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uis le congrès de La Haye, au mois de mai 1948 ?)
Nous
avons cherché la réponse ou plutôt les réponses à ces questions, en r
2
lippe le Bel, premier auteur d’un plan d’union de
nos
États, au début du xive siècle. Nous avons décidé d’aller beaucoup p
3
n d’union de nos États, au début du xive siècle.
Nous
avons décidé d’aller beaucoup plus haut. Quelques mois de travail nou
4
ller beaucoup plus haut. Quelques mois de travail
nous
ont conduits vers des confins étranges et des temps fabuleux. Le prem
5
d’Europe, c’est Hésiode : au viiie siècle avant
notre
ère. Et le premier qui l’ait décrite en la comparant à l’Asie, c’est
6
i la défendent, ne remonte qu’au viiie siècle de
notre
ère, après la bataille de Poitiers, qui eut lieu en 732. L’Empire car
7
ers des guerres et des querelles d’investitures :
notre
enquête se termine au xie siècle. C’est le procès-verbal d’une reche
8
’est le procès-verbal d’une recherche étonnée que
nous
livrons aujourd’hui aux lecteurs de ce bulletin , — avec l’espoir qu
9
ce bulletin , — avec l’espoir qu’ils partageront
nos
étonnements. ⁂ Deux auteurs, entre cent consultés, nous ont servi de
10
tonnements. ⁂ Deux auteurs, entre cent consultés,
nous
ont servi de guides en des régions qu’ils sont seuls de nos jours à c
11
rvi de guides en des régions qu’ils sont seuls de
nos
jours à connaître aussi bien, du point de vue qui intéresse notre enq
12
nnaître aussi bien, du point de vue qui intéresse
notre
enquête. Gonzague de Reynold, par le premier tome de sa très belle h
13
néreuses en suggestions précises et pittoresques,
nous
a révélé les géographes et mythographes antiques. Nous souhaitons aux
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a révélé les géographes et mythographes antiques.
Nous
souhaitons aux lecteurs de nos pages trop brèves, qui auront envie d’
15
graphes antiques. Nous souhaitons aux lecteurs de
nos
pages trop brèves, qui auront envie d’en savoir davantage, le plaisir
16
ccident, de la fin de l’Antiquité au xie siècle,
nous
a servi de source principale pour la période carolingienne et pour le
17
suivent immédiatement. ⁂ L’essai de synthèse que
nous
présentons aujourd’hui ne prétend pas à l’originalité. Il ne visait,
18
anthologie de textes sur l’Europe, des origines à
nos
jours. Chemin faisant, le commentaire a débordé la pure et simple cit
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soins d’un groupe d’éditeurs représentant huit de
nos
langues, qui se sont associés sous les auspices du Centre en vue de p
20
rtour de la Méditerranée, pour remonter de là sur
notre
continent et pénétrer profondément dans sa forêt centrale, au-delà de
21
Angleterre. Vers la fin du IIIe millénaire avant
notre
ère, la métallurgie et ses techniques inventées dans le Proche-Orient
22
et bronze) se répand dans tout le continent. Ici
nous
cédons la parole à M. André Varagnac, l’un de nos meilleurs guides da
23
ous cédons la parole à M. André Varagnac, l’un de
nos
meilleurs guides dans la protohistoire du continent : Avec cette mét
24
t, dès la première moitié du IIe millénaire avant
notre
ère, un système d’échanges maritimes associant à la Méditerranée cett
25
che.1 Aux approches du dernier millénaire avant
notre
ère, il semble bien qu’une sorte de civilisation commune se soit éten
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a tiré ce nom ni qui le lui a donné, à moins que
nous
ne disions qu’elle l’a pris d’Europe de Tyr, car, auparavant, ainsi q
27
es fleuves, nourrissent la jeunesse des hommes »,
nous
dit Hésiode. À ce poète du viiie siècle avant notre ère nous devons
28
us dit Hésiode. À ce poète du viiie siècle avant
notre
ère nous devons la première mention connue du nom d’Europe, au vers 3
29
iode. À ce poète du viiie siècle avant notre ère
nous
devons la première mention connue du nom d’Europe, au vers 357 de sa
30
À ce poète du viiie siècle avant notre ère nous
devons
la première mention connue du nom d’Europe, au vers 357 de sa Théogon
31
son, première épouse de Zeus. Beaucoup plus tard,
nous
retrouvons Europe non plus déesse mais femme légendaire. Agénor, roi
32
up d’œuvres perdues de poètes antérieurs, et dont
nous
parlent Hérodote et Thucydide entre autres, nous possédons une versio
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nous parlent Hérodote et Thucydide entre autres,
nous
possédons une version grecque tardive : la célèbre « Idylle » de Mosc
34
dylle » de Moschos, qui date du iie siècle avant
notre
ère, en pleine littérature alexandrine. Il est probable que Moschos,
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vases décorés ou pierres gravées. Il a fixé pour
nous
le décor printanier où les poètes, sculpteurs et peintres de vingt si
36
t par Véronèse, le Titien, le Lorrain et Tiepolo.
Nous
empruntons la traduction de l’Idylle au précieux petit livre d’Alfred
37
mi les Charites la déesse née de l’écume. Elle ne
devait
pas longtemps prendre plaisir à ces fleurs, ni conserver intacte sa c
38
chères compagnes, compagnes de mon âge, asseyons-
nous
sur ce taureau, pour notre divertissement ; à coup sûr, il nous recev
39
es de mon âge, asseyons-nous sur ce taureau, pour
notre
divertissement ; à coup sûr, il nous recevra toutes sur son dos étalé
40
ureau, pour notre divertissement ; à coup sûr, il
nous
recevra toutes sur son dos étalé, tant il a l’air paisible et doux, e
41
le songe du début de l’Idylle qui contient, pour
nous
tout au moins, la véritable signification du mythe ; ces deux terres
42
tal, qui va prendre le nom de sa précieuse proie.
Nous
ne donnerons pas ici d’autres versions fameuses de l’Enlèvement, cell
43
elles ne font qu’imiter le modèle de Moschos, que
nous
avons tenu à citer en entier parce qu’il figure en quelque sorte l’ét
44
religieux chrétien, un peu comme Simone Weil, de
nos
jours, le fera pour d’autres mythes, celui de Prométhée notamment. En
45
porelle en prenant l’humaine chair. Comme l’un de
nous
il vint demeurer en ce monde terrestre plein de tribulations… l’âme d
46
nde terrestre plein de tribulations… l’âme dévote
doit
le suivre et se tenir à lui comme à un très ferme appui. Pour le géo
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ymbolise et l’Europe naissant à l’histoire. Un de
nos
grands historiens contemporains, G. de Reynold, nous y aidera mieux q
48
s grands historiens contemporains, G. de Reynold,
nous
y aidera mieux que personne : Europe nous est venue d’Asie, mère de
49
ynold, nous y aidera mieux que personne : Europe
nous
est venue d’Asie, mère de toutes les grandes religions, génératrice d
50
station secondaire. Comment va-t-il évoluer ? […]
Nous
verrons ce culte monter vers le nord, se répandre peu à peu dans l’He
51
raphie la plus complète et la mieux commentée sur
notre
sujet. 5. Robert Graves, The Greek Myths, 2 vol., Penguin Books, Lon
52
pe, c’est à un autre mythe, bien moins connu, que
nous
devons attribuer la persistance d’un concept de l’Europe comme contin
53
’est à un autre mythe, bien moins connu, que nous
devons
attribuer la persistance d’un concept de l’Europe comme continent dis
54
Église, qu’entend remonter, dès le ive siècle de
notre
ère, cette tradition indépendante de la Grèce : nous l’appellerons le
55
e ère, cette tradition indépendante de la Grèce :
nous
l’appellerons le Mythe de Japhet. Selon saint Ambroise (né en 340), l
56
lequel insistent tous ces exégètes est celui que
nous
avons souligné dans le verset 27 cité : dilatet selon la Vulgate. Jap
57
ien l’état du continent dans la seconde moitié de
notre
premier millénaire : ce mélange originellement « indifférent » (à l’é
58
nombreux, qui porte en bloc le nom d’Europe. 8.
Nous
suivons ici la démonstration de Jürgen Fischer, op. cit., p. 10 à 19
59
he : là où cette vache tombera de fatigue, Cadmus
devra
bâtir une ville. Il achète donc une vache marquée d’une pleine lune b
60
du genre humain. Audax Japeti genum écrit Horace…
Nous
y reviendrons. 10. R. Graves, op. cit., I, p. 194-197.
61
V. Les étymologies L’étymologie, trop souvent,
nous
est donnée pour science par ceux qui la pratiquent sans art. À traver
62
elle que le nom d’Europe vient de l’hébreu et que
notre
continent fut la part de Japhet. (Il s’agit donc, comme on l’a vu plu
63
les prophètes.) Goropius écrit, selon Mercator :
Nous
voyons qu’à Japhet est promise dilatation, ou, comme d’autres l’inter
64
comme d’autres l’interprètent, joie, laquelle il
devait
obtenir lorsque le Christ nous aurait rachetés par sa mort. E donc si
65
oie, laquelle il devait obtenir lorsque le Christ
nous
aurait rachetés par sa mort. E donc signifie un mariage légitime ; Ur
66
e soleil se couche. De leur côté, la lumière ; du
nôtre
, l’obscurité, les ténèbres, l’Arip, mot que l’on doit mettre à côté d
67
, l’obscurité, les ténèbres, l’Arip, mot que l’on
doit
mettre à côté du sombre Erèbe de la mythologie grecque. En effet, ne
68
logie est aujourd’hui abandonnée. G. de Reynold11
nous
signale toutefois l’existence d’un lien possible entre ereb et Europe
69
lien indirect, et c’est encore la mythologie qui
nous
l’explique : Erebos, en mythologie, c’est le fils du Chaos et le frè
70
indirectement, du sémitique ereb, soir. d) Reste
notre
nom grec, celui de la Fille d’Agénor. Ici, nous sommes sur un terrain
71
notre nom grec, celui de la Fille d’Agénor. Ici,
nous
sommes sur un terrain plus ferme12 : « Europe est dans son premier s
72
bien comme accusatif. Régulièrement, le nominatif
devrait
être : euruopès, ou euruops ; mais ces deux formes sont hypothétiques
73
clinaison. Quant à l’étymologie, elle est facile.
Nous
avons là des composés de deux autres mots grecs : l’adjectif eurus, l
74
pour devenir lui-même un substantif. Et voilà qui
nous
oblige à consulter la mythologie. » e) Ces précisions épuisent-elles
75
ues. Mais ce parallèle entre l’Europe et la Grèce
doit
être étendu à des rapports plus nobles que ceux de la nature corporel
76
e cesse… De Carthage, colonie de Tyr (découverte,
nous
l’avons vu, par Phoenix, l’un des frères d’Europe), Hannon était allé
77
ait allé jusqu’au Sénégal dès le ve siècle avant
notre
ère. C’est un autre amiral carthaginois, Himilco, qui, selon Pline, r
78
Un poète de la décadence, Rufius Festus Avienus,
devait
mettre en vers latin, vers 370, le récit du périple d’Himilco : Au-d
79
s Océanides ». Hippias vivait au ve siècle avant
notre
ère. Avant lui, Hécathée de Milet, né vers 540 av. J.-C, avait écrit
80
ope ? Tous les auteurs du temps, jusqu’à Strabon,
nous
donnent la même définition : l’Europe va des Colonnes d’Hercule (c’es
81
plus convaincu que la terre est très vaste et que
nous
qui habitons du Phase aux Colonnes d’Hercule, nous n’en habitons qu’u
82
ous qui habitons du Phase aux Colonnes d’Hercule,
nous
n’en habitons qu’une petite partie, vivant tout autour de la mer, com
83
mmes braves et courageux, la nature de leurs lois
doit
s’ajouter à la répugnance de donner essor à leur courage. La plus for
84
n appelle Grecs plutôt les gens qui participent à
notre
éducation que ceux qui ont une même origine que nous.24 Reprenons m
85
e éducation que ceux qui ont une même origine que
nous
.24 Reprenons maintenant la généalogie des descriptions géographique
86
ster : L’Ister est le plus grand des fleuves que
nous
connaissions… On ne doit pas s’étonner que l’ester reçoive tant de ri
87
us grand des fleuves que nous connaissions… On ne
doit
pas s’étonner que l’ester reçoive tant de rivières puisqu’il traverse
88
écrivant sous les règnes d’Auguste et de Tibère,
nous
donne un premier grand tableau géographique de l’Europe, continent su
89
de l’Europe, continent supérieur aux deux autres,
nous
dit-il, à cause des conditions éminemment favorables dans lesquelles
90
antité de bétail et fort peu de bêtes féroces, et
nous
aurons achevé de donner de la nature de ce continent une idée général
91
-quatre nations. Sautons de là au xve siècle de
notre
ère. Sébastian Münster écrit en 1567 dans sa Cosmographie : Europa e
92
e continent, elle a pourtant des avantages qui la
doivent
faire préférer aux autres. L’air y est extrêmement tempéré, et les pr
93
ris en 1816 : En sortant des mains de la nature,
notre
partie du monde n’avait reçu aucun titre à cette glorieuse prééminenc
94
qui possède le moins de richesses territoriales…
nous
ne sommes riches que d’emprunts. Tel est néanmoins le pouvoir de l’es
95
humain. Ainsi d’Hérodote et d’Hippocrate jusqu’à
nos
jours, l’Europe physique n’a pas cessé d’être conçue comme un ensembl
96
rps ». C’est tout cela que résume l’historien que
nous
avons pris pour guide dans ce dédale crétois : Gonzague de Reynold :
97
ue de la nature. L’Europe, c’est le continent qui
doit
se projeter hors de soi-même, celui de l’expansion et de la conquête,
98
la représentaient comme une femme assise. Postel,
nous
dit Moreri à l’article Europe, la représente ainsi en l’honneur de Ch
99
la culture en vue de l’anthologie européenne que
nous
préparons. 23. Traduction de Delavaud, chez Bossange et consorts, Pa
100
de la réalité qu’on ne l’imagine généralement de
nos
jours. Mais la conscience politico-historique d’une entité européenne
101
, et enfin par tous les auteurs européens jusqu’à
nos
jours qui déclarent s’inspirer de « la Tradition », D. de Rougemont d
102
terprétation, uniquement favorable à l’Orient, de
nos
deux termes symboliques ne peut manquer d’impressionner. On ne saurai
103
traduit presque toujours par oriens des mots que
nos
versions modernes rendront par « ciel » ou « soleil levant », voire p
104
gètes. Il faut attendre le début du ve siècle de
notre
ère pour voir reparaître — et c’est la première fois depuis Hérodote2
105
barbara Peuce Nutrierat…29 Au iie siècle de
notre
ère — donc 200 ans après l’inscription de Philae : notons ce long sil
106
omie du salut », et c’est à ses saints qu’elle le
doit
. Sulpice Sévère est en effet le biographe de saint Martin de Tours, q
107
pa circuita. C’est donc à ses saints que l’Europe
doit
de se distinguer enfin de « l’Occident » — si mal vu par les spiritue
108
le terme d’Européens, pour la première fois dans
notre
ère, désigne une communauté continentale, celle qui englobe dans un m
109
Le recul de l’islam à partir de cette date serait
dû
, selon E. Berl, à une crise intérieure du monde arabe, et surtout à l
110
l pour que Poitiers marque une date décisive dans
notre
histoire. La preuve est là, qu’au viiie siècle, ceux qui défendent c
111
hors de Rome, à domination franque incontestée —
nous
dirions franco-germanique. Ce n’est donc plus seulement l’une des tro
112
et papauté, dans les siècles à venir, qui seront
notre
Moyen Âge, vont remplir les chroniques de leurs luttes, refoulant le
113
du ixe et de tout le xe siècle, Jürgen Fischer
nous
cite plusieurs dizaines d’auteurs qui parlent encore de l’Europe, mai
114
emonte vers les Allemagnes, accompagné seulement,
nous
dit le récit de l’époque36, par très peu de soldats, c’est-à-dire :
115
chrétienté, l’idée d’Europe. Ici donc prend fin
notre
enquête sur les origines attestées. 34. Monumenta germanica, Poet.