. Dans un mouvement
de
passion, je m’écriais l’autre jour : si vous ne voulez rien faire, al
846
! Mais beaucoup d’entre vous veulent agir, et je
les
supplie maintenant, au nom de l’Europe, de rester au contraire, de ne
847
ent agir, et je les supplie maintenant, au nom de
l’
Europe, de rester au contraire, de ne point se séparer avant d’avoir d
848
et je les supplie maintenant, au nom de l’Europe,
de
rester au contraire, de ne point se séparer avant d’avoir dressé, pou
849
nant, au nom de l’Europe, de rester au contraire,
de
ne point se séparer avant d’avoir dressé, pour notre espoir, un signe
850
rester au contraire, de ne point se séparer avant
d’
avoir dressé, pour notre espoir, un signe ! Vous n’êtes pas encore l’e
851
r notre espoir, un signe ! Vous n’êtes pas encore
l’
espoir des peuples libres, ni des peuples muets de l’Est européen. Mai
852
l’espoir des peuples libres, ni des peuples muets
de
l’Est européen. Mais vous pouvez le devenir et sonner le ralliement,
853
spoir des peuples libres, ni des peuples muets de
l’
Est européen. Mais vous pouvez le devenir et sonner le ralliement, cet
854
peuples muets de l’Est européen. Mais vous pouvez
le
devenir et sonner le ralliement, cet été, en septembre, à Strasbourg.
855
t européen. Mais vous pouvez le devenir et sonner
le
ralliement, cet été, en septembre, à Strasbourg. Tout tient à cela, t
856
nt à cela, tout tient à votre sage audace. Car si
l’
Europe unie n’est pas un grand espoir renaissant dans le cœur des mass
857
pe unie n’est pas un grand espoir renaissant dans
le
cœur des masses, aucune armée du monde ne pourra la défendre. Personn
858
cœur des masses, aucune armée du monde ne pourra
la
défendre. Personne ne veut mourir, que pour des raisons de vivre. Moz
859
re. Personne ne veut mourir, que pour des raisons
de
vivre. Mozart n’en est plus une pour les chômeurs. Et ce n’est pas un
860
s raisons de vivre. Mozart n’en est plus une pour
les
chômeurs. Et ce n’est pas une secte politique, une doctrine partisane
861
une doctrine partisane ou une autre, qui résoudra
le
problème du chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut nous l’
862
autre, qui résoudra le problème du chômage, mais
l’
union de nos sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire recu
863
qui résoudra le problème du chômage, mais l’union
de
nos sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer les
864
ge, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut nous
l’
imposer ? Qui peut faire reculer les intérêts puissants, et parfois lé
865
Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer
les
intérêts puissants, et parfois légitimes, qui se révèlent contraires
866
is légitimes, qui se révèlent contraires au salut
de
l’ensemble ? Je veux avoir parlé pour ne rien dire, si quelqu’un nous
867
légitimes, qui se révèlent contraires au salut de
l’
ensemble ? Je veux avoir parlé pour ne rien dire, si quelqu’un nous pr
868
si quelqu’un nous propose une autre solution que
l’
Autorité fédérale, souveraine au-dessus des États. Messieurs les déput
869
dérale, souveraine au-dessus des États. Messieurs
les
députés européens, je vous salue d’un vœu qui voudrait résumer celui
870
s. Messieurs les députés européens, je vous salue
d’
un vœu qui voudrait résumer celui de tous nos peuples aux écoutes de l
871
je vous salue d’un vœu qui voudrait résumer celui
de
tous nos peuples aux écoutes de l’avenir, un vœu mêlé d’angoisse et d
872
ait résumer celui de tous nos peuples aux écoutes
de
l’avenir, un vœu mêlé d’angoisse et d’espérance : méritez votre nom,
873
résumer celui de tous nos peuples aux écoutes de
l’
avenir, un vœu mêlé d’angoisse et d’espérance : méritez votre nom, fai
874
nos peuples aux écoutes de l’avenir, un vœu mêlé
d’
angoisse et d’espérance : méritez votre nom, faites-vous élire, et féd
875
ux écoutes de l’avenir, un vœu mêlé d’angoisse et
d’
espérance : méritez votre nom, faites-vous élire, et fédérez l’Europe
876
méritez votre nom, faites-vous élire, et fédérez
l’
Europe pendant qu’il en est temps. Cet été, en septembre, à Strasbourg
877
st temps. Cet été, en septembre, à Strasbourg.
De
Ferney, 30 juillet-6 août 1950.