1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre premier. Le mythe de Tristan
1 Livre premierLe mythe de Tristan 1.Triomphe du roman, et ce qu’il cache « Seigneurs, vo
2 , et ce qu’il cache « Seigneurs, vous plaît-il d’ entendre un beau conte d’amour et de mort ?… » Rien au monde ne saurai
3 Seigneurs, vous plaît-il d’entendre un beau conte d’ amour et de mort ?… » Rien au monde ne saurait nous plaire davantage.
4 vous plaît-il d’entendre un beau conte d’amour et de mort ?… » Rien au monde ne saurait nous plaire davantage. À tel point
5 ue ce début du Tristan de Bédier doit passer pour le type idéal de la première phrase d’un roman. C’est le trait d’un art
6 Tristan de Bédier doit passer pour le type idéal de la première phrase d’un roman. C’est le trait d’un art infaillible qu
7 t passer pour le type idéal de la première phrase d’ un roman. C’est le trait d’un art infaillible qui nous jette dès le se
8 ype idéal de la première phrase d’un roman. C’est le trait d’un art infaillible qui nous jette dès le seuil du conte dans
9 de la première phrase d’un roman. C’est le trait d’ un art infaillible qui nous jette dès le seuil du conte dans l’état pa
10 le trait d’un art infaillible qui nous jette dès le seuil du conte dans l’état passionné d’attente où naît l’illusion rom
11 illible qui nous jette dès le seuil du conte dans l’ état passionné d’attente où naît l’illusion romanesque. D’où vient ce
12 jette dès le seuil du conte dans l’état passionné d’ attente où naît l’illusion romanesque. D’où vient ce charme ? Et quell
13 du conte dans l’état passionné d’attente où naît l’ illusion romanesque. D’où vient ce charme ? Et quelles complicités cet
14 assionné d’attente où naît l’illusion romanesque. D’ où vient ce charme ? Et quelles complicités cet artifice de « rhétoriq
15 t ce charme ? Et quelles complicités cet artifice de « rhétorique profonde » sait-il rejoindre dans nos cœurs ? Que l’acco
16 profonde » sait-il rejoindre dans nos cœurs ? Que l’ accord d’amour et de mort soit celui qui émeuve en nous les résonances
17 » sait-il rejoindre dans nos cœurs ? Que l’accord d’ amour et de mort soit celui qui émeuve en nous les résonances les plus
18 ejoindre dans nos cœurs ? Que l’accord d’amour et de mort soit celui qui émeuve en nous les résonances les plus profondes,
19 d’amour et de mort soit celui qui émeuve en nous les résonances les plus profondes, c’est un fait qu’établit à première vu
20 mort soit celui qui émeuve en nous les résonances les plus profondes, c’est un fait qu’établit à première vue le succès pro
21 rofondes, c’est un fait qu’établit à première vue le succès prodigieux du roman. Il est d’autres raisons, plus secrètes, d
22 du roman. Il est d’autres raisons, plus secrètes, d’ y voir comme une définition de la conscience occidentale… Amour et mor
23 ons, plus secrètes, d’y voir comme une définition de la conscience occidentale… Amour et mort, amour mortel : si ce n’est
24 , plus secrètes, d’y voir comme une définition de la conscience occidentale… Amour et mort, amour mortel : si ce n’est pas
25 our et mort, amour mortel : si ce n’est pas toute la poésie, c’est du moins tout ce qu’il y a de populaire, tout ce qu’il
26 toute la poésie, c’est du moins tout ce qu’il y a de populaire, tout ce qu’il y a d’universellement émouvant dans nos litt
27 tout ce qu’il y a de populaire, tout ce qu’il y a d’ universellement émouvant dans nos littératures ; et dans nos plus viei
28 illes légendes, et dans nos plus belles chansons. L’ amour heureux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’amour mor
29 nos plus belles chansons. L’amour heureux n’a pas d’ histoire. Il n’est de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’a
30 ons. L’amour heureux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condam
31 heureux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par la vie
32 reux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’ amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par la vie mê
33 ’est de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme
34 t de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’ amour menacé et condamné par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme occ
35 l, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme occidental, ce n’est pas le plaisi
36 menacé et condamné par la vie même. Ce qui exalte le lyrisme occidental, ce n’est pas le plaisir des sens, ni la paix féco
37 Ce qui exalte le lyrisme occidental, ce n’est pas le plaisir des sens, ni la paix féconde du couple. C’est moins l’amour c
38 occidental, ce n’est pas le plaisir des sens, ni la paix féconde du couple. C’est moins l’amour comblé que la passion d’a
39 s sens, ni la paix féconde du couple. C’est moins l’ amour comblé que la passion d’amour. Et passion signifie souffrance. V
40 féconde du couple. C’est moins l’amour comblé que la passion d’amour. Et passion signifie souffrance. Voilà le fait fondam
41 couple. C’est moins l’amour comblé que la passion d’ amour. Et passion signifie souffrance. Voilà le fait fondamental. Mais
42 on d’amour. Et passion signifie souffrance. Voilà le fait fondamental. Mais l’enthousiasme que nous montrons pour le roman
43 nifie souffrance. Voilà le fait fondamental. Mais l’ enthousiasme que nous montrons pour le roman, et pour le film né du ro
44 ental. Mais l’enthousiasme que nous montrons pour le roman, et pour le film né du roman ; l’érotisme idéalisé diffus dans
45 ousiasme que nous montrons pour le roman, et pour le film né du roman ; l’érotisme idéalisé diffus dans toute notre cultur
46 rons pour le roman, et pour le film né du roman ; l’ érotisme idéalisé diffus dans toute notre culture, dans notre éducatio
47 s toute notre culture, dans notre éducation, dans les images qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’évasion exas
48 e, dans notre éducation, dans les images qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’évasion exaspéré par l’ennui mé
49 otre éducation, dans les images qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’évasion exaspéré par l’ennui mécanique,
50 les images qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’évasion exaspéré par l’ennui mécanique, tout en nous et auto
51 s qui font le décor de nos vies ; enfin le besoin d’ évasion exaspéré par l’ennui mécanique, tout en nous et autour de nous
52 nos vies ; enfin le besoin d’évasion exaspéré par l’ ennui mécanique, tout en nous et autour de nous glorifie à tel point l
53 ut en nous et autour de nous glorifie à tel point la passion que nous en sommes venus à voir en elle une promesse de vie p
54 nous en sommes venus à voir en elle une promesse de vie plus vivante, une puissance qui transfigure, quelque chose qui se
55 e, quelque chose qui serait au-delà du bonheur et de la souffrance, une béatitude ardente. Dans « passion » nous ne senton
56 quelque chose qui serait au-delà du bonheur et de la souffrance, une béatitude ardente. Dans « passion » nous ne sentons p
57 e » mais « ce qui est passionnant ». Et pourtant, la passion d’amour signifie, de fait, un malheur. La société où nous viv
58 ce qui est passionnant ». Et pourtant, la passion d’ amour signifie, de fait, un malheur. La société où nous vivons et dont
59 nant ». Et pourtant, la passion d’amour signifie, de fait, un malheur. La société où nous vivons et dont les mœurs n’ont g
60 la passion d’amour signifie, de fait, un malheur. La société où nous vivons et dont les mœurs n’ont guère changé, sous ce
61 it, un malheur. La société où nous vivons et dont les mœurs n’ont guère changé, sous ce rapport, depuis des siècles, réduit
62 angé, sous ce rapport, depuis des siècles, réduit l’ amour-passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l’adultère. Et
63 uit l’amour-passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l’adultère. Et j’entends bien que les amants invoqueront tou
64 ur-passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l’adultère. Et j’entends bien que les amants invoqueront tous les cas
65 passion, neuf fois sur dix, à revêtir la forme de l’ adultère. Et j’entends bien que les amants invoqueront tous les cas d’
66 tir la forme de l’adultère. Et j’entends bien que les amants invoqueront tous les cas d’exception, mais la statistique est
67 Et j’entends bien que les amants invoqueront tous les cas d’exception, mais la statistique est cruelle : elle réfute notre
68 ends bien que les amants invoqueront tous les cas d’ exception, mais la statistique est cruelle : elle réfute notre poésie.
69 amants invoqueront tous les cas d’exception, mais la statistique est cruelle : elle réfute notre poésie. Vivons-nous dans
70 us exalte à ce qui semblerait combler notre idéal de vie harmonieuse ? Serrons de plus près cette contradiction, par un ef
71 squ’il tend à détruire une illusion. Affirmer que l’ amour-passion signifie, de fait, l’adultère, c’est insister sur la réa
72 illusion. Affirmer que l’amour-passion signifie, de fait, l’adultère, c’est insister sur la réalité que notre culte de l’
73 . Affirmer que l’amour-passion signifie, de fait, l’ adultère, c’est insister sur la réalité que notre culte de l’amour mas
74 signifie, de fait, l’adultère, c’est insister sur la réalité que notre culte de l’amour masque et transfigure à la fois ;
75 re, c’est insister sur la réalité que notre culte de l’amour masque et transfigure à la fois ; c’est mettre au jour ce que
76 c’est insister sur la réalité que notre culte de l’ amour masque et transfigure à la fois ; c’est mettre au jour ce que ce
77 our ce que ce culte dissimule, refoule, et refuse de nommer pour nous permettre un abandon ardent à ce que nous n’osions p
78 on ardent à ce que nous n’osions pas revendiquer. La résistance même qu’éprouvera le lecteur à reconnaître que passion et
79 pas revendiquer. La résistance même qu’éprouvera le lecteur à reconnaître que passion et adultère se confondent le plus s
80 reconnaître que passion et adultère se confondent le plus souvent dans la société qui est la nôtre, n’est-ce pas une premi
81 on et adultère se confondent le plus souvent dans la société qui est la nôtre, n’est-ce pas une première preuve de ce fait
82 onfondent le plus souvent dans la société qui est la nôtre, n’est-ce pas une première preuve de ce fait paradoxal : que no
83 ui est la nôtre, n’est-ce pas une première preuve de ce fait paradoxal : que nous voulons la passion et le malheur à condi
84 re preuve de ce fait paradoxal : que nous voulons la passion et le malheur à condition de ne jamais avouer que nous les vo
85 e fait paradoxal : que nous voulons la passion et le malheur à condition de ne jamais avouer que nous les voulons en tant
86 malheur à condition de ne jamais avouer que nous les voulons en tant que tels ? ⁂ Pour qui nous jugerait sur nos littératu
87  ? ⁂ Pour qui nous jugerait sur nos littératures, l’ adultère paraîtrait l’une des occupations les plus remarquables auxque
88 ures, l’adultère paraîtrait l’une des occupations les plus remarquables auxquelles se livrent les Occidentaux. On aurait vi
89 tions les plus remarquables auxquelles se livrent les Occidentaux. On aurait vite dressé la liste des romans qui n’y font a
90 se livrent les Occidentaux. On aurait vite dressé la liste des romans qui n’y font aucune allusion ; et le succès remporté
91 iste des romans qui n’y font aucune allusion ; et le succès remporté par les autres, les complaisances qu’ils éveillent, l
92 font aucune allusion ; et le succès remporté par les autres, les complaisances qu’ils éveillent, la passion même qu’on app
93 allusion ; et le succès remporté par les autres, les complaisances qu’ils éveillent, la passion même qu’on apporte à les c
94 r les autres, les complaisances qu’ils éveillent, la passion même qu’on apporte à les condamner quelquefois, tout cela dit
95 qu’ils éveillent, la passion même qu’on apporte à les condamner quelquefois, tout cela dit assez à quoi rêvent les couples,
96 er quelquefois, tout cela dit assez à quoi rêvent les couples, sous un régime qui a fait du mariage un devoir et une commod
97 fait du mariage un devoir et une commodité. Sans l’ adultère, que seraient toutes nos littératures ? Elles vivent de la « 
98 e seraient toutes nos littératures ? Elles vivent de la « crise du mariage ». Il est probable aussi qu’elles l’entretienne
99 eraient toutes nos littératures ? Elles vivent de la « crise du mariage ». Il est probable aussi qu’elles l’entretiennent,
100 rise du mariage ». Il est probable aussi qu’elles l’ entretiennent, soit qu’elles « chantent » en prose et en vers ce que l
101 qu’elles « chantent » en prose et en vers ce que la religion tient pour un crime, et la Loi pour une contravention, soit
102 n vers ce que la religion tient pour un crime, et la Loi pour une contravention, soit au contraire qu’elles s’en amusent,
103 , et qu’elles en tirent un répertoire inépuisable de situations comiques ou cyniques. Droit divin de la passion, psycholog
104 e de situations comiques ou cyniques. Droit divin de la passion, psychologie mondaine, succès du trio au théâtre — soit qu
105 e situations comiques ou cyniques. Droit divin de la passion, psychologie mondaine, succès du trio au théâtre — soit qu’on
106 ilise, ou ironise, que fait-on si ce n’est trahir le tourment innombrable et obsédant de l’amour en rupture de loi ? Ne se
107 n’est trahir le tourment innombrable et obsédant de l’amour en rupture de loi ? Ne serait-ce pas qu’on cherche à s’évader
108 est trahir le tourment innombrable et obsédant de l’ amour en rupture de loi ? Ne serait-ce pas qu’on cherche à s’évader de
109 ent innombrable et obsédant de l’amour en rupture de loi ? Ne serait-ce pas qu’on cherche à s’évader de son affreuse réali
110 e loi ? Ne serait-ce pas qu’on cherche à s’évader de son affreuse réalité ? Tourner la situation en mystique ou en farce,
111 rche à s’évader de son affreuse réalité ? Tourner la situation en mystique ou en farce, c’est toujours avouer qu’elle est
112 ou trompés : que ce soit en fait ou en rêve, dans le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiét
113 soit en fait ou en rêve, dans le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation,
114 en rêve, dans le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’homm
115 ns le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne s
116 le remords ou dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne se r
117 dans la crainte, dans le plaisir de la révolte ou l’ anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne se reconnaissent d
118 ainte, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne se reconnaissent dans l’une
119 te, dans le plaisir de la révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’hommes qui ne se reconnaissent dans l’une au
120 révolte ou l’anxiété de la tentation, il est peu d’ hommes qui ne se reconnaissent dans l’une au moins de ces catégories.
121 ommes qui ne se reconnaissent dans l’une au moins de ces catégories. Renoncements, compromis, ruptures, neurasthénies, con
122 neurasthénies, confusions irritantes et mesquines de rêves, d’obligations, de complaisances secrètes — la moitié du malheu
123 ies, confusions irritantes et mesquines de rêves, d’ obligations, de complaisances secrètes — la moitié du malheur humain s
124 irritantes et mesquines de rêves, d’obligations, de complaisances secrètes — la moitié du malheur humain se résume dans l
125 rêves, d’obligations, de complaisances secrètes —  la moitié du malheur humain se résume dans le mot d’adultère. Malgré tou
126 ètes — la moitié du malheur humain se résume dans le mot d’adultère. Malgré toutes nos littératures — ou peut-être à cause
127 la moitié du malheur humain se résume dans le mot d’ adultère. Malgré toutes nos littératures — ou peut-être à cause d’elle
128 ré toutes nos littératures — ou peut-être à cause d’ elles justement — il peut sembler parfois qu’on n’ait encore rien dit
129 t sembler parfois qu’on n’ait encore rien dit sur la réalité de ce malheur. Et que certaines questions des plus naïves, en
130 arfois qu’on n’ait encore rien dit sur la réalité de ce malheur. Et que certaines questions des plus naïves, en ce domaine
131 té plus souvent résolues que posées… Par exemple, le mal constaté, faut-il en rejeter la faute sur l’institution du mariag
132 Par exemple, le mal constaté, faut-il en rejeter la faute sur l’institution du mariage, ou au contraire, sur « quelque ch
133 le mal constaté, faut-il en rejeter la faute sur l’ institution du mariage, ou au contraire, sur « quelque chose » qui la
134 riage, ou au contraire, sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de nos ambitions ? Est-ce vraiment, comme beaucoup
135 , sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de nos ambitions ? Est-ce vraiment, comme beaucoup le pensent, la concep
136 e nos ambitions ? Est-ce vraiment, comme beaucoup le pensent, la conception dite « chrétienne » du mariage qui cause tout
137 ons ? Est-ce vraiment, comme beaucoup le pensent, la conception dite « chrétienne » du mariage qui cause tout notre tourme
138 tourment, ou au contraire, est-ce une conception de l’amour dont on n’a peut-être pas vu qu’elle rend ce lien, dès le pri
139 urment, ou au contraire, est-ce une conception de l’ amour dont on n’a peut-être pas vu qu’elle rend ce lien, dès le princi
140 on n’a peut-être pas vu qu’elle rend ce lien, dès le principe, insupportable ? Je constate que l’Occidental aime au moins
141 dès le principe, insupportable ? Je constate que l’ Occidental aime au moins autant ce qui détruit que ce qui assure « le
142 u moins autant ce qui détruit que ce qui assure «  le bonheur des époux ». D’où peut venir une telle contradiction ? Si le
143 truit que ce qui assure « le bonheur des époux ». D’ où peut venir une telle contradiction ? Si le secret de la crise du ma
144 x ». D’où peut venir une telle contradiction ? Si le secret de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit,
145 peut venir une telle contradiction ? Si le secret de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous
146 t venir une telle contradiction ? Si le secret de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vi
147 i le secret de la crise du mariage est simplement l’ attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idé
148 t de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’amo
149 e la crise du mariage est simplement l’attrait de l’ interdit, d’où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’amour
150 u mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’ où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’amour trahit-il ?
151 d’où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’amour trahit-il ? Quel secret de notre existence, de notre esprit,
152 où nous vient ce goût du malheur ? Quelle idée de l’ amour trahit-il ? Quel secret de notre existence, de notre esprit, de
153  ? Quelle idée de l’amour trahit-il ? Quel secret de notre existence, de notre esprit, de notre histoire peut-être ? 2.
154 amour trahit-il ? Quel secret de notre existence, de notre esprit, de notre histoire peut-être ? 2.Le mythe Il exist
155 Quel secret de notre existence, de notre esprit, de notre histoire peut-être ? 2.Le mythe Il existe un grand mythe
156 2.Le mythe Il existe un grand mythe européen de l’adultère : le Roman de Tristan et Iseut. Au travers du désordre ext
157 .Le mythe Il existe un grand mythe européen de l’ adultère : le Roman de Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrêm
158 Il existe un grand mythe européen de l’adultère : le Roman de Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrême de nos mœur
159 un grand mythe européen de l’adultère : le Roman de Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrême de nos mœurs, dans l
160 Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrême de nos mœurs, dans la confusion des morales et des immoralismes qui en v
161 Au travers du désordre extrême de nos mœurs, dans la confusion des morales et des immoralismes qui en vivent, aux moments
162 es et des immoralismes qui en vivent, aux moments les plus purs d’un drame, il arrive qu’on voie transparaître en filigrane
163 ralismes qui en vivent, aux moments les plus purs d’ un drame, il arrive qu’on voie transparaître en filigrane cette forme
164 e. Comme une grande image simple, comme une sorte de type primitif de nos tourments les plus complexes. Et de même que pou
165 de image simple, comme une sorte de type primitif de nos tourments les plus complexes. Et de même que pour se tirer des co
166 comme une sorte de type primitif de nos tourments les plus complexes. Et de même que pour se tirer des confusions de notre
167 exes. Et de même que pour se tirer des confusions de notre langue, les poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs or
168 que pour se tirer des confusions de notre langue, les poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs origines lointaines,
169 onfusions de notre langue, les poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs origines lointaines, c’est-à-dire à la cho
170 notre langue, les poètes ont coutume de rapporter les mots à leurs origines lointaines, c’est-à-dire à la chose ou à l’acte
171 mots à leurs origines lointaines, c’est-à-dire à la chose ou à l’acte qu’on pense qu’ils désignaient d’abord, je voudrais
172 origines lointaines, c’est-à-dire à la chose ou à l’ acte qu’on pense qu’ils désignaient d’abord, je voudrais rapporter à c
173 oudrais rapporter à ce mythe certaines confusions de nos mœurs. Étymologie des passions, moins décevante que celle des mot
174 tion. ⁂ Mais d’abord, dira-t-on, est-il exact que le roman de Tristan soit un mythe ? Et dans ce cas, n’est-ce pas détruir
175 ais d’abord, dira-t-on, est-il exact que le roman de Tristan soit un mythe ? Et dans ce cas, n’est-ce pas détruire son cha
176 dans ce cas, n’est-ce pas détruire son charme que d’ essayer de l’analyser ? Nous n’en sommes plus à croire que mythe est s
177 s, n’est-ce pas détruire son charme que d’essayer de l’analyser ? Nous n’en sommes plus à croire que mythe est synonyme d’
178 n’est-ce pas détruire son charme que d’essayer de l’ analyser ? Nous n’en sommes plus à croire que mythe est synonyme d’irr
179 n’en sommes plus à croire que mythe est synonyme d’ irréalité ou d’illusion. Trop de mythes manifestent parmi nous une pui
180 us à croire que mythe est synonyme d’irréalité ou d’ illusion. Trop de mythes manifestent parmi nous une puissance trop inc
181 ythe est synonyme d’irréalité ou d’illusion. Trop de mythes manifestent parmi nous une puissance trop incontestable. Mais
182 parmi nous une puissance trop incontestable. Mais l’ abus que l’on fait du mot oblige à le redéfinir. On pourrait dire d’un
183 une puissance trop incontestable. Mais l’abus que l’ on fait du mot oblige à le redéfinir. On pourrait dire d’une manière g
184 stable. Mais l’abus que l’on fait du mot oblige à le redéfinir. On pourrait dire d’une manière générale qu’un mythe est un
185 it du mot oblige à le redéfinir. On pourrait dire d’ une manière générale qu’un mythe est une histoire, une fable symboliqu
186 e, simple et frappante, résumant un nombre infini de situations plus ou moins analogues. Le mythe permet de saisir d’un co
187 bre infini de situations plus ou moins analogues. Le mythe permet de saisir d’un coup d’œil certains types de relations co
188 tuations plus ou moins analogues. Le mythe permet de saisir d’un coup d’œil certains types de relations constantes, et de
189 lus ou moins analogues. Le mythe permet de saisir d’ un coup d’œil certains types de relations constantes, et de les dégage
190 e permet de saisir d’un coup d’œil certains types de relations constantes, et de les dégager du fouillis des apparences qu
191 d’œil certains types de relations constantes, et de les dégager du fouillis des apparences quotidiennes. Dans un sens plu
192 œil certains types de relations constantes, et de les dégager du fouillis des apparences quotidiennes. Dans un sens plus ét
193 pparences quotidiennes. Dans un sens plus étroit, les mythes traduisent les règles de conduite d’un groupe social ou religi
194 . Dans un sens plus étroit, les mythes traduisent les règles de conduite d’un groupe social ou religieux. Ils procèdent don
195 ens plus étroit, les mythes traduisent les règles de conduite d’un groupe social ou religieux. Ils procèdent donc de l’élé
196 oit, les mythes traduisent les règles de conduite d’ un groupe social ou religieux. Ils procèdent donc de l’élément sacré a
197 un groupe social ou religieux. Ils procèdent donc de l’élément sacré autour duquel s’est constitué le groupe. (Récits symb
198 groupe social ou religieux. Ils procèdent donc de l’ élément sacré autour duquel s’est constitué le groupe. (Récits symboli
199 de l’élément sacré autour duquel s’est constitué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légend
200 el s’est constitué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou
201 s’est constitué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’
202 titué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’origine de
203 ué le groupe. (Récits symboliques de la vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’origine des t
204 vie et de la mort des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’origine des tabous, etc.). On l’a remarqué souvent :
205 des dieux, légendes expliquant les sacrifices ou l’ origine des tabous, etc.). On l’a remarqué souvent : un mythe n’a pas
206 les sacrifices ou l’origine des tabous, etc.). On l’ a remarqué souvent : un mythe n’a pas d’auteur. Son origine doit être
207 etc.). On l’a remarqué souvent : un mythe n’a pas d’ auteur. Son origine doit être obscure. Et son sens même l’est en parti
208 . Son origine doit être obscure. Et son sens même l’ est en partie. Il se présente comme l’expression tout anonyme de réali
209 n sens même l’est en partie. Il se présente comme l’ expression tout anonyme de réalités collectives, ou plus exactement :
210 e. Il se présente comme l’expression tout anonyme de réalités collectives, ou plus exactement : communes. L’œuvre d’art — 
211 lités collectives, ou plus exactement : communes. L’ œuvre d’art — poème, conte ou roman — se distingue donc radicalement d
212 mythe. Sa valeur ne relève en effet que du talent de son créateur. Ce qui importe en elle, c’est justement ce qui n’import
213 n elle, c’est justement ce qui n’importe pas dans le cas du mythe : sa « beauté », ou sa « vraisemblance », et toutes ses
214 , ou sa « vraisemblance », et toutes ses qualités de réussite singulière (originalité, habileté, style, etc.). Mais le ca
215 lière (originalité, habileté, style, etc.). Mais le caractère le plus profond du mythe, c’est le pouvoir qu’il prend sur
216 alité, habileté, style, etc.). Mais le caractère le plus profond du mythe, c’est le pouvoir qu’il prend sur nous, général
217 Mais le caractère le plus profond du mythe, c’est le pouvoir qu’il prend sur nous, généralement à notre insu. Ce qui fait
218 mme telle, n’a pas à proprement parler un pouvoir de contrainte sur le public. Si belle et puissante qu’elle soit, on peut
219 à proprement parler un pouvoir de contrainte sur le public. Si belle et puissante qu’elle soit, on peut toujours la criti
220 belle et puissante qu’elle soit, on peut toujours la critiquer, ou la goûter pour des raisons individuelles. Il n’en va pa
221 e qu’elle soit, on peut toujours la critiquer, ou la goûter pour des raisons individuelles. Il n’en va pas de même pour le
222 aisons individuelles. Il n’en va pas de même pour le mythe : son énoncé désarme toute critique, réduit au silence la raiso
223 énoncé désarme toute critique, réduit au silence la raison, ou tout au moins, la rend inefficace. Or je me propose d’envi
224 e, réduit au silence la raison, ou tout au moins, la rend inefficace. Or je me propose d’envisager Tristan non point comme
225 ut au moins, la rend inefficace. Or je me propose d’ envisager Tristan non point comme œuvre littéraire, mais comme type de
226 e œuvre littéraire, mais comme type des relations de l’homme et de la femme dans un groupe historique donné : l’élite soci
227 uvre littéraire, mais comme type des relations de l’ homme et de la femme dans un groupe historique donné : l’élite sociale
228 aire, mais comme type des relations de l’homme et de la femme dans un groupe historique donné : l’élite sociale, la sociét
229 e, mais comme type des relations de l’homme et de la femme dans un groupe historique donné : l’élite sociale, la société c
230 et de la femme dans un groupe historique donné : l’ élite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du xiie
231 ans un groupe historique donné : l’élite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du xiie et du xiiie siè
232 l’élite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du xiie et du xiiie siècle. Ce groupe est à vrai dire di
233 ngtemps. Pourtant ses lois sont encore les nôtres d’ une manière secrète et diffuse. Profanées et reniées par nos codes off
234 iées par nos codes officiels, elles sont devenues d’ autant plus contraignantes qu’elles n’ont plus de pouvoir que sur nos
235 d’autant plus contraignantes qu’elles n’ont plus de pouvoir que sur nos rêves. ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan
236 s de pouvoir que sur nos rêves. ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord
237 e pouvoir que sur nos rêves. ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord le
238 ue sur nos rêves. ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord le fait que l
239 . ⁂ Bien des traits de la légende de Tristan sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord le fait que l’auteur — à supp
240 n sont de ceux qui signalent un mythe. Et d’abord le fait que l’auteur — à supposer qu’il y en eût un, et un seul — nous e
241 ux qui signalent un mythe. Et d’abord le fait que l’ auteur — à supposer qu’il y en eût un, et un seul — nous est totalemen
242 eût un, et un seul — nous est totalement inconnu. Les cinq versions « originales » qui nous restent sont des remaniements a
243 ui nous restent sont des remaniements artistiques d’ un archétype dont on n’a pu trouver la moindre trace2. Un autre aspect
244 artistiques d’un archétype dont on n’a pu trouver la moindre trace2. Un autre aspect mythique de la légende de Tristan, c’
245 ouver la moindre trace2. Un autre aspect mythique de la légende de Tristan, c’est l’élément sacré qu’elle utilise3. Le pro
246 er la moindre trace2. Un autre aspect mythique de la légende de Tristan, c’est l’élément sacré qu’elle utilise3. Le progrè
247 re trace2. Un autre aspect mythique de la légende de Tristan, c’est l’élément sacré qu’elle utilise3. Le progrès de l’acti
248 e aspect mythique de la légende de Tristan, c’est l’ élément sacré qu’elle utilise3. Le progrès de l’action, et les effets
249 Tristan, c’est l’élément sacré qu’elle utilise3. Le progrès de l’action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’audit
250 ’est l’élément sacré qu’elle utilise3. Le progrès de l’action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’auditeur, dépend
251 t l’élément sacré qu’elle utilise3. Le progrès de l’ action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’auditeur, dépendent
252 acré qu’elle utilise3. Le progrès de l’action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’auditeur, dépendent dans une cert
253 ’action, et les effets qu’elle devait exercer sur l’ auditeur, dépendent dans une certaine mesure (que nous aurons à précis
254 une certaine mesure (que nous aurons à préciser) d’ un ensemble de règles et de cérémonies qui n’est autre que la coutume
255 mesure (que nous aurons à préciser) d’un ensemble de règles et de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevaler
256 ous aurons à préciser) d’un ensemble de règles et de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale.
257 le de règles et de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie f
258 s et de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souve
259 t de cérémonies qui n’est autre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souvent
260 tre que la coutume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souvent appelés « religions ». Chaste
261 ume de la chevalerie médiévale. Or les « ordres » de chevalerie furent souvent appelés « religions ». Chastellain, chroniq
262 t appelés « religions ». Chastellain, chroniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’or (dernier en date)
263 ppelés « religions ». Chastellain, chroniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’or (dernier en date), e
264 tellain, chroniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ ordre de la Toison d’or (dernier en date), et il en parle comme d’un m
265 chroniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’or (dernier en date), et il en parle comme d’un mystère s
266 roniqueur de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’or (dernier en date), et il en parle comme d’un mystère sacr
267 de la Bourgogne, nomme ainsi l’ordre de la Toison d’ or (dernier en date), et il en parle comme d’un mystère sacré, en un s
268 ison d’or (dernier en date), et il en parle comme d’ un mystère sacré, en un siècle où pourtant la chevalerie n’était plus
269 omme d’un mystère sacré, en un siècle où pourtant la chevalerie n’était plus guère qu’une survivance4. Enfin la nature mêm
270 erie n’était plus guère qu’une survivance4. Enfin la nature même de l’obscurité que nous découvrirons dans la légende, dén
271 us guère qu’une survivance4. Enfin la nature même de l’obscurité que nous découvrirons dans la légende, dénote sa parenté
272 guère qu’une survivance4. Enfin la nature même de l’ obscurité que nous découvrirons dans la légende, dénote sa parenté pro
273 re même de l’obscurité que nous découvrirons dans la légende, dénote sa parenté profonde avec le mythe. L’obscurité du myt
274 dans la légende, dénote sa parenté profonde avec le mythe. L’obscurité du mythe en général ne réside pas dans sa forme d’
275 égende, dénote sa parenté profonde avec le mythe. L’ obscurité du mythe en général ne réside pas dans sa forme d’expression
276 é du mythe en général ne réside pas dans sa forme d’ expression5. Elle tient d’une part au mystère de son origine, et d’aut
277 e d’expression5. Elle tient d’une part au mystère de son origine, et d’autre part à l’importance vitale des faits que le m
278 part au mystère de son origine, et d’autre part à l’ importance vitale des faits que le mythe symbolise. Si ces faits n’éta
279 d’autre part à l’importance vitale des faits que le mythe symbolise. Si ces faits n’étaient pas obscurs, ou s’il n’y avai
280 érêt à obscurcir leur origine et leur portée pour les soustraire à la critique, il n’y aurait pas besoin de mythe. On pourr
281 leur origine et leur portée pour les soustraire à la critique, il n’y aurait pas besoin de mythe. On pourrait se contenter
282 oustraire à la critique, il n’y aurait pas besoin de mythe. On pourrait se contenter d’une loi, d’un traité de morale, ou
283 ait pas besoin de mythe. On pourrait se contenter d’ une loi, d’un traité de morale, ou même d’une historiette jouant le rô
284 oin de mythe. On pourrait se contenter d’une loi, d’ un traité de morale, ou même d’une historiette jouant le rôle de résum
285 . On pourrait se contenter d’une loi, d’un traité de morale, ou même d’une historiette jouant le rôle de résumé mnémotechn
286 ntenter d’une loi, d’un traité de morale, ou même d’ une historiette jouant le rôle de résumé mnémotechnique. Point de myth
287 raité de morale, ou même d’une historiette jouant le rôle de résumé mnémotechnique. Point de mythe tant qu’il est loisible
288 morale, ou même d’une historiette jouant le rôle de résumé mnémotechnique. Point de mythe tant qu’il est loisible de s’en
289 te jouant le rôle de résumé mnémotechnique. Point de mythe tant qu’il est loisible de s’en tenir aux évidences et de les e
290 technique. Point de mythe tant qu’il est loisible de s’en tenir aux évidences et de les exprimer d’une manière manifeste o
291 qu’il est loisible de s’en tenir aux évidences et de les exprimer d’une manière manifeste ou directe. Au contraire, le myt
292 il est loisible de s’en tenir aux évidences et de les exprimer d’une manière manifeste ou directe. Au contraire, le mythe p
293 le de s’en tenir aux évidences et de les exprimer d’ une manière manifeste ou directe. Au contraire, le mythe paraît lorsqu
294 d’une manière manifeste ou directe. Au contraire, le mythe paraît lorsqu’il serait dangereux ou impossible d’avouer claire
295 e paraît lorsqu’il serait dangereux ou impossible d’ avouer clairement un certain nombre de faits sociaux ou religieux, ou
296 impossible d’avouer clairement un certain nombre de faits sociaux ou religieux, ou de relations affectives, que l’on tien
297 certain nombre de faits sociaux ou religieux, ou de relations affectives, que l’on tient cependant à conserver, ou qu’il
298 aux ou religieux, ou de relations affectives, que l’ on tient cependant à conserver, ou qu’il est impossible de détruire. N
299 nt cependant à conserver, ou qu’il est impossible de détruire. Nous n’avons plus besoin de mythes, par exemple, pour expri
300 impossible de détruire. Nous n’avons plus besoin de mythes, par exemple, pour exprimer les vérités de la science : nous l
301 plus besoin de mythes, par exemple, pour exprimer les vérités de la science : nous les considérons en effet d’une manière p
302 de mythes, par exemple, pour exprimer les vérités de la science : nous les considérons en effet d’une manière parfaitement
303 mythes, par exemple, pour exprimer les vérités de la science : nous les considérons en effet d’une manière parfaitement « 
304 e, pour exprimer les vérités de la science : nous les considérons en effet d’une manière parfaitement « profane », et elles
305 tés de la science : nous les considérons en effet d’ une manière parfaitement « profane », et elles ont donc tout à gagner
306 nt « profane », et elles ont donc tout à gagner à la critique individuelle. Mais nous avons besoin d’un mythe pour exprime
307 la critique individuelle. Mais nous avons besoin d’ un mythe pour exprimer le fait obscur et inavouable que la passion est
308 . Mais nous avons besoin d’un mythe pour exprimer le fait obscur et inavouable que la passion est liée à la mort, et qu’el
309 he pour exprimer le fait obscur et inavouable que la passion est liée à la mort, et qu’elle entraîne la destruction pour c
310 it obscur et inavouable que la passion est liée à la mort, et qu’elle entraîne la destruction pour ceux qui s’y abandonnen
311 a passion est liée à la mort, et qu’elle entraîne la destruction pour ceux qui s’y abandonnent de toutes leurs forces. C’e
312 aîne la destruction pour ceux qui s’y abandonnent de toutes leurs forces. C’est que nous voulons sauver cette passion, et
313 ndant que nos morales officielles et notre raison les condamnent. L’obscurité du mythe nous met donc en mesure d’accueillir
314 rales officielles et notre raison les condamnent. L’ obscurité du mythe nous met donc en mesure d’accueillir son contenu dé
315 ent. L’obscurité du mythe nous met donc en mesure d’ accueillir son contenu déguisé et d’en jouir par l’imagination, sans e
316 onc en mesure d’accueillir son contenu déguisé et d’ en jouir par l’imagination, sans en prendre toutefois une conscience a
317 ’accueillir son contenu déguisé et d’en jouir par l’ imagination, sans en prendre toutefois une conscience assez claire pou
318 tefois une conscience assez claire pour qu’éclate la contradiction. Ainsi se trouvent mises à l’abri de la critique certai
319 clate la contradiction. Ainsi se trouvent mises à l’ abri de la critique certaines réalités humaines que nous sentons ou pr
320 a contradiction. Ainsi se trouvent mises à l’abri de la critique certaines réalités humaines que nous sentons ou pressento
321 ontradiction. Ainsi se trouvent mises à l’abri de la critique certaines réalités humaines que nous sentons ou pressentons
322 es que nous sentons ou pressentons fondamentales. Le mythe exprime ces réalités, dans la mesure où notre instinct l’exige,
323 ondamentales. Le mythe exprime ces réalités, dans la mesure où notre instinct l’exige, mais il les voile aussi dans la mes
324 me ces réalités, dans la mesure où notre instinct l’ exige, mais il les voile aussi dans la mesure où le grand jour et la r
325 dans la mesure où notre instinct l’exige, mais il les voile aussi dans la mesure où le grand jour et la raison6 les menacer
326 re instinct l’exige, mais il les voile aussi dans la mesure où le grand jour et la raison6 les menaceraient. ⁂ D’origine i
327 ’exige, mais il les voile aussi dans la mesure où le grand jour et la raison6 les menaceraient. ⁂ D’origine inconnue ou ma
328 es voile aussi dans la mesure où le grand jour et la raison6 les menaceraient. ⁂ D’origine inconnue ou mal connue — de car
329 ssi dans la mesure où le grand jour et la raison6 les menaceraient. ⁂ D’origine inconnue ou mal connue — de caractère primi
330 ù le grand jour et la raison6 les menaceraient. ⁂ D’ origine inconnue ou mal connue — de caractère primitivement sacré — vo
331 enaceraient. ⁂ D’origine inconnue ou mal connue —  de caractère primitivement sacré — voilant le secret qu’il exprime, le R
332 nnue — de caractère primitivement sacré — voilant le secret qu’il exprime, le Roman mythique de Tristan posséderait-il au
333 tivement sacré — voilant le secret qu’il exprime, le Roman mythique de Tristan posséderait-il au même degré les qualités c
334 oilant le secret qu’il exprime, le Roman mythique de Tristan posséderait-il au même degré les qualités contraignantes d’un
335 mythique de Tristan posséderait-il au même degré les qualités contraignantes d’un vrai mythe ? Cette question ne peut être
336 rait-il au même degré les qualités contraignantes d’ un vrai mythe ? Cette question ne peut être esquivée. Elle nous porte
337 esquivée. Elle nous porte au cœur du problème et de son actualité. Précisons que les règles chevaleresques qui jouaient b
338 ur du problème et de son actualité. Précisons que les règles chevaleresques qui jouaient bel et bien au xiiie siècle un rô
339 qui jouaient bel et bien au xiiie siècle un rôle de contrainte absolue, n’interviennent dans le roman qu’à titre d’obstac
340 rôle de contrainte absolue, n’interviennent dans le roman qu’à titre d’obstacle mythique et de figures rituelles de rhéto
341 absolue, n’interviennent dans le roman qu’à titre d’ obstacle mythique et de figures rituelles de rhétorique. Sans elles, l
342 t dans le roman qu’à titre d’obstacle mythique et de figures rituelles de rhétorique. Sans elles, la fable n’aurait pas tr
343 titre d’obstacle mythique et de figures rituelles de rhétorique. Sans elles, la fable n’aurait pas trouvé ses prétextes à
344 t de figures rituelles de rhétorique. Sans elles, la fable n’aurait pas trouvé ses prétextes à rebondissements, et surtout
345 r que ces « cérémonies » sociales sont des moyens de faire admettre un contenu antisocial, qui est la passion. Le mot « co
346 de faire admettre un contenu antisocial, qui est la passion. Le mot « contenu » prend ici toute sa force : la passion de
347 mettre un contenu antisocial, qui est la passion. Le mot « contenu » prend ici toute sa force : la passion de Tristan et d
348 on. Le mot « contenu » prend ici toute sa force : la passion de Tristan et d’Iseut est littéralement « contenue » par les
349 « contenu » prend ici toute sa force : la passion de Tristan et d’Iseut est littéralement « contenue » par les règles de l
350 end ici toute sa force : la passion de Tristan et d’ Iseut est littéralement « contenue » par les règles de la chevalerie.
351 tan et d’Iseut est littéralement « contenue » par les règles de la chevalerie. C’est à cette condition seulement qu’elle po
352 eut est littéralement « contenue » par les règles de la chevalerie. C’est à cette condition seulement qu’elle pourra s’exp
353 est littéralement « contenue » par les règles de la chevalerie. C’est à cette condition seulement qu’elle pourra s’exprim
354 ondition seulement qu’elle pourra s’exprimer dans le demi-jour du mythe. Car en tant que passion qui veut la Nuit et qui t
355 i-jour du mythe. Car en tant que passion qui veut la Nuit et qui triomphe dans une Mort transfigurante, elle représente po
356 e menace violemment intolérable. Il faut donc que les groupes constitués soient capables de lui opposer une structure forte
357 t donc que les groupes constitués soient capables de lui opposer une structure fortement charpentée, pour qu’elle trouve l
358 ructure fortement charpentée, pour qu’elle trouve l’ occasion de s’extérioriser sans causer les pires dégâts. Que, par la s
359 tement charpentée, pour qu’elle trouve l’occasion de s’extérioriser sans causer les pires dégâts. Que, par la suite, le li
360 e trouve l’occasion de s’extérioriser sans causer les pires dégâts. Que, par la suite, le lien social vienne à faiblir, ou
361 térioriser sans causer les pires dégâts. Que, par la suite, le lien social vienne à faiblir, ou que le groupe soit dissoci
362 sans causer les pires dégâts. Que, par la suite, le lien social vienne à faiblir, ou que le groupe soit dissocié, le myth
363 la suite, le lien social vienne à faiblir, ou que le groupe soit dissocié, le mythe cessera d’être un mythe au sens strict
364 vienne à faiblir, ou que le groupe soit dissocié, le mythe cessera d’être un mythe au sens strict. Mais ce qu’il aura perd
365 ou que le groupe soit dissocié, le mythe cessera d’ être un mythe au sens strict. Mais ce qu’il aura perdu en force contra
366 il aura perdu en force contraignante et en moyens de se communiquer sous une forme voilée et admissible, il le retrouvera
367 mmuniquer sous une forme voilée et admissible, il le retrouvera en influence souterraine et en violence anarchisante. À me
368 erraine et en violence anarchisante. À mesure que la chevalerie, même sous sa forme profanée de savoir-vivre - les usages
369 re que la chevalerie, même sous sa forme profanée de savoir-vivre - les usages qu’il faut observer si l’on veut être un ge
370 ie, même sous sa forme profanée de savoir-vivre - les usages qu’il faut observer si l’on veut être un gentleman — perdra se
371 savoir-vivre - les usages qu’il faut observer si l’ on veut être un gentleman — perdra ses dernières vertus, la passion « 
372 être un gentleman — perdra ses dernières vertus, la passion « contenue » dans le mythe primitif se répandra dans la vie q
373 es dernières vertus, la passion « contenue » dans le mythe primitif se répandra dans la vie quotidienne, envahira le subco
374 ontenue » dans le mythe primitif se répandra dans la vie quotidienne, envahira le subconscient, appellera de nouvelles con
375 tif se répandra dans la vie quotidienne, envahira le subconscient, appellera de nouvelles contraintes, se les inventera au
376 quotidienne, envahira le subconscient, appellera de nouvelles contraintes, se les inventera au besoin… Car nous verrons q
377 conscient, appellera de nouvelles contraintes, se les inventera au besoin… Car nous verrons que ce n’est pas seulement la n
378 soin… Car nous verrons que ce n’est pas seulement la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exi
379 nous verrons que ce n’est pas seulement la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu
380 s verrons que ce n’est pas seulement la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu ma
381 n’est pas seulement la nature de la société, mais l’ ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu masqué. Le mythe, a
382 ement la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu masqué. Le mythe, au sens strict
383 nt la nature de la société, mais l’ardeur même de la sombre passion qui exige un aveu masqué. Le mythe, au sens strict du
384 me de la sombre passion qui exige un aveu masqué. Le mythe, au sens strict du terme, se constitua au xiie siècle, c’est-à
385 au xiie siècle, c’est-à-dire dans une période où les élites faisaient un vaste effort de mise en ordre sociale et morale.
386 e période où les élites faisaient un vaste effort de mise en ordre sociale et morale. Il s’agissait de « contenir », préci
387 de mise en ordre sociale et morale. Il s’agissait de « contenir », précisément, les poussées de l’instinct destructeur : c
388 rale. Il s’agissait de « contenir », précisément, les poussées de l’instinct destructeur : car la religion, en l’attaquant,
389 issait de « contenir », précisément, les poussées de l’instinct destructeur : car la religion, en l’attaquant, l’exaspérai
390 ait de « contenir », précisément, les poussées de l’ instinct destructeur : car la religion, en l’attaquant, l’exaspérait.
391 ent, les poussées de l’instinct destructeur : car la religion, en l’attaquant, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons
392 s de l’instinct destructeur : car la religion, en l’ attaquant, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires
393 ct destructeur : car la religion, en l’attaquant, l’ exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle
394  : car la religion, en l’attaquant, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle nous révèlent q
395 , en l’attaquant, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle nous révèlent qu’il connut une pr
396 t, l’exaspérait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle nous révèlent qu’il connut une première « crise
397 ait. Les chroniqueurs, les sermons et les satires de ce siècle nous révèlent qu’il connut une première « crise du mariage 
398 se du mariage ». Elle appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut donc d’ordonner la passion dans un cad
399 le appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut donc d’ordonner la passion dans un cadre où elle pût s’ex
400 tion vive. Le succès du Roman de Tristan fut donc d’ ordonner la passion dans un cadre où elle pût s’exprimer en satisfacti
401 Le succès du Roman de Tristan fut donc d’ordonner la passion dans un cadre où elle pût s’exprimer en satisfactions symboli
402 t s’exprimer en satisfactions symboliques. (Ainsi l’ Église avait « compris » le paganisme dans ses rites.) Or si ce cadre
403 ns symboliques. (Ainsi l’Église avait « compris » le paganisme dans ses rites.) Or si ce cadre disparaît, cette passion n’
404 as moins. Elle est toujours aussi dangereuse pour la vie de la société. Elle tend toujours à provoquer, de la part de la s
405 s. Elle est toujours aussi dangereuse pour la vie de la société. Elle tend toujours à provoquer, de la part de la société,
406 Elle est toujours aussi dangereuse pour la vie de la société. Elle tend toujours à provoquer, de la part de la société, un
407 té. Elle tend toujours à provoquer, de la part de la société, une mise en ordre équivalente. D’où la permanence historique
408 art de la société, une mise en ordre équivalente. D’ où la permanence historique non point du mythe sous sa forme première,
409 e la société, une mise en ordre équivalente. D’où la permanence historique non point du mythe sous sa forme première, mais
410 e non point du mythe sous sa forme première, mais de l’exigence mythique à laquelle répondait le Roman. Élargissant notre
411 on point du mythe sous sa forme première, mais de l’ exigence mythique à laquelle répondait le Roman. Élargissant notre déf
412 mais de l’exigence mythique à laquelle répondait le Roman. Élargissant notre définition, nous appellerons mythe, désormai
413 us appellerons mythe, désormais, cette permanence d’ un type de relations et des réactions qu’il provoque. Le mythe de Tris
414 rons mythe, désormais, cette permanence d’un type de relations et des réactions qu’il provoque. Le mythe de Tristan et Ise
415 ype de relations et des réactions qu’il provoque. Le mythe de Tristan et Iseut, ce ne sera plus seulement le Roman, mais l
416 lations et des réactions qu’il provoque. Le mythe de Tristan et Iseut, ce ne sera plus seulement le Roman, mais le phénomè
417 he de Tristan et Iseut, ce ne sera plus seulement le Roman, mais le phénomène qu’il illustre, et dont l’influence n’a pas
418 t Iseut, ce ne sera plus seulement le Roman, mais le phénomène qu’il illustre, et dont l’influence n’a pas cessé de s’éten
419 Roman, mais le phénomène qu’il illustre, et dont l’ influence n’a pas cessé de s’étendre jusqu’à nos jours. Passion de la
420 qu’il illustre, et dont l’influence n’a pas cessé de s’étendre jusqu’à nos jours. Passion de la nature obscure, dynamisme
421 pas cessé de s’étendre jusqu’à nos jours. Passion de la nature obscure, dynamisme excité par l’esprit, possibilité préform
422 cessé de s’étendre jusqu’à nos jours. Passion de la nature obscure, dynamisme excité par l’esprit, possibilité préformée
423 assion de la nature obscure, dynamisme excité par l’ esprit, possibilité préformée à la recherche d’une contrainte qui l’ex
424 isme excité par l’esprit, possibilité préformée à la recherche d’une contrainte qui l’exalte, charme, terreur ou idéal : t
425 ar l’esprit, possibilité préformée à la recherche d’ une contrainte qui l’exalte, charme, terreur ou idéal : tel est le myt
426 ité préformée à la recherche d’une contrainte qui l’ exalte, charme, terreur ou idéal : tel est le mythe qui nous tourmente
427 qui l’exalte, charme, terreur ou idéal : tel est le mythe qui nous tourmente. Qu’il ait perdu sa forme primitive voilà pr
428 perdu sa forme primitive voilà précisément ce qui le rend si dangereux. Les mythes déchus deviennent vénéneux comme les vé
429 ve voilà précisément ce qui le rend si dangereux. Les mythes déchus deviennent vénéneux comme les vérités mortes dont parle
430 reux. Les mythes déchus deviennent vénéneux comme les vérités mortes dont parle Nietzsche. 3.Actualité du mythe ; raison
431 arle Nietzsche. 3.Actualité du mythe ; raisons de notre analyse Nul besoin d’avoir lu le Tristan de Béroul, ou celui
432 du mythe ; raisons de notre analyse Nul besoin d’ avoir lu le Tristan de Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’avoir enten
433 raisons de notre analyse Nul besoin d’avoir lu le Tristan de Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’avoir entendu l’opéra
434 besoin d’avoir lu le Tristan de Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’avoir entendu l’opéra de Wagner, pour subir dans la v
435 u le Tristan de Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’ avoir entendu l’opéra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’
436 Béroul, ou celui de M. Bédier, ni d’avoir entendu l’ opéra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’empire nostalgiq
437 ou celui de M. Bédier, ni d’avoir entendu l’opéra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’empire nostalgique d’un
438 ’avoir entendu l’opéra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’empire nostalgique d’un tel mythe. Il se trahit dan
439 éra de Wagner, pour subir dans la vie quotidienne l’ empire nostalgique d’un tel mythe. Il se trahit dans la plupart de nos
440 ubir dans la vie quotidienne l’empire nostalgique d’ un tel mythe. Il se trahit dans la plupart de nos romans et de nos fil
441 he. Il se trahit dans la plupart de nos romans et de nos films, dans leurs succès auprès des masses, dans les complaisance
442 films, dans leurs succès auprès des masses, dans les complaisances qu’ils réveillent au cœur des bourgeois, des poètes, de
443 poètes, des mal mariés, des midinettes qui rêvent d’ amours miraculeuses. Le mythe agit partout où la passion est rêvée com
444 des midinettes qui rêvent d’amours miraculeuses. Le mythe agit partout où la passion est rêvée comme un idéal, non point
445 t d’amours miraculeuses. Le mythe agit partout où la passion est rêvée comme un idéal, non point redoutée comme une fièvre
446 rophe, et non point comme une catastrophe. Il vit de la vie même de ceux qui croient que l’amour est une destinée (c’était
447 he, et non point comme une catastrophe. Il vit de la vie même de ceux qui croient que l’amour est une destinée (c’était le
448 oint comme une catastrophe. Il vit de la vie même de ceux qui croient que l’amour est une destinée (c’était le philtre du
449 he. Il vit de la vie même de ceux qui croient que l’ amour est une destinée (c’était le philtre du Roman) ; qu’il fond sur
450 qui croient que l’amour est une destinée (c’était le philtre du Roman) ; qu’il fond sur l’homme impuissant et ravi pour le
451 ée (c’était le philtre du Roman) ; qu’il fond sur l’ homme impuissant et ravi pour le consumer d’un feu pur ; et qu’il est
452  ; qu’il fond sur l’homme impuissant et ravi pour le consumer d’un feu pur ; et qu’il est plus fort et plus vrai que le bo
453 d sur l’homme impuissant et ravi pour le consumer d’ un feu pur ; et qu’il est plus fort et plus vrai que le bonheur, la so
454 feu pur ; et qu’il est plus fort et plus vrai que le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme
455 qu’il est plus fort et plus vrai que le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme en nous ; i
456 s fort et plus vrai que le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme en nous ; il est le grand
457 i que le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme en nous ; il est le grand mystère de cette
458 ue le bonheur, la société et la morale. Il vit de la vie même du romantisme en nous ; il est le grand mystère de cette rel
459 vit de la vie même du romantisme en nous ; il est le grand mystère de cette religion dont les poètes du siècle passé se fi
460 e du romantisme en nous ; il est le grand mystère de cette religion dont les poètes du siècle passé se firent les prêtres
461  ; il est le grand mystère de cette religion dont les poètes du siècle passé se firent les prêtres et les inspirés. De cett
462 eligion dont les poètes du siècle passé se firent les prêtres et les inspirés. De cette influence et de sa nature mythique,
463 s poètes du siècle passé se firent les prêtres et les inspirés. De cette influence et de sa nature mythique, la preuve est
464 ècle passé se firent les prêtres et les inspirés. De cette influence et de sa nature mythique, la preuve est d’ailleurs im
465 es prêtres et les inspirés. De cette influence et de sa nature mythique, la preuve est d’ailleurs immédiate. Elle nous ser
466 rés. De cette influence et de sa nature mythique, la preuve est d’ailleurs immédiate. Elle nous sera donnée ici même par u
467 ine répugnance du lecteur à envisager mon projet. Le Roman de Tristan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’on est
468 nance du lecteur à envisager mon projet. Le Roman de Tristan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’on estimera que
469 ojet. Le Roman de Tristan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’on estimera que je commets un « sacrilège » en ten
470 istan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’ on estimera que je commets un « sacrilège » en tentant de l’analyser.
471 timera que je commets un « sacrilège » en tentant de l’analyser. Certes, ce reproche de sacrilège revêt alors un sens bien
472 era que je commets un « sacrilège » en tentant de l’ analyser. Certes, ce reproche de sacrilège revêt alors un sens bien an
473 e » en tentant de l’analyser. Certes, ce reproche de sacrilège revêt alors un sens bien anodin, si l’on songe qu’il se tra
474 de sacrilège revêt alors un sens bien anodin, si l’ on songe qu’il se traduisait, dans les sociétés primitives, non par ce
475 n anodin, si l’on songe qu’il se traduisait, dans les sociétés primitives, non par cette répugnance que je prévois, mais pa
476 non par cette répugnance que je prévois, mais par la mise à mort du coupable. Le sacré qui entre ici en jeu n’est plus qu’
477 je prévois, mais par la mise à mort du coupable. Le sacré qui entre ici en jeu n’est plus qu’une survivance obscure et dé
478 nce obscure et déprimée. Je ne courrai donc guère d’ autre risque que celui de voir le lecteur fermer le volume à cette pag
479 Je ne courrai donc guère d’autre risque que celui de voir le lecteur fermer le volume à cette page. (Et certes, le sens in
480 urrai donc guère d’autre risque que celui de voir le lecteur fermer le volume à cette page. (Et certes, le sens inconscien
481 ’autre risque que celui de voir le lecteur fermer le volume à cette page. (Et certes, le sens inconscient d’un tel geste n
482 ecteur fermer le volume à cette page. (Et certes, le sens inconscient d’un tel geste n’est rien moins que la mise à mort d
483 ume à cette page. (Et certes, le sens inconscient d’ un tel geste n’est rien moins que la mise à mort de l’auteur. Pourtant
484 s inconscient d’un tel geste n’est rien moins que la mise à mort de l’auteur. Pourtant il demeure sans effets.) Mais si tu
485 ’un tel geste n’est rien moins que la mise à mort de l’auteur. Pourtant il demeure sans effets.) Mais si tu m’épargnes, ô
486 tel geste n’est rien moins que la mise à mort de l’ auteur. Pourtant il demeure sans effets.) Mais si tu m’épargnes, ô lec
487 ô lecteur ! faut-il croire que cela signifie que la passion n’est point sacrée pour toi ? Ou simplement que les hommes d’
488 n n’est point sacrée pour toi ? Ou simplement que les hommes d’aujourd’hui ne sont pas moins débiles dans leurs passions qu
489 nt sacrée pour toi ? Ou simplement que les hommes d’ aujourd’hui ne sont pas moins débiles dans leurs passions que dans leu
490 débiles dans leurs passions que dans leurs gestes de réprobation ? À défaut d’ennemis déclarés, où sera le courage que l’o
491 s que dans leurs gestes de réprobation ? À défaut d’ ennemis déclarés, où sera le courage que l’on réclame des écrivains ?
492 éprobation ? À défaut d’ennemis déclarés, où sera le courage que l’on réclame des écrivains ? Faudra-t-il qu’ils l’exercen
493 défaut d’ennemis déclarés, où sera le courage que l’ on réclame des écrivains ? Faudra-t-il qu’ils l’exercent contre eux-mê
494 e l’on réclame des écrivains ? Faudra-t-il qu’ils l’ exercent contre eux-mêmes ? Et ne peut-on vraiment livrer bataille qu’
495 mes ? Et ne peut-on vraiment livrer bataille qu’à l’ adversaire qu’on porte en soi ? J’avoue que j’ai moi-même éprouvé du d
496 me éprouvé du dépit à voir l’un des commentateurs de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La for
497 éprouvé du dépit à voir l’un des commentateurs de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formul
498 dépit à voir l’un des commentateurs de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formule est sans
499 r l’un des commentateurs de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formule est sans doute exact
500 de la légende de Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formule est sans doute exacte, si l’on se borne à co
501 la légende de Tristan la définir « une épopée de l’ adultère ». La formule est sans doute exacte, si l’on se borne à consi
502 Tristan la définir « une épopée de l’adultère ». La formule est sans doute exacte, si l’on se borne à considérer la donné
503 ’adultère ». La formule est sans doute exacte, si l’ on se borne à considérer la donnée sèche du Roman. Elle n’en paraît pa
504 sans doute exacte, si l’on se borne à considérer la donnée sèche du Roman. Elle n’en paraît pas moins vexante et « prosaï
505 prosaïquement » restrictive. Peut-on soutenir que la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner p
506 rictive. Peut-on soutenir que la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner par exemple, ne serai
507 on soutenir que la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opé
508 soutenir que la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opéra
509 la faute morale est le vrai sujet de la légende ? Le Tristan de Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opéra de l’adultère
510 n de Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opéra de l’adultère ? Et l’adultère, enfin, n’est-ce que cela ? Un vilain mot 
511 e Wagner par exemple, ne serait-il qu’un opéra de l’ adultère ? Et l’adultère, enfin, n’est-ce que cela ? Un vilain mot ? U
512 mple, ne serait-il qu’un opéra de l’adultère ? Et l’ adultère, enfin, n’est-ce que cela ? Un vilain mot ? Une rupture de co
513 , n’est-ce que cela ? Un vilain mot ? Une rupture de contrat ? C’est cela aussi, ce n’est que cela dans trop de cas ; mais
514 t ? C’est cela aussi, ce n’est que cela dans trop de cas ; mais c’est souvent bien davantage : une atmosphère tragique et
515 : une atmosphère tragique et passionnée, par-delà le bien et le mal, un beau drame ou un drame affreux… Enfin, c’est un dr
516 phère tragique et passionnée, par-delà le bien et le mal, un beau drame ou un drame affreux… Enfin, c’est un drame, un rom
517 un drame, un roman. Et romantisme vient de roman… Le problème s’élargit magnifiquement — et mon cas empire d’autant. Je di
518 lème s’élargit magnifiquement — et mon cas empire d’ autant. Je dirai mes raisons de persévérer, et l’on jugera si elles so
519  et mon cas empire d’autant. Je dirai mes raisons de persévérer, et l’on jugera si elles sont diaboliques. La première est
520 d’autant. Je dirai mes raisons de persévérer, et l’ on jugera si elles sont diaboliques. La première est que nous sommes p
521 La première est que nous sommes parvenus au point de désordre social où l’immoralisme se révèle plus exténuant que les mor
522 us sommes parvenus au point de désordre social où l’ immoralisme se révèle plus exténuant que les morales anciennes. Le cul
523 ial où l’immoralisme se révèle plus exténuant que les morales anciennes. Le culte de l’amour-passion s’est tellement démocr
524 révèle plus exténuant que les morales anciennes. Le culte de l’amour-passion s’est tellement démocratisé qu’il perd ses v
525 lus exténuant que les morales anciennes. Le culte de l’amour-passion s’est tellement démocratisé qu’il perd ses vertus est
526 exténuant que les morales anciennes. Le culte de l’ amour-passion s’est tellement démocratisé qu’il perd ses vertus esthét
527 sé qu’il perd ses vertus esthétiques et sa valeur de tragédie spirituelle. Reste une confuse et diffuse souffrance, quelqu
528 une confuse et diffuse souffrance, quelque chose d’ impur et de triste, dont il me semble qu’on ne perdra rien à profaner
529 e et diffuse souffrance, quelque chose d’impur et de triste, dont il me semble qu’on ne perdra rien à profaner les causes
530 dont il me semble qu’on ne perdra rien à profaner les causes faussement sacrées : cette littérature de la passion, cette pu
531 les causes faussement sacrées : cette littérature de la passion, cette publicité qu’on lui fait, cette « vogue » d’allure
532 causes faussement sacrées : cette littérature de la passion, cette publicité qu’on lui fait, cette « vogue » d’allure com
533 , cette publicité qu’on lui fait, cette « vogue » d’ allure commerciale de ce qui fut un secret religieux… Il faut s’attaqu
534 on lui fait, cette « vogue » d’allure commerciale de ce qui fut un secret religieux… Il faut s’attaquer à tout cela, fût-c
535 t s’attaquer à tout cela, fût-ce même pour sauver le mythe des abus de son extrême vulgarisation. Et tant pis pour le sacr
536 t cela, fût-ce même pour sauver le mythe des abus de son extrême vulgarisation. Et tant pis pour le sacrilège. La poésie a
537 us de son extrême vulgarisation. Et tant pis pour le sacrilège. La poésie a d’autres chances. Ma seconde raison n’est pas
538 ême vulgarisation. Et tant pis pour le sacrilège. La poésie a d’autres chances. Ma seconde raison n’est pas d’un défenseur
539 e a d’autres chances. Ma seconde raison n’est pas d’ un défenseur de la beauté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût
540 ances. Ma seconde raison n’est pas d’un défenseur de la beauté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût d’y voir clair
541 es. Ma seconde raison n’est pas d’un défenseur de la beauté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût d’y voir clair, d
542 s d’un défenseur de la beauté, même maudite, mais d’ un homme qui a le goût d’y voir clair, de prendre conscience de sa vie
543 de la beauté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût d’y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de
544 auté, même maudite, mais d’un homme qui a le goût d’ y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses cont
545 te, mais d’un homme qui a le goût d’y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je
546 i a le goût d’y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de
547 ’y voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de Tristan, c’e
548 voir clair, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de Tristan, c’est
549 air, de prendre conscience de sa vie et de la vie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de Tristan, c’est qu’il p
550 ie de ses contemporains. Si je m’attache au mythe de Tristan, c’est qu’il permet de dégager une raison simple de notre con
551 m’attache au mythe de Tristan, c’est qu’il permet de dégager une raison simple de notre confusion présente. C’est qu’il pe
552 , c’est qu’il permet de dégager une raison simple de notre confusion présente. C’est qu’il permet aussi de formuler certai
553 otre confusion présente. C’est qu’il permet aussi de formuler certaines relations permanentes noyées sous les vulgarités m
554 muler certaines relations permanentes noyées sous les vulgarités minutieuses de nos psychologies. C’est enfin qu’il permet
555 ermanentes noyées sous les vulgarités minutieuses de nos psychologies. C’est enfin qu’il permet de mettre à nu certain dil
556 ses de nos psychologies. C’est enfin qu’il permet de mettre à nu certain dilemme dont notre vie hâtive, notre culture et l
557 n dilemme dont notre vie hâtive, notre culture et le ronron de nos morales sont en passe de nous faire oublier la sévère r
558 dont notre vie hâtive, notre culture et le ronron de nos morales sont en passe de nous faire oublier la sévère réalité. Dr
559 culture et le ronron de nos morales sont en passe de nous faire oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion
560 e nos morales sont en passe de nous faire oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion dans sa violence primi
561 de nous faire oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion dans sa violence primitive et sacrée, dans sa pur
562 faire oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion dans sa violence primitive et sacrée, dans sa pureté monum
563 re oublier la sévère réalité. Dresser le mythe de la passion dans sa violence primitive et sacrée, dans sa pureté monument
564 sur notre impuissance à choisir vaillamment entre la Norme du Jour et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la M
565 e à choisir vaillamment entre la Norme du Jour et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’ex
566 vaillamment entre la Norme du Jour et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’ango
567 illamment entre la Norme du Jour et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’angoiss
568 r et la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’angoissant et vampirique crescendo du
569 t la Passion de la Nuit ; dresser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’angoissant et vampirique crescendo du sec
570 sser cette figure de la Mort des Amants qu’exalte l’ angoissant et vampirique crescendo du second acte de Wagner, tel est l
571 angoissant et vampirique crescendo du second acte de Wagner, tel est le premier objet de cet ouvrage ; et le succès qu’il
572 u second acte de Wagner, tel est le premier objet de cet ouvrage ; et le succès qu’il ambitionne, c’est d’amener un lecteu
573 ner, tel est le premier objet de cet ouvrage ; et le succès qu’il ambitionne, c’est d’amener un lecteur au seuil du choix 
574 et ouvrage ; et le succès qu’il ambitionne, c’est d’ amener un lecteur au seuil du choix : « J’ai voulu cela ! » ou bien :
575 « Que Dieu m’en garde ! » Je ne suis pas sûr que la conscience claire soit utile d’une manière générale, et en soi. Ni qu
576 suis pas sûr que la conscience claire soit utile d’ une manière générale, et en soi. Ni que les vérités utiles soient avou
577 t utile d’une manière générale, et en soi. Ni que les vérités utiles soient avouables sur la place. Mais quelle que soit « 
578 i. Ni que les vérités utiles soient avouables sur la place. Mais quelle que soit « l’utilité » de mon entreprise, notre so
579 nt avouables sur la place. Mais quelle que soit «  l’ utilité » de mon entreprise, notre sort n’en demeure pas moins, à nous
580 sur la place. Mais quelle que soit « l’utilité » de mon entreprise, notre sort n’en demeure pas moins, à nous autres Occi
581 ’en demeure pas moins, à nous autres Occidentaux, de devenir de plus en plus conscients des illusions dont nous vivons. Et
582 des illusions dont nous vivons. Et peut-être que la fonction du philosophe, du moraliste, du créateur de formes idéales,
583 fonction du philosophe, du moraliste, du créateur de formes idéales, est simplement d’accroître la conscience, donc la mau
584 te, du créateur de formes idéales, est simplement d’ accroître la conscience, donc la mauvaise conscience des hommes… Qui s
585 eur de formes idéales, est simplement d’accroître la conscience, donc la mauvaise conscience des hommes… Qui sait où cela
586 s, est simplement d’accroître la conscience, donc la mauvaise conscience des hommes… Qui sait où cela peut nous mener ? Là
587 où cela peut nous mener ? Là-dessus, il est temps de passer à l’opération annoncée. La condition de sa réussite est sans d
588 nous mener ? Là-dessus, il est temps de passer à l’ opération annoncée. La condition de sa réussite est sans doute une cer
589 s, il est temps de passer à l’opération annoncée. La condition de sa réussite est sans doute une certaine froideur avec la
590 ps de passer à l’opération annoncée. La condition de sa réussite est sans doute une certaine froideur avec laquelle nous l
591 ns doute une certaine froideur avec laquelle nous la mènerons. Sourds et aveugles aux « charmes » du récit, essayons de ré
592 ds et aveugles aux « charmes » du récit, essayons de résumer « objectivement » les faits qu’il nous rapporte et les raison
593 » du récit, essayons de résumer « objectivement » les faits qu’il nous rapporte et les raisons qu’il en propose, ou qu’il o
594  objectivement » les faits qu’il nous rapporte et les raisons qu’il en propose, ou qu’il omet très curieusement de nous ind
595 qu’il en propose, ou qu’il omet très curieusement de nous indiquer. 4.Le contenu manifeste du Roman de Tristan7 Amo
596 nous indiquer. 4.Le contenu manifeste du Roman de Tristan7 Amors par force vos demeine ! (Béroul.) Tristan naît d
597 force vos demeine ! (Béroul.) Tristan naît dans le malheur. Son père vient de mourir, et sa mère Blanchefleur ne survit
598 a mère Blanchefleur ne survit pas à sa naissance. D’ où le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel bas d’orag
599 e Blanchefleur ne survit pas à sa naissance. D’où le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel bas d’orage qui
600 survit pas à sa naissance. D’où le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel bas d’orage qui couvre la légend
601 aissance. D’où le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel bas d’orage qui couvre la légende. Le roi Marc de
602 le nom du héros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel bas d’orage qui couvre la légende. Le roi Marc de Cornouailles,
603 éros, la couleur sombre de sa vie, et le ciel bas d’ orage qui couvre la légende. Le roi Marc de Cornouailles, frère de Bla
604 mbre de sa vie, et le ciel bas d’orage qui couvre la légende. Le roi Marc de Cornouailles, frère de Blanchefleur, prend l’
605 ie, et le ciel bas d’orage qui couvre la légende. Le roi Marc de Cornouailles, frère de Blanchefleur, prend l’orphelin à s
606 arc de Cornouailles, frère de Blanchefleur, prend l’ orphelin à sa cour et l’éduque. Première prouesse ou performance : la
607 re de Blanchefleur, prend l’orphelin à sa cour et l’ éduque. Première prouesse ou performance : la victoire de Tristan sur
608 r et l’éduque. Première prouesse ou performance : la victoire de Tristan sur le Morholt. Ce géant irlandais vient, comme l
609 e. Première prouesse ou performance : la victoire de Tristan sur le Morholt. Ce géant irlandais vient, comme le Minotaure,
610 uesse ou performance : la victoire de Tristan sur le Morholt. Ce géant irlandais vient, comme le Minotaure, exiger son tri
611 n sur le Morholt. Ce géant irlandais vient, comme le Minotaure, exiger son tribut de jeunes filles ou de jeunes gens de Co
612 dais vient, comme le Minotaure, exiger son tribut de jeunes filles ou de jeunes gens de Cornouailles. Tristan obtient la p
613 Minotaure, exiger son tribut de jeunes filles ou de jeunes gens de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le comb
614 ger son tribut de jeunes filles ou de jeunes gens de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le combattre, au momen
615 u de jeunes gens de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le combattre, au moment où il pourrait être armé cheval
616 ns de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le combattre, au moment où il pourrait être armé chevalier, donc peu
617 de Cornouailles. Tristan obtient la permission de le combattre, au moment où il pourrait être armé chevalier, donc peu apr
618 tre armé chevalier, donc peu après sa puberté. Il le tue, mais il en a reçu un coup d’épée empoisonnée. Sans espoir de sur
619 en a reçu un coup d’épée empoisonnée. Sans espoir de survivre à son mal, Tristan s’embarque à l’aventure dans un bateau sa
620 spoir de survivre à son mal, Tristan s’embarque à l’ aventure dans un bateau sans voile ni rames, emportant son épée et sa
621 épée et sa harpe. Il aborde au rivage irlandais. La reine d’Irlande détient seule le secret du remède qui peut le sauver.
622 ivage irlandais. La reine d’Irlande détient seule le secret du remède qui peut le sauver. Mais le géant Morholt était le f
623 rlande détient seule le secret du remède qui peut le sauver. Mais le géant Morholt était le frère de cette reine, aussi Tr
624 eule le secret du remède qui peut le sauver. Mais le géant Morholt était le frère de cette reine, aussi Tristan se garde-t
625 e qui peut le sauver. Mais le géant Morholt était le frère de cette reine, aussi Tristan se garde-t-il d’avouer son nom et
626 t le sauver. Mais le géant Morholt était le frère de cette reine, aussi Tristan se garde-t-il d’avouer son nom et l’origin
627 frère de cette reine, aussi Tristan se garde-t-il d’ avouer son nom et l’origine de son mal. Iseut, princesse royale, le so
628 , aussi Tristan se garde-t-il d’avouer son nom et l’ origine de son mal. Iseut, princesse royale, le soigne et le guérit. C
629 istan se garde-t-il d’avouer son nom et l’origine de son mal. Iseut, princesse royale, le soigne et le guérit. C’est le Pr
630 et l’origine de son mal. Iseut, princesse royale, le soigne et le guérit. C’est le Prologue. Quelques années plus tard, le
631 de son mal. Iseut, princesse royale, le soigne et le guérit. C’est le Prologue. Quelques années plus tard, le roi Marc déc
632 , princesse royale, le soigne et le guérit. C’est le Prologue. Quelques années plus tard, le roi Marc décide d’épouser la
633 it. C’est le Prologue. Quelques années plus tard, le roi Marc décide d’épouser la femme dont un oiseau lui apporta un chev
634 ue. Quelques années plus tard, le roi Marc décide d’ épouser la femme dont un oiseau lui apporta un cheveu d’or. C’est Tris
635 es années plus tard, le roi Marc décide d’épouser la femme dont un oiseau lui apporta un cheveu d’or. C’est Tristan qu’il
636 ser la femme dont un oiseau lui apporta un cheveu d’ or. C’est Tristan qu’il envoie à la « quête » de l’inconnue. Une tempê
637 orta un cheveu d’or. C’est Tristan qu’il envoie à la « quête » de l’inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’Irlande.
638 u d’or. C’est Tristan qu’il envoie à la « quête » de l’inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’Irlande. Là, il comba
639 ’or. C’est Tristan qu’il envoie à la « quête » de l’ inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’Irlande. Là, il combat e
640 à la « quête » de l’inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’Irlande. Là, il combat et tue un dragon qui menaçait la
641 de l’inconnue. Une tempête rejette le héros vers l’ Irlande. Là, il combat et tue un dragon qui menaçait la capitale. (C’e
642 ande. Là, il combat et tue un dragon qui menaçait la capitale. (C’est le motif consacré de la vierge délivrée par un jeune
643 et tue un dragon qui menaçait la capitale. (C’est le motif consacré de la vierge délivrée par un jeune paladin.) Blessé pa
644 ui menaçait la capitale. (C’est le motif consacré de la vierge délivrée par un jeune paladin.) Blessé par le monstre, Tris
645 menaçait la capitale. (C’est le motif consacré de la vierge délivrée par un jeune paladin.) Blessé par le monstre, Tristan
646 vierge délivrée par un jeune paladin.) Blessé par le monstre, Tristan est soigné de nouveau par Iseut. Un jour, cette prin
647 par Iseut. Un jour, cette princesse découvre que le blessé n’est autre que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’épée
648 princesse découvre que le blessé n’est autre que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le
649 couvre que le blessé n’est autre que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le tuer dans so
650 autre que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’ épée de Tristan et menace de le tuer dans son bain. Alors, il lui révè
651 que le meurtrier de son oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le tuer dans son bain. Alors, il lui révèle la m
652 on oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le tuer dans son bain. Alors, il lui révèle la mission dont le roi Ma
653 oncle. Elle saisit l’épée de Tristan et menace de le tuer dans son bain. Alors, il lui révèle la mission dont le roi Marc
654 ce de le tuer dans son bain. Alors, il lui révèle la mission dont le roi Marc l’a chargé. Et Iseut lui fait grâce, car ell
655 ns son bain. Alors, il lui révèle la mission dont le roi Marc l’a chargé. Et Iseut lui fait grâce, car elle veut être rein
656 Alors, il lui révèle la mission dont le roi Marc l’ a chargé. Et Iseut lui fait grâce, car elle veut être reine. (Selon ce
657 elon certains auteurs, c’est aussi qu’elle admire la beauté du jeune homme, à ce moment.) Tristan et la princesse voguent
658 a beauté du jeune homme, à ce moment.) Tristan et la princesse voguent vers les terres de Marc. En haute mer, le vent tomb
659 ce moment.) Tristan et la princesse voguent vers les terres de Marc. En haute mer, le vent tombe, la chaleur est pesante.
660 ) Tristan et la princesse voguent vers les terres de Marc. En haute mer, le vent tombe, la chaleur est pesante. Ils ont so
661 se voguent vers les terres de Marc. En haute mer, le vent tombe, la chaleur est pesante. Ils ont soif. La servante Brangie
662 les terres de Marc. En haute mer, le vent tombe, la chaleur est pesante. Ils ont soif. La servante Brangien leur donne à
663 vent tombe, la chaleur est pesante. Ils ont soif. La servante Brangien leur donne à boire. Mais elle leur verse par erreur
664 donne à boire. Mais elle leur verse par erreur «  le vin herbé » destiné aux époux, et qu’avait préparé la mère d’Iseut. I
665 in herbé » destiné aux époux, et qu’avait préparé la mère d’Iseut. Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’une d
666 x époux, et qu’avait préparé la mère d’Iseut. Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’une destinée « qui jamais
667 qu’avait préparé la mère d’Iseut. Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’une destinée « qui jamais ne leur fauld
668 re d’Iseut. Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’une destinée « qui jamais ne leur fauldra jour de leurs vies,
669 . Ils le boivent. Les voici entrés dans les voies d’ une destinée « qui jamais ne leur fauldra jour de leurs vies, car ils
670 d’une destinée « qui jamais ne leur fauldra jour de leurs vies, car ils ont beu leur destruction et leur mort ». Ils s’av
671 ouent leur amour et ils y cèdent. (Notons ici que le texte primitif, suivi par le seul Béroul, limitait l’efficacité du ph
672 ent. (Notons ici que le texte primitif, suivi par le seul Béroul, limitait l’efficacité du philtre à trois ans8. Thomas, i
673 exte primitif, suivi par le seul Béroul, limitait l’ efficacité du philtre à trois ans8. Thomas, imbu de fine psychologie,
674 ’efficacité du philtre à trois ans8. Thomas, imbu de fine psychologie, et plein de méfiance pour le merveilleux, qu’il jug
675 ans8. Thomas, imbu de fine psychologie, et plein de méfiance pour le merveilleux, qu’il juge grossier, réduit autant que
676 bu de fine psychologie, et plein de méfiance pour le merveilleux, qu’il juge grossier, réduit autant que possible l’import
677 , qu’il juge grossier, réduit autant que possible l’ importance du philtre, et présente l’amour de Tristan et d’Iseut comme
678 que possible l’importance du philtre, et présente l’ amour de Tristan et d’Iseut comme une affection spontanée, apparue dès
679 ible l’importance du philtre, et présente l’amour de Tristan et d’Iseut comme une affection spontanée, apparue dès la scèn
680 nce du philtre, et présente l’amour de Tristan et d’ Iseut comme une affection spontanée, apparue dès la scène du bain. Eil
681 ’Iseut comme une affection spontanée, apparue dès la scène du bain. Eilhart, Gottfried et la plupart des autres accordent
682 e plus significatif que ces variantes, comme nous le verrons.) La faute est donc consommée. Mais Tristan reste lié par la
683 icatif que ces variantes, comme nous le verrons.) La faute est donc consommée. Mais Tristan reste lié par la mission qu’il
684 te est donc consommée. Mais Tristan reste lié par la mission qu’il a reçue du roi. Il conduit donc Iseut à Marc, malgré le
685 par ruse, passera la première nuit nuptiale avec le roi, sauvant ainsi sa maîtresse du déshonneur, tout en expiant l’erre
686 ainsi sa maîtresse du déshonneur, tout en expiant l’ erreur fatale qu’elle a commise. Cependant des barons « félons » dénon
687 Cependant des barons « félons » dénoncent au roi l’ amour de Tristan et d’Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’une
688 nt des barons « félons » dénoncent au roi l’amour de Tristan et d’Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’une nouvell
689 « félons » dénoncent au roi l’amour de Tristan et d’ Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’une nouvelle ruse (scène
690 de Tristan et d’Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’une nouvelle ruse (scène du verger), il convainc Marc de son
691 n et d’Iseut. Tristan est banni. Mais à la faveur d’ une nouvelle ruse (scène du verger), il convainc Marc de son innocence
692 nouvelle ruse (scène du verger), il convainc Marc de son innocence et revient à la cour. Le nain Frocine, complice des bar
693 ), il convainc Marc de son innocence et revient à la cour. Le nain Frocine, complice des barons, cherche à surprendre les
694 vainc Marc de son innocence et revient à la cour. Le nain Frocine, complice des barons, cherche à surprendre les amants et
695 rocine, complice des barons, cherche à surprendre les amants et leur tend un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la
696 urprendre les amants et leur tend un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ».
697 re les amants et leur tend un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan
698 r tend un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé
699 end un piège. Entre le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’u
700 e le lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’une nouvelle missio
701 e lit de Tristan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’une nouvelle mission,
702 istan et celui de la reine, il sème de la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’une nouvelle mission, veut rejoin
703 e la « fleur de blé ». Tristan, que Marc a chargé d’ une nouvelle mission, veut rejoindre une dernière fois son amie, penda
704 eut rejoindre une dernière fois son amie, pendant la nuit qui précède son départ. Il franchit d’un saut l’espace qui sépar
705 ndant la nuit qui précède son départ. Il franchit d’ un saut l’espace qui sépare les deux lits. Mais une blessure récente q
706 uit qui précède son départ. Il franchit d’un saut l’ espace qui sépare les deux lits. Mais une blessure récente qu’il a reç
707 départ. Il franchit d’un saut l’espace qui sépare les deux lits. Mais une blessure récente qu’il a reçue à la jambe se rouv
708 x lits. Mais une blessure récente qu’il a reçue à la jambe se rouvre par l’effort. Marc et les barons, alertés par le nain
709 re récente qu’il a reçue à la jambe se rouvre par l’ effort. Marc et les barons, alertés par le nain, font irruption dans l
710 reçue à la jambe se rouvre par l’effort. Marc et les barons, alertés par le nain, font irruption dans le dortoir. Ils voie
711 vre par l’effort. Marc et les barons, alertés par le nain, font irruption dans le dortoir. Ils voient des traces de sang s
712 barons, alertés par le nain, font irruption dans le dortoir. Ils voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve
713 irruption dans le dortoir. Ils voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Is
714 ans le dortoir. Ils voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Iseut sera liv
715 rtoir. Ils voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Iseut sera livrée à une
716 ls voient des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Iseut sera livrée à une troupe
717 des traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’adultère est ainsi faite. Iseut sera livrée à une troupe de lépreux
718 traces de sang sur la fleur de blé. La preuve de l’ adultère est ainsi faite. Iseut sera livrée à une troupe de lépreux et
719 e est ainsi faite. Iseut sera livrée à une troupe de lépreux et Tristan condamné à mort. Il s’évade (scène de la chapelle)
720 eux et Tristan condamné à mort. Il s’évade (scène de la chapelle). Il délivre Iseut, et avec elle s’enfonce dans la forêt
721 et Tristan condamné à mort. Il s’évade (scène de la chapelle). Il délivre Iseut, et avec elle s’enfonce dans la forêt de
722 e). Il délivre Iseut, et avec elle s’enfonce dans la forêt de Morois. Trois ans durant, ils y mènent une vie « aspre et du
723 livre Iseut, et avec elle s’enfonce dans la forêt de Morois. Trois ans durant, ils y mènent une vie « aspre et dure ». Un
724 y mènent une vie « aspre et dure ». Un jour, Marc les surprend endormis. Mais il se trouve que Tristan a déposé entre leurs
725 on épée nue. Ému par ce qu’il prend pour un signe de chasteté, le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de
726 Ému par ce qu’il prend pour un signe de chasteté, le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de Tristan et dé
727 ce qu’il prend pour un signe de chasteté, le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de Tristan et dépose à s
728 ur un signe de chasteté, le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de Tristan et dépose à sa place l’épée roy
729 le roi les épargne. Sans les réveiller, il prend l’ épée de Tristan et dépose à sa place l’épée royale. Les trois ans éco
730 les épargne. Sans les réveiller, il prend l’épée de Tristan et dépose à sa place l’épée royale. Les trois ans écoulés, l
731 , il prend l’épée de Tristan et dépose à sa place l’ épée royale. Les trois ans écoulés, le philtre cesse d’agir (selon Bé
732 e de Tristan et dépose à sa place l’épée royale. Les trois ans écoulés, le philtre cesse d’agir (selon Béroul et l’ancêtre
733 à sa place l’épée royale. Les trois ans écoulés, le philtre cesse d’agir (selon Béroul et l’ancêtre commun des cinq versi
734 royale. Les trois ans écoulés, le philtre cesse d’ agir (selon Béroul et l’ancêtre commun des cinq versions). Alors seule
735 écoulés, le philtre cesse d’agir (selon Béroul et l’ ancêtre commun des cinq versions). Alors seulement Tristan se repent,
736 ement Tristan se repent, Iseut se met à regretter la cour… Ils vont trouver l’ermite Ogrin, par l’entremise duquel Tristan
737 seut se met à regretter la cour… Ils vont trouver l’ ermite Ogrin, par l’entremise duquel Tristan offre au roi de lui rendr
738 ter la cour… Ils vont trouver l’ermite Ogrin, par l’ entremise duquel Tristan offre au roi de lui rendre sa femme. Marc pro
739 grin, par l’entremise duquel Tristan offre au roi de lui rendre sa femme. Marc promet son pardon. Les amants se séparent à
740 i de lui rendre sa femme. Marc promet son pardon. Les amants se séparent à l’approche du cortège royal. Iseut supplie encor
741 Marc promet son pardon. Les amants se séparent à l’ approche du cortège royal. Iseut supplie encore Tristan de demeurer da
742 he du cortège royal. Iseut supplie encore Tristan de demeurer dans le pays jusqu’à ce qu’il soit certain que Marc la trait
743 al. Iseut supplie encore Tristan de demeurer dans le pays jusqu’à ce qu’il soit certain que Marc la traite bien. Puis, par
744 ns le pays jusqu’à ce qu’il soit certain que Marc la traite bien. Puis, par une dernière ruse féminine, exploitant cette c
745 nière ruse féminine, exploitant cette concession, la reine déclare qu’elle rejoindra le chevalier au premier signal de sa
746 te concession, la reine déclare qu’elle rejoindra le chevalier au premier signal de sa part, et sans que rien puisse la re
747 qu’elle rejoindra le chevalier au premier signal de sa part, et sans que rien puisse la retenir, « ni tour, ni mur, ni fo
748 remier signal de sa part, et sans que rien puisse la retenir, « ni tour, ni mur, ni fort chastel. » Chez Orri le forestier
749 , « ni tour, ni mur, ni fort chastel. » Chez Orri le forestier, ils ont plusieurs rendez-vous clandestins. Mais les barons
750 , ils ont plusieurs rendez-vous clandestins. Mais les barons félons veillent sur la vertu de la reine. Celle-ci demande et
751 clandestins. Mais les barons félons veillent sur la vertu de la reine. Celle-ci demande et obtient un « jugement de Dieu 
752 ins. Mais les barons félons veillent sur la vertu de la reine. Celle-ci demande et obtient un « jugement de Dieu » pour pr
753 . Mais les barons félons veillent sur la vertu de la reine. Celle-ci demande et obtient un « jugement de Dieu » pour prouv
754 reine. Celle-ci demande et obtient un « jugement de Dieu » pour prouver son innocence. Grâce à un subterfuge, elle triomp
755 n innocence. Grâce à un subterfuge, elle triomphe de l’épreuve : avant de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main d
756 nnocence. Grâce à un subterfuge, elle triomphe de l’ épreuve : avant de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main de q
757 uge, elle triomphe de l’épreuve : avant de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main de qui n’a pas menti, elle jure
758 : avant de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main de qui n’a pas menti, elle jure n’avoir jamais été dans les bras
759 de saisir le fer rouge qui laisse intacte la main de qui n’a pas menti, elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’aucun
760 n’a pas menti, elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’aucun homme, hors ceux du roi son maître et du manant qui vien
761 menti, elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’ aucun homme, hors ceux du roi son maître et du manant qui vient de l’a
762 ceux du roi son maître et du manant qui vient de l’ aider à descendre de sa barque. Le manant, c’est Tristan déguisé… Mais
763 tre et du manant qui vient de l’aider à descendre de sa barque. Le manant, c’est Tristan déguisé… Mais de nouvelles aventu
764 nt qui vient de l’aider à descendre de sa barque. Le manant, c’est Tristan déguisé… Mais de nouvelles aventures entraînent
765 sa barque. Le manant, c’est Tristan déguisé… Mais de nouvelles aventures entraînent au loin le chevalier. Il croit que la
766 é… Mais de nouvelles aventures entraînent au loin le chevalier. Il croit que la reine a cessé de l’aimer. C’est alors qu’i
767 res entraînent au loin le chevalier. Il croit que la reine a cessé de l’aimer. C’est alors qu’il consent à épouser, au-del
768 loin le chevalier. Il croit que la reine a cessé de l’aimer. C’est alors qu’il consent à épouser, au-delà de la mer, « po
769 in le chevalier. Il croit que la reine a cessé de l’ aimer. C’est alors qu’il consent à épouser, au-delà de la mer, « pour
770 mer. C’est alors qu’il consent à épouser, au-delà de la mer, « pour son nom et pour sa beauté »9, une autre Iseut, l’Iseut
771 . C’est alors qu’il consent à épouser, au-delà de la mer, « pour son nom et pour sa beauté »9, une autre Iseut, l’Iseut « 
772 ur son nom et pour sa beauté »9, une autre Iseut, l’ Iseut « aux blanches mains ». Et en effet, Tristan la laissera vierge,
773 seut « aux blanches mains ». Et en effet, Tristan la laissera vierge, car il regrette « Iseut la bloie ». Enfin, blessé à
774 istan la laissera vierge, car il regrette « Iseut la bloie ». Enfin, blessé à mort, et de nouveau empoisonné par cette ble
775 poisonné par cette blessure, Tristan fait appeler la reine de Cornouailles, la seule qui puisse encore le guérir. Elle vie
776 e, Tristan fait appeler la reine de Cornouailles, la seule qui puisse encore le guérir. Elle vient, et son vaisseau arbore
777 reine de Cornouailles, la seule qui puisse encore le guérir. Elle vient, et son vaisseau arbore une voile blanche, signe d
778 , et son vaisseau arbore une voile blanche, signe d’ espoir. Iseut aux blanches mains guettait son arrivée. Tourmentée par
779 anches mains guettait son arrivée. Tourmentée par la jalousie, elle s’en vient au lit de Tristan et lui annonce que la voi
780 ourmentée par la jalousie, elle s’en vient au lit de Tristan et lui annonce que la voile est noire. Tristan meurt. Iseut l
781 e s’en vient au lit de Tristan et lui annonce que la voile est noire. Tristan meurt. Iseut la blonde débarque à cet instan
782 once que la voile est noire. Tristan meurt. Iseut la blonde débarque à cet instant, monte au château, embrasse le corps de
783 ébarque à cet instant, monte au château, embrasse le corps de son amant, et meurt. 5.Énigmes Résumé de la sorte, et
784 cet instant, monte au château, embrasse le corps de son amant, et meurt. 5.Énigmes Résumé de la sorte, et tout « ch
785 ps de son amant, et meurt. 5.Énigmes Résumé de la sorte, et tout « charme » détruit, à considérer froidement le plus
786 de son amant, et meurt. 5.Énigmes Résumé de la sorte, et tout « charme » détruit, à considérer froidement le plus en
787 tout « charme » détruit, à considérer froidement le plus envoûtant des poèmes, on s’aperçoit que sa donnée ni son progrès
788 it que sa donnée ni son progrès ne sont dépourvus d’ équivoque. J’ai passé quantité d’épisodes accessoires, mais aucun des
789 e sont dépourvus d’équivoque. J’ai passé quantité d’ épisodes accessoires, mais aucun des motifs allégués de l’action centr
790 sodes accessoires, mais aucun des motifs allégués de l’action centrale du Roman. Et je les ai même soulignés. On a pu voir
791 es accessoires, mais aucun des motifs allégués de l’ action centrale du Roman. Et je les ai même soulignés. On a pu voir qu
792 ifs allégués de l’action centrale du Roman. Et je les ai même soulignés. On a pu voir qu’ils se réduisent à fort peu de cho
793 stan conduit Iseut au roi parce qu’il est lié par la fidélité du chevalier ; — les amants se séparent, au terme des trois
794 ce qu’il est lié par la fidélité du chevalier ; —  les amants se séparent, au terme des trois années dans la forêt, parce qu
795 mants se séparent, au terme des trois années dans la forêt, parce que le philtre cesse d’agir ; — Tristan épouse Iseut aux
796 u terme des trois années dans la forêt, parce que le philtre cesse d’agir ; — Tristan épouse Iseut aux blanches mains « po
797 années dans la forêt, parce que le philtre cesse d’ agir ; — Tristan épouse Iseut aux blanches mains « pour son nom et pou
798 enant, ces « raisons » mises à part — nous aurons l’ occasion d’y revenir — on s’aperçoit que le Roman repose sur une série
799 « raisons » mises à part — nous aurons l’occasion d’ y revenir — on s’aperçoit que le Roman repose sur une série de contrad
800 aurons l’occasion d’y revenir — on s’aperçoit que le Roman repose sur une série de contradictions énigmatiques. Une premiè
801 — on s’aperçoit que le Roman repose sur une série de contradictions énigmatiques. Une première remarque m’a frappé, faite
802 é, faite en passant par l’un des éditeurs récents de la légende : tout au long du Roman, Tristan paraît physiquement supér
803 faite en passant par l’un des éditeurs récents de la légende : tout au long du Roman, Tristan paraît physiquement supérieu
804 , au roi. Aucune force extérieure ne saurait donc l’ empêcher d’enlever Iseut et d’obéir à son destin. Les mœurs du temps s
805 ucune force extérieure ne saurait donc l’empêcher d’ enlever Iseut et d’obéir à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent
806 ure ne saurait donc l’empêcher d’enlever Iseut et d’ obéir à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent le droit du plus f
807 empêcher d’enlever Iseut et d’obéir à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent le droit du plus fort, elles le divinisen
808 éir à son destin. Les mœurs du temps sanctionnent le droit du plus fort, elles le divinisent même sans le moindre scrupule
809 u temps sanctionnent le droit du plus fort, elles le divinisent même sans le moindre scrupule ; et surtout s’il s’agit du
810 droit du plus fort, elles le divinisent même sans le moindre scrupule ; et surtout s’il s’agit du droit d’un homme sur une
811 oindre scrupule ; et surtout s’il s’agit du droit d’ un homme sur une femme : c’est l’enjeu habituel des tournois. Pourquoi
812 s’agit du droit d’un homme sur une femme : c’est l’ enjeu habituel des tournois. Pourquoi Tristan n’use-t-il pas de ce dro
813 uel des tournois. Pourquoi Tristan n’use-t-il pas de ce droit ? Mise en éveil par cette première question, notre méfiance
814 igmes, non moins curieuses et obscures. Pourquoi l’ épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà p
815 non moins curieuses et obscures. Pourquoi l’épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà péché ;
816 s et obscures. Pourquoi l’épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà péché ; ils refusent de se
817 Pourquoi l’épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà péché ; ils refusent de se repentir, à ce
818 ’épée de chasteté entre les corps dans la forêt ? Les amants ont déjà péché ; ils refusent de se repentir, à ce moment-là ;
819 forêt ? Les amants ont déjà péché ; ils refusent de se repentir, à ce moment-là ; enfin ils ne prévoient nullement que le
820 moment-là ; enfin ils ne prévoient nullement que le roi pourrait les surprendre. Or on ne trouve ni un vers ni un mot, da
821 in ils ne prévoient nullement que le roi pourrait les surprendre. Or on ne trouve ni un vers ni un mot, dans les différente
822 endre. Or on ne trouve ni un vers ni un mot, dans les différentes versions, qui donne la raison de cet acte10. Pourquoi Tr
823 un mot, dans les différentes versions, qui donne la raison de cet acte10. Pourquoi Tristan rend-il la reine à Marc, et c
824 ans les différentes versions, qui donne la raison de cet acte10. Pourquoi Tristan rend-il la reine à Marc, et cela même d
825 a raison de cet acte10. Pourquoi Tristan rend-il la reine à Marc, et cela même dans les versions où le philtre continue d
826 ristan rend-il la reine à Marc, et cela même dans les versions où le philtre continue d’agir ? Si, comme certains le disent
827 a reine à Marc, et cela même dans les versions où le philtre continue d’agir ? Si, comme certains le disent, c’est une rep
828 ela même dans les versions où le philtre continue d’ agir ? Si, comme certains le disent, c’est une repentance sincère qui
829 ù le philtre continue d’agir ? Si, comme certains le disent, c’est une repentance sincère qui motive la séparation, pourqu
830 e disent, c’est une repentance sincère qui motive la séparation, pourquoi se promettent-ils de se revoir au moment même où
831 motive la séparation, pourquoi se promettent-ils de se revoir au moment même où ils acceptent de se quitter ? Pourquoi Tr
832 -ils de se revoir au moment même où ils acceptent de se quitter ? Pourquoi Tristan s’éloigne-t-il ensuite pour courir de n
833 urquoi Tristan s’éloigne-t-il ensuite pour courir de nouvelles aventures, alors qu’ils ont un rendez-vous dans la forêt ?
834 s aventures, alors qu’ils ont un rendez-vous dans la forêt ? Pourquoi la reine coupable propose-t-elle un « jugement de Di
835 u’ils ont un rendez-vous dans la forêt ? Pourquoi la reine coupable propose-t-elle un « jugement de Dieu » ? Elle sait bie
836 oi la reine coupable propose-t-elle un « jugement de Dieu » ? Elle sait bien que cette épreuve doit la perdre. Elle n’en t
837 de Dieu » ? Elle sait bien que cette épreuve doit la perdre. Elle n’en triomphe que par une ruse improvisée in extremis, e
838 est donnée comme trompant Dieu lui-même, puisque le miracle s’opère11 ! Enfin, ce jugement étant acquis, la reine passe p
839 acle s’opère11 ! Enfin, ce jugement étant acquis, la reine passe pour innocente. Tristan l’est donc aussi, et l’on ne voit
840 nt acquis, la reine passe pour innocente. Tristan l’ est donc aussi, et l’on ne voit plus du tout ce qui s’opposerait à son
841 asse pour innocente. Tristan l’est donc aussi, et l’ on ne voit plus du tout ce qui s’opposerait à son retour auprès du roi
842 pposerait à son retour auprès du roi, donc auprès d’ Iseut… D’autre part, n’est-il pas fort étrange que les poètes du xiiie
843 seut… D’autre part, n’est-il pas fort étrange que les poètes du xiiie siècle, si exigeants dès qu’il s’agit d’honneur, de
844 s du xiiie siècle, si exigeants dès qu’il s’agit d’ honneur, de fidélité au suzerain, laissent passer sans un mot de comme
845 siècle, si exigeants dès qu’il s’agit d’honneur, de fidélité au suzerain, laissent passer sans un mot de commentaire tant
846 fidélité au suzerain, laissent passer sans un mot de commentaire tant d’actions aussi peu défendables ? Comment peuvent-il
847 , laissent passer sans un mot de commentaire tant d’ actions aussi peu défendables ? Comment peuvent-ils nous présenter tel
848 mment peuvent-ils nous présenter tel qu’un modèle de chevalerie ce Tristan qui a trompé son roi par les ruses les plus cyn
849 de chevalerie ce Tristan qui a trompé son roi par les ruses les plus cyniques ; ou telle qu’une vertueuse dame cette épouse
850 rie ce Tristan qui a trompé son roi par les ruses les plus cyniques ; ou telle qu’une vertueuse dame cette épouse adultère,
851 Pourquoi traitent-ils au contraire de « félons » les barons qui défendent l’honneur de Marc ? Même si la jalousie les meut
852 contraire de « félons » les barons qui défendent l’ honneur de Marc ? Même si la jalousie les meut, ils n’ont du moins ni
853 de « félons » les barons qui défendent l’honneur de Marc ? Même si la jalousie les meut, ils n’ont du moins ni menti ni t
854 barons qui défendent l’honneur de Marc ? Même si la jalousie les meut, ils n’ont du moins ni menti ni trompé, et ce n’est
855 défendent l’honneur de Marc ? Même si la jalousie les meut, ils n’ont du moins ni menti ni trompé, et ce n’est pas le cas d
856 ’ont du moins ni menti ni trompé, et ce n’est pas le cas de Tristan… Enfin l’on en vient à douter de la valeur même des ra
857 moins ni menti ni trompé, et ce n’est pas le cas de Tristan… Enfin l’on en vient à douter de la valeur même des rares mot
858 trompé, et ce n’est pas le cas de Tristan… Enfin l’ on en vient à douter de la valeur même des rares motifs allégués. En e
859 s le cas de Tristan… Enfin l’on en vient à douter de la valeur même des rares motifs allégués. En effet, si la morale de l
860 e cas de Tristan… Enfin l’on en vient à douter de la valeur même des rares motifs allégués. En effet, si la morale de la f
861 leur même des rares motifs allégués. En effet, si la morale de la fidélité au suzerain exige que Tristan livre à Marc la f
862 des rares motifs allégués. En effet, si la morale de la fidélité au suzerain exige que Tristan livre à Marc la fiancée qu’
863 rares motifs allégués. En effet, si la morale de la fidélité au suzerain exige que Tristan livre à Marc la fiancée qu’il
864 délité au suzerain exige que Tristan livre à Marc la fiancée qu’il alla quérir12, on ne peut s’empêcher de penser que ces
865 iancée qu’il alla quérir12, on ne peut s’empêcher de penser que ces scrupules sont bien tardifs et peu sincères, puisque T
866 bien tardifs et peu sincères, puisque Tristan n’a de cesse qu’il ne rentre à la cour, auprès d’Iseut… Et ce philtre qui ce
867 s, puisque Tristan n’a de cesse qu’il ne rentre à la cour, auprès d’Iseut… Et ce philtre qui cesse d’agir, n’était-il pas
868 an n’a de cesse qu’il ne rentre à la cour, auprès d’ Iseut… Et ce philtre qui cesse d’agir, n’était-il pas destiné aux épou
869 la cour, auprès d’Iseut… Et ce philtre qui cesse d’ agir, n’était-il pas destiné aux époux ? Alors, pourquoi limiter sa du
870 limiter sa durée ? Trois ans, ce n’est guère pour le bonheur d’un couple. Et quand Tristan épouse l’autre Iseut « pour son
871 durée ? Trois ans, ce n’est guère pour le bonheur d’ un couple. Et quand Tristan épouse l’autre Iseut « pour son nom et pou
872 « pour son nom et pour sa beauté » mais cependant la laisse vierge, n’est-il pas évident que rien ne l’oblige à ce mariage
873 a laisse vierge, n’est-il pas évident que rien ne l’ oblige à ce mariage et à cette chasteté injurieuse, et qu’il se met da
874 ieuse, et qu’il se met dans une situation qui n’a d’ autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre Mariage Un moderne
875 met dans une situation qui n’a d’autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre Mariage Un moderne commentateur du R
876 ontre Mariage Un moderne commentateur du Roman de Tristan et Iseut veut y voir un « conflit cornélien entre l’amour et
877 et Iseut veut y voir un « conflit cornélien entre l’ amour et le devoir ». Cette interprétation classique est d’un aimable
878 ut y voir un « conflit cornélien entre l’amour et le devoir ». Cette interprétation classique est d’un aimable anachronism
879 t le devoir ». Cette interprétation classique est d’ un aimable anachronisme. Outre qu’elle abuse de Corneille, elle paraît
880 st d’un aimable anachronisme. Outre qu’elle abuse de Corneille, elle paraît ignorer l’un de ces faits dont l’envergure éch
881 elle abuse de Corneille, elle paraît ignorer l’un de ces faits dont l’envergure échappe souvent aux prises de l’érudition
882 eille, elle paraît ignorer l’un de ces faits dont l’ envergure échappe souvent aux prises de l’érudition scrupuleuse. Je ve
883 faits dont l’envergure échappe souvent aux prises de l’érudition scrupuleuse. Je veux parler de l’opposition qui se manife
884 ts dont l’envergure échappe souvent aux prises de l’ érudition scrupuleuse. Je veux parler de l’opposition qui se manifeste
885 prises de l’érudition scrupuleuse. Je veux parler de l’opposition qui se manifeste dès la seconde moitié du xiie siècle e
886 ses de l’érudition scrupuleuse. Je veux parler de l’ opposition qui se manifeste dès la seconde moitié du xiie siècle entr
887 feste dès la seconde moitié du xiie siècle entre la règle chevaleresque et les coutumes féodales. Peut-être n’a-t-on pas
888 é du xiie siècle entre la règle chevaleresque et les coutumes féodales. Peut-être n’a-t-on pas assez marqué à quel point l
889 Peut-être n’a-t-on pas assez marqué à quel point les romans bretons la reflètent et la cultivent. Il est probable que la c
890 pas assez marqué à quel point les romans bretons la reflètent et la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtois
891 é à quel point les romans bretons la reflètent et la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtoise ne fut guère q
892 la reflètent et la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtoise ne fut guère qu’un idéal. Les premiers auteurs q
893 un idéal. Les premiers auteurs qui en parlent ont l’ habitude de déplorer sa décadence : mais ils oublient que, telle qu’il
894 es premiers auteurs qui en parlent ont l’habitude de déplorer sa décadence : mais ils oublient que, telle qu’ils la souhai
895 a décadence : mais ils oublient que, telle qu’ils la souhaitent, elle vient à peine de naître dans leurs rêves. N’est-il p
896 à peine de naître dans leurs rêves. N’est-il pas de l’essence d’un idéal que l’on déplore sa décadence à l’instant même o
897 peine de naître dans leurs rêves. N’est-il pas de l’ essence d’un idéal que l’on déplore sa décadence à l’instant même où i
898 aître dans leurs rêves. N’est-il pas de l’essence d’ un idéal que l’on déplore sa décadence à l’instant même où il essaie m
899 s rêves. N’est-il pas de l’essence d’un idéal que l’ on déplore sa décadence à l’instant même où il essaie maladroitement d
900 ence à l’instant même où il essaie maladroitement de se réaliser ? D’autre part, la chance du roman n’est-elle pas d’oppos
901 aie maladroitement de se réaliser ? D’autre part, la chance du roman n’est-elle pas d’opposer la fiction d’un certain idéa
902 ? D’autre part, la chance du roman n’est-elle pas d’ opposer la fiction d’un certain idéal de vie aux réalités tyranniques 
903 part, la chance du roman n’est-elle pas d’opposer la fiction d’un certain idéal de vie aux réalités tyranniques ? Plus d’u
904 ance du roman n’est-elle pas d’opposer la fiction d’ un certain idéal de vie aux réalités tyranniques ? Plus d’une énigme q
905 -elle pas d’opposer la fiction d’un certain idéal de vie aux réalités tyranniques ? Plus d’une énigme que nous pose le Rom
906 tain idéal de vie aux réalités tyranniques ? Plus d’ une énigme que nous pose le Roman nous incite à chercher de ce côté le
907 tés tyranniques ? Plus d’une énigme que nous pose le Roman nous incite à chercher de ce côté les éléments d’une première s
908 gme que nous pose le Roman nous incite à chercher de ce côté les éléments d’une première solution. Si l’on admet que l’ave
909 s pose le Roman nous incite à chercher de ce côté les éléments d’une première solution. Si l’on admet que l’aventure de Tri
910 an nous incite à chercher de ce côté les éléments d’ une première solution. Si l’on admet que l’aventure de Tristan devait
911 ce côté les éléments d’une première solution. Si l’ on admet que l’aventure de Tristan devait servir à illustrer le confli
912 éments d’une première solution. Si l’on admet que l’ aventure de Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevale
913 e première solution. Si l’on admet que l’aventure de Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de l
914 e l’aventure de Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit d
915 e de Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devo
916 e Tristan devait servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs
917 servir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’
918 vir à illustrer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’avo
919 de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’avons vu page 16, le conflit
920 alerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’avons vu page 16, le conflit de deux « r
921 e — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’ avons vu page 16, le conflit de deux « religions » —, l’on s’aperçoit
922 de deux devoirs ou même, nous l’avons vu page 16, le conflit de deux « religions » —, l’on s’aperçoit que bien des épisode
923 oirs ou même, nous l’avons vu page 16, le conflit de deux « religions » —, l’on s’aperçoit que bien des épisodes s’éclaire
924 s vu page 16, le conflit de deux « religions » —, l’ on s’aperçoit que bien des épisodes s’éclairent, et qu’en tout cas, si
925 n des épisodes s’éclairent, et qu’en tout cas, si l’ hypothèse ne résout point toutes les difficultés, elle en repousse la
926 n tout cas, si l’hypothèse ne résout point toutes les difficultés, elle en repousse la solution d’une manière significative
927 ut point toutes les difficultés, elle en repousse la solution d’une manière significative. En quoi le roman breton se dist
928 tes les difficultés, elle en repousse la solution d’ une manière significative. En quoi le roman breton se distingue-t-il d
929 la solution d’une manière significative. En quoi le roman breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplant
930 cative. En quoi le roman breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplanta dès la seconde moitié du xiie s
931 ive. En quoi le roman breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplanta dès la seconde moitié du xiie sièc
932 i le roman breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplanta dès la seconde moitié du xiie siècle avec une
933 ec une étonnante rapidité ? En ceci qu’il donne à la femme le rôle qui revenait précédemment au suzerain. Le chevalier bre
934 onnante rapidité ? En ceci qu’il donne à la femme le rôle qui revenait précédemment au suzerain. Le chevalier breton, tout
935 me le rôle qui revenait précédemment au suzerain. Le chevalier breton, tout comme le troubadour méridional, se reconnaît l
936 ment au suzerain. Le chevalier breton, tout comme le troubadour méridional, se reconnaît le vassal d’une Dame élue. Mais e
937 tout comme le troubadour méridional, se reconnaît le vassal d’une Dame élue. Mais en fait, il demeure le vassal d’un seign
938 le troubadour méridional, se reconnaît le vassal d’ une Dame élue. Mais en fait, il demeure le vassal d’un seigneur. D’où
939 vassal d’une Dame élue. Mais en fait, il demeure le vassal d’un seigneur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le Ro
940 une Dame élue. Mais en fait, il demeure le vassal d’ un seigneur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le Roman offre
941 Mais en fait, il demeure le vassal d’un seigneur. D’ où naîtront des conflits de droit, dont le Roman offre plus d’un exemp
942 vassal d’un seigneur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le Roman offre plus d’un exemple. Reprenons l’épisode des
943 igneur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le Roman offre plus d’un exemple. Reprenons l’épisode des trois barons «
944 t des conflits de droit, dont le Roman offre plus d’ un exemple. Reprenons l’épisode des trois barons « félons ». Selon la
945 dont le Roman offre plus d’un exemple. Reprenons l’ épisode des trois barons « félons ». Selon la morale féodale, le vassa
946 nons l’épisode des trois barons « félons ». Selon la morale féodale, le vassal est tenu de dénoncer au seigneur tout ce qu
947 trois barons « félons ». Selon la morale féodale, le vassal est tenu de dénoncer au seigneur tout ce qui lèse son droit ou
948 ns ». Selon la morale féodale, le vassal est tenu de dénoncer au seigneur tout ce qui lèse son droit ou son honneur : il e
949 n droit ou son honneur : il est « félon » s’il ne le fait pas. Or, dans Tristan, les barons dénoncent Iseut au roi Marc :
950 « félon » s’il ne le fait pas. Or, dans Tristan, les barons dénoncent Iseut au roi Marc : ils devraient donc passer pour «
951 aient donc passer pour « féaux » et loyaux. Et si l’ auteur les traite cependant de félons, c’est en vertu d’un autre code
952 c passer pour « féaux » et loyaux. Et si l’auteur les traite cependant de félons, c’est en vertu d’un autre code évidemment
953  » et loyaux. Et si l’auteur les traite cependant de félons, c’est en vertu d’un autre code évidemment, qui ne peut être q
954 autre code évidemment, qui ne peut être que celui de la chevalerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne e
955 re code évidemment, qui ne peut être que celui de la chevalerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne est
956 ne peut être que celui de la chevalerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne est bien connue : félon ser
957 i de la chevalerie du Midi. La décision des cours d’ amour de la Gascogne est bien connue : félon sera celui qui révèle les
958 chevalerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne est bien connue : félon sera celui qui révèle les secrets
959 valerie du Midi. La décision des cours d’amour de la Gascogne est bien connue : félon sera celui qui révèle les secrets de
960 gne est bien connue : félon sera celui qui révèle les secrets de l’amour courtois. Ce seul exemple suffirait à démontrer qu
961 connue : félon sera celui qui révèle les secrets de l’amour courtois. Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteu
962 nnue : félon sera celui qui révèle les secrets de l’ amour courtois. Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteurs
963 urtois. Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteurs du Roman avaient choisi en toute conscience pour la chevaleri
964 du Roman avaient choisi en toute conscience pour la chevalerie « courtoise » contre le droit féodal. Mais nous avons d’au
965 onscience pour la chevalerie « courtoise » contre le droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conce
966 le droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour
967 droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour cou
968 l. Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour courtois, est
969 vons d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour courtois, est seule capable
970 s d’autres raisons de le croire. La conception de la fidélité et du mariage, selon l’amour courtois, est seule capable d’e
971 La conception de la fidélité et du mariage, selon l’ amour courtois, est seule capable d’expliquer certaines contradictions
972 ariage, selon l’amour courtois, est seule capable d’ expliquer certaines contradictions frappantes du récit. Selon la thèse
973 rtaines contradictions frappantes du récit. Selon la thèse officiellement admise, l’amour courtois est né d’une réaction à
974 s du récit. Selon la thèse officiellement admise, l’ amour courtois est né d’une réaction à l’anarchie brutale des mœurs fé
975 se officiellement admise, l’amour courtois est né d’ une réaction à l’anarchie brutale des mœurs féodales. On sait que le m
976 admise, l’amour courtois est né d’une réaction à l’ anarchie brutale des mœurs féodales. On sait que le mariage, au xiie
977 ’anarchie brutale des mœurs féodales. On sait que le mariage, au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et
978 ue le mariage, au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et simple occasion de s’enrichir, et d’annexer des
979 nu pour les seigneurs une pure et simple occasion de s’enrichir, et d’annexer des terres données en dot ou espérées en hér
980 urs une pure et simple occasion de s’enrichir, et d’ annexer des terres données en dot ou espérées en héritage. Quand l’« a
981 res données en dot ou espérées en héritage. Quand l’ « affaire » tournait mal, on répudiait sa femme. Le prétexte de l’ince
982 ’« affaire » tournait mal, on répudiait sa femme. Le prétexte de l’inceste, curieusement exploité, trouvait l’Église sans
983 tournait mal, on répudiait sa femme. Le prétexte de l’inceste, curieusement exploité, trouvait l’Église sans résistance :
984 urnait mal, on répudiait sa femme. Le prétexte de l’ inceste, curieusement exploité, trouvait l’Église sans résistance : il
985 xte de l’inceste, curieusement exploité, trouvait l’ Église sans résistance : il suffisait d’alléguer sans trop de preuves,
986 trouvait l’Église sans résistance : il suffisait d’ alléguer sans trop de preuves, une parenté au quatrième degré, pour ob
987 ns résistance : il suffisait d’alléguer sans trop de preuves, une parenté au quatrième degré, pour obtenir l’annulation. À
988 ves, une parenté au quatrième degré, pour obtenir l’ annulation. À ces abus, générateurs de querelles infinies et de guerre
989 our obtenir l’annulation. À ces abus, générateurs de querelles infinies et de guerres, l’amour courtois oppose une fidélit
990 À ces abus, générateurs de querelles infinies et de guerres, l’amour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage
991 générateurs de querelles infinies et de guerres, l’ amour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage légal et fo
992 élité indépendante du mariage légal et fondée sur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’amour et le mariage ne
993 ur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’ amour et le mariage ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement
994 amour. Il en vient même à déclarer que l’amour et le mariage ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour
995 our et le mariage ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’amour tenue chez la comtesse de Champagn
996 e sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’ une cour d’amour tenue chez la comtesse de Champagne. (Appendice 3.) S
997 compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’ amour tenue chez la comtesse de Champagne. (Appendice 3.) Si Tristan,
998 le fameux jugement d’une cour d’amour tenue chez la comtesse de Champagne. (Appendice 3.) Si Tristan, et l’auteur du Roma
999 tesse de Champagne. (Appendice 3.) Si Tristan, et l’ auteur du Roman, partagent une telle manière de voir, la félonie et l’
1000 et l’auteur du Roman, partagent une telle manière de voir, la félonie et l’adultère sont excusés, et plus qu’excusés, magn
1001 ur du Roman, partagent une telle manière de voir, la félonie et l’adultère sont excusés, et plus qu’excusés, magnifiés com
1002 artagent une telle manière de voir, la félonie et l’ adultère sont excusés, et plus qu’excusés, magnifiés comme exprimant u
1003 agnifiés comme exprimant une intrépide fidélité à la loi supérieure du donnoi, c’est-à-dire de l’amour courtois. (Donnoi,
1004 élité à la loi supérieure du donnoi, c’est-à-dire de l’amour courtois. (Donnoi, ou domnei en provençal, désigne la relatio
1005 té à la loi supérieure du donnoi, c’est-à-dire de l’ amour courtois. (Donnoi, ou domnei en provençal, désigne la relation d
1006 ourtois. (Donnoi, ou domnei en provençal, désigne la relation de vasselage instituée entre l’amant-chevalier et sa Dame, o
1007 nnoi, ou domnei en provençal, désigne la relation de vasselage instituée entre l’amant-chevalier et sa Dame, ou domina). F
1008 désigne la relation de vasselage instituée entre l’ amant-chevalier et sa Dame, ou domina). Fidélité incompatible avec cel
1009 . Fidélité incompatible avec celle du mariage, on l’ a vu, le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’institution s
1010 té incompatible avec celle du mariage, on l’a vu, le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’institution sociale,
1011 e, on l’a vu, le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’institution sociale, d’humilier le mari — roi aux oreille
1012 le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’ institution sociale, d’humilier le mari — roi aux oreilles de cheval,
1013 une occasion de rabaisser l’institution sociale, d’ humilier le mari — roi aux oreilles de cheval, toujours si facilement
1014 on de rabaisser l’institution sociale, d’humilier le mari — roi aux oreilles de cheval, toujours si facilement dupé — et d
1015 on sociale, d’humilier le mari — roi aux oreilles de cheval, toujours si facilement dupé — et de glorifier la vertu de ceu
1016 illes de cheval, toujours si facilement dupé — et de glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du mariage et contre lui
1017 al, toujours si facilement dupé — et de glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du mariage et contre lui. Mais cette
1018 urs si facilement dupé — et de glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du mariage et contre lui. Mais cette fidélité
1019 curieux : elle s’oppose, autant qu’au mariage, à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment rien cel
1020 pose, autant qu’au mariage, à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment rien celui qui désire l’enti
1021 e, autant qu’au mariage, à la « satisfaction » de l’ amour. « Il ne sait de donnoi vraiment rien celui qui désire l’entière
1022 e, à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment rien celui qui désire l’entière possession de sa dame
1023 ne sait de donnoi vraiment rien celui qui désire l’ entière possession de sa dame. Cela n’est plus amour, qui tourne à la
1024 aiment rien celui qui désire l’entière possession de sa dame. Cela n’est plus amour, qui tourne à la réalité 13. » Voilà q
1025 n de sa dame. Cela n’est plus amour, qui tourne à la réalité 13. » Voilà qui nous met sur la voie d’une première explicati
1026 tourne à la réalité 13. » Voilà qui nous met sur la voie d’une première explication d’épisodes tels que ceux de l’épée de
1027 à la réalité 13. » Voilà qui nous met sur la voie d’ une première explication d’épisodes tels que ceux de l’épée de chastet
1028 i nous met sur la voie d’une première explication d’ épisodes tels que ceux de l’épée de chasteté, du retour d’Iseut à son
1029 une première explication d’épisodes tels que ceux de l’épée de chasteté, du retour d’Iseut à son mari après la retraite da
1030 première explication d’épisodes tels que ceux de l’ épée de chasteté, du retour d’Iseut à son mari après la retraite dans
1031 re explication d’épisodes tels que ceux de l’épée de chasteté, du retour d’Iseut à son mari après la retraite dans le Moro
1032 es tels que ceux de l’épée de chasteté, du retour d’ Iseut à son mari après la retraite dans le Morois, ou même du mariage
1033 e de chasteté, du retour d’Iseut à son mari après la retraite dans le Morois, ou même du mariage blanc de Tristan. En effe
1034 retour d’Iseut à son mari après la retraite dans le Morois, ou même du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de
1035 retraite dans le Morois, ou même du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion » au sens où l’entendent
1036 s, ou même du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion » au sens où l’entendent les modernes, permettr
1037 du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion » au sens où l’entendent les modernes, permettrait à Trist
1038 mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion » au sens où l’entendent les modernes, permettrait à Tristan
1039 . En effet, le « droit de la passion » au sens où l’ entendent les modernes, permettrait à Tristan d’enlever Iseut, après q
1040 le « droit de la passion » au sens où l’entendent les modernes, permettrait à Tristan d’enlever Iseut, après qu’ils ont bu
1041 ù l’entendent les modernes, permettrait à Tristan d’ enlever Iseut, après qu’ils ont bu le philtre. Cependant il la livre à
1042 it à Tristan d’enlever Iseut, après qu’ils ont bu le philtre. Cependant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour
1043 eut, après qu’ils ont bu le philtre. Cependant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce q
1044 philtre. Cependant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne
1045 Cependant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne à la réa
1046 endant il la livre à Marc : c’est que la règle de l’ amour courtois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne à la réalit
1047 ois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne à la réalité », c’est-à-dire aboutisse à l’« entière possession de sa dame
1048 « tourne à la réalité », c’est-à-dire aboutisse à l’ « entière possession de sa dame ». Tristan choisira donc, dans ce cas,
1049 , c’est-à-dire aboutisse à l’« entière possession de sa dame ». Tristan choisira donc, dans ce cas, d’observer la fidélité
1050 de sa dame ». Tristan choisira donc, dans ce cas, d’ observer la fidélité féodale, masque et complice énigmatique de la fid
1051 ». Tristan choisira donc, dans ce cas, d’observer la fidélité féodale, masque et complice énigmatique de la fidélité court
1052 fidélité féodale, masque et complice énigmatique de la fidélité courtoise. Il choisit en toute liberté, car nous avons ma
1053 délité féodale, masque et complice énigmatique de la fidélité courtoise. Il choisit en toute liberté, car nous avons marqu
1054 ous avons marqué plus haut qu’étant plus fort que le Roi et les barons, il pourrait, dans le plan féodal qu’il adopte, fai
1055 marqué plus haut qu’étant plus fort que le Roi et les barons, il pourrait, dans le plan féodal qu’il adopte, faire valoir l
1056 fort que le Roi et les barons, il pourrait, dans le plan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange
1057 t, dans le plan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange amour, va-t-on penser, qui se conforme aux
1058 e plan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange amour, va-t-on penser, qui se conforme aux lois qui
1059 lan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange amour, va-t-on penser, qui se conforme aux lois qui le
1060 our, va-t-on penser, qui se conforme aux lois qui le condamnent, afin de mieux se conserver ! D’où peut venir cette préfér
1061 s qui le condamnent, afin de mieux se conserver ! D’ où peut venir cette préférence pour ce qui entrave la passion, pour ce
1062 ù peut venir cette préférence pour ce qui entrave la passion, pour ce qui empêche le « bonheur » des amants, les sépare et
1063 ur ce qui entrave la passion, pour ce qui empêche le « bonheur » des amants, les sépare et les martyrise ? Répondre : ains
1064 n, pour ce qui empêche le « bonheur » des amants, les sépare et les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’amour courtois,
1065 empêche le « bonheur » des amants, les sépare et les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’amour courtois, ce n’est pas e
1066 s, les sépare et les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’amour courtois, ce n’est pas encore répondre sur le fonds, car
1067 épare et les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’ amour courtois, ce n’est pas encore répondre sur le fonds, car il s’ag
1068 ’amour courtois, ce n’est pas encore répondre sur le fonds, car il s’agit de savoir pourquoi l’on préfère cet amour à l’au
1069 t pas encore répondre sur le fonds, car il s’agit de savoir pourquoi l’on préfère cet amour à l’autre, à celui qui se « ré
1070 re sur le fonds, car il s’agit de savoir pourquoi l’ on préfère cet amour à l’autre, à celui qui se « réalise », à celui qu
1071 e », à celui qui se « satisfait ». En recourant à l’ hypothèse, fort vraisemblable, que le Roman illustre un conflit de « r
1072 recourant à l’hypothèse, fort vraisemblable, que le Roman illustre un conflit de « religions », nous avons pu préciser et
1073 t vraisemblable, que le Roman illustre un conflit de « religions », nous avons pu préciser et cerner les principales diffi
1074 e « religions », nous avons pu préciser et cerner les principales difficultés de l’intrigue : mais en fin de compte, la sol
1075 pu préciser et cerner les principales difficultés de l’intrigue : mais en fin de compte, la solution se trouve simplement
1076 préciser et cerner les principales difficultés de l’ intrigue : mais en fin de compte, la solution se trouve simplement rec
1077 ifficultés de l’intrigue : mais en fin de compte, la solution se trouve simplement reculée. 7.L’amour du roman Si l’
1078 e simplement reculée. 7.L’amour du roman Si l’ on se reporte à notre résumé de la légende, on ne peut manquer d’être
1079 our du roman Si l’on se reporte à notre résumé de la légende, on ne peut manquer d’être frappé de ce fait : les deux lo
1080 du roman Si l’on se reporte à notre résumé de la légende, on ne peut manquer d’être frappé de ce fait : les deux lois
1081 à notre résumé de la légende, on ne peut manquer d’ être frappé de ce fait : les deux lois qui entrent en jeu, chevalerie
1082 é de la légende, on ne peut manquer d’être frappé de ce fait : les deux lois qui entrent en jeu, chevalerie et morale féod
1083 de, on ne peut manquer d’être frappé de ce fait : les deux lois qui entrent en jeu, chevalerie et morale féodale, ne sont o
1084 evalerie et morale féodale, ne sont observées par l’ auteur que dans les seules situations où elles permettent au roman de
1085 féodale, ne sont observées par l’auteur que dans les seules situations où elles permettent au roman de rebondir 14. Cette
1086 es seules situations où elles permettent au roman de rebondir 14. Cette remarque à son tour ne saurait constituer par elle
1087 nstituer par elle-même une explication. À chacune de nos questions, il serait évidemment facile de répondre : les choses s
1088 une de nos questions, il serait évidemment facile de répondre : les choses se passent ainsi parce qu’autrement il n’y aura
1089 stions, il serait évidemment facile de répondre : les choses se passent ainsi parce qu’autrement il n’y aurait plus de roma
1090 ssent ainsi parce qu’autrement il n’y aurait plus de roman. Mais cette réponse ne paraît convaincante qu’en vertu d’une co
1091 convaincante qu’en vertu d’une coutume paresseuse de notre critique littéraire. En vérité, elle ne répond à rien. Elle nou
1092 n roman ? Et ce roman, précisément ? Question que l’ on dira naïve, non sans une inconsciente sagesse : c’est qu’on pressen
1093 t pas sans danger. Elle nous met en effet au cœur de tout le problème — et sa portée dépasse sans aucun doute le cas parti
1094 ns danger. Elle nous met en effet au cœur de tout le problème — et sa portée dépasse sans aucun doute le cas particulier d
1095 problème — et sa portée dépasse sans aucun doute le cas particulier de notre mythe. Pour qui se place, par un effort d’ab
1096 ortée dépasse sans aucun doute le cas particulier de notre mythe. Pour qui se place, par un effort d’abstraction, à l’exté
1097 de notre mythe. Pour qui se place, par un effort d’ abstraction, à l’extérieur du phénomène commun au romancier et au lect
1098 Pour qui se place, par un effort d’abstraction, à l’ extérieur du phénomène commun au romancier et au lecteur, pour qui ass
1099 aît qu’une convention tacite, ou mieux, une sorte de complicité les lie : la volonté que le roman continue, ou comme on di
1100 vention tacite, ou mieux, une sorte de complicité les lie : la volonté que le roman continue, ou comme on dit, qu’il rebond
1101 cite, ou mieux, une sorte de complicité les lie : la volonté que le roman continue, ou comme on dit, qu’il rebondisse. Sup
1102 une sorte de complicité les lie : la volonté que le roman continue, ou comme on dit, qu’il rebondisse. Supprimez cette vo
1103 ndisse. Supprimez cette volonté, il n’y aura plus de vraisemblance qui tienne : c’est ce qui se passe dans le cas de l’His
1104 semblance qui tienne : c’est ce qui se passe dans le cas de l’Histoire scientifique. (Le lecteur d’un ouvrage « sérieux »
1105 ce qui tienne : c’est ce qui se passe dans le cas de l’Histoire scientifique. (Le lecteur d’un ouvrage « sérieux » sera d’
1106 qui tienne : c’est ce qui se passe dans le cas de l’ Histoire scientifique. (Le lecteur d’un ouvrage « sérieux » sera d’aut
1107 se passe dans le cas de l’Histoire scientifique. ( Le lecteur d’un ouvrage « sérieux » sera d’autant plus exigeant qu’il sa
1108 ns le cas de l’Histoire scientifique. (Le lecteur d’ un ouvrage « sérieux » sera d’autant plus exigeant qu’il sait que le d
1109 ifique. (Le lecteur d’un ouvrage « sérieux » sera d’ autant plus exigeant qu’il sait que le déroulement des faits ne doit d
1110 ieux » sera d’autant plus exigeant qu’il sait que le déroulement des faits ne doit dépendre ni de son désir ni des fantais
1111 que le déroulement des faits ne doit dépendre ni de son désir ni des fantaisies de l’auteur.) Supposez au contraire cette
1112 e doit dépendre ni de son désir ni des fantaisies de l’auteur.) Supposez au contraire cette volonté toute pure, il n’y aur
1113 oit dépendre ni de son désir ni des fantaisies de l’ auteur.) Supposez au contraire cette volonté toute pure, il n’y aura p
1114 traire cette volonté toute pure, il n’y aura plus d’ invraisemblance possible : c’est le cas du conte. Entre ces deux extrê
1115 n’y aura plus d’invraisemblance possible : c’est le cas du conte. Entre ces deux extrêmes, il est autant de niveaux de vr
1116 du conte. Entre ces deux extrêmes, il est autant de niveaux de vraisemblance que de sujets. Ou si l’on veut : la vraisemb
1117 Entre ces deux extrêmes, il est autant de niveaux de vraisemblance que de sujets. Ou si l’on veut : la vraisemblance dépen
1118 es, il est autant de niveaux de vraisemblance que de sujets. Ou si l’on veut : la vraisemblance dépend, pour un ouvrage ro
1119 de niveaux de vraisemblance que de sujets. Ou si l’ on veut : la vraisemblance dépend, pour un ouvrage romanesque donné, d
1120 de vraisemblance que de sujets. Ou si l’on veut : la vraisemblance dépend, pour un ouvrage romanesque donné, de la nature
1121 mblance dépend, pour un ouvrage romanesque donné, de la nature des passions qu’il veut flatter. C’est dire que l’on accept
1122 ance dépend, pour un ouvrage romanesque donné, de la nature des passions qu’il veut flatter. C’est dire que l’on acceptera
1123 e des passions qu’il veut flatter. C’est dire que l’ on acceptera le « coup de pouce » du créateur, et les entorses qu’il f
1124 qu’il veut flatter. C’est dire que l’on acceptera le « coup de pouce » du créateur, et les entorses qu’il fait subir à la
1125 flatter. C’est dire que l’on acceptera le « coup de pouce » du créateur, et les entorses qu’il fait subir à la « logique 
1126 on acceptera le « coup de pouce » du créateur, et les entorses qu’il fait subir à la « logique » d’observation courante, da
1127 » du créateur, et les entorses qu’il fait subir à la « logique » d’observation courante, dans la mesure exacte où ces lice
1128 et les entorses qu’il fait subir à la « logique » d’ observation courante, dans la mesure exacte où ces licences fourniront
1129 bir à la « logique » d’observation courante, dans la mesure exacte où ces licences fourniront les prétextes nécessaires à
1130 dans la mesure exacte où ces licences fourniront les prétextes nécessaires à la passion que l’on désire éprouver. Ainsi, l
1131 s licences fourniront les prétextes nécessaires à la passion que l’on désire éprouver. Ainsi, le vrai sujet d’une œuvre es
1132 niront les prétextes nécessaires à la passion que l’ on désire éprouver. Ainsi, le vrai sujet d’une œuvre est révélé par la
1133 res à la passion que l’on désire éprouver. Ainsi, le vrai sujet d’une œuvre est révélé par la nature des « trucs » que l’a
1134 on que l’on désire éprouver. Ainsi, le vrai sujet d’ une œuvre est révélé par la nature des « trucs » que l’auteur fait int
1135 . Ainsi, le vrai sujet d’une œuvre est révélé par la nature des « trucs » que l’auteur fait intervenir, et qu’on pardonne
1136 œuvre est révélé par la nature des « trucs » que l’ auteur fait intervenir, et qu’on pardonne dans la mesure exacte où l’o
1137 l’auteur fait intervenir, et qu’on pardonne dans la mesure exacte où l’on partage ses intentions. Nous avons vu que les o
1138 venir, et qu’on pardonne dans la mesure exacte où l’ on partage ses intentions. Nous avons vu que les obstacles extérieurs
1139 où l’on partage ses intentions. Nous avons vu que les obstacles extérieurs qui s’opposent à l’amour de Tristan sont dans un
1140 vu que les obstacles extérieurs qui s’opposent à l’ amour de Tristan sont dans un certain sens gratuits, c’est-à-dire qu’i
1141 les obstacles extérieurs qui s’opposent à l’amour de Tristan sont dans un certain sens gratuits, c’est-à-dire qu’ils ne so
1142 dre, que des artifices romanesques. Or il résulte de nos remarques au sujet de la vraisemblance, que la gratuité même des
1143 sques. Or il résulte de nos remarques au sujet de la vraisemblance, que la gratuité même des obstacles invoqués peut révél
1144 e nos remarques au sujet de la vraisemblance, que la gratuité même des obstacles invoqués peut révéler le vrai sujet d’une
1145 gratuité même des obstacles invoqués peut révéler le vrai sujet d’une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en
1146 des obstacles invoqués peut révéler le vrai sujet d’ une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en jeu. Il faut s
1147 invoqués peut révéler le vrai sujet d’une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en jeu. Il faut sentir qu’ici
1148 évéler le vrai sujet d’une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en jeu. Il faut sentir qu’ici tout est symbole
1149 ler le vrai sujet d’une œuvre, la vraie nature de la passion qu’elle met en jeu. Il faut sentir qu’ici tout est symbole, t
1150 pose à la manière d’un rêve, et non point à celle de nos vies : les prétextes du romancier, les actions de ses deux héros,
1151 ère d’un rêve, et non point à celle de nos vies : les prétextes du romancier, les actions de ses deux héros, et les préfére
1152 à celle de nos vies : les prétextes du romancier, les actions de ses deux héros, et les préférences secrètes qu’il suppose
1153 os vies : les prétextes du romancier, les actions de ses deux héros, et les préférences secrètes qu’il suppose chez son le
1154 s du romancier, les actions de ses deux héros, et les préférences secrètes qu’il suppose chez son lecteur. Les « faits » ne
1155 férences secrètes qu’il suppose chez son lecteur. Les « faits » ne sont que les images ou les projections d’un désir, de ce
1156 ppose chez son lecteur. Les « faits » ne sont que les images ou les projections d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui
1157 lecteur. Les « faits » ne sont que les images ou les projections d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’exalte
1158 faits » ne sont que les images ou les projections d’ un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’exalter, ou simplemen
1159 ont que les images ou les projections d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’exalter, ou simplement le faire d
1160 les projections d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’exalter, ou simplement le faire durer. Tout manifeste,
1161 d’un désir, de ce qui s’y oppose, de ce qui peut l’ exalter, ou simplement le faire durer. Tout manifeste, dans le comport
1162 y oppose, de ce qui peut l’exalter, ou simplement le faire durer. Tout manifeste, dans le comportement du chevalier et de
1163 u simplement le faire durer. Tout manifeste, dans le comportement du chevalier et de la princesse, une exigence ignorée d’
1164 t manifeste, dans le comportement du chevalier et de la princesse, une exigence ignorée d’eux — et peut-être du romancier 
1165 anifeste, dans le comportement du chevalier et de la princesse, une exigence ignorée d’eux — et peut-être du romancier — m
1166 hevalier et de la princesse, une exigence ignorée d’ eux — et peut-être du romancier — mais plus profonde que celle de leur
1167 -être du romancier — mais plus profonde que celle de leur bonheur. Pas un des obstacles qu’ils rencontrent ne se révèle, o
1168 ! On peut dire qu’ils ne perdent pas une occasion de se séparer. Quand il n’y a pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée
1169 as une occasion de se séparer. Quand il n’y a pas d’ obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le mariage de Tristan. Ils en
1170 Quand il n’y a pas d’obstacle, ils en inventent : l’ épée nue, le mariage de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — b
1171 a pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le mariage de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils e
1172 stacle, ils en inventent : l’épée nue, le mariage de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils en souffrent
1173 — bien qu’ils en souffrent. Serait-ce alors pour le plaisir du romancier et du lecteur ? Mais c’est tout un, car le démon
1174 romancier et du lecteur ? Mais c’est tout un, car le démon de l’amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’
1175 et du lecteur ? Mais c’est tout un, car le démon de l’amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’où naît l
1176 du lecteur ? Mais c’est tout un, car le démon de l’ amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’où naît leur
1177 e l’amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’où naît leur souffrance, c’est le démon même du roman tel que
1178 courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’ où naît leur souffrance, c’est le démon même du roman tel que l’aiment
1179 amants les ruses d’où naît leur souffrance, c’est le démon même du roman tel que l’aiment les Occidentaux. Quel est le vra
1180 souffrance, c’est le démon même du roman tel que l’ aiment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La sépa
1181 ce, c’est le démon même du roman tel que l’aiment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des
1182 roman tel que l’aiment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des amants ? Oui, mais au no
1183 l’aiment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des amants ? Oui, mais au nom de la passio
1184 aiment les Occidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des amants ? Oui, mais au nom de la passion,
1185 cidentaux. Quel est le vrai sujet de la légende ? La séparation des amants ? Oui, mais au nom de la passion, et pour l’amo
1186  ? La séparation des amants ? Oui, mais au nom de la passion, et pour l’amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’ex
1187 amants ? Oui, mais au nom de la passion, et pour l’ amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le trans
1188 ? Oui, mais au nom de la passion, et pour l’amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le transfigurer
1189 ui, mais au nom de la passion, et pour l’amour de l’ amour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le transfigurer — a
1190 e la passion, et pour l’amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le transfigurer — au détriment de leu
1191 r l’amour de l’amour même qui les tourmente, pour l’ exalter, pour le transfigurer — au détriment de leur bonheur et de leu
1192 mour même qui les tourmente, pour l’exalter, pour le transfigurer — au détriment de leur bonheur et de leur vie même… ⁂ No
1193 le transfigurer — au détriment de leur bonheur et de leur vie même… ⁂ Nous commençons à distinguer le sens secret et inqui
1194 de leur vie même… ⁂ Nous commençons à distinguer le sens secret et inquiétant du mythe : le danger qu’il exprime et voile
1195 istinguer le sens secret et inquiétant du mythe : le danger qu’il exprime et voile, cette passion qui ressemble au vertige
1196 sion qui ressemble au vertige… Mais ce n’est plus l’ heure de se détourner. Nous sommes atteints, nous subissons le charme,
1197 ressemble au vertige… Mais ce n’est plus l’heure de se détourner. Nous sommes atteints, nous subissons le charme, nous co
1198 e détourner. Nous sommes atteints, nous subissons le charme, nous connaissons au « tourment délicieux ». Toute condamnatio
1199 te condamnation serait vaine : on ne condamne pas le vertige. Mais la passion du philosophe n’est-elle point de méditer da
1200 erait vaine : on ne condamne pas le vertige. Mais la passion du philosophe n’est-elle point de méditer dans le vertige ? I
1201 e. Mais la passion du philosophe n’est-elle point de méditer dans le vertige ? Il se peut que la connaissance ne soit rien
1202 on du philosophe n’est-elle point de méditer dans le vertige ? Il se peut que la connaissance ne soit rien d’autre que l’e
1203 point de méditer dans le vertige ? Il se peut que la connaissance ne soit rien d’autre que l’effort d’un esprit qui résist
1204 ige ? Il se peut que la connaissance ne soit rien d’ autre que l’effort d’un esprit qui résiste à la chute, et qui se défen
1205 peut que la connaissance ne soit rien d’autre que l’ effort d’un esprit qui résiste à la chute, et qui se défend au sein de
1206 la connaissance ne soit rien d’autre que l’effort d’ un esprit qui résiste à la chute, et qui se défend au sein de la tenta
1207 en d’autre que l’effort d’un esprit qui résiste à la chute, et qui se défend au sein de la tentation… 8.L’amour de l’am
1208 i résiste à la chute, et qui se défend au sein de la tentation… 8.L’amour de l’amour De tous les maux, le mien diffè
1209 i se défend au sein de la tentation… 8.L’amour de l’amour De tous les maux, le mien diffère ; il me plaît ; je me ré
1210 e défend au sein de la tentation… 8.L’amour de l’ amour De tous les maux, le mien diffère ; il me plaît ; je me réjou
1211 sein de la tentation… 8.L’amour de l’amour De tous les maux, le mien diffère ; il me plaît ; je me réjouis de lui ;
1212 la tentation… 8.L’amour de l’amour De tous les maux, le mien diffère ; il me plaît ; je me réjouis de lui ; mon mal
1213 ux, le mien diffère ; il me plaît ; je me réjouis de lui ; mon mal est ce que je veux et ma douleur est ma santé. Je ne vo
1214 x et ma douleur est ma santé. Je ne vois donc pas de quoi je me plains, car mon mal me vient de ma volonté ; c’est mon vou
1215 mon vouloir qui devient mon mal ; mais j’ai tant d’ aise à vouloir ainsi que je souffre agréablement, et tant de joie dans
1216 avec délices. Chrétien de Troyes. Il faut avoir l’ audace de poser la question : Tristan aime-t-il Iseut ? Est-il aimé pa
1217 ces. Chrétien de Troyes. Il faut avoir l’audace de poser la question : Tristan aime-t-il Iseut ? Est-il aimé par elle ?
1218 aime-t-il Iseut ? Est-il aimé par elle ? (Seules les questions « stupides » peuvent nous instruire, et tout ce qui passe p
1219 qui passe pour évident cache quelque chose qui ne l’ est point, comme l’a dit à peu près Valéry.) Rien d’humain ne paraît r
1220 ent cache quelque chose qui ne l’est point, comme l’ a dit à peu près Valéry.) Rien d’humain ne paraît rapprocher nos amant
1221 est point, comme l’a dit à peu près Valéry.) Rien d’ humain ne paraît rapprocher nos amants, bien au contraire. Lors de leu
1222 ur première rencontre, ils n’ont que des rapports de politesse conventionnelle. Et quand Tristan revient en quête d’Iseut,
1223 onventionnelle. Et quand Tristan revient en quête d’ Iseut, on se souvient que cette politesse fait place à la plus franche
1224 , on se souvient que cette politesse fait place à la plus franche hostilité. Tout porte à croire que librement ils ne se f
1225 ils ne se fussent jamais choisis. Mais ils ont bu le philtre, et voici la passion. Une tendresse va-t-elle naître et les u
1226 ais choisis. Mais ils ont bu le philtre, et voici la passion. Une tendresse va-t-elle naître et les unir, à la faveur de c
1227 ici la passion. Une tendresse va-t-elle naître et les unir, à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le Roman, dans ces
1228 on. Une tendresse va-t-elle naître et les unir, à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le Roman, dans ces milliers d
1229 ndresse va-t-elle naître et les unir, à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le Roman, dans ces milliers de vers, je
1230 nir, à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le Roman, dans ces milliers de vers, je n’en ai trouvé qu’une seule trac
1231 n magique ? Dans tout le Roman, dans ces milliers de vers, je n’en ai trouvé qu’une seule trace. C’est quand ils vivent da
1232 é qu’une seule trace. C’est quand ils vivent dans la forêt de Morois, après l’évasion de Tristan. Aspre vie meinent et du
1233 seule trace. C’est quand ils vivent dans la forêt de Morois, après l’évasion de Tristan. Aspre vie meinent et dure : Tant
1234 t quand ils vivent dans la forêt de Morois, après l’ évasion de Tristan. Aspre vie meinent et dure : Tant s’entr’aiment de
1235 s vivent dans la forêt de Morois, après l’évasion de Tristan. Aspre vie meinent et dure : Tant s’entr’aiment de bonne amo
1236 . Aspre vie meinent et dure : Tant s’entr’aiment de bonne amor L’un par l’autre ne sent dolor. Dira-t-on que les poètes
1237 or L’un par l’autre ne sent dolor. Dira-t-on que les poètes de cette époque furent moins sentimentaux que nous ne le somme
1238 l’autre ne sent dolor. Dira-t-on que les poètes de cette époque furent moins sentimentaux que nous ne le sommes devenus,
1239 ette époque furent moins sentimentaux que nous ne le sommes devenus, et qu’ils n’éprouvaient pas le besoin d’insister sur
1240 ne le sommes devenus, et qu’ils n’éprouvaient pas le besoin d’insister sur ce qui va de soi ? Qu’on lise alors, attentivem
1241 es devenus, et qu’ils n’éprouvaient pas le besoin d’ insister sur ce qui va de soi ? Qu’on lise alors, attentivement, le ré
1242 qui va de soi ? Qu’on lise alors, attentivement, le récit des trois ans dans la forêt. Ses deux scènes les plus belles, q
1243 alors, attentivement, le récit des trois ans dans la forêt. Ses deux scènes les plus belles, qui sont peut-être aussi les
1244 écit des trois ans dans la forêt. Ses deux scènes les plus belles, qui sont peut-être aussi les plus profondes de la légend
1245 scènes les plus belles, qui sont peut-être aussi les plus profondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants
1246 lles, qui sont peut-être aussi les plus profondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants font à l’ermite O
1247 s, qui sont peut-être aussi les plus profondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants font à l’ermite Ogri
1248 e aussi les plus profondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants font à l’ermite Ogrin. La première fois,
1249 ondes de la légende, ce sont les deux visites que les amants font à l’ermite Ogrin. La première fois, c’est pour se confess
1250 e, ce sont les deux visites que les amants font à l’ ermite Ogrin. La première fois, c’est pour se confesser. Mais au lieu
1251 se confesser. Mais au lieu d’avouer leur péché et de demander l’absolution, ils s’efforcent de démontrer qu’ils n’ont aucu
1252 . Mais au lieu d’avouer leur péché et de demander l’ absolution, ils s’efforcent de démontrer qu’ils n’ont aucune responsab
1253 éché et de demander l’absolution, ils s’efforcent de démontrer qu’ils n’ont aucune responsabilité dans l’aventure, puisqu’
1254 démontrer qu’ils n’ont aucune responsabilité dans l’ aventure, puisqu’en somme ils ne s’aiment pas ! Q’el m’aime, c’est p
1255 me ils ne s’aiment pas ! Q’el m’aime, c’est par la poison Ge ne me pus de lié partir, N’ele de moi… Ainsi parle Tristan
1256 ! Q’el m’aime, c’est par la poison Ge ne me pus de lié partir, N’ele de moi… Ainsi parle Tristan. Et Iseut après lui :
1257 t par la poison Ge ne me pus de lié partir, N’ele de moi… Ainsi parle Tristan. Et Iseut après lui : Sire, por Dieu omnip
1258 herbé dont je bui Et il en but : ce fu péchiez. La situation dans laquelle ils se trouvent est donc passionnément contra
1259 même implorer leur pardon… En vérité, comme tous les grands amants, ils se sentent ravis « par-delà le bien et le mal », d
1260 es grands amants, ils se sentent ravis « par-delà le bien et le mal », dans une sorte de transcendance de nos communes con
1261 mants, ils se sentent ravis « par-delà le bien et le mal », dans une sorte de transcendance de nos communes conditions, da
1262 is « par-delà le bien et le mal », dans une sorte de transcendance de nos communes conditions, dans un absolu indicible, i
1263 bien et le mal », dans une sorte de transcendance de nos communes conditions, dans un absolu indicible, incompatible avec
1264 ions, dans un absolu indicible, incompatible avec les lois du monde, mais qu’ils éprouvent comme plus réel que ce monde. La
1265 is qu’ils éprouvent comme plus réel que ce monde. La fatalité qui les presse, et à laquelle ils s’abandonnent en gémissant
1266 ent comme plus réel que ce monde. La fatalité qui les presse, et à laquelle ils s’abandonnent en gémissant, supprime l’oppo
1267 laquelle ils s’abandonnent en gémissant, supprime l’ opposition du bien et du mal ; elle les conduit même au-delà de l’orig
1268 t, supprime l’opposition du bien et du mal ; elle les conduit même au-delà de l’origine de toutes valeurs morales, au-delà
1269 du bien et du mal ; elle les conduit même au-delà de l’origine de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souf
1270 bien et du mal ; elle les conduit même au-delà de l’ origine de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffra
1271 mal ; elle les conduit même au-delà de l’origine de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffrance, au-de
1272 de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffrance, au-delà du domaine où l’on distingue, et où les contra
1273 toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffrance, au-delà du domaine où l’on distingue, et où les contraire
1274 laisir et de la souffrance, au-delà du domaine où l’ on distingue, et où les contraires s’excluent. L’aveu n’en est pas moi
1275 ance, au-delà du domaine où l’on distingue, et où les contraires s’excluent. L’aveu n’en est pas moins formel : « Il ne m’a
1276 l’on distingue, et où les contraires s’excluent. L’ aveu n’en est pas moins formel : « Il ne m’aime pas, ne je lui. » Tout
1277 as, comme s’ils ne se reconnaissaient pas. Ce qui les rive au « tourment délicieux » n’appartient ni à l’un ni à l’autre, m
1278 n’appartient ni à l’un ni à l’autre, mais relève d’ une puissance étrangère, indépendante de leurs qualités, de leurs dési
1279 is relève d’une puissance étrangère, indépendante de leurs qualités, de leurs désirs, au moins conscients, et de leur être
1280 ssance étrangère, indépendante de leurs qualités, de leurs désirs, au moins conscients, et de leur être tel qu’ils le conn
1281 ualités, de leurs désirs, au moins conscients, et de leur être tel qu’ils le connaissent. Les traits physiques et psycholo
1282 , au moins conscients, et de leur être tel qu’ils le connaissent. Les traits physiques et psychologiques de cet homme et d
1283 ients, et de leur être tel qu’ils le connaissent. Les traits physiques et psychologiques de cet homme et de cette femme son
1284 nnaissent. Les traits physiques et psychologiques de cet homme et de cette femme sont parfaitement conventionnels et rhéto
1285 raits physiques et psychologiques de cet homme et de cette femme sont parfaitement conventionnels et rhétoriques. Lui, c’e
1286 ement conventionnels et rhétoriques. Lui, c’est «  le plus fort » ; elle, « la plus belle ». Lui, le chevalier ; elle, la p
1287 hétoriques. Lui, c’est « le plus fort » ; elle, «  la plus belle ». Lui, le chevalier ; elle, la princesse, etc. Comment co
1288 « le plus fort » ; elle, « la plus belle ». Lui, le chevalier ; elle, la princesse, etc. Comment concevoir une affection
1289 lle, « la plus belle ». Lui, le chevalier ; elle, la princesse, etc. Comment concevoir une affection humaine entre deux ty
1290 humaine entre deux types à ce point simplifiés ? L’ « amistié » dont il est question à propos de la durée du philtre est l
1291  ? L’« amistié » dont il est question à propos de la durée du philtre est le contraire d’une amitié réelle. Bien plus, si
1292 est question à propos de la durée du philtre est le contraire d’une amitié réelle. Bien plus, si l’amitié morale se fait
1293 à propos de la durée du philtre est le contraire d’ une amitié réelle. Bien plus, si l’amitié morale se fait jour, ce n’es
1294 t le contraire d’une amitié réelle. Bien plus, si l’ amitié morale se fait jour, ce n’est qu’au moment où la passion faibli
1295 tié morale se fait jour, ce n’est qu’au moment où la passion faiblit. Et le premier effet de cette amitié naissante n’est
1296 moment où la passion faiblit. Et le premier effet de cette amitié naissante n’est pas du tout d’unir davantage les amants,
1297 effet de cette amitié naissante n’est pas du tout d’ unir davantage les amants, mais au contraire de leur montrer qu’ils on
1298 itié naissante n’est pas du tout d’unir davantage les amants, mais au contraire de leur montrer qu’ils ont tout intérêt à s
1299 ls ont tout intérêt à se quitter. Voyons ce point d’ un peu plus près. L’endemain de la saint Jehan Aconpli furent li troi
1300 se quitter. Voyons ce point d’un peu plus près. L’ endemain de la saint Jehan Aconpli furent li troi an. Tristan chassai
1301 . Voyons ce point d’un peu plus près. L’endemain de la saint Jehan Aconpli furent li troi an. Tristan chassait dans la f
1302 oyons ce point d’un peu plus près. L’endemain de la saint Jehan Aconpli furent li troi an. Tristan chassait dans la forê
1303 Aconpli furent li troi an. Tristan chassait dans la forêt. Soudain, il se souvient du monde. Il revoit la cour du roi Mar
1304 orêt. Soudain, il se souvient du monde. Il revoit la cour du roi Marc. Il regrette « le vair et le gris » et l’apparat de
1305 nde. Il revoit la cour du roi Marc. Il regrette «  le vair et le gris » et l’apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il p
1306 oit la cour du roi Marc. Il regrette « le vair et le gris » et l’apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il pourrait occ
1307 u roi Marc. Il regrette « le vair et le gris » et l’ apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il pourrait occuper parmi le
1308 . Il regrette « le vair et le gris » et l’apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il pourrait occuper parmi les barons d
1309 vair et le gris » et l’apparat de chevalerie, et le haut rang qu’il pourrait occuper parmi les barons de son oncle. Il so
1310 rie, et le haut rang qu’il pourrait occuper parmi les barons de son oncle. Il songe aussi à son amie, — pour la première fo
1311 haut rang qu’il pourrait occuper parmi les barons de son oncle. Il songe aussi à son amie, — pour la première fois semble-
1312 lle pourrait être « en beles chambres… portendües de dras de soie ». Iseut de son côté, à la même heure conçoit les mêmes
1313 rait être « en beles chambres… portendües de dras de soie ». Iseut de son côté, à la même heure conçoit les mêmes regrets.
1314 les chambres… portendües de dras de soie ». Iseut de son côté, à la même heure conçoit les mêmes regrets. Le soir venu, il
1315 ortendües de dras de soie ». Iseut de son côté, à la même heure conçoit les mêmes regrets. Le soir venu, ils se retrouvent
1316 oie ». Iseut de son côté, à la même heure conçoit les mêmes regrets. Le soir venu, ils se retrouvent, et avouent leur nouve
1317 côté, à la même heure conçoit les mêmes regrets. Le soir venu, ils se retrouvent, et avouent leur nouveau tourment : « En
1318 ouveau tourment : « En mal uson notre jovente… ». La décision de se séparer est bientôt prise. Tristan propose de « gerpir
1319 ent : « En mal uson notre jovente… ». La décision de se séparer est bientôt prise. Tristan propose de « gerpir » en Bretag
1320 de se séparer est bientôt prise. Tristan propose de « gerpir » en Bretagne. Auparavant, ils iront voir Ogrin l’ermite pou
1321 r » en Bretagne. Auparavant, ils iront voir Ogrin l’ ermite pour obtenir son pardon — et celui du roi Marc pour Iseut. Ici
1322 n — et celui du roi Marc pour Iseut. Ici se place le court dialogue si dramatique entre l’ermite et les deux repentants :
1323 ci se place le court dialogue si dramatique entre l’ ermite et les deux repentants : Amors par force vos demeine ! Combien
1324 le court dialogue si dramatique entre l’ermite et les deux repentants : Amors par force vos demeine ! Combien durra vostre
1325 a vostre folie ? Trop avez mené ceste vie. Ainsi les admoneste Ogrin. Tristan li dist : or escoutez Si longuement l’avons
1326 rin. Tristan li dist : or escoutez Si longuement l’ avons menée Itel fu nostre destinée. (Amors par force vos demeine ! C
1327 e ! Comment ne s’arrêterait-on point pour admirer la plus poignante définition qu’un poète ait jamais donnée de la passion
1328 oignante définition qu’un poète ait jamais donnée de la passion ! À lui seul, ce vers exprime tout, et avec une force de l
1329 nante définition qu’un poète ait jamais donnée de la passion ! À lui seul, ce vers exprime tout, et avec une force de lang
1330 lui seul, ce vers exprime tout, et avec une force de langage qui fait pâlir le romantisme tout entier ! Qui nous rendra ce
1331 tout, et avec une force de langage qui fait pâlir le romantisme tout entier ! Qui nous rendra ce dur « patois du cœur ? »)
1332 ur ? ») Un dernier trait : lorsque Tristan reçoit la réponse favorable du roi acceptant de reprendre Iseut : Dex ! dist T
1333 stan reçoit la réponse favorable du roi acceptant de reprendre Iseut : Dex ! dist Tristan, quel departie ! Mot est dolenz
1334 du roi qu’auprès de son ami ; plus heureuse dans le malheur d’amour que dans leur vie commune du Morois… ⁂ On sait d’aill
1335 auprès de son ami ; plus heureuse dans le malheur d’ amour que dans leur vie commune du Morois… ⁂ On sait d’ailleurs que pa
1336 e commune du Morois… ⁂ On sait d’ailleurs que par la suite, et bien que le philtre n’agisse plus, les amants seront repris
1337 On sait d’ailleurs que par la suite, et bien que le philtre n’agisse plus, les amants seront repris par la passion, jusqu
1338 r la suite, et bien que le philtre n’agisse plus, les amants seront repris par la passion, jusqu’au point qu’ils en perdron
1339 iltre n’agisse plus, les amants seront repris par la passion, jusqu’au point qu’ils en perdront la vie, « lui par elle, el
1340 par la passion, jusqu’au point qu’ils en perdront la vie, « lui par elle, elle par lui… » L’égoïsme apparent d’un tel amou
1341 perdront la vie, « lui par elle, elle par lui… » L’ égoïsme apparent d’un tel amour expliquerait à lui seul bien des « has
1342  lui par elle, elle par lui… » L’égoïsme apparent d’ un tel amour expliquerait à lui seul bien des « hasards », bien des ma
1343 ui s’opposent au bonheur des amants. Mais comment l’ expliquer lui-même, dans sa profonde ambiguïté ? Tout égoïsme, dit-on,
1344 profonde ambiguïté ? Tout égoïsme, dit-on, mène à la mort, mais c’est par une ultime défaite. Celui-ci au contraire veut l
1345 ar une ultime défaite. Celui-ci au contraire veut la mort comme son accomplissement parfait, comme son triomphe… Une seule
1346 e du mythe. Tristan et Iseut ne s’aiment pas, ils l’ ont dit et tout le confirme. Ce qu’ils aiment, c’est l’amour, c’est le
1347 n et Iseut ne s’aiment pas, ils l’ont dit et tout le confirme. Ce qu’ils aiment, c’est l’amour, c’est le fait même d’aimer
1348 dit et tout le confirme. Ce qu’ils aiment, c’est l’ amour, c’est le fait même d’aimer. Et ils agissent comme s’ils avaient
1349 confirme. Ce qu’ils aiment, c’est l’amour, c’est le fait même d’aimer. Et ils agissent comme s’ils avaient compris que to
1350 qu’ils aiment, c’est l’amour, c’est le fait même d’ aimer. Et ils agissent comme s’ils avaient compris que tout ce qui s’o
1351 s’ils avaient compris que tout ce qui s’oppose à l’ amour le garantit et le consacre dans leur cœur, pour l’exalter à l’in
1352 vaient compris que tout ce qui s’oppose à l’amour le garantit et le consacre dans leur cœur, pour l’exalter à l’infini dan
1353 que tout ce qui s’oppose à l’amour le garantit et le consacre dans leur cœur, pour l’exalter à l’infini dans l’instant de
1354 r le garantit et le consacre dans leur cœur, pour l’ exalter à l’infini dans l’instant de l’obstacle absolu, qui est la mor
1355 t et le consacre dans leur cœur, pour l’exalter à l’ infini dans l’instant de l’obstacle absolu, qui est la mort. Tristan a
1356 re dans leur cœur, pour l’exalter à l’infini dans l’ instant de l’obstacle absolu, qui est la mort. Tristan aime se sentir
1357 ur cœur, pour l’exalter à l’infini dans l’instant de l’obstacle absolu, qui est la mort. Tristan aime se sentir aimer, bie
1358 cœur, pour l’exalter à l’infini dans l’instant de l’ obstacle absolu, qui est la mort. Tristan aime se sentir aimer, bien p
1359 fini dans l’instant de l’obstacle absolu, qui est la mort. Tristan aime se sentir aimer, bien plus qu’il n’aime Iseut la B
1360 . Et Iseut ne fait rien pour retenir Tristan près d’ elle : il lui suffit d’un rêve passionné. Ils ont besoin l’un de l’aut
1361 pour retenir Tristan près d’elle : il lui suffit d’ un rêve passionné. Ils ont besoin l’un de l’autre pour brûler, mais no
1362 i suffit d’un rêve passionné. Ils ont besoin l’un de l’autre pour brûler, mais non de l’autre tel qu’il est ; et non de la
1363 ont besoin l’un de l’autre pour brûler, mais non de l’autre tel qu’il est ; et non de la présence de l’autre, mais bien p
1364 rûler, mais non de l’autre tel qu’il est ; et non de la présence de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparat
1365 er, mais non de l’autre tel qu’il est ; et non de la présence de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparation
1366 de l’autre tel qu’il est ; et non de la présence de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparation des amants
1367 t non de la présence de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparation des amants résulte ainsi de leur passion
1368 ce de l’autre, mais bien plutôt de son absence ! La séparation des amants résulte ainsi de leur passion même, et de l’amo
1369 absence ! La séparation des amants résulte ainsi de leur passion même, et de l’amour qu’ils portent à leur passion plutôt
1370 des amants résulte ainsi de leur passion même, et de l’amour qu’ils portent à leur passion plutôt qu’à son contentement, p
1371 amants résulte ainsi de leur passion même, et de l’ amour qu’ils portent à leur passion plutôt qu’à son contentement, plut
1372 à son contentement, plutôt qu’à son vivant objet. D’ où les obstacles multipliés par le Roman ; d’où l’indifférence étonnan
1373 contentement, plutôt qu’à son vivant objet. D’où les obstacles multipliés par le Roman ; d’où l’indifférence étonnante de
1374 n vivant objet. D’où les obstacles multipliés par le Roman ; d’où l’indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve
1375 jet. D’où les obstacles multipliés par le Roman ; d’ où l’indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve au sein du
1376 D’où les obstacles multipliés par le Roman ; d’où l’ indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve au sein duquel
1377 liés par le Roman ; d’où l’indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve au sein duquel chacun d’eux reste seul ;
1378  ; d’où l’indifférence étonnante de ces complices d’ un même rêve au sein duquel chacun d’eux reste seul ; d’où le crescend
1379 es complices d’un même rêve au sein duquel chacun d’ eux reste seul ; d’où le crescendo romanesque et la mortelle apothéose
1380 ême rêve au sein duquel chacun d’eux reste seul ; d’ où le crescendo romanesque et la mortelle apothéose. Dualité irrémédia
1381 êve au sein duquel chacun d’eux reste seul ; d’où le crescendo romanesque et la mortelle apothéose. Dualité irrémédiable e
1382 ’eux reste seul ; d’où le crescendo romanesque et la mortelle apothéose. Dualité irrémédiable et désirée ! « Mot est dolen
1383 » soupire Tristan. Pourtant il sent déjà, au fond de la nuit qui vient, poindre la flamme secrète, ravivée par l’absence.
1384 oupire Tristan. Pourtant il sent déjà, au fond de la nuit qui vient, poindre la flamme secrète, ravivée par l’absence.
1385 sent déjà, au fond de la nuit qui vient, poindre la flamme secrète, ravivée par l’absence. 9.L’amour de la Mort Mai
1386 qui vient, poindre la flamme secrète, ravivée par l’ absence. 9.L’amour de la Mort Mais il nous faut pousser plus loi
1387 amme secrète, ravivée par l’absence. 9.L’amour de la Mort Mais il nous faut pousser plus loin : l’amabam amare d’Aug
1388 e secrète, ravivée par l’absence. 9.L’amour de la Mort Mais il nous faut pousser plus loin : l’amabam amare d’August
1389 la Mort Mais il nous faut pousser plus loin : l’ amabam amare d’Augustin est une émouvante formule dont lui-même ne s’e
1390 s il nous faut pousser plus loin : l’amabam amare d’ Augustin est une émouvante formule dont lui-même ne s’est pas satisfai
1391 nte formule dont lui-même ne s’est pas satisfait. L’ obstacle dont nous avons souvent parlé, et la création de l’obstacle p
1392 ait. L’obstacle dont nous avons souvent parlé, et la création de l’obstacle par la passion des deux héros (confondant ici
1393 cle dont nous avons souvent parlé, et la création de l’obstacle par la passion des deux héros (confondant ici ses effets a
1394 dont nous avons souvent parlé, et la création de l’ obstacle par la passion des deux héros (confondant ici ses effets avec
1395 s souvent parlé, et la création de l’obstacle par la passion des deux héros (confondant ici ses effets avec ceux de l’exig
1396 s deux héros (confondant ici ses effets avec ceux de l’exigence romanesque et de l’attente du lecteur) — cet obstacle n’es
1397 eux héros (confondant ici ses effets avec ceux de l’ exigence romanesque et de l’attente du lecteur) — cet obstacle n’est-i
1398 ses effets avec ceux de l’exigence romanesque et de l’attente du lecteur) — cet obstacle n’est-il qu’un prétexte, nécessa
1399 s effets avec ceux de l’exigence romanesque et de l’ attente du lecteur) — cet obstacle n’est-il qu’un prétexte, nécessaire
1400 le n’est-il qu’un prétexte, nécessaire au progrès de la passion, ou n’est-il pas lié à la passion d’une manière beaucoup p
1401 n’est-il qu’un prétexte, nécessaire au progrès de la passion, ou n’est-il pas lié à la passion d’une manière beaucoup plus
1402 e au progrès de la passion, ou n’est-il pas lié à la passion d’une manière beaucoup plus profonde ? N’est-il pas l’objet m
1403 s de la passion, ou n’est-il pas lié à la passion d’ une manière beaucoup plus profonde ? N’est-il pas l’objet même de la p
1404 une manière beaucoup plus profonde ? N’est-il pas l’ objet même de la passion, — si l’on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous
1405 eaucoup plus profonde ? N’est-il pas l’objet même de la passion, — si l’on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que
1406 coup plus profonde ? N’est-il pas l’objet même de la passion, — si l’on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que le
1407 e ? N’est-il pas l’objet même de la passion, — si l’ on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que le progrès du roman
1408 on descend au fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que le progrès du roman a pour principe les séparations et les revoirs succe
1409 avons vu que le progrès du roman a pour principe les séparations et les revoirs successifs des amants15. Or les causes de
1410 ogrès du roman a pour principe les séparations et les revoirs successifs des amants15. Or les causes de séparation sont de
1411 ations et les revoirs successifs des amants15. Or les causes de séparation sont de deux sortes : circonstances extérieures
1412 es revoirs successifs des amants15. Or les causes de séparation sont de deux sortes : circonstances extérieures adverses,
1413 fs des amants15. Or les causes de séparation sont de deux sortes : circonstances extérieures adverses, entraves inventées
1414 ventées par Tristan. Tristan ne se comportera pas de la même manière dans les deux cas. Et il n’est pas sans intérêt de dé
1415 tées par Tristan. Tristan ne se comportera pas de la même manière dans les deux cas. Et il n’est pas sans intérêt de dégag
1416 stan ne se comportera pas de la même manière dans les deux cas. Et il n’est pas sans intérêt de dégager cette dialectique d
1417 e dans les deux cas. Et il n’est pas sans intérêt de dégager cette dialectique de l’obstacle dans le Roman. Lorsque ce son
1418 est pas sans intérêt de dégager cette dialectique de l’obstacle dans le Roman. Lorsque ce sont les circonstances sociales
1419 pas sans intérêt de dégager cette dialectique de l’ obstacle dans le Roman. Lorsque ce sont les circonstances sociales qui
1420 t de dégager cette dialectique de l’obstacle dans le Roman. Lorsque ce sont les circonstances sociales qui menacent les am
1421 ique de l’obstacle dans le Roman. Lorsque ce sont les circonstances sociales qui menacent les amants (présence de Marc, méf
1422 e ce sont les circonstances sociales qui menacent les amants (présence de Marc, méfiance des barons, jugement de Dieu, etc.
1423 tances sociales qui menacent les amants (présence de Marc, méfiance des barons, jugement de Dieu, etc.), Tristan bondit pa
1424 (présence de Marc, méfiance des barons, jugement de Dieu, etc.), Tristan bondit par-dessus l’obstacle (le saut d’un lit à
1425 ugement de Dieu, etc.), Tristan bondit par-dessus l’ obstacle (le saut d’un lit à l’autre en est le symbole). Quitte à souf
1426 ieu, etc.), Tristan bondit par-dessus l’obstacle ( le saut d’un lit à l’autre en est le symbole). Quitte à souffrir (sa ble
1427 .), Tristan bondit par-dessus l’obstacle (le saut d’ un lit à l’autre en est le symbole). Quitte à souffrir (sa blessure se
1428 sus l’obstacle (le saut d’un lit à l’autre en est le symbole). Quitte à souffrir (sa blessure se rouvre) et à risquer sa v
1429 uvre) et à risquer sa vie (il se sait épié). Mais la passion est alors si violente, si animale pourrait-on dire, qu’il oub
1430 olente, si animale pourrait-on dire, qu’il oublie la douleur et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le s
1431 male pourrait-on dire, qu’il oublie la douleur et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa bles
1432 n dire, qu’il oublie la douleur et le danger dans l’ ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit.
1433 ’il oublie la douleur et le danger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la
1434 anger dans l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le r
1435 ns l’ivresse de son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur l
1436 son « déduit ». Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’ad
1437 Pourtant, le sang de sa blessure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’adultère. Quant à n
1438 sure le trahit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’adultère. Quant à nous, elle nous met sur la tr
1439 hit. C’est la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’adultère. Quant à nous, elle nous met sur la trace du dess
1440 t la « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’adultère. Quant à nous, elle nous met sur la trace du dessein secre
1441 a « marque rouge » qui met le roi sur la trace de l’ adultère. Quant à nous, elle nous met sur la trace du dessein secret d
1442 ce de l’adultère. Quant à nous, elle nous met sur la trace du dessein secret des amants : leur recherche du péril pour lui
1443 r recherche du péril pour lui-même. Mais tant que le péril n’est qu’une menace tout extérieure, la prouesse par laquelle T
1444 que le péril n’est qu’une menace tout extérieure, la prouesse par laquelle Tristan le surmonte est une affirmation de la v
1445 tout extérieure, la prouesse par laquelle Tristan le surmonte est une affirmation de la vie. En tout cela, Tristan n’obéit
1446 laquelle Tristan le surmonte est une affirmation de la vie. En tout cela, Tristan n’obéit qu’à la coutume féodale des che
1447 quelle Tristan le surmonte est une affirmation de la vie. En tout cela, Tristan n’obéit qu’à la coutume féodale des cheval
1448 ion de la vie. En tout cela, Tristan n’obéit qu’à la coutume féodale des chevaliers : il s’agit de faire preuve de « valeu
1449 u’à la coutume féodale des chevaliers : il s’agit de faire preuve de « valeur », il s’agit d’être le plus fort, ou le plus
1450 éodale des chevaliers : il s’agit de faire preuve de « valeur », il s’agit d’être le plus fort, ou le plus rusé. Nous avon
1451 l s’agit de faire preuve de « valeur », il s’agit d’ être le plus fort, ou le plus rusé. Nous avons vu que cela le conduira
1452 t de faire preuve de « valeur », il s’agit d’être le plus fort, ou le plus rusé. Nous avons vu que cela le conduirait à en
1453 de « valeur », il s’agit d’être le plus fort, ou le plus rusé. Nous avons vu que cela le conduirait à enlever la reine à
1454 lus fort, ou le plus rusé. Nous avons vu que cela le conduirait à enlever la reine à son roi. Et que le droit établi n’est
1455 é. Nous avons vu que cela le conduirait à enlever la reine à son roi. Et que le droit établi n’est soudain respecté, à ce
1456 e conduirait à enlever la reine à son roi. Et que le droit établi n’est soudain respecté, à ce moment, que parce qu’il fou
1457 parce qu’il fournit un prétexte à faire rebondir le roman. Tout autre est l’attitude du chevalier lorsque rien d’extérieu
1458 rétexte à faire rebondir le roman. Tout autre est l’ attitude du chevalier lorsque rien d’extérieur à eux-mêmes ne sépare p
1459 ut autre est l’attitude du chevalier lorsque rien d’ extérieur à eux-mêmes ne sépare plus les amants. C’est même l’inverse
1460 rsque rien d’extérieur à eux-mêmes ne sépare plus les amants. C’est même l’inverse qui se produit alors : l’épée nue déposé
1461 à eux-mêmes ne sépare plus les amants. C’est même l’ inverse qui se produit alors : l’épée nue déposée par Tristan entre le
1462 ants. C’est même l’inverse qui se produit alors : l’ épée nue déposée par Tristan entre leurs corps demeurés vêtus, c’est e
1463 leurs corps demeurés vêtus, c’est encore occasion de prouesse, mais cette fois-ci contre lui-même, à ses dépens. Puisqu’il
1464 lui-même, à ses dépens. Puisqu’il en est lui-même le fauteur, c’est un obstacle qu’il ne peut plus vaincre ! N’oublions p
1465 qu’il ne peut plus vaincre ! N’oublions pas que la hiérarchie des faits contés traduit exactement la hiérarchie des préf
1466 la hiérarchie des faits contés traduit exactement la hiérarchie des préférences du conteur et de son lecteur. L’obstacle l
1467 ement la hiérarchie des préférences du conteur et de son lecteur. L’obstacle le plus grave, c’est donc celui que l’on préf
1468 hie des préférences du conteur et de son lecteur. L’ obstacle le plus grave, c’est donc celui que l’on préfère par-dessus t
1469 férences du conteur et de son lecteur. L’obstacle le plus grave, c’est donc celui que l’on préfère par-dessus tout. C’est
1470 r. L’obstacle le plus grave, c’est donc celui que l’ on préfère par-dessus tout. C’est le plus propre à grandir la passion.
1471 onc celui que l’on préfère par-dessus tout. C’est le plus propre à grandir la passion. Notons aussi qu’en cette extrémité,
1472 e par-dessus tout. C’est le plus propre à grandir la passion. Notons aussi qu’en cette extrémité, la volonté de se séparer
1473 r la passion. Notons aussi qu’en cette extrémité, la volonté de se séparer revêt une valeur affective plus forte que la pa
1474 n. Notons aussi qu’en cette extrémité, la volonté de se séparer revêt une valeur affective plus forte que la passion même.
1475 séparer revêt une valeur affective plus forte que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’é
1476 valeur affective plus forte que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas
1477 plus forte que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’express
1478 orte que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’expression déc
1479 e que la passion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’expression décisi
1480 sion même. La mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’expression décisive du désir
1481 mort, qui est le but de la passion, la tue. Mais l’ épée nue n’est pas encore l’expression décisive du désir sombre, de la
1482 passion, la tue. Mais l’épée nue n’est pas encore l’ expression décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au
1483 pas encore l’expression décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au double sens du mot fin). L’admirable ép
1484 encore l’expression décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au double sens du mot fin). L’admirable épiso
1485 pression décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au double sens du mot fin). L’admirable épisode des épées
1486 ssion décisive du désir sombre, de la fin même de la passion (au double sens du mot fin). L’admirable épisode des épées éc
1487 n même de la passion (au double sens du mot fin). L’ admirable épisode des épées échangées le fait voir. Quand le roi vient
1488 mot fin). L’admirable épisode des épées échangées le fait voir. Quand le roi vient surprendre les amants, l’on se rappelle
1489 e épisode des épées échangées le fait voir. Quand le roi vient surprendre les amants, l’on se rappelle qu’il substitue son
1490 ngées le fait voir. Quand le roi vient surprendre les amants, l’on se rappelle qu’il substitue son arme à celle de son riva
1491 t voir. Quand le roi vient surprendre les amants, l’ on se rappelle qu’il substitue son arme à celle de son rival. Cela sig
1492 l’on se rappelle qu’il substitue son arme à celle de son rival. Cela signifie qu’à l’obstacle désiré et librement créé par
1493 son arme à celle de son rival. Cela signifie qu’à l’ obstacle désiré et librement créé par les amants, il substitue le sign
1494 ifie qu’à l’obstacle désiré et librement créé par les amants, il substitue le signe de son pouvoir social, l’obstacle légal
1495 ré et librement créé par les amants, il substitue le signe de son pouvoir social, l’obstacle légal, objectif. Tristan relè
1496 rement créé par les amants, il substitue le signe de son pouvoir social, l’obstacle légal, objectif. Tristan relève ce déf
1497 nts, il substitue le signe de son pouvoir social, l’ obstacle légal, objectif. Tristan relève ce défi : d’où le rebondissem
1498 bstacle légal, objectif. Tristan relève ce défi : d’ où le rebondissement de l’action. Et ici le mot prend un sens symboliq
1499 le légal, objectif. Tristan relève ce défi : d’où le rebondissement de l’action. Et ici le mot prend un sens symbolique :
1500 . Tristan relève ce défi : d’où le rebondissement de l’action. Et ici le mot prend un sens symbolique : l’action empêche l
1501 ristan relève ce défi : d’où le rebondissement de l’ action. Et ici le mot prend un sens symbolique : l’action empêche la «
1502 défi : d’où le rebondissement de l’action. Et ici le mot prend un sens symbolique : l’action empêche la « passion » d’être
1503 ’action. Et ici le mot prend un sens symbolique : l’ action empêche la « passion » d’être totale, car la passion, c’est « c
1504 e mot prend un sens symbolique : l’action empêche la « passion » d’être totale, car la passion, c’est « ce que l’on subit 
1505 sens symbolique : l’action empêche la « passion » d’ être totale, car la passion, c’est « ce que l’on subit » — à la limite
1506 ’action empêche la « passion » d’être totale, car la passion, c’est « ce que l’on subit » — à la limite, c’est la mort. En
1507 n » d’être totale, car la passion, c’est « ce que l’ on subit » — à la limite, c’est la mort. En d’autres termes cette acti
1508 , car la passion, c’est « ce que l’on subit » — à la limite, c’est la mort. En d’autres termes cette action est un nouveau
1509 c’est « ce que l’on subit » — à la limite, c’est la mort. En d’autres termes cette action est un nouveau délai de la pass
1510 d’autres termes cette action est un nouveau délai de la passion, c’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la mêm
1511 utres termes cette action est un nouveau délai de la passion, c’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la même d
1512 uveau délai de la passion, c’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages
1513 au délai de la passion, c’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages du
1514 ’est-à-dire un retard de la Mort. ⁂ On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages du Roman : celui d’Iseut la
1515 a Mort. ⁂ On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages du Roman : celui d’Iseut la Blonde avec le Roi, et celu
1516 lectique entre les deux mariages du Roman : celui d’ Iseut la Blonde avec le Roi, et celui d’Iseut aux blanches mains avec
1517 mariages du Roman : celui d’Iseut la Blonde avec le Roi, et celui d’Iseut aux blanches mains avec Tristan. Le premier de
1518 n : celui d’Iseut la Blonde avec le Roi, et celui d’ Iseut aux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces mariages est
1519 Iseut aux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces mariages est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence
1520 ains avec Tristan. Le premier de ces mariages est l’ obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du mari, m
1521 ristan. Le premier de ces mariages est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du mari, méprisé par
1522 ages est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’ existence concrète du mari, méprisé par l’amour courtois. Occasion de
1523 isé par l’existence concrète du mari, méprisé par l’ amour courtois. Occasion de prouesse classique et de rebondissements f
1524 e du mari, méprisé par l’amour courtois. Occasion de prouesse classique et de rebondissements faciles. L’existence du mari
1525 amour courtois. Occasion de prouesse classique et de rebondissements faciles. L’existence du mari, l’obstacle de l’adultèr
1526 prouesse classique et de rebondissements faciles. L’ existence du mari, l’obstacle de l’adultère, c’est le premier prétexte
1527 de rebondissements faciles. L’existence du mari, l’ obstacle de l’adultère, c’est le premier prétexte venu, le plus nature
1528 ssements faciles. L’existence du mari, l’obstacle de l’adultère, c’est le premier prétexte venu, le plus naturellement ima
1529 ments faciles. L’existence du mari, l’obstacle de l’ adultère, c’est le premier prétexte venu, le plus naturellement imagin
1530 le de l’adultère, c’est le premier prétexte venu, le plus naturellement imaginable, le plus conforme à l’expérience quotid
1531 prétexte venu, le plus naturellement imaginable, le plus conforme à l’expérience quotidienne. (Le romantisme en trouvera
1532 plus naturellement imaginable, le plus conforme à l’ expérience quotidienne. (Le romantisme en trouvera de plus fins.) Il f
1533 le, le plus conforme à l’expérience quotidienne. ( Le romantisme en trouvera de plus fins.) Il faut voir comme Tristan le b
1534 rouvera de plus fins.) Il faut voir comme Tristan le bouscule, et comme il s’en joue à plaisir ! Sans le mari, je ne donne
1535 bouscule, et comme il s’en joue à plaisir ! Sans le mari, je ne donne pas plus de trois ans à l’amour de Tristan et Iseut
1536 ue à plaisir ! Sans le mari, je ne donne pas plus de trois ans à l’amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la grande sages
1537 Sans le mari, je ne donne pas plus de trois ans à l’ amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la grande sagesse du vieux Bér
1538 mari, je ne donne pas plus de trois ans à l’amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la grande sagesse du vieux Béroul, c’e
1539 s ans à l’amour de Tristan et Iseut. Et en effet, la grande sagesse du vieux Béroul, c’est d’avoir limité à cette durée l’
1540 n effet, la grande sagesse du vieux Béroul, c’est d’ avoir limité à cette durée l’action du philtre : « La mère Iseut qui l
1541 vieux Béroul, c’est d’avoir limité à cette durée l’ action du philtre : « La mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’ami
1542 voir limité à cette durée l’action du philtre : «  La mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’amistié le fist. » Sans le
1543 e durée l’action du philtre : « La mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’amistié le fist. » Sans le mari, il ne rester
1544 re : « La mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’ amistié le fist. » Sans le mari, il ne resterait aux deux amants qu’à
1545 mère Iseut qui le bollit. — À trois anz d’amistié le fist. » Sans le mari, il ne resterait aux deux amants qu’à se marier.
1546 e bollit. — À trois anz d’amistié le fist. » Sans le mari, il ne resterait aux deux amants qu’à se marier. Or on ne conçoi
1547 que Tristan puisse jamais épouser Iseut. Elle est le type de femme qu’on n’épouse point, car alors on cesserait de l’aimer
1548 tan puisse jamais épouser Iseut. Elle est le type de femme qu’on n’épouse point, car alors on cesserait de l’aimer, puisqu
1549 emme qu’on n’épouse point, car alors on cesserait de l’aimer, puisqu’elle cesserait d’être ce qu’elle est. Imaginez cela :
1550 e qu’on n’épouse point, car alors on cesserait de l’ aimer, puisqu’elle cesserait d’être ce qu’elle est. Imaginez cela : Ma
1551 rs on cesserait de l’aimer, puisqu’elle cesserait d’ être ce qu’elle est. Imaginez cela : Madame Tristan ! C’est la négatio
1552 ’elle est. Imaginez cela : Madame Tristan ! C’est la négation de la passion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’
1553 maginez cela : Madame Tristan ! C’est la négation de la passion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’ardeur amour
1554 inez cela : Madame Tristan ! C’est la négation de la passion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’ardeur amoureus
1555 istan ! C’est la négation de la passion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’ardeur amoureuse spontanée, couronné
1556 ssion, au moins de celle dont nous nous occupons. L’ ardeur amoureuse spontanée, couronnée et non combattue, est par essenc
1557 ble. C’est une flambée qui ne peut pas survivre à l’ éclat de sa consommation. Mais sa brûlure demeure inoubliable, et c’es
1558 st une flambée qui ne peut pas survivre à l’éclat de sa consommation. Mais sa brûlure demeure inoubliable, et c’est elle q
1559 sa brûlure demeure inoubliable, et c’est elle que les amants veulent prolonger et renouveler à l’infini. D’où les périls no
1560 que les amants veulent prolonger et renouveler à l’ infini. D’où les périls nouveaux qu’ils vont défier. Mais la valeur du
1561 mants veulent prolonger et renouveler à l’infini. D’ où les périls nouveaux qu’ils vont défier. Mais la valeur du chevalier
1562 veulent prolonger et renouveler à l’infini. D’où les périls nouveaux qu’ils vont défier. Mais la valeur du chevalier est t
1563 D’où les périls nouveaux qu’ils vont défier. Mais la valeur du chevalier est telle qu’il les aura bientôt tous surmontés.
1564 fier. Mais la valeur du chevalier est telle qu’il les aura bientôt tous surmontés. C’est alors qu’il s’éloigne, en quête d’
1565 surmontés. C’est alors qu’il s’éloigne, en quête d’ aventures plus secrètes et plus profondes, l’on dirait même : plus int
1566 uête d’aventures plus secrètes et plus profondes, l’ on dirait même : plus intérieures. Lorsque Tristan soupire à voix bass
1567 eures. Lorsque Tristan soupire à voix basse après l’ Iseut perdue, le frère d’Iseut aux blanches mains croit son ami amoure
1568 ristan soupire à voix basse après l’Iseut perdue, le frère d’Iseut aux blanches mains croit son ami amoureux de sa sœur. C
1569 d’Iseut aux blanches mains croit son ami amoureux de sa sœur. Cette erreur — provoquée par le nom des deux femmes — est la
1570 amoureux de sa sœur. Cette erreur — provoquée par le nom des deux femmes — est la seule « raison » du mariage de Tristan.
1571 reur — provoquée par le nom des deux femmes — est la seule « raison » du mariage de Tristan. L’on voit qu’il lui serait ai
1572 deux femmes — est la seule « raison » du mariage de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une foi
1573  — est la seule « raison » du mariage de Tristan. L’ on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une fois de plus, l
1574 riage de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une fois de plus, l’honneur interviendra, et au seu
1575 erait aisé de s’expliquer. Mais une fois de plus, l’ honneur interviendra, et au seul titre de prétexte, pour empêcher Tris
1576 de plus, l’honneur interviendra, et au seul titre de prétexte, pour empêcher Tristan de se dédire. C’est que l’amant press
1577 au seul titre de prétexte, pour empêcher Tristan de se dédire. C’est que l’amant pressent, dans cette nouvelle épreuve qu
1578 te, pour empêcher Tristan de se dédire. C’est que l’ amant pressent, dans cette nouvelle épreuve qu’il s’impose, l’occasion
1579 sent, dans cette nouvelle épreuve qu’il s’impose, l’ occasion d’un progrès décisif. Ce mariage blanc avec une femme qu’il t
1580 cette nouvelle épreuve qu’il s’impose, l’occasion d’ un progrès décisif. Ce mariage blanc avec une femme qu’il trouve belle
1581 ge blanc avec une femme qu’il trouve belle, c’est l’ obstacle qu’il ne peut surmonter que par une victoire sur lui-même (au
1582 par une victoire sur lui-même (aussi bien que sur le mariage, qu’il ruine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la
1583 si bien que sur le mariage, qu’il ruine ainsi par l’ intérieur). Prouesse dont il est la victime ! La chasteté du chevalier
1584 uine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la victime ! La chasteté du chevalier marié répond à la déposition de l’
1585 r l’intérieur). Prouesse dont il est la victime ! La chasteté du chevalier marié répond à la déposition de l’épée nue entr
1586 victime ! La chasteté du chevalier marié répond à la déposition de l’épée nue entre les corps. Mais une chasteté volontair
1587 hasteté du chevalier marié répond à la déposition de l’épée nue entre les corps. Mais une chasteté volontaire, c’est un su
1588 teté du chevalier marié répond à la déposition de l’ épée nue entre les corps. Mais une chasteté volontaire, c’est un suici
1589 marié répond à la déposition de l’épée nue entre les corps. Mais une chasteté volontaire, c’est un suicide symbolique — (o
1590 taire, c’est un suicide symbolique — (on voit ici le sens caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la
1591 n suicide symbolique — (on voit ici le sens caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradit
1592 uicide symbolique — (on voit ici le sens caché de l’ épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradition
1593 ici le sens caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’or
1594 i le sens caché de l’épée). C’est une victoire de l’ idéal courtois sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’orgue
1595 épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’orgueil de vivre. C’est un
1596 s sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’ orgueil de vivre. C’est une manière de purification de ce qui subsista
1597 obuste tradition celtique qui affirmait l’orgueil de vivre. C’est une manière de purification de ce qui subsistait, dans l
1598 i affirmait l’orgueil de vivre. C’est une manière de purification de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’anim
1599 gueil de vivre. C’est une manière de purification de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’animal et d’actif. V
1600 anière de purification de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’animal et d’actif. Victoire de la « passion » s
1601 purification de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le dési
1602 de ce qui subsistait, dans le désir, de spontané, d’ animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe d
1603 bsistait, dans le désir, de spontané, d’animal et d’ actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort su
1604 désir, de spontané, d’animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi
1605 ir, de spontané, d’animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi don
1606 animal et d’actif. Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence
1607 Victoire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence accordée à l’obstac
1608 toire de la « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence accordée à l’obstacle
1609 « passion » sur le désir. Triomphe de la mort sur la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence accordée à l’obstacle voulu, c’éta
1610 la vie. ⁂ Ainsi donc cette préférence accordée à l’ obstacle voulu, c’était l’affirmation de la mort, c’était un progrès v
1611 e préférence accordée à l’obstacle voulu, c’était l’ affirmation de la mort, c’était un progrès vers la Mort ! Mais vers un
1612 ccordée à l’obstacle voulu, c’était l’affirmation de la mort, c’était un progrès vers la Mort ! Mais vers une mort d’amour
1613 rdée à l’obstacle voulu, c’était l’affirmation de la mort, c’était un progrès vers la Mort ! Mais vers une mort d’amour, v
1614 l’affirmation de la mort, c’était un progrès vers la Mort ! Mais vers une mort d’amour, vers une mort volontaire au terme
1615 tait un progrès vers la Mort ! Mais vers une mort d’ amour, vers une mort volontaire au terme d’une série d’épreuves dont T
1616 e mort d’amour, vers une mort volontaire au terme d’ une série d’épreuves dont Tristan sortira purifié ; vers une mort qui
1617 ur, vers une mort volontaire au terme d’une série d’ épreuves dont Tristan sortira purifié ; vers une mort qui soit une tra
1618 non pas un hasard brutal. Il s’agit donc toujours de ramener la fatalité extérieure à une fatalité interne, librement assu
1619 hasard brutal. Il s’agit donc toujours de ramener la fatalité extérieure à une fatalité interne, librement assumée par les
1620 ure à une fatalité interne, librement assumée par les amants. C’est le rachat de leur destin qu’ils accomplissent en mouran
1621 interne, librement assumée par les amants. C’est le rachat de leur destin qu’ils accomplissent en mourant par amour : c’e
1622 librement assumée par les amants. C’est le rachat de leur destin qu’ils accomplissent en mourant par amour : c’est une rev
1623 ent en mourant par amour : c’est une revanche sur le philtre. Et l’on assiste, in extremis, au renversement de la dialect
1624 ar amour : c’est une revanche sur le philtre. Et l’ on assiste, in extremis, au renversement de la dialectique passion-obs
1625 e. Et l’on assiste, in extremis, au renversement de la dialectique passion-obstacle. Vraiment ce n’est plus l’obstacle qu
1626 Et l’on assiste, in extremis, au renversement de la dialectique passion-obstacle. Vraiment ce n’est plus l’obstacle qui e
1627 lectique passion-obstacle. Vraiment ce n’est plus l’ obstacle qui est au service de la passion fatale, mais au contraire il
1628 iment ce n’est plus l’obstacle qui est au service de la passion fatale, mais au contraire il est devenu le but, la fin dés
1629 nt ce n’est plus l’obstacle qui est au service de la passion fatale, mais au contraire il est devenu le but, la fin désiré
1630 a passion fatale, mais au contraire il est devenu le but, la fin désirée pour elle-même. Et la passion n’a donc joué qu’un
1631 n fatale, mais au contraire il est devenu le but, la fin désirée pour elle-même. Et la passion n’a donc joué qu’un rôle d’
1632 devenu le but, la fin désirée pour elle-même. Et la passion n’a donc joué qu’un rôle d’épreuve purificatrice on dirait pr
1633 elle-même. Et la passion n’a donc joué qu’un rôle d’ épreuve purificatrice on dirait presque de pénitence au service de cet
1634 un rôle d’épreuve purificatrice on dirait presque de pénitence au service de cette mort qui transfigure. Nous touchons au
1635 catrice on dirait presque de pénitence au service de cette mort qui transfigure. Nous touchons au secret dernier. L’amour
1636 qui transfigure. Nous touchons au secret dernier. L’ amour de l’amour même dissimulait une passion beaucoup plus terrible,
1637 sfigure. Nous touchons au secret dernier. L’amour de l’amour même dissimulait une passion beaucoup plus terrible, une volo
1638 gure. Nous touchons au secret dernier. L’amour de l’ amour même dissimulait une passion beaucoup plus terrible, une volonté
1639 que se « trahir » par des symboles tels que celui de l’épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants m
1640 se « trahir » par des symboles tels que celui de l’ épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malg
1641 par des symboles tels que celui de l’épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malgré eux n’ont j
1642 r des symboles tels que celui de l’épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malgré eux n’ont jama
1643 de l’épée nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malgré eux n’ont jamais désiré que la mort ! Sans
1644 nue ou de la périlleuse chasteté. Sans le savoir, les amants malgré eux n’ont jamais désiré que la mort ! Sans le savoir, e
1645 ir, les amants malgré eux n’ont jamais désiré que la mort ! Sans le savoir, en se trompant passionnément, ils n’ont jamais
1646 malgré eux n’ont jamais désiré que la mort ! Sans le savoir, en se trompant passionnément, ils n’ont jamais cherché que le
1647 mpant passionnément, ils n’ont jamais cherché que le rachat et la revanche de « ce qu’ils subissaient » — la passion initi
1648 nément, ils n’ont jamais cherché que le rachat et la revanche de « ce qu’ils subissaient » — la passion initiée par le phi
1649 n’ont jamais cherché que le rachat et la revanche de « ce qu’ils subissaient » — la passion initiée par le philtre. Au fon
1650 hat et la revanche de « ce qu’ils subissaient » —  la passion initiée par le philtre. Au fond le plus secret de leur cœur,
1651  ce qu’ils subissaient » — la passion initiée par le philtre. Au fond le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de l
1652 nt » — la passion initiée par le philtre. Au fond le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion a
1653 on initiée par le philtre. Au fond le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nui
1654 tre. Au fond le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses
1655 d le plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions
1656 e plus secret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions fat
1657 cret de leur cœur, c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions fatales.
1658 c’était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions fatales. 10.Le philtre E
1659 était la volonté de la mort, la passion active de la Nuit qui leur dictait ses décisions fatales. 10.Le philtre Et v
1660 10.Le philtre Et voici que s’entre-dévoile la raison constituante du mythe, la nécessité même qui l’a créé. Le sens
1661 s’entre-dévoile la raison constituante du mythe, la nécessité même qui l’a créé. Le sens réel de la passion est tellement
1662 ison constituante du mythe, la nécessité même qui l’ a créé. Le sens réel de la passion est tellement effrayant et inavouab
1663 ituante du mythe, la nécessité même qui l’a créé. Le sens réel de la passion est tellement effrayant et inavouable, que no
1664 the, la nécessité même qui l’a créé. Le sens réel de la passion est tellement effrayant et inavouable, que non seulement c
1665 , la nécessité même qui l’a créé. Le sens réel de la passion est tellement effrayant et inavouable, que non seulement ceux
1666 frayant et inavouable, que non seulement ceux qui la vivent ne sauraient prendre aucune conscience de sa fin, mais que ceu
1667 la vivent ne sauraient prendre aucune conscience de sa fin, mais que ceux qui la veulent dépeindre dans sa merveilleuse v
1668 re aucune conscience de sa fin, mais que ceux qui la veulent dépeindre dans sa merveilleuse violence se voient contraints
1669 ans sa merveilleuse violence se voient contraints de recourir au langage trompeur des symboles. Laissons de côté, pour le
1670 courir au langage trompeur des symboles. Laissons de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq p
1671 age trompeur des symboles. Laissons de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitif
1672 r des symboles. Laissons de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitifs étaient o
1673 es. Laissons de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitifs étaient ou non consci
1674 de côté, pour le moment, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitifs étaient ou non conscients de la por
1675 s cinq poèmes primitifs étaient ou non conscients de la portée de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de précis
1676 inq poèmes primitifs étaient ou non conscients de la portée de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de préciser
1677 primitifs étaient ou non conscients de la portée de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de préciser le sens du
1678 nscients de la portée de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de préciser le sens du mot « trompeur » que nous v
1679 de leur œuvre. En tout état de cause, il convient de préciser le sens du mot « trompeur » que nous venons d’utiliser. La v
1680 e. En tout état de cause, il convient de préciser le sens du mot « trompeur » que nous venons d’utiliser. La vulgarisation
1681 ciser le sens du mot « trompeur » que nous venons d’ utiliser. La vulgarisation de la psychanalyse nous habitue à concevoir
1682 s du mot « trompeur » que nous venons d’utiliser. La vulgarisation de la psychanalyse nous habitue à concevoir qu’un désir
1683 ur » que nous venons d’utiliser. La vulgarisation de la psychanalyse nous habitue à concevoir qu’un désir refoulé « s’expr
1684 » que nous venons d’utiliser. La vulgarisation de la psychanalyse nous habitue à concevoir qu’un désir refoulé « s’exprime
1685 « s’exprime » toujours, mais de manière à égarer le jugement. La passion interdite, l’amour inavouable, se créent un syst
1686 » toujours, mais de manière à égarer le jugement. La passion interdite, l’amour inavouable, se créent un système de symbol
1687 nière à égarer le jugement. La passion interdite, l’ amour inavouable, se créent un système de symboles, un langage hiérogl
1688 terdite, l’amour inavouable, se créent un système de symboles, un langage hiéroglyphique, dont la conscience n’a pas la cl
1689 tème de symboles, un langage hiéroglyphique, dont la conscience n’a pas la clé. Langage ambigu par essence, car il « trahi
1690 angage hiéroglyphique, dont la conscience n’a pas la clé. Langage ambigu par essence, car il « trahit » au double sens du
1691 » au double sens du terme ce qu’il veut dire sans le dire. Il lui arrive de composer en un seul geste ou une seule métapho
1692 me ce qu’il veut dire sans le dire. Il lui arrive de composer en un seul geste ou une seule métaphore à la fois l’expressi
1693 en un seul geste ou une seule métaphore à la fois l’ expression de l’objet désiré et l’expression de ce qui condamne ce dés
1694 ste ou une seule métaphore à la fois l’expression de l’objet désiré et l’expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’i
1695 ou une seule métaphore à la fois l’expression de l’ objet désiré et l’expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’inte
1696 phore à la fois l’expression de l’objet désiré et l’ expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’interdiction reste aff
1697 is l’expression de l’objet désiré et l’expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’interdiction reste affirmée, et l’o
1698 t l’expression de ce qui condamne ce désir. Ainsi l’ interdiction reste affirmée, et l’objet reste inavoué, mais tout de mê
1699 ce désir. Ainsi l’interdiction reste affirmée, et l’ objet reste inavoué, mais tout de même il y est fait allusion, et par
1700 ibles se voient du même coup satisfaites : besoin de parler de ce qu’on aime et besoin de le soustraire au jugement, amour
1701 oient du même coup satisfaites : besoin de parler de ce qu’on aime et besoin de le soustraire au jugement, amour du risque
1702 tes : besoin de parler de ce qu’on aime et besoin de le soustraire au jugement, amour du risque et instinct de prudence. I
1703  : besoin de parler de ce qu’on aime et besoin de le soustraire au jugement, amour du risque et instinct de prudence. Inte
1704 ustraire au jugement, amour du risque et instinct de prudence. Interrogez celui qui use d’un tel langage, demandez-lui rai
1705 et instinct de prudence. Interrogez celui qui use d’ un tel langage, demandez-lui raison de sa prédilection, pour telle ou
1706 lui qui use d’un tel langage, demandez-lui raison de sa prédilection, pour telle ou telle image d’apparence bizarre, il ré
1707 son de sa prédilection, pour telle ou telle image d’ apparence bizarre, il répondra que « c’est tout naturel », « qu’il n’e
1708 « qu’il n’en sait rien », « qu’il n’y attache pas d’ importance ». S’il est poète, il parlera d’inspiration, ou au contrair
1709 he pas d’importance ». S’il est poète, il parlera d’ inspiration, ou au contraire de rhétorique. Il ne sera jamais à court
1710 ontraire de rhétorique. Il ne sera jamais à court de bonnes raisons pour démontrer qu’il n’est responsable de rien… Imagin
1711 es raisons pour démontrer qu’il n’est responsable de rien… Imaginons maintenant le problème qui se posait à l’auteur du Ro
1712 l n’est responsable de rien… Imaginons maintenant le problème qui se posait à l’auteur du Roman primitif. De quel matériel
1713 Imaginons maintenant le problème qui se posait à l’ auteur du Roman primitif. De quel matériel symbolique — apte à cacher
1714 blème qui se posait à l’auteur du Roman primitif. De quel matériel symbolique — apte à cacher ce qu’il fallait traduire —
1715 fallait traduire — disposait-il au xiie siècle ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d
1716 lait traduire — disposait-il au xiie siècle ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’ex
1717 e — disposait-il au xiie siècle ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’expression sau
1718 disposait-il au xiie siècle ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’expression saute
1719  ? De la magie et de la rhétorique chevaleresque. L’ avantage de ces modes d’expression saute aux yeux. La magie persuade s
1720 gie et de la rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’expression saute aux yeux. La magie persuade sans donner
1721 rhétorique chevaleresque. L’avantage de ces modes d’ expression saute aux yeux. La magie persuade sans donner de raisons, v
1722 vantage de ces modes d’expression saute aux yeux. La magie persuade sans donner de raisons, voire dans la mesure où elle n
1723 ion saute aux yeux. La magie persuade sans donner de raisons, voire dans la mesure où elle n’en donne point. Et la rhétori
1724 magie persuade sans donner de raisons, voire dans la mesure où elle n’en donne point. Et la rhétorique chevaleresque, comm
1725 voire dans la mesure où elle n’en donne point. Et la rhétorique chevaleresque, comme d’ailleurs toute rhétorique, est le m
1726 aleresque, comme d’ailleurs toute rhétorique, est le moyen de faire passer pour « naturelles » les plus obscures propositi
1727 , comme d’ailleurs toute rhétorique, est le moyen de faire passer pour « naturelles » les plus obscures propositions. Masq
1728 est le moyen de faire passer pour « naturelles » les plus obscures propositions. Masque idéal ! Garantie de secret, mais a
1729 us obscures propositions. Masque idéal ! Garantie de secret, mais aussi garantie d’approbation sans condition de la part d
1730 e idéal ! Garantie de secret, mais aussi garantie d’ approbation sans condition de la part du lecteur de roman. La chevaler
1731 ’approbation sans condition de la part du lecteur de roman. La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle
1732 on sans condition de la part du lecteur de roman. La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle rêvent d’
1733 la part du lecteur de roman. La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle rêvent d’opposer aux pires « f
1734 roman. La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle rêvent d’opposer aux pires « folies » dont elles se
1735 la règle sociale que les élites du siècle rêvent d’ opposer aux pires « folies » dont elles se sentent menacées. La coutum
1736 pires « folies » dont elles se sentent menacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avo
1737 lies » dont elles se sentent menacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avons marqué,
1738 s » dont elles se sentent menacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avons marqué, en
1739 nacées. La coutume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman. Et nous avons marqué, en maint endroit, le caractère
1740 du Roman. Et nous avons marqué, en maint endroit, le caractère de « prétexte rêvé » des interdictions qu’elle impose. Pour
1741 nous avons marqué, en maint endroit, le caractère de « prétexte rêvé » des interdictions qu’elle impose. Pour la magie, vo
1742 xte rêvé » des interdictions qu’elle impose. Pour la magie, voici quel sera son rôle. Il s’agit de dépeindre une passion d
1743 our la magie, voici quel sera son rôle. Il s’agit de dépeindre une passion dont la violence fascinante ne peut être accept
1744 son rôle. Il s’agit de dépeindre une passion dont la violence fascinante ne peut être acceptée sans scrupules. Elle appara
1745 t barbare dans ses effets. Elle est proscrite par l’ Église comme un péché ; par la raison comme un excès morbide. On ne po
1746 e est proscrite par l’Église comme un péché ; par la raison comme un excès morbide. On ne pourra donc l’admirer qu’en tant
1747 raison comme un excès morbide. On ne pourra donc l’ admirer qu’en tant qu’on l’aura libérée de toute espèce de lien visibl
1748 ide. On ne pourra donc l’admirer qu’en tant qu’on l’ aura libérée de toute espèce de lien visible avec l’humaine responsabi
1749 ra donc l’admirer qu’en tant qu’on l’aura libérée de toute espèce de lien visible avec l’humaine responsabilité. L’interve
1750 r qu’en tant qu’on l’aura libérée de toute espèce de lien visible avec l’humaine responsabilité. L’intervention du philtre
1751 aura libérée de toute espèce de lien visible avec l’ humaine responsabilité. L’intervention du philtre, agissant d’une mani
1752 ce de lien visible avec l’humaine responsabilité. L’ intervention du philtre, agissant d’une manière fatale, et mieux encor
1753 sponsabilité. L’intervention du philtre, agissant d’ une manière fatale, et mieux encore bu par erreur, se révèle désormais
1754 évèle désormais nécessaire16. Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’alibi de la passion. C’est ce qui permet aux malheu
1755 essaire16. Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’ alibi de la passion. C’est ce qui permet aux malheureux amants de dire
1756 6. Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’alibi de la passion. C’est ce qui permet aux malheureux amants de dire : « Vou
1757 Qu’est-ce alors que le philtre ? C’est l’alibi de la passion. C’est ce qui permet aux malheureux amants de dire : « Vous v
1758 assion. C’est ce qui permet aux malheureux amants de dire : « Vous voyez que je n’y suis pour rien, vous voyez que c’est p
1759 rt que moi. » Et cependant, nous voyons bien qu’à la faveur de cette fatalité trompeuse, tous leurs actes sont orientés ve
1760 . » Et cependant, nous voyons bien qu’à la faveur de cette fatalité trompeuse, tous leurs actes sont orientés vers le dest
1761 té trompeuse, tous leurs actes sont orientés vers le destin mortel qu’ils aiment, avec une sorte d’astucieuse résolution,
1762 rs le destin mortel qu’ils aiment, avec une sorte d’ astucieuse résolution, avec une ruse d’autant plus infaillible qu’elle
1763 une sorte d’astucieuse résolution, avec une ruse d’ autant plus infaillible qu’elle peut agir à l’abri du jugement. Nos ac
1764 use d’autant plus infaillible qu’elle peut agir à l’ abri du jugement. Nos actions les moins calculées sont parfois les plu
1765 ’elle peut agir à l’abri du jugement. Nos actions les moins calculées sont parfois les plus efficaces. La pierre qu’on lanc
1766 ent. Nos actions les moins calculées sont parfois les plus efficaces. La pierre qu’on lance « sans viser » va droit au but.
1767 moins calculées sont parfois les plus efficaces. La pierre qu’on lance « sans viser » va droit au but. En vérité, c’est q
1768 u but. En vérité, c’est qu’on visait ce but, mais la conscience n’a pas eu le temps d’intervenir et de gauchir le geste sp
1769 u’on visait ce but, mais la conscience n’a pas eu le temps d’intervenir et de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi
1770 it ce but, mais la conscience n’a pas eu le temps d’ intervenir et de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi les plus
1771 la conscience n’a pas eu le temps d’intervenir et de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi les plus belles scènes d
1772 ce n’a pas eu le temps d’intervenir et de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi les plus belles scènes du Roman son
1773 t de gauchir le geste spontané. Et c’est pourquoi les plus belles scènes du Roman sont celles que les auteurs n’ont pas su
1774 i les plus belles scènes du Roman sont celles que les auteurs n’ont pas su commenter, et qu’ils décrivent comme en toute in
1775 ent comme en toute innocence. ⁂ Il n’y aurait pas de mythe, il n’y aurait pas de roman, si Tristan et Iseut pouvaient dire
1776 . ⁂ Il n’y aurait pas de mythe, il n’y aurait pas de roman, si Tristan et Iseut pouvaient dire quelle est la fin qu’ils se
1777 an, si Tristan et Iseut pouvaient dire quelle est la fin qu’ils se préparent de toute leur volonté profonde, et plus que p
1778 vaient dire quelle est la fin qu’ils se préparent de toute leur volonté profonde, et plus que profonde, abyssale. Qui donc
1779 nde, abyssale. Qui donc oserait avouer qu’il veut la Mort ? et qu’il déteste le Jour qui l’offusque ? et qu’il attend de t
1780 rait avouer qu’il veut la Mort ? et qu’il déteste le Jour qui l’offusque ? et qu’il attend de tout son être l’anéantisseme
1781 qu’il veut la Mort ? et qu’il déteste le Jour qui l’ offusque ? et qu’il attend de tout son être l’anéantissement de son êt
1782 déteste le Jour qui l’offusque ? et qu’il attend de tout son être l’anéantissement de son être ? Certains poètes, beaucou
1783 qui l’offusque ? et qu’il attend de tout son être l’ anéantissement de son être ? Certains poètes, beaucoup plus tard, ont
1784 et qu’il attend de tout son être l’anéantissement de son être ? Certains poètes, beaucoup plus tard, ont osé cet aveu supr
1785 eaucoup plus tard, ont osé cet aveu suprême. Mais la foule dit : ce sont des fous. Et la passion que le romancier désire f
1786 suprême. Mais la foule dit : ce sont des fous. Et la passion que le romancier désire flatter chez l’auditeur paraît, d’ord
1787 a foule dit : ce sont des fous. Et la passion que le romancier désire flatter chez l’auditeur paraît, d’ordinaire, plus dé
1788 t la passion que le romancier désire flatter chez l’ auditeur paraît, d’ordinaire, plus débile. Il y a peu de chance qu’ell
1789 romancier désire flatter chez l’auditeur paraît, d’ ordinaire, plus débile. Il y a peu de chance qu’elle soit jamais pouss
1790 vouer par son excès indubitable, par une mort qui la manifeste au-delà de tout repentir possible ! Certains mystiques ont
1791 ndubitable, par une mort qui la manifeste au-delà de tout repentir possible ! Certains mystiques ont fait plus qu’avouer :
1792 u et se sont expliqués. Mais s’ils ont affronté «  la Nuit obscure » avec la plus sévère et lucide passion, c’est qu’ils av
1793 Mais s’ils ont affronté « la Nuit obscure » avec la plus sévère et lucide passion, c’est qu’ils avaient le gage, par la f
1794 us sévère et lucide passion, c’est qu’ils avaient le gage, par la foi, qu’une Volonté toute personnelle et « lumineuse » s
1795 lucide passion, c’est qu’ils avaient le gage, par la foi, qu’une Volonté toute personnelle et « lumineuse » se substituera
1796 e personnelle et « lumineuse » se substituerait à la leur. Ce n’était pas le dieu sans nom du philtre, une force aveugle o
1797 euse » se substituerait à la leur. Ce n’était pas le dieu sans nom du philtre, une force aveugle ou le Néant, qui s’empara
1798 le dieu sans nom du philtre, une force aveugle ou le Néant, qui s’emparaient de leur secret vouloir, mais le Dieu qui prom
1799 , une force aveugle ou le Néant, qui s’emparaient de leur secret vouloir, mais le Dieu qui promet sa grâce, et la « vive f
1800 nt, qui s’emparaient de leur secret vouloir, mais le Dieu qui promet sa grâce, et la « vive flamme d’amour » éclose aux « 
1801 ret vouloir, mais le Dieu qui promet sa grâce, et la « vive flamme d’amour » éclose aux « déserts » de la Nuit. Tristan, l
1802 le Dieu qui promet sa grâce, et la « vive flamme d’ amour » éclose aux « déserts » de la Nuit. Tristan, lui, ne peut rien
1803 la « vive flamme d’amour » éclose aux « déserts » de la Nuit. Tristan, lui, ne peut rien avouer. Il veut comme s’il ne vou
1804 « vive flamme d’amour » éclose aux « déserts » de la Nuit. Tristan, lui, ne peut rien avouer. Il veut comme s’il ne voulai
1805 able, injustifiable, dont il rejette avec horreur la connaissance. Il tient son excuse toute prête, et elle le trompe mieu
1806 issance. Il tient son excuse toute prête, et elle le trompe mieux que quiconque : c’est le poison qui le « demeine par for
1807 te, et elle le trompe mieux que quiconque : c’est le poison qui le « demeine par force ». Et cependant, qu’il ait choisi c
1808 trompe mieux que quiconque : c’est le poison qui le « demeine par force ». Et cependant, qu’il ait choisi cette destinée,
1809 cependant, qu’il ait choisi cette destinée, qu’il l’ ait voulue et accueillie par un obscur et souverain assentiment, tout
1810 llie par un obscur et souverain assentiment, tout le trahit dans son action, et jusque dans sa fuite désespérée, dans la s
1811 action, et jusque dans sa fuite désespérée, dans la sublime coquetterie de sa fuite ! Et qu’il l’ignore, c’est essentiel
1812 sa fuite désespérée, dans la sublime coquetterie de sa fuite ! Et qu’il l’ignore, c’est essentiel à la grandeur exemplair
1813 ans la sublime coquetterie de sa fuite ! Et qu’il l’ ignore, c’est essentiel à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raison
1814 e sa fuite ! Et qu’il l’ignore, c’est essentiel à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas cel
1815 ’ignore, c’est essentiel à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas celles du Jour, elles ne s
1816 est essentiel à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas celles du Jour, elles ne sont pas comm
1817 l à la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas celles du Jour, elles ne sont pas communicables a
1818 la grandeur exemplaire de sa vie. Les raisons de la Nuit ne sont pas celles du Jour, elles ne sont pas communicables au J
1819 elles ne sont pas communicables au Jour17. Elles le méprisent. Tristan s’est fait prisonnier d’un délire auprès duquel pâ
1820 Elles le méprisent. Tristan s’est fait prisonnier d’ un délire auprès duquel pâlissent toute sagesse, toute « vérité », et
1821 uel pâlissent toute sagesse, toute « vérité », et la vie même. Il est au-delà de nos bonheurs, de nos souffrances. Il s’él
1822 toute « vérité », et la vie même. Il est au-delà de nos bonheurs, de nos souffrances. Il s’élance vers l’instant suprême
1823 , et la vie même. Il est au-delà de nos bonheurs, de nos souffrances. Il s’élance vers l’instant suprême où la totale joui
1824 os bonheurs, de nos souffrances. Il s’élance vers l’ instant suprême où la totale jouissance est de sombrer. ⁂ Les mots du
1825 ouffrances. Il s’élance vers l’instant suprême où la totale jouissance est de sombrer. ⁂ Les mots du Jour ne peuvent décri
1826 ers l’instant suprême où la totale jouissance est de sombrer. ⁂ Les mots du Jour ne peuvent décrire la Nuit, mais la « mus
1827 suprême où la totale jouissance est de sombrer. ⁂ Les mots du Jour ne peuvent décrire la Nuit, mais la « musique savante »
1828 de sombrer. ⁂ Les mots du Jour ne peuvent décrire la Nuit, mais la « musique savante » n’a pas manqué à ce désir dont elle
1829 Les mots du Jour ne peuvent décrire la Nuit, mais la « musique savante » n’a pas manqué à ce désir dont elle procède. Leve
1830 sir dont elle procède. Levez-vous, orages sonores de la mort de Tristan et d’Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le hér
1831 dont elle procède. Levez-vous, orages sonores de la mort de Tristan et d’Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le héros,
1832 le procède. Levez-vous, orages sonores de la mort de Tristan et d’Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le héros, tes son
1833 vez-vous, orages sonores de la mort de Tristan et d’ Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le héros, tes sons lamentables
1834 istan et d’Isolde ! Vieille et grave mélodie, dit le héros, tes sons lamentables parvenaient jusqu’à moi sur les vents du
1835 tes sons lamentables parvenaient jusqu’à moi sur les vents du soir, lorsqu’en un temps lointain la mort du père fut annonc
1836 ur les vents du soir, lorsqu’en un temps lointain la mort du père fut annoncée au fils. Dans l’aube sinistre, tu me cherch
1837 intain la mort du père fut annoncée au fils. Dans l’ aube sinistre, tu me cherchais, de plus en plus inquiète, lorsque le f
1838 u me cherchais, de plus en plus inquiète, lorsque le fils apprit le sort de la mère… Quand mon père m’engendra et mourut,
1839 de plus en plus inquiète, lorsque le fils apprit le sort de la mère… Quand mon père m’engendra et mourut, quand ma mère m
1840 en plus inquiète, lorsque le fils apprit le sort de la mère… Quand mon père m’engendra et mourut, quand ma mère me donna
1841 plus inquiète, lorsque le fils apprit le sort de la mère… Quand mon père m’engendra et mourut, quand ma mère me donna le
1842 père m’engendra et mourut, quand ma mère me donna le jour en expirant, la vieille mélodie arrivait aussi à leurs oreilles,
1843 urut, quand ma mère me donna le jour en expirant, la vieille mélodie arrivait aussi à leurs oreilles, languissante et tris
1844 Pour quel destin suis-je né ? Pour quel destin ? La vieille mélodie me répète : — Pour désirer et pour mourir ! Pour mour
1845 ète : — Pour désirer et pour mourir ! Pour mourir de désirer ! Il peut maudire ses astres, sa naissance, mais la musique e
1846  ! Il peut maudire ses astres, sa naissance, mais la musique est savante, vraiment, et elle nous chante immensément le bea
1847 avante, vraiment, et elle nous chante immensément le beau secret : c’est lui qui a voulu son destin : Ce terrible philtre
1848 me condamne au supplice, c’est moi, moi-même qui l’ ai composé… Et je l’ai bu à longs traits de délice !… 11.L’amour ré
1849 lice, c’est moi, moi-même qui l’ai composé… Et je l’ ai bu à longs traits de délice !… 11.L’amour réciproque malheureux
1850 me qui l’ai composé… Et je l’ai bu à longs traits de délice !… 11.L’amour réciproque malheureux Passion veut dire so
1851 ffrance, chose subie, prépondérance du destin sur la personne libre et responsable. Aimer l’amour plus que l’objet de l’am
1852 estin sur la personne libre et responsable. Aimer l’ amour plus que l’objet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de
1853 onne libre et responsable. Aimer l’amour plus que l’ objet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d
1854 re et responsable. Aimer l’amour plus que l’objet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’Augusti
1855 et responsable. Aimer l’amour plus que l’objet de l’ amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’Augustin j
1856 Aimer l’amour plus que l’objet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’Augustin jusqu’au romanti
1857 bjet de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’Augustin jusqu’au romantisme moderne, c’est aimer et
1858 t de l’amour, aimer la passion pour elle-même, de l’ amabam amare d’Augustin jusqu’au romantisme moderne, c’est aimer et ch
1859 imer la passion pour elle-même, de l’amabam amare d’ Augustin jusqu’au romantisme moderne, c’est aimer et chercher la souff
1860 qu’au romantisme moderne, c’est aimer et chercher la souffrance. Amour-passion : désir de ce qui nous blesse, et nous anéa
1861 et chercher la souffrance. Amour-passion : désir de ce qui nous blesse, et nous anéantit par son triomphe. C’est un secre
1862 s anéantit par son triomphe. C’est un secret dont l’ Occident n’a jamais toléré l’aveu, et qu’il n’a pas cessé de refouler,
1863 C’est un secret dont l’Occident n’a jamais toléré l’ aveu, et qu’il n’a pas cessé de refouler, — de préserver ! Il en est p
1864 n’a jamais toléré l’aveu, et qu’il n’a pas cessé de refouler, — de préserver ! Il en est peu de plus tragiques, et sa per
1865 éré l’aveu, et qu’il n’a pas cessé de refouler, —  de préserver ! Il en est peu de plus tragiques, et sa persistance nous i
1866 iques, et sa persistance nous invite à porter sur l’ avenir de l’Europe un jugement très pessimiste. Marquons ici une incid
1867 sa persistance nous invite à porter sur l’avenir de l’Europe un jugement très pessimiste. Marquons ici une incidence qui
1868 persistance nous invite à porter sur l’avenir de l’ Europe un jugement très pessimiste. Marquons ici une incidence qui mér
1869 qui méritera plus tard son développement : c’est la liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle di
1870 plus tard son développement : c’est la liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’
1871 développement : c’est la liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mod
1872 eloppement : c’est la liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mode d
1873 a liaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mode de connaître qui défi
1874 iaison ou la complicité de la passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mode de connaître qui définir
1875 passion, du goût de la mort qu’elle dissimule, et d’ un certain mode de connaître qui définirait à lui seul notre psyché oc
1876 e la mort qu’elle dissimule, et d’un certain mode de connaître qui définirait à lui seul notre psyché occidentale. Pourquo
1877 ait à lui seul notre psyché occidentale. Pourquoi l’ homme d’Occident veut-il subir cette passion qui le blesse et que tout
1878 i seul notre psyché occidentale. Pourquoi l’homme d’ Occident veut-il subir cette passion qui le blesse et que toute sa rai
1879 ’homme d’Occident veut-il subir cette passion qui le blesse et que toute sa raison condamne ? Pourquoi veut-il cet amour d
1880 raison condamne ? Pourquoi veut-il cet amour dont l’ éclat ne peut être que son suicide ? C’est qu’il se connaît et s’éprou
1881 uicide ? C’est qu’il se connaît et s’éprouve sous le coup de menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. L
1882 C’est qu’il se connaît et s’éprouve sous le coup de menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisi
1883 t s’éprouve sous le coup de menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagn
1884 e menaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagner décrit bien davantage q
1885 enaces vitales, dans la souffrance et au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagner décrit bien davantage qu’u
1886 t au seuil de la mort. Le troisième acte du drame de Wagner décrit bien davantage qu’une catastrophe romanesque : il décri
1887 vantage qu’une catastrophe romanesque : il décrit l’ essentielle catastrophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la
1888 romanesque : il décrit l’essentielle catastrophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaî
1889 tastrophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision
1890 trophe de notre sadique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision ré
1891 adique génie, ce goût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est
1892 oût réprimé de la mort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est sans doute la plu
1893 ort, ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est sans doute la plus inarrachable des
1894 , ce goût de se connaître à la limite, ce goût de la collision révélatrice qui est sans doute la plus inarrachable des rac
1895 ût de la collision révélatrice qui est sans doute la plus inarrachable des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ D
1896 i est sans doute la plus inarrachable des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illus
1897 st sans doute la plus inarrachable des racines de l’ instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illustré
1898 te la plus inarrachable des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illustrée, avouée e
1899 la plus inarrachable des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illustrée, avouée et c
1900 des racines de l’instinct de la guerre en nous. ⁂ De cette extrémité tragique, illustrée, avouée et constatée par la puret
1901 mité tragique, illustrée, avouée et constatée par la pureté du mythe originel, redescendons à l’expérience de la passion t
1902 e par la pureté du mythe originel, redescendons à l’ expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui.
1903 té du mythe originel, redescendons à l’expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès pr
1904 du mythe originel, redescendons à l’expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodi
1905 descendons à l’expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tri
1906 à l’expérience de la passion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tristan révèle
1907 ence de la passion telle que la vivent les hommes d’ aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tristan révèle en nous,
1908 ion telle que la vivent les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tristan révèle en nous, que nous le vou
1909 mmes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tristan révèle en nous, que nous le voulions ou non, une préférence i
1910 ieux du Roman de Tristan révèle en nous, que nous le voulions ou non, une préférence intime pour le malheur. Que ce malheu
1911 us le voulions ou non, une préférence intime pour le malheur. Que ce malheur, selon la force de notre âme, soit la « délic
1912 nce intime pour le malheur. Que ce malheur, selon la force de notre âme, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de
1913 e pour le malheur. Que ce malheur, selon la force de notre âme, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décade
1914 Que ce malheur, selon la force de notre âme, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffran
1915 de notre âme, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi
1916 me, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’espr
1917 soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’esprit
1918 euse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’esprit jette au monde, c
1919 a décadence, ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’esprit jette au monde, ce que nous cherchons, c’est ce qui
1920 ou la souffrance qui transfigure, ou le défi que l’ esprit jette au monde, ce que nous cherchons, c’est ce qui peut nous e
1921 xalter jusqu’à nous faire accéder, malgré nous, à la « vraie vie » dont parlent les poètes. Mais cette « vraie vie », c’es
1922 der, malgré nous, à la « vraie vie » dont parlent les poètes. Mais cette « vraie vie », c’est la vie impossible. Ce ciel au
1923 rlent les poètes. Mais cette « vraie vie », c’est la vie impossible. Ce ciel aux nuées exaltées, crépuscule empourpré d’hé
1924 Ce ciel aux nuées exaltées, crépuscule empourpré d’ héroïsme, n’annonce pas le Jour, mais la Nuit ! La « vraie vie est ail
1925 s, crépuscule empourpré d’héroïsme, n’annonce pas le Jour, mais la Nuit ! La « vraie vie est ailleurs », dit Rimbaud. Elle
1926 empourpré d’héroïsme, n’annonce pas le Jour, mais la Nuit ! La « vraie vie est ailleurs », dit Rimbaud. Elle n’est qu’un d
1927 d’héroïsme, n’annonce pas le Jour, mais la Nuit ! La « vraie vie est ailleurs », dit Rimbaud. Elle n’est qu’un des noms de
1928 illeurs », dit Rimbaud. Elle n’est qu’un des noms de la Mort, le seul nom par lequel nous osions l’appeler — tout en feign
1929 eurs », dit Rimbaud. Elle n’est qu’un des noms de la Mort, le seul nom par lequel nous osions l’appeler — tout en feignant
1930 it Rimbaud. Elle n’est qu’un des noms de la Mort, le seul nom par lequel nous osions l’appeler — tout en feignant de la re
1931 ms de la Mort, le seul nom par lequel nous osions l’ appeler — tout en feignant de la repousser. Pourquoi préférons-nous à
1932 r lequel nous osions l’appeler — tout en feignant de la repousser. Pourquoi préférons-nous à tout autre récit celui d’un a
1933 equel nous osions l’appeler — tout en feignant de la repousser. Pourquoi préférons-nous à tout autre récit celui d’un amou
1934 Pourquoi préférons-nous à tout autre récit celui d’ un amour impossible ? C’est que nous aimons la brûlure, et la conscien
1935 lui d’un amour impossible ? C’est que nous aimons la brûlure, et la conscience de ce qui brûle en nous. Liaison profonde d
1936 impossible ? C’est que nous aimons la brûlure, et la conscience de ce qui brûle en nous. Liaison profonde de la souffrance
1937 ’est que nous aimons la brûlure, et la conscience de ce qui brûle en nous. Liaison profonde de la souffrance et du savoir.
1938 science de ce qui brûle en nous. Liaison profonde de la souffrance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort
1939 ence de ce qui brûle en nous. Liaison profonde de la souffrance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort !
1940 rofonde de la souffrance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort ! (Hegel a pu fonder sur elle une explica
1941 onde de la souffrance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort ! (Hegel a pu fonder sur elle une explicatio
1942 ance et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort ! (Hegel a pu fonder sur elle une explication générale de not
1943 e et du savoir. Complicité de la conscience et de la mort ! (Hegel a pu fonder sur elle une explication générale de notre
1944 gel a pu fonder sur elle une explication générale de notre esprit et même de notre Histoire.) Je définirais volontiers le
1945 une explication générale de notre esprit et même de notre Histoire.) Je définirais volontiers le romantique occidental co
1946 même de notre Histoire.) Je définirais volontiers le romantique occidental comme un homme pour qui la douleur, et spéciale
1947 le romantique occidental comme un homme pour qui la douleur, et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégi
1948 mme un homme pour qui la douleur, et spécialement la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de connaissance. Certes, c
1949 ent la douleur amoureuse, est un moyen privilégié de connaissance. Certes, cela vaut pour les meilleurs. Le grand nombre s
1950 rivilégié de connaissance. Certes, cela vaut pour les meilleurs. Le grand nombre se soucie peu de connaître, et de se conna
1951 nnaissance. Certes, cela vaut pour les meilleurs. Le grand nombre se soucie peu de connaître, et de se connaître. Il cherc
1952 s. Le grand nombre se soucie peu de connaître, et de se connaître. Il cherche simplement l’amour le plus sensible. Mais c’
1953 naître, et de se connaître. Il cherche simplement l’ amour le plus sensible. Mais c’est encore l’amour dont quelque entrave
1954 et de se connaître. Il cherche simplement l’amour le plus sensible. Mais c’est encore l’amour dont quelque entrave vient r
1955 ement l’amour le plus sensible. Mais c’est encore l’ amour dont quelque entrave vient retarder l’heureux accomplissement. A
1956 ncore l’amour dont quelque entrave vient retarder l’ heureux accomplissement. Ainsi, soit qu’on désire l’amour le plus cons
1957 heureux accomplissement. Ainsi, soit qu’on désire l’ amour le plus conscient, ou simplement l’amour le plus intense, on dés
1958 accomplissement. Ainsi, soit qu’on désire l’amour le plus conscient, ou simplement l’amour le plus intense, on désire en s
1959 n désire l’amour le plus conscient, ou simplement l’ amour le plus intense, on désire en secret l’obstacle. Au besoin, on l
1960 l’amour le plus conscient, ou simplement l’amour le plus intense, on désire en secret l’obstacle. Au besoin, on le crée,
1961 ment l’amour le plus intense, on désire en secret l’ obstacle. Au besoin, on le crée, on l’imagine. Il me paraît que cela e
1962 se, on désire en secret l’obstacle. Au besoin, on le crée, on l’imagine. Il me paraît que cela explique une bonne partie d
1963 e en secret l’obstacle. Au besoin, on le crée, on l’ imagine. Il me paraît que cela explique une bonne partie de notre psyc
1964 . Il me paraît que cela explique une bonne partie de notre psychologie. Sans traverses à l’amour, point de « roman ». Or c
1965 nne partie de notre psychologie. Sans traverses à l’ amour, point de « roman ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire
1966 otre psychologie. Sans traverses à l’amour, point de « roman ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience,
1967 traverses à l’amour, point de « roman ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intensité, les variat
1968 man ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intensité, les variations et les retards de la passion,
1969 le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’ intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo
1970 on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la cat
1971 ire la conscience, l’intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la catastrophe — et non
1972 ience, l’intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la catastrophe — et non point sa ra
1973 ce, l’intensité, les variations et les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la catastrophe — et non point sa rapid
1974 les retards de la passion, son crescendo jusqu’à la catastrophe — et non point sa rapide flambée. Considérez notre littér
1975 sa rapide flambée. Considérez notre littérature. Le bonheur des amants ne nous émeut que par l’attente du malheur qui le
1976 ture. Le bonheur des amants ne nous émeut que par l’ attente du malheur qui le guette. Il y faut cette menace de la vie et
1977 ts ne nous émeut que par l’attente du malheur qui le guette. Il y faut cette menace de la vie et des hostiles réalités qui
1978 du malheur qui le guette. Il y faut cette menace de la vie et des hostiles réalités qui l’éloignent dans quelque au-delà.
1979 malheur qui le guette. Il y faut cette menace de la vie et des hostiles réalités qui l’éloignent dans quelque au-delà. La
1980 tte menace de la vie et des hostiles réalités qui l’ éloignent dans quelque au-delà. La nostalgie, le souvenir, et non pas
1981 es réalités qui l’éloignent dans quelque au-delà. La nostalgie, le souvenir, et non pas la présence, nous émeuvent. La pré
1982 i l’éloignent dans quelque au-delà. La nostalgie, le souvenir, et non pas la présence, nous émeuvent. La présence est inex
1983 ue au-delà. La nostalgie, le souvenir, et non pas la présence, nous émeuvent. La présence est inexprimable, elle ne possèd
1984 souvenir, et non pas la présence, nous émeuvent. La présence est inexprimable, elle ne possède aucune durée sensible, ell
1985 e durée sensible, elle ne peut être qu’un instant de grâce — le duo de Don Juan et Zerline. Ou bien l’on tombe dans une id
1986 sible, elle ne peut être qu’un instant de grâce —  le duo de Don Juan et Zerline. Ou bien l’on tombe dans une idylle de car
1987 elle ne peut être qu’un instant de grâce — le duo de Don Juan et Zerline. Ou bien l’on tombe dans une idylle de carte post
1988 de grâce — le duo de Don Juan et Zerline. Ou bien l’ on tombe dans une idylle de carte postale. L’amour heureux n’a pas d’h
1989 an et Zerline. Ou bien l’on tombe dans une idylle de carte postale. L’amour heureux n’a pas d’histoire dans la littérature
1990 bien l’on tombe dans une idylle de carte postale. L’ amour heureux n’a pas d’histoire dans la littérature occidentale. Et l
1991 idylle de carte postale. L’amour heureux n’a pas d’ histoire dans la littérature occidentale. Et l’amour qui n’est pas réc
1992 postale. L’amour heureux n’a pas d’histoire dans la littérature occidentale. Et l’amour qui n’est pas réciproque ne passe
1993 as d’histoire dans la littérature occidentale. Et l’ amour qui n’est pas réciproque ne passe point pour un amour vrai. La g
1994 pas réciproque ne passe point pour un amour vrai. La grande trouvaille des poètes de l’Europe, ce qui les distingue avant
1995 ur un amour vrai. La grande trouvaille des poètes de l’Europe, ce qui les distingue avant tout dans la littérature mondial
1996 un amour vrai. La grande trouvaille des poètes de l’ Europe, ce qui les distingue avant tout dans la littérature mondiale,
1997 grande trouvaille des poètes de l’Europe, ce qui les distingue avant tout dans la littérature mondiale, ce qui exprime le
1998 de l’Europe, ce qui les distingue avant tout dans la littérature mondiale, ce qui exprime le plus profondément l’obsession
1999 tout dans la littérature mondiale, ce qui exprime le plus profondément l’obsession de l’Européen : connaître à travers la
2000 ure mondiale, ce qui exprime le plus profondément l’ obsession de l’Européen : connaître à travers la douleur, c’est le sec
2001 , ce qui exprime le plus profondément l’obsession de l’Européen : connaître à travers la douleur, c’est le secret du mythe
2002 e qui exprime le plus profondément l’obsession de l’ Européen : connaître à travers la douleur, c’est le secret du mythe de
2003 t l’obsession de l’Européen : connaître à travers la douleur, c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fo
2004 ’Européen : connaître à travers la douleur, c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fois partagé et comb
2005 re à travers la douleur, c’est le secret du mythe de Tristan, l’amour-passion à la fois partagé et combattu, anxieux d’un
2006 la douleur, c’est le secret du mythe de Tristan, l’ amour-passion à la fois partagé et combattu, anxieux d’un bonheur qu’i
2007 ur-passion à la fois partagé et combattu, anxieux d’ un bonheur qu’il repousse, magnifié par sa catastrophe, — l’amour réci
2008 ur qu’il repousse, magnifié par sa catastrophe, —  l’ amour réciproque malheureux. ⁂ Arrêtons-nous sur cette formule du myth
2009 Et il est vrai qu’ils sont, l’un envers l’autre, d’ une fidélité exemplaire. Mais le malheur, c’est que l’amour qui les « 
2010 n envers l’autre, d’une fidélité exemplaire. Mais le malheur, c’est que l’amour qui les « demeine » n’est pas l’amour de l
2011 e fidélité exemplaire. Mais le malheur, c’est que l’ amour qui les « demeine » n’est pas l’amour de l’autre tel qu’il est d
2012 xemplaire. Mais le malheur, c’est que l’amour qui les « demeine » n’est pas l’amour de l’autre tel qu’il est dans sa réalit
2013 , c’est que l’amour qui les « demeine » n’est pas l’ amour de l’autre tel qu’il est dans sa réalité concrète. Ils s’entr’ai
2014 que l’amour qui les « demeine » n’est pas l’amour de l’autre tel qu’il est dans sa réalité concrète. Ils s’entr’aiment, ma
2015 ais chacun n’aime l’autre qu’à partir de soi, non de l’autre. Leur malheur prend ainsi sa source dans une fausse réciproci
2016 nsi sa source dans une fausse réciprocité, masque d’ un double narcissisme. À tel point qu’à certains moments, on sent perc
2017 point qu’à certains moments, on sent percer dans l’ excès de leur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’a vue, b
2018 u’à certains moments, on sent percer dans l’excès de leur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’a vue, bien avan
2019 nt percer dans l’excès de leur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’a vue, bien avant Freud et les modernes psy
2020 dans l’excès de leur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues
2021 ns l’excès de leur passion une espèce de haine de l’ aimé. Wagner l’a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues. «
2022 eur passion une espèce de haine de l’aimé. Wagner l’ a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues. « Élu par moi, p
2023 ne de l’aimé. Wagner l’a vue, bien avant Freud et les modernes psychologues. « Élu par moi, perdu par moi ! » chantait Isol
2024 moi ! » chantait Isolde en son amour sauvage. Et la chanson du marinier, du haut du mât, prédit leur sort inévitable : Ve
2025 u haut du mât, prédit leur sort inévitable : Vers l’ Occident erre le regard ; vers l’Orient file le navire. Frais, le vent
2026 rédit leur sort inévitable : Vers l’Occident erre le regard ; vers l’Orient file le navire. Frais, le vent souffle vers la
2027 névitable : Vers l’Occident erre le regard ; vers l’ Orient file le navire. Frais, le vent souffle vers la terre natale. Ô
2028 rs l’Occident erre le regard ; vers l’Orient file le navire. Frais, le vent souffle vers la terre natale. Ô fille d’Irland
2029 le regard ; vers l’Orient file le navire. Frais, le vent souffle vers la terre natale. Ô fille d’Irlande, où t’attardes-t
2030 rient file le navire. Frais, le vent souffle vers la terre natale. Ô fille d’Irlande, où t’attardes-tu ? Ce qui gonfle ma
2031 is, le vent souffle vers la terre natale. Ô fille d’ Irlande, où t’attardes-tu ? Ce qui gonfle ma voile, sont-ce tes soupir
2032 e, souffle, ô vent ! Malheur, ah ! malheur, fille d’ Irlande, amoureuse et sauvage ! Double malheur de la passion qui fuit
2033 d’Irlande, amoureuse et sauvage ! Double malheur de la passion qui fuit le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de
2034 Irlande, amoureuse et sauvage ! Double malheur de la passion qui fuit le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’
2035 t sauvage ! Double malheur de la passion qui fuit le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’amour : ce que l’on
2036 Double malheur de la passion qui fuit le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’amour : ce que l’on désire, on
2037 it le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’amour : ce que l’on désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort —
2038 le réel et la Norme du Jour, malheur essentiel de l’ amour : ce que l’on désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort — et
2039 me du Jour, malheur essentiel de l’amour : ce que l’ on désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort — et l’on perd ce que
2040 essentiel de l’amour : ce que l’on désire, on ne l’ a pas encore — c’est la Mort — et l’on perd ce que l’on avait — la jou
2041 ce que l’on désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort — et l’on perd ce que l’on avait — la jouissance de la vie. Mais
2042 désire, on ne l’a pas encore — c’est la Mort — et l’ on perd ce que l’on avait — la jouissance de la vie. Mais cette perte
2043 pas encore — c’est la Mort — et l’on perd ce que l’ on avait — la jouissance de la vie. Mais cette perte n’est pas sentie
2044  c’est la Mort — et l’on perd ce que l’on avait —  la jouissance de la vie. Mais cette perte n’est pas sentie comme un appa
2045  — et l’on perd ce que l’on avait — la jouissance de la vie. Mais cette perte n’est pas sentie comme un appauvrissement, b
2046 et l’on perd ce que l’on avait — la jouissance de la vie. Mais cette perte n’est pas sentie comme un appauvrissement, bien
2047 auvrissement, bien au contraire. On s’imagine que l’ on vit davantage, plus dangereusement, plus magnifiquement. C’est que
2048 us dangereusement, plus magnifiquement. C’est que l’ approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au
2049 sement, plus magnifiquement. C’est que l’approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens
2050 ent, plus magnifiquement. C’est que l’approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens du
2051 gnifiquement. C’est que l’approche de la mort est l’ aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens du terme, le d
2052 . C’est que l’approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens du terme, le désir. Elle l
2053 ’est que l’approche de la mort est l’aiguillon de la sensualité. Elle aggrave, au plein sens du terme, le désir. Elle l’ag
2054 sensualité. Elle aggrave, au plein sens du terme, le désir. Elle l’aggrave même parfois jusqu’au désir de tuer l’autre, ou
2055 e aggrave, au plein sens du terme, le désir. Elle l’ aggrave même parfois jusqu’au désir de tuer l’autre, ou de se tuer, ou
2056 désir. Elle l’aggrave même parfois jusqu’au désir de tuer l’autre, ou de se tuer, ou de sombrer dans un commun naufrage. Ô
2057 e même parfois jusqu’au désir de tuer l’autre, ou de se tuer, ou de sombrer dans un commun naufrage. Ô vents, clamait enco
2058 jusqu’au désir de tuer l’autre, ou de se tuer, ou de sombrer dans un commun naufrage. Ô vents, clamait encore Isolde, seco
2059 naufrage. Ô vents, clamait encore Isolde, secouez la léthargie de cette mer rêveuse, ressuscitez des profondeurs l’implaca
2060 ents, clamait encore Isolde, secouez la léthargie de cette mer rêveuse, ressuscitez des profondeurs l’implacable convoitis
2061 de cette mer rêveuse, ressuscitez des profondeurs l’ implacable convoitise, montrez-lui la proie que je lui offre ! Brisez
2062 profondeurs l’implacable convoitise, montrez-lui la proie que je lui offre ! Brisez le vaisseau, engloutissez les épaves 
2063 e, montrez-lui la proie que je lui offre ! Brisez le vaisseau, engloutissez les épaves ! Tout ce qui palpite et respire, ô
2064 e je lui offre ! Brisez le vaisseau, engloutissez les épaves ! Tout ce qui palpite et respire, ô vents, je vous le donne en
2065 Tout ce qui palpite et respire, ô vents, je vous le donne en récompense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pous
2066 nts, je vous le donne en récompense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pousse, proies voluptueuses de forces con
2067 donne en récompense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pousse, proies voluptueuses de forces contradictoires mai
2068 compense ! Attirés par la mort loin de la vie qui les pousse, proies voluptueuses de forces contradictoires mais qui les pr
2069 oin de la vie qui les pousse, proies voluptueuses de forces contradictoires mais qui les précipitent au même vertige, les
2070 s voluptueuses de forces contradictoires mais qui les précipitent au même vertige, les amants ne pourront se rejoindre qu’à
2071 ctoires mais qui les précipitent au même vertige, les amants ne pourront se rejoindre qu’à l’instant qui les prive à jamais
2072 mants ne pourront se rejoindre qu’à l’instant qui les prive à jamais de tout espoir humain, de tout amour possible, au sein
2073 e rejoindre qu’à l’instant qui les prive à jamais de tout espoir humain, de tout amour possible, au sein de l’obstacle abs
2074 ant qui les prive à jamais de tout espoir humain, de tout amour possible, au sein de l’obstacle absolu et d’une suprême ex
2075 espoir humain, de tout amour possible, au sein de l’ obstacle absolu et d’une suprême exaltation qui se détruit par son acc
2076 t amour possible, au sein de l’obstacle absolu et d’ une suprême exaltation qui se détruit par son accomplissement. 12.U
2077 nous a fait pressentir certaines contradictions. L’ hypothèse d’une opposition, que l’auteur eût tenté d’illustrer, entre
2078 pressentir certaines contradictions. L’hypothèse d’ une opposition, que l’auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de ch
2079 contradictions. L’hypothèse d’une opposition, que l’ auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutum
2080 ypothèse d’une opposition, que l’auteur eût tenté d’ illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a
2081 sition, que l’auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprend
2082 que l’auteur eût tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprendre le m
2083 tenté d’illustrer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de ces co
2084 hevalerie et les coutumes féodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de ces contradictions. Alors a commencé notre
2085 es coutumes féodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de ces contradictions. Alors a commencé notre recherche du
2086 éodales, nous a permis de surprendre le mécanisme de ces contradictions. Alors a commencé notre recherche du vrai sujet de
2087 s. Alors a commencé notre recherche du vrai sujet de la légende. Derrière la préférence accordée par l’auteur à la règle d
2088 Alors a commencé notre recherche du vrai sujet de la légende. Derrière la préférence accordée par l’auteur à la règle de c
2089 e recherche du vrai sujet de la légende. Derrière la préférence accordée par l’auteur à la règle de chevalerie, il y a le
2090 e la légende. Derrière la préférence accordée par l’ auteur à la règle de chevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrièr
2091 e. Derrière la préférence accordée par l’auteur à la règle de chevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrière le goût d
2092 re la préférence accordée par l’auteur à la règle de chevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrière le goût du romanes
2093 dée par l’auteur à la règle de chevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrière le goût du romanesque, il y a celui de l
2094 hevalerie, il y a le goût du romanesque. Derrière le goût du romanesque, il y a celui de l’amour pour lui-même. Et cela su
2095 que. Derrière le goût du romanesque, il y a celui de l’amour pour lui-même. Et cela suppose une recherche secrète de l’obs
2096 . Derrière le goût du romanesque, il y a celui de l’ amour pour lui-même. Et cela suppose une recherche secrète de l’obstac
2097 r lui-même. Et cela suppose une recherche secrète de l’obstacle favorable à l’amour. Mais ce n’est encore là que le masque
2098 ui-même. Et cela suppose une recherche secrète de l’ obstacle favorable à l’amour. Mais ce n’est encore là que le masque d’
2099 e une recherche secrète de l’obstacle favorable à l’ amour. Mais ce n’est encore là que le masque d’un amour de l’obstacle
2100 favorable à l’amour. Mais ce n’est encore là que le masque d’un amour de l’obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est
2101 à l’amour. Mais ce n’est encore là que le masque d’ un amour de l’obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est la mort, q
2102 Mais ce n’est encore là que le masque d’un amour de l’obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est la mort, qui se révèl
2103 is ce n’est encore là que le masque d’un amour de l’ obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est la mort, qui se révèle a
2104 que le masque d’un amour de l’obstacle en soi. Et l’ obstacle suprême, c’est la mort, qui se révèle au terme de l’aventure
2105 e l’obstacle en soi. Et l’obstacle suprême, c’est la mort, qui se révèle au terme de l’aventure comme la vraie fin, le dés
2106 le suprême, c’est la mort, qui se révèle au terme de l’aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la pas
2107 suprême, c’est la mort, qui se révèle au terme de l’ aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passio
2108 mort, qui se révèle au terme de l’aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche su
2109 révèle au terme de l’aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qu
2110 ’aventure comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui es
2111 comme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui est enfin r
2112 mme la vraie fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui est enfin rach
2113 fin, le désir désiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui est enfin racheté. Cette a
2114 ésiré dès le début de la passion, la revanche sur le destin qui fut subi et qui est enfin racheté. Cette analyse du mythe
2115 yse du mythe primitif livre quelques secrets dont l’ importance est appréciable — mais dont la conscience commune doit reni
2116 ets dont l’importance est appréciable — mais dont la conscience commune doit renier l’intime évidence. Que la sécheresse d
2117 ble — mais dont la conscience commune doit renier l’ intime évidence. Que la sécheresse d’une description réduite à suivre
2118 cience commune doit renier l’intime évidence. Que la sécheresse d’une description réduite à suivre en ses détours la logiq
2119 doit renier l’intime évidence. Que la sécheresse d’ une description réduite à suivre en ses détours la logique interne du
2120 d’une description réduite à suivre en ses détours la logique interne du Roman puisse paraître vaguement injurieuse, je le
2121 du Roman puisse paraître vaguement injurieuse, je le sens bien, et m’en console si les résultats sont exacts ; que certain
2122 t injurieuse, je le sens bien, et m’en console si les résultats sont exacts ; que certaines conjectures soient discutables,
2123 que certaines conjectures soient discutables, je l’ admettrai sans peine devant les preuves ; mais quoi qu’on pense d’une
2124 ent discutables, je l’admettrai sans peine devant les preuves ; mais quoi qu’on pense d’une interprétation que j’ai stylisé
2125 peine devant les preuves ; mais quoi qu’on pense d’ une interprétation que j’ai stylisée à dessein, il demeure qu’elle nou
2126 lisée à dessein, il demeure qu’elle nous a permis de surprendre à l’état naissant quelques relations fondamentales qui sou
2127 il demeure qu’elle nous a permis de surprendre à l’ état naissant quelques relations fondamentales qui sous-tendent nos de
2128 s qui sous-tendent nos destinées. Pour autant que l’ amour-passion rénove le mythe dans nos vies, nous ne pouvons plus igno
2129 destinées. Pour autant que l’amour-passion rénove le mythe dans nos vies, nous ne pouvons plus ignorer, désormais, la cond
2130 os vies, nous ne pouvons plus ignorer, désormais, la condamnation radicale qu’il représente pour le mariage. Nous savons,
2131 s, la condamnation radicale qu’il représente pour le mariage. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une asc
2132 u’il représente pour le mariage. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Elle s’oppose à la vie t
2133 le mariage. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Elle s’oppose à la vie terrestre d’une manièr
2134 e, que la passion est une ascèse. Elle s’oppose à la vie terrestre d’une manière d’autant plus efficace qu’elle prend la f
2135 est une ascèse. Elle s’oppose à la vie terrestre d’ une manière d’autant plus efficace qu’elle prend la forme du désir, et
2136 e. Elle s’oppose à la vie terrestre d’une manière d’ autant plus efficace qu’elle prend la forme du désir, et que ce désir,
2137 ’une manière d’autant plus efficace qu’elle prend la forme du désir, et que ce désir, à son tour, se déguise en fatalité.
2138 amour n’est pas sans lien profond avec notre goût de la guerre. Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la pa
2139 ur n’est pas sans lien profond avec notre goût de la guerre. Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passi
2140 notre goût de la guerre. Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passion sont des aspects de notre mode oc
2141 a guerre. Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passion sont des aspects de notre mode occidental de con
2142 Enfin, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passion sont des aspects de notre mode occidental de connaissance,
2143 in, s’il est vrai que la passion, et le besoin de la passion sont des aspects de notre mode occidental de connaissance, il
2144 sion, et le besoin de la passion sont des aspects de notre mode occidental de connaissance, il faut en venir — au moins so
2145 passion sont des aspects de notre mode occidental de connaissance, il faut en venir — au moins sous forme de question — à
2146 tion qui se révélera peut-être, en fin de compte, la plus fondamentale de toutes. Connaître à travers la souffrance, n’est
2147 peut-être, en fin de compte, la plus fondamentale de toutes. Connaître à travers la souffrance, n’est-ce pas l’acte même,
2148 plus fondamentale de toutes. Connaître à travers la souffrance, n’est-ce pas l’acte même, et l’audace, de nos mystiques l
2149 . Connaître à travers la souffrance, n’est-ce pas l’ acte même, et l’audace, de nos mystiques les plus lucides ? Érotique a
2150 avers la souffrance, n’est-ce pas l’acte même, et l’ audace, de nos mystiques les plus lucides ? Érotique au sens noble, et
2151 ouffrance, n’est-ce pas l’acte même, et l’audace, de nos mystiques les plus lucides ? Érotique au sens noble, et mystique 
2152 ce pas l’acte même, et l’audace, de nos mystiques les plus lucides ? Érotique au sens noble, et mystique : que l’une de l’a
2153 ? Érotique au sens noble, et mystique : que l’une de l’autre soit cause ou effet, ou qu’elles aient une commune origine — 
2154 ême langage, et chantent peut-être dans notre âme la même « vieille et grave mélodie » orchestrée par le drame de Wagner :
2155 même « vieille et grave mélodie » orchestrée par le drame de Wagner : Elle m’a interrogé un jour, et voici qu’elle me par
2156 ieille et grave mélodie » orchestrée par le drame de Wagner : Elle m’a interrogé un jour, et voici qu’elle me parle encore
2157 Pour quel destin suis-je né ? Pour quel destin ? La vieille mélodie me répète : — Pour désirer et pour mourir. ⁂ Partant
2158 répète : — Pour désirer et pour mourir. ⁂ Partant d’ un examen « physionomique » des formes et des structures du Roman, nou
2159 et des structures du Roman, nous avons pu saisir le contenu originel du mythe, dans sa pureté fruste et grande. Deux voie
2160 oies nous tentent maintenant : l’une remonte vers les arrière-plans historiques et religieux du mythe, — l’autre descend du
2161 re descend du mythe jusqu’à nos jours. Parcourons- les l’une après l’autre, librement. Nous ferons halte ici ou là pour véri
2162 nous venons de dégager. 2. Il est assez facile d’ éliminer, par une comparaison critique, les fantaisies individuelles d
2163 facile d’éliminer, par une comparaison critique, les fantaisies individuelles des cinq auteurs. Dans l’analyse du contenu
2164 s fantaisies individuelles des cinq auteurs. Dans l’ analyse du contenu de la légende qu’on trouvera au chapitre 5, ces var
2165 elles des cinq auteurs. Dans l’analyse du contenu de la légende qu’on trouvera au chapitre 5, ces variantes seront négligé
2166 es des cinq auteurs. Dans l’analyse du contenu de la légende qu’on trouvera au chapitre 5, ces variantes seront négligées
2167 circonstances passagères, ou des goûts personnels de l’auteur. 3. Voir Appendice 1. 4. Appendice 2. 5. Ce serait ici le
2168 constances passagères, ou des goûts personnels de l’ auteur. 3. Voir Appendice 1. 4. Appendice 2. 5. Ce serait ici le la
2169 r Appendice 1. 4. Appendice 2. 5. Ce serait ici le langage du poème : or on sait qu’il est des plus simples. 6. La rais
2170 oème : or on sait qu’il est des plus simples. 6. La raison dont je parle ici étant l’activité profanatrice qui s’exerce a
2171 us simples. 6. La raison dont je parle ici étant l’ activité profanatrice qui s’exerce aux dépens du sacré collectif et qu
2172 ce aux dépens du sacré collectif et qui en libère l’ individu. Que le rationalisme soit passé au rang de doctrine officiell
2173 sacré collectif et qui en libère l’individu. Que le rationalisme soit passé au rang de doctrine officielle ne doit pas no
2174 ’individu. Que le rationalisme soit passé au rang de doctrine officielle ne doit pas nous faire oublier son efficacité pro
2175 antisociale, « dissociatrice ». 7. Je résumerai les principaux événements du Roman en m’appuyant, sauf exception, sur la
2176 ments du Roman en m’appuyant, sauf exception, sur la concordance établie par M. Joseph Bédier (dans son étude sur le poème
2177 établie par M. Joseph Bédier (dans son étude sur le poème de Thomas) entre les cinq versions du xiie siècle : Béroul, Th
2178 par M. Joseph Bédier (dans son étude sur le poème de Thomas) entre les cinq versions du xiie siècle : Béroul, Thomas, Eil
2179 ier (dans son étude sur le poème de Thomas) entre les cinq versions du xiie siècle : Béroul, Thomas, Eilhart, la Folie Tri
2180 rsions du xiie siècle : Béroul, Thomas, Eilhart, la Folie Tristan et le Roman en prose. Les versions ultérieures de Gottf
2181 le : Béroul, Thomas, Eilhart, la Folie Tristan et le Roman en prose. Les versions ultérieures de Gottfried de Strasbourg e
2182 , Eilhart, la Folie Tristan et le Roman en prose. Les versions ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de tous les imitat
2183 an et le Roman en prose. Les versions ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de tous les imitateurs allemands, italiens
2184 ersions ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de tous les imitateurs allemands, italiens, danois, russes, tchèques, et
2185 ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de tous les imitateurs allemands, italiens, danois, russes, tchèques, etc., se ra
2186 mpte également des travaux critiques plus récents de MM. E. Muret et E. Vinaver. 8. Vers 1412-1415 : A conbien fu déter
2187 ien fu déterminez Li lovendrincs, li vin herbez : La mere Yseut, qui le bollit, A trois anz d’amistié le fist. 9. Pur b
2188 i lovendrincs, li vin herbez : La mere Yseut, qui le bollit, A trois anz d’amistié le fist. 9. Pur belté e pur nun d’Is
2189 erbez : La mere Yseut, qui le bollit, A trois anz d’ amistié le fist. 9. Pur belté e pur nun d’Isolt (Thomas). 10. Tout
2190 mere Yseut, qui le bollit, A trois anz d’amistié le fist. 9. Pur belté e pur nun d’Isolt (Thomas). 10. Toutefois, dan
2191 anz d’amistié le fist. 9. Pur belté e pur nun d’ Isolt (Thomas). 10. Toutefois, dans l’édition Bédier du poème de Thom
2192 e pur nun d’Isolt (Thomas). 10. Toutefois, dans l’ édition Bédier du poème de Thomas (t. I, p. 240), nous lisons que le v
2193 ). 10. Toutefois, dans l’édition Bédier du poème de Thomas (t. I, p. 240), nous lisons que le veneur du roi, pénétrant da
2194 u poème de Thomas (t. I, p. 240), nous lisons que le veneur du roi, pénétrant dans la retraite des amants « vit Tristan co
2195 nous lisons que le veneur du roi, pénétrant dans la retraite des amants « vit Tristan couché, et de l’autre côté de la gr
2196 s la retraite des amants « vit Tristan couché, et de l’autre côté de la grotte, Isolt. Les amants s’étaient couchés pour s
2197 s amants « vit Tristan couché, et de l’autre côté de la grotte, Isolt. Les amants s’étaient couchés pour se reposer à caus
2198 mants « vit Tristan couché, et de l’autre côté de la grotte, Isolt. Les amants s’étaient couchés pour se reposer à cause d
2199 n couché, et de l’autre côté de la grotte, Isolt. Les amants s’étaient couchés pour se reposer à cause de la forte chaleur,
2200 ants s’étaient couchés pour se reposer à cause de la forte chaleur, et dormaient ainsi séparés l’un de l’autre parce que… 
2201 la forte chaleur, et dormaient ainsi séparés l’un de l’autre parce que… » Ici le texte est interrompu ! Et Bédier dit en n
2202 nt ainsi séparés l’un de l’autre parce que… » Ici le texte est interrompu ! Et Bédier dit en note : « Passage inintelligib
2203 ance maléfique est donc intervenue pour brouiller le seul texte qui pût éclaircir le mystère ? 11. Gottfried de Strasbou
2204 ue pour brouiller le seul texte qui pût éclaircir le mystère ? 11. Gottfried de Strasbourg insiste avec cynisme : « Ce f
2205 nsi chose manifeste — Et avérée devant tous — Que le très glorieux Christ — Se plie comme une étoffe dont on s’habille — …
2206 e étoffe dont on s’habille — … Il se prête au gré de tous — Soit à la sincérité soit à la tromperie — II est toujours ce q
2207 s’habille — … Il se prête au gré de tous — Soit à la sincérité soit à la tromperie — II est toujours ce qu’on veut qu’il s
2208 prête au gré de tous — Soit à la sincérité soit à la tromperie — II est toujours ce qu’on veut qu’il soit… » 12. Et qu’i
2209 veut qu’il soit… » 12. Et qu’il avait conquise de plein droit pour lui-même en la délivrant du dragon — comme ne manque
2210 il avait conquise de plein droit pour lui-même en la délivrant du dragon — comme ne manque pas de le souligner Thomas. 13
2211 e en la délivrant du dragon — comme ne manque pas de le souligner Thomas. 13. Fauriel, Histoire de la poésie provençale,
2212 n la délivrant du dragon — comme ne manque pas de le souligner Thomas. 13. Fauriel, Histoire de la poésie provençale, I,
2213 s de le souligner Thomas. 13. Fauriel, Histoire de la poésie provençale, I, p. 512. 14. Précisons que : 1° elles sont o
2214 e le souligner Thomas. 13. Fauriel, Histoire de la poésie provençale, I, p. 512. 14. Précisons que : 1° elles sont obse
2215 tour à tour, en vertu d’un calcul secret ; car si l’ on choisissait l’une d’elles à l’exclusion totale de l’autre, la situa
2216 ’un calcul secret ; car si l’on choisissait l’une d’ elles à l’exclusion totale de l’autre, la situation se dénouerait trop
2217 secret ; car si l’on choisissait l’une d’elles à l’ exclusion totale de l’autre, la situation se dénouerait trop vite ; 2°
2218 on choisissait l’une d’elles à l’exclusion totale de l’autre, la situation se dénouerait trop vite ; 2° elles ne sont pas
2219 it l’une d’elles à l’exclusion totale de l’autre, la situation se dénouerait trop vite ; 2° elles ne sont pas toujours obs
2220 ; 2° elles ne sont pas toujours observées : ainsi le péché consommé dès que les amants ont bu le philtre est un péché aux
2221 jours observées : ainsi le péché consommé dès que les amants ont bu le philtre est un péché aux yeux de l’amour courtois no
2222 ainsi le péché consommé dès que les amants ont bu le philtre est un péché aux yeux de l’amour courtois non moins qu’aux ye
2223 amants ont bu le philtre est un péché aux yeux de l’ amour courtois non moins qu’aux yeux de la morale chrétienne et féodal
2224 yeux de l’amour courtois non moins qu’aux yeux de la morale chrétienne et féodale. Mais sans cette faute initiale, il n’y
2225 Mais sans cette faute initiale, il n’y aurait pas de roman du tout. 15. Rappelons ici ces étapes : Premier séjour de Tri
2226 . 15. Rappelons ici ces étapes : Premier séjour de Tristan en Irlande. Ils se séparent sans s’aimer. — Second séjour : e
2227 éparent sans s’aimer. — Second séjour : elle veut le tuer. — Navigation et philtre, péché consommé ; Iseut livrée. — Trist
2228 e, péché consommé ; Iseut livrée. — Tristan banni de la cour. Rendez-vous sous l’arbre. — Tristan revient à la cour. Le « 
2229 péché consommé ; Iseut livrée. — Tristan banni de la cour. Rendez-vous sous l’arbre. — Tristan revient à la cour. Le « fla
2230 rée. — Tristan banni de la cour. Rendez-vous sous l’ arbre. — Tristan revient à la cour. Le « flagrant délit ». Ils sont sé
2231 ur. Rendez-vous sous l’arbre. — Tristan revient à la cour. Le « flagrant délit ». Ils sont séparés. — Ils se retrouvent et
2232 z-vous sous l’arbre. — Tristan revient à la cour. Le « flagrant délit ». Ils sont séparés. — Ils se retrouvent et passent
2233 és. — Ils se retrouvent et passent trois ans dans la forêt, puis se séparent. — Rendez-vous chez Orri le forestier ; Trist
2234 forêt, puis se séparent. — Rendez-vous chez Orri le forestier ; Tristan s’éloigne. — Tristan revient déguisé en fou ; s’é
2235 en fou ; s’éloigne. — Longue séparation, mariage de Tristan. — Iseut approche et Tristan meurt. Puis mort d’Iseut. Résumo
2236 tan. — Iseut approche et Tristan meurt. Puis mort d’ Iseut. Résumons encore : une seule longue période de réunion (l’aspre
2237 Iseut. Résumons encore : une seule longue période de réunion (l’aspre vie) à quoi répond la longue période de séparation (
2238 ons encore : une seule longue période de réunion ( l’ aspre vie) à quoi répond la longue période de séparation (le mariage d
2239 ue période de réunion (l’aspre vie) à quoi répond la longue période de séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le
2240 ion (l’aspre vie) à quoi répond la longue période de séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fi
2241 e) à quoi répond la longue période de séparation ( le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double M
2242 épond la longue période de séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; entre
2243 séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; entre-temps, de furtives rencon
2244 mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; entre-temps, de furtives rencontres. 16. Tho
2245 de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; entre-temps, de furtives rencontres. 16. Thomas, qui
2246 hiltre ; à la fin : la double Mort ; entre-temps, de furtives rencontres. 16. Thomas, qui cherche à diminuer le rôle de
2247 rencontres. 16. Thomas, qui cherche à diminuer le rôle de cette « emprise » magique, se verra condamné à rendre la pass
2248 res. 16. Thomas, qui cherche à diminuer le rôle de cette « emprise » magique, se verra condamné à rendre la passion moin
2249 e « emprise » magique, se verra condamné à rendre la passion moins inhumaine, plus acceptable aux yeux du moraliste. Infér
2250 r en ceci à Béroul il sera le premier responsable de la dégradation du mythe. 17. Dans le drame de Wagner, quand le roi s
2251 n ceci à Béroul il sera le premier responsable de la dégradation du mythe. 17. Dans le drame de Wagner, quand le roi surp
2252 responsable de la dégradation du mythe. 17. Dans le drame de Wagner, quand le roi surprend les amants, Tristan répond à s
2253 le de la dégradation du mythe. 17. Dans le drame de Wagner, quand le roi surprend les amants, Tristan répond à ses questi
2254 ion du mythe. 17. Dans le drame de Wagner, quand le roi surprend les amants, Tristan répond à ses questions douloureuses 
2255 7. Dans le drame de Wagner, quand le roi surprend les amants, Tristan répond à ses questions douloureuses : « Ce mystère, j
2256 stions douloureuses : « Ce mystère, je ne puis te le révéler. Jamais tu ne pourras connaître ce que tu demandes. » Et plus
2257 réveil. Mais où ai-je fait séjour ? Je ne saurais le dire… C’était là où je fus toujours, et là où j’irai pour toujours :
2258 je fus toujours, et là où j’irai pour toujours : le vaste empire de l’éternelle nuit. Là-bas, une science unique nous est
2259 , et là où j’irai pour toujours : le vaste empire de l’éternelle nuit. Là-bas, une science unique nous est donnée : le div
2260 t là où j’irai pour toujours : le vaste empire de l’ éternelle nuit. Là-bas, une science unique nous est donnée : le divin,
2261 uit. Là-bas, une science unique nous est donnée : le divin, l’éternel, l’originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire ! Si t
2262 s, une science unique nous est donnée : le divin, l’ éternel, l’originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire ! Si tu pouvais
2263 nce unique nous est donnée : le divin, l’éternel, l’ originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire ! Si tu pouvais me comprend
2264 , l’éternel, l’originel oubli… Oh ! si je pouvais le dire ! Si tu pouvais me comprendre ! »
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre II. Les origines religieuses du mythe
2265 autres héritiers du xixe . Qu’on nous montre dans la nature, ou dans l’instinct, les esquisses grossières de faits « spiri
2266 xixe . Qu’on nous montre dans la nature, ou dans l’ instinct, les esquisses grossières de faits « spirituels », aussitôt n
2267 n nous montre dans la nature, ou dans l’instinct, les esquisses grossières de faits « spirituels », aussitôt nous croyons t
2268 ure, ou dans l’instinct, les esquisses grossières de faits « spirituels », aussitôt nous croyons tenir une explication de
2269 ls », aussitôt nous croyons tenir une explication de ces faits. Le plus bas nous paraît le plus vrai. C’est la superstitio
2270 nous croyons tenir une explication de ces faits. Le plus bas nous paraît le plus vrai. C’est la superstition du temps, la
2271 explication de ces faits. Le plus bas nous paraît le plus vrai. C’est la superstition du temps, la manie de « ramener » le
2272 aits. Le plus bas nous paraît le plus vrai. C’est la superstition du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’infime,
2273 aît le plus vrai. C’est la superstition du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’infime, l’étrange erreur qui pren
2274 us vrai. C’est la superstition du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’infime, l’étrange erreur qui prend pour ca
2275 la superstition du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’infime, l’étrange erreur qui prend pour cause suffisante
2276 on du temps, la manie de « ramener » le sublime à l’ infime, l’étrange erreur qui prend pour cause suffisante une condition
2277 s, la manie de « ramener » le sublime à l’infime, l’ étrange erreur qui prend pour cause suffisante une condition simplemen
2278 une condition simplement nécessaire. C’est aussi le scrupule scientifique, nous dit-on. Il fallait cela pour affranchir l
2279 que, nous dit-on. Il fallait cela pour affranchir l’ esprit des illusions spiritualistes. Mais je distingue mal l’intérêt d
2280 s illusions spiritualistes. Mais je distingue mal l’ intérêt d’un affranchissement qui consiste à « expliquer » Dostoïevski
2281 s spiritualistes. Mais je distingue mal l’intérêt d’ un affranchissement qui consiste à « expliquer » Dostoïevski par le ha
2282 ment qui consiste à « expliquer » Dostoïevski par le haut mal, et Nietzsche par la syphilis. Curieuse manière de libérer l
2283 r » Dostoïevski par le haut mal, et Nietzsche par la syphilis. Curieuse manière de libérer l’esprit, qui se « ramène » à l
2284 l, et Nietzsche par la syphilis. Curieuse manière de libérer l’esprit, qui se « ramène » à le nier. Mais j’ai beau dire et
2285 sche par la syphilis. Curieuse manière de libérer l’ esprit, qui se « ramène » à le nier. Mais j’ai beau dire et protester
2286 manière de libérer l’esprit, qui se « ramène » à le nier. Mais j’ai beau dire et protester d’avance : si je constate que
2287 ène » à le nier. Mais j’ai beau dire et protester d’ avance : si je constate que l’instinct et le sexe connaissent une dial
2288 u dire et protester d’avance : si je constate que l’ instinct et le sexe connaissent une dialectique spontanée, analogue à
2289 ester d’avance : si je constate que l’instinct et le sexe connaissent une dialectique spontanée, analogue à certains égard
2290 ue spontanée, analogue à certains égards, à celle de la passion dans notre mythe, beaucoup penseront que voilà qui suffit…
2291 spontanée, analogue à certains égards, à celle de la passion dans notre mythe, beaucoup penseront que voilà qui suffit… Do
2292 que voilà qui suffit… Donnons une page à ce genre d’ objections. ⁂ L’obstacle dont on a vu le jeu au cours de notre analyse
2293 ffit… Donnons une page à ce genre d’objections. ⁂ L’ obstacle dont on a vu le jeu au cours de notre analyse du mythe, n’est
2294 ce genre d’objections. ⁂ L’obstacle dont on a vu le jeu au cours de notre analyse du mythe, n’est-il pas d’origine toute
2295 au cours de notre analyse du mythe, n’est-il pas d’ origine toute naturelle ? Retarder le plaisir, n’est-ce pas la ruse la
2296 n’est-il pas d’origine toute naturelle ? Retarder le plaisir, n’est-ce pas la ruse la plus élémentaire du désir ? Et l’hom
2297 ute naturelle ? Retarder le plaisir, n’est-ce pas la ruse la plus élémentaire du désir ? Et l’homme n’est-il pas « ainsi f
2298 relle ? Retarder le plaisir, n’est-ce pas la ruse la plus élémentaire du désir ? Et l’homme n’est-il pas « ainsi fait » qu
2299 -ce pas la ruse la plus élémentaire du désir ? Et l’ homme n’est-il pas « ainsi fait » qu’il s’impose parfois une certaine
2300 l s’impose parfois une certaine continence, quasi d’ instinct, dans l’intérêt même de l’espèce ? Lycurgue, législateur de S
2301 s une certaine continence, quasi d’instinct, dans l’ intérêt même de l’espèce ? Lycurgue, législateur de Sparte, imposait a
2302 continence, quasi d’instinct, dans l’intérêt même de l’espèce ? Lycurgue, législateur de Sparte, imposait aux jeunes marié
2303 tinence, quasi d’instinct, dans l’intérêt même de l’ espèce ? Lycurgue, législateur de Sparte, imposait aux jeunes mariés u
2304 ’intérêt même de l’espèce ? Lycurgue, législateur de Sparte, imposait aux jeunes mariés une abstinence prolongée. « C’est
2305 que — qu’ils soient toujours plus forts et dispos de leur corps, et qu’en ne jouissant pas du plaisir d’aimer à cœur saoul
2306 leur corps, et qu’en ne jouissant pas du plaisir d’ aimer à cœur saoul, leur amour en demeure toujours frais, et que leurs
2307 que leurs enfants en viennent plus robustes »18. La chevalerie féodale, de même, honorait dans la chasteté un obstacle in
2308 18. La chevalerie féodale, de même, honorait dans la chasteté un obstacle instinctif à l’instinct, ayant pour fin de rendr
2309 onorait dans la chasteté un obstacle instinctif à l’ instinct, ayant pour fin de rendre les guerriers plus valeureux. Or la
2310 obstacle instinctif à l’instinct, ayant pour fin de rendre les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’une telle discipli
2311 instinctif à l’instinct, ayant pour fin de rendre les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’une telle discipline est rela
2312 ur fin de rendre les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’une telle discipline est relative à la vie même, non à l’espr
2313 rendre les guerriers plus valeureux. Or la vertu d’ une telle discipline est relative à la vie même, non à l’esprit. Elle
2314 Or la vertu d’une telle discipline est relative à la vie même, non à l’esprit. Elle cède au succès obtenu. Elle ne cherche
2315 elle discipline est relative à la vie même, non à l’ esprit. Elle cède au succès obtenu. Elle ne cherche rien au-delà. L’eu
2316 e au succès obtenu. Elle ne cherche rien au-delà. L’ eugénisme d’un Lycurgue n’est nullement ascétique, puisqu’il vise au c
2317 obtenu. Elle ne cherche rien au-delà. L’eugénisme d’ un Lycurgue n’est nullement ascétique, puisqu’il vise au contraire à l
2318 ullement ascétique, puisqu’il vise au contraire à la meilleure propagation de l’espèce. On ne saurait voir dans ces proces
2319 u’il vise au contraire à la meilleure propagation de l’espèce. On ne saurait voir dans ces processus vitaux autre chose qu
2320 l vise au contraire à la meilleure propagation de l’ espèce. On ne saurait voir dans ces processus vitaux autre chose que l
2321 it voir dans ces processus vitaux autre chose que le support physiologique de la dialectique passionnelle. Il faut bien qu
2322 s vitaux autre chose que le support physiologique de la dialectique passionnelle. Il faut bien que la passion se serve des
2323 itaux autre chose que le support physiologique de la dialectique passionnelle. Il faut bien que la passion se serve des co
2324 de la dialectique passionnelle. Il faut bien que la passion se serve des corps, et qu’elle utilise leurs lois. Mais la co
2325 ve des corps, et qu’elle utilise leurs lois. Mais la constatation des lois du corps n’explique nullement l’amour d’un Tris
2326 nstatation des lois du corps n’explique nullement l’ amour d’un Tristan, par exemple. Elle rend d’autant plus évidente l’in
2327 on des lois du corps n’explique nullement l’amour d’ un Tristan, par exemple. Elle rend d’autant plus évidente l’interventi
2328 ment l’amour d’un Tristan, par exemple. Elle rend d’ autant plus évidente l’intervention d’un facteur « étranger » seul cap
2329 an, par exemple. Elle rend d’autant plus évidente l’ intervention d’un facteur « étranger » seul capable de détourner l’ins
2330 . Elle rend d’autant plus évidente l’intervention d’ un facteur « étranger » seul capable de détourner l’instinct de son bu
2331 tervention d’un facteur « étranger » seul capable de détourner l’instinct de son but naturel et de transformer le désir en
2332 un facteur « étranger » seul capable de détourner l’ instinct de son but naturel et de transformer le désir en une aspirati
2333 « étranger » seul capable de détourner l’instinct de son but naturel et de transformer le désir en une aspiration indéfini
2334 ble de détourner l’instinct de son but naturel et de transformer le désir en une aspiration indéfinie, c’est-à-dire sans f
2335 r l’instinct de son but naturel et de transformer le désir en une aspiration indéfinie, c’est-à-dire sans fins vitales, vo
2336 ire à ces fins. Ces mêmes remarques vaudront pour les coutumes et les interdictions sacrées chez les peuplades primitives.
2337 Ces mêmes remarques vaudront pour les coutumes et les interdictions sacrées chez les peuplades primitives. C’est un jeu que
2338 ur les coutumes et les interdictions sacrées chez les peuplades primitives. C’est un jeu que de retrouver l’« origine » sac
2339 s chez les peuplades primitives. C’est un jeu que de retrouver l’« origine » sacrée des motifs caractéristiques du Roman.
2340 uplades primitives. C’est un jeu que de retrouver l’ « origine » sacrée des motifs caractéristiques du Roman. La quête de l
2341 ne » sacrée des motifs caractéristiques du Roman. La quête de la fiancée lointaine, par exemple, se rattache au cérémonial
2342 ée des motifs caractéristiques du Roman. La quête de la fiancée lointaine, par exemple, se rattache au cérémonial du rapt
2343 des motifs caractéristiques du Roman. La quête de la fiancée lointaine, par exemple, se rattache au cérémonial du rapt nup
2344 , se rattache au cérémonial du rapt nuptial, chez les tribus exogamiques. La morale de la prouesse est une sublimation non
2345 ial du rapt nuptial, chez les tribus exogamiques. La morale de la prouesse est une sublimation non déguisée de coutumes be
2346 t nuptial, chez les tribus exogamiques. La morale de la prouesse est une sublimation non déguisée de coutumes beaucoup plu
2347 uptial, chez les tribus exogamiques. La morale de la prouesse est une sublimation non déguisée de coutumes beaucoup plus a
2348 e de la prouesse est une sublimation non déguisée de coutumes beaucoup plus anciennes traduisant la nécessité d’une sélect
2349 ée de coutumes beaucoup plus anciennes traduisant la nécessité d’une sélection biologique. Et il n’est pas jusqu’au désir
2350 s beaucoup plus anciennes traduisant la nécessité d’ une sélection biologique. Et il n’est pas jusqu’au désir de la mort qu
2351 ection biologique. Et il n’est pas jusqu’au désir de la mort que l’on ne puisse « ramener » à l’instinct de mort décrit pa
2352 ion biologique. Et il n’est pas jusqu’au désir de la mort que l’on ne puisse « ramener » à l’instinct de mort décrit par F
2353 ue. Et il n’est pas jusqu’au désir de la mort que l’ on ne puisse « ramener » à l’instinct de mort décrit par Freud et par
2354 désir de la mort que l’on ne puisse « ramener » à l’ instinct de mort décrit par Freud et par les plus récents biologistes.
2355 mort que l’on ne puisse « ramener » à l’instinct de mort décrit par Freud et par les plus récents biologistes. Mais on ne
2356 er » à l’instinct de mort décrit par Freud et par les plus récents biologistes. Mais on ne voit pas que tout ceci explique
2357 istes. Mais on ne voit pas que tout ceci explique l’ apparition du mythe, et encore moins sa localisation dans notre histoi
2358 s sa localisation dans notre histoire européenne… L’ antiquité n’a rien connu de semblable à l’amour de Tristan et d’Iseut.
2359 e histoire européenne… L’antiquité n’a rien connu de semblable à l’amour de Tristan et d’Iseut. On sait assez que pour les
2360 péenne… L’antiquité n’a rien connu de semblable à l’ amour de Tristan et d’Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les R
2361 L’antiquité n’a rien connu de semblable à l’amour de Tristan et d’Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les Romains,
2362 a rien connu de semblable à l’amour de Tristan et d’ Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les Romains, l’amour est un
2363 our de Tristan et d’Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les Romains, l’amour est une maladie (Ménandre) dans la mesu
2364 n et d’Iseut. On sait assez que pour les Grecs et les Romains, l’amour est une maladie (Ménandre) dans la mesure où il tran
2365 On sait assez que pour les Grecs et les Romains, l’ amour est une maladie (Ménandre) dans la mesure où il transcende la vo
2366 Romains, l’amour est une maladie (Ménandre) dans la mesure où il transcende la volupté qui est sa fin naturelle. C’est un
2367 aladie (Ménandre) dans la mesure où il transcende la volupté qui est sa fin naturelle. C’est une « frénésie », dit Plutarq
2368 ux, il leur faut pardonner comme étant malades… » D’ où vient alors cette glorification de la passion, qui est justement ce
2369 t malades… » D’où vient alors cette glorification de la passion, qui est justement ce qui nous touche dans le Roman ? Parl
2370 alades… » D’où vient alors cette glorification de la passion, qui est justement ce qui nous touche dans le Roman ? Parler
2371 assion, qui est justement ce qui nous touche dans le Roman ? Parler de déviation de l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’
2372 stement ce qui nous touche dans le Roman ? Parler de déviation de l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’agit de savoi
2373 i nous touche dans le Roman ? Parler de déviation de l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’agit de savoir, précisémen
2374 ous touche dans le Roman ? Parler de déviation de l’ instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’agit de savoir, précisément,
2375 e l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’agit de savoir, précisément, quel est le facteur qui a pu causer cette déviat
2376 puisqu’il s’agit de savoir, précisément, quel est le facteur qui a pu causer cette déviation. 2.Éros, ou le Désir sans
2377 ur qui a pu causer cette déviation. 2.Éros, ou le Désir sans fin (Platonisme, druidisme, manichéisme.) Platon nous
2378 manichéisme.) Platon nous parle dans Phèdre et le Banquet d’une fureur qui va du corps à l’âme, pour la troubler d’hume
2379 .) Platon nous parle dans Phèdre et le Banquet d’ une fureur qui va du corps à l’âme, pour la troubler d’humeurs maligne
2380 èdre et le Banquet d’une fureur qui va du corps à l’ âme, pour la troubler d’humeurs malignes. Ce n’est pas l’amour tel qu’
2381 anquet d’une fureur qui va du corps à l’âme, pour la troubler d’humeurs malignes. Ce n’est pas l’amour tel qu’il le loue.
2382 fureur qui va du corps à l’âme, pour la troubler d’ humeurs malignes. Ce n’est pas l’amour tel qu’il le loue. Mais il est
2383 pour la troubler d’humeurs malignes. Ce n’est pas l’ amour tel qu’il le loue. Mais il est une autre espèce de fureur, ou de
2384 ’humeurs malignes. Ce n’est pas l’amour tel qu’il le loue. Mais il est une autre espèce de fureur, ou de délire, qui ne s’
2385 r tel qu’il le loue. Mais il est une autre espèce de fureur, ou de délire, qui ne s’engendre pas sans quelque divinité, ni
2386 loue. Mais il est une autre espèce de fureur, ou de délire, qui ne s’engendre pas sans quelque divinité, ni ne se crée da
2387 dre pas sans quelque divinité, ni ne se crée dans l’ âme au-dedans de nous : c’est une inspiration tout étrangère, un attra
2388 agit du dehors, un emportement, un rapt indéfini de la raison et du sens naturel. On l’appellera donc enthousiasme, ce qu
2389 it du dehors, un emportement, un rapt indéfini de la raison et du sens naturel. On l’appellera donc enthousiasme, ce qui s
2390 rapt indéfini de la raison et du sens naturel. On l’ appellera donc enthousiasme, ce qui signifie « endieusement », car ce
2391 signifie « endieusement », car ce délire procède de la divinité et porte notre élan vers Dieu. Tel est l’amour platonicie
2392 gnifie « endieusement », car ce délire procède de la divinité et porte notre élan vers Dieu. Tel est l’amour platonicien :
2393 a divinité et porte notre élan vers Dieu. Tel est l’ amour platonicien : « délire divin », transport de l’âme, folie et sup
2394 l’amour platonicien : « délire divin », transport de l’âme, folie et suprême raison. Et l’amant est auprès de l’être aimé
2395 mour platonicien : « délire divin », transport de l’ âme, folie et suprême raison. Et l’amant est auprès de l’être aimé « c
2396 , transport de l’âme, folie et suprême raison. Et l’ amant est auprès de l’être aimé « comme dans le ciel », car l’amour es
2397 folie et suprême raison. Et l’amant est auprès de l’ être aimé « comme dans le ciel », car l’amour est la voie qui monte pa
2398 Et l’amant est auprès de l’être aimé « comme dans le ciel », car l’amour est la voie qui monte par degrés d’extase vers l’
2399 auprès de l’être aimé « comme dans le ciel », car l’ amour est la voie qui monte par degrés d’extase vers l’origine unique
2400 être aimé « comme dans le ciel », car l’amour est la voie qui monte par degrés d’extase vers l’origine unique de tout ce q
2401 l », car l’amour est la voie qui monte par degrés d’ extase vers l’origine unique de tout ce qui existe, loin des corps et
2402 ur est la voie qui monte par degrés d’extase vers l’ origine unique de tout ce qui existe, loin des corps et de la matière,
2403 i monte par degrés d’extase vers l’origine unique de tout ce qui existe, loin des corps et de la matière, loin de ce qui d
2404 e unique de tout ce qui existe, loin des corps et de la matière, loin de ce qui divise et distingue, au-delà du malheur d’
2405 nique de tout ce qui existe, loin des corps et de la matière, loin de ce qui divise et distingue, au-delà du malheur d’êtr
2406 de ce qui divise et distingue, au-delà du malheur d’ être soi et d’être deux dans l’amour même. L’Éros, c’est le Désir tota
2407 se et distingue, au-delà du malheur d’être soi et d’ être deux dans l’amour même. L’Éros, c’est le Désir total, c’est l’Asp
2408 au-delà du malheur d’être soi et d’être deux dans l’ amour même. L’Éros, c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse
2409 heur d’être soi et d’être deux dans l’amour même. L’ Éros, c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’élan relig
2410 i et d’être deux dans l’amour même. L’Éros, c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’élan religieux originel
2411 l’amour même. L’Éros, c’est le Désir total, c’est l’ Aspiration lumineuse, l’élan religieux originel porté à sa plus haute
2412 est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’ élan religieux originel porté à sa plus haute puissance, à l’extrême e
2413 gieux originel porté à sa plus haute puissance, à l’ extrême exigence de pureté qui est l’extrême exigence d’Unité. Mais l’
2414 é à sa plus haute puissance, à l’extrême exigence de pureté qui est l’extrême exigence d’Unité. Mais l’unité dernière est
2415 puissance, à l’extrême exigence de pureté qui est l’ extrême exigence d’Unité. Mais l’unité dernière est négation de l’être
2416 ême exigence de pureté qui est l’extrême exigence d’ Unité. Mais l’unité dernière est négation de l’être actuel, dans sa so
2417 e pureté qui est l’extrême exigence d’Unité. Mais l’ unité dernière est négation de l’être actuel, dans sa souffrante multi
2418 gence d’Unité. Mais l’unité dernière est négation de l’être actuel, dans sa souffrante multiplicité. Ainsi l’élan suprême
2419 ce d’Unité. Mais l’unité dernière est négation de l’ être actuel, dans sa souffrante multiplicité. Ainsi l’élan suprême du
2420 re actuel, dans sa souffrante multiplicité. Ainsi l’ élan suprême du désir aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d
2421 suprême du désir aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d’Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étrang
2422 ir aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d’ Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes
2423 t non-désir. La dialectique d’Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l’attrait sexuel :
2424 ctique d’Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l’attrait sexuel : un désir qui ne retom
2425 la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l’attrait sexuel : un désir qui ne retombe plus, que plus rien ne peu
2426 vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l’ attrait sexuel : un désir qui ne retombe plus, que plus rien ne peut s
2427 ien ne peut satisfaire, qui repousse même et fuit la tentation de s’accomplir dans notre monde, parce qu’il ne veut embras
2428 atisfaire, qui repousse même et fuit la tentation de s’accomplir dans notre monde, parce qu’il ne veut embrasser que le To
2429 ns notre monde, parce qu’il ne veut embrasser que le Tout. C’est le dépassement infini, l’ascension de l’homme vers son di
2430 parce qu’il ne veut embrasser que le Tout. C’est le dépassement infini, l’ascension de l’homme vers son dieu. Et ce mouve
2431 brasser que le Tout. C’est le dépassement infini, l’ ascension de l’homme vers son dieu. Et ce mouvement est sans retour. ⁂
2432 le Tout. C’est le dépassement infini, l’ascension de l’homme vers son dieu. Et ce mouvement est sans retour. ⁂ Les origine
2433 Tout. C’est le dépassement infini, l’ascension de l’ homme vers son dieu. Et ce mouvement est sans retour. ⁂ Les origines i
2434 vers son dieu. Et ce mouvement est sans retour. ⁂ Les origines iraniennes et orphiques du platonisme sont encore mal connue
2435 core mal connues mais certaines. Et par Plotin et l’ Aréopagite, cette doctrine s’est transmise au monde médiéval. Ainsi l’
2436 doctrine s’est transmise au monde médiéval. Ainsi l’ Orient vint rêver dans nos vies, réveillant de très vieux souvenirs. C
2437 nsi l’Orient vint rêver dans nos vies, réveillant de très vieux souvenirs. Car au fond de notre Occident, la voix des bard
2438 , réveillant de très vieux souvenirs. Car au fond de notre Occident, la voix des bardes celtes lui répondait. Je ne sais s
2439 s vieux souvenirs. Car au fond de notre Occident, la voix des bardes celtes lui répondait. Je ne sais si c’était un écho,
2440 armonie ancestrale — toutes nos races sont venues d’ Orient — ou simplement si la nature humaine n’est point portée en tous
2441 nos races sont venues d’Orient — ou simplement si la nature humaine n’est point portée en tous lieux et tous temps à divin
2442 ormes toujours semblables. Je ne sais ce que vaut l’ hypothèse qui assimile jusque dans les détails les plus vieux mythes c
2443 ce que vaut l’hypothèse qui assimile jusque dans les détails les plus vieux mythes celtiques à ceux des Grecs — la quête d
2444 l’hypothèse qui assimile jusque dans les détails les plus vieux mythes celtiques à ceux des Grecs — la quête du Graal à ce
2445 es plus vieux mythes celtiques à ceux des Grecs —  la quête du Graal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythag
2446 ques à ceux des Grecs — la quête du Graal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration
2447 s à ceux des Grecs — la quête du Graal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des
2448 es Grecs — la quête du Graal à celle de la Toison d’ or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des âmes à ce
2449  la quête du Graal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des âmes à celles des dr
2450 raal à celle de la Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des âmes à celles des druides sur l’i
2451 a Toison d’or — et les doctrines de Pythagore sur la transmigration des âmes à celles des druides sur l’immortalité. La my
2452 transmigration des âmes à celles des druides sur l’ immortalité. La mythologie comparée est la plus périlleuse des science
2453 des âmes à celles des druides sur l’immortalité. La mythologie comparée est la plus périlleuse des sciences, si l’on exce
2454 des sur l’immortalité. La mythologie comparée est la plus périlleuse des sciences, si l’on excepte l’étymologie dont elle
2455 comparée est la plus périlleuse des sciences, si l’ on excepte l’étymologie dont elle procède bien souvent : l’une et l’au
2456 la plus périlleuse des sciences, si l’on excepte l’ étymologie dont elle procède bien souvent : l’une et l’autre sans cess
2457 cède bien souvent : l’une et l’autre sans cesse à la merci du calembour le plus tentant… Quoi qu’il en soit, certaines con
2458 une et l’autre sans cesse à la merci du calembour le plus tentant… Quoi qu’il en soit, certaines convergences générales se
2459 rales se dégagent des travaux récents, renforçant l’ hypothèse d’une communauté originelle des croyances religieuses en Ori
2460 agent des travaux récents, renforçant l’hypothèse d’ une communauté originelle des croyances religieuses en Orient et en Oc
2461 uses en Orient et en Occident. ⁂ Bien avant Rome, les Celtes avaient conquis une grande partie de l’Europe actuelle. Venus
2462 ome, les Celtes avaient conquis une grande partie de l’Europe actuelle. Venus du Sud-Ouest de la Germanie et du Nord-Est d
2463 , les Celtes avaient conquis une grande partie de l’ Europe actuelle. Venus du Sud-Ouest de la Germanie et du Nord-Est de l
2464 avaient mis à sac Rome et Delphes, et soumis tous les peuples de l’Atlantique à la mer Noire. Ils poussèrent même jusqu’en
2465 à sac Rome et Delphes, et soumis tous les peuples de l’Atlantique à la mer Noire. Ils poussèrent même jusqu’en Ukraine et
2466 ac Rome et Delphes, et soumis tous les peuples de l’ Atlantique à la mer Noire. Ils poussèrent même jusqu’en Ukraine et en
2467 hes, et soumis tous les peuples de l’Atlantique à la mer Noire. Ils poussèrent même jusqu’en Ukraine et en Asie Mineure (G
2468 e Mineure (Galates), préfigurant assez exactement l’ extension de l’Empire romain. Or les Celtes n’étaient pas une nation.
2469 alates), préfigurant assez exactement l’extension de l’Empire romain. Or les Celtes n’étaient pas une nation. Ils n’avaien
2470 tes), préfigurant assez exactement l’extension de l’ Empire romain. Or les Celtes n’étaient pas une nation. Ils n’avaient p
2471 sez exactement l’extension de l’Empire romain. Or les Celtes n’étaient pas une nation. Ils n’avaient pas d’autre « unité »
2472 eltes n’étaient pas une nation. Ils n’avaient pas d’ autre « unité » que celle d’une civilisation, dont le principe spiritu
2473 on. Ils n’avaient pas d’autre « unité » que celle d’ une civilisation, dont le principe spirituel était maintenu par le col
2474 utre « unité » que celle d’une civilisation, dont le principe spirituel était maintenu par le collège sacerdotal des druid
2475 on, dont le principe spirituel était maintenu par le collège sacerdotal des druides. Ce collège à son tour n’était nulleme
2476 druides. Ce collège à son tour n’était nullement l’ émanation des petits peuples ou tribus, mais « une institution en quel
2477 en quelque sorte internationale », commune à tous les peuples d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande ju
2478 orte internationale », commune à tous les peuples d’ origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande jusqu’en Ital
2479 ne à tous les peuples d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les v
2480 à tous les peuples d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voya
2481 les d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voyages et les renc
2482 d’origine celtique, du fond de la Bretagne et de l’ Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voyages et les rencont
2483 de l’Irlande jusqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voyages et les rencontres des druides « cimentaient l’union des peupl
2484 usqu’en Italie et en Asie Mineure. Les voyages et les rencontres des druides « cimentaient l’union des peuples celtiques et
2485 yages et les rencontres des druides « cimentaient l’ union des peuples celtiques et le sentiment de leur parenté19 ». Les d
2486 es « cimentaient l’union des peuples celtiques et le sentiment de leur parenté19 ». Les druides formaient des confréries r
2487 ent l’union des peuples celtiques et le sentiment de leur parenté19 ». Les druides formaient des confréries religieuses do
2488 es celtiques et le sentiment de leur parenté19 ». Les druides formaient des confréries religieuses douées de pouvoirs très
2489 uides formaient des confréries religieuses douées de pouvoirs très étendus. Ils étaient à la fois devins, magiciens, médec
2490 ecins, prêtres, confesseurs. Ils n’écrivaient pas de livres, mais donnaient un enseignement oral, en vers gnomiques, à des
2491 s gnomiques, à des élèves qu’ils gardaient auprès d’ eux pendant vingt ans20. On a pu rapprocher ce collège sacerdotal d’in
2492 t ans20. On a pu rapprocher ce collège sacerdotal d’ institutions tout à fait identiques chez les autres peuples indo-europ
2493 rdotal d’institutions tout à fait identiques chez les autres peuples indo-européens : mages iraniens, brahmanes de l’Inde,
2494 euples indo-européens : mages iraniens, brahmanes de l’Inde, pontifes et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le m
2495 les indo-européens : mages iraniens, brahmanes de l’ Inde, pontifes et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même
2496 aniens, brahmanes de l’Inde, pontifes et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même nom que le brahmane 21. Il e
2497 rahmanes de l’Inde, pontifes et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même nom que le brahmane 21. Il est certai
2498 s et flamines de Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même nom que le brahmane 21. Il est certain que les Celtes croyaient
2499 Rome. Le flamen porte d’ailleurs le même nom que le brahmane 21. Il est certain que les Celtes croyaient à une vie après
2500 e même nom que le brahmane 21. Il est certain que les Celtes croyaient à une vie après la mort. Vie aventureuse, très sembl
2501 certain que les Celtes croyaient à une vie après la mort. Vie aventureuse, très semblable à celle de la terre, mais épuré
2502 la mort. Vie aventureuse, très semblable à celle de la terre, mais épurée, et dont certains héros pouvaient revenir, sous
2503 mort. Vie aventureuse, très semblable à celle de la terre, mais épurée, et dont certains héros pouvaient revenir, sous d’
2504 se mêler aux vivants. Par cette doctrine centrale de la survie des âmes, les Celtes s’apparentent aux Grecs. Mais toute do
2505 mêler aux vivants. Par cette doctrine centrale de la survie des âmes, les Celtes s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctr
2506 ar cette doctrine centrale de la survie des âmes, les Celtes s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctrine de l’immortalité
2507 ltes s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctrine de l’immortalité suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celt
2508 s s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctrine de l’ immortalité suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celtes,
2509 l’immortalité suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celtes, écrit Hubert, « ont cultivé certainement la méta
2510 immortalité suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celtes, écrit Hubert, « ont cultivé certainement la métaphy
2511 té suppose une préoccupation tragique de la mort. Les Celtes, écrit Hubert, « ont cultivé certainement la métaphysique de l
2512 Celtes, écrit Hubert, « ont cultivé certainement la métaphysique de la mort… Ils ont beaucoup rêvé sur la mort. C’était u
2513 ubert, « ont cultivé certainement la métaphysique de la mort… Ils ont beaucoup rêvé sur la mort. C’était une compagne fami
2514 rt, « ont cultivé certainement la métaphysique de la mort… Ils ont beaucoup rêvé sur la mort. C’était une compagne familiè
2515 étaphysique de la mort… Ils ont beaucoup rêvé sur la mort. C’était une compagne familière dont ils se sont plu à déguiser
2516 ompagne familière dont ils se sont plu à déguiser le caractère inquiétant. » De même, dans leur mythologie, « l’idée de mo
2517 re inquiétant. » De même, dans leur mythologie, «  l’ idée de mort domine tout, et tout la découvre »22. Et cela n’est pas s
2518 iétant. » De même, dans leur mythologie, « l’idée de mort domine tout, et tout la découvre »22. Et cela n’est pas sans inc
2519 mythologie, « l’idée de mort domine tout, et tout la découvre »22. Et cela n’est pas sans inciter à des rapprochements trè
2520 iter à des rapprochements très précis avec ce que l’ on a dit plus haut du mythe de Tristan, qui voile et exprime à la fois
2521 précis avec ce que l’on a dit plus haut du mythe de Tristan, qui voile et exprime à la fois le désir de mort. D’autre par
2522 mythe de Tristan, qui voile et exprime à la fois le désir de mort. D’autre part, les dieux celtiques forment deux séries
2523 Tristan, qui voile et exprime à la fois le désir de mort. D’autre part, les dieux celtiques forment deux séries opposées 
2524 exprime à la fois le désir de mort. D’autre part, les dieux celtiques forment deux séries opposées : dieux lumineux et dieu
2525 dieux lumineux et dieux sombres. Il nous importe de souligner ce fait du dualisme fondamental de la religion des druides.
2526 orte de souligner ce fait du dualisme fondamental de la religion des druides. Car c’est ici que se révèle la convergence d
2527 e de souligner ce fait du dualisme fondamental de la religion des druides. Car c’est ici que se révèle la convergence des
2528 religion des druides. Car c’est ici que se révèle la convergence des mythes iraniens, gnostiques, et hindouistes avec la r
2529 mythes iraniens, gnostiques, et hindouistes avec la religion fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantiqu
2530 ues, et hindouistes avec la religion fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprim
2531 , et hindouistes avec la religion fondamentale de l’ Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé,
2532 uistes avec la religion fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les f
2533 tes avec la religion fondamentale de l’Europe. De l’ Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les form
2534 ion fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les formes les plus diver
2535 fondamentale de l’Europe. De l’Inde aux rives de l’ Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les formes les plus diverses
2536 es de l’Atlantique, nous retrouvons exprimé, dans les formes les plus diverses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et d
2537 antique, nous retrouvons exprimé, dans les formes les plus diverses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et de leur lutt
2538 mes les plus diverses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et de leur lutte mortelle dans l’homme. Il est un dieu de Lu
2539 les plus diverses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et de leur lutte mortelle dans l’homme. Il est un dieu de Lumiè
2540 verses, ce même mystère du Jour et de la Nuit, et de leur lutte mortelle dans l’homme. Il est un dieu de Lumière incréée,
2541 our et de la Nuit, et de leur lutte mortelle dans l’ homme. Il est un dieu de Lumière incréée, intemporelle, et un dieu de
2542 leur lutte mortelle dans l’homme. Il est un dieu de Lumière incréée, intemporelle, et un dieu de Ténèbres, auteur du mal,
2543 dieu de Lumière incréée, intemporelle, et un dieu de Ténèbres, auteur du mal, qui domine toute la Création visible. Des si
2544 dieu de Ténèbres, auteur du mal, qui domine toute la Création visible. Des siècles avant l’apparition de Mani, on peut déc
2545 mine toute la Création visible. Des siècles avant l’ apparition de Mani, on peut déceler la même opposition dans les mythol
2546 Création visible. Des siècles avant l’apparition de Mani, on peut déceler la même opposition dans les mythologies indo-eu
2547 ècles avant l’apparition de Mani, on peut déceler la même opposition dans les mythologies indo-européennes. Dieux lumineux
2548 de Mani, on peut déceler la même opposition dans les mythologies indo-européennes. Dieux lumineux : l’Ahura-Mazda (ou Ormu
2549 es mythologies indo-européennes. Dieux lumineux : l’ Ahura-Mazda (ou Ormuzd) des Iraniens, l’Apollon grec, l’Abellion celti
2550 umineux : l’Ahura-Mazda (ou Ormuzd) des Iraniens, l’ Apollon grec, l’Abellion celtibère. Dieux sombres : le Dyaus Pitar hin
2551 a-Mazda (ou Ormuzd) des Iraniens, l’Apollon grec, l’ Abellion celtibère. Dieux sombres : le Dyaus Pitar hindou, l’Ahrriman
2552 ollon grec, l’Abellion celtibère. Dieux sombres : le Dyaus Pitar hindou, l’Ahrriman iranien, le Jupiter latin, le Dispater
2553 celtibère. Dieux sombres : le Dyaus Pitar hindou, l’ Ahrriman iranien, le Jupiter latin, le Dispater gaulois… Bien d’autres
2554 bres : le Dyaus Pitar hindou, l’Ahrriman iranien, le Jupiter latin, le Dispater gaulois… Bien d’autres rapprochements nous
2555 tar hindou, l’Ahrriman iranien, le Jupiter latin, le Dispater gaulois… Bien d’autres rapprochements nous tentent, dont l’u
2556 tentent, dont l’un au moins intéresse directement l’ objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pa
2557 dont l’un au moins intéresse directement l’objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans r
2558 moins intéresse directement l’objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dia
2559 e directement l’objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dialectique plato
2560 irectement l’objet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dialectique platonic
2561 bjet de ce livre : la conception de la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dialectique platonicienne de l’Amou
2562 la femme chez les Celtes n’est pas sans rappeler la dialectique platonicienne de l’Amour. La femme figure aux yeux des dr
2563 st pas sans rappeler la dialectique platonicienne de l’Amour. La femme figure aux yeux des druides un être divin et prophé
2564 pas sans rappeler la dialectique platonicienne de l’ Amour. La femme figure aux yeux des druides un être divin et prophétiq
2565 rappeler la dialectique platonicienne de l’Amour. La femme figure aux yeux des druides un être divin et prophétique. C’est
2566 x des druides un être divin et prophétique. C’est la Velléda des Martyrs, le fantôme lumineux qui apparaît aux regards du
2567 vin et prophétique. C’est la Velléda des Martyrs, le fantôme lumineux qui apparaît aux regards du général romain perdu dan
2568 s-tu que je suis fée ? », dit-elle. Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qu
2569 s fée ? », dit-elle. Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mé
2570 ée ? », dit-elle. Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mépri
2571 Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mépriser les joies terr
2572 s a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’ au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mépriser les joies terrest
2573 s apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette nostalgie qui nous fait mépriser les joies terrestres. Mais sym
2574 delà et de cette nostalgie qui nous fait mépriser les joies terrestres. Mais symbole équivoque puisqu’il tend à confondre l
2575 Mais symbole équivoque puisqu’il tend à confondre l’ attrait du sexe et le Désir sans fin. L’Essylt des légendes sacrées, «
2576 e puisqu’il tend à confondre l’attrait du sexe et le Désir sans fin. L’Essylt des légendes sacrées, « objet de contemplati
2577 confondre l’attrait du sexe et le Désir sans fin. L’ Essylt des légendes sacrées, « objet de contemplation, spectacle mysté
2578 sans fin. L’Essylt des légendes sacrées, « objet de contemplation, spectacle mystérieux », c’était l’invitation à désirer
2579 de contemplation, spectacle mystérieux », c’était l’ invitation à désirer ce qui est au-delà des formes incarnées. Mais ell
2580 able en soi… Et pourtant sa nature est fuyante. «  L’ Éternel féminin nous entraîne », dira Goethe. Et Novalis : « La femme
2581 inin nous entraîne », dira Goethe. Et Novalis : «  La femme est le but de l’homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière pre
2582 raîne », dira Goethe. Et Novalis : « La femme est le but de l’homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière prend pour symbo
2583 , dira Goethe. Et Novalis : « La femme est le but de l’homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière prend pour symbole l’at
2584 ira Goethe. Et Novalis : « La femme est le but de l’ homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière prend pour symbole l’attra
2585 valis : « La femme est le but de l’homme. » Ainsi l’ aspiration vers la lumière prend pour symbole l’attrait nocturne des s
2586 est le but de l’homme. » Ainsi l’aspiration vers la lumière prend pour symbole l’attrait nocturne des sexes. Le grand Jou
2587 i l’aspiration vers la lumière prend pour symbole l’ attrait nocturne des sexes. Le grand Jour incréé, aux yeux de la chair
2588 prend pour symbole l’attrait nocturne des sexes. Le grand Jour incréé, aux yeux de la chair, n’est que la Nuit. Mais notr
2589 urne des sexes. Le grand Jour incréé, aux yeux de la chair, n’est que la Nuit. Mais notre jour, aux yeux du dieu qui résid
2590 rand Jour incréé, aux yeux de la chair, n’est que la Nuit. Mais notre jour, aux yeux du dieu qui réside par-delà les étoil
2591 notre jour, aux yeux du dieu qui réside par-delà les étoiles, c’est le royaume de Dispater, le père des Ombres. Et de même
2592 ux du dieu qui réside par-delà les étoiles, c’est le royaume de Dispater, le père des Ombres. Et de même, le Tristan de Wa
2593 qui réside par-delà les étoiles, c’est le royaume de Dispater, le père des Ombres. Et de même, le Tristan de Wagner veut s
2594 r-delà les étoiles, c’est le royaume de Dispater, le père des Ombres. Et de même, le Tristan de Wagner veut sombrer, mais
2595 aume de Dispater, le père des Ombres. Et de même, le Tristan de Wagner veut sombrer, mais pour renaître en un ciel de Lumi
2596 agner veut sombrer, mais pour renaître en un ciel de Lumière. La « Nuit » qu’il chante, c’est le Jour incréé. Et sa passio
2597 ombrer, mais pour renaître en un ciel de Lumière. La « Nuit » qu’il chante, c’est le Jour incréé. Et sa passion, c’est le
2598 ciel de Lumière. La « Nuit » qu’il chante, c’est le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’Éros, le Désir qui mépri
2599 hante, c’est le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’Éros, le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volup
2600 est le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’ Éros, le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volupté, même
2601 our incréé. Et sa passion, c’est le culte d’Éros, le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volupté, même quand il
2602 même quand il croit aimer un être… On parle trop de nirvana ou de bouddhisme à propos de l’opéra wagnérien. Comme si le f
2603 croit aimer un être… On parle trop de nirvana ou de bouddhisme à propos de l’opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l
2604 arle trop de nirvana ou de bouddhisme à propos de l’ opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l’Occident n’avait pas pu f
2605 ouddhisme à propos de l’opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l’Occident n’avait pas pu fournir au magicien les éléme
2606 opos de l’opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l’Occident n’avait pas pu fournir au magicien les éléments les plus a
2607 s de l’opéra wagnérien. Comme si le fond païen de l’ Occident n’avait pas pu fournir au magicien les éléments les plus acti
2608 de l’Occident n’avait pas pu fournir au magicien les éléments les plus actifs de son philtre ! Il est frappant de constate
2609 t n’avait pas pu fournir au magicien les éléments les plus actifs de son philtre ! Il est frappant de constater d’ailleurs
2610 fournir au magicien les éléments les plus actifs de son philtre ! Il est frappant de constater d’ailleurs à quel point le
2611 les plus actifs de son philtre ! Il est frappant de constater d’ailleurs à quel point le celtisme originel de l’Europe a
2612 est frappant de constater d’ailleurs à quel point le celtisme originel de l’Europe a survécu à la conquête romaine et aux
2613 ater d’ailleurs à quel point le celtisme originel de l’Europe a survécu à la conquête romaine et aux invasions germaniques
2614 r d’ailleurs à quel point le celtisme originel de l’ Europe a survécu à la conquête romaine et aux invasions germaniques. «
2615 oint le celtisme originel de l’Europe a survécu à la conquête romaine et aux invasions germaniques. « Les Gallo-Romains so
2616 conquête romaine et aux invasions germaniques. «  Les Gallo-Romains sont restés pour la plupart des Celtes déguisés. Si bie
2617 la plupart des Celtes déguisés. Si bien qu’après les invasions germaniques, on vit reparaître en Gaule des modes et des go
2618 et des goûts qui avaient été ceux des Celtes23. » L’ art roman et les langues romanes attestent l’importance de l’héritage
2619 i avaient été ceux des Celtes23. » L’art roman et les langues romanes attestent l’importance de l’héritage celtique. Plus t
2620 3. » L’art roman et les langues romanes attestent l’ importance de l’héritage celtique. Plus tard, ce furent des moines d’I
2621 man et les langues romanes attestent l’importance de l’héritage celtique. Plus tard, ce furent des moines d’Irlande et de
2622 et les langues romanes attestent l’importance de l’ héritage celtique. Plus tard, ce furent des moines d’Irlande et de Bre
2623 éritage celtique. Plus tard, ce furent des moines d’ Irlande et de Bretagne — derniers refuges des légendes bardiques conse
2624 que. Plus tard, ce furent des moines d’Irlande et de Bretagne — derniers refuges des légendes bardiques conservées justeme
2625 s des légendes bardiques conservées justement par les clercs — qui évangélisèrent l’Europe, et la rappelèrent au culte des
2626 ées justement par les clercs — qui évangélisèrent l’ Europe, et la rappelèrent au culte des lettres. Et ceci nous amène aux
2627 par les clercs — qui évangélisèrent l’Europe, et la rappelèrent au culte des lettres. Et ceci nous amène aux abords de l’
2628 culte des lettres. Et ceci nous amène aux abords de l’époque où se forma notre mythe… ⁂ Mais plus près de nous que Platon
2629 lte des lettres. Et ceci nous amène aux abords de l’ époque où se forma notre mythe… ⁂ Mais plus près de nous que Platon et
2630 tre mythe… ⁂ Mais plus près de nous que Platon et les druides, une sorte d’unité mystique du monde indo-européen se dessine
2631 près de nous que Platon et les druides, une sorte d’ unité mystique du monde indo-européen se dessine comme en filigrane à
2632 nde indo-européen se dessine comme en filigrane à l’ arrière-plan des hérésies du Moyen Âge. Si nous embrassons le domaine
2633 lan des hérésies du Moyen Âge. Si nous embrassons le domaine géographique et historique qui va de l’Inde à la Bretagne, no
2634 sons le domaine géographique et historique qui va de l’Inde à la Bretagne, nous constatons qu’une religion s’y est répandu
2635 s le domaine géographique et historique qui va de l’ Inde à la Bretagne, nous constatons qu’une religion s’y est répandue,
2636 ine géographique et historique qui va de l’Inde à la Bretagne, nous constatons qu’une religion s’y est répandue, d’une man
2637 nous constatons qu’une religion s’y est répandue, d’ une manière à vrai dire souterraine, dès le iiie siècle de notre ère,
2638 andue, d’une manière à vrai dire souterraine, dès le iiie siècle de notre ère, syncrétisant l’ensemble des mythes du Jour
2639 ière à vrai dire souterraine, dès le iiie siècle de notre ère, syncrétisant l’ensemble des mythes du Jour et de la Nuit t
2640 e, dès le iiie siècle de notre ère, syncrétisant l’ ensemble des mythes du Jour et de la Nuit tels qu’ils s’étaient élabor
2641 re, syncrétisant l’ensemble des mythes du Jour et de la Nuit tels qu’ils s’étaient élaborés en Perse d’abord, puis dans le
2642 syncrétisant l’ensemble des mythes du Jour et de la Nuit tels qu’ils s’étaient élaborés en Perse d’abord, puis dans les s
2643 ls s’étaient élaborés en Perse d’abord, puis dans les sectes gnostiques et orphiques : et c’est la foi manichéenne. Les dif
2644 ans les sectes gnostiques et orphiques : et c’est la foi manichéenne. Les difficultés mêmes que l’on éprouve de nos jours
2645 iques et orphiques : et c’est la foi manichéenne. Les difficultés mêmes que l’on éprouve de nos jours à définir cette relig
2646 est la foi manichéenne. Les difficultés mêmes que l’ on éprouve de nos jours à définir cette religion ne sont pas sans nous
2647 nichéenne. Les difficultés mêmes que l’on éprouve de nos jours à définir cette religion ne sont pas sans nous renseigner s
2648 t partout persécutée avec une violence inouïe par les pouvoirs ou les orthodoxies. On affecta de voir en elle la pire menac
2649 utée avec une violence inouïe par les pouvoirs ou les orthodoxies. On affecta de voir en elle la pire menace sociale. Ses f
2650 e par les pouvoirs ou les orthodoxies. On affecta de voir en elle la pire menace sociale. Ses fidèles furent massacrés, le
2651 rs ou les orthodoxies. On affecta de voir en elle la pire menace sociale. Ses fidèles furent massacrés, leurs écrits dispe
2652 és, leurs écrits dispersés et brûlés. Si bien que les témoignages sur lesquels elle a été jugée jusqu’à nos jours émanent p
2653 e jusqu’à nos jours émanent presque exclusivement de ses adversaires. Ensuite, il semble bien que la doctrine de Mani (qui
2654 t de ses adversaires. Ensuite, il semble bien que la doctrine de Mani (qui était originaire de l’Iran) a pris, selon les p
2655 ersaires. Ensuite, il semble bien que la doctrine de Mani (qui était originaire de l’Iran) a pris, selon les peuples et le
2656 ien que la doctrine de Mani (qui était originaire de l’Iran) a pris, selon les peuples et leurs croyances, des formes très
2657 que la doctrine de Mani (qui était originaire de l’ Iran) a pris, selon les peuples et leurs croyances, des formes très di
2658 ni (qui était originaire de l’Iran) a pris, selon les peuples et leurs croyances, des formes très diverses, tantôt chrétien
2659 (Zarathustra ou Zoroastre). De plus il est permis de penser que les survivances celtiques dans le Midi languedocien offrir
2660 u Zoroastre). De plus il est permis de penser que les survivances celtiques dans le Midi languedocien offrirent à certaines
2661 rmis de penser que les survivances celtiques dans le Midi languedocien offrirent à certaines sectes manichéennes un terrai
2662 ichéennes un terrain spécialement favorable. Pour les développements qui suivront, deux faits surtout doivent être retenus 
2663 ont, deux faits surtout doivent être retenus : 1°  Le dogme fondamental de toutes les sectes manichéennes, c’est la nature
2664 ut doivent être retenus : 1° Le dogme fondamental de toutes les sectes manichéennes, c’est la nature divine ou angélique d
2665 être retenus : 1° Le dogme fondamental de toutes les sectes manichéennes, c’est la nature divine ou angélique de l’âme, pr
2666 damental de toutes les sectes manichéennes, c’est la nature divine ou angélique de l’âme, prisonnière des formes créées et
2667 manichéennes, c’est la nature divine ou angélique de l’âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Is
2668 ichéennes, c’est la nature divine ou angélique de l’ âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu
2669 élique de l’âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en e
2670 que de l’âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil
2671 ’âme, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil et sépa
2672 e, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil et séparé
2673 formes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil et séparé d’eux. Je suis u
2674 rmes créées et de la nuit de la matière. Issu de la lumière et des dieux Me voici en exil et séparé d’eux. Je suis un d
2675 a lumière et des dieux Me voici en exil et séparé d’ eux. Je suis un dieu, et né des dieux Mais maintenant réduit à souff
2676 Mais maintenant réduit à souffrir. Ainsi lamente le Moi spirituel d’un disciple du sauveur Mani, dans l’hymne du Destin d
2677 éduit à souffrir. Ainsi lamente le Moi spirituel d’ un disciple du sauveur Mani, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan d
2678 Moi spirituel d’un disciple du sauveur Mani, dans l’ hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sa
2679 disciple du sauveur Mani, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une p
2680 sciple du sauveur Mani, dans l’hymne du Destin de l’ Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part
2681 du sauveur Mani, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’ élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « r
2682 eur Mani, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « réminisc
2683 Mani, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’ âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « réminiscenc
2684 l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « réminiscence du Beau »
2685 vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « réminiscence du Beau » dont parlent les dialogues platoniciens, et
2686 une part la « réminiscence du Beau » dont parlent les dialogues platoniciens, et d’autre part la nostalgie du héros celte r
2687 rlent les dialogues platoniciens, et d’autre part la nostalgie du héros celte revenu du Ciel sur la terre, et qui se souvi
2688 rt la nostalgie du héros celte revenu du Ciel sur la terre, et qui se souvient de l’île des immortels. Mais cet élan est s
2689 e revenu du Ciel sur la terre, et qui se souvient de l’île des immortels. Mais cet élan est sans cesse entravé par la jalo
2690 evenu du Ciel sur la terre, et qui se souvient de l’ île des immortels. Mais cet élan est sans cesse entravé par la jalousi
2691 mortels. Mais cet élan est sans cesse entravé par la jalousie de Vénus (Dîbat dans le premier hymne cité) qui veut retenir
2692 s cet élan est sans cesse entravé par la jalousie de Vénus (Dîbat dans le premier hymne cité) qui veut retenir dans la som
2693 dans le premier hymne cité) qui veut retenir dans la sombre matière l’amant en proie au lumineux Désir. Tel est le combat
2694 mne cité) qui veut retenir dans la sombre matière l’ amant en proie au lumineux Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel
2695 tière l’amant en proie au lumineux Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’angoisse fond
2696 ant en proie au lumineux Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’angoisse fondamentale d
2697 en proie au lumineux Désir. Tel est le combat de l’ amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’angoisse fondamentale des
2698 eux Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’angoisse fondamentale des anges déchus dans
2699 Désir. Tel est le combat de l’amour sexuel et de l’ Amour, et il exprime l’angoisse fondamentale des anges déchus dans des
2700 at de l’amour sexuel et de l’Amour, et il exprime l’ angoisse fondamentale des anges déchus dans des corps trop humains… 2°
2701 ° Il est très important et significatif pour nous de remarquer à la suite d’un travail récent25 que la structure de la foi
2702 mportant et significatif pour nous de remarquer à la suite d’un travail récent25 que la structure de la foi manichéenne « 
2703 et significatif pour nous de remarquer à la suite d’ un travail récent25 que la structure de la foi manichéenne « est essen
2704 de remarquer à la suite d’un travail récent25 que la structure de la foi manichéenne « est essentiellement lyrique ». Autr
2705 à la suite d’un travail récent25 que la structure de la foi manichéenne « est essentiellement lyrique ». Autrement dit, qu
2706 a suite d’un travail récent25 que la structure de la foi manichéenne « est essentiellement lyrique ». Autrement dit, qu’il
2707 sentiellement lyrique ». Autrement dit, qu’il est de la nature profonde de cette foi de se refuser à toute exposition rati
2708 tiellement lyrique ». Autrement dit, qu’il est de la nature profonde de cette foi de se refuser à toute exposition rationa
2709 ». Autrement dit, qu’il est de la nature profonde de cette foi de se refuser à toute exposition rationaliste, impersonnell
2710 dit, qu’il est de la nature profonde de cette foi de se refuser à toute exposition rationaliste, impersonnelle et « object
2711 is angoissée et enthousiasmante (au sens littéral de ce terme), d’ordre essentiellement poétique. La « vérité » de la cosm
2712 t enthousiasmante (au sens littéral de ce terme), d’ ordre essentiellement poétique. La « vérité » de la cosmogonie et de l
2713 l de ce terme), d’ordre essentiellement poétique. La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se cons
2714 , d’ordre essentiellement poétique. La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans
2715 ’ordre essentiellement poétique. La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans la
2716 ement poétique. La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans la certitude attest
2717 nt poétique. La « vérité » de la cosmogonie et de la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans la certitude attestée
2718 la théogonie n’apparaît, ne se constitue que dans la certitude attestée par le récitatif du psaume. » Et l’on songe au sec
2719 e se constitue que dans la certitude attestée par le récitatif du psaume. » Et l’on songe au secret de Tristan, qu’il ne p
2720 rtitude attestée par le récitatif du psaume. » Et l’ on songe au secret de Tristan, qu’il ne peut « dire » mais seulement c
2721 le récitatif du psaume. » Et l’on songe au secret de Tristan, qu’il ne peut « dire » mais seulement chanter… ⁂ Toute conce
2722 Toute conception dualiste, manichéenne, voit dans la vie des corps le malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le r
2723 dualiste, manichéenne, voit dans la vie des corps le malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute
2724 t dans la vie des corps le malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégrati
2725 a vie des corps le malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans
2726 e malheur même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la l
2727 même ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse i
2728 e ; et dans la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse indi
2729 ns la mort le bien dernier, le rachat de la faute d’ être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse indistinction
2730 le bien dernier, le rachat de la faute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse indistinction. Dès ici-b
2731 ute d’être né, la réintégration dans l’Un et dans la lumineuse indistinction. Dès ici-bas, par une ascension graduelle, pa
2732 on. Dès ici-bas, par une ascension graduelle, par la mort progressive et volontaire que représente l’ascèse (aspect négati
2733 la mort progressive et volontaire que représente l’ ascèse (aspect négatif de l’illumination), nous pouvons accéder à la L
2734 olontaire que représente l’ascèse (aspect négatif de l’illumination), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’
2735 ntaire que représente l’ascèse (aspect négatif de l’ illumination), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’esp
2736 égatif de l’illumination), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la v
2737 ination), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscu
2738 ), nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie pa
2739 nous pouvons accéder à la Lumière. Mais la fin de l’ esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par l
2740 re. Mais la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par la mutiplicité immédiate. Éros,
2741 s la fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par la mutiplicité immédiate. Éros, notre D
2742 a fin de l’esprit, son but, c’est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par la mutiplicité immédiate. Éros, notre Dési
2743 est aussi la fin de la vie limitée, obscurcie par la mutiplicité immédiate. Éros, notre Désir suprême, n’exalte nos désirs
2744 notre Désir suprême, n’exalte nos désirs que pour les sacrifier. L’accomplissement de l’Amour nie tout amour terrestre. Et
2745 rême, n’exalte nos désirs que pour les sacrifier. L’ accomplissement de l’Amour nie tout amour terrestre. Et son Bonheur ni
2746 désirs que pour les sacrifier. L’accomplissement de l’Amour nie tout amour terrestre. Et son Bonheur nie tout bonheur ter
2747 sirs que pour les sacrifier. L’accomplissement de l’ Amour nie tout amour terrestre. Et son Bonheur nie tout bonheur terres
2748 tout bonheur terrestre. Considéré du point de vue de la vie, un tel Amour ne saurait être qu’un malheur total. Tel est le
2749 t bonheur terrestre. Considéré du point de vue de la vie, un tel Amour ne saurait être qu’un malheur total. Tel est le gra
2750 mour ne saurait être qu’un malheur total. Tel est le grand fond du paganisme oriental-occidental sur lequel se détache not
2751 ccidental sur lequel se détache notre mythe. Mais d’ où vient qu’il s’en soit « détaché » justement ? Quelle menace, quelle
2752  ? Quelle menace, quelle interdiction a contraint la doctrine à se voiler, à ne plus s’avouer que par symboles trompeurs —
2753 mboles trompeurs — à ne plus nous séduire que par le charme et la secrète incantation d’un mythe ? 3.Agapè ou l’amour c
2754 urs — à ne plus nous séduire que par le charme et la secrète incantation d’un mythe ? 3.Agapè ou l’amour chrétien Pr
2755 duire que par le charme et la secrète incantation d’ un mythe ? 3.Agapè ou l’amour chrétien Prologue de l’Évangile de
2756 la secrète incantation d’un mythe ? 3.Agapè ou l’ amour chrétien Prologue de l’Évangile de Jean : Au commencement éta
2757 ythe ? 3.Agapè ou l’amour chrétien Prologue de l’Évangile de Jean : Au commencement était la Parole, et la Parole ét
2758 e ? 3.Agapè ou l’amour chrétien Prologue de l’ Évangile de Jean : Au commencement était la Parole, et la Parole était
2759 apè ou l’amour chrétien Prologue de l’Évangile de Jean : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu,
2760 ou l’amour chrétien Prologue de l’Évangile de Jean  : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et l
2761 gue de l’Évangile de Jean : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu… en ell
2762 ile de Jean : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu… en elle était la vie
2763 était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu… en elle était la vie, et la vie était la lumière d
2764 avec Dieu, et la Parole était Dieu… en elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les
2765 et la Parole était Dieu… en elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, e
2766 était Dieu… en elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbre
2767 it la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue. (
2768 était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue. (I, 1-5.) Est-ce encor
2769 des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue. (I, 1-5.) Est-ce encore le dualisme éte
2770 umière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ ont pas reçue. (I, 1-5.) Est-ce encore le dualisme éternel, sans rémi
2771 bres ne l’ont pas reçue. (I, 1-5.) Est-ce encore le dualisme éternel, sans rémission, l’irrévocable hostilité de la Nuit
2772 st-ce encore le dualisme éternel, sans rémission, l’ irrévocable hostilité de la Nuit terrestre et du Jour transcendant ? N
2773 éternel, sans rémission, l’irrévocable hostilité de la Nuit terrestre et du Jour transcendant ? Non, car voici la suite d
2774 ernel, sans rémission, l’irrévocable hostilité de la Nuit terrestre et du Jour transcendant ? Non, car voici la suite du p
2775 errestre et du Jour transcendant ? Non, car voici la suite du passage : Et la Parole a été faite chair, et elle a habité p
2776 cendant ? Non, car voici la suite du passage : Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâc
2777 faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire co
2778 , et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloir
2779 nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. (I, 14-15.) L’incarnation de la
2780 gloire du Fils unique venu du Père. (I, 14-15.) L’ incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbr
2781 s unique venu du Père. (I, 14-15.) L’incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est
2782 nique venu du Père. (I, 14-15.) L’incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’é
2783 ère. (I, 14-15.) L’incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’événement inouï
2784 -15.) L’incarnation de la Parole dans le monde —  de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’événement inouï qui nous dé
2785 .) L’incarnation de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’événement inouï qui nous déliv
2786 n de la Parole dans le monde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’événement inouï qui nous délivre du malheur de
2787 onde — de la Lumière dans les Ténèbres —, tel est l’ événement inouï qui nous délivre du malheur de vivre. Tel est le centr
2788 est l’événement inouï qui nous délivre du malheur de vivre. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’a
2789 ouï qui nous délivre du malheur de vivre. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que
2790 us délivre du malheur de vivre. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’Écriture
2791 re du malheur de vivre. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’Écriture nomme A
2792 e. Tel est le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’Écriture nomme Agapè. Événement sans
2793 t le centre de tout le christianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’Écriture nomme Agapè. Événement sans précédent
2794 e centre de tout le christianisme, et le foyer de l’ amour chrétien que l’Écriture nomme Agapè. Événement sans précédent, e
2795 hristianisme, et le foyer de l’amour chrétien que l’ Écriture nomme Agapè. Événement sans précédent, et « naturellement » i
2796 s précédent, et « naturellement » incroyable. Car le fait de l’Incarnation est la négation radicale de toute espèce de rel
2797 ent, et « naturellement » incroyable. Car le fait de l’Incarnation est la négation radicale de toute espèce de religion. I
2798 , et « naturellement » incroyable. Car le fait de l’ Incarnation est la négation radicale de toute espèce de religion. Il e
2799 nt » incroyable. Car le fait de l’Incarnation est la négation radicale de toute espèce de religion. Il est le suprême scan
2800 le fait de l’Incarnation est la négation radicale de toute espèce de religion. Il est le suprême scandale, non seulement p
2801 arnation est la négation radicale de toute espèce de religion. Il est le suprême scandale, non seulement pour notre raison
2802 tion radicale de toute espèce de religion. Il est le suprême scandale, non seulement pour notre raison qui n’admet point c
2803 ison qui n’admet point cette impensable confusion de l’infini et du fini, mais surtout pour l’esprit religieux naturel. To
2804 n qui n’admet point cette impensable confusion de l’ infini et du fini, mais surtout pour l’esprit religieux naturel. Toute
2805 nfusion de l’infini et du fini, mais surtout pour l’ esprit religieux naturel. Toutes les religions connues tendent à subli
2806 s surtout pour l’esprit religieux naturel. Toutes les religions connues tendent à sublimer l’homme, et aboutissent à condam
2807 . Toutes les religions connues tendent à sublimer l’ homme, et aboutissent à condamner sa vie « finie ». Le dieu Éros exalt
2808 mme, et aboutissent à condamner sa vie « finie ». Le dieu Éros exalte et sublime nos désirs, les rassemblant dans un Désir
2809 nie ». Le dieu Éros exalte et sublime nos désirs, les rassemblant dans un Désir unique, qui aboutit à les nier. Le but fina
2810 s rassemblant dans un Désir unique, qui aboutit à les nier. Le but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du
2811 ant dans un Désir unique, qui aboutit à les nier. Le but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. L
2812 ésir unique, qui aboutit à les nier. Le but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le
2813 es nier. Le but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’
2814 but final de cette dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’homme créé q
2815 dialectique, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’homme créé qui appartient à la
2816 e, c’est la non-vie, la mort du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’homme créé qui appartient à la Nuit, ne p
2817 du corps. La Nuit et le Jour étant incompatibles, l’ homme créé qui appartient à la Nuit, ne peut trouver de salut qu’en ce
2818 tant incompatibles, l’homme créé qui appartient à la Nuit, ne peut trouver de salut qu’en cessant d’être, en se « perdant 
2819 me créé qui appartient à la Nuit, ne peut trouver de salut qu’en cessant d’être, en se « perdant » au sein de la divinité.
2820 à la Nuit, ne peut trouver de salut qu’en cessant d’ être, en se « perdant » au sein de la divinité. Mais le christianisme,
2821 u’en cessant d’être, en se « perdant » au sein de la divinité. Mais le christianisme, par son dogme de l’incarnation du Ch
2822 e, en se « perdant » au sein de la divinité. Mais le christianisme, par son dogme de l’incarnation du Christ dans Jésus, r
2823 la divinité. Mais le christianisme, par son dogme de l’incarnation du Christ dans Jésus, renverse cette dialectique de fon
2824 divinité. Mais le christianisme, par son dogme de l’ incarnation du Christ dans Jésus, renverse cette dialectique de fond e
2825 du Christ dans Jésus, renverse cette dialectique de fond en comble. Au lieu que la mort soit le terme dernier, elle devie
2826 cette dialectique de fond en comble. Au lieu que la mort soit le terme dernier, elle devient la première condition. Ce qu
2827 tique de fond en comble. Au lieu que la mort soit le terme dernier, elle devient la première condition. Ce que l’Évangile
2828 rnier, elle devient la première condition. Ce que l’ Évangile appelle « mort à soi-même », c’est le début d’une vie nouvell
2829 que l’Évangile appelle « mort à soi-même », c’est le début d’une vie nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’esp
2830 ngile appelle « mort à soi-même », c’est le début d’ une vie nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’esprit hors
2831 but d’une vie nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’esprit hors du monde, mais son retour en force au sein du
2832 vie nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’esprit hors du monde, mais son retour en force au sein du monde ! U
2833 e nouvelle, dès ici-bas. Ce n’est pas la fuite de l’ esprit hors du monde, mais son retour en force au sein du monde ! Une
2834 nde ! Une recréation immédiate. Une réaffirmation de la vie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéal
2835  ! Une recréation immédiate. Une réaffirmation de la vie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale,
2836 iate. Une réaffirmation de la vie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente
2837 e. Une réaffirmation de la vie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente qu
2838 ie, non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu —
2839 non pas certes de la vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu — le
2840 a vie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu — le vrai Dieu — s’est f
2841 ie ancienne, et non pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu — le vrai Dieu — s’est fait
2842 pas de la vie idéale, mais de la vie présente que l’ Esprit ressaisit. Dieu — le vrai Dieu — s’est fait homme, et vrai homm
2843 de la vie présente que l’Esprit ressaisit. Dieu —  le vrai Dieu — s’est fait homme, et vrai homme. En la personne de Jésus-
2844 e vrai Dieu — s’est fait homme, et vrai homme. En la personne de Jésus-Christ, les ténèbres vraiment ont « reçu » la lumiè
2845 — s’est fait homme, et vrai homme. En la personne de Jésus-Christ, les ténèbres vraiment ont « reçu » la lumière. Et tout
2846 e, et vrai homme. En la personne de Jésus-Christ, les ténèbres vraiment ont « reçu » la lumière. Et tout homme né de femme
2847 Jésus-Christ, les ténèbres vraiment ont « reçu » la lumière. Et tout homme né de femme qui croit cela, renaît de l’esprit
2848 raiment ont « reçu » la lumière. Et tout homme né de femme qui croit cela, renaît de l’esprit dès maintenant : mort à soi-
2849 Et tout homme né de femme qui croit cela, renaît de l’esprit dès maintenant : mort à soi-même et mort au monde en tant qu
2850 tout homme né de femme qui croit cela, renaît de l’ esprit dès maintenant : mort à soi-même et mort au monde en tant que l
2851 nt : mort à soi-même et mort au monde en tant que le moi et le monde sont pécheurs, mais rendu à soi-même et au monde en t
2852 à soi-même et mort au monde en tant que le moi et le monde sont pécheurs, mais rendu à soi-même et au monde en tant que l’
2853 rs, mais rendu à soi-même et au monde en tant que l’ Esprit veut les sauver. Désormais, l’amour n’est plus fuite et perpétu
2854 à soi-même et au monde en tant que l’Esprit veut les sauver. Désormais, l’amour n’est plus fuite et perpétuel refus de l’a
2855 en tant que l’Esprit veut les sauver. Désormais, l’ amour n’est plus fuite et perpétuel refus de l’acte. Il commence au-de
2856 mais, l’amour n’est plus fuite et perpétuel refus de l’acte. Il commence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la v
2857 s, l’amour n’est plus fuite et perpétuel refus de l’ acte. Il commence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la vie.
2858 et perpétuel refus de l’acte. Il commence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’am
2859 perpétuel refus de l’acte. Il commence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’amour
2860 ence au-delà de la mort, mais il se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’amour fait apparaître le prochain. Pour
2861 s il se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’Éros, la créature n’était
2862 l se retourne vers la vie. Et cette conversion de l’ amour fait apparaître le prochain. Pour l’Éros, la créature n’était qu
2863 e. Et cette conversion de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’Éros, la créature n’était qu’un prétexte illusoire,
2864 sion de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’ Éros, la créature n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’
2865 l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’Éros, la créature n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’enflamme
2866 re n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’enflammer ; et il fallait aussitôt s’en déprendre, puisque le but é
2867  ; et il fallait aussitôt s’en déprendre, puisque le but était de brûler toujours plus, de brûler jusqu’à en mourir ! L’êt
2868 ait aussitôt s’en déprendre, puisque le but était de brûler toujours plus, de brûler jusqu’à en mourir ! L’être particulie
2869 re, puisque le but était de brûler toujours plus, de brûler jusqu’à en mourir ! L’être particulier n’était guère qu’un déf
2870 ûler toujours plus, de brûler jusqu’à en mourir ! L’ être particulier n’était guère qu’un défaut et un obscurcissement de l
2871 n’était guère qu’un défaut et un obscurcissement de l’Être unique. Comment l’aimer vraiment, tel qu’il était ? Le salut n
2872 était guère qu’un défaut et un obscurcissement de l’ Être unique. Comment l’aimer vraiment, tel qu’il était ? Le salut n’ét
2873 t et un obscurcissement de l’Être unique. Comment l’ aimer vraiment, tel qu’il était ? Le salut n’étant qu’au-delà, l’homme
2874 ique. Comment l’aimer vraiment, tel qu’il était ? Le salut n’étant qu’au-delà, l’homme religieux se détournait des créatur
2875 t, tel qu’il était ? Le salut n’étant qu’au-delà, l’ homme religieux se détournait des créatures ignorées par son dieu. Mai
2876 ournait des créatures ignorées par son dieu. Mais le Dieu des chrétiens — et lui seul, parmi tous les dieux que l’on conna
2877 s le Dieu des chrétiens — et lui seul, parmi tous les dieux que l’on connaît — ne s’est pas détourné, au contraire : « Il n
2878 chrétiens — et lui seul, parmi tous les dieux que l’ on connaît — ne s’est pas détourné, au contraire : « Il nous a aimés l
2879 notre forme et nos limitations. Il a été jusqu’à les revêtir. Et revêtant la condition de l’homme pécheur et séparé, mais
2880 ations. Il a été jusqu’à les revêtir. Et revêtant la condition de l’homme pécheur et séparé, mais sans pécher et sans se d
2881 été jusqu’à les revêtir. Et revêtant la condition de l’homme pécheur et séparé, mais sans pécher et sans se diviser, l’Amo
2882 jusqu’à les revêtir. Et revêtant la condition de l’ homme pécheur et séparé, mais sans pécher et sans se diviser, l’Amour
2883 r et séparé, mais sans pécher et sans se diviser, l’ Amour de Dieu nous a ouvert une voie radicalement nouvelle : celle de
2884 aré, mais sans pécher et sans se diviser, l’Amour de Dieu nous a ouvert une voie radicalement nouvelle : celle de la sanct
2885 s a ouvert une voie radicalement nouvelle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fu
2886 ouvert une voie radicalement nouvelle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fuite
2887 dicalement nouvelle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fuite illusoire au-delà
2888 uvelle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fuite illusoire au-delà du concret de
2889 lle : celle de la sanctification. Le contraire de la sublimation, qui n’était que fuite illusoire au-delà du concret de la
2890 ui n’était que fuite illusoire au-delà du concret de la vie. Aimer devient alors une action positive, une action de transf
2891 n’était que fuite illusoire au-delà du concret de la vie. Aimer devient alors une action positive, une action de transform
2892 mer devient alors une action positive, une action de transformation. Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’amour chr
2893 ive, une action de transformation. Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’amour chrétien est obéissance dans le prése
2894 e transformation. Éros cherchait le dépassement à l’ infini. L’amour chrétien est obéissance dans le présent. Car aimer Die
2895 mation. Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’ amour chrétien est obéissance dans le présent. Car aimer Dieu, c’est o
2896 à l’infini. L’amour chrétien est obéissance dans le présent. Car aimer Dieu, c’est obéir à Dieu qui nous ordonne de nous
2897 r aimer Dieu, c’est obéir à Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres. Que signifie : Aimez vos ennemis ? C’e
2898 c’est obéir à Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres. Que signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’abandon de
2899 éir à Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres. Que signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’abandon de l’égoïs
2900 autres. Que signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’ abandon de l’égoïsme, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de
2901 ue signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’abandon de l’égoïsme, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’homme i
2902 signifie : Aimez vos ennemis ? C’est l’abandon de l’ égoïsme, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’homme isol
2903 os ennemis ? C’est l’abandon de l’égoïsme, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’homme isolé, mais c’est auss
2904 C’est l’abandon de l’égoïsme, du moi de désir et d’ angoisse, c’est une mort de l’homme isolé, mais c’est aussi la naissan
2905 me, du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’homme isolé, mais c’est aussi la naissance du prochain. À ceux qui
2906 du moi de désir et d’angoisse, c’est une mort de l’ homme isolé, mais c’est aussi la naissance du prochain. À ceux qui lui
2907 c’est une mort de l’homme isolé, mais c’est aussi la naissance du prochain. À ceux qui lui demandaient ironiquement : Qui
2908 ent : Qui est mon prochain ? Jésus répond : c’est l’ homme qui a besoin de vous. Tous les rapports humains, dès cet instant
2909 chain ? Jésus répond : c’est l’homme qui a besoin de vous. Tous les rapports humains, dès cet instant, changent de sens. L
2910 répond : c’est l’homme qui a besoin de vous. Tous les rapports humains, dès cet instant, changent de sens. Le nouveau symbo
2911 s les rapports humains, dès cet instant, changent de sens. Le nouveau symbole de l’Amour, ce n’est plus la passion infinie
2912 ports humains, dès cet instant, changent de sens. Le nouveau symbole de l’Amour, ce n’est plus la passion infinie de l’âme
2913 cet instant, changent de sens. Le nouveau symbole de l’Amour, ce n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumièr
2914 instant, changent de sens. Le nouveau symbole de l’ Amour, ce n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumière,
2915 ens. Le nouveau symbole de l’Amour, ce n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage d
2916 bole de l’Amour, ce n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Ég
2917 e de l’Amour, ce n’est plus la passion infinie de l’ âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Églis
2918 e n’est plus la passion infinie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour huma
2919 infinie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve
2920 te de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que
2921 de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’ Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les
2922 , mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’ amour humain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les mystiques
2923 umain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les mystiques païennes le sublimaient jusqu’à en faire un dieu, et en mêm
2924 uve transformé. Tandis que les mystiques païennes le sublimaient jusqu’à en faire un dieu, et en même temps le vouaient à
2925 maient jusqu’à en faire un dieu, et en même temps le vouaient à la mort, le christianisme le replace dans son ordre, et là
2926 en faire un dieu, et en même temps le vouaient à la mort, le christianisme le replace dans son ordre, et là, le sanctifie
2927 un dieu, et en même temps le vouaient à la mort, le christianisme le replace dans son ordre, et là, le sanctifie par le m
2928 ême temps le vouaient à la mort, le christianisme le replace dans son ordre, et là, le sanctifie par le mariage. Un tel am
2929 e christianisme le replace dans son ordre, et là, le sanctifie par le mariage. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’am
2930 e replace dans son ordre, et là, le sanctifie par le mariage. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pou
2931 tifie par le mariage. Un tel amour, étant conçu à l’ image de l’amour du Christ pour son Église (Éph., 5, 25), peut être vr
2932 r le mariage. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Église (Éph., 5, 25), peut être vraiment r
2933 e mariage. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’ amour du Christ pour son Église (Éph., 5, 25), peut être vraiment réci
2934 r il aime l’autre tel qu’il est — au lieu d’aimer l’ idée de l’amour ou sa mortelle et délicieuse brûlure. (« Il vaut mieux
2935 me l’autre tel qu’il est — au lieu d’aimer l’idée de l’amour ou sa mortelle et délicieuse brûlure. (« Il vaut mieux se mar
2936 l’autre tel qu’il est — au lieu d’aimer l’idée de l’ amour ou sa mortelle et délicieuse brûlure. (« Il vaut mieux se marier
2937 élicieuse brûlure. (« Il vaut mieux se marier que de brûler », écrit saint Paul aux Corinthiens.) De plus, c’est un amour
2938 thiens.) De plus, c’est un amour heureux — malgré les entraves du péché — puisqu’il connaît dès ici-bas, dans l’obéissance,
2939 es du péché — puisqu’il connaît dès ici-bas, dans l’ obéissance, la plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la
2940 puisqu’il connaît dès ici-bas, dans l’obéissance, la plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à
2941 naît dès ici-bas, dans l’obéissance, la plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à son extrême
2942 , dans l’obéissance, la plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à son extrême logique, aboutis
2943 plénitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à son extrême logique, aboutissait, du point de vue d
2944 énitude de son ordre. ⁂ Le dualisme du Jour et de la Nuit, poussé à son extrême logique, aboutissait, du point de vue de l
2945 son extrême logique, aboutissait, du point de vue de la vie, au malheur absolu, qui est la mort. Le christianisme n’est un
2946 extrême logique, aboutissait, du point de vue de la vie, au malheur absolu, qui est la mort. Le christianisme n’est un ma
2947 oint de vue de la vie, au malheur absolu, qui est la mort. Le christianisme n’est un malheur mortel que pour l’homme sépar
2948 ue de la vie, au malheur absolu, qui est la mort. Le christianisme n’est un malheur mortel que pour l’homme séparé de Dieu
2949 Le christianisme n’est un malheur mortel que pour l’ homme séparé de Dieu, mais un malheur recréateur et bienheureux dès ce
2950 e n’est un malheur mortel que pour l’homme séparé de Dieu, mais un malheur recréateur et bienheureux dès cette vie pour le
2951 heur recréateur et bienheureux dès cette vie pour le croyant que « saisit le salut ». 4.Orient et Occident Est-il po
2952 eureux dès cette vie pour le croyant que « saisit le salut ». 4.Orient et Occident Est-il possible de définir l’Orie
2953 lut ». 4.Orient et Occident Est-il possible de définir l’Orient et l’Occident en dehors de la géographie ? En présen
2954 .Orient et Occident Est-il possible de définir l’ Orient et l’Occident en dehors de la géographie ? En présence d’un pro
2955 ccident Est-il possible de définir l’Orient et l’ Occident en dehors de la géographie ? En présence d’un problème aussi
2956 le de définir l’Orient et l’Occident en dehors de la géographie ? En présence d’un problème aussi complexe, et en l’absenc
2957 ? En présence d’un problème aussi complexe, et en l’ absence de toute réponse satisfaisante, c’est l’honnêteté d’un écrivai
2958 nce d’un problème aussi complexe, et en l’absence de toute réponse satisfaisante, c’est l’honnêteté d’un écrivain que de s
2959 n l’absence de toute réponse satisfaisante, c’est l’ honnêteté d’un écrivain que de se borner à déclarer son système person
2960 de toute réponse satisfaisante, c’est l’honnêteté d’ un écrivain que de se borner à déclarer son système personnel de référ
2961 atisfaisante, c’est l’honnêteté d’un écrivain que de se borner à déclarer son système personnel de références. Ce que j’ap
2962 que de se borner à déclarer son système personnel de références. Ce que j’appelle Orient, dans cet ouvrage, c’est une tend
2963 elle Orient, dans cet ouvrage, c’est une tendance de l’esprit humain qui a trouvé du côté de l’Asie ses plus hautes et pur
2964 e Orient, dans cet ouvrage, c’est une tendance de l’ esprit humain qui a trouvé du côté de l’Asie ses plus hautes et pures
2965 ndance de l’esprit humain qui a trouvé du côté de l’ Asie ses plus hautes et pures expressions. J’entends parler d’une form
2966 lus hautes et pures expressions. J’entends parler d’ une forme de mystique à la fois dualiste dans sa vision du monde, et m
2967 t pures expressions. J’entends parler d’une forme de mystique à la fois dualiste dans sa vision du monde, et moniste dans
2968 et moniste dans son accomplissement. À quoi tend l’ ascèse « orientale » ? À la négation du divers, à l’absorption de tous
2969 lissement. À quoi tend l’ascèse « orientale » ? À la négation du divers, à l’absorption de tous en Un, à la fusion totale
2970 ascèse « orientale » ? À la négation du divers, à l’ absorption de tous en Un, à la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y
2971 ntale » ? À la négation du divers, à l’absorption de tous en Un, à la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y a pas de die
2972 gation du divers, à l’absorption de tous en Un, à la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y a pas de dieu, comme dans le
2973 absorption de tous en Un, à la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y a pas de dieu, comme dans le bouddhisme, avec l’Êtr
2974 la fusion totale avec le dieu, ou s’il n’y a pas de dieu, comme dans le bouddhisme, avec l’Être-Un universel. Tout cela s
2975 ec le dieu, ou s’il n’y a pas de dieu, comme dans le bouddhisme, avec l’Être-Un universel. Tout cela suppose une Sagesse,
2976 n’y a pas de dieu, comme dans le bouddhisme, avec l’ Être-Un universel. Tout cela suppose une Sagesse, une technique de l’i
2977 sel. Tout cela suppose une Sagesse, une technique de l’illumination progressive — les yogas par exemple — une montée de l’
2978 . Tout cela suppose une Sagesse, une technique de l’ illumination progressive — les yogas par exemple — une montée de l’ind
2979 se, une technique de l’illumination progressive —  les yogas par exemple — une montée de l’individu vers l’Unité, où il se p
2980 progressive — les yogas par exemple — une montée de l’individu vers l’Unité, où il se perd. Et j’appellerai « occidentale
2981 ogressive — les yogas par exemple — une montée de l’ individu vers l’Unité, où il se perd. Et j’appellerai « occidentale »
2982 yogas par exemple — une montée de l’individu vers l’ Unité, où il se perd. Et j’appellerai « occidentale » une conception r
2983 qu’en Occident : celle qui pose qu’entre Dieu et l’ homme, il existe un abîme essentiel, ou comme le dira Kierkegaard « un
2984 t l’homme, il existe un abîme essentiel, ou comme le dira Kierkegaard « une différence qualitative infinie ». Donc point d
2985  une différence qualitative infinie ». Donc point de fusion possible, ni d’union substantielle. Mais seulement une communi
2986 tive infinie ». Donc point de fusion possible, ni d’ union substantielle. Mais seulement une communion, dont le modèle est
2987 substantielle. Mais seulement une communion, dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppo
2988 seulement une communion, dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination
2989 une communion, dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite, ou
2990 communion, dont le modèle est dans le mariage de l’ Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite, ou co
2991 dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite, ou conversion, un
2992 illumination subite, ou conversion, une descente de la Grâce venant de Dieu à l’homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l
2993 lumination subite, ou conversion, une descente de la Grâce venant de Dieu à l’homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on
2994 e, ou conversion, une descente de la Grâce venant de Dieu à l’homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on n’aura pas de p
2995 ersion, une descente de la Grâce venant de Dieu à l’ homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on n’aura pas de peine à dém
2996 Dieu à l’homme. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’ on n’aura pas de peine à démontrer qu’il existe en Orient de nombreuse
2997 Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on n’aura pas de peine à démontrer qu’il existe en Orient de nombreuses tendances occi
2998 a pas de peine à démontrer qu’il existe en Orient de nombreuses tendances occidentales ; et l’inverse. (Mais je ne fais pa
2999 Orient de nombreuses tendances occidentales ; et l’ inverse. (Mais je ne fais pas ici une histoire des religions.) ⁂ Maint
3000 gions.) ⁂ Maintenant, rappelons-nous qu’Éros veut l’ union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans le dieu.
3001 rappelons-nous qu’Éros veut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans le dieu. L’individu distinct — 
3002 veut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans le dieu. L’individu distinct — cette erreur douloureu
3003 ut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’ individu dans le dieu. L’individu distinct — cette erreur douloureuse 
3004 t-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans le dieu. L’individu distinct — cette erreur douloureuse — doit s’élever
3005 la fusion essentielle de l’individu dans le dieu. L’ individu distinct — cette erreur douloureuse — doit s’élever jusqu’à s
3006 ouloureuse — doit s’élever jusqu’à se perdre dans la divine perfection. Que l’homme ne s’attache pas aux créatures, puisqu
3007 jusqu’à se perdre dans la divine perfection. Que l’ homme ne s’attache pas aux créatures, puisqu’elles n’ont aucune excell
3008 ticulières, elles ne représentent que des défauts de l’Être. Nous n’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’Amo
3009 ulières, elles ne représentent que des défauts de l’ Être. Nous n’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’Amour
3010 ue des défauts de l’Être. Nous n’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’Amour sera en même temps son ascèse, l
3011 e l’Être. Nous n’avons donc point de prochain. Et l’ exaltation de l’Amour sera en même temps son ascèse, la voie qui mène
3012 s n’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’Amour sera en même temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la
3013 ’avons donc point de prochain. Et l’exaltation de l’ Amour sera en même temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la vi
3014 ltation de l’Amour sera en même temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la vie. Agapè au contraire ne cherche pas l
3015 n même temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la vie. Agapè au contraire ne cherche pas l’union qui s’opérerait au
3016 ême temps son ascèse, la voie qui mène au-delà de la vie. Agapè au contraire ne cherche pas l’union qui s’opérerait au-de
3017 elà de la vie. Agapè au contraire ne cherche pas l’ union qui s’opérerait au-delà de la vie. « Dieu est au ciel, et toi tu
3018 re ne cherche pas l’union qui s’opérerait au-delà de la vie. « Dieu est au ciel, et toi tu es sur la terre. » Et ton sort
3019 ne cherche pas l’union qui s’opérerait au-delà de la vie. « Dieu est au ciel, et toi tu es sur la terre. » Et ton sort se
3020 à de la vie. « Dieu est au ciel, et toi tu es sur la terre. » Et ton sort se joue ici-bas. Le péché n’est pas d’être né, m
3021 u es sur la terre. » Et ton sort se joue ici-bas. Le péché n’est pas d’être né, mais d’avoir perdu Dieu en devenant autono
3022 » Et ton sort se joue ici-bas. Le péché n’est pas d’ être né, mais d’avoir perdu Dieu en devenant autonome. Or, nous ne tro
3023 joue ici-bas. Le péché n’est pas d’être né, mais d’ avoir perdu Dieu en devenant autonome. Or, nous ne trouverons pas Dieu
3024 e trouverons pas Dieu par une élévation indéfinie de notre désir. Nous aurons beau sublimer notre Éros, il ne sera jamais
3025 re Éros, il ne sera jamais que nous-mêmes ! Point d’ illusions ni d’optimisme humain, dans le christianisme orthodoxe. Mais
3026 sera jamais que nous-mêmes ! Point d’illusions ni d’ optimisme humain, dans le christianisme orthodoxe. Mais alors, c’est l
3027 s ! Point d’illusions ni d’optimisme humain, dans le christianisme orthodoxe. Mais alors, c’est le désespoir ? Ce serait l
3028 ans le christianisme orthodoxe. Mais alors, c’est le désespoir ? Ce serait le désespoir, s’il n’y avait pas la Bonne Nouve
3029 odoxe. Mais alors, c’est le désespoir ? Ce serait le désespoir, s’il n’y avait pas la Bonne Nouvelle ; et cette nouvelle,
3030 poir ? Ce serait le désespoir, s’il n’y avait pas la Bonne Nouvelle ; et cette nouvelle, c’est que Dieu nous cherche. Et i
3031 béissant. Dieu nous cherche et nous a trouvés par l’ amour de son Fils abaissé jusqu’à nous. L’Incarnation est le signe his
3032 . Dieu nous cherche et nous a trouvés par l’amour de son Fils abaissé jusqu’à nous. L’Incarnation est le signe historique
3033 vés par l’amour de son Fils abaissé jusqu’à nous. L’ Incarnation est le signe historique d’une création renouvelée, où le c
3034 son Fils abaissé jusqu’à nous. L’Incarnation est le signe historique d’une création renouvelée, où le croyant se trouve r
3035 squ’à nous. L’Incarnation est le signe historique d’ une création renouvelée, où le croyant se trouve réintégré par l’acte
3036 le signe historique d’une création renouvelée, où le croyant se trouve réintégré par l’acte même de sa foi. Désormais, par
3037 renouvelée, où le croyant se trouve réintégré par l’ acte même de sa foi. Désormais, pardonné et sanctifié, c’est-à-dire ré
3038 où le croyant se trouve réintégré par l’acte même de sa foi. Désormais, pardonné et sanctifié, c’est-à-dire réconcilié, l’
3039 , pardonné et sanctifié, c’est-à-dire réconcilié, l’ homme reste un homme (n’est pas divinisé) mais un homme qui ne vit plu
3040 homme qui ne vit plus pour lui seul. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même. » C’est ainsi dans
3041 t ton prochain comme toi-même. » C’est ainsi dans l’ amour du prochain que le chrétien se réalise et s’aime lui-même en vér
3042 -même. » C’est ainsi dans l’amour du prochain que le chrétien se réalise et s’aime lui-même en vérité. Pour l’Agapè, point
3043 ien se réalise et s’aime lui-même en vérité. Pour l’ Agapè, point de fusion ni d’exaltée dissolution du moi en Dieu. L’Amou
3044 et s’aime lui-même en vérité. Pour l’Agapè, point de fusion ni d’exaltée dissolution du moi en Dieu. L’Amour divin est l’o
3045 -même en vérité. Pour l’Agapè, point de fusion ni d’ exaltée dissolution du moi en Dieu. L’Amour divin est l’origine d’une
3046 e fusion ni d’exaltée dissolution du moi en Dieu. L’ Amour divin est l’origine d’une vie nouvelle, dont l’acte créateur s’a
3047 tée dissolution du moi en Dieu. L’Amour divin est l’ origine d’une vie nouvelle, dont l’acte créateur s’appelle la communio
3048 ution du moi en Dieu. L’Amour divin est l’origine d’ une vie nouvelle, dont l’acte créateur s’appelle la communion. Et pour
3049 mour divin est l’origine d’une vie nouvelle, dont l’ acte créateur s’appelle la communion. Et pour qu’il y ait une communio
3050 ’une vie nouvelle, dont l’acte créateur s’appelle la communion. Et pour qu’il y ait une communion réelle, il faut bien qu’
3051 présents l’un à l’autre : donc l’un pour l’autre le prochain. Si l’Agapè reconnaît seule le prochain, et l’aime non plus
3052 l’autre : donc l’un pour l’autre le prochain. Si l’ Agapè reconnaît seule le prochain, et l’aime non plus comme un prétext
3053 r l’autre le prochain. Si l’Agapè reconnaît seule le prochain, et l’aime non plus comme un prétexte à s’exalter, mais tel
3054 chain. Si l’Agapè reconnaît seule le prochain, et l’ aime non plus comme un prétexte à s’exalter, mais tel qu’il est dans l
3055 un prétexte à s’exalter, mais tel qu’il est dans la réalité de sa détresse et de son espérance ; et si l’Éros n’a pas de
3056 e à s’exalter, mais tel qu’il est dans la réalité de sa détresse et de son espérance ; et si l’Éros n’a pas de prochain — 
3057 s tel qu’il est dans la réalité de sa détresse et de son espérance ; et si l’Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en dr
3058 éalité de sa détresse et de son espérance ; et si l’ Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en droit de conclure que cette
3059 tresse et de son espérance ; et si l’Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en droit de conclure que cette forme d’amour
3060 ’Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en droit de conclure que cette forme d’amour nommée passion doit normalement se d
3061 n’est-on pas en droit de conclure que cette forme d’ amour nommée passion doit normalement se développer au sein des peuple
3062 es peuples qui adorent Éros ? Et qu’au contraire, les peuples chrétiens — historiquement les peuples d’Occident — ne devrai
3063 contraire, les peuples chrétiens — historiquement les peuples d’Occident — ne devraient pas connaître la passion, ou tout a
3064 es peuples chrétiens — historiquement les peuples d’ Occident — ne devraient pas connaître la passion, ou tout au moins la
3065 s peuples d’Occident — ne devraient pas connaître la passion, ou tout au moins la traiter d’incroyance ? Or l’Histoire nou
3066 raient pas connaître la passion, ou tout au moins la traiter d’incroyance ? Or l’Histoire nous oblige à le constater : c’e
3067 connaître la passion, ou tout au moins la traiter d’ incroyance ? Or l’Histoire nous oblige à le constater : c’est l’invers
3068 on, ou tout au moins la traiter d’incroyance ? Or l’ Histoire nous oblige à le constater : c’est l’inverse qui s’est réalis
3069 raiter d’incroyance ? Or l’Histoire nous oblige à le constater : c’est l’inverse qui s’est réalisé. Nous voyons qu’en Orie
3070 Or l’Histoire nous oblige à le constater : c’est l’ inverse qui s’est réalisé. Nous voyons qu’en Orient26, et dans la Grèc
3071 ’est réalisé. Nous voyons qu’en Orient26, et dans la Grèce contemporaine de Platon, l’amour humain est très généralement c
3072 ns qu’en Orient26, et dans la Grèce contemporaine de Platon, l’amour humain est très généralement conçu comme le plaisir,
3073 ient26, et dans la Grèce contemporaine de Platon, l’ amour humain est très généralement conçu comme le plaisir, la simple v
3074 l’amour humain est très généralement conçu comme le plaisir, la simple volupté physique. Et la passion — au sens tragique
3075 ain est très généralement conçu comme le plaisir, la simple volupté physique. Et la passion — au sens tragique et douloure
3076 comme le plaisir, la simple volupté physique. Et la passion — au sens tragique et douloureux — non seulement y est rare,
3077 t rare, mais encore et surtout y est méprisée par la morale courante comme une maladie frénétique. « Aucuns pensent que c’
3078 ous voyons qu’en Occident, au xiie siècle, c’est le mariage qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifi
3079 le mariage qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifiée dans la mesure même où elle est déraisonnable,
3080 mépris, tandis que la passion est glorifiée dans la mesure même où elle est déraisonnable, où elle fait souffrir, où elle
3081 où elle exerce ses ravages aux dépens du monde et de soi. L’identification des éléments religieux dont nous avions décelé
3082 exerce ses ravages aux dépens du monde et de soi. L’ identification des éléments religieux dont nous avions décelé la prése
3083 on des éléments religieux dont nous avions décelé la présence dans le mythe nous amène donc à constater une contradiction
3084 eligieux dont nous avions décelé la présence dans le mythe nous amène donc à constater une contradiction flagrante entre l
3085 onc à constater une contradiction flagrante entre les doctrines et les mœurs. Serait-ce alors dans le fait même de cette co
3086 ne contradiction flagrante entre les doctrines et les mœurs. Serait-ce alors dans le fait même de cette contradiction flagr
3087 les doctrines et les mœurs. Serait-ce alors dans le fait même de cette contradiction flagrante que résiderait l’explicati
3088 s et les mœurs. Serait-ce alors dans le fait même de cette contradiction flagrante que résiderait l’explication du mythe ?
3089 e de cette contradiction flagrante que résiderait l’ explication du mythe ? 5.Contrecoup du christianisme dans les mœurs
3090 du mythe ? 5.Contrecoup du christianisme dans les mœurs occidentales Pour introduire plus de clarté dans ce dédale d
3091 ns les mœurs occidentales Pour introduire plus de clarté dans ce dédale dialectique, je proposerai le schéma suivant :
3092 clarté dans ce dédale dialectique, je proposerai le schéma suivant : doctrine application théorique réalisation
3093 rare et méprisée. Christianisme Communion (pas d’ union essentielle). Amour du prochain. (Mariage heureux.) Conflits dou
3094 heureux.) Conflits douloureux, passion exaltée. Le principe d’explication de ce tableau est assez simple. Le platonisme,
3095 nflits douloureux, passion exaltée. Le principe d’ explication de ce tableau est assez simple. Le platonisme, au temps de
3096 eux, passion exaltée. Le principe d’explication de ce tableau est assez simple. Le platonisme, au temps de Platon et dur
3097 ipe d’explication de ce tableau est assez simple. Le platonisme, au temps de Platon et durant les siècles suivants, ne fut
3098 mple. Le platonisme, au temps de Platon et durant les siècles suivants, ne fut jamais une doctrine populaire, mais une sage
3099 e ésotérique. Il en alla de même, plus tard, pour les mystères manichéens, et en partie pour ceux des Celtes. Sur quoi le c
3100 éens, et en partie pour ceux des Celtes. Sur quoi le christianisme triompha. La primitive Église fut une communauté de fai
3101 x des Celtes. Sur quoi le christianisme triompha. La primitive Église fut une communauté de faibles et de méprisés. Mais à
3102 triompha. La primitive Église fut une communauté de faibles et de méprisés. Mais à partir de Constantin, puis des empereu
3103 primitive Église fut une communauté de faibles et de méprisés. Mais à partir de Constantin, puis des empereurs carolingien
3104 s empereurs carolingiens, ses doctrines devinrent l’ apanage des princes et des classes dominantes, qui les imposèrent par
3105 panage des princes et des classes dominantes, qui les imposèrent par la force à tous les peuples d’Occident. Dès lors, les
3106 et des classes dominantes, qui les imposèrent par la force à tous les peuples d’Occident. Dès lors, les vieilles croyances
3107 ominantes, qui les imposèrent par la force à tous les peuples d’Occident. Dès lors, les vieilles croyances païennes refoulé
3108 ui les imposèrent par la force à tous les peuples d’ Occident. Dès lors, les vieilles croyances païennes refoulées devinren
3109 la force à tous les peuples d’Occident. Dès lors, les vieilles croyances païennes refoulées devinrent le refuge et l’espéra
3110 s vieilles croyances païennes refoulées devinrent le refuge et l’espérance des tendances naturelles, non converties, et br
3111 oyances païennes refoulées devinrent le refuge et l’ espérance des tendances naturelles, non converties, et brimées par la
3112 dances naturelles, non converties, et brimées par la loi nouvelle. Le mariage, par exemple, n’avait pour les Anciens qu’un
3113 , non converties, et brimées par la loi nouvelle. Le mariage, par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification u
3114 i nouvelle. Le mariage, par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification utilitaire, et limitée. Les coutumes per
3115 iens qu’une signification utilitaire, et limitée. Les coutumes permettaient le concubinat27. Tandis que le mariage chrétien
3116 utilitaire, et limitée. Les coutumes permettaient le concubinat27. Tandis que le mariage chrétien, en devenant un sacremen
3117 coutumes permettaient le concubinat27. Tandis que le mariage chrétien, en devenant un sacrement, imposait une fidélité ins
3118 sacrement, imposait une fidélité insupportable à l’ homme naturel. Supposons le cas du converti par force. Engagé malgré l
3119 délité insupportable à l’homme naturel. Supposons le cas du converti par force. Engagé malgré lui dans un cadre chrétien,
3120 ui dans un cadre chrétien, mais privé des secours d’ une foi réelle, un tel homme, fatalement, devait sentir en lui s’exalt
3121 homme, fatalement, devait sentir en lui s’exalter la révolte du sang barbare. Il était prêt à accueillir, sous le couvert
3122 du sang barbare. Il était prêt à accueillir, sous le couvert de formes catholiques, toutes les reviviscences des mystiques
3123 bare. Il était prêt à accueillir, sous le couvert de formes catholiques, toutes les reviviscences des mystiques païennes c
3124 ir, sous le couvert de formes catholiques, toutes les reviviscences des mystiques païennes capables de le « libérer ». C’es
3125 les reviviscences des mystiques païennes capables de le « libérer ». C’est ainsi que les doctrines secrètes, dont nous avo
3126 reviviscences des mystiques païennes capables de le « libérer ». C’est ainsi que les doctrines secrètes, dont nous avons
3127 ennes capables de le « libérer ». C’est ainsi que les doctrines secrètes, dont nous avons rappelé la parenté, ne devinrent
3128 e les doctrines secrètes, dont nous avons rappelé la parenté, ne devinrent largement vivantes en Occident que dans les siè
3129 devinrent largement vivantes en Occident que dans les siècles où elles se virent condamnées par le christianisme officiel.
3130 ans les siècles où elles se virent condamnées par le christianisme officiel. Et c’est ainsi que l’amour-passion, forme ter
3131 par le christianisme officiel. Et c’est ainsi que l’ amour-passion, forme terrestre du culte de l’Éros, envahit la psyché d
3132 nsi que l’amour-passion, forme terrestre du culte de l’Éros, envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du m
3133 que l’amour-passion, forme terrestre du culte de l’ Éros, envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du mari
3134 sion, forme terrestre du culte de l’Éros, envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du mariage. Mais cette
3135 ette ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’ Église ne pouvait s’avouer au grand jour. Elle revêtit des formes ésot
3136 rmes ésotériques, se déguisa en hérésies secrètes d’ apparences plus ou moins orthodoxes. Ces hérésies se propagèrent très
3137 . Ces hérésies se propagèrent très rapidement dès le début du xiie siècle. Elles s’insinuèrent d’une part dans le clergé,
3138 xiie siècle. Elles s’insinuèrent d’une part dans le clergé, où nous les retrouverons un peu plus tard mêlées de la manièr
3139 s’insinuèrent d’une part dans le clergé, où nous les retrouverons un peu plus tard mêlées de la manière la plus complexe à
3140 où nous les retrouverons un peu plus tard mêlées de la manière la plus complexe à la grande renaissance mystique. D’autre
3141 nous les retrouverons un peu plus tard mêlées de la manière la plus complexe à la grande renaissance mystique. D’autre pa
3142 etrouverons un peu plus tard mêlées de la manière la plus complexe à la grande renaissance mystique. D’autre part, elles t
3143 plus tard mêlées de la manière la plus complexe à la grande renaissance mystique. D’autre part, elles trouvaient des compl
3144 elles trouvaient des complaisances profondes dans la mentalité du siècle. Elles pénétrèrent bientôt la société féodale. Ce
3145 la mentalité du siècle. Elles pénétrèrent bientôt la société féodale. Celle-ci ne connaissait pas toujours l’origine et la
3146 été féodale. Celle-ci ne connaissait pas toujours l’ origine et la portée mystique de valeurs qu’elle prenait pour une mode
3147 Celle-ci ne connaissait pas toujours l’origine et la portée mystique de valeurs qu’elle prenait pour une mode et qu’elle a
3148 sait pas toujours l’origine et la portée mystique de valeurs qu’elle prenait pour une mode et qu’elle accommodait à ses pl
3149 laisirs. Elle ne devait pas tarder à matérialiser les préceptes d’une religion qui pourtant s’opposait au christianisme par
3150 ne devait pas tarder à matérialiser les préceptes d’ une religion qui pourtant s’opposait au christianisme par son refus de
3151 ourtant s’opposait au christianisme par son refus de l’Incarnation, précisément ! Je ne donnerai pour l’instant qu’un seul
3152 tant s’opposait au christianisme par son refus de l’ Incarnation, précisément ! Je ne donnerai pour l’instant qu’un seul ex
3153 l’Incarnation, précisément ! Je ne donnerai pour l’ instant qu’un seul exemple de ce processus si typiquement occidental,
3154 Je ne donnerai pour l’instant qu’un seul exemple de ce processus si typiquement occidental, et qui consiste à garder le s
3155 typiquement occidental, et qui consiste à garder le signe matériel d’une religion dont on trahit l’esprit. Platon liait l
3156 ental, et qui consiste à garder le signe matériel d’ une religion dont on trahit l’esprit. Platon liait l’Amour à la Beauté
3157 r le signe matériel d’une religion dont on trahit l’ esprit. Platon liait l’Amour à la Beauté. Mais la Beauté qu’il entenda
3158 ne religion dont on trahit l’esprit. Platon liait l’ Amour à la Beauté. Mais la Beauté qu’il entendait, c’était d’abord l’e
3159 n dont on trahit l’esprit. Platon liait l’Amour à la Beauté. Mais la Beauté qu’il entendait, c’était d’abord l’essence int
3160 l’esprit. Platon liait l’Amour à la Beauté. Mais la Beauté qu’il entendait, c’était d’abord l’essence intellectuelle de l
3161 . Mais la Beauté qu’il entendait, c’était d’abord l’ essence intellectuelle de la perfection incréée : l’idée même de toute
3162 tendait, c’était d’abord l’essence intellectuelle de la perfection incréée : l’idée même de toute excellence. Qu’est deven
3163 dait, c’était d’abord l’essence intellectuelle de la perfection incréée : l’idée même de toute excellence. Qu’est devenue
3164 essence intellectuelle de la perfection incréée : l’ idée même de toute excellence. Qu’est devenue cette doctrine parmi nou
3165 llectuelle de la perfection incréée : l’idée même de toute excellence. Qu’est devenue cette doctrine parmi nous ? « Person
3166 ne saurait dire jusqu’à quelles couches profondes de l’humanité d’Occident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’h
3167 saurait dire jusqu’à quelles couches profondes de l’ humanité d’Occident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’homm
3168 e jusqu’à quelles couches profondes de l’humanité d’ Occident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’homme le plus s
3169 es profondes de l’humanité d’Occident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’homme le plus simple use couramment d’e
3170 ident ont pénétré les conceptions platoniciennes. L’ homme le plus simple use couramment d’expressions et de notions qui re
3171 t pénétré les conceptions platoniciennes. L’homme le plus simple use couramment d’expressions et de notions qui remontent
3172 oniciennes. L’homme le plus simple use couramment d’ expressions et de notions qui remontent à Platon28. » Mais il en abuse
3173 me le plus simple use couramment d’expressions et de notions qui remontent à Platon28. » Mais il en abuse dans le sens où
3174 qui remontent à Platon28. » Mais il en abuse dans le sens où l’incline sa nature d’Occidental. C’est ainsi que le platonis
3175 nt à Platon28. » Mais il en abuse dans le sens où l’ incline sa nature d’Occidental. C’est ainsi que le platonisme vulgaire
3176 s il en abuse dans le sens où l’incline sa nature d’ Occidental. C’est ainsi que le platonisme vulgaire nous a conduits à u
3177 l’incline sa nature d’Occidental. C’est ainsi que le platonisme vulgaire nous a conduits à une terrible confusion : à cett
3178 duits à une terrible confusion : à cette idée que l’ amour dépend avant tout de la beauté physique — alors qu’en fait cette
3179 sion : à cette idée que l’amour dépend avant tout de la beauté physique — alors qu’en fait cette beauté même n’est que l’a
3180 n : à cette idée que l’amour dépend avant tout de la beauté physique — alors qu’en fait cette beauté même n’est que l’attr
3181 ue — alors qu’en fait cette beauté même n’est que l’ attribut conféré par l’amant à l’objet de son choix d’amour. L’expérie
3182 ette beauté même n’est que l’attribut conféré par l’ amant à l’objet de son choix d’amour. L’expérience quotidienne montre
3183 é même n’est que l’attribut conféré par l’amant à l’ objet de son choix d’amour. L’expérience quotidienne montre bien que «
3184 ’est que l’attribut conféré par l’amant à l’objet de son choix d’amour. L’expérience quotidienne montre bien que « l’amour
3185 tribut conféré par l’amant à l’objet de son choix d’ amour. L’expérience quotidienne montre bien que « l’amour embellit son
3186 nféré par l’amant à l’objet de son choix d’amour. L’ expérience quotidienne montre bien que « l’amour embellit son objet »,
3187 amour. L’expérience quotidienne montre bien que «  l’ amour embellit son objet », et que la beauté « officielle » n’est pas
3188 e bien que « l’amour embellit son objet », et que la beauté « officielle » n’est pas un gage d’être aimé. Mais le platonis
3189 et que la beauté « officielle » n’est pas un gage d’ être aimé. Mais le platonisme dégénéré, qui nous obsède, nous rend ave
3190  officielle » n’est pas un gage d’être aimé. Mais le platonisme dégénéré, qui nous obsède, nous rend aveugles à la réalité
3191 e dégénéré, qui nous obsède, nous rend aveugles à la réalité de l’objet tel qu’il est dans sa vérité — ou bien nous la ren
3192 qui nous obsède, nous rend aveugles à la réalité de l’objet tel qu’il est dans sa vérité — ou bien nous la rend peu aimab
3193 i nous obsède, nous rend aveugles à la réalité de l’ objet tel qu’il est dans sa vérité — ou bien nous la rend peu aimable.
3194 objet tel qu’il est dans sa vérité — ou bien nous la rend peu aimable. Et il nous jette à la poursuite de chimères qui n’e
3195 bien nous la rend peu aimable. Et il nous jette à la poursuite de chimères qui n’existent qu’en nous. Mais encore, d’où vi
3196 rend peu aimable. Et il nous jette à la poursuite de chimères qui n’existent qu’en nous. Mais encore, d’où vient ce succès
3197 chimères qui n’existent qu’en nous. Mais encore, d’ où vient ce succès et cette permanence invincible de l’erreur héritée
3198 où vient ce succès et cette permanence invincible de l’erreur héritée d’un Platon mal compris ? C’est qu’elle trouve dans
3199 vient ce succès et cette permanence invincible de l’ erreur héritée d’un Platon mal compris ? C’est qu’elle trouve dans le
3200 t cette permanence invincible de l’erreur héritée d’ un Platon mal compris ? C’est qu’elle trouve dans le cœur de tout homm
3201 un Platon mal compris ? C’est qu’elle trouve dans le cœur de tout homme — et spécialement de tout Occidental — de très obs
3202 n mal compris ? C’est qu’elle trouve dans le cœur de tout homme — et spécialement de tout Occidental — de très obscures co
3203 ouve dans le cœur de tout homme — et spécialement de tout Occidental — de très obscures complicités. Souvenons-nous du cul
3204 tout homme — et spécialement de tout Occidental — de très obscures complicités. Souvenons-nous du culte druidique pour la
3205 mplicités. Souvenons-nous du culte druidique pour la Femme, être prophétique, « éternel féminin », « but de l’homme ». Les
3206 mme, être prophétique, « éternel féminin », « but de l’homme ». Les Celtes, déjà, tendaient donc à matérialiser l’élan div
3207 , être prophétique, « éternel féminin », « but de l’ homme ». Les Celtes, déjà, tendaient donc à matérialiser l’élan divin,
3208 hétique, « éternel féminin », « but de l’homme ». Les Celtes, déjà, tendaient donc à matérialiser l’élan divin, à lui donne
3209 . Les Celtes, déjà, tendaient donc à matérialiser l’ élan divin, à lui donner un support corporel. Mais il y a plus, nous l
3210 onner un support corporel. Mais il y a plus, nous le savons depuis Freud : le « type de femme » que chaque homme porte dan
3211 . Mais il y a plus, nous le savons depuis Freud : le « type de femme » que chaque homme porte dans son cœur et qu’il assim
3212 y a plus, nous le savons depuis Freud : le « type de femme » que chaque homme porte dans son cœur et qu’il assimile d’inst
3213 haque homme porte dans son cœur et qu’il assimile d’ instinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la
3214 orte dans son cœur et qu’il assimile d’instinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé »
3215 cœur et qu’il assimile d’instinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoi
3216 r et qu’il assimile d’instinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoire
3217 stinct à la définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoire secrète ? ⁂ Si telles so
3218 définition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les
3219 inition de la beauté, n’est-ce pas le souvenir de la mère « fixé » dans sa mémoire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les cau
3220 » dans sa mémoire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les causes de la curieuse contradiction qui apparaît au xiie siècle entr
3221 émoire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les causes de la curieuse contradiction qui apparaît au xiie siècle entre les doct
3222 ire secrète ? ⁂ Si telles sont bien les causes de la curieuse contradiction qui apparaît au xiie siècle entre les doctrin
3223 contradiction qui apparaît au xiie siècle entre les doctrines et les mœurs, une première conclusion peut être formulée dè
3224 i apparaît au xiie siècle entre les doctrines et les mœurs, une première conclusion peut être formulée dès à présent : L’a
3225 ère conclusion peut être formulée dès à présent : L’ amour-passion est apparu en Occident comme l’un des contrecoups du chr
3226 des contrecoups du christianisme (et spécialement de sa doctrine du mariage) dans les âmes où vivait encore un paganisme n
3227 (et spécialement de sa doctrine du mariage) dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hérité. Mais tout cela
3228 que et contestable si nous n’étions pas en mesure de retracer les voies et moyens historiques de cette renaissance de l’Ér
3229 stable si nous n’étions pas en mesure de retracer les voies et moyens historiques de cette renaissance de l’Éros. Or nous a
3230 esure de retracer les voies et moyens historiques de cette renaissance de l’Éros. Or nous avons déjà fixé sa date : vers l
3231 voies et moyens historiques de cette renaissance de l’Éros. Or nous avons déjà fixé sa date : vers le début du xiie sièc
3232 ies et moyens historiques de cette renaissance de l’ Éros. Or nous avons déjà fixé sa date : vers le début du xiie siècle.
3233 de l’Éros. Or nous avons déjà fixé sa date : vers le début du xiie siècle. (Date de naissance de l’amour-passion !)29 Et
3234 xé sa date : vers le début du xiie siècle. (Date de naissance de l’amour-passion !)29 Et nous allons montrer qu’elle port
3235 vers le début du xiie siècle. (Date de naissance de l’amour-passion !)29 Et nous allons montrer qu’elle porte un nom par
3236 s le début du xiie siècle. (Date de naissance de l’ amour-passion !)29 Et nous allons montrer qu’elle porte un nom par ail
3237 er qu’elle porte un nom par ailleurs bien connu : la cortezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois : troubadours et ca
3238 rte un nom par ailleurs bien connu : la cortezia, l’ amour courtois. 6.L’amour courtois : troubadours et cathares Que
3239 r courtois : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie si
3240 ares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c’est ce dont personne ne
3241 s Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c’est ce dont personne ne sau
3242 ont personne ne saurait plus douter. « Oui, entre les xie et xiie siècles, la poésie d’où qu’elle fût (hongroise, espagno
3243 s douter. « Oui, entre les xie et xiie siècles, la poésie d’où qu’elle fût (hongroise, espagnole, portugaise, allemande,
3244 « Oui, entre les xie et xiie siècles, la poésie d’ où qu’elle fût (hongroise, espagnole, portugaise, allemande, sicilienn
3245 ait au préalable languedocienne, c’est-à-dire que le poète, ne pouvant être que troubadour, était tenu de parler — et de l
3246 poète, ne pouvant être que troubadour, était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du trou
3247 nt être que troubadour, était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du troubadour, qui n’a
3248 être que troubadour, était tenu de parler — et de l’ apprendre s’il ne le savait pas — le langage du troubadour, qui n’a ja
3249 était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du troubadour, qui n’a jamais été que le prov
3250 arler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du troubadour, qui n’a jamais été que le provençal30. » Qu’es
3251 le langage du troubadour, qui n’a jamais été que le provençal30. » Qu’est-ce que la poésie des troubadours ? L’exaltation
3252 ’a jamais été que le provençal30. » Qu’est-ce que la poésie des troubadours ? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y
3253 al30. » Qu’est-ce que la poésie des troubadours ? L’ exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyrique occ
3254 t-ce que la poésie des troubadours ? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyrique occitane et la l
3255 e que la poésie des troubadours ? L’exaltation de l’ amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyrique occitane et la lyri
3256 tion de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyrique occitane et la lyrique pétrarquesque et dantesque qu’un thème
3257 eux. « Il n’y a dans toute la lyrique occitane et la lyrique pétrarquesque et dantesque qu’un thème : l’amour ; et pas l’a
3258 lyrique pétrarquesque et dantesque qu’un thème : l’ amour ; et pas l’amour heureux, comblé ou satisfait (ce spectacle ne p
3259 esque et dantesque qu’un thème : l’amour ; et pas l’ amour heureux, comblé ou satisfait (ce spectacle ne peut rien engendre
3260 satisfait (ce spectacle ne peut rien engendrer), l’ amour perpétuellement insatisfait au contraire ; enfin, que deux perso
3261 fait au contraire ; enfin, que deux personnages : le poète qui, huit-cents, neuf-cents, mille fois réédite sa plainte, et
3262 a plainte, et une belle qui toujours dit non31. » L’ Europe n’a pas connu de poésie plus profondément rhétorique : non seul
3263 qui toujours dit non31. » L’Europe n’a pas connu de poésie plus profondément rhétorique : non seulement dans ses formes v
3264 que celle-ci prend sa source dans un système fixe de lois, qui seront codifiées sous le nom de leys d’amors. Mais il faut
3265 n système fixe de lois, qui seront codifiées sous le nom de leys d’amors. Mais il faut dire aussi que jamais rhétorique ne
3266 me fixe de lois, qui seront codifiées sous le nom de leys d’amors. Mais il faut dire aussi que jamais rhétorique ne fut pl
3267 de lois, qui seront codifiées sous le nom de leys d’ amors. Mais il faut dire aussi que jamais rhétorique ne fut plus exalt
3268 s exaltante et fervente. Ce qu’elle exalte, c’est l’ amour hors du mariage, car le mariage ne signifie que l’union des corp
3269 u’elle exalte, c’est l’amour hors du mariage, car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui
3270 r hors du mariage, car le mariage ne signifie que l’ union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’Éros suprême, est l’
3271 age ne signifie que l’union des corps, tandis que l’ « Amor », qui est l’Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’uni
3272 l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’ Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-del
3273 andis que l’« Amor », qui est l’Éros suprême, est l’ élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de tout amour poss
3274  Amor », qui est l’Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de tout amour possible en cette
3275 or », qui est l’Éros suprême, est l’élancement de l’ âme vers l’union lumineuse, au-delà de tout amour possible en cette vi
3276 st l’Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’ union lumineuse, au-delà de tout amour possible en cette vie. Voilà po
3277 ancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de tout amour possible en cette vie. Voilà pourquoi l’Amour suppose la c
3278 tout amour possible en cette vie. Voilà pourquoi l’ Amour suppose la chasteté. E d’amor mou castitaz (d’amour vient chaste
3279 ible en cette vie. Voilà pourquoi l’Amour suppose la chasteté. E d’amor mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le tr
3280 ie. Voilà pourquoi l’Amour suppose la chasteté. E d’ amor mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le troubadour toulou
3281 Amour suppose la chasteté. E d’amor mou castitaz ( d’ amour vient chasteté) chante le troubadour toulousain Guilhem Montanha
3282 amor mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le troubadour toulousain Guilhem Montanhagol. L’amour suppose aussi un r
3283 nte le troubadour toulousain Guilhem Montanhagol. L’ amour suppose aussi un rituel : le domnei ou donnoi, vasselage amoureu
3284 em Montanhagol. L’amour suppose aussi un rituel : le domnei ou donnoi, vasselage amoureux. Le poète a gagné sa dame par la
3285 rituel : le domnei ou donnoi, vasselage amoureux. Le poète a gagné sa dame par la beauté de son hommage musical. Il lui ju
3286 vasselage amoureux. Le poète a gagné sa dame par la beauté de son hommage musical. Il lui jure à genoux une éternelle fid
3287 amoureux. Le poète a gagné sa dame par la beauté de son hommage musical. Il lui jure à genoux une éternelle fidélité, com
3288 le fidélité, comme on fait à un suzerain. En gage d’ amour, la dame donnait à son paladin-poète un anneau d’or, lui enjoign
3289 té, comme on fait à un suzerain. En gage d’amour, la dame donnait à son paladin-poète un anneau d’or, lui enjoignait de se
3290 ur, la dame donnait à son paladin-poète un anneau d’ or, lui enjoignait de se lever, et lui déposait un baiser sur le front
3291 son paladin-poète un anneau d’or, lui enjoignait de se lever, et lui déposait un baiser sur le front. Désormais, ces aman
3292 ignait de se lever, et lui déposait un baiser sur le front. Désormais, ces amants seront liés par les lois de la cortezia 
3293 r le front. Désormais, ces amants seront liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est
3294 t. Désormais, ces amants seront liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tou
3295 Désormais, ces amants seront liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tout à
3296 amants seront liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme
3297 ont liés par les lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme de la chas
3298 lois de la cortezia : le secret, la patience, et la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme de la chasteté, nous le ve
3299 et la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout,
3300 la mesure, qui n’est pas tout à fait synonyme de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’h
3301 est pas tout à fait synonyme de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’homme sera le serva
3302 nyme de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vie
3303 e de la chasteté, nous le verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vient
3304 e verrons, mais plutôt de la retenue… Et surtout, l’ homme sera le servant de la femme. D’où vient cette conception nouvell
3305 is plutôt de la retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’amour
3306 e la retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’amour « perpétuel
3307 a retenue… Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’amour « perpétuellem
3308 Et surtout, l’homme sera le servant de la femme. D’ où vient cette conception nouvelle de l’amour « perpétuellement insati
3309 de la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’amour « perpétuellement insatisfait », et cette louange enthousiast
3310 la femme. D’où vient cette conception nouvelle de l’ amour « perpétuellement insatisfait », et cette louange enthousiaste e
3311 ait », et cette louange enthousiaste et plaintive d’ « une belle qui toujours dit non » ? Et d’où vient ce savant lyrisme q
3312 aintive d’« une belle qui toujours dit non » ? Et d’ où vient ce savant lyrisme qui tout d’un coup se trouve là pour tradui
3313 non » ? Et d’où vient ce savant lyrisme qui tout d’ un coup se trouve là pour traduire la passion nouvelle ? On ne saurait
3314 sme qui tout d’un coup se trouve là pour traduire la passion nouvelle ? On ne saurait trop souligner le caractère miracule
3315 a passion nouvelle ? On ne saurait trop souligner le caractère miraculeux de cette double naissance, si rapide : en l’espa
3316 ne saurait trop souligner le caractère miraculeux de cette double naissance, si rapide : en l’espace d’une vingtaine d’ann
3317 aculeux de cette double naissance, si rapide : en l’ espace d’une vingtaine d’années, naissance d’une vision de la femme en
3318 e cette double naissance, si rapide : en l’espace d’ une vingtaine d’années, naissance d’une vision de la femme entièrement
3319 aissance, si rapide : en l’espace d’une vingtaine d’ années, naissance d’une vision de la femme entièrement contraire aux m
3320 : en l’espace d’une vingtaine d’années, naissance d’ une vision de la femme entièrement contraire aux mœurs traditionnelles
3321 d’une vingtaine d’années, naissance d’une vision de la femme entièrement contraire aux mœurs traditionnelles — la femme s
3322 une vingtaine d’années, naissance d’une vision de la femme entièrement contraire aux mœurs traditionnelles — la femme se v
3323 entièrement contraire aux mœurs traditionnelles —  la femme se voit élevée au-dessus de l’homme, dont elle devient l’idéal
3324 aditionnelles — la femme se voit élevée au-dessus de l’homme, dont elle devient l’idéal nostalgique — et naissance d’une p
3325 tionnelles — la femme se voit élevée au-dessus de l’ homme, dont elle devient l’idéal nostalgique — et naissance d’une poés
3326 it élevée au-dessus de l’homme, dont elle devient l’ idéal nostalgique — et naissance d’une poésie à formes fixes, très com
3327 t elle devient l’idéal nostalgique — et naissance d’ une poésie à formes fixes, très compliquées et raffinées, sans précéde
3328 mpliquées et raffinées, sans précédent dans toute l’ Antiquité ni dans les quelques siècles de culture romane qui succèdent
3329 es, sans précédent dans toute l’Antiquité ni dans les quelques siècles de culture romane qui succèdent à la renaissance car
3330 ns toute l’Antiquité ni dans les quelques siècles de culture romane qui succèdent à la renaissance carolingienne. Ou bien
3331 uelques siècles de culture romane qui succèdent à la renaissance carolingienne. Ou bien tout cela « tombe du ciel », c’est
3332 tout cela « tombe du ciel », c’est-à-dire jaillit d’ une inspiration subite et collective — mais encore faudrait-il expliqu
3333 els lieux bien définis ; ou bien tout cela relève d’ une cause historique précise — mais alors il s’agit de savoir pour que
3334 e cause historique précise — mais alors il s’agit de savoir pour quelles raisons elle est demeurée obscure jusqu’à nos jou
3335 urs. Ce qui est curieux au plus haut point, c’est l’ embarras des romanistes les plus sérieux lorsqu’ils en viennent à reco
3336 plus haut point, c’est l’embarras des romanistes les plus sérieux lorsqu’ils en viennent à reconnaître la question, et la
3337 plus sérieux lorsqu’ils en viennent à reconnaître la question, et la facilité avec laquelle ils décident de n’y point répo
3338 squ’ils en viennent à reconnaître la question, et la facilité avec laquelle ils décident de n’y point répondre. Tout le mo
3339 estion, et la facilité avec laquelle ils décident de n’y point répondre. Tout le monde admet aujourd’hui que la poésie pro
3340 int répondre. Tout le monde admet aujourd’hui que la poésie provençale et les conceptions de l’amour qu’elle illustre, « l
3341 nde admet aujourd’hui que la poésie provençale et les conceptions de l’amour qu’elle illustre, « loin de s’expliquer par le
3342 d’hui que la poésie provençale et les conceptions de l’amour qu’elle illustre, « loin de s’expliquer par les conditions où
3343 ui que la poésie provençale et les conceptions de l’ amour qu’elle illustre, « loin de s’expliquer par les conditions où el
3344 amour qu’elle illustre, « loin de s’expliquer par les conditions où elle naquit, semble en contradiction absolue avec ces c
3345 ». « Il est évident qu’elle ne reflète aucunement la réalité, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les instituti
3346 évident qu’elle ne reflète aucunement la réalité, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les institutions féodales
3347 le ne reflète aucunement la réalité, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les institutions féodales du Midi, moi
3348 ne reflète aucunement la réalité, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les institutions féodales du Midi, moins
3349 é, la condition de la femme n’ayant pas été, dans les institutions féodales du Midi, moins humble et dépendante que dans ce
3350 u Nord. » Or, s’il est à ce point « évident » que les troubadours ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moi
3351 « évident » que les troubadours ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moins évident que leur conception d
3352 évident » que les troubadours ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moins évident que leur conception de l
3353 , il paraît non moins évident que leur conception de l’amour venait d’ailleurs. Quel pouvait être cet ailleurs ? La même q
3354 l paraît non moins évident que leur conception de l’ amour venait d’ailleurs. Quel pouvait être cet ailleurs ? La même ques
3355 nait d’ailleurs. Quel pouvait être cet ailleurs ? La même question se pose pour leur art, j’entends pour leur technique po
3356  », écrit M. Jeanroy (quitte à reprocher à chacun de ces poètes pris à part de n’avoir montré aucune espèce d’originalité
3357 te à reprocher à chacun de ces poètes pris à part de n’avoir montré aucune espèce d’originalité et de s’être borné à raffi
3358 oètes pris à part de n’avoir montré aucune espèce d’ originalité et de s’être borné à raffiner des formes fixes et des lieu
3359 de n’avoir montré aucune espèce d’originalité et de s’être borné à raffiner des formes fixes et des lieux communs : mais
3360 encore fallait-il que l’un d’entre eux, au moins, les eût créés !) Or dès qu’un historien se risque à formuler une hypothès
3361 historien se risque à formuler une hypothèse sur l’ origine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’accablent des p
3362 se risque à formuler une hypothèse sur l’origine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’accablent des plus aigres
3363 risque à formuler une hypothèse sur l’origine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’accablent des plus aigres ir
3364 pothèse sur l’origine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’accablent des plus aigres ironies, en France surtout.
3365 gine de la rhétorique courtoise, les spécialistes l’ accablent des plus aigres ironies, en France surtout. Sismondi faisait
3366 nce surtout. Sismondi faisait remonter aux Arabes le mysticisme du sentiment : on écarte dédaigneusement « cette énormité3
3367 tte énormité33 ». Diez a montré des ressemblances de forme (rythmes et coupes) entre la lyrique arabe et la lyrique proven
3368 ressemblances de forme (rythmes et coupes) entre la lyrique arabe et la lyrique provençale : ce n’est pas sérieux, nous d
3369 rme (rythmes et coupes) entre la lyrique arabe et la lyrique provençale : ce n’est pas sérieux, nous dit-on. Brinkmann et
3370 ous dit-on. Brinkmann et d’autres ont supposé que la poésie latine des xie et xiie siècles avait pu fournir des modèles 
3371 les : tout compte fait, cela ne se tient pas, car les troubadours, paraît-il, avaient trop peu de culture pour connaître ce
3372 peu de culture pour connaître cette poésie. Ainsi de chaque réponse proposée : le « sérieux » des savants paraissant consi
3373 cette poésie. Ainsi de chaque réponse proposée : le « sérieux » des savants paraissant consister surtout dans une propens
3374 consister surtout dans une propension à qualifier d’ énormité ou de fantaisie tout ce qui menace de donner un sens au phéno
3375 out dans une propension à qualifier d’énormité ou de fantaisie tout ce qui menace de donner un sens au phénomène qu’ils pa
3376 ier d’énormité ou de fantaisie tout ce qui menace de donner un sens au phénomène qu’ils passent leur vie à étudier. Il est
3377 eux34, a cru pouvoir tout éclaircir en décelant à l’ origine de la lyrique provençale des influences religieuses, néo-plato
3378 ru pouvoir tout éclaircir en décelant à l’origine de la lyrique provençale des influences religieuses, néo-platoniciennes
3379 pouvoir tout éclaircir en décelant à l’origine de la lyrique provençale des influences religieuses, néo-platoniciennes et
3380 ations hardies » ont aussitôt dressé contre elles l’ ensemble de nos érudits. Wechssler s’est vu traiter de « doctrinaire »
3381 ies » ont aussitôt dressé contre elles l’ensemble de nos érudits. Wechssler s’est vu traiter de « doctrinaire » — suprême
3382 semble de nos érudits. Wechssler s’est vu traiter de « doctrinaire » — suprême injure — et plusieurs ont insinué que la qu
3383 » — suprême injure — et plusieurs ont insinué que la qualité d’Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un syst
3384 injure — et plusieurs ont insinué que la qualité d’ Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un système incompa
3385 t plusieurs ont insinué que la qualité d’Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un système incompatible avec
3386 nsinué que la qualité d’Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un système incompatible avec le clair génie de
3387 ualité d’Allemand de ce professeur les dispensait de réfuter un système incompatible avec le clair génie de notre race. Il
3388 ispensait de réfuter un système incompatible avec le clair génie de notre race. Il reste donc d’une part un phénomène étra
3389 futer un système incompatible avec le clair génie de notre race. Il reste donc d’une part un phénomène étrange, et d’autre
3390 d’une part un phénomène étrange, et d’autre part, de fort savantes réfutations de tout ce qui prétend l’expliquer. « Il es
3391 ge, et d’autre part, de fort savantes réfutations de tout ce qui prétend l’expliquer. « Il est également impossible — écri
3392 fort savantes réfutations de tout ce qui prétend l’ expliquer. « Il est également impossible — écrit un de nos professeurs
3393 pliquer. « Il est également impossible — écrit un de nos professeurs — de voir dans ces chansons d’amour, qui forment les
3394 lement impossible — écrit un de nos professeurs — de voir dans ces chansons d’amour, qui forment les trois quarts de la po
3395 un de nos professeurs — de voir dans ces chansons d’ amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image
3396  — de voir dans ces chansons d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité
3397 es chansons d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemb
3398 chansons d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemblag
3399 quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemblage de formules vides de sens ». Certes.
3400 arts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemblage de formules vides de sens ». Certes. Mai
3401 e image fidèle de la réalité et un pur assemblage de formules vides de sens ». Certes. Mais là-dessus, l’auteur annonce qu
3402 la réalité et un pur assemblage de formules vides de sens ». Certes. Mais là-dessus, l’auteur annonce qu’« en historien sc
3403 formules vides de sens ». Certes. Mais là-dessus, l’ auteur annonce qu’« en historien scrupuleux », il se garde bien de se
3404 qu’« en historien scrupuleux », il se garde bien de se prononcer. Ce qui revient à dire que la lyrique courtoise dont il
3405 e bien de se prononcer. Ce qui revient à dire que la lyrique courtoise dont il s’occupe reste à ses yeux et jusqu’à plus a
3406 eux et jusqu’à plus ample informé « un assemblage de formules vides de sens ». Excellent « matériel » il est vrai, pour un
3407 s ample informé « un assemblage de formules vides de sens ». Excellent « matériel » il est vrai, pour un philologue qui se
3408 ue qui se respecte et n’entend pas « solliciter » les textes, fût-ce par le moindre essai de les comprendre. Je ne saurais
3409 ’entend pas « solliciter » les textes, fût-ce par le moindre essai de les comprendre. Je ne saurais me contenter, pour ma
3410 liciter » les textes, fût-ce par le moindre essai de les comprendre. Je ne saurais me contenter, pour ma part, d’une hypot
3411 iter » les textes, fût-ce par le moindre essai de les comprendre. Je ne saurais me contenter, pour ma part, d’une hypothèse
3412 rendre. Je ne saurais me contenter, pour ma part, d’ une hypothèse à tel point scrupuleuse. Je me refuse à supposer un seul
3413 euse. Je me refuse à supposer un seul instant que les troubadours furent des faibles d’esprit, tout juste bons à répéter sa
3414 ul instant que les troubadours furent des faibles d’ esprit, tout juste bons à répéter sans se lasser des formules apprises
3415 où. Et je me demande, après Aroux et Péladan, si le secret de toute cette poésie ne devrait pas être cherché beaucoup plu
3416 me demande, après Aroux et Péladan, si le secret de toute cette poésie ne devrait pas être cherché beaucoup plus près d’e
3417 ie ne devrait pas être cherché beaucoup plus près d’ elle qu’on ne l’a fait — tout près : sur place, dans le milieu même où
3418 s être cherché beaucoup plus près d’elle qu’on ne l’ a fait — tout près : sur place, dans le milieu même où elle est née. E
3419 e qu’on ne l’a fait — tout près : sur place, dans le milieu même où elle est née. Et non pas dans le milieu purement « soc
3420 s le milieu même où elle est née. Et non pas dans le milieu purement « social » au sens moderne, mais bien dans l’atmosphè
3421 rement « social » au sens moderne, mais bien dans l’ atmosphère religieuse qui se trouvait déterminer les formes, même soci
3422 ’atmosphère religieuse qui se trouvait déterminer les formes, même sociales, de ce milieu35. Partant de là, constatons qu’u
3423 se trouvait déterminer les formes, même sociales, de ce milieu35. Partant de là, constatons qu’un grand fait historique do
3424 es formes, même sociales, de ce milieu35. Partant de là, constatons qu’un grand fait historique domine le xiie siècle pro
3425 là, constatons qu’un grand fait historique domine le xiie siècle provençal : Dans le même temps que le lyrisme du domnei,
3426 istorique domine le xiie siècle provençal : Dans le même temps que le lyrisme du domnei, et dans les mêmes provinces — La
3427 e xiie siècle provençal : Dans le même temps que le lyrisme du domnei, et dans les mêmes provinces — Languedoc, Poitou, R
3428 s le même temps que le lyrisme du domnei, et dans les mêmes provinces — Languedoc, Poitou, Rhénanie, Catalogne — une hérési
3429 , Catalogne — une hérésie puissante se répandait. L’ on a pu dire de la religion cathare qu’elle représenta pour l’Église u
3430 ne hérésie puissante se répandait. L’on a pu dire de la religion cathare qu’elle représenta pour l’Église un péril aussi g
3431 hérésie puissante se répandait. L’on a pu dire de la religion cathare qu’elle représenta pour l’Église un péril aussi grav
3432 re de la religion cathare qu’elle représenta pour l’ Église un péril aussi grave que celui de l’arianisme. Certains ne vont
3433 enta pour l’Église un péril aussi grave que celui de l’arianisme. Certains ne vont-ils pas jusqu’à prétendre qu’elle fit e
3434 a pour l’Église un péril aussi grave que celui de l’ arianisme. Certains ne vont-ils pas jusqu’à prétendre qu’elle fit en O
3435 ’à prétendre qu’elle fit en Occident des millions de fidèles secrets, malgré la très sanglante croisade des albigeois, au
3436 Occident des millions de fidèles secrets, malgré la très sanglante croisade des albigeois, au xiiie siècle et jusqu’à la
3437 oisade des albigeois, au xiiie siècle et jusqu’à la Réforme ? L’on peut attribuer pour origine précise à l’hérésie les se
3438 bigeois, au xiiie siècle et jusqu’à la Réforme ? L’ on peut attribuer pour origine précise à l’hérésie les sectes néo-mani
3439 orme ? L’on peut attribuer pour origine précise à l’ hérésie les sectes néo-manichéennes d’Asie Mineure et les églises bogo
3440 n peut attribuer pour origine précise à l’hérésie les sectes néo-manichéennes d’Asie Mineure et les églises bogomiles de Da
3441 e précise à l’hérésie les sectes néo-manichéennes d’ Asie Mineure et les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les
3442 sie les sectes néo-manichéennes d’Asie Mineure et les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les « purs » ou cathare
3443 ichéennes d’Asie Mineure et les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les « purs » ou cathares36 se rattachaient a
3444 e Mineure et les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les « purs » ou cathares36 se rattachaient aux grands coura
3445 les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les « purs » ou cathares36 se rattachaient aux grands courants gnostiques
3446 ersent le premier millénaire du christianisme. Et l’ on sait assez que la Gnose, de même que les doctrines de Mani ou Manès
3447 llénaire du christianisme. Et l’on sait assez que la Gnose, de même que les doctrines de Mani ou Manès, plonge des racines
3448 sme. Et l’on sait assez que la Gnose, de même que les doctrines de Mani ou Manès, plonge des racines dans la religion duali
3449 ait assez que la Gnose, de même que les doctrines de Mani ou Manès, plonge des racines dans la religion dualiste de l’Iran
3450 ctrines de Mani ou Manès, plonge des racines dans la religion dualiste de l’Iran. Quelle était la doctrine des cathares ?
3451 nès, plonge des racines dans la religion dualiste de l’Iran. Quelle était la doctrine des cathares ? On a répété très long
3452 , plonge des racines dans la religion dualiste de l’ Iran. Quelle était la doctrine des cathares ? On a répété très longtem
3453 dans la religion dualiste de l’Iran. Quelle était la doctrine des cathares ? On a répété très longtemps qu’« on ne le saur
3454 cathares ? On a répété très longtemps qu’« on ne le saurait jamais » et cela pour l’excellente raison que l’Inquisition a
3455 temps qu’« on ne le saurait jamais » et cela pour l’ excellente raison que l’Inquisition avait brûlé tous les livres de cul
3456 ait jamais » et cela pour l’excellente raison que l’ Inquisition avait brûlé tous les livres de culte et traités de doctrin
3457 ellente raison que l’Inquisition avait brûlé tous les livres de culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls
3458 son que l’Inquisition avait brûlé tous les livres de culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls témoignag
3459 n avait brûlé tous les livres de culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls témoignages subsistants étaie
3460 é tous les livres de culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls témoignages subsistants étaient les inter
3461 ous les livres de culte et traités de doctrine de l’ Hérésie, et que les seuls témoignages subsistants étaient les interrog
3462 culte et traités de doctrine de l’Hérésie, et que les seuls témoignages subsistants étaient les interrogatoires des accusés
3463 et que les seuls témoignages subsistants étaient les interrogatoires des accusés, probablement « sollicités » par les juge
3464 ires des accusés, probablement « sollicités » par les juges et déformés par les greffiers. De fait, la découverte et la pub
3465 ment « sollicités » par les juges et déformés par les greffiers. De fait, la découverte et la publication, en 1939, d’un ou
3466 és » par les juges et déformés par les greffiers. De fait, la découverte et la publication, en 1939, d’un ouvrage théologi
3467 les juges et déformés par les greffiers. De fait, la découverte et la publication, en 1939, d’un ouvrage théologique (tard
3468 rmés par les greffiers. De fait, la découverte et la publication, en 1939, d’un ouvrage théologique (tardif il est vrai) l
3469 e fait, la découverte et la publication, en 1939, d’ un ouvrage théologique (tardif il est vrai) le Livre des deux Principe
3470 39, d’un ouvrage théologique (tardif il est vrai) le Livre des deux Principes 37 s’ajoutant à la restitution d’un Nouveau
3471 vrai) le Livre des deux Principes 37 s’ajoutant à la restitution d’un Nouveau Testament et de rituels utilisés par les Hér
3472 des deux Principes 37 s’ajoutant à la restitution d’ un Nouveau Testament et de rituels utilisés par les Hérétiques38, perm
3473 outant à la restitution d’un Nouveau Testament et de rituels utilisés par les Hérétiques38, permet aujourd’hui de connaîtr
3474 d’un Nouveau Testament et de rituels utilisés par les Hérétiques38, permet aujourd’hui de connaître dans leur ensemble et d
3475 utilisés par les Hérétiques38, permet aujourd’hui de connaître dans leur ensemble et dans certaines de leurs variations, l
3476 de connaître dans leur ensemble et dans certaines de leurs variations, les dogmes de l’« Église d’Amour », nom que l’on a
3477 r ensemble et dans certaines de leurs variations, les dogmes de l’« Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’héré
3478 et dans certaines de leurs variations, les dogmes de l’« Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’hérésie aussi
3479 dans certaines de leurs variations, les dogmes de l’ « Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’hérésie aussi dit
3480 nes de leurs variations, les dogmes de l’« Église d’ Amour », nom que l’on a donné parfois à l’hérésie aussi dite « albigeo
3481 ions, les dogmes de l’« Église d’Amour », nom que l’ on a donné parfois à l’hérésie aussi dite « albigeoise »39. L’origine
3482  Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’ hérésie aussi dite « albigeoise »39. L’origine permanente et toujours
3483 parfois à l’hérésie aussi dite « albigeoise »39. L’ origine permanente et toujours tragiquement actuelle de l’attitude cat
3484 gine permanente et toujours tragiquement actuelle de l’attitude cathare, ou d’une manière plus générale du dualisme, dans
3485 e permanente et toujours tragiquement actuelle de l’ attitude cathare, ou d’une manière plus générale du dualisme, dans les
3486 s tragiquement actuelle de l’attitude cathare, ou d’ une manière plus générale du dualisme, dans les religions les plus div
3487 ou d’une manière plus générale du dualisme, dans les religions les plus diverses comme dans la réflexion de millions d’ind
3488 ère plus générale du dualisme, dans les religions les plus diverses comme dans la réflexion de millions d’individus fut et
3489 , dans les religions les plus diverses comme dans la réflexion de millions d’individus fut et demeure le problème du Mal,
3490 ligions les plus diverses comme dans la réflexion de millions d’individus fut et demeure le problème du Mal, tel que l’hom
3491 plus diverses comme dans la réflexion de millions d’ individus fut et demeure le problème du Mal, tel que l’homme spirituel
3492 réflexion de millions d’individus fut et demeure le problème du Mal, tel que l’homme spirituel l’expérimente dans ce mond
3493 ividus fut et demeure le problème du Mal, tel que l’ homme spirituel l’expérimente dans ce monde. Le christianisme apporte
3494 ure le problème du Mal, tel que l’homme spirituel l’ expérimente dans ce monde. Le christianisme apporte au problème du Mal
3495 ue l’homme spirituel l’expérimente dans ce monde. Le christianisme apporte au problème du Mal une réponse dialectique et p
3496 onse dialectique et paradoxale qui se résume dans les mots de liberté et de grâce. Plus pessimiste et d’une logique plus ma
3497 ectique et paradoxale qui se résume dans les mots de liberté et de grâce. Plus pessimiste et d’une logique plus massive, l
3498 adoxale qui se résume dans les mots de liberté et de grâce. Plus pessimiste et d’une logique plus massive, le dualisme sta
3499 s mots de liberté et de grâce. Plus pessimiste et d’ une logique plus massive, le dualisme statue l’existence absolument hé
3500 e. Plus pessimiste et d’une logique plus massive, le dualisme statue l’existence absolument hétérogène du Bien et du Mal,
3501 et d’une logique plus massive, le dualisme statue l’ existence absolument hétérogène du Bien et du Mal, c’est-à-dire de deu
3502 lument hétérogène du Bien et du Mal, c’est-à-dire de deux mondes et de deux créations. En effet : Dieu est Amour, mais le
3503 du Bien et du Mal, c’est-à-dire de deux mondes et de deux créations. En effet : Dieu est Amour, mais le monde est mauvais.
3504 e deux créations. En effet : Dieu est Amour, mais le monde est mauvais. Donc Dieu ne saurait être l’auteur du monde, de se
3505 s le monde est mauvais. Donc Dieu ne saurait être l’ auteur du monde, de ses ténèbres et du péché qui nous enserre. Sa créa
3506 ais. Donc Dieu ne saurait être l’auteur du monde, de ses ténèbres et du péché qui nous enserre. Sa création première dans
3507 péché qui nous enserre. Sa création première dans l’ ordre spirituel, puis animique, a été achevée dans l’ordre matériel pa
3508 rdre spirituel, puis animique, a été achevée dans l’ ordre matériel par l’Ange révolté, le Grand Arrogant, le Démiurge, c’e
3509 animique, a été achevée dans l’ordre matériel par l’ Ange révolté, le Grand Arrogant, le Démiurge, c’est-à-dire Lucifer ou
3510 achevée dans l’ordre matériel par l’Ange révolté, le Grand Arrogant, le Démiurge, c’est-à-dire Lucifer ou Satan. Celui-ci
3511 e matériel par l’Ange révolté, le Grand Arrogant, le Démiurge, c’est-à-dire Lucifer ou Satan. Celui-ci a tenté les âmes ou
3512 , c’est-à-dire Lucifer ou Satan. Celui-ci a tenté les âmes ou anges, en leur disant : « Qu’il leur valait mieux être en bas
3513 valait mieux être en bas, où ils pourraient faire le mal et le bien, qu’en haut, où Dieu ne leur permettait que le bien40.
3514 ux être en bas, où ils pourraient faire le mal et le bien, qu’en haut, où Dieu ne leur permettait que le bien40. » Pour mi
3515 bien, qu’en haut, où Dieu ne leur permettait que le bien40. » Pour mieux séduire les âmes, Lucifer leur a montré « une fe
3516 ur permettait que le bien40. » Pour mieux séduire les âmes, Lucifer leur a montré « une femme d’une beauté éclatante, qui l
3517 duire les âmes, Lucifer leur a montré « une femme d’ une beauté éclatante, qui les a enflammées de désir ». Puis il a quitt
3518 a montré « une femme d’une beauté éclatante, qui les a enflammées de désir ». Puis il a quitté le Ciel avec elle, pour des
3519 emme d’une beauté éclatante, qui les a enflammées de désir ». Puis il a quitté le Ciel avec elle, pour descendre dans la m
3520 qui les a enflammées de désir ». Puis il a quitté le Ciel avec elle, pour descendre dans la matière et dans la manifestati
3521 l a quitté le Ciel avec elle, pour descendre dans la matière et dans la manifestation sensible. Les âmes-Anges, ayant suiv
3522 avec elle, pour descendre dans la matière et dans la manifestation sensible. Les âmes-Anges, ayant suivi Satan et la femme
3523 ans la matière et dans la manifestation sensible. Les âmes-Anges, ayant suivi Satan et la femme d’une beauté éclatante, ont
3524 on sensible. Les âmes-Anges, ayant suivi Satan et la femme d’une beauté éclatante, ont été prises dans des corps matériels
3525 le. Les âmes-Anges, ayant suivi Satan et la femme d’ une beauté éclatante, ont été prises dans des corps matériels, qui leu
3526 me paraît éclairer un sentiment fondamental chez l’ homme, même de nos jours.) L’âme, dès lors, se trouve séparée de son e
3527 airer un sentiment fondamental chez l’homme, même de nos jours.) L’âme, dès lors, se trouve séparée de son esprit, qui res
3528 ent fondamental chez l’homme, même de nos jours.) L’ âme, dès lors, se trouve séparée de son esprit, qui reste au Ciel. Ten
3529 de nos jours.) L’âme, dès lors, se trouve séparée de son esprit, qui reste au Ciel. Tentée par la liberté, elle devient en
3530 arée de son esprit, qui reste au Ciel. Tentée par la liberté, elle devient en fait prisonnière d’un corps aux appétits ter
3531 par la liberté, elle devient en fait prisonnière d’ un corps aux appétits terrestres, soumis aux lois de la procréation et
3532 un corps aux appétits terrestres, soumis aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pou
3533 corps aux appétits terrestres, soumis aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pour n
3534 terrestres, soumis aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pour nous montrer le che
3535 rrestres, soumis aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pour nous montrer le chemin
3536 is aux lois de la procréation et de la mort. Mais le Christ est venu parmi nous, pour nous montrer le chemin du retour à l
3537 le Christ est venu parmi nous, pour nous montrer le chemin du retour à la Lumière. Ce Christ, en cela semblable à celui d
3538 rmi nous, pour nous montrer le chemin du retour à la Lumière. Ce Christ, en cela semblable à celui des gnostiques et de Ma
3539 rist, en cela semblable à celui des gnostiques et de Manès, ne s’est pas vraiment incarné : il n’a pris que l’apparence d’
3540 , ne s’est pas vraiment incarné : il n’a pris que l’ apparence d’un homme. C’est ici la grande hérésie docétiste (du grec d
3541 as vraiment incarné : il n’a pris que l’apparence d’ un homme. C’est ici la grande hérésie docétiste (du grec dokesis, appa
3542 il n’a pris que l’apparence d’un homme. C’est ici la grande hérésie docétiste (du grec dokesis, apparence) qui, de Marcion
3543 résie docétiste (du grec dokesis, apparence) qui, de Marcion jusqu’à nos jours, traduit notre refus tout « naturel » d’adm
3544 à nos jours, traduit notre refus tout « naturel » d’ admettre le scandale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le d
3545 , traduit notre refus tout « naturel » d’admettre le scandale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’I
3546 tre refus tout « naturel » d’admettre le scandale d’ un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation,
3547 naturel » d’admettre le scandale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation, et a fortiori sa t
3548 dale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation, et a fortiori sa traduction romaine dans le s
3549 Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation, et a fortiori sa traduction romaine dans le sacrement
3550 eu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’ Incarnation, et a fortiori sa traduction romaine dans le sacrement de
3551 rnation, et a fortiori sa traduction romaine dans le sacrement de la messe : ils le remplacent par une cène fraternelle, s
3552 fortiori sa traduction romaine dans le sacrement de la messe : ils le remplacent par une cène fraternelle, symbolisant de
3553 rtiori sa traduction romaine dans le sacrement de la messe : ils le remplacent par une cène fraternelle, symbolisant des é
3554 ction romaine dans le sacrement de la messe : ils le remplacent par une cène fraternelle, symbolisant des événements tout
3555 s événements tout spirituels. Ils rejettent aussi le baptême par l’eau, et ne reconnaissent que le baptême par l’Esprit co
3556 ut spirituels. Ils rejettent aussi le baptême par l’ eau, et ne reconnaissent que le baptême par l’Esprit consolateur : ce
3557 ssi le baptême par l’eau, et ne reconnaissent que le baptême par l’Esprit consolateur : ce consolamentum devient le rite m
3558 par l’eau, et ne reconnaissent que le baptême par l’ Esprit consolateur : ce consolamentum devient le rite majeur de leur É
3559 r l’Esprit consolateur : ce consolamentum devient le rite majeur de leur Église. Il se donnait, lors des cérémonies d’init
3560 olateur : ce consolamentum devient le rite majeur de leur Église. Il se donnait, lors des cérémonies d’initiation, aux frè
3561 e leur Église. Il se donnait, lors des cérémonies d’ initiation, aux frères qui acceptaient de renoncer le monde, et s’enga
3562 rémonies d’initiation, aux frères qui acceptaient de renoncer le monde, et s’engageaient solennellement à se consacrer à D
3563 nitiation, aux frères qui acceptaient de renoncer le monde, et s’engageaient solennellement à se consacrer à Dieu seul, à
3564 ne tuer ni manger nul animal, enfin à s’abstenir de tout contact avec leur femme, s’ils étaient mariés. Il semble qu’un j
3565 emme, s’ils étaient mariés. Il semble qu’un jeûne de quarante jours41 précédait l’initiation et qu’un autre d’égale durée
3566 semble qu’un jeûne de quarante jours41 précédait l’ initiation et qu’un autre d’égale durée lui succédait. (Plus tard, au
3567 nte jours41 précédait l’initiation et qu’un autre d’ égale durée lui succédait. (Plus tard, au xive siècle, ce jeûne ritue
3568 endura conduira quelques-uns des « purs » jusqu’à la mort volontaire, mort par amour de Dieu, consommation du détachement
3569 purs » jusqu’à la mort volontaire, mort par amour de Dieu, consommation du détachement suprême de toute loi matérielle.) L
3570 mour de Dieu, consommation du détachement suprême de toute loi matérielle.) Le Consolamentum était administré par les évêq
3571 du détachement suprême de toute loi matérielle.) Le Consolamentum était administré par les évêques, et comportait l’impos
3572 atérielle.) Le Consolamentum était administré par les évêques, et comportait l’imposition des mains, au milieu du cercle de
3573 m était administré par les évêques, et comportait l’ imposition des mains, au milieu du cercle des « purs », puis le baiser
3574 des mains, au milieu du cercle des « purs », puis le baiser de paix échangé par les frères. Après quoi, l’initié devenait
3575 au milieu du cercle des « purs », puis le baiser de paix échangé par les frères. Après quoi, l’initié devenait objet de v
3576 des « purs », puis le baiser de paix échangé par les frères. Après quoi, l’initié devenait objet de vénération pour les si
3577 aiser de paix échangé par les frères. Après quoi, l’ initié devenait objet de vénération pour les simples croyants non enco
3578 r les frères. Après quoi, l’initié devenait objet de vénération pour les simples croyants non encore « consolés » : il ava
3579 quoi, l’initié devenait objet de vénération pour les simples croyants non encore « consolés » : il avait droit au « salut 
3580 nts, c’est-à-dire à trois « révérences ». On a vu le rôle de la Femme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les co
3581 st-à-dire à trois « révérences ». On a vu le rôle de la Femme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les corps. En
3582 à-dire à trois « révérences ». On a vu le rôle de la Femme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les corps. En ret
3583 rôle de la Femme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les corps. En retour (en revanche, dirait-on), un principe
3584 mme, appât du diable pour entraîner les âmes dans les corps. En retour (en revanche, dirait-on), un principe féminin, préex
3585 e, dirait-on), un principe féminin, préexistant à la création matérielle, joue dans le catharisme un rôle tout analogue à
3586 , préexistant à la création matérielle, joue dans le catharisme un rôle tout analogue à celui de la Pistis-Sophia chez les
3587 dans le catharisme un rôle tout analogue à celui de la Pistis-Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la per
3588 ns le catharisme un rôle tout analogue à celui de la Pistis-Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdit
3589 le tout analogue à celui de la Pistis-Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdition des âmes, répond Ma
3590 celui de la Pistis-Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdition des âmes, répond Marie, symbole de p
3591 Sophia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdition des âmes, répond Marie, symbole de pure Lumière salvatri
3592 hia chez les gnostiques. À la Femme instrument de la perdition des âmes, répond Marie, symbole de pure Lumière salvatrice,
3593 t de la perdition des âmes, répond Marie, symbole de pure Lumière salvatrice, Mère intacte (immatérielle) de Jésus, et sem
3594 e Lumière salvatrice, Mère intacte (immatérielle) de Jésus, et semble-t-il, Juge plein de douceur des esprits délivrés. Le
3595 mmatérielle) de Jésus, et semble-t-il, Juge plein de douceur des esprits délivrés. Les manichéens connaissaient depuis des
3596 t-il, Juge plein de douceur des esprits délivrés. Les manichéens connaissaient depuis des siècles les mêmes sacrements que
3597 . Les manichéens connaissaient depuis des siècles les mêmes sacrements que les cathares : l’imposition des mains, le baiser
3598 aient depuis des siècles les mêmes sacrements que les cathares : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénératio
3599 s siècles les mêmes sacrements que les cathares : l’ imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élus (ou
3600 ements que les cathares : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élus (ou « purs »). Il est impor
3601 les cathares : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élus (ou « purs »). Il est important de me
3602 s : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élus (ou « purs »). Il est important de mentionner ici
3603 nération des Élus (ou « purs »). Il est important de mentionner ici la vénération manichéenne s’adressant à la « forme de
3604 (ou « purs »). Il est important de mentionner ici la vénération manichéenne s’adressant à la « forme de lumière » qui dans
3605 onner ici la vénération manichéenne s’adressant à la « forme de lumière » qui dans chaque homme représente son propre espr
3606 a vénération manichéenne s’adressant à la « forme de lumière » qui dans chaque homme représente son propre esprit (demeuré
3607 sente son propre esprit (demeuré au Ciel, hors de la manifestation) et qui accueille l’hommage de son âme par un salut et
3608 Ciel, hors de la manifestation) et qui accueille l’ hommage de son âme par un salut et un baiser. L’enfer étant la prison
3609 s de la manifestation) et qui accueille l’hommage de son âme par un salut et un baiser. L’enfer étant la prison de la mati
3610 e l’hommage de son âme par un salut et un baiser. L’ enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ange révolté, n’y peut
3611 son âme par un salut et un baiser. L’enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ange révolté, n’y peut régner que po
3612 ar un salut et un baiser. L’enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ange révolté, n’y peut régner que pour le temp
3613 un salut et un baiser. L’enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ange révolté, n’y peut régner que pour le temps q
3614 . L’enfer étant la prison de la matière, Lucifer, l’ ange révolté, n’y peut régner que pour le temps que durera « l’erreur 
3615 Lucifer, l’ange révolté, n’y peut régner que pour le temps que durera « l’erreur » des âmes. Au terme du cycle de leurs ép
3616 é, n’y peut régner que pour le temps que durera «  l’ erreur » des âmes. Au terme du cycle de leurs épreuves — comportant pl
3617 e durera « l’erreur » des âmes. Au terme du cycle de leurs épreuves — comportant plusieurs vies, physiques ou autres, pour
3618 portant plusieurs vies, physiques ou autres, pour les hommes non encore illuminés — la création sera réintégrée dans l’unit
3619 ou autres, pour les hommes non encore illuminés — la création sera réintégrée dans l’unité de l’Esprit originel, les péche
3620 core illuminés — la création sera réintégrée dans l’ unité de l’Esprit originel, les pécheurs entraînés par Satan seront sa
3621 uminés — la création sera réintégrée dans l’unité de l’Esprit originel, les pécheurs entraînés par Satan seront sauvés, et
3622 nés — la création sera réintégrée dans l’unité de l’ Esprit originel, les pécheurs entraînés par Satan seront sauvés, et Sa
3623 era réintégrée dans l’unité de l’Esprit originel, les pécheurs entraînés par Satan seront sauvés, et Satan lui-même rentrer
3624 an seront sauvés, et Satan lui-même rentrera dans l’ obéissance du Très-Haut. Le dualisme des cathares se résout donc en un
3625 lui-même rentrera dans l’obéissance du Très-Haut. Le dualisme des cathares se résout donc en un véritable monisme eschatol
3626 n un véritable monisme eschatologique, tandis que l’ orthodoxie chrétienne, décrétant la damnation éternelle du diable et d
3627 ue, tandis que l’orthodoxie chrétienne, décrétant la damnation éternelle du diable et des pécheurs endurcis, aboutit à un
3628 ien qu’à l’encontre du manichéisme, elle professe l’ idée d’une création unique, toute divine et toute bonne aux origines.
3629 à l’encontre du manichéisme, elle professe l’idée d’ une création unique, toute divine et toute bonne aux origines. Notons
3630 nes. Notons enfin ce dernier trait : comme ce fut le cas pour tant de sectes et de religions orientales — jaïnisme, bouddh
3631 rait : comme ce fut le cas pour tant de sectes et de religions orientales — jaïnisme, bouddhisme, essénisme, gnosticisme c
3632 me, bouddhisme, essénisme, gnosticisme chrétien — l’ Église cathare se divisait en deux groupes : les « Parfaits » (perfect
3633  — l’Église cathare se divisait en deux groupes : les « Parfaits » (perfecti)42 qui avaient reçu le consolamentum, et les s
3634  : les « Parfaits » (perfecti)42 qui avaient reçu le consolamentum, et les simples « croyants » (credentes ou imperfecti).
3635 perfecti)42 qui avaient reçu le consolamentum, et les simples « croyants » (credentes ou imperfecti). Seuls les seconds ava
3636 edentes ou imperfecti). Seuls les seconds avaient le droit de se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, s
3637 u imperfecti). Seuls les seconds avaient le droit de se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, sans s’ast
3638 euls les seconds avaient le droit de se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, sans s’astreindre à tous l
3639 ds avaient le droit de se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, sans s’astreindre à tous les préceptes d
3640 se marier et de vivre dans le monde condamné par les purs, sans s’astreindre à tous les préceptes de la morale ésotérique 
3641 e condamné par les purs, sans s’astreindre à tous les préceptes de la morale ésotérique : mortifications corporelles, mépri
3642 les purs, sans s’astreindre à tous les préceptes de la morale ésotérique : mortifications corporelles, mépris de la créat
3643 s purs, sans s’astreindre à tous les préceptes de la morale ésotérique : mortifications corporelles, mépris de la création
3644 e ésotérique : mortifications corporelles, mépris de la création, dissolution de tous les liens mondains. Saint Bernard de
3645 sotérique : mortifications corporelles, mépris de la création, dissolution de tous les liens mondains. Saint Bernard de Cl
3646 s corporelles, mépris de la création, dissolution de tous les liens mondains. Saint Bernard de Clairvaux (cité par Rahn) a
3647 elles, mépris de la création, dissolution de tous les liens mondains. Saint Bernard de Clairvaux (cité par Rahn) a pu dire
3648 a pu dire des cathares, qu’il combattit pourtant de toutes ses forces : « Il n’y a certainement pas de sermons plus chrét
3649 e toutes ses forces : « Il n’y a certainement pas de sermons plus chrétiens que les leurs, et leurs mœurs étaient pures… »
3650 a certainement pas de sermons plus chrétiens que les leurs, et leurs mœurs étaient pures… » Ce jugement rachète en partie
3651 rs étaient pures… » Ce jugement rachète en partie les calomnies de l’Inquisition. Mais on s’étonne de voir ce saint docteur
3652 es… » Ce jugement rachète en partie les calomnies de l’Inquisition. Mais on s’étonne de voir ce saint docteur qualifier de
3653  » Ce jugement rachète en partie les calomnies de l’ Inquisition. Mais on s’étonne de voir ce saint docteur qualifier de « 
3654 les calomnies de l’Inquisition. Mais on s’étonne de voir ce saint docteur qualifier de « chrétienne » une prédication qui
3655 is on s’étonne de voir ce saint docteur qualifier de « chrétienne » une prédication qui nie plusieurs des dogmes fondament
3656 ication qui nie plusieurs des dogmes fondamentaux de son Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares, nous avons vu qu
3657 rs des dogmes fondamentaux de son Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares, nous avons vu qu’elle traduisait des cr
3658 mes fondamentaux de son Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares, nous avons vu qu’elle traduisait des croyances fo
3659 qu’elle traduisait des croyances fort différentes de celles qui fondent la morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de
3660 croyances fort différentes de celles qui fondent la morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de la chair, où certains
3661 elles qui fondent la morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de la chair, où certains croient voir aujourd’hui une ca
3662 t la morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de la chair, où certains croient voir aujourd’hui une caractéristique ch
3663 a morale chrétienne orthodoxe. La condamnation de la chair, où certains croient voir aujourd’hui une caractéristique chrét
3664 d’hui une caractéristique chrétienne, est en fait d’ origine manichéenne et « hérétique ». Car il est essentiel de le rappe
3665 anichéenne et « hérétique ». Car il est essentiel de le rappeler ici : la « chair » dont parle saint Paul n’est pas le cor
3666 chéenne et « hérétique ». Car il est essentiel de le rappeler ici : la « chair » dont parle saint Paul n’est pas le corps
3667 ique ». Car il est essentiel de le rappeler ici : la « chair » dont parle saint Paul n’est pas le corps physique, mais le
3668 ci : la « chair » dont parle saint Paul n’est pas le corps physique, mais le tout de l’homme incroyant, corps, raison, fac
3669 arle saint Paul n’est pas le corps physique, mais le tout de l’homme incroyant, corps, raison, facultés, désirs — donc l’â
3670 nt Paul n’est pas le corps physique, mais le tout de l’homme incroyant, corps, raison, facultés, désirs — donc l’âme aussi
3671 Paul n’est pas le corps physique, mais le tout de l’ homme incroyant, corps, raison, facultés, désirs — donc l’âme aussi. ⁂
3672 incroyant, corps, raison, facultés, désirs — donc l’ âme aussi. ⁂ La croisade des albigeois, conduite par l’abbé de Cîteaux
3673 s, raison, facultés, désirs — donc l’âme aussi. ⁂ La croisade des albigeois, conduite par l’abbé de Cîteaux, au commenceme
3674 aussi. ⁂ La croisade des albigeois, conduite par l’ abbé de Cîteaux, au commencement du xiiie siècle, détruisit les cités
3675 eaux, au commencement du xiiie siècle, détruisit les cités des cathares, brûla leurs livres, massacra et brûla les populat
3676 s cathares, brûla leurs livres, massacra et brûla les populations qui les aimaient, viola leurs sanctuaires et leur dernier
3677 urs livres, massacra et brûla les populations qui les aimaient, viola leurs sanctuaires et leur dernier haut lieu, le châte
3678 iola leurs sanctuaires et leur dernier haut lieu, le château-temple de Montségur43 — enfin saccagea brutalement la civilis
3679 ires et leur dernier haut lieu, le château-temple de Montségur43 — enfin saccagea brutalement la civilisation très raffiné
3680 emple de Montségur43 — enfin saccagea brutalement la civilisation très raffinée dont ils avaient été l’âme austère et secr
3681 a civilisation très raffinée dont ils avaient été l’ âme austère et secrète. Et cependant, de cette culture et de ses doctr
3682 aient été l’âme austère et secrète. Et cependant, de cette culture et de ses doctrines fondamentales, nous sommes encore t
3683 ère et secrète. Et cependant, de cette culture et de ses doctrines fondamentales, nous sommes encore tributaires, au-delà
3684 mentales, nous sommes encore tributaires, au-delà de ce que l’on imagine… (Comme j’espère le montrer par ce livre.) 7.H
3685 nous sommes encore tributaires, au-delà de ce que l’ on imagine… (Comme j’espère le montrer par ce livre.) 7.Hérésie et
3686 , au-delà de ce que l’on imagine… (Comme j’espère le montrer par ce livre.) 7.Hérésie et Poésie Doit-on considérer l
3687 re.) 7.Hérésie et Poésie Doit-on considérer les troubadours comme des « croyants » de l’Église cathare, et comme des
3688 considérer les troubadours comme des « croyants » de l’Église cathare, et comme des chantres de son hérésie ? Cette thèse,
3689 sidérer les troubadours comme des « croyants » de l’ Église cathare, et comme des chantres de son hérésie ? Cette thèse, qu
3690 ants » de l’Église cathare, et comme des chantres de son hérésie ? Cette thèse, que je qualifierai de maxima par contraste
3691 de son hérésie ? Cette thèse, que je qualifierai de maxima par contraste avec celle où je crois pouvoir m’arrêter44, fut
3692 par des esprits aventureux comme Otto Rahn45, qui l’ ont, à mon sens, compromise en cherchant à la rendre trop claire sur u
3693 qui l’ont, à mon sens, compromise en cherchant à la rendre trop claire sur un plan historique plutôt que spirituel. Pourt
3694 l. Pourtant, j’en connais peu qui se présentent à l’ esprit comme à la fois plus irritantes et stimulantes : car il semble
3695 t stimulantes : car il semble également difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du
3696 timulantes : car il semble également difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tou
3697 ar il semble également difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tie
3698 il semble également difficile de la rejeter et de l’ accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tient
3699 alement difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tient à l’essence
3700 ment difficile de la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tient à l’essence mêm
3701 e la rejeter et de l’accepter, de la démontrer et de n’y pas croire du tout, et cela tient à l’essence même du phénomène d
3702 rer et de n’y pas croire du tout, et cela tient à l’ essence même du phénomène dont elle essaie de rendre compte : à la foi
3703 nt à l’essence même du phénomène dont elle essaie de rendre compte : à la fois historique et archétypique, psychique et my
3704 ychique et mystique, concret et symbolique, ou si l’ on veut littéraire et religieux. Les données du problème sont, en gros
3705 bolique, ou si l’on veut littéraire et religieux. Les données du problème sont, en gros, les suivantes. D’une part, l’hérés
3706 religieux. Les données du problème sont, en gros, les suivantes. D’une part, l’hérésie cathare et l’amour courtois se dével
3707 roblème sont, en gros, les suivantes. D’une part, l’ hérésie cathare et l’amour courtois se développent simultanément, dans
3708 , les suivantes. D’une part, l’hérésie cathare et l’ amour courtois se développent simultanément, dans le temps (xiie sièc
3709 amour courtois se développent simultanément, dans le temps (xiie siècle) comme dans l’espace (Midi de la France)46. Comme
3710 tanément, dans le temps (xiie siècle) comme dans l’ espace (Midi de la France)46. Comment croire que ces deux mouvements s
3711 t croire que ces deux mouvements soient dépourvus de toute espèce de liens ? S’ils étaient demeurés sans nul rapport, ne s
3712 deux mouvements soient dépourvus de toute espèce de liens ? S’ils étaient demeurés sans nul rapport, ne serait-ce pas plu
3713 trange que tout ? Mais en revanche, quelle espèce de liens peut-on imaginer entre ces noirs cathares, que leur ascétisme c
3714 ces clairs troubadours, joyeux et fous, chantant l’ amour, le printemps, l’aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout not
3715 rs troubadours, joyeux et fous, chantant l’amour, le printemps, l’aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout notre ration
3716 , joyeux et fous, chantant l’amour, le printemps, l’ aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout notre rationalisme moderne
3717 et fous, chantant l’amour, le printemps, l’aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout notre rationalisme moderne appuie l
3718 our, le printemps, l’aube, les vergers fleuris et la Dame ? Tout notre rationalisme moderne appuie les savants romanistes
3719 la Dame ? Tout notre rationalisme moderne appuie les savants romanistes dans leur conclusion unanime : rien de commun entr
3720 ts romanistes dans leur conclusion unanime : rien de commun entre cathares et troubadours ! Mais l’irrépressible intuition
3721 en de commun entre cathares et troubadours ! Mais l’ irrépressible intuition des « aventureux » que j’ai cités répond, avec
3722 dans deux mondes absolument étanches, au sein de la grande révolution psychique du xiie siècle ! Le refus de comprendre
3723 la grande révolution psychique du xiie siècle ! Le refus de comprendre l’un par l’autre et par un même mouvement de l’es
3724 e révolution psychique du xiie siècle ! Le refus de comprendre l’un par l’autre et par un même mouvement de l’esprit l’hé
3725 prendre l’un par l’autre et par un même mouvement de l’esprit l’hérésie et l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de
3726 ndre l’un par l’autre et par un même mouvement de l’ esprit l’hérésie et l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de le
3727 par l’autre et par un même mouvement de l’esprit l’ hérésie et l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de les compren
3728 et par un même mouvement de l’esprit l’hérésie et l’ amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de les comprendre isolément
3729 e et l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de les comprendre isolément ? ⁂ Voyons les présomptions en faveur de la
3730 t l’amour courtois, n’équivaut-il pas au refus de les comprendre isolément ? ⁂ Voyons les présomptions en faveur de la thès
3731 s au refus de les comprendre isolément ? ⁂ Voyons les présomptions en faveur de la thèse. Raimon V, comte de Toulouse et su
3732 solément ? ⁂ Voyons les présomptions en faveur de la thèse. Raimon V, comte de Toulouse et suzerain du Languedoc, écrit en
3733 louse et suzerain du Languedoc, écrit en 1177 : «  L’ hérésie a pénétré partout. Elle a jeté la discorde dans toutes les fam
3734 1177 : « L’hérésie a pénétré partout. Elle a jeté la discorde dans toutes les familles, divisant le mari et la femme, le f
3735 étré partout. Elle a jeté la discorde dans toutes les familles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et
3736 té la discorde dans toutes les familles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les pr
3737 rde dans toutes les familles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-m
3738 outes les familles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèden
3739 amilles, divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tent
3740 divisant le mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Le
3741 e mari et la femme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises
3742 mme, le fils et le père, la bru et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises sont désertes et
3743 et la belle-mère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises sont désertes et tombent en ruines… Les person
3744 ère. Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises sont désertes et tombent en ruines… Les personnages les plus
3745 . Les églises sont désertes et tombent en ruines… Les personnages les plus importants de ma terre se sont laissé corrompre.
3746 nt désertes et tombent en ruines… Les personnages les plus importants de ma terre se sont laissé corrompre. La foule a suiv
3747 nt en ruines… Les personnages les plus importants de ma terre se sont laissé corrompre. La foule a suivi leur exemple et a
3748 importants de ma terre se sont laissé corrompre. La foule a suivi leur exemple et abandonné la foi (catholique), ce qui f
3749 ompre. La foule a suivi leur exemple et abandonné la foi (catholique), ce qui fait que je n’ose ni ne puis rien entreprend
3750 e puis rien entreprendre. » Est-il imaginable que les troubadours aient vécu et chanté dans ce monde-là, sans se soucier de
3751 vécu et chanté dans ce monde-là, sans se soucier de ce que pensaient, croyaient et sentaient les seigneurs aux dépens des
3752 ucier de ce que pensaient, croyaient et sentaient les seigneurs aux dépens desquels ils vivaient ? On a rétorqué à cela que
3753 la que les premiers troubadours sont apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’hérésie avait son centre plus au
3754 emiers troubadours sont apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’hérésie avait son centre plus au sud, dans le
3755 apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’ hérésie avait son centre plus au sud, dans le comté de Toulouse. Mais
3756 que l’hérésie avait son centre plus au sud, dans le comté de Toulouse. Mais voici que précisément, la langue utilisée dès
3757 le comté de Toulouse. Mais voici que précisément, la langue utilisée dès le début par les troubadours limousins (comme ell
3758 ais voici que précisément, la langue utilisée dès le début par les troubadours limousins (comme elle le sera bientôt par c
3759 précisément, la langue utilisée dès le début par les troubadours limousins (comme elle le sera bientôt par ceux de bien d’
3760 e début par les troubadours limousins (comme elle le sera bientôt par ceux de bien d’autres régions de l’Europe), se trouv
3761 rs limousins (comme elle le sera bientôt par ceux de bien d’autres régions de l’Europe), se trouve être la langue du comté
3762 le sera bientôt par ceux de bien d’autres régions de l’Europe), se trouve être la langue du comté de Toulouse ! On a dit a
3763 sera bientôt par ceux de bien d’autres régions de l’ Europe), se trouve être la langue du comté de Toulouse ! On a dit auss
3764 ien d’autres régions de l’Europe), se trouve être la langue du comté de Toulouse ! On a dit aussi que les cours les plus s
3765 langue du comté de Toulouse ! On a dit aussi que les cours les plus souvent citées par les troubadours comme particulièrem
3766 comté de Toulouse ! On a dit aussi que les cours les plus souvent citées par les troubadours comme particulièrement accuei
3767 t aussi que les cours les plus souvent citées par les troubadours comme particulièrement accueillantes, étaient celles des
3768 ervation n’est pas toujours exacte — il s’en faut de beaucoup, comme on va voir ! — et de plus il se peut très bien que le
3769 n va voir ! — et de plus il se peut très bien que le seul fait que les troubadours les fréquentassent révèle tout au contr
3770 de plus il se peut très bien que le seul fait que les troubadours les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances
3771 ut très bien que le seul fait que les troubadours les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances hérétiques de c
3772 dours les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances hérétiques de ces cours. Voici le début d’une chanson de Pe
3773 révèle tout au contraire les tendances hérétiques de ces cours. Voici le début d’une chanson de Peire Vidal : Mon cœur se
3774 aire les tendances hérétiques de ces cours. Voici le début d’une chanson de Peire Vidal : Mon cœur se réjouit à cause du r
3775 tendances hérétiques de ces cours. Voici le début d’ une chanson de Peire Vidal : Mon cœur se réjouit à cause du renouveau
3776 tiques de ces cours. Voici le début d’une chanson de Peire Vidal : Mon cœur se réjouit à cause du renouveau si agréable et
3777 eau si agréable et si doux, et à cause du château de Fanjeaux, qui me semble le Paradis ; car amour et joie s’y enferment,
3778 et à cause du château de Fanjeaux, qui me semble le Paradis ; car amour et joie s’y enferment, ainsi que tout ce qui conv
3779 e s’y enferment, ainsi que tout ce qui convient à l’ honneur, et courtoisie sincère et parfaite. Qui oserait dire, ou qui p
3780 n son « cathare » ? Mais qu’est-ce que ce château de Fanjeaux ? L’une des maisons-mères des cathares ! Le plus fameux des
3781 Fanjeaux ? L’une des maisons-mères des cathares ! Le plus fameux des évêques hérétiques, Guilabert de Castres, la dirigea
3782 eux des évêques hérétiques, Guilabert de Castres, la dirigea en personne dès 1193 (notre poème pouvant être daté des envir
3783  1193 (notre poème pouvant être daté des environs de  1190), et c’est là qu’Esclarmonde de Foix, la plus grande Dame de l’h
3784 ons de 1190), et c’est là qu’Esclarmonde de Foix, la plus grande Dame de l’hérésie, recevra le consolamentum ! La seconde
3785 st là qu’Esclarmonde de Foix, la plus grande Dame de l’hérésie, recevra le consolamentum ! La seconde strophe ne parle que
3786 là qu’Esclarmonde de Foix, la plus grande Dame de l’ hérésie, recevra le consolamentum ! La seconde strophe ne parle que de
3787 e Foix, la plus grande Dame de l’hérésie, recevra le consolamentum ! La seconde strophe ne parle que des « dames » : Je n’
3788 strophe ne parle que des « dames » : Je n’ai pas d’ ennemi si mortel dont je ne devienne l’ami loyal, s’il me parle des da
3789 e n’ai pas d’ennemi si mortel dont je ne devienne l’ ami loyal, s’il me parle des dames et m’en dit honneur et louange. Et
3790 je languis. Est-il vraiment possible, se demande le lecteur, d’imaginer que Peire Vidal soit autre chose qu’un galant amu
3791 Est-il vraiment possible, se demande le lecteur, d’ imaginer que Peire Vidal soit autre chose qu’un galant amuseur, un fla
3792 oit autre chose qu’un galant amuseur, un flatteur de femmes riches — celles qui forment son public ? Mais la suite du poèm
3793 mes riches — celles qui forment son public ? Mais la suite du poème est troublante. Peire Vidal énumère les maisons qui l’
3794 uite du poème est troublante. Peire Vidal énumère les maisons qui l’ont bien reçu et les régions qu’hélas ! il doit quitter
3795 t troublante. Peire Vidal énumère les maisons qui l’ ont bien reçu et les régions qu’hélas ! il doit quitter pour aller en
3796 Vidal énumère les maisons qui l’ont bien reçu et les régions qu’hélas ! il doit quitter pour aller en Provence : ce sont l
3797 il doit quitter pour aller en Provence : ce sont les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont l
3798 ter pour aller en Provence : ce sont les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de
3799 ler en Provence : ce sont les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeoi
3800 nce : ce sont les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeois et du Carc
3801 les châteaux de Laurac, de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeois et du Carcassès « où les
3802 , de Gaillac, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femm
3803 c, de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femmes du pays
3804 de Saissac et de Montréal ; ce sont les comtés de l’ Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femmes du pays so
3805 nt les comtés de l’Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femmes du pays sont courtois », et c’est aussi « Da
3806 ’Albigeois et du Carcassès « où les chevaliers et les femmes du pays sont courtois », et c’est aussi « Dame Louve, qui m’a
3807 vons que tous ces châteaux sont des foyers connus de l’hérésie, ou même des « maisons d’hérétiques » (sortes de couvents) 
3808 s que tous ces châteaux sont des foyers connus de l’ hérésie, ou même des « maisons d’hérétiques » (sortes de couvents) ; q
3809 foyers connus de l’hérésie, ou même des « maisons d’ hérétiques » (sortes de couvents) ; que ces comtés sont notoirement ca
3810 sie, ou même des « maisons d’hérétiques » (sortes de couvents) ; que ces comtés sont notoirement cathares ; et que cette «
3811 notoirement cathares ; et que cette « Louve » est la comtesse Stéphanie, dite la Loba, qui fait partie du groupe des hérét
3812 e cette « Louve » est la comtesse Stéphanie, dite la Loba, qui fait partie du groupe des hérétiques actives ! Le poème, qu
3813 ui fait partie du groupe des hérétiques actives ! Le poème, qu’une anthologie moderne intitule en toute innocence « remerc
3814 intitule en toute innocence « remerciements pour de gracieuses hospitalités », prend ainsi le caractère imprévu d’une sor
3815 ts pour de gracieuses hospitalités », prend ainsi le caractère imprévu d’une sorte de lettre pastorale ! Et pourtant, je l
3816 hospitalités », prend ainsi le caractère imprévu d’ une sorte de lettre pastorale ! Et pourtant, je le relis et je me frot
3817 s », prend ainsi le caractère imprévu d’une sorte de lettre pastorale ! Et pourtant, je le relis et je me frotte les yeux…
3818 d’une sorte de lettre pastorale ! Et pourtant, je le relis et je me frotte les yeux… Comment croire que ce ton badin, ces
3819 torale ! Et pourtant, je le relis et je me frotte les yeux… Comment croire que ce ton badin, ces potins de milieu littérair
3820 yeux… Comment croire que ce ton badin, ces potins de milieu littéraire… S’agirait-il vraiment de « pures coïncidences » ?
3821 otins de milieu littéraire… S’agirait-il vraiment de « pures coïncidences » ? Ce doute et cette question renaissent à l’in
3822 ences » ? Ce doute et cette question renaissent à l’ infini. Est-ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares
3823 enaissent à l’infini. Est-ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer —
3824 Est-ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de chasteté 
3825 urs comme les cathares glorifient — sans toujours l’ exercer — la vertu de chasteté ? Est-ce pure coïncidence si, comme les
3826 s cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de chasteté ? Est-ce pure coïncidence si, comme les « purs », i
3827 s glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de chasteté ? Est-ce pure coïncidence si, comme les « purs », ils ne reç
3828 u de chasteté ? Est-ce pure coïncidence si, comme les « purs », ils ne reçoivent de leur Dame qu’un seul baiser d’initiatio
3829 ncidence si, comme les « purs », ils ne reçoivent de leur Dame qu’un seul baiser d’initiation ? Et s’ils distinguent deux
3830 , ils ne reçoivent de leur Dame qu’un seul baiser d’ initiation ? Et s’ils distinguent deux degrés dans le domnei (le prega
3831 nitiation ? Et s’ils distinguent deux degrés dans le domnei (le pregaire, ou prière, et l’entendeire) comme on distingue d
3832 Et s’ils distinguent deux degrés dans le domnei ( le pregaire, ou prière, et l’entendeire) comme on distingue dans l’Églis
3833 degrés dans le domnei (le pregaire, ou prière, et l’ entendeire) comme on distingue dans l’Église d’Amour les « croyants »
3834 prière, et l’entendeire) comme on distingue dans l’ Église d’Amour les « croyants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillen
3835 et l’entendeire) comme on distingue dans l’Église d’ Amour les « croyants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillent les lie
3836 endeire) comme on distingue dans l’Église d’Amour les « croyants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du mar
3837 stingue dans l’Église d’Amour les « croyants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du mariage, cette jurata f
3838 royants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du mariage, cette jurata fornicatio, selon les cathares ? Et s’
3839 liens du mariage, cette jurata fornicatio, selon les cathares ? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodau
3840 icatio, selon les cathares ? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodaux ? Et s’ils vivent de préférence à
3841 ? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodaux ? Et s’ils vivent de préférence à la manière errante des « pu
3842 iés les féodaux ? Et s’ils vivent de préférence à la manière errante des « purs » qui s’en allaient deux par deux sur les
3843 des « purs » qui s’en allaient deux par deux sur les routes ? Et si l’on retrouve, enfin, dans certains de leurs vers, des
3844 ’en allaient deux par deux sur les routes ? Et si l’ on retrouve, enfin, dans certains de leurs vers, des expressions tirée
3845 outes ? Et si l’on retrouve, enfin, dans certains de leurs vers, des expressions tirées de la liturgie cathare ? Il ne ser
3846 ns certains de leurs vers, des expressions tirées de la liturgie cathare ? Il ne serait que trop facile de multiplier ces
3847 certains de leurs vers, des expressions tirées de la liturgie cathare ? Il ne serait que trop facile de multiplier ces que
3848 a liturgie cathare ? Il ne serait que trop facile de multiplier ces questions. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous
3849 facile de multiplier ces questions. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous les troubadours, dira-t-on, ne furent pas da
3850 tions. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous les troubadours, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plus
3851 us les troubadours, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plusieurs finirent leurs jours dans des couvents.
3852 roubadours, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plusieurs finirent leurs jours dans des couvents. Certes,
3853 badours, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’ hérésie. Plusieurs finirent leurs jours dans des couvents. Certes, et
3854 et même un Folquet de Marseille a pu se joindre à la croisade des albigeois. Mais aussi passa-t-il pour un traître, jusqu’
3855 un traître, jusqu’au jour où il fut accusé devant le pape Innocent III d’avoir causé la mort de cinq-cents personnes ! D’a
3856 jour où il fut accusé devant le pape Innocent III d’ avoir causé la mort de cinq-cents personnes ! D’ailleurs, quand on dém
3857 accusé devant le pape Innocent III d’avoir causé la mort de cinq-cents personnes ! D’ailleurs, quand on démontrerait, à s
3858 devant le pape Innocent III d’avoir causé la mort de cinq-cents personnes ! D’ailleurs, quand on démontrerait, à supposer
3859 oser que ce fût possible en soi, que tels d’entre les troubadours ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cath
3860 soi, que tels d’entre les troubadours ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare, on n’aurait pas encore
3861 d’entre les troubadours ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare, on n’aurait pas encore démontré que
3862 ogme cathare, on n’aurait pas encore démontré que l’ origine de ce lyrisme n’est pas hérétique. N’oublions pas qu’ils compo
3863 re, on n’aurait pas encore démontré que l’origine de ce lyrisme n’est pas hérétique. N’oublions pas qu’ils composaient leu
3864 composaient leurs coblas et leurs sirventés selon les canons d’une rhétorique admirablement invariable. On peut concevoir u
3865 leurs coblas et leurs sirventés selon les canons d’ une rhétorique admirablement invariable. On peut concevoir une poésie
3866 r une poésie — même très belle — qui serait faite de lieux communs dont le poète ne saurait d’où ils viennent. N’est-ce pa
3867 ès belle — qui serait faite de lieux communs dont le poète ne saurait d’où ils viennent. N’est-ce pas, sauf la beauté, plu
3868 t faite de lieux communs dont le poète ne saurait d’ où ils viennent. N’est-ce pas, sauf la beauté, plutôt courant ? Et si
3869 ne saurait d’où ils viennent. N’est-ce pas, sauf la beauté, plutôt courant ? Et si l’on dit : ces troubadours ne parlent
3870 st-ce pas, sauf la beauté, plutôt courant ? Et si l’ on dit : ces troubadours ne parlent point de leurs croyances dans les
3871 Et si l’on dit : ces troubadours ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent — il suffit de rapp
3872 ubadours ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares pro
3873 ces dans les poésies qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaient, lors de l’initiation, de ne j
3874 sies qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaient, lors de l’initiation, de ne jamais trahir leur
3875 e rappeler que les cathares promettaient, lors de l’ initiation, de ne jamais trahir leur foi, et cela quelle que fût la mo
3876 les cathares promettaient, lors de l’initiation, de ne jamais trahir leur foi, et cela quelle que fût la mort dont ils se
3877 ne jamais trahir leur foi, et cela quelle que fût la mort dont ils se verraient menacés. C’est ainsi que les registres de
3878 rt dont ils se verraient menacés. C’est ainsi que les registres de l’Inquisition ne portent pas un seul aveu concernant la
3879 verraient menacés. C’est ainsi que les registres de l’Inquisition ne portent pas un seul aveu concernant la minesola (ou
3880 rraient menacés. C’est ainsi que les registres de l’ Inquisition ne portent pas un seul aveu concernant la minesola (ou mal
3881 nquisition ne portent pas un seul aveu concernant la minesola (ou malisola, ou encore manisola) suprême initiation des « p
3882 encore manisola) suprême initiation des « purs ». La fréquence même de cette question débattue dans les cours d’amour : « 
3883 uprême initiation des « purs ». La fréquence même de cette question débattue dans les cours d’amour : « Un chevalier peut-
3884 La fréquence même de cette question débattue dans les cours d’amour : « Un chevalier peut-il être à la fois marié et fidèle
3885 ce même de cette question débattue dans les cours d’ amour : « Un chevalier peut-il être à la fois marié et fidèle à sa dam
3886 à sa dame ? » — Voilà qui nous donne à penser, si l’ on songe à tous les troubadours qui devaient subir un apparent « maria
3887 ilà qui nous donne à penser, si l’on songe à tous les troubadours qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’Église
3888 s qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’ Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant dans leurs
3889 aient subir un apparent « mariage » avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant dans leurs « pensée
3890  mariage » avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant dans leurs « pensées » une autre Dame, l’Égli
3891 en servant dans leurs « pensées » une autre Dame, l’ Église d’Amour… Bernard Gui, dans son Manuel de l’Inquisiteur, n’affir
3892 t dans leurs « pensées » une autre Dame, l’Église d’ Amour… Bernard Gui, dans son Manuel de l’Inquisiteur, n’affirme-t-il p
3893 n Manuel de l’Inquisiteur, n’affirme-t-il pas que les cathares croyaient bien à la Sainte Vierge, sauf qu’elle représentait
3894 ffirme-t-il pas que les cathares croyaient bien à la Sainte Vierge, sauf qu’elle représentait pour eux non pas une femme d
3895 f qu’elle représentait pour eux non pas une femme de chair, mère de Jésus, mais leur Église ? Mais certains abjurèrent l’
3896 sus, mais leur Église ? Mais certains abjurèrent l’ hérésie sans abandonner le « trobar » ? Eh oui ! tout comme tel conver
3897 ais certains abjurèrent l’hérésie sans abandonner le « trobar » ? Eh oui ! tout comme tel converti dans la plus récente po
3898  trobar » ? Eh oui ! tout comme tel converti dans la plus récente poésie, voue à la Vierge des images qu’il avait inventée
3899 tel converti dans la plus récente poésie, voue à la Vierge des images qu’il avait inventées pour d’autres. Peire d’Auverg
3900 étique. Mais venons-en aux textes, et considérons- les dans la très pure nudité et transparence de leur rhétorique amoureuse
3901 ais venons-en aux textes, et considérons-les dans la très pure nudité et transparence de leur rhétorique amoureuse. ⁂ Thèm
3902 rons-les dans la très pure nudité et transparence de leur rhétorique amoureuse. ⁂ Thème de la mort, que l’on préfère aux d
3903 ransparence de leur rhétorique amoureuse. ⁂ Thème de la mort, que l’on préfère aux dons du monde : Plus m’agrée donc de m
3904 sparence de leur rhétorique amoureuse. ⁂ Thème de la mort, que l’on préfère aux dons du monde : Plus m’agrée donc de mour
3905 eur rhétorique amoureuse. ⁂ Thème de la mort, que l’ on préfère aux dons du monde : Plus m’agrée donc de mourir Que de joi
3906 on préfère aux dons du monde : Plus m’agrée donc de mourir Que de joie vilaine jouir Car joie qui repaît vilement N’a pou
3907 dons du monde : Plus m’agrée donc de mourir Que de joie vilaine jouir Car joie qui repaît vilement N’a pouvoir ni droit
3908 Car joie qui repaît vilement N’a pouvoir ni droit de me plaire tant. Ainsi chante Aimeric de Belenoi. La « joie vilaine »
3909 me plaire tant. Ainsi chante Aimeric de Belenoi. La « joie vilaine », c’est ce qui le guérirait de son désir, si justemen
3910 ric de Belenoi. La « joie vilaine », c’est ce qui le guérirait de son désir, si justement l’amour sans fin n’était le mal
3911 i. La « joie vilaine », c’est ce qui le guérirait de son désir, si justement l’amour sans fin n’était le mal qu’il aime, l
3912 st ce qui le guérirait de son désir, si justement l’ amour sans fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’amor », le délire
3913 son désir, si justement l’amour sans fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’amor », le délire qui prévaut :         …
3914 ement l’amour sans fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’amor », le délire qui prévaut :         … en fait, ce fou dé
3915 mour sans fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’ amor », le délire qui prévaut :         … en fait, ce fou désir M’occ
3916 fin n’était le mal qu’il aime, la « joy d’amor », le délire qui prévaut :         … en fait, ce fou désir M’occira, que j
3917 t         … et ce désir Prévaut — bien que fait de délire – Sur tout autre… S’il ne veut pas mourir encore, c’est qu’il
3918 st pas assez détaché du désir, c’est qu’il craint de quitter son corps par désespoir, « mortel péché », enfin, c’est qu’il
3919 ’il ignore encore         à quoi lui peut servir De laisser en extase son âme ravir. La doctrine n’exigeait-elle pas qu’
3920 peut servir De laisser en extase son âme ravir. La doctrine n’exigeait-elle pas qu’on mît fin à sa vie « non par lassitu
3921 ssitude ni par peur ou douleur, mais dans un état de parfait détachement de la matière…48 ». Voici le thème de la séparati
3922 douleur, mais dans un état de parfait détachement de la matière…48 ». Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tou
3923 leur, mais dans un état de parfait détachement de la matière…48 ». Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l
3924 de parfait détachement de la matière…48 ». Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu
3925 it détachement de la matière…48 ». Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu ! commen
3926 détachement de la matière…48 ». Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu ! comment s
3927 la matière…48 ». Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu ! comment se peut-il faire
3928  ». Voici le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’e
3929 i le thème de la séparation, le leitmotiv de tout l’ amour courtois : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin,
3930 omment se peut-il faire Que plus m’est loin, plus la désire ? Et voici Guiraut de Bornheil qui prie la vraie 49 lumière e
3931 a désire ? Et voici Guiraut de Bornheil qui prie la vraie 49 lumière en attendant l’aube du jour terrestre : cette aube q
3932 ornheil qui prie la vraie 49 lumière en attendant l’ aube du jour terrestre : cette aube qui doit le réunir à son « copain 
3933 nt l’aube du jour terrestre : cette aube qui doit le réunir à son « copain » de route, et donc d’épreuves dans le monde. (
3934  : cette aube qui doit le réunir à son « copain » de route, et donc d’épreuves dans le monde. (Ces deux « copains », serai
3935 doit le réunir à son « copain » de route, et donc d’ épreuves dans le monde. (Ces deux « copains », seraient-ce l’âme et le
3936 son « copain » de route, et donc d’épreuves dans le monde. (Ces deux « copains », seraient-ce l’âme et le corps ? L’âme l
3937 dans le monde. (Ces deux « copains », seraient-ce l’ âme et le corps ? L’âme liée au corps, mais désirant l’esprit ? Mais s
3938 onde. (Ces deux « copains », seraient-ce l’âme et le corps ? L’âme liée au corps, mais désirant l’esprit ? Mais souvenons-
3939 deux « copains », seraient-ce l’âme et le corps ? L’ âme liée au corps, mais désirant l’esprit ? Mais souvenons-nous aussi
3940 et le corps ? L’âme liée au corps, mais désirant l’ esprit ? Mais souvenons-nous aussi de la coutume des missionnaires che
3941 ais désirant l’esprit ? Mais souvenons-nous aussi de la coutume des missionnaires cheminant deux par deux) : Roi glorieux
3942 désirant l’esprit ? Mais souvenons-nous aussi de la coutume des missionnaires cheminant deux par deux) : Roi glorieux, l
3943 À mon copain fidèle soit aide et bienvenue Car ne l’ ai plus revu depuis la nuit venue         Et bientôt viendra l’aube.
3944 it aide et bienvenue Car ne l’ai plus revu depuis la nuit venue         Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la ch
3945 u depuis la nuit venue         Et bientôt viendra l’ aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœu
3946 venue         Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-
3947         Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trou
3948      Et bientôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé
3949 tôt viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de l
3950 trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de la nuit la Lumière vraie dont il ne faut se séparer ? Beau doux copain,
3951 s vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de la nuit la Lumière vraie dont il ne faut se séparer ? Beau doux copain, tant ri
3952 our Que ne veux jamais plus voir aube ni jour Car la plus belle fille qui de mère naquit La tient dedans mes bras, donc pl
3953 lus voir aube ni jour Car la plus belle fille qui de mère naquit La tient dedans mes bras, donc plus ne me soucie         
3954 i jour Car la plus belle fille qui de mère naquit La tient dedans mes bras, donc plus ne me soucie         Ni de jaloux ni
3955 edans mes bras, donc plus ne me soucie         Ni de jaloux ni d’aube. Ce rossignol allègrement vient de lancer le trille
3956 s, donc plus ne me soucie         Ni de jaloux ni d’ aube. Ce rossignol allègrement vient de lancer le trille dont Wagner
3957 d’aube. Ce rossignol allègrement vient de lancer le trille dont Wagner au deuxième acte de Tristan, fera le cri sublime d
3958 de lancer le trille dont Wagner au deuxième acte de Tristan, fera le cri sublime de Brengaine : « Habet acht ! Habet acht
3959 lle dont Wagner au deuxième acte de Tristan, fera le cri sublime de Brengaine : « Habet acht ! Habet acht ! Schon weicht d
3960 au deuxième acte de Tristan, fera le cri sublime de Brengaine : « Habet acht ! Habet acht ! Schon weicht dem Tag die Nach
3961 acht ! (« Prenez garde ! Prenez garde ! Voici que la nuit cède au jour ! ») Mais Tristan répond, lui aussi : « Qu’éternell
3962 is Tristan répond, lui aussi : « Qu’éternellement la nuit nous enveloppe ! » Tout comme dans ce début d’une autre « aube »
3963 nuit nous enveloppe ! » Tout comme dans ce début d’ une autre « aube »50 anonyme : En un verger, sous une loge d’aubépine,
3964 « aube »50 anonyme : En un verger, sous une loge d’ aubépine, la dame a tenu son ami dans ses bras jusqu’à ce que le guett
3965 anonyme : En un verger, sous une loge d’aubépine, la dame a tenu son ami dans ses bras jusqu’à ce que le guetteur ait crié
3966 dame a tenu son ami dans ses bras jusqu’à ce que le guetteur ait crié : Dieu ! c’est l’aube. Qu’elle vient donc vite ! — 
3967 usqu’à ce que le guetteur ait crié : Dieu ! c’est l’ aube. Qu’elle vient donc vite ! — Combien je voudrais, mon Dieu, que l
3968 donc vite ! — Combien je voudrais, mon Dieu, que la nuit ne finît pas, que mon ami pût rester près de moi, et que jamais
3969 que mon ami pût rester près de moi, et que jamais le guetteur n’annonçât le lever de l’aube ! Dieu ! c’est l’aube. Qu’elle
3970 près de moi, et que jamais le guetteur n’annonçât le lever de l’aube ! Dieu ! c’est l’aube. Qu’elle vient donc vite ! » Ma
3971 oi, et que jamais le guetteur n’annonçât le lever de l’aube ! Dieu ! c’est l’aube. Qu’elle vient donc vite ! » Mais cette
3972 et que jamais le guetteur n’annonçât le lever de l’ aube ! Dieu ! c’est l’aube. Qu’elle vient donc vite ! » Mais cette « b
3973 teur n’annonçât le lever de l’aube ! Dieu ! c’est l’ aube. Qu’elle vient donc vite ! » Mais cette « belle qui toujours dit
3974 qui toujours dit non » — encore que bien souvent le doute s’insinue — qui est-elle, femme ou symbole ? Pourquoi sont-ils
3975 sont-ils tous à jurer que jamais ils ne trahiront le secret de leur grande passion — comme s’il s’agissait d’une foi, et d
3976 ous à jurer que jamais ils ne trahiront le secret de leur grande passion — comme s’il s’agissait d’une foi, et d’une foi i
3977 et de leur grande passion — comme s’il s’agissait d’ une foi, et d’une foi initiatique ? Renoncez, je vous le dis, au nom
3978 nde passion — comme s’il s’agissait d’une foi, et d’ une foi initiatique ? Renoncez, je vous le dis, au nom d’Amour et au
3979 oi, et d’une foi initiatique ? Renoncez, je vous le dis, au nom d’Amour et au mien renoncez, perfides délateurs, accompli
3980 est son pays, s’il est loin ou près, car je vous le tiendrai bien caché. Je mourrais plutôt que de faillir en un seul mot
3981 us le tiendrai bien caché. Je mourrais plutôt que de faillir en un seul mot… Quelle est la « dame » qui mériterait ce sac
3982 plutôt que de faillir en un seul mot… Quelle est la « dame » qui mériterait ce sacrifice ? Ou ce cri de Guillaume de Poit
3983 « dame » qui mériterait ce sacrifice ? Ou ce cri de Guillaume de Poitiers : Par elle seule je serai sauvé ! Ou cette in
3984 elle seule je serai sauvé ! Ou cette invocation d’ Uc de Saint-Circ à une Dame sans merci : Je ne désire pas que Dieu m’
3985 ou bonheur, sinon par vous ! S’il ne s’agit que de figures de rhétorique, quel est l’esprit qui leur donna naissance ? E
3986 , sinon par vous ! S’il ne s’agit que de figures de rhétorique, quel est l’esprit qui leur donna naissance ? Et quel Amou
3987 ne s’agit que de figures de rhétorique, quel est l’ esprit qui leur donna naissance ? Et quel Amour en fut l’idée platonic
3988 t qui leur donna naissance ? Et quel Amour en fut l’ idée platonicienne ? Dans sa chanson Du moindre tiers d’Amour — celui
3989 platonicienne ? Dans sa chanson Du moindre tiers d’ Amour — celui des femmes — Guiraut de Calanson dit des deux autres tie
3990  — Guiraut de Calanson dit des deux autres tiers, l’ amour des parents et l’amour divin : Au second tiers conviennent Nobl
3991 dit des deux autres tiers, l’amour des parents et l’ amour divin : Au second tiers conviennent Noblesse et Merci ; et le p
3992 conviennent Noblesse et Merci ; et le premier est de telle élévation qu’au-dessus du ciel plane son pouvoir. Cet Amour un
3993 est du genre féminin) qui chez Dante va « mouvoir le ciel et toutes les étoiles », et dont Guiraut nous dit ici qu’il plan
3994 in) qui chez Dante va « mouvoir le ciel et toutes les étoiles », et dont Guiraut nous dit ici qu’il plane « au-dessus du ci
3995 plane « au-dessus du ciel », n’est-ce point déjà la Divinité en soi des grands mystiques hétérodoxes, le Dieu d’avant la
3996 Divinité en soi des grands mystiques hétérodoxes, le Dieu d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart,
3997 en soi des grands mystiques hétérodoxes, le Dieu d’ avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart, et plus
3998 des grands mystiques hétérodoxes, le Dieu d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart, et plus précisé
3999 xes, le Dieu d’avant la Trinité dont nous parlent la Gnose et Maître Eckhart, et plus précisément encore, le Dieu « suress
4000 se et Maître Eckhart, et plus précisément encore, le Dieu « suressentiel » qui selon Bernard de Chartres (vers 1150 !) « r
4001  réside au-dessus des cieux, » et dont « Noys » —  le Noûs grec — est l’émanation intellectuelle et féminine ? Et d’où vien
4002 es cieux, » et dont « Noys » — le Noûs grec — est l’ émanation intellectuelle et féminine ? Et d’où viendrait, sinon, l’inc
4003 — est l’émanation intellectuelle et féminine ? Et d’ où viendrait, sinon, l’incertitude, voire le sentiment d’équivoque don
4004 lectuelle et féminine ? Et d’où viendrait, sinon, l’ incertitude, voire le sentiment d’équivoque dont on ne peut se départi
4005  ? Et d’où viendrait, sinon, l’incertitude, voire le sentiment d’équivoque dont on ne peut se départir à la lecture de ces
4006 endrait, sinon, l’incertitude, voire le sentiment d’ équivoque dont on ne peut se départir à la lecture de ces poèmes amour
4007 ntiment d’équivoque dont on ne peut se départir à la lecture de ces poèmes amoureux ? Il s’agit bien d’une femme réelle51
4008 quivoque dont on ne peut se départir à la lecture de ces poèmes amoureux ? Il s’agit bien d’une femme réelle51 — le prétex
4009 a lecture de ces poèmes amoureux ? Il s’agit bien d’ une femme réelle51 — le prétexte physique est là — mais comme dans le
4010 amoureux ? Il s’agit bien d’une femme réelle51 —  le prétexte physique est là — mais comme dans le Cantique des Cantiques,
4011 1 — le prétexte physique est là — mais comme dans le Cantique des Cantiques, le ton est réellement mystique. Les érudits n
4012 t là — mais comme dans le Cantique des Cantiques, le ton est réellement mystique. Les érudits nous ressassent leur formule
4013 ue des Cantiques, le ton est réellement mystique. Les érudits nous ressassent leur formule : il n’y aurait là, « tout simpl
4014 n’y aurait là, « tout simplement », qu’une manie d’ idéaliser la femme et l’amour naturel. Mais d’où provient donc cette m
4015 là, « tout simplement », qu’une manie d’idéaliser la femme et l’amour naturel. Mais d’où provient donc cette manie ? D’une
4016 implement », qu’une manie d’idéaliser la femme et l’ amour naturel. Mais d’où provient donc cette manie ? D’une « humeur id
4017 nie d’idéaliser la femme et l’amour naturel. Mais d’ où provient donc cette manie ? D’une « humeur idéalisante » ? Lisons p
4018 ur naturel. Mais d’où provient donc cette manie ? D’ une « humeur idéalisante » ? Lisons plutôt ce cantique de Peire de Rog
4019  humeur idéalisante » ? Lisons plutôt ce cantique de Peire de Rogiers : Âpre tourment je dois souffrir Pour chagrin d’ell
4020 rs : Âpre tourment je dois souffrir Pour chagrin d’ elle que j’ai si grand Mon cœur ne s’en doit point défaire Ni jamais j
4021 is rien, car ne sais vouloir qu’ELLE ! Et ce cri de Bernart de Ventadour : Elle m’a pris mon cœur, elle m’a pris moi-mêm
4022 s mon cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis elle s’est elle-même dérobée à moi, ne me laissant que mo
4023 ésir et mon cœur assoiffé ! Et ces deux strophes d’ Arnaut Daniel — un noble qui se fit jongleur errant, et dont les roman
4024 el — un noble qui se fit jongleur errant, et dont les romanistes assurent que les poèmes sont « vides de pensée » : n’y tro
4025 gleur errant, et dont les romanistes assurent que les poèmes sont « vides de pensée » : n’y trouve-t-on pas la démarche pré
4026 s romanistes assurent que les poèmes sont « vides de pensée » : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de la mystique nég
4027 es sont « vides de pensée » : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de la mystique négative, et ses métaphores invariabl
4028 ensée » : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de la mystique négative, et ses métaphores invariables ? Je l’aime et l
4029 ée » : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de la mystique négative, et ses métaphores invariables ? Je l’aime et la r
4030 que négative, et ses métaphores invariables ? Je l’ aime et la recherche de si grand cœur que, par excès de désir, je croi
4031 ve, et ses métaphores invariables ? Je l’aime et la recherche de si grand cœur que, par excès de désir, je crois que je m
4032 taphores invariables ? Je l’aime et la recherche de si grand cœur que, par excès de désir, je crois que je m’enlèverai to
4033 e et la recherche de si grand cœur que, par excès de désir, je crois que je m’enlèverai tout désir si l’on peut rien perdr
4034 désir, je crois que je m’enlèverai tout désir si l’ on peut rien perdre à force de bien aimer. Car son cœur submerge le mi
4035 aimer. Car son cœur submerge le mien tout entier d’ un flot qui ne s’évapore plus… Je ne veux ni l’Empire de Rome, ni qu’o
4036 er d’un flot qui ne s’évapore plus… Je ne veux ni l’ Empire de Rome, ni qu’on m’en nomme le pape, si je ne dois pas faire r
4037 lot qui ne s’évapore plus… Je ne veux ni l’Empire de Rome, ni qu’on m’en nomme le pape, si je ne dois pas faire retour ver
4038 ne veux ni l’Empire de Rome, ni qu’on m’en nomme le pape, si je ne dois pas faire retour vers elle pour qui mon cœur s’em
4039 e ne guérit pas mon tourment avec un baiser avant le Nouvel An, elle me détruit et elle se damne. ⁂ Il est temps maintena
4040 ruit et elle se damne. ⁂ Il est temps maintenant de pousser à l’extrême l’intuition directrice de cette recherche. Si la
4041 se damne. ⁂ Il est temps maintenant de pousser à l’ extrême l’intuition directrice de cette recherche. Si la Dame n’est pa
4042 ⁂ Il est temps maintenant de pousser à l’extrême l’ intuition directrice de cette recherche. Si la Dame n’est pas simpleme
4043 ant de pousser à l’extrême l’intuition directrice de cette recherche. Si la Dame n’est pas simplement l’Église d’Amour des
4044 ême l’intuition directrice de cette recherche. Si la Dame n’est pas simplement l’Église d’Amour des cathares (comme ont pu
4045 cette recherche. Si la Dame n’est pas simplement l’ Église d’Amour des cathares (comme ont pu le croire Aroux et Péladan),
4046 cherche. Si la Dame n’est pas simplement l’Église d’ Amour des cathares (comme ont pu le croire Aroux et Péladan), ni la Ma
4047 ement l’Église d’Amour des cathares (comme ont pu le croire Aroux et Péladan), ni la Maria-Sophia des hérésies gnostiques
4048 res (comme ont pu le croire Aroux et Péladan), ni la Maria-Sophia des hérésies gnostiques (le Principe féminin de la divin
4049 dan), ni la Maria-Sophia des hérésies gnostiques ( le Principe féminin de la divinité), ne serait-elle pas l’Anima, ou plus
4050 phia des hérésies gnostiques (le Principe féminin de la divinité), ne serait-elle pas l’Anima, ou plus précisément encore 
4051 a des hérésies gnostiques (le Principe féminin de la divinité), ne serait-elle pas l’Anima, ou plus précisément encore : l
4052 ncipe féminin de la divinité), ne serait-elle pas l’ Anima, ou plus précisément encore : la part spirituelle de l’homme, ce
4053 it-elle pas l’Anima, ou plus précisément encore : la part spirituelle de l’homme, celle que son âme emprisonnée dans le co
4054 ou plus précisément encore : la part spirituelle de l’homme, celle que son âme emprisonnée dans le corps appelle d’un amo
4055 plus précisément encore : la part spirituelle de l’ homme, celle que son âme emprisonnée dans le corps appelle d’un amour
4056 le de l’homme, celle que son âme emprisonnée dans le corps appelle d’un amour nostalgique que la mort seule pourra combler
4057 lle que son âme emprisonnée dans le corps appelle d’ un amour nostalgique que la mort seule pourra combler ? Dans les Képha
4058 dans le corps appelle d’un amour nostalgique que la mort seule pourra combler ? Dans les Képhalaïa ou Chapitres de Manès5
4059 stalgique que la mort seule pourra combler ? Dans les Képhalaïa ou Chapitres de Manès52, on peut lire au chapitre X comment
4060 pourra combler ? Dans les Képhalaïa ou Chapitres de Manès52, on peut lire au chapitre X comment l’élu qui a renoncé au mo
4061 es de Manès52, on peut lire au chapitre X comment l’ élu qui a renoncé au monde reçoit l’imposition des mains (ce sera chez
4062 tre X comment l’élu qui a renoncé au monde reçoit l’ imposition des mains (ce sera chez les cathares le consolamentum, géné
4063 monde reçoit l’imposition des mains (ce sera chez les cathares le consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort
4064 l’imposition des mains (ce sera chez les cathares le consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort), comment i
4065 s cathares le consolamentum, généralement donné à l’ approche de la mort), comment il se voit de la sorte « ordonné » dans
4066 le consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort), comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit de
4067 consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort), comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit de Lu
4068 onné à l’approche de la mort), comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit de Lumière ; comment enfin, au mom
4069 é à l’approche de la mort), comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit de Lumière ; comment enfin, au moment
4070 , comment il se voit de la sorte « ordonné » dans l’ Esprit de Lumière ; comment enfin, au moment de sa mort, la forme de L
4071 il se voit de la sorte « ordonné » dans l’Esprit de Lumière ; comment enfin, au moment de sa mort, la forme de Lumière, q
4072 de Lumière ; comment enfin, au moment de sa mort, la forme de Lumière, qui est son Esprit, lui apparaît et le console par
4073 e ; comment enfin, au moment de sa mort, la forme de Lumière, qui est son Esprit, lui apparaît et le console par un baiser
4074 e de Lumière, qui est son Esprit, lui apparaît et le console par un baiser ; comment son ange lui tend la main droite et l
4075 console par un baiser ; comment son ange lui tend la main droite et le salue également d’un baiser d’amour ; comment enfin
4076 ser ; comment son ange lui tend la main droite et le salue également d’un baiser d’amour ; comment enfin l’élu vénère sa p
4077 nge lui tend la main droite et le salue également d’ un baiser d’amour ; comment enfin l’élu vénère sa propre forme de lumi
4078 la main droite et le salue également d’un baiser d’ amour ; comment enfin l’élu vénère sa propre forme de lumière, sa salv
4079 lue également d’un baiser d’amour ; comment enfin l’ élu vénère sa propre forme de lumière, sa salvatrice. Or, qu’attendait
4080 mour ; comment enfin l’élu vénère sa propre forme de lumière, sa salvatrice. Or, qu’attendait de la « Dame de ses pensées 
4081 forme de lumière, sa salvatrice. Or, qu’attendait de la « Dame de ses pensées », inaccessible par essence, toujours placée
4082 me de lumière, sa salvatrice. Or, qu’attendait de la « Dame de ses pensées », inaccessible par essence, toujours placée « 
4083 ère, sa salvatrice. Or, qu’attendait de la « Dame de ses pensées », inaccessible par essence, toujours placée « en trop ha
4084 toujours placée « en trop haut lieu » pour lui53, le troubadour souffrant de l’amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard
4085 p haut lieu » pour lui53, le troubadour souffrant de l’amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard, un seul salut. Jaufré
4086 aut lieu » pour lui53, le troubadour souffrant de l’ amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard, un seul salut. Jaufré Rud
4087 eul regard, un seul salut. Jaufré Rudel, au terme d’ un amour conçu pour une femme qu’il n’a jamais vue, rejoignant enfin c
4088 ’a jamais vue, rejoignant enfin cette image après la traversée d’une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dè
4089 , rejoignant enfin cette image après la traversée d’ une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dès qu’il en a
4090 te image après la traversée d’une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dès qu’il en a reçu un seul baiser de
4091 après la traversée d’une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dès qu’il en a reçu un seul baiser de paix et
4092 ès la traversée d’une mer, meurt dans les bras de la comtesse de Tripoli dès qu’il en a reçu un seul baiser de paix et le
4093 sse de Tripoli dès qu’il en a reçu un seul baiser de paix et le salut. Il s’agit d’une légende, mais tirée des poèmes qui
4094 oli dès qu’il en a reçu un seul baiser de paix et le salut. Il s’agit d’une légende, mais tirée des poèmes qui chantent be
4095 eçu un seul baiser de paix et le salut. Il s’agit d’ une légende, mais tirée des poèmes qui chantent bel et bien « l’amour
4096 mais tirée des poèmes qui chantent bel et bien «  l’ amour de loin ». Il y eut aussi des dames « réelles »… Mais le furent-
4097 rée des poèmes qui chantent bel et bien « l’amour de loin ». Il y eut aussi des dames « réelles »… Mais le furent-elles, e
4098 oin ». Il y eut aussi des dames « réelles »… Mais le furent-elles, en vérité, plus que cet événement psychique ? De l’énig
4099 es, en vérité, plus que cet événement psychique ? De l’énigme historique, dont plusieurs ont cru voir la solution dans l’h
4100 en vérité, plus que cet événement psychique ? De l’ énigme historique, dont plusieurs ont cru voir la solution dans l’hypo
4101 l’énigme historique, dont plusieurs ont cru voir la solution dans l’hypothèse fort excitante d’une clandestinité de l’Égl
4102 que, dont plusieurs ont cru voir la solution dans l’ hypothèse fort excitante d’une clandestinité de l’Église hérétique, do
4103 voir la solution dans l’hypothèse fort excitante d’ une clandestinité de l’Église hérétique, dont les poètes eussent été l
4104 ns l’hypothèse fort excitante d’une clandestinité de l’Église hérétique, dont les poètes eussent été les agents, nous pass
4105 l’hypothèse fort excitante d’une clandestinité de l’ Église hérétique, dont les poètes eussent été les agents, nous passons
4106 e d’une clandestinité de l’Église hérétique, dont les poètes eussent été les agents, nous passons maintenant au mystère d’u
4107 e l’Église hérétique, dont les poètes eussent été les agents, nous passons maintenant au mystère d’une passion proprement r
4108 té les agents, nous passons maintenant au mystère d’ une passion proprement religieuse, d’une conception mystique de l’homm
4109 t au mystère d’une passion proprement religieuse, d’ une conception mystique de l’homme, fortement attestée dans la vie mêm
4110 proprement religieuse, d’une conception mystique de l’homme, fortement attestée dans la vie même des âmes. Essayons à nou
4111 oprement religieuse, d’une conception mystique de l’ homme, fortement attestée dans la vie même des âmes. Essayons à nouvea
4112 tion mystique de l’homme, fortement attestée dans la vie même des âmes. Essayons à nouveau de repérer, entre les pointes e
4113 tée dans la vie même des âmes. Essayons à nouveau de repérer, entre les pointes et les oscillations extrêmes de cette rech
4114 me des âmes. Essayons à nouveau de repérer, entre les pointes et les oscillations extrêmes de cette recherche, la réalité g
4115 sayons à nouveau de repérer, entre les pointes et les oscillations extrêmes de cette recherche, la réalité généralement int
4116 r, entre les pointes et les oscillations extrêmes de cette recherche, la réalité généralement intermédiaire, donc moins « 
4117 et les oscillations extrêmes de cette recherche, la réalité généralement intermédiaire, donc moins « claire » et moins « 
4118 égagent, presque malgré moi, des conclusions dont l’ importance risque de se mesurer au nombre d’objections qu’elles soulèv
4119 gré moi, des conclusions dont l’importance risque de se mesurer au nombre d’objections qu’elles soulèveront. Je ne songe p
4120 dont l’importance risque de se mesurer au nombre d’ objections qu’elles soulèveront. Je ne songe pas à esquiver des critiq
4121 squiver des critiques que j’espère fécondes. Mais le lecteur me saura gré de tenir compte des doutes qui ont dû s’élever d
4122 e j’espère fécondes. Mais le lecteur me saura gré de tenir compte des doutes qui ont dû s’élever dans son esprit, et d’ind
4123 es doutes qui ont dû s’élever dans son esprit, et d’ indiquer en bref par quelles raisons je crois pouvoir les surmonter. O
4124 quer en bref par quelles raisons je crois pouvoir les surmonter. On a dit et on me dira : 1° Que la religion des cathares n
4125 ir les surmonter. On a dit et on me dira : 1° Que la religion des cathares nous est encore mal connue et qu’il est donc au
4126 e mal connue et qu’il est donc au moins prématuré d’ y voir la source (ou l’une des sources principales) du lyrisme courtoi
4127 nue et qu’il est donc au moins prématuré d’y voir la source (ou l’une des sources principales) du lyrisme courtois ; 2° Qu
4128 sources principales) du lyrisme courtois ; 2° Que les troubadours n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette religion, ou que
4129 t qu’ils suivaient cette religion, ou que c’était d’ elle qu’ils parlaient ; 3° Qu’au contraire, l’amour qu’ils exaltent n’
4130 ait d’elle qu’ils parlaient ; 3° Qu’au contraire, l’ amour qu’ils exaltent n’est que l’idéalisation ou la sublimation du dé
4131 u’au contraire, l’amour qu’ils exaltent n’est que l’ idéalisation ou la sublimation du désir sexuel ; 4° Qu’on distingue ma
4132 amour qu’ils exaltent n’est que l’idéalisation ou la sublimation du désir sexuel ; 4° Qu’on distingue mal comment, de la c
4133 du désir sexuel ; 4° Qu’on distingue mal comment, de la confuse combinaison de doctrines manichéennes et néo-platonicienne
4134 désir sexuel ; 4° Qu’on distingue mal comment, de la confuse combinaison de doctrines manichéennes et néo-platoniciennes,
4135 distingue mal comment, de la confuse combinaison de doctrines manichéennes et néo-platoniciennes, sur un fond de traditio
4136 s manichéennes et néo-platoniciennes, sur un fond de traditions celtibériques, aurait pu naître une rhétorique aussi préci
4137 cise que celle des troubadours. Je répondrai dans l’ ordre à ces critiques. 1. Religion mal connue. Si elle n’était pas con
4138 n mal connue. Si elle n’était pas connue du tout, le problème du lyrisme provençal resterait totalement obscur, comme il r
4139 çal resterait totalement obscur, comme il ressort de l’aveu même des romanistes. Or je le répète, je me refuse, pour ma pa
4140 resterait totalement obscur, comme il ressort de l’ aveu même des romanistes. Or je le répète, je me refuse, pour ma part,
4141 e il ressort de l’aveu même des romanistes. Or je le répète, je me refuse, pour ma part, à considérer comme absurde une po
4142 sidérer comme absurde une poétique et une éthique de l’amour d’où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles
4143 érer comme absurde une poétique et une éthique de l’ amour d’où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles œuv
4144 me absurde une poétique et une éthique de l’amour d’ où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles œuvres de l
4145 et une éthique de l’amour d’où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles œuvres de la littérature occidental
4146 mour d’où sont issues, dans les siècles suivants, les plus belles œuvres de la littérature occidentale. D’autre part, ce qu
4147 dans les siècles suivants, les plus belles œuvres de la littérature occidentale. D’autre part, ce que l’on connaît aujourd
4148 s les siècles suivants, les plus belles œuvres de la littérature occidentale. D’autre part, ce que l’on connaît aujourd’hu
4149 la littérature occidentale. D’autre part, ce que l’ on connaît aujourd’hui des croyances et des rites cathares suffit à ét
4150 it à établir sans plus de contestations possibles les origines manichéennes de l’hérésie. Or, si l’on se reporte à ce qui f
4151 contestations possibles les origines manichéennes de l’hérésie. Or, si l’on se reporte à ce qui fut dit plus haut (II, 2)
4152 testations possibles les origines manichéennes de l’ hérésie. Or, si l’on se reporte à ce qui fut dit plus haut (II, 2) sur
4153 es les origines manichéennes de l’hérésie. Or, si l’ on se reporte à ce qui fut dit plus haut (II, 2) sur la nature essenti
4154 se reporte à ce qui fut dit plus haut (II, 2) sur la nature essentiellement lyrique des dogmes manichéens en général, il a
4155 nichéens en général, il apparaît qu’un supplément d’ information sur telle ou telle nuance ou altération qu’auraient reçues
4156 ou altération qu’auraient reçues ces dogmes dans l’ Église du Midi, n’apporterait pas grand-chose pour ou contre ma thèse.
4157 lles et exactes du dogme qu’il faut chercher dans la rhétorique courtoise, mais bien le développement lyrique et psalmodiq
4158 chercher dans la rhétorique courtoise, mais bien le développement lyrique et psalmodique des symboles fondamentaux. De mê
4159 entaux. De même, pour prendre un exemple moderne, le « sentiment chrétien » que l’on reconnaît chez un Baudelaire est autr
4160 un exemple moderne, le « sentiment chrétien » que l’ on reconnaît chez un Baudelaire est autre chose qu’une transposition t
4161 lité (même formelle) qui serait inconcevable sans le dogme catholique ; à quoi s’ajoutent des éléments de vocabulaire et d
4162 dogme catholique ; à quoi s’ajoutent des éléments de vocabulaire et de syntaxe dont l’origine est nettement liturgique. On
4163 à quoi s’ajoutent des éléments de vocabulaire et de syntaxe dont l’origine est nettement liturgique. On peut imaginer que
4164 nt des éléments de vocabulaire et de syntaxe dont l’ origine est nettement liturgique. On peut imaginer que les thèmes que
4165 ne est nettement liturgique. On peut imaginer que les thèmes que nous avons relevés chez les poètes provençaux entretiennen
4166 aginer que les thèmes que nous avons relevés chez les poètes provençaux entretiennent avec le néo-manichéisme des relations
4167 vés chez les poètes provençaux entretiennent avec le néo-manichéisme des relations d’un type analogue54. Au surplus, la to
4168 tretiennent avec le néo-manichéisme des relations d’ un type analogue54. Au surplus, la tonalité hérétique des lieux commun
4169 e des relations d’un type analogue54. Au surplus, la tonalité hérétique des lieux communs de la rhétorique courtoise devie
4170 surplus, la tonalité hérétique des lieux communs de la rhétorique courtoise devient sensible dès que l’on compare ces lie
4171 rplus, la tonalité hérétique des lieux communs de la rhétorique courtoise devient sensible dès que l’on compare ces lieux
4172 la rhétorique courtoise devient sensible dès que l’ on compare ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque
4173 ble dès que l’on compare ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque. Un spécialiste aussi sceptique que J
4174 dès que l’on compare ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque. Un spécialiste aussi sceptique que Jean
4175 e ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque. Un spécialiste aussi sceptique que Jeanroy n’a pas été sans
4176 es lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’ époque. Un spécialiste aussi sceptique que Jeanroy n’a pas été sans le
4177 iste aussi sceptique que Jeanroy n’a pas été sans le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des troubadours du xiiie
4178 ue Jeanroy n’a pas été sans le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des troubadours du xiiie siècle et de la confus
4179 Jeanroy n’a pas été sans le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des troubadours du xiiie siècle et de la confusion
4180 que abstraite des troubadours du xiiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il
4181 abstraite des troubadours du xiiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il écr
4182 iiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il écrit : « Il n’y a là, dira-t-on,
4183 e et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il écrit : « Il n’y a là, dira-t-on, que figures
4184 t de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de la Dame des pensées, il écrit : « Il n’y a là, dira-t-on, que figures de
4185 il écrit : « Il n’y a là, dira-t-on, que figures de rhétorique sans conséquences. Soit. Mais les théories que les troubad
4186 gures de rhétorique sans conséquences. Soit. Mais les théories que les troubadours développaient avec une si grave applicat
4187 ue sans conséquences. Soit. Mais les théories que les troubadours développaient avec une si grave application, ne sont-elle
4188 ourquoi n’y a-t-il dans leurs œuvres aucune trace de ce déchirement intérieur, de ce dissidio qui rend si pathétiques cert
4189 œuvres aucune trace de ce déchirement intérieur, de ce dissidio qui rend si pathétiques certains vers de Pétrarque55 » ?
4190 ce dissidio qui rend si pathétiques certains vers de Pétrarque55 » ? 2. Les troubadours gardent le secret. À la thèse du c
4191 i pathétiques certains vers de Pétrarque55 » ? 2.  Les troubadours gardent le secret. À la thèse du catharisme secret des tr
4192 ers de Pétrarque55 » ? 2. Les troubadours gardent le secret. À la thèse du catharisme secret des troubadours, plusieurs au
4193 que55 » ? 2. Les troubadours gardent le secret. À la thèse du catharisme secret des troubadours, plusieurs auteurs récents
4194 ecté que jamais un poète courtois n’avait « vendu la mèche » même une fois converti à l’orthodoxie catholique. C’est suppo
4195 avait « vendu la mèche » même une fois converti à l’ orthodoxie catholique. C’est supposer chez l’homme du xiie siècle une
4196 ti à l’orthodoxie catholique. C’est supposer chez l’ homme du xiie siècle une forme de conscience qui ne pouvait être la s
4197 t supposer chez l’homme du xiie siècle une forme de conscience qui ne pouvait être la sienne. Si l’on essaie de se replac
4198 e de conscience qui ne pouvait être la sienne. Si l’ on essaie de se replacer dans l’atmosphère du Moyen Âge, on s’aperçoit
4199 nce qui ne pouvait être la sienne. Si l’on essaie de se replacer dans l’atmosphère du Moyen Âge, on s’aperçoit que l’absen
4200 tre la sienne. Si l’on essaie de se replacer dans l’ atmosphère du Moyen Âge, on s’aperçoit que l’absence de signification
4201 dans l’atmosphère du Moyen Âge, on s’aperçoit que l’ absence de signification symbolique d’une poésie serait un fait beauco
4202 osphère du Moyen Âge, on s’aperçoit que l’absence de signification symbolique d’une poésie serait un fait beaucoup plus sc
4203 perçoit que l’absence de signification symbolique d’ une poésie serait un fait beaucoup plus scandaleux que ne peut être à
4204 ndaleux que ne peut être à nos yeux, par exemple, le symbolisme de la Dame. Dans l’optique de l’homme médiéval, toute chos
4205 peut être à nos yeux, par exemple, le symbolisme de la Dame. Dans l’optique de l’homme médiéval, toute chose signifie aut
4206 ut être à nos yeux, par exemple, le symbolisme de la Dame. Dans l’optique de l’homme médiéval, toute chose signifie autre
4207 mple, le symbolisme de la Dame. Dans l’optique de l’ homme médiéval, toute chose signifie autre chose comme dans les rêves,
4208 éval, toute chose signifie autre chose comme dans les rêves, et cela sans qu’intervienne aucun effort de traduction concept
4209 s rêves, et cela sans qu’intervienne aucun effort de traduction conceptuelle. En d’autres termes, le médiéval n’a pas beso
4210 t de traduction conceptuelle. En d’autres termes, le médiéval n’a pas besoin de se formuler le sens des symboles qu’il emp
4211 e. En d’autres termes, le médiéval n’a pas besoin de se formuler le sens des symboles qu’il emploie, ni d’en prendre une c
4212 termes, le médiéval n’a pas besoin de se formuler le sens des symboles qu’il emploie, ni d’en prendre une conscience disti
4213 e formuler le sens des symboles qu’il emploie, ni d’ en prendre une conscience distincte. Il est indemne de ce rationalisme
4214 prendre une conscience distincte. Il est indemne de ce rationalisme qui nous permet, à nous autres modernes, d’isoler et
4215 onalisme qui nous permet, à nous autres modernes, d’ isoler et d’abstraire de toute ambiance significative les objets que n
4216 nous permet, à nous autres modernes, d’isoler et d’ abstraire de toute ambiance significative les objets que nous considér
4217 , à nous autres modernes, d’isoler et d’abstraire de toute ambiance significative les objets que nous considérons56. L’un
4218 er et d’abstraire de toute ambiance significative les objets que nous considérons56. L’un des meilleurs historiens des mœur
4219 iques ; celui, entre autres, du mystique Suso : «  La vie de la chrétienté médiévale est, dans toutes ses manifestations, s
4220 celui, entre autres, du mystique Suso : « La vie de la chrétienté médiévale est, dans toutes ses manifestations, saturée
4221 lui, entre autres, du mystique Suso : « La vie de la chrétienté médiévale est, dans toutes ses manifestations, saturée de
4222 vale est, dans toutes ses manifestations, saturée de représentations religieuses. Pas de choses ou d’actions, si ordinaire
4223 ions, saturée de représentations religieuses. Pas de choses ou d’actions, si ordinaires soient-elles, dont on ne cherche c
4224 de représentations religieuses. Pas de choses ou d’ actions, si ordinaires soient-elles, dont on ne cherche constamment à
4225 t-elles, dont on ne cherche constamment à établir le rapport avec la foi. Mais dans cette atmosphère de saturation, la ten
4226 ne cherche constamment à établir le rapport avec la foi. Mais dans cette atmosphère de saturation, la tension religieuse,
4227 e rapport avec la foi. Mais dans cette atmosphère de saturation, la tension religieuse, l’idée transcendantale, l’élan ver
4228 la foi. Mais dans cette atmosphère de saturation, la tension religieuse, l’idée transcendantale, l’élan vers le sublime, n
4229 atmosphère de saturation, la tension religieuse, l’ idée transcendantale, l’élan vers le sublime, ne peuvent être toujours
4230 n, la tension religieuse, l’idée transcendantale, l’ élan vers le sublime, ne peuvent être toujours présents. Viennent-ils
4231 n religieuse, l’idée transcendantale, l’élan vers le sublime, ne peuvent être toujours présents. Viennent-ils à manquer, t
4232 s à manquer, tout ce qui était destiné à stimuler la conscience religieuse dégénère en profane banalité, en choquant matér
4233 banalité, en choquant matérialisme à prétentions d’ au-delà. Même chez un mystique de l’envergure d’un Henri Suso, le subl
4234 me à prétentions d’au-delà. Même chez un mystique de l’envergure d’un Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le
4235 à prétentions d’au-delà. Même chez un mystique de l’ envergure d’un Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le ri
4236 s d’au-delà. Même chez un mystique de l’envergure d’ un Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le ridicule. Il e
4237 chez un mystique de l’envergure d’un Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le ridicule. Il est sublime quand,
4238 Henri Suso, le sublime nous semble parfois frôler le ridicule. Il est sublime quand, par piété envers la Vierge, il rend h
4239 ridicule. Il est sublime quand, par piété envers la Vierge, il rend hommage à toutes les femmes et marche dans la boue po
4240 piété envers la Vierge, il rend hommage à toutes les femmes et marche dans la boue pour laisser passer une pauvresse. Subl
4241 l rend hommage à toutes les femmes et marche dans la boue pour laisser passer une pauvresse. Sublime encore, quand il suit
4242 sser une pauvresse. Sublime encore, quand il suit les usages de l’amour profane et célèbre le jour de l’an et le premier ma
4243 uvresse. Sublime encore, quand il suit les usages de l’amour profane et célèbre le jour de l’an et le premier mai en offra
4244 esse. Sublime encore, quand il suit les usages de l’ amour profane et célèbre le jour de l’an et le premier mai en offrant
4245 il suit les usages de l’amour profane et célèbre le jour de l’an et le premier mai en offrant une couronne et une chanson
4246 offrant une couronne et une chanson à sa fiancée, la Sagesse éternelle. Mais que penser du reste ? À table, il mange les t
4247 lle. Mais que penser du reste ? À table, il mange les trois quarts d’une pomme en l’honneur de la Trinité, et le dernier qu
4248 ser du reste ? À table, il mange les trois quarts d’ une pomme en l’honneur de la Trinité, et le dernier quart par amour po
4249 À table, il mange les trois quarts d’une pomme en l’ honneur de la Trinité, et le dernier quart par amour pour la Mère céle
4250 l mange les trois quarts d’une pomme en l’honneur de la Trinité, et le dernier quart par amour pour la Mère céleste qui do
4251 ange les trois quarts d’une pomme en l’honneur de la Trinité, et le dernier quart par amour pour la Mère céleste qui donna
4252 de la Trinité, et le dernier quart par amour pour la Mère céleste qui donnait à manger une pomme à son tendre enfant Jésus
4253 son tendre enfant Jésus ; et ce dernier quart, il le mange avec la peau, parce que les petits garçons ne pèlent pas leurs
4254 ant Jésus ; et ce dernier quart, il le mange avec la peau, parce que les petits garçons ne pèlent pas leurs pommes. Après
4255 ernier quart, il le mange avec la peau, parce que les petits garçons ne pèlent pas leurs pommes. Après Noël, au temps où l’
4256 pèlent pas leurs pommes. Après Noël, au temps où l’ Enfant est trop jeune pour manger des fruits, Suso ne mange pas ce der
4257 fruits, Suso ne mange pas ce dernier quart, mais l’ offre à Marie qui le donnera à son fils. Il prend sa boisson en cinq t
4258 ge pas ce dernier quart, mais l’offre à Marie qui le donnera à son fils. Il prend sa boisson en cinq traits pour les cinq
4259 son fils. Il prend sa boisson en cinq traits pour les cinq plaies du Seigneur ; mais il double la cinquième gorgée parce qu
4260 il double la cinquième gorgée parce que du flanc de Jésus, coula du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie p
4261 gée parce que du flanc de Jésus, coula du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limit
4262 parce que du flanc de Jésus, coula du sang et de l’ eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limites5
4263 flanc de Jésus, coula du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limites57. » Dira-t-o
4264 oula du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limites57. » Dira-t-on que l’on tombe i
4265 a du sang et de l’eau. Voilà la sanctification de la vie poussée à ses extrêmes limites57. » Dira-t-on que l’on tombe ici
4266 poussée à ses extrêmes limites57. » Dira-t-on que l’ on tombe ici du symbole dans l’allégorie ? Oui, mais par un excès visi
4267 7. » Dira-t-on que l’on tombe ici du symbole dans l’ allégorie ? Oui, mais par un excès visible. Le même auteur remarque un
4268 ans l’allégorie ? Oui, mais par un excès visible. Le même auteur remarque un peu plus loin que « la naïve conscience relig
4269 e. Le même auteur remarque un peu plus loin que «  la naïve conscience religieuse de la multitude n’avait pas besoin de pre
4270 eu plus loin que « la naïve conscience religieuse de la multitude n’avait pas besoin de preuves intellectuelles en matière
4271 plus loin que « la naïve conscience religieuse de la multitude n’avait pas besoin de preuves intellectuelles en matière de
4272 nce religieuse de la multitude n’avait pas besoin de preuves intellectuelles en matière de foi : la seule présence d’une i
4273 in de preuves intellectuelles en matière de foi : la seule présence d’une image visible des choses saintes suffisait à en
4274 llectuelles en matière de foi : la seule présence d’ une image visible des choses saintes suffisait à en démontrer la vérit
4275 sible des choses saintes suffisait à en démontrer la vérité » (p. 199). C’est dire que le « secret » des troubadours était
4276 en démontrer la vérité » (p. 199). C’est dire que le « secret » des troubadours était en somme une évidence symbolique aux
4277 bolique aux yeux des initiés et des sympathisants de l’Église d’Amour. Normalement, il ne serait venu à personne cette idé
4278 ique aux yeux des initiés et des sympathisants de l’ Église d’Amour. Normalement, il ne serait venu à personne cette idée,
4279 yeux des initiés et des sympathisants de l’Église d’ Amour. Normalement, il ne serait venu à personne cette idée, stricteme
4280 u à personne cette idée, strictement moderne, que les symboles, pour être valables, dussent être commentés et expliqués d’u
4281 tre valables, dussent être commentés et expliqués d’ une manière non symbolique… Une objection inverse a été faite : commen
4282 t-il que jamais un cathare converti n’ait dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît ai
4283 n’ait dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubado
4284 ait dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’ hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubadours
4285 les troubadours comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubadours n’étaient n
4286 ie ? La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubadours n’étaient nullement considérés comme des prédicateurs ni
4287 me des « croyants », et plus souvent encore comme de simples sympathisants. Ces distinctions, d’ailleurs, étaient bien moi
4288 illeurs, étaient bien moins tranchées qu’elles ne le seraient de nos jours. Ils chantaient, pour un public en majorité fav
4289 ient bien moins tranchées qu’elles ne le seraient de nos jours. Ils chantaient, pour un public en majorité favorable à l’h
4290 hantaient, pour un public en majorité favorable à l’ hérésie, une forme d’amour qui se trouvait correspondre (et répondre)
4291 blic en majorité favorable à l’hérésie, une forme d’ amour qui se trouvait correspondre (et répondre) à la situation morale
4292 mour qui se trouvait correspondre (et répondre) à la situation morale très difficile résultant à la fois de la condamnatio
4293 tuation morale très difficile résultant à la fois de la condamnation religieuse portée sur la sexualité par les Parfaits,
4294 tion morale très difficile résultant à la fois de la condamnation religieuse portée sur la sexualité par les Parfaits, et
4295 la fois de la condamnation religieuse portée sur la sexualité par les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conc
4296 ndamnation religieuse portée sur la sexualité par les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conception orthodoxe d
4297 euse portée sur la sexualité par les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conception orthodoxe du mariage, récem
4298 e portée sur la sexualité par les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conception orthodoxe du mariage, récemmen
4299 r les Parfaits, et de la révolte naturelle contre la conception orthodoxe du mariage, récemment réaffirmée par la réforme
4300 on orthodoxe du mariage, récemment réaffirmée par la réforme grégorienne. Ils avaient donc à se garder à la fois contre la
4301 ne. Ils avaient donc à se garder à la fois contre la sévérité des Parfaits et contre celle des catholiques. Toutefois, par
4302 re celle des catholiques. Toutefois, par suite de la situation particulière des hérétiques, l’on conçoit que certains d’en
4303 uite de la situation particulière des hérétiques, l’ on conçoit que certains d’entre eux aient voulu indiquer discrètement
4304 leurs poèmes avaient un double sens précis, outre le symbolisme habituel et qui allait de soi. Dans ce cas, le symbole se
4305 lisme habituel et qui allait de soi. Dans ce cas, le symbole se double d’une allégorie, et prend un sens cryptographique.
4306 allait de soi. Dans ce cas, le symbole se double d’ une allégorie, et prend un sens cryptographique. Je veux parler de l’é
4307 et prend un sens cryptographique. Je veux parler de l’école du trobar clus, déjà citée, et que M. Jeanroy définit en ces
4308 prend un sens cryptographique. Je veux parler de l’ école du trobar clus, déjà citée, et que M. Jeanroy définit en ces ter
4309 ces termes : « Un autre moyen (pour « embarrasser le lecteur ») consistait alors à recouvrir une pensée religieuse d’un vê
4310 onsistait alors à recouvrir une pensée religieuse d’ un vêtement profane, à appliquer à l’amour divin les formules consacré
4311 e religieuse d’un vêtement profane, à appliquer à l’ amour divin les formules consacrées par l’usage à l’expression de l’am
4312 ’un vêtement profane, à appliquer à l’amour divin les formules consacrées par l’usage à l’expression de l’amour humain58. »
4313 iquer à l’amour divin les formules consacrées par l’ usage à l’expression de l’amour humain58. » Le trobar clus ne serait a
4314 amour divin les formules consacrées par l’usage à l’ expression de l’amour humain58. » Le trobar clus ne serait ainsi qu’un
4315 es formules consacrées par l’usage à l’expression de l’amour humain58. » Le trobar clus ne serait ainsi qu’un jeu littérai
4316 formules consacrées par l’usage à l’expression de l’ amour humain58. » Le trobar clus ne serait ainsi qu’un jeu littéraire,
4317 par l’usage à l’expression de l’amour humain58. » Le trobar clus ne serait ainsi qu’un jeu littéraire, un « tarabiscotage 
4318 avoir d’autres causes » qu’on « ne se flatte pas de débrouiller ». (Op. cit., II, p. 16). Mais le troubadour Alegret l’a
4319 pas de débrouiller ». (Op. cit., II, p. 16). Mais le troubadour Alegret l’a fort bien dit : « Mon vers (poème) paraîtra in
4320 (Op. cit., II, p. 16). Mais le troubadour Alegret l’ a fort bien dit : « Mon vers (poème) paraîtra insensé au sot s’il n’a
4321 avance et je lui dirai comment il me fut possible d’ y mettre deux (var. trois) mots de sens divers. » Cette manière d’embr
4322 me fut possible d’y mettre deux (var. trois) mots de sens divers. » Cette manière d’embrouiller les sens (entrebescar disa
4323 (var. trois) mots de sens divers. » Cette manière d’ embrouiller les sens (entrebescar disaient les Provençaux : entrelacer
4324 ots de sens divers. » Cette manière d’embrouiller les sens (entrebescar disaient les Provençaux : entrelacer) s’expliquerai
4325 ière d’embrouiller les sens (entrebescar disaient les Provençaux : entrelacer) s’expliquerait-elle par une « intention d’in
4326 trelacer) s’expliquerait-elle par une « intention d’ intriguer l’auditeur et de lui poser une énigme » ? On peut penser que
4327 expliquerait-elle par une « intention d’intriguer l’ auditeur et de lui poser une énigme » ? On peut penser que les troubad
4328 lle par une « intention d’intriguer l’auditeur et de lui poser une énigme » ? On peut penser que les troubadours étaient m
4329 et de lui poser une énigme » ? On peut penser que les troubadours étaient mus par des passions moins puériles… « J’entrelac
4330 ur éclaircir ma parole obscure. » Ici se poserait la plus grave question, mais elle demeure presque insoluble : comment le
4331 on, mais elle demeure presque insoluble : comment les troubadours entendaient-ils leurs propres symboles ? Et d’une manière
4332 dours entendaient-ils leurs propres symboles ? Et d’ une manière plus générale, quelle espèce de conscience avons-nous des
4333 s ? Et d’une manière plus générale, quelle espèce de conscience avons-nous des métaphores que nous utilisons dans nos écri
4334 nos écrits59 ? Il ne faudrait pas oublier ce que l’ on vient de dire sur la mentalité « naïvement » symbolique des médiéva
4335 audrait pas oublier ce que l’on vient de dire sur la mentalité « naïvement » symbolique des médiévaux : leurs symboles n’é
4336 s prosaïques et rationnels. Ce n’est donc que sur le double sens allégorique que devrait porter la question… Et enfin tout
4337 sur le double sens allégorique que devrait porter la question… Et enfin toute cette poésie baignait dans l’atmosphère la p
4338 estion… Et enfin toute cette poésie baignait dans l’ atmosphère la plus chargée de passions. Les actions que nous rapporten
4339 fin toute cette poésie baignait dans l’atmosphère la plus chargée de passions. Les actions que nous rapportent les chroniq
4340 poésie baignait dans l’atmosphère la plus chargée de passions. Les actions que nous rapportent les chroniqueurs du temps s
4341 it dans l’atmosphère la plus chargée de passions. Les actions que nous rapportent les chroniqueurs du temps sont parmi les
4342 rgée de passions. Les actions que nous rapportent les chroniqueurs du temps sont parmi les plus folles, les plus « surréali
4343 s rapportent les chroniqueurs du temps sont parmi les plus folles, les plus « surréalistes » qu’ait connues l’histoire de n
4344 chroniqueurs du temps sont parmi les plus folles, les plus « surréalistes » qu’ait connues l’histoire de nos mœurs… Qu’on s
4345 folles, les plus « surréalistes » qu’ait connues l’ histoire de nos mœurs… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le
4346 s plus « surréalistes » qu’ait connues l’histoire de nos mœurs… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le troubadour
4347 urs… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le troubadour favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime s
4348 e ce seigneur jaloux qui tue le troubadour favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame l
4349 le troubadour favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c
4350 badour favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le
4351 our favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le se
4352 et fait servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le seigneur le lui ayant dit 
4353 servir le cœur de la victime sur un plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le seigneur le lui ayant dit : — » Me
4354 plat. La dame le mange sans savoir ce que c’est. Le seigneur le lui ayant dit : — » Messire, répond la dame, vous m’avez
4355 me le mange sans savoir ce que c’est. Le seigneur le lui ayant dit : — » Messire, répond la dame, vous m’avez donné à mang
4356 e seigneur le lui ayant dit : — » Messire, répond la dame, vous m’avez donné à manger mets si savoureux que jamais plus ne
4357 ets si savoureux que jamais plus ne mangerai rien d’ autre ! » et elle se jette par la fenêtre du donjon. On admettra que c
4358 ne mangerai rien d’autre ! » et elle se jette par la fenêtre du donjon. On admettra que cette atmosphère suffisait bien à
4359 pour « colorer » un symbolisme même dogmatique à l’ origine. 3. L’Amour courtois serait une idéalisation de l’amour charne
4360 r » un symbolisme même dogmatique à l’origine. 3.  L’ Amour courtois serait une idéalisation de l’amour charnel. C’est la th
4361 gine. 3. L’Amour courtois serait une idéalisation de l’amour charnel. C’est la thèse la plus courante. On pourrait se born
4362 e. 3. L’Amour courtois serait une idéalisation de l’ amour charnel. C’est la thèse la plus courante. On pourrait se borner
4363 serait une idéalisation de l’amour charnel. C’est la thèse la plus courante. On pourrait se borner à rappeler que le symbo
4364 e idéalisation de l’amour charnel. C’est la thèse la plus courante. On pourrait se borner à rappeler que le symbolisme méd
4365 us courante. On pourrait se borner à rappeler que le symbolisme médiéval procède généralement de haut en bas — de ciel en
4366 me médiéval procède généralement de haut en bas —  de ciel en terre — ce qui réfute les conclusions modernes déduites du pr
4367 de haut en bas — de ciel en terre — ce qui réfute les conclusions modernes déduites du préjugé matérialiste. Mais il faut a
4368 Contre Wechssler, qui veut voir, lui aussi, dans la lyrique courtoise une expression de sentiments religieux de l’époque6
4369 i aussi, dans la lyrique courtoise une expression de sentiments religieux de l’époque60, Jeanroy écrit : « Dans ces affirm
4370 courtoise une expression de sentiments religieux de l’époque60, Jeanroy écrit : « Dans ces affirmations hardies, il y a d
4371 urtoise une expression de sentiments religieux de l’ époque60, Jeanroy écrit : « Dans ces affirmations hardies, il y a du r
4372 affirmations hardies, il y a du reste une erreur de fait aisée à relever : qu’à la longue, la chanson se soit vidée de so
4373 erreur de fait aisée à relever : qu’à la longue, la chanson se soit vidée de son contenu initial, n’ait plus été qu’un ti
4374 elever : qu’à la longue, la chanson se soit vidée de son contenu initial, n’ait plus été qu’un tissu de formules creuses o
4375 e son contenu initial, n’ait plus été qu’un tissu de formules creuses on le peut admettre. Mais au début et jusqu’à la fin
4376 n’ait plus été qu’un tissu de formules creuses on le peut admettre. Mais au début et jusqu’à la fin du xiie siècle, il n’
4377 ses on le peut admettre. Mais au début et jusqu’à la fin du xiie siècle, il n’en était pas ainsi : chez les poètes de cet
4378 n du xiie siècle, il n’en était pas ainsi : chez les poètes de cette époque, l’expression du désir charnel est si vive et
4379 siècle, il n’en était pas ainsi : chez les poètes de cette époque, l’expression du désir charnel est si vive et parfois si
4380 tait pas ainsi : chez les poètes de cette époque, l’ expression du désir charnel est si vive et parfois si brutale qu’il es
4381 parfois si brutale qu’il est vraiment impossible de se tromper sur la nature de leurs aspirations. » Si c’est le cas, on
4382 e qu’il est vraiment impossible de se tromper sur la nature de leurs aspirations. » Si c’est le cas, on se demande d’où vi
4383 t vraiment impossible de se tromper sur la nature de leurs aspirations. » Si c’est le cas, on se demande d’où vient la gên
4384 er sur la nature de leurs aspirations. » Si c’est le cas, on se demande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’auteur
4385 urs aspirations. » Si c’est le cas, on se demande d’ où vient la gêne et l’« agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé d
4386 ions. » Si c’est le cas, on se demande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaît
4387 c’est le cas, on se demande d’où vient la gêne et l’ « agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’équivo
4388 se demande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’équivoque des expressi
4389 demande d’où vient la gêne et l’« agacement » de l’ auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’équivoque des expressions
4390 l’« agacement » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’équivoque des expressions courtoises et leurs résonance
4391 » de l’auteur lorsqu’il est obligé de reconnaître l’ équivoque des expressions courtoises et leurs résonances mystiques. « 
4392 ystiques. « Il est certain — doit-il avouer — que les idées religieuses d’une époque influent généralement sur la conceptio
4393 tain — doit-il avouer — que les idées religieuses d’ une époque influent généralement sur la conception qu’on se fait de l’
4394 eligieuses d’une époque influent généralement sur la conception qu’on se fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de
4395 uent généralement sur la conception qu’on se fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur
4396 t généralement sur la conception qu’on se fait de l’ amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur cel
4397 nception qu’on se fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jo
4398 se fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jour où adorer de
4399 fait de l’amour, et surtout que le vocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jour où adorer devie
4400 e vocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jour où adorer devient synonyme d’aimer, cette métaph
4401 ocabulaire de la galanterie se règle sur celui de la dévotion. Du jour où adorer devient synonyme d’aimer, cette métaphore
4402 e la dévotion. Du jour où adorer devient synonyme d’ aimer, cette métaphore en entraîne une quantité d’autres. » Mais alors
4403 es. » Mais alors pourquoi rejeter sans discussion l’ ouvrage de Wechssler, qui soutient que les « théories amoureuses du Mo
4404 alors pourquoi rejeter sans discussion l’ouvrage de Wechssler, qui soutient que les « théories amoureuses du Moyen Âge ne
4405 scussion l’ouvrage de Wechssler, qui soutient que les « théories amoureuses du Moyen Âge ne sont qu’un reflet de ses idées
4406 ries amoureuses du Moyen Âge ne sont qu’un reflet de ses idées religieuses ? » Et pourquoi vouloir à tout prix que les poè
4407 ligieuses ? » Et pourquoi vouloir à tout prix que les poèmes des troubadours comportent des notations « réalistes » et des
4408 ations « réalistes » et des descriptions précises de la Dame aimée, alors qu’ailleurs on leur reproche de ne recourir jama
4409 ons « réalistes » et des descriptions précises de la Dame aimée, alors qu’ailleurs on leur reproche de ne recourir jamais,
4410 la Dame aimée, alors qu’ailleurs on leur reproche de ne recourir jamais, qu’à des épithètes stéréotypées ? Jaufré Rudel, p
4411 , dit très nettement que sa Dame est une création de son esprit, et qu’elle s’évanouit avec l’aube. Ailleurs, c’est la « p
4412 réation de son esprit, et qu’elle s’évanouit avec l’ aube. Ailleurs, c’est la « princesse lointaine » qu’il veut aimer. Cep
4413 t qu’elle s’évanouit avec l’aube. Ailleurs, c’est la « princesse lointaine » qu’il veut aimer. Cependant M. Jeanroy s’inqu
4414 qu’il veut aimer. Cependant M. Jeanroy s’inquiète de trouver dans ses poèmes « des détails qui paraissent nous plonger dan
4415 es « des détails qui paraissent nous plonger dans la réalité et que rien n’explique ». Exemples donnés : « Je suis en dout
4416  ». Exemples donnés : « Je suis en doute au sujet d’ une chose et mon cœur est dans l’angoisse : c’est que tout ce que le f
4417 n doute au sujet d’une chose et mon cœur est dans l’ angoisse : c’est que tout ce que le frère me refuse, j’entends la sœur
4418 cœur est dans l’angoisse : c’est que tout ce que le frère me refuse, j’entends la sœur me l’octroyer. » D’autre part, Rud
4419 est que tout ce que le frère me refuse, j’entends la sœur me l’octroyer. » D’autre part, Rudel « décrit » ainsi sa Dame :
4420 t ce que le frère me refuse, j’entends la sœur me l’ octroyer. » D’autre part, Rudel « décrit » ainsi sa Dame : elle a le c
4421 tre part, Rudel « décrit » ainsi sa Dame : elle a le corps « gras, delgat et gen ». Or la première phrase, où Jeanroy veut
4422 ique, détient un sens mystique évident : « Ce que le corps me refuse, l’âme me l’octroie » (par exemple, car il y a d’autr
4423 s mystique évident : « Ce que le corps me refuse, l’ âme me l’octroie » (par exemple, car il y a d’autres sens encore que c
4424 e évident : « Ce que le corps me refuse, l’âme me l’ octroie » (par exemple, car il y a d’autres sens encore que celui-ci,
4425 ns encore que celui-ci, qui est franciscain avant la lettre). Et quant aux épithètes « réalistes » qui décriraient une dam
4426 alistes » qui décriraient une dame « réelle », on les retrouve parfaitement identiques chez une centaine d’autres poètes !
4427 sais plus quel érudit qu’il semblerait que toute la poésie des troubadours fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame u
4428 emblerait que toute la poésie des troubadours fût l’ œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors cette ex
4429 t que toute la poésie des troubadours fût l’œuvre d’ un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors cette expression
4430 Où est alors cette expression « vive et brutale » d’ un désir évidemment charnel ? Dans la crudité de certains termes ? Mai
4431 et brutale » d’un désir évidemment charnel ? Dans la crudité de certains termes ? Mais elle était courante et naturelle av
4432 » d’un désir évidemment charnel ? Dans la crudité de certains termes ? Mais elle était courante et naturelle avant le puri
4433 mes ? Mais elle était courante et naturelle avant le puritanisme bourgeois. L’argument est anachronique. Voici par contre
4434 ante et naturelle avant le puritanisme bourgeois. L’ argument est anachronique. Voici par contre un document de poids à l’a
4435 nt est anachronique. Voici par contre un document de poids à l’appui de la thèse symboliste. Raimbaut d’Orange écrit un po
4436 oici par contre un document de poids à l’appui de la thèse symboliste. Raimbaut d’Orange écrit un poème sur les femmes. Si
4437 symboliste. Raimbaut d’Orange écrit un poème sur les femmes. Si vous voulez faire leur conquête, dit-il, soyez brutaux, « 
4438 e, dit-il, soyez brutaux, « donnez-leur des coups de poing sur le nez » (est-ce assez « cru » ?), forcez-les : car c’est c
4439 yez brutaux, « donnez-leur des coups de poing sur le nez » (est-ce assez « cru » ?), forcez-les : car c’est cela qu’elles
4440 ing sur le nez » (est-ce assez « cru » ?), forcez- les  : car c’est cela qu’elles aiment. Quant à moi, conclut-il, si je me c
4441 comporte autrement, c’est que je ne me soucie pas d’ aimer. Je ne veux pas me gêner pour les femmes, pas plus que si toutes
4442 soucie pas d’aimer. Je ne veux pas me gêner pour les femmes, pas plus que si toutes étaient mes sœurs ; c’est pourquoi je
4443 op parler est pis que péché mortel. Or nous avons de ce même Raimbaut d’Orange d’admirables poèmes à la louange de la Dame
4444 ortel. Or nous avons de ce même Raimbaut d’Orange d’ admirables poèmes à la louange de la Dame. Et nous savons par ailleurs
4445 e ce même Raimbaut d’Orange d’admirables poèmes à la louange de la Dame. Et nous savons par ailleurs que l’anneau (échangé
4446 aimbaut d’Orange d’admirables poèmes à la louange de la Dame. Et nous savons par ailleurs que l’anneau (échangé par Trista
4447 baut d’Orange d’admirables poèmes à la louange de la Dame. Et nous savons par ailleurs que l’anneau (échangé par Tristan e
4448 uange de la Dame. Et nous savons par ailleurs que l’ anneau (échangé par Tristan et Iseut) est le signe d’une fidélité qui
4449 s que l’anneau (échangé par Tristan et Iseut) est le signe d’une fidélité qui justement n’est pas celle des corps. Soulign
4450 nneau (échangé par Tristan et Iseut) est le signe d’ une fidélité qui justement n’est pas celle des corps. Soulignons enfin
4451 des corps. Soulignons enfin ce fait capital : que les vertus de la cortezia : humilité, loyauté, respect et fidélité envers
4452 Soulignons enfin ce fait capital : que les vertus de la cortezia : humilité, loyauté, respect et fidélité envers la Dame,
4453 lignons enfin ce fait capital : que les vertus de la cortezia : humilité, loyauté, respect et fidélité envers la Dame, son
4454 a : humilité, loyauté, respect et fidélité envers la Dame, sont ici rapportées expressément au refus de l’amour physique.
4455 a Dame, sont ici rapportées expressément au refus de l’amour physique. Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Da
4456 ame, sont ici rapportées expressément au refus de l’ amour physique. Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Dante
4457 mour physique. Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Dante être d’autant plus passionnés et « réalistes » dans l
4458 ue. Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Dante être d’autant plus passionnés et « réalistes » dans leurs image
4459 , nous verrons plus tard les poèmes de Dante être d’ autant plus passionnés et « réalistes » dans leurs images que Béatrice
4460 Béatrice s’élèvera davantage dans une hiérarchie d’ abstractions mystiques, figurant d’abord la philosophie, puis la Scien
4461 archie d’abstractions mystiques, figurant d’abord la philosophie, puis la Science, puis la Science sacrée. Un petit fait e
4462 mystiques, figurant d’abord la philosophie, puis la Science, puis la Science sacrée. Un petit fait encore : deux des plus
4463 ant d’abord la philosophie, puis la Science, puis la Science sacrée. Un petit fait encore : deux des plus ardents parmi le
4464 n petit fait encore : deux des plus ardents parmi les troubadours à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’ital
4465 ux des plus ardents parmi les troubadours à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’italien Guinizelli sont plac
4466 ardents parmi les troubadours à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’italien Guinizelli sont placés au chant
4467 louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’ italien Guinizelli sont placés au chant XXIV du Purgatoire dans le cer
4468 elli sont placés au chant XXIV du Purgatoire dans le cercle des sodomistes61 ! Mais tout cela nous amène à reconnaître enf
4469 1 ! Mais tout cela nous amène à reconnaître enfin la réelle complexité d’un problème dont nous avons souligné jusqu’ici, n
4470 us amène à reconnaître enfin la réelle complexité d’ un problème dont nous avons souligné jusqu’ici, non sans une volontair
4471 ntaire partialité, l’un des aspects seulement, et le plus contesté. On a trop longtemps cru que la cortezia était une simp
4472 et le plus contesté. On a trop longtemps cru que la cortezia était une simple idéalisation de l’instinct sexuel. À l’inve
4473 cru que la cortezia était une simple idéalisation de l’instinct sexuel. À l’inverse, il serait excessif de soutenir que l’
4474 que la cortezia était une simple idéalisation de l’ instinct sexuel. À l’inverse, il serait excessif de soutenir que l’idé
4475 t une simple idéalisation de l’instinct sexuel. À l’ inverse, il serait excessif de soutenir que l’idéal mystique sur quoi
4476 ’instinct sexuel. À l’inverse, il serait excessif de soutenir que l’idéal mystique sur quoi elle se fondait à l’origine fû
4477 . À l’inverse, il serait excessif de soutenir que l’ idéal mystique sur quoi elle se fondait à l’origine fût toujours et pa
4478 r que l’idéal mystique sur quoi elle se fondait à l’ origine fût toujours et partout observé ; ou qu’il fût en soi univoque
4479 t partout observé ; ou qu’il fût en soi univoque. L’ exaltation de la chasteté produit presque toujours des excès luxurieux
4480 ervé ; ou qu’il fût en soi univoque. L’exaltation de la chasteté produit presque toujours des excès luxurieux. Sans nous a
4481 é ; ou qu’il fût en soi univoque. L’exaltation de la chasteté produit presque toujours des excès luxurieux. Sans nous atta
4482 cès luxurieux. Sans nous attarder aux accusations de débauche que beaucoup ont portées contre les troubadours — l’on sait
4483 tions de débauche que beaucoup ont portées contre les troubadours — l’on sait au vrai peu de choses de leur vie — nous rapp
4484 que beaucoup ont portées contre les troubadours —  l’ on sait au vrai peu de choses de leur vie — nous rappellerons l’exempl
4485 les troubadours — l’on sait au vrai peu de choses de leur vie — nous rappellerons l’exemple des sectes gnostiques, qui con
4486 rai peu de choses de leur vie — nous rappellerons l’ exemple des sectes gnostiques, qui condamnaient aussi la création, et
4487 ple des sectes gnostiques, qui condamnaient aussi la création, et en particulier l’attrait des sexes, mais déduisaient de
4488 condamnaient aussi la création, et en particulier l’ attrait des sexes, mais déduisaient de cette condamnation une morale é
4489 particulier l’attrait des sexes, mais déduisaient de cette condamnation une morale étrangement débridée. Les carpocratiens
4490 tte condamnation une morale étrangement débridée. Les carpocratiens par exemple interdisaient la procréation, mais par aill
4491 idée. Les carpocratiens par exemple interdisaient la procréation, mais par ailleurs divinisaient le sperme62. Il est proba
4492 nt la procréation, mais par ailleurs divinisaient le sperme62. Il est probable que des excès de ce genre se produisirent a
4493 saient le sperme62. Il est probable que des excès de ce genre se produisirent aussi chez les cathares, et plus encore chez
4494 des excès de ce genre se produisirent aussi chez les cathares, et plus encore chez leurs disciples peu disciplinés, les tr
4495 plus encore chez leurs disciples peu disciplinés, les troubadours. Des accusations horrifiantes figurent à cet égard dans l
4496 ccusations horrifiantes figurent à cet égard dans les registres de l’Inquisition. Notons toutefois qu’elles sont souvent co
4497 rifiantes figurent à cet égard dans les registres de l’Inquisition. Notons toutefois qu’elles sont souvent contradictoires
4498 iantes figurent à cet égard dans les registres de l’ Inquisition. Notons toutefois qu’elles sont souvent contradictoires. A
4499 fois qu’elles sont souvent contradictoires. Ainsi l’ on affirme tantôt que les cathares tiennent pour innocentes les volupt
4500 nt contradictoires. Ainsi l’on affirme tantôt que les cathares tiennent pour innocentes les voluptés les plus grossières, t
4501 tantôt que les cathares tiennent pour innocentes les voluptés les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le mariage et
4502 es cathares tiennent pour innocentes les voluptés les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le mariage et tout commerce
4503 tés les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le mariage et tout commerce sexuel, licite ou non. Mais des accusations
4504 cusations semblables furent portées contre toutes les religions nouvelles, sans excepter le christianisme primitif. Et il e
4505 tre toutes les religions nouvelles, sans excepter le christianisme primitif. Et il est juste de citer ici le jugement d’un
4506 cepter le christianisme primitif. Et il est juste de citer ici le jugement d’un dominicain qui eut l’occasion de fouiller
4507 istianisme primitif. Et il est juste de citer ici le jugement d’un dominicain qui eut l’occasion de fouiller dans les arch
4508 rimitif. Et il est juste de citer ici le jugement d’ un dominicain qui eut l’occasion de fouiller dans les archives du sain
4509 de citer ici le jugement d’un dominicain qui eut l’ occasion de fouiller dans les archives du saint Office, et qui s’expri
4510 ci le jugement d’un dominicain qui eut l’occasion de fouiller dans les archives du saint Office, et qui s’exprime ainsi au
4511 un dominicain qui eut l’occasion de fouiller dans les archives du saint Office, et qui s’exprime ainsi au sujet des cathare
4512 ice, et qui s’exprime ainsi au sujet des cathares d’ Italie, ou patarins : « Malgré toutes mes recherches, dans les procédu
4513 u patarins : « Malgré toutes mes recherches, dans les procédures dressées par nos frères, je n’ai pas trouvé que les héréti
4514 s dressées par nos frères, je n’ai pas trouvé que les hérétiques « consolés » se livrassent en Toscane à des actes énormes
4515 hommes et femmes (?), des excès sensuels. Or, si les religieux ne se sont pas tus par modestie, ce qui ne me paraît pas cr
4516 à tout, leurs erreurs étaient plutôt des erreurs d’ intelligence que de sensualité 63. » Retenons donc ceci, qui nuance no
4517 urs étaient plutôt des erreurs d’intelligence que de sensualité 63. » Retenons donc ceci, qui nuance notre schéma : si les
4518 Retenons donc ceci, qui nuance notre schéma : si les erreurs de la passion — au sens précis que je donne à ce mot — sont d
4519 nc ceci, qui nuance notre schéma : si les erreurs de la passion — au sens précis que je donne à ce mot — sont d’origine re
4520 ceci, qui nuance notre schéma : si les erreurs de la passion — au sens précis que je donne à ce mot — sont d’origine relig
4521 ion — au sens précis que je donne à ce mot — sont d’ origine religieuse et mystique, il est certain qu’elles se trouvent fl
4522 trouvent flatter, par cela même qu’elles veulent le transcender, l’instinct sexuel, ou comme dit Platon dans le Banquet :
4523 r, par cela même qu’elles veulent le transcender, l’ instinct sexuel, ou comme dit Platon dans le Banquet : « l’amour de ga
4524 nder, l’instinct sexuel, ou comme dit Platon dans le Banquet : « l’amour de gauche. » ⁂ Tout ceci m’amène à conclure — que
4525 t sexuel, ou comme dit Platon dans le Banquet : «  l’ amour de gauche. » ⁂ Tout ceci m’amène à conclure — quels qu’aient pu
4526 , ou comme dit Platon dans le Banquet : « l’amour de gauche. » ⁂ Tout ceci m’amène à conclure — quels qu’aient pu être mes
4527 conclure — quels qu’aient pu être mes scrupules à l’ origine — que le lyrisme courtois fut au moins inspiré par l’atmosphèr
4528 qu’aient pu être mes scrupules à l’origine — que le lyrisme courtois fut au moins inspiré par l’atmosphère religieuse du
4529 que le lyrisme courtois fut au moins inspiré par l’ atmosphère religieuse du catharisme64. C’est là une thèse minimum en a
4530 Pour nous faciliter une représentation analogique de ce processus minimum d’inspiration et d’influence, prenons un exemple
4531 représentation analogique de ce processus minimum d’ inspiration et d’influence, prenons un exemple moderne. Un exemple don
4532 alogique de ce processus minimum d’inspiration et d’ influence, prenons un exemple moderne. Un exemple dont je crois pouvoi
4533 oderne. Un exemple dont je crois pouvoir dire que les données sont entièrement énumérables et très profondément connues (au
4534 ment connues (au sens total) par plusieurs hommes de ma génération : je veux parler du surréalisme et de l’influence de Fr
4535 ma génération : je veux parler du surréalisme et de l’influence de Freud sur ce mouvement. Supposons l’historien futur de
4536 génération : je veux parler du surréalisme et de l’ influence de Freud sur ce mouvement. Supposons l’historien futur de no
4537 : je veux parler du surréalisme et de l’influence de Freud sur ce mouvement. Supposons l’historien futur de notre civilisa
4538 l’influence de Freud sur ce mouvement. Supposons l’ historien futur de notre civilisation détruite : il a devant les yeux
4539 eud sur ce mouvement. Supposons l’historien futur de notre civilisation détruite : il a devant les yeux quelques poèmes su
4540 utur de notre civilisation détruite : il a devant les yeux quelques poèmes surréalistes, il a pu les traduire et les dater.
4541 nt les yeux quelques poèmes surréalistes, il a pu les traduire et les dater. Par ailleurs, il n’ignore pas qu’à l’époque du
4542 ques poèmes surréalistes, il a pu les traduire et les dater. Par ailleurs, il n’ignore pas qu’à l’époque du surréalisme flo
4543 et les dater. Par ailleurs, il n’ignore pas qu’à l’ époque du surréalisme florissait une école psychiatrique dont on n’a p
4544 une école psychiatrique dont on n’a pu retrouver les ouvrages : le fascisme, survenu peu après, les ayant tous détruits à
4545 hiatrique dont on n’a pu retrouver les ouvrages : le fascisme, survenu peu après, les ayant tous détruits à cause de leur
4546 er les ouvrages : le fascisme, survenu peu après, les ayant tous détruits à cause de leur inspiration sémite. Du moins sait
4547 de leur inspiration sémite. Du moins sait-on par les pamphlets de ses adversaires que cette école proposait une théorie ér
4548 ration sémite. Du moins sait-on par les pamphlets de ses adversaires que cette école proposait une théorie érotique des rê
4549 cole proposait une théorie érotique des rêves. Or les poèmes surréalistes conservés et traduits ne paraissent présenter auc
4550 t traduits ne paraissent présenter aucun sens, et l’ on se plaint de leur monotonie ; toujours les mêmes images érotiques e
4551 araissent présenter aucun sens, et l’on se plaint de leur monotonie ; toujours les mêmes images érotiques et sanglantes, l
4552 s, et l’on se plaint de leur monotonie ; toujours les mêmes images érotiques et sanglantes, la même rhétorique exaltée, et
4553 oujours les mêmes images érotiques et sanglantes, la même rhétorique exaltée, et ne dirait-on pas qu’ils n’ont qu’un seul
4554 êves ? Peut-être même sont-ils des rêves écrits ? Les spécialistes demeurent sceptiques. Un littérateur « peu sérieux » ima
4555 ues. Un littérateur « peu sérieux » imagine alors l’ hypothèse d’une influence de la psychanalyse sur l’ensemble du surréal
4556 érateur « peu sérieux » imagine alors l’hypothèse d’ une influence de la psychanalyse sur l’ensemble du surréalisme : coïnc
4557 rieux » imagine alors l’hypothèse d’une influence de la psychanalyse sur l’ensemble du surréalisme : coïncidence des dates
4558 ux » imagine alors l’hypothèse d’une influence de la psychanalyse sur l’ensemble du surréalisme : coïncidence des dates, a
4559 ’hypothèse d’une influence de la psychanalyse sur l’ ensemble du surréalisme : coïncidence des dates, analogie de thèmes fo
4560 du surréalisme : coïncidence des dates, analogie de thèmes fondamentaux… Les spécialistes du xxe siècle haussent les épa
4561 dence des dates, analogie de thèmes fondamentaux… Les spécialistes du xxe siècle haussent les épaules : Prouvez cela par d
4562 mentaux… Les spécialistes du xxe siècle haussent les épaules : Prouvez cela par des documents ! — Vous savez bien qu’il n’
4563 u’il n’en existe plus. — Dans ce cas, il convient de surseoir à toute hypothèse cohérente. En attendant, le bon sens suffi
4564 rseoir à toute hypothèse cohérente. En attendant, le bon sens suffit à démontrer : 1° que le peu de choses que nous savons
4565 ttendant, le bon sens suffit à démontrer : 1° que le peu de choses que nous savons de la psychanalyse n’autorise pas à fai
4566 montrer : 1° que le peu de choses que nous savons de la psychanalyse n’autorise pas à faire de cette doctrine la source de
4567 trer : 1° que le peu de choses que nous savons de la psychanalyse n’autorise pas à faire de cette doctrine la source des t
4568 savons de la psychanalyse n’autorise pas à faire de cette doctrine la source des textes connus. (Il semble bien que Freud
4569 hanalyse n’autorise pas à faire de cette doctrine la source des textes connus. (Il semble bien que Freud ait été avant tou
4570 nt tout un savant ; qu’il ait soutenu une théorie de la libido ; et qu’il ait pris une attitude déterministe : or le surré
4571 tout un savant ; qu’il ait soutenu une théorie de la libido ; et qu’il ait pris une attitude déterministe : or le surréali
4572 et qu’il ait pris une attitude déterministe : or le surréalisme fut une école littéraire avant tout ; on ne retrouve le t
4573 une école littéraire avant tout ; on ne retrouve le terme de libido dans aucun des poèmes subsistants ; et ces poèmes son
4574 e littéraire avant tout ; on ne retrouve le terme de libido dans aucun des poèmes subsistants ; et ces poèmes sont de tend
4575 aucun des poèmes subsistants ; et ces poèmes sont de tendance idéaliste-anarchisante) ; 2° que les surréalistes n’ont jama
4576 sont de tendance idéaliste-anarchisante) ; 2° que les surréalistes n’ont jamais dit dans leurs poèmes qu’ils étaient les di
4577 n’ont jamais dit dans leurs poèmes qu’ils étaient les disciples du freudisme ; 3° qu’au contraire, la liberté qu’ils exalte
4578 les disciples du freudisme ; 3° qu’au contraire, la liberté qu’ils exaltent est celle que devaient nier tous les psychana
4579 qu’ils exaltent est celle que devaient nier tous les psychanalystes ; 4° qu’enfin l’on distingue mal comment, d’une scienc
4580 vaient nier tous les psychanalystes ; 4° qu’enfin l’ on distingue mal comment, d’une science qui se donnait pour objet l’an
4581 alystes ; 4° qu’enfin l’on distingue mal comment, d’ une science qui se donnait pour objet l’analyse et la cure des névrose
4582 comment, d’une science qui se donnait pour objet l’ analyse et la cure des névroses, aurait pu naître une rhétorique de la
4583 ne science qui se donnait pour objet l’analyse et la cure des névroses, aurait pu naître une rhétorique de la folie, c’est
4584 ure des névroses, aurait pu naître une rhétorique de la folie, c’est-à-dire un défi à toute science en général et à toute
4585 des névroses, aurait pu naître une rhétorique de la folie, c’est-à-dire un défi à toute science en général et à toute sci
4586 es se sont réellement produites ; nous savons que les initiateurs du mouvement surréaliste ont lu Freud et l’ont vénéré ; n
4587 tiateurs du mouvement surréaliste ont lu Freud et l’ ont vénéré ; nous savons que sans lui, leurs théories et leur lyrisme
4588 poètes n’éprouvaient nul besoin et n’avaient pas la possibilité de parler de libido dans leurs poèmes ; nous savons même
4589 vaient nul besoin et n’avaient pas la possibilité de parler de libido dans leurs poèmes ; nous savons même que c’est à la
4590 besoin et n’avaient pas la possibilité de parler de libido dans leurs poèmes ; nous savons même que c’est à la faveur d’u
4591 dans leurs poèmes ; nous savons même que c’est à la faveur d’une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de F
4592 s poèmes ; nous savons même que c’est à la faveur d’ une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déte
4593 e que c’est à la faveur d’une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déterministe-positiviste) qu’i
4594 faveur d’une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déterministe-positiviste) qu’ils ont pu en tire
4595 eur d’une erreur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déterministe-positiviste) qu’ils ont pu en tirer l
4596 reur initiale sur la portée exacte de la doctrine de Freud (déterministe-positiviste) qu’ils ont pu en tirer les éléments
4597 (déterministe-positiviste) qu’ils ont pu en tirer les éléments de leur lyrisme (ce dernier trait me paraît capital pour l’a
4598 -positiviste) qu’ils ont pu en tirer les éléments de leur lyrisme (ce dernier trait me paraît capital pour l’analogie que
4599 lyrisme (ce dernier trait me paraît capital pour l’ analogie que je propose) ; et nous savons enfin qu’il a suffi que quel
4600 ns enfin qu’il a suffi que quelques-uns des chefs de cette école lisent Freud : les disciples se sont bornés à imiter la r
4601 lques-uns des chefs de cette école lisent Freud : les disciples se sont bornés à imiter la rhétorique des maîtres… En outre
4602 ent Freud : les disciples se sont bornés à imiter la rhétorique des maîtres… En outre, on aperçoit, par cet exemple, que l
4603 tres… En outre, on aperçoit, par cet exemple, que l’ action d’une doctrine sur des poètes s’exerce moins par influence dire
4604 outre, on aperçoit, par cet exemple, que l’action d’ une doctrine sur des poètes s’exerce moins par influence directe qu’à
4605 poètes s’exerce moins par influence directe qu’à la faveur d’une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’intérêt,
4606 exerce moins par influence directe qu’à la faveur d’ une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’intérêt, suscitée
4607 ce directe qu’à la faveur d’une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’intérêt, suscitée par les dogmes centraux.
4608 ’à la faveur d’une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’intérêt, suscitée par les dogmes centraux. Ce qui expli
4609 une certaine ambiance de scandale, de snobisme et d’ intérêt, suscitée par les dogmes centraux. Ce qui explique pas mal d’e
4610 scandale, de snobisme et d’intérêt, suscitée par les dogmes centraux. Ce qui explique pas mal d’erreurs, variations et con
4611 par les dogmes centraux. Ce qui explique pas mal d’ erreurs, variations et contradictions chez les poètes influencés. D’où
4612 mal d’erreurs, variations et contradictions chez les poètes influencés. D’où résulte qu’un surcroît d’informations sur la
4613 ons et contradictions chez les poètes influencés. D’ où résulte qu’un surcroît d’informations sur la nature exacte des théo
4614 es poètes influencés. D’où résulte qu’un surcroît d’ informations sur la nature exacte des théories de Freud, loin de fourn
4615 s. D’où résulte qu’un surcroît d’informations sur la nature exacte des théories de Freud, loin de fournir aux savants futu
4616 d’informations sur la nature exacte des théories de Freud, loin de fournir aux savants futurs les apaisements qu’ils, ser
4617 ries de Freud, loin de fournir aux savants futurs les apaisements qu’ils, seront en droit d’attendre, paraîtra contredire l
4618 ts futurs les apaisements qu’ils, seront en droit d’ attendre, paraîtra contredire la thèse de mon littérateur « peu sérieu
4619 , seront en droit d’attendre, paraîtra contredire la thèse de mon littérateur « peu sérieux ». (Eppur ! C’est lui qui aura
4620 en droit d’attendre, paraîtra contredire la thèse de mon littérateur « peu sérieux ». (Eppur ! C’est lui qui aura raison c
4621 ieux ». (Eppur ! C’est lui qui aura raison contre les « vingtiémistes » chevronnés de son temps.) On a remarqué qu’à l’obje
4622 ra raison contre les « vingtiémistes » chevronnés de son temps.) On a remarqué qu’à l’objection n° 4, je n’ai répondu jusq
4623 es » chevronnés de son temps.) On a remarqué qu’à l’ objection n° 4, je n’ai répondu jusqu’ici que d’une manière tout indir
4624 à l’objection n° 4, je n’ai répondu jusqu’ici que d’ une manière tout indirecte et allusive. C’est qu’elle mérite un traite
4625 au chapitre. 9.Les mystiques arabes Comment de la confuse combinaison de doctrines plus ou moins chrétiennes, manich
4626 chapitre. 9.Les mystiques arabes Comment de la confuse combinaison de doctrines plus ou moins chrétiennes, manichéen
4627 iques arabes Comment de la confuse combinaison de doctrines plus ou moins chrétiennes, manichéennes et néo-platonicienn
4628 e aussi précise que celle des troubadours ? C’est l’ argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’interprétation r
4629 que celle des troubadours ? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’interprétation religieuse de l’a
4630 ? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’ opposer à l’interprétation religieuse de l’art courtois. Or il se trou
4631 gument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’ interprétation religieuse de l’art courtois. Or il se trouve que dès l
4632 t coutume d’opposer à l’interprétation religieuse de l’art courtois. Or il se trouve que dès le ixe siècle, une synthèse
4633 outume d’opposer à l’interprétation religieuse de l’ art courtois. Or il se trouve que dès le ixe siècle, une synthèse non
4634 gieuse de l’art courtois. Or il se trouve que dès le ixe siècle, une synthèse non moins « improbable » de manichéisme ira
4635 xe siècle, une synthèse non moins « improbable » de manichéisme iranien, de néo-platonisme et d’islamisme s’était bel et
4636 non moins « improbable » de manichéisme iranien, de néo-platonisme et d’islamisme s’était bel et bien opérée en Arabie, e
4637 le » de manichéisme iranien, de néo-platonisme et d’ islamisme s’était bel et bien opérée en Arabie, et de plus, s’était ex
4638 , s’était exprimée par une poésie religieuse dont les métaphores érotiques offrent les plus frappantes analogies avec les m
4639 religieuse dont les métaphores érotiques offrent les plus frappantes analogies avec les métaphores courtoises. ⁂ Lorsque S
4640 tiques offrent les plus frappantes analogies avec les métaphores courtoises. ⁂ Lorsque Sismondi avança l’hypothèse d’une in
4641 métaphores courtoises. ⁂ Lorsque Sismondi avança l’ hypothèse d’une influence arabe sur la lyrique provençale, A. W. Schle
4642 courtoises. ⁂ Lorsque Sismondi avança l’hypothèse d’ une influence arabe sur la lyrique provençale, A. W. Schlegel lui répo
4643 ondi avança l’hypothèse d’une influence arabe sur la lyrique provençale, A. W. Schlegel lui répondit qu’il fallait ignorer
4644 egel lui répondit qu’il fallait ignorer à la fois la poésie provençale et l’arabe pour soutenir un pareil paradoxe. Mais S
4645 fallait ignorer à la fois la poésie provençale et l’ arabe pour soutenir un pareil paradoxe. Mais Schlegel prouvait de la s
4646 utenir un pareil paradoxe. Mais Schlegel prouvait de la sorte que cette double ignorance était précisément son fait. On l’
4647 nir un pareil paradoxe. Mais Schlegel prouvait de la sorte que cette double ignorance était précisément son fait. On l’exc
4648 e double ignorance était précisément son fait. On l’ excusera d’ailleurs si l’on tient compte de l’état des études arabisan
4649 précisément son fait. On l’excusera d’ailleurs si l’ on tient compte de l’état des études arabisantes à son époque. Des tra
4650 it. On l’excusera d’ailleurs si l’on tient compte de l’état des études arabisantes à son époque. Des travaux plus récents
4651 On l’excusera d’ailleurs si l’on tient compte de l’ état des études arabisantes à son époque. Des travaux plus récents ont
4652 ue. Des travaux plus récents ont décrit en détail l’ histoire et l’œuvre, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’une école de
4653 x plus récents ont décrit en détail l’histoire et l’ œuvre, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’une école de mystiques poèt
4654 s ont décrit en détail l’histoire et l’œuvre, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’une école de mystiques poètes qui devaie
4655 l l’histoire et l’œuvre, dès le ixe siècle, dans l’ islam, d’une école de mystiques poètes qui devaient avoir plus tard po
4656 ire et l’œuvre, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’ une école de mystiques poètes qui devaient avoir plus tard pour princi
4657 re, dès le ixe siècle, dans l’islam, d’une école de mystiques poètes qui devaient avoir plus tard pour principales illust
4658 laj, Al-Ghazali et Sohrawardi d’Alep, troubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais
4659 , Al-Ghazali et Sohrawardi d’Alep, troubadours de l’ Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en
4660 troubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en même temps symbole du Désir divin.
4661 ubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’ Idée voilée, objet aimé mais en même temps symbole du Désir divin. Soh
4662 Platon — qu’il connaissait par Plotin, Proclus et l’ école d’Athènes — un continuateur de Zoroastre. Son néo-platonisme éta
4663  qu’il connaissait par Plotin, Proclus et l’école d’ Athènes — un continuateur de Zoroastre. Son néo-platonisme était par a
4664 n, Proclus et l’école d’Athènes — un continuateur de Zoroastre. Son néo-platonisme était par ailleurs très fortement pénét
4665 tonisme était par ailleurs très fortement pénétré de représentations mythiques iraniennes. En particulier, il empruntait a
4666 ctrines avestiques — dont s’était inspiré Manès — l’ opposition du monde de la Lumière et du monde des Ténèbres, dont on a
4667 ont s’était inspiré Manès — l’opposition du monde de la Lumière et du monde des Ténèbres, dont on a vu qu’elle est fondame
4668 s’était inspiré Manès — l’opposition du monde de la Lumière et du monde des Ténèbres, dont on a vu qu’elle est fondamenta
4669 èbres, dont on a vu qu’elle est fondamentale pour les cathares. Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares e
4670 res. Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares encore — par une rhétorique amoureuse et chevaleresque, dont
4671 r une rhétorique amoureuse et chevaleresque, dont les titres de quelques traités mystiques de cette école donnent une idée 
4672 rique amoureuse et chevaleresque, dont les titres de quelques traités mystiques de cette école donnent une idée : le Famil
4673 ue, dont les titres de quelques traités mystiques de cette école donnent une idée : le Familier des Amants, le Roman des S
4674 aités mystiques de cette école donnent une idée : le Familier des Amants, le Roman des Sept Beautés… Il y a plus. À l’occa
4675 école donnent une idée : le Familier des Amants, le Roman des Sept Beautés… Il y a plus. À l’occasion de ces traités, les
4676 Amants, le Roman des Sept Beautés… Il y a plus. À l’ occasion de ces traités, les mêmes disputes théologiques se produisire
4677 Roman des Sept Beautés… Il y a plus. À l’occasion de ces traités, les mêmes disputes théologiques se produisirent, qui dev
4678 eautés… Il y a plus. À l’occasion de ces traités, les mêmes disputes théologiques se produisirent, qui devaient renaître un
4679 rent, qui devaient renaître un peu plus tard dans le Moyen Âge occidental. Elles se compliquent d’ailleurs du fait que l’i
4680 ntal. Elles se compliquent d’ailleurs du fait que l’ islam contestait que l’homme pût aimer Dieu (comme l’ordonne le sommai
4681 ent d’ailleurs du fait que l’islam contestait que l’ homme pût aimer Dieu (comme l’ordonne le sommaire évangélique de la Lo
4682 slam contestait que l’homme pût aimer Dieu (comme l’ ordonne le sommaire évangélique de la Loi). Une créature finie ne peut
4683 stait que l’homme pût aimer Dieu (comme l’ordonne le sommaire évangélique de la Loi). Une créature finie ne peut aimer que
4684 mer Dieu (comme l’ordonne le sommaire évangélique de la Loi). Une créature finie ne peut aimer que le fini. Il en résulta
4685 Dieu (comme l’ordonne le sommaire évangélique de la Loi). Une créature finie ne peut aimer que le fini. Il en résulta que
4686 de la Loi). Une créature finie ne peut aimer que le fini. Il en résulta que les mystiques furent obligés de recourir à de
4687 inie ne peut aimer que le fini. Il en résulta que les mystiques furent obligés de recourir à des symboles dont le sens rest
4688 i. Il en résulta que les mystiques furent obligés de recourir à des symboles dont le sens restait secret. (Ainsi la louang
4689 es furent obligés de recourir à des symboles dont le sens restait secret. (Ainsi la louange du vin, dont l’usage était int
4690 des symboles dont le sens restait secret. (Ainsi la louange du vin, dont l’usage était interdit, devint le symbole de la
4691 ns restait secret. (Ainsi la louange du vin, dont l’ usage était interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’amour.)
4692 uange du vin, dont l’usage était interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’amour.) Mais compte tenu de cette diff
4693 n, dont l’usage était interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’amour.) Mais compte tenu de cette difficulté part
4694 dont l’usage était interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’amour.) Mais compte tenu de cette difficulté particu
4695 interdit, devint le symbole de la divine ivresse d’ amour.) Mais compte tenu de cette difficulté particulière — qui n’est
4696 e de la divine ivresse d’amour.) Mais compte tenu de cette difficulté particulière — qui n’est d’ailleurs pas sans rapport
4697 ière — qui n’est d’ailleurs pas sans rapport avec la situation courtoise —, nous retrouvons en Occident et dans le Proche-
4698 courtoise —, nous retrouvons en Occident et dans le Proche-Orient les mêmes problèmes. L’orthodoxie musulmane, pas plus q
4699 s retrouvons en Occident et dans le Proche-Orient les mêmes problèmes. L’orthodoxie musulmane, pas plus que la catholique,
4700 ent et dans le Proche-Orient les mêmes problèmes. L’ orthodoxie musulmane, pas plus que la catholique, ne pouvait admettre
4701 s problèmes. L’orthodoxie musulmane, pas plus que la catholique, ne pouvait admettre qu’il y eût en l’homme une part divin
4702 la catholique, ne pouvait admettre qu’il y eût en l’ homme une part divine dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme e
4703 ettre qu’il y eût en l’homme une part divine dont l’ exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langa
4704 homme une part divine dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux de
4705 part divine dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes m
4706 t divine dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’ âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes myst
4707 dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes mystiques ten
4708 t l’exaltation aboutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes mystiques tendai
4709 boutît à la fusion de l’âme et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes mystiques tendait à établir cett
4710 tendait à établir cette confusion du Créateur et de la créature. Et l’on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la
4711 ndait à établir cette confusion du Créateur et de la créature. Et l’on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la fo
4712 cette confusion du Créateur et de la créature. Et l’ on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la foi de leur langag
4713 teur et de la créature. Et l’on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la foi de leur langage symbolique. Al-Hallaj
4714 ’on accusa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la foi de leur langage symbolique. Al-Hallaj et Sohrawardi devaient même
4715 usa ces poètes de manichéisme déguisé, sur la foi de leur langage symbolique. Al-Hallaj et Sohrawardi devaient même payer
4716 ique. Al-Hallaj et Sohrawardi devaient même payer de leur vie cette accusation d’hérésie65. Il est bien émouvant de consta
4717 devaient même payer de leur vie cette accusation d’ hérésie65. Il est bien émouvant de constater que tous les termes d’une
4718 ette accusation d’hérésie65. Il est bien émouvant de constater que tous les termes d’une pareille polémique s’appliquent a
4719 sie65. Il est bien émouvant de constater que tous les termes d’une pareille polémique s’appliquent au cas des troubadours,
4720 st bien émouvant de constater que tous les termes d’ une pareille polémique s’appliquent au cas des troubadours, et plus ta
4721 iquent au cas des troubadours, et plus tard, nous le verrons, mutatis mutandis, au cas des grands mystiques occidentaux, d
4722 utandis, au cas des grands mystiques occidentaux, de Maître Eckhardt à Jean de la Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes « co
4723 Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes « courtois » de la mystique arabe fera sentir à quelles profondeurs le parallélisme t
4724 oix. ⁂ Une brève revue des thèmes « courtois » de la mystique arabe fera sentir à quelles profondeurs le parallélisme trou
4725 mystique arabe fera sentir à quelles profondeurs le parallélisme trouve ses origines, et jusque dans quels détails il se
4726 quels détails il se poursuit. a) Sohrawardi nomme les amants des Frères de la Vérité, « appellation s’adressant à des amant
4727  » et fondent ainsi une communauté — comparable à l’ Église d’Amour des cathares. b) selon le manichéisme iranien, dont s’i
4728 dent ainsi une communauté — comparable à l’Église d’ Amour des cathares. b) selon le manichéisme iranien, dont s’inspiraien
4729 parable à l’Église d’Amour des cathares. b) selon le manichéisme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de l’école illu
4730  selon le manichéisme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de l’école illuminative de Sohrawardi une jeune fille éblou
4731 chéisme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de l’école illuminative de Sohrawardi une jeune fille éblouissante atten
4732 isme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de l’ école illuminative de Sohrawardi une jeune fille éblouissante attend l
4733 inspiraient les mystiques de l’école illuminative de Sohrawardi une jeune fille éblouissante attend le fidèle à la sortie
4734 de Sohrawardi une jeune fille éblouissante attend le fidèle à la sortie du pont Chinvat et lui déclare : « Je suis toi-mêm
4735 i une jeune fille éblouissante attend le fidèle à la sortie du pont Chinvat et lui déclare : « Je suis toi-même ! » Or sel
4736 e suis toi-même ! » Or selon certains interprètes de la mystique des troubadours, la Dame des pensées ne serait autre que
4737 uis toi-même ! » Or selon certains interprètes de la mystique des troubadours, la Dame des pensées ne serait autre que la
4738 tains interprètes de la mystique des troubadours, la Dame des pensées ne serait autre que la part spirituelle et angélique
4739 ubadours, la Dame des pensées ne serait autre que la part spirituelle et angélique de l’homme, son vrai moi. Ce qui pourra
4740 serait autre que la part spirituelle et angélique de l’homme, son vrai moi. Ce qui pourrait nous orienter vers une compréh
4741 ait autre que la part spirituelle et angélique de l’ homme, son vrai moi. Ce qui pourrait nous orienter vers une compréhens
4742 ait nous orienter vers une compréhension nouvelle de ce que nous appelions le « narcissisme de la passion » (à propos de T
4743 e compréhension nouvelle de ce que nous appelions le « narcissisme de la passion » (à propos de Tristan, chap. viii du Liv
4744 ouvelle de ce que nous appelions le « narcissisme de la passion » (à propos de Tristan, chap. viii du Livre Ier). c) Le F
4745 elle de ce que nous appelions le « narcissisme de la passion » (à propos de Tristan, chap. viii du Livre Ier). c) Le Fami
4746 propos de Tristan, chap. viii du Livre Ier). c)  Le Familier des Amants est construit sur l’allégorie du « Château de l’Â
4747 er). c) Le Familier des Amants est construit sur l’ allégorie du « Château de l’Âme » et de ses différents étages et loges
4748 Amants est construit sur l’allégorie du « Château de l’Âme » et de ses différents étages et loges. Dans l’une de ces loges
4749 nts est construit sur l’allégorie du « Château de l’ Âme » et de ses différents étages et loges. Dans l’une de ces loges ha
4750 struit sur l’allégorie du « Château de l’Âme » et de ses différents étages et loges. Dans l’une de ces loges habite un per
4751 et de ses différents étages et loges. Dans l’une de ces loges habite un personnage qui se nomme l’Idée voilée. Elle « con
4752 ne de ces loges habite un personnage qui se nomme l’ Idée voilée. Elle « connaît les secrets qui guérissent et c’est d’elle
4753 onnage qui se nomme l’Idée voilée. Elle « connaît les secrets qui guérissent et c’est d’elle que l’on apprend la magie ». (
4754 lle « connaît les secrets qui guérissent et c’est d’ elle que l’on apprend la magie ». (L’Iseut celtique était aussi une ma
4755 ît les secrets qui guérissent et c’est d’elle que l’ on apprend la magie ». (L’Iseut celtique était aussi une magicienne, «
4756 s qui guérissent et c’est d’elle que l’on apprend la magie ». (L’Iseut celtique était aussi une magicienne, « objet de con
4757 ent et c’est d’elle que l’on apprend la magie ». ( L’ Iseut celtique était aussi une magicienne, « objet de contemplation, s
4758 seut celtique était aussi une magicienne, « objet de contemplation, spectacle mystérieux ».) Dans le Château de l’Âme habi
4759 t de contemplation, spectacle mystérieux ».) Dans le Château de l’Âme habitent d’autres personnages allégoriques, tels que
4760 plation, spectacle mystérieux ».) Dans le Château de l’Âme habitent d’autres personnages allégoriques, tels que Beauté, Dé
4761 tion, spectacle mystérieux ».) Dans le Château de l’ Âme habitent d’autres personnages allégoriques, tels que Beauté, Désir
4762 allégoriques, tels que Beauté, Désir et Angoisse, le Renseigné, le Probateur, le Bien connu : comment ne pas songer au Rom
4763 tels que Beauté, Désir et Angoisse, le Renseigné, le Probateur, le Bien connu : comment ne pas songer au Roman de la Rose 
4764 é, Désir et Angoisse, le Renseigné, le Probateur, le Bien connu : comment ne pas songer au Roman de la Rose ? Et le symbol
4765 r, le Bien connu : comment ne pas songer au Roman de la Rose ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrage d
4766 le Bien connu : comment ne pas songer au Roman de la Rose ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrage de N
4767  : comment ne pas songer au Roman de la Rose ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrage de Nizam de Ganja
4768 ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ ouvrage de Nizam de Ganja : le Roman des Sept Beautés, qui conte les a
4769 mbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrage de Nizam de Ganja : le Roman des Sept Beautés, qui conte les aventures d
4770 ue se retrouve dans l’ouvrage de Nizam de Ganja : le Roman des Sept Beautés, qui conte les aventures de sept jeunes filles
4771 m de Ganja : le Roman des Sept Beautés, qui conte les aventures de sept jeunes filles vêtues aux couleurs des planètes et q
4772 e Roman des Sept Beautés, qui conte les aventures de sept jeunes filles vêtues aux couleurs des planètes et que visite un
4773 et que visite un roi-chevalier. Nous retrouverons le Château de l’Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une
4774 te un roi-chevalier. Nous retrouverons le Château de l’Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte Thér
4775 un roi-chevalier. Nous retrouverons le Château de l’ Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte Thérèse
4776 lier. Nous retrouverons le Château de l’Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte Thérèse… d) Dans un
4777 s le Château de l’Âme parmi les symboles préférés d’ un Ruysbroek et d’une sainte Thérèse… d) Dans un poème du « sultan de
4778 Âme parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’ une sainte Thérèse… d) Dans un poème du « sultan des amoureux », Omar
4779 al Faridh — pour prendre un exemple entre cent — l’ auteur décrit la passion terrible qui l’envoûte : Mes concitoyens, ét
4780 r prendre un exemple entre cent — l’auteur décrit la passion terrible qui l’envoûte : Mes concitoyens, étonnés de me voir
4781 re cent — l’auteur décrit la passion terrible qui l’ envoûte : Mes concitoyens, étonnés de me voir esclave, ont dit : Pour
4782 errible qui l’envoûte : Mes concitoyens, étonnés de me voir esclave, ont dit : Pourquoi ce jeune homme a-t-il été pris de
4783 ont dit : Pourquoi ce jeune homme a-t-il été pris de folie ? Et que peuvent-ils dire de moi, sinon que je m’occupe de Nou’
4784 -t-il été pris de folie ? Et que peuvent-ils dire de moi, sinon que je m’occupe de Nou’m ? Oui, en vérité, je m’occupe de
4785 ue peuvent-ils dire de moi, sinon que je m’occupe de Nou’m ? Oui, en vérité, je m’occupe de Nou’m. Quand Nou’m me gratifie
4786 e m’occupe de Nou’m ? Oui, en vérité, je m’occupe de Nou’m. Quand Nou’m me gratifie d’un regard, cela m’est égal que Sou’d
4787 té, je m’occupe de Nou’m. Quand Nou’m me gratifie d’ un regard, cela m’est égal que Sou’da ne soit pas complaisante67. » «
4788 u’da ne soit pas complaisante67. » « Nou’m » est le nom conventionnel de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les tro
4789 laisante67. » « Nou’m » est le nom conventionnel de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient au
4790 sante67. » « Nou’m » est le nom conventionnel de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient aussi
4791 onnel de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom convent
4792 ifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom conventionnel ou senhal, derrière lequ
4793 Dieu. Or les troubadours nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom conventionnel ou senhal, derrière lequel nos é
4794 ubadours nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’ un nom conventionnel ou senhal, derrière lequel nos érudits s’épuisent
4795 sent à retrouver des personnages historiques… e)  La salutation est le salut que l’initié voulait donner au Sage, mais que
4796 es personnages historiques… e) La salutation est le salut que l’initié voulait donner au Sage, mais que celui-ci, prévena
4797 s historiques… e) La salutation est le salut que l’ initié voulait donner au Sage, mais que celui-ci, prévenant, donne le
4798 lui-ci, prévenant, donne le premier (Sohrawardi : le Bruissement de l’aile de Gabriel), c’est un des thèmes constants du l
4799 nt, donne le premier (Sohrawardi : le Bruissement de l’aile de Gabriel), c’est un des thèmes constants du lyrisme des trou
4800 donne le premier (Sohrawardi : le Bruissement de l’ aile de Gabriel), c’est un des thèmes constants du lyrisme des troubad
4801 le premier (Sohrawardi : le Bruissement de l’aile de Gabriel), c’est un des thèmes constants du lyrisme des troubadours, p
4802 thèmes constants du lyrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au « salut » d
4803 u lyrisme des troubadours, puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une impo
4804 Pétrarque. Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance apparemment démesurée, mais qui s’explique for
4805 rarque. Tous ces poètes attachent au « salut » de la Dame une importance apparemment démesurée, mais qui s’explique fort b
4806 mment démesurée, mais qui s’explique fort bien si l’ on prend garde au sens liturgique du salut. f) Les mystiques arabes i
4807 l’on prend garde au sens liturgique du salut. f)  Les mystiques arabes insistent sur la nécessité de garder le secret de l’
4808 du salut. f) Les mystiques arabes insistent sur la nécessité de garder le secret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans re
4809 ) Les mystiques arabes insistent sur la nécessité de garder le secret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les ind
4810 iques arabes insistent sur la nécessité de garder le secret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les indiscrets qu
4811 es insistent sur la nécessité de garder le secret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les indiscrets qui voudraie
4812 insistent sur la nécessité de garder le secret de l’ Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les indiscrets qui voudraient
4813 cret de l’Amour divin. Ils dénoncent sans relâche les indiscrets qui voudraient s’enquérir des mystères sans y participer d
4814 draient s’enquérir des mystères sans y participer de toute leur foi. À l’interrogation d’un impatient : « Qu’est-ce que le
4815 s mystères sans y participer de toute leur foi. À l’ interrogation d’un impatient : « Qu’est-ce que le soufisme ? », al-Hal
4816 y participer de toute leur foi. À l’interrogation d’ un impatient : « Qu’est-ce que le soufisme ? », al-Hallaj répond : « N
4817 l’interrogation d’un impatient : « Qu’est-ce que le soufisme ? », al-Hallaj répond : « Ne t’attaque pas à Nous, regarde n
4818 egarde notre doigt que nous avons déjà teint dans le sang des amants. » De plus, les indiscrets sont soupçonnés d’intentio
4819 ns déjà teint dans le sang des amants. » De plus, les indiscrets sont soupçonnés d’intentions mauvaises : ce sont eux qui d
4820 amants. » De plus, les indiscrets sont soupçonnés d’ intentions mauvaises : ce sont eux qui dénoncent les amants à l’autori
4821 ’intentions mauvaises : ce sont eux qui dénoncent les amants à l’autorité orthodoxe, c’est-à-dire qui révèlent à la censure
4822 auvaises : ce sont eux qui dénoncent les amants à l’ autorité orthodoxe, c’est-à-dire qui révèlent à la censure dogmatique
4823 l’autorité orthodoxe, c’est-à-dire qui révèlent à la censure dogmatique le sens secret des allégories. Or dans la plupart
4824 c’est-à-dire qui révèlent à la censure dogmatique le sens secret des allégories. Or dans la plupart des poèmes provençaux
4825 provençaux apparaissent des personnages qualifiés de losengiers (médisants, indiscrets, espions) et que le troubadour couv
4826 osengiers (médisants, indiscrets, espions) et que le troubadour couvre d’invectives. Nos savants commentateurs ne savent t
4827 indiscrets, espions) et que le troubadour couvre d’ invectives. Nos savants commentateurs ne savent trop que faire de ces
4828 os savants commentateurs ne savent trop que faire de ces encombrants losengiers, et tentent de s’en débarrasser en affirma
4829 e faire de ces encombrants losengiers, et tentent de s’en débarrasser en affirmant que les amants du xiie siècle tenaient
4830 , et tentent de s’en débarrasser en affirmant que les amants du xiie siècle tenaient énormément au secret de leurs liaison
4831 nts du xiie siècle tenaient énormément au secret de leurs liaisons (ce qui les distinguerait, sans doute, des amants de t
4832 nt énormément au secret de leurs liaisons (ce qui les distinguerait, sans doute, des amants de tous les autres siècles) ?
4833 (ce qui les distinguerait, sans doute, des amants de tous les autres siècles) ? g) Enfin, la louange de la mort d’amour e
4834 les distinguerait, sans doute, des amants de tous les autres siècles) ? g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le lei
4835 s amants de tous les autres siècles) ? g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des A
4836 tous les autres siècles) ? g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des Arabes. Ibn-
4837 us les autres siècles) ? g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des Arabes. Ibn-al-
4838 utres siècles) ? g) Enfin, la louange de la mort d’ amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des Arabes. Ibn-al-Faridh :
4839 s) ? g) Enfin, la louange de la mort d’amour est le leitmotiv du lyrisme mystique des Arabes. Ibn-al-Faridh : Le repos d
4840 du lyrisme mystique des Arabes. Ibn-al-Faridh : Le repos de l’amour est une fatigue, son commencement une maladie, sa fi
4841 me mystique des Arabes. Ibn-al-Faridh : Le repos de l’amour est une fatigue, son commencement une maladie, sa fin la mort
4842 mystique des Arabes. Ibn-al-Faridh : Le repos de l’ amour est une fatigue, son commencement une maladie, sa fin la mort. P
4843 une fatigue, son commencement une maladie, sa fin la mort. Pour moi cependant la mort par amour est une vie ; je rends grâ
4844 t une maladie, sa fin la mort. Pour moi cependant la mort par amour est une vie ; je rends grâce à ma Bien-aimée de me l’a
4845 mour est une vie ; je rends grâce à ma Bien-aimée de me l’avoir offerte. Celui qui ne meurt pas de son amour ne peut en vi
4846 st une vie ; je rends grâce à ma Bien-aimée de me l’ avoir offerte. Celui qui ne meurt pas de son amour ne peut en vivre.
4847 mée de me l’avoir offerte. Celui qui ne meurt pas de son amour ne peut en vivre. C’est ici le cri même de la mystique occ
4848 urt pas de son amour ne peut en vivre. C’est ici le cri même de la mystique occidentale mais aussi du lyrisme provençal.
4849 on amour ne peut en vivre. C’est ici le cri même de la mystique occidentale mais aussi du lyrisme provençal. C’est l’orai
4850 amour ne peut en vivre. C’est ici le cri même de la mystique occidentale mais aussi du lyrisme provençal. C’est l’oraison
4851 ccidentale mais aussi du lyrisme provençal. C’est l’ oraison jaculatoire de sainte Thérèse : Je meurs de ne pas mourir ! A
4852 du lyrisme provençal. C’est l’oraison jaculatoire de sainte Thérèse : Je meurs de ne pas mourir ! Al-Hallaj disait : En m
4853 ’oraison jaculatoire de sainte Thérèse : Je meurs de ne pas mourir ! Al-Hallaj disait : En me tuant vous me ferez vivre,
4854 ous me ferez vivre, car pour moi c’est mourir que de vivre, et vivre que de mourir. La vie, c’est en effet le jour terrest
4855 pour moi c’est mourir que de vivre, et vivre que de mourir. La vie, c’est en effet le jour terrestre des êtres contingent
4856 ’est mourir que de vivre, et vivre que de mourir. La vie, c’est en effet le jour terrestre des êtres contingents et le tou
4857 e, et vivre que de mourir. La vie, c’est en effet le jour terrestre des êtres contingents et le tourment de la matière ; m
4858 effet le jour terrestre des êtres contingents et le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illuminatio
4859 ur terrestre des êtres contingents et le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanoui
4860 terrestre des êtres contingents et le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanouisse
4861 s contingents et le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanouissement des formes il
4862 t le tourment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanouissement des formes illusoires, l’uni
4863 rment de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’évanouissement des formes illusoires, l’union de l’
4864 nt de la matière ; mais la mort, c’est la nuit de l’ illumination, l’évanouissement des formes illusoires, l’union de l’Âme
4865  ; mais la mort, c’est la nuit de l’illumination, l’ évanouissement des formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’Aimé, l
4866 mination, l’évanouissement des formes illusoires, l’ union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Mo
4867 , l’évanouissement des formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-
4868 ’évanouissement des formes illusoires, l’union de l’ Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il
4869 sement des formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les
4870 ent des formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’ Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les mys
4871 formes illusoires, l’union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les mystiques a
4872 l’union de l’Âme et de l’Aimé, la communion avec l’ Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les mystiques arabes le symbole d
4873 union avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pour les mystiques arabes le symbole du plus grand Amant, puisqu’en exprimant
4874 olu. Aussi Moïse est-il pour les mystiques arabes le symbole du plus grand Amant, puisqu’en exprimant le désir de voir Die
4875 symbole du plus grand Amant, puisqu’en exprimant le désir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l
4876 du plus grand Amant, puisqu’en exprimant le désir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’on conço
4877 nt, puisqu’en exprimant le désir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’on conçoit que le terme n
4878 nt le désir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie
4879 ir de voir Dieu sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminat
4880 sur le Sinaï, il exprima le désir de sa mort. Et l’ on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminative d’un Sohraw
4881 exprima le désir de sa mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminative d’un Sohrawardi, d’un Hallaj
4882 sa mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminative d’un Sohrawardi, d’un Hallaj, ait été le martyre
4883 mort. Et l’on conçoit que le terme nécessaire de la voie illuminative d’un Sohrawardi, d’un Hallaj, ait été le martyre re
4884 t que le terme nécessaire de la voie illuminative d’ un Sohrawardi, d’un Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de
4885 cessaire de la voie illuminative d’un Sohrawardi, d’ un Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’amour :
4886 lluminative d’un Sohrawardi, d’un Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’amour : Al-Hallaj se rendait
4887 un Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’amour : Al-Hallaj se rendait au supplice en riant. Je lui d
4888 Hallaj, ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’amour : Al-Hallaj se rendait au supplice en riant. Je lui dis 
4889 ait été le martyre religieux au sommet de la joy d’ amour : Al-Hallaj se rendait au supplice en riant. Je lui dis : Maîtr
4890 is : Maître qu’est cela ? Il répondit : Telle est la coquetterie de la Beauté attirant à elle les amoureux68. ⁂ On sait en
4891 est cela ? Il répondit : Telle est la coquetterie de la Beauté attirant à elle les amoureux68. ⁂ On sait enfin que l’amour
4892 cela ? Il répondit : Telle est la coquetterie de la Beauté attirant à elle les amoureux68. ⁂ On sait enfin que l’amour pl
4893 e est la coquetterie de la Beauté attirant à elle les amoureux68. ⁂ On sait enfin que l’amour platonique fut révéré par une
4894 tirant à elle les amoureux68. ⁂ On sait enfin que l’ amour platonique fut révéré par une tribu dont le prestige était grand
4895 l’amour platonique fut révéré par une tribu dont le prestige était grand dans le monde arabe, celle des Banou Ohdri où l’
4896 é par une tribu dont le prestige était grand dans le monde arabe, celle des Banou Ohdri où l’on mourait d’amour à force d’
4897 and dans le monde arabe, celle des Banou Ohdri où l’ on mourait d’amour à force d’exalter le désir chaste, selon le verset
4898 onde arabe, celle des Banou Ohdri où l’on mourait d’ amour à force d’exalter le désir chaste, selon le verset du Coran : « 
4899 e des Banou Ohdri où l’on mourait d’amour à force d’ exalter le désir chaste, selon le verset du Coran : « Celui qui aime,
4900 u Ohdri où l’on mourait d’amour à force d’exalter le désir chaste, selon le verset du Coran : « Celui qui aime, qui s’abst
4901 d’amour à force d’exalter le désir chaste, selon le verset du Coran : « Celui qui aime, qui s’abstient de tout ce qui est
4902 erset du Coran : « Celui qui aime, qui s’abstient de tout ce qui est interdit, qui garde son amour secret, et qui meurt de
4903 nterdit, qui garde son amour secret, et qui meurt de son secret, celui-là meurt martyr. » « L’amour ohdri » devint, jusqu’
4904 i meurt de son secret, celui-là meurt martyr. » «  L’ amour ohdri » devint, jusqu’en Andalousie, le nom même de l’amour qui
4905  » « L’amour ohdri » devint, jusqu’en Andalousie, le nom même de l’amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remo
4906 ohdri » devint, jusqu’en Andalousie, le nom même de l’amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le
4907 dri » devint, jusqu’en Andalousie, le nom même de l’ amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le no
4908 om même de l’amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le nord celtique, à la rencontre de Tristan…
4909 appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le nord celtique, à la rencontre de Tristan… ⁂ Peut-on prouver que la po
4910 s le Midi, puis remonter vers le nord celtique, à la rencontre de Tristan… ⁂ Peut-on prouver que la poétique arabe a réell
4911 is remonter vers le nord celtique, à la rencontre de Tristan… ⁂ Peut-on prouver que la poétique arabe a réellement influen
4912 à la rencontre de Tristan… ⁂ Peut-on prouver que la poétique arabe a réellement influencé la cortezia ? Renan écrit en 18
4913 uver que la poétique arabe a réellement influencé la cortezia ? Renan écrit en 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’espr
4914 ortezia ? Renan écrit en 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de l
4915 nan écrit en 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’ esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie ara
4916 en 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un
4917 1863 : « Un abîme sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un aut
4918 e sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy,
4919 épare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déc
4920 me et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette
4921 et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’ esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette ép
4922 it de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette époque qu’o
4923 de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette époque qu’on n
4924 Dozy, déclare à cette époque qu’on n’a pas prouvé l’ influence arabe sur les troubadours, « et qu’on ne la prouvera pas. »
4925 époque qu’on n’a pas prouvé l’influence arabe sur les troubadours, « et qu’on ne la prouvera pas. » Ce ton péremptoire fait
4926 nfluence arabe sur les troubadours, « et qu’on ne la prouvera pas. » Ce ton péremptoire fait sourire. De Bagdad à l’Andalo
4927 prouvera pas. » Ce ton péremptoire fait sourire. De Bagdad à l’Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’éc
4928 s. » Ce ton péremptoire fait sourire. De Bagdad à l’ Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’échange contin
4929 remptoire fait sourire. De Bagdad à l’Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’échange continu. L’Andalousi
4930 gdad à l’Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’échange continu. L’Andalousie touche aux royaumes espagno
4931 lousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’ échange continu. L’Andalousie touche aux royaumes espagnols, dont les
4932 rabe est une, par la langue et l’échange continu. L’ Andalousie touche aux royaumes espagnols, dont les souverains se mêlen
4933 L’Andalousie touche aux royaumes espagnols, dont les souverains se mêlent à ceux du Languedoc et du Poitou. L’épanouisseme
4934 rains se mêlent à ceux du Languedoc et du Poitou. L’ épanouissement du lyrisme andalou aux xe et xie siècles nous est auj
4935 et xie siècles nous est aujourd’hui bien connu. La prosodie précise du zadjal est celle-là même que reproduit le premier
4936 llaume de Poitiers, dans cinq sur onze des poèmes de lui qui nous restent. Les « preuves » de l’influence andalouse sur le
4937 cinq sur onze des poèmes de lui qui nous restent. Les « preuves » de l’influence andalouse sur les poètes courtois ne sont
4938 s poèmes de lui qui nous restent. Les « preuves » de l’influence andalouse sur les poètes courtois ne sont plus à faire69.
4939 oèmes de lui qui nous restent. Les « preuves » de l’ influence andalouse sur les poètes courtois ne sont plus à faire69. Et
4940 ent. Les « preuves » de l’influence andalouse sur les poètes courtois ne sont plus à faire69. Et je pourrais ici remplir de
4941 s à faire69. Et je pourrais ici remplir des pages de citations d’Arabes et de Provençaux dont nos grands spécialistes de «
4942 Et je pourrais ici remplir des pages de citations d’ Arabes et de Provençaux dont nos grands spécialistes de « l’abîme qui
4943 is ici remplir des pages de citations d’Arabes et de Provençaux dont nos grands spécialistes de « l’abîme qui sépare » aur
4944 bes et de Provençaux dont nos grands spécialistes de « l’abîme qui sépare » auraient parfois peine à deviner de quel côté
4945 t de Provençaux dont nos grands spécialistes de «  l’ abîme qui sépare » auraient parfois peine à deviner de quel côté des P
4946 îme qui sépare » auraient parfois peine à deviner de quel côté des Pyrénées elles furent écrites. La cause est entendue. M
4947 r de quel côté des Pyrénées elles furent écrites. La cause est entendue. Mais voici ce qui m’importe. L’on assiste au xiie
4948 cause est entendue. Mais voici ce qui m’importe. L’ on assiste au xiie siècle dans le Languedoc comme dans le Limousin, à
4949 qui m’importe. L’on assiste au xiie siècle dans le Languedoc comme dans le Limousin, à l’une des plus extraordinaires co
4950 iste au xiie siècle dans le Languedoc comme dans le Limousin, à l’une des plus extraordinaires confluences spirituelles d
4951 des plus extraordinaires confluences spirituelles de l’Histoire. D’une part, un grand courant religieux manichéen, qui ava
4952 plus extraordinaires confluences spirituelles de l’ Histoire. D’une part, un grand courant religieux manichéen, qui avait,
4953 n, qui avait, pris sa source en Iran, remonte par l’ Asie Mineure et les Balkans jusqu’à l’Italie et la France, apportant s
4954 sa source en Iran, remonte par l’Asie Mineure et les Balkans jusqu’à l’Italie et la France, apportant sa doctrine ésotériq
4955 remonte par l’Asie Mineure et les Balkans jusqu’à l’ Italie et la France, apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Mar
4956 l’Asie Mineure et les Balkans jusqu’à l’Italie et la France, apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’a
4957 ie et la France, apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre p
4958 et la France, apportant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre part
4959 tant sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre part, une rhétorique ha
4960 t sa doctrine ésotérique de la Sophia-Maria et de l’ amour pour la « forme de lumière ». D’autre part, une rhétorique haute
4961 ésotérique de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre part, une rhétorique hautement raffinée
4962 de la Sophia-Maria et de l’amour pour la « forme de lumière ». D’autre part, une rhétorique hautement raffinée, avec ses
4963 aux mêmes endroits, son symbolisme enfin, remonte de l’Irak des soufis platonisants et manichéisants jusqu’à l’Espagne ara
4964 mêmes endroits, son symbolisme enfin, remonte de l’ Irak des soufis platonisants et manichéisants jusqu’à l’Espagne arabe,
4965 des soufis platonisants et manichéisants jusqu’à l’ Espagne arabe, et passant par-dessus les Pyrénées, trouve au Midi de l
4966 ts jusqu’à l’Espagne arabe, et passant par-dessus les Pyrénées, trouve au Midi de la France, une société qui, semble-t-il,
4967 qui, semble-t-il, n’attendait plus que ces moyens de langage pour dire ce qu’elle n’osait et ne pouvait avouer ni dans la
4968 e ce qu’elle n’osait et ne pouvait avouer ni dans la langue des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise es
4969 vait avouer ni dans la langue des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et c
4970 la langue des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et c’est ainsi qu’au der
4971 s le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et c’est ainsi qu’au dernier confluent des « hérésie
4972 st ainsi qu’au dernier confluent des « hérésies » de l’âme et de celles du désir, venues du même Orient par les deux rives
4973 ainsi qu’au dernier confluent des « hérésies » de l’ âme et de celles du désir, venues du même Orient par les deux rives de
4974 au dernier confluent des « hérésies » de l’âme et de celles du désir, venues du même Orient par les deux rives de la mer c
4975 et de celles du désir, venues du même Orient par les deux rives de la mer civilisatrice, naquit le grand modèle occidental
4976 u désir, venues du même Orient par les deux rives de la mer civilisatrice, naquit le grand modèle occidental du langage de
4977 ésir, venues du même Orient par les deux rives de la mer civilisatrice, naquit le grand modèle occidental du langage de l’
4978 ar les deux rives de la mer civilisatrice, naquit le grand modèle occidental du langage de l’amour-passion. 10.Vue d’en
4979 ice, naquit le grand modèle occidental du langage de l’amour-passion. 10.Vue d’ensemble du phénomène courtois Revena
4980 , naquit le grand modèle occidental du langage de l’ amour-passion. 10.Vue d’ensemble du phénomène courtois Revenant
4981 cidental du langage de l’amour-passion. 10.Vue d’ ensemble du phénomène courtois Revenant après de longues années sur
4982 ’ensemble du phénomène courtois Revenant après de longues années sur les problèmes soulevés par les pages qui précèdent
4983 courtois Revenant après de longues années sur les problèmes soulevés par les pages qui précèdent, j’éprouve le besoin d
4984 de longues années sur les problèmes soulevés par les pages qui précèdent, j’éprouve le besoin de rassembler ici tout un fa
4985 s soulevés par les pages qui précèdent, j’éprouve le besoin de rassembler ici tout un faisceau d’observations nouvelles. L
4986 par les pages qui précèdent, j’éprouve le besoin de rassembler ici tout un faisceau d’observations nouvelles. Le lecteur
4987 ouve le besoin de rassembler ici tout un faisceau d’ observations nouvelles. Le lecteur va juger si elles infirment, ou si
4988 er ici tout un faisceau d’observations nouvelles. Le lecteur va juger si elles infirment, ou si au contraire elles élargis
4989 , ou si au contraire elles élargissent pour mieux l’ asseoir ma thèse originelle que je réitère : sur la liaison profonde e
4990 ’asseoir ma thèse originelle que je réitère : sur la liaison profonde entre la cortezia et l’atmosphère religieuse du cath
4991 le que je réitère : sur la liaison profonde entre la cortezia et l’atmosphère religieuse du catharisme. On aura sans doute
4992 re : sur la liaison profonde entre la cortezia et l’ atmosphère religieuse du catharisme. On aura sans doute remarqué que j
4993 ué que je n’indiquais plus haut que par analogies la nature des relations possibles entre une mystique, une conception rel
4994 conception religieuse, ou simplement une théorie de l’homme — et une forme lyrique déterminée. (Rapports entre le soufism
4995 nception religieuse, ou simplement une théorie de l’ homme — et une forme lyrique déterminée. (Rapports entre le soufisme e
4996  et une forme lyrique déterminée. (Rapports entre le soufisme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l
4997 yrique déterminée. (Rapports entre le soufisme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréali
4998 sme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréaliste). Les polémiques parfois fort vives pro
4999 sie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’ école surréaliste). Les polémiques parfois fort vives provoquées par m
5000 es ; influence de Freud sur l’école surréaliste). Les polémiques parfois fort vives provoquées par ma thèse, plus ou moins
5001 uées par ma thèse, plus ou moins bien comprise70, les découvertes multipliées depuis quinze ans par les spécialistes de l’a
5002 les découvertes multipliées depuis quinze ans par les spécialistes de l’amour courtois, du catharisme et du manichéisme, et
5003 ultipliées depuis quinze ans par les spécialistes de l’amour courtois, du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’exp
5004 ipliées depuis quinze ans par les spécialistes de l’ amour courtois, du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’expéri
5005 is, du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’ expérience vécue autant que de nouvelles recherches personnelles, tout
5006 éisme, et peut-être l’expérience vécue autant que de nouvelles recherches personnelles, tout cela m’amène aujourd’hui à un
5007 s, tout cela m’amène aujourd’hui à une conception de la cortezia à peine moins « historique » que celle que j’esquissais p
5008 tout cela m’amène aujourd’hui à une conception de la cortezia à peine moins « historique » que celle que j’esquissais plus
5009 mais sans doute plus psychologique. Je rappelais la relation de fait (lieux et dates remarquablement identiques) entre ca
5010 oute plus psychologique. Je rappelais la relation de fait (lieux et dates remarquablement identiques) entre cathares et tr
5011 me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l’ absence de rapports entre ces gens me paraîtrait plus étonnante encore
5012 is à dire : il y a là quelque chose, et l’absence de rapports entre ces gens me paraîtrait plus étonnante encore que n’imp
5013 mporte quelle hypothèse, « sérieuse » ou non, sur la nature de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail pré
5014 lle hypothèse, « sérieuse » ou non, sur la nature de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail précis des in
5015 sur la nature de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail précis des influences, à la manière de beaucoup d
5016 de ces rapports. Mais je me gardais de démontrer le détail précis des influences, à la manière de beaucoup d’historiens p
5017 l précis des influences, à la manière de beaucoup d’ historiens pour qui le réel n’est défini que par des documents écrits.
5018 s, à la manière de beaucoup d’historiens pour qui le réel n’est défini que par des documents écrits. J’irai maintenant un
5019 nt un peu plus loin, mais dans mon sens, non dans le leur. Je ne prétends pas fonder sur pièces une de ces solutions textu
5020 le leur. Je ne prétends pas fonder sur pièces une de ces solutions textuelles et « scientifiques » après quoi, comme le di
5021 textuelles et « scientifiques » après quoi, comme le dit Jaspers, « la question ne s’arrête plus devant le mystère et perd
5022 ientifiques » après quoi, comme le dit Jaspers, «  la question ne s’arrête plus devant le mystère et perd stupidement son e
5023 it Jaspers, « la question ne s’arrête plus devant le mystère et perd stupidement son existence dans la réponse. » Je voudr
5024 le mystère et perd stupidement son existence dans la réponse. » Je voudrais au contraire approfondir, tout en la précisant
5025 . » Je voudrais au contraire approfondir, tout en la précisant autant qu’il est possible, la problématique de l’amour cour
5026 , tout en la précisant autant qu’il est possible, la problématique de l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour
5027 isant autant qu’il est possible, la problématique de l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moder
5028 nt autant qu’il est possible, la problématique de l’ amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moderne,
5029 problématique de l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moderne, et pour notre conduite morale e
5030 mour courtois — parce que je la crois vitale pour l’ Occident moderne, et pour notre conduite morale et religieuse. Je vais
5031 lques faits, comme un piège. J’éviterai à la fois d’ indiquer des relations de cause à effet, et de formuler expressément d
5032 ge. J’éviterai à la fois d’indiquer des relations de cause à effet, et de formuler expressément des conclusions que l’on p
5033 ois d’indiquer des relations de cause à effet, et de formuler expressément des conclusions que l’on pourrait citer hors du
5034 , et de formuler expressément des conclusions que l’ on pourrait citer hors du contexte — accords sans clé — et sur lesquel
5035 « Des preuves ! » ou « Comme c’est vrai ! » ⁂ 1.  La Révolution psychique du xiie siècle. — Une hérésie néo-manichéenne,
5036 résie néo-manichéenne, venue du Proche-Orient par l’ Arménie et la Bulgarie bogomile, celle des « bonshommes » ou cathares,
5037 ichéenne, venue du Proche-Orient par l’Arménie et la Bulgarie bogomile, celle des « bonshommes » ou cathares, ascètes cond
5038 es « bonshommes » ou cathares, ascètes condamnant le mariage mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Ro
5039 s condamnant le mariage mais fondant une « Église d’ Amour », opposée à l’Église de Rome71, envahit rapidement la France, d
5040 ge mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’ Église de Rome71, envahit rapidement la France, de Reims au Nord et de
5041 ondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome71, envahit rapidement la France, de Reims au Nord et des confins
5042 opposée à l’Église de Rome71, envahit rapidement la France, de Reims au Nord et des confins de l’Italie jusqu’à l’Espagne
5043 l’Église de Rome71, envahit rapidement la France, de Reims au Nord et des confins de l’Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayo
5044 dement la France, de Reims au Nord et des confins de l’Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. D
5045 ent la France, de Reims au Nord et des confins de l’ Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans
5046 Reims au Nord et des confins de l’Italie jusqu’à l’ Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans le même temps, d
5047 fins de l’Italie jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans le même temps, d’autres mouvements hétéro
5048 jusqu’à l’Espagne, pour rayonner de là sur toute l’ Europe. Dans le même temps, d’autres mouvements hétérodoxes agitent le
5049 gne, pour rayonner de là sur toute l’Europe. Dans le même temps, d’autres mouvements hétérodoxes agitent le peuple et le c
5050 me temps, d’autres mouvements hétérodoxes agitent le peuple et le clergé. Opposant aux prélats ambitieux et aux pompes sac
5051 utres mouvements hétérodoxes agitent le peuple et le clergé. Opposant aux prélats ambitieux et aux pompes sacrales de l’Ég
5052 sant aux prélats ambitieux et aux pompes sacrales de l’Église un spiritualisme épuré, ils aboutissent parfois, plus ou moi
5053 t aux prélats ambitieux et aux pompes sacrales de l’ Église un spiritualisme épuré, ils aboutissent parfois, plus ou moins
5054 octrines naturalistes et même matérialistes avant la lettre. Le « qui veut faire l’ange fait la bête » semble illustré par
5055 turalistes et même matérialistes avant la lettre. Le « qui veut faire l’ange fait la bête » semble illustré par leurs excè
5056 atérialistes avant la lettre. Le « qui veut faire l’ ange fait la bête » semble illustré par leurs excès ; mais ceux-ci tra
5057 avant la lettre. Le « qui veut faire l’ange fait la bête » semble illustré par leurs excès ; mais ceux-ci traduisent bien
5058 leurs excès ; mais ceux-ci traduisent bien plutôt la nature révolutionnaire des problèmes qui surgissent dans l’époque, l’
5059 révolutionnaire des problèmes qui surgissent dans l’ époque, l’inordinatio profonde du siècle, dont les plus grands saints
5060 naire des problèmes qui surgissent dans l’époque, l’ inordinatio profonde du siècle, dont les plus grands saints et les plu
5061 l’époque, l’inordinatio profonde du siècle, dont les plus grands saints et les plus grands docteurs subissent et souffrent
5062 rofonde du siècle, dont les plus grands saints et les plus grands docteurs subissent et souffrent la passion au moins autan
5063 t les plus grands docteurs subissent et souffrent la passion au moins autant qu’ils ne parviennent à la transmuer en vertu
5064 a passion au moins autant qu’ils ne parviennent à la transmuer en vertus et en vérités théologiques : saint Bernard de Cla
5065 ques : saint Bernard de Clairvaux et Abélard sont les pôles de ce drame dans l’Église, et au niveau de la spéculation. Mais
5066 nt Bernard de Clairvaux et Abélard sont les pôles de ce drame dans l’Église, et au niveau de la spéculation. Mais hors de
5067 irvaux et Abélard sont les pôles de ce drame dans l’ Église, et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’Église, dans se
5068 pôles de ce drame dans l’Église, et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’Église, dans ses marges, dans le peuple a
5069 ise, et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’ Église, dans ses marges, dans le peuple auquel ces disputes paraissent
5070 ion. Mais hors de l’Église, dans ses marges, dans le peuple auquel ces disputes paraissent lointaines ou incompréhensibles
5071 putes paraissent lointaines ou incompréhensibles, les oscillations s’amplifient. D’Henri de Lausanne et Pierre de Bruys jus
5072 incompréhensibles, les oscillations s’amplifient. D’ Henri de Lausanne et Pierre de Bruys jusqu’à un Amaury de Bène et aux
5073 squ’à un Amaury de Bène et aux frères ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le mariage, — que par ailleurs, le pape-m
5074 frères ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le mariage, — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’inter
5075 , tous condamnent le mariage, — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’interdire aux prêtres. En revanche, b
5076 ue par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’ interdire aux prêtres. En revanche, beaucoup professent que l’homme ét
5077 aux prêtres. En revanche, beaucoup professent que l’ homme étant divin, rien de ce qu’il fait avec son corps — cette part d
5078 beaucoup professent que l’homme étant divin, rien de ce qu’il fait avec son corps — cette part du diable — ne saurait enga
5079 corps — cette part du diable — ne saurait engager le salut de son âme : « Point de péché au-dessous du nombril ! » précise
5080 ette part du diable — ne saurait engager le salut de son âme : « Point de péché au-dessous du nombril ! » précise un évêqu
5081 ne saurait engager le salut de son âme : « Point de péché au-dessous du nombril ! » précise un évêque dualiste, excusant
5082 il ! » précise un évêque dualiste, excusant ainsi la licence favorisée ou tolérée par plusieurs sectes. Une forme toute no
5083 ée par plusieurs sectes. Une forme toute nouvelle de poésie naît dans le Midi de la France, patrie cathare : elle célèbre
5084 tes. Une forme toute nouvelle de poésie naît dans le Midi de la France, patrie cathare : elle célèbre la Dame des pensées,
5085 Midi de la France, patrie cathare : elle célèbre la Dame des pensées, l’idée platonicienne du principe féminin, le culte
5086 atrie cathare : elle célèbre la Dame des pensées, l’ idée platonicienne du principe féminin, le culte de l’Amour contre le
5087 ensées, l’idée platonicienne du principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Sa
5088 ’idée platonicienne du principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Saint Berna
5089 ée platonicienne du principe féminin, le culte de l’ Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Saint Bernard
5090 e du principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se
5091 e de l’Amour contre le mariage, en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se met en campagne pour combattr
5092 rd de Clairvaux se met en campagne pour combattre le catharisme, fonde un ordre ascétique orthodoxe, face à celui des « bo
5093 lui des « bonshommes » ou Parfaits, puis oppose à la cortezia la mystique de l’Amour divin. De nombreux commentaires du Ca
5094 nshommes » ou Parfaits, puis oppose à la cortezia la mystique de l’Amour divin. De nombreux commentaires du Cantique des C
5095 u Parfaits, puis oppose à la cortezia la mystique de l’Amour divin. De nombreux commentaires du Cantique des Cantiques son
5096 arfaits, puis oppose à la cortezia la mystique de l’ Amour divin. De nombreux commentaires du Cantique des Cantiques sont é
5097 ppose à la cortezia la mystique de l’Amour divin. De nombreux commentaires du Cantique des Cantiques sont écrits pour les
5098 taires du Cantique des Cantiques sont écrits pour les nonnes des premiers couvents de femmes, de l’abbaye de Fontevrault si
5099 sont écrits pour les nonnes des premiers couvents de femmes, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — 
5100 pour les nonnes des premiers couvents de femmes, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — c’est le co
5101 ur les nonnes des premiers couvents de femmes, de l’ abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — c’est le comte
5102 nnes des premiers couvents de femmes, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — c’est le comte Guillaum
5103 ntevrault si proche du premier troubadour — c’est le comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au Paraclet d’Héloïse. Cette myst
5104 e comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au Paraclet d’ Héloïse. Cette mystique épithalamique se retrouve à la fois chez Berna
5105 es courtois et en lettres, le premier grand roman d’ amour-passion de notre histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras
5106 n lettres, le premier grand roman d’amour-passion de notre histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse d
5107 on de notre histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse de Tripoli, « princesse lointaine » qu’il aime sa
5108 re histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse de Tripoli, « princesse lointaine » qu’il aime sans l’avo
5109 histoire. Jaufré Rudel va mourir dans les bras de la comtesse de Tripoli, « princesse lointaine » qu’il aime sans l’avoir
5110 Tripoli, « princesse lointaine » qu’il aime sans l’ avoir jamais vue. Et Joachim de Flore annonce que l’Esprit Saint, dont
5111 avoir jamais vue. Et Joachim de Flore annonce que l’ Esprit Saint, dont l’ère est imminente, s’incarnera dans une Femme. To
5112 Joachim de Flore annonce que l’Esprit Saint, dont l’ ère est imminente, s’incarnera dans une Femme. Tout cela se passe dans
5113 incarnera dans une Femme. Tout cela se passe dans la réalité, ou dans les imaginations qui la conforment, aux lieux et au
5114 emme. Tout cela se passe dans la réalité, ou dans les imaginations qui la conforment, aux lieux et au temps où se nouent la
5115 sse dans la réalité, ou dans les imaginations qui la conforment, aux lieux et au temps où se nouent la légende et le mythe
5116 la conforment, aux lieux et au temps où se nouent la légende et le mythe de la passion mortelle : Tristan. À cette montée
5117 aux lieux et au temps où se nouent la légende et le mythe de la passion mortelle : Tristan. À cette montée puissante et c
5118 x et au temps où se nouent la légende et le mythe de la passion mortelle : Tristan. À cette montée puissante et comme univ
5119 t au temps où se nouent la légende et le mythe de la passion mortelle : Tristan. À cette montée puissante et comme univers
5120 an. À cette montée puissante et comme universelle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne p
5121 À cette montée puissante et comme universelle de l’ Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne pouv
5122 sante et comme universelle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne pouvaient manquer d’oppo
5123 te et comme universelle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne pouvaient manquer d’opposer
5124 lle de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’ Église et le clergé ne pouvaient manquer d’opposer une croyance et un
5125 ur et du culte de la Femme idéalisée, l’Église et le clergé ne pouvaient manquer d’opposer une croyance et un culte qui ré
5126 lisée, l’Église et le clergé ne pouvaient manquer d’ opposer une croyance et un culte qui répondissent au même désir profon
5127 lte qui répondissent au même désir profond, surgi de l’âme collective. Il fallait « convertir » ce désir, tout en se laiss
5128 qui répondissent au même désir profond, surgi de l’ âme collective. Il fallait « convertir » ce désir, tout en se laissant
5129 se laissant porter par lui, mais comme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie72. De là les tentativ
5130 ter par lui, mais comme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie72. De là les tentatives multipliées,
5131 mme pour mieux le capter dans le courant puissant de l’orthodoxie72. De là les tentatives multipliées, dès le début du xii
5132 pour mieux le capter dans le courant puissant de l’ orthodoxie72. De là les tentatives multipliées, dès le début du xiie
5133 apter dans le courant puissant de l’orthodoxie72. De là les tentatives multipliées, dès le début du xiie siècle, pour ins
5134 dans le courant puissant de l’orthodoxie72. De là les tentatives multipliées, dès le début du xiie siècle, pour instituer
5135 thodoxie72. De là les tentatives multipliées, dès le début du xiie siècle, pour instituer un culte de la Vierge. Marie re
5136 le début du xiie siècle, pour instituer un culte de la Vierge. Marie reçoit généralement, dès cette époque, le titre de r
5137 début du xiie siècle, pour instituer un culte de la Vierge. Marie reçoit généralement, dès cette époque, le titre de regi
5138 rge. Marie reçoit généralement, dès cette époque, le titre de regina cœli, et c’est en Reine désormais que l’art va la rep
5139 e reçoit généralement, dès cette époque, le titre de regina cœli, et c’est en Reine désormais que l’art va la représenter.
5140 e de regina cœli, et c’est en Reine désormais que l’ art va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on su
5141 na cœli, et c’est en Reine désormais que l’art va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on substituera
5142 en Reine désormais que l’art va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on substituera « Notre-Dame ». E
5143 ’art va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on substituera « Notre-Dame ». Et les ordres monastiques
5144 t va la représenter. À la « Dame des Pensées » de la cortezia, on substituera « Notre-Dame ». Et les ordres monastiques qu
5145 de la cortezia, on substituera « Notre-Dame ». Et les ordres monastiques qui apparaissent alors sont des répliques aux ordr
5146 rs sont des répliques aux ordres chevaleresques : le moine est « chevalier de Marie ». En 1140, à Lyon, les chanoines étab
5147 ordres chevaleresques : le moine est « chevalier de Marie ». En 1140, à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’Imm
5148 oine est « chevalier de Marie ». En 1140, à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’Immaculée-Conception de Notre-Dam
5149  1140, à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’Immaculée-Conception de Notre-Dame. Saint Bernard de Clairvaux eut
5150 40, à Lyon, les chanoines établissent une fête de l’ Immaculée-Conception de Notre-Dame. Saint Bernard de Clairvaux eut bea
5151 e lettre fameuse contre « cette fête nouvelle que l’ usage de l’Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la traditi
5152 fameuse contre « cette fête nouvelle que l’usage de l’Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’aut
5153 meuse contre « cette fête nouvelle que l’usage de l’ Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’autori
5154 fête nouvelle que l’usage de l’Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’autorise point… et qui intr
5155 ’Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’autorise point… et qui introduit la nouveauté, sœur de la
5156 e la tradition n’autorise point… et qui introduit la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’inconstance ». Et sain
5157 torise point… et qui introduit la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’inconstance ». Et saint Thomas eut beau,
5158 ise point… et qui introduit la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’inconstance ». Et saint Thomas eut beau, cen
5159 duit la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’inconstance ». Et saint Thomas eut beau, cent ans plus tard, écrire
5160 t la nouveauté, sœur de la superstition, fille de l’ inconstance ». Et saint Thomas eut beau, cent ans plus tard, écrire de
5161 saint Thomas eut beau, cent ans plus tard, écrire de la manière la plus précise : « Si Marie eût été conçue sans péché, el
5162 nt Thomas eut beau, cent ans plus tard, écrire de la manière la plus précise : « Si Marie eût été conçue sans péché, elle
5163 ut beau, cent ans plus tard, écrire de la manière la plus précise : « Si Marie eût été conçue sans péché, elle n’aurait pa
5164 té conçue sans péché, elle n’aurait pas eu besoin d’ être rachetée par Jésus-Christ. » Le culte de la Vierge répondait à un
5165 pas eu besoin d’être rachetée par Jésus-Christ. » Le culte de la Vierge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’Égl
5166 soin d’être rachetée par Jésus-Christ. » Le culte de la Vierge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’Église menac
5167 n d’être rachetée par Jésus-Christ. » Le culte de la Vierge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’Église menacée
5168 » Le culte de la Vierge répondait à une nécessité d’ ordre vital pour l’Église menacée et entraînée… La papauté, plusieurs
5169 erge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’ Église menacée et entraînée… La papauté, plusieurs siècles plus tard,
5170 d’ordre vital pour l’Église menacée et entraînée… La papauté, plusieurs siècles plus tard, ne put que sanctionner un senti
5171 sanctionner un sentiment qui n’avait pas attendu le dogme pour triompher dans tous les arts. Enfin, voici un dernier trai
5172 ait pas attendu le dogme pour triompher dans tous les arts. Enfin, voici un dernier trait dont on verra qu’il est tout impo
5173 ier trait dont on verra qu’il est tout impossible de le rattacher latéralement aux précédents. C’est au xiie siècle que s
5174 trait dont on verra qu’il est tout impossible de le rattacher latéralement aux précédents. C’est au xiie siècle que s’at
5175 tteste en Europe une modification radicale du jeu d’ échecs, originaire de l’Inde. Au lieu des quatre rois qui dominaient l
5176 modification radicale du jeu d’échecs, originaire de l’Inde. Au lieu des quatre rois qui dominaient le jeu primitif, on vo
5177 ification radicale du jeu d’échecs, originaire de l’ Inde. Au lieu des quatre rois qui dominaient le jeu primitif, on voit
5178 de l’Inde. Au lieu des quatre rois qui dominaient le jeu primitif, on voit la Dame (ou Reine) prendre le pas sur toutes le
5179 atre rois qui dominaient le jeu primitif, on voit la Dame (ou Reine) prendre le pas sur toutes les pièces, sauf sur le Roi
5180 jeu primitif, on voit la Dame (ou Reine) prendre le pas sur toutes les pièces, sauf sur le Roi, celui-ci se trouvant d’ai
5181 voit la Dame (ou Reine) prendre le pas sur toutes les pièces, sauf sur le Roi, celui-ci se trouvant d’ailleurs réduit à sa
5182 e) prendre le pas sur toutes les pièces, sauf sur le Roi, celui-ci se trouvant d’ailleurs réduit à sa moindre puissance d’
5183 trouvant d’ailleurs réduit à sa moindre puissance d’ action réelle, tout en demeurant l’enjeu final et le personnage sacré.
5184 ndre puissance d’action réelle, tout en demeurant l’ enjeu final et le personnage sacré. 2. Œdipe et les dieux. — Freud dé
5185 action réelle, tout en demeurant l’enjeu final et le personnage sacré. 2. Œdipe et les dieux. — Freud désigne du nom d’Œd
5186 ’enjeu final et le personnage sacré. 2. Œdipe et les dieux. — Freud désigne du nom d’Œdipe le complexe composé dans l’inco
5187 é. 2. Œdipe et les dieux. — Freud désigne du nom d’ Œdipe le complexe composé dans l’inconscient par l’agressivité du fils
5188 dipe et les dieux. — Freud désigne du nom d’Œdipe le complexe composé dans l’inconscient par l’agressivité du fils contre
5189 d désigne du nom d’Œdipe le complexe composé dans l’ inconscient par l’agressivité du fils contre le père (obstacle à l’amo
5190 ’Œdipe le complexe composé dans l’inconscient par l’ agressivité du fils contre le père (obstacle à l’amour pour la mère) e
5191 ns l’inconscient par l’agressivité du fils contre le père (obstacle à l’amour pour la mère) et par le sentiment de culpabi
5192 l’agressivité du fils contre le père (obstacle à l’ amour pour la mère) et par le sentiment de culpabilité qui en résulte.
5193 é du fils contre le père (obstacle à l’amour pour la mère) et par le sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de
5194 le père (obstacle à l’amour pour la mère) et par le sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’autorité patri
5195 tacle à l’amour pour la mère) et par le sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’autorité patriarcale réduit
5196 t par le sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’autorité patriarcale réduit le fils au conformisme social
5197 sentiment de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’autorité patriarcale réduit le fils au conformisme social et moral 
5198 timent de culpabilité qui en résulte. Le poids de l’ autorité patriarcale réduit le fils au conformisme social et moral ; l
5199 ésulte. Le poids de l’autorité patriarcale réduit le fils au conformisme social et moral ; le poids de l’interdit lié à la
5200 e réduit le fils au conformisme social et moral ; le poids de l’interdit lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l
5201 le fils au conformisme social et moral ; le poids de l’interdit lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l’amour :
5202 fils au conformisme social et moral ; le poids de l’ interdit lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l’amour : tou
5203 me social et moral ; le poids de l’interdit lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l’amour : tout ce qui touche à
5204 t lié à la mère (donc au principe féminin) inhibe l’ amour : tout ce qui touche à la femme reste « impur ». Ce complexe de
5205 pe féminin) inhibe l’amour : tout ce qui touche à la femme reste « impur ». Ce complexe de sentiments œdipiens est d’autan
5206 ui touche à la femme reste « impur ». Ce complexe de sentiments œdipiens est d’autant plus contraignant que la structure s
5207 « impur ». Ce complexe de sentiments œdipiens est d’ autant plus contraignant que la structure sociale est plus solide, la
5208 ments œdipiens est d’autant plus contraignant que la structure sociale est plus solide, la puissance du père plus assurée,
5209 aignant que la structure sociale est plus solide, la puissance du père plus assurée, et le dieu dont le père tient ses pou
5210 lus solide, la puissance du père plus assurée, et le dieu dont le père tient ses pouvoirs plus révéré. Imaginons maintenan
5211 a puissance du père plus assurée, et le dieu dont le père tient ses pouvoirs plus révéré. Imaginons maintenant un état de
5212 ouvoirs plus révéré. Imaginons maintenant un état de la société où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance éc
5213 oirs plus révéré. Imaginons maintenant un état de la société où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance écono
5214 ré. Imaginons maintenant un état de la société où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance économique détenue
5215 s maintenant un état de la société où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance économique détenue par le père
5216 ociété où le principe de cohésion se relâche ; où la puissance économique détenue par le père se voit divisée ; où la puis
5217 relâche ; où la puissance économique détenue par le père se voit divisée ; où la puissance divine se divise elle-même, so
5218 onomique détenue par le père se voit divisée ; où la puissance divine se divise elle-même, soit en une pluralité de dieux,
5219 divine se divise elle-même, soit en une pluralité de dieux, comme en Grèce, soit en un couple dieu-déesse, comme en Égypte
5220 eu-déesse, comme en Égypte, soit enfin comme dans le manichéisme, en un Dieu bon qui est pur esprit et un Démiurge qui dom
5221 bon qui est pur esprit et un Démiurge qui domine la matière et la chair. La compulsion qui créait le complexe œdipien fai
5222 ur esprit et un Démiurge qui domine la matière et la chair. La compulsion qui créait le complexe œdipien faiblit d’autant.
5223 et un Démiurge qui domine la matière et la chair. La compulsion qui créait le complexe œdipien faiblit d’autant. La haine
5224 la matière et la chair. La compulsion qui créait le complexe œdipien faiblit d’autant. La haine pour le père se concentre
5225 compulsion qui créait le complexe œdipien faiblit d’ autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son
5226 qui créait le complexe œdipien faiblit d’autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son œuvre : ma
5227 complexe œdipien faiblit d’autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son œuvre : matière, chair,
5228 d’autant. La haine pour le père se concentre sur le démiurge et sur son œuvre : matière, chair, sexualité procréatrice, —
5229 sexualité procréatrice, — tandis qu’un sentiment d’ adoration purifiée peut se porter sur le Dieu-Esprit. En même temps, l
5230 sentiment d’adoration purifiée peut se porter sur le Dieu-Esprit. En même temps, l’amour pour la femme se trouve partielle
5231 peut se porter sur le Dieu-Esprit. En même temps, l’ amour pour la femme se trouve partiellement libéré : il peut enfin s’a
5232 r sur le Dieu-Esprit. En même temps, l’amour pour la femme se trouve partiellement libéré : il peut enfin s’avouer sous la
5233 artiellement libéré : il peut enfin s’avouer sous la forme d’un culte rendu à l’archétype divin de la femme, à condition q
5234 ent libéré : il peut enfin s’avouer sous la forme d’ un culte rendu à l’archétype divin de la femme, à condition que cette
5235 t enfin s’avouer sous la forme d’un culte rendu à l’ archétype divin de la femme, à condition que cette Déesse-Mère ne cess
5236 ous la forme d’un culte rendu à l’archétype divin de la femme, à condition que cette Déesse-Mère ne cesse pas d’être virgi
5237 la forme d’un culte rendu à l’archétype divin de la femme, à condition que cette Déesse-Mère ne cesse pas d’être virginal
5238 e, à condition que cette Déesse-Mère ne cesse pas d’ être virginale, qu’elle échappe donc à l’interdit maintenu sur la femm
5239 esse pas d’être virginale, qu’elle échappe donc à l’ interdit maintenu sur la femme de chair. L’union mystique avec cette d
5240 e, qu’elle échappe donc à l’interdit maintenu sur la femme de chair. L’union mystique avec cette divinité féminine devient
5241 e échappe donc à l’interdit maintenu sur la femme de chair. L’union mystique avec cette divinité féminine devient alors un
5242 donc à l’interdit maintenu sur la femme de chair. L’ union mystique avec cette divinité féminine devient alors une particip
5243 vinité féminine devient alors une participation à la puissance légitime du Dieu lumineux, un « endieusement », c’est-à-dir
5244 littéralement un enthousiasme libérateur unifiant l’ être, le « consolant73 ». 3. Une illustration. — Au xiie siècle, l’o
5245 ement un enthousiasme libérateur unifiant l’être, le « consolant73 ». 3. Une illustration. — Au xiie siècle, l’on assist
5246 ant73 ». 3. Une illustration. — Au xiie siècle, l’ on assiste dans le Midi de la France à un relâchement notable du lien
5247 llustration. — Au xiie siècle, l’on assiste dans le Midi de la France à un relâchement notable du lien féodal et patriarc
5248 patriarcal (partage égal des domaines entre tous les fils, ou « pariage », d’où perte d’autorité du Suzerain) ; à une sort
5249 des domaines entre tous les fils, ou « pariage », d’ où perte d’autorité du Suzerain) ; à une sorte de pré-Renaissance indi
5250 s entre tous les fils, ou « pariage », d’où perte d’ autorité du Suzerain) ; à une sorte de pré-Renaissance individualiste 
5251 d’où perte d’autorité du Suzerain) ; à une sorte de pré-Renaissance individualiste ; à l’invasion d’une religion dualiste
5252 à une sorte de pré-Renaissance individualiste ; à l’ invasion d’une religion dualiste ; enfin, à cette montée puissante du
5253 de pré-Renaissance individualiste ; à l’invasion d’ une religion dualiste ; enfin, à cette montée puissante du culte de l’
5254 aliste ; enfin, à cette montée puissante du culte de l’Amour, dont je viens de rappeler les manifestations. Nous voici don
5255 ste ; enfin, à cette montée puissante du culte de l’ Amour, dont je viens de rappeler les manifestations. Nous voici donc d
5256 te du culte de l’Amour, dont je viens de rappeler les manifestations. Nous voici donc devant une réalisation (ou épiphanie
5257 ci donc devant une réalisation (ou épiphanie dans l’ Histoire) du phénomène que nous venons d’imaginer au paragraphe précéd
5258 nie dans l’Histoire) du phénomène que nous venons d’ imaginer au paragraphe précédent. Si nous cherchons à nous représenter
5259 e précédent. Si nous cherchons à nous représenter la situation psychique et éthique de l’homme en ce temps-là, nous consta
5260 ous représenter la situation psychique et éthique de l’homme en ce temps-là, nous constatons d’abord qu’il se trouve impli
5261 représenter la situation psychique et éthique de l’ homme en ce temps-là, nous constatons d’abord qu’il se trouve impliqué
5262 ord qu’il se trouve impliqué bon gré mal gré dans la lutte qui divise profondément la société, les pouvoirs, les familles,
5263 gré mal gré dans la lutte qui divise profondément la société, les pouvoirs, les familles, et les individus eux-mêmes : cel
5264 dans la lutte qui divise profondément la société, les pouvoirs, les familles, et les individus eux-mêmes : celle qui oppose
5265 qui divise profondément la société, les pouvoirs, les familles, et les individus eux-mêmes : celle qui oppose l’hérésie par
5266 dément la société, les pouvoirs, les familles, et les individus eux-mêmes : celle qui oppose l’hérésie partout présente et
5267 es, et les individus eux-mêmes : celle qui oppose l’ hérésie partout présente et l’orthodoxie romaine battue en brèche. Du
5268  : celle qui oppose l’hérésie partout présente et l’ orthodoxie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la
5269 odoxie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfait
5270 battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « consolé
5271 et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « consolés », mais demeurent tolérés dans le cas des simp
5272 aits ou « consolés », mais demeurent tolérés dans le cas des simples croyants, c’est-à-dire de l’immense majorité des héré
5273 és dans le cas des simples croyants, c’est-à-dire de l’immense majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est
5274 dans le cas des simples croyants, c’est-à-dire de l’ immense majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est te
5275 ense majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est tenu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur d
5276 ent, cependant qu’il repose en fait sur des bases d’ intérêt matériel et social, et se voit imposé aux époux sans qu’il soi
5277 voit imposé aux époux sans qu’il soit tenu compte de leurs sentiments. En même temps, le relâchement de l’autorité et des
5278 t tenu compte de leurs sentiments. En même temps, le relâchement de l’autorité et des pouvoirs ménage, comme nous l’avons
5279 e leurs sentiments. En même temps, le relâchement de l’autorité et des pouvoirs ménage, comme nous l’avons vu, une possibi
5280 eurs sentiments. En même temps, le relâchement de l’ autorité et des pouvoirs ménage, comme nous l’avons vu, une possibilit
5281 de l’autorité et des pouvoirs ménage, comme nous l’ avons vu, une possibilité nouvelle d’admettre la femme, mais sous le c
5282 , comme nous l’avons vu, une possibilité nouvelle d’ admettre la femme, mais sous le couvert d’une idéalisation, voire d’un
5283 s l’avons vu, une possibilité nouvelle d’admettre la femme, mais sous le couvert d’une idéalisation, voire d’une divinisat
5284 ssibilité nouvelle d’admettre la femme, mais sous le couvert d’une idéalisation, voire d’une divinisation du principe fémi
5285 ouvelle d’admettre la femme, mais sous le couvert d’ une idéalisation, voire d’une divinisation du principe féminin. Ce qui
5286 e, mais sous le couvert d’une idéalisation, voire d’ une divinisation du principe féminin. Ce qui ne peut qu’aviver la cont
5287 ion du principe féminin. Ce qui ne peut qu’aviver la contradiction entre les idéaux (eux-mêmes en conflit !) et la réalité
5288 . Ce qui ne peut qu’aviver la contradiction entre les idéaux (eux-mêmes en conflit !) et la réalité vécue. La psyché et la
5289 tion entre les idéaux (eux-mêmes en conflit !) et la réalité vécue. La psyché et la sensualité naturelles se débattent ent
5290 aux (eux-mêmes en conflit !) et la réalité vécue. La psyché et la sensualité naturelles se débattent entre ces attaques co
5291 s en conflit !) et la réalité vécue. La psyché et la sensualité naturelles se débattent entre ces attaques convergentes, c
5292 ies dans leur fascinante nouveauté… C’est au cœur de cette situation inextricable, c’est comme une résultante de tant de c
5293 ituation inextricable, c’est comme une résultante de tant de confusions qui devaient s’y nouer, qu’apparaît la cortezia, «
5294 de confusions qui devaient s’y nouer, qu’apparaît la cortezia, « religion » littéraire de l’Amour chaste, de la femme idéa
5295 qu’apparaît la cortezia, « religion » littéraire de l’Amour chaste, de la femme idéalisée, avec sa « piété » particulière
5296 ’apparaît la cortezia, « religion » littéraire de l’ Amour chaste, de la femme idéalisée, avec sa « piété » particulière, l
5297 tezia, « religion » littéraire de l’Amour chaste, de la femme idéalisée, avec sa « piété » particulière, la joy d’amors, s
5298 ia, « religion » littéraire de l’Amour chaste, de la femme idéalisée, avec sa « piété » particulière, la joy d’amors, ses
5299 femme idéalisée, avec sa « piété » particulière, la joy d’amors, ses « rites » précis, la rhétorique des troubadours, sa
5300 idéalisée, avec sa « piété » particulière, la joy d’ amors, ses « rites » précis, la rhétorique des troubadours, sa morale
5301 rticulière, la joy d’amors, ses « rites » précis, la rhétorique des troubadours, sa morale de l’hommage et du service, sa
5302 précis, la rhétorique des troubadours, sa morale de l’hommage et du service, sa « théologie » et ses disputes théologique
5303 écis, la rhétorique des troubadours, sa morale de l’ hommage et du service, sa « théologie » et ses disputes théologiques,
5304  » et ses disputes théologiques, ses « initiés », les troubadours, et ses « croyants », le grand public cultivé ou non, qui
5305  initiés », les troubadours, et ses « croyants », le grand public cultivé ou non, qui écoute les troubadours et fait leur
5306 nts », le grand public cultivé ou non, qui écoute les troubadours et fait leur gloire mondaine dans toute l’Europe. Or nous
5307 oubadours et fait leur gloire mondaine dans toute l’ Europe. Or nous voyons cette religion de l’amour ennoblissant célébrée
5308 ans toute l’Europe. Or nous voyons cette religion de l’amour ennoblissant célébrée par les mêmes hommes qui persistent à t
5309 toute l’Europe. Or nous voyons cette religion de l’ amour ennoblissant célébrée par les mêmes hommes qui persistent à teni
5310 tte religion de l’amour ennoblissant célébrée par les mêmes hommes qui persistent à tenir la sexualité pour « vilaine » ; e
5311 ébrée par les mêmes hommes qui persistent à tenir la sexualité pour « vilaine » ; et nous voyons souvent dans le même poèt
5312 té pour « vilaine » ; et nous voyons souvent dans le même poète un adorateur enthousiaste de la Dame, qu’il exalte, et un
5313 vent dans le même poète un adorateur enthousiaste de la Dame, qu’il exalte, et un contempteur de la femme, qu’il rabaisse 
5314 t dans le même poète un adorateur enthousiaste de la Dame, qu’il exalte, et un contempteur de la femme, qu’il rabaisse : q
5315 iaste de la Dame, qu’il exalte, et un contempteur de la femme, qu’il rabaisse : qu’on se rappelle seulement les vers d’un
5316 te de la Dame, qu’il exalte, et un contempteur de la femme, qu’il rabaisse : qu’on se rappelle seulement les vers d’un Mar
5317 mme, qu’il rabaisse : qu’on se rappelle seulement les vers d’un Marcabru ou ceux d’un Raimbaut d’Orange cités plus haut74.
5318 l rabaisse : qu’on se rappelle seulement les vers d’ un Marcabru ou ceux d’un Raimbaut d’Orange cités plus haut74. Chose cu
5319 rappelle seulement les vers d’un Marcabru ou ceux d’ un Raimbaut d’Orange cités plus haut74. Chose curieuse, les troubadour
5320 mbaut d’Orange cités plus haut74. Chose curieuse, les troubadours chez lesquels nous constatons cette contradiction, ne s’e
5321 s’en plaignent pas ! On dirait qu’ils ont trouvé le secret d’une conciliation vivante des inconciliables. Ils semblent re
5322 gnent pas ! On dirait qu’ils ont trouvé le secret d’ une conciliation vivante des inconciliables. Ils semblent refléter, ma
5323 es inconciliables. Ils semblent refléter, mais en la surmontant, la division des consciences (elle-même productrice de mau
5324 es. Ils semblent refléter, mais en la surmontant, la division des consciences (elle-même productrice de mauvaise conscienc
5325 a division des consciences (elle-même productrice de mauvaise conscience) dans la grande masse d’une société partagée non
5326 lle-même productrice de mauvaise conscience) dans la grande masse d’une société partagée non seulement entre la chair et l
5327 rice de mauvaise conscience) dans la grande masse d’ une société partagée non seulement entre la chair et l’esprit, mais en
5328 masse d’une société partagée non seulement entre la chair et l’esprit, mais encore entre l’hérésie et l’orthodoxie, et au
5329 société partagée non seulement entre la chair et l’ esprit, mais encore entre l’hérésie et l’orthodoxie, et au sein même d
5330 ent entre la chair et l’esprit, mais encore entre l’ hérésie et l’orthodoxie, et au sein même de l’hérésie, entre l’exigenc
5331 chair et l’esprit, mais encore entre l’hérésie et l’ orthodoxie, et au sein même de l’hérésie, entre l’exigence des Parfait
5332 entre l’hérésie et l’orthodoxie, et au sein même de l’hérésie, entre l’exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyant
5333 tre l’hérésie et l’orthodoxie, et au sein même de l’ hérésie, entre l’exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyants…
5334 l’orthodoxie, et au sein même de l’hérésie, entre l’ exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyants… Citons là-dessus
5335 me de l’hérésie, entre l’exigence des Parfaits et la vie réelle des Croyants… Citons là-dessus l’un des plus sensibles int
5336 ssus l’un des plus sensibles interprètes modernes de la cortezia, René Nelli : « Presque toutes les dames du Carcassès, du
5337 s l’un des plus sensibles interprètes modernes de la cortezia, René Nelli : « Presque toutes les dames du Carcassès, du To
5338 nes de la cortezia, René Nelli : « Presque toutes les dames du Carcassès, du Toulousain, du Foix, de l’Albigeois étaient « 
5339 s les dames du Carcassès, du Toulousain, du Foix, de l’Albigeois étaient « croyantes » et savaient — bien qu’elles fussent
5340 es dames du Carcassès, du Toulousain, du Foix, de l’ Albigeois étaient « croyantes » et savaient — bien qu’elles fussent ma
5341 et savaient — bien qu’elles fussent mariées — que le mariage était condamné par leur Église. Beaucoup de troubadours — cel
5342 moins, très au courant des idées qui étaient dans l’ air depuis deux-cents ans. Dans tous les cas, ils chantaient pour des
5343 aient dans l’air depuis deux-cents ans. Dans tous les cas, ils chantaient pour des châtelaines, dont il fallait apaiser par
5344 elaines, dont il fallait apaiser par des chansons la mauvaise conscience, et qui leur demandaient non pas tant une illusio
5345 et qui leur demandaient non pas tant une illusion d’ amour sincère qu’un antipode spirituel au mariage où elles avaient été
5346 el au mariage où elles avaient été contraintes. » Le même auteur ajoute qu’à son avis, « il n’est pas question de voir dan
5347 eur ajoute qu’à son avis, « il n’est pas question de voir dans la chasteté, ainsi feinte, une habitude réelle ni un reflet
5348 ’à son avis, « il n’est pas question de voir dans la chasteté, ainsi feinte, une habitude réelle ni un reflet des mœurs »,
5349 n hommage « religieux » (et formaliste) rendu par l’ imperfection à la perfection », c’est-à-dire par les troubadours et pa
5350 ieux » (et formaliste) rendu par l’imperfection à la perfection », c’est-à-dire par les troubadours et par les croyants in
5351 ’imperfection à la perfection », c’est-à-dire par les troubadours et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Ma
5352 ection », c’est-à-dire par les troubadours et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, dit le scepti
5353 ar les troubadours et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, dit le sceptique d’aujourd’hui, que
5354 nquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, dit le sceptique d’aujourd’hui, que peut bien signifier au concret cette « c
5355 morale des Parfaits. Mais enfin, dit le sceptique d’ aujourd’hui, que peut bien signifier au concret cette « chasteté » prô
5356 » prônée par des jongleurs ? Et comment expliquer le succès si rapide d’une prétendue morale à ce point ambiguë, dans un L
5357 gleurs ? Et comment expliquer le succès si rapide d’ une prétendue morale à ce point ambiguë, dans un Languedoc, une Italie
5358 rmanie rhénane, une Europe tout entière enfin, où les passions « religieuses » et la théologie n’occupaient tout de même pa
5359 entière enfin, où les passions « religieuses » et la théologie n’occupaient tout de même pas le plus clair de la vie, et n
5360 s » et la théologie n’occupaient tout de même pas le plus clair de la vie, et n’avaient tout de même pas supprimé toute es
5361 logie n’occupaient tout de même pas le plus clair de la vie, et n’avaient tout de même pas supprimé toute espèce d’impulsi
5362 ie n’occupaient tout de même pas le plus clair de la vie, et n’avaient tout de même pas supprimé toute espèce d’impulsions
5363 n’avaient tout de même pas supprimé toute espèce d’ impulsions naturelles ? Les modernes, en effet, depuis Rousseau, croie
5364 s supprimé toute espèce d’impulsions naturelles ? Les modernes, en effet, depuis Rousseau, croient qu’il existe une sorte d
5365 , depuis Rousseau, croient qu’il existe une sorte de nature normale, à laquelle la culture et la religion seraient venues
5366 il existe une sorte de nature normale, à laquelle la culture et la religion seraient venues surajouter leurs faux problème
5367 sorte de nature normale, à laquelle la culture et la religion seraient venues surajouter leurs faux problèmes… Cette illus
5368 urs faux problèmes… Cette illusion touchante peut les aider à vivre, mais non pas à comprendre leur vie. Car tous, tant que
5369 re leur vie. Car tous, tant que nous sommes, sans le savoir, menons nos vies de civilisés dans une confusion proprement in
5370 que nous sommes, sans le savoir, menons nos vies de civilisés dans une confusion proprement insensée de religions jamais
5371 civilisés dans une confusion proprement insensée de religions jamais tout à fait mortes, et rarement tout à fait comprise
5372 et rarement tout à fait comprises et pratiquées ; de morales jadis exclusives mais qui se superposent ou se combinent à l’
5373 lusives mais qui se superposent ou se combinent à l’ arrière-plan de nos conduites élémentaires ; de complexes ignorés mais
5374 i se superposent ou se combinent à l’arrière-plan de nos conduites élémentaires ; de complexes ignorés mais d’autant plus
5375 à l’arrière-plan de nos conduites élémentaires ; de complexes ignorés mais d’autant plus actifs ; et d’instincts hérités
5376 onduites élémentaires ; de complexes ignorés mais d’ autant plus actifs ; et d’instincts hérités bien moins de quelque natu
5377 complexes ignorés mais d’autant plus actifs ; et d’ instincts hérités bien moins de quelque nature animale que de coutumes
5378 t plus actifs ; et d’instincts hérités bien moins de quelque nature animale que de coutumes totalement oubliées, devenues
5379 hérités bien moins de quelque nature animale que de coutumes totalement oubliées, devenues traces ou cicatrices mentales,
5380 es ou cicatrices mentales, tout inconscientes et, de ce fait, aisément confondues avec l’instinct. Elles furent tantôt des
5381 scientes et, de ce fait, aisément confondues avec l’ instinct. Elles furent tantôt des artifices cruels, tantôt des rites s
5382 orées par des mystiques lointaines à la fois dans le temps et dans l’espace. 4. Une technique de la « chasteté ». — À par
5383 tiques lointaines à la fois dans le temps et dans l’ espace. 4. Une technique de la « chasteté ». — À partir du vie siècl
5384 dans le temps et dans l’espace. 4. Une technique de la « chasteté ». — À partir du vie siècle se répand rapidement dans
5385 s le temps et dans l’espace. 4. Une technique de la « chasteté ». — À partir du vie siècle se répand rapidement dans l’I
5386 À partir du vie siècle se répand rapidement dans l’ Inde entière, tant hindouiste que bouddhiste, une école ou mode religi
5387 que bouddhiste, une école ou mode religieuse dont l’ influence s’épanouira pendant des siècles. « Du point de vue formel, l
5388 ra pendant des siècles. « Du point de vue formel, le tantrisme se présente comme une nouvelle manifestation triomphante du
5389 nouvelle manifestation triomphante du shaktisme. La force secrète (shakti) qui anime le cosmos et soutient les dieux (en
5390 du shaktisme. La force secrète (shakti) qui anime le cosmos et soutient les dieux (en premier lieu Shiva et Bouddha)… est
5391 secrète (shakti) qui anime le cosmos et soutient les dieux (en premier lieu Shiva et Bouddha)… est fortement personnifiée 
5392 a et Bouddha)… est fortement personnifiée : c’est la Déesse, Épouse et Mère… Le dynamisme créateur revient à la Déesse… Le
5393 t personnifiée : c’est la Déesse, Épouse et Mère… Le dynamisme créateur revient à la Déesse… Le culte se concentre autour
5394 , Épouse et Mère… Le dynamisme créateur revient à la Déesse… Le culte se concentre autour de ce principe cosmique féminin 
5395 Mère… Le dynamisme créateur revient à la Déesse… Le culte se concentre autour de ce principe cosmique féminin ; la médita
5396 oncentre autour de ce principe cosmique féminin ; la méditation tient compte de ses « pouvoirs », la délivrance devient po
5397 ipe cosmique féminin ; la méditation tient compte de ses « pouvoirs », la délivrance devient possible par la shakti… Dans
5398 ; la méditation tient compte de ses « pouvoirs », la délivrance devient possible par la shakti… Dans certaines sectes tant
5399 « pouvoirs », la délivrance devient possible par la shakti… Dans certaines sectes tantriques, la femme devient elle-même
5400 par la shakti… Dans certaines sectes tantriques, la femme devient elle-même une chose sacrée, une incarnation de la Mère.
5401 vient elle-même une chose sacrée, une incarnation de la Mère. L’apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à
5402 nt elle-même une chose sacrée, une incarnation de la Mère. L’apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à tou
5403 ême une chose sacrée, une incarnation de la Mère. L’ apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à tous les cou
5404 ne incarnation de la Mère. L’apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à tous les courants mystiques du Moye
5405 incarnation de la Mère. L’apothéose religieuse de la femme est commune d’ailleurs à tous les courants mystiques du Moyen Â
5406 igieuse de la femme est commune d’ailleurs à tous les courants mystiques du Moyen Âge indien… Le tantrisme est par excellen
5407 tous les courants mystiques du Moyen Âge indien… Le tantrisme est par excellence une technique, bien que fondamentalement
5408 alement il soit une métaphysique et une mystique… La méditation éveille certaines forces occultes qui dorment en chaque ho
5409 ue homme et qui, une fois éveillées, transforment le corps humain en un corps mystique75. » Il s’agit, par le cérémonial d
5410 s humain en un corps mystique75. » Il s’agit, par le cérémonial du yoga tantrique (contrôle de la respiration, répétitions
5411 it, par le cérémonial du yoga tantrique (contrôle de la respiration, répétitions de mantras ou formules sacrées, méditatio
5412 par le cérémonial du yoga tantrique (contrôle de la respiration, répétitions de mantras ou formules sacrées, méditation s
5413 antrique (contrôle de la respiration, répétitions de mantras ou formules sacrées, méditation sur des mandalas ou images en
5414 , méditation sur des mandalas ou images enfermant les symboles du monde et des dieux) de transcender la condition humaine.
5415 ges enfermant les symboles du monde et des dieux) de transcender la condition humaine. Le tantrisme bouddhique trouve des
5416 es symboles du monde et des dieux) de transcender la condition humaine. Le tantrisme bouddhique trouve des analogies préci
5417 t des dieux) de transcender la condition humaine. Le tantrisme bouddhique trouve des analogies précises dans le hatha yoga
5418 sme bouddhique trouve des analogies précises dans le hatha yoga hindou, technique du contrôle du corps et de l’énergie vit
5419 ha yoga hindou, technique du contrôle du corps et de l’énergie vitale. C’est ainsi que certaines postures (mudras) décrite
5420 yoga hindou, technique du contrôle du corps et de l’ énergie vitale. C’est ainsi que certaines postures (mudras) décrites p
5421 insi que certaines postures (mudras) décrites par le hatha yoga ont pour but « d’utiliser comme moyen de divinisation et e
5422 mudras) décrites par le hatha yoga ont pour but «  d’ utiliser comme moyen de divinisation et ensuite d’intégration, d’unifi
5423 hatha yoga ont pour but « d’utiliser comme moyen de divinisation et ensuite d’intégration, d’unification finale, la fonct
5424 d’utiliser comme moyen de divinisation et ensuite d’ intégration, d’unification finale, la fonction par excellence humaine,
5425 e moyen de divinisation et ensuite d’intégration, d’ unification finale, la fonction par excellence humaine, celle-là même
5426 n et ensuite d’intégration, d’unification finale, la fonction par excellence humaine, celle-là même qui détermine le cycle
5427 r excellence humaine, celle-là même qui détermine le cycle incessant des naissances et des morts, la fonction sexuelle76 »
5428 e le cycle incessant des naissances et des morts, la fonction sexuelle76 ». Ainsi parle Shiva77 : « Pour mes dévots, je va
5429 arle Shiva77 : « Pour mes dévots, je vais décrire le geste de l’Éclair (vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et
5430 a77 : « Pour mes dévots, je vais décrire le geste de l’Éclair (vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et doit être
5431  : « Pour mes dévots, je vais décrire le geste de l’ Éclair (vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et doit être te
5432 le geste de l’Éclair (vajroli mudra) qui détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets. » Les
5433 étruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets. » Les précisions données par le texte font allusi
5434 e et doit être tenu pour le secret des secrets. » Les précisions données par le texte font allusion à une technique de l’ac
5435 secret des secrets. » Les précisions données par le texte font allusion à une technique de l’acte sexuel sans consommatio
5436 onnées par le texte font allusion à une technique de l’acte sexuel sans consommation, car « celui qui garde (ou reprend) s
5437 ées par le texte font allusion à une technique de l’ acte sexuel sans consommation, car « celui qui garde (ou reprend) sa s
5438 a semence dans son corps, qu’aurait-il à craindre de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna
5439 emence dans son corps, qu’aurait-il à craindre de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (u
5440 rps, qu’aurait-il à craindre de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (union sexuelle céré
5441 re de la mort ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (union sexuelle cérémonielle) devient un exerc
5442 ? » comme le dit un upanishad. Dans le tantrisme, la maithuna (union sexuelle cérémonielle) devient un exercice yogique. M
5443 exercice yogique. Mais la plupart des textes qui la décrivent « sont écrits dans un langage intentionnel, secret, obscur,
5444 ecret, obscur, à double sens, dans lequel un état de conscience est exprimé par un terme érotique78 » — ou l’inverse aussi
5445 cience est exprimé par un terme érotique78 » — ou l’ inverse aussi bien. À tel point « qu’on ne peut jamais préciser si mai
5446 a est un acte réel ou simplement une allégorie ». De toute manière, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’an
5447 ou simplement une allégorie ». De toute manière, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’anéantissement du mo
5448 ent une allégorie ». De toute manière, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’anéantissement du moi ». Et cet
5449 e manière, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’anéantissement du moi ». Et cette « béatitude érotique », o
5450 e, le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’anéantissement du moi ». Et cette « béatitude érotique », obtenue p
5451 le but est le « suprême grand bonheur… la joie de l’ anéantissement du moi ». Et cette « béatitude érotique », obtenue par
5452 i ». Et cette « béatitude érotique », obtenue par l’ arrêt non du plaisir mais de son effet physique, est utilisée comme ex
5453 otique », obtenue par l’arrêt non du plaisir mais de son effet physique, est utilisée comme expérience immédiate pour obte
5454 utilisée comme expérience immédiate pour obtenir l’ état nirvanique. « Autrement, nous rappellent les textes, le dévot dev
5455 r l’état nirvanique. « Autrement, nous rappellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’
5456 vanique. « Autrement, nous rappellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’importe que
5457 ent, nous rappellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’importe quel débauché. » Mai
5458 rappellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’importe quel débauché. » Mais la femm
5459 ppellent les textes, le dévot devient la proie de la triste loi karmique, comme n’importe quel débauché. » Mais la femme,
5460 i karmique, comme n’importe quel débauché. » Mais la femme, dans tout cela ? Elle reste objet d’un culte. Considérée comme
5461 Mais la femme, dans tout cela ? Elle reste objet d’ un culte. Considérée comme « source unique de joie et de repos, l’aman
5462 bjet d’un culte. Considérée comme « source unique de joie et de repos, l’amante synthétise toute la nature féminine, elle
5463 ulte. Considérée comme « source unique de joie et de repos, l’amante synthétise toute la nature féminine, elle est mère, s
5464 idérée comme « source unique de joie et de repos, l’ amante synthétise toute la nature féminine, elle est mère, sœur, épous
5465 ue de joie et de repos, l’amante synthétise toute la nature féminine, elle est mère, sœur, épouse, fille… elle est le chem
5466 ine, elle est mère, sœur, épouse, fille… elle est le chemin du salut79 ». Ainsi le tantrisme apporte cette nouveauté qui c
5467 se, fille… elle est le chemin du salut79 ». Ainsi le tantrisme apporte cette nouveauté qui consiste à « expérimenter la tr
5468 rte cette nouveauté qui consiste à « expérimenter la transsubstantialisation du corps humain à l’aide de l’acte même qui,
5469 anssubstantialisation du corps humain à l’aide de l’ acte même qui, pour n’importe quel ascétisme, symbolise l’état par exc
5470 ême qui, pour n’importe quel ascétisme, symbolise l’ état par excellence du péché et de la mort : l’acte sexuel80. » Mais l
5471 isme, symbolise l’état par excellence du péché et de la mort : l’acte sexuel80. » Mais l’acte est toujours décrit comme ét
5472 e, symbolise l’état par excellence du péché et de la mort : l’acte sexuel80. » Mais l’acte est toujours décrit comme étant
5473 se l’état par excellence du péché et de la mort : l’ acte sexuel80. » Mais l’acte est toujours décrit comme étant celui de
5474 du péché et de la mort : l’acte sexuel80. » Mais l’ acte est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femme reste
5475 Mais l’acte est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femme reste passive, impersonnelle, pur principe, sans vi
5476 s l’acte est toujours décrit comme étant celui de l’ homme. La femme reste passive, impersonnelle, pur principe, sans visag
5477 est toujours décrit comme étant celui de l’homme. La femme reste passive, impersonnelle, pur principe, sans visage et sans
5478 sans nom. Une école mystique du tantrisme tardif, le Sahajiyâ, « amplifie l’érotique rituelle jusqu’à des proportions éton
5479 ique du tantrisme tardif, le Sahajiyâ, « amplifie l’ érotique rituelle jusqu’à des proportions étonnantes… On y accorde une
5480 On y accorde une grande importance à toute sorte d’ « amour » et le rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’un
5481 ne grande importance à toute sorte d’« amour » et le rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’un lent et diffic
5482 importance à toute sorte d’« amour » et le rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’un lent et difficile appren
5483 « amour » et le rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’un lent et difficile apprentissage ascétique… Le néoph
5484 rituel de maithuna apparaît comme le couronnement d’ un lent et difficile apprentissage ascétique… Le néophyte doit servir
5485 t d’un lent et difficile apprentissage ascétique… Le néophyte doit servir la « femme dévote » pendant les quatre premiers
5486 apprentissage ascétique… Le néophyte doit servir la « femme dévote » pendant les quatre premiers mois, comme un domestiqu
5487 néophyte doit servir la « femme dévote » pendant les quatre premiers mois, comme un domestique, dormir dans la même chambr
5488 e premiers mois, comme un domestique, dormir dans la même chambre qu’elle, puis à ses pieds. Pendant les quatre mois suiva
5489 a même chambre qu’elle, puis à ses pieds. Pendant les quatre mois suivants et tout en continuant à la servir comme avant, i
5490 les quatre mois suivants et tout en continuant à la servir comme avant, il dort dans le même lit, du côté gauche. Pendant
5491 continuant à la servir comme avant, il dort dans le même lit, du côté gauche. Pendant encore quatre mois, il dormira du c
5492 lacés, etc. Tous ces préliminaires ont pour but «  l’ autonomisation » de la volupté — considérée comme l’unique expérience
5493 s préliminaires ont pour but « l’autonomisation » de la volupté — considérée comme l’unique expérience humaine qui peut ré
5494 réliminaires ont pour but « l’autonomisation » de la volupté — considérée comme l’unique expérience humaine qui peut réali
5495 autonomisation » de la volupté — considérée comme l’ unique expérience humaine qui peut réaliser la béatitude nirvanique et
5496 mme l’unique expérience humaine qui peut réaliser la béatitude nirvanique et la maîtrise des sens, i. e. l’arrêt séminal81
5497 aine qui peut réaliser la béatitude nirvanique et la maîtrise des sens, i. e. l’arrêt séminal81 ». Des pratiques similaire
5498 atitude nirvanique et la maîtrise des sens, i. e. l’ arrêt séminal81 ». Des pratiques similaires sont prescrites par le tao
5499 1 ». Des pratiques similaires sont prescrites par le taoïsme, mais en vue de prolonger la jeunesse et la vie en économisan
5500 escrites par le taoïsme, mais en vue de prolonger la jeunesse et la vie en économisant le principe vital, plutôt que de co
5501 taoïsme, mais en vue de prolonger la jeunesse et la vie en économisant le principe vital, plutôt que de conquérir la libe
5502 de prolonger la jeunesse et la vie en économisant le principe vital, plutôt que de conquérir la liberté spirituelle par la
5503 vie en économisant le principe vital, plutôt que de conquérir la liberté spirituelle par la déification du corps. La « ch
5504 misant le principe vital, plutôt que de conquérir la liberté spirituelle par la déification du corps. La « chasteté » tant
5505 lutôt que de conquérir la liberté spirituelle par la déification du corps. La « chasteté » tantrique consiste donc à faire
5506 liberté spirituelle par la déification du corps. La « chasteté » tantrique consiste donc à faire l’amour sans le faire, à
5507 . La « chasteté » tantrique consiste donc à faire l’ amour sans le faire, à rechercher l’exaltation mystique et la béatitud
5508 té » tantrique consiste donc à faire l’amour sans le faire, à rechercher l’exaltation mystique et la béatitude à travers u
5509 donc à faire l’amour sans le faire, à rechercher l’ exaltation mystique et la béatitude à travers une Elle qu’il s’agit de
5510 s le faire, à rechercher l’exaltation mystique et la béatitude à travers une Elle qu’il s’agit de « servir » en posture hu
5511 e et la béatitude à travers une Elle qu’il s’agit de « servir » en posture humiliée, mais en gardant cette maîtrise de soi
5512 posture humiliée, mais en gardant cette maîtrise de soi dont la perte pourrait se traduire par un acte de procréation, le
5513 iliée, mais en gardant cette maîtrise de soi dont la perte pourrait se traduire par un acte de procréation, lequel ferait
5514 oi dont la perte pourrait se traduire par un acte de procréation, lequel ferait retomber le chevalier servant dans la réal
5515 ar un acte de procréation, lequel ferait retomber le chevalier servant dans la réalité fatale du Karma. 5. La joie d’amou
5516 lequel ferait retomber le chevalier servant dans la réalité fatale du Karma. 5. La joie d’amour. — En contraste indéniab
5517 lier servant dans la réalité fatale du Karma. 5.  La joie d’amour. — En contraste indéniable avec ces textes mystiques et
5518 vant dans la réalité fatale du Karma. 5. La joie d’ amour. — En contraste indéniable avec ces textes mystiques et cette ab
5519 hysiologique, citons maintenant quelques chansons de « légers troubadours méridionaux », grands seigneurs amateurs ou jong
5520 ds seigneurs amateurs ou jongleurs besogneux, que les romanistes unanimes nous décrivent comme de purs « rhétoriqueurs82 ».
5521 que les romanistes unanimes nous décrivent comme de purs « rhétoriqueurs82 ». D’Amour, je sais qu’il donne aisément gran
5522 ous décrivent comme de purs « rhétoriqueurs82 ». D’ Amour, je sais qu’il donne aisément grande joie à celui qui observe se
5523 neuvième duc d’Aquitaine, qui mourut en 1127. Dès le début du xiie siècle, ces « lois d’Amour » sont donc déjà fixées, co
5524 en 1127. Dès le début du xiie siècle, ces « lois d’ Amour » sont donc déjà fixées, comme un rituel. Ce sont Mesure, Servic
5525 teté, Secret et Merci, et ces vertus conduisent à la Joie, qui est signe et garantie de Vray Amor. Voici Mesure et Patienc
5526 s conduisent à la Joie, qui est signe et garantie de Vray Amor. Voici Mesure et Patience : De courtoisie peut se vanter ce
5527 garantie de Vray Amor. Voici Mesure et Patience : De courtoisie peut se vanter celui qui sait garder Mesure… Le bien-être
5528 isie peut se vanter celui qui sait garder Mesure… Le bien-être des amoureux consiste en Joie, Patience et Mesure… J’approu
5529 me fasse longtemps attendre et que je n’aie point d’ elle ce qu’elle m’a promis. (Marcabru.) Voici le Service de la Dame :
5530 d’elle ce qu’elle m’a promis. (Marcabru.) Voici le Service de la Dame : Prenez ma vie en hommage, belle et dure merci, p
5531 qu’elle m’a promis. (Marcabru.) Voici le Service de la Dame : Prenez ma vie en hommage, belle et dure merci, pourvu que v
5532 elle m’a promis. (Marcabru.) Voici le Service de la Dame : Prenez ma vie en hommage, belle et dure merci, pourvu que vous
5533 e m’améliore et me purifie, car je sers et révère la plus gente dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le troubadour a
5534 gente dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le troubadour arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’aimée est la
5535 e même, le troubadour arabe Ibn Dawoud disait : «  La soumission à l’aimée est la marque naturelle d’un homme courtois. »)
5536 adour arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’ aimée est la marque naturelle d’un homme courtois. ») Voici la Chastet
5537 Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’aimée est la marque naturelle d’un homme courtois. ») Voici la Chasteté : Celui qu
5538 « La soumission à l’aimée est la marque naturelle d’ un homme courtois. ») Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à aimer
5539 la marque naturelle d’un homme courtois. ») Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à aimer d’amour sensuel se met en gue
5540 Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à aimer d’ amour sensuel se met en guerre avec lui-même, car le sot après avoir v
5541 amour sensuel se met en guerre avec lui-même, car le sot après avoir vidé sa bourse fait triste contenance ! (Marcabru.)
5542 iste contenance ! (Marcabru.) Écoutez ! Sa voix ( d’ Amour) paraîtra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui
5543 Écoutez ! Sa voix (d’Amour) paraîtra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue !83. (Marcabr
5544 ! Sa voix (d’Amour) paraîtra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue !83. (Marcabru.) Chas
5545 a voix (d’Amour) paraîtra douce comme le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue !83. (Marcabru.) Chastet
5546 le chant de la lyre, si seulement vous lui coupez la queue !83. (Marcabru.) Chasteté délivre de la tyrannie du désir en p
5547 oupez la queue !83. (Marcabru.) Chasteté délivre de la tyrannie du désir en portant le Désir (courtois) à l’extrême : Par
5548 ez la queue !83. (Marcabru.) Chasteté délivre de la tyrannie du désir en portant le Désir (courtois) à l’extrême : Par ex
5549 asteté délivre de la tyrannie du désir en portant le Désir (courtois) à l’extrême : Par excès de désir, je crois que je me
5550 yrannie du désir en portant le Désir (courtois) à l’ extrême : Par excès de désir, je crois que je me l’enlèverai, si l’on
5551 rtant le Désir (courtois) à l’extrême : Par excès de désir, je crois que je me l’enlèverai, si l’on peut rien perdre à for
5552 ’extrême : Par excès de désir, je crois que je me l’ enlèverai, si l’on peut rien perdre à force de bien aimer. (Arnaut Dan
5553 xcès de désir, je crois que je me l’enlèverai, si l’ on peut rien perdre à force de bien aimer. (Arnaut Daniel.) (De même,
5554 er. (Arnaut Daniel.) (De même, Ibn Dawoud louait la chasteté pour son pouvoir « d’éterniser le désir ».) C’est au comble
5555 Ibn Dawoud louait la chasteté pour son pouvoir «  d’ éterniser le désir ».) C’est au comble de l’amour (vrai) et de sa « jo
5556 louait la chasteté pour son pouvoir « d’éterniser le désir ».) C’est au comble de l’amour (vrai) et de sa « joie » que Jau
5557 ouvoir « d’éterniser le désir ».) C’est au comble de l’amour (vrai) et de sa « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus élo
5558 oir « d’éterniser le désir ».) C’est au comble de l’ amour (vrai) et de sa « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloign
5559 le désir ».) C’est au comble de l’amour (vrai) et de sa « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloigné de l’amour coupa
5560 (vrai) et de sa « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloigné de l’amour coupable et de son « angoisse ». Il va plus l
5561 « joie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloigné de l’amour coupable et de son « angoisse ». Il va plus loin dans la libé
5562 oie » que Jaufré Rudel se sent le plus éloigné de l’ amour coupable et de son « angoisse ». Il va plus loin dans la libérat
5563 el se sent le plus éloigné de l’amour coupable et de son « angoisse ». Il va plus loin dans la libération : la présence ph
5564 able et de son « angoisse ». Il va plus loin dans la libération : la présence physique de l’objet aimé lui deviendra bient
5565  angoisse ». Il va plus loin dans la libération : la présence physique de l’objet aimé lui deviendra bientôt indifférente 
5566 us loin dans la libération : la présence physique de l’objet aimé lui deviendra bientôt indifférente : J’ai une amie, mais
5567 loin dans la libération : la présence physique de l’ objet aimé lui deviendra bientôt indifférente : J’ai une amie, mais je
5568 sais qui elle est, car jamais de par ma foi je ne la vis… et je l’aime fort… Nulle joie ne me plaît autant que la possessi
5569 est, car jamais de par ma foi je ne la vis… et je l’ aime fort… Nulle joie ne me plaît autant que la possession de cet amou
5570 je l’aime fort… Nulle joie ne me plaît autant que la possession de cet amour lointain. La « joie d’Amour » n’est pas seule
5571 … Nulle joie ne me plaît autant que la possession de cet amour lointain. La « joie d’Amour » n’est pas seulement libératri
5572 t autant que la possession de cet amour lointain. La « joie d’Amour » n’est pas seulement libératrice du désir dominé par
5573 ue la possession de cet amour lointain. La « joie d’ Amour » n’est pas seulement libératrice du désir dominé par Mesure et
5574 é par Mesure et Prouesse, elle est aussi fontaine de Jouvence : Je veux garder (ma dame) pour me rafraîchir le cœur et ren
5575 nce : Je veux garder (ma dame) pour me rafraîchir le cœur et renouveler mon corps, si bien que je ne puisse vieillir… Celu
5576 … Celui-là vivra cent ans qui réussira à posséder la joie de son amour. (Guillaume de Poitiers.) Je n’ai cité que des poè
5577 là vivra cent ans qui réussira à posséder la joie de son amour. (Guillaume de Poitiers.) Je n’ai cité que des poètes de l
5578 llaume de Poitiers.) Je n’ai cité que des poètes de la première et de la seconde génération des troubadours (1120 à 1180
5579 .) Je n’ai cité que des poètes de la première et de la seconde génération des troubadours (1120 à 1180 environ). Au xiiie
5580 urs (1120 à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière génération expliciteront ce que leurs modèles avaient cha
5581 que leurs modèles avaient chanté. « Ce n’est plus de l’amour courtois, si on le matérialise ou si la Dame se rend comme ré
5582 leurs modèles avaient chanté. « Ce n’est plus de l’ amour courtois, si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récom
5583 hanté. « Ce n’est plus de l’amour courtois, si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récompense », écrit Daude de
5584 s de l’amour courtois, si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récompense », écrit Daude de Prades, qui cependant
5585 crit Daude de Prades, qui cependant ne craint pas de donner des précisions sur les gestes érotiques que l’on peut se perme
5586 endant ne craint pas de donner des précisions sur les gestes érotiques que l’on peut se permettre avec cette Dame. Et Guira
5587 onner des précisions sur les gestes érotiques que l’ on peut se permettre avec cette Dame. Et Guiraut de Calenson : Dans le
5588 re avec cette Dame. Et Guiraut de Calenson : Dans le palais où elle siège (la Dame) sont cinq portes : celui qui peut ouvr
5589 iraut de Calenson : Dans le palais où elle siège ( la Dame) sont cinq portes : celui qui peut ouvrir les deux premières pas
5590 la Dame) sont cinq portes : celui qui peut ouvrir les deux premières passe aisément les trois autres, mais il lui est diffi
5591 qui peut ouvrir les deux premières passe aisément les trois autres, mais il lui est difficile d’en sortir, il vit dans la j
5592 ément les trois autres, mais il lui est difficile d’ en sortir, il vit dans la joie, celui qui peut y rester. On y accède p
5593 ais il lui est difficile d’en sortir, il vit dans la joie, celui qui peut y rester. On y accède par quatre degrés très dou
5594 vilains ni malotrus, ces gens-là sont logés dans le faubourg, lequel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’on no
5595 à sont logés dans le faubourg, lequel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier troubadou
5596 ont logés dans le faubourg, lequel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier troubadour,
5597 quel occupe plus de la moitié du monde. Celui que l’ on nomme parfois le dernier troubadour, Guiraut Riquier, donnera de ce
5598 s le dernier troubadour, Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : « Les cinq portes sont Désir, Prièr
5599 troubadour, Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : « Les cinq portes sont Désir, Prière, Servir, B
5600 r, donnera de ces vers le commentaire suivant : «  Les cinq portes sont Désir, Prière, Servir, Baiser et Faire, par où Amour
5601 e, Servir, Baiser et Faire, par où Amour périt. » Les quatre degrés sont « honorer, dissimuler, bien servir, patiemment att
5602 des termes qui peuvent éclairer indirectement sur la nature de l’amour vrai ou du moins sur certains de ces aspects. Et to
5603 qui peuvent éclairer indirectement sur la nature de l’amour vrai ou du moins sur certains de ces aspects. Et tout d’abord
5604 i peuvent éclairer indirectement sur la nature de l’ amour vrai ou du moins sur certains de ces aspects. Et tout d’abord, d
5605 a nature de l’amour vrai ou du moins sur certains de ces aspects. Et tout d’abord, dit Marcabru, « Il lie partie avec le d
5606 tout d’abord, dit Marcabru, « Il lie partie avec le diable, celui qui couve Faux Amour ». (Et en effet, le diable n’est-i
5607 able, celui qui couve Faux Amour ». (Et en effet, le diable n’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procr
5608 aux Amour ». (Et en effet, le diable n’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le cathar
5609 r ». (Et en effet, le diable n’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?)
5610 . (Et en effet, le diable n’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les
5611 ’est-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour
5612 t-il pas le père de la création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour son
5613 création matérielle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour sont les « homicides, tra
5614 lle… et de la procréation, selon le catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour sont les « homicides, traîtres, simoniaques
5615 catharisme ?) Les adversaires du vrai Amour sont les « homicides, traîtres, simoniaques, enchanteurs, luxurieux, usuriers…
5616 s, simoniaques, enchanteurs, luxurieux, usuriers… les maris trompeurs, les faux juges et les faux témoins, les faux prêtres
5617 nteurs, luxurieux, usuriers… les maris trompeurs, les faux juges et les faux témoins, les faux prêtres, faux abbés, fausses
5618 usuriers… les maris trompeurs, les faux juges et les faux témoins, les faux prêtres, faux abbés, fausses recluses et faux
5619 is trompeurs, les faux juges et les faux témoins, les faux prêtres, faux abbés, fausses recluses et faux reclus85 ». Ils se
5620 ble Amour a promis qu’il en serait ainsi, là sera la lamentation des désespérés. Ah ! noble Amour, source de bonté, par qu
5621 entation des désespérés. Ah ! noble Amour, source de bonté, par qui le monde entier est illuminé, je te crie merci. Contre
5622 pérés. Ah ! noble Amour, source de bonté, par qui le monde entier est illuminé, je te crie merci. Contre ces clameurs gémi
5623 ci. Contre ces clameurs gémissantes, défends-moi, de peur que je ne sois retenu là-bas (en enfer) ; en tous lieux je me ti
5624 busaient trop souvent des ambiguïtés ménagées par le « service » d’amour courtois, Cercamon n’hésite pas à écrire en metta
5625 ouvent des ambiguïtés ménagées par le « service » d’ amour courtois, Cercamon n’hésite pas à écrire en mettant les points s
5626 urtois, Cercamon n’hésite pas à écrire en mettant les points sur les i : « Ces troubadours, en mêlant la vérité au mensonge
5627 n n’hésite pas à écrire en mettant les points sur les i : « Ces troubadours, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent le
5628 s points sur les i : « Ces troubadours, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes et les époux. I
5629 ours, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes et les époux. Ils vous disent qu’Amour va de trave
5630 ant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes et les époux. Ils vous disent qu’Amour va de travers, et c’est
5631 au mensonge, corrompent les amants, les femmes et les époux. Ils vous disent qu’Amour va de travers, et c’est pourquoi les
5632 femmes et les époux. Ils vous disent qu’Amour va de travers, et c’est pourquoi les maris deviennent jaloux et les dames s
5633 disent qu’Amour va de travers, et c’est pourquoi les maris deviennent jaloux et les dames sont dans l’angoisse… Ces faux s
5634 et c’est pourquoi les maris deviennent jaloux et les dames sont dans l’angoisse… Ces faux servants font qu’un grand nombre
5635 es maris deviennent jaloux et les dames sont dans l’ angoisse… Ces faux servants font qu’un grand nombre abandonnent Mérite
5636 u’un grand nombre abandonnent Mérite et éloignent d’ eux Jeunesse. » Quelles que soient les réalités ou l’absence de réalit
5637 et éloignent d’eux Jeunesse. » Quelles que soient les réalités ou l’absence de réalités « matérielles » qui aient pu corres
5638 ux Jeunesse. » Quelles que soient les réalités ou l’ absence de réalités « matérielles » qui aient pu correspondre, en ces
5639 e. » Quelles que soient les réalités ou l’absence de réalités « matérielles » qui aient pu correspondre, en ces temps, à d
5640 lles » qui aient pu correspondre, en ces temps, à de telles précisions de langage, la rhétorique courtoise et son système
5641 orrespondre, en ces temps, à de telles précisions de langage, la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés,
5642 en ces temps, à de telles précisions de langage, la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges
5643 e langage, la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges et d’interdits, demeure un fait patent
5644 la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges et d’interdits, demeure un fait patent : il suffi
5645 ue courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges et d’interdits, demeure un fait patent : il suffit de lire.
5646 son système de vertus, de péchés, de louanges et d’ interdits, demeure un fait patent : il suffit de lire. Elle va servir
5647 t d’interdits, demeure un fait patent : il suffit de lire. Elle va servir aux romanciers du Nord, ceux du cycle d’Arthur,
5648 e va servir aux romanciers du Nord, ceux du cycle d’ Arthur, du Graal, et de Tristan, pour décrire des actions et des drame
5649 ers du Nord, ceux du cycle d’Arthur, du Graal, et de Tristan, pour décrire des actions et des drames, et non plus seulemen
5650 drames, et non plus seulement pour chanter ce que l’ on pourrait encore tenir, chez les troubadours du Midi, pour une pure
5651 r chanter ce que l’on pourrait encore tenir, chez les troubadours du Midi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. 6. Ex
5652 6. Excuse aux historiens. — Je ne crois guère à l’ histoire « scientifique » comme critère des réalités qui m’intéressent
5653 qui m’intéressent dans cet ouvrage. Je lui laisse le soin d’affirmer que telle « filiation » reste indémontrable « dans l’
5654 téressent dans cet ouvrage. Je lui laisse le soin d’ affirmer que telle « filiation » reste indémontrable « dans l’état act
5655 iation » reste indémontrable « dans l’état actuel de nos connaissances », reste donc incroyable jusqu’à nouvel avis. Je ch
5656 nement confirmer une thèse quelconque en appelant l’ attention du lecteur sur certains faits que la « science sérieuse » ti
5657 ant l’attention du lecteur sur certains faits que la « science sérieuse » tient aujourd’hui pour établis. Simplement, je l
5658  » tient aujourd’hui pour établis. Simplement, je les crois de nature à nourrir l’imagination. Voici deux de ces faits sur
5659 ujourd’hui pour établis. Simplement, je les crois de nature à nourrir l’imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’on
5660 lis. Simplement, je les crois de nature à nourrir l’ imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’on peut rêver. La Pant
5661 ois de nature à nourrir l’imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’on peut rêver. La Pantcha Tantra, recueil de con
5662 r l’imagination. Voici deux de ces faits sur quoi l’ on peut rêver. La Pantcha Tantra, recueil de contes bouddhistes, fut t
5663 Voici deux de ces faits sur quoi l’on peut rêver. La Pantcha Tantra, recueil de contes bouddhistes, fut traduite au vie s
5664 quoi l’on peut rêver. La Pantcha Tantra, recueil de contes bouddhistes, fut traduite au vie siècle du sanscrit en pehlev
5665 ie siècle du sanscrit en pehlevi, par un médecin de Chosroès Ier, roi de Perse. De là, on peut suivre son progrès rapide
5666 vi, par un médecin de Chosroès Ier, roi de Perse. De là, on peut suivre son progrès rapide vers l’Europe à travers une sér
5667 se. De là, on peut suivre son progrès rapide vers l’ Europe à travers une série de traductions en syriaque, en arabe, en la
5668 progrès rapide vers l’Europe à travers une série de traductions en syriaque, en arabe, en latin, en espagnol, etc. Au xvi
5669 be, en latin, en espagnol, etc. Au xviie siècle, La Fontaine la lira en français, dans une nouvelle traduction du persan
5670 , en espagnol, etc. Au xviie siècle, La Fontaine la lira en français, dans une nouvelle traduction du persan faite sur un
5671 n du persan faite sur une ancienne version arabe. Le périple du Roman de Barlaam et Josaphat est encore plus surprenant. S
5672 r une ancienne version arabe. Le périple du Roman de Barlaam et Josaphat est encore plus surprenant. Sous sa forme connue
5673 est encore plus surprenant. Sous sa forme connue de nos jours, c’est l’histoire romancée de l’évolution spirituelle qui c
5674 prenant. Sous sa forme connue de nos jours, c’est l’ histoire romancée de l’évolution spirituelle qui conduit Josaphat, pri
5675 me connue de nos jours, c’est l’histoire romancée de l’évolution spirituelle qui conduit Josaphat, prince indien, à découv
5676 connue de nos jours, c’est l’histoire romancée de l’ évolution spirituelle qui conduit Josaphat, prince indien, à découvrir
5677 t Josaphat, prince indien, à découvrir et adopter le christianisme, dont les mystères lui sont communiqués par le « bonhom
5678 en, à découvrir et adopter le christianisme, dont les mystères lui sont communiqués par le « bonhomme » Barlaam. La version
5679 nisme, dont les mystères lui sont communiqués par le « bonhomme » Barlaam. La version qui nous est restée, en provençal du
5680 lui sont communiqués par le « bonhomme » Barlaam. La version qui nous est restée, en provençal du xive siècle, quoique or
5681 provençal du xive siècle, quoique orthodoxe dans les grandes lignes, porte des traces indiscutables de manichéisme. Selon
5682 es grandes lignes, porte des traces indiscutables de manichéisme. Selon l’école néo-cathare française, les hérétiques du x
5683 te des traces indiscutables de manichéisme. Selon l’ école néo-cathare française, les hérétiques du xiie siècle auraient c
5684 manichéisme. Selon l’école néo-cathare française, les hérétiques du xiie siècle auraient connu une version non amendée par
5685 siècle auraient connu une version non amendée par les catholiques, et plus proche de l’original. Que cette hypothèse soit u
5686 on amendée par les catholiques, et plus proche de l’ original. Que cette hypothèse soit un jour vérifiée ou non, il n’en re
5687 jour vérifiée ou non, il n’en reste pas moins que l’ origine manichéenne du Roman est attestée par les fragments de son tex
5688 e l’origine manichéenne du Roman est attestée par les fragments de son texte original (en langage ouigour du viiie siècle)
5689 nichéenne du Roman est attestée par les fragments de son texte original (en langage ouigour du viiie siècle) retrouvés da
5690 langage ouigour du viiie siècle) retrouvés dans le Turkestan oriental. Et l’on peut suivre la transformation des noms hi
5691 siècle) retrouvés dans le Turkestan oriental. Et l’ on peut suivre la transformation des noms hindous « Baghavan » et « Bo
5692 s dans le Turkestan oriental. Et l’on peut suivre la transformation des noms hindous « Baghavan » et « Boddisattva » (le B
5693 des noms hindous « Baghavan » et « Boddisattva » ( le Bouddha) en « Barlaam » et « Josaphat », en passant par les formes ar
5694 a) en « Barlaam » et « Josaphat », en passant par les formes arabes « Balawhar va Budhâsaf » (var. Yudhâsaf). Innombrables
5695 va Budhâsaf » (var. Yudhâsaf). Innombrables sont les exemples de relations entre l’Orient et l’Occident médiéval. J’ai cho
5696 » (var. Yudhâsaf). Innombrables sont les exemples de relations entre l’Orient et l’Occident médiéval. J’ai choisi ces deux
5697 Innombrables sont les exemples de relations entre l’ Orient et l’Occident médiéval. J’ai choisi ces deux cas, solidement at
5698 sont les exemples de relations entre l’Orient et l’ Occident médiéval. J’ai choisi ces deux cas, solidement attestés, parc
5699 x cas, solidement attestés, parce qu’ils réfutent le préjugé moderne en vertu duquel toute communication entre le tantrism
5700 moderne en vertu duquel toute communication entre le tantrisme ou le manichéisme bouddhiste et les hérésies du Midi doit a
5701 duquel toute communication entre le tantrisme ou le manichéisme bouddhiste et les hérésies du Midi doit apparaître « haut
5702 ntre le tantrisme ou le manichéisme bouddhiste et les hérésies du Midi doit apparaître « hautement fantaisiste et improbabl
5703 7. En lieu et place de conclusions définitives. —  L’ amour courtois ressemble à l’amour encore chaste — et d’autant plus br
5704 sions définitives. — L’amour courtois ressemble à l’ amour encore chaste — et d’autant plus brûlant — de la première adoles
5705 r courtois ressemble à l’amour encore chaste — et d’ autant plus brûlant — de la première adolescence. Il ressemble aussi à
5706 ’amour encore chaste — et d’autant plus brûlant — de la première adolescence. Il ressemble aussi à l’amour chanté par les
5707 de la première adolescence. Il ressemble aussi à l’ amour chanté par les poètes arabes, homosexuels pour la plupart, comme
5708 lescence. Il ressemble aussi à l’amour chanté par les poètes arabes, homosexuels pour la plupart, comme le furent plusieurs
5709 poètes arabes, homosexuels pour la plupart, comme le furent plusieurs troubadours. Il s’exprime dans des termes qui seront
5710 ans des termes qui seront repris par presque tous les grands mystiques de l’Occident. Il nous semble parfois se réduire à d
5711 ront repris par presque tous les grands mystiques de l’Occident. Il nous semble parfois se réduire à des fadaises sophisti
5712 t repris par presque tous les grands mystiques de l’ Occident. Il nous semble parfois se réduire à des fadaises sophistiqué
5713 ois se réduire à des fadaises sophistiquées, dans le goût des petites cours du Moyen Âge. Il peut être purement rêvé, et b
5714 hose qu’un tournoi verbal. Il peut traduire aussi les réalités précises, mais non moins ambiguës, d’une certaine discipline
5715 i les réalités précises, mais non moins ambiguës, d’ une certaine discipline érotico-mystique dont l’Inde, la Chine et le P
5716 , d’une certaine discipline érotico-mystique dont l’ Inde, la Chine et le Proche-Orient surent les recettes. Tout cela me p
5717 certaine discipline érotico-mystique dont l’Inde, la Chine et le Proche-Orient surent les recettes. Tout cela me paraît vr
5718 cipline érotico-mystique dont l’Inde, la Chine et le Proche-Orient surent les recettes. Tout cela me paraît vraisemblable,
5719 dont l’Inde, la Chine et le Proche-Orient surent les recettes. Tout cela me paraît vraisemblable, tout cela peut être « vr
5720 ai » aux divers sens du mot, et simultanément, et de plusieurs manières. Tout cela nous aide à mieux comprendre — si rien
5721 ous aide à mieux comprendre — si rien ne suffit à l’ « expliquer » — l’amour courtois. Au terme de l’espèce de contre-enquê
5722 omprendre — si rien ne suffit à l’« expliquer » — l’ amour courtois. Au terme de l’espèce de contre-enquête à laquelle je v
5723 it à l’« expliquer » — l’amour courtois. Au terme de l’espèce de contre-enquête à laquelle je viens de me livrer, et compt
5724 à l’« expliquer » — l’amour courtois. Au terme de l’ espèce de contre-enquête à laquelle je viens de me livrer, et compte t
5725 liquer » — l’amour courtois. Au terme de l’espèce de contre-enquête à laquelle je viens de me livrer, et compte tenu des o
5726 viens de me livrer, et compte tenu des objections les plus sensées que firent à ma thèse minima les partisans d’écoles au m
5727 ons les plus sensées que firent à ma thèse minima les partisans d’écoles au moins diverses, me voici ramené par une sorte d
5728 ensées que firent à ma thèse minima les partisans d’ écoles au moins diverses, me voici ramené par une sorte de spirale au-
5729 au moins diverses, me voici ramené par une sorte de spirale au-dessus de mes premières constatations : l’amour courtois e
5730 e voici ramené par une sorte de spirale au-dessus de mes premières constatations : l’amour courtois est né au xiie siècle
5731 pirale au-dessus de mes premières constatations : l’ amour courtois est né au xiie siècle, en pleine révolution de la psyc
5732 tois est né au xiie siècle, en pleine révolution de la psyché occidentale. Il a surgi du même mouvement qui fit remonter
5733 s est né au xiie siècle, en pleine révolution de la psyché occidentale. Il a surgi du même mouvement qui fit remonter au
5734 i du même mouvement qui fit remonter au demi-jour de la conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Fémini
5735 u même mouvement qui fit remonter au demi-jour de la conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin d
5736 qui fit remonter au demi-jour de la conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le c
5737 fit remonter au demi-jour de la conscience et de l’ expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le cult
5738 -jour de la conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la
5739 ur de la conscience et de l’expression lyrique de l’ âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mèr
5740 a conscience et de l’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de l
5741 ’expression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il partici
5742 pression lyrique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe
5743 rique de l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette ép
5744 l’âme, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie d
5745 me, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l
5746 ncipe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qu
5747 pe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui f
5748 n de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui figure à m
5749 e la shakti, le culte de la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui figure à mes
5750 la Femme, de la Mère, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui figure à mes yeux, dans l’homme occid
5751 re, de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’Anima, qui figure à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’
5752 de la Vierge. Il participe de cette épiphanie de l’ Anima, qui figure à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’un
5753 épiphanie de l’Anima, qui figure à mes yeux, dans l’ homme occidental, le retour d’un Orient symbolique. Il nous devient in
5754 , qui figure à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’un Orient symbolique. Il nous devient intelligible par certa
5755 re à mes yeux, dans l’homme occidental, le retour d’ un Orient symbolique. Il nous devient intelligible par certaines de se
5756 lique. Il nous devient intelligible par certaines de ses marques historiques : sa relation littéralement congénitale avec
5757 ques : sa relation littéralement congénitale avec l’ hérésie des cathares, et son opposition sournoise ou déclarée au conce
5758 ers des nombreux avatars dont nous allons décrire la procession, une virulence intime, perpétuellement nouvelle. 11.De
5759 ulence intime, perpétuellement nouvelle. 11.De l’ Amour courtois au roman breton Remontons maintenant du Midi vers le
5760 roman breton Remontons maintenant du Midi vers le nord : nous découvrons dans le roman breton — Lancelot, Tristan et to
5761 enant du Midi vers le nord : nous découvrons dans le roman breton — Lancelot, Tristan et tout le cycle arthurien — une tra
5762 dans le roman breton — Lancelot, Tristan et tout le cycle arthurien — une transposition romanesque des règles de l’amour
5763 thurien — une transposition romanesque des règles de l’amour courtois et de sa rhétorique à double sens. « C’est du contac
5764 rien — une transposition romanesque des règles de l’ amour courtois et de sa rhétorique à double sens. « C’est du contact d
5765 tion romanesque des règles de l’amour courtois et de sa rhétorique à double sens. « C’est du contact des légendes exotique
5766 s. « C’est du contact des légendes exotiques avec les idées courtoises que naquit le premier roman courtois », écrit M. E. 
5767 E. Vinaver. Ces légendes « exotiques », c’étaient les vieux mystères sacrés des Celtes, plus qu’à demi oubliés d’ailleurs p
5768 ul ou un Chrétien de Troyes, et quelques éléments de mythologie grecque. On a longtemps polémisé sur l’autonomie relative
5769 e mythologie grecque. On a longtemps polémisé sur l’ autonomie relative des deux littératures du Nord et du Midi. Il semble
5770 ttératures du Nord et du Midi. Il semble bien que la question soit actuellement résolue : c’est bien le Midi roman qui a d
5771 a question soit actuellement résolue : c’est bien le Midi roman qui a donné son style et sa doctrine de l’amour aux « roma
5772 e Midi roman qui a donné son style et sa doctrine de l’amour aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut s
5773 idi roman qui a donné son style et sa doctrine de l’ amour aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut suiv
5774 a doctrine de l’amour aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut suivre les voies de cette transmission d
5775 octrine de l’amour aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut suivre les voies de cette transmission dans
5776 aux « romanciers » du cycle de la Table ronde. Et l’ on peut suivre les voies de cette transmission dans les documents hist
5777 » du cycle de la Table ronde. Et l’on peut suivre les voies de cette transmission dans les documents historiques. Aliénor d
5778 de la Table ronde. Et l’on peut suivre les voies de cette transmission dans les documents historiques. Aliénor de Poitier
5779 peut suivre les voies de cette transmission dans les documents historiques. Aliénor de Poitiers, quittant sa cour d’amour
5780 istoriques. Aliénor de Poitiers, quittant sa cour d’ amour languedocienne, avait épousé Louis VII, puis en l’an 1154, Henri
5781 r languedocienne, avait épousé Louis VII, puis en l’ an 1154, Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre86. Elle emmenait avec
5782 dours. C’est par elle et par eux entre autres que les trouvères anglo-normands reçurent le code et le secret de l’amour cou
5783 autres que les trouvères anglo-normands reçurent le code et le secret de l’amour courtois87. Chrétien de Troyes déclare t
5784 les trouvères anglo-normands reçurent le code et le secret de l’amour courtois87. Chrétien de Troyes déclare tenir le fon
5785 ères anglo-normands reçurent le code et le secret de l’amour courtois87. Chrétien de Troyes déclare tenir le fond et l’esp
5786 s anglo-normands reçurent le code et le secret de l’ amour courtois87. Chrétien de Troyes déclare tenir le fond et l’esprit
5787 mour courtois87. Chrétien de Troyes déclare tenir le fond et l’esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, fil
5788 is87. Chrétien de Troyes déclare tenir le fond et l’ esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, fille d’Aliéno
5789 étien de Troyes déclare tenir le fond et l’esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, fille d’Aliénor, célèbr
5790 s déclare tenir le fond et l’esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, fille d’Aliénor, célèbre par sa cour
5791 éclare tenir le fond et l’esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, fille d’Aliénor, célèbre par sa cour d’a
5792 s romans de la comtesse Marie de Champagne, fille d’ Aliénor, célèbre par sa cour d’amour où le mariage fut condamné. Chrét
5793 e Champagne, fille d’Aliénor, célèbre par sa cour d’ amour où le mariage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tri
5794 , fille d’Aliénor, célèbre par sa cour d’amour où le mariage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont l
5795 riage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manuscrits sont perdus. Béroul était Normand, Thomas
5796 né. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manuscrits sont perdus. Béroul était Normand, Thomas était Anglais. E
5797 tait Normand, Thomas était Anglais. Et en retour, la légende de Tristan se répandit très largement dans le Midi. Cette int
5798 d, Thomas était Anglais. Et en retour, la légende de Tristan se répandit très largement dans le Midi. Cette interaction si
5799 égende de Tristan se répandit très largement dans le Midi. Cette interaction si rapide peut s’expliquer par une ancienne p
5800 e peut s’expliquer par une ancienne parenté entre le Midi précathare et les Celtes gaéliques et bretons. Nous avons vu que
5801 une ancienne parenté entre le Midi précathare et les Celtes gaéliques et bretons. Nous avons vu que la religion druidique,
5802 es Celtes gaéliques et bretons. Nous avons vu que la religion druidique, d’où sont issues les traditions des bardes et fil
5803 bretons. Nous avons vu que la religion druidique, d’ où sont issues les traditions des bardes et filids, enseignait une doc
5804 ns vu que la religion druidique, d’où sont issues les traditions des bardes et filids, enseignait une doctrine dualiste de
5805 ardes et filids, enseignait une doctrine dualiste de l’Univers, et faisait de la femme un symbole du divin. Et c’est dans
5806 es et filids, enseignait une doctrine dualiste de l’ Univers, et faisait de la femme un symbole du divin. Et c’est dans le
5807 it une doctrine dualiste de l’Univers, et faisait de la femme un symbole du divin. Et c’est dans le fonds celtibérique que
5808 une doctrine dualiste de l’Univers, et faisait de la femme un symbole du divin. Et c’est dans le fonds celtibérique que l’
5809 it de la femme un symbole du divin. Et c’est dans le fonds celtibérique que l’hérésie chrétienne des « purs » a puisé cert
5810 du divin. Et c’est dans le fonds celtibérique que l’ hérésie chrétienne des « purs » a puisé certains traits de sa mytholog
5811 e chrétienne des « purs » a puisé certains traits de sa mythologie. Que celle-ci ait revêtu chez les poètes du Nord des co
5812 ts de sa mythologie. Que celle-ci ait revêtu chez les poètes du Nord des couleurs assombries et plus tragiques, c’est natur
5813 supplante Lug, dieu du ciel lumineux. Et bien que la doctrine courtoise rejoignît et fît ressurgir d’anciennes traditions
5814 la doctrine courtoise rejoignît et fît ressurgir d’ anciennes traditions autochtones, elle n’en était pas moins pour les t
5815 tions autochtones, elle n’en était pas moins pour les trouvères une chose apprise : d’où les erreurs qu’ils commirent bien
5816 pas moins pour les trouvères une chose apprise : d’ où les erreurs qu’ils commirent bien souvent. Il est d’ailleurs extrêm
5817 moins pour les trouvères une chose apprise : d’où les erreurs qu’ils commirent bien souvent. Il est d’ailleurs extrêmement
5818 en souvent. Il est d’ailleurs extrêmement délicat de préciser les causes et l’importance exacte de ces erreurs. Est-ce un
5819 Il est d’ailleurs extrêmement délicat de préciser les causes et l’importance exacte de ces erreurs. Est-ce un défaut d’init
5820 urs extrêmement délicat de préciser les causes et l’ importance exacte de ces erreurs. Est-ce un défaut d’initiation ? Est-
5821 cat de préciser les causes et l’importance exacte de ces erreurs. Est-ce un défaut d’initiation ? Est-ce une tradition imp
5822 mportance exacte de ces erreurs. Est-ce un défaut d’ initiation ? Est-ce une tradition imparfaite ? Ou encore une tendance
5823 ite ? Ou encore une tendance hérétique au sein de l’ hérésie même, un essai plus ou moins sincère de retour vers l’orthodox
5824 de l’hérésie même, un essai plus ou moins sincère de retour vers l’orthodoxie88 ? Ou simplement, une « profanation » des t
5825 me, un essai plus ou moins sincère de retour vers l’ orthodoxie88 ? Ou simplement, une « profanation » des thèmes courtois,
5826 ent, une « profanation » des thèmes courtois, que les trouvères auraient utilisés sans grands scrupules à d’autres fins que
5827 tilisés sans grands scrupules à d’autres fins que les troubadours ? Dans l’attente de recherches plus approfondies sur tous
5828 upules à d’autres fins que les troubadours ? Dans l’ attente de recherches plus approfondies sur tous ces points, bornons-n
5829 ’autres fins que les troubadours ? Dans l’attente de recherches plus approfondies sur tous ces points, bornons-nous à rema
5830 sur tous ces points, bornons-nous à remarquer que les romans bretons sont tantôt plus « chrétiens » et tantôt plus « barbar
5831 lus « chrétiens » et tantôt plus « barbares » que les poèmes des troubadours, dont ils sont cependant inspirés de la manièr
5832 des troubadours, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable. Nous ne savons si Chrétien de Troye
5833 troubadours, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable. Nous ne savons si Chrétien de Troyes a
5834 s, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable. Nous ne savons si Chrétien de Troyes a bien compr
5835 us ne savons si Chrétien de Troyes a bien compris les lois d’amour que lui enseignait Marie de Champagne. Nous ne savons da
5836 ons si Chrétien de Troyes a bien compris les lois d’ amour que lui enseignait Marie de Champagne. Nous ne savons dans quell
5837 lu que ses romans fussent des chroniques secrètes de l’Église persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples a
5838 que ses romans fussent des chroniques secrètes de l’ Église persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples allé
5839 chroniques secrètes de l’Église persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples allégories illustrant la morale
5840 e persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples allégories illustrant la morale et la mystique courtoise (com
5841 dan et Aroux) ou de simples allégories illustrant la morale et la mystique courtoise (comme j’inclinerais à le penser). To
5842 ou de simples allégories illustrant la morale et la mystique courtoise (comme j’inclinerais à le penser). Toutes les hypo
5843 e et la mystique courtoise (comme j’inclinerais à le penser). Toutes les hypothèses sont permises en l’absence de document
5844 urtoise (comme j’inclinerais à le penser). Toutes les hypothèses sont permises en l’absence de documents dont on voit bien
5845 e penser). Toutes les hypothèses sont permises en l’ absence de documents dont on voit bien pourquoi ils font défaut : trop
5846 Toutes les hypothèses sont permises en l’absence de documents dont on voit bien pourquoi ils font défaut : trop d’intérêt
5847 dont on voit bien pourquoi ils font défaut : trop d’ intérêts se trouvaient ligués contre la diffusion de l’hérésie, sans p
5848 aut : trop d’intérêts se trouvaient ligués contre la diffusion de l’hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotéri
5849 intérêts se trouvaient ligués contre la diffusion de l’hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotérique. Quoi qu’
5850 érêts se trouvaient ligués contre la diffusion de l’ hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotérique. Quoi qu’il
5851 ués contre la diffusion de l’hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotérique. Quoi qu’il en soit, Chrétien de Tr
5852 diffusion de l’hérésie, sans parler de sa volonté de demeurer ésotérique. Quoi qu’il en soit, Chrétien de Troyes a notable
5853 en soit, Chrétien de Troyes a notablement déformé la signification des mythes qu’il conte. La légende du Graal, par exempl
5854 déformé la signification des mythes qu’il conte. La légende du Graal, par exemple : Suhtschek y voit un mythe manichéen v
5855 ple : Suhtschek y voit un mythe manichéen venu de l’ Iran ; Otto Rahn une chronique déguisée des cathares. (Parzival, fils
5856 chronique déguisée des cathares. (Parzival, fils d’ Herzeloïde, femme du Castis, chez Wolfram d’Eschenbach, serait le comt
5857 emme du Castis, chez Wolfram d’Eschenbach, serait le comte Ramon Roger Trencavel, fils d’Adélaïde de Carcassonne et d’Alph
5858 bach, serait le comte Ramon Roger Trencavel, fils d’ Adélaïde de Carcassonne et d’Alphonse le Chaste, roi d’Aragon. — Trenc
5859 oger Trencavel, fils d’Adélaïde de Carcassonne et d’ Alphonse le Chaste, roi d’Aragon. — Trencavel signifie : « qui tranche
5860 e : « qui tranche bellement », et Wolfram traduit le nom de Parzival par « Schneid mitten durch » : « perce bellement ».)
5861 ui tranche bellement », et Wolfram traduit le nom de Parzival par « Schneid mitten durch » : « perce bellement ».) Ces deu
5862 bien moins qu’elles ne se complètent89. Elles ont l’ avantage décisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légend
5863 ne se complètent89. Elles ont l’avantage décisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirai
5864 89. Elles ont l’avantage décisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirail symbolique. Fau
5865 décisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirail symbolique. Faut-il penser, avec un tra
5866 cisif de rendre compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirail symbolique. Faut-il penser, avec un transc
5867 e compte de bien des bizarreries de la légende et de son attirail symbolique. Faut-il penser, avec un transcripteur modern
5868 oyes n’était pas instruit du sens païen et secret de ces traits mystérieux qu’il rapportait90 » ? Ou bien se vit-il contra
5869 u’il rapportait90 » ? Ou bien se vit-il contraint de déguiser ce sens, en sorte que seuls les initiés pussent démêler la f
5870 contraint de déguiser ce sens, en sorte que seuls les initiés pussent démêler la fantaisie et la doctrine, l’ornement roman
5871 s, en sorte que seuls les initiés pussent démêler la fantaisie et la doctrine, l’ornement romanesque et la chronique réell
5872 seuls les initiés pussent démêler la fantaisie et la doctrine, l’ornement romanesque et la chronique réelle ? Si ce fut le
5873 tiés pussent démêler la fantaisie et la doctrine, l’ ornement romanesque et la chronique réelle ? Si ce fut le cas, il n’y
5874 antaisie et la doctrine, l’ornement romanesque et la chronique réelle ? Si ce fut le cas, il n’y réussit que trop bien, pu
5875 ent romanesque et la chronique réelle ? Si ce fut le cas, il n’y réussit que trop bien, puisque Robert de Boron, son conti
5876 n, son continuateur, n’hésite pas à christianiser les symboles jusqu’à faire du Graal le vase qui reçut le sang du Christ,
5877 christianiser les symboles jusqu’à faire du Graal le vase qui reçut le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’au
5878 symboles jusqu’à faire du Graal le vase qui reçut le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’autel pour la Sainte
5879 du Graal le vase qui reçut le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’autel pour la Sainte Cène. Cependant, même
5880 Graal le vase qui reçut le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’autel pour la Sainte Cène. Cependant, même da
5881 le sang du Christ, et de la Table ronde une sorte d’ autel pour la Sainte Cène. Cependant, même dans le grand roman de Lanc
5882 rist, et de la Table ronde une sorte d’autel pour la Sainte Cène. Cependant, même dans le grand roman de Lancelot (qui dat
5883 d’autel pour la Sainte Cène. Cependant, même dans le grand roman de Lancelot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l
5884 Sainte Cène. Cependant, même dans le grand roman de Lancelot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l’allégorie sont
5885 t, même dans le grand roman de Lancelot (qui date de  1225 environ) le symbolisme et l’allégorie sont évidents, si saugrenu
5886 rand roman de Lancelot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l’allégorie sont évidents, si saugrenues que puissent p
5887 celot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l’ allégorie sont évidents, si saugrenues que puissent paraître les inter
5888 ont évidents, si saugrenues que puissent paraître les interprétations que donne l’auteur lui-même, après chaque épisode. Il
5889 e puissent paraître les interprétations que donne l’ auteur lui-même, après chaque épisode. Il est une de ces interprétatio
5890 auteur lui-même, après chaque épisode. Il est une de ces interprétations que je crois utile de citer, car l’origine cathar
5891 est une de ces interprétations que je crois utile de citer, car l’origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ignora
5892 interprétations que je crois utile de citer, car l’ origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’auteu
5893 l’origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ ignorance de l’auteur. Lancelot errant par la haute forêt parvient à u
5894 thare y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’auteur. Lancelot errant par la haute forêt parvient à un carrefour.
5895 re y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’ auteur. Lancelot errant par la haute forêt parvient à un carrefour. Il
5896 lgré l’ignorance de l’auteur. Lancelot errant par la haute forêt parvient à un carrefour. Il hésite entre le chemin de gau
5897 te forêt parvient à un carrefour. Il hésite entre le chemin de gauche et celui de droite. Il s’engage dans celui de gauche
5898 arvient à un carrefour. Il hésite entre le chemin de gauche et celui de droite. Il s’engage dans celui de gauche, malgré l
5899 our. Il hésite entre le chemin de gauche et celui de droite. Il s’engage dans celui de gauche, malgré l’avertissement grav
5900 gauche et celui de droite. Il s’engage dans celui de gauche, malgré l’avertissement gravé sur une croix qui se dresse deva
5901 droite. Il s’engage dans celui de gauche, malgré l’ avertissement gravé sur une croix qui se dresse devant lui. Bientôt su
5902 i de gauche, malgré l’avertissement gravé sur une croix qui se dresse devant lui. Bientôt survient un chevalier à l’armure bl
5903 resse devant lui. Bientôt survient un chevalier à l’ armure blanche qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa cou
5904 ntôt survient un chevalier à l’armure blanche qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa couronne. Lancelot tout
5905 t un chevalier à l’armure blanche qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa couronne. Lancelot tout déconfit ren
5906 l’armure blanche qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa couronne. Lancelot tout déconfit rencontre un prêtre
5907 che qui le renverse de son cheval et le dépouille de sa couronne. Lancelot tout déconfit rencontre un prêtre et se confess
5908 ncontre un prêtre et se confesse. « Je vous dirai la signifiance de ce qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de
5909 re et se confesse. « Je vous dirai la signifiance de ce qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de droite que vous
5910 rai la signifiance de ce qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de droite que vous avez dédaignée au carrefour, é
5911 nce de ce qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de droite que vous avez dédaignée au carrefour, était celle de l
5912 e qui vous est advenu, dit le prud’homme. La voie de droite que vous avez dédaignée au carrefour, était celle de la cheval
5913 que vous avez dédaignée au carrefour, était celle de la chevalerie terrienne, où vous avez longtemps triomphé ; celle de g
5914 vous avez dédaignée au carrefour, était celle de la chevalerie terrienne, où vous avez longtemps triomphé ; celle de gauc
5915 errienne, où vous avez longtemps triomphé ; celle de gauche était la voie de la chevalerie célestielle, et il ne s’agit pl
5916 s avez longtemps triomphé ; celle de gauche était la voie de la chevalerie célestielle, et il ne s’agit plus là de tuer de
5917 ongtemps triomphé ; celle de gauche était la voie de la chevalerie célestielle, et il ne s’agit plus là de tuer des hommes
5918 temps triomphé ; celle de gauche était la voie de la chevalerie célestielle, et il ne s’agit plus là de tuer des hommes et
5919 a chevalerie célestielle, et il ne s’agit plus là de tuer des hommes et d’abattre des champions par forces d’armes : il s’
5920 le, et il ne s’agit plus là de tuer des hommes et d’ abattre des champions par forces d’armes : il s’agit des choses spirit
5921 des hommes et d’abattre des champions par forces d’ armes : il s’agit des choses spirituelles. Et vous y prîtes la couronn
5922 s’agit des choses spirituelles. Et vous y prîtes la couronne d’orgueil : c’est pourquoi le chevalier vous renversa si fac
5923 choses spirituelles. Et vous y prîtes la couronne d’ orgueil : c’est pourquoi le chevalier vous renversa si facilement, car
5924 s y prîtes la couronne d’orgueil : c’est pourquoi le chevalier vous renversa si facilement, car il représentait justement
5925 ersa si facilement, car il représentait justement le péché que vous veniez de commettre91. » Libre après cela aux historie
5926 de commettre91. » Libre après cela aux historiens de la littérature de parler d’aventures incroyables, de merveilleux faci
5927 commettre91. » Libre après cela aux historiens de la littérature de parler d’aventures incroyables, de merveilleux facile,
5928 Libre après cela aux historiens de la littérature de parler d’aventures incroyables, de merveilleux facile, de naïvetés to
5929 s cela aux historiens de la littérature de parler d’ aventures incroyables, de merveilleux facile, de naïvetés touchantes,
5930 la littérature de parler d’aventures incroyables, de merveilleux facile, de naïvetés touchantes, de fraîcheur primitive, e
5931 r d’aventures incroyables, de merveilleux facile, de naïvetés touchantes, de fraîcheur primitive, etc. « Poèmes incohérent
5932 s, de merveilleux facile, de naïvetés touchantes, de fraîcheur primitive, etc. « Poèmes incohérents, personnages sans cara
5933 ages sans caractères ni couleurs, mannequins dont les froides aventures s’enchaînent à l’infini », nous dit de ces légendes
5934 nequins dont les froides aventures s’enchaînent à l’ infini », nous dit de ces légendes l’un de leurs meilleurs adaptateurs
5935 des aventures s’enchaînent à l’infini », nous dit de ces légendes l’un de leurs meilleurs adaptateurs modernes ! Ainsi s’e
5936 înent à l’infini », nous dit de ces légendes l’un de leurs meilleurs adaptateurs modernes ! Ainsi s’est répandue l’opinion
5937 leurs adaptateurs modernes ! Ainsi s’est répandue l’ opinion fort étrange que les poètes bretons n’étaient en somme que des
5938 ! Ainsi s’est répandue l’opinion fort étrange que les poètes bretons n’étaient en somme que des amuseurs un peu niais, dont
5939 ient en somme que des amuseurs un peu niais, dont le succès demeure incompréhensible à notre esprit si pénétrant et averti
5940 notre esprit si pénétrant et averti. Un peu plus de pénétration nous ferait voir au contraire que la vraie barbarie est d
5941 de pénétration nous ferait voir au contraire que la vraie barbarie est dans la conception moderne du roman, photographie
5942 voir au contraire que la vraie barbarie est dans la conception moderne du roman, photographie truquée de faits insignifia
5943 conception moderne du roman, photographie truquée de faits insignifiants, alors que le roman breton procède d’une cohérenc
5944 graphie truquée de faits insignifiants, alors que le roman breton procède d’une cohérence intime dont nous avons perdu jus
5945 insignifiants, alors que le roman breton procède d’ une cohérence intime dont nous avons perdu jusqu’au pressentiment. En
5946 tout est symbole ou délicate allégorie, et seuls les ignorants s’arrêtent à l’apparence puérile du conte, destinée justeme
5947 te allégorie, et seuls les ignorants s’arrêtent à l’ apparence puérile du conte, destinée justement à masquer le sens profo
5948 ce puérile du conte, destinée justement à masquer le sens profond aux regards superficiels, non avertis. Mais quand bien m
5949 s superficiels, non avertis. Mais quand bien même les trouvères seraient inférieurs aux troubadours dans la connaissance my
5950 rouvères seraient inférieurs aux troubadours dans la connaissance mystique, ils n’ont pas introduit dans leurs romans que
5951 s erreurs. Ils ont traité un thème nouveau, celui de l’amour physique, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la fau
5952 rreurs. Ils ont traité un thème nouveau, celui de l’ amour physique, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la faute
5953 nouveau, celui de l’amour physique, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la faute au sens « courtois », non pas a
5954 uveau, celui de l’amour physique, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la faute au sens « courtois », non pas au s
5955 que, c’est-à-dire de la faute. (Et j’entends bien la faute au sens « courtois », non pas au sens de la morale chrétienne.)
5956 en la faute au sens « courtois », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont pas
5957 la faute au sens « courtois », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont pas se
5958 tois », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont pas seulement des poèmes d’amo
5959 as au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont pas seulement des poèmes d’amour, comme on
5960 rétien de Troyes ne sont pas seulement des poèmes d’ amour, comme on le répète, mais de véritables romans. C’est qu’à la di
5961 e sont pas seulement des poèmes d’amour, comme on le répète, mais de véritables romans. C’est qu’à la différence des poème
5962 ment des poèmes d’amour, comme on le répète, mais de véritables romans. C’est qu’à la différence des poèmes provençaux, il
5963 le répète, mais de véritables romans. C’est qu’à la différence des poèmes provençaux, ils s’attachent à décrire les trahi
5964 des poèmes provençaux, ils s’attachent à décrire les trahisons de l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passi
5965 ovençaux, ils s’attachent à décrire les trahisons de l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passion dans sa pu
5966 nçaux, ils s’attachent à décrire les trahisons de l’ amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passion dans sa puret
5967 rahisons de l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’ élan de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lanc
5968 s de l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — 
5969 e l’amour, au lieu d’exprimer seulement l’élan de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — com
5970 ent l’élan de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contr
5971 n de la passion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour
5972 ssion dans sa pureté mystique. Le point de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois,
5973 mystique. Le point de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois, la possession physi
5974 de départ de Lancelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois, la possession physique d’une femme rée
5975 ncelot — comme de Tristan — c’est le péché contre l’ amour courtois, la possession physique d’une femme réelle, la « profan
5976 Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois, la possession physique d’une femme réelle, la « profanation » de l’amour
5977 é contre l’amour courtois, la possession physique d’ une femme réelle, la « profanation » de l’amour. Et c’est à cause de c
5978 rtois, la possession physique d’une femme réelle, la « profanation » de l’amour. Et c’est à cause de cette faute initiale
5979 n physique d’une femme réelle, la « profanation » de l’amour. Et c’est à cause de cette faute initiale que Lancelot ne tro
5980 hysique d’une femme réelle, la « profanation » de l’ amour. Et c’est à cause de cette faute initiale que Lancelot ne trouve
5981 cette faute initiale que Lancelot ne trouvera pas le Graal, et sera cent fois humilié quand il errera dans la voie céleste
5982 l, et sera cent fois humilié quand il errera dans la voie céleste. Il a choisi la voie terrienne, il a trahi l’Amour mysti
5983 quand il errera dans la voie céleste. Il a choisi la voie terrienne, il a trahi l’Amour mystique, il n’est pas « pur ». Se
5984 éleste. Il a choisi la voie terrienne, il a trahi l’ Amour mystique, il n’est pas « pur ». Seuls les « purs » et les vrais
5985 ahi l’Amour mystique, il n’est pas « pur ». Seuls les « purs » et les vrais « sauvages » comme Bohor, Perceval et Galaad pa
5986 ique, il n’est pas « pur ». Seuls les « purs » et les vrais « sauvages » comme Bohor, Perceval et Galaad parviendront à l’i
5987  » comme Bohor, Perceval et Galaad parviendront à l’ initiation. Il est clair que la description de ces errements et de leu
5988 aad parviendront à l’initiation. Il est clair que la description de ces errements et de leurs punitions exigeait la forme
5989 t à l’initiation. Il est clair que la description de ces errements et de leurs punitions exigeait la forme du récit, et no
5990 est clair que la description de ces errements et de leurs punitions exigeait la forme du récit, et non plus de la simple
5991 n de ces errements et de leurs punitions exigeait la forme du récit, et non plus de la simple chanson. Dans Tristan, la fa
5992 punitions exigeait la forme du récit, et non plus de la simple chanson. Dans Tristan, la faute initiale est douloureusemen
5993 itions exigeait la forme du récit, et non plus de la simple chanson. Dans Tristan, la faute initiale est douloureusement r
5994 , et non plus de la simple chanson. Dans Tristan, la faute initiale est douloureusement rachetée par une longue pénitence
5995 r une longue pénitence des amants. C’est pourquoi le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare — c’est-à-dire
5996 C’est pourquoi le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontair
5997 est pourquoi le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontaire92
5998 s de la mystique cathare — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontaire92. Ainsi s’explique par des raisons spirituell
5999 92. Ainsi s’explique par des raisons spirituelles la formation d’un genre nouveau — le roman — qui ne deviendra proprement
6000 xplique par des raisons spirituelles la formation d’ un genre nouveau — le roman — qui ne deviendra proprement littéraire q
6001 ns spirituelles la formation d’un genre nouveau —  le roman — qui ne deviendra proprement littéraire que par la suite, quan
6002  — qui ne deviendra proprement littéraire que par la suite, quand il se détachera du mythe provisoirement exténué — au déb
6003 s au roman breton Tristan nous apparaît comme le plus purement courtois des romans bretons, en ce sens que la part épi
6004 ement courtois des romans bretons, en ce sens que la part épique — combats et intrigues — y est réduite au minimum, tandis
6005 intrigues — y est réduite au minimum, tandis que le développement tragique de la doctrine religieuse détermine à lui seul
6006 au minimum, tandis que le développement tragique de la doctrine religieuse détermine à lui seul la courbe puissante et si
6007 minimum, tandis que le développement tragique de la doctrine religieuse détermine à lui seul la courbe puissante et simpl
6008 ue de la doctrine religieuse détermine à lui seul la courbe puissante et simple du récit. Mais en même temps, Tristan est
6009 simple du récit. Mais en même temps, Tristan est le plus « breton » des romans courtois, en ce sens qu’on y trouve incorp
6010 ve incorporés des éléments religieux et mythiques d’ origine très nettement celtique, bien plus nombreux et plus exactement
6011 ombreux et plus exactement identifiables que dans les romans de la Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la litt
6012 plus exactement identifiables que dans les romans de la Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la littérature ga
6013 s exactement identifiables que dans les romans de la Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la littérature gallo
6014 Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la littérature galloise que « c’est un miracle qu’elle contienne des élé
6015 « c’est un miracle qu’elle contienne des éléments de religion brittonique : elle s’est formée dans un pays chrétien, roman
6016 ans un pays chrétien, romanisé, puis colonisé par les Irlandais93 ». Le miracle est cependant attesté par un grand nombre d
6017 n, romanisé, puis colonisé par les Irlandais93 ». Le miracle est cependant attesté par un grand nombre d’incidents mis en
6018 miracle est cependant attesté par un grand nombre d’ incidents mis en œuvre par Béroul et Thomas, et qui ne trouvent d’expl
6019 en œuvre par Béroul et Thomas, et qui ne trouvent d’ explication que dans les récentes découvertes de l’archéologie celtiqu
6020 Thomas, et qui ne trouvent d’explication que dans les récentes découvertes de l’archéologie celtique. À vrai dire, le pouvo
6021 t d’explication que dans les récentes découvertes de l’archéologie celtique. À vrai dire, le pouvoir poétique de ces éléme
6022 ’explication que dans les récentes découvertes de l’ archéologie celtique. À vrai dire, le pouvoir poétique de ces éléments
6023 couvertes de l’archéologie celtique. À vrai dire, le pouvoir poétique de ces éléments religieux était tel qu’on s’explique
6024 ologie celtique. À vrai dire, le pouvoir poétique de ces éléments religieux était tel qu’on s’explique assez bien leur sur
6025 ur survivance, même dans un monde qui avait perdu la foi des druides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycle d
6026 nde qui avait perdu la foi des druides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycle des légendes irlandaises, nous
6027 avait perdu la foi des druides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycle des légendes irlandaises, nous trouvons
6028 ruides, et oublié le sens de leurs mystères. Dans le cycle des légendes irlandaises, nous trouvons un grand nombre de réci
6029 gendes irlandaises, nous trouvons un grand nombre de récits qui racontent le voyage d’un héros au pays des morts. Ce héros
6030 trouvons un grand nombre de récits qui racontent le voyage d’un héros au pays des morts. Ce héros, Bran, Cuchulainn, ou O
6031 un grand nombre de récits qui racontent le voyage d’ un héros au pays des morts. Ce héros, Bran, Cuchulainn, ou Oisin, « es
6032 arvient à une terre merveilleuse. « Il se lasse à la fin de ce séjour, veut revenir. C’est finalement pour mourir »94. Nou
6033 à une terre merveilleuse. « Il se lasse à la fin de ce séjour, veut revenir. C’est finalement pour mourir »94. Nous avons
6034 . C’est finalement pour mourir »94. Nous avons là l’ origine évidente de la première navigation à l’aventure de Tristan mal
6035 pour mourir »94. Nous avons là l’origine évidente de la première navigation à l’aventure de Tristan malade, en quête du ba
6036 là l’origine évidente de la première navigation à l’ aventure de Tristan malade, en quête du baume magique. D’autre part, p
6037 e évidente de la première navigation à l’aventure de Tristan malade, en quête du baume magique. D’autre part, plusieurs ré
6038 du baume magique. D’autre part, plusieurs récits de ce cycle irlandais figurent les prototypes assez exacts des situation
6039 , plusieurs récits de ce cycle irlandais figurent les prototypes assez exacts des situations du Roman de Tristan. Far exemp
6040 s prototypes assez exacts des situations du Roman de Tristan. Far exemple, dans l’idylle tragique de Diarmaid et Grainne,
6041 situations du Roman de Tristan. Far exemple, dans l’ idylle tragique de Diarmaid et Grainne, les deux amants se sauvent dan
6042 n de Tristan. Far exemple, dans l’idylle tragique de Diarmaid et Grainne, les deux amants se sauvent dans la forêt où le m
6043 e, dans l’idylle tragique de Diarmaid et Grainne, les deux amants se sauvent dans la forêt où le mari les poursuit. Dans Ba
6044 rmaid et Grainne, les deux amants se sauvent dans la forêt où le mari les poursuit. Dans Bailé et Aillinn, ils se donnent
6045 inne, les deux amants se sauvent dans la forêt où le mari les poursuit. Dans Bailé et Aillinn, ils se donnent rendez-vous
6046 s deux amants se sauvent dans la forêt où le mari les poursuit. Dans Bailé et Aillinn, ils se donnent rendez-vous en un lie
6047 ils se donnent rendez-vous en un lieu désert, où la mort les précède, empêchant leur réunion « car il était prédit par le
6048 donnent rendez-vous en un lieu désert, où la mort les précède, empêchant leur réunion « car il était prédit par les druides
6049 empêchant leur réunion « car il était prédit par les druides qu’ils ne se rencontreraient pas dans leur vie, mais qu’ils s
6050 ns leur vie, mais qu’ils se rencontreraient après la mort, pour ne jamais se séparer »95. Il serait aisé de multiplier ces
6051 rt, pour ne jamais se séparer »95. Il serait aisé de multiplier ces comparaisons littéraires. Mais certains traits de mœur
6052 es comparaisons littéraires. Mais certains traits de mœurs nous incitent à des rapprochements plus précis. On se rappelle
6053 ts plus précis. On se rappelle que Tristan, après la mort de ses parents, fut élevé à la cour du roi Marc son oncle. Or il
6054 précis. On se rappelle que Tristan, après la mort de ses parents, fut élevé à la cour du roi Marc son oncle. Or il était f
6055 ristan, après la mort de ses parents, fut élevé à la cour du roi Marc son oncle. Or il était fréquent, chez les plus ancie
6056 du roi Marc son oncle. Or il était fréquent, chez les plus anciens Celtes, que l’on confiât les enfants « à la garde d’un p
6057 était fréquent, chez les plus anciens Celtes, que l’ on confiât les enfants « à la garde d’un personnage qualifié dans une
6058 t, chez les plus anciens Celtes, que l’on confiât les enfants « à la garde d’un personnage qualifié dans une grande maison,
6059 anciens Celtes, que l’on confiât les enfants « à la garde d’un personnage qualifié dans une grande maison, la maison des
6060 Celtes, que l’on confiât les enfants « à la garde d’ un personnage qualifié dans une grande maison, la maison des hommes ».
6061 d’un personnage qualifié dans une grande maison, la maison des hommes ». Ils y recevaient l’enseignement d’un druide, et
6062 maison, la maison des hommes ». Ils y recevaient l’ enseignement d’un druide, et se trouvaient mis à l’abri des femmes. « 
6063 son des hommes ». Ils y recevaient l’enseignement d’ un druide, et se trouvaient mis à l’abri des femmes. « Cette instituti
6064 ’enseignement d’un druide, et se trouvaient mis à l’ abri des femmes. « Cette institution qu’on appelle généralement du nom
6065 n qu’on appelle généralement du nom anglo-normand de fosterage s’est maintenue en pays celtique : nous trouvons les enfant
6066 s’est maintenue en pays celtique : nous trouvons les enfants confiés à des parents nourriciers, à l’égard desquels ils con
6067 les enfants confiés à des parents nourriciers, à l’ égard desquels ils contractent de véritables liens de parenté, attesté
6068 s nourriciers, à l’égard desquels ils contractent de véritables liens de parenté, attestés par le fait qu’un certain nombr
6069 gard desquels ils contractent de véritables liens de parenté, attestés par le fait qu’un certain nombre de personnages por
6070 tent de véritables liens de parenté, attestés par le fait qu’un certain nombre de personnages portent dans l’indication de
6071 arenté, attestés par le fait qu’un certain nombre de personnages portent dans l’indication de leur filiation le nom de leu
6072 qu’un certain nombre de personnages portent dans l’ indication de leur filiation le nom de leur père nourricier… On recher
6073 n nombre de personnages portent dans l’indication de leur filiation le nom de leur père nourricier… On recherchait comme p
6074 nages portent dans l’indication de leur filiation le nom de leur père nourricier… On recherchait comme pères nourriciers s
6075 ortent dans l’indication de leur filiation le nom de leur père nourricier… On recherchait comme pères nourriciers soit les
6076 cier… On recherchait comme pères nourriciers soit les membres de la famille maternelle, soit… des druides96. » Tristan élev
6077 herchait comme pères nourriciers soit les membres de la famille maternelle, soit… des druides96. » Tristan élevé par Marc,
6078 chait comme pères nourriciers soit les membres de la famille maternelle, soit… des druides96. » Tristan élevé par Marc, so
6079 e maternel, devient ainsi, en vertu du fosterage, le « fils » du roi. (Les psychanalystes ne manqueront pas de voir dans l
6080 insi, en vertu du fosterage, le « fils » du roi. ( Les psychanalystes ne manqueront pas de voir dans la liaison malheureuse
6081 s » du roi. (Les psychanalystes ne manqueront pas de voir dans la liaison malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’
6082 Les psychanalystes ne manqueront pas de voir dans la liaison malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’un complexe œ
6083 anqueront pas de voir dans la liaison malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’un complexe œdipien : à quoi s’oppos
6084 de voir dans la liaison malheureuse de Tristan et d’ Iseut le résultat d’un complexe œdipien : à quoi s’oppose toutefois le
6085 dans la liaison malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’un complexe œdipien : à quoi s’oppose toutefois le fait qu
6086 son malheureuse de Tristan et d’Iseut le résultat d’ un complexe œdipien : à quoi s’oppose toutefois le fait que les « père
6087 d’un complexe œdipien : à quoi s’oppose toutefois le fait que les « pères nourriciers » avaient souvent jusqu’à cinquante
6088 e œdipien : à quoi s’oppose toutefois le fait que les « pères nourriciers » avaient souvent jusqu’à cinquante fils juridiqu
6089 vaient souvent jusqu’à cinquante fils juridiques ( le lien était donc assez faible), et surtout le fait que l’inceste était
6090 ues (le lien était donc assez faible), et surtout le fait que l’inceste était assez bien toléré chez les Celtes, comme l’a
6091 était donc assez faible), et surtout le fait que l’ inceste était assez bien toléré chez les Celtes, comme l’attestent de
6092 e fait que l’inceste était assez bien toléré chez les Celtes, comme l’attestent de nombreux documents.) La coutume du potla
6093 te était assez bien toléré chez les Celtes, comme l’ attestent de nombreux documents.) La coutume du potlatch, don rituel o
6094 ez bien toléré chez les Celtes, comme l’attestent de nombreux documents.) La coutume du potlatch, don rituel ou plutôt éch
6095 Celtes, comme l’attestent de nombreux documents.) La coutume du potlatch, don rituel ou plutôt échange de dons ostentatoir
6096 coutume du potlatch, don rituel ou plutôt échange de dons ostentatoires, accompagné de surenchère, subsiste également dans
6097 plutôt échange de dons ostentatoires, accompagné de surenchère, subsiste également dans Tristan et les romans de la Table
6098 de surenchère, subsiste également dans Tristan et les romans de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’aventures début
6099 re, subsiste également dans Tristan et les romans de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’aventures débuter par une
6100 subsiste également dans Tristan et les romans de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’aventures débuter par une pr
6101 mans de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’ aventures débuter par une promesse « en blanc » faite par le roi à que
6102 s débuter par une promesse « en blanc » faite par le roi à quelque damoiselle qui lui demande un don, sans dire lequel. Il
6103 de un don, sans dire lequel. Il s’agit en général d’ un service très périlleux. « Les tournois, note Hubert, font certainem
6104 s’agit en général d’un service très périlleux. «  Les tournois, note Hubert, font certainement partie de ce vaste système d
6105 s tournois, note Hubert, font certainement partie de ce vaste système de concurrence et de surenchère. » (II, p. 234.) Enf
6106 ert, font certainement partie de ce vaste système de concurrence et de surenchère. » (II, p. 234.) Enfin, l’on sait que le
6107 ment partie de ce vaste système de concurrence et de surenchère. » (II, p. 234.) Enfin, l’on sait que les jeunes Celtes au
6108 currence et de surenchère. » (II, p. 234.) Enfin, l’ on sait que les jeunes Celtes au moment de la puberté, donc au sortir
6109 surenchère. » (II, p. 234.) Enfin, l’on sait que les jeunes Celtes au moment de la puberté, donc au sortir de la maison de
6110 fin, l’on sait que les jeunes Celtes au moment de la puberté, donc au sortir de la maison des hommes, devaient accomplir u
6111 Celtes au moment de la puberté, donc au sortir de la maison des hommes, devaient accomplir un exploit (meurtre d’un étrang
6112 es hommes, devaient accomplir un exploit (meurtre d’ un étranger ou chasse glorieuse) pour acquérir le droit de se marier :
6113 d’un étranger ou chasse glorieuse) pour acquérir le droit de se marier : le combat contre le Morholt, dans Tristan, illus
6114 anger ou chasse glorieuse) pour acquérir le droit de se marier : le combat contre le Morholt, dans Tristan, illustre exact
6115 glorieuse) pour acquérir le droit de se marier : le combat contre le Morholt, dans Tristan, illustre exactement cette cou
6116 acquérir le droit de se marier : le combat contre le Morholt, dans Tristan, illustre exactement cette coutume, sans faire
6117 e exactement cette coutume, sans faire d’ailleurs la moindre allusion à son origine sacrée. Tous ces faits rendent vraisem
6118 gine sacrée. Tous ces faits rendent vraisemblable la conclusion d’Hubert : à savoir que la mythologie celtique s’est trans
6119 ous ces faits rendent vraisemblable la conclusion d’ Hubert : à savoir que la mythologie celtique s’est transmise au cycle
6120 aisemblable la conclusion d’Hubert : à savoir que la mythologie celtique s’est transmise au cycle courtois non par des voi
6121 on par des voies proprement religieuses, mais par le culte plus profane des héros et de leurs prouesses, remplaçant peu à
6122 uses, mais par le culte plus profane des héros et de leurs prouesses, remplaçant peu à peu les dieux dans les légendes pop
6123 héros et de leurs prouesses, remplaçant peu à peu les dieux dans les légendes populaires. ⁂  Gaston Paris remarquait avec p
6124 rs prouesses, remplaçant peu à peu les dieux dans les légendes populaires. ⁂  Gaston Paris remarquait avec profondeur que l
6125 s. ⁂  Gaston Paris remarquait avec profondeur que le roman de Tristan et d’Iseut rend un son particulier, qui ne se trouve
6126 ton Paris remarquait avec profondeur que le roman de Tristan et d’Iseut rend un son particulier, qui ne se trouve guère da
6127 rquait avec profondeur que le roman de Tristan et d’ Iseut rend un son particulier, qui ne se trouve guère dans la littérat
6128 d un son particulier, qui ne se trouve guère dans la littérature du Moyen Âge, et il l’expliquait par l’origine celtique d
6129 uve guère dans la littérature du Moyen Âge, et il l’ expliquait par l’origine celtique de ces poèmes. C’est par Tristan et
6130 littérature du Moyen Âge, et il l’expliquait par l’ origine celtique de ces poèmes. C’est par Tristan et par Arthur que le
6131 en Âge, et il l’expliquait par l’origine celtique de ces poèmes. C’est par Tristan et par Arthur que le plus clair et le p
6132 e ces poèmes. C’est par Tristan et par Arthur que le plus clair et le plus précieux du génie celtique s’est incorporé à l’
6133 st par Tristan et par Arthur que le plus clair et le plus précieux du génie celtique s’est incorporé à l’esprit européen.
6134 plus précieux du génie celtique s’est incorporé à l’ esprit européen. (Hubert, II, p. 336.) Ce « son particulier », que Béd
6135 édier sut faire rendre à sa moderne transcription de la légende, est si nettement sensible à notre cœur qu’il nous met en
6136 er sut faire rendre à sa moderne transcription de la légende, est si nettement sensible à notre cœur qu’il nous met en mes
6137 nt sensible à notre cœur qu’il nous met en mesure d’ isoler l’élément non celtique, donc proprement courtois qui provoqua,
6138 le à notre cœur qu’il nous met en mesure d’isoler l’ élément non celtique, donc proprement courtois qui provoqua, au xiie
6139 roprement courtois qui provoqua, au xiie siècle, la constitution de notre mythe. Qu’on lise l’une après l’autre une légen
6140 is qui provoqua, au xiie siècle, la constitution de notre mythe. Qu’on lise l’une après l’autre une légende irlandaise et
6141 ise l’une après l’autre une légende irlandaise et la légende de Béroul ou de Thomas : et l’on verra que d’un côté, c’est u
6142 près l’autre une légende irlandaise et la légende de Béroul ou de Thomas : et l’on verra que d’un côté, c’est une fatalité
6143 une légende irlandaise et la légende de Béroul ou de Thomas : et l’on verra que d’un côté, c’est une fatalité tout extérie
6144 andaise et la légende de Béroul ou de Thomas : et l’ on verra que d’un côté, c’est une fatalité tout extérieure qui provoqu
6145 égende de Béroul ou de Thomas : et l’on verra que d’ un côté, c’est une fatalité tout extérieure qui provoque la catastroph
6146 , c’est une fatalité tout extérieure qui provoque la catastrophe, tandis que de l’autre, c’est la volonté secrète, mais in
6147 xtérieure qui provoque la catastrophe, tandis que de l’autre, c’est la volonté secrète, mais infaillible, des deux amants
6148 oque la catastrophe, tandis que de l’autre, c’est la volonté secrète, mais infaillible, des deux amants mystiques. Dans le
6149 mais infaillible, des deux amants mystiques. Dans les légendes celtiques, c’est l’élément épique qui commande l’action et l
6150 nts mystiques. Dans les légendes celtiques, c’est l’ élément épique qui commande l’action et le dénouement, tandis que dans
6151 es celtiques, c’est l’élément épique qui commande l’ action et le dénouement, tandis que dans les romans courtois, c’est la
6152 , c’est l’élément épique qui commande l’action et le dénouement, tandis que dans les romans courtois, c’est la tragédie in
6153 mmande l’action et le dénouement, tandis que dans les romans courtois, c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’amour celtiqu
6154 ement, tandis que dans les romans courtois, c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’amour celtique (en dépit de la sublimat
6155 ns courtois, c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’ amour celtique (en dépit de la sublimation religieuse de la femme par
6156 intérieure. Enfin, l’amour celtique (en dépit de la sublimation religieuse de la femme par les druides) est avant tout l’
6157 r celtique (en dépit de la sublimation religieuse de la femme par les druides) est avant tout l’amour sensuel97. Le fait q
6158 eltique (en dépit de la sublimation religieuse de la femme par les druides) est avant tout l’amour sensuel97. Le fait que
6159 épit de la sublimation religieuse de la femme par les druides) est avant tout l’amour sensuel97. Le fait que dans certaines
6160 ieuse de la femme par les druides) est avant tout l’ amour sensuel97. Le fait que dans certaines légendes cet amour s’oppos
6161 ar les druides) est avant tout l’amour sensuel97. Le fait que dans certaines légendes cet amour s’oppose secrètement à l’a
6162 rtaines légendes cet amour s’oppose secrètement à l’ amour religieux orthodoxe, et se voit donc contraint de s’exprimer par
6163 ur religieux orthodoxe, et se voit donc contraint de s’exprimer par des symboles ésotériques, aide à comprendre que le fon
6164 r des symboles ésotériques, aide à comprendre que le fond breton se soit si aisément adapté au symbolisme du roman courtoi
6165 ment formelle. Tout au plus devait-elle favoriser la confusion moderne entre la passion de Tristan et la pure sensualité.
6166 devait-elle favoriser la confusion moderne entre la passion de Tristan et la pure sensualité. Quelques citations de Thoma
6167 e favoriser la confusion moderne entre la passion de Tristan et la pure sensualité. Quelques citations de Thomas, le plus
6168 confusion moderne entre la passion de Tristan et la pure sensualité. Quelques citations de Thomas, le plus conscient des
6169 Tristan et la pure sensualité. Quelques citations de Thomas, le plus conscient des cinq auteurs de la légende primitive, s
6170 la pure sensualité. Quelques citations de Thomas, le plus conscient des cinq auteurs de la légende primitive, suffiront à
6171 ons de Thomas, le plus conscient des cinq auteurs de la légende primitive, suffiront à faire concevoir l’originalité du my
6172 de Thomas, le plus conscient des cinq auteurs de la légende primitive, suffiront à faire concevoir l’originalité du mythe
6173 la légende primitive, suffiront à faire concevoir l’ originalité du mythe courtois. On y trouve exprimé et commenté en term
6174 xprimé et commenté en termes étonnamment modernes le principe de cohésion qu’apporte la mystique courtoise aux éléments re
6175 mmenté en termes étonnamment modernes le principe de cohésion qu’apporte la mystique courtoise aux éléments religieux, soc
6176 mment modernes le principe de cohésion qu’apporte la mystique courtoise aux éléments religieux, sociologiques ou épiques,
6177 hérités du vieux fond breton. Ce principe, c’est l’ amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des t
6178 du vieux fond breton. Ce principe, c’est l’amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadou
6179 vieux fond breton. Ce principe, c’est l’amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadours.
6180 ’amour de la douleur considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadours. Voici Tristan livré au plus cruel confl
6181 istan livré au plus cruel conflit, lorsqu’au soir de ses noces avec Iseut aux blanches mains, il ne peut se résoudre à pos
6182 ns ce nom, quel qu’eût été ce nom sans sa beauté, le désir de Tristan ne s’y fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger d
6183 , quel qu’eût été ce nom sans sa beauté, le désir de Tristan ne s’y fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger de sa doul
6184 e s’y fût pas porté. Ainsi Tristan veut se venger de sa douleur et de ses peines, et contre son mal, il avise un remède do
6185 té. Ainsi Tristan veut se venger de sa douleur et de ses peines, et contre son mal, il avise un remède dont il doublera so
6186 a femme légitime, il ne doit plus et ne peut plus la désirer : « Jamais il n’eût méprisé le bien qu’il a, s’il n’eût pas é
6187 peut plus la désirer : « Jamais il n’eût méprisé le bien qu’il a, s’il n’eût pas été le sien : son cœur ne prend en avers
6188 s été le sien : son cœur ne prend en aversion que le bonheur qu’il est contraint d’avoir. Le lui eût-on refusé, il se sera
6189 nd en aversion que le bonheur qu’il est contraint d’ avoir. Le lui eût-on refusé, il se serait lancé à sa recherche, pensan
6190 rsion que le bonheur qu’il est contraint d’avoir. Le lui eût-on refusé, il se serait lancé à sa recherche, pensant toujour
6191 a !… Ainsi en advient-il à beaucoup de gens. Dans d’ amers déboires d’amour, angoisses, lourdes peines et tourments, ce qu’
6192 ient-il à beaucoup de gens. Dans d’amers déboires d’ amour, angoisses, lourdes peines et tourments, ce qu’ils font pour s’y
6193 ur s’y soustraire, s’en affranchir et s’en venger les asservit d’un lien plus inextricable encore. D’irréalisables désirs,
6194 aire, s’en affranchir et s’en venger les asservit d’ un lien plus inextricable encore. D’irréalisables désirs, d’impossible
6195 les asservit d’un lien plus inextricable encore. D’ irréalisables désirs, d’impossibles convoitises les conduisent à ne ri
6196 plus inextricable encore. D’irréalisables désirs, d’ impossibles convoitises les conduisent à ne rien faire dans leur détre
6197 D’irréalisables désirs, d’impossibles convoitises les conduisent à ne rien faire dans leur détresse qui n’irrite leur amert
6198 c son désir98. » (Encontre désir fait volier, dit le texte de Thomas.) ⁂ Un fonds celtique de légendes religieuses — d’ail
6199 ir98. » (Encontre désir fait volier, dit le texte de Thomas.) ⁂ Un fonds celtique de légendes religieuses — d’ailleurs trè
6200 ier, dit le texte de Thomas.) ⁂ Un fonds celtique de légendes religieuses — d’ailleurs très anciennement commun au Midi la
6201 que et au Nord irlandais et breton ; des coutumes de chevalerie féodale ; des apparences d’orthodoxie chrétienne ; une sen
6202 s coutumes de chevalerie féodale ; des apparences d’ orthodoxie chrétienne ; une sensualité parfois très complaisante ; enf
6203 une sensualité parfois très complaisante ; enfin la fantaisie individuelle des poètes : tels sont donc en fin de compte l
6204 elle des poètes : tels sont donc en fin de compte les éléments sur lesquels la doctrine hérétique de l’Amour, profondément
6205 t donc en fin de compte les éléments sur lesquels la doctrine hérétique de l’Amour, profondément manichéenne dans son espr
6206 e les éléments sur lesquels la doctrine hérétique de l’Amour, profondément manichéenne dans son esprit, opéra ses transmut
6207 es éléments sur lesquels la doctrine hérétique de l’ Amour, profondément manichéenne dans son esprit, opéra ses transmutati
6208 on esprit, opéra ses transmutations. Ainsi naquit le mythe de Tristan. Loin de moi la tentation d’analyser le processus de
6209 , opéra ses transmutations. Ainsi naquit le mythe de Tristan. Loin de moi la tentation d’analyser le processus de cette mé
6210 ns. Ainsi naquit le mythe de Tristan. Loin de moi la tentation d’analyser le processus de cette métamorphose : il nous éch
6211 uit le mythe de Tristan. Loin de moi la tentation d’ analyser le processus de cette métamorphose : il nous échappe doubleme
6212 e de Tristan. Loin de moi la tentation d’analyser le processus de cette métamorphose : il nous échappe doublement, étant p
6213 Loin de moi la tentation d’analyser le processus de cette métamorphose : il nous échappe doublement, étant poétique et my
6214 poétique et mystique. Mais nous savons maintenant d’ où vient le mythe, et où il mène. Et peut-être pressentons-nous — mais
6215 mystique. Mais nous savons maintenant d’où vient le mythe, et où il mène. Et peut-être pressentons-nous — mais alors c’es
6216 du mythe, par un esprit remarquablement conscient de ses implications théologiques, fut le fait de Gottfried de Strasbourg
6217 t conscient de ses implications théologiques, fut le fait de Gottfried de Strasbourg, vers le début du xiiie siècle. Gott
6218 ent de ses implications théologiques, fut le fait de Gottfried de Strasbourg, vers le début du xiiie siècle. Gottfried ét
6219 ues, fut le fait de Gottfried de Strasbourg, vers le début du xiiie siècle. Gottfried était un clerc, qui lisait le franç
6220 iie siècle. Gottfried était un clerc, qui lisait le français (il cite souvent des vers de Thomas dans son texte), et qui
6221 qui lisait le français (il cite souvent des vers de Thomas dans son texte), et qui se passionnait pour les grandes polémi
6222 homas dans son texte), et qui se passionnait pour les grandes polémiques où venaient de s’affronter Bernard de Clairvaux et
6223 ù venaient de s’affronter Bernard de Clairvaux et les cathares, mais aussi Abélard, l’école de Chartres, et plusieurs hérét
6224 de Clairvaux et les cathares, mais aussi Abélard, l’ école de Chartres, et plusieurs hérétiques très dangereusement voisins
6225 vaux et les cathares, mais aussi Abélard, l’école de Chartres, et plusieurs hérétiques très dangereusement voisins de la «
6226 plusieurs hérétiques très dangereusement voisins de la « mystique du cœur » de l’abbé de Cluny. Théologien, poète, et con
6227 usieurs hérétiques très dangereusement voisins de la « mystique du cœur » de l’abbé de Cluny. Théologien, poète, et consci
6228 dangereusement voisins de la « mystique du cœur » de l’abbé de Cluny. Théologien, poète, et conscient de ses choix, Gottfr
6229 gereusement voisins de la « mystique du cœur » de l’ abbé de Cluny. Théologien, poète, et conscient de ses choix, Gottfried
6230 l’abbé de Cluny. Théologien, poète, et conscient de ses choix, Gottfried révèle beaucoup mieux que ses modèles l’importan
6231 , Gottfried révèle beaucoup mieux que ses modèles l’ importance proprement religieuse du mythe dualiste de Tristan. Mais au
6232 mportance proprement religieuse du mythe dualiste de Tristan. Mais aussi, pour la même raison, il avoue mieux que tous les
6233 se du mythe dualiste de Tristan. Mais aussi, pour la même raison, il avoue mieux que tous les autres cet élément fondament
6234 ssi, pour la même raison, il avoue mieux que tous les autres cet élément fondamental du mythe : l’angoisse de la sensualité
6235 ous les autres cet élément fondamental du mythe : l’ angoisse de la sensualité, et l’orgueil « humaniste » qui la compense.
6236 res cet élément fondamental du mythe : l’angoisse de la sensualité, et l’orgueil « humaniste » qui la compense. Angoisse :
6237 cet élément fondamental du mythe : l’angoisse de la sensualité, et l’orgueil « humaniste » qui la compense. Angoisse : l’
6238 mental du mythe : l’angoisse de la sensualité, et l’ orgueil « humaniste » qui la compense. Angoisse : l’instinct sexuel es
6239 de la sensualité, et l’orgueil « humaniste » qui la compense. Angoisse : l’instinct sexuel est ressenti comme un destin c
6240 orgueil « humaniste » qui la compense. Angoisse : l’ instinct sexuel est ressenti comme un destin cruel, une tyrannie ; org
6241 mme une force divinisante — c’est-à-dire dressant l’ homme contre Dieu — sitôt qu’on aura décidé de lui céder. (Ce paradoxe
6242 ant l’homme contre Dieu — sitôt qu’on aura décidé de lui céder. (Ce paradoxe annonce l’amor fati de Nietzsche.) Quand Béro
6243 on aura décidé de lui céder. (Ce paradoxe annonce l’ amor fati de Nietzsche.) Quand Béroul limitait à trois ans l’action du
6244 dé de lui céder. (Ce paradoxe annonce l’amor fati de Nietzsche.) Quand Béroul limitait à trois ans l’action du philtre, et
6245 de Nietzsche.) Quand Béroul limitait à trois ans l’ action du philtre, et quand Thomas faisait du « vin herbé » un symbole
6246 quand Thomas faisait du « vin herbé » un symbole de l’ivresse amoureuse, Gottfried y voit le signe d’un destin, d’une for
6247 and Thomas faisait du « vin herbé » un symbole de l’ ivresse amoureuse, Gottfried y voit le signe d’un destin, d’une force
6248 symbole de l’ivresse amoureuse, Gottfried y voit le signe d’un destin, d’une force aveugle, étrangère aux personnes, d’un
6249 de l’ivresse amoureuse, Gottfried y voit le signe d’ un destin, d’une force aveugle, étrangère aux personnes, d’une volonté
6250 amoureuse, Gottfried y voit le signe d’un destin, d’ une force aveugle, étrangère aux personnes, d’une volonté de la Déesse
6251 in, d’une force aveugle, étrangère aux personnes, d’ une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plu
6252 e aveugle, étrangère aux personnes, d’une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plus vieilles rel
6253 veugle, étrangère aux personnes, d’une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plus vieilles religi
6254 s, d’une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plus vieilles religions de l’humanité. Mais sitôt
6255 d’une volonté de la Déesse Minne, reviviscence de la Grande Mère des plus vieilles religions de l’humanité. Mais sitôt abs
6256 nce de la Grande Mère des plus vieilles religions de l’humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses vi
6257 de la Grande Mère des plus vieilles religions de l’ humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses victi
6258 lles religions de l’humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses victimes dans un au-delà de toute mor
6259 ons de l’humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses victimes dans un au-delà de toute morale, qui ne
6260 de l’humanité. Mais sitôt absorbé, le philtre de la passion place ses victimes dans un au-delà de toute morale, qui ne sa
6261 de la passion place ses victimes dans un au-delà de toute morale, qui ne saurait être que divin. Ainsi le philtre à la fo
6262 oute morale, qui ne saurait être que divin. Ainsi le philtre à la fois rive à la sexualité, qui est une loi de la vie, et
6263 être que divin. Ainsi le philtre à la fois rive à la sexualité, qui est une loi de la vie, et contraint à la dépasser dans
6264 re à la fois rive à la sexualité, qui est une loi de la vie, et contraint à la dépasser dans un hybris libérateur, au-delà
6265 à la fois rive à la sexualité, qui est une loi de la vie, et contraint à la dépasser dans un hybris libérateur, au-delà du
6266 ualité, qui est une loi de la vie, et contraint à la dépasser dans un hybris libérateur, au-delà du seuil mortel de la dua
6267 ans un hybris libérateur, au-delà du seuil mortel de la dualité, de la distinction des personnes. Ce paradoxe essentiellem
6268 un hybris libérateur, au-delà du seuil mortel de la dualité, de la distinction des personnes. Ce paradoxe essentiellement
6269 ibérateur, au-delà du seuil mortel de la dualité, de la distinction des personnes. Ce paradoxe essentiellement manichéen s
6270 rateur, au-delà du seuil mortel de la dualité, de la distinction des personnes. Ce paradoxe essentiellement manichéen sous
6271 . Ce paradoxe essentiellement manichéen sous-tend l’ immense poème du Rhénan. Gottfried copie Thomas, mais il en fait ce qu
6272 fait ce qu’il veut. Il modifie — et nous dressons l’ oreille — trois moments décisifs de l’action : a) il met en relief, n
6273 nous dressons l’oreille — trois moments décisifs de l’action : a) il met en relief, non sans férocité, le caractère évid
6274 us dressons l’oreille — trois moments décisifs de l’ action : a) il met en relief, non sans férocité, le caractère évidemm
6275 action : a) il met en relief, non sans férocité, le caractère évidemment blasphématoire de l’épisode du Jugement par le f
6276 férocité, le caractère évidemment blasphématoire de l’épisode du Jugement par le fer rouge ; b) il remplace la forêt du
6277 rocité, le caractère évidemment blasphématoire de l’ épisode du Jugement par le fer rouge ; b) il remplace la forêt du Mor
6278 mment blasphématoire de l’épisode du Jugement par le fer rouge ; b) il remplace la forêt du Morois par une « Grotte d’Amo
6279 de du Jugement par le fer rouge ; b) il remplace la forêt du Morois par une « Grotte d’Amour », la Minnegrotte, qui lui p
6280 ) il remplace la forêt du Morois par une « Grotte d’ Amour », la Minnegrotte, qui lui permet de comparer l’architecture d’u
6281 ce la forêt du Morois par une « Grotte d’Amour », la Minnegrotte, qui lui permet de comparer l’architecture d’une église c
6282  Grotte d’Amour », la Minnegrotte, qui lui permet de comparer l’architecture d’une église chrétienne et celle du temple de
6283 our », la Minnegrotte, qui lui permet de comparer l’ architecture d’une église chrétienne et celle du temple de l’amour ;
6284 grotte, qui lui permet de comparer l’architecture d’ une église chrétienne et celle du temple de l’amour ; c) il décide qu
6285 ecture d’une église chrétienne et celle du temple de l’amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blan
6286 ure d’une église chrétienne et celle du temple de l’ amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blanche
6287 et celle du temple de l’amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blanches mains ne fut pas « blanc »
6288 temple de l’amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blanches mains ne fut pas « blanc », mais cons
6289 hevé — il nous en reste près de 19 000 vers, mais la mort des amants, quoique annoncée, ne fut jamais écrite — est à la fo
6290 à la fois plus religieux et plus sensuel que ceux de Béroul et de Thomas. Et surtout, il dit et commente ce que les Breton
6291 s religieux et plus sensuel que ceux de Béroul et de Thomas. Et surtout, il dit et commente ce que les Bretons montraient
6292 de Thomas. Et surtout, il dit et commente ce que les Bretons montraient sans l’expliquer ni même s’en étonner, apparemment
6293 it et commente ce que les Bretons montraient sans l’ expliquer ni même s’en étonner, apparemment. Il développe et révèle ai
6294 r, apparemment. Il développe et révèle ainsi tout le catharisme latent de la légende sans auteur99. a) Le « jugement de
6295 veloppe et révèle ainsi tout le catharisme latent de la légende sans auteur99. a) Le « jugement de Dieu » est une coutum
6296 oppe et révèle ainsi tout le catharisme latent de la légende sans auteur99. a) Le « jugement de Dieu » est une coutume b
6297 tharisme latent de la légende sans auteur99. a)  Le « jugement de Dieu » est une coutume barbare, mais l’Église l’admetta
6298 t de la légende sans auteur99. a) Le « jugement de Dieu » est une coutume barbare, mais l’Église l’admettait au xiie si
6299  jugement de Dieu » est une coutume barbare, mais l’ Église l’admettait au xiie siècle et venait de l’appliquer, préciséme
6300 de Dieu » est une coutume barbare, mais l’Église l’ admettait au xiie siècle et venait de l’appliquer, précisément, à des
6301 l’Église l’admettait au xiie siècle et venait de l’ appliquer, précisément, à des femmes de Cologne et de Strasbourg, à ju
6302 venait de l’appliquer, précisément, à des femmes de Cologne et de Strasbourg, à juste titre soupçonnées de catharisme. L’
6303 ppliquer, précisément, à des femmes de Cologne et de Strasbourg, à juste titre soupçonnées de catharisme. L’épreuve consis
6304 logne et de Strasbourg, à juste titre soupçonnées de catharisme. L’épreuve consistait à saisir à main nue une barre de fer
6305 asbourg, à juste titre soupçonnées de catharisme. L’ épreuve consistait à saisir à main nue une barre de fer portée au roug
6306 ’épreuve consistait à saisir à main nue une barre de fer portée au rouge : seuls les menteurs ou les parjures étaient brûl
6307 main nue une barre de fer portée au rouge : seuls les menteurs ou les parjures étaient brûlés. On sait qu’Iseut, soupçonnée
6308 re de fer portée au rouge : seuls les menteurs ou les parjures étaient brûlés. On sait qu’Iseut, soupçonnée de trahir sa fi
6309 ures étaient brûlés. On sait qu’Iseut, soupçonnée de trahir sa fidélité au roi Marc, s’offre au jugement par un mouvement
6310 au roi Marc, s’offre au jugement par un mouvement d’ orgueil et de défi démesuré. Elle jure n’avoir jamais été dans les bra
6311 s’offre au jugement par un mouvement d’orgueil et de défi démesuré. Elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’un autre
6312 défi démesuré. Elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’un autre homme que son mari, si ce n’est, ajoute-t-elle en ria
6313 esuré. Elle jure n’avoir jamais été dans les bras d’ un autre homme que son mari, si ce n’est, ajoute-t-elle en riant, dans
6314 n mari, si ce n’est, ajoute-t-elle en riant, dans les bras du pauvre passeur qui vient de l’aider à franchir une rivière :
6315 ant, dans les bras du pauvre passeur qui vient de l’ aider à franchir une rivière : or c’était Tristan déguisé. Elle sort i
6316 e : or c’était Tristan déguisé. Elle sort intacte de l’épreuve. Gottfried commente : « Ce fut ainsi chose manifeste et avé
6317 or c’était Tristan déguisé. Elle sort intacte de l’ épreuve. Gottfried commente : « Ce fut ainsi chose manifeste et avérée
6318 t ainsi chose manifeste et avérée devant tous que le très vertueux Christ tourne à tout vent comme girouette et se plie co
6319 ple étoffe… Il se prête et s’adapte à tout, selon le cœur de chacun, à la sincérité comme à la tromperie… Il est toujours
6320 fe… Il se prête et s’adapte à tout, selon le cœur de chacun, à la sincérité comme à la tromperie… Il est toujours ce que l
6321 te et s’adapte à tout, selon le cœur de chacun, à la sincérité comme à la tromperie… Il est toujours ce que l’on veut qu’i
6322 , selon le cœur de chacun, à la sincérité comme à la tromperie… Il est toujours ce que l’on veut qu’il soit 100. » L’allus
6323 rité comme à la tromperie… Il est toujours ce que l’ on veut qu’il soit 100. » L’allusion au « cœur » est nettement dirigée
6324 l est toujours ce que l’on veut qu’il soit 100. » L’ allusion au « cœur » est nettement dirigée contre Bernard de Clairvaux
6325 ttement dirigée contre Bernard de Clairvaux, dont les écrits étaient si familiers au poète qu’il imite bien souvent leur di
6326 u poète qu’il imite bien souvent leur dialectique de la souffrance, du désir et de l’extase, quitte à en inverser les conc
6327 oète qu’il imite bien souvent leur dialectique de la souffrance, du désir et de l’extase, quitte à en inverser les conclus
6328 nt leur dialectique de la souffrance, du désir et de l’extase, quitte à en inverser les conclusions : l’extase finale n’ab
6329 leur dialectique de la souffrance, du désir et de l’ extase, quitte à en inverser les conclusions : l’extase finale n’about
6330 ce, du désir et de l’extase, quitte à en inverser les conclusions : l’extase finale n’aboutit point au jour de Dieu mais à
6331 l’extase, quitte à en inverser les conclusions : l’ extase finale n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la pas
6332 lusions : l’extase finale n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne
6333 ase finale n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa
6334 le n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa dissolut
6335 n’aboutit point au jour de Dieu mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa dissolution
6336 mais à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa dissolution. Tout le passage cité trahit d
6337 is à la nuit de la passion, non point au salut de la personne mais bien à sa dissolution. Tout le passage cité trahit d’ai
6338 t de la personne mais bien à sa dissolution. Tout le passage cité trahit d’ailleurs un virulent ressentiment contre les do
6339 trahit d’ailleurs un virulent ressentiment contre les doctrines orthodoxes qui « plient le Christ comme une simple étoffe »
6340 ment contre les doctrines orthodoxes qui « plient le Christ comme une simple étoffe » et lui font sanctionner après coup t
6341 ndamnent, aux yeux de Gottfried et des hérétiques de son temps, l’Évangile « pur » et la gnose dualiste : le monde manifes
6342 yeux de Gottfried et des hérétiques de son temps, l’ Évangile « pur » et la gnose dualiste : le monde manifesté, la chair e
6343 es hérétiques de son temps, l’Évangile « pur » et la gnose dualiste : le monde manifesté, la chair en général, et dans ce
6344 temps, l’Évangile « pur » et la gnose dualiste : le monde manifesté, la chair en général, et dans ce monde l’ordre social
6345  pur » et la gnose dualiste : le monde manifesté, la chair en général, et dans ce monde l’ordre social du temps (féodal, c
6346 manifesté, la chair en général, et dans ce monde l’ ordre social du temps (féodal, clérical, et guerrier), et dans cet ord
6347 féodal, clérical, et guerrier), et dans cet ordre le mariage. b) La Minnegrotte nous est décrite comme une église, avec u
6348 , et guerrier), et dans cet ordre le mariage. b)  La Minnegrotte nous est décrite comme une église, avec une science réell
6349 ec une science réelle du symbolisme liturgique et de l’architecture gothique naissante. Mais sur le lit substitué à l’aute
6350 une science réelle du symbolisme liturgique et de l’ architecture gothique naissante. Mais sur le lit substitué à l’autel,
6351 et de l’architecture gothique naissante. Mais sur le lit substitué à l’autel, lit consacré à la déesse Minne comme l’autel
6352 e gothique naissante. Mais sur le lit substitué à l’ autel, lit consacré à la déesse Minne comme l’autel catholique au Chri
6353 is sur le lit substitué à l’autel, lit consacré à la déesse Minne comme l’autel catholique au Christ, s’opère le sacrement
6354 é à l’autel, lit consacré à la déesse Minne comme l’ autel catholique au Christ, s’opère le sacrement courtois : les amants
6355 Minne comme l’autel catholique au Christ, s’opère le sacrement courtois : les amants « communient » dans la passion. En li
6356 olique au Christ, s’opère le sacrement courtois : les amants « communient » dans la passion. En lieu et place du miracle eu
6357 crement courtois : les amants « communient » dans la passion. En lieu et place du miracle eucharistique, de la transsubsta
6358 ssion. En lieu et place du miracle eucharistique, de la transsubstantiation des espèces matérielles et de la divinisation
6359 on. En lieu et place du miracle eucharistique, de la transsubstantiation des espèces matérielles et de la divinisation de
6360 la transsubstantiation des espèces matérielles et de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond a
6361 transsubstantiation des espèces matérielles et de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec
6362 ion des espèces matérielles et de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec l’esprit en uni
6363 es matérielles et de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec l’esprit en unité transcendan
6364 de la divinisation de celui qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec l’esprit en unité transcendantale. Et ce sont
6365 i qui les reçoit, c’est la chair qui se fond avec l’ esprit en unité transcendantale. Et ce sont les amants, non les croyan
6366 vec l’esprit en unité transcendantale. Et ce sont les amants, non les croyants, qui vont être divinisés par la « consommati
6367 unité transcendantale. Et ce sont les amants, non les croyants, qui vont être divinisés par la « consommation » (spirituell
6368 ts, non les croyants, qui vont être divinisés par la « consommation » (spirituelle ou physique ? l’ambiguïté profonde subs
6369 ar la « consommation » (spirituelle ou physique ? l’ ambiguïté profonde subsiste ici encore) de la substance de l’Amour. Or
6370 sique ? l’ambiguïté profonde subsiste ici encore) de la substance de l’Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur d
6371 ue ? l’ambiguïté profonde subsiste ici encore) de la substance de l’Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur des
6372 ïté profonde subsiste ici encore) de la substance de l’Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur des clunisiens da
6373 profonde subsiste ici encore) de la substance de l’ Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur des clunisiens dans
6374 la substance de l’Amour. Or cet Amour s’oppose à la ferveur du cœur des clunisiens dans les mêmes termes que l’Éros à l’A
6375 s’oppose à la ferveur du cœur des clunisiens dans les mêmes termes que l’Éros à l’Agapè… Incompatible au reste, faut-il le
6376 du cœur des clunisiens dans les mêmes termes que l’ Éros à l’Agapè… Incompatible au reste, faut-il le préciser, avec cet a
6377 des clunisiens dans les mêmes termes que l’Éros à l’ Agapè… Incompatible au reste, faut-il le préciser, avec cet autre sacr
6378 l’Éros à l’Agapè… Incompatible au reste, faut-il le préciser, avec cet autre sacrement « perverti » par l’orthodoxie qui
6379 éciser, avec cet autre sacrement « perverti » par l’ orthodoxie qui l’a socialisé et matérialisé : le mariage unissant deux
6380 autre sacrement « perverti » par l’orthodoxie qui l’ a socialisé et matérialisé : le mariage unissant deux corps même sans
6381 r l’orthodoxie qui l’a socialisé et matérialisé : le mariage unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’on
6382 riage unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’ont pas cessé de dénoncer comme jurata fornicatio. Il para
6383 e sans amour, et que les cathares n’ont pas cessé de dénoncer comme jurata fornicatio. Il paraît au surplus possible de re
6384 jurata fornicatio. Il paraît au surplus possible de retrouver dans l’épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui s
6385 . Il paraît au surplus possible de retrouver dans l’ épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui sera celle des gran
6386 t au surplus possible de retrouver dans l’épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui sera celle des grands mystiqu
6387 u surplus possible de retrouver dans l’épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui sera celle des grands mystiques
6388 retrouver dans l’épisode de la Minnegrotte toute la dialectique qui sera celle des grands mystiques du xiiie et du xviie
6389 grands mystiques du xiiie et du xviie siècles : les trois voies purgative, illuminative et unitive sont ici très précisém
6390 préfigurées, quoique infléchies ou inverties par l’ attitude dualiste et même gnostique101 de Gottfried. c) Le mariage « 
6391 ties par l’attitude dualiste et même gnostique101 de Gottfried. c) Le mariage « consommé » avec la seconde Iseut rétablit
6392 e dualiste et même gnostique101 de Gottfried. c)  Le mariage « consommé » avec la seconde Iseut rétablit le parallèle — év
6393 riage « consommé » avec la seconde Iseut rétablit le parallèle — évité par Thomas — avec le mariage sans amour d’Iseut la
6394 t rétablit le parallèle — évité par Thomas — avec le mariage sans amour d’Iseut la Blonde et du roi Marc. L’un et l’autre
6395 e — évité par Thomas — avec le mariage sans amour d’ Iseut la Blonde et du roi Marc. L’un et l’autre se voient stigmatisés
6396 n et l’autre se voient stigmatisés comme relevant de la nécessité temporelle et physiologique, c’est-à-dire de l’exil des
6397 t l’autre se voient stigmatisés comme relevant de la nécessité temporelle et physiologique, c’est-à-dire de l’exil des âme
6398 cessité temporelle et physiologique, c’est-à-dire de l’exil des âmes captives dans la prison des corps. C’est ici le jugem
6399 sité temporelle et physiologique, c’est-à-dire de l’ exil des âmes captives dans la prison des corps. C’est ici le jugement
6400 ue, c’est-à-dire de l’exil des âmes captives dans la prison des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise, dans
6401 âmes captives dans la prison des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manic
6402 s dans la prison des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manichéisme, qui
6403 ans la prison des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manichéisme, qui tri
6404 ci le jugement de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manichéisme, qui triomphe du jugement de l’Église et
6405 t de la morale courtoise, dans toute la virulence de son manichéisme, qui triomphe du jugement de l’Église et du siècle, c
6406 ence de son manichéisme, qui triomphe du jugement de l’Église et du siècle, complices aux yeux de Gottfried et des cathare
6407 e de son manichéisme, qui triomphe du jugement de l’ Église et du siècle, complices aux yeux de Gottfried et des cathares.
6408 thares. Mais ceci jette un jour assez étrange sur la nature de la « consommation » érotico-eucharistique opérée dans la Mi
6409 is ceci jette un jour assez étrange sur la nature de la « consommation » érotico-eucharistique opérée dans la Minnegrotte.
6410 ceci jette un jour assez étrange sur la nature de la « consommation » érotico-eucharistique opérée dans la Minnegrotte. Fa
6411  consommation » érotico-eucharistique opérée dans la Minnegrotte. Faire l’amour sans aimer selon la courtoisie (ici Minne)
6412 o-eucharistique opérée dans la Minnegrotte. Faire l’ amour sans aimer selon la courtoisie (ici Minne), céder à la sensualit
6413 ns la Minnegrotte. Faire l’amour sans aimer selon la courtoisie (ici Minne), céder à la sensualité purement physique, voil
6414 ns aimer selon la courtoisie (ici Minne), céder à la sensualité purement physique, voilà le péché suprême, originel, dans
6415 ), céder à la sensualité purement physique, voilà le péché suprême, originel, dans une vision cathare du monde. Aimer de p
6416 originel, dans une vision cathare du monde. Aimer de passion pure, même sans contact physique (l’épée entre les corps et l
6417 imer de passion pure, même sans contact physique ( l’ épée entre les corps et les séparations) voilà la suprême vertu, et la
6418 on pure, même sans contact physique (l’épée entre les corps et les séparations) voilà la suprême vertu, et la vraie voie di
6419 sans contact physique (l’épée entre les corps et les séparations) voilà la suprême vertu, et la vraie voie divinisante. En
6420 (l’épée entre les corps et les séparations) voilà la suprême vertu, et la vraie voie divinisante. Entre ces deux extrêmes
6421 ps et les séparations) voilà la suprême vertu, et la vraie voie divinisante. Entre ces deux extrêmes illustrés par le myth
6422 ivinisante. Entre ces deux extrêmes illustrés par le mythe sur l’arrière-plan psychique et religieux du xiie siècle, tout
6423 ntre ces deux extrêmes illustrés par le mythe sur l’ arrière-plan psychique et religieux du xiie siècle, toutes les confus
6424 an psychique et religieux du xiie siècle, toutes les confusions de l’amour deviennent mieux que possibles : inévitables. N
6425 religieux du xiie siècle, toutes les confusions de l’amour deviennent mieux que possibles : inévitables. Nous n’en somme
6426 ligieux du xiie siècle, toutes les confusions de l’ amour deviennent mieux que possibles : inévitables. Nous n’en sommes p
6427 rtis au xxe siècle, sinon ce livre n’aurait plus d’ objet. Mais on peut poser des repères. Il est bien évident que Gottfri
6428 ent que Gottfried de Strasbourg utilise à son gré la « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’amour-pour-la-mor
6429 ried de Strasbourg utilise à son gré la « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’amour-pour-la-mort avec une li
6430 son gré la « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’amour-pour-la-mort avec une liberté dont on ignore si elle
6431 la « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’amour-pour-la-mort avec une liberté dont on ignore si elle ne lui a
6432 « matière de Bretagne », et catharise le mythe de l’ amour-pour-la-mort avec une liberté dont on ignore si elle ne lui a pa
6433 liberté dont on ignore si elle ne lui a pas coûté la vie. Mais il est non moins clair que le cadre du roman, son intrigue
6434 pas coûté la vie. Mais il est non moins clair que le cadre du roman, son intrigue et ses thèmes directeurs, se prêtaient a
6435 hèmes directeurs, se prêtaient au projet du poète d’ une manière que l’on doit qualifier de proprement congénitale. Dans so
6436 se prêtaient au projet du poète d’une manière que l’ on doit qualifier de proprement congénitale. Dans son essence, dans sa
6437 et du poète d’une manière que l’on doit qualifier de proprement congénitale. Dans son essence, dans sa structure intime, d
6438 ns sa forme, non moins que dans son enseignement, le mythe de Tristan se révèle comme foncièrement hérétique et dualiste.
6439 me, non moins que dans son enseignement, le mythe de Tristan se révèle comme foncièrement hérétique et dualiste. Il n’y a
6440 étique et dualiste. Il n’y a pas place, ici, pour le moindre hasard, ni pour cette suspension des conclusions que certains
6441 ertains érudits, parfois, semblent confondre avec la « science ». Tristan est un roman bien plus profondément et plus ind
6442 ofondément et plus indiscutablement manichéen que la Divine Comédie n’est thomiste. Il reste que Gottfried explicite la lé
6443 n’est thomiste. Il reste que Gottfried explicite la légende d’une manière toute nouvelle et grosse de conséquences. Il pr
6444 iste. Il reste que Gottfried explicite la légende d’ une manière toute nouvelle et grosse de conséquences. Il préfigure l’e
6445 la légende d’une manière toute nouvelle et grosse de conséquences. Il préfigure l’espèce de trahison géniale opérée par Wa
6446 nouvelle et grosse de conséquences. Il préfigure l’ espèce de trahison géniale opérée par Wagner six siècles et demi plus
6447 et grosse de conséquences. Il préfigure l’espèce de trahison géniale opérée par Wagner six siècles et demi plus tard. Mêm
6448 par Wagner six siècles et demi plus tard. Même si l’ on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seul
6449 cles et demi plus tard. Même si l’on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des
6450 mi plus tard. Même si l’on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’é
6451 Même si l’on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’établirait : le
6452 ’on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’établirait : les petits
6453 ue la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’établirait : les petits vers pressés,
6454 ème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’ établirait : les petits vers pressés, antithétiques, haletants, du deu
6455 d, la seule comparaison des textes l’établirait : les petits vers pressés, antithétiques, haletants, du deuxième acte de l’
6456 essés, antithétiques, haletants, du deuxième acte de l’opéra imitent Gottfried jusqu’au pastiche102. Le célèbre duo de Tri
6457 és, antithétiques, haletants, du deuxième acte de l’ opéra imitent Gottfried jusqu’au pastiche102. Le célèbre duo de Trista
6458 e l’opéra imitent Gottfried jusqu’au pastiche102. Le célèbre duo de Tristan et d’Isolde mêlant leurs noms, niant leurs nom
6459 nt Gottfried jusqu’au pastiche102. Le célèbre duo de Tristan et d’Isolde mêlant leurs noms, niant leurs noms, chantant le
6460 usqu’au pastiche102. Le célèbre duo de Tristan et d’ Isolde mêlant leurs noms, niant leurs noms, chantant le dépassement du
6461 lde mêlant leurs noms, niant leurs noms, chantant le dépassement du moi distinct, du temps, de l’espace et du malheur terr
6462 hantant le dépassement du moi distinct, du temps, de l’espace et du malheur terrestre, est emprunté presque littéralement
6463 tant le dépassement du moi distinct, du temps, de l’ espace et du malheur terrestre, est emprunté presque littéralement à d
6464 ème103. Mais bien plus encore que sa forme, c’est le contenu philosophique et religieux du poème de Gottfried que Wagner v
6465 st le contenu philosophique et religieux du poème de Gottfried que Wagner va ressusciter par l’opération musicale. Le mond
6466 poème de Gottfried que Wagner va ressusciter par l’ opération musicale. Le monde créé appartient au démon. Tout ce qui dép
6467 e Wagner va ressusciter par l’opération musicale. Le monde créé appartient au démon. Tout ce qui dépend de son empire est
6468 onde créé appartient au démon. Tout ce qui dépend de son empire est donc voué à la nécessité, et les corps sont voués au d
6469 Tout ce qui dépend de son empire est donc voué à la nécessité, et les corps sont voués au désir, dont le philtre d’amour
6470 nd de son empire est donc voué à la nécessité, et les corps sont voués au désir, dont le philtre d’amour symbolise l’inéluc
6471 nécessité, et les corps sont voués au désir, dont le philtre d’amour symbolise l’inéluctable tyrannie. L’homme n’est pas l
6472 et les corps sont voués au désir, dont le philtre d’ amour symbolise l’inéluctable tyrannie. L’homme n’est pas libre. Il es
6473 voués au désir, dont le philtre d’amour symbolise l’ inéluctable tyrannie. L’homme n’est pas libre. Il est déterminé par le
6474 philtre d’amour symbolise l’inéluctable tyrannie. L’ homme n’est pas libre. Il est déterminé par le démon. Mais s’il assume
6475 ie. L’homme n’est pas libre. Il est déterminé par le démon. Mais s’il assume son destin de malheur jusqu’à la mort, qui le
6476 terminé par le démon. Mais s’il assume son destin de malheur jusqu’à la mort, qui le libère du corps, il peut atteindre au
6477 n. Mais s’il assume son destin de malheur jusqu’à la mort, qui le libère du corps, il peut atteindre au-delà du temps et d
6478 assume son destin de malheur jusqu’à la mort, qui le libère du corps, il peut atteindre au-delà du temps et de l’espace la
6479 e du corps, il peut atteindre au-delà du temps et de l’espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant
6480 u corps, il peut atteindre au-delà du temps et de l’ espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de
6481 il peut atteindre au-delà du temps et de l’espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir
6482 eindre au-delà du temps et de l’espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : l
6483 dre au-delà du temps et de l’espace la réalité de l’ Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : la J
6484 t de l’espace la réalité de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : la Joie suprême. Ce que Wa
6485 de l’Amour, cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : la Joie suprême. Ce que Wagner a repris à Gottfrie
6486 cette fusion de deux « moi » cessant de souffrir l’ amour : la Joie suprême. Ce que Wagner a repris à Gottfried, c’est tou
6487 ion de deux « moi » cessant de souffrir l’amour : la Joie suprême. Ce que Wagner a repris à Gottfried, c’est tout ce que l
6488 ue Wagner a repris à Gottfried, c’est tout ce que les Bretons n’avaient pas voulu dire, ou pas su dire, et s’étaient curieu
6489 pas su dire, et s’étaient curieusement contentés d’ illustrer en actions romanesques : la nostalgie religieuse-hérétique d
6490 nt contentés d’illustrer en actions romanesques : la nostalgie religieuse-hérétique d’une évasion hors de ce monde mauvais
6491 s romanesques : la nostalgie religieuse-hérétique d’ une évasion hors de ce monde mauvais, la sensualité condamnée en même
6492 hérétique d’une évasion hors de ce monde mauvais, la sensualité condamnée en même temps que divinisée, l’effort de l’âme p
6493 sensualité condamnée en même temps que divinisée, l’ effort de l’âme pour échapper à l’inordinatio fondamentale du Siècle,
6494 é condamnée en même temps que divinisée, l’effort de l’âme pour échapper à l’inordinatio fondamentale du Siècle, à la cont
6495 ondamnée en même temps que divinisée, l’effort de l’ âme pour échapper à l’inordinatio fondamentale du Siècle, à la contrad
6496 que divinisée, l’effort de l’âme pour échapper à l’ inordinatio fondamentale du Siècle, à la contradiction tragique entre
6497 chapper à l’inordinatio fondamentale du Siècle, à la contradiction tragique entre le Bien — qui ne peut être que l’Amour —
6498 tale du Siècle, à la contradiction tragique entre le Bien — qui ne peut être que l’Amour — et le Mal triomphant dans le mo
6499 ion tragique entre le Bien — qui ne peut être que l’ Amour — et le Mal triomphant dans le monde créé. Ce que Wagner, en som
6500 entre le Bien — qui ne peut être que l’Amour — et le Mal triomphant dans le monde créé. Ce que Wagner, en somme, a repris
6501 peut être que l’Amour — et le Mal triomphant dans le monde créé. Ce que Wagner, en somme, a repris de Gottfried, c’est son
6502 le monde créé. Ce que Wagner, en somme, a repris de Gottfried, c’est son dualisme foncier. Et c’est par là que son œuvre
6503 sidieuse et fascinante pour notre sensibilité que la restauration esthétique d’un Bédier. 14.Premières conclusions C
6504 notre sensibilité que la restauration esthétique d’ un Bédier. 14.Premières conclusions Compte tenu du changement de
6505 remières conclusions Compte tenu du changement de registre qui s’opère dans les expressions poétiques de l’amour courto
6506 e tenu du changement de registre qui s’opère dans les expressions poétiques de l’amour courtois, lorsqu’on passe du Midi de
6507 gistre qui s’opère dans les expressions poétiques de l’amour courtois, lorsqu’on passe du Midi des troubadours au Nord plu
6508 tre qui s’opère dans les expressions poétiques de l’ amour courtois, lorsqu’on passe du Midi des troubadours au Nord plus b
6509 plus barbare des trouvères, nous sommes en mesure de voir dorénavant dans le chef-d’œuvre de Béroul, Thomas et Gottfried d
6510 es, nous sommes en mesure de voir dorénavant dans le chef-d’œuvre de Béroul, Thomas et Gottfried de Strasbourg, l’aboutiss
6511 en mesure de voir dorénavant dans le chef-d’œuvre de Béroul, Thomas et Gottfried de Strasbourg, l’aboutissement de toutes
6512 vre de Béroul, Thomas et Gottfried de Strasbourg, l’ aboutissement de toutes nos pérégrinations. Les religions antiques, ce
6513 homas et Gottfried de Strasbourg, l’aboutissement de toutes nos pérégrinations. Les religions antiques, certaines mystique
6514 rg, l’aboutissement de toutes nos pérégrinations. Les religions antiques, certaines mystiques du Proche-Orient, l’hérésie q
6515 s antiques, certaines mystiques du Proche-Orient, l’ hérésie qui les fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérés
6516 rtaines mystiques du Proche-Orient, l’hérésie qui les fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans la cons
6517 ient, l’hérésie qui les fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans la conscience occidentale et dans le
6518 e qui les fit revivre en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans la conscience occidentale et dans les coutumes féo
6519 en Languedoc, le contrecoup de cette hérésie dans la conscience occidentale et dans les coutumes féodales, tout cela vient
6520 te hérésie dans la conscience occidentale et dans les coutumes féodales, tout cela vient sourdement retentir dans le mythe.
6521 éodales, tout cela vient sourdement retentir dans le mythe. Nous avons donc rejoint le Roman de Tristan et situé sa nécess
6522 t retentir dans le mythe. Nous avons donc rejoint le Roman de Tristan et situé sa nécessité à telle date, à l’intersection
6523 r dans le mythe. Nous avons donc rejoint le Roman de Tristan et situé sa nécessité à telle date, à l’intersection de telle
6524 de Tristan et situé sa nécessité à telle date, à l’ intersection de telles traditions hérétiques et de telles institutions
6525 situé sa nécessité à telle date, à l’intersection de telles traditions hérétiques et de telles institutions qui les condam
6526 l’intersection de telles traditions hérétiques et de telles institutions qui les condamnaient farouchement, les obligeant
6527 aditions hérétiques et de telles institutions qui les condamnaient farouchement, les obligeant par cette condamnation à s’e
6528 s institutions qui les condamnaient farouchement, les obligeant par cette condamnation à s’exprimer en symboles équivoques
6529 à s’exprimer en symboles équivoques et à revêtir la forme d’un mythe. De l’ensemble de ces convergences, il est temps de
6530 imer en symboles équivoques et à revêtir la forme d’ un mythe. De l’ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la
6531 oles équivoques et à revêtir la forme d’un mythe. De l’ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion :
6532 s équivoques et à revêtir la forme d’un mythe. De l’ ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion : L’
6533 s et à revêtir la forme d’un mythe. De l’ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion : L’amour-passi
6534 . De l’ensemble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion : L’amour-passion glorifié par le mythe fut réell
6535 semble de ces convergences, il est temps de tirer la conclusion : L’amour-passion glorifié par le mythe fut réellement au
6536 nvergences, il est temps de tirer la conclusion : L’ amour-passion glorifié par le mythe fut réellement au xiie siècle, da
6537 irer la conclusion : L’amour-passion glorifié par le mythe fut réellement au xiie siècle, date de son apparition, une rel
6538 par le mythe fut réellement au xiie siècle, date de son apparition, une religion dans toute la force de ce terme, et spéc
6539 , date de son apparition, une religion dans toute la force de ce terme, et spécialement une hérésie chrétienne historiquem
6540 son apparition, une religion dans toute la force de ce terme, et spécialement une hérésie chrétienne historiquement déter
6541 ne hérésie chrétienne historiquement déterminée. D’ où l’on pourra déduire : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours pa
6542 résie chrétienne historiquement déterminée. D’où l’ on pourra déduire : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours par les
6543 nt déterminée. D’où l’on pourra déduire : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours par les romans et par le film, n’est
6544 on pourra déduire : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours par les romans et par le film, n’est rien d’autre que le re
6545  : 1° que la passion, vulgarisée de nos jours par les romans et par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’invasion
6546 on, vulgarisée de nos jours par les romans et par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’invasion anarchique dans
6547 s jours par les romans et par le film, n’est rien d’ autre que le reflux et l’invasion anarchique dans nos vies d’une hérés
6548 les romans et par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’invasion anarchique dans nos vies d’une hérésie spiritual
6549 par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’ invasion anarchique dans nos vies d’une hérésie spiritualiste dont nou
6550 le reflux et l’invasion anarchique dans nos vies d’ une hérésie spiritualiste dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’or
6551 d’une hérésie spiritualiste dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du mariage, il n’y a pas moin
6552 itualiste dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’ origine de notre crise du mariage, il n’y a pas moins que le conflit d
6553 dont nous avons perdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du mariage, il n’y a pas moins que le conflit de deux tra
6554 de notre crise du mariage, il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’est-à-dire une décision que
6555 ise du mariage, il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’est-à-dire une décision que nous preno
6556 esque toujours inconsciemment, en toute ignorance de cause, de fins et de risques encourus, en faveur d’une morale surviva
6557 ours inconsciemment, en toute ignorance de cause, de fins et de risques encourus, en faveur d’une morale survivante que no
6558 ciemment, en toute ignorance de cause, de fins et de risques encourus, en faveur d’une morale survivante que nous ne savon
6559 savons plus justifier. ⁂ Il s’en faut d’ailleurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans
6560 tifier. ⁂ Il s’en faut d’ailleurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans nos vies privée
6561 ’en faut d’ailleurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans nos vies privées. La mystique
6562 d’ailleurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans nos vies privées. La mystique d’Occide
6563 illeurs de beaucoup que la passion et le mythe de la passion n’agissent que dans nos vies privées. La mystique d’Occident
6564 la passion n’agissent que dans nos vies privées. La mystique d’Occident est une autre passion dont le langage métaphoriqu
6565 n’agissent que dans nos vies privées. La mystique d’ Occident est une autre passion dont le langage métaphorique est parfoi
6566 La mystique d’Occident est une autre passion dont le langage métaphorique est parfois étrangement semblable à celui de l’a
6567 horique est parfois étrangement semblable à celui de l’amour courtois. Nos grandes littératures sont pour une bonne partie
6568 ique est parfois étrangement semblable à celui de l’ amour courtois. Nos grandes littératures sont pour une bonne partie de
6569 ie des laïcisations du mythe, ou comme je préfère le dire : des « profanations » successives de son contenu et de sa forme
6570 réfère le dire : des « profanations » successives de son contenu et de sa forme. Enfin, la guerre, en Occident, et toutes
6571 es « profanations » successives de son contenu et de sa forme. Enfin, la guerre, en Occident, et toutes les formes militai
6572 successives de son contenu et de sa forme. Enfin, la guerre, en Occident, et toutes les formes militaires, jusque vers 191
6573 a forme. Enfin, la guerre, en Occident, et toutes les formes militaires, jusque vers 1914, ont gardé par le fait de leur or
6574 ormes militaires, jusque vers 1914, ont gardé par le fait de leur origine chevaleresque — et pour d’autres raisons peut-êt
6575 litaires, jusque vers 1914, ont gardé par le fait de leur origine chevaleresque — et pour d’autres raisons peut-être — un
6576 raisons peut-être — un parallélisme constant avec l’ évolution du mythe. C’est de quoi l’on traitera dans les livres qui vi
6577 lélisme constant avec l’évolution du mythe. C’est de quoi l’on traitera dans les livres qui viennent. 18. Traduction d’
6578 constant avec l’évolution du mythe. C’est de quoi l’ on traitera dans les livres qui viennent. 18. Traduction d’Amyot.
6579 lution du mythe. C’est de quoi l’on traitera dans les livres qui viennent. 18. Traduction d’Amyot. 19. H. Hubert, les C
6580 a dans les livres qui viennent. 18. Traduction d’ Amyot. 19. H. Hubert, les Celtes, II, p. 227, 229, 274. (Le meilleur
6581 nnent. 18. Traduction d’Amyot. 19. H. Hubert, les Celtes, II, p. 227, 229, 274. (Le meilleur ouvrage d’ensemble sur la
6582 19. H. Hubert, les Celtes, II, p. 227, 229, 274. ( Le meilleur ouvrage d’ensemble sur la civilisation, l’histoire et l’arch
6583 eltes, II, p. 227, 229, 274. (Le meilleur ouvrage d’ ensemble sur la civilisation, l’histoire et l’archéologie celtique.)
6584 27, 229, 274. (Le meilleur ouvrage d’ensemble sur la civilisation, l’histoire et l’archéologie celtique.) 20. H. d’Arbois
6585 meilleur ouvrage d’ensemble sur la civilisation, l’ histoire et l’archéologie celtique.) 20. H. d’Arbois de Jubainville,
6586 age d’ensemble sur la civilisation, l’histoire et l’ archéologie celtique.) 20. H. d’Arbois de Jubainville, Cours de litté
6587 celtique.) 20. H. d’Arbois de Jubainville, Cours de littérature celtique, I, p. 1-65. 21. J. Vendryes, Mémoires de la so
6588 celtique, I, p. 1-65. 21. J. Vendryes, Mémoires de la société linguistique, XX, 6, 265. 22. Op. cit., I, p. 18, et II,
6589 ltique, I, p. 1-65. 21. J. Vendryes, Mémoires de la société linguistique, XX, 6, 265. 22. Op. cit., I, p. 18, et II, p.
6590 8. 23. - Hubert, op. cit., I, p. 20. Et de même, les dieux gaulois prennent des noms latins sans se transformer autrement.
6591 Yggdrasil, 25 août 1937. 25. Henry Corbin, Pour l’ hymnologie manichéenne. (Yggdrasil, 25 août 1937.) 26. Voir l’Appendi
6592 manichéenne. (Yggdrasil, 25 août 1937.) 26. Voir l’ Appendice 4. 27. Droit d’user et d’abuser des esclaves, qui ne sont p
6593 5 août 1937.) 26. Voir l’Appendice 4. 27. Droit d’ user et d’abuser des esclaves, qui ne sont pas des « personnes » pour
6594 7.) 26. Voir l’Appendice 4. 27. Droit d’user et d’ abuser des esclaves, qui ne sont pas des « personnes » pour le droit r
6595 esclaves, qui ne sont pas des « personnes » pour le droit romain : persona est sui juris ; servus non est persona. 28.
6596 er die Liebe. 29. Ceci n’est pas une boutade, on le verra bien par la suite. Le premier couple d’amants « passionnés » do
6597 Ceci n’est pas une boutade, on le verra bien par la suite. Le premier couple d’amants « passionnés » dont l’histoire soit
6598 on le verra bien par la suite. Le premier couple d’ amants « passionnés » dont l’histoire soit venue jusqu’à nous, c’est H
6599 e. Le premier couple d’amants « passionnés » dont l’ histoire soit venue jusqu’à nous, c’est Héloïse et Abélard dont la ren
6600 venue jusqu’à nous, c’est Héloïse et Abélard dont la rencontre se situe en 1118, très précisément. 30. Charles-Albert Cin
6601 Provençal » veut dire en réalité : toulousain, en l’ occurrence. 31. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, 1934.
6602 é : toulousain, en l’occurrence. 31. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, 1934. 32. A. Jeanroy, Introduction à
6603 Anthologie des troubadours, 1927. 33. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, I, p. 69. 34. E. Wechsler, Das Kultu
6604 5. On a tenté quelques explications sociologiques de la courtoisie. Elles se ramènent à des suppositions — souvent contrad
6605 On a tenté quelques explications sociologiques de la courtoisie. Elles se ramènent à des suppositions — souvent contradict
6606 des suppositions — souvent contradictoires — sur la condition de la femme en Languedoc. Vernon Lee, par exemple, dans un
6607 ions — souvent contradictoires — sur la condition de la femme en Languedoc. Vernon Lee, par exemple, dans un essai intitul
6608 s — souvent contradictoires — sur la condition de la femme en Languedoc. Vernon Lee, par exemple, dans un essai intitulé M
6609 n essai intitulé Médieval Love, remarque que dans les cours médiévales il y avait « une énorme prépondérance numérique d’ho
6610 s il y avait « une énorme prépondérance numérique d’ hommes » dont peu pouvaient se marier. D’où l’idéalisation de l’objet
6611 umérique d’hommes » dont peu pouvaient se marier. D’ où l’idéalisation de l’objet d’un désir aussi difficile à satisfaire.
6612 que d’hommes » dont peu pouvaient se marier. D’où l’ idéalisation de l’objet d’un désir aussi difficile à satisfaire. On pe
6613 dont peu pouvaient se marier. D’où l’idéalisation de l’objet d’un désir aussi difficile à satisfaire. On peut tenir compte
6614 t peu pouvaient se marier. D’où l’idéalisation de l’ objet d’un désir aussi difficile à satisfaire. On peut tenir compte du
6615 uvaient se marier. D’où l’idéalisation de l’objet d’ un désir aussi difficile à satisfaire. On peut tenir compte du renseig
6616 u renseignement, mais il n’explique en somme rien de précis quant à la rhétorique courtoise. 36. Cathare vient du grec ca
6617 ais il n’explique en somme rien de précis quant à la rhétorique courtoise. 36. Cathare vient du grec catharoi, purs. 37.
6618 Cathare vient du grec catharoi, purs. 37. Liber de duobus principiis, publié par A. Dondaine, O. P., Rome 1939. Dondaine
6619 ome 1939. Dondaine et Arno Borst datent ce traité de la seconde moitié du xiiie siècle. 38. Cf. La Cène secrète, publiée
6620 é de la seconde moitié du xiiie siècle. 38. Cf. La Cène secrète, publiée par Döllinger, à Munich, en 1890. 39. Trois ou
6621 nich, en 1890. 39. Trois ouvrages importants sur le catharisme ont paru récemment : Études manichéennes et cathares, par
6622 nichéennes et cathares, par Déodat Roché (1952) ; Le Catharisme, par René Nelli, Charles Bru, chanoine De Lagger, D. Roché
6623 Catharisme, par René Nelli, Charles Bru, chanoine De Lagger, D. Roché, L. Sommariva (1953) ; Die Katharer par Arno Borst (
6624 eur confrontation jette une lumière très vive sur la nature exacte comme sur l’évolution et les complexités de l’hérésie.
6625 lumière très vive sur la nature exacte comme sur l’ évolution et les complexités de l’hérésie. 40. Cf. Prière cathare, ci
6626 ive sur la nature exacte comme sur l’évolution et les complexités de l’hérésie. 40. Cf. Prière cathare, citée par Döllinge
6627 e exacte comme sur l’évolution et les complexités de l’hérésie. 40. Cf. Prière cathare, citée par Döllinger. Notons que l
6628 xacte comme sur l’évolution et les complexités de l’ hérésie. 40. Cf. Prière cathare, citée par Döllinger. Notons que la l
6629 . Prière cathare, citée par Döllinger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ain
6630 thare, citée par Döllinger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour ori
6631 re, citée par Döllinger. Notons que la liberté de l’ homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origin
6632 par Döllinger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origine non poi
6633 ger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origine non point Dieu, ma
6634 ns que la liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origine non point Dieu, mais le dia
6635 liberté de l’homme, le pouvoir de faire le mal ou le bien, aurait ainsi pour origine non point Dieu, mais le diable. 41.
6636 n, aurait ainsi pour origine non point Dieu, mais le diable. 41. Ce chiffre est archétypique. Jésus est demeuré quarante
6637 ique. Jésus est demeuré quarante jours au Désert. Les Hébreux ont erré pendant quarante ans entre l’Égypte et la Terre prom
6638 . Les Hébreux ont erré pendant quarante ans entre l’ Égypte et la Terre promise. Le Déluge est provoqué par une pluie de qu
6639 x ont erré pendant quarante ans entre l’Égypte et la Terre promise. Le Déluge est provoqué par une pluie de quarante jours
6640 quarante ans entre l’Égypte et la Terre promise. Le Déluge est provoqué par une pluie de quarante jours. Dans le tantrism
6641 rre promise. Le Déluge est provoqué par une pluie de quarante jours. Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Fe
6642 st provoqué par une pluie de quarante jours. Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Femme est divisé en épreuv
6643 de quarante jours. Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Femme est divisé en épreuves de quarante jours, etc
6644 urs. Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Femme est divisé en épreuves de quarante jours, etc., etc. Quarant
6645 . Dans le tantrisme bouddhique, le « service » de la Femme est divisé en épreuves de quarante jours, etc., etc. Quarante e
6646 le « service » de la Femme est divisé en épreuves de quarante jours, etc., etc. Quarante est le nombre de l’Épreuve. 42.
6647 reuves de quarante jours, etc., etc. Quarante est le nombre de l’Épreuve. 42. L’expression de « parfaits » ne se trouve d
6648 quarante jours, etc., etc. Quarante est le nombre de l’Épreuve. 42. L’expression de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs
6649 rante jours, etc., etc. Quarante est le nombre de l’ Épreuve. 42. L’expression de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs que
6650 ., etc. Quarante est le nombre de l’Épreuve. 42. L’ expression de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs que dans les regist
6651 nte est le nombre de l’Épreuve. 42. L’expression de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs que dans les registres de l’Inqu
6652 de « parfaits » ne se trouve d’ailleurs que dans les registres de l’Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de
6653  » ne se trouve d’ailleurs que dans les registres de l’Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) pa
6654 ne se trouve d’ailleurs que dans les registres de l’ Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) paraî
6655 ailleurs que dans les registres de l’Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) paraît avoir été uti
6656 que dans les registres de l’Inquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) paraît avoir été utilisé par
6657 nquisition. Le terme de bonshommes (ou simplement de chrétiens) paraît avoir été utilisé par les cathares eux-mêmes, et « 
6658 lement de chrétiens) paraît avoir été utilisé par les cathares eux-mêmes, et « parfaits » serait ironique. 43. Voir l’exce
6659 mêmes, et « parfaits » serait ironique. 43. Voir l’ excellent ouvrage de Fernand Niel, Montségur, la montagne inspirée, 19
6660  » serait ironique. 43. Voir l’excellent ouvrage de Fernand Niel, Montségur, la montagne inspirée, 1955. « Si Montségur n
6661 r l’excellent ouvrage de Fernand Niel, Montségur, la montagne inspirée, 1955. « Si Montségur n’a pas été le château du Gra
6662 ntagne inspirée, 1955. « Si Montségur n’a pas été le château du Graal [comme l’affirmait Rahn] aucun autre en Europe ne s’
6663 Montségur n’a pas été le château du Graal [comme l’ affirmait Rahn] aucun autre en Europe ne s’adapte mieux que lui aux lé
6664 que lui aux légendes graaliques. » Pour F. Niel, la question tranchée par Rahn reste ouverte. J’ajouterai que les adversa
6665 tranchée par Rahn reste ouverte. J’ajouterai que les adversaires les plus virulents de cette hypothèse sont ceux qui n’ont
6666 hn reste ouverte. J’ajouterai que les adversaires les plus virulents de cette hypothèse sont ceux qui n’ont pas vu le site
6667 ’ajouterai que les adversaires les plus virulents de cette hypothèse sont ceux qui n’ont pas vu le site de Montségur. Le c
6668 nts de cette hypothèse sont ceux qui n’ont pas vu le site de Montségur. Le choc émotif profond provoqué par l’apparition f
6669 ette hypothèse sont ceux qui n’ont pas vu le site de Montségur. Le choc émotif profond provoqué par l’apparition formidabl
6670 sont ceux qui n’ont pas vu le site de Montségur. Le choc émotif profond provoqué par l’apparition formidable du pic sacré
6671 de Montségur. Le choc émotif profond provoqué par l’ apparition formidable du pic sacré comporte une évidence d’un tout aut
6672 ion formidable du pic sacré comporte une évidence d’ un tout autre ordre que celle que pourraient proposer des « preuves »
6673 rraient proposer des « preuves » écrites. 44. On la trouvera formulée page 84, et discutée plus amplement au chapitre 10.
6674 t au chapitre 10. 45. Otto Rahn, Croisade contre le Graal, trad. franç. 1934. 46. Le premier troubadour, Guillaume de Po
6675 e Poitiers, meurt en 1127. Les premières mentions d’ une Église cathare organisée et publique datent de 1160. Mais dès 1145
6676 d’une Église cathare organisée et publique datent de 1160. Mais dès 1145, selon Borst, le catharisme s’est répandu de la B
6677 lique datent de 1160. Mais dès 1145, selon Borst, le catharisme s’est répandu de la Bulgarie à l’Angleterre ! Le nom appar
6678 ès 1145, selon Borst, le catharisme s’est répandu de la Bulgarie à l’Angleterre ! Le nom apparaît cette année-là en Allema
6679 1145, selon Borst, le catharisme s’est répandu de la Bulgarie à l’Angleterre ! Le nom apparaît cette année-là en Allemagne
6680 rst, le catharisme s’est répandu de la Bulgarie à l’ Angleterre ! Le nom apparaît cette année-là en Allemagne, deux ans plu
6681 sme s’est répandu de la Bulgarie à l’Angleterre ! Le nom apparaît cette année-là en Allemagne, deux ans plus tard en Langu
6682 plus tard en Languedoc. Arno Borst en déduit que le catharisme aurait envahi l’Europe en deux ans ! Il s’en étonne. Je n’
6683 o Borst en déduit que le catharisme aurait envahi l’ Europe en deux ans ! Il s’en étonne. Je n’y crois pas. Sous d’autres n
6684 crois pas. Sous d’autres noms, ou même sans nom, le catharisme existait dans les âmes depuis bien plus longtemps que dans
6685 ms, ou même sans nom, le catharisme existait dans les âmes depuis bien plus longtemps que dans les textes « historiques ».
6686 dans les âmes depuis bien plus longtemps que dans les textes « historiques ». On condamna ses doctrines en France dès le xi
6687 riques ». On condamna ses doctrines en France dès le xie siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord et l’Aquitaine, c
6688 nes en France dès le xie siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord et l’Aquitaine, c’est-à-dire, notons-le déjà, aux
6689 ce dès le xie siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord et l’Aquitaine, c’est-à-dire, notons-le déjà, aux lieux même
6690 siècle, à Orléans, dans le Poitou, le Périgord et l’ Aquitaine, c’est-à-dire, notons-le déjà, aux lieux mêmes où paraissent
6691 le Périgord et l’Aquitaine, c’est-à-dire, notons- le déjà, aux lieux mêmes où paraissent les premiers troubadours ! 47. A
6692 sent les premiers troubadours ! 47. Au point que les Parfaits refusaient de s’asseoir sur un banc que venait de quitter un
6693 dours ! 47. Au point que les Parfaits refusaient de s’asseoir sur un banc que venait de quitter une femme. Et cependant,
6694 quitter une femme. Et cependant, un grand nombre de femmes de la noblesse étaient cathares, et les troubadours leur dédia
6695 ne femme. Et cependant, un grand nombre de femmes de la noblesse étaient cathares, et les troubadours leur dédiaient leurs
6696 femme. Et cependant, un grand nombre de femmes de la noblesse étaient cathares, et les troubadours leur dédiaient leurs ch
6697 bre de femmes de la noblesse étaient cathares, et les troubadours leur dédiaient leurs chansons ! 48. Déodat Roché, l’un d
6698 48. Déodat Roché, l’un des érudits contemporains les plus vitalement intéressés à l’étude du catharisme (voir ses Études m
6699 ts contemporains les plus vitalement intéressés à l’ étude du catharisme (voir ses Études manichéennes et cathares, 1952, e
6700 oir ses Études manichéennes et cathares, 1952, et Le Catharisme, 1938), insiste lui aussi sur « le danger d’une envolée tr
6701 et Le Catharisme, 1938), insiste lui aussi sur «  le danger d’une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares,
6702 harisme, 1938), insiste lui aussi sur « le danger d’ une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares, et oppose
6703 si sur « le danger d’une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares, et oppose le catharisme au bouddhisme sur
6704 r d’une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares, et oppose le catharisme au bouddhisme sur ce point à vrai d
6705 ide vers le ciel », selon les cathares, et oppose le catharisme au bouddhisme sur ce point à vrai dire capital. 49. L’emp
6706 bouddhisme sur ce point à vrai dire capital. 49. L’ emploi du mot « vraie » devant Dieu, Lumière, Foi, Église, est un indi
6707 ieu, Lumière, Foi, Église, est un indice probable de catharisme chez un troubadour. Les cathares s’appliquaient à parler l
6708 indice probable de catharisme chez un troubadour. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant cett
6709 troubadour. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant cette petite correction significative po
6710 ennant cette petite correction significative pour l’ initié. 50. Les « aubes » étaient un genre régulier. On conçoit sa né
6711 tite correction significative pour l’initié. 50. Les « aubes » étaient un genre régulier. On conçoit sa nécessité dans une
6712 sa nécessité dans une vision du monde dominée par l’ hostilité du Jour et de la Nuit. 51. Désignée généralement par un nom
6713 ision du monde dominée par l’hostilité du Jour et de la Nuit. 51. Désignée généralement par un nom symbolique ou senhal,
6714 on du monde dominée par l’hostilité du Jour et de la Nuit. 51. Désignée généralement par un nom symbolique ou senhal, exa
6715 par un nom symbolique ou senhal, exactement comme les mystiques soufis désignent Dieu dans leurs poèmes ! 52. Retrouvés en
6716 en 1935. 53. On sait que l’un des lieux communs de la rhétorique courtoise consiste à se plaindre « d’aimer en lieu trop
6717  1935. 53. On sait que l’un des lieux communs de la rhétorique courtoise consiste à se plaindre « d’aimer en lieu trop él
6718 la rhétorique courtoise consiste à se plaindre «  d’ aimer en lieu trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre troubad
6719 ste à se plaindre « d’aimer en lieu trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre troubadour, de basse extraction social
6720 er en lieu trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre troubadour, de basse extraction sociale en général, s’est épri
6721 ». Les érudits commentent : le pauvre troubadour, de basse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un hau
6722 basse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un haut baron, qui le dédaigne. Certes, cela se vérifie da
6723 sse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un haut baron, qui le dédaigne. Certes, cela se vérifie dans
6724 ction sociale en général, s’est épris de la femme d’ un haut baron, qui le dédaigne. Certes, cela se vérifie dans quelques
6725 ral, s’est épris de la femme d’un haut baron, qui le dédaigne. Certes, cela se vérifie dans quelques cas. Mais comment exp
6726 haut pour lui, c’est évident, s’il ne s’agit que de ce monde. En vérité, la question se ramène à savoir pourquoi le poète
6727 ident, s’il ne s’agit que de ce monde. En vérité, la question se ramène à savoir pourquoi le poète choisit d’aimer si haut
6728 n vérité, la question se ramène à savoir pourquoi le poète choisit d’aimer si haut, choisit l’Inaccessible. 54. On peut a
6729 tion se ramène à savoir pourquoi le poète choisit d’ aimer si haut, choisit l’Inaccessible. 54. On peut aussi penser que d
6730 ourquoi le poète choisit d’aimer si haut, choisit l’ Inaccessible. 54. On peut aussi penser que dans bien des cas, les cor
6731 54. On peut aussi penser que dans bien des cas, les correspondances entre doctrine cathare et poétique courtoise sont pré
6732 adours (Peire Cardinal était-il hérétique ? Revue d’ Histoire des Religions, juin 1938) va jusqu’à proposer que l’on prenne
6733 des Religions, juin 1938) va jusqu’à proposer que l’ on prenne certains poèmes des troubadours comme sources d’études sur l
6734 nne certains poèmes des troubadours comme sources d’ études sur l’hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers de Peire Cardenal
6735 poèmes des troubadours comme sources d’études sur l’ hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers de Peire Cardenal qui reprodui
6736 omme sources d’études sur l’hérésie. Elle cite, à l’ appui, des vers de Peire Cardenal qui reproduisent les termes exacts d
6737 des sur l’hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers de Peire Cardenal qui reproduisent les termes exacts d’une Prière cathar
6738 ppui, des vers de Peire Cardenal qui reproduisent les termes exacts d’une Prière cathare publiée par Döllinger. Exemple : «
6739 Peire Cardenal qui reproduisent les termes exacts d’ une Prière cathare publiée par Döllinger. Exemple : « Donne-moi de pou
6740 hare publiée par Döllinger. Exemple : « Donne-moi de pouvoir aimer ceux que tu aimes » (Cardenal) et « Donne-nous d’aimer
6741 er ceux que tu aimes » (Cardenal) et « Donne-nous d’ aimer ceux que Tu aimes » (Prière). Mais il faut également relever que
6742 ire Cardenal, vrai cathare, se montre sévère pour la « courtoisie » dans un poème où il dit : « Je ne me livre point à de
6743 ans un poème où il dit : « Je ne me livre point à de stupides exploits… j’ai échappé à l’amour. » Je reviendrai sur la sit
6744 ivre point à de stupides exploits… j’ai échappé à l’ amour. » Je reviendrai sur la situation paradoxale des poètes courtois
6745 oits… j’ai échappé à l’amour. » Je reviendrai sur la situation paradoxale des poètes courtois contraints de louvoyer entre
6746 tuation paradoxale des poètes courtois contraints de louvoyer entre la double condamnation portée contre l’amour sexuel pa
6747 des poètes courtois contraints de louvoyer entre la double condamnation portée contre l’amour sexuel par les Parfaits et
6748 uvoyer entre la double condamnation portée contre l’ amour sexuel par les Parfaits et contre l’amour idéalisé mais « adultè
6749 ble condamnation portée contre l’amour sexuel par les Parfaits et contre l’amour idéalisé mais « adultère » par les catholi
6750 contre l’amour sexuel par les Parfaits et contre l’ amour idéalisé mais « adultère » par les catholiques. 55. Poésie lyr
6751 et contre l’amour idéalisé mais « adultère » par les catholiques. 55. Poésie lyrique des troubadours, II, p. 306. 56. P
6752 ue des troubadours, II, p. 306. 56. Par exemple, le médiéval serait trop « naïf » pour étudier une matière qu’il jugerait
6753 l jugerait absurde, c’est-à-dire qui n’aurait pas de sens religieux et de situation précise dans l’ensemble des valeurs qu
6754 ’est-à-dire qui n’aurait pas de sens religieux et de situation précise dans l’ensemble des valeurs qu’il connaît. 57. J. 
6755 as de sens religieux et de situation précise dans l’ ensemble des valeurs qu’il connaît. 57. J. Huizinga, Le Déclin du moy
6756 mble des valeurs qu’il connaît. 57. J. Huizinga, Le Déclin du moyen âge, p. 181-182. 58. « Consacrées par l’usage ? » De
6757 n du moyen âge, p. 181-182. 58. « Consacrées par l’ usage ? » Depuis quand ? Rudel utilisait ce procédé, et il est de la p
6758 uis quand ? Rudel utilisait ce procédé, et il est de la première moitié du xiie siècle, c’est-à-dire de la première génér
6759 la première moitié du xiie siècle, c’est-à-dire de la première génération des troubadours ! Donc l’un des inventeurs de
6760 ration des troubadours ! Donc l’un des inventeurs de ces « formules ». Nous tenons ici un bel exemple d’anachronisme tenda
6761 ces « formules ». Nous tenons ici un bel exemple d’ anachronisme tendancieux. On veut à tout prix que le langage des troub
6762 anachronisme tendancieux. On veut à tout prix que le langage des troubadours soit le langage naturel de l’amour humain, tr
6763 t à tout prix que le langage des troubadours soit le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’amour divin. Alors q
6764 e langage des troubadours soit le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’amour divin. Alors qu’historiquement, c
6765 angage des troubadours soit le langage naturel de l’ amour humain, transposé à l’amour divin. Alors qu’historiquement, c’es
6766 le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’ amour divin. Alors qu’historiquement, c’est le contraire qui s’est pro
6767 é à l’amour divin. Alors qu’historiquement, c’est le contraire qui s’est produit. 59. Un amoureux peu lettré qui écrit à
6768 e et authentique ? Ceci pour répondre au reproche d’ insincérité fait aux troubadours par nos érudits — reproche lui-même s
6769 eproche lui-même stéréotypé… 60. Mais catholique d’ origine, non hérétique. 61. Faudrait-il rapprocher ceci du fait que l
6770 que. 61. Faudrait-il rapprocher ceci du fait que le chevalier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au
6771 e le chevalier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au masculin : mi dons (mi dominas) et en Espagne :
6772 alier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au masculin : mi dons (mi dominas) et en Espagne : senhor (n
6773 i dominas) et en Espagne : senhor (non senhorà) ? Les troubadours andalous et arabes faisaient de même. Je crois qu’ici enc
6774 aient de même. Je crois qu’ici encore, au moins à l’ origine, tout est symbole religieux, autant ou plus que traduction de
6775 symbole religieux, autant ou plus que traduction de relations humaines. Toutefois, le narcissisme inhérent à tout amour d
6776 que traduction de relations humaines. Toutefois, le narcissisme inhérent à tout amour dit platonique entraîne évidemment,
6777 ut amour dit platonique entraîne évidemment, dans le plan sexuel, des déviations dont il serait difficile de nier que cert
6778 n sexuel, des déviations dont il serait difficile de nier que certains troubadours n’aient été victimes. 62. Textes tradu
6779 toire universelle, t. XI, p. 123. 64. Voir aussi l’ Appendice 5. 65. Voici le chef principal d’accusation, selon Massigno
6780 p. 123. 64. Voir aussi l’Appendice 5. 65. Voici le chef principal d’accusation, selon Massignon (Passion de al-Hallaj, p
6781 aussi l’Appendice 5. 65. Voici le chef principal d’ accusation, selon Massignon (Passion de al-Hallaj, p. 161) : « Adorer
6782 principal d’accusation, selon Massignon (Passion de al-Hallaj, p. 161) : « Adorer Dieu par amour seulement est le crime d
6783 , p. 161) : « Adorer Dieu par amour seulement est le crime des manichéens… (ceux-ci) adorent Dieu par amour physique, par
6784 s… (ceux-ci) adorent Dieu par amour physique, par l’ attraction magnétique du fer pour le fer, et leurs particules de lumiè
6785 physique, par l’attraction magnétique du fer pour le fer, et leurs particules de lumière veulent rejoindre, comme un aiman
6786 agnétique du fer pour le fer, et leurs particules de lumière veulent rejoindre, comme un aimant, le foyer de lumière dont
6787 es de lumière veulent rejoindre, comme un aimant, le foyer de lumière dont elles sont venues. » 66. H. Corbin : Introduct
6788 ière veulent rejoindre, comme un aimant, le foyer de lumière dont elles sont venues. » 66. H. Corbin : Introduction au Fa
6789 oduction au Familier des Amants. 67. « C’est lui l’ amour… trad. Dermenghem, Hermès, décembre 1933. 68. Cf. Massignon et
6790 gnon et Krauss, Akhbar al-Hallaj, texte relatif à la prédication et au supplice de al-Hallaj. 69. Cf. les travaux d’un au
6791 aj, texte relatif à la prédication et au supplice de al-Hallaj. 69. Cf. les travaux d’un auteur américain. A. R. Nykl, sa
6792 prédication et au supplice de al-Hallaj. 69. Cf. les travaux d’un auteur américain. A. R. Nykl, sa traduction du Collier d
6793 et au supplice de al-Hallaj. 69. Cf. les travaux d’ un auteur américain. A. R. Nykl, sa traduction du Collier de la colomb
6794 r américain. A. R. Nykl, sa traduction du Collier de la colombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe
6795 méricain. A. R. Nykl, sa traduction du Collier de la colombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe —
6796 . R. Nykl, sa traduction du Collier de la colombe d’ Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe — et son ouvr
6797 er de la colombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe — et son ouvrage d’ensemble, Hispano-Arabic Po
6798 de la colombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’ amour courtois arabe — et son ouvrage d’ensemble, Hispano-Arabic Poetr
6799 héorie de l’amour courtois arabe — et son ouvrage d’ ensemble, Hispano-Arabic Poetry and its relations with the old Provenc
6800 rovencal Troubadours, Baltimore, 1946. Voir aussi les ouvrages de Louis Massignon, d’Henry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Me
6801 badours, Baltimore, 1946. Voir aussi les ouvrages de Louis Massignon, d’Henry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Menendez Pidal
6802 1946. Voir aussi les ouvrages de Louis Massignon, d’ Henry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Menendez Pidal, de Karl Appel, etc
6803 i les ouvrages de Louis Massignon, d’Henry Pérès, d’ Émile Dermenghem, de Menendez Pidal, de Karl Appel, etc., etc. 70. Il
6804 uis Massignon, d’Henry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Menendez Pidal, de Karl Appel, etc., etc. 70. Il faut avouer que les
6805 nry Pérès, d’Émile Dermenghem, de Menendez Pidal, de Karl Appel, etc., etc. 70. Il faut avouer que les réfutations les pl
6806 de Karl Appel, etc., etc. 70. Il faut avouer que les réfutations les plus virulentes qui aient été publiées portaient beau
6807 tc., etc. 70. Il faut avouer que les réfutations les plus virulentes qui aient été publiées portaient beaucoup moins sur c
6808 coup moins sur cette thèse que sur sa réduction à la seule hypothèse que j’avais mentionnée au chapitre 7 de ce Livre, à s
6809 le hypothèse que j’avais mentionnée au chapitre 7 de ce Livre, à savoir que les poèmes des troubadours pouvaient être — se
6810 entionnée au chapitre 7 de ce Livre, à savoir que les poèmes des troubadours pouvaient être — selon Rahn, Aroux et Péladan 
6811 t être — selon Rahn, Aroux et Péladan — une sorte de langage secret du catharisme. Une relecture des chapitres 8 et 9 suff
6812 ables que moi — en dépit de certaines imprudences d’ expression. (Ce sont elles, par malheur, qui ont le plus fait pour ass
6813 ’expression. (Ce sont elles, par malheur, qui ont le plus fait pour assurer le succès de l’ouvrage dans un large public pr
6814 s, par malheur, qui ont le plus fait pour assurer le succès de l’ouvrage dans un large public pressé. Comme il arrive.) 7
6815 heur, qui ont le plus fait pour assurer le succès de l’ouvrage dans un large public pressé. Comme il arrive.) 71. Comme A
6816 r, qui ont le plus fait pour assurer le succès de l’ ouvrage dans un large public pressé. Comme il arrive.) 71. Comme Amor
6817 omme il arrive.) 71. Comme Amor s’oppose à Roma. Les hérétiques reprochaient à l’Église catholique d’avoir inverti le nom
6818 or s’oppose à Roma. Les hérétiques reprochaient à l’ Église catholique d’avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour.
6819 Les hérétiques reprochaient à l’Église catholique d’ avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour. 72. Ce qui n’empêche
6820 eprochaient à l’Église catholique d’avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour. 72. Ce qui n’empêchera pas l’Église
6821 u Dieu qui est Amour. 72. Ce qui n’empêchera pas l’ Église de Rome, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’
6822 i est Amour. 72. Ce qui n’empêchera pas l’Église de Rome, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire du
6823 72. Ce qui n’empêchera pas l’Église de Rome, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire du monde » et
6824 e, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’Italie
6825 la personne du pape Innocent III qui rêvait de «  l’ empire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’Italie du No
6826 it de « l’empire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209
6827 ire du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la Croisade c
6828 du monde » et ne pouvait tolérer la défection de l’ Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la Croisade cont
6829 la défection de l’Italie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la Croisade contre les cathares : le premier génoc
6830 ie du Nord et du Languedoc, de déclencher en 1209 la Croisade contre les cathares : le premier génocide ou massacre systém
6831 nguedoc, de déclencher en 1209 la Croisade contre les cathares : le premier génocide ou massacre systématique d’un peuple,
6832 es : le premier génocide ou massacre systématique d’ un peuple, enregistré par notre histoire « chrétienne » de l’Occident.
6833 ple, enregistré par notre histoire « chrétienne » de l’Occident. 73. Consoler vient de consolari, formée de cum et de so
6834 , enregistré par notre histoire « chrétienne » de l’ Occident. 73. Consoler vient de consolari, formée de cum et de solus
6835 cident. 73. Consoler vient de consolari, formée de cum et de solus (qui veut dire proprement : entier). Consoler signifi
6836 3. Consoler vient de consolari, formée de cum et de solus (qui veut dire proprement : entier). Consoler signifie donc éty
6837 nq sens équivalents pour un seul terme ». 79. L. De la Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 80. Eliad
6838 sens équivalents pour un seul terme ». 79. L. De la Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, 1898. 80. Eliade,
6839 p. 210 et 212. 81. Id., ibid. 82. Je m’excuse de ne pouvoir citer ici que des fragments de chansons — de paroles de ch
6840 ’excuse de ne pouvoir citer ici que des fragments de chansons — de paroles de chansons ! — souvent très pauvrement traduit
6841 pouvoir citer ici que des fragments de chansons —  de paroles de chansons ! — souvent très pauvrement traduites, et privées
6842 er ici que des fragments de chansons — de paroles de chansons ! — souvent très pauvrement traduites, et privées de toute b
6843 ! — souvent très pauvrement traduites, et privées de toute beauté proprement poétique et rythmique par cette double trahis
6844 n entendu que je n’épingle ici que des dépouilles de sens… 83. Note du professeur Jeanroy : « C’est-à-dire, si vous parve
6845 r ses conséquences ». 84. Cf. plus haut (p. 100) la description du « service » selon l’école Sahajiya. Cette interprétati
6846 haut (p. 100) la description du « service » selon l’ école Sahajiya. Cette interprétation de Guiraut Riquier est exacte. On
6847 ce » selon l’école Sahajiya. Cette interprétation de Guiraut Riquier est exacte. On peut s’en assurer en lisant cette phra
6848 acte. On peut s’en assurer en lisant cette phrase d’ Ælius Donatus (commentaire sur Térence, ive siècle) : Quinque lineœ s
6849 um, coitus. (Noter que Désir correspond à visus —  le fameux premier regard qui enflamme — et Servir à tactus.) Le thème de
6850 remier regard qui enflamme — et Servir à tactus.) Le thème des Cinq lignes d’amour peut être suivi à travers toute la poés
6851 e — et Servir à tactus.) Le thème des Cinq lignes d’ amour peut être suivi à travers toute la poésie latine du Moyen Âge, j
6852 nq lignes d’amour peut être suivi à travers toute la poésie latine du Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, où on le retrouve
6853 vers toute la poésie latine du Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, où on le retrouve chez Marot et Ronsard. Les variations
6854 atine du Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, où on le retrouve chez Marot et Ronsard. Les variations sont très légères. Mai
6855 issance, où on le retrouve chez Marot et Ronsard. Les variations sont très légères. Mais en 1510, Jean Lemaire de Belges éc
6856 an Lemaire de Belges écrit dans ses Illustrations de Gaule : « Les nobles poètes disent que cinq lignes y a en amours… le
6857 Belges écrit dans ses Illustrations de Gaule : «  Les nobles poètes disent que cinq lignes y a en amours… le regard, le par
6858 bles poètes disent que cinq lignes y a en amours… le regard, le parler, l’attouchement, le baiser, et le dernier qui est p
6859 disent que cinq lignes y a en amours… le regard, le parler, l’attouchement, le baiser, et le dernier qui est plus désiré,
6860 cinq lignes y a en amours… le regard, le parler, l’ attouchement, le baiser, et le dernier qui est plus désiré, et auquel
6861 en amours… le regard, le parler, l’attouchement, le baiser, et le dernier qui est plus désiré, et auquel tous les autres
6862 et le dernier qui est plus désiré, et auquel tous les autres tendent pour leur finale résolution, c’est celui qu’on nomme p
6863 résolution, c’est celui qu’on nomme par honnêteté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non
6864 ion, c’est celui qu’on nomme par honnêteté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non moins l
6865 elui qu’on nomme par honnêteté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non moins le sens donné
6866 ar honnêteté le don de mercy. » Le contraste avec l’ amour courtois est clair. Et non moins le sens donné à mercy, que plus
6867 ste avec l’amour courtois est clair. Et non moins le sens donné à mercy, que plusieurs auteurs assimilent pour leur part à
6868 que plusieurs auteurs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les troubadours… 85. Les cathares condamnaient la guerre
6869 uteurs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les troubadours… 85. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme
6870 leur part à la Grâce, chez les troubadours… 85. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide, légal ou n
6871 z les troubadours… 85. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide, légal ou non. Et en place de faux j
6872 es cathares condamnaient la guerre et toute forme d’ homicide, légal ou non. Et en place de faux juges, faux prêtres, faux
6873 toute forme d’homicide, légal ou non. Et en place de faux juges, faux prêtres, faux reclus, et de maris trompeurs, les Inq
6874 lace de faux juges, faux prêtres, faux reclus, et de maris trompeurs, les Inquisiteurs du siècle suivant n’eussent pas man
6875 faux prêtres, faux reclus, et de maris trompeurs, les Inquisiteurs du siècle suivant n’eussent pas manqué de lire simplemen
6876 quisiteurs du siècle suivant n’eussent pas manqué de lire simplement : juges, prêtres, reclus et maris ! 86. Aliénor d’Aq
6877 par Rome ; et pour fille Marie de Champagne. 87. Le code « exotérique » le plus complet que nous connaissions fut rédigé
6878 e Marie de Champagne. 87. Le code « exotérique » le plus complet que nous connaissions fut rédigé au commencement du xiii
6879 t rédigé au commencement du xiiie siècle : c’est le De arte honeste amandi d’André Le Chapelain. 88. Chez Chrétien de Tr
6880 édigé au commencement du xiiie siècle : c’est le De arte honeste amandi d’André Le Chapelain. 88. Chez Chrétien de Troye
6881 u xiiie siècle : c’est le De arte honeste amandi d’ André Le Chapelain. 88. Chez Chrétien de Troyes en particulier. 89.
6882 avait proposé une autre en 1907 : elle rattachait le Graal aux rites secrets du culte d’Adonis. Ce qui est certain, c’est
6883 le rattachait le Graal aux rites secrets du culte d’ Adonis. Ce qui est certain, c’est qu’un symbole comme celui du roi péc
6884 roi pécheur (Amfortas chez Wolfram d’Eschenbach «  le roi Pescière » chez Chrétien) est commun aux orphiques, aux manichéen
6885 aux manichéens, et même aux premiers chrétiens ; la pierre sacrée du Graal joue un rôle dans les religions hindoue et ira
6886 ens ; la pierre sacrée du Graal joue un rôle dans les religions hindoue et iranienne. La coupe sacrée des Celtes peut se co
6887 un rôle dans les religions hindoue et iranienne. La coupe sacrée des Celtes peut se confondre facilement avec la coupe de
6888 crée des Celtes peut se confondre facilement avec la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les
6889 Celtes peut se confondre facilement avec la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les plus dive
6890 tes peut se confondre facilement avec la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les plus diverse
6891 confondre facilement avec la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les plus diverses selon les
6892 la coupe de la Cène. Et la lance elle-même revêt les significations les plus diverses selon les cultes. Je ne pense pas qu
6893 e. Et la lance elle-même revêt les significations les plus diverses selon les cultes. Je ne pense pas qu’on doive s’en teni
6894 revêt les significations les plus diverses selon les cultes. Je ne pense pas qu’on doive s’en tenir à une seule interpréta
6895 interprétation. Il s’est produit toute une série de fusions et de confusions de symboles. 90. Les Romans de la Table ro
6896 n. Il s’est produit toute une série de fusions et de confusions de symboles. 90. Les Romans de la Table ronde, nouvellem
6897 oduit toute une série de fusions et de confusions de symboles. 90. Les Romans de la Table ronde, nouvellement rédigés pa
6898 ie de fusions et de confusions de symboles. 90. Les Romans de la Table ronde, nouvellement rédigés par J. Boulenger, IV,
6899 ns et de confusions de symboles. 90. Les Romans de la Table ronde, nouvellement rédigés par J. Boulenger, IV, p. 238. 9
6900 et de confusions de symboles. 90. Les Romans de la Table ronde, nouvellement rédigés par J. Boulenger, IV, p. 238. 91.
6901 oulenger, IV, p. 238. 91. Dans un autre passage, les chevaliers ayant communié se donnent les uns aux autres le baiser de
6902 passage, les chevaliers ayant communié se donnent les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cat
6903 iers ayant communié se donnent les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent a
6904 communié se donnent les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent avoir repri
6905 nnent les uns aux autres le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent avoir repris. — Enfin, M. 
6906 es le baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent avoir repris. — Enfin, M. Anitchkof a montré que
6907 avoir repris. — Enfin, M. Anitchkof a montré que le « pont évage » que les chevaliers du Graal doivent traverser n’est au
6908 , M. Anitchkof a montré que le « pont évage » que les chevaliers du Graal doivent traverser n’est autre que le pont Chinvat
6909 aliers du Graal doivent traverser n’est autre que le pont Chinvat de la mythologie manichéenne, pont jeté sur la rivière i
6910 doivent traverser n’est autre que le pont Chinvat de la mythologie manichéenne, pont jeté sur la rivière infernale, et que
6911 vent traverser n’est autre que le pont Chinvat de la mythologie manichéenne, pont jeté sur la rivière infernale, et que se
6912 invat de la mythologie manichéenne, pont jeté sur la rivière infernale, et que seuls les élus peuvent franchir. « Il y a l
6913 pont jeté sur la rivière infernale, et que seuls les élus peuvent franchir. « Il y a lieu d’appeler manichéisant le milieu
6914 ue seuls les élus peuvent franchir. « Il y a lieu d’ appeler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », é
6915 nt franchir. « Il y a lieu d’appeler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », écrit Anitchkof (Joachim
6916 a lieu d’appeler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », écrit Anitchkof (Joachim de Flore, p. 291)
6917 lieu d’appeler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », écrit Anitchkof (Joachim de Flore, p. 291) apr
6918 ler manichéisant le milieu créateur de la matière de Bretagne », écrit Anitchkof (Joachim de Flore, p. 291) après avoir in
6919 Joachim de Flore, p. 291) après avoir insisté sur les influences cathares dans tous ces romans. 92. Analysant la « magie é
6920 ces cathares dans tous ces romans. 92. Analysant la « magie érotique » du cycle du Graal (dans Lumière du Graal, 1951, re
6921 le du Graal (dans Lumière du Graal, 1951, recueil d’ une vingtaine d’études par des auteurs divers), René Nelli formule que
6922 s Lumière du Graal, 1951, recueil d’une vingtaine d’ études par des auteurs divers), René Nelli formule quelques observatio
6923 ions qui seront utilement rapprochées du chap. 10 de ce livre II : « Cette magie érotique avait sa source d’abord dans la
6924 Cette magie érotique avait sa source d’abord dans la croyance que le corps féminin manifestait par sa seule présence des p
6925 ique avait sa source d’abord dans la croyance que le corps féminin manifestait par sa seule présence des pouvoirs surnatur
6926 t par sa seule présence des pouvoirs surnaturels, les mêmes que ceux que Ton prêtait au Graal… (Le Graal rajeunit ceux qui
6927 ls, les mêmes que ceux que Ton prêtait au Graal… ( Le Graal rajeunit ceux qui le contemplent)… Ensuite, dans la foi en une
6928 Ton prêtait au Graal… (Le Graal rajeunit ceux qui le contemplent)… Ensuite, dans la foi en une force occulte qui naissait
6929 rajeunit ceux qui le contemplent)… Ensuite, dans la foi en une force occulte qui naissait de l’élan charnel réprimé… L’am
6930 te, dans la foi en une force occulte qui naissait de l’élan charnel réprimé… L’amour pur, c’est celui qui reste tel dans d
6931 dans la foi en une force occulte qui naissait de l’ élan charnel réprimé… L’amour pur, c’est celui qui reste tel dans des
6932 e occulte qui naissait de l’élan charnel réprimé… L’ amour pur, c’est celui qui reste tel dans des circonstances périlleuse
6933 onstances périlleuses, provoquées, et qui utilise l’ énergie de ce Désir pour des fins plus hautes que l’accouplement. Il a
6934 périlleuses, provoquées, et qui utilise l’énergie de ce Désir pour des fins plus hautes que l’accouplement. Il admettait t
6935 énergie de ce Désir pour des fins plus hautes que l’ accouplement. Il admettait toutes les manœuvres charnelles, sauf « l’a
6936 us hautes que l’accouplement. Il admettait toutes les manœuvres charnelles, sauf « l’acte »… L’amour contenu est bien le mo
6937 admettait toutes les manœuvres charnelles, sauf «  l’ acte »… L’amour contenu est bien le moteur intérieur de cette Quête, q
6938 toutes les manœuvres charnelles, sauf « l’acte »… L’ amour contenu est bien le moteur intérieur de cette Quête, qui a bien
6939 nelles, sauf « l’acte »… L’amour contenu est bien le moteur intérieur de cette Quête, qui a bien tous les caractères d’une
6940 e »… L’amour contenu est bien le moteur intérieur de cette Quête, qui a bien tous les caractères d’une initiation à la Fém
6941 moteur intérieur de cette Quête, qui a bien tous les caractères d’une initiation à la Féminité insaisissable aux sens char
6942 ur de cette Quête, qui a bien tous les caractères d’ une initiation à la Féminité insaisissable aux sens charnels. » L’aute
6943 qui a bien tous les caractères d’une initiation à la Féminité insaisissable aux sens charnels. » L’auteur semble avoir dev
6944 à la Féminité insaisissable aux sens charnels. » L’ auteur semble avoir deviné le caractère « tantrique » que prend l’amou
6945 aux sens charnels. » L’auteur semble avoir deviné le caractère « tantrique » que prend l’amour courtois, dans le cycle bre
6946 avoir deviné le caractère « tantrique » que prend l’ amour courtois, dans le cycle breton, plus réellement, je crois, que d
6947 re « tantrique » que prend l’amour courtois, dans le cycle breton, plus réellement, je crois, que dans la poésie des troub
6948 cycle breton, plus réellement, je crois, que dans la poésie des troubadours. 93. H. Hubert, les Celtes, II, p. 286. 94.
6949 e dans la poésie des troubadours. 93. H. Hubert, les Celtes, II, p. 286. 94. Hubert, op. cit., Il, p. 298. 95. Histoir
6950 94. Hubert, op. cit., Il, p. 298. 95. Histoire de Bailé au doux langage, trad. G. Dottin (L’Épopée irlandaise, Paris, 1
6951 stoire de Bailé au doux langage, trad. G. Dottin ( L’ Épopée irlandaise, Paris, 1926). 96. Hubert, op. cit., II, p. 243-24
6952 96. Hubert, op. cit., II, p. 243-244. 97. Voir l’ intéressante étude de M. Alexandre Haggerty-Krappe sur la Légende de «
6953 ., II, p. 243-244. 97. Voir l’intéressante étude de M. Alexandre Haggerty-Krappe sur la Légende de « Tannhäuser » (Mercur
6954 essante étude de M. Alexandre Haggerty-Krappe sur la Légende de « Tannhäuser » (Mercure de France, juin 1938). Le Tannhäus
6955 de de M. Alexandre Haggerty-Krappe sur la Légende de « Tannhäuser » (Mercure de France, juin 1938). Le Tannhäuser du xvie
6956 de « Tannhäuser » (Mercure de France, juin 1938). Le Tannhäuser du xvie siècle est une tardive adaptation allemande de lé
6957 xvie siècle est une tardive adaptation allemande de légendes irlando-écossaises ; il ne doit rien aux influences courtois
6958 ises ; il ne doit rien aux influences courtoises. Le Montsalvat des chastes (ou cathares) y est remplacé par le Venusberg 
6959 lvat des chastes (ou cathares) y est remplacé par le Venusberg ! 98. Le Tristan et Iseut de Thomas, traduction française
6960 cathares) y est remplacé par le Venusberg ! 98. Le Tristan et Iseut de Thomas, traduction française par J Herbomez et R.
6961 Beaurieux, 1935. 99. Il faudrait lire à ce sujet les deux gros volumes parus en 1953 de Gottfried Weber, Tristan und die K
6962 re à ce sujet les deux gros volumes parus en 1953 de Gottfried Weber, Tristan und die Krise des Hochmittelalterlichen Welt
6963 nfiniment méticuleux (aux répétitions épuisantes) d’ un savant philologue allemand, apporte sur chacun des points touchés d
6964 emand, apporte sur chacun des points touchés dans le présent chapitre une abondance de « preuves scientifiques » dont je m
6965 ts touchés dans le présent chapitre une abondance de « preuves scientifiques » dont je m’étais fort bien passé en écrivant
6966 s fort bien passé en écrivant la première édition de ce livre, mais qui certes ne gâtent rien ! La comparaison poursuivie
6967 ion de ce livre, mais qui certes ne gâtent rien ! La comparaison poursuivie pendant des centaines de pages entre les conce
6968 ! La comparaison poursuivie pendant des centaines de pages entre les conceptions religieuses de Gottfried et les doctrines
6969 n poursuivie pendant des centaines de pages entre les conceptions religieuses de Gottfried et les doctrines d’Augustin, de
6970 taines de pages entre les conceptions religieuses de Gottfried et les doctrines d’Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-
6971 entre les conceptions religieuses de Gottfried et les doctrines d’Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-Victor et d’Abéla
6972 eptions religieuses de Gottfried et les doctrines d’ Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-Victor et d’Abélard, fait écla
6973 gieuses de Gottfried et les doctrines d’Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-Victor et d’Abélard, fait éclater le catha
6974 ottfried et les doctrines d’Augustin, de Bernard, d’ Hughes de Saint-Victor et d’Abélard, fait éclater le catharisme profon
6975 Augustin, de Bernard, d’Hughes de Saint-Victor et d’ Abélard, fait éclater le catharisme profond de Gottfried, et son antic
6976 Hughes de Saint-Victor et d’Abélard, fait éclater le catharisme profond de Gottfried, et son anticatholicisme (annonciateu
6977 et d’Abélard, fait éclater le catharisme profond de Gottfried, et son anticatholicisme (annonciateur de la Renaissance pl
6978 Gottfried, et son anticatholicisme (annonciateur de la Renaissance plus que de Luther, à mes yeux). 100. Vers 15.733 à 1
6979 ttfried, et son anticatholicisme (annonciateur de la Renaissance plus que de Luther, à mes yeux). 100. Vers 15.733 à 15.7
6980 olicisme (annonciateur de la Renaissance plus que de Luther, à mes yeux). 100. Vers 15.733 à 15.747 du poème de Gottfried
6981 à mes yeux). 100. Vers 15.733 à 15.747 du poème de Gottfried. 101. Gnosticisme de Gottfried : comme les carpocratiens,
6982 à 15.747 du poème de Gottfried. 101. Gnosticisme de Gottfried : comme les carpocratiens, il semble croire que la « purgat
6983 Gottfried. 101. Gnosticisme de Gottfried : comme les carpocratiens, il semble croire que la « purgatio » de l’instinct tyr
6984 d : comme les carpocratiens, il semble croire que la « purgatio » de l’instinct tyrannique ne peut être obtenue qu’en céda
6985 rpocratiens, il semble croire que la « purgatio » de l’instinct tyrannique ne peut être obtenue qu’en cédant d’abord à l’i
6986 cratiens, il semble croire que la « purgatio » de l’ instinct tyrannique ne peut être obtenue qu’en cédant d’abord à l’inst
6987 nique ne peut être obtenue qu’en cédant d’abord à l’ instinct, mais en vue d’arriver à l’extase illuminative, qui conduit à
6988 ue qu’en cédant d’abord à l’instinct, mais en vue d’ arriver à l’extase illuminative, qui conduit à l’union essentielle (no
6989 ant d’abord à l’instinct, mais en vue d’arriver à l’ extase illuminative, qui conduit à l’union essentielle (non point épit
6990 d’arriver à l’extase illuminative, qui conduit à l’ union essentielle (non point épithalamique). 102. Et Gottfried n’a-t-
6991 halamique). 102. Et Gottfried n’a-t-il pas imité le sic et non d’Abélard ? L’exemple de l’amour du docteur pour la Nonne
6992 02. Et Gottfried n’a-t-il pas imité le sic et non d’ Abélard ? L’exemple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de h
6993 ried n’a-t-il pas imité le sic et non d’Abélard ? L’ exemple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’aute
6994 -il pas imité le sic et non d’Abélard ? L’exemple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la p
6995 pas imité le sic et non d’Abélard ? L’exemple de l’ amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus
6996 d’Abélard ? L’exemple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus théologique des version
6997 ple de l’amour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 103.
6998 mour du docteur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’ auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 103. Un seul e
6999 octeur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 103. Un seul exemple :
7000 eur pour la Nonne n’a cessé de hanter l’auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 103. Un seul exemple : Got
7001 nter l’auteur de la plus théologique des versions de Tristan. 103. Un seul exemple : Gottfried v. 18352 à 57 « Tristan un
7002 in Tristan und ein Isot » et Wagner, II, 2, toute la fin de la scène : « nicht mehr Tristan !… nicht mehr Isolde ! »
7003 tan und ein Isot » et Wagner, II, 2, toute la fin de la scène : « nicht mehr Tristan !… nicht mehr Isolde ! »
7004 und ein Isot » et Wagner, II, 2, toute la fin de la scène : « nicht mehr Tristan !… nicht mehr Isolde ! »
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre III. Passion et mystique
7005 1.Position du problème On a souvent tenté d’ expliquer le mysticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’am
7006 ion du problème On a souvent tenté d’expliquer le mysticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’amour humain,
7007 On a souvent tenté d’expliquer le mysticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’amour humain, c’est-à-dire en f
7008 mysticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’amour humain, c’est-à-dire en fin de compte : à la sexualité. Or l’
7009 ticisme en le « ramenant » à quelque déviation de l’ amour humain, c’est-à-dire en fin de compte : à la sexualité. Or l’exa
7010 l’amour humain, c’est-à-dire en fin de compte : à la sexualité. Or l’examen du Roman de Tristan et de ses sources historiq
7011 ’est-à-dire en fin de compte : à la sexualité. Or l’ examen du Roman de Tristan et de ses sources historiques nous a condui
7012 de compte : à la sexualité. Or l’examen du Roman de Tristan et de ses sources historiques nous a conduit à renverser le r
7013 la sexualité. Or l’examen du Roman de Tristan et de ses sources historiques nous a conduit à renverser le rapport. C’est
7014 es sources historiques nous a conduit à renverser le rapport. C’est ici la passion mortelle qu’il faut « ramener » à une m
7015 nous a conduit à renverser le rapport. C’est ici la passion mortelle qu’il faut « ramener » à une mystique, plus ou moins
7016 es conclusions générales. Mais il permet au moins de reposer un problème que le xixe siècle matérialiste s’était cru en m
7017 ais il permet au moins de reposer un problème que le xixe siècle matérialiste s’était cru en mesure de trancher au détrim
7018 e xixe siècle matérialiste s’était cru en mesure de trancher au détriment de la mystique. À vrai dire, je ne suis pas trè
7019 s’était cru en mesure de trancher au détriment de la mystique. À vrai dire, je ne suis pas très sûr que ce problème compor
7020 définitive et simple. Mais il me paraît important de reconnaître au moins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la
7021 de reconnaître au moins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre,
7022 reconnaître au moins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce
7023 moins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce que l’on admet
7024 ins, sa position. Qu’on parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce que l’on admet im
7025 parte de la passion ou de la mystique pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce que l’on admet implicitement, c’est l’exi
7026 ue pour tenter de ramener l’une à l’autre, ce que l’ on admet implicitement, c’est l’existence d’un rapport quelconque entr
7027 à l’autre, ce que l’on admet implicitement, c’est l’ existence d’un rapport quelconque entre ces deux réalités. Reste à sav
7028 e que l’on admet implicitement, c’est l’existence d’ un rapport quelconque entre ces deux réalités. Reste à savoir dans que
7029 sure ce rapprochement ne nous est pas suggéré par la seule nature du langage. On a remarqué depuis longtemps l’analogie de
7030 nature du langage. On a remarqué depuis longtemps l’ analogie des métaphores mystiques et amoureuses. Mais d’une entière an
7031 ogie des métaphores mystiques et amoureuses. Mais d’ une entière analogie des mots, peut-on conclure à une entière analogie
7032 sommes-nous pas jusqu’à un certain point victimes d’ une illusion verbale ? d’une sorte de « calembour continué » ? Quand b
7033 n certain point victimes d’une illusion verbale ? d’ une sorte de « calembour continué » ? Quand bien même ce serait le cas
7034 int victimes d’une illusion verbale ? d’une sorte de « calembour continué » ? Quand bien même ce serait le cas, le problèm
7035  calembour continué » ? Quand bien même ce serait le cas, le problème ressurgit ailleurs. Marquons tout de suite ce qui le
7036 ur continué » ? Quand bien même ce serait le cas, le problème ressurgit ailleurs. Marquons tout de suite ce qui le rend in
7037 ressurgit ailleurs. Marquons tout de suite ce qui le rend inévitable à notre sens. a) S’il n’y avait en jeu, dans le cas
7038 ble à notre sens. a) S’il n’y avait en jeu, dans le cas de la passion, que des facteurs physiologiques, on ne comprendrai
7039 otre sens. a) S’il n’y avait en jeu, dans le cas de la passion, que des facteurs physiologiques, on ne comprendrait plus
7040 e sens. a) S’il n’y avait en jeu, dans le cas de la passion, que des facteurs physiologiques, on ne comprendrait plus rie
7041 iologiques, on ne comprendrait plus rien au mythe de Tristan. La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’une faim
7042 on ne comprendrait plus rien au mythe de Tristan. La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’une faim de chercher
7043 de Tristan. La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’une faim de chercher à tout prix l’apaisement. Plus elle
7044 Tristan. La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’une faim de chercher à tout prix l’apaisement. Plus elle est
7045 La sexualité est une faim. Or il est de la nature d’ une faim de chercher à tout prix l’apaisement. Plus elle est forte, mo
7046 é est une faim. Or il est de la nature d’une faim de chercher à tout prix l’apaisement. Plus elle est forte, moins elle se
7047 t de la nature d’une faim de chercher à tout prix l’ apaisement. Plus elle est forte, moins elle se montre difficile quant
7048 se montre difficile quant aux objets qui peuvent la rassasier. Mais nous voyons ici une passion dont la nature est justem
7049 rassasier. Mais nous voyons ici une passion dont la nature est justement de refuser tout ce qui pourrait la satisfaire et
7050 yons ici une passion dont la nature est justement de refuser tout ce qui pourrait la satisfaire et la guérir. Nous ne somm
7051 ure est justement de refuser tout ce qui pourrait la satisfaire et la guérir. Nous ne sommes donc pas en présence d’une fa
7052 de refuser tout ce qui pourrait la satisfaire et la guérir. Nous ne sommes donc pas en présence d’une faim, mais bien d’u
7053 sommes donc pas en présence d’une faim, mais bien d’ une intoxication. Et l’on a soutenu récemment, par les preuves les plu
7054 ence d’une faim, mais bien d’une intoxication. Et l’ on a soutenu récemment, par les preuves les plus convaincantes, que to
7055 ne intoxication. Et l’on a soutenu récemment, par les preuves les plus convaincantes, que tout intoxiqué est un mystique qu
7056 ion. Et l’on a soutenu récemment, par les preuves les plus convaincantes, que tout intoxiqué est un mystique qui s’ignore10
7057 t physique, ou morale, toute intoxication suppose l’ intervention d’un agent étranger, que l’instinct livré à lui-même élim
7058 morale, toute intoxication suppose l’intervention d’ un agent étranger, que l’instinct livré à lui-même éliminerait aussi v
7059 n suppose l’intervention d’un agent étranger, que l’ instinct livré à lui-même éliminerait aussi vite que possible. Les ani
7060 é à lui-même éliminerait aussi vite que possible. Les animaux ne s’intoxiquent pas105… b) Inversement, la mystique à elle
7061 animaux ne s’intoxiquent pas105… b) Inversement, la mystique à elle seule, rend-elle compte de la passion ? Il faudrait a
7062 ement, la mystique à elle seule, rend-elle compte de la passion ? Il faudrait alors expliquer pourquoi c’est dans l’amour
7063 nt, la mystique à elle seule, rend-elle compte de la passion ? Il faudrait alors expliquer pourquoi c’est dans l’amour sex
7064 ? Il faudrait alors expliquer pourquoi c’est dans l’ amour sexuel, et non pas dans la respiration ou la nutrition, par exem
7065 urquoi c’est dans l’amour sexuel, et non pas dans la respiration ou la nutrition, par exemple, qu’elle puise ses métaphore
7066 l’amour sexuel, et non pas dans la respiration ou la nutrition, par exemple, qu’elle puise ses métaphores les plus frappan
7067 rition, par exemple, qu’elle puise ses métaphores les plus frappantes. Il faudrait expliquer pourquoi c’est toujours à l’in
7068 . Il faudrait expliquer pourquoi c’est toujours à l’ instinct sexuel que l’on a tenté de « ramener » la mystique, et cela b
7069 r pourquoi c’est toujours à l’instinct sexuel que l’ on a tenté de « ramener » la mystique, et cela bien avant Freud et son
7070 est toujours à l’instinct sexuel que l’on a tenté de « ramener » la mystique, et cela bien avant Freud et son école. Voici
7071 l’instinct sexuel que l’on a tenté de « ramener » la mystique, et cela bien avant Freud et son école. Voici donc le dilemm
7072 et cela bien avant Freud et son école. Voici donc le dilemme que pose l’amour-passion : si l’on n’y voit que de la sexuali
7073 reud et son école. Voici donc le dilemme que pose l’ amour-passion : si l’on n’y voit que de la sexualité, c’est autant dir
7074 ici donc le dilemme que pose l’amour-passion : si l’ on n’y voit que de la sexualité, c’est autant dire que l’on ne sait pa
7075 e que pose l’amour-passion : si l’on n’y voit que de la sexualité, c’est autant dire que l’on ne sait pas de quoi l’on par
7076 ue pose l’amour-passion : si l’on n’y voit que de la sexualité, c’est autant dire que l’on ne sait pas de quoi l’on parle.
7077 y voit que de la sexualité, c’est autant dire que l’ on ne sait pas de quoi l’on parle. Si au contraire on rapporte cet amo
7078 sexualité, c’est autant dire que l’on ne sait pas de quoi l’on parle. Si au contraire on rapporte cet amour à quelque chos
7079 é, c’est autant dire que l’on ne sait pas de quoi l’ on parle. Si au contraire on rapporte cet amour à quelque chose d’étra
7080 u contraire on rapporte cet amour à quelque chose d’ étranger au sexe — il en résulte des choses bizarres, comme disait à p
7081 es, comme disait à peu près Schopenhauer. Prenons le problème tel que nous le pose le mythe, et tel qu’il se posait au xii
7082 ès Schopenhauer. Prenons le problème tel que nous le pose le mythe, et tel qu’il se posait au xiie siècle. C’est en parta
7083 enhauer. Prenons le problème tel que nous le pose le mythe, et tel qu’il se posait au xiie siècle. C’est en partant d’un
7084 qu’il se posait au xiie siècle. C’est en partant d’ un exemple précis et d’une œuvre antérieure à l’essor de la grande mys
7085 siècle. C’est en partant d’un exemple précis et d’ une œuvre antérieure à l’essor de la grande mystique orthodoxe, que no
7086 t d’un exemple précis et d’une œuvre antérieure à l’ essor de la grande mystique orthodoxe, que nous aurons les meilleures
7087 xemple précis et d’une œuvre antérieure à l’essor de la grande mystique orthodoxe, que nous aurons les meilleures chances
7088 ple précis et d’une œuvre antérieure à l’essor de la grande mystique orthodoxe, que nous aurons les meilleures chances de
7089 de la grande mystique orthodoxe, que nous aurons les meilleures chances de surprendre à l’état naissant la dialectique des
7090 orthodoxe, que nous aurons les meilleures chances de surprendre à l’état naissant la dialectique des « choses bizarres »…
7091 ous aurons les meilleures chances de surprendre à l’ état naissant la dialectique des « choses bizarres »… 2.Tristan : u
7092 eilleures chances de surprendre à l’état naissant la dialectique des « choses bizarres »… 2.Tristan : une aventure myst
7093 une aventure mystique Nous avons constaté que le Roman de Tristan est, à bien des égards, une première « profanation »
7094 ture mystique Nous avons constaté que le Roman de Tristan est, à bien des égards, une première « profanation » de la my
7095 , à bien des égards, une première « profanation » de la mystique courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme,
7096 bien des égards, une première « profanation » de la mystique courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme, so
7097 mière « profanation » de la mystique courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme, soufisme). La mythification
7098 sources (néo-platonisme, manichéisme, soufisme). La mythification a trop bien réussi, soit que Béroul, Thomas, et leur pr
7099 prédécesseur n’aient pas toujours très bien saisi l’ enseignement courtois dans sa pureté, soit qu’ils aient été entraînés
7100 ns sa pureté, soit qu’ils aient été entraînés par l’ ardeur proprement « romanesque » (au sens moderne et littéraire du ter
7101 et par des complaisances bien explicables envers le goût de leurs auditeurs, moins policés que ceux du Midi. Le caractère
7102 des complaisances bien explicables envers le goût de leurs auditeurs, moins policés que ceux du Midi. Le caractère distinc
7103 leurs auditeurs, moins policés que ceux du Midi. Le caractère distinctif du Roman est en effet de reposer sur une faute c
7104 di. Le caractère distinctif du Roman est en effet de reposer sur une faute contre les lois d’amour courtois, puisque tout
7105 oman est en effet de reposer sur une faute contre les lois d’amour courtois, puisque tout le drame vient de l’adultère cons
7106 en effet de reposer sur une faute contre les lois d’ amour courtois, puisque tout le drame vient de l’adultère consommé. De
7107 te contre les lois d’amour courtois, puisque tout le drame vient de l’adultère consommé. De là que nous ayons un « roman »
7108 d’amour courtois, puisque tout le drame vient de l’ adultère consommé. De là que nous ayons un « roman » selon la formule
7109 isque tout le drame vient de l’adultère consommé. De là que nous ayons un « roman » selon la formule moderne du genre, et
7110 consommé. De là que nous ayons un « roman » selon la formule moderne du genre, et non pas un simple poème. Il n’en reste p
7111 un simple poème. Il n’en reste pas moins que dans l’ ensemble, et si l’on considère surtout le principe interne de l’action
7112 l n’en reste pas moins que dans l’ensemble, et si l’ on considère surtout le principe interne de l’action, Tristan évoque p
7113 que dans l’ensemble, et si l’on considère surtout le principe interne de l’action, Tristan évoque par la plupart de ses si
7114 et si l’on considère surtout le principe interne de l’action, Tristan évoque par la plupart de ses situations romanesques
7115 si l’on considère surtout le principe interne de l’ action, Tristan évoque par la plupart de ses situations romanesques la
7116 oque par la plupart de ses situations romanesques la progression d’une vie mystique. Certains « moments » relèvent de la p
7117 part de ses situations romanesques la progression d’ une vie mystique. Certains « moments » relèvent de la pure tradition c
7118 d’une vie mystique. Certains « moments » relèvent de la pure tradition cathare, d’autres peuvent être rapprochés d’une exp
7119 ne vie mystique. Certains « moments » relèvent de la pure tradition cathare, d’autres peuvent être rapprochés d’une expéri
7120 adition cathare, d’autres peuvent être rapprochés d’ une expérience mystique plus générale, et qu’on retrouve identique, da
7121 etrouve identique, dans sa forme, aussi bien chez les orthodoxes que chez les dissidents ou les païens (Iraniens et Arabes,
7122 sa forme, aussi bien chez les orthodoxes que chez les dissidents ou les païens (Iraniens et Arabes, voire bouddhistes). En
7123 en chez les orthodoxes que chez les dissidents ou les païens (Iraniens et Arabes, voire bouddhistes). En tout état de cause
7124 niens et Arabes, voire bouddhistes). En tout état de cause, on ne saurait plus parler d’un vulgaire roman d’adultère : l’i
7125 En tout état de cause, on ne saurait plus parler d’ un vulgaire roman d’adultère : l’infidélité d’Iseut, c’est l’hérésie,
7126 se, on ne saurait plus parler d’un vulgaire roman d’ adultère : l’infidélité d’Iseut, c’est l’hérésie, c’est la vertu mysti
7127 rait plus parler d’un vulgaire roman d’adultère : l’ infidélité d’Iseut, c’est l’hérésie, c’est la vertu mystique des « pur
7128 ler d’un vulgaire roman d’adultère : l’infidélité d’ Iseut, c’est l’hérésie, c’est la vertu mystique des « purs », c’est un
7129 re roman d’adultère : l’infidélité d’Iseut, c’est l’ hérésie, c’est la vertu mystique des « purs », c’est une vertu, selon
7130 re : l’infidélité d’Iseut, c’est l’hérésie, c’est la vertu mystique des « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la
7131 rtu mystique des « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’amour, mais dans
7132 des « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’amour, mais dans sa « réalis
7133 s « purs », c’est une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’amour, mais dans sa « réalisati
7134 st une vertu, selon les auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’amour, mais dans sa « réalisation »… ⁂ Si déli
7135 auteurs de la légende. Et la faute n’est pas dans l’ amour, mais dans sa « réalisation »… ⁂ Si délicate et périlleuse que s
7136 que se révèle toute comparaison entre deux formes de mystique — et d’autant plus qu’ici l’un des termes en présence se tro
7137 te comparaison entre deux formes de mystique — et d’ autant plus qu’ici l’un des termes en présence se trouve dénaturé par
7138 épique — risquons un parallèle très général entre le Roman et l’aventure mystique. Quitte à rectifier par la suite les con
7139 quons un parallèle très général entre le Roman et l’ aventure mystique. Quitte à rectifier par la suite les conclusions tro
7140 an et l’aventure mystique. Quitte à rectifier par la suite les conclusions trop téméraires où nous pourrions induire un le
7141 venture mystique. Quitte à rectifier par la suite les conclusions trop téméraires où nous pourrions induire un lecteur non
7142 nacelle sans gouvernail ni voile, muni seulement de son épée et de sa harpe. Il part à la recherche du baume salutaire qu
7143 ouvernail ni voile, muni seulement de son épée et de sa harpe. Il part à la recherche du baume salutaire qui chassera le p
7144 i seulement de son épée et de sa harpe. Il part à la recherche du baume salutaire qui chassera le poison de son sang. C’es
7145 rt à la recherche du baume salutaire qui chassera le poison de son sang. C’est le type même du départ mystique, de l’aband
7146 cherche du baume salutaire qui chassera le poison de son sang. C’est le type même du départ mystique, de l’abandon à l’ave
7147 lutaire qui chassera le poison de son sang. C’est le type même du départ mystique, de l’abandon à l’aventure surnaturelle.
7148 son sang. C’est le type même du départ mystique, de l’abandon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheres
7149 n sang. C’est le type même du départ mystique, de l’ abandon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheresse,
7150 t le type même du départ mystique, de l’abandon à l’ aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheresse, c’est-à-dir
7151 ue, de l’abandon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheresse, c’est-à-dire blessée mortellement, qui ren
7152 abandon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’âme pécheresse, c’est-à-dire blessée mortellement, qui renonce aux
7153 ndon à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’ âme pécheresse, c’est-à-dire blessée mortellement, qui renonce aux aid
7154 les et visibles, et s’offre à une grâce inconnue. La poésie moderne nous a montré combien d’exemples de ces départs à l’av
7155 inconnue. La poésie moderne nous a montré combien d’ exemples de ces départs à l’aventure, désespérés mais encore éloquents
7156 a poésie moderne nous a montré combien d’exemples de ces départs à l’aventure, désespérés mais encore éloquents ! Rudiment
7157 nous a montré combien d’exemples de ces départs à l’ aventure, désespérés mais encore éloquents ! Rudiments d’une recherche
7158 ure, désespérés mais encore éloquents ! Rudiments d’ une recherche mystique, qui ne laisse oublier ni la lyre ni l’épée sym
7159 ’une recherche mystique, qui ne laisse oublier ni la lyre ni l’épée symbolique du défi à la société constituée ! Est-il be
7160 che mystique, qui ne laisse oublier ni la lyre ni l’ épée symbolique du défi à la société constituée ! Est-il beaucoup de n
7161 oublier ni la lyre ni l’épée symbolique du défi à la société constituée ! Est-il beaucoup de nos poètes qui aient trouvé l
7162 e des visions pittoresques. Presque tous publient le secret… Tristan, lui, a trouvé l’amour. Mais tout d’abord, il n’a pas
7163 e tous publient le secret… Tristan, lui, a trouvé l’ amour. Mais tout d’abord, il n’a pas su le reconnaître. Quand le roi M
7164 trouvé l’amour. Mais tout d’abord, il n’a pas su le reconnaître. Quand le roi Marc — l’autorité constituée — l’envoie che
7165 tout d’abord, il n’a pas su le reconnaître. Quand le roi Marc — l’autorité constituée — l’envoie chercher la princesse loi
7166 il n’a pas su le reconnaître. Quand le roi Marc —  l’ autorité constituée — l’envoie chercher la princesse lointaine qu’il r
7167 ître. Quand le roi Marc — l’autorité constituée — l’ envoie chercher la princesse lointaine qu’il réserve à son seul plaisi
7168 Marc — l’autorité constituée — l’envoie chercher la princesse lointaine qu’il réserve à son seul plaisir, Tristan ignore
7169 il réserve à son seul plaisir, Tristan ignore que l’ aventure pourrait aussi le concerner. Survient l’erreur fatale du phil
7170 sir, Tristan ignore que l’aventure pourrait aussi le concerner. Survient l’erreur fatale du philtre bu. Nous avons vu, par
7171 l’aventure pourrait aussi le concerner. Survient l’ erreur fatale du philtre bu. Nous avons vu, par l’analyse du mythe, qu
7172 l’erreur fatale du philtre bu. Nous avons vu, par l’ analyse du mythe, que cette fatalité joue le rôle d’un alibi : les ama
7173 , par l’analyse du mythe, que cette fatalité joue le rôle d’un alibi : les amants ne se veulent responsables de rien, leur
7174 analyse du mythe, que cette fatalité joue le rôle d’ un alibi : les amants ne se veulent responsables de rien, leur passion
7175 the, que cette fatalité joue le rôle d’un alibi : les amants ne se veulent responsables de rien, leur passion étant inavoua
7176 ’un alibi : les amants ne se veulent responsables de rien, leur passion étant inavouable tant aux yeux de la société (qui
7177 n, leur passion étant inavouable tant aux yeux de la société (qui la réprouve comme un crime) qu’à leurs yeux propres (pui
7178 étant inavouable tant aux yeux de la société (qui la réprouve comme un crime) qu’à leurs yeux propres (puisqu’elle les fai
7179 me un crime) qu’à leurs yeux propres (puisqu’elle les fait mourir). C’est là l’aspect psychologique de l’aventure. Mais voi
7180 x propres (puisqu’elle les fait mourir). C’est là l’ aspect psychologique de l’aventure. Mais voici l’aspect religieux : ce
7181 les fait mourir). C’est là l’aspect psychologique de l’aventure. Mais voici l’aspect religieux : ce hasard aussitôt irrévo
7182 fait mourir). C’est là l’aspect psychologique de l’ aventure. Mais voici l’aspect religieux : ce hasard aussitôt irrévocab
7183 l’aspect psychologique de l’aventure. Mais voici l’ aspect religieux : ce hasard aussitôt irrévocable, mais dont on distin
7184 is dont on distingue après coup que tout semblait le préparer, c’est l’élection d’une âme par l’Amour tout-puissant, la vo
7185 e après coup que tout semblait le préparer, c’est l’ élection d’une âme par l’Amour tout-puissant, la vocation qui la surpr
7186 p que tout semblait le préparer, c’est l’élection d’ une âme par l’Amour tout-puissant, la vocation qui la surprend comme m
7187 blait le préparer, c’est l’élection d’une âme par l’ Amour tout-puissant, la vocation qui la surprend comme malgré elle. Un
7188 t l’élection d’une âme par l’Amour tout-puissant, la vocation qui la surprend comme malgré elle. Une vie nouvelle commence
7189 ne âme par l’Amour tout-puissant, la vocation qui la surprend comme malgré elle. Une vie nouvelle commence ici106. Normale
7190 et décisif appel devrait introduire Tristan dans la voie des macérations et le conduire à l’endura. Mais emporté par la v
7191 ntroduire Tristan dans la voie des macérations et le conduire à l’endura. Mais emporté par la violence de la première révé
7192 tan dans la voie des macérations et le conduire à l’ endura. Mais emporté par la violence de la première révélation, qui pa
7193 tions et le conduire à l’endura. Mais emporté par la violence de la première révélation, qui parfois embrase le sang, il e
7194 conduire à l’endura. Mais emporté par la violence de la première révélation, qui parfois embrase le sang, il enfreint la r
7195 ce de la première révélation, qui parfois embrase le sang, il enfreint la règle des « purs ». Le baiser symbolique, il le
7196 élation, qui parfois embrase le sang, il enfreint la règle des « purs ». Le baiser symbolique, il le ravit par force, il l
7197 brase le sang, il enfreint la règle des « purs ». Le baiser symbolique, il le ravit par force, il le profane. Et voici déc
7198 t la règle des « purs ». Le baiser symbolique, il le ravit par force, il le profane. Et voici déchaînées les puissances ma
7199 . Le baiser symbolique, il le ravit par force, il le profane. Et voici déchaînées les puissances mauvaises. « Souffle, sou
7200 vit par force, il le profane. Et voici déchaînées les puissances mauvaises. « Souffle, souffle ô vent ! Malheur ! ah malheu
7201 le, souffle ô vent ! Malheur ! ah malheur ! fille d’ Irlande, amoureuse et sauvage ! » Toute une vie de pénitence devra mai
7202 d’Irlande, amoureuse et sauvage ! » Toute une vie de pénitence devra maintenant racheter le sacrilège. Mais le malheur ess
7203 te une vie de pénitence devra maintenant racheter le sacrilège. Mais le malheur essentiel de cet amour n’est pas seulement
7204 ence devra maintenant racheter le sacrilège. Mais le malheur essentiel de cet amour n’est pas seulement la rançon du péché
7205 racheter le sacrilège. Mais le malheur essentiel de cet amour n’est pas seulement la rançon du péché. L’ascèse qui rachèt
7206 alheur essentiel de cet amour n’est pas seulement la rançon du péché. L’ascèse qui rachètera la faute commise doit aussi e
7207 cet amour n’est pas seulement la rançon du péché. L’ ascèse qui rachètera la faute commise doit aussi et surtout délivrer l
7208 lement la rançon du péché. L’ascèse qui rachètera la faute commise doit aussi et surtout délivrer l’homme du fait même d’ê
7209 a la faute commise doit aussi et surtout délivrer l’ homme du fait même d’être né dans ce monde de ténèbres. Elle doit cond
7210 it aussi et surtout délivrer l’homme du fait même d’ être né dans ce monde de ténèbres. Elle doit conduire au détachement f
7211 vrer l’homme du fait même d’être né dans ce monde de ténèbres. Elle doit conduire au détachement final et bienheureux, à l
7212 t conduire au détachement final et bienheureux, à la mort volontaire des « parfaits ». Cette pénitence a donc une signific
7213 nitence a donc une signification toute différente de celle du repentir chrétien. Et bien que l’orthodoxie et l’hérésie sem
7214 érente de celle du repentir chrétien. Et bien que l’ orthodoxie et l’hérésie semblent parfois étrangement confondues dans l
7215 du repentir chrétien. Et bien que l’orthodoxie et l’ hérésie semblent parfois étrangement confondues dans le Roman, il est
7216 ésie semblent parfois étrangement confondues dans le Roman, il est toujours possible de reconnaître, à de tels traits, la
7217 onfondues dans le Roman, il est toujours possible de reconnaître, à de tels traits, la tendance réellement dominante — cel
7218 Roman, il est toujours possible de reconnaître, à de tels traits, la tendance réellement dominante — celle qui s’épanouira
7219 ujours possible de reconnaître, à de tels traits, la tendance réellement dominante — celle qui s’épanouira dans la mort de
7220 réellement dominante — celle qui s’épanouira dans la mort des amants. Reprenons par exemple le récit de l’« aspre vie » da
7221 ra dans la mort des amants. Reprenons par exemple le récit de l’« aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu
7222 a mort des amants. Reprenons par exemple le récit de l’« aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde,
7223 ort des amants. Reprenons par exemple le récit de l’ « aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et
7224 nons par exemple le récit de l’« aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous », gém
7225 exemple le récit de l’« aspre vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous », gémit Iseut
7226 vie » dans la forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous », gémit Iseut (dans le Roman en prose). Et T
7227 forêt de Morois. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous », gémit Iseut (dans le Roman en prose). Et Tristan de rép
7228 u le monde, et le monde nous », gémit Iseut (dans le Roman en prose). Et Tristan de répondre : « Si le monde entier était
7229 gémit Iseut (dans le Roman en prose). Et Tristan de répondre : « Si le monde entier était orendroit avec nous, je ne verr
7230 le Roman en prose). Et Tristan de répondre : « Si le monde entier était orendroit avec nous, je ne verrois fors vous seule
7231 , je ne verrois fors vous seule. » Il s’agit bien d’ une endura. Cette retraite dans la forêt, c’est une de ces périodes de
7232 Il s’agit bien d’une endura. Cette retraite dans la forêt, c’est une de ces périodes de jeûne et de macération dont nous
7233 e endura. Cette retraite dans la forêt, c’est une de ces périodes de jeûne et de macération dont nous connaissons le but c
7234 retraite dans la forêt, c’est une de ces périodes de jeûne et de macération dont nous connaissons le but chez les cathares
7235 s la forêt, c’est une de ces périodes de jeûne et de macération dont nous connaissons le but chez les cathares : l’absorpt
7236 s de jeûne et de macération dont nous connaissons le but chez les cathares : l’absorption de toutes les facultés dans la c
7237 t de macération dont nous connaissons le but chez les cathares : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation
7238 dont nous connaissons le but chez les cathares : l’ absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seu
7239 nnaissons le but chez les cathares : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seul. Un trait p
7240 le but chez les cathares : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seul. Un trait profond de l
7241 thares : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de
7242 tion de toutes les facultés dans la contemplation de l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en g
7243 n de toutes les facultés dans la contemplation de l’ amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en géné
7244 a contemplation de l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en général — paraît ici. « On est seul
7245 ontemplation de l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en général — paraît ici. « On est seul av
7246 l’amour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en général — paraît ici. « On est seul avec tout ce qu’on
7247 mour seul. Un trait profond de la passion — et de la mystique en général — paraît ici. « On est seul avec tout ce qu’on ai
7248 ’on aime », écrira plus tard Novalis, ce mystique de la Nuit et de la Lumière secrète. Cette maxime traduit d’ailleurs, pa
7249 aime », écrira plus tard Novalis, ce mystique de la Nuit et de la Lumière secrète. Cette maxime traduit d’ailleurs, parmi
7250 rira plus tard Novalis, ce mystique de la Nuit et de la Lumière secrète. Cette maxime traduit d’ailleurs, parmi tant d’aut
7251 a plus tard Novalis, ce mystique de la Nuit et de la Lumière secrète. Cette maxime traduit d’ailleurs, parmi tant d’autres
7252 eurs, parmi tant d’autres sens possibles, un fait d’ observation purement psychologique : la passion n’est nullement cette
7253 s, un fait d’observation purement psychologique : la passion n’est nullement cette vie plus riche dont rêvent les adolesce
7254 n’est nullement cette vie plus riche dont rêvent les adolescents ; elle est, bien au contraire, une sorte d’intensité nue
7255 lescents ; elle est, bien au contraire, une sorte d’ intensité nue et dénuante, oui vraiment, un amer dénuement, un appauvr
7256 i vraiment, un amer dénuement, un appauvrissement de la conscience vidée de toute diversité, une obsession de l’imaginatio
7257 raiment, un amer dénuement, un appauvrissement de la conscience vidée de toute diversité, une obsession de l’imagination c
7258 uement, un appauvrissement de la conscience vidée de toute diversité, une obsession de l’imagination concentrée sur une se
7259 onscience vidée de toute diversité, une obsession de l’imagination concentrée sur une seule image, — et dès lors le monde
7260 cience vidée de toute diversité, une obsession de l’ imagination concentrée sur une seule image, — et dès lors le monde s’é
7261 ion concentrée sur une seule image, — et dès lors le monde s’évanouit, « les autres » cessent d’être présents, il n’y a pl
7262 seule image, — et dès lors le monde s’évanouit, «  les autres » cessent d’être présents, il n’y a plus ni prochain ni devoir
7263 lors le monde s’évanouit, « les autres » cessent d’ être présents, il n’y a plus ni prochain ni devoirs, ni liens qui tien
7264 , ni terre ni ciel : on est seul avec tout ce que l’ on aime. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous. » C’est l’exta
7265 ul avec tout ce que l’on aime. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous. » C’est l’extase, la fuite profonde hors de
7266 ce que l’on aime. « Nous avons perdu le monde, et le monde nous. » C’est l’extase, la fuite profonde hors de toutes les ch
7267 s avons perdu le monde, et le monde nous. » C’est l’ extase, la fuite profonde hors de toutes les choses créées. Vraiment,
7268 rdu le monde, et le monde nous. » C’est l’extase, la fuite profonde hors de toutes les choses créées. Vraiment, comment se
7269 C’est l’extase, la fuite profonde hors de toutes les choses créées. Vraiment, comment se défendre de songer ici aux « dése
7270 les choses créées. Vraiment, comment se défendre de songer ici aux « déserts » de la Nuit obscure que décrit saint Jean d
7271 comment se défendre de songer ici aux « déserts » de la Nuit obscure que décrit saint Jean de la Croix ? « Éloigne les cho
7272 ment se défendre de songer ici aux « déserts » de la Nuit obscure que décrit saint Jean de la Croix ? « Éloigne les choses
7273 ure que décrit saint Jean de la Croix ? « Éloigne les choses, amant ! — Ma voie est fuite. » Et Thérèse d’Avila disait, plu
7274 disait, plusieurs siècles avant Novalis, que dans l’ extase, l’âme doit penser « comme s’il n’y avait que Dieu et elle au m
7275 usieurs siècles avant Novalis, que dans l’extase, l’ âme doit penser « comme s’il n’y avait que Dieu et elle au monde ». A-
7276 ’il n’y avait que Dieu et elle au monde ». A-t-on le droit d’opérer ce rapprochement entre un génie religieux du premier o
7277 vait que Dieu et elle au monde ». A-t-on le droit d’ opérer ce rapprochement entre un génie religieux du premier ordre et u
7278 n génie religieux du premier ordre et un poème où l’ élément mystique revêt les formes les plus rudimentaires ? Certes, ce
7279 ier ordre et un poème où l’élément mystique revêt les formes les plus rudimentaires ? Certes, ce serait une sorte de blasph
7280 t un poème où l’élément mystique revêt les formes les plus rudimentaires ? Certes, ce serait une sorte de blasphème s’il ne
7281 plus rudimentaires ? Certes, ce serait une sorte de blasphème s’il ne s’agissait dans le Roman que d’une passion d’amour
7282 it une sorte de blasphème s’il ne s’agissait dans le Roman que d’une passion d’amour sensuel : mais tout indique que nous
7283 de blasphème s’il ne s’agissait dans le Roman que d’ une passion d’amour sensuel : mais tout indique que nous sommes ici su
7284 ’il ne s’agissait dans le Roman que d’une passion d’ amour sensuel : mais tout indique que nous sommes ici sur la via mysti
7285 nsuel : mais tout indique que nous sommes ici sur la via mystica des « parfaits ». C’est alors le contenu des états d’âme
7286 sur la via mystica des « parfaits ». C’est alors le contenu des états d’âme et leur objet, mais non leur forme, qui diffè
7287 es « parfaits ». C’est alors le contenu des états d’ âme et leur objet, mais non leur forme, qui diffère107. (Nous allons y
7288 dissiper toute équivoque.) ⁂ Voici un autre point de comparaison. On sait combien les mystiques espagnols ont coutume d’in
7289 ci un autre point de comparaison. On sait combien les mystiques espagnols ont coutume d’insister sur le récit de leurs souf
7290 sait combien les mystiques espagnols ont coutume d’ insister sur le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’amour
7291 es mystiques espagnols ont coutume d’insister sur le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’amour divin sont vif
7292 ues espagnols ont coutume d’insister sur le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’amour divin sont vifs, plus l
7293 ’insister sur le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’amour divin sont vifs, plus l’âme se voit souillée et mi
7294 le récit de leurs souffrances. Plus la lumière et l’ amour divin sont vifs, plus l’âme se voit souillée et misérable en sor
7295 Plus la lumière et l’amour divin sont vifs, plus l’ âme se voit souillée et misérable en sorte qu’« elle se figure être pe
7296 ssion provoque une souffrance si pénible, puisque l’ âme se croit rejetée par Dieu, qu’elle arracha à Job soumis à une semb
7297 es souffrances corporelles ou morales qu’entraîne la mortification des sens et de la volonté, mais l’âme souffre séparatio
7298 morales qu’entraîne la mortification des sens et de la volonté, mais l’âme souffre séparation et réjection, dans le temps
7299 rales qu’entraîne la mortification des sens et de la volonté, mais l’âme souffre séparation et réjection, dans le temps mê
7300 la mortification des sens et de la volonté, mais l’ âme souffre séparation et réjection, dans le temps même de la plus viv
7301 mais l’âme souffre séparation et réjection, dans le temps même de la plus vive ardeur de son amour. Il y aurait à citer c
7302 uffre séparation et réjection, dans le temps même de la plus vive ardeur de son amour. Il y aurait à citer cent pages où r
7303 re séparation et réjection, dans le temps même de la plus vive ardeur de son amour. Il y aurait à citer cent pages où revi
7304 ection, dans le temps même de la plus vive ardeur de son amour. Il y aurait à citer cent pages où revient la même plainte
7305 amour. Il y aurait à citer cent pages où revient la même plainte de l’âme sur « l’abandon divin, tourment suprême ». Sur
7306 ait à citer cent pages où revient la même plainte de l’âme sur « l’abandon divin, tourment suprême ». Sur « ce vide profon
7307 à citer cent pages où revient la même plainte de l’ âme sur « l’abandon divin, tourment suprême ». Sur « ce vide profond…
7308 t pages où revient la même plainte de l’âme sur «  l’ abandon divin, tourment suprême ». Sur « ce vide profond… cruelle dise
7309 ce vide profond… cruelle disette des trois sortes de biens qui peuvent consoler l’âme, savoir les temporels, les naturels,
7310 te des trois sortes de biens qui peuvent consoler l’ âme, savoir les temporels, les naturels, et les spirituels » ; enfin,
7311 ortes de biens qui peuvent consoler l’âme, savoir les temporels, les naturels, et les spirituels » ; enfin, « sur cette imp
7312 qui peuvent consoler l’âme, savoir les temporels, les naturels, et les spirituels » ; enfin, « sur cette impression de reje
7313 ler l’âme, savoir les temporels, les naturels, et les spirituels » ; enfin, « sur cette impression de rejet qui compte parm
7314 les spirituels » ; enfin, « sur cette impression de rejet qui compte parmi les peines les plus dures de l’état de purific
7315 « sur cette impression de rejet qui compte parmi les peines les plus dures de l’état de purification ». (Ibid.) Tristan n
7316 e impression de rejet qui compte parmi les peines les plus dures de l’état de purification ». (Ibid.) Tristan n’est qu’une
7317 rejet qui compte parmi les peines les plus dures de l’état de purification ». (Ibid.) Tristan n’est qu’une impure et par
7318 jet qui compte parmi les peines les plus dures de l’ état de purification ». (Ibid.) Tristan n’est qu’une impure et parfoi
7319 compte parmi les peines les plus dures de l’état de purification ». (Ibid.) Tristan n’est qu’une impure et parfois équiv
7320 est qu’une impure et parfois équivoque traduction de la mystique courtoise. (Il arrive que les situations les plus apparem
7321 qu’une impure et parfois équivoque traduction de la mystique courtoise. (Il arrive que les situations les plus apparemmen
7322 aduction de la mystique courtoise. (Il arrive que les situations les plus apparemment « mystiques » du Roman doivent être i
7323 mystique courtoise. (Il arrive que les situations les plus apparemment « mystiques » du Roman doivent être interprétées — s
7324 stiques » du Roman doivent être interprétées — si l’ on ne veut pas errer gravement à partir de l’amour humain, et par voie
7325 — si l’on ne veut pas errer gravement à partir de l’ amour humain, et par voie de sublimation, non par la voie inverse, all
7326 gravement à partir de l’amour humain, et par voie de sublimation, non par la voie inverse, allant de l’Amour divin aux mét
7327 amour humain, et par voie de sublimation, non par la voie inverse, allant de l’Amour divin aux métaphores, qui convient po
7328 e de sublimation, non par la voie inverse, allant de l’Amour divin aux métaphores, qui convient pour les grands mystiques.
7329 e sublimation, non par la voie inverse, allant de l’ Amour divin aux métaphores, qui convient pour les grands mystiques.) C
7330 e l’Amour divin aux métaphores, qui convient pour les grands mystiques.) Ceci dit, nous pouvons retrouver dans le mythe plu
7331 mystiques.) Ceci dit, nous pouvons retrouver dans le mythe plus d’un aspect des souffrances mystiques. On se souvient de l
7332 ci dit, nous pouvons retrouver dans le mythe plus d’ un aspect des souffrances mystiques. On se souvient de la plainte du t
7333 aspect des souffrances mystiques. On se souvient de la plainte du troubadour : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus
7334 pect des souffrances mystiques. On se souvient de la plainte du troubadour : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’e
7335 comment se peut-il faire Que plus m’est loin plus la désire ? Jamais l’amour n’enflamme Tristan si follement que lorsqu’i
7336 aire Que plus m’est loin plus la désire ? Jamais l’ amour n’enflamme Tristan si follement que lorsqu’il est séparé de sa «
7337 mme Tristan si follement que lorsqu’il est séparé de sa « dame ». La psychologie la plus simple rendrait compte de ce phén
7338 ollement que lorsqu’il est séparé de sa « dame ». La psychologie la plus simple rendrait compte de ce phénomène. Mais il n
7339 rsqu’il est séparé de sa « dame ». La psychologie la plus simple rendrait compte de ce phénomène. Mais il ne sert ici que
7340  ». La psychologie la plus simple rendrait compte de ce phénomène. Mais il ne sert ici que de prétexte et d’image matériel
7341 t compte de ce phénomène. Mais il ne sert ici que de prétexte et d’image matérielle pour représenter les tourments de l’as
7342 phénomène. Mais il ne sert ici que de prétexte et d’ image matérielle pour représenter les tourments de l’ascèse purificatr
7343 e prétexte et d’image matérielle pour représenter les tourments de l’ascèse purificatrice. Nous avons vu que les séparation
7344 d’image matérielle pour représenter les tourments de l’ascèse purificatrice. Nous avons vu que les séparations des deux am
7345 mage matérielle pour représenter les tourments de l’ ascèse purificatrice. Nous avons vu que les séparations des deux amant
7346 ents de l’ascèse purificatrice. Nous avons vu que les séparations des deux amants, dans le Roman, répondent à une nécessité
7347 vons vu que les séparations des deux amants, dans le Roman, répondent à une nécessité tout intérieure de la passion. Iseut
7348 Roman, répondent à une nécessité tout intérieure de la passion. Iseut est une femme aimée, mais elle est aussi autre chos
7349 man, répondent à une nécessité tout intérieure de la passion. Iseut est une femme aimée, mais elle est aussi autre chose,
7350 une femme aimée, mais elle est aussi autre chose, le symbole de l’Amour lumineux. Quand Tristan erre au loin, il l’aime da
7351 imée, mais elle est aussi autre chose, le symbole de l’Amour lumineux. Quand Tristan erre au loin, il l’aime davantage, et
7352 e, mais elle est aussi autre chose, le symbole de l’ Amour lumineux. Quand Tristan erre au loin, il l’aime davantage, et pl
7353 l’Amour lumineux. Quand Tristan erre au loin, il l’ aime davantage, et plus il aime, plus il endure de souffrances. Mais n
7354 l’aime davantage, et plus il aime, plus il endure de souffrances. Mais nous savons que c’est la souffrance qui est le vrai
7355 endure de souffrances. Mais nous savons que c’est la souffrance qui est le vrai but de la séparation voulue… Nous rejoigno
7356 Mais nous savons que c’est la souffrance qui est le vrai but de la séparation voulue… Nous rejoignons alors la situation
7357 avons que c’est la souffrance qui est le vrai but de la séparation voulue… Nous rejoignons alors la situation mystique (pa
7358 ns que c’est la souffrance qui est le vrai but de la séparation voulue… Nous rejoignons alors la situation mystique (par l
7359 ut de la séparation voulue… Nous rejoignons alors la situation mystique (par l’autre extrême) : plus Tristan aime, et plus
7360 t plus il se veut séparé, c’est-à-dire rejeté par l’ amour. Au point qu’il doutera même de l’« amitié » d’Iseut, qu’il la t
7361 e rejeté par l’amour. Au point qu’il doutera même de l’« amitié » d’Iseut, qu’il la tiendra un temps pour ennemie, et qu’i
7362 ejeté par l’amour. Au point qu’il doutera même de l’ « amitié » d’Iseut, qu’il la tiendra un temps pour ennemie, et qu’il a
7363 mour. Au point qu’il doutera même de l’« amitié » d’ Iseut, qu’il la tiendra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le «
7364 qu’il doutera même de l’« amitié » d’Iseut, qu’il la tiendra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le « mariage blanc 
7365 tiendra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le « mariage blanc » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Égli
7366 tre « foi » — l’autre Église dont il doit refuser la communion ! En un seul passage du Roman, l’orthodoxie triomphe provi
7367 user la communion ! En un seul passage du Roman, l’ orthodoxie triomphe provisoirement. C’est quand, le philtre ayant cess
7368 ’orthodoxie triomphe provisoirement. C’est quand, le philtre ayant cessé d’agir, Tristan et Iseut vont trouver l’ermite Og
7369 ovisoirement. C’est quand, le philtre ayant cessé d’ agir, Tristan et Iseut vont trouver l’ermite Ogrin dans sa cellule. Re
7370 ayant cessé d’agir, Tristan et Iseut vont trouver l’ ermite Ogrin dans sa cellule. Rencontre de celui qui souffre pour son
7371 trouver l’ermite Ogrin dans sa cellule. Rencontre de celui qui souffre pour son Dieu, et des amants qui souffrent pour un
7372 la première et dernière fois). Iseut va revenir à l’ époux légitime — l’hérésie rentrer au giron. Mais tandis que le roi s’
7373 ière fois). Iseut va revenir à l’époux légitime —  l’ hérésie rentrer au giron. Mais tandis que le roi s’approche avec son c
7374 ime — l’hérésie rentrer au giron. Mais tandis que le roi s’approche avec son cortège de barons, les amants échangent l’ann
7375 ais tandis que le roi s’approche avec son cortège de barons, les amants échangent l’anneau de l’éternelle fidélité et du s
7376 que le roi s’approche avec son cortège de barons, les amants échangent l’anneau de l’éternelle fidélité et du secret. La so
7377 avec son cortège de barons, les amants échangent l’ anneau de l’éternelle fidélité et du secret. La soumission ne sera don
7378 cortège de barons, les amants échangent l’anneau de l’éternelle fidélité et du secret. La soumission ne sera donc qu’appa
7379 rtège de barons, les amants échangent l’anneau de l’ éternelle fidélité et du secret. La soumission ne sera donc qu’apparen
7380 nt l’anneau de l’éternelle fidélité et du secret. La soumission ne sera donc qu’apparente. Et le jugement par le fer rouge
7381 cret. La soumission ne sera donc qu’apparente. Et le jugement par le fer rouge qu’exige la reine, ce sera sa vengeance con
7382 ion ne sera donc qu’apparente. Et le jugement par le fer rouge qu’exige la reine, ce sera sa vengeance contre le Dieu du r
7383 parente. Et le jugement par le fer rouge qu’exige la reine, ce sera sa vengeance contre le Dieu du roi, deux fois trompé.
7384 ge qu’exige la reine, ce sera sa vengeance contre le Dieu du roi, deux fois trompé. ⁂ Pour extérieures et formelles qu’ell
7385 ⁂ Pour extérieures et formelles qu’elles soient, de telles correspondances ne sauraient être, en toute honnêteté, réduite
7386 e honnêteté, réduites à des coïncidences. Mais si les formes sont pareilles, il importe de définir en quoi les contenus res
7387 es. Mais si les formes sont pareilles, il importe de définir en quoi les contenus restent incompatibles, et quelle est la
7388 mes sont pareilles, il importe de définir en quoi les contenus restent incompatibles, et quelle est la nature de l’abus qui
7389 les contenus restent incompatibles, et quelle est la nature de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrai
7390 us restent incompatibles, et quelle est la nature de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrait tout ram
7391 restent incompatibles, et quelle est la nature de l’ abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrait tout ramene
7392 tibles, et quelle est la nature de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrait tout ramener à une grossiè
7393 est la nature de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’on pourrait tout ramener à une grossière confusion du Cr
7394 de l’abus qui par la suite a voulu les confondre. L’ on pourrait tout ramener à une grossière confusion du Créateur et de l
7395 ramener à une grossière confusion du Créateur et de la créature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme »
7396 mener à une grossière confusion du Créateur et de la créature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » sel
7397 ère confusion du Créateur et de la créature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des
7398 on du Créateur et de la créature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuels. Da
7399 éature, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuels. Dans le cas où Iseut ne sera
7400 ure, dans le Roman : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuels. Dans le cas où Iseut ne serait
7401 n : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuels. Dans le cas où Iseut ne serait qu’une belle femm
7402 de la femme » selon la formule des manuels. Dans le cas où Iseut ne serait qu’une belle femme — comme le croiront les siè
7403 cas où Iseut ne serait qu’une belle femme — comme le croiront les siècles à venir —, les similitudes mystiques que nous ve
7404 ne serait qu’une belle femme — comme le croiront les siècles à venir —, les similitudes mystiques que nous venons de dégag
7405 femme — comme le croiront les siècles à venir —, les similitudes mystiques que nous venons de dégager ne seraient plus que
7406 s que nous venons de dégager ne seraient plus que de l’ordre du langage, et spécialement de la métaphore. Je ne songe pas
7407 ue nous venons de dégager ne seraient plus que de l’ ordre du langage, et spécialement de la métaphore. Je ne songe pas à n
7408 t plus que de l’ordre du langage, et spécialement de la métaphore. Je ne songe pas à nier cet aspect du problème, il sera
7409 lus que de l’ordre du langage, et spécialement de la métaphore. Je ne songe pas à nier cet aspect du problème, il sera tra
7410 Car s’il n’y avait que cela, ce serait alors tout l’ arrière-plan religieux de la légende qu’il faudrait nier ou négliger,
7411 la, ce serait alors tout l’arrière-plan religieux de la légende qu’il faudrait nier ou négliger, en dépit de l’évidence hi
7412 ce serait alors tout l’arrière-plan religieux de la légende qu’il faudrait nier ou négliger, en dépit de l’évidence histo
7413 ende qu’il faudrait nier ou négliger, en dépit de l’ évidence historique. On reviendrait donc à zéro pour ce qui est du sen
7414 donc à zéro pour ce qui est du sens du mythe, et le Roman cesserait d’être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois c
7415 e qui est du sens du mythe, et le Roman cesserait d’ être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce
7416 oman cesserait d’être un roman courtois ; ou bien l’ amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, pour se mettre à ressemb
7417 man courtois ; ou bien l’amour courtois cesserait d’ être ce qu’il fut, pour se mettre à ressembler à ce que nos érudits co
7418 ore une fois, ce qui se trouve en question, c’est la passion d’amour, et non l’amour purement profane et naturel. Voici, m
7419 s, ce qui se trouve en question, c’est la passion d’ amour, et non l’amour purement profane et naturel. Voici, me semble-t-
7420 uve en question, c’est la passion d’amour, et non l’ amour purement profane et naturel. Voici, me semble-t-il, le principe
7421 rement profane et naturel. Voici, me semble-t-il, le principe véritable de l’opposition des deux mystiques. L’orthodoxe ab
7422 rel. Voici, me semble-t-il, le principe véritable de l’opposition des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au « mariage spi
7423 . Voici, me semble-t-il, le principe véritable de l’ opposition des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au « mariage spirit
7424 ipe véritable de l’opposition des deux mystiques. L’ orthodoxe aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dès ce
7425 ues. L’orthodoxe aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétique espère l’unio
7426 odoxe aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétique espère l’union et la fus
7427 xe aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’ âme, dès cette vie, tandis que l’hérétique espère l’union et la fusion
7428  » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’ hérétique espère l’union et la fusion totale, mais au-delà de la mort
7429 âme, dès cette vie, tandis que l’hérétique espère l’ union et la fusion totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les
7430 tte vie, tandis que l’hérétique espère l’union et la fusion totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares,
7431 espère l’union et la fusion totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares, il n’y avait pas de rachat poss
7432 père l’union et la fusion totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares, il n’y avait pas de rachat possibl
7433 n totale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares, il n’y avait pas de rachat possible de ce monde. Il s’en su
7434 rt des corps. Pour les cathares, il n’y avait pas de rachat possible de ce monde. Il s’en suivait — théoriquement — que l’
7435 les cathares, il n’y avait pas de rachat possible de ce monde. Il s’en suivait — théoriquement — que l’amour profane était
7436 e ce monde. Il s’en suivait — théoriquement — que l’ amour profane était le malheur absolu, l’attachement impossible et con
7437 ivait — théoriquement — que l’amour profane était le malheur absolu, l’attachement impossible et condamnable à la créature
7438 nt — que l’amour profane était le malheur absolu, l’ attachement impossible et condamnable à la créature imparfaite ; tandi
7439 absolu, l’attachement impossible et condamnable à la créature imparfaite ; tandis que pour le chrétien, l’amour divin est
7440 mnable à la créature imparfaite ; tandis que pour le chrétien, l’amour divin est un malheur recréateur. Loin de nier l’amo
7441 réature imparfaite ; tandis que pour le chrétien, l’ amour divin est un malheur recréateur. Loin de nier l’amour profane, i
7442 our divin est un malheur recréateur. Loin de nier l’ amour profane, il aboutit à le sanctifier par le mariage. Les amants m
7443 ateur. Loin de nier l’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le mariage. Les amants mystiques du Roman chercheront
7444 r l’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le mariage. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité d
7445 ofane, il aboutit à le sanctifier par le mariage. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la passion
7446 e. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’ intensité de la passion et non son apaisement heureux. Plus leur passi
7447 s mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la passion et non son apaisement heureux. Plus leur passion est vive
7448 ystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la passion et non son apaisement heureux. Plus leur passion est vive et
7449 heureux. Plus leur passion est vive et plus elle les détache des choses créées, et plus facilement ils parviennent à la mo
7450 oses créées, et plus facilement ils parviennent à la mort volontaire dans l’endura. Au contraire, les mystiques chrétiens
7451 ilement ils parviennent à la mort volontaire dans l’ endura. Au contraire, les mystiques chrétiens voient dans les actes et
7452 à la mort volontaire dans l’endura. Au contraire, les mystiques chrétiens voient dans les actes et les œuvres qui découlent
7453 Au contraire, les mystiques chrétiens voient dans les actes et les œuvres qui découlent de l’état mystique les critères de
7454 les mystiques chrétiens voient dans les actes et les œuvres qui découlent de l’état mystique les critères de sa vérité109.
7455 voient dans les actes et les œuvres qui découlent de l’état mystique les critères de sa vérité109. C’est du moins le mouve
7456 ent dans les actes et les œuvres qui découlent de l’ état mystique les critères de sa vérité109. C’est du moins le mouvemen
7457 es et les œuvres qui découlent de l’état mystique les critères de sa vérité109. C’est du moins le mouvement constant de ceu
7458 res qui découlent de l’état mystique les critères de sa vérité109. C’est du moins le mouvement constant de ceux qui ont co
7459 ique les critères de sa vérité109. C’est du moins le mouvement constant de ceux qui ont concentré leur oraison sur le Chri
7460 a vérité109. C’est du moins le mouvement constant de ceux qui ont concentré leur oraison sur le Christ incarné réellement.
7461 nstant de ceux qui ont concentré leur oraison sur le Christ incarné réellement. Mais les « parfaits » ne croyaient pas à l
7462 ur oraison sur le Christ incarné réellement. Mais les « parfaits » ne croyaient pas à l’Incarnation, et ne pouvaient connaî
7463 llement. Mais les « parfaits » ne croyaient pas à l’ Incarnation, et ne pouvaient connaître ce retour de l’âme à une vie ré
7464 ’Incarnation, et ne pouvaient connaître ce retour de l’âme à une vie rénovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte Th
7465 carnation, et ne pouvaient connaître ce retour de l’ âme à une vie rénovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte Thérè
7466 ce retour de l’âme à une vie rénovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte Thérèse, mais c’est de ne pas mourir asse
7467 e ne pas mourir », dit sainte Thérèse, mais c’est de ne pas mourir assez pour vivre toute la vie nouvelle, et pour obéir s
7468 ais c’est de ne pas mourir assez pour vivre toute la vie nouvelle, et pour obéir sans tourments. Je ne trouve rien, dans T
7469 ts. Je ne trouve rien, dans Tristan, qui rappelle le « rejet des dons » dont parlent Eckhart et saint Jean de la Croix. Le
7470 » dont parlent Eckhart et saint Jean de la Croix. Les amants se plaignent parfois de leur passion et maudissent le poison f
7471 Jean de la Croix. Les amants se plaignent parfois de leur passion et maudissent le poison fatal, cause de leurs terribles
7472 e plaignent parfois de leur passion et maudissent le poison fatal, cause de leurs terribles souffrances. « Amor par force
7473 leur passion et maudissent le poison fatal, cause de leurs terribles souffrances. « Amor par force les demeine. » Mais fin
7474 de leurs terribles souffrances. « Amor par force les demeine. » Mais finalement, c’est la passion totale qu’ils accueiller
7475 r par force les demeine. » Mais finalement, c’est la passion totale qu’ils accueilleront comme la révélation dernière, dan
7476 ’est la passion totale qu’ils accueilleront comme la révélation dernière, dans la mort. Ainsi de leur attitude envers les
7477 accueilleront comme la révélation dernière, dans la mort. Ainsi de leur attitude envers les créatures : ils ne les retrou
7478 comme la révélation dernière, dans la mort. Ainsi de leur attitude envers les créatures : ils ne les retrouvent pas au-del
7479 ière, dans la mort. Ainsi de leur attitude envers les créatures : ils ne les retrouvent pas au-delà de leur passion et de s
7480 si de leur attitude envers les créatures : ils ne les retrouvent pas au-delà de leur passion et de son ascèse. Ils ignorent
7481 les créatures : ils ne les retrouvent pas au-delà de leur passion et de son ascèse. Ils ignorent ce mouvement de retour au
7482 ne les retrouvent pas au-delà de leur passion et de son ascèse. Ils ignorent ce mouvement de retour au monde si caractéri
7483 ssion et de son ascèse. Ils ignorent ce mouvement de retour au monde si caractéristique du christianisme. Jean de la Croix
7484 aît un détachement parfait : « Lorsqu’on mortifie les passions, l’âme ne reçoit plus d’aliment des créatures ; et de cette
7485 ment parfait : « Lorsqu’on mortifie les passions, l’ âme ne reçoit plus d’aliment des créatures ; et de cette façon, elle e
7486 qu’on mortifie les passions, l’âme ne reçoit plus d’ aliment des créatures ; et de cette façon, elle est remplie d’obscurit
7487 l’âme ne reçoit plus d’aliment des créatures ; et de cette façon, elle est remplie d’obscurité, et destituée des objets qu
7488 s créatures ; et de cette façon, elle est remplie d’ obscurité, et destituée des objets que les passions lui présentaient. 
7489 remplie d’obscurité, et destituée des objets que les passions lui présentaient. » (Nuit obscure, III). (Et l’on peut certe
7490 ions lui présentaient. » (Nuit obscure, III). (Et l’ on peut certes rapprocher ce passage de l’admirable cri de Ventadour :
7491 III). (Et l’on peut certes rapprocher ce passage de l’admirable cri de Ventadour : « Elle m’a pris le cœur, elle m’a pris
7492 I). (Et l’on peut certes rapprocher ce passage de l’ admirable cri de Ventadour : « Elle m’a pris le cœur, elle m’a pris mo
7493 t certes rapprocher ce passage de l’admirable cri de Ventadour : « Elle m’a pris le cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a
7494 de l’admirable cri de Ventadour : « Elle m’a pris le cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis s’est elle
7495 is le cœur, elle m’a pris moi-même, elle m’a pris le monde, puis s’est elle-même dérobée à moi, ne me laissant rien que mo
7496 e mon désir et mon cœur assoiffé. ») Au-delà même de cet état, Jean de la Croix connut la viduité totale, où non seulement
7497 Au-delà même de cet état, Jean de la Croix connut la viduité totale, où non seulement le monde et le prochain, et l’amour
7498 Croix connut la viduité totale, où non seulement le monde et le prochain, et l’amour avec son objet, mais jusqu’au désir
7499 t la viduité totale, où non seulement le monde et le prochain, et l’amour avec son objet, mais jusqu’au désir de l’amour s
7500 ale, où non seulement le monde et le prochain, et l’ amour avec son objet, mais jusqu’au désir de l’amour semblent se dérob
7501 n, et l’amour avec son objet, mais jusqu’au désir de l’amour semblent se dérober au comble de l’élan : « Vide de toute con
7502 et l’amour avec son objet, mais jusqu’au désir de l’ amour semblent se dérober au comble de l’élan : « Vide de toute convoi
7503 au désir de l’amour semblent se dérober au comble de l’élan : « Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut,
7504 désir de l’amour semblent se dérober au comble de l’ élan : « Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut, et
7505 semblent se dérober au comble de l’élan : « Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire
7506 e de l’élan : « Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le
7507  Vide de toute convoitise, rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le troubadour Arn
7508 itise, rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’ attire vers le bas… » (Maximes.) Le troubadour Arnaut Daniel parlait a
7509 le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le troubadour Arnaut Daniel parlait aussi de cet « 
7510 ut, et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le troubadour Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui
7511 ximes.) Le troubadour Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui enlève « tout désir ». Mais cet état théop
7512 badour Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui enlève « tout désir ». Mais cet état théopathique n’about
7513 opathique n’aboutit point chez Jean de la Croix à la condamnation des créatures. Maître Eckhart, que l’on tient cependant
7514 a condamnation des créatures. Maître Eckhart, que l’ on tient cependant — à tort peut-être — pour platonicien, sait dire en
7515 platonicien, sait dire en termes magnifiques que l’ âme pure est le lieu de rédemption des créatures dénaturées par le péc
7516 ait dire en termes magnifiques que l’âme pure est le lieu de rédemption des créatures dénaturées par le péché. « Toutes le
7517 en termes magnifiques que l’âme pure est le lieu de rédemption des créatures dénaturées par le péché. « Toutes les créatu
7518 e lieu de rédemption des créatures dénaturées par le péché. « Toutes les créatures passent de leur vie à leur être. Toutes
7519 n des créatures dénaturées par le péché. « Toutes les créatures passent de leur vie à leur être. Toutes les créatures se po
7520 rées par le péché. « Toutes les créatures passent de leur vie à leur être. Toutes les créatures se portent dans ma raison
7521 créatures passent de leur vie à leur être. Toutes les créatures se portent dans ma raison afin d’être en moi raisonnables.
7522 e en moi raisonnables. Moi seul, je ramène toutes les créatures à Dieu. » C’est ce mouvement qui fait défaut, théoriquement
7523 éfaut, théoriquement, à toute mystique fondée sur l’ Éros lumineux. Mais il faut indiquer la dernière limite, qui est celle
7524 l faut indiquer la dernière limite, qui est celle de l’humilité. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère
7525 aut indiquer la dernière limite, qui est celle de l’ humilité. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère de
7526 imite, qui est celle de l’humilité. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman es
7527 qui est celle de l’humilité. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baign
7528 est celle de l’humilité. Et là encore, la clé de l’ opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné p
7529 té. Et là encore, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtiq
7530 ncore, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’org
7531 re, la clé de l’opposition est dans le mystère de l’ Incarnation. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’orguei
7532 ’opposition est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’orgueil chevaleresque
7533 mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné par l’ atmosphère celtique de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la
7534 on. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le mo
7535 Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’ orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteu
7536 phère celtique de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Co
7537 tique de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous
7538 ue de l’orgueil chevaleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous les
7539 aleresque : c’est le désir de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous les passionnés, il aime
7540 de la prouesse qui est le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous les passionnés, il aime avec témérité la sensatio
7541 le moteur des hauts faits de Tristan. Comme tous les passionnés, il aime avec témérité la sensation de puissance qu’il épr
7542 Comme tous les passionnés, il aime avec témérité la sensation de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’où le désir fi
7543 es passionnés, il aime avec témérité la sensation de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’où le désir final du risque
7544 rité la sensation de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’où le désir final du risque pour lui-même, la passion de la
7545 sation de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’ où le désir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sa
7546 n de puissance qu’il éprouve dans le risque. D’où le désir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sans te
7547 que. D’où le désir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour.
7548 e désir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aper
7549 ésir final du risque pour lui-même, la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aperçoi
7550 ur lui-même, la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aperçoit, à cette limite, que
7551 , la passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse
7552 a passion de la passion sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’on s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse ét
7553 on sans terme, la volonté de la mort sans retour. L’ on s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse était le signe matériel
7554 sans retour. L’on s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse était le signe matériel d’un processus de divinisation. Les
7555 s’aperçoit, à cette limite, que la prouesse était le signe matériel d’un processus de divinisation. Les vrais mystiques, t
7556 e limite, que la prouesse était le signe matériel d’ un processus de divinisation. Les vrais mystiques, tout au contraire,
7557 a prouesse était le signe matériel d’un processus de divinisation. Les vrais mystiques, tout au contraire, sont la prudenc
7558 le signe matériel d’un processus de divinisation. Les vrais mystiques, tout au contraire, sont la prudence même, la rigueur
7559 ion. Les vrais mystiques, tout au contraire, sont la prudence même, la rigueur même, l’obéissance même dans la lucidité. S
7560 tiques, tout au contraire, sont la prudence même, la rigueur même, l’obéissance même dans la lucidité. Si « la mort m’est
7561 ontraire, sont la prudence même, la rigueur même, l’ obéissance même dans la lucidité. Si « la mort m’est un gain », c’est
7562 nce même, la rigueur même, l’obéissance même dans la lucidité. Si « la mort m’est un gain », c’est que « Christ est ma vie
7563 ur même, l’obéissance même dans la lucidité. Si «  la mort m’est un gain », c’est que « Christ est ma vie », et Christ s’es
7564 Christ s’est incarné, c’est-à-dire abaissé. Ainsi le chrétien ne se jette pas dans l’illusion d’une mort d’amour transfigu
7565 e abaissé. Ainsi le chrétien ne se jette pas dans l’ illusion d’une mort d’amour transfigurante, mais au contraire accepte
7566 Ainsi le chrétien ne se jette pas dans l’illusion d’ une mort d’amour transfigurante, mais au contraire accepte les limites
7567 rétien ne se jette pas dans l’illusion d’une mort d’ amour transfigurante, mais au contraire accepte les limites de sa terr
7568 d’amour transfigurante, mais au contraire accepte les limites de sa terrestre vocation. « Rien ne le pousse vers le haut, e
7569 sfigurante, mais au contraire accepte les limites de sa terrestre vocation. « Rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l
7570 e les limites de sa terrestre vocation. « Rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas », disait saint
7571 e sa terrestre vocation. « Rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas », disait saint Jean de la Croi
7572 ion. « Rien ne le pousse vers le haut, et rien ne l’ attire vers le bas », disait saint Jean de la Croix, et cela « parce q
7573 le pousse vers le haut, et rien ne l’attire vers le bas », disait saint Jean de la Croix, et cela « parce qu’il se tient
7574 a Croix, et cela « parce qu’il se tient au centre de son humilité ». 3.Transpositions curieuses, mais inévitables To
7575 anspositions curieuses, mais inévitables Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui
7576 ns curieuses, mais inévitables Toute la poésie d’ Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en dérive.
7577 inévitables Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en dérive. C’est à cette orig
7578 vitables Toute la poésie d’Occident procède de l’ amour courtois et du roman breton qui en dérive. C’est à cette origine
7579 seudo-mystique ; et c’est dans ce vocabulaire que les amoureux d’aujourd’hui puisent encore, en toute inconscience, leurs m
7580 e ; et c’est dans ce vocabulaire que les amoureux d’ aujourd’hui puisent encore, en toute inconscience, leurs métaphores le
7581 t encore, en toute inconscience, leurs métaphores les plus courantes. Mais de même que le mythe romanesque avait utilisé un
7582 s métaphores les plus courantes. Mais de même que le mythe romanesque avait utilisé un « matériel » d’images, de noms et d
7583 le mythe romanesque avait utilisé un « matériel » d’ images, de noms et de situations tiré du fonds religieux des Celtes, d
7584 omanesque avait utilisé un « matériel » d’images, de noms et de situations tiré du fonds religieux des Celtes, donc d’une
7585 vait utilisé un « matériel » d’images, de noms et de situations tiré du fonds religieux des Celtes, donc d’une religion dé
7586 tuations tiré du fonds religieux des Celtes, donc d’ une religion déjà morte, de même notre littérature et nos passions uti
7587 ature et nos passions utilisent par abus, et sans le savoir, un langage dont la seule mystique définissait le sens valable
7588 sent par abus, et sans le savoir, un langage dont la seule mystique définissait le sens valable. Plus d’une fois, l’ambigu
7589 ir, un langage dont la seule mystique définissait le sens valable. Plus d’une fois, l’ambiguïté du mythe nous a fait hésit
7590 seule mystique définissait le sens valable. Plus d’ une fois, l’ambiguïté du mythe nous a fait hésiter en présence de tel
7591 que définissait le sens valable. Plus d’une fois, l’ ambiguïté du mythe nous a fait hésiter en présence de tel épisode : s’
7592 ésiter en présence de tel épisode : s’agissait-il d’ amour profane — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’Éros l
7593 l épisode : s’agissait-il d’amour profane — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Égli
7594 l d’amour profane — selon la lettre du Roman — ou d’ un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit
7595 fane — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que par
7596 e — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’ Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que par la
7597 Roman — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que par la suite, le lecteur ignor
7598 an — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’ Église d’Amour ? On conçoit donc que par la suite, le lecteur ignorant
7599 ’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’ Amour ? On conçoit donc que par la suite, le lecteur ignorant des myst
7600 ire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que par la suite, le lecteur ignorant des mystères fut presque fatalement amené
7601 glise d’Amour ? On conçoit donc que par la suite, le lecteur ignorant des mystères fut presque fatalement amené à transpos
7602 s ces allégories trop bien voilées. Il est facile d’ imaginer le processus. Saint Augustin écrit cette prière : « Je te che
7603 ories trop bien voilées. Il est facile d’imaginer le processus. Saint Augustin écrit cette prière : « Je te cherchais hors
7604 , parce que tu étais en moi. » Il parle à Dieu, à l’ amour éternel. Mais supposez qu’un troubadour ait exprimé la même priè
7605 ernel. Mais supposez qu’un troubadour ait exprimé la même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’amant habitué aux
7606 troubadour ait exprimé la même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’amant habitué aux métaphores mystiques, qu’il
7607 ubadour ait exprimé la même prière en feignant de l’ adresser à sa Dame. L’amant habitué aux métaphores mystiques, qu’il en
7608 même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’ amant habitué aux métaphores mystiques, qu’il entend à leur sens profa
7609 ues, qu’il entend à leur sens profane, sera tenté de voir dans cette même phrase l’expression de la passion qu’il aime : c
7610 rofane, sera tenté de voir dans cette même phrase l’ expression de la passion qu’il aime : celle qu’on goûte et savoure en
7611 tenté de voir dans cette même phrase l’expression de la passion qu’il aime : celle qu’on goûte et savoure en soi, dans une
7612 té de voir dans cette même phrase l’expression de la passion qu’il aime : celle qu’on goûte et savoure en soi, dans une so
7613 lle qu’on goûte et savoure en soi, dans une sorte d’ indifférence à son objet vivant et extérieur. Ainsi nous avons vu que
7614 s sa réalité, mais en tant qu’elle éveille en lui la brûlure délicieuse du désir. L’amour-passion tend à se confondre avec
7615 le éveille en lui la brûlure délicieuse du désir. L’ amour-passion tend à se confondre avec l’exaltation d’un narcissisme…
7616 u désir. L’amour-passion tend à se confondre avec l’ exaltation d’un narcissisme… Dans cette transposition objectivement ma
7617 our-passion tend à se confondre avec l’exaltation d’ un narcissisme… Dans cette transposition objectivement mais non pas co
7618 lasphématoire, et qui ne s’est accomplie qu’après le xiie siècle, la conscience moderne a cru voir une donnée première. E
7619 qui ne s’est accomplie qu’après le xiie siècle, la conscience moderne a cru voir une donnée première. Elle a cru pouvoir
7620 donnée première. Elle a cru pouvoir « expliquer » le plus élevé par le plus bas, la mystique pure par la passion humaine.
7621 lle a cru pouvoir « expliquer » le plus élevé par le plus bas, la mystique pure par la passion humaine. Elle a fondé cette
7622 voir « expliquer » le plus élevé par le plus bas, la mystique pure par la passion humaine. Elle a fondé cette « science »
7623 plus élevé par le plus bas, la mystique pure par la passion humaine. Elle a fondé cette « science » nouvelle sur l’observ
7624 aine. Elle a fondé cette « science » nouvelle sur l’ observation du langage, et spécialement sur la similitude des métaphor
7625 sur l’observation du langage, et spécialement sur la similitude des métaphores utilisées dans les deux cas. Or d’où venaie
7626 t sur la similitude des métaphores utilisées dans les deux cas. Or d’où venaient ces métaphores ? D’une mystique, comme nou
7627 de des métaphores utilisées dans les deux cas. Or d’ où venaient ces métaphores ? D’une mystique, comme nous l’avons vu — m
7628 s les deux cas. Or d’où venaient ces métaphores ? D’ une mystique, comme nous l’avons vu — mais déguisée, persécutée, puis
7629 aient ces métaphores ? D’une mystique, comme nous l’ avons vu — mais déguisée, persécutée, puis oubliée. À tel point oublié
7630 À tel point oubliée comme hérésie, et passée dans les mœurs comme poésie, que les mystiques chrétiens utiliseront ses métap
7631 résie, et passée dans les mœurs comme poésie, que les mystiques chrétiens utiliseront ses métaphores devenues profanes comm
7632 nce » reste donc valable à condition qu’on change le signe de chacune de ses propositions. Par exemple, là où la science p
7633 te donc valable à condition qu’on change le signe de chacune de ses propositions. Par exemple, là où la science proclame q
7634 able à condition qu’on change le signe de chacune de ses propositions. Par exemple, là où la science proclame que la mysti
7635 e chacune de ses propositions. Par exemple, là où la science proclame que la mystique résulte d’une sublimation de l’insti
7636 tions. Par exemple, là où la science proclame que la mystique résulte d’une sublimation de l’instinct, il suffira de chang
7637 là où la science proclame que la mystique résulte d’ une sublimation de l’instinct, il suffira de changer le sens de la rel
7638 roclame que la mystique résulte d’une sublimation de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, e
7639 lame que la mystique résulte d’une sublimation de l’ instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d
7640 sulte d’une sublimation de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d’écrire que « l’instinc
7641 sublimation de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d’écrire que « l’instinct » en ques
7642 tion de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d’écrire que « l’instinct » en question rés
7643 n de l’instinct, il suffira de changer le sens de la relation constatée, et d’écrire que « l’instinct » en question résult
7644 a de changer le sens de la relation constatée, et d’ écrire que « l’instinct » en question résulte d’une profanation de la
7645 sens de la relation constatée, et d’écrire que «  l’ instinct » en question résulte d’une profanation de la mystique primit
7646 t d’écrire que « l’instinct » en question résulte d’ une profanation de la mystique primitive. ⁂ Cependant, la conscience m
7647 ’instinct » en question résulte d’une profanation de la mystique primitive. ⁂ Cependant, la conscience moderne montre une
7648 stinct » en question résulte d’une profanation de la mystique primitive. ⁂ Cependant, la conscience moderne montre une si
7649 rofanation de la mystique primitive. ⁂ Cependant, la conscience moderne montre une si grande répugnance à opérer ce renver
7650 épugnance à opérer ce renversement, qu’il est bon d’ entrer plus avant dans le mécanisme des transpositions, et même de rec
7651 versement, qu’il est bon d’entrer plus avant dans le mécanisme des transpositions, et même de reconnaître la valeur de cer
7652 ant dans le mécanisme des transpositions, et même de reconnaître la valeur de certaines objections courantes. Car enfin, d
7653 anisme des transpositions, et même de reconnaître la valeur de certaines objections courantes. Car enfin, dira-t-on, la my
7654 transpositions, et même de reconnaître la valeur de certaines objections courantes. Car enfin, dira-t-on, la mystique, au
7655 aines objections courantes. Car enfin, dira-t-on, la mystique, au moins dans une de ses tendances, ne s’est-elle pas prêté
7656 enfin, dira-t-on, la mystique, au moins dans une de ses tendances, ne s’est-elle pas prêtée à toutes les confusions ? N’a
7657 ses tendances, ne s’est-elle pas prêtée à toutes les confusions ? N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’Éros pa
7658 ons ? N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’Éros païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la pass
7659  ? N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’ Éros païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion
7660 e l’Éros païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de f
7661 ïen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de
7662  ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de con
7663 stiques orthodoxes et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de contenu chrétiens
7664 es et le langage de la passion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de contenu chrétiens, c’est l’événem
7665 assion Le fait central de toute vie religieuse de forme et de contenu chrétiens, c’est l’événement de l’Incarnation. Dè
7666 fait central de toute vie religieuse de forme et de contenu chrétiens, c’est l’événement de l’Incarnation. Dès que l’on s
7667 eligieuse de forme et de contenu chrétiens, c’est l’ événement de l’Incarnation. Dès que l’on s’écarte un tant soit peu de
7668 forme et de contenu chrétiens, c’est l’événement de l’Incarnation. Dès que l’on s’écarte un tant soit peu de ce foyer, l’
7669 rme et de contenu chrétiens, c’est l’événement de l’ Incarnation. Dès que l’on s’écarte un tant soit peu de ce foyer, l’on
7670 iens, c’est l’événement de l’Incarnation. Dès que l’ on s’écarte un tant soit peu de ce foyer, l’on encourt le double péril
7671 s que l’on s’écarte un tant soit peu de ce foyer, l’ on encourt le double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie
7672 écarte un tant soit peu de ce foyer, l’on encourt le double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares
7673 oit peu de ce foyer, l’on encourt le double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à id
7674 peu de ce foyer, l’on encourt le double péril de l’ humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à idéal
7675 r, l’on encourt le double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Éva
7676 l’on encourt le double péril de l’humanisme et de l’ idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Évangi
7677 le double péril de l’humanisme et de l’idéalisme. L’ hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Évangile, et à rega
7678 ’hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’ Évangile, et à regarder l’amour sous toutes ses formes comme un élan h
7679 istait à idéaliser tout l’Évangile, et à regarder l’ amour sous toutes ses formes comme un élan hors du monde créé. Cette f
7680 omme un élan hors du monde créé. Cette fuite dans le divin — ou « enthousiasme » — cette transgression des limites de l’hu
7681  enthousiasme » — cette transgression des limites de l’humain, finalement irréalisable, devait se traduire, et se trahir d
7682 thousiasme » — cette transgression des limites de l’ humain, finalement irréalisable, devait se traduire, et se trahir d’un
7683 nt irréalisable, devait se traduire, et se trahir d’ une manière fatale, par une exaltation en termes divins de l’amour sex
7684 nière fatale, par une exaltation en termes divins de l’amour sexuel. À l’inverse, on peut observer chez les mystiques les
7685 re fatale, par une exaltation en termes divins de l’ amour sexuel. À l’inverse, on peut observer chez les mystiques les plu
7686 exaltation en termes divins de l’amour sexuel. À l’ inverse, on peut observer chez les mystiques les plus « christocentriq
7687 ’amour sexuel. À l’inverse, on peut observer chez les mystiques les plus « christocentriques » une propension à s’adresser
7688 À l’inverse, on peut observer chez les mystiques les plus « christocentriques » une propension à s’adresser à Dieu dans le
7689 triques » une propension à s’adresser à Dieu dans le langage des affections humaines : attrait sexuel, faim et soif, volon
7690 im et soif, volonté. Exaltation en termes humains de l’amour de Dieu. Ainsi se dessinent deux grands courants que nous ret
7691 et soif, volonté. Exaltation en termes humains de l’ amour de Dieu. Ainsi se dessinent deux grands courants que nous retrou
7692 volonté. Exaltation en termes humains de l’amour de Dieu. Ainsi se dessinent deux grands courants que nous retrouverons d
7693 t deux grands courants que nous retrouverons dans la mystique universelle. Ils seront d’ailleurs rarement purs dans telle
7694 purs dans telle ou telle œuvre donnée. Même chez les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre tendance, ils
7695 u telle œuvre donnée. Même chez les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre tendance, ils coexistent presque
7696 ée. Même chez les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre tendance, ils coexistent presque toujours, ne fût
7697 z les représentants les plus typiques de l’une et de l’autre tendance, ils coexistent presque toujours, ne fût-ce qu’à la
7698 , ils coexistent presque toujours, ne fût-ce qu’à la manière dont la tentation coexiste avec la volonté d’obéissance chez
7699 presque toujours, ne fût-ce qu’à la manière dont la tentation coexiste avec la volonté d’obéissance chez le croyant. Hist
7700 e qu’à la manière dont la tentation coexiste avec la volonté d’obéissance chez le croyant. Historiquement parlant, il est
7701 anière dont la tentation coexiste avec la volonté d’ obéissance chez le croyant. Historiquement parlant, il est donc malais
7702 tation coexiste avec la volonté d’obéissance chez le croyant. Historiquement parlant, il est donc malaisé de les isoler. M
7703 yant. Historiquement parlant, il est donc malaisé de les isoler. Mais théologiquement, la chose est claire. Le premier cou
7704 t. Historiquement parlant, il est donc malaisé de les isoler. Mais théologiquement, la chose est claire. Le premier courant
7705 donc malaisé de les isoler. Mais théologiquement, la chose est claire. Le premier courant est celui de la mystique unitive
7706 la chose est claire. Le premier courant est celui de la mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la di
7707 chose est claire. Le premier courant est celui de la mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divin
7708 rant est celui de la mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divinité. Le second courant peut être
7709 la mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divinité. Le second courant peut être appelé celui de
7710 mystique unitive : il tend à la fusion totale de l’ âme et de la divinité. Le second courant peut être appelé celui de la
7711 unitive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divinité. Le second courant peut être appelé celui de la mystique
7712 itive : il tend à la fusion totale de l’âme et de la divinité. Le second courant peut être appelé celui de la mystique épi
7713 ivinité. Le second courant peut être appelé celui de la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, e
7714 nité. Le second courant peut être appelé celui de la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et s
7715 de la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est ma
7716 la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’ âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est maint
7717 ue épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est maintenue entr
7718 me et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’ essence est maintenue entre la créature et le Créateur. Quelques exemp
7719 qu’une distinction d’essence est maintenue entre la créature et le Créateur. Quelques exemples individuels — les seuls va
7720 tion d’essence est maintenue entre la créature et le Créateur. Quelques exemples individuels — les seuls valables en ce do
7721 e et le Créateur. Quelques exemples individuels —  les seuls valables en ce domaine110 — nous permettront de préciser tout c
7722 euls valables en ce domaine110 — nous permettront de préciser tout cela sans excessives simplifications. Ils nous permettr
7723 excessives simplifications. Ils nous permettront d’ entrevoir les raisons de ce curieux phénomène : « l’abus » du langage
7724 simplifications. Ils nous permettront d’entrevoir les raisons de ce curieux phénomène : « l’abus » du langage amoureux en r
7725 ons. Ils nous permettront d’entrevoir les raisons de ce curieux phénomène : « l’abus » du langage amoureux en religion doi
7726 entrevoir les raisons de ce curieux phénomène : «  l’ abus » du langage amoureux en religion doit être rattaché, historiquem
7727 on doit être rattaché, historiquement, au courant le plus orthodoxe. J’emprunterai mon premier exemple à l’ouvrage de Rud
7728 s orthodoxe. J’emprunterai mon premier exemple à l’ ouvrage de Rudolf Otto intitulé Mystique occidentale-orientale111. L’a
7729 e. J’emprunterai mon premier exemple à l’ouvrage de Rudolf Otto intitulé Mystique occidentale-orientale111. L’auteur comp
7730 Otto intitulé Mystique occidentale-orientale111. L’ auteur compare, puis oppose le fondateur de la mystique allemande au x
7731 ntale-orientale111. L’auteur compare, puis oppose le fondateur de la mystique allemande au xive siècle, Maître Eckhart, e
7732 le111. L’auteur compare, puis oppose le fondateur de la mystique allemande au xive siècle, Maître Eckhart, et le mystique
7733 11. L’auteur compare, puis oppose le fondateur de la mystique allemande au xive siècle, Maître Eckhart, et le mystique hi
7734 que allemande au xive siècle, Maître Eckhart, et le mystique hindou Sankara. Ce qui est intéressant pour notre objet, c’e
7735 pour notre objet, c’est que Rudolf Otto distingue l’ Orient de l’Occident en ramenant leurs mystiques respectives à l’Éros
7736 e objet, c’est que Rudolf Otto distingue l’Orient de l’Occident en ramenant leurs mystiques respectives à l’Éros et à l’Ag
7737 bjet, c’est que Rudolf Otto distingue l’Orient de l’ Occident en ramenant leurs mystiques respectives à l’Éros et à l’Agapè
7738 ccident en ramenant leurs mystiques respectives à l’ Éros et à l’Agapè, d’une manière assez analogue à celle que nous propo
7739 amenant leurs mystiques respectives à l’Éros et à l’ Agapè, d’une manière assez analogue à celle que nous proposions ci-des
7740 eurs mystiques respectives à l’Éros et à l’Agapè, d’ une manière assez analogue à celle que nous proposions ci-dessus (voir
7741 proposions ci-dessus (voir II, 4). Sankara refuse le monde et le condamne sans appel : le nirvana ne peut accueillir le sa
7742 i-dessus (voir II, 4). Sankara refuse le monde et le condamne sans appel : le nirvana ne peut accueillir le samsara (qui e
7743 nkara refuse le monde et le condamne sans appel : le nirvana ne peut accueillir le samsara (qui est la vie diverse, infini
7744 ndamne sans appel : le nirvana ne peut accueillir le samsara (qui est la vie diverse, infiniment mouvante). Au contraire,
7745 le nirvana ne peut accueillir le samsara (qui est la vie diverse, infiniment mouvante). Au contraire, Eckhart verra Dieu p
7746 contraire, Eckhart verra Dieu présent dans toutes les créatures, en tant que, par l’âme du croyant, elles « passent de leur
7747 ésent dans toutes les créatures, en tant que, par l’ âme du croyant, elles « passent de leur vie à leur être ». La confront
7748 n tant que, par l’âme du croyant, elles « passent de leur vie à leur être ». La confrontation est rendue possible par le f
7749 oyant, elles « passent de leur vie à leur être ». La confrontation est rendue possible par le fait qu’il existe au Moyen Â
7750 être ». La confrontation est rendue possible par le fait qu’il existe au Moyen Âge une tradition mystique parallèle à cel
7751 oyen Âge une tradition mystique parallèle à celle de Sankara. « Mystique de l’ivresse sentimentale — écrit Otto — à la fav
7752 mystique parallèle à celle de Sankara. « Mystique de l’ivresse sentimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je e
7753 tique parallèle à celle de Sankara. « Mystique de l’ ivresse sentimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et l
7754 stique de l’ivresse sentimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et le Tu des êtres unis par une forte émotio
7755 l’ivresse sentimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et le Tu des êtres unis par une forte émotion coulent
7756 ntimentale — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et le Tu des êtres unis par une forte émotion coulent l’un dans l’
7757 e — écrit Otto — à la faveur de laquelle le Je et le Tu des êtres unis par une forte émotion coulent l’un dans l’autre, do
7758 l’un dans l’autre, donnant naissance à une unité d’ être. Eckhart ne connaît ni cette ivresse ni cet amour « pathologique 
7759 t ni cette ivresse ni cet amour « pathologique ». L’ amour, pour lui, c’est la vertu chrétienne de l’Agapè, forte comme la
7760 amour « pathologique ». L’amour, pour lui, c’est la vertu chrétienne de l’Agapè, forte comme la mort, mais non point ivre
7761 e ». L’amour, pour lui, c’est la vertu chrétienne de l’Agapè, forte comme la mort, mais non point ivre ; intime, mais humb
7762 . L’amour, pour lui, c’est la vertu chrétienne de l’ Agapè, forte comme la mort, mais non point ivre ; intime, mais humble
7763 c’est la vertu chrétienne de l’Agapè, forte comme la mort, mais non point ivre ; intime, mais humble à l’extrême, et en mê
7764 mort, mais non point ivre ; intime, mais humble à l’ extrême, et en même temps volontaire et active comme le kantien « amou
7765 rême, et en même temps volontaire et active comme le kantien « amour pratique ». C’est par ce trait, tout particulièrement
7766 , tout particulièrement, que Eckhart se distingue d’ une manière radicale de Plotin, dont on persiste à faire son maître. P
7767 , que Eckhart se distingue d’une manière radicale de Plotin, dont on persiste à faire son maître. Plotin lui aussi prêche
7768 siste à faire son maître. Plotin lui aussi prêche l’ amour mystique, mais l’amour plotinien n’est nullement l’Agapè chrétie
7769 e. Plotin lui aussi prêche l’amour mystique, mais l’ amour plotinien n’est nullement l’Agapè chrétienne : c’est l’Éros grec
7770 mystique, mais l’amour plotinien n’est nullement l’ Agapè chrétienne : c’est l’Éros grec, qui est jouissance, et jouissanc
7771 tinien n’est nullement l’Agapè chrétienne : c’est l’ Éros grec, qui est jouissance, et jouissance d’une naturelle et surnat
7772 st l’Éros grec, qui est jouissance, et jouissance d’ une naturelle et surnaturelle Beauté… gardant jusqu’en ses plus subtil
7773 u’en ses plus subtiles sublimations quelque chose de l’Éros du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l
7774 n ses plus subtiles sublimations quelque chose de l’ Éros du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’in
7775 ’Éros du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la
7776 os du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la fe
7777 sium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la ferveur divin
7778 m platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’ instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la ferveur divine,
7779 en, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instinct de procréation, s’élève en se purifiant à la ferveur divine, mais n’en c
7780 nstinct de procréation, s’élève en se purifiant à la ferveur divine, mais n’en conserve pas moins les éléments de l’homme
7781 à la ferveur divine, mais n’en conserve pas moins les éléments de l’homme fervent. Pour Eckhart, la vraie voie mystique n’e
7782 divine, mais n’en conserve pas moins les éléments de l’homme fervent. Pour Eckhart, la vraie voie mystique n’est pas celle
7783 ine, mais n’en conserve pas moins les éléments de l’ homme fervent. Pour Eckhart, la vraie voie mystique n’est pas celle qu
7784 ns les éléments de l’homme fervent. Pour Eckhart, la vraie voie mystique n’est pas celle qui, s’élevant d’un état de senti
7785 raie voie mystique n’est pas celle qui, s’élevant d’ un état de sentiment, mènerait à une union suprême, au sommet d’un éla
7786 mystique n’est pas celle qui, s’élevant d’un état de sentiment, mènerait à une union suprême, au sommet d’un élan d’amour 
7787 entiment, mènerait à une union suprême, au sommet d’ un élan d’amour : L’amour n’unit point, écrit-il. Il unit bien à une
7788 mènerait à une union suprême, au sommet d’un élan d’ amour : L’amour n’unit point, écrit-il. Il unit bien à une œuvre, non
7789 une union suprême, au sommet d’un élan d’amour : L’ amour n’unit point, écrit-il. Il unit bien à une œuvre, non à une esse
7790 l unit bien à une œuvre, non à une essence 112. «  L’ union lui apparaît plutôt comme fournissant d’abord la possibilité d’u
7791 ion lui apparaît plutôt comme fournissant d’abord la possibilité d’une Agapè authentique. Non seulement son Agapè n’a pas
7792 t plutôt comme fournissant d’abord la possibilité d’ une Agapè authentique. Non seulement son Agapè n’a pas le moindre trai
7793 gapè authentique. Non seulement son Agapè n’a pas le moindre trait commun avec l’Éros platonicien ou plotinien, mais encor
7794 nt son Agapè n’a pas le moindre trait commun avec l’ Éros platonicien ou plotinien, mais encore elle figure la pureté même
7795 platonicien ou plotinien, mais encore elle figure la pureté même du sentiment chrétien dans sa chasteté et sa simplicité é
7796 simplicité élémentaires, sans exaltation ni ajout d’ aucune sorte. » Et de cette union résultent « la confiance, la foi, l’
7797 es, sans exaltation ni ajout d’aucune sorte. » Et de cette union résultent « la confiance, la foi, l’abandon, le service »
7798 t d’aucune sorte. » Et de cette union résultent «  la confiance, la foi, l’abandon, le service ». Il s’agit donc plutôt, me
7799 te. » Et de cette union résultent « la confiance, la foi, l’abandon, le service ». Il s’agit donc plutôt, me semble-t-il,
7800 de cette union résultent « la confiance, la foi, l’ abandon, le service ». Il s’agit donc plutôt, me semble-t-il, d’une co
7801 nion résultent « la confiance, la foi, l’abandon, le service ». Il s’agit donc plutôt, me semble-t-il, d’une communion que
7802 service ». Il s’agit donc plutôt, me semble-t-il, d’ une communion que d’une union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart
7803 donc plutôt, me semble-t-il, d’une communion que d’ une union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart, l’âme reste l’âme,
7804 , d’une communion que d’une union, puisque, comme l’ écrit ailleurs Eckhart, l’âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu113. L’ac
7805 e union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart, l’ âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu113. L’acte d’amour spirituel est i
7806 sque, comme l’écrit ailleurs Eckhart, l’âme reste l’ âme, et Dieu reste Dieu113. L’acte d’amour spirituel est initial, et n
7807 ckhart, l’âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu113. L’ acte d’amour spirituel est initial, et non final. Pour le chrétien, la
7808 l’âme reste l’âme, et Dieu reste Dieu113. L’acte d’ amour spirituel est initial, et non final. Pour le chrétien, la mort à
7809 d’amour spirituel est initial, et non final. Pour le chrétien, la mort à soi-même est le début d’une vie plus réelle ici-b
7810 tuel est initial, et non final. Pour le chrétien, la mort à soi-même est le début d’une vie plus réelle ici-bas, non la ca
7811 n final. Pour le chrétien, la mort à soi-même est le début d’une vie plus réelle ici-bas, non la catastrophe de ce monde.
7812 Pour le chrétien, la mort à soi-même est le début d’ une vie plus réelle ici-bas, non la catastrophe de ce monde. D’ailleur
7813 e est le début d’une vie plus réelle ici-bas, non la catastrophe de ce monde. D’ailleurs Otto cite un passage d’Eckhart où
7814 d’une vie plus réelle ici-bas, non la catastrophe de ce monde. D’ailleurs Otto cite un passage d’Eckhart où il est questio
7815 ophe de ce monde. D’ailleurs Otto cite un passage d’ Eckhart où il est question non plus d’union mais bien d’égalité de l’â
7816 un passage d’Eckhart où il est question non plus d’ union mais bien d’égalité de l’âme et de Dieu : Et cette égalité de l’
7817 art où il est question non plus d’union mais bien d’ égalité de l’âme et de Dieu : Et cette égalité de l’un dans l’un et av
7818 est question non plus d’union mais bien d’égalité de l’âme et de Dieu : Et cette égalité de l’un dans l’un et avec l’un es
7819 question non plus d’union mais bien d’égalité de l’ âme et de Dieu : Et cette égalité de l’un dans l’un et avec l’un est s
7820 non plus d’union mais bien d’égalité de l’âme et de Dieu : Et cette égalité de l’un dans l’un et avec l’un est source et
7821 d’égalité de l’âme et de Dieu : Et cette égalité de l’un dans l’un et avec l’un est source et origine du fleurissant resp
7822 issant amour114. Ce n’est donc pas, conclut Otto, la plus haute joie mystique qui figure pour Eckhart l’expression authent
7823 plus haute joie mystique qui figure pour Eckhart l’ expression authentique de l’union divine, mais bien l’Agapè, dont ne p
7824 qui figure pour Eckhart l’expression authentique de l’union divine, mais bien l’Agapè, dont ne parlent et que ne connaiss
7825 i figure pour Eckhart l’expression authentique de l’ union divine, mais bien l’Agapè, dont ne parlent et que ne connaissent
7826 pression authentique de l’union divine, mais bien l’ Agapè, dont ne parlent et que ne connaissent ni Plotin ni Sankara. Voi
7827 n ni Sankara. Voici donc, semble-t-il, deux pôles de la mystique universelle très nettement caractérisés. L’Orient (c’est-
7828 i Sankara. Voici donc, semble-t-il, deux pôles de la mystique universelle très nettement caractérisés. L’Orient (c’est-à-d
7829 mystique universelle très nettement caractérisés. L’ Orient (c’est-à-dire Sankara, Platon, Plotin) et l’Occident (ici figur
7830 ’Orient (c’est-à-dire Sankara, Platon, Plotin) et l’ Occident (ici figuré par Eckhart) s’opposeraient dans les termes mêmes
7831 dent (ici figuré par Eckhart) s’opposeraient dans les termes mêmes par lesquels nous avons tenté de distinguer la mystique
7832 ns les termes mêmes par lesquels nous avons tenté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’am
7833 mêmes par lesquels nous avons tenté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Ec
7834 s tenté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de
7835 a mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean
7836 ystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’ amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean xx
7837 ne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean xxii condamna même ses thèses les plus hardies
7838 . ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean xxii condamna même ses thèses les plus hardies dans une bul
7839 Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape Jean  xxii condamna même ses thèses les plus hardies dans une bulle de 1329
7840 nteté. Le pape Jean xxii condamna même ses thèses les plus hardies dans une bulle de 1329. L’une des thèses condamnées, la
7841 a même ses thèses les plus hardies dans une bulle de  1329. L’une des thèses condamnées, la dixième, est ainsi reproduite d
7842 condamnées, la dixième, est ainsi reproduite dans la bulle : « Nous nous métamorphosons totalement en Dieu et nous nous co
7843 alement en Dieu et nous nous convertissons en lui de la même manière que le pain dans le sacrement se change en corps du C
7844 ment en Dieu et nous nous convertissons en lui de la même manière que le pain dans le sacrement se change en corps du Chri
7845 nous convertissons en lui de la même manière que le pain dans le sacrement se change en corps du Christ : je suis ainsi c
7846 issons en lui de la même manière que le pain dans le sacrement se change en corps du Christ : je suis ainsi changé en lui
7847 e me fait être sien. Unité et non similitude. Par le Dieu vivant, il est vrai qu’il n’y a plus là aucune distinction. » Ce
7848 e distinction. » Cette thèse, extraite des œuvres d’ Eckhart, paraît contredire formellement l’interprétation précédente. E
7849 œuvres d’Eckhart, paraît contredire formellement l’ interprétation précédente. Elle rejette Maître Eckhart du côté de « l’
7850 cédente. Elle rejette Maître Eckhart du côté de «  l’ Orient », c’est-à-dire du côté d’une mystique essentiellement unitive,
7851 art du côté de « l’Orient », c’est-à-dire du côté d’ une mystique essentiellement unitive, et par cela même hérétique… Ce q
7852 Ce qui est certain, c’est que Maître Eckhart est le dialecticien par excellence, et qu’il est trop facile d’extraire de s
7853 ecticien par excellence, et qu’il est trop facile d’ extraire de ses œuvres les vérités les plus contradictoires. Chez lui,
7854 r excellence, et qu’il est trop facile d’extraire de ses œuvres les vérités les plus contradictoires. Chez lui, a-t-on pu
7855 et qu’il est trop facile d’extraire de ses œuvres les vérités les plus contradictoires. Chez lui, a-t-on pu dire, « négatio
7856 trop facile d’extraire de ses œuvres les vérités les plus contradictoires. Chez lui, a-t-on pu dire, « négation et affirma
7857 e, « négation et affirmation forment à elles deux la vérité. L’une n’est pas vraie sans l’autre, et ne se peut concevoir q
7858 mation et négation sont inséparables, n’étant que les deux aspects d’une même vérité115. » Il n’en est pas moins significat
7859 n sont inséparables, n’étant que les deux aspects d’ une même vérité115. » Il n’en est pas moins significatif de constater
7860 e vérité115. » Il n’en est pas moins significatif de constater que Eckhart souleva dans la mystique flamande une oppositio
7861 ignificatif de constater que Eckhart souleva dans la mystique flamande une opposition très violente, et sur les chefs préc
7862 que flamande une opposition très violente, et sur les chefs précis dont Otto le montre adversaire : savoir l’union essentie
7863 très violente, et sur les chefs précis dont Otto le montre adversaire : savoir l’union essentielle et l’abandon des œuvre
7864 fs précis dont Otto le montre adversaire : savoir l’ union essentielle et l’abandon des œuvres. On est toujours à l’Orient
7865 montre adversaire : savoir l’union essentielle et l’ abandon des œuvres. On est toujours à l’Orient de quelqu’un ! C’est ai
7866 tielle et l’abandon des œuvres. On est toujours à l’ Orient de quelqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’hérésie
7867 l’abandon des œuvres. On est toujours à l’Orient de quelqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’hérésie que j’app
7868 quelqu’un ! C’est ainsi que Maître Eckhart figura l’ hérésie que j’appelle « orientale » aux yeux de Ruysbroek l’Admirable.
7869 uant à ces gens qui ne veulent pas seulement être les égaux de Dieu, mais Dieu lui-même, ils sont plus méchants et plus mau
7870 gens qui ne veulent pas seulement être les égaux de Dieu, mais Dieu lui-même, ils sont plus méchants et plus maudits que
7871 i désirer, ni posséder… Voilà ce qu’ils appellent la parfaite pauvreté d’esprit… Mais ceux qui sont nés du Saint-Esprit et
7872 r… Voilà ce qu’ils appellent la parfaite pauvreté d’ esprit… Mais ceux qui sont nés du Saint-Esprit et chantent ses louange
7873 sprit et chantent ses louanges, pratiquent toutes les vertus. Ils connaissent et ils aiment ; ils cherchent ; ils trouvent…
7874 herchent ; ils trouvent… » Bref, ils agissent. On le voit : Ruysbroek accuse Eckhart de quiétisme. Il revendique contre lu
7875 s agissent. On le voit : Ruysbroek accuse Eckhart de quiétisme. Il revendique contre lui un certain activisme de l’amour.
7876 me. Il revendique contre lui un certain activisme de l’amour. C’est qu’il ne croit nullement que toute distinction entre l
7877 Il revendique contre lui un certain activisme de l’ amour. C’est qu’il ne croit nullement que toute distinction entre l’âm
7878 il ne croit nullement que toute distinction entre l’ âme et Dieu puisse être abolie : l’âme ne peut se faire divine, mais s
7879 tinction entre l’âme et Dieu puisse être abolie : l’ âme ne peut se faire divine, mais seulement semblable à Dieu. Elle con
7880 lement semblable à Dieu. Elle contemple Dieu dans le miroir d’un esprit entièrement purifié. « Nous contemplons ce que nou
7881 blable à Dieu. Elle contemple Dieu dans le miroir d’ un esprit entièrement purifié. « Nous contemplons ce que nous sommes e
7882 contemplons ; car notre essence, sans rien perdre de sa propre personnalité, est unie à la vérité divine qui respecte la d
7883 rien perdre de sa propre personnalité, est unie à la vérité divine qui respecte la distinction. » Et ailleurs : « L’abîme
7884 nnalité, est unie à la vérité divine qui respecte la distinction. » Et ailleurs : « L’abîme qui nous sépare de Dieu est pe
7885 ne qui respecte la distinction. » Et ailleurs : «  L’ abîme qui nous sépare de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret
7886 nction. » Et ailleurs : « L’abîme qui nous sépare de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est l
7887 urs : « L’abîme qui nous sépare de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est la distance essenti
7888 qui nous sépare de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est la distance essentielle… » ⁂ Or voi
7889 de Dieu est perçu de nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est la distance essentielle… » ⁂ Or voici le point qu’
7890 nous au lieu le plus secret de nous-mêmes. Il est la distance essentielle… » ⁂ Or voici le point qu’il importait de mettre
7891 mes. Il est la distance essentielle… » ⁂ Or voici le point qu’il importait de mettre en lumière. Si l’âme peut s’unir esse
7892 ssentielle… » ⁂ Or voici le point qu’il importait de mettre en lumière. Si l’âme peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amo
7893 le point qu’il importait de mettre en lumière. Si l’ âme peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amour de l’âme pour Dieu est
7894 ère. Si l’âme peut s’unir essentiellement à Dieu, l’ amour de l’âme pour Dieu est un amour heureux. On peut prévoir qu’il n
7895 l’âme peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amour de l’âme pour Dieu est un amour heureux. On peut prévoir qu’il ne sera p
7896 me peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amour de l’ âme pour Dieu est un amour heureux. On peut prévoir qu’il ne sera pas
7897 primer en termes de passion. Et c’est bien ce que l’ Histoire démontre. « Chez les mystiques eckhartiens — écrit l’abbé Paq
7898 Et c’est bien ce que l’Histoire démontre. « Chez les mystiques eckhartiens — écrit l’abbé Paquier116 —, je ne sais si l’on
7899 émontre. « Chez les mystiques eckhartiens — écrit l’ abbé Paquier116 —, je ne sais si l’on rencontre jamais le langage de l
7900 rtiens — écrit l’abbé Paquier116 —, je ne sais si l’ on rencontre jamais le langage de l’amour humain. » À l’inverse, si l’
7901 Paquier116 —, je ne sais si l’on rencontre jamais le langage de l’amour humain. » À l’inverse, si l’âme ne peut s’unir ess
7902 —, je ne sais si l’on rencontre jamais le langage de l’amour humain. » À l’inverse, si l’âme ne peut s’unir essentiellemen
7903 je ne sais si l’on rencontre jamais le langage de l’ amour humain. » À l’inverse, si l’âme ne peut s’unir essentiellement à
7904 encontre jamais le langage de l’amour humain. » À l’ inverse, si l’âme ne peut s’unir essentiellement à Dieu, comme le sout
7905 s le langage de l’amour humain. » À l’inverse, si l’ âme ne peut s’unir essentiellement à Dieu, comme le soutient l’orthodo
7906 ’âme ne peut s’unir essentiellement à Dieu, comme le soutient l’orthodoxie chrétienne, il en résulte que l’amour de l’âme
7907 s’unir essentiellement à Dieu, comme le soutient l’ orthodoxie chrétienne, il en résulte que l’amour de l’âme pour Dieu es
7908 utient l’orthodoxie chrétienne, il en résulte que l’ amour de l’âme pour Dieu est, dans ce sens précis, un amour réciproque
7909 ’orthodoxie chrétienne, il en résulte que l’amour de l’âme pour Dieu est, dans ce sens précis, un amour réciproque malheur
7910 thodoxie chrétienne, il en résulte que l’amour de l’ âme pour Dieu est, dans ce sens précis, un amour réciproque malheureux
7911 peut alors prévoir que cet amour s’exprimera dans le langage passionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’hérésie cathare
7912 era dans le langage passionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adop
7913 langage passionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les
7914 ngage passionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’ hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les pas
7915 le langage de l’hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les passions humaines. Car c’est sa rhétori
7916 re « profanisé » par la littérature et adopté par les passions humaines. Car c’est sa rhétorique qui se trouve être la plus
7917 aines. Car c’est sa rhétorique qui se trouve être la plus apte à traduire et à communiquer l’essence tout ineffable du sen
7918 uve être la plus apte à traduire et à communiquer l’ essence tout ineffable du sentiment que l’on vit. Là encore, les texte
7919 uniquer l’essence tout ineffable du sentiment que l’ on vit. Là encore, les textes confirment l’exactitude de notre schéma.
7920 t ineffable du sentiment que l’on vit. Là encore, les textes confirment l’exactitude de notre schéma. C’est bien avec Ruysb
7921 nt que l’on vit. Là encore, les textes confirment l’ exactitude de notre schéma. C’est bien avec Ruysbroek et sa doctrine d
7922 it. Là encore, les textes confirment l’exactitude de notre schéma. C’est bien avec Ruysbroek et sa doctrine de la distinct
7923 schéma. C’est bien avec Ruysbroek et sa doctrine de la distinction essentielle qu’apparaît, dans la mystique du Nord, le
7924 héma. C’est bien avec Ruysbroek et sa doctrine de la distinction essentielle qu’apparaît, dans la mystique du Nord, le lan
7925 e de la distinction essentielle qu’apparaît, dans la mystique du Nord, le langage « épithalamique ». « Voici donc venu l’i
7926 ssentielle qu’apparaît, dans la mystique du Nord, le langage « épithalamique ». « Voici donc venu l’irrésistible désir. S’
7927 , le langage « épithalamique ». « Voici donc venu l’ irrésistible désir. S’efforcer continuellement de saisir l’insaisissab
7928 l’irrésistible désir. S’efforcer continuellement de saisir l’insaisissable… Et l’objet du désir ne peut être ni abandonné
7929 tible désir. S’efforcer continuellement de saisir l’ insaisissable… Et l’objet du désir ne peut être ni abandonné ni saisi1
7930 cer continuellement de saisir l’insaisissable… Et l’ objet du désir ne peut être ni abandonné ni saisi117. L’abandonner est
7931 t du désir ne peut être ni abandonné ni saisi117. L’ abandonner est chose intolérable, et il est impossible de le conserver
7932 onner est chose intolérable, et il est impossible de le conserver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’étreindre
7933 er est chose intolérable, et il est impossible de le conserver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’étreindre de
7934 ntolérable, et il est impossible de le conserver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’étreindre de ses mains. »
7935 le de le conserver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’étreindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’
7936 rver. Le silence même n’a pas assez de force pour l’ étreindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’amour-passion
7937 ence même n’a pas assez de force pour l’étreindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’amour-passion se déversent
7938 force pour l’étreindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’amour-passion se déversent dans la prose enflammée de
7939 treindre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’amour-passion se déversent dans la prose enflammée de Ruysbroek : i
7940 indre de ses mains. » Et toutes les métaphores de l’ amour-passion se déversent dans la prose enflammée de Ruysbroek : imme
7941 s métaphores de l’amour-passion se déversent dans la prose enflammée de Ruysbroek : immersion dans l’amour, défaillements,
7942 mour-passion se déversent dans la prose enflammée de Ruysbroek : immersion dans l’amour, défaillements, embrassements, our
7943 la prose enflammée de Ruysbroek : immersion dans l’ amour, défaillements, embrassements, ouragans de l’impatience, brûlure
7944 s l’amour, défaillements, embrassements, ouragans de l’impatience, brûlure d’amour qui dévore nuit et jour, orgie d’amour,
7945 ’amour, défaillements, embrassements, ouragans de l’ impatience, brûlure d’amour qui dévore nuit et jour, orgie d’amour, dé
7946 embrassements, ouragans de l’impatience, brûlure d’ amour qui dévore nuit et jour, orgie d’amour, délices ruisselantes, iv
7947 e, brûlure d’amour qui dévore nuit et jour, orgie d’ amour, délices ruisselantes, ivresses, meurtrissures… « Il m’a bu l’es
7948 uisselantes, ivresses, meurtrissures… « Il m’a bu l’ esprit et le cœur » fait dire Ruysbroek à l’une de ses béguines parlan
7949 ivresses, meurtrissures… « Il m’a bu l’esprit et le cœur » fait dire Ruysbroek à l’une de ses béguines parlant du Christ.
7950 l’esprit et le cœur » fait dire Ruysbroek à l’une de ses béguines parlant du Christ. « Je me suis perdue dans sa bouche »,
7951 uche », dit une autre. Et une troisième : « Boire les regards de l’amour et s’y engloutir enivrée… » Je me suis arrêté à l
7952 une autre. Et une troisième : « Boire les regards de l’amour et s’y engloutir enivrée… » Je me suis arrêté à l’exemple de
7953 autre. Et une troisième : « Boire les regards de l’ amour et s’y engloutir enivrée… » Je me suis arrêté à l’exemple de Ru
7954 Je me suis arrêté à l’exemple de Ruysbroek pour la commodité de l’exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son
7955 arrêté à l’exemple de Ruysbroek pour la commodité de l’exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son disciple se s
7956 êté à l’exemple de Ruysbroek pour la commodité de l’ exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son disciple se soie
7957 mple de Ruysbroek pour la commodité de l’exposé : le fait historique que Maître Eckhart et son disciple se soient opposés
7958 tre Eckhart et son disciple se soient opposés sur le point précis de l’union divine, rendait possible une confrontation. M
7959 on disciple se soient opposés sur le point précis de l’union divine, rendait possible une confrontation. Mais la lecture d
7960 disciple se soient opposés sur le point précis de l’ union divine, rendait possible une confrontation. Mais la lecture des
7961 divine, rendait possible une confrontation. Mais la lecture des mystiques franciscains, dès le xiiie siècle, nous eût fo
7962 . Mais la lecture des mystiques franciscains, dès le xiiie siècle, nous eût fourni un autre exemple non moins frappant de
7963 us eût fourni un autre exemple non moins frappant de l’usage des thèmes courtois. On sait que saint François d’Assise avai
7964 eût fourni un autre exemple non moins frappant de l’ usage des thèmes courtois. On sait que saint François d’Assise avait a
7965 On sait que saint François d’Assise avait appris le français dans sa jeunesse et qu’il faisait ses délices de nos romans
7966 ais dans sa jeunesse et qu’il faisait ses délices de nos romans de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalie
7967 unesse et qu’il faisait ses délices de nos romans de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalier du monde » o
7968 es délices de nos romans de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalier du monde » ou, selon ses propres paro
7969 de nos romans de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalier du monde » ou, selon ses propres paroles, « un g
7970 , « un grand baron adoré du monde entier118. » Et l’ on sait d’autre part de quelle manière il inaugura son ministère : sur
7971 é du monde entier118. » Et l’on sait d’autre part de quelle manière il inaugura son ministère : sur la grande place d’Assi
7972 de quelle manière il inaugura son ministère : sur la grande place d’Assise, en présence de l’évêque et d’une foule immense
7973 e il inaugura son ministère : sur la grande place d’ Assise, en présence de l’évêque et d’une foule immense, il se dépouill
7974 re : sur la grande place d’Assise, en présence de l’ évêque et d’une foule immense, il se dépouilla de tous ses vêtements e
7975 grande place d’Assise, en présence de l’évêque et d’ une foule immense, il se dépouilla de tous ses vêtements et se dressan
7976 l’évêque et d’une foule immense, il se dépouilla de tous ses vêtements et se dressant tout nu devant son père richement h
7977 éclara que désormais Dieu seul serait son Père. «  L’ évêque lui jeta sur les épaules son propre manteau, et François s’enfu
7978 ieu seul serait son Père. « L’évêque lui jeta sur les épaules son propre manteau, et François s’enfuit dans la campagne, ch
7979 les son propre manteau, et François s’enfuit dans la campagne, chantant à pleine voix des vers français… Le parfait dénuem
7980 mpagne, chantant à pleine voix des vers français… Le parfait dénuement avait fait de son corps l’humble serviteur de son â
7981 es vers français… Le parfait dénuement avait fait de son corps l’humble serviteur de son âme ; plus d’obstacles à ses élan
7982 ais… Le parfait dénuement avait fait de son corps l’ humble serviteur de son âme ; plus d’obstacles à ses élans vers le Sou
7983 uement avait fait de son corps l’humble serviteur de son âme ; plus d’obstacles à ses élans vers le Souverain Bien !… Se s
7984 de son corps l’humble serviteur de son âme ; plus d’ obstacles à ses élans vers le Souverain Bien !… Se souvenant des roman
7985 ur de son âme ; plus d’obstacles à ses élans vers le Souverain Bien !… Se souvenant des romans français, François fit de l
7986 !… Se souvenant des romans français, François fit de la Pauvreté sa « Dame », et s’honora d’être son « chevalier »119. Cet
7987 Se souvenant des romans français, François fit de la Pauvreté sa « Dame », et s’honora d’être son « chevalier »119. Cette
7988 nçois fit de la Pauvreté sa « Dame », et s’honora d’ être son « chevalier »119. Cette forme de « dénuement », physique mais
7989 s’honora d’être son « chevalier »119. Cette forme de « dénuement », physique mais symbolique, est encore pratiquée de nos
7990 », physique mais symbolique, est encore pratiquée de nos jours par la secte des Doukhobors (« combattants spirituels ») do
7991 symbolique, est encore pratiquée de nos jours par la secte des Doukhobors (« combattants spirituels ») dont les croyances
7992 des Doukhobors (« combattants spirituels ») dont les croyances sont liées à celles des cathares et gnostiques. En 1929, le
7993 ées à celles des cathares et gnostiques. En 1929, les doukhobors réfugiés au Canada voulant protester contre l’obligation d
7994 obors réfugiés au Canada voulant protester contre l’ obligation de faire élever leurs enfants à l’école d’État « parcourure
7995 s au Canada voulant protester contre l’obligation de faire élever leurs enfants à l’école d’État « parcoururent les campag
7996 ntre l’obligation de faire élever leurs enfants à l’ école d’État « parcoururent les campagnes complètement dévêtus et chan
7997 bligation de faire élever leurs enfants à l’école d’ État « parcoururent les campagnes complètement dévêtus et chantant des
7998 ver leurs enfants à l’école d’État « parcoururent les campagnes complètement dévêtus et chantant des hymnes religieux120 ».
7999 dévêtus et chantant des hymnes religieux120 ». On les accusa naturellement d’exhibitionnisme et de communisme sexuel. Au xi
8000 ymnes religieux120 ». On les accusa naturellement d’ exhibitionnisme et de communisme sexuel. Au xiiie siècle, on était mo
8001 On les accusa naturellement d’exhibitionnisme et de communisme sexuel. Au xiiie siècle, on était moins obtus. La chevale
8002 e sexuel. Au xiiie siècle, on était moins obtus. La chevalerie errante des Franciscains se répandit en Italie comme les t
8003 ante des Franciscains se répandit en Italie comme les troubadours s’étaient répandus dans le Midi de la France : par les ro
8004 lie comme les troubadours s’étaient répandus dans le Midi de la France : par les routes, sur les places, de village en châ
8005 ’étaient répandus dans le Midi de la France : par les routes, sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone
8006 s dans le Midi de la France : par les routes, sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jong
8007 di de la France : par les routes, sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Die
8008 es routes, sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses i
8009 sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs,
8010 âteau. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine
8011 poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne,
8012 acopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre d
8013 jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse An
8014 Dieu », les laudes de ses imitateurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse Angèle de Fol
8015 teurs, les lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse Angèle de Foligno, et tant de récits des Fio
8016 s lettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse Angèle de Foligno, et tant de récits des Fioretti 121
8017 ettres de sainte Catherine de Sienne, le Livre de la bienheureuse Angèle de Foligno, et tant de récits des Fioretti 121, a
8018 et tant de récits des Fioretti 121, attestent que la rhétorique des troubadours et des romans courtois sont les sources di
8019 rique des troubadours et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme franciscain, lequel à son tour devait inf
8020 quel à son tour devait influencer si profondément le langage mystique des siècles suivants. Souviens-toi, ô créature, que
8021 res en cette boue, tu devras rester toujours dans les ténèbres. lit-on dans une des laudes attribuée à Jacopone da Todi ou
8022 ou à son entourage, et cet « angélisme » rappelle d’ une manière précise celui des cathares. D’autres laudes, pour être plu
8023 res laudes, pour être plus évidemment catholiques d’ inspiration, n’en sont que plus « érotiques » ou « courtoises » de lan
8024 ’en sont que plus « érotiques » ou « courtoises » de langage : Mon cœur se fond comme la glace au feu lorsque étroitement
8025 courtoises » de langage : Mon cœur se fond comme la glace au feu lorsque étroitement j’embrasse mon Seigneur, criant : L’
8026 que étroitement j’embrasse mon Seigneur, criant : L’ amour de l’Amour me consume, je m’unis à l’Amour, enivré d’amour. Dans
8027 itement j’embrasse mon Seigneur, criant : L’amour de l’Amour me consume, je m’unis à l’Amour, enivré d’amour. Dans les fla
8028 ment j’embrasse mon Seigneur, criant : L’amour de l’ Amour me consume, je m’unis à l’Amour, enivré d’amour. Dans les flamme
8029 iant : L’amour de l’Amour me consume, je m’unis à l’ Amour, enivré d’amour. Dans les flammes, je brûle et je languis, en cr
8030 e l’Amour me consume, je m’unis à l’Amour, enivré d’ amour. Dans les flammes, je brûle et je languis, en criant ; en vivant
8031 onsume, je m’unis à l’Amour, enivré d’amour. Dans les flammes, je brûle et je languis, en criant ; en vivant, je meurs, et
8032 , je vis. Pourtant, je n’aime pas, mais j’ai soif d’ aimer, et j’ai faim de m’unir à l’Amour122. 5.La Rhétorique courto
8033 n’aime pas, mais j’ai soif d’aimer, et j’ai faim de m’unir à l’Amour122. 5.La Rhétorique courtoise chez les mystiques
8034 mais j’ai soif d’aimer, et j’ai faim de m’unir à l’ Amour122. 5.La Rhétorique courtoise chez les mystiques espagnols
8035 à l’Amour122. 5.La Rhétorique courtoise chez les mystiques espagnols Si maintenant nous parcourons les textes des g
8036 tiques espagnols Si maintenant nous parcourons les textes des grands mystiques espagnols, sainte Thérèse et saint Jean d
8037 iècle, nous y retrouvons, jusque dans ses nuances les plus précieuses, la rhétorique entière de l’amour courtois. À défaut
8038 ons, jusque dans ses nuances les plus précieuses, la rhétorique entière de l’amour courtois. À défaut d’une anthologie qui
8039 uances les plus précieuses, la rhétorique entière de l’amour courtois. À défaut d’une anthologie qui tiendrait décidément
8040 ces les plus précieuses, la rhétorique entière de l’ amour courtois. À défaut d’une anthologie qui tiendrait décidément tro
8041 rhétorique entière de l’amour courtois. À défaut d’ une anthologie qui tiendrait décidément trop de place123, bornons-nous
8042 ut d’une anthologie qui tiendrait décidément trop de place123, bornons-nous à énumérer les principaux thèmes communs aux t
8043 idément trop de place123, bornons-nous à énumérer les principaux thèmes communs aux troubadours et aux mystiques orthodoxes
8044 oubadours et aux mystiques orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir124. » La « brûlure suave ». Le « dard d’amour » qui ble
8045 ues orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir124. » La « brûlure suave ». Le « dard d’amour » qui blesse sans tuer. Le « sal
8046 urir de ne pas mourir124. » La « brûlure suave ». Le « dard d’amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La pa
8047 pas mourir124. » La « brûlure suave ». Le « dard d’ amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La passion qui
8048 uave ». Le « dard d’amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La passion qui « isole » du monde et des êtres.
8049 dard d’amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La passion qui « isole » du monde et des êtres. La passion q
8050 d d’amour » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’ amour. La passion qui « isole » du monde et des êtres. La passion qui
8051  » qui blesse sans tuer. Le « salut » de l’amour. La passion qui « isole » du monde et des êtres. La passion qui décolore
8052 . La passion qui « isole » du monde et des êtres. La passion qui décolore tout autre amour. Se plaindre d’un mal que l’on
8053 assion qui décolore tout autre amour. Se plaindre d’ un mal que l’on préfère cependant à toute joie et à tout bien terrestr
8054 colore tout autre amour. Se plaindre d’un mal que l’ on préfère cependant à toute joie et à tout bien terrestre. Déplorer q
8055 toute joie et à tout bien terrestre. Déplorer que les mots trahissent le sentiment « ineffable » et qu’il faut pourtant dir
8056 bien terrestre. Déplorer que les mots trahissent le sentiment « ineffable » et qu’il faut pourtant dire. L’amour qui puri
8057 timent « ineffable » et qu’il faut pourtant dire. L’ amour qui purifie et chasse toute pensée vile. Le vouloir de l’amour s
8058 L’amour qui purifie et chasse toute pensée vile. Le vouloir de l’amour se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’
8059 i purifie et chasse toute pensée vile. Le vouloir de l’amour se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’amour, dont
8060 urifie et chasse toute pensée vile. Le vouloir de l’ amour se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’amour, dont il
8061 loir de l’amour se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’amour, dont il faut sortir vaincu. Le symbolisme des « c
8062 r se substituant au vouloir propre. Le « combat » d’ amour, dont il faut sortir vaincu. Le symbolisme des « châteaux », hav
8063 e « combat » d’amour, dont il faut sortir vaincu. Le symbolisme des « châteaux », havres de l’amour. Le symbolisme du « mi
8064 ir vaincu. Le symbolisme des « châteaux », havres de l’amour. Le symbolisme du « miroir », amour imparfait renvoyant à l’a
8065 vaincu. Le symbolisme des « châteaux », havres de l’ amour. Le symbolisme du « miroir », amour imparfait renvoyant à l’amou
8066 e symbolisme des « châteaux », havres de l’amour. Le symbolisme du « miroir », amour imparfait renvoyant à l’amour parfait
8067 olisme du « miroir », amour imparfait renvoyant à l’ amour parfait. Le « cœur volé », l’« entendement ravi », le « rapt » d
8068 r », amour imparfait renvoyant à l’amour parfait. Le « cœur volé », l’« entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’amour c
8069 it renvoyant à l’amour parfait. Le « cœur volé », l’ « entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’amour considéré comme « c
8070 arfait. Le « cœur volé », l’« entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’amour considéré comme « connaissance » suprême (c
8071  cœur volé », l’« entendement ravi », le « rapt » d’ amour. L’amour considéré comme « connaissance » suprême (canoscenza en
8072 é », l’« entendement ravi », le « rapt » d’amour. L’ amour considéré comme « connaissance » suprême (canoscenza en provença
8073 ce » suprême (canoscenza en provençal). Sur quoi le psychologue matérialiste (cela va de Voltaire à Freud) conclut avec u
8074 ). Sur quoi le psychologue matérialiste (cela va de Voltaire à Freud) conclut avec une bizarre assurance, et sur la foi d
8075 Freud) conclut avec une bizarre assurance, et sur la foi du seul langage, que tout cela relève d’une déviation sexuelle. E
8076 sur la foi du seul langage, que tout cela relève d’ une déviation sexuelle. Et l’on sait que les conclusions des savants d
8077 que tout cela relève d’une déviation sexuelle. Et l’ on sait que les conclusions des savants du xixe siècle sont devenues
8078 relève d’une déviation sexuelle. Et l’on sait que les conclusions des savants du xixe siècle sont devenues nos préjugés co
8079 nues nos préjugés courants. Mais sans compter que le jugement matérialiste sur les mystiques est plus révélateur de l’obse
8080 ais sans compter que le jugement matérialiste sur les mystiques est plus révélateur de l’obsession de ceux qui le portent q
8081 atérialiste sur les mystiques est plus révélateur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le po
8082 rialiste sur les mystiques est plus révélateur de l’ obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte
8083 les mystiques est plus révélateur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte, il repose
8084 es est plus révélateur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte, il repose sur une doub
8085 élateur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte, il repose sur une double erreur histo
8086 teur de l’obsession de ceux qui le portent que de l’ objet sur lequel on le porte, il repose sur une double erreur historiq
8087 ceux qui le portent que de l’objet sur lequel on le porte, il repose sur une double erreur historique et psychologique. C
8088 uble erreur historique et psychologique. Car : 1°  le langage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’
8089 historique et psychologique. Car : 1° le langage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à
8090 storique et psychologique. Car : 1° le langage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à l’o
8091 ue. Car : 1° le langage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à l’origine, celui des sens
8092 angage de la passion — tel qu’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à l’origine, celui des sens et de la nature, m
8093 ’on le retrouve chez les mystiques — n’est pas, à l’ origine, celui des sens et de la nature, mais il est au contraire la r
8094 iques — n’est pas, à l’origine, celui des sens et de la nature, mais il est au contraire la rhétorique d’une ascèse étroit
8095 es — n’est pas, à l’origine, celui des sens et de la nature, mais il est au contraire la rhétorique d’une ascèse étroiteme
8096 es sens et de la nature, mais il est au contraire la rhétorique d’une ascèse étroitement liée à l’hérésie méridionale du x
8097 la nature, mais il est au contraire la rhétorique d’ une ascèse étroitement liée à l’hérésie méridionale du xiie siècle ;
8098 ire la rhétorique d’une ascèse étroitement liée à l’ hérésie méridionale du xiie siècle ; 2° des génies comme saint Jean d
8099 e étaient mieux avertis que quiconque des dangers de la « luxure spirituelle ». (C’est l’expression de saint Jean de la Cr
8100 taient mieux avertis que quiconque des dangers de la « luxure spirituelle ». (C’est l’expression de saint Jean de la Croix
8101 des dangers de la « luxure spirituelle ». (C’est l’ expression de saint Jean de la Croix.) Or tous les deux en parlent ave
8102 de la « luxure spirituelle ». (C’est l’expression de saint Jean de la Croix.) Or tous les deux en parlent avec une liberté
8103 l’expression de saint Jean de la Croix.) Or tous les deux en parlent avec une liberté telle que l’on ne voit plus ce que p
8104 us les deux en parlent avec une liberté telle que l’ on ne voit plus ce que pourrait signifier, dans leur cas, le soupçon h
8105 it plus ce que pourrait signifier, dans leur cas, le soupçon habituel de « refoulement ». ⁂ Reprenons ces deux arguments.
8106 ait signifier, dans leur cas, le soupçon habituel de « refoulement ». ⁂ Reprenons ces deux arguments. Et tout d’abord, sou
8107 x arguments. Et tout d’abord, soulignons bien que le langage des mystiques ne saurait être confondu avec la nature profond
8108 ngage des mystiques ne saurait être confondu avec la nature profonde de l’expérience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de
8109 ne saurait être confondu avec la nature profonde de l’expérience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de sainte Thérèse : « 
8110 saurait être confondu avec la nature profonde de l’ expérience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de sainte Thérèse : « On
8111 de l’expérience qu’ils ont vécue. J. Baruzi écrit de sainte Thérèse : « On a démêlé les sources de nombre de ses images… M
8112 J. Baruzi écrit de sainte Thérèse : « On a démêlé les sources de nombre de ses images… Mais trouverait-on aussi sûrement le
8113 rit de sainte Thérèse : « On a démêlé les sources de nombre de ses images… Mais trouverait-on aussi sûrement les origines
8114 nte Thérèse : « On a démêlé les sources de nombre de ses images… Mais trouverait-on aussi sûrement les origines de ce lang
8115 de ses images… Mais trouverait-on aussi sûrement les origines de ce langage psychologique où se traduit sans doute, le plu
8116 s… Mais trouverait-on aussi sûrement les origines de ce langage psychologique où se traduit sans doute, le plus purement,
8117 e langage psychologique où se traduit sans doute, le plus purement, sa nature125 ? » Tous les mystiques, et sainte Thérèse
8118 ns doute, le plus purement, sa nature125 ? » Tous les mystiques, et sainte Thérèse la première, se plaignent de n’avoir pas
8119 ques, et sainte Thérèse la première, se plaignent de n’avoir pas de mots nouveaux (nuevas palabras) pour louer les œuvres
8120 Thérèse la première, se plaignent de n’avoir pas de mots nouveaux (nuevas palabras) pour louer les œuvres de Dieu telles
8121 pas de mots nouveaux (nuevas palabras) pour louer les œuvres de Dieu telles qu’ils les vivent dans leur âme. Et leurs silen
8122 nouveaux (nuevas palabras) pour louer les œuvres de Dieu telles qu’ils les vivent dans leur âme. Et leurs silences furent
8123 bras) pour louer les œuvres de Dieu telles qu’ils les vivent dans leur âme. Et leurs silences furent plus réels que leurs p
8124 ls que leurs paroles. Il ne s’agit donc, ici, que de tenir compte des éléments hérités de leur langage littéraire. Or s’il
8125 nc, ici, que de tenir compte des éléments hérités de leur langage littéraire. Or s’il faut se borner à un exemple qui est
8126 ’il faut se borner à un exemple qui est à la fois le plus fameux, le mieux connu, et celui qui a le plus égaré nos savants
8127 er à un exemple qui est à la fois le plus fameux, le mieux connu, et celui qui a le plus égaré nos savants, le fait est qu
8128 is le plus fameux, le mieux connu, et celui qui a le plus égaré nos savants, le fait est que sainte Thérèse utilise consta
8129 connu, et celui qui a le plus égaré nos savants, le fait est que sainte Thérèse utilise constamment, et même raffine la r
8130 inte Thérèse utilise constamment, et même raffine la rhétorique courtoise. S’agit-il d’influences littéraires ? Ou de cour
8131 t même raffine la rhétorique courtoise. S’agit-il d’ influences littéraires ? Ou de courants hérétiques souterrains ? Ou d’
8132 ourtoise. S’agit-il d’influences littéraires ? Ou de courants hérétiques souterrains ? Ou d’une recréation autonome, qui p
8133 ires ? Ou de courants hérétiques souterrains ? Ou d’ une recréation autonome, qui pourrait s’expliquer en partie sur la bas
8134 autonome, qui pourrait s’expliquer en partie sur la base des remarques que nous faisions au précédent chapitre ? « Commen
8135 e recomposée126 ? » Je ne pense pas que personne, de nos jours, soit en mesure de trancher toutes ces questions. Les spéci
8136 se pas que personne, de nos jours, soit en mesure de trancher toutes ces questions. Les spécialistes les mieux informés hé
8137 soit en mesure de trancher toutes ces questions. Les spécialistes les mieux informés hésitent encore lorsqu’il s’agit d’at
8138 e trancher toutes ces questions. Les spécialistes les mieux informés hésitent encore lorsqu’il s’agit d’attribuer à tel mys
8139 s mieux informés hésitent encore lorsqu’il s’agit d’ attribuer à tel mystique fort bien connu, et orthodoxe par-dessus le m
8140 mystique fort bien connu, et orthodoxe par-dessus le marché (Ruysbroek ou sainte Thérèse par exemple) l’origine de termes
8141 marché (Ruysbroek ou sainte Thérèse par exemple) l’ origine de termes précis dont Jean de la Croix fait usage. Nous pouvon
8142 uysbroek ou sainte Thérèse par exemple) l’origine de termes précis dont Jean de la Croix fait usage. Nous pouvons cependan
8143 uelques sources certaines. « On a souvent signalé le goût des mystiques pour la littérature chevaleresque. Sainte Thérèse
8144 « On a souvent signalé le goût des mystiques pour la littérature chevaleresque. Sainte Thérèse raffolait dans sa jeunesse
8145 nte Thérèse raffolait dans sa jeunesse des romans de chevalerie (voir sa Vie par elle-même, chap. ii) ; elle eut même, par
8146 elle-même, chap. ii) ; elle eut même, paraît-il, l’ idée d’en composer un en collaboration avec son frère Rodrigue127. » N
8147 ême, chap. ii) ; elle eut même, paraît-il, l’idée d’ en composer un en collaboration avec son frère Rodrigue127. » Nous sav
8148 frère Rodrigue127. » Nous savons d’autre part que les auteurs religieux dont elle faisait sa nourriture intellectuelle étai
8149 iture intellectuelle étaient tous fortement imbus de rhétorique courtoise et chevaleresque. La question a d’ailleurs été t
8150 t imbus de rhétorique courtoise et chevaleresque. La question a d’ailleurs été traitée par un auteur qui offre toutes les
8151 lleurs été traitée par un auteur qui offre toutes les garanties de sérieux et d’information128, et en des termes qui me par
8152 itée par un auteur qui offre toutes les garanties de sérieux et d’information128, et en des termes qui me paraissent trop
8153 teur qui offre toutes les garanties de sérieux et d’ information128, et en des termes qui me paraissent trop significatifs
8154 paraissent trop significatifs pour que j’hésite à les reproduire : Si l’on se borne à la conception de l’amour dans les ro
8155 ficatifs pour que j’hésite à les reproduire : Si l’ on se borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie e
8156 e j’hésite à les reproduire : Si l’on se borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les trait
8157 es reproduire : Si l’on se borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels
8158 reproduire : Si l’on se borne à la conception de l’ amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du
8159 Si l’on se borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du xvie siècle,
8160 borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du xvie siècle, on observe
8161 de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du xvie siècle, on observe d’intéressantes analog
8162 es traités spirituels du xvie siècle, on observe d’ intéressantes analogies de fond et de forme. a) le noble langage d’Am
8163 vie siècle, on observe d’intéressantes analogies de fond et de forme. a) le noble langage d’Amadis, ses métaphores éroti
8164 , on observe d’intéressantes analogies de fond et de forme. a) le noble langage d’Amadis, ses métaphores érotiques, ses s
8165 ’intéressantes analogies de fond et de forme. a)  le noble langage d’Amadis, ses métaphores érotiques, ses subtiles précio
8166 alogies de fond et de forme. a) le noble langage d’ Amadis, ses métaphores érotiques, ses subtiles préciosités se retrouve
8167 , Bernardino de Laredo et Malou de Chaide [maître de sainte Thérèse], aussi bien que dans les Exclamations et le Château i
8168 e [maître de sainte Thérèse], aussi bien que dans les Exclamations et le Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de
8169 Thérèse], aussi bien que dans les Exclamations et le Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevaleri
8170 amations et le Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevalerie comme ceux des traités mystiques se c
8171 le Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevalerie comme ceux des traités mystiques se caractérisen
8172 intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevalerie comme ceux des traités mystiques se caractérisent par le m
8173 e ceux des traités mystiques se caractérisent par le même réalisme quand ils sacrifient le sentiment du merveilleux à celu
8174 érisent par le même réalisme quand ils sacrifient le sentiment du merveilleux à celui d’une intimité plus familière et plu
8175 ls sacrifient le sentiment du merveilleux à celui d’ une intimité plus familière et plus émouvante, comme ils tendent à met
8176 ère et plus émouvante, comme ils tendent à mettre l’ humain et le divin sur le même plan, soit en contemplant le divin avec
8177 émouvante, comme ils tendent à mettre l’humain et le divin sur le même plan, soit en contemplant le divin avec des yeux pr
8178 mme ils tendent à mettre l’humain et le divin sur le même plan, soit en contemplant le divin avec des yeux profanes, soit
8179 et le divin sur le même plan, soit en contemplant le divin avec des yeux profanes, soit en considérant l’humain sous une i
8180 divin avec des yeux profanes, soit en considérant l’ humain sous une interprétation divine. [C’est moi qui souligne.] c) S
8181 ion divine. [C’est moi qui souligne.] c) Surtout l’ amour courtois et l’amour divin s’exaltent l’un et l’autre dans la mêm
8182 oi qui souligne.] c) Surtout l’amour courtois et l’ amour divin s’exaltent l’un et l’autre dans la même conception héroïqu
8183 et l’amour divin s’exaltent l’un et l’autre dans la même conception héroïque de l’obligation morale, de l’action et de la
8184 l’un et l’autre dans la même conception héroïque de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis des
8185 un et l’autre dans la même conception héroïque de l’ obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis des Ga
8186 même conception héroïque de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis des Gaules et celle de sain
8187 me conception héroïque de l’obligation morale, de l’ action et de la foi. La devise d’Amadis des Gaules et celle de sainte
8188 n héroïque de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis des Gaules et celle de sainte Thérèse pour
8189 éroïque de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis des Gaules et celle de sainte Thérèse pourrai
8190 de l’obligation morale, de l’action et de la foi. La devise d’Amadis des Gaules et celle de sainte Thérèse pourraient être
8191 ation morale, de l’action et de la foi. La devise d’ Amadis des Gaules et celle de sainte Thérèse pourraient être également
8192 de la foi. La devise d’Amadis des Gaules et celle de sainte Thérèse pourraient être également « aimer pour agir ». [Ici, j
8193 r pour agir ». [Ici, je ferai quelques réserves : l’ amour courtois, dans sa pureté première, aime pour souffrir, pour « pâ
8194 souffrir, pour « pâtir »…] d) Ce n’est pas dans les pauvres extravagances des romans de chevalerie mystique (la Gallarda
8195 est pas dans les pauvres extravagances des romans de chevalerie mystique (la Gallarda Espirituel, El divino Escarraman) qu
8196 extravagances des romans de chevalerie mystique ( la Gallarda Espirituel, El divino Escarraman) qu’il faut chercher la syn
8197 rituel, El divino Escarraman) qu’il faut chercher la synthèse de l’amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troub
8198 ivino Escarraman) qu’il faut chercher la synthèse de l’amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troubadours prove
8199 no Escarraman) qu’il faut chercher la synthèse de l’ amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troubadours provença
8200 ’il faut chercher la synthèse de l’amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troubadours provençaux du xiie siècl
8201 faut chercher la synthèse de l’amour divin et de l’ amour courtois, mais chez les troubadours provençaux du xiie siècle.
8202 e l’amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troubadours provençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de
8203 chez les troubadours provençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrine, de leur symbolisme et de leur
8204 ençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrine, de leur symbolisme et de leur terminologie passent dan
8205 ècle. Les plus féconds éléments de leur doctrine, de leur symbolisme et de leur terminologie passent dans la mystique du x
8206 éléments de leur doctrine, de leur symbolisme et de leur terminologie passent dans la mystique du xiiie siècle par l’int
8207 r symbolisme et de leur terminologie passent dans la mystique du xiiie siècle par l’intermédiaire de saint François d’Ass
8208 aire de saint François d’Assise. En se limitant à l’ évolution de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie
8209 t François d’Assise. En se limitant à l’évolution de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur e
8210 à l’évolution de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur elle une influence psychologique, et
8211 ion de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur elle une influence psychologique, et une influe
8212 ne influence littéraire qui apparaît surtout dans le symbolisme guerrier du combat spirituel et du Château intérieur. Ex
8213 intérieur. Extraordinaire retour et assomption de l’hérésie, par le détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’Ég
8214 térieur. Extraordinaire retour et assomption de l’ hérésie, par le détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’Églis
8215 aordinaire retour et assomption de l’hérésie, par le détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’Église, et que l’Égl
8216 retour et assomption de l’hérésie, par le détour d’ une rhétorique qu’elle a créée contre l’Église, et que l’Église lui re
8217 le détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’ Église, et que l’Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étap
8218 hétorique qu’elle a créée contre l’Église, et que l’ Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure 
8219 ue l’Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à
8220 lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à Vénus, el
8221 i reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’ aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à Vénus, elle
8222 ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure : l’ hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à Vénus, elle va jusqu’à se
8223 e l’aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’Éros à Vénus, elle va jusqu’à se confondre avec la poésie d’un amou
8224 ’aventure : l’hérésie des « parfaits » descend de l’ Éros à Vénus, elle va jusqu’à se confondre avec la poésie d’un amour q
8225 l’Éros à Vénus, elle va jusqu’à se confondre avec la poésie d’un amour qui serait tout profane ; les confusions qu’elle en
8226 énus, elle va jusqu’à se confondre avec la poésie d’ un amour qui serait tout profane ; les confusions qu’elle entretient d
8227 ec la poésie d’un amour qui serait tout profane ; les confusions qu’elle entretient de la sorte flattent trop bien les dési
8228 tout profane ; les confusions qu’elle entretient de la sorte flattent trop bien les désirs naturels ; peu à peu, l’hérési
8229 ut profane ; les confusions qu’elle entretient de la sorte flattent trop bien les désirs naturels ; peu à peu, l’hérésie d
8230 qu’elle entretient de la sorte flattent trop bien les désirs naturels ; peu à peu, l’hérésie disparaît aux yeux des mondain
8231 attent trop bien les désirs naturels ; peu à peu, l’ hérésie disparaît aux yeux des mondains abusés par le charme trompeur
8232 érésie disparaît aux yeux des mondains abusés par le charme trompeur de l’art : ils n’en gardent que la poésie ; et voici
8233 x yeux des mondains abusés par le charme trompeur de l’art : ils n’en gardent que la poésie ; et voici que cent ans et tro
8234 eux des mondains abusés par le charme trompeur de l’ art : ils n’en gardent que la poésie ; et voici que cent ans et trois-
8235 e charme trompeur de l’art : ils n’en gardent que la poésie ; et voici que cent ans et trois-cents ans plus tard, ce vêtem
8236 nt dont on a oublié qu’il cachait autre chose que la nature — c’est la mystique chrétienne qui vient le reprendre pour en
8237 é qu’il cachait autre chose que la nature — c’est la mystique chrétienne qui vient le reprendre pour en revêtir l’Agapè !
8238 a nature — c’est la mystique chrétienne qui vient le reprendre pour en revêtir l’Agapè ! ⁂ Quant à la psychologie dont rel
8239 chrétienne qui vient le reprendre pour en revêtir l’ Agapè ! ⁂ Quant à la psychologie dont relèverait cette préférence pour
8240 le reprendre pour en revêtir l’Agapè ! ⁂ Quant à la psychologie dont relèverait cette préférence pour le langage passionn
8241 psychologie dont relèverait cette préférence pour le langage passionnel, elle a été interprétée généralement selon la supe
8242 ionnel, elle a été interprétée généralement selon la superstition matérialiste129. On a « ramené » tout ce qu’on pouvait —
8243 mené » tout ce qu’on pouvait — et un peu plus — à l’ instinct sexuel « dévoyé ». Le xixe siècle, dans l’ensemble, n’est ja
8244  et un peu plus — à l’instinct sexuel « dévoyé ». Le xixe siècle, dans l’ensemble, n’est jamais plus heureux que lorsqu’i
8245 instinct sexuel « dévoyé ». Le xixe siècle, dans l’ ensemble, n’est jamais plus heureux que lorsqu’il peut « ramener » le
8246 amais plus heureux que lorsqu’il peut « ramener » le supérieur à l’inférieur, le spirituel au matériel, le significatif à
8247 eux que lorsqu’il peut « ramener » le supérieur à l’ inférieur, le spirituel au matériel, le significatif à l’insignifiant.
8248 u’il peut « ramener » le supérieur à l’inférieur, le spirituel au matériel, le significatif à l’insignifiant. Et c’est ce
8249 upérieur à l’inférieur, le spirituel au matériel, le significatif à l’insignifiant. Et c’est ce qu’il appelle « expliquer 
8250 ieur, le spirituel au matériel, le significatif à l’ insignifiant. Et c’est ce qu’il appelle « expliquer ». Que ce soit, la
8251 x des pires dénis du sens critique, je n’ai pas à le montrer ici dans le détail : j’ai dit ailleurs130 qu’à mon avis, cett
8252 sens critique, je n’ai pas à le montrer ici dans le détail : j’ai dit ailleurs130 qu’à mon avis, cette propension moderne
8253 rs130 qu’à mon avis, cette propension moderne est le signe d’un ressentiment profond à l’endroit de la poésie, et en génér
8254 à mon avis, cette propension moderne est le signe d’ un ressentiment profond à l’endroit de la poésie, et en général, de to
8255 le signe d’un ressentiment profond à l’endroit de la poésie, et en général, de toute activité créatrice « donc risquée — d
8256 profond à l’endroit de la poésie, et en général, de toute activité créatrice « donc risquée — de l’esprit. Mais il convie
8257 ral, de toute activité créatrice « donc risquée —  de l’esprit. Mais il convient de préciser encore : que pour les hommes d
8258 , de toute activité créatrice « donc risquée — de l’ esprit. Mais il convient de préciser encore : que pour les hommes du x
8259 ce « donc risquée — de l’esprit. Mais il convient de préciser encore : que pour les hommes du xvie siècle, le langage éro
8260 t. Mais il convient de préciser encore : que pour les hommes du xvie siècle, le langage érotique était plus innocent qu’à
8261 ser encore : que pour les hommes du xvie siècle, le langage érotique était plus innocent qu’à nos yeux. C’est nous qui so
8262 vrosés, héritiers du « puritanisme » embourgeoisé d’ un xixe siècle incroyant. Saint Jean de la Croix, qui décrivit en une
8263 de la Croix, qui décrivit en une page remarquable de pénétration psychologique les mouvements de la chair attirée par l’él
8264 une page remarquable de pénétration psychologique les mouvements de la chair attirée par l’élan mystique en ses débuts (Nui
8265 uable de pénétration psychologique les mouvements de la chair attirée par l’élan mystique en ses débuts (Nuit obscure, I,
8266 le de pénétration psychologique les mouvements de la chair attirée par l’élan mystique en ses débuts (Nuit obscure, I, v. 
8267 chologique les mouvements de la chair attirée par l’ élan mystique en ses débuts (Nuit obscure, I, v. 3) ne s’exagère pas p
8268 scure, I, v. 3) ne s’exagère pas plus qu’il ne se la dissimule la gravité relative de pareils accidents. Réciter ici les f
8269 3) ne s’exagère pas plus qu’il ne se la dissimule la gravité relative de pareils accidents. Réciter ici les formules « sub
8270 plus qu’il ne se la dissimule la gravité relative de pareils accidents. Réciter ici les formules « sublimation » et « refo
8271 ravité relative de pareils accidents. Réciter ici les formules « sublimation » et « refoulement », c’est simplement refuser
8272 on » et « refoulement », c’est simplement refuser de savoir de quoi l’on parle. Où est le refoulement, où est la censure,
8273 refoulement », c’est simplement refuser de savoir de quoi l’on parle. Où est le refoulement, où est la censure, lorsque Th
8274 ent », c’est simplement refuser de savoir de quoi l’ on parle. Où est le refoulement, où est la censure, lorsque Thérèse éc
8275 ment refuser de savoir de quoi l’on parle. Où est le refoulement, où est la censure, lorsque Thérèse écrit à un religieux
8276 de quoi l’on parle. Où est le refoulement, où est la censure, lorsque Thérèse écrit à un religieux qui se plaint de ressen
8277 orsque Thérèse écrit à un religieux qui se plaint de ressentir une émotion des sens chaque fois qu’il entre en oraison : «
8278 oraison : « Je trouve que cela est indifférent à l’ oraison, et que le mieux est de n’y faire aucune attention. » De même,
8279 ouve que cela est indifférent à l’oraison, et que le mieux est de n’y faire aucune attention. » De même, à l’un de ses frè
8280 est indifférent à l’oraison, et que le mieux est de n’y faire aucune attention. » De même, à l’un de ses frères qui ne po
8281 de n’y faire aucune attention. » De même, à l’un de ses frères qui ne pouvait communier sans éprouver l’émoi sexuel, et à
8282 ses frères qui ne pouvait communier sans éprouver l’ émoi sexuel, et à qui l’on avait ordonné en conséquence, de ne plus co
8283 t communier sans éprouver l’émoi sexuel, et à qui l’ on avait ordonné en conséquence, de ne plus communier qu’une fois l’an
8284 xuel, et à qui l’on avait ordonné en conséquence, de ne plus communier qu’une fois l’an, saint Jean de la Croix conseille
8285 en conséquence, de ne plus communier qu’une fois l’ an, saint Jean de la Croix conseille de ne pas s’inquiéter, de recevoi
8286 u’une fois l’an, saint Jean de la Croix conseille de ne pas s’inquiéter, de recevoir le sacrement chaque semaine, quoi qu’
8287 Jean de la Croix conseille de ne pas s’inquiéter, de recevoir le sacrement chaque semaine, quoi qu’il advienne — et le frè
8288 roix conseille de ne pas s’inquiéter, de recevoir le sacrement chaque semaine, quoi qu’il advienne — et le frère se trouve
8289 acrement chaque semaine, quoi qu’il advienne — et le frère se trouve guéri, parce qu’il cesse de craindre à l’excès. S’il
8290 — et le frère se trouve guéri, parce qu’il cesse de craindre à l’excès. S’il faut parler encore de psychanalyse, reconnai
8291 se trouve guéri, parce qu’il cesse de craindre à l’ excès. S’il faut parler encore de psychanalyse, reconnaissons que Jean
8292 se de craindre à l’excès. S’il faut parler encore de psychanalyse, reconnaissons que Jean de la Croix joue ici le rôle du
8293 lyse, reconnaissons que Jean de la Croix joue ici le rôle du médecin, et non du pauvre névrosé. « Il vous semblera peut-êt
8294 èse, que certaines choses qui se rencontrent dans le Cantique des Cantiques auraient pu s’exprimer d’une autre manière. Vu
8295 le Cantique des Cantiques auraient pu s’exprimer d’ une autre manière. Vu notre grossièreté, je ne serais pas surprise que
8296 é, je ne serais pas surprise que cela nous vînt à l’ esprit. J’ai même entendu dire à certaines personnes qu’elles évitaien
8297 ndu dire à certaines personnes qu’elles évitaient de les entendre. Ô Dieu ! que notre misère est grande ! Il nous arrive c
8298 dire à certaines personnes qu’elles évitaient de les entendre. Ô Dieu ! que notre misère est grande ! Il nous arrive comme
8299 ui changent en poison tout ce qu’ils mangent… » ⁂ De la comparaison formelle des écrits d’un Eckhart, avec ceux d’un Ruysb
8300 changent en poison tout ce qu’ils mangent… » ⁂ De la comparaison formelle des écrits d’un Eckhart, avec ceux d’un Ruysbroe
8301 angent… » ⁂ De la comparaison formelle des écrits d’ un Eckhart, avec ceux d’un Ruysbroek, d’une Thérèse et d’un Jean de la
8302 aison formelle des écrits d’un Eckhart, avec ceux d’ un Ruysbroek, d’une Thérèse et d’un Jean de la Croix, nous pouvons mai
8303 es écrits d’un Eckhart, avec ceux d’un Ruysbroek, d’ une Thérèse et d’un Jean de la Croix, nous pouvons maintenant tirer ce
8304 khart, avec ceux d’un Ruysbroek, d’une Thérèse et d’ un Jean de la Croix, nous pouvons maintenant tirer cette conclusion :
8305 nous pouvons maintenant tirer cette conclusion : la nature des métaphores empruntées au langage courant par les mystiques
8306 des métaphores empruntées au langage courant par les mystiques n’est pas sans d’étroites relations avec leur doctrine de l
8307 langage courant par les mystiques n’est pas sans d’ étroites relations avec leur doctrine de l’union ou leur foi dans l’In
8308 pas sans d’étroites relations avec leur doctrine de l’union ou leur foi dans l’Incarnation. Ruysbroek, Thérèse et Jean de
8309 s sans d’étroites relations avec leur doctrine de l’ union ou leur foi dans l’Incarnation. Ruysbroek, Thérèse et Jean de la
8310 ns avec leur doctrine de l’union ou leur foi dans l’ Incarnation. Ruysbroek, Thérèse et Jean de la Croix sont très nettemen
8311  christocentriques ». Tout chez eux part du drame de la séparation instituée par le péché entre l’homme et son Créateur ;
8312 ristocentriques ». Tout chez eux part du drame de la séparation instituée par le péché entre l’homme et son Créateur ; tou
8313 eux part du drame de la séparation instituée par le péché entre l’homme et son Créateur ; tout aboutit à des instants de
8314 ame de la séparation instituée par le péché entre l’ homme et son Créateur ; tout aboutit à des instants de communion activ
8315 mme et son Créateur ; tout aboutit à des instants de communion active dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent « mari
8316 t aboutit à des instants de communion active dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent « mariage » — cette communion d
8317 la qu’ils appellent « mariage » — cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme sé
8318 qu’ils appellent « mariage » — cette communion de l’ âme élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme sépar
8319  cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la pa
8320 tte communion de l’âme élue et du Christ époux de l’ Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passi
8321 e l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout
8322 élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout dans leu
8323 e et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’ homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout dans leurs
8324 e l’Église. Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout dans leurs œuvres, tandis qu’elle
8325 la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passion est partout dans leurs œuvres, tandis qu’elle est absente de
8326 out dans leurs œuvres, tandis qu’elle est absente de celles d’Eckhart. Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe — la mo
8327 eurs œuvres, tandis qu’elle est absente de celles d’ Eckhart. Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe — la moins suspec
8328 bsente de celles d’Eckhart. Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe — la moins suspecte de troubles complaisances ! — 
8329 rt. Voilà pourquoi ce fut la mystique orthodoxe —  la moins suspecte de troubles complaisances ! — qui se vit portée par l’
8330 ce fut la mystique orthodoxe — la moins suspecte de troubles complaisances ! — qui se vit portée par l’objet même de sa f
8331 troubles complaisances ! — qui se vit portée par l’ objet même de sa foi à user, et parfois à abuser, du langage de l’amou
8332 plaisances ! — qui se vit portée par l’objet même de sa foi à user, et parfois à abuser, du langage de l’amour-passion. Us
8333 de sa foi à user, et parfois à abuser, du langage de l’amour-passion. Usage et abus dont la psychologie moderne devait néc
8334 sa foi à user, et parfois à abuser, du langage de l’ amour-passion. Usage et abus dont la psychologie moderne devait nécess
8335 du langage de l’amour-passion. Usage et abus dont la psychologie moderne devait nécessairement tirer des conclusions confo
8336 bon sens, mais qui me paraissent controuvées par l’ Histoire. 6.Note sur la métaphore Pourtant tout n’est pas expliq
8337 aissent controuvées par l’Histoire. 6.Note sur la métaphore Pourtant tout n’est pas expliqué par ces considérations
8338 dérations historiques. Car on peut reculer encore la question, et dire : le langage passionnel vient d’une littérature cou
8339 Car on peut reculer encore la question, et dire : le langage passionnel vient d’une littérature courtoise née dans l’ambia
8340 a question, et dire : le langage passionnel vient d’ une littérature courtoise née dans l’ambiance d’une certaine hérésie ;
8341 ionnel vient d’une littérature courtoise née dans l’ ambiance d’une certaine hérésie ; mais cette hérésie à son tour, ne se
8342 t d’une littérature courtoise née dans l’ambiance d’ une certaine hérésie ; mais cette hérésie à son tour, ne se ramène-t-e
8343 sitions physiologiques sublimées ? Rien ne permet de l’affirmer historiquement. En théorie cependant l’objection reste pos
8344 ions physiologiques sublimées ? Rien ne permet de l’ affirmer historiquement. En théorie cependant l’objection reste possib
8345 e l’affirmer historiquement. En théorie cependant l’ objection reste possible, et même inévitable. On connaît le casse-tête
8346 on reste possible, et même inévitable. On connaît le casse-tête philosophique : qui a commencé, la poule ou l’œuf ? La mêm
8347 aît le casse-tête philosophique : qui a commencé, la poule ou l’œuf ? La même question se repose, non moins insoluble, qua
8348 -tête philosophique : qui a commencé, la poule ou l’ œuf ? La même question se repose, non moins insoluble, quand il s’agit
8349 ilosophique : qui a commencé, la poule ou l’œuf ? La même question se repose, non moins insoluble, quand il s’agit de savo
8350 n se repose, non moins insoluble, quand il s’agit de savoir, en fin de compte, si c’est l’« esprit » ou la « matière » qui
8351 d il s’agit de savoir, en fin de compte, si c’est l’ « esprit » ou la « matière » qui sont la cause des phénomènes où tous
8352 avoir, en fin de compte, si c’est l’« esprit » ou la « matière » qui sont la cause des phénomènes où tous les deux sont im
8353 si c’est l’« esprit » ou la « matière » qui sont la cause des phénomènes où tous les deux sont impliqués. Par exemple, da
8354 atière » qui sont la cause des phénomènes où tous les deux sont impliqués. Par exemple, dans le cas du langage mystique : s
8355 ù tous les deux sont impliqués. Par exemple, dans le cas du langage mystique : sommes-nous en présence d’une matérialisati
8356 alisation du spirituel — et celui-ci serait alors la cause première — ou au contraire d’une sublimation de phénomènes phys
8357 serait alors la cause première — ou au contraire d’ une sublimation de phénomènes physiologiques, lesquels seraient à la b
8358 ause première — ou au contraire d’une sublimation de phénomènes physiologiques, lesquels seraient à la base de ce qui se t
8359 de phénomènes physiologiques, lesquels seraient à la base de ce qui se trouve exprimé ? Quelle que soit la réponse qu’on d
8360 mènes physiologiques, lesquels seraient à la base de ce qui se trouve exprimé ? Quelle que soit la réponse qu’on donnera,
8361 ase de ce qui se trouve exprimé ? Quelle que soit la réponse qu’on donnera, une chose demeure certaine : c’est que nous so
8362 n empirique. Mais en fait, personne ne s’y tient. La conscience moderne, par exemple, victime des réflexes que lui a donné
8363 ar exemple, victime des réflexes que lui a donnés la science matérialiste, tranche toujours le débat au bénéfice de ce qui
8364 donnés la science matérialiste, tranche toujours le débat au bénéfice de ce qui est le plus bas. Prenons le cas des métap
8365 térialiste, tranche toujours le débat au bénéfice de ce qui est le plus bas. Prenons le cas des métaphores : on dit d’un g
8366 anche toujours le débat au bénéfice de ce qui est le plus bas. Prenons le cas des métaphores : on dit d’un goût qu’il est
8367 at au bénéfice de ce qui est le plus bas. Prenons le cas des métaphores : on dit d’un goût qu’il est amer mais on dira aus
8368 plus bas. Prenons le cas des métaphores : on dit d’ un goût qu’il est amer mais on dira aussi d’une douleur qu’elle est am
8369 n dit d’un goût qu’il est amer mais on dira aussi d’ une douleur qu’elle est amère. Comment cela peut-il s’expliquer ? Tout
8370 e monde répond, sans hésiter, que lorsqu’on parle d’ une douleur amère, on s’exprime par métaphore, au figuré. Le sens prop
8371 eur amère, on s’exprime par métaphore, au figuré. Le sens propre du mot « amer » serait alors celui qui concerne la sensat
8372 e du mot « amer » serait alors celui qui concerne la sensation physique, tenue pour primitive. Il se peut. Mais d’où le sa
8373 physique, tenue pour primitive. Il se peut. Mais d’ où le sait-on ? Les personnes qui croient cela, le croient-elles pour
8374 ique, tenue pour primitive. Il se peut. Mais d’où le sait-on ? Les personnes qui croient cela, le croient-elles pour des r
8375 our primitive. Il se peut. Mais d’où le sait-on ? Les personnes qui croient cela, le croient-elles pour des raisons qu’elle
8376 d’où le sait-on ? Les personnes qui croient cela, le croient-elles pour des raisons qu’elles seraient capables de donner ?
8377 elles pour des raisons qu’elles seraient capables de donner ? Ont-elles donc recherché si, chronologiquement, le sens « ma
8378 ? Ont-elles donc recherché si, chronologiquement, le sens « matériel » d’un mot précède toujours le « spirituel », qui ne
8379 erché si, chronologiquement, le sens « matériel » d’ un mot précède toujours le « spirituel », qui ne serait qu’une transpo
8380 t, le sens « matériel » d’un mot précède toujours le « spirituel », qui ne serait qu’une transposition, un à peu près, une
8381 nne ne se livre à ces recherches : on affirme sur la foi d’un préjugé que l’on baptise bon sens ou évidence. Ce préjugé co
8382 se livre à ces recherches : on affirme sur la foi d’ un préjugé que l’on baptise bon sens ou évidence. Ce préjugé consiste
8383 cherches : on affirme sur la foi d’un préjugé que l’ on baptise bon sens ou évidence. Ce préjugé consiste à croire que le p
8384 ens ou évidence. Ce préjugé consiste à croire que le physique est plus vrai et plus réel que le spirituel ; qu’il est donc
8385 re que le physique est plus vrai et plus réel que le spirituel ; qu’il est donc à la base de tout ; que c’est par lui que
8386 et plus réel que le spirituel ; qu’il est donc à la base de tout ; que c’est par lui que tout s’explique. Le mécanisme de
8387 réel que le spirituel ; qu’il est donc à la base de tout ; que c’est par lui que tout s’explique. Le mécanisme de ce préj
8388 de tout ; que c’est par lui que tout s’explique. Le mécanisme de ce préjugé a été défini et critiqué par le Dr Minkowski1
8389 e c’est par lui que tout s’explique. Le mécanisme de ce préjugé a été défini et critiqué par le Dr Minkowski131 et Arnaud
8390 anisme de ce préjugé a été défini et critiqué par le Dr Minkowski131 et Arnaud Dandieu d’une manière pertinente et nuancée
8391 critiqué par le Dr Minkowski131 et Arnaud Dandieu d’ une manière pertinente et nuancée. Selon ces deux auteurs, le sens dit
8392 re pertinente et nuancée. Selon ces deux auteurs, le sens dit « propre » et le sens dit « figuré » ne sauraient être « ram
8393 Selon ces deux auteurs, le sens dit « propre » et le sens dit « figuré » ne sauraient être « ramenés » l’un à l’autre, car
8394 uraient être « ramenés » l’un à l’autre, car tous les deux traduisent « proprement » dans des domaines différents, une réal
8395 ou spirituels. Sinon comment expliquerait-on que le même mot puisse servir à désigner des phénomènes aussi divers ? En vé
8396 ènes aussi divers ? En vérité, il n’y a pas moins d’ amertume dans la douleur que dans le goût du sel, mais ce que nous dés
8397 s ? En vérité, il n’y a pas moins d’amertume dans la douleur que dans le goût du sel, mais ce que nous désignons dans l’un
8398 y a pas moins d’amertume dans la douleur que dans le goût du sel, mais ce que nous désignons dans l’un et l’autre par le m
8399 is ce que nous désignons dans l’un et l’autre par le même mot, c’est une même manière d’être affecté, soit par les sens, s
8400 t l’autre par le même mot, c’est une même manière d’ être affecté, soit par les sens, soit par la pensée, dans la totalité
8401 , c’est une même manière d’être affecté, soit par les sens, soit par la pensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi
8402 nière d’être affecté, soit par les sens, soit par la pensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi de nos métaphores
8403 ecté, soit par les sens, soit par la pensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi de nos métaphores amoureuses. Le m
8404 ar les sens, soit par la pensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi de nos métaphores amoureuses. Le moderne n’hés
8405 ensée, dans la totalité de notre existence. Ainsi de nos métaphores amoureuses. Le moderne n’hésite pas à tenir ce raisonn
8406 re existence. Ainsi de nos métaphores amoureuses. Le moderne n’hésite pas à tenir ce raisonnement : « Amour désigne pour m
8407 tenir ce raisonnement : « Amour désigne pour moi l’ attrait sexuel — or sainte Thérèse parle sans cesse d’amour — donc cet
8408 trait sexuel — or sainte Thérèse parle sans cesse d’ amour — donc cette mystique est une érotomane qui s’ignore. » Mais nou
8409 sainte Thérèse n’ignore rien, et qu’au contraire, les amants « passionnés » sont sans doute des mystiques qui s’ignorent… A
8410 nt sans doute des mystiques qui s’ignorent… Ainsi les arguments s’annulent. Nous ne savons rien des origines premières. Ce
8411 s. Ce que nous avons pu dégager, c’est uniquement le jeu des deux facteurs dans l’évolution historique. Résumons-le encore
8412 r, c’est uniquement le jeu des deux facteurs dans l’ évolution historique. Résumons-le encore une fois, pour plus de clarté
8413 ux facteurs dans l’évolution historique. Résumons- le encore une fois, pour plus de clarté. Notre langage passionnel nous v
8414 istorique. Résumons-le encore une fois, pour plus de clarté. Notre langage passionnel nous vient de la rhétorique des trou
8415 de clarté. Notre langage passionnel nous vient de la rhétorique des troubadours. Rhétorique ambiguë par excellence : une d
8416 une dogmatique manichéenne y compose des symboles d’ attrait sexuel. Mais peu à peu, cette rhétorique se détachant de la re
8417 el. Mais peu à peu, cette rhétorique se détachant de la religion qui l’a créée, passe dans les mœurs, et devient langage c
8418 Mais peu à peu, cette rhétorique se détachant de la religion qui l’a créée, passe dans les mœurs, et devient langage comm
8419 cette rhétorique se détachant de la religion qui l’ a créée, passe dans les mœurs, et devient langage commun. Maintenant,
8420 étachant de la religion qui l’a créée, passe dans les mœurs, et devient langage commun. Maintenant, quand un mystique veut
8421 imer ses expériences ineffables, il est contraint de se servir de métaphores. Il les prend où il les trouve et telles qu’e
8422 riences ineffables, il est contraint de se servir de métaphores. Il les prend où il les trouve et telles qu’elles sont, qu
8423 , il est contraint de se servir de métaphores. Il les prend où il les trouve et telles qu’elles sont, quitte à les modifier
8424 nt de se servir de métaphores. Il les prend où il les trouve et telles qu’elles sont, quitte à les modifier par la suite. O
8425 ù il les trouve et telles qu’elles sont, quitte à les modifier par la suite. Or à partir du xiie siècle, les métaphores co
8426 t telles qu’elles sont, quitte à les modifier par la suite. Or à partir du xiie siècle, les métaphores courantes sont cel
8427 difier par la suite. Or à partir du xiie siècle, les métaphores courantes sont celles de la rhétorique courtoise. Que les
8428 iie siècle, les métaphores courantes sont celles de la rhétorique courtoise. Que les mystiques s’en emparent sans hésiter
8429 siècle, les métaphores courantes sont celles de la rhétorique courtoise. Que les mystiques s’en emparent sans hésiter ne
8430 antes sont celles de la rhétorique courtoise. Que les mystiques s’en emparent sans hésiter ne signifie donc pas du tout qu’
8431 nt » des passions sensuelles, mais simplement que l’ expression habituelle de ces passions, créée d’ailleurs par une mystiq
8432 lles, mais simplement que l’expression habituelle de ces passions, créée d’ailleurs par une mystique, convient à l’express
8433 ns, créée d’ailleurs par une mystique, convient à l’ expression de l’amour spirituel qu’ils vivent. Et elle convient même d
8434 illeurs par une mystique, convient à l’expression de l’amour spirituel qu’ils vivent. Et elle convient même d’autant plus
8435 eurs par une mystique, convient à l’expression de l’ amour spirituel qu’ils vivent. Et elle convient même d’autant plus à l
8436 ur spirituel qu’ils vivent. Et elle convient même d’ autant plus à l’expression des rapports « malheureux » entretenus par
8437 ils vivent. Et elle convient même d’autant plus à l’ expression des rapports « malheureux » entretenus par l’âme et son Die
8438 ession des rapports « malheureux » entretenus par l’ âme et son Dieu, qu’elle s’est plus complètement humanisée, c’est-à-di
8439 lus complètement humanisée, c’est-à-dire détachée de l’hérésie. Car l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme,
8440 complètement humanisée, c’est-à-dire détachée de l’ hérésie. Car l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce
8441 umanisée, c’est-à-dire détachée de l’hérésie. Car l’ hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait
8442 -dire détachée de l’hérésie. Car l’hérésie posait l’ union possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin
8443 l’hérésie. Car l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de
8444 Car l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour
8445 r l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’ âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour hu
8446 n possible de Dieu et de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour humain ; tandis que l’ortho
8447 t de l’âme, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour humain ; tandis que l’orthodoxie pose que l’uni
8448 ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour humain ; tandis que l’orthodoxie pose que l’union est impo
8449 n et le malheur de tout amour humain ; tandis que l’ orthodoxie pose que l’union est impossible, ce qui entraîne le malheur
8450 t amour humain ; tandis que l’orthodoxie pose que l’ union est impossible, ce qui entraîne le malheur divin et rend l’amour
8451 pose que l’union est impossible, ce qui entraîne le malheur divin et rend l’amour humain possible en ses limites. D’où il
8452 ossible, ce qui entraîne le malheur divin et rend l’ amour humain possible en ses limites. D’où il résulte que le langage d
8453 n et rend l’amour humain possible en ses limites. D’ où il résulte que le langage de la passion humaine selon l’hérésie cor
8454 main possible en ses limites. D’où il résulte que le langage de la passion humaine selon l’hérésie correspond au langage d
8455 le en ses limites. D’où il résulte que le langage de la passion humaine selon l’hérésie correspond au langage de la passio
8456 en ses limites. D’où il résulte que le langage de la passion humaine selon l’hérésie correspond au langage de la passion d
8457 ésulte que le langage de la passion humaine selon l’ hérésie correspond au langage de la passion divine selon l’orthodoxie.
8458 ion humaine selon l’hérésie correspond au langage de la passion divine selon l’orthodoxie. On se trouve donc en présence d
8459 humaine selon l’hérésie correspond au langage de la passion divine selon l’orthodoxie. On se trouve donc en présence d’un
8460 correspond au langage de la passion divine selon l’ orthodoxie. On se trouve donc en présence d’une continuelle interactio
8461 ision tout arbitraire isolerait tel ou tel moment de cette dialectique permanente pour en faire la donnée première. 7.L
8462 ent de cette dialectique permanente pour en faire la donnée première. 7.Libération finale des mystiques Cette décisi
8463 s Cette décision tout arbitraire, il est temps de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire
8464 Cette décision tout arbitraire, il est temps de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire de
8465 ut arbitraire, il est temps de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire de sa primauté. Qu’ell
8466 arbitraire, il est temps de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire de sa primauté. Qu’elle s
8467 de la prendre ici, et de la prendre en faveur de l’ esprit, c’est-à-dire de sa primauté. Qu’elle soit arbitraire en fin de
8468 de la prendre en faveur de l’esprit, c’est-à-dire de sa primauté. Qu’elle soit arbitraire en fin de compte, ou ce qui revi
8469 nt au même, avant tout compte, n’exclut pas qu’on l’ appuie de raisons. J’en marquerai trois. 1° Le langage passionnel me p
8470 e, avant tout compte, n’exclut pas qu’on l’appuie de raisons. J’en marquerai trois. 1° Le langage passionnel me paraît s’e
8471 ’on l’appuie de raisons. J’en marquerai trois. 1°  Le langage passionnel me paraît s’expliquer à partir de l’esprit, en cec
8472 gage passionnel me paraît s’expliquer à partir de l’ esprit, en ceci qu’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’e
8473 partir de l’esprit, en ceci qu’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’esprit132, mais l’excès de l’esprit sur l
8474 esprit, en ceci qu’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’esprit132, mais l’excès de l’esprit sur l’instinct. «
8475 rit, en ceci qu’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’esprit132, mais l’excès de l’esprit sur l’instinct. « L’
8476 u’il exprime non pas le triomphe de la nature sur l’ esprit132, mais l’excès de l’esprit sur l’instinct. « L’amour existe l
8477 as le triomphe de la nature sur l’esprit132, mais l’ excès de l’esprit sur l’instinct. « L’amour existe lorsque le désir es
8478 iomphe de la nature sur l’esprit132, mais l’excès de l’esprit sur l’instinct. « L’amour existe lorsque le désir est si gra
8479 phe de la nature sur l’esprit132, mais l’excès de l’ esprit sur l’instinct. « L’amour existe lorsque le désir est si grand
8480 ure sur l’esprit132, mais l’excès de l’esprit sur l’ instinct. « L’amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse
8481 it132, mais l’excès de l’esprit sur l’instinct. «  L’ amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites d
8482 l’esprit sur l’instinct. « L’amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel », di
8483 xiste lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel », disait le troubadour Guido Cavalcanti,
8484 e le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel », disait le troubadour Guido Cavalcanti, au xiiie s
8485 e désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’ amour naturel », disait le troubadour Guido Cavalcanti, au xiiie sièc
8486 dépasse les limites de l’amour naturel », disait le troubadour Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser
8487 troubadour Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’instinct, définit l’homme en tant q
8488 ur Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’instinct, définit l’homme en tant qu’esprit
8489 alcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’instinct, définit l’homme en tant qu’esprit. C’est ce fa
8490 xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’instinct, définit l’homme en tant qu’esprit. C’est ce fait seul qui
8491 ie siècle. Or le fait de dépasser les limites de l’ instinct, définit l’homme en tant qu’esprit. C’est ce fait seul qui no
8492 it de dépasser les limites de l’instinct, définit l’ homme en tant qu’esprit. C’est ce fait seul qui nous permet de parler.
8493 ant qu’esprit. C’est ce fait seul qui nous permet de parler. Qu’est-ce que le langage en effet ? Le pouvoir de mentir auta
8494 ait seul qui nous permet de parler. Qu’est-ce que le langage en effet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’expri
8495 et de parler. Qu’est-ce que le langage en effet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’exprimer ce qui est. Un ani
8496 r. Qu’est-ce que le langage en effet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’exprimer ce qui est. Un animal est inc
8497 angage en effet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’exprimer ce qui est. Un animal est incapable de mentir, de
8498 ffet ? Le pouvoir de mentir autant que le pouvoir d’ exprimer ce qui est. Un animal est incapable de mentir, de dire ce que
8499 ir d’exprimer ce qui est. Un animal est incapable de mentir, de dire ce que l’instinct ne fait pas, d’aller au-delà du néc
8500 er ce qui est. Un animal est incapable de mentir, de dire ce que l’instinct ne fait pas, d’aller au-delà du nécessaire et
8501 Un animal est incapable de mentir, de dire ce que l’ instinct ne fait pas, d’aller au-delà du nécessaire et au-delà de la s
8502 de mentir, de dire ce que l’instinct ne fait pas, d’ aller au-delà du nécessaire et au-delà de la satisfaction. La passion,
8503 ait pas, d’aller au-delà du nécessaire et au-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l
8504 pas, d’aller au-delà du nécessaire et au-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l’él
8505 delà du nécessaire et au-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà
8506 ssaire et au-delà de la satisfaction. La passion, l’ amour de l’amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’instin
8507 t au-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’instinct et qu
8508 u-delà de la satisfaction. La passion, l’amour de l’ amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’instinct et qui,
8509 a passion, l’amour de l’amour, c’est au contraire l’ élan qui va au-delà de l’instinct et qui, par là, ment à l’instinct. L
8510 l’amour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’instinct et qui, par là, ment à l’instinct. Le responsable d’un tel
8511 mour, c’est au contraire l’élan qui va au-delà de l’ instinct et qui, par là, ment à l’instinct. Le responsable d’un tel me
8512 i va au-delà de l’instinct et qui, par là, ment à l’ instinct. Le responsable d’un tel mensonge ne saurait être que « l’esp
8513 de l’instinct et qui, par là, ment à l’instinct. Le responsable d’un tel mensonge ne saurait être que « l’esprit ». (On s
8514 et qui, par là, ment à l’instinct. Le responsable d’ un tel mensonge ne saurait être que « l’esprit ». (On sent ici à quell
8515 sponsable d’un tel mensonge ne saurait être que «  l’ esprit ». (On sent ici à quelle profondeur l’amour-passion, l’expressi
8516 ue « l’esprit ». (On sent ici à quelle profondeur l’ amour-passion, l’expression et le mensonge se trouvent liés. Et n’est-
8517 (On sent ici à quelle profondeur l’amour-passion, l’ expression et le mensonge se trouvent liés. Et n’est-elle pas typique
8518 uelle profondeur l’amour-passion, l’expression et le mensonge se trouvent liés. Et n’est-elle pas typique de toute passion
8519 songe se trouvent liés. Et n’est-elle pas typique de toute passion, cette volonté de s’exprimer, de se décrire comme pour
8520 -elle pas typique de toute passion, cette volonté de s’exprimer, de se décrire comme pour mieux jouir de soi-même ? Mais a
8521 ue de toute passion, cette volonté de s’exprimer, de se décrire comme pour mieux jouir de soi-même ? Mais aussi cette conv
8522 s’exprimer, de se décrire comme pour mieux jouir de soi-même ? Mais aussi cette conviction que les autres ne comprendront
8523 uir de soi-même ? Mais aussi cette conviction que les autres ne comprendront pas, et que s’ils questionnent ou accusent, on
8524 accusent, on ne peut alors que mentir pour sauver l’ essence même de la passion !) 2° Si Jean de la Croix, et même Ruysbroe
8525 peut alors que mentir pour sauver l’essence même de la passion !) 2° Si Jean de la Croix, et même Ruysbroek, et saint Fra
8526 ut alors que mentir pour sauver l’essence même de la passion !) 2° Si Jean de la Croix, et même Ruysbroek, et saint Franço
8527 , et saint François sont évidemment postérieurs à la naissance de l’amour-passion, il n’en reste pas moins que celui-ci es
8528 ançois sont évidemment postérieurs à la naissance de l’amour-passion, il n’en reste pas moins que celui-ci est postérieur
8529 ois sont évidemment postérieurs à la naissance de l’ amour-passion, il n’en reste pas moins que celui-ci est postérieur à l
8530 ’en reste pas moins que celui-ci est postérieur à la mystique pseudo-chrétienne des cathares. 3° C’est sans doute à tort q
8531 nne des cathares. 3° C’est sans doute à tort qu’à la proposition : « Tout érotomane est un mystique qui s’ignore », on a c
8532 qui s’ignore », on a cru pouvoir répondre : « Ou l’ inverse. » Il se peut que les épigones des grands mystiques133 nous ap
8533 uvoir répondre : « Ou l’inverse. » Il se peut que les épigones des grands mystiques133 nous apparaissent parfois comme des
8534 rotomanes qui s’ignorent. Mais il est certain que l’ érotomanie est une forme d’intoxication, et tout nous prouve que les E
8535 ais il est certain que l’érotomanie est une forme d’ intoxication, et tout nous prouve que les Eckhart, Ruysbroek, Thérèse,
8536 une forme d’intoxication, et tout nous prouve que les Eckhart, Ruysbroek, Thérèse, Jean de la Croix, sont exactement le con
8537 broek, Thérèse, Jean de la Croix, sont exactement le contraire de ce qu’on nomme des intoxiqués. L’intoxiqué est la victim
8538 e, Jean de la Croix, sont exactement le contraire de ce qu’on nomme des intoxiqués. L’intoxiqué est la victime non de sa p
8539 nt le contraire de ce qu’on nomme des intoxiqués. L’ intoxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’agent matériel q
8540 de ce qu’on nomme des intoxiqués. L’intoxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’agent matériel qu’elle utilise p
8541 me des intoxiqués. L’intoxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’agent matériel qu’elle utilise pour s’exalter.
8542 ’intoxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’agent matériel qu’elle utilise pour s’exalter. Si l’origine de cett
8543 toxiqué est la victime non de sa passion, mais de l’ agent matériel qu’elle utilise pour s’exalter. Si l’origine de cette p
8544 agent matériel qu’elle utilise pour s’exalter. Si l’ origine de cette passion est un désir, conscient ou non, d’échapper à
8545 riel qu’elle utilise pour s’exalter. Si l’origine de cette passion est un désir, conscient ou non, d’échapper à la conditi
8546 de cette passion est un désir, conscient ou non, d’ échapper à la condition terrestre insupportable, et si l’on est en dro
8547 sion est un désir, conscient ou non, d’échapper à la condition terrestre insupportable, et si l’on est en droit d’y voir l
8548 per à la condition terrestre insupportable, et si l’ on est en droit d’y voir le rudiment d’un appel mystique, il n’en rest
8549 terrestre insupportable, et si l’on est en droit d’ y voir le rudiment d’un appel mystique, il n’en reste pas moins que l’
8550 e insupportable, et si l’on est en droit d’y voir le rudiment d’un appel mystique, il n’en reste pas moins que l’intoxiqué
8551 ble, et si l’on est en droit d’y voir le rudiment d’ un appel mystique, il n’en reste pas moins que l’intoxiqué est avant t
8552 d’un appel mystique, il n’en reste pas moins que l’ intoxiqué est avant tout l’esclave de sa drogue. Psychologiquement, c’
8553 en reste pas moins que l’intoxiqué est avant tout l’ esclave de sa drogue. Psychologiquement, c’est un être déchu, dont les
8554 as moins que l’intoxiqué est avant tout l’esclave de sa drogue. Psychologiquement, c’est un être déchu, dont les sens s’ém
8555 gue. Psychologiquement, c’est un être déchu, dont les sens s’émoussent, dont la lucidité s’affaiblit, et qui finit dans l’i
8556 st un être déchu, dont les sens s’émoussent, dont la lucidité s’affaiblit, et qui finit dans l’idiotie. Les grands mystiqu
8557 , dont la lucidité s’affaiblit, et qui finit dans l’ idiotie. Les grands mystiques, tout au contraire, insistent sur la néc
8558 ucidité s’affaiblit, et qui finit dans l’idiotie. Les grands mystiques, tout au contraire, insistent sur la nécessité de dé
8559 rands mystiques, tout au contraire, insistent sur la nécessité de dépasser l’état de transe, d’accéder à une lucidité touj
8560 es, tout au contraire, insistent sur la nécessité de dépasser l’état de transe, d’accéder à une lucidité toujours plus pur
8561 contraire, insistent sur la nécessité de dépasser l’ état de transe, d’accéder à une lucidité toujours plus pure et audacie
8562 re, insistent sur la nécessité de dépasser l’état de transe, d’accéder à une lucidité toujours plus pure et audacieuse, de
8563 nt sur la nécessité de dépasser l’état de transe, d’ accéder à une lucidité toujours plus pure et audacieuse, de vérifier m
8564 à une lucidité toujours plus pure et audacieuse, de vérifier même les plus hautes grâces par leurs répercussions dans la
8565 oujours plus pure et audacieuse, de vérifier même les plus hautes grâces par leurs répercussions dans la vie quotidienne. S
8566 s plus hautes grâces par leurs répercussions dans la vie quotidienne. Sainte Thérèse ne tenait pour bonnes que les visions
8567 idienne. Sainte Thérèse ne tenait pour bonnes que les visions qui la poussaient à mieux agir, à mieux aimer. Surtout, les g
8568 Thérèse ne tenait pour bonnes que les visions qui la poussaient à mieux agir, à mieux aimer. Surtout, les grands mystiques
8569 poussaient à mieux agir, à mieux aimer. Surtout, les grands mystiques s’accordent à voir le terme de leur ascension dans l
8570 Surtout, les grands mystiques s’accordent à voir le terme de leur ascension dans la liberté souveraine de l’âme. Saint Je
8571 les grands mystiques s’accordent à voir le terme de leur ascension dans la liberté souveraine de l’âme. Saint Jean de la
8572 ’accordent à voir le terme de leur ascension dans la liberté souveraine de l’âme. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart
8573 erme de leur ascension dans la liberté souveraine de l’âme. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart disent en termes diff
8574 e de leur ascension dans la liberté souveraine de l’ âme. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart disent en termes différe
8575 oix et Maître Eckhart disent en termes différents la même chose : il faut que le mystique arrive « à se passer du don », à
8576 en termes différents la même chose : il faut que le mystique arrive « à se passer du don », à ne plus le désirer pour lui
8577 mystique arrive « à se passer du don », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le mariage spirituel, dit Jean de la Croi
8578 u don », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le mariage spirituel, dit Jean de la Croix, l’âme parvient à aimer Dieu
8579 Dans le mariage spirituel, dit Jean de la Croix, l’ âme parvient à aimer Dieu sans plus sentir son amour. C’est un état d’
8580 er Dieu sans plus sentir son amour. C’est un état d’ indifférence parfaite, croirait-on ; en vérité, c’est le point de perf
8581 fférence parfaite, croirait-on ; en vérité, c’est le point de perfection d’un équilibre durement conquis, d’une connaissan
8582 parfaite, croirait-on ; en vérité, c’est le point de perfection d’un équilibre durement conquis, d’une connaissance immédi
8583 rait-on ; en vérité, c’est le point de perfection d’ un équilibre durement conquis, d’une connaissance immédiatement active
8584 nt de perfection d’un équilibre durement conquis, d’ une connaissance immédiatement active. Au-delà des transes et au-delà
8585 édiatement active. Au-delà des transes et au-delà de l’ascèse, l’aventure mystique culmine dans un état d’extrême « désint
8586 atement active. Au-delà des transes et au-delà de l’ ascèse, l’aventure mystique culmine dans un état d’extrême « désintoxi
8587 tive. Au-delà des transes et au-delà de l’ascèse, l’ aventure mystique culmine dans un état d’extrême « désintoxication » d
8588 ’ascèse, l’aventure mystique culmine dans un état d’ extrême « désintoxication » de l’âme. Dans la plus rigoureuse possessi
8589 ulmine dans un état d’extrême « désintoxication » de l’âme. Dans la plus rigoureuse possession de soi-même. Et c’est alors
8590 ine dans un état d’extrême « désintoxication » de l’ âme. Dans la plus rigoureuse possession de soi-même. Et c’est alors qu
8591 état d’extrême « désintoxication » de l’âme. Dans la plus rigoureuse possession de soi-même. Et c’est alors que le mariage
8592 on » de l’âme. Dans la plus rigoureuse possession de soi-même. Et c’est alors que le mariage devient possible, qui signifi
8593 ureuse possession de soi-même. Et c’est alors que le mariage devient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros,
8594 evient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe appara
8595 ent possible, qui signifie non plus jouissance de l’ Éros, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-
8596 fie non plus jouissance de l’Éros, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle enfin comme la voi
8597 non plus jouissance de l’Éros, mais fécondité de l’ Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle enfin comme la voie p
8598 sance de l’Éros, mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle enfin comme la voie purgative par ex
8599 i la mystique orthodoxe apparaît-elle enfin comme la voie purgative par excellence, la meilleure discipline qui nous perme
8600 lle enfin comme la voie purgative par excellence, la meilleure discipline qui nous permette de transcender l’amour-passion
8601 llence, la meilleure discipline qui nous permette de transcender l’amour-passion jusque dans ses formes sublimées. Le cycl
8602 leure discipline qui nous permette de transcender l’ amour-passion jusque dans ses formes sublimées. Le cycle de l’ascèse c
8603 l’amour-passion jusque dans ses formes sublimées. Le cycle de l’ascèse chrétienne ramène l’âme à l’obéissance heureuse, c’
8604 assion jusque dans ses formes sublimées. Le cycle de l’ascèse chrétienne ramène l’âme à l’obéissance heureuse, c’est-à-dir
8605 ion jusque dans ses formes sublimées. Le cycle de l’ ascèse chrétienne ramène l’âme à l’obéissance heureuse, c’est-à-dire à
8606 sublimées. Le cycle de l’ascèse chrétienne ramène l’ âme à l’obéissance heureuse, c’est-à-dire à l’acceptation des limites
8607 s. Le cycle de l’ascèse chrétienne ramène l’âme à l’ obéissance heureuse, c’est-à-dire à l’acceptation des limites de la cr
8608 ène l’âme à l’obéissance heureuse, c’est-à-dire à l’ acceptation des limites de la créature, mais dans un esprit renouvelé,
8609 eureuse, c’est-à-dire à l’acceptation des limites de la créature, mais dans un esprit renouvelé, dans une liberté reconqui
8610 euse, c’est-à-dire à l’acceptation des limites de la créature, mais dans un esprit renouvelé, dans une liberté reconquise.
8611 elé, dans une liberté reconquise. 8.Crépuscule de l’amour-passion C’est le dogme de l’Incarnation qui distingue radi
8612 , dans une liberté reconquise. 8.Crépuscule de l’ amour-passion C’est le dogme de l’Incarnation qui distingue radical
8613 uise. 8.Crépuscule de l’amour-passion C’est le dogme de l’Incarnation qui distingue radicalement la mystique orthodo
8614 8.Crépuscule de l’amour-passion C’est le dogme de l’Incarnation qui distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’h
8615 répuscule de l’amour-passion C’est le dogme de l’ Incarnation qui distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’héré
8616 dogme de l’Incarnation qui distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’hérétique. C’est lui qui donne un sens tout d
8617 qui distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’hérétique. C’est lui qui donne un sens tout différent au mot amour
8618 i distingue radicalement la mystique orthodoxe de l’ hérétique. C’est lui qui donne un sens tout différent au mot amour dan
8619 ui donne un sens tout différent au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le f
8620 ns tout différent au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile
8621 ns les deux cas. Les hérétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour
8622 érétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas re
8623 s cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’ Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la
8624 opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la
8625 osent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean . Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit
8626 it au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit : elle n
8627 Mais la Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit : elle n’a pas « été faite chair ». Ils ne veulent p
8628 Parole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit : elle n’a pas « été faite chair ». Ils ne veulent pas que le
8629 ole du Jour, pour eux, n’a pas revêtu la forme de la Nuit : elle n’a pas « été faite chair ». Ils ne veulent pas que le Jo
8630 a pas « été faite chair ». Ils ne veulent pas que le Jour parfait se communique à nous au travers de la vie. (Ils ne croie
8631 e Jour parfait se communique à nous au travers de la vie. (Ils ne croient pas l’humanité du Christ.) Ils veulent aller tou
8632 à nous au travers de la vie. (Ils ne croient pas l’ humanité du Christ.) Ils veulent aller tout droit à l’Amour par l’amou
8633 manité du Christ.) Ils veulent aller tout droit à l’ Amour par l’amour, et de la Nuit au Jour sans nul intermédiaire. Sombr
8634 rist.) Ils veulent aller tout droit à l’Amour par l’ amour, et de la Nuit au Jour sans nul intermédiaire. Sombrant alors, c
8635 eulent aller tout droit à l’Amour par l’amour, et de la Nuit au Jour sans nul intermédiaire. Sombrant alors, comme Icare e
8636 ent aller tout droit à l’Amour par l’amour, et de la Nuit au Jour sans nul intermédiaire. Sombrant alors, comme Icare est
8637 mbé. (Celui qui veut aller à Dieu sans passer par le Christ qui est « le chemin », celui-là va au diable, disait énergique
8638 aller à Dieu sans passer par le Christ qui est «  le chemin », celui-là va au diable, disait énergiquement Luther.) Ils pr
8639 disait énergiquement Luther.) Ils pressentent que la Nuit est un mystère du Jour, dont le Jour seul détient le secret dern
8640 ssentent que la Nuit est un mystère du Jour, dont le Jour seul détient le secret dernier134. Mais ils ignorent que la Nuit
8641 est un mystère du Jour, dont le Jour seul détient le secret dernier134. Mais ils ignorent que la Nuit, c’est la Colère de
8642 tient le secret dernier134. Mais ils ignorent que la Nuit, c’est la Colère de Dieu — répondant à notre révolte — et non pa
8643 dernier134. Mais ils ignorent que la Nuit, c’est la Colère de Dieu — répondant à notre révolte — et non pas l’œuvre d’un
8644 4. Mais ils ignorent que la Nuit, c’est la Colère de Dieu — répondant à notre révolte — et non pas l’œuvre d’un obscur dém
8645 de Dieu — répondant à notre révolte — et non pas l’ œuvre d’un obscur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bibl
8646 — répondant à notre révolte — et non pas l’œuvre d’ un obscur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bible.) Refu
8647 l’œuvre d’un obscur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette v
8648 obscur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette vie et par le
8649 scur démiurge. (Telle est du moins la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette vie et par le mo
8650 t du moins la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », m
8651 ns la doctrine de la Bible.) Refusant que le Jour les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », méconnaiss
8652 nt que le Jour les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », méconnaissant une Agapè qui sanctifie la cré
8653 Jour les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », méconnaissant une Agapè qui sanctifie la créature, ig
8654 ur les enseigne dans cette vie et par le moyen de la « matière », méconnaissant une Agapè qui sanctifie la créature, ignor
8655  matière », méconnaissant une Agapè qui sanctifie la créature, ignorant donc la vraie nature de ce qu’ils tiennent pour le
8656 ne Agapè qui sanctifie la créature, ignorant donc la vraie nature de ce qu’ils tiennent pour le péché, ils courent le risq
8657 ctifie la créature, ignorant donc la vraie nature de ce qu’ils tiennent pour le péché, ils courent le risque de s’y perdre
8658 t donc la vraie nature de ce qu’ils tiennent pour le péché, ils courent le risque de s’y perdre sans retour au moment même
8659 de ce qu’ils tiennent pour le péché, ils courent le risque de s’y perdre sans retour au moment même qu’ils croient lui éc
8660 ils tiennent pour le péché, ils courent le risque de s’y perdre sans retour au moment même qu’ils croient lui échapper. Et
8661 ur au moment même qu’ils croient lui échapper. Et de là vient que la confusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’É
8662 e qu’ils croient lui échapper. Et de là vient que la confusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’Éros prisonnier d
8663 t de là vient que la confusion était fatale entre l’ Éros divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la
8664 confusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’ Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousias
8665 tale entre l’Éros divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amo
8666 e entre l’Éros divinisant et l’Éros prisonnier de l’ instinct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amor d
8667 os divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amor des troubadou
8668 l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amor des troubadours, devait fatal
8669 nct. De là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’amor des troubadours, devait fatalement aboutir à la passion hu
8670 là vient que la passion « enthousiaste », la joy d’ amor des troubadours, devait fatalement aboutir à la passion humaine m
8671 amor des troubadours, devait fatalement aboutir à la passion humaine malheureuse. Cet amour impossible laissait au cœur de
8672 able, une ardeur vraiment dévorante, une soif que la mort seule pouvait éteindre : ce fut la « torture d’amour » qu’ils se
8673 soif que la mort seule pouvait éteindre : ce fut la « torture d’amour » qu’ils se mirent à aimer pour elle-même. La passi
8674 mort seule pouvait éteindre : ce fut la « torture d’ amour » qu’ils se mirent à aimer pour elle-même. La passion des « parf
8675 ’amour » qu’ils se mirent à aimer pour elle-même. La passion des « parfaits » voulait la mort divinisante. La soif qu’elle
8676 ur elle-même. La passion des « parfaits » voulait la mort divinisante. La soif qu’elle laisse au cœur des hommes sans foi,
8677 ion des « parfaits » voulait la mort divinisante. La soif qu’elle laisse au cœur des hommes sans foi, mais bouleversés par
8678 és par sa brûlante poésie, ne cherchera plus dans la mort que la suprême sensation. Et de même, l’amour de la Dame, dès qu
8679 ûlante poésie, ne cherchera plus dans la mort que la suprême sensation. Et de même, l’amour de la Dame, dès qu’il cessera
8680 ans la mort que la suprême sensation. Et de même, l’ amour de la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec
8681 ort que la suprême sensation. Et de même, l’amour de la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec le Jour
8682 que la suprême sensation. Et de même, l’amour de la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec le Jour inc
8683 Et de même, l’amour de la Dame, dès qu’il cessera d’ être un symbole de l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole d
8684 r de la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible uni
8685 e la Dame, dès qu’il cessera d’être un symbole de l’ union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible union
8686 s qu’il cessera d’être un symbole de l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible union avec la femme
8687 symbole de l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible union avec la femme ; gardant de ses origines
8688 l’union avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’impossible union avec la femme ; gardant de ses origines mystiques
8689 nion avec le Jour incréé, deviendra le symbole de l’ impossible union avec la femme ; gardant de ses origines mystiques on
8690 , deviendra le symbole de l’impossible union avec la femme ; gardant de ses origines mystiques on ne sait quoi de divin, d
8691 ole de l’impossible union avec la femme ; gardant de ses origines mystiques on ne sait quoi de divin, de faussement transc
8692 gardant de ses origines mystiques on ne sait quoi de divin, de faussement transcendant — une illusion de gloire libératric
8693 ses origines mystiques on ne sait quoi de divin, de faussement transcendant — une illusion de gloire libératrice dont la
8694 divin, de faussement transcendant — une illusion de gloire libératrice dont la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’o
8695 cendant — une illusion de gloire libératrice dont la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragiq
8696 gloire libératrice dont la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragique : se dépasser jusqu’à
8697 la douleur serait encore le signe ! Ainsi s’opère le renversement tragique : se dépasser jusqu’à s’unir au transcendant, q
8698 se dépasser jusqu’à s’unir au transcendant, quand le but n’est plus la Lumière, et quand on ignore le « chemin », c’est se
8699 à s’unir au transcendant, quand le but n’est plus la Lumière, et quand on ignore le « chemin », c’est se précipiter dans l
8700 le but n’est plus la Lumière, et quand on ignore le « chemin », c’est se précipiter dans la Nuit. Le dépassement, dès lor
8701 on ignore le « chemin », c’est se précipiter dans la Nuit. Le dépassement, dès lors, n’est plus qu’exaltation du narcissis
8702 le « chemin », c’est se précipiter dans la Nuit. Le dépassement, dès lors, n’est plus qu’exaltation du narcissisme. Il ne
8703 s qu’exaltation du narcissisme. Il ne vise plus à la libération des sens, mais à la douloureuse intensité du sentiment. In
8704 Il ne vise plus à la libération des sens, mais à la douloureuse intensité du sentiment. Intoxication par l’esprit. L’hist
8705 loureuse intensité du sentiment. Intoxication par l’ esprit. L’histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes litt
8706 ntensité du sentiment. Intoxication par l’esprit. L’ histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes littératures,
8707 sentiment. Intoxication par l’esprit. L’histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes littératures, du xiiie s
8708 ntiment. Intoxication par l’esprit. L’histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes littératures, du xiiie sièc
8709 toxication par l’esprit. L’histoire de la passion d’ amour, dans toutes les grandes littératures, du xiiie siècle jusqu’à
8710 it. L’histoire de la passion d’amour, dans toutes les grandes littératures, du xiiie siècle jusqu’à nous, c’est l’histoire
8711 ittératures, du xiiie siècle jusqu’à nous, c’est l’ histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C
8712 , du xiiie siècle jusqu’à nous, c’est l’histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le réc
8713 u xiiie siècle jusqu’à nous, c’est l’histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le récit
8714 l’histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le récit des tentatives de plus en plus déses
8715 du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le récit des tentatives de plus en plus désespérées que fait l’Éros pour
8716 s tentatives de plus en plus désespérées que fait l’ Éros pour remplacer la transcendance mystique par une intensité émue.
8717 n plus désespérées que fait l’Éros pour remplacer la transcendance mystique par une intensité émue. Mais grandiloquentes o
8718 tensité émue. Mais grandiloquentes ou plaintives, les figures du discours passionné, les « couleurs » de sa rhétorique ne s
8719 ou plaintives, les figures du discours passionné, les « couleurs » de sa rhétorique ne seront jamais que les exaltations d’
8720 s figures du discours passionné, les « couleurs » de sa rhétorique ne seront jamais que les exaltations d’un crépuscule, p
8721  couleurs » de sa rhétorique ne seront jamais que les exaltations d’un crépuscule, promesses de gloire jamais tenues… 10
8722 a rhétorique ne seront jamais que les exaltations d’ un crépuscule, promesses de gloire jamais tenues… 104. Philippe de
8723 is que les exaltations d’un crépuscule, promesses de gloire jamais tenues… 104. Philippe de Félice, Poisons sacrés, ivr
8724 es divines, essai sur quelques formes inférieures de la mystique, Paris, 1936. 105. Il y a bien l’exemple de la formica s
8725 divines, essai sur quelques formes inférieures de la mystique, Paris, 1936. 105. Il y a bien l’exemple de la formica sang
8726 es de la mystique, Paris, 1936. 105. Il y a bien l’ exemple de la formica sanguinea. Cet insecte entretient dans sa fourmi
8727 ystique, Paris, 1936. 105. Il y a bien l’exemple de la formica sanguinea. Cet insecte entretient dans sa fourmilière un p
8728 ique, Paris, 1936. 105. Il y a bien l’exemple de la formica sanguinea. Cet insecte entretient dans sa fourmilière un para
8729 ecte entretient dans sa fourmilière un parasite à la sueur délicieuse, lequel finit par tout détruire. On a voulu comparer
8730 ire. On a voulu comparer cette tendance morbide à l’ alcoolisme. Tant que les fourmis ne parleront pas, toutes les hypothès
8731 r cette tendance morbide à l’alcoolisme. Tant que les fourmis ne parleront pas, toutes les hypothèses sont possibles ! 106
8732 me. Tant que les fourmis ne parleront pas, toutes les hypothèses sont possibles ! 106. Voir Appendice 7. 107. Voir Append
8733 Voir Appendice 7. 107. Voir Appendice 8. 108. La Nuit obscure, de saint Jean de la Croix, II, 1, 1er verset. Trad. Hoo
8734 . 107. Voir Appendice 8. 108. La Nuit obscure, de saint Jean de la Croix, II, 1, 1er verset. Trad. Hoornaert. 109. Ce
8735 ute occasion. « Pour plaire à Dieu, pour recevoir de lui de grandes grâces, il faut, et telle est sa volonté, que ces grâc
8736 asion. « Pour plaire à Dieu, pour recevoir de lui de grandes grâces, il faut, et telle est sa volonté, que ces grâces pass
8737 telle est sa volonté, que ces grâces passent par les mains de cette humanité sacrée en laquelle il a déclaré lui-même pren
8738 sa volonté, que ces grâces passent par les mains de cette humanité sacrée en laquelle il a déclaré lui-même prendre sa co
8739 re sa complaisance. » 110. Nulle part, en effet, les généralisations ne se révèlent plus décevantes que dans l’étude des m
8740 lisations ne se révèlent plus décevantes que dans l’ étude des mystiques. Comme l’a fort bien noté J. Baruzi (Saint Jean de
8741 décevantes que dans l’étude des mystiques. Comme l’ a fort bien noté J. Baruzi (Saint Jean de la Croix, p. 613) si nous te
8742 (Saint Jean de la Croix, p. 613) si nous tentions de prendre une vue générale des diverses mystiques connues, « l’expérien
8743 ne vue générale des diverses mystiques connues, «  l’ expérience mystique ne nous semblerait d’un type homogène que dans la
8744 nnues, « l’expérience mystique ne nous semblerait d’ un type homogène que dans la mesure où elle serait banale, dans la mes
8745 ue ne nous semblerait d’un type homogène que dans la mesure où elle serait banale, dans la mesure où nous échouerions à la
8746 ne que dans la mesure où elle serait banale, dans la mesure où nous échouerions à la saisir. » 111. Gotha 1929. Seul le l
8747 rait banale, dans la mesure où nous échouerions à la saisir. » 111. Gotha 1929. Seul le livre célèbre de R. Otto sur le S
8748 échouerions à la saisir. » 111. Gotha 1929. Seul le livre célèbre de R. Otto sur le Sacré a paru jusqu’ici en traduction
8749 saisir. » 111. Gotha 1929. Seul le livre célèbre de R. Otto sur le Sacré a paru jusqu’ici en traduction française. 112.
8750 Gotha 1929. Seul le livre célèbre de R. Otto sur le Sacré a paru jusqu’ici en traduction française. 112. - « Minne eini
8751 n. » 113. Fin du sermon Nisi granum frumenti… «  L’ âme échappe à sa nature, à son être et à sa vie, et naît dans la Divin
8752 à sa nature, à son être et à sa vie, et naît dans la Divinité. C’est là qu’est son devenir. Elle devient si totalement un
8753 ent si totalement un seul être qu’il ne reste pas d’ autre distinction que celle-ci : Lui demeure Dieu et elle demeure âme.
8754 ad. Mayrisch Saint-Hubert.) Il faut bien dire que l’ on se heurte dans tous les écrits d’Eckhart, à une équivoque sur le se
8755 .) Il faut bien dire que l’on se heurte dans tous les écrits d’Eckhart, à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’unio
8756 bien dire que l’on se heurte dans tous les écrits d’ Eckhart, à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’union (Einung)
8757 ns tous les écrits d’Eckhart, à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’union (Einung). Toutefois un tel passage incl
8758 art, à une équivoque sur le sens qu’il attribue à l’ union (Einung). Toutefois un tel passage inclinerait à croire, avec Ot
8759 it à croire, avec Otto, qu’il ne s’agit nullement d’ une fusion essentielle. 114. - Und diese Gleichheit aus dem Einen in
8760 Cité par Baruzi, Saint Jean de la Croix, p. 642. L’ absence du langage « épithalamique » pourrait-elle être proposée comme
8761 e être proposée comme un critère lorsqu’il s’agit de savoir si tel mystique croyait ou non à l’union essentielle ? Dans ce
8762 s’agit de savoir si tel mystique croyait ou non à l’ union essentielle ? Dans ce cas, la remarque de l’abbé Paquier servira
8763 oyait ou non à l’union essentielle ? Dans ce cas, la remarque de l’abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’Ott
8764 à l’union essentielle ? Dans ce cas, la remarque de l’abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’Otto, et nous i
8765 l’union essentielle ? Dans ce cas, la remarque de l’ abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’Otto, et nous indu
8766 s ce cas, la remarque de l’abbé Paquier servirait d’ argument contre la thèse d’Otto, et nous induirait à ranger Maître Eck
8767 que de l’abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’Otto, et nous induirait à ranger Maître Eckhart parmi les hér
8768 abbé Paquier servirait d’argument contre la thèse d’ Otto, et nous induirait à ranger Maître Eckhart parmi les hérétiques.
8769 , et nous induirait à ranger Maître Eckhart parmi les hérétiques. 117. Un troubadour : « Amour ne me quitte ni bien ne peu
8770 ien ne peut m’avoir. » 118. Th. Labande-Jeanroy, Les Mystiques italiens (introduction à une anthologie). 119. ID., ibid.,
8771 nthologie). 119. ID., ibid., et P. Sabatier, Vie de saint François d’Assise. 120. B. de Ligt, la Paix créatrice, II, p. 
8772 Vie de saint François d’Assise. 120. B. de Ligt, la Paix créatrice, II, p. 415. 121. Saint François nommait le frère Gil
8773 éatrice, II, p. 415. 121. Saint François nommait le frère Gilles « un paladin de sa Table ronde », et les miracles du sai
8774 int François nommait le frère Gilles « un paladin de sa Table ronde », et les miracles du saint — comme la conversion du l
8775 frère Gilles « un paladin de sa Table ronde », et les miracles du saint — comme la conversion du loup de Gubbio — se produi
8776 a Table ronde », et les miracles du saint — comme la conversion du loup de Gubbio — se produisent dans les mêmes circonsta
8777 s miracles du saint — comme la conversion du loup de Gubbio — se produisent dans les mêmes circonstances que les prouesses
8778 conversion du loup de Gubbio — se produisent dans les mêmes circonstances que les prouesses des chevaliers errants. Ils son
8779  — se produisent dans les mêmes circonstances que les prouesses des chevaliers errants. Ils sont d’ailleurs rapportés par l
8780 aliers errants. Ils sont d’ailleurs rapportés par les auteurs des Fioretti sous une forme narrative consacrée, qui devait é
8781 rative consacrée, qui devait évidemment souligner le parallélisme, avec la chevalerie, aux yeux des lecteurs du xiiie siè
8782 devait évidemment souligner le parallélisme, avec la chevalerie, aux yeux des lecteurs du xiiie siècle. 122. Ciascun am
8783 rs du xiiie siècle. 122. Ciascun amante, danse de l’amour mystique. Voir aussi l’Appendice 9. 123. On en trouvera d’ai
8784 du xiiie siècle. 122. Ciascun amante, danse de l’ amour mystique. Voir aussi l’Appendice 9. 123. On en trouvera d’aille
8785 cun amante, danse de l’amour mystique. Voir aussi l’ Appendice 9. 123. On en trouvera d’ailleurs quelques éléments aux cha
8786 livre II et III-V, livre IV. 124. Ce cri célèbre de sainte Thérèse fait écho à celui de la franciscaine Angèle de Foligno
8787 e cri célèbre de sainte Thérèse fait écho à celui de la franciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs du désir de mourir. »
8788 ri célèbre de sainte Thérèse fait écho à celui de la franciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs du désir de mourir. » 12
8789 nciscaine Angèle de Foligno : « Je meurs du désir de mourir. » 125. J. Baruzi, Introduction à des recherches sur le langa
8790 125. J. Baruzi, Introduction à des recherches sur le langage mystique. (Recherches philosophiques, I, 19.) 126. Saint Je
8791 phiques, I, 19.) 126. Saint Jean de la Croix et l’ expérience mystique, p. 343. 127. Maxime de Montmorand, Psychologie d
8792 catholiques orthodoxes. 128. Gaston Etchegoyen, L’ Amour divin, essai sur les sources de sainte Thérèse, IVe partie : l’E
8793 128. Gaston Etchegoyen, L’Amour divin, essai sur les sources de sainte Thérèse, IVe partie : l’Expression de l’amour divin
8794 Etchegoyen, L’Amour divin, essai sur les sources de sainte Thérèse, IVe partie : l’Expression de l’amour divin. 129. Tra
8795 i sur les sources de sainte Thérèse, IVe partie : l’ Expression de l’amour divin. 129. Travaux de Max Nordau, Krafft-Ebing
8796 rces de sainte Thérèse, IVe partie : l’Expression de l’amour divin. 129. Travaux de Max Nordau, Krafft-Ebing, Murisier, L
8797 s de sainte Thérèse, IVe partie : l’Expression de l’ amour divin. 129. Travaux de Max Nordau, Krafft-Ebing, Murisier, Leub
8798 ie : l’Expression de l’amour divin. 129. Travaux de Max Nordau, Krafft-Ebing, Murisier, Leuba, Freud, pour s’en tenir aux
8799 r E. Minkowski, Vers une cosmologie, chapitre sur la métaphore. 132. Comme le font croire des expressions courantes telle
8800 osmologie, chapitre sur la métaphore. 132. Comme le font croire des expressions courantes telles que « aveuglé par la pas
8801 es expressions courantes telles que « aveuglé par la passion », « fou d’amour ». 133. Surtout les épigones féminins : une
8802 ntes telles que « aveuglé par la passion », « fou d’ amour ». 133. Surtout les épigones féminins : une Marguerite-Marie Al
8803 par la passion », « fou d’amour ». 133. Surtout les épigones féminins : une Marguerite-Marie Alacoque au xviie siècle en
8804 uerite-Marie Alacoque au xviie siècle en fournit le plus inquiétant exemple (sa description du lit nuptial et de ce qui s
8805 uiétant exemple (sa description du lit nuptial et de ce qui s’y passe !). 134. Karl Jaspers a magnifiquement exprimé cett
8806 a magnifiquement exprimé cette assomption finale de la Nuit par le Jour dans sa Philosophie. (Cf. trad. française par H. 
8807 magnifiquement exprimé cette assomption finale de la Nuit par le Jour dans sa Philosophie. (Cf. trad. française par H. Cor
8808 nt exprimé cette assomption finale de la Nuit par le Jour dans sa Philosophie. (Cf. trad. française par H. Corbin dans Her
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre IV. Le mythe dans la littérature
8809 Livre IVLe mythe dans la littérature On reconnaîtra maintenant ce qu’est le péché ou commen
8810 ittérature On reconnaîtra maintenant ce qu’est le péché ou comment procède le péché. C’est lorsque la volonté humaine s
8811 maintenant ce qu’est le péché ou comment procède le péché. C’est lorsque la volonté humaine se sépare de Dieu pour être u
8812 péché ou comment procède le péché. C’est lorsque la volonté humaine se sépare de Dieu pour être une volonté à soi, qu’ell
8813 péché. C’est lorsque la volonté humaine se sépare de Dieu pour être une volonté à soi, qu’elle suscite sa propre ardeur et
8814 à soi, qu’elle suscite sa propre ardeur et brûle de sa propre affection, ardeur qui lui est propre et qui n’a rien à voir
8815 ur qui lui est propre et qui n’a rien à voir avec l’ ardeur divine. Jacob Boehme. 1.D’une influence précise de la littér
8816 ivine. Jacob Boehme. 1.D’une influence précise de la littérature sur les mœurs D’une manière générale, il est bien d
8817 ne. Jacob Boehme. 1.D’une influence précise de la littérature sur les mœurs D’une manière générale, il est bien diff
8818 1.D’une influence précise de la littérature sur les mœurs D’une manière générale, il est bien difficile de vérifier l’
8819 luence précise de la littérature sur les mœurs D’ une manière générale, il est bien difficile de vérifier l’influence de
8820 D’une manière générale, il est bien difficile de vérifier l’influence des arts sur la vie quotidienne d’une époque. « 
8821 nière générale, il est bien difficile de vérifier l’ influence des arts sur la vie quotidienne d’une époque. « La musique a
8822 en difficile de vérifier l’influence des arts sur la vie quotidienne d’une époque. « La musique adoucit les mœurs ? » Je n
8823 ifier l’influence des arts sur la vie quotidienne d’ une époque. « La musique adoucit les mœurs ? » Je n’en sais rien, et p
8824 e des arts sur la vie quotidienne d’une époque. «  La musique adoucit les mœurs ? » Je n’en sais rien, et personne ne saura
8825 ie quotidienne d’une époque. « La musique adoucit les mœurs ? » Je n’en sais rien, et personne ne saurait le démontrer. Et
8826 urs ? » Je n’en sais rien, et personne ne saurait le démontrer. Et la peinture, quelle peut bien être son action ? L’archi
8827 ais rien, et personne ne saurait le démontrer. Et la peinture, quelle peut bien être son action ? L’architecture, au moins
8828 t la peinture, quelle peut bien être son action ? L’ architecture, au moins, nous pouvons l’habiter, mais là n’est pas son
8829 n action ? L’architecture, au moins, nous pouvons l’ habiter, mais là n’est pas son caractère d’art. De même pour telle ou
8830 ouvons l’habiter, mais là n’est pas son caractère d’ art. De même pour telle ou telle philosophie. Mais le cas est tout dif
8831 rt. De même pour telle ou telle philosophie. Mais le cas est tout différent lorsqu’il s’agit d’une littérature dont on peu
8832 . Mais le cas est tout différent lorsqu’il s’agit d’ une littérature dont on peut démontrer, historiquement, qu’elle a donn
8833 trer, historiquement, qu’elle a donné sa langue à la passion. Si la littérature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs d
8834 ement, qu’elle a donné sa langue à la passion. Si la littérature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs de l’Europe, c’e
8835 ue à la passion. Si la littérature peut se vanter d’ avoir agi sur les mœurs de l’Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu
8836 Si la littérature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs de l’Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’
8837 térature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs de l’Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’une maniè
8838 ature peut se vanter d’avoir agi sur les mœurs de l’ Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’une manière
8839 l’Europe, c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’une manière plus précise : c’est à la rhétorique du mythe, hé
8840 , c’est à coup sûr à notre mythe qu’elle le doit. D’ une manière plus précise : c’est à la rhétorique du mythe, héritage de
8841 lle le doit. D’une manière plus précise : c’est à la rhétorique du mythe, héritage de l’amour provençal. Il n’est pas néce
8842 récise : c’est à la rhétorique du mythe, héritage de l’amour provençal. Il n’est pas nécessaire de supposer ici quelque po
8843 ise : c’est à la rhétorique du mythe, héritage de l’ amour provençal. Il n’est pas nécessaire de supposer ici quelque pouvo
8844 age de l’amour provençal. Il n’est pas nécessaire de supposer ici quelque pouvoir magique des sons et du langage sur nos a
8845 oir magique des sons et du langage sur nos actes. L’ adoption d’un certain langage conventionnel entraîne et favorise natur
8846 des sons et du langage sur nos actes. L’adoption d’ un certain langage conventionnel entraîne et favorise naturellement l’
8847 conventionnel entraîne et favorise naturellement l’ essor des sentiments latents qui se trouvent les plus aptes à s’exprim
8848 nt l’essor des sentiments latents qui se trouvent les plus aptes à s’exprimer de la sorte. C’est dans ce sens que l’on peut
8849 tents qui se trouvent les plus aptes à s’exprimer de la sorte. C’est dans ce sens que l’on peut dire après La Rochefoucaul
8850 ts qui se trouvent les plus aptes à s’exprimer de la sorte. C’est dans ce sens que l’on peut dire après La Rochefoucauld :
8851 à s’exprimer de la sorte. C’est dans ce sens que l’ on peut dire après La Rochefoucauld : peu d’hommes seraient amoureux s
8852 orte. C’est dans ce sens que l’on peut dire après La Rochefoucauld : peu d’hommes seraient amoureux s’ils n’avaient jamais
8853 s que l’on peut dire après La Rochefoucauld : peu d’ hommes seraient amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler d’amour
8854 nt amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler d’ amour. ⁂ Passion et expression ne sont guère séparables. La passion pr
8855 ⁂ Passion et expression ne sont guère séparables. La passion prend sa source dans cet élan de l’esprit qui par ailleurs fa
8856 arables. La passion prend sa source dans cet élan de l’esprit qui par ailleurs fait naître le langage. Dès qu’elle dépasse
8857 bles. La passion prend sa source dans cet élan de l’ esprit qui par ailleurs fait naître le langage. Dès qu’elle dépasse l’
8858 cet élan de l’esprit qui par ailleurs fait naître le langage. Dès qu’elle dépasse l’instinct, dès qu’elle devient vraiment
8859 leurs fait naître le langage. Dès qu’elle dépasse l’ instinct, dès qu’elle devient vraiment passion, elle tend du même mouv
8860 pour s’exalter, ou simplement pour s’entretenir. ( Le double sens est significatif.) En ce domaine, il est aisé de vérifier
8861 ens est significatif.) En ce domaine, il est aisé de vérifier. Les sentiments qu’éprouvent l’élite, puis les masses par im
8862 ficatif.) En ce domaine, il est aisé de vérifier. Les sentiments qu’éprouvent l’élite, puis les masses par imitation, sont
8863 est aisé de vérifier. Les sentiments qu’éprouvent l’ élite, puis les masses par imitation, sont des créations littéraires e
8864 rifier. Les sentiments qu’éprouvent l’élite, puis les masses par imitation, sont des créations littéraires en ce sens qu’un
8865 éraires en ce sens qu’une certaine rhétorique est la condition suffisante de leur aveu, donc de leur prise de conscience.
8866 e certaine rhétorique est la condition suffisante de leur aveu, donc de leur prise de conscience. À défaut de cette rhétor
8867 ue est la condition suffisante de leur aveu, donc de leur prise de conscience. À défaut de cette rhétorique, ces sentiment
8868 que, ces sentiments existeraient sans doute, mais d’ une manière accidentelle, non reconnue, à titre d’étrangetés inavouabl
8869 d’une manière accidentelle, non reconnue, à titre d’ étrangetés inavouables, en contrebande. Mais on a toujours vu que l’in
8870 uables, en contrebande. Mais on a toujours vu que l’ invention d’une rhétorique faisait foisonner rapidement certaines puis
8871 ontrebande. Mais on a toujours vu que l’invention d’ une rhétorique faisait foisonner rapidement certaines puissances laten
8872 rapidement certaines puissances latentes du cœur. L’ apparition de Werther par exemple a produit une vague de suicides. Rou
8873 rtaines puissances latentes du cœur. L’apparition de Werther par exemple a produit une vague de suicides. Rousseau fit boi
8874 rition de Werther par exemple a produit une vague de suicides. Rousseau fit boire du lait à toute la cour de France, et Re
8875 e de suicides. Rousseau fit boire du lait à toute la cour de France, et René désola plusieurs générations. C’est que pour
8876 cides. Rousseau fit boire du lait à toute la cour de France, et René désola plusieurs générations. C’est que pour admirer
8877 ola plusieurs générations. C’est que pour admirer la nature simple, pour accepter certaines mélancolies, et même pour se s
8878 t même pour se suicider, il faut être en mesure «  d’ expliquer » à soi-même ou aux autres ce qu’on sent. Plus un homme est
8879 sent. Plus un homme est sentimental, plus il y a de chances qu’il soit verbeux et bien disant. Et de même, plus un homme
8880 de même, plus un homme est passionné, plus il y a de chances qu’il réinvente les figures de la rhétorique ; qu’il redécouv
8881 passionné, plus il y a de chances qu’il réinvente les figures de la rhétorique ; qu’il redécouvre leur nécessité ; qu’il se
8882 lus il y a de chances qu’il réinvente les figures de la rhétorique ; qu’il redécouvre leur nécessité ; qu’il se modèle spo
8883 il y a de chances qu’il réinvente les figures de la rhétorique ; qu’il redécouvre leur nécessité ; qu’il se modèle sponta
8884 e leur nécessité ; qu’il se modèle spontanément à la ressemblance du « sublime » qu’elles ont su rendre inoubliable. C’est
8885 u’elles ont su rendre inoubliable. C’est pourquoi l’ on n’aura pas grand-peine à jalonner l’évolution du mythe courtois dan
8886 t pourquoi l’on n’aura pas grand-peine à jalonner l’ évolution du mythe courtois dans la morale des peuples d’Occident : l’
8887 ine à jalonner l’évolution du mythe courtois dans la morale des peuples d’Occident : l’on peut admettre qu’elle est parall
8888 tion du mythe courtois dans la morale des peuples d’ Occident : l’on peut admettre qu’elle est parallèle à ses métamorphose
8889 courtois dans la morale des peuples d’Occident : l’ on peut admettre qu’elle est parallèle à ses métamorphoses littéraires
8890 rtains retards et simplifications.) En esquissant la courbe de la mystique classique, nous avons pu décrire une assomption
8891 ards et simplifications.) En esquissant la courbe de la mystique classique, nous avons pu décrire une assomption du mythe.
8892 s et simplifications.) En esquissant la courbe de la mystique classique, nous avons pu décrire une assomption du mythe. C’
8893 avons pu décrire une assomption du mythe. C’était la voie montante et elle nous a conduits à une dissolution libératrice d
8894 uits à une dissolution libératrice du « charme ». La littérature, au contraire, est la voie qui descend aux mœurs. C’est d
8895 du « charme ». La littérature, au contraire, est la voie qui descend aux mœurs. C’est donc la vulgarisation du mythe, ou
8896 re, est la voie qui descend aux mœurs. C’est donc la vulgarisation du mythe, ou pour mieux dire : sa « profanation135 » qu
8897 allons décrire maintenant. 2.Les deux Roses Le meilleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écri
8898 ntenant. 2.Les deux Roses Le meilleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années
8899 Le meilleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a
8900 lleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a cent ans
8901 ur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a cent ans, o
8902 us est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a cent ans, ou presque, que Béroul
8903 ans, ou presque, que Béroul et Thomas ont composé la légende de Tristan. La croisade des albigeois a saccagé la civilisati
8904 sque, que Béroul et Thomas ont composé la légende de Tristan. La croisade des albigeois a saccagé la civilisation courtois
8905 roul et Thomas ont composé la légende de Tristan. La croisade des albigeois a saccagé la civilisation courtoise du Langued
8906 e de Tristan. La croisade des albigeois a saccagé la civilisation courtoise du Languedoc, dispersant les derniers troubado
8907 a civilisation courtoise du Languedoc, dispersant les derniers troubadours. Que va devenir la tradition d’Amour ? Il semble
8908 spersant les derniers troubadours. Que va devenir la tradition d’Amour ? Il semble bien que dès le xive siècle, les hérét
8909 derniers troubadours. Que va devenir la tradition d’ Amour ? Il semble bien que dès le xive siècle, les hérétiques répandu
8910 nir la tradition d’Amour ? Il semble bien que dès le xive siècle, les hérétiques répandus désormais dans toute l’Europe,
8911 d’Amour ? Il semble bien que dès le xive siècle, les hérétiques répandus désormais dans toute l’Europe, où l’Église les tr
8912 cle, les hérétiques répandus désormais dans toute l’ Europe, où l’Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression
8913 tiques répandus désormais dans toute l’Europe, où l’ Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression littéraire d
8914 pandus désormais dans toute l’Europe, où l’Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression littéraire de leur rel
8915 ute l’Europe, où l’Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression littéraire de leur religion. Le catharisme se
8916 où l’Église les traque, aient cessé de recourir à l’ expression littéraire de leur religion. Le catharisme se cachera désor
8917 aient cessé de recourir à l’expression littéraire de leur religion. Le catharisme se cachera désormais dans les couches pr
8918 ourir à l’expression littéraire de leur religion. Le catharisme se cachera désormais dans les couches profondes et muettes
8919 religion. Le catharisme se cachera désormais dans les couches profondes et muettes des peuples, là où la vie sociale ne se
8920 s couches profondes et muettes des peuples, là où la vie sociale ne se prête plus aux formes nobles, ne fournit plus les b
8921 se prête plus aux formes nobles, ne fournit plus les beaux symboles de la grande féodalité. Ce mutisme, d’ailleurs, n’arrê
8922 formes nobles, ne fournit plus les beaux symboles de la grande féodalité. Ce mutisme, d’ailleurs, n’arrête pas son progrès
8923 mes nobles, ne fournit plus les beaux symboles de la grande féodalité. Ce mutisme, d’ailleurs, n’arrête pas son progrès. L
8924 Ce mutisme, d’ailleurs, n’arrête pas son progrès. L’ Église d’Amour donnera naissance à d’innombrables sectes plus ou moins
8925 e, d’ailleurs, n’arrête pas son progrès. L’Église d’ Amour donnera naissance à d’innombrables sectes plus ou moins secrètes
8926 son progrès. L’Église d’Amour donnera naissance à d’ innombrables sectes plus ou moins secrètes, plus ou moins révolutionna
8927 secrètes, plus ou moins révolutionnaires, et dont les traits constants témoignent d’une origine commune, d’une tradition fi
8928 onnaires, et dont les traits constants témoignent d’ une origine commune, d’une tradition fidèlement conservée. Toutes ces
8929 raits constants témoignent d’une origine commune, d’ une tradition fidèlement conservée. Toutes ces sectes en effet sont ca
8930 par leur spiritualisme exalté ; par leur doctrine de la « joie rayonnante » ; par leur refus des sacrements et du mariage 
8931 leur spiritualisme exalté ; par leur doctrine de la « joie rayonnante » ; par leur refus des sacrements et du mariage ; p
8932 nts et du mariage ; par leur condamnation absolue de toute participation aux guerres ; par leur anticléricalisme ; par leu
8933 erres ; par leur anticléricalisme ; par leur goût de la pauvreté et de l’ascèse (végétarisme) ; enfin par leur esprit égal
8934 es ; par leur anticléricalisme ; par leur goût de la pauvreté et de l’ascèse (végétarisme) ; enfin par leur esprit égalita
8935 nticléricalisme ; par leur goût de la pauvreté et de l’ascèse (végétarisme) ; enfin par leur esprit égalitaire, allant par
8936 cléricalisme ; par leur goût de la pauvreté et de l’ ascèse (végétarisme) ; enfin par leur esprit égalitaire, allant parfoi
8937 un communisme total. Nous retrouvons cet ensemble de traits non seulement chez les frères du Libre-Esprit et les ortliebie
8938 rouvons cet ensemble de traits non seulement chez les frères du Libre-Esprit et les ortliebiens rhénans — qui furent peut-ê
8939 non seulement chez les frères du Libre-Esprit et les ortliebiens rhénans — qui furent peut-être en rapport avec les Vaudoi
8940 ns rhénans — qui furent peut-être en rapport avec les Vaudois, voisins des cathares — non seulement chez les Vaudois eux-mê
8941 audois, voisins des cathares — non seulement chez les Vaudois eux-mêmes, chez les disciples de Joachim de Flore, chez les b
8942  — non seulement chez les Vaudois eux-mêmes, chez les disciples de Joachim de Flore, chez les béguines et les béguards des
8943 nt chez les Vaudois eux-mêmes, chez les disciples de Joachim de Flore, chez les béguines et les béguards des Pays-Bas136,
8944 mes, chez les disciples de Joachim de Flore, chez les béguines et les béguards des Pays-Bas136, chez les lollards anglais,
8945 sciples de Joachim de Flore, chez les béguines et les béguards des Pays-Bas136, chez les lollards anglais, chez les premier
8946 es béguines et les béguards des Pays-Bas136, chez les lollards anglais, chez les premiers frères moraves (sinon chez les hu
8947 ais, chez les premiers frères moraves (sinon chez les hussites), mais aussi chez les hérétiques des Églises réformées : Sch
8948 oraves (sinon chez les hussites), mais aussi chez les hérétiques des Églises réformées : Schwenckfeldt, Weigel, les anabapt
8949 es des Églises réformées : Schwenckfeldt, Weigel, les anabaptistes, les mennonites… Luther, Calvin et Zwingli combattirent
8950 ormées : Schwenckfeldt, Weigel, les anabaptistes, les mennonites… Luther, Calvin et Zwingli combattirent ces dissidents ave
8951 ent ces dissidents avec une violence qui rappelle les procédés de Rome contre ses propres sectes. Mais ils ne purent ou ne
8952 dents avec une violence qui rappelle les procédés de Rome contre ses propres sectes. Mais ils ne purent ou ne voulurent le
8953 ropres sectes. Mais ils ne purent ou ne voulurent les anéantir totalement : de nos jours, on retrouve çà et là des communau
8954 purent ou ne voulurent les anéantir totalement : de nos jours, on retrouve çà et là des communautés mennonites mêlées d’é
8955 trouve çà et là des communautés mennonites mêlées d’ éléments russes — doukhobors et khlystis — au Canada et jusqu’au Parag
8956 — au Canada et jusqu’au Paraguay. Leur conception de l’amour n’a pas varié. Plusieurs auteurs ont supposé qu’une élite clé
8957 u Canada et jusqu’au Paraguay. Leur conception de l’ amour n’a pas varié. Plusieurs auteurs ont supposé qu’une élite cléric
8958 pensent-ils expliquer mieux certaines obscurités de la littérature émanée des cercles franciscains et même parfois domini
8959 nsent-ils expliquer mieux certaines obscurités de la littérature émanée des cercles franciscains et même parfois dominicai
8960 ciscains et même parfois dominicains. J’avoue que l’ extension du langage même des cathares peut induire à des rapprochemen
8961 re à des rapprochements souvent troublants : nous l’ avons vu à propos des mystiques. Mais en l’absence de preuves presque
8962 : nous l’avons vu à propos des mystiques. Mais en l’ absence de preuves presque impossibles à établir, je m’en tiendrai à u
8963 vons vu à propos des mystiques. Mais en l’absence de preuves presque impossibles à établir, je m’en tiendrai à un jugement
8964 t certainement vrai pour la plupart des cas ; dès le xive siècle, la littérature courtoise s’est détachée de ses racines
8965 ai pour la plupart des cas ; dès le xive siècle, la littérature courtoise s’est détachée de ses racines mystiques ; elle
8966 siècle, la littérature courtoise s’est détachée de ses racines mystiques ; elle s’est alors trouvée réduite à une simple
8967 le s’est alors trouvée réduite à une simple forme d’ expression, c’est-à-dire à une rhétorique. Mais automatiquement, cette
8968 matiquement, cette rhétorique tendait à idéaliser les objets tout profanes qu’elle décrivait. Ce procédé, bientôt ressenti
8969 réaction dite « réaliste ». Double mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillau
8970 dite « réaliste ». Double mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lor
8971 e « réaliste ». Double mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lorris
8972 ble mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’ illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lorris — dans la première
8973 oman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de Lorris — dans la première partie du roman, dite
8974 première partie du roman, dite courtoise — c’est l’ amour de la femme idéale, vraie femme déjà mais femme inaccessible dan
8975 e partie du roman, dite courtoise — c’est l’amour de la femme idéale, vraie femme déjà mais femme inaccessible dans son ja
8976 artie du roman, dite courtoise — c’est l’amour de la femme idéale, vraie femme déjà mais femme inaccessible dans son jardi
8977 éjà mais femme inaccessible dans son jardin givré d’ allégories. Danger, Male-Bouche et Honte défendent Bel Accueil contre
8978 Male-Bouche et Honte défendent Bel Accueil contre les entreprises des galants. L’obstacle à l’union amoureuse est figuré pa
8979 t Bel Accueil contre les entreprises des galants. L’ obstacle à l’union amoureuse est figuré par l’exigence morale, et non
8980 contre les entreprises des galants. L’obstacle à l’ union amoureuse est figuré par l’exigence morale, et non plus du tout
8981 ts. L’obstacle à l’union amoureuse est figuré par l’ exigence morale, et non plus du tout religieuse. Ce n’est plus une asc
8982 est plus une ascèse mystique, mais un raffinement de l’esprit, qui doit amener l’amant à mériter le don. Au contraire, pou
8983 plus une ascèse mystique, mais un raffinement de l’ esprit, qui doit amener l’amant à mériter le don. Au contraire, pour J
8984 mais un raffinement de l’esprit, qui doit amener l’ amant à mériter le don. Au contraire, pour Jean de Meung, qui terminer
8985 nt de l’esprit, qui doit amener l’amant à mériter le don. Au contraire, pour Jean de Meung, qui terminera le Roman, la Ros
8986 . Au contraire, pour Jean de Meung, qui terminera le Roman, la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plu
8987 aire, pour Jean de Meung, qui terminera le Roman, la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus franc su
8988 g, qui terminera le Roman, la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus franc succède aux fadaises de L
8989 oman, la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus franc succède aux fadaises de Lorris, le sensualisme
8990 e n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus franc succède aux fadaises de Lorris, le sensualisme au platonis
8991 e. Le réalisme le plus franc succède aux fadaises de Lorris, le sensualisme au platonisme, le cynisme à l’exaltation. La R
8992 sme le plus franc succède aux fadaises de Lorris, le sensualisme au platonisme, le cynisme à l’exaltation. La Rose est emp
8993 fadaises de Lorris, le sensualisme au platonisme, le cynisme à l’exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Natur
8994 orris, le sensualisme au platonisme, le cynisme à l’ exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de
8995 ualisme au platonisme, le cynisme à l’exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et
8996 , le cynisme à l’exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passi
8997 ’exaltation. La Rose est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de c
8998 e est emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa
8999 st emportée de haute lutte. La Nature triomphe de l’ Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa des
9000 e haute lutte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De
9001 tte. La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De Lorris, no
9002 . La Nature triomphe de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De Lorris, nous
9003 de l’Esprit, et la raison de la passion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De Lorris, nous irons par Dante — qu
9004 sion. Chacune de ces parties aura sa descendance. De Lorris, nous irons par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à P
9005 . De Lorris, nous irons par Dante — qui peut-être le traduisit — jusqu’à Pétrarque et bien au-delà : jusqu’aux romans allé
9006 jusqu’aux romans allégoriques du xviie , jusqu’à la Nouvelle Héloïse… Et par Jean de Meung, la tradition antique — celle
9007 usqu’à la Nouvelle Héloïse… Et par Jean de Meung, la tradition antique — celle qui condamne la passion comme une « maladie
9008 Meung, la tradition antique — celle qui condamne la passion comme une « maladie de l’âme » — se transmettra aux parties b
9009 celle qui condamne la passion comme une « maladie de l’âme » — se transmettra aux parties basses de la littérature françai
9010 le qui condamne la passion comme une « maladie de l’ âme » — se transmettra aux parties basses de la littérature française 
9011 ie de l’âme » — se transmettra aux parties basses de la littérature française : gauloiserie, gaillardise, rationalisme, po
9012 de l’âme » — se transmettra aux parties basses de la littérature française : gauloiserie, gaillardise, rationalisme, polém
9013 curieusement exaspérée, naturalisme et réduction de l’homme au sexe. C’est la défense normale que l’homme païen oppose au
9014 rieusement exaspérée, naturalisme et réduction de l’ homme au sexe. C’est la défense normale que l’homme païen oppose au my
9015 aturalisme et réduction de l’homme au sexe. C’est la défense normale que l’homme païen oppose au mythe de l’amour malheure
9016 de l’homme au sexe. C’est la défense normale que l’ homme païen oppose au mythe de l’amour malheureux. (Peut-être, pratiqu
9017 défense normale que l’homme païen oppose au mythe de l’amour malheureux. (Peut-être, pratiquement, est-elle bien proche d’
9018 ense normale que l’homme païen oppose au mythe de l’ amour malheureux. (Peut-être, pratiquement, est-elle bien proche d’une
9019 x. (Peut-être, pratiquement, est-elle bien proche d’ une vision chrétienne réaliste. Nous aurons l’occasion d’y revenir.)
9020 che d’une vision chrétienne réaliste. Nous aurons l’ occasion d’y revenir.) 3.Sicile, Italie, Béatrice et Symbole Ale
9021 ision chrétienne réaliste. Nous aurons l’occasion d’ y revenir.) 3.Sicile, Italie, Béatrice et Symbole Alentour de l’
9022 3.Sicile, Italie, Béatrice et Symbole Alentour de l’an 1200, une solide amitié se noue entre Rambaut de Vaqueiras, trou
9023 icile, Italie, Béatrice et Symbole Alentour de l’ an 1200, une solide amitié se noue entre Rambaut de Vaqueiras, troubad
9024 Rambaut de Vaqueiras, troubadour languedocien, et le puissant marquis Alberto Malaspina. Il semble bien qu’un courant très
9025 laspina. Il semble bien qu’un courant très direct d’ échanges « littéraires » — si l’on veut — unisse le Midi de la France
9026 urant très direct d’échanges « littéraires » — si l’ on veut — unisse le Midi de la France à la Lombardo-Vénétie. Une fois
9027 ’échanges « littéraires » — si l’on veut — unisse le Midi de la France à la Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte d
9028  » — si l’on veut — unisse le Midi de la France à la Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte de l’influence des troub
9029 a France à la Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte de l’influence des troubadours se confond avec celle des hérési
9030 à la Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte de l’influence des troubadours se confond avec celle des hérésies. Un pe
9031 a Lombardo-Vénétie. Une fois de plus, la carte de l’ influence des troubadours se confond avec celle des hérésies. Un peu p
9032 onfond avec celle des hérésies. Un peu plus tard, le mouvement franciscain naîtra d’une conjonction semblable entre les « 
9033 Un peu plus tard, le mouvement franciscain naîtra d’ une conjonction semblable entre les « spirituels » (mais dans l’Église
9034 nciscain naîtra d’une conjonction semblable entre les « spirituels » (mais dans l’Église) et les poètes. Cependant qu’autou
9035 ion semblable entre les « spirituels » (mais dans l’ Église) et les poètes. Cependant qu’autour de Palerme, où Frédéric II
9036 entre les « spirituels » (mais dans l’Église) et les poètes. Cependant qu’autour de Palerme, où Frédéric II tient sa cour,
9037 de Palerme, où Frédéric II tient sa cour, fleurit l’ école dite des Siciliens. Dans quelle mesure cette poésie courtoise du
9038 urtoise du Sud s’inspira-t-elle des troubadours ? La question est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme qu’un
9039  ? La question est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme qu’un seul poète provençal, et Frédéric persécute l’h
9040 estion est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme qu’un seul poète provençal, et Frédéric persécute l’hérésie.
9041 qu’un seul poète provençal, et Frédéric persécute l’ hérésie. De même, on peut se demander dans quelle mesure les Siciliens
9042 . De même, on peut se demander dans quelle mesure les Siciliens « savaient » encore ce qu’est l’Amour. N’avaient-ils retenu
9043 esure les Siciliens « savaient » encore ce qu’est l’ Amour. N’avaient-ils retenu du trobar clus que le procédé mystifiant ?
9044 l’Amour. N’avaient-ils retenu du trobar clus que le procédé mystifiant ? On serait assez tenté de le croire, lorsqu’on vo
9045 que le procédé mystifiant ? On serait assez tenté de le croire, lorsqu’on voit Dante et son ami Cavalcanti s’élever contre
9046 le procédé mystifiant ? On serait assez tenté de le croire, lorsqu’on voit Dante et son ami Cavalcanti s’élever contre le
9047 d’Arezzo, et railler ses disciples : « Sectateurs de l’ignorance, aveugles qui veulent juger des couleurs, oies essayant d
9048 rezzo, et railler ses disciples : « Sectateurs de l’ ignorance, aveugles qui veulent juger des couleurs, oies essayant de r
9049 les qui veulent juger des couleurs, oies essayant de rivaliser avec l’aigle… » Au Purgatoire, Dante rencontre un de ces pa
9050 ger des couleurs, oies essayant de rivaliser avec l’ aigle… » Au Purgatoire, Dante rencontre un de ces pasticheurs infatiga
9051 avec l’aigle… » Au Purgatoire, Dante rencontre un de ces pasticheurs infatigables, Bonagiunta de Lucques. Bonne occasion d
9052 fatigables, Bonagiunta de Lucques. Bonne occasion de définir le dolce stil nuovo, le style savant et caressant que l’école
9053 Bonagiunta de Lucques. Bonne occasion de définir le dolce stil nuovo, le style savant et caressant que l’école du Nord — 
9054 s. Bonne occasion de définir le dolce stil nuovo, le style savant et caressant que l’école du Nord — novatrice mais qui re
9055 olce stil nuovo, le style savant et caressant que l’ école du Nord — novatrice mais qui revient aux origines valables — opp
9056 nouvelle école, c’est qu’elle rénove consciemment le langage symbolique des troubadours. Les Siciliens étaient tombés dans
9057 nsciemment le langage symbolique des troubadours. Les Siciliens étaient tombés dans un douteux allégorisme : ils parlaient
9058 ombés dans un douteux allégorisme : ils parlaient de la dame comme d’une femme réelle, ce n’était plus que galanterie mais
9059 és dans un douteux allégorisme : ils parlaient de la dame comme d’une femme réelle, ce n’était plus que galanterie mais fr
9060 teux allégorisme : ils parlaient de la dame comme d’ une femme réelle, ce n’était plus que galanterie mais froide et stéréo
9061 et Cavalcanti, d’autres encore, demandaient plus de sincérité et plus de chaleur amoureuse, mais en même temps, ils saven
9062 res encore, demandaient plus de sincérité et plus de chaleur amoureuse, mais en même temps, ils savent et disent (dans ce
9063 ême temps, ils savent et disent (dans ce dire est la nouveauté) que la Dame est purement symbolique. Tel est le secret par
9064 ent et disent (dans ce dire est la nouveauté) que la Dame est purement symbolique. Tel est le secret paradoxal de l’amour
9065 uté) que la Dame est purement symbolique. Tel est le secret paradoxal de l’amour courtois : guindé et froid quand il ne va
9066 purement symbolique. Tel est le secret paradoxal de l’amour courtois : guindé et froid quand il ne vante que la femme, ma
9067 rement symbolique. Tel est le secret paradoxal de l’ amour courtois : guindé et froid quand il ne vante que la femme, mais
9068 courtois : guindé et froid quand il ne vante que la femme, mais tout ardent de sincérité quand il célèbre la Sagesse d’am
9069 quand il ne vante que la femme, mais tout ardent de sincérité quand il célèbre la Sagesse d’amour : c’est là vraiment que
9070 e, mais tout ardent de sincérité quand il célèbre la Sagesse d’amour : c’est là vraiment que bat son cœur. Et Dante n’est
9071 t ardent de sincérité quand il célèbre la Sagesse d’ amour : c’est là vraiment que bat son cœur. Et Dante n’est jamais plus
9072 Dante n’est jamais plus passionné qu’en chantant la Philosophie, si ce n’est quand elle devient la Science sacrée. Sincér
9073 nt la Philosophie, si ce n’est quand elle devient la Science sacrée. Sincérité bien propre aux troubadours, et toute contr
9074 e contraire à celle qu’un moderne imagine ! Dante la définira dans son Banquet, comme le secret qu’il faut voiler d’un « b
9075 agine ! Dante la définira dans son Banquet, comme le secret qu’il faut voiler d’un « beau mensonge ». Les cathares savaien
9076 ns son Banquet, comme le secret qu’il faut voiler d’ un « beau mensonge ». Les cathares savaient bien tout cela. Mais noton
9077 secret qu’il faut voiler d’un « beau mensonge ». Les cathares savaient bien tout cela. Mais notons qu’ils ne l’ont jamais
9078 es savaient bien tout cela. Mais notons qu’ils ne l’ ont jamais dit137. C’est parce que Dante et ses amis sont amenés à déf
9079 r leur art, qu’on surprend mieux qu’ailleurs chez les poètes italiens le vrai mystère des troubadours, de même que c’est au
9080 rprend mieux qu’ailleurs chez les poètes italiens le vrai mystère des troubadours, de même que c’est au crépuscule que se
9081 , de même que c’est au crépuscule que se révèlent les sept couleurs dont le grand jour faisait une seule lumière, trompeuse
9082 crépuscule que se révèlent les sept couleurs dont le grand jour faisait une seule lumière, trompeuse à force d’évidence. M
9083 jour faisait une seule lumière, trompeuse à force d’ évidence. Maintenant nous pouvons distinguer les thèmes que le trobar
9084 ce d’évidence. Maintenant nous pouvons distinguer les thèmes que le trobar mêlait dans la naïve transparence de ses symbole
9085 Maintenant nous pouvons distinguer les thèmes que le trobar mêlait dans la naïve transparence de ses symboles. Voici les d
9086 s distinguer les thèmes que le trobar mêlait dans la naïve transparence de ses symboles. Voici les derniers Siciliens. Cet
9087 s que le trobar mêlait dans la naïve transparence de ses symboles. Voici les derniers Siciliens. Cette plainte de Jacques
9088 dans la naïve transparence de ses symboles. Voici les derniers Siciliens. Cette plainte de Jacques de Lentino : Mon cœur s
9089 oles. Voici les derniers Siciliens. Cette plainte de Jacques de Lentino : Mon cœur souvent meurt, et plus douloureusement
9090 n cœur souvent meurt, et plus douloureusement que de mort naturelle, pour vous Dame qu’il désire et aime plus que lui-même
9091 ime plus que lui-même… J’ai en moi un feu, qui je le crois, jamais ne pourra s’éteindre… Pourquoi ne me consume-t-il point
9092 nte de même : Amour qui, dans ma pensée, me parle de ma Dame avec grand désir, souvent m’entretient de choses telles qu’à
9093 de ma Dame avec grand désir, souvent m’entretient de choses telles qu’à leur sujet mon intelligence s’égare. Son langage r
9094 are. Son langage résonne avec tant de douceur que l’ âme qui l’écoute et l’entend s’écrie : — Malheureuse que je suis ! Je
9095 angage résonne avec tant de douceur que l’âme qui l’ écoute et l’entend s’écrie : — Malheureuse que je suis ! Je ne suis pa
9096 ne avec tant de douceur que l’âme qui l’écoute et l’ entend s’écrie : — Malheureuse que je suis ! Je ne suis pas capable de
9097  Malheureuse que je suis ! Je ne suis pas capable de répéter ce que j’entends dire de ma Dame ! Et qui douterait encore de
9098 suis pas capable de répéter ce que j’entends dire de ma Dame ! Et qui douterait encore de la signification symbolique de l
9099 entends dire de ma Dame ! Et qui douterait encore de la signification symbolique de la Dame, lorsqu’un Guido Guinizelli en
9100 ends dire de ma Dame ! Et qui douterait encore de la signification symbolique de la Dame, lorsqu’un Guido Guinizelli en pa
9101 i douterait encore de la signification symbolique de la Dame, lorsqu’un Guido Guinizelli en parle comme du principe de « n
9102 outerait encore de la signification symbolique de la Dame, lorsqu’un Guido Guinizelli en parle comme du principe de « notr
9103 qu’un Guido Guinizelli en parle comme du principe de « notre foi » : Elle passe par le chemin, si pleine de grâce et de no
9104 mme du principe de « notre foi » : Elle passe par le chemin, si pleine de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’orgueil d
9105 notre foi » : Elle passe par le chemin, si pleine de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’orgueil de celui qu’elle salue
9106 : Elle passe par le chemin, si pleine de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’orgueil de celui qu’elle salue [auquel ell
9107 si pleine de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’ orgueil de celui qu’elle salue [auquel elle donne son salut] et, s’il
9108 de grâce et de noblesse qu’elle abaisse l’orgueil de celui qu’elle salue [auquel elle donne son salut] et, s’il n’est déjà
9109 [auquel elle donne son salut] et, s’il n’est déjà de notre foi, l’y amène. Faut-il penser que Dante n’est qu’un blasphémat
9110 onne son salut] et, s’il n’est déjà de notre foi, l’ y amène. Faut-il penser que Dante n’est qu’un blasphémateur lorsqu’il
9111 ’est qu’un blasphémateur lorsqu’il écrit au seuil de la Vita Nuova, cette strophe au sublime départ : Un ange crie en l’In
9112 t qu’un blasphémateur lorsqu’il écrit au seuil de la Vita Nuova, cette strophe au sublime départ : Un ange crie en l’Intel
9113 cette strophe au sublime départ : Un ange crie en l’ Intelligence divine et dit : — Seigneur, dans le monde se voit une mer
9114 n l’Intelligence divine et dit : — Seigneur, dans le monde se voit une merveille en l’acte qui procède d’une âme qui jusqu
9115  Seigneur, dans le monde se voit une merveille en l’ acte qui procède d’une âme qui jusqu’ici rayonne. Le Ciel, qui ne manq
9116 monde se voit une merveille en l’acte qui procède d’ une âme qui jusqu’ici rayonne. Le Ciel, qui ne manque que d’une chose
9117 acte qui procède d’une âme qui jusqu’ici rayonne. Le Ciel, qui ne manque que d’une chose — c’est de l’avoir —, à son Seign
9118 qui jusqu’ici rayonne. Le Ciel, qui ne manque que d’ une chose — c’est de l’avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les
9119 e. Le Ciel, qui ne manque que d’une chose — c’est de l’avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les Saints implorent ce
9120 Le Ciel, qui ne manque que d’une chose — c’est de l’ avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les Saints implorent cette
9121 d’une chose — c’est de l’avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les Saints implorent cette faveur. Seule, Pitié pren
9122 de l’avoir —, à son Seigneur la demande, et tous les Saints implorent cette faveur. Seule, Pitié prend notre parti, car Di
9123 , Pitié prend notre parti, car Dieu dit, et c’est de ma Dame qu’il entend parler : — Mes bien-aimés, ores souffrez en paix
9124 ure, autant qu’il me plaira, là où se trouve plus d’ un qui s’attend à la perdre et qui dira dans l’enfer : — Ô maudits, j’
9125 plaira, là où se trouve plus d’un qui s’attend à la perdre et qui dira dans l’enfer : — Ô maudits, j’ai vu l’espérance de
9126 us d’un qui s’attend à la perdre et qui dira dans l’ enfer : — Ô maudits, j’ai vu l’espérance des bienheureux ! S’agit-il d
9127 e et qui dira dans l’enfer : — Ô maudits, j’ai vu l’ espérance des bienheureux ! S’agit-il donc de Béatrice comme femme ? E
9128 i vu l’espérance des bienheureux ! S’agit-il donc de Béatrice comme femme ? Est-ce sa présence que tous les saints implore
9129 éatrice comme femme ? Est-ce sa présence que tous les saints implorent et qui serait « l’espérance des bienheureux » ? Ou s
9130 nce que tous les saints implorent et qui serait «  l’ espérance des bienheureux » ? Ou s’agit-il plutôt de l’Esprit saint so
9131 espérance des bienheureux » ? Ou s’agit-il plutôt de l’Esprit saint soutenant son Église par la charité du Christ — (la Pi
9132 érance des bienheureux » ? Ou s’agit-il plutôt de l’ Esprit saint soutenant son Église par la charité du Christ — (la Pitié
9133 plutôt de l’Esprit saint soutenant son Église par la charité du Christ — (la Pitié) — jusqu’à ce que tous aient pu recevoi
9134 soutenant son Église par la charité du Christ — ( la Pitié) — jusqu’à ce que tous aient pu recevoir la Vie nouvelle138 ? C
9135 la Pitié) — jusqu’à ce que tous aient pu recevoir la Vie nouvelle138 ? Ce qui doit paraître ici-bas blasphématoire, c’est
9136 e qui doit paraître ici-bas blasphématoire, c’est l’ équivoque malgré tout maintenue. D’où le débat qui oppose Orlandi et C
9137 matoire, c’est l’équivoque malgré tout maintenue. D’ où le débat qui oppose Orlandi et Cavalcanti : il s’agirait de définir
9138 re, c’est l’équivoque malgré tout maintenue. D’où le débat qui oppose Orlandi et Cavalcanti : il s’agirait de définir enfi
9139 t qui oppose Orlandi et Cavalcanti : il s’agirait de définir enfin ce dont on parle. « Cet Amour est-il vie ou mort ? » de
9140 nt le premier. Et le second répond : « Du pouvoir de l’amour provient souvent la mort… L’amour existe lorsque le désir est
9141 le premier. Et le second répond : « Du pouvoir de l’ amour provient souvent la mort… L’amour existe lorsque le désir est si
9142 répond : « Du pouvoir de l’amour provient souvent la mort… L’amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les
9143 « Du pouvoir de l’amour provient souvent la mort… L’ amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites d
9144 provient souvent la mort… L’amour existe lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel… Comm
9145 xiste lorsque le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité,
9146 e le désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité, il réfléch
9147 e désir est si grand qu’il dépasse les limites de l’ amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité, il réfléchit
9148 es de l’amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité, il réfléchit perpétuellement sur lui-même son propre effe
9149 de l’amour naturel… Comme il ne provient point de la qualité, il réfléchit perpétuellement sur lui-même son propre effet.
9150 ontemplation. » Aucun doute ne demeure possible : l’ Amour est la passion mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de
9151 . » Aucun doute ne demeure possible : l’Amour est la passion mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de l’amour natu
9152 la passion mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de l’amour naturel dans cette perspective céleste. C’est ce qu’a
9153 ion mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de l’amour naturel dans cette perspective céleste. C’est ce qu’a fait Da
9154 mystique. Mais encore faut-il définir le rôle de l’ amour naturel dans cette perspective céleste. C’est ce qu’a fait Davan
9155 ctive céleste. C’est ce qu’a fait Davanzati, vers la fin du xiiie siècle, exprimant dans une petite fable la vraie nature
9156 du xiiie siècle, exprimant dans une petite fable la vraie nature de l’amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux fo
9157 , exprimant dans une petite fable la vraie nature de l’amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux formes terrestres
9158 xprimant dans une petite fable la vraie nature de l’ amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux formes terrestres qui
9159 fable la vraie nature de l’amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux formes terrestres qui n’en sont qu’un reflet 
9160 vraie nature de l’amour qu’il chante et le danger de s’arrêter aux formes terrestres qui n’en sont qu’un reflet : De même
9161 rrestres qui n’en sont qu’un reflet : De même que la tigresse, dans sa grande douleur, se soulage en regardant un miroir e
9162 se soulage en regardant un miroir et croit y voir l’ image de ses petits qu’elle va cherchant : par ce plaisir elle oublie
9163 ge en regardant un miroir et croit y voir l’image de ses petits qu’elle va cherchant : par ce plaisir elle oublie le chass
9164 qu’elle va cherchant : par ce plaisir elle oublie le chasseur, et reste là, et ne poursuit point ; de même celui qui est p
9165 ne poursuit point ; de même celui qui est pénétré d’ amour puise la vie dans la contemplation de sa dame, car ainsi il soul
9166 int ; de même celui qui est pénétré d’amour puise la vie dans la contemplation de sa dame, car ainsi il soulage sa grande
9167 e celui qui est pénétré d’amour puise la vie dans la contemplation de sa dame, car ainsi il soulage sa grande peine… Mais
9168 énétré d’amour puise la vie dans la contemplation de sa dame, car ainsi il soulage sa grande peine… Mais la dame n’a point
9169 dame, car ainsi il soulage sa grande peine… Mais la dame n’a point le cœur pitoyable, le jour passe et l’espoir est déçu 
9170 l soulage sa grande peine… Mais la dame n’a point le cœur pitoyable, le jour passe et l’espoir est déçu ! Ici la Dame au c
9171 peine… Mais la dame n’a point le cœur pitoyable, le jour passe et l’espoir est déçu ! Ici la Dame au cœur impitoyable est
9172 ame n’a point le cœur pitoyable, le jour passe et l’ espoir est déçu ! Ici la Dame au cœur impitoyable est bien la femme qu
9173 toyable, le jour passe et l’espoir est déçu ! Ici la Dame au cœur impitoyable est bien la femme qui détourne l’Amour à son
9174 t déçu ! Ici la Dame au cœur impitoyable est bien la femme qui détourne l’Amour à son profit. Dans un Bestiaire moralisé d
9175 u cœur impitoyable est bien la femme qui détourne l’ Amour à son profit. Dans un Bestiaire moralisé de cette époque, je tro
9176 l’Amour à son profit. Dans un Bestiaire moralisé de cette époque, je trouve la même fable, avec cette conclusion : Ce fau
9177 un Bestiaire moralisé de cette époque, je trouve la même fable, avec cette conclusion : Ce fauve, à mon avis, c’est nous 
9178  ; ses petits, qu’un chasseur lui a pris, ce sont les vertus, et le chasseur c’est le démon, qui nous fait voir ce qui n’es
9179 qu’un chasseur lui a pris, ce sont les vertus, et le chasseur c’est le démon, qui nous fait voir ce qui n’est pas. De là v
9180 a pris, ce sont les vertus, et le chasseur c’est le démon, qui nous fait voir ce qui n’est pas. De là vient que bien des
9181 st le démon, qui nous fait voir ce qui n’est pas. De là vient que bien des hommes ont péri pour avoir tardé d’aller vers l
9182 ent que bien des hommes ont péri pour avoir tardé d’ aller vers le Seigneur. Le temps venait où les poètes succomberaient a
9183 des hommes ont péri pour avoir tardé d’aller vers le Seigneur. Le temps venait où les poètes succomberaient aux charmes du
9184 t péri pour avoir tardé d’aller vers le Seigneur. Le temps venait où les poètes succomberaient aux charmes du miroir et de
9185 ardé d’aller vers le Seigneur. Le temps venait où les poètes succomberaient aux charmes du miroir et de la rhétorique profa
9186 es poètes succomberaient aux charmes du miroir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir Pétrarque se laisser prendre
9187 poètes succomberaient aux charmes du miroir et de la rhétorique profanée. Nous allons voir Pétrarque se laisser prendre « 
9188 er prendre « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’ image de sa Laure, qui trop longtemps — comme il gémit plus tard — le
9189 re « à ce qui n’est pas », c’est-à-dire à l’image de sa Laure, qui trop longtemps — comme il gémit plus tard — le retiendr
9190 , qui trop longtemps — comme il gémit plus tard — le retiendra d’« aller vers le Seigneur ». 4.Pétrarque, ou le rhéteur
9191 ngtemps — comme il gémit plus tard — le retiendra d’ « aller vers le Seigneur ». 4.Pétrarque, ou le rhéteur converti
9192 il gémit plus tard — le retiendra d’« aller vers le Seigneur ». 4.Pétrarque, ou le rhéteur converti Aimer une chose
9193 d’« aller vers le Seigneur ». 4.Pétrarque, ou le rhéteur converti Aimer une chose mortelle avec une foi Qui à Dieu
9194 et à lui seul convient… « Tout le monde, et sur le moindre rocher que trempe la mer, sait qu’un homme a été superlativem
9195 out le monde, et sur le moindre rocher que trempe la mer, sait qu’un homme a été superlativement amoureux et c’est Pétrarq
9196 ment amoureux et c’est Pétrarque. Et ce qu’il y a de mieux, c’est que c’est vrai… Qu’appelle-t-on un homme simplement amou
9197 ’appelle-t-on un homme simplement amoureux ? Rien d’ analogue. Lui l’était d’une façon extraordinaire, incendiaire, solaire
9198 homme simplement amoureux ? Rien d’analogue. Lui l’ était d’une façon extraordinaire, incendiaire, solaire139. » Voilà ce
9199 implement amoureux ? Rien d’analogue. Lui l’était d’ une façon extraordinaire, incendiaire, solaire139. » Voilà ce qui doit
9200 inoubliable passion animant pour la première fois les symboles des troubadours d’un souffle parfaitement païen, et non plus
9201 our la première fois les symboles des troubadours d’ un souffle parfaitement païen, et non plus du tout hérétique ! On est
9202 u Dante, mais aussi des rhéteurs qu’il attaquait. Le « secret » dont je parlais plus haut s’est volatilisé : il ne joue pl
9203 ais plus haut s’est volatilisé : il ne joue plus. Le langage de l’Amour est enfin devenu la rhétorique du cœur humain. Cet
9204 ut s’est volatilisé : il ne joue plus. Le langage de l’Amour est enfin devenu la rhétorique du cœur humain. Cette « profan
9205 s’est volatilisé : il ne joue plus. Le langage de l’ Amour est enfin devenu la rhétorique du cœur humain. Cette « profanati
9206 joue plus. Le langage de l’Amour est enfin devenu la rhétorique du cœur humain. Cette « profanation » radicale doit faire
9207 une poésie plus adéquate que nulle autre à servir la mystique orthodoxe. Et cette dernière ne manquera pas d’y puiser ses
9208 ique orthodoxe. Et cette dernière ne manquera pas d’ y puiser ses meilleures métaphores. En vérité, la tentation était trop
9209 d’y puiser ses meilleures métaphores. En vérité, la tentation était trop forte. (On en jugera par quelques exemples mis e
9210 et à vrai dire choisis presque au hasard.) Voici le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de Pétrarque pour Laure :
9211 hasard.) Voici le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heur
9212 sard.) Voici le Sonnet du premier anniversaire de l’ amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure O
9213 oici le Sonnet du premier anniversaire de l’amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si hau
9214 re de l’amour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent mes yeux, Et je dis : Ô m
9215 mour de Pétrarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’heure Où si haut visèrent mes yeux, Et je dis : Ô mon âme, i
9216 trarque pour Laure : Je bénis le lieu, le temps, l’ heure Où si haut visèrent mes yeux, Et je dis : Ô mon âme, il te faut
9217 e faut rendre grâce Toi qui fus jugée digne alors d’ un tel honneur. D’Elle te vient cet amoureux penser Qui tant que tu le
9218 e Toi qui fus jugée digne alors d’un tel honneur. D’ Elle te vient cet amoureux penser Qui tant que tu le suis, au plus hau
9219 Elle te vient cet amoureux penser Qui tant que tu le suis, au plus haut Bien te mène Et te fait mépriser ce que l’homme dé
9220 plus haut Bien te mène Et te fait mépriser ce que l’ homme désire140. D’Elle te vient la grâce généreuse Qui te pousse au c
9221 ène Et te fait mépriser ce que l’homme désire140. D’ Elle te vient la grâce généreuse Qui te pousse au ciel par un droit se
9222 épriser ce que l’homme désire140. D’Elle te vient la grâce généreuse Qui te pousse au ciel par un droit sentier Et fait qu
9223 l par un droit sentier Et fait que je marche fier de mon espérance. Où Pétrarque triomphe, c’est quand il prend la harpe
9224 Pétrarque triomphe, c’est quand il prend la harpe de Tristan141, c’est dans le cri de la « torture délicieuse », du mal ai
9225 quand il prend la harpe de Tristan141, c’est dans le cri de la « torture délicieuse », du mal aimé, du plaisir qui consume
9226 l prend la harpe de Tristan141, c’est dans le cri de la « torture délicieuse », du mal aimé, du plaisir qui consume : Ô t
9227 rend la harpe de Tristan141, c’est dans le cri de la « torture délicieuse », du mal aimé, du plaisir qui consume : Ô tend
9228 e : Ô tendres, angéliques étincelles, béatitudes De ma vie où s’allume le plaisir Qui doucement me consume et détruit. (L
9229 ques étincelles, béatitudes De ma vie où s’allume le plaisir Qui doucement me consume et détruit. (Les Yeux de ma dame.)
9230 le plaisir Qui doucement me consume et détruit. ( Les Yeux de ma dame.) Ô mort vivante, ô mal délicieux142 Comment as-tu
9231 ir Qui doucement me consume et détruit. (Les Yeux de ma dame.) Ô mort vivante, ô mal délicieux142 Comment as-tu sur moi
9232 pouvoir » dont il se plaint tout en sachant qu’il l’ a voulu fatal : Et pour que mon martyre au port jamais n’arrive Mille
9233 le je nais…143. (Sonnet 164.) Ailleurs, il parle de Laure comme de sa « bien-aimée ennemie », et gémit, tel Tristan se sé
9234 (Sonnet 164.) Ailleurs, il parle de Laure comme de sa « bien-aimée ennemie », et gémit, tel Tristan se séparant d’Iseut
9235 imée ennemie », et gémit, tel Tristan se séparant d’ Iseut lorsqu’il la rend à son époux :         Ô dure départie Pourquo
9236 gémit, tel Tristan se séparant d’Iseut lorsqu’il la rend à son époux :         Ô dure départie Pourquoi m’as-tu de mon m
9237 époux :         Ô dure départie Pourquoi m’as-tu de mon mal éloigné ? (Sonnet 254.) Car les yeux de Laure présente     
9238 i m’as-tu de mon mal éloigné ? (Sonnet 254.) Car les yeux de Laure présente         … allumés d’une lueur céleste M’enfla
9239 de mon mal éloigné ? (Sonnet 254.) Car les yeux de Laure présente         … allumés d’une lueur céleste M’enflamment de
9240 Car les yeux de Laure présente         … allumés d’ une lueur céleste M’enflamment de façon qu’il me plaît de brûler144. (
9241        … allumés d’une lueur céleste M’enflamment de façon qu’il me plaît de brûler144. (Triomphe de l’amour.) Mais prése
9242 ueur céleste M’enflamment de façon qu’il me plaît de brûler144. (Triomphe de l’amour.) Mais présente ou absente — ici enc
9243 t de façon qu’il me plaît de brûler144. (Triomphe de l’amour.) Mais présente ou absente — ici encore —, la femme ne sera
9244 e façon qu’il me plaît de brûler144. (Triomphe de l’ amour.) Mais présente ou absente — ici encore —, la femme ne sera jam
9245 amour.) Mais présente ou absente — ici encore —, la femme ne sera jamais que l’occasion d’une torture qu’il préfère à tou
9246 sente — ici encore —, la femme ne sera jamais que l’ occasion d’une torture qu’il préfère à tout : Je sais, suivant mon fe
9247 encore —, la femme ne sera jamais que l’occasion d’ une torture qu’il préfère à tout : Je sais, suivant mon feu partout o
9248 is, suivant mon feu partout où il me fuit, Brûler de loin — de près geler. Tout l’amour romantique est dans ce dernier ve
9249 t mon feu partout où il me fuit, Brûler de loin —  de près geler. Tout l’amour romantique est dans ce dernier vers. Et le
9250 il me fuit, Brûler de loin — de près geler. Tout l’ amour romantique est dans ce dernier vers. Et le secret de cette mélan
9251 t l’amour romantique est dans ce dernier vers. Et le secret de cette mélancolie, Pétrarque a su l’analyser mieux que les p
9252 romantique est dans ce dernier vers. Et le secret de cette mélancolie, Pétrarque a su l’analyser mieux que les plus lucide
9253 Et le secret de cette mélancolie, Pétrarque a su l’ analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on baptisera
9254 e mélancolie, Pétrarque a su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on baptisera plus tard le mal du si
9255 su l’analyser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’on baptisera plus tard le mal du siècle : Des autres passion
9256 ser mieux que les plus lucides victimes de ce que l’ on baptisera plus tard le mal du siècle : Des autres passions, je ress
9257 cides victimes de ce que l’on baptisera plus tard le mal du siècle : Des autres passions, je ressens des assauts fréquents
9258 t ces moments-là, pour moi, ne ressemblent plus à la lumière et à la vie : c’est une nuit infernale et une cruelle mort. E
9259 , pour moi, ne ressemblent plus à la lumière et à la vie : c’est une nuit infernale et une cruelle mort. Et pourtant ! (vo
9260 . Et pourtant ! (voici bien ce qu’on peut appeler le comble des misères !) je me repais de ces peines et de ces douleurs-l
9261 eut appeler le comble des misères !) je me repais de ces peines et de ces douleurs-là avec une sorte de volupté si poignan
9262 mble des misères !) je me repais de ces peines et de ces douleurs-là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’on v
9263 e ces peines et de ces douleurs-là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’on vient m’en arracher, c’est malgré m
9264 là avec une sorte de volupté si poignante que, si l’ on vient m’en arracher, c’est malgré moi !145 » Et saint Augustin, ave
9265 répond : « Tu connais très bien ton mal. Tout à l’ heure, tu en sauras la cause. Dis-moi : qu’est-ce qui te rend triste à
9266 s très bien ton mal. Tout à l’heure, tu en sauras la cause. Dis-moi : qu’est-ce qui te rend triste à ce point ? Est-ce bie
9267 st-ce qui te rend triste à ce point ? Est-ce bien le cours des choses de ce monde ? Est-ce une douleur physique, ou bien q
9268 iste à ce point ? Est-ce bien le cours des choses de ce monde ? Est-ce une douleur physique, ou bien quelque rigueur injus
9269 douleur physique, ou bien quelque rigueur injuste de fortune ? Pétrarque. — Rien de tout cela en particulier. C’est le « 
9270 ue rigueur injuste de fortune ? Pétrarque. — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions » préromanti
9271 arque. — Rien de tout cela en particulier. C’est le « vague des passions » préromantique. Et voici l’appel à la mort : «
9272 le « vague des passions » préromantique. Et voici l’ appel à la mort : « Que s’ouvre donc la geôle où je suis enfermé Qui
9273 des passions » préromantique. Et voici l’appel à la mort : « Que s’ouvre donc la geôle où je suis enfermé Qui me clôt le
9274 Et voici l’appel à la mort : « Que s’ouvre donc la geôle où je suis enfermé Qui me clôt le chemin vers une telle vie ! »
9275 uvre donc la geôle où je suis enfermé Qui me clôt le chemin vers une telle vie ! » (Chanson 72.) La « nuit infernale » de
9276 t le chemin vers une telle vie ! » (Chanson 72.) La « nuit infernale » devient le Jour, la « cruelle mort » une Vie nouve
9277  ! » (Chanson 72.) La « nuit infernale » devient le Jour, la « cruelle mort » une Vie nouvelle, et pour qu’à la passion n
9278 nson 72.) La « nuit infernale » devient le Jour, la « cruelle mort » une Vie nouvelle, et pour qu’à la passion ne manque
9279 a « cruelle mort » une Vie nouvelle, et pour qu’à la passion ne manque pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque de
9280 e nouvelle, et pour qu’à la passion ne manque pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque demande comment il se peut
9281 r qu’à la passion ne manque pas le sublime, voici la divinisation. Pétrarque demande comment il se peut faire qu’il vive e
9282 l se peut faire qu’il vive encore, quoique séparé de sa dame : Mais Amour me répond : ne te souvient-il pas que c’est là
9283 ur me répond : ne te souvient-il pas que c’est là le privilège des amants déliés de toutes les qualités de l’homme146 ? ⁂
9284 l pas que c’est là le privilège des amants déliés de toutes les qualités de l’homme146 ? ⁂ Puis il y eut cette fameuse as
9285 c’est là le privilège des amants déliés de toutes les qualités de l’homme146 ? ⁂ Puis il y eut cette fameuse ascension au
9286 rivilège des amants déliés de toutes les qualités de l’homme146 ? ⁂ Puis il y eut cette fameuse ascension au Ventoux, qui
9287 ilège des amants déliés de toutes les qualités de l’ homme146 ? ⁂ Puis il y eut cette fameuse ascension au Ventoux, qui lu
9288 beaucoup à réfléchir. Il y eut surtout, en 1348, la grande peste noire qui ravagea l’Europe : et voilà qui rappelle au po
9289 rtout, en 1348, la grande peste noire qui ravagea l’ Europe : et voilà qui rappelle au poète que ses « qualités d’homme » l
9290 et voilà qui rappelle au poète que ses « qualités d’ homme » le lient de fait à une condition pitoyable. C’est ce qu’il dit
9291 ui rappelle au poète que ses « qualités d’homme » le lient de fait à une condition pitoyable. C’est ce qu’il dit dans sa C
9292 le au poète que ses « qualités d’homme » le lient de fait à une condition pitoyable. C’est ce qu’il dit dans sa Chanson de
9293 ion pitoyable. C’est ce qu’il dit dans sa Chanson de la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’examen de conscience : Je
9294 pitoyable. C’est ce qu’il dit dans sa Chanson de la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’examen de conscience : Je va
9295 Chanson de la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’examen de conscience : Je vais pensant — et en pensant m’assaille
9296 anson de la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’ examen de conscience : Je vais pensant — et en pensant m’assaille une
9297 la Grande Peste, chef-d’œuvre inégalé de l’examen de conscience : Je vais pensant — et en pensant m’assaille une pitié de
9298 vais pensant — et en pensant m’assaille une pitié de moi-même si forte qu’elle me conduit souvent à d’autres pleurs que ce
9299 s pleurs que ceux dont j’eus coutume : car voyant la fin chaque jour plus proche, à Dieu mille fois j’ai demandé ces ailes
9300 s j’ai demandé ces ailes avec lesquelles, hors de la mortelle prison, pourrait s’enlever mon esprit au ciel. Mais cela, ju
9301 nds ton parti avec prudence ! Prends ! Et arrache de ton cœur toute racine De ce plaisir qui heureux ne le peut jamais ren
9302 ce ! Prends ! Et arrache de ton cœur toute racine De ce plaisir qui heureux ne le peut jamais rendre… Il n’a que trop lon
9303 on cœur toute racine De ce plaisir qui heureux ne le peut jamais rendre… Il n’a que trop longtemps mis son espoir en « ce
9304 spoir en « cette fausse douceur fugitive » qu’est l’ amour idéalisé. Et je me sens au cœur venir, heure par heure, une bel
9305 out penser secret monte droit à mon front où tous le voient : aimer une chose mortelle, avec une foi qui à Dieu seul est d
9306 r à cet amour blasphématoire, à ce besoin dément d’ un plaisir que l’usage en moi a fait si fort qu’il me donne l’audace d
9307 sphématoire, à ce besoin dément d’un plaisir que l’ usage en moi a fait si fort qu’il me donne l’audace de négocier avec l
9308 que l’usage en moi a fait si fort qu’il me donne l’ audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri, où s
9309 age en moi a fait si fort qu’il me donne l’audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri, où s’avoue le
9310 si fort qu’il me donne l’audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri, où s’avoue le dernier secret d
9311 ’il me donne l’audace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’un tel cri, où s’avoue le dernier secret du mythe cou
9312 dace de négocier avec la mort ! La lucidité même d’ un tel cri, où s’avoue le dernier secret du mythe courtois, c’est le s
9313 ’avoue le dernier secret du mythe courtois, c’est le signe d’une grâce reçue. Ce qui peut arracher à l’espoir vain, c’est
9314 dernier secret du mythe courtois, c’est le signe d’ une grâce reçue. Ce qui peut arracher à l’espoir vain, c’est la foi se
9315 e signe d’une grâce reçue. Ce qui peut arracher à l’ espoir vain, c’est la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de
9316 eçue. Ce qui peut arracher à l’espoir vain, c’est la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’espérance qui trou
9317 arracher à l’espoir vain, c’est la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’espérance qui trouve enfin son objet
9318 ir vain, c’est la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’espérance qui trouve enfin son objet véritable : Or
9319 la foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’espérance qui trouve enfin son objet véritable : Or lève-toi vers
9320 foi seule dans le pardon. Voici la conversion de l’ espérance qui trouve enfin son objet véritable : Or lève-toi vers un
9321 -toi vers un espoir plus heureux – en contemplant le ciel qui tourne autour de toi Immortel et paré ! S’il est vrai — qu’i
9322 et paré ! S’il est vrai — qu’ici-bas tant joyeux de son mal votre désir s’apaise par un coup d’œil, une parole, une chans
9323 d… quel sera l’autre ! 5.Un idéal à rebours : la gauloiserie Imposer un style à la vie des passions — ce rêve de to
9324 à rebours : la gauloiserie Imposer un style à la vie des passions — ce rêve de tout le Moyen Âge païen tourmenté par l
9325 Imposer un style à la vie des passions — ce rêve de tout le Moyen Âge païen tourmenté par la loi chrétienne —, c’est la s
9326 un style à la vie des passions — ce rêve de tout le Moyen Âge païen tourmenté par la loi chrétienne —, c’est la secrète v
9327  ce rêve de tout le Moyen Âge païen tourmenté par la loi chrétienne —, c’est la secrète volonté qui devait donner naissanc
9328 ge païen tourmenté par la loi chrétienne —, c’est la secrète volonté qui devait donner naissance au mythe. Mais la confusi
9329 olonté qui devait donner naissance au mythe. Mais la confusion de la foi, « qui à Dieu seul est due et à lui seul convient
9330 vait donner naissance au mythe. Mais la confusion de la foi, « qui à Dieu seul est due et à lui seul convient », avec l’am
9331 t donner naissance au mythe. Mais la confusion de la foi, « qui à Dieu seul est due et à lui seul convient », avec l’amour
9332 Dieu seul est due et à lui seul convient », avec l’ amour d’« une chose mortelle », en fut la conséquence inévitable. Et c
9333 ul est due et à lui seul convient », avec l’amour d’ « une chose mortelle », en fut la conséquence inévitable. Et c’est bie
9334  », avec l’amour d’« une chose mortelle », en fut la conséquence inévitable. Et c’est bien de cette confusion — non de la
9335 , en fut la conséquence inévitable. Et c’est bien de cette confusion — non de la doctrine orthodoxe — que devait résulter
9336 névitable. Et c’est bien de cette confusion — non de la doctrine orthodoxe — que devait résulter l’opposition tragique du
9337 itable. Et c’est bien de cette confusion — non de la doctrine orthodoxe — que devait résulter l’opposition tragique du cor
9338 on de la doctrine orthodoxe — que devait résulter l’ opposition tragique du corps et de l’âme. C’est la tendance ascétique,
9339 devait résulter l’opposition tragique du corps et de l’âme. C’est la tendance ascétique, orientale — le monachisme vient d
9340 ait résulter l’opposition tragique du corps et de l’ âme. C’est la tendance ascétique, orientale — le monachisme vient d’Or
9341 l’opposition tragique du corps et de l’âme. C’est la tendance ascétique, orientale — le monachisme vient d’Orient — c’est
9342 e l’âme. C’est la tendance ascétique, orientale —  le monachisme vient d’Orient — c’est la tendance hérétique des « parfait
9343 ndance ascétique, orientale — le monachisme vient d’ Orient — c’est la tendance hérétique des « parfaits » qui inspira la p
9344 orientale — le monachisme vient d’Orient — c’est la tendance hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise.
9345 a tendance hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise. C’est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par
9346 est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moyen d’une littérature idéalisante, l’élite de la société médiévale.
9347 bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moyen d’ une littérature idéalisante, l’élite de la société médiévale. D’où la
9348 amina par le moyen d’une littérature idéalisante, l’ élite de la société médiévale. D’où la réaction « réaliste » qui ne po
9349 r le moyen d’une littérature idéalisante, l’élite de la société médiévale. D’où la réaction « réaliste » qui ne pouvait ma
9350 e moyen d’une littérature idéalisante, l’élite de la société médiévale. D’où la réaction « réaliste » qui ne pouvait manqu
9351 ure idéalisante, l’élite de la société médiévale. D’ où la réaction « réaliste » qui ne pouvait manquer de s’ensuivre. Elle
9352 déalisante, l’élite de la société médiévale. D’où la réaction « réaliste » qui ne pouvait manquer de s’ensuivre. Elle fut
9353 ù la réaction « réaliste » qui ne pouvait manquer de s’ensuivre. Elle fut surtout sensible dans la bourgeoisie. Dès le déb
9354 uer de s’ensuivre. Elle fut surtout sensible dans la bourgeoisie. Dès le début du xiie siècle, en plein triomphe de l’amo
9355 lle fut surtout sensible dans la bourgeoisie. Dès le début du xiie siècle, en plein triomphe de l’amour courtois, l’on vo
9356 . Dès le début du xiie siècle, en plein triomphe de l’amour courtois, l’on voit paraître cette tendance contraire, celle
9357 ès le début du xiie siècle, en plein triomphe de l’ amour courtois, l’on voit paraître cette tendance contraire, celle qui
9358 e siècle, en plein triomphe de l’amour courtois, l’ on voit paraître cette tendance contraire, celle qui glorifiera la vol
9359 re cette tendance contraire, celle qui glorifiera la volupté avec le même excès, exactement, que l’autre apporte à glorifi
9360 e contraire, celle qui glorifiera la volupté avec le même excès, exactement, que l’autre apporte à glorifier la chasteté.
9361 xcès, exactement, que l’autre apporte à glorifier la chasteté. Fabliaux contre poésie, cynisme contre idéalisme. Le Débat
9362 Fabliaux contre poésie, cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’âme et du corps qui date précisément de cette époque est l
9363 contre poésie, cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’âme et du corps qui date précisément de cette époque est le premier
9364 tre poésie, cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’ âme et du corps qui date précisément de cette époque est le premier té
9365 e Débat de l’âme et du corps qui date précisément de cette époque est le premier témoignage d’un conflit que le mariage ch
9366 isément de cette époque est le premier témoignage d’ un conflit que le mariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’â
9367 époque est le premier témoignage d’un conflit que le mariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’âme récemment sépa
9368 mariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’ âme récemment séparée de son corps adresser à son compagnon les reproc
9369 censé résoudre. On y voit l’âme récemment séparée de son corps adresser à son compagnon les reproches les plus amers : c’e
9370 ent séparée de son corps adresser à son compagnon les reproches les plus amers : c’est lui qui aurait causé sa damnation. M
9371 son corps adresser à son compagnon les reproches les plus amers : c’est lui qui aurait causé sa damnation. Mais le corps l
9372 s : c’est lui qui aurait causé sa damnation. Mais le corps lui retourne l’accusation (il n’a pas tort.) Ainsi vont-ils, ré
9373 it causé sa damnation. Mais le corps lui retourne l’ accusation (il n’a pas tort.) Ainsi vont-ils, récriminant trop tard, a
9374 t trop tard, au-devant du supplice éternel. Issus de ce ressentiment du corps, les fabliaux eurent un immense succès (aupr
9375 plice éternel. Issus de ce ressentiment du corps, les fabliaux eurent un immense succès (auprès du même public, souvent, qu
9376 mense succès (auprès du même public, souvent, que les romans idéalistes). C’étaient des historiettes grivoises colportées e
9377 reprises, avec des variantes infinies, par toute l’ Europe médiévale. Les fabliaux annoncent le roman comique, qui annonce
9378 variantes infinies, par toute l’Europe médiévale. Les fabliaux annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, q
9379 toute l’Europe médiévale. Les fabliaux annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturali
9380 fabliaux annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturalisme polémique du dernier siècl
9381 annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturalisme polémique du dernier siècle. Mais j
9382 mique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturalisme polémique du dernier siècle. Mais je ne crois pas qu’ils
9383 soient engendrés en ligne directe. Chaque moment de cette progression vers le « vrai » se trouve lié, plus étroitement qu
9384 directe. Chaque moment de cette progression vers le « vrai » se trouve lié, plus étroitement qu’au précédent, à un moment
9385 tement qu’au précédent, à un moment correspondant de la progression vers le « précieux », et c’est de cela qu’il naît, par
9386 ent qu’au précédent, à un moment correspondant de la progression vers le « précieux », et c’est de cela qu’il naît, par ré
9387 à un moment correspondant de la progression vers le « précieux », et c’est de cela qu’il naît, par réaction. Charles Sore
9388 de la progression vers le « précieux », et c’est de cela qu’il naît, par réaction. Charles Sorel naît de l’Astrée, non de
9389 cela qu’il naît, par réaction. Charles Sorel naît de l’Astrée, non des fabliaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédie
9390 a qu’il naît, par réaction. Charles Sorel naît de l’ Astrée, non des fabliaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédies d
9391 harles Sorel naît de l’Astrée, non des fabliaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédies de Marivaux, non de Sorel ; et
9392 liaux ; la Marianne de Marivaux naît des comédies de Marivaux, non de Sorel ; et Zola naît de la décomposition du romantis
9393 ne de Marivaux naît des comédies de Marivaux, non de Sorel ; et Zola naît de la décomposition du romantisme, au moins auta
9394 comédies de Marivaux, non de Sorel ; et Zola naît de la décomposition du romantisme, au moins autant, si ce n’est beaucoup
9395 édies de Marivaux, non de Sorel ; et Zola naît de la décomposition du romantisme, au moins autant, si ce n’est beaucoup pl
9396 , au moins autant, si ce n’est beaucoup plus, que de Balzac (considéré alors comme réaliste). Pour en revenir au xiiie si
9397 r en revenir au xiiie siècle, a-t-on bien vu que la littérature sensuelle et volontiers pornographique des fabliaux souff
9398 souffre du même irréalisme, en fin de compte, que l’ idéal des épopées courtoises ? Il me paraît que la « gauloiserie » n’e
9399 l’idéal des épopées courtoises ? Il me paraît que la « gauloiserie » n’est qu’un pétrarquisme à rebours. « On aime à oppos
9400 urs. « On aime à opposer — écrit J. Huizinga147 —  l’ esprit gaulois aux conventions de l’amour courtois et à y voir la conc
9401 J. Huizinga147 — l’esprit gaulois aux conventions de l’amour courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en
9402 Huizinga147 — l’esprit gaulois aux conventions de l’ amour courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en op
9403 s aux conventions de l’amour courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en opposition avec la conception r
9404 ur courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en opposition avec la conception romantique. Or la gauloiser
9405 courtois et à y voir la conception naturaliste de l’ amour, en opposition avec la conception romantique. Or la gauloiserie,
9406 eption naturaliste de l’amour, en opposition avec la conception romantique. Or la gauloiserie, aussi bien que la courtoisi
9407 , en opposition avec la conception romantique. Or la gauloiserie, aussi bien que la courtoisie, est une fiction romantique
9408 ion romantique. Or la gauloiserie, aussi bien que la courtoisie, est une fiction romantique. La pensée érotique, pour acqu
9409 en que la courtoisie, est une fiction romantique. La pensée érotique, pour acquérir une valeur de culture, doit être styli
9410 que. La pensée érotique, pour acquérir une valeur de culture, doit être stylisée. Elle doit représenter la réalité complex
9411 ulture, doit être stylisée. Elle doit représenter la réalité complexe et pénible sous une forme simplifiée et illusoire. T
9412 me simplifiée et illusoire. Tout ce qui constitue la gauloiserie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complic
9413 illusoire. Tout ce qui constitue la gauloiserie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complications naturelles
9414 onstitue la gauloiserie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complications naturelles et sociales de l’amour,
9415 a gauloiserie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complications naturelles et sociales de l’amour, l’indulge
9416 rie : la licence fantaisiste, le dédain de toutes les complications naturelles et sociales de l’amour, l’indulgence pour le
9417 e toutes les complications naturelles et sociales de l’amour, l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie se
9418 outes les complications naturelles et sociales de l’ amour, l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexue
9419 complications naturelles et sociales de l’amour, l’ indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la v
9420 urelles et sociales de l’amour, l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissa
9421 es de l’amour, l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissance infinie, tout
9422 , l’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissance infinie, tout cela ne fai
9423 ’indulgence pour les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissance infinie, tout cela ne fait q
9424 les mensonges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’une jouissance infinie, tout cela ne fait que donner satisfa
9425 ges et les égoïsmes de la vie sexuelle, la vision d’ une jouissance infinie, tout cela ne fait que donner satisfaction au b
9426 ne fait que donner satisfaction au besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’une vie plus heureuse. C’est encore
9427 ner satisfaction au besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’une vie plus heureuse. C’est encore une aspiration
9428 ction au besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’une vie plus heureuse. C’est encore une aspiration à la vie su
9429 besoin humain de substituer à la réalité le rêve d’ une vie plus heureuse. C’est encore une aspiration à la vie sublime, t
9430 vie plus heureuse. C’est encore une aspiration à la vie sublime, tout comme l’autre, mais cette fois du côté animal. C’es
9431 du côté animal. C’est un idéal quand même : celui de la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqu
9432 côté animal. C’est un idéal quand même : celui de la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué,
9433 uand même : celui de la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué, on le surprend dans une satir
9434 d même : celui de la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué, on le surprend dans une satire d
9435 la luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué, on le surprend dans une satire du xiiie siècle in
9436 luxure. » Ce lien profond de la gauloiserie et de l’ amour alambiqué, on le surprend dans une satire du xiiie siècle intit
9437 ond de la gauloiserie et de l’amour alambiqué, on le surprend dans une satire du xiiie siècle intitulée l’Évangile des fe
9438 rprend dans une satire du xiiie siècle intitulée l’ Évangile des femmes : c’est une suite de quatrains dont les trois prem
9439 intitulée l’Évangile des femmes : c’est une suite de quatrains dont les trois premiers vers exaltent la femme selon le mod
9440 le des femmes : c’est une suite de quatrains dont les trois premiers vers exaltent la femme selon le mode courtois, tandis
9441 e quatrains dont les trois premiers vers exaltent la femme selon le mode courtois, tandis que le quatrième réfute d’un tra
9442 t les trois premiers vers exaltent la femme selon le mode courtois, tandis que le quatrième réfute d’un trait brutal ces é
9443 le mode courtois, tandis que le quatrième réfute d’ un trait brutal ces éloges. Autre complicité : la gauloiserie démolit
9444 d’un trait brutal ces éloges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le
9445 éloges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut
9446 loiserie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut, comme on peut le voir, entre au
9447 it le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut, comme on peut le voir, entre autres, dans le
9448 r en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’ en haut, comme on peut le voir, entre autres, dans le Dit de Chiceface
9449 evalerie le ridiculisait d’en haut, comme on peut le voir, entre autres, dans le Dit de Chiceface. Chiceface est le monstr
9450 n haut, comme on peut le voir, entre autres, dans le Dit de Chiceface. Chiceface est le monstre fabuleux qui ne se nourrit
9451 comme on peut le voir, entre autres, dans le Dit de Chiceface. Chiceface est le monstre fabuleux qui ne se nourrit que de
9452 e autres, dans le Dit de Chiceface. Chiceface est le monstre fabuleux qui ne se nourrit que de femmes fidèles, aussi est-i
9453 ace est le monstre fabuleux qui ne se nourrit que de femmes fidèles, aussi est-il d’une maigreur effroyable, tandis que so
9454 ne se nourrit que de femmes fidèles, aussi est-il d’ une maigreur effroyable, tandis que son confrère Bigorne, lequel ne ma
9455 dis que son confrère Bigorne, lequel ne mange que les maris soumis, est d’un embonpoint sans pareil. Parallèlement à ces de
9456 igorne, lequel ne mange que les maris soumis, est d’ un embonpoint sans pareil. Parallèlement à ces deux courants issus du
9457 lement à ces deux courants issus du mythe, notons la réaction des clercs : c’est encore le chanoine Pétrarque qui lui mont
9458 the, notons la réaction des clercs : c’est encore le chanoine Pétrarque qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers
9459 c’est encore le chanoine Pétrarque qui lui montre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louange de la Vierge — N
9460 ntre la voie, en consacrant ses derniers chants à la louange de la Vierge — Notre Dame opposée à « ma » dame — mais sans v
9461 e, en consacrant ses derniers chants à la louange de la Vierge — Notre Dame opposée à « ma » dame — mais sans varier le mo
9462 en consacrant ses derniers chants à la louange de la Vierge — Notre Dame opposée à « ma » dame — mais sans varier le moins
9463 tre Dame opposée à « ma » dame — mais sans varier le moins du monde ses lieux communs de poésie courtoise148. Dante a veng
9464 s sans varier le moins du monde ses lieux communs de poésie courtoise148. Dante a vengé d’avance les troubadours en mettan
9465 eux communs de poésie courtoise148. Dante a vengé d’ avance les troubadours en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie »
9466 ns de poésie courtoise148. Dante a vengé d’avance les troubadours en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie », moines i
9467 troubadours en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie », moines italiens appelés aussi « chevaliers joyeux » à cause
9468 solue, et malgré leur saint patronage. 6.Suite de la chevalerie, jusqu’à Cervantès L’influence du roman breton est a
9469 ue, et malgré leur saint patronage. 6.Suite de la chevalerie, jusqu’à Cervantès L’influence du roman breton est atte
9470 6.Suite de la chevalerie, jusqu’à Cervantès L’ influence du roman breton est attestée par des centaines de textes à t
9471 ce du roman breton est attestée par des centaines de textes à travers les xiiie , xive et xve siècles. Elle couvre la mê
9472 st attestée par des centaines de textes à travers les xiiie , xive et xve siècles. Elle couvre la même étendue que l’infl
9473 rs les xiiie , xive et xve siècles. Elle couvre la même étendue que l’influence des troubadours : l’Europe entière. Les
9474 et xve siècles. Elle couvre la même étendue que l’ influence des troubadours : l’Europe entière. Les minnesänger (chanteu
9475 la même étendue que l’influence des troubadours : l’ Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemagne so
9476 e l’influence des troubadours : l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemagne sont nourris de légen
9477 rs : l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemagne sont nourris de légendes cathares149 et par ail
9478 : l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’ Amour) en Allemagne sont nourris de légendes cathares149 et par ailleu
9479 (chanteurs de l’Amour) en Allemagne sont nourris de légendes cathares149 et par ailleurs ne font qu’adapter du français l
9480 49 et par ailleurs ne font qu’adapter du français les récits de Chrétien de Troyes. On traduit le roman de Tristan dans tou
9481 illeurs ne font qu’adapter du français les récits de Chrétien de Troyes. On traduit le roman de Tristan dans toutes les la
9482 çais les récits de Chrétien de Troyes. On traduit le roman de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’Anglais Thomas
9483 récits de Chrétien de Troyes. On traduit le roman de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’Anglais Thomas Malory,
9484 royes. On traduit le roman de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’Anglais Thomas Malory, à la fin du xve siècle,
9485 aduit le roman de Tristan dans toutes les langues d’ Occident. L’Anglais Thomas Malory, à la fin du xve siècle, en refait
9486 an de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’ Anglais Thomas Malory, à la fin du xve siècle, en refait une version
9487 es langues d’Occident. L’Anglais Thomas Malory, à la fin du xve siècle, en refait une version en prose. Dante considère l
9488 , en refait une version en prose. Dante considère le cycle épique et romanesque de la France du Nord comme le modèle unive
9489 se. Dante considère le cycle épique et romanesque de la France du Nord comme le modèle universel de toute prose narrative,
9490 Dante considère le cycle épique et romanesque de la France du Nord comme le modèle universel de toute prose narrative, et
9491 e épique et romanesque de la France du Nord comme le modèle universel de toute prose narrative, et Brunetto Latini extrait
9492 ue de la France du Nord comme le modèle universel de toute prose narrative, et Brunetto Latini extrait de Tristan (dans sa
9493 toute prose narrative, et Brunetto Latini extrait de Tristan (dans sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, j
9494 to Latini extrait de Tristan (dans sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de l
9495 trait de Tristan (dans sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de
9496 it de Tristan (dans sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la
9497 ns sa Rhétorique) le portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des E
9498 portrait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrabl
9499 trait de la femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables
9500 femme idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables imitations,
9501 me idéale. De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables imitations, don
9502 De là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables imitations, dont les Amadi
9503 là, jusqu’au fond de la Norvège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’innombrables imitations, dont les Amadis p
9504 ège, de la Russie, de la Hongrie et des Espagnes, d’ innombrables imitations, dont les Amadis portugais (puis espagnols, pu
9505 et des Espagnes, d’innombrables imitations, dont les Amadis portugais (puis espagnols, puis français) nous offrent le meil
9506 gais (puis espagnols, puis français) nous offrent le meilleur exemple au xve et au xvie siècles. Par un phénomène remarq
9507 is auquel on pouvait s’attendre, certains auteurs de ces imitations se trouvent amenés à redécouvrir le sens original des
9508 e ces imitations se trouvent amenés à redécouvrir le sens original des légendes mystiques. Mais alors ils ne peuvent se se
9509 ystiques. Mais alors ils ne peuvent se servir que d’ une mythologie toute catholique — soit prudence ou incompréhension — a
9510 dence ou incompréhension — assez incompatible, on l’ a bien vu, avec l’intention primitive. En 1554, en Espagne, paraît un
9511 ension — assez incompatible, on l’a bien vu, avec l’ intention primitive. En 1554, en Espagne, paraît un livre de Hyeronimo
9512 n primitive. En 1554, en Espagne, paraît un livre de Hyeronimo de Sempere portant ce titre flamboyant : Libro de cavalieri
9513 mo de Sempere portant ce titre flamboyant : Libro de cavalieria celestial del pié de la rosa fragante. Le Christ y devient
9514 lamboyant : Libro de cavalieria celestial del pié de la rosa fragante. Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le
9515 boyant : Libro de cavalieria celestial del pié de la rosa fragante. Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le che
9516 cavalieria celestial del pié de la rosa fragante. Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le chevalier du Serpent,
9517 del pié de la rosa fragante. Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le chevalier du Serpent, Jean-Baptiste le ch
9518 . Le Christ y devient le chevalier du Lion, Satan le chevalier du Serpent, Jean-Baptiste le chevalier du Désert, et les ap
9519 ion, Satan le chevalier du Serpent, Jean-Baptiste le chevalier du Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table
9520 Serpent, Jean-Baptiste le chevalier du Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ésotérisme maniché
9521 -Baptiste le chevalier du Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ésotérisme manichéisant, toujou
9522 r du Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ésotérisme manichéisant, toujours latent dans le cy
9523 u Désert, et les apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ésotérisme manichéisant, toujours latent dans le cycle
9524 apôtres, les douze chevaliers de la Table ronde. L’ ésotérisme manichéisant, toujours latent dans le cycle breton, renaît
9525 . L’ésotérisme manichéisant, toujours latent dans le cycle breton, renaît en filigrane à travers ces symboles. Cervantès n
9526 e à travers ces symboles. Cervantès ne cite point les très nombreux romans de « chevalerie célestielle » qu’on lisait de so
9527 Cervantès ne cite point les très nombreux romans de « chevalerie célestielle » qu’on lisait de son temps avec passion150.
9528 romans de « chevalerie célestielle » qu’on lisait de son temps avec passion150. Il ne s’en prend, dans son Quichotte, qu’a
9529 ne s’en prend, dans son Quichotte, qu’aux romans d’ aventures profanes. Cette omission est mystérieuse. Elle militerait en
9530 ion est mystérieuse. Elle militerait en faveur de la thèse selon laquelle Cervantès connaissait la signification réelle de
9531 de la thèse selon laquelle Cervantès connaissait la signification réelle de la littérature courtoise, et raillait non san
9532 lle Cervantès connaissait la signification réelle de la littérature courtoise, et raillait non sans désespoir les rêveries
9533 Cervantès connaissait la signification réelle de la littérature courtoise, et raillait non sans désespoir les rêveries de
9534 érature courtoise, et raillait non sans désespoir les rêveries de ses contemporains, adonnés à une illusion dont ils avaien
9535 oise, et raillait non sans désespoir les rêveries de ses contemporains, adonnés à une illusion dont ils avaient perdu le s
9536 ns, adonnés à une illusion dont ils avaient perdu le secret. Don Quichotte ne serait grotesque que parce qu’il veut imiter
9537 uelle il n’est pas initié, et suivre une voie que le malheur des temps rend totalement impraticable. L’Église de Rome a tr
9538 e malheur des temps rend totalement impraticable. L’ Église de Rome a triomphé. Mieux vaut dès lors se mettre du bon côté a
9539 des temps rend totalement impraticable. L’Église de Rome a triomphé. Mieux vaut dès lors se mettre du bon côté avec l’hon
9540 é. Mieux vaut dès lors se mettre du bon côté avec l’ honnête et réaliste Sancho Pança… 7. Roméo et Juliette. — Milton
9541 osse, leurs traditions resteront vivantes jusqu’à l’ époque où Macpherson les transcrira en langage moderne. Et en Irlande,
9542 resteront vivantes jusqu’à l’époque où Macpherson les transcrira en langage moderne. Et en Irlande, elles vivent encore de
9543 ngage moderne. Et en Irlande, elles vivent encore de nos jours. Je ne puis examiner ici le problème des rapports entre ce
9544 vent encore de nos jours. Je ne puis examiner ici le problème des rapports entre ce fonds de légendes celtiques et la litt
9545 miner ici le problème des rapports entre ce fonds de légendes celtiques et la littérature anglaise populaire et savante. M
9546 rapports entre ce fonds de légendes celtiques et la littérature anglaise populaire et savante. Mais il est significatif q
9547 pulaire et savante. Mais il est significatif qu’à la fin du xviie siècle, un bon lettré comme Robert Kirk, théologien et
9548 théologien et humaniste, ait écrit un traité sur les fées, sans trace de scepticisme ou d’ironie. Nous ne savons presque r
9549 ste, ait écrit un traité sur les fées, sans trace de scepticisme ou d’ironie. Nous ne savons presque rien de Shakespeare —
9550 traité sur les fées, sans trace de scepticisme ou d’ ironie. Nous ne savons presque rien de Shakespeare — mais nous avons l
9551 pticisme ou d’ironie. Nous ne savons presque rien de Shakespeare — mais nous avons le Songe d’une Nuit d’été. Et l’on dit
9552 ons presque rien de Shakespeare — mais nous avons le Songe d’une Nuit d’été. Et l’on dit qu’il était catholique — mais nou
9553 ue rien de Shakespeare — mais nous avons le Songe d’ une Nuit d’été. Et l’on dit qu’il était catholique — mais nous avons R
9554 Shakespeare — mais nous avons le Songe d’une Nuit d’ été. Et l’on dit qu’il était catholique — mais nous avons Roméo et Jul
9555 e — mais nous avons le Songe d’une Nuit d’été. Et l’ on dit qu’il était catholique — mais nous avons Roméo et Juliette qui
9556 lique — mais nous avons Roméo et Juliette qui est la seule tragédie courtoise, et la plus belle résurrection du mythe avan
9557 Juliette qui est la seule tragédie courtoise, et la plus belle résurrection du mythe avant le Tristan de Wagner. Tant qu’
9558 ise, et la plus belle résurrection du mythe avant le Tristan de Wagner. Tant qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire
9559 stan de Wagner. Tant qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demande
9560 n de Wagner. Tant qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demander s
9561 ant qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demander s’il connaissai
9562 qu’on ignore à peu près tout de la vie, voire de l’ identité de Shakespeare, il est vain de se demander s’il connaissait l
9563 re à peu près tout de la vie, voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demander s’il connaissait la tradition
9564 , voire de l’identité de Shakespeare, il est vain de se demander s’il connaissait la tradition secrète des troubadours. Ma
9565 eare, il est vain de se demander s’il connaissait la tradition secrète des troubadours. Mais on peut relever ce fait : que
9566 principaux centres du catharisme en Italie. Selon le moine Ranieri Saccone, qui fut dix-sept ans hérétique, il y avait à V
9567 one près de cinq-cents « parfaits », sans compter les « croyants » en beaucoup plus grand nombre… Comment les légendes de c
9568 croyants » en beaucoup plus grand nombre… Comment les légendes de ce temps n’auraient-elles point gardé de traces des lutte
9569 beaucoup plus grand nombre… Comment les légendes de ce temps n’auraient-elles point gardé de traces des luttes violentes
9570 légendes de ce temps n’auraient-elles point gardé de traces des luttes violentes qui opposèrent dans la cité les « patarin
9571 e traces des luttes violentes qui opposèrent dans la cité les « patarins » aux orthodoxes ? ⁂ En marge des luttes religieu
9572 des luttes violentes qui opposèrent dans la cité les « patarins » aux orthodoxes ? ⁂ En marge des luttes religieuses du si
9573 des luttes religieuses du siècle, qui refoulaient les anciennes hérésies dans une obscurité plus profonde que jamais, la tr
9574 sies dans une obscurité plus profonde que jamais, la tragédie des Amants de Vérone, c’est le voile un instant déchiré, ne
9575 plus profonde que jamais, la tragédie des Amants de Vérone, c’est le voile un instant déchiré, ne laissant au souvenir de
9576 e jamais, la tragédie des Amants de Vérone, c’est le voile un instant déchiré, ne laissant au souvenir de nos yeux que l’i
9577 voile un instant déchiré, ne laissant au souvenir de nos yeux que l’image négative d’un éclat, « le soleil noir de la méla
9578 déchiré, ne laissant au souvenir de nos yeux que l’ image négative d’un éclat, « le soleil noir de la mélancolie ». Surgi
9579 sant au souvenir de nos yeux que l’image négative d’ un éclat, « le soleil noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs d
9580 ir de nos yeux que l’image négative d’un éclat, «  le soleil noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide
9581 que l’image négative d’un éclat, « le soleil noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide de tortures tra
9582 l’image négative d’un éclat, « le soleil noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide de tortures transf
9583 il noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’écl
9584 noir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’ âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair
9585 élancolie ». Surgi des profondeurs de l’âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’amour
9586 deurs de l’âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’amour illumine parfois une face imm
9587 rs de l’âme avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’amour illumine parfois une face immobi
9588 tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’ éclair de l’amour illumine parfois une face immobile et fascinante — c
9589 transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’amour illumine parfois une face immobile et fascinante — ce nous-mê
9590 ansfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de l’ amour illumine parfois une face immobile et fascinante — ce nous-même
9591 is une face immobile et fascinante — ce nous-même d’ horreur et de divinité auquel s’adressent nos plus beaux poèmes ; ress
9592 mmobile et fascinante — ce nous-même d’horreur et de divinité auquel s’adressent nos plus beaux poèmes ; ressuscité d’un c
9593 el s’adressent nos plus beaux poèmes ; ressuscité d’ un coup dans sa pleine stature, comme étourdi de sa jeunesse provocant
9594 é d’un coup dans sa pleine stature, comme étourdi de sa jeunesse provocante et enivrée de rhétorique, au seuil du tombeau
9595 omme étourdi de sa jeunesse provocante et enivrée de rhétorique, au seuil du tombeau de Mantoue voici le mythe de nouveau
9596 nte et enivrée de rhétorique, au seuil du tombeau de Mantoue voici le mythe de nouveau qui se dresse, à la lueur d’une tor
9597 rhétorique, au seuil du tombeau de Mantoue voici le mythe de nouveau qui se dresse, à la lueur d’une torche que tient Rom
9598 antoue voici le mythe de nouveau qui se dresse, à la lueur d’une torche que tient Roméo. Juliette repose, endormie par le
9599 ici le mythe de nouveau qui se dresse, à la lueur d’ une torche que tient Roméo. Juliette repose, endormie par le philtre.
9600 he que tient Roméo. Juliette repose, endormie par le philtre. Le fils de Montaigu est entré, et il parle : Combien souven
9601 Roméo. Juliette repose, endormie par le philtre. Le fils de Montaigu est entré, et il parle : Combien souvent les hommes
9602 Juliette repose, endormie par le philtre. Le fils de Montaigu est entré, et il parle : Combien souvent les hommes sur le
9603 ontaigu est entré, et il parle : Combien souvent les hommes sur le point de mourir Se sont sentis joyeux ! Ceux qui veille
9604 entis joyeux ! Ceux qui veillent sur eux Disent : l’ éclair avant la mort. Mais moi pourrai-je Nommer cette mort éclair ? Ô
9605 Ceux qui veillent sur eux Disent : l’éclair avant la mort. Mais moi pourrai-je Nommer cette mort éclair ? Ô mon amour, ma
9606 Nommer cette mort éclair ? Ô mon amour, ma femme, La mort a sucé le miel de ton haleine Et n’a pas eu de prise encore sur
9607 rt éclair ? Ô mon amour, ma femme, La mort a sucé le miel de ton haleine Et n’a pas eu de prise encore sur ta beauté Et tu
9608 r ? Ô mon amour, ma femme, La mort a sucé le miel de ton haleine Et n’a pas eu de prise encore sur ta beauté Et tu n’es pa
9609 mort a sucé le miel de ton haleine Et n’a pas eu de prise encore sur ta beauté Et tu n’es pas conquise. L’enseigne de bea
9610 ise encore sur ta beauté Et tu n’es pas conquise. L’ enseigne de beauté Est encore cramoisie sur tes lèvres, tes joues, Et
9611 sur ta beauté Et tu n’es pas conquise. L’enseigne de beauté Est encore cramoisie sur tes lèvres, tes joues, Et le pâle dra
9612 st encore cramoisie sur tes lèvres, tes joues, Et le pâle drapeau de la mort n’est pas avancé.         … Ah ! chère Julie
9613 sie sur tes lèvres, tes joues, Et le pâle drapeau de la mort n’est pas avancé.         … Ah ! chère Juliette Pourquoi es-
9614 sur tes lèvres, tes joues, Et le pâle drapeau de la mort n’est pas avancé.         … Ah ! chère Juliette Pourquoi es-tu
9615 urquoi es-tu si belle encore ? Dois-je penser Que la mort non substantielle est amoureuse Et que le monstre maigre te cons
9616 ue la mort non substantielle est amoureuse Et que le monstre maigre te conserve Ici pour être ton amant dans la ténèbre ?
9617 e maigre te conserve Ici pour être ton amant dans la ténèbre ? Par crainte de cela je demeure avec toi Et plus jamais de c
9618 rainte de cela je demeure avec toi Et plus jamais de ce palais de la nuit obscure Je ne repartirai ; ici je veux rester Av
9619 a je demeure avec toi Et plus jamais de ce palais de la nuit obscure Je ne repartirai ; ici je veux rester Avec les vers q
9620 e demeure avec toi Et plus jamais de ce palais de la nuit obscure Je ne repartirai ; ici je veux rester Avec les vers qui
9621 bscure Je ne repartirai ; ici je veux rester Avec les vers qui sont tes serviteurs ; ici, ici Je vais fixer mon repos étern
9622 ici, ici Je vais fixer mon repos éternel, Secouer l’ influence des étoiles funestes Et sortir de cette chair lasse du monde
9623 ecouer l’influence des étoiles funestes Et sortir de cette chair lasse du monde. Mes yeux regardez une dernière fois ! Mes
9624 n légitime baiser Scellez un marché sans âge avec la dévorante mort ! Viens amer conducteur. Viens guide repoussant. Toi d
9625 repoussant. Toi désespéré pilote, jette enfin Sur les récifs brisants ta barque épuisée, malade de la mer ! Voilà pour mon
9626 Sur les récifs brisants ta barque épuisée, malade de la mer ! Voilà pour mon amour ! (Il boit.) … Honnête apothicaire Ta d
9627 les récifs brisants ta barque épuisée, malade de la mer ! Voilà pour mon amour ! (Il boit.) … Honnête apothicaire Ta drog
9628 ire Ta drogue est rapide. En un baiser je meurs. Le consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais
9629 st rapide. En un baiser je meurs. Le consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’É
9630 rapide. En un baiser je meurs. Le consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’Éros
9631 eurs. Le consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici « l’aube » profan
9632 sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’ Éros. Voici « l’aube » profane, encore une fois, le monde encore une f
9633 mariage qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici «  l’ aube » profane, encore une fois, le monde encore une fois qui recommen
9634 ’Éros. Voici « l’aube » profane, encore une fois, le monde encore une fois qui recommence, et le Prince, rendu à son règne
9635 fois, le monde encore une fois qui recommence, et le Prince, rendu à son règne sévère : Ce matin nous apporte une paix as
9636 sombrie… Séparons-nous pour nous entretenir encor de ces tristesses151. ⁂ Il est certain que Milton quoique puritain subi
9637 Il est certain que Milton quoique puritain subit l’ influence de doctrines cabalistiques aussi peu « spiritualistes » que
9638 ain que Milton quoique puritain subit l’influence de doctrines cabalistiques aussi peu « spiritualistes » que possible. Ma
9639 s aussi peu « spiritualistes » que possible. Mais la révolte des « puritains » contre la royauté et les évêques mondanisés
9640 ossible. Mais la révolte des « puritains » contre la royauté et les évêques mondanisés, n’évoque-t-elle pas la révolte des
9641 la révolte des « puritains » contre la royauté et les évêques mondanisés, n’évoque-t-elle pas la révolte des « purs » contr
9642 té et les évêques mondanisés, n’évoque-t-elle pas la révolte des « purs » contre la féodalité et le clergé ? Deux poèmes d
9643 ’évoque-t-elle pas la révolte des « purs » contre la féodalité et le clergé ? Deux poèmes de Milton, qu’il écrivit dans sa
9644 as la révolte des « purs » contre la féodalité et le clergé ? Deux poèmes de Milton, qu’il écrivit dans sa jeunesse, l’All
9645  » contre la féodalité et le clergé ? Deux poèmes de Milton, qu’il écrivit dans sa jeunesse, l’Allegro et le Penseroso exp
9646 poèmes de Milton, qu’il écrivit dans sa jeunesse, l’ Allegro et le Penseroso expriment l’opposition du Jour et de la Nuit,
9647 ton, qu’il écrivit dans sa jeunesse, l’Allegro et le Penseroso expriment l’opposition du Jour et de la Nuit, et le choix n
9648 sa jeunesse, l’Allegro et le Penseroso expriment l’ opposition du Jour et de la Nuit, et le choix nécessaire qu’il n’a pas
9649 et le Penseroso expriment l’opposition du Jour et de la Nuit, et le choix nécessaire qu’il n’a pas encore fait. (Il ne le
9650 le Penseroso expriment l’opposition du Jour et de la Nuit, et le choix nécessaire qu’il n’a pas encore fait. (Il ne le fer
9651 expriment l’opposition du Jour et de la Nuit, et le choix nécessaire qu’il n’a pas encore fait. (Il ne le fera sans doute
9652 hoix nécessaire qu’il n’a pas encore fait. (Il ne le fera sans doute jamais : du moins pas sans de telles réticences qu’il
9653 ne le fera sans doute jamais : du moins pas sans de telles réticences qu’il serait vain de conclure sur ce point plus net
9654 s pas sans de telles réticences qu’il serait vain de conclure sur ce point plus nettement qu’il ne l’a voulu.) Avant même
9655 de conclure sur ce point plus nettement qu’il ne l’ a voulu.) Avant même d’embrasser la cause puritaine, Milton cherchant
9656 nt plus nettement qu’il ne l’a voulu.) Avant même d’ embrasser la cause puritaine, Milton cherchant un sujet d’épopée avait
9657 ement qu’il ne l’a voulu.) Avant même d’embrasser la cause puritaine, Milton cherchant un sujet d’épopée avait envisagé pa
9658 ser la cause puritaine, Milton cherchant un sujet d’ épopée avait envisagé parfois le thème de la légende celtique d’Arthur
9659 herchant un sujet d’épopée avait envisagé parfois le thème de la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table r
9660 un sujet d’épopée avait envisagé parfois le thème de la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dan
9661 sujet d’épopée avait envisagé parfois le thème de la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dans s
9662 envisagé parfois le thème de la légende celtique d’ Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge
9663 de la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge de la Mélancolie nocturne,
9664 la légende celtique d’Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge de la Mélancolie nocturne, s’a
9665 iers de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge de la Mélancolie nocturne, s’adressant à cette « Vierge sérieuse », il l
9666 s de la Table ronde. Dans son Penseroso, éloge de la Mélancolie nocturne, s’adressant à cette « Vierge sérieuse », il la p
9667 urne, s’adressant à cette « Vierge sérieuse », il la prie d’évoquer encore l’âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédai
9668 adressant à cette « Vierge sérieuse », il la prie d’ évoquer encore l’âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bag
9669 « Vierge sérieuse », il la prie d’évoquer encore l’ âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs
9670 rge sérieuse », il la prie d’évoquer encore l’âme d’ Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiq
9671 se », il la prie d’évoquer encore l’âme d’Orphée, l’ époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiques, et fi
9672 la prie d’évoquer encore l’âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiques, et finalement
9673 l’âme d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiques, et finalement les « illustres bardes »
9674 hée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs magiques, et finalement les « illustres bardes », qui chantè
9675 t la bague et les miroirs magiques, et finalement les « illustres bardes », qui chantèrent d’une voix grave et solennelle
9676 alement les « illustres bardes », qui chantèrent d’ une voix grave et solennelle tournois et trophées remportés, forêts, e
9677 emportés, forêts, enchantements terribles et dont le sens dépasse le son. « Where more is meant then meets the ear »… Il
9678 , enchantements terribles et dont le sens dépasse le son. « Where more is meant then meets the ear »… Il avait étudié pou
9679 eets the ear »… Il avait étudié pour son Histoire de Bretagne la chronique arthurienne et ses légendes. Et dans le De doct
9680  »… Il avait étudié pour son Histoire de Bretagne la chronique arthurienne et ses légendes. Et dans le De doctrina christi
9681 la chronique arthurienne et ses légendes. Et dans le De doctrina christiana, il s’était insurgé « contre la puissance créa
9682 chronique arthurienne et ses légendes. Et dans le De doctrina christiana, il s’était insurgé « contre la puissance créatri
9683 doctrina christiana, il s’était insurgé « contre la puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’
9684 l s’était insurgé « contre la puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant
9685 é « contre la puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions t
9686 la puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions théologique
9687 puissance créatrice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions théologiques t
9688 trice de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions théologiques traditionnelles
9689 ce de Dieu, contre les dogmes de la Trinité et de l’ Incarnation… répudiant les définitions théologiques traditionnelles qu
9690 gmes de la Trinité et de l’Incarnation… répudiant les définitions théologiques traditionnelles qui ne trouvaient point dans
9691 ques traditionnelles qui ne trouvaient point dans la Bible leur fondement152 ». Mettons à part ce dernier trait, qui malgr
9692 dernier trait, qui malgré tout rattache Milton à la Réforme : n’est-ce point la même et unique hérésie que nous trouvons
9693 out rattache Milton à la Réforme : n’est-ce point la même et unique hérésie que nous trouvons partout et en tous temps à l
9694 ésie que nous trouvons partout et en tous temps à l’ origine du grand lyrisme passionnel ? Quant au « matérialisme » de Mil
9695 nd lyrisme passionnel ? Quant au « matérialisme » de Milton, il s’oppose moins qu’on pourrait le croire à une doctrine « c
9696 sme » de Milton, il s’oppose moins qu’on pourrait le croire à une doctrine « courtoise » de l’amour. Entre un monisme qui
9697 n pourrait le croire à une doctrine « courtoise » de l’amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou l’in
9698 ourrait le croire à une doctrine « courtoise » de l’ amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou l’inver
9699 toise » de l’amour. Entre un monisme qui assimile l’ esprit à la matière (ou l’inverse), et un dualisme qui condamne la mat
9700 l’amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou l’inverse), et un dualisme qui condamne la matière au nom
9701 un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou l’ inverse), et un dualisme qui condamne la matière au nom de l’esprit, l
9702 tière (ou l’inverse), et un dualisme qui condamne la matière au nom de l’esprit, l’histoire des sectes gnostiques et manic
9703 et un dualisme qui condamne la matière au nom de l’ esprit, l’histoire des sectes gnostiques et manichéennes montre bien q
9704 lisme qui condamne la matière au nom de l’esprit, l’ histoire des sectes gnostiques et manichéennes montre bien que l’abîme
9705 sectes gnostiques et manichéennes montre bien que l’ abîme n’est pas infranchissable, surtout sur le plan de l’éthique. L’i
9706 me n’est pas infranchissable, surtout sur le plan de l’éthique. L’idéalisme et le matérialisme ont d’importants présupposé
9707 n’est pas infranchissable, surtout sur le plan de l’ éthique. L’idéalisme et le matérialisme ont d’importants présupposés c
9708 nfranchissable, surtout sur le plan de l’éthique. L’ idéalisme et le matérialisme ont d’importants présupposés communs. L’e
9709 surtout sur le plan de l’éthique. L’idéalisme et le matérialisme ont d’importants présupposés communs. L’extrême de la lu
9710 de l’éthique. L’idéalisme et le matérialisme ont d’ importants présupposés communs. L’extrême de la luxure touche parfois
9711 atérialisme ont d’importants présupposés communs. L’ extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée.
9712 e ont d’importants présupposés communs. L’extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la néga
9713 nt d’importants présupposés communs. L’extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négatio
9714 és communs. L’extrême de la luxure touche parfois l’ extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton
9715 . L’extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le condu
9716 ’extrême de la luxure touche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit
9717 uche parfois l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit à des conclusions bien p
9718 l’extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit à des conclusions bien proches de ce
9719 extrême de la chasteté exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit à des conclusions bien proches de celle
9720 exaltée. Et la négation de la mort, chez Milton, le conduit à des conclusions bien proches de celles des cathares. Comme
9721 Milton, le conduit à des conclusions bien proches de celles des cathares. Comme eux, Milton croit que le bon désir procède
9722 celles des cathares. Comme eux, Milton croit que le bon désir procède des principes intellectuels, et qu’il doit nous pur
9723 rincipes intellectuels, et qu’il doit nous purger de notre mauvais désir, de la sensualité, péché majeur. Et Fludd, son ma
9724 et qu’il doit nous purger de notre mauvais désir, de la sensualité, péché majeur. Et Fludd, son maître en occultisme, ense
9725 qu’il doit nous purger de notre mauvais désir, de la sensualité, péché majeur. Et Fludd, son maître en occultisme, enseign
9726 t Fludd, son maître en occultisme, enseignait que la lumière est la matière divine… Il reste cependant que la doctrine de
9727 ître en occultisme, enseignait que la lumière est la matière divine… Il reste cependant que la doctrine de Milton est bien
9728 ère est la matière divine… Il reste cependant que la doctrine de Milton est bien plus « rationnelle » et sociale que celle
9729 atière divine… Il reste cependant que la doctrine de Milton est bien plus « rationnelle » et sociale que celle des hérétiq
9730 des hérétiques du Midi. (Il considère par exemple le mariage comme un « remède contre l’incontinence ».) Aussi ne devait-e
9731 e par exemple le mariage comme un « remède contre l’ incontinence ».) Aussi ne devait-elle point favoriser les confusions e
9732 ntinence ».) Aussi ne devait-elle point favoriser les confusions extrêmes de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas
9733 vait-elle point favoriser les confusions extrêmes de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les
9734 t-elle point favoriser les confusions extrêmes de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les se
9735 favoriser les confusions extrêmes de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les sectes néo-man
9736 voriser les confusions extrêmes de la chair et de l’ esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les sectes néo-manich
9737 de la chair et de l’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les sectes néo-manichéennes. 8. L’Astrée : de la
9738 ’esprit qui ne manquèrent pas de se produire dans les sectes néo-manichéennes. 8. L’Astrée : de la mystique à la psychol
9739 produire dans les sectes néo-manichéennes. 8. L’ Astrée : de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans l
9740 ans les sectes néo-manichéennes. 8. L’Astrée : de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman, au
9741 les sectes néo-manichéennes. 8. L’Astrée : de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman, au xv
9742 o-manichéennes. 8. L’Astrée : de la mystique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman, au xviie siècle fr
9743 8. L’Astrée : de la mystique à la psychologie L’ histoire du mythe dans le Roman, au xviie siècle français, peut se ré
9744 ique à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman, au xviie siècle français, peut se réduire, hélas, en une form
9745 rançais, peut se réduire, hélas, en une formule : la mystique se dégrade en pure psychologie. Le Roman devient l’objet d’u
9746 ule : la mystique se dégrade en pure psychologie. Le Roman devient l’objet d’une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenè
9747 se dégrade en pure psychologie. Le Roman devient l’ objet d’une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Gomberville e
9748 ade en pure psychologie. Le Roman devient l’objet d’ une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Gomberville et les Sc
9749 Roman devient l’objet d’une littérature raffinée. D’ Urfé, La Calprenède, Gomberville et les Scudéry n’ont plus la moindre
9750 vient l’objet d’une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Gomberville et les Scudéry n’ont plus la moindre idée du
9751 e raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Gomberville et les Scudéry n’ont plus la moindre idée du sens ésotérique de la chevaleri
9752 Calprenède, Gomberville et les Scudéry n’ont plus la moindre idée du sens ésotérique de la chevalerie légendaire. La natur
9753 éry n’ont plus la moindre idée du sens ésotérique de la chevalerie légendaire. La nature symbolique des sujets qu’ils repr
9754 n’ont plus la moindre idée du sens ésotérique de la chevalerie légendaire. La nature symbolique des sujets qu’ils reprenn
9755 e du sens ésotérique de la chevalerie légendaire. La nature symbolique des sujets qu’ils reprennent les induit simplement
9756 La nature symbolique des sujets qu’ils reprennent les induit simplement à composer d’interminables romans à clef. Polexandr
9757 u’ils reprennent les induit simplement à composer d’ interminables romans à clef. Polexandre est Louis XIII, Cyrus est le G
9758 mans à clef. Polexandre est Louis XIII, Cyrus est le Grand Condé, Diane est Marie de Médicis, etc. Le sujet du roman demeu
9759 le Grand Condé, Diane est Marie de Médicis, etc. Le sujet du roman demeure les « contrariétés » de l’amour mais l’obstacl
9760 Marie de Médicis, etc. Le sujet du roman demeure les « contrariétés » de l’amour mais l’obstacle n’est plus la volonté de
9761 c. Le sujet du roman demeure les « contrariétés » de l’amour mais l’obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et
9762 Le sujet du roman demeure les « contrariétés » de l’ amour mais l’obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et mét
9763 oman demeure les « contrariétés » de l’amour mais l’ obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et métaphysique dan
9764 trariétés » de l’amour mais l’obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et métaphysique dans Tristan : c’est simp
9765 de l’amour mais l’obstacle n’est plus la volonté de mort, si secrète et métaphysique dans Tristan : c’est simplement le p
9766 e et métaphysique dans Tristan : c’est simplement le point d’honneur, manie sociale. C’est l’héroïne, ici, qui est la plus
9767 physique dans Tristan : c’est simplement le point d’ honneur, manie sociale. C’est l’héroïne, ici, qui est la plus astucieu
9768 mplement le point d’honneur, manie sociale. C’est l’ héroïne, ici, qui est la plus astucieuse lorsqu’il s’agit d’imaginer d
9769 eur, manie sociale. C’est l’héroïne, ici, qui est la plus astucieuse lorsqu’il s’agit d’imaginer des prétextes de séparati
9770 ici, qui est la plus astucieuse lorsqu’il s’agit d’ imaginer des prétextes de séparation. Elle terrorise avec délices son
9771 ucieuse lorsqu’il s’agit d’imaginer des prétextes de séparation. Elle terrorise avec délices son chevaleresque soupirant,
9772 rise avec délices son chevaleresque soupirant, et l’ on voit Polexandre, dans le roman de Gomberville, parcourir comme un f
9773 leresque soupirant, et l’on voit Polexandre, dans le roman de Gomberville, parcourir comme un fou les cinq parties du mond
9774 soupirant, et l’on voit Polexandre, dans le roman de Gomberville, parcourir comme un fou les cinq parties du monde pour ap
9775 s le roman de Gomberville, parcourir comme un fou les cinq parties du monde pour apaiser un regard irrité de sa maîtresse.
9776 nq parties du monde pour apaiser un regard irrité de sa maîtresse. Au dénouement, il est encore à se demander si cette « r
9777 e l’Île inaccessible » ne va pas lui faire couper le cou. Mais tout finit, en général, par un mariage, prévu dès la premiè
9778 ge, prévu dès la première page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsque l’auteur est un champion du genre. C’est le roma
9779 e page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsque l’ auteur est un champion du genre. C’est le roman allégorique du xviie
9780 lorsque l’auteur est un champion du genre. C’est le roman allégorique du xviie siècle qui inventa le happy ending. Le vr
9781 le roman allégorique du xviie siècle qui inventa le happy ending. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évano
9782 que du xviie siècle qui inventa le happy ending. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évanouissait dans une
9783 py ending. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évanouissait dans une exaltation au-delà du monde… Maintenant
9784 dans une exaltation au-delà du monde… Maintenant, l’ on veut que tout rentre dans l’ordre, c’est la société qui l’emporte,
9785 monde… Maintenant, l’on veut que tout rentre dans l’ ordre, c’est la société qui l’emporte, et dès lors la fin du roman ne
9786 nt, l’on veut que tout rentre dans l’ordre, c’est la société qui l’emporte, et dès lors la fin du roman ne saurait être qu
9787 ue tout rentre dans l’ordre, c’est la société qui l’ emporte, et dès lors la fin du roman ne saurait être qu’un retour à ce
9788 rdre, c’est la société qui l’emporte, et dès lors la fin du roman ne saurait être qu’un retour à ce qui n’est plus le roma
9789 ne saurait être qu’un retour à ce qui n’est plus le roman : au bonheur. Les grands thèmes tragiques du mythe n’éveillent
9790 retour à ce qui n’est plus le roman : au bonheur. Les grands thèmes tragiques du mythe n’éveillent guère dans l’Astrée que
9791 thèmes tragiques du mythe n’éveillent guère dans l’ Astrée que des échos mélancoliques. Il y a bien les douze lois d’Amour
9792 l’Astrée que des échos mélancoliques. Il y a bien les douze lois d’Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chaste
9793 s échos mélancoliques. Il y a bien les douze lois d’ Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les
9794 élancoliques. Il y a bien les douze lois d’Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les défis à un
9795 douze lois d’Amour, les séparations ingénieuses, l’ éloge de la chasteté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la
9796 ois d’Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la dialecti
9797 d’Amour, les séparations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la dialectique
9798 ations ingénieuses, l’éloge de la chasteté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la dialectique sauvage de Tristan
9799 eté, voire les défis à une mort libératrice. Mais la dialectique sauvage de Tristan n’est plus ici que coquetterie, et le
9800 une mort libératrice. Mais la dialectique sauvage de Tristan n’est plus ici que coquetterie, et le combat du Jour et de la
9801 age de Tristan n’est plus ici que coquetterie, et le combat du Jour et de la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre
9802 plus ici que coquetterie, et le combat du Jour et de la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre le corps des deux ama
9803 s ici que coquetterie, et le combat du Jour et de la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre le corps des deux amants
9804 combat du Jour et de la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre le corps des deux amants plus d’épée nue, mais la hou
9805 e la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre le corps des deux amants plus d’épée nue, mais la houlette dorée de Céla
9806 de pénombre. Entre le corps des deux amants plus d’ épée nue, mais la houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la b
9807 re le corps des deux amants plus d’épée nue, mais la houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la bergère. Voici un
9808 ux amants plus d’épée nue, mais la houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la bergère. Voici un trait qui symbolis
9809 épée nue, mais la houlette dorée de Céladon ornée d’ une faveur de la bergère. Voici un trait qui symbolise tout le reste.
9810 s la houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la bergère. Voici un trait qui symbolise tout le reste. Au cinquième
9811 a houlette dorée de Céladon ornée d’une faveur de la bergère. Voici un trait qui symbolise tout le reste. Au cinquième et
9812 de la bergère. Voici un trait qui symbolise tout le reste. Au cinquième et dernier volume de ce roman que l’on n’ose nomm
9813 ise tout le reste. Au cinquième et dernier volume de ce roman que l’on n’ose nommer un roman-fleuve, puisqu’il n’est parco
9814 e. Au cinquième et dernier volume de ce roman que l’ on n’ose nommer un roman-fleuve, puisqu’il n’est parcouru que par les
9815 un roman-fleuve, puisqu’il n’est parcouru que par les sinuosités d’un modeste ruisseau, le Lignon, Céladon désespéré appell
9816 , puisqu’il n’est parcouru que par les sinuosités d’ un modeste ruisseau, le Lignon, Céladon désespéré appelle la mort ; As
9817 uru que par les sinuosités d’un modeste ruisseau, le Lignon, Céladon désespéré appelle la mort ; Astrée, de son côté conço
9818 te ruisseau, le Lignon, Céladon désespéré appelle la mort ; Astrée, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander
9819 gnon, Céladon désespéré appelle la mort ; Astrée, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs ma
9820 éré appelle la mort ; Astrée, de son côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de
9821 on côté conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et de
9822 conçoit la même pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et des licor
9823 pensée. Ils vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et des licornes : cette font
9824 vont demander la fin de leurs maux à la Fontaine de Vérité, gardée par des lions et des licornes : cette fontaine ne sera
9825 rnes : cette fontaine ne sera désenchantée, selon l’ oracle, que par la mort du plus fidèle amant et de la plus fidèle aman
9826 ine ne sera désenchantée, selon l’oracle, que par la mort du plus fidèle amant et de la plus fidèle amante. (Thème de Tris
9827 l’oracle, que par la mort du plus fidèle amant et de la plus fidèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fata
9828 racle, que par la mort du plus fidèle amant et de la plus fidèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalit
9829 fidèle amant et de la plus fidèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalité du philtre.) Céladon s’avanc
9830 la plus fidèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalité du philtre.) Céladon s’avance, mais ô miracle,
9831 idèle amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalité du philtre.) Céladon s’avance, mais ô miracle, les lions
9832 le amante. (Thème de Tristan : c’est le rachat de la fatalité du philtre.) Céladon s’avance, mais ô miracle, les lions et
9833 té du philtre.) Céladon s’avance, mais ô miracle, les lions et les licornes se dévorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre g
9834 .) Céladon s’avance, mais ô miracle, les lions et les licornes se dévorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le gén
9835 ô miracle, les lions et les licornes se dévorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’Amour paraît dans
9836 et les licornes se dévorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’Amour paraît dans un nuage et annonce
9837 évorent, le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchante
9838 le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchantement. Ast
9839 ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde, le génie de l’ Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchantement. Astrée
9840 génie de l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchantement. Astrée et Céladon évanouis (c’est une mort mét
9841 de l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’enchantement. Astrée et Céladon évanouis (c’est une mort métaphoriq
9842 l’Amour paraît dans un nuage et annonce la fin de l’ enchantement. Astrée et Céladon évanouis (c’est une mort métaphorique)
9843 ’est une mort métaphorique) sont transportés chez le druide Adamas où ils se réveillent, puis s’épousent. On a coutume de
9844 ils se réveillent, puis s’épousent. On a coutume de déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’Astrée. Pourtant ses
9845 s’épousent. On a coutume de déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’Astrée. Pourtant ses charmes ne sont point iné
9846 ume de déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’Astrée. Pourtant ses charmes ne sont point inégaux à ceux de nos ré
9847 de déclarer inexplicable le succès prodigieux de l’ Astrée. Pourtant ses charmes ne sont point inégaux à ceux de nos récen
9848 Pourtant ses charmes ne sont point inégaux à ceux de nos récents romans féeriques. Et la psychologie des écrivains françai
9849 négaux à ceux de nos récents romans féeriques. Et la psychologie des écrivains français n’a pas cessé de se complaire dans
9850 psychologie des écrivains français n’a pas cessé de se complaire dans l’élégance allégorique : voir Giraudoux. La Fontain
9851 vains français n’a pas cessé de se complaire dans l’ élégance allégorique : voir Giraudoux. La Fontaine adorait « cette œuv
9852 ire dans l’élégance allégorique : voir Giraudoux. La Fontaine adorait « cette œuvre exquise ». Et Rousseau, de passage à L
9853 ine adorait « cette œuvre exquise ». Et Rousseau, de passage à Lyon, voulut aller visiter le Forez et rechercher sur les r
9854 Rousseau, de passage à Lyon, voulut aller visiter le Forez et rechercher sur les rives du Lignon l’ombre des Dianes et des
9855 , voulut aller visiter le Forez et rechercher sur les rives du Lignon l’ombre des Dianes et des Silvandre. Comme il se rens
9856 er le Forez et rechercher sur les rives du Lignon l’ ombre des Dianes et des Silvandre. Comme il se renseignait auprès de s
9857 nseignait auprès de son hôtesse, elle lui dit que le Forez était un bon pays de forges et qu’on y travaillait fort bien le
9858 esse, elle lui dit que le Forez était un bon pays de forges et qu’on y travaillait fort bien le fer. « Cette bonne femme,
9859 n pays de forges et qu’on y travaillait fort bien le fer. « Cette bonne femme, écrit-il tristement, a dû me prendre pour u
9860 serrurier. » ⁂ En vérité je me sens fort capable d’ entreprendre un éloge de l’Astrée : du point de vue de l’art littérair
9861 é je me sens fort capable d’entreprendre un éloge de l’Astrée : du point de vue de l’art littéraire, c’est une réussite ca
9862 e me sens fort capable d’entreprendre un éloge de l’ Astrée : du point de vue de l’art littéraire, c’est une réussite capit
9863 treprendre un éloge de l’Astrée : du point de vue de l’art littéraire, c’est une réussite capitale. Jamais les ressources
9864 prendre un éloge de l’Astrée : du point de vue de l’ art littéraire, c’est une réussite capitale. Jamais les ressources d’u
9865 t littéraire, c’est une réussite capitale. Jamais les ressources d’une rhétorique plus savante n’ont été à ce point harmoni
9866 ’est une réussite capitale. Jamais les ressources d’ une rhétorique plus savante n’ont été à ce point harmonisées. L’on n’i
9867 ue plus savante n’ont été à ce point harmonisées. L’ on n’imagine pas de roman mieux écrit ; plus strictement réglé, dans s
9868 nt été à ce point harmonisées. L’on n’imagine pas de roman mieux écrit ; plus strictement réglé, dans son progrès, sur les
9869 t ; plus strictement réglé, dans son progrès, sur les lois d’une plus sûre esthétique. L’emploi de « personnages constants 
9870 strictement réglé, dans son progrès, sur les lois d’ une plus sûre esthétique. L’emploi de « personnages constants » — le b
9871 progrès, sur les lois d’une plus sûre esthétique. L’ emploi de « personnages constants » — le berger, la bergère, le volage
9872 sur les lois d’une plus sûre esthétique. L’emploi de « personnages constants » — le berger, la bergère, le volage, la coqu
9873 thétique. L’emploi de « personnages constants » —  le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à
9874 ’emploi de « personnages constants » — le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialecti
9875  personnages constants » — le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialectique des sent
9876 s constants » — le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialectique des sentiments sa m
9877 — le berger, la bergère, le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialectique des sentiments sa meilleure gara
9878 le volage, la coquette, le hardi, etc. — donne à la dialectique des sentiments sa meilleure garantie de précision, et dis
9879 dialectique des sentiments sa meilleure garantie de précision, et disons même de vérité. Ici c’est l’art et non « la vie 
9880 a meilleure garantie de précision, et disons même de vérité. Ici c’est l’art et non « la vie » qui mène le jeu. Nous somme
9881 de précision, et disons même de vérité. Ici c’est l’ art et non « la vie » qui mène le jeu. Nous sommes en face d’une créat
9882 t disons même de vérité. Ici c’est l’art et non «  la vie » qui mène le jeu. Nous sommes en face d’une création de l’esprit
9883 érité. Ici c’est l’art et non « la vie » qui mène le jeu. Nous sommes en face d’une création de l’esprit, et non d’une con
9884 i mène le jeu. Nous sommes en face d’une création de l’esprit, et non d’une confusion de reflets troubles, d’aveux plus ou
9885 ène le jeu. Nous sommes en face d’une création de l’ esprit, et non d’une confusion de reflets troubles, d’aveux plus ou mo
9886 sommes en face d’une création de l’esprit, et non d’ une confusion de reflets troubles, d’aveux plus ou moins indiscrets et
9887 ’une création de l’esprit, et non d’une confusion de reflets troubles, d’aveux plus ou moins indiscrets et de hasards immé
9888 prit, et non d’une confusion de reflets troubles, d’ aveux plus ou moins indiscrets et de hasards immérités (comme sont les
9889 ets troubles, d’aveux plus ou moins indiscrets et de hasards immérités (comme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l
9890 ns indiscrets et de hasards immérités (comme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l’Astrée est une œuvre. Elle suppos
9891 ts et de hasards immérités (comme sont les romans d’ aujourd’hui). En un mot, l’Astrée est une œuvre. Elle suppose un métie
9892 (comme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l’ Astrée est une œuvre. Elle suppose un métier savant, et vingt-cinq ans
9893 Elle suppose un métier savant, et vingt-cinq ans d’ application. Le snobisme qui lui fit un succès était mieux averti que
9894 n métier savant, et vingt-cinq ans d’application. Le snobisme qui lui fit un succès était mieux averti que le nôtre. Mais
9895 ieux averti que le nôtre. Mais aussi ce caractère d’ achèvement nous permet de poser une question nette : que vaut le succè
9896 Mais aussi ce caractère d’achèvement nous permet de poser une question nette : que vaut le succès même de l’effort littér
9897 ous permet de poser une question nette : que vaut le succès même de l’effort littéraire ? Si l’on songe au mythe primitif,
9898 oser une question nette : que vaut le succès même de l’effort littéraire ? Si l’on songe au mythe primitif, dont l’Astrée
9899 r une question nette : que vaut le succès même de l’ effort littéraire ? Si l’on songe au mythe primitif, dont l’Astrée rep
9900 e vaut le succès même de l’effort littéraire ? Si l’ on songe au mythe primitif, dont l’Astrée reprend tous les thèmes, l’o
9901 ittéraire ? Si l’on songe au mythe primitif, dont l’ Astrée reprend tous les thèmes, l’on est frappé de constater que chez
9902 nge au mythe primitif, dont l’Astrée reprend tous les thèmes, l’on est frappé de constater que chez d’Urfé le tragique se d
9903 primitif, dont l’Astrée reprend tous les thèmes, l’ on est frappé de constater que chez d’Urfé le tragique se dégrade en é
9904 l’Astrée reprend tous les thèmes, l’on est frappé de constater que chez d’Urfé le tragique se dégrade en émotion, et le de
9905 les thèmes, l’on est frappé de constater que chez d’ Urfé le tragique se dégrade en émotion, et le destin en machine romane
9906 mes, l’on est frappé de constater que chez d’Urfé le tragique se dégrade en émotion, et le destin en machine romanesque. T
9907 chez d’Urfé le tragique se dégrade en émotion, et le destin en machine romanesque. Tout se réduit à moraliser et à plaire.
9908 éduit à moraliser et à plaire. Faut-il penser que la littérature la plus parfaite, en raison même de sa perfection, n’est
9909 er et à plaire. Faut-il penser que la littérature la plus parfaite, en raison même de sa perfection, n’est qu’un sous-prod
9910 e la littérature la plus parfaite, en raison même de sa perfection, n’est qu’un sous-produit des mystiques créatrices de f
9911 n’est qu’un sous-produit des mystiques créatrices de formes et de mythes ? Et qu’elle suppose, pour fleurir et s’achever e
9912 ous-produit des mystiques créatrices de formes et de mythes ? Et qu’elle suppose, pour fleurir et s’achever en tant qu’œuv
9913 rir et s’achever en tant qu’œuvre d’art autonome, l’ épuisement temporaire des sources profondes ? N’est-ce point pour cett
9914 s profondes ? N’est-ce point pour cette cause que la littérature, si fort qu’elle flatte les passions du cœur, n’offre qu’
9915 cause que la littérature, si fort qu’elle flatte les passions du cœur, n’offre qu’une résistance à peu près nulle aux atta
9916 e qu’une résistance à peu près nulle aux attaques de l’esprit réaliste et de ce qu’on nomme l’intérêt civique comme il app
9917 u’une résistance à peu près nulle aux attaques de l’ esprit réaliste et de ce qu’on nomme l’intérêt civique comme il appara
9918 u près nulle aux attaques de l’esprit réaliste et de ce qu’on nomme l’intérêt civique comme il apparaît de nos jours ? Alo
9919 ttaques de l’esprit réaliste et de ce qu’on nomme l’ intérêt civique comme il apparaît de nos jours ? Alors que les mystiqu
9920 e qu’on nomme l’intérêt civique comme il apparaît de nos jours ? Alors que les mystiques et les religions prennent au cont
9921 ivique comme il apparaît de nos jours ? Alors que les mystiques et les religions prennent au contraire une grande vigueur d
9922 pparaît de nos jours ? Alors que les mystiques et les religions prennent au contraire une grande vigueur dans les réfutatio
9923 ons prennent au contraire une grande vigueur dans les réfutations et railleries qu’on leur oppose ? Ce fut assez d’un décre
9924 ns et railleries qu’on leur oppose ? Ce fut assez d’ un décret de l’officieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de
9925 ries qu’on leur oppose ? Ce fut assez d’un décret de l’officieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de Roman – pour
9926 s qu’on leur oppose ? Ce fut assez d’un décret de l’ officieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de Roman – pour ré
9927 Ce fut assez d’un décret de l’officieux Boileau —  le court Dialogue sur les Héros de Roman – pour réduire au silence et à
9928 et de l’officieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de Roman – pour réduire au silence et à l’oubli, jusque dans le
9929 ficieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de Roman – pour réduire au silence et à l’oubli, jusque dans les manuels
9930 les Héros de Roman – pour réduire au silence et à l’ oubli, jusque dans les manuels de notre siècle, la féerie romanesque n
9931 pour réduire au silence et à l’oubli, jusque dans les manuels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le
9932 au silence et à l’oubli, jusque dans les manuels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le roman comiq
9933 l’oubli, jusque dans les manuels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le roman comique, son parasite1
9934 manuels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le roman comique, son parasite153. Il n’y eut plus qu’un
9935 uels de notre siècle, la féerie romanesque née de l’ Astrée, et le roman comique, son parasite153. Il n’y eut plus qu’une d
9936 siècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le roman comique, son parasite153. Il n’y eut plus qu’une dernière flamm
9937 une dernière flamme, mince et pure, qui s’appelle la Princesse de Clèves. La mort s’y atténue en séparation volontaire, et
9938 ce et pure, qui s’appelle la Princesse de Clèves. La mort s’y atténue en séparation volontaire, et la chevalerie fait plac
9939 La mort s’y atténue en séparation volontaire, et la chevalerie fait place à la vertu, qui conclut en faveur du monde…
9940 aration volontaire, et la chevalerie fait place à la vertu, qui conclut en faveur du monde… 9.Corneille, ou le mythe co
9941 ui conclut en faveur du monde… 9.Corneille, ou le mythe combattu C’est dans le théâtre classique — donc au cœur même
9942 9.Corneille, ou le mythe combattu C’est dans le théâtre classique — donc au cœur même d’un ordre intolérant — que la
9943 est dans le théâtre classique — donc au cœur même d’ un ordre intolérant — que la passion devait trouver sa revanche la plu
9944 e — donc au cœur même d’un ordre intolérant — que la passion devait trouver sa revanche la plus éclatante. On connaît le c
9945 érant — que la passion devait trouver sa revanche la plus éclatante. On connaît le curieux sujet de la Place royale, coméd
9946 trouver sa revanche la plus éclatante. On connaît le curieux sujet de la Place royale, comédie fort désobligeante. Alidor
9947 he la plus éclatante. On connaît le curieux sujet de la Place royale, comédie fort désobligeante. Alidor amant d’Angélique
9948 la plus éclatante. On connaît le curieux sujet de la Place royale, comédie fort désobligeante. Alidor amant d’Angélique, e
9949 royale, comédie fort désobligeante. Alidor amant d’ Angélique, et aimé d’elle, « se trouve incommodé d’un amour qui l’atta
9950 désobligeante. Alidor amant d’Angélique, et aimé d’ elle, « se trouve incommodé d’un amour qui l’attache trop » et il veut
9951 ’Angélique, et aimé d’elle, « se trouve incommodé d’ un amour qui l’attache trop » et il veut faire en sorte que sa maîtres
9952 aimé d’elle, « se trouve incommodé d’un amour qui l’ attache trop » et il veut faire en sorte que sa maîtresse se donne à s
9953 rte que sa maîtresse se donne à son ami Cléandre. D’ où l’on conclut généralement que Corneille est le premier auteur qui a
9954 ue sa maîtresse se donne à son ami Cléandre. D’où l’ on conclut généralement que Corneille est le premier auteur qui ait vo
9955 lle est le premier auteur qui ait voulu soumettre la passion à la raison, sinon à la morale. Il serait donc le premier qui
9956 emier auteur qui ait voulu soumettre la passion à la raison, sinon à la morale. Il serait donc le premier qui ait échappé
9957 t voulu soumettre la passion à la raison, sinon à la morale. Il serait donc le premier qui ait échappé à l’emprise du myth
9958 rale. Il serait donc le premier qui ait échappé à l’ emprise du mythe. Le cas vaut d’être analysé. Voici comme Alidor se pl
9959 le premier qui ait échappé à l’emprise du mythe. Le cas vaut d’être analysé. Voici comme Alidor se plaint au premier acte
9960 qui ait échappé à l’emprise du mythe. Le cas vaut d’ être analysé. Voici comme Alidor se plaint au premier acte : Ce n’est
9961 m’aimant trop qu’elle me fait mourir : Un moment de froideur, et je pourrais guérir ; Une mauvaise œillade, un peu de jal
9962 parfaite, et sa perfection N’approche point encor de son affection ; Point de refus pour moi, point d’heures inégales : Ac
9963 n N’approche point encor de son affection ; Point de refus pour moi, point d’heures inégales : Accablé de faveurs à mon re
9964 de son affection ; Point de refus pour moi, point d’ heures inégales : Accablé de faveurs à mon repos fatales… Arrêtons ic
9965 refus pour moi, point d’heures inégales : Accablé de faveurs à mon repos fatales… Arrêtons ici la tirade : les premiers v
9966 blé de faveurs à mon repos fatales… Arrêtons ici la tirade : les premiers vers suffisent à attirer notre méfiance. Quoi,
9967 s suffisent à attirer notre méfiance. Quoi, c’est le bonheur qui serait fatal au repos de cet étrange amant ? Et le malheu
9968 Quoi, c’est le bonheur qui serait fatal au repos de cet étrange amant ? Et le malheur d’être trahi par Angélique le guéri
9969 i serait fatal au repos de cet étrange amant ? Et le malheur d’être trahi par Angélique le guérirait de son amour ? Cet Al
9970 tal au repos de cet étrange amant ? Et le malheur d’ être trahi par Angélique le guérirait de son amour ? Cet Alidor serait
9971 amant ? Et le malheur d’être trahi par Angélique le guérirait de son amour ? Cet Alidor serait un curieux monstre ! Dison
9972 e malheur d’être trahi par Angélique le guérirait de son amour ? Cet Alidor serait un curieux monstre ! Disons plutôt qu’o
9973 isons plutôt qu’on voit trop bien ce qu’il essaie de nous dissimuler. Lui aussi, il ne veut que « brûler » ! Mais il ne pe
9974 ussi, il ne veut que « brûler » ! Mais il ne peut l’ avouer qu’en affirmant le contraire, en affirmant qu’il veut guérir :
9975 ûler » ! Mais il ne peut l’avouer qu’en affirmant le contraire, en affirmant qu’il veut guérir : car on avoue difficilemen
9976 nt qu’il veut guérir : car on avoue difficilement le goût du malheur, à cette époque. « J’ai honte de souffrir les maux do
9977 le goût du malheur, à cette époque. « J’ai honte de souffrir les maux dont je me plains », dit-il plus bas. C’est donc la
9978 malheur, à cette époque. « J’ai honte de souffrir les maux dont je me plains », dit-il plus bas. C’est donc la honte qui es
9979 dont je me plains », dit-il plus bas. C’est donc la honte qui est cause de son mensonge. En vérité, il souffre de l’absen
9980 it-il plus bas. C’est donc la honte qui est cause de son mensonge. En vérité, il souffre de l’absence d’un obstacle entre
9981 est cause de son mensonge. En vérité, il souffre de l’absence d’un obstacle entre son Angélique, trop fidèle, et lui-même
9982 t cause de son mensonge. En vérité, il souffre de l’ absence d’un obstacle entre son Angélique, trop fidèle, et lui-même. I
9983 son mensonge. En vérité, il souffre de l’absence d’ un obstacle entre son Angélique, trop fidèle, et lui-même. Il manque u
9984 i-même. Il manque un « roi Marc » à ce jeu. C’est la situation des amants au terme des trois ans passés dans la forêt. Tri
9985 ion des amants au terme des trois ans passés dans la forêt. Tristan avait le recours de rendre Iseut à son mari. Alidor es
9986 des trois ans passés dans la forêt. Tristan avait le recours de rendre Iseut à son mari. Alidor est contraint d’inventer u
9987 ns passés dans la forêt. Tristan avait le recours de rendre Iseut à son mari. Alidor est contraint d’inventer un rival. So
9988 de rendre Iseut à son mari. Alidor est contraint d’ inventer un rival. Souffrant de ce que plus rien ne le sépare d’Angéli
9989 idor est contraint d’inventer un rival. Souffrant de ce que plus rien ne le sépare d’Angélique, mais honteux d’avouer cett
9990 venter un rival. Souffrant de ce que plus rien ne le sépare d’Angélique, mais honteux d’avouer cette souffrance, il imagin
9991 rival. Souffrant de ce que plus rien ne le sépare d’ Angélique, mais honteux d’avouer cette souffrance, il imagine de se pl
9992 plus rien ne le sépare d’Angélique, mais honteux d’ avouer cette souffrance, il imagine de se plaindre d’être trop enchaîn
9993 ais honteux d’avouer cette souffrance, il imagine de se plaindre d’être trop enchaîné par cette fidélité — alors qu’on voi
9994 vouer cette souffrance, il imagine de se plaindre d’ être trop enchaîné par cette fidélité — alors qu’on voit tout au contr
9995 lors qu’on voit tout au contraire qu’il désespère de ne point l’être assez. Il proclame un besoin d’être libre qui traduit
9996 oit tout au contraire qu’il désespère de ne point l’ être assez. Il proclame un besoin d’être libre qui traduit un profond
9997 e de ne point l’être assez. Il proclame un besoin d’ être libre qui traduit un profond désir de n’être plus même en état de
9998 besoin d’être libre qui traduit un profond désir de n’être plus même en état de désirer aucune liberté. C’est ce qui se p
9999 duit un profond désir de n’être plus même en état de désirer aucune liberté. C’est ce qui se passerait si Angélique faisai
10000 est ce qui se passerait si Angélique faisait mine de lui échapper. Mais voyez comme il est habile : Cléandre Vit-on jamai
10001 mme il est habile : Cléandre Vit-on jamais amant de la sorte enflammé Qui se tînt malheureux pour être trop aimé ? Alidor
10002 il est habile : Cléandre Vit-on jamais amant de la sorte enflammé Qui se tînt malheureux pour être trop aimé ? Alidor Co
10003 re trop aimé ? Alidor Comptes-tu mon esprit entre les ordinaires ? Penses-tu qu’il s’arrête aux sentiments vulgaires ? Il
10004 -tu qu’il s’arrête aux sentiments vulgaires ? Il le prend de haut : méfions-nous. C’est qu’il se dispose à mentir. Il ne
10005 s’arrête aux sentiments vulgaires ? Il le prend de haut : méfions-nous. C’est qu’il se dispose à mentir. Il ne faut poi
10006 ’il se dispose à mentir. Il ne faut point servir d’ objet qui nous possède ; Il ne faut point nourrir d’amour qui ne nous
10007 objet qui nous possède ; Il ne faut point nourrir d’ amour qui ne nous cède : Je le hais s’il me force : et quand j’aime, j
10008 faut point nourrir d’amour qui ne nous cède : Je le hais s’il me force : et quand j’aime, je veux Que de ma volonté dépen
10009 hais s’il me force : et quand j’aime, je veux Que de ma volonté dépendent tous mes vœux ; Que mon feu m’obéisse, au lieu d
10010 au lieu de me contraindre Que je puisse à mon gré l’ enflammer, et l’éteindre… C’est là le Corneille classique, pensera-t-
10011 ntraindre Que je puisse à mon gré l’enflammer, et l’ éteindre… C’est là le Corneille classique, pensera-t-on : la volonté
10012 e à mon gré l’enflammer, et l’éteindre… C’est là le Corneille classique, pensera-t-on : la volonté triomphant de la passi
10013 C’est là le Corneille classique, pensera-t-on : la volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même s
10014 e classique, pensera-t-on : la volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les r
10015 lassique, pensera-t-on : la volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruse
10016 -t-on : la volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruses du mythe, nous
10017 a volonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruses du mythe, nous ferait bi
10018 olonté triomphant de la passion. Mais la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruses du mythe, nous ferait bien
10019 is la suite de la comédie, même si nous ignorions les ruses du mythe, nous ferait bien voir que la vraie volonté du personn
10020 ons les ruses du mythe, nous ferait bien voir que la vraie volonté du personnage est exactement opposée à ces hautaines dé
10021 hautaines déclarations. « Il ne faut point servir d’ objet qui nous possède » signifie en réalité : « Le seul objet qui vai
10022 ’objet qui nous possède » signifie en réalité : «  Le seul objet qui vaille d’être servi, c’est celui qui nous posséderait
10023 signifie en réalité : « Le seul objet qui vaille d’ être servi, c’est celui qui nous posséderait totalement et qui, par sa
10024 e davantage — car c’est là notre gré véritable. » Les deux derniers mots : « … et l’éteindre » étant pur artifice de rhétor
10025 gré véritable. » Les deux derniers mots : « … et l’ éteindre » étant pur artifice de rhétorique, destiné à persuader le le
10026 ers mots : « … et l’éteindre » étant pur artifice de rhétorique, destiné à persuader le lecteur, ou Cléandre, ou Corneille
10027 t pur artifice de rhétorique, destiné à persuader le lecteur, ou Cléandre, ou Corneille lui-même, que c’est la liberté qui
10028 ur, ou Cléandre, ou Corneille lui-même, que c’est la liberté qui est désirée, alors que c’est évidemment le « feu » ; et n
10029 berté qui est désirée, alors que c’est évidemment le « feu » ; et non pas le feu « obéissant »… On s’y trompe aisément, ré
10030 lors que c’est évidemment le « feu » ; et non pas le feu « obéissant »… On s’y trompe aisément, répétons-le. Et Corneille
10031 u « obéissant »… On s’y trompe aisément, répétons- le . Et Corneille a tout fait pour cela. Dans la dédicace de sa pièce, il
10032 tons-le. Et Corneille a tout fait pour cela. Dans la dédicace de sa pièce, il s’adresse en ces termes à un personnage inco
10033 Corneille a tout fait pour cela. Dans la dédicace de sa pièce, il s’adresse en ces termes à un personnage inconnu : « C’es
10034 e en ces termes à un personnage inconnu : « C’est de vous que j’ai appris que l’amour d’un honnête homme doit être toujour
10035 age inconnu : « C’est de vous que j’ai appris que l’ amour d’un honnête homme doit être toujours volontaire ; qu’on ne doit
10036 nnu : « C’est de vous que j’ai appris que l’amour d’ un honnête homme doit être toujours volontaire ; qu’on ne doit jamais
10037 usque-là, c’est une tyrannie dont il faut secouer le joug ; et qu’enfin la personne aimée nous a beaucoup plus d’obligatio
10038 rannie dont il faut secouer le joug ; et qu’enfin la personne aimée nous a beaucoup plus d’obligation de notre amour, alor
10039 t qu’enfin la personne aimée nous a beaucoup plus d’ obligation de notre amour, alors qu’elle est toujours l’effet de notre
10040 personne aimée nous a beaucoup plus d’obligation de notre amour, alors qu’elle est toujours l’effet de notre choix et de
10041 gation de notre amour, alors qu’elle est toujours l’ effet de notre choix et de son mérite, que quand elle vient d’une incl
10042 e notre amour, alors qu’elle est toujours l’effet de notre choix et de son mérite, que quand elle vient d’une inclination
10043 rs qu’elle est toujours l’effet de notre choix et de son mérite, que quand elle vient d’une inclination aveugle, et forcée
10044 otre choix et de son mérite, que quand elle vient d’ une inclination aveugle, et forcée par quelque ascendant de naissance
10045 lination aveugle, et forcée par quelque ascendant de naissance à qui nous ne pouvons résister… On ne donne point ce qu’on
10046 bel et bon. Mais nous n’oublions pas que ce refus de la contrainte fatale, cette liberté qui fait le prix du don, c’est un
10047 et bon. Mais nous n’oublions pas que ce refus de la contrainte fatale, cette liberté qui fait le prix du don, c’est une d
10048 s de la contrainte fatale, cette liberté qui fait le prix du don, c’est une des exigences fondamentales de l’amour courtoi
10049 rix du don, c’est une des exigences fondamentales de l’amour courtois (l’un des articles des Leys d’Amors). Et que cette e
10050 du don, c’est une des exigences fondamentales de l’ amour courtois (l’un des articles des Leys d’Amors). Et que cette exig
10051 que cette exigence est polémique, dirigée contre le mariage. Or Alidor et son amante trop fidèle se trouvent malgré eux d
10052 on amante trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’ état de mariés, à quoi notre héros veut échapper non pour l’amour de l
10053 te trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’état de mariés, à quoi notre héros veut échapper non pour l’amour de la liber
10054 mariés, à quoi notre héros veut échapper non pour l’ amour de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion.
10055 à quoi notre héros veut échapper non pour l’amour de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion. À tel
10056 uoi notre héros veut échapper non pour l’amour de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion. À tel pri
10057 l’amour de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’ amour de la passion. À tel prix que ce soit, il faut rompre mes chaîn
10058 de la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion. À tel prix que ce soit, il faut rompre mes chaînes De cr
10059 la liberté — qu’il allègue — mais pour l’amour de la passion. À tel prix que ce soit, il faut rompre mes chaînes De crain
10060 tel prix que ce soit, il faut rompre mes chaînes De crainte qu’un hymen, m’en ôtant le pouvoir, Fît d’un amour par force
10061 re mes chaînes De crainte qu’un hymen, m’en ôtant le pouvoir, Fît d’un amour par force un amour par devoir. C’est le plus
10062 e crainte qu’un hymen, m’en ôtant le pouvoir, Fît d’ un amour par force un amour par devoir. C’est le plus pur langage cou
10063 d’un amour par force un amour par devoir. C’est le plus pur langage courtois. Mais voyez la curieuse contradiction : aup
10064 . C’est le plus pur langage courtois. Mais voyez la curieuse contradiction : auparavant, il voulait le repos, et maintena
10065 a curieuse contradiction : auparavant, il voulait le repos, et maintenant il craint le mariage qui lui amènerait le repos…
10066 ant, il voulait le repos, et maintenant il craint le mariage qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquéri
10067 maintenant il craint le mariage qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa haine, Tant que j’aurai
10068 craint le mariage qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa haine, Tant que j’aurai chez elle enco
10069 quérir sa haine, Tant que j’aurai chez elle encor le moindre accès Mes desseins de guérir n’auront point de succès. Ces «
10070 rai chez elle encor le moindre accès Mes desseins de guérir n’auront point de succès. Ces « desseins de guérir » (entendo
10071 indre accès Mes desseins de guérir n’auront point de succès. Ces « desseins de guérir » (entendons : de brûler donc en fa
10072 guérir n’auront point de succès. Ces « desseins de guérir » (entendons : de brûler donc en fait : sa crainte de guérir !
10073 succès. Ces « desseins de guérir » (entendons : de brûler donc en fait : sa crainte de guérir !) sont en effet couronnés
10074 (entendons : de brûler donc en fait : sa crainte de guérir !) sont en effet couronnés de succès au cinquième acte. Cornei
10075 : sa crainte de guérir !) sont en effet couronnés de succès au cinquième acte. Corneille l’avoue plus tard, tout en feigna
10076 couronnés de succès au cinquième acte. Corneille l’ avoue plus tard, tout en feignant de s’en étonner, comme il se doit, d
10077 te. Corneille l’avoue plus tard, tout en feignant de s’en étonner, comme il se doit, dans un Examen de sa pièce : « Cet am
10078 de s’en étonner, comme il se doit, dans un Examen de sa pièce : « Cet amour de son repos n’empêche point qu’au cinquième a
10079 se doit, dans un Examen de sa pièce : « Cet amour de son repos n’empêche point qu’au cinquième acte (Alidor) ne se montre
10080 tre encore passionné pour cette maîtresse, malgré la résolution qu’il avait prise de s’en défaire, et les trahisons qu’il
10081 maîtresse, malgré la résolution qu’il avait prise de s’en défaire, et les trahisons qu’il lui a faites ; de sorte qu’il se
10082 résolution qu’il avait prise de s’en défaire, et les trahisons qu’il lui a faites ; de sorte qu’il semble ne commencer à l
10083 i a faites ; de sorte qu’il semble ne commencer à l’ aimer que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’aveu est complet
10084 ommencer à l’aimer que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le plan pureme
10085 encer à l’aimer que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le plan purement
10086 imer que quand il lui a donné sujet de le haïr. » L’ aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le plan purement psychologiq
10087 ïr. » L’aveu est complet cette fois-ci. Mais dans le plan purement psychologique où Corneille se place, le sens du mythe q
10088 lan purement psychologique où Corneille se place, le sens du mythe qui gouverne cette action ne peut que lui échapper, et
10089 e logique. « Cela fait, conclut-il, une inégalité de mœurs qui est vicieuse. » Ne nous étonnons point de cet aveuglement d
10090 mœurs qui est vicieuse. » Ne nous étonnons point de cet aveuglement de l’auteur sur son dessein réel, pourtant si parfait
10091 euse. » Ne nous étonnons point de cet aveuglement de l’auteur sur son dessein réel, pourtant si parfaitement mené à chef.
10092 e. » Ne nous étonnons point de cet aveuglement de l’ auteur sur son dessein réel, pourtant si parfaitement mené à chef. L’e
10093 ssein réel, pourtant si parfaitement mené à chef. L’ essence du mythe de l’amour malheureux, nous le savons, c’est une pass
10094 t si parfaitement mené à chef. L’essence du mythe de l’amour malheureux, nous le savons, c’est une passion inavouable. L’o
10095 i parfaitement mené à chef. L’essence du mythe de l’ amour malheureux, nous le savons, c’est une passion inavouable. L’orig
10096 f. L’essence du mythe de l’amour malheureux, nous le savons, c’est une passion inavouable. L’originalité de Corneille deme
10097 ux, nous le savons, c’est une passion inavouable. L’ originalité de Corneille demeure d’avoir voulu combattre et nier cette
10098 vons, c’est une passion inavouable. L’originalité de Corneille demeure d’avoir voulu combattre et nier cette passion dont
10099 on inavouable. L’originalité de Corneille demeure d’ avoir voulu combattre et nier cette passion dont il vivait, et ce myth
10100 ent ses deux plus belles tragédies : Polyeucte et le Cid. Il a voulu sauver au moins le principe de la liberté, c’est-à-di
10101 : Polyeucte et le Cid. Il a voulu sauver au moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrif
10102 et le Cid. Il a voulu sauver au moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrifier toutefoi
10103 le Cid. Il a voulu sauver au moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrifier toutefois l
10104 au moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrifier toutefois les effets délicieux et to
10105 moins le principe de la liberté, c’est-à-dire de la personne — sans lui sacrifier toutefois les effets délicieux et tortu
10106 ire de la personne — sans lui sacrifier toutefois les effets délicieux et torturants du fatal « philtre » (ici métaphorique
10107  » (ici métaphorique). Bien mieux : cette volonté de liberté est devenue l’agent le plus efficace de la passion qu’elle pr
10108 Bien mieux : cette volonté de liberté est devenue l’ agent le plus efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où l
10109 ux : cette volonté de liberté est devenue l’agent le plus efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où la tensio
10110 é de liberté est devenue l’agent le plus efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où la tension inégalée de ce
10111 e liberté est devenue l’agent le plus efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où la tension inégalée de ce « t
10112 efficace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’ où la tension inégalée de ce « théâtre du devoir » — comme le récitent
10113 ace de la passion qu’elle prétendait guérir. D’où la tension inégalée de ce « théâtre du devoir » — comme le récitent et l
10114 ’elle prétendait guérir. D’où la tension inégalée de ce « théâtre du devoir » — comme le récitent et le réciteront toujour
10115 sion inégalée de ce « théâtre du devoir » — comme le récitent et le réciteront toujours ceux qui ne sont guère capables de
10116 e ce « théâtre du devoir » — comme le récitent et le réciteront toujours ceux qui ne sont guère capables de l’aimer… 10
10117 citeront toujours ceux qui ne sont guère capables de l’aimer… 10.Racine, ou le mythe déchaîné L’opposition classique
10118 eront toujours ceux qui ne sont guère capables de l’ aimer… 10.Racine, ou le mythe déchaîné L’opposition classique de
10119 sont guère capables de l’aimer… 10.Racine, ou le mythe déchaîné L’opposition classique de Racine et de Corneille se
10120 de l’aimer… 10.Racine, ou le mythe déchaîné L’ opposition classique de Racine et de Corneille se réduit à ceci, touch
10121 e, ou le mythe déchaîné L’opposition classique de Racine et de Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe : Racine p
10122 e déchaîné L’opposition classique de Racine et de Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe : Racine part du philtr
10123 Racine et de Corneille se réduit à ceci, touchant le mythe : Racine part du philtre comme d’un fait indiscutable privant s
10124 touchant le mythe : Racine part du philtre comme d’ un fait indiscutable privant ses victimes de toute espèce de responsab
10125 comme d’un fait indiscutable privant ses victimes de toute espèce de responsabilité : « C’est Vénus tout entière à sa proi
10126 indiscutable privant ses victimes de toute espèce de responsabilité : « C’est Vénus tout entière à sa proie attachée », — 
10127 eut y voir qu’« une tyrannie dont il faut secouer le joug ». D’où l’harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue
10128 qu’« une tyrannie dont il faut secouer le joug ». D’ où l’harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre
10129 une tyrannie dont il faut secouer le joug ». D’où l’ harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre ; l’
10130 ut secouer le joug ». D’où l’harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre ; l’un s’abandonnant au cou
10131 e joug ». D’où l’harmonie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre ; l’un s’abandonnant au courant, l’autr
10132 nie voluptueuse de l’un, et la dialectique tendue de l’autre ; l’un s’abandonnant au courant, l’autre lui résistant, bien
10133 n qu’entraîné (ou pour mieux se sentir entraîné…) L’ invitus invitam 154 qui fait le sujet de Bérénice, c’est une formule a
10134 sentir entraîné…) L’invitus invitam 154 qui fait le sujet de Bérénice, c’est une formule antique interprétée par un « mod
10135 ntraîné…) L’invitus invitam 154 qui fait le sujet de Bérénice, c’est une formule antique interprétée par un « moderne » da
10136 rmule antique interprétée par un « moderne » dans la perspective courtoise de l’amour réciproque malheureux. Ainsi devient
10137 par un « moderne » dans la perspective courtoise de l’amour réciproque malheureux. Ainsi devient-elle la formule même de
10138 r un « moderne » dans la perspective courtoise de l’ amour réciproque malheureux. Ainsi devient-elle la formule même de not
10139 l’amour réciproque malheureux. Ainsi devient-elle la formule même de notre mythe. Mais Racine, dans ses premières pièces,
10140 ue malheureux. Ainsi devient-elle la formule même de notre mythe. Mais Racine, dans ses premières pièces, raccourcit la po
10141 ais Racine, dans ses premières pièces, raccourcit la portée du mythe à la mesure d’une psychologie exagérément « admissibl
10142 premières pièces, raccourcit la portée du mythe à la mesure d’une psychologie exagérément « admissible ». « Je n’ai point
10143 pièces, raccourcit la portée du mythe à la mesure d’ une psychologie exagérément « admissible ». « Je n’ai point poussé Bér
10144 on, parce que Bérénice n’ayant pas ici avec Titus les derniers engagements que Didon avait avec Énée, elle n’est pas obligé
10145 it avec Énée, elle n’est pas obligée, comme elle, de renoncer à la vie. » L’on sent tout l’artifice et la faiblesse du « r
10146 elle n’est pas obligée, comme elle, de renoncer à la vie. » L’on sent tout l’artifice et la faiblesse du « raisonnement »
10147 pas obligée, comme elle, de renoncer à la vie. » L’ on sent tout l’artifice et la faiblesse du « raisonnement » qui se voi
10148 omme elle, de renoncer à la vie. » L’on sent tout l’ artifice et la faiblesse du « raisonnement » qui se voit opposé à la p
10149 renoncer à la vie. » L’on sent tout l’artifice et la faiblesse du « raisonnement » qui se voit opposé à la passion de la N
10150 aiblesse du « raisonnement » qui se voit opposé à la passion de la Nuit ! « Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sa
10151 « raisonnement » qui se voit opposé à la passion de la Nuit ! « Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des m
10152 raisonnement » qui se voit opposé à la passion de la Nuit ! « Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des mort
10153 s dans une tragédie, ajoute Racine, il suffit que l’ action en soit grande, que, les acteurs en soient héroïques, que les p
10154 cine, il suffit que l’action en soit grande, que, les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et q
10155 grande, que, les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristes
10156 sions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. 
10157 ente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Or cette « tristesse majestueuse qui fait t
10158 te tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Or cette « tristesse majestueuse qui fait tout le plai
10159 tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Or cette « tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir
10160  » Or cette « tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie », ce n’est que la moitié du mythe, son aspect
10161 « tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie », ce n’est que la moitié du mythe, son aspect diurne, so
10162 tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie », ce n’est que la moitié du mythe, son aspect diurne, son r
10163 it tout le plaisir de la tragédie », ce n’est que la moitié du mythe, son aspect diurne, son reflet moral dans notre vie d
10164 on aspect diurne, son reflet moral dans notre vie de créatures finies. Il y manque l’aspect nocturne, l’épanouissement mys
10165 l dans notre vie de créatures finies. Il y manque l’ aspect nocturne, l’épanouissement mystique dans la vie infinie de la N
10166 créatures finies. Il y manque l’aspect nocturne, l’ épanouissement mystique dans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce
10167 l’aspect nocturne, l’épanouissement mystique dans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce que l’on pourrait appeler, sym
10168 ne, l’épanouissement mystique dans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce que l’on pourrait appeler, symétriquement, « 
10169 l’épanouissement mystique dans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce que l’on pourrait appeler, symétriquement, « cet
10170 ans la vie infinie de la Nuit. Il y manque ce que l’ on pourrait appeler, symétriquement, « cette joie majestueuse qui fait
10171 iquement, « cette joie majestueuse qui fait toute la douleur du Roman ». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir,
10172 se qui fait toute la douleur du Roman ». Car pour l’ atteindre ou seulement la pressentir, il eût fallu pousser jusqu’à la
10173 eur du Roman ». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir, il eût fallu pousser jusqu’à la mort, — cette mort que Ra
10174 ement la pressentir, il eût fallu pousser jusqu’à la mort, — cette mort que Racine ne juge pas nécessaire. La pudeur class
10175 , — cette mort que Racine ne juge pas nécessaire. La pudeur classique, tant vantée, ne va pas, quoi qu’on dise, sans un ap
10176 sans un appauvrissement métaphysique, générateur de confusions incalculables. Car enfin cette « tristesse » racinienne, s
10177  tristesse » racinienne, si « majestueuse » qu’on la veuille, ainsi bornée à soi, sans au-delà ni renversement dans la joi
10178 i bornée à soi, sans au-delà ni renversement dans la joie, acceptée telle qu’elle est dans le monde du jour, et qualifiée
10179 ent dans la joie, acceptée telle qu’elle est dans le monde du jour, et qualifiée néanmoins de « plaisir », l’on ne voit pa
10180 est dans le monde du jour, et qualifiée néanmoins de « plaisir », l’on ne voit pas en quoi ce serait davantage qu’une moro
10181 e du jour, et qualifiée néanmoins de « plaisir », l’ on ne voit pas en quoi ce serait davantage qu’une morosa delectatio. C
10182 erait davantage qu’une morosa delectatio. Certes, l’ on est fondé à contester la vérité dernière de la croyance mystique (m
10183 sa delectatio. Certes, l’on est fondé à contester la vérité dernière de la croyance mystique (manichéenne) qui est à l’ori
10184 es, l’on est fondé à contester la vérité dernière de la croyance mystique (manichéenne) qui est à l’origine de la passion
10185 l’on est fondé à contester la vérité dernière de la croyance mystique (manichéenne) qui est à l’origine de la passion et
10186 e de la croyance mystique (manichéenne) qui est à l’ origine de la passion et de son mythe : du moins faut-il bien reconnaî
10187 oyance mystique (manichéenne) qui est à l’origine de la passion et de son mythe : du moins faut-il bien reconnaître que ce
10188 nce mystique (manichéenne) qui est à l’origine de la passion et de son mythe : du moins faut-il bien reconnaître que cette
10189 manichéenne) qui est à l’origine de la passion et de son mythe : du moins faut-il bien reconnaître que cette croyance donn
10190 amants une justification grandiose. S’ils aiment l’ obstacle et le tourment qui en résulte, c’est que l’obstacle est un ma
10191 stification grandiose. S’ils aiment l’obstacle et le tourment qui en résulte, c’est que l’obstacle est un masque de la mor
10192 obstacle et le tourment qui en résulte, c’est que l’ obstacle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une tr
10193 ui en résulte, c’est que l’obstacle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’instant
10194 en résulte, c’est que l’obstacle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’instant où
10195 t que l’obstacle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’instant où ce qui était la
10196 acle est un masque de la mort, et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’instant où ce qui était la Nuit se révè
10197 un masque de la mort, et que la mort est le gage d’ une transfiguration, l’instant où ce qui était la Nuit se révèle le Jo
10198 et que la mort est le gage d’une transfiguration, l’ instant où ce qui était la Nuit se révèle le Jour absolu. Mais faute d
10199 d’une transfiguration, l’instant où ce qui était la Nuit se révèle le Jour absolu. Mais faute d’atteindre cette limite, u
10200 tion, l’instant où ce qui était la Nuit se révèle le Jour absolu. Mais faute d’atteindre cette limite, un Racine se condam
10201 tait la Nuit se révèle le Jour absolu. Mais faute d’ atteindre cette limite, un Racine se condamne et nous condamne à goûte
10202 condamne et nous condamne à goûter une mélancolie de nature essentiellement trouble. L’Éros courtois voulait nous libérer
10203 une mélancolie de nature essentiellement trouble. L’ Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ;
10204 ent trouble. L’Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè chrétienne veut sanctifier
10205 trouble. L’Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè chrétienne veut sanctifier la
10206 ois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè chrétienne veut sanctifier la vie ; mais les « pass
10207 ous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’ Agapè chrétienne veut sanctifier la vie ; mais les « passions excitées
10208 r la mort ; et l’Agapè chrétienne veut sanctifier la vie ; mais les « passions excitées » par Racine, cette « tristesse »
10209 l’Agapè chrétienne veut sanctifier la vie ; mais les « passions excitées » par Racine, cette « tristesse » à laquelle il n
10210 sait quel « plaisir », cela révèle en définitive d’ assez morbides complaisances à la défaite de l’esprit, à la résignatio
10211 le en définitive d’assez morbides complaisances à la défaite de l’esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’on pressent
10212 itive d’assez morbides complaisances à la défaite de l’esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’on pressent que cet ab
10213 ve d’assez morbides complaisances à la défaite de l’ esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’on pressent que cet aband
10214 orbides complaisances à la défaite de l’esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’on pressent que cet abandon au « mal
10215 e de l’esprit, à la résignation des sens. Et déjà l’ on pressent que cet abandon au « mal du siècle » (sécularisation de la
10216 cet abandon au « mal du siècle » (sécularisation de la passion) ne peut conduire Racine qu’au jansénisme, c’est-à-dire à
10217 t abandon au « mal du siècle » (sécularisation de la passion) ne peut conduire Racine qu’au jansénisme, c’est-à-dire à la
10218 conduire Racine qu’au jansénisme, c’est-à-dire à la forme de mortification morose — d’autopunition dira Freud — qui se tr
10219 Racine qu’au jansénisme, c’est-à-dire à la forme de mortification morose — d’autopunition dira Freud — qui se trouve la m
10220 c’est-à-dire à la forme de mortification morose —  d’ autopunition dira Freud — qui se trouve la mieux adaptée au tempéramen
10221 orose — d’autopunition dira Freud — qui se trouve la mieux adaptée au tempérament romantique. Mais cette conversion-là ne
10222 Mais cette conversion-là ne pourra s’opérer qu’à la faveur d’une crise révélant à Racine lui-même la vraie nature de son
10223 e conversion-là ne pourra s’opérer qu’à la faveur d’ une crise révélant à Racine lui-même la vraie nature de son délire. Ph
10224 la faveur d’une crise révélant à Racine lui-même la vraie nature de son délire. Phèdre est un moment décisif non seulemen
10225 crise révélant à Racine lui-même la vraie nature de son délire. Phèdre est un moment décisif non seulement dans la vie du
10226 . Phèdre est un moment décisif non seulement dans la vie du poète, mais dans l’évolution du mythe à travers l’histoire de
10227 sif non seulement dans la vie du poète, mais dans l’ évolution du mythe à travers l’histoire de l’Europe. 11. Phèdre, ou
10228 u poète, mais dans l’évolution du mythe à travers l’ histoire de l’Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème
10229 is dans l’évolution du mythe à travers l’histoire de l’Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort
10230 dans l’évolution du mythe à travers l’histoire de l’ Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est
10231 travers l’histoire de l’Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est écarté dans Bérénice par un
10232 l’Europe. 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est écarté dans Bérénice par une « censure » morale
10233 . 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est écarté dans Bérénice par une « censure » morale évidemmen
10234 11. Phèdre, ou le mythe « puni » Le thème de la mort est écarté dans Bérénice par une « censure » morale évidemment c
10235 par une « censure » morale évidemment chrétienne d’ origine. Racine ne peut ni ne veut être pleinement lucide. Car sa luci
10236 i ne veut être pleinement lucide. Car sa lucidité l’ obligerait à condamner ce qu’il n’ose chérir que dans son cœur le plus
10237 condamner ce qu’il n’ose chérir que dans son cœur le plus secret, et sans se l’avouer. Mais la crise de sa passion pour un
10238 érir que dans son cœur le plus secret, et sans se l’ avouer. Mais la crise de sa passion pour une femme qui fut peut-être l
10239 on cœur le plus secret, et sans se l’avouer. Mais la crise de sa passion pour une femme qui fut peut-être la Champmeslé, e
10240 e plus secret, et sans se l’avouer. Mais la crise de sa passion pour une femme qui fut peut-être la Champmeslé, et les pre
10241 se de sa passion pour une femme qui fut peut-être la Champmeslé, et les premières atteintes d’une vraie foi vont le pousse
10242 ut-être la Champmeslé, et les premières atteintes d’ une vraie foi vont le pousser comme malgré lui, et plus qu’il n’espéra
10243 , et les premières atteintes d’une vraie foi vont le pousser comme malgré lui, et plus qu’il n’espérait, aux extrêmes de l
10244 algré lui, et plus qu’il n’espérait, aux extrêmes de l’aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait ma
10245 ré lui, et plus qu’il n’espérait, aux extrêmes de l’ aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maint
10246 ’espérait, aux extrêmes de l’aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maintenant, c’est une nécess
10247 ux extrêmes de l’aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maintenant, c’est une nécessité qu’il y
10248 extrêmes de l’aveu. Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maintenant, c’est une nécessité qu’il y ait
10249 Phèdre, c’est la revanche de la mort. Oui, Racine le sait maintenant, c’est une nécessité qu’il y ait du sang et des morts
10250 des morts dans une tragédie, si elle a pour sujet l’ amour-passion. Seulement, cette mort, il ne la désire pas comme une tr
10251 jet l’amour-passion. Seulement, cette mort, il ne la désire pas comme une transfiguration : il a pris le parti du jour, la
10252 désire pas comme une transfiguration : il a pris le parti du jour, la mort n’est plus que le châtiment de ses trop longue
10253 une transfiguration : il a pris le parti du jour, la mort n’est plus que le châtiment de ses trop longues complaisances. C
10254 l a pris le parti du jour, la mort n’est plus que le châtiment de ses trop longues complaisances. C’est la passion, c’est
10255 arti du jour, la mort n’est plus que le châtiment de ses trop longues complaisances. C’est la passion, c’est sa propre pas
10256 hâtiment de ses trop longues complaisances. C’est la passion, c’est sa propre passion, qu’il châtie en vouant à la mort la
10257 c’est sa propre passion, qu’il châtie en vouant à la mort la fille de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de so
10258 propre passion, qu’il châtie en vouant à la mort la fille de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de son sujet
10259 assion, qu’il châtie en vouant à la mort la fille de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de son sujet antique,
10260 t la fille de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de son sujet antique, se punit doublement dans Phèdre. D’abor
10261 de Minos, et sa victime ! Racine, sous le couvert de son sujet antique, se punit doublement dans Phèdre. D’abord en faisan
10262 punit doublement dans Phèdre. D’abord en faisant de l’obstacle un inceste, c’est-à-dire une entrave qu’il n’est plus admi
10263 nit doublement dans Phèdre. D’abord en faisant de l’ obstacle un inceste, c’est-à-dire une entrave qu’il n’est plus admissi
10264 st-à-dire une entrave qu’il n’est plus admissible de vouloir vaincre. L’opinion — à laquelle Racine se montre si sensible 
10265 e qu’il n’est plus admissible de vouloir vaincre. L’ opinion — à laquelle Racine se montre si sensible — l’opinion est touj
10266 inion — à laquelle Racine se montre si sensible — l’ opinion est toujours avec Tristan contre le roi Marc, avec le séducteu
10267 ible — l’opinion est toujours avec Tristan contre le roi Marc, avec le séducteur contre le mari trompé ; elle n’est jamais
10268 st toujours avec Tristan contre le roi Marc, avec le séducteur contre le mari trompé ; elle n’est jamais avec les amants i
10269 stan contre le roi Marc, avec le séducteur contre le mari trompé ; elle n’est jamais avec les amants incestueux. Ensuite,
10270 ur contre le mari trompé ; elle n’est jamais avec les amants incestueux. Ensuite, Racine se punit par personnes interposées
10271 se punit par personnes interposées en refusant à la passion de Phèdre toute réciprocité de la part d’Hippolyte. Or Phèdre
10272 ar personnes interposées en refusant à la passion de Phèdre toute réciprocité de la part d’Hippolyte. Or Phèdre était écri
10273 r Phèdre était écrite pour Champmeslé, qui y tint le rôle de la reine. Et Hippolyte, c’est Racine tel que maintenant il se
10274 était écrite pour Champmeslé, qui y tint le rôle de la reine. Et Hippolyte, c’est Racine tel que maintenant il se souhait
10275 ait écrite pour Champmeslé, qui y tint le rôle de la reine. Et Hippolyte, c’est Racine tel que maintenant il se souhaite :
10276 insensible au charme mortel… Confondant Phèdre et la femme qu’il aime, il se venge de l’objet de sa passion, et il se démo
10277 ondant Phèdre et la femme qu’il aime, il se venge de l’objet de sa passion, et il se démontre à lui-même que cette passion
10278 ant Phèdre et la femme qu’il aime, il se venge de l’ objet de sa passion, et il se démontre à lui-même que cette passion es
10279 re et la femme qu’il aime, il se venge de l’objet de sa passion, et il se démontre à lui-même que cette passion est condam
10280 cette passion est condamnable sans appel. Mais je l’ ai dit, Racine à l’époque de Phèdre est encore en pleine crise, balanç
10281 ondamnable sans appel. Mais je l’ai dit, Racine à l’ époque de Phèdre est encore en pleine crise, balançant devant la décis
10282 e sans appel. Mais je l’ai dit, Racine à l’époque de Phèdre est encore en pleine crise, balançant devant la décision. D’où
10283 èdre est encore en pleine crise, balançant devant la décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la l
10284 re en pleine crise, balançant devant la décision. D’ où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu
10285 pleine crise, balançant devant la décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il v
10286 nt devant la décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il veut servir désormais,
10287 devant la décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il veut servir désormais, obl
10288 décision. D’où la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il veut servir désormais, oblige Racine
10289 la duplicité profonde de la pièce. La loi morale, la loi du jour qu’il veut servir désormais, oblige Racine à rendre le je
10290 ’il veut servir désormais, oblige Racine à rendre le jeune prince insensible à l’amour de Phèdre. Il déclare donc cet amou
10291 lige Racine à rendre le jeune prince insensible à l’ amour de Phèdre. Il déclare donc cet amour incestueux, encore que cett
10292 ine à rendre le jeune prince insensible à l’amour de Phèdre. Il déclare donc cet amour incestueux, encore que cette reine
10293 ur incestueux, encore que cette reine ne soit que la belle-mère d’Hippolyte. Mais le vieil homme, le Racine naturel, cherc
10294 encore que cette reine ne soit que la belle-mère d’ Hippolyte. Mais le vieil homme, le Racine naturel, cherche à tourner c
10295 reine ne soit que la belle-mère d’Hippolyte. Mais le vieil homme, le Racine naturel, cherche à tourner cette loi sévère qu
10296 e la belle-mère d’Hippolyte. Mais le vieil homme, le Racine naturel, cherche à tourner cette loi sévère qui, condamnant l’
10297 herche à tourner cette loi sévère qui, condamnant l’ inceste, rend impossible la passion. Et voici comment il s’y prend : e
10298 sévère qui, condamnant l’inceste, rend impossible la passion. Et voici comment il s’y prend : en rendant Hippolyte amoureu
10299 ment il s’y prend : en rendant Hippolyte amoureux d’ Aricie, dont on va voir qu’elle est une Phèdre déguisée. Le tour est t
10300 dont on va voir qu’elle est une Phèdre déguisée. Le tour est très subtil. « Pour ce qui est du personnage d’Hippolyte, éc
10301 est très subtil. « Pour ce qui est du personnage d’ Hippolyte, écrit-il dans la Préface, j’avais remarqué dans les anciens
10302 qui est du personnage d’Hippolyte, écrit-il dans la Préface, j’avais remarqué dans les anciens qu’on reprochait à Euripid
10303 , écrit-il dans la Préface, j’avais remarqué dans les anciens qu’on reprochait à Euripide de l’avoir représenté comme un ph
10304 rqué dans les anciens qu’on reprochait à Euripide de l’avoir représenté comme un philosophe exempt de toute imperfection :
10305 é dans les anciens qu’on reprochait à Euripide de l’ avoir représenté comme un philosophe exempt de toute imperfection : ce
10306 de l’avoir représenté comme un philosophe exempt de toute imperfection : ce qui faisait que la mort de ce jeune prince ca
10307 exempt de toute imperfection : ce qui faisait que la mort de ce jeune prince causait beaucoup plus d’indignation que de pi
10308 e toute imperfection : ce qui faisait que la mort de ce jeune prince causait beaucoup plus d’indignation que de pitié. J’a
10309 la mort de ce jeune prince causait beaucoup plus d’ indignation que de pitié. J’ai cru lui devoir donner quelque faiblesse
10310 ne prince causait beaucoup plus d’indignation que de pitié. J’ai cru lui devoir donner quelque faiblesse qui le rendrait u
10311 J’ai cru lui devoir donner quelque faiblesse qui le rendrait un peu coupable envers son père, sans pourtant lui rien ôter
10312 able envers son père, sans pourtant lui rien ôter de cette grandeur d’âme avec laquelle il épargne l’honneur de Phèdre, et
10313 re, sans pourtant lui rien ôter de cette grandeur d’ âme avec laquelle il épargne l’honneur de Phèdre, et se laisse opprime
10314 de cette grandeur d’âme avec laquelle il épargne l’ honneur de Phèdre, et se laisse opprimer sans l’accuser. J’appelle fai
10315 grandeur d’âme avec laquelle il épargne l’honneur de Phèdre, et se laisse opprimer sans l’accuser. J’appelle faiblesse la
10316 e l’honneur de Phèdre, et se laisse opprimer sans l’ accuser. J’appelle faiblesse la passion qu’il ressent malgré lui pour
10317 isse opprimer sans l’accuser. J’appelle faiblesse la passion qu’il ressent malgré lui pour Aricie, qui est la fille et la
10318 ion qu’il ressent malgré lui pour Aricie, qui est la fille et la sœur des ennemis mortels de son père. » Ainsi donc, Arici
10319 ssent malgré lui pour Aricie, qui est la fille et la sœur des ennemis mortels de son père. » Ainsi donc, Aricie, c’est « l
10320 , qui est la fille et la sœur des ennemis mortels de son père. » Ainsi donc, Aricie, c’est « l’amour que le Père interdit 
10321 ortels de son père. » Ainsi donc, Aricie, c’est «  l’ amour que le Père interdit » — un substitut voilé de l’amour incestueu
10322 n père. » Ainsi donc, Aricie, c’est « l’amour que le Père interdit » — un substitut voilé de l’amour incestueux155. (La ps
10323 amour que le Père interdit » — un substitut voilé de l’amour incestueux155. (La psychanalyse nous a accoutumés à des dégui
10324 ur que le Père interdit » — un substitut voilé de l’ amour incestueux155. (La psychanalyse nous a accoutumés à des déguisem
10325 » — un substitut voilé de l’amour incestueux155. ( La psychanalyse nous a accoutumés à des déguisements plus savants !) Mai
10326 es déguisements plus savants !) Mais ce n’est pas l’ inceste, c’est la passion qui intéresse — au sens fort — Racine. L’aut
10327 lus savants !) Mais ce n’est pas l’inceste, c’est la passion qui intéresse — au sens fort — Racine. L’autre moyen qu’il a
10328 n parler voluptueusement, tout en se soumettant à la condamnation, c’est l’argument à toute épreuve du philtre. Ici, comme
10329 t, tout en se soumettant à la condamnation, c’est l’ argument à toute épreuve du philtre. Ici, comme dans le mythe, le « De
10330 ument à toute épreuve du philtre. Ici, comme dans le mythe, le « Destin » servira d’alibi à la responsabilité de ceux qui
10331 ute épreuve du philtre. Ici, comme dans le mythe, le « Destin » servira d’alibi à la responsabilité de ceux qui aiment, et
10332 . Ici, comme dans le mythe, le « Destin » servira d’ alibi à la responsabilité de ceux qui aiment, et du même coup, à celle
10333 me dans le mythe, le « Destin » servira d’alibi à la responsabilité de ceux qui aiment, et du même coup, à celle de l’aute
10334 le « Destin » servira d’alibi à la responsabilité de ceux qui aiment, et du même coup, à celle de l’auteur. Ah ! Seigneur
10335 lité de ceux qui aiment, et du même coup, à celle de l’auteur. Ah ! Seigneur ! si notre heure est une fois marquée Le cie
10336 é de ceux qui aiment, et du même coup, à celle de l’ auteur. Ah ! Seigneur ! si notre heure est une fois marquée Le ciel d
10337  ! Seigneur ! si notre heure est une fois marquée Le ciel de nos raisons ne sait point s’informer. (I, 1) Ce n’est pas ce
10338 eur ! si notre heure est une fois marquée Le ciel de nos raisons ne sait point s’informer. (I, 1) Ce n’est pas ce ciel-là
10339 ciel-là qu’eût adoré Corneille ! Ni ces dieux que l’ on dupe, et sur qui l’on rejette la faute : Les dieux m’en sont témoi
10340 orneille ! Ni ces dieux que l’on dupe, et sur qui l’ on rejette la faute : Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans
10341 ces dieux que l’on dupe, et sur qui l’on rejette la faute : Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc On
10342 ue l’on dupe, et sur qui l’on rejette la faute : Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc Ont allumé le f
10343 témoins, ces dieux qui dans mon flanc Ont allumé le feu fatal à tout mon sang. (II, 3.) Et voici la servante Œnone qui t
10344 le feu fatal à tout mon sang. (II, 3.) Et voici la servante Œnone qui tient à Phèdre le même langage que la servante Bra
10345 .) Et voici la servante Œnone qui tient à Phèdre le même langage que la servante Brangaine à Isolde : Vous aimez. On ne
10346 ante Œnone qui tient à Phèdre le même langage que la servante Brangaine à Isolde : Vous aimez. On ne peut vaincre sa dest
10347 licité, ai-je dit, mais à tel point essentielle à la pièce, constitutive de la crise même d’où elle est née, qu’il serait
10348 à tel point essentielle à la pièce, constitutive de la crise même d’où elle est née, qu’il serait bien vain d’en faire re
10349 tel point essentielle à la pièce, constitutive de la crise même d’où elle est née, qu’il serait bien vain d’en faire repro
10350 ntielle à la pièce, constitutive de la crise même d’ où elle est née, qu’il serait bien vain d’en faire reproche à son aute
10351 se même d’où elle est née, qu’il serait bien vain d’ en faire reproche à son auteur. Il fallait Phèdre. Il fallait cet affl
10352 the au jour. Il fallait cette douloureuse poussée de la volonté de mort cherchant à se délivrer d’elle-même par l’impossib
10353 au jour. Il fallait cette douloureuse poussée de la volonté de mort cherchant à se délivrer d’elle-même par l’impossible
10354 l fallait cette douloureuse poussée de la volonté de mort cherchant à se délivrer d’elle-même par l’impossible aveu, se re
10355 sée de la volonté de mort cherchant à se délivrer d’ elle-même par l’impossible aveu, se retenant, s’avouant enfin à l’inst
10356 é de mort cherchant à se délivrer d’elle-même par l’ impossible aveu, se retenant, s’avouant enfin à l’instant où elle y re
10357 uant enfin à l’instant où elle y renonçait — avec le mouvement même de la reine, à trois reprises156. Il fallait cela pour
10358 tant où elle y renonçait — avec le mouvement même de la reine, à trois reprises156. Il fallait cela pour que l’amour-passi
10359 t où elle y renonçait — avec le mouvement même de la reine, à trois reprises156. Il fallait cela pour que l’amour-passion
10360 ne, à trois reprises156. Il fallait cela pour que l’ amour-passion succombât finalement à la Norme du Jour. Car c’est le jo
10361 a pour que l’amour-passion succombât finalement à la Norme du Jour. Car c’est le jour terrestre qui pour la première fois,
10362 uccombât finalement à la Norme du Jour. Car c’est le jour terrestre qui pour la première fois, depuis l’apparition du myth
10363 jour terrestre qui pour la première fois, depuis l’ apparition du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’amante,
10364 s l’apparition du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de
10365 ’apparition du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Ro
10366 ion du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : E
10367 du mythe au xiie siècle, triomphe de la mort de l’ amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et l
10368 triomphe de la mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant
10369 mort de l’amante, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant la clarté Rend
10370 te, renversant toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant la clarté Rend au jour qu’il
10371 toute la dialectique de Tristan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant la clarté Rend au jour qu’ils souillaient t
10372 tan et de Roméo : Et la mort à mes yeux dérobant la clarté Rend au jour qu’ils souillaient toute sa pureté. — Elle expir
10373 ient toute sa pureté. — Elle expire, Seigneur ! —  D’ une action si noire Que ne peut avec elle expirer la mémoire ! Malgr
10374 ne action si noire Que ne peut avec elle expirer la mémoire ! Malgré tout — malgré même ce dernier trait que Racine a su
10375 que je puis assurer, c’est que je n’ai point fait de tragédie où la vertu soit plus mise au jour que dans celle-ci ; les m
10376 urer, c’est que je n’ai point fait de tragédie où la vertu soit plus mise au jour que dans celle-ci ; les moindres fautes
10377 vertu soit plus mise au jour que dans celle-ci ; les moindres fautes y sont sévèrement punies : la seule pensée du crime y
10378  ; les moindres fautes y sont sévèrement punies : la seule pensée du crime y est regardée avec autant d’horreur que le cri
10379 seule pensée du crime y est regardée avec autant d’ horreur que le crime même ; les faiblesses de l’amour y passent pour d
10380 du crime y est regardée avec autant d’horreur que le crime même ; les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faibl
10381 egardée avec autant d’horreur que le crime même ; les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passi
10382 tant d’horreur que le crime même ; les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont p
10383 t d’horreur que le crime même ; les faiblesses de l’ amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont prés
10384 e même ; les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont présentées aux yeux que pou
10385 de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont présentées aux yeux que pour démontrer tout le déso
10386 sont présentées aux yeux que pour démontrer tout le désordre dont elles sont cause… » On est loin du dessein d’« exciter
10387 e dont elles sont cause… » On est loin du dessein d’ « exciter les passions » pour « plaire » à un besoin de « tristesse ma
10388 sont cause… » On est loin du dessein d’« exciter les passions » pour « plaire » à un besoin de « tristesse majestueuse ».
10389 xciter les passions » pour « plaire » à un besoin de « tristesse majestueuse ». On est tout près de Port-Royal. Racine, co
10390 rès de Port-Royal. Racine, comme Pétrarque, était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour : presque
10391 de Port-Royal. Racine, comme Pétrarque, était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour : presque to
10392 , était de la race des troubadours qui trahissent l’ Amour pour l’amour : presque tous ont fini en religion. Mais notons-le
10393 race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’ amour : presque tous ont fini en religion. Mais notons-le : dans une r
10394  : presque tous ont fini en religion. Mais notons- le  : dans une religion de retraite — dernière injure peut-être au jour i
10395 i en religion. Mais notons-le : dans une religion de retraite — dernière injure peut-être au jour intolérable… 12.Éclip
10396 Malgré Corneille, malgré Racine jusqu’à Phèdre, la fin du xviie siècle français souffre ou bénéficie, comme on voudra,
10397 e français souffre ou bénéficie, comme on voudra, d’ une première éclipse du mythe dans les mœurs et la philosophie. La mis
10398 e on voudra, d’une première éclipse du mythe dans les mœurs et la philosophie. La mise en ordre (pour ne pas dire mise au p
10399 d’une première éclipse du mythe dans les mœurs et la philosophie. La mise en ordre (pour ne pas dire mise au pas) de la so
10400 clipse du mythe dans les mœurs et la philosophie. La mise en ordre (pour ne pas dire mise au pas) de la société féodale pa
10401 . La mise en ordre (pour ne pas dire mise au pas) de la société féodale par l’État-roi, entraîne des modifications assez p
10402 a mise en ordre (pour ne pas dire mise au pas) de la société féodale par l’État-roi, entraîne des modifications assez prof
10403 e pas dire mise au pas) de la société féodale par l’ État-roi, entraîne des modifications assez profondes dans les relation
10404 , entraîne des modifications assez profondes dans les relations sentimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’insti
10405 sez profondes dans les relations sentimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un
10406 dans les relations sentimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un point d’équil
10407 ntimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’ institution de base : il atteint un point d’équilibre où les siècles s
10408 les coutumes. Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un point d’équilibre où les siècles suivants auront
10409 vient l’institution de base : il atteint un point d’ équilibre où les siècles suivants auront grand-peine à se maintenir, e
10410 tion de base : il atteint un point d’équilibre où les siècles suivants auront grand-peine à se maintenir, et que les siècle
10411 uivants auront grand-peine à se maintenir, et que les siècles précédents n’ont pas connu. Les « alliances » privées se trai
10412 r, et que les siècles précédents n’ont pas connu. Les « alliances » privées se traitent dans les formes, ni plus ni moins q
10413 connu. Les « alliances » privées se traitent dans les formes, ni plus ni moins qu’entre parties diplomatiques. L’inclinatio
10414 ni plus ni moins qu’entre parties diplomatiques. L’ inclination réelle ou supposée n’y ajoute guère qu’un élément d’exquis
10415 réelle ou supposée n’y ajoute guère qu’un élément d’ exquise perfection, de luxe heureux, dernière touche d’une fantaisie q
10416 ajoute guère qu’un élément d’exquise perfection, de luxe heureux, dernière touche d’une fantaisie qui sent presque l’impe
10417 uise perfection, de luxe heureux, dernière touche d’ une fantaisie qui sent presque l’impertinence. (Le xviiie la jugera v
10418 dernière touche d’une fantaisie qui sent presque l’ impertinence. (Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenan
10419 d’une fantaisie qui sent presque l’impertinence. ( Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et l
10420 isie qui sent presque l’impertinence. (Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et la conformit
10421 resque l’impertinence. (Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et la conformité des « qualité
10422 nce. (Le xviiie la jugera vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et la conformité des « qualités » devient la mes
10423 vite de mauvais goût.) La convenance des rangs et la conformité des « qualités » devient la mesure idéale du bon mariage :
10424 s rangs et la conformité des « qualités » devient la mesure idéale du bon mariage : curieuse analogie avec la Chine. Et de
10425 re idéale du bon mariage : curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce xviie siècle « rationnel » q
10426 bon mariage : curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce xviie siècle « rationnel » que nos mœurs
10427 œurs se séparent des croyances religieuses (comme l’ avait proposé Confucius) et, sans que nul paraisse y prendre garde, se
10428 nul paraisse y prendre garde, se rangent aux lois de la raison du siècle, reniant l’absolu chrétien. Les « mérites » et no
10429 paraisse y prendre garde, se rangent aux lois de la raison du siècle, reniant l’absolu chrétien. Les « mérites » et non p
10430 rangent aux lois de la raison du siècle, reniant l’ absolu chrétien. Les « mérites » et non plus la grâce imprévisible déc
10431 e la raison du siècle, reniant l’absolu chrétien. Les « mérites » et non plus la grâce imprévisible décident désormais d’un
10432 nt l’absolu chrétien. Les « mérites » et non plus la grâce imprévisible décident désormais d’une union, et rendront seuls
10433 non plus la grâce imprévisible décident désormais d’ une union, et rendront seuls « aimable » un parti soigneusement raison
10434 mable » un parti soigneusement raisonné. Triomphe de la morale jésuite. C’est le baroque classique qui vient emprisonner,
10435 le » un parti soigneusement raisonné. Triomphe de la morale jésuite. C’est le baroque classique qui vient emprisonner, dan
10436 nt raisonné. Triomphe de la morale jésuite. C’est le baroque classique qui vient emprisonner, dans l’artifice de ses pompe
10437 le baroque classique qui vient emprisonner, dans l’ artifice de ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la pass
10438 classique qui vient emprisonner, dans l’artifice de ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la passion telle q
10439 vient emprisonner, dans l’artifice de ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la passion telle que la conduit u
10440 artifice de ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’ analyse de la passion telle que la conduit un Descartes, sa réduction
10441 e ses pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la passion telle que la conduit un Descartes, sa réduction à des caté
10442 es pompes, le sentiment. Aussi bien, l’analyse de la passion telle que la conduit un Descartes, sa réduction à des catégor
10443 nt. Aussi bien, l’analyse de la passion telle que la conduit un Descartes, sa réduction à des catégories psychologiques ne
10444 tement distinctes, à des hiérarchies rationnelles de qualités, mérites et facultés, devait-elle aboutir nécessairement à l
10445 et facultés, devait-elle aboutir nécessairement à la dissolution du mythe et de son dynamisme originel. C’est que le mythe
10446 outir nécessairement à la dissolution du mythe et de son dynamisme originel. C’est que le mythe ne déploie son empire que
10447 du mythe et de son dynamisme originel. C’est que le mythe ne déploie son empire que là précisément où s’évanouissent tout
10448 mpire que là précisément où s’évanouissent toutes les catégories morales — par-delà le Bien et le Mal, dans le transport, e
10449 ouissent toutes les catégories morales — par-delà le Bien et le Mal, dans le transport, et dans la transgression du domain
10450 utes les catégories morales — par-delà le Bien et le Mal, dans le transport, et dans la transgression du domaine où vaut l
10451 gories morales — par-delà le Bien et le Mal, dans le transport, et dans la transgression du domaine où vaut la morale. ⁂ L
10452 elà le Bien et le Mal, dans le transport, et dans la transgression du domaine où vaut la morale. ⁂ Le cas de Spinoza mérit
10453 port, et dans la transgression du domaine où vaut la morale. ⁂ Le cas de Spinoza mériterait un chapitre, mais son influenc
10454 la transgression du domaine où vaut la morale. ⁂ Le cas de Spinoza mériterait un chapitre, mais son influence sur les mœu
10455 nsgression du domaine où vaut la morale. ⁂ Le cas de Spinoza mériterait un chapitre, mais son influence sur les mœurs ne s
10456 za mériterait un chapitre, mais son influence sur les mœurs ne s’est guère fait sentir que deux siècles plus tard. (Il a fa
10457 entir que deux siècles plus tard. (Il a fallu que les philosophes de Sturm und Drang le traduisissent en allemand pour les
10458 iècles plus tard. (Il a fallu que les philosophes de Sturm und Drang le traduisissent en allemand pour les poètes, qui l’o
10459 Il a fallu que les philosophes de Sturm und Drang le traduisissent en allemand pour les poètes, qui l’ont traduit en métap
10460 Sturm und Drang le traduisissent en allemand pour les poètes, qui l’ont traduit en métaphores pour les bourgeois sentimenta
10461 le traduisissent en allemand pour les poètes, qui l’ ont traduit en métaphores pour les bourgeois sentimentaux, et cela don
10462 les poètes, qui l’ont traduit en métaphores pour les bourgeois sentimentaux, et cela donne finalement tout un verbiage sur
10463 ux, et cela donne finalement tout un verbiage sur la divinité des impressions champêtres du dimanche.) Spinoza définit l’a
10464 ressions champêtres du dimanche.) Spinoza définit l’ amour : un sentiment de joie accompagné de l’idée d’une cause extérieu
10465 dimanche.) Spinoza définit l’amour : un sentiment de joie accompagné de l’idée d’une cause extérieure. C’est juste en un s
10466 définit l’amour : un sentiment de joie accompagné de l’idée d’une cause extérieure. C’est juste en un seul cas, d’ailleurs
10467 init l’amour : un sentiment de joie accompagné de l’ idée d’une cause extérieure. C’est juste en un seul cas, d’ailleurs le
10468 amour : un sentiment de joie accompagné de l’idée d’ une cause extérieure. C’est juste en un seul cas, d’ailleurs le seul p
10469 xtérieure. C’est juste en un seul cas, d’ailleurs le seul prévu par ce mystique : si la cause extérieure est un Dieu auque
10470 as, d’ailleurs le seul prévu par ce mystique : si la cause extérieure est un Dieu auquel notre âme pourrait s’identifier15
10471 pourrait s’identifier157. Mais Spinoza néglige «  l’ obstacle ». Dans le fait, nos passions humaines sont toujours liées à
10472 ier157. Mais Spinoza néglige « l’obstacle ». Dans le fait, nos passions humaines sont toujours liées à des passions contra
10473 ine, et nos plaisirs à nos douleurs. Il n’est pas de cause isolée qui nous détermine purement. Entre la joie et sa cause e
10474 e cause isolée qui nous détermine purement. Entre la joie et sa cause extérieure il y a toujours quelque séparation et que
10475 toujours quelque séparation et quelque obstacle : la société, le péché, la vertu, notre corps, notre moi distinct. Et de l
10476 lque séparation et quelque obstacle : la société, le péché, la vertu, notre corps, notre moi distinct. Et de là vient l’ar
10477 ation et quelque obstacle : la société, le péché, la vertu, notre corps, notre moi distinct. Et de là vient l’ardeur de la
10478 hé, la vertu, notre corps, notre moi distinct. Et de là vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union
10479 , notre corps, notre moi distinct. Et de là vient l’ ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se li
10480 orps, notre moi distinct. Et de là vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se lie indisso
10481 s, notre moi distinct. Et de là vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se lie indissolub
10482 stinct. Et de là vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se lie indissolublement au désir
10483 vient l’ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’union totale se lie indissolublement au désir de la mort qui
10484 ardeur de la passion. Et de là vient que le désir d’ union totale se lie indissolublement au désir de la mort qui libère. C
10485 r d’union totale se lie indissolublement au désir de la mort qui libère. C’est parce que la passion n’existe pas sans la d
10486 ’union totale se lie indissolublement au désir de la mort qui libère. C’est parce que la passion n’existe pas sans la doul
10487 t au désir de la mort qui libère. C’est parce que la passion n’existe pas sans la douleur qu’elle nous rend désirable notr
10488 ère. C’est parce que la passion n’existe pas sans la douleur qu’elle nous rend désirable notre perte. Écoutons la Religieu
10489 qu’elle nous rend désirable notre perte. Écoutons la Religieuse portugaise, Mariana Alcaforado, comme elle écrit à l’homme
10490 ortugaise, Mariana Alcaforado, comme elle écrit à l’ homme qui l’a séduite : « Je vous rends grâce du fond de mon cœur pour
10491 ariana Alcaforado, comme elle écrit à l’homme qui l’ a séduite : « Je vous rends grâce du fond de mon cœur pour la désespér
10492 e qui l’a séduite : « Je vous rends grâce du fond de mon cœur pour la désespérance où vous m’avez jetée, et méprise le rep
10493  : « Je vous rends grâce du fond de mon cœur pour la désespérance où vous m’avez jetée, et méprise le repos où je vivais,
10494 la désespérance où vous m’avez jetée, et méprise le repos où je vivais, avant de vous avoir connu… Adieu ! Aimez-moi donc
10495 eu ! Aimez-moi donc toujours, faites-moi souffrir de pires douleurs encore ! » Vers la fin du xviiie siècle, c’est une au
10496 es-moi souffrir de pires douleurs encore ! » Vers la fin du xviiie siècle, c’est une autre femme qui dira : « Je vous aim
10497 dira : « Je vous aime comme on doit aimer : dans le désespoir » (Julie de Lespinasse). ⁂ Mais le xviiie siècle avant Rou
10498 dans le désespoir » (Julie de Lespinasse). ⁂ Mais le xviiie siècle avant Rousseau, c’est vraiment l’éclipse totale du Sol
10499 le xviiie siècle avant Rousseau, c’est vraiment l’ éclipse totale du Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et le
10500 u, c’est vraiment l’éclipse totale du Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et les « mérites » qui rendent « aima
10501 c’est vraiment l’éclipse totale du Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et les « mérites » qui rendent « aimable
10502 l’éclipse totale du Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et les « mérites » qui rendent « aimable », selon les ro
10503 Soleil noir de la Mélancolie. Les « qualités » et les « mérites » qui rendent « aimable », selon les roués de la Régence et
10504 et les « mérites » qui rendent « aimable », selon les roués de la Régence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ordr
10505 érites » qui rendent « aimable », selon les roués de la Régence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ordre moral,
10506 tes » qui rendent « aimable », selon les roués de la Régence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ordre moral, mai
10507 able », selon les roués de la Régence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ordre moral, mais intellectuel et physi
10508 égence et du règne de Louis XV, ne sont plus même d’ ordre moral, mais intellectuel et physique. La distinction de l’esprit
10509 ême d’ordre moral, mais intellectuel et physique. La distinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de
10510 al, mais intellectuel et physique. La distinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de
10511 mais intellectuel et physique. La distinction de l’ esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’â
10512 ectuel et physique. La distinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante,
10513 uel et physique. La distinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante, ab
10514 stinction de l’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’être
10515 ’esprit et de la chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’être en intelligen
10516 prit et de la chair, succédant à la séparation de l’ esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’être en intelligence
10517 a chair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’être en intelligence et en sexe.
10518 hair, succédant à la séparation de l’esprit et de l’ âme croyante, aboutit à diviser l’être en intelligence et en sexe. À v
10519 l’esprit et de l’âme croyante, aboutit à diviser l’ être en intelligence et en sexe. À vrai dire, tout obstacle détruit, l
10520 e et en sexe. À vrai dire, tout obstacle détruit, la passion n’a plus où se prendre. Et l’on parle de « passionnettes ». L
10521 le détruit, la passion n’a plus où se prendre. Et l’ on parle de « passionnettes ». Le dieu d’Amour n’est plus un dur desti
10522 la passion n’a plus où se prendre. Et l’on parle de « passionnettes ». Le dieu d’Amour n’est plus un dur destin mais un e
10523 ù se prendre. Et l’on parle de « passionnettes ». Le dieu d’Amour n’est plus un dur destin mais un enfant impertinent. Pre
10524 ndre. Et l’on parle de « passionnettes ». Le dieu d’ Amour n’est plus un dur destin mais un enfant impertinent. Presque plu
10525 ant impertinent. Presque plus rien n’est défendu. De la pudeur, obstacle naturel, on garde ce qu’il faut pour la rhétoriqu
10526 impertinent. Presque plus rien n’est défendu. De la pudeur, obstacle naturel, on garde ce qu’il faut pour la rhétorique d
10527 ur, obstacle naturel, on garde ce qu’il faut pour la rhétorique du désir, mais non plus même pour celle de l’amour. « Bell
10528 hétorique du désir, mais non plus même pour celle de l’amour. « Belle vertu, dit Mme d’Épinay, qu’on s’attache avec des ép
10529 orique du désir, mais non plus même pour celle de l’ amour. « Belle vertu, dit Mme d’Épinay, qu’on s’attache avec des éping
10530 citées par hasard : « Amour vous point », disait la rhétorique. Un peu plus tard, le sang coulera sous la Terreur ; mais
10531 point », disait la rhétorique. Un peu plus tard, le sang coulera sous la Terreur ; mais nous n’en sommes encore qu’à la «
10532 hétorique. Un peu plus tard, le sang coulera sous la Terreur ; mais nous n’en sommes encore qu’à la « guerre en dentelles 
10533 us la Terreur ; mais nous n’en sommes encore qu’à la « guerre en dentelles ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui
10534 re qu’à la « guerre en dentelles ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui de la santé sensuelle, s’il a cru se guéri
10535 qu’à la « guerre en dentelles ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui de la santé sensuelle, s’il a cru se guérir d
10536 es ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui de la santé sensuelle, s’il a cru se guérir du mythe. « Les femmes de ce
10537 ».) Or ce siècle de la Volupté n’est pas celui de la santé sensuelle, s’il a cru se guérir du mythe. « Les femmes de ce te
10538 santé sensuelle, s’il a cru se guérir du mythe. «  Les femmes de ce temps n’aiment pas avec le cœur, elles aiment avec la tê
10539 elle, s’il a cru se guérir du mythe. « Les femmes de ce temps n’aiment pas avec le cœur, elles aiment avec la tête », dit
10540 mythe. « Les femmes de ce temps n’aiment pas avec le cœur, elles aiment avec la tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauché
10541 emps n’aiment pas avec le cœur, elles aiment avec la tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauchées de l’esprit », ajoute Wa
10542 as avec le cœur, elles aiment avec la tête », dit l’ abbé Galiani. Des « débauchées de l’esprit », ajoute Walpole, donnant
10543 c la tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauchées de l’esprit », ajoute Walpole, donnant peut-être la meilleure formule du
10544 a tête », dit l’abbé Galiani. Des « débauchées de l’ esprit », ajoute Walpole, donnant peut-être la meilleure formule du do
10545 de l’esprit », ajoute Walpole, donnant peut-être la meilleure formule du don-juanisme féminin. Car c’est la femme qui rêv
10546 lleure formule du don-juanisme féminin. Car c’est la femme qui rêve Don Juan, et s’il se trouve pour incarner ce rêve des
10547 des Richelieu et des Casanova, je suis moins sûr de leur réalité que de celle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncou
10548 s Casanova, je suis moins sûr de leur réalité que de celle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncourt l’ont très bien a
10549 ins sûr de leur réalité que de celle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncourt l’ont très bien aperçu dans leur ouvrage
10550 ité que de celle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncourt l’ont très bien aperçu dans leur ouvrage classique sur la fe
10551 lle du désir qui les crée. Ce désir, les Goncourt l’ ont très bien aperçu dans leur ouvrage classique sur la femme au xviii
10552 très bien aperçu dans leur ouvrage classique sur la femme au xviiie siècle : « Au lieu de lui donner les satisfactions d
10553 femme au xviiie siècle : « Au lieu de lui donner les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’am
10554 iècle : « Au lieu de lui donner les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’
10555 le : « Au lieu de lui donner les satisfactions de l’ amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inq
10556 ui donner les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétudes, la pousse
10557 donner les satisfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétudes, la pousse d’
10558 isfactions de l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétudes, la pousse d’essai en essai
10559 e l’amour sensuel et de la fixer dans la volupté, l’ amour la remplit d’inquiétudes, la pousse d’essai en essai, de tentati
10560 r sensuel et de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétudes, la pousse d’essai en essai, de tentatives en t
10561 t de la fixer dans la volupté, l’amour la remplit d’ inquiétudes, la pousse d’essai en essai, de tentatives en tentatives,
10562 ans la volupté, l’amour la remplit d’inquiétudes, la pousse d’essai en essai, de tentatives en tentatives, agitant devant
10563 upté, l’amour la remplit d’inquiétudes, la pousse d’ essai en essai, de tentatives en tentatives, agitant devant elle, à me
10564 emplit d’inquiétudes, la pousse d’essai en essai, de tentatives en tentatives, agitant devant elle, à mesure qu’elle fait
10565 t elle, à mesure qu’elle fait un nouveau pas dans la honte, la tentation des corruptions spirituelles, un mensonge d’idéal
10566 mesure qu’elle fait un nouveau pas dans la honte, la tentation des corruptions spirituelles, un mensonge d’idéal, le capri
10567 ntation des corruptions spirituelles, un mensonge d’ idéal, le caprice insaisissable des rêves de la débauche. » Un « menso
10568 es corruptions spirituelles, un mensonge d’idéal, le caprice insaisissable des rêves de la débauche. » Un « mensonge d’idé
10569 songe d’idéal, le caprice insaisissable des rêves de la débauche. » Un « mensonge d’idéal », c’est bien à quoi se résumera
10570 ge d’idéal, le caprice insaisissable des rêves de la débauche. » Un « mensonge d’idéal », c’est bien à quoi se résumera to
10571 issable des rêves de la débauche. » Un « mensonge d’ idéal », c’est bien à quoi se résumera toujours la réaction cynique co
10572 d’idéal », c’est bien à quoi se résumera toujours la réaction cynique contre le mythe. Nous en avons donné plus d’un exemp
10573 i se résumera toujours la réaction cynique contre le mythe. Nous en avons donné plus d’un exemple. Le xviiie est trop pol
10574 cynique contre le mythe. Nous en avons donné plus d’ un exemple. Le xviiie est trop poli pour admettre la gauloiserie : il
10575 le mythe. Nous en avons donné plus d’un exemple. Le xviiie est trop poli pour admettre la gauloiserie : il la remplace p
10576 n exemple. Le xviiie est trop poli pour admettre la gauloiserie : il la remplace par une affectation de facilité voluptue
10577 est trop poli pour admettre la gauloiserie : il la remplace par une affectation de facilité voluptueuse. Cette boutade,
10578 gauloiserie : il la remplace par une affectation de facilité voluptueuse. Cette boutade, qui réduit tout l’amour au conta
10579 ilité voluptueuse. Cette boutade, qui réduit tout l’ amour au contact de deux épidermes, j’y vois bien moins l’affirmation
10580 Cette boutade, qui réduit tout l’amour au contact de deux épidermes, j’y vois bien moins l’affirmation d’un matérialisme i
10581 au contact de deux épidermes, j’y vois bien moins l’ affirmation d’un matérialisme inhumain qu’une preuve de la secrète per
10582 deux épidermes, j’y vois bien moins l’affirmation d’ un matérialisme inhumain qu’une preuve de la secrète persistance du my
10583 irmation d’un matérialisme inhumain qu’une preuve de la secrète persistance du mythe au cœur des hommes du xviiie . Il fal
10584 ation d’un matérialisme inhumain qu’une preuve de la secrète persistance du mythe au cœur des hommes du xviiie . Il fallai
10585 viiie . Il fallait bien que subsistât quelque peu d’ illusion amoureuse et d’idéalisme diffus, pour que Chamfort ait pu jug
10586 que subsistât quelque peu d’illusion amoureuse et d’ idéalisme diffus, pour que Chamfort ait pu juger « piquant » de noter
10587 iffus, pour que Chamfort ait pu juger « piquant » de noter cette maxime et de la publier. Cela pouvait encore étonner. Ce
10588 ait pu juger « piquant » de noter cette maxime et de la publier. Cela pouvait encore étonner. Ce n’était encore, et ce ne
10589 pu juger « piquant » de noter cette maxime et de la publier. Cela pouvait encore étonner. Ce n’était encore, et ce ne ser
10590 13.Don Juan et Sade Comme on voit, en fermant les yeux, une statue noire à la place de la blanche que l’on vient de con
10591 fermant les yeux, une statue noire à la place de la blanche que l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe devait faire
10592 ux, une statue noire à la place de la blanche que l’ on vient de considérer, l’éclipse du mythe devait faire apparaître l’a
10593 place de la blanche que l’on vient de considérer, l’ éclipse du mythe devait faire apparaître l’antithèse absolue de Trista
10594 dérer, l’éclipse du mythe devait faire apparaître l’ antithèse absolue de Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, u
10595 mythe devait faire apparaître l’antithèse absolue de Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, une invention du xvii
10596 ce siècle a-t-il joué par rapport à ce personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine man
10597 il joué par rapport à ce personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’e
10598 personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa fig
10599 exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa figure au Tenorio de
10600 imprimé pour toujours ces deux traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfait
10601 rimé pour toujours ces deux traits si typiques de l’ époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite d
10602 oujours ces deux traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux ver
10603 x traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour
10604 esse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie. ⁂ Il me semble q
10605 e. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’ amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie. ⁂ Il me semble que
10606 rfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie. ⁂ Il me semble que la fascination qu’exerce
10607 x vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie. ⁂ Il me semble que la fascination qu’exerce sur le cœur d
10608 : la candeur et la courtoisie. ⁂ Il me semble que la fascination qu’exerce sur le cœur des femmes et sur l’esprit de certa
10609 . ⁂ Il me semble que la fascination qu’exerce sur le cœur des femmes et sur l’esprit de certains hommes le personnage myth
10610 scination qu’exerce sur le cœur des femmes et sur l’ esprit de certains hommes le personnage mythique de Don Juan peut s’ex
10611 qu’exerce sur le cœur des femmes et sur l’esprit de certains hommes le personnage mythique de Don Juan peut s’expliquer p
10612 œur des femmes et sur l’esprit de certains hommes le personnage mythique de Don Juan peut s’expliquer par sa nature infini
10613 ’esprit de certains hommes le personnage mythique de Don Juan peut s’expliquer par sa nature infiniment contradictoire. Do
10614 iniment contradictoire. Don Juan, c’est à la fois l’ espèce pure, la spontanéité de l’instinct, et l’esprit pur dans sa dan
10615 ictoire. Don Juan, c’est à la fois l’espèce pure, la spontanéité de l’instinct, et l’esprit pur dans sa danse éperdue au-d
10616 an, c’est à la fois l’espèce pure, la spontanéité de l’instinct, et l’esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer
10617 c’est à la fois l’espèce pure, la spontanéité de l’ instinct, et l’esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer de
10618 s l’espèce pure, la spontanéité de l’instinct, et l’ esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer des possibles. C’
10619 , et l’esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer des possibles. C’est l’infidélité perpétuelle, mais c’est auss
10620 t l’esprit pur dans sa danse éperdue au-dessus de la mer des possibles. C’est l’infidélité perpétuelle, mais c’est aussi l
10621 éperdue au-dessus de la mer des possibles. C’est l’ infidélité perpétuelle, mais c’est aussi la perpétuelle recherche d’un
10622 C’est l’infidélité perpétuelle, mais c’est aussi la perpétuelle recherche d’une femme unique, jamais rejointe par l’erreu
10623 tuelle, mais c’est aussi la perpétuelle recherche d’ une femme unique, jamais rejointe par l’erreur inlassable du désir. C’
10624 recherche d’une femme unique, jamais rejointe par l’ erreur inlassable du désir. C’est l’insolente avidité d’une jeunesse r
10625 rejointe par l’erreur inlassable du désir. C’est l’ insolente avidité d’une jeunesse renouvelée à chaque rencontre, et c’e
10626 ur inlassable du désir. C’est l’insolente avidité d’ une jeunesse renouvelée à chaque rencontre, et c’est aussi la secrète
10627 sse renouvelée à chaque rencontre, et c’est aussi la secrète faiblesse de celui qui ne peut pas posséder, parce qu’il n’es
10628 ue rencontre, et c’est aussi la secrète faiblesse de celui qui ne peut pas posséder, parce qu’il n’est pas assez pour avoi
10629 mieux réserver pour plus tard158. Considérons ici le Don Juan du théâtre159 comme le reflet inversé de Tristan. Le contras
10630 . Considérons ici le Don Juan du théâtre159 comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure ext
10631 le Don Juan du théâtre159 comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure extérieure des person
10632 du théâtre159 comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure extérieure des personnages, dans
10633 inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’ allure extérieure des personnages, dans leur rythme. On imagine Don Ju
10634 course. Au contraire, Tristan vient en scène avec l’ espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveil
10635 u contraire, Tristan vient en scène avec l’espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveilleux, don
10636 t en scène avec l’espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé
10637 n objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé la richesse. L’un posséda mille et trois femmes, l’autre une seule femme
10638 trois femmes, l’autre une seule femme. Mais c’est la multiplicité qui est pauvre, tandis que dans un être unique et posséd
10639 uvre, tandis que dans un être unique et possédé à l’ infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde
10640 un être unique et possédé à l’infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde — parce qu’il aime ! T
10641 n, toujours aimé, ne peut jamais aimer en retour. D’ où son angoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amo
10642 ngoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’ acte d’amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restan
10643 et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’ amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chast
10644 ourse éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « p
10645 ue. L’un recherche dans l’acte d’amour la volupté d’ une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « prouesse » d
10646 profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et
10647 it en restant chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoir
10648 t chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abando
10649 sse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain, il
10650 de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amou
10651 , et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol
10652 ictoire, il abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des cr
10653 il abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la
10654 abandonne le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’ amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la fél
10655 e de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un enga
10656 faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mor
10657 crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Mais Don Juan aime le crime
10658 ime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’ hommage un engagement jusqu’à la mort. Mais Don Juan aime le crime en
10659 rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Mais Don Juan aime le crime en soi, et par là se rend tributair
10660 un engagement jusqu’à la mort. Mais Don Juan aime le crime en soi, et par là se rend tributaire de la morale dont il abuse
10661 ime le crime en soi, et par là se rend tributaire de la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouve
10662 le crime en soi, et par là se rend tributaire de la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouver g
10663 a grand besoin qu’elle existe pour trouver goût à la violer. Tristan, lui, se voit libéré du jeu des règles, des péchés et
10664 du jeu des règles, des péchés et des vertus, par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ra
10665 es règles, des péchés et des vertus, par la grâce d’ une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à ce
10666 s vertus, par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan e
10667 par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le dém
10668 r la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon
10669 tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le
10670 ramène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de
10671 ène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’ immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la
10672 tion : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus
10673 ence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quan
10674 le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan
10675 prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan est
10676 plus décevante et méprisable — quand Tristan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravisse
10677 e et méprisable — quand Tristan est le prisonnier d’ un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mu
10678 Tristan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort
10679 stan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. O
10680 le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut no
10681 ier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’ un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut noter encore
10682 martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut noter encore ceci : Don Juan plaisante, rit très haut,
10683 eci : Don Juan plaisante, rit très haut, provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozar
10684 laisante, rit très haut, provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par
10685 , provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâ
10686 e le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâchetés qui eussent déshon
10687 ourageux, n’abdique au contraire son orgueil qu’à l’ approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : to
10688 ’abdique au contraire son orgueil qu’à l’approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont
10689 dique au contraire son orgueil qu’à l’approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont l’
10690 e ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont l’ épée à la main. ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le r
10691 vois qu’un trait commun : tous deux ont l’épée à la main. ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’une
10692 trait commun : tous deux ont l’épée à la main. ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’une aristocrat
10693 ait commun : tous deux ont l’épée à la main. ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’une aristocratie
10694 ⁂ De la Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’une aristocratie déchue de l’héroïsme féodal. Un Richelieu ou
10695 Régence à Louis XVI, Don Juan a régné sur le rêve d’ une aristocratie déchue de l’héroïsme féodal. Un Richelieu ou un Lauzu
10696 uan a régné sur le rêve d’une aristocratie déchue de l’héroïsme féodal. Un Richelieu ou un Lauzun dans la plus haute socié
10697 a régné sur le rêve d’une aristocratie déchue de l’ héroïsme féodal. Un Richelieu ou un Lauzun dans la plus haute société,
10698 l’héroïsme féodal. Un Richelieu ou un Lauzun dans la plus haute société, un Bezenval et un Casanova au niveau de l’aventur
10699 société, un Bezenval et un Casanova au niveau de l’ aventure scélérate, tels sont les parangons qui prennent la place de l
10700 nova au niveau de l’aventure scélérate, tels sont les parangons qui prennent la place de l’idéal détruit par le xviie sièc
10701 e scélérate, tels sont les parangons qui prennent la place de l’idéal détruit par le xviie siècle. Ce refoulement du myth
10702 te, tels sont les parangons qui prennent la place de l’idéal détruit par le xviie siècle. Ce refoulement du mythe par l’i
10703 tels sont les parangons qui prennent la place de l’ idéal détruit par le xviie siècle. Ce refoulement du mythe par l’iron
10704 gons qui prennent la place de l’idéal détruit par le xviie siècle. Ce refoulement du mythe par l’ironie universelle, et l
10705 par le xviie siècle. Ce refoulement du mythe par l’ ironie universelle, et le triomphe applaudi des « félons », préparent
10706 refoulement du mythe par l’ironie universelle, et le triomphe applaudi des « félons », préparent les plus étranges retours
10707 et le triomphe applaudi des « félons », préparent les plus étranges retours. Parmi tant de facilités, de raffinements intel
10708 s plus étranges retours. Parmi tant de facilités, de raffinements intellectuels ou voluptueux, de satiétés, l’un des besoi
10709 tés, de raffinements intellectuels ou voluptueux, de satiétés, l’un des besoins les plus profonds de l’homme demeure privé
10710 uels ou voluptueux, de satiétés, l’un des besoins les plus profonds de l’homme demeure privé d’assouvissement, et c’est le
10711 , de satiétés, l’un des besoins les plus profonds de l’homme demeure privé d’assouvissement, et c’est le besoin de souffri
10712 e satiétés, l’un des besoins les plus profonds de l’ homme demeure privé d’assouvissement, et c’est le besoin de souffrir.
10713 esoins les plus profonds de l’homme demeure privé d’ assouvissement, et c’est le besoin de souffrir. Un corps social qui le
10714 l’homme demeure privé d’assouvissement, et c’est le besoin de souffrir. Un corps social qui le cultive, s’alanguit, comme
10715 emeure privé d’assouvissement, et c’est le besoin de souffrir. Un corps social qui le cultive, s’alanguit, comme l’a montr
10716 c’est le besoin de souffrir. Un corps social qui le cultive, s’alanguit, comme l’a montré le déclin du Moyen Âge ; mais u
10717 Un corps social qui le cultive, s’alanguit, comme l’ a montré le déclin du Moyen Âge ; mais un corps social qui l’ignore et
10718 cial qui le cultive, s’alanguit, comme l’a montré le déclin du Moyen Âge ; mais un corps social qui l’ignore et croit pouv
10719 le déclin du Moyen Âge ; mais un corps social qui l’ ignore et croit pouvoir le ridiculiser, se dessèche et s’énerve bien v
10720 ais un corps social qui l’ignore et croit pouvoir le ridiculiser, se dessèche et s’énerve bien vite. L’esprit conçoit en c
10721 e ridiculiser, se dessèche et s’énerve bien vite. L’ esprit conçoit en cruauté active les souffrances qu’il interdit au cœu
10722 rve bien vite. L’esprit conçoit en cruauté active les souffrances qu’il interdit au cœur de subir. Point de bonté chez qui
10723 uté active les souffrances qu’il interdit au cœur de subir. Point de bonté chez qui n’a pas souffert : sa fantaisie perd l
10724 ouffrances qu’il interdit au cœur de subir. Point de bonté chez qui n’a pas souffert : sa fantaisie perd le contact vital,
10725 nté chez qui n’a pas souffert : sa fantaisie perd le contact vital, et tout pouvoir de « sympathie ». La femme n’est plus
10726 fantaisie perd le contact vital, et tout pouvoir de « sympathie ». La femme n’est plus pour l’homme du xviiie qu’un « ob
10727 contact vital, et tout pouvoir de « sympathie ». La femme n’est plus pour l’homme du xviiie qu’un « objet ». Mesurons l’
10728 ouvoir de « sympathie ». La femme n’est plus pour l’ homme du xviiie qu’un « objet ». Mesurons l’un à l’autre ces extrêmes
10729 « objet ». Mesurons l’un à l’autre ces extrêmes : la femme-idéal, pur symbole d’un Amour qui entraîne l’amour au-delà des
10730 ’autre ces extrêmes : la femme-idéal, pur symbole d’ un Amour qui entraîne l’amour au-delà des formes visibles ; et la femm
10731 femme-idéal, pur symbole d’un Amour qui entraîne l’ amour au-delà des formes visibles ; et la femme-objet de plaisir, inst
10732 entraîne l’amour au-delà des formes visibles ; et la femme-objet de plaisir, instrument plus ou moins aimable d’une sensat
10733 r au-delà des formes visibles ; et la femme-objet de plaisir, instrument plus ou moins aimable d’une sensation qui enferme
10734 bjet de plaisir, instrument plus ou moins aimable d’ une sensation qui enferme l’homme en soi… Je distingue dans la contrad
10735 plus ou moins aimable d’une sensation qui enferme l’ homme en soi… Je distingue dans la contradiction de Don Juan et de Tri
10736 ion qui enferme l’homme en soi… Je distingue dans la contradiction de Don Juan et de Tristan, dans la tension insupportabl
10737 ’homme en soi… Je distingue dans la contradiction de Don Juan et de Tristan, dans la tension insupportable de l’esprit qui
10738 Je distingue dans la contradiction de Don Juan et de Tristan, dans la tension insupportable de l’esprit qui vit cette cont
10739 la contradiction de Don Juan et de Tristan, dans la tension insupportable de l’esprit qui vit cette contradiction parce q
10740 Juan et de Tristan, dans la tension insupportable de l’esprit qui vit cette contradiction parce qu’il subit la sensualité
10741 n et de Tristan, dans la tension insupportable de l’ esprit qui vit cette contradiction parce qu’il subit la sensualité et
10742 rit qui vit cette contradiction parce qu’il subit la sensualité et désire l’idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade
10743 diction parce qu’il subit la sensualité et désire l’ idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précise
10744 l subit la sensualité et désire l’idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’
10745 ensualité et désire l’idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans le
10746 ualité et désire l’idéal courtois, les données de l’ œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les C
10747 t désire l’idéal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de
10748 déal courtois, les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’amour que
10749 nnées de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’amour que Sade nous parle de s
10750 et les raisons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’amour que Sade nous parle de son admiration pour la poési
10751 ons précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’amour que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétra
10752 précises de sa révolte. C’est dans les Crimes de l’ amour que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarqu
10753 st dans les Crimes de l’amour que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque. Admiration traditionnelle
10754 ’amour que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque. Admiration traditionnelle dans sa famille, depui
10755 Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque. Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le maria
10756 Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui avait uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la
10757 uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la Dame de Pétrarque, Laure de Noves160. Pétrarque semblait ignorer simp
10758 e Noves160. Pétrarque semblait ignorer simplement l’ existence du désir et des corps, la réalité d’un « objet ». Sade, qui
10759 rer simplement l’existence du désir et des corps, la réalité d’un « objet ». Sade, qui est un homme du xviiie , connaît tr
10760 ent l’existence du désir et des corps, la réalité d’ un « objet ». Sade, qui est un homme du xviiie , connaît trop bien sa
10761 tone tyrannie. Ce que Pétrarque négligeait, c’est l’ obstacle physique dont il faut se venger. Il n’existe que trop, cet ob
10762 existe que trop, cet objet, c’est lui qui détient le plaisir et le plaisir est une fatalité. Comment s’en libérer, si ce n
10763 p, cet objet, c’est lui qui détient le plaisir et le plaisir est une fatalité. Comment s’en libérer, si ce n’est par l’exc
10764 e fatalité. Comment s’en libérer, si ce n’est par l’ excès, car tout excès vient de l’esprit ! Rien de plus glacialement ra
10765 si ce n’est par l’excès, car tout excès vient de l’ esprit ! Rien de plus glacialement rationaliste que les inventions « v
10766 prit ! Rien de plus glacialement rationaliste que les inventions « voluptueuses » multipliées par la rage du Marquis. Là où
10767 e les inventions « voluptueuses » multipliées par la rage du Marquis. Là où est le plaisir, là sera la souffrance, et la s
10768 s » multipliées par la rage du Marquis. Là où est le plaisir, là sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’un ra
10769 la rage du Marquis. Là où est le plaisir, là sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’un rachat. Purification p
10770 . Là où est le plaisir, là sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’un rachat. Purification par le mal : péchon
10771 isir, là sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’un rachat. Purification par le mal : péchons jusqu’à détruire
10772 sera la souffrance, et la souffrance est le signe d’ un rachat. Purification par le mal : péchons jusqu’à détruire les dern
10773 france est le signe d’un rachat. Purification par le mal : péchons jusqu’à détruire les derniers charmes du péché. Au lieu
10774 urification par le mal : péchons jusqu’à détruire les derniers charmes du péché. Au lieu de négliger l’objet, détruisons-le
10775 es derniers charmes du péché. Au lieu de négliger l’ objet, détruisons-le par des tortures d’où nous tirerons encore quelqu
10776 du péché. Au lieu de négliger l’objet, détruisons- le par des tortures d’où nous tirerons encore quelque plaisir, et cela f
10777 négliger l’objet, détruisons-le par des tortures d’ où nous tirerons encore quelque plaisir, et cela fait partie de notre
10778 erons encore quelque plaisir, et cela fait partie de notre ascèse ! Une fureur dialectique s’empare de Sade. Le meurtre se
10779 de notre ascèse ! Une fureur dialectique s’empare de Sade. Le meurtre seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce
10780 ascèse ! Une fureur dialectique s’empare de Sade. Le meurtre seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce qu’on ai
10781 e s’empare de Sade. Le meurtre seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce qu’on aime, puisque c’est cela qui nou
10782 e. Le meurtre seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce qu’on aime, puisque c’est cela qui nous enchaîne. On ne
10783 re seul peut rétablir la liberté, mais le meurtre de ce qu’on aime, puisque c’est cela qui nous enchaîne. On ne tue bien q
10784 que son amour, parce que lui seul est souverain. Le crime d’amour impur sauvera la pureté. Lisons maintenant avec cette c
10785 amour, parce que lui seul est souverain. Le crime d’ amour impur sauvera la pureté. Lisons maintenant avec cette clé la déf
10786 eul est souverain. Le crime d’amour impur sauvera la pureté. Lisons maintenant avec cette clé la défense morale du meurtre
10787 uvera la pureté. Lisons maintenant avec cette clé la défense morale du meurtre telle que la présente Dolmancé dans la Phil
10788 cette clé la défense morale du meurtre telle que la présente Dolmancé dans la Philosophie du Boudoir : « Eh quoi ! un sou
10789 le du meurtre telle que la présente Dolmancé dans la Philosophie du Boudoir : « Eh quoi ! un souverain ambitieux pourra dé
10790 rain ambitieux pourra détruire à son aise et sans le moindre scrupule les ennemis qui nuisent à ses projets de grandeur ?
10791 a détruire à son aise et sans le moindre scrupule les ennemis qui nuisent à ses projets de grandeur ? Des lois cruelles, ar
10792 re scrupule les ennemis qui nuisent à ses projets de grandeur ? Des lois cruelles, arbitraires, impérieuses, pourront de m
10793 ont de même assassiner chaque siècle des millions d’ individus, et nous, faibles et malheureux particuliers, nous ne pourro
10794 à nos vengeances ou à nos caprices ? Est-il rien de si barbare, de si ridiculement étrange, et ne devons-nous pas, sous l
10795 es ou à nos caprices ? Est-il rien de si barbare, de si ridiculement étrange, et ne devons-nous pas, sous le voile du plus
10796 ridiculement étrange, et ne devons-nous pas, sous le voile du plus profond mystère, nous venger amplement de cette ineptie
10797 le du plus profond mystère, nous venger amplement de cette ineptie ? » (C’est moi qui ai souligné.) Si le marquis de Sade
10798 cette ineptie ? » (C’est moi qui ai souligné.) Si le marquis de Sade avait été interrogé sur les mobiles secrets de sa mor
10799 é.) Si le marquis de Sade avait été interrogé sur les mobiles secrets de sa morale, il se fût sans nul doute réfugié derriè
10800 Sade avait été interrogé sur les mobiles secrets de sa morale, il se fût sans nul doute réfugié derrière un verbiage cyni
10801 ont transparents : ils signifient avec exactitude le contraire de leur sens littéral161. Cette glorification du sexe est u
10802 nts : ils signifient avec exactitude le contraire de leur sens littéral161. Cette glorification du sexe est une constante
10803 sexe est une constante et rationnelle profanation de la morale profanée du xviiie . C’est la « voie négative » d’un athée
10804 e est une constante et rationnelle profanation de la morale profanée du xviiie . C’est la « voie négative » d’un athée qui
10805 ofanation de la morale profanée du xviiie . C’est la « voie négative » d’un athée qui désespère d’échapper à ses liens, et
10806 e profanée du xviiie . C’est la « voie négative » d’ un athée qui désespère d’échapper à ses liens, et qui défie l’amour sp
10807 est la « voie négative » d’un athée qui désespère d’ échapper à ses liens, et qui défie l’amour spirituel de se manifester
10808 ui désespère d’échapper à ses liens, et qui défie l’ amour spirituel de se manifester en tuant le criminel162. Car là seule
10809 apper à ses liens, et qui défie l’amour spirituel de se manifester en tuant le criminel162. Car là seulement serait la dél
10810 défie l’amour spirituel de se manifester en tuant le criminel162. Car là seulement serait la délivrance — selon la foi des
10811 en tuant le criminel162. Car là seulement serait la délivrance — selon la foi des troubadours… 14. La Nouvelle Héloïse
10812 62. Car là seulement serait la délivrance — selon la foi des troubadours… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève,
10813 délivrance — selon la foi des troubadours… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à l’influence
10814 roubadours… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à l’influence du don-juanisme citadin, mais
10815 Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à l’ influence du don-juanisme citadin, mais non pas à une littérature qui
10816 complicités bien profondes et qui n’est autre que le pétrarquisme. Le roman de Rousseau à proprement parler n’est pas une
10817 profondes et qui n’est autre que le pétrarquisme. Le roman de Rousseau à proprement parler n’est pas une renaissance du my
10818 et qui n’est autre que le pétrarquisme. Le roman de Rousseau à proprement parler n’est pas une renaissance du mythe primi
10819 arler n’est pas une renaissance du mythe primitif de Tristan. Il n’a pas la violence sauvage de la légende, et encore moin
10820 aissance du mythe primitif de Tristan. Il n’a pas la violence sauvage de la légende, et encore moins son arrière-plan ésot
10821 imitif de Tristan. Il n’a pas la violence sauvage de la légende, et encore moins son arrière-plan ésotérique. Ce qui revit
10822 tif de Tristan. Il n’a pas la violence sauvage de la légende, et encore moins son arrière-plan ésotérique. Ce qui revit en
10823 rière-plan ésotérique. Ce qui revit en lui, c’est l’ état d’âme créé chez les imitateurs des troubadours par une doctrine q
10824 Ce qui revit en lui, c’est l’état d’âme créé chez les imitateurs des troubadours par une doctrine qu’ils « sécularisaient »
10825 e qu’ils « sécularisaient », n’en connaissant que la rhétorique profane. C’est l’acedia, l’heureuse mélancolie cultivée pa
10826 n’en connaissant que la rhétorique profane. C’est l’ acedia, l’heureuse mélancolie cultivée par l’ermite de Vaucluse. Qu’on
10827 issant que la rhétorique profane. C’est l’acedia, l’ heureuse mélancolie cultivée par l’ermite de Vaucluse. Qu’on relise le
10828 ’est l’acedia, l’heureuse mélancolie cultivée par l’ ermite de Vaucluse. Qu’on relise les sommaires analytiques joints par
10829 edia, l’heureuse mélancolie cultivée par l’ermite de Vaucluse. Qu’on relise les sommaires analytiques joints par un éditeu
10830 e cultivée par l’ermite de Vaucluse. Qu’on relise les sommaires analytiques joints par un éditeur zélé à la troisième éditi
10831 un éditeur zélé à la troisième édition du roman : l’ on y retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia. C’e
10832 à la troisième édition du roman : l’on y retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia. C’est le Canzoniere
10833  : l’on y retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia. C’est le Canzoniere mis en prose — et quelque peu e
10834 retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia. C’est le Canzoniere mis en prose — et quelque peu embourgeo
10835 tions que prévoyaient les leys de cortezia. C’est le Canzoniere mis en prose — et quelque peu embourgeoisé. (Çà et là une
10836 (Çà et là une citation, une allusion, témoignent de la connaissance que Rousseau avait de Pétrarque, véritable inventeur
10837 à et là une citation, une allusion, témoignent de la connaissance que Rousseau avait de Pétrarque, véritable inventeur du
10838 témoignent de la connaissance que Rousseau avait de Pétrarque, véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrism
10839 it de Pétrarque, véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie a
10840 de Pétrarque, véritable inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie avai
10841 inventeur du sentiment de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie avait tourné en casuistique
10842 enteur du sentiment de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie avait tourné en casuistique pro
10843 de la nature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’ Urfé, la courtoisie avait tourné en casuistique profane. Chez Rousseau
10844 ature et du lyrisme de la solitude.) Avec d’Urfé, la courtoisie avait tourné en casuistique profane. Chez Rousseau, elle d
10845 ue profane. Chez Rousseau, elle devient une sorte de piétisme raffiné. Ici encore, la décadence est manifeste. L’Héloïse q
10846 evient une sorte de piétisme raffiné. Ici encore, la décadence est manifeste. L’Héloïse qui vécut au xiie siècle163 et do
10847 raffiné. Ici encore, la décadence est manifeste. L’ Héloïse qui vécut au xiie siècle163 et dont nous possédons les lettre
10848 i vécut au xiie siècle163 et dont nous possédons les lettres à Abélard, évoque Iseut, Juliette et Mlle de Lespinasse, beau
10849 lus rien du mystique ni du chevalier. Au surplus, le roman n’aboutit à la mort qu’après un renoncement à la passion, et ce
10850 ni du chevalier. Au surplus, le roman n’aboutit à la mort qu’après un renoncement à la passion, et cette mort de Julie est
10851 man n’aboutit à la mort qu’après un renoncement à la passion, et cette mort de Julie est chrétienne — autant qu’il peut dé
10852 ’après un renoncement à la passion, et cette mort de Julie est chrétienne — autant qu’il peut dépendre de Rousseau. (Il in
10853 Julie est chrétienne — autant qu’il peut dépendre de Rousseau. (Il insiste longuement, dans une lettre à son éditeur, sur
10854 re à son éditeur, sur son protestantisme et celui de ses héros : mais malgré sa sincérité, l’on ne peut que suspecter un «
10855 et celui de ses héros : mais malgré sa sincérité, l’ on ne peut que suspecter un « calvinisme » qui parle de l’Être suprême
10856 ne peut que suspecter un « calvinisme » qui parle de l’Être suprême et paraît ignorer le Christ.) Tout cela ne m’empêchera
10857 peut que suspecter un « calvinisme » qui parle de l’ Être suprême et paraît ignorer le Christ.) Tout cela ne m’empêchera po
10858 e » qui parle de l’Être suprême et paraît ignorer le Christ.) Tout cela ne m’empêchera point de confesser un goût très vif
10859 gnorer le Christ.) Tout cela ne m’empêchera point de confesser un goût très vif pour le style de ce roman — seul comparabl
10860 mpêchera point de confesser un goût très vif pour le style de ce roman — seul comparable à l’Astrée sous ce rapport — et u
10861 point de confesser un goût très vif pour le style de ce roman — seul comparable à l’Astrée sous ce rapport — et une admira
10862 vif pour le style de ce roman — seul comparable à l’ Astrée sous ce rapport — et une admiration sérieusement motivée pour s
10863 ur sa lucidité psychologique. On a trop vite jugé le « rousseauisme » moral en attribuant à l’auteur du roman les croyance
10864 te jugé le « rousseauisme » moral en attribuant à l’ auteur du roman les croyances de ses personnages. Si Rousseau fut le p
10865 eauisme » moral en attribuant à l’auteur du roman les croyances de ses personnages. Si Rousseau fut le premier à décrire ce
10866 l en attribuant à l’auteur du roman les croyances de ses personnages. Si Rousseau fut le premier à décrire ces erreurs, c’
10867 qu’il en souffrit plus que d’autres et avec plus de résolution de s’y soustraire. Mais on néglige habituellement les conc
10868 frit plus que d’autres et avec plus de résolution de s’y soustraire. Mais on néglige habituellement les conclusions de l’œ
10869 de s’y soustraire. Mais on néglige habituellement les conclusions de l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’ém
10870 e. Mais on néglige habituellement les conclusions de l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de cer
10871 Mais on néglige habituellement les conclusions de l’ œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de certai
10872 ent les conclusions de l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de certaines complaisances qu’entraî
10873 de l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de certaines complaisances qu’entraîne le genre romanesq
10874 l’œuvre pour ne garder que le souvenir du ton, de l’ émotion et de certaines complaisances qu’entraîne le genre romanesque.
10875 ne garder que le souvenir du ton, de l’émotion et de certaines complaisances qu’entraîne le genre romanesque. Il est visib
10876 émotion et de certaines complaisances qu’entraîne le genre romanesque. Il est visible que Rousseau, pas plus que Pétrarque
10877 st visible que Rousseau, pas plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la
10878 ble que Rousseau, pas plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la grande
10879 plus que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie marié
10880 s que Pétrarque à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie mariée (
10881 à la fin de sa vie, n’est dupe de la « religion » d’ amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie mariée (IIIe  partie, le
10882 est dupe de la « religion » d’amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie mariée (IIIe  partie, lettre XVIII), analysant
10883 religion » d’amour. Qu’on relise la grande lettre de Julie mariée (IIIe  partie, lettre XVIII), analysant le passé des ama
10884 ie mariée (IIIe  partie, lettre XVIII), analysant le passé des amants : on ne saurait dépister avec plus de rigueur, quoiq
10885 ssé des amants : on ne saurait dépister avec plus de rigueur, quoique féminine, les confusions intéressées de l’Éros et de
10886 dépister avec plus de rigueur, quoique féminine, les confusions intéressées de l’Éros et de l’Agapè. « La vertu est si néc
10887 eur, quoique féminine, les confusions intéressées de l’Éros et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, q
10888 , quoique féminine, les confusions intéressées de l’ Éros et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quan
10889 féminine, les confusions intéressées de l’Éros et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on a une
10890 inine, les confusions intéressées de l’Éros et de l’ Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on a une fo
10891 confusions intéressées de l’Éros et de l’Agapè. «  La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on a une fois abandonn
10892 re à nos cœurs que, quand on a une fois abandonné la véritable, on s’en fait ensuite une à sa mode, et l’on y tient plus f
10893 véritable, on s’en fait ensuite une à sa mode, et l’ on y tient plus fortement peut-être, parce qu’elle est de notre choix.
10894 tient plus fortement peut-être, parce qu’elle est de notre choix. » Toutefois, l’on n’a pas tort d’attribuer au « climat »
10895 e, parce qu’elle est de notre choix. » Toutefois, l’ on n’a pas tort d’attribuer au « climat » de la Nouvelle Héloïse, si n
10896 st de notre choix. » Toutefois, l’on n’a pas tort d’ attribuer au « climat » de la Nouvelle Héloïse, si nouveau pour le xvi
10897 fois, l’on n’a pas tort d’attribuer au « climat » de la Nouvelle Héloïse, si nouveau pour le xviiie siècle, une faculté d
10898 s, l’on n’a pas tort d’attribuer au « climat » de la Nouvelle Héloïse, si nouveau pour le xviiie siècle, une faculté de c
10899  climat » de la Nouvelle Héloïse, si nouveau pour le xviiie siècle, une faculté de contagion contre laquelle les conclusi
10900 e, si nouveau pour le xviiie siècle, une faculté de contagion contre laquelle les conclusions de l’auteur ne pouvaient ri
10901 siècle, une faculté de contagion contre laquelle les conclusions de l’auteur ne pouvaient rien. Et là, c’est bien le mythe
10902 ulté de contagion contre laquelle les conclusions de l’auteur ne pouvaient rien. Et là, c’est bien le mythe qui reparaît,
10903 é de contagion contre laquelle les conclusions de l’ auteur ne pouvaient rien. Et là, c’est bien le mythe qui reparaît, ala
10904 de l’auteur ne pouvaient rien. Et là, c’est bien le mythe qui reparaît, alangui, honteux et confus, mais à travers le voi
10905 araît, alangui, honteux et confus, mais à travers le voile des larmes vertueuses, reconnaissable à je ne sais quel frisson
10906 , ce ne sont point ces transports que je regrette le plus : ah non ! retire s’il le faut ces faveurs enivrantes pour lesqu
10907 ts que je regrette le plus : ah non ! retire s’il le faut ces faveurs enivrantes pour lesquelles je donnerais mille vies,
10908 ais rends-moi tout ce qui n’était point elles, et les effaçait mille fois. Rends-moi cette étroite union des âmes… Julie, d
10909 je ne t’aime plus ? Quel doute !… » Il s’effraye de l’équivoque du soupir, mais n’en conclut pas moins avec une sorte de
10910 ne t’aime plus ? Quel doute !… » Il s’effraye de l’ équivoque du soupir, mais n’en conclut pas moins avec une sorte de dép
10911 oupir, mais n’en conclut pas moins avec une sorte de dépit à peine voilé : « J’ai pris pour toi des sentiments plus paisib
10912 les, il est vrai, mais plus affectueux et de plus de différentes espèces… Les douceurs de l’amitié tempèrent les emporteme
10913 lus affectueux et de plus de différentes espèces… Les douceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tris
10914 x et de plus de différentes espèces… Les douceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se r
10915 t de plus de différentes espèces… Les douceurs de l’ amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se réve
10916 entes espèces… Les douceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la
10917 s douceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la
10918 ouceurs de l’amitié tempèrent les emportements de l’ amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la po
10919 l’amitié tempèrent les emportements de l’amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la possession, s
10920 ’amour… » Le Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la possession, se passerait bien de ces douceurs paisibl
10921 Tristan qui se réveille en lui après la « faute » de la possession, se passerait bien de ces douceurs paisibles… Lui aussi
10922 stan qui se réveille en lui après la « faute » de la possession, se passerait bien de ces douceurs paisibles… Lui aussi dé
10923 la « faute » de la possession, se passerait bien de ces douceurs paisibles… Lui aussi désirait brûler, et non pas rassasi
10924 pas rassasier son désir. Lui aussi va multiplier les obstacles les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situati
10925 son désir. Lui aussi va multiplier les obstacles les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situations voluptueus
10926 si va multiplier les obstacles les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situations voluptueusement inextricables
10927 er les obstacles les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situations voluptueusement inextricables. D’où l’insi
10928 s les plus gratuits, les prétextes de séparation, les situations voluptueusement inextricables. D’où l’insistance pénible e
10929 on, les situations voluptueusement inextricables. D’ où l’insistance pénible et, dès cette date, quelque peu excessive me s
10930 es situations voluptueusement inextricables. D’où l’ insistance pénible et, dès cette date, quelque peu excessive me semble
10931 e date, quelque peu excessive me semble-t-il, sur la roture de Saint-Preux, laquelle est censée interdire toute possibilit
10932 elque peu excessive me semble-t-il, sur la roture de Saint-Preux, laquelle est censée interdire toute possibilité d’union
10933 , laquelle est censée interdire toute possibilité d’ union légale. D’où encore l’assimilation du préjugé social et des exig
10934 ensée interdire toute possibilité d’union légale. D’ où encore l’assimilation du préjugé social et des exigences d’une vert
10935 ire toute possibilité d’union légale. D’où encore l’ assimilation du préjugé social et des exigences d’une vertu déclarée r
10936 l’assimilation du préjugé social et des exigences d’ une vertu déclarée religieuse par opportunité. Mais on distingue les m
10937 rée religieuse par opportunité. Mais on distingue les mobiles inavoués de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de
10938 portunité. Mais on distingue les mobiles inavoués de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de courtoisie qui impos
10939 tunité. Mais on distingue les mobiles inavoués de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de courtoisie qui imposait
10940 navoués de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de courtoisie qui imposait la chasteté ; ici, c’est la coutume bo
10941 de la confusion. Au xiie siècle, c’était la loi de courtoisie qui imposait la chasteté ; ici, c’est la coutume bourgeois
10942 siècle, c’était la loi de courtoisie qui imposait la chasteté ; ici, c’est la coutume bourgeoise. Mais sous le couvert de
10943 courtoisie qui imposait la chasteté ; ici, c’est la coutume bourgeoise. Mais sous le couvert de l’une et de l’autre, c’es
10944 eté ; ici, c’est la coutume bourgeoise. Mais sous le couvert de l’une et de l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dan
10945 c’est la coutume bourgeoise. Mais sous le couvert de l’une et de l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dans la lettre
10946 tume bourgeoise. Mais sous le couvert de l’une et de l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dans la lettre déjà citée
10947 le couvert de l’une et de l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dans la lettre déjà citée où elle récapitule leurs ép
10948 e l’autre, c’est toujours le mythe qui agit. Dans la lettre déjà citée où elle récapitule leurs épreuves, Julie appelle « 
10949 e leurs épreuves, Julie appelle « sainte ardeur » l’ amour chaste qui les ravissait — bien qu’il fût dès ce moment condamna
10950 ulie appelle « sainte ardeur » l’amour chaste qui les ravissait — bien qu’il fût dès ce moment condamnable — et « crime »,
10951 « horreurs », « corruption », ce même amour après la possession. La faute qui compte, pour eux, on le voit bien, c’est cel
10952  corruption », ce même amour après la possession. La faute qui compte, pour eux, on le voit bien, c’est celle qui lèse la
10953 la possession. La faute qui compte, pour eux, on le voit bien, c’est celle qui lèse la « courtoisie », non la vertu bourg
10954 , pour eux, on le voit bien, c’est celle qui lèse la « courtoisie », non la vertu bourgeoise trop souvent invoquée. Et ain
10955 bien, c’est celle qui lèse la « courtoisie », non la vertu bourgeoise trop souvent invoquée. Et ainsi de suite : il serait
10956 vertu bourgeoise trop souvent invoquée. Et ainsi de suite : il serait aisé de reprendre, à propos de la Nouvelle Héloïse,
10957 vent invoquée. Et ainsi de suite : il serait aisé de reprendre, à propos de la Nouvelle Héloïse, toute notre exégèse de Tr
10958 suite : il serait aisé de reprendre, à propos de la Nouvelle Héloïse, toute notre exégèse de Tristan, notre dialectique d
10959 ropos de la Nouvelle Héloïse, toute notre exégèse de Tristan, notre dialectique de l’obstacle. Il y a pourtant cette diffé
10960 toute notre exégèse de Tristan, notre dialectique de l’obstacle. Il y a pourtant cette différence capitale que Rousseau ab
10961 te notre exégèse de Tristan, notre dialectique de l’ obstacle. Il y a pourtant cette différence capitale que Rousseau about
10962 , c’est-à-dire au triomphe du monde sanctifié par le christianisme, alors que la légende glorifiait dans la mort l’entière
10963 u monde sanctifié par le christianisme, alors que la légende glorifiait dans la mort l’entière dissolution des liens terre
10964 ristianisme, alors que la légende glorifiait dans la mort l’entière dissolution des liens terrestres. 15.Le romantisme
10965 sme, alors que la légende glorifiait dans la mort l’ entière dissolution des liens terrestres. 15.Le romantisme allemand
10966 15.Le romantisme allemand C’est à partir de l’ état d’âme sentimental — et non mystique164 — des amants de la Nouvell
10967 âme sentimental — et non mystique164 — des amants de la Nouvelle Héloïse, que le romantisme va tâcher de rejoindre une mys
10968 sentimental — et non mystique164 — des amants de la Nouvelle Héloïse, que le romantisme va tâcher de rejoindre une mystiq
10969 tique164 — des amants de la Nouvelle Héloïse, que le romantisme va tâcher de rejoindre une mystique primitive qu’il ignore
10970 la Nouvelle Héloïse, que le romantisme va tâcher de rejoindre une mystique primitive qu’il ignore, mais dont il redécouvr
10971 ’il ignore, mais dont il redécouvre, par éclairs, la vertu sacrale et mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’As
10972 t mortelle. Du Tristan de Thomas par Pétrarque et l’ Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se dégrad
10973 istan de Thomas par Pétrarque et l’Astrée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se dégrader, s’humaniser,
10974 trée jusqu’à la tragédie classique, nous avons vu le mythe se dégrader, s’humaniser, s’analyser en éléments de moins en mo
10975 se dégrader, s’humaniser, s’analyser en éléments de moins en moins mystérieux ; enfin Racine l’abat, non sans avoir reçu
10976 ments de moins en moins mystérieux ; enfin Racine l’ abat, non sans avoir reçu dans cette lutte avec l’ange mauvais la plus
10977 l’abat, non sans avoir reçu dans cette lutte avec l’ ange mauvais la plus douloureuse blessure. Et Don Juan bondit sur la s
10978 s avoir reçu dans cette lutte avec l’ange mauvais la plus douloureuse blessure. Et Don Juan bondit sur la scène : de Moliè
10979 plus douloureuse blessure. Et Don Juan bondit sur la scène : de Molière à Mozart, c’est la grande éclipse du mythe. Mais à
10980 reuse blessure. Et Don Juan bondit sur la scène : de Molière à Mozart, c’est la grande éclipse du mythe. Mais à partir du
10981 bondit sur la scène : de Molière à Mozart, c’est la grande éclipse du mythe. Mais à partir du roman de Rousseau, qui naît
10982 a grande éclipse du mythe. Mais à partir du roman de Rousseau, qui naît comme en marge du siècle, nous allons parcourir le
10983 t comme en marge du siècle, nous allons parcourir le même chemin en sens inverse : par Werther, cette réplique d’Héloïse m
10984 min en sens inverse : par Werther, cette réplique d’ Héloïse mais qui finit beaucoup plus mal — se rapprochant du modèle pr
10985 up plus mal — se rapprochant du modèle primitif — l’ on arrive à Jean-Paul, à Hölderlin, à Novalis. Dans la panique de la R
10986 arrive à Jean-Paul, à Hölderlin, à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, cer
10987 ean-Paul, à Hölderlin, à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, certains aveux
10988 -Paul, à Hölderlin, à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, certains aveux de
10989 lin, à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, certains aveux deviennent possib
10990 , à Novalis. Dans la panique de la Révolution, de la Terreur, des guerres européennes, certains aveux deviennent possibles
10991 certaines souffrances osent enfin dire leur nom. L’ adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au pla
10992 ouffrances osent enfin dire leur nom. L’adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au plan de la cons
10993 frances osent enfin dire leur nom. L’adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au plan de la conscie
10994 nt enfin dire leur nom. L’adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au plan de la conscience lyrique
10995 enfin dire leur nom. L’adoration de la Nuit et de la Mort accède pour la première fois au plan de la conscience lyrique. N
10996 t de la Mort accède pour la première fois au plan de la conscience lyrique. Napoléon à peine vaincu, voici l’envahissement
10997 e la Mort accède pour la première fois au plan de la conscience lyrique. Napoléon à peine vaincu, voici l’envahissement de
10998 onscience lyrique. Napoléon à peine vaincu, voici l’ envahissement de l’Europe par une plus insidieuse tyrannie. Jusqu’au j
10999 e. Napoléon à peine vaincu, voici l’envahissement de l’Europe par une plus insidieuse tyrannie. Jusqu’au jour où Wagner, d
11000 Napoléon à peine vaincu, voici l’envahissement de l’ Europe par une plus insidieuse tyrannie. Jusqu’au jour où Wagner, d’un
11001 Jusqu’au jour où Wagner, d’un seul coup, dressera le mythe dans sa pleine stature et dans sa virulence totale : la musique
11002 s sa pleine stature et dans sa virulence totale : la musique seule pouvait dire l’indicible, elle a forcé le dernier mystè
11003 virulence totale : la musique seule pouvait dire l’ indicible, elle a forcé le dernier mystère de Tristan. Mon propos n’es
11004 dire l’indicible, elle a forcé le dernier mystère de Tristan. Mon propos n’est point de recenser les innombrables manifest
11005 ernier mystère de Tristan. Mon propos n’est point de recenser les innombrables manifestations du mythe dans nos littératur
11006 re de Tristan. Mon propos n’est point de recenser les innombrables manifestations du mythe dans nos littératures, surtout m
11007 os littératures, surtout modernes, mais seulement de poser des jalons et de réduire certaines contradictions tout apparent
11008 t modernes, mais seulement de poser des jalons et de réduire certaines contradictions tout apparentes. On me pardonnera de
11009 contradictions tout apparentes. On me pardonnera de ne point multiplier les preuves de l’évidente renaissance du thème co
11010 parentes. On me pardonnera de ne point multiplier les preuves de l’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour
11011 me pardonnera de ne point multiplier les preuves de l’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour réciproque
11012 pardonnera de ne point multiplier les preuves de l’ évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour réciproque ma
11013 e l’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour réciproque malheureux — chez tous les romantiques allemands s
11014 ’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’ amour réciproque malheureux — chez tous les romantiques allemands sans
11015 donc de l’amour réciproque malheureux — chez tous les romantiques allemands sans exception165. Quelques textes choisis entr
11016 extes choisis entre mille en diront plus que tous les commentaires ici possibles, et trop tentants. (Dans leur nudité même,
11017 ur nudité même, je sens trop bien qu’ils risquent de prendre figure d’arguments, à cet endroit de notre voyage, du seul fa
11018 sens trop bien qu’ils risquent de prendre figure d’ arguments, à cet endroit de notre voyage, du seul fait de leur trop pa
11019 uent de prendre figure d’arguments, à cet endroit de notre voyage, du seul fait de leur trop parfaite convenance à nos déf
11020 ents, à cet endroit de notre voyage, du seul fait de leur trop parfaite convenance à nos définitions du mythe…) Lettre de
11021 e convenance à nos définitions du mythe…) Lettre de Diotima à Hölderlin : Hier soir, j’ai longuement réfléchi sur la pas
11022 derlin : Hier soir, j’ai longuement réfléchi sur la passion. Sans doute, la passion de l’amour suprême ne trouve jamais s
11023 i longuement réfléchi sur la passion. Sans doute, la passion de l’amour suprême ne trouve jamais son accomplissement ici-b
11024 t réfléchi sur la passion. Sans doute, la passion de l’amour suprême ne trouve jamais son accomplissement ici-bas ! Compre
11025 éfléchi sur la passion. Sans doute, la passion de l’ amour suprême ne trouve jamais son accomplissement ici-bas ! Comprends
11026 paraît exalté, et pourtant c’est si vrai !) Voilà le seul accomplissement. Mais nous avons des devoirs sacrés en ce bas mo
11027 s en ce bas monde. Il ne nous reste plus rien que la confiance la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-
11028 onde. Il ne nous reste plus rien que la confiance la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-puissante div
11029 a confiance la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’Amour qui à jamais nous gui
11030 la plus parfaite l’un dans l’autre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’Amour qui à jamais nous guidera, invisi
11031 ’autre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’Amour qui à jamais nous guidera, invisible, et renforcera sans cess
11032 tre et la foi dans la toute-puissante divinité de l’ Amour qui à jamais nous guidera, invisible, et renforcera sans cesse n
11033 cera sans cesse notre union166. Journal intime de Novalis : Lorsque j’étais sur le tombeau [de sa fiancée] la pensée m’
11034 Journal intime de Novalis : Lorsque j’étais sur le tombeau [de sa fiancée] la pensée m’est venue que ma mort donnerait à
11035 time de Novalis : Lorsque j’étais sur le tombeau [ de sa fiancée] la pensée m’est venue que ma mort donnerait à l’humanité
11036  : Lorsque j’étais sur le tombeau [de sa fiancée] la pensée m’est venue que ma mort donnerait à l’humanité un exemple de f
11037 ée] la pensée m’est venue que ma mort donnerait à l’ humanité un exemple de fidélité éternelle, et qu’elle instaurerait, en
11038 nue que ma mort donnerait à l’humanité un exemple de fidélité éternelle, et qu’elle instaurerait, en quelque sorte, la pos
11039 nelle, et qu’elle instaurerait, en quelque sorte, la possibilité d’aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur, c’
11040 le instaurerait, en quelque sorte, la possibilité d’ aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur, c’est qu’on ne ve
11041 en quelque sorte, la possibilité d’aimer comme je l’ ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur, c’est qu’on ne veut plus aimer. Ce
11042 bilité d’aimer comme je l’ai fait. Lorsqu’on fuit la douleur, c’est qu’on ne veut plus aimer. Celui qui aime devra ressent
11043 mer. Celui qui aime devra ressentir éternellement le vide qui l’environne, et garder sa blessure ouverte. Que Dieu me cons
11044 ui aime devra ressentir éternellement le vide qui l’ environne, et garder sa blessure ouverte. Que Dieu me conserve cette d
11045 gement n’était pas pris pour ce monde… Maximes de Novalis : Toutes les passions finissent comme une tragédie, tout ce q
11046 ris pour ce monde… Maximes de Novalis : Toutes les passions finissent comme une tragédie, tout ce qui est limité finit p
11047 me une tragédie, tout ce qui est limité finit par la mort, toute poésie a quelque chose de tragique. Une union qui est con
11048 é finit par la mort, toute poésie a quelque chose de tragique. Une union qui est conclue même pour la mort est un mariage
11049 de tragique. Une union qui est conclue même pour la mort est un mariage qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est d
11050 t est un mariage qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’amour est le plus doux ; pour le vivan
11051 nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une n
11052 une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’ amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces
11053 pour la Nuit. C’est dans la mort que l’amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces, un secret
11054 dans la mort que l’amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’
11055 rt que l’amour est le plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’ivresse des
11056 plus doux ; pour le vivant, la mort est une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’ivresse des sens appartient peut
11057 vivant, la mort est une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’ivresse des sens appartient peut-être à l’amour comm
11058 st une nuit de noces, un secret de doux mystères. L’ ivresse des sens appartient peut-être à l’amour comme le sommeil à la
11059 stères. L’ivresse des sens appartient peut-être à l’ amour comme le sommeil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l
11060 sse des sens appartient peut-être à l’amour comme le sommeil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l’homme vigoure
11061 appartient peut-être à l’amour comme le sommeil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l’homme vigoureux préférera
11062 à l’amour comme le sommeil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l’homme vigoureux préférera toujours veiller à do
11063 eil à la vie. Ce n’est pas la plus noble part, et l’ homme vigoureux préférera toujours veiller à dormir. Voici deux texte
11064 n proprement manichéen : On doit séparer Dieu et la Nature, Dieu n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nat
11065 rer Dieu et la Nature, Dieu n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’élément avec lequel elle doit u
11066 ure, Dieu n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’élément avec lequel elle doit un jour s’harmonise
11067 eu n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’élément avec lequel elle doit un jour s’harmoniser. Nous
11068 n’a rien à faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’élément avec lequel elle doit un jour s’harmoniser. Nous so
11069 faire avec la Nature, il est le but de la Nature, l’ élément avec lequel elle doit un jour s’harmoniser. Nous sommes des es
11070 jour s’harmoniser. Nous sommes des esprits émanés de Dieu, des germes divins. Un jour nous deviendrons ce que notre Père e
11071 drons ce que notre Père est lui-même167. Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’Éros ténébreux supplie que le matin ne renaiss
11072 notre Père est lui-même167. Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’Éros ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thèm
11073 st lui-même167. Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’ Éros ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thème des « aube
11074 Hymnes à la Nuit, où l’Éros ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thème des « aubes ») : Que ton feu spirituel
11075 ure alors éternellement notre nuit nuptiale ! Et l’ on devrait citer toutes les œuvres de Tieck, définissant l’amour comme
11076 tre nuit nuptiale ! Et l’on devrait citer toutes les œuvres de Tieck, définissant l’amour comme « une maladie du désir, un
11077 ptiale ! Et l’on devrait citer toutes les œuvres de Tieck, définissant l’amour comme « une maladie du désir, une divine l
11078 ait citer toutes les œuvres de Tieck, définissant l’ amour comme « une maladie du désir, une divine langueur168… » L’exalta
11079 « une maladie du désir, une divine langueur168… » L’ exaltation de la mort volontaire, amoureuse et divinisante, voilà le t
11080 du désir, une divine langueur168… » L’exaltation de la mort volontaire, amoureuse et divinisante, voilà le thème religieu
11081 désir, une divine langueur168… » L’exaltation de la mort volontaire, amoureuse et divinisante, voilà le thème religieux l
11082 mort volontaire, amoureuse et divinisante, voilà le thème religieux le plus profond de cette nouvelle hérésie albigeoise
11083 moureuse et divinisante, voilà le thème religieux le plus profond de cette nouvelle hérésie albigeoise que fut le romantis
11084 nisante, voilà le thème religieux le plus profond de cette nouvelle hérésie albigeoise que fut le romantisme allemand. La
11085 fond de cette nouvelle hérésie albigeoise que fut le romantisme allemand. La mort est le but idéal des « hommes élevés » d
11086 érésie albigeoise que fut le romantisme allemand. La mort est le but idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de J
11087 eoise que fut le romantisme allemand. La mort est le but idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de Jean-Paul. El
11088 d. La mort est le but idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de Jean-Paul. Elle se confond avec l’amour chez Nov
11089 La mort est le but idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de Jean-Paul. Elle se confond avec l’amour chez Novali
11090 idéal des « hommes élevés » de la Loge invisible de Jean-Paul. Elle se confond avec l’amour chez Novalis. Elle fut pour K
11091 Loge invisible de Jean-Paul. Elle se confond avec l’ amour chez Novalis. Elle fut pour Kleist « le seul accomplissement » p
11092 avec l’amour chez Novalis. Elle fut pour Kleist «  le seul accomplissement » possible d’une « passion d’amour suprême » à l
11093 pour Kleist « le seul accomplissement » possible d’ une « passion d’amour suprême » à laquelle se refusait son corps. Mais
11094 e seul accomplissement » possible d’une « passion d’ amour suprême » à laquelle se refusait son corps. Mais les poètes ne s
11095 suprême » à laquelle se refusait son corps. Mais les poètes ne sont plus les seuls à tenter l’au-delà nocturne : un philos
11096 refusait son corps. Mais les poètes ne sont plus les seuls à tenter l’au-delà nocturne : un philosophe comme Schubert spéc
11097 . Mais les poètes ne sont plus les seuls à tenter l’ au-delà nocturne : un philosophe comme Schubert spécule sur le Nachtse
11098 cturne : un philosophe comme Schubert spécule sur le Nachtseite de l’existence. Fichte lui-même donne la définition de l’a
11099 ilosophe comme Schubert spécule sur le Nachtseite de l’existence. Fichte lui-même donne la définition de l’amour-par-essen
11100 sophe comme Schubert spécule sur le Nachtseite de l’ existence. Fichte lui-même donne la définition de l’amour-par-essence-
11101 Nachtseite de l’existence. Fichte lui-même donne la définition de l’amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui repou
11102 l’existence. Fichte lui-même donne la définition de l’amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui repousse tout objet
11103 existence. Fichte lui-même donne la définition de l’ amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui repousse tout objet po
11104 la définition de l’amour-par-essence-impossible, le vrai amour qui repousse tout objet pour s’élancer à l’infini. C’est,
11105 ai amour qui repousse tout objet pour s’élancer à l’ infini. C’est, dit-il, « le désir de quelque chose d’entièrement incon
11106 objet pour s’élancer à l’infini. C’est, dit-il, «  le désir de quelque chose d’entièrement inconnu, qui se révèle uniquemen
11107 r s’élancer à l’infini. C’est, dit-il, « le désir de quelque chose d’entièrement inconnu, qui se révèle uniquement par un
11108 nfini. C’est, dit-il, « le désir de quelque chose d’ entièrement inconnu, qui se révèle uniquement par un besoin, par un ma
11109 ent par un besoin, par un malaise, par un vide, à la recherche de ce qui le comblerait, mais ignorant d’où cela peut venir
11110 soin, par un malaise, par un vide, à la recherche de ce qui le comblerait, mais ignorant d’où cela peut venir… » Hoffmann
11111 un malaise, par un vide, à la recherche de ce qui le comblerait, mais ignorant d’où cela peut venir… » Hoffmann ne dit pas
11112 recherche de ce qui le comblerait, mais ignorant d’ où cela peut venir… » Hoffmann ne dit pas autre chose lorsqu’il baptis
11113 t pas autre chose lorsqu’il baptise cet inconnu : la poésie : « Et voici que jaillit, pur feu céleste qui réchauffe et écl
11114 ste qui réchauffe et éclaire sans consumer, toute la félicité ineffable de la vie supérieure, germée au plus secret de l’â
11115 claire sans consumer, toute la félicité ineffable de la vie supérieure, germée au plus secret de l’âme. L’esprit déploie m
11116 ire sans consumer, toute la félicité ineffable de la vie supérieure, germée au plus secret de l’âme. L’esprit déploie mill
11117 fable de la vie supérieure, germée au plus secret de l’âme. L’esprit déploie mille antennes toutes vibrantes de désir, tis
11118 le de la vie supérieure, germée au plus secret de l’ âme. L’esprit déploie mille antennes toutes vibrantes de désir, tisse
11119 a vie supérieure, germée au plus secret de l’âme. L’ esprit déploie mille antennes toutes vibrantes de désir, tisse son fil
11120 L’esprit déploie mille antennes toutes vibrantes de désir, tisse son filet autour de celle qui est apparue, et elle est à
11121 t elle est à lui… et elle n’est jamais à lui, car la soif de son aspiration est à jamais insatiable. » C’est toute l’avent
11122 st à lui… et elle n’est jamais à lui, car la soif de son aspiration est à jamais insatiable. » C’est toute l’aventure des
11123 aspiration est à jamais insatiable. » C’est toute l’ aventure des mystiques unitives qui de nouveau prend son départ dans l
11124 ues unitives qui de nouveau prend son départ dans la conscience occidentale. C’est l’éternelle hérésie passionnelle, la tr
11125 son départ dans la conscience occidentale. C’est l’ éternelle hérésie passionnelle, la transgression rêvée de toutes limit
11126 identale. C’est l’éternelle hérésie passionnelle, la transgression rêvée de toutes limites, et le suprême désir qui nie le
11127 elle hérésie passionnelle, la transgression rêvée de toutes limites, et le suprême désir qui nie le monde. Ainsi revivent
11128 lle, la transgression rêvée de toutes limites, et le suprême désir qui nie le monde. Ainsi revivent de tous côtés et se ra
11129 ée de toutes limites, et le suprême désir qui nie le monde. Ainsi revivent de tous côtés et se rassemblent les éléments ép
11130 le suprême désir qui nie le monde. Ainsi revivent de tous côtés et se rassemblent les éléments épars du mythe, que Wagner
11131 e. Ainsi revivent de tous côtés et se rassemblent les éléments épars du mythe, que Wagner seul osera nommer, mais alors pou
11132 he, que Wagner seul osera nommer, mais alors pour le recréer dans une synthèse définitive. Rien d’étonnant si le premier p
11133 our le recréer dans une synthèse définitive. Rien d’ étonnant si le premier poème inspiré par le souvenir des cathares et d
11134 . Rien d’étonnant si le premier poème inspiré par le souvenir des cathares et de leur mystique fut composé par l’un des pl
11135 ier poème inspiré par le souvenir des cathares et de leur mystique fut composé par l’un des plus purs romantiques : c’est
11136 omposé par l’un des plus purs romantiques : c’est l’ épopée des albigeois de Lenau. On peut y lire ces vers qui sont une so
11137 s purs romantiques : c’est l’épopée des albigeois de Lenau. On peut y lire ces vers qui sont une sorte de profession de fo
11138 Lenau. On peut y lire ces vers qui sont une sorte de profession de foi de la « religion nouvelle » rêvée par Novalis et se
11139 y lire ces vers qui sont une sorte de profession de foi de la « religion nouvelle » rêvée par Novalis et ses amis : Elle
11140 ces vers qui sont une sorte de profession de foi de la « religion nouvelle » rêvée par Novalis et ses amis : Elle aussi,
11141 s vers qui sont une sorte de profession de foi de la « religion nouvelle » rêvée par Novalis et ses amis : Elle aussi, l’
11142 le » rêvée par Novalis et ses amis : Elle aussi, l’ ère du Christ, que Dieu nous voile, Passera, la Nouvelle Alliance sera
11143 i, l’ère du Christ, que Dieu nous voile, Passera, la Nouvelle Alliance sera rompue ; Alors nous concevrons Dieu comme l’Es
11144 ce sera rompue ; Alors nous concevrons Dieu comme l’ Esprit. Alors se célébrera l’Alliance éternelle. L’Esprit est Dieu !
11145 oncevrons Dieu comme l’Esprit. Alors se célébrera l’ Alliance éternelle. L’Esprit est Dieu ! ce cri puissant retentira Com
11146 Esprit. Alors se célébrera l’Alliance éternelle. L’ Esprit est Dieu ! ce cri puissant retentira Comme un tonnerre de joie
11147 ieu ! ce cri puissant retentira Comme un tonnerre de joie à travers la nuit de printemps ! 16.Intériorisation du mythe
11148 ant retentira Comme un tonnerre de joie à travers la nuit de printemps ! 16.Intériorisation du mythe Le rythme inti
11149 ntira Comme un tonnerre de joie à travers la nuit de printemps ! 16.Intériorisation du mythe Le rythme intime du ro
11150 de printemps ! 16.Intériorisation du mythe Le rythme intime du romantisme allemand, la diastole et la systole de so
11151 mythe Le rythme intime du romantisme allemand, la diastole et la systole de son cœur, c’est l’enthousiasme et la triste
11152 hme intime du romantisme allemand, la diastole et la systole de son cœur, c’est l’enthousiasme et la tristesse métaphysiqu
11153 du romantisme allemand, la diastole et la systole de son cœur, c’est l’enthousiasme et la tristesse métaphysique. C’est la
11154 and, la diastole et la systole de son cœur, c’est l’ enthousiasme et la tristesse métaphysique. C’est la dialectique abyssa
11155 t la systole de son cœur, c’est l’enthousiasme et la tristesse métaphysique. C’est la dialectique abyssale de l’hérésie ma
11156 ’enthousiasme et la tristesse métaphysique. C’est la dialectique abyssale de l’hérésie manichéenne, le renversement perpét
11157 tesse métaphysique. C’est la dialectique abyssale de l’hérésie manichéenne, le renversement perpétuel du jour en Nuit et d
11158 se métaphysique. C’est la dialectique abyssale de l’ hérésie manichéenne, le renversement perpétuel du jour en Nuit et de l
11159 la dialectique abyssale de l’hérésie manichéenne, le renversement perpétuel du jour en Nuit et de la nuit en Jour. Le même
11160 nne, le renversement perpétuel du jour en Nuit et de la nuit en Jour. Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’
11161 , le renversement perpétuel du jour en Nuit et de la nuit en Jour. Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’uni
11162 perpétuel du jour en Nuit et de la nuit en Jour. Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’unité divine, consid
11163 t et de la nuit en Jour. Le même élan qui portait l’ âme vers la lumière et l’unité divine, considéré du point de vue de ce
11164 nuit en Jour. Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’unité divine, considéré du point de vue de ce monde n’es
11165 Le même élan qui portait l’âme vers la lumière et l’ unité divine, considéré du point de vue de ce monde n’est plus qu’un é
11166 ière et l’unité divine, considéré du point de vue de ce monde n’est plus qu’un élan vers la mort, une séparation essentiel
11167 int de vue de ce monde n’est plus qu’un élan vers la mort, une séparation essentielle. Tel est le tragique de l’Ironie tra
11168 vers la mort, une séparation essentielle. Tel est le tragique de l’Ironie transcendantale, ce mouvement perpétuel du roman
11169 , une séparation essentielle. Tel est le tragique de l’Ironie transcendantale, ce mouvement perpétuel du romantisme, cette
11170 ne séparation essentielle. Tel est le tragique de l’ Ironie transcendantale, ce mouvement perpétuel du romantisme, cette pa
11171 ntisme, cette passion qui ruine sans relâche tous les objets qu’elle peut concevoir et désirer (la nature, l’être aimé, le
11172 ous les objets qu’elle peut concevoir et désirer ( la nature, l’être aimé, le moi), tout ce qui n’est pas l’Unité incréée,
11173 ets qu’elle peut concevoir et désirer (la nature, l’ être aimé, le moi), tout ce qui n’est pas l’Unité incréée, la dissolut
11174 eut concevoir et désirer (la nature, l’être aimé, le moi), tout ce qui n’est pas l’Unité incréée, la dissolution sans reto
11175 ture, l’être aimé, le moi), tout ce qui n’est pas l’ Unité incréée, la dissolution sans retour. Mais cet enthousiasme est r
11176 , le moi), tout ce qui n’est pas l’Unité incréée, la dissolution sans retour. Mais cet enthousiasme est réel, c’est l’« en
11177 ans retour. Mais cet enthousiasme est réel, c’est l’ « endieusement » des troubadours, l’endiosada des mystiques espagnols,
11178 t réel, c’est l’« endieusement » des troubadours, l’ endiosada des mystiques espagnols, la joy d’amor dans son délire diony
11179 troubadours, l’endiosada des mystiques espagnols, la joy d’amor dans son délire dionysiaque. Il en jaillit perpétuellement
11180 ours, l’endiosada des mystiques espagnols, la joy d’ amor dans son délire dionysiaque. Il en jaillit perpétuellement, au po
11181 . Il en jaillit perpétuellement, au point suprême de son élévation, des fantaisies extravagantes. Il y a une gaieté romant
11182 ntique, comme il y a un attendrissement : moments de détente, entre deux élancements contradictoires, retours au monde… C’
11183 ontradictoires, retours au monde… C’est ce moment de joie bizarre, né de l’ironie métaphysique, qui fait défaut au romanti
11184 urs au monde… C’est ce moment de joie bizarre, né de l’ironie métaphysique, qui fait défaut au romantisme français. Ici, l
11185 au monde… C’est ce moment de joie bizarre, né de l’ ironie métaphysique, qui fait défaut au romantisme français. Ici, les
11186 que, qui fait défaut au romantisme français. Ici, les données sont les mêmes mais le rythme est moins ample et l’esprit va
11187 aut au romantisme français. Ici, les données sont les mêmes mais le rythme est moins ample et l’esprit va trop vite au but.
11188 me français. Ici, les données sont les mêmes mais le rythme est moins ample et l’esprit va trop vite au but. La France de
11189 sont les mêmes mais le rythme est moins ample et l’ esprit va trop vite au but. La France de la Révolution et de l’Empire
11190 est moins ample et l’esprit va trop vite au but. La France de la Révolution et de l’Empire n’a plus d’énergie disponible
11191 a trop vite au but. La France de la Révolution et de l’Empire n’a plus d’énergie disponible pour la spéculation spirituell
11192 rop vite au but. La France de la Révolution et de l’ Empire n’a plus d’énergie disponible pour la spéculation spirituelle :
11193 a France de la Révolution et de l’Empire n’a plus d’ énergie disponible pour la spéculation spirituelle : elle n’a point de
11194 et de l’Empire n’a plus d’énergie disponible pour la spéculation spirituelle : elle n’a point de « religion nouvelle », po
11195 pour la spéculation spirituelle : elle n’a point de « religion nouvelle », point de philosophes romantiques169, peu ou po
11196  : elle n’a point de « religion nouvelle », point de philosophes romantiques169, peu ou point de métaphysique, et peu ou p
11197 point de philosophes romantiques169, peu ou point de métaphysique, et peu ou point de fantaisie — cette surabondance de l’
11198 69, peu ou point de métaphysique, et peu ou point de fantaisie — cette surabondance de l’esprit exalté par son propre dram
11199 et peu ou point de fantaisie — cette surabondance de l’esprit exalté par son propre drame. ⁂ Le romantisme en France n’aur
11200 peu ou point de fantaisie — cette surabondance de l’ esprit exalté par son propre drame. ⁂ Le romantisme en France n’aura g
11201 ndance de l’esprit exalté par son propre drame. ⁂ Le romantisme en France n’aura guère débordé le champ de la psychologie
11202 e. ⁂ Le romantisme en France n’aura guère débordé le champ de la psychologie individuelle. Il y gagne une lucidité qui le
11203 omantisme en France n’aura guère débordé le champ de la psychologie individuelle. Il y gagne une lucidité qui le conduit p
11204 ntisme en France n’aura guère débordé le champ de la psychologie individuelle. Il y gagne une lucidité qui le conduit plus
11205 hologie individuelle. Il y gagne une lucidité qui le conduit plus rapidement que les Allemands, dans un domaine plus restr
11206 e une lucidité qui le conduit plus rapidement que les Allemands, dans un domaine plus restreint, à des conclusions désolées
11207 Certes, Chénier décrit comme un vrai romantique : L’ enthousiasme errant, fils de la pâle Nuit. Et la célèbre invocation :
11208 un vrai romantique : L’enthousiasme errant, fils de la pâle Nuit. Et la célèbre invocation : « Levez-vous vite, orages dé
11209 vrai romantique : L’enthousiasme errant, fils de la pâle Nuit. Et la célèbre invocation : « Levez-vous vite, orages désir
11210 : L’enthousiasme errant, fils de la pâle Nuit. Et la célèbre invocation : « Levez-vous vite, orages désirés qui devez empo
11211 vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nui
11212 désirés qui devez emporter René dans les espaces d’ une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il
11213 er René dans les espaces d’une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystiq
11214 les espaces d’une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’horizo
11215 espaces d’une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’horizon s
11216 une autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’horizon spirituel, n
11217 autre vie », c’est le chant pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’horizon spirituel, ni d
11218 pur de la passion de la Nuit. Mais il n’est point d’ aube mystique à l’horizon spirituel, ni de véritable joie d’amour au s
11219 de la Nuit. Mais il n’est point d’aube mystique à l’ horizon spirituel, ni de véritable joie d’amour au sommet de ces élanc
11220 t point d’aube mystique à l’horizon spirituel, ni de véritable joie d’amour au sommet de ces élancements. Le moi n’est jam
11221 tique à l’horizon spirituel, ni de véritable joie d’ amour au sommet de ces élancements. Le moi n’est jamais transcendé, il
11222 spirituel, ni de véritable joie d’amour au sommet de ces élancements. Le moi n’est jamais transcendé, il se refuse à l’ill
11223 itable joie d’amour au sommet de ces élancements. Le moi n’est jamais transcendé, il se refuse à l’illusion dernière d’une
11224 s. Le moi n’est jamais transcendé, il se refuse à l’ illusion dernière d’une libération cosmique. Il retombe, désenchanté,
11225 is transcendé, il se refuse à l’illusion dernière d’ une libération cosmique. Il retombe, désenchanté, à l’analyse de sa tr
11226 e libération cosmique. Il retombe, désenchanté, à l’ analyse de sa tristesse et de son impuissance lucide. Romantisme mûri,
11227 on cosmique. Il retombe, désenchanté, à l’analyse de sa tristesse et de son impuissance lucide. Romantisme mûri, désabusé,
11228 ombe, désenchanté, à l’analyse de sa tristesse et de son impuissance lucide. Romantisme mûri, désabusé, l’on serait même t
11229 on impuissance lucide. Romantisme mûri, désabusé, l’ on serait même tenté de dire : trop rigoureux… Auprès de lui, Jean-Pau
11230 Romantisme mûri, désabusé, l’on serait même tenté de dire : trop rigoureux… Auprès de lui, Jean-Paul et Novalis feront tou
11231 lui, Jean-Paul et Novalis feront toujours figure d’ adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur
11232 et Novalis feront toujours figure d’adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’es
11233 lis feront toujours figure d’adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-ê
11234 feront toujours figure d’adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-être
11235 rs figure d’adolescents. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-être qu’il est plus
11236 s. Le goût de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-être qu’il est plus « naïf », plus assur
11237 de la mort, chez les Allemands, exalte la saveur de vivre : c’est peut-être qu’il est plus « naïf », plus assuré de la ré
11238 st peut-être qu’il est plus « naïf », plus assuré de la réalité de son au-delà. Voyez-les se reprendre sans cesse aux form
11239 peut-être qu’il est plus « naïf », plus assuré de la réalité de son au-delà. Voyez-les se reprendre sans cesse aux formes
11240 u’il est plus « naïf », plus assuré de la réalité de son au-delà. Voyez-les se reprendre sans cesse aux formes désirables
11241 , plus assuré de la réalité de son au-delà. Voyez- les se reprendre sans cesse aux formes désirables de la terre, oublier, p
11242 les se reprendre sans cesse aux formes désirables de la terre, oublier, plaisanter follement, tout ardents de curiosité ;
11243 se reprendre sans cesse aux formes désirables de la terre, oublier, plaisanter follement, tout ardents de curiosité ; d’u
11244 erre, oublier, plaisanter follement, tout ardents de curiosité ; d’une merveilleuse inconséquence… Ce qui appauvrit le rom
11245 plaisanter follement, tout ardents de curiosité ; d’ une merveilleuse inconséquence… Ce qui appauvrit le romantique françai
11246 ’une merveilleuse inconséquence… Ce qui appauvrit le romantique français, c’est qu’il demeure un sceptique éloquent, c’est
11247 emeure un sceptique éloquent, c’est qu’il redoute la naïveté, la vulgarité foisonnante que les plus purs poètes allemands
11248 eptique éloquent, c’est qu’il redoute la naïveté, la vulgarité foisonnante que les plus purs poètes allemands savaient goû
11249 redoute la naïveté, la vulgarité foisonnante que les plus purs poètes allemands savaient goûter malgré leur nostalgie170.
11250 70. René s’amuse un jour à effeuiller une branche de saule sur un ruisseau, attachant une idée à chaque feuille que le cou
11251 ruisseau, attachant une idée à chaque feuille que le courant entraîne. Il s’intéresse aux accidents qui menacent les débri
11252 traîne. Il s’intéresse aux accidents qui menacent les débris de son rameau… On croit lire un poète allemand, on va retrouve
11253 s’intéresse aux accidents qui menacent les débris de son rameau… On croit lire un poète allemand, on va retrouver la riche
11254 On croit lire un poète allemand, on va retrouver la richesse du monde…Mais déjà l’homme du xviiie se réveille et se juge
11255 d, on va retrouver la richesse du monde…Mais déjà l’ homme du xviiie se réveille et se juge ridicule : « Voilà donc à quel
11256 e et se juge ridicule : « Voilà donc à quel degré de puérilité notre superbe raison peut descendre ! » Et c’est la « super
11257 notre superbe raison peut descendre ! » Et c’est la « superbe raison » qui conclut sur une épigramme : « Et encore est-il
11258 n des hommes attachent leur destinée à des choses d’ aussi peu de valeur que mes feuilles de saule ». (Le reste de la page,
11259 des choses d’aussi peu de valeur que mes feuilles de saule ». (Le reste de la page, admirable, jusqu’aux fameux orages dés
11260 aussi peu de valeur que mes feuilles de saule ». ( Le reste de la page, admirable, jusqu’aux fameux orages désirés171.) ⁂ «
11261 de valeur que mes feuilles de saule ». (Le reste de la page, admirable, jusqu’aux fameux orages désirés171.) ⁂ « Pour ces
11262 valeur que mes feuilles de saule ». (Le reste de la page, admirable, jusqu’aux fameux orages désirés171.) ⁂ « Pour ces ra
11263 es qui n’arrivent point à croire à leurs chimères les plus consolantes, l’amour ne sera pas longtemps félicité ineffable de
11264 t à croire à leurs chimères les plus consolantes, l’ amour ne sera pas longtemps félicité ineffable de la vie supérieure »
11265 l’amour ne sera pas longtemps félicité ineffable de la vie supérieure » dont parle E. T. A. Hoffmann ; mais plutôt cet am
11266 amour ne sera pas longtemps félicité ineffable de la vie supérieure » dont parle E. T. A. Hoffmann ; mais plutôt cet amour
11267 aciturne et toujours menacé » des plus beaux vers de Vigny. Cette absence d’intérêt naïf pour les formes quotidiennes de l
11268 acé » des plus beaux vers de Vigny. Cette absence d’ intérêt naïf pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le déta
11269 vers de Vigny. Cette absence d’intérêt naïf pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit,
11270 sence d’intérêt naïf pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstrai
11271 ce d’intérêt naïf pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstraite
11272 pour les formes quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstraite du sentiment. Les
11273 quotidiennes de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstraite du sentiment. Les êtres et les ch
11274 otidiennes de la vie facilitera le détachement de l’ esprit, la purification abstraite du sentiment. Les êtres et les chose
11275 de la vie facilitera le détachement de l’esprit, la purification abstraite du sentiment. Les êtres et les choses, ces pré
11276 l’esprit, la purification abstraite du sentiment. Les êtres et les choses, ces prétextes, percés par un regard désabusé, ce
11277 purification abstraite du sentiment. Les êtres et les choses, ces prétextes, percés par un regard désabusé, cesseront bient
11278 percés par un regard désabusé, cesseront bientôt d’ être les vrais obstacles. Et le mythe, appauvri de ses formes extérieu
11279 par un regard désabusé, cesseront bientôt d’être les vrais obstacles. Et le mythe, appauvri de ses formes extérieures, dev
11280 cesseront bientôt d’être les vrais obstacles. Et le mythe, appauvri de ses formes extérieures, deviendra ce qu’il est en
11281 d’être les vrais obstacles. Et le mythe, appauvri de ses formes extérieures, deviendra ce qu’il est en son principe : une
11282 ir joui, dit René ; il reste encore des désirs et l’ on n’a plus d’illusions… On habite, avec un cœur plein, un monde vide.
11283 ené ; il reste encore des désirs et l’on n’a plus d’ illusions… On habite, avec un cœur plein, un monde vide. » Alors la fe
11284 abite, avec un cœur plein, un monde vide. » Alors la femme elle-même cesse d’être le symbole indispensable de la nostalgie
11285 , un monde vide. » Alors la femme elle-même cesse d’ être le symbole indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’Oberm
11286 nde vide. » Alors la femme elle-même cesse d’être le symbole indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’Obermann de
11287 e elle-même cesse d’être le symbole indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’Obermann de Sénancour, l’« obstacle »
11288 lle-même cesse d’être le symbole indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’Obermann de Sénancour, l’« obstacle » es
11289 le indispensable de la nostalgie passionnée. Dans l’ Obermann de Sénancour, l’« obstacle » est purement intérieur, il est d
11290 stalgie passionnée. Dans l’Obermann de Sénancour, l’ « obstacle » est purement intérieur, il est dans la dualité du moi qui
11291 ’« obstacle » est purement intérieur, il est dans la dualité du moi qui ne peut ni s’affirmer ni se dissoudre, ni se possé
11292 ait pas Iseut pour elle-même, mais seulement pour l’ amour de l’Amour dont sa beauté lui offrait une image. Lui pourtant l’
11293 Iseut pour elle-même, mais seulement pour l’amour de l’Amour dont sa beauté lui offrait une image. Lui pourtant l’ignorait
11294 ut pour elle-même, mais seulement pour l’amour de l’ Amour dont sa beauté lui offrait une image. Lui pourtant l’ignorait, e
11295 ont sa beauté lui offrait une image. Lui pourtant l’ ignorait, et sa passion était naïve et forte. René et surtout Obermann
11296 et surtout Obermann ne peuvent même plus croire à l’ image : ils ont compris que le drame se passe en eux, entre les lois i
11297 même plus croire à l’image : ils ont compris que le drame se passe en eux, entre les lois inacceptables de la vie terrest
11298 s ont compris que le drame se passe en eux, entre les lois inacceptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’une tr
11299 ame se passe en eux, entre les lois inacceptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’une transgression de nos lim
11300 se passe en eux, entre les lois inacceptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’une transgression de nos limite
11301 is inacceptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’une transgression de nos limites, mortelle mais divinisante.
11302 ptables de la vie terrestre et finie, et le désir d’ une transgression de nos limites, mortelle mais divinisante. Rares son
11303 rrestre et finie, et le désir d’une transgression de nos limites, mortelle mais divinisante. Rares sont toutefois les roma
11304 , mortelle mais divinisante. Rares sont toutefois les romantiques français qui atteignirent cette connaissance audacieuse,
11305 , exacte, et plus proche qu’on ne pourrait croire de la mystique négative. La plupart reviendront aux illusions de l’amour
11306 xacte, et plus proche qu’on ne pourrait croire de la mystique négative. La plupart reviendront aux illusions de l’amour hu
11307 ue négative. La plupart reviendront aux illusions de l’amour humain, sans retrouver pourtant la forte naïveté du mythe. Il
11308 négative. La plupart reviendront aux illusions de l’ amour humain, sans retrouver pourtant la forte naïveté du mythe. Ils r
11309 usions de l’amour humain, sans retrouver pourtant la forte naïveté du mythe. Ils raffineront merveilleusement les « prétex
11310 aïveté du mythe. Ils raffineront merveilleusement les « prétextes » traditionnels à la séparation des deux amants : du Lys
11311 erveilleusement les « prétextes » traditionnels à la séparation des deux amants : du Lys dans la vallée (le plus naïf) jus
11312 els à la séparation des deux amants : du Lys dans la vallée (le plus naïf) jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt l
11313 paration des deux amants : du Lys dans la vallée ( le plus naïf) jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le mariage e
11314 ys dans la vallée (le plus naïf) jusqu’à Adolphe ( le plus lucide) c’est tantôt le mariage et l’honneur, ou le devoir socia
11315 ïf) jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le mariage et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret
11316 olphe (le plus lucide) c’est tantôt le mariage et l’ honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique d
11317 lucide) c’est tantôt le mariage et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’amant, ou
11318 le mariage et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’amant, ou quelque scrupule reli
11319 t l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’amant, ou quelque scrupule religieux, enfin
11320 ir social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’amant, ou quelque scrupule religieux, enfin le narcissisme avoué… I
11321 social, ou la vertu, ou le secret mélancolique de l’ amant, ou quelque scrupule religieux, enfin le narcissisme avoué… Inté
11322 de l’amant, ou quelque scrupule religieux, enfin le narcissisme avoué… Intériorisation progressive du mythe, à mesure que
11323 ntériorisation progressive du mythe, à mesure que l’ obstacle invoqué s’effrite et se dissout dans une critique sceptique,
11324 e dissout dans une critique sceptique, tandis que les morales s’abâtardissent, et que tout élément « sacré » disparaît de l
11325 rdissent, et que tout élément « sacré » disparaît de la vie sociale. 17.Stendhal, ou le fiasco du sublime Homme du x
11326 ssent, et que tout élément « sacré » disparaît de la vie sociale. 17.Stendhal, ou le fiasco du sublime Homme du xvii
11327 » disparaît de la vie sociale. 17.Stendhal, ou le fiasco du sublime Homme du xviiie siècle, ayant subi la « touche 
11328 du sublime Homme du xviiie siècle, ayant subi la « touche » du romantisme, et fréquentant d’ailleurs une société des p
11329 ques, Stendhal nous offre un exemple parfait pour l’ analyse de la profanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la
11330 dhal nous offre un exemple parfait pour l’analyse de la profanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion t
11331 l nous offre un exemple parfait pour l’analyse de la profanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion tour
11332 se de la profanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion tourmente : il a découvert dans son « âme », c’e
11333 rofanation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion tourmente : il a découvert dans son « âme », c’est-à-dire
11334 anation du mythe. Voici un homme que le besoin de la passion tourmente : il a découvert dans son « âme », c’est-à-dire dan
11335 vide dont parlait Fichte, cet appel insatiable à l’ inconnu, à l’Inconnue qui pourrait seule le combler. Aimer passionnéme
11336 rlait Fichte, cet appel insatiable à l’inconnu, à l’ Inconnue qui pourrait seule le combler. Aimer passionnément, ce serait
11337 able à l’inconnu, à l’Inconnue qui pourrait seule le combler. Aimer passionnément, ce serait vivre ! Il s’imagine de très
11338 mer passionnément, ce serait vivre ! Il s’imagine de très bonne foi qu’un tel besoin relève de la nature physique. (Et il
11339 imagine de très bonne foi qu’un tel besoin relève de la nature physique. (Et il a même là-dessus sa petite explication mat
11340 gine de très bonne foi qu’un tel besoin relève de la nature physique. (Et il a même là-dessus sa petite explication matéri
11341 ait bien si je lui démontrais que ce n’est là que l’ empreinte du mythe dans son esprit, une habitude héritée de la culture
11342 te du mythe dans son esprit, une habitude héritée de la culture, et spécialement de la littérature, puisque mystique et re
11343 du mythe dans son esprit, une habitude héritée de la culture, et spécialement de la littérature, puisque mystique et relig
11344 e habitude héritée de la culture, et spécialement de la littérature, puisque mystique et religion, pour lui, sont mortes.
11345 abitude héritée de la culture, et spécialement de la littérature, puisque mystique et religion, pour lui, sont mortes. Mai
11346 ligion, pour lui, sont mortes. Mais il est obligé de constater que ce désir de passion, et la passion elle-même dans le mo
11347 tes. Mais il est obligé de constater que ce désir de passion, et la passion elle-même dans le monde où il vit, sont condam
11348 t obligé de constater que ce désir de passion, et la passion elle-même dans le monde où il vit, sont condamnés par la rais
11349 ce désir de passion, et la passion elle-même dans le monde où il vit, sont condamnés par la raison et par le scepticisme g
11350 -même dans le monde où il vit, sont condamnés par la raison et par le scepticisme général. D’où le besoin qu’il éprouve de
11351 de où il vit, sont condamnés par la raison et par le scepticisme général. D’où le besoin qu’il éprouve de justifier ce bes
11352 mnés par la raison et par le scepticisme général. D’ où le besoin qu’il éprouve de justifier ce besoin : d’où son fameux tr
11353 par la raison et par le scepticisme général. D’où le besoin qu’il éprouve de justifier ce besoin : d’où son fameux traité
11354 scepticisme général. D’où le besoin qu’il éprouve de justifier ce besoin : d’où son fameux traité De l’Amour. Aux première
11355 le besoin qu’il éprouve de justifier ce besoin : d’ où son fameux traité De l’Amour. Aux premières lignes de la préface vo
11356 e de justifier ce besoin : d’où son fameux traité De l’Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine
11357 e justifier ce besoin : d’où son fameux traité De l’ Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine pol
11358 on fameux traité De l’Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de
11359 fameux traité De l’Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de l’
11360 l’Amour. Aux premières lignes de la préface vous le sentez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de l’amour, ce petit
11361 e sentez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de l’amour, ce petit volume n’est point un roman, et surtout n’est pas a
11362 entez en pleine polémique : « Quoiqu’il traite de l’ amour, ce petit volume n’est point un roman, et surtout n’est pas amus
11363 ut uniment une description exacte et scientifique d’ une sorte de folie très rare en France… » Stendhal baptise cette folie
11364 ne description exacte et scientifique d’une sorte de folie très rare en France… » Stendhal baptise cette folie : l’amour-p
11365 rare en France… » Stendhal baptise cette folie : l’ amour-passion. ⁂ Tout le monde connaît la thèse du traité. Il y a quat
11366 folie : l’amour-passion. ⁂ Tout le monde connaît la thèse du traité. Il y a quatre amours différents : l’amour-passion, l
11367 hèse du traité. Il y a quatre amours différents : l’ amour-passion, l’amour-goût, l’amour physique et l’amour de vanité. Le
11368 l y a quatre amours différents : l’amour-passion, l’ amour-goût, l’amour physique et l’amour de vanité. Le premier seul tro
11369 mours différents : l’amour-passion, l’amour-goût, l’ amour physique et l’amour de vanité. Le premier seul trouve grâce aux
11370 ’amour-passion, l’amour-goût, l’amour physique et l’ amour de vanité. Le premier seul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La
11371 assion, l’amour-goût, l’amour physique et l’amour de vanité. Le premier seul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie
11372 de vanité. Le premier seul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que
11373 vanité. Le premier seul trouve grâce aux yeux de l’ auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que j’
11374 e premier seul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que j’appelle cr
11375 eul trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que j’appelle cristallisati
11376 trouve grâce aux yeux de l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’expliquer. « Ce que j’appelle cristallisation,
11377 e l’auteur. La théorie de la cristallisation doit l’ expliquer. « Ce que j’appelle cristallisation, c’est l’opération de l’
11378 liquer. « Ce que j’appelle cristallisation, c’est l’ opération de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découvert
11379 que j’appelle cristallisation, c’est l’opération de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’obje
11380 e j’appelle cristallisation, c’est l’opération de l’ esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet a
11381 llisation, c’est l’opération de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet aimé a de nouvelles
11382 n de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet aimé a de nouvelles perfections. » Ainsi aux m
11383 tire de tout ce qui se présente la découverte que l’ objet aimé a de nouvelles perfections. » Ainsi aux mines de sel de Sal
11384 qui se présente la découverte que l’objet aimé a de nouvelles perfections. » Ainsi aux mines de sel de Salzburg, lorsqu’o
11385 imé a de nouvelles perfections. » Ainsi aux mines de sel de Salzburg, lorsqu’on jette un rameau dans l’eau profonde, on le
11386 e nouvelles perfections. » Ainsi aux mines de sel de Salzburg, lorsqu’on jette un rameau dans l’eau profonde, on le retrou
11387 e sel de Salzburg, lorsqu’on jette un rameau dans l’ eau profonde, on le retrouve trois mois après « garni d’une infinité d
11388 lorsqu’on jette un rameau dans l’eau profonde, on le retrouve trois mois après « garni d’une infinité de diamants mobiles
11389 profonde, on le retrouve trois mois après « garni d’ une infinité de diamants mobiles et éblouissants ». Tomber amoureux, d
11390 retrouve trois mois après « garni d’une infinité de diamants mobiles et éblouissants ». Tomber amoureux, dans cette théor
11391 e possède nullement. Et pourquoi cela ? Parce que l’ on a besoin d’aimer, et qu’on ne peut aimer que la beauté. Disons plus
11392 ement. Et pourquoi cela ? Parce que l’on a besoin d’ aimer, et qu’on ne peut aimer que la beauté. Disons plus simplement qu
11393 l’on a besoin d’aimer, et qu’on ne peut aimer que la beauté. Disons plus simplement que la cristallisation, c’est le momen
11394 t aimer que la beauté. Disons plus simplement que la cristallisation, c’est le moment où l’on idéalise la femme aimée. Je
11395 ons plus simplement que la cristallisation, c’est le moment où l’on idéalise la femme aimée. Je crois que c’est Ortega qui
11396 lement que la cristallisation, c’est le moment où l’ on idéalise la femme aimée. Je crois que c’est Ortega qui a souligné l
11397 cristallisation, c’est le moment où l’on idéalise la femme aimée. Je crois que c’est Ortega qui a souligné le premier172 q
11398 e aimée. Je crois que c’est Ortega qui a souligné le premier172 que cette célèbre théorie revient à faire de l’amour passi
11399 mier172 que cette célèbre théorie revient à faire de l’amour passionné une simple erreur. « Non point que la passion se tr
11400 r172 que cette célèbre théorie revient à faire de l’ amour passionné une simple erreur. « Non point que la passion se tromp
11401 mour passionné une simple erreur. « Non point que la passion se trompe souvent, précise-t-il, mais elle est en soi une err
11402 t, précise-t-il, mais elle est en soi une erreur… Le cas Stendhal n’est pas douteux : il s’agit d’un homme qui n’aimait pa
11403 ur… Le cas Stendhal n’est pas douteux : il s’agit d’ un homme qui n’aimait pas réellement, et qui surtout ne fut pas réelle
11404 an était aimé ; mais celui qui n’a du premier que la nostalgie, et du second que l’inconstance, se voit amené à définir l’
11405 n’a du premier que la nostalgie, et du second que l’ inconstance, se voit amené à définir l’amour comme « une maladie de l’
11406 second que l’inconstance, se voit amené à définir l’ amour comme « une maladie de l’esprit » — dans la pure tradition antiq
11407 voit amené à définir l’amour comme « une maladie de l’esprit » — dans la pure tradition antique, sauf qu’il s’affirme heu
11408 it amené à définir l’amour comme « une maladie de l’ esprit » — dans la pure tradition antique, sauf qu’il s’affirme heureu
11409 l’amour comme « une maladie de l’esprit » — dans la pure tradition antique, sauf qu’il s’affirme heureux d’être malade. L
11410 e tradition antique, sauf qu’il s’affirme heureux d’ être malade. Le voici donc dans la situation d’un médecin qui étudie s
11411 ique, sauf qu’il s’affirme heureux d’être malade. Le voici donc dans la situation d’un médecin qui étudie sur lui-même les
11412 affirme heureux d’être malade. Le voici donc dans la situation d’un médecin qui étudie sur lui-même les progrès et les sin
11413 ux d’être malade. Le voici donc dans la situation d’ un médecin qui étudie sur lui-même les progrès et les singularités d’u
11414 la situation d’un médecin qui étudie sur lui-même les progrès et les singularités d’un mal qu’il ne croit pas mortel173. Un
11415 un médecin qui étudie sur lui-même les progrès et les singularités d’un mal qu’il ne croit pas mortel173. Une chose me frap
11416 udie sur lui-même les progrès et les singularités d’ un mal qu’il ne croit pas mortel173. Une chose me frappe : sa descript
11417 ne chose me frappe : sa description est admirable de vivacité, d’exactitude, parfois de profondeur ; mais elle est totalem
11418 rappe : sa description est admirable de vivacité, d’ exactitude, parfois de profondeur ; mais elle est totalement pessimist
11419 est admirable de vivacité, d’exactitude, parfois de profondeur ; mais elle est totalement pessimiste — puisque aussi bien
11420 alement pessimiste — puisque aussi bien il s’agit d’ une erreur et dont il se désole d’être tiré. D’où peut provenir ce pes
11421 bien il s’agit d’une erreur et dont il se désole d’ être tiré. D’où peut provenir ce pessimisme incompatible avec la conce
11422 it d’une erreur et dont il se désole d’être tiré. D’ où peut provenir ce pessimisme incompatible avec la conception de la v
11423 ’où peut provenir ce pessimisme incompatible avec la conception de la vie qu’il s’était faite ? C’est la question qu’il ne
11424 nir ce pessimisme incompatible avec la conception de la vie qu’il s’était faite ? C’est la question qu’il ne se pose jamai
11425 ce pessimisme incompatible avec la conception de la vie qu’il s’était faite ? C’est la question qu’il ne se pose jamais.
11426 conception de la vie qu’il s’était faite ? C’est la question qu’il ne se pose jamais. Il note très bien : « Le plaisir ne
11427 on qu’il ne se pose jamais. Il note très bien : «  Le plaisir ne produit pas la moitié autant d’impression que la douleur,
11428 . Il note très bien : « Le plaisir ne produit pas la moitié autant d’impression que la douleur, ensuite, outre ce désagrém
11429 en : « Le plaisir ne produit pas la moitié autant d’ impression que la douleur, ensuite, outre ce désagrément dans la quant
11430 ne produit pas la moitié autant d’impression que la douleur, ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la
11431 ue la douleur, ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la sympathie est au moins la moitié moins excitée
11432 r, ensuite, outre ce désagrément dans la quantité d’ émotion, la sympathie est au moins la moitié moins excitée par la pein
11433 outre ce désagrément dans la quantité d’émotion, la sympathie est au moins la moitié moins excitée par la peinture du bon
11434 la quantité d’émotion, la sympathie est au moins la moitié moins excitée par la peinture du bonheur que par celle de l’in
11435 ympathie est au moins la moitié moins excitée par la peinture du bonheur que par celle de l’infortune. » Et encore : « Une
11436 excitée par la peinture du bonheur que par celle de l’infortune. » Et encore : « Une âme faite pour les passions sent d’a
11437 citée par la peinture du bonheur que par celle de l’ infortune. » Et encore : « Une âme faite pour les passions sent d’abor
11438 e l’infortune. » Et encore : « Une âme faite pour les passions sent d’abord que cette vie heureuse (le mariage) l’ennuie, e
11439 les passions sent d’abord que cette vie heureuse ( le mariage) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des id
11440 sent d’abord que cette vie heureuse (le mariage) l’ ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées communes
11441 t plus loin : « Il y a peu de peines morales dans la vie qui ne soient rendues chères par l’émotion qu’elles excitent. » V
11442 ales dans la vie qui ne soient rendues chères par l’ émotion qu’elles excitent. » Voilà qui est vrai : nous aimons la doule
11443 lles excitent. » Voilà qui est vrai : nous aimons la douleur, et le bonheur nous ennuie un peu… Cela vous paraît tout natu
11444 » Voilà qui est vrai : nous aimons la douleur, et le bonheur nous ennuie un peu… Cela vous paraît tout naturel ? Et pourta
11445 Un Grec ressuscité ne s’en étonnerait pas moins. D’ où nous viennent donc ce goût et ce dégoût bizarres ? Ne sont-ils pas
11446 ne se pose pas la question, n’étant pas en mesure de la résoudre. En matérialiste grossier — c’est la bonne espèce, la plu
11447 se pose pas la question, n’étant pas en mesure de la résoudre. En matérialiste grossier — c’est la bonne espèce, la plus f
11448 de la résoudre. En matérialiste grossier — c’est la bonne espèce, la plus franche — il supprime simplement tout problème,
11449 En matérialiste grossier — c’est la bonne espèce, la plus franche — il supprime simplement tout problème, grâce à sa théor
11450 rime simplement tout problème, grâce à sa théorie de la cristallisation, donc de l’erreur. Ce qui explique la passion, à s
11451 e simplement tout problème, grâce à sa théorie de la cristallisation, donc de l’erreur. Ce qui explique la passion, à son
11452 e, grâce à sa théorie de la cristallisation, donc de l’erreur. Ce qui explique la passion, à son avis, c’est une erreur fa
11453 grâce à sa théorie de la cristallisation, donc de l’ erreur. Ce qui explique la passion, à son avis, c’est une erreur favor
11454 ristallisation, donc de l’erreur. Ce qui explique la passion, à son avis, c’est une erreur favorable au désir, « Ce phénom
11455 orable au désir, « Ce phénomène, dit-il, vient de la nature qui nous commande d’avoir du plaisir et qui nous envoie le san
11456 ène, dit-il, vient de la nature qui nous commande d’ avoir du plaisir et qui nous envoie le sang au cerveau. » Voilà donc l
11457 us commande d’avoir du plaisir et qui nous envoie le sang au cerveau. » Voilà donc le jugement obscurci, et qui se met à «
11458 qui nous envoie le sang au cerveau. » Voilà donc le jugement obscurci, et qui se met à « cristalliser ». Mais on ne voit
11459 t à « cristalliser ». Mais on ne voit pas comment l’ instinct se déciderait à commettre l’erreur nécessaire à cette opérati
11460 pas comment l’instinct se déciderait à commettre l’ erreur nécessaire à cette opération rusée. (L’instinct seul, livré à l
11461 tre l’erreur nécessaire à cette opération rusée. ( L’ instinct seul, livré à lui-même.) Je crois, comme Ortega, que la solut
11462 l, livré à lui-même.) Je crois, comme Ortega, que la solution stendhalienne est d’abord inexacte, au regard des faits. Il
11463 n amour qui, loin de se tromper, est seul capable de découvrir dans l’être aimé les qualités réelles qui s’y cachent. De p
11464 de se tromper, est seul capable de découvrir dans l’ être aimé les qualités réelles qui s’y cachent. De plus, n’est-ce poin
11465 r, est seul capable de découvrir dans l’être aimé les qualités réelles qui s’y cachent. De plus, n’est-ce point là le type
11466 elles qui s’y cachent. De plus, n’est-ce point là le type d’une solution verbale ? Car dire que la passion est une erreur
11467 i s’y cachent. De plus, n’est-ce point là le type d’ une solution verbale ? Car dire que la passion est une erreur — elle l
11468 là le type d’une solution verbale ? Car dire que la passion est une erreur — elle l’est parfois —, ce n’est pas encore ex
11469 e ? Car dire que la passion est une erreur — elle l’ est parfois —, ce n’est pas encore expliquer cette erreur. L’instinct
11470 is —, ce n’est pas encore expliquer cette erreur. L’ instinct ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’i
11471 pas encore expliquer cette erreur. L’instinct ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’il y a erreur,
11472 erreur. L’instinct ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’
11473 inct ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’esprit. La vér
11474 t ou la nature n’ont pas coutume de se tromper de la sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’esprit. La vérité
11475 la sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’esprit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’un phénomène
11476 sorte… S’il y a erreur, elle ne peut venir que de l’ esprit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’un phénomène sp
11477 l y a erreur, elle ne peut venir que de l’esprit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’un phénomène spirituel qu
11478 ue de l’esprit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’un phénomène spirituel que ses croyances matérialistes ne s
11479 rit. La vérité, c’est que Stendhal est la victime d’ un phénomène spirituel que ses croyances matérialistes ne sont plus en
11480 es croyances matérialistes ne sont plus en mesure de justifier. Victime heureuse d’ailleurs, et cela suffit à l’empêcher d
11481 er. Victime heureuse d’ailleurs, et cela suffit à l’ empêcher de pousser plus avant son enquête. Qu’est-ce que ce livre qu’
11482 heureuse d’ailleurs, et cela suffit à l’empêcher de pousser plus avant son enquête. Qu’est-ce que ce livre qu’il nous lai
11483 quête. Qu’est-ce que ce livre qu’il nous laisse ? Le témoignage d’une inquiétude qu’éprouve l’esprit lucide devant le myth
11484 ce que ce livre qu’il nous laisse ? Le témoignage d’ une inquiétude qu’éprouve l’esprit lucide devant le mythe : non qu’il
11485 aisse ? Le témoignage d’une inquiétude qu’éprouve l’ esprit lucide devant le mythe : non qu’il désire vraiment s’en libérer
11486 ’une inquiétude qu’éprouve l’esprit lucide devant le mythe : non qu’il désire vraiment s’en libérer, mais il en a perdu la
11487 désire vraiment s’en libérer, mais il en a perdu la clé. Ce n’est pas qu’au cours de sa recherche, Stendhal n’ait plusie
11488 ois « brûlé ». Il consacre deux longs chapitres à l’ amour en Provence au xiie siècle, et reproduit le code d’amour courto
11489 l’amour en Provence au xiie siècle, et reproduit le code d’amour courtois en appendice. (Raynouard et Fauriel venaient de
11490 en Provence au xiie siècle, et reproduit le code d’ amour courtois en appendice. (Raynouard et Fauriel venaient de provoqu
11491 dice. (Raynouard et Fauriel venaient de provoquer la renaissance des études romanes.) « Singulière civilisation », dit-il.
11492 galanterie aimable, spirituelle et conduite entre les deux sexes sur les principes de la justice… » Il finira, bien entendu
11493 spirituelle et conduite entre les deux sexes sur les principes de la justice… » Il finira, bien entendu, par les citer, ce
11494 t conduite entre les deux sexes sur les principes de la justice… » Il finira, bien entendu, par les citer, ces anecdotes.
11495 onduite entre les deux sexes sur les principes de la justice… » Il finira, bien entendu, par les citer, ces anecdotes.
11496 pes de la justice… » Il finira, bien entendu, par les citer, ces anecdotes. 18.Wagner, ou l’achèvement « Délivré du m
11497 u, par les citer, ces anecdotes. 18.Wagner, ou l’ achèvement « Délivré du monde, je te possède enfin, ô toi seule qui
11498 seule qui remplis toute mon âme, suprême volupté d’ amour ! » L’homme qui a écrit cela (dans Tristan et Isolde) savait q
11499 plis toute mon âme, suprême volupté d’amour ! » L’ homme qui a écrit cela (dans Tristan et Isolde) savait que la passion
11500 a écrit cela (dans Tristan et Isolde) savait que la passion est quelque chose de plus que l’erreur : qu’elle est une déci
11501 vait que la passion est quelque chose de plus que l’ erreur : qu’elle est une décision fondamentale de l’être, un choix en
11502 l’erreur : qu’elle est une décision fondamentale de l’être, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d
11503 erreur : qu’elle est une décision fondamentale de l’ être, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’un
11504 ion fondamentale de l’être, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’un monde ordonné par le mal. Mai
11505 tale de l’être, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’un monde ordonné par le mal. Mais l’audace d
11506 re, un choix en faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’un monde ordonné par le mal. Mais l’audace de cette œuvr
11507 n faveur de la Mort, si la Mort est la libération d’ un monde ordonné par le mal. Mais l’audace de cette œuvre est de celle
11508 la Mort est la libération d’un monde ordonné par le mal. Mais l’audace de cette œuvre est de celles qui ne peuvent être t
11509 la libération d’un monde ordonné par le mal. Mais l’ audace de cette œuvre est de celles qui ne peuvent être tolérées qu’à
11510 tion d’un monde ordonné par le mal. Mais l’audace de cette œuvre est de celles qui ne peuvent être tolérées qu’à la faveur
11511 onné par le mal. Mais l’audace de cette œuvre est de celles qui ne peuvent être tolérées qu’à la faveur d’une totale mépri
11512 e est de celles qui ne peuvent être tolérées qu’à la faveur d’une totale méprise, organisée et entretenue par une sorte de
11513 elles qui ne peuvent être tolérées qu’à la faveur d’ une totale méprise, organisée et entretenue par une sorte de consensus
11514 le méprise, organisée et entretenue par une sorte de consensus social, d’aveuglement tout à la fois juré et inconscient. À
11515 et entretenue par une sorte de consensus social, d’ aveuglement tout à la fois juré et inconscient. À force de l’entendre
11516 nt tout à la fois juré et inconscient. À force de l’ entendre répéter par les bons juges, on a fini par croire que le Trist
11517 et inconscient. À force de l’entendre répéter par les bons juges, on a fini par croire que le Tristan de Wagner est un dram
11518 éter par les bons juges, on a fini par croire que le Tristan de Wagner est un drame du désir sensuel. Qu’un tel jugement a
11519 es, voilà qui est significatif au plus haut point de la nécessité sociale des mythes. (Mensonges d’autodéfense d’une socié
11520 voilà qui est significatif au plus haut point de la nécessité sociale des mythes. (Mensonges d’autodéfense d’une société
11521 nt de la nécessité sociale des mythes. (Mensonges d’ autodéfense d’une société qui veut sauver sa forme, tandis que les ind
11522 sité sociale des mythes. (Mensonges d’autodéfense d’ une société qui veut sauver sa forme, tandis que les individus qui la
11523 ’une société qui veut sauver sa forme, tandis que les individus qui la composent se prêtent obscurément, sous le couvert d’
11524 eut sauver sa forme, tandis que les individus qui la composent se prêtent obscurément, sous le couvert d’un refus, aux pas
11525 dus qui la composent se prêtent obscurément, sous le couvert d’un refus, aux passions qui tendent à sa perte.) En composan
11526 composent se prêtent obscurément, sous le couvert d’ un refus, aux passions qui tendent à sa perte.) En composant Tristan,
11527 à sa perte.) En composant Tristan, Wagner a violé le tabou : il a tout dit, tout avoué par les paroles de son livret, et p
11528 a violé le tabou : il a tout dit, tout avoué par les paroles de son livret, et plus encore par sa musique. Il a chanté la
11529 tabou : il a tout dit, tout avoué par les paroles de son livret, et plus encore par sa musique. Il a chanté la Nuit de la
11530 ivret, et plus encore par sa musique. Il a chanté la Nuit de la dissolution des formes et des êtres, la libération du dési
11531 t plus encore par sa musique. Il a chanté la Nuit de la dissolution des formes et des êtres, la libération du désir, l’ana
11532 lus encore par sa musique. Il a chanté la Nuit de la dissolution des formes et des êtres, la libération du désir, l’anathè
11533 a Nuit de la dissolution des formes et des êtres, la libération du désir, l’anathème sur le désir, la gloire crépusculaire
11534 des formes et des êtres, la libération du désir, l’ anathème sur le désir, la gloire crépusculaire, immensément plaintive
11535 des êtres, la libération du désir, l’anathème sur le désir, la gloire crépusculaire, immensément plaintive et bienheureuse
11536 la libération du désir, l’anathème sur le désir, la gloire crépusculaire, immensément plaintive et bienheureuse de l’âme
11537 pusculaire, immensément plaintive et bienheureuse de l’âme sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le sens maléfiqu
11538 culaire, immensément plaintive et bienheureuse de l’ âme sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le sens maléfique d
11539 ent plaintive et bienheureuse de l’âme sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le sens maléfique de ce message, il
11540 me sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le sens maléfique de ce message, il fallait le nier pour pouvoir l’accue
11541 lessure mortelle du corps. Mais le sens maléfique de ce message, il fallait le nier pour pouvoir l’accueillir, il fallait
11542 Mais le sens maléfique de ce message, il fallait le nier pour pouvoir l’accueillir, il fallait à tout prix le travestir,
11543 ue de ce message, il fallait le nier pour pouvoir l’ accueillir, il fallait à tout prix le travestir, l’interpréter d’une m
11544 pour pouvoir l’accueillir, il fallait à tout prix le travestir, l’interpréter d’une manière tolérable, c’est-à-dire au nom
11545 ’accueillir, il fallait à tout prix le travestir, l’ interpréter d’une manière tolérable, c’est-à-dire au nom du bon sens.
11546 l fallait à tout prix le travestir, l’interpréter d’ une manière tolérable, c’est-à-dire au nom du bon sens. Du mystère bou
11547 -dire au nom du bon sens. Du mystère bouleversant de la Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation 
11548 re au nom du bon sens. Du mystère bouleversant de la Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d
11549 u bon sens. Du mystère bouleversant de la Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d’un pauvre
11550 on sens. Du mystère bouleversant de la Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d’un pauvre sec
11551 ersant de la Nuit et de la destruction des corps, l’ on a fait la « sublimation » d’un pauvre secret du plein jour : l’attr
11552 Nuit et de la destruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d’un pauvre secret du plein jour : l’attrait des sexe
11553 ruction des corps, l’on a fait la « sublimation » d’ un pauvre secret du plein jour : l’attrait des sexes, la loi tout anim
11554  sublimation » d’un pauvre secret du plein jour : l’ attrait des sexes, la loi tout animale des corps — ce qu’il faut à la
11555 auvre secret du plein jour : l’attrait des sexes, la loi tout animale des corps — ce qu’il faut à la société pour procréer
11556 , la loi tout animale des corps — ce qu’il faut à la société pour procréer et se consolider, ce qu’il faut au bourgeois po
11557 t et complètement ne saurait d’ailleurs témoigner d’ une vitalité sociale exceptionnelle ; c’est plutôt la frivolité du pub
11558 ne vitalité sociale exceptionnelle ; c’est plutôt la frivolité du public ordinaire des théâtres, son sentimentalisme lourd
11559 ourd, et pour tout dire sa faculté exceptionnelle de ne pas entendre ce qu’on lui chante, qui ont facilité l’opération. Ai
11560 as entendre ce qu’on lui chante, qui ont facilité l’ opération. Ainsi le Tristan de Wagner peut être impunément repris deva
11561 n lui chante, qui ont facilité l’opération. Ainsi le Tristan de Wagner peut être impunément repris devant des salles émues
11562 des salles émues en toute sécurité ; si forte est la certitude générale que personne ne croira son message. ⁂ Le drame déb
11563 de générale que personne ne croira son message. ⁂ Le drame débute par une évocation monumentale des puissances qui gouvern
11564 ocation monumentale des puissances qui gouvernent le monde du jour : haine, orgueil, et violence barbare de l’honneur féod
11565 nde du jour : haine, orgueil, et violence barbare de l’honneur féodal, jusqu’au crime. Isolde veut venger l’affront subi.
11566 du jour : haine, orgueil, et violence barbare de l’ honneur féodal, jusqu’au crime. Isolde veut venger l’affront subi. Le
11567 onneur féodal, jusqu’au crime. Isolde veut venger l’ affront subi. Le philtre qu’elle offre à Tristan est destiné à le fair
11568 usqu’au crime. Isolde veut venger l’affront subi. Le philtre qu’elle offre à Tristan est destiné à le faire mourir : mais
11569 Le philtre qu’elle offre à Tristan est destiné à le faire mourir : mais d’une mort que l’Amour condamne, d’une mort selon
11570 re à Tristan est destiné à le faire mourir : mais d’ une mort que l’Amour condamne, d’une mort selon les lois du jour et de
11571 t destiné à le faire mourir : mais d’une mort que l’ Amour condamne, d’une mort selon les lois du jour et de la vengeance,
11572 re mourir : mais d’une mort que l’Amour condamne, d’ une mort selon les lois du jour et de la vengeance, brutale, accidente
11573 d’une mort que l’Amour condamne, d’une mort selon les lois du jour et de la vengeance, brutale, accidentelle, privée de sen
11574 ur condamne, d’une mort selon les lois du jour et de la vengeance, brutale, accidentelle, privée de sens mystique. Or la M
11575 condamne, d’une mort selon les lois du jour et de la vengeance, brutale, accidentelle, privée de sens mystique. Or la Minn
11576 et de la vengeance, brutale, accidentelle, privée de sens mystique. Or la Minne suprême inspire à Brangaine l’erreur qui d
11577 rutale, accidentelle, privée de sens mystique. Or la Minne suprême inspire à Brangaine l’erreur qui doit sauver l’Amour. A
11578 mystique. Or la Minne suprême inspire à Brangaine l’ erreur qui doit sauver l’Amour. Au philtre de mort, elle substitue le
11579 rême inspire à Brangaine l’erreur qui doit sauver l’ Amour. Au philtre de mort, elle substitue le breuvage d’initiation. Ai
11580 aine l’erreur qui doit sauver l’Amour. Au philtre de mort, elle substitue le breuvage d’initiation. Ainsi l’étreinte uniqu
11581 auver l’Amour. Au philtre de mort, elle substitue le breuvage d’initiation. Ainsi l’étreinte unique de Tristan et d’Isolde
11582 r. Au philtre de mort, elle substitue le breuvage d’ initiation. Ainsi l’étreinte unique de Tristan et d’Isolde, aussitôt q
11583 t, elle substitue le breuvage d’initiation. Ainsi l’ étreinte unique de Tristan et d’Isolde, aussitôt qu’ils ont bu, c’est
11584 le breuvage d’initiation. Ainsi l’étreinte unique de Tristan et d’Isolde, aussitôt qu’ils ont bu, c’est le baiser unique d
11585 initiation. Ainsi l’étreinte unique de Tristan et d’ Isolde, aussitôt qu’ils ont bu, c’est le baiser unique du sacrement ca
11586 ristan et d’Isolde, aussitôt qu’ils ont bu, c’est le baiser unique du sacrement cathare, le consolamentum des Purs ! Dès c
11587 bu, c’est le baiser unique du sacrement cathare, le consolamentum des Purs ! Dès cet instant, les lois du jour, la haine,
11588 are, le consolamentum des Purs ! Dès cet instant, les lois du jour, la haine, l’honneur et la vengeance sont devenues sans
11589 tum des Purs ! Dès cet instant, les lois du jour, la haine, l’honneur et la vengeance sont devenues sans force sur leurs c
11590 rs ! Dès cet instant, les lois du jour, la haine, l’ honneur et la vengeance sont devenues sans force sur leurs cœurs. Les
11591 instant, les lois du jour, la haine, l’honneur et la vengeance sont devenues sans force sur leurs cœurs. Les initiés pénèt
11592 ngeance sont devenues sans force sur leurs cœurs. Les initiés pénètrent au monde nocturne de l’extase libératrice. Et le jo
11593 rs cœurs. Les initiés pénètrent au monde nocturne de l’extase libératrice. Et le jour qui revient avec le cortège royal et
11594 cœurs. Les initiés pénètrent au monde nocturne de l’ extase libératrice. Et le jour qui revient avec le cortège royal et se
11595 ent au monde nocturne de l’extase libératrice. Et le jour qui revient avec le cortège royal et ses dissonantes fanfares, l
11596 l’extase libératrice. Et le jour qui revient avec le cortège royal et ses dissonantes fanfares, le jour ne pourra plus les
11597 vec le cortège royal et ses dissonantes fanfares, le jour ne pourra plus les ressaisir : au terme de l’épreuve qu’il va le
11598 ses dissonantes fanfares, le jour ne pourra plus les ressaisir : au terme de l’épreuve qu’il va leur imposer — c’est la pa
11599 , le jour ne pourra plus les ressaisir : au terme de l’épreuve qu’il va leur imposer — c’est la passion — ils ont déjà pre
11600 e jour ne pourra plus les ressaisir : au terme de l’ épreuve qu’il va leur imposer — c’est la passion — ils ont déjà presse
11601 terme de l’épreuve qu’il va leur imposer — c’est la passion — ils ont déjà pressenti l’autre mort, celle qui est le seul
11602 ls ont déjà pressenti l’autre mort, celle qui est le seul accomplissement de leur amour. Le deuxième acte est le chant de
11603 autre mort, celle qui est le seul accomplissement de leur amour. Le deuxième acte est le chant de la passion des âmes pris
11604 complissement de leur amour. Le deuxième acte est le chant de la passion des âmes prisonnières des formes. Tous les obstac
11605 ment de leur amour. Le deuxième acte est le chant de la passion des âmes prisonnières des formes. Tous les obstacles surmo
11606 t de leur amour. Le deuxième acte est le chant de la passion des âmes prisonnières des formes. Tous les obstacles surmonté
11607 la passion des âmes prisonnières des formes. Tous les obstacles surmontés, quand les amants sont seuls enveloppés de ténèbr
11608 s des formes. Tous les obstacles surmontés, quand les amants sont seuls enveloppés de ténèbres, c’est le désir charnel qui
11609 surmontés, quand les amants sont seuls enveloppés de ténèbres, c’est le désir charnel qui les sépare encore. Ils sont ense
11610 s amants sont seuls enveloppés de ténèbres, c’est le désir charnel qui les sépare encore. Ils sont ensemble et pourtant il
11611 nveloppés de ténèbres, c’est le désir charnel qui les sépare encore. Ils sont ensemble et pourtant ils sont deux. Il y a ce
11612 ensemble et pourtant ils sont deux. Il y a ce et de Tristan « et » Isolde qui signifie leur dualité créée. À ce moment la
11613 olde qui signifie leur dualité créée. À ce moment la musique seule peut exprimer la certitude et la substance de cette dou
11614 créée. À ce moment la musique seule peut exprimer la certitude et la substance de cette double nostalgie d’être un. Car se
11615 nt la musique seule peut exprimer la certitude et la substance de cette double nostalgie d’être un. Car seule elle détient
11616 seule peut exprimer la certitude et la substance de cette double nostalgie d’être un. Car seule elle détient le pouvoir d
11617 rtitude et la substance de cette double nostalgie d’ être un. Car seule elle détient le pouvoir d’harmoniser la plainte de
11618 ouble nostalgie d’être un. Car seule elle détient le pouvoir d’harmoniser la plainte de deux voix, et d’en faire une plain
11619 lgie d’être un. Car seule elle détient le pouvoir d’ harmoniser la plainte de deux voix, et d’en faire une plainte unique o
11620 n. Car seule elle détient le pouvoir d’harmoniser la plainte de deux voix, et d’en faire une plainte unique où déjà vibre
11621 e elle détient le pouvoir d’harmoniser la plainte de deux voix, et d’en faire une plainte unique où déjà vibre la réalité
11622 pouvoir d’harmoniser la plainte de deux voix, et d’ en faire une plainte unique où déjà vibre la réalité d’un indicible au
11623 x, et d’en faire une plainte unique où déjà vibre la réalité d’un indicible au-delà d’espérance. Et c’est pourquoi le leit
11624 faire une plainte unique où déjà vibre la réalité d’ un indicible au-delà d’espérance. Et c’est pourquoi le leitmotiv du du
11625 e où déjà vibre la réalité d’un indicible au-delà d’ espérance. Et c’est pourquoi le leitmotiv du duo d’amour est déjà celu
11626 indicible au-delà d’espérance. Et c’est pourquoi le leitmotiv du duo d’amour est déjà celui de la mort. Encore une fois r
11627 ’espérance. Et c’est pourquoi le leitmotiv du duo d’ amour est déjà celui de la mort. Encore une fois revient le jour : le
11628 urquoi le leitmotiv du duo d’amour est déjà celui de la mort. Encore une fois revient le jour : le traître Mélot174 blesse
11629 uoi le leitmotiv du duo d’amour est déjà celui de la mort. Encore une fois revient le jour : le traître Mélot174 blesse Tr
11630 st déjà celui de la mort. Encore une fois revient le jour : le traître Mélot174 blesse Tristan. Mais la passion a désormai
11631 lui de la mort. Encore une fois revient le jour : le traître Mélot174 blesse Tristan. Mais la passion a désormais vaincu,
11632 e jour : le traître Mélot174 blesse Tristan. Mais la passion a désormais vaincu, elle vole au jour son apparente victoire 
11633 aincu, elle vole au jour son apparente victoire : de cette blessure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprêm
11634 son apparente victoire : de cette blessure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprême guérison, celle que cha
11635 cette blessure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprême guérison, celle que chantera Isolde agonisante sur
11636 lessure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprême guérison, celle que chantera Isolde agonisante sur le cada
11637 sure par où la vie s’écoule, elle fait le gage de la suprême guérison, celle que chantera Isolde agonisante sur le cadavre
11638 uérison, celle que chantera Isolde agonisante sur le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initi
11639 lle que chantera Isolde agonisante sur le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initiation, pass
11640 Isolde agonisante sur le cadavre de Tristan, dans l’ extase de la « joie la plus haute ». Initiation, passion, accomplissem
11641 onisante sur le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initiation, passion, accomplissement morte
11642 sante sur le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initiation, passion, accomplissement mortel :
11643 le cadavre de Tristan, dans l’extase de la « joie la plus haute ». Initiation, passion, accomplissement mortel : ces trois
11644 ner, par une géniale simplification, a su réduire les trois actes du drame, exposent la signification profonde du mythe, en
11645 , a su réduire les trois actes du drame, exposent la signification profonde du mythe, encore masquée dans les légendes méd
11646 nification profonde du mythe, encore masquée dans les légendes médiévales par une foule d’éléments épiques et pittoresques.
11647 asquée dans les légendes médiévales par une foule d’ éléments épiques et pittoresques. ⁂ Cependant la forme d’art que Wagne
11648 e d’éléments épiques et pittoresques. ⁂ Cependant la forme d’art que Wagner a choisie n’est pas sans recréer des possibili
11649 nts épiques et pittoresques. ⁂ Cependant la forme d’ art que Wagner a choisie n’est pas sans recréer des possibilités de « 
11650 a choisie n’est pas sans recréer des possibilités de « méprise ». Il fallait que ce fût un opéra, pour deux raisons qui ti
11651 ce fût un opéra, pour deux raisons qui tiennent à l’ essence même du mythe. De même que le péché du premier homme, et de ch
11652 i tiennent à l’essence même du mythe. De même que le péché du premier homme, et de chaque homme, introduit dans le monde l
11653 mythe. De même que le péché du premier homme, et de chaque homme, introduit dans le monde le temps ; de même que la faute
11654 premier homme, et de chaque homme, introduit dans le monde le temps ; de même que la faute des amants légendaires contre l
11655 omme, et de chaque homme, introduit dans le monde le temps ; de même que la faute des amants légendaires contre les lois d
11656 e, introduit dans le monde le temps ; de même que la faute des amants légendaires contre les lois de l’amour chaste transf
11657 e même que la faute des amants légendaires contre les lois de l’amour chaste transforme l’hymne des troubadours en un roman
11658 e la faute des amants légendaires contre les lois de l’amour chaste transforme l’hymne des troubadours en un roman175 — ai
11659 a faute des amants légendaires contre les lois de l’ amour chaste transforme l’hymne des troubadours en un roman175 — ainsi
11660 ires contre les lois de l’amour chaste transforme l’ hymne des troubadours en un roman175 — ainsi les puissances du jour, é
11661 me l’hymne des troubadours en un roman175 — ainsi les puissances du jour, évoquées par le premier acte, introduisent la lut
11662 jour, évoquées par le premier acte, introduisent la lutte et la durée, qui sont les éléments du drame. Mais le drame ne p
11663 ées par le premier acte, introduisent la lutte et la durée, qui sont les éléments du drame. Mais le drame ne peut pas tout
11664 acte, introduisent la lutte et la durée, qui sont les éléments du drame. Mais le drame ne peut pas tout dire, la religion d
11665 et la durée, qui sont les éléments du drame. Mais le drame ne peut pas tout dire, la religion de la passion étant « essent
11666 ts du drame. Mais le drame ne peut pas tout dire, la religion de la passion étant « essentiellement lyrique ». Dès lors la
11667 Mais le drame ne peut pas tout dire, la religion de la passion étant « essentiellement lyrique ». Dès lors la musique seu
11668 is le drame ne peut pas tout dire, la religion de la passion étant « essentiellement lyrique ». Dès lors la musique seule
11669 ssion étant « essentiellement lyrique ». Dès lors la musique seule sera capable d’exprimer la dialectique transcendantale,
11670 lyrique ». Dès lors la musique seule sera capable d’ exprimer la dialectique transcendantale, le caractère éperdument contr
11671 Dès lors la musique seule sera capable d’exprimer la dialectique transcendantale, le caractère éperdument contradictoire,
11672 apable d’exprimer la dialectique transcendantale, le caractère éperdument contradictoire, contrapuntique de la passion de
11673 ractère éperdument contradictoire, contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition
11674 tère éperdument contradictoire, contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition mê
11675 ment contradictoire, contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition même de la mu
11676 t contradictoire, contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition même de la musiq
11677 contrapuntique de la passion de la Nuit — qui est l’ appel au Jour incréé. La définition même de la musique occidentale, c’
11678 sion de la Nuit — qui est l’appel au Jour incréé. La définition même de la musique occidentale, c’est l’accord émouvant de
11679 ui est l’appel au Jour incréé. La définition même de la musique occidentale, c’est l’accord émouvant des contraires ; en t
11680 est l’appel au Jour incréé. La définition même de la musique occidentale, c’est l’accord émouvant des contraires ; en term
11681 définition même de la musique occidentale, c’est l’ accord émouvant des contraires ; en termes de l’art : le contrepoint.
11682 t l’accord émouvant des contraires ; en termes de l’ art : le contrepoint. Expression d’un dualisme douloureux, permanent a
11683 rd émouvant des contraires ; en termes de l’art : le contrepoint. Expression d’un dualisme douloureux, permanent au niveau
11684 ; en termes de l’art : le contrepoint. Expression d’ un dualisme douloureux, permanent au niveau de la vie, mais qui s’évan
11685 d’un dualisme douloureux, permanent au niveau de la vie, mais qui s’évanouit dans la grâce lumineuse au-delà de la mort p
11686 ent au niveau de la vie, mais qui s’évanouit dans la grâce lumineuse au-delà de la mort physique. Or le drame achevé par l
11687 is qui s’évanouit dans la grâce lumineuse au-delà de la mort physique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’opéra. A
11688 qui s’évanouit dans la grâce lumineuse au-delà de la mort physique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’opéra. Ains
11689 a grâce lumineuse au-delà de la mort physique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’opéra. Ainsi, ce n’est point un
11690 -delà de la mort physique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’opéra. Ainsi, ce n’est point un hasard si le mythe d
11691 hysique. Or le drame achevé par la musique, c’est l’ opéra. Ainsi, ce n’est point un hasard si le mythe de Tristan et celui
11692 c’est l’opéra. Ainsi, ce n’est point un hasard si le mythe de Tristan et celui de Don Juan n’ont pu recevoir leur expressi
11693 péra. Ainsi, ce n’est point un hasard si le mythe de Tristan et celui de Don Juan n’ont pu recevoir leur expression achevé
11694 t point un hasard si le mythe de Tristan et celui de Don Juan n’ont pu recevoir leur expression achevée que dans la forme
11695 ’ont pu recevoir leur expression achevée que dans la forme de l’opéra. Si Mozart et Wagner nous ont donné les chefs-d’œuvr
11696 ecevoir leur expression achevée que dans la forme de l’opéra. Si Mozart et Wagner nous ont donné les chefs-d’œuvre du dram
11697 voir leur expression achevée que dans la forme de l’ opéra. Si Mozart et Wagner nous ont donné les chefs-d’œuvre du drame m
11698 me de l’opéra. Si Mozart et Wagner nous ont donné les chefs-d’œuvre du drame musical, c’est en vertu, de l’affinité origine
11699 s chefs-d’œuvre du drame musical, c’est en vertu, de l’affinité originelle de ce mode d’expression et des sujets qu’ils su
11700 hefs-d’œuvre du drame musical, c’est en vertu, de l’ affinité originelle de ce mode d’expression et des sujets qu’ils suren
11701 musical, c’est en vertu, de l’affinité originelle de ce mode d’expression et des sujets qu’ils surent choisir. La musique
11702 est en vertu, de l’affinité originelle de ce mode d’ expression et des sujets qu’ils surent choisir. La musique seule peut
11703 d’expression et des sujets qu’ils surent choisir. La musique seule peut bien parler de la tragédie, dont elle est la mère
11704 surent choisir. La musique seule peut bien parler de la tragédie, dont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le ca
11705 ent choisir. La musique seule peut bien parler de la tragédie, dont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas d
11706 le peut bien parler de la tragédie, dont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’élément plasti
11707 n parler de la tragédie, dont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’élément plastique inhéren
11708 ont elle est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’élément plastique inhérent à toute mise en scène th
11709 e est la mère et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’élément plastique inhérent à toute mise en scène théâtrale
11710 e et la fille. Toutefois, dans le cas de Tristan, l’ élément plastique inhérent à toute mise en scène théâtrale se trouve r
11711 n scène théâtrale se trouve recréer un obstacle à la compréhension directe du mythe. Les acteurs, les costumes, les décors
11712 un obstacle à la compréhension directe du mythe. Les acteurs, les costumes, les décors176 retiennent l’attention dans le r
11713 à la compréhension directe du mythe. Les acteurs, les costumes, les décors176 retiennent l’attention dans le réel, imposent
11714 sion directe du mythe. Les acteurs, les costumes, les décors176 retiennent l’attention dans le réel, imposent la présence d
11715 s acteurs, les costumes, les décors176 retiennent l’ attention dans le réel, imposent la présence du « jour », contredisent
11716 stumes, les décors176 retiennent l’attention dans le réel, imposent la présence du « jour », contredisent fatalement le se
11717 176 retiennent l’attention dans le réel, imposent la présence du « jour », contredisent fatalement le sens profond de l’ac
11718 la présence du « jour », contredisent fatalement le sens profond de l’action. Tant qu’on regarde la scène, on est victime
11719 « jour », contredisent fatalement le sens profond de l’action. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’illusion d
11720 our », contredisent fatalement le sens profond de l’ action. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’illusion des
11721 t le sens profond de l’action. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’illusion des formes — et des plus ridicule
11722 tion. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’illusion des formes — et des plus ridicules. Il n’y a là, « visible
11723 n. Tant qu’on regarde la scène, on est victime de l’ illusion des formes — et des plus ridicules. Il n’y a là, « visiblemen
11724 nt guerrier en proie au tourment du désir… Fermez les yeux et aussitôt le drame s’éclaire ! L’orchestre décrit largement le
11725 au tourment du désir… Fermez les yeux et aussitôt le drame s’éclaire ! L’orchestre décrit largement les dimensions d’une t
11726 Fermez les yeux et aussitôt le drame s’éclaire ! L’ orchestre décrit largement les dimensions d’une tragédie tout intérieu
11727 le drame s’éclaire ! L’orchestre décrit largement les dimensions d’une tragédie tout intérieure. La morbidesse bouleversant
11728 ire ! L’orchestre décrit largement les dimensions d’ une tragédie tout intérieure. La morbidesse bouleversante des mélodies
11729 nt les dimensions d’une tragédie tout intérieure. La morbidesse bouleversante des mélodies révèle un monde où le désir cha
11730 sse bouleversante des mélodies révèle un monde où le désir charnel n’est plus qu’une dernière et impure langueur dans l’âm
11731 ’est plus qu’une dernière et impure langueur dans l’ âme qui se guérit de vivre. Seule la lumière douloureuse du troisième
11732 nière et impure langueur dans l’âme qui se guérit de vivre. Seule la lumière douloureuse du troisième acte — l’obsession j
11733 langueur dans l’âme qui se guérit de vivre. Seule la lumière douloureuse du troisième acte — l’obsession jaune des fiévreu
11734 Seule la lumière douloureuse du troisième acte —  l’ obsession jaune des fiévreux — peut traduire à ma vue le sens profond
11735 ssion jaune des fiévreux — peut traduire à ma vue le sens profond de l’exil des amants dans l’extase. Par ce qu’il a d’art
11736 fiévreux — peut traduire à ma vue le sens profond de l’exil des amants dans l’extase. Par ce qu’il a d’artificiel, de trop
11737 vreux — peut traduire à ma vue le sens profond de l’ exil des amants dans l’extase. Par ce qu’il a d’artificiel, de trop vi
11738 ma vue le sens profond de l’exil des amants dans l’ extase. Par ce qu’il a d’artificiel, de trop violent, cet éclairage an
11739 e l’exil des amants dans l’extase. Par ce qu’il a d’ artificiel, de trop violent, cet éclairage annonce que le jour meurt,
11740 mants dans l’extase. Par ce qu’il a d’artificiel, de trop violent, cet éclairage annonce que le jour meurt, et que déjà l’
11741 iciel, de trop violent, cet éclairage annonce que le jour meurt, et que déjà l’aube n’est plus qu’un crépuscule vainement
11742 éclairage annonce que le jour meurt, et que déjà l’ aube n’est plus qu’un crépuscule vainement exalté. ⁂ Un second lieu co
11743 puscule vainement exalté. ⁂ Un second lieu commun de la critique — d’ailleurs absolument contradictoire avec celui qui fai
11744 cule vainement exalté. ⁂ Un second lieu commun de la critique — d’ailleurs absolument contradictoire avec celui qui faisai
11745 absolument contradictoire avec celui qui faisait de Tristan la glorification du désir sensuel — c’est le rappel de l’infl
11746 contradictoire avec celui qui faisait de Tristan la glorification du désir sensuel — c’est le rappel de l’influence de Sc
11747 Tristan la glorification du désir sensuel — c’est le rappel de l’influence de Schopenhauer sur Wagner. Quoi qu’en aient pu
11748 glorification du désir sensuel — c’est le rappel de l’influence de Schopenhauer sur Wagner. Quoi qu’en aient pu penser Ni
11749 orification du désir sensuel — c’est le rappel de l’ influence de Schopenhauer sur Wagner. Quoi qu’en aient pu penser Nietz
11750 du désir sensuel — c’est le rappel de l’influence de Schopenhauer sur Wagner. Quoi qu’en aient pu penser Nietzsche, et Wag
11751 e influence est fortement surestimée. Un créateur de la taille de Wagner ne met pas des « idées » en musique. Qu’il ait tr
11752 nfluence est fortement surestimée. Un créateur de la taille de Wagner ne met pas des « idées » en musique. Qu’il ait trouv
11753 st fortement surestimée. Un créateur de la taille de Wagner ne met pas des « idées » en musique. Qu’il ait trouvé chez Sch
11754 chez Schopenhauer quelques formules reprises par le livret, une cohérence intellectuelle justifiant à ses propres yeux ce
11755 minations, voilà sans doute ce qu’il faut retenir de la rencontre, et ce n’est pas d’un immense intérêt. L’ascèse, la néga
11756 ations, voilà sans doute ce qu’il faut retenir de la rencontre, et ce n’est pas d’un immense intérêt. L’ascèse, la négatio
11757 ’il faut retenir de la rencontre, et ce n’est pas d’ un immense intérêt. L’ascèse, la négation du monde créé, l’identificat
11758 rencontre, et ce n’est pas d’un immense intérêt. L’ ascèse, la négation du monde créé, l’identification de l’attrait sexue
11759 , et ce n’est pas d’un immense intérêt. L’ascèse, la négation du monde créé, l’identification de l’attrait sexuel avec le
11760 nse intérêt. L’ascèse, la négation du monde créé, l’ identification de l’attrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant
11761 cèse, la négation du monde créé, l’identification de l’attrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant la connaissance,
11762 e, la négation du monde créé, l’identification de l’ attrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant la connaissance, to
11763 e créé, l’identification de l’attrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant la connaissance, toute cette mystique que
11764 ttrait sexuel avec le vouloir-vivre obscurcissant la connaissance, toute cette mystique que l’on s’empresse de qualifier d
11765 cissant la connaissance, toute cette mystique que l’ on s’empresse de qualifier de bouddhiste, Wagner n’avait pas à l’appre
11766 issance, toute cette mystique que l’on s’empresse de qualifier de bouddhiste, Wagner n’avait pas à l’apprendre. C’est parc
11767 e cette mystique que l’on s’empresse de qualifier de bouddhiste, Wagner n’avait pas à l’apprendre. C’est parce qu’il la po
11768 de qualifier de bouddhiste, Wagner n’avait pas à l’ apprendre. C’est parce qu’il la portait vivante en lui qu’il fut le pr
11769 gner n’avait pas à l’apprendre. C’est parce qu’il la portait vivante en lui qu’il fut le premier à retrouver sa trace dans
11770 ui qu’il fut le premier à retrouver sa trace dans les symboles des minnesänger, dans la légende manichéenne de Parsival, et
11771 sa trace dans les symboles des minnesänger, dans la légende manichéenne de Parsival, et par-dessous l’imagerie chrétienne
11772 oles des minnesänger, dans la légende manichéenne de Parsival, et par-dessous l’imagerie chrétienne, dans le Saint-Graal,
11773 a légende manichéenne de Parsival, et par-dessous l’ imagerie chrétienne, dans le Saint-Graal, la pierre sacrée des Iranien
11774 sival, et par-dessous l’imagerie chrétienne, dans le Saint-Graal, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares, la coupe
11775 ssous l’imagerie chrétienne, dans le Saint-Graal, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares, la coupe de Gwyon177, div
11776 l, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares, la coupe de Gwyon177, divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le s
11777 rre sacrée des Iraniens et des cathares, la coupe de Gwyon177, divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le sens perdu
11778 77, divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le sens perdu de la légende, dans sa virulence intégrale, ce n’est point
11779 eltique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le sens perdu de la légende, dans sa virulence intégrale, ce n’est point là une thèse
11780 ique ! ⁂ Que Wagner ait restitué le sens perdu de la légende, dans sa virulence intégrale, ce n’est point là une thèse à f
11781 n’est point là une thèse à faire admettre, c’est l’ évidence largement déclarée par la musique et les paroles de l’opéra.
11782 admettre, c’est l’évidence largement déclarée par la musique et les paroles de l’opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son
11783 t l’évidence largement déclarée par la musique et les paroles de l’opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son achèvement. Mai
11784 largement déclarée par la musique et les paroles de l’opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son achèvement. Mais ce « term
11785 rgement déclarée par la musique et les paroles de l’ opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son achèvement. Mais ce « terme »
11786 rée par la musique et les paroles de l’opéra. Par l’ opéra, le mythe connaît son achèvement. Mais ce « terme » détient deux
11787 a musique et les paroles de l’opéra. Par l’opéra, le mythe connaît son achèvement. Mais ce « terme » détient deux sens con
11788 nt deux sens contradictoires — comme presque tous les termes du vocabulaire de l’existence, décrivant l’être en situation d
11789 es — comme presque tous les termes du vocabulaire de l’existence, décrivant l’être en situation d’agir, non les objets. Ac
11790 — comme presque tous les termes du vocabulaire de l’ existence, décrivant l’être en situation d’agir, non les objets. Achèv
11791 s termes du vocabulaire de l’existence, décrivant l’ être en situation d’agir, non les objets. Achèvement désigne l’express
11792 ire de l’existence, décrivant l’être en situation d’ agir, non les objets. Achèvement désigne l’expression totale d’un être
11793 stence, décrivant l’être en situation d’agir, non les objets. Achèvement désigne l’expression totale d’un être, d’un mythe
11794 uation d’agir, non les objets. Achèvement désigne l’ expression totale d’un être, d’un mythe ou d’une œuvre ; d’autre part,
11795 es objets. Achèvement désigne l’expression totale d’ un être, d’un mythe ou d’une œuvre ; d’autre part, désigne leur mort.
11796 Achèvement désigne l’expression totale d’un être, d’ un mythe ou d’une œuvre ; d’autre part, désigne leur mort. Ainsi le my
11797 igne l’expression totale d’un être, d’un mythe ou d’ une œuvre ; d’autre part, désigne leur mort. Ainsi le mythe « achevé »
11798 ne œuvre ; d’autre part, désigne leur mort. Ainsi le mythe « achevé » par Wagner a vécu. Vixit Tristan ! Et s’ouvre l’ère
11799 é » par Wagner a vécu. Vixit Tristan ! Et s’ouvre l’ ère de ses fantômes. 19.Vulgarisation du mythe Il y eut la voie
11800 r Wagner a vécu. Vixit Tristan ! Et s’ouvre l’ère de ses fantômes. 19.Vulgarisation du mythe Il y eut la voie poétiq
11801 antômes. 19.Vulgarisation du mythe Il y eut la voie poétique du mythe. Edgar Poe engendra Baudelaire, qui engendra l
11802 ythe. Edgar Poe engendra Baudelaire, qui engendra le symbolisme, qui engendra des mandragores, des femmes sans corps, des
11803 jeunes Parques, des apparences à peine féminines de fuites — comme on dit que l’eau fuit d’un bassin : fissures dans le r
11804 es à peine féminines de fuites — comme on dit que l’ eau fuit d’un bassin : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est l
11805 féminines de fuites — comme on dit que l’eau fuit d’ un bassin : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est la tradition
11806 on dit que l’eau fuit d’un bassin : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est la tradition alanguie, intellectualisée,
11807 fuit d’un bassin : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est la tradition alanguie, intellectualisée, sophistiquée. V
11808 n : fissures dans le réel, fuites de rêves. C’est la tradition alanguie, intellectualisée, sophistiquée. Voie décidément t
11809 e s’y engage tout entier : aussi déléguera-t-il à l’ aventure quelques facultés détachées. Ascèse exactement facultative. I
11810 es. Ascèse exactement facultative. Il y eut aussi la voie romanesque du mythe : mais elle ne tarda guère à déboucher sur u
11811 à déboucher sur une route nationale encombrée, où l’ on se promène le dimanche en famille pour voir passer les belles autos
11812 une route nationale encombrée, où l’on se promène le dimanche en famille pour voir passer les belles autos, et s’indigner
11813 e promène le dimanche en famille pour voir passer les belles autos, et s’indigner des excès de vitesse. Le Lys dans la Val
11814 passer les belles autos, et s’indigner des excès de vitesse. Le Lys dans la Vallée, Adolphe, Dominique, Madame Bovary, T
11815 elles autos, et s’indigner des excès de vitesse. Le Lys dans la Vallée, Adolphe, Dominique, Madame Bovary, Thérèse Raquin
11816 et s’indigner des excès de vitesse. Le Lys dans la Vallée, Adolphe, Dominique, Madame Bovary, Thérèse Raquin, La Porte é
11817 dolphe, Dominique, Madame Bovary, Thérèse Raquin, La Porte étroite, Un amour de Swann : étapes françaises de la dissociati
11818 ovary, Thérèse Raquin, La Porte étroite, Un amour de Swann : étapes françaises de la dissociation psychologique, de la dég
11819 te étroite, Un amour de Swann : étapes françaises de la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » ex
11820 étroite, Un amour de Swann : étapes françaises de la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » extér
11821 apes françaises de la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » extérieur, et de la reconnaissance l
11822 s françaises de la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » extérieur, et de la reconnaissance luci
11823 la dissociation psychologique, de la dégradation de « l’obstacle » extérieur, et de la reconnaissance lucide — par là mêm
11824 issociation psychologique, de la dégradation de «  l’ obstacle » extérieur, et de la reconnaissance lucide — par là même, an
11825 de la dégradation de « l’obstacle » extérieur, et de la reconnaissance lucide — par là même, antiromanesque — de sa nature
11826 la dégradation de « l’obstacle » extérieur, et de la reconnaissance lucide — par là même, antiromanesque — de sa nature pu
11827 nnaissance lucide — par là même, antiromanesque — de sa nature purement intime et subjective. (Religieuse dans le cas de G
11828 e purement intime et subjective. (Religieuse dans le cas de Gide, quasi physique dans celui de Proust.) Parallèlement, il
11829 ent intime et subjective. (Religieuse dans le cas de Gide, quasi physique dans celui de Proust.) Parallèlement, il convien
11830 se dans le cas de Gide, quasi physique dans celui de Proust.) Parallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort d
11831 dans celui de Proust.) Parallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de
11832 i de Proust.) Parallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner —
11833 ) Parallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karéni
11834 arallèlement, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karénine,
11835 ment, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karénine, et pres
11836 t, il convient de citer le Triomphe de la Mort de d’ Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karénine, et presque
11837 de la Mort de d’Annunzio — commentaire admirable de Wagner — Anna Karénine, et presque tous les grands romans de l’ère vi
11838 irable de Wagner — Anna Karénine, et presque tous les grands romans de l’ère victorienne, et surtout des Tess d’Urberville
11839 Anna Karénine, et presque tous les grands romans de l’ère victorienne, et surtout des Tess d’Urberville et Jude l’Obscur 
11840 na Karénine, et presque tous les grands romans de l’ ère victorienne, et surtout des Tess d’Urberville et Jude l’Obscur ; e
11841 rtout des Tess d’Urberville et Jude l’Obscur ; et de nos jours les romans platonisants d’un Charles Morgan. ⁂ Mais les che
11842 s d’Urberville et Jude l’Obscur ; et de nos jours les romans platonisants d’un Charles Morgan. ⁂ Mais les chefs-d’œuvre, dé
11843 ’Obscur ; et de nos jours les romans platonisants d’ un Charles Morgan. ⁂ Mais les chefs-d’œuvre, désormais, nous en appren
11844 s romans platonisants d’un Charles Morgan. ⁂ Mais les chefs-d’œuvre, désormais, nous en apprennent moins sur la descente du
11845 -d’œuvre, désormais, nous en apprennent moins sur la descente du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre
11846 en apprennent moins sur la descente du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. L
11847 oins sur la descente du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique
11848 descente du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre
11849 du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre époque est
11850 e les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre époque est diffus dans la médiocrité.
11851 ans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre époque est diffus dans la médiocrité. Le vrai
11852 théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de notre époque est diffus dans la médiocrité. Le vrai sérieux dès lors,
11853 Le vrai tragique de notre époque est diffus dans la médiocrité. Le vrai sérieux dès lors, implique la connaissance, le re
11854 ue de notre époque est diffus dans la médiocrité. Le vrai sérieux dès lors, implique la connaissance, le rejet ou l’accept
11855 la médiocrité. Le vrai sérieux dès lors, implique la connaissance, le rejet ou l’acceptation de ce qui meut ou émeut les m
11856 vrai sérieux dès lors, implique la connaissance, le rejet ou l’acceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’an
11857 x dès lors, implique la connaissance, le rejet ou l’ acceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’anonymat des g
11858 plique la connaissance, le rejet ou l’acceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’anonymat des grands courants
11859 le rejet ou l’acceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’anonymat des grands courants qui roulent les individu
11860 cceptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’anonymat des grands courants qui roulent les individus détachés, av
11861 ptation de ce qui meut ou émeut les masses, et de l’ anonymat des grands courants qui roulent les individus détachés, avec
11862 et de l’anonymat des grands courants qui roulent les individus détachés, avec une puissance que l’esprit répugne encore à
11863 nt les individus détachés, avec une puissance que l’ esprit répugne encore à mesurer. L’envahissement de nos littératures,
11864 puissance que l’esprit répugne encore à mesurer. L’ envahissement de nos littératures, tant bourgeoises que « prolétarienn
11865 ’esprit répugne encore à mesurer. L’envahissement de nos littératures, tant bourgeoises que « prolétariennes », par le rom
11866 res, tant bourgeoises que « prolétariennes », par le roman, et le roman d’amour s’entend, traduit exactement l’envahisseme
11867 rgeoises que « prolétariennes », par le roman, et le roman d’amour s’entend, traduit exactement l’envahissement de notre c
11868 que « prolétariennes », par le roman, et le roman d’ amour s’entend, traduit exactement l’envahissement de notre conscience
11869 et le roman d’amour s’entend, traduit exactement l’ envahissement de notre conscience par le contenu totalement profané du
11870 mour s’entend, traduit exactement l’envahissement de notre conscience par le contenu totalement profané du mythe. Celui-ci
11871 xactement l’envahissement de notre conscience par le contenu totalement profané du mythe. Celui-ci cesse d’ailleurs d’être
11872 ement profané du mythe. Celui-ci cesse d’ailleurs d’ être un vrai mythe dès qu’il se trouve privé de son cadre sacral, et q
11873 rs d’être un vrai mythe dès qu’il se trouve privé de son cadre sacral, et que le secret mystique qu’il exprimait en le voi
11874 qu’il se trouve privé de son cadre sacral, et que le secret mystique qu’il exprimait en le voilant se vulgarise et se démo
11875 ral, et que le secret mystique qu’il exprimait en le voilant se vulgarise et se démocratise. Le droit à la passion des rom
11876 ait en le voilant se vulgarise et se démocratise. Le droit à la passion des romantiques devient alors la vague obsession d
11877 oilant se vulgarise et se démocratise. Le droit à la passion des romantiques devient alors la vague obsession de luxe et d
11878 droit à la passion des romantiques devient alors la vague obsession de luxe et d’aventures exotiques que les romans d’un
11879 des romantiques devient alors la vague obsession de luxe et d’aventures exotiques que les romans d’un Dekobra suffisent à
11880 iques devient alors la vague obsession de luxe et d’ aventures exotiques que les romans d’un Dekobra suffisent à satisfaire
11881 ue obsession de luxe et d’aventures exotiques que les romans d’un Dekobra suffisent à satisfaire symboliquement. Que cela n
11882 n de luxe et d’aventures exotiques que les romans d’ un Dekobra suffisent à satisfaire symboliquement. Que cela n’ait plus
11883 symboliquement. Que cela n’ait plus aucune espèce de sens valable, il suffit pour s’en assurer d’imaginer l’impuissance ab
11884 pèce de sens valable, il suffit pour s’en assurer d’ imaginer l’impuissance absolue où se trouvent les clients de cette lit
11885 s valable, il suffit pour s’en assurer d’imaginer l’ impuissance absolue où se trouvent les clients de cette littérature à
11886 r d’imaginer l’impuissance absolue où se trouvent les clients de cette littérature à concevoir une réalité mystique, une as
11887 l’impuissance absolue où se trouvent les clients de cette littérature à concevoir une réalité mystique, une ascèse, un ef
11888 evoir une réalité mystique, une ascèse, un effort de l’esprit pour s’affranchir des liens sensuels : or la passion courtoi
11889 ir une réalité mystique, une ascèse, un effort de l’ esprit pour s’affranchir des liens sensuels : or la passion courtoise
11890 ’esprit pour s’affranchir des liens sensuels : or la passion courtoise n’avait pas d’autre but, et son langage n’avait pas
11891 ns sensuels : or la passion courtoise n’avait pas d’ autre but, et son langage n’avait pas d’autre clé. Perdus et oubliés c
11892 avait pas d’autre but, et son langage n’avait pas d’ autre clé. Perdus et oubliés cette clé et ce but, la passion dont le b
11893 autre clé. Perdus et oubliés cette clé et ce but, la passion dont le besoin revient nous tourmenter n’est plus qu’une mala
11894 s et oubliés cette clé et ce but, la passion dont le besoin revient nous tourmenter n’est plus qu’une maladie de l’instinc
11895 revient nous tourmenter n’est plus qu’une maladie de l’instinct, rarement mortelle, régulièrement toxique et déprimante, t
11896 ient nous tourmenter n’est plus qu’une maladie de l’ instinct, rarement mortelle, régulièrement toxique et déprimante, tout
11897 ussi dégradée et dégradante, par rapport au mythe de Tristan, que le serait par exemple l’alcoolisme par rapport à l’ivres
11898 dégradante, par rapport au mythe de Tristan, que le serait par exemple l’alcoolisme par rapport à l’ivresse divine que ch
11899 rt au mythe de Tristan, que le serait par exemple l’ alcoolisme par rapport à l’ivresse divine que chantaient les mystiques
11900 le serait par exemple l’alcoolisme par rapport à l’ ivresse divine que chantaient les mystiques arabes. L’exemple du théât
11901 sme par rapport à l’ivresse divine que chantaient les mystiques arabes. L’exemple du théâtre d’avant-guerre détient une sig
11902 resse divine que chantaient les mystiques arabes. L’ exemple du théâtre d’avant-guerre détient une signification plus riche
11903 taient les mystiques arabes. L’exemple du théâtre d’ avant-guerre détient une signification plus riche pour notre objet. La
11904 nt une signification plus riche pour notre objet. La bourgeoisie du Second Empire eut le mérite de faire une dernière tent
11905 notre objet. La bourgeoisie du Second Empire eut le mérite de faire une dernière tentative pour régulariser dans son cadr
11906 et. La bourgeoisie du Second Empire eut le mérite de faire une dernière tentative pour régulariser dans son cadre social l
11907 tentative pour régulariser dans son cadre social l’ influence anarchisante de la passion. Car celle-ci survivait à toute m
11908 er dans son cadre social l’influence anarchisante de la passion. Car celle-ci survivait à toute mystique, par la grâce équ
11909 dans son cadre social l’influence anarchisante de la passion. Car celle-ci survivait à toute mystique, par la grâce équivo
11910 ion. Car celle-ci survivait à toute mystique, par la grâce équivoque du romantisme. L’hérédité — ou ce qu’on nommait ainsi
11911 e mystique, par la grâce équivoque du romantisme. L’ hérédité — ou ce qu’on nommait ainsi — transmettait le virus atténué d
11912 rédité — ou ce qu’on nommait ainsi — transmettait le virus atténué du philtre ; la culture littéraire entretenait, dans un
11913 insi — transmettait le virus atténué du philtre ; la culture littéraire entretenait, dans une certaine jeunesse tout au mo
11914 tenait, dans une certaine jeunesse tout au moins, le besoin d’une brûlure nostalgique ; et tout cela composait une sorte d
11915 ns une certaine jeunesse tout au moins, le besoin d’ une brûlure nostalgique ; et tout cela composait une sorte de complexe
11916 re nostalgique ; et tout cela composait une sorte de complexe que l’on prenait pour la « nature » elle-même, bien qu’il ne
11917 et tout cela composait une sorte de complexe que l’ on prenait pour la « nature » elle-même, bien qu’il ne représentât qu’
11918 osait une sorte de complexe que l’on prenait pour la « nature » elle-même, bien qu’il ne représentât qu’une survivance psy
11919 ne survivance psychologique, voire physiologique. La tentative de normalisation bourgeoise de la passion, visant à recréer
11920 psychologique, voire physiologique. La tentative de normalisation bourgeoise de la passion, visant à recréer une expressi
11921 logique. La tentative de normalisation bourgeoise de la passion, visant à recréer une expression conventionnelle, donc adm
11922 ique. La tentative de normalisation bourgeoise de la passion, visant à recréer une expression conventionnelle, donc admiss
11923 e expression conventionnelle, donc admissible par l’ ordre social — ce fut le théâtre de Dumas à Bataille. La fameuse « piè
11924 elle, donc admissible par l’ordre social — ce fut le théâtre de Dumas à Bataille. La fameuse « pièce à trois personnages »
11925 admissible par l’ordre social — ce fut le théâtre de Dumas à Bataille. La fameuse « pièce à trois personnages », modèle de
11926 e social — ce fut le théâtre de Dumas à Bataille. La fameuse « pièce à trois personnages », modèle de presque tous les aut
11927 La fameuse « pièce à trois personnages », modèle de presque tous les auteurs dramatiques d’avant-guerre, c’est simplement
11928 èce à trois personnages », modèle de presque tous les auteurs dramatiques d’avant-guerre, c’est simplement l’adaptation du
11929 », modèle de presque tous les auteurs dramatiques d’ avant-guerre, c’est simplement l’adaptation du mythe de Tristan à la m
11930 eurs dramatiques d’avant-guerre, c’est simplement l’ adaptation du mythe de Tristan à la mesure d’une société moderne. Le r
11931 nt-guerre, c’est simplement l’adaptation du mythe de Tristan à la mesure d’une société moderne. Le roi Marc est devenu le
11932 est simplement l’adaptation du mythe de Tristan à la mesure d’une société moderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Trista
11933 ment l’adaptation du mythe de Tristan à la mesure d’ une société moderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Tristan, le jeun
11934 the de Tristan à la mesure d’une société moderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Tristan, le jeune premier, ou gigolo ;
11935 ure d’une société moderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Tristan, le jeune premier, ou gigolo ; Iseut, l’épouse insatis
11936 oderne. Le roi Marc est devenu le Cocu ; Tristan, le jeune premier, ou gigolo ; Iseut, l’épouse insatisfaite, oisive et le
11937 u ; Tristan, le jeune premier, ou gigolo ; Iseut, l’ épouse insatisfaite, oisive et lectrice de romans. Ici encore, deux mo
11938 Iseut, l’épouse insatisfaite, oisive et lectrice de romans. Ici encore, deux morales s’affrontent. Les barons félons de l
11939 de romans. Ici encore, deux morales s’affrontent. Les barons félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale
11940 ore, deux morales s’affrontent. Les barons félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ».
11941 , deux morales s’affrontent. Les barons félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ». Il
11942 Les barons félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourge
11943 félons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’héri
11944 ons de la légende sont figurés par les tenants de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’héritag
11945 nants de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont d
11946 onformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’ héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté du mari, et don
11947 . Ils défendent le mariage bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté du mari, et donc légèrement
11948 mariage bourgeois, l’héritage, les convenances et l’ Ordre. Ils sont du côté du mari, et donc légèrement ridicules. Mais la
11949 côté du mari, et donc légèrement ridicules. Mais la morale contraire triomphe régulièrement — fût-ce au prix d’un coup de
11950 contraire triomphe régulièrement — fût-ce au prix d’ un coup de pistolet. C’est la morale du romantisme, des droits impresc
11951 ent — fût-ce au prix d’un coup de pistolet. C’est la morale du romantisme, des droits imprescriptibles de l’amour, et elle
11952 morale du romantisme, des droits imprescriptibles de l’amour, et elle implique la supériorité « spirituelle » de la maître
11953 ale du romantisme, des droits imprescriptibles de l’ amour, et elle implique la supériorité « spirituelle » de la maîtresse
11954 its imprescriptibles de l’amour, et elle implique la supériorité « spirituelle » de la maîtresse sur l’épouse. Quant au ph
11955 , et elle implique la supériorité « spirituelle » de la maîtresse sur l’épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabili
11956 t elle implique la supériorité « spirituelle » de la maîtresse sur l’épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabilité,
11957 a supériorité « spirituelle » de la maîtresse sur l’ épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabilité, on lui donne le
11958 a maîtresse sur l’épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabilité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la
11959 aîtresse sur l’épouse. Quant au philtre, alibi de la responsabilité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la pa
11960 philtre, alibi de la responsabilité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du confo
11961 la responsabilité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du conformisme n’ont pas t
11962 ité, on lui donne le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’assim
11963 , on lui donne le nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’assimile
11964 nom romantique de « fatalité de la passion ». Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’assimiler à la « littératu
11965 n ». Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’assimiler à la « littérature » en général, terme de mépris vouant à
11966 . Et les tenants du conformisme n’ont pas tort de l’ assimiler à la « littérature » en général, terme de mépris vouant à un
11967 ts du conformisme n’ont pas tort de l’assimiler à la « littérature » en général, terme de mépris vouant à une exécration g
11968 ’assimiler à la « littérature » en général, terme de mépris vouant à une exécration globale les « tendances dissolvantes »
11969 , terme de mépris vouant à une exécration globale les « tendances dissolvantes », l’« anarchie », et les idéaux « impossibl
11970 xécration globale les « tendances dissolvantes », l’ « anarchie », et les idéaux « impossibles ». Bientôt, l’on n’essaiera
11971 es « tendances dissolvantes », l’« anarchie », et les idéaux « impossibles ». Bientôt, l’on n’essaiera plus même de nier la
11972 archie », et les idéaux « impossibles ». Bientôt, l’ on n’essaiera plus même de nier la complaisance que réclame de ses pro
11973 impossibles ». Bientôt, l’on n’essaiera plus même de nier la complaisance que réclame de ses propres victimes l’élaboratio
11974 les ». Bientôt, l’on n’essaiera plus même de nier la complaisance que réclame de ses propres victimes l’élaboration du vie
11975 era plus même de nier la complaisance que réclame de ses propres victimes l’élaboration du vieux philtre. Elle est minutie
11976 complaisance que réclame de ses propres victimes l’ élaboration du vieux philtre. Elle est minutieusement décrite, jusque
11977 ue dans ses ruses inconscientes, en des centaines de pages, par Marcel Proust. (Voir surtout Un Amour de Swann.) Littératu
11978 pages, par Marcel Proust. (Voir surtout Un Amour de Swann.) Littérature bourgeoise ai-je dit : ses conclusions régulièrem
11979 ulièrement antibourgeoises font partie intégrante de l’ordre social établi. L’instinct de conservation rend en effet cet o
11980 èrement antibourgeoises font partie intégrante de l’ ordre social établi. L’instinct de conservation rend en effet cet ordr
11981 font partie intégrante de l’ordre social établi. L’ instinct de conservation rend en effet cet ordre tolérant à l’égard de
11982 e intégrante de l’ordre social établi. L’instinct de conservation rend en effet cet ordre tolérant à l’égard de ce qui fei
11983 ffet cet ordre tolérant à l’égard de ce qui feint de le renier, mais qui en vit. Le calcul est très simple, et bien entend
11984 t cet ordre tolérant à l’égard de ce qui feint de le renier, mais qui en vit. Le calcul est très simple, et bien entendu i
11985 rd de ce qui feint de le renier, mais qui en vit. Le calcul est très simple, et bien entendu inconscient. L’idéal glorifié
11986 cul est très simple, et bien entendu inconscient. L’ idéal glorifié par la littérature détourne en rêveries voluptueuses le
11987 et bien entendu inconscient. L’idéal glorifié par la littérature détourne en rêveries voluptueuses les tendances subversiv
11988 la littérature détourne en rêveries voluptueuses les tendances subversives de l’esprit. La morale du mariage en souffre év
11989 n rêveries voluptueuses les tendances subversives de l’esprit. La morale du mariage en souffre évidemment, mais cela n’est
11990 êveries voluptueuses les tendances subversives de l’ esprit. La morale du mariage en souffre évidemment, mais cela n’est pa
11991 luptueuses les tendances subversives de l’esprit. La morale du mariage en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’une gr
11992 ariage en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’ une gravité urgente, puisqu’on sait bien que l’institution matrimonial
11993 as d’une gravité urgente, puisqu’on sait bien que l’ institution matrimoniale repose sur des bases financières178 et non pl
11994 et non plus religieuses ou morales. À dire vrai, les seuls écarts considérés comme intolérables sont ceux qui entraînent u
11995 qui entraînent une dilapidation du « patrimoine » de la famille. (Patrimoine ne signifiant plus que fortune et propriétés.
11996 entraînent une dilapidation du « patrimoine » de la famille. (Patrimoine ne signifiant plus que fortune et propriétés.) ⁂
11997 plus que fortune et propriétés.) ⁂ Cette volonté de jouir du mythe mais sans le payer trop cher, on la voit s’exprimer en
11998 tés.) ⁂ Cette volonté de jouir du mythe mais sans le payer trop cher, on la voit s’exprimer en toute naïveté dans le film
11999 e jouir du mythe mais sans le payer trop cher, on la voit s’exprimer en toute naïveté dans le film sentimental. Peu de gen
12000 cher, on la voit s’exprimer en toute naïveté dans le film sentimental. Peu de genres plus strictement conventionnels et rh
12001 lus strictement conventionnels et rhétoriques que le film américain des premières années de l’entre-deux-guerres. C’était
12002 riques que le film américain des premières années de l’entre-deux-guerres. C’était l’époque du happy end : tout devait abo
12003 ues que le film américain des premières années de l’ entre-deux-guerres. C’était l’époque du happy end : tout devait abouti
12004 premières années de l’entre-deux-guerres. C’était l’ époque du happy end : tout devait aboutir au long baiser final sur fon
12005 tout devait aboutir au long baiser final sur fond de roses ou de tentures luxueuses. Or cette figure de style n’est pas sa
12006 aboutir au long baiser final sur fond de roses ou de tentures luxueuses. Or cette figure de style n’est pas sans relations
12007 e roses ou de tentures luxueuses. Or cette figure de style n’est pas sans relations avec le mythe au dernier stade de sa d
12008 tte figure de style n’est pas sans relations avec le mythe au dernier stade de sa déchéance. Elle exprime à la perfection
12009 pas sans relations avec le mythe au dernier stade de sa déchéance. Elle exprime à la perfection la synthèse idéale de deux
12010 au dernier stade de sa déchéance. Elle exprime à la perfection la synthèse idéale de deux désirs contradictoires : désir
12011 ade de sa déchéance. Elle exprime à la perfection la synthèse idéale de deux désirs contradictoires : désir que rien ne s’
12012 . Elle exprime à la perfection la synthèse idéale de deux désirs contradictoires : désir que rien ne s’arrange et désir qu
12013 s’arrange — désir romantique et désir bourgeois. La profonde satisfaction que produit à coup sûr le happy end provient pr
12014 . La profonde satisfaction que produit à coup sûr le happy end provient précisément du fait qu’il libère le public de ses
12015 ppy end provient précisément du fait qu’il libère le public de ses contradictions intimes. En effet : point de roman sans
12016 ovient précisément du fait qu’il libère le public de ses contradictions intimes. En effet : point de roman sans obstacles.
12017 c de ses contradictions intimes. En effet : point de roman sans obstacles. On les multiplie donc, sans souci d’une invrais
12018 mes. En effet : point de roman sans obstacles. On les multiplie donc, sans souci d’une invraisemblance que le désir de roma
12019 sans obstacles. On les multiplie donc, sans souci d’ une invraisemblance que le désir de romantisme rend insensible. Ainsi,
12020 tiplie donc, sans souci d’une invraisemblance que le désir de romantisme rend insensible. Ainsi, pendant une heure ou deux
12021 nc, sans souci d’une invraisemblance que le désir de romantisme rend insensible. Ainsi, pendant une heure ou deux le roman
12022 rend insensible. Ainsi, pendant une heure ou deux le roman pourra rebondir et notre cœur haleter, et c’est ce que nous che
12023 œur haleter, et c’est ce que nous cherchons. Mais l’ obstacle signifie, à la limite, la mort, le renoncement aux biens terr
12024 e que nous cherchons. Mais l’obstacle signifie, à la limite, la mort, le renoncement aux biens terrestres. C’est ce que no
12025 cherchons. Mais l’obstacle signifie, à la limite, la mort, le renoncement aux biens terrestres. C’est ce que nous ne voulo
12026 . Mais l’obstacle signifie, à la limite, la mort, le renoncement aux biens terrestres. C’est ce que nous ne voulons plus,
12027 , dès que cela nous devient clair. Il s’agit donc de supprimer l’obstacle à temps, ce qui amène par définition la fin du r
12028 a nous devient clair. Il s’agit donc de supprimer l’ obstacle à temps, ce qui amène par définition la fin du roman et du fi
12029 r l’obstacle à temps, ce qui amène par définition la fin du roman et du film ; « et ils eurent beaucoup d’enfants » signif
12030 in du roman et du film ; « et ils eurent beaucoup d’ enfants » signifie qu’il n’y a plus rien à raconter ou bien c’est le b
12031 ie qu’il n’y a plus rien à raconter ou bien c’est le baiser en gros plan, bouchant l’écran et refermant la fenêtre de l’im
12032 er ou bien c’est le baiser en gros plan, bouchant l’ écran et refermant la fenêtre de l’imagination. Toutefois, l’on s’effo
12033 aiser en gros plan, bouchant l’écran et refermant la fenêtre de l’imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cet
12034 os plan, bouchant l’écran et refermant la fenêtre de l’imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cette fin une
12035 plan, bouchant l’écran et refermant la fenêtre de l’ imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cette fin une atm
12036 refermant la fenêtre de l’imagination. Toutefois, l’ on s’efforcera de donner à cette fin une atmosphère « poétique » qui d
12037 tre de l’imagination. Toutefois, l’on s’efforcera de donner à cette fin une atmosphère « poétique » qui dissimule le passa
12038 tte fin une atmosphère « poétique » qui dissimule le passage à la vie quotidienne, et compense la déception du romantique
12039 tmosphère « poétique » qui dissimule le passage à la vie quotidienne, et compense la déception du romantique par le soulag
12040 mule le passage à la vie quotidienne, et compense la déception du romantique par le soulagement du bourgeois… Ainsi, dans
12041 ienne, et compense la déception du romantique par le soulagement du bourgeois… Ainsi, dans le théâtre, dans le roman à suc
12042 ique par le soulagement du bourgeois… Ainsi, dans le théâtre, dans le roman à succès et dans le film qui exploitent inlass
12043 gement du bourgeois… Ainsi, dans le théâtre, dans le roman à succès et dans le film qui exploitent inlassablement la formu
12044 , dans le théâtre, dans le roman à succès et dans le film qui exploitent inlassablement la formule du ménage à trois, l’id
12045 cès et dans le film qui exploitent inlassablement la formule du ménage à trois, l’idéalisme tragique du mythe originel n’e
12046 tent inlassablement la formule du ménage à trois, l’ idéalisme tragique du mythe originel n’est plus qu’une nostalgie assez
12047 lus qu’une nostalgie assez vulgaire, idéalisation de désirs anodins, d’ailleurs ramenés vers la jouissance des choses, c’e
12048 sation de désirs anodins, d’ailleurs ramenés vers la jouissance des choses, c’est-à-dire totalement invertis par rapport à
12049 s, c’est-à-dire totalement invertis par rapport à l’ amour courtois. La religion des troubadours se prêtait aux complicités
12050 talement invertis par rapport à l’amour courtois. La religion des troubadours se prêtait aux complicités les plus sournois
12051 ligion des troubadours se prêtait aux complicités les plus sournoises avec l’instinct, qu’elle excitait par sa volonté même
12052 prêtait aux complicités les plus sournoises avec l’ instinct, qu’elle excitait par sa volonté même de le nier. L’ambiguïté
12053 l’instinct, qu’elle excitait par sa volonté même de le nier. L’ambiguïté du langage mystique de l’hérésie devait faire na
12054 instinct, qu’elle excitait par sa volonté même de le nier. L’ambiguïté du langage mystique de l’hérésie devait faire naîtr
12055 qu’elle excitait par sa volonté même de le nier. L’ ambiguïté du langage mystique de l’hérésie devait faire naître, dès le
12056 même de le nier. L’ambiguïté du langage mystique de l’hérésie devait faire naître, dès le xiiie siècle, une rhétorique p
12057 me de le nier. L’ambiguïté du langage mystique de l’ hérésie devait faire naître, dès le xiiie siècle, une rhétorique prof
12058 ge mystique de l’hérésie devait faire naître, dès le xiiie siècle, une rhétorique profane de la passion. Et c’est la diff
12059 tre, dès le xiiie siècle, une rhétorique profane de la passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature ro
12060 , dès le xiiie siècle, une rhétorique profane de la passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature roman
12061 e, une rhétorique profane de la passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature romanesque qui aboutit, au
12062 ique profane de la passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature romanesque qui aboutit, au cours du der
12063 passion. Et c’est la diffusion de ce langage par la littérature romanesque qui aboutit, au cours du dernier siècle, à ce
12064 du dernier siècle, à ce renversement des rôles : l’ instinct devenant le vrai support d’une rhétorique dont les figures lu
12065 à ce renversement des rôles : l’instinct devenant le vrai support d’une rhétorique dont les figures lui prêtent désormais
12066 t des rôles : l’instinct devenant le vrai support d’ une rhétorique dont les figures lui prêtent désormais un semblant d’id
12067 ct devenant le vrai support d’une rhétorique dont les figures lui prêtent désormais un semblant d’idéalité. 20.L’instinc
12068 ont les figures lui prêtent désormais un semblant d’ idéalité. 20.L’instinct glorifié Comme à la rose de Guillaume de
12069 d’idéalité. 20.L’instinct glorifié Comme à la rose de Guillaume de Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à
12070 ité. 20.L’instinct glorifié Comme à la rose de Guillaume de Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à la rhéto
12071 Comme à la rose de Guillaume de Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque
12072 e à la rose de Guillaume de Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppos
12073 e Lorris répond la rose de Jean de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuel
12074 Jean de Meung, comme à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantis
12075 à la rhétorique cristalline de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provoqué de nos j
12076 de Pétrarque s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provoqué de nos jours une révolte qui se veu
12077 e s’oppose la fantasmagorie sensuelle de Boccace, le romantisme a provoqué de nos jours une révolte qui se veut « primitiv
12078 ie sensuelle de Boccace, le romantisme a provoqué de nos jours une révolte qui se veut « primitive ». Ce n’est plus le sen
12079 révolte qui se veut « primitive ». Ce n’est plus le sentiment que l’on idéalise, c’est l’instinct. Je songe à une certain
12080 eut « primitive ». Ce n’est plus le sentiment que l’ on idéalise, c’est l’instinct. Je songe à une certaine école de romanc
12081 n’est plus le sentiment que l’on idéalise, c’est l’ instinct. Je songe à une certaine école de romanciers anglo-américains
12082 , c’est l’instinct. Je songe à une certaine école de romanciers anglo-américains, qui fleurit dans l’entre-deux-guerres, u
12083 de romanciers anglo-américains, qui fleurit dans l’ entre-deux-guerres, un Lawrence, un Caldwell, et leurs imitateurs. Voi
12084 nous disaient ces hommes : « Nous en avons assez de souffrir pour des idées, des idéaux, des petites hypocrisies idéalisé
12085 lles personne ne sait plus croire. Vous avez fait de la femme une espèce de divinité coquette, cruelle et vampirique. Vos
12086 s personne ne sait plus croire. Vous avez fait de la femme une espèce de divinité coquette, cruelle et vampirique. Vos fem
12087 lus croire. Vous avez fait de la femme une espèce de divinité coquette, cruelle et vampirique. Vos femmes fatales, et vos
12088 et vos femmes adultères, et vos femmes desséchées de vertu, nous ont gâté la joie de vivre. Nous nous vengerons de vos « d
12089 et vos femmes desséchées de vertu, nous ont gâté la joie de vivre. Nous nous vengerons de vos « divines ». La femme est d
12090 femmes desséchées de vertu, nous ont gâté la joie de vivre. Nous nous vengerons de vos « divines ». La femme est d’abord u
12091 us ont gâté la joie de vivre. Nous nous vengerons de vos « divines ». La femme est d’abord une femelle. Nous la ferons se
12092 de vivre. Nous nous vengerons de vos « divines ». La femme est d’abord une femelle. Nous la ferons se traîner sur le ventr
12093 divines ». La femme est d’abord une femelle. Nous la ferons se traîner sur le ventre vers le mâle dominateur179. Au lieu d
12094 ’abord une femelle. Nous la ferons se traîner sur le ventre vers le mâle dominateur179. Au lieu de chanter la courtoisie,
12095 lle. Nous la ferons se traîner sur le ventre vers le mâle dominateur179. Au lieu de chanter la courtoisie, nous chanterons
12096 re vers le mâle dominateur179. Au lieu de chanter la courtoisie, nous chanterons les ruses du désir animal, l’emprise tota
12097 Au lieu de chanter la courtoisie, nous chanterons les ruses du désir animal, l’emprise totale du sexe sur l’esprit. Et la g
12098 oisie, nous chanterons les ruses du désir animal, l’ emprise totale du sexe sur l’esprit. Et la grande innocence bestiale n
12099 ses du désir animal, l’emprise totale du sexe sur l’ esprit. Et la grande innocence bestiale nous guérira de votre goût du
12100 animal, l’emprise totale du sexe sur l’esprit. Et la grande innocence bestiale nous guérira de votre goût du péché, cette
12101 rit. Et la grande innocence bestiale nous guérira de votre goût du péché, cette maladie de l’instinct génésique. Ce que vo
12102 ous guérira de votre goût du péché, cette maladie de l’instinct génésique. Ce que vous appelez morale, c’est ce qui nous r
12103 guérira de votre goût du péché, cette maladie de l’ instinct génésique. Ce que vous appelez morale, c’est ce qui nous rend
12104 méchants, tristes et honteux. Ce que vous appelez l’ ordure, voilà ce qui peut nous purifier. Vos tabous sont des sacrilège
12105 s purifier. Vos tabous sont des sacrilèges contre la vraie divinité, qui est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de
12106 des sacrilèges contre la vraie divinité, qui est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’esprit, la grande puissa
12107 èges contre la vraie divinité, qui est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’esprit, la grande puissance solaire
12108 vraie divinité, qui est la Vie. Et la vie, c’est l’ instinct libéré de l’esprit, la grande puissance solaire qui broie et
12109 ui est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’esprit, la grande puissance solaire qui broie et magnifie l’individ
12110 est la Vie. Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’ esprit, la grande puissance solaire qui broie et magnifie l’individu f
12111 . Et la vie, c’est l’instinct libéré de l’esprit, la grande puissance solaire qui broie et magnifie l’individu fécond, la
12112 la grande puissance solaire qui broie et magnifie l’ individu fécond, la belle brute déchaînée, etc. » L’un de ces prophète
12113 solaire qui broie et magnifie l’individu fécond, la belle brute déchaînée, etc. » L’un de ces prophètes est allé jusqu’à
12114 idu fécond, la belle brute déchaînée, etc. » L’un de ces prophètes est allé jusqu’à dire : « Je voudrais avoir autant de v
12115 st allé jusqu’à dire : « Je voudrais avoir autant de vitalité qu’une vache. » ⁂ Cette nouvelle mystique de la « Vie » a pu
12116 italité qu’une vache. » ⁂ Cette nouvelle mystique de la « Vie » a pu donner naissance à de belles œuvres littéraires. Mais
12117 lité qu’une vache. » ⁂ Cette nouvelle mystique de la « Vie » a pu donner naissance à de belles œuvres littéraires. Mais el
12118 le mystique de la « Vie » a pu donner naissance à de belles œuvres littéraires. Mais elle porte un nom « politique ». Je l
12119 éraires. Mais elle porte un nom « politique ». Je la retrouve, étrangement identique, aux origines profondes d’un mouvemen
12120 ve, étrangement identique, aux origines profondes d’ un mouvement que nous n’avons plus à étudier ni à convaincre. Disons p
12121 plus à étudier ni à convaincre. Disons pour fixer les idées qu’il s’appelle national-socialisme (ou si l’on veut fascisme o
12122 idées qu’il s’appelle national-socialisme (ou si l’ on veut fascisme ou communisme, selon les prétextes économiques ou doc
12123 me (ou si l’on veut fascisme ou communisme, selon les prétextes économiques ou doctrinaux qui lui ont permis de s’emparer d
12124 xtes économiques ou doctrinaux qui lui ont permis de s’emparer du pouvoir). C’est une négation de l’au-delà dont le but n’
12125 rmis de s’emparer du pouvoir). C’est une négation de l’au-delà dont le but n’est pas de supprimer les dieux mais de s’empa
12126 s de s’emparer du pouvoir). C’est une négation de l’ au-delà dont le but n’est pas de supprimer les dieux mais de s’emparer
12127 du pouvoir). C’est une négation de l’au-delà dont le but n’est pas de supprimer les dieux mais de s’emparer de leur pouvoi
12128 t une négation de l’au-delà dont le but n’est pas de supprimer les dieux mais de s’emparer de leur pouvoir en divinisant l
12129 n de l’au-delà dont le but n’est pas de supprimer les dieux mais de s’emparer de leur pouvoir en divinisant l’ici-bas. Perd
12130 dont le but n’est pas de supprimer les dieux mais de s’emparer de leur pouvoir en divinisant l’ici-bas. Perdre sa personna
12131 ’est pas de supprimer les dieux mais de s’emparer de leur pouvoir en divinisant l’ici-bas. Perdre sa personnalité morale e
12132 x mais de s’emparer de leur pouvoir en divinisant l’ ici-bas. Perdre sa personnalité morale et se retremper dans le flux co
12133 erdre sa personnalité morale et se retremper dans le flux cosmique de l’instinct, c’est l’idéal de nos poètes du primitivi
12134 lité morale et se retremper dans le flux cosmique de l’instinct, c’est l’idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais
12135 é morale et se retremper dans le flux cosmique de l’ instinct, c’est l’idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais la
12136 remper dans le flux cosmique de l’instinct, c’est l’ idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais la pratique de cette
12137 ans le flux cosmique de l’instinct, c’est l’idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais la pratique de cette croyanc
12138 idéal de nos poètes du primitivisme solaire, mais la pratique de cette croyance n’est pas de nature à nous tromper un seul
12139 poètes du primitivisme solaire, mais la pratique de cette croyance n’est pas de nature à nous tromper un seul instant : i
12140 ire, mais la pratique de cette croyance n’est pas de nature à nous tromper un seul instant : il n’y a pas de « belles » br
12141 ure à nous tromper un seul instant : il n’y a pas de « belles » brutes, il y a des brutes. L’idée de beauté, qu’un Lawrenc
12142 ’y a pas de « belles » brutes, il y a des brutes. L’ idée de beauté, qu’un Lawrence croit encore consistante, c’est l’hérit
12143 s de « belles » brutes, il y a des brutes. L’idée de beauté, qu’un Lawrence croit encore consistante, c’est l’héritage d’u
12144 é, qu’un Lawrence croit encore consistante, c’est l’ héritage d’une époque en faillite — une dette que plus personne, là-ba
12145 wrence croit encore consistante, c’est l’héritage d’ une époque en faillite — une dette que plus personne, là-bas, n’est di
12146 là-bas, n’est disposé à reconnaître. On n’a plus de comptes à rendre à cet « esprit » platonicien. Il était cause de tout
12147 ndre à cet « esprit » platonicien. Il était cause de toute la confusion, et il l’a payé de sa vie, voilà qui est clair. Ma
12148 t « esprit » platonicien. Il était cause de toute la confusion, et il l’a payé de sa vie, voilà qui est clair. Mais j’ajou
12149 cien. Il était cause de toute la confusion, et il l’ a payé de sa vie, voilà qui est clair. Mais j’ajouterai ceci, qui est
12150 était cause de toute la confusion, et il l’a payé de sa vie, voilà qui est clair. Mais j’ajouterai ceci, qui est non moins
12151 non moins clair : quand sous prétexte de détruire l’ artificiel — rhétorique idéalisante, éthique et mystique du « parfait 
12152 idéalisante, éthique et mystique du « parfait » — l’ on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’instinct, dans le lar
12153 que du « parfait » — l’on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans
12154 » — l’on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’« infait », c’
12155 l’on prétend s’enfoncer dans le flot primitif de l’ instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’« infait », c’est
12156 nfoncer dans le flot primitif de l’instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’« infait », c’est-à-dire dans l’in
12157 ot primitif de l’instinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’« infait », c’est-à-dire dans l’infect, l’on croit r
12158 nstinct, dans le larvaire, dans le non-fait, dans l’ « infait », c’est-à-dire dans l’infect, l’on croit retrouver l’authent
12159 le non-fait, dans l’« infait », c’est-à-dire dans l’ infect, l’on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’on ne fait
12160 t, dans l’« infait », c’est-à-dire dans l’infect, l’ on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’on ne fait pourtant q
12161 c’est-à-dire dans l’infect, l’on croit retrouver l’ authentique de la vie, et l’on ne fait pourtant que s’abandonner au to
12162 dans l’infect, l’on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’on ne fait pourtant que s’abandonner au torrent des déch
12163 s l’infect, l’on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’on ne fait pourtant que s’abandonner au torrent des déchets
12164 l’on croit retrouver l’authentique de la vie, et l’ on ne fait pourtant que s’abandonner au torrent des déchets de l’ancie
12165 pourtant que s’abandonner au torrent des déchets de l’ancienne culture et de ses mythes désagrégés. C’est qu’il n’y a plu
12166 urtant que s’abandonner au torrent des déchets de l’ ancienne culture et de ses mythes désagrégés. C’est qu’il n’y a plus,
12167 r au torrent des déchets de l’ancienne culture et de ses mythes désagrégés. C’est qu’il n’y a plus, dans l’homme d’aujourd
12168 s mythes désagrégés. C’est qu’il n’y a plus, dans l’ homme d’aujourd’hui, d’authenticité primitive. Ce que l’on appelle hér
12169 désagrégés. C’est qu’il n’y a plus, dans l’homme d’ aujourd’hui, d’authenticité primitive. Ce que l’on appelle hérédité, d
12170 est qu’il n’y a plus, dans l’homme d’aujourd’hui, d’ authenticité primitive. Ce que l’on appelle hérédité, dans le jargon d
12171 e d’aujourd’hui, d’authenticité primitive. Ce que l’ on appelle hérédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’Église a
12172 ité primitive. Ce que l’on appelle hérédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’Église appelle péché originel, cela
12173 ive. Ce que l’on appelle hérédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’Église appelle péché originel, cela désigne la
12174 hérédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’ Église appelle péché originel, cela désigne la perte irrémédiable du c
12175 que l’Église appelle péché originel, cela désigne la perte irrémédiable du contact immédiat avec nos origines. Et dès lors
12176 dessous de nos morales, ce n’est pas nous libérer de leurs interdictions, mais nous livrer à une folie qui répugnerait aux
12177 gnerait aux bêtes fauves. Descendre au-dessous de l’ expression créée et réglée par l’esprit (même si l’esprit, comme je le
12178 re au-dessous de l’expression créée et réglée par l’ esprit (même si l’esprit, comme je le crois, nous engageait dans les v
12179 ’expression créée et réglée par l’esprit (même si l’ esprit, comme je le crois, nous engageait dans les voies irréelles) ce
12180 t réglée par l’esprit (même si l’esprit, comme je le crois, nous engageait dans les voies irréelles) ce n’est pas revenir
12181 l’esprit, comme je le crois, nous engageait dans les voies irréelles) ce n’est pas revenir au réel, mais s’égarer dans la
12182 ce n’est pas revenir au réel, mais s’égarer dans la zone de terreur et dans les terrains vagues où se sont déversés tous
12183 t pas revenir au réel, mais s’égarer dans la zone de terreur et dans les terrains vagues où se sont déversés tous les rebu
12184 el, mais s’égarer dans la zone de terreur et dans les terrains vagues où se sont déversés tous les rebuts d’une civilisatio
12185 dans les terrains vagues où se sont déversés tous les rebuts d’une civilisation intoxiquée. L’« authentique » dont le désir
12186 rrains vagues où se sont déversés tous les rebuts d’ une civilisation intoxiquée. L’« authentique » dont le désir nous obsè
12187 és tous les rebuts d’une civilisation intoxiquée. L’ « authentique » dont le désir nous obsède, nous ne pourrons pas le ret
12188 e civilisation intoxiquée. L’« authentique » dont le désir nous obsède, nous ne pourrons pas le retrouver. Il n’est pas au
12189 » dont le désir nous obsède, nous ne pourrons pas le retrouver. Il n’est pas au terme d’un mouvement d’abandon à l’instinc
12190 pourrons pas le retrouver. Il n’est pas au terme d’ un mouvement d’abandon à l’instinct énervé et au ressentiment de la ch
12191 e retrouver. Il n’est pas au terme d’un mouvement d’ abandon à l’instinct énervé et au ressentiment de la chair. Il n’est p
12192 Il n’est pas au terme d’un mouvement d’abandon à l’ instinct énervé et au ressentiment de la chair. Il n’est pas caché mai
12193 d’abandon à l’instinct énervé et au ressentiment de la chair. Il n’est pas caché mais perdu. Il ne peut qu’être recréé pa
12194 abandon à l’instinct énervé et au ressentiment de la chair. Il n’est pas caché mais perdu. Il ne peut qu’être recréé par u
12195 ne peut qu’être recréé par un effort contraire à la passion, c’est-à-dire par une action, une mise en ordre, une purifica
12196 une mise en ordre, une purification — un retour à la sobriété. Agir, ce n’est pas s’évader hors d’un monde déclaré diaboli
12197 r à la sobriété. Agir, ce n’est pas s’évader hors d’ un monde déclaré diabolique. Ce n’est pas tuer ce corps gênant. Mais c
12198 s ce n’est pas non plus tirer son revolver contre l’ esprit sous prétexte qu’il nous a trompés180. Agir, en vérité, c’est a
12199 ous a trompés180. Agir, en vérité, c’est accepter les conditions qui nous sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la
12200 ccepter les conditions qui nous sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter
12201 conditions qui nous sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus e
12202 nditions qui nous sont faites, dans le conflit de l’ esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en d
12203 nous sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en détruisant ma
12204 us sont faites, dans le conflit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en détruisant mais
12205 flit de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en détruisant mais en mariant les deux puissan
12206 t de l’esprit et de la chair ; et c’est tenter de les surmonter non plus en détruisant mais en mariant les deux puissances
12207 surmonter non plus en détruisant mais en mariant les deux puissances antagonistes. Que l’esprit vienne au secours de la ch
12208 en mariant les deux puissances antagonistes. Que l’ esprit vienne au secours de la chair et retrouve en elle son appui, et
12209 nces antagonistes. Que l’esprit vienne au secours de la chair et retrouve en elle son appui, et que la chair se soumette à
12210 s antagonistes. Que l’esprit vienne au secours de la chair et retrouve en elle son appui, et que la chair se soumette à l’
12211 de la chair et retrouve en elle son appui, et que la chair se soumette à l’esprit et retrouve par lui sa paix. Telle est l
12212 en elle son appui, et que la chair se soumette à l’ esprit et retrouve par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Ér
12213 à l’esprit et retrouve par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux
12214 tel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’ eux n’a pour fin véritable et pour terminaison réelle que l’autre, qu’
12215 on réelle que l’autre, qu’il voulait détruire ! À l’ infini, jusqu’à la consomption de toute vie et de tout esprit. Voilà c
12216 tre, qu’il voulait détruire ! À l’infini, jusqu’à la consomption de toute vie et de tout esprit. Voilà ce que peut faire l
12217 ait détruire ! À l’infini, jusqu’à la consomption de toute vie et de tout esprit. Voilà ce que peut faire l’homme qui se p
12218 l’infini, jusqu’à la consomption de toute vie et de tout esprit. Voilà ce que peut faire l’homme qui se prend pour son di
12219 te vie et de tout esprit. Voilà ce que peut faire l’ homme qui se prend pour son dieu. Voilà le mouvement dernier de la pas
12220 t faire l’homme qui se prend pour son dieu. Voilà le mouvement dernier de la passion, dont l’exaspération s’appelle la gue
12221 e prend pour son dieu. Voilà le mouvement dernier de la passion, dont l’exaspération s’appelle la guerre. 21.La passion
12222 rend pour son dieu. Voilà le mouvement dernier de la passion, dont l’exaspération s’appelle la guerre. 21.La passion da
12223 u. Voilà le mouvement dernier de la passion, dont l’ exaspération s’appelle la guerre. 21.La passion dans tous les domai
12224 nier de la passion, dont l’exaspération s’appelle la guerre. 21.La passion dans tous les domaines Le mythe sacré de
12225 n s’appelle la guerre. 21.La passion dans tous les domaines Le mythe sacré de l’amour courtois, au xiie siècle, avai
12226 uerre. 21.La passion dans tous les domaines Le mythe sacré de l’amour courtois, au xiie siècle, avait eu pour fonct
12227 passion dans tous les domaines Le mythe sacré de l’amour courtois, au xiie siècle, avait eu pour fonction sociale d’o
12228 ssion dans tous les domaines Le mythe sacré de l’ amour courtois, au xiie siècle, avait eu pour fonction sociale d’ordo
12229 , au xiie siècle, avait eu pour fonction sociale d’ ordonner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une
12230 cle, avait eu pour fonction sociale d’ordonner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une mystique trans
12231 u pour fonction sociale d’ordonner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une mystique transcendante orie
12232 rdonner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une mystique transcendante orientait secrètement, polaris
12233 nner et de purifier les puissances anarchiques de la passion. Une mystique transcendante orientait secrètement, polarisait
12234 nscendante orientait secrètement, polarisait vers l’ au-delà les nostalgies de l’humanité souffrante. C’était sans doute un
12235 orientait secrètement, polarisait vers l’au-delà les nostalgies de l’humanité souffrante. C’était sans doute une hérésie,
12236 ètement, polarisait vers l’au-delà les nostalgies de l’humanité souffrante. C’était sans doute une hérésie, mais pacifique
12237 ment, polarisait vers l’au-delà les nostalgies de l’ humanité souffrante. C’était sans doute une hérésie, mais pacifique, e
12238 oute une hérésie, mais pacifique, et par certains de ses aspects, très favorable à l’équilibre civilisateur. Cependant, du
12239 et par certains de ses aspects, très favorable à l’ équilibre civilisateur. Cependant, du seul fait qu’elle s’opposait à l
12240 eur. Cependant, du seul fait qu’elle s’opposait à la propagation de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécut
12241 du seul fait qu’elle s’opposait à la propagation de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome
12242 seul fait qu’elle s’opposait à la propagation de l’ espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome qu
12243 elle s’opposait à la propagation de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer
12244 sait à la propagation de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu
12245 ion de l’espèce et à la guerre, la société devait la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu dans les provinces
12246 ciété devait la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu dans les provinces gagnées à l’hérésie. En détruisant m
12247 it la persécuter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu dans les provinces gagnées à l’hérésie. En détruisant matériellem
12248 uter. Ce fut Rome qui porta le fer et le feu dans les provinces gagnées à l’hérésie. En détruisant matériellement cette rel
12249 rta le fer et le feu dans les provinces gagnées à l’ hérésie. En détruisant matériellement cette religion, l’Église romaine
12250 sie. En détruisant matériellement cette religion, l’ Église romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambig
12251 t matériellement cette religion, l’Église romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambiguë et peut-être l
12252 l’Église romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambiguë et peut-être la plus dangereuse. Traquée, refou
12253 romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambiguë et peut-être la plus dangereuse. Traquée, refoulée et dé
12254 opager sous la forme la plus ambiguë et peut-être la plus dangereuse. Traquée, refoulée et désorganisée, l’hérésie ne deva
12255 us dangereuse. Traquée, refoulée et désorganisée, l’ hérésie ne devait pas tarder à se dénaturer de mille manières. Les con
12256 ée, l’hérésie ne devait pas tarder à se dénaturer de mille manières. Les confusions qu’elle favorisait malgré elle, cette
12257 vait pas tarder à se dénaturer de mille manières. Les confusions qu’elle favorisait malgré elle, cette glorification de l’a
12258 ’elle favorisait malgré elle, cette glorification de l’amour humain qui était l’envers de sa doctrine, ce langage d’une am
12259 le favorisait malgré elle, cette glorification de l’ amour humain qui était l’envers de sa doctrine, ce langage d’une ambig
12260 , cette glorification de l’amour humain qui était l’ envers de sa doctrine, ce langage d’une ambiguïté à la fois essentiell
12261 lorification de l’amour humain qui était l’envers de sa doctrine, ce langage d’une ambiguïté à la fois essentielle et oppo
12262 ain qui était l’envers de sa doctrine, ce langage d’ une ambiguïté à la fois essentielle et opportune, qui permettait tous
12263 ois essentielle et opportune, qui permettait tous les abus, c’est cela qui allait échapper aux tribunaux de l’Inquisition,
12264 bus, c’est cela qui allait échapper aux tribunaux de l’Inquisition, puis envahir la conscience européenne, même orthodoxe,
12265 , c’est cela qui allait échapper aux tribunaux de l’ Inquisition, puis envahir la conscience européenne, même orthodoxe, et
12266 pper aux tribunaux de l’Inquisition, puis envahir la conscience européenne, même orthodoxe, et par une sorte d’ironie, don
12267 ence européenne, même orthodoxe, et par une sorte d’ ironie, donner sa rhétorique passionnelle au mysticisme des plus grand
12268 lle au mysticisme des plus grands saints. Lorsque les mythes perdent leur caractère ésotérique et leur fonction sacrée, ils
12269 fonction sacrée, ils se résolvent en littérature. Le mythe courtois, mieux que tout autre, se prêtait à ce processus, puis
12270 cessus, puisqu’il n’avait pu se traduire que dans les termes de l’amour humain, bien qu’entendus au sens mystique. Ce sens
12271 squ’il n’avait pu se traduire que dans les termes de l’amour humain, bien qu’entendus au sens mystique. Ce sens évanoui, r
12272 ’il n’avait pu se traduire que dans les termes de l’ amour humain, bien qu’entendus au sens mystique. Ce sens évanoui, rest
12273 it exprimer nos instincts naturels, mais non sans les dévier, tout insensiblement, vers quelque au-delà de plus en plus mys
12274 u-delà de plus en plus mystérieux, apte à séduire le besoin d’idéal qu’avait laissé dans la conscience une connaissance my
12275 plus en plus mystérieux, apte à séduire le besoin d’ idéal qu’avait laissé dans la conscience une connaissance mystique rép
12276 à séduire le besoin d’idéal qu’avait laissé dans la conscience une connaissance mystique réprouvée, puis perdue. Telle fu
12277 ssance mystique réprouvée, puis perdue. Telle fut la chance de la littérature en Occident ; et cela seul peut expliquer l’
12278 tique réprouvée, puis perdue. Telle fut la chance de la littérature en Occident ; et cela seul peut expliquer l’empire, un
12279 ue réprouvée, puis perdue. Telle fut la chance de la littérature en Occident ; et cela seul peut expliquer l’empire, uniqu
12280 érature en Occident ; et cela seul peut expliquer l’ empire, unique dans l’histoire des cultures, que la littérature a exer
12281 et cela seul peut expliquer l’empire, unique dans l’ histoire des cultures, que la littérature a exercé jusqu’à nos jours s
12282 ’empire, unique dans l’histoire des cultures, que la littérature a exercé jusqu’à nos jours sur l’élite et plus tard sur l
12283 que la littérature a exercé jusqu’à nos jours sur l’ élite et plus tard sur les masses. Toutefois, le classicisme s’efforça
12284 cé jusqu’à nos jours sur l’élite et plus tard sur les masses. Toutefois, le classicisme s’efforça d’imposer tout au moins u
12285 r l’élite et plus tard sur les masses. Toutefois, le classicisme s’efforça d’imposer tout au moins une forme d’art à ces p
12286 r les masses. Toutefois, le classicisme s’efforça d’ imposer tout au moins une forme d’art à ces puissances obscures privée
12287 cisme s’efforça d’imposer tout au moins une forme d’ art à ces puissances obscures privées de leur forme sacrée. C’est à ce
12288 une forme d’art à ces puissances obscures privées de leur forme sacrée. C’est à ces vestiges de rites que s’attaqua le rom
12289 rivées de leur forme sacrée. C’est à ces vestiges de rites que s’attaqua le romantisme. D’où la violente exaltation dès la
12290 crée. C’est à ces vestiges de rites que s’attaqua le romantisme. D’où la violente exaltation dès la fin du xviiie siècle,
12291 es vestiges de rites que s’attaqua le romantisme. D’ où la violente exaltation dès la fin du xviiie siècle, de tout ce qu’
12292 stiges de rites que s’attaqua le romantisme. D’où la violente exaltation dès la fin du xviiie siècle, de tout ce qu’avaie
12293 ua le romantisme. D’où la violente exaltation dès la fin du xviiie siècle, de tout ce qu’avaient voulu contenir le mythe
12294 violente exaltation dès la fin du xviiie siècle, de tout ce qu’avaient voulu contenir le mythe originel de Tristan, puis
12295 iie siècle, de tout ce qu’avaient voulu contenir le mythe originel de Tristan, puis ses substituts littéraires. Le xixe
12296 ut ce qu’avaient voulu contenir le mythe originel de Tristan, puis ses substituts littéraires. Le xixe siècle bourgeois v
12297 inel de Tristan, puis ses substituts littéraires. Le xixe siècle bourgeois vit se répandre dans la conscience profane l’«
12298 s. Le xixe siècle bourgeois vit se répandre dans la conscience profane l’« instinct de mort » longtemps refoulé dans l’in
12299 rgeois vit se répandre dans la conscience profane l’ « instinct de mort » longtemps refoulé dans l’inconscient ou canalisé
12300 répandre dans la conscience profane l’« instinct de mort » longtemps refoulé dans l’inconscient ou canalisé dès sa source
12301 ane l’« instinct de mort » longtemps refoulé dans l’ inconscient ou canalisé dès sa source par un art aristocratique. Et qu
12302 dès sa source par un art aristocratique. Et quand les cadres de la société vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’u
12303 ce par un art aristocratique. Et quand les cadres de la société vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’un tout aut
12304 par un art aristocratique. Et quand les cadres de la société vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’un tout autre
12305 les cadres de la société vinrent à craquer — sous l’ effet de poussées d’un tout autre ordre d’ailleurs — le contenu du myt
12306 es de la société vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’un tout autre ordre d’ailleurs — le contenu du mythe inond
12307 iété vinrent à craquer — sous l’effet de poussées d’ un tout autre ordre d’ailleurs — le contenu du mythe inonda notre vie
12308 et de poussées d’un tout autre ordre d’ailleurs — le contenu du mythe inonda notre vie quotidienne. Nous ne savions plus c
12309 s plus ce que signifiait cette diffuse exaltation de l’amour. Nous la prenions pour un printemps de l’instinct et pour une
12310 lus ce que signifiait cette diffuse exaltation de l’ amour. Nous la prenions pour un printemps de l’instinct et pour une re
12311 nifiait cette diffuse exaltation de l’amour. Nous la prenions pour un printemps de l’instinct et pour une renaissance des
12312 on de l’amour. Nous la prenions pour un printemps de l’instinct et pour une renaissance des forces dionysiaques persécutée
12313 de l’amour. Nous la prenions pour un printemps de l’ instinct et pour une renaissance des forces dionysiaques persécutées p
12314 ersécutées par un soi-disant christianisme. Toute la littérature moderne entonna l’hymne de la « libération ». Mais d’où l
12315 ristianisme. Toute la littérature moderne entonna l’ hymne de la « libération ». Mais d’où lui vient alors ce ton de désesp
12316 sme. Toute la littérature moderne entonna l’hymne de la « libération ». Mais d’où lui vient alors ce ton de désespoir ? Co
12317 . Toute la littérature moderne entonna l’hymne de la « libération ». Mais d’où lui vient alors ce ton de désespoir ? Comme
12318 oderne entonna l’hymne de la « libération ». Mais d’ où lui vient alors ce ton de désespoir ? Comment se fait-il que le rom
12319 « libération ». Mais d’où lui vient alors ce ton de désespoir ? Comment se fait-il que le roman qui triompha pendant tren
12320 lors ce ton de désespoir ? Comment se fait-il que le roman qui triompha pendant trente ans, au xxe siècle, de toutes les
12321 qui triompha pendant trente ans, au xxe siècle, de toutes les autres formes littéraires, aboutisse à cette analyse maréc
12322 pha pendant trente ans, au xxe siècle, de toutes les autres formes littéraires, aboutisse à cette analyse marécageuse de n
12323 ittéraires, aboutisse à cette analyse marécageuse de nos doutes et de notre vide ? Que signifie cette libération qui nous
12324 isse à cette analyse marécageuse de nos doutes et de notre vide ? Que signifie cette libération qui nous laisse tellement
12325 bération qui nous laisse tellement démunis devant la propagande des butors ? Ne voit-on pas, dès les années 1930, que le r
12326 nt la propagande des butors ? Ne voit-on pas, dès les années 1930, que le roman a perdu toute sève ? qu’il ne retrouve une
12327 butors ? Ne voit-on pas, dès les années 1930, que le roman a perdu toute sève ? qu’il ne retrouve une virulence provisoire
12328 virulence provisoire qu’en se mettant au service de mystiques partisanes ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle
12329 nt au service de mystiques partisanes ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle de nos mœurs n’autorise pas cette co
12330 ues partisanes ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle de nos mœurs n’autorise pas cette conclusion. Car la crise
12331 s ? Serait-ce la fin du romantisme ? Le spectacle de nos mœurs n’autorise pas cette conclusion. Car la crise actuelle du m
12332 de nos mœurs n’autorise pas cette conclusion. Car la crise actuelle du mariage bourgeois, c’est le triomphe à retardement,
12333 Car la crise actuelle du mariage bourgeois, c’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’on voudra, mais tout de m
12334 ’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’ on voudra, mais tout de même le triomphe d’une passion profanée. Mais
12335 dénaturé tant que l’on voudra, mais tout de même le triomphe d’une passion profanée. Mais bien au-delà du mariage et du d
12336 nt que l’on voudra, mais tout de même le triomphe d’ une passion profanée. Mais bien au-delà du mariage et du domaine de la
12337 fanée. Mais bien au-delà du mariage et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et ses fantômes env
12338 ée. Mais bien au-delà du mariage et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et ses fantômes envahi
12339 ge et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et ses fantômes envahissent les domaines les plus di
12340 , le contenu du mythe et ses fantômes envahissent les domaines les plus divers : politique, lutte des classes, sentiment na
12341 du mythe et ses fantômes envahissent les domaines les plus divers : politique, lutte des classes, sentiment national, tout
12342 iques ». C’est que nous sommes devenus incapables de faire la part du feu, d’ordonner nos désirs, de distinguer leur natur
12343 C’est que nous sommes devenus incapables de faire la part du feu, d’ordonner nos désirs, de distinguer leur nature et leur
12344 ommes devenus incapables de faire la part du feu, d’ ordonner nos désirs, de distinguer leur nature et leur fin, d’imposer
12345 s de faire la part du feu, d’ordonner nos désirs, de distinguer leur nature et leur fin, d’imposer une mesure à leurs diva
12346 os désirs, de distinguer leur nature et leur fin, d’ imposer une mesure à leurs divagations — de les exprimer en figures. L
12347 r fin, d’imposer une mesure à leurs divagations —  de les exprimer en figures. Les dernières formes de l’amour ont été bala
12348 in, d’imposer une mesure à leurs divagations — de les exprimer en figures. Les dernières formes de l’amour ont été balayées
12349 à leurs divagations — de les exprimer en figures. Les dernières formes de l’amour ont été balayées par la guerre. Et j’insi
12350  de les exprimer en figures. Les dernières formes de l’amour ont été balayées par la guerre. Et j’insisterai sur cet exemp
12351 les exprimer en figures. Les dernières formes de l’ amour ont été balayées par la guerre. Et j’insisterai sur cet exemple
12352 dernières formes de l’amour ont été balayées par la guerre. Et j’insisterai sur cet exemple symbolique : nous ne faisons
12353 sur cet exemple symbolique : nous ne faisons plus de « déclarations d’amour » dans le même temps que nous admettons la gue
12354 mbolique : nous ne faisons plus de « déclarations d’ amour » dans le même temps que nous admettons la guerre sans « déclara
12355 ne faisons plus de « déclarations d’amour » dans le même temps que nous admettons la guerre sans « déclaration » préalabl
12356 s d’amour » dans le même temps que nous admettons la guerre sans « déclaration » préalable. Nous revenons au stade du rapt
12357 ous revenons au stade du rapt, du viol, mais sans les rites qui accompagnaient ces actes chez les peuplades polynésiennes.
12358 sans les rites qui accompagnaient ces actes chez les peuplades polynésiennes. Cette progressive profanation du mythe — sa
12359 tion du mythe — sa conversion en rhétorique, puis la dissolution de cette rhétorique et la totale vulgarisation de son con
12360  sa conversion en rhétorique, puis la dissolution de cette rhétorique et la totale vulgarisation de son contenu, l’on peut
12361 rique, puis la dissolution de cette rhétorique et la totale vulgarisation de son contenu, l’on peut en suivre les étapes d
12362 on de cette rhétorique et la totale vulgarisation de son contenu, l’on peut en suivre les étapes dans un domaine en appare
12363 orique et la totale vulgarisation de son contenu, l’ on peut en suivre les étapes dans un domaine en apparence fort étrange
12364 vulgarisation de son contenu, l’on peut en suivre les étapes dans un domaine en apparence fort étranger à ceux que nous ven
12365 ranger à ceux que nous venons de parcourir : dans l’ évolution de la guerre et de ses méthodes en Occident. 135. Je rapp
12366 x que nous venons de parcourir : dans l’évolution de la guerre et de ses méthodes en Occident. 135. Je rappelle que j’e
12367 ue nous venons de parcourir : dans l’évolution de la guerre et de ses méthodes en Occident. 135. Je rappelle que j’empl
12368 s de parcourir : dans l’évolution de la guerre et de ses méthodes en Occident. 135. Je rappelle que j’emploie toujours
12369 elle que j’emploie toujours ce mot au double sens de sacrilège et de laïcisation (ou « sécularisation ») — pour ne pas rec
12370 ie toujours ce mot au double sens de sacrilège et de laïcisation (ou « sécularisation ») — pour ne pas recourir à « profan
12371 ofanisation ». 136. Voir Appendice 10. 137. Sur les influences « hérétiques » qu’aurait subies Dante, voir Appendice 6.
12372 6. 138. Béatrice a certainement existé, et Dante l’ a certainement aimée. C’est donc d’une sublimation qu’il s’agit ici, à
12373 isté, et Dante l’a certainement aimée. C’est donc d’ une sublimation qu’il s’agit ici, à l’inverse de ce qui se passe chez
12374 C’est donc d’une sublimation qu’il s’agit ici, à l’ inverse de ce qui se passe chez de nombreux troubadours. Béatrice devi
12375 c d’une sublimation qu’il s’agit ici, à l’inverse de ce qui se passe chez de nombreux troubadours. Béatrice deviendra succ
12376 l s’agit ici, à l’inverse de ce qui se passe chez de nombreux troubadours. Béatrice deviendra successivement la Philosophi
12377 ux troubadours. Béatrice deviendra successivement la Philosophie, la Sagesse et la Science sacrée qui mène au Paradis et e
12378 Béatrice deviendra successivement la Philosophie, la Sagesse et la Science sacrée qui mène au Paradis et en explique les m
12379 ndra successivement la Philosophie, la Sagesse et la Science sacrée qui mène au Paradis et en explique les mystères. 139.
12380 Science sacrée qui mène au Paradis et en explique les mystères. 139. C. A. Cingria, Pétrarque. 140. Sainte Thérèse : « Ce
12381 . Sainte Thérèse : « Ces grâces sont accompagnées d’ un entier détachement des créatures, quant à l’esprit… On se sent alor
12382 es d’un entier détachement des créatures, quant à l’ esprit… On se sent alors beaucoup plus étranger aux choses de la terre
12383 n se sent alors beaucoup plus étranger aux choses de la terre » et passim ! 141. Il connaissait le roman et le cite plus
12384 e sent alors beaucoup plus étranger aux choses de la terre » et passim ! 141. Il connaissait le roman et le cite plusieu
12385 s de la terre » et passim ! 141. Il connaissait le roman et le cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’am
12386 e » et passim ! 141. Il connaissait le roman et le cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’amour : « Voic
12387 roman et le cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’amour : « Voici ceux qui remplissent de rêverie des liv
12388 cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’amour : « Voici ceux qui remplissent de rêverie des livres — Trista
12389 e plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’ amour : « Voici ceux qui remplissent de rêverie des livres — Tristan e
12390 riomphe de l’amour : « Voici ceux qui remplissent de rêverie des livres — Tristan et Lancelot et les autres errants — auxq
12391 nt de rêverie des livres — Tristan et Lancelot et les autres errants — auxquels il faut que le vulgaire errant se plaise ! 
12392 elot et les autres errants — auxquels il faut que le vulgaire errant se plaise ! » 142. Sainte Thérèse : « C’est un marty
12393 is délicieux et cruel. » 143. Sainte Thérèse : «  L’ âme… voudrait ne jamais voir finir son tourment » et : « Une fois livr
12394 supplice, elle voudrait y passer ce qui lui reste de vie. » 144. Saint Jean de la Croix : « Ô brûlure suave ! » et tout l
12395 Jean de la Croix : « Ô brûlure suave ! » et tout le commentaire de ce vers dans la Vive flamme d’amour (II, 1). 145. Sai
12396 ix : « Ô brûlure suave ! » et tout le commentaire de ce vers dans la Vive flamme d’amour (II, 1). 145. Sainte Thérèse : «
12397 suave ! » et tout le commentaire de ce vers dans la Vive flamme d’amour (II, 1). 145. Sainte Thérèse : « De ce désir qui
12398 out le commentaire de ce vers dans la Vive flamme d’ amour (II, 1). 145. Sainte Thérèse : « De ce désir qui en un instant
12399 flamme d’amour (II, 1). 145. Sainte Thérèse : «  De ce désir qui en un instant pénètre l’âme entière naît une douleur qui
12400 Thérèse : « De ce désir qui en un instant pénètre l’ âme entière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’elle-même e
12401 nstant pénètre l’âme entière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’aspire qu
12402 ière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’ elle-même et de tout le créé. Elle n’aspire qu’à mourir dans cette sol
12403 ouleur qui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’aspire qu’à mourir dans cette solitude. Qu’on lu
12404 ui la transporte au-dessus d’elle-même et de tout le créé. Elle n’aspire qu’à mourir dans cette solitude. Qu’on lui parle
12405 e. Qu’on lui parle et qu’elle-même se fasse toute la violence possible pour répondre : peine inutile, elle a beau faire, e
12406 Sainte Thérèse : « Quelle souveraineté que celle d’ une âme qui portée à cette hauteur par Dieu lui-même, considère toutes
12407 es choses sans être enchaînée par aucune. » 147. Le Déclin du Moyen Âge. 148. Selon A. Jeanroy (op. cit., II, p. 130), o
12408 ne trouve aucune poésie spécialement consacrée à la Vierge avant le deuxième tiers du xiiie siècle. 149. Voir la Croisa
12409 nt le deuxième tiers du xiiie siècle. 149. Voir la Croisade du Graal, d’Otto Rahn, pour l’idée ou l’intuition, et Trista
12410 u xiiie siècle. 149. Voir la Croisade du Graal, d’ Otto Rahn, pour l’idée ou l’intuition, et Tristan de Gottfried Weber,
12411 149. Voir la Croisade du Graal, d’Otto Rahn, pour l’ idée ou l’intuition, et Tristan de Gottfried Weber, pour la démonstrat
12412 la Croisade du Graal, d’Otto Rahn, pour l’idée ou l’ intuition, et Tristan de Gottfried Weber, pour la démonstration dans l
12413 l’intuition, et Tristan de Gottfried Weber, pour la démonstration dans le cas précis de Gottfried de Strasbourg. 150. No
12414 an de Gottfried Weber, pour la démonstration dans le cas précis de Gottfried de Strasbourg. 150. Nous avons déjà relevé l
12415 d Weber, pour la démonstration dans le cas précis de Gottfried de Strasbourg. 150. Nous avons déjà relevé l’influence de
12416 fried de Strasbourg. 150. Nous avons déjà relevé l’ influence de cette littérature sur sainte Thérèse et les mystiques esp
12417 asbourg. 150. Nous avons déjà relevé l’influence de cette littérature sur sainte Thérèse et les mystiques espagnols en gé
12418 luence de cette littérature sur sainte Thérèse et les mystiques espagnols en général. 151. La Tragédie de Roméo et Juliet
12419 èse et les mystiques espagnols en général. 151. La Tragédie de Roméo et Juliette, traduction P.-J. Jouve et G. Pitoëff.
12420 ystiques espagnols en général. 151. La Tragédie de Roméo et Juliette, traduction P.-J. Jouve et G. Pitoëff. 152. Floris
12421 2. Floris Delattre, Milton, 1937. (Introduction à l’ Allegro, au Penseroso et à Samson Agonistes.) 153. Charles Sorel, aut
12422 à Samson Agonistes.) 153. Charles Sorel, auteur de Francion, avait écrit l’Anti-Roman ou le Berger extravagant, reprenan
12423 3. Charles Sorel, auteur de Francion, avait écrit l’ Anti-Roman ou le Berger extravagant, reprenant dans le registre burles
12424 , auteur de Francion, avait écrit l’Anti-Roman ou le Berger extravagant, reprenant dans le registre burlesque, dit « réali
12425 ti-Roman ou le Berger extravagant, reprenant dans le registre burlesque, dit « réaliste », toutes les situations conventio
12426 s le registre burlesque, dit « réaliste », toutes les situations conventionnelles de l’Astrée. De même Scarron, etc. 154.
12427 éaliste », toutes les situations conventionnelles de l’Astrée. De même Scarron, etc. 154. « Titus, qui aimait passionnéme
12428 iste », toutes les situations conventionnelles de l’ Astrée. De même Scarron, etc. 154. « Titus, qui aimait passionnément
12429 et qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les prem
12430 qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’ épouser, la renvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les premier
12431 ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de
12432 royait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empire.
12433 malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empire. » (Suétone, traduit par Racine, préface de Bérénice.) 15
12434 n empire. » (Suétone, traduit par Racine, préface de Bérénice.) 155. Hippolyte parlant d’Aricie, acte Ier, scène 1re : « 
12435 ne, préface de Bérénice.) 155. Hippolyte parlant d’ Aricie, acte Ier, scène 1re : « Dois-je épouser ses droits contre un p
12436 pouser ses droits contre un père irrité ? » 156. La confession du premier acte à la nourrice ; celle du deuxième à Hippol
12437 irrité ? » 156. La confession du premier acte à la nourrice ; celle du deuxième à Hippolyte — « Hé bien ! connais donc P
12438 en ! connais donc Phèdre et toute sa fureur… » et l’ aveu de Thésée, au cinquième acte. 157. Nouvelle vérification de ce q
12439 nnais donc Phèdre et toute sa fureur… » et l’aveu de Thésée, au cinquième acte. 157. Nouvelle vérification de ce que nous
12440 e, au cinquième acte. 157. Nouvelle vérification de ce que nous disions à propos d’Eckhart : la mystique unitive ignore l
12441 ation de ce que nous disions à propos d’Eckhart : la mystique unitive ignore la passion divine. 158. Doctrine fabuleuse,
12442 s à propos d’Eckhart : la mystique unitive ignore la passion divine. 158. Doctrine fabuleuse, publié en 1947. 159. Celu
12443 Doctrine fabuleuse, publié en 1947. 159. Celui de Mozart plutôt que celui de Molière, beaucoup moins significatif à mon
12444 é en 1947. 159. Celui de Mozart plutôt que celui de Molière, beaucoup moins significatif à mon avis, et qui d’ailleurs n’
12445 lleurs n’eut aucun succès au xviie siècle. 160. L’ abbé de Sade, propre oncle du marquis, est l’auteur d’un ouvrage intit
12446 160. L’abbé de Sade, propre oncle du marquis, est l’ auteur d’un ouvrage intitulé : Remarques sur les premiers poètes franç
12447 bé de Sade, propre oncle du marquis, est l’auteur d’ un ouvrage intitulé : Remarques sur les premiers poètes français et le
12448 é : Remarques sur les premiers poètes français et les troubadours, et de trois volumes (anonymes) de Mémoires sur Pétrarque
12449 s premiers poètes français et les troubadours, et de trois volumes (anonymes) de Mémoires sur Pétrarque. 161. « On a de S
12450 t les troubadours, et de trois volumes (anonymes) de Mémoires sur Pétrarque. 161. « On a de Sade : Juliette ou les malheu
12451 anonymes) de Mémoires sur Pétrarque. 161. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou l
12452 sur Pétrarque. 161. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou les prospérités du vice.
12453 . 161. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou les prospérités du vice. C’est le co
12454 161. « On a de Sade : Juliette ou les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou les prospérités du vice. C’est le contr
12455 les malheurs de la vertu (1791), puis Justine ou les prospérités du vice. C’est le contraire exactement (donc en psychanal
12456 ), puis Justine ou les prospérités du vice. C’est le contraire exactement (donc en psychanalyse, le contraire aussi de ce
12457 st le contraire exactement (donc en psychanalyse, le contraire aussi de ce contraire, et ainsi de suite) des Remèdes de l’
12458 ctement (donc en psychanalyse, le contraire aussi de ce contraire, et ainsi de suite) des Remèdes de l’une et l’autre fort
12459 yse, le contraire aussi de ce contraire, et ainsi de suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A.
12460 i de ce contraire, et ainsi de suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria, Pétrarque.)
12461 de suite) des Remèdes de l’une et l’autre fortune de Pétrarque. » (C.-A. Cingria, Pétrarque.) 162. Voir Appendice 11. 1
12462 e.) 162. Voir Appendice 11. 163. Rappelons que l’ amour fameux d’Abélard et Héloïse est le premier exemple historique de
12463 Appendice 11. 163. Rappelons que l’amour fameux d’ Abélard et Héloïse est le premier exemple historique de la passion don
12464 lard et Héloïse est le premier exemple historique de la passion dont nous parlons ici. Voici le Chant funèbre d’Héloïse co
12465 d et Héloïse est le premier exemple historique de la passion dont nous parlons ici. Voici le Chant funèbre d’Héloïse compo
12466 orique de la passion dont nous parlons ici. Voici le Chant funèbre d’Héloïse composé (par elle-même ?) en vers latins (cit
12467 ion dont nous parlons ici. Voici le Chant funèbre d’ Héloïse composé (par elle-même ?) en vers latins (cité par Rémusat : A
12468 n vers latins (cité par Rémusat : Abélard, t. I). L’ amante supplie : Soulage-moi de ma croix, Conduis vers la lumière Mon
12469 : Abélard, t. I). L’amante supplie : Soulage-moi de ma croix, Conduis vers la lumière Mon âme délivrée ! Et le chœur des
12470 ard, t. I). L’amante supplie : Soulage-moi de ma croix , Conduis vers la lumière Mon âme délivrée ! Et le chœur des religieu
12471 supplie : Soulage-moi de ma croix, Conduis vers la lumière Mon âme délivrée ! Et le chœur des religieuses reprend : Qu
12472 x, Conduis vers la lumière Mon âme délivrée ! Et le chœur des religieuses reprend : Qu’ils se reposent de leur labeur Et
12473 œur des religieuses reprend : Qu’ils se reposent de leur labeur Et de leur douloureux amour ! Ils demandaient l’union des
12474 s reprend : Qu’ils se reposent de leur labeur Et de leur douloureux amour ! Ils demandaient l’union des habitants des cie
12475 eur Et de leur douloureux amour ! Ils demandaient l’ union des habitants des cieux : Déjà ils sont entrés dans le sanctuair
12476 s habitants des cieux : Déjà ils sont entrés dans le sanctuaire du Sauveur. Abélard répondit assez mal à cette passion. M
12477 hérétique, se rapproche sur des points essentiels de la doctrine spiritualiste des cathares. Et dans ses Lamentations, il
12478 étique, se rapproche sur des points essentiels de la doctrine spiritualiste des cathares. Et dans ses Lamentations, il lai
12479 res. Et dans ses Lamentations, il laisse échapper le grand cri du romantisme et de Tristan : « Amoris impulsio, culpæ just
12480 il laisse échapper le grand cri du romantisme et de Tristan : « Amoris impulsio, culpæ justificatio. » 164. Est-ce la f
12481 ris impulsio, culpæ justificatio. » 164. Est-ce la faute à Rousseau ? Ou plutôt au symbolisme ? Beaucoup de dames d’aujo
12482 eau ? Ou plutôt au symbolisme ? Beaucoup de dames d’ aujourd’hui croient que « mystique » signifie sentimental. Vitraux, pé
12483 tal. Vitraux, pénombre bleue, arpèges, somnolence de l’esprit, rêverie des sens… 165. W. Schlegel commença en 1808 une ré
12484 . Vitraux, pénombre bleue, arpèges, somnolence de l’ esprit, rêverie des sens… 165. W. Schlegel commença en 1808 une rédac
12485 chlegel commença en 1808 une rédaction modernisée de Tristan. Puis Rückert, Immermann, Platen, bien d’autres, esquissèrent
12486 res, esquissèrent des Tristan (poèmes et drames). Le poème de Platen débute ainsi : « Celui dont les yeux ont une fois con
12487 issèrent des Tristan (poèmes et drames). Le poème de Platen débute ainsi : « Celui dont les yeux ont une fois contemplé la
12488 ). Le poème de Platen débute ainsi : « Celui dont les yeux ont une fois contemplé la beauté est déjà voué à la mort… » 166
12489 si : « Celui dont les yeux ont une fois contemplé la beauté est déjà voué à la mort… » 166. Les italiques sont dans le te
12490 ont une fois contemplé la beauté est déjà voué à la mort… » 166. Les italiques sont dans le texte original. 167. Autre
12491 templé la beauté est déjà voué à la mort… » 166. Les italiques sont dans le texte original. 167. Autre vision manichéenne
12492 à voué à la mort… » 166. Les italiques sont dans le texte original. 167. Autre vision manichéenne du monde : la grande œ
12493 iginal. 167. Autre vision manichéenne du monde : la grande œuvre du peintre Otto Runge, les Quatre Saisons, devait représ
12494 du monde : la grande œuvre du peintre Otto Runge, les Quatre Saisons, devait représenter les quatre saisons de l’esprit : l
12495 tto Runge, les Quatre Saisons, devait représenter les quatre saisons de l’esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité d
12496 re Saisons, devait représenter les quatre saisons de l’esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le j
12497 Saisons, devait représenter les quatre saisons de l’ esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le jour
12498 vait représenter les quatre saisons de l’esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le jour, forme ill
12499 es quatre saisons de l’esprit : le matin, qui est l’ éclairage illimité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créat
12500 l’esprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négati
12501 sprit : le matin, qui est l’éclairage illimité de l’ univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation
12502 atin, qui est l’éclairage illimité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation illimitée de
12503 illimité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’origine
12504 limité de l’univers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’origine de
12505 ivers ; le jour, forme illimitée de la créature ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’origine de l’univers ; la
12506 itée de la créature ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée
12507 e de la créature ; le soir, négation illimitée de l’ existence à l’origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de
12508 re ; le soir, négation illimitée de l’existence à l’ origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissanc
12509 ir, négation illimitée de l’existence à l’origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu,
12510 négation illimitée de l’existence à l’origine de l’ univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, ex
12511 limitée de l’existence à l’origine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, existence abso
12512 gine de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, existence absolue. (Cf. Ricarda Huch, les Ro
12513 e de l’univers ; la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, existence absolue. (Cf. Ricarda Huch, les Roman
12514 la nuit, profondeur illimitée de la connaissance de Dieu, existence absolue. (Cf. Ricarda Huch, les Romantiques allemands
12515 ce de Dieu, existence absolue. (Cf. Ricarda Huch, les Romantiques allemands, p. 285). 168. Tieck raconte l’histoire du tro
12516 mantiques allemands, p. 285). 168. Tieck raconte l’ histoire du troubadour Jauffré Rudel dans Sternbald, et caractérise lo
12517 é Rudel dans Sternbald, et caractérise longuement l’ amour courtois dans le Sabbat des sorcières et dans Phantasus. 169. I
12518 , et caractérise longuement l’amour courtois dans le Sabbat des sorcières et dans Phantasus. 169. Il faudra attendre un s
12519 dre un siècle pour en voir un : Bergson, disciple de Schelling. 170. Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il don
12520 r un : Bergson, disciple de Schelling. 170. Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée perdue,
12521 son, disciple de Schelling. 170. Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée perdue, Sophie von
12522 e Schelling. 170. Voir le Journal de Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée perdue, Sophie von Kühn, morte à 1
12523 le Journal de Novalis, et le portrait qu’il donne de sa fiancée perdue, Sophie von Kühn, morte à 16 ans. Il note « ses pla
12524 préférés » et qu’« elle boit volontiers du vin ». Le Français hausse les épaules devant de tels enfantillages. 171. On li
12525 elle boit volontiers du vin ». Le Français hausse les épaules devant de tels enfantillages. 171. On lit dans le Cantique d
12526 s du vin ». Le Français hausse les épaules devant de tels enfantillages. 171. On lit dans le Cantique des Cantiques : « L
12527 s devant de tels enfantillages. 171. On lit dans le Cantique des Cantiques : « Levez-vous, aquilons, venez autans ! souff
12528 t Jean de la Croix : « Viens, Auster qui réveille les amours, — Aspire à travers mon jardin — Et que s’en répandent les ode
12529 pire à travers mon jardin — Et que s’en répandent les odeurs. » (Cantico, XXVI.) 172. José Ortega y Gasset, Uber die Liebe
12530 José Ortega y Gasset, Uber die Liebe. 173. Toute la différence entre la cristallisation et l’idéalisation courtoise tient
12531 , Uber die Liebe. 173. Toute la différence entre la cristallisation et l’idéalisation courtoise tient en ceci : Stendhal
12532 . Toute la différence entre la cristallisation et l’ idéalisation courtoise tient en ceci : Stendhal sait qu’il y aura décr
12533 hal sait qu’il y aura décristallisation (retour à la lucidité). Le contrepoison du philtre, pour lui, c’est l’infidélité.
12534 y aura décristallisation (retour à la lucidité). Le contrepoison du philtre, pour lui, c’est l’infidélité. La tragédie to
12535 ité). Le contrepoison du philtre, pour lui, c’est l’ infidélité. La tragédie tourne au vaudeville. 174. Mélot le délateur,
12536 epoison du philtre, pour lui, c’est l’infidélité. La tragédie tourne au vaudeville. 174. Mélot le délateur, c’est le pers
12537 té. La tragédie tourne au vaudeville. 174. Mélot le délateur, c’est le personnage constant des poèmes courtois que les tr
12538 rne au vaudeville. 174. Mélot le délateur, c’est le personnage constant des poèmes courtois que les troubadours nommaient
12539 st le personnage constant des poèmes courtois que les troubadours nommaient le lozengier. 175. Cf. chap. 11 livre II. Le r
12540 des poèmes courtois que les troubadours nommaient le lozengier. 175. Cf. chap. 11 livre II. Le roman est un poème qui n’e
12541 maient le lozengier. 175. Cf. chap. 11 livre II. Le roman est un poème qui n’exprime plus l’instant mais la durée. 176.
12542 ivre II. Le roman est un poème qui n’exprime plus l’ instant mais la durée. 176. Surtout les décors réalistes que nos met
12543 an est un poème qui n’exprime plus l’instant mais la durée. 176. Surtout les décors réalistes que nos metteurs en scène
12544 rime plus l’instant mais la durée. 176. Surtout les décors réalistes que nos metteurs en scène s’obstinent à conserver (l
12545 ue nos metteurs en scène s’obstinent à conserver ( la décoration de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murai
12546 s en scène s’obstinent à conserver (la décoration de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murailles du burg a
12547 n scène s’obstinent à conserver (la décoration de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murailles du burg au d
12548 erver (la décoration de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murailles du burg au deuxième !) Il faudrait un
12549 de la tente au premier acte, le lierre peint sur les murailles du burg au deuxième !) Il faudrait un décor simplifié à l’e
12550 g au deuxième !) Il faudrait un décor simplifié à l’ extrême, abstrait, métaphysique, rêvé. Il faudrait des acteurs hiérati
12551 ques, et non pas cette interminable gesticulation de Tristan essoufflé sur sa couche, d’Isolde entravée par ses voiles… No
12552 gesticulation de Tristan essoufflé sur sa couche, d’ Isolde entravée par ses voiles… Note de 1954 : la mise en scène nouvel
12553 sa couche, d’Isolde entravée par ses voiles… Note de 1954 : la mise en scène nouvelle de Tristan à Bayreuth, œuvre de Wiel
12554 d’Isolde entravée par ses voiles… Note de 1954 : la mise en scène nouvelle de Tristan à Bayreuth, œuvre de Wieland Wagner
12555 voiles… Note de 1954 : la mise en scène nouvelle de Tristan à Bayreuth, œuvre de Wieland Wagner, comble les vœux que j’ex
12556 se en scène nouvelle de Tristan à Bayreuth, œuvre de Wieland Wagner, comble les vœux que j’exprimais dans la première édit
12557 istan à Bayreuth, œuvre de Wieland Wagner, comble les vœux que j’exprimais dans la première édition de ce livre ; elle perm
12558 les vœux que j’exprimais dans la première édition de ce livre ; elle permet d’assister les yeux ouverts au deuxième acte.
12559 ans la première édition de ce livre ; elle permet d’ assister les yeux ouverts au deuxième acte. 177. Guyon (d’où guyon :
12560 ière édition de ce livre ; elle permet d’assister les yeux ouverts au deuxième acte. 177. Guyon (d’où guyon : guide, en v
12561 les yeux ouverts au deuxième acte. 177. Guyon ( d’ où guyon : guide, en vieux français) c’est le Führer qui détient les s
12562 yon (d’où guyon : guide, en vieux français) c’est le Führer qui détient les secrets d’initiation à la voix divinisante. 1
12563 e, en vieux français) c’est le Führer qui détient les secrets d’initiation à la voix divinisante. 178. Héritage, dot, « si
12564 français) c’est le Führer qui détient les secrets d’ initiation à la voix divinisante. 178. Héritage, dot, « situation » d
12565 le Führer qui détient les secrets d’initiation à la voix divinisante. 178. Héritage, dot, « situation » des conjoints, r
12566 tage, dot, « situation » des conjoints, relations d’ affaires, etc. 179. Scène d’un roman de Caldwell intitulé la Route au
12567 conjoints, relations d’affaires, etc. 179. Scène d’ un roman de Caldwell intitulé la Route au tabac. 180. On connaît la p
12568 relations d’affaires, etc. 179. Scène d’un roman de Caldwell intitulé la Route au tabac. 180. On connaît la phrase d’un
12569 etc. 179. Scène d’un roman de Caldwell intitulé la Route au tabac. 180. On connaît la phrase d’un officier hitlérien :
12570 well intitulé la Route au tabac. 180. On connaît la phrase d’un officier hitlérien : « Chaque fois que j’entends prononce
12571 ulé la Route au tabac. 180. On connaît la phrase d’ un officier hitlérien : « Chaque fois que j’entends prononcer le mot G
12572 hitlérien : « Chaque fois que j’entends prononcer le mot Geist (esprit), j’arme mon revolver. »
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre V. Amour et guerre
12573 uerre 1.Parallélisme des formes Du désir à la mort par la passion, telle est la voie du romantisme occidental ; et
12574 Parallélisme des formes Du désir à la mort par la passion, telle est la voie du romantisme occidental ; et nous y somme
12575 s Du désir à la mort par la passion, telle est la voie du romantisme occidental ; et nous y sommes tous engagés pour au
12576 ommes tributaires — inconsciemment bien entendu — d’ un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé
12577 res — inconsciemment bien entendu — d’un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles.
12578 ciemment bien entendu — d’un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion s
12579 endu — d’un ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion signifie souffranc
12580 et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion signifie souffrance. Notre notion de l’amour, en
12581 les. Or passion signifie souffrance. Notre notion de l’amour, enveloppant celle que nous avons de la femme, se trouve donc
12582 . Or passion signifie souffrance. Notre notion de l’ amour, enveloppant celle que nous avons de la femme, se trouve donc li
12583 tion de l’amour, enveloppant celle que nous avons de la femme, se trouve donc liée à une notion de la souffrance féconde q
12584 n de l’amour, enveloppant celle que nous avons de la femme, se trouve donc liée à une notion de la souffrance féconde qui
12585 ons de la femme, se trouve donc liée à une notion de la souffrance féconde qui flatte ou légitime obscurément, au plus sec
12586 de la femme, se trouve donc liée à une notion de la souffrance féconde qui flatte ou légitime obscurément, au plus secret
12587 ui flatte ou légitime obscurément, au plus secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singul
12588 flatte ou légitime obscurément, au plus secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singulièr
12589 ent, au plus secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singulière d’une certaine idée de la
12590 plus secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singulière d’une certaine idée de la femme e
12591 s secret de la conscience occidentale, le goût de la guerre. Cette liaison singulière d’une certaine idée de la femme et d
12592 e, le goût de la guerre. Cette liaison singulière d’ une certaine idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerr
12593 rre. Cette liaison singulière d’une certaine idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerre, en Occident, entr
12594 . Cette liaison singulière d’une certaine idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerre, en Occident, entraîn
12595 son singulière d’une certaine idée de la femme et d’ une idée correspondante de la guerre, en Occident, entraîne de profond
12596 ine idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerre, en Occident, entraîne de profondes conséquences pour la mo
12597 idée de la femme et d’une idée correspondante de la guerre, en Occident, entraîne de profondes conséquences pour la moral
12598 orrespondante de la guerre, en Occident, entraîne de profondes conséquences pour la morale, l’éducation, la politique. Un
12599 Occident, entraîne de profondes conséquences pour la morale, l’éducation, la politique. Un fort gros livre ne serait pas d
12600 ntraîne de profondes conséquences pour la morale, l’ éducation, la politique. Un fort gros livre ne serait pas de trop pour
12601 ofondes conséquences pour la morale, l’éducation, la politique. Un fort gros livre ne serait pas de trop pour en démêler l
12602 n, la politique. Un fort gros livre ne serait pas de trop pour en démêler les aspects. On doit souhaiter que ce livre soit
12603 gros livre ne serait pas de trop pour en démêler les aspects. On doit souhaiter que ce livre soit écrit, mais sans se diss
12604 que ce livre soit écrit, mais sans se dissimuler l’ extrême difficulté de la tâche. Car en effet, pour la mener à bien, il
12605 rit, mais sans se dissimuler l’extrême difficulté de la tâche. Car en effet, pour la mener à bien, il s’agirait de posséde
12606 , mais sans se dissimuler l’extrême difficulté de la tâche. Car en effet, pour la mener à bien, il s’agirait de posséder à
12607 xtrême difficulté de la tâche. Car en effet, pour la mener à bien, il s’agirait de posséder à fond la matière rapidement e
12608 Car en effet, pour la mener à bien, il s’agirait de posséder à fond la matière rapidement explorée dans les pages qui pré
12609 la mener à bien, il s’agirait de posséder à fond la matière rapidement explorée dans les pages qui précèdent, puis une so
12610 sséder à fond la matière rapidement explorée dans les pages qui précèdent, puis une solide culture militaire, enfin la somm
12611 écèdent, puis une solide culture militaire, enfin la somme des recherches psychologiques entreprises depuis le xixe siècl
12612 des recherches psychologiques entreprises depuis le xixe siècle sur la question de l’« instinct combatif » dans ses rela
12613 hologiques entreprises depuis le xixe siècle sur la question de l’« instinct combatif » dans ses relations avec l’instinc
12614 ntreprises depuis le xixe siècle sur la question de l’« instinct combatif » dans ses relations avec l’instinct sexuel181.
12615 eprises depuis le xixe siècle sur la question de l’ « instinct combatif » dans ses relations avec l’instinct sexuel181. Fa
12616 e l’« instinct combatif » dans ses relations avec l’ instinct sexuel181. Faute de quoi, je me bornerai à soulever un certai
12617 ns ses relations avec l’instinct sexuel181. Faute de quoi, je me bornerai à soulever un certain nombre de questions, et su
12618 quoi, je me bornerai à soulever un certain nombre de questions, et surtout à le situer dans la logique du mythe, qui est m
12619 ever un certain nombre de questions, et surtout à le situer dans la logique du mythe, qui est mon vrai sujet. On peut pens
12620 nombre de questions, et surtout à le situer dans la logique du mythe, qui est mon vrai sujet. On peut penser d’ailleurs q
12621 est mon vrai sujet. On peut penser d’ailleurs que l’ examen des formes n’est pas moins instructif, en ce domaine, que la re
12622 es n’est pas moins instructif, en ce domaine, que la recherche des causes, et qu’il est certainement moins trompeur. Il n’
12623 ins trompeur. Il n’est pas nécessaire par exemple de recourir aux théories de Freud pour constater que l’instinct de guerr
12624 s nécessaire par exemple de recourir aux théories de Freud pour constater que l’instinct de guerre et l’érotisme sont fond
12625 recourir aux théories de Freud pour constater que l’ instinct de guerre et l’érotisme sont fondamentalement liés : les figu
12626 x théories de Freud pour constater que l’instinct de guerre et l’érotisme sont fondamentalement liés : les figures courant
12627 Freud pour constater que l’instinct de guerre et l’ érotisme sont fondamentalement liés : les figures courantes du langage
12628 guerre et l’érotisme sont fondamentalement liés : les figures courantes du langage le font voir avec plus d’évidence. Laiss
12629 ntalement liés : les figures courantes du langage le font voir avec plus d’évidence. Laissant donc de côté les hypothèses
12630 gures courantes du langage le font voir avec plus d’ évidence. Laissant donc de côté les hypothèses multiples et changeante
12631 le font voir avec plus d’évidence. Laissant donc de côté les hypothèses multiples et changeantes relatives à la genèse de
12632 voir avec plus d’évidence. Laissant donc de côté les hypothèses multiples et changeantes relatives à la genèse des instinc
12633 s hypothèses multiples et changeantes relatives à la genèse des instincts, je m’en tiendrai à quelques rapprochements form
12634 tiendrai à quelques rapprochements formels entre les arts d’aimer et de guerroyer du xiie siècle jusqu’à nos jours. Mon p
12635 à quelques rapprochements formels entre les arts d’ aimer et de guerroyer du xiie siècle jusqu’à nos jours. Mon propos ét
12636 rapprochements formels entre les arts d’aimer et de guerroyer du xiie siècle jusqu’à nos jours. Mon propos étant simplem
12637 le jusqu’à nos jours. Mon propos étant simplement de marquer un parallélisme entre l’évolution du mythe et l’évolution de
12638 étant simplement de marquer un parallélisme entre l’ évolution du mythe et l’évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleu
12639 uer un parallélisme entre l’évolution du mythe et l’ évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’u
12640 lélisme entre l’évolution du mythe et l’évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’a
12641 isme entre l’évolution du mythe et l’évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autr
12642 ’évolution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour
12643 olution de la guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour
12644 a guerre, sans préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’Antiqu
12645 ns préjuger d’ailleurs de la priorité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’Antiquité, les poè
12646 ité de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrièr
12647 de l’une ou de l’autre. 2.Langage guerrier de l’ amour Dès l’Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrières
12648 l’autre. 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’ Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrières pour décrire le
12649 2.Langage guerrier de l’amour Dès l’Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrières pour décrire les effets de l’
12650 de l’amour Dès l’Antiquité, les poètes ont usé de métaphores guerrières pour décrire les effets de l’amour naturel. Le
12651 tes ont usé de métaphores guerrières pour décrire les effets de l’amour naturel. Le dieu d’amour est un archer qui décoche
12652 de métaphores guerrières pour décrire les effets de l’amour naturel. Le dieu d’amour est un archer qui décoche des flèche
12653 métaphores guerrières pour décrire les effets de l’ amour naturel. Le dieu d’amour est un archer qui décoche des flèches m
12654 ières pour décrire les effets de l’amour naturel. Le dieu d’amour est un archer qui décoche des flèches mortelles. La femm
12655 ur décrire les effets de l’amour naturel. Le dieu d’ amour est un archer qui décoche des flèches mortelles. La femme se ren
12656 est un archer qui décoche des flèches mortelles. La femme se rend à l’homme qui la conquiert parce qu’il est le meilleur
12657 décoche des flèches mortelles. La femme se rend à l’ homme qui la conquiert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu d
12658 flèches mortelles. La femme se rend à l’homme qui la conquiert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre
12659 e rend à l’homme qui la conquiert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’
12660 a conquiert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’ enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des
12661 ert parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des plus an
12662 parce qu’il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des plus ancie
12663 il est le meilleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des plus anciens romans
12664 lleur guerrier. L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’une femme. Et l’un des plus anciens romans que nous poss
12665 . L’enjeu de la guerre de Troie est la possession d’ une femme. Et l’un des plus anciens romans que nous possédions, le Thé
12666 l’un des plus anciens romans que nous possédions, le Théagène et Chariclée d’Héliodore (iiie siècle) parle déjà des « lut
12667 ’Héliodore (iiie siècle) parle déjà des « luttes d’ amour » et de la « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les
12668 iie siècle) parle déjà des « luttes d’amour » et de la « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les traits inévit
12669 siècle) parle déjà des « luttes d’amour » et de la « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les traits inévitabl
12670  luttes d’amour » et de la « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les traits inévitables d’Éros ». Plutarque fai
12671 « délicieuse défaite » de celui « qui tombe sous les traits inévitables d’Éros ». Plutarque fait voir que la morale sexuel
12672 de celui « qui tombe sous les traits inévitables d’ Éros ». Plutarque fait voir que la morale sexuelle des Spartiates s’or
12673 its inévitables d’Éros ». Plutarque fait voir que la morale sexuelle des Spartiates s’ordonnait au rendement militaire de
12674 des Spartiates s’ordonnait au rendement militaire de ce peuple. L’eugénisme de Lycurgue, et ses lois minutieuses réglant l
12675 s’ordonnait au rendement militaire de ce peuple. L’ eugénisme de Lycurgue, et ses lois minutieuses réglant les relations d
12676 au rendement militaire de ce peuple. L’eugénisme de Lycurgue, et ses lois minutieuses réglant les relations des époux, n’
12677 isme de Lycurgue, et ses lois minutieuses réglant les relations des époux, n’ont d’autre but que d’augmenter l’agressivité
12678 inutieuses réglant les relations des époux, n’ont d’ autre but que d’augmenter l’agressivité des soldats. Tout cela confirm
12679 nt les relations des époux, n’ont d’autre but que d’ augmenter l’agressivité des soldats. Tout cela confirme la liaison nat
12680 ions des époux, n’ont d’autre but que d’augmenter l’ agressivité des soldats. Tout cela confirme la liaison naturelle, c’es
12681 ter l’agressivité des soldats. Tout cela confirme la liaison naturelle, c’est-à-dire physiologique, de l’instinct sexuel e
12682 la liaison naturelle, c’est-à-dire physiologique, de l’instinct sexuel et de l’instinct combatif. Mais il serait vain de c
12683 liaison naturelle, c’est-à-dire physiologique, de l’ instinct sexuel et de l’instinct combatif. Mais il serait vain de cher
12684 est-à-dire physiologique, de l’instinct sexuel et de l’instinct combatif. Mais il serait vain de chercher des ressemblance
12685 -à-dire physiologique, de l’instinct sexuel et de l’ instinct combatif. Mais il serait vain de chercher des ressemblances e
12686 el et de l’instinct combatif. Mais il serait vain de chercher des ressemblances entre la tactique des Anciens et leur conc
12687 l serait vain de chercher des ressemblances entre la tactique des Anciens et leur conception de l’amour. Les deux domaines
12688 entre la tactique des Anciens et leur conception de l’amour. Les deux domaines restent soumis à des lois tout à fait dist
12689 tre la tactique des Anciens et leur conception de l’ amour. Les deux domaines restent soumis à des lois tout à fait distinc
12690 ctique des Anciens et leur conception de l’amour. Les deux domaines restent soumis à des lois tout à fait distinctes, et pr
12691 mis à des lois tout à fait distinctes, et privées de commune mesure. Il n’en va plus de même dans notre histoire à partir
12692 partir des xiie et xiiie siècles. On voit alors le langage amoureux s’enrichir de tournures qui ne désignent plus seulem
12693 les. On voit alors le langage amoureux s’enrichir de tournures qui ne désignent plus seulement les gestes élémentaires du
12694 chir de tournures qui ne désignent plus seulement les gestes élémentaires du guerrier, mais qui sont empruntées d’une façon
12695 lémentaires du guerrier, mais qui sont empruntées d’ une façon très précise à l’art des batailles, à la tactique militaire
12696 is qui sont empruntées d’une façon très précise à l’ art des batailles, à la tactique militaire de l’époque. Il ne s’agit p
12697 d’une façon très précise à l’art des batailles, à la tactique militaire de l’époque. Il ne s’agit plus, désormais, d’une o
12698 se à l’art des batailles, à la tactique militaire de l’époque. Il ne s’agit plus, désormais, d’une origine commune plus ou
12699 à l’art des batailles, à la tactique militaire de l’ époque. Il ne s’agit plus, désormais, d’une origine commune plus ou mo
12700 itaire de l’époque. Il ne s’agit plus, désormais, d’ une origine commune plus ou moins obscurément ressentie, mais bien d’u
12701 ne plus ou moins obscurément ressentie, mais bien d’ un minutieux parallélisme. L’amant fait le siège de sa Dame. Il livre
12702 ressentie, mais bien d’un minutieux parallélisme. L’ amant fait le siège de sa Dame. Il livre d’amoureux assauts à sa vertu
12703 is bien d’un minutieux parallélisme. L’amant fait le siège de sa Dame. Il livre d’amoureux assauts à sa vertu. Il la serre
12704 ’un minutieux parallélisme. L’amant fait le siège de sa Dame. Il livre d’amoureux assauts à sa vertu. Il la serre de près,
12705 lisme. L’amant fait le siège de sa Dame. Il livre d’ amoureux assauts à sa vertu. Il la serre de près, il la poursuit, il c
12706 Dame. Il livre d’amoureux assauts à sa vertu. Il la serre de près, il la poursuit, il cherche à vaincre les dernières déf
12707 livre d’amoureux assauts à sa vertu. Il la serre de près, il la poursuit, il cherche à vaincre les dernières défenses de
12708 ureux assauts à sa vertu. Il la serre de près, il la poursuit, il cherche à vaincre les dernières défenses de sa pudeur, e
12709 rre de près, il la poursuit, il cherche à vaincre les dernières défenses de sa pudeur, et à les tourner par surprise ; enfi
12710 suit, il cherche à vaincre les dernières défenses de sa pudeur, et à les tourner par surprise ; enfin la dame se rend à me
12711 vaincre les dernières défenses de sa pudeur, et à les tourner par surprise ; enfin la dame se rend à merci. Mais alors, par
12712 sa pudeur, et à les tourner par surprise ; enfin la dame se rend à merci. Mais alors, par une curieuse inversion bien typ
12713 is alors, par une curieuse inversion bien typique de la courtoisie, c’est l’amant qui sera son prisonnier en même temps qu
12714 alors, par une curieuse inversion bien typique de la courtoisie, c’est l’amant qui sera son prisonnier en même temps que s
12715 se inversion bien typique de la courtoisie, c’est l’ amant qui sera son prisonnier en même temps que son vainqueur. Il devi
12716 ier en même temps que son vainqueur. Il deviendra le vassal de cette suzeraine, selon la règle des guerres féodales, tout
12717 e temps que son vainqueur. Il deviendra le vassal de cette suzeraine, selon la règle des guerres féodales, tout comme si c
12718 Il deviendra le vassal de cette suzeraine, selon la règle des guerres féodales, tout comme si c’était lui qui avait subi
12719 éodales, tout comme si c’était lui qui avait subi la défaite182. Il ne lui reste plus qu’à faire la preuve de sa vaillance
12720 bi la défaite182. Il ne lui reste plus qu’à faire la preuve de sa vaillance, etc. Tout ceci pour le beau langage. Mais l’a
12721 ite182. Il ne lui reste plus qu’à faire la preuve de sa vaillance, etc. Tout ceci pour le beau langage. Mais l’argot solda
12722 re la preuve de sa vaillance, etc. Tout ceci pour le beau langage. Mais l’argot soldatesque et civil nous fournirait une p
12723 llance, etc. Tout ceci pour le beau langage. Mais l’ argot soldatesque et civil nous fournirait une profusion d’exemples d’
12724 oldatesque et civil nous fournirait une profusion d’ exemples d’une verdeur encore plus significative. Et plus tard, l’intr
12725 et civil nous fournirait une profusion d’exemples d’ une verdeur encore plus significative. Et plus tard, l’introduction de
12726 verdeur encore plus significative. Et plus tard, l’ introduction des armes à feu devait donner lieu à d’innombrables plais
12727 introduction des armes à feu devait donner lieu à d’ innombrables plaisanteries à double sens. Ce parallélisme d’ailleurs e
12728 élisme d’ailleurs est complaisamment exploité par les écrivains. C’est un thème de rhétorique inépuisable, « Ô ! trop heure
12729 amment exploité par les écrivains. C’est un thème de rhétorique inépuisable, « Ô ! trop heureux capitaine, écrit Brantôme1
12730 écrit Brantôme183, qui avez combattu et tué tant d’ hommes ennemis de Dieu dans les armées et dans les villes ! Ô ! trop h
12731 3, qui avez combattu et tué tant d’hommes ennemis de Dieu dans les armées et dans les villes ! Ô ! trop heureux encore une
12732 ombattu et tué tant d’hommes ennemis de Dieu dans les armées et dans les villes ! Ô ! trop heureux encore une fois, et plus
12733 d’hommes ennemis de Dieu dans les armées et dans les villes ! Ô ! trop heureux encore une fois, et plus, qui avez combattu
12734 vez combattu et vaincu à tant d’autres assauts et de reprises une si belle Dame entre les pavillons de votre lit ! » Il ne
12735 es assauts et de reprises une si belle Dame entre les pavillons de votre lit ! » Il ne faudra pas s’étonner si les auteurs
12736 de reprises une si belle Dame entre les pavillons de votre lit ! » Il ne faudra pas s’étonner si les auteurs mystiques rep
12737 ns de votre lit ! » Il ne faudra pas s’étonner si les auteurs mystiques reprennent ces métaphores devenues banales, et les
12738 es reprennent ces métaphores devenues banales, et les transposent selon le processus décrit plus haut, dans le domaine de l
12739 phores devenues banales, et les transposent selon le processus décrit plus haut, dans le domaine de l’amour divin. Francis
12740 sposent selon le processus décrit plus haut, dans le domaine de l’amour divin. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sa
12741 on le processus décrit plus haut, dans le domaine de l’amour divin. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte Thérès
12742 le processus décrit plus haut, dans le domaine de l’ amour divin. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte Thérèse l
12743 mour divin. Francisco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte Thérèse les plus imbus de rhétorique courtoise) écrit dans son
12744 sco de Ossuna (l’un des maîtres de sainte Thérèse les plus imbus de rhétorique courtoise) écrit dans son Ley de Amor : « Ne
12745 l’un des maîtres de sainte Thérèse les plus imbus de rhétorique courtoise) écrit dans son Ley de Amor : « Ne pense pas que
12746 ) écrit dans son Ley de Amor : « Ne pense pas que le combat de l’amour soit comme les autres batailles où la fureur et le
12747 ns son Ley de Amor : « Ne pense pas que le combat de l’amour soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’u
12748 son Ley de Amor : « Ne pense pas que le combat de l’ amour soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’une
12749  Ne pense pas que le combat de l’amour soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’une guerre épouvantable
12750 bat de l’amour soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’une guerre épouvantable sévit des deux côtés, c
12751 r soit comme les autres batailles où la fureur et le fracas d’une guerre épouvantable sévit des deux côtés, car l’amour ne
12752 me les autres batailles où la fureur et le fracas d’ une guerre épouvantable sévit des deux côtés, car l’amour ne combat qu
12753 une guerre épouvantable sévit des deux côtés, car l’ amour ne combat qu’à force de caresses et n’a d’autres menaces que ses
12754 es tendres paroles. Ses flèches et ses coups sont les bienfaits et les dons. Sa rencontre est une offre de grande efficacit
12755 s. Ses flèches et ses coups sont les bienfaits et les dons. Sa rencontre est une offre de grande efficacité. Les soupirs co
12756 bienfaits et les dons. Sa rencontre est une offre de grande efficacité. Les soupirs composent son artillerie. Sa prise de
12757 Sa rencontre est une offre de grande efficacité. Les soupirs composent son artillerie. Sa prise de possession est un embra
12758 é. Les soupirs composent son artillerie. Sa prise de possession est un embrassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l
12759 de possession est un embrassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise tr
12760 sion est un embrassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l
12761 embrassement. Sa tuerie est de donner la vie pour l’ aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la
12762 est de donner la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la
12763 ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’ origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle centra
12764 que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle central : elle es
12765 urtoise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle central : elle est la défaite du mond
12766 oise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle central : elle est la défaite du monde e
12767 uit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue un rôle central : elle est la défaite du monde et la vict
12768 a Nuit. La mort y joue un rôle central : elle est la défaite du monde et la victoire de la vie lumineuse. Amour et mort so
12769 un rôle central : elle est la défaite du monde et la victoire de la vie lumineuse. Amour et mort sont reliés par l’ascèse,
12770 ral : elle est la défaite du monde et la victoire de la vie lumineuse. Amour et mort sont reliés par l’ascèse, comme par l
12771  : elle est la défaite du monde et la victoire de la vie lumineuse. Amour et mort sont reliés par l’ascèse, comme par l’in
12772 e la vie lumineuse. Amour et mort sont reliés par l’ ascèse, comme par l’instinct sont reliés désir et guerre. Mais ni cett
12773 Amour et mort sont reliés par l’ascèse, comme par l’ instinct sont reliés désir et guerre. Mais ni cette origine religieuse
12774 , ni cette complicité physiologique des instincts de combat et de procréation ne suffisent à déterminer l’usage précis des
12775 mplicité physiologique des instincts de combat et de procréation ne suffisent à déterminer l’usage précis des expressions
12776 ombat et de procréation ne suffisent à déterminer l’ usage précis des expressions guerrières dans la littérature érotique d
12777 er l’usage précis des expressions guerrières dans la littérature érotique d’Occident. Ce qui explique tout, c’est l’existe
12778 pressions guerrières dans la littérature érotique d’ Occident. Ce qui explique tout, c’est l’existence au Moyen Âge d’une r
12779 érotique d’Occident. Ce qui explique tout, c’est l’ existence au Moyen Âge d’une règle effectivement commune à l’art d’aim
12780 qui explique tout, c’est l’existence au Moyen Âge d’ une règle effectivement commune à l’art d’aimer et à l’art militaire,
12781 au Moyen Âge d’une règle effectivement commune à l’ art d’aimer et à l’art militaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3
12782 yen Âge d’une règle effectivement commune à l’art d’ aimer et à l’art militaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3.La ch
12783 règle effectivement commune à l’art d’aimer et à l’ art militaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3.La chevalerie, loi
12784 rt d’aimer et à l’art militaire, et qui s’appelle la chevalerie. 3.La chevalerie, loi de l’amour et de la guerre « D
12785 s’appelle la chevalerie. 3.La chevalerie, loi de l’amour et de la guerre « Donner un style à l’amour », telle est,
12786 appelle la chevalerie. 3.La chevalerie, loi de l’ amour et de la guerre « Donner un style à l’amour », telle est, sel
12787 chevalerie. 3.La chevalerie, loi de l’amour et de la guerre « Donner un style à l’amour », telle est, selon J. Huizi
12788 valerie. 3.La chevalerie, loi de l’amour et de la guerre « Donner un style à l’amour », telle est, selon J. Huizinga
12789 de l’amour et de la guerre « Donner un style à l’ amour », telle est, selon J. Huizinga, l’aspiration suprême de la soci
12790 style à l’amour », telle est, selon J. Huizinga, l’ aspiration suprême de la société médiévale dans l’ordre éthique. « C’e
12791 elle est, selon J. Huizinga, l’aspiration suprême de la société médiévale dans l’ordre éthique. « C’est une nécessité soci
12792 e est, selon J. Huizinga, l’aspiration suprême de la société médiévale dans l’ordre éthique. « C’est une nécessité sociale
12793 l’aspiration suprême de la société médiévale dans l’ ordre éthique. « C’est une nécessité sociale, un besoin d’autant plus
12794 éthique. « C’est une nécessité sociale, un besoin d’ autant plus impérieux que les mœurs sont plus féroces. Il faut élever
12795 té sociale, un besoin d’autant plus impérieux que les mœurs sont plus féroces. Il faut élever l’amour à la hauteur d’un rit
12796 x que les mœurs sont plus féroces. Il faut élever l’ amour à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’e
12797 mœurs sont plus féroces. Il faut élever l’amour à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À mo
12798 plus féroces. Il faut élever l’amour à la hauteur d’ un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À moins que les
12799 s. Il faut élever l’amour à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À moins que les émotions n
12800 ur à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À moins que les émotions ne se laissent encadrer
12801 à la hauteur d’un rite, la violence débordante de la passion l’exige. À moins que les émotions ne se laissent encadrer dan
12802 r d’un rite, la violence débordante de la passion l’ exige. À moins que les émotions ne se laissent encadrer dans des forme
12803 nce débordante de la passion l’exige. À moins que les émotions ne se laissent encadrer dans des formes et des règles, c’est
12804 ent encadrer dans des formes et des règles, c’est la barbarie. L’Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la li
12805 dans des formes et des règles, c’est la barbarie. L’ Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peup
12806 les, c’est la barbarie. L’Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peuple, mais elle n’y suffisai
12807 a barbarie. L’Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peuple, mais elle n’y suffisait pas. L’ari
12808 lise avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peuple, mais elle n’y suffisait pas. L’aristocratie, en de
12809 a licence du peuple, mais elle n’y suffisait pas. L’ aristocratie, en dehors des préceptes de la religion, avait sa culture
12810 sait pas. L’aristocratie, en dehors des préceptes de la religion, avait sa culture à elle, à savoir la courtoisie, et elle
12811 t pas. L’aristocratie, en dehors des préceptes de la religion, avait sa culture à elle, à savoir la courtoisie, et elle y
12812 de la religion, avait sa culture à elle, à savoir la courtoisie, et elle y puisait les normes de sa conduite184. » (Nous s
12813 à elle, à savoir la courtoisie, et elle y puisait les normes de sa conduite184. » (Nous savons en effet que la courtoisie n
12814 avoir la courtoisie, et elle y puisait les normes de sa conduite184. » (Nous savons en effet que la courtoisie non seuleme
12815 es de sa conduite184. » (Nous savons en effet que la courtoisie non seulement ne devait rien à l’Église, mais s’opposait à
12816 que la courtoisie non seulement ne devait rien à l’ Église, mais s’opposait à sa morale. Voilà qui peut nous inciter à rév
12817 eut nous inciter à réviser bien des jugements sur l’ unité spirituelle de la société médiévale !) Or s’il est vrai que cett
12818 éviser bien des jugements sur l’unité spirituelle de la société médiévale !) Or s’il est vrai que cette morale courtoise n
12819 ser bien des jugements sur l’unité spirituelle de la société médiévale !) Or s’il est vrai que cette morale courtoise ne p
12820 e morale courtoise ne parvint guère à transformer les mœurs privées des hautes classes, qui demeuraient d’« une rudesse éto
12821 mœurs privées des hautes classes, qui demeuraient d’ « une rudesse étonnante », du moins joua-t-elle le rôle d’un idéal cré
12822 d’« une rudesse étonnante », du moins joua-t-elle le rôle d’un idéal créateur de belles apparences. Elle triompha dans la
12823 rudesse étonnante », du moins joua-t-elle le rôle d’ un idéal créateur de belles apparences. Elle triompha dans la littérat
12824 du moins joua-t-elle le rôle d’un idéal créateur de belles apparences. Elle triompha dans la littérature. Et par ailleurs
12825 créateur de belles apparences. Elle triompha dans la littérature. Et par ailleurs, elle réussit à s’imposer à la réalité l
12826 ture. Et par ailleurs, elle réussit à s’imposer à la réalité la plus violente du temps, celle de la guerre. Exemple unique
12827 r ailleurs, elle réussit à s’imposer à la réalité la plus violente du temps, celle de la guerre. Exemple unique d’un ars a
12828 ser à la réalité la plus violente du temps, celle de la guerre. Exemple unique d’un ars amandi, qui donne naissance à un a
12829 à la réalité la plus violente du temps, celle de la guerre. Exemple unique d’un ars amandi, qui donne naissance à un ars
12830 ente du temps, celle de la guerre. Exemple unique d’ un ars amandi, qui donne naissance à un ars bellandi. Ce n’est pas seu
12831 ce à un ars bellandi. Ce n’est pas seulement dans le détail des règles de combat individuel que se fait sentir l’action de
12832 Ce n’est pas seulement dans le détail des règles de combat individuel que se fait sentir l’action de l’idéal chevaleresqu
12833 es règles de combat individuel que se fait sentir l’ action de l’idéal chevaleresque, mais dans la conduite même des batail
12834 de combat individuel que se fait sentir l’action de l’idéal chevaleresque, mais dans la conduite même des batailles, et j
12835 combat individuel que se fait sentir l’action de l’ idéal chevaleresque, mais dans la conduite même des batailles, et jusq
12836 ntir l’action de l’idéal chevaleresque, mais dans la conduite même des batailles, et jusque dans la politique. Le formalis
12837 ns la conduite même des batailles, et jusque dans la politique. Le formalisme militaire revêt à cette époque une valeur d’
12838 même des batailles, et jusque dans la politique. Le formalisme militaire revêt à cette époque une valeur d’absolu religie
12839 malisme militaire revêt à cette époque une valeur d’ absolu religieux. Il est fréquent qu’on se laisse tuer pour respecter
12840 ’on se laisse tuer pour respecter des conventions d’ une merveilleuse extravagance. « Les chevaliers de l’ordre de l’Étoile
12841 es conventions d’une merveilleuse extravagance. «  Les chevaliers de l’ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne re
12842 d’une merveilleuse extravagance. « Les chevaliers de l’ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamai
12843 ne merveilleuse extravagance. « Les chevaliers de l’ ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamais d
12844 illeuse extravagance. « Les chevaliers de l’ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamais de plus d
12845 euse extravagance. « Les chevaliers de l’ordre de l’ Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamais de plus de q
12846 chevaliers de l’ordre de l’Étoile jurent que dans le combat ils ne reculeront jamais de plus de quatre arpents ; sinon ils
12847 e dans le combat ils ne reculeront jamais de plus de quatre arpents ; sinon ils devront mourir ou se rendre. Et cette règl
12848 t mourir ou se rendre. Et cette règle étrange, si l’ on en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus d
12849 règle étrange, si l’on en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. »
12850 ge, si l’on en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les
12851 on en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessit
12852 en croit Froissart, coûta la vie, dès le début de l’ ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessités
12853 rt, coûta la vie, dès le début de l’ordre, à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessités de la stratégie
12854 , à plus de quatre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique o
12855 tre-vingts d’entre eux. » De même, les nécessités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur
12856 -vingts d’entre eux. » De même, les nécessités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur co
12857 cessités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterr
12858 sités de la stratégie sont sacrifiées à celles de l’ esthétique ou de l’honneur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterre v
12859 tégie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre
12860 ie sont sacrifiées à celles de l’esthétique ou de l’ honneur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre de
12861 ur courtois. « En 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre des Français avant la bataille d’Azincourt. Par erreur, le
12862 d’Angleterre va à la rencontre des Français avant la bataille d’Azincourt. Par erreur, le soir, il dépasse le village que
12863 va à la rencontre des Français avant la bataille d’ Azincourt. Par erreur, le soir, il dépasse le village que les fourrage
12864 ançais avant la bataille d’Azincourt. Par erreur, le soir, il dépasse le village que les fourrageurs lui ont assigné pour
12865 ille d’Azincourt. Par erreur, le soir, il dépasse le village que les fourrageurs lui ont assigné pour y dormir cette nuit-
12866 t. Par erreur, le soir, il dépasse le village que les fourrageurs lui ont assigné pour y dormir cette nuit-là. Or le roi « 
12867 s lui ont assigné pour y dormir cette nuit-là. Or le roi « comme celuy qui gardoit le plus les cérémonies d’honneur très l
12868 ette nuit-là. Or le roi « comme celuy qui gardoit le plus les cérémonies d’honneur très loable » vient justement d’ordonne
12869 t-là. Or le roi « comme celuy qui gardoit le plus les cérémonies d’honneur très loable » vient justement d’ordonner que les
12870 « comme celuy qui gardoit le plus les cérémonies d’ honneur très loable » vient justement d’ordonner que les chevaliers en
12871 érémonies d’honneur très loable » vient justement d’ ordonner que les chevaliers en reconnaissance abandonnent la cotte d’a
12872 neur très loable » vient justement d’ordonner que les chevaliers en reconnaissance abandonnent la cotte d’armes afin de ne
12873 que les chevaliers en reconnaissance abandonnent la cotte d’armes afin de ne pas être, en revenant, obligés de reculer en
12874 chevaliers en reconnaissance abandonnent la cotte d’ armes afin de ne pas être, en revenant, obligés de reculer en vêtement
12875 d’armes afin de ne pas être, en revenant, obligés de reculer en vêtements guerriers. Maintenant, revêtu de sa cotte d’arme
12876 eculer en vêtements guerriers. Maintenant, revêtu de sa cotte d’armes, il ne peut donc revenir sur ses pas ; il passe la n
12877 tements guerriers. Maintenant, revêtu de sa cotte d’ armes, il ne peut donc revenir sur ses pas ; il passe la nuit dans l’e
12878 s, il ne peut donc revenir sur ses pas ; il passe la nuit dans l’endroit où il est, et fait se ranger l’avant-garde confor
12879 donc revenir sur ses pas ; il passe la nuit dans l’ endroit où il est, et fait se ranger l’avant-garde conformément à ce n
12880 nuit dans l’endroit où il est, et fait se ranger l’ avant-garde conformément à ce nouveau plan. » Les exemples abondent de
12881 r l’avant-garde conformément à ce nouveau plan. » Les exemples abondent de carnages inutiles provoqués par des vœux d’une f
12882 mément à ce nouveau plan. » Les exemples abondent de carnages inutiles provoqués par des vœux d’une folle outrecuidance et
12883 ndent de carnages inutiles provoqués par des vœux d’ une folle outrecuidance et que l’on tente d’accomplir au plus grand de
12884 ués par des vœux d’une folle outrecuidance et que l’ on tente d’accomplir au plus grand des périls possibles. C’est bien le
12885 vœux d’une folle outrecuidance et que l’on tente d’ accomplir au plus grand des périls possibles. C’est bien le péril qu’o
12886 ir au plus grand des périls possibles. C’est bien le péril qu’on recherche pour lui-même, car on n’est pas inapte en d’aut
12887 uver des prétextes pour esquiver ses engagements. La casuistique courtoise en offre d’excellents. Cette casuistique « ne r
12888 es engagements. La casuistique courtoise en offre d’ excellents. Cette casuistique « ne régit pas seulement la morale et le
12889 lents. Cette casuistique « ne régit pas seulement la morale et le droit ; elle s’étend à tous les domaines où le style et
12890 casuistique « ne régit pas seulement la morale et le droit ; elle s’étend à tous les domaines où le style et la forme sont
12891 ement la morale et le droit ; elle s’étend à tous les domaines où le style et la forme sont choses essentielles : les cérém
12892 et le droit ; elle s’étend à tous les domaines où le style et la forme sont choses essentielles : les cérémonies, l’étique
12893 ; elle s’étend à tous les domaines où le style et la forme sont choses essentielles : les cérémonies, l’étiquette, les tou
12894 ù le style et la forme sont choses essentielles : les cérémonies, l’étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’amour. 
12895 forme sont choses essentielles : les cérémonies, l’ étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’amour. » Elle a même e
12896 hoses essentielles : les cérémonies, l’étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’amour. » Elle a même exercé une infl
12897 lles : les cérémonies, l’étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’amour. » Elle a même exercé une influence détermi
12898 , l’étiquette, les tournois, la chasse et surtout l’ amour. » Elle a même exercé une influence déterminante sur le droit de
12899 Elle a même exercé une influence déterminante sur le droit des gens à sa naissance. « Droit de butin, droit d’attaque — fi
12900 nte sur le droit des gens à sa naissance. « Droit de butin, droit d’attaque — fidélité à la parole donnée sont régis par d
12901 des gens à sa naissance. « Droit de butin, droit d’ attaque — fidélité à la parole donnée sont régis par des règles sembla
12902 e. « Droit de butin, droit d’attaque — fidélité à la parole donnée sont régis par des règles semblables à celles qui gouve
12903 par des règles semblables à celles qui gouvernent le tournoi et la chasse185 ». L’Arbre des Batailles d’Honoré Bonet est u
12904 semblables à celles qui gouvernent le tournoi et la chasse185 ». L’Arbre des Batailles d’Honoré Bonet est un traité sur l
12905 lles qui gouvernent le tournoi et la chasse185 ». L’ Arbre des Batailles d’Honoré Bonet est un traité sur le droit de guerr
12906 tournoi et la chasse185 ». L’Arbre des Batailles d’ Honoré Bonet est un traité sur le droit de guerre où l’on trouve discu
12907 re des Batailles d’Honoré Bonet est un traité sur le droit de guerre où l’on trouve discutées pêle-mêle à coups de textes
12908 tailles d’Honoré Bonet est un traité sur le droit de guerre où l’on trouve discutées pêle-mêle à coups de textes bibliques
12909 oré Bonet est un traité sur le droit de guerre où l’ on trouve discutées pêle-mêle à coups de textes bibliques et d’article
12910 guerre où l’on trouve discutées pêle-mêle à coups de textes bibliques et d’articles de droit canonique des questions de ce
12911 iscutées pêle-mêle à coups de textes bibliques et d’ articles de droit canonique des questions de ce genre : « Si l’on perd
12912 le-mêle à coups de textes bibliques et d’articles de droit canonique des questions de ce genre : « Si l’on perd dans la mê
12913 es et d’articles de droit canonique des questions de ce genre : « Si l’on perd dans la mêlée une armure empruntée, est-on
12914 droit canonique des questions de ce genre : « Si l’ on perd dans la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la rendre ?
12915 e des questions de ce genre : « Si l’on perd dans la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la rendre ? — Est-il permi
12916 d dans la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la rendre ? — Est-il permis de livrer bataille un jour de fête ? — Va
12917 ans la mêlée une armure empruntée, est-on tenu de la rendre ? — Est-il permis de livrer bataille un jour de fête ? — Vaut-
12918 untée, est-on tenu de la rendre ? — Est-il permis de livrer bataille un jour de fête ? — Vaut-il mieux se battre après les
12919 ndre ? — Est-il permis de livrer bataille un jour de fête ? — Vaut-il mieux se battre après les repas ou à jeun ? — Dans q
12920 un jour de fête ? — Vaut-il mieux se battre après les repas ou à jeun ? — Dans quels cas peut-on s’évader de captivité ? »
12921 pas ou à jeun ? — Dans quels cas peut-on s’évader de captivité ? » Dans un autre ouvrage, on voit deux capitaines se dispu
12922 deux capitaines se disputer un prisonnier devant le chef : « C’est moi qui l’ai saisi le premier dit l’un, par le bras et
12923 er un prisonnier devant le chef : « C’est moi qui l’ ai saisi le premier dit l’un, par le bras et par la main droite, et lu
12924 C’est moi qui l’ai saisi le premier dit l’un, par le bras et par la main droite, et lui ai arraché le gant. — Mais à moi,
12925 ’ai saisi le premier dit l’un, par le bras et par la main droite, et lui ai arraché le gant. — Mais à moi, dit l’autre, il
12926 le bras et par la main droite, et lui ai arraché le gant. — Mais à moi, dit l’autre, il a donné cette même main avec sa p
12927 t aux idées politiques inspirées au Moyen Âge par la conception chevaleresque, ce sont essentiellement, selon Huizinga : l
12928 resque, ce sont essentiellement, selon Huizinga : la lutte pour la paix universelle basée sur l’union des rois, la conquêt
12929 t essentiellement, selon Huizinga : la lutte pour la paix universelle basée sur l’union des rois, la conquête de Jérusalem
12930 nga : la lutte pour la paix universelle basée sur l’ union des rois, la conquête de Jérusalem et l’expulsion des Turcs. Idé
12931 r la paix universelle basée sur l’union des rois, la conquête de Jérusalem et l’expulsion des Turcs. Idées chimériques mai
12932 iverselle basée sur l’union des rois, la conquête de Jérusalem et l’expulsion des Turcs. Idées chimériques mais dont l’emp
12933 sur l’union des rois, la conquête de Jérusalem et l’ expulsion des Turcs. Idées chimériques mais dont l’empire ne cessera d
12934 ’expulsion des Turcs. Idées chimériques mais dont l’ empire ne cessera de s’exercer sur les princes jusqu’au xve siècle, e
12935 . Idées chimériques mais dont l’empire ne cessera de s’exercer sur les princes jusqu’au xve siècle, en dépit des transfor
12936 es mais dont l’empire ne cessera de s’exercer sur les princes jusqu’au xve siècle, en dépit des transformations de tous or
12937 usqu’au xve siècle, en dépit des transformations de tous ordres survenues entre-temps en Europe, et à l’encontre des inté
12938 mps en Europe, et à l’encontre des intérêts réels les plus urgents. C’est ici que se marque le mieux le caractère particuli
12939 s réels les plus urgents. C’est ici que se marque le mieux le caractère particulier de l’idéal courtois, radicalement cont
12940 es plus urgents. C’est ici que se marque le mieux le caractère particulier de l’idéal courtois, radicalement contradictoir
12941 i que se marque le mieux le caractère particulier de l’idéal courtois, radicalement contradictoire avec la « dure réalité 
12942 ue se marque le mieux le caractère particulier de l’ idéal courtois, radicalement contradictoire avec la « dure réalité » d
12943 ’idéal courtois, radicalement contradictoire avec la « dure réalité » de l’époque : il représente un pôle d’attraction pou
12944 icalement contradictoire avec la « dure réalité » de l’époque : il représente un pôle d’attraction pour les aspirations sp
12945 lement contradictoire avec la « dure réalité » de l’ époque : il représente un pôle d’attraction pour les aspirations spiri
12946 ure réalité » de l’époque : il représente un pôle d’ attraction pour les aspirations spirituelles brimées. C’est une forme
12947 ’époque : il représente un pôle d’attraction pour les aspirations spirituelles brimées. C’est une forme d’évasion romantiqu
12948 aspirations spirituelles brimées. C’est une forme d’ évasion romantique, en même temps qu’un frein aux instincts. Le formal
12949 antique, en même temps qu’un frein aux instincts. Le formalisme minutieux de la guerre s’oppose aux violences du sang féod
12950 u’un frein aux instincts. Le formalisme minutieux de la guerre s’oppose aux violences du sang féodal comme le culte de la
12951 n frein aux instincts. Le formalisme minutieux de la guerre s’oppose aux violences du sang féodal comme le culte de la cha
12952 uerre s’oppose aux violences du sang féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’exaltation é
12953 ppose aux violences du sang féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’exaltation érotique d
12954 se aux violences du sang féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’exaltation érotique du x
12955 u sang féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’exaltation érotique du xiie siècle. « Dans
12956 de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’ exaltation érotique du xiie siècle. « Dans la conscience du Moyen Âge
12957 e à l’exaltation érotique du xiie siècle. « Dans la conscience du Moyen Âge, se forment pour ainsi dire l’une à côté de l
12958 nsi dire l’une à côté de l’autre deux conceptions de la vie : la conception pieuse, ascétique, attire à elle tous les sent
12959 dire l’une à côté de l’autre deux conceptions de la vie : la conception pieuse, ascétique, attire à elle tous les sentime
12960 ne à côté de l’autre deux conceptions de la vie : la conception pieuse, ascétique, attire à elle tous les sentiments morau
12961 conception pieuse, ascétique, attire à elle tous les sentiments moraux ; la sensualité, abandonnée au diable, se venge ter
12962 tique, attire à elle tous les sentiments moraux ; la sensualité, abandonnée au diable, se venge terriblement. Que l’un ou
12963 iable, se venge terriblement. Que l’un ou l’autre de ces penchants prédomine, nous avons le saint ou le pécheur ; mais en
12964 ou l’autre de ces penchants prédomine, nous avons le saint ou le pécheur ; mais en général, ils se tiennent en équilibre i
12965 e ces penchants prédomine, nous avons le saint ou le pécheur ; mais en général, ils se tiennent en équilibre instable avec
12966 néral, ils se tiennent en équilibre instable avec d’ énormes écarts de la balance. » 4.Les tournois, ou le mythe en acte
12967 nnent en équilibre instable avec d’énormes écarts de la balance. » 4.Les tournois, ou le mythe en acte Il est pourta
12968 nt en équilibre instable avec d’énormes écarts de la balance. » 4.Les tournois, ou le mythe en acte Il est pourtant
12969 mes écarts de la balance. » 4.Les tournois, ou le mythe en acte Il est pourtant un domaine où s’opère la synthèse à
12970 en acte Il est pourtant un domaine où s’opère la synthèse à peu près parfaite des instincts érotiques et guerriers et
12971 parfaite des instincts érotiques et guerriers et de la règle courtoise idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de
12972 rfaite des instincts érotiques et guerriers et de la règle courtoise idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de la
12973 guerriers et de la règle courtoise idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de la lice où se jouent les tournois. L
12974 e idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de la lice où se jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se donnent
12975 déale : c’est le terrain nettement circonscrit de la lice où se jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se donnent li
12976 ain nettement circonscrit de la lice où se jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se donnent libre cours mais sous l’
12977 onscrit de la lice où se jouent les tournois. Là, les fureurs du sang se donnent libre cours mais sous l’égide et dans les
12978 fureurs du sang se donnent libre cours mais sous l’ égide et dans les cadres symboliques d’une cérémonie sacrale. C’est un
12979 se donnent libre cours mais sous l’égide et dans les cadres symboliques d’une cérémonie sacrale. C’est un équivalent sport
12980 mais sous l’égide et dans les cadres symboliques d’ une cérémonie sacrale. C’est un équivalent sportif de la fonction myth
12981 ne cérémonie sacrale. C’est un équivalent sportif de la fonction mythique du Tristan telle que nous la définissions : expr
12982 cérémonie sacrale. C’est un équivalent sportif de la fonction mythique du Tristan telle que nous la définissions : exprime
12983 de la fonction mythique du Tristan telle que nous la définissions : exprimer la passion dans toute sa force, mais en la vo
12984 Tristan telle que nous la définissions : exprimer la passion dans toute sa force, mais en la voilant religieusement, de ma
12985 exprimer la passion dans toute sa force, mais en la voilant religieusement, de manière à la rendre acceptable au jugement
12986 , mais en la voilant religieusement, de manière à la rendre acceptable au jugement de la société. Le tournoi « joue » le m
12987 nt, de manière à la rendre acceptable au jugement de la société. Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — « Les tran
12988 de manière à la rendre acceptable au jugement de la société. Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — « Les transpo
12989 à la rendre acceptable au jugement de la société. Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — « Les transports de l’amo
12990 le au jugement de la société. Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — « Les transports de l’amour romanesque ne dev
12991 Le tournoi « joue » le mythe, physiquement : — «  Les transports de l’amour romanesque ne devaient pas seulement être prése
12992 oue » le mythe, physiquement : — « Les transports de l’amour romanesque ne devaient pas seulement être présentés sous form
12993  » le mythe, physiquement : — « Les transports de l’ amour romanesque ne devaient pas seulement être présentés sous forme d
12994 s en spectacle. Ce jeu peut revêtir deux formes : la représentation dramatique et le sport. Celui-ci est, au Moyen Âge, de
12995 tir deux formes : la représentation dramatique et le sport. Celui-ci est, au Moyen Âge, de beaucoup le plus important. Le
12996 amatique et le sport. Celui-ci est, au Moyen Âge, de beaucoup le plus important. Le drame ne traitait encore, en général,
12997 le sport. Celui-ci est, au Moyen Âge, de beaucoup le plus important. Le drame ne traitait encore, en général, que la matiè
12998 est, au Moyen Âge, de beaucoup le plus important. Le drame ne traitait encore, en général, que la matière sacrée ; l’avent
12999 ant. Le drame ne traitait encore, en général, que la matière sacrée ; l’aventure amoureuse n’y était qu’exceptionnelle. Le
13000 itait encore, en général, que la matière sacrée ; l’ aventure amoureuse n’y était qu’exceptionnelle. Le sport médiéval, au
13001 l’aventure amoureuse n’y était qu’exceptionnelle. Le sport médiéval, au contraire, et surtout le tournoi, était lui-même d
13002 elle. Le sport médiéval, au contraire, et surtout le tournoi, était lui-même dramatique au plus haut point et contenait, e
13003 haut point et contenait, en outre, une forte dose d’ érotisme. Partout et toujours, le sport a associé ces deux facteurs :
13004 , une forte dose d’érotisme. Partout et toujours, le sport a associé ces deux facteurs : dramatiques et amoureux ; mais ta
13005 teurs : dramatiques et amoureux ; mais tandis que les sports modernes sont presque retournés à la simplicité grecque, le to
13006 que les sports modernes sont presque retournés à la simplicité grecque, le tournoi de la fin du Moyen Âge, avec ses riche
13007 s sont presque retournés à la simplicité grecque, le tournoi de la fin du Moyen Âge, avec ses riches ornements et sa mise
13008 que retournés à la simplicité grecque, le tournoi de la fin du Moyen Âge, avec ses riches ornements et sa mise en scène, p
13009 retournés à la simplicité grecque, le tournoi de la fin du Moyen Âge, avec ses riches ornements et sa mise en scène, pouv
13010 es ornements et sa mise en scène, pouvait remplir les fonctions du drame lui-même186. » Rien ne me paraît plus propre à res
13011 e186. » Rien ne me paraît plus propre à restituer l’ atmosphère de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournoi
13012 ne me paraît plus propre à restituer l’atmosphère de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut
13013 propre à restituer l’atmosphère de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les œuv
13014 tuer l’atmosphère de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les œuvres de Chastella
13015 de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les œuvres de Chastellain et les mémoir
13016 les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les œuvres de Chastellain et les mémoires d’Olivier de la Marche, tous de
13017 tions de tournois qu’on peut lire dans les œuvres de Chastellain et les mémoires d’Olivier de la Marche, tous deux histori
13018 qu’on peut lire dans les œuvres de Chastellain et les mémoires d’Olivier de la Marche, tous deux historiographes du fastueu
13019 re dans les œuvres de Chastellain et les mémoires d’ Olivier de la Marche, tous deux historiographes du fastueux et chevale
13020 istoriographes du fastueux et chevaleresque duché de Bourgogne au xve siècle. L’amour et la mort s’y marient dans un pays
13021 chevaleresque duché de Bourgogne au xve siècle. L’ amour et la mort s’y marient dans un paysage artificiel et symbolique
13022 que duché de Bourgogne au xve siècle. L’amour et la mort s’y marient dans un paysage artificiel et symbolique de très hau
13023 marient dans un paysage artificiel et symbolique de très haute mélancolie. « L’héroïsme par amour — voilà le motif romane
13024 ificiel et symbolique de très haute mélancolie. «  L’ héroïsme par amour — voilà le motif romanesque qui doit apparaître par
13025 haute mélancolie. « L’héroïsme par amour — voilà le motif romanesque qui doit apparaître partout et toujours. C’est la tr
13026 ue qui doit apparaître partout et toujours. C’est la transformation immédiate du désir sensuel en un sacrifice de soi-même
13027 mation immédiate du désir sensuel en un sacrifice de soi-même qui semble faire partie du domaine de l’éthique… L’expressio
13028 ce de soi-même qui semble faire partie du domaine de l’éthique… L’expression et la satisfaction du désir, qui paraissent t
13029 de soi-même qui semble faire partie du domaine de l’ éthique… L’expression et la satisfaction du désir, qui paraissent tous
13030 qui semble faire partie du domaine de l’éthique… L’ expression et la satisfaction du désir, qui paraissent tous deux impos
13031 e partie du domaine de l’éthique… L’expression et la satisfaction du désir, qui paraissent tous deux impossibles, se trans
13032 ibles, se transforment en une chose plus élevée : l’ action entreprise par amour. La mort devient alors la seule alternativ
13033 hose plus élevée : l’action entreprise par amour. La mort devient alors la seule alternative à l’accomplissement du désir,
13034 ction entreprise par amour. La mort devient alors la seule alternative à l’accomplissement du désir, et la délivrance est
13035 our. La mort devient alors la seule alternative à l’ accomplissement du désir, et la délivrance est donc de toute manière a
13036 eule alternative à l’accomplissement du désir, et la délivrance est donc de toute manière assurée. » La mise en scène des
13037 complissement du désir, et la délivrance est donc de toute manière assurée. » La mise en scène des tournois emprunte ses i
13038 a délivrance est donc de toute manière assurée. » La mise en scène des tournois emprunte ses idées aux romans de la Table
13039 scène des tournois emprunte ses idées aux romans de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fonta
13040 ène des tournois emprunte ses idées aux romans de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fontaine
13041 romans de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fontaine des Pleurs est basé sur une aventure r
13042 de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’ Armes dit de la Fontaine des Pleurs est basé sur une aventure romanesq
13043 ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fontaine des Pleurs est basé sur une aventure romanesque imaginair
13044 nde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fontaine des Pleurs est basé sur une aventure romanesque imaginaire.
13045 st basé sur une aventure romanesque imaginaire. «  La fontaine est construite à cet effet. Pendant une année entière, tous
13046 is, un chevalier anonyme viendra déployer, devant la fontaine, une tente dans laquelle est assise une dame (en effigie nat
13047 e qui porte trois écus. Tout chevalier qui touche l’ écu s’engage à un combat dans les conditions décrites par les chapitre
13048 valier qui touche l’écu s’engage à un combat dans les conditions décrites par les chapitres du pas d’armes. C’est à cheval
13049 gage à un combat dans les conditions décrites par les chapitres du pas d’armes. C’est à cheval qu’il faut toucher les boucl
13050 les conditions décrites par les chapitres du pas d’ armes. C’est à cheval qu’il faut toucher les boucliers : les chevalier
13051 du pas d’armes. C’est à cheval qu’il faut toucher les boucliers : les chevaliers trouveront toujours des chevaux prêts à ce
13052 C’est à cheval qu’il faut toucher les boucliers : les chevaliers trouveront toujours des chevaux prêts à cet usage. » « Le
13053 eront toujours des chevaux prêts à cet usage. » «  Le chevalier est toujours inconnu ; c’est « le blanc chevalier », « le c
13054 . » « Le chevalier est toujours inconnu ; c’est «  le blanc chevalier », « le chevalier mesconnu », le « chevalier à la pèl
13055 oujours inconnu ; c’est « le blanc chevalier », «  le chevalier mesconnu », le « chevalier à la pèlerine » ; parfois il app
13056  le blanc chevalier », « le chevalier mesconnu », le « chevalier à la pèlerine » ; parfois il apparaît en héros de roman e
13057 er », « le chevalier mesconnu », le « chevalier à la pèlerine » ; parfois il apparaît en héros de roman et s’appelle le ch
13058 er à la pèlerine » ; parfois il apparaît en héros de roman et s’appelle le chevalier au cygne, ou porte les armes de Lance
13059 arfois il apparaît en héros de roman et s’appelle le chevalier au cygne, ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de
13060 oman et s’appelle le chevalier au cygne, ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un vo
13061 appelle le chevalier au cygne, ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mé
13062 evalier au cygne, ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mélancolie est
13063 ne, ou porte les armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mélancolie est répandu sur to
13064 es armes de Lancelot, de Tristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mélancolie est répandu sur toute l’action :
13065 ristan ou de Palamedes… Le plus souvent, un voile de mélancolie est répandu sur toute l’action : le nom de la Fontaine des
13066 ent, un voile de mélancolie est répandu sur toute l’ action : le nom de la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Le
13067 le de mélancolie est répandu sur toute l’action : le nom de la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Les écus sont
13068 élancolie est répandu sur toute l’action : le nom de la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Les écus sont blancs
13069 ncolie est répandu sur toute l’action : le nom de la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Les écus sont blancs, v
13070 la Fontaine des Pleurs est éminemment suggestif. Les écus sont blancs, violets et noirs, semés de larmes blanches ; on les
13071 if. Les écus sont blancs, violets et noirs, semés de larmes blanches ; on les touche par pitié pour la « Dame des pleurs »
13072 , violets et noirs, semés de larmes blanches ; on les touche par pitié pour la « Dame des pleurs ». À l’emprise du Dragon,
13073 de larmes blanches ; on les touche par pitié pour la « Dame des pleurs ». À l’emprise du Dragon, célébré à l’occasion du d
13074 s touche par pitié pour la « Dame des pleurs ». À l’ emprise du Dragon, célébré à l’occasion du départ de sa fille Margueri
13075 me des pleurs ». À l’emprise du Dragon, célébré à l’ occasion du départ de sa fille Marguerite, devenue reine d’Angleterre,
13076 emprise du Dragon, célébré à l’occasion du départ de sa fille Marguerite, devenue reine d’Angleterre, le roi René apparaît
13077 sa fille Marguerite, devenue reine d’Angleterre, le roi René apparaît en noir, sur un cheval noir caparaçonné de noir, av
13078 apparaît en noir, sur un cheval noir caparaçonné de noir, avec une lance noire et un écu de sable aux larmes d’argent… Po
13079 paraçonné de noir, avec une lance noire et un écu de sable aux larmes d’argent… Pour l’Arbre Charlemagne, les écus sont no
13080 vec une lance noire et un écu de sable aux larmes d’ argent… Pour l’Arbre Charlemagne, les écus sont noirs et violets aux l
13081 oire et un écu de sable aux larmes d’argent… Pour l’ Arbre Charlemagne, les écus sont noirs et violets aux larmes noires ou
13082 le aux larmes d’argent… Pour l’Arbre Charlemagne, les écus sont noirs et violets aux larmes noires ou or. » L’élément éroti
13083 sont noirs et violets aux larmes noires ou or. » L’ élément érotique du tournoi apparaît encore dans la coutume du chevali
13084 ’élément érotique du tournoi apparaît encore dans la coutume du chevalier de porter le voile ou une pièce du vêtement de s
13085 rnoi apparaît encore dans la coutume du chevalier de porter le voile ou une pièce du vêtement de sa dame, qu’il lui remet
13086 aît encore dans la coutume du chevalier de porter le voile ou une pièce du vêtement de sa dame, qu’il lui remet parfois, a
13087 alier de porter le voile ou une pièce du vêtement de sa dame, qu’il lui remet parfois, après le combat, tout maculé de son
13088 tement de sa dame, qu’il lui remet parfois, après le combat, tout maculé de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans
13089 l lui remet parfois, après le combat, tout maculé de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans de la Table ronde.) « 
13090 out maculé de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait le
13091 de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tournois
13092 son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tournois ex
13093 it Lancelot dans les romans de la Table ronde.) «  L’ atmosphère de passion qui entourait les tournois explique l’hostilité
13094 ans les romans de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tournois explique l’hostilité de l’Église p
13095 e ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tournois explique l’hostilité de l’Église pour ces sports. Ceux-ci pr
13096 re de passion qui entourait les tournois explique l’ hostilité de l’Église pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’
13097 n qui entourait les tournois explique l’hostilité de l’Église pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’éclatants ad
13098 ui entourait les tournois explique l’hostilité de l’ Église pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’éclatants adult
13099 ise pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’ éclatants adultères, comme le témoigne à propos du tournois de 1389, l
13100 provoquaient parfois d’éclatants adultères, comme le témoigne à propos du tournois de 1389, le Religieux de Saint-Denis, e
13101 adultères, comme le témoigne à propos du tournois de  1389, le Religieux de Saint-Denis, et sur la foi de celui-ci Jean Juv
13102 , comme le témoigne à propos du tournois de 1389, le Religieux de Saint-Denis, et sur la foi de celui-ci Jean Juvénal des
13103 moigne à propos du tournois de 1389, le Religieux de Saint-Denis, et sur la foi de celui-ci Jean Juvénal des Ursins. » ⁂ C
13104 nois de 1389, le Religieux de Saint-Denis, et sur la foi de celui-ci Jean Juvénal des Ursins. » ⁂ Cependant, la grande vog
13105  1389, le Religieux de Saint-Denis, et sur la foi de celui-ci Jean Juvénal des Ursins. » ⁂ Cependant, la grande vogue des
13106 celui-ci Jean Juvénal des Ursins. » ⁂ Cependant, la grande vogue des tournois est l’indice d’un déclin de la chevalerie.
13107 . » ⁂ Cependant, la grande vogue des tournois est l’ indice d’un déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début d
13108 endant, la grande vogue des tournois est l’indice d’ un déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début du xve si
13109 rande vogue des tournois est l’indice d’un déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début du xve siècle (batail
13110 de vogue des tournois est l’indice d’un déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début du xve siècle (bataille
13111 n déclin de la chevalerie. Celle-ci se heurte dès le début du xve siècle (bataille d’Azincourt) à des réalités de plus en
13112 i se heurte dès le début du xve siècle (bataille d’ Azincourt) à des réalités de plus en plus brutales et matérielles qui
13113 lités de plus en plus brutales et matérielles qui la rejettent dans la littérature, les fêtes et les jeux symboliques. « E
13114 lus brutales et matérielles qui la rejettent dans la littérature, les fêtes et les jeux symboliques. « En tant que princip
13115 matérielles qui la rejettent dans la littérature, les fêtes et les jeux symboliques. « En tant que principe militaire, la c
13116 ui la rejettent dans la littérature, les fêtes et les jeux symboliques. « En tant que principe militaire, la chevalerie éta
13117 ux symboliques. « En tant que principe militaire, la chevalerie était devenue insuffisante ; la tactique avait depuis long
13118 taire, la chevalerie était devenue insuffisante ; la tactique avait depuis longtemps renoncé à se conformer à ses règles :
13119 s longtemps renoncé à se conformer à ses règles : la guerre, aux xive et xve siècles, était faite d’approches furtives,
13120 la guerre, aux xive et xve siècles, était faite d’ approches furtives, d’incursions et de raids. » Cependant « vers l’an 
13121 t xve siècles, était faite d’approches furtives, d’ incursions et de raids. » Cependant « vers l’an 1400 encore, les cimie
13122 était faite d’approches furtives, d’incursions et de raids. » Cependant « vers l’an 1400 encore, les cimiers et les blason
13123 ves, d’incursions et de raids. » Cependant « vers l’ an 1400 encore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris
13124 et de raids. » Cependant « vers l’an 1400 encore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conserven
13125 Cependant « vers l’an 1400 encore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conservent aux combats u
13126 ers l’an 1400 encore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conservent aux combats un caractère i
13127 ore, les cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conservent aux combats un caractère individuel et l’ap
13128 cimiers et les blasons, les bannières et les cris de guerre conservent aux combats un caractère individuel et l’apparence
13129 conservent aux combats un caractère individuel et l’ apparence d’un noble sport. » Mais dans le courant du xve siècle, l’o
13130 ux combats un caractère individuel et l’apparence d’ un noble sport. » Mais dans le courant du xve siècle, l’on se met à c
13131 duel et l’apparence d’un noble sport. » Mais dans le courant du xve siècle, l’on se met à combattre à pied et en rangs. A
13132 ble sport. » Mais dans le courant du xve siècle, l’ on se met à combattre à pied et en rangs. Autre transformation signifi
13133 et en rangs. Autre transformation significative à la fin du siècle : les lansquenets introduisent l’usage du tambour, d’or
13134 transformation significative à la fin du siècle : les lansquenets introduisent l’usage du tambour, d’origine orientale. « A
13135 à la fin du siècle : les lansquenets introduisent l’ usage du tambour, d’origine orientale. « Avec son effet hypnotique et
13136 les lansquenets introduisent l’usage du tambour, d’ origine orientale. « Avec son effet hypnotique et inharmonieux, le tam
13137 ale. « Avec son effet hypnotique et inharmonieux, le tambour symbolise la transition entre l’époque de la chevalerie et ce
13138 hypnotique et inharmonieux, le tambour symbolise la transition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’art militair
13139 monieux, le tambour symbolise la transition entre l’ époque de la chevalerie et celle de l’art militaire moderne ; il est u
13140 le tambour symbolise la transition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’art militaire moderne ; il est un élément
13141 tambour symbolise la transition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’art militaire moderne ; il est un élément da
13142 ansition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’art militaire moderne ; il est un élément dans la mécanisation de l
13143 ition entre l’époque de la chevalerie et celle de l’ art militaire moderne ; il est un élément dans la mécanisation de la g
13144 l’art militaire moderne ; il est un élément dans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la c
13145 moderne ; il est un élément dans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’
13146 derne ; il est un élément dans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’inv
13147 lément dans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’artille
13148 ans la mécanisation de la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’artillerie. « E
13149 la guerre. » Enfin le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’artillerie. « Et n’est-ce pas une iro
13150 n le coup de grâce sera porté à la chevalerie par l’ invention de l’artillerie. « Et n’est-ce pas une ironie du sort qui fi
13151 grâce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’artillerie. « Et n’est-ce pas une ironie du sort qui fit que cette
13152 âce sera porté à la chevalerie par l’invention de l’ artillerie. « Et n’est-ce pas une ironie du sort qui fit que cette fle
13153 qui fit que cette fleur des chevaliers errants à la mode de Bourgogne, Jacques de Lalaing, fut tué par un boulet de canon
13154 que cette fleur des chevaliers errants à la mode de Bourgogne, Jacques de Lalaing, fut tué par un boulet de canon ? » ⁂ I
13155 rgogne, Jacques de Lalaing, fut tué par un boulet de canon ? » ⁂ Il n’en reste pas moins que les conventions de la guerre
13156 boulet de canon ? » ⁂ Il n’en reste pas moins que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutum
13157 ? » ⁂ Il n’en reste pas moins que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales
13158 ⁂ Il n’en reste pas moins que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’
13159 ste pas moins que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte
13160 pas moins que les conventions de la guerre et de l’ amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte qu
13161 ns de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte qui ne s’effacera guère qu’au x
13162 our courtois ont marqué les coutumes occidentales d’ une empreinte qui ne s’effacera guère qu’au xxe siècle. L’idée de val
13163 reinte qui ne s’effacera guère qu’au xxe siècle. L’ idée de valeur individuelle, ou d’exploit guerrier, représenté par le
13164 qui ne s’effacera guère qu’au xxe siècle. L’idée de valeur individuelle, ou d’exploit guerrier, représenté par le duel et
13165 au xxe siècle. L’idée de valeur individuelle, ou d’ exploit guerrier, représenté par le duel et la « prouesse » (tournoi,
13166 dividuelle, ou d’exploit guerrier, représenté par le duel et la « prouesse » (tournoi, combat singulier des deux chefs en
13167 ou d’exploit guerrier, représenté par le duel et la « prouesse » (tournoi, combat singulier des deux chefs en présence) ;
13168 i, combat singulier des deux chefs en présence) ; l’ idée de régler les batailles d’après un protocole quasi sacral ; la co
13169 at singulier des deux chefs en présence) ; l’idée de régler les batailles d’après un protocole quasi sacral ; la conceptio
13170 er des deux chefs en présence) ; l’idée de régler les batailles d’après un protocole quasi sacral ; la conception ascétique
13171 les batailles d’après un protocole quasi sacral ; la conception ascétique de la vie militaire (jeûnes prolongés avant l’ép
13172 protocole quasi sacral ; la conception ascétique de la vie militaire (jeûnes prolongés avant l’épreuve des armes) ; les c
13173 otocole quasi sacral ; la conception ascétique de la vie militaire (jeûnes prolongés avant l’épreuve des armes) ; les conv
13174 tique de la vie militaire (jeûnes prolongés avant l’ épreuve des armes) ; les conventions permettant de déterminer le vainq
13175 re (jeûnes prolongés avant l’épreuve des armes) ; les conventions permettant de déterminer le vainqueur (c’est par exemple
13176 l’épreuve des armes) ; les conventions permettant de déterminer le vainqueur (c’est par exemple celui qui passe la nuit su
13177 armes) ; les conventions permettant de déterminer le vainqueur (c’est par exemple celui qui passe la nuit sur le champ de
13178 r le vainqueur (c’est par exemple celui qui passe la nuit sur le champ de bataille) ; enfin et surtout le parallélisme exa
13179 ur (c’est par exemple celui qui passe la nuit sur le champ de bataille) ; enfin et surtout le parallélisme exact des symbo
13180 nuit sur le champ de bataille) ; enfin et surtout le parallélisme exact des symboles érotiques et militaires — tout cela n
13181 rotiques et militaires — tout cela ne cessera pas de déterminer les modes de guerroyer à travers les siècles suivants. Si
13182 litaires — tout cela ne cessera pas de déterminer les modes de guerroyer à travers les siècles suivants. Si bien que l’on p
13183  tout cela ne cessera pas de déterminer les modes de guerroyer à travers les siècles suivants. Si bien que l’on pourra con
13184 as de déterminer les modes de guerroyer à travers les siècles suivants. Si bien que l’on pourra considérer tout changement
13185 royer à travers les siècles suivants. Si bien que l’ on pourra considérer tout changement dans la tactique militaire comme
13186 n que l’on pourra considérer tout changement dans la tactique militaire comme relatif à un changement dans les conceptions
13187 ique militaire comme relatif à un changement dans les conceptions de l’amour, ou inversement. 5.Condottieri et canons
13188 omme relatif à un changement dans les conceptions de l’amour, ou inversement. 5.Condottieri et canons « L’Italie n’a
13189 e relatif à un changement dans les conceptions de l’ amour, ou inversement. 5.Condottieri et canons « L’Italie n’avai
13190 , ou inversement. 5.Condottieri et canons «  L’ Italie n’avait jamais été si florissante ni si paisible qu’elle l’étai
13191 jamais été si florissante ni si paisible qu’elle l’ était vers l’année 1490. Une paix profonde régnait dans ses provinces 
13192 i florissante ni si paisible qu’elle l’était vers l’ année 1490. Une paix profonde régnait dans ses provinces : les montagn
13193 0. Une paix profonde régnait dans ses provinces : les montagnes et les plaines étaient également fertiles ; riche, bien peu
13194 nde régnait dans ses provinces : les montagnes et les plaines étaient également fertiles ; riche, bien peuplée et ne reconn
13195 s ; riche, bien peuplée et ne reconnaissant point de domination étrangère, elle tirait encore un nouveau lustre de la magn
13196 n étrangère, elle tirait encore un nouveau lustre de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand
13197 trangère, elle tirait encore un nouveau lustre de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nom
13198 irait encore un nouveau lustre de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes cé
13199 un nouveau lustre de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de
13200 e de la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Si
13201 e la magnificence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège
13202 ficence de plusieurs de ses Princes, de la beauté d’ un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège de la Rel
13203 rs de ses Princes, de la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège de la Religion. Les Science
13204 la beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège de la Religion. Les Sciences et les Arts fleuriss
13205 beauté d’un grand nombre de villes célèbres et de la majesté du Siège de la Religion. Les Sciences et les Arts fleurissaie
13206 élèbres et de la majesté du Siège de la Religion. Les Sciences et les Arts fleurissaient dans son sein, elle possédait de g
13207 majesté du Siège de la Religion. Les Sciences et les Arts fleurissaient dans son sein, elle possédait de grands hommes d’É
13208 Arts fleurissaient dans son sein, elle possédait de grands hommes d’État, et même d’excellents capitaines pour ce temps-l
13209 , elle possédait de grands hommes d’État, et même d’ excellents capitaines pour ce temps-là187. » Ces capitaines, c’étaient
13210 pour ce temps-là187. » Ces capitaines, c’étaient les condottieri. Soldats de métier au service des Princes et des papes, i
13211 es capitaines, c’étaient les condottieri. Soldats de métier au service des Princes et des papes, ils avaient pour coutume
13212 et des papes, ils avaient pour coutume bien moins de faire la guerre que d’empêcher qu’on y tuât du monde. Ces aventuriers
13213 pes, ils avaient pour coutume bien moins de faire la guerre que d’empêcher qu’on y tuât du monde. Ces aventuriers étaient
13214 nt pour coutume bien moins de faire la guerre que d’ empêcher qu’on y tuât du monde. Ces aventuriers étaient avant tout d’a
13215 tuât du monde. Ces aventuriers étaient avant tout d’ avisés diplomates, d’astucieux commerçants. Ils savaient le prix d’un
13216 enturiers étaient avant tout d’avisés diplomates, d’ astucieux commerçants. Ils savaient le prix d’un soldat. Leur tactique
13217 diplomates, d’astucieux commerçants. Ils savaient le prix d’un soldat. Leur tactique consistait essentiellement à faire de
13218 es, d’astucieux commerçants. Ils savaient le prix d’ un soldat. Leur tactique consistait essentiellement à faire des prison
13219 llement à faire des prisonniers et à désorganiser les corps ennemis. Parfois — c’était leur suprême réussite — ils parvenai
13220 leur suprême réussite — ils parvenaient à battre l’ adversaire d’une manière vraiment radicale : ils détruisaient l’ensemb
13221 réussite — ils parvenaient à battre l’adversaire d’ une manière vraiment radicale : ils détruisaient l’ensemble de ses for
13222 ’une manière vraiment radicale : ils détruisaient l’ ensemble de ses forces en achetant d’un bloc son armée. Quand ils n’y
13223 e vraiment radicale : ils détruisaient l’ensemble de ses forces en achetant d’un bloc son armée. Quand ils n’y arrivaient
13224 détruisaient l’ensemble de ses forces en achetant d’ un bloc son armée. Quand ils n’y arrivaient pas, il fallait se résoudr
13225 n danger : « On combat toujours à cheval, couvert d’ armes et assuré de la vie lorsqu’on se rend prisonnier… La vie des vai
13226 mbat toujours à cheval, couvert d’armes et assuré de la vie lorsqu’on se rend prisonnier… La vie des vaincus est presque t
13227 t toujours à cheval, couvert d’armes et assuré de la vie lorsqu’on se rend prisonnier… La vie des vaincus est presque touj
13228 et assuré de la vie lorsqu’on se rend prisonnier… La vie des vaincus est presque toujours respectée. Ils ne sont pas longt
13229 temps prisonniers et ils recouvrent très aisément la liberté. Une ville a beau se révolter vingt fois, elle n’est jamais d
13230 révolter vingt fois, elle n’est jamais détruite ; les habitants conservent toutes leurs propriétés ; tout ce qu’ils ont à c
13231 propriétés ; tout ce qu’ils ont à craindre, c’est de payer une contribution188. » Cet art de guerre exprimait dans son pla
13232 re, c’est de payer une contribution188. » Cet art de guerre exprimait dans son plan — alors considéré comme inférieur — un
13233 nt humanisée, une « civilisation » profonde, donc le contraire d’une « militarisation ». L’État était devenu une œuvre d’a
13234 une « civilisation » profonde, donc le contraire d’ une « militarisation ». L’État était devenu une œuvre d’art, selon l’e
13235 onde, donc le contraire d’une « militarisation ». L’ État était devenu une œuvre d’art, selon l’expression de Burckhardt. L
13236 ion ». L’État était devenu une œuvre d’art, selon l’ expression de Burckhardt. La guerre elle-même s’était civilisée dans t
13237 était devenu une œuvre d’art, selon l’expression de Burckhardt. La guerre elle-même s’était civilisée dans toute la mesur
13238 ne œuvre d’art, selon l’expression de Burckhardt. La guerre elle-même s’était civilisée dans toute la mesure où le paradox
13239 La guerre elle-même s’était civilisée dans toute la mesure où le paradoxe est soutenable. Le duel des chefs était fort en
13240 le-même s’était civilisée dans toute la mesure où le paradoxe est soutenable. Le duel des chefs était fort en honneur, et
13241 ns toute la mesure où le paradoxe est soutenable. Le duel des chefs était fort en honneur, et suffisait à terminer une cam
13242 mpagne. (Ce n’était plus d’ailleurs un « jugement de Dieu », mais le triomphe d’une personnalité.) On réprouvait l’usage d
13243 ait plus d’ailleurs un « jugement de Dieu », mais le triomphe d’une personnalité.) On réprouvait l’usage des armes à feu c
13244 illeurs un « jugement de Dieu », mais le triomphe d’ une personnalité.) On réprouvait l’usage des armes à feu comme contrai
13245 is le triomphe d’une personnalité.) On réprouvait l’ usage des armes à feu comme contraire à la dignité de l’individu. (Le
13246 rouvait l’usage des armes à feu comme contraire à la dignité de l’individu. (Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever
13247 sage des armes à feu comme contraire à la dignité de l’individu. (Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’
13248 e des armes à feu comme contraire à la dignité de l’ individu. (Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’un
13249 feu comme contraire à la dignité de l’individu. ( Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’un de ses advers
13250 du. (Le condottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’un de ses adversaires parce que le misérable avait osé souteni
13251 ondottiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’ un de ses adversaires parce que le misérable avait osé soutenir la lég
13252 tiere Paolo Vitelli fit même crever les yeux d’un de ses adversaires parce que le misérable avait osé soutenir la légitimi
13253 crever les yeux d’un de ses adversaires parce que le misérable avait osé soutenir la légitimité de l’emploi des canons.) E
13254 rsaires parce que le misérable avait osé soutenir la légitimité de l’emploi des canons.) Et comment concevait-on l’amour ?
13255 que le misérable avait osé soutenir la légitimité de l’emploi des canons.) Et comment concevait-on l’amour ? Burckhardt in
13256 le misérable avait osé soutenir la légitimité de l’ emploi des canons.) Et comment concevait-on l’amour ? Burckhardt insis
13257 de l’emploi des canons.) Et comment concevait-on l’ amour ? Burckhardt insiste189 sur le fait que les mariages se concluai
13258 concevait-on l’amour ? Burckhardt insiste189 sur le fait que les mariages se concluaient sans drame, après de très courte
13259 n l’amour ? Burckhardt insiste189 sur le fait que les mariages se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles
13260 que les mariages se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’
13261 drame, après de très courtes fiançailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’épouse ne revêtait pas ce caractère
13262 ès courtes fiançailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’épouse ne revêtait pas ce caractère absolu qu’il avait
13263 iançailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’épouse ne revêtait pas ce caractère absolu qu’il avait pris dans le
13264 çailles, et que le droit du mari à la fidélité de l’ épouse ne revêtait pas ce caractère absolu qu’il avait pris dans les p
13265 ait pas ce caractère absolu qu’il avait pris dans les pays nordiques. Les femmes de la haute société recevaient une éducati
13266 absolu qu’il avait pris dans les pays nordiques. Les femmes de la haute société recevaient une éducation aussi complète qu
13267 il avait pris dans les pays nordiques. Les femmes de la haute société recevaient une éducation aussi complète que celle de
13268 avait pris dans les pays nordiques. Les femmes de la haute société recevaient une éducation aussi complète que celle des h
13269 ssi complète que celle des hommes, et jouissaient d’ une entière égalité morale, à l’inverse de ce qui se passait en France
13270 s, et jouissaient d’une entière égalité morale, à l’ inverse de ce qui se passait en France et dans les Allemagnes. Si par
13271 ssaient d’une entière égalité morale, à l’inverse de ce qui se passait en France et dans les Allemagnes. Si par ailleurs,
13272 l’inverse de ce qui se passait en France et dans les Allemagnes. Si par ailleurs, la guerre était devenue diplomatique dan
13273 n France et dans les Allemagnes. Si par ailleurs, la guerre était devenue diplomatique dans les hautes sphères, et vénale
13274 lleurs, la guerre était devenue diplomatique dans les hautes sphères, et vénale dans la pratique, il en allait de même de l
13275 lomatique dans les hautes sphères, et vénale dans la pratique, il en allait de même de l’amour. Semblables aux hétaïres de
13276 et vénale dans la pratique, il en allait de même de l’amour. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes
13277 vénale dans la pratique, il en allait de même de l’ amour. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes jo
13278 llait de même de l’amour. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes jouaient un rôle parfois considérab
13279 it de même de l’amour. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes jouaient un rôle parfois considérable
13280 our. Semblables aux hétaïres de la Grèce antique, les courtisanes jouaient un rôle parfois considérable dans la vie sociale
13281 isanes jouaient un rôle parfois considérable dans la vie sociale. Les plus célèbres se distinguaient par leur culture, réc
13282 un rôle parfois considérable dans la vie sociale. Les plus célèbres se distinguaient par leur culture, récitant et faisant
13283 eur culture, récitant et faisant des vers, jouant d’ un instrument, tenant conversation. Cette paganisation de la vie sexue
13284 strument, tenant conversation. Cette paganisation de la vie sexuelle dénote un recul sensible des influences courtoises, u
13285 ument, tenant conversation. Cette paganisation de la vie sexuelle dénote un recul sensible des influences courtoises, une
13286 s courtoises, une dépréciation du mythe tragique. Le platonisme des petites cours ducales, si bien exprimé par Bembo et pa
13287 à une « mondanité » délicate et toute hédoniste. La « courtoisie » prenait son sens moderne de politesse et de civilité.
13288 niste. La « courtoisie » prenait son sens moderne de politesse et de civilité. Il n’était plus question de condamner la vi
13289 toisie » prenait son sens moderne de politesse et de civilité. Il n’était plus question de condamner la vie. Et « l’instin
13290 olitesse et de civilité. Il n’était plus question de condamner la vie. Et « l’instinct de mort » semblait neutralisé. ⁂ C’
13291 e civilité. Il n’était plus question de condamner la vie. Et « l’instinct de mort » semblait neutralisé. ⁂ C’est sur cette
13292 l n’était plus question de condamner la vie. Et «  l’ instinct de mort » semblait neutralisé. ⁂ C’est sur cette Italie heure
13293 lus question de condamner la vie. Et « l’instinct de mort » semblait neutralisé. ⁂ C’est sur cette Italie heureuse, immora
13294 mmorale et très pacifique190 qu’allaient se jeter les troupes françaises de Charles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six c
13295 ue190 qu’allaient se jeter les troupes françaises de Charles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six canons de bronze provoq
13296 se jeter les troupes françaises de Charles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six canons de bronze provoqua dans la pénins
13297 s troupes françaises de Charles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six canons de bronze provoqua dans la péninsule une pani
13298 rles VIII. Le tonnerre de leurs trente-six canons de bronze provoqua dans la péninsule une panique de fin du monde. « Le p
13299 e leurs trente-six canons de bronze provoqua dans la péninsule une panique de fin du monde. « Le passage de ce prince en I
13300 de bronze provoqua dans la péninsule une panique de fin du monde. « Le passage de ce prince en Italie, dit Guichardin, fu
13301 dans la péninsule une panique de fin du monde. «  Le passage de ce prince en Italie, dit Guichardin, fut la source d’une i
13302 ninsule une panique de fin du monde. « Le passage de ce prince en Italie, dit Guichardin, fut la source d’une infinité de
13303 ssage de ce prince en Italie, dit Guichardin, fut la source d’une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent
13304 e prince en Italie, dit Guichardin, fut la source d’ une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent tout à co
13305 lie, dit Guichardin, fut la source d’une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent tout à coup de face, les
13306 ichardin, fut la source d’une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent tout à coup de face, les provinces
13307 source d’une infinité de maux et de révolutions. Les États changèrent tout à coup de face, les provinces furent ravagées,
13308 utions. Les États changèrent tout à coup de face, les provinces furent ravagées, les villes détruites, et tout le pays fut
13309 ut à coup de face, les provinces furent ravagées, les villes détruites, et tout le pays fut inondé de sang… L’Italie apprit
13310 es furent ravagées, les villes détruites, et tout le pays fut inondé de sang… L’Italie apprit aussi une nouvelle mais sang
13311 les villes détruites, et tout le pays fut inondé de sang… L’Italie apprit aussi une nouvelle mais sanglante méthode de fa
13312 es détruites, et tout le pays fut inondé de sang… L’ Italie apprit aussi une nouvelle mais sanglante méthode de faire la gu
13313 apprit aussi une nouvelle mais sanglante méthode de faire la guerre… qui troubla tellement la paix et l’harmonie de nos p
13314 ussi une nouvelle mais sanglante méthode de faire la guerre… qui troubla tellement la paix et l’harmonie de nos provinces
13315 méthode de faire la guerre… qui troubla tellement la paix et l’harmonie de nos provinces qu’il fut depuis impossible d’y r
13316 faire la guerre… qui troubla tellement la paix et l’ harmonie de nos provinces qu’il fut depuis impossible d’y rétablir l’o
13317 erre… qui troubla tellement la paix et l’harmonie de nos provinces qu’il fut depuis impossible d’y rétablir l’ordre et la
13318 onie de nos provinces qu’il fut depuis impossible d’ y rétablir l’ordre et la tranquillité191. » Ce n’était pas que les Ita
13319 rovinces qu’il fut depuis impossible d’y rétablir l’ ordre et la tranquillité191. » Ce n’était pas que les Italiens eussent
13320 ’il fut depuis impossible d’y rétablir l’ordre et la tranquillité191. » Ce n’était pas que les Italiens eussent ignoré l’u
13321 ordre et la tranquillité191. » Ce n’était pas que les Italiens eussent ignoré l’usage de l’artillerie jusqu’à cette date, m
13322  » Ce n’était pas que les Italiens eussent ignoré l’ usage de l’artillerie jusqu’à cette date, mais ils la méprisaient, com
13323 était pas que les Italiens eussent ignoré l’usage de l’artillerie jusqu’à cette date, mais ils la méprisaient, comme je l’
13324 it pas que les Italiens eussent ignoré l’usage de l’ artillerie jusqu’à cette date, mais ils la méprisaient, comme je l’ai
13325 sage de l’artillerie jusqu’à cette date, mais ils la méprisaient, comme je l’ai dit, et comme le prouvent encore les invec
13326 u’à cette date, mais ils la méprisaient, comme je l’ ai dit, et comme le prouvent encore les invectives de l’Arioste contre
13327 s ils la méprisaient, comme je l’ai dit, et comme le prouvent encore les invectives de l’Arioste contre les armes à feu. A
13328 t, comme je l’ai dit, et comme le prouvent encore les invectives de l’Arioste contre les armes à feu. Au surplus, dit Guich
13329 i dit, et comme le prouvent encore les invectives de l’Arioste contre les armes à feu. Au surplus, dit Guichardin, « les F
13330 it, et comme le prouvent encore les invectives de l’ Arioste contre les armes à feu. Au surplus, dit Guichardin, « les Fran
13331 rouvent encore les invectives de l’Arioste contre les armes à feu. Au surplus, dit Guichardin, « les Français avaient une a
13332 re les armes à feu. Au surplus, dit Guichardin, «  les Français avaient une artillerie plus légère, et dont les pièces qu’il
13333 nçais avaient une artillerie plus légère, et dont les pièces qu’ils appelaient canons étaient toutes de bronze… Les décharg
13334 es pièces qu’ils appelaient canons étaient toutes de bronze… Les décharges étaient si fréquentes et si fortes qu’elles fai
13335 u’ils appelaient canons étaient toutes de bronze… Les décharges étaient si fréquentes et si fortes qu’elles faisaient en pe
13336 le qu’humaine était aussi utile aux Français dans les combats que dans les sièges… » Autre sujet d’effroi pour l’Italie : t
13337 ussi utile aux Français dans les combats que dans les sièges… » Autre sujet d’effroi pour l’Italie : tandis que dans la mil
13338 ns les combats que dans les sièges… » Autre sujet d’ effroi pour l’Italie : tandis que dans la milice des condottieri « la
13339 que dans les sièges… » Autre sujet d’effroi pour l’ Italie : tandis que dans la milice des condottieri « la plupart des ho
13340 re sujet d’effroi pour l’Italie : tandis que dans la milice des condottieri « la plupart des hommes d’armes étaient ou pay
13341 la milice des condottieri « la plupart des hommes d’ armes étaient ou paysans ou de la lie du peuple, presque toujours suje
13342 plupart des hommes d’armes étaient ou paysans ou de la lie du peuple, presque toujours sujets d’un autre prince que celui
13343 upart des hommes d’armes étaient ou paysans ou de la lie du peuple, presque toujours sujets d’un autre prince que celui po
13344 s ou de la lie du peuple, presque toujours sujets d’ un autre prince que celui pour lequel ils faisaient la guerre », et n’
13345 autre prince que celui pour lequel ils faisaient la guerre », et n’étaient donc animés « ni par aucun sentiment de gloire
13346 et n’étaient donc animés « ni par aucun sentiment de gloire ni par aucun motif extérieur », l’armée française se présentai
13347 ntiment de gloire ni par aucun motif extérieur », l’ armée française se présentait comme une armée nationale : « Les gens d
13348 çaise se présentait comme une armée nationale : «  Les gens d’armes étaient presque tous sujets du Roi et gentilshommes » ce
13349 présentait comme une armée nationale : « Les gens d’ armes étaient presque tous sujets du Roi et gentilshommes » ce qui les
13350 sque tous sujets du Roi et gentilshommes » ce qui les empêchait de « changer de maître par ambition ou par avarice ». On pr
13351 ts du Roi et gentilshommes » ce qui les empêchait de « changer de maître par ambition ou par avarice ». On pressentit dès
13352 gentilshommes » ce qui les empêchait de « changer de maître par ambition ou par avarice ». On pressentit dès lors d’inévit
13353 ambition ou par avarice ». On pressentit dès lors d’ inévitables carnages. Et en effet au combat de Rappallo, tout au début
13354 ors d’inévitables carnages. Et en effet au combat de Rappallo, tout au début de la campagne, sur les 3000 hommes engagés,
13355 Et en effet au combat de Rappallo, tout au début de la campagne, sur les 3000 hommes engagés, plus de 100 furent tués : «
13356 en effet au combat de Rappallo, tout au début de la campagne, sur les 3000 hommes engagés, plus de 100 furent tués : « No
13357 at de Rappallo, tout au début de la campagne, sur les 3000 hommes engagés, plus de 100 furent tués : « Nombre considérable
13358 de la campagne, sur les 3000 hommes engagés, plus de 100 furent tués : « Nombre considérable par rapport à la manière dont
13359 furent tués : « Nombre considérable par rapport à la manière dont on faisait alors la guerre en Italie » remarque Guichard
13360 le par rapport à la manière dont on faisait alors la guerre en Italie » remarque Guichardin. Et ce n’était vraiment qu’un
13361 ait vraiment qu’un début ! Burckhardt affirme que les dévastations françaises furent peu de choses en comparaison de celles
13362 mparaison de celles commises un peu plus tard par les Espagnols « chez lesquels peut-être un apport de sang non-occidental,
13363 les Espagnols « chez lesquels peut-être un apport de sang non-occidental, ou peut-être l’habitude des spectacles de l’Inqu
13364 re un apport de sang non-occidental, ou peut-être l’ habitude des spectacles de l’Inquisition avaient déchaîné les instinct
13365 ccidental, ou peut-être l’habitude des spectacles de l’Inquisition avaient déchaîné les instincts démoniaques ». Artilleri
13366 dental, ou peut-être l’habitude des spectacles de l’ Inquisition avaient déchaîné les instincts démoniaques ». Artillerie e
13367 des spectacles de l’Inquisition avaient déchaîné les instincts démoniaques ». Artillerie et massacre des civils : la guerr
13368 émoniaques ». Artillerie et massacre des civils : la guerre moderne venait de naître. Elle allait peu à peu transformer le
13369 nait de naître. Elle allait peu à peu transformer les chevaliers exaltés et magnifiques en troupes disciplinées et uniforme
13370 linées et uniformes. Évolution qui devait aboutir de nos jours à l’annihilation de toute passion guerrière, à mesure que l
13371 rmes. Évolution qui devait aboutir de nos jours à l’ annihilation de toute passion guerrière, à mesure que les hommes desse
13372 qui devait aboutir de nos jours à l’annihilation de toute passion guerrière, à mesure que les hommes desservant les machi
13373 hilation de toute passion guerrière, à mesure que les hommes desservant les machines se feraient eux-mêmes des machines, n’
13374 ion guerrière, à mesure que les hommes desservant les machines se feraient eux-mêmes des machines, n’exécutant qu’un petit
13375 êmes des machines, n’exécutant qu’un petit nombre de mouvements automatiques, destinés à donner la mort à distance, sans c
13376 bre de mouvements automatiques, destinés à donner la mort à distance, sans colère ni pitié. 6.La guerre classique L’
13377 sans colère ni pitié. 6.La guerre classique L’ effort des hommes de guerre, aux xviie et xviiie siècles, sera de do
13378 . 6.La guerre classique L’effort des hommes de guerre, aux xviie et xviiie siècles, sera de dominer le monstre méc
13379 es de guerre, aux xviie et xviiie siècles, sera de dominer le monstre mécanique, afin de sauver autant que possible le c
13380 e, aux xviie et xviiie siècles, sera de dominer le monstre mécanique, afin de sauver autant que possible le caractère hu
13381 tre mécanique, afin de sauver autant que possible le caractère humain de la guerre. On ne peut pas renoncer aux inventions
13382 de sauver autant que possible le caractère humain de la guerre. On ne peut pas renoncer aux inventions techniques, à l’art
13383 sauver autant que possible le caractère humain de la guerre. On ne peut pas renoncer aux inventions techniques, à l’artill
13384 ne peut pas renoncer aux inventions techniques, à l’ artillerie, aux fortifications. Du moins va-t-on multiplier les règles
13385 , aux fortifications. Du moins va-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et
13386 fications. Du moins va-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « vale
13387 ations. Du moins va-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « valeur 
13388 s va-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « valeur » des chefs gar
13389 a-t-on multiplier les règles de la tactique et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « valeur » des chefs garden
13390 ègles de la tactique et de la stratégie, afin que l’ intelligence, et la « valeur » des chefs gardent apparemment le premie
13391 e et de la stratégie, afin que l’intelligence, et la « valeur » des chefs gardent apparemment le premier rang parmi les fa
13392 s chefs gardent apparemment le premier rang parmi les facteurs de la lutte. La chevalerie représentait un effort pour donne
13393 nt apparemment le premier rang parmi les facteurs de la lutte. La chevalerie représentait un effort pour donner un style à
13394 apparemment le premier rang parmi les facteurs de la lutte. La chevalerie représentait un effort pour donner un style à l’
13395 t le premier rang parmi les facteurs de la lutte. La chevalerie représentait un effort pour donner un style à l’instinct.
13396 rie représentait un effort pour donner un style à l’ instinct. La guerre classique est un effort pour conserver et recréer
13397 tait un effort pour donner un style à l’instinct. La guerre classique est un effort pour conserver et recréer ce style mal
13398 effort pour conserver et recréer ce style malgré l’ intervention de facteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’a
13399 nserver et recréer ce style malgré l’intervention de facteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’art militaire de
13400 tyle malgré l’intervention de facteurs inhumains. D’ où le formalisme étonnant de l’art militaire de ces siècles192. Avec V
13401 malgré l’intervention de facteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’art militaire de ces siècles192. Avec Vauban
13402 e facteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’art militaire de ces siècles192. Avec Vauban, le siège d’une place
13403 acteurs inhumains. D’où le formalisme étonnant de l’ art militaire de ces siècles192. Avec Vauban, le siège d’une place for
13404 s. D’où le formalisme étonnant de l’art militaire de ces siècles192. Avec Vauban, le siège d’une place forte devient une s
13405 e l’art militaire de ces siècles192. Avec Vauban, le siège d’une place forte devient une sorte d’opération de l’esprit don
13406 ilitaire de ces siècles192. Avec Vauban, le siège d’ une place forte devient une sorte d’opération de l’esprit dont les pér
13407 ban, le siège d’une place forte devient une sorte d’ opération de l’esprit dont les péripéties se déroulent, on l’a bien di
13408 e d’une place forte devient une sorte d’opération de l’esprit dont les péripéties se déroulent, on l’a bien dit, comme les
13409 ’une place forte devient une sorte d’opération de l’ esprit dont les péripéties se déroulent, on l’a bien dit, comme les ci
13410 te devient une sorte d’opération de l’esprit dont les péripéties se déroulent, on l’a bien dit, comme les cinq actes d’une
13411 de l’esprit dont les péripéties se déroulent, on l’ a bien dit, comme les cinq actes d’une tragédie classique. « C’est alo
13412 s péripéties se déroulent, on l’a bien dit, comme les cinq actes d’une tragédie classique. « C’est alors que la guerre ress
13413 déroulent, on l’a bien dit, comme les cinq actes d’ une tragédie classique. « C’est alors que la guerre ressemble vraiment
13414 actes d’une tragédie classique. « C’est alors que la guerre ressemble vraiment à une partie d’échecs. Lorsque après des ma
13415 ors que la guerre ressemble vraiment à une partie d’ échecs. Lorsque après des manœuvres compliquées, un des adversaires a
13416 rs pièces — villes ou places fortes — alors vient la grande bataille : du sommet de quelque coteau, où lui apparaît tout l
13417 rtes — alors vient la grande bataille : du sommet de quelque coteau, où lui apparaît tout le terrain du combat, tout l’éch
13418 du sommet de quelque coteau, où lui apparaît tout le terrain du combat, tout l’échiquier, le maréchal fait avancer ou recu
13419 , où lui apparaît tout le terrain du combat, tout l’ échiquier, le maréchal fait avancer ou reculer habilement ses beaux ré
13420 raît tout le terrain du combat, tout l’échiquier, le maréchal fait avancer ou reculer habilement ses beaux régiments… Éche
13421 ler habilement ses beaux régiments… Échec et mat, le perdant range son jeu : on remet les pions dans leur boîte ou les rég
13422 Échec et mat, le perdant range son jeu : on remet les pions dans leur boîte ou les régiments dans leurs quartiers d’hiver,
13423 e son jeu : on remet les pions dans leur boîte ou les régiments dans leurs quartiers d’hiver, et chacun va à ses petites af
13424 leur boîte ou les régiments dans leurs quartiers d’ hiver, et chacun va à ses petites affaires en attendant la partie ou l
13425 et chacun va à ses petites affaires en attendant la partie ou la campagne suivante193. » Chaque fois que reparaît l’éléme
13426 à ses petites affaires en attendant la partie ou la campagne suivante193. » Chaque fois que reparaît l’élément de jeu dan
13427 campagne suivante193. » Chaque fois que reparaît l’ élément de jeu dans la guerre, on peut en déduire que la société et sa
13428 suivante193. » Chaque fois que reparaît l’élément de jeu dans la guerre, on peut en déduire que la société et sa culture f
13429  » Chaque fois que reparaît l’élément de jeu dans la guerre, on peut en déduire que la société et sa culture font un effor
13430 ent de jeu dans la guerre, on peut en déduire que la société et sa culture font un effort pour recréer le mythe de la pass
13431 société et sa culture font un effort pour recréer le mythe de la passion, c’est-à-dire pour rendre à la puissance anarchiq
13432 t sa culture font un effort pour recréer le mythe de la passion, c’est-à-dire pour rendre à la puissance anarchique un cad
13433 a culture font un effort pour recréer le mythe de la passion, c’est-à-dire pour rendre à la puissance anarchique un cadre
13434 e mythe de la passion, c’est-à-dire pour rendre à la puissance anarchique un cadre et des moyens d’expression rituels. Et
13435 à la puissance anarchique un cadre et des moyens d’ expression rituels. Et c’est bien ce qui se vérifie dans le cas du xvi
13436 ion rituels. Et c’est bien ce qui se vérifie dans le cas du xviie siècle : qu’on se reporte à nos chapitres sur l’Astrée
13437 ie siècle : qu’on se reporte à nos chapitres sur l’ Astrée et sur la tragédie classique. ⁂ « C’est ici la matière qu’on sp
13438 on se reporte à nos chapitres sur l’Astrée et sur la tragédie classique. ⁂ « C’est ici la matière qu’on spiritualise, pour
13439 strée et sur la tragédie classique. ⁂ « C’est ici la matière qu’on spiritualise, pour fixer la conduite des combattants, a
13440 est ici la matière qu’on spiritualise, pour fixer la conduite des combattants, animés et pensants malgré tout », écrira Fo
13441 t pensants malgré tout », écrira Foch à propos de la guerre au xviiie siècle194. Mot étonnant, d’ailleurs repris de von d
13442 viiie siècle194. Mot étonnant, d’ailleurs repris de von der Goltz, dans un passage qu’il vaut la peine de citer : « L’err
13443 pris de von der Goltz, dans un passage qu’il vaut la peine de citer : « L’erreur (des généraux « formalistes ») consistait
13444 on der Goltz, dans un passage qu’il vaut la peine de citer : « L’erreur (des généraux « formalistes ») consistait à placer
13445 dans un passage qu’il vaut la peine de citer : «  L’ erreur (des généraux « formalistes ») consistait à placer l’objet de l
13446 des généraux « formalistes ») consistait à placer l’ objet de la guerre dans l’exécution de manœuvres finement combinées et
13447 raux « formalistes ») consistait à placer l’objet de la guerre dans l’exécution de manœuvres finement combinées et non dan
13448 x « formalistes ») consistait à placer l’objet de la guerre dans l’exécution de manœuvres finement combinées et non dans l
13449  ») consistait à placer l’objet de la guerre dans l’ exécution de manœuvres finement combinées et non dans l’anéantissement
13450 it à placer l’objet de la guerre dans l’exécution de manœuvres finement combinées et non dans l’anéantissement des forces
13451 ution de manœuvres finement combinées et non dans l’ anéantissement des forces de l’adversaire. Le monde militaire est touj
13452 combinées et non dans l’anéantissement des forces de l’adversaire. Le monde militaire est toujours tombé dans ces erreurs
13453 binées et non dans l’anéantissement des forces de l’ adversaire. Le monde militaire est toujours tombé dans ces erreurs qua
13454 dans l’anéantissement des forces de l’adversaire. Le monde militaire est toujours tombé dans ces erreurs quand il s’est mi
13455 dans ces erreurs quand il s’est mis à abandonner la notion droite et simple des lois de la guerre, à spiritualiser la mat
13456 à abandonner la notion droite et simple des lois de la guerre, à spiritualiser la matière, en négligeant le sens naturel
13457 abandonner la notion droite et simple des lois de la guerre, à spiritualiser la matière, en négligeant le sens naturel des
13458 et simple des lois de la guerre, à spiritualiser la matière, en négligeant le sens naturel des choses et l’influence du c
13459 guerre, à spiritualiser la matière, en négligeant le sens naturel des choses et l’influence du cœur humain sur les résolut
13460 ière, en négligeant le sens naturel des choses et l’ influence du cœur humain sur les résolutions des hommes. » — « Spiritu
13461 urel des choses et l’influence du cœur humain sur les résolutions des hommes. » — « Spiritualiser » est peut-être excessif 
13462 » est peut-être excessif : il ne s’agissait guère de rationaliser. Mais l’expression (méprisante !) est bien typique de la
13463 if : il ne s’agissait guère de rationaliser. Mais l’ expression (méprisante !) est bien typique de la psychologie qui appar
13464 Mais l’expression (méprisante !) est bien typique de la psychologie qui apparaîtra dès la Révolution française — ce déchaî
13465 s l’expression (méprisante !) est bien typique de la psychologie qui apparaîtra dès la Révolution française — ce déchaînem
13466 bien typique de la psychologie qui apparaîtra dès la Révolution française — ce déchaînement des instincts collectifs et de
13467 s et des passions catastrophiques. Que reprochent les stratèges modernes aux généraux de Louis XIV et de Louis XV ? C’est d
13468 ue reprochent les stratèges modernes aux généraux de Louis XIV et de Louis XV ? C’est d’avoir essayé de faire la guerre en
13469 s stratèges modernes aux généraux de Louis XIV et de Louis XV ? C’est d’avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins
13470 aux généraux de Louis XIV et de Louis XV ? C’est d’ avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’hommes qu’ils pouv
13471 e Louis XIV et de Louis XV ? C’est d’avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’hommes qu’ils pouvaient. Or c’éta
13472 IV et de Louis XV ? C’est d’avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’hommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le
13473 C’est d’avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’hommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le triomphe d’une civi
13474 avoir essayé de faire la guerre en tuant le moins d’ hommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le triomphe d’une civilisation
13475 le moins d’hommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le triomphe d’une civilisation dont tout l’effort tendait à ordonner la
13476 ommes qu’ils pouvaient. Or c’était là le triomphe d’ une civilisation dont tout l’effort tendait à ordonner la Nature, la m
13477 était là le triomphe d’une civilisation dont tout l’ effort tendait à ordonner la Nature, la matière, et leurs fatalités, a
13478 ivilisation dont tout l’effort tendait à ordonner la Nature, la matière, et leurs fatalités, aux lois de la raison humaine
13479 dont tout l’effort tendait à ordonner la Nature, la matière, et leurs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’in
13480 Nature, la matière, et leurs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’intérêt personnel. Illusion si l’on veut, m
13481 ture, la matière, et leurs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’intérêt personnel. Illusion si l’on veut, mais
13482 leurs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’intérêt personnel. Illusion si l’on veut, mais sans laquelle nulle
13483 rs fatalités, aux lois de la raison humaine et de l’ intérêt personnel. Illusion si l’on veut, mais sans laquelle nulle civ
13484 on humaine et de l’intérêt personnel. Illusion si l’ on veut, mais sans laquelle nulle civilisation et nulle culture ne son
13485 e sont proprement concevables. Racine aussi, nous l’ avons vu, croyait qu’on pouvait faire des tragédies sans crime. Le ref
13486 ait qu’on pouvait faire des tragédies sans crime. Le refus de trouver belles les catastrophes, voilà qui peut définir l’âg
13487 pouvait faire des tragédies sans crime. Le refus de trouver belles les catastrophes, voilà qui peut définir l’âge classiq
13488 tragédies sans crime. Le refus de trouver belles les catastrophes, voilà qui peut définir l’âge classique. Certes la guerr
13489 r belles les catastrophes, voilà qui peut définir l’ âge classique. Certes la guerre et la passion demeurent des maux inévi
13490 s, voilà qui peut définir l’âge classique. Certes la guerre et la passion demeurent des maux inévitables, et d’ailleurs se
13491 peut définir l’âge classique. Certes la guerre et la passion demeurent des maux inévitables, et d’ailleurs secrètement dés
13492 itables, et d’ailleurs secrètement désirés ; mais la grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de
13493 d’ailleurs secrètement désirés ; mais la grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utilise
13494 illeurs secrètement désirés ; mais la grandeur de l’ homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser,
13495 ètement désirés ; mais la grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait mê
13496 la grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à
13497 grandeur de l’homme est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une
13498 me est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une diplomatie, art
13499 est de limiter leur champ, de les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une diplomatie, art de
13500 les canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une diplomatie, art de civils. Louis XIV déclare la
13501 s canaliser et de les utiliser, on dirait même de les subordonner à une diplomatie, art de civils. Louis XIV déclare la gue
13502 ait même de les subordonner à une diplomatie, art de civils. Louis XIV déclare la guerre sous des prétextes juridiques et
13503 une diplomatie, art de civils. Louis XIV déclare la guerre sous des prétextes juridiques et personnels, où l’honneur nati
13504 e sous des prétextes juridiques et personnels, où l’ honneur national n’a rien à voir. Querelles de gendre et de beau-père
13505 où l’honneur national n’a rien à voir. Querelles de gendre et de beau-père au sujet de la dot promise. Et c’est de même q
13506 national n’a rien à voir. Querelles de gendre et de beau-père au sujet de la dot promise. Et c’est de même que l’on « tra
13507 . Querelles de gendre et de beau-père au sujet de la dot promise. Et c’est de même que l’on « traite » un mariage : intérê
13508 au sujet de la dot promise. Et c’est de même que l’ on « traite » un mariage : intérêt, convenance des rangs, apports terr
13509 ce des rangs, apports territoriaux et financiers… La passion n’y joue plus le moindre rôle. L’amour lui-même, d’ailleurs,
13510 ritoriaux et financiers… La passion n’y joue plus le moindre rôle. L’amour lui-même, d’ailleurs, va devenir une tactique.
13511 nciers… La passion n’y joue plus le moindre rôle. L’ amour lui-même, d’ailleurs, va devenir une tactique. Il perd son auréo
13512 uréole dramatique. 7.La guerre en dentelles L’ exemple du xviiie siècle est le plus propre à illustrer le parallèle
13513 e en dentelles L’exemple du xviiie siècle est le plus propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il s
13514 du xviiie siècle est le plus propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches
13515 iècle est le plus propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiqu
13516 le est le plus propre à illustrer le parallèle de l’ amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiquer.
13517 lus propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiquer. Don Juan s
13518 propre à illustrer le parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiquer. Don Juan succ
13519 parallèle de l’amour et de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’indiquer. Don Juan succède à Tristan, la volu
13520 de la guerre. Il suffira de quelques touches pour l’ indiquer. Don Juan succède à Tristan, la volupté perverse à la passion
13521 ches pour l’indiquer. Don Juan succède à Tristan, la volupté perverse à la passion mortelle. Et la guerre en même temps se
13522 Don Juan succède à Tristan, la volupté perverse à la passion mortelle. Et la guerre en même temps se « profanise » : aux J
13523 an, la volupté perverse à la passion mortelle. Et la guerre en même temps se « profanise » : aux Jugements de Dieu, à la c
13524 re en même temps se « profanise » : aux Jugements de Dieu, à la chevalerie sacrée, bardée de fer, ascétique et sanglante,
13525 temps se « profanise » : aux Jugements de Dieu, à la chevalerie sacrée, bardée de fer, ascétique et sanglante, succède une
13526 Jugements de Dieu, à la chevalerie sacrée, bardée de fer, ascétique et sanglante, succède une diplomatie retorse, une armé
13527 en dentelle, libertins et bien décidés à sauver «  la douceur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ro
13528 , libertins et bien décidés à sauver « la douceur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multipl
13529 et bien décidés à sauver « la douceur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multiplient les réci
13530 « la douceur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ;
13531 ur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire
13532 de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’u
13533 iques et les romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’un chevalier est faite du nom
13534 s romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’un chevalier est faite du nombre de ses
13535 ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’un chevalier est faite du nombre de ses adversaires pourfend
13536 iplient les récits de tueries inouïes ; la gloire d’ un chevalier est faite du nombre de ses adversaires pourfendus et déca
13537 es ; la gloire d’un chevalier est faite du nombre de ses adversaires pourfendus et décapités, et si possible tranchés en d
13538 dus et décapités, et si possible tranchés en deux de la tête aux pieds d’un formidable coup d’épée. Les exagérations sauva
13539 et décapités, et si possible tranchés en deux de la tête aux pieds d’un formidable coup d’épée. Les exagérations sauvages
13540 si possible tranchés en deux de la tête aux pieds d’ un formidable coup d’épée. Les exagérations sauvages de ces récits ne
13541 de la tête aux pieds d’un formidable coup d’épée. Les exagérations sauvages de ces récits ne laissent pas de doute sur ce q
13542 formidable coup d’épée. Les exagérations sauvages de ces récits ne laissent pas de doute sur ce qui flatte la vraie passio
13543 agérations sauvages de ces récits ne laissent pas de doute sur ce qui flatte la vraie passion de l’homme du Moyen Âge. Glo
13544 récits ne laissent pas de doute sur ce qui flatte la vraie passion de l’homme du Moyen Âge. Gloire du sang ! Mais le xviii
13545 t pas de doute sur ce qui flatte la vraie passion de l’homme du Moyen Âge. Gloire du sang ! Mais le xviiie siècle considé
13546 as de doute sur ce qui flatte la vraie passion de l’ homme du Moyen Âge. Gloire du sang ! Mais le xviiie siècle considéra
13547 on de l’homme du Moyen Âge. Gloire du sang ! Mais le xviiie siècle considéra comme une réussite glorieuse d’avoir pris un
13548 ie siècle considéra comme une réussite glorieuse d’ avoir pris une ville assiégée en ne faisant de part et d’autre que tro
13549 use d’avoir pris une ville assiégée en ne faisant de part et d’autre que trois morts. C’est l’art savant qui est à l’honne
13550 pris une ville assiégée en ne faisant de part et d’ autre que trois morts. C’est l’art savant qui est à l’honneur. Maurice
13551 faisant de part et d’autre que trois morts. C’est l’ art savant qui est à l’honneur. Maurice de Saxe écrit : « Je ne suis p
13552 tre que trois morts. C’est l’art savant qui est à l’ honneur. Maurice de Saxe écrit : « Je ne suis point pour les batailles
13553 . Maurice de Saxe écrit : « Je ne suis point pour les batailles, surtout au début d’une guerre. Je suis persuadé qu’un bon
13554 e suis point pour les batailles, surtout au début d’ une guerre. Je suis persuadé qu’un bon général pourra la faire toute s
13555 guerre. Je suis persuadé qu’un bon général pourra la faire toute sa vie sans s’y voir obligé. » S’il faut cependant en ven
13556 ne bataille « rangée », un siège « en règle », et la tradition chevaleresque dans ce qu’elle a de plus élevé et de plus fo
13557 prestige. Voyez Condé empanaché caracolant parmi les troupes ennemies — en véritable héros de l’Astrée qu’il fut. Et cette
13558 t parmi les troupes ennemies — en véritable héros de l’Astrée qu’il fut. Et cette suprême politesse devant la mort, à Font
13559 armi les troupes ennemies — en véritable héros de l’ Astrée qu’il fut. Et cette suprême politesse devant la mort, à Fonteno
13560 trée qu’il fut. Et cette suprême politesse devant la mort, à Fontenoy. ⁂ Mais voici la totale « profanation » de la guerre
13561 olitesse devant la mort, à Fontenoy. ⁂ Mais voici la totale « profanation » de la guerre et de sa passion sacrée : c’est L
13562 Fontenoy. ⁂ Mais voici la totale « profanation » de la guerre et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Rég
13563 ntenoy. ⁂ Mais voici la totale « profanation » de la guerre et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régenc
13564 s voici la totale « profanation » de la guerre et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la prop
13565 de la guerre et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la propose, reprenant, et sans doute à so
13566 et de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la propose, reprenant, et sans doute à son insu, la mé
13567 de sa passion sacrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la propose, reprenant, et sans doute à son insu, la métho
13568 acrée : c’est Law, le financier de la Régence qui la propose, reprenant, et sans doute à son insu, la méthode des Condotti
13569 la propose, reprenant, et sans doute à son insu, la méthode des Condottieri : « La victoire (lit-on dans ses Œuvres) appa
13570 doute à son insu, la méthode des Condottieri : «  La victoire (lit-on dans ses Œuvres) appartient toujours à celui qui a l
13571 2 milliards pour vingt ans. Nous n’avons pas plus de cinq ans de guerre chaque vingt ans, et cette guerre en outre, nous m
13572 pour vingt ans. Nous n’avons pas plus de cinq ans de guerre chaque vingt ans, et cette guerre en outre, nous met en arrièr
13573 ous en coûte pour guerroyer cinq ans. Quel en est le résultat ? Car le succès définitif est incertain. Avec bien du bonheu
13574 guerroyer cinq ans. Quel en est le résultat ? Car le succès définitif est incertain. Avec bien du bonheur, on peut espérer
13575 incertain. Avec bien du bonheur, on peut espérer de détruire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fati
13576 , on peut espérer de détruire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la de
13577 t espérer de détruire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destructio
13578 r de détruire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’ eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction direct
13579 truire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction directe ou in
13580 0 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction directe ou indirecte d’
13581 par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction directe ou indirecte d’un soldat alle
13582 ’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la destruction directe ou indirecte d’un soldat allemand nous coûte 20 0
13583 adies. Ainsi, la destruction directe ou indirecte d’ un soldat allemand nous coûte 20 000 livres sans compter la perte sur
13584 at allemand nous coûte 20 000 livres sans compter la perte sur notre population, qui n’est réparée qu’au bout de vingt-cin
13585 cet attirail dispendieux, incommode et dangereux, d’ une armée permanente, ne vaudrait-il pas mieux en épargner les frais e
13586 permanente, ne vaudrait-il pas mieux en épargner les frais et acheter l’armée ennemie, lorsque l’occasion s’en présenterai
13587 ait-il pas mieux en épargner les frais et acheter l’ armée ennemie, lorsque l’occasion s’en présenterait. Un Anglais estima
13588 ner les frais et acheter l’armée ennemie, lorsque l’ occasion s’en présenterait. Un Anglais estimait un homme 480 livres st
13589 lais estimait un homme 480 livres sterling. C’est la plus forte évaluation, et ils ne sont pas tous aussi chers, comme on
13590 nt, on aurait un homme nouveau, au lieu que, dans le système actuel, on perd celui qu’on avait sans profiter de celui qu’o
13591 e actuel, on perd celui qu’on avait sans profiter de celui qu’on a détruit si dispendieusement. » ⁂ Les Goncourt ont très
13592 de celui qu’on a détruit si dispendieusement. » ⁂ Les Goncourt ont très bien senti l’identité foncière des phénomènes de la
13593 ndieusement. » ⁂ Les Goncourt ont très bien senti l’ identité foncière des phénomènes de la guerre et de l’amour au xviiie
13594 rès bien senti l’identité foncière des phénomènes de la guerre et de l’amour au xviiie . Voici dans quels termes ils décri
13595 bien senti l’identité foncière des phénomènes de la guerre et de l’amour au xviiie . Voici dans quels termes ils décriven
13596 ’identité foncière des phénomènes de la guerre et de l’amour au xviiie . Voici dans quels termes ils décrivent la « tactiq
13597 entité foncière des phénomènes de la guerre et de l’ amour au xviiie . Voici dans quels termes ils décrivent la « tactique 
13598 au xviiie . Voici dans quels termes ils décrivent la « tactique » des roués de l’époque : « C’est dans cette guerre et ce
13599 ls termes ils décrivent la « tactique » des roués de l’époque : « C’est dans cette guerre et ce jeu de l’amour, que le siè
13600 termes ils décrivent la « tactique » des roués de l’ époque : « C’est dans cette guerre et ce jeu de l’amour, que le siècle
13601 de l’époque : « C’est dans cette guerre et ce jeu de l’amour, que le siècle révèle peut-être ses qualités les plus profond
13602 l’époque : « C’est dans cette guerre et ce jeu de l’ amour, que le siècle révèle peut-être ses qualités les plus profondes,
13603 C’est dans cette guerre et ce jeu de l’amour, que le siècle révèle peut-être ses qualités les plus profondes, ses ressourc
13604 mour, que le siècle révèle peut-être ses qualités les plus profondes, ses ressources les plus secrètes, et comme un génie d
13605 e ses qualités les plus profondes, ses ressources les plus secrètes, et comme un génie de duplicité tout inattendu du carac
13606 s ressources les plus secrètes, et comme un génie de duplicité tout inattendu du caractère français. Que de grands diploma
13607 plicité tout inattendu du caractère français. Que de grands diplomates, que de grands politiques sans nom, plus habiles qu
13608 caractère français. Que de grands diplomates, que de grands politiques sans nom, plus habiles que Dubois, plus insinuants
13609 s insinuants que Bernis, parmi cette petite bande d’ hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et
13610 ernis, parmi cette petite bande d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire
13611 is, parmi cette petite bande d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de
13612 te petite bande d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Qu
13613 petite bande d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que d
13614 nde d’hommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combina
13615 ommes qui font de la séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combinaisons d
13616 séduction de la femme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de st
13617 emme le but de leurs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de stratégiste ! Pas un
13618 urs pensées et la grande affaire de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de stratégiste ! Pas un n’attaque une fe
13619 a grande affaire de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de stratégiste ! Pas un n’attaque une femme sans avoir f
13620 de leur vie… Que de combinaisons de romancier et de stratégiste ! Pas un n’attaque une femme sans avoir fait ce qu’on app
13621 r fait ce qu’on appelle un plan, sans avoir passé la nuit à se promener et à retourner la position… Et l’attaque commencée
13622 avoir passé la nuit à se promener et à retourner la position… Et l’attaque commencée, ils sont jusqu’au bout ces comédien
13623 nuit à se promener et à retourner la position… Et l’ attaque commencée, ils sont jusqu’au bout ces comédiens étonnants, par
13624 soit feint ou dissimulé… « N’omettre rien » c’est le précepte de l’un d’eux195. » Devise de général, que les Soubise, par
13625 u dissimulé… « N’omettre rien » c’est le précepte de l’un d’eux195. » Devise de général, que les Soubise, par malheur, n’o
13626 ulé… « N’omettre rien » c’est le précepte de l’un d’ eux195. » Devise de général, que les Soubise, par malheur, n’oubliaien
13627 en » c’est le précepte de l’un d’eux195. » Devise de général, que les Soubise, par malheur, n’oubliaient guère que sur le
13628 écepte de l’un d’eux195. » Devise de général, que les Soubise, par malheur, n’oubliaient guère que sur le champ de bataille
13629 Soubise, par malheur, n’oubliaient guère que sur le champ de bataille. 8.La guerre révolutionnaire Entre Rousseau e
13630 8.La guerre révolutionnaire Entre Rousseau et le romantisme allemand, c’est-à-dire entre le premier réveil du mythe et
13631 il du mythe et son épanouissement orageux, il y a la Révolution française et les campagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le r
13632 sement orageux, il y a la Révolution française et les campagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la p
13633 , il y a la Révolution française et les campagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catast
13634 çaise et les campagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catastrophique. Du point de vue p
13635 mpagnes de Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catastrophique. Du point de vue proprement milit
13636 Bonaparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catastrophique. Du point de vue proprement militaire, qu’a
13637 naparte, c’est-à-dire le retour dans la guerre de la passion catastrophique. Du point de vue proprement militaire, qu’appo
13638 u point de vue proprement militaire, qu’apportait la Révolution ? « Un déchaînement de passion inconnu avant elle », répon
13639 e, qu’apportait la Révolution ? « Un déchaînement de passion inconnu avant elle », répond Foch. L’hérésie de l’ancienne éc
13640 ent de passion inconnu avant elle », répond Foch. L’ hérésie de l’ancienne école, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « fai
13641 sion inconnu avant elle », répond Foch. L’hérésie de l’ancienne école, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « faire de la g
13642 n inconnu avant elle », répond Foch. L’hérésie de l’ ancienne école, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « faire de la guer
13643 érésie de l’ancienne école, précise-t-il, c’était d’ avoir voulu « faire de la guerre une science exacte, méconnaissant sa
13644 cole, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « faire de la guerre une science exacte, méconnaissant sa nature même de drame e
13645 e, précise-t-il, c’était d’avoir voulu « faire de la guerre une science exacte, méconnaissant sa nature même de drame effr
13646 une science exacte, méconnaissant sa nature même de drame effrayant et passionné (Jomini) ». On sait par ailleurs quelle
13647 (Jomini) ». On sait par ailleurs quelle explosion de sentimentalisme précéda et accompagna la Révolution, phénomène beauco
13648 xplosion de sentimentalisme précéda et accompagna la Révolution, phénomène beaucoup plus passionnel que politique, au sens
13649 sens strict du terme196. Longtemps contenue dans les formes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi
13650 96. Longtemps contenue dans les formes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi — action sacrée et ri
13651 Longtemps contenue dans les formes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi — action sacrée et ritue
13652 contenue dans les formes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi — action sacrée et rituelle dans le
13653 ormes classiques de la guerre, la violence, après le meurtre du Roi — action sacrée et rituelle dans les sociétés primitiv
13654 e meurtre du Roi — action sacrée et rituelle dans les sociétés primitives — redevient quelque chose d’horrifiant et d’attir
13655 les sociétés primitives — redevient quelque chose d’ horrifiant et d’attirant à la fois. C’est le culte et le mystère sangl
13656 mitives — redevient quelque chose d’horrifiant et d’ attirant à la fois. C’est le culte et le mystère sanglant autour duque
13657 chose d’horrifiant et d’attirant à la fois. C’est le culte et le mystère sanglant autour duquel se crée une communauté nou
13658 ifiant et d’attirant à la fois. C’est le culte et le mystère sanglant autour duquel se crée une communauté nouvelle : la N
13659 t autour duquel se crée une communauté nouvelle : la Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le pl
13660 se crée une communauté nouvelle : la Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le plan collectif. À
13661 unauté nouvelle : la Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le plan collectif. À vrai dire, il es
13662 la Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le plan collectif. À vrai dire, il est plus facile de
13663 Nation. Or la Nation, c’est la transposition de la passion sur le plan collectif. À vrai dire, il est plus facile de le
13664 e plan collectif. À vrai dire, il est plus facile de le sentir que de l’expliquer rationnellement. Toute passion, dira-t-o
13665 lan collectif. À vrai dire, il est plus facile de le sentir que de l’expliquer rationnellement. Toute passion, dira-t-on,
13666 À vrai dire, il est plus facile de le sentir que de l’expliquer rationnellement. Toute passion, dira-t-on, suppose deux ê
13667 vrai dire, il est plus facile de le sentir que de l’ expliquer rationnellement. Toute passion, dira-t-on, suppose deux être
13668 Toute passion, dira-t-on, suppose deux êtres, et l’ on ne voit pas à qui s’adresse la passion assumée par la Nation… Nous
13669 e deux êtres, et l’on ne voit pas à qui s’adresse la passion assumée par la Nation… Nous savons toutefois que la passion d
13670 e voit pas à qui s’adresse la passion assumée par la Nation… Nous savons toutefois que la passion d’amour, par exemple, es
13671 assumée par la Nation… Nous savons toutefois que la passion d’amour, par exemple, est en son fond un narcissisme, autoexa
13672 r la Nation… Nous savons toutefois que la passion d’ amour, par exemple, est en son fond un narcissisme, autoexaltation de
13673 e, est en son fond un narcissisme, autoexaltation de l’amant, bien plus que relation avec l’aimée. Ce que désire Tristan,
13674 est en son fond un narcissisme, autoexaltation de l’ amant, bien plus que relation avec l’aimée. Ce que désire Tristan, c’e
13675 xaltation de l’amant, bien plus que relation avec l’ aimée. Ce que désire Tristan, c’est la brûlure d’amour plus que la pos
13676 lation avec l’aimée. Ce que désire Tristan, c’est la brûlure d’amour plus que la possession d’Iseut. Car la brûlure intens
13677 l’aimée. Ce que désire Tristan, c’est la brûlure d’ amour plus que la possession d’Iseut. Car la brûlure intense et dévora
13678 désire Tristan, c’est la brûlure d’amour plus que la possession d’Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion
13679 , c’est la brûlure d’amour plus que la possession d’ Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise,
13680 ûlure d’amour plus que la possession d’Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise, et comme Wagn
13681 sion d’Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise, et comme Wagner l’a vu, l’égale au monde. « M
13682 n d’Iseut. Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise, et comme Wagner l’a vu, l’égale au monde. « Mon
13683 Car la brûlure intense et dévorante de la passion le divinise, et comme Wagner l’a vu, l’égale au monde. « Mon regard ravi
13684 orante de la passion le divinise, et comme Wagner l’ a vu, l’égale au monde. « Mon regard ravi s’aveugle… Seul je suis — Mo
13685 e la passion le divinise, et comme Wagner l’a vu, l’ égale au monde. « Mon regard ravi s’aveugle… Seul je suis — Moi le mon
13686 . « Mon regard ravi s’aveugle… Seul je suis — Moi le monde… » La passion veut que le moi devienne plus grand que tout, aus
13687 rd ravi s’aveugle… Seul je suis — Moi le monde… » La passion veut que le moi devienne plus grand que tout, aussi seul et p
13688 eul je suis — Moi le monde… » La passion veut que le moi devienne plus grand que tout, aussi seul et puissant que Dieu. El
13689 aussi seul et puissant que Dieu. Elle veut (sans le savoir) qu’au-delà de cette gloire, sa mort soit véritablement la fin
13690 t que Dieu. Elle veut (sans le savoir) qu’au-delà de cette gloire, sa mort soit véritablement la fin de tout. L’ardeur nat
13691 -delà de cette gloire, sa mort soit véritablement la fin de tout. L’ardeur nationaliste, elle aussi, est une autoexaltatio
13692 e cette gloire, sa mort soit véritablement la fin de tout. L’ardeur nationaliste, elle aussi, est une autoexaltation, un a
13693 loire, sa mort soit véritablement la fin de tout. L’ ardeur nationaliste, elle aussi, est une autoexaltation, un amour narc
13694 rarement comme un amour : presque toujours, c’est la haine qui apparaît en premier lieu, et qu’on proclame. Mais cette hai
13695 premier lieu, et qu’on proclame. Mais cette haine de l’autre, n’est-elle pas toujours présente dans les transports de l’am
13696 de l’autre, n’est-elle pas toujours présente dans les transports de l’amour-passion ? Il n’y a donc qu’un déplacement d’acc
13697 st-elle pas toujours présente dans les transports de l’amour-passion ? Il n’y a donc qu’un déplacement d’accent. Ensuite,
13698 elle pas toujours présente dans les transports de l’ amour-passion ? Il n’y a donc qu’un déplacement d’accent. Ensuite, que
13699 l’amour-passion ? Il n’y a donc qu’un déplacement d’ accent. Ensuite, que veut la passion nationale ? L’exaltation de la fo
13700 onc qu’un déplacement d’accent. Ensuite, que veut la passion nationale ? L’exaltation de la force collective ne peut mener
13701 ’accent. Ensuite, que veut la passion nationale ? L’ exaltation de la force collective ne peut mener qu’à ce dilemme : ou l
13702 ite, que veut la passion nationale ? L’exaltation de la force collective ne peut mener qu’à ce dilemme : ou l’impérialisme
13703 , que veut la passion nationale ? L’exaltation de la force collective ne peut mener qu’à ce dilemme : ou l’impérialisme tr
13704 rce collective ne peut mener qu’à ce dilemme : ou l’ impérialisme triomphe — c’est l’ambition de s’égaler au monde — ou le
13705 à ce dilemme : ou l’impérialisme triomphe — c’est l’ ambition de s’égaler au monde — ou le voisin s’y oppose énergiquement,
13706 e : ou l’impérialisme triomphe — c’est l’ambition de s’égaler au monde — ou le voisin s’y oppose énergiquement, et c’est l
13707 mphe — c’est l’ambition de s’égaler au monde — ou le voisin s’y oppose énergiquement, et c’est la guerre. Or on observe qu
13708 — ou le voisin s’y oppose énergiquement, et c’est la guerre. Or on observe qu’une nation dans son premier essor passionnel
13709 re même sans espoir. Elle manifeste ainsi sans se l’ avouer qu’elle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’abandon
13710 manifeste ainsi sans se l’avouer qu’elle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’abandon de sa passion. « La libe
13711 ainsi sans se l’avouer qu’elle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’abandon de sa passion. « La liberté ou la
13712 se l’avouer qu’elle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’abandon de sa passion. « La liberté ou la mort », hurl
13713 lle préfère le risque de mort, et la mort même, à l’ abandon de sa passion. « La liberté ou la mort », hurlaient les jacobi
13714 e le risque de mort, et la mort même, à l’abandon de sa passion. « La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heu
13715 rt, et la mort même, à l’abandon de sa passion. «  La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heure où les forces
13716 même, à l’abandon de sa passion. « La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heure où les forces ennemies parai
13717 sa passion. « La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heure où les forces ennemies paraissaient vingt fois sup
13718 La liberté ou la mort », hurlaient les jacobins à l’ heure où les forces ennemies paraissaient vingt fois supérieures, à l’
13719 ou la mort », hurlaient les jacobins à l’heure où les forces ennemies paraissaient vingt fois supérieures, à l’heure où lib
13720 s ennemies paraissaient vingt fois supérieures, à l’ heure où liberté et mort étaient bien près d’avoir le même sens… Ainsi
13721 s, à l’heure où liberté et mort étaient bien près d’ avoir le même sens… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’Am
13722 eure où liberté et mort étaient bien près d’avoir le même sens… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’Amour et l
13723 ort étaient bien près d’avoir le même sens… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’Amour et la Mort. Désormais le
13724 ien près d’avoir le même sens… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’Amour et la Mort. Désormais le fait nationa
13725 ns… Ainsi la nation et la Guerre sont liées comme l’ Amour et la Mort. Désormais le fait national sera le facteur dominant
13726 a nation et la Guerre sont liées comme l’Amour et la Mort. Désormais le fait national sera le facteur dominant de la guerr
13727 re sont liées comme l’Amour et la Mort. Désormais le fait national sera le facteur dominant de la guerre. « Celui qui écri
13728 Amour et la Mort. Désormais le fait national sera le facteur dominant de la guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et
13729 sormais le fait national sera le facteur dominant de la guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et sur la tactique devr
13730 mais le fait national sera le facteur dominant de la guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et sur la tactique devrait
13731 teur dominant de la guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et sur la tactique devrait s’astreindre à n’enseigner qu’un
13732 guerre. « Celui qui écrit sur la stratégie et sur la tactique devrait s’astreindre à n’enseigner qu’une stratégie et une t
13733 e et une tactique nationales, seules susceptibles d’ être profitables à la nation pour laquelle il écrit ». Ainsi s’exprime
13734 ionales, seules susceptibles d’être profitables à la nation pour laquelle il écrit ». Ainsi s’exprime le général von der G
13735 nation pour laquelle il écrit ». Ainsi s’exprime le général von der Goltz, disciple de Clausewitz, lequel n’a cessé d’aff
13736 insi s’exprime le général von der Goltz, disciple de Clausewitz, lequel n’a cessé d’affirmer que toute la théorie prussien
13737 r Goltz, disciple de Clausewitz, lequel n’a cessé d’ affirmer que toute la théorie prussienne de la guerre devait se fonder
13738 Clausewitz, lequel n’a cessé d’affirmer que toute la théorie prussienne de la guerre devait se fonder sur l’expérience des
13739 cessé d’affirmer que toute la théorie prussienne de la guerre devait se fonder sur l’expérience des campagnes de la Révol
13740 ssé d’affirmer que toute la théorie prussienne de la guerre devait se fonder sur l’expérience des campagnes de la Révoluti
13741 orie prussienne de la guerre devait se fonder sur l’ expérience des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille
13742 e devait se fonder sur l’expérience des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la
13743 evait se fonder sur l’expérience des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la pas
13744 ur l’expérience des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « 
13745 l’expérience des campagnes de la Révolution et de l’ Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « sci
13746 ce des campagnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « science exact
13747 gnes de la Révolution et de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « science exacte ». C’est a
13748 de l’Empire. La bataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « science exacte ». C’est au cri de Vive la Nation 
13749 ataille de Valmy fut gagnée par la passion contre la « science exacte ». C’est au cri de Vive la Nation ! que les sans-cul
13750 assion contre la « science exacte ». C’est au cri de Vive la Nation ! que les sans-culottes repoussèrent l’armée « classiq
13751 ontre la « science exacte ». C’est au cri de Vive la Nation ! que les sans-culottes repoussèrent l’armée « classique » des
13752 ce exacte ». C’est au cri de Vive la Nation ! que les sans-culottes repoussèrent l’armée « classique » des alliés. On conna
13753 ve la Nation ! que les sans-culottes repoussèrent l’ armée « classique » des alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir d
13754 rent l’armée « classique » des alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, dat
13755 armée « classique » des alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, date une è
13756 des alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’
13757 s alliés. On connaît le mot de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’his
13758 naît le mot de Goethe, au soir de la bataille : «  De ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’histoire du monde. 
13759 de Goethe, au soir de la bataille : « De ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’histoire du monde. » Et Foch co
13760 e ce lieu, de ce jour, date une ère nouvelle dans l’ histoire du monde. » Et Foch commente ainsi cette phrase fameuse : « U
13761 es déchaînées parce qu’elles allaient consacrer à la lutte toutes les ressources de la nation ; parce qu’elles allaient se
13762 rce qu’elles allaient consacrer à la lutte toutes les ressources de la nation ; parce qu’elles allaient se donner comme but
13763 laient consacrer à la lutte toutes les ressources de la nation ; parce qu’elles allaient se donner comme but non un intérê
13764 ent consacrer à la lutte toutes les ressources de la nation ; parce qu’elles allaient se donner comme but non un intérêt d
13765 donner comme but non un intérêt dynastique, mais la conquête ou la propagation d’idées philosophiques… d’avantages immaté
13766 ut non un intérêt dynastique, mais la conquête ou la propagation d’idées philosophiques… d’avantages immatériels… parce qu
13767 êt dynastique, mais la conquête ou la propagation d’ idées philosophiques… d’avantages immatériels… parce qu’elles allaient
13768 onquête ou la propagation d’idées philosophiques… d’ avantages immatériels… parce qu’elles allaient mettre en jeu des senti
13769 ntiments, des passions, c’est-à-dire des éléments de force jusqu’alors inexploités. » ⁂ Il serait assez curieux de précise
13770 qu’alors inexploités. » ⁂ Il serait assez curieux de préciser le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon
13771 xploités. » ⁂ Il serait assez curieux de préciser le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part,
13772 rait assez curieux de préciser le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’I
13773 curieux de préciser le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’Italie puis
13774 r le parallèle entre les amours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’Italie puis d’Autriche, d’aut
13775 ours de Bonaparte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’Italie puis d’Autriche, d’autre part. Un certain type de
13776 rte puis de Napoléon d’une part, et les campagnes d’ Italie puis d’Autriche, d’autre part. Un certain type de bataille corr
13777 poléon d’une part, et les campagnes d’Italie puis d’ Autriche, d’autre part. Un certain type de bataille correspond à la sé
13778 ie puis d’Autriche, d’autre part. Un certain type de bataille correspond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’aud
13779 re part. Un certain type de bataille correspond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’inférieur qui je
13780 ertain type de bataille correspond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’inférieur qui jette toutes se
13781 le correspond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’inférieur qui jette toutes ses forces au point déc
13782 spond à la séduction de Joséphine — c’est le coup d’ audace de l’inférieur qui jette toutes ses forces au point décisif, et
13783 a séduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’inférieur qui jette toutes ses forces au point décisif, et bluffe ;
13784 éduction de Joséphine — c’est le coup d’audace de l’ inférieur qui jette toutes ses forces au point décisif, et bluffe ; un
13785 orces au point décisif, et bluffe ; un autre type de bataille correspond au mariage dynastique avec l’archiduchesse Marie-
13786 de bataille correspond au mariage dynastique avec l’ archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande partie classique, Wagr
13787 ique avec l’archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande partie classique, Wagram par exemple, combinant une science de
13788 mple, combinant une science devenue rhétorique et la surprise massive, brutale… Et il n’est pas sans intérêt non plus de n
13789 e, brutale… Et il n’est pas sans intérêt non plus de noter que Waterloo fut une bataille perdue par excès de science, peut
13790 er que Waterloo fut une bataille perdue par excès de science, peut-être, ou par défaut d’élan national-révolutionnaire… Ce
13791 ue par excès de science, peut-être, ou par défaut d’ élan national-révolutionnaire… Ce qui est certain, c’est que Napoléon
13792 premier à tenir compte du facteur passionnel dans la conduite des batailles. D’où ce cri d’un des généraux qu’il venait de
13793 acteur passionnel dans la conduite des batailles. D’ où ce cri d’un des généraux qu’il venait de battre en Italie : « Il n’
13794 onnel dans la conduite des batailles. D’où ce cri d’ un des généraux qu’il venait de battre en Italie : « Il n’est pas poss
13795 ait de battre en Italie : « Il n’est pas possible de méconnaître, comme ce Bonaparte, les principes les plus élémentaires
13796 pas possible de méconnaître, comme ce Bonaparte, les principes les plus élémentaires de l’art de guerre. » 9.La guerre
13797 de méconnaître, comme ce Bonaparte, les principes les plus élémentaires de l’art de guerre. » 9.La guerre nationale À
13798 ce Bonaparte, les principes les plus élémentaires de l’art de guerre. » 9.La guerre nationale À partir de la Révolut
13799 Bonaparte, les principes les plus élémentaires de l’ art de guerre. » 9.La guerre nationale À partir de la Révolution
13800 rte, les principes les plus élémentaires de l’art de guerre. » 9.La guerre nationale À partir de la Révolution, l’on
13801 guerre. » 9.La guerre nationale À partir de la Révolution, l’on va se battre « avec le cœur des soldats » c’est-à-di
13802 La guerre nationale À partir de la Révolution, l’ on va se battre « avec le cœur des soldats » c’est-à-dire d’une façon
13803 partir de la Révolution, l’on va se battre « avec le cœur des soldats » c’est-à-dire d’une façon « farouche et tragique »
13804 battre « avec le cœur des soldats » c’est-à-dire d’ une façon « farouche et tragique » (Foch). Il faudrait préciser : ce n
13805 que » (Foch). Il faudrait préciser : ce n’est pas le cœur de chaque soldat considéré comme un héros qui décidera du sort d
13806 och). Il faudrait préciser : ce n’est pas le cœur de chaque soldat considéré comme un héros qui décidera du sort d’une gue
13807 dat considéré comme un héros qui décidera du sort d’ une guerre, mais bien le cœur collectif, si l’on ose dire, la puissanc
13808 éros qui décidera du sort d’une guerre, mais bien le cœur collectif, si l’on ose dire, la puissance passionnelle de la Nat
13809 ort d’une guerre, mais bien le cœur collectif, si l’ on ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romant
13810 e, mais bien le cœur collectif, si l’on ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romantiques jouèrent
13811 ctif, si l’on ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romantiques jouèrent un rôle notable dans les g
13812 f, si l’on ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romantiques jouèrent un rôle notable dans les guer
13813 ose dire, la puissance passionnelle de la Nation. Les poètes romantiques jouèrent un rôle notable dans les guerres de libér
13814 poètes romantiques jouèrent un rôle notable dans les guerres de libération que mena la Prusse contre Napoléon. Et les phil
13815 ntiques jouèrent un rôle notable dans les guerres de libération que mena la Prusse contre Napoléon. Et les philosophies d’
13816 e notable dans les guerres de libération que mena la Prusse contre Napoléon. Et les philosophies d’essence passionnelle d’
13817 libération que mena la Prusse contre Napoléon. Et les philosophies d’essence passionnelle d’un Fichte et d’un Hegel, par ex
13818 na la Prusse contre Napoléon. Et les philosophies d’ essence passionnelle d’un Fichte et d’un Hegel, par exemple, furent le
13819 oléon. Et les philosophies d’essence passionnelle d’ un Fichte et d’un Hegel, par exemple, furent les premiers appuis du na
13820 hilosophies d’essence passionnelle d’un Fichte et d’ un Hegel, par exemple, furent les premiers appuis du nationalisme alle
13821 ent les premiers appuis du nationalisme allemand. D’ où le caractère de plus en plus sanglant des guerres du xixe siècle.
13822 es premiers appuis du nationalisme allemand. D’où le caractère de plus en plus sanglant des guerres du xixe siècle. Il ne
13823 nt des guerres du xixe siècle. Il ne s’agit plus d’ intérêts, mais de « religions » antagonistes. Or les religions ne tran
13824 xixe siècle. Il ne s’agit plus d’intérêts, mais de « religions » antagonistes. Or les religions ne transigent point, à l
13825 ’intérêts, mais de « religions » antagonistes. Or les religions ne transigent point, à l’inverse des intérêts : elles préfè
13826 gonistes. Or les religions ne transigent point, à l’ inverse des intérêts : elles préfèrent la mort héroïque. (De tous temp
13827 point, à l’inverse des intérêts : elles préfèrent la mort héroïque. (De tous temps les guerres de religion ont été de beau
13828 des intérêts : elles préfèrent la mort héroïque. ( De tous temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus viole
13829 elles préfèrent la mort héroïque. (De tous temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus violentes.) Ceci vau
13830 rent la mort héroïque. (De tous temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus violentes.) Ceci vaut pour les
13831 e. (De tous temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus violentes.) Ceci vaut pour les trois premiers quart
13832 temps les guerres de religion ont été de beaucoup les plus violentes.) Ceci vaut pour les trois premiers quarts du siècle e
13833 é de beaucoup les plus violentes.) Ceci vaut pour les trois premiers quarts du siècle et particulièrement pour la période q
13834 remiers quarts du siècle et particulièrement pour la période qui va de 1848 à 1870. Après quoi, les passions nationales, p
13835 siècle et particulièrement pour la période qui va de  1848 à 1870. Après quoi, les passions nationales, provisoirement apai
13836 our la période qui va de 1848 à 1870. Après quoi, les passions nationales, provisoirement apaisées, le céderont pendant qua
13837 les passions nationales, provisoirement apaisées, le céderont pendant quarante ans aux entreprises du capitalisme et du co
13838 ns aux entreprises du capitalisme et du commerce. La violence ne cesse pas de s’exercer au nom de la Nation, mais ce sont
13839 italisme et du commerce. La violence ne cesse pas de s’exercer au nom de la Nation, mais ce sont bel et bien des intérêts
13840 . La violence ne cesse pas de s’exercer au nom de la Nation, mais ce sont bel et bien des intérêts qui mènent le jeu, ains
13841 mais ce sont bel et bien des intérêts qui mènent le jeu, ainsi que l’a fort bien marqué le maréchal Foch, dans ses Princi
13842 et bien des intérêts qui mènent le jeu, ainsi que l’ a fort bien marqué le maréchal Foch, dans ses Principes de la guerre :
13843 qui mènent le jeu, ainsi que l’a fort bien marqué le maréchal Foch, dans ses Principes de la guerre : La guerre fut nati
13844 bien marqué le maréchal Foch, dans ses Principes de la guerre : La guerre fut nationale au début pour conquérir et gara
13845 en marqué le maréchal Foch, dans ses Principes de la guerre : La guerre fut nationale au début pour conquérir et garanti
13846 aréchal Foch, dans ses Principes de la guerre : La guerre fut nationale au début pour conquérir et garantir l’indépendan
13847 fut nationale au début pour conquérir et garantir l’ indépendance des peuples : Français de 1792-93, Espagnols de 1804-1814
13848 et garantir l’indépendance des peuples : Français de  1792-93, Espagnols de 1804-1814, Russes de 1812, Allemands de 1813, E
13849 ance des peuples : Français de 1792-93, Espagnols de  1804-1814, Russes de 1812, Allemands de 1813, Europe de 1814, et comp
13850 ançais de 1792-93, Espagnols de 1804-1814, Russes de  1812, Allemands de 1813, Europe de 1814, et comporta alors ces manife
13851 Espagnols de 1804-1814, Russes de 1812, Allemands de  1813, Europe de 1814, et comporta alors ces manifestations glorieuses
13852 4-1814, Russes de 1812, Allemands de 1813, Europe de  1814, et comporta alors ces manifestations glorieuses et puissantes d
13853 alors ces manifestations glorieuses et puissantes de la passion des peuples qui s’appellent : Valmy, Saragosse, Tarancon,
13854 rs ces manifestations glorieuses et puissantes de la passion des peuples qui s’appellent : Valmy, Saragosse, Tarancon, Mos
13855 con, Moscou, Leipzig, etc. Elle fut nationale par la suite pour conquérir l’unité des races, la nationalité. C’est la thès
13856 c. Elle fut nationale par la suite pour conquérir l’ unité des races, la nationalité. C’est la thèse des Italiens et des Pr
13857 le par la suite pour conquérir l’unité des races, la nationalité. C’est la thèse des Italiens et des Prussiens de 1866, 18
13858 onquérir l’unité des races, la nationalité. C’est la thèse des Italiens et des Prussiens de 1866, 1870. Ce sera la thèse a
13859 ité. C’est la thèse des Italiens et des Prussiens de  1866, 1870. Ce sera la thèse au nom de laquelle le roi de Prusse deve
13860 Italiens et des Prussiens de 1866, 1870. Ce sera la thèse au nom de laquelle le roi de Prusse devenu empereur d’Allemagne
13861 e 1866, 1870. Ce sera la thèse au nom de laquelle le roi de Prusse devenu empereur d’Allemagne, revendiquera les provinces
13862 nom de laquelle le roi de Prusse devenu empereur d’ Allemagne, revendiquera les provinces allemandes de l’Autriche. Mais n
13863 Prusse devenu empereur d’Allemagne, revendiquera les provinces allemandes de l’Autriche. Mais nous la voyons maintenant (1
13864 ’Allemagne, revendiquera les provinces allemandes de l’Autriche. Mais nous la voyons maintenant (1903) encore nationale, e
13865 lemagne, revendiquera les provinces allemandes de l’ Autriche. Mais nous la voyons maintenant (1903) encore nationale, et c
13866 les provinces allemandes de l’Autriche. Mais nous la voyons maintenant (1903) encore nationale, et cela pour conquérir des
13867 r conquérir des avantages commerciaux des traités de commerce avantageux. Après avoir été le moyen violent que les peuples
13868 s traités de commerce avantageux. Après avoir été le moyen violent que les peuples employaient pour se faire une place dan
13869 avantageux. Après avoir été le moyen violent que les peuples employaient pour se faire une place dans le monde en tant que
13870 peuples employaient pour se faire une place dans le monde en tant que nations, elle devient le moyen qu’ils pratiquent en
13871 e dans le monde en tant que nations, elle devient le moyen qu’ils pratiquent encore pour s’enrichir. Trade follows the f
13872 encore pour s’enrichir. Trade follows the flag, le commerce suit le drapeau, disent les Anglais. Ce fut la période colon
13873 ichir. Trade follows the flag, le commerce suit le drapeau, disent les Anglais. Ce fut la période coloniale, la dernière
13874 ows the flag, le commerce suit le drapeau, disent les Anglais. Ce fut la période coloniale, la dernière « paix » méritée pa
13875 merce suit le drapeau, disent les Anglais. Ce fut la période coloniale, la dernière « paix » méritée par l’Europe. On a ma
13876 riode coloniale, la dernière « paix » méritée par l’ Europe. On a marqué plus haut (livre IV, chap. XIX) que cette période,
13877 ) que cette période, du point de vue des mœurs et de leur littérature, se définit par une dernière tentative de mythificat
13878 ittérature, se définit par une dernière tentative de mythification de la passion. Réaction que l’on n’oserait pas comparer
13879 finit par une dernière tentative de mythification de la passion. Réaction que l’on n’oserait pas comparer à la chevalerie,
13880 it par une dernière tentative de mythification de la passion. Réaction que l’on n’oserait pas comparer à la chevalerie, bi
13881 tive de mythification de la passion. Réaction que l’ on n’oserait pas comparer à la chevalerie, bien qu’elle remplît la mêm
13882 ssion. Réaction que l’on n’oserait pas comparer à la chevalerie, bien qu’elle remplît la même fonction sociale (mais à la
13883 as comparer à la chevalerie, bien qu’elle remplît la même fonction sociale (mais à la mesure de notre société). Ce n’était
13884 qu’elle remplît la même fonction sociale (mais à la mesure de notre société). Ce n’était plus, en effet, un principe spir
13885 emplît la même fonction sociale (mais à la mesure de notre société). Ce n’était plus, en effet, un principe spirituel qui
13886 us, en effet, un principe spirituel qui inspirait les « formes » et les conventions, mais des calculs d’intérêts privés, in
13887 rincipe spirituel qui inspirait les « formes » et les conventions, mais des calculs d’intérêts privés, incapables de fourni
13888 s « formes » et les conventions, mais des calculs d’ intérêts privés, incapables de fournir les bases d’une communauté soli
13889 s, mais des calculs d’intérêts privés, incapables de fournir les bases d’une communauté solide. La nation même que l’on in
13890 calculs d’intérêts privés, incapables de fournir les bases d’une communauté solide. La nation même que l’on invoquait avai
13891 ’intérêts privés, incapables de fournir les bases d’ une communauté solide. La nation même que l’on invoquait avait perdu d
13892 les de fournir les bases d’une communauté solide. La nation même que l’on invoquait avait perdu de son prestige romantique
13893 bases d’une communauté solide. La nation même que l’ on invoquait avait perdu de son prestige romantique : le pavillon couv
13894 de. La nation même que l’on invoquait avait perdu de son prestige romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’État
13895 nvoquait avait perdu de son prestige romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’honne
13896 de son prestige romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’Ét
13897 ge romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’État ne jouait
13898 romantique : le pavillon couvrait les intérêts de l’ État, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’État ne jouait pl
13899 le pavillon couvrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’État ne jouait plus guère que
13900 vrait les intérêts de l’État, non les passions ou l’ honneur des élites. Et l’État ne jouait plus guère que le rôle honorif
13901 tat, non les passions ou l’honneur des élites. Et l’ État ne jouait plus guère que le rôle honorifique d’un conseil d’admin
13902 ur des élites. Et l’État ne jouait plus guère que le rôle honorifique d’un conseil d’administration, faisant la guerre pou
13903 État ne jouait plus guère que le rôle honorifique d’ un conseil d’administration, faisant la guerre pour des motifs bancair
13904 onorifique d’un conseil d’administration, faisant la guerre pour des motifs bancaires (conquête de Madagascar). La guerre
13905 ant la guerre pour des motifs bancaires (conquête de Madagascar). La guerre coloniale n’est en somme que la continuation d
13906 ur des motifs bancaires (conquête de Madagascar). La guerre coloniale n’est en somme que la continuation de la concurrence
13907 dagascar). La guerre coloniale n’est en somme que la continuation de la concurrence capitaliste par des moyens plus onéreu
13908 erre coloniale n’est en somme que la continuation de la concurrence capitaliste par des moyens plus onéreux pour le pays,
13909 e coloniale n’est en somme que la continuation de la concurrence capitaliste par des moyens plus onéreux pour le pays, sin
13910 ence capitaliste par des moyens plus onéreux pour le pays, sinon pour les grandes compagnies. Vers la fin du xixe siècle,
13911 des moyens plus onéreux pour le pays, sinon pour les grandes compagnies. Vers la fin du xixe siècle, l’amour197 était dev
13912 le pays, sinon pour les grandes compagnies. Vers la fin du xixe siècle, l’amour197 était devenu, dans les classes bourge
13913 grandes compagnies. Vers la fin du xixe siècle, l’ amour197 était devenu, dans les classes bourgeoises, un bien bizarre m
13914 in du xixe siècle, l’amour197 était devenu, dans les classes bourgeoises, un bien bizarre mélange de sentimentalisme à fle
13915 les classes bourgeoises, un bien bizarre mélange de sentimentalisme à fleur de nerfs et d’histoires de rentes et de dots 
13916 n bien bizarre mélange de sentimentalisme à fleur de nerfs et d’histoires de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’
13917 re mélange de sentimentalisme à fleur de nerfs et d’ histoires de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’être aujourd
13918 e sentimentalisme à fleur de nerfs et d’histoires de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’être aujourd’hui dans le
13919 isme à fleur de nerfs et d’histoires de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’être aujourd’hui dans les annonces ma
13920 res de rentes et de dots : ce qu’il n’a pas cessé d’ être aujourd’hui dans les annonces matrimoniales. La sexualité pure n’
13921  : ce qu’il n’a pas cessé d’être aujourd’hui dans les annonces matrimoniales. La sexualité pure n’intervenait que pour « tr
13922 être aujourd’hui dans les annonces matrimoniales. La sexualité pure n’intervenait que pour « troubler » ces petits calculs
13923  » ces petits calculs et ces « beaux sentiments » de série. (Comme une goutte d’eau « trouble » l’absinthe, et c’est pourq
13924 « beaux sentiments » de série. (Comme une goutte d’ eau « trouble » l’absinthe, et c’est pourquoi Jarry dit que l’eau est
13925 s » de série. (Comme une goutte d’eau « trouble » l’ absinthe, et c’est pourquoi Jarry dit que l’eau est impure.) De même l
13926 ble » l’absinthe, et c’est pourquoi Jarry dit que l’ eau est impure.) De même la guerre était un composé d’excitations de l
13927 pourquoi Jarry dit que l’eau est impure.) De même la guerre était un composé d’excitations de l’opinion publique — qu’est-
13928 u est impure.) De même la guerre était un composé d’ excitations de l’opinion publique — qu’est-ce que la « revanche », sin
13929 De même la guerre était un composé d’excitations de l’opinion publique — qu’est-ce que la « revanche », sinon un sentimen
13930 même la guerre était un composé d’excitations de l’ opinion publique — qu’est-ce que la « revanche », sinon un sentimental
13931 excitations de l’opinion publique — qu’est-ce que la « revanche », sinon un sentimentalisme national ? — et de plans comme
13932 anche », sinon un sentimentalisme national ? — et de plans commerciaux ou financiers. L’élément proprement guerrier n’y tr
13933 tional ? — et de plans commerciaux ou financiers. L’ élément proprement guerrier n’y trouvait plus son compte qu’en contreb
13934 r n’y trouvait plus son compte qu’en contrebande. La guerre s’embourgeoisait. Le sang se commercialisait. Le type du milit
13935 te qu’en contrebande. La guerre s’embourgeoisait. Le sang se commercialisait. Le type du militaire apparaissait déjà comme
13936 rre s’embourgeoisait. Le sang se commercialisait. Le type du militaire apparaissait déjà comme une anomalie, aux yeux des
13937 s femmes et des badauds curieux. (C’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les mariages princiers.) Et l’on croyait p
13938 . (C’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les mariages princiers.) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages l
13939 raties s’excitent sur les mariages princiers.) Et l’ on croyait pouvoir liquider sans dommages le formidable potentiel de f
13940 .) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages le formidable potentiel de frénésie et de grandeurs sanglantes qu’avaien
13941 ir liquider sans dommages le formidable potentiel de frénésie et de grandeurs sanglantes qu’avaient accumulé en Occident d
13942 s dommages le formidable potentiel de frénésie et de grandeurs sanglantes qu’avaient accumulé en Occident des siècles de c
13943 antes qu’avaient accumulé en Occident des siècles de culture de la passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les p
13944 aient accumulé en Occident des siècles de culture de la passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les plus notable
13945 nt accumulé en Occident des siècles de culture de la passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les plus notables d
13946 en Occident des siècles de culture de la passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les plus notables de cette méco
13947 t des siècles de culture de la passion. La guerre de  1914 fut l’un des résultats les plus notables de cette méconnaissance
13948 passion. La guerre de 1914 fut l’un des résultats les plus notables de cette méconnaissance du mythe. 10.La guerre total
13949 de 1914 fut l’un des résultats les plus notables de cette méconnaissance du mythe. 10.La guerre totale À partir de
13950 10.La guerre totale À partir de Verdun, que les Allemands baptisent la Bataille du matériel (Materialschlacht), il se
13951 À partir de Verdun, que les Allemands baptisent la Bataille du matériel (Materialschlacht), il semble que le parallélism
13952 lle du matériel (Materialschlacht), il semble que le parallélisme institué par la chevalerie entre les formes de l’amour e
13953 acht), il semble que le parallélisme institué par la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. C
13954 le parallélisme institué par la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret
13955 lisme institué par la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la gue
13956 me institué par la chevalerie entre les formes de l’ amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre
13957 par la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujou
13958 r la chevalerie entre les formes de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujours
13959 s de l’amour et de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie
13960 de la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie, en détruisant
13961 la guerre, soit rompu. Certes, le but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie, en détruisant sa
13962 Certes, le but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie, en détruisant sa force armée. (Forcer l
13963 e but concret de la guerre fut toujours de forcer la résistance ennemie, en détruisant sa force armée. (Forcer la résistan
13964 ce ennemie, en détruisant sa force armée. (Forcer la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol,
13965 détruisant sa force armée. (Forcer la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guer
13966 truisant sa force armée. (Forcer la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.
13967 orce armée. (Forcer la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.) Mais pour a
13968 la résistance de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.) Mais pour autant, l’on ne détru
13969 de la femme par la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.) Mais pour autant, l’on ne détruisait pas la n
13970 la séduction, c’est la paix ; par le viol, c’est la guerre.) Mais pour autant, l’on ne détruisait pas la nation même dont
13971 par le viol, c’est la guerre.) Mais pour autant, l’ on ne détruisait pas la nation même dont on voulait se rendre maître :
13972 guerre.) Mais pour autant, l’on ne détruisait pas la nation même dont on voulait se rendre maître : on se bornait à réduir
13973 re ses défenses. Bataille rangée contre une armée de métier, siège des ouvrages fortifiés, capture du chef : un système de
13974 ouvrages fortifiés, capture du chef : un système de règles précises, donc un art, désignait le vainqueur. Et ce vainqueur
13975 ystème de règles précises, donc un art, désignait le vainqueur. Et ce vainqueur triomphait d’un vivant, d’un pays ou d’un
13976 ésignait le vainqueur. Et ce vainqueur triomphait d’ un vivant, d’un pays ou d’un peuple encore désirables. L’intervention
13977 ainqueur. Et ce vainqueur triomphait d’un vivant, d’ un pays ou d’un peuple encore désirables. L’intervention d’une techniq
13978 ce vainqueur triomphait d’un vivant, d’un pays ou d’ un peuple encore désirables. L’intervention d’une technique inhumaine,
13979 vant, d’un pays ou d’un peuple encore désirables. L’ intervention d’une technique inhumaine, qui met en œuvre toutes les fo
13980 ou d’un peuple encore désirables. L’intervention d’ une technique inhumaine, qui met en œuvre toutes les forces d’un État,
13981 ’une technique inhumaine, qui met en œuvre toutes les forces d’un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que
13982 que inhumaine, qui met en œuvre toutes les forces d’ un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre
13983 met en œuvre toutes les forces d’un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre devient « totale »
13984 uvre toutes les forces d’un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre devient « totale » — et non
13985 e toutes les forces d’un État, changea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre devient « totale » — et non pl
13986 hangea la face de la guerre à Verdun. Car dès que la guerre devient « totale » — et non plus seulement militaire — la dest
13987 nt « totale » — et non plus seulement militaire — la destruction des résistances armées signifie l’anéantissement des forc
13988  — la destruction des résistances armées signifie l’ anéantissement des forces vives de l’ennemi : des ouvriers embrigadés
13989 armées signifie l’anéantissement des forces vives de l’ennemi : des ouvriers embrigadés dans les usines, des mères qui pro
13990 ées signifie l’anéantissement des forces vives de l’ ennemi : des ouvriers embrigadés dans les usines, des mères qui procré
13991 vives de l’ennemi : des ouvriers embrigadés dans les usines, des mères qui procréent des soldats, bref de tous les « moyen
13992 usines, des mères qui procréent des soldats, bref de tous les « moyens de production », choses et personnes assimilées. La
13993 des mères qui procréent des soldats, bref de tous les « moyens de production », choses et personnes assimilées. La guerre n
13994 procréent des soldats, bref de tous les « moyens de production », choses et personnes assimilées. La guerre n’est plus un
13995 de production », choses et personnes assimilées. La guerre n’est plus un viol mais un assassinat de l’objet convoité et h
13996 . La guerre n’est plus un viol mais un assassinat de l’objet convoité et hostile — c’est-à-dire un acte « total », détruis
13997 a guerre n’est plus un viol mais un assassinat de l’ objet convoité et hostile — c’est-à-dire un acte « total », détruisant
13998 emparer. Verdun ne fut d’ailleurs qu’un prodrome de cette guerre nouvelle, puisque le procédé se limita à la destruction
13999 qu’un prodrome de cette guerre nouvelle, puisque le procédé se limita à la destruction méthodique d’un million de soldats
14000 e guerre nouvelle, puisque le procédé se limita à la destruction méthodique d’un million de soldats, non de civils. Mais c
14001 le procédé se limita à la destruction méthodique d’ un million de soldats, non de civils. Mais ce Kriegspiel permit de met
14002 e limita à la destruction méthodique d’un million de soldats, non de civils. Mais ce Kriegspiel permit de mettre au point
14003 struction méthodique d’un million de soldats, non de civils. Mais ce Kriegspiel permit de mettre au point un instrument qu
14004 soldats, non de civils. Mais ce Kriegspiel permit de mettre au point un instrument qui, par la suite, devait se trouver en
14005 permit de mettre au point un instrument qui, par la suite, devait se trouver en mesure d’opérer sur des étendues bien plu
14006 nt qui, par la suite, devait se trouver en mesure d’ opérer sur des étendues bien plus vastes, comme Londres et Berlin ; no
14007 comme Londres et Berlin ; non plus seulement sur de la chair à canon, mais sur la chair qui fabrique les canons, ce qui e
14008 mme Londres et Berlin ; non plus seulement sur de la chair à canon, mais sur la chair qui fabrique les canons, ce qui est
14009 plus seulement sur de la chair à canon, mais sur la chair qui fabrique les canons, ce qui est évidemment plus efficace. L
14010 la chair à canon, mais sur la chair qui fabrique les canons, ce qui est évidemment plus efficace. La technique de la mort
14011 les canons, ce qui est évidemment plus efficace. La technique de la mort à grande distance ne trouve son équivalent dans
14012 ce qui est évidemment plus efficace. La technique de la mort à grande distance ne trouve son équivalent dans nulle éthique
14013 qui est évidemment plus efficace. La technique de la mort à grande distance ne trouve son équivalent dans nulle éthique im
14014 ouve son équivalent dans nulle éthique imaginable de l’amour. C’est que la guerre échappe à l’homme et à l’instinct ; elle
14015 e son équivalent dans nulle éthique imaginable de l’ amour. C’est que la guerre échappe à l’homme et à l’instinct ; elle se
14016 ns nulle éthique imaginable de l’amour. C’est que la guerre échappe à l’homme et à l’instinct ; elle se retourne contre la
14017 ginable de l’amour. C’est que la guerre échappe à l’ homme et à l’instinct ; elle se retourne contre la passion même dont e
14018 amour. C’est que la guerre échappe à l’homme et à l’ instinct ; elle se retourne contre la passion même dont elle est née.
14019 l’homme et à l’instinct ; elle se retourne contre la passion même dont elle est née. Et c’est cela, non l’envergure des ma
14020 assion même dont elle est née. Et c’est cela, non l’ envergure des massacres, qui est nouveau dans l’histoire du monde. Là-
14021 n l’envergure des massacres, qui est nouveau dans l’ histoire du monde. Là-dessus, trois remarques dont on verra qu’elles n
14022 nt on verra qu’elles ne sont pas sans liens : a)  La guerre est née dans les campagnes : elle a même porté leur nom jusqu’
14023 sont pas sans liens : a) La guerre est née dans les campagnes : elle a même porté leur nom jusqu’à nos jours. Mais depuis
14024 rté leur nom jusqu’à nos jours. Mais depuis 1914, l’ on assiste à son urbanisation. Pour une bonne part des masses paysanne
14025 mière Guerre mondiale fut un premier contact avec la civilisation technique. Une sorte de visite dirigée de l’exposition u
14026 contact avec la civilisation technique. Une sorte de visite dirigée de l’exposition universelle des industries et arts app
14027 vilisation technique. Une sorte de visite dirigée de l’exposition universelle des industries et arts appliqués de la mort,
14028 isation technique. Une sorte de visite dirigée de l’ exposition universelle des industries et arts appliqués de la mort, av
14029 tion universelle des industries et arts appliqués de la mort, avec démonstrations quotidiennes sur le vif. b) Cette colle
14030 n universelle des industries et arts appliqués de la mort, avec démonstrations quotidiennes sur le vif. b) Cette collecti
14031 de la mort, avec démonstrations quotidiennes sur le vif. b) Cette collectivisation des moyens destructifs, mécanisés, eu
14032 des moyens destructifs, mécanisés, eut pour effet de neutraliser la passion proprement belliqueuse des combattants. Il ne
14033 ructifs, mécanisés, eut pour effet de neutraliser la passion proprement belliqueuse des combattants. Il ne s’agissait plus
14034 elliqueuse des combattants. Il ne s’agissait plus de violence du sang, mais de brutalité quantitative, de masses lancées l
14035 . Il ne s’agissait plus de violence du sang, mais de brutalité quantitative, de masses lancées les unes contre les autres
14036 violence du sang, mais de brutalité quantitative, de masses lancées les unes contre les autres non plus par des mouvements
14037 mais de brutalité quantitative, de masses lancées les unes contre les autres non plus par des mouvements de délire passionn
14038 é quantitative, de masses lancées les unes contre les autres non plus par des mouvements de délire passionnel, mais bien pa
14039 nes contre les autres non plus par des mouvements de délire passionnel, mais bien par des intelligences calculatrices d’in
14040 el, mais bien par des intelligences calculatrices d’ ingénieurs. Désormais, l’homme n’est plus que le servant du matériel ;
14041 elligences calculatrices d’ingénieurs. Désormais, l’ homme n’est plus que le servant du matériel ; il passe lui-même à l’ét
14042 s d’ingénieurs. Désormais, l’homme n’est plus que le servant du matériel ; il passe lui-même à l’état de matériel, d’autan
14043 que le servant du matériel ; il passe lui-même à l’ état de matériel, d’autant plus efficace qu’il sera moins humain dans
14044 servant du matériel ; il passe lui-même à l’état de matériel, d’autant plus efficace qu’il sera moins humain dans ses réf
14045 atériel ; il passe lui-même à l’état de matériel, d’ autant plus efficace qu’il sera moins humain dans ses réflexes individ
14046 main dans ses réflexes individuels. Ainsi, malgré le dopage entrepris par la propagande, la victoire dépend en fin de comp
14047 ndividuels. Ainsi, malgré le dopage entrepris par la propagande, la victoire dépend en fin de compte des lois de la mécani
14048 si, malgré le dopage entrepris par la propagande, la victoire dépend en fin de compte des lois de la mécanique plutôt que
14049 nde, la victoire dépend en fin de compte des lois de la mécanique plutôt que des prévisions, de la psychologie. L’instinct
14050 , la victoire dépend en fin de compte des lois de la mécanique plutôt que des prévisions, de la psychologie. L’instinct co
14051 s lois de la mécanique plutôt que des prévisions, de la psychologie. L’instinct combatif est déçu. De 1914 à 1918, l’explo
14052 ois de la mécanique plutôt que des prévisions, de la psychologie. L’instinct combatif est déçu. De 1914 à 1918, l’explosio
14053 que plutôt que des prévisions, de la psychologie. L’ instinct combatif est déçu. De 1914 à 1918, l’explosion habituelle de
14054 de la psychologie. L’instinct combatif est déçu. De  1914 à 1918, l’explosion habituelle de sexualité qui accompagnait les
14055 ie. L’instinct combatif est déçu. De 1914 à 1918, l’ explosion habituelle de sexualité qui accompagnait les grands conflits
14056 est déçu. De 1914 à 1918, l’explosion habituelle de sexualité qui accompagnait les grands conflits ne s’est guère produit
14057 xplosion habituelle de sexualité qui accompagnait les grands conflits ne s’est guère produite qu’à l’arrière dans les popul
14058 les grands conflits ne s’est guère produite qu’à l’ arrière dans les populations civiles. En dépit des efforts du lyrisme
14059 flits ne s’est guère produite qu’à l’arrière dans les populations civiles. En dépit des efforts du lyrisme officiel, d’une
14060 iviles. En dépit des efforts du lyrisme officiel, d’ une certaine littérature et de l’imagerie populaire, le retour du perm
14061 u lyrisme officiel, d’une certaine littérature et de l’imagerie populaire, le retour du permissionnaire ne ressemble à rie
14062 yrisme officiel, d’une certaine littérature et de l’ imagerie populaire, le retour du permissionnaire ne ressemble à rien m
14063 certaine littérature et de l’imagerie populaire, le retour du permissionnaire ne ressemble à rien moins qu’à la ruée du m
14064 du permissionnaire ne ressemble à rien moins qu’à la ruée du mâle longtemps privé. Des témoignages sans nombre de médecins
14065 mâle longtemps privé. Des témoignages sans nombre de médecins et de soldats prouvent que. la guerre du matériel s’est trad
14066 privé. Des témoignages sans nombre de médecins et de soldats prouvent que. la guerre du matériel s’est traduite en réalité
14067 ns nombre de médecins et de soldats prouvent que. la guerre du matériel s’est traduite en réalité par une « catastrophe se
14068 e en réalité par une « catastrophe sexuelle198 ». L’ impuissance généralisée, ou du moins ses prodromes tels qu’onanisme ch
14069 s qu’onanisme chronique et homosexualité, tel fut le résultat statistique de quatre années passées dans les tranchées. Et
14070 et homosexualité, tel fut le résultat statistique de quatre années passées dans les tranchées. Et de là vient que pour la
14071 ésultat statistique de quatre années passées dans les tranchées. Et de là vient que pour la première fois, l’on ait assisté
14072 e de quatre années passées dans les tranchées. Et de là vient que pour la première fois, l’on ait assisté à une révolte gé
14073 nchées. Et de là vient que pour la première fois, l’ on ait assisté à une révolte généralisée des soldats contre la guerre1
14074 isté à une révolte généralisée des soldats contre la guerre199, celle-ci ne figurant plus l’exutoire des passions, mais un
14075 ts contre la guerre199, celle-ci ne figurant plus l’ exutoire des passions, mais une sorte d’immense castration de l’Europe
14076 rant plus l’exutoire des passions, mais une sorte d’ immense castration de l’Europe. c) La guerre totale suppose la destru
14077 des passions, mais une sorte d’immense castration de l’Europe. c) La guerre totale suppose la destruction de toutes les f
14078 passions, mais une sorte d’immense castration de l’ Europe. c) La guerre totale suppose la destruction de toutes les form
14079 s une sorte d’immense castration de l’Europe. c)  La guerre totale suppose la destruction de toutes les formes conventionn
14080 tration de l’Europe. c) La guerre totale suppose la destruction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À part
14081 rope. c) La guerre totale suppose la destruction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À partir de 1920, on
14082 La guerre totale suppose la destruction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À partir de 1920, on ne se soume
14083 destruction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À partir de 1920, on ne se soumettra plus aux « simagrées d
14084 truction de toutes les formes conventionnelles de la lutte. À partir de 1920, on ne se soumettra plus aux « simagrées dipl
14085 se soumettra plus aux « simagrées diplomatiques » de l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront
14086 soumettra plus aux « simagrées diplomatiques » de l’ ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront pl
14087 aux « simagrées diplomatiques » de l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennell
14088 « simagrées diplomatiques » de l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennelle c
14089 atiques » de l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennelle conclusion des hosti
14090 e l’ultimatum et de la « déclaration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennelle conclusion des hostilités. Les d
14091 claration » de guerre. Les traités ne seront plus la solennelle conclusion des hostilités. Les distinctions arbitraires en
14092 ont plus la solennelle conclusion des hostilités. Les distinctions arbitraires entre villes ouvertes et villes fortifiées,
14093 t villes fortifiées, civils et militaires, moyens de destruction permis ou condamnés, tomberont. D’où résulte que la défai
14094 ns de destruction permis ou condamnés, tomberont. D’ où résulte que la défaite d’un pays ne sera plus symbolique, métaphori
14095 permis ou condamnés, tomberont. D’où résulte que la défaite d’un pays ne sera plus symbolique, métaphorique, c’est-à-dire
14096 condamnés, tomberont. D’où résulte que la défaite d’ un pays ne sera plus symbolique, métaphorique, c’est-à-dire limitée à
14097 certains signes convenus, mais sera concrètement la mort de ce pays. Encore une fois, dès que l’on abandonne l’idée de rè
14098 s signes convenus, mais sera concrètement la mort de ce pays. Encore une fois, dès que l’on abandonne l’idée de règles, la
14099 ment la mort de ce pays. Encore une fois, dès que l’ on abandonne l’idée de règles, la guerre ne traduit plus l’acte du vio
14100 ce pays. Encore une fois, dès que l’on abandonne l’ idée de règles, la guerre ne traduit plus l’acte du viol sur le plan d
14101 s. Encore une fois, dès que l’on abandonne l’idée de règles, la guerre ne traduit plus l’acte du viol sur le plan des nati
14102 ne fois, dès que l’on abandonne l’idée de règles, la guerre ne traduit plus l’acte du viol sur le plan des nations, mais b
14103 donne l’idée de règles, la guerre ne traduit plus l’ acte du viol sur le plan des nations, mais bien l’acte du crime sadiqu
14104 l’acte du viol sur le plan des nations, mais bien l’ acte du crime sadique, la possession d’une victime morte, donc en fait
14105 n des nations, mais bien l’acte du crime sadique, la possession d’une victime morte, donc en fait la non-possession. Elle
14106 mais bien l’acte du crime sadique, la possession d’ une victime morte, donc en fait la non-possession. Elle n’exprime plus
14107 , la possession d’une victime morte, donc en fait la non-possession. Elle n’exprime plus l’instinct sexuel normal, ni même
14108 nc en fait la non-possession. Elle n’exprime plus l’ instinct sexuel normal, ni même la passion qui l’utilise et le transce
14109 n’exprime plus l’instinct sexuel normal, ni même la passion qui l’utilise et le transcende, mais seulement cette perversi
14110 l’instinct sexuel normal, ni même la passion qui l’ utilise et le transcende, mais seulement cette perversion de la passio
14111 exuel normal, ni même la passion qui l’utilise et le transcende, mais seulement cette perversion de la passion — d’ailleur
14112 et le transcende, mais seulement cette perversion de la passion — d’ailleurs fatale, nous l’avons vu ailleurs — qu’est le
14113 le transcende, mais seulement cette perversion de la passion — d’ailleurs fatale, nous l’avons vu ailleurs — qu’est le « c
14114 erversion de la passion — d’ailleurs fatale, nous l’ avons vu ailleurs — qu’est le « complexe de castration ». 11.La pas
14115 illeurs fatale, nous l’avons vu ailleurs — qu’est le « complexe de castration ». 11.La passion transportée dans la poli
14116 , nous l’avons vu ailleurs — qu’est le « complexe de castration ». 11.La passion transportée dans la politique Chass
14117 e castration ». 11.La passion transportée dans la politique Chassée du champ de la guerre chevaleresque, lorsque ce
14118 transportée dans la politique Chassée du champ de la guerre chevaleresque, lorsque ce champ cesse d’être clos comme doi
14119 nsportée dans la politique Chassée du champ de la guerre chevaleresque, lorsque ce champ cesse d’être clos comme doit l
14120 e la guerre chevaleresque, lorsque ce champ cesse d’ être clos comme doit l’être un terrain de jeu, et qu’il n’est plus une
14121 ue, lorsque ce champ cesse d’être clos comme doit l’ être un terrain de jeu, et qu’il n’est plus une lice décorée de symbol
14122 mp cesse d’être clos comme doit l’être un terrain de jeu, et qu’il n’est plus une lice décorée de symboles, mais un secteu
14123 rain de jeu, et qu’il n’est plus une lice décorée de symboles, mais un secteur de bombardement — la passion a cherché et t
14124 lus une lice décorée de symboles, mais un secteur de bombardement — la passion a cherché et trouvé d’autres modes d’expres
14125 ée de symboles, mais un secteur de bombardement —  la passion a cherché et trouvé d’autres modes d’expression en actes. Ell
14126 t — la passion a cherché et trouvé d’autres modes d’ expression en actes. Elle y était d’ailleurs contrainte par la dépréci
14127 en actes. Elle y était d’ailleurs contrainte par la dépréciation des résistances morales et privées, non moins que par la
14128 résistances morales et privées, non moins que par la dénaturation de la guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, l
14129 les et privées, non moins que par la dénaturation de la guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, les mœurs se sont
14130 et privées, non moins que par la dénaturation de la guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, les mœurs se sont as
14131 ar la dénaturation de la guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, les mœurs se sont assouplies à tel point qu’elles
14132 guerre. D’une part, dans les pays démocratiques, les mœurs se sont assouplies à tel point qu’elles tendent à n’offrir plus
14133 lies à tel point qu’elles tendent à n’offrir plus d’ obstacles absolus, donc exaltants pour la passion ; d’autre part, dans
14134 rir plus d’obstacles absolus, donc exaltants pour la passion ; d’autre part, dans les pays totalitaires, le dressage des j
14135 nc exaltants pour la passion ; d’autre part, dans les pays totalitaires, le dressage des jeunes par l’État tend à éliminer
14136 ssion ; d’autre part, dans les pays totalitaires, le dressage des jeunes par l’État tend à éliminer de la vie privée toute
14137 les pays totalitaires, le dressage des jeunes par l’ État tend à éliminer de la vie privée toute espèce de tragique intime
14138 le dressage des jeunes par l’État tend à éliminer de la vie privée toute espèce de tragique intime et de problématique sen
14139 dressage des jeunes par l’État tend à éliminer de la vie privée toute espèce de tragique intime et de problématique sentim
14140 tat tend à éliminer de la vie privée toute espèce de tragique intime et de problématique sentimentale. L’anarchie des mœur
14141 la vie privée toute espèce de tragique intime et de problématique sentimentale. L’anarchie des mœurs et l’hygiène autorit
14142 tragique intime et de problématique sentimentale. L’ anarchie des mœurs et l’hygiène autoritaire agissent à peu près dans l
14143 oblématique sentimentale. L’anarchie des mœurs et l’ hygiène autoritaire agissent à peu près dans le même sens : elles déço
14144 et l’hygiène autoritaire agissent à peu près dans le même sens : elles déçoivent le besoin de passion, héréditaire ou acqu
14145 nt à peu près dans le même sens : elles déçoivent le besoin de passion, héréditaire ou acquis par la culture ; elles déten
14146 rès dans le même sens : elles déçoivent le besoin de passion, héréditaire ou acquis par la culture ; elles détendent ses r
14147 t le besoin de passion, héréditaire ou acquis par la culture ; elles détendent ses ressorts intimes et personnels. L’amour
14148 les détendent ses ressorts intimes et personnels. L’ amour, dans l’entre-deux-guerres, fut un curieux mélange d’intellectua
14149 ses ressorts intimes et personnels. L’amour, dans l’ entre-deux-guerres, fut un curieux mélange d’intellectualisme angoissé
14150 dans l’entre-deux-guerres, fut un curieux mélange d’ intellectualisme angoissé (littérature de l’inquiétude et de l’anarchi
14151 mélange d’intellectualisme angoissé (littérature de l’inquiétude et de l’anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste
14152 lange d’intellectualisme angoissé (littérature de l’ inquiétude et de l’anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste (Ne
14153 tualisme angoissé (littérature de l’inquiétude et de l’anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste (Neue Sachlichkeit
14154 lisme angoissé (littérature de l’inquiétude et de l’ anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste (Neue Sachlichkeit des
14155 e de l’inquiétude et de l’anarchie bourgeoise) et de cynisme matérialiste (Neue Sachlichkeit des Allemands). L’on vit bien
14156 e matérialiste (Neue Sachlichkeit des Allemands). L’ on vit bien que la passion romantique ne trouvait plus de quoi se comp
14157 ue Sachlichkeit des Allemands). L’on vit bien que la passion romantique ne trouvait plus de quoi se composer un mythe ; ne
14158 t bien que la passion romantique ne trouvait plus de quoi se composer un mythe ; ne trouvait plus de résistances choisies
14159 s de quoi se composer un mythe ; ne trouvait plus de résistances choisies au sein d’une atmosphère d’orageuse et secrète d
14160 de résistances choisies au sein d’une atmosphère d’ orageuse et secrète dévotion. La crainte morbide des entraînements « n
14161 d’une atmosphère d’orageuse et secrète dévotion. La crainte morbide des entraînements « naïfs » et des « duperies du cœur
14162 s « duperies du cœur », alliée à un désir fébrile d’ aventure, voilà le climat des principaux romans de cette période. Et c
14163 ur », alliée à un désir fébrile d’aventure, voilà le climat des principaux romans de cette période. Et cela signifie sans
14164 d’aventure, voilà le climat des principaux romans de cette période. Et cela signifie sans équivoque que les relations indi
14165 ette période. Et cela signifie sans équivoque que les relations individuelles des sexes ont cessé d’être le lieu par excell
14166 e les relations individuelles des sexes ont cessé d’ être le lieu par excellence où se réalise la passion. Celle-ci paraît
14167 elations individuelles des sexes ont cessé d’être le lieu par excellence où se réalise la passion. Celle-ci paraît se déta
14168 cessé d’être le lieu par excellence où se réalise la passion. Celle-ci paraît se détacher de son support. Nous sommes entr
14169 e réalise la passion. Celle-ci paraît se détacher de son support. Nous sommes entrés dans l’ère des libidos errantes, en q
14170 détacher de son support. Nous sommes entrés dans l’ ère des libidos errantes, en quête d’un théâtre nouveau. Et le premier
14171 entrés dans l’ère des libidos errantes, en quête d’ un théâtre nouveau. Et le premier qui s’est offert, c’est le théâtre p
14172 re nouveau. Et le premier qui s’est offert, c’est le théâtre politique. La politique de masses, telle qu’on l’a pratiquée
14173 ier qui s’est offert, c’est le théâtre politique. La politique de masses, telle qu’on l’a pratiquée depuis 1917, n’est que
14174 offert, c’est le théâtre politique. La politique de masses, telle qu’on l’a pratiquée depuis 1917, n’est que la continuat
14175 re politique. La politique de masses, telle qu’on l’ a pratiquée depuis 1917, n’est que la continuation de la guerre totale
14176 telle qu’on l’a pratiquée depuis 1917, n’est que la continuation de la guerre totale par d’autres moyens (pour reprendre
14177 pratiquée depuis 1917, n’est que la continuation de la guerre totale par d’autres moyens (pour reprendre une fois de plus
14178 atiquée depuis 1917, n’est que la continuation de la guerre totale par d’autres moyens (pour reprendre une fois de plus, e
14179 utres moyens (pour reprendre une fois de plus, en l’ inversant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l
14180 (pour reprendre une fois de plus, en l’inversant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’indique déjà
14181 fois de plus, en l’inversant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’indique déjà. Et par ailleurs,
14182 n l’inversant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’indique déjà. Et par ailleurs, l’État totalitai
14183 sant, la célèbre formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’indique déjà. Et par ailleurs, l’État totalitaire n’est
14184 re formule de Clausewitz). Le terme de « fronts » l’ indique déjà. Et par ailleurs, l’État totalitaire n’est que l’état de
14185 me de « fronts » l’indique déjà. Et par ailleurs, l’ État totalitaire n’est que l’état de guerre prolongé, ou recréé, et en
14186 jà. Et par ailleurs, l’État totalitaire n’est que l’ état de guerre prolongé, ou recréé, et entretenu en permanence dans la
14187 par ailleurs, l’État totalitaire n’est que l’état de guerre prolongé, ou recréé, et entretenu en permanence dans la nation
14188 longé, ou recréé, et entretenu en permanence dans la nation. Mais si la guerre totale anéantit toute possibilité de passio
14189 t entretenu en permanence dans la nation. Mais si la guerre totale anéantit toute possibilité de passion, la politique ne
14190 is si la guerre totale anéantit toute possibilité de passion, la politique ne fait que transposer les passions individuell
14191 rre totale anéantit toute possibilité de passion, la politique ne fait que transposer les passions individuelles au niveau
14192 é de passion, la politique ne fait que transposer les passions individuelles au niveau de l’être collectif. Tout ce que l’é
14193 ransposer les passions individuelles au niveau de l’ être collectif. Tout ce que l’éducation totalitaire refuse aux individ
14194 uelles au niveau de l’être collectif. Tout ce que l’ éducation totalitaire refuse aux individus isolés, elle le reporte sur
14195 ion totalitaire refuse aux individus isolés, elle le reporte sur la nation personnifiée. C’est la nation (ou le Parti) qui
14196 refuse aux individus isolés, elle le reporte sur la nation personnifiée. C’est la nation (ou le Parti) qui a des passions
14197 elle le reporte sur la nation personnifiée. C’est la nation (ou le Parti) qui a des passions. C’est elle (ou lui) qui assu
14198 e sur la nation personnifiée. C’est la nation (ou le Parti) qui a des passions. C’est elle (ou lui) qui assume désormais l
14199 assions. C’est elle (ou lui) qui assume désormais la dialectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course incon
14200 elle (ou lui) qui assume désormais la dialectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mo
14201 e (ou lui) qui assume désormais la dialectique de l’ obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort
14202 désormais la dialectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante
14203 sormais la dialectique de l’obstacle exaltant, de l’ ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante. T
14204 ialectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante. Tandis qu’à l
14205 ectique de l’obstacle exaltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante. Tandis qu’à l’in
14206 ltant, de l’ascèse et de la course inconsciente à la mort héroïque, divinisante. Tandis qu’à l’intérieur et à la base, on
14207 ente à la mort héroïque, divinisante. Tandis qu’à l’ intérieur et à la base, on stérilise les problèmes personnels, à l’ext
14208 roïque, divinisante. Tandis qu’à l’intérieur et à la base, on stérilise les problèmes personnels, à l’extérieur et au somm
14209 andis qu’à l’intérieur et à la base, on stérilise les problèmes personnels, à l’extérieur et au sommet le potentiel de pass
14210 la base, on stérilise les problèmes personnels, à l’ extérieur et au sommet le potentiel de passion s’accroît de jour en jo
14211 problèmes personnels, à l’extérieur et au sommet le potentiel de passion s’accroît de jour en jour. L’eugénisme triomphe
14212 rsonnels, à l’extérieur et au sommet le potentiel de passion s’accroît de jour en jour. L’eugénisme triomphe dans la moral
14213 ur et au sommet le potentiel de passion s’accroît de jour en jour. L’eugénisme triomphe dans la morale qui concerne les ci
14214 e potentiel de passion s’accroît de jour en jour. L’ eugénisme triomphe dans la morale qui concerne les citoyens : et l’eug
14215 ccroît de jour en jour. L’eugénisme triomphe dans la morale qui concerne les citoyens : et l’eugénisme est la négation rat
14216 L’eugénisme triomphe dans la morale qui concerne les citoyens : et l’eugénisme est la négation rationnelle de toute espèce
14217 phe dans la morale qui concerne les citoyens : et l’ eugénisme est la négation rationnelle de toute espèce d’aventure privé
14218 le qui concerne les citoyens : et l’eugénisme est la négation rationnelle de toute espèce d’aventure privée. Mais cela ne
14219 yens : et l’eugénisme est la négation rationnelle de toute espèce d’aventure privée. Mais cela ne peut qu’augmenter la ten
14220 nisme est la négation rationnelle de toute espèce d’ aventure privée. Mais cela ne peut qu’augmenter la tension de l’ensemb
14221 d’aventure privée. Mais cela ne peut qu’augmenter la tension de l’ensemble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’
14222 privée. Mais cela ne peut qu’augmenter la tension de l’ensemble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’État-nation
14223 vée. Mais cela ne peut qu’augmenter la tension de l’ ensemble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’État-nation d’
14224 menter la tension de l’ensemble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’État-nation d’Hitler dit aux Allemands : Pr
14225 ension de l’ensemble, personnifié dans la Nation. De  1933 à 1939, l’État-nation d’Hitler dit aux Allemands : Procréez ! — 
14226 mble, personnifié dans la Nation. De 1933 à 1939, l’ État-nation d’Hitler dit aux Allemands : Procréez ! — et c’est une nég
14227 ux Allemands : Procréez ! — et c’est une négation de la passion ; mais il dit aux peuples voisins : — Nous sommes trop nom
14228 Allemands : Procréez ! — et c’est une négation de la passion ; mais il dit aux peuples voisins : — Nous sommes trop nombre
14229 s, j’exige donc des terres nouvelles ! — et c’est la nouvelle passion. Ainsi toutes les tensions supprimées à la base vien
14230 es ! — et c’est la nouvelle passion. Ainsi toutes les tensions supprimées à la base viennent s’accumuler au sommet. Or il e
14231 e passion. Ainsi toutes les tensions supprimées à la base viennent s’accumuler au sommet. Or il est clair que ces volontés
14232 muler au sommet. Or il est clair que ces volontés de puissance affrontées — il y a déjà plusieurs États totalitaires — ne
14233 assionnément. Elles deviennent l’une pour l’autre l’ obstacle. Le but réel, tacite, fatal, de ces exaltations totalitaires
14234 . Elles deviennent l’une pour l’autre l’obstacle. Le but réel, tacite, fatal, de ces exaltations totalitaires est donc la
14235 r l’autre l’obstacle. Le but réel, tacite, fatal, de ces exaltations totalitaires est donc la guerre, qui signifie la mort
14236 , fatal, de ces exaltations totalitaires est donc la guerre, qui signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la p
14237 ons totalitaires est donc la guerre, qui signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but e
14238 donc la guerre, qui signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but est non seulement nié
14239 e, qui signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but est non seulement nié avec vigueur
14240 signifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but est non seulement nié avec vigueur par les
14241 nifie la mort. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’amour, ce but est non seulement nié avec vigueur par les in
14242 rt. Et comme on le voit dans le cas de la passion d’ amour, ce but est non seulement nié avec vigueur par les intéressés, m
14243 ur, ce but est non seulement nié avec vigueur par les intéressés, mais il est réellement inconscient. Personne n’ose dire :
14244 lement inconscient. Personne n’ose dire : je veux la guerre ; non plus que dans l’amour-passion, les amants ne disent : je
14245 ’ose dire : je veux la guerre ; non plus que dans l’ amour-passion, les amants ne disent : je veux la mort. Seulement, tout
14246 ux la guerre ; non plus que dans l’amour-passion, les amants ne disent : je veux la mort. Seulement, tout ce que l’on fait
14247 s l’amour-passion, les amants ne disent : je veux la mort. Seulement, tout ce que l’on fait prépare cette fin. Et tout ce
14248 disent : je veux la mort. Seulement, tout ce que l’ on fait prépare cette fin. Et tout ce que l’on exalte y trouve son sen
14249 e que l’on fait prépare cette fin. Et tout ce que l’ on exalte y trouve son sens réel. Il serait aisé de multiplier les pre
14250 ’on exalte y trouve son sens réel. Il serait aisé de multiplier les preuves de ce nouveau parallélisme entre la politique
14251 rouve son sens réel. Il serait aisé de multiplier les preuves de ce nouveau parallélisme entre la politique et la passion.
14252 ns réel. Il serait aisé de multiplier les preuves de ce nouveau parallélisme entre la politique et la passion. L’ascèse co
14253 lier les preuves de ce nouveau parallélisme entre la politique et la passion. L’ascèse collectivisée, ce sont les restrict
14254 de ce nouveau parallélisme entre la politique et la passion. L’ascèse collectivisée, ce sont les restrictions que l’État
14255 au parallélisme entre la politique et la passion. L’ ascèse collectivisée, ce sont les restrictions que l’État impose au no
14256 ue et la passion. L’ascèse collectivisée, ce sont les restrictions que l’État impose au nom de la grandeur nationale. L’hon
14257 scèse collectivisée, ce sont les restrictions que l’ État impose au nom de la grandeur nationale. L’honneur du chevalier, c
14258 sont les restrictions que l’État impose au nom de la grandeur nationale. L’honneur du chevalier, c’est l’inquiète suscepti
14259 ue l’État impose au nom de la grandeur nationale. L’ honneur du chevalier, c’est l’inquiète susceptibilité des Nations tota
14260 grandeur nationale. L’honneur du chevalier, c’est l’ inquiète susceptibilité des Nations totalitaires. Enfin, je soulignera
14261 je soulignerai un fait assez frappant : c’est que les foules réagissent au dictateur, dans un pays donné, de la même manièr
14262 ules réagissent au dictateur, dans un pays donné, de la même manière que la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations
14263 s réagissent au dictateur, dans un pays donné, de la même manière que la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations de
14264 ateur, dans un pays donné, de la même manière que la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations de l’homme. J’écrivais
14265 la femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations de l’homme. J’écrivais en 1938 : « Le Français s’étonne des succès d’Hit
14266 femme, dans ce pays, réagit aux sollicitations de l’ homme. J’écrivais en 1938 : « Le Français s’étonne des succès d’Hitler
14267 sollicitations de l’homme. J’écrivais en 1938 : «  Le Français s’étonne des succès d’Hitler auprès de la masse germanique,
14268 ivais en 1938 : « Le Français s’étonne des succès d’ Hitler auprès de la masse germanique, mais il ne s’étonnerait pas moin
14269 e Français s’étonne des succès d’Hitler auprès de la masse germanique, mais il ne s’étonnerait pas moins des façons qui pl
14270 oins des façons qui plaisent aux Allemandes. Chez les Latins, faire la cour à une femme c’est l’étourdir de paroles flatteu
14271 i plaisent aux Allemandes. Chez les Latins, faire la cour à une femme c’est l’étourdir de paroles flatteuses : ainsi nos h
14272 Chez les Latins, faire la cour à une femme c’est l’ étourdir de paroles flatteuses : ainsi nos hommes politiques quand ils
14273 atins, faire la cour à une femme c’est l’étourdir de paroles flatteuses : ainsi nos hommes politiques quand ils courtisent
14274 il ne persuade pas, il envoûte ; il invoque enfin le destin et affirme qu’il est ce destin… De la sorte, il délivre la fou
14275 e enfin le destin et affirme qu’il est ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc
14276 nfin le destin et affirme qu’il est ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du
14277 irme qu’il est ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du sentiment oppressant
14278 l est ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du sentiment oppressant de sa cu
14279 st ce destin… De la sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du sentiment oppressant de sa culpa
14280 a sorte, il délivre la foule de la responsabilité de ses actes, donc du sentiment oppressant de sa culpabilité morale. Ell
14281 bilité de ses actes, donc du sentiment oppressant de sa culpabilité morale. Elle se rend au sauveur terrible et le nomme s
14282 ilité morale. Elle se rend au sauveur terrible et le nomme son libérateur dans l’instant même qu’il l’enchaîne et la possè
14283 sauveur terrible et le nomme son libérateur dans l’ instant même qu’il l’enchaîne et la possède. N’oublions pas que le ter
14284 le nomme son libérateur dans l’instant même qu’il l’ enchaîne et la possède. N’oublions pas que le terme populaire désignan
14285 ibérateur dans l’instant même qu’il l’enchaîne et la possède. N’oublions pas que le terme populaire désignant en Allemagne
14286 u’il l’enchaîne et la possède. N’oublions pas que le terme populaire désignant en Allemagne l’acte d’épouser, c’est freien
14287 pas que le terme populaire désignant en Allemagne l’ acte d’épouser, c’est freien, verbe qui signifie littéralement : libér
14288 le terme populaire désignant en Allemagne l’acte d’ épouser, c’est freien, verbe qui signifie littéralement : libérer… Hit
14289 erbe qui signifie littéralement : libérer… Hitler le sait peut-être un peu trop bien : Dans sa grande majorité, écrit-il,
14290 eu trop bien : Dans sa grande majorité, écrit-il, le peuple se trouve dans une disposition et un état d’esprit à tel point
14291 ns et ses actes sont déterminés beaucoup plus par l’ impression produite sur les sens que par la pure réflexion. La masse e
14292 minés beaucoup plus par l’impression produite sur les sens que par la pure réflexion. La masse est peu accessible aux idées
14293 us par l’impression produite sur les sens que par la pure réflexion. La masse est peu accessible aux idées abstraites. Par
14294 produite sur les sens que par la pure réflexion. La masse est peu accessible aux idées abstraites. Par contre, on l’empoi
14295 u accessible aux idées abstraites. Par contre, on l’ empoignera plus facilement dans le domaine des sentiments… De tous tem
14296 Par contre, on l’empoignera plus facilement dans le domaine des sentiments… De tous temps, la force qui a mis en mouvemen
14297 a plus facilement dans le domaine des sentiments… De tous temps, la force qui a mis en mouvement les révolutions les plus
14298 nt dans le domaine des sentiments… De tous temps, la force qui a mis en mouvement les révolutions les plus violentes a rés
14299 s… De tous temps, la force qui a mis en mouvement les révolutions les plus violentes a résidé bien moins dans la proclamati
14300 , la force qui a mis en mouvement les révolutions les plus violentes a résidé bien moins dans la proclamation d’une idée sc
14301 tions les plus violentes a résidé bien moins dans la proclamation d’une idée scientifique qui s’emparait des foules que da
14302 iolentes a résidé bien moins dans la proclamation d’ une idée scientifique qui s’emparait des foules que dans un fanatisme
14303 isme animateur et dans une véritable hystérie qui les emballait follement. (Mein Kampf). Oui, « de tous temps » ce fut ains
14304 qui les emballait follement. (Mein Kampf). Oui, «  de tous temps » ce fut ainsi. Mais la nouveauté de notre temps, c’est qu
14305 Kampf). Oui, « de tous temps » ce fut ainsi. Mais la nouveauté de notre temps, c’est que l’action passionnelle sur les mas
14306 « de tous temps » ce fut ainsi. Mais la nouveauté de notre temps, c’est que l’action passionnelle sur les masses, telle qu
14307 insi. Mais la nouveauté de notre temps, c’est que l’ action passionnelle sur les masses, telle que la définit Hitler, se do
14308 notre temps, c’est que l’action passionnelle sur les masses, telle que la définit Hitler, se double désormais d’une action
14309 e l’action passionnelle sur les masses, telle que la définit Hitler, se double désormais d’une action rationalisante sur l
14310 telle que la définit Hitler, se double désormais d’ une action rationalisante sur les individus. En outre, cette action n’
14311 double désormais d’une action rationalisante sur les individus. En outre, cette action n’est plus exercée par un meneur qu
14312 t plus exercée par un meneur quelconque, mais par le chef qui incarne la Nation. D’où la puissance sans précédent du trans
14313 n meneur quelconque, mais par le chef qui incarne la Nation. D’où la puissance sans précédent du transfert qui s’opère du
14314 elconque, mais par le chef qui incarne la Nation. D’ où la puissance sans précédent du transfert qui s’opère du privé au pu
14315 que, mais par le chef qui incarne la Nation. D’où la puissance sans précédent du transfert qui s’opère du privé au public.
14316 public. Quel Wagner surhumain sera donc en mesure d’ orchestrer la grandiose catastrophe de la passion devenue totalitaire 
14317 Wagner surhumain sera donc en mesure d’orchestrer la grandiose catastrophe de la passion devenue totalitaire ? ⁂ Ceci nous
14318 c en mesure d’orchestrer la grandiose catastrophe de la passion devenue totalitaire ? ⁂ Ceci nous mène au seuil d’une conc
14319 n mesure d’orchestrer la grandiose catastrophe de la passion devenue totalitaire ? ⁂ Ceci nous mène au seuil d’une conclus
14320 n devenue totalitaire ? ⁂ Ceci nous mène au seuil d’ une conclusion que j’étais loin de prévoir en commençant ce livre. Que
14321 étais loin de prévoir en commençant ce livre. Que l’ on suive l’évolution du mythe occidental de la passion dans l’histoire
14322 de prévoir en commençant ce livre. Que l’on suive l’ évolution du mythe occidental de la passion dans l’histoire de la litt
14323 e. Que l’on suive l’évolution du mythe occidental de la passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’histoire des m
14324 Que l’on suive l’évolution du mythe occidental de la passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’histoire des méth
14325 ’évolution du mythe occidental de la passion dans l’ histoire de la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerr
14326 du mythe occidental de la passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la
14327 mythe occidental de la passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la mê
14328 passion dans l’histoire de la littérature ou dans l’ histoire des méthodes de la guerre, c’est la même courbe qui apparaît.
14329 de la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la même courbe qui apparaît. Et l’on aboutit pareill
14330 la littérature ou dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la même courbe qui apparaît. Et l’on aboutit pareilleme
14331 dans l’histoire des méthodes de la guerre, c’est la même courbe qui apparaît. Et l’on aboutit pareillement à cet aspect t
14332 la guerre, c’est la même courbe qui apparaît. Et l’ on aboutit pareillement à cet aspect trop ignoré de la crise de notre
14333 ’on aboutit pareillement à cet aspect trop ignoré de la crise de notre époque, qui est la dissolution des formes instituée
14334 aboutit pareillement à cet aspect trop ignoré de la crise de notre époque, qui est la dissolution des formes instituées p
14335 pareillement à cet aspect trop ignoré de la crise de notre époque, qui est la dissolution des formes instituées par la che
14336 trop ignoré de la crise de notre époque, qui est la dissolution des formes instituées par la chevalerie. C’est dans le do
14337 qui est la dissolution des formes instituées par la chevalerie. C’est dans le domaine de la guerre, où toute évolution es
14338 s formes instituées par la chevalerie. C’est dans le domaine de la guerre, où toute évolution est pratiquement irréversibl
14339 stituées par la chevalerie. C’est dans le domaine de la guerre, où toute évolution est pratiquement irréversible — alors q
14340 tuées par la chevalerie. C’est dans le domaine de la guerre, où toute évolution est pratiquement irréversible — alors qu’i
14341 alors qu’il y a des « retours » littéraires — que la nécessité d’une solution nouvelle est apparue en premier lieu. Cette
14342 a des « retours » littéraires — que la nécessité d’ une solution nouvelle est apparue en premier lieu. Cette solution s’ap
14343 apparue en premier lieu. Cette solution s’appelle l’ État totalitaire. C’est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à
14344 ette solution s’appelle l’État totalitaire. C’est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à la menace permanente que l
14345 totalitaire. C’est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à la menace permanente que la passion et l’instinct de mor
14346 talitaire. C’est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à la menace permanente que la passion et l’instinct de mort f
14347 est la réponse du xxe siècle, né de la guerre, à la menace permanente que la passion et l’instinct de mort font peser sur
14348 ècle, né de la guerre, à la menace permanente que la passion et l’instinct de mort font peser sur toute société. La répons
14349 guerre, à la menace permanente que la passion et l’ instinct de mort font peser sur toute société. La réponse du xiie siè
14350 la menace permanente que la passion et l’instinct de mort font peser sur toute société. La réponse du xiie siècle avait é
14351 l’instinct de mort font peser sur toute société. La réponse du xiie siècle avait été la chevalerie courtoise, son éthiqu
14352 ute société. La réponse du xiie siècle avait été la chevalerie courtoise, son éthique et ses mythes romanesques. La répon
14353 courtoise, son éthique et ses mythes romanesques. La réponse du xviie siècle a pour symbole la tragédie classique200. La
14354 sques. La réponse du xviie siècle a pour symbole la tragédie classique200. La réponse du xviiie fut le cynisme de Don Ju
14355 siècle a pour symbole la tragédie classique200. La réponse du xviiie fut le cynisme de Don Juan et l’ironie rationalist
14356 tragédie classique200. La réponse du xviiie fut le cynisme de Don Juan et l’ironie rationaliste. Mais le romantisme ne f
14357 lassique200. La réponse du xviiie fut le cynisme de Don Juan et l’ironie rationaliste. Mais le romantisme ne fut pas une
14358 réponse du xviiie fut le cynisme de Don Juan et l’ ironie rationaliste. Mais le romantisme ne fut pas une réponse, à moin
14359 ynisme de Don Juan et l’ironie rationaliste. Mais le romantisme ne fut pas une réponse, à moins que l’on admette — et c’es
14360 le romantisme ne fut pas une réponse, à moins que l’ on admette — et c’est possible — que son éloquent abandon aux puissanc
14361 ces nocturnes du mythe n’ait été un dernier moyen de le déprimer par un excès voulu. Quoi qu’il en soit, cette défense éta
14362 nocturnes du mythe n’ait été un dernier moyen de le déprimer par un excès voulu. Quoi qu’il en soit, cette défense était
14363 défense était faible en regard du péril déchaîné. Les forces antivitales longtemps contenues par le mythe se répandirent da
14364 é. Les forces antivitales longtemps contenues par le mythe se répandirent dans les domaines les plus divers, d’où résulta
14365 gtemps contenues par le mythe se répandirent dans les domaines les plus divers, d’où résulta une dissociation, au sens préc
14366 ues par le mythe se répandirent dans les domaines les plus divers, d’où résulta une dissociation, au sens précis de relâche
14367 se répandirent dans les domaines les plus divers, d’ où résulta une dissociation, au sens précis de relâchement des liens s
14368 rs, d’où résulta une dissociation, au sens précis de relâchement des liens sociaux. La première guerre européenne fut le j
14369 liens sociaux. La première guerre européenne fut le jugement d’un monde qui avait cru pouvoir abandonner les formes, et l
14370 ux. La première guerre européenne fut le jugement d’ un monde qui avait cru pouvoir abandonner les formes, et libérer d’une
14371 ement d’un monde qui avait cru pouvoir abandonner les formes, et libérer d’une manière anarchique le « contenu » mortel du
14372 ait cru pouvoir abandonner les formes, et libérer d’ une manière anarchique le « contenu » mortel du mythe. Cependant, je n
14373 r les formes, et libérer d’une manière anarchique le « contenu » mortel du mythe. Cependant, je ne pense pas que le draina
14374 » mortel du mythe. Cependant, je ne pense pas que le drainage de toute passion par la nation soit autre chose qu’une mesur
14375 mythe. Cependant, je ne pense pas que le drainage de toute passion par la nation soit autre chose qu’une mesure de détress
14376 ne pense pas que le drainage de toute passion par la nation soit autre chose qu’une mesure de détresse. C’est repousser la
14377 sion par la nation soit autre chose qu’une mesure de détresse. C’est repousser la menace immédiate, mais l’aggraver alors
14378 chose qu’une mesure de détresse. C’est repousser la menace immédiate, mais l’aggraver alors en la faisant peser sur la vi
14379 tresse. C’est repousser la menace immédiate, mais l’ aggraver alors en la faisant peser sur la vie même des peuples ainsi c
14380 ser la menace immédiate, mais l’aggraver alors en la faisant peser sur la vie même des peuples ainsi constitués en blocs.
14381 te, mais l’aggraver alors en la faisant peser sur la vie même des peuples ainsi constitués en blocs. L’État totalitaire es
14382 a vie même des peuples ainsi constitués en blocs. L’ État totalitaire est bien une forme recréée, mais une forme trop vaste
14383 trique pour modeler et organiser dans ses limites la vie complexe des hommes, même militarisés. Des mesures de police ne f
14384 omplexe des hommes, même militarisés. Des mesures de police ne font pas une culture, des slogans ne font pas une morale. E
14385 ulture, des slogans ne font pas une morale. Entre le cadre artificiel des grands États et la vie quotidienne des hommes, i
14386 le. Entre le cadre artificiel des grands États et la vie quotidienne des hommes, il subsiste encore trop de jeu, trop d’an
14387 e quotidienne des hommes, il subsiste encore trop de jeu, trop d’angoisse et trop de possible. Rien n’est réellement résol
14388 des hommes, il subsiste encore trop de jeu, trop d’ angoisse et trop de possible. Rien n’est réellement résolu. Dès lors :
14389 siste encore trop de jeu, trop d’angoisse et trop de possible. Rien n’est réellement résolu. Dès lors : Ou bien ce sera la
14390 est réellement résolu. Dès lors : Ou bien ce sera la guerre atomique totale, la désintégration physique et morale, et le p
14391 lors : Ou bien ce sera la guerre atomique totale, la désintégration physique et morale, et le problème de la passion sera
14392 totale, la désintégration physique et morale, et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’a fai
14393 désintégration physique et morale, et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’a fait naître ; O
14394 intégration physique et morale, et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’a fait naître ; Ou b
14395 , et le problème de la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’a fait naître ; Ou bien ce sera la paix, et le pro
14396 la passion sera supprimé avec la civilisation qui l’ a fait naître ; Ou bien ce sera la paix, et le problème renaîtra dans
14397 ivilisation qui l’a fait naître ; Ou bien ce sera la paix, et le problème renaîtra dans les pays totalitaires, comme il ne
14398 qui l’a fait naître ; Ou bien ce sera la paix, et le problème renaîtra dans les pays totalitaires, comme il ne cesse de no
14399 ien ce sera la paix, et le problème renaîtra dans les pays totalitaires, comme il ne cesse de nous travailler dans nos soci
14400 tra dans les pays totalitaires, comme il ne cesse de nous travailler dans nos sociétés libérales. C’est l’éventualité de l
14401 ous travailler dans nos sociétés libérales. C’est l’ éventualité de la paix que j’envisagerai dans les deux livres terminau
14402 dans nos sociétés libérales. C’est l’éventualité de la paix que j’envisagerai dans les deux livres terminaux : le premier
14403 ns nos sociétés libérales. C’est l’éventualité de la paix que j’envisagerai dans les deux livres terminaux : le premier si
14404 t l’éventualité de la paix que j’envisagerai dans les deux livres terminaux : le premier situant le conflit du mythe et du
14405 ns les deux livres terminaux : le premier situant le conflit du mythe et du mariage dans nos mœurs, le second décrivant un
14406 crivant une attitude que je donne bien moins pour la réponse décisive, que pour mon choix particulier. 181. On en aura
14407 rticulier. 181. On en aura un aperçu en lisant les ouvrages de Freud, et L’Instinct combatif de Pierre Bovet. 182. Déf
14408 181. On en aura un aperçu en lisant les ouvrages de Freud, et L’Instinct combatif de Pierre Bovet. 182. Défaite se dit
14409 ura un aperçu en lisant les ouvrages de Freud, et L’ Instinct combatif de Pierre Bovet. 182. Défaite se dit en allemand N
14410 ant les ouvrages de Freud, et L’Instinct combatif de Pierre Bovet. 182. Défaite se dit en allemand Niederlage, littérale
14411 en allemand Niederlage, littéralement : position de qui gît à terre, de qui est couché au-dessous. (Cf. l’expression « av
14412 age, littéralement : position de qui gît à terre, de qui est couché au-dessous. (Cf. l’expression « avoir le dessous ».) R
14413 i gît à terre, de qui est couché au-dessous. (Cf. l’ expression « avoir le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la
14414 est couché au-dessous. (Cf. l’expression « avoir le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le
14415 expression « avoir le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’express
14416 voir le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire
14417 r le dessous ».) Rappelons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire de
14418 lons aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place
14419 i le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place ». 183.
14420 e symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place ». 183. R
14421 de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’ expression « se faire des alliés dans la place ». 183. Rodomontades
14422 Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place ». 183. Rodomontades espagnoles. 184. Le Déclin du Moyen Âg
14423 a place ». 183. Rodomontades espagnoles. 184. Le Déclin du Moyen Âge par J. Huizinga. Cet ouvrage admirable par son in
14424 rage admirable par son information autant que par l’ intelligence et la fécondité de ses vues critiques renouvelle notre co
14425 son information autant que par l’intelligence et la fécondité de ses vues critiques renouvelle notre conception du Moyen
14426 ion autant que par l’intelligence et la fécondité de ses vues critiques renouvelle notre conception du Moyen Âge en nous f
14427 e en nous faisant pénétrer par mille chemins dans la vie quotidienne des bourgeois et des nobles de l’époque. Les passages
14428 ns la vie quotidienne des bourgeois et des nobles de l’époque. Les passages entre guillemets de ce chapitre et du suivant
14429 la vie quotidienne des bourgeois et des nobles de l’ époque. Les passages entre guillemets de ce chapitre et du suivant son
14430 tidienne des bourgeois et des nobles de l’époque. Les passages entre guillemets de ce chapitre et du suivant sont des citat
14431 nobles de l’époque. Les passages entre guillemets de ce chapitre et du suivant sont des citations de la traduction françai
14432 s de ce chapitre et du suivant sont des citations de la traduction française (Paris, 1932). 185. Qu’on se reporte à notre
14433 e ce chapitre et du suivant sont des citations de la traduction française (Paris, 1932). 185. Qu’on se reporte à notre an
14434 . 185. Qu’on se reporte à notre analyse du mythe de Tristan : on y trouvera quelques illustrations typiques de ce passage
14435 n : on y trouvera quelques illustrations typiques de ce passage (barons « félons », jugement par le fer, justification tan
14436 es de ce passage (barons « félons », jugement par le fer, justification tantôt de l’adultère tantôt de la séparation des a
14437 lons », jugement par le fer, justification tantôt de l’adultère tantôt de la séparation des amants). 186. Je serais assez
14438 s », jugement par le fer, justification tantôt de l’ adultère tantôt de la séparation des amants). 186. Je serais assez te
14439 le fer, justification tantôt de l’adultère tantôt de la séparation des amants). 186. Je serais assez tenté de voir dans l
14440 fer, justification tantôt de l’adultère tantôt de la séparation des amants). 186. Je serais assez tenté de voir dans la f
14441 paration des amants). 186. Je serais assez tenté de voir dans la fonction dramatique du tournoi l’une des origines de la
14442 amants). 186. Je serais assez tenté de voir dans la fonction dramatique du tournoi l’une des origines de la tragédie mode
14443 fonction dramatique du tournoi l’une des origines de la tragédie moderne. Celle-ci s’est constituée précisément à l’époque
14444 ction dramatique du tournoi l’une des origines de la tragédie moderne. Celle-ci s’est constituée précisément à l’époque où
14445 moderne. Celle-ci s’est constituée précisément à l’ époque où les tournois passaient de mode, et où se dissociaient leurs
14446 lle-ci s’est constituée précisément à l’époque où les tournois passaient de mode, et où se dissociaient leurs éléments guer
14447 précisément à l’époque où les tournois passaient de mode, et où se dissociaient leurs éléments guerrier, sportif et théât
14448 ent leurs éléments guerrier, sportif et théâtral. La tragédie serait ainsi une « action » privée du risque physique que co
14449 action » privée du risque physique que comportait le tournoi, mais satisfaisant d’autant mieux le besoin d’émotion sentime
14450 ique que comportait le tournoi, mais satisfaisant d’ autant mieux le besoin d’émotion sentimentale et spirituelle. 187. G
14451 tait le tournoi, mais satisfaisant d’autant mieux le besoin d’émotion sentimentale et spirituelle. 187. Guichardin, Hist
14452 urnoi, mais satisfaisant d’autant mieux le besoin d’ émotion sentimentale et spirituelle. 187. Guichardin, Histoire des G
14453 rituelle. 187. Guichardin, Histoire des Guerres d’ Italie, I, p. 2. 188. Cité par Fred Bérence, Raphaël ou la puissance
14454 I, p. 2. 188. Cité par Fred Bérence, Raphaël ou la puissance de l’esprit. 189. Die Kultur der Renaissance, VI, p. 1.
14455 8. Cité par Fred Bérence, Raphaël ou la puissance de l’esprit. 189. Die Kultur der Renaissance, VI, p. 1. 190. Il est j
14456 Cité par Fred Bérence, Raphaël ou la puissance de l’ esprit. 189. Die Kultur der Renaissance, VI, p. 1. 190. Il est just
14457 naissance, VI, p. 1. 190. Il est juste toutefois de rappeler qu’on tuait facilement dans ce pays. Mais le meurtre y resta
14458 appeler qu’on tuait facilement dans ce pays. Mais le meurtre y restait individuel. Alors que dans le monde militarisé, l’i
14459 s le meurtre y restait individuel. Alors que dans le monde militarisé, l’individu se voit privé de cette possibilité passi
14460 t individuel. Alors que dans le monde militarisé, l’ individu se voit privé de cette possibilité passionnelle, transférée à
14461 ans le monde militarisé, l’individu se voit privé de cette possibilité passionnelle, transférée à la seule collectivité. C
14462 é de cette possibilité passionnelle, transférée à la seule collectivité. Cf. la Défense du crime par Sade. 191. Op. cit.
14463 ionnelle, transférée à la seule collectivité. Cf. la Défense du crime par Sade. 191. Op. cit., I, 37-39. Id. pour les ci
14464 ime par Sade. 191. Op. cit., I, 37-39. Id. pour les citations qui suivent. 192. G. Ferrero, dans la Fin des aventures, n
14465 les citations qui suivent. 192. G. Ferrero, dans la Fin des aventures, note à juste titre qu’à la suite des dévastations
14466 ans la Fin des aventures, note à juste titre qu’à la suite des dévastations qui marquèrent la guerre de Trente Ans, les ar
14467 tre qu’à la suite des dévastations qui marquèrent la guerre de Trente Ans, les armées s’imposèrent « des règles et des lim
14468 a suite des dévastations qui marquèrent la guerre de Trente Ans, les armées s’imposèrent « des règles et des limites qui r
14469 astations qui marquèrent la guerre de Trente Ans, les armées s’imposèrent « des règles et des limites qui répondaient en mê
14470 oral et à une nécessité pratique ». Il s’agissait d’ éviter des dépenses excessives — les hommes coûtant cher — et de ne pa
14471 Il s’agissait d’éviter des dépenses excessives —  les hommes coûtant cher — et de ne pas effrayer les peuples au point de r
14472 épenses excessives — les hommes coûtant cher — et de ne pas effrayer les peuples au point de rendre impossible tout recrut
14473 — les hommes coûtant cher — et de ne pas effrayer les peuples au point de rendre impossible tout recrutement des volontaire
14474 cher — et de ne pas effrayer les peuples au point de rendre impossible tout recrutement des volontaires… 193. J. Boulenge
14475 recrutement des volontaires… 193. J. Boulenger, Le Grand Siècle. 194. F. Foch , les Principes de la Guerre (1903, réédi
14476 3. J. Boulenger, Le Grand Siècle. 194. F. Foch , les Principes de la Guerre (1903, réédité en 1929). 195. E. et J. de Gon
14477 r, Le Grand Siècle. 194. F. Foch , les Principes de la Guerre (1903, réédité en 1929). 195. E. et J. de Goncourt, la Fem
14478 Le Grand Siècle. 194. F. Foch , les Principes de la Guerre (1903, réédité en 1929). 195. E. et J. de Goncourt, la Femme
14479 03, réédité en 1929). 195. E. et J. de Goncourt, la Femme au xviiie siècle. 196. Sur le sentimentalisme humanitaire qui
14480 e Goncourt, la Femme au xviiie siècle. 196. Sur le sentimentalisme humanitaire qui accompagna la Terreur, voir le très c
14481 Sur le sentimentalisme humanitaire qui accompagna la Terreur, voir le très curieux ouvrage d’André Monglond, le Préromanti
14482 lisme humanitaire qui accompagna la Terreur, voir le très curieux ouvrage d’André Monglond, le Préromantisme français. 19
14483 compagna la Terreur, voir le très curieux ouvrage d’ André Monglond, le Préromantisme français. 197. Je parle de cette cho
14484 r, voir le très curieux ouvrage d’André Monglond, le Préromantisme français. 197. Je parle de cette chose abstraite et fr
14485 nglond, le Préromantisme français. 197. Je parle de cette chose abstraite et frappante, irréelle mais signifiante, qu’est
14486 e et frappante, irréelle mais signifiante, qu’est la moyenne des expressions typiques de l’amour à une époque donnée — aus
14487 iante, qu’est la moyenne des expressions typiques de l’amour à une époque donnée — aussi irréelle et aussi signifiante dan
14488 te, qu’est la moyenne des expressions typiques de l’ amour à une époque donnée — aussi irréelle et aussi signifiante dans l
14489 donnée — aussi irréelle et aussi signifiante dans le laid que dans le beau, pour la fin du xixe que pour le fameux « Gran
14490 réelle et aussi signifiante dans le laid que dans le beau, pour la fin du xixe que pour le fameux « Grand Siècle », pour
14491 i signifiante dans le laid que dans le beau, pour la fin du xixe que pour le fameux « Grand Siècle », pour le vice que po
14492 d que dans le beau, pour la fin du xixe que pour le fameux « Grand Siècle », pour le vice que pour la vertu. Il est des «
14493 u xixe que pour le fameux « Grand Siècle », pour le vice que pour la vertu. Il est des « signes » qui ne sont pas toute l
14494 le fameux « Grand Siècle », pour le vice que pour la vertu. Il est des « signes » qui ne sont pas toute l’époque — dans ch
14495 ertu. Il est des « signes » qui ne sont pas toute l’ époque — dans chacune il y a de tout — mais qui sont d’une époque plut
14496 ne sont pas toute l’époque — dans chacune il y a de tout — mais qui sont d’une époque plutôt que d’une autre. Je ne dis r
14497 que — dans chacune il y a de tout — mais qui sont d’ une époque plutôt que d’une autre. Je ne dis rien de plus ni rien de m
14498 a de tout — mais qui sont d’une époque plutôt que d’ une autre. Je ne dis rien de plus ni rien de moins. 198. Conclusion d
14499 t que d’une autre. Je ne dis rien de plus ni rien de moins. 198. Conclusion de l’enquête menée sous la conduite de Magnus
14500 s rien de plus ni rien de moins. 198. Conclusion de l’enquête menée sous la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzain
14501 ien de plus ni rien de moins. 198. Conclusion de l’ enquête menée sous la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzaine d
14502 e moins. 198. Conclusion de l’enquête menée sous la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzaine de savants allemands e
14503 8. Conclusion de l’enquête menée sous la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzaine de savants allemands et autrichien
14504 la conduite de Magnus Hirschfeld par une douzaine de savants allemands et autrichiens, et publiée sous le titre de Sitteng
14505 savants allemands et autrichiens, et publiée sous le titre de Sittengeschichte des Weltkriegs (Histoire des mœurs pendant
14506 llemands et autrichiens, et publiée sous le titre de Sittengeschichte des Weltkriegs (Histoire des mœurs pendant la guerre
14507 hichte des Weltkriegs (Histoire des mœurs pendant la guerre mondiale). 199. Le lansquenet moderne, éprouvant que la guerr
14508 oire des mœurs pendant la guerre mondiale). 199. Le lansquenet moderne, éprouvant que la guerre totale est une négation d
14509 iale). 199. Le lansquenet moderne, éprouvant que la guerre totale est une négation de la passion guerrière, se jette alor
14510 , éprouvant que la guerre totale est une négation de la passion guerrière, se jette alors dans des aventures absurdes, qu’
14511 prouvant que la guerre totale est une négation de la passion guerrière, se jette alors dans des aventures absurdes, qu’il
14512 recherche en tant qu’absurdes et inhumaines (voir La Guerre notre mère d’Ernst Jünger et les Réprouvés d’Ernst von Salomon
14513 ines (voir La Guerre notre mère d’Ernst Jünger et les Réprouvés d’Ernst von Salomon). On va se battre pour le plaisir, ou p
14514 Guerre notre mère d’Ernst Jünger et les Réprouvés d’ Ernst von Salomon). On va se battre pour le plaisir, ou plutôt pour le
14515 rouvés d’Ernst von Salomon). On va se battre pour le plaisir, ou plutôt pour le désespoir, contre n’importe qui. Prolétari
14516 . On va se battre pour le plaisir, ou plutôt pour le désespoir, contre n’importe qui. Prolétariat guerrier des « volontair
14517 « volontaires » (Baltikum, Espagne, Chine). C’est la débauche désespérée et vénale de celui qu’a déçu la passion. Revanche
14518 e, Chine). C’est la débauche désespérée et vénale de celui qu’a déçu la passion. Revanche sadique. 200. Bachofen (auteur
14519 débauche désespérée et vénale de celui qu’a déçu la passion. Revanche sadique. 200. Bachofen (auteur du Mutterrecht : l
14520 sadique. 200. Bachofen (auteur du Mutterrecht : le Matriarcat) expose une théorie analogue à propos de la tragédie grecq
14521 triarcat) expose une théorie analogue à propos de la tragédie grecque, considérée comme l’Auseinandersetzung (la discussio
14522 à propos de la tragédie grecque, considérée comme l’ Auseinandersetzung (la discussion, la querelle, l’explication) entre l
14523 e grecque, considérée comme l’Auseinandersetzung ( la discussion, la querelle, l’explication) entre la communauté et les pu
14524 idérée comme l’Auseinandersetzung (la discussion, la querelle, l’explication) entre la communauté et les puissances du myt
14525 l’Auseinandersetzung (la discussion, la querelle, l’ explication) entre la communauté et les puissances du mythe.
14526 (la discussion, la querelle, l’explication) entre la communauté et les puissances du mythe.
14527 a querelle, l’explication) entre la communauté et les puissances du mythe.
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre VI. Le mythe contre le mariage
14528 Livre VILe mythe contre le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient
14529 Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société christianisée, et celle de la courtoisie hérétique. L’une
14530 ux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société christianisée, et celle de la courtoisie hérétique. L’une imp
14531 Âge : celle de la société christianisée, et celle de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le mariage, dont elle fit m
14532  : celle de la société christianisée, et celle de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le mariage, dont elle fit même
14533 elle de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le mariage, dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemb
14534 même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de valeurs d’où résultait — en principe tout au moins — la condamnation
14535 crement ; l’autre exaltait un ensemble de valeurs d’ où résultait — en principe tout au moins — la condamnation du mariage.
14536 eurs d’où résultait — en principe tout au moins — la condamnation du mariage. Le jugement porté sur l’adultère dans l’une
14537 ncipe tout au moins — la condamnation du mariage. Le jugement porté sur l’adultère dans l’une et l’autre perspective, cara
14538 la condamnation du mariage. Le jugement porté sur l’ adultère dans l’une et l’autre perspective, caractérise fort bien l’op
14539 une et l’autre perspective, caractérise fort bien l’ opposition. Aux yeux de l’Église, l’adultère était tout à la fois un s
14540 , caractérise fort bien l’opposition. Aux yeux de l’ Église, l’adultère était tout à la fois un sacrilège, un crime contre
14541 ise fort bien l’opposition. Aux yeux de l’Église, l’ adultère était tout à la fois un sacrilège, un crime contre l’ordre na
14542 tait tout à la fois un sacrilège, un crime contre l’ ordre naturel et un crime contre l’ordre social. Car le sacrement unis
14543 n crime contre l’ordre naturel et un crime contre l’ ordre social. Car le sacrement unissait tout à la fois deux âmes fidèl
14544 re naturel et un crime contre l’ordre social. Car le sacrement unissait tout à la fois deux âmes fidèles, deux corps aptes
14545 sonnes juridiques. Il se trouvait donc sanctifier les intérêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui q
14546 rouvait donc sanctifier les intérêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce trip
14547 vait donc sanctifier les intérêts fondamentaux de l’ espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce triple
14548 nctifier les intérêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce triple engagement ne
14549 intérêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce triple engagement ne se rendait
14550 érêts fondamentaux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui qui contrevenait à ce triple engagement ne se rendait pas
14551 as « intéressant », mais pitoyable ou méprisable. La synthèse catholique s’efforçait de marier l’eau et le feu, car on pou
14552 ou méprisable. La synthèse catholique s’efforçait de marier l’eau et le feu, car on pouvait tirer des Écritures et des Pèr
14553 ble. La synthèse catholique s’efforçait de marier l’ eau et le feu, car on pouvait tirer des Écritures et des Pères les thè
14554 ynthèse catholique s’efforçait de marier l’eau et le feu, car on pouvait tirer des Écritures et des Pères les thèses les p
14555 , car on pouvait tirer des Écritures et des Pères les thèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — l
14556 uvait tirer des Écritures et des Pères les thèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’esp
14557 des Pères les thèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de
14558 s thèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité
14559 hèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — 
14560 dictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour
14561 toires sur la sainteté de la procréation — loi de l’ espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’
14562 teté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’Ancien Testament,
14563 rocréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’Ancien Testament, par exemple,
14564 réation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’Ancien Testament, par exemple, un
14565 espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’Ancien Testament, par exemple, une descendance nombr
14566 èce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’ esprit. Pour l’Ancien Testament, par exemple, une descendance nombreus
14567 sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’ Ancien Testament, par exemple, une descendance nombreuse est signe d’é
14568 par exemple, une descendance nombreuse est signe d’ élection, tandis que pour saint Paul, celui qui reste vierge « fait mi
14569 ux » que celui qui se marie, même chrétiennement. L’ hérésie liée dès l’origine à la cortezia du Midi s’opposait au mariage
14570 se marie, même chrétiennement. L’hérésie liée dès l’ origine à la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les
14571 me chrétiennement. L’hérésie liée dès l’origine à la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs
14572 ezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait tout d’abord le sa
14573 ait au mariage catholique sur les trois chefs que l’ on vient de rappeler. Elle niait tout d’abord le sacrement, comme n’ét
14574 e l’on vient de rappeler. Elle niait tout d’abord le sacrement, comme n’étant établi par aucun texte univoque de l’Évangil
14575 nt, comme n’étant établi par aucun texte univoque de l’Évangile201. Elle condamnait la procréation comme relevant de la lo
14576 comme n’étant établi par aucun texte univoque de l’ Évangile201. Elle condamnait la procréation comme relevant de la loi d
14577 texte univoque de l’Évangile201. Elle condamnait la procréation comme relevant de la loi du Prince des ténèbres, c’est-à-
14578 01. Elle condamnait la procréation comme relevant de la loi du Prince des ténèbres, c’est-à-dire du Démiurge auteur du mon
14579 Elle condamnait la procréation comme relevant de la loi du Prince des ténèbres, c’est-à-dire du Démiurge auteur du monde
14580 truire un ordre social qui permettait et exigeait la guerre, comme expression du vouloir-vivre collectif202. Mais le fonde
14581 me expression du vouloir-vivre collectif202. Mais le fondement de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amour,
14582 du vouloir-vivre collectif202. Mais le fondement de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire
14583 s le fondement de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’Éros divinisant, en conflit ét
14584 nt de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’Éros divinisant, en conflit éternel et ang
14585 de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’ Amour, c’est-à-dire de l’Éros divinisant, en conflit éternel et angois
14586 it en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’Éros divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de
14587 en vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’ Éros divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de ch
14588 s divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de chair et ses instincts asservissants. L’apparition de la
14589 , en conflit éternel et angoissé avec la créature de chair et ses instincts asservissants. L’apparition de la passion d’Am
14590 créature de chair et ses instincts asservissants. L’ apparition de la passion d’Amour devait donc transformer radicalement
14591 hair et ses instincts asservissants. L’apparition de la passion d’Amour devait donc transformer radicalement le jugement p
14592 r et ses instincts asservissants. L’apparition de la passion d’Amour devait donc transformer radicalement le jugement port
14593 stincts asservissants. L’apparition de la passion d’ Amour devait donc transformer radicalement le jugement porté sur l’adu
14594 sion d’Amour devait donc transformer radicalement le jugement porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne pr
14595 nc transformer radicalement le jugement porté sur l’ adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer
14596 alement le jugement porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer la faute en soi, pu
14597 pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer la faute en soi, puisqu’au contraire elle ordonnait la chasteté. Mais no
14598 faute en soi, puisqu’au contraire elle ordonnait la chasteté. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour p
14599 ordonnait la chasteté. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame (spirituelle), amour évidem
14600 é. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame (spirituelle), amour évidemment incompatible av
14601 Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’ amour pour une Dame (spirituelle), amour évidemment incompatible avec
14602 (spirituelle), amour évidemment incompatible avec le mariage dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Po
14603 mour évidemment incompatible avec le mariage dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’amateur non
14604 devait amener des confusions inextricables. Pour l’ amateur non initié des poèmes provençaux et des romans bretons, l’adul
14605 itié des poèmes provençaux et des romans bretons, l’ adultère de Tristan reste une faute203, mais il se trouve revêtir en m
14606 èmes provençaux et des romans bretons, l’adultère de Tristan reste une faute203, mais il se trouve revêtir en même temps l
14607 faute203, mais il se trouve revêtir en même temps l’ aspect d’une aventure plus belle que la morale. Ce qui, pour le croyan
14608 mais il se trouve revêtir en même temps l’aspect d’ une aventure plus belle que la morale. Ce qui, pour le croyant maniché
14609 même temps l’aspect d’une aventure plus belle que la morale. Ce qui, pour le croyant manichéen, était l’expression dramati
14610 e aventure plus belle que la morale. Ce qui, pour le croyant manichéen, était l’expression dramatique du combat de la foi
14611 morale. Ce qui, pour le croyant manichéen, était l’ expression dramatique du combat de la foi et du monde, devient alors p
14612 anichéen, était l’expression dramatique du combat de la foi et du monde, devient alors pour le lecteur une « poésie » équi
14613 chéen, était l’expression dramatique du combat de la foi et du monde, devient alors pour le lecteur une « poésie » équivoq
14614 combat de la foi et du monde, devient alors pour le lecteur une « poésie » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’
14615 sie » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’ apparences, dont la puissance de séduction s’accroît encore du fait qu
14616 brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la puissance de séduction s’accroît encore du fait que l’on ignore la si
14617 sie toute profane d’apparences, dont la puissance de séduction s’accroît encore du fait que l’on ignore la signification m
14618 issance de séduction s’accroît encore du fait que l’ on ignore la signification mystique de ses symboles, et que ceux-ci ne
14619 éduction s’accroît encore du fait que l’on ignore la signification mystique de ses symboles, et que ceux-ci ne paraissent
14620 du fait que l’on ignore la signification mystique de ses symboles, et que ceux-ci ne paraissent plus révélateurs que d’un
14621 et que ceux-ci ne paraissent plus révélateurs que d’ un mystère vague et flatteur. Comment expliquer autrement qu’à partir
14622 ent qu’à partir du xiie siècle, celui qui commet l’ adultère devienne soudain un personnage intéressant ? Le roi David en
14623 tère devienne soudain un personnage intéressant ? Le roi David en volant Bethsabée commet un crime et se rend méprisable.
14624 t donner lieu qu’à des commentaires édifiants sur le danger de pécher et le remords, devient soudain vertu mystique (dans
14625 ieu qu’à des commentaires édifiants sur le danger de pécher et le remords, devient soudain vertu mystique (dans le symbole
14626 commentaires édifiants sur le danger de pécher et le remords, devient soudain vertu mystique (dans le symbole), puis se dé
14627 le remords, devient soudain vertu mystique (dans le symbole), puis se dégrade (dans la littérature) en aventure troublant
14628 mystique (dans le symbole), puis se dégrade (dans la littérature) en aventure troublante et attirante. ⁂ Je n’entends pas
14629 attirante. ⁂ Je n’entends pas ramener directement la crise actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie
14630 rectement la crise actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dernière, comme te
14631 tement la crise actuelle du mariage au conflit de l’ orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dernière, comme telle
14632 actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’ une hérésie médiévale. Car cette dernière, comme telle, n’existe plus 
14633 ette dernière, comme telle, n’existe plus ; et si l’ orthodoxie existe encore, il faut avouer qu’elle ne joue plus un rôle
14634 t avouer qu’elle ne joue plus un rôle direct dans la vie de nos sociétés, qu’elle a tant contribué à former. Ce qui expliq
14635 r qu’elle ne joue plus un rôle direct dans la vie de nos sociétés, qu’elle a tant contribué à former. Ce qui explique, à m
14636 contribué à former. Ce qui explique, à mon sens, l’ état présent de dé-moralisation générale, c’est la confuse dissension
14637 rmer. Ce qui explique, à mon sens, l’état présent de dé-moralisation générale, c’est la confuse dissension au sein de laqu
14638 l’état présent de dé-moralisation générale, c’est la confuse dissension au sein de laquelle nous vivons de deux morales, d
14639 onfuse dissension au sein de laquelle nous vivons de deux morales, dont l’une est héritée de l’orthodoxie religieuse, mais
14640 us vivons de deux morales, dont l’une est héritée de l’orthodoxie religieuse, mais ne s’appuie plus sur une foi vivante, e
14641 vivons de deux morales, dont l’une est héritée de l’ orthodoxie religieuse, mais ne s’appuie plus sur une foi vivante, et d
14642 plus sur une foi vivante, et dont l’autre dérive d’ une hérésie dont l’expression « essentiellement lyrique » nous parvien
14643 ivante, et dont l’autre dérive d’une hérésie dont l’ expression « essentiellement lyrique » nous parvient totalement profan
14644 otalement profanée, et par suite dénaturée. Voici les forces en présence : d’une part, une morale de l’espèce et de la soci
14645 i les forces en présence : d’une part, une morale de l’espèce et de la société en général, mais plus ou moins empreinte de
14646 es forces en présence : d’une part, une morale de l’ espèce et de la société en général, mais plus ou moins empreinte de re
14647 présence : d’une part, une morale de l’espèce et de la société en général, mais plus ou moins empreinte de religion — c’e
14648 ésence : d’une part, une morale de l’espèce et de la société en général, mais plus ou moins empreinte de religion — c’est
14649 société en général, mais plus ou moins empreinte de religion — c’est ce que l’on nomme la morale bourgeoise ; d’autre par
14650 lus ou moins empreinte de religion — c’est ce que l’ on nomme la morale bourgeoise ; d’autre part, une morale inspirée par
14651 s empreinte de religion — c’est ce que l’on nomme la morale bourgeoise ; d’autre part, une morale inspirée par l’ambiance
14652 ourgeoise ; d’autre part, une morale inspirée par l’ ambiance culturelle, littéraire, artistique — c’est la morale passionn
14653 biance culturelle, littéraire, artistique — c’est la morale passionnelle ou romanesque. Tous les adolescents de la bourgeo
14654  c’est la morale passionnelle ou romanesque. Tous les adolescents de la bourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du
14655 passionnelle ou romanesque. Tous les adolescents de la bourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage, mais e
14656 ssionnelle ou romanesque. Tous les adolescents de la bourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage, mais en m
14657 ts de la bourgeoisie occidentale sont élevés dans l’ idée du mariage, mais en même temps se trouvent baignés dans une atmos
14658 ère romantique entretenue par leurs lectures, par les spectacles et par mille allusions quotidiennes, dont le sous-entendu
14659 ctacles et par mille allusions quotidiennes, dont le sous-entendu est à peu près : que la passion est l’épreuve suprême, q
14660 iennes, dont le sous-entendu est à peu près : que la passion est l’épreuve suprême, que tout homme doit un jour connaître,
14661 sous-entendu est à peu près : que la passion est l’ épreuve suprême, que tout homme doit un jour connaître, et que la vie
14662 me, que tout homme doit un jour connaître, et que la vie ne saurait être à plein vécue que par ceux qui « ont passé par là
14663 n vécue que par ceux qui « ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines
14664 r ceux qui « ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs final
14665 es. Leurs origines et leurs finalités s’excluent. De leur coexistence dans nos vies surgissent sans fin des problèmes inso
14666 « sécurités » sociales. En d’autres temps, ce fut la fonction du mythe que d’ordonner cette anarchie latente et de la comp
14667 n d’autres temps, ce fut la fonction du mythe que d’ ordonner cette anarchie latente et de la composer symboliquement dans
14668 du mythe que d’ordonner cette anarchie latente et de la composer symboliquement dans nos catégories morales. Rôle d’exutoi
14669 mythe que d’ordonner cette anarchie latente et de la composer symboliquement dans nos catégories morales. Rôle d’exutoire,
14670 symboliquement dans nos catégories morales. Rôle d’ exutoire, rôle civilisateur. Mais le mythe s’est déprimé et profané en
14671 morales. Rôle d’exutoire, rôle civilisateur. Mais le mythe s’est déprimé et profané en même temps que les formes sociales
14672 mythe s’est déprimé et profané en même temps que les formes sociales dont il tirait ses éléments plastiques. Si maintenant
14673 ses éléments plastiques. Si maintenant il tentait de se recomposer, on pressent qu’il ne trouverait plus de résistances as
14674 recomposer, on pressent qu’il ne trouverait plus de résistances assez solides pour lui servir de masque et de prétexte. U
14675 plus de résistances assez solides pour lui servir de masque et de prétexte. Une immense littérature paraît chaque mois sur
14676 tances assez solides pour lui servir de masque et de prétexte. Une immense littérature paraît chaque mois sur la « crise d
14677 e. Une immense littérature paraît chaque mois sur la « crise du mariage ». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espè
14678 Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution pratique : car seul le mythe, c’est-à-dire l’inconscience, p
14679 lte aucune espèce de solution pratique : car seul le mythe, c’est-à-dire l’inconscience, pourrait fournir à la passion une
14680 lution pratique : car seul le mythe, c’est-à-dire l’ inconscience, pourrait fournir à la passion une espèce de modus vivend
14681 , c’est-à-dire l’inconscience, pourrait fournir à la passion une espèce de modus vivendi, et tous ces livres, aggravant au
14682 science, pourrait fournir à la passion une espèce de modus vivendi, et tous ces livres, aggravant au contraire notre consc
14683 raire notre conscience du problème, contribuent à le rendre insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notr
14684 lème, contribuent à le rendre insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans
14685 ibuent à le rendre insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadre
14686 ent à le rendre insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadres a
14687 uble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’institution
14688 es de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’institution matrimoniale se fondai
14689 mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’institution matrimoniale se fondait en effet sur tr
14690 impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’ institution matrimoniale se fondait en effet sur trois groupes de vale
14691 atrimoniale se fondait en effet sur trois groupes de valeurs qui lui fournissaient ses « contraintes » — et c’est précisém
14692 t ses « contraintes » — et c’est précisément dans le jeu de ces contraintes que le mythe puisait ses moyens d’expression (
14693  contraintes » — et c’est précisément dans le jeu de ces contraintes que le mythe puisait ses moyens d’expression (comme o
14694 st précisément dans le jeu de ces contraintes que le mythe puisait ses moyens d’expression (comme on l’a vu au livre I). O
14695 e ces contraintes que le mythe puisait ses moyens d’ expression (comme on l’a vu au livre I). Or voici que ces contraintes
14696 e mythe puisait ses moyens d’expression (comme on l’ a vu au livre I). Or voici que ces contraintes ou se relâchent, ou dis
14697 , ou disparaissent : 1. — Contraintes sacrées. —  Le mariage, chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel
14698 t : 1. — Contraintes sacrées. — Le mariage, chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos instituti
14699 , chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’ un rituel dont nos institutions gardèrent longtemps les éléments : rit
14700 rituel dont nos institutions gardèrent longtemps les éléments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme.
14701 itutions gardèrent longtemps les éléments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, l
14702 tions gardèrent longtemps les éléments : rites de l’ achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la d
14703 ngtemps les éléments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son imp
14704 emps les éléments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son import
14705 ments : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par su
14706 ts : rites de l’achat, du rapt, de la quête et de l’ exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par suite
14707 hat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par suite de l’instabilité
14708 de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par suite de l’instabilité économique. Le
14709 et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par suite de l’instabilité économique. Les coutumes r
14710 ours, la dot perd de son importance, par suite de l’ instabilité économique. Les coutumes rappelant le rapt nuptial n’exist
14711 mportance, par suite de l’instabilité économique. Les coutumes rappelant le rapt nuptial n’existent plus que sous forme de
14712 l’instabilité économique. Les coutumes rappelant le rapt nuptial n’existent plus que sous forme de plaisanteries paysanne
14713 t plus que sous forme de plaisanteries paysannes. La demande en mariage, avec échange de visites en haut de forme et « déc
14714 es paysannes. La demande en mariage, avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officielle, est aussi dém
14715 mande en mariage, avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officielle, est aussi démodée que les crinol
14716 « déclaration » officielle, est aussi démodée que les crinolines. Et la majorité des couples n’éprouve plus même le besoin
14717 icielle, est aussi démodée que les crinolines. Et la majorité des couples n’éprouve plus même le besoin « superstitieux »
14718 s. Et la majorité des couples n’éprouve plus même le besoin « superstitieux » d’aller se faire bénir par un prêtre. 2. — 
14719 s n’éprouve plus même le besoin « superstitieux » d’ aller se faire bénir par un prêtre. 2. — Contraintes sociales. — Les
14720 énir par un prêtre. 2. — Contraintes sociales. —  Les questions de rang, de sang, d’intérêts familiaux et même d’argent, so
14721 être. 2. — Contraintes sociales. — Les questions de rang, de sang, d’intérêts familiaux et même d’argent, sont en train d
14722 — Contraintes sociales. — Les questions de rang, de sang, d’intérêts familiaux et même d’argent, sont en train de passer
14723 intes sociales. — Les questions de rang, de sang, d’ intérêts familiaux et même d’argent, sont en train de passer au second
14724 ns de rang, de sang, d’intérêts familiaux et même d’ argent, sont en train de passer au second plan dans les pays démocrati
14725 gent, sont en train de passer au second plan dans les pays démocratiques, et par suite les problèmes individuels déterminen
14726 nd plan dans les pays démocratiques, et par suite les problèmes individuels déterminent de plus en plus le choix réciproque
14727 problèmes individuels déterminent de plus en plus le choix réciproque des conjoints. D’où le nombre croissant des divorces
14728 e plus en plus le choix réciproque des conjoints. D’ où le nombre croissant des divorces. En même temps, les cérémonies épi
14729 s en plus le choix réciproque des conjoints. D’où le nombre croissant des divorces. En même temps, les cérémonies épithala
14730 le nombre croissant des divorces. En même temps, les cérémonies épithalamiques se simplifient ou disparaissent. Il est cur
14731 s se simplifient ou disparaissent. Il est curieux de noter que des coutumes d’origine lointaine et sacrée telles que la « 
14732 aissent. Il est curieux de noter que des coutumes d’ origine lointaine et sacrée telles que la « quasi-publicité du lit nup
14733 coutumes d’origine lointaine et sacrée telles que la « quasi-publicité du lit nuptial » (Huizinga) subsistèrent au moins d
14734 t nuptial » (Huizinga) subsistèrent au moins dans les provinces, jusqu’en plein xviie siècle : on avait oublié les mystère
14735 s, jusqu’en plein xviie siècle : on avait oublié les mystères originels, mais les rites gardaient pour effet de socialiser
14736 le : on avait oublié les mystères originels, mais les rites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage, de l’inté
14737 es originels, mais les rites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage, de l’intégrer dans l’existence communau
14738 mais les rites gardaient pour effet de socialiser l’ acte du mariage, de l’intégrer dans l’existence communautaire. À parti
14739 aient pour effet de socialiser l’acte du mariage, de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie siècle
14740 nt pour effet de socialiser l’acte du mariage, de l’ intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie siècle, l
14741 socialiser l’acte du mariage, de l’intégrer dans l’ existence communautaire. À partir du xviiie siècle, le thème du « Cou
14742 stence communautaire. À partir du xviiie siècle, le thème du « Coucher de la mariée » n’est plus qu’une occasion d’anodin
14743 À partir du xviiie siècle, le thème du « Coucher de la mariée » n’est plus qu’une occasion d’anodines galanteries pictura
14744 artir du xviiie siècle, le thème du « Coucher de la mariée » n’est plus qu’une occasion d’anodines galanteries picturales
14745 Coucher de la mariée » n’est plus qu’une occasion d’ anodines galanteries picturales. De nos jours enfin, le « voyage de no
14746 u’une occasion d’anodines galanteries picturales. De nos jours enfin, le « voyage de noces », pour autant qu’il subsiste e
14747 dines galanteries picturales. De nos jours enfin, le « voyage de noces », pour autant qu’il subsiste et garde une signific
14748 eries picturales. De nos jours enfin, le « voyage de noces », pour autant qu’il subsiste et garde une signification, repré
14749 signification, représente bien plutôt une volonté de s’évader de l’ambiance sociale et de souligner le caractère privé de
14750 n, représente bien plutôt une volonté de s’évader de l’ambiance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on app
14751 représente bien plutôt une volonté de s’évader de l’ ambiance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on appell
14752 une volonté de s’évader de l’ambiance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on appelle le bonheur des époux
14753 de s’évader de l’ambiance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on appelle le bonheur des époux. 3. — Contr
14754 biance sociale et de souligner le caractère privé de ce qu’on appelle le bonheur des époux. 3. — Contraintes religieuses.
14755 souligner le caractère privé de ce qu’on appelle le bonheur des époux. 3. — Contraintes religieuses. — Dans la mesure où
14756 des époux. 3. — Contraintes religieuses. — Dans la mesure où la conscience moderne comme telle sait encore distinguer le
14757 3. — Contraintes religieuses. — Dans la mesure où la conscience moderne comme telle sait encore distinguer le christianism
14758 cience moderne comme telle sait encore distinguer le christianisme des contraintes sacrées et sociales, elle le repousse a
14759 ianisme des contraintes sacrées et sociales, elle le repousse avec horreur. Car l’engagement religieux est pris « pour le
14760 s et sociales, elle le repousse avec horreur. Car l’ engagement religieux est pris « pour le temps et l’éternité », c’est-à
14761 rreur. Car l’engagement religieux est pris « pour le temps et l’éternité », c’est-à-dire qu’il ne tient aucun compte des v
14762 ’engagement religieux est pris « pour le temps et l’ éternité », c’est-à-dire qu’il ne tient aucun compte des variations de
14763 à-dire qu’il ne tient aucun compte des variations de tempérament, de caractère, de goûts et de conditions externes qui ne
14764 tient aucun compte des variations de tempérament, de caractère, de goûts et de conditions externes qui ne manqueront pas d
14765 mpte des variations de tempérament, de caractère, de goûts et de conditions externes qui ne manqueront pas de se produire
14766 iations de tempérament, de caractère, de goûts et de conditions externes qui ne manqueront pas de se produire un jour ou l
14767 s et de conditions externes qui ne manqueront pas de se produire un jour ou l’autre dans la vie du couple. Or c’est de tou
14768 ueront pas de se produire un jour ou l’autre dans la vie du couple. Or c’est de tout cela, justement, que les modernes fon
14769 n jour ou l’autre dans la vie du couple. Or c’est de tout cela, justement, que les modernes font dépendre leur « bonheur »
14770 du couple. Or c’est de tout cela, justement, que les modernes font dépendre leur « bonheur » (nous reviendrons tout à l’he
14771 épendre leur « bonheur » (nous reviendrons tout à l’ heure sur cette notion centrale). Cette dépréciation générale des obst
14772 des obstacles institutionnels entraîne une chute de tension morale d’où résulte une immense confusion. L’adultère devient
14773 titutionnels entraîne une chute de tension morale d’ où résulte une immense confusion. L’adultère devient un sujet de délic
14774 ension morale d’où résulte une immense confusion. L’ adultère devient un sujet de délicates analyses psychologiques, ou de
14775 ne immense confusion. L’adultère devient un sujet de délicates analyses psychologiques, ou de plaisanteries vaudevillesque
14776 un sujet de délicates analyses psychologiques, ou de plaisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît lég
14777 chologiques, ou de plaisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figu
14778 e plaisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme
14779 ge paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y a plus, à proprement parler, conflit de deux mora
14780 isme. Il n’y a plus, à proprement parler, conflit de deux morales hostiles — et par suite plus de mythe possible — mais on
14781 flit de deux morales hostiles — et par suite plus de mythe possible — mais on approche d’un état de neutralisation mutuell
14782 r suite plus de mythe possible — mais on approche d’ un état de neutralisation mutuelle au terme de la consomption des viei
14783 us de mythe possible — mais on approche d’un état de neutralisation mutuelle au terme de la consomption des vieilles valeu
14784 che d’un état de neutralisation mutuelle au terme de la consomption des vieilles valeurs non transcendées mais déprimées.
14785 d’un état de neutralisation mutuelle au terme de la consomption des vieilles valeurs non transcendées mais déprimées.
14786 s mais déprimées. 2.Idée moderne du bonheur Le mariage cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales
14787 2.Idée moderne du bonheur Le mariage cessant d’ être garanti par un système de contraintes sociales ne peut plus se fo
14788 Le mariage cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales ne peut plus se fonder, désormais, que sur des d
14789 it sur une idée individuelle du bonheur, idée que l’ on suppose commune aux deux conjoints dans le cas le plus favorable. O
14790 que l’on suppose commune aux deux conjoints dans le cas le plus favorable. Or s’il est assez difficile de définir en géné
14791 on suppose commune aux deux conjoints dans le cas le plus favorable. Or s’il est assez difficile de définir en général le
14792 as le plus favorable. Or s’il est assez difficile de définir en général le bonheur, le problème devient insoluble dès que
14793 Or s’il est assez difficile de définir en général le bonheur, le problème devient insoluble dès que s’y ajoute la volonté
14794 assez difficile de définir en général le bonheur, le problème devient insoluble dès que s’y ajoute la volonté moderne d’êt
14795 le problème devient insoluble dès que s’y ajoute la volonté moderne d’être le maître de son bonheur, ou ce qui revient pe
14796 t insoluble dès que s’y ajoute la volonté moderne d’ être le maître de son bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de
14797 uble dès que s’y ajoute la volonté moderne d’être le maître de son bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir
14798 ue s’y ajoute la volonté moderne d’être le maître de son bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir de quoi i
14799 son bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pou
14800 r, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’amé
14801 peut-être au même, de sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’améliorer par des retouc
14802 t-être au même, de sentir de quoi il est fait, de l’ analyser et de le goûter afin de pouvoir l’améliorer par des retouches
14803 , de sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’améliorer par des retouches bien calculée
14804 e sentir de quoi il est fait, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’améliorer par des retouches bien calculées.
14805 it, de l’analyser et de le goûter afin de pouvoir l’ améliorer par des retouches bien calculées. Votre bonheur, répètent le
14806 retouches bien calculées. Votre bonheur, répètent les prêches des magazines, dépend de ceci, exige cela — et ceci ou cela,
14807 nheur, répètent les prêches des magazines, dépend de ceci, exige cela — et ceci ou cela, c’est toujours quelque chose qu’i
14808 t toujours quelque chose qu’il faut acquérir, par de l’argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fo
14809 oujours quelque chose qu’il faut acquérir, par de l’ argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fois
14810 uelque chose qu’il faut acquérir, par de l’argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fois de nous o
14811 l faut acquérir, par de l’argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fois de nous obséder par l’idée
14812 rir, par de l’argent le plus souvent. Le résultat de cette propagande est à la fois de nous obséder par l’idée d’un bonheu
14813 nt. Le résultat de cette propagande est à la fois de nous obséder par l’idée d’un bonheur facile, et du même coup de nous
14814 ette propagande est à la fois de nous obséder par l’ idée d’un bonheur facile, et du même coup de nous rendre inaptes à le
14815 opagande est à la fois de nous obséder par l’idée d’ un bonheur facile, et du même coup de nous rendre inaptes à le posséde
14816 r par l’idée d’un bonheur facile, et du même coup de nous rendre inaptes à le posséder. Car tout ce qu’on nous propose nou
14817 facile, et du même coup de nous rendre inaptes à le posséder. Car tout ce qu’on nous propose nous introduit dans le monde
14818 ar tout ce qu’on nous propose nous introduit dans le monde de la comparaison, où nul bonheur ne saurait s’établir, tant qu
14819 e qu’on nous propose nous introduit dans le monde de la comparaison, où nul bonheur ne saurait s’établir, tant que l’homme
14820 u’on nous propose nous introduit dans le monde de la comparaison, où nul bonheur ne saurait s’établir, tant que l’homme ne
14821 on, où nul bonheur ne saurait s’établir, tant que l’ homme ne sera pas Dieu. Le bonheur est une Eurydice : on l’a perdu dès
14822 ait s’établir, tant que l’homme ne sera pas Dieu. Le bonheur est une Eurydice : on l’a perdu dès qu’on veut le saisir. Il
14823 e sera pas Dieu. Le bonheur est une Eurydice : on l’ a perdu dès qu’on veut le saisir. Il ne peut vivre que dans l’acceptat
14824 ur est une Eurydice : on l’a perdu dès qu’on veut le saisir. Il ne peut vivre que dans l’acceptation, et meurt dans la rev
14825 s qu’on veut le saisir. Il ne peut vivre que dans l’ acceptation, et meurt dans la revendication. C’est qu’il dépend de l’ê
14826 peut vivre que dans l’acceptation, et meurt dans la revendication. C’est qu’il dépend de l’être et non de l’avoir : les m
14827 t meurt dans la revendication. C’est qu’il dépend de l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont rép
14828 eurt dans la revendication. C’est qu’il dépend de l’ être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété
14829 evendication. C’est qu’il dépend de l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre tem
14830 ndication. C’est qu’il dépend de l’être et non de l’ avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre temps
14831 C’est qu’il dépend de l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre temps n’apporte r
14832 pend de l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre temps n’apporte rien qui doive
14833 l’être et non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ont répété, et notre temps n’apporte rien qui doive nous fair
14834 non de l’avoir : les moralistes de tous les temps l’ ont répété, et notre temps n’apporte rien qui doive nous faire changer
14835 temps n’apporte rien qui doive nous faire changer d’ avis. Tout bonheur que l’on veut sentir, que l’on veut tenir à sa merc
14836 doive nous faire changer d’avis. Tout bonheur que l’ on veut sentir, que l’on veut tenir à sa merci — au lieu d’y être comm
14837 er d’avis. Tout bonheur que l’on veut sentir, que l’ on veut tenir à sa merci — au lieu d’y être comme par grâce — se trans
14838 stantanément en une absence insupportable. Fonder le mariage sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une
14839 ur » suppose de la part des modernes une capacité d’ ennui presque morbide — ou l’intention secrète de tricher. Il est prob
14840 odernes une capacité d’ennui presque morbide — ou l’ intention secrète de tricher. Il est probable que cette intention ou c
14841 d’ennui presque morbide — ou l’intention secrète de tricher. Il est probable que cette intention ou cet espoir expliquent
14842 ette intention ou cet espoir expliquent en partie la facilité avec laquelle on se marie encore « sans y croire ». Le rêve
14843 ec laquelle on se marie encore « sans y croire ». Le rêve de la passion possible agit comme une distraction permanente, an
14844 lle on se marie encore « sans y croire ». Le rêve de la passion possible agit comme une distraction permanente, anesthésia
14845 on se marie encore « sans y croire ». Le rêve de la passion possible agit comme une distraction permanente, anesthésiant
14846 it comme une distraction permanente, anesthésiant les révoltes de l’ennui. On n’ignore pas que la passion serait un malheur
14847 distraction permanente, anesthésiant les révoltes de l’ennui. On n’ignore pas que la passion serait un malheur — mais on p
14848 traction permanente, anesthésiant les révoltes de l’ ennui. On n’ignore pas que la passion serait un malheur — mais on pres
14849 iant les révoltes de l’ennui. On n’ignore pas que la passion serait un malheur — mais on pressent que ce serait un malheur
14850 erait un malheur plus beau et plus « vivant » que la vie normale, plus exaltant que son « petit bonheur »… Ou l’ennui rési
14851 male, plus exaltant que son « petit bonheur »… Ou l’ ennui résigné ou la passion : tel est le dilemme qu’introduit dans nos
14852 que son « petit bonheur »… Ou l’ennui résigné ou la passion : tel est le dilemme qu’introduit dans nos vies l’idée modern
14853 eur »… Ou l’ennui résigné ou la passion : tel est le dilemme qu’introduit dans nos vies l’idée moderne du bonheur. Cela va
14854 n : tel est le dilemme qu’introduit dans nos vies l’ idée moderne du bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariag
14855 dans nos vies l’idée moderne du bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institution sociale dé
14856 ée moderne du bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institution sociale définie par la stabil
14857 ariage en tant qu’institution sociale définie par la stabilité. 3.« Aimer, c’est vivre ! » Dès le xiie siècle prove
14858 a stabilité. 3.« Aimer, c’est vivre ! » Dès le xiie siècle provençal, l’amour était considéré comme noble. Non seul
14859 c’est vivre ! » Dès le xiie siècle provençal, l’ amour était considéré comme noble. Non seulement il ennoblissait mais
14860 ment il ennoblissait mais encore il anoblissait : les troubadours accédaient socialement au niveau de l’aristocratie qui le
14861 s troubadours accédaient socialement au niveau de l’ aristocratie qui les traitait comme des égaux. C’est peut-être de là q
14862 aient socialement au niveau de l’aristocratie qui les traitait comme des égaux. C’est peut-être de là que nous vient, par l
14863 qui les traitait comme des égaux. C’est peut-être de là que nous vient, par le canal de la littérature, cette idée toute m
14864 égaux. C’est peut-être de là que nous vient, par le canal de la littérature, cette idée toute moderne et romantique que l
14865 ’est peut-être de là que nous vient, par le canal de la littérature, cette idée toute moderne et romantique que la passion
14866 t peut-être de là que nous vient, par le canal de la littérature, cette idée toute moderne et romantique que la passion es
14867 ature, cette idée toute moderne et romantique que la passion est une noblesse morale, qu’elle nous met au-dessus des lois
14868 u-dessus des lois et des coutumes. Celui qui aime de passion accède à une humanité plus haute, où les barrières sociales s
14869 e de passion accède à une humanité plus haute, où les barrières sociales s’évanouissent. Le Tzigane peut enlever la princes
14870 haute, où les barrières sociales s’évanouissent. Le Tzigane peut enlever la princesse, le mécano épouser l’héritière204.
14871 sociales s’évanouissent. Le Tzigane peut enlever la princesse, le mécano épouser l’héritière204. De même, le Prix de Beau
14872 anouissent. Le Tzigane peut enlever la princesse, le mécano épouser l’héritière204. De même, le Prix de Beauté a quelque c
14873 gane peut enlever la princesse, le mécano épouser l’ héritière204. De même, le Prix de Beauté a quelque chance de devenir c
14874 cesse, le mécano épouser l’héritière204. De même, le Prix de Beauté a quelque chance de devenir comtesse ou milliardaire.
14875 e mécano épouser l’héritière204. De même, le Prix de Beauté a quelque chance de devenir comtesse ou milliardaire. C’est un
14876 e204. De même, le Prix de Beauté a quelque chance de devenir comtesse ou milliardaire. C’est une « adaptation » moderne — 
14877 e. C’est une « adaptation » moderne — pour parler le langage du cinéma, seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l
14878 pour parler le langage du cinéma, seul adéquat en l’ occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que
14879 langage du cinéma, seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que la passion prof
14880 gage du cinéma, seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que la passion profane
14881 ma, seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que la passion profane soit une ab
14882 seul adéquat en l’occurrence — de la primauté de l’ amour sur l’ordre social établi. Que la passion profane soit une absur
14883 t en l’occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ ordre social établi. Que la passion profane soit une absurdité, une fo
14884 rimauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que la passion profane soit une absurdité, une forme d’intoxication, une « m
14885 la passion profane soit une absurdité, une forme d’ intoxication, une « maladie de l’âme », comme pensaient les Anciens, t
14886 bsurdité, une forme d’intoxication, une « maladie de l’âme », comme pensaient les Anciens, tout le monde est prêt à le rec
14887 rdité, une forme d’intoxication, une « maladie de l’ âme », comme pensaient les Anciens, tout le monde est prêt à le reconn
14888 cation, une « maladie de l’âme », comme pensaient les Anciens, tout le monde est prêt à le reconnaître, c’est un des lieux
14889 e pensaient les Anciens, tout le monde est prêt à le reconnaître, c’est un des lieux communs les plus usés des moralistes 
14890 prêt à le reconnaître, c’est un des lieux communs les plus usés des moralistes : mais personne ne peut plus le croire, à l’
14891 usés des moralistes : mais personne ne peut plus le croire, à l’âge du film et du roman — nous sommes tous plus ou moins
14892 alistes : mais personne ne peut plus le croire, à l’ âge du film et du roman — nous sommes tous plus ou moins intoxiqués —
14893 moins intoxiqués — et cette nuance est décisive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révél
14894 iqués — et cette nuance est décisive. Le moderne, l’ homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur l
14895 et cette nuance est décisive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur lui-même
14896 cette nuance est décisive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur lui-même ou
14897 cisive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur lui-même ou la vie en général :
14898 ive. Le moderne, l’homme de la passion, attend de l’ amour fatal quelque révélation, sur lui-même ou la vie en général : de
14899 l’amour fatal quelque révélation, sur lui-même ou la vie en général : dernier relent de la mystique primitive. De la poési
14900 ur lui-même ou la vie en général : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion
14901 lui-même ou la vie en général : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’
14902 énéral : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure
14903 ral : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C
14904 r relent de la mystique primitive. De la poésie à l’ anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C’est ce qui
14905 ue primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C’est ce qui va changer ma vie, l’
14906 à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’ aventure. C’est ce qui va changer ma vie, l’enrichir d’imprévu, de ris
14907 jours l’aventure. C’est ce qui va changer ma vie, l’ enrichir d’imprévu, de risques exaltants, de jouissances toujours plus
14908 nture. C’est ce qui va changer ma vie, l’enrichir d’ imprévu, de risques exaltants, de jouissances toujours plus violentes
14909 t ce qui va changer ma vie, l’enrichir d’imprévu, de risques exaltants, de jouissances toujours plus violentes ou flatteus
14910 vie, l’enrichir d’imprévu, de risques exaltants, de jouissances toujours plus violentes ou flatteuses. C’est tout le poss
14911 toujours plus violentes ou flatteuses. C’est tout le possible qui s’ouvre, un destin qui acquiesce au désir ! Je vais y en
14912 je vais y monter, je vais y être « transporté » ! La sempiternelle illusion, la plus naïve et — j’ai beau dire ? — la plus
14913 être « transporté » ! La sempiternelle illusion, la plus naïve et — j’ai beau dire ? — la plus « naturelle » pensera-t-on
14914 e illusion, la plus naïve et — j’ai beau dire ? —  la plus « naturelle » pensera-t-on… Illusion de liberté. Et illusion de
14915  ? — la plus « naturelle » pensera-t-on… Illusion de liberté. Et illusion de plénitude. Je nommerai libre un homme qui se
14916  » pensera-t-on… Illusion de liberté. Et illusion de plénitude. Je nommerai libre un homme qui se possède. Mais l’homme de
14917 . Je nommerai libre un homme qui se possède. Mais l’ homme de la passion cherche au contraire à être possédé, dépossédé, je
14918 merai libre un homme qui se possède. Mais l’homme de la passion cherche au contraire à être possédé, dépossédé, jeté hors
14919 ai libre un homme qui se possède. Mais l’homme de la passion cherche au contraire à être possédé, dépossédé, jeté hors de
14920 à être possédé, dépossédé, jeté hors de soi, dans l’ extase. Et de fait, c’est déjà sa nostalgie qui le « démeine » — dont
14921 é, dépossédé, jeté hors de soi, dans l’extase. Et de fait, c’est déjà sa nostalgie qui le « démeine » — dont il ignore l’o
14922 l’extase. Et de fait, c’est déjà sa nostalgie qui le « démeine » — dont il ignore l’origine et la fin. Son illusion de lib
14923 sa nostalgie qui le « démeine » — dont il ignore l’ origine et la fin. Son illusion de liberté repose sur cette double ign
14924 qui le « démeine » — dont il ignore l’origine et la fin. Son illusion de liberté repose sur cette double ignorance. Le pa
14925  dont il ignore l’origine et la fin. Son illusion de liberté repose sur cette double ignorance. Le passionné, c’est l’homm
14926 ion de liberté repose sur cette double ignorance. Le passionné, c’est l’homme qui veut trouver son « type de femme » et n’
14927 e sur cette double ignorance. Le passionné, c’est l’ homme qui veut trouver son « type de femme » et n’aimer qu’elle. Souve
14928 sionné, c’est l’homme qui veut trouver son « type de femme » et n’aimer qu’elle. Souvenez-vous du rêve de Nerval, l’appari
14929 n’aimer qu’elle. Souvenez-vous du rêve de Nerval, l’ apparition d’une noble Dame dans le paysage des souvenirs d’enfance :
14930 le. Souvenez-vous du rêve de Nerval, l’apparition d’ une noble Dame dans le paysage des souvenirs d’enfance : Blonde, aux
14931 êve de Nerval, l’apparition d’une noble Dame dans le paysage des souvenirs d’enfance : Blonde, aux yeux noirs, en ses hab
14932 on d’une noble Dame dans le paysage des souvenirs d’ enfance : Blonde, aux yeux noirs, en ses habits anciens Que dans une
14933 tre J’ai déjà vue, et dont je me souviens… Image de la mère, sans nul doute, et la psychanalyse nous apprend quels empêch
14934 J’ai déjà vue, et dont je me souviens… Image de la mère, sans nul doute, et la psychanalyse nous apprend quels empêcheme
14935 e souviens… Image de la mère, sans nul doute, et la psychanalyse nous apprend quels empêchements tragiques cela peut sign
14936 empêchements tragiques cela peut signifier. Mais l’ exemple d’un poète ne vaut rien ou vaut trop. J’entends décrire une il
14937 nts tragiques cela peut signifier. Mais l’exemple d’ un poète ne vaut rien ou vaut trop. J’entends décrire une illusion app
14938 trop. J’entends décrire une illusion apprise par la majorité des hommes du xxe siècle : or plus encore que l’image de la
14939 té des hommes du xxe siècle : or plus encore que l’ image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ».
14940 ommes du xxe siècle : or plus encore que l’image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos j
14941 es du xxe siècle : or plus encore que l’image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos jour
14942 e : or plus encore que l’image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos jours — et ce n’est q
14943 e l’image de la Mère, ce qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos jours — et ce n’est qu’un début — un homm
14944 qui les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos jours — et ce n’est qu’un début — un homme qui se prend de passio
14945 — et ce n’est qu’un début — un homme qui se prend de passion pour une femme qu’il est seul à voir belle, est présumé neura
14946 e, est présumé neurasthénique. (Dans x années, on le fera soigner.) Certes, la standardisation des types de femmes admis p
14947 que. (Dans x années, on le fera soigner.) Certes, la standardisation des types de femmes admis pour « beaux » se produit n
14948 ra soigner.) Certes, la standardisation des types de femmes admis pour « beaux » se produit normalement dans chaque généra
14949 dans chaque génération, de même que chaque époque de la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la
14950 s chaque génération, de même que chaque époque de la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la lig
14951 de même que chaque époque de la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le
14952 aque époque de la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le panurgisme est
14953 la mode préfère soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le panurgisme esthétique atteint
14954 soit la tête, soit le buste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le panurgisme esthétique atteint de nos jours un
14955 ste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le panurgisme esthétique atteint de nos jours une puissance inconnue, dé
14956 e sportive. Mais le panurgisme esthétique atteint de nos jours une puissance inconnue, développée par tous les moyens tech
14957 jours une puissance inconnue, développée par tous les moyens techniques, et parfois politiques, en sorte que le choix d’un
14958 s techniques, et parfois politiques, en sorte que le choix d’un type de femme échappe de plus en plus au mystère personnel
14959 ues, et parfois politiques, en sorte que le choix d’ un type de femme échappe de plus en plus au mystère personnel, et se t
14960 rfois politiques, en sorte que le choix d’un type de femme échappe de plus en plus au mystère personnel, et se trouve déte
14961 el, et se trouve déterminé par Hollywood — ou par l’ État. Double influence de la beauté-standard : elle définit d’avance l
14962 é par Hollywood — ou par l’État. Double influence de la beauté-standard : elle définit d’avance l’objet de la passion — dé
14963 ar Hollywood — ou par l’État. Double influence de la beauté-standard : elle définit d’avance l’objet de la passion — déper
14964 le influence de la beauté-standard : elle définit d’ avance l’objet de la passion — dépersonnalisé dans cette mesure — et d
14965 nce de la beauté-standard : elle définit d’avance l’ objet de la passion — dépersonnalisé dans cette mesure — et disqualifi
14966 a beauté-standard : elle définit d’avance l’objet de la passion — dépersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mar
14967 eauté-standard : elle définit d’avance l’objet de la passion — dépersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mariag
14968 dépersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mariage, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ai
14969 dans cette mesure — et disqualifie le mariage, si l’ épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la « libert
14970 alifie le mariage, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des
14971 e mariage, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des statist
14972 ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des statistiques publicitaires. L’ho
14973 à la star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des statistiques publicitaires. L’homme qui croit d
14974 a star la plus obsédante. Ainsi la « liberté » de la passion relève des statistiques publicitaires. L’homme qui croit dési
14975 la passion relève des statistiques publicitaires. L’ homme qui croit désirer « son » type de femme se trouve intimement dét
14976 icitaires. L’homme qui croit désirer « son » type de femme se trouve intimement déterminé par des facteurs de mode ou de c
14977 e se trouve intimement déterminé par des facteurs de mode ou de commerce, c’est-à-dire par la nouveauté. 4.Épouser Iseu
14978 intimement déterminé par des facteurs de mode ou de commerce, c’est-à-dire par la nouveauté. 4.Épouser Iseut ? Supp
14979 facteurs de mode ou de commerce, c’est-à-dire par la nouveauté. 4.Épouser Iseut ? Supposons maintenant que, malgré t
14980 Iseut ? Supposons maintenant que, malgré tout, l’ homme parvienne à se fixer sur un type, compromis entre ce qu’il aime
14981 un type, compromis entre ce qu’il aime et ce que le film le persuade d’aimer. Il rencontre cette femme, il la reconnaît.
14982 , compromis entre ce qu’il aime et ce que le film le persuade d’aimer. Il rencontre cette femme, il la reconnaît. C’est el
14983 entre ce qu’il aime et ce que le film le persuade d’ aimer. Il rencontre cette femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme
14984 le persuade d’aimer. Il rencontre cette femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme de son désir et, de sa plus secrète n
14985 ncontre cette femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme de son désir et, de sa plus secrète nostalgie, l’Iseut du rêve2
14986 ette femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme de son désir et, de sa plus secrète nostalgie, l’Iseut du rêve205 ; elle
14987 reconnaît. C’est elle, la femme de son désir et, de sa plus secrète nostalgie, l’Iseut du rêve205 ; elle est mariée, natu
14988 me de son désir et, de sa plus secrète nostalgie, l’ Iseut du rêve205 ; elle est mariée, naturellement. Qu’elle divorce, et
14989 est mariée, naturellement. Qu’elle divorce, et il l’ épousera ! Avec elle, ce sera la « vraie vie », ce sera l’épanouisseme
14990 le divorce, et il l’épousera ! Avec elle, ce sera la « vraie vie », ce sera l’épanouissement de ce Tristan qu’il porte en
14991 ra ! Avec elle, ce sera la « vraie vie », ce sera l’ épanouissement de ce Tristan qu’il porte en soi comme son génie caché 
14992 e sera la « vraie vie », ce sera l’épanouissement de ce Tristan qu’il porte en soi comme son génie caché ! Et plus rien ne
14993 génie caché ! Et plus rien ne compte en regard de la révélation mythique. (Pas même la couronne s’il est roi.) Voilà le vr
14994 te en regard de la révélation mythique. (Pas même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : l
14995 hique. (Pas même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais
14996 a couronne s’il est roi.) Voilà le vrai « mariage d’ amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît un
14997 roi.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’ent
14998 rai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (ou le pu
14999 a passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’ entourage (ou le public) : l’amant comblé va-t-il encore aimer cette I
15000 aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (ou le public) : l’amant comblé va-t-il encore aimer cette Iseut une fois ép
15001 aît une anxiété dans l’entourage (ou le public) : l’ amant comblé va-t-il encore aimer cette Iseut une fois épousée ? Une n
15002 cette Iseut une fois épousée ? Une nostalgie que l’ on chérissait est-elle encore désirable une fois rejointe ? Car Iseut,
15003 ble une fois rejointe ? Car Iseut, c’est toujours l’ étrangère, l’étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’éterne
15004 rejointe ? Car Iseut, c’est toujours l’étrangère, l’ étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’éternellement fuyan
15005 eut, c’est toujours l’étrangère, l’étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’éternellement fuyant, évanouissant e
15006 , c’est toujours l’étrangère, l’étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’éternellement fuyant, évanouissant et p
15007 ’étrangeté même de la femme, et tout ce qu’il y a d’ éternellement fuyant, évanouissant et presque hostile dans un être, ce
15008 sque hostile dans un être, cela même qui invite à la poursuite et qui éveille l’avidité de posséder, plus délicieuse que t
15009 ela même qui invite à la poursuite et qui éveille l’ avidité de posséder, plus délicieuse que toute possession au cœur de l
15010 ui invite à la poursuite et qui éveille l’avidité de posséder, plus délicieuse que toute possession au cœur de l’homme en
15011 der, plus délicieuse que toute possession au cœur de l’homme en proie au mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la
15012 , plus délicieuse que toute possession au cœur de l’ homme en proie au mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la per
15013 ssion au cœur de l’homme en proie au mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la perd en la possédant. Alors commence
15014 au mythe. C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la perd en la possédant. Alors commence une « passion » nouvelle. On s’i
15015 C’est la femme-dont-on-est-séparé : on la perd en la possédant. Alors commence une « passion » nouvelle. On s’ingénie à re
15016 e « passion » nouvelle. On s’ingénie à renouveler l’ obstacle et le combat. On imagine différente la femme que l’on tient d
15017 nouvelle. On s’ingénie à renouveler l’obstacle et le combat. On imagine différente la femme que l’on tient dans ses bras,
15018 er l’obstacle et le combat. On imagine différente la femme que l’on tient dans ses bras, on la déguise et on l’éloigne en
15019 et le combat. On imagine différente la femme que l’ on tient dans ses bras, on la déguise et on l’éloigne en rêve, on s’ac
15020 férente la femme que l’on tient dans ses bras, on la déguise et on l’éloigne en rêve, on s’acharne à dépayser les sentimen
15021 que l’on tient dans ses bras, on la déguise et on l’ éloigne en rêve, on s’acharne à dépayser les sentiments qui sont en tr
15022 et on l’éloigne en rêve, on s’acharne à dépayser les sentiments qui sont en train de se nouer dans une durée étale et trop
15023 désirer et pour exalter ce désir aux proportions d’ une passion consciente, intense, infiniment intéressante… Or c’est la
15024 iente, intense, infiniment intéressante… Or c’est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on
15025 te… Or c’est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on aime souffrir, et faire souffrir. Lor
15026 qui rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’ on aime souffrir, et faire souffrir. Lorsque Tristan emmène Iseut dans
15027 faire souffrir. Lorsque Tristan emmène Iseut dans la forêt, où plus rien ne s’oppose à leur union, le génie de la passion
15028 la forêt, où plus rien ne s’oppose à leur union, le génie de la passion dépose entre leurs corps une épée nue. Descendons
15029 , où plus rien ne s’oppose à leur union, le génie de la passion dépose entre leurs corps une épée nue. Descendons quelques
15030 ù plus rien ne s’oppose à leur union, le génie de la passion dépose entre leurs corps une épée nue. Descendons quelques si
15031 ne épée nue. Descendons quelques siècles et toute l’ échelle qui va de l’héroïsme religieux à la confusion sans grandeur où
15032 endons quelques siècles et toute l’échelle qui va de l’héroïsme religieux à la confusion sans grandeur où se débattent les
15033 ons quelques siècles et toute l’échelle qui va de l’ héroïsme religieux à la confusion sans grandeur où se débattent les ho
15034 toute l’échelle qui va de l’héroïsme religieux à la confusion sans grandeur où se débattent les hommes du temps profane :
15035 ieux à la confusion sans grandeur où se débattent les hommes du temps profane : au lieu de l’épée du chevalier, entre le bo
15036 ébattent les hommes du temps profane : au lieu de l’ épée du chevalier, entre le bourgeois et sa femme, voici le rêve sourn
15037 s profane : au lieu de l’épée du chevalier, entre le bourgeois et sa femme, voici le rêve sournois du mari qui ne peut plu
15038 chevalier, entre le bourgeois et sa femme, voici le rêve sournois du mari qui ne peut plus désirer sa femme qu’en l’imagi
15039 s du mari qui ne peut plus désirer sa femme qu’en l’ imaginant sa maîtresse. (Balzac déjà donne la recette, dans sa Physiol
15040 u’en l’imaginant sa maîtresse. (Balzac déjà donne la recette, dans sa Physiologie du mariage.) Une innombrable et écœurant
15041 romanesque nous peint ce type du mari qui redoute la « platitude », le train-train des liens légitimes où la femme perd so
15042 int ce type du mari qui redoute la « platitude », le train-train des liens légitimes où la femme perd son « attrait », par
15043 latitude », le train-train des liens légitimes où la femme perd son « attrait », parce qu’il n’est plus d’obstacles entre
15044 emme perd son « attrait », parce qu’il n’est plus d’ obstacles entre elle et lui. Pitoyables victimes d’un mythe dont l’hor
15045 ’obstacles entre elle et lui. Pitoyables victimes d’ un mythe dont l’horizon mystique s’est refermé depuis longtemps. Pour
15046 elle et lui. Pitoyables victimes d’un mythe dont l’ horizon mystique s’est refermé depuis longtemps. Pour Tristan, Iseut n
15047 s longtemps. Pour Tristan, Iseut n’était rien que le symbole du Désir lumineux : son au-delà, c’était la mort divinisante,
15048 symbole du Désir lumineux : son au-delà, c’était la mort divinisante, libératrice des liens terrestres. Il fallait donc q
15049 es liens terrestres. Il fallait donc qu’Iseut fût l’ Impossible, car tout amour possible nous ramène à ces liens, nous rédu
15050 ramène à ces liens, nous réduit aux limites dans l’ espace et le temps sans lesquelles il n’est point de « créatures » — a
15051 s liens, nous réduit aux limites dans l’espace et le temps sans lesquelles il n’est point de « créatures » — alors que le
15052 espace et le temps sans lesquelles il n’est point de « créatures » — alors que le seul but de l’amour infini ne peut être
15053 elles il n’est point de « créatures » — alors que le seul but de l’amour infini ne peut être que le divin : Dieu, notre id
15054 st point de « créatures » — alors que le seul but de l’amour infini ne peut être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu,
15055 point de « créatures » — alors que le seul but de l’ amour infini ne peut être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu, ou
15056 ue le seul but de l’amour infini ne peut être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu, ou le Moi déifié. Mais pour celui q
15057 fini ne peut être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu, ou le Moi déifié. Mais pour celui que le mythe vient tourmenter
15058 être que le divin : Dieu, notre idée de Dieu, ou le Moi déifié. Mais pour celui que le mythe vient tourmenter sans lui ré
15059 ée de Dieu, ou le Moi déifié. Mais pour celui que le mythe vient tourmenter sans lui révéler son secret, il n’est d’au-del
15060 tourmenter sans lui révéler son secret, il n’est d’ au-delà de la passion que dans une passion nouvelle — dans le tourment
15061 r sans lui révéler son secret, il n’est d’au-delà de la passion que dans une passion nouvelle — dans le tourment nouveau d
15062 ans lui révéler son secret, il n’est d’au-delà de la passion que dans une passion nouvelle — dans le tourment nouveau de l
15063 e la passion que dans une passion nouvelle — dans le tourment nouveau de la poursuite d’apparences toujours plus fugitives
15064 s une passion nouvelle — dans le tourment nouveau de la poursuite d’apparences toujours plus fugitives. Il était de la nat
15065 ne passion nouvelle — dans le tourment nouveau de la poursuite d’apparences toujours plus fugitives. Il était de la nature
15066 uvelle — dans le tourment nouveau de la poursuite d’ apparences toujours plus fugitives. Il était de la nature essentielle
15067 te d’apparences toujours plus fugitives. Il était de la nature essentielle de la passion mystique d’être sans fin – et c’e
15068 d’apparences toujours plus fugitives. Il était de la nature essentielle de la passion mystique d’être sans fin – et c’est
15069 plus fugitives. Il était de la nature essentielle de la passion mystique d’être sans fin – et c’est par là que cette passi
15070 s fugitives. Il était de la nature essentielle de la passion mystique d’être sans fin – et c’est par là que cette passion
15071 t de la nature essentielle de la passion mystique d’ être sans fin – et c’est par là que cette passion se détachait des ryt
15072 s du désir charnel ; mais tandis que pour Tristan l’ infini, c’est l’éternité sans retour où s’évanouit la conscience doulo
15073 el ; mais tandis que pour Tristan l’infini, c’est l’ éternité sans retour où s’évanouit la conscience douloureuse — pour le
15074 nfini, c’est l’éternité sans retour où s’évanouit la conscience douloureuse — pour le moderne, ce n’est plus que le retour
15075 ur où s’évanouit la conscience douloureuse — pour le moderne, ce n’est plus que le retour sempiternel d’une ardeur constam
15076 douloureuse — pour le moderne, ce n’est plus que le retour sempiternel d’une ardeur constamment déçue. Le mythe décrivait
15077 moderne, ce n’est plus que le retour sempiternel d’ une ardeur constamment déçue. Le mythe décrivait une fatalité dont ses
15078 etour sempiternel d’une ardeur constamment déçue. Le mythe décrivait une fatalité dont ses victimes ne pouvaient se délivr
15079 t se délivrer qu’en échappant au monde fini. Mais la passion dite « fatale » — c’est l’alibi — où se complaisent les moder
15080 nde fini. Mais la passion dite « fatale » — c’est l’ alibi — où se complaisent les modernes, ne sait plus même être fidèle,
15081 te « fatale » — c’est l’alibi — où se complaisent les modernes, ne sait plus même être fidèle, puisqu’elle n’a plus pour fi
15082 s même être fidèle, puisqu’elle n’a plus pour fin la transcendance. Elle épuise l’une après l’autre les illusions que lui
15083 la transcendance. Elle épuise l’une après l’autre les illusions que lui proposent divers objets, trop faciles à saisir. Au
15084 objets, trop faciles à saisir. Au lieu de mener à la mort, elle se dénoue en infidélité. Qui ne sent la dégradation d’un T
15085 a mort, elle se dénoue en infidélité. Qui ne sent la dégradation d’un Tristan qui a plusieurs Iseut ? Pourtant ce n’est pa
15086 dénoue en infidélité. Qui ne sent la dégradation d’ un Tristan qui a plusieurs Iseut ? Pourtant ce n’est pas lui qu’il con
15087 Iseut ? Pourtant ce n’est pas lui qu’il convient d’ accuser, mais il est la victime d’un ordre social où les obstacles se
15088 est pas lui qu’il convient d’accuser, mais il est la victime d’un ordre social où les obstacles se sont dégradés. Ils cède
15089 qu’il convient d’accuser, mais il est la victime d’ un ordre social où les obstacles se sont dégradés. Ils cèdent trop vit
15090 user, mais il est la victime d’un ordre social où les obstacles se sont dégradés. Ils cèdent trop vite, ils cèdent avant qu
15091 radés. Ils cèdent trop vite, ils cèdent avant que l’ expérience ait abouti. Sans cesse, il faut recommencer cette ascension
15092 . Sans cesse, il faut recommencer cette ascension de l’âme dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse v
15093 ans cesse, il faut recommencer cette ascension de l’ âme dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers
15094 commencer cette ascension de l’âme dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers le type contraire du
15095 sion de l’âme dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers le type contraire du Don Juan, de l’homme
15096 monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers le type contraire du Don Juan, de l’homme aux amours successives. Les ca
15097 oderne glisse vers le type contraire du Don Juan, de l’homme aux amours successives. Les catégories se détruisent, l’avent
15098 rne glisse vers le type contraire du Don Juan, de l’ homme aux amours successives. Les catégories se détruisent, l’aventure
15099 e du Don Juan, de l’homme aux amours successives. Les catégories se détruisent, l’aventure n’est plus même exemplaire. Seul
15100 amours successives. Les catégories se détruisent, l’ aventure n’est plus même exemplaire. Seul, le Don Juan mythique échapp
15101 ent, l’aventure n’est plus même exemplaire. Seul, le Don Juan mythique échappait à cette consomption. Mais Don Juan ne con
15102 à cette consomption. Mais Don Juan ne connaît pas d’ Iseut, ni de passion inaccessible, ni de passé ni d’avenir, ni de déch
15103 omption. Mais Don Juan ne connaît pas d’Iseut, ni de passion inaccessible, ni de passé ni d’avenir, ni de déchirements vol
15104 nnaît pas d’Iseut, ni de passion inaccessible, ni de passé ni d’avenir, ni de déchirements voluptueux. Il vit toujours dan
15105 Iseut, ni de passion inaccessible, ni de passé ni d’ avenir, ni de déchirements voluptueux. Il vit toujours dans l’immédiat
15106 passion inaccessible, ni de passé ni d’avenir, ni de déchirements voluptueux. Il vit toujours dans l’immédiat, il n’a jama
15107 de déchirements voluptueux. Il vit toujours dans l’ immédiat, il n’a jamais le temps d’aimer — d’attendre et de se souveni
15108 x. Il vit toujours dans l’immédiat, il n’a jamais le temps d’aimer — d’attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il dé
15109 toujours dans l’immédiat, il n’a jamais le temps d’ aimer — d’attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il désire ne l
15110 dans l’immédiat, il n’a jamais le temps d’aimer —  d’ attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il désire ne lui résiste
15111 t, il n’a jamais le temps d’aimer — d’attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il désire ne lui résiste, puisqu’il n’
15112 d’aimer — d’attendre et de se souvenir — et rien de ce qu’il désire ne lui résiste, puisqu’il n’aime pas ce qui lui résis
15113 l n’aime pas ce qui lui résiste. ⁂ Aimer, au sens de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un appauvrissem
15114 ’aime pas ce qui lui résiste. ⁂ Aimer, au sens de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un appauvrissement
15115 iste. ⁂ Aimer, au sens de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un appauvrissement de l’être, une ascèse s
15116 , au sens de la passion, c’est alors le contraire de vivre ! C’est un appauvrissement de l’être, une ascèse sans au-delà,
15117 le contraire de vivre ! C’est un appauvrissement de l’être, une ascèse sans au-delà, une impuissance à aimer le présent s
15118 contraire de vivre ! C’est un appauvrissement de l’ être, une ascèse sans au-delà, une impuissance à aimer le présent sans
15119 une ascèse sans au-delà, une impuissance à aimer le présent sans l’imaginer comme absent, une fuite sans fin devant la po
15120 au-delà, une impuissance à aimer le présent sans l’ imaginer comme absent, une fuite sans fin devant la possession. Aimer
15121 ’imaginer comme absent, une fuite sans fin devant la possession. Aimer d’amour-passion signifiait « vivre » pour Tristan,
15122 t, une fuite sans fin devant la possession. Aimer d’ amour-passion signifiait « vivre » pour Tristan, car la vraie vie qu’i
15123 ur-passion signifiait « vivre » pour Tristan, car la vraie vie qu’il appelait, c’était la mort transfigurante. Mais nous a
15124 Tristan, car la vraie vie qu’il appelait, c’était la mort transfigurante. Mais nous avons perdu la transcendance. La mort
15125 ait la mort transfigurante. Mais nous avons perdu la transcendance. La mort n’est plus qu’une lente consomption. À cette
15126 igurante. Mais nous avons perdu la transcendance. La mort n’est plus qu’une lente consomption. À cette lumière, que jette
15127 À cette lumière, que jette sur nos psychologies la connaissance du mythe primitif, les succès du roman et du film appara
15128 s psychologies la connaissance du mythe primitif, les succès du roman et du film apparaissent comme les signes certains d’u
15129 les succès du roman et du film apparaissent comme les signes certains d’une décadence de la personne chez les modernes, et
15130 et du film apparaissent comme les signes certains d’ une décadence de la personne chez les modernes, et d’une espèce de mal
15131 aissent comme les signes certains d’une décadence de la personne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être.
15132 sent comme les signes certains d’une décadence de la personne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être. Pre
15133 gnes certains d’une décadence de la personne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les co
15134 ne décadence de la personne chez les modernes, et d’ une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les complications qui
15135 de la personne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les complications qui servent d’int
15136 nne chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les complications qui servent d’intrigues à no
15137 chez les modernes, et d’une espèce de maladie de l’ être. Presque toutes les complications qui servent d’intrigues à nos a
15138 d’une espèce de maladie de l’être. Presque toutes les complications qui servent d’intrigues à nos auteurs se ramènent au sc
15139 tre. Presque toutes les complications qui servent d’ intrigues à nos auteurs se ramènent au schéma monotone des ruses de la
15140 auteurs se ramènent au schéma monotone des ruses de la passion pour s’« entretenir », — des ruses d’une passion débile po
15141 teurs se ramènent au schéma monotone des ruses de la passion pour s’« entretenir », — des ruses d’une passion débile pour
15142 de la passion pour s’« entretenir », — des ruses d’ une passion débile pour s’inventer de plus secrets obstacles. Je songe
15143 s’inventer de plus secrets obstacles. Je songe à la psychologie de la jalousie, qui envahit nos analyses : jalousie désir
15144 plus secrets obstacles. Je songe à la psychologie de la jalousie, qui envahit nos analyses : jalousie désirée, provoquée,
15145 s secrets obstacles. Je songe à la psychologie de la jalousie, qui envahit nos analyses : jalousie désirée, provoquée, sou
15146 t favorisée, et non plus chez l’autre seulement —  la coquetterie est un peu simple — mais on en vient à désirer que l’être
15147 st un peu simple — mais on en vient à désirer que l’ être aimé soit infidèle pour qu’on puisse de nouveau le poursuivre et
15148 e aimé soit infidèle pour qu’on puisse de nouveau le poursuivre et « ressentir » l’amour en soi… Tout cela signifie, une f
15149 puisse de nouveau le poursuivre et « ressentir » l’ amour en soi… Tout cela signifie, une fois de plus, que le mythe des a
15150 en soi… Tout cela signifie, une fois de plus, que le mythe des amants « ravis » s’est dégradé en perdant sa mystique. Le r
15151 s « ravis » s’est dégradé en perdant sa mystique. Le ravissement n’est plus qu’une sensation — n’aboutit pas. On retombe s
15152 n — n’aboutit pas. On retombe sans cesse au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes d
15153  n’aboutit pas. On retombe sans cesse au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes dès
15154 be sans cesse au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes dès qu’ils passent leur seui
15155 esse au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes dès qu’ils passent leur seuil souffre
15156 e au monde de la comparaison, qui est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes dès qu’ils passent leur seuil souffrent
15157 et femmes dès qu’ils passent leur seuil souffrent de jalousie », dit un poème tibétain206. C’est que, passant « leur seuil
15158 in206. C’est que, passant « leur seuil », sortant de leur être propre et du présent tel qu’il leur est donné, incapables d
15159 t du présent tel qu’il leur est donné, incapables d’ accepter l’autre tel qu’il est, parce qu’il faudrait tout d’abord s’ac
15160 r, qualités dont ils se sentent privés, et motifs de comparaisons qui toujours tournent à leur détriment. Le mari souffre
15161 paraisons qui toujours tournent à leur détriment. Le mari souffre des beautés qu’il aperçoit à d’autres femmes, et dont la
15162 et dont la sienne se trouve privée (même si tous la jugent la plus belle). C’est qu’il ne sait plus posséder, ni plus aim
15163 a sienne se trouve privée (même si tous la jugent la plus belle). C’est qu’il ne sait plus posséder, ni plus aimer ce qu’i
15164 sait plus posséder, ni plus aimer ce qu’il a dans le réel. Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité.
15165 ni plus aimer ce qu’il a dans le réel. Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélit
15166 s le réel. Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation déci
15167 l. Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive d’u
15168 Il a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive d’un ê
15169 se nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive d’un être en soi, limité et r
15170 ens de la fidélité. Car voici la fidélité : c’est l’ acceptation décisive d’un être en soi, limité et réel, que l’on choisi
15171 voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive d’ un être en soi, limité et réel, que l’on choisit non comme prétexte à
15172 on décisive d’un être en soi, limité et réel, que l’ on choisit non comme prétexte à s’exalter, ou comme « objet de contemp
15173 non comme prétexte à s’exalter, ou comme « objet de contemplation », mais comme une existence incomparable et autonome à
15174 incomparable et autonome à son côté, une exigence d’ amour actif. ⁂ Je n’entends pas ici attaquer la passion : je me borne
15175 ce d’amour actif. ⁂ Je n’entends pas ici attaquer la passion : je me borne à la décrire et à la « réciter » comme dit Mont
15176 tends pas ici attaquer la passion : je me borne à la décrire et à la « réciter » comme dit Montaigne, sachant fort bien qu
15177 taquer la passion : je me borne à la décrire et à la « réciter » comme dit Montaigne, sachant fort bien que je ne convainc
15178 comment cette passion développe un certain nombre de fatalités psychologiques dont les effets ne sont plus contestables. Q
15179 n certain nombre de fatalités psychologiques dont les effets ne sont plus contestables. Que l’on soit partisan de l’une ou
15180 es dont les effets ne sont plus contestables. Que l’ on soit partisan de l’une ou de l’autre, il faut admettre que la passi
15181 ne sont plus contestables. Que l’on soit partisan de l’une ou de l’autre, il faut admettre que la passion ruine l’idée mêm
15182 contestables. Que l’on soit partisan de l’une ou de l’autre, il faut admettre que la passion ruine l’idée même du mariage
15183 isan de l’une ou de l’autre, il faut admettre que la passion ruine l’idée même du mariage dans une époque où l’on tente la
15184 de l’autre, il faut admettre que la passion ruine l’ idée même du mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonde
15185 n ruine l’idée même du mariage dans une époque où l’ on tente la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs
15186 dée même du mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées
15187 mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées par une éth
15188 ans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la
15189 la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion. Certes, il serait ex
15190 sément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion. Certes, il serait excessif d’estimer que la plupart de no
15191 ent, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion. Certes, il serait excessif d’estimer que la plupart de nos c
15192 éthique de la passion. Certes, il serait excessif d’ estimer que la plupart de nos contemporains sont en proie au délire de
15193 part de nos contemporains sont en proie au délire de Tristan. Bien peu ont assez soif pour boire le philtre, et j’en vois
15194 re de Tristan. Bien peu ont assez soif pour boire le philtre, et j’en vois moins encore être élus par le sort pour succomb
15195 philtre, et j’en vois moins encore être élus par le sort pour succomber au tourment exemplaire. Mais tous ou presque tous
15196 êvassent. Et si brouillée, et défraîchie que soit l’ empreinte du mythe primitif, c’est pourtant là qu’est le secret de l’i
15197 einte du mythe primitif, c’est pourtant là qu’est le secret de l’inquiétude qui tourmente aujourd’hui les couples. Rien ne
15198 ythe primitif, c’est pourtant là qu’est le secret de l’inquiétude qui tourmente aujourd’hui les couples. Rien ne répugne a
15199 e primitif, c’est pourtant là qu’est le secret de l’ inquiétude qui tourmente aujourd’hui les couples. Rien ne répugne auta
15200 secret de l’inquiétude qui tourmente aujourd’hui les couples. Rien ne répugne autant à un esprit moderne que l’idée d’une
15201 s. Rien ne répugne autant à un esprit moderne que l’ idée d’une limitation volontairement assumée ; et rien ne le flatte da
15202 ne répugne autant à un esprit moderne que l’idée d’ une limitation volontairement assumée ; et rien ne le flatte davantage
15203 ne limitation volontairement assumée ; et rien ne le flatte davantage que le mirage d’infini dépassement entretenu par le
15204 ment assumée ; et rien ne le flatte davantage que le mirage d’infini dépassement entretenu par le souvenir du mythe. Essay
15205 ée ; et rien ne le flatte davantage que le mirage d’ infini dépassement entretenu par le souvenir du mythe. Essayer de pren
15206 que le mirage d’infini dépassement entretenu par le souvenir du mythe. Essayer de prendre conscience de la nature du phén
15207 ement entretenu par le souvenir du mythe. Essayer de prendre conscience de la nature du phénomène, c’est à quoi se résume
15208 souvenir du mythe. Essayer de prendre conscience de la nature du phénomène, c’est à quoi se résume l’ambition des analyse
15209 uvenir du mythe. Essayer de prendre conscience de la nature du phénomène, c’est à quoi se résume l’ambition des analyses q
15210 de la nature du phénomène, c’est à quoi se résume l’ ambition des analyses qui précèdent ; mais je sens bien qu’elles m’ont
15211 trop nos illusions pour souffrir même qu’on nous les nomme… 5.De l’anarchie à l’eugénisme Cependant, l’anarchie perm
15212 pour souffrir même qu’on nous les nomme… 5.De l’ anarchie à l’eugénisme Cependant, l’anarchie permanente que représe
15213 r même qu’on nous les nomme… 5.De l’anarchie à l’ eugénisme Cependant, l’anarchie permanente que représente le mariag
15214 e… 5.De l’anarchie à l’eugénisme Cependant, l’ anarchie permanente que représente le mariage moderne fondé — par anti
15215 Cependant, l’anarchie permanente que représente le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, ent
15216 e le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne des menaces évidemment intolérables pour to
15217 le même pas du danger spirituel que fait courir à la personne l’éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’où les mult
15218 du danger spirituel que fait courir à la personne l’ éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’où les multiples tentat
15219 spirituel que fait courir à la personne l’éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’où les multiples tentatives de « 
15220 rituel que fait courir à la personne l’éthique de l’ évasion, qui est née du mythe.) D’où les multiples tentatives de « res
15221 ne l’éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’ où les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles
15222 éthique de l’évasion, qui est née du mythe.) D’où les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles nous a
15223 est née du mythe.) D’où les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles nous avons assisté depuis la P
15224 assisté depuis la Première Guerre mondiale, début de l’ère totalitaire. Les Églises font un honorable effort de redéfiniti
15225 isté depuis la Première Guerre mondiale, début de l’ ère totalitaire. Les Églises font un honorable effort de redéfinition
15226 ière Guerre mondiale, début de l’ère totalitaire. Les Églises font un honorable effort de redéfinition de l’institution et
15227 totalitaire. Les Églises font un honorable effort de redéfinition de l’institution et des devoirs moraux qu’elle implique2
15228 Églises font un honorable effort de redéfinition de l’institution et des devoirs moraux qu’elle implique207. Les humanist
15229 lises font un honorable effort de redéfinition de l’ institution et des devoirs moraux qu’elle implique207. Les humanistes
15230 tution et des devoirs moraux qu’elle implique207. Les humanistes reprennent les arguments d’un Goethe ou d’un Engels en fav
15231 ux qu’elle implique207. Les humanistes reprennent les arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du mariage : selon le
15232 lique207. Les humanistes reprennent les arguments d’ un Goethe ou d’un Engels en faveur du mariage : selon le premier, il f
15233 umanistes reprennent les arguments d’un Goethe ou d’ un Engels en faveur du mariage : selon le premier, il faut y voir la g
15234 eur du mariage : selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture occidentale, et le fondement solide de
15235 lon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture occidentale, et le fondement solide de toute vie personnel
15236 le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture occidentale, et le fondement solide de toute vie personnelle 
15237 la grande conquête de la culture occidentale, et le fondement solide de toute vie personnelle ; selon le second, l’union
15238 de la culture occidentale, et le fondement solide de toute vie personnelle ; selon le second, l’union monogamique serait l
15239 olide de toute vie personnelle ; selon le second, l’ union monogamique serait la forme la plus rationnelle des relations en
15240 lle ; selon le second, l’union monogamique serait la forme la plus rationnelle des relations entre les sexes, dans une soc
15241 on le second, l’union monogamique serait la forme la plus rationnelle des relations entre les sexes, dans une société libé
15242 la forme la plus rationnelle des relations entre les sexes, dans une société libérée des contraintes de classes et d’argen
15243 s sexes, dans une société libérée des contraintes de classes et d’argent. D’autres enfin s’efforcent de fonder une science
15244 une société libérée des contraintes de classes et d’ argent. D’autres enfin s’efforcent de fonder une science des rapports
15245 e classes et d’argent. D’autres enfin s’efforcent de fonder une science des rapports conjugaux. Jung analyse le « conflit
15246 une science des rapports conjugaux. Jung analyse le « conflit psychologique » et les « névroses » qui seraient à l’origin
15247 aux. Jung analyse le « conflit psychologique » et les « névroses » qui seraient à l’origine du mal (d’où l’on déduit que la
15248 sychologique » et les « névroses » qui seraient à l’ origine du mal (d’où l’on déduit que la médecine mentale guérirait tou
15249 les « névroses » qui seraient à l’origine du mal ( d’ où l’on déduit que la médecine mentale guérirait tout). Van de Velde o
15250  névroses » qui seraient à l’origine du mal (d’où l’ on déduit que la médecine mentale guérirait tout). Van de Velde ou Hir
15251 seraient à l’origine du mal (d’où l’on déduit que la médecine mentale guérirait tout). Van de Velde ou Hirschfeld voient l
15252 uérirait tout). Van de Velde ou Hirschfeld voient le remède dans une connaissance plus exacte et largement vulgarisée des
15253 e et largement vulgarisée des phénomènes sexuels. L’ abondance même de ces recherches208 et de ces recettes me rend sceptiq
15254 lgarisée des phénomènes sexuels. L’abondance même de ces recherches208 et de ces recettes me rend sceptique quant à leur e
15255 sexuels. L’abondance même de ces recherches208 et de ces recettes me rend sceptique quant à leur efficacité : elle révèle
15256 d sceptique quant à leur efficacité : elle révèle l’ étendue du désastre, sans apporter les éléments d’une révolution à sa
15257 elle révèle l’étendue du désastre, sans apporter les éléments d’une révolution à sa mesure. En outre, il est frappant de c
15258 l’étendue du désastre, sans apporter les éléments d’ une révolution à sa mesure. En outre, il est frappant de constater que
15259 révolution à sa mesure. En outre, il est frappant de constater que presque tous ces sages auteurs donnent quelques lignes
15260 tous ces sages auteurs donnent quelques lignes à la louange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pou
15261 ages auteurs donnent quelques lignes à la louange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pour des raiso
15262 s auteurs donnent quelques lignes à la louange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pour des raisons
15263 louange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pour des raisons trop faciles à concevoir, on craint d’a
15264 ange de la passion, ou tout au moins affectent de la tolérer : pour des raisons trop faciles à concevoir, on craint d’atta
15265 r des raisons trop faciles à concevoir, on craint d’ attaquer le lecteur dans ses croyances les plus intimes et les plus so
15266 ns trop faciles à concevoir, on craint d’attaquer le lecteur dans ses croyances les plus intimes et les plus solidement an
15267 n craint d’attaquer le lecteur dans ses croyances les plus intimes et les plus solidement ancrées. On a peur de paraître « 
15268 le lecteur dans ses croyances les plus intimes et les plus solidement ancrées. On a peur de paraître « puritain ». On s’eff
15269 intimes et les plus solidement ancrées. On a peur de paraître « puritain ». On s’efforce de faire la part du feu, et l’on
15270 On a peur de paraître « puritain ». On s’efforce de faire la part du feu, et l’on va même parfois jusqu’à ce paradoxe de
15271 r de paraître « puritain ». On s’efforce de faire la part du feu, et l’on va même parfois jusqu’à ce paradoxe de présenter
15272 itain ». On s’efforce de faire la part du feu, et l’ on va même parfois jusqu’à ce paradoxe de présenter la passion amoureu
15273 feu, et l’on va même parfois jusqu’à ce paradoxe de présenter la passion amoureuse comme le couronnement d’un hymen idéal
15274 va même parfois jusqu’à ce paradoxe de présenter la passion amoureuse comme le couronnement d’un hymen idéalement réalisé
15275 paradoxe de présenter la passion amoureuse comme le couronnement d’un hymen idéalement réalisé (d’après les recettes). Pe
15276 senter la passion amoureuse comme le couronnement d’ un hymen idéalement réalisé (d’après les recettes). Personne, que je s
15277 uronnement d’un hymen idéalement réalisé (d’après les recettes). Personne, que je sache, n’a encore osé dire que l’amour te
15278 . Personne, que je sache, n’a encore osé dire que l’ amour tel qu’on l’imagine de nos jours est la négation pure et simple
15279 sache, n’a encore osé dire que l’amour tel qu’on l’ imagine de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’o
15280 a encore osé dire que l’amour tel qu’on l’imagine de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’on prétend
15281 que l’amour tel qu’on l’imagine de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’on prétend fonder sur lui. C
15282 urs est la négation pure et simple du mariage que l’ on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce qu’est
15283 r lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce qu’est l’ amour-passion, ni d’où il vient, ni où il va. On sent bien qu’il y a l
15284 e sait pas au juste ce qu’est l’amour-passion, ni d’ où il vient, ni où il va. On sent bien qu’il y a là quelque chose d’in
15285 où il va. On sent bien qu’il y a là quelque chose d’ inquiétant, mais on a peur, en le combattant, de parler comme un phili
15286 là quelque chose d’inquiétant, mais on a peur, en le combattant, de parler comme un philistin. (Ce qui se produirait fatal
15287 e d’inquiétant, mais on a peur, en le combattant, de parler comme un philistin. (Ce qui se produirait fatalement !) Ainsi
15288 listin. (Ce qui se produirait fatalement !) Ainsi l’ on passe avec une feinte légèreté à côté du problème fondamental. « Il
15289 me fondamental. « Il faut se faire lire et gagner la confiance ; on ne remonte pas le courant de toute l’époque ; la passi
15290 e lire et gagner la confiance ; on ne remonte pas le courant de toute l’époque ; la passion a toujours existé, elle existe
15291 agner la confiance ; on ne remonte pas le courant de toute l’époque ; la passion a toujours existé, elle existera donc tou
15292 confiance ; on ne remonte pas le courant de toute l’ époque ; la passion a toujours existé, elle existera donc toujours, et
15293 on ne remonte pas le courant de toute l’époque ; la passion a toujours existé, elle existera donc toujours, et nous ne so
15294 rs, et nous ne sommes pas des Don Quichotte… » Je le crois bien ! C’est même à cause de cela que vous ne ferez rien de sér
15295 C’est même à cause de cela que vous ne ferez rien de sérieux. Et comme il faut pourtant que quelque chose se fasse, la seu
15296 omme il faut pourtant que quelque chose se fasse, la seule question qui se pose à l’historien, au sociologue, c’est de sav
15297 e chose se fasse, la seule question qui se pose à l’ historien, au sociologue, c’est de savoir quel mécanisme va se déclenc
15298 n qui se pose à l’historien, au sociologue, c’est de savoir quel mécanisme va se déclencher pour rétablir la situation — o
15299 oir quel mécanisme va se déclencher pour rétablir la situation — ou quel réflexe collectif. ⁂ Deux exemples de grande enve
15300 tion — ou quel réflexe collectif. ⁂ Deux exemples de grande envergure nous indiquent un type de réponse, une solution peut
15301 emples de grande envergure nous indiquent un type de réponse, une solution peut-être inévitable. La Russie de la Révolutio
15302 pe de réponse, une solution peut-être inévitable. La Russie de la Révolution connut un « déchaînement » sexuel de la jeune
15303 e la Révolution connut un « déchaînement » sexuel de la jeunesse que l’on serait tenté de juger sans précédent dans notre
15304 a Révolution connut un « déchaînement » sexuel de la jeunesse que l’on serait tenté de juger sans précédent dans notre his
15305 nut un « déchaînement » sexuel de la jeunesse que l’ on serait tenté de juger sans précédent dans notre histoire européenne
15306 ent » sexuel de la jeunesse que l’on serait tenté de juger sans précédent dans notre histoire européenne209. Quant au mari
15307 uant au mariage, il fut en principe balayé durant la période des Soviets. La morale des intellectuels nihilistes ou romant
15308 en principe balayé durant la période des Soviets. La morale des intellectuels nihilistes ou romantiques, qui inspirait les
15309 lectuels nihilistes ou romantiques, qui inspirait les jeunes chefs bolchéviques, se traduisit dans la réalité par une génér
15310 les jeunes chefs bolchéviques, se traduisit dans la réalité par une généralisation de l’union libre, de l’avortement, de
15311 traduisit dans la réalité par une généralisation de l’union libre, de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tou
15312 aduisit dans la réalité par une généralisation de l’ union libre, de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout c
15313 réalité par une généralisation de l’union libre, de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait
15314 alité par une généralisation de l’union libre, de l’ avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait co
15315 généralisation de l’union libre, de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait contraire aux pr
15316 éralisation de l’union libre, de l’avortement, de l’ abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait contraire aux préju
15317 , de l’avortement, de l’abandon des enfants, bref de tout ce qu’on croyait contraire aux préjugés réactionnaires, qu’on se
15318 s, qu’on se figurait, bien à tort, entretenus par le capitalisme. Dans une lettre fameuse adressée par Lénine à la camarad
15319 me. Dans une lettre fameuse adressée par Lénine à la camarade Zetkin, le chef décrit ce désastre des mœurs, et il proteste
15320 fameuse adressée par Lénine à la camarade Zetkin, le chef décrit ce désastre des mœurs, et il proteste avec toute l’énergi
15321 ce désastre des mœurs, et il proteste avec toute l’ énergie d’un « révolutionnaire professionnel » — donc puritain — contr
15322 re des mœurs, et il proteste avec toute l’énergie d’ un « révolutionnaire professionnel » — donc puritain — contre cette an
15323 n — contre cette anarchie sexuelle qu’il qualifie de « petite-bourgeoise ». (On n’ignore pas le sens marxiste de l’express
15324 alifie de « petite-bourgeoise ». (On n’ignore pas le sens marxiste de l’expression.) Vingt ans plus tard, le « redressemen
15325 e-bourgeoise ». (On n’ignore pas le sens marxiste de l’expression.) Vingt ans plus tard, le « redressement des mœurs » s’e
15326 ourgeoise ». (On n’ignore pas le sens marxiste de l’ expression.) Vingt ans plus tard, le « redressement des mœurs » s’est
15327 s marxiste de l’expression.) Vingt ans plus tard, le « redressement des mœurs » s’est opéré, non par quelque sursaut vertu
15328 opéré, non par quelque sursaut vertueux, non par l’ initiative d’une ligue philanthropique, mais par les soins d’une dicta
15329 ar quelque sursaut vertueux, non par l’initiative d’ une ligue philanthropique, mais par les soins d’une dictature exacteme
15330 ’initiative d’une ligue philanthropique, mais par les soins d’une dictature exactement consciente des conditions de sa duré
15331 e d’une ligue philanthropique, mais par les soins d’ une dictature exactement consciente des conditions de sa durée. Stalin
15332 ne dictature exactement consciente des conditions de sa durée. Staline s’est assigné pour but prochain de refaire des cadr
15333 sa durée. Staline s’est assigné pour but prochain de refaire des cadres à sa nation. Car sans cadres, l’économie périclita
15334 refaire des cadres à sa nation. Car sans cadres, l’ économie périclitait, et la « défense nationale » ne pouvait pas s’org
15335 tion. Car sans cadres, l’économie périclitait, et la « défense nationale » ne pouvait pas s’organiser sans un constant rec
15336 ouvait pas s’organiser sans un constant recours à la passion des premiers révolutionnaires : or c’était cette passion préc
15337 naires : or c’était cette passion précisément que l’ on entendait « liquider ». D’où l’absolue nécessité de restaurer les b
15338 sion précisément que l’on entendait « liquider ». D’ où l’absolue nécessité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l
15339 précisément que l’on entendait « liquider ». D’où l’ absolue nécessité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l’élém
15340 entendait « liquider ». D’où l’absolue nécessité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l’élément statique et stab
15341 liquider ». D’où l’absolue nécessité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l’élément statique et stabilisateur au p
15342 ité de restaurer les bases sociales, c’est-à-dire l’ élément statique et stabilisateur au premier chef qu’est la famille. C
15343 statique et stabilisateur au premier chef qu’est la famille. Ce fut le mécanisme de la dictature productiviste qui contra
15344 isateur au premier chef qu’est la famille. Ce fut le mécanisme de la dictature productiviste qui contraignit l’État dit so
15345 emier chef qu’est la famille. Ce fut le mécanisme de la dictature productiviste qui contraignit l’État dit socialiste à éd
15346 er chef qu’est la famille. Ce fut le mécanisme de la dictature productiviste qui contraignit l’État dit socialiste à édict
15347 sme de la dictature productiviste qui contraignit l’ État dit socialiste à édicter une série de lois contre le divorce (qu’
15348 raignit l’État dit socialiste à édicter une série de lois contre le divorce (qu’on rendit beaucoup plus onéreux), contre l
15349 dit socialiste à édicter une série de lois contre le divorce (qu’on rendit beaucoup plus onéreux), contre l’avortement et
15350 orce (qu’on rendit beaucoup plus onéreux), contre l’ avortement et contre l’abandon des enfants nés hors mariage. La rigueu
15351 coup plus onéreux), contre l’avortement et contre l’ abandon des enfants nés hors mariage. La rigueur subite de ces lois, l
15352 et contre l’abandon des enfants nés hors mariage. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoquère
15353 n des enfants nés hors mariage. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoquèrent, la propagande,
15354 nés hors mariage. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoquèrent, la propagande, et les mesur
15355 ois, le choc psychologique qu’elles provoquèrent, la propagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, cha
15356 ologique qu’elles provoquèrent, la propagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, changèrent notablement
15357 elles provoquèrent, la propagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, changèrent notablement l’ambiance
15358 a propagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, changèrent notablement l’ambiance morale de la Russie
15359 ropagande, et les mesures de contrôle policier de la vie privée, changèrent notablement l’ambiance morale de la Russie aux
15360 policier de la vie privée, changèrent notablement l’ ambiance morale de la Russie aux environs de l’année 1936. Le mariage
15361 privée, changèrent notablement l’ambiance morale de la Russie aux environs de l’année 1936. Le mariage se trouva restauré
15362 ivée, changèrent notablement l’ambiance morale de la Russie aux environs de l’année 1936. Le mariage se trouva restauré su
15363 ement l’ambiance morale de la Russie aux environs de l’année 1936. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement
15364 nt l’ambiance morale de la Russie aux environs de l’ année 1936. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement ut
15365 morale de la Russie aux environs de l’année 1936. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, col
15366 tivistes et eugéniques, et dans une atmosphère où les problèmes individuels tendaient à perdre toute espèce de dignité, de
15367 lèmes individuels tendaient à perdre toute espèce de dignité, de légitimité, de virulence anarchisante. L’Allemagne d’avan
15368 duels tendaient à perdre toute espèce de dignité, de légitimité, de virulence anarchisante. L’Allemagne d’avant Hitler att
15369 à perdre toute espèce de dignité, de légitimité, de virulence anarchisante. L’Allemagne d’avant Hitler atteignit-elle un
15370 ignité, de légitimité, de virulence anarchisante. L’ Allemagne d’avant Hitler atteignit-elle un stade d’anarchie sexuelle c
15371 égitimité, de virulence anarchisante. L’Allemagne d’ avant Hitler atteignit-elle un stade d’anarchie sexuelle comparable à
15372 ’Allemagne d’avant Hitler atteignit-elle un stade d’ anarchie sexuelle comparable à celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le
15373 e un stade d’anarchie sexuelle comparable à celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le processus de ruine des obstacles socia
15374 n stade d’anarchie sexuelle comparable à celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le processus de ruine des obstacles sociaux,
15375 comparable à celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le processus de ruine des obstacles sociaux, pour s’y être développé san
15376 celui de la Russie jusqu’à Staline ? Le processus de ruine des obstacles sociaux, pour s’y être développé sans violences e
15377 nces extérieures, n’avait que plus gravement miné l’ éthique matrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passi
15378 it que plus gravement miné l’éthique matrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du ro
15379 que plus gravement miné l’éthique matrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du roman
15380 ement miné l’éthique matrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du romantisme entraîn
15381 atrimoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du romantisme entraînait d’autre part des c
15382 imoniale de la jeunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du romantisme entraînait d’autre part des cons
15383 eunesse. La décadence du mythe de la passion dans la patrie du romantisme entraînait d’autre part des conséquences bien pl
15384 onséquences bien plus complexes que chez nous, et d’ apparences fort hétéroclites. Le cynisme morbide de l’après-guerre all
15385 que chez nous, et d’apparences fort hétéroclites. Le cynisme morbide de l’après-guerre allemande, la Neue Sachlichkeit des
15386 ’apparences fort hétéroclites. Le cynisme morbide de l’après-guerre allemande, la Neue Sachlichkeit des avant-gardes litté
15387 parences fort hétéroclites. Le cynisme morbide de l’ après-guerre allemande, la Neue Sachlichkeit des avant-gardes littérai
15388 . Le cynisme morbide de l’après-guerre allemande, la Neue Sachlichkeit des avant-gardes littéraires et artistiques, l’homo
15389 keit des avant-gardes littéraires et artistiques, l’ homosexualité très générale dans les associations secrètes qui préludè
15390 t artistiques, l’homosexualité très générale dans les associations secrètes qui préludèrent à l’hitlérisme, le déchaînement
15391 dans les associations secrètes qui préludèrent à l’ hitlérisme, le déchaînement sadique des corps francs dans les pays bal
15392 ciations secrètes qui préludèrent à l’hitlérisme, le déchaînement sadique des corps francs dans les pays baltes, les crime
15393 me, le déchaînement sadique des corps francs dans les pays baltes, les crimes dits « politiques » exécutés par des ligues d
15394 nt sadique des corps francs dans les pays baltes, les crimes dits « politiques » exécutés par des ligues de jeunes gens, ce
15395 rimes dits « politiques » exécutés par des ligues de jeunes gens, certaines formes de naturisme, les « fiançailles d’essai
15396 s par des ligues de jeunes gens, certaines formes de naturisme, les « fiançailles d’essai » élevées au rang de coutume nor
15397 es de jeunes gens, certaines formes de naturisme, les « fiançailles d’essai » élevées au rang de coutume normale parmi les
15398 certaines formes de naturisme, les « fiançailles d’ essai » élevées au rang de coutume normale parmi les étudiants, le sér
15399 isme, les « fiançailles d’essai » élevées au rang de coutume normale parmi les étudiants, le sérieux accordé aux conflits
15400 ’essai » élevées au rang de coutume normale parmi les étudiants, le sérieux accordé aux conflits passionnels « à trois » ou
15401 s au rang de coutume normale parmi les étudiants, le sérieux accordé aux conflits passionnels « à trois » ou « à quatre »
15402 sionnels « à trois » ou « à quatre » — renouvelés de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle prov
15403 nnels « à trois » ou « à quatre » — renouvelés de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle provoqu
15404 » — renouvelés de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle provoquée par la décadence des contrain
15405 elés de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle provoquée par la décadence des contraintes matrim
15406 s de la Lucinde de Schlegel — autant de signes de la panique sexuelle provoquée par la décadence des contraintes matrimoni
15407 nt de signes de la panique sexuelle provoquée par la décadence des contraintes matrimoniales et du mythe de l’amour mortel
15408 cadence des contraintes matrimoniales et du mythe de l’amour mortel. Déjà l’on voyait affleurer le fond du désespoir et d’
15409 ence des contraintes matrimoniales et du mythe de l’ amour mortel. Déjà l’on voyait affleurer le fond du désespoir et d’ana
15410 matrimoniales et du mythe de l’amour mortel. Déjà l’ on voyait affleurer le fond du désespoir et d’anarchie intime que supp
15411 the de l’amour mortel. Déjà l’on voyait affleurer le fond du désespoir et d’anarchie intime que suppose toute morale du « 
15412 éjà l’on voyait affleurer le fond du désespoir et d’ anarchie intime que suppose toute morale du « bonheur » strictement in
15413 orale du « bonheur » strictement individuelle. Or la dictature hitlérienne, du fait qu’elle prétendait se fonder sur une b
15414 t militaire, devait se donner pour première tâche de surmonter cette crise de mœurs. On commença par opposer à l’idéal ant
15415 nner pour première tâche de surmonter cette crise de mœurs. On commença par opposer à l’idéal antisocial de « bonheur » et
15416 r cette crise de mœurs. On commença par opposer à l’ idéal antisocial de « bonheur » et de « vie dangereuse » un idéal coll
15417 urs. On commença par opposer à l’idéal antisocial de « bonheur » et de « vie dangereuse » un idéal collectiviste. Gemeinnu
15418 ar opposer à l’idéal antisocial de « bonheur » et de « vie dangereuse » un idéal collectiviste. Gemeinnutz geht vor Eigenn
15419 l collectiviste. Gemeinnutz geht vor Eigennutz ! ( Le bien commun prime l’intérêt particulier). Et par tous les moyens spec
15420 innutz geht vor Eigennutz ! (Le bien commun prime l’ intérêt particulier). Et par tous les moyens spectaculaires, pédagogiq
15421 commun prime l’intérêt particulier). Et par tous les moyens spectaculaires, pédagogiques, voire religieux, on opéra cet én
15422 e à donner pour seul objet légitime et possible à la passion l’idée de nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva l
15423 pour seul objet légitime et possible à la passion l’ idée de nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de
15424 ul objet légitime et possible à la passion l’idée de nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de son aur
15425 ible à la passion l’idée de nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de son auréole romantique : on la r
15426 nation symbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de son auréole romantique : on la réduisit à sa fonction matrim
15427 mbolisée par le Führer. D’abord on priva la femme de son auréole romantique : on la réduisit à sa fonction matrimoniale :
15428 on priva la femme de son auréole romantique : on la réduisit à sa fonction matrimoniale : faire des enfants, puis les éle
15429 a fonction matrimoniale : faire des enfants, puis les élever jusqu’au moment où le Parti s’en chargera (c’est-à-dire pendan
15430 e des enfants, puis les élever jusqu’au moment où le Parti s’en chargera (c’est-à-dire pendant quatre ou cinq ans). Puis o
15431 uatre ou cinq ans). Puis on en vint à des mesures d’ ordre eugénique. On ouvrit une « école de fiancées » pour les futures
15432 mesures d’ordre eugénique. On ouvrit une « école de fiancées » pour les futures femmes des S. S. (Schutz Staffeln : escou
15433 génique. On ouvrit une « école de fiancées » pour les futures femmes des S. S. (Schutz Staffeln : escouades de protection d
15434 res femmes des S. S. (Schutz Staffeln : escouades de protection du régime, troupe sélectionnée incarnant l’idéal racial).
15435 otection du régime, troupe sélectionnée incarnant l’ idéal racial). Ces femmes devaient être blondes, de sang aryen, et mes
15436 ’idéal racial). Ces femmes devaient être blondes, de sang aryen, et mesurer au moins 1 m. 73. Ainsi le « type de femme » s
15437 de sang aryen, et mesurer au moins 1 m. 73. Ainsi le « type de femme » se trouva prescrit non par les souvenirs inconscien
15438 yen, et mesurer au moins 1 m. 73. Ainsi le « type de femme » se trouva prescrit non par les souvenirs inconscients, ni par
15439 i le « type de femme » se trouva prescrit non par les souvenirs inconscients, ni par des modes étrangères mais par la secti
15440 nconscients, ni par des modes étrangères mais par la section scientifique du ministère de la propagande. En 1938, on insti
15441 res mais par la section scientifique du ministère de la propagande. En 1938, on institua des écoles analogues pour toutes
15442 mais par la section scientifique du ministère de la propagande. En 1938, on institua des écoles analogues pour toutes les
15443 938, on institua des écoles analogues pour toutes les femmes allemandes. Et l’on décréta que les mariages seraient contract
15444 s analogues pour toutes les femmes allemandes. Et l’ on décréta que les mariages seraient contractés dorénavant « au nom de
15445 toutes les femmes allemandes. Et l’on décréta que les mariages seraient contractés dorénavant « au nom de l’État ». Le but
15446 riages seraient contractés dorénavant « au nom de l’ État ». Le but dernier de l’entreprise ne faisait pas de doute : on en
15447 aient contractés dorénavant « au nom de l’État ». Le but dernier de l’entreprise ne faisait pas de doute : on en viendrait
15448 s dorénavant « au nom de l’État ». Le but dernier de l’entreprise ne faisait pas de doute : on en viendrait à n’autoriser
15449 orénavant « au nom de l’État ». Le but dernier de l’ entreprise ne faisait pas de doute : on en viendrait à n’autoriser plu
15450  ». Le but dernier de l’entreprise ne faisait pas de doute : on en viendrait à n’autoriser plus que les unions contractées
15451 de doute : on en viendrait à n’autoriser plus que les unions contractées sur une base eugénique, selon certains critères st
15452 dividuels, donc des passions. À chacun sa « fiche de mariage ». Alors la science matrimoniale eût trouvé sa juste applicat
15453 passions. À chacun sa « fiche de mariage ». Alors la science matrimoniale eût trouvé sa juste application dans l’esprit de
15454 matrimoniale eût trouvé sa juste application dans l’ esprit de Lycurgue et de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de
15455 ale eût trouvé sa juste application dans l’esprit de Lycurgue et de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de la prépa
15456 sa juste application dans l’esprit de Lycurgue et de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de la préparation militair
15457 et de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de la préparation militaire. ⁂ L’expérience stalinienne a échoué, si l’o
15458 de Sparte : on en eût fait l’un des chapitres de la préparation militaire. ⁂ L’expérience stalinienne a échoué, si l’on e
15459 l’un des chapitres de la préparation militaire. ⁂ L’ expérience stalinienne a échoué, si l’on en croit les descriptions de
15460 ilitaire. ⁂ L’expérience stalinienne a échoué, si l’ on en croit les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeuness
15461 expérience stalinienne a échoué, si l’on en croit les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le n
15462 ienne a échoué, si l’on en croit les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartien
15463 ne a échoué, si l’on en croit les descriptions de l’ état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartient a
15464 roit les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartient au passé. Pourtant la tent
15465 t les descriptions de l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartient au passé. Pourtant la tentati
15466 l’état présent des mœurs de la jeunesse en URSS. Le nazisme appartient au passé. Pourtant la tentation totalitaire subsis
15467 en URSS. Le nazisme appartient au passé. Pourtant la tentation totalitaire subsiste. Il n’est pas interdit d’imaginer qu’u
15468 ation totalitaire subsiste. Il n’est pas interdit d’ imaginer qu’un jour nos démocraties y succombent, au nom d’une « scien
15469 craties y succombent, au nom d’une « science » ou d’ une hygiène sociologique. La pratique forcée de l’eugénisme peut réuss
15470 d’une « science » ou d’une hygiène sociologique. La pratique forcée de l’eugénisme peut réussir, là où toutes nos morales
15471 ou d’une hygiène sociologique. La pratique forcée de l’eugénisme peut réussir, là où toutes nos morales échouent, entraîna
15472 d’une hygiène sociologique. La pratique forcée de l’ eugénisme peut réussir, là où toutes nos morales échouent, entraînant
15473 ir, là où toutes nos morales échouent, entraînant l’ effective abolition du besoin « spirituel », et donc artificiel, de la
15474 tion du besoin « spirituel », et donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe d
15475 n du besoin « spirituel », et donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de l
15476 ituel », et donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura véc
15477 et donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occ
15478 donc artificiel, de la passion. Alors le cycle de l’ amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occide
15479 n. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’ Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, imprévisible, naî
15480 le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, imprévisible, naîtra dans
15481 cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, imprévisible, naîtra dans les
15482 u. Un Occident nouveau, imprévisible, naîtra dans les laboratoires. 6.Sens de la crise Pour mieux voir notre état, re
15483 évisible, naîtra dans les laboratoires. 6.Sens de la crise Pour mieux voir notre état, regardons l’Amérique — cette
15484 sible, naîtra dans les laboratoires. 6.Sens de la crise Pour mieux voir notre état, regardons l’Amérique — cette Eur
15485 la crise Pour mieux voir notre état, regardons l’ Amérique — cette Europe délivrée de ses routines, mais aussi de ses fr
15486 tat, regardons l’Amérique — cette Europe délivrée de ses routines, mais aussi de ses freins traditionnels. Nulle autre civ
15487 cette Europe délivrée de ses routines, mais aussi de ses freins traditionnels. Nulle autre civilisation connue, depuis prè
15488 pt-mille ans qu’elles se succèdent, n’a donné à «  l’ amour » nommé romance 210 cette publicité quotidienne : par l’écran, p
15489 mmé romance 210 cette publicité quotidienne : par l’ écran, par l’affiche, par le texte et les annonces des magazines, par
15490 10 cette publicité quotidienne : par l’écran, par l’ affiche, par le texte et les annonces des magazines, par les chansons
15491 ité quotidienne : par l’écran, par l’affiche, par le texte et les annonces des magazines, par les chansons et les images,
15492 nne : par l’écran, par l’affiche, par le texte et les annonces des magazines, par les chansons et les images, par la morale
15493 , par le texte et les annonces des magazines, par les chansons et les images, par la morale courante et ce qui la défie. Nu
15494 t les annonces des magazines, par les chansons et les images, par la morale courante et ce qui la défie. Nulle autre non pl
15495 es magazines, par les chansons et les images, par la morale courante et ce qui la défie. Nulle autre non plus n’a tenté av
15496 s et les images, par la morale courante et ce qui la défie. Nulle autre non plus n’a tenté avec cette naïve assurance l’en
15497 tre non plus n’a tenté avec cette naïve assurance l’ entreprise périlleuse de faire coïncider le mariage et « l’amour » ain
15498 vec cette naïve assurance l’entreprise périlleuse de faire coïncider le mariage et « l’amour » ainsi compris, et de baser
15499 urance l’entreprise périlleuse de faire coïncider le mariage et « l’amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le s
15500 ise périlleuse de faire coïncider le mariage et «  l’ amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le second. Pendant u
15501 cider le mariage et « l’amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le second. Pendant une grève des téléphones, en 
15502 econd. Pendant une grève des téléphones, en 1947, les opératrices de la petite ville de White Plains reçurent l’appel suiva
15503 ne grève des téléphones, en 1947, les opératrices de la petite ville de White Plains reçurent l’appel suivant : « Mon amie
15504 grève des téléphones, en 1947, les opératrices de la petite ville de White Plains reçurent l’appel suivant : « Mon amie et
15505 ones, en 1947, les opératrices de la petite ville de White Plains reçurent l’appel suivant : « Mon amie et moi voulons nou
15506 rices de la petite ville de White Plains reçurent l’ appel suivant : « Mon amie et moi voulons nous marier. Nous essayons d
15507 on amie et moi voulons nous marier. Nous essayons de trouver un juge de paix. N’est-ce pas une urgence »211 ? Les opératri
15508 un juge de paix. N’est-ce pas une urgence »211 ? Les opératrices décidèrent aussitôt que c’en était une. Et le journal qui
15509 trices décidèrent aussitôt que c’en était une. Et le journal qui rapportait l’histoire l’intitula : L’Amour est classé par
15510 que c’en était une. Et le journal qui rapportait l’ histoire l’intitula : L’Amour est classé parmi les cas d’urgence. Ce p
15511 tait une. Et le journal qui rapportait l’histoire l’ intitula : L’Amour est classé parmi les cas d’urgence. Ce petit fait b
15512 le journal qui rapportait l’histoire l’intitula : L’ Amour est classé parmi les cas d’urgence. Ce petit fait banal illustre
15513 l’histoire l’intitula : L’Amour est classé parmi les cas d’urgence. Ce petit fait banal illustre des croyances toutes natu
15514 ire l’intitula : L’Amour est classé parmi les cas d’ urgence. Ce petit fait banal illustre des croyances toutes naturelles
15515 c’est par là qu’il nous intéresse. Il montre que les termes d’« amour » et de mariage sont pratiquement équivalents ; que
15516 là qu’il nous intéresse. Il montre que les termes d’ « amour » et de mariage sont pratiquement équivalents ; que si l’on « 
15517 ntéresse. Il montre que les termes d’« amour » et de mariage sont pratiquement équivalents ; que si l’on « aime » il faut
15518 de mariage sont pratiquement équivalents ; que si l’ on « aime » il faut se marier sur l’heure ; qu’enfin « l’amour » doit
15519 ents ; que si l’on « aime » il faut se marier sur l’ heure ; qu’enfin « l’amour » doit normalement triompher de tous les ob
15520 aime » il faut se marier sur l’heure ; qu’enfin «  l’ amour » doit normalement triompher de tous les obstacles, ainsi que le
15521 ; qu’enfin « l’amour » doit normalement triompher de tous les obstacles, ainsi que le font voir journellement films, roman
15522 in « l’amour » doit normalement triompher de tous les obstacles, ainsi que le font voir journellement films, romans et comi
15523 lement triompher de tous les obstacles, ainsi que le font voir journellement films, romans et comic-strips. De fait, si l’
15524 voir journellement films, romans et comic-strips. De fait, si l’amour romanesque triomphe d’une quantité d’obstacles, il e
15525 lement films, romans et comic-strips. De fait, si l’ amour romanesque triomphe d’une quantité d’obstacles, il en est un con
15526 c-strips. De fait, si l’amour romanesque triomphe d’ une quantité d’obstacles, il en est un contre lequel il se brisera pre
15527 it, si l’amour romanesque triomphe d’une quantité d’ obstacles, il en est un contre lequel il se brisera presque toujours :
15528 tre lequel il se brisera presque toujours : c’est la durée. Or le mariage est une institution faite pour durer — ou il n’a
15529 se brisera presque toujours : c’est la durée. Or le mariage est une institution faite pour durer — ou il n’a pas de sens.
15530 une institution faite pour durer — ou il n’a pas de sens. Voilà le premier secret de la crise actuelle, crise qui peut se
15531 — ou il n’a pas de sens. Voilà le premier secret de la crise actuelle, crise qui peut se mesurer simplement par les stati
15532 ou il n’a pas de sens. Voilà le premier secret de la crise actuelle, crise qui peut se mesurer simplement par les statisti
15533 ctuelle, crise qui peut se mesurer simplement par les statistiques de divorce, où l’Amérique tient le premier rang. Vouloir
15534 i peut se mesurer simplement par les statistiques de divorce, où l’Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le maria
15535 er simplement par les statistiques de divorce, où l’ Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le mariage sur une form
15536 l’Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le mariage sur une forme d’amour instable par définition, c’est travaill
15537 ier rang. Vouloir fonder le mariage sur une forme d’ amour instable par définition, c’est travailler en fait pour l’État de
15538 ble par définition, c’est travailler en fait pour l’ État de Nevada. Exiger de n’importe quel film, fût-il sur la bombe ato
15539 travailler en fait pour l’État de Nevada. Exiger de n’importe quel film, fût-il sur la bombe atomique, qu’il tienne une c
15540 Nevada. Exiger de n’importe quel film, fût-il sur la bombe atomique, qu’il tienne une certaine dose de la drogue romanesqu
15541 la bombe atomique, qu’il tienne une certaine dose de la drogue romanesque (plus encore qu’érotique) nommé love interest, c
15542 bombe atomique, qu’il tienne une certaine dose de la drogue romanesque (plus encore qu’érotique) nommé love interest, c’es
15543 ore qu’érotique) nommé love interest, c’est faire de la publicité pour les microbes, non pour le remède, de la maladie du
15544 qu’érotique) nommé love interest, c’est faire de la publicité pour les microbes, non pour le remède, de la maladie du mar
15545 é love interest, c’est faire de la publicité pour les microbes, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se
15546 faire de la publicité pour les microbes, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles,
15547 publicité pour les microbes, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves e
15548 blicité pour les microbes, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves exci
15549 es, non pour le remède, de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de séparatio
15550 , de la maladie du mariage. La romance se nourrit d’ obstacles, de brèves excitations et de séparations ; le mariage, au co
15551 ie du mariage. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de séparations ; le mariage, au contraire, est
15552 se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de séparations ; le mariage, au contraire, est fait d’accoutumance, de p
15553 tacles, de brèves excitations et de séparations ; le mariage, au contraire, est fait d’accoutumance, de proximité quotidie
15554 séparations ; le mariage, au contraire, est fait d’ accoutumance, de proximité quotidienne. La romance veut « l’amour de l
15555 e mariage, au contraire, est fait d’accoutumance, de proximité quotidienne. La romance veut « l’amour de loin » des trouba
15556 st fait d’accoutumance, de proximité quotidienne. La romance veut « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’amou
15557 ance, de proximité quotidienne. La romance veut «  l’ amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’amour du « prochain ».
15558 proximité quotidienne. La romance veut « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc
15559 omance veut « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’
15560 « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage, l’ amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’une romance,
15561 rs ; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc l’ on s’est marié à cause d’une romance, une fois celle-ci évaporée, il e
15562 du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’ une romance, une fois celle-ci évaporée, il est normal qu’à la premièr
15563 orée, il est normal qu’à la première constatation d’ un conflit de caractères ou de goûts, l’on se demande : pourquoi suis-
15564 normal qu’à la première constatation d’un conflit de caractères ou de goûts, l’on se demande : pourquoi suis-je marié ? Et
15565 emière constatation d’un conflit de caractères ou de goûts, l’on se demande : pourquoi suis-je marié ? Et il est non moins
15566 statation d’un conflit de caractères ou de goûts, l’ on se demande : pourquoi suis-je marié ? Et il est non moins naturel q
15567 marié ? Et il est non moins naturel qu’obsédé par la propagande universelle pour la romance, l’on admette la première occa
15568 urel qu’obsédé par la propagande universelle pour la romance, l’on admette la première occasion de tomber amoureux de quel
15569 dé par la propagande universelle pour la romance, l’ on admette la première occasion de tomber amoureux de quelqu’un d’autr
15570 our la romance, l’on admette la première occasion de tomber amoureux de quelqu’un d’autre. Et il est parfaitement logique
15571 n admette la première occasion de tomber amoureux de quelqu’un d’autre. Et il est parfaitement logique qu’on décide aussit
15572 première occasion de tomber amoureux de quelqu’un d’ autre. Et il est parfaitement logique qu’on décide aussitôt de divorce
15573 il est parfaitement logique qu’on décide aussitôt de divorcer pour trouver dans le nouvel « amour », qui entraîne un nouve
15574 ’on décide aussitôt de divorcer pour trouver dans le nouvel « amour », qui entraîne un nouveau mariage, une nouvelle prome
15575 ntraîne un nouveau mariage, une nouvelle promesse de bonheur ; les trois mots étant synonymes. Ainsi, guérissant son ennui
15576 uveau mariage, une nouvelle promesse de bonheur ; les trois mots étant synonymes. Ainsi, guérissant son ennui par une fièvr
15577 pour la deuxième fois, elle pour la quatrième », l’ Américain cherche l’ajustement. Il ne le cherche pas à l’intérieur de
15578 is, elle pour la quatrième », l’Américain cherche l’ ajustement. Il ne le cherche pas à l’intérieur de l’ancienne situation
15579 trième », l’Américain cherche l’ajustement. Il ne le cherche pas à l’intérieur de l’ancienne situation cependant garantie
15580 ajustement. Il ne le cherche pas à l’intérieur de l’ ancienne situation cependant garantie « pour le meilleur et pour le pi
15581 de l’ancienne situation cependant garantie « pour le meilleur et pour le pire » par un serment. Il le cherche au contraire
15582 ion cependant garantie « pour le meilleur et pour le pire » par un serment. Il le cherche au contraire par le moyen d’une
15583 le meilleur et pour le pire » par un serment. Il le cherche au contraire par le moyen d’une nouvelle « expérience », cons
15584  » par un serment. Il le cherche au contraire par le moyen d’une nouvelle « expérience », considérée comme telle, et d’ail
15585 serment. Il le cherche au contraire par le moyen d’ une nouvelle « expérience », considérée comme telle, et d’ailleurs aff
15586 onsidérée comme telle, et d’ailleurs affectée dès le départ des mêmes motifs d’échec que celles qui ont précédé. C’est pou
15587 ’ailleurs affectée dès le départ des mêmes motifs d’ échec que celles qui ont précédé. C’est pourquoi le divorce revêt en A
15588 ’échec que celles qui ont précédé. C’est pourquoi le divorce revêt en Amérique un caractère moins désastreux et même plus
15589 ésastreux et même plus normal qu’en Europe. Là où l’ Européen voit surtout une rupture créant un désordre social, et la per
15590 surtout une rupture créant un désordre social, et la perte d’un capital de souvenirs et d’expériences communes, l’Américai
15591 ne rupture créant un désordre social, et la perte d’ un capital de souvenirs et d’expériences communes, l’Américain a plutô
15592 éant un désordre social, et la perte d’un capital de souvenirs et d’expériences communes, l’Américain a plutôt l’impressio
15593 social, et la perte d’un capital de souvenirs et d’ expériences communes, l’Américain a plutôt l’impression qu’il met de l
15594 n capital de souvenirs et d’expériences communes, l’ Américain a plutôt l’impression qu’il met de l’ordre dans sa vie et qu
15595 s et d’expériences communes, l’Américain a plutôt l’ impression qu’il met de l’ordre dans sa vie et qu’il s’ouvre un nouvel
15596 unes, l’Américain a plutôt l’impression qu’il met de l’ordre dans sa vie et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’économie de
15597 s, l’Américain a plutôt l’impression qu’il met de l’ ordre dans sa vie et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’économie de l’é
15598 re dans sa vie et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’ économie de l’épargne, une fois de plus, s’oppose ici à celle du gaspi
15599 vie et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’économie de l’épargne, une fois de plus, s’oppose ici à celle du gaspillage, comm
15600 et qu’il s’ouvre un nouvel avenir. L’économie de l’ épargne, une fois de plus, s’oppose ici à celle du gaspillage, comme l
15601 e plus, s’oppose ici à celle du gaspillage, comme le souci de préserver le passé à celui de faire table rase pour construi
15602 ’oppose ici à celle du gaspillage, comme le souci de préserver le passé à celui de faire table rase pour construire quelqu
15603 celle du gaspillage, comme le souci de préserver le passé à celui de faire table rase pour construire quelque chose de pl
15604 age, comme le souci de préserver le passé à celui de faire table rase pour construire quelque chose de plus net, sans comp
15605 uelque chose de plus net, sans compromis. Mais si l’ on est ennemi des compromis, il est contradictoire de se marier. Et si
15606 n est ennemi des compromis, il est contradictoire de se marier. Et si l’on veut tirer une traite sur son avenir, il est fo
15607 promis, il est contradictoire de se marier. Et si l’ on veut tirer une traite sur son avenir, il est fort imprudent de sugg
15608 une traite sur son avenir, il est fort imprudent de suggérer d’avance qu’on se réserve le droit de ne point l’honorer ; c
15609 sur son avenir, il est fort imprudent de suggérer d’ avance qu’on se réserve le droit de ne point l’honorer ; comme le fit
15610 t imprudent de suggérer d’avance qu’on se réserve le droit de ne point l’honorer ; comme le fit cette jeune milliardaire d
15611 nt de suggérer d’avance qu’on se réserve le droit de ne point l’honorer ; comme le fit cette jeune milliardaire disant aux
15612 er d’avance qu’on se réserve le droit de ne point l’ honorer ; comme le fit cette jeune milliardaire disant aux journaliste
15613 se réserve le droit de ne point l’honorer ; comme le fit cette jeune milliardaire disant aux journalistes, la veille de so
15614 cette jeune milliardaire disant aux journalistes, la veille de son mariage : « C’est merveilleux de se marier pour la prem
15615 e milliardaire disant aux journalistes, la veille de son mariage : « C’est merveilleux de se marier pour la première fois 
15616 s, la veille de son mariage : « C’est merveilleux de se marier pour la première fois ! » (Un an plus tard, elle divorçait.
15617 d, elle divorçait.) Sur quoi, plusieurs proposent d’ interdire le divorce, ou de le rendre au moins très difficile. Mais c’
15618 rçait.) Sur quoi, plusieurs proposent d’interdire le divorce, ou de le rendre au moins très difficile. Mais c’est le maria
15619 i, plusieurs proposent d’interdire le divorce, ou de le rendre au moins très difficile. Mais c’est le mariage, à mon avis,
15620 plusieurs proposent d’interdire le divorce, ou de le rendre au moins très difficile. Mais c’est le mariage, à mon avis, qu
15621 de le rendre au moins très difficile. Mais c’est le mariage, à mon avis, que l’on a rendu trop facile, en acceptant que «
15622 difficile. Mais c’est le mariage, à mon avis, que l’ on a rendu trop facile, en acceptant que « l’amour » suffise pour le c
15623 que l’on a rendu trop facile, en acceptant que «  l’ amour » suffise pour le conclure, au dédain des convenances démodées d
15624 facile, en acceptant que « l’amour » suffise pour le conclure, au dédain des convenances démodées de milieu social et reli
15625 r le conclure, au dédain des convenances démodées de milieu social et religieux, d’éducation et de fortune. On pourrait ce
15626 nvenances démodées de milieu social et religieux, d’ éducation et de fortune. On pourrait certes imaginer de nouvelles cond
15627 ées de milieu social et religieux, d’éducation et de fortune. On pourrait certes imaginer de nouvelles conditions à rempli
15628 cation et de fortune. On pourrait certes imaginer de nouvelles conditions à remplir par les candidats au mariage — cette v
15629 es imaginer de nouvelles conditions à remplir par les candidats au mariage — cette vraie « coexistence » durable, pacifique
15630 e à toute alliance humaine ses meilleures chances de durer : buts et rythmes de vie, vocations comparées, caractères et te
15631 ses meilleures chances de durer : buts et rythmes de vie, vocations comparées, caractères et tempéraments. Si l’on veut le
15632 cations comparées, caractères et tempéraments. Si l’ on veut le mariage, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assur
15633 mparées, caractères et tempéraments. Si l’on veut le mariage, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les con
15634 mpéraments. Si l’on veut le mariage, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les conditions. Mais ces réforme
15635 mariage, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’ en assurer les conditions. Mais ces réformes n’auraient que peu d’effe
15636 st-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les conditions. Mais ces réformes n’auraient que peu d’effet dans un mond
15637 conditions. Mais ces réformes n’auraient que peu d’ effet dans un monde qui a gardé, sinon la vraie passion, du moins la n
15638 que peu d’effet dans un monde qui a gardé, sinon la vraie passion, du moins la nostalgie de la passion, devenue congénita
15639 nde qui a gardé, sinon la vraie passion, du moins la nostalgie de la passion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le
15640 dé, sinon la vraie passion, du moins la nostalgie de la passion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le mariage qui
15641 sinon la vraie passion, du moins la nostalgie de la passion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le mariage qui se
15642 la nostalgie de la passion, devenue congénitale à l’ homme occidental. Le mariage qui se fondait sur les convenances social
15643 assion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le mariage qui se fondait sur les convenances sociales, donc du point de
15644 l’homme occidental. Le mariage qui se fondait sur les convenances sociales, donc du point de vue de l’individu, sur le hasa
15645 ur les convenances sociales, donc du point de vue de l’individu, sur le hasard, avait au moins autant de chances que le ma
15646 les convenances sociales, donc du point de vue de l’ individu, sur le hasard, avait au moins autant de chances que le maria
15647 sociales, donc du point de vue de l’individu, sur le hasard, avait au moins autant de chances que le mariage fondé sur « l
15648 l’individu, sur le hasard, avait au moins autant de chances que le mariage fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolu
15649 r le hasard, avait au moins autant de chances que le mariage fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occid
15650 oins autant de chances que le mariage fondé sur «  l’ amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va de la sagesse tr
15651 le mariage fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’ évolution de l’Occident va de la sagesse tribale au risque individuel 
15652 ondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va de la sagesse tribale au risque individuel ; elle est i
15653 é sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’ Occident va de la sagesse tribale au risque individuel ; elle est irré
15654 r » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va de la sagesse tribale au risque individuel ; elle est irréversible et il
15655 seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va de la sagesse tribale au risque individuel ; elle est irréversible et il fa
15656 que individuel ; elle est irréversible et il faut l’ approuver, dans la mesure où elle tend à ordonner le destin collectif
15657 lle est irréversible et il faut l’approuver, dans la mesure où elle tend à ordonner le destin collectif ou natif à la déci
15658 approuver, dans la mesure où elle tend à ordonner le destin collectif ou natif à la décision personnelle. ⁂ Il est clair q
15659 le tend à ordonner le destin collectif ou natif à la décision personnelle. ⁂ Il est clair que la crise présente du mariage
15660 tif à la décision personnelle. ⁂ Il est clair que la crise présente du mariage, en Europe comme en Amérique, résulte d’une
15661 du mariage, en Europe comme en Amérique, résulte d’ une pluralité de causes profondes ou prochaines, dont le culte de la r
15662 Europe comme en Amérique, résulte d’une pluralité de causes profondes ou prochaines, dont le culte de la romance n’est qu’
15663 pluralité de causes profondes ou prochaines, dont le culte de la romance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le sou
15664 de causes profondes ou prochaines, dont le culte de la romance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le souligner da
15665 causes profondes ou prochaines, dont le culte de la romance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le souligner dans
15666 a romance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le souligner dans cet ouvrage.) La recherche du bonheur individuel pr
15667 omance n’est qu’un exemple. (Mais je me devais de le souligner dans cet ouvrage.) La recherche du bonheur individuel prima
15668 s je me devais de le souligner dans cet ouvrage.) La recherche du bonheur individuel primant sur la stabilité sociale, et
15669 .) La recherche du bonheur individuel primant sur la stabilité sociale, et le respect de l’évolution psychologique primant
15670 r individuel primant sur la stabilité sociale, et le respect de l’évolution psychologique primant sur le sens du serment,
15671 l primant sur la stabilité sociale, et le respect de l’évolution psychologique primant sur le sens du serment, peuvent êtr
15672 rimant sur la stabilité sociale, et le respect de l’ évolution psychologique primant sur le sens du serment, peuvent être r
15673 respect de l’évolution psychologique primant sur le sens du serment, peuvent être rattachés au complexe romanesque. Mais
15674 et dans d’autres domaines, ou à d’autres niveaux de la réalité, tantôt sociale, tantôt psychique. L’émancipation de la fe
15675 dans d’autres domaines, ou à d’autres niveaux de la réalité, tantôt sociale, tantôt psychique. L’émancipation de la femme
15676 de la réalité, tantôt sociale, tantôt psychique. L’ émancipation de la femme (son entrée dans la vie professionnelle et sa
15677 tantôt sociale, tantôt psychique. L’émancipation de la femme (son entrée dans la vie professionnelle et sa revendication
15678 ntôt sociale, tantôt psychique. L’émancipation de la femme (son entrée dans la vie professionnelle et sa revendication d’é
15679 ique. L’émancipation de la femme (son entrée dans la vie professionnelle et sa revendication d’égalité) est un facteur non
15680 e dans la vie professionnelle et sa revendication d’ égalité) est un facteur non négligeable de la crise. La vulgarisation
15681 ication d’égalité) est un facteur non négligeable de la crise. La vulgarisation des connaissances psychologiques en est un
15682 tion d’égalité) est un facteur non négligeable de la crise. La vulgarisation des connaissances psychologiques en est un au
15683 lité) est un facteur non négligeable de la crise. La vulgarisation des connaissances psychologiques en est un autre : l’ho
15684 es connaissances psychologiques en est un autre : l’ homme et la femme du xxe siècle, même très sommairement informés de l
15685 ances psychologiques en est un autre : l’homme et la femme du xxe siècle, même très sommairement informés de l’existence
15686 e du xxe siècle, même très sommairement informés de l’existence des complexes freudiens, du jeu des refoulements et de l’
15687 u xxe siècle, même très sommairement informés de l’ existence des complexes freudiens, du jeu des refoulements et de l’ori
15688 s complexes freudiens, du jeu des refoulements et de l’origine des névroses, sont portés à plus d’exigence que leurs ancêt
15689 omplexes freudiens, du jeu des refoulements et de l’ origine des névroses, sont portés à plus d’exigence que leurs ancêtres
15690 et de l’origine des névroses, sont portés à plus d’ exigence que leurs ancêtres quant au mariage et à la vie matrimoniale.
15691 exigence que leurs ancêtres quant au mariage et à la vie matrimoniale. Ces exigences iront croissant avec la diffusion des
15692 matrimoniale. Ces exigences iront croissant avec la diffusion des « sciences humaines », dont les premiers balbutiements
15693 dont les premiers balbutiements ont déjà modifié d’ une manière perceptible la conscience de l’Occidental. Enfin, certains
15694 ements ont déjà modifié d’une manière perceptible la conscience de l’Occidental. Enfin, certains signes annoncent un phéno
15695 à modifié d’une manière perceptible la conscience de l’Occidental. Enfin, certains signes annoncent un phénomène plus prof
15696 odifié d’une manière perceptible la conscience de l’ Occidental. Enfin, certains signes annoncent un phénomène plus profond
15697 profond, peut-être comparable à celui qui envahit la psyché collective du xiie siècle, et que je qualifiais au livre II d
15698 du xiie siècle, et que je qualifiais au livre II de « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dan
15699 e, et que je qualifiais au livre II de « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église cat
15700 et que je qualifiais au livre II de « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église cathol
15701 lifiais au livre II de « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église catholique et ses m
15702 « remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église catholique et ses masses populaires ; les
15703 remontée de la shakti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’Église catholique et ses masses populaires ; les tr
15704 ti ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’ Église catholique et ses masses populaires ; les travaux tout récents
15705 ns l’Église catholique et ses masses populaires ; les travaux tout récents de C. G. Jung et de son école sur la Sophia, Sag
15706 ses masses populaires ; les travaux tout récents de C. G. Jung et de son école sur la Sophia, Sagesse et Vierge-Mère éter
15707 aires ; les travaux tout récents de C. G. Jung et de son école sur la Sophia, Sagesse et Vierge-Mère éternelle212 ; et par
15708 ux tout récents de C. G. Jung et de son école sur la Sophia, Sagesse et Vierge-Mère éternelle212 ; et par ailleurs (vraime
15709 e212 ; et par ailleurs (vraiment ailleurs !) dans l’ avant-garde de la littérature européenne, le regain d’intérêt pour le
15710 ailleurs (vraiment ailleurs !) dans l’avant-garde de la littérature européenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’
15711 leurs (vraiment ailleurs !) dans l’avant-garde de la littérature européenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’exa
15712 dans l’avant-garde de la littérature européenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfan
15713 ant-garde de la littérature européenne, le regain d’ intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvat
15714 littérature européenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme
15715 ropéenne, le regain d’intérêt pour le catharisme, l’ exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou
15716 regain d’intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou l’annonce rép
15717 ain d’intérêt pour le catharisme, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou l’annonce répété
15718 e, l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou l’annonce répétée d’une revanche imminente du p
15719 l’exaltation de la « Femme-Enfant » salvatrice de l’ homme rationnel, ou l’annonce répétée d’une revanche imminente du prin
15720 emme-Enfant » salvatrice de l’homme rationnel, ou l’ annonce répétée d’une revanche imminente du principe féminin sur le pa
15721 atrice de l’homme rationnel, ou l’annonce répétée d’ une revanche imminente du principe féminin sur le patriarcat213 — tout
15722 d’une revanche imminente du principe féminin sur le patriarcat213 — tout cela fait pressentir la possibilité d’une vaste
15723 sur le patriarcat213 — tout cela fait pressentir la possibilité d’une vaste évolution de la psyché moderne, dont le princ
15724 cat213 — tout cela fait pressentir la possibilité d’ une vaste évolution de la psyché moderne, dont le principe et le sens
15725 t pressentir la possibilité d’une vaste évolution de la psyché moderne, dont le principe et le sens nous demeurent cachés,
15726 ressentir la possibilité d’une vaste évolution de la psyché moderne, dont le principe et le sens nous demeurent cachés, ma
15727 d’une vaste évolution de la psyché moderne, dont le principe et le sens nous demeurent cachés, mais qui donnera peut-être
15728 olution de la psyché moderne, dont le principe et le sens nous demeurent cachés, mais qui donnera peut-être aux historiens
15729 mais qui donnera peut-être aux historiens futurs de notre société occidentale, la clé d’une crise dont nous ne voyons enc
15730 x historiens futurs de notre société occidentale, la clé d’une crise dont nous ne voyons encore que les symptômes superfic
15731 riens futurs de notre société occidentale, la clé d’ une crise dont nous ne voyons encore que les symptômes superficiels, s
15732 la clé d’une crise dont nous ne voyons encore que les symptômes superficiels, sporadiques et incohérents. ⁂ On sent combien
15733 vaine toute tentative actuelle pour « résoudre » les contradictions qu’endurent tant d’hommes et de femmes dans leur maria
15734 « résoudre » les contradictions qu’endurent tant d’ hommes et de femmes dans leur mariage. Des synthèses se préparent, peu
15735 » les contradictions qu’endurent tant d’hommes et de femmes dans leur mariage. Des synthèses se préparent, peut-être, obsc
15736 bscurément. Elles échappent encore, par nature, à la conscience individuelle. Toute solution que je serais tenté de propos
15737 individuelle. Toute solution que je serais tenté de proposer, fût-elle jugée « la bonne » par le siècle à venir, serait a
15738 que je serais tenté de proposer, fût-elle jugée «  la bonne » par le siècle à venir, serait aujourd’hui frappée d’inefficac
15739 enté de proposer, fût-elle jugée « la bonne » par le siècle à venir, serait aujourd’hui frappée d’inefficacité, ou si elle
15740 par le siècle à venir, serait aujourd’hui frappée d’ inefficacité, ou si elle pouvait agir, ferait plus de mal que de bien.
15741 nefficacité, ou si elle pouvait agir, ferait plus de mal que de bien. Si je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l
15742 , ou si elle pouvait agir, ferait plus de mal que de bien. Si je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’imposer à
15743 uvait agir, ferait plus de mal que de bien. Si je l’ avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’imposer à mes contemporai
15744 que de bien. Si je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’imposer à mes contemporains, je me garderais d’en rien f
15745 . Si je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’imposer à mes contemporains, je me garderais d’en rien faire. C’est
15746 i je l’avais trouvée, et si j’avais le pouvoir de l’ imposer à mes contemporains, je me garderais d’en rien faire. C’est qu
15747 de l’imposer à mes contemporains, je me garderais d’ en rien faire. C’est qu’une crise de cet ordre n’est pas un accident.
15748 me garderais d’en rien faire. C’est qu’une crise de cet ordre n’est pas un accident. Tenter de la couper, comme on le fai
15749 crise de cet ordre n’est pas un accident. Tenter de la couper, comme on le fait d’une fièvre, serait bien moins la guérir
15750 ise de cet ordre n’est pas un accident. Tenter de la couper, comme on le fait d’une fièvre, serait bien moins la guérir qu
15751 st pas un accident. Tenter de la couper, comme on le fait d’une fièvre, serait bien moins la guérir que nous priver de nos
15752 n accident. Tenter de la couper, comme on le fait d’ une fièvre, serait bien moins la guérir que nous priver de nos chances
15753 comme on le fait d’une fièvre, serait bien moins la guérir que nous priver de nos chances d’en comprendre un jour le secr
15754 èvre, serait bien moins la guérir que nous priver de nos chances d’en comprendre un jour le secret. Et ce serait en même t
15755 en moins la guérir que nous priver de nos chances d’ en comprendre un jour le secret. Et ce serait en même temps une sorte
15756 ous priver de nos chances d’en comprendre un jour le secret. Et ce serait en même temps une sorte de tricherie, soit que l
15757 r le secret. Et ce serait en même temps une sorte de tricherie, soit que la solution n’apporte en vérité qu’en essai de re
15758 it en même temps une sorte de tricherie, soit que la solution n’apporte en vérité qu’en essai de retour à l’équilibre anci
15759 t que la solution n’apporte en vérité qu’en essai de retour à l’équilibre ancien, dont la crise même dénonce toute la préc
15760 ution n’apporte en vérité qu’en essai de retour à l’ équilibre ancien, dont la crise même dénonce toute la précarité ; soit
15761 qu’en essai de retour à l’équilibre ancien, dont la crise même dénonce toute la précarité ; soit qu’elle projette sur l’a
15762 quilibre ancien, dont la crise même dénonce toute la précarité ; soit qu’elle projette sur l’avenir collectif une théorie
15763 ce toute la précarité ; soit qu’elle projette sur l’ avenir collectif une théorie ou des préceptes raisonnables, mais dont
15764 théorie ou des préceptes raisonnables, mais dont les effets lointains ne sauraient être évalués tant que le sens général d
15765 fets lointains ne sauraient être évalués tant que le sens général de la crise nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchi
15766 e sauraient être évalués tant que le sens général de la crise nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message
15767 auraient être évalués tant que le sens général de la crise nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message et
15768 l de la crise nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message et de décoder patiemment les nouvelles ambiguës
15769 nous échappe. Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message et de décoder patiemment les nouvelles ambiguës que la crise
15770 Il s’agit bien plutôt de déchiffrer le message et de décoder patiemment les nouvelles ambiguës que la crise nous apporte s
15771 de déchiffrer le message et de décoder patiemment les nouvelles ambiguës que la crise nous apporte sur nous-mêmes, sur nos
15772 de décoder patiemment les nouvelles ambiguës que la crise nous apporte sur nous-mêmes, sur nos vœux secrets, sur la tenda
15773 apporte sur nous-mêmes, sur nos vœux secrets, sur la tendance réelle, peut-être créatrice, que traduisent parfois nos révo
15774 voltes, nos illusions naïves, nos péchés. Essayer de résoudre notre crise du mariage par des mesures morales, sociales ou
15775 sociales ou scientifiques, déduites du seul désir d’ arrêter les dégâts, ne serait-ce pas lui dénier arbitrairement le cara
15776 u scientifiques, déduites du seul désir d’arrêter les dégâts, ne serait-ce pas lui dénier arbitrairement le caractère qu’el
15777 égâts, ne serait-ce pas lui dénier arbitrairement le caractère qu’elle semble bien avoir : celui de la recherche, presque
15778 nt le caractère qu’elle semble bien avoir : celui de la recherche, presque aveugle encore, d’un nouvel équilibre du couple
15779 le caractère qu’elle semble bien avoir : celui de la recherche, presque aveugle encore, d’un nouvel équilibre du couple. É
15780  : celui de la recherche, presque aveugle encore, d’ un nouvel équilibre du couple. Équilibre tendu entre les exigences tou
15781 nouvel équilibre du couple. Équilibre tendu entre les exigences toujours simultanées, contraires et légitimes, de la stabil
15782 es toujours simultanées, contraires et légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin d
15783 toujours simultanées, contraires et légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l
15784 nées, contraires et légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement
15785 s, contraires et légitimes, de la stabilité et de l’ évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de
15786 et légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne
15787 légitimes, de la stabilité et de l’évolution, de l’ espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et
15788 de la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu
15789 la stabilité et de l’évolution, de l’espèce et de l’ individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui
15790 l’évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la juge et l
15791 évolution, de l’espèce et de l’individu, enfin de l’ accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la juge et la s
15792 pèce et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la juge et la suscite. 201. Vo
15793 e et de l’individu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la juge et la suscite. 201. Voir
15794 idu, enfin de l’accomplissement de la personne et de l’Absolu qui seul la juge et la suscite. 201. Voir sur ce point :
15795 , enfin de l’accomplissement de la personne et de l’ Absolu qui seul la juge et la suscite. 201. Voir sur ce point : R. 
15796 plissement de la personne et de l’Absolu qui seul la juge et la suscite. 201. Voir sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idé
15797 de la personne et de l’Absolu qui seul la juge et la suscite. 201. Voir sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du
15798 cite. 201. Voir sur ce point : R. P. Lavaud, «  L’ idée divine du mariage », Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le
15799 iage », Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le sacrement catholique se justifierait soit par le récit du miracle de
15800 Le sacrement catholique se justifierait soit par le récit du miracle de Cana (« simple hypothèse », dit l’auteur) ; soit
15801 ique se justifierait soit par le récit du miracle de Cana (« simple hypothèse », dit l’auteur) ; soit par le passage où Jé
15802 cit du miracle de Cana (« simple hypothèse », dit l’ auteur) ; soit par le passage où Jésus proclame que l’homme ne doit pa
15803 a (« simple hypothèse », dit l’auteur) ; soit par le passage où Jésus proclame que l’homme ne doit pas séparer ce que Dieu
15804 teur) ; soit par le passage où Jésus proclame que l’ homme ne doit pas séparer ce que Dieu a uni ; soit par des entretiens
15805 parer ce que Dieu a uni ; soit par des entretiens de Jésus ressuscité et de ses disciples « que les évangélistes et les Ac
15806  ; soit par des entretiens de Jésus ressuscité et de ses disciples « que les évangélistes et les Actes mentionnent sans le
15807 ens de Jésus ressuscité et de ses disciples « que les évangélistes et les Actes mentionnent sans les rapporter en détail ».
15808 ité et de ses disciples « que les évangélistes et les Actes mentionnent sans les rapporter en détail ». L’auteur n’indique
15809 ue les évangélistes et les Actes mentionnent sans les rapporter en détail ». L’auteur n’indique rien de plus précis que ces
15810 Actes mentionnent sans les rapporter en détail ». L’ auteur n’indique rien de plus précis que ces trois « hypothèses » huma
15811 « hypothèses » humaines pour fonder bibliquement le dogme traditionnel. 202. Les gnostiques ont souvent exprimé cette op
15812 fonder bibliquement le dogme traditionnel. 202. Les gnostiques ont souvent exprimé cette opinion : « Les crimes sont un t
15813 gnostiques ont souvent exprimé cette opinion : «  Les crimes sont un tribut payé à la vie. » (Carpocrates, cf. Schultz, Dok
15814 ette opinion : « Les crimes sont un tribut payé à la vie. » (Carpocrates, cf. Schultz, Dokumente der Gnosis.) 203. Encore
15815 Schultz, Dokumente der Gnosis.) 203. Encore que la faute soit alors considérée moins par rapport à la morale en soi, que
15816 a faute soit alors considérée moins par rapport à la morale en soi, que sous l’aspect du risque et du danger qu’elle fait
15817 ée moins par rapport à la morale en soi, que sous l’ aspect du risque et du danger qu’elle fait courir à celui qui la comme
15818 sque et du danger qu’elle fait courir à celui qui la commet. Tandis que du point de vue des vrais cathares, nous l’avons v
15819 ndis que du point de vue des vrais cathares, nous l’ avons vu, le véritable crime, c’est d’avoir « consommé » dans la chair
15820 point de vue des vrais cathares, nous l’avons vu, le véritable crime, c’est d’avoir « consommé » dans la chair cet adultèr
15821 hares, nous l’avons vu, le véritable crime, c’est d’ avoir « consommé » dans la chair cet adultère. 204. L’aventure fameus
15822 véritable crime, c’est d’avoir « consommé » dans la chair cet adultère. 204. L’aventure fameuse de la princesse de C… do
15823 ir « consommé » dans la chair cet adultère. 204. L’ aventure fameuse de la princesse de C… donna lieu au début du siècle à
15824 s la chair cet adultère. 204. L’aventure fameuse de la princesse de C… donna lieu au début du siècle à toute une littérat
15825 a chair cet adultère. 204. L’aventure fameuse de la princesse de C… donna lieu au début du siècle à toute une littérature
15826 toute une littérature romanesque. Quant au thème de l’ouvrier ou du chauffeur qui « mérite » la fille du patron, il fut a
15827 ute une littérature romanesque. Quant au thème de l’ ouvrier ou du chauffeur qui « mérite » la fille du patron, il fut abon
15828 thème de l’ouvrier ou du chauffeur qui « mérite » la fille du patron, il fut abondamment exploité par le film allemand, so
15829 fille du patron, il fut abondamment exploité par le film allemand, sous l’hitlérisme. 205. Le titre d’un roman de Max Br
15830 t abondamment exploité par le film allemand, sous l’ hitlérisme. 205. Le titre d’un roman de Max Brod, Die Frau nach der m
15831 té par le film allemand, sous l’hitlérisme. 205. Le titre d’un roman de Max Brod, Die Frau nach der man sichsehnt (la fem
15832 film allemand, sous l’hitlérisme. 205. Le titre d’ un roman de Max Brod, Die Frau nach der man sichsehnt (la femme que l’
15833 and, sous l’hitlérisme. 205. Le titre d’un roman de Max Brod, Die Frau nach der man sichsehnt (la femme que l’on désire,
15834 man de Max Brod, Die Frau nach der man sichsehnt ( la femme que l’on désire, la femme de notre nostalgie) est la meilleure
15835 od, Die Frau nach der man sichsehnt (la femme que l’ on désire, la femme de notre nostalgie) est la meilleure définition d’
15836 nach der man sichsehnt (la femme que l’on désire, la femme de notre nostalgie) est la meilleure définition d’Iseut. L’amou
15837 man sichsehnt (la femme que l’on désire, la femme de notre nostalgie) est la meilleure définition d’Iseut. L’amour-passion
15838 que l’on désire, la femme de notre nostalgie) est la meilleure définition d’Iseut. L’amour-passion veut « la Princesse loi
15839 e de notre nostalgie) est la meilleure définition d’ Iseut. L’amour-passion veut « la Princesse lointaine » tandis que l’am
15840 e nostalgie) est la meilleure définition d’Iseut. L’ amour-passion veut « la Princesse lointaine » tandis que l’amour chrét
15841 lleure définition d’Iseut. L’amour-passion veut «  la Princesse lointaine » tandis que l’amour chrétien veut « le prochain 
15842 assion veut « la Princesse lointaine » tandis que l’ amour chrétien veut « le prochain ». 206. Le Dict de Padma. 207. L’e
15843 se lointaine » tandis que l’amour chrétien veut «  le prochain ». 206. Le Dict de Padma. 207. L’encyclique Casti connubii
15844 que l’amour chrétien veut « le prochain ». 206. Le Dict de Padma. 207. L’encyclique Casti connubii a répondu à la décis
15845 ut « le prochain ». 206. Le Dict de Padma. 207. L’ encyclique Casti connubii a répondu à la décision des évêques anglican
15846 ma. 207. L’encyclique Casti connubii a répondu à la décision des évêques anglicans dite de Lambeth. Les Congrès œcuméniqu
15847 répondu à la décision des évêques anglicans dite de Lambeth. Les Congrès œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les
15848 a décision des évêques anglicans dite de Lambeth. Les Congrès œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les Églises non
15849 nglicans dite de Lambeth. Les Congrès œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les Églises non romaines) ont également
15850 Lambeth. Les Congrès œcuméniques de Stockholm et d’ Oxford (toutes les Églises non romaines) ont également touché le probl
15851 grès œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les Églises non romaines) ont également touché le problème. 208. Il sera
15852 es les Églises non romaines) ont également touché le problème. 208. Il serait curieux de retrouver quel est l’auteur — év
15853 ement touché le problème. 208. Il serait curieux de retrouver quel est l’auteur — évidemment moderne — qui a parlé le pre
15854 me. 208. Il serait curieux de retrouver quel est l’ auteur — évidemment moderne — qui a parlé le premier d’un « problème s
15855 eur — évidemment moderne — qui a parlé le premier d’ un « problème sexuel ». Fourier peut-être ? Ou Proudhon ? Cela doit se
15856 aux environs des années 1820-1830, pour une série de raisons sociologiques et économiques que je ne saurais exposer ici.
15857 rent certaines jeunesses des pays bourgeois après la guerre. La différence est qu’en Russie on affichait des principes « é
15858 nes jeunesses des pays bourgeois après la guerre. La différence est qu’en Russie on affichait des principes « émancipés »
15859 icile à traduire, bien qu’il rappelle précisément les origines romanes (donc le Languedoc des troubadours) du sentiment qu’
15860 l rappelle précisément les origines romanes (donc le Languedoc des troubadours) du sentiment qu’il désigne. C’est une comb
15861 désigne. C’est une combinaison à doses variables de sentimentalisme et de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché,
15862 mbinaison à doses variables de sentimentalisme et de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir
15863 ses variables de sentimentalisme et de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir instinctif, d
15864 les de sentimentalisme et de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir instinctif, de morale c
15865 de sexualité, de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir instinctif, de morale conformiste et d’aventure p
15866 de jeu et de tragique à bon marché, de glamour et de désir instinctif, de morale conformiste et d’aventure personnelle. C’
15867 à bon marché, de glamour et de désir instinctif, de morale conformiste et d’aventure personnelle. C’est Hollywood. 211.
15868 et de désir instinctif, de morale conformiste et d’ aventure personnelle. C’est Hollywood. 211. - My girl and I want to
15869 ocate a Justice of peace. Is it an emergency ? Et le titre : Love is classified as an emergency. 212. Cf. Antwort auf Hio
15870 fied as an emergency. 212. Cf. Antwort auf Hiob, de C. G. Jung (1952), ouvrage dans lequel l’auteur n’hésite pas à écrire
15871 f Hiob, de C. G. Jung (1952), ouvrage dans lequel l’ auteur n’hésite pas à écrire que la proclamation en 1950 du dogme de l
15872 ge dans lequel l’auteur n’hésite pas à écrire que la proclamation en 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’é
15873 pas à écrire que la proclamation en 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’événement religieux le plus import
15874 à écrire que la proclamation en 1950 du dogme de l’ Assomption de la Vierge marque l’événement religieux le plus important
15875 la proclamation en 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’événement religieux le plus important depuis la Ré
15876 proclamation en 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’événement religieux le plus important depuis la Réfor
15877 1950 du dogme de l’Assomption de la Vierge marque l’ événement religieux le plus important depuis la Réforme. Voir aussi l’
15878 omption de la Vierge marque l’événement religieux le plus important depuis la Réforme. Voir aussi l’étude d’Henry Corbin s
15879 ue l’événement religieux le plus important depuis la Réforme. Voir aussi l’étude d’Henry Corbin sur la Sophia éternelle, i
15880 x le plus important depuis la Réforme. Voir aussi l’ étude d’Henry Corbin sur la Sophia éternelle, in Revue de Culture euro
15881 s important depuis la Réforme. Voir aussi l’étude d’ Henry Corbin sur la Sophia éternelle, in Revue de Culture européenne,
15882 la Réforme. Voir aussi l’étude d’Henry Corbin sur la Sophia éternelle, in Revue de Culture européenne, 5, 1953. 213. Voir
15883 d’Henry Corbin sur la Sophia éternelle, in Revue de Culture européenne, 5, 1953. 213. Voir notamment, outre les ouvrages
15884 européenne, 5, 1953. 213. Voir notamment, outre les ouvrages cités plus haut sur le catharisme et l’amour courtois, des l
15885 notamment, outre les ouvrages cités plus haut sur le catharisme et l’amour courtois, des livres comme Arcane 17 d’André Br
15886 les ouvrages cités plus haut sur le catharisme et l’ amour courtois, des livres comme Arcane 17 d’André Breton, les romans
15887 e et l’amour courtois, des livres comme Arcane 17 d’ André Breton, les romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de R
15888 rtois, des livres comme Arcane 17 d’André Breton, les romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur
15889 mme Arcane 17 d’André Breton, les romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur la Grande Déesse, e
15890 ndré Breton, les romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur la Grande Déesse, et d’Adrian Turel s
15891 s romans lyriques de Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur la Grande Déesse, et d’Adrian Turel sur le matriarc
15892 Julien Gracq, les recherches de Robert Graves sur la Grande Déesse, et d’Adrian Turel sur le matriarcat.
15893 herches de Robert Graves sur la Grande Déesse, et d’ Adrian Turel sur le matriarcat.
15894 raves sur la Grande Déesse, et d’Adrian Turel sur le matriarcat.
7 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre VII. L’amour action, ou de la fidélité
15895 Livre VIIL’amour action, ou de la fidélité 1.Nécessité d’un parti pris À l’heure où cet ouvra
15896 Livre VIIL’amour action, ou de la fidélité 1.Nécessité d’un parti pris À l’heure où cet ouvrage
15897 L’amour action, ou de la fidélité 1.Nécessité d’ un parti pris À l’heure où cet ouvrage touche à sa conclusion, il m
15898 la fidélité 1.Nécessité d’un parti pris À l’ heure où cet ouvrage touche à sa conclusion, il me semble que son dess
15899 che à sa conclusion, il me semble que son dessein le plus secret m’échappe encore. L’aveu sera jugé insolite. Mais je pres
15900 que son dessein le plus secret m’échappe encore. L’ aveu sera jugé insolite. Mais je pressens d’assez profondes raisons de
15901 core. L’aveu sera jugé insolite. Mais je pressens d’ assez profondes raisons de le consentir. J’ai voulu décrire la passion
15902 olite. Mais je pressens d’assez profondes raisons de le consentir. J’ai voulu décrire la passion comme une entité historiq
15903 te. Mais je pressens d’assez profondes raisons de le consentir. J’ai voulu décrire la passion comme une entité historique,
15904 ondes raisons de le consentir. J’ai voulu décrire la passion comme une entité historique, née dans un temps et dans des li
15905 ns un temps et dans des lieux déterminés, et sous les astres dont le cours est calculable. J’ai cru cerner le secret du myt
15906 ans des lieux déterminés, et sous les astres dont le cours est calculable. J’ai cru cerner le secret du mythe. La découver
15907 res dont le cours est calculable. J’ai cru cerner le secret du mythe. La découverte n’est pas négligeable. Mais peut-on dé
15908 t calculable. J’ai cru cerner le secret du mythe. La découverte n’est pas négligeable. Mais peut-on décrire la passion ? O
15909 verte n’est pas négligeable. Mais peut-on décrire la passion ? On ne décrit pas une forme d’existence sans y participer, f
15910 n décrire la passion ? On ne décrit pas une forme d’ existence sans y participer, fût-ce même par une révolte contre la déc
15911 y participer, fût-ce même par une révolte contre la décision dont elle est née. Et pour tout dire, j’ignore encore si cel
15912 si cela peut avoir un sens : approuver ou rejeter la passion. Combien serait vaine l’attitude intellectuelle qui se défini
15913 ouver ou rejeter la passion. Combien serait vaine l’ attitude intellectuelle qui se définirait elle-même comme une condamna
15914 ui se définirait elle-même comme une condamnation de la passion : il suffit, pour l’apercevoir, d’observer que la passion,
15915 se définirait elle-même comme une condamnation de la passion : il suffit, pour l’apercevoir, d’observer que la passion, qu
15916 une condamnation de la passion : il suffit, pour l’ apercevoir, d’observer que la passion, quelle qu’elle soit, ne peut ni
15917 ion de la passion : il suffit, pour l’apercevoir, d’ observer que la passion, quelle qu’elle soit, ne peut ni ne veut « avo
15918 on : il suffit, pour l’apercevoir, d’observer que la passion, quelle qu’elle soit, ne peut ni ne veut « avoir raison ». Co
15919 raison ». Contre elle, on a toujours raison, dès l’ instant qu’on parle raison. Car l’homme de la passion est justement ce
15920 urs raison, dès l’instant qu’on parle raison. Car l’ homme de la passion est justement celui qui choisit d’être dans son to
15921 on, dès l’instant qu’on parle raison. Car l’homme de la passion est justement celui qui choisit d’être dans son tort, aux
15922 dès l’instant qu’on parle raison. Car l’homme de la passion est justement celui qui choisit d’être dans son tort, aux yeu
15923 mme de la passion est justement celui qui choisit d’ être dans son tort, aux yeux du monde — et dans ce tort majeur, irrévo
15924 et dans ce tort majeur, irrévocable, que signifie le choix de la mort contre la vie. Et comment échapper au démon que l’on
15925 e tort majeur, irrévocable, que signifie le choix de la mort contre la vie. Et comment échapper au démon que l’on fixe ? P
15926 ort majeur, irrévocable, que signifie le choix de la mort contre la vie. Et comment échapper au démon que l’on fixe ? Pour
15927 évocable, que signifie le choix de la mort contre la vie. Et comment échapper au démon que l’on fixe ? Pour attaquer la pa
15928 t contre la vie. Et comment échapper au démon que l’ on fixe ? Pour attaquer la passion dans l’amour il faudrait développer
15929 t échapper au démon que l’on fixe ? Pour attaquer la passion dans l’amour il faudrait développer une violence spirituelle
15930 mon que l’on fixe ? Pour attaquer la passion dans l’ amour il faudrait développer une violence spirituelle qui tuât mieux q
15931 opper une violence spirituelle qui tuât mieux que la passion d’amour : celle au moins de l’orthodoxie contre l’hérésie pri
15932 iolence spirituelle qui tuât mieux que la passion d’ amour : celle au moins de l’orthodoxie contre l’hérésie primitive, mai
15933 uât mieux que la passion d’amour : celle au moins de l’orthodoxie contre l’hérésie primitive, mais encore plus agressive,
15934 mieux que la passion d’amour : celle au moins de l’ orthodoxie contre l’hérésie primitive, mais encore plus agressive, san
15935 n d’amour : celle au moins de l’orthodoxie contre l’ hérésie primitive, mais encore plus agressive, sans doute, puisqu’il n
15936 ns doute, puisqu’il n’est plus question pour nous de recourir au bras séculier. (Sans compter que la Croisade, au total, f
15937 s de recourir au bras séculier. (Sans compter que la Croisade, au total, fut un échec dont la passion sut profiter.) C’est
15938 pter que la Croisade, au total, fut un échec dont la passion sut profiter.) C’est qu’avant tout et après tout, à l’origine
15939 t profiter.) C’est qu’avant tout et après tout, à l’ origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’h
15940 est qu’avant tout et après tout, à l’origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’homme ou Dieu — 
15941 avant tout et après tout, à l’origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’homme ou Dieu — a forti
15942 nt tout et après tout, à l’origine et à la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’homme ou Dieu — a fortiori
15943 in de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’ homme ou Dieu — a fortiori pas une erreur « morale » — mais une décisi
15944 rreur « morale » — mais une décision fondamentale de l’homme, qui veut être lui-même son dieu214. La passion brûle dans no
15945 ur « morale » — mais une décision fondamentale de l’ homme, qui veut être lui-même son dieu214. La passion brûle dans notre
15946 e de l’homme, qui veut être lui-même son dieu214. La passion brûle dans notre cœur sitôt que le serpent au sang froid — le
15947 eu214. La passion brûle dans notre cœur sitôt que le serpent au sang froid — le cynique pur — insinue sa promesse éternell
15948 s notre cœur sitôt que le serpent au sang froid —  le cynique pur — insinue sa promesse éternellement trahie : eritis sicut
15949 nie naïveté du moraliste qui prétendait détourner l’ homme de cette voie mortelle, divinisante, en lui « prouvant » qu’elle
15950 eté du moraliste qui prétendait détourner l’homme de cette voie mortelle, divinisante, en lui « prouvant » qu’elle débouch
15951 le débouche dans sa perte, en lui opposant toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand
15952 dans sa perte, en lui opposant toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la t
15953 s sa perte, en lui opposant toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terr
15954 n lui opposant toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terre qui est mépr
15955 t toutes les raisons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terre qui est méprisée, et la
15956 ons de la terre, et les conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terre qui est méprisée, et la vie qui est la fa
15957 s conseils de tous nos arts de vivre, quand c’est la terre qui est méprisée, et la vie qui est la faute à racheter ! Mais
15958 vivre, quand c’est la terre qui est méprisée, et la vie qui est la faute à racheter ! Mais tuer l’homme avant qu’il ne se
15959 ’est la terre qui est méprisée, et la vie qui est la faute à racheter ! Mais tuer l’homme avant qu’il ne se tue, et le tue
15960 et la vie qui est la faute à racheter ! Mais tuer l’ homme avant qu’il ne se tue, et le tuer autrement qu’il ne veut l’être
15961 ter ! Mais tuer l’homme avant qu’il ne se tue, et le tuer autrement qu’il ne veut l’être, c’est bien de cela, de cela seul
15962 ’il ne se tue, et le tuer autrement qu’il ne veut l’ être, c’est bien de cela, de cela seul qu’il s’agit, pour qui veut sur
15963 e tuer autrement qu’il ne veut l’être, c’est bien de cela, de cela seul qu’il s’agit, pour qui veut surpasser la passion.
15964 trement qu’il ne veut l’être, c’est bien de cela, de cela seul qu’il s’agit, pour qui veut surpasser la passion. Quant à s
15965 e cela seul qu’il s’agit, pour qui veut surpasser la passion. Quant à stériliser le milieu culturel où la passion plonge s
15966 qui veut surpasser la passion. Quant à stériliser le milieu culturel où la passion plonge ses racines, il est probable que
15967 passion. Quant à stériliser le milieu culturel où la passion plonge ses racines, il est probable que l’État s’en chargera,
15968 a passion plonge ses racines, il est probable que l’ État s’en chargera, c’est son hygiène. Il y a toutes les raisons de le
15969 t s’en chargera, c’est son hygiène. Il y a toutes les raisons de le prévoir, dans une époque où l’on confond thérapeutique
15970 era, c’est son hygiène. Il y a toutes les raisons de le prévoir, dans une époque où l’on confond thérapeutique et sotériol
15971 , c’est son hygiène. Il y a toutes les raisons de le prévoir, dans une époque où l’on confond thérapeutique et sotériologi
15972 tes les raisons de le prévoir, dans une époque où l’ on confond thérapeutique et sotériologie (lois de l’hygiène et doctrin
15973 l’on confond thérapeutique et sotériologie (lois de l’hygiène et doctrine du salut). À vues humaines, la guérison de nos
15974 on confond thérapeutique et sotériologie (lois de l’ hygiène et doctrine du salut). À vues humaines, la guérison de nos pas
15975 l’hygiène et doctrine du salut). À vues humaines, la guérison de nos passions viendra de l’État, ce Sauveur anonyme qui as
15976 doctrine du salut). À vues humaines, la guérison de nos passions viendra de l’État, ce Sauveur anonyme qui assumera le po
15977 humaines, la guérison de nos passions viendra de l’ État, ce Sauveur anonyme qui assumera le poids de toutes nos fautes, e
15978 iendra de l’État, ce Sauveur anonyme qui assumera le poids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour le
15979 l’État, ce Sauveur anonyme qui assumera le poids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifi
15980 me qui assumera le poids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom
15981 qui assumera le poids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de
15982 ids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de l’innocence du Peu
15983 os fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de l’innocence du Peuple ! Mais pour
15984 faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de l’innocence du Peuple ! Mais pour moi, ici et mainte
15985 ivre, pour les glorifier dans la guerre au nom de l’ innocence du Peuple ! Mais pour moi, ici et maintenant, le problème ne
15986 nce du Peuple ! Mais pour moi, ici et maintenant, le problème ne comporte pas d’échappatoire dans le temps à venir. S’il n
15987 i, ici et maintenant, le problème ne comporte pas d’ échappatoire dans le temps à venir. S’il n’est peut-être pas possible
15988 , le problème ne comporte pas d’échappatoire dans le temps à venir. S’il n’est peut-être pas possible à l’homme — à un hom
15989 emps à venir. S’il n’est peut-être pas possible à l’ homme — à un homme déterminé — de connaître ses propres désirs et de s
15990 e pas possible à l’homme — à un homme déterminé — de connaître ses propres désirs et de sonder en vérité ses préférences l
15991 me déterminé — de connaître ses propres désirs et de sonder en vérité ses préférences les plus secrètes, du moins peut-il
15992 res désirs et de sonder en vérité ses préférences les plus secrètes, du moins peut-il connaître ses actions, et reconnaître
15993 naître ses actions, et reconnaître à leurs effets les décisions qu’il a risquées. C’est donc un parti pris tout personnel q
15994 c un parti pris tout personnel que je vais tenter de définir maintenant, et après coup, tel que je le reconnais dans ma vi
15995 de définir maintenant, et après coup, tel que je le reconnais dans ma vie. Et ce n’est à aucun degré une solution que je
15996 : on ne se décide jamais que pour son compte — et le reste est indiscrétion. Mais je ne pouvais écrire un livre entier sur
15997 on. Mais je ne pouvais écrire un livre entier sur la passion sans achever ma description par ce trait qui enfin la situe,
15998 ans achever ma description par ce trait qui enfin la situe, non dans l’abstrait où la passion ne peut exister — et alors e
15999 ription par ce trait qui enfin la situe, non dans l’ abstrait où la passion ne peut exister — et alors en parler n’est qu’u
16000 trait qui enfin la situe, non dans l’abstrait où la passion ne peut exister — et alors en parler n’est qu’un jeu — mais d
16001 — et alors en parler n’est qu’un jeu — mais dans le choix qui détermine une existence. 2.Critique du mariage Si je
16002 ce. 2.Critique du mariage Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable, il m’apparaît en secon
16003 Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable, il m’apparaît en second lieu que la raison n’est g
16004 ssion véritable, il m’apparaît en second lieu que la raison n’est guère plus efficace pour légitimer le mariage ; et que l
16005 a raison n’est guère plus efficace pour légitimer le mariage ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les m
16006 plus efficace pour légitimer le mariage ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs esprits deme
16007 pour légitimer le mariage ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs esprits demeurent absolume
16008 ue les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs esprits demeurent absolument valables. De tout temps, les r
16009 meilleurs esprits demeurent absolument valables. De tout temps, les raisons du philistin ont eu mauvaise conscience devan
16010 its demeurent absolument valables. De tout temps, les raisons du philistin ont eu mauvaise conscience devant les ironies du
16011 ns du philistin ont eu mauvaise conscience devant les ironies du romantique. Mais elles sont mises en pleine déroute par la
16012 ique. Mais elles sont mises en pleine déroute par la simple véracité. La fameuse « paix du foyer » n’existe guère qu’au ni
16013 t mises en pleine déroute par la simple véracité. La fameuse « paix du foyer » n’existe guère qu’au niveau d’une certaine
16014 use « paix du foyer » n’existe guère qu’au niveau d’ une certaine éloquence moyenne, politicienne, bourgeoise ou édifiante.
16015 iticienne, bourgeoise ou édifiante. Tolstoï, lui, la décrit comme un « enfer ». Et je lui fais un plus large crédit ! Étan
16016 e lui fais un plus large crédit ! Étant donné que les humains des deux sexes, pris un à un, sont généralement des coquins,
16017 ent-ils des anges une fois appariés ? Ignore-t-on la réalité, ou n’a-t-on rien à dire de plus sérieux ? Poussez la premièr
16018 Poussez la première porte venue ! Ce silence que l’ épouse est censée ménager autour du vaillant travailleur qui rentre le
16019 ménager autour du vaillant travailleur qui rentre le soir, harassé, se retremper dans la paix familiale, vous verrez que c
16020 ur qui rentre le soir, harassé, se retremper dans la paix familiale, vous verrez que cela va, neuf fois sur dix, de l’agit
16021 iale, vous verrez que cela va, neuf fois sur dix, de l’agitation des petits soins à la criaillerie délirante. Enregistrez
16022 e, vous verrez que cela va, neuf fois sur dix, de l’ agitation des petits soins à la criaillerie délirante. Enregistrez sur
16023 f fois sur dix, de l’agitation des petits soins à la criaillerie délirante. Enregistrez sur disque, au hasard, un de ces e
16024 délirante. Enregistrez sur disque, au hasard, un de ces entretiens « paisibles » qui agrémentent le « foyer domestique »
16025 n de ces entretiens « paisibles » qui agrémentent le « foyer domestique » d’un bourgeois ou d’un ouvrier : la censure pour
16026 isibles » qui agrémentent le « foyer domestique » d’ un bourgeois ou d’un ouvrier : la censure pour un coup trouverait à se
16027 mentent le « foyer domestique » d’un bourgeois ou d’ un ouvrier : la censure pour un coup trouverait à se justifier. Oui, l
16028 yer domestique » d’un bourgeois ou d’un ouvrier : la censure pour un coup trouverait à se justifier. Oui, les romantiques
16029 sure pour un coup trouverait à se justifier. Oui, les romantiques ont raison ; et les réalistes ont raison ; et les clercs
16030 e justifier. Oui, les romantiques ont raison ; et les réalistes ont raison ; et les clercs aussi ont raison, quand ils décl
16031 ues ont raison ; et les réalistes ont raison ; et les clercs aussi ont raison, quand ils déclarent au nom de leur vocation
16032 larent au nom de leur vocation qu’il faut choisir de faire des livres ou des enfants : aut liberi aut libri disait Nietzsc
16033 a raison plus qu’eux tous, lui qui d’abord exalte la passion, comme étant la suprême valeur du « stade esthétique » de la
16034 s, lui qui d’abord exalte la passion, comme étant la suprême valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte e
16035 e étant la suprême valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage, suprême valeur du «
16036 tant la suprême valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage, suprême valeur du « st
16037 e valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage, suprême valeur du « stade éthique »
16038 étique » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage, suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du
16039 riage, suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce mariage, suprême obs
16040 , puisqu’il nous lie au temps, précisément, quand la foi veut l’éternité ! Que répondre à cet homme qu’il n’ait déjà mieux
16041 nous lie au temps, précisément, quand la foi veut l’ éternité ! Que répondre à cet homme qu’il n’ait déjà mieux dit ? Il a
16042 homme qu’il n’ait déjà mieux dit ? Il a su louer le philistin et le romantique, et leur donner raison au point de leur fa
16043 it déjà mieux dit ? Il a su louer le philistin et le romantique, et leur donner raison au point de leur faire honte d’avoi
16044 et le romantique, et leur donner raison au point de leur faire honte d’avoir parfois douté d’eux-mêmes ; mais à la fin, i
16045 t leur donner raison au point de leur faire honte d’ avoir parfois douté d’eux-mêmes ; mais à la fin, il n’écrase pas seule
16046 u point de leur faire honte d’avoir parfois douté d’ eux-mêmes ; mais à la fin, il n’écrase pas seulement ce philistin qui
16047 honte d’avoir parfois douté d’eux-mêmes ; mais à la fin, il n’écrase pas seulement ce philistin qui se contente d’épouser
16048 écrase pas seulement ce philistin qui se contente d’ épouser la veuve du brasseur, ou ce jeune fou qui aime la fille du roi
16049 seulement ce philistin qui se contente d’épouser la veuve du brasseur, ou ce jeune fou qui aime la fille du roi, mais l’h
16050 er la veuve du brasseur, ou ce jeune fou qui aime la fille du roi, mais l’homme pieux qui estimait que la religion devait
16051 r, ou ce jeune fou qui aime la fille du roi, mais l’ homme pieux qui estimait que la religion devait être un amour heureux,
16052 fille du roi, mais l’homme pieux qui estimait que la religion devait être un amour heureux, un mariage avec sa vertu. Car
16053 e un amour heureux, un mariage avec sa vertu. Car l’ amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement malheureux », et cett
16054 ent malheureux », et cette passion chrétienne est la seule vérité, et tous nos « devoirs » humains (dont le bonheur) ne pe
16055 ule vérité, et tous nos « devoirs » humains (dont le bonheur) ne peuvent que nous en détourner. Kierkegaard condamna d’abo
16056 e nous en détourner. Kierkegaard condamna d’abord les pasteurs qui refusaient le célibat ; puis Luther et Calvin, tous deux
16057 aard condamna d’abord les pasteurs qui refusaient le célibat ; puis Luther et Calvin, tous deux mariés ; puis les Pères po
16058  ; puis Luther et Calvin, tous deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le mariage ; enfin saint Paul, pour l’avoir tol
16059 tous deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le mariage ; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vé
16060 ur avoir loué le mariage ; enfin saint Paul, pour l’ avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en chrétien !) Et comment réfuter
16061 ge ; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en chrétien !) Et comment réfuter ce furieux ? Les incr
16062 cu en chrétien !) Et comment réfuter ce furieux ? Les incroyants sont renvoyés aux arguments des romantiques, qui valent co
16063 omantiques, qui valent contre leur moralisme ; et les croyants aux arguments de saint Paul, qui valent contre leur humanism
16064 re leur moralisme ; et les croyants aux arguments de saint Paul, qui valent contre leur humanisme. Que dit l’Apôtre ? Je p
16065 t Paul, qui valent contre leur humanisme. Que dit l’ Apôtre ? Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de fe
16066 e. Que dit l’Apôtre ? Je pense qu’il est bon pour l’ homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicit
16067 it l’Apôtre ? Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que c
16068 se qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme e
16069 ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’ impudicité, que chacun ait sa femme et que chaque femme ait son mari…
16070 un ait sa femme et que chaque femme ait son mari… La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et
16071 n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps
16072 opre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne v
16073 n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun ac
16074 rps, mais c’est la femme. Ne vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer
16075 . Ne vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’ un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis reto
16076 ’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble de peur que Satan ne vous tente par
16077 n de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela par
16078 ais pas un ordre… Car il vaut mieux se marier que de brûler… Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite,
16079 se marier que de brûler… Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu…
16080 ue de brûler… Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu… Que chacun,
16081 selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’ appel qu’il a reçu de Dieu… Que chacun, frères, demeure devant Dieu da
16082 Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu… Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était
16083 ieu… Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’ état où il était lorsqu’il a été appelé (vierge ou marié)… usant du mo
16084 marié)… usant du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe. (I, Cor., 7, 1-32.) Et voici le coup de gr
16085 sant du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe. (I, Cor., 7, 1-32.) Et voici le coup de grâce : Celu
16086 de ce monde passe. (I, Cor., 7, 1-32.) Et voici le coup de grâce : Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Se
16087 onde passe. (I, Cor., 7, 1-32.) Et voici le coup de grâce : Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur,
16088 rié s’inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur, et celui qui est marié s’inquiète des choses du m
16089 marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. (V. 32) ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le maria
16090 femme. (V. 32) ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le mariage est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue
16091 re dit, soit du point de vue des romantiques — si l’ on croit à Iseut — soit du point de vue du clerc parfait — si l’on cro
16092 seut — soit du point de vue du clerc parfait — si l’ on croit à son œuvre — soit du point de vue spirituel pur, pour ceux q
16093 r, pour ceux qui croient. Il n’est possible alors d’ affirmer le mariage qu’au-delà des deux premières critiques et en chem
16094 x qui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le mariage qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la
16095 e, c’est-à-dire en maintenant sans cesse présente l’ exigence inhumaine de perfection, comme une question perpétuelle, un a
16096 intenant sans cesse présente l’exigence inhumaine de perfection, comme une question perpétuelle, un aiguillon qui empêche
16097 ne question perpétuelle, un aiguillon qui empêche de retomber sous le coup des objections humaines. Si j’oublie cet au-del
16098 tuelle, un aiguillon qui empêche de retomber sous le coup des objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du mariage, mai
16099 s. Si j’oublie cet au-delà du mariage, mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu : (« Il n’y aura
16100 e, mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu : (« Il n’y aura plus ni hommes ni femmes »), je born
16101 si de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu : (« Il n’y aura plus ni hommes ni femmes »), je borne ma vision
16102 vision et mon espoir à une perfection relative, à l’ équilibre dans l’imperfection que représente le mariage. Alors, si je
16103 oir à une perfection relative, à l’équilibre dans l’ imperfection que représente le mariage. Alors, si je ne puis l’atteind
16104 à l’équilibre dans l’imperfection que représente le mariage. Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révo
16105 n que représente le mariage. Alors, si je ne puis l’ atteindre, il ne me reste que la révolte contre ma condition de créatu
16106 rs, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte contre ma condition de créature ; et au contraire, si je l’at
16107 il ne me reste que la révolte contre ma condition de créature ; et au contraire, si je l’atteins trop aisément, je deviend
16108 ma condition de créature ; et au contraire, si je l’ atteins trop aisément, je deviendrai le philistin que dénoncent les ro
16109 ire, si je l’atteins trop aisément, je deviendrai le philistin que dénoncent les romantiques, ou l’homme moral pris dans l
16110 isément, je deviendrai le philistin que dénoncent les romantiques, ou l’homme moral pris dans les rets sociaux, et incapabl
16111 ai le philistin que dénoncent les romantiques, ou l’ homme moral pris dans les rets sociaux, et incapable désormais de conc
16112 ncent les romantiques, ou l’homme moral pris dans les rets sociaux, et incapable désormais de concevoir les vérités « cruel
16113 ris dans les rets sociaux, et incapable désormais de concevoir les vérités « cruelles » de l’esprit, dont parle Nietzsche.
16114 rets sociaux, et incapable désormais de concevoir les vérités « cruelles » de l’esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sa
16115 e désormais de concevoir les vérités « cruelles » de l’esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sais que l’Apôtre a raison
16116 ésormais de concevoir les vérités « cruelles » de l’ esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sais que l’Apôtre a raison, e
16117 esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sais que l’ Apôtre a raison, et si je l’accepte, je considère alors l’équilibre im
16118 . Mais si je sais que l’Apôtre a raison, et si je l’ accepte, je considère alors l’équilibre imparfait du mariage dans une
16119 a raison, et si je l’accepte, je considère alors l’ équilibre imparfait du mariage dans une perspective ouverte et dans l’
16120 t du mariage dans une perspective ouverte et dans l’ attente — heureuse ou malheureuse — du parfait. Je sais que je tente u
16121 e (et en même temps toute naturelle !) pour vivre le parfait dans l’imparfait. Mais je sais néanmoins que cet effort porte
16122 mps toute naturelle !) pour vivre le parfait dans l’ imparfait. Mais je sais néanmoins que cet effort porte en lui-même une
16123 e excellent. 3.Le mariage comme décision Si l’ on songe à ce que signifie le choix d’une femme pour toute la vie, l’o
16124 comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femme pour toute la vie, l’on en vient à cette conclusion
16125 ision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’ une femme pour toute la vie, l’on en vient à cette conclusion : choisi
16126 à ce que signifie le choix d’une femme pour toute la vie, l’on en vient à cette conclusion : choisir une femme, c’est pari
16127 signifie le choix d’une femme pour toute la vie, l’ on en vient à cette conclusion : choisir une femme, c’est parier. Or l
16128 conclusion : choisir une femme, c’est parier. Or la sagesse populaire et bourgeoise recommande au jeune homme de « réfléc
16129 populaire et bourgeoise recommande au jeune homme de « réfléchir » avant de prendre une décision : elle l’entretient ainsi
16130  réfléchir » avant de prendre une décision : elle l’ entretient ainsi dans l’illusion que le choix d’une femme dépend d’un
16131 endre une décision : elle l’entretient ainsi dans l’ illusion que le choix d’une femme dépend d’un certain nombre de raison
16132 ion : elle l’entretient ainsi dans l’illusion que le choix d’une femme dépend d’un certain nombre de raisons qu’il serait
16133 e l’entretient ainsi dans l’illusion que le choix d’ une femme dépend d’un certain nombre de raisons qu’il serait possible
16134 i dans l’illusion que le choix d’une femme dépend d’ un certain nombre de raisons qu’il serait possible de peser. Cette err
16135 e le choix d’une femme dépend d’un certain nombre de raisons qu’il serait possible de peser. Cette erreur du bon sens est
16136 n certain nombre de raisons qu’il serait possible de peser. Cette erreur du bon sens est tout à fait grossière. Vous aurez
16137 est tout à fait grossière. Vous aurez beau tenter de mettre au départ toutes les chances de votre côté — et je suppose que
16138 Vous aurez beau tenter de mettre au départ toutes les chances de votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps
16139 eau tenter de mettre au départ toutes les chances de votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calcule
16140 tes les chances de votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calculer — jamais vous ne pourrez prévoir
16141 votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calculer — jamais vous ne pourrez prévoir votre future évolu
16142 é — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calculer — jamais vous ne pourrez prévoir votre future évolution, et
16143 oir votre future évolution, et encore moins celle de l’épouse choisie, encore bien moins celle du couple formé. Les facteu
16144 votre future évolution, et encore moins celle de l’ épouse choisie, encore bien moins celle du couple formé. Les facteurs
16145 choisie, encore bien moins celle du couple formé. Les facteurs mis en jeu sont trop hétéroclites. À supposer que vous puiss
16146 t trop hétéroclites. À supposer que vous puissiez les calculer dans le présent (comme si leur nombre était fini) et que vou
16147 s. À supposer que vous puissiez les calculer dans le présent (comme si leur nombre était fini) et que vous disposiez d’une
16148 si leur nombre était fini) et que vous disposiez d’ une telle science de l’humain que leurs valeurs vous soient connues et
16149 t fini) et que vous disposiez d’une telle science de l’humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie évi
16150 ini) et que vous disposiez d’une telle science de l’ humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie éviden
16151 érarchie évidente, encore ne sauriez-vous prévoir la fin d’une union faite en connaissance de causes. Il a fallu, dit-on,
16152 e évidente, encore ne sauriez-vous prévoir la fin d’ une union faite en connaissance de causes. Il a fallu, dit-on, plusieu
16153 prévoir la fin d’une union faite en connaissance de causes. Il a fallu, dit-on, plusieurs centaines de millénaires à la n
16154 e causes. Il a fallu, dit-on, plusieurs centaines de millénaires à la nature pour sélectionner les espèces qui nous parais
16155 llu, dit-on, plusieurs centaines de millénaires à la nature pour sélectionner les espèces qui nous paraissent adaptées. Et
16156 ines de millénaires à la nature pour sélectionner les espèces qui nous paraissent adaptées. Et nous aurions la prétention d
16157 ces qui nous paraissent adaptées. Et nous aurions la prétention de résoudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’
16158 araissent adaptées. Et nous aurions la prétention de résoudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’adaptation de
16159 aptées. Et nous aurions la prétention de résoudre d’ un coup, en une seule vie, le problème de l’adaptation de deux êtres p
16160 étention de résoudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus h
16161 résoudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus hautement org
16162 oudre d’un coup, en une seule vie, le problème de l’ adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus hautement organi
16163 up, en une seule vie, le problème de l’adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus hautement organisés ! (C’est
16164 és ! (C’est pourtant à cette utopie qu’obéit sans le savoir le mal marié, lorsqu’il se persuade qu’un second ou qu’un troi
16165 t pourtant à cette utopie qu’obéit sans le savoir le mal marié, lorsqu’il se persuade qu’un second ou qu’un troisième essa
16166 se persuade qu’un second ou qu’un troisième essai le rapprochera sensiblement de son « bonheur ». Alors que tout nous mont
16167 qu’un troisième essai le rapprochera sensiblement de son « bonheur ». Alors que tout nous montre que cent-mille essais ne
16168 remiers éléments, tout balbutiants et empiriques, d’ une science du « mariage heureux ». Il faut le reconnaître honnêtement
16169 es, d’une science du « mariage heureux ». Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous est posé par la nécess
16170 e heureux ». Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous est posé par la nécessité pratique du mariage appar
16171 e honnêtement : le problème qui nous est posé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’autant plus insoluble que l’
16172 osé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’ autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « résoudre » au se
16173 e du mariage apparaît d’autant plus insoluble que l’ on tient davantage à le « résoudre » au sens rationnel de ce terme. Ce
16174 ’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « résoudre » au sens rationnel de ce terme. Certes, il y a du sophism
16175 ent davantage à le « résoudre » au sens rationnel de ce terme. Certes, il y a du sophisme dans mon raisonnement : car tout
16176 ophisme dans mon raisonnement : car tout se passe d’ ordinaire comme si le bonheur des époux dépendait en réalité d’un nomb
16177 onnement : car tout se passe d’ordinaire comme si le bonheur des époux dépendait en réalité d’un nombre fini de facteurs :
16178 omme si le bonheur des époux dépendait en réalité d’ un nombre fini de facteurs : caractère, physique, fortune, rang social
16179 r des époux dépendait en réalité d’un nombre fini de facteurs : caractère, physique, fortune, rang social… Mais pour peu q
16180 tune, rang social… Mais pour peu que se précisent les exigences individuelles215, ces données extérieures perdent en import
16181 ces données extérieures perdent en importance, et les impondérables deviennent décisifs. Le sophisme est alors du côté du b
16182 rtance, et les impondérables deviennent décisifs. Le sophisme est alors du côté du bon sens, qui recommandait un choix mûr
16183 es critères impersonnels. Mais enfin ce n’est pas l’ erreur logique qui est grave, c’est l’erreur morale qu’elle suppose. L
16184 e n’est pas l’erreur logique qui est grave, c’est l’ erreur morale qu’elle suppose. Lorsqu’on incite les jeunes fiancés à c
16185 l’erreur morale qu’elle suppose. Lorsqu’on incite les jeunes fiancés à calculer leurs chances de bonheur, on détourne leur
16186 ncite les jeunes fiancés à calculer leurs chances de bonheur, on détourne leur attention du problème proprement éthique. E
16187 ention du problème proprement éthique. En tentant de réduire ou de dissimuler le caractère de pari que revêt objectivement
16188 lème proprement éthique. En tentant de réduire ou de dissimuler le caractère de pari que revêt objectivement un choix de c
16189 t éthique. En tentant de réduire ou de dissimuler le caractère de pari que revêt objectivement un choix de cet ordre, on d
16190 tentant de réduire ou de dissimuler le caractère de pari que revêt objectivement un choix de cet ordre, on donne à croire
16191 aractère de pari que revêt objectivement un choix de cet ordre, on donne à croire que tout se ramène à une sagesse, à un s
16192 e qu’imparfait, et provisoire, devrait se doubler d’ une garantie. Et la seule garantie concevable est dans la force de la
16193 provisoire, devrait se doubler d’une garantie. Et la seule garantie concevable est dans la force de la décision en vertu d
16194 arantie. Et la seule garantie concevable est dans la force de la décision en vertu de laquelle on s’engage pour toute la v
16195 Et la seule garantie concevable est dans la force de la décision en vertu de laquelle on s’engage pour toute la vie « advi
16196 la seule garantie concevable est dans la force de la décision en vertu de laquelle on s’engage pour toute la vie « advienn
16197 ision en vertu de laquelle on s’engage pour toute la vie « advienne que pourra ». Mais justement cette décision comme tell
16198 n comme telle paraît secondaire ou superflue dans la mesure où l’on se persuade qu’il s’agit avant tout de calcul. D’où je
16199 paraît secondaire ou superflue dans la mesure où l’ on se persuade qu’il s’agit avant tout de calcul. D’où je conclus qu’i
16200 esure où l’on se persuade qu’il s’agit avant tout de calcul. D’où je conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du mar
16201 on se persuade qu’il s’agit avant tout de calcul. D’ où je conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du mariage, et au
16202 cul. D’où je conclus qu’il serait plus conforme à l’ essence du mariage, et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur c
16203 plus conforme à l’essence du mariage, et au réel, d’ enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujours d’une sorte d
16204 er aux jeunes gens que leur choix relève toujours d’ une sorte d’arbitraire, dont ils s’engagent à assumer les suites, heur
16205 s gens que leur choix relève toujours d’une sorte d’ arbitraire, dont ils s’engagent à assumer les suites, heureuses ou non
16206 sorte d’arbitraire, dont ils s’engagent à assumer les suites, heureuses ou non. Ce n’est pas là un éloge du « coup de tête 
16207 reuses ou non. Ce n’est pas là un éloge du « coup de tête » : car tant que l’on peut calculer, j’admets qu’il est stupide
16208 as là un éloge du « coup de tête » : car tant que l’ on peut calculer, j’admets qu’il est stupide de s’en priver. Mais je d
16209 ue l’on peut calculer, j’admets qu’il est stupide de s’en priver. Mais je dis que la garantie d’une union raisonnable dans
16210 qu’il est stupide de s’en priver. Mais je dis que la garantie d’une union raisonnable dans les apparences n’est jamais dan
16211 upide de s’en priver. Mais je dis que la garantie d’ une union raisonnable dans les apparences n’est jamais dans ces appare
16212 dis que la garantie d’une union raisonnable dans les apparences n’est jamais dans ces apparences. Elle est dans l’événemen
16213 s n’est jamais dans ces apparences. Elle est dans l’ événement irrationnel d’une décision prise en dépit de tout, et qui fo
16214 apparences. Elle est dans l’événement irrationnel d’ une décision prise en dépit de tout, et qui fonde une nouvelle existen
16215 use, ce n’est pas dire à Mlle Untel : « Vous êtes l’ idéal de mes rêves, vous comblez et au-delà tous mes désirs, vous êtes
16216 n’est pas dire à Mlle Untel : « Vous êtes l’idéal de mes rêves, vous comblez et au-delà tous mes désirs, vous êtes l’Iseut
16217 ous comblez et au-delà tous mes désirs, vous êtes l’ Iseut toute belle et désirable — et munie d’une dot adéquate — dont je
16218 êtes l’Iseut toute belle et désirable — et munie d’ une dot adéquate — dont je veux être le Tristan. » Car ce serait là me
16219 — et munie d’une dot adéquate — dont je veux être le Tristan. » Car ce serait là mentir et l’on ne peut rien fonder qui du
16220 eux être le Tristan. » Car ce serait là mentir et l’ on ne peut rien fonder qui dure sur le mensonge. Il n’y a personne au
16221 à mentir et l’on ne peut rien fonder qui dure sur le mensonge. Il n’y a personne au monde qui puisse me combler : à peine
16222 ous que je choisis pour partager ma vie, et voilà la seule preuve que je vous aime. (Vraiment, pour dire : Ce n’est que ce
16223 Vraiment, pour dire : Ce n’est que cela ! — comme le diront beaucoup de jeunes gens qui s’attendent, en vertu du mythe, à
16224 il faut n’avoir connu que peu de solitude et peu d’ angoisse, très peu de solitaire angoisse.) Seule une décision de cet o
16225 ès peu de solitaire angoisse.) Seule une décision de cet ordre, irrationnelle mais non sentimentale, sobre mais sans aucun
16226 ntale, sobre mais sans aucun cynisme, peut servir de point de départ à une fidélité réelle ; et je ne dis pas à une fidéli
16227 bre mais sans aucun cynisme, peut servir de point de départ à une fidélité réelle ; et je ne dis pas à une fidélité qui so
16228 je ne dis pas à une fidélité qui soit une recette de « bonheur », mais bien à une fidélité qui soit possible, n’étant pas
16229 n germe par un calcul forcément inexact. 4.Sur la fidélité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse
16230 cément inexact. 4.Sur la fidélité On fausse l’ éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème,
16231 lité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le problème ne devrait
16232 é On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le problème ne devrait se
16233 se l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le problème ne devrait se poser qu’à
16234 de la promesse de fidélité un problème, alors que le problème ne devrait se poser qu’à partir de cette promesse, considéré
16235 rtir de cette promesse, considérée comme absolue. La problématique du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthiq
16236 e du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. «  L’ éthique ne commence pas, dit Kierkegaard, dans une ignorance qu’il fau
16237 n savoir qui exige sa réalisation. » Ce n’est pas l’ engagement qui est problématique, mais les conséquences qu’il entraîne
16238 ’est pas l’engagement qui est problématique, mais les conséquences qu’il entraîne. (De même on fausse la théologie en parta
16239 s conséquences qu’il entraîne. (De même on fausse la théologie en partant du « problème de Dieu » — exactement comme si l’
16240 e on fausse la théologie en partant du « problème de Dieu » — exactement comme si l’on ne croyait pas — alors que le seul
16241 ant du « problème de Dieu » — exactement comme si l’ on ne croyait pas — alors que le seul vrai problème est de savoir comm
16242 actement comme si l’on ne croyait pas — alors que le seul vrai problème est de savoir comment Lui obéir.) Car la fidélité
16243 croyait pas — alors que le seul vrai problème est de savoir comment Lui obéir.) Car la fidélité est sans raisons — ou elle
16244 ai problème est de savoir comment Lui obéir.) Car la fidélité est sans raisons — ou elle n’est pas — comme tout ce qui por
16245 le n’est pas — comme tout ce qui porte une chance de grandeur. (Comme la passion !) Les moralistes et certains sociologues
16246 tout ce qui porte une chance de grandeur. (Comme la passion !) Les moralistes et certains sociologues ont essayé de prouv
16247 orte une chance de grandeur. (Comme la passion !) Les moralistes et certains sociologues ont essayé de prouver que la monog
16248 Les moralistes et certains sociologues ont essayé de prouver que la monogamie est naturelle, et de plus qu’elle est saluta
16249 et certains sociologues ont essayé de prouver que la monogamie est naturelle, et de plus qu’elle est salutaire. Cela se di
16250 de plus qu’elle est salutaire. Cela se discute à l’ infini… Et cela nous sera des plus utiles dès que les hommes se régler
16251 infini… Et cela nous sera des plus utiles dès que les hommes se régleront sur la raison et l’intérêt : quand ils n’auront p
16252 s plus utiles dès que les hommes se régleront sur la raison et l’intérêt : quand ils n’auront plus de passions, quand ils
16253 dès que les hommes se régleront sur la raison et l’ intérêt : quand ils n’auront plus de passions, quand ils cesseront de
16254 la raison et l’intérêt : quand ils n’auront plus de passions, quand ils cesseront de préférer l’erreur comme telle, quand
16255 ls n’auront plus de passions, quand ils cesseront de préférer l’erreur comme telle, quand ils cesseront de mériter cet inq
16256 plus de passions, quand ils cesseront de préférer l’ erreur comme telle, quand ils cesseront de mériter cet inquiétant nom
16257 référer l’erreur comme telle, quand ils cesseront de mériter cet inquiétant nom d’homme, au sens actuel. Car pour ceux du
16258 quand ils cesseront de mériter cet inquiétant nom d’ homme, au sens actuel. Car pour ceux du siècle présent, je pense que l
16259 el. Car pour ceux du siècle présent, je pense que la fidélité se définit comme la moins naturelle des vertus, et la plus d
16260 résent, je pense que la fidélité se définit comme la moins naturelle des vertus, et la plus désavantageuse pour le « Bonhe
16261 e définit comme la moins naturelle des vertus, et la plus désavantageuse pour le « Bonheur ». À leurs yeux et dans leur la
16262 urelle des vertus, et la plus désavantageuse pour le « Bonheur ». À leurs yeux et dans leur langage, la fidélité conjugale
16263 e « Bonheur ». À leurs yeux et dans leur langage, la fidélité conjugale est le succès d’un effort « inhumain ». Leur reven
16264 x et dans leur langage, la fidélité conjugale est le succès d’un effort « inhumain ». Leur revendication fondamentale, leu
16265 leur langage, la fidélité conjugale est le succès d’ un effort « inhumain ». Leur revendication fondamentale, leur religion
16266 ». Leur revendication fondamentale, leur religion de la Vie, s’y oppose diamétralement. Ils considèrent la fidélité comme
16267 Leur revendication fondamentale, leur religion de la Vie, s’y oppose diamétralement. Ils considèrent la fidélité comme une
16268 a Vie, s’y oppose diamétralement. Ils considèrent la fidélité comme une discipline imposée (aux humeurs et désirs spontané
16269 e une abstention prudente… Ou encore ils y voient l’ effet d’une impuissance à vivre largement ; d’un goût mesquin pour le
16270 stention prudente… Ou encore ils y voient l’effet d’ une impuissance à vivre largement ; d’un goût mesquin pour le confort
16271 ent l’effet d’une impuissance à vivre largement ; d’ un goût mesquin pour le confort et le conforme ; d’un défaut d’imagina
16272 ssance à vivre largement ; d’un goût mesquin pour le confort et le conforme ; d’un défaut d’imagination ; d’une timidité m
16273 largement ; d’un goût mesquin pour le confort et le conforme ; d’un défaut d’imagination ; d’une timidité méprisable ; d’
16274 ’un goût mesquin pour le confort et le conforme ; d’ un défaut d’imagination ; d’une timidité méprisable ; d’un calcul d’in
16275 quin pour le confort et le conforme ; d’un défaut d’ imagination ; d’une timidité méprisable ; d’un calcul d’intérêt sordid
16276 fort et le conforme ; d’un défaut d’imagination ; d’ une timidité méprisable ; d’un calcul d’intérêt sordide… L’habitude de
16277 éfaut d’imagination ; d’une timidité méprisable ; d’ un calcul d’intérêt sordide… L’habitude des modernes, leur nature acqu
16278 ination ; d’une timidité méprisable ; d’un calcul d’ intérêt sordide… L’habitude des modernes, leur nature acquise, c’est d
16279 idité méprisable ; d’un calcul d’intérêt sordide… L’ habitude des modernes, leur nature acquise, c’est d’exploiter chaque s
16280 habitude des modernes, leur nature acquise, c’est d’ exploiter chaque situation au maximum et pour elle-même, sans plus se
16281 se référer à rien qui « juge » et qui « mesure » la jouissance qu’on en tire. Seul un respect acquis de l’ordre social so
16282 jouissance qu’on en tire. Seul un respect acquis de l’ordre social soutient encore en fait, l’idée de fidélité. Mais l’ob
16283 uissance qu’on en tire. Seul un respect acquis de l’ ordre social soutient encore en fait, l’idée de fidélité. Mais l’obsta
16284 acquis de l’ordre social soutient encore en fait, l’ idée de fidélité. Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de t
16285 de l’ordre social soutient encore en fait, l’idée de fidélité. Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les
16286 soutient encore en fait, l’idée de fidélité. Mais l’ obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les
16287 e fidélité. Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui
16288 . Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui trompe sa
16289 ’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui trompe sa femme ;
16290 as sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui trompe sa femme ; il dit tantôt : «
16291 e tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui trompe sa femme ; il dit tantôt : « Cela n’a pas d’importanc
16292 trompe sa femme ; il dit tantôt : « Cela n’a pas d’ importance, cela ne change rien à nos rapports, c’est une passade, une
16293 rtant que toutes vos petites morales et garanties de bonheur bourgeois ! » Du cynisme au tragique romantique, il n’y a pas
16294 » Du cynisme au tragique romantique, il n’y a pas de contradiction profonde, nous l’avons vu216. Dans les deux cas, il s’a
16295 que, il n’y a pas de contradiction profonde, nous l’ avons vu216. Dans les deux cas, il s’agit de s’évader hors de tout eng
16296 contradiction profonde, nous l’avons vu216. Dans les deux cas, il s’agit de s’évader hors de tout engagement concret, cons
16297 nous l’avons vu216. Dans les deux cas, il s’agit de s’évader hors de tout engagement concret, considéré comme une odieuse
16298 gie rationaliste ou hédoniste, je ne parlerai que d’ une fidélité observée en vertu de l’absurde, parce qu’on s’y est engag
16299 parlerai que d’une fidélité observée en vertu de l’ absurde, parce qu’on s’y est engagé, simplement, et que c’est un fait
16300 t, et que c’est un fait absolu, sur quoi se fonde la personne même des époux. Il faut bien voir que cette fidélité est à c
16301 rd’hui vénérées par presque tous. Elle représente le plus profond non-conformisme. Elle nie la croyance commune en la vale
16302 résente le plus profond non-conformisme. Elle nie la croyance commune en la valeur révélatrice du spontané et de la multip
16303 non-conformisme. Elle nie la croyance commune en la valeur révélatrice du spontané et de la multiplicité des expériences.
16304 e commune en la valeur révélatrice du spontané et de la multiplicité des expériences. Elle nie que l’être aimé doive réuni
16305 ommune en la valeur révélatrice du spontané et de la multiplicité des expériences. Elle nie que l’être aimé doive réunir,
16306 de la multiplicité des expériences. Elle nie que l’ être aimé doive réunir, pour être ou pour rester aimable, le plus gran
16307 é doive réunir, pour être ou pour rester aimable, le plus grand nombre de qualités possible. Elle nie que le but de la fid
16308 être ou pour rester aimable, le plus grand nombre de qualités possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur
16309 s grand nombre de qualités possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur. Elle affirme scandaleusement que
16310 nombre de qualités possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur. Elle affirme scandaleusement que c’est a
16311 mbre de qualités possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur. Elle affirme scandaleusement que c’est avan
16312 possible. Elle nie que le but de la fidélité soit le bonheur. Elle affirme scandaleusement que c’est avant tout l’obéissan
16313 Elle affirme scandaleusement que c’est avant tout l’ obéissance à une Vérité que l’on croit, et en second lieu la volonté d
16314 ue c’est avant tout l’obéissance à une Vérité que l’ on croit, et en second lieu la volonté de faire une œuvre. Car la fidé
16315 ce à une Vérité que l’on croit, et en second lieu la volonté de faire une œuvre. Car la fidélité n’est pas du tout une esp
16316 rité que l’on croit, et en second lieu la volonté de faire une œuvre. Car la fidélité n’est pas du tout une espèce de cons
16317 en second lieu la volonté de faire une œuvre. Car la fidélité n’est pas du tout une espèce de conservatisme. Elle est plut
16318 vre. Car la fidélité n’est pas du tout une espèce de conservatisme. Elle est plutôt une construction. « Absurde » au moins
16319 une construction. « Absurde » au moins autant que la passion, elle se distingue de la passion par un refus constant de sub
16320 au moins autant que la passion, elle se distingue de la passion par un refus constant de subir ses rêves, par un besoin co
16321 moins autant que la passion, elle se distingue de la passion par un refus constant de subir ses rêves, par un besoin const
16322 se distingue de la passion par un refus constant de subir ses rêves, par un besoin constant d’agir pour l’être aimé, par
16323 nstant de subir ses rêves, par un besoin constant d’ agir pour l’être aimé, par une constante prise sur le réel, qu’elle ch
16324 bir ses rêves, par un besoin constant d’agir pour l’ être aimé, par une constante prise sur le réel, qu’elle cherche à domi
16325 gir pour l’être aimé, par une constante prise sur le réel, qu’elle cherche à dominer, non pas à fuir. Je dis qu’une telle
16326 on pas à fuir. Je dis qu’une telle fidélité fonde la personne. Car la personne se manifeste comme une œuvre, au sens le pl
16327 dis qu’une telle fidélité fonde la personne. Car la personne se manifeste comme une œuvre, au sens le plus large du terme
16328 la personne se manifeste comme une œuvre, au sens le plus large du terme. Elle s’édifie à la manière d’une œuvre, à la fav
16329 terme. Elle s’édifie à la manière d’une œuvre, à la faveur d’une œuvre, et aux mêmes conditions, dont la première est la
16330 le s’édifie à la manière d’une œuvre, à la faveur d’ une œuvre, et aux mêmes conditions, dont la première est la fidélité à
16331 re, et aux mêmes conditions, dont la première est la fidélité à quelque chose qui n’était pas, mais que l’on crée. Personn
16332 idélité à quelque chose qui n’était pas, mais que l’ on crée. Personne, œuvre et fidélité : les trois mots ne sont point sé
16333 mais que l’on crée. Personne, œuvre et fidélité : les trois mots ne sont point séparables ou concevables isolément. Et tous
16334 oint séparables ou concevables isolément. Et tous les trois supposent un parti pris217, une attitude fondamentale de créate
16335 osent un parti pris217, une attitude fondamentale de créateur. Ainsi, dans la plus humble vie, la promesse de fidélité int
16336 ne attitude fondamentale de créateur. Ainsi, dans la plus humble vie, la promesse de fidélité introduit une chance de fair
16337 tale de créateur. Ainsi, dans la plus humble vie, la promesse de fidélité introduit une chance de faire œuvre, et de s’éle
16338 teur. Ainsi, dans la plus humble vie, la promesse de fidélité introduit une chance de faire œuvre, et de s’élever au plan
16339 vie, la promesse de fidélité introduit une chance de faire œuvre, et de s’élever au plan de la personne. (À condition bien
16340 fidélité introduit une chance de faire œuvre, et de s’élever au plan de la personne. (À condition bien entendu que cette
16341 une chance de faire œuvre, et de s’élever au plan de la personne. (À condition bien entendu que cette promesse ne soit pas
16342 chance de faire œuvre, et de s’élever au plan de la personne. (À condition bien entendu que cette promesse ne soit pas fa
16343 omesse ne soit pas faite pour des « raisons » que l’ on se réserve de répudier un jour, quand elles cesseront de paraître r
16344 as faite pour des « raisons » que l’on se réserve de répudier un jour, quand elles cesseront de paraître raisonnables ! Si
16345 éserve de répudier un jour, quand elles cesseront de paraître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de
16346 and elles cesseront de paraître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la
16347 ître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est faite u
16348 bles ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est faite une fois pour
16349 s ! Si la promesse du mariage est le type même de l’ acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est faite une fois pour tou
16350 ge est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est faite une fois pour toutes. Seul l’irrévocable est
16351 sure où elle est faite une fois pour toutes. Seul l’ irrévocable est sérieux.) Toute vie, fût-elle la plus déshéritée, déti
16352 l l’irrévocable est sérieux.) Toute vie, fût-elle la plus déshéritée, détient sa chance immédiate de grandeur, et c’est da
16353 e la plus déshéritée, détient sa chance immédiate de grandeur, et c’est dans la fidélité « absurde » qu’elle pourra la réa
16354 nt sa chance immédiate de grandeur, et c’est dans la fidélité « absurde » qu’elle pourra la réaliser : quand il y aurait t
16355 c’est dans la fidélité « absurde » qu’elle pourra la réaliser : quand il y aurait toutes les raisons du monde de dire oui
16356 lle pourra la réaliser : quand il y aurait toutes les raisons du monde de dire oui à cette passion éblouissante, — dire non
16357 r : quand il y aurait toutes les raisons du monde de dire oui à cette passion éblouissante, — dire non en vertu de l’absur
16358 ette passion éblouissante, — dire non en vertu de l’ absurde, en vertu d’une promesse ancienne, d’une déraison humaine, d’u
16359 u de l’absurde, en vertu d’une promesse ancienne, d’ une déraison humaine, d’une raison de foi, d’une promesse faite à Dieu
16360 d’une promesse ancienne, d’une déraison humaine, d’ une raison de foi, d’une promesse faite à Dieu, gagée par Dieu… (Et pe
16361 se ancienne, d’une déraison humaine, d’une raison de foi, d’une promesse faite à Dieu, gagée par Dieu… (Et peut-être, plus
16362 nne, d’une déraison humaine, d’une raison de foi, d’ une promesse faite à Dieu, gagée par Dieu… (Et peut-être, plus tard, a
16363 e par Dieu… (Et peut-être, plus tard, après coup, l’ homme découvre que la folie du sacrifice consenti était la plus grande
16364 être, plus tard, après coup, l’homme découvre que la folie du sacrifice consenti était la plus grande sagesse ; et que le
16365 découvre que la folie du sacrifice consenti était la plus grande sagesse ; et que le bonheur qu’il a renoncé lui est rendu
16366 ce consenti était la plus grande sagesse ; et que le bonheur qu’il a renoncé lui est rendu, comme Isaac fut rendu à Abraha
16367 it pas ! Et il se peut aussi que rien ne compense la perte : nous sommes ici dans un ordre de grandeur où nos mesures et n
16368 compense la perte : nous sommes ici dans un ordre de grandeur où nos mesures et nos équivalences n’ont plus cours). Mais s
16369 -nous encore imaginer une grandeur qui n’ait rien de romantique ? Et qui soit le contraire d’une ardeur exaltée ? La fidél
16370 andeur qui n’ait rien de romantique ? Et qui soit le contraire d’une ardeur exaltée ? La fidélité dont je parle est une fo
16371 ait rien de romantique ? Et qui soit le contraire d’ une ardeur exaltée ? La fidélité dont je parle est une folie, mais la
16372 ? Et qui soit le contraire d’une ardeur exaltée ? La fidélité dont je parle est une folie, mais la plus sobre et quotidien
16373 e ? La fidélité dont je parle est une folie, mais la plus sobre et quotidienne. Une folie de sobriété qui mime assez bien
16374 lie, mais la plus sobre et quotidienne. Une folie de sobriété qui mime assez bien la raison — et qui n’est pas un héroïsme
16375 dienne. Une folie de sobriété qui mime assez bien la raison — et qui n’est pas un héroïsme, ni un défi, mais une patiente
16376 èle. (Pour ne rien dire des successives fidélités de nos « liaisons », et de tous ces Tristans qui ne sont au vrai que des
16377 des successives fidélités de nos « liaisons », et de tous ces Tristans qui ne sont au vrai que des Don Juan au ralenti.) O
16378 u vrai que des Don Juan au ralenti.) Où est alors la différence ? Et le mari fidèle, ne serait-ce pas simplement celui qui
16379 Juan au ralenti.) Où est alors la différence ? Et le mari fidèle, ne serait-ce pas simplement celui qui a reconnu dans sa
16380 qui a reconnu dans sa femme une Iseut ? Lorsque l’ amant de la légende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’init
16381 econnu dans sa femme une Iseut ? Lorsque l’amant de la légende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’initiation,
16382 nnu dans sa femme une Iseut ? Lorsque l’amant de la légende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’initiation, sou
16383 sque l’amant de la légende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’initiation, souvenez-vous de la « jeune fille éblo
16384 gende manichéenne a traversé les grandes épreuves d’ initiation, souvenez-vous de la « jeune fille éblouissante » qui l’acc
16385 les grandes épreuves d’initiation, souvenez-vous de la « jeune fille éblouissante » qui l’accueille par ces paroles : « J
16386 s grandes épreuves d’initiation, souvenez-vous de la « jeune fille éblouissante » qui l’accueille par ces paroles : « Je s
16387 venez-vous de la « jeune fille éblouissante » qui l’ accueille par ces paroles : « Je suis toi-même ! » Ainsi de la fidélit
16388 le par ces paroles : « Je suis toi-même ! » Ainsi de la fidélité du mythe, et de Tristan. C’est un narcissisme mystique, m
16389 par ces paroles : « Je suis toi-même ! » Ainsi de la fidélité du mythe, et de Tristan. C’est un narcissisme mystique, mais
16390 is toi-même ! » Ainsi de la fidélité du mythe, et de Tristan. C’est un narcissisme mystique, mais qui s’ignore, naturellem
16391 nt, et qui croit être un vrai amour pour l’autre. L’ analyse des légendes courtoises nous a révélé que Tristan n’aime pas I
16392 s nous a révélé que Tristan n’aime pas Iseut mais l’ amour même, et au-delà de cet amour, la mort, c’est-à-dire la seule dé
16393 an n’aime pas Iseut mais l’amour même, et au-delà de cet amour, la mort, c’est-à-dire la seule délivrance du moi coupable
16394 Iseut mais l’amour même, et au-delà de cet amour, la mort, c’est-à-dire la seule délivrance du moi coupable et asservi. Tr
16395 e, et au-delà de cet amour, la mort, c’est-à-dire la seule délivrance du moi coupable et asservi. Tristan n’est pas fidèle
16396 seut, mais à sa plus profonde et secrète passion. Le mythe s’empare de l’« instinct de mort » inséparable de toute vie cré
16397 us profonde et secrète passion. Le mythe s’empare de l’« instinct de mort » inséparable de toute vie créée, et il le trans
16398 profonde et secrète passion. Le mythe s’empare de l’ « instinct de mort » inséparable de toute vie créée, et il le transfig
16399 ecrète passion. Le mythe s’empare de l’« instinct de mort » inséparable de toute vie créée, et il le transfigure en lui do
16400 he s’empare de l’« instinct de mort » inséparable de toute vie créée, et il le transfigure en lui donnant un but essentiel
16401 t de mort » inséparable de toute vie créée, et il le transfigure en lui donnant un but essentiellement spirituel. Se détru
16402 re, mépriser son bonheur, c’est alors une manière de se sauver et d’accéder à une vie supérieure, la « joie suprême » d’Is
16403 bonheur, c’est alors une manière de se sauver et d’ accéder à une vie supérieure, la « joie suprême » d’Isolde agonisante.
16404 e de se sauver et d’accéder à une vie supérieure, la « joie suprême » d’Isolde agonisante. Fidélité qui consume la vie, ma
16405 accéder à une vie supérieure, la « joie suprême » d’ Isolde agonisante. Fidélité qui consume la vie, mais qui consume aussi
16406 prême » d’Isolde agonisante. Fidélité qui consume la vie, mais qui consume aussi la faute, et divinise un moi purifié, « i
16407 délité qui consume la vie, mais qui consume aussi la faute, et divinise un moi purifié, « innocent » ! De ces origines mys
16408 faute, et divinise un moi purifié, « innocent » ! De ces origines mystiques, la « fidélité passionnée » n’a gardé parmi no
16409 urifié, « innocent » ! De ces origines mystiques, la « fidélité passionnée » n’a gardé parmi nous que l’illusion d’accéder
16410 « fidélité passionnée » n’a gardé parmi nous que l’ illusion d’accéder à une vie plus ardente. Mais l’empire de cette illu
16411 passionnée » n’a gardé parmi nous que l’illusion d’ accéder à une vie plus ardente. Mais l’empire de cette illusion trahit
16412 l’illusion d’accéder à une vie plus ardente. Mais l’ empire de cette illusion trahit encore l’obscure survivance de la reli
16413 n d’accéder à une vie plus ardente. Mais l’empire de cette illusion trahit encore l’obscure survivance de la religion prim
16414 te. Mais l’empire de cette illusion trahit encore l’ obscure survivance de la religion primitive. Religion antérieure à not
16415 cette illusion trahit encore l’obscure survivance de la religion primitive. Religion antérieure à notre « instinct » moder
16416 te illusion trahit encore l’obscure survivance de la religion primitive. Religion antérieure à notre « instinct » moderne,
16417 eure à notre « instinct » moderne, et qui détient l’ intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuven
16418 nstinct » moderne, et qui détient l’intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuvent y lire. « Not
16419 inct » moderne, et qui détient l’intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuvent y lire. « Notre
16420 ui détient l’intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuvent y lire. « Notre engagement n’était p
16421 l’intime secret de la passion, au-delà de ce que les psychologues peuvent y lire. « Notre engagement n’était pas pris pou
16422 ivait Novalis songeant à sa fiancée perdue. C’est l’ émouvante formule de la fidélité courtoise ; une négation sans retour
16423 nt à sa fiancée perdue. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la f
16424 à sa fiancée perdue. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidé
16425 la fidélité courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engageme
16426 fidélité courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement
16427 rtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement pris pour ce
16428 tion sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement pris pour ce monde. Partant d’
16429 ntraire un engagement pris pour ce monde. Partant d’ une déraison « mystique » (si l’on veut), indifférente, sinon hostile
16430 ce monde. Partant d’une déraison « mystique » (si l’ on veut), indifférente, sinon hostile au bonheur et à l’instinct vital
16431 eut), indifférente, sinon hostile au bonheur et à l’ instinct vital, elle exige un retour au monde réel, tandis que la fidé
16432 l, elle exige un retour au monde réel, tandis que la fidélité courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage, c’e
16433 lité courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage, c’est à l’autre, en même temps qu’à son vrai moi, que celui
16434 ue celui qui aime voue sa fidélité. Et tandis que la fidélité de Tristan était un perpétuel refus, une volonté d’exclure e
16435 aime voue sa fidélité. Et tandis que la fidélité de Tristan était un perpétuel refus, une volonté d’exclure et de nier la
16436 de Tristan était un perpétuel refus, une volonté d’ exclure et de nier la création dans sa diversité, d’empêcher le monde
16437 tait un perpétuel refus, une volonté d’exclure et de nier la création dans sa diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’â
16438 perpétuel refus, une volonté d’exclure et de nier la création dans sa diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’âme, la f
16439 exclure et de nier la création dans sa diversité, d’ empêcher le monde d’envahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil
16440 de nier la création dans sa diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créa
16441 a création dans sa diversité, d’empêcher le monde d’ envahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la
16442 dans sa diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’ âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’
16443 a diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’accepte
16444 monde d’envahir l’âme, la fidélité des époux est l’ accueil de la créature, la volonté d’accepter l’autre tel qu’il est, d
16445 nvahir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’accepter l’autre tel qu’il est, dans son in
16446 hir l’âme, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’accepter l’autre tel qu’il est, dans son intim
16447 fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’accepter l’autre tel qu’il est, dans son intime singularité
16448 es époux est l’accueil de la créature, la volonté d’ accepter l’autre tel qu’il est, dans son intime singularité. Insistons
16449 ’il est, dans son intime singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’
16450 intime singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habitu
16451 t ; elle ne peut être qu’une action. Se contenter de ne pas tromper sa femme serait une preuve d’indigence et non d’amour.
16452 nter de ne pas tromper sa femme serait une preuve d’ indigence et non d’amour. La fidélité veut bien plus : elle veut le bi
16453 per sa femme serait une preuve d’indigence et non d’ amour. La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’être aimé,
16454 mme serait une preuve d’indigence et non d’amour. La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’être aimé, et lorsqu
16455 n d’amour. La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’être aimé, et lorsqu’elle agit pour ce bien, elle crée deva
16456 r. La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’être aimé, et lorsqu’elle agit pour ce bien, elle crée devant elle
16457 La fidélité veut bien plus : elle veut le bien de l’ être aimé, et lorsqu’elle agit pour ce bien, elle crée devant elle le
16458 squ’elle agit pour ce bien, elle crée devant elle le prochain. Et c’est alors par ce détour, à travers l’autre, que le moi
16459 c’est alors par ce détour, à travers l’autre, que le moi rejoint sa personne — au-delà de son propre bonheur. Ainsi la per
16460 l’autre, que le moi rejoint sa personne — au-delà de son propre bonheur. Ainsi la personne des époux est une mutuelle créa
16461 a personne — au-delà de son propre bonheur. Ainsi la personne des époux est une mutuelle création, elle est le double abou
16462 nne des époux est une mutuelle création, elle est le double aboutissement de « l’amour-action ». Ce qui niait l’individu e
16463 tuelle création, elle est le double aboutissement de « l’amour-action ». Ce qui niait l’individu et son naturel égoïsme, c
16464 e création, elle est le double aboutissement de «  l’ amour-action ». Ce qui niait l’individu et son naturel égoïsme, c’est
16465 aboutissement de « l’amour-action ». Ce qui niait l’ individu et son naturel égoïsme, c’est cela qui édifie la personne. À
16466 idu et son naturel égoïsme, c’est cela qui édifie la personne. À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage e
16467 édifie la personne. À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point
16468 e. À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie nature
16469 on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce serait
16470 uvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’ une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce serait la poly
16471 iage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pou
16472 e est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pour l
16473 lle ; et non point de la vie naturelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion d
16474 naturelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Trist
16475 turelle (ce serait la polygamie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan
16476 serait la polygamie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c
16477 ie) — et non plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse
16478 n plus de la vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse d’être deu
16479 vie pour la mort (c’était la passion de Tristan). L’ amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse d’être deux ; et son ab
16480 la mort (c’était la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse d’être deux ; et son aboutissem
16481 ait la passion de Tristan). L’amour de Tristan et d’ Iseut c’était l’angoisse d’être deux ; et son aboutissement suprême, c
16482 e Tristan). L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’ angoisse d’être deux ; et son aboutissement suprême, c’était la chute
16483 L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse d’ être deux ; et son aboutissement suprême, c’était la chute dans l’illi
16484 être deux ; et son aboutissement suprême, c’était la chute dans l’illimité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, l
16485 son aboutissement suprême, c’était la chute dans l’ illimité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, le
16486 ême, c’était la chute dans l’illimité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, les destins singuliers :
16487 dans l’illimité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, les destins singuliers : « Non plus d’Isolde, pl
16488 ité, au sein de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, les destins singuliers : « Non plus d’Isolde, plus de Trista
16489 de la Nuit où s’effacent les formes, les visages, les destins singuliers : « Non plus d’Isolde, plus de Tristan, plus aucun
16490 les visages, les destins singuliers : « Non plus d’ Isolde, plus de Tristan, plus aucun nom qui nous sépare ! » Il faut qu
16491 es destins singuliers : « Non plus d’Isolde, plus de Tristan, plus aucun nom qui nous sépare ! » Il faut que l’autre cesse
16492 nom qui nous sépare ! » Il faut que l’autre cesse d’ être l’autre, donc ne soit plus, pour qu’il cesse de me faire souffrir
16493 être l’autre, donc ne soit plus, pour qu’il cesse de me faire souffrir, et qu’il n’y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais
16494 et qu’il n’y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’ amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être lim
16495 ue « moi-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m
16496 i-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m’appell
16497 e-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’ angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m’appelle à
16498 Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’ acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m’appelle à le créer, e
16499 u mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce qu’il m’appelle à le créer, et qu’il se tou
16500 ariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’ être limité, aimé parce qu’il m’appelle à le créer, et qu’il se tourne
16501 on de l’être limité, aimé parce qu’il m’appelle à le créer, et qu’il se tourne avec moi vers le jour afin d’attester notre
16502 elle à le créer, et qu’il se tourne avec moi vers le jour afin d’attester notre alliance. ⁂ Une vie qui m’est alliée — pou
16503 alliance. ⁂ Une vie qui m’est alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage. Une vie qui veut mon bien autant qu
16504 e vie qui m’est alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage. Une vie qui veut mon bien autant que le sien, par
16505 nfondu avec le sien : et si ce n’était pour toute la vie, ce serait encore une menace. (Il y a toujours une telle menace d
16506 ne menace. (Il y a toujours une telle menace dans l’ échange de plaisir d’une « liaison »). Mais combien d’hommes savent-il
16507 (Il y a toujours une telle menace dans l’échange de plaisir d’une « liaison »). Mais combien d’hommes savent-ils la diffé
16508 ujours une telle menace dans l’échange de plaisir d’ une « liaison »). Mais combien d’hommes savent-ils la différence entre
16509 hange de plaisir d’une « liaison »). Mais combien d’ hommes savent-ils la différence entre une obsession que l’on subit et
16510 ne « liaison »). Mais combien d’hommes savent-ils la différence entre une obsession que l’on subit et un destin que l’on a
16511 savent-ils la différence entre une obsession que l’ on subit et un destin que l’on assume ? Il faut donc la marquer par un
16512 tre une obsession que l’on subit et un destin que l’ on assume ? Il faut donc la marquer par un exemple simple. Être amour
16513 subit et un destin que l’on assume ? Il faut donc la marquer par un exemple simple. Être amoureux n’est pas nécessairemen
16514 te. On subit un état, mais on décide un acte. Or, l’ engagement que signifie le mariage ne saurait honnêtement s’appliquer
16515 on décide un acte. Or, l’engagement que signifie le mariage ne saurait honnêtement s’appliquer à l’avenir d’un état où l’
16516 e le mariage ne saurait honnêtement s’appliquer à l’ avenir d’un état où l’on se trouve aujourd’hui ; mais il peut et il do
16517 age ne saurait honnêtement s’appliquer à l’avenir d’ un état où l’on se trouve aujourd’hui ; mais il peut et il doit impliq
16518 t honnêtement s’appliquer à l’avenir d’un état où l’ on se trouve aujourd’hui ; mais il peut et il doit impliquer l’avenir
16519 e aujourd’hui ; mais il peut et il doit impliquer l’ avenir d’actes conscients que l’on assume : aimer, rester fidèle, éduq
16520 ’hui ; mais il peut et il doit impliquer l’avenir d’ actes conscients que l’on assume : aimer, rester fidèle, éduquer ses e
16521 il doit impliquer l’avenir d’actes conscients que l’ on assume : aimer, rester fidèle, éduquer ses enfants. On voit ici com
16522 ses enfants. On voit ici combien sont différents les sens du mot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè
16523 ombien sont différents les sens du mot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore
16524 nt différents les sens du mot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on c
16525 différents les sens du mot aimer dans le monde de l’ Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on cons
16526 sens du mot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Die
16527 ot aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Dieu de l’Éc
16528 aimer dans le monde de l’Éros et dans le monde de l’ Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Dieu de l’Écrit
16529 e monde de l’Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Dieu de l’Écriture nous ord
16530 s le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’ on constate que le Dieu de l’Écriture nous ordonne d’aimer. Le premier
16531 apè. On le voit mieux encore si l’on constate que le Dieu de l’Écriture nous ordonne d’aimer. Le premier commandement du D
16532 n constate que le Dieu de l’Écriture nous ordonne d’ aimer. Le premier commandement du Décalogue : « Tu aimeras le Seigneur
16533 premier commandement du Décalogue : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta p
16534 du Décalogue : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée » ne saurait co
16535 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée » ne saurait concerner que des ac
16536 ur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée » ne saurait concerner que des actes. Il serait total
16537 erner que des actes. Il serait totalement absurde d’ exiger de l’homme un état de sentiment. L’impératif : « Aime Dieu et t
16538 des actes. Il serait totalement absurde d’exiger de l’homme un état de sentiment. L’impératif : « Aime Dieu et ton procha
16539 s actes. Il serait totalement absurde d’exiger de l’ homme un état de sentiment. L’impératif : « Aime Dieu et ton prochain
16540 it totalement absurde d’exiger de l’homme un état de sentiment. L’impératif : « Aime Dieu et ton prochain comme toi-même »
16541 absurde d’exiger de l’homme un état de sentiment. L’ impératif : « Aime Dieu et ton prochain comme toi-même » crée des stru
16542 ton prochain comme toi-même » crée des structures de relations actives. L’impératif : « Sois amoureux ! » serait vide de s
16543 -même » crée des structures de relations actives. L’ impératif : « Sois amoureux ! » serait vide de sens ; ou s’il était ré
16544 es. L’impératif : « Sois amoureux ! » serait vide de sens ; ou s’il était réalisable, priverait l’homme de sa liberté.
16545 ide de sens ; ou s’il était réalisable, priverait l’ homme de sa liberté. 5.Éros sauvé par Agapè Alors l’amour de cha
16546 ens ; ou s’il était réalisable, priverait l’homme de sa liberté. 5.Éros sauvé par Agapè Alors l’amour de charité, l’
16547 de sa liberté. 5.Éros sauvé par Agapè Alors l’ amour de charité, l’amour chrétien, qui est Agapè, paraît enfin, dans
16548 berté. 5.Éros sauvé par Agapè Alors l’amour de charité, l’amour chrétien, qui est Agapè, paraît enfin, dans sa plein
16549 Éros sauvé par Agapè Alors l’amour de charité, l’ amour chrétien, qui est Agapè, paraît enfin, dans sa pleine stature :
16550 pè, paraît enfin, dans sa pleine stature : il est l’ affirmation de l’être en acte. Et c’est Éros, l’amour-passion, l’amour
16551 in, dans sa pleine stature : il est l’affirmation de l’être en acte. Et c’est Éros, l’amour-passion, l’amour païen, qui a
16552 dans sa pleine stature : il est l’affirmation de l’ être en acte. Et c’est Éros, l’amour-passion, l’amour païen, qui a rép
16553 t l’affirmation de l’être en acte. Et c’est Éros, l’ amour-passion, l’amour païen, qui a répandu dans notre monde occidenta
16554 e l’être en acte. Et c’est Éros, l’amour-passion, l’ amour païen, qui a répandu dans notre monde occidental le poison de l’
16555 païen, qui a répandu dans notre monde occidental le poison de l’ascèse idéaliste — tout ce qu’un Nietzsche injustement re
16556 i a répandu dans notre monde occidental le poison de l’ascèse idéaliste — tout ce qu’un Nietzsche injustement reproche au
16557 répandu dans notre monde occidental le poison de l’ ascèse idéaliste — tout ce qu’un Nietzsche injustement reproche au chr
16558 , et non pas Agapè, qui a glorifié notre instinct de mort, et qui a voulu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’Éros en l
16559 a glorifié notre instinct de mort, et qui a voulu l’ « idéaliser ». Mais Agapè se venge d’Éros en le sauvant. Car Agapè ne
16560 qui a voulu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’ Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut même pas
16561 lu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut même pas détruire
16562 ême pas détruire ce qui détruit. « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais sa vie. » ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’
16563 rt du pécheur, mais sa vie. » ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de notre condition fin
16564 ros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de notre condition finie et limitée de créatures. Ainsi
16565 la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de notre condition finie et limitée de créatures. Ainsi le même mouvemen
16566 vie au-dessus de notre condition finie et limitée de créatures. Ainsi le même mouvement qui fait que nous adorons la vie n
16567 re condition finie et limitée de créatures. Ainsi le même mouvement qui fait que nous adorons la vie nous précipite dans s
16568 Ainsi le même mouvement qui fait que nous adorons la vie nous précipite dans sa négation. C’est la profonde misère, le dés
16569 ons la vie nous précipite dans sa négation. C’est la profonde misère, le désespoir d’Éros, sa servitude inexprimable : — e
16570 ipite dans sa négation. C’est la profonde misère, le désespoir d’Éros, sa servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè
16571 négation. C’est la profonde misère, le désespoir d’ Éros, sa servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’en délivre
16572 ésespoir d’Éros, sa servitude inexprimable : — en l’ exprimant, Agapè l’en délivre. Agapè sait que la vie terrestre et temp
16573 servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’ en délivre. Agapè sait que la vie terrestre et temporelle ne mérite pa
16574 n l’exprimant, Agapè l’en délivre. Agapè sait que la vie terrestre et temporelle ne mérite pas d’être adorée, ni même tuée
16575 que la vie terrestre et temporelle ne mérite pas d’ être adorée, ni même tuée, mais peut être acceptée dans l’obéissance à
16576 dorée, ni même tuée, mais peut être acceptée dans l’ obéissance à l’Éternel. Car après tout c’est ici-bas que notre sort se
16577 tuée, mais peut être acceptée dans l’obéissance à l’ Éternel. Car après tout c’est ici-bas que notre sort se joue. C’est su
16578 t c’est ici-bas que notre sort se joue. C’est sur la terre qu’il faut aimer. Au-delà, il n’y aura pas la Nuit divinisante,
16579 terre qu’il faut aimer. Au-delà, il n’y aura pas la Nuit divinisante, mais le Jugement du Créateur. L’homme naturel ne po
16580 u-delà, il n’y aura pas la Nuit divinisante, mais le Jugement du Créateur. L’homme naturel ne pouvait pas l’imaginer. Il é
16581 a Nuit divinisante, mais le Jugement du Créateur. L’ homme naturel ne pouvait pas l’imaginer. Il était condamné à croire Ér
16582 ement du Créateur. L’homme naturel ne pouvait pas l’ imaginer. Il était condamné à croire Éros, à se confier dans son désir
16583 ndamné à croire Éros, à se confier dans son désir le plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’Éros ne pouvait le
16584 r dans son désir le plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’hom
16585 e plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’ Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la
16586 lui demander la délivrance. Et l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Ag
16587 délivrance. Et l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain
16588 l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’ homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ou
16589 e conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il est délivr
16590 à la mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi d
16591 a mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’ Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de s
16592 qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de sa religion naturelle.
16593 t soudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de sa religion naturelle. Il peut maintenant espérer autre chose,
16594 in le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de sa religion naturelle. Il peut maintenant espérer autre chose, il sai
16595 l est une autre délivrance du péché. Et voici que l’ Éros à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de s
16596 hé. Et voici que l’Éros à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son destin. Dès qu’il cesse d’être
16597 se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son destin. Dès qu’il cesse d’être un dieu, il cesse d’être un démon
16598 ortelle et délivré de son destin. Dès qu’il cesse d’ être un dieu, il cesse d’être un démon 218. Et il retrouve sa juste pl
16599 destin. Dès qu’il cesse d’être un dieu, il cesse d’ être un démon 218. Et il retrouve sa juste place dans l’économie provi
16600 un démon 218. Et il retrouve sa juste place dans l’ économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait a
16601 etrouve sa juste place dans l’économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire
16602 ouve sa juste place dans l’économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un
16603 place dans l’économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éro
16604 ace dans l’économie provisoire de la Création, de l’ humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éros :
16605 ’économie provisoire de la Création, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éros : c’était s
16606 n, de l’humain. Le païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus d
16607 e païen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le pl
16608 aïen ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’ Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus
16609 de faire un dieu de l’Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus mystérieux, le plus profondém
16610 ieu de l’Éros : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus mystérieux, le plus profondément lié au fai
16611 it son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus mystérieux, le plus profondément lié au fait de vivre. Toutes le
16612 us fort, le plus dangereux et le plus mystérieux, le plus profondément lié au fait de vivre. Toutes les religions païennes
16613 plus mystérieux, le plus profondément lié au fait de vivre. Toutes les religions païennes divinisent le Désir. Toutes cher
16614 le plus profondément lié au fait de vivre. Toutes les religions païennes divinisent le Désir. Toutes cherchent un appui et
16615 e vivre. Toutes les religions païennes divinisent le Désir. Toutes cherchent un appui et un salut dans le Désir, qui devie
16616 Désir. Toutes cherchent un appui et un salut dans le Désir, qui devient aussitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie
16617 s le Désir, qui devient aussitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Ver
16618 devient aussitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe s’est fait c
16619 vient aussitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe s’est fait chai
16620 ssitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe s’est fait chair et qu’
16621 e la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe s’est fait chair et qu’il nous a parlé en mots humains, nous av
16622 , nous avons appris cette nouvelle : ce n’est pas l’ homme qui doit se délivrer lui-même, c’est Dieu qui l’a aimé le premie
16623 mme qui doit se délivrer lui-même, c’est Dieu qui l’ a aimé le premier, et qui s’est approché de lui. Le salut n’est plus a
16624 eu qui l’a aimé le premier, et qui s’est approché de lui. Le salut n’est plus au-delà, toujours plus haut dans l’ascension
16625 ’a aimé le premier, et qui s’est approché de lui. Le salut n’est plus au-delà, toujours plus haut dans l’ascension intermi
16626 salut n’est plus au-delà, toujours plus haut dans l’ ascension interminable du Désir qui consume la vie, mais ici-bas, dans
16627 ans l’ascension interminable du Désir qui consume la vie, mais ici-bas, dans l’obéissance à la Parole. ⁂ Et qu’aurions-nou
16628 e du Désir qui consume la vie, mais ici-bas, dans l’ obéissance à la Parole. ⁂ Et qu’aurions-nous alors à craindre du désir
16629 consume la vie, mais ici-bas, dans l’obéissance à la Parole. ⁂ Et qu’aurions-nous alors à craindre du désir ? Il perd sa p
16630 ? Il perd sa puissance absolue quand nous cessons de le diviniser. Et c’est ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans
16631 l perd sa puissance absolue quand nous cessons de le diviniser. Et c’est ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le
16632 s cessons de le diviniser. Et c’est ce qu’atteste l’ expérience de la fidélité dans le mariage. Car cette fidélité se fonde
16633 le diviniser. Et c’est ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage. Car cette fidélité se fonde justement su
16634 diviniser. Et c’est ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage. Car cette fidélité se fonde justement sur l
16635 st ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial e
16636 ariage. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de
16637 é se fonde justement sur le refus initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte sec
16638 ment sur le refus initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’en atte
16639 fus initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’en attendre un mysté
16640 initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’en attendre un mystérie
16641 juré de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’en attendre un mystérieux surcroît
16642 de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’ en attendre un mystérieux surcroît de vie. J’essaierai de le faire con
16643 e secret, et d’en attendre un mystérieux surcroît de vie. J’essaierai de le faire concevoir par l’examen d’un fait connu.
16644 tendre un mystérieux surcroît de vie. J’essaierai de le faire concevoir par l’examen d’un fait connu. Le christianisme a p
16645 dre un mystérieux surcroît de vie. J’essaierai de le faire concevoir par l’examen d’un fait connu. Le christianisme a proc
16646 oît de vie. J’essaierai de le faire concevoir par l’ examen d’un fait connu. Le christianisme a proclamé l’égalité parfaite
16647 e. J’essaierai de le faire concevoir par l’examen d’ un fait connu. Le christianisme a proclamé l’égalité parfaite des sexe
16648 le faire concevoir par l’examen d’un fait connu. Le christianisme a proclamé l’égalité parfaite des sexes, et cela de la
16649 amen d’un fait connu. Le christianisme a proclamé l’ égalité parfaite des sexes, et cela de la manière la plus précise : La
16650 a proclamé l’égalité parfaite des sexes, et cela de la manière la plus précise : La femme n’a pas autorité sur son propre
16651 proclamé l’égalité parfaite des sexes, et cela de la manière la plus précise : La femme n’a pas autorité sur son propre co
16652 égalité parfaite des sexes, et cela de la manière la plus précise : La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c
16653 es sexes, et cela de la manière la plus précise : La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et
16654 n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement le mari n’a pas autorité sur son propre corps,
16655 ropre corps, mais c’est le mari ; et pareillement le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. (I.
16656 n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’égale de l’homme, elle ne peut
16657 propre corps, mais c’est la femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’égale de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’
16658 ais c’est la femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’ égale de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’homme219 ». En
16659 t la femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’égale de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’homme219 ». En même tem
16660 a femme. (I. Cor., 7.) La femme étant l’égale de l’ homme, elle ne peut donc être « le but de l’homme219 ». En même temps,
16661 tant l’égale de l’homme, elle ne peut donc être «  le but de l’homme219 ». En même temps, elle échappe à l’abaissement best
16662 égale de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’homme219 ». En même temps, elle échappe à l’abaissement bestial qui
16663 le de l’homme, elle ne peut donc être « le but de l’ homme219 ». En même temps, elle échappe à l’abaissement bestial qui tô
16664 ut de l’homme219 ». En même temps, elle échappe à l’ abaissement bestial qui tôt ou tard est la rançon d’une divinisation d
16665 happe à l’abaissement bestial qui tôt ou tard est la rançon d’une divinisation de la créature. Mais cette égalité ne doit
16666 abaissement bestial qui tôt ou tard est la rançon d’ une divinisation de la créature. Mais cette égalité ne doit pas être e
16667 qui tôt ou tard est la rançon d’une divinisation de la créature. Mais cette égalité ne doit pas être entendue au sens mod
16668 i tôt ou tard est la rançon d’une divinisation de la créature. Mais cette égalité ne doit pas être entendue au sens modern
16669 moderne et revendicateur. Elle procède du mystère de l’amour. Elle n’est que le signe et la démonstration du triomphe d’Ag
16670 erne et revendicateur. Elle procède du mystère de l’ amour. Elle n’est que le signe et la démonstration du triomphe d’Agapè
16671 lle procède du mystère de l’amour. Elle n’est que le signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros. Car l’amour r
16672 du mystère de l’amour. Elle n’est que le signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros. Car l’amour réellement ré
16673 ’est que le signe et la démonstration du triomphe d’ Agapè sur Éros. Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’égal
16674 a démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros. Car l’ amour réellement réciproque exige et crée l’égalité de ceux qui s’aime
16675 . Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’ égalité de ceux qui s’aiment. Dieu manifeste son amour pour l’homme en
16676 our réellement réciproque exige et crée l’égalité de ceux qui s’aiment. Dieu manifeste son amour pour l’homme en exigeant
16677 ceux qui s’aiment. Dieu manifeste son amour pour l’ homme en exigeant que l’homme soit saint comme Dieu est saint. Et l’ho
16678 manifeste son amour pour l’homme en exigeant que l’ homme soit saint comme Dieu est saint. Et l’homme témoigne de son amou
16679 t que l’homme soit saint comme Dieu est saint. Et l’ homme témoigne de son amour pour une femme en la traitant comme une pe
16680 t saint comme Dieu est saint. Et l’homme témoigne de son amour pour une femme en la traitant comme une personne humaine to
16681 t l’homme témoigne de son amour pour une femme en la traitant comme une personne humaine totale — non comme une fée de la
16682 e une personne humaine totale — non comme une fée de la légende, mi-déesse mi-bacchante, rêve et sexe. Mais remontons de c
16683 ne personne humaine totale — non comme une fée de la légende, mi-déesse mi-bacchante, rêve et sexe. Mais remontons de ces
16684 déesse mi-bacchante, rêve et sexe. Mais remontons de ces prémisses générales à la psychologie la plus concrète de la relat
16685 sexe. Mais remontons de ces prémisses générales à la psychologie la plus concrète de la relation des égaux. L’exercice de
16686 ntons de ces prémisses générales à la psychologie la plus concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité env
16687 isses générales à la psychologie la plus concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité envers une femme acc
16688 es générales à la psychologie la plus concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité envers une femme accout
16689 ologie la plus concrète de la relation des égaux. L’ exercice de la fidélité envers une femme accoutume à considérer les au
16690 lus concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité envers une femme accoutume à considérer les autres femmes
16691 concrète de la relation des égaux. L’exercice de la fidélité envers une femme accoutume à considérer les autres femmes d’
16692 fidélité envers une femme accoutume à considérer les autres femmes d’une manière tout à fait nouvelle, inconnue du monde d
16693 ne femme accoutume à considérer les autres femmes d’ une manière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’Éros : comme
16694 e manière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’Éros : comme des personnes, non plus comme des reflets ou des objet
16695 anière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’ Éros : comme des personnes, non plus comme des reflets ou des objets.
16696 xercice spirituel » développe des facultés neuves de jugement, de possession de soi et de respect220. Au contraire de l’ho
16697 tuel » développe des facultés neuves de jugement, de possession de soi et de respect220. Au contraire de l’homme érotique,
16698 pe des facultés neuves de jugement, de possession de soi et de respect220. Au contraire de l’homme érotique, l’homme de la
16699 ultés neuves de jugement, de possession de soi et de respect220. Au contraire de l’homme érotique, l’homme de la fidélité
16700 ssession de soi et de respect220. Au contraire de l’ homme érotique, l’homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une
16701 de respect220. Au contraire de l’homme érotique, l’ homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une femme seulement c
16702 ect220. Au contraire de l’homme érotique, l’homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une femme seulement ce corps
16703 220. Au contraire de l’homme érotique, l’homme de la fidélité ne cherche plus à voir dans une femme seulement ce corps int
16704 sion fascinante, mais il pressent, à peine tenté, le mystère difficile et grave d’une existence autonome, étrangère, d’une
16705 ent, à peine tenté, le mystère difficile et grave d’ une existence autonome, étrangère, d’une vie totale dont il n’a désiré
16706 ile et grave d’une existence autonome, étrangère, d’ une vie totale dont il n’a désiré vraiment qu’un illusoire ou fugitif
16707 ct, projeté peut-être par sa seule rêverie. Ainsi la tentation se dissipe, déconcertée, au lieu de se faire obsédante, et
16708 e, déconcertée, au lieu de se faire obsédante, et la fidélité se garantit par la lucidité qu’elle développe. L’empire du m
16709 e faire obsédante, et la fidélité se garantit par la lucidité qu’elle développe. L’empire du mythe faiblit d’autant ; et s
16710 té se garantit par la lucidité qu’elle développe. L’ empire du mythe faiblit d’autant ; et s’il reste improbable qu’il s’ab
16711 dité qu’elle développe. L’empire du mythe faiblit d’ autant ; et s’il reste improbable qu’il s’abolisse jamais sans laisser
16712 e improbable qu’il s’abolisse jamais sans laisser de traces dans le cœur d’un homme moderne, intoxiqué d’images — du moins
16713 ’il s’abolisse jamais sans laisser de traces dans le cœur d’un homme moderne, intoxiqué d’images — du moins perd-il son ef
16714 olisse jamais sans laisser de traces dans le cœur d’ un homme moderne, intoxiqué d’images — du moins perd-il son efficace :
16715 traces dans le cœur d’un homme moderne, intoxiqué d’ images — du moins perd-il son efficace : ce n’est plus lui qui détermi
16716 il son efficace : ce n’est plus lui qui détermine la personne. En d’autres termes, on pourrait dire que la fidélité se gar
16717 ersonne. En d’autres termes, on pourrait dire que la fidélité se garantit elle-même contre l’infidélité du simple fait qu’
16718 dire que la fidélité se garantit elle-même contre l’ infidélité du simple fait qu’elle habitue à ne plus séparer le désir e
16719 du simple fait qu’elle habitue à ne plus séparer le désir et l’amour. Car si le désir va vite et n’importe où, l’amour es
16720 ait qu’elle habitue à ne plus séparer le désir et l’ amour. Car si le désir va vite et n’importe où, l’amour est lent et di
16721 tue à ne plus séparer le désir et l’amour. Car si le désir va vite et n’importe où, l’amour est lent et difficile, il enga
16722 l’amour. Car si le désir va vite et n’importe où, l’ amour est lent et difficile, il engage vraiment toute une vie, et il n
16723 agement pour révéler sa vérité. Et c’est pourquoi l’ homme qui croit au mariage ne peut plus croire sérieusement au « coup
16724 eusement au « coup de foudre », et encore moins à la « fatalité » de la passion. Le « coup de foudre » est sans doute une
16725 up de foudre », et encore moins à la « fatalité » de la passion. Le « coup de foudre » est sans doute une légende accrédit
16726 de foudre », et encore moins à la « fatalité » de la passion. Le « coup de foudre » est sans doute une légende accréditée
16727 et encore moins à la « fatalité » de la passion. Le « coup de foudre » est sans doute une légende accréditée par Don Juan
16728 doute une légende accréditée par Don Juan, comme la « fatalité » de la passion est accréditée par Tristan. Excuse et alib
16729 de accréditée par Don Juan, comme la « fatalité » de la passion est accréditée par Tristan. Excuse et alibi qui ne peuvent
16730 accréditée par Don Juan, comme la « fatalité » de la passion est accréditée par Tristan. Excuse et alibi qui ne peuvent tr
16731 rompé, parce qu’il y trouve son intérêt ; figures de rhétorique romanesque, et acceptables à ce titre, mais qu’il serait a
16732 ables à ce titre, mais qu’il serait assez absurde de confondre avec des vérités psychologiques. Notre analyse du mythe nou
16733 Notre analyse du mythe nous a fait voir pourquoi l’ on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpabilité : « Ce
16734 ythe nous a fait voir pourquoi l’on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui
16735 pourquoi l’on aime croire à la fatalité, qui est l’ alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui ai commis la faute, j
16736 i l’on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui ai commis la faute, je n’y ét
16737 ’on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui ai commis la faute, je n’y étais
16738 la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui ai commis la faute, je n’y étais pas, c’est cette puissance fatale qui agissait en
16739 ce de ma personne. » Pieux mensonge221 du servant d’ Éros. Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatal
16740 onne. » Pieux mensonge221 du servant d’Éros. Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité » ! Quant
16741 ux mensonge221 du servant d’Éros. Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité » ! Quant au coup de
16742 ! Quant au coup de foudre, il est censé justifier les écarts de Don Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preu
16743 coup de foudre, il est censé justifier les écarts de Don Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preuve d’une t
16744 est censé justifier les écarts de Don Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preuve d’une très puissante natur
16745 n Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preuve d’une très puissante nature sensuelle. Don Juan, l’homme des c
16746 ute la littérature nous engage à y voir la preuve d’ une très puissante nature sensuelle. Don Juan, l’homme des coups de fo
16747 d’une très puissante nature sensuelle. Don Juan, l’ homme des coups de foudre et de la vie « orageuse », serait une sorte
16748 nte nature sensuelle. Don Juan, l’homme des coups de foudre et de la vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de su
16749 nsuelle. Don Juan, l’homme des coups de foudre et de la vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe
16750 elle. Don Juan, l’homme des coups de foudre et de la vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe d’u
16751 oudre et de la vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe d’une puissance indéfinie et qui domine l
16752 a vie « orageuse », serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe d’une puissance indéfinie et qui domine les contingenc
16753 , serait une sorte de surhomme, de surmâle. Mythe d’ une puissance indéfinie et qui domine les contingences morales. Mais a
16754 le. Mythe d’une puissance indéfinie et qui domine les contingences morales. Mais alors, on peut être certain qu’un pareil m
16755 s, on peut être certain qu’un pareil mythe est né de rêves compensateurs — soit d’une fidélité contrainte et détestée, soi
16756 pareil mythe est né de rêves compensateurs — soit d’ une fidélité contrainte et détestée, soit d’une jalousie masochiste, s
16757  soit d’une fidélité contrainte et détestée, soit d’ une jalousie masochiste, soit enfin d’un début d’impuissance. Et en ef
16758 estée, soit d’une jalousie masochiste, soit enfin d’ un début d’impuissance. Et en effet, la conduite de Don Juan est bien
16759 d’une jalousie masochiste, soit enfin d’un début d’ impuissance. Et en effet, la conduite de Don Juan est bien typique d’u
16760 soit enfin d’un début d’impuissance. Et en effet, la conduite de Don Juan est bien typique d’une certaine déficience sexue
16761 ’un début d’impuissance. Et en effet, la conduite de Don Juan est bien typique d’une certaine déficience sexuelle. C’est d
16762 n effet, la conduite de Don Juan est bien typique d’ une certaine déficience sexuelle. C’est dans l’état de fatigue général
16763 ue d’une certaine déficience sexuelle. C’est dans l’ état de fatigue générale, et sexuellement localisée, que le corps se v
16764 e certaine déficience sexuelle. C’est dans l’état de fatigue générale, et sexuellement localisée, que le corps se voit por
16765 fatigue générale, et sexuellement localisée, que le corps se voit porté à ces brusques écarts, comparables aux calembours
16766 iots. Par contre, dans un état normal du corps et de l’esprit, le risque de coup de foudre est à peu près éliminé. Il appa
16767 s. Par contre, dans un état normal du corps et de l’ esprit, le risque de coup de foudre est à peu près éliminé. Il apparaî
16768 tre, dans un état normal du corps et de l’esprit, le risque de coup de foudre est à peu près éliminé. Il apparaît ainsi qu
16769 un état normal du corps et de l’esprit, le risque de coup de foudre est à peu près éliminé. Il apparaît ainsi que la monog
16770 dre est à peu près éliminé. Il apparaît ainsi que la monogamie, normalisant les rapports sexuels, est la meilleure garanti
16771 . Il apparaît ainsi que la monogamie, normalisant les rapports sexuels, est la meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire
16772 monogamie, normalisant les rapports sexuels, est la meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’Éros purement charne
16773 st la meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’Éros purement charnel, et non du tout divinisé222. ⁂ On objecte alo
16774 la meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’ Éros purement charnel, et non du tout divinisé222. ⁂ On objecte alors
16775 t non du tout divinisé222. ⁂ On objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est enco
16776 n objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qu
16777 rs que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qui nous le fai
16778 que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’ amour ». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qui nous le fait c
16779 que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qui nous le fait croire, avec son obsession de
16780 is c’est encore le mythe, naturellement, qui nous le fait croire, avec son obsession de l’amour contrarié. Il serait plus
16781 ment, qui nous le fait croire, avec son obsession de l’amour contrarié. Il serait plus vrai de dire après Benedetto Croce
16782 t, qui nous le fait croire, avec son obsession de l’ amour contrarié. Il serait plus vrai de dire après Benedetto Croce que
16783 session de l’amour contrarié. Il serait plus vrai de dire après Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour
16784 ait plus vrai de dire après Benedetto Croce que «  le mariage est le tombeau de l’amour sauvage223 » (et plus communément d
16785 e dire après Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour sauvage223 » (et plus communément du sentimentalis
16786 s Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour sauvage223 » (et plus communément du sentimentalisme). L’amou
16787 enedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’ amour sauvage223 » (et plus communément du sentimentalisme). L’amour s
16788 ge223 » (et plus communément du sentimentalisme). L’ amour sauvage et naturel se manifeste par le viol, preuve d’amour chez
16789 sme). L’amour sauvage et naturel se manifeste par le viol, preuve d’amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la p
16790 uvage et naturel se manifeste par le viol, preuve d’ amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la polygamie, révèle
16791 e manifeste par le viol, preuve d’amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’homme n’est
16792 viol, preuve d’amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’homme n’est pas encore en mesu
16793 amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’homme n’est pas encore en mesure de concevoir
16794 res. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’ homme n’est pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personn
16795 ie, révèle que l’homme n’est pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire
16796 e l’homme n’est pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire qu’il ne sait
16797 ’est pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire qu’il ne sait pas encore
16798 t pas encore en mesure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire qu’il ne sait pas encore ai
16799 esure de concevoir la réalité de la personne chez la femme. C’est autant dire qu’il ne sait pas encore aimer. Le viol et l
16800 C’est autant dire qu’il ne sait pas encore aimer. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la r
16801 t dire qu’il ne sait pas encore aimer. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la réduisant à
16802 pas encore aimer. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la réduisant à son sexe. L’amour sau
16803 e aimer. Le viol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la réduisant à son sexe. L’amour sauvage dépe
16804 ol et la polygamie privent la femme de sa qualité d’ égale — en la réduisant à son sexe. L’amour sauvage dépersonnalise les
16805 gamie privent la femme de sa qualité d’égale — en la réduisant à son sexe. L’amour sauvage dépersonnalise les relations hu
16806 sa qualité d’égale — en la réduisant à son sexe. L’ amour sauvage dépersonnalise les relations humaines. Par contre, l’hom
16807 uisant à son sexe. L’amour sauvage dépersonnalise les relations humaines. Par contre, l’homme qui se domine, ce n’est pas f
16808 épersonnalise les relations humaines. Par contre, l’ homme qui se domine, ce n’est pas faute de « passion » (au sens de tem
16809 omine, ce n’est pas faute de « passion » (au sens de tempérament) mais c’est qu’il aime, justement, et qu’en vertu de cet
16810 justement, et qu’en vertu de cet amour, il refuse de s’imposer, il se refuse à une violence qui nie et détruit la personne
16811 r, il se refuse à une violence qui nie et détruit la personne. Il prouve ainsi qu’il veut d’abord le bien de l’autre. Son
16812 t la personne. Il prouve ainsi qu’il veut d’abord le bien de l’autre. Son égoïsme passe par l’autre. On admettra que c’est
16813 sonne. Il prouve ainsi qu’il veut d’abord le bien de l’autre. Son égoïsme passe par l’autre. On admettra que c’est une rév
16814 on sérieuse. Et nous pourrons maintenant dépasser la formule toute négative et privative de Croce, et définir enfin le mar
16815 t dépasser la formule toute négative et privative de Croce, et définir enfin le mariage comme cette institution qui contie
16816 négative et privative de Croce, et définir enfin le mariage comme cette institution qui contient la passion non plus par
16817 n le mariage comme cette institution qui contient la passion non plus par la morale, mais par l’amour. 6.Les paradoxes
16818 institution qui contient la passion non plus par la morale, mais par l’amour. 6.Les paradoxes de l’Occident Ces que
16819 tient la passion non plus par la morale, mais par l’ amour. 6.Les paradoxes de l’Occident Ces quelques remarques sur
16820 r la morale, mais par l’amour. 6.Les paradoxes de l’Occident Ces quelques remarques sur la passion et le mariage met
16821 a morale, mais par l’amour. 6.Les paradoxes de l’ Occident Ces quelques remarques sur la passion et le mariage metten
16822 doxes de l’Occident Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale de
16823 ident Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de
16824 s sur la passion et le mariage mettent en lumière l’ opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux
16825 iage mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputen
16826 e mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’ Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent n
16827 en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent notre Occid
16828 lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’ Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent notre Occident
16829 s deux religions qui se disputent notre Occident. La connaissance de ce conflit, de ses origines historiques et psychologi
16830 qui se disputent notre Occident. La connaissance de ce conflit, de ses origines historiques et psychologiques, de son enj
16831 nt notre Occident. La connaissance de ce conflit, de ses origines historiques et psychologiques, de son enjeu spirituel, m
16832 t, de ses origines historiques et psychologiques, de son enjeu spirituel, me paraît devoir entraîner la révision d’un cert
16833 e son enjeu spirituel, me paraît devoir entraîner la révision d’un certain nombre de jugements courants, dans le domaine d
16834 spirituel, me paraît devoir entraîner la révision d’ un certain nombre de jugements courants, dans le domaine de l’éthique
16835 devoir entraîner la révision d’un certain nombre de jugements courants, dans le domaine de l’éthique d’abord, mais aussi
16836 n d’un certain nombre de jugements courants, dans le domaine de l’éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et
16837 ain nombre de jugements courants, dans le domaine de l’éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philo
16838 nombre de jugements courants, dans le domaine de l’ éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philosop
16839 maine de l’éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philosophie. Au terme de cet ouvrage, il suffira
16840 ne de l’éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philosophie. Au terme de cet ouvrage, il suffira san
16841 e d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philosophie. Au terme de cet ouvrage, il suffira sans doute de dég
16842 elui de la culture et de sa philosophie. Au terme de cet ouvrage, il suffira sans doute de dégager le principe de correcti
16843 e. Au terme de cet ouvrage, il suffira sans doute de dégager le principe de correction que nos recherches sur la passion p
16844 de cet ouvrage, il suffira sans doute de dégager le principe de correction que nos recherches sur la passion peuvent étab
16845 age, il suffira sans doute de dégager le principe de correction que nos recherches sur la passion peuvent établir. ⁂ Les O
16846 le principe de correction que nos recherches sur la passion peuvent établir. ⁂ Les Orientaux caractérisent l’Europe par l
16847 nos recherches sur la passion peuvent établir. ⁂ Les Orientaux caractérisent l’Europe par l’importance qu’elle donne aux f
16848 on peuvent établir. ⁂ Les Orientaux caractérisent l’ Europe par l’importance qu’elle donne aux forces passionnelles. Ils y
16849 ablir. ⁂ Les Orientaux caractérisent l’Europe par l’ importance qu’elle donne aux forces passionnelles. Ils y voient l’héri
16850 elle donne aux forces passionnelles. Ils y voient l’ héritage du christianisme et le secret de notre dynamisme. Et il est v
16851 lles. Ils y voient l’héritage du christianisme et le secret de notre dynamisme. Et il est vrai que ces trois termes : chri
16852 y voient l’héritage du christianisme et le secret de notre dynamisme. Et il est vrai que ces trois termes : christianisme,
16853 namisme, correspondent aux trois traits dominants de la psyché occidentale. De là vient l’impression d’évidence qu’entraîn
16854 isme, correspondent aux trois traits dominants de la psyché occidentale. De là vient l’impression d’évidence qu’entraînent
16855 trois traits dominants de la psyché occidentale. De là vient l’impression d’évidence qu’entraînent de pareils jugements.
16856 s dominants de la psyché occidentale. De là vient l’ impression d’évidence qu’entraînent de pareils jugements. Cependant, s
16857 e la psyché occidentale. De là vient l’impression d’ évidence qu’entraînent de pareils jugements. Cependant, si les conclus
16858 De là vient l’impression d’évidence qu’entraînent de pareils jugements. Cependant, si les conclusions de notre examen du m
16859 qu’entraînent de pareils jugements. Cependant, si les conclusions de notre examen du mythe courtois sont justes, il faudra
16860 pareils jugements. Cependant, si les conclusions de notre examen du mythe courtois sont justes, il faudra corriger sensib
16861 justes, il faudra corriger sensiblement ce schéma de l’Occident chrétien. Tout d’abord : ce n’est pas le christianisme qui
16862 tes, il faudra corriger sensiblement ce schéma de l’ Occident chrétien. Tout d’abord : ce n’est pas le christianisme qui a
16863 l’Occident chrétien. Tout d’abord : ce n’est pas le christianisme qui a fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’
16864 : ce n’est pas le christianisme qui a fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’origine orientale. Cette hérésie s’
16865 a fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’ origine orientale. Cette hérésie s’est répandue d’abord dans les contr
16866 entale. Cette hérésie s’est répandue d’abord dans les contrées les moins christianisées, précisément, là où les religions p
16867 hérésie s’est répandue d’abord dans les contrées les moins christianisées, précisément, là où les religions païennes menai
16868 rées les moins christianisées, précisément, là où les religions païennes menaient encore une vie secrète. L’amour-passion n
16869 ligions païennes menaient encore une vie secrète. L’ amour-passion n’est pas l’amour chrétien, ni même le « sous-produit du
16870 encore une vie secrète. L’amour-passion n’est pas l’ amour chrétien, ni même le « sous-produit du christianisme » ou le « c
16871 amour-passion n’est pas l’amour chrétien, ni même le « sous-produit du christianisme » ou le « changement d’adresse d’une
16872 , ni même le « sous-produit du christianisme » ou le « changement d’adresse d’une force que le christianisme a réveillée e
16873 ous-produit du christianisme » ou le « changement d’ adresse d’une force que le christianisme a réveillée et orientée vers
16874 t du christianisme » ou le « changement d’adresse d’ une force que le christianisme a réveillée et orientée vers Dieu224. »
16875 me » ou le « changement d’adresse d’une force que le christianisme a réveillée et orientée vers Dieu224. » Il est plutôt l
16876 veillée et orientée vers Dieu224. » Il est plutôt le sous-produit de la religion manichéenne. Plus exactement, il est né d
16877 tée vers Dieu224. » Il est plutôt le sous-produit de la religion manichéenne. Plus exactement, il est né de la complicité
16878 vers Dieu224. » Il est plutôt le sous-produit de la religion manichéenne. Plus exactement, il est né de la complicité de
16879 religion manichéenne. Plus exactement, il est né de la complicité de cette religion avec nos plus vieilles croyances, et
16880 ligion manichéenne. Plus exactement, il est né de la complicité de cette religion avec nos plus vieilles croyances, et du
16881 enne. Plus exactement, il est né de la complicité de cette religion avec nos plus vieilles croyances, et du conflit de l’h
16882 n avec nos plus vieilles croyances, et du conflit de l’hérésie qui en résulta avec l’orthodoxie chrétienne. Première corre
16883 vec nos plus vieilles croyances, et du conflit de l’ hérésie qui en résulta avec l’orthodoxie chrétienne. Première correcti
16884 s, et du conflit de l’hérésie qui en résulta avec l’ orthodoxie chrétienne. Première correction d’importance. Ensuite, il e
16885 avec l’orthodoxie chrétienne. Première correction d’ importance. Ensuite, il est urgent de rappeler que le fameux « dynamis
16886 e correction d’importance. Ensuite, il est urgent de rappeler que le fameux « dynamisme occidental » procède de deux sourc
16887 mportance. Ensuite, il est urgent de rappeler que le fameux « dynamisme occidental » procède de deux sources distinctes. S
16888 er que le fameux « dynamisme occidental » procède de deux sources distinctes. Si c’est notre délire guerrier que l’on ente
16889 es distinctes. Si c’est notre délire guerrier que l’ on entend désigner par ce terme, nous avons vu qu’il se rattache de la
16890 ner par ce terme, nous avons vu qu’il se rattache de la manière la plus précise, historiquement, à la passion. Comme la pa
16891 par ce terme, nous avons vu qu’il se rattache de la manière la plus précise, historiquement, à la passion. Comme la passi
16892 me, nous avons vu qu’il se rattache de la manière la plus précise, historiquement, à la passion. Comme la passion, le goût
16893 de la manière la plus précise, historiquement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une concept
16894 plus précise, historiquement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie arde
16895 , historiquement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est
16896 iquement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est un masqu
16897 ement, à la passion. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est un masque d
16898 n. Comme la passion, le goût de la guerre procède d’ une conception de la vie ardente qui est un masque du désir de mort. D
16899 on, le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est un masque du désir de mort. Dynamisme inverti,
16900 le goût de la guerre procède d’une conception de la vie ardente qui est un masque du désir de mort. Dynamisme inverti, et
16901 tion de la vie ardente qui est un masque du désir de mort. Dynamisme inverti, et autodestructeur. Mais l’autre aspect du d
16902 chnique, ne saurait être un seul instant ramené à la passion. L’attitude humaine qu’il révèle est l’antithèse exacte de la
16903 saurait être un seul instant ramené à la passion. L’ attitude humaine qu’il révèle est l’antithèse exacte de la passion : c
16904 à la passion. L’attitude humaine qu’il révèle est l’ antithèse exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur de
16905 itude humaine qu’il révèle est l’antithèse exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur des choses créées, de
16906 de humaine qu’il révèle est l’antithèse exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur des choses créées, de la
16907 hèse exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur des choses créées, de la matière, et une application de l’e
16908 e exacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur des choses créées, de la matière, et une application de l’espr
16909 t une affirmation de la valeur des choses créées, de la matière, et une application de l’esprit au monde visible. La passi
16910 ne affirmation de la valeur des choses créées, de la matière, et une application de l’esprit au monde visible. La passion
16911 choses créées, de la matière, et une application de l’esprit au monde visible. La passion ni la foi hérétique dont elle e
16912 oses créées, de la matière, et une application de l’ esprit au monde visible. La passion ni la foi hérétique dont elle est
16913 et une application de l’esprit au monde visible. La passion ni la foi hérétique dont elle est née ne sauraient proposer c
16914 ation de l’esprit au monde visible. La passion ni la foi hérétique dont elle est née ne sauraient proposer comme but à not
16915 t née ne sauraient proposer comme but à notre vie la maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction origine
16916 raient proposer comme but à notre vie la maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction originelle du Démiu
16917 ent proposer comme but à notre vie la maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction originelle du Démiurge
16918 re vie la maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction originelle du Démiurge, et puisque le salut est ju
16919 maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction originelle du Démiurge, et puisque le salut est justement d’
16920 et la fonction originelle du Démiurge, et puisque le salut est justement d’échapper à sa loi démoniaque225. Faut-il voir à
16921 le du Démiurge, et puisque le salut est justement d’ échapper à sa loi démoniaque225. Faut-il voir à la source de cet aspec
16922 d’échapper à sa loi démoniaque225. Faut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une sorte d
16923 à sa loi démoniaque225. Faut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une sorte de tempéram
16924 niaque225. Faut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une sorte de tempérament continenta
16925 ut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une sorte de tempérament continental ? Ou quelqu
16926 il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’ activisme européen une sorte de tempérament continental ? Ou quelque i
16927 ct le plus réel de l’activisme européen une sorte de tempérament continental ? Ou quelque influence indirecte de l’ambitio
16928 ment continental ? Ou quelque influence indirecte de l’ambition chrétienne définie par l’Apôtre (Romains, 8), et qui tendr
16929 t continental ? Ou quelque influence indirecte de l’ ambition chrétienne définie par l’Apôtre (Romains, 8), et qui tendrait
16930 ce indirecte de l’ambition chrétienne définie par l’ Apôtre (Romains, 8), et qui tendrait à restaurer le Cosmos dans sa loi
16931 ’Apôtre (Romains, 8), et qui tendrait à restaurer le Cosmos dans sa loi primitive, troublée par le péché ? La volonté chré
16932 rer le Cosmos dans sa loi primitive, troublée par le péché ? La volonté chrétienne de transformer le pécheur dans son âme
16933 os dans sa loi primitive, troublée par le péché ? La volonté chrétienne de transformer le pécheur dans son âme et dans sa
16934 ve, troublée par le péché ? La volonté chrétienne de transformer le pécheur dans son âme et dans sa conduite a entraîné en
16935 r le péché ? La volonté chrétienne de transformer le pécheur dans son âme et dans sa conduite a entraîné en Occident l’idé
16936 on âme et dans sa conduite a entraîné en Occident l’ idée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution),
16937 et dans sa conduite a entraîné en Occident l’idée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’i
16938 uite a entraîné en Occident l’idée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transfor
16939 Occident l’idée de transformer le milieu humain ( d’ où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu natu
16940 dent l’idée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (
16941 ée de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la t
16942 de transformer le milieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la tech
16943 ilieu humain (d’où le mythe de la révolution), et l’ idée de transformer le milieu naturel (d’où la technique). Reste à sav
16944 umain (d’où le mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la technique). Reste à savoir si
16945 mythe de la révolution), et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la technique). Reste à savoir si le christianism
16946 ion), et l’idée de transformer le milieu naturel ( d’ où la technique). Reste à savoir si le christianisme, accueilli par le
16947 et l’idée de transformer le milieu naturel (d’où la technique). Reste à savoir si le christianisme, accueilli par les Ind
16948 eu naturel (d’où la technique). Reste à savoir si le christianisme, accueilli par les Indes ou la Chine, y eût produit les
16949 Reste à savoir si le christianisme, accueilli par les Indes ou la Chine, y eût produit les mêmes effets. Mais la réponse n’
16950 r si le christianisme, accueilli par les Indes ou la Chine, y eût produit les mêmes effets. Mais la réponse n’importe pas
16951 ccueilli par les Indes ou la Chine, y eût produit les mêmes effets. Mais la réponse n’importe pas ici : il nous suffit de m
16952 ou la Chine, y eût produit les mêmes effets. Mais la réponse n’importe pas ici : il nous suffit de marquer que les élément
16953 ais la réponse n’importe pas ici : il nous suffit de marquer que les éléments occidentaux-chrétiens (c’est-à-dire créateur
16954 n’importe pas ici : il nous suffit de marquer que les éléments occidentaux-chrétiens (c’est-à-dire créateurs) du dynamisme
16955 ntés par une volonté exactement contraire à celle de la passion. Ce qui peut induire en erreur, et ce qui a introduit de f
16956 s par une volonté exactement contraire à celle de la passion. Ce qui peut induire en erreur, et ce qui a introduit de fait
16957 qui peut induire en erreur, et ce qui a introduit de fait une fatale erreur dans l’activisme moderne, c’est la collusion d
16958 ce qui a introduit de fait une fatale erreur dans l’ activisme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie t
16959 une fatale erreur dans l’activisme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie technique. À partir de la Ré
16960 reur dans l’activisme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie technique. À partir de la Révolution, la
16961 r dans l’activisme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie technique. À partir de la Révolution, la gue
16962 visme moderne, c’est la collusion de la guerre et de notre génie technique. À partir de la Révolution, la guerre devenant
16963 a guerre et de notre génie technique. À partir de la Révolution, la guerre devenant « nationale » exige la collaboration d
16964 notre génie technique. À partir de la Révolution, la guerre devenant « nationale » exige la collaboration de toutes les fo
16965 évolution, la guerre devenant « nationale » exige la collaboration de toutes les forces créatrices, et en particulier de l
16966 rre devenant « nationale » exige la collaboration de toutes les forces créatrices, et en particulier de la technique. C’es
16967 nt « nationale » exige la collaboration de toutes les forces créatrices, et en particulier de la technique. C’est alors la
16968 e toutes les forces créatrices, et en particulier de la technique. C’est alors la passion (guerrière) qui va devenir le pr
16969 outes les forces créatrices, et en particulier de la technique. C’est alors la passion (guerrière) qui va devenir le princ
16970 s, et en particulier de la technique. C’est alors la passion (guerrière) qui va devenir le principal moteur de la recherch
16971 C’est alors la passion (guerrière) qui va devenir le principal moteur de la recherche mécanique : on l’a bien vu depuis 19
16972 on (guerrière) qui va devenir le principal moteur de la recherche mécanique : on l’a bien vu depuis 1915. Mais cette union
16973 (guerrière) qui va devenir le principal moteur de la recherche mécanique : on l’a bien vu depuis 1915. Mais cette union to
16974 e principal moteur de la recherche mécanique : on l’ a bien vu depuis 1915. Mais cette union tout à fait monstrueuse des fo
16975 is cette union tout à fait monstrueuse des forces de mort et des forces créatrices va dénaturer à la fois la guerre, et le
16976 t et des forces créatrices va dénaturer à la fois la guerre, et le génie technique. La guerre mécanisée évacue la passion,
16977 s créatrices va dénaturer à la fois la guerre, et le génie technique. La guerre mécanisée évacue la passion, et la techniq
16978 turer à la fois la guerre, et le génie technique. La guerre mécanisée évacue la passion, et la technique en devenant morte
16979 et le génie technique. La guerre mécanisée évacue la passion, et la technique en devenant mortelle, trahit les ambitions d
16980 hnique. La guerre mécanisée évacue la passion, et la technique en devenant mortelle, trahit les ambitions dont elle est né
16981 ion, et la technique en devenant mortelle, trahit les ambitions dont elle est née. Il se peut que l’Occident succombe à ce
16982 t les ambitions dont elle est née. Il se peut que l’ Occident succombe à ce destin qu’il s’est forgé. Mais il est clair que
16983 l s’est forgé. Mais il est clair que ce n’est pas le christianisme — comme le répètent tant de publicistes — qui est respo
16984 t clair que ce n’est pas le christianisme — comme le répètent tant de publicistes — qui est responsable de la catastrophe.
16985 épètent tant de publicistes — qui est responsable de la catastrophe. L’esprit catastrophique de l’Occident n’est pas chrét
16986 tent tant de publicistes — qui est responsable de la catastrophe. L’esprit catastrophique de l’Occident n’est pas chrétien
16987 licistes — qui est responsable de la catastrophe. L’ esprit catastrophique de l’Occident n’est pas chrétien226. Il est tout
16988 nsable de la catastrophe. L’esprit catastrophique de l’Occident n’est pas chrétien226. Il est tout au contraire manichéen.
16989 ble de la catastrophe. L’esprit catastrophique de l’ Occident n’est pas chrétien226. Il est tout au contraire manichéen. C’
16990 st ce qu’ignorent communément ceux qui assimilent le christianisme et l’Occident, comme si tout l’Occident était chrétien.
16991 mmunément ceux qui assimilent le christianisme et l’ Occident, comme si tout l’Occident était chrétien. Si donc l’Europe su
16992 ent le christianisme et l’Occident, comme si tout l’ Occident était chrétien. Si donc l’Europe succombe à son mauvais génie
16993 comme si tout l’Occident était chrétien. Si donc l’ Europe succombe à son mauvais génie, ce sera pour avoir trop longtemps
16994 génie, ce sera pour avoir trop longtemps cultivé la religion para ou même antichrétienne de la passion. ⁂ Faut-il conclur
16995 s cultivé la religion para ou même antichrétienne de la passion. ⁂ Faut-il conclure que la passion serait la tentation ori
16996 ultivé la religion para ou même antichrétienne de la passion. ⁂ Faut-il conclure que la passion serait la tentation orient
16997 ichrétienne de la passion. ⁂ Faut-il conclure que la passion serait la tentation orientale de l’Occident ? S’il est vrai q
16998 passion. ⁂ Faut-il conclure que la passion serait la tentation orientale de l’Occident ? S’il est vrai qu’elle ne s’est dé
16999 lure que la passion serait la tentation orientale de l’Occident ? S’il est vrai qu’elle ne s’est développée dans notre his
17000 e que la passion serait la tentation orientale de l’ Occident ? S’il est vrai qu’elle ne s’est développée dans notre histoi
17001 s qu’à partir des xiie et xiiie siècles, et par l’ impulsion décisive de l’hérésie méridionale, il apparaît que c’est du
17002 e et xiiie siècles, et par l’impulsion décisive de l’hérésie méridionale, il apparaît que c’est du Proche-Orient et de l
17003 et xiiie siècles, et par l’impulsion décisive de l’ hérésie méridionale, il apparaît que c’est du Proche-Orient et de l’Ir
17004 ionale, il apparaît que c’est du Proche-Orient et de l’Iran, sources certaines de l’hérésie, que nous sont venues nos « mo
17005 ale, il apparaît que c’est du Proche-Orient et de l’ Iran, sources certaines de l’hérésie, que nous sont venues nos « morte
17006 du Proche-Orient et de l’Iran, sources certaines de l’hérésie, que nous sont venues nos « mortelles » croyances. Mais dir
17007 Proche-Orient et de l’Iran, sources certaines de l’ hérésie, que nous sont venues nos « mortelles » croyances. Mais dira-t
17008 dira-t-on, ces mêmes croyances n’ont pas produit les mêmes effets parmi les peuples de l’Orient ? C’est qu’elles n’y ont p
17009 royances n’ont pas produit les mêmes effets parmi les peuples de l’Orient ? C’est qu’elles n’y ont pas trouvé les mêmes obs
17010 nt pas produit les mêmes effets parmi les peuples de l’Orient ? C’est qu’elles n’y ont pas trouvé les mêmes obstacles. Ai
17011 pas produit les mêmes effets parmi les peuples de l’ Orient ? C’est qu’elles n’y ont pas trouvé les mêmes obstacles. Ainsi
17012 s de l’Orient ? C’est qu’elles n’y ont pas trouvé les mêmes obstacles. Ainsi notre chance dramatique est d’avoir résisté à
17013 mes obstacles. Ainsi notre chance dramatique est d’ avoir résisté à la passion par des moyens prédestinés à l’exalter. Tel
17014 nsi notre chance dramatique est d’avoir résisté à la passion par des moyens prédestinés à l’exalter. Telle fut la tentatio
17015 résisté à la passion par des moyens prédestinés à l’ exalter. Telle fut la tentation permanente d’où jaillirent nos plus be
17016 par des moyens prédestinés à l’exalter. Telle fut la tentation permanente d’où jaillirent nos plus belles créations. Mais
17017 és à l’exalter. Telle fut la tentation permanente d’ où jaillirent nos plus belles créations. Mais ce qui produit la vie pr
17018 nt nos plus belles créations. Mais ce qui produit la vie produit aussi la mort. Il suffit qu’un accent se déplace pour que
17019 éations. Mais ce qui produit la vie produit aussi la mort. Il suffit qu’un accent se déplace pour que le dynamisme change
17020 mort. Il suffit qu’un accent se déplace pour que le dynamisme change de signe. ⁂ C’est en fin de compte dans l’attitude r
17021 un accent se déplace pour que le dynamisme change de signe. ⁂ C’est en fin de compte dans l’attitude religieuse des Occide
17022 me change de signe. ⁂ C’est en fin de compte dans l’ attitude religieuse des Occidentaux, et dans l’institution la plus typ
17023 ns l’attitude religieuse des Occidentaux, et dans l’ institution la plus typique de leur morale : le mariage, qu’il sera dé
17024 religieuse des Occidentaux, et dans l’institution la plus typique de leur morale : le mariage, qu’il sera désormais possib
17025 ccidentaux, et dans l’institution la plus typique de leur morale : le mariage, qu’il sera désormais possible de repérer av
17026 ns l’institution la plus typique de leur morale : le mariage, qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de préci
17027 orale : le mariage, qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce déplacement d’accent dont tout dép
17028 ’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce déplacement d’accent dont tout dépend. Il est certain qu
17029 de repérer avec assez de précision ce déplacement d’ accent dont tout dépend. Il est certain que l’Occidental christianisé
17030 ent d’accent dont tout dépend. Il est certain que l’ Occidental christianisé se distingue de l’Oriental par son pouvoir d’a
17031 ertain que l’Occidental christianisé se distingue de l’Oriental par son pouvoir d’approfondir l’être créé dans ce qu’il a
17032 ain que l’Occidental christianisé se distingue de l’ Oriental par son pouvoir d’approfondir l’être créé dans ce qu’il a de
17033 ianisé se distingue de l’Oriental par son pouvoir d’ approfondir l’être créé dans ce qu’il a de particulier. C’est tout le
17034 ingue de l’Oriental par son pouvoir d’approfondir l’ être créé dans ce qu’il a de particulier. C’est tout le secret de notr
17035 pouvoir d’approfondir l’être créé dans ce qu’il a de particulier. C’est tout le secret de notre fidélité. La sagesse orien
17036 e créé dans ce qu’il a de particulier. C’est tout le secret de notre fidélité. La sagesse orientale cherche la connaissanc
17037 s ce qu’il a de particulier. C’est tout le secret de notre fidélité. La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’a
17038 ticulier. C’est tout le secret de notre fidélité. La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’abolition progressiv
17039 t de notre fidélité. La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’abolition progressive du divers. Nous, nous cherc
17040 La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’ abolition progressive du divers. Nous, nous cherchons la densité de l’
17041 ition progressive du divers. Nous, nous cherchons la densité de l’être dans la personne distincte, sans cesse approfondie
17042 essive du divers. Nous, nous cherchons la densité de l’être dans la personne distincte, sans cesse approfondie comme telle
17043 ive du divers. Nous, nous cherchons la densité de l’ être dans la personne distincte, sans cesse approfondie comme telle. «
17044 s. Nous, nous cherchons la densité de l’être dans la personne distincte, sans cesse approfondie comme telle. « D’autant pl
17045 distincte, sans cesse approfondie comme telle. «  D’ autant plus nous connaissons les choses particulières, d’autant plus n
17046 die comme telle. « D’autant plus nous connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons Dieu », dit Spin
17047 t plus nous connaissons les choses particulières, d’ autant plus nous connaissons Dieu », dit Spinoza. Cette attitude, qui
17048 , qui définit mon Occident, définit en même temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et
17049 t, définit en même temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion.
17050 définit en même temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Ell
17051 me temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’a
17052 temps les conditions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’acce
17053 idélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent, et donc de l’inc
17054 lité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent, et donc de l’incomp
17055 mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’ acceptation du différent, et donc de l’incomplet, la prise sur le conc
17056 Elle suppose l’acceptation du différent, et donc de l’incomplet, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétie
17057 le suppose l’acceptation du différent, et donc de l’ incomplet, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétien p
17058 acceptation du différent, et donc de l’incomplet, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétien prend le monde
17059 u différent, et donc de l’incomplet, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétien prend le monde tel qu’il es
17060 et, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétien prend le monde tel qu’il est, et non point tel qu’il peut le
17061 e concret dans ses limitations. Le chrétien prend le monde tel qu’il est, et non point tel qu’il peut le rêver. Son activi
17062 monde tel qu’il est, et non point tel qu’il peut le rêver. Son activité « créatrice » consiste alors à retrouver en profo
17063  » consiste alors à retrouver en profondeur toute la diversité du monde créé ; et c’est ainsi que la Renaissance définit l
17064 e la diversité du monde créé ; et c’est ainsi que la Renaissance définit l’homme : un microcosme. Tout ce qui détruit cett
17065 créé ; et c’est ainsi que la Renaissance définit l’ homme : un microcosme. Tout ce qui détruit cette volonté centrale, ou
17066 it cette volonté centrale, ou en dévie, compromet la fidélité et donne des chances nouvelles à la passion. C’est notre vie
17067 omet la fidélité et donne des chances nouvelles à la passion. C’est notre vie et notre mort. Et c’est pourquoi la crise mo
17068 C’est notre vie et notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décaden
17069 Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il en est d’autr
17070 pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il en est d’autres, certe
17071 moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’ une décadence occidentale. Il en est d’autres, certes, dans les domain
17072 nce occidentale. Il en est d’autres, certes, dans les domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion
17073 le. Il en est d’autres, certes, dans les domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahisse
17074 tres, certes, dans les domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la cultur
17075 es domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions n
17076 s les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalist
17077 es plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’ évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalistes 
17078 ers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’ envahissement de la culture par les passions nationalistes : tout ce q
17079 u nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalistes : tout ce qui tend à ruiner
17080 ombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalistes : tout ce qui tend à ruiner la
17081 e de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions nationalistes : tout ce qui tend à ruiner la personne. Mais
17082 assions nationalistes : tout ce qui tend à ruiner la personne. Mais ce sont là des phénomènes complexes et collectifs, qui
17083 , qui échappent souvent aux prises individuelles. Le signe de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun
17084 appent souvent aux prises individuelles. Le signe de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est pl
17085 ent souvent aux prises individuelles. Le signe de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est plus
17086 otidien, plus intimement vérifiable. 7.Au-delà de la tragédie Cet ouvrage, à bien des égards, peut apparaître comme
17087 dien, plus intimement vérifiable. 7.Au-delà de la tragédie Cet ouvrage, à bien des égards, peut apparaître comme le
17088 ouvrage, à bien des égards, peut apparaître comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé, mariage en crise, formes et co
17089 à bien des égards, peut apparaître comme le bilan d’ une décadence : mythe dégradé, mariage en crise, formes et conventions
17090 lire passionnel aux domaines où il peut entraîner la destruction de notre civilisation. Tout cela est, tout cela nous mena
17091 aux domaines où il peut entraîner la destruction de notre civilisation. Tout cela est, tout cela nous menace, et d’autant
17092 isation. Tout cela est, tout cela nous menace, et d’ autant plus qu’on voudrait le nier. Cependant, à plusieurs reprises, l
17093 cela nous menace, et d’autant plus qu’on voudrait le nier. Cependant, à plusieurs reprises, la connaissance de ces périls
17094 oudrait le nier. Cependant, à plusieurs reprises, la connaissance de ces périls nous a fait entrevoir des possibilités de
17095 Cependant, à plusieurs reprises, la connaissance de ces périls nous a fait entrevoir des possibilités de les surmonter. P
17096 ces périls nous a fait entrevoir des possibilités de les surmonter. Par exemple, il se peut que l’Europe, après une crise
17097 périls nous a fait entrevoir des possibilités de les surmonter. Par exemple, il se peut que l’Europe, après une crise tota
17098 tés de les surmonter. Par exemple, il se peut que l’ Europe, après une crise totalitaire (et supposé qu’elle n’y succombe p
17099 (et supposé qu’elle n’y succombe point), retrouve le sens d’une fidélité gagée au moins sur des institutions solides, à la
17100 osé qu’elle n’y succombe point), retrouve le sens d’ une fidélité gagée au moins sur des institutions solides, à la mesure
17101 té gagée au moins sur des institutions solides, à la mesure de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion p
17102 u moins sur des institutions solides, à la mesure de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent
17103 oins sur des institutions solides, à la mesure de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent des
17104 lides, à la mesure de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent des résistances, c’est-à-dire de
17105 re de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent des résistances, c’est-à-dire des formes nouvel
17106 de la personne. Il se peut que les excès mêmes de la passion provoquent des résistances, c’est-à-dire des formes nouvelles
17107 ais après tout, n’est-ce pas encore une tentation de la passion que ce souci des lendemains qui obsède aujourd’hui tant de
17108 après tout, n’est-ce pas encore une tentation de la passion que ce souci des lendemains qui obsède aujourd’hui tant de fr
17109 ui tant de fronts ? Notre vie ne se joue pas dans l’ au-delà temporel, mais dans les décisions toujours actuelles qui fonde
17110 ne se joue pas dans l’au-delà temporel, mais dans les décisions toujours actuelles qui fondent notre fidélité. Quoi qu’il a
17111 tre fidélité. Quoi qu’il arrive, heur ou malheur, le sort du monde nous importe bien moins que la connaissance de nos devo
17112 eur, le sort du monde nous importe bien moins que la connaissance de nos devoirs présents. Car « la figure de ce monde pas
17113 monde nous importe bien moins que la connaissance de nos devoirs présents. Car « la figure de ce monde passe », mais notre
17114 ue la connaissance de nos devoirs présents. Car «  la figure de ce monde passe », mais notre vocation est toujours hic et n
17115 aissance de nos devoirs présents. Car « la figure de ce monde passe », mais notre vocation est toujours hic et nunc, dans
17116 ais notre vocation est toujours hic et nunc, dans l’ acte de l’Éternel où notre espoir se fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexion
17117 re vocation est toujours hic et nunc, dans l’acte de l’Éternel où notre espoir se fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexions, amor
17118 vocation est toujours hic et nunc, dans l’acte de l’ Éternel où notre espoir se fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexions, amorcés
17119 l’Éternel où notre espoir se fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexions, amorcés çà et là dans ces pages, pourront en constituer l
17120 s çà et là dans ces pages, pourront en constituer la conclusion ouverte. J’ai tenté de débrouiller certains problèmes posé
17121 t en constituer la conclusion ouverte. J’ai tenté de débrouiller certains problèmes posés en termes d’histoire et de psych
17122 certains problèmes posés en termes d’histoire et de psychologie : mais les constatations tout objectives auxquelles je me
17123 sés en termes d’histoire et de psychologie : mais les constatations tout objectives auxquelles je me suis vu conduit ne son
17124 le, et qui n’est pas toujours aussi simpliste que le dilemme passion-fidélité peut nous le faire croire. De fait, on ne co
17125 mpliste que le dilemme passion-fidélité peut nous le faire croire. De fait, on ne connaît jamais que les problèmes dont on
17126 lemme passion-fidélité peut nous le faire croire. De fait, on ne connaît jamais que les problèmes dont on pressent au moin
17127 e faire croire. De fait, on ne connaît jamais que les problèmes dont on pressent au moins la solution, le dépassement. Or l
17128 amais que les problèmes dont on pressent au moins la solution, le dépassement. Or le moyen de dépasser notre dilemme ne sa
17129 problèmes dont on pressent au moins la solution, le dépassement. Or le moyen de dépasser notre dilemme ne saurait être la
17130 pressent au moins la solution, le dépassement. Or le moyen de dépasser notre dilemme ne saurait être la pure et simple nég
17131 au moins la solution, le dépassement. Or le moyen de dépasser notre dilemme ne saurait être la pure et simple négation de
17132 e moyen de dépasser notre dilemme ne saurait être la pure et simple négation de l’un de ses termes. Je l’ai dit et j’y ins
17133 ilemme ne saurait être la pure et simple négation de l’un de ses termes. Je l’ai dit et j’y insiste encore : condamner la
17134 e saurait être la pure et simple négation de l’un de ses termes. Je l’ai dit et j’y insiste encore : condamner la passion
17135 pure et simple négation de l’un de ses termes. Je l’ ai dit et j’y insiste encore : condamner la passion en principe, ce se
17136 es. Je l’ai dit et j’y insiste encore : condamner la passion en principe, ce serait vouloir supprimer l’un des pôles de no
17137 ncipe, ce serait vouloir supprimer l’un des pôles de notre tension créatrice. De fait cela n’est pas possible. Le philisti
17138 primer l’un des pôles de notre tension créatrice. De fait cela n’est pas possible. Le philistin qui « condamne » de la sor
17139 nsion créatrice. De fait cela n’est pas possible. Le philistin qui « condamne » de la sorte et à priori toute passion, c’e
17140 n’est pas possible. Le philistin qui « condamne » de la sorte et à priori toute passion, c’est qu’il n’en a connu aucune,
17141 st pas possible. Le philistin qui « condamne » de la sorte et à priori toute passion, c’est qu’il n’en a connu aucune, et
17142 t qu’il est en deçà du conflit. Pour cet homme-là le seul progrès concevable est dans la crise de sa sécurité, c’est-à-dir
17143 cet homme-là le seul progrès concevable est dans la crise de sa sécurité, c’est-à-dire dans le drame passionnel227. Mais
17144 e-là le seul progrès concevable est dans la crise de sa sécurité, c’est-à-dire dans le drame passionnel227. Mais au-delà d
17145 t dans la crise de sa sécurité, c’est-à-dire dans le drame passionnel227. Mais au-delà de la passion vécue jusqu’à l’impas
17146 -à-dire dans le drame passionnel227. Mais au-delà de la passion vécue jusqu’à l’impasse mortelle, que pouvons-nous désorma
17147 dire dans le drame passionnel227. Mais au-delà de la passion vécue jusqu’à l’impasse mortelle, que pouvons-nous désormais
17148 nnel227. Mais au-delà de la passion vécue jusqu’à l’ impasse mortelle, que pouvons-nous désormais entrevoir ? Les deux thèm
17149 mortelle, que pouvons-nous désormais entrevoir ? Les deux thèmes que je vais esquisser indiquent deux voies de dépassement
17150 thèmes que je vais esquisser indiquent deux voies de dépassement, dans la ligne de cet ouvrage, mais au-delà du schématism
17151 quisser indiquent deux voies de dépassement, dans la ligne de cet ouvrage, mais au-delà du schématisme inhérent à tout exp
17152 ndiquent deux voies de dépassement, dans la ligne de cet ouvrage, mais au-delà du schématisme inhérent à tout exposé. ⁂ Le
17153 être situé par rapport à un drame personnel dont les données biographiques nous sont suffisamment connues. On sait que l’é
17154 iques nous sont suffisamment connues. On sait que l’ événement qui devint pour Kierkegaard le point de départ de toute sa r
17155 sait que l’événement qui devint pour Kierkegaard le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançail
17156 l’événement qui devint pour Kierkegaard le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançailles avec
17157 nt qui devint pour Kierkegaard le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançailles avec Régine. La
17158 ard le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançailles avec Régine. La cause intime de cette rupt
17159 t de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fiançailles avec Régine. La cause intime de cette rupture nous de
17160 n, fut la rupture de ses fiançailles avec Régine. La cause intime de cette rupture nous demeure en partie mystérieuse : c’
17161 e de ses fiançailles avec Régine. La cause intime de cette rupture nous demeure en partie mystérieuse : c’est « le secret 
17162 ture nous demeure en partie mystérieuse : c’est «  le secret » essentiellement impartageable et indicible, qui s’opposait a
17163 ux yeux de Kierkegaard à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est d’une nature à t
17164 rkegaard à un mariage heureux selon le monde. Ici l’ obstacle indispensable à la passion est d’une nature à tel point subje
17165 ux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est d’une nature à tel point subjective, singulière et incomp
17166 de. Ici l’obstacle indispensable à la passion est d’ une nature à tel point subjective, singulière et incomparable, qu’on n
17167 e et incomparable, qu’on ne saurait en pressentir la gravité sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’homme fini
17168 ne saurait en pressentir la gravité sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait ent
17169 ait en pressentir la gravité sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait entretenir
17170 é sans invoquer la foi de Kierkegaard. Selon lui, l’ homme fini et pécheur ne saurait entretenir avec son Dieu — qui est l’
17171 eur ne saurait entretenir avec son Dieu — qui est l’ Éternel et le Saint — que des relations d’amour mortellement malheureu
17172 t entretenir avec son Dieu — qui est l’Éternel et le Saint — que des relations d’amour mortellement malheureux. « Dieu cré
17173 qui est l’Éternel et le Saint — que des relations d’ amour mortellement malheureux. « Dieu crée tout ex nihilo » et celui q
17174 ui que Dieu élit par son amour, « il commence par le réduire à néant ». Du point de vue du monde et de la vie naturelle, D
17175 le réduire à néant ». Du point de vue du monde et de la vie naturelle, Dieu apparaît alors comme « mon ennemi mortel ». No
17176 réduire à néant ». Du point de vue du monde et de la vie naturelle, Dieu apparaît alors comme « mon ennemi mortel ». Nous
17177 e « mon ennemi mortel ». Nous nous heurtons ici à l’ extrême limite, à l’origine pure de la passion — mais du même coup nou
17178 l ». Nous nous heurtons ici à l’extrême limite, à l’ origine pure de la passion — mais du même coup nous sommes jetés au cœ
17179 heurtons ici à l’extrême limite, à l’origine pure de la passion — mais du même coup nous sommes jetés au cœur même de la f
17180 rtons ici à l’extrême limite, à l’origine pure de la passion — mais du même coup nous sommes jetés au cœur même de la foi
17181  mais du même coup nous sommes jetés au cœur même de la foi chrétienne ! Car voici : cet homme mort au monde, tué par l’am
17182 is du même coup nous sommes jetés au cœur même de la foi chrétienne ! Car voici : cet homme mort au monde, tué par l’amour
17183 ne ! Car voici : cet homme mort au monde, tué par l’ amour infini, devra marcher maintenant et vivre dans le monde comme s’
17184 ur infini, devra marcher maintenant et vivre dans le monde comme s’il n’avait pas d’autre tâche ni plus urgente ni plus ha
17185 ant et vivre dans le monde comme s’il n’avait pas d’ autre tâche ni plus urgente ni plus haute. Ce « chevalier de la foi »,
17186 che ni plus urgente ni plus haute. Ce « chevalier de la foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « i
17187 ni plus urgente ni plus haute. Ce « chevalier de la foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « il r
17188 plus haute. Ce « chevalier de la foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « il ressemble à un perce
17189 ier de la foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « il ressemble à un percepteur » et se conduit co
17190 a foi », quand on le rencontre, n’a l’air de rien de surhumain : « il ressemble à un percepteur » et se conduit comme n’im
17191 infinie résignation, et s’il a tout ressaisi par la suite, c’est en vertu de l’absurde (c’est-à-dire de la foi). Il fait
17192 l a tout ressaisi par la suite, c’est en vertu de l’ absurde (c’est-à-dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’in
17193 suite, c’est en vertu de l’absurde (c’est-à-dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’infini, mais avec une tell
17194 ite, c’est en vertu de l’absurde (c’est-à-dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’infini, mais avec une telle c
17195 urde (c’est-à-dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’infini, mais avec une telle correction et une telle certi
17196 -dire de la foi). Il fait sans cesse le saut dans l’ infini, mais avec une telle correction et une telle certitude qu’il re
17197 une telle certitude qu’il retombe sans cesse dans le fini, et qu’on ne remarque en lui rien que de fini228 »… Ainsi l’extr
17198 ans le fini, et qu’on ne remarque en lui rien que de fini228 »… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’amour, initie une
17199 n ne remarque en lui rien que de fini228 »… Ainsi l’ extrême de la passion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la
17200 que en lui rien que de fini228 »… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la passion n
17201 en lui rien que de fini228 »… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la passion ne c
17202 que de fini228 »… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la passion ne cesse d’être
17203 fini228 »… Ainsi l’extrême de la passion, la mort d’ amour, initie une vie nouvelle, où la passion ne cesse d’être présente
17204 ion, la mort d’amour, initie une vie nouvelle, où la passion ne cesse d’être présente, mais sous l’incognito le plus jalou
17205 , initie une vie nouvelle, où la passion ne cesse d’ être présente, mais sous l’incognito le plus jaloux : car elle est bie
17206 où la passion ne cesse d’être présente, mais sous l’ incognito le plus jaloux : car elle est bien plus que royale, elle est
17207 n ne cesse d’être présente, mais sous l’incognito le plus jaloux : car elle est bien plus que royale, elle est divine. Et
17208 st bien plus que royale, elle est divine. Et dans l’ analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion — quel qu
17209 s que royale, elle est divine. Et dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion — quel que soit l’or
17210 ue royale, elle est divine. Et dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion — quel que soit l’ordre
17211 e, elle est divine. Et dans l’analogie de la foi, l’ on peut alors concevoir que la passion — quel que soit l’ordre où elle
17212 analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion — quel que soit l’ordre où elle se manifeste — ne trouve son
17213 ut alors concevoir que la passion — quel que soit l’ ordre où elle se manifeste — ne trouve son au-delà réel, et son salut,
17214 au-delà réel, et son salut, que par cette action d’ obéissance qui est la vie de fidélité. Vivre alors « comme tout le mon
17215 salut, que par cette action d’obéissance qui est la vie de fidélité. Vivre alors « comme tout le monde », mais « en vertu
17216 que par cette action d’obéissance qui est la vie de fidélité. Vivre alors « comme tout le monde », mais « en vertu de l’a
17217 alors « comme tout le monde », mais « en vertu de l’ absurde », c’est une scandaleuse tricherie aux yeux de qui ne croit pa
17218 ndaleuse tricherie aux yeux de qui ne croit pas à l’ absurde ; mais c’est plus qu’une synthèse, et infiniment plus et autre
17219 ion », pour qui croit que Dieu est fidèle, et que l’ amour ne trompe jamais l’aimé. Certes, Kierkegaard ne parvint à « ress
17220 Dieu est fidèle, et que l’amour ne trompe jamais l’ aimé. Certes, Kierkegaard ne parvint à « ressaisir » le monde fini que
17221 é. Certes, Kierkegaard ne parvint à « ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa perte, infiniment féconde pou
17222 ne parvint à « ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa perte, infiniment féconde pour son génie ; il ne rec
17223  ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa perte, infiniment féconde pour son génie ; il ne recouvra pas Régi
17224 ; il ne recouvra pas Régine, mais ne cessa jamais de l’aimer et de lui dédier toute son œuvre. Et c’est peut-être que cett
17225 l ne recouvra pas Régine, mais ne cessa jamais de l’ aimer et de lui dédier toute son œuvre. Et c’est peut-être que cette œ
17226 ra pas Régine, mais ne cessa jamais de l’aimer et de lui dédier toute son œuvre. Et c’est peut-être que cette œuvre était
17227 n œuvre. Et c’est peut-être que cette œuvre était le lieu de sa fidélité la plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que da
17228 Et c’est peut-être que cette œuvre était le lieu de sa fidélité la plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que dans la vo
17229 être que cette œuvre était le lieu de sa fidélité la plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que dans la vocation vraiment
17230 plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que dans la vocation vraiment unique du Solitaire, le secret de son échec humain 
17231 ue dans la vocation vraiment unique du Solitaire, le secret de son échec humain ? D’autres reçoivent une autre vocation, é
17232 vocation vraiment unique du Solitaire, le secret de son échec humain ? D’autres reçoivent une autre vocation, épousent Ré
17233 reçoivent une autre vocation, épousent Régine, et la passion revit dans leur mariage, mais alors « en vertu de l’absurde »
17234 revit dans leur mariage, mais alors « en vertu de l’ absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour de leur bonheur. (Ces choses-
17235 rtu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour de leur bonheur. (Ces choses-là sont trop simples et totales pour qu’un
17236 our qu’un discours vienne mettre ses délais entre la question qu’elles nous posent et la réponse de notre vie.) ⁂ Le secon
17237 délais entre la question qu’elles nous posent et la réponse de notre vie.) ⁂ Le second thème que j’esquisserai n’est peut
17238 re la question qu’elles nous posent et la réponse de notre vie.) ⁂ Le second thème que j’esquisserai n’est peut-être pas d
17239 econd thème que j’esquisserai n’est peut-être pas d’ une nature essentiellement hétérogène. Peut-être même doit-il être con
17240 re conçu comme un aspect particulier du mouvement de retour de la passion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’
17241 omme un aspect particulier du mouvement de retour de la passion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ascension
17242 e un aspect particulier du mouvement de retour de la passion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ascension spi
17243 ier du mouvement de retour de la passion, tel que l’ a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ascension spirituelle qu’il nous
17244 assion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus
17245 ion, tel que l’a décrit Kierkegaard. Au sommet de l’ ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus ar
17246 e l’ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus ardente passion, saint Jean de la Croix connaît qu
17247 on spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus ardente passion, saint Jean de la Croix connaît que l’âme att
17248 spirituelle qu’il nous raconte dans le langage de la plus ardente passion, saint Jean de la Croix connaît que l’âme attein
17249 dente passion, saint Jean de la Croix connaît que l’ âme atteint un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’amour,
17250 ean de la Croix connaît que l’âme atteint un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomm
17251 que l’âme atteint un état de présence parfaite à l’ objet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique.
17252 int un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se compor
17253 un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’ amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se comporte
17254 ’objet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour av
17255 our, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’ âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une sorte d’indiff
17256 rte alors à l’endroit de son amour avec une sorte d’ indifférence quasi divine. Elle est au-delà du doute et de la distinct
17257 érence quasi divine. Elle est au-delà du doute et de la distinction ressentie comme un déchirement ; elle ne désire plus r
17258 nce quasi divine. Elle est au-delà du doute et de la distinction ressentie comme un déchirement ; elle ne désire plus rien
17259 son amour ne veuille, elle est une avec lui dans la dualité, qui n’est plus qu’un dialogue de grâce et d’obéissance. Et l
17260 ui dans la dualité, qui n’est plus qu’un dialogue de grâce et d’obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit a
17261 ualité, qui n’est plus qu’un dialogue de grâce et d’ obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit alors comblé
17262 plus qu’un dialogue de grâce et d’obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit alors comblé sans cesse dans l
17263 un dialogue de grâce et d’obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit alors comblé sans cesse dans l’acte mêm
17264 dialogue de grâce et d’obéissance. Et le désir de la plus haute passion se voit alors comblé sans cesse dans l’acte même d
17265 aute passion se voit alors comblé sans cesse dans l’ acte même d’obéir, en sorte qu’il n’est plus en l’âme de brûlure, ni m
17266 se voit alors comblé sans cesse dans l’acte même d’ obéir, en sorte qu’il n’est plus en l’âme de brûlure, ni même de consc
17267 l’acte même d’obéir, en sorte qu’il n’est plus en l’ âme de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la so
17268 même d’obéir, en sorte qu’il n’est plus en l’âme de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobriété
17269 rte qu’il n’est plus en l’âme de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir.
17270 t plus en l’âme de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analog
17271 lus en l’âme de brûlure, ni même de conscience de l’ amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie
17272 ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alo
17273 e de l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la p
17274 e l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’ agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la pass
17275 is seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’ analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion, née du m
17276 t la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion, née du mortel désir
17277 a sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion, née du mortel désir d’
17278 té heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi, l’ on peut alors concevoir que la passion, née du mortel désir d’union my
17279 analogie de la foi, l’on peut alors concevoir que la passion, née du mortel désir d’union mystique, ne saurait être dépass
17280 ors concevoir que la passion, née du mortel désir d’ union mystique, ne saurait être dépassée et accomplie que par la renco
17281 ue, ne saurait être dépassée et accomplie que par la rencontre d’un autre, par l’admission de sa vie étrangère, de sa pers
17282 t être dépassée et accomplie que par la rencontre d’ un autre, par l’admission de sa vie étrangère, de sa personne à tout j
17283 et accomplie que par la rencontre d’un autre, par l’ admission de sa vie étrangère, de sa personne à tout jamais distincte,
17284 que par la rencontre d’un autre, par l’admission de sa vie étrangère, de sa personne à tout jamais distincte, mais qui of
17285 d’un autre, par l’admission de sa vie étrangère, de sa personne à tout jamais distincte, mais qui offre une alliance sans
17286 liance sans fin, initiant un dialogue vrai. Alors l’ angoisse comblée par la réponse, la nostalgie comblée par la présence
17287 nt un dialogue vrai. Alors l’angoisse comblée par la réponse, la nostalgie comblée par la présence cessent d’appeler un bo
17288 ue vrai. Alors l’angoisse comblée par la réponse, la nostalgie comblée par la présence cessent d’appeler un bonheur sensib
17289 comblée par la réponse, la nostalgie comblée par la présence cessent d’appeler un bonheur sensible, cessent de souffrir,
17290 nse, la nostalgie comblée par la présence cessent d’ appeler un bonheur sensible, cessent de souffrir, acceptent notre jour
17291 ce cessent d’appeler un bonheur sensible, cessent de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mariage est possible. Nou
17292 ssent de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mariage est possible. Nous sommes deux dans le contentement. ⁂ Une de
17293 rs le mariage est possible. Nous sommes deux dans le contentement. ⁂ Une dernière fois pourtant nous reprendrons un parti
17294 dernière fois pourtant nous reprendrons un parti de sobriété. Les mariés ne sont pas des saints, et le péché n’est pas co
17295 s pourtant nous reprendrons un parti de sobriété. Les mariés ne sont pas des saints, et le péché n’est pas comme une erreur
17296 e sobriété. Les mariés ne sont pas des saints, et le péché n’est pas comme une erreur à laquelle on renoncerait un beau jo
17297 ité meilleure. Nous sommes sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux pui
17298 ure. Nous sommes sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux.
17299 . Nous sommes sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Ma
17300 sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Mais l’horizon
17301 ns fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Mais l’horizon n’e
17302 Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Mais l’ horizon n’est plus le même. Une fidélité gardée au Nom de ce qui ne ch
17303 alheureux puis heureux. Mais l’horizon n’est plus le même. Une fidélité gardée au Nom de ce qui ne change pas comme nous,
17304 on n’est plus le même. Une fidélité gardée au Nom de ce qui ne change pas comme nous, révèle peu a peu son mystère : c’est
17305 , révèle peu a peu son mystère : c’est qu’au-delà de la tragédie, il y a de nouveau le bonheur. Un bonheur qui ressemble à
17306 évèle peu a peu son mystère : c’est qu’au-delà de la tragédie, il y a de nouveau le bonheur. Un bonheur qui ressemble à l’
17307 ’est qu’au-delà de la tragédie, il y a de nouveau le bonheur. Un bonheur qui ressemble à l’ancien, mais qui n’appartient p
17308 de nouveau le bonheur. Un bonheur qui ressemble à l’ ancien, mais qui n’appartient plus à la forme du monde, car c’est lui
17309 essemble à l’ancien, mais qui n’appartient plus à la forme du monde, car c’est lui qui transforme le monde. 21 février-21
17310 à la forme du monde, car c’est lui qui transforme le monde. 21 février-21 juin 1938 (Révision : 1954.) 214. Je m’en t
17311 ion : 1954.) 214. Je m’en tiens au cas-limite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le mariage chrétien ; et des
17312 en tiens au cas-limite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la pa
17313 limite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 215. Plu
17314 e passion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 215. Plus on s’écarte de l’espèce pour se r
17315 e mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 215. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapprocher de la
17316 e mariage dans la passion… 215. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient sin
17317 ariage dans la passion… 215. Plus on s’écarte de l’ espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient singul
17318 . Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient singulier. À cette personnalisatio
17319 lus on s’écarte de l’espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient singulier. À cette personnalisation d
17320 l’espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix devient singulier. À cette personnalisation de l’être aimé corr
17321 choix devient singulier. À cette personnalisation de l’être aimé correspond d’ailleurs une spécification croissante de l’i
17322 ix devient singulier. À cette personnalisation de l’ être aimé correspond d’ailleurs une spécification croissante de l’inst
17323 orrespond d’ailleurs une spécification croissante de l’instinct, à mesure que l’homme se virilise : c’est l’argument du Dr
17324 espond d’ailleurs une spécification croissante de l’ instinct, à mesure que l’homme se virilise : c’est l’argument du Dr Ma
17325 cification croissante de l’instinct, à mesure que l’ homme se virilise : c’est l’argument du Dr Maranon en faveur de la mon
17326 nstinct, à mesure que l’homme se virilise : c’est l’ argument du Dr Maranon en faveur de la monogamie. 216. La gauloiserie
17327 ise : c’est l’argument du Dr Maranon en faveur de la monogamie. 216. La gauloiserie n’étant pas moins que la passion une
17328 nt du Dr Maranon en faveur de la monogamie. 216. La gauloiserie n’étant pas moins que la passion une évasion hors du réel
17329 gamie. 216. La gauloiserie n’étant pas moins que la passion une évasion hors du réel, une façon de l’idéaliser. 217. J’e
17330 ue la passion une évasion hors du réel, une façon de l’idéaliser. 217. J’emploie ce terme au sens actif et littéral, par
17331 la passion une évasion hors du réel, une façon de l’ idéaliser. 217. J’emploie ce terme au sens actif et littéral, par opp
17332 littéral, par opposition au sens devenu courant, de « préjugé », de « parti imité ». 218. Voir le remarquable essai de R
17333 pposition au sens devenu courant, de « préjugé », de « parti imité ». 218. Voir le remarquable essai de R. de Pury, Éros
17334 t, de « préjugé », de « parti imité ». 218. Voir le remarquable essai de R. de Pury, Éros et Agapè dans le recueil collec
17335 « parti imité ». 218. Voir le remarquable essai de R. de Pury, Éros et Agapè dans le recueil collectif intitulé Problème
17336 marquable essai de R. de Pury, Éros et Agapè dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexualité (collection « Pr
17337 gapè dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexualité (collection « Présences ») : « Un chrétien peut et doit
17338 è dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexualité (collection « Présences ») : « Un chrétien peut et doit acc
17339 ement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros ». 219. Comme le croira
17340 n tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros ». 219. Comme le croira cependant
17341 sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros ». 219. Comme le croira cependant Novalis, renouv
17342 ’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’ Éros ». 219. Comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystiq
17343 péché c’est la sublimation d’Éros ». 219. Comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystique courtoise et les vi
17344 9. Comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystique courtoise et les vieilles traditions celtiques. 220. En quo
17345 ant Novalis, renouvelant la mystique courtoise et les vieilles traditions celtiques. 220. En quoi consiste le respect, au
17346 lles traditions celtiques. 220. En quoi consiste le respect, au sens où je le prends ici ? En ce que l’on reconnaît dans
17347 220. En quoi consiste le respect, au sens où je le prends ici ? En ce que l’on reconnaît dans un être la totalité d’une
17348 respect, au sens où je le prends ici ? En ce que l’ on reconnaît dans un être la totalité d’une personne. La personne, sel
17349 rends ici ? En ce que l’on reconnaît dans un être la totalité d’une personne. La personne, selon la fameuse définition kan
17350 En ce que l’on reconnaît dans un être la totalité d’ une personne. La personne, selon la fameuse définition kantienne, c’es
17351 econnaît dans un être la totalité d’une personne. La personne, selon la fameuse définition kantienne, c’est ce qui ne peut
17352 re la totalité d’une personne. La personne, selon la fameuse définition kantienne, c’est ce qui ne peut être utilisé par l
17353 kantienne, c’est ce qui ne peut être utilisé par l’ homme comme une chose, comme un instrument. 221. Sur la liaison absol
17354 e comme une chose, comme un instrument. 221. Sur la liaison absolument fondamentale de la passion et du mensonge, voir su
17355 ent. 221. Sur la liaison absolument fondamentale de la passion et du mensonge, voir supra chap. 10, livre I et p. 143. 2
17356 . 221. Sur la liaison absolument fondamentale de la passion et du mensonge, voir supra chap. 10, livre I et p. 143. 222.
17357 livre I et p. 143. 222. Je répète toutefois que le mariage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s
17358 riage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ici, simplement, d’un fait d’observation qui réfu
17359 guments » de ce genre. Il s’agit ici, simplement, d’ un fait d’observation qui réfute les croyances courantes, nées du myth
17360 de ce genre. Il s’agit ici, simplement, d’un fait d’ observation qui réfute les croyances courantes, nées du mythe de Trist
17361 i, simplement, d’un fait d’observation qui réfute les croyances courantes, nées du mythe de Tristan et de son négatif donju
17362 qui réfute les croyances courantes, nées du mythe de Tristan et de son négatif donjuanesque. Mais cette « raison » est tou
17363 croyances courantes, nées du mythe de Tristan et de son négatif donjuanesque. Mais cette « raison » est tout à fait ineff
17364 st tout à fait inefficace aux yeux de qui préfère le mythe et veut croire aux révélations de la passion. 223. B. Croce, E
17365 i préfère le mythe et veut croire aux révélations de la passion. 223. B. Croce, Etica e Politica. 224. Léo Ferrero, Dése
17366 réfère le mythe et veut croire aux révélations de la passion. 223. B. Croce, Etica e Politica. 224. Léo Ferrero, Désespo
17367 Etica e Politica. 224. Léo Ferrero, Désespoirs. Le problème de la passion est admirablement défini par ce petit livre da
17368 itica. 224. Léo Ferrero, Désespoirs. Le problème de la passion est admirablement défini par ce petit livre dans ses donné
17369 ca. 224. Léo Ferrero, Désespoirs. Le problème de la passion est admirablement défini par ce petit livre dans ses données
17370 elles psychologiques. (Voir Appendice 4.) 225. «  L’ idée antique du travail indigne de l’homme libre se retrouve dans la c
17371 ice 4.) 225. « L’idée antique du travail indigne de l’homme libre se retrouve dans la chevalerie », écrit Henri Pirenne,
17372  4.) 225. « L’idée antique du travail indigne de l’ homme libre se retrouve dans la chevalerie », écrit Henri Pirenne, His
17373 travail indigne de l’homme libre se retrouve dans la chevalerie », écrit Henri Pirenne, Histoire de l’Europe, p. 113. 226
17374 ns la chevalerie », écrit Henri Pirenne, Histoire de l’Europe, p. 113. 226. Il y a l’Apocalypse, dira-t-on. Mais les cata
17375 la chevalerie », écrit Henri Pirenne, Histoire de l’ Europe, p. 113. 226. Il y a l’Apocalypse, dira-t-on. Mais les catastr
17376 renne, Histoire de l’Europe, p. 113. 226. Il y a l’ Apocalypse, dira-t-on. Mais les catastrophes qu’elle annonce représent
17377 . 113. 226. Il y a l’Apocalypse, dira-t-on. Mais les catastrophes qu’elle annonce représentent notre châtiment et non pas
17378 âtiment et non pas notre délivrance. Ce n’est pas la mort, la désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce f
17379 t non pas notre délivrance. Ce n’est pas la mort, la désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce fait par D
17380 Ce n’est pas la mort, la désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce fait par Dieu. 227. Faut-il aller e
17381 mort, la désincarnation, qui est le salut ; mais l’ acte de la grâce fait par Dieu. 227. Faut-il aller encore plus loin
17382 la désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce fait par Dieu. 227. Faut-il aller encore plus loin que Kie
17383 désincarnation, qui est le salut ; mais l’acte de la grâce fait par Dieu. 227. Faut-il aller encore plus loin que Kierke
17384 ut-il aller encore plus loin que Kierkegaard dans le dépassement du « stade éthique » ? Il m’arrive de le pressentir, et d
17385 le dépassement du « stade éthique » ? Il m’arrive de le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a san
17386 dépassement du « stade éthique » ? Il m’arrive de le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a sans d
17387 tade éthique » ? Il m’arrive de le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a sans doute aucun profit
17388 de le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a sans doute aucun profit au « règlement des mœurs » p
17389 le pressentir, et de penser : du point de vue de la foi, il n’y a sans doute aucun profit au « règlement des mœurs » pour
17390 oute aucun profit au « règlement des mœurs » pour les non-chrétiens. C’est une façon de les mettre, au contraire, à l’abri
17391 s mœurs » pour les non-chrétiens. C’est une façon de les mettre, au contraire, à l’abri du désespoir réel, humain, qui les
17392 œurs » pour les non-chrétiens. C’est une façon de les mettre, au contraire, à l’abri du désespoir réel, humain, qui les con
17393 s. C’est une façon de les mettre, au contraire, à l’ abri du désespoir réel, humain, qui les conduirait à la foi. Une cure
17394 ontraire, à l’abri du désespoir réel, humain, qui les conduirait à la foi. Une cure d’âme comprise non pas au sens d’une hy
17395 i du désespoir réel, humain, qui les conduirait à la foi. Une cure d’âme comprise non pas au sens d’une hygiène morale bou
17396 el, humain, qui les conduirait à la foi. Une cure d’ âme comprise non pas au sens d’une hygiène morale bourgeoise, mais au
17397 à la foi. Une cure d’âme comprise non pas au sens d’ une hygiène morale bourgeoise, mais au sens chrétien — la guérison à o
17398 ygiène morale bourgeoise, mais au sens chrétien —  la guérison à obtenir, c’est que l’infidèle croie — devrait conduire à d
17399 sens chrétien — la guérison à obtenir, c’est que l’ infidèle croie — devrait conduire à désirer pour l’homme non chrétien
17400 ’infidèle croie — devrait conduire à désirer pour l’ homme non chrétien qu’il traverse tout le « bonheur » de la passion. O
17401 rer pour l’homme non chrétien qu’il traverse tout le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si
17402 e non chrétien qu’il traverse tout le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seu
17403 on chrétien qu’il traverse tout le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seul a
17404 out le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seul au-delà concret qu’il soit en
17405 le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seul au-delà concret qu’il soit en ét
17406 r on s’efforce de le retenir en deçà. Si bien que le seul au-delà concret qu’il soit en état de désirer, d’imaginer, c’est
17407 en que le seul au-delà concret qu’il soit en état de désirer, d’imaginer, c’est le « dérèglement des passions ». Mais voil
17408 ul au-delà concret qu’il soit en état de désirer, d’ imaginer, c’est le « dérèglement des passions ». Mais voilà ce qu’il f
17409 qu’il soit en état de désirer, d’imaginer, c’est le « dérèglement des passions ». Mais voilà ce qu’il faut ajouter : l’ho
17410 es passions ». Mais voilà ce qu’il faut ajouter : l’ homme livré à ses dérèglements conçoit un désespoir dont le remède peu
17411 ivré à ses dérèglements conçoit un désespoir dont le remède peut très bien lui apparaître : la loi. Or ce n’est que le ren
17412 ir dont le remède peut très bien lui apparaître : la loi. Or ce n’est que le renoncement à la loi ainsi comprise qui peut
17413 rès bien lui apparaître : la loi. Or ce n’est que le renoncement à la loi ainsi comprise qui peut nous conduire à la foi.
17414 raître : la loi. Or ce n’est que le renoncement à la loi ainsi comprise qui peut nous conduire à la foi. 228. Crainte e
17415 à la loi ainsi comprise qui peut nous conduire à la foi. 228. Crainte et Tremblement, traduit d’après la version allem
17416 . 228. Crainte et Tremblement, traduit d’après la version allemande de E. Geismar et R. Marx.
17417 Tremblement, traduit d’après la version allemande de E. Geismar et R. Marx.