1 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Chapitre I. Où les voies se séparent
1 it pas non plus d’antinomie foncière entre la foi chrétienne de l’Occident et la pensée religieuse de l’Asie1. Sur d’autres plans,
2 a démocratie hellénique, l’expansion de la morale chrétienne , la Renaissance et la Révolution française marquent les étapes de cet
3 un néant » ? Et à l’inverse, quel est le mystique chrétien qui nous rappelle « qu’après avoir écarté tout attachement » et s’êtr
4 ue les siens lui obéissaient mieux qu’aux princes chrétiens leurs sujets : il leva le bras, et deux des gardes se jetèrent dans l
5 nderai à l’Inde de représenter l’Orient, l’Europe chrétienne figurant l’Occident. Il y a là de l’arbitraire, mais comment y échapp
2 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Chapitre II. Où le drame se noue
6 Née dans le petit peuple hébraïque, la révélation chrétienne se répand dans un monde où tout ce qui pense ne saurait le faire qu’e
7 re qu’en termes élaborés par l’hellénisme. La foi chrétienne va donc, elle aussi, parler grec. Mais son discours assemble un peupl
8 ersonne du Fils. Ici prend son départ la « voie » chrétienne . Et ce n’est pas une méthode, une ascèse, un système, ce n’est pas le
9 ue d’un effort de l’homme sur son esprit. Pour le chrétien , le paradoxe n’est pas seulement dans l’apparence, il est constitutif
10 sive (ou même instantanée, selon le zen). Pour le chrétien , l’expérience du chemin se confond avec celle de la Foi, qui n’est pa
11 onnel (au sens oriental de ce mot) que le message chrétien va bouleverser. Avec saint Paul, nous passons d’un seul coup du règne
12 ersonne. Ces termes ne définissent que la voie du chrétien , mais en est-il une autre en Occident ? Beaucoup d’hommes, il est vra
13 ais ceux qui en cherchent une, et qui refusent la chrétienne , ou bien vont à l’Orient, ou bien vont à Moscou. Dans les deux cas, i
14 s quittent en esprit l’Occident. Pourtant la voie chrétienne n’est pas tout l’Occident. Elle prend son point de départ dans le cho
15 l’Aventure occidentale de l’homme. Certes la voie chrétienne n’y est pas seule active, mais elle fut décisive et reste axiale : c’
16 s l’Orient magico-mythique et dans l’Occident des chrétiens . Le mantra des Hindous n’est pas le logos. Elle donne pouvoir sur l’h
17 système Vishishtâdvaita : il s’agit d’influences chrétiennes . 17. Épître aux Philippiens, 2, 12-13. La doctrine de la prédestinat
3 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Chapitre III. La spire et l’axe
18 s en soi, et souvent tout obscures pour le peuple chrétien . Tout cela serait absurde si ce n’était sublime, si ce n’était finale
19 que et juridisme romain, catalysés par l’exigence chrétienne , ont produit le mot décisif. Mais les réalités politiques et sociales
20 , que naît et se répand le christianisme. Apport chrétien . — La conversion — révolution individuelle — libère tout homme, noble
21 service du prochain. Entrant dans une communauté chrétienne , l’esclave y trouve la dignité morale qui était celle de l’individu s
22 hétiques de Nicée. C’est ainsi que la personne du chrétien imite au plan humain la Personne du Christ. (Cette analyse sociologiq
23 lologique de la Personne.) Mais si la personne du chrétien , dans son équilibre en tension, unit le meilleur de Rome et de la Grè
24 toute l’histoire humaine vue dans la perspective chrétienne est le suivant : la communauté des personnes, libérées et reliées en
25 en Âge est un retour au grégarisme. Mais le sacré chrétien y combat la magie, et l’Église y résiste à l’Empire. Les trois états
26 tour de spire au-dessus — à celle de l’expansion chrétienne . De même que la prédication des « derniers temps » et d’une fin du mo
27 ur refouler les barbares du dehors et réduire les chrétiens au-dedans. Ainsi voyons-nous aujourd’hui l’Europe chassée de l’Asie,
28 ifférences de fait. On a cru pouvoir comparer les chrétiens des catacombes à nos communistes plus ou moins clandestins, mais ces
29 s communistes plus ou moins clandestins, mais ces chrétiens n’avaient nullement partie liée avec les Barbares ennemis, et ne repr
30 qu’un sérieux historien peut écrire : « L’Église chrétienne n’apportait à la société aucun concept juridique ou social nouveau. E
31 Vitoria, soumettant la raison d’État à la morale chrétienne et posant, dans son De Indis, le principe des devoirs du colonisateur
32 ental, qu’on ne devrait jamais appeler « le monde chrétien  » mais qui fut marqué le premier par ce signe de croix indélébile, ét
4 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Chapitre IV. Le Château aventureux
33 ntale, d’autant plus fortement qu’elle sera moins chrétienne . Il y a donc un sacré moderne. Et ces trois noms révèlent ses puissan
34 ment syndicaliste dans son pays : mais c’était le chrétien Kagawa. Depuis lors, nous avons assisté à l’extension du communisme d
35 r de soi. Il paraît même douteux que les premiers chrétiens se soient conduits en « révolutionnaires » au sens moderne de l’expre
36 relève de l’Empire défaillant. Mais les premiers chrétiens sont restés « conformistes » à l’égard des pouvoirs établis. On ne le
37 une contradiction flagrante entre la « révolution chrétienne  » des premiers siècles et les autres révolutions qui ont versé dans s
38 ne exacte parodie (consciente ou non) de l’Église chrétienne , voilà ce que notre temps ne peut plus mettre en doute. Nazisme et st
39 ne copient de l’Église que ce qu’elle a de moins chrétien . Aucun des traits communs qu’on vient d’énumérer n’est proprement éva
40 et la liberté, entre le sacré national et la foi chrétienne , etc., contradictions qui ont éclaté dès 1914, affaiblissent non seul
41 t à l’absurde, que l’incroyant moderne est plus «  chrétien  » que ne pouvait l’être un paroissien naïf du Moyen Âge, mais seuleme
42 mon frère, quoi qu’il fasse ou pense, si je suis chrétien . Tout camarade peut à chaque instant cesser de l’être, si je suis com
5 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Chapitre V. L’expérience du temps historique
43 l’Europe.) Touchée en premier lieu par le message chrétien , l’humanité occidentale a dû trouver les moyens de l’accepter progres
44 et d’y adapter ses conceptions. Pour les premiers chrétiens , ce qui rend supportable l’idée d’un temps vidé de rythmes et de myth
45 ns éloignée de la vérité que celle du Moyen Âge «  chrétien  ». Il en résulte une suite de conséquences qui jouent en fait — mais
46 oppement normal et la suite obligée de l’attitude chrétienne devant le temps ? Notre époque aurait-elle simplement l’esprit « plus
47 cette situation béante qui fut celle des premiers chrétiens , mais elle en reste tributaire — et c’est pourquoi l’Orient ne produi
6 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Chapitre VI. L’expérience de l’espace
48 Allez et évangélisez toutes les nations. » Or les chrétiens comprirent très vite que l’expression « toutes les nations » désignai
49 côte indienne du Malabar reçoit des missionnaires chrétiens  : les voyages de Thomas l’Apôtre (en 52) puis de Mar-Thomas sont peut
50 ont fortes en faveur de la thèse qui veut que des chrétiens nordiques et irlandais aient apporté leur foi, leurs symboles et leur
51 ’Occident : la Grèce, le judaïsme, Rome et la foi chrétienne , les voici revenus à l’œuvre en un seul homme, dans cet Ulysse au cœu
52 l’œuvre en un seul homme, dans cet Ulysse au cœur chrétien , d’origine juive, qui sera fondateur d’Empire. Et son vrai nom est Cr
53 , constituent une nouvelle république heureuse et chrétienne . » N’a-t-on pas assez répété que l’évangélisation des nations découve
54 Colón, la passion de la croisade et de la mission chrétienne ont précédé et seules permis l’expédition qui devait aboutir à la con
55 re au développement et à la gloire de la religion chrétienne  », comme il l’écrit dans son journal du 27 novembre 1492, ayant attei
56 et tu as acquis grand honneur et renom parmi les chrétiens  ! Qu’a-t-il fait de plus pour le peuple d’Israël quand Il l’a conduit
7 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Chapitre VII. L’exploration de la matière
57 uctures et ces attitudes spécifiques de la pensée chrétienne ne pouvaient pas manquer de conditionner une certaine approche du rée
58 s, la vocation et l’individu dans l’anthropologie chrétienne , enfin la foi et la religion naturelle. Mais qu’en est-il des autres
59 les nécessaires leur ont manqué. Au contraire, le chrétien a été capable de faire avancer cette science, grâce à son christianis
60 e et le Bien. L’eppur de Galilée me paraît plus «  chrétien  » que l’indignation de ses juges. L’hérésie du matérialisme Com
61 ritualistes, ce qui indique bien que l’orthodoxie chrétienne était ressentie comme trop matérialiste, dans un monde encore tout pé
62 transférer au Cosmos. Mais le Dieu que prient les chrétiens est celui qui s’est fait connaître par cela justement que la science
63 out autre arrière-plan que celui de la dogmatique chrétienne , car ils ne représentent en réalité que des variantes de l’argument t
8 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Chapitre VIII. L’aventure technique
64 ire du bouddhisme et du manichéisme, l’orthodoxie chrétienne ne condamne pas le monde manifesté de la Nature. La doctrine de l’Inc
65 otivations qu’il importe de distinguer. 1° L’idée chrétienne que le mal est dans l’homme, et que la Nature est innocente, leur fai
9 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Chapitre IX. Les ambivalences du progrès
66 anière assez simple. Prenons l’exemple de l’homme chrétien . Il peut lire dans les Écritures « qu’il n’y a pas un juste, pas même
67 institution sacrée par saint Paul et les premiers chrétiens , rendu pratiquement inutile par certaines inventions techniques, mais
68 complètement résolu, puisque les libéraux et les chrétiens aux USA trouvent encore aujourd’hui matière à protester contre la cou
69 iétés qui pensent avoir et représenter la Vérité. Chrétien conséquent, ou sceptique, l’Occidental n’est pas dans ce cas. Buts
10 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Troisième partie. Où allons-nous ? — Chapitre X. Le drame occidental
70 rre totale, mais aussi conçu le pacifisme, l’idée chrétienne de condamner la guerre. Elle a certes créé le nationalisme, mais auss
71 progressisme, etc.) qui dérivent de la tradition chrétienne . Tout cela compose une religion assez complexe pour séduire à la fois
72 ’État, sauf exception, n’agissent pas en tant que chrétiens , tandis que les hiérarques russes et satellites agissent tout stricte
11 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Troisième partie. Où allons-nous ? — Chapitre XI. Où l’Aventure et la Voie se rejoignent
73 endez-vous avec le vieux Kubilai Khan, fils d’une chrétienne . Les rares ambassades qui parvinrent à circuler entre la Chine et les
74 apis, Mithra, le Soleil invaincu. Puis l’Occident chrétien renversa le courant. Il se fit missionnaire en Asie, créa des évêchés
75 erait contraire à nos valeurs comme à nos absolus chrétiens . Mais nos techniques aussi sont nées de ces valeurs, que vous avez lo