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ur d’être soi et d’être deux dans l’amour même. L’
Éros
, c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’élan religieux
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aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d’
Éros
introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l
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cturne : « Sais-tu que je suis fée ? », dit-elle.
Éros
a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette
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t le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’
Éros
, le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volupté, même quan
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limitée, obscurcie par la mutiplicité immédiate.
Éros
, notre Désir suprême, n’exalte nos désirs que pour les sacrifier. L’a
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aboutissent à condamner sa vie « finie ». Le dieu
Éros
exalte et sublime nos désirs, les rassemblant dans un Désir unique, q
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on de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’
Éros
, la créature n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’enfl
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ne action positive, une action de transformation.
Éros
cherchait le dépassement à l’infini. L’amour chrétien est obéissance
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e des religions.) ⁂ Maintenant, rappelons-nous qu’
Éros
veut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans l
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e de notre désir. Nous aurons beau sublimer notre
Éros
, il ne sera jamais que nous-mêmes ! Point d’illusions ni d’optimisme
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lité de sa détresse et de son espérance ; et si l’
Éros
n’a pas de prochain — n’est-on pas en droit de conclure que cette for
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ent se développer au sein des peuples qui adorent
Éros
? Et qu’au contraire, les peuples chrétiens — historiquement les peup
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ue l’amour-passion, forme terrestre du culte de l’
Éros
, envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du mariage.
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s et moyens historiques de cette renaissance de l’
Éros
. Or nous avons déjà fixé sa date : vers le début du xiie siècle. (Da
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union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’
Éros
suprême, est l’élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de
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u cœur des clunisiens dans les mêmes termes que l’
Éros
à l’Agapè… Incompatible au reste, faut-il le préciser, avec cet autre
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aut, théoriquement, à toute mystique fondée sur l’
Éros
lumineux. Mais il faut indiquer la dernière limite, qui est celle de
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— selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’
Éros
lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que par la suit
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N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’
Éros
païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion
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ident en ramenant leurs mystiques respectives à l’
Éros
et à l’Agapè, d’une manière assez analogue à celle que nous proposion
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nien n’est nullement l’Agapè chrétienne : c’est l’
Éros
grec, qui est jouissance, et jouissance d’une naturelle et surnaturel
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ses plus subtiles sublimations quelque chose de l’
Éros
du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instin
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son Agapè n’a pas le moindre trait commun avec l’
Éros
platonicien ou plotinien, mais encore elle figure la pureté même du s
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venture : l’hérésie des « parfaits » descend de l’
Éros
à Vénus, elle va jusqu’à se confondre avec la poésie d’un amour qui s
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t possible, qui signifie non plus jouissance de l’
Éros
, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle
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de là vient que la confusion était fatale entre l’
Éros
divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la pas
27
nfusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’
Éros
prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste »
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tentatives de plus en plus désespérées que fait l’
Éros
pour remplacer la transcendance mystique par une intensité émue. Mais
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celler le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’
Éros
. Voici « l’aube » profane, encore une fois, le monde encore une fois
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e mélancolie de nature essentiellement trouble. L’
Éros
courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l
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quoique féminine, les confusions intéressées de l’
Éros
et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on
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lui-même167. Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’
Éros
ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thème des « aubes »)
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t et retrouve par lui sa paix. Telle est la voie.
Éros
mortel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux n’a pour f
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par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel,
Éros
vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux n’a pour fin véritable
35
e celui « qui tombe sous les traits inévitables d’
Éros
». Plutarque fait voir que la morale sexuelle des Spartiates s’ordonn
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vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’
Éros
divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de chair
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fférents les sens du mot aimer dans le monde de l’
Éros
et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate
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il est l’affirmation de l’être en acte. Et c’est
Éros
, l’amour-passion, l’amour païen, qui a répandu dans notre monde occid
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sche injustement reproche au christianisme. C’est
Éros
, et non pas Agapè, qui a glorifié notre instinct de mort, et qui a vo
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ui a voulu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’
Éros
en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut même pas dét
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ne veux pas la mort du pécheur, mais sa vie. » ⁂
Éros
s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de not
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égation. C’est la profonde misère, le désespoir d’
Éros
, sa servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’en délivre. Ag
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ouvait pas l’imaginer. Il était condamné à croire
Éros
, à se confier dans son désir le plus puissant, à lui demander la déli
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plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’
Éros
ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révé
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est une autre délivrance du péché. Et voici que l’
Éros
à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son d
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en ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’
Éros
: c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus myst
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signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur
Éros
. Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’égalité de ceux qu
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ière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’
Éros
: comme des personnes, non plus comme des reflets ou des objets. Cet
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de ma personne. » Pieux mensonge221 du servant d’
Éros
. Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité
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meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’
Éros
purement charnel, et non du tout divinisé222. ⁂ On objecte alors que
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mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’
Éros
et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent notre
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». 218. Voir le remarquable essai de R. de Pury,
Éros
et Agapè dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexualité
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résences ») : « Un chrétien peut et doit accepter
Éros
en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est
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Un chrétien peut et doit accepter Éros en tant qu’
Éros
, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ;
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Éros en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’
Éros
sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Ér
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u’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé.
Éros
n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros ». 219. Co
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st pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’
Éros
». 219. Comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystique c