1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre premier. Le mythe de Tristan
1 s, ou plus exactement : communes. L’œuvre d’art —  poème , conte ou roman — se distingue donc radicalement du mythe. Sa valeur
2 it, à considérer froidement le plus envoûtant des poèmes , on s’aperçoit que sa donnée ni son progrès ne sont dépourvus d’équiv
3 nt, la question de savoir si les auteurs des cinq poèmes primitifs étaient ou non conscients de la portée de leur œuvre. En to
4 4. Appendice 2. 5. Ce serait ici le langage du poème  : or on sait qu’il est des plus simples. 6. La raison dont je parle
5 ablie par M. Joseph Bédier (dans son étude sur le poème de Thomas) entre les cinq versions du xiie siècle : Béroul, Thomas,
6 Thomas). 10. Toutefois, dans l’édition Bédier du poème de Thomas (t. I, p. 240), nous lisons que le veneur du roi, pénétrant
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre II. Les origines religieuses du mythe
7 e Castres, la dirigea en personne dès 1193 (notre poème pouvant être daté des environs de 1190), et c’est là qu’Esclarmonde d
8  celles qui forment son public ? Mais la suite du poème est troublante. Peire Vidal énumère les maisons qui l’ont bien reçu e
9 fait partie du groupe des hérétiques actives ! Le poème , qu’une anthologie moderne intitule en toute innocence « remerciement
10 e dont on ne peut se départir à la lecture de ces poèmes amoureux ? Il s’agit bien d’une femme réelle51 — le prétexte physique
11 r errant, et dont les romanistes assurent que les poèmes sont « vides de pensée » : n’y trouve-t-on pas la démarche précise de
12 le salut. Il s’agit d’une légende, mais tirée des poèmes qui chantent bel et bien « l’amour de loin ». Il y eut aussi des dame
13 e eux aient voulu indiquer discrètement que leurs poèmes avaient un double sens précis, outre le symbolisme habituel et qui al
14 roubadour Alegret l’a fort bien dit : « Mon vers ( poème ) paraîtra insensé au sot s’il n’a pas double entendement… Si quelqu’u
15 euses ? » Et pourquoi vouloir à tout prix que les poèmes des troubadours comportent des notations « réalistes » et des descrip
16 pendant M. Jeanroy s’inquiète de trouver dans ses poèmes « des détails qui paraissent nous plonger dans la réalité et que rien
17 e la thèse symboliste. Raimbaut d’Orange écrit un poème sur les femmes. Si vous voulez faire leur conquête, dit-il, soyez bru
18 s avons de ce même Raimbaut d’Orange d’admirables poèmes à la louange de la Dame. Et nous savons par ailleurs que l’anneau (éc
19 physique. Au surplus, nous verrons plus tard les poèmes de Dante être d’autant plus passionnés et « réalistes » dans leurs im
20 lisation détruite : il a devant les yeux quelques poèmes surréalistes, il a pu les traduire et les dater. Par ailleurs, il n’i
21 proposait une théorie érotique des rêves. Or les poèmes surréalistes conservés et traduits ne paraissent présenter aucun sens
22 on ne retrouve le terme de libido dans aucun des poèmes subsistants ; et ces poèmes sont de tendance idéaliste-anarchisante) 
23 libido dans aucun des poèmes subsistants ; et ces poèmes sont de tendance idéaliste-anarchisante) ; 2° que les surréalistes n’
24  que les surréalistes n’ont jamais dit dans leurs poèmes qu’ils étaient les disciples du freudisme ; 3° qu’au contraire, la li
25 pas la possibilité de parler de libido dans leurs poèmes  ; nous savons même que c’est à la faveur d’une erreur initiale sur la
26 un Ruysbroek et d’une sainte Thérèse… d) Dans un poème du « sultan des amoureux », Omar Ibn al Faridh — pour prendre un exem
27 ur, Guillaume de Poitiers, dans cinq sur onze des poèmes de lui qui nous restent. Les « preuves » de l’influence andalouse sur
28 bélard vivent d’abord, puis publient largement en poèmes courtois et en lettres, le premier grand roman d’amour-passion de not
29 « chrétiens » et tantôt plus « barbares » que les poèmes des troubadours, dont ils sont cependant inspirés de la manière la pl
30 ïvetés touchantes, de fraîcheur primitive, etc. «  Poèmes incohérents, personnages sans caractères ni couleurs, mannequins dont
31 s de Chrétien de Troyes ne sont pas seulement des poèmes d’amour, comme on le répète, mais de véritables romans. C’est qu’à la
32 e véritables romans. C’est qu’à la différence des poèmes provençaux, ils s’attachent à décrire les trahisons de l’amour, au li
33 et il l’expliquait par l’origine celtique de ces poèmes . C’est par Tristan et par Arthur que le plus clair et le plus précieu
34 oxe essentiellement manichéen sous-tend l’immense poème du Rhénan. Gottfried copie Thomas, mais il en fait ce qu’il veut. Il
35 ins ne fut pas « blanc », mais consommé. Son long poème inachevé — il nous en reste près de 19 000 vers, mais la mort des ama
36 e si l’on ignorait que la source de Wagner fut le poème de Gottfried, la seule comparaison des textes l’établirait : les peti
37 e, c’est le contenu philosophique et religieux du poème de Gottfried que Wagner va ressusciter par l’opération musicale. Le m
38 me les mystiques soufis désignent Dieu dans leurs poèmes  ! 52. Retrouvés en 1930 au Fayoum (Égypte) et publiés par C. Schmidt
39 honse d’Aragon, puissant roi, ait exhalé dans ses poèmes cette même plainte ? Rien n’est trop haut pour lui, c’est évident, s’
40 938) va jusqu’à proposer que l’on prenne certains poèmes des troubadours comme sources d’études sur l’hérésie. Elle cite, à l’
41 , se montre sévère pour la « courtoisie » dans un poème où il dit : « Je ne me livre point à de stupides exploits… j’ai échap
42 onnée au chapitre 7 de ce Livre, à savoir que les poèmes des troubadours pouvaient être — selon Rahn, Aroux et Péladan — une s
43 uther, à mes yeux). 100. Vers 15.733 à 15.747 du poème de Gottfried. 101. Gnosticisme de Gottfried : comme les carpocratien
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre III. Passion et mystique
44 la formule moderne du genre, et non pas un simple poème . Il n’en reste pas moins que dans l’ensemble, et si l’on considère su
45 t entre un génie religieux du premier ordre et un poème où l’élément mystique revêt les formes les plus rudimentaires ? Certe
46 outes, sur les places, de village en château. Les poèmes de Jacopone da Todi, « jongleur de Dieu », les laudes de ses imitateu
47 ntique des Cantiques sont extraites uniquement du poème biblique, ou ne sont pas en même temps des images retrouvées, vérifié
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre IV. Le mythe dans la littérature
48 et de divinité auquel s’adressent nos plus beaux poèmes  ; ressuscité d’un coup dans sa pleine stature, comme étourdi de sa je
49 « purs » contre la féodalité et le clergé ? Deux poèmes de Milton, qu’il écrivit dans sa jeunesse, l’Allegro et le Penseroso
50 ynthèse définitive. Rien d’étonnant si le premier poème inspiré par le souvenir des cathares et de leur mystique fut composé
51 Platen, bien d’autres, esquissèrent des Tristan ( poèmes et drames). Le poème de Platen débute ainsi : « Celui dont les yeux o
52 , esquissèrent des Tristan (poèmes et drames). Le poème de Platen débute ainsi : « Celui dont les yeux ont une fois contemplé
53 lot le délateur, c’est le personnage constant des poèmes courtois que les troubadours nommaient le lozengier. 175. Cf. chap. 
54 ier. 175. Cf. chap. 11 livre II. Le roman est un poème qui n’exprime plus l’instant mais la durée. 176. Surtout les décors
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Livre VI. Le mythe contre le mariage
55 ions inextricables. Pour l’amateur non initié des poèmes provençaux et des romans bretons, l’adultère de Tristan reste une fau
56 assent leur seuil souffrent de jalousie », dit un poème tibétain206. C’est que, passant « leur seuil », sortant de leur être