1
siècle, c’est moins le problème de la liberté qui
nous
importe, que son drame. De l’issue de ce drame dépendent nos vies. Ca
2
, que son drame. De l’issue de ce drame dépendent
nos
vies. Car si nous vivons aujourd’hui dans l’angoisse d’une nouvelle g
3
De l’issue de ce drame dépendent nos vies. Car si
nous
vivons aujourd’hui dans l’angoisse d’une nouvelle guerre mondiale, c’
4
ui vivent en régime totalitaire, et qui n’ont pas
nos
libertés, qu’ils jugent trompeuses. Tous les autres motifs de conflit
5
ident aux yeux de tous, des deux côtés, c’est que
nous
voulons la liberté, et que les autres veulent la dictature. Ils la pr
6
Ils la préfèrent — provisoirement disent-ils — à
notre
liberté qu’ils nomment purement « formelle », affirmant que leur dict
7
en définitive la liberté, n’est-il pas urgent que
nous
prenions une conscience nette et forte des libertés concrètes que nou
8
science nette et forte des libertés concrètes que
nous
avons ? Si nous voulons gagner d’avance — avant une guerre, qui serai
9
forte des libertés concrètes que nous avons ? Si
nous
voulons gagner d’avance — avant une guerre, qui serait perdue par tou
10
erre, qui serait perdue par tous — cette lutte où
nous
sommes engagés, la première condition de succès, c’est de savoir ce q
11
mière condition de succès, c’est de savoir ce que
nous
défendons. Quelles sont nos libertés ? Sont-elles purement formelles
12
est de savoir ce que nous défendons. Quelles sont
nos
libertés ? Sont-elles purement formelles ? Les voulons-nous vraiment
13
tés ? Sont-elles purement formelles ? Les voulons-
nous
vraiment ? Et sommes-nous prêts aux derniers sacrifices pour les défe
14
formelles ? Les voulons-nous vraiment ? Et sommes-
nous
prêts aux derniers sacrifices pour les défendre ? Beaucoup d’entre no
15
s sacrifices pour les défendre ? Beaucoup d’entre
nous
, soyons francs, ne savent plus bien répondre à ces questions. C’est l
16
gît la force principale de l’autre camp. Quand on
nous
dit : « Qu’avez-vous à opposer à l’idéologie stalinienne, à cette gra
17
e des prolétaires, à cette religion nouvelle ? »,
nous
hésitons souvent avant de répondre. Quand on nous dit : « Vous ne pou
18
nous hésitons souvent avant de répondre. Quand on
nous
dit : « Vous ne pourriez défendre l’Europe qu’en opposant à ses ennem
19
mais hélas, vous n’avez qu’un passé ! », quand on
nous
dit cela, et que nous cherchons alors désespérément une réplique, ou
20
z qu’un passé ! », quand on nous dit cela, et que
nous
cherchons alors désespérément une réplique, ou que nous essayons d’im
21
herchons alors désespérément une réplique, ou que
nous
essayons d’improviser quelque « mystique » nouvelle, nous sommes déjà
22
ayons d’improviser quelque « mystique » nouvelle,
nous
sommes déjà battus. Pour gagner, mais alors à coup sûr, il faut que n
23
. Pour gagner, mais alors à coup sûr, il faut que
nous
soyons en état de répondre instantanément, avec une conviction totale
24
tanément, avec une conviction totale. Il faut que
nous
répondions ceci : « Nous n’avons pas besoin comme vous d’une mystique
25
tion totale. Il faut que nous répondions ceci : «
Nous
n’avons pas besoin comme vous d’une mystique qui masque les faits, no
26
n comme vous d’une mystique qui masque les faits,
nous
n’avons pas besoin d’une idéologie, car nous avons nos libertés. Et c
27
its, nous n’avons pas besoin d’une idéologie, car
nous
avons nos libertés. Et ce n’est pas notre passé que nous défendons, m
28
’avons pas besoin d’une idéologie, car nous avons
nos
libertés. Et ce n’est pas notre passé que nous défendons, mais bien l
29
gie, car nous avons nos libertés. Et ce n’est pas
notre
passé que nous défendons, mais bien les libertés qu’il a conquises, e
30
ons nos libertés. Et ce n’est pas notre passé que
nous
défendons, mais bien les libertés qu’il a conquises, et qui sont la r
31
l a conquises, et qui sont la réalité présente de
nos
vies, bien plus : qui sont le gage d’un avenir meilleur ! » Ce langag
32
age d’un avenir meilleur ! » Ce langage seul peut
nous
sauver. Encore faut-il que nous soyons en mesure de le tenir sans équ
33
langage seul peut nous sauver. Encore faut-il que
nous
soyons en mesure de le tenir sans équivoque, et en pleine connaissanc
34
pleine connaissance de cause. Or beaucoup d’entre
nous
hésitent. C’est pour ceux-là, avec ceux-là, que je voudrais examiner
35
condement : quelles sont les libertés réelles que
nous
avons, et que demain nous pourrions perdre ?
36
es libertés réelles que nous avons, et que demain
nous
pourrions perdre ?
37
L’anxiété de l’homme moderne
Notre
première question : « Pourquoi l’homme de ce temps a-t-il peur de la
38
é ? » demanderait un long examen de conscience de
notre
civilisation, une analyse qui remonterait de plusieurs siècles dans n
39
analyse qui remonterait de plusieurs siècles dans
notre
histoire, et peut-être une psychanalyse. En attendant, prenons tout s
40
pratiquement, ne guident plus le grand nombre de
nos
contemporains. Jamais pourtant la nécessité d’orientations claires et
41
ineuses complexités de la vie moderne. Voici donc
notre
jeune homme livré à l’anxiété, à l’insécurité matérielle et morale. O
42
je cherchais. » Voilà pourquoi tant d’hommes, de
nos
jours, fuyant une liberté qui les laisse sans défense et les angoisse
43
le est un ordre, une mise en ordre tout au moins.
Nous
touchons là le secret de la vraie force, de la seule force de persuas
44
rain. —Non, me répondit-on, ce n’est pas cela que
nous
voulons savoir. Comment avez-vous obtenu les licences, permissions de
45
due : « — Un pays comme le vôtre, lui dirent-ils,
doit
être dans un terrible désordre ! » Ce diplomate ajoutait que les quel
46
en Occident, loin de se sentir plus à l’aise dans
notre
atmosphère de liberté, y souffraient d’une sorte d’inquiétude perpétu
47
llement. On ne sait jamais exactement ce que l’on
doit
faire. C’est un vertige. C’est épuisant ! Psychose de l’homme mode
48
’est épuisant ! Psychose de l’homme moderne
Nous
aurions tort de rire d’une pareille attitude. Elle a des motifs très
49
itude ne saurait être modifiée par des arguments.
Nous
sommes en présence d’une psychose, qui atteint des millions d’hommes
50
illions d’hommes en Occident, et dont nul d’entre
nous
n’est tout à fait indemne. Une psychose ne se réfute point par la log
51
ler de l’insécurité sociale qui règne encore dans
nos
démocraties, plus ou moins libérales et plus ou moins capitalistes. T
52
envie. Tout traitement sérieux du mal totalitaire
doit
donc s’accompagner de mesures sociales, garantissant à chaque famille
53
homme, c’est, comme le mot l’indique dans toutes
nos
langues européennes, le « faire sortir », le conduire au-dehors (e-du
54
n, ni même en deux ou trois. Or, il se trouve que
nous
sommes menacés de l’extérieur aussi gravement que de l’intérieur. Nou
55
e l’extérieur aussi gravement que de l’intérieur.
Nous
sommes menacés de l’intérieur par ce désordre profond que j’ai décrit
56
t l’insécurité qui minent et détruisent lentement
notre
goût de la vraie liberté. Mais nous sommes menacés de l’extérieur par
57
nt lentement notre goût de la vraie liberté. Mais
nous
sommes menacés de l’extérieur par quelque chose qui mettrait fin d’un
58
r quelque chose qui mettrait fin d’un coup à tous
nos
maux. Nous sommes malades, et il faut commencer notre traitement qui
59
chose qui mettrait fin d’un coup à tous nos maux.
Nous
sommes malades, et il faut commencer notre traitement qui sera long.
60
s maux. Nous sommes malades, et il faut commencer
notre
traitement qui sera long. Mais il faut aussi éviter un accident morte
61
ait donné ses effets. Et c’est pourquoi ceux qui
nous
disent : « Commençons par retrouver notre santé, ce sera notre meille
62
ceux qui nous disent : « Commençons par retrouver
notre
santé, ce sera notre meilleure défense ! » ceux-là certes ont raison
63
: « Commençons par retrouver notre santé, ce sera
notre
meilleure défense ! » ceux-là certes ont raison ; mais ils ont souven
64
is ils ont souvent tort d’oublier que l’avenir de
notre
santé suppose, comme première condition, de sauver notre vie présente
65
anté suppose, comme première condition, de sauver
notre
vie présente. Parlons maintenant sans images. On nous dit : « Réforme
66
vie présente. Parlons maintenant sans images. On
nous
dit : « Réformez socialement votre Europe, ce sera le plus sûr moyen
67
s’agit pas seulement d’une tentation ! Avant que
nous
ayons réformé notre Europe, elle peut bel et bien disparaître sous la
68
nt d’une tentation ! Avant que nous ayons réformé
notre
Europe, elle peut bel et bien disparaître sous la réalité totalitaire
69
il faut en même temps des mesures plus rapides :
nous
fédérer et assurer notre défense. Or voici le cercle vicieux : ce qui
70
es mesures plus rapides : nous fédérer et assurer
notre
défense. Or voici le cercle vicieux : ce qui retient beaucoup d’Europ
71
sychose ou cette névrose qui leur fait dire que «
notre
Europe ne vaut plus rien. » Le défaitisme européen Quand on veu
72
opéens. La vérité est différente : ce ne sont pas
nos
libertés qui sont malades, mais notre sens et notre goût de la libert
73
e ne sont pas nos libertés qui sont malades, mais
notre
sens et notre goût de la liberté. Ou plutôt, c’est le sens et le goût
74
nos libertés qui sont malades, mais notre sens et
notre
goût de la liberté. Ou plutôt, c’est le sens et le goût des défaitist
75
ôt, c’est le sens et le goût des défaitistes dont
nous
venons de parler. Ils ont peur de la liberté, ils en sont fatigués, i
76
t. Puisque vous n’avez pas de mystique nouvelle à
nous
proposer sur-le-champ, l’avenir et l’espoir sont de l’autre côté. » C
77
Libertés « formelles » et libertés « réelles »
Nos
libertés réelles et quotidiennes, en Occident, nous les avons toujour
78
os libertés réelles et quotidiennes, en Occident,
nous
les avons toujours connues, dans cette génération du moins. Elles son
79
n du moins. Elles sont devenues si naturelles que
nous
oublions qu’elles existent. Elles sont l’air que nous respirons. Si n
80
oublions qu’elles existent. Elles sont l’air que
nous
respirons. Si nous sentions que l’air, demain, que presque toutes nos
81
existent. Elles sont l’air que nous respirons. Si
nous
sentions que l’air, demain, que presque toutes nos libertés peuvent n
82
us sentions que l’air, demain, que presque toutes
nos
libertés peuvent nous manquer, nous sentirions qu’elles valent toutes
83
, demain, que presque toutes nos libertés peuvent
nous
manquer, nous sentirions qu’elles valent toutes les « mystiques » du
84
presque toutes nos libertés peuvent nous manquer,
nous
sentirions qu’elles valent toutes les « mystiques » du monde, et méri
85
et méritent bien qu’on les défende ! Essayons de
nous
imaginer ce qui se passerait dans nos vies quotidiennes, si notre vie
86
ssayons de nous imaginer ce qui se passerait dans
nos
vies quotidiennes, si notre vieille Europe, que l’on dit décadente, m
87
e qui se passerait dans nos vies quotidiennes, si
notre
vieille Europe, que l’on dit décadente, misérable et pourrie d’injust
88
nie à grands coups de règlements dictatoriaux. On
nous
dit que nos libertés européennes ne sont plus que des mots, de grands
89
coups de règlements dictatoriaux. On nous dit que
nos
libertés européennes ne sont plus que des mots, de grands mots, qu’el
90
x de vie matérielle établi par les Nations unies.
Nous
y lisons ceci : le revenu annuel moyen par habitant est actuellement
91
les limites de ces libertés, mais aussi ce qu’on
nous
offre en échange. Nos libertés et les leurs Nous possédons la li
92
tés, mais aussi ce qu’on nous offre en échange.
Nos
libertés et les leurs Nous possédons la liberté de circuler. Circu
93
offre en échange. Nos libertés et les leurs
Nous
possédons la liberté de circuler. Circuler, c’est le contraire d’être
94
a liberté. Qu’en est-il de ce droit en Occident ?
Nous
l’utilisons largement, non seulement à l’intérieur de notre pays, mai
95
ilisons largement, non seulement à l’intérieur de
notre
pays, mais d’un pays à l’autre, à pied, en bicyclette, en auto, en tr
96
ique imparfaite, paraît donc « défendable », chez
nous
. Nous possédons, après cent ans de luttes menées par les mouvements s
97
mparfaite, paraît donc « défendable », chez nous.
Nous
possédons, après cent ans de luttes menées par les mouvements syndica
98
st pas seulement légal : il est utilisé dans tout
notre
Occident — en Europe et en Amérique — avec des résultats concrets et
99
plus le droit de se dire mécontent. Or, ce droit,
nous
l’avons conquis. Il a valu à toute la classe prolétarienne une ascens
100
cension constante et mesurable. Il est réel, chez
nous
. Il est inexistant de l’autre côté. Nous pourrions le perdre demain,
101
el, chez nous. Il est inexistant de l’autre côté.
Nous
pourrions le perdre demain, et il faudrait vraiment une mystique bien
102
t une mystique bien puissante et mystifiante pour
nous
convaincre que cette perte-là serait un progrès, un espoir neuf, — po
103
erte-là serait un progrès, un espoir neuf, — pour
nous
faire croire en somme qu’une liberté est « formelle » quand on l’a, «
104
quand on ne l’a plus. L’employé, l’ouvrier, chez
nous
, qui n’est plus satisfait par son métier, par son salaire, par son pa
105
soviétiques ». Je cherche le progrès. C’est chez
nous
que je le trouve. Autre exemple : la liberté de l’expression. On ne d
106
int qu’elle est parfaite en Occident, loin de là.
Nous
connaissons tous les limites que lui imposent, en pratique, soit les
107
at, soit les conformismes locaux ou nationaux. Et
nous
sentons surtout l’impossibilité où se trouve aujourd’hui l’individu d
108
nent la radio, la presse et le cinéma. Cependant,
nous
avons encore le droit de protester contre tout cela. On me dira qu’il
109
e défense contre ce fléau, les moyens individuels
doivent
être encouragés au maximum. Savons-nous bien, en Occident, quelle déf
110
iduels doivent être encouragés au maximum. Savons-
nous
bien, en Occident, quelle défense efficace de l’homme et de sa dignit
111
le droit de s’en plaindre ou de s’en moquer ? Si
nous
perdions demain ces droits, qui peuvent paraître secondaires, nous ve
112
ain ces droits, qui peuvent paraître secondaires,
nous
verrions qu’ils étaient les protecteurs de notre intégrité individuel
113
, nous verrions qu’ils étaient les protecteurs de
notre
intégrité individuelle, devant la pire menace du siècle. Car j’en arr
114
e, à la plus typiquement humaine des libertés que
nous
pouvons perdre : La liberté de la pensée J’avoue que dans mes j
115
tte expression. Je disais : rien au monde ne peut
nous
en priver ; même en prison, l’homme garde la liberté de penser, de pe
116
s ont soif peuvent être vidées d’un seul coup, si
nous
ne sommes plus propriétaires et auteurs de nos propres pensées. Si no
117
i nous ne sommes plus propriétaires et auteurs de
nos
propres pensées. Si nous perdons le droit et le pouvoir de penser ce
118
opriétaires et auteurs de nos propres pensées. Si
nous
perdons le droit et le pouvoir de penser ce qu’il nous plaît, comme i
119
perdons le droit et le pouvoir de penser ce qu’il
nous
plaît, comme il nous plaît — que ce soit d’ailleurs juste ou faux — l
120
e pouvoir de penser ce qu’il nous plaît, comme il
nous
plaît — que ce soit d’ailleurs juste ou faux — les autres droits qu’o
121
’ailleurs juste ou faux — les autres droits qu’on
nous
accorde seront nuls. Nous ne les sentirons plus comme des droits. Or
122
les autres droits qu’on nous accorde seront nuls.
Nous
ne les sentirons plus comme des droits. Or nous pouvons perdre cette
123
. Nous ne les sentirons plus comme des droits. Or
nous
pouvons perdre cette liberté, voilà ce que j’ignorais il y a quinze a
124
ce que j’ignorais il y a quinze ans et que nul ne
doit
plus ignorer. Il existe aujourd’hui des techniques (la propagande), d
125
des produits chimiques (le penthotal) capables de
nous
faire penser dans le sens voulu par l’État. Ceux qui ont lu le chef-d
126
s dépossédés de leur propre pensée existe près de
nous
: sa propagande l’appelle un paradis, bien entendu. Le xxe siècle n’
127
de chaque homme à son âme — habeas animam ! — et
nous
pouvons le perdre. 1. Deux remarques importantes sur cette statist
128
Contre-offensive de la liberté
Nous
avons formulé jusqu’ici deux thèses principales. La première, c’est q
129
ncipales. La première, c’est que la liberté, dans
notre
monde complexe et démesuré, est sentie par beaucoup comme insécurité.
130
beaucoup comme insécurité. La seconde, c’est que
nous
possédons un capital de libertés réelles dont nous n’avons plus même
131
ous possédons un capital de libertés réelles dont
nous
n’avons plus même conscience. Il en résulte que nous sommes plutôt fa
132
s n’avons plus même conscience. Il en résulte que
nous
sommes plutôt faibles devant la propagande totalitaire. Beaucoup, ang
133
jusqu’à l’inconscience aux libertés conquises par
notre
religion, par nos révolutions et par nos sciences, décorent du nom de
134
ce aux libertés conquises par notre religion, par
nos
révolutions et par nos sciences, décorent du nom de « mystiques puiss
135
es par notre religion, par nos révolutions et par
nos
sciences, décorent du nom de « mystiques puissantes » de simples prop
136
mystiques puissantes » de simples propagandes qui
nous
promettent le paradis et la grandeur, la justice et la vraie liberté
137
ce et la vraie liberté ; et ils vont répétant que
nous
n’avons rien à opposer à ces « mystiques », qui sont au vrai des myst
138
s qui en ont grand besoin, parce qu’ils n’ont pas
nos
réalités, — et leurs chefs doivent masquer cette absence par des slog
139
e qu’ils n’ont pas nos réalités, — et leurs chefs
doivent
masquer cette absence par des slogans. Nous n’avons nul besoin d’une
140
fs doivent masquer cette absence par des slogans.
Nous
n’avons nul besoin d’une mystique « aussi puissante » ou « plus puiss
141
u « plus puissante » que les leurs. Car les faits
nous
suffisent, et quant aux libertés, nous en avons plus que nous n’en mé
142
les faits nous suffisent, et quant aux libertés,
nous
en avons plus que nous n’en méritons. Quand nous aurons compris que n
143
nt, et quant aux libertés, nous en avons plus que
nous
n’en méritons. Quand nous aurons compris que nous pouvons les perdre,
144
nous en avons plus que nous n’en méritons. Quand
nous
aurons compris que nous pouvons les perdre, comme d’autres près de no
145
nous n’en méritons. Quand nous aurons compris que
nous
pouvons les perdre, comme d’autres près de nous les ont perdues, nous
146
e nous pouvons les perdre, comme d’autres près de
nous
les ont perdues, nous commencerons à savoir ce qu’elles valent. Quand
147
dre, comme d’autres près de nous les ont perdues,
nous
commencerons à savoir ce qu’elles valent. Quand nous aurons compris c
148
s commencerons à savoir ce qu’elles valent. Quand
nous
aurons compris ce que valent nos libertés, nous commencerons à mesure
149
s valent. Quand nous aurons compris ce que valent
nos
libertés, nous commencerons à mesurer nos forces. Quand nous les auro
150
d nous aurons compris ce que valent nos libertés,
nous
commencerons à mesurer nos forces. Quand nous les aurons mesurées, no
151
valent nos libertés, nous commencerons à mesurer
nos
forces. Quand nous les aurons mesurées, nous verrons que l’avenir et
152
és, nous commencerons à mesurer nos forces. Quand
nous
les aurons mesurées, nous verrons que l’avenir et le progrès sont de
153
surer nos forces. Quand nous les aurons mesurées,
nous
verrons que l’avenir et le progrès sont de notre côté. Et alors, nous
154
, nous verrons que l’avenir et le progrès sont de
notre
côté. Et alors, nous voudrons sauver notre présent ! Nos forces rée
155
venir et le progrès sont de notre côté. Et alors,
nous
voudrons sauver notre présent ! Nos forces réelles sont immenses
156
ont de notre côté. Et alors, nous voudrons sauver
notre
présent ! Nos forces réelles sont immenses La première, c’est le
157
Et alors, nous voudrons sauver notre présent !
Nos
forces réelles sont immenses La première, c’est le trésor vivant d
158
sor vivant des droits de toute nature conquis par
notre
Histoire et par toutes nos histoires nationales. Tous les peuples du
159
e nature conquis par notre Histoire et par toutes
nos
histoires nationales. Tous les peuples du monde, sans exception, peuv
160
ous les peuples du monde, sans exception, peuvent
nous
envier à cet égard. Il semble que l’esprit humain, dans tous les temp
161
re. À des degrés divers, parfois jusqu’à l’excès,
nous
avons tous les droits que nous mentionnons plus haut et des douzaines
162
s jusqu’à l’excès, nous avons tous les droits que
nous
mentionnons plus haut et des douzaines d’autres en plus : droit de ci
163
s les folies concevables ; droit à la religion de
notre
choix, et droit de n’en choisir aucune ; droit d’élire ceux que nous
164
t de n’en choisir aucune ; droit d’élire ceux que
nous
voulons et de les traiter ensuite de scélérats ; droit de protester,
165
aniers mettent des gants blancs avant de fouiller
nos
valises ; droit d’entrer dans n’importe quels magasin, marché, café,
166
é, café, ou restaurant, et de composer le menu de
notre
choix ; droit d’élever nos enfants selon nos principes, — et tous les
167
composer le menu de notre choix ; droit d’élever
nos
enfants selon nos principes, — et tous les droits non codifiés, non f
168
de notre choix ; droit d’élever nos enfants selon
nos
principes, — et tous les droits non codifiés, non formulables, les pl
169
nd avenir. Voilà l’espoir des hommes. Il est chez
nous
! L’esprit critique La seconde force dont nous disposons, et l’
170
s ! L’esprit critique La seconde force dont
nous
disposons, et l’une des plus typiques de l’Occident, n’est autre que
171
l’Occident, n’est autre que l’esprit critique. On
nous
dit qu’il se perd et l’on en donne pour preuve le succès des publicit
172
impitoyable et sain. La foi chrétienne elle-même
doit
aujourd’hui se réjouir d’un tel scepticisme, voir en lui son meilleur
173
é de lui dire : l’esprit critique. Car cet esprit
nous
renvoie sobrement à nos inquiétudes personnelles, qui ne se satisfont
174
critique. Car cet esprit nous renvoie sobrement à
nos
inquiétudes personnelles, qui ne se satisfont point de réponses colle
175
isser. Mais elle est d’autre part la condition de
nos
libertés et de l’esprit créateur. C’est à cause d’elle que l’Occident
176
digne du nom. La personne J’en viens ici à
notre
troisième force : la personne. Voilà la création majeure de l’Occiden
177
originale, la plus profonde aussi qu’ait élaborée
notre
Europe. La personne, c’est l’individu chargé d’une vocation qui le di
178
opre pensée, et par là même conscient de ce qu’il
doit
au prochain. C’est l’homme total, que je veux opposer à l’homme purem
179
l’individualisme, qui a fait tant de ravages chez
nos
intellectuels depuis un siècle ou deux. Mais combien cette maladie mê
180
ans cette passion de différer les uns des autres,
nous
trouvons tous, nous les Européens, notre commune dignité et notre ris
181
différer les uns des autres, nous trouvons tous,
nous
les Européens, notre commune dignité et notre risque le plus cher.
182
s autres, nous trouvons tous, nous les Européens,
notre
commune dignité et notre risque le plus cher. L’homme total contre
183
ous, nous les Européens, notre commune dignité et
notre
risque le plus cher. L’homme total contre l’État totalitaire Te
184
me total contre l’État totalitaire Telles sont
nos
maladies. Telles sont nos forces. Je n’ai cherché qu’à les bien voir.
185
alitaire Telles sont nos maladies. Telles sont
nos
forces. Je n’ai cherché qu’à les bien voir. S’il est une chose au mon
186
i l’on tentait de l’imposer. Mais on peut et l’on
doit
prendre conscience de ses conditions, de ses risques. Je crois à la v
187
soi, quand les faits objectifs sont meilleurs que
notre
lassitude ne le pensait. Rendus conscients des forces véritables de l
188
s forces véritables de l’Europe et de l’Occident,
nous
serons en mesure, aussitôt, de renverser l’absurde situation volontai
189
opagande, répondons tranquillement par des faits.
Nous
pouvons perdre toutes nos libertés. Nous pouvons aussi les sauver en
190
llement par des faits. Nous pouvons perdre toutes
nos
libertés. Nous pouvons aussi les sauver en décidant de les répandre.
191
s faits. Nous pouvons perdre toutes nos libertés.
Nous
pouvons aussi les sauver en décidant de les répandre. Si nous voyons
192
aussi les sauver en décidant de les répandre. Si
nous
voyons les faits, et savons les faire voir, nous aurons du même coup
193
nous voyons les faits, et savons les faire voir,
nous
aurons du même coup repris l’initiative. C’est l’autre camp qui sera
194
mettre sur la défensive, contre le rayonnement de
nos
vraies libertés. Or le meilleur moyen de les faire rayonner, c’est de
195
de les faire passer du plan des faits à celui de
nos
consciences et de nos volontés ; c’est d’appeler toutes nos forces ép
196
u plan des faits à celui de nos consciences et de
nos
volontés ; c’est d’appeler toutes nos forces éparses à se fédérer sol
197
ences et de nos volontés ; c’est d’appeler toutes
nos
forces éparses à se fédérer solidement, non point à s’unifier mais à
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er dans leurs différences essentielles. Si demain
notre
fédération s’établit à Strasbourg ou ailleurs, nous dotant d’instrume
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re fédération s’établit à Strasbourg ou ailleurs,
nous
dotant d’instruments modernes et puissants (politiques, scientifiques
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sociaux) au service de la vocation commune à tous
nos
peuples, le monde entier verra que l’Europe c’est l’espoir, qu’elle a
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plus grand passé. Si vous demandez : quelles sont
nos
chances ? je dirai qu’elles dépendent de chacun de nous, — beaucoup p
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hances ? je dirai qu’elles dépendent de chacun de
nous
, — beaucoup plus que d’un général américain. Chaque personne fait obs
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Léviathan ne devient fatal que dans la mesure où
nous
quittons la lutte. Léviathan, c’est la somme exacte de nos petites dé
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ons la lutte. Léviathan, c’est la somme exacte de
nos
petites démissions personnelles. Et c’est pourquoi je conclurai, une