1
Le
drame de la liberté, aujourd’hui Si l’on passe en revue tous les ar
2
Le drame
de
la liberté, aujourd’hui Si l’on passe en revue tous les arguments a
3
Le drame de
la
liberté, aujourd’hui Si l’on passe en revue tous les arguments avan
4
Le drame de la liberté, aujourd’hui Si
l’
on passe en revue tous les arguments avancés depuis des siècles pour o
5
iberté, aujourd’hui Si l’on passe en revue tous
les
arguments avancés depuis des siècles pour ou contre la liberté humain
6
guments avancés depuis des siècles pour ou contre
la
liberté humaine en soi, on en vient vite à ne plus savoir si elle exi
7
t très bien ce qu’il a perdu. Il n’en demande pas
la
définition. Il en exige la jouissance immédiate, à n’importe quel pri
8
u. Il n’en demande pas la définition. Il en exige
la
jouissance immédiate, à n’importe quel prix. En ce milieu du xxe siè
9
el prix. En ce milieu du xxe siècle, c’est moins
le
problème de la liberté qui nous importe, que son drame. De l’issue de
10
ce milieu du xxe siècle, c’est moins le problème
de
la liberté qui nous importe, que son drame. De l’issue de ce drame dé
11
milieu du xxe siècle, c’est moins le problème de
la
liberté qui nous importe, que son drame. De l’issue de ce drame dépen
12
me de la liberté qui nous importe, que son drame.
De
l’issue de ce drame dépendent nos vies. Car si nous vivons aujourd’hu
13
de la liberté qui nous importe, que son drame. De
l’
issue de ce drame dépendent nos vies. Car si nous vivons aujourd’hui d
14
berté qui nous importe, que son drame. De l’issue
de
ce drame dépendent nos vies. Car si nous vivons aujourd’hui dans l’an
15
ent nos vies. Car si nous vivons aujourd’hui dans
l’
angoisse d’une nouvelle guerre mondiale, c’est parce que le monde est
16
s. Car si nous vivons aujourd’hui dans l’angoisse
d’
une nouvelle guerre mondiale, c’est parce que le monde est divisé en d
17
e d’une nouvelle guerre mondiale, c’est parce que
le
monde est divisé en deux partis, qui ne se définissent clairement que
18
ui ne se définissent clairement que par rapport à
la
liberté. D’un côté, les peuples qui se disent libres et qui entendent
19
inissent clairement que par rapport à la liberté.
D’
un côté, les peuples qui se disent libres et qui entendent le rester ;
20
airement que par rapport à la liberté. D’un côté,
les
peuples qui se disent libres et qui entendent le rester ; de l’autre,
21
les peuples qui se disent libres et qui entendent
le
rester ; de l’autre, ceux qui vivent en régime totalitaire, et qui n’
22
qui se disent libres et qui entendent le rester ;
de
l’autre, ceux qui vivent en régime totalitaire, et qui n’ont pas nos
23
pas nos libertés, qu’ils jugent trompeuses. Tous
les
autres motifs de conflit que l’on pourrait énumérer sont discutables
24
qu’ils jugent trompeuses. Tous les autres motifs
de
conflit que l’on pourrait énumérer sont discutables et peu clairs. Le
25
trompeuses. Tous les autres motifs de conflit que
l’
on pourrait énumérer sont discutables et peu clairs. Les intérêts écon
26
pourrait énumérer sont discutables et peu clairs.
Les
intérêts économiques, par exemple, restent conjecturaux, souvent mal
27
on pourrait s’arranger sur ce plan-là, peut-être.
Les
passions nationalistes ne sont plus que des survivances, d’ailleurs é
28
survivances, d’ailleurs également réparties entre
les
deux camps. Les conceptions de la justice sociale elle-même ne suffis
29
illeurs également réparties entre les deux camps.
Les
conceptions de la justice sociale elle-même ne suffisent pas pour dis
30
t réparties entre les deux camps. Les conceptions
de
la justice sociale elle-même ne suffisent pas pour distinguer netteme
31
éparties entre les deux camps. Les conceptions de
la
justice sociale elle-même ne suffisent pas pour distinguer nettement
32
e-même ne suffisent pas pour distinguer nettement
les
adversaires : il serait possible de discuter longtemps pour savoir de
33
er nettement les adversaires : il serait possible
de
discuter longtemps pour savoir de quel côté du rideau de fer il y a l
34
serait possible de discuter longtemps pour savoir
de
quel côté du rideau de fer il y a le plus de justice sociale, théoriq
35
uter longtemps pour savoir de quel côté du rideau
de
fer il y a le plus de justice sociale, théorique ou pratique, promise
36
pour savoir de quel côté du rideau de fer il y a
le
plus de justice sociale, théorique ou pratique, promise ou réalisée.
37
voir de quel côté du rideau de fer il y a le plus
de
justice sociale, théorique ou pratique, promise ou réalisée. Par cont
38
e. Par contre, ce qu’il est absolument impossible
de
discuter, ce qui est évident aux yeux de tous, des deux côtés, c’est
39
x de tous, des deux côtés, c’est que nous voulons
la
liberté, et que les autres veulent la dictature. Ils la préfèrent — p
40
côtés, c’est que nous voulons la liberté, et que
les
autres veulent la dictature. Ils la préfèrent — provisoirement disent
41
ous voulons la liberté, et que les autres veulent
la
dictature. Ils la préfèrent — provisoirement disent-ils — à notre lib
42
erté, et que les autres veulent la dictature. Ils
la
préfèrent — provisoirement disent-ils — à notre liberté qu’ils nommen
43
berté « réelle ». Mais alors, s’il est clair que
l’
enjeu est en définitive la liberté, n’est-il pas urgent que nous preni
44
ors, s’il est clair que l’enjeu est en définitive
la
liberté, n’est-il pas urgent que nous prenions une conscience nette e
45
concrètes que nous avons ? Si nous voulons gagner
d’
avance — avant une guerre, qui serait perdue par tous — cette lutte où
46
tte où nous sommes engagés, la première condition
de
succès, c’est de savoir ce que nous défendons. Quelles sont nos liber
47
s engagés, la première condition de succès, c’est
de
savoir ce que nous défendons. Quelles sont nos libertés ? Sont-elles
48
nt nos libertés ? Sont-elles purement formelles ?
Les
voulons-nous vraiment ? Et sommes-nous prêts aux derniers sacrifices
49
Et sommes-nous prêts aux derniers sacrifices pour
les
défendre ? Beaucoup d’entre nous, soyons francs, ne savent plus bien
50
s bien répondre à ces questions. C’est là que gît
la
force principale de l’autre camp. Quand on nous dit : « Qu’avez-vous
51
s questions. C’est là que gît la force principale
de
l’autre camp. Quand on nous dit : « Qu’avez-vous à opposer à l’idéolo
52
p. Quand on nous dit : « Qu’avez-vous à opposer à
l’
idéologie stalinienne, à cette grande espérance des prolétaires, à cet
53
. Quand on nous dit : « Vous ne pourriez défendre
l’
Europe qu’en opposant à ses ennemis une idéologie plus puissante que l
54
nt à ses ennemis une idéologie plus puissante que
la
leur, mais hélas, vous n’avez qu’un passé ! », quand on nous dit cela
55
désespérément une réplique, ou que nous essayons
d’
improviser quelque « mystique » nouvelle, nous sommes déjà battus. Pou
56
alors à coup sûr, il faut que nous soyons en état
de
répondre instantanément, avec une conviction totale. Il faut que nous
57
dions ceci : « Nous n’avons pas besoin comme vous
d’
une mystique qui masque les faits, nous n’avons pas besoin d’une idéol
58
s pas besoin comme vous d’une mystique qui masque
les
faits, nous n’avons pas besoin d’une idéologie, car nous avons nos li
59
que qui masque les faits, nous n’avons pas besoin
d’
une idéologie, car nous avons nos libertés. Et ce n’est pas notre pass
60
est pas notre passé que nous défendons, mais bien
les
libertés qu’il a conquises, et qui sont la réalité présente de nos vi
61
bien les libertés qu’il a conquises, et qui sont
la
réalité présente de nos vies, bien plus : qui sont le gage d’un aveni
62
u’il a conquises, et qui sont la réalité présente
de
nos vies, bien plus : qui sont le gage d’un avenir meilleur ! » Ce la
63
éalité présente de nos vies, bien plus : qui sont
le
gage d’un avenir meilleur ! » Ce langage seul peut nous sauver. Encor
64
résente de nos vies, bien plus : qui sont le gage
d’
un avenir meilleur ! » Ce langage seul peut nous sauver. Encore faut-i
65
sauver. Encore faut-il que nous soyons en mesure
de
le tenir sans équivoque, et en pleine connaissance de cause. Or beauc
66
uver. Encore faut-il que nous soyons en mesure de
le
tenir sans équivoque, et en pleine connaissance de cause. Or beaucoup
67
deux grandes questions : Premièrement : pourquoi
les
hommes d’aujourd’hui ont-ils peur de la liberté et sont-ils tentés d’
68
es questions : Premièrement : pourquoi les hommes
d’
aujourd’hui ont-ils peur de la liberté et sont-ils tentés d’y renoncer
69
: pourquoi les hommes d’aujourd’hui ont-ils peur
de
la liberté et sont-ils tentés d’y renoncer ? Secondement : quelles so
70
pourquoi les hommes d’aujourd’hui ont-ils peur de
la
liberté et sont-ils tentés d’y renoncer ? Secondement : quelles sont
71
hui ont-ils peur de la liberté et sont-ils tentés
d’
y renoncer ? Secondement : quelles sont les libertés réelles que nous
72
tentés d’y renoncer ? Secondement : quelles sont
les
libertés réelles que nous avons, et que demain nous pourrions perdre
73
L’
anxiété de l’homme moderne Notre première question : « Pourquoi l’ho
74
L’anxiété
de
l’homme moderne Notre première question : « Pourquoi l’homme de ce
75
L’anxiété de
l’
homme moderne Notre première question : « Pourquoi l’homme de ce tem
76
me moderne Notre première question : « Pourquoi
l’
homme de ce temps a-t-il peur de la liberté ? » demanderait un long ex
77
ne Notre première question : « Pourquoi l’homme
de
ce temps a-t-il peur de la liberté ? » demanderait un long examen de
78
tion : « Pourquoi l’homme de ce temps a-t-il peur
de
la liberté ? » demanderait un long examen de conscience de notre civi
79
n : « Pourquoi l’homme de ce temps a-t-il peur de
la
liberté ? » demanderait un long examen de conscience de notre civilis
80
peur de la liberté ? » demanderait un long examen
de
conscience de notre civilisation, une analyse qui remonterait de plus
81
erté ? » demanderait un long examen de conscience
de
notre civilisation, une analyse qui remonterait de plusieurs siècles
82
e notre civilisation, une analyse qui remonterait
de
plusieurs siècles dans notre histoire, et peut-être une psychanalyse.
83
ychanalyse. En attendant, prenons tout simplement
l’
Européen de la moitié du xxe siècle dans sa situation pratique. Preno
84
En attendant, prenons tout simplement l’Européen
de
la moitié du xxe siècle dans sa situation pratique. Prenons le jeune
85
attendant, prenons tout simplement l’Européen de
la
moitié du xxe siècle dans sa situation pratique. Prenons le jeune ho
86
u xxe siècle dans sa situation pratique. Prenons
le
jeune homme qui entre dans la vie. Il se voit jeté dans un monde où i
87
n pratique. Prenons le jeune homme qui entre dans
la
vie. Il se voit jeté dans un monde où il se sent comme égaré. Tout es
88
orie, mais rien n’indique ce qu’il faut faire, ou
les
indications paraissent contradictoires. Quel métier choisir, par exem
89
es. Quel métier choisir, par exemple ? Autrefois,
le
fils d’un drapier devenait drapier ; le fils d’un noble, officier ; l
90
métier choisir, par exemple ? Autrefois, le fils
d’
un drapier devenait drapier ; le fils d’un noble, officier ; le fils d
91
utrefois, le fils d’un drapier devenait drapier ;
le
fils d’un noble, officier ; le fils d’un paysan, paysan. Aujourd’hui,
92
, le fils d’un drapier devenait drapier ; le fils
d’
un noble, officier ; le fils d’un paysan, paysan. Aujourd’hui, il peut
93
devenait drapier ; le fils d’un noble, officier ;
le
fils d’un paysan, paysan. Aujourd’hui, il peut devenir n’importe quoi
94
drapier ; le fils d’un noble, officier ; le fils
d’
un paysan, paysan. Aujourd’hui, il peut devenir n’importe quoi, avec u
95
n’importe quoi, avec un peu de chance. Mais tout
le
pousse à faire autre chose que son père : c’est ce qu’il appelle se l
96
: c’est ce qu’il appelle se libérer des préjugés
de
sa famille ou de son milieu. Il se libère donc, mais pour quoi ? Voil
97
appelle se libérer des préjugés de sa famille ou
de
son milieu. Il se libère donc, mais pour quoi ? Voilà le problème. Un
98
milieu. Il se libère donc, mais pour quoi ? Voilà
le
problème. Un sentiment d’arbitraire le domine. La morale bourgeoise n
99
mais pour quoi ? Voilà le problème. Un sentiment
d’
arbitraire le domine. La morale bourgeoise n’est plus une aide, elle n
100
oi ? Voilà le problème. Un sentiment d’arbitraire
le
domine. La morale bourgeoise n’est plus une aide, elle ne peut plus f
101
le problème. Un sentiment d’arbitraire le domine.
La
morale bourgeoise n’est plus une aide, elle ne peut plus fournir de d
102
se n’est plus une aide, elle ne peut plus fournir
de
directives bien claires. Contredite par les pratiques courantes, à ba
103
ournir de directives bien claires. Contredite par
les
pratiques courantes, à base de cynisme prudent, par la psychanalyse d
104
atiques courantes, à base de cynisme prudent, par
la
psychanalyse dans les classes aisées, par le marxisme dans le proléta
105
base de cynisme prudent, par la psychanalyse dans
les
classes aisées, par le marxisme dans le prolétariat ; enfin, par ce m
106
par la psychanalyse dans les classes aisées, par
le
marxisme dans le prolétariat ; enfin, par ce matérialisme général qui
107
yse dans les classes aisées, par le marxisme dans
le
prolétariat ; enfin, par ce matérialisme général qui traduit tout en
108
éral qui traduit tout en termes de monnaie — mais
la
monnaie change constamment de valeur —, la morale a perdu sa force co
109
s de monnaie — mais la monnaie change constamment
de
valeur —, la morale a perdu sa force contraignante et son prestige. N
110
— mais la monnaie change constamment de valeur —,
la
morale a perdu sa force contraignante et son prestige. Ni la coutume,
111
perdu sa force contraignante et son prestige. Ni
la
coutume, ni les principes, ni la foi religieuse, pratiquement, ne gui
112
contraignante et son prestige. Ni la coutume, ni
les
principes, ni la foi religieuse, pratiquement, ne guident plus le gra
113
son prestige. Ni la coutume, ni les principes, ni
la
foi religieuse, pratiquement, ne guident plus le grand nombre de nos
114
la foi religieuse, pratiquement, ne guident plus
le
grand nombre de nos contemporains. Jamais pourtant la nécessité d’ori
115
se, pratiquement, ne guident plus le grand nombre
de
nos contemporains. Jamais pourtant la nécessité d’orientations claire
116
rand nombre de nos contemporains. Jamais pourtant
la
nécessité d’orientations claires et indiscutables n’a semblé plus urg
117
e nos contemporains. Jamais pourtant la nécessité
d’
orientations claires et indiscutables n’a semblé plus urgente, dans le
118
es et indiscutables n’a semblé plus urgente, dans
les
vertigineuses complexités de la vie moderne. Voici donc notre jeune h
119
plus urgente, dans les vertigineuses complexités
de
la vie moderne. Voici donc notre jeune homme livré à l’anxiété, à l’i
120
us urgente, dans les vertigineuses complexités de
la
vie moderne. Voici donc notre jeune homme livré à l’anxiété, à l’insé
121
vie moderne. Voici donc notre jeune homme livré à
l’
anxiété, à l’insécurité matérielle et morale. Où trouvera-t-il le grou
122
Voici donc notre jeune homme livré à l’anxiété, à
l’
insécurité matérielle et morale. Où trouvera-t-il le groupe humain qui
123
insécurité matérielle et morale. Où trouvera-t-il
le
groupe humain qui lui offrira une protection et défendra ses intérêts
124
offrira une protection et défendra ses intérêts ?
La
famille tend à se dissoudre, ou bien elle végète en province. Comment
125
elle végète en province. Comment s’orienter dans
le
choix d’une carrière ? Et comment vivre sans un but, sans une inspira
126
ète en province. Comment s’orienter dans le choix
d’
une carrière ? Et comment vivre sans un but, sans une inspiration quel
127
Réponse des dictatures C’est à cette anxiété
de
l’homme déraciné, isolé et désorienté, qu’ont répondu les passions co
128
éponse des dictatures C’est à cette anxiété de
l’
homme déraciné, isolé et désorienté, qu’ont répondu les passions colle
129
mme déraciné, isolé et désorienté, qu’ont répondu
les
passions collectives et les systèmes totalitaires. Le nationalisme, t
130
ienté, qu’ont répondu les passions collectives et
les
systèmes totalitaires. Le nationalisme, tout d’abord, s’est substitué
131
assions collectives et les systèmes totalitaires.
Le
nationalisme, tout d’abord, s’est substitué au patriotisme local et i
132
st substitué au patriotisme local et instinctif ;
les
passions politiques ont remplacé les convictions traditionnelles. Mai
133
instinctif ; les passions politiques ont remplacé
les
convictions traditionnelles. Mais le nationalisme et l’esprit partisa
134
nt remplacé les convictions traditionnelles. Mais
le
nationalisme et l’esprit partisan eussent échoué à donner à l’homme d
135
victions traditionnelles. Mais le nationalisme et
l’
esprit partisan eussent échoué à donner à l’homme des masses une règle
136
me et l’esprit partisan eussent échoué à donner à
l’
homme des masses une règle de vie, une discipline d’action et de pensé
137
nt échoué à donner à l’homme des masses une règle
de
vie, une discipline d’action et de pensée — sauf en temps de guerre o
138
homme des masses une règle de vie, une discipline
d’
action et de pensée — sauf en temps de guerre ou de révolution — si l’
139
sses une règle de vie, une discipline d’action et
de
pensée — sauf en temps de guerre ou de révolution — si l’élément soci
140
discipline d’action et de pensée — sauf en temps
de
guerre ou de révolution — si l’élément social n’était venu se conjugu
141
’action et de pensée — sauf en temps de guerre ou
de
révolution — si l’élément social n’était venu se conjuguer avec eux,
142
e — sauf en temps de guerre ou de révolution — si
l’
élément social n’était venu se conjuguer avec eux, après la Première G
143
mière Guerre. Ce que Mussolini, puis Hitler, tous
les
deux fortement influencés par l’exemple de Lénine, ont eu le sombre g
144
is Hitler, tous les deux fortement influencés par
l’
exemple de Lénine, ont eu le sombre génie de comprendre les premiers,
145
tous les deux fortement influencés par l’exemple
de
Lénine, ont eu le sombre génie de comprendre les premiers, c’est que
146
tement influencés par l’exemple de Lénine, ont eu
le
sombre génie de comprendre les premiers, c’est que l’homme des masses
147
s par l’exemple de Lénine, ont eu le sombre génie
de
comprendre les premiers, c’est que l’homme des masses vit dans l’ango
148
ombre génie de comprendre les premiers, c’est que
l’
homme des masses vit dans l’angoisse de l’insécurité, de l’arbitraire,
149
s premiers, c’est que l’homme des masses vit dans
l’
angoisse de l’insécurité, de l’arbitraire, et qu’il en est réduit à dé
150
c’est que l’homme des masses vit dans l’angoisse
de
l’insécurité, de l’arbitraire, et qu’il en est réduit à désirer qu’on
151
est que l’homme des masses vit dans l’angoisse de
l’
insécurité, de l’arbitraire, et qu’il en est réduit à désirer qu’on le
152
e des masses vit dans l’angoisse de l’insécurité,
de
l’arbitraire, et qu’il en est réduit à désirer qu’on le libère d’une
153
es masses vit dans l’angoisse de l’insécurité, de
l’
arbitraire, et qu’il en est réduit à désirer qu’on le libère d’une lib
154
rbitraire, et qu’il en est réduit à désirer qu’on
le
libère d’une liberté sans contenu. Ils ont compris que l’homme modern
155
et qu’il en est réduit à désirer qu’on le libère
d’
une liberté sans contenu. Ils ont compris que l’homme moderne cherche
156
e d’une liberté sans contenu. Ils ont compris que
l’
homme moderne cherche un guide (Duce, Führer, Caudillo, Père des peupl
157
ère des peuples) qui lui dicte sa conduite et qui
la
justifie, sans discussion possible, sans crainte d’erreur, le délivra
158
justifie, sans discussion possible, sans crainte
d’
erreur, le délivrant ainsi de l’angoisse de choisir et de risquer d’av
159
sans discussion possible, sans crainte d’erreur,
le
délivrant ainsi de l’angoisse de choisir et de risquer d’avoir à s’en
160
ssible, sans crainte d’erreur, le délivrant ainsi
de
l’angoisse de choisir et de risquer d’avoir à s’en repentir. Ce n’est
161
ble, sans crainte d’erreur, le délivrant ainsi de
l’
angoisse de choisir et de risquer d’avoir à s’en repentir. Ce n’est po
162
rainte d’erreur, le délivrant ainsi de l’angoisse
de
choisir et de risquer d’avoir à s’en repentir. Ce n’est point par méc
163
r, le délivrant ainsi de l’angoisse de choisir et
de
risquer d’avoir à s’en repentir. Ce n’est point par méchanceté ou par
164
rant ainsi de l’angoisse de choisir et de risquer
d’
avoir à s’en repentir. Ce n’est point par méchanceté ou par perversité
165
t point par méchanceté ou par perversité que tant
d’
hommes en Europe sont devenus fascistes et deviennent aujourd’hui comm
166
C’est parce que ces hommes ont senti obscurément,
de
tout leur être, le besoin d’un principe d’unité, d’obligation et de s
167
hommes ont senti obscurément, de tout leur être,
le
besoin d’un principe d’unité, d’obligation et de sécurité, que seules
168
t senti obscurément, de tout leur être, le besoin
d’
un principe d’unité, d’obligation et de sécurité, que seules les dicta
169
ément, de tout leur être, le besoin d’un principe
d’
unité, d’obligation et de sécurité, que seules les dictatures se décla
170
tout leur être, le besoin d’un principe d’unité,
d’
obligation et de sécurité, que seules les dictatures se déclaraient pr
171
le besoin d’un principe d’unité, d’obligation et
de
sécurité, que seules les dictatures se déclaraient prêtes à fournir.
172
d’unité, d’obligation et de sécurité, que seules
les
dictatures se déclaraient prêtes à fournir. Tant que les démocraties
173
tatures se déclaraient prêtes à fournir. Tant que
les
démocraties occidentales n’auront pas mesuré leur carence fondamental
174
ndamentale à cet égard, elles ne comprendront pas
la
vraie nature de la tentation qui en résulte, la tentation totalitaire
175
égard, elles ne comprendront pas la vraie nature
de
la tentation qui en résulte, la tentation totalitaire. Leur polémique
176
ard, elles ne comprendront pas la vraie nature de
la
tentation qui en résulte, la tentation totalitaire. Leur polémique co
177
s la vraie nature de la tentation qui en résulte,
la
tentation totalitaire. Leur polémique contre les dictatures et leur r
178
, la tentation totalitaire. Leur polémique contre
les
dictatures et leur rhétorique libertaire resteront vaines, ou n’agiro
179
agiront qu’à contre-fin, si elles n’offrent pas à
l’
homme un ordre rassurant. Deux anecdotes Arthur Koestler raconte
180
dotes Arthur Koestler raconte qu’à la suite de
la
publication en France du Zéro et l’infini, il reçut trois lettres d’é
181
à la suite de la publication en France du Zéro et
l’
infini, il reçut trois lettres d’étudiants lui disant en substance cec
182
rance du Zéro et l’infini, il reçut trois lettres
d’
étudiants lui disant en substance ceci : « Monsieur, je crois exacte v
183
c’est précisément une discipline, une efficacité
de
ce genre que je cherchais. » Voilà pourquoi tant d’hommes, de nos jou
184
ce genre que je cherchais. » Voilà pourquoi tant
d’
hommes, de nos jours, fuyant une liberté qui les laisse sans défense e
185
que je cherchais. » Voilà pourquoi tant d’hommes,
de
nos jours, fuyant une liberté qui les laisse sans défense et les ango
186
nt d’hommes, de nos jours, fuyant une liberté qui
les
laisse sans défense et les angoisse, choisissent la tyrannie, s’y jet
187
fuyant une liberté qui les laisse sans défense et
les
angoisse, choisissent la tyrannie, s’y jettent fanatiquement, et s’im
188
laisse sans défense et les angoisse, choisissent
la
tyrannie, s’y jettent fanatiquement, et s’imaginent qu’elle est un or
189
une mise en ordre tout au moins. Nous touchons là
le
secret de la vraie force, de la seule force de persuasion intime dont
190
n ordre tout au moins. Nous touchons là le secret
de
la vraie force, de la seule force de persuasion intime dont disposent
191
rdre tout au moins. Nous touchons là le secret de
la
vraie force, de la seule force de persuasion intime dont disposent le
192
ns. Nous touchons là le secret de la vraie force,
de
la seule force de persuasion intime dont disposent les régimes totali
193
Nous touchons là le secret de la vraie force, de
la
seule force de persuasion intime dont disposent les régimes totalitai
194
là le secret de la vraie force, de la seule force
de
persuasion intime dont disposent les régimes totalitaires. Illustrons
195
a seule force de persuasion intime dont disposent
les
régimes totalitaires. Illustrons ce point capital par une autre anecd
196
-il, une des premières questions que m’ont posées
les
Russes dont je faisais la connaissance, a été la suivante : — Comment
197
tions que m’ont posées les Russes dont je faisais
la
connaissance, a été la suivante : — Comment avez-vous fait pour venir
198
les Russes dont je faisais la connaissance, a été
la
suivante : — Comment avez-vous fait pour venir ici ? Je leur dis, un
199
peu étonné : — Mais, c’est très simple, j’ai pris
le
train. —Non, me répondit-on, ce n’est pas cela que nous voulons savoi
200
que nous voulons savoir. Comment avez-vous obtenu
les
licences, permissions de quitter le pays, bons pour acheter un billet
201
omment avez-vous obtenu les licences, permissions
de
quitter le pays, bons pour acheter un billet, certificats politiques,
202
-vous obtenu les licences, permissions de quitter
le
pays, bons pour acheter un billet, certificats politiques, etc., qui
203
qu’il avait tout bonnement été à l’une des gares
de
Paris, où il avait acheté son billet sans nulle autre formalité. Quan
204
son billet sans nulle autre formalité. Quand ils
le
crurent enfin, leur conclusion fut simple mais inattendue : « — Un pa
205
n terrible désordre ! » Ce diplomate ajoutait que
les
quelques Russes qu’il connaissait et qui avaient pu venir vivre en Oc
206
venir vivre en Occident, loin de se sentir plus à
l’
aise dans notre atmosphère de liberté, y souffraient d’une sorte d’inq
207
de se sentir plus à l’aise dans notre atmosphère
de
liberté, y souffraient d’une sorte d’inquiétude perpétuelle. Chez eux
208
e dans notre atmosphère de liberté, y souffraient
d’
une sorte d’inquiétude perpétuelle. Chez eux, tout est dicté, chaque g
209
atmosphère de liberté, y souffraient d’une sorte
d’
inquiétude perpétuelle. Chez eux, tout est dicté, chaque geste, chaque
210
liqués « scientifiquement » où sont prescrits par
le
Parti et sa doctrine. En Occident, il faut sans cesse choisir, se déc
211
sonnellement. On ne sait jamais exactement ce que
l’
on doit faire. C’est un vertige. C’est épuisant ! Psychose de l’hom
212
e. C’est un vertige. C’est épuisant ! Psychose
de
l’homme moderne Nous aurions tort de rire d’une pareille attitude.
213
C’est un vertige. C’est épuisant ! Psychose de
l’
homme moderne Nous aurions tort de rire d’une pareille attitude. El
214
Psychose de l’homme moderne Nous aurions tort
de
rire d’une pareille attitude. Elle a des motifs très profonds dans la
215
e de l’homme moderne Nous aurions tort de rire
d’
une pareille attitude. Elle a des motifs très profonds dans la psychol
216
le attitude. Elle a des motifs très profonds dans
la
psychologie de l’homme moderne, et cela des deux côtés du rideau de f
217
le a des motifs très profonds dans la psychologie
de
l’homme moderne, et cela des deux côtés du rideau de fer. Il serait f
218
a des motifs très profonds dans la psychologie de
l’
homme moderne, et cela des deux côtés du rideau de fer. Il serait faux
219
l’homme moderne, et cela des deux côtés du rideau
de
fer. Il serait faux de croire que ledit homme moderne a le goût de l’
220
a des deux côtés du rideau de fer. Il serait faux
de
croire que ledit homme moderne a le goût de l’esclavage. Il cherche u
221
l serait faux de croire que ledit homme moderne a
le
goût de l’esclavage. Il cherche une discipline qui le rassure. Et ce
222
faux de croire que ledit homme moderne a le goût
de
l’esclavage. Il cherche une discipline qui le rassure. Et ce n’est pa
223
ux de croire que ledit homme moderne a le goût de
l’
esclavage. Il cherche une discipline qui le rassure. Et ce n’est pas q
224
oût de l’esclavage. Il cherche une discipline qui
le
rassure. Et ce n’est pas qu’il aime la discipline en soi, mais il en
225
ipline qui le rassure. Et ce n’est pas qu’il aime
la
discipline en soi, mais il en a besoin dans la mesure justement où el
226
me la discipline en soi, mais il en a besoin dans
la
mesure justement où elle le délivre de sa liberté. Car sa liberté sig
227
s il en a besoin dans la mesure justement où elle
le
délivre de sa liberté. Car sa liberté signifiait l’obligation constan
228
esoin dans la mesure justement où elle le délivre
de
sa liberté. Car sa liberté signifiait l’obligation constante du choix
229
délivre de sa liberté. Car sa liberté signifiait
l’
obligation constante du choix individuel et la discipline l’en délivre
230
ait l’obligation constante du choix individuel et
la
discipline l’en délivre ; elle le délivre aussi du risque d’erreur to
231
on constante du choix individuel et la discipline
l’
en délivre ; elle le délivre aussi du risque d’erreur toujours impliqu
232
x individuel et la discipline l’en délivre ; elle
le
délivre aussi du risque d’erreur toujours impliqué par le choix, risq
233
ne l’en délivre ; elle le délivre aussi du risque
d’
erreur toujours impliqué par le choix, risque augmenté par la complexi
234
re aussi du risque d’erreur toujours impliqué par
le
choix, risque augmenté par la complexité et l’instabilité de la vie m
235
ujours impliqué par le choix, risque augmenté par
la
complexité et l’instabilité de la vie moderne ; et finalement, la dis
236
ar le choix, risque augmenté par la complexité et
l’
instabilité de la vie moderne ; et finalement, la discipline le délivr
237
isque augmenté par la complexité et l’instabilité
de
la vie moderne ; et finalement, la discipline le délivre du sentiment
238
ue augmenté par la complexité et l’instabilité de
la
vie moderne ; et finalement, la discipline le délivre du sentiment de
239
l’instabilité de la vie moderne ; et finalement,
la
discipline le délivre du sentiment de sa culpabilité individuelle, su
240
de la vie moderne ; et finalement, la discipline
le
délivre du sentiment de sa culpabilité individuelle, survivance d’une
241
finalement, la discipline le délivre du sentiment
de
sa culpabilité individuelle, survivance d’une morale qui ne sait plus
242
timent de sa culpabilité individuelle, survivance
d’
une morale qui ne sait plus lui donner des raisons positives de vivre.
243
qui ne sait plus lui donner des raisons positives
de
vivre. L’homme qui se sent vaguement coupable, sans trop savoir de qu
244
t plus lui donner des raisons positives de vivre.
L’
homme qui se sent vaguement coupable, sans trop savoir de quoi et sans
245
qui se sent vaguement coupable, sans trop savoir
de
quoi et sans se l’avouer, cet homme recule naturellement devant les r
246
ent coupable, sans trop savoir de quoi et sans se
l’
avouer, cet homme recule naturellement devant les risques de la libert
247
e l’avouer, cet homme recule naturellement devant
les
risques de la liberté. Il va se cacher derrière la règle d’un parti,
248
cet homme recule naturellement devant les risques
de
la liberté. Il va se cacher derrière la règle d’un parti, la règle co
249
homme recule naturellement devant les risques de
la
liberté. Il va se cacher derrière la règle d’un parti, la règle colle
250
s risques de la liberté. Il va se cacher derrière
la
règle d’un parti, la règle collective, la discipline rigide, l’infail
251
de la liberté. Il va se cacher derrière la règle
d’
un parti, la règle collective, la discipline rigide, l’infaillibilité
252
té. Il va se cacher derrière la règle d’un parti,
la
règle collective, la discipline rigide, l’infaillibilité d’un chef. C
253
errière la règle d’un parti, la règle collective,
la
discipline rigide, l’infaillibilité d’un chef. C’est le chef désormai
254
parti, la règle collective, la discipline rigide,
l’
infaillibilité d’un chef. C’est le chef désormais qui assumera toutes
255
ollective, la discipline rigide, l’infaillibilité
d’
un chef. C’est le chef désormais qui assumera toutes les erreurs, tous
256
cipline rigide, l’infaillibilité d’un chef. C’est
le
chef désormais qui assumera toutes les erreurs, tous les péchés ; c’e
257
chef. C’est le chef désormais qui assumera toutes
les
erreurs, tous les péchés ; c’est lui qui les transformera en vérités
258
f désormais qui assumera toutes les erreurs, tous
les
péchés ; c’est lui qui les transformera en vérités et en vertus, auss
259
utes les erreurs, tous les péchés ; c’est lui qui
les
transformera en vérités et en vertus, aussi longtemps que son Parti a
260
et en vertus, aussi longtemps que son Parti aura
le
pouvoir. Il existe, dans l’homme moderne, des tendances inconscientes
261
ps que son Parti aura le pouvoir. Il existe, dans
l’
homme moderne, des tendances inconscientes qui le poussent puissamment
262
l’homme moderne, des tendances inconscientes qui
le
poussent puissamment en sens inverse de ses revendications de liberté
263
entes qui le poussent puissamment en sens inverse
de
ses revendications de liberté et de progrès, devenues purement verbal
264
puissamment en sens inverse de ses revendications
de
liberté et de progrès, devenues purement verbales et routinières. Qua
265
sens inverse de ses revendications de liberté et
de
progrès, devenues purement verbales et routinières. Quand on lui vant
266
ement verbales et routinières. Quand on lui vante
la
liberté en général, et qu’on l’oppose avec indignation aux tyrannies
267
uand on lui vante la liberté en général, et qu’on
l’
oppose avec indignation aux tyrannies totalitaires, on ne le convainc
268
vec indignation aux tyrannies totalitaires, on ne
le
convainc pas bien profondément. On n’atteint qu’une partie de son int
269
pas bien profondément. On n’atteint qu’une partie
de
son intellect, et ce sont d’autres forces qui le mènent. Contre les é
270
de son intellect, et ce sont d’autres forces qui
le
mènent. Contre les évidences qu’on lui propose, et même qu’on lui mon
271
et ce sont d’autres forces qui le mènent. Contre
les
évidences qu’on lui propose, et même qu’on lui montre du doigt, quelq
272
du doigt, quelque chose en lui se révolte. Il ne
l’
avoue presque jamais. Il ne se l’avoue pas à lui-même. Il donne toutes
273
e révolte. Il ne l’avoue presque jamais. Il ne se
l’
avoue pas à lui-même. Il donne toutes sortes de raisons, pas très plau
274
se l’avoue pas à lui-même. Il donne toutes sortes
de
raisons, pas très plausibles, pour expliquer la supériorité des dicta
275
s de raisons, pas très plausibles, pour expliquer
la
supériorité des dictatures. Il nie d’abord qu’elles soient des dictat
276
ient des dictatures. Puis il affirme que si elles
le
sont, ce n’est que pour une brève période de transition un peu pénibl
277
lles le sont, ce n’est que pour une brève période
de
transition un peu pénible mais indispensable. Il croit enfin que ces
278
ibertés bien plus concrètes que celles dont jouit
l’
Occident. Rien ne sert alors de lui montrer qu’en fait c’est justement
279
celles dont jouit l’Occident. Rien ne sert alors
de
lui montrer qu’en fait c’est justement le contraire qui est vrai. Car
280
t alors de lui montrer qu’en fait c’est justement
le
contraire qui est vrai. Car le motif profond de sa conversion aux dic
281
it c’est justement le contraire qui est vrai. Car
le
motif profond de sa conversion aux dictatures, celui qu’il ne peut co
282
t le contraire qui est vrai. Car le motif profond
de
sa conversion aux dictatures, celui qu’il ne peut confesser, c’est qu
283
confesser, c’est qu’il est en pleine fuite devant
la
liberté, c’est qu’il cherche un refuge contre elle, contre lui-même a
284
tre elle, contre lui-même aussi peut-être, contre
l’
arbitraire de la vie, et qu’il le trouve dans cet Ersatz de l’ordre qu
285
tre lui-même aussi peut-être, contre l’arbitraire
de
la vie, et qu’il le trouve dans cet Ersatz de l’ordre qu’offrent les
286
lui-même aussi peut-être, contre l’arbitraire de
la
vie, et qu’il le trouve dans cet Ersatz de l’ordre qu’offrent les dic
287
eut-être, contre l’arbitraire de la vie, et qu’il
le
trouve dans cet Ersatz de l’ordre qu’offrent les dictatures totalitai
288
ire de la vie, et qu’il le trouve dans cet Ersatz
de
l’ordre qu’offrent les dictatures totalitaires. Cette attitude ne sau
289
de la vie, et qu’il le trouve dans cet Ersatz de
l’
ordre qu’offrent les dictatures totalitaires. Cette attitude ne saurai
290
l le trouve dans cet Ersatz de l’ordre qu’offrent
les
dictatures totalitaires. Cette attitude ne saurait être modifiée par
291
présence d’une psychose, qui atteint des millions
d’
hommes en Occident, et dont nul d’entre nous n’est tout à fait indemne
292
fait indemne. Une psychose ne se réfute point par
la
logique et l’évidence ; elle exige d’autres formes de traitement. Ess
293
Une psychose ne se réfute point par la logique et
l’
évidence ; elle exige d’autres formes de traitement. Essayons de les e
294
ogique et l’évidence ; elle exige d’autres formes
de
traitement. Essayons de les esquisser. Premier remède : réformes s
295
lle exige d’autres formes de traitement. Essayons
de
les esquisser. Premier remède : réformes sociales La fuite deva
296
exige d’autres formes de traitement. Essayons de
les
esquisser. Premier remède : réformes sociales La fuite devant l
297
quisser. Premier remède : réformes sociales
La
fuite devant la liberté, bien qu’elle soit par essence une attitude m
298
ier remède : réformes sociales La fuite devant
la
liberté, bien qu’elle soit par essence une attitude mentale et affect
299
irconstances matérielles. Avant toute autre forme
de
traitement psychique, ce sont ces circonstances matérielles qu’il s’a
300
ont ces circonstances matérielles qu’il s’agirait
de
modifier : je veux parler de l’insécurité sociale qui règne encore da
301
lles qu’il s’agirait de modifier : je veux parler
de
l’insécurité sociale qui règne encore dans nos démocraties, plus ou m
302
s qu’il s’agirait de modifier : je veux parler de
l’
insécurité sociale qui règne encore dans nos démocraties, plus ou moin
303
sera pas assuré à tout homme, tant qu’il craindra
de
perdre d’un jour à l’autre son logement, son travail, son salaire et
304
ssuré à tout homme, tant qu’il craindra de perdre
d’
un jour à l’autre son logement, son travail, son salaire et donc la fa
305
re son logement, son travail, son salaire et donc
la
faculté de former des projets, tant que l’homme moderne sera (ou simp
306
ment, son travail, son salaire et donc la faculté
de
former des projets, tant que l’homme moderne sera (ou simplement se s
307
t donc la faculté de former des projets, tant que
l’
homme moderne sera (ou simplement se sentira) dans une telle situation
308
simplement se sentira) dans une telle situation,
la
liberté lui fera plus peur qu’envie. Tout traitement sérieux du mal t
309
érieux du mal totalitaire doit donc s’accompagner
de
mesures sociales, garantissant à chaque famille ou individu isolé, un
310
nt à chaque famille ou individu isolé, un minimum
de
sécurité matérielle. Ceux qui pensent que de telles mesures sont le c
311
imum de sécurité matérielle. Ceux qui pensent que
de
telles mesures sont le commencement du communisme, ceux-là confondent
312
elle. Ceux qui pensent que de telles mesures sont
le
commencement du communisme, ceux-là confondent le remède avec la mala
313
le commencement du communisme, ceux-là confondent
le
remède avec la maladie. Deuxième remède : éducation Il n’en res
314
du communisme, ceux-là confondent le remède avec
la
maladie. Deuxième remède : éducation Il n’en reste pas moins qu
315
remède : éducation Il n’en reste pas moins que
l’
essentiel du traitement est une affaire d’éducation. Éduquer un jeune
316
ins que l’essentiel du traitement est une affaire
d’
éducation. Éduquer un jeune homme, c’est, comme le mot l’indique dans
317
d’éducation. Éduquer un jeune homme, c’est, comme
le
mot l’indique dans toutes nos langues européennes, le « faire sortir
318
tion. Éduquer un jeune homme, c’est, comme le mot
l’
indique dans toutes nos langues européennes, le « faire sortir », le c
319
ot l’indique dans toutes nos langues européennes,
le
« faire sortir », le conduire au-dehors (e-ducere). C’est lui apprend
320
tes nos langues européennes, le « faire sortir »,
le
conduire au-dehors (e-ducere). C’est lui apprendre à dépasser le stad
321
dehors (e-ducere). C’est lui apprendre à dépasser
le
stade animal, entièrement soumis aux déterminations physiques ; puis
322
rement soumis aux déterminations physiques ; puis
le
stade anarchique, qui est celui de l’inefficacité des efforts contrad
323
ysiques ; puis le stade anarchique, qui est celui
de
l’inefficacité des efforts contradictoires et irresponsables ; enfin,
324
ques ; puis le stade anarchique, qui est celui de
l’
inefficacité des efforts contradictoires et irresponsables ; enfin, le
325
fforts contradictoires et irresponsables ; enfin,
le
stade de l’imitation, du conformisme pur, pour le faire accéder au se
326
ntradictoires et irresponsables ; enfin, le stade
de
l’imitation, du conformisme pur, pour le faire accéder au sentiment d
327
adictoires et irresponsables ; enfin, le stade de
l’
imitation, du conformisme pur, pour le faire accéder au sentiment de l
328
le stade de l’imitation, du conformisme pur, pour
le
faire accéder au sentiment de la responsabilité personnelle, c’est-à-
329
nformisme pur, pour le faire accéder au sentiment
de
la responsabilité personnelle, c’est-à-dire, à la possibilité d’être
330
rmisme pur, pour le faire accéder au sentiment de
la
responsabilité personnelle, c’est-à-dire, à la possibilité d’être lib
331
de la responsabilité personnelle, c’est-à-dire, à
la
possibilité d’être libre. Le but de toute éducation digne du nom, c’e
332
ilité personnelle, c’est-à-dire, à la possibilité
d’
être libre. Le but de toute éducation digne du nom, c’est donc de rend
333
lle, c’est-à-dire, à la possibilité d’être libre.
Le
but de toute éducation digne du nom, c’est donc de rendre un homme ap
334
est-à-dire, à la possibilité d’être libre. Le but
de
toute éducation digne du nom, c’est donc de rendre un homme apte à la
335
e but de toute éducation digne du nom, c’est donc
de
rendre un homme apte à la liberté. Il serait vain de décréter toutes
336
igne du nom, c’est donc de rendre un homme apte à
la
liberté. Il serait vain de décréter toutes sortes de libertés légales
337
rendre un homme apte à la liberté. Il serait vain
de
décréter toutes sortes de libertés légales ou morales pour des hommes
338
liberté. Il serait vain de décréter toutes sortes
de
libertés légales ou morales pour des hommes qui ne connaîtraient pas,
339
îtraient pas, qui n’auraient pas appris leur mode
d’
emploi. Liberté reste un mot vide de sens et d’appel, pour qui n’a pas
340
ris leur mode d’emploi. Liberté reste un mot vide
de
sens et d’appel, pour qui n’a pas le goût du risque, ou n’a pas décou
341
de d’emploi. Liberté reste un mot vide de sens et
d’
appel, pour qui n’a pas le goût du risque, ou n’a pas découvert sa voc
342
un mot vide de sens et d’appel, pour qui n’a pas
le
goût du risque, ou n’a pas découvert sa vocation. Et cela aussi dépen
343
a pas découvert sa vocation. Et cela aussi dépend
de
l’éducation, pour une bonne part. Condition nécessaire : survivre
344
as découvert sa vocation. Et cela aussi dépend de
l’
éducation, pour une bonne part. Condition nécessaire : survivre
345
Condition nécessaire : survivre Cependant,
l’
élargissement de la sécurité matérielle, et l’éducation pour la libert
346
cessaire : survivre Cependant, l’élargissement
de
la sécurité matérielle, et l’éducation pour la liberté, — c’est-à-dir
347
saire : survivre Cependant, l’élargissement de
la
sécurité matérielle, et l’éducation pour la liberté, — c’est-à-dire l
348
nt, l’élargissement de la sécurité matérielle, et
l’
éducation pour la liberté, — c’est-à-dire la remise en marche du progr
349
nt de la sécurité matérielle, et l’éducation pour
la
liberté, — c’est-à-dire la remise en marche du progrès en Occident —
350
e, et l’éducation pour la liberté, — c’est-à-dire
la
remise en marche du progrès en Occident — cela ne se fera pas en un a
351
u trois. Or, il se trouve que nous sommes menacés
de
l’extérieur aussi gravement que de l’intérieur. Nous sommes menacés d
352
rois. Or, il se trouve que nous sommes menacés de
l’
extérieur aussi gravement que de l’intérieur. Nous sommes menacés de l
353
sommes menacés de l’extérieur aussi gravement que
de
l’intérieur. Nous sommes menacés de l’intérieur par ce désordre profo
354
mes menacés de l’extérieur aussi gravement que de
l’
intérieur. Nous sommes menacés de l’intérieur par ce désordre profond
355
gravement que de l’intérieur. Nous sommes menacés
de
l’intérieur par ce désordre profond que j’ai décrit, par l’anxiété mo
356
vement que de l’intérieur. Nous sommes menacés de
l’
intérieur par ce désordre profond que j’ai décrit, par l’anxiété moral
357
ieur par ce désordre profond que j’ai décrit, par
l’
anxiété morale et l’insécurité qui minent et détruisent lentement notr
358
profond que j’ai décrit, par l’anxiété morale et
l’
insécurité qui minent et détruisent lentement notre goût de la vraie l
359
ité qui minent et détruisent lentement notre goût
de
la vraie liberté. Mais nous sommes menacés de l’extérieur par quelque
360
qui minent et détruisent lentement notre goût de
la
vraie liberté. Mais nous sommes menacés de l’extérieur par quelque ch
361
oût de la vraie liberté. Mais nous sommes menacés
de
l’extérieur par quelque chose qui mettrait fin d’un coup à tous nos m
362
de la vraie liberté. Mais nous sommes menacés de
l’
extérieur par quelque chose qui mettrait fin d’un coup à tous nos maux
363
de l’extérieur par quelque chose qui mettrait fin
d’
un coup à tous nos maux. Nous sommes malades, et il faut commencer not
364
-là certes ont raison ; mais ils ont souvent tort
d’
oublier que l’avenir de notre santé suppose, comme première condition,
365
raison ; mais ils ont souvent tort d’oublier que
l’
avenir de notre santé suppose, comme première condition, de sauver not
366
mais ils ont souvent tort d’oublier que l’avenir
de
notre santé suppose, comme première condition, de sauver notre vie pr
367
de notre santé suppose, comme première condition,
de
sauver notre vie présente. Parlons maintenant sans images. On nous di
368
it : « Réformez socialement votre Europe, ce sera
le
plus sûr moyen d’y supprimer la tentation totalitaire. » Mais hélas,
369
cialement votre Europe, ce sera le plus sûr moyen
d’
y supprimer la tentation totalitaire. » Mais hélas, il ne s’agit pas s
370
e Europe, ce sera le plus sûr moyen d’y supprimer
la
tentation totalitaire. » Mais hélas, il ne s’agit pas seulement d’une
371
litaire. » Mais hélas, il ne s’agit pas seulement
d’
une tentation ! Avant que nous ayons réformé notre Europe, elle peut b
372
re Europe, elle peut bel et bien disparaître sous
la
réalité totalitaire ! Il faut donc la défendre d’abord et telle qu’el
373
raître sous la réalité totalitaire ! Il faut donc
la
défendre d’abord et telle qu’elle est. Sinon demain, elle ne sera pas
374
ses profondes du mal interne, il faut se prémunir
d’
urgence contre le danger extérieur. Il faut éduquer la jeunesse, offri
375
mal interne, il faut se prémunir d’urgence contre
le
danger extérieur. Il faut éduquer la jeunesse, offrir une vie meilleu
376
gence contre le danger extérieur. Il faut éduquer
la
jeunesse, offrir une vie meilleure aux prolétaires, mais il faut en m
377
: nous fédérer et assurer notre défense. Or voici
le
cercle vicieux : ce qui retient beaucoup d’Européens de s’organiser p
378
voici le cercle vicieux : ce qui retient beaucoup
d’
Européens de s’organiser pour la défense du continent, c’est justement
379
cle vicieux : ce qui retient beaucoup d’Européens
de
s’organiser pour la défense du continent, c’est justement cette psych
380
retient beaucoup d’Européens de s’organiser pour
la
défense du continent, c’est justement cette psychose ou cette névrose
381
t dire que « notre Europe ne vaut plus rien. »
Le
défaitisme européen Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a
382
Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a
la
rage. De même, quand on n’aime plus la liberté, on dit que celle qu’o
383
it qu’il a la rage. De même, quand on n’aime plus
la
liberté, on dit que celle qu’on possède encore ne vaut plus rien, qu’
384
vaut plus rien, qu’elle est malade. Ainsi parlent
les
défaitistes européens. La vérité est différente : ce ne sont pas nos
385
malade. Ainsi parlent les défaitistes européens.
La
vérité est différente : ce ne sont pas nos libertés qui sont malades,
386
s qui sont malades, mais notre sens et notre goût
de
la liberté. Ou plutôt, c’est le sens et le goût des défaitistes dont
387
ui sont malades, mais notre sens et notre goût de
la
liberté. Ou plutôt, c’est le sens et le goût des défaitistes dont nou
388
ens et notre goût de la liberté. Ou plutôt, c’est
le
sens et le goût des défaitistes dont nous venons de parler. Ils ont p
389
e goût de la liberté. Ou plutôt, c’est le sens et
le
goût des défaitistes dont nous venons de parler. Ils ont peur de la l
390
aitistes dont nous venons de parler. Ils ont peur
de
la liberté, ils en sont fatigués, ils désirent secrètement des discip
391
istes dont nous venons de parler. Ils ont peur de
la
liberté, ils en sont fatigués, ils désirent secrètement des disciplin
392
croyances aveugles. Mais comme ils ne peuvent pas
l’
avouer, comme ce dégoût vient d’une névrose, ils mentent. Le mécanisme
393
ls ne peuvent pas l’avouer, comme ce dégoût vient
d’
une névrose, ils mentent. Le mécanisme est bien connu, il est absolume
394
comme ce dégoût vient d’une névrose, ils mentent.
Le
mécanisme est bien connu, il est absolument classique pour les psychi
395
est bien connu, il est absolument classique pour
les
psychiatres. Tous les névrosés mentent, en ce sens qu’ils affirment l
396
t absolument classique pour les psychiatres. Tous
les
névrosés mentent, en ce sens qu’ils affirment le contraire non seulem
397
les névrosés mentent, en ce sens qu’ils affirment
le
contraire non seulement de la vérité de fait mais aussi de leurs dési
398
sens qu’ils affirment le contraire non seulement
de
la vérité de fait mais aussi de leurs désirs réels. Or le mensonge le
399
ns qu’ils affirment le contraire non seulement de
la
vérité de fait mais aussi de leurs désirs réels. Or le mensonge le pl
400
affirment le contraire non seulement de la vérité
de
fait mais aussi de leurs désirs réels. Or le mensonge le plus réussi
401
ire non seulement de la vérité de fait mais aussi
de
leurs désirs réels. Or le mensonge le plus réussi qu’ait inventé le d
402
rité de fait mais aussi de leurs désirs réels. Or
le
mensonge le plus réussi qu’ait inventé le défaitisme européen, c’est
403
mais aussi de leurs désirs réels. Or le mensonge
le
plus réussi qu’ait inventé le défaitisme européen, c’est celui qui co
404
els. Or le mensonge le plus réussi qu’ait inventé
le
défaitisme européen, c’est celui qui consiste à dire : « Votre Europe
405
st finie, elle n’est que du passé, on ne peut pas
la
défendre telle qu’elle est. Puisque vous n’avez pas de mystique nouve
406
fendre telle qu’elle est. Puisque vous n’avez pas
de
mystique nouvelle à nous proposer sur-le-champ, l’avenir et l’espoir
407
e mystique nouvelle à nous proposer sur-le-champ,
l’
avenir et l’espoir sont de l’autre côté. » Comment se peut-il que beau
408
ouvelle à nous proposer sur-le-champ, l’avenir et
l’
espoir sont de l’autre côté. » Comment se peut-il que beaucoup, jeunes
409
proposer sur-le-champ, l’avenir et l’espoir sont
de
l’autre côté. » Comment se peut-il que beaucoup, jeunes ou vieux, qui
410
iquer une illusion aussi radicalement réfutée par
les
faits ? Réponse : Ceux qui disent que l’Europe ne mérite pas qu’on la
411
tée par les faits ? Réponse : Ceux qui disent que
l’
Europe ne mérite pas qu’on la défende, ce sont ou bien des gens qui on
412
Ceux qui disent que l’Europe ne mérite pas qu’on
la
défende, ce sont ou bien des gens qui ont perdu la conscience des lib
413
a défende, ce sont ou bien des gens qui ont perdu
la
conscience des libertés réelles dont ils jouissent ; ou bien des gens
414
réelles dont ils jouissent ; ou bien des gens que
la
tyrannie attire dans le secret de leur cœur.
415
nt ; ou bien des gens que la tyrannie attire dans
le
secret de leur cœur.
416
en des gens que la tyrannie attire dans le secret
de
leur cœur.
417
bertés réelles et quotidiennes, en Occident, nous
les
avons toujours connues, dans cette génération du moins. Elles sont de
418
s que nous oublions qu’elles existent. Elles sont
l’
air que nous respirons. Si nous sentions que l’air, demain, que presqu
419
nt l’air que nous respirons. Si nous sentions que
l’
air, demain, que presque toutes nos libertés peuvent nous manquer, nou
420
s manquer, nous sentirions qu’elles valent toutes
les
« mystiques » du monde, et méritent bien qu’on les défende ! Essayons
421
es « mystiques » du monde, et méritent bien qu’on
les
défende ! Essayons de nous imaginer ce qui se passerait dans nos vies
422
de, et méritent bien qu’on les défende ! Essayons
de
nous imaginer ce qui se passerait dans nos vies quotidiennes, si notr
423
s vies quotidiennes, si notre vieille Europe, que
l’
on dit décadente, misérable et pourrie d’injustices, se trouvait demai
424
ope, que l’on dit décadente, misérable et pourrie
d’
injustices, se trouvait demain rajeunie à grands coups de règlements d
425
tices, se trouvait demain rajeunie à grands coups
de
règlements dictatoriaux. On nous dit que nos libertés européennes ne
426
s libertés européennes ne sont plus que des mots,
de
grands mots, qu’elles sont devenues purement formelles, et que celles
427
s purement formelles, et que celles que préparent
les
dictatures seraient enfin réelles. Essayons de voir à quoi cela corre
428
t les dictatures seraient enfin réelles. Essayons
de
voir à quoi cela correspond, objectivement. Supposons tout d’abord qu
429
ement sentimentale ou illusoire. Consultons alors
le
tableau des niveaux de vie matérielle établi par les Nations unies. N
430
llusoire. Consultons alors le tableau des niveaux
de
vie matérielle établi par les Nations unies. Nous y lisons ceci : le
431
tabli par les Nations unies. Nous y lisons ceci :
le
revenu annuel moyen par habitant est actuellement de 1453 dollars aux
432
revenu annuel moyen par habitant est actuellement
de
1453 dollars aux US, de 840 en Suisse, de 482 en France, de 308 en UR
433
habitant est actuellement de 1453 dollars aux US,
de
840 en Suisse, de 482 en France, de 308 en URSS et de 300 en Pologne1
434
llement de 1453 dollars aux US, de 840 en Suisse,
de
482 en France, de 308 en URSS et de 300 en Pologne1. Il faudrait en d
435
llars aux US, de 840 en Suisse, de 482 en France,
de
308 en URSS et de 300 en Pologne1. Il faudrait en déduire logiquement
436
40 en Suisse, de 482 en France, de 308 en URSS et
de
300 en Pologne1. Il faudrait en déduire logiquement que les libertés
437
Pologne1. Il faudrait en déduire logiquement que
les
libertés dites formelles permettent un niveau de vie très supérieur à
438
veau de vie très supérieur à celui qu’ont atteint
les
peuples jouissant des libertés dites réelles. Je préfère en déduire,
439
en déduire, pour ma part, qu’on a bien mal choisi
les
adjectifs ; qu’on les a même pris l’un pour l’autre. Supposons ensuit
440
rt, qu’on a bien mal choisi les adjectifs ; qu’on
les
a même pris l’un pour l’autre. Supposons ensuite que « formelle » sig
441
andis que « réelle » voudrait dire : exercée dans
la
vie quotidienne et par le plus grand nombre. Il s’agirait alors d’ill
442
ait dire : exercée dans la vie quotidienne et par
le
plus grand nombre. Il s’agirait alors d’illustrer concrètement cette
443
e et par le plus grand nombre. Il s’agirait alors
d’
illustrer concrètement cette distinction correcte en théorie. Prenons
444
théorie. Prenons donc quelques-unes des libertés
les
plus banales en Occident, et voyons, dans quelques cas précis, les li
445
en Occident, et voyons, dans quelques cas précis,
les
limites de ces libertés, mais aussi ce qu’on nous offre en échange.
446
et voyons, dans quelques cas précis, les limites
de
ces libertés, mais aussi ce qu’on nous offre en échange. Nos libert
447
ce qu’on nous offre en échange. Nos libertés et
les
leurs Nous possédons la liberté de circuler. Circuler, c’est le co
448
ge. Nos libertés et les leurs Nous possédons
la
liberté de circuler. Circuler, c’est le contraire d’être en prison ;
449
ibertés et les leurs Nous possédons la liberté
de
circuler. Circuler, c’est le contraire d’être en prison ; c’est un sy
450
possédons la liberté de circuler. Circuler, c’est
le
contraire d’être en prison ; c’est un symbole concret de la liberté.
451
liberté de circuler. Circuler, c’est le contraire
d’
être en prison ; c’est un symbole concret de la liberté. Qu’en est-il
452
raire d’être en prison ; c’est un symbole concret
de
la liberté. Qu’en est-il de ce droit en Occident ? Nous l’utilisons l
453
re d’être en prison ; c’est un symbole concret de
la
liberté. Qu’en est-il de ce droit en Occident ? Nous l’utilisons larg
454
st un symbole concret de la liberté. Qu’en est-il
de
ce droit en Occident ? Nous l’utilisons largement, non seulement à l’
455
erté. Qu’en est-il de ce droit en Occident ? Nous
l’
utilisons largement, non seulement à l’intérieur de notre pays, mais d
456
, non seulement à l’intérieur de notre pays, mais
d’
un pays à l’autre, à pied, en bicyclette, en auto, en train, en avion.
457
train, en avion. Il se trouve limité en fait par
le
prix des moyens de transport, et par le système des visas. Cependant
458
l se trouve limité en fait par le prix des moyens
de
transport, et par le système des visas. Cependant l’on n’a jamais ent
459
fait par le prix des moyens de transport, et par
le
système des visas. Cependant l’on n’a jamais entendu dire que les che
460
transport, et par le système des visas. Cependant
l’
on n’a jamais entendu dire que les chemins de fer soient gratuits, mêm
461
visas. Cependant l’on n’a jamais entendu dire que
les
chemins de fer soient gratuits, même en URSS, alors qu’il est certain
462
il est certain que dans ce dernier pays, on exige
le
passeport intérieur — d’une ville à l’autre — et que l’on n’y connaît
463
e dernier pays, on exige le passeport intérieur —
d’
une ville à l’autre — et que l’on n’y connaît pas le droit de sortir d
464
seport intérieur — d’une ville à l’autre — et que
l’
on n’y connaît pas le droit de sortir de ses frontières, sauf pour des
465
une ville à l’autre — et que l’on n’y connaît pas
le
droit de sortir de ses frontières, sauf pour des raisons politiques.
466
à l’autre — et que l’on n’y connaît pas le droit
de
sortir de ses frontières, sauf pour des raisons politiques. La libert
467
— et que l’on n’y connaît pas le droit de sortir
de
ses frontières, sauf pour des raisons politiques. La liberté de circu
468
ses frontières, sauf pour des raisons politiques.
La
liberté de circuler, quoique imparfaite, paraît donc « défendable »,
469
res, sauf pour des raisons politiques. La liberté
de
circuler, quoique imparfaite, paraît donc « défendable », chez nous.
470
able », chez nous. Nous possédons, après cent ans
de
luttes menées par les mouvements syndicalistes, le droit de grève. Ce
471
us possédons, après cent ans de luttes menées par
les
mouvements syndicalistes, le droit de grève. Ce droit n’est pas seule
472
e luttes menées par les mouvements syndicalistes,
le
droit de grève. Ce droit n’est pas seulement légal : il est utilisé d
473
menées par les mouvements syndicalistes, le droit
de
grève. Ce droit n’est pas seulement légal : il est utilisé dans tout
474
e — avec des résultats concrets et positifs. Tous
les
pays totalitaires l’ont supprimé, et c’est même à cette suppression d
475
concrets et positifs. Tous les pays totalitaires
l’
ont supprimé, et c’est même à cette suppression du droit de grève qu’u
476
primé, et c’est même à cette suppression du droit
de
grève qu’un ouvrier reconnaîtra sans risque d’erreur que le régime qu
477
it de grève qu’un ouvrier reconnaîtra sans risque
d’
erreur que le régime qui lui promet la lune prépare en vérité le moder
478
u’un ouvrier reconnaîtra sans risque d’erreur que
le
régime qui lui promet la lune prépare en vérité le moderne servage. L
479
sans risque d’erreur que le régime qui lui promet
la
lune prépare en vérité le moderne servage. Les dictatures latines, sl
480
e régime qui lui promet la lune prépare en vérité
le
moderne servage. Les dictatures latines, slaves et germaniques se ren
481
met la lune prépare en vérité le moderne servage.
Les
dictatures latines, slaves et germaniques se rencontrent toutes sur c
482
ntrent toutes sur ce point. Elles prennent toutes
le
pouvoir au nom du socialisme « bien compris », non rhétorique, vraime
483
lement contents et satisfaits… Elles oublient que
l’
homme ne sera jamais content s’il n’a plus le droit de se dire méconte
484
que l’homme ne sera jamais content s’il n’a plus
le
droit de se dire mécontent. Or, ce droit, nous l’avons conquis. Il a
485
mme ne sera jamais content s’il n’a plus le droit
de
se dire mécontent. Or, ce droit, nous l’avons conquis. Il a valu à to
486
le droit de se dire mécontent. Or, ce droit, nous
l’
avons conquis. Il a valu à toute la classe prolétarienne une ascension
487
ce droit, nous l’avons conquis. Il a valu à toute
la
classe prolétarienne une ascension constante et mesurable. Il est rée
488
urable. Il est réel, chez nous. Il est inexistant
de
l’autre côté. Nous pourrions le perdre demain, et il faudrait vraimen
489
Il est inexistant de l’autre côté. Nous pourrions
le
perdre demain, et il faudrait vraiment une mystique bien puissante et
490
en somme qu’une liberté est « formelle » quand on
l’
a, « réelle » quand on ne l’a plus. L’employé, l’ouvrier, chez nous, q
491
« formelle » quand on l’a, « réelle » quand on ne
l’
a plus. L’employé, l’ouvrier, chez nous, qui n’est plus satisfait par
492
» quand on l’a, « réelle » quand on ne l’a plus.
L’
employé, l’ouvrier, chez nous, qui n’est plus satisfait par son métier
493
l’a, « réelle » quand on ne l’a plus. L’employé,
l’
ouvrier, chez nous, qui n’est plus satisfait par son métier, par son s
494
ar son métier, par son salaire, par son patron, a
le
droit de donner son congé et de chercher du travail ailleurs. Ce droi
495
tier, par son salaire, par son patron, a le droit
de
donner son congé et de chercher du travail ailleurs. Ce droit lui ser
496
par son patron, a le droit de donner son congé et
de
chercher du travail ailleurs. Ce droit lui serait ôté par le régime q
497
du travail ailleurs. Ce droit lui serait ôté par
le
régime que lui offrent les dictatures. L’idée qu’un ouvrier puisse qu
498
roit lui serait ôté par le régime que lui offrent
les
dictatures. L’idée qu’un ouvrier puisse quitter son usine pour trouve
499
ôté par le régime que lui offrent les dictatures.
L’
idée qu’un ouvrier puisse quitter son usine pour trouver mieux est tou
500
r trouver mieux est tout simplement inconnue dans
les
« républiques soviétiques ». Je cherche le progrès. C’est chez nous q
501
dans les « républiques soviétiques ». Je cherche
le
progrès. C’est chez nous que je le trouve. Autre exemple : la liberté
502
». Je cherche le progrès. C’est chez nous que je
le
trouve. Autre exemple : la liberté de l’expression. On ne dira point
503
C’est chez nous que je le trouve. Autre exemple :
la
liberté de l’expression. On ne dira point qu’elle est parfaite en Occ
504
nous que je le trouve. Autre exemple : la liberté
de
l’expression. On ne dira point qu’elle est parfaite en Occident, loin
505
s que je le trouve. Autre exemple : la liberté de
l’
expression. On ne dira point qu’elle est parfaite en Occident, loin de
506
te en Occident, loin de là. Nous connaissons tous
les
limites que lui imposent, en pratique, soit les censures secrètes exe
507
s les limites que lui imposent, en pratique, soit
les
censures secrètes exercées par la presse ou l’État, soit les conformi
508
pratique, soit les censures secrètes exercées par
la
presse ou l’État, soit les conformismes locaux ou nationaux. Et nous
509
t les censures secrètes exercées par la presse ou
l’
État, soit les conformismes locaux ou nationaux. Et nous sentons surto
510
s secrètes exercées par la presse ou l’État, soit
les
conformismes locaux ou nationaux. Et nous sentons surtout l’impossibi
511
smes locaux ou nationaux. Et nous sentons surtout
l’
impossibilité où se trouve aujourd’hui l’individu de se faire entendre
512
surtout l’impossibilité où se trouve aujourd’hui
l’
individu de se faire entendre à l’échelle démesurée de la cité moderne
513
impossibilité où se trouve aujourd’hui l’individu
de
se faire entendre à l’échelle démesurée de la cité moderne, alors que
514
uve aujourd’hui l’individu de se faire entendre à
l’
échelle démesurée de la cité moderne, alors que les États, les partis
515
dividu de se faire entendre à l’échelle démesurée
de
la cité moderne, alors que les États, les partis au pouvoir et les pu
516
idu de se faire entendre à l’échelle démesurée de
la
cité moderne, alors que les États, les partis au pouvoir et les puiss
517
l’échelle démesurée de la cité moderne, alors que
les
États, les partis au pouvoir et les puissants du jour tiennent la rad
518
émesurée de la cité moderne, alors que les États,
les
partis au pouvoir et les puissants du jour tiennent la radio, la pres
519
ne, alors que les États, les partis au pouvoir et
les
puissants du jour tiennent la radio, la presse et le cinéma. Cependan
520
rtis au pouvoir et les puissants du jour tiennent
la
radio, la presse et le cinéma. Cependant, nous avons encore le droit
521
uvoir et les puissants du jour tiennent la radio,
la
presse et le cinéma. Cependant, nous avons encore le droit de protest
522
puissants du jour tiennent la radio, la presse et
le
cinéma. Cependant, nous avons encore le droit de protester contre tou
523
presse et le cinéma. Cependant, nous avons encore
le
droit de protester contre tout cela. On me dira qu’il n’est pas très
524
le cinéma. Cependant, nous avons encore le droit
de
protester contre tout cela. On me dira qu’il n’est pas très efficace
525
. On me dira qu’il n’est pas très efficace ? Mais
le
seul progrès qu’on m’offrirait, dans un régime totalitaire, serait de
526
n m’offrirait, dans un régime totalitaire, serait
de
m’ôter ce dernier droit, tout le reste étant pareil ou aggravé. En fa
527
alitaire, serait de m’ôter ce dernier droit, tout
le
reste étant pareil ou aggravé. En fait, avec le droit de protester, c
528
t le reste étant pareil ou aggravé. En fait, avec
le
droit de protester, c’est toute la liberté de l’expression qui dispar
529
e étant pareil ou aggravé. En fait, avec le droit
de
protester, c’est toute la liberté de l’expression qui disparaît. Or l
530
En fait, avec le droit de protester, c’est toute
la
liberté de l’expression qui disparaît. Or l’homme qui perd la liberté
531
vec le droit de protester, c’est toute la liberté
de
l’expression qui disparaît. Or l’homme qui perd la liberté de l’expre
532
le droit de protester, c’est toute la liberté de
l’
expression qui disparaît. Or l’homme qui perd la liberté de l’expressi
533
oute la liberté de l’expression qui disparaît. Or
l’
homme qui perd la liberté de l’expression est déjà moralement en priso
534
e l’expression qui disparaît. Or l’homme qui perd
la
liberté de l’expression est déjà moralement en prison. Celui qui n’os
535
ion qui disparaît. Or l’homme qui perd la liberté
de
l’expression est déjà moralement en prison. Celui qui n’ose même plus
536
qui disparaît. Or l’homme qui perd la liberté de
l’
expression est déjà moralement en prison. Celui qui n’ose même plus pa
537
ui n’ose même plus parler devant ses enfants sans
la
crainte d’être réveillé deux jours plus tard à 5 heures du matin par
538
me plus parler devant ses enfants sans la crainte
d’
être réveillé deux jours plus tard à 5 heures du matin par la police,
539
illé deux jours plus tard à 5 heures du matin par
la
police, cet homme est en prison dans sa famille. Et celui qui n’ose p
540
ée. Ainsi reclus et désarmé, il est bientôt privé
de
tout moyen de défense contre la propagande massive. Or disons-le fran
541
us et désarmé, il est bientôt privé de tout moyen
de
défense contre la propagande massive. Or disons-le franchement : la p
542
est bientôt privé de tout moyen de défense contre
la
propagande massive. Or disons-le franchement : la propagande est une
543
e défense contre la propagande massive. Or disons-
le
franchement : la propagande est une tyrannie véritable, une contraint
544
la propagande massive. Or disons-le franchement :
la
propagande est une tyrannie véritable, une contrainte qualifiée, une
545
ontrainte qualifiée, une violence aussi grave que
les
coups de fouet donnés par le maître à l’esclave. En l’absence de moye
546
qualifiée, une violence aussi grave que les coups
de
fouet donnés par le maître à l’esclave. En l’absence de moyens légaux
547
nce aussi grave que les coups de fouet donnés par
le
maître à l’esclave. En l’absence de moyens légaux de défense contre c
548
ave que les coups de fouet donnés par le maître à
l’
esclave. En l’absence de moyens légaux de défense contre ce fléau, les
549
ups de fouet donnés par le maître à l’esclave. En
l’
absence de moyens légaux de défense contre ce fléau, les moyens indivi
550
et donnés par le maître à l’esclave. En l’absence
de
moyens légaux de défense contre ce fléau, les moyens individuels doiv
551
maître à l’esclave. En l’absence de moyens légaux
de
défense contre ce fléau, les moyens individuels doivent être encourag
552
ence de moyens légaux de défense contre ce fléau,
les
moyens individuels doivent être encouragés au maximum. Savons-nous bi
553
s-nous bien, en Occident, quelle défense efficace
de
l’homme et de sa dignité intime, représentent en réalité le droit de
554
ous bien, en Occident, quelle défense efficace de
l’
homme et de sa dignité intime, représentent en réalité le droit de pro
555
n Occident, quelle défense efficace de l’homme et
de
sa dignité intime, représentent en réalité le droit de protester (fût
556
et de sa dignité intime, représentent en réalité
le
droit de protester (fût-ce tout seul dans son coin), le droit d’oppos
557
dignité intime, représentent en réalité le droit
de
protester (fût-ce tout seul dans son coin), le droit d’opposition dan
558
it de protester (fût-ce tout seul dans son coin),
le
droit d’opposition dans la vie politique, le droit d’avoir trop de jo
559
tester (fût-ce tout seul dans son coin), le droit
d’
opposition dans la vie politique, le droit d’avoir trop de journaux et
560
t seul dans son coin), le droit d’opposition dans
la
vie politique, le droit d’avoir trop de journaux et trop de partis, e
561
in), le droit d’opposition dans la vie politique,
le
droit d’avoir trop de journaux et trop de partis, et même le droit de
562
roit d’opposition dans la vie politique, le droit
d’
avoir trop de journaux et trop de partis, et même le droit de s’en pla
563
tion dans la vie politique, le droit d’avoir trop
de
journaux et trop de partis, et même le droit de s’en plaindre ou de s
564
itique, le droit d’avoir trop de journaux et trop
de
partis, et même le droit de s’en plaindre ou de s’en moquer ? Si nous
565
avoir trop de journaux et trop de partis, et même
le
droit de s’en plaindre ou de s’en moquer ? Si nous perdions demain ce
566
p de journaux et trop de partis, et même le droit
de
s’en plaindre ou de s’en moquer ? Si nous perdions demain ces droits,
567
p de partis, et même le droit de s’en plaindre ou
de
s’en moquer ? Si nous perdions demain ces droits, qui peuvent paraîtr
568
araître secondaires, nous verrions qu’ils étaient
les
protecteurs de notre intégrité individuelle, devant la pire menace du
569
res, nous verrions qu’ils étaient les protecteurs
de
notre intégrité individuelle, devant la pire menace du siècle. Car j’
570
otecteurs de notre intégrité individuelle, devant
la
pire menace du siècle. Car j’en arrive ici à la plus grande, à la plu
571
t la pire menace du siècle. Car j’en arrive ici à
la
plus grande, à la plus typiquement humaine des libertés que nous pouv
572
u siècle. Car j’en arrive ici à la plus grande, à
la
plus typiquement humaine des libertés que nous pouvons perdre : La
573
humaine des libertés que nous pouvons perdre :
La
liberté de la pensée J’avoue que dans mes jeunes et folles années,
574
libertés que nous pouvons perdre : La liberté
de
la pensée J’avoue que dans mes jeunes et folles années, je me suis
575
bertés que nous pouvons perdre : La liberté de
la
pensée J’avoue que dans mes jeunes et folles années, je me suis so
576
jeunes et folles années, je me suis souvent moqué
de
cette expression. Je disais : rien au monde ne peut nous en priver ;
577
au monde ne peut nous en priver ; même en prison,
l’
homme garde la liberté de penser, de penser ce qu’il veut, de penser à
578
ut nous en priver ; même en prison, l’homme garde
la
liberté de penser, de penser ce qu’il veut, de penser à ce qu’il veut
579
priver ; même en prison, l’homme garde la liberté
de
penser, de penser ce qu’il veut, de penser à ce qu’il veut. Pourquoi
580
me en prison, l’homme garde la liberté de penser,
de
penser ce qu’il veut, de penser à ce qu’il veut. Pourquoi lui garanti
581
de la liberté de penser, de penser ce qu’il veut,
de
penser à ce qu’il veut. Pourquoi lui garantir ce droit qu’on ne peut
582
lui ôter, alors qu’il s’agirait bien concrètement
de
lui donner nourriture et logis ? Et je parlais des « pâles libertés »
583
Et je parlais des « pâles libertés » définies par
la
Charte de l’Atlantique, des libertés inutiles et abstraites que l’on
584
ais des « pâles libertés » définies par la Charte
de
l’Atlantique, des libertés inutiles et abstraites que l’on met en ava
585
des « pâles libertés » définies par la Charte de
l’
Atlantique, des libertés inutiles et abstraites que l’on met en avant
586
lantique, des libertés inutiles et abstraites que
l’
on met en avant pour éviter de faire face aux problèmes gênants. J’ava
587
s et abstraites que l’on met en avant pour éviter
de
faire face aux problèmes gênants. J’avais entièrement tort. Je ne cro
588
avais pas encore compris, vu et senti, que toutes
les
libertés dont les meilleurs ont soif peuvent être vidées d’un seul co
589
ompris, vu et senti, que toutes les libertés dont
les
meilleurs ont soif peuvent être vidées d’un seul coup, si nous ne som
590
, si nous ne sommes plus propriétaires et auteurs
de
nos propres pensées. Si nous perdons le droit et le pouvoir de penser
591
t auteurs de nos propres pensées. Si nous perdons
le
droit et le pouvoir de penser ce qu’il nous plaît, comme il nous plaî
592
nos propres pensées. Si nous perdons le droit et
le
pouvoir de penser ce qu’il nous plaît, comme il nous plaît — que ce s
593
s pensées. Si nous perdons le droit et le pouvoir
de
penser ce qu’il nous plaît, comme il nous plaît — que ce soit d’aille
594
us plaît — que ce soit d’ailleurs juste ou faux —
les
autres droits qu’on nous accorde seront nuls. Nous ne les sentirons p
595
es droits qu’on nous accorde seront nuls. Nous ne
les
sentirons plus comme des droits. Or nous pouvons perdre cette liberté
596
us ignorer. Il existe aujourd’hui des techniques (
la
propagande), des procédés intellectuels (la dialectique) et des produ
597
ques (la propagande), des procédés intellectuels (
la
dialectique) et des produits chimiques (le penthotal) capables de nou
598
tuels (la dialectique) et des produits chimiques (
le
penthotal) capables de nous faire penser dans le sens voulu par l’Éta
599
et des produits chimiques (le penthotal) capables
de
nous faire penser dans le sens voulu par l’État. Ceux qui ont lu le c
600
(le penthotal) capables de nous faire penser dans
le
sens voulu par l’État. Ceux qui ont lu le chef-d’œuvre de George Orwe
601
ables de nous faire penser dans le sens voulu par
l’
État. Ceux qui ont lu le chef-d’œuvre de George Orwell 1984, savent tr
602
er dans le sens voulu par l’État. Ceux qui ont lu
le
chef-d’œuvre de George Orwell 1984, savent très bien de quoi l’on par
603
voulu par l’État. Ceux qui ont lu le chef-d’œuvre
de
George Orwell 1984, savent très bien de quoi l’on parle ici, ou ceux
604
f-d’œuvre de George Orwell 1984, savent très bien
de
quoi l’on parle ici, ou ceux qui ont lu Le Zéro et l’infini de Koestl
605
e de George Orwell 1984, savent très bien de quoi
l’
on parle ici, ou ceux qui ont lu Le Zéro et l’infini de Koestler, ou l
606
s bien de quoi l’on parle ici, ou ceux qui ont lu
Le
Zéro et l’infini de Koestler, ou la Vingt-Cinquième Heure de Gheorghi
607
uoi l’on parle ici, ou ceux qui ont lu Le Zéro et
l’
infini de Koestler, ou la Vingt-Cinquième Heure de Gheorghiu, ou simpl
608
parle ici, ou ceux qui ont lu Le Zéro et l’infini
de
Koestler, ou la Vingt-Cinquième Heure de Gheorghiu, ou simplement les
609
ux qui ont lu Le Zéro et l’infini de Koestler, ou
la
Vingt-Cinquième Heure de Gheorghiu, ou simplement les études des phys
610
l’infini de Koestler, ou la Vingt-Cinquième Heure
de
Gheorghiu, ou simplement les études des physiologistes qui prouvent q
611
Vingt-Cinquième Heure de Gheorghiu, ou simplement
les
études des physiologistes qui prouvent qu’en pinçant le cerveau d’un
612
des des physiologistes qui prouvent qu’en pinçant
le
cerveau d’un nouveau-né au bon endroit, on peut lui faire penser ou n
613
siologistes qui prouvent qu’en pinçant le cerveau
d’
un nouveau-né au bon endroit, on peut lui faire penser ou ne pas pense
614
ou ne pas penser ce qu’on veut. Il ne s’agit pas
d’
anticipations. L’Enfer des hommes dépossédés de leur propre pensée exi
615
ce qu’on veut. Il ne s’agit pas d’anticipations.
L’
Enfer des hommes dépossédés de leur propre pensée existe près de nous
616
as d’anticipations. L’Enfer des hommes dépossédés
de
leur propre pensée existe près de nous : sa propagande l’appelle un p
617
propre pensée existe près de nous : sa propagande
l’
appelle un paradis, bien entendu. Le xxe siècle n’a pas seulement red
618
sa propagande l’appelle un paradis, bien entendu.
Le
xxe siècle n’a pas seulement redécouvert, à la faveur des camps et d
619
. Le xxe siècle n’a pas seulement redécouvert, à
la
faveur des camps et des fours crématoires, la valeur primordiale de l
620
, à la faveur des camps et des fours crématoires,
la
valeur primordiale de l’habeas corpus. Il découvre soudain que la lib
621
s et des fours crématoires, la valeur primordiale
de
l’habeas corpus. Il découvre soudain que la liberté humaine par excel
622
t des fours crématoires, la valeur primordiale de
l’
habeas corpus. Il découvre soudain que la liberté humaine par excellen
623
diale de l’habeas corpus. Il découvre soudain que
la
liberté humaine par excellence, comme l’a dit récemment Ignazio Silon
624
dain que la liberté humaine par excellence, comme
l’
a dit récemment Ignazio Silone, c’est le droit de chaque homme à son â
625
ce, comme l’a dit récemment Ignazio Silone, c’est
le
droit de chaque homme à son âme — habeas animam ! — et nous pouvons l
626
l’a dit récemment Ignazio Silone, c’est le droit
de
chaque homme à son âme — habeas animam ! — et nous pouvons le perdre.
627
mme à son âme — habeas animam ! — et nous pouvons
le
perdre. 1. Deux remarques importantes sur cette statistique : 1. l
628
remarques importantes sur cette statistique : 1.
les
chiffres cités sont obtenus en divisant la somme des salaires dans un
629
: 1. les chiffres cités sont obtenus en divisant
la
somme des salaires dans un pays par le nombre des habitants, femmes,
630
n divisant la somme des salaires dans un pays par
le
nombre des habitants, femmes, enfants, vieillards et chômeurs compris
631
ffres ont été établis par les Nations unies, dont
l’
URSS et la Pologne font partie. Il y a toutes les raisons de penser qu
632
été établis par les Nations unies, dont l’URSS et
la
Pologne font partie. Il y a toutes les raisons de penser que les chif
633
t l’URSS et la Pologne font partie. Il y a toutes
les
raisons de penser que les chiffres réels concernant ces deux derniers
634
la Pologne font partie. Il y a toutes les raisons
de
penser que les chiffres réels concernant ces deux derniers pays sont
635
t partie. Il y a toutes les raisons de penser que
les
chiffres réels concernant ces deux derniers pays sont inférieurs à ce
636
Contre-offensive
de
la liberté Nous avons formulé jusqu’ici deux thèses principales. La
637
Contre-offensive de
la
liberté Nous avons formulé jusqu’ici deux thèses principales. La pr
638
i deux thèses principales. La première, c’est que
la
liberté, dans notre monde complexe et démesuré, est sentie par beauco
639
. La seconde, c’est que nous possédons un capital
de
libertés réelles dont nous n’avons plus même conscience. Il en résult
640
en résulte que nous sommes plutôt faibles devant
la
propagande totalitaire. Beaucoup, angoissés par des possibilités théo
641
disciplines aveugles, dont ils se disent qu’elles
les
délivreraient de leurs problèmes individuels : ainsi la guerre, les d
642
es, dont ils se disent qu’elles les délivreraient
de
leurs problèmes individuels : ainsi la guerre, les dictatures, les tr
643
ivreraient de leurs problèmes individuels : ainsi
la
guerre, les dictatures, les troupes de choc militaires et politiques,
644
de leurs problèmes individuels : ainsi la guerre,
les
dictatures, les troupes de choc militaires et politiques, ou simpleme
645
es individuels : ainsi la guerre, les dictatures,
les
troupes de choc militaires et politiques, ou simplement l’anonymat co
646
ls : ainsi la guerre, les dictatures, les troupes
de
choc militaires et politiques, ou simplement l’anonymat collectiviste
647
s de choc militaires et politiques, ou simplement
l’
anonymat collectiviste. D’autres, habitués jusqu’à l’inconscience aux
648
nonymat collectiviste. D’autres, habitués jusqu’à
l’
inconscience aux libertés conquises par notre religion, par nos révolu
649
révolutions et par nos sciences, décorent du nom
de
« mystiques puissantes » de simples propagandes qui nous promettent l
650
nces, décorent du nom de « mystiques puissantes »
de
simples propagandes qui nous promettent le paradis et la grandeur, la
651
ntes » de simples propagandes qui nous promettent
le
paradis et la grandeur, la justice et la vraie liberté ; et ils vont
652
les propagandes qui nous promettent le paradis et
la
grandeur, la justice et la vraie liberté ; et ils vont répétant que n
653
es qui nous promettent le paradis et la grandeur,
la
justice et la vraie liberté ; et ils vont répétant que nous n’avons r
654
omettent le paradis et la grandeur, la justice et
la
vraie liberté ; et ils vont répétant que nous n’avons rien à opposer
655
mystiques », qui sont au vrai des mystifications.
Le
temps est venu de passer à la contre-offensive. Laissons les « mystiq
656
des mystifications. Le temps est venu de passer à
la
contre-offensive. Laissons les « mystiques » synthétiques aux peuples
657
st venu de passer à la contre-offensive. Laissons
les
« mystiques » synthétiques aux peuples qui en ont grand besoin, parce
658
absence par des slogans. Nous n’avons nul besoin
d’
une mystique « aussi puissante » ou « plus puissante » que les leurs.
659
que « aussi puissante » ou « plus puissante » que
les
leurs. Car les faits nous suffisent, et quant aux libertés, nous en a
660
ssante » ou « plus puissante » que les leurs. Car
les
faits nous suffisent, et quant aux libertés, nous en avons plus que n
661
itons. Quand nous aurons compris que nous pouvons
les
perdre, comme d’autres près de nous les ont perdues, nous commenceron
662
s pouvons les perdre, comme d’autres près de nous
les
ont perdues, nous commencerons à savoir ce qu’elles valent. Quand nou
663
ous commencerons à mesurer nos forces. Quand nous
les
aurons mesurées, nous verrons que l’avenir et le progrès sont de notr
664
Quand nous les aurons mesurées, nous verrons que
l’
avenir et le progrès sont de notre côté. Et alors, nous voudrons sauve
665
les aurons mesurées, nous verrons que l’avenir et
le
progrès sont de notre côté. Et alors, nous voudrons sauver notre prés
666
ées, nous verrons que l’avenir et le progrès sont
de
notre côté. Et alors, nous voudrons sauver notre présent ! Nos forc
667
orces réelles sont immenses La première, c’est
le
trésor vivant des droits de toute nature conquis par notre Histoire e
668
La première, c’est le trésor vivant des droits
de
toute nature conquis par notre Histoire et par toutes nos histoires n
669
oire et par toutes nos histoires nationales. Tous
les
peuples du monde, sans exception, peuvent nous envier à cet égard. Il
670
n, peuvent nous envier à cet égard. Il semble que
l’
esprit humain, dans tous les temps, n’ait point imaginé une seule libe
671
t égard. Il semble que l’esprit humain, dans tous
les
temps, n’ait point imaginé une seule liberté que les Européens n’aien
672
temps, n’ait point imaginé une seule liberté que
les
Européens n’aient voulu vivre. À des degrés divers, parfois jusqu’à l
673
voulu vivre. À des degrés divers, parfois jusqu’à
l’
excès, nous avons tous les droits que nous mentionnons plus haut et de
674
divers, parfois jusqu’à l’excès, nous avons tous
les
droits que nous mentionnons plus haut et des douzaines d’autres en pl
675
us haut et des douzaines d’autres en plus : droit
de
circuler, de travailler, de faire la grève, de créer des coopératives
676
s douzaines d’autres en plus : droit de circuler,
de
travailler, de faire la grève, de créer des coopératives, des syndica
677
utres en plus : droit de circuler, de travailler,
de
faire la grève, de créer des coopératives, des syndicats, des société
678
plus : droit de circuler, de travailler, de faire
la
grève, de créer des coopératives, des syndicats, des sociétés d’entra
679
it de circuler, de travailler, de faire la grève,
de
créer des coopératives, des syndicats, des sociétés d’entraide ; de c
680
éer des coopératives, des syndicats, des sociétés
d’
entraide ; de changer d’habitation, de condition sociale, de professio
681
ratives, des syndicats, des sociétés d’entraide ;
de
changer d’habitation, de condition sociale, de profession ; droit d’e
682
s syndicats, des sociétés d’entraide ; de changer
d’
habitation, de condition sociale, de profession ; droit d’exprimer tou
683
es sociétés d’entraide ; de changer d’habitation,
de
condition sociale, de profession ; droit d’exprimer toutes les sagess
684
; de changer d’habitation, de condition sociale,
de
profession ; droit d’exprimer toutes les sagesses et toutes les folie
685
tion, de condition sociale, de profession ; droit
d’
exprimer toutes les sagesses et toutes les folies concevables ; droit
686
sociale, de profession ; droit d’exprimer toutes
les
sagesses et toutes les folies concevables ; droit à la religion de no
687
; droit d’exprimer toutes les sagesses et toutes
les
folies concevables ; droit à la religion de notre choix, et droit de
688
gesses et toutes les folies concevables ; droit à
la
religion de notre choix, et droit de n’en choisir aucune ; droit d’él
689
utes les folies concevables ; droit à la religion
de
notre choix, et droit de n’en choisir aucune ; droit d’élire ceux que
690
es ; droit à la religion de notre choix, et droit
de
n’en choisir aucune ; droit d’élire ceux que nous voulons et de les t
691
re choix, et droit de n’en choisir aucune ; droit
d’
élire ceux que nous voulons et de les traiter ensuite de scélérats ; d
692
r aucune ; droit d’élire ceux que nous voulons et
de
les traiter ensuite de scélérats ; droit de protester, d’écrire au Ti
693
ucune ; droit d’élire ceux que nous voulons et de
les
traiter ensuite de scélérats ; droit de protester, d’écrire au Times,
694
e ceux que nous voulons et de les traiter ensuite
de
scélérats ; droit de protester, d’écrire au Times, ou à la Feuille lo
695
ns et de les traiter ensuite de scélérats ; droit
de
protester, d’écrire au Times, ou à la Feuille locale, de faire campag
696
raiter ensuite de scélérats ; droit de protester,
d’
écrire au Times, ou à la Feuille locale, de faire campagne pour n’impo
697
ats ; droit de protester, d’écrire au Times, ou à
la
Feuille locale, de faire campagne pour n’importe quoi et le contraire
698
ester, d’écrire au Times, ou à la Feuille locale,
de
faire campagne pour n’importe quoi et le contraire ; droit d’exiger q
699
locale, de faire campagne pour n’importe quoi et
le
contraire ; droit d’exiger que les douaniers mettent des gants blancs
700
pagne pour n’importe quoi et le contraire ; droit
d’
exiger que les douaniers mettent des gants blancs avant de fouiller no
701
importe quoi et le contraire ; droit d’exiger que
les
douaniers mettent des gants blancs avant de fouiller nos valises ; dr
702
ants blancs avant de fouiller nos valises ; droit
d’
entrer dans n’importe quels magasin, marché, café, ou restaurant, et d
703
te quels magasin, marché, café, ou restaurant, et
de
composer le menu de notre choix ; droit d’élever nos enfants selon no
704
asin, marché, café, ou restaurant, et de composer
le
menu de notre choix ; droit d’élever nos enfants selon nos principes,
705
rché, café, ou restaurant, et de composer le menu
de
notre choix ; droit d’élever nos enfants selon nos principes, — et to
706
nt, et de composer le menu de notre choix ; droit
d’
élever nos enfants selon nos principes, — et tous les droits non codif
707
élever nos enfants selon nos principes, — et tous
les
droits non codifiés, non formulables, les plus précieux sans doute qu
708
et tous les droits non codifiés, non formulables,
les
plus précieux sans doute quoique les plus inconscients, comme le droi
709
formulables, les plus précieux sans doute quoique
les
plus inconscients, comme le droit d’applaudir ou de siffler selon ses
710
x sans doute quoique les plus inconscients, comme
le
droit d’applaudir ou de siffler selon ses goûts, de prendre à la radi
711
ute quoique les plus inconscients, comme le droit
d’
applaudir ou de siffler selon ses goûts, de prendre à la radio le post
712
plus inconscients, comme le droit d’applaudir ou
de
siffler selon ses goûts, de prendre à la radio le poste qu’on préfère
713
droit d’applaudir ou de siffler selon ses goûts,
de
prendre à la radio le poste qu’on préfère, et de tourner le bouton si
714
audir ou de siffler selon ses goûts, de prendre à
la
radio le poste qu’on préfère, et de tourner le bouton si l’on s’ennui
715
de siffler selon ses goûts, de prendre à la radio
le
poste qu’on préfère, et de tourner le bouton si l’on s’ennuie, sans ê
716
de prendre à la radio le poste qu’on préfère, et
de
tourner le bouton si l’on s’ennuie, sans être dénoncé par les voisins
717
à la radio le poste qu’on préfère, et de tourner
le
bouton si l’on s’ennuie, sans être dénoncé par les voisins ; le droit
718
e poste qu’on préfère, et de tourner le bouton si
l’
on s’ennuie, sans être dénoncé par les voisins ; le droit d’aimer et d
719
le bouton si l’on s’ennuie, sans être dénoncé par
les
voisins ; le droit d’aimer et de haïr, le droit d’épouser qui l’on ve
720
’on s’ennuie, sans être dénoncé par les voisins ;
le
droit d’aimer et de haïr, le droit d’épouser qui l’on veut… Il n’est
721
uie, sans être dénoncé par les voisins ; le droit
d’
aimer et de haïr, le droit d’épouser qui l’on veut… Il n’est pas un s
722
tre dénoncé par les voisins ; le droit d’aimer et
de
haïr, le droit d’épouser qui l’on veut… Il n’est pas un seul de ces
723
cé par les voisins ; le droit d’aimer et de haïr,
le
droit d’épouser qui l’on veut… Il n’est pas un seul de ces droits qu
724
s voisins ; le droit d’aimer et de haïr, le droit
d’
épouser qui l’on veut… Il n’est pas un seul de ces droits que les dic
725
droit d’aimer et de haïr, le droit d’épouser qui
l’
on veut… Il n’est pas un seul de ces droits que les dictatures n’aien
726
it d’épouser qui l’on veut… Il n’est pas un seul
de
ces droits que les dictatures n’aient attaqué ou supprimé, n’aient dé
727
’on veut… Il n’est pas un seul de ces droits que
les
dictatures n’aient attaqué ou supprimé, n’aient déclaré antisocial ou
728
iminel. Il n’en est pas un seul que n’ait conquis
l’
immense majorité des peuples libres qui vivent à l’ouest du rideau de
729
’immense majorité des peuples libres qui vivent à
l’
ouest du rideau de fer ; parmi lesquels près de 300 millions d’Europée
730
des peuples libres qui vivent à l’ouest du rideau
de
fer ; parmi lesquels près de 300 millions d’Européens, dont la masse
731
deau de fer ; parmi lesquels près de 300 millions
d’
Européens, dont la masse représente bien plus que la Russie et deux fo
732
i lesquels près de 300 millions d’Européens, dont
la
masse représente bien plus que la Russie et deux fois plus que l’Amér
733
Européens, dont la masse représente bien plus que
la
Russie et deux fois plus que l’Amérique. Tous ces droits bien vivants
734
nte bien plus que la Russie et deux fois plus que
l’
Amérique. Tous ces droits bien vivants ne sont pas un passé, mais un p
735
s un passé, mais un présent ; bien plus, ils sont
le
gage d’un grand avenir. Voilà l’espoir des hommes. Il est chez nous !
736
sé, mais un présent ; bien plus, ils sont le gage
d’
un grand avenir. Voilà l’espoir des hommes. Il est chez nous ! L’es
737
n plus, ils sont le gage d’un grand avenir. Voilà
l’
espoir des hommes. Il est chez nous ! L’esprit critique La secon
738
Voilà l’espoir des hommes. Il est chez nous !
L’
esprit critique La seconde force dont nous disposons, et l’une des
739
e dont nous disposons, et l’une des plus typiques
de
l’Occident, n’est autre que l’esprit critique. On nous dit qu’il se p
740
ont nous disposons, et l’une des plus typiques de
l’
Occident, n’est autre que l’esprit critique. On nous dit qu’il se perd
741
des plus typiques de l’Occident, n’est autre que
l’
esprit critique. On nous dit qu’il se perd et l’on en donne pour preuv
742
e l’esprit critique. On nous dit qu’il se perd et
l’
on en donne pour preuve le succès des publicités, propagandes et mysti
743
us dit qu’il se perd et l’on en donne pour preuve
le
succès des publicités, propagandes et mystiques politiques. Mais il m
744
Mais il me semble au contraire qu’il renaît dans
les
plus jeunes générations. On se lamente sur l’état de la jeunesse d’Eu
745
ns les plus jeunes générations. On se lamente sur
l’
état de la jeunesse d’Europe, on déploie ce qu’on nomme son nihilisme.
746
plus jeunes générations. On se lamente sur l’état
de
la jeunesse d’Europe, on déploie ce qu’on nomme son nihilisme. Si l’o
747
s jeunes générations. On se lamente sur l’état de
la
jeunesse d’Europe, on déploie ce qu’on nomme son nihilisme. Si l’on v
748
érations. On se lamente sur l’état de la jeunesse
d’
Europe, on déploie ce qu’on nomme son nihilisme. Si l’on veut dire par
749
rope, on déploie ce qu’on nomme son nihilisme. Si
l’
on veut dire par là qu’elle ne croit plus aux idéaux et aux grands mot
750
lus aux idéaux et aux grands mots, qu’elle trouve
la
vie absurde, et qu’elle ne « marche » plus pour aucune idéologie, je
751
lus pour aucune idéologie, je serais tenté plutôt
de
l’en féliciter. Si cette jeunesse qui a vu les camps comme résultat d
752
pour aucune idéologie, je serais tenté plutôt de
l’
en féliciter. Si cette jeunesse qui a vu les camps comme résultat des
753
tôt de l’en féliciter. Si cette jeunesse qui a vu
les
camps comme résultat des idéologies, et les pires tyrannies comme pro
754
a vu les camps comme résultat des idéologies, et
les
pires tyrannies comme produit des mystiques de « libération », n’avai
755
t les pires tyrannies comme produit des mystiques
de
« libération », n’avait pas décidé de ne plus croire à rien qu’aux ré
756
s mystiques de « libération », n’avait pas décidé
de
ne plus croire à rien qu’aux réalités immédiates, alors seulement je
757
en qu’aux réalités immédiates, alors seulement je
la
jugerais malade. Il me semble au contraire qu’elle réagit avec un réa
758
elle réagit avec un réalisme impitoyable et sain.
La
foi chrétienne elle-même doit aujourd’hui se réjouir d’un tel sceptic
759
chrétienne elle-même doit aujourd’hui se réjouir
d’
un tel scepticisme, voir en lui son meilleur allié contre les mystific
760
cepticisme, voir en lui son meilleur allié contre
les
mystifications totalitaires, contre la religion des idoles. Un lecteu
761
ié contre les mystifications totalitaires, contre
la
religion des idoles. Un lecteur m’écrivait récemment : « Quelle répon
762
n lecteur m’écrivait récemment : « Quelle réponse
l’
Occident prétend-il apporter à l’inquiétude du monde moderne ? » Je se
763
« Quelle réponse l’Occident prétend-il apporter à
l’
inquiétude du monde moderne ? » Je serais tenté de lui dire : l’esprit
764
l’inquiétude du monde moderne ? » Je serais tenté
de
lui dire : l’esprit critique. Car cet esprit nous renvoie sobrement à
765
u monde moderne ? » Je serais tenté de lui dire :
l’
esprit critique. Car cet esprit nous renvoie sobrement à nos inquiétud
766
quiétudes personnelles, qui ne se satisfont point
de
réponses collectives. L’Occident n’est pas une Église, n’est pas une
767
ui ne se satisfont point de réponses collectives.
L’
Occident n’est pas une Église, n’est pas une doctrine de salut, comme
768
dent n’est pas une Église, n’est pas une doctrine
de
salut, comme les partis totalitaires voudraient le devenir à bon marc
769
ne Église, n’est pas une doctrine de salut, comme
les
partis totalitaires voudraient le devenir à bon marché. L’Occident es
770
e salut, comme les partis totalitaires voudraient
le
devenir à bon marché. L’Occident est une somme immense de réalités, d
771
totalitaires voudraient le devenir à bon marché.
L’
Occident est une somme immense de réalités, de réponses, de questions,
772
ir à bon marché. L’Occident est une somme immense
de
réalités, de réponses, de questions, de contradictions. Cette prodigi
773
hé. L’Occident est une somme immense de réalités,
de
réponses, de questions, de contradictions. Cette prodigieuse diversit
774
t est une somme immense de réalités, de réponses,
de
questions, de contradictions. Cette prodigieuse diversité peut angois
775
e immense de réalités, de réponses, de questions,
de
contradictions. Cette prodigieuse diversité peut angoisser. Mais elle
776
ersité peut angoisser. Mais elle est d’autre part
la
condition de nos libertés et de l’esprit créateur. C’est à cause d’el
777
ngoisser. Mais elle est d’autre part la condition
de
nos libertés et de l’esprit créateur. C’est à cause d’elle que l’Occi
778
est d’autre part la condition de nos libertés et
de
l’esprit créateur. C’est à cause d’elle que l’Occident demeure l’espo
779
t d’autre part la condition de nos libertés et de
l’
esprit créateur. C’est à cause d’elle que l’Occident demeure l’espoir
780
s libertés et de l’esprit créateur. C’est à cause
d’
elle que l’Occident demeure l’espoir de l’homme qui pense, qui juge et
781
et de l’esprit créateur. C’est à cause d’elle que
l’
Occident demeure l’espoir de l’homme qui pense, qui juge et qui sent p
782
teur. C’est à cause d’elle que l’Occident demeure
l’
espoir de l’homme qui pense, qui juge et qui sent par lui-même. Et cet
783
st à cause d’elle que l’Occident demeure l’espoir
de
l’homme qui pense, qui juge et qui sent par lui-même. Et cet homme es
784
à cause d’elle que l’Occident demeure l’espoir de
l’
homme qui pense, qui juge et qui sent par lui-même. Et cet homme est l
785
i juge et qui sent par lui-même. Et cet homme est
le
but du Progrès, le but de toute communauté digne du nom. La person
786
par lui-même. Et cet homme est le but du Progrès,
le
but de toute communauté digne du nom. La personne J’en viens ic
787
-même. Et cet homme est le but du Progrès, le but
de
toute communauté digne du nom. La personne J’en viens ici à not
788
grès, le but de toute communauté digne du nom.
La
personne J’en viens ici à notre troisième force : la personne. Voi
789
sonne J’en viens ici à notre troisième force :
la
personne. Voilà la création majeure de l’Occident. L’idée de la perso
790
ici à notre troisième force : la personne. Voilà
la
création majeure de l’Occident. L’idée de la personne est certainemen
791
me force : la personne. Voilà la création majeure
de
l’Occident. L’idée de la personne est certainement la plus originale,
792
force : la personne. Voilà la création majeure de
l’
Occident. L’idée de la personne est certainement la plus originale, la
793
ersonne. Voilà la création majeure de l’Occident.
L’
idée de la personne est certainement la plus originale, la plus profon
794
. Voilà la création majeure de l’Occident. L’idée
de
la personne est certainement la plus originale, la plus profonde auss
795
oilà la création majeure de l’Occident. L’idée de
la
personne est certainement la plus originale, la plus profonde aussi q
796
’Occident. L’idée de la personne est certainement
la
plus originale, la plus profonde aussi qu’ait élaborée notre Europe.
797
e la personne est certainement la plus originale,
la
plus profonde aussi qu’ait élaborée notre Europe. La personne, c’est
798
plus profonde aussi qu’ait élaborée notre Europe.
La
personne, c’est l’individu chargé d’une vocation qui le distingue de
799
qu’ait élaborée notre Europe. La personne, c’est
l’
individu chargé d’une vocation qui le distingue de la masse, mais le r
800
otre Europe. La personne, c’est l’individu chargé
d’
une vocation qui le distingue de la masse, mais le relie pratiquement
801
sonne, c’est l’individu chargé d’une vocation qui
le
distingue de la masse, mais le relie pratiquement à la communauté. C’
802
l’individu chargé d’une vocation qui le distingue
de
la masse, mais le relie pratiquement à la communauté. C’est l’homme q
803
ndividu chargé d’une vocation qui le distingue de
la
masse, mais le relie pratiquement à la communauté. C’est l’homme qui
804
d’une vocation qui le distingue de la masse, mais
le
relie pratiquement à la communauté. C’est l’homme qui se veut intégra
805
stingue de la masse, mais le relie pratiquement à
la
communauté. C’est l’homme qui se veut intégral, maître de lui et de s
806
mais le relie pratiquement à la communauté. C’est
l’
homme qui se veut intégral, maître de lui et de sa propre pensée, et p
807
nauté. C’est l’homme qui se veut intégral, maître
de
lui et de sa propre pensée, et par là même conscient de ce qu’il doit
808
st l’homme qui se veut intégral, maître de lui et
de
sa propre pensée, et par là même conscient de ce qu’il doit au procha
809
et de sa propre pensée, et par là même conscient
de
ce qu’il doit au prochain. C’est l’homme total, que je veux opposer à
810
ême conscient de ce qu’il doit au prochain. C’est
l’
homme total, que je veux opposer à l’homme purement privé et à l’homme
811
chain. C’est l’homme total, que je veux opposer à
l’
homme purement privé et à l’homme purement social, qui ne sont que des
812
que je veux opposer à l’homme purement privé et à
l’
homme purement social, qui ne sont que des « mutilés », des hommes par
813
qui n’ont pas eu eux-mêmes des raisons efficaces
de
résister à la mise au pas par l’État. Avec l’idée de la personne l’Eu
814
eu eux-mêmes des raisons efficaces de résister à
la
mise au pas par l’État. Avec l’idée de la personne l’Europe est née ;
815
aisons efficaces de résister à la mise au pas par
l’
État. Avec l’idée de la personne l’Europe est née ; avec elle, elle mo
816
ces de résister à la mise au pas par l’État. Avec
l’
idée de la personne l’Europe est née ; avec elle, elle mourrait. J’ind
817
résister à la mise au pas par l’État. Avec l’idée
de
la personne l’Europe est née ; avec elle, elle mourrait. J’indique to
818
ister à la mise au pas par l’État. Avec l’idée de
la
personne l’Europe est née ; avec elle, elle mourrait. J’indique tout
819
ise au pas par l’État. Avec l’idée de la personne
l’
Europe est née ; avec elle, elle mourrait. J’indique tout de suite que
820
elle, elle mourrait. J’indique tout de suite que
le
mal spécifique de la personne, c’est l’individualisme, qui a fait tan
821
it. J’indique tout de suite que le mal spécifique
de
la personne, c’est l’individualisme, qui a fait tant de ravages chez
822
J’indique tout de suite que le mal spécifique de
la
personne, c’est l’individualisme, qui a fait tant de ravages chez nos
823
suite que le mal spécifique de la personne, c’est
l’
individualisme, qui a fait tant de ravages chez nos intellectuels depu
824
ombien cette maladie même est-elle plus proche de
l’
idéal humain que le collectivisme « culturel » dicté par les bureaucra
825
e même est-elle plus proche de l’idéal humain que
le
collectivisme « culturel » dicté par les bureaucrates russes, ou que
826
umain que le collectivisme « culturel » dicté par
les
bureaucrates russes, ou que la « sottise qui paye » de Hollywood ! Da
827
turel » dicté par les bureaucrates russes, ou que
la
« sottise qui paye » de Hollywood ! Dans l’idée de la personne s’enra
828
reaucrates russes, ou que la « sottise qui paye »
de
Hollywood ! Dans l’idée de la personne s’enracine toute liberté concr
829
u que la « sottise qui paye » de Hollywood ! Dans
l’
idée de la personne s’enracine toute liberté concrète, créatrice et vé
830
a « sottise qui paye » de Hollywood ! Dans l’idée
de
la personne s’enracine toute liberté concrète, créatrice et vécue. Au
831
sottise qui paye » de Hollywood ! Dans l’idée de
la
personne s’enracine toute liberté concrète, créatrice et vécue. Au co
832
concrète, créatrice et vécue. Au contraire, c’est
de
la masse homogène, uniforme, que naissent toutes les modernes tyranni
833
crète, créatrice et vécue. Au contraire, c’est de
la
masse homogène, uniforme, que naissent toutes les modernes tyrannies.
834
la masse homogène, uniforme, que naissent toutes
les
modernes tyrannies. On ne peut forcer personne à être libre, alors qu
835
er personne à être libre, alors qu’il faut forcer
les
masses à être masses. Et c’est pourquoi Personne égale Liberté, tandi
836
is que masse égale contrainte. Il n’y aura jamais
de
liberté « en masse ». Il n’y aura jamais de liberté réelle que dans l
837
amais de liberté « en masse ». Il n’y aura jamais
de
liberté réelle que dans le besoin, le droit et la passion de différer
838
». Il n’y aura jamais de liberté réelle que dans
le
besoin, le droit et la passion de différer de son voisin, de courir s
839
aura jamais de liberté réelle que dans le besoin,
le
droit et la passion de différer de son voisin, de courir sa propre av
840
de liberté réelle que dans le besoin, le droit et
la
passion de différer de son voisin, de courir sa propre aventure, de c
841
réelle que dans le besoin, le droit et la passion
de
différer de son voisin, de courir sa propre aventure, de créer par sa
842
ans le besoin, le droit et la passion de différer
de
son voisin, de courir sa propre aventure, de créer par sa vie ce qu’o
843
le droit et la passion de différer de son voisin,
de
courir sa propre aventure, de créer par sa vie ce qu’on n’a jamais vu
844
érer de son voisin, de courir sa propre aventure,
de
créer par sa vie ce qu’on n’a jamais vu, et d’accomplir ainsi, en sec
845
e, de créer par sa vie ce qu’on n’a jamais vu, et
d’
accomplir ainsi, en secret bien souvent, une vocation qui n’a pas de c
846
en secret bien souvent, une vocation qui n’a pas
de
comptes à rendre aux hommes, et encore bien moins à l’État, parce qu’
847
mptes à rendre aux hommes, et encore bien moins à
l’
État, parce qu’elle est « immédiate à Dieu ». Telle est bien la passio
848
qu’elle est « immédiate à Dieu ». Telle est bien
la
passion de l’homme européen. Elle le met à la pointe du genre humain.
849
t « immédiate à Dieu ». Telle est bien la passion
de
l’homme européen. Elle le met à la pointe du genre humain. Dans cette
850
immédiate à Dieu ». Telle est bien la passion de
l’
homme européen. Elle le met à la pointe du genre humain. Dans cette pa
851
lle est bien la passion de l’homme européen. Elle
le
met à la pointe du genre humain. Dans cette passion de différer les u
852
ien la passion de l’homme européen. Elle le met à
la
pointe du genre humain. Dans cette passion de différer les uns des au
853
t à la pointe du genre humain. Dans cette passion
de
différer les uns des autres, nous trouvons tous, nous les Européens,
854
e du genre humain. Dans cette passion de différer
les
uns des autres, nous trouvons tous, nous les Européens, notre commune
855
érer les uns des autres, nous trouvons tous, nous
les
Européens, notre commune dignité et notre risque le plus cher. L’h
856
Européens, notre commune dignité et notre risque
le
plus cher. L’homme total contre l’État totalitaire Telles sont
857
commune dignité et notre risque le plus cher.
L’
homme total contre l’État totalitaire Telles sont nos maladies. Tel
858
otre risque le plus cher. L’homme total contre
l’
État totalitaire Telles sont nos maladies. Telles sont nos forces.
859
ies. Telles sont nos forces. Je n’ai cherché qu’à
les
bien voir. S’il est une chose au monde pour laquelle on ne peut faire
860
une chose au monde pour laquelle on ne peut faire
de
propagande au sens moderne, c’est justement la liberté, puisqu’elle c
861
re de propagande au sens moderne, c’est justement
la
liberté, puisqu’elle cesserait d’être la liberté si l’on tentait de l
862
c’est justement la liberté, puisqu’elle cesserait
d’
être la liberté si l’on tentait de l’imposer. Mais on peut et l’on doi
863
ustement la liberté, puisqu’elle cesserait d’être
la
liberté si l’on tentait de l’imposer. Mais on peut et l’on doit prend
864
berté, puisqu’elle cesserait d’être la liberté si
l’
on tentait de l’imposer. Mais on peut et l’on doit prendre conscience
865
’elle cesserait d’être la liberté si l’on tentait
de
l’imposer. Mais on peut et l’on doit prendre conscience de ses condit
866
le cesserait d’être la liberté si l’on tentait de
l’
imposer. Mais on peut et l’on doit prendre conscience de ses condition
867
rté si l’on tentait de l’imposer. Mais on peut et
l’
on doit prendre conscience de ses conditions, de ses risques. Je crois
868
ser. Mais on peut et l’on doit prendre conscience
de
ses conditions, de ses risques. Je crois à la vertu de la prise de co
869
t l’on doit prendre conscience de ses conditions,
de
ses risques. Je crois à la vertu de la prise de conscience : c’est d’
870
nce de ses conditions, de ses risques. Je crois à
la
vertu de la prise de conscience : c’est d’une part le début de la gué
871
s conditions, de ses risques. Je crois à la vertu
de
la prise de conscience : c’est d’une part le début de la guérison, qu
872
onditions, de ses risques. Je crois à la vertu de
la
prise de conscience : c’est d’une part le début de la guérison, quand
873
ertu de la prise de conscience : c’est d’une part
le
début de la guérison, quand le mal est d’ordre psychique ; c’est d’au
874
a prise de conscience : c’est d’une part le début
de
la guérison, quand le mal est d’ordre psychique ; c’est d’autre part
875
rise de conscience : c’est d’une part le début de
la
guérison, quand le mal est d’ordre psychique ; c’est d’autre part une
876
: c’est d’une part le début de la guérison, quand
le
mal est d’ordre psychique ; c’est d’autre part une source de confianc
877
ne part le début de la guérison, quand le mal est
d’
ordre psychique ; c’est d’autre part une source de confiance en soi, q
878
d’ordre psychique ; c’est d’autre part une source
de
confiance en soi, quand les faits objectifs sont meilleurs que notre
879
’autre part une source de confiance en soi, quand
les
faits objectifs sont meilleurs que notre lassitude ne le pensait. Ren
880
s objectifs sont meilleurs que notre lassitude ne
le
pensait. Rendus conscients des forces véritables de l’Europe et de l’
881
pensait. Rendus conscients des forces véritables
de
l’Europe et de l’Occident, nous serons en mesure, aussitôt, de renver
882
nsait. Rendus conscients des forces véritables de
l’
Europe et de l’Occident, nous serons en mesure, aussitôt, de renverser
883
s conscients des forces véritables de l’Europe et
de
l’Occident, nous serons en mesure, aussitôt, de renverser l’absurde s
884
onscients des forces véritables de l’Europe et de
l’
Occident, nous serons en mesure, aussitôt, de renverser l’absurde situ
885
t de l’Occident, nous serons en mesure, aussitôt,
de
renverser l’absurde situation volontairement créée par les mystiques
886
nt, nous serons en mesure, aussitôt, de renverser
l’
absurde situation volontairement créée par les mystiques adverses. Au
887
rser l’absurde situation volontairement créée par
les
mystiques adverses. Au défi de la propagande, répondons tranquillemen
888
irement créée par les mystiques adverses. Au défi
de
la propagande, répondons tranquillement par des faits. Nous pouvons p
889
ment créée par les mystiques adverses. Au défi de
la
propagande, répondons tranquillement par des faits. Nous pouvons perd
890
ns perdre toutes nos libertés. Nous pouvons aussi
les
sauver en décidant de les répandre. Si nous voyons les faits, et savo
891
bertés. Nous pouvons aussi les sauver en décidant
de
les répandre. Si nous voyons les faits, et savons les faire voir, nou
892
tés. Nous pouvons aussi les sauver en décidant de
les
répandre. Si nous voyons les faits, et savons les faire voir, nous au
893
auver en décidant de les répandre. Si nous voyons
les
faits, et savons les faire voir, nous aurons du même coup repris l’in
894
les répandre. Si nous voyons les faits, et savons
les
faire voir, nous aurons du même coup repris l’initiative. C’est l’aut
895
s les faire voir, nous aurons du même coup repris
l’
initiative. C’est l’autre camp qui sera forcé de se mettre sur la défe
896
s l’initiative. C’est l’autre camp qui sera forcé
de
se mettre sur la défensive, contre le rayonnement de nos vraies liber
897
’est l’autre camp qui sera forcé de se mettre sur
la
défensive, contre le rayonnement de nos vraies libertés. Or le meille
898
sera forcé de se mettre sur la défensive, contre
le
rayonnement de nos vraies libertés. Or le meilleur moyen de les faire
899
se mettre sur la défensive, contre le rayonnement
de
nos vraies libertés. Or le meilleur moyen de les faire rayonner, c’es
900
contre le rayonnement de nos vraies libertés. Or
le
meilleur moyen de les faire rayonner, c’est de les faire passer du pl
901
ment de nos vraies libertés. Or le meilleur moyen
de
les faire rayonner, c’est de les faire passer du plan des faits à cel
902
t de nos vraies libertés. Or le meilleur moyen de
les
faire rayonner, c’est de les faire passer du plan des faits à celui d
903
Or le meilleur moyen de les faire rayonner, c’est
de
les faire passer du plan des faits à celui de nos consciences et de n
904
le meilleur moyen de les faire rayonner, c’est de
les
faire passer du plan des faits à celui de nos consciences et de nos v
905
est de les faire passer du plan des faits à celui
de
nos consciences et de nos volontés ; c’est d’appeler toutes nos force
906
r du plan des faits à celui de nos consciences et
de
nos volontés ; c’est d’appeler toutes nos forces éparses à se fédérer
907
lui de nos consciences et de nos volontés ; c’est
d’
appeler toutes nos forces éparses à se fédérer solidement, non point à
908
n s’établit à Strasbourg ou ailleurs, nous dotant
d’
instruments modernes et puissants (politiques, scientifiques, économiq
909
, scientifiques, économiques, sociaux) au service
de
la vocation commune à tous nos peuples, le monde entier verra que l’E
910
cientifiques, économiques, sociaux) au service de
la
vocation commune à tous nos peuples, le monde entier verra que l’Euro
911
ervice de la vocation commune à tous nos peuples,
le
monde entier verra que l’Europe c’est l’espoir, qu’elle a pris sur le
912
une à tous nos peuples, le monde entier verra que
l’
Europe c’est l’espoir, qu’elle a pris sur les autres toute l’avance qu
913
peuples, le monde entier verra que l’Europe c’est
l’
espoir, qu’elle a pris sur les autres toute l’avance que permet un plu
914
a que l’Europe c’est l’espoir, qu’elle a pris sur
les
autres toute l’avance que permet un plus grand passé. Si vous demande
915
est l’espoir, qu’elle a pris sur les autres toute
l’
avance que permet un plus grand passé. Si vous demandez : quelles sont
916
es sont nos chances ? je dirai qu’elles dépendent
de
chacun de nous, — beaucoup plus que d’un général américain. Chaque pe
917
s chances ? je dirai qu’elles dépendent de chacun
de
nous, — beaucoup plus que d’un général américain. Chaque personne fai
918
dépendent de chacun de nous, — beaucoup plus que
d’
un général américain. Chaque personne fait obstacle à la fatalité. Lév
919
énéral américain. Chaque personne fait obstacle à
la
fatalité. Léviathan ne devient fatal que dans la mesure où nous quitt
920
la fatalité. Léviathan ne devient fatal que dans
la
mesure où nous quittons la lutte. Léviathan, c’est la somme exacte de
921
devient fatal que dans la mesure où nous quittons
la
lutte. Léviathan, c’est la somme exacte de nos petites démissions per
922
esure où nous quittons la lutte. Léviathan, c’est
la
somme exacte de nos petites démissions personnelles. Et c’est pourquo
923
ittons la lutte. Léviathan, c’est la somme exacte
de
nos petites démissions personnelles. Et c’est pourquoi je conclurai,
924
mystique millénaire », mais déjà morte : — Là où
l’
homme veut être total, l’État ne sera jamais totalitaire.
925
ais déjà morte : — Là où l’homme veut être total,
l’
État ne sera jamais totalitaire.