1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre II. Les origines religieuses du mythe
1 (Amor en provençal est du genre féminin) qui chez Dante va « mouvoir le ciel et toutes les étoiles », et dont Guiraut nous di
2 Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Dante être d’autant plus passionnés et « réalistes » dans leurs images que
3 mes constants du lyrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au « salut » de la D
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre IV. Le mythe dans la littérature
4 es aura sa descendance. De Lorris, nous irons par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à Pétrarque et bien au-delà : ju
5 n serait assez tenté de le croire, lorsqu’on voit Dante et son ami Cavalcanti s’élever contre leur maître Guittone d’Arezzo,
6 ayant de rivaliser avec l’aigle… » Au Purgatoire, Dante rencontre un de ces pasticheurs infatigables, Bonagiunta de Lucques.
7 t plus que galanterie mais froide et stéréotypée. Dante et Cavalcanti, d’autres encore, demandaient plus de sincérité et plus
8 d’amour : c’est là vraiment que bat son cœur. Et Dante n’est jamais plus passionné qu’en chantant la Philosophie, si ce n’es
9 t toute contraire à celle qu’un moderne imagine ! Dante la définira dans son Banquet, comme le secret qu’il faut voiler d’un
10 ns qu’ils ne l’ont jamais dit137. C’est parce que Dante et ses amis sont amenés à définir leur art, qu’on surprend mieux qu’a
11 s’éteindre… Pourquoi ne me consume-t-il point ? Dante de même : Amour qui, dans ma pensée, me parle de ma Dame avec grand d
12 déjà de notre foi, l’y amène. Faut-il penser que Dante n’est qu’un blasphémateur lorsqu’il écrit au seuil de la Vita Nuova,
13 plus du tout hérétique ! On est aux antipodes du Dante , mais aussi des rhéteurs qu’il attaquait. Le « secret » dont je parla
14 u monde ses lieux communs de poésie courtoise148. Dante a vengé d’avance les troubadours en mettant en Enfer des « chevaliers
15 n du xve siècle, en refait une version en prose. Dante considère le cycle épique et romanesque de la France du Nord comme le
16 ur les influences « hérétiques » qu’aurait subies Dante , voir Appendice 6. 138. Béatrice a certainement existé, et Dante l’a
17 ndice 6. 138. Béatrice a certainement existé, et Dante l’a certainement aimée. C’est donc d’une sublimation qu’il s’agit ici