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, trait pour trait, un état comparable à celui de
notre
Europe, sauf pour le péril extérieur, qui n’était rien au regard de c
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xtérieur, qui n’était rien au regard de celui que
nous
courons ? Une partie de l’opinion réclamait une Autorité fédérale, do
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semblait « praticable » aux yeux des réalistes. (
Nous
en sommes là en 1950.) La décision survint l’année suivante. Le 17 fé
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plexes ; et qu’on ne peut comparer, sans offense,
nos
modestes sagesses et les folies sublimes des grandes Nations contempo
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re vos pays, les deux dont vous sortez suffisent.
Nos
Nations vivent ensemble depuis autant de siècles, et souvent davantag
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puis autant de siècles, et souvent davantage, que
nos
cantons. Leurs sorts ne sont pas moins liés, si vous regardez l’Europ
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breux, ni moins strangulatoires, que ne l’étaient
les nôtres
. Et vos économies ne sont pas plus disparates que celles de Zurich, p
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effets d’une union « trop rapide » remplissaient
nos
journaux, il y a cent-trois ans : il n’en est pas une seule qui se so
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sse dans la bouche même de ceux qui affirment que
nos
réalités sont tellement différentes… Certes, comparaison n’est pas ra
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aujourd’hui à l’Europe. Son exemple vivant tend à
nous
démontrer que la solution fédéraliste n’est pas seulement praticable
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l’immobilité, sont la pire imprudence du siècle.
Nous
ne sommes pas impatients mais angoissés. Nous ne voulons pas qu’on ai
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le. Nous ne sommes pas impatients mais angoissés.
Nous
ne voulons pas qu’on aille vite par doctrine, par manie ou par tempér
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par doctrine, par manie ou par tempérament, comme
nous
le reprochent certains qui, par principe ceux-là, ont décidé une fois
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u’il faut aller lentement dans tous les cas. Mais
nous
ne voyons aucun motif de croire qu’on leur laissera tout le temps d’a
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ment, et le loisir d’être prudents. Festina lente
nous
disent-ils. Les Coréens n’entendent pas ce latin-là, même s’il est pr
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d’entre vous le rappelait récemment : le premier
devoir
de l’obstacle, c’est de se laisser vaincre. Votre Comité des ministre
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tre Comité des ministres néglige donc son premier
devoir
. À qui la faute ? L’opinion, sur ce point, entretient des soupçons qu
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ce, ou au contraire un peu de hâte, conviennent à
nos
calamités. Ceci me rappelle un argument de M. Bevin. On aurait tort,
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dire en style familier, ces éternelles prudences
nous
cassent les pieds. On trouverait dans les procès-verbaux de votre pre
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vez perdu le droit d’être étrangers sur aucune de
nos
terres, dans aucun de nos peuples, comme à rien de ce qui forme l’hér
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étrangers sur aucune de nos terres, dans aucun de
nos
peuples, comme à rien de ce qui forme l’héritage deux fois millénaire
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e ce qui forme l’héritage deux fois millénaire de
nos
fils. Vous n’êtes pas seulement les députés de quinze villes capitale
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physiques, le cœur et le cerveau de l’humanité :
notre
culture, cette civilisation que rien ne s’offre à remplacer, et qui a
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voir d’invention et de dépassement du destin dont
nous
cherchons en vain l’égal sur la Planète ? Sans remonter jusqu’au délu
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s — sens de la mesure et sens critique — qu’avons‑
nous
inventé, nous les Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’a
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mesure et sens critique — qu’avons‑nous inventé,
nous
les Européens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons‑nous pas
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ens, depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons‑
nous
pas inventé ? Je cite pêle‑mêle : le marxisme et la psychanalyse, la
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rares qui n’en sont pas ont appris leur métier de
nos
maîtres, dans nos écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par no
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t pas ont appris leur métier de nos maîtres, dans
nos
écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par nos livres. Bien plu
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écoles, aux terrasses des cafés de Paris, ou par
nos
livres. Bien plus, le monde moderne tout entier peut être appelé une
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comme pour le mal, d’ailleurs, il imite à la fois
nos
mœurs et nos objets, nos procédés d’art et de construction, de transp
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mal, d’ailleurs, il imite à la fois nos mœurs et
nos
objets, nos procédés d’art et de construction, de transport et de gou
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eurs, il imite à la fois nos mœurs et nos objets,
nos
procédés d’art et de construction, de transport et de gouvernement, d
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t de gouvernement, d’industrie, de médecine, — et
nos
armes, quitte à les tourner contre nous. Que sont en fin de compte le
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cine, — et nos armes, quitte à les tourner contre
nous
. Que sont en fin de compte les deux empires qui prétendent partager n
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e compte les deux empires qui prétendent partager
notre
monde ? L’Amérique, la Russie moderne, sont des produits de notre cul
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Amérique, la Russie moderne, sont des produits de
notre
culture, de Calvin et de Marx, et de notre industrie qui est née de n
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its de notre culture, de Calvin et de Marx, et de
notre
industrie qui est née de nos savants et de nos philosophes. De tout c
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et de Marx, et de notre industrie qui est née de
nos
savants et de nos philosophes. De tout cela, Messieurs, vous êtes les
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notre industrie qui est née de nos savants et de
nos
philosophes. De tout cela, Messieurs, vous êtes les députés. On atten
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sion de tous les hommes, et pas seulement ceux de
notre
continent, pour qui le nom d’Europe a représenté la beauté dans la vi
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s manquez à une mission précise, celle de fédérer
nos
faiblesses pour en faire la force du siècle. Messieurs les députés eu
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destin. Groupez‑vous. Dites au moins votre but !
Nous
sommes plusieurs millions qui n’attendons qu’un signe.
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problème de l’unité européenne. Quand il regarde
notre
vieux continent, il n’y voit, si j’ose dire, que ce qui n’y est pas :
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ys n’est pas européen. En effet, dit le pamphlet,
nous
les Anglais, nous sommes plus près des Dominions que de l’Europe, « p
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éen. En effet, dit le pamphlet, nous les Anglais,
nous
sommes plus près des Dominions que de l’Europe, « par notre langue et
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es plus près des Dominions que de l’Europe, « par
notre
langue et par nos origines, nos habitudes sociales et nos institution
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inions que de l’Europe, « par notre langue et par
nos
origines, nos habitudes sociales et nos institutions, notre point de
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l’Europe, « par notre langue et par nos origines,
nos
habitudes sociales et nos institutions, notre point de vue politique
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ue et par nos origines, nos habitudes sociales et
nos
institutions, notre point de vue politique et nos intérêts économique
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ines, nos habitudes sociales et nos institutions,
notre
point de vue politique et nos intérêts économiques… » Je ne sais ce q
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nos institutions, notre point de vue politique et
nos
intérêts économiques… » Je ne sais ce que les Hindous, les Boers, les
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pions d’un régime fédéral fondé sur la majorité «
doivent
être considérés comme les ennemis les plus dangereux de l’unité europ
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out, sauf en cela, conservateurs et travaillistes
nous
obligent donc à constater objectivement que leurs motifs profonds ne
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asquer sa vraie nature. Car dans le fait, où sont
nos
souverainetés ? Qui les a vues depuis quelques décades ? Qui donc ose
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s ? Qui donc ose les défendre ouvertement, à part
nos
staliniens sur l’ordre du Kremlin ? Et comment se définissent-elles ?
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ersonne ne sait très bien, en somme. On essaie de
nous
dire que l’opinion y tient. Quelle opinion, et qui l’exprime ? Les pe
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che en vain : où sont encore les souverainetés de
nos
États, quand l’armée et l’économie n’en dépendent plus que pour la fo
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f qui en cache de pires, pour arrêter l’élan vers
notre
union. N’attaquez pas les souverainetés, dépassez-les ! Refaites-en u
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aites-en une à l’échelle de l’Europe ! Il y va de
notre
indépendance, qui vaut mieux qu’elles, et qu’elles sabotent. Le peupl
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moyens de l’indépendance : une Autorité fédérale.
Nous
n’attendons rien de plus, ni rien de moins de vous.
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tacles à l’union, perdant de vue sa nécessité, il
nous
reste à leur faire comprendre que le pire obstacle, c’est eux-mêmes.
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rendre que le pire obstacle, c’est eux-mêmes. Ils
nous
disent : « Je veux bien, je ne suis pas contre, mais voyez les diffic
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jusqu’ici pratiquement plus de mal que de bien à
notre
cause à tous. On me dira que si l’on se contente d’affirmer des princ
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s. Mais si Strasbourg accouche d’un timbre-poste,
nous
serons un peu déçus, et Staline très content. Voici l’acte que je vo
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et de la parade puissante que pourrait constituer
notre
fédération. On n’informera pas les peuples sans une propagande massiv
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icats patronaux et ouvriers. Il en résultera dans
nos
provinces une campagne d’agitation, d’émulation, de polémique europée
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l’Europe, la logique de l’Histoire, le réveil de
notre
espérance. Si vous n’acceptez pas, vous ne trouverez derrière vous qu
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le maintien du statu quo, que la vie, la durée de
notre
Europe divisée, devant toutes les menaces que vous savez : un régime
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rouge. D’une part, on peut penser qu’au point où
nous
en sommes, il n’y a presque plus rien à perdre. Que risquez-vous à te
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ilà le pari. Vous êtes acculés à l’audace. Donnez-
nous
la Constitution ! Messieurs les députés, faut-il vous dire encore que
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de ne point se séparer avant d’avoir dressé, pour
notre
espoir, un signe ! Vous n’êtes pas encore l’espoir des peuples libres
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résoudra le problème du chômage, mais l’union de
nos
sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer les inté
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chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut
nous
l’imposer ? Qui peut faire reculer les intérêts puissants, et parfois
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veux avoir parlé pour ne rien dire, si quelqu’un
nous
propose une autre solution que l’Autorité fédérale, souveraine au-des
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salue d’un vœu qui voudrait résumer celui de tous
nos
peuples aux écoutes de l’avenir, un vœu mêlé d’angoisse et d’espéranc