1
les plaines basses où croupissent (avec d’autres)
nos
pauvres « francs français ». Ce qui rend naturellement inaccessible l
2
s Vaudois, les Genevois et ces Francs-Comtois que
nos
voisins appellent encore parfois « les Bourguignons » —, quant à ces
3
n dépasse les 2000 mètres ; et dit : « Ceci est à
nous
. Ceci sera Nous. » ⁂ Si proche de nous, cette Suisse : je veux dire d
4
00 mètres ; et dit : « Ceci est à nous. Ceci sera
Nous
. » ⁂ Si proche de nous, cette Suisse : je veux dire de la France, de
5
Ceci est à nous. Ceci sera Nous. » ⁂ Si proche de
nous
, cette Suisse : je veux dire de la France, de l’Italie, de l’Autriche
6
énane — et si différente cependant de tout ce que
nous
sommes les uns et les autres. Si vraiment originale en tout ; et d’ab
7
Terre helvétique », il n’en existe pas. Mais ils
doivent
un culte (et ils ne le nient point) aux trois anonymes du Grütli qui,
8
réto-romans, au contraire. Tout cela empêche, ou
devrait
empêcher les ignorants de tous les pays de parler toujours de « la pe
9
dylle de carte postale et la vision millénariste,
nous
allons essayer de découvrir la Suisse réelle. Disons tout de suite qu
10
Suisse, et du rôle stratégique qu’il conserve de
nos
jours. C’est autour du massif du Gothard, singulier accident géograph
11
ation des droits de l’homme, c’est une charte des
devoirs
communaux au sein d’une fédération librement constituée par des égaux
12
dice des services que chacun, selon sa condition,
doit
rendre à son seigneur. Et nous statuons et ordonnons d’un accord unan
13
elon sa condition, doit rendre à son seigneur. Et
nous
statuons et ordonnons d’un accord unanime que nous ne reconnaîtrons d
14
ous statuons et ordonnons d’un accord unanime que
nous
ne reconnaîtrons dans les susdites vallées aucun juge qui aurait ache
15
recevoir jugement ou composition, les confédérés
devront
prendre la cause de l’autre partie. Tout ce que dessus, statué pour l
16
Une abondante imagerie populaire perpétue jusqu’à
nos
jours dans les foyers suisses et dans les salles d’école, le souvenir
17
Suisse. Ce fameux « serment des trois Suisses »
doit
être situé dans un contexte historique qui n’enlève rien à la grandeu
18
ques dans toutes leurs obligations — comme si, de
nos
jours, deux pays concluaient un pacte qui pour l’un serait d’assistan
19
, Josias Simler — concerne le secours que les uns
doivent
donner aux autres contre ceux qui les voudraient attaquer à tort. Apr
20
rd des « grands hommes ». On croit volontiers, de
nos
jours, qu’une fédération ne peut se constituer que sous l’égide d’une
21
tion la réfute, et du point de vue fédéraliste il
nous
paraît plus concluant. On peut dire que la fédération suisse s’est fo
22
an social, ce refus instinctif de toute hégémonie
devait
se traduire, dès les premiers temps, par une sorte d’égalitarisme trè
23
nts, en manie de tout faire rentrer dans le rang.
Nous
allons voir que cet état d’esprit contraignit par la suite les esprit
24
les cités germaniques et suisses, système auquel
devaient
s’intégrer peu à peu la France, le Danemark et Venise. Cette confédér
25
re de la Réforme internationale, dont l’influence
devait
s’étendre à la moitié de l’Europe, à l’Angleterre, à l’Amérique. Fédé
26
ulture de type uniforme (ou « national » comme on
devait
le dire à partir du xixe siècle). Mais elle était désignée par sa st
27
ait faire payer ses troupes : « Avec l’argent que
nous
vous avons déjà donné, l’on pourrait paver une route allant de Paris
28
Bâle », le maréchal répliqua : « Avec le sang que
nos
hommes ont versé pour la France, on pourrait remplir un canal allant
29
it du service étranger. Il s’est perpétué jusqu’à
nos
jours dans les campagnes. L’épopée du service étranger devait trouver
30
dans les campagnes. L’épopée du service étranger
devait
trouver son couronnement en même temps que son crépuscule dans une re
31
ertains éléments de la Révolution française, tout
devait
concourir à assurer à la nouvelle Confédération une stabilité excepti
32
tschberg et du Simplon, dont les nations voisines
devaient
tirer plus d’avantages matériels que la Suisse. En même temps, des in
33
qui opposait le monde germanique au monde latin,
devait
représenter pour la Suisse une épreuve décisive de son fédéralisme. N
34
ce — jugée excessive en son temps — que la Suisse
doit
d’avoir été épargnée par la Seconde Guerre mondiale. De 1940 à 1944,
35
sa raison d’être. ⁂ Cette esquisse géohistorique
nous
a permis de mettre en lumière quelques-uns des caractères fondamentau
36
re où l’on peut considérer qu’il forme une unité.
Nous
avons vu que le sens de la solidarité lui a été comme imposé par la n
37
à-dire avec une mission de grand-garde au cœur de
notre
continent, à la fois autonome à l’égard de toute puissance particuliè
38
ne pouvaient être formulées qu’a posteriori, dans
notre
siècle, au terme d’une série d’expériences empiriques dont le sens, l
39
peut voir l’unité véritable de tous les Suisses.
Nous
avons indiqué au début que l’unité géographique du pays n’est guère é
40
au sens plus général de stratégie du bien commun.
Nous
ne sommes pas en présence d’une nation, mais bel et bien d’une fédéra
41
ion et d’un ensemble d’institutions. La fonction,
nous
l’avons définie en décrivant le Gothard et son rôle décisif à l’origi
42
t aux institutions, leur connaissance sommaire va
nous
mettre en mesure d’apercevoir pourquoi l’on peut parler des Suisses c
43
libre vivant entre les droits particuliers et les
devoirs
vis-à-vis de l’ensemble, entre l’un pour tous et le tous pour un. 5.
44
s. Pour devenir Suisse, au contraire, l’étranger
doit
d’abord adresser aux autorités fédérales une demande non pas de natur
45
torisation à se faire naturaliser. Après quoi, il
doit
choisir la commune — et par conséquent le canton — dont il désire fai
46
s seulement qu’il sera un citoyen suisse »7. Dans
notre
description des institutions suisses, nous ferons bien de suivre le m
47
Dans notre description des institutions suisses,
nous
ferons bien de suivre le même ordre, celui qui va de bas en haut, de
48
ait pas leur territoire… C’est à ces origines que
nos
cantons doivent de n’être jamais devenus des États bureaucratiques et
49
territoire… C’est à ces origines que nos cantons
doivent
de n’être jamais devenus des États bureaucratiques et centralisés, ma
50
tiques et centralisés, mais d’être restés jusqu’à
nos
jours des États populaires, fondés sur le droit et dont la première m
51
n des nationalismes modernes fait que beaucoup de
nos
contemporains jugent étrange, et presque contradictoire dans les term
52
n ensemble, trait particulier à la Suisse, et que
nous
retrouverons à l’échelon fédéral. Le Conseil d’État prépare les texte
53
Et pourtant il s’agit d’une société politique de
notre
temps, dans un canton fort évolué : sur les 35 000 habitants qu’il co
54
. » Cette dernière remarque est importante : elle
nous
fait entrevoir la condition des libertés civiques dans un régime fédé
55
’égard des autres. Presque toutes les erreurs que
nous
avons vu commettre de nos jours en Europe ont eu leurs précédents sou
56
toutes les erreurs que nous avons vu commettre de
nos
jours en Europe ont eu leurs précédents sous la Restauration »12. Le
57
erains et non de députés des peuples : Lequel de
nous
n’a dû souvent déplorer la forme actuelle des délibérations fédérales
58
non de députés des peuples : Lequel de nous n’a
dû
souvent déplorer la forme actuelle des délibérations fédérales ? Ces
59
cteurs se trouvent dans une situation fausse. Ils
doivent
, pour ainsi dire, servir deux maîtres, être tour à tour les hommes de
60
les masses : Oui, l’idée d’une commune patrie ne
nous
est point étrangère… Et quoi qu’en disent les détracteurs des temps m
61
timent plus d’énergie. Ce mémorable progrès, tout
nous
le révèle. Les paroles, les écrits, les fêtes nationales, les société
62
ouveau Pacte, dans une Confédération plus solide,
doit
se trouver le remède aux maux qui affligent la patrie. Quelles étaie
63
mier Conseil Fédéral, inaugurant un régime qui ne
devait
plus être remis en question jusqu’à nos jours. L’essor économique, so
64
qui ne devait plus être remis en question jusqu’à
nos
jours. L’essor économique, social et culturel de la Suisse fut immédi
65
au nombre de sept, et très inégaux en force, ils
doivent
se contenter d’une cote très mal taillée. Les radicaux, dont les ancê
66
jorité des Suisses s’y refuse. Le Conseil fédéral
doit
rester, à leurs yeux, au-dessus des luttes partisanes, en tant qu’il
67
, en tant qu’il représente le chef de l’État ; il
doit
rester un corps de techniciens, en tant qu’il administre les affaires
68
u’il administre les affaires fédérales ; et il ne
doit
pas être lié trop étroitement aux cantons, en tant qu’il exerce une f
69
étant inexactement nommées « fédéralistes » comme
nous
l’avons remarqué plus haut.) Les programmes sociaux des partis ne pré
70
distinction entre la gauche et la droite réelles
devrait
être cherché plutôt dans l’attitude des députés devant la centralisat
71
se à Berne, et si le gouvernement sera renversé :
nous
avons vu qu’il ne peut jamais l’être. Les arguments techniques échang
72
qui se passe à Berne n’est donc irrémédiable, ne
doit
être pris au tragique. La Constitution prévoit que « les lois et les
73
es lois et les arrêts fédéraux de portée générale
doivent
être soumis à l’adoption ou au rejet du peuple lorsque la demande en
74
aux risques de détruire le bon usage avec l’abus.
Nous
verrons au chapitre suivant que la situation économique de la Suisse
75
e la liberté humaine. Et certes, le tableau que
nous
venons d’esquisser des institutions et coutumes politiques de la Suis
76
bilatéraux ou multilatéraux qui se multiplient de
nos
jours (visas, protectionnisme, unions douanières) sans toucher à la c
77
tre III.Institutions et aspirations économiques
Nous
ne tenterons pas, dans ce chapitre, de donner un tableau complet de l
78
transformer demain dans une mesure imprévisible.
Nous
nous attacherons plutôt à dégager quelques constantes naturelles, ain
79
sformer demain dans une mesure imprévisible. Nous
nous
attacherons plutôt à dégager quelques constantes naturelles, ainsi qu
80
étapes historiques. Aux xviiie et xive siècles,
nous
trouvons une première « constante humaine » de la Suisse avec les Mar
81
ir dans la nature des choses ? À la base de tout,
nous
voyons un calcul juste. Il s’agissait, pour les artisans du xixe siè
82
emière importée plus du travail. Et telle est, de
nos
jours encore, la principale source de richesse des Suisses. Leurs tra
83
nches de l’industrie et pour un certain temps, ne
devait
pas suffire à la longue pour soutenir la concurrence des grands voisi
84
urs traditions scientifiques qu’ils firent appel.
Nous
découvrons ici l’un des traits permanents du caractère des Suisses (R
85
racines dans un terroir de haute science, qui ne
doit
point nous dissimuler un esprit pratique instinctivement tourné vers
86
ns un terroir de haute science, qui ne doit point
nous
dissimuler un esprit pratique instinctivement tourné vers l’applicati
87
s, dans toutes les parties du monde. L’horlogerie
doit
une impulsion décisive à Charles Édouard Guillaume, prix Nobel de phy
88
t particulièrement défavorables, la nature suisse
devait
enfin venir en aide au xxe siècle, de la manière la plus imprévisibl
89
isse est un pays propre, et même propret. Elle le
doit
en partie à son électrification : cuisines astiquées, trains sans fum
90
la construction d’usines hydro-électriques semble
devoir
s’accélérer encore au cours des années qui viennent, malgré l’opposit
91
développement économique de la Suisse, telles que
nous
venons de les esquisser, présentent une certaine logique : c’est dire
92
s qualités personnelles de la main-d’œuvre, et ne
doit
qu’à ces dernières de garder son rang en Europe. Quant à l’industrie
93
ivent leurs recherches dans les bureaux d’études.
Nous
avons déjà mentionné les plus fameuses de ces entreprises, la Nestlé
94
il se peut qu’une réorganisation des échanges sur
notre
continent renverse ce mouvement.25 Le résultat de ces efforts, la ré
95
ace d’étranglement créée par la dernière guerre.
Nous
avons vu que la part de l’agriculture n’a pas cessé de diminuer, depu
96
ne menace de famine rapide, même si la neutralité
devait
être une fois de plus respectée. C’est pourquoi, dès 1938, le Conseil
97
campagnes. Il n’en reste pas moins que la Suisse
doit
importer plus qu’elle n’exporte, et nous avons dit qu’elle exportait,
98
a Suisse doit importer plus qu’elle n’exporte, et
nous
avons dit qu’elle exportait, en dépit de tout, une part exceptionnell
99
ique. ⁂ Les commentaires et même les chiffres que
nous
avons donnés, concernant les conditions de départ et les réalisations
100
té suisse, ou l’attitude du Suisse devant la vie.
Nous
avons vu comment un bon sens souvent un peu étroit, un certain utilit
101
ppuyées par les plus sûres données de la science.
Nous
avons vu aussi que l’industrie suisse n’est pas, comme dans les grand
102
moyenne (4 personnes) d’ouvriers ou d’employés va
nous
permettre des recoupements intéressants. Le chaos monétaire actuel em
103
(À quoi s’ajoutent, d’après les statistiques que
nous
avons sous les yeux, des dépenses pour l’hygiène, le nettoyage, les t
104
comptables et un solde de l’année précédente. Si
nous
examinons le budget d’une famille de fonctionnaires ou d’employés nou
105
get d’une famille de fonctionnaires ou d’employés
nous
trouverons peu de différence avec le précédent, le total des gains ét
106
rrait épiloguer longuement sur ces faits. Bornons-
nous
à les rapprocher de ceux que nous avons mentionnés en décrivant les o
107
faits. Bornons-nous à les rapprocher de ceux que
nous
avons mentionnés en décrivant les origines de l’industrie suisse. Cet
108
ant développée selon ses goûts et ses besoins, il
doit
en résulter un certain équilibre social. Et c’est en effet l’impressi
109
une mention particulière : elles font revivre de
nos
jours la plus ancienne tradition suisse, et répondent comme les Markg
110
pparences matérielles et matérialistes qu’elle le
doit
. En réalité, nous sommes en présence d’une société hiérarchisée par d
111
les et matérialistes qu’elle le doit. En réalité,
nous
sommes en présence d’une société hiérarchisée par des traditions, non
112
e statut social et le statut matériel, en Suisse,
nous
semblent dépendre moins automatiquement l’un de l’autre que dans la p
113
e les autonomies locales et l’union fédérale, que
nous
avons décrit en parlant des institutions politiques. Certes, la lutte
114
alisées » qui aient été parfois bénéficiaires, de
nos
jours). Les forces motrices sont pour 70 % aux mains des corporations
115
rofonde de leur économie, si dangereusement liée,
nous
l’avons dit, à la conjoncture mondiale. 21. Les indices que nous av
116
à la conjoncture mondiale. 21. Les indices que
nous
avons trouvés dans différentes statistiques varient entre 22,2 % et 2
117
tant de familles catholiques au Tessin. Voilà qui
nous
oblige à une extrême prudence dans le maniement des données générales
118
nts vivants en 1941 par femme mariée : 2,31. Mais
nous
voyons aussitôt que cette moyenne, prise sur l’ensemble du pays tombe
119
es, et qui ne diffèrent donc que par la religion,
nous
trouvons que la moyenne est de 2,56 pour Appenzell Rhodes-Extérieures
120
res 3,8 (4,5 en 1912). Trois exemples précis vont
nous
faire entrevoir la complexité et les écarts extrêmes que cachent de t
121
6000 divers 406 277 191 71 29 12 6 8 1,15 Il
nous
semble que ces données ne diffèrent pas notablement de celles qu’on p
122
esquels s’échelonnent toutes les combinaisons que
nous
avons vues possibles. Si nous cherchons maintenant quelle est la prop
123
es combinaisons que nous avons vues possibles. Si
nous
cherchons maintenant quelle est la proportion des divorces, nous trou
124
maintenant quelle est la proportion des divorces,
nous
trouverons pour les trois communautés citées plus haut : Pour 1000 f
125
ts. Un exemple typique le fera voir : l’impôt que
doit
payer tout Suisse qui n’accomplit pas de service militaire est calcul
126
ccupent de leur foyer, de leurs enfants, si elles
doivent
voter un dimanche sur trois, et participer aux débats préparatoires p
127
les employées et ouvrières. L’éducation Il
nous
paraît impossible d’estimer dans quelle mesure la famille, en Suisse,
128
goût de la technique, l’orgueil du savoir-faire.
Nous
avons dit que les données naturelles du pays exigeaient de ses habita
129
st à ces novateurs, anciens et modernes, que l’on
doit
attribuer la réputation universelle des pédagogues suisses et de leur
130
« maturité » délivrés par les collèges cantonaux
doivent
s’y conformer. Cet exemple d’intervention fédérale dans un domaine ja
131
jalousement gardé par les cantons reste unique à
notre
connaissance33. La Constitution de 1848 autorisait la Confédération à
132
icularistes, qui demeurent extrêmement vivaces de
nos
jours. L’idée même de créer une université romande unique, qui englob
133
s, y est un peu plus grande qu’ailleurs, comme on
doit
s’y attendre dans un pays fédéraliste. Mais l’empreinte commune la p
134
e avec les grands féodaux : les cantons primitifs
devront
s’armer contre eux aussi souvent que contre les Habsbourg. L’un des p
135
pour assurer les droits de leur minorité menacée.
Nous
avons retracé plus haut la carrière politique autant que religieuse d
136
impossible une nouvelle guerre du Sonderbund dans
notre
siècle. Mais bien d’autres facteurs ont concouru à l’établissement dé
137
peine à s’exprimer ? Le prêtre catholique auquel
nous
empruntons ces lignes ajoute d’ailleurs aussitôt : Toutes les consta
138
tions moins réconfortantes que l’on peut faire ne
doivent
pas laisser oublier le fait déjà remarquable que le peuple suisse est
139
ession et de violence en matière de religion. Que
nous
en soyons arrivés là, en quelques décades, au sortir d’un état de gue
140
rrespond au « démocratisme » profond et inné dont
nous
avons vu qu’il se manifeste, en Suisse, par une résistance instinctiv
141
oir central, institué en 1848 et contrôlé jusqu’à
nos
jours par la majorité protestante. Il convient d’ajouter toutefois qu
142
Chapitre VI.Le peuple suisse et le monde
Nous
pensons en avoir assez dit, dans les chapitres précédents, pour établ
143
té le leur fait sentir sans scrupules. En Suisse,
nous
l’avons dit, le problème des minorités ne se pose pas : chaque groupe
144
u xixe siècle : Un peuple qui a la structure du
nôtre
, et qui est accoutumé à la démocratie fédérative, a, dans chacun de s
145
tralisé. Le moindre morceau de la Suisse qu’un de
nos
voisins voudrait s’annexer lui pèserait à l’estomac bien plus que de
146
Laissons aux cantons leur particularisme, comme à
nos
régiments leurs particularités. Nous ne voulons pas nous fondre dans
147
isme, comme à nos régiments leurs particularités.
Nous
ne voulons pas nous fondre dans le même moule ! Il serait aussi vain
148
giments leurs particularités. Nous ne voulons pas
nous
fondre dans le même moule ! Il serait aussi vain de vouloir unifier l
149
éducation générale qu’un peuple, aussi divers que
le nôtre
, peut admettre, l’esprit du régiment de Genève n’est cependant pas ce
150
enève ! Cette variété dans l’unité — Dieu veuille
nous
la conserver — voilà la véritable école de l’amitié ! Et quand une mê
151
ors un peuple atteint ce qu’il y a de plus haut.
Nous
ne connaissons pas de meilleure description de ce que l’on peut appel
152
ouverainetés et de bourgeoisies, à travers lequel
devait
être tamisée la majorité de droit… je fus saisi du désir exalté de m’
153
ar ses deux grands voisins hitlérien et fasciste,
nous
lisons : Quelles sont les constantes qui déterminent l’esprit et le
154
tatut politique particulier de la Confédération ?
Nous
en nommerons trois auxquelles nous attachons une importance particuli
155
onfédération ? Nous en nommerons trois auxquelles
nous
attachons une importance particulière : L’appartenance de la Suisse à
156
ent, et la réunion de ces trois civilisations sur
notre
territoire. Le lien fédéral, le caractère original de notre démocrati
157
itoire. Le lien fédéral, le caractère original de
notre
démocratie fédérative. Le respect de la dignité et de la liberté huma
158
oésie, le roman, la philosophie de l’histoire. De
nos
jours, la théologie allemande doit sa vitalité à la pensée du Bâlois
159
l’histoire. De nos jours, la théologie allemande
doit
sa vitalité à la pensée du Bâlois Karl Barth, et C. G. Jung demeure s
160
rences majeures entre Alémaniques et Allemands ne
doivent
pas être cherchées sur ce plan. Elles se manifestent beaucoup plus cl
161
e française, ils se flattent encore volontiers de
nous
ressembler par une certaine vivacité de réactions, qui les distingue
162
nt presque, à l’occasion, de partager certains de
nos
défauts, dont ils se font une élégance, étant entendu que, ne les aya
163
que, sans péril aucun, ils conservent le droit de
nous
les reprocher. Ils ont raison, car au fond les différences entre eux
164
raison, car au fond les différences entre eux et
nous
l’emportent, je crois, sur les ressemblances, et nous serions tentés,
165
l’emportent, je crois, sur les ressemblances, et
nous
serions tentés, quant à nous, de les voir un peu — qualités et défaut
166
es ressemblances, et nous serions tentés, quant à
nous
, de les voir un peu — qualités et défauts — comme ils voient les Bern
167
uts — comme ils voient les Bernois. Par rapport à
nous
, je serais tenté de chercher la différence essentielle dans le fait q
168
tique. Ils ne se cachent pas du reste de redouter
nos
conceptions politiques : ce ne sont chez eux que des minorités qui s’
169
tés qui s’en réclament, encore que l’influence de
notre
voisinage soit et ait toujours été importante, mais ils finissent le
170
mais ils finissent le plus souvent par désavouer
nos
principes et, s’ils les absorbent, c’est en les adaptant de telle faç
171
ctement au mouvement des communes lombardes, dont
nous
avons vu par ailleurs qu’il ne fut pas sans influence sur les premier
172
it providentiel a marqué le sens et la mission de
notre
État fédéral. Du Gothard jaillissent le Rhin, le Rhône et le Tessin,
173
le Rhône et le Tessin, les trois cours d’eau qui
nous
relient aux territoires culturels les plus importants dans l’histoire
174
eprise vaine que de vouloir séparer la culture de
notre
pays de celles auxquelles nous sommes apparentés. Ce qui est changean
175
rer la culture de notre pays de celles auxquelles
nous
sommes apparentés. Ce qui est changeant et accidentel ne doit pas rel
176
apparentés. Ce qui est changeant et accidentel ne
doit
pas reléguer dans l’ombre ce qui est durable et substantiel. Selon le
177
ur les Suisses alémaniques. Précisément parce que
nous
refusons d’admettre la théorie selon laquelle la race déterminerait l
178
terminerait l’État et les frontières de celui-ci,
nous
gardons la liberté et la force de rester conscients de nos affinités
179
ns la liberté et la force de rester conscients de
nos
affinités avec les trois cultures allemande, française et italienne.
180
Cette idée, qui exprime le sens et la mission de
notre
État fédératif, n’est au fond pas autre chose que la victoire, sur le
181
nscience de ce qu’il y a de beau et de grand dans
notre
conception politique, c’est déjà un élément essentiel de notre défens
182
ion politique, c’est déjà un élément essentiel de
notre
défense spirituelle. L’origine permanente de la neutralité suisse es
183
à se dérouler dans son voisinage immédiat : elle
doit
se réserver pour l’éventualité d’une attaque sur le point qu’elle pro
184
me qui, en dehors de toute hégémonie, donnerait à
notre
continent la conscience de son unité et lui ouvrirait la perspective
185
sion : six légations en tout. Mais le xxe siècle
devait
provoquer de profonds changements dans l’attitude de la Suisse en ce
186
norer en fait comme en droit. À tort ou à raison,
nous
n’avons pas à en juger ici, l’échec de la SDN, dont ils furent les té
187
ont-elles réelles dans l’ère des guerres totales,
nous
l’ignorons. Mais le maintien d’un principe n’est pas vain. Un problèm
188
vec elle-même. Mais cette Suisse-là, précisément,
doit
être la dernière, en bonne logique, à s’intégrer dans l’édifice que l