1
Note liminaire Cet ouvrage prend
la
suite de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des myt
2
Note liminaire Cet ouvrage prend la suite
de
quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’
3
e prend la suite de quelques autres où j’ai parlé
de
la passion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1
4
rend la suite de quelques autres où j’ai parlé de
la
passion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ;
5
te de quelques autres où j’ai parlé de la passion
d’
amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolo
6
s où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes
de
l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers
7
ù j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de
l’
âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un
8
assion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère
de
la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspectiv
9
ion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de
la
personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspective d
10
me et du mystère de la personne1 ; il en prolonge
les
lignes, vers un point de perspective d’où le regard puisse embrasser
11
sonne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point
de
perspective d’où le regard puisse embrasser un champ mieux unifié du
12
prolonge les lignes, vers un point de perspective
d’
où le regard puisse embrasser un champ mieux unifié du phénomène humai
13
nge les lignes, vers un point de perspective d’où
le
regard puisse embrasser un champ mieux unifié du phénomène humain : c
14
ouver dans ces pages des réflexions nouvelles sur
les
mythes érotiques dans la culture occidentale, et sur les personnages
15
éflexions nouvelles sur les mythes érotiques dans
la
culture occidentale, et sur les personnages imaginaires du roman et d
16
hes érotiques dans la culture occidentale, et sur
les
personnages imaginaires du roman et de l’opéra en lesquels s’illustre
17
e, et sur les personnages imaginaires du roman et
de
l’opéra en lesquels s’illustrent ces mythes ; puis une série d’observ
18
et sur les personnages imaginaires du roman et de
l’
opéra en lesquels s’illustrent ces mythes ; puis une série d’observati
19
lesquels s’illustrent ces mythes ; puis une série
d’
observations (au sens clinique) sur des personnes réelles, dont le dra
20
au sens clinique) sur des personnes réelles, dont
le
drame vécu semble avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et de
21
s réelles, dont le drame vécu semble avoir épousé
la
formule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin, l’on reviendra a
22
ame vécu semble avoir épousé la formule dynamique
de
Don Juan et de Tristan ; enfin, l’on reviendra au problème capital, c
23
avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et
de
Tristan ; enfin, l’on reviendra au problème capital, celui de la pers
24
mule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin,
l’
on reviendra au problème capital, celui de la personne en soi, telle q
25
enfin, l’on reviendra au problème capital, celui
de
la personne en soi, telle que les religions majeures la définissent o
26
fin, l’on reviendra au problème capital, celui de
la
personne en soi, telle que les religions majeures la définissent ou l
27
e capital, celui de la personne en soi, telle que
les
religions majeures la définissent ou la nient. Car toute idée de l’ho
28
personne en soi, telle que les religions majeures
la
définissent ou la nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’
29
elle que les religions majeures la définissent ou
la
nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’amour. Cette succe
30
jeures la définissent ou la nient. Car toute idée
de
l’homme est une idée de l’amour. Cette succession pourra surprendre.
31
res la définissent ou la nient. Car toute idée de
l’
homme est une idée de l’amour. Cette succession pourra surprendre. Des
32
la nient. Car toute idée de l’homme est une idée
de
l’amour. Cette succession pourra surprendre. Des transitions logiques
33
nient. Car toute idée de l’homme est une idée de
l’
amour. Cette succession pourra surprendre. Des transitions logiques mé
34
es transitions logiques ménagées après coup entre
les
différents chapitres du recueil ne seraient qu’un faible artifice — e
35
qu’un faible artifice — et j’y renonce au profit
d’
une longue Introduction — s’agissant d’assurer l’unité de l’ouvrage et
36
au profit d’une longue Introduction — s’agissant
d’
assurer l’unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce
37
d’une longue Introduction — s’agissant d’assurer
l’
unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement
38
ongue Introduction — s’agissant d’assurer l’unité
de
l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller
39
ue Introduction — s’agissant d’assurer l’unité de
l’
ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller et
40
on — s’agissant d’assurer l’unité de l’ouvrage et
d’
en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller et retour du re
41
surer l’unité de l’ouvrage et d’en faire accepter
le
vrai sujet : ce mouvement d’aller et retour du religieux à l’érotique
42
d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement
d’
aller et retour du religieux à l’érotique qui est l’un des secrets déc
43
t : ce mouvement d’aller et retour du religieux à
l’
érotique qui est l’un des secrets décisifs de la psycho occidentale. J
44
ux à l’érotique qui est l’un des secrets décisifs
de
la psycho occidentale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les
45
à l’érotique qui est l’un des secrets décisifs de
la
psycho occidentale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les mal
46
cisifs de la psycho occidentale. Je ne vois guère
de
domaine, en effet, où les malentendus invétérés et les préjugés prêts
47
entale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où
les
malentendus invétérés et les préjugés prêts au bond retiennent autant
48
omaine, en effet, où les malentendus invétérés et
les
préjugés prêts au bond retiennent autant d’esprits, croyants et incro
49
s et les préjugés prêts au bond retiennent autant
d’
esprits, croyants et incroyants, de faire face à leurs vrais problèmes
50
iennent autant d’esprits, croyants et incroyants,
de
faire face à leurs vrais problèmes ou de souffrir seulement qu’on les
51
royants, de faire face à leurs vrais problèmes ou
de
souffrir seulement qu’on les observe. Freud a décelé quelques-uns des
52
rs vrais problèmes ou de souffrir seulement qu’on
les
observe. Freud a décelé quelques-uns des motifs d’une pareille résist
53
s observe. Freud a décelé quelques-uns des motifs
d’
une pareille résistance à la lucidité ; il les situait dans le conflit
54
elques-uns des motifs d’une pareille résistance à
la
lucidité ; il les situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la
55
tifs d’une pareille résistance à la lucidité ; il
les
situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. A
56
le résistance à la lucidité ; il les situait dans
le
conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. Avant lui, Marx a
57
a lucidité ; il les situait dans le conflit entre
la
vie sexuelle et la morale sociale. Avant lui, Marx avait osé une anal
58
situait dans le conflit entre la vie sexuelle et
la
morale sociale. Avant lui, Marx avait osé une analyse non moins « cho
59
osé une analyse non moins « choquante » du refus
de
prendre conscience des réalités économiques, en conflit avec l’idéal
60
science des réalités économiques, en conflit avec
l’
idéal de la bourgeoisie victorienne. L’un et l’autre, d’ailleurs, deme
61
des réalités économiques, en conflit avec l’idéal
de
la bourgeoisie victorienne. L’un et l’autre, d’ailleurs, demeuraient
62
réalités économiques, en conflit avec l’idéal de
la
bourgeoisie victorienne. L’un et l’autre, d’ailleurs, demeuraient tri
63
n et l’autre, d’ailleurs, demeuraient tributaires
de
cette même société occidentale dont ils surent génialement dénoncer l
64
occidentale dont ils surent génialement dénoncer
les
« bons motifs » de s’aveugler dans deux domaines vitaux, bien définis
65
s surent génialement dénoncer les « bons motifs »
de
s’aveugler dans deux domaines vitaux, bien définis. Mais ces domaines
66
s. Mais ces domaines (précisément « taboués » par
les
classes dirigeantes de leur temps) n’enferment pas toute la réalité,
67
écisément « taboués » par les classes dirigeantes
de
leur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’homme occidenta
68
dirigeantes de leur temps) n’enferment pas toute
la
réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et
69
leur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni
de
l’homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et Freud partageai
70
ur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de
l’
homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et Freud partageaient
71
as toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni
de
l’homme en général. Marx et Freud partageaient malgré tout avec la so
72
toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de
l’
homme en général. Marx et Freud partageaient malgré tout avec la socié
73
éral. Marx et Freud partageaient malgré tout avec
la
société qu’ils attaquaient un système de pensée et certains préjugés
74
out avec la société qu’ils attaquaient un système
de
pensée et certains préjugés qui devaient à leur tour les aveugler sur
75
e pensée et certains préjugés qui devaient à leur
tour
les aveugler sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté de retro
76
sée et certains préjugés qui devaient à leur tour
les
aveugler sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver
77
aient à leur tour les aveugler sur un autre ordre
de
réalités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’amour et d
78
r sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté
de
retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les d
79
e ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver
la
dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités
80
ités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique
de
l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands
81
s. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de
l’
amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hom
82
c tenté de retrouver la dialectique de l’amour et
de
la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hommes avaient
83
enté de retrouver la dialectique de l’amour et de
la
personne, qui sont les deux réalités que ces grands hommes avaient ét
84
ialectique de l’amour et de la personne, qui sont
les
deux réalités que ces grands hommes avaient été contraints par leur s
85
ts par leur système, à la fois efficace et fermé,
d’
éliminer ou de refouler. Il s’agit ici d’une recherche, et non pas de
86
stème, à la fois efficace et fermé, d’éliminer ou
de
refouler. Il s’agit ici d’une recherche, et non pas de littérature, m
87
t fermé, d’éliminer ou de refouler. Il s’agit ici
d’
une recherche, et non pas de littérature, malgré les multiples exemple
88
fouler. Il s’agit ici d’une recherche, et non pas
de
littérature, malgré les multiples exemples que j’ai pris dans les gra
89
’une recherche, et non pas de littérature, malgré
les
multiples exemples que j’ai pris dans les grands auteurs des xixe et
90
malgré les multiples exemples que j’ai pris dans
les
grands auteurs des xixe et xxe siècles, et cités comme autant de fa
91
des xixe et xxe siècles, et cités comme autant
de
faits. Il s’agit de trouver ou d’inventer non pas des objets de langa
92
iècles, et cités comme autant de faits. Il s’agit
de
trouver ou d’inventer non pas des objets de langage (comme on l’atten
93
és comme autant de faits. Il s’agit de trouver ou
d’
inventer non pas des objets de langage (comme on l’attend de la poésie
94
’agit de trouver ou d’inventer non pas des objets
de
langage (comme on l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’a
95
’inventer non pas des objets de langage (comme on
l’
attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’attend des philosophes
96
non pas des objets de langage (comme on l’attend
de
la poésie) ni des valeurs (comme on l’attend des philosophes), mais u
97
n pas des objets de langage (comme on l’attend de
la
poésie) ni des valeurs (comme on l’attend des philosophes), mais une
98
n l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on
l’
attend des philosophes), mais une vision plus vraie, modifiant le suje
99
ilosophes), mais une vision plus vraie, modifiant
le
sujet. Rien d’étonnant si une telle recherche m’a porté plus d’une fo
100
s une vision plus vraie, modifiant le sujet. Rien
d’
étonnant si une telle recherche m’a porté plus d’une fois bien au-delà
101
d’étonnant si une telle recherche m’a porté plus
d’
une fois bien au-delà des conclusions de L’Amour et l’Occident . Cert
102
orté plus d’une fois bien au-delà des conclusions
de
L’Amour et l’Occident . Certains me feront peut-être un reproche d’i
103
plus d’une fois bien au-delà des conclusions de
L’
Amour et l’Occident . Certains me feront peut-être un reproche d’incon
104
fois bien au-delà des conclusions de L’Amour et
l’
Occident . Certains me feront peut-être un reproche d’inconstance. Pou
105
cident . Certains me feront peut-être un reproche
d’
inconstance. Pourtant, à y bien regarder, on verra que mes thèses prim
106
tifiées que niées. Quelques oppositions ont perdu
de
leur tranchant, une fois mieux orientées dans une vue de l’Amour que
107
tranchant, une fois mieux orientées dans une vue
de
l’Amour que je ne crains pas qu’on dise moniste : le seul monisme non
108
anchant, une fois mieux orientées dans une vue de
l’
Amour que je ne crains pas qu’on dise moniste : le seul monisme non co
109
l’Amour que je ne crains pas qu’on dise moniste :
le
seul monisme non contradictoire avec la réalité de la personne étant
110
moniste : le seul monisme non contradictoire avec
la
réalité de la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’i
111
e seul monisme non contradictoire avec la réalité
de
la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve
112
eul monisme non contradictoire avec la réalité de
la
personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve qu
113
la réalité de la personne étant précisément celui
de
l’Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’Amour — son exist
114
réalité de la personne étant précisément celui de
l’
Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’Amour — son existenc
115
ément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve que
l’
être même de l’Amour — son existence, sa puissance et son essence — re
116
de l’Amour, parce qu’il se trouve que l’être même
de
l’Amour — son existence, sa puissance et son essence — recrée sans ce
117
l’Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de
l’
Amour — son existence, sa puissance et son essence — recrée sans cesse
118
, sa puissance et son essence — recrée sans cesse
la
multiplicité non illusoire des personnes, et la préserve au sein de l
119
e la multiplicité non illusoire des personnes, et
la
préserve au sein de l’Unité, afin de l’aimer et d’être aimé par elle.
120
llusoire des personnes, et la préserve au sein de
l’
Unité, afin de l’aimer et d’être aimé par elle. Voilà toute la philoso
121
onnes, et la préserve au sein de l’Unité, afin de
l’
aimer et d’être aimé par elle. Voilà toute la philosophie que je dédui
122
a préserve au sein de l’Unité, afin de l’aimer et
d’
être aimé par elle. Voilà toute la philosophie que je déduis de mes es
123
n de l’aimer et d’être aimé par elle. Voilà toute
la
philosophie que je déduis de mes essais en les relisant, bien qu’elle
124
ar elle. Voilà toute la philosophie que je déduis
de
mes essais en les relisant, bien qu’elle n’y soit traitée qu’en image
125
ute la philosophie que je déduis de mes essais en
les
relisant, bien qu’elle n’y soit traitée qu’en images et symboles. 1
126
traitée qu’en images et symboles. 1. Il s’agit
de
L’Amour et l’Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947
127
itée qu’en images et symboles. 1. Il s’agit de
L’
Amour et l’Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947) et
128
images et symboles. 1. Il s’agit de L’Amour et
l’
Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947) et des Perso
129
s’agit de L’Amour et l’Occident (1939 et 1956),
de
Doctrine fabuleuse (1947) et des Personnes du Drame (1944) notamm
130
IL’amour et
la
personne dans le monde christianisé Éros, qui était un dieu pour le
131
IL’amour et la personne dans
le
monde christianisé Éros, qui était un dieu pour les Anciens, est un
132
monde christianisé Éros, qui était un dieu pour
les
Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charm
133
it un dieu pour les Anciens, est un problème pour
les
Modernes. Le dieu était ailé, charmant et secondaire ; le problème es
134
r les Anciens, est un problème pour les Modernes.
Le
dieu était ailé, charmant et secondaire ; le problème est sérieux, co
135
nes. Le dieu était ailé, charmant et secondaire ;
le
problème est sérieux, complexe et encombrant. Mais cela n’est vrai qu
136
n’est vrai qu’en Occident, car on n’observe rien
de
tel en Inde, en Chine ou en Afrique. Comment nous expliquer ce fait ?
137
que. Comment nous expliquer ce fait ? Et pourquoi
l’
érotisme est-il devenu synonyme de perversité non seulement dans le ja
138
t ? Et pourquoi l’érotisme est-il devenu synonyme
de
perversité non seulement dans le jargon des lois de l’État laïque, ma
139
devenu synonyme de perversité non seulement dans
le
jargon des lois de l’État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigean
140
perversité non seulement dans le jargon des lois
de
l’État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigeants et sincères, dep
141
rversité non seulement dans le jargon des lois de
l’
État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigeants et sincères, depuis
142
et sincères, depuis des siècles ? Pour comprendre
la
situation problématique de notre temps, il faut remonter aux origines
143
cles ? Pour comprendre la situation problématique
de
notre temps, il faut remonter aux origines du christianisme. Le purit
144
, il faut remonter aux origines du christianisme.
Le
puritanisme chrétien est un peu plus ancien que les évangiles : il se
145
e puritanisme chrétien est un peu plus ancien que
les
évangiles : il se déclare dès les épîtres de saint Paul. Et s’il est
146
plus ancien que les évangiles : il se déclare dès
les
épîtres de saint Paul. Et s’il est remarquable que les évangiles, réd
147
que les évangiles : il se déclare dès les épîtres
de
saint Paul. Et s’il est remarquable que les évangiles, rédigés peu ap
148
pîtres de saint Paul. Et s’il est remarquable que
les
évangiles, rédigés peu après, n’en portent guère de traces, il est co
149
évangiles, rédigés peu après, n’en portent guère
de
traces, il est constant qu’on les a lus pendant des siècles à la lumi
150
en portent guère de traces, il est constant qu’on
les
a lus pendant des siècles à la lumière des polémiques pauliniennes di
151
mière des polémiques pauliniennes dirigées contre
les
gnostiques. Or ce sont les gnostiques qui ont tenté les premiers de p
152
iennes dirigées contre les gnostiques. Or ce sont
les
gnostiques qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à l’Esprit,
153
ce sont les gnostiques qui ont tenté les premiers
de
passer de l’Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, a
154
s gnostiques qui ont tenté les premiers de passer
de
l’Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de l
155
nostiques qui ont tenté les premiers de passer de
l’
Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la c
156
qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à
l’
Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castration
157
ser de l’Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes
de
préférence, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « co
158
it, par des moyens extrêmes de préférence, allant
de
la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de
159
par des moyens extrêmes de préférence, allant de
la
castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de ce
160
extrêmes de préférence, allant de la castration à
la
luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de certaines sectes b
161
e, allant de la castration à la luxure sacrée, ou
de
la « communio spermatica » de certaines sectes basilidiennes au culte
162
allant de la castration à la luxure sacrée, ou de
la
« communio spermatica » de certaines sectes basilidiennes au culte gé
163
a luxure sacrée, ou de la « communio spermatica »
de
certaines sectes basilidiennes au culte général d’une Sophia æterna,
164
e certaines sectes basilidiennes au culte général
d’
une Sophia æterna, Éternel féminin exalté bien au-dessus du Créateur b
165
é. Attaqués sans relâche dans leurs doctrines par
les
Pères de l’Église primitive, rigoureusement persécutés plus tard par
166
rimitive, rigoureusement persécutés plus tard par
le
christianisme établi, ils sont les vrais ancêtres des traditions diff
167
s plus tard par le christianisme établi, ils sont
les
vrais ancêtres des traditions diffuses dans l’hérésie cathare et les
168
t les vrais ancêtres des traditions diffuses dans
l’
hérésie cathare et les mystiques du Nord (ou du moins dans leur vocabu
169
des traditions diffuses dans l’hérésie cathare et
les
mystiques du Nord (ou du moins dans leur vocabulaire) d’où procèdent,
170
iques du Nord (ou du moins dans leur vocabulaire)
d’
où procèdent, par les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le
171
moins dans leur vocabulaire) d’où procèdent, par
les
voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesq
172
ire) d’où procèdent, par les voies détournées que
l’
on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesquels ne parlent guère qu
173
rocèdent, par les voies détournées que l’on sait,
le
lyrisme et le roman modernes, lesquels ne parlent guère que d’un amou
174
les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et
le
roman modernes, lesquels ne parlent guère que d’un amour « profane »,
175
le roman modernes, lesquels ne parlent guère que
d’
un amour « profane », sans plus savoir ni d’où il vient ni où il va2.
176
e que d’un amour « profane », sans plus savoir ni
d’
où il vient ni où il va2. L’intransigeante hostilité qui oppose les te
177
, sans plus savoir ni d’où il vient ni où il va2.
L’
intransigeante hostilité qui oppose les tenants de la morale et les éc
178
où il va2. L’intransigeante hostilité qui oppose
les
tenants de la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu de
179
L’intransigeante hostilité qui oppose les tenants
de
la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu des deux camp
180
ntransigeante hostilité qui oppose les tenants de
la
morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu des deux camps,
181
hostilité qui oppose les tenants de la morale et
les
écrivains érotiques prolonge, à l’insu des deux camps, un débat vingt
182
la morale et les écrivains érotiques prolonge, à
l’
insu des deux camps, un débat vingt fois séculaire, mais dont les term
183
x camps, un débat vingt fois séculaire, mais dont
les
termes se sont dégradés à mesure qu’on perdait conscience des orienta
184
s orientations spirituelles qu’ils signifiaient à
l’
origine. Rappelons donc ces termes de base, et voyons si vraiment ils
185
gnifiaient à l’origine. Rappelons donc ces termes
de
base, et voyons si vraiment ils permettent d’expliquer pourquoi c’est
186
mes de base, et voyons si vraiment ils permettent
d’
expliquer pourquoi c’est en Europe, et là seulement, que la morale rel
187
er pourquoi c’est en Europe, et là seulement, que
la
morale religieuse et l’érotique en sont venues à ce statut de conflit
188
ope, et là seulement, que la morale religieuse et
l’
érotique en sont venues à ce statut de conflit permanent, de mépris ré
189
ligieuse et l’érotique en sont venues à ce statut
de
conflit permanent, de mépris réciproque, de rigoureuse exclusion mutu
190
en sont venues à ce statut de conflit permanent,
de
mépris réciproque, de rigoureuse exclusion mutuelle. Rien de pareil e
191
tatut de conflit permanent, de mépris réciproque,
de
rigoureuse exclusion mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons-le, n
192
éciproque, de rigoureuse exclusion mutuelle. Rien
de
pareil en Inde, répétons-le, ni d’une manière plus générale dans les
193
lusion mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons-
le
, ni d’une manière plus générale dans les cultures que le christianism
194
mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons-le, ni
d’
une manière plus générale dans les cultures que le christianisme n’a q
195
répétons-le, ni d’une manière plus générale dans
les
cultures que le christianisme n’a que peu ou nullement touchées. I. L
196
d’une manière plus générale dans les cultures que
le
christianisme n’a que peu ou nullement touchées. I. Le christianisme
197
ristianisme n’a que peu ou nullement touchées. I.
Le
christianisme est la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’
198
eu ou nullement touchées. I. Le christianisme est
la
religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament défi
199
ent touchées. I. Le christianisme est la religion
de
l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comm
200
touchées. I. Le christianisme est la religion de
l’
Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l
201
istianisme est la religion de l’Amour. — Religion
d’
un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l’Être originel, le C
202
la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que
l’
Ancien Testament définissait comme l’Être originel, le Créateur du mon
203
’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme
l’
Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que l
204
cien Testament définissait comme l’Être originel,
le
Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testame
205
it comme l’Être originel, le Créateur du monde et
le
sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tou
206
Être originel, le Créateur du monde et le sauveur
d’
Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les homme
207
réateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que
le
Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une manière
208
aël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur
de
tous les hommes, et d’une manière radicalement nouvelle : « Dieu est
209
s que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous
les
hommes, et d’une manière radicalement nouvelle : « Dieu est Amour »,
210
u Testament révèle au cœur de tous les hommes, et
d’
une manière radicalement nouvelle : « Dieu est Amour », répète saint J
211
», répète saint Jean. Religion créée par un acte
de
l’amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique…
212
répète saint Jean. Religion créée par un acte de
l’
amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » R
213
créée par un acte de l’amour : « Dieu a tant aimé
le
monde qu’il a donné son Fils unique… » Religion dont toute la Loi est
214
il a donné son Fils unique… » Religion dont toute
la
Loi est résumée par Jésus-Christ lui-même, dans un seul et unique com
215
ans un seul et unique commandement : « Tu aimeras
le
Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même.3 » Religion qui me
216
mme toi-même.3 » Religion qui met au premier rang
de
toutes les vertus, l’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent,
217
me.3 » Religion qui met au premier rang de toutes
les
vertus, l’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’
218
ion qui met au premier rang de toutes les vertus,
l’
Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’Espérance e
219
’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent,
la
Foi, l’Espérance et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’
220
« Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi,
l’
Espérance et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ».
221
es trois choses demeurent, la Foi, l’Espérance et
l’
Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n
222
demeurent, la Foi, l’Espérance et l’Amour ; mais
la
plus grande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a pas l’Amour
223
et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est
l’
Amour ». Et celui qui n’a pas l’Amour « n’est qu’une cymbale qui reten
224
des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a pas
l’
Amour « n’est qu’une cymbale qui retentit », n’est rien, en vérité spi
225
n vérité spirituelle. 2. Parce qu’il est religion
de
l’Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne.
226
érité spirituelle. 2. Parce qu’il est religion de
l’
Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. —
227
rituelle. 2. Parce qu’il est religion de l’Amour,
le
christianisme implique et pose la réalité de la personne. — Les relat
228
ion de l’Amour, le christianisme implique et pose
la
réalité de la personne. — Les relations qu’il définit entre l’homme e
229
our, le christianisme implique et pose la réalité
de
la personne. — Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » D
230
, le christianisme implique et pose la réalité de
la
personne. — Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » Dieu
231
sme implique et pose la réalité de la personne. —
Les
relations qu’il définit entre l’homme et « son » Dieu sont personnell
232
la personne. — Les relations qu’il définit entre
l’
homme et « son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinit
233
son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel.
La
Trinité est composée de trois Personnes. Le modèle de toute personne
234
lles. Dieu est personnel. La Trinité est composée
de
trois Personnes. Le modèle de toute personne humaine est donné par l’
235
nnel. La Trinité est composée de trois Personnes.
Le
modèle de toute personne humaine est donné par l’Incarnation du Chris
236
rinité est composée de trois Personnes. Le modèle
de
toute personne humaine est donné par l’Incarnation du Christ fils de
237
Le modèle de toute personne humaine est donné par
l’
Incarnation du Christ fils de Dieu, en Jésus fils de Marie — Jésus-Chr
238
umaine est donné par l’Incarnation du Christ fils
de
Dieu, en Jésus fils de Marie — Jésus-Christ étant à la fois « vrai Di
239
Incarnation du Christ fils de Dieu, en Jésus fils
de
Marie — Jésus-Christ étant à la fois « vrai Dieu et vrai homme » selo
240
étant à la fois « vrai Dieu et vrai homme » selon
le
Credo. D’où suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’
241
fois « vrai Dieu et vrai homme » selon le Credo.
D’
où suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’Amour divi
242
immédiatement que tout homme converti, recréé par
l’
Amour divin, va devenir, dans l’imitation de Jésus-Christ, vraie vocat
243
verti, recréé par l’Amour divin, va devenir, dans
l’
imitation de Jésus-Christ, vraie vocation et vrai individu, c’est-à-di
244
é par l’Amour divin, va devenir, dans l’imitation
de
Jésus-Christ, vraie vocation et vrai individu, c’est-à-dire : une per
245
ne distincte mais reliée en même temps par ce qui
la
distingue. Car pour aimer, il faut être distinct de l’objet même de l
246
distingue. Car pour aimer, il faut être distinct
de
l’objet même de l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’h
247
stingue. Car pour aimer, il faut être distinct de
l’
objet même de l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homm
248
pour aimer, il faut être distinct de l’objet même
de
l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homme puisse aime
249
r aimer, il faut être distinct de l’objet même de
l’
amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homme puisse aimer D
250
l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que
l’
homme puisse aimer Dieu et tout d’abord en être aimé, il faut que Dieu
251
u soit personnel et qu’il soit « tout autre » que
l’
homme. Et enfin pour que l’homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’i
252
oit « tout autre » que l’homme. Et enfin pour que
l’
homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entr
253
ui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entre
l’
homme naturel et l’homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l
254
’il y ait en lui dualité entre l’homme naturel et
l’
homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel e
255
re l’homme naturel et l’homme nouveau, recréé par
l’
appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouve
256
l’homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit
de
l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. C
257
homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de
l’
Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. Cett
258
’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation,
la
vie nouvelle de sa personne. Cette vie demeure en partie mystérieuse,
259
Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle
de
sa personne. Cette vie demeure en partie mystérieuse, étant « cachée
260
emeure en partie mystérieuse, étant « cachée avec
le
Christ en Dieu », mais elle se manifeste par des actes, dans l’amour
261
ieu », mais elle se manifeste par des actes, dans
l’
amour du prochain comme de soi-même. Ainsi l’amour distingue et relie
262
ste par des actes, dans l’amour du prochain comme
de
soi-même. Ainsi l’amour distingue et relie à la fois. Il relie au mys
263
dans l’amour du prochain comme de soi-même. Ainsi
l’
amour distingue et relie à la fois. Il relie au mystère divin, mais au
264
Il relie au mystère divin, mais aussi au mystère
de
ce « prochain » visible dont la personne reste invisible… 3. Cette re
265
aussi au mystère de ce « prochain » visible dont
la
personne reste invisible… 3. Cette religion de l’Amour total (amour d
266
nt la personne reste invisible… 3. Cette religion
de
l’Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livre
267
la personne reste invisible… 3. Cette religion de
l’
Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres s
268
isible… 3. Cette religion de l’Amour total (amour
de
Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’Amour. —
269
. Cette religion de l’Amour total (amour de Dieu,
de
Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’Amour. — Dans cet
270
al (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas
de
livres sacrés sur l’Amour. — Dans cet ensemble infiniment varié de ph
271
Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur
l’
Amour. — Dans cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’Europe
272
sur l’Amour. — Dans cet ensemble infiniment varié
de
phénomènes que l’Europe seule a désignés par le seul et même terme d’
273
s cet ensemble infiniment varié de phénomènes que
l’
Europe seule a désignés par le seul et même terme d’amour4, considéron
274
é de phénomènes que l’Europe seule a désignés par
le
seul et même terme d’amour4, considérons les raies extrêmes du spectr
275
Europe seule a désignés par le seul et même terme
d’
amour4, considérons les raies extrêmes du spectre : l’ultraviolet du s
276
s par le seul et même terme d’amour4, considérons
les
raies extrêmes du spectre : l’ultraviolet du spirituel et l’infraroug
277
our4, considérons les raies extrêmes du spectre :
l’
ultraviolet du spirituel et l’infrarouge du sexuel. Notre mystique, sc
278
trêmes du spectre : l’ultraviolet du spirituel et
l’
infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de l’amour divin, s’est
279
t l’infrarouge du sexuel. Notre mystique, science
de
l’amour divin, s’est développée très tardivement, dans des formes et
280
’infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de
l’
amour divin, s’est développée très tardivement, dans des formes et sel
281
des voies presque toujours suspectes aux yeux de
l’
orthodoxie5. Notre éthique sexuelle s’est très longtemps réduite à que
282
réduite à quelques interdits élémentaires et que
l’
on trouve dans presque toutes les sociétés constituées. En dépit des t
283
émentaires et que l’on trouve dans presque toutes
les
sociétés constituées. En dépit des traités de quelques Pères de l’Égl
284
es les sociétés constituées. En dépit des traités
de
quelques Pères de l’Église (prohibant telle position sexuelle parce q
285
ant telle position sexuelle parce que contraire à
la
fécondation) et des gros livres de casuistique des xvie et xviie si
286
ue contraire à la fécondation) et des gros livres
de
casuistique des xvie et xviie siècles, la plupart écrits par des mo
287
e siècles, la plupart écrits par des moines et à
l’
usage des confesseurs, on ne voit pas un seul équivalent chrétien — ex
288
istant ou imaginable — du Kamasutra, des tantras,
de
tant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et les upanishads, re
289
Kamasutra, des tantras, de tant d’autres traités
d’
érotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin
290
tantras, de tant d’autres traités d’érotisme dans
les
Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, d
291
ant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et
les
upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, des célèbres s
292
rotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant
le
sexuel au divin ; encore moins, des célèbres sculptures aux façades d
293
ux façades des grands temples hindous, illustrant
de
la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à
294
façades des grands temples hindous, illustrant de
la
manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à de
295
grands temples hindous, illustrant de la manière
la
plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à des fins dida
296
hindous, illustrant de la manière la plus précise
les
unions des dieux et de leurs femmes, à des fins didactiques et religi
297
a manière la plus précise les unions des dieux et
de
leurs femmes, à des fins didactiques et religieuses. Point de méthode
298
mes, à des fins didactiques et religieuses. Point
de
méthodes secrètes ni de magie sexuelle, point de physiologie du pèler
299
ues et religieuses. Point de méthodes secrètes ni
de
magie sexuelle, point de physiologie du pèlerinage mystique, comme ce
300
de méthodes secrètes ni de magie sexuelle, point
de
physiologie du pèlerinage mystique, comme celle que nous décrivent, s
301
que nous décrivent, sans varier depuis mille ans,
les
traités du Hatha Yoga. Et pas de traces non plus, dans le christianis
302
puis mille ans, les traités du Hatha Yoga. Et pas
de
traces non plus, dans le christianisme, de ces cérémonies initiatique
303
és du Hatha Yoga. Et pas de traces non plus, dans
le
christianisme, de ces cérémonies initiatiques, communes à la plupart
304
Et pas de traces non plus, dans le christianisme,
de
ces cérémonies initiatiques, communes à la plupart des autres religio
305
communes à la plupart des autres religions, et où
l’
on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minu
306
plupart des autres religions, et où l’on sait que
les
relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minutieusement pres
307
eligions, et où l’on sait que les relations entre
les
sexes jouent un rôle décisif, minutieusement prescrit. Ainsi les Afri
308
t un rôle décisif, minutieusement prescrit. Ainsi
les
Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et
309
, minutieusement prescrit. Ainsi les Africains et
les
Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’a
310
rescrit. Ainsi les Africains et les Peaux-Rouges,
les
sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et mêm
311
i les Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages
de
l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primit
312
es Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de
l’
Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs
313
et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie
d’
hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polyn
314
aux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et
de
l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux
315
-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de
l’
Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœu
316
s sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie
d’
aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douce
317
ie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même
les
primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douces, observent tous des ri
318
e l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs
de
la Polynésie, aux mœurs si douces, observent tous des rites plus crue
319
’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de
la
Polynésie, aux mœurs si douces, observent tous des rites plus cruels
320
us cruels l’un que l’autre, afin de sacraliser et
de
socialiser l’événement de la puberté. Devant cette même crise endocri
321
que l’autre, afin de sacraliser et de socialiser
l’
événement de la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christi
322
, afin de sacraliser et de socialiser l’événement
de
la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christianisme se co
323
fin de sacraliser et de socialiser l’événement de
la
puberté. Devant cette même crise endocrine, le christianisme se conte
324
de la puberté. Devant cette même crise endocrine,
le
christianisme se contente de conseils moraux très sévères, et de cons
325
ême crise endocrine, le christianisme se contente
de
conseils moraux très sévères, et de conseils d’hygiène vagues ou aber
326
e se contente de conseils moraux très sévères, et
de
conseils d’hygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sév
327
e de conseils moraux très sévères, et de conseils
d’
hygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiqu
328
es, et de conseils d’hygiène vagues ou aberrants.
D’
un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’aut
329
onseils d’hygiène vagues ou aberrants. D’un côté,
le
rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les pro
330
ygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et
les
sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et le
331
rite et les sévices physiques, qui règlent tout ;
de
l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétienn
332
sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre,
les
problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujou
333
, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et
les
tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujours mieux réussi d
334
e l’autre, les problèmes et les tortures morales…
Les
Églises chrétiennes ont toujours mieux réussi dans leurs efforts pour
335
ussi dans leurs efforts pour réprimer et contenir
l’
instinct sexuel que dans leurs tentatives (rares et périphériques, voi
336
pour cultiver et ordonner, à des buts spirituels,
l’
érotisme, même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens
337
ner, à des buts spirituels, l’érotisme, même dans
les
limites du mariage. C’est que les théologiens redoutaient avant tout
338
isme, même dans les limites du mariage. C’est que
les
théologiens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’Éros divini
339
giens redoutaient avant tout qu’on pût croire que
l’
Éros divinise sans la grâce, et peut conduire à des révélations. « La
340
nt tout qu’on pût croire que l’Éros divinise sans
la
grâce, et peut conduire à des révélations. « La chair ne sert de rien
341
s la grâce, et peut conduire à des révélations. «
La
chair ne sert de rien » (quant au salut), déclare saint Paul. Et l’on
342
ut conduire à des révélations. « La chair ne sert
de
rien » (quant au salut), déclare saint Paul. Et l’on eut bien vite fa
343
e rien » (quant au salut), déclare saint Paul. Et
l’
on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, p
344
), déclare saint Paul. Et l’on eut bien vite fait
de
réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait
345
. Et l’on eut bien vite fait de réduire au sexuel
le
sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (c
346
n eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens
de
« chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âm
347
réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour
l’
Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme, intellect) dans sa r
348
e sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait
le
tout de l’homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et
349
e « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout
de
l’homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et déchue.
350
chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de
l’
homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et déchue. Da
351
llect) dans sa réalité, naturelle et déchue. Dans
la
naissance virginale de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent
352
naturelle et déchue. Dans la naissance virginale
de
Jésus, la tradition et le peuple dévot virent l’absence du sexe, donc
353
et déchue. Dans la naissance virginale de Jésus,
la
tradition et le peuple dévot virent l’absence du sexe, donc du péché,
354
la naissance virginale de Jésus, la tradition et
le
peuple dévot virent l’absence du sexe, donc du péché, plutôt que le s
355
de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent
l’
absence du sexe, donc du péché, plutôt que le signe positif d’une fili
356
rent l’absence du sexe, donc du péché, plutôt que
le
signe positif d’une filiation divine…6 En revanche, les Églises chré
357
sexe, donc du péché, plutôt que le signe positif
d’
une filiation divine…6 En revanche, les Églises chrétiennes, suivies
358
ne positif d’une filiation divine…6 En revanche,
les
Églises chrétiennes, suivies jusqu’à nos jours par les pouvoirs civil
359
glises chrétiennes, suivies jusqu’à nos jours par
les
pouvoirs civils, ont développé dès la première génération apostolique
360
octrine du mariage tout à fait spécifique, et que
la
Gnose ignore, significativement. Elle se fonde sur quelques versets d
361
es versets des épîtres et des évangiles7 qui dans
l’
ensemble définissent une éthique cohérente de type personnaliste, et n
362
dans l’ensemble définissent une éthique cohérente
de
type personnaliste, et non plus sociale ou sacrée comme dans les autr
363
naliste, et non plus sociale ou sacrée comme dans
les
autres religions. Il n’en est que plus frappant d’observer à quel poi
364
s autres religions. Il n’en est que plus frappant
d’
observer à quel point les motivations spirituelles du mariage diffèren
365
’en est que plus frappant d’observer à quel point
les
motivations spirituelles du mariage diffèrent et même se contredisent
366
edisent chez saint Paul. Tantôt il pose une sorte
d’
analogie mystique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour d
367
antôt il pose une sorte d’analogie mystique entre
l’
amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble de
368
d’analogie mystique entre l’amour des sexes dans
le
mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Ma
369
stique entre l’amour des sexes dans le mariage et
l’
amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos
370
ntre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour
de
Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes
371
es sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour
l’
ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes comme le Chris
372
âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes comme
le
Christ a aimé l’Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le maria
373
« Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé
l’
Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le mariage à n’être plus
374
mé l’Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit
le
mariage à n’être plus qu’une concession à la nature, une discipline c
375
duit le mariage à n’être plus qu’une concession à
la
nature, une discipline contre l’incontinence : « Je pense qu’il est b
376
une concession à la nature, une discipline contre
l’
incontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point touch
377
re l’incontinence : « Je pense qu’il est bon pour
l’
homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicit
378
ontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’homme
de
ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que c
379
se qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher
de
femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme,
380
ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter
l’
impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari…
381
ais pas un ordre… Car il vaut mieux se marier que
de
brûler. » Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chastet
382
brûler. » Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de
l’
Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spiritue
383
Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre,
la
chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Ce
384
pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chasteté et
le
célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Celui qui n’est p
385
e, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à
la
vie spirituelle : « Celui qui n’est pas marié s’inquiète du Seigneur,
386
’est pas marié s’inquiète du Seigneur, des moyens
de
plaire au Seigneur, et celui qui est marié s’inquiète des choses du m
387
marié s’inquiète des choses du monde, des moyens
de
plaire à sa femme. » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image d
388
a femme. » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme
l’
image de l’amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de
389
» 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image
de
l’amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie s
390
4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image de
l’
amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie spir
391
l’amour divin, mais vilipendé d’autre part comme
l’
ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules l
392
divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi
de
la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du
393
in, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de
la
vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du ma
394
e la vie spirituelle, toléré finalement mais dans
les
seules limites du mariage le plus strict et consacré, — tout le reste
395
inalement mais dans les seules limites du mariage
le
plus strict et consacré, — tout le reste étant laissé en friche et tr
396
tes du mariage le plus strict et consacré, — tout
le
reste étant laissé en friche et très sommairement condamné sous les n
397
issé en friche et très sommairement condamné sous
les
noms de luxure et d’impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, —
398
riche et très sommairement condamné sous les noms
de
luxure et d’impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, — l’amour
399
sommairement condamné sous les noms de luxure et
d’
impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, — l’amour humain devai
400
ndamné sous les noms de luxure et d’impudicité ou
de
« prostitution spirituelle »8, — l’amour humain devait fatalement dev
401
impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, —
l’
amour humain devait fatalement devenir une source intarissable de prob
402
devait fatalement devenir une source intarissable
de
problèmes, tant pour la société que pour l’individu. Au surplus, lié
403
r une source intarissable de problèmes, tant pour
la
société que pour l’individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réali
404
sable de problèmes, tant pour la société que pour
l’
individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l
405
société que pour l’individu. Au surplus, lié dès
l’
origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou sp
406
pour l’individu. Au surplus, lié dès l’origine à
la
réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amo
407
ividu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité
de
la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corp
408
du. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de
la
personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corps,
409
s, lié dès l’origine à la réalité de la personne,
l’
amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corps, des âmes ou d
410
(amour des corps, des âmes ou des esprits, selon
la
tripartition traditionnelle et non moins paulinienne que gnostique, s
411
t non moins paulinienne que gnostique, soulignons-
le
) se trouvait lié du même coup à la dialectique du salut, c’est-à-dire
412
ue, soulignons-le) se trouvait lié du même coup à
la
dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, — et valo
413
la dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et
de
la grâce, — et valorisé à l’extrême. Ceci ne pouvait se produire — et
414
dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de
la
grâce, — et valorisé à l’extrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne
415
t-à-dire du péché et de la grâce, — et valorisé à
l’
extrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne s’est pas produit — en de
416
produire — et ne s’est pas produit — en dehors de
la
sphère d’influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que
417
et ne s’est pas produit — en dehors de la sphère
d’
influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que je nomme é
418
hère d’influence du christianisme. C’est pourquoi
le
phénomène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la pas
419
uoi le phénomène que je nomme érotisme, englobant
le
mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie d
420
omène que je nomme érotisme, englobant le mariage
d’
amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan
421
je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour,
la
passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au
422
englobant le mariage d’amour, la passion mystique
de
Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en
423
ariage d’amour, la passion mystique de Tristan et
la
licence impie de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du mariag
424
a passion mystique de Tristan et la licence impie
de
Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du mariage), ne devait dév
425
es complexités que dans une Europe travaillée par
la
doctrine et la morale chrétiennes, séculairement aux prises avec leur
426
que dans une Europe travaillée par la doctrine et
la
morale chrétiennes, séculairement aux prises avec leurs exigences (sa
427
c leurs exigences (sans cesse mieux codifiées par
les
casuistes), dans une Europe formée par l’Église ou contre elle, et lo
428
es par les casuistes), dans une Europe formée par
l’
Église ou contre elle, et longtemps confondue avec la « chrétienté ».
429
glise ou contre elle, et longtemps confondue avec
la
« chrétienté ». On ne saurait donc interpréter ce phénomène — dans so
430
— qu’à la lumière de ses origines religieuses et
de
ses fins trans-naturelles. 2. Cf. L’Amour et l’Occident, nouvelle
431
ieuses et de ses fins trans-naturelles. 2. Cf.
L’
Amour et l’Occident, nouvelle version, Livre ii . 3. Voici les trois
432
e ses fins trans-naturelles. 2. Cf. L’Amour et
l’
Occident, nouvelle version, Livre ii . 3. Voici les trois textes con
433
Occident, nouvelle version, Livre ii . 3. Voici
les
trois textes convergents de l’Ancien et du Nouveau Testament : « Tu a
434
ivre ii . 3. Voici les trois textes convergents
de
l’Ancien et du Nouveau Testament : « Tu aimeras ton prochain comme to
435
e ii . 3. Voici les trois textes convergents de
l’
Ancien et du Nouveau Testament : « Tu aimeras ton prochain comme toi-m
436
omme toi-même. » Lévitique, XIX, 18. « Tu aimeras
l’
Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta f
437
tique, XIX, 18. « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu,
de
tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Deutéronome,
438
Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur,
de
toute ton âme et de toute ta force. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’
439
, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et
de
toute ta force. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’eux, docteur de la l
440
de toute ta force. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un
d’
eux, docteur de la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le p
441
ce. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’eux, docteur
de
la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le plus grand comma
442
» Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’eux, docteur de
la
loi, lui fit cette question : Maître, quel est le plus grand commande
443
la loi, lui fit cette question : Maître, quel est
le
plus grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras l
444
ion : Maître, quel est le plus grand commandement
de
la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de to
445
: Maître, quel est le plus grand commandement de
la
loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout
446
ement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras
le
Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta
447
lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu,
de
tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premi
448
aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur,
de
toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus gran
449
, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et
de
toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et v
450
on âme et de toute ta pensée. C’est le premier et
le
plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable :
451
mblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De
ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Mat
452
i-même. De ces deux commandements dépendent toute
la
loi et les prophètes. » Matthieu, XXII, 35-40. 4. On sait qu’en gr
453
ces deux commandements dépendent toute la loi et
les
prophètes. » Matthieu, XXII, 35-40. 4. On sait qu’en grec « le mot
454
Matthieu, XXII, 35-40. 4. On sait qu’en grec «
le
mot philia désignait tout sentiment d’attachement et d’affection entr
455
’en grec « le mot philia désignait tout sentiment
d’
attachement et d’affection entre deux personnes, mais les philosophes
456
philia désignait tout sentiment d’attachement et
d’
affection entre deux personnes, mais les philosophes distinguèrent ent
457
chement et d’affection entre deux personnes, mais
les
philosophes distinguèrent entre quatre espèces de philia : la philia
458
es philosophes distinguèrent entre quatre espèces
de
philia : la philia naturelle ou parentale (physikè) unissant les être
459
es distinguèrent entre quatre espèces de philia :
la
philia naturelle ou parentale (physikè) unissant les êtres de même sa
460
philia naturelle ou parentale (physikè) unissant
les
êtres de même sang ; la philia entre les hôtes (xénikè), qui nous rap
461
ntale (physikè) unissant les êtres de même sang ;
la
philia entre les hôtes (xénikè), qui nous rappelle l’importance des v
462
unissant les êtres de même sang ; la philia entre
les
hôtes (xénikè), qui nous rappelle l’importance des vertus d’hospitali
463
hilia entre les hôtes (xénikè), qui nous rappelle
l’
importance des vertus d’hospitalité… ; la philia des amis (hétaïrikè)
464
énikè), qui nous rappelle l’importance des vertus
d’
hospitalité… ; la philia des amis (hétaïrikè) qui seule correspond à l
465
rappelle l’importance des vertus d’hospitalité… ;
la
philia des amis (hétaïrikè) qui seule correspond à l’amitié propremen
466
hilia des amis (hétaïrikè) qui seule correspond à
l’
amitié proprement dite ; enfin la philia amoureuse (erotikè), entre pe
467
ule correspond à l’amitié proprement dite ; enfin
la
philia amoureuse (erotikè), entre personnes du même sexe ou de sexe d
468
ureuse (erotikè), entre personnes du même sexe ou
de
sexe différent. Enfin, pour distinguer les diverses nuances d’amour,
469
sexe ou de sexe différent. Enfin, pour distinguer
les
diverses nuances d’amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en
470
rent. Enfin, pour distinguer les diverses nuances
d’
amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en dehors de philia et
471
in, pour distinguer les diverses nuances d’amour,
les
Grecs disposaient de nombreux mots, en dehors de philia et d’éros : e
472
s diverses nuances d’amour, les Grecs disposaient
de
nombreux mots, en dehors de philia et d’éros : eunoïa désignant le dé
473
posaient de nombreux mots, en dehors de philia et
d’
éros : eunoïa désignant le dévouement ; Agapè, l’affection désintéress
474
en dehors de philia et d’éros : eunoïa désignant
le
dévouement ; Agapè, l’affection désintéressée ; storgè, la tendresse
475
d’éros : eunoïa désignant le dévouement ; Agapè,
l’
affection désintéressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’amour de dé
476
ment ; Agapè, l’affection désintéressée ; storgè,
la
tendresse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissa
477
on désintéressée ; storgè, la tendresse ; pothos,
l’
amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance
478
téressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’amour
de
désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance ; mania,
479
la tendresse ; pothos, l’amour de désir ; charis,
l’
amour de reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaîn
480
esse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’amour
de
reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaînée. Cett
481
r de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et
de
complaisance ; mania, la passion déchaînée. Cette énumération n’est d
482
our de reconnaissance et de complaisance ; mania,
la
passion déchaînée. Cette énumération n’est d’ailleurs pas exhaustive.
483
ette énumération n’est d’ailleurs pas exhaustive.
Le
mot Agapè, assez rare dans les textes païens, était promis à un grand
484
urs pas exhaustive. Le mot Agapè, assez rare dans
les
textes païens, était promis à un grand avenir, parce que les premiers
485
grand avenir, parce que les premiers chrétiens et
les
Pères de langue grecque l’emploieront pour désigner l’amour divin et
486
ir, parce que les premiers chrétiens et les Pères
de
langue grecque l’emploieront pour désigner l’amour divin et l’amour f
487
premiers chrétiens et les Pères de langue grecque
l’
emploieront pour désigner l’amour divin et l’amour fraternel qui régna
488
res de langue grecque l’emploieront pour désigner
l’
amour divin et l’amour fraternel qui régnait dans les « agapes ». Ils
489
cque l’emploieront pour désigner l’amour divin et
l’
amour fraternel qui régnait dans les « agapes ». Ils se méfiaient du m
490
amour divin et l’amour fraternel qui régnait dans
les
« agapes ». Ils se méfiaient du mot Éros, et on les comprend. » (R. F
491
s « agapes ». Ils se méfiaient du mot Éros, et on
les
comprend. » (R. Flacelière, l’Amour en Grèce, Paris, 1960). Empédocle
492
u mot Éros, et on les comprend. » (R. Flacelière,
l’
Amour en Grèce, Paris, 1960). Empédocle désigne l’Amour par les mots d
493
l’Amour en Grèce, Paris, 1960). Empédocle désigne
l’
Amour par les mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Soc
494
rèce, Paris, 1960). Empédocle désigne l’Amour par
les
mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Socrate affirmai
495
is, 1960). Empédocle désigne l’Amour par les mots
de
philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Socrate affirmait ne pos
496
r par les mots de philotès (analogue à philia) ou
de
harmonia. Socrate affirmait ne posséder qu’une science, celle de l’ér
497
crate affirmait ne posséder qu’une science, celle
de
l’érotikè. Enfin, les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (d
498
te affirmait ne posséder qu’une science, celle de
l’
érotikè. Enfin, les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (de a
499
sséder qu’une science, celle de l’érotikè. Enfin,
les
Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (de aphros, écume, ou sp
500
les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (
de
aphros, écume, ou sperme du dieu mutilé), qui préside à l’amour physi
501
, écume, ou sperme du dieu mutilé), qui préside à
l’
amour physique, et Éros, qui régit le sentiment amoureux. Dira-t-on qu
502
ui préside à l’amour physique, et Éros, qui régit
le
sentiment amoureux. Dira-t-on que nos langues modernes possèdent elle
503
rnes possèdent elles aussi la plupart de ces mots
d’
amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité,
504
dent elles aussi la plupart de ces mots d’amitié,
de
tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sa
505
si la plupart de ces mots d’amitié, de tendresse,
de
désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais
506
art de ces mots d’amitié, de tendresse, de désir,
de
passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela
507
ots d’amitié, de tendresse, de désir, de passion,
de
compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela, elles l’ap
508
e tendresse, de désir, de passion, de compassion,
de
charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela, elles l’appellent amour,
509
charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela, elles
l’
appellent amour, quitte à varier les adjectifs. Et c’est précisément c
510
ut cela, elles l’appellent amour, quitte à varier
les
adjectifs. Et c’est précisément ce terme unique qui manque au grec, c
511
e terme unique qui manque au grec, comme à toutes
les
langues de l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe
512
ue qui manque au grec, comme à toutes les langues
de
l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe chrétienne
513
qui manque au grec, comme à toutes les langues de
l’
Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe chrétienne et
514
de l’Asie sans exception. Il est caractéristique
de
l’Europe chrétienne et de l’Occident tout entier que, là seulement, t
515
l’Asie sans exception. Il est caractéristique de
l’
Europe chrétienne et de l’Occident tout entier que, là seulement, tout
516
Il est caractéristique de l’Europe chrétienne et
de
l’Occident tout entier que, là seulement, toutes les formes humaines
517
est caractéristique de l’Europe chrétienne et de
l’
Occident tout entier que, là seulement, toutes les formes humaines de
518
l’Occident tout entier que, là seulement, toutes
les
formes humaines de l’attrait aient pu être comprises sous un vocable
519
ier que, là seulement, toutes les formes humaines
de
l’attrait aient pu être comprises sous un vocable unique, désignant n
520
que, là seulement, toutes les formes humaines de
l’
attrait aient pu être comprises sous un vocable unique, désignant non
521
que substance commune, mais un mouvement créateur
de
l’être, qui se manifeste en elles toutes. Il est inévitable que certa
522
substance commune, mais un mouvement créateur de
l’
être, qui se manifeste en elles toutes. Il est inévitable que certains
523
t inévitable que certains critiques me reprochent
de
« confondre » dans ces pages l’amour divin, la passion et le désir, l
524
ues me reprochent de « confondre » dans ces pages
l’
amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’aphros ; mai
525
nt de « confondre » dans ces pages l’amour divin,
la
passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’aphros ; mais cette apparen
526
dre » dans ces pages l’amour divin, la passion et
le
désir, l’Agapè, l’éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de v
527
ces pages l’amour divin, la passion et le désir,
l’
Agapè, l’éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire
528
s l’amour divin, la passion et le désir, l’Agapè,
l’
éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le f
529
divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et
l’
aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le fait de tou
530
l’éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur
de
vocabulaire est le fait de toute notre culture occidentale. 5. La g
531
; mais cette apparente erreur de vocabulaire est
le
fait de toute notre culture occidentale. 5. La grande mystique chré
532
cette apparente erreur de vocabulaire est le fait
de
toute notre culture occidentale. 5. La grande mystique chrétienne,
533
le fait de toute notre culture occidentale. 5.
La
grande mystique chrétienne, bien qu’annoncée par saint Augustin, ne s
534
c’est-à-dire durant le troisième quart seulement
de
l’ère chrétienne ; et toujours en dehors de la théologie, qui n’a ces
535
est-à-dire durant le troisième quart seulement de
l’
ère chrétienne ; et toujours en dehors de la théologie, qui n’a cessé
536
nt de l’ère chrétienne ; et toujours en dehors de
la
théologie, qui n’a cessé de s’en méfier : je pense aux ultimes conclu
537
toujours en dehors de la théologie, qui n’a cessé
de
s’en méfier : je pense aux ultimes conclusions de Maître Eckhart, de
538
de s’en méfier : je pense aux ultimes conclusions
de
Maître Eckhart, de Ruysbroek l’Admirable, de saint Jean de la Croix,
539
pense aux ultimes conclusions de Maître Eckhart,
de
Ruysbroek l’Admirable, de saint Jean de la Croix, condamnées par l’au
540
ions de Maître Eckhart, de Ruysbroek l’Admirable,
de
saint Jean de la Croix, condamnées par l’autorité ecclésiastique. 6.
541
irable, de saint Jean de la Croix, condamnées par
l’
autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la
542
ix, condamnées par l’autorité ecclésiastique. 6.
Le
dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne
543
mnées par l’autorité ecclésiastique. 6. Le dogme
de
l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élém
544
es par l’autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de
l’
Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élément
545
siastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception
de
la Vierge (1871) isole et souligne cet élément négatif, puisqu’il ne
546
stique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de
la
Vierge (1871) isole et souligne cet élément négatif, puisqu’il ne peu
547
ment négatif, puisqu’il ne peut ici être question
d’
une filiation divine de Marie, d’une autre Incarnation que celle du Ch
548
ne peut ici être question d’une filiation divine
de
Marie, d’une autre Incarnation que celle du Christ, ou ce serait entr
549
ci être question d’une filiation divine de Marie,
d’
une autre Incarnation que celle du Christ, ou ce serait entrer dans la
550
ion que celle du Christ, ou ce serait entrer dans
la
Gnose. 7. Voir l’Annexe I. 8. Toute religion différente de l’ortho
551
rist, ou ce serait entrer dans la Gnose. 7. Voir
l’
Annexe I. 8. Toute religion différente de l’orthodoxie judaïque est
552
. Voir l’Annexe I. 8. Toute religion différente
de
l’orthodoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes
553
oir l’Annexe I. 8. Toute religion différente de
l’
orthodoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes au
554
différente de l’orthodoxie judaïque est qualifiée
de
prostitution par les Prophètes autant que par les Prêtres (Cf. Ézéchi
555
odoxie judaïque est qualifiée de prostitution par
les
Prophètes autant que par les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exe
556
de prostitution par les Prophètes autant que par
les
Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exercice de la vraie religion ou
557
nt que par les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.).
L’
exercice de la vraie religion ou Alliance peut donc trouver son analog
558
les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exercice
de
la vraie religion ou Alliance peut donc trouver son analogie dans la
559
Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exercice de
la
vraie religion ou Alliance peut donc trouver son analogie dans la vie
560
n ou Alliance peut donc trouver son analogie dans
la
vie sexuelle des époux fidèles à leur serment. De même, l’orthodoxie
561
xuelle des époux fidèles à leur serment. De même,
l’
orthodoxie des Pères de l’Église, se gardant sans cesse des excès spir
562
xcès spiritualistes ou naturalistes, correspond à
la
morale modérée du mariage chrétien, excluant à la fois la « prostitut
563
e modérée du mariage chrétien, excluant à la fois
la
« prostitution spirituelle » et l’ascétisme antivital des gnostiques,
564
uant à la fois la « prostitution spirituelle » et
l’
ascétisme antivital des gnostiques, lesquels en retour ne savent que f
565
uels en retour ne savent que faire du mariage, ou
l’
attaquent.
566
IINaissance
de
l’érotisme occidental Apparu pour la première fois aux lisières méd
567
IINaissance de
l’
érotisme occidental Apparu pour la première fois aux lisières médiév
568
aru pour la première fois aux lisières médiévales
de
l’inconscient, annoncé sous le couvert des symboles et du mythe au xi
569
pour la première fois aux lisières médiévales de
l’
inconscient, annoncé sous le couvert des symboles et du mythe au xiie
570
isières médiévales de l’inconscient, annoncé sous
le
couvert des symboles et du mythe au xiie siècle, animant secrètement
571
au xiie siècle, animant secrètement dès ce temps
la
poésie et les premiers romans (qui prennent leur nom de la Romania de
572
sie et les premiers romans (qui prennent leur nom
de
la Romania des troubadours), l’érotisme n’accède au niveau de la cons
573
et les premiers romans (qui prennent leur nom de
la
Romania des troubadours), l’érotisme n’accède au niveau de la conscie
574
prennent leur nom de la Romania des troubadours),
l’
érotisme n’accède au niveau de la conscience occidentale qu’au début d
575
es troubadours), l’érotisme n’accède au niveau de
la
conscience occidentale qu’au début du xixe siècle : c’est la grande
576
e occidentale qu’au début du xixe siècle : c’est
la
grande découverte des romantiques, qui redécouvrent en même temps le
577
e des romantiques, qui redécouvrent en même temps
le
lyrisme des troubadours, et plusieurs dimensions du fait religieux. K
578
delaire et Wagner furent les premiers à affronter
de
tout leur être les conséquences de cette révolution. Par l’analyse ph
579
furent les premiers à affronter de tout leur être
les
conséquences de cette révolution. Par l’analyse philosophique, la poé
580
rs à affronter de tout leur être les conséquences
de
cette révolution. Par l’analyse philosophique, la poésie et la musiqu
581
ur être les conséquences de cette révolution. Par
l’
analyse philosophique, la poésie et la musique, L’Alternative, Les Fle
582
de cette révolution. Par l’analyse philosophique,
la
poésie et la musique, L’Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témo
583
lution. Par l’analyse philosophique, la poésie et
la
musique, L’Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’une
584
l’analyse philosophique, la poésie et la musique,
L’
Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’une prise de con
585
sophique, la poésie et la musique, L’Alternative,
Les
Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’une prise de conscience très pro
586
ternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent
d’
une prise de conscience très profondément renouvelée des relations ent
587
très profondément renouvelée des relations entre
l’
amour humain, la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les cl
588
nt renouvelée des relations entre l’amour humain,
la
vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amou
589
uvelée des relations entre l’amour humain, la vie
de
l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne po
590
lée des relations entre l’amour humain, la vie de
l’
âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne pose
591
elations entre l’amour humain, la vie de l’âme et
la
recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne pose guère de
592
la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour
les
classiques, l’amour ne pose guère de problèmes que s’il entre en conf
593
et la recherche spirituelle. Pour les classiques,
l’
amour ne pose guère de problèmes que s’il entre en conflit avec le dev
594
uelle. Pour les classiques, l’amour ne pose guère
de
problèmes que s’il entre en conflit avec le devoir moral. Il n’est pa
595
guère de problèmes que s’il entre en conflit avec
le
devoir moral. Il n’est pas un problème en soi. On peut tuer par jalou
596
son orgueil (social), mais on ne peut pas mourir
d’
amour (la métaphore elle-même est ridiculisée). La morale officielle,
597
eil (social), mais on ne peut pas mourir d’amour (
la
métaphore elle-même est ridiculisée). La morale officielle, indiscuté
598
d’amour (la métaphore elle-même est ridiculisée).
La
morale officielle, indiscutée, a statué que la raison domine le cœur,
599
). La morale officielle, indiscutée, a statué que
la
raison domine le cœur, et elle ne s’inquiète pas du sexe (l’expressio
600
cielle, indiscutée, a statué que la raison domine
le
cœur, et elle ne s’inquiète pas du sexe (l’expression « vie sexuelle
601
omine le cœur, et elle ne s’inquiète pas du sexe (
l’
expression « vie sexuelle » est encore impensable). Les instincts sont
602
pression « vie sexuelle » est encore impensable).
Les
instincts sont classés, les passions définies, et la religion codifié
603
t encore impensable). Les instincts sont classés,
les
passions définies, et la religion codifiée. Instincts et passions fon
604
instincts sont classés, les passions définies, et
la
religion codifiée. Instincts et passions font « le monde », y renonce
605
a religion codifiée. Instincts et passions font «
le
monde », y renoncer c’est entrer en religion. Rien dans « le monde »,
606
y renoncer c’est entrer en religion. Rien dans «
le
monde », sinon le dégoût qu’on en conçoit pour avoir abusé des « plai
607
entrer en religion. Rien dans « le monde », sinon
le
dégoût qu’on en conçoit pour avoir abusé des « plaisirs » (notons ce
608
usé des « plaisirs » (notons ce mot) ne conduit à
la
religion. Descartes, ayant bien séparé le corps et l’esprit, ne sait
609
nduit à la religion. Descartes, ayant bien séparé
le
corps et l’esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme
610
eligion. Descartes, ayant bien séparé le corps et
l’
esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme. L’antithès
611
séparé le corps et l’esprit, ne sait plus comment
les
relier : éclipse de l’âme. L’antithèse radicale de cette époque class
612
esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse
de
l’âme. L’antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée
613
rit, ne sait plus comment les relier : éclipse de
l’
âme. L’antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée pa
614
sait plus comment les relier : éclipse de l’âme.
L’
antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée par les p
615
s relier : éclipse de l’âme. L’antithèse radicale
de
cette époque classique nous est donnée par les penseurs-poètes de la
616
ale de cette époque classique nous est donnée par
les
penseurs-poètes de la génération post-romantique. Car la question que
617
classique nous est donnée par les penseurs-poètes
de
la génération post-romantique. Car la question que leur œuvre entrepr
618
ssique nous est donnée par les penseurs-poètes de
la
génération post-romantique. Car la question que leur œuvre entreprend
619
eurs-poètes de la génération post-romantique. Car
la
question que leur œuvre entreprend de résoudre est celle-là même que
620
ntique. Car la question que leur œuvre entreprend
de
résoudre est celle-là même que les classiques éliminaient : comment i
621
uvre entreprend de résoudre est celle-là même que
les
classiques éliminaient : comment intégrer l’amour humain dans une con
622
que les classiques éliminaient : comment intégrer
l’
amour humain dans une conception religieuse de l’existence ? Toute con
623
rer l’amour humain dans une conception religieuse
de
l’existence ? Toute conception de l’amour (sexuel ou passionnel, libe
624
l’amour humain dans une conception religieuse de
l’
existence ? Toute conception de l’amour (sexuel ou passionnel, liberti
625
tion religieuse de l’existence ? Toute conception
de
l’amour (sexuel ou passionnel, libertin ou matrimonial), toute attitu
626
n religieuse de l’existence ? Toute conception de
l’
amour (sexuel ou passionnel, libertin ou matrimonial), toute attitude
627
sionnel, libertin ou matrimonial), toute attitude
de
l’homme devant l’amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une atti
628
nnel, libertin ou matrimonial), toute attitude de
l’
homme devant l’amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une attitud
629
ou matrimonial), toute attitude de l’homme devant
l’
amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une attitude spirituelle,
630
tude de l’homme devant l’amour, correspond, qu’on
le
sache ou non, à une attitude spirituelle, la traduit ou la trahit, la
631
u’on le sache ou non, à une attitude spirituelle,
la
traduit ou la trahit, la conteste ou l’assume, mais n’existerait pas
632
ou non, à une attitude spirituelle, la traduit ou
la
trahit, la conteste ou l’assume, mais n’existerait pas sans elle. Du
633
ne attitude spirituelle, la traduit ou la trahit,
la
conteste ou l’assume, mais n’existerait pas sans elle. Du même coup,
634
rituelle, la traduit ou la trahit, la conteste ou
l’
assume, mais n’existerait pas sans elle. Du même coup, la sexualité9,
635
e, mais n’existerait pas sans elle. Du même coup,
la
sexualité9, enfin reconnue pour autre chose qu’un « bas instinct » ou
636
e fonction physiologique, se trouve qualifiée par
l’
esprit, requise par l’âme, mise en relation dialectique avec les fins
637
ue, se trouve qualifiée par l’esprit, requise par
l’
âme, mise en relation dialectique avec les fins spirituelles de l’âme.
638
uise par l’âme, mise en relation dialectique avec
les
fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l
639
n relation dialectique avec les fins spirituelles
de
l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner att
640
elation dialectique avec les fins spirituelles de
l’
âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner attein
641
lectique avec les fins spirituelles de l’âme. Par
l’
expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie
642
les fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience
de
l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». P
643
s fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de
l’
amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par
644
de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel,
l’
Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de l’am
645
de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint
la
« joie suprême ». Par l’expérience de l’amour dit sexuel, « l’âme ina
646
Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par
l’
expérience de l’amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire c
647
ner atteint la « joie suprême ». Par l’expérience
de
l’amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le g
648
atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de
l’
amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût
649
rême ». Par l’expérience de l’amour dit sexuel, «
l’
âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de l’éternel »10. Et
650
ience de l’amour dit sexuel, « l’âme inassouvie »
de
Baudelaire conçoit « le goût de l’éternel »10. Et dans In vino verita
651
uel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit «
le
goût de l’éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiq
652
’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût
de
l’éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiques de K
653
e inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de
l’
éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiques de Kier
654
Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiques
de
Kierkegaard définit l’amour comme le lieu où « la vie spirituelle la
655
, l’un des héros ironiques de Kierkegaard définit
l’
amour comme le lieu où « la vie spirituelle la plus élevée s’exprime d
656
os ironiques de Kierkegaard définit l’amour comme
le
lieu où « la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithès
657
de Kierkegaard définit l’amour comme le lieu où «
la
vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithèse la plus ext
658
nit l’amour comme le lieu où « la vie spirituelle
la
plus élevée s’exprime dans l’antithèse la plus extrême, tandis que la
659
la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans
l’
antithèse la plus extrême, tandis que la sensualité prétend représente
660
ituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithèse
la
plus extrême, tandis que la sensualité prétend représenter la vie spi
661
rime dans l’antithèse la plus extrême, tandis que
la
sensualité prétend représenter la vie spirituelle la plus élevée. » L
662
ême, tandis que la sensualité prétend représenter
la
vie spirituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles ph
663
sensualité prétend représenter la vie spirituelle
la
plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le r
664
représenter la vie spirituelle la plus élevée. »
Le
champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau de tensions,
665
rituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont
de
telles phrases révèlent le réseau de tensions, détermine un espace in
666
Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent
le
réseau de tensions, détermine un espace intermédiaire entre le corps
667
ouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau
de
tensions, détermine un espace intermédiaire entre le corps animal et
668
tensions, détermine un espace intermédiaire entre
le
corps animal et l’esprit. N’est-ce pas l’âme, au sens des gnostiques
669
un espace intermédiaire entre le corps animal et
l’
esprit. N’est-ce pas l’âme, au sens des gnostiques ? C’est en tout cas
670
e entre le corps animal et l’esprit. N’est-ce pas
l’
âme, au sens des gnostiques ? C’est en tout cas le milieu où l’érotism
671
l’âme, au sens des gnostiques ? C’est en tout cas
le
milieu où l’érotisme, qui est dépassement lyrique ou réflexif du sexu
672
s des gnostiques ? C’est en tout cas le milieu où
l’
érotisme, qui est dépassement lyrique ou réflexif du sexuel biologique
673
fs plaisirs profonds, anxieux ou tendres, moments
de
grâce de l’amour humain et couleurs du langage mystique, procèdent de
674
rs profonds, anxieux ou tendres, moments de grâce
de
l’amour humain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’imagin
675
profonds, anxieux ou tendres, moments de grâce de
l’
amour humain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’imaginati
676
humain et couleurs du langage mystique, procèdent
de
l’imagination. Ils ne sont, de toute évidence, pas plus « physiques »
677
ain et couleurs du langage mystique, procèdent de
l’
imagination. Ils ne sont, de toute évidence, pas plus « physiques » qu
678
ystique, procèdent de l’imagination. Ils ne sont,
de
toute évidence, pas plus « physiques » que spirituels, bien qu’ils ti
679
monde des corps, qui est substantif, ni du monde
de
l’esprit, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’adjectif q
680
nde des corps, qui est substantif, ni du monde de
l’
esprit, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’adjectif qui
681
prit, qui est celui du verbe, mais du monde animé
de
l’adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierk
682
t, qui est celui du verbe, mais du monde animé de
l’
adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierkega
683
u monde animé de l’adjectif qui est qualification
de
la substance par l’émotion. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre c
684
onde animé de l’adjectif qui est qualification de
la
substance par l’émotion. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre comm
685
djectif qui est qualification de la substance par
l’
émotion. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre comment le christiani
686
de la substance par l’émotion. Kierkegaard, dans
l’
Alternative, montre comment le christianisme, en apportant au monde le
687
. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre comment
le
christianisme, en apportant au monde le « principe positif de l’Espri
688
e comment le christianisme, en apportant au monde
le
« principe positif de l’Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du mê
689
isme, en apportant au monde le « principe positif
de
l’Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel com
690
e, en apportant au monde le « principe positif de
l’
Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel comme
691
e le « principe positif de l’Esprit », qui exclut
le
sensuel, a posé du même coup le sensuel comme « catégorie spirituelle
692
rit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup
le
sensuel comme « catégorie spirituelle ». (Autrement dit, le christian
693
comme « catégorie spirituelle ». (Autrement dit,
le
christianisme a suscité le problème sexuel et l’érotisme.) Kierkegaar
694
lle ». (Autrement dit, le christianisme a suscité
le
problème sexuel et l’érotisme.) Kierkegaard ne se contente pas de sub
695
le christianisme a suscité le problème sexuel et
l’
érotisme.) Kierkegaard ne se contente pas de substituer cette bipolari
696
el et l’érotisme.) Kierkegaard ne se contente pas
de
substituer cette bipolarité à la simple dualité des classiques. Il dé
697
se contente pas de substituer cette bipolarité à
la
simple dualité des classiques. Il définit en effet l’érotisme (en ter
698
imple dualité des classiques. Il définit en effet
l’
érotisme (en termes étonnamment modernes) comme « une synthèse psycho-
699
modernes) comme « une synthèse psycho-sensible ».
L’
érotisme est donc tout autre chose qu’un euphémisme désignant les aspe
700
donc tout autre chose qu’un euphémisme désignant
les
aspects sexuels de l’amour dans le langage pudique et parfois si péda
701
se qu’un euphémisme désignant les aspects sexuels
de
l’amour dans le langage pudique et parfois si pédant du jeune discipl
702
qu’un euphémisme désignant les aspects sexuels de
l’
amour dans le langage pudique et parfois si pédant du jeune disciple d
703
sme désignant les aspects sexuels de l’amour dans
le
langage pudique et parfois si pédant du jeune disciple de Hegel. Entr
704
ge pudique et parfois si pédant du jeune disciple
de
Hegel. Entre la spontanéité démoniaque du désir, irrité par l’esprit
705
rfois si pédant du jeune disciple de Hegel. Entre
la
spontanéité démoniaque du désir, irrité par l’esprit qui veut l’anéan
706
re la spontanéité démoniaque du désir, irrité par
l’
esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureu
707
démoniaque du désir, irrité par l’esprit qui veut
l’
anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureuse « qui ne reconn
708
ésir, irrité par l’esprit qui veut l’anéantir, et
la
spontanéité de l’inclination amoureuse « qui ne reconnaît comme son é
709
r l’esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité
de
l’inclination amoureuse « qui ne reconnaît comme son égale que la spo
710
’esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de
l’
inclination amoureuse « qui ne reconnaît comme son égale que la sponta
711
amoureuse « qui ne reconnaît comme son égale que
la
spontanéité religieuse » ; entre les figures contrastées du Séducteur
712
son égale que la spontanéité religieuse » ; entre
les
figures contrastées du Séducteur et du Mari, entre la décision négati
713
igures contrastées du Séducteur et du Mari, entre
la
décision négative et la décision positive du spirituel, l’érotisme ki
714
ducteur et du Mari, entre la décision négative et
la
décision positive du spirituel, l’érotisme kierkegaardien noue sa pro
715
on négative et la décision positive du spirituel,
l’
érotisme kierkegaardien noue sa problématique absolument nouvelle, « p
716
nouvelle, « psycho-sensible », donc incluse dans
la
sphère animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il
717
ible », donc incluse dans la sphère animique. Or,
le
langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Ki
718
c incluse dans la sphère animique. Or, le langage
de
l’âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Kierkegaard,
719
ncluse dans la sphère animique. Or, le langage de
l’
âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Kierkegaard, pou
720
animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que
le
Mythe. Il est donc naturel que Kierkegaard, pour décrire la catégorie
721
Il est donc naturel que Kierkegaard, pour décrire
la
catégorie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de l’Esprit, et
722
our décrire la catégorie du sensuel pur telle que
la
pose l’attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure t
723
ire la catégorie du sensuel pur telle que la pose
l’
attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que
724
égorie du sensuel pur telle que la pose l’attaque
de
l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transf
725
rie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de
l’
Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transfigu
726
se l’attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire
la
passion pure telle que la transfigure l’élan mystique, aient eu recou
727
et Wagner, pour décrire la passion pure telle que
la
transfigure l’élan mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de
728
décrire la passion pure telle que la transfigure
l’
élan mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de l’érotique occi
729
an mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes
de
l’érotique occidentale : Don Juan, Tristan. 9. Le mot apparaît chez
730
mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de
l’
érotique occidentale : Don Juan, Tristan. 9. Le mot apparaît chez Ki
731
l’érotique occidentale : Don Juan, Tristan. 9.
Le
mot apparaît chez Kierkegaard dès 1843. On le trouvait déjà chez Four
732
9. Le mot apparaît chez Kierkegaard dès 1843. On
le
trouvait déjà chez Fourier, mais il est aussi neuf, à cette époque, q
733
énergie nucléaire vers 1939. 10. « Hymne », dans
Les
Fleurs du mal.
734
des mythes et leurs pouvoirs dans divers ordres
D’
où viennent les mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous les leurs ?
735
leurs pouvoirs dans divers ordres D’où viennent
les
mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous les leurs ? Gouvernent-ils
736
ent les mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous
les
leurs ? Gouvernent-ils nos actes et nos sentiments, ou bien paraissen
737
ts, ou bien paraissent-ils après coup, comme pour
les
illustrer et les qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ?
738
ssent-ils après coup, comme pour les illustrer et
les
qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ? Est-ce encore un
739
pour les illustrer et les qualifier, voire tenter
de
les rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de
740
r les illustrer et les qualifier, voire tenter de
les
rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’œu
741
es rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème
de
la poule et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes
742
rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de
la
poule et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’é
743
laires ? Est-ce encore un problème de la poule et
de
l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’étaient que p
744
res ? Est-ce encore un problème de la poule et de
l’
œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’étaient que poés
745
et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si
les
mythes n’étaient que poésie, c’est-à-dire invention de réalités qui n
746
thes n’étaient que poésie, c’est-à-dire invention
de
réalités qui n’existent vraiment que dans leur expression. Mais la pl
747
é exprimés avant nous, s’il est sûr que plusieurs
de
ceux qui nous dominent ne seront exprimés que demain. Une longue duré
748
ue demain. Une longue durée, cependant, n’est pas
l’
éternité. Le même problème se pose d’ailleurs au sujet des complexes e
749
ne longue durée, cependant, n’est pas l’éternité.
Le
même problème se pose d’ailleurs au sujet des complexes et des archét
750
dées platoniciennes éternellement préexistantes à
l’
homme, des lois cosmiques, ni des catégories de l’Esprit ; mais sont-i
751
à l’homme, des lois cosmiques, ni des catégories
de
l’Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits
752
l’homme, des lois cosmiques, ni des catégories de
l’
Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits de
753
ories de l’Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que
l’
homme et que les circuits de son cerveau, ou bien sont-ils seulement d
754
it ; mais sont-ils aussi vieux que l’homme et que
les
circuits de son cerveau, ou bien sont-ils seulement des produits évol
755
t-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits
de
son cerveau, ou bien sont-ils seulement des produits évolués de la ci
756
, ou bien sont-ils seulement des produits évolués
de
la civilisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq con
757
u bien sont-ils seulement des produits évolués de
la
civilisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq contin
758
évolués de la civilisation néolithique, diffusée
de
l’Euphrate vers les cinq continents à partir du cinquième millénaire
759
olués de la civilisation néolithique, diffusée de
l’
Euphrate vers les cinq continents à partir du cinquième millénaire ava
760
lisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers
les
cinq continents à partir du cinquième millénaire avant notre ère, et
761
énaire avant notre ère, et dernier ancêtre commun
de
nos civilisations vivantes ? Ou encore, des symptômes spécifiques de
762
s vivantes ? Ou encore, des symptômes spécifiques
de
notre seule culture européenne ? Il semble à première vue plus facile
763
européenne ? Il semble à première vue plus facile
de
répondre dans le cas des mythes, car les dates de leurs émergences da
764
emble à première vue plus facile de répondre dans
le
cas des mythes, car les dates de leurs émergences dans la littérature
765
us facile de répondre dans le cas des mythes, car
les
dates de leurs émergences dans la littérature mondiale nous sont conn
766
de répondre dans le cas des mythes, car les dates
de
leurs émergences dans la littérature mondiale nous sont connues, et c
767
es mythes, car les dates de leurs émergences dans
la
littérature mondiale nous sont connues, et c’est à partir d’elles qu’
768
ure mondiale nous sont connues, et c’est à partir
d’
elles qu’ils ont vraiment agi et développé tous leurs pouvoirs contagi
769
istan, Faust, Hamlet et Don Juan sont bel et bien
les
créations imaginaires d’un Béroul, d’un Marlowe, d’un Shakespeare et
770
n Juan sont bel et bien les créations imaginaires
d’
un Béroul, d’un Marlowe, d’un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, don
771
el et bien les créations imaginaires d’un Béroul,
d’
un Marlowe, d’un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, dont les coordon
772
créations imaginaires d’un Béroul, d’un Marlowe,
d’
un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’es
773
es d’un Béroul, d’un Marlowe, d’un Shakespeare et
d’
un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’espace et le temps lai
774
e, d’un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, dont
les
coordonnées dans l’espace et le temps laissent assez peu de marge au
775
t d’un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans
l’
espace et le temps laissent assez peu de marge au doute critique. Et c
776
de Molina, dont les coordonnées dans l’espace et
le
temps laissent assez peu de marge au doute critique. Et chacun d’eux
777
t assez peu de marge au doute critique. Et chacun
d’
eux décrit l’irruption dramatique d’une force de l’âme dans une sociét
778
e marge au doute critique. Et chacun d’eux décrit
l’
irruption dramatique d’une force de l’âme dans une société bien datée.
779
ue. Et chacun d’eux décrit l’irruption dramatique
d’
une force de l’âme dans une société bien datée. Mais une autre questio
780
n d’eux décrit l’irruption dramatique d’une force
de
l’âme dans une société bien datée. Mais une autre question se pose au
781
’eux décrit l’irruption dramatique d’une force de
l’
âme dans une société bien datée. Mais une autre question se pose aussi
782
personnages ? N’ont-ils pas simplement développé
les
clichés de phénomènes plus anciens, ou plus généralement humains ? No
783
? N’ont-ils pas simplement développé les clichés
de
phénomènes plus anciens, ou plus généralement humains ? Nous voici ra
784
ralement humains ? Nous voici ramenés au problème
de
la genèse historique des complexes. Une différence, toutefois, me par
785
ement humains ? Nous voici ramenés au problème de
la
genèse historique des complexes. Une différence, toutefois, me paraît
786
ne différence, toutefois, me paraît essentielle :
les
complexes et les archétypes sont définis comme des structures de l’in
787
utefois, me paraît essentielle : les complexes et
les
archétypes sont définis comme des structures de l’inconscient, tandis
788
les archétypes sont définis comme des structures
de
l’inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le consc
789
s archétypes sont définis comme des structures de
l’
inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le conscien
790
comme des structures de l’inconscient, tandis que
les
mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des
791
s de l’inconscient, tandis que les mythes parlent
de
l’âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des notions constamme
792
e l’inconscient, tandis que les mythes parlent de
l’
âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des notions constamment
793
nt, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si
le
conscient et l’inconscient sont des notions constamment relatives au
794
es mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et
l’
inconscient sont des notions constamment relatives au degré d’éveil et
795
t sont des notions constamment relatives au degré
d’
éveil et de lucidité de l’intellect, il n’en va pas de même des trois
796
notions constamment relatives au degré d’éveil et
de
lucidité de l’intellect, il n’en va pas de même des trois constituant
797
tamment relatives au degré d’éveil et de lucidité
de
l’intellect, il n’en va pas de même des trois constituants de l’être
798
ment relatives au degré d’éveil et de lucidité de
l’
intellect, il n’en va pas de même des trois constituants de l’être hum
799
ct, il n’en va pas de même des trois constituants
de
l’être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est dou
800
il n’en va pas de même des trois constituants de
l’
être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute
801
de même des trois constituants de l’être humain,
le
corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) f
802
es trois constituants de l’être humain, le corps,
l’
âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la
803
constituants de l’être humain, le corps, l’âme et
l’
esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de
804
de l’être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si
la
pensée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et
805
Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit
la
preuve de l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âm
806
ée (qui est doute et certitude) fournit la preuve
de
l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’ém
807
(qui est doute et certitude) fournit la preuve de
l’
esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émoti
808
e et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et
la
sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion. Les mythe
809
euve de l’esprit, et la sensation celle du corps,
la
preuve de l’âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décr
810
esprit, et la sensation celle du corps, la preuve
de
l’âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des
811
rit, et la sensation celle du corps, la preuve de
l’
âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des réa
812
sensation celle du corps, la preuve de l’âme est
l’
émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des réalités de l
813
celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion.
Les
mythes, phénomènes animiques, décrivent des réalités de l’affectivité
814
hes, phénomènes animiques, décrivent des réalités
de
l’affectivité, que le sentiment perçoit immédiatement. Et s’ils expri
815
, phénomènes animiques, décrivent des réalités de
l’
affectivité, que le sentiment perçoit immédiatement. Et s’ils exprimen
816
ues, décrivent des réalités de l’affectivité, que
le
sentiment perçoit immédiatement. Et s’ils expriment ces réalités en s
817
n pas en concepts instantanés, entrant ainsi dans
le
champ de la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en
818
concepts instantanés, entrant ainsi dans le champ
de
la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même tem
819
cepts instantanés, entrant ainsi dans le champ de
la
conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même temps
820
nsi dans le champ de la conscience sous une sorte
de
déguisement qui les voile en même temps qu’il les révèle, cela tient
821
e la conscience sous une sorte de déguisement qui
les
voile en même temps qu’il les révèle, cela tient beaucoup moins à que
822
de déguisement qui les voile en même temps qu’il
les
révèle, cela tient beaucoup moins à quelque répression d’ordre social
823
e, cela tient beaucoup moins à quelque répression
d’
ordre social, moral ou religieux (comme dans le cas des complexes, sel
824
on d’ordre social, moral ou religieux (comme dans
le
cas des complexes, selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont le
825
omme dans le cas des complexes, selon Freud) qu’à
la
nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11
826
s des complexes, selon Freud) qu’à la nature même
de
l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose dem
827
es complexes, selon Freud) qu’à la nature même de
l’
âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose demeur
828
, selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont
le
symbole lyrique est le langage normal11. Une chose demeure bien certa
829
nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est
le
langage normal11. Une chose demeure bien certaine : les mythes qu’on
830
ngage normal11. Une chose demeure bien certaine :
les
mythes qu’on vient de citer, relativement récents dans leur expressio
831
plusieurs siècles, ils nous attendent, préformant
les
mouvements intimes de notre sensibilité, ou déroulant devant nous les
832
nous attendent, préformant les mouvements intimes
de
notre sensibilité, ou déroulant devant nous les images simplifiées, o
833
es de notre sensibilité, ou déroulant devant nous
les
images simplifiées, ordonnatrices de nos aventures virtuelles12. Médi
834
devant nous les images simplifiées, ordonnatrices
de
nos aventures virtuelles12. Méditer sur les Noms qui leur furent attr
835
trices de nos aventures virtuelles12. Méditer sur
les
Noms qui leur furent attribués (et qui, à l’instar des noms des dieux
836
sur les Noms qui leur furent attribués (et qui, à
l’
instar des noms des dieux antiques, évoquent certains groupes de puiss
837
oms des dieux antiques, évoquent certains groupes
de
puissances), c’est méditer en fait sur des structures de l’âme qui no
838
sances), c’est méditer en fait sur des structures
de
l’âme qui nous inclinent à la manière des astres, c’est-à-dire sans n
839
ces), c’est méditer en fait sur des structures de
l’
âme qui nous inclinent à la manière des astres, c’est-à-dire sans nous
840
nous déterminer : inclinant, non gubernant. Nous
les
reconnaissons, à certains stades de notre évolution psychique ou spir
841
ernant. Nous les reconnaissons, à certains stades
de
notre évolution psychique ou spirituelle, quand subitement nous nous
842
quand subitement nous nous sentons coïncider avec
la
forme ou le mouvement de telle œuvre, poème ou histoire, qui pour la
843
ment nous nous sentons coïncider avec la forme ou
le
mouvement de telle œuvre, poème ou histoire, qui pour la première foi
844
s sentons coïncider avec la forme ou le mouvement
de
telle œuvre, poème ou histoire, qui pour la première fois, bien avant
845
oire, qui pour la première fois, bien avant nous,
les
avait découverts ou inventés, ou qui, tout près de nous, les interprè
846
écouverts ou inventés, ou qui, tout près de nous,
les
interprète en termes de conscience « moderne ». Une émotion particuli
847
culière — excitation, angoisse ou nostalgie, dont
l’
excès nous paraît insolite ou la fascination secrètement familière — n
848
u nostalgie, dont l’excès nous paraît insolite ou
la
fascination secrètement familière — nous avertit de leur apparition.
849
fascination secrètement familière — nous avertit
de
leur apparition. Nous les reconnaissons dans les grands personnages q
850
familière — nous avertit de leur apparition. Nous
les
reconnaissons dans les grands personnages qui leur ont attaché leur n
851
t de leur apparition. Nous les reconnaissons dans
les
grands personnages qui leur ont attaché leur nom de fable, Œdipe ou P
852
grands personnages qui leur ont attaché leur nom
de
fable, Œdipe ou Prométhée, Tristan, Faust ou Don Juan, mais aussi dan
853
thée, Tristan, Faust ou Don Juan, mais aussi dans
les
innombrables descendants que ces héros ont engendrés au sein des œuvr
854
ts que ces héros ont engendrés au sein des œuvres
d’
imagination de la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les r
855
os ont engendrés au sein des œuvres d’imagination
de
la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l
856
ont engendrés au sein des œuvres d’imagination de
la
littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l’œu
857
la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin
les
reconnaître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs
858
identale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à
l’
œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la
859
nous pouvons enfin les reconnaître à l’œuvre dans
la
vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais
860
uvons enfin les reconnaître à l’œuvre dans la vie
de
personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi
861
aître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles,
de
créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoir
862
re dans la vie de personnes réelles, de créateurs
de
l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les bi
863
dans la vie de personnes réelles, de créateurs de
l’
art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biogr
864
ie de personnes réelles, de créateurs de l’art et
de
la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies no
865
de personnes réelles, de créateurs de l’art et de
la
pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies nous
866
de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi
d’
acteurs de l’histoire dont les biographies nous sont assez connues. (L
867
rs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs
de
l’histoire dont les biographies nous sont assez connues. (La biograph
868
de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de
l’
histoire dont les biographies nous sont assez connues. (La biographie
869
a pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont
les
biographies nous sont assez connues. (La biographie d’un être origina
870
re dont les biographies nous sont assez connues. (
La
biographie d’un être original, fortement personnalisé, étant souvent
871
ographies nous sont assez connues. (La biographie
d’
un être original, fortement personnalisé, étant souvent sa création la
872
fortement personnalisé, étant souvent sa création
la
plus totale et continue.) Certains mythes, c’est par eux ou contre eu
873
Certains mythes, c’est par eux ou contre eux que
la
personne s’est affirmée et reconnue, tout en contribuant à les mieux
874
s’est affirmée et reconnue, tout en contribuant à
les
mieux révéler. Car le triomphe total du mythe ne laisserait subsister
875
nue, tout en contribuant à les mieux révéler. Car
le
triomphe total du mythe ne laisserait subsister qu’un type, suppriman
876
ait subsister qu’un type, supprimant du même coup
l’
individu. Mais ce triomphe n’est pas fatal si l’esprit relève le défi
877
p l’individu. Mais ce triomphe n’est pas fatal si
l’
esprit relève le défi et, malgré l’emprise du mythe qui tend à l’enfer
878
is ce triomphe n’est pas fatal si l’esprit relève
le
défi et, malgré l’emprise du mythe qui tend à l’enfermer dans sa duré
879
t pas fatal si l’esprit relève le défi et, malgré
l’
emprise du mythe qui tend à l’enfermer dans sa durée lyrique, poursuit
880
le défi et, malgré l’emprise du mythe qui tend à
l’
enfermer dans sa durée lyrique, poursuit l’histoire de la personne, qu
881
tend à l’enfermer dans sa durée lyrique, poursuit
l’
histoire de la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons
882
fermer dans sa durée lyrique, poursuit l’histoire
de
la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons savoir et
883
mer dans sa durée lyrique, poursuit l’histoire de
la
personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons savoir et voi
884
oursuit l’histoire de la personne, qui sera celle
de
sa liberté. Si nous voulons savoir et voir comment agissent les mythe
885
. Si nous voulons savoir et voir comment agissent
les
mythes, en général, il me paraît que l’étude particulière de l’empire
886
agissent les mythes, en général, il me paraît que
l’
étude particulière de l’empire exercé par les mythes de l’amour peut n
887
en général, il me paraît que l’étude particulière
de
l’empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux,
888
général, il me paraît que l’étude particulière de
l’
empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et
889
t que l’étude particulière de l’empire exercé par
les
mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raiso
890
de particulière de l’empire exercé par les mythes
de
l’amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raisons faciles
891
particulière de l’empire exercé par les mythes de
l’
amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raisons faciles à
892
xercé par les mythes de l’amour peut nous y aider
le
mieux, et cela pour deux raisons faciles à discerner. La première, c’
893
isons faciles à discerner. La première, c’est que
les
mythes de l’amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banal
894
es à discerner. La première, c’est que les mythes
de
l’amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banale et la pl
895
à discerner. La première, c’est que les mythes de
l’
amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banale et la plus
896
ière, c’est que les mythes de l’amour sont liés à
l’
expérience individuelle la plus banale et la plus largement répandue d
897
de l’amour sont liés à l’expérience individuelle
la
plus banale et la plus largement répandue dans notre monde occidental
898
iés à l’expérience individuelle la plus banale et
la
plus largement répandue dans notre monde occidental : qui n’a pas été
899
cidental : qui n’a pas été amoureux ou malheureux
de
l’être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’était ? Le prem
900
ental : qui n’a pas été amoureux ou malheureux de
l’
être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’était ? Le premier
901
alheureux de l’être pas, ou tout au moins curieux
de
savoir s’il l’était ? Le premier venu n’est pas tenté de se reconnaît
902
être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il
l’
était ? Le premier venu n’est pas tenté de se reconnaître dans Faust o
903
ir s’il l’était ? Le premier venu n’est pas tenté
de
se reconnaître dans Faust ou Prométhée, Hamlet ou Don Quichotte, mais
904
te, mais n’hésite pas à se croire Don Juan s’il a
le
goût de la facilité et du changement ; ou Tristan s’il se sent plus d
905
n’hésite pas à se croire Don Juan s’il a le goût
de
la facilité et du changement ; ou Tristan s’il se sent plus doué pour
906
hésite pas à se croire Don Juan s’il a le goût de
la
facilité et du changement ; ou Tristan s’il se sent plus doué pour le
907
angement ; ou Tristan s’il se sent plus doué pour
le
malheur d’amour, ou la fidélité. La seconde raison tient au fait que
908
ou Tristan s’il se sent plus doué pour le malheur
d’
amour, ou la fidélité. La seconde raison tient au fait que l’amour est
909
’il se sent plus doué pour le malheur d’amour, ou
la
fidélité. La seconde raison tient au fait que l’amour est lié plus qu
910
la fidélité. La seconde raison tient au fait que
l’
amour est lié plus que toute autre conduite, impulsion, sentiment ou a
911
-dire au langage en général, mais sous ses formes
les
plus richement dotées de tournures populaires et suggestives, de clic
912
l, mais sous ses formes les plus richement dotées
de
tournures populaires et suggestives, de clichés, de métaphores, et de
913
nt dotées de tournures populaires et suggestives,
de
clichés, de métaphores, et de symboles convenus. L’amour est à la foi
914
tournures populaires et suggestives, de clichés,
de
métaphores, et de symboles convenus. L’amour est à la fois le meilleu
915
res et suggestives, de clichés, de métaphores, et
de
symboles convenus. L’amour est à la fois le meilleur conducteur et le
916
clichés, de métaphores, et de symboles convenus.
L’
amour est à la fois le meilleur conducteur et le meilleur excitant de
917
s, et de symboles convenus. L’amour est à la fois
le
meilleur conducteur et le meilleur excitant de l’expression. Semblabl
918
. L’amour est à la fois le meilleur conducteur et
le
meilleur excitant de l’expression. Semblable en cela (comme par bien
919
is le meilleur conducteur et le meilleur excitant
de
l’expression. Semblable en cela (comme par bien d’autres traits) à la
920
le meilleur conducteur et le meilleur excitant de
l’
expression. Semblable en cela (comme par bien d’autres traits) à la gu
921
blable en cela (comme par bien d’autres traits) à
la
guerre des époques classiques, il existe à partir de sa « déclaration
922
de sa « déclaration ». Mais il peut naître aussi
de
sa seule évocation : d’une lecture, d’une chanson, d’une image ou d’u
923
Mais il peut naître aussi de sa seule évocation :
d’
une lecture, d’une chanson, d’une image ou d’un mot, qui suffisent à l
924
ître aussi de sa seule évocation : d’une lecture,
d’
une chanson, d’une image ou d’un mot, qui suffisent à l’induire, ou à
925
a seule évocation : d’une lecture, d’une chanson,
d’
une image ou d’un mot, qui suffisent à l’induire, ou à fixer son choix
926
on : d’une lecture, d’une chanson, d’une image ou
d’
un mot, qui suffisent à l’induire, ou à fixer son choix. Ainsi, l’acti
927
chanson, d’une image ou d’un mot, qui suffisent à
l’
induire, ou à fixer son choix. Ainsi, l’action des mythes de l’amour d
928
ffisent à l’induire, ou à fixer son choix. Ainsi,
l’
action des mythes de l’amour devient lisible, dans la mesure où elle c
929
ou à fixer son choix. Ainsi, l’action des mythes
de
l’amour devient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’action
930
à fixer son choix. Ainsi, l’action des mythes de
l’
amour devient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’action mê
931
ction des mythes de l’amour devient lisible, dans
la
mesure où elle correspond à l’action même du langage. Plus tard, une
932
ient lisible, dans la mesure où elle correspond à
l’
action même du langage. Plus tard, une fois reconnues leurs structures
933
rs structures dynamiques, nous pourrons retrouver
les
plus typiques d’entre elles dans des domaines apparemment indépendant
934
elles dans des domaines apparemment indépendants
de
l’amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative rel
935
les dans des domaines apparemment indépendants de
l’
amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative religi
936
dants de l’amour et du jeu des sexes, et qui vont
de
la pensée spéculative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’ac
937
ts de l’amour et du jeu des sexes, et qui vont de
la
pensée spéculative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’actio
938
pensée spéculative religieuse ou métaphysique, à
l’
éthique de l’action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ain
939
éculative religieuse ou métaphysique, à l’éthique
de
l’action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ainsi Don Jua
940
lative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de
l’
action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ainsi Don Juan d
941
métaphysique, à l’éthique de l’action sociale ou
de
l’aventure individuelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le r
942
taphysique, à l’éthique de l’action sociale ou de
l’
aventure individuelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le ryth
943
venture individuelle. Je vois ainsi Don Juan dans
l’
allure et le rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans le
944
viduelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et
le
rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternance
945
Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le rythme
de
la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’engage
946
vois ainsi Don Juan dans l’allure et le rythme de
la
polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’engagemen
947
e de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans
les
alternances d’engagements passionnés et de retraits ambigus (déceptio
948
e nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances
d’
engagements passionnés et de retraits ambigus (déception ou besoin de
949
dans les alternances d’engagements passionnés et
de
retraits ambigus (déception ou besoin de se libérer ?) qui marquent l
950
onnés et de retraits ambigus (déception ou besoin
de
se libérer ?) qui marquent la carrière d’un certain type nouveau d’av
951
déception ou besoin de se libérer ?) qui marquent
la
carrière d’un certain type nouveau d’aventuriers-penseurs de notre te
952
besoin de se libérer ?) qui marquent la carrière
d’
un certain type nouveau d’aventuriers-penseurs de notre temps. Je vois
953
ui marquent la carrière d’un certain type nouveau
d’
aventuriers-penseurs de notre temps. Je vois Tristan dans la passion i
954
d’un certain type nouveau d’aventuriers-penseurs
de
notre temps. Je vois Tristan dans la passion intellectuelle de Kierke
955
ers-penseurs de notre temps. Je vois Tristan dans
la
passion intellectuelle de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » es
956
s. Je vois Tristan dans la passion intellectuelle
de
Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » est de « vouloir sa propre p
957
ns la passion intellectuelle de Kierkegaard, dont
le
« paradoxe absolu » est de « vouloir sa propre perte » ; mais aussi,
958
e de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » est
de
« vouloir sa propre perte » ; mais aussi, comme en filigrane, dans le
959
re perte » ; mais aussi, comme en filigrane, dans
le
dessein secret de tant de romans modernes et dans le destin « fatal »
960
aussi, comme en filigrane, dans le dessein secret
de
tant de romans modernes et dans le destin « fatal » de leur protagoni
961
dessein secret de tant de romans modernes et dans
le
destin « fatal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de l’auteur…
962
nt de romans modernes et dans le destin « fatal »
de
leur protagoniste — souvent à l’insu de l’auteur… Et bien d’autres qu
963
destin « fatal » de leur protagoniste — souvent à
l’
insu de l’auteur… Et bien d’autres que moi ont su voir, c’est-à-dire p
964
« fatal » de leur protagoniste — souvent à l’insu
de
l’auteur… Et bien d’autres que moi ont su voir, c’est-à-dire prévoir
965
atal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de
l’
auteur… Et bien d’autres que moi ont su voir, c’est-à-dire prévoir Don
966
su voir, c’est-à-dire prévoir Don Quichotte, dans
la
folie grandiose de Christophe Colomb partant pour les Indes du rêve.
967
re prévoir Don Quichotte, dans la folie grandiose
de
Christophe Colomb partant pour les Indes du rêve. Un mot encore, pour
968
folie grandiose de Christophe Colomb partant pour
les
Indes du rêve. Un mot encore, pour ceux qui m’accuseraient de blasphé
969
rêve. Un mot encore, pour ceux qui m’accuseraient
de
blasphémer — et j’en connais — en voyant « Tristan » dans ce siècle.
970
ant « Tristan » dans ce siècle. S’il est vrai que
les
mythes nous en apprennent bien autant sur l’Europe que les statues de
971
que les mythes nous en apprennent bien autant sur
l’
Europe que les statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur
972
s nous en apprennent bien autant sur l’Europe que
les
statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisati
973
prennent bien autant sur l’Europe que les statues
de
dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égy
974
sur l’Europe que les statues de dieux animaux ou
de
Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anc
975
s de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur
la
civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même man
976
ux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation
de
l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par l
977
ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de
l’
Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur
978
à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou
de
l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme
979
quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de
l’
Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme » o
980
isation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est
de
la même manière : non par leur « réalisme » ou leur fidélité aux appa
981
tion de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de
la
même manière : non par leur « réalisme » ou leur fidélité aux apparen
982
ux apparences quotidiennes, mais par leur pouvoir
d’
expression du sacré et de l’âme ; non par leur valeur figurée, mais pa
983
s, mais par leur pouvoir d’expression du sacré et
de
l’âme ; non par leur valeur figurée, mais par leur valeur figurante.
984
mais par leur pouvoir d’expression du sacré et de
l’
âme ; non par leur valeur figurée, mais par leur valeur figurante. Nul
985
mais été Tristan, ni Don Juan, — et pas plus dans
le
passé qu’aujourd’hui ; mais sans ces mythes les Européens ne seraient
986
ns le passé qu’aujourd’hui ; mais sans ces mythes
les
Européens ne seraient pas ce qu’ils sont, n’aimeraient pas comme ils
987
s seraient incompréhensibles : car elles naissent
de
leurs rêves et non de leurs doctrines. 11. Il se peut que le rêve e
988
sibles : car elles naissent de leurs rêves et non
de
leurs doctrines. 11. Il se peut que le rêve emprunte à l’âme son im
989
s et non de leurs doctrines. 11. Il se peut que
le
rêve emprunte à l’âme son imagerie, ses emblèmes fixés, comparables a
990
octrines. 11. Il se peut que le rêve emprunte à
l’
âme son imagerie, ses emblèmes fixés, comparables aux lames du Tarot,
991
mes du Tarot, qui sont des mythes figés, extraits
de
leur durée. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour réduire l’âm
992
s ce n’est pas une raison suffisante pour réduire
l’
âme à l’inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’e
993
st pas une raison suffisante pour réduire l’âme à
l’
inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’existe pa
994
on suffisante pour réduire l’âme à l’inconscient.
La
musique est de l’âme, par exemple, et elle n’existe pas avant son exp
995
our réduire l’âme à l’inconscient. La musique est
de
l’âme, par exemple, et elle n’existe pas avant son expression ; elle
996
réduire l’âme à l’inconscient. La musique est de
l’
âme, par exemple, et elle n’existe pas avant son expression ; elle n’e
997
t son expression ; elle n’est pas en réserve dans
l’
inconscient. 12. Les mythes ne joueraient-ils pas dans l’animique un
998
lle n’est pas en réserve dans l’inconscient. 12.
Les
mythes ne joueraient-ils pas dans l’animique un rôle comparable à cel
999
cient. 12. Les mythes ne joueraient-ils pas dans
l’
animique un rôle comparable à celui des gènes et des génotypes qui con
1000
elui des gènes et des génotypes qui conditionnent
d’
avance la susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladi
1001
gènes et des génotypes qui conditionnent d’avance
la
susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladie ? Chacu
1002
s qui conditionnent d’avance la susceptibilité ou
la
résistance de l’individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouvera
1003
nnent d’avance la susceptibilité ou la résistance
de
l’individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouverait-il ainsi do
1004
nt d’avance la susceptibilité ou la résistance de
l’
individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouverait-il ainsi doté
1005
résistance de l’individu à telle maladie ? Chacun
de
nous se trouverait-il ainsi doté dès sa naissance à la vie culturelle
1006
us se trouverait-il ainsi doté dès sa naissance à
la
vie culturelle, intellectuelle, voire spirituelle, d’une susceptibili
1007
ie culturelle, intellectuelle, voire spirituelle,
d’
une susceptibilité ou d’une relative immunité à telle conduite amoureu
1008
uelle, voire spirituelle, d’une susceptibilité ou
d’
une relative immunité à telle conduite amoureuse, à tels choix affecti
1009
IVProblèmes
de
la personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour dé
1010
IVProblèmes de
la
personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour déter
1011
IVProblèmes de la personne aux prises avec
les
mythes Que les mythes de l’amour déterminent largement nos conduite
1012
s de la personne aux prises avec les mythes Que
les
mythes de l’amour déterminent largement nos conduites individuelles,
1013
sonne aux prises avec les mythes Que les mythes
de
l’amour déterminent largement nos conduites individuelles, les hasard
1014
ne aux prises avec les mythes Que les mythes de
l’
amour déterminent largement nos conduites individuelles, les hasards a
1015
éterminent largement nos conduites individuelles,
les
hasards apparents de nos rencontres, et les choix que nous croyons dé
1016
os conduites individuelles, les hasards apparents
de
nos rencontres, et les choix que nous croyons décider librement — on
1017
lles, les hasards apparents de nos rencontres, et
les
choix que nous croyons décider librement — on admet qu’il serait supe
1018
écider librement — on admet qu’il serait superflu
de
le démontrer une fois de plus. Que cette action soit propagée par la
1019
der librement — on admet qu’il serait superflu de
le
démontrer une fois de plus. Que cette action soit propagée par la cul
1020
fois de plus. Que cette action soit propagée par
la
culture, par les œuvres lyriques ou romanesques qui nous « passionnen
1021
ue cette action soit propagée par la culture, par
les
œuvres lyriques ou romanesques qui nous « passionnent » (nous prédisp
1022
ues qui nous « passionnent » (nous prédisposent à
la
passion), dans la mesure précise où elles obéissent aux mythes, cepen
1023
sionnent » (nous prédisposent à la passion), dans
la
mesure précise où elles obéissent aux mythes, cependant que leurs aut
1024
endant que leurs auteurs croyaient s’abandonner à
la
pleine liberté de leur imagination, —j’en donnerai plus loin quelques
1025
uteurs croyaient s’abandonner à la pleine liberté
de
leur imagination, —j’en donnerai plus loin quelques preuves. Or les m
1026
on, —j’en donnerai plus loin quelques preuves. Or
les
mythes, comme les lois, relèvent du générique, tandis que la personne
1027
plus loin quelques preuves. Or les mythes, comme
les
lois, relèvent du générique, tandis que la personne est unique ou n’e
1028
comme les lois, relèvent du générique, tandis que
la
personne est unique ou n’est pas. Ils nous conduisent au type, tandis
1029
’est pas. Ils nous conduisent au type, tandis que
la
personne est le chemin vers un moi-même sans précédent, seul capable
1030
us conduisent au type, tandis que la personne est
le
chemin vers un moi-même sans précédent, seul capable d’un amour neuf.
1031
min vers un moi-même sans précédent, seul capable
d’
un amour neuf. La personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans s
1032
ême sans précédent, seul capable d’un amour neuf.
La
personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans ses décisions sing
1033
seul capable d’un amour neuf. La personne trouve
la
preuve de sa vraie liberté dans ses décisions singulières, déterminée
1034
ble d’un amour neuf. La personne trouve la preuve
de
sa vraie liberté dans ses décisions singulières, déterminées non poin
1035
ntes, commune à tous — et dont certes il est sage
de
tenir compte — mais par un but qui n’est qu’à elle, en avant d’elle,
1036
e — mais par un but qui n’est qu’à elle, en avant
d’
elle, un but qu’elle réalise en l’approchant, tout en se réalisant ell
1037
elle, en avant d’elle, un but qu’elle réalise en
l’
approchant, tout en se réalisant elle-même par cette approche. Pour la
1038
n se réalisant elle-même par cette approche. Pour
la
personne aux prises avec les mythes, le problème consistera donc à re
1039
cette approche. Pour la personne aux prises avec
les
mythes, le problème consistera donc à reconnaître tout d’abord leur n
1040
che. Pour la personne aux prises avec les mythes,
le
problème consistera donc à reconnaître tout d’abord leur nature et le
1041
connaître tout d’abord leur nature et leurs modes
d’
action, puis à savoir en jouer à ses fins propres, sous peine de reste
1042
fins propres, sous peine de rester leur jouet, «
le
pantin dont une force inconnue tire les ficelles », dit Kierkegaard.
1043
r jouet, « le pantin dont une force inconnue tire
les
ficelles », dit Kierkegaard. En d’autres termes, la personne doit tou
1044
ficelles », dit Kierkegaard. En d’autres termes,
la
personne doit tout d’abord apprendre à lire le jeu des mythes — dans
1045
s, la personne doit tout d’abord apprendre à lire
le
jeu des mythes — dans sa vie, dans ses rêves et dans les œuvres qui n
1046
des mythes — dans sa vie, dans ses rêves et dans
les
œuvres qui ne cessent de l’influencer — puis tenter d’entraîner dans
1047
dans ses rêves et dans les œuvres qui ne cessent
de
l’influencer — puis tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes
1048
ns ses rêves et dans les œuvres qui ne cessent de
l’
influencer — puis tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes d’
1049
vres qui ne cessent de l’influencer — puis tenter
d’
entraîner dans son jeu propre les formes d’énergie dont ils sont condu
1050
cer — puis tenter d’entraîner dans son jeu propre
les
formes d’énergie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’éne
1051
tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes
d’
énergie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’énergie d’Éro
1052
ergie dont ils sont conducteurs. Cette conversion
de
l’énergie d’Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour
1053
ie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de
l’
énergie d’Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour l’a
1054
s sont conducteurs. Cette conversion de l’énergie
d’
Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour l’avenir de l
1055
révélera peut-être un jour plus importante, pour
l’
avenir de l’humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléa
1056
peut-être un jour plus importante, pour l’avenir
de
l’humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléaire et so
1057
ut-être un jour plus importante, pour l’avenir de
l’
humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléaire et solai
1058
plus importante, pour l’avenir de l’humanité, que
l’
actuelle domestication de l’énergie nucléaire et solaire. Car si l’une
1059
venir de l’humanité, que l’actuelle domestication
de
l’énergie nucléaire et solaire. Car si l’une doit permettre d’explore
1060
ir de l’humanité, que l’actuelle domestication de
l’
énergie nucléaire et solaire. Car si l’une doit permettre d’explorer l
1061
nucléaire et solaire. Car si l’une doit permettre
d’
explorer l’espace cosmique et de subvenir à l’alimentation des corps,
1062
t solaire. Car si l’une doit permettre d’explorer
l’
espace cosmique et de subvenir à l’alimentation des corps, l’autre peu
1063
ne doit permettre d’explorer l’espace cosmique et
de
subvenir à l’alimentation des corps, l’autre peut permettre à l’espri
1064
tre d’explorer l’espace cosmique et de subvenir à
l’
alimentation des corps, l’autre peut permettre à l’esprit d’explorer l
1065
’alimentation des corps, l’autre peut permettre à
l’
esprit d’explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps an
1066
tion des corps, l’autre peut permettre à l’esprit
d’
explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps animiques,
1067
rps, l’autre peut permettre à l’esprit d’explorer
les
richesses mal connues de l’espace et du temps animiques, et d’y trouv
1068
e à l’esprit d’explorer les richesses mal connues
de
l’espace et du temps animiques, et d’y trouver de quoi nourrir des fa
1069
l’esprit d’explorer les richesses mal connues de
l’
espace et du temps animiques, et d’y trouver de quoi nourrir des faims
1070
mal connues de l’espace et du temps animiques, et
d’
y trouver de quoi nourrir des faims d’une autre espèce, dès maintenant
1071
de l’espace et du temps animiques, et d’y trouver
de
quoi nourrir des faims d’une autre espèce, dès maintenant éveillées.
1072
imiques, et d’y trouver de quoi nourrir des faims
d’
une autre espèce, dès maintenant éveillées.
1073
VInvasion
de
l’érotisme au xxe siècle Chrétiens traditionnels, moralistes laïqu
1074
VInvasion de
l’
érotisme au xxe siècle Chrétiens traditionnels, moralistes laïques,
1075
t communistes orthodoxes s’unissent pour déplorer
l’
invasion dans nos vies d’une sexualité « obsédante ». Les affiches dan
1076
s’unissent pour déplorer l’invasion dans nos vies
d’
une sexualité « obsédante ». Les affiches dans les rues, les bureaux,
1077
sion dans nos vies d’une sexualité « obsédante ».
Les
affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des
1078
d’une sexualité « obsédante ». Les affiches dans
les
rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les m
1079
ualité « obsédante ». Les affiches dans les rues,
les
bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines i
1080
dante ». Les affiches dans les rues, les bureaux,
les
métros, et tout au long des autostrades, les magazines illustrés et l
1081
aux, les métros, et tout au long des autostrades,
les
magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de n
1082
long des autostrades, les magazines illustrés et
les
films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires
1083
utostrades, les magazines illustrés et les films,
les
romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les ban
1084
zines illustrés et les films, les romans noirs et
les
albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les c
1085
trés et les films, les romans noirs et les albums
de
nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à
1086
les films, les romans noirs et les albums de nus,
les
journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode,
1087
et les albums de nus, les journaux populaires et
les
bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-tea
1088
les journaux populaires et les bandes dessinées,
les
chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de reg
1089
opulaires et les bandes dessinées, les chansons à
la
mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor
1090
et les bandes dessinées, les chansons à la mode,
les
danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journ
1091
dessinées, les chansons à la mode, les danses et
les
strip-teases : il suffit de regarder le décor des journées et des nui
1092
mode, les danses et les strip-teases : il suffit
de
regarder le décor des journées et des nuits citadines pour vérifier l
1093
anses et les strip-teases : il suffit de regarder
le
décor des journées et des nuits citadines pour vérifier l’omniprésenc
1094
des journées et des nuits citadines pour vérifier
l’
omniprésence de l’appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décri
1095
des nuits citadines pour vérifier l’omniprésence
de
l’appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décrit n’en demeure
1096
s nuits citadines pour vérifier l’omniprésence de
l’
appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décrit n’en demeure pas
1097
vait des parallèles en d’autres temps, ses moyens
d’
expression, eux, sont sans précédent. La culture commercialisée, qui e
1098
es moyens d’expression, eux, sont sans précédent.
La
culture commercialisée, qui est son véhicule principal, le rend sans
1099
e commercialisée, qui est son véhicule principal,
le
rend sans doute irréversible, et les cultures totalitaires (ou dirigé
1100
le principal, le rend sans doute irréversible, et
les
cultures totalitaires (ou dirigées), normalement puritaines, seront b
1101
puritaines, seront bientôt débordées. Au surplus,
l’
accroissement quantitatif et plus encore qualitatif des temps de loisi
1102
t quantitatif et plus encore qualitatif des temps
de
loisir, accroît aussi — comme l’avait dit Baudelaire avec plus de pré
1103
itatif des temps de loisir, accroît aussi — comme
l’
avait dit Baudelaire avec plus de précision que le proverbe antique su
1104
ît aussi — comme l’avait dit Baudelaire avec plus
de
précision que le proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les
1105
l’avait dit Baudelaire avec plus de précision que
le
proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les chances pratique
1106
vec plus de précision que le proverbe antique sur
l’
oisiveté mère des vices — les chances pratiques de l’érotisme. Déplore
1107
proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices —
les
chances pratiques de l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain.
1108
l’oisiveté mère des vices — les chances pratiques
de
l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de compren
1109
isiveté mère des vices — les chances pratiques de
l’
érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre
1110
s — les chances pratiques de l’érotisme. Déplorer
le
phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre ses causes, et surto
1111
e. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit
de
comprendre ses causes, et surtout ce dont il est signe. Et d’abord, i
1112
rtout ce dont il est signe. Et d’abord, il s’agit
de
lui donner son vrai nom. C’est l’érotisme qui travaille les sociétés
1113
bord, il s’agit de lui donner son vrai nom. C’est
l’
érotisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’est,
1114
nner son vrai nom. C’est l’érotisme qui travaille
les
sociétés occidentales, de l’ouest à l’est, et non pas la sexualité pr
1115
érotisme qui travaille les sociétés occidentales,
de
l’ouest à l’est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive
1116
tisme qui travaille les sociétés occidentales, de
l’
ouest à l’est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive et
1117
travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à
l’
est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive et procréatr
1118
étés occidentales, de l’ouest à l’est, et non pas
la
sexualité proprement dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens
1119
proprement dite, instinctive et procréatrice. Et
les
moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », le
1120
dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens
de
l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts pla
1121
te, instinctive et procréatrice. Et les moyens de
l’
érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plasti
1122
et procréatrice. Et les moyens de l’érotisme sont
la
littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la ph
1123
Et les moyens de l’érotisme sont la littérature,
les
« salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la m
1124
sme sont la littérature, les « salles obscures »,
les
arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la da
1125
es « salles obscures », les arts plastiques (dont
la
photographie), la musique populaire et la danse13, et même certaines
1126
es », les arts plastiques (dont la photographie),
la
musique populaire et la danse13, et même certaines philosophies plus
1127
s (dont la photographie), la musique populaire et
la
danse13, et même certaines philosophies plus poétiques que systématiq
1128
ystématiques : milieux par excellence où agissent
les
mythes de l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinc
1129
s : milieux par excellence où agissent les mythes
de
l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec
1130
milieux par excellence où agissent les mythes de
l’
âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec « l
1131
l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec
l’
instinct ou avec « l’éternelle luxure » sans horizon, que la pensée de
1132
vec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec «
l’
éternelle luxure » sans horizon, que la pensée des spirituels se trouv
1133
ou avec « l’éternelle luxure » sans horizon, que
la
pensée des spirituels se trouve aux prises et peut entrer en polémiqu
1134
et peut entrer en polémique intime. Ce n’est pas
l’
immoralité plus ou moins grande de ce siècle qui la concerne, mais bie
1135
e. Ce n’est pas l’immoralité plus ou moins grande
de
ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans
1136
’immoralité plus ou moins grande de ce siècle qui
la
concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui ju
1137
ns grande de ce siècle qui la concerne, mais bien
les
attitudes (religieuses sans le savoir) qui justifient cette immoralit
1138
ncerne, mais bien les attitudes (religieuses sans
le
savoir) qui justifient cette immoralité ; enfin, ce sont certaines no
1139
tte immoralité ; enfin, ce sont certaines notions
de
l’homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute
1140
immoralité ; enfin, ce sont certaines notions de
l’
homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute san
1141
rtaines notions de l’homme, qu’une élite inconnue
de
la foule élabore à l’abri de toute sanction sociale : car c’est là qu
1142
ines notions de l’homme, qu’une élite inconnue de
la
foule élabore à l’abri de toute sanction sociale : car c’est là qu’on
1143
omme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à
l’
abri de toute sanction sociale : car c’est là qu’on peut voir apparaît
1144
u’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri
de
toute sanction sociale : car c’est là qu’on peut voir apparaître le s
1145
sociale : car c’est là qu’on peut voir apparaître
le
sens réel du phénomène que j’ai rappelé, et qui n’est guère en soi qu
1146
e que j’ai rappelé, et qui n’est guère en soi que
l’
écume d’une vague profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les a
1147
ai rappelé, et qui n’est guère en soi que l’écume
d’
une vague profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les apparence
1148
e en soi que l’écume d’une vague profonde, surgie
de
l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolé
1149
n soi que l’écume d’une vague profonde, surgie de
l’
âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la toléran
1150
ue profonde, surgie de l’âme collective. Derrière
les
apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes
1151
rgie de l’âme collective. Derrière les apparences
de
la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce
1152
e de l’âme collective. Derrière les apparences de
la
rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce que
1153
tive. Derrière les apparences de la rue, derrière
la
tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce que l’on appelait na
1154
érance déjà presque sans bornes accordée à ce que
l’
on appelait naguère pornographie, il y a tout autre chose qu’une réact
1155
e, il y a tout autre chose qu’une réaction contre
la
période victorienne, qu’après tout la jeunesse actuelle n’a pas connu
1156
tion contre la période victorienne, qu’après tout
la
jeunesse actuelle n’a pas connue dans sa vigueur, et dont elle n’a gu
1157
t vrai qu’une révolution n’éclate jamais qu’après
la
mort des vrais tyrans, contre leurs héritiers débiles et qui assurent
1158
et qui assurent que ce n’est pas leur faute… Mais
de
quoi la morale victorienne est-elle morte ? Sans doute, et tout d’abo
1159
ssurent que ce n’est pas leur faute… Mais de quoi
la
morale victorienne est-elle morte ? Sans doute, et tout d’abord, d’av
1160
nne est-elle morte ? Sans doute, et tout d’abord,
d’
avoir eu peur de l’instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justi
1161
te ? Sans doute, et tout d’abord, d’avoir eu peur
de
l’instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justifier ses rigueur
1162
? Sans doute, et tout d’abord, d’avoir eu peur de
l’
instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justifier ses rigueurs e
1163
stifier ses rigueurs en décrivant dans sa réalité
le
danger que la licence sexuelle fait courir à toute société utilitaire
1164
gueurs en décrivant dans sa réalité le danger que
la
licence sexuelle fait courir à toute société utilitaire et laborieuse
1165
ir à toute société utilitaire et laborieuse, dont
la
plus haute valeur n’est pas l’union mystique mais la sobriété spiritu
1166
t laborieuse, dont la plus haute valeur n’est pas
l’
union mystique mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les y
1167
plus haute valeur n’est pas l’union mystique mais
la
sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité mêm
1168
mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer
les
yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut
1169
été spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur
la
réalité même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de la chair
1170
r les yeux sur la réalité même du sexe : interdit
d’
en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté.
1171
même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut
de
la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale pu
1172
e du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de
la
chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale purit
1173
t d’en parler, sauf du haut de la chaire, et sous
le
seul nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, m
1174
r, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom
d’
impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, moins religie
1175
re, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider
la
morale puritaine de sa virtu, moins religieuse d’ailleurs que civilis
1176
nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine
de
sa virtu, moins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où l’effet
1177
u, moins religieuse d’ailleurs que civilisatrice.
D’
où l’effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression
1178
ins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où
l’
effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu’el
1179
gieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où l’effet
de
révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu’elle « exp
1180
satrice. D’où l’effet de révélation que produisit
l’
œuvre de Freud, l’impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’ell
1181
D’où l’effet de révélation que produisit l’œuvre
de
Freud, l’impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’elle expliq
1182
fet de révélation que produisit l’œuvre de Freud,
l’
impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’elle expliquait certa
1183
justement dont nul n’osait parler15. Brochant sur
la
mauvaise conscience d’une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de
1184
ait parler15. Brochant sur la mauvaise conscience
d’
une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vul
1185
ise conscience d’une bourgeoisie qui n’avait plus
le
courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a bea
1186
nce d’une bourgeoisie qui n’avait plus le courage
de
ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait
1187
e qui n’avait plus le courage de ses partis pris,
la
vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les
1188
s le courage de ses partis pris, la vulgarisation
de
la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de
1189
e courage de ses partis pris, la vulgarisation de
la
psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de ré
1190
la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser
les
notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freu
1191
beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes
de
répression et de censure. Les abus dénoncés par Freud nous ont rendus
1192
ur dévaloriser les notions mêmes de répression et
de
censure. Les abus dénoncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à
1193
er les notions mêmes de répression et de censure.
Les
abus dénoncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à l’usage des
1194
noncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à
l’
usage des disciplines éducatives élémentaires. Ce n’est plus la licenc
1195
isciplines éducatives élémentaires. Ce n’est plus
la
licence qui est l’ennemi, mais le refoulement, générateur de complexe
1196
es élémentaires. Ce n’est plus la licence qui est
l’
ennemi, mais le refoulement, générateur de complexes et de névroses. D
1197
. Ce n’est plus la licence qui est l’ennemi, mais
le
refoulement, générateur de complexes et de névroses. D’où la toléranc
1198
qui est l’ennemi, mais le refoulement, générateur
de
complexes et de névroses. D’où la tolérance que j’ai dite, et qui eff
1199
, mais le refoulement, générateur de complexes et
de
névroses. D’où la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’obse
1200
oulement, générateur de complexes et de névroses.
D’
où la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’observateurs. Ava
1201
ent, générateur de complexes et de névroses. D’où
la
tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’observateurs. Avant de
1202
ù la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant
d’
observateurs. Avant de nous effrayer à notre tour, essayons de bien vo
1203
nt d’observateurs. Avant de nous effrayer à notre
tour
, essayons de bien voir ce qui se passe quand les censures officielles
1204
rs. Avant de nous effrayer à notre tour, essayons
de
bien voir ce qui se passe quand les censures officielles périclitent.
1205
tour, essayons de bien voir ce qui se passe quand
les
censures officielles périclitent. Est-il vrai, comme on nous le répèt
1206
ficielles périclitent. Est-il vrai, comme on nous
le
répète, que « la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoul
1207
tent. Est-il vrai, comme on nous le répète, que «
la
sensualité envahit tout » et que la sexualité défoulée « se déchaîne
1208
répète, que « la sensualité envahit tout » et que
la
sexualité défoulée « se déchaîne » ? Bien sûr que non. L’instinct ne
1209
lité défoulée « se déchaîne » ? Bien sûr que non.
L’
instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de la culture, — du moi
1210
r que non. L’instinct ne dépend pas des modes, ni
la
nature de la culture, — du moins pas si directement. Ce qui se trouve
1211
L’instinct ne dépend pas des modes, ni la nature
de
la culture, — du moins pas si directement. Ce qui se trouve libéré, c
1212
instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de
la
culture, — du moins pas si directement. Ce qui se trouve libéré, c’es
1213
as si directement. Ce qui se trouve libéré, c’est
l’
expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à
1214
ent. Ce qui se trouve libéré, c’est l’expression,
la
manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou
1215
se trouve libéré, c’est l’expression, la manière
de
parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les mon
1216
est l’expression, la manière de parler des choses
de
l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce
1217
l’expression, la manière de parler des choses de
l’
amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’e
1218
sion, la manière de parler des choses de l’amour,
de
spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc p
1219
s choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou
de
les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme,
1220
hoses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de
les
montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni l
1221
, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur
l’
écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, m
1222
ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas
le
sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa pro
1223
trer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais
l’
érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa projection devant
1224
n. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni
la
sensualité, mais son aveu public, sa projection devant nous, qui soud
1225
de conscience trop longtemps différée. Mozart est
le
plus grand interprète de Don Juan, mais ce n’est pas lui qui a « déch
1226
mps différée. Mozart est le plus grand interprète
de
Don Juan, mais ce n’est pas lui qui a « déchaîné » Casanova : il lui
1227
Casanova : il lui a seulement fait entrevoir, sur
le
tard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kier
1228
: il lui a seulement fait entrevoir, sur le tard,
le
sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kierkegaard,
1229
evoir, sur le tard, le sens du « dramma giocoso »
de
sa carrière de séducteur. Kierkegaard, Baudelaire et Wagner, en plein
1230
ard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière
de
séducteur. Kierkegaard, Baudelaire et Wagner, en pleine période de ce
1231
rkegaard, Baudelaire et Wagner, en pleine période
de
censure rationnelle, puritaine et utilitaire, nous révèlent comme des
1232
utilitaire, nous révèlent comme des sismographes
les
mouvements souterrains de l’âme refoulée. Quant aux écrivains d’aujou
1233
comme des sismographes les mouvements souterrains
de
l’âme refoulée. Quant aux écrivains d’aujourd’hui, grands romanciers,
1234
me des sismographes les mouvements souterrains de
l’
âme refoulée. Quant aux écrivains d’aujourd’hui, grands romanciers, po
1235
outerrains de l’âme refoulée. Quant aux écrivains
d’
aujourd’hui, grands romanciers, poètes et philosophes que l’on dit « o
1236
hui, grands romanciers, poètes et philosophes que
l’
on dit « obsédés par l’érotisme », loin d’être les fauteurs du phénomè
1237
poètes et philosophes que l’on dit « obsédés par
l’
érotisme », loin d’être les fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé pl
1238
hes que l’on dit « obsédés par l’érotisme », loin
d’
être les fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé plus haut les signes
1239
l’on dit « obsédés par l’érotisme », loin d’être
les
fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé plus haut les signes évidents
1240
fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé plus haut
les
signes évidents, ils agissent à leur tour comme les révélateurs de ce
1241
lus haut les signes évidents, ils agissent à leur
tour
comme les révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à la consci
1242
s signes évidents, ils agissent à leur tour comme
les
révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à la conscience, derr
1243
s, ils agissent à leur tour comme les révélateurs
de
ce qui se trouve en jeu et monte à la conscience, derrière ces appare
1244
révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à
la
conscience, derrière ces apparences triviales. Émetteurs de messages
1245
nce, derrière ces apparences triviales. Émetteurs
de
messages qu’il reste à décoder, ils s’avancent masqués par le scandal
1246
qu’il reste à décoder, ils s’avancent masqués par
le
scandale qui assure au début leur succès ; mais ce qu’ils cachent ain
1247
rent sans pudeur, — j’entends plus subversif dans
l’
ordre spirituel que choquant aux yeux de la morale. Quelques-uns le pr
1248
f dans l’ordre spirituel que choquant aux yeux de
la
morale. Quelques-uns le proclament non sans solennité. Plusieurs autr
1249
que choquant aux yeux de la morale. Quelques-uns
le
proclament non sans solennité. Plusieurs autres l’ignorent, ou refuse
1250
e proclament non sans solennité. Plusieurs autres
l’
ignorent, ou refuseraient de l’admettre. (Moi, religieux ? Vous voulez
1251
ité. Plusieurs autres l’ignorent, ou refuseraient
de
l’admettre. (Moi, religieux ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de p
1252
. Plusieurs autres l’ignorent, ou refuseraient de
l’
admettre. (Moi, religieux ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de part
1253
i, religieux ? Vous voulez rire !) Il leur arrive
de
partager les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les viol
1254
? Vous voulez rire !) Il leur arrive de partager
les
préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains
1255
z rire !) Il leur arrive de partager les préjugés
de
leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains des plus sér
1256
de partager les préjugés de leurs critiques, pour
le
plaisir de les violer. Certains des plus sérieux ou révolutionnaires
1257
les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir
de
les violer. Certains des plus sérieux ou révolutionnaires montrent le
1258
s préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de
les
violer. Certains des plus sérieux ou révolutionnaires montrent les sy
1259
ins des plus sérieux ou révolutionnaires montrent
les
symptômes d’une névrose attribuable au refoulement du spirituel. Tand
1260
érieux ou révolutionnaires montrent les symptômes
d’
une névrose attribuable au refoulement du spirituel. Tandis que d’autr
1261
e d’autres, au contraire, professent avec passion
la
foi gnostique : l’Éternel féminin les entraîne, vers un Ciel qui n’es
1262
raire, professent avec passion la foi gnostique :
l’
Éternel féminin les entraîne, vers un Ciel qui n’est pas ce qu’un chré
1263
avec passion la foi gnostique : l’Éternel féminin
les
entraîne, vers un Ciel qui n’est pas ce qu’un chrétien moyen pense, m
1264
qui n’est pas ce qu’un chrétien moyen pense, mais
le
lieu des vrais spirituels… Quelles que soient en fin de compte leurs
1265
guisées, quelles que soient leurs « résistances à
l’
analyse » ou leurs complaisances banales à ce qui choque, donc excite
1266
imisent leur rôle —, ils signifient quelque chose
d’
important dans l’évolution de la culture et de l’anthropologie occiden
1267
—, ils signifient quelque chose d’important dans
l’
évolution de la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’ét
1268
ifient quelque chose d’important dans l’évolution
de
la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat
1269
ent quelque chose d’important dans l’évolution de
la
culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat ent
1270
ose d’important dans l’évolution de la culture et
de
l’anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat entre la Gnose ar
1271
d’important dans l’évolution de la culture et de
l’
anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat entre la Gnose arden
1272
culture et de l’anthropologie occidentales. C’est
l’
éternel débat entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Ég
1273
pologie occidentales. C’est l’éternel débat entre
la
Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre l’aventure
1274
. C’est l’éternel débat entre la Gnose ardente et
la
Sagesse modératrice de l’Église, entre l’aventure personnelle et l’or
1275
entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice
de
l’Église, entre l’aventure personnelle et l’orthodoxie collective, qu
1276
tre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de
l’
Église, entre l’aventure personnelle et l’orthodoxie collective, que v
1277
ente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre
l’
aventure personnelle et l’orthodoxie collective, que vient rénover par
1278
rice de l’Église, entre l’aventure personnelle et
l’
orthodoxie collective, que vient rénover parmi nous la marée montante
1279
thodoxie collective, que vient rénover parmi nous
la
marée montante de l’Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et
1280
e, que vient rénover parmi nous la marée montante
de
l’Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et sans appel, chacu
1281
que vient rénover parmi nous la marée montante de
l’
Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et sans appel, chacun d
1282
marée montante de l’Éros. Et je ne prends pas ici
de
parti général et sans appel, chacun des termes, que je viens d’oppose
1283
al et sans appel, chacun des termes, que je viens
d’
opposer, m’apparaissant valable et nécessaire, cependant que la vérité
1284
apparaissant valable et nécessaire, cependant que
la
vérité est sûrement au-delà d’eux tous, soit dans la résultante de le
1285
ire, cependant que la vérité est sûrement au-delà
d’
eux tous, soit dans la résultante de leurs tensions, comme j’incline à
1286
vérité est sûrement au-delà d’eux tous, soit dans
la
résultante de leurs tensions, comme j’incline à le croire en tant qu’
1287
ement au-delà d’eux tous, soit dans la résultante
de
leurs tensions, comme j’incline à le croire en tant qu’Occidental, so
1288
a résultante de leurs tensions, comme j’incline à
le
croire en tant qu’Occidental, soit dans cette vision purifiée dont no
1289
soit dans cette vision purifiée dont nous parlent
les
Orientaux, et qui ramènerait tout à l’Un sans distinction. Les essais
1290
, et qui ramènerait tout à l’Un sans distinction.
Les
essais réunis dans ce livre ne sont pas des mises en jugement de tel
1291
s dans ce livre ne sont pas des mises en jugement
de
tel penseur particulier ou de telle attitude générale, mais des reche
1292
s mises en jugement de tel penseur particulier ou
de
telle attitude générale, mais des recherches sur la nature et les mot
1293
telle attitude générale, mais des recherches sur
la
nature et les motifs des options caractéristiques d’une personne ou d
1294
de générale, mais des recherches sur la nature et
les
motifs des options caractéristiques d’une personne ou d’un personnage
1295
nature et les motifs des options caractéristiques
d’
une personne ou d’un personnage, et du style qui les définit ; sur la
1296
fs des options caractéristiques d’une personne ou
d’
un personnage, et du style qui les définit ; sur la notion de l’homme
1297
’une personne ou d’un personnage, et du style qui
les
définit ; sur la notion de l’homme qu’elles impliquent et supposent,
1298
’un personnage, et du style qui les définit ; sur
la
notion de l’homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Pr
1299
nage, et du style qui les définit ; sur la notion
de
l’homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Prendre cons
1300
e, et du style qui les définit ; sur la notion de
l’
homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Prendre conscie
1301
t et supposent, nolens volens. Prendre conscience
de
ces motivations dans des cas bien concrets mais exemplaires, peut aid
1302
re son risque, à mieux assumer sa personne. 13.
La
grande musique, de Mozart à nos jours, est érotique ; elle annonce le
1303
eux assumer sa personne. 13. La grande musique,
de
Mozart à nos jours, est érotique ; elle annonce les très rares révolu
1304
e Mozart à nos jours, est érotique ; elle annonce
les
très rares révolutions et surtout les modes de l’amour. Il est d’auta
1305
lle annonce les très rares révolutions et surtout
les
modes de l’amour. Il est d’autant plus remarquable qu’à partir du mil
1306
e les très rares révolutions et surtout les modes
de
l’amour. Il est d’autant plus remarquable qu’à partir du milieu du xx
1307
es très rares révolutions et surtout les modes de
l’
amour. Il est d’autant plus remarquable qu’à partir du milieu du xxe
1308
volutions et surtout les modes de l’amour. Il est
d’
autant plus remarquable qu’à partir du milieu du xxe siècle, la musiq
1309
remarquable qu’à partir du milieu du xxe siècle,
la
musique expérimentale déserte le domaine de l’animique pour celui de
1310
du xxe siècle, la musique expérimentale déserte
le
domaine de l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devi
1311
ècle, la musique expérimentale déserte le domaine
de
l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une af
1312
e, la musique expérimentale déserte le domaine de
l’
animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une affai
1313
ntale déserte le domaine de l’animique pour celui
de
la physique et du calcul, et devienne une affaire d’ingénieurs philos
1314
le déserte le domaine de l’animique pour celui de
la
physique et du calcul, et devienne une affaire d’ingénieurs philosoph
1315
la physique et du calcul, et devienne une affaire
d’
ingénieurs philosophes. La peinture abstraite n’est pas moins puritain
1316
et devienne une affaire d’ingénieurs philosophes.
La
peinture abstraite n’est pas moins puritaine, en apparence, mais on v
1317
isme : elle décrit une introversion systématique.
La
musique était chose de l’âme. Mais si elle devient la chose de spécia
1318
introversion systématique. La musique était chose
de
l’âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier
1319
roversion systématique. La musique était chose de
l’
âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier l’â
1320
usique était chose de l’âme. Mais si elle devient
la
chose de spécialistes acharnés à nier l’âme, — cette luxure nous dise
1321
ait chose de l’âme. Mais si elle devient la chose
de
spécialistes acharnés à nier l’âme, — cette luxure nous disent-ils —,
1322
devient la chose de spécialistes acharnés à nier
l’
âme, — cette luxure nous disent-ils —, on est en devoir de leur demand
1323
cette luxure nous disent-ils —, on est en devoir
de
leur demander ce qu’ils visent : pas un seul ne l’a dit jusqu’ici. 1
1324
e leur demander ce qu’ils visent : pas un seul ne
l’
a dit jusqu’ici. 14. Les mass médias, ensuite, répandent ces œuvres,
1325
s visent : pas un seul ne l’a dit jusqu’ici. 14.
Les
mass médias, ensuite, répandent ces œuvres, à la rencontre d’un « app
1326
Les mass médias, ensuite, répandent ces œuvres, à
la
rencontre d’un « appel » préexistant, qu’ils contribuent à rendre un
1327
as, ensuite, répandent ces œuvres, à la rencontre
d’
un « appel » préexistant, qu’ils contribuent à rendre un peu plus exig
1328
nt à rendre un peu plus exigeant, tout en rendant
les
créateurs moins exigeants, moins sincères et trop adaptés… Mais inven
1329
ins sincères et trop adaptés… Mais inventez, dans
le
domaine de la culture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le s
1330
s et trop adaptés… Mais inventez, dans le domaine
de
la culture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le style des vi
1331
t trop adaptés… Mais inventez, dans le domaine de
la
culture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le style des vitri
1332
ulture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi
le
style des vitrines actuelles procède des grandes expositions surréali
1333
andes expositions surréalistes. 15. Marx produit
le
même effet illuminant en recourant, pour expliquer l’histoire, à l’au
1334
ême effet illuminant en recourant, pour expliquer
l’
histoire, à l’autre facteur refoulé : l’intérêt matériel, le gain, l’a
1335
expliquer l’histoire, à l’autre facteur refoulé :
l’
intérêt matériel, le gain, l’argent. N’oublions pas qu’une théorie qui
1336
, à l’autre facteur refoulé : l’intérêt matériel,
le
gain, l’argent. N’oublions pas qu’une théorie qui « explique tout » n
1337
re facteur refoulé : l’intérêt matériel, le gain,
l’
argent. N’oublions pas qu’une théorie qui « explique tout » nous laiss
1338
VISoulèvement des puissances animiques Mais
la
soudaine turbulence de l’Éros, avant de nous poser ces problèmes, est
1339
uissances animiques Mais la soudaine turbulence
de
l’Éros, avant de nous poser ces problèmes, est d’abord un grand fait
1340
sances animiques Mais la soudaine turbulence de
l’
Éros, avant de nous poser ces problèmes, est d’abord un grand fait psy
1341
d un grand fait psychique ; ou tout au moins elle
le
signale et elle le signe. Je n’ignore pas le fait démographique, un h
1342
chique ; ou tout au moins elle le signale et elle
le
signe. Je n’ignore pas le fait démographique, un homme au mètre carré
1343
elle le signale et elle le signe. Je n’ignore pas
le
fait démographique, un homme au mètre carré d’ici quatre-cents ans, s
1344
e au mètre carré d’ici quatre-cents ans, si toute
l’
humanité continue d’obéir à l’instinct de reproduction ; — cette menac
1345
ci quatre-cents ans, si toute l’humanité continue
d’
obéir à l’instinct de reproduction ; — cette menace peut nous inciter
1346
cents ans, si toute l’humanité continue d’obéir à
l’
instinct de reproduction ; — cette menace peut nous inciter à séparer
1347
si toute l’humanité continue d’obéir à l’instinct
de
reproduction ; — cette menace peut nous inciter à séparer de plus en
1348
enace peut nous inciter à séparer de plus en plus
le
sexuel pur de l’érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscie
1349
s inciter à séparer de plus en plus le sexuel pur
de
l’érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscient des hommes
1350
nciter à séparer de plus en plus le sexuel pur de
l’
érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscient des hommes et
1351
ur de l’érotique, et peut-être agit-elle déjà sur
l’
inconscient des hommes et des femmes d’aujourd’hui ; mais le phénomène
1352
e déjà sur l’inconscient des hommes et des femmes
d’
aujourd’hui ; mais le phénomène qui nous occupe est antérieur. Je n’ig
1353
ent des hommes et des femmes d’aujourd’hui ; mais
le
phénomène qui nous occupe est antérieur. Je n’ignore pas non plus le
1354
us occupe est antérieur. Je n’ignore pas non plus
le
fait technique. Je pense que l’habitus mental qu’il nous impose exagè
1355
nore pas non plus le fait technique. Je pense que
l’
habitus mental qu’il nous impose exagère à tel point la tyrannie de l’
1356
itus mental qu’il nous impose exagère à tel point
la
tyrannie de l’horaire, du rendement mesurable, des disciplines social
1357
qu’il nous impose exagère à tel point la tyrannie
de
l’horaire, du rendement mesurable, des disciplines sociales, et d’une
1358
il nous impose exagère à tel point la tyrannie de
l’
horaire, du rendement mesurable, des disciplines sociales, et d’une ma
1359
rendement mesurable, des disciplines sociales, et
d’
une manière générale des comportements rationnels, qu’un soulèvement d
1360
e des comportements rationnels, qu’un soulèvement
de
l’âme devient inévitable, à titre de compensation : « L’invasion de n
1361
es comportements rationnels, qu’un soulèvement de
l’
âme devient inévitable, à titre de compensation : « L’invasion de nos
1362
e devient inévitable, à titre de compensation : «
L’
invasion de nos vies par la technique » provoquerait-elle ce « déchaîn
1363
névitable, à titre de compensation : « L’invasion
de
nos vies par la technique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’
1364
re de compensation : « L’invasion de nos vies par
la
technique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’érotisme » qui t
1365
a technique » provoquerait-elle ce « déchaînement
de
l’érotisme » qui tendrait à neutraliser ses effets déshumanisants ? O
1366
echnique » provoquerait-elle ce « déchaînement de
l’
érotisme » qui tendrait à neutraliser ses effets déshumanisants ? On p
1367
à neutraliser ses effets déshumanisants ? On peut
l’
imaginer d’une manière statistique, mais non pas le vérifier dans nos
1368
er ses effets déshumanisants ? On peut l’imaginer
d’
une manière statistique, mais non pas le vérifier dans nos vies person
1369
’imaginer d’une manière statistique, mais non pas
le
vérifier dans nos vies personnelles. Faut-il donc accepter l’hypothès
1370
dans nos vies personnelles. Faut-il donc accepter
l’
hypothèse d’une âme collective qui aurait sa vie à elle, et qui exerce
1371
s personnelles. Faut-il donc accepter l’hypothèse
d’
une âme collective qui aurait sa vie à elle, et qui exercerait sur les
1372
e qui aurait sa vie à elle, et qui exercerait sur
les
hommes un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’océan et dan
1373
exercerait sur les hommes un pouvoir comparable à
l’
action de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’es
1374
t sur les hommes un pouvoir comparable à l’action
de
la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que
1375
ur les hommes un pouvoir comparable à l’action de
la
Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’â
1376
s un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur
l’
océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne p
1377
parable à l’action de la Lune sur l’océan et dans
le
corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas le mot
1378
et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que
l’
âme ? Je ne prends pas le mot dans le sens noble et vague, et encore m
1379
mes ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas
le
mot dans le sens noble et vague, et encore moins dans le sens religie
1380
u’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas le mot dans
le
sens noble et vague, et encore moins dans le sens religieux que lui d
1381
dans le sens noble et vague, et encore moins dans
le
sens religieux que lui donnent tant de nos expressions courantes, com
1382
le âme », ou « salut des âmes », ou « immortalité
de
l’âme » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beauco
1383
âme », ou « salut des âmes », ou « immortalité de
l’
âme » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beaucoup
1384
es âmes », ou « immortalité de l’âme » (désignant
la
personne ou l’esprit), mais dans le sens beaucoup plus précis que con
1385
immortalité de l’âme » (désignant la personne ou
l’
esprit), mais dans le sens beaucoup plus précis que conservent des dér
1386
» (désignant la personne ou l’esprit), mais dans
le
sens beaucoup plus précis que conservent des dérivés tels qu’animatio
1387
ivés tels qu’animation, animosité, animadversion.
Le
jeu « animé » d’un musicien manifeste par des moyens physiques une ré
1388
ation, animosité, animadversion. Le jeu « animé »
d’
un musicien manifeste par des moyens physiques une réalité qui n’est n
1389
pirituelle, qui n’est pas celle du corps ni celle
de
l’intellect, mais plutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de
1390
ituelle, qui n’est pas celle du corps ni celle de
l’
intellect, mais plutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de l’â
1391
s plutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle
de
l’âme. L’âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exige
1392
lutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de
l’
âme. L’âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigence
1393
elle du « cœur », comme on dit, — celle de l’âme.
L’
âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’
1394
cœur », comme on dit, — celle de l’âme. L’âme est
le
domaine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’instinct e
1395
me est le domaine des impulsions qui outrepassent
les
exigences de l’instinct et se heurtent aux décrets du social. Elle es
1396
ine des impulsions qui outrepassent les exigences
de
l’instinct et se heurtent aux décrets du social. Elle est aussi le do
1397
des impulsions qui outrepassent les exigences de
l’
instinct et se heurtent aux décrets du social. Elle est aussi le domai
1398
se heurtent aux décrets du social. Elle est aussi
le
domaine de ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physio
1399
aux décrets du social. Elle est aussi le domaine
de
ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physiologique enr
1400
est aussi le domaine de ces passions qui déjouent
les
« programmes » de vie physiologique enregistrés par nos chaînes de ch
1401
e de ces passions qui déjouent les « programmes »
de
vie physiologique enregistrés par nos chaînes de chromosomes, démente
1402
de vie physiologique enregistrés par nos chaînes
de
chromosomes, démentent les prévisions de l’économie et troublent nos
1403
gistrés par nos chaînes de chromosomes, démentent
les
prévisions de l’économie et troublent nos systèmes de communications
1404
chaînes de chromosomes, démentent les prévisions
de
l’économie et troublent nos systèmes de communications rationnelles e
1405
aînes de chromosomes, démentent les prévisions de
l’
économie et troublent nos systèmes de communications rationnelles et s
1406
révisions de l’économie et troublent nos systèmes
de
communications rationnelles et spirituelles, à la manière des explosi
1407
s solaires. Trop longtemps négligées ou niées par
la
pensée occidentale, qui ne prenait au sérieux que l’esprit et le corp
1408
pensée occidentale, qui ne prenait au sérieux que
l’
esprit et le corps, les forces animiques sont en pleine offensive au x
1409
entale, qui ne prenait au sérieux que l’esprit et
le
corps, les forces animiques sont en pleine offensive au xxe siècle.
1410
i ne prenait au sérieux que l’esprit et le corps,
les
forces animiques sont en pleine offensive au xxe siècle. Leurs premi
1411
ement anarchiques, névrotiques ou pathologiques :
la
nappe profonde projette d’abord des boues. Révolutions et délires col
1412
social ; décri des lois et conventions dans tous
les
ordres, maladies mentales, racisme, vogue immense des superstitions e
1413
ales, racisme, vogue immense des superstitions et
de
la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient
1414
s, racisme, vogue immense des superstitions et de
la
magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient ens
1415
uperstitions et de la magie des charlatans, voilà
la
boue. La vague de l’érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultu
1416
ons et de la magie des charlatans, voilà la boue.
La
vague de l’érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si
1417
la magie des charlatans, voilà la boue. La vague
de
l’érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si les digue
1418
magie des charlatans, voilà la boue. La vague de
l’
érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si les digues o
1419
vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si
les
digues ont sauté, c’est qu’elles étaient trop faibles, pour une pouss
1420
ne poussée nouvelle soudain trop forte. Il s’agit
d’
inventer maintenant un nouveau système de canaux pour transformer l’in
1421
l s’agit d’inventer maintenant un nouveau système
de
canaux pour transformer l’inondation en irrigation vivifiante. C’est
1422
ant un nouveau système de canaux pour transformer
l’
inondation en irrigation vivifiante. C’est l’amour qui est remis en qu
1423
rmer l’inondation en irrigation vivifiante. C’est
l’
amour qui est remis en question — tout l’amour : sexuel ou passionnel,
1424
e. C’est l’amour qui est remis en question — tout
l’
amour : sexuel ou passionnel, normal ou aberrant, matrimonial ou spiri
1425
, normal ou aberrant, matrimonial ou spirituel. «
L’
amour est à réinventer », disait Rimbaud. Cette espèce-là de révolutio
1426
t à réinventer », disait Rimbaud. Cette espèce-là
de
révolution psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire de la cultur
1427
de révolution psychique n’a qu’un précédent dans
l’
histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus
1428
ion psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire
de
la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au
1429
psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire de
la
culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xi
1430
’histoire de la culture occidentale : il se situe
de
la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire
1431
stoire de la culture occidentale : il se situe de
la
manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire ro
1432
a culture occidentale : il se situe de la manière
la
plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire romain, on n’
1433
a manière la plus précise au xiie siècle. Depuis
la
fin de l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de
1434
re la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin
de
l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traité
1435
la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de
l’
Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités d
1436
la fin de l’Empire romain, on n’avait plus écrit
de
poèmes d’amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle s
1437
l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes
d’
amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait ré
1438
omain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni
de
traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’o
1439
’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités
de
mystique originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’obscure anim
1440
èmes d’amour ni de traités de mystique originaux.
La
vie sexuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne po
1441
que originaux. La vie sexuelle semblait réduite à
l’
obscure animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’héritages
1442
sexuelle semblait réduite à l’obscure animalité.
Le
mariage ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinité s
1443
animalité. Le mariage ne posait que des problèmes
d’
héritages et de consanguinité souvent invraisemblables, justifiant des
1444
ariage ne posait que des problèmes d’héritages et
de
consanguinité souvent invraisemblables, justifiant des divorces causé
1445
raisemblables, justifiant des divorces causés par
l’
intérêt mais jamais par le sentiment. Et subitement voici les troubado
1446
des divorces causés par l’intérêt mais jamais par
le
sentiment. Et subitement voici les troubadours et l’invention du dési
1447
mais jamais par le sentiment. Et subitement voici
les
troubadours et l’invention du désir sublimé, saint Bernard de Clairva
1448
sentiment. Et subitement voici les troubadours et
l’
invention du désir sublimé, saint Bernard de Clairvaux et la mystique
1449
n du désir sublimé, saint Bernard de Clairvaux et
la
mystique d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion
1450
ublimé, saint Bernard de Clairvaux et la mystique
d’
amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le cu
1451
d de Clairvaux et la mystique d’amour, Héloïse et
la
passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le
1452
d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et
la
passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les héré
1453
et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée,
le
culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ra
1454
sion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte
de
la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et
1455
n vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de
la
Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le
1456
istan et la passion rêvée, le culte de la Dame et
le
culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme li
1457
la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte
de
la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin na
1458
passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de
la
Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naiss
1459
ée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge,
les
hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le céli
1460
de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et
le
cynisme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amo
1461
stiques ravivées et le cynisme libertin naissant,
le
célibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érot
1462
isme libertin naissant, le célibat des prêtres et
les
« Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaîn
1463
in naissant, le célibat des prêtres et les « Lois
d’
Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’E
1464
élibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref,
le
lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et
1465
rêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme,
l’
érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et parlant une
1466
« Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et
la
mystique déchaînés sur l’Europe entière, et parlant une même langue n
1467
lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur
l’
Europe entière, et parlant une même langue nouvelle, rénovant d’un seu
1468
ouvelle, rénovant d’un seul coup pour des siècles
la
musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se
1469
ant d’un seul coup pour des siècles la musique et
la
poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans l
1470
ul coup pour des siècles la musique et la poésie,
le
roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites c
1471
ur des siècles la musique et la poésie, le roman,
la
piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées,
1472
s la musique et la poésie, le roman, la piété, et
les
mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées, — les jongleur
1473
la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans
les
élites cultivées, — les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « m
1474
Tout cela se passait dans les élites cultivées, —
les
jongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens de diffusion » per
1475
cultivées, — les jongleurs et prédicateurs étant
les
seuls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cett
1476
ongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens
de
diffusion » permettant de toucher les peuples. Cette première grande
1477
tant les seuls « moyens de diffusion » permettant
de
toucher les peuples. Cette première grande révolution de l’Amour, si
1478
uls « moyens de diffusion » permettant de toucher
les
peuples. Cette première grande révolution de l’Amour, si soudaine dan
1479
her les peuples. Cette première grande révolution
de
l’Amour, si soudaine dans son explosion, fut lente à propager ses eff
1480
les peuples. Cette première grande révolution de
l’
Amour, si soudaine dans son explosion, fut lente à propager ses effets
1481
ut lente à propager ses effets bouleversants dans
les
mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail
1482
propager ses effets bouleversants dans les mœurs
de
la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décan
1483
opager ses effets bouleversants dans les mœurs de
la
masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantat
1484
rsants dans les mœurs de la masse inculte et dans
les
habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psycholo
1485
s mœurs de la masse inculte et dans les habitudes
de
pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psychologique et de r
1486
la masse inculte et dans les habitudes de pensée.
Le
travail de décantation, d’adaptation psychologique et de remise en or
1487
culte et dans les habitudes de pensée. Le travail
de
décantation, d’adaptation psychologique et de remise en ordre morale
1488
s habitudes de pensée. Le travail de décantation,
d’
adaptation psychologique et de remise en ordre morale et spirituelle d
1489
ail de décantation, d’adaptation psychologique et
de
remise en ordre morale et spirituelle devait prendre des siècles, et
1490
it prendre des siècles, et n’est pas terminé. Car
la
révolution que nous sommes en train de vivre renouvelle en partie cel
1491
tie celle du xiie siècle, submerge quelques-unes
de
ses conquêtes, mais surtout la déborde largement. Elle éclate dans un
1492
erge quelques-unes de ses conquêtes, mais surtout
la
déborde largement. Elle éclate dans une société beaucoup moins cloiso
1493
sation enregistrable est instantanément propagée.
L’
imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni
1494
st instantanément propagée. L’imprimé bon marché,
le
film et la radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les ef
1495
nément propagée. L’imprimé bon marché, le film et
la
radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les effets atteig
1496
bon marché, le film et la radio ne laissent plus
de
délais ni d’angles morts. Les effets atteignent nos sens avant que le
1497
le film et la radio ne laissent plus de délais ni
d’
angles morts. Les effets atteignent nos sens avant que les causes aien
1498
dio ne laissent plus de délais ni d’angles morts.
Les
effets atteignent nos sens avant que les causes aient émergé à nos co
1499
s morts. Les effets atteignent nos sens avant que
les
causes aient émergé à nos consciences. D’où le scandale, et c’est peu
1500
nt que les causes aient émergé à nos consciences.
D’
où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise con
1501
e les causes aient émergé à nos consciences. D’où
le
scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise conscien
1502
onsciences. D’où le scandale, et c’est peu dire —
d’
où l’angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ce
1503
ences. D’où le scandale, et c’est peu dire — d’où
l’
angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ceux qu
1504
scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et
la
mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ceux qui expriment la
1505
ce qui caractérisent à la fois ceux qui expriment
la
révolution et ceux qui en subissent les effets. Prenez un Européen cu
1506
expriment la révolution et ceux qui en subissent
les
effets. Prenez un Européen cultivé — homme ou femme — formé par la mo
1507
un Européen cultivé — homme ou femme — formé par
la
morale bourgeoise, d’ailleurs croyant ou non, plus ou moins respectue
1508
illeurs croyant ou non, plus ou moins respectueux
de
la science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du
1509
eurs croyant ou non, plus ou moins respectueux de
la
science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du si
1510
science et du progrès, donc normal et moyen selon
les
standards du siècle ; confrontez-le avec les œuvres, apparues depuis
1511
moyen selon les standards du siècle ; confrontez-
le
avec les œuvres, apparues depuis cinquante ans, de Freud et des école
1512
elon les standards du siècle ; confrontez-le avec
les
œuvres, apparues depuis cinquante ans, de Freud et des écoles qui en
1513
e avec les œuvres, apparues depuis cinquante ans,
de
Freud et des écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H.
1514
ante ans, de Freud et des écoles qui en dérivent,
de
Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breto
1515
Freud et des écoles qui en dérivent, de Proust et
de
Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Rober
1516
es écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce,
de
D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d
1517
vent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et
de
Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de L
1518
et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt,
d’
André Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de Lawrence Durell,
1519
. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et
de
Robert Musil, d’Henry Miller et de Lawrence Durell, pour ne citer que
1520
de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil,
d’
Henry Miller et de Lawrence Durell, pour ne citer que très peu de noms
1521
ndré Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et
de
Lawrence Durell, pour ne citer que très peu de noms des plus connus ;
1522
e très peu de noms des plus connus ; sans oublier
la
fameuse « Histoire d’O », les essais de George Bataille et de P. Klos
1523
plus connus ; sans oublier la fameuse « Histoire
d’
O », les essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initié
1524
onnus ; sans oublier la fameuse « Histoire d’O »,
les
essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les
1525
s oublier la fameuse « Histoire d’O », les essais
de
George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les romans pol
1526
Histoire d’O », les essais de George Bataille et
de
P. Klossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « no
1527
ssais de George Bataille et de P. Klossowski pour
les
initiés ; les romans policiers de l’école « noire » et les films de l
1528
e Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ;
les
romans policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vag
1529
lossowski pour les initiés ; les romans policiers
de
l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, p
1530
sowski pour les initiés ; les romans policiers de
l’
école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, pour
1531
és ; les romans policiers de l’école « noire » et
les
films de la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que
1532
omans policiers de l’école « noire » et les films
de
la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que verra dan
1533
ns policiers de l’école « noire » et les films de
la
Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que verra dans t
1534
s films de la Nouvelle Vague internationale, pour
le
grand public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin nor
1535
, pour le grand public. Que verra dans tout cela,
de
prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre,
1536
public. Que verra dans tout cela, de prime abord,
le
témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose pris
1537
cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ?
La
libido partout à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la néga
1538
, le témoin normal et moyen ? La libido partout à
l’
œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence,
1539
in normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre,
la
névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence, même enf
1540
ut à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal,
la
négation de l’innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, a
1541
, la névrose prise pour thème normal, la négation
de
l’innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, au contraire,
1542
a névrose prise pour thème normal, la négation de
l’
innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, au contraire, la
1543
mal, la négation de l’innocence, même enfantine ;
la
pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exa
1544
fantine ; la pariade primitive, ou, au contraire,
la
passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le s
1545
a pariade primitive, ou, au contraire, la passion
la
plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et l
1546
la passion la plus insolite, exaltées comme étant
la
vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’ince
1547
insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ;
le
sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes le
1548
ltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et
le
masochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exh
1549
nt la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme,
l’
homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et
1550
; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et
l’
inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinements pe
1551
ochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes
les
formes d’exhibitionnisme et de raffinements pervers qui attendent enc
1552
homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes
d’
exhibitionnisme et de raffinements pervers qui attendent encore leur n
1553
ceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et
de
raffinements pervers qui attendent encore leur nom ; bref, la luxure,
1554
nts pervers qui attendent encore leur nom ; bref,
la
luxure, anxieuse ou complaisante, sophistiquée ou commerciale, non se
1555
re chose qu’une immense dépravation, qu’un manque
de
tenue mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gaul
1556
nse dépravation, qu’un manque de tenue mais aussi
de
légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gauloiserie » ? Et comme
1557
on, qu’un manque de tenue mais aussi de légèreté,
de
vraie tendresse mais de « saine gauloiserie » ? Et comment pourrait-i
1558
e mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais
de
« saine gauloiserie » ? Et comment pourrait-il y voir ce « soulèvemen
1559
? Et comment pourrait-il y voir ce « soulèvement
de
l’âme », ce retour d’âme, dont certains esprits aberrants osent parle
1560
Et comment pourrait-il y voir ce « soulèvement de
l’
âme », ce retour d’âme, dont certains esprits aberrants osent parler ?
1561
-il y voir ce « soulèvement de l’âme », ce retour
d’
âme, dont certains esprits aberrants osent parler ? Lui dira-t-on qu’i
1562
er ? Lui dira-t-on qu’il y a bien autre chose que
la
pédérastie dans Proust, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller,
1563
a bien autre chose que la pédérastie dans Proust,
l’
inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’am
1564
la pédérastie dans Proust, l’inceste dans Musil,
la
luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’amour ? Il voit d’abord
1565
, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou
le
simple coït dans l’amour ? Il voit d’abord ce qui le choque, qui est
1566
il, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans
l’
amour ? Il voit d’abord ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tent
1567
simple coït dans l’amour ? Il voit d’abord ce qui
le
choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant « l’indiscipline des mœ
1568
it d’abord ce qui le choque, qui est aussi ce qui
le
tente. Devant « l’indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui
1569
e choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant «
l’
indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause
1570
le tente. Devant « l’indiscipline des mœurs » et
la
« pornographie » qui en serait la cause, il se sent indigné et inquie
1571
des mœurs » et la « pornographie » qui en serait
la
cause, il se sent indigné et inquiet. S’il est sérieux, s’il voit plu
1572
eux, s’il voit plus loin, cela peut aller jusqu’à
l’
angoisse. Or ces dispositions se trouvent être les mêmes que celles de
1573
l’angoisse. Or ces dispositions se trouvent être
les
mêmes que celles des auteurs érotiques, quoique ces derniers aient de
1574
s, quoique ces derniers aient des motifs inverses
d’
être indignés, inquiets ou angoissés. Les deux camps se rendent bien l
1575
inverses d’être indignés, inquiets ou angoissés.
Les
deux camps se rendent bien leur mépris, et chacun refuse de tolérer f
1576
mps se rendent bien leur mépris, et chacun refuse
de
tolérer fût-ce un instant, par simple hypothèse de dialogue, les bonn
1577
e tolérer fût-ce un instant, par simple hypothèse
de
dialogue, les bonnes raisons que peut invoquer l’autre. C’est à parti
1578
-ce un instant, par simple hypothèse de dialogue,
les
bonnes raisons que peut invoquer l’autre. C’est à partir de là que j’
1579
voquer l’autre. C’est à partir de là que j’essaie
de
réfléchir, d’élucider l’amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
1580
. C’est à partir de là que j’essaie de réfléchir,
d’
élucider l’amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
1581
artir de là que j’essaie de réfléchir, d’élucider
l’
amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
1582
essaie de réfléchir, d’élucider l’amour tel qu’on
l’
écrit de mon temps.
1583
e réfléchir, d’élucider l’amour tel qu’on l’écrit
de
mon temps.
1584
VIIParenthèse sur
le
sens des mots À la clé de cette Introduction, j’aurais aimé pouvoir
1585
VIIParenthèse sur le sens des mots À
la
clé de cette Introduction, j’aurais aimé pouvoir inscrire un signe d’
1586
VIIParenthèse sur le sens des mots À la clé
de
cette Introduction, j’aurais aimé pouvoir inscrire un signe d’objecti
1587
oduction, j’aurais aimé pouvoir inscrire un signe
d’
objectivité, annonçant qu’ici l’on décrit, avant de juger. Qu’il reste
1588
inscrire un signe d’objectivité, annonçant qu’ici
l’
on décrit, avant de juger. Qu’il reste donc bien entendu que, dans ces
1589
en entendu que, dans ces pages liminaires et dans
les
essais qui les suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bour
1590
dans ces pages liminaires et dans les essais qui
les
suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bourgeoise et de pu
1591
s les essais qui les suivent, je n’utilise jamais
les
termes de morale bourgeoise et de puritanisme comme des injures, ni c
1592
s qui les suivent, je n’utilise jamais les termes
de
morale bourgeoise et de puritanisme comme des injures, ni comme des é
1593
utilise jamais les termes de morale bourgeoise et
de
puritanisme comme des injures, ni comme des épithètes nécessairement
1594
thètes nécessairement dépréciatives. En revanche,
le
terme d’érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un ph
1595
cessairement dépréciatives. En revanche, le terme
d’
érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un phénomène p
1596
anche, le terme d’érotisme ne définit pour moi ni
le
bien ni le mal, mais un phénomène passionnant par excellence, dont j’
1597
erme d’érotisme ne définit pour moi ni le bien ni
le
mal, mais un phénomène passionnant par excellence, dont j’essaie, ava
1598
ssionnant par excellence, dont j’essaie, avant de
l’
évaluer, de mieux voir ce qu’il est, d’où il vient, où il va. J’entend
1599
ar excellence, dont j’essaie, avant de l’évaluer,
de
mieux voir ce qu’il est, d’où il vient, où il va. J’entends bien que
1600
, avant de l’évaluer, de mieux voir ce qu’il est,
d’
où il vient, où il va. J’entends bien que la littérature contemporaine
1601
est, d’où il vient, où il va. J’entends bien que
la
littérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des
1602
nds bien que la littérature contemporaine méprise
les
puritains et les tient pour des fous, à la fois ridicules et dangereu
1603
ittérature contemporaine méprise les puritains et
les
tient pour des fous, à la fois ridicules et dangereux. Mais je n’oubl
1604
cules et dangereux. Mais je n’oublie pas que sans
la
discipline sexuelle que les tendances dites puritaines ont su nous im
1605
n’oublie pas que sans la discipline sexuelle que
les
tendances dites puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’Eu
1606
endances dites puritaines ont su nous imposer dès
les
débuts de l’Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisatio
1607
tes puritaines ont su nous imposer dès les débuts
de
l’Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisation que dans
1608
puritaines ont su nous imposer dès les débuts de
l’
Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisation que dans ce
1609
eloppées, et sans doute moins : il n’y aurait pas
le
travail, l’effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde act
1610
sans doute moins : il n’y aurait pas le travail,
l’
effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde actuel. Il n’y
1611
n’y aurait pas le travail, l’effort organisé, ni
la
technique qui ont fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le
1612
, l’effort organisé, ni la technique qui ont fait
le
monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme !
1613
fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus
le
problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvem
1614
de actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème
de
l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à
1615
actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de
l’
érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à leu
1616
y aurait pas non plus le problème de l’érotisme !
Les
auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à leur passion poét
1617
le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques
l’
oublient très naïvement, tout à leur passion poétique ou moraliste ret
1618
moraliste retournée, qui leur cache trop souvent
les
« faits de la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et l
1619
etournée, qui leur cache trop souvent les « faits
de
la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multip
1620
urnée, qui leur cache trop souvent les « faits de
la
vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multiples
1621
ache trop souvent les « faits de la vie » — comme
l’
anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multiples liens avec l’éco
1622
t les « faits de la vie » — comme l’anglais nomme
les
faits sexuels —, et leurs multiples liens avec l’économie, la société
1623
es faits sexuels —, et leurs multiples liens avec
l’
économie, la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et le
1624
uels —, et leurs multiples liens avec l’économie,
la
société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés q
1625
rs multiples liens avec l’économie, la société et
la
culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés qu’il suppose,
1626
omie, la société et la culture. En revanche, sans
l’
érotisme et les libertés qu’il suppose, notre culture vaudrait-elle mi
1627
té et la culture. En revanche, sans l’érotisme et
les
libertés qu’il suppose, notre culture vaudrait-elle mieux que celle q
1628
eux que celle qu’un Staline, qu’un Mao, ont tenté
d’
imposer par décrets ? Elle serait strictement adaptée à la production
1629
r par décrets ? Elle serait strictement adaptée à
la
production matérielle, à la procréation socialisée. Et cela, nos puri
1630
strictement adaptée à la production matérielle, à
la
procréation socialisée. Et cela, nos puritains l’oublient non moins s
1631
la procréation socialisée. Et cela, nos puritains
l’
oublient non moins souvent. Je pose donc un problème au plus haut poin
1632
nc un problème au plus haut point concret, et que
l’
angoisse compréhensible des Occidentaux d’aujourd’hui conduit en génér
1633
et que l’angoisse compréhensible des Occidentaux
d’
aujourd’hui conduit en général à trancher brutalement avant de l’avoir
1634
onduit en général à trancher brutalement avant de
l’
avoir considéré.
1635
VIIIPour une mythanalyse
de
la culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psycho
1636
VIIIPour une mythanalyse de
la
culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psycholog
1637
VIIIPour une mythanalyse de la culture
La
littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la
1638
a culture La littérature érotique embrasse plus
de
réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaî
1639
ique embrasse plus de réalités psychologiques que
la
morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en
1640
morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que
le
puritanisme n’en tolère. Or ces réalités, quoi qu’on en juge, sont au
1641
ont au moins aussi quotidiennes et obsédantes que
les
réalités économiques, qui d’ailleurs en dépendent dans une certaine m
1642
eurs en dépendent dans une certaine mesure, comme
le
confort dépend de notre psychologie. Une fois reconnues, elles nous p
1643
dans une certaine mesure, comme le confort dépend
de
notre psychologie. Une fois reconnues, elles nous posent des problème
1644
us posent des problèmes qu’on ne résoudra plus en
les
niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissemen
1645
es problèmes qu’on ne résoudra plus en les niant.
Les
découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabou
1646
on ne résoudra plus en les niant. Les découvertes
de
l’analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’ac
1647
ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de
l’
analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’accro
1648
nt. Les découvertes de l’analyse des profondeurs,
l’
affaiblissement des tabous sexuels, l’accroissement du confort et des
1649
rofondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels,
l’
accroissement du confort et des loisirs, le birth control, les mass mé
1650
xuels, l’accroissement du confort et des loisirs,
le
birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irrévers
1651
ment du confort et des loisirs, le birth control,
les
mass médias, tout agit dans le même sens, irréversible. Je vois bien
1652
le birth control, les mass médias, tout agit dans
le
même sens, irréversible. Je vois bien qu’en remettant en question l’e
1653
ersible. Je vois bien qu’en remettant en question
l’
ensemble des rapports personnels et sociaux, éthiques et spirituels, q
1654
sociaux, éthiques et spirituels, qui constituent
l’
amour, la littérature érotique réagit à des phénomènes qu’elle n’a pas
1655
éthiques et spirituels, qui constituent l’amour,
la
littérature érotique réagit à des phénomènes qu’elle n’a pas provoqué
1656
t à des phénomènes qu’elle n’a pas provoqués, qui
la
dépassent, mais dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigen
1657
provoqués, qui la dépassent, mais dont elle tente
de
formuler et d’illustrer les exigences encore désordonnées. Et je vois
1658
la dépassent, mais dont elle tente de formuler et
d’
illustrer les exigences encore désordonnées. Et je vois bien que du dé
1659
, mais dont elle tente de formuler et d’illustrer
les
exigences encore désordonnées. Et je vois bien que du désordre inévit
1660
je vois bien que du désordre inévitable résultant
d’
une évolution aussi rapide, on ne pourra sortir qu’en avant, et non po
1661
ant, et non point par des retours aux disciplines
d’
antan. Mais comment ordonner tout d’abord la recherche et la réflexion
1662
lines d’antan. Mais comment ordonner tout d’abord
la
recherche et la réflexion ? Je me suis proposé deux méthodes d’analys
1663
ais comment ordonner tout d’abord la recherche et
la
réflexion ? Je me suis proposé deux méthodes d’analyse, dont on trouv
1664
t la réflexion ? Je me suis proposé deux méthodes
d’
analyse, dont on trouvera dans cet ouvrage quelques applications nouve
1665
cations nouvelles, ou renouvelées : 1° Rechercher
les
correspondances religieuses et philosophiques des attitudes décrites
1666
losophiques des attitudes décrites ou prônées par
la
littérature actuelle traitant de l’amour ; et voir comment ces attitu
1667
s ou prônées par la littérature actuelle traitant
de
l’amour ; et voir comment ces attitudes s’ordonnent ou non à certaine
1668
u prônées par la littérature actuelle traitant de
l’
amour ; et voir comment ces attitudes s’ordonnent ou non à certaines c
1669
nent ou non à certaines conceptions fondamentales
de
l’homme définies par les grandes religions, par leurs métaphysiques,
1670
t ou non à certaines conceptions fondamentales de
l’
homme définies par les grandes religions, par leurs métaphysiques, et
1671
conceptions fondamentales de l’homme définies par
les
grandes religions, par leurs métaphysiques, et par leurs hérésies.
1672
par leurs métaphysiques, et par leurs hérésies.
L’
Amour et l’Occident illustrait cette approche, partant d’un raisonnem
1673
étaphysiques, et par leurs hérésies. L’Amour et
l’
Occident illustrait cette approche, partant d’un raisonnement dont je
1674
et l’Occident illustrait cette approche, partant
d’
un raisonnement dont je rappelle le schéma : l’érotisme commence où l’
1675
roche, partant d’un raisonnement dont je rappelle
le
schéma : l’érotisme commence où l’émotion sexuelle devient, au-delà d
1676
nt d’un raisonnement dont je rappelle le schéma :
l’
érotisme commence où l’émotion sexuelle devient, au-delà de sa fin pro
1677
nt je rappelle le schéma : l’érotisme commence où
l’
émotion sexuelle devient, au-delà de sa fin procréatrice, une fin en s
1678
e commence où l’émotion sexuelle devient, au-delà
de
sa fin procréatrice, une fin en soi ou un moyen de l’âme ; — or les c
1679
e sa fin procréatrice, une fin en soi ou un moyen
de
l’âme ; — or les croyances gnostiques et manichéennes ne décrient pas
1680
a fin procréatrice, une fin en soi ou un moyen de
l’
âme ; — or les croyances gnostiques et manichéennes ne décrient pas le
1681
trice, une fin en soi ou un moyen de l’âme ; — or
les
croyances gnostiques et manichéennes ne décrient pas le plaisir sexue
1682
yances gnostiques et manichéennes ne décrient pas
le
plaisir sexuel, et ne découragent pas la passion, bien au contraire,
1683
ient pas le plaisir sexuel, et ne découragent pas
la
passion, bien au contraire, mais seulement la procréation, par laquel
1684
pas la passion, bien au contraire, mais seulement
la
procréation, par laquelle un ange de plus est enfermé dans un corps v
1685
un ange de plus est enfermé dans un corps vil ; —
l’
érotisme, véritable invention du xiie siècle, a donc toutes chances d
1686
invention du xiie siècle, a donc toutes chances
de
correspondre à des attitudes religieuses manichéennes et gnostiques,
1687
itudes religieuses manichéennes et gnostiques, et
les
jugements que l’on peut porter sur lui traduisent une prise de positi
1688
manichéennes et gnostiques, et les jugements que
l’
on peut porter sur lui traduisent une prise de position spirituelle po
1689
que l’on peut porter sur lui traduisent une prise
de
position spirituelle pour ou contre ces attitudes, qu’on le sache ou
1690
n spirituelle pour ou contre ces attitudes, qu’on
le
sache ou non ; et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit, d’exp
1691
attitudes, qu’on le sache ou non ; et mieux vaut
le
savoir. Il s’agit, on le voit, d’expliciter des motifs religieux gén
1692
ou non ; et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on
le
voit, d’expliciter des motifs religieux généralement refoulés, ou tou
1693
et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit,
d’
expliciter des motifs religieux généralement refoulés, ou tout simplem
1694
ut simplement ignorés. Méthode exactement inverse
de
celle de Freud, mais qui lui est par là même comparable. 2° Apprendre
1695
ment ignorés. Méthode exactement inverse de celle
de
Freud, mais qui lui est par là même comparable. 2° Apprendre à lire e
1696
même comparable. 2° Apprendre à lire en filigrane
le
jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues appare
1697
endre à lire en filigrane le jeu des mythes, dans
les
troubles complexités et les intrigues apparemment insanes de l’érotiq
1698
jeu des mythes, dans les troubles complexités et
les
intrigues apparemment insanes de l’érotique contemporaine. Entre les
1699
complexités et les intrigues apparemment insanes
de
l’érotique contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit,
1700
mplexités et les intrigues apparemment insanes de
l’
érotique contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit, en
1701
emment insanes de l’érotique contemporaine. Entre
les
sciences du corps et de l’esprit, entre la biologie et la théologie,
1702
que contemporaine. Entre les sciences du corps et
de
l’esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités d
1703
contemporaine. Entre les sciences du corps et de
l’
esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l
1704
Entre les sciences du corps et de l’esprit, entre
la
biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l’espèce, mais en
1705
ces du corps et de l’esprit, entre la biologie et
la
théologie, au-delà des nécessités de l’espèce, mais en deçà du Bien e
1706
biologie et la théologie, au-delà des nécessités
de
l’espèce, mais en deçà du Bien et du Mal, sans lois ni dogmes, mais n
1707
ologie et la théologie, au-delà des nécessités de
l’
espèce, mais en deçà du Bien et du Mal, sans lois ni dogmes, mais non
1708
s non sans symboles gouvernant notre vie émotive,
la
mythologie mène son jeu, — qui est jeu de l’âme. Grandes formes simpl
1709
motive, la mythologie mène son jeu, — qui est jeu
de
l’âme. Grandes formes simples et ordonnatrices, symboles actifs et vé
1710
ive, la mythologie mène son jeu, — qui est jeu de
l’
âme. Grandes formes simples et ordonnatrices, symboles actifs et véhic
1711
oles actifs et véhicules des puissances animiques
d’
Éros, les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie inferna
1712
ifs et véhicules des puissances animiques d’Éros,
les
mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie infernale, purga
1713
animiques d’Éros, les mythes peuvent nous servir
de
guides dans la Comédie infernale, purgative ou sublime de nos désirs,
1714
os, les mythes peuvent nous servir de guides dans
la
Comédie infernale, purgative ou sublime de nos désirs, de nos passion
1715
s dans la Comédie infernale, purgative ou sublime
de
nos désirs, de nos passions, de notre amour. Quand nous ignorons leur
1716
ie infernale, purgative ou sublime de nos désirs,
de
nos passions, de notre amour. Quand nous ignorons leur nature, ils no
1717
gative ou sublime de nos désirs, de nos passions,
de
notre amour. Quand nous ignorons leur nature, ils nous gouvernent san
1718
nous gouvernent sans pitié et nous égarent. Mais
les
identifier, connaître leur langage et les tours et détours dont ils s
1719
t. Mais les identifier, connaître leur langage et
les
tours et détours dont ils sont coutumiers peut nous permettre de trou
1720
ais les identifier, connaître leur langage et les
tours
et détours dont ils sont coutumiers peut nous permettre de trouver le
1721
ours dont ils sont coutumiers peut nous permettre
de
trouver le fil rouge des trames où nous sommes engagés, et de nous or
1722
ls sont coutumiers peut nous permettre de trouver
le
fil rouge des trames où nous sommes engagés, et de nous orienter dans
1723
e fil rouge des trames où nous sommes engagés, et
de
nous orienter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue d
1724
où nous sommes engagés, et de nous orienter dans
la
forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue de lumière et notre vra
1725
ngagés, et de nous orienter dans la forêt obscure
de
nos phantasmes, vers l’issue de lumière et notre vrai Désir. Je propo
1726
ter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers
l’
issue de lumière et notre vrai Désir. Je propose une mythanalyse, qui
1727
la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue
de
lumière et notre vrai Désir. Je propose une mythanalyse, qui puisse ê
1728
non seulement aux personnes, mais aux personnages
de
l’art, et à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’une tel
1729
seulement aux personnes, mais aux personnages de
l’
art, et à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’une telle
1730
aux personnages de l’art, et à certaines formules
de
vie ; l’objectif immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les mo
1731
nnages de l’art, et à certaines formules de vie ;
l’
objectif immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les motifs de n
1732
à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat
d’
une telle méthode étant d’élucider les motifs de nos choix et leurs im
1733
e ; l’objectif immédiat d’une telle méthode étant
d’
élucider les motifs de nos choix et leurs implications trop souvent in
1734
tif immédiat d’une telle méthode étant d’élucider
les
motifs de nos choix et leurs implications trop souvent inconscientes,
1735
t d’une telle méthode étant d’élucider les motifs
de
nos choix et leurs implications trop souvent inconscientes, spirituel
1736
rriverons alors, en connaissance de cause, devant
le
vrai problème éthique et religieux, celui qui demande une décision ou
1737
ande une décision ou un pari : faut-il croire que
la
liberté ne puisse être conquise que par le détachement de nos liens a
1738
re que la liberté ne puisse être conquise que par
le
détachement de nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre
1739
té ne puisse être conquise que par le détachement
de
nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre moi distinct ?
1740
conquise que par le détachement de nos liens avec
la
chair, avec le monde, et avec notre moi distinct ? Ou bien faut-il pl
1741
r le détachement de nos liens avec la chair, avec
le
monde, et avec notre moi distinct ? Ou bien faut-il plutôt ordonner c
1742
ces relations au But suprême, qui suscite en nous
la
personne ? Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde, mais plut
1743
pas du monde, mais plutôt comme étant destinés à
le
transformer sans relâche (d’où la technique) pour d’autres tâches qui
1744
mme étant destinés à le transformer sans relâche (
d’
où la technique) pour d’autres tâches qui nous dépassent et en même te
1745
tant destinés à le transformer sans relâche (d’où
la
technique) pour d’autres tâches qui nous dépassent et en même temps n
1746
t. J’en déduis que notre vocation est bel et bien
d’
aller ailleurs, mais avec tout ce que nous sommes ; et qu’elle est moi
1747
ec tout ce que nous sommes ; et qu’elle est moins
d’
ascèse que de transmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de pr
1748
e nous sommes ; et qu’elle est moins d’ascèse que
de
transmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de prise de consci
1749
scèse que de transmutation ; et qu’elle n’est pas
de
fuite mais de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêm
1750
ransmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais
de
prise de conscience, de prise de possession de nous-mêmes et des chos
1751
e n’est pas de fuite mais de prise de conscience,
de
prise de possession de nous-mêmes et des choses, au nom d’un sens qui
1752
as de fuite mais de prise de conscience, de prise
de
possession de nous-mêmes et des choses, au nom d’un sens qui nous soi
1753
is de prise de conscience, de prise de possession
de
nous-mêmes et des choses, au nom d’un sens qui nous soit propre et si
1754
opre et singulier, et par lequel nous atteindrons
l’
universel. Nier les mythes et leur empire serait néfaste. Tenter de le
1755
et par lequel nous atteindrons l’universel. Nier
les
mythes et leur empire serait néfaste. Tenter de leur échapper en les
1756
les mythes et leur empire serait néfaste. Tenter
de
leur échapper en les taxant d’erreur — théologique ou rationnelle — e
1757
empire serait néfaste. Tenter de leur échapper en
les
taxant d’erreur — théologique ou rationnelle — est une entreprise ill
1758
it néfaste. Tenter de leur échapper en les taxant
d’
erreur — théologique ou rationnelle — est une entreprise illusoire. Il
1759
onnelle — est une entreprise illusoire. Il s’agit
de
comprendre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manièr
1760
agit de comprendre et sentir leurs pouvoirs, puis
de
les traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Na
1761
t de comprendre et sentir leurs pouvoirs, puis de
les
traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature
1762
dre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter
de
la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne sa
1763
et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de
la
manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne saura
1764
s de les traiter de la manière dont il convient à
l’
homme de traiter la Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissa
1765
traiter de la manière dont il convient à l’homme
de
traiter la Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissant d’abo
1766
la manière dont il convient à l’homme de traiter
la
Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissant d’abord à ses lo
1767
lois et structures. Quand nous connaîtrons mieux
les
mythes qui nous tentent, d’où ils viennent et vers quoi leur logique
1768
us connaîtrons mieux les mythes qui nous tentent,
d’
où ils viennent et vers quoi leur logique nous conduit, peut-être sero
1769
uit, peut-être serons-nous un peu mieux en mesure
de
courir notre risque personnel, d’assumer notre amour et d’aller vers
1770
mieux en mesure de courir notre risque personnel,
d’
assumer notre amour et d’aller vers nous-mêmes. Peut-être serons-nous
1771
notre risque personnel, d’assumer notre amour et
d’
aller vers nous-mêmes. Peut-être serons-nous un peu plus libres.
1772
Nouvelles métamorphoses
de
Tristan La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat
1773
Nouvelles métamorphoses de Tristan
La
passion est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, fuit le pro
1774
morphoses de Tristan La passion est cette forme
de
l’amour qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et
1775
phoses de Tristan La passion est cette forme de
l’
amour qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’i
1776
La passion est cette forme de l’amour qui refuse
l’
immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’invente au besoin, p
1777
ette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, fuit
le
prochain, veut la distance et l’invente au besoin, pour mieux se ress
1778
our qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut
la
distance et l’invente au besoin, pour mieux se ressentir et s’exalter
1779
l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et
l’
invente au besoin, pour mieux se ressentir et s’exalter. Cette définit
1780
sentir et s’exalter. Cette définition rend compte
de
la plupart des vrais romans, par quoi j’entends non point les meilleu
1781
rt des vrais romans, par quoi j’entends non point
les
meilleures œuvres qu’on est convenu de ranger dans ce genre littérair
1782
non point les meilleures œuvres qu’on est convenu
de
ranger dans ce genre littéraire, mais, indépendamment de leur qualité
1783
er dans ce genre littéraire, mais, indépendamment
de
leur qualité d’art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces
1784
littéraire, mais, indépendamment de leur qualité
d’
art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces œuvres seules où
1785
aire, mais, indépendamment de leur qualité d’art,
de
leur notoriété ou de leur portée humaine, ces œuvres seules où transp
1786
mment de leur qualité d’art, de leur notoriété ou
de
leur portée humaine, ces œuvres seules où transparaît, dominateur, l’
1787
ne, ces œuvres seules où transparaît, dominateur,
l’
archétype médiéval de Tristan. Je ne sais à vrai dire si la passion na
1788
où transparaît, dominateur, l’archétype médiéval
de
Tristan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de la distance, ou
1789
pe médiéval de Tristan. Je ne sais à vrai dire si
la
passion naît de la distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est
1790
ristan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît
de
la distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occ
1791
tan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de
la
distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occide
1792
à vrai dire si la passion naît de la distance, ou
l’
inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occidental n’a jamais
1793
ance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que
le
roman occidental n’a jamais décrit, jusqu’ici, de passion qui s’enfla
1794
le roman occidental n’a jamais décrit, jusqu’ici,
de
passion qui s’enflamme pour un objet tout proche, aisément accessible
1795
moralement permis, ou généralement toléré. Comme
la
nature et le nombre de ces tolérances et des interdits qui subsistent
1796
ermis, ou généralement toléré. Comme la nature et
le
nombre de ces tolérances et des interdits qui subsistent varient selo
1797
généralement toléré. Comme la nature et le nombre
de
ces tolérances et des interdits qui subsistent varient selon les soci
1798
ces et des interdits qui subsistent varient selon
les
sociétés (qu’on a pu caractériser par leurs tabous : ainsi, la bourge
1799
qu’on a pu caractériser par leurs tabous : ainsi,
la
bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de l’argent et du sexe,
1800
us : ainsi, la bourgeoisie du xixe s’interdisant
de
parler de l’argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Ma
1801
, la bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler
de
l’argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Marx et Freu
1802
a bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de
l’
argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Marx et Freud),
1803
s’interdisant de parler de l’argent et du sexe,
d’
où le choc révélateur produit par Marx et Freud), la passion qui est t
1804
nterdisant de parler de l’argent et du sexe, d’où
le
choc révélateur produit par Marx et Freud), la passion qui est toujou
1805
où le choc révélateur produit par Marx et Freud),
la
passion qui est toujours antisociale reçoit cependant de la société m
1806
ion qui est toujours antisociale reçoit cependant
de
la société même — et d’elle seule, par un assez beau paradoxe — ses o
1807
qui est toujours antisociale reçoit cependant de
la
société même — et d’elle seule, par un assez beau paradoxe — ses obje
1808
isociale reçoit cependant de la société même — et
d’
elle seule, par un assez beau paradoxe — ses objets, différents selon
1809
ssez beau paradoxe — ses objets, différents selon
l’
état des mœurs. Point de passion concevable ou déclarée en fait, dans
1810
objets, différents selon l’état des mœurs. Point
de
passion concevable ou déclarée en fait, dans un monde où tout est per
1811
ée en fait, dans un monde où tout est permis. Car
la
passion suppose toujours, entre le sujet et l’objet, un tiers qui fai
1812
st permis. Car la passion suppose toujours, entre
le
sujet et l’objet, un tiers qui fait obstacle à leur étreinte, — un ro
1813
ar la passion suppose toujours, entre le sujet et
l’
objet, un tiers qui fait obstacle à leur étreinte, — un roi Marc qui s
1814
einte, — un roi Marc qui sépare Tristan d’Iseut —
l’
obstacle étant généralement social (moral ou coutumier, voire politiqu
1815
ou coutumier, voire politique) à tel point qu’on
le
voit se confondre à la limite avec la Société elle-même, encore qu’il
1816
litique) à tel point qu’on le voit se confondre à
la
limite avec la Société elle-même, encore qu’il soit le plus souvent s
1817
point qu’on le voit se confondre à la limite avec
la
Société elle-même, encore qu’il soit le plus souvent symbolisé par un
1818
mite avec la Société elle-même, encore qu’il soit
le
plus souvent symbolisé par une dramatis persona, pour les besoins de
1819
souvent symbolisé par une dramatis persona, pour
les
besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une sociét
1820
bolisé par une dramatis persona, pour les besoins
de
la narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la
1821
isé par une dramatis persona, pour les besoins de
la
narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôt
1822
atis persona, pour les besoins de la narration et
de
la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’amour-pass
1823
s persona, pour les besoins de la narration et de
la
rhétorique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’amour-passion
1824
de la rhétorique du récit. Dans une société comme
la
nôtre, l’amour-passion peut-il encore trouver des interdits assez red
1825
orique du récit. Dans une société comme la nôtre,
l’
amour-passion peut-il encore trouver des interdits assez redoutables,
1826
pour que son délire se déclare ? J’entends parler
de
la société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongeme
1827
r que son délire se déclare ? J’entends parler de
la
société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongements
1828
ds parler de la société occidentale, c’est-à-dire
de
l’Europe et de ses prolongements en Amérique et en Russie ; société t
1829
parler de la société occidentale, c’est-à-dire de
l’
Europe et de ses prolongements en Amérique et en Russie ; société trav
1830
société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et
de
ses prolongements en Amérique et en Russie ; société travaillée et fo
1831
llée et formée par une polémique millénaire entre
le
sacré, créateur des tabous, et le profane, qui naît de leur violation
1832
illénaire entre le sacré, créateur des tabous, et
le
profane, qui naît de leur violation, mais aussi entre la sagesse et l
1833
cré, créateur des tabous, et le profane, qui naît
de
leur violation, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce
1834
ane, qui naît de leur violation, mais aussi entre
la
sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la mor
1835
de leur violation, mais aussi entre la sagesse et
la
politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyan
1836
ion, mais aussi entre la sagesse et la politique,
la
grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la scien
1837
ssi entre la sagesse et la politique, la grâce et
le
mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu
1838
a sagesse et la politique, la grâce et le mérite,
la
mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu et le rais
1839
politique, la grâce et le mérite, la mystique et
la
morale, la croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin
1840
la grâce et le mérite, la mystique et la morale,
la
croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’amour-pas
1841
mérite, la mystique et la morale, la croyance et
la
science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mari
1842
mystique et la morale, la croyance et la science,
l’
absolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mariage. N’en so
1843
la morale, la croyance et la science, l’absolu et
le
raisonnable, enfin l’amour-passion et le mariage. N’en sommes-nous pa
1844
et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin
l’
amour-passion et le mariage. N’en sommes-nous pas au point de notre év
1845
bsolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et
le
mariage. N’en sommes-nous pas au point de notre évolution où, tout ét
1846
sion et le mariage. N’en sommes-nous pas au point
de
notre évolution où, tout étant réduit, « ramené à » comme on dit, pro
1847
uses, névrotiques ou sentimentales, et soumis par
l’
intermédiaire d’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hyg
1848
s ou sentimentales, et soumis par l’intermédiaire
d’
analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la so
1849
e d’analyses toujours plus indiscrètes aux règles
de
l’hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne
1850
’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de
l’
hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nui
1851
jours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et
de
la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la
1852
rs plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de
la
sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la sa
1853
ène et de la sociologie — tout nous semble permis
de
ce qui ne nuirait pas à la santé et à la productivité ? (Tout le rest
1854
out nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à
la
santé et à la productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mie
1855
e permis de ce qui ne nuirait pas à la santé et à
la
productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mieux en mieux pr
1856
irait pas à la santé et à la productivité ? (Tout
le
reste étant, d’ailleurs, de mieux en mieux prescrit.) J’entrevoyais,
1857
productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs,
de
mieux en mieux prescrit.) J’entrevoyais, il y a vingt ans, quand j’éc
1858
’entrevoyais, il y a vingt ans, quand j’écrivais
L’
Amour et l’Occident , qu’une culture trop consciente de ses fins et mo
1859
s, il y a vingt ans, quand j’écrivais L’Amour et
l’
Occident , qu’une culture trop consciente de ses fins et moyens, c’est
1860
ur et l’Occident , qu’une culture trop consciente
de
ses fins et moyens, c’est-à-dire trop sociologique, ne laisserait plu
1861
’est-à-dire trop sociologique, ne laisserait plus
de
place à l’amour passionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par
1862
trop sociologique, ne laisserait plus de place à
l’
amour passionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par les troubad
1863
sionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par
les
troubadours du Languedoc et romancé par les Bretons. C’était faire tr
1864
e par les troubadours du Languedoc et romancé par
les
Bretons. C’était faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux de l’ép
1865
oc et romancé par les Bretons. C’était faire trop
d’
honneur aux seuls tabous moraux de l’époque victorienne et bourgeoise,
1866
tait faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux
de
l’époque victorienne et bourgeoise, et aux succès des analystes et de
1867
t faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux de
l’
époque victorienne et bourgeoise, et aux succès des analystes et des m
1868
ous subsistent, ou se sont reformés, sur lesquels
la
passion se jette pour y trouver de nouveaux prétextes à se consumer g
1869
, sur lesquels la passion se jette pour y trouver
de
nouveaux prétextes à se consumer glorieusement, à défier la morale du
1870
x prétextes à se consumer glorieusement, à défier
la
morale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action r
1871
orieusement, à défier la morale du Jour au nom de
la
mystique de la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extas
1872
à défier la morale du Jour au nom de la mystique
de
la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la m
1873
défier la morale du Jour au nom de la mystique de
la
Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort
1874
rale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et
la
vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasm
1875
Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie
d’
action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasmante.
1876
la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de
l’
extase et de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’amour-pa
1877
la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et
de
la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’amour-passion au xxe
1878
vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de
la
mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’amour-passion au xxe s
1879
de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans
d’
amour-passion au xxe siècle Trois œuvres où transparaît l’archétyp
1880
ion au xxe siècle Trois œuvres où transparaît
l’
archétype de Tristan nous sont données vers ce milieu du siècle par l’
1881
siècle Trois œuvres où transparaît l’archétype
de
Tristan nous sont données vers ce milieu du siècle par l’Europe, l’Am
1882
an nous sont données vers ce milieu du siècle par
l’
Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non
1883
nt données vers ce milieu du siècle par l’Europe,
l’
Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non sans raiso
1884
s ce milieu du siècle par l’Europe, l’Amérique et
la
Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non sans raison, qu’elle éta
1885
du siècle par l’Europe, l’Amérique et la Russie.
De
chacune d’elles on a pu dire, non sans raison, qu’elle était « en réa
1886
par l’Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune
d’
elles on a pu dire, non sans raison, qu’elle était « en réalité » une
1887
té » une description sociale, morale ou politique
de
l’Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de se
1888
» une description sociale, morale ou politique de
l’
Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de ses s
1889
ue de l’Autriche impériale, ou des États-Unis, ou
de
la Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a
1890
de l’Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de
la
Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a pu
1891
ériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et
de
ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a pu être décrite comm
1892
Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune
d’
elles aussi a pu être décrite comme le dernier roman d’amour-passion d
1893
es aussi a pu être décrite comme le dernier roman
d’
amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Bori
1894
re décrite comme le dernier roman d’amour-passion
de
la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Boris Pasternak n’es
1895
décrite comme le dernier roman d’amour-passion de
la
littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Boris Pasternak n’est p
1896
an d’amour-passion de la littérature occidentale.
Le
Docteur Jivago de Boris Pasternak n’est pas un acte politique, selon
1897
, selon Camus, mais au contraire « un grand livre
d’
amour ». L’essai que Lionel Trilling consacre à Lolita de Vladimir Nab
1898
us, mais au contraire « un grand livre d’amour ».
L’
essai que Lionel Trilling consacre à Lolita de Vladimir Nabokov, s’int
1899
imir Nabokov, s’intitule « Le dernier amant ». Et
l’
héroïne de L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs repr
1900
ov, s’intitule « Le dernier amant ». Et l’héroïne
de
L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’ell
1901
s’intitule « Le dernier amant ». Et l’héroïne de
L’
Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-m
1902
er amant ». Et l’héroïne de L’Homme sans qualités
de
Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-même et de son frère :
1903
ualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises
d’
elle-même et de son frère : « Nous aurons été les derniers romantiques
1904
rt Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-même et
de
son frère : « Nous aurons été les derniers romantiques de l’amour… Au
1905
s d’elle-même et de son frère : « Nous aurons été
les
derniers romantiques de l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire
1906
rère : « Nous aurons été les derniers romantiques
de
l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire d’amour possible… Sans d
1907
e : « Nous aurons été les derniers romantiques de
l’
amour… Au fond, c’est la dernière histoire d’amour possible… Sans dout
1908
s de l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire
d’
amour possible… Sans doute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans
1909
’amour possible… Sans doute serons-nous une sorte
de
Derniers Mohicans de l’amour. » Je ne fais pas ici de critique littér
1910
doute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans
de
l’amour. » Je ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’autre
1911
ute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans de
l’
amour. » Je ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’autre pr
1912
erniers Mohicans de l’amour. » Je ne fais pas ici
de
critique littéraire, n’ayant d’autre propos que d’illustrer un thème
1913
e ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant
d’
autre propos que d’illustrer un thème dont on verra bientôt que je ne
1914
e critique littéraire, n’ayant d’autre propos que
d’
illustrer un thème dont on verra bientôt que je ne suis pas le dernier
1915
rra bientôt que je ne suis pas le dernier à subir
les
prestiges et le charme fatal. Est-il besoin de souligner que ce grand
1916
e ne suis pas le dernier à subir les prestiges et
le
charme fatal. Est-il besoin de souligner que ce grand thème est l’uni
1917
r les prestiges et le charme fatal. Est-il besoin
de
souligner que ce grand thème est l’unique justification de mon essai
1918
Est-il besoin de souligner que ce grand thème est
l’
unique justification de mon essai ? Mythe passionnel à part, tout dist
1919
ner que ce grand thème est l’unique justification
de
mon essai ? Mythe passionnel à part, tout distingue les trois œuvres
1920
n essai ? Mythe passionnel à part, tout distingue
les
trois œuvres que je considère dans ces pages. Et l’on ne sent que tro
1921
trois œuvres que je considère dans ces pages. Et
l’
on ne sent que trop les bonnes et graves raisons que j’ai de redouter
1922
onsidère dans ces pages. Et l’on ne sent que trop
les
bonnes et graves raisons que j’ai de redouter que leur simple rapproc
1923
nt que trop les bonnes et graves raisons que j’ai
de
redouter que leur simple rapprochement choque le sens esthétique du l
1924
de redouter que leur simple rapprochement choque
le
sens esthétique du lecteur et révolte son sens moral… Mais il se peut
1925
révolte son sens moral… Mais il se peut aussi que
l’
incongruité d’une telle comparaison fasse tout son prix. D’autant plus
1926
ns moral… Mais il se peut aussi que l’incongruité
d’
une telle comparaison fasse tout son prix. D’autant plus différents à
1927
uité d’une telle comparaison fasse tout son prix.
D’
autant plus différents à tous égards, sauf à un seul, seront les trois
1928
différents à tous égards, sauf à un seul, seront
les
trois ouvrages examinés, d’autant plus significative l’action du myth
1929
uf à un seul, seront les trois ouvrages examinés,
d’
autant plus significative l’action du mythe qui s’y trahit, et qui est
1930
is ouvrages examinés, d’autant plus significative
l’
action du mythe qui s’y trahit, et qui est leur seule commune mesure.
1931
ne m’attacherai donc, dans ces trois œuvres, qu’à
l’
apparition de Tristan, dictant impérieusement — à l’insu des auteurs —
1932
ai donc, dans ces trois œuvres, qu’à l’apparition
de
Tristan, dictant impérieusement — à l’insu des auteurs — la rhétoriqu
1933
apparition de Tristan, dictant impérieusement — à
l’
insu des auteurs — la rhétorique profonde de leur composition. Passons
1934
, dictant impérieusement — à l’insu des auteurs —
la
rhétorique profonde de leur composition. Passons à l’expérience sans
1935
t — à l’insu des auteurs — la rhétorique profonde
de
leur composition. Passons à l’expérience sans plus de précautions. Vo
1936
hétorique profonde de leur composition. Passons à
l’
expérience sans plus de précautions. Voici la fiche archétypique des t
1937
ns à l’expérience sans plus de précautions. Voici
la
fiche archétypique des trois romans, telle que leurs auteurs mêmes au
1938
romans, telle que leurs auteurs mêmes auraient pu
l’
établir, en se plaçant par hypothèse sous l’angle de vision que je pro
1939
nt pu l’établir, en se plaçant par hypothèse sous
l’
angle de vision que je propose : Vladimir Nabokov. — Aux yeux du « vi
1940
établir, en se plaçant par hypothèse sous l’angle
de
vision que je propose : Vladimir Nabokov. — Aux yeux du « vieil Euro
1941
yeux du « vieil Européen » que je me trouve être
de
naissance, l’Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil. Le lecte
1942
il Européen » que je me trouve être de naissance,
l’
Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera qu
1943
e trouve être de naissance, l’Amérique est patrie
d’
accueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera que je l’aime, malgré to
1944
ssance, l’Amérique est patrie d’accueil, plus que
d’
exil. Le lecteur devinera que je l’aime, malgré tout ce qui m’irrite e
1945
l’Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil.
Le
lecteur devinera que je l’aime, malgré tout ce qui m’irrite en elle,
1946
ueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera que je
l’
aime, malgré tout ce qui m’irrite en elle, et en dépit de ce qu’elle v
1947
qu’elle est. Son immaturité perverse me fascine.
Le
scandaleux héros (par antiphrase) de mon roman (éduqué en Europe, j’y
1948
me fascine. Le scandaleux héros (par antiphrase)
de
mon roman (éduqué en Europe, j’y insiste) n’épouse l’american way of
1949
on roman (éduqué en Europe, j’y insiste) n’épouse
l’
american way of life, en la personne d’une bourgeoise accomplie, que p
1950
j’y insiste) n’épouse l’american way of life, en
la
personne d’une bourgeoise accomplie, que pour l’amour fou de sa fille
1951
) n’épouse l’american way of life, en la personne
d’
une bourgeoise accomplie, que pour l’amour fou de sa fille. Mais cet a
1952
la personne d’une bourgeoise accomplie, que pour
l’
amour fou de sa fille. Mais cet amour est impossible, car Lolita n’a p
1953
d’une bourgeoise accomplie, que pour l’amour fou
de
sa fille. Mais cet amour est impossible, car Lolita n’a pas 13 ans. C
1954
, car Lolita n’a pas 13 ans. Cependant, mon héros
l’
enlève et il fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout le cont
1955
pendant, mon héros l’enlève et il fuit avec elle,
de
motel en hôtel, à travers tout le continent américain qu’il découvre
1956
fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout
le
continent américain qu’il découvre et décrit ainsi mieux que personne
1957
découvre et décrit ainsi mieux que personne, dans
le
même temps qu’il se voit rejeté par le milieu social, ses lois et ses
1958
onne, dans le même temps qu’il se voit rejeté par
le
milieu social, ses lois et ses coutumes. Abandonné par sa nymphet, il
1959
mes. Abandonné par sa nymphet, il commet un crime
de
dément et meurt ivre d’amour, dans sa prison, après avoir écrit ce li
1960
mphet, il commet un crime de dément et meurt ivre
d’
amour, dans sa prison, après avoir écrit ce livre posthume. Robert Mu
1961
— J’ai aimé mon Autriche « impériale et royale »
d’
un amour exigeant, lucide et ironique. Mais elle appartenait à un mili
1962
l à la fois décadent et conventionnel, qui devait
la
livrer à la guerre, puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont
1963
décadent et conventionnel, qui devait la livrer à
la
guerre, puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont le personna
1964
qui devait la livrer à la guerre, puis à pire. Je
l’
ai dit dans un vaste roman dont le personnage central, Ulrich von X, q
1965
puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont
le
personnage central, Ulrich von X, qui me ressemble comme un frère, re
1966
ble comme un frère, reporte sa passion, déçue par
la
réalité, sur sa propre sœur, c’est-à-dire sur le seul prochain qu’il
1967
la réalité, sur sa propre sœur, c’est-à-dire sur
le
seul prochain qu’il parvienne à aimer comme lui-même, dans sa patrie.
1968
sa patrie. Mais ce prochain est « interdit » par
la
morale. Aimant sa sœur, Ulrich veut toucher l’interdit et posséder l’
1969
ar la morale. Aimant sa sœur, Ulrich veut toucher
l’
interdit et posséder l’inaccessible, qui est le plus vrai, puisqu’il o
1970
sœur, Ulrich veut toucher l’interdit et posséder
l’
inaccessible, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d
1971
er l’interdit et posséder l’inaccessible, qui est
le
plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui le sép
1972
accessible, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre
l’
accès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale.
1973
, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à
la
vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros
1974
st le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie
d’
extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devien
1975
isqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui
le
sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devient moralement un exi
1976
cès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait
de
la vie sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’intérieur,
1977
à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de
la
vie sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’intérieur, co
1978
ie sociale. Mon héros devient moralement un exilé
de
l’intérieur, comme je suis devenu un exilé tout court16. Boris Paste
1979
sociale. Mon héros devient moralement un exilé de
l’
intérieur, comme je suis devenu un exilé tout court16. Boris Pasterna
1980
ment ma Russie et je voudrais en être aimé, comme
le
docteur Jivago aime Lara et en est aimé. Mais, comme Lara, la Russie
1981
ivago aime Lara et en est aimé. Mais, comme Lara,
la
Russie a dû suivre un Maître cynique et brutal, qui l’a séduite et hu
1982
ssie a dû suivre un Maître cynique et brutal, qui
l’
a séduite et humiliée. Il m’interdit de lui parler. Je lui dis pourtan
1983
rutal, qui l’a séduite et humiliée. Il m’interdit
de
lui parler. Je lui dis pourtant mon amour sous le couvert d’un roman
1984
de lui parler. Je lui dis pourtant mon amour sous
le
couvert d’un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle comprendr
1985
er. Je lui dis pourtant mon amour sous le couvert
d’
un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle comprendra. Et voici
1986
urtant mon amour sous le couvert d’un roman plein
d’
allusions et de symboles qu’elle comprendra. Et voici que l’on fait un
1987
r sous le couvert d’un roman plein d’allusions et
de
symboles qu’elle comprendra. Et voici que l’on fait un triomphe à ma
1988
s et de symboles qu’elle comprendra. Et voici que
l’
on fait un triomphe à ma déclaration d’amour ! Le Maître prétend aussi
1989
voici que l’on fait un triomphe à ma déclaration
d’
amour ! Le Maître prétend aussitôt que j’ai insulté la Russie. C’est a
1990
l’on fait un triomphe à ma déclaration d’amour !
Le
Maître prétend aussitôt que j’ai insulté la Russie. C’est au nom de c
1991
our ! Le Maître prétend aussitôt que j’ai insulté
la
Russie. C’est au nom de celle que j’aime qu’il me repousse et qu’il m
1992
elle que j’aime qu’il me repousse et qu’il menace
de
m’exiler. Mais tel est mon amour que je saurai mentir : je demanderai
1993
je saurai mentir : je demanderai pardon au tyran,
le
suppliant de me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de cell
1994
tir : je demanderai pardon au tyran, le suppliant
de
me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de celle qui doit me
1995
suppliant de me laisser vivre encore un peu dans
le
voisinage de celle qui doit me rejeter, car loin d’elle ma vie n’a pa
1996
me laisser vivre encore un peu dans le voisinage
de
celle qui doit me rejeter, car loin d’elle ma vie n’a pas de sens, c’
1997
voisinage de celle qui doit me rejeter, car loin
d’
elle ma vie n’a pas de sens, c’est près d’elle que je veux me taire. A
1998
i doit me rejeter, car loin d’elle ma vie n’a pas
de
sens, c’est près d’elle que je veux me taire. Ainsi réduits à leur di
1999
ar loin d’elle ma vie n’a pas de sens, c’est près
d’
elle que je veux me taire. Ainsi réduits à leur diagramme mythique — o
2000
duits à leur diagramme mythique — on aura reconnu
les
personnages du drame, ces Tristan séparés d’une Iseut « interdite » p
2001
nnu les personnages du drame, ces Tristan séparés
d’
une Iseut « interdite » par un roi Marc qui est la Morale commune, la
2002
d’une Iseut « interdite » par un roi Marc qui est
la
Morale commune, la Société ou le Régime — ces trois romans trahissent
2003
dite » par un roi Marc qui est la Morale commune,
la
Société ou le Régime — ces trois romans trahissent une même ambiguïté
2004
roi Marc qui est la Morale commune, la Société ou
le
Régime — ces trois romans trahissent une même ambiguïté quant à la vr
2005
rois romans trahissent une même ambiguïté quant à
la
vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de l’intérêt principal qu
2006
une même ambiguïté quant à la vraie nature, sinon
de
leur sujet, du moins de l’intérêt principal qu’ils se trouvent offrir
2007
à la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins
de
l’intérêt principal qu’ils se trouvent offrir au lecteur : critique d
2008
la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de
l’
intérêt principal qu’ils se trouvent offrir au lecteur : critique d’un
2009
l qu’ils se trouvent offrir au lecteur : critique
d’
une société ou récit d’une passion ? On connaît ces paysages fantastiq
2010
frir au lecteur : critique d’une société ou récit
d’
une passion ? On connaît ces paysages fantastiques de la Renaissance q
2011
ne passion ? On connaît ces paysages fantastiques
de
la Renaissance qui, tournés d’une certaine manière, révèlent soudain
2012
passion ? On connaît ces paysages fantastiques de
la
Renaissance qui, tournés d’une certaine manière, révèlent soudain les
2013
sages fantastiques de la Renaissance qui, tournés
d’
une certaine manière, révèlent soudain les traits d’une tête humaine.
2014
tournés d’une certaine manière, révèlent soudain
les
traits d’une tête humaine. C’est le phénomène inverse qui se produit
2015
une certaine manière, révèlent soudain les traits
d’
une tête humaine. C’est le phénomène inverse qui se produit à la lectu
2016
lent soudain les traits d’une tête humaine. C’est
le
phénomène inverse qui se produit à la lecture des trois romans : vous
2017
aine. C’est le phénomène inverse qui se produit à
la
lecture des trois romans : vous regardez longuement ce visage de femm
2018
trois romans : vous regardez longuement ce visage
de
femme et, peu à peu, c’est un paysage, c’est un pays, c’est une socié
2019
re qui transparaît, se recompose, et envahit tout
le
tableau. Vous reprenez votre lecture et, non, c’était vraiment une fe
2020
t, non, c’était vraiment une femme… Qu’est-ce que
l’
auteur a voulu dire ? Tout ce que nous voyons là, sans doute, et plus
2021
ons là, sans doute, et plus encore. S’il avait pu
le
dire autrement, il l’aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la
2022
plus encore. S’il avait pu le dire autrement, il
l’
aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain
2023
u le dire autrement, il l’aurait fait (et nous ne
le
lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain ne suffit pas, bien que s
2024
l l’aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais
la
réponse de l’écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut vo
2025
fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse
de
l’écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut voir que cett
2026
t (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de
l’
écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut voir que cette a
2027
t accidentelle. Elle ne résulte pas, j’y insiste,
de
quelque hésitation prolongée de l’auteur entre deux thèmes centraux,
2028
pas, j’y insiste, de quelque hésitation prolongée
de
l’auteur entre deux thèmes centraux, ou deux genres littéraires, ou d
2029
, j’y insiste, de quelque hésitation prolongée de
l’
auteur entre deux thèmes centraux, ou deux genres littéraires, ou deux
2030
raux, ou deux genres littéraires, ou deux sphères
d’
imagination. Elle exprime et traduit irrésistiblement l’ambiguïté fond
2031
ination. Elle exprime et traduit irrésistiblement
l’
ambiguïté fondamentale de la passion, antisociale par définition, donc
2032
traduit irrésistiblement l’ambiguïté fondamentale
de
la passion, antisociale par définition, donc liée au milieu social pa
2033
duit irrésistiblement l’ambiguïté fondamentale de
la
passion, antisociale par définition, donc liée au milieu social par u
2034
sterait point, et dont ce milieu même circonscrit
l’
occasion, dicte l’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’a
2035
dont ce milieu même circonscrit l’occasion, dicte
l’
objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’application aux tro
2036
circonscrit l’occasion, dicte l’objet ou fournit
le
prétexte. Comme le fera voir l’application aux trois romans de l’anal
2037
sion, dicte l’objet ou fournit le prétexte. Comme
le
fera voir l’application aux trois romans de l’analyse mythologique pr
2038
’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir
l’
application aux trois romans de l’analyse mythologique proposée par L
2039
Comme le fera voir l’application aux trois romans
de
l’analyse mythologique proposée par L’Amour et l’Occident . IILol
2040
me le fera voir l’application aux trois romans de
l’
analyse mythologique proposée par L’Amour et l’Occident . IILolita
2041
is romans de l’analyse mythologique proposée par
L’
Amour et l’Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limite
2042
e l’analyse mythologique proposée par L’Amour et
l’
Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limites d’âge de
2043
posée par L’Amour et l’Occident . IILolita ou
le
scandale « Entre les limites d’âge de 9 et 14 ans apparaissent des
2044
’Occident . IILolita ou le scandale « Entre
les
limites d’âge de 9 et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux
2045
IILolita ou le scandale « Entre les limites
d’
âge de 9 et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux de certain
2046
olita ou le scandale « Entre les limites d’âge
de
9 et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux de certains voya
2047
ue) ; et, pour ces créatures choisies, je propose
le
nom de nymphets. » Lolita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétan
2048
t, pour ces créatures choisies, je propose le nom
de
nymphets. » Lolita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétant, l’im
2049
nom de nymphets. » Lolita, 12 ans et sept mois, a
le
charme inquiétant, l’impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui
2050
ita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétant,
l’
impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui caractérise la nymphe
2051
, a le charme inquiétant, l’impudeur innocente et
la
pointe de vulgarité qui caractérise la nymphet. Humbert Humbert, Euro
2052
rme inquiétant, l’impudeur innocente et la pointe
de
vulgarité qui caractérise la nymphet. Humbert Humbert, Européen, la q
2053
nocente et la pointe de vulgarité qui caractérise
la
nymphet. Humbert Humbert, Européen, la quarantaine, vivant depuis peu
2054
aractérise la nymphet. Humbert Humbert, Européen,
la
quarantaine, vivant depuis peu en Amérique, la découvre dans une peti
2055
n, la quarantaine, vivant depuis peu en Amérique,
la
découvre dans une petite ville où il prend ses vacances. Coup de foud
2056
s une petite ville où il prend ses vacances. Coup
de
foudre. Intrigue démente pour posséder l’enfant, dont il épouse d’abo
2057
s. Coup de foudre. Intrigue démente pour posséder
l’
enfant, dont il épouse d’abord la mère. Cette malheureuse mourra bient
2058
te pour posséder l’enfant, dont il épouse d’abord
la
mère. Cette malheureuse mourra bientôt, renversée par une auto. H. H.
2059
par une auto. H. H. emmène Lolita dans un hôtel à
l’
enseigne des Chasseurs enchantés. Il lui fait boire un somnifère, mais
2060
fait boire un somnifère, mais n’ose pas profiter
de
son sommeil. Au matin, c’est elle qui le séduit ! Commence la longue
2061
profiter de son sommeil. Au matin, c’est elle qui
le
séduit ! Commence la longue fuite du beau-père et de la fille, traqué
2062
il. Au matin, c’est elle qui le séduit ! Commence
la
longue fuite du beau-père et de la fille, traqués par leur secrète cu
2063
séduit ! Commence la longue fuite du beau-père et
de
la fille, traqués par leur secrète culpabilité, d’un bout à l’autre d
2064
uit ! Commence la longue fuite du beau-père et de
la
fille, traqués par leur secrète culpabilité, d’un bout à l’autre des
2065
e la fille, traqués par leur secrète culpabilité,
d’
un bout à l’autre des États-Unis17. Jusqu’au jour où Lolita s’échappe,
2066
r où Lolita s’échappe, séduite par un autre homme
d’
âge mûr qu’Humbert tuera. À 17 ans, mariée depuis peu avec un jeune et
2067
après Humbert, auquel une crise cardiaque épargne
la
peine capitale. Je n’entends pas voiler ni excuser le caractère scand
2068
eine capitale. Je n’entends pas voiler ni excuser
le
caractère scandaleux du roman, car il apparaît essentiel, et l’auteur
2069
candaleux du roman, car il apparaît essentiel, et
l’
auteur ne manque pas une occasion de le souligner et de l’accentuer, s
2070
essentiel, et l’auteur ne manque pas une occasion
de
le souligner et de l’accentuer, soit en accablant son héros dans une
2071
entiel, et l’auteur ne manque pas une occasion de
le
souligner et de l’accentuer, soit en accablant son héros dans une pré
2072
eur ne manque pas une occasion de le souligner et
de
l’accentuer, soit en accablant son héros dans une préface d’ailleurs
2073
ne manque pas une occasion de le souligner et de
l’
accentuer, soit en accablant son héros dans une préface d’ailleurs att
2074
lleurs attribuée à un psychiatre américain, soit,
d’
une manière plus convaincante, par la cynique désinvolture du style de
2075
icain, soit, d’une manière plus convaincante, par
la
cynique désinvolture du style des mémoires de Humbert Humbert. Si l’a
2076
par la cynique désinvolture du style des mémoires
de
Humbert Humbert. Si l’amour des nymphets n’était pas, de nos jours, l
2077
ture du style des mémoires de Humbert Humbert. Si
l’
amour des nymphets n’était pas, de nos jours, l’un des derniers tabous
2078
ert Humbert. Si l’amour des nymphets n’était pas,
de
nos jours, l’un des derniers tabous sexuels qui tiennent encore (avec
2079
derniers tabous sexuels qui tiennent encore (avec
l’
inceste), il n’y aurait ni passion ni roman véritables, au sens « tris
2080
ssion ni roman véritables, au sens « tristanien »
de
ces termes. Car il manquerait entre les deux protagonistes l’obstacle
2081
istanien » de ces termes. Car il manquerait entre
les
deux protagonistes l’obstacle nécessaire, la distance nécessaire pour
2082
s. Car il manquerait entre les deux protagonistes
l’
obstacle nécessaire, la distance nécessaire pour que l’attrait mutuel,
2083
tre les deux protagonistes l’obstacle nécessaire,
la
distance nécessaire pour que l’attrait mutuel, au lieu de s’apaiser o
2084
tacle nécessaire, la distance nécessaire pour que
l’
attrait mutuel, au lieu de s’apaiser ou de s’épuiser par la satisfacti
2085
our que l’attrait mutuel, au lieu de s’apaiser ou
de
s’épuiser par la satisfaction des sens, se métamorphose en passion. C
2086
mutuel, au lieu de s’apaiser ou de s’épuiser par
la
satisfaction des sens, se métamorphose en passion. C’est d’abord et s
2087
métamorphose en passion. C’est d’abord et surtout
le
scandale évident, le caractère profanateur de l’amour de H. H. pour L
2088
on. C’est d’abord et surtout le scandale évident,
le
caractère profanateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la
2089
out le scandale évident, le caractère profanateur
de
l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négli
2090
le scandale évident, le caractère profanateur de
l’
amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négligeo
2091
dale évident, le caractère profanateur de l’amour
de
H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négligeons pour
2092
ateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit
la
présence du Mythe. Négligeons pour l’instant les différences profond
2093
qui trahit la présence du Mythe. Négligeons pour
l’
instant les différences profondes qui séparent ce roman sarcastique et
2094
la présence du Mythe. Négligeons pour l’instant
les
différences profondes qui séparent ce roman sarcastique et pétulant d
2095
des qui séparent ce roman sarcastique et pétulant
de
la sombre épopée, simple et drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pa
2096
qui séparent ce roman sarcastique et pétulant de
la
sombre épopée, simple et drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas :
2097
et pétulant de la sombre épopée, simple et drue,
d’
un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas : le roman de Tristan n’était pas m
2098
e et drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas :
le
roman de Tristan n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne l’
2099
, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas : le roman
de
Tristan n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne l’est aujou
2100
n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne
l’
est aujourd’hui Lolita. Ce que l’habitude et l’illusion anachronique,
2101
e siècle que ne l’est aujourd’hui Lolita. Ce que
l’
habitude et l’illusion anachronique, aidées par la version moderne de
2102
ne l’est aujourd’hui Lolita. Ce que l’habitude et
l’
illusion anachronique, aidées par la version moderne de Bédier, nous f
2103
l’habitude et l’illusion anachronique, aidées par
la
version moderne de Bédier, nous font prendre trop facilement pour la
2104
usion anachronique, aidées par la version moderne
de
Bédier, nous font prendre trop facilement pour la touchante histoire
2105
de Bédier, nous font prendre trop facilement pour
la
touchante histoire d’un amour presque chaste et conçu fortuitement ho
2106
rendre trop facilement pour la touchante histoire
d’
un amour presque chaste et conçu fortuitement hors du mariage, recelai
2107
ement hors du mariage, recelait à vrai dire, pour
les
lecteurs du temps, des pouvoirs autrement bouleversants ! Les premièr
2108
autrement bouleversants ! Les premières versions
de
Tristan glorifiaient une forme d’amour non seulement opposée au maria
2109
mières versions de Tristan glorifiaient une forme
d’
amour non seulement opposée au mariage, mais ne pouvant exister que ho
2110
ent »18 au nom de ce nouvel Amour toute une série
d’
actions tenues pour crimes : astuce blasphématoire de l’ordalie truqué
2111
ctions tenues pour crimes : astuce blasphématoire
de
l’ordalie truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jur
2112
ons tenues pour crimes : astuce blasphématoire de
l’
ordalie truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jurée,
2113
lie truquée, violation répétée des allégeances et
de
la foi jurée, profanation du sacré féodal et des sacrements catholiqu
2114
truquée, violation répétée des allégeances et de
la
foi jurée, profanation du sacré féodal et des sacrements catholiques,
2115
, sorcellerie, magie noire. Tout cela sur un fond
d’
hérésie bien plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’hui les frén
2116
fond d’hérésie bien plus dangereuse alors que ne
le
sont aujourd’hui les frénésies qui affectent une partie de la jeuness
2117
plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’hui
les
frénésies qui affectent une partie de la jeunesse, modes passagères d
2118
ujourd’hui les frénésies qui affectent une partie
de
la jeunesse, modes passagères dont l’édition et le cinéma me paraisse
2119
urd’hui les frénésies qui affectent une partie de
la
jeunesse, modes passagères dont l’édition et le cinéma me paraissent
2120
une partie de la jeunesse, modes passagères dont
l’
édition et le cinéma me paraissent profiter davantage que la société n
2121
e la jeunesse, modes passagères dont l’édition et
le
cinéma me paraissent profiter davantage que la société n’en pâtit. En
2122
et le cinéma me paraissent profiter davantage que
la
société n’en pâtit. En revanche, l’amour passionné pour une fille enc
2123
davantage que la société n’en pâtit. En revanche,
l’
amour passionné pour une fille encore impubère n’aurait guère pu surpr
2124
it guère pu surprendre au Moyen Âge. On a coutume
de
vénérer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de P
2125
surprendre au Moyen Âge. On a coutume de vénérer
l’
amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque po
2126
dre au Moyen Âge. On a coutume de vénérer l’amour
de
Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure
2127
me de vénérer l’amour de Dante pour Béatrice âgée
de
9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux e
2128
rer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans,
la
passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fo
2129
de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion
de
Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent une t
2130
de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée
de
12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition de la haute littérat
2131
12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition
de
la haute littérature européenne, qu’illustreront plus près de nous un
2132
ans ; ces deux exemples fondent une tradition de
la
haute littérature européenne, qu’illustreront plus près de nous un Go
2133
u’illustreront plus près de nous un Goethe créant
le
personnage de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’amour de Sophi
2134
plus près de nous un Goethe créant le personnage
de
Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’amour de Sophie von Kuhn, mo
2135
sonnage de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à
l’
amour de Sophie von Kuhn, morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une
2136
de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’amour
de
Sophie von Kuhn, morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une fille de
2137
morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une fille
de
14 ans, et le génial Lewis Carroll : Alice au Pays des Merveilles est
2138
, un Edgar Poe qui épouse une fille de 14 ans, et
le
génial Lewis Carroll : Alice au Pays des Merveilles est née de l’amou
2139
is Carroll : Alice au Pays des Merveilles est née
de
l’amour des « nymphets », refoulé par la conscience pure du clergyman
2140
Carroll : Alice au Pays des Merveilles est née de
l’
amour des « nymphets », refoulé par la conscience pure du clergyman, m
2141
est née de l’amour des « nymphets », refoulé par
la
conscience pure du clergyman, mais avoué par certains de ses poèmes e
2142
cience pure du clergyman, mais avoué par certains
de
ses poèmes et trahi par les plaisanteries souvent féroces de ses lett
2143
ais avoué par certains de ses poèmes et trahi par
les
plaisanteries souvent féroces de ses lettres à des petites filles. L’
2144
es et trahi par les plaisanteries souvent féroces
de
ses lettres à des petites filles. L’adultère, de nos jours, ne condui
2145
vent féroces de ses lettres à des petites filles.
L’
adultère, de nos jours, ne conduit qu’au divorce, ou s’épuise en liais
2146
de ses lettres à des petites filles. L’adultère,
de
nos jours, ne conduit qu’au divorce, ou s’épuise en liaisons banales.
2147
, ou s’épuise en liaisons banales. Il n’offre pas
de
support sérieux à ce que Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret
2148
de support sérieux à ce que Freud a nommé un jour
l’
élan mortel, secret de l’amour tristanien. Et l’absence de sacré extén
2149
e que Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret
de
l’amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que l
2150
ue Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret de
l’
amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que la c
2151
r l’élan mortel, secret de l’amour tristanien. Et
l’
absence de sacré exténue les passions, que la conscience d’une profana
2152
ortel, secret de l’amour tristanien. Et l’absence
de
sacré exténue les passions, que la conscience d’une profanation faisa
2153
l’amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue
les
passions, que la conscience d’une profanation faisait flamber. Nous r
2154
. Et l’absence de sacré exténue les passions, que
la
conscience d’une profanation faisait flamber. Nous restent deux tabou
2155
de sacré exténue les passions, que la conscience
d’
une profanation faisait flamber. Nous restent deux tabous sexuels, cur
2156
du sacré primitif vers une hygiène scientifique :
l’
amour des petites nymphes et l’inceste. Ces deux amours seraient-ils c
2157
ène scientifique : l’amour des petites nymphes et
l’
inceste. Ces deux amours seraient-ils contraires à la nature ? On les
2158
nceste. Ces deux amours seraient-ils contraires à
la
nature ? On les voit largement pratiqués dans le monde animal et dans
2159
x amours seraient-ils contraires à la nature ? On
les
voit largement pratiqués dans le monde animal et dans la grande major
2160
la nature ? On les voit largement pratiqués dans
le
monde animal et dans la grande majorité des sociétés humaines connues
2161
largement pratiqués dans le monde animal et dans
la
grande majorité des sociétés humaines connues, les classes bourgeoise
2162
la grande majorité des sociétés humaines connues,
les
classes bourgeoises de l’Occident constituant l’exception la plus rem
2163
ociétés humaines connues, les classes bourgeoises
de
l’Occident constituant l’exception la plus remarquable. Ils sont bien
2164
étés humaines connues, les classes bourgeoises de
l’
Occident constituant l’exception la plus remarquable. Ils sont bien mo
2165
les classes bourgeoises de l’Occident constituant
l’
exception la plus remarquable. Ils sont bien moins contre nature que c
2166
bourgeoises de l’Occident constituant l’exception
la
plus remarquable. Ils sont bien moins contre nature que contre-civili
2167
Nabokov fait dire à son héros : « Mon sort a été
de
grandir dans une civilisation qui autorise un homme de 25 ans à court
2168
andir dans une civilisation qui autorise un homme
de
25 ans à courtiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de 12
2169
autorise un homme de 25 ans à courtiser une fille
de
16 ans, mais non pas une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début
2170
tiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille
de
12 ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoires, l’amour qu’il co
2171
une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début
de
ses mémoires, l’amour qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de
2172
ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoires,
l’
amour qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de 9 ans qui s’appel
2173
amour qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille
de
9 ans qui s’appelait Annabel, et qui mourut bientôt — rappel de Poe.
2174
’appelait Annabel, et qui mourut bientôt — rappel
de
Poe. Ainsi, l’eros de cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s
2175
el, et qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ainsi,
l’
eros de cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s’est trouvé fix
2176
qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ainsi, l’eros
de
cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s’est trouvé fixé sur l
2177
lleurs sexuellement normal, s’est trouvé fixé sur
la
femme-enfant, rendue doublement inaccessible par la différence d’âge
2178
femme-enfant, rendue doublement inaccessible par
la
différence d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymph
2179
rendue doublement inaccessible par la différence
d’
âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut deve
2180
ement inaccessible par la différence d’âge et par
l’
idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le suppor
2181
naccessible par la différence d’âge et par l’idée
de
la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’
2182
cessible par la différence d’âge et par l’idée de
la
mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’amo
2183
e d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que
la
« nymphet » peut devenir le support de l’amour-passion, c’est-à-dire
2184
mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir
le
support de l’amour-passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe
2185
ainsi que la « nymphet » peut devenir le support
de
l’amour-passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe aux rythmes
2186
nsi que la « nymphet » peut devenir le support de
l’
amour-passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe aux rythmes na
2187
r infini qui échappe aux rythmes naturels et joue
le
rôle d’un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet
2188
qui échappe aux rythmes naturels et joue le rôle
d’
un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet inaccess
2189
naturels et joue le rôle d’un absolu préférable à
la
vie elle-même. La possession de cet inaccessible devient alors l’exta
2190
e rôle d’un absolu préférable à la vie elle-même.
La
possession de cet inaccessible devient alors l’extase, « la joie supr
2191
solu préférable à la vie elle-même. La possession
de
cet inaccessible devient alors l’extase, « la joie suprême », la « Hö
2192
. La possession de cet inaccessible devient alors
l’
extase, « la joie suprême », la « Höchste Lust » d’Isolde agonisante.
2193
ion de cet inaccessible devient alors l’extase, «
la
joie suprême », la « Höchste Lust » d’Isolde agonisante. Cependant, c
2194
ible devient alors l’extase, « la joie suprême »,
la
« Höchste Lust » d’Isolde agonisante. Cependant, ceux qui ont lu Loli
2195
’extase, « la joie suprême », la « Höchste Lust »
d’
Isolde agonisante. Cependant, ceux qui ont lu Lolita avec plus d’amuse
2196
ante. Cependant, ceux qui ont lu Lolita avec plus
d’
amusement pervers que d’émotion, seront en droit de douter de la légit
2197
i ont lu Lolita avec plus d’amusement pervers que
d’
émotion, seront en droit de douter de la légitimité d’une interprétati
2198
’amusement pervers que d’émotion, seront en droit
de
douter de la légitimité d’une interprétation si solennelle. Certes, d
2199
pervers que d’émotion, seront en droit de douter
de
la légitimité d’une interprétation si solennelle. Certes, du coup de
2200
rvers que d’émotion, seront en droit de douter de
la
légitimité d’une interprétation si solennelle. Certes, du coup de fou
2201
otion, seront en droit de douter de la légitimité
d’
une interprétation si solennelle. Certes, du coup de foudre initial ju
2202
nnelle. Certes, du coup de foudre initial jusqu’à
la
mort des amants séparés, conséquence d’un amour interdit qui les exil
2203
l jusqu’à la mort des amants séparés, conséquence
d’
un amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans l
2204
ants séparés, conséquence d’un amour interdit qui
les
exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura
2205
és, conséquence d’un amour interdit qui les exile
de
la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu
2206
conséquence d’un amour interdit qui les exile de
la
communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les
2207
amour interdit qui les exile de la communauté et
les
consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les grands moments du
2208
ui les exile de la communauté et les consume sans
les
unir vraiment, on aura reconnu les grands moments du Mythe. L’auteur
2209
s consume sans les unir vraiment, on aura reconnu
les
grands moments du Mythe. L’auteur en a-t-il eu conscience ? Certains
2210
ent, on aura reconnu les grands moments du Mythe.
L’
auteur en a-t-il eu conscience ? Certains épisodes du roman le donnent
2211
a-t-il eu conscience ? Certains épisodes du roman
le
donnent à croire, allusions aux péripéties et situations les plus typ
2212
à croire, allusions aux péripéties et situations
les
plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter
2213
ns aux péripéties et situations les plus typiques
de
la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois
2214
aux péripéties et situations les plus typiques de
la
légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois un
2215
ies et situations les plus typiques de la légende
de
Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois un point d’iro
2216
ues de la légende de Tristan. Mais il est curieux
de
noter qu’à chaque fois un point d’ironie frappe l’allusion. Ainsi, la
2217
il est curieux de noter qu’à chaque fois un point
d’
ironie frappe l’allusion. Ainsi, la mère du héros meurt très tôt (comm
2218
e noter qu’à chaque fois un point d’ironie frappe
l’
allusion. Ainsi, la mère du héros meurt très tôt (comme dans Tristan),
2219
fois un point d’ironie frappe l’allusion. Ainsi,
la
mère du héros meurt très tôt (comme dans Tristan), mais voici le ton
2220
s meurt très tôt (comme dans Tristan), mais voici
le
ton du récit : « Ma très photogénique mère mourut dans un accident ca
2221
éclair) quand j’avais 3 ans. » (Qu’on se rappelle
le
ton lugubre de destin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la
2222
’avais 3 ans. » (Qu’on se rappelle le ton lugubre
de
destin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère
2223
s. » (Qu’on se rappelle le ton lugubre de destin,
la
« vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère dans Trist
2224
estin, la « vieille et grave mélodie » qui marque
la
mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit
2225
a « vieille et grave mélodie » qui marque la mort
de
la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la s
2226
vieille et grave mélodie » qui marque la mort de
la
mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la sédu
2227
e » qui marque la mort de la mère dans Tristan !)
Le
nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enc
2228
marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom
de
l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés,
2229
rque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de
l’
hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, ra
2230
ère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe
la
nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l
2231
Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit
de
la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de
2232
istan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de
la
séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de tr
2233
m de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction,
les
Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de transe de la scèn
2234
on, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement
l’
état de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la descr
2235
Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état
de
transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description
2236
enchantés, rappelle visiblement l’état de transe
de
la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vi
2237
chantés, rappelle visiblement l’état de transe de
la
scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vise
2238
se de la scène des aveux dans Tristan, mais toute
la
description du lieu vise précisément à le désenchanter. L’épisode du
2239
s toute la description du lieu vise précisément à
le
désenchanter. L’épisode du philtre est présent, mais ridiculisé par s
2240
ption du lieu vise précisément à le désenchanter.
L’
épisode du philtre est présent, mais ridiculisé par son échec : il ne
2241
mais ridiculisé par son échec : il ne s’agit que
d’
un somnifère que H. H. fait prendre par ruse à Lolita, et qui se révèl
2242
Lolita, et qui se révèle d’ailleurs trop faible,
le
médecin qui l’a procuré s’étant trompé d’étiquette ou ayant trompé so
2243
se révèle d’ailleurs trop faible, le médecin qui
l’
a procuré s’étant trompé d’étiquette ou ayant trompé son client. (Inve
2244
faible, le médecin qui l’a procuré s’étant trompé
d’
étiquette ou ayant trompé son client. (Inversion point par point, et q
2245
pé son client. (Inversion point par point, et que
l’
on peut croire délibérée, du récit de l’erreur « fatale » de Brangien.
2246
oint, et que l’on peut croire délibérée, du récit
de
l’erreur « fatale » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la
2247
t, et que l’on peut croire délibérée, du récit de
l’
erreur « fatale » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la po
2248
croire délibérée, du récit de l’erreur « fatale »
de
Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la polémique contre le ma
2249
» de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai,
la
polémique contre le mariage au nom de l’amour-passion anime tout le r
2250
me dans Tristan, il est vrai, la polémique contre
le
mariage au nom de l’amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tri
2251
st vrai, la polémique contre le mariage au nom de
l’
amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’on sent que l
2252
e le mariage au nom de l’amour-passion anime tout
le
récit. Comme dans Tristan, l’on sent que l’auteur n’est pas intéressé
2253
-passion anime tout le récit. Comme dans Tristan,
l’
on sent que l’auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son his
2254
tout le récit. Comme dans Tristan, l’on sent que
l’
auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son histoire, mais un
2255
n, l’on sent que l’auteur n’est pas intéressé par
le
côté sexuel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros,
2256
e l’auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel
de
son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit19.
2257
côté sexuel de son histoire, mais uniquement par
la
magie de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fui
2258
uel de son histoire, mais uniquement par la magie
de
l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le mo
2259
de son histoire, mais uniquement par la magie de
l’
Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde
2260
re, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il
le
dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde et lui, eux »
2261
de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, «
les
amants fuient le monde et lui, eux ». Enfin, comme dans Tristan, ils
2262
le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient
le
monde et lui, eux ». Enfin, comme dans Tristan, ils meurent à peu de
2263
mme dans Tristan, ils meurent à peu de temps l’un
de
l’autre, séparés. Mais leur mort est aussi sordide que fut grandiose,
2264
ur mort est aussi sordide que fut grandiose, dans
les
versions du xiie siècle et dans Wagner, la Mort des Amants légendair
2265
dans les versions du xiie siècle et dans Wagner,
la
Mort des Amants légendaires. C’est qu’en réalité, H. H. et Lolita n’o
2266
. et Lolita n’ont jamais connu ce que j’appelle «
l’
amour réciproque malheureux ». Lolita n’a jamais répondu à la passion
2267
iproque malheureux ». Lolita n’a jamais répondu à
la
passion tendre et sauvage de son aîné. De là l’échec du Mythe et par
2268
n’a jamais répondu à la passion tendre et sauvage
de
son aîné. De là l’échec du Mythe et par compensation le ton « férocem
2269
pondu à la passion tendre et sauvage de son aîné.
De
là l’échec du Mythe et par compensation le ton « férocement facétieux
2270
à la passion tendre et sauvage de son aîné. De là
l’
échec du Mythe et par compensation le ton « férocement facétieux » du
2271
aîné. De là l’échec du Mythe et par compensation
le
ton « férocement facétieux » du roman, son réalisme impitoyable et se
2272
able et ses plaisanteries un peu folles, sauvées (
de
justesse parfois) de la vulgarité par une étourdissante virtuosité ve
2273
ries un peu folles, sauvées (de justesse parfois)
de
la vulgarité par une étourdissante virtuosité verbale. Si Lolita avai
2274
s un peu folles, sauvées (de justesse parfois) de
la
vulgarité par une étourdissante virtuosité verbale. Si Lolita avait a
2275
dissante virtuosité verbale. Si Lolita avait aimé
le
narrateur, si elle avait été son Iseut, le roman réaliste eût fait pl
2276
t aimé le narrateur, si elle avait été son Iseut,
le
roman réaliste eût fait place au poème et la satire sociale au lyrism
2277
eut, le roman réaliste eût fait place au poème et
la
satire sociale au lyrisme intérieur. L’hypothèse n’est pas arbitraire
2278
poème et la satire sociale au lyrisme intérieur.
L’
hypothèse n’est pas arbitraire, car c’est précisément ainsi que les ch
2279
t pas arbitraire, car c’est précisément ainsi que
les
choses se passent dans le grand livre de Musil, comme on le verra tou
2280
précisément ainsi que les choses se passent dans
le
grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absenc
2281
nsi que les choses se passent dans le grand livre
de
Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absence, ici très fra
2282
se passent dans le grand livre de Musil, comme on
le
verra tout à l’heure. Mais l’absence, ici très frappante, non seuleme
2283
le grand livre de Musil, comme on le verra tout à
l’
heure. Mais l’absence, ici très frappante, non seulement de toute espè
2284
de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais
l’
absence, ici très frappante, non seulement de toute espèce d’impureté
2285
Mais l’absence, ici très frappante, non seulement
de
toute espèce d’impureté sentimentale, mais aussi de tout horizon spir
2286
ici très frappante, non seulement de toute espèce
d’
impureté sentimentale, mais aussi de tout horizon spirituel, réduit le
2287
toute espèce d’impureté sentimentale, mais aussi
de
tout horizon spirituel, réduit le roman aux dimensions d’un tableau d
2288
ale, mais aussi de tout horizon spirituel, réduit
le
roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage l
2289
horizon spirituel, réduit le roman aux dimensions
d’
un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’aute
2290
tuel, réduit le roman aux dimensions d’un tableau
de
mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclam
2291
t le roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à
la
Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclame sa syntax
2292
ns d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage
les
irritations de l’auteur, on acclame sa syntaxe et son vocabulaire, on
2293
de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations
de
l’auteur, on acclame sa syntaxe et son vocabulaire, on rit souvent, o
2294
mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de
l’
auteur, on acclame sa syntaxe et son vocabulaire, on rit souvent, on n
2295
reste, aussi, un Tristan manqué. Et cela tient à
l’
immaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette imm
2296
, un Tristan manqué. Et cela tient à l’immaturité
de
l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, poin
2297
n Tristan manqué. Et cela tient à l’immaturité de
l’
objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d
2298
qué. Et cela tient à l’immaturité de l’objet même
de
la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’obstacle et
2299
. Et cela tient à l’immaturité de l’objet même de
la
passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’obstacle et don
2300
ssion décrite ; mais sans cette immaturité, point
d’
obstacle et donc point de passion… Peut-être le livre, après tout, n’e
2301
cette immaturité, point d’obstacle et donc point
de
passion… Peut-être le livre, après tout, n’est-il vraiment vicieux qu
2302
nt d’obstacle et donc point de passion… Peut-être
le
livre, après tout, n’est-il vraiment vicieux que par ce cercle. II
2303
vicieux que par ce cercle. IIIRobert Musil et
le
« Règne millénaire » Ingénieur, officier, philosophe, écrivain, es
2304
ris, et son œuvre, en partie posthume, ne cessera
de
monter à l’horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant
2305
œuvre, en partie posthume, ne cessera de monter à
l’
horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidit
2306
partie posthume, ne cessera de monter à l’horizon
de
la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, l
2307
tie posthume, ne cessera de monter à l’horizon de
la
littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, le l
2308
monter à l’horizon de la littérature européenne.
Le
comique dévastant, la lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit d
2309
la littérature européenne. Le comique dévastant,
la
lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’acuité d’un regard
2310
opéenne. Le comique dévastant, la lucidité calme,
le
lyrisme qui sourd en dépit de l’acuité d’un regard constamment critiq
2311
lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit de
l’
acuité d’un regard constamment critique, l’infinie variété de l’invest
2312
calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’acuité
d’
un regard constamment critique, l’infinie variété de l’investigation d
2313
pit de l’acuité d’un regard constamment critique,
l’
infinie variété de l’investigation des relations humaines, des rôles s
2314
un regard constamment critique, l’infinie variété
de
l’investigation des relations humaines, des rôles sociaux, des problè
2315
regard constamment critique, l’infinie variété de
l’
investigation des relations humaines, des rôles sociaux, des problèmes
2316
ations humaines, des rôles sociaux, des problèmes
de
l’amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son d
2317
ons humaines, des rôles sociaux, des problèmes de
l’
amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dern
2318
les sociaux, des problèmes de l’amour et des buts
de
la vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier ouvrage20 une pu
2319
sociaux, des problèmes de l’amour et des buts de
la
vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier ouvrage20 une puiss
2320
des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages
de
son dernier ouvrage20 une puissance d’envoûtement que je n’avais pas
2321
ille pages de son dernier ouvrage20 une puissance
d’
envoûtement que je n’avais pas subie depuis l’œuvre de Proust, mieux a
2322
nce d’envoûtement que je n’avais pas subie depuis
l’
œuvre de Proust, mieux achevée sans doute et d’accès combien plus faci
2323
voûtement que je n’avais pas subie depuis l’œuvre
de
Proust, mieux achevée sans doute et d’accès combien plus facile, mais
2324
is l’œuvre de Proust, mieux achevée sans doute et
d’
accès combien plus facile, mais d’une moindre vertu spirituelle. J’aur
2325
e sans doute et d’accès combien plus facile, mais
d’
une moindre vertu spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais de
2326
e moindre vertu spirituelle. J’aurais aimé parler
de
Musil, mais de lui seul… Et j’ai quelque scrupule à le faire figurer
2327
spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais
de
lui seul… Et j’ai quelque scrupule à le faire figurer dans un context
2328
sil, mais de lui seul… Et j’ai quelque scrupule à
le
faire figurer dans un contexte qu’il dépasse, d’autant plus qu’il s’a
2329
le faire figurer dans un contexte qu’il dépasse,
d’
autant plus qu’il s’agit ici d’aborder son chef-d’œuvre sans fin sous
2330
xte qu’il dépasse, d’autant plus qu’il s’agit ici
d’
aborder son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de l’amour-passio
2331
agit ici d’aborder son chef-d’œuvre sans fin sous
le
seul angle de l’amour-passion. Par bonheur, il se trouve que Musil a
2332
rder son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle
de
l’amour-passion. Par bonheur, il se trouve que Musil a décrit cette d
2333
r son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de
l’
amour-passion. Par bonheur, il se trouve que Musil a décrit cette disp
2334
e disposition para-mystique dans un langage plein
de
correspondances avec celui de mes analyses du Mythe, et d’une précisi
2335
ns un langage plein de correspondances avec celui
de
mes analyses du Mythe, et d’une précision si constante qu’elle me per
2336
pondances avec celui de mes analyses du Mythe, et
d’
une précision si constante qu’elle me permettra, bien souvent, de subs
2337
si constante qu’elle me permettra, bien souvent,
de
substituer la citation au commentaire. Mais une chance plus bizarre v
2338
qu’elle me permettra, bien souvent, de substituer
la
citation au commentaire. Mais une chance plus bizarre vient servir mo
2339
t que Musil, non seulement touche à deux reprises
le
thème de l’amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir
2340
il, non seulement touche à deux reprises le thème
de
l’amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir une préfi
2341
non seulement touche à deux reprises le thème de
l’
amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir une préfigur
2342
nfant, mais surtout veut y voir une préfiguration
de
l’amour interdit qui unira ses héros : Ulrich et Agathe, frère et sœu
2343
nt, mais surtout veut y voir une préfiguration de
l’
amour interdit qui unira ses héros : Ulrich et Agathe, frère et sœur.
2344
dmirable coïncidence, qu’il faut bien attribuer à
la
logique du Mythe, en l’absence de tout autre élément qui autorise la
2345
’il faut bien attribuer à la logique du Mythe, en
l’
absence de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvr
2346
ien attribuer à la logique du Mythe, en l’absence
de
tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvres à ce po
2347
, en l’absence de tout autre élément qui autorise
la
comparaison de deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’amb
2348
de tout autre élément qui autorise la comparaison
de
deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’ambition. Ulrich v
2349
omparaison de deux œuvres à ce point inégales par
le
climat et l’ambition. Ulrich von X converse avec sa sœur Agathe, dont
2350
deux œuvres à ce point inégales par le climat et
l’
ambition. Ulrich von X converse avec sa sœur Agathe, dont il sent qu’i
2351
vec sa sœur Agathe, dont il sent qu’il commence à
l’
aimer, et lui raconte, sans trop savoir pourquoi, ce souvenir : « C’ét
2352
monta, elle avait peut-être 12 ans, en compagnie
d’
un père très jeune ou frère aîné. Sa façon d’entrer, de s’asseoir, de
2353
gnie d’un père très jeune ou frère aîné. Sa façon
d’
entrer, de s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de
2354
père très jeune ou frère aîné. Sa façon d’entrer,
de
s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de deux parc
2355
e ou frère aîné. Sa façon d’entrer, de s’asseoir,
de
tendre négligemment au contrôleur l’argent de deux parcours, c’était
2356
e s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur
l’
argent de deux parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’affe
2357
ir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent
de
deux parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’affectation p
2358
parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace
d’
affectation puérile… Elle était merveilleusement belle : brune, des lè
2359
rveilleusement belle : brune, des lèvres pleines,
de
forts sourcils, un nez légèrement retroussé : une Polonaise noiraude
2360
olonaise noiraude peut-être, ou une Slave du Sud…
D’
une pareille apparition, on peut tomber passionnément, mortellement am
2361
nnément, mortellement amoureux, sans que s’y mêle
la
moindre convoitise. Je me souviens d’avoir regardé timidement les aut
2362
ue s’y mêle la moindre convoitise. Je me souviens
d’
avoir regardé timidement les autres voyageurs, parce que j’avais l’imp
2363
oitise. Je me souviens d’avoir regardé timidement
les
autres voyageurs, parce que j’avais l’impression que tout le monde m’
2364
imidement les autres voyageurs, parce que j’avais
l’
impression que tout le monde m’avait fui. Puis je suis descendu derriè
2365
monde m’avait fui. Puis je suis descendu derrière
la
fillette, et je l’ai perdue dans la foule… — Comment accordes-tu cela
2366
Puis je suis descendu derrière la fillette, et je
l’
ai perdue dans la foule… — Comment accordes-tu cela, dit Agathe, avec
2367
endu derrière la fillette, et je l’ai perdue dans
la
foule… — Comment accordes-tu cela, dit Agathe, avec le fait que l’amo
2368
ule… — Comment accordes-tu cela, dit Agathe, avec
le
fait que l’amour n’existe plus, que seules demeurent la sexualité et
2369
nt accordes-tu cela, dit Agathe, avec le fait que
l’
amour n’existe plus, que seules demeurent la sexualité et la camarader
2370
t que l’amour n’existe plus, que seules demeurent
la
sexualité et la camaraderie ? — Cela ne s’accorde pas du tout ! s’écr
2371
existe plus, que seules demeurent la sexualité et
la
camaraderie ? — Cela ne s’accorde pas du tout ! s’écria Ulrich en ria
2372
du tout ! s’écria Ulrich en riant. » On voit que
l’
amour-passion est seul en jeu, et que le seul exemple qu’en trouve le
2373
voit que l’amour-passion est seul en jeu, et que
le
seul exemple qu’en trouve le héros est celui de l’attrait « mortel »
2374
seul en jeu, et que le seul exemple qu’en trouve
le
héros est celui de l’attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre f
2375
e le seul exemple qu’en trouve le héros est celui
de
l’attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre fois, parlant encore
2376
e seul exemple qu’en trouve le héros est celui de
l’
attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre fois, parlant encore av
2377
utre fois, parlant encore avec sa sœur des formes
de
l’amour « insaisissables » qui lui semblent d’ailleurs traduire « des
2378
e fois, parlant encore avec sa sœur des formes de
l’
amour « insaisissables » qui lui semblent d’ailleurs traduire « des re
2379
duire « des relations déficientes et tendues avec
le
monde », Ulrich conte de nouveau l’histoire de « la femme la plus mer
2380
tendues avec le monde », Ulrich conte de nouveau
l’
histoire de « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa r
2381
ec le monde », Ulrich conte de nouveau l’histoire
de
« la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : «
2382
monde », Ulrich conte de nouveau l’histoire de «
la
femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle
2383
Ulrich conte de nouveau l’histoire de « la femme
la
plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle l’avait r
2384
illeuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle
l’
avait ravi comme un poème d’amour écrit en secret, dont les allusions
2385
r sa route » : « Elle l’avait ravi comme un poème
d’
amour écrit en secret, dont les allusions sont chargées d’un bonheur e
2386
ravi comme un poème d’amour écrit en secret, dont
les
allusions sont chargées d’un bonheur encore inconnu… — N’est-il pas c
2387
écrit en secret, dont les allusions sont chargées
d’
un bonheur encore inconnu… — N’est-il pas contre nature de rapporter d
2388
heur encore inconnu… — N’est-il pas contre nature
de
rapporter de telles émotions à une enfant ? dit Agathe. — Seule une c
2389
nconnu… — N’est-il pas contre nature de rapporter
de
telles émotions à une enfant ? dit Agathe. — Seule une convoitise gro
2390
nt directe serait contre nature, répondit Ulrich.
L’
homme qui en serait capable engagerait la créature, désarmée et inache
2391
Ulrich. L’homme qui en serait capable engagerait
la
créature, désarmée et inachevée encore, dans des histoires pour quoi
2392
lle n’est pas faite. Il devrait faire abstraction
de
l’immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa pass
2393
n’est pas faite. Il devrait faire abstraction de
l’
immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa passion
2394
ite. Il devrait faire abstraction de l’immaturité
de
ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa passion avec un part
2395
faire abstraction de l’immaturité de ce corps et
de
cet esprit en formation, jouer sa passion avec un partenaire muet et
2396
t et caché21… C’est une tout autre attitude, avec
de
tout autres suites ! » Et, comme il sent encore une sorte de réprobat
2397
res suites ! » Et, comme il sent encore une sorte
de
réprobation, jalouse peut-être, chez Agathe, il ajoute : « Si j’ai ra
2398
é cette histoire, c’est qu’elle est une préface à
l’
amour fraternel ! » Je renonce à souligner les mots révélateurs dans l
2399
ce à l’amour fraternel ! » Je renonce à souligner
les
mots révélateurs dans le contexte de notre analyse : tout y passerait
2400
Je renonce à souligner les mots révélateurs dans
le
contexte de notre analyse : tout y passerait ! Non seulement ces deux
2401
à souligner les mots révélateurs dans le contexte
de
notre analyse : tout y passerait ! Non seulement ces deux pages se tr
2402
es se trouvent préfigurer une critique pénétrante
de
Lolita, mais elles introduisent un dialogue qui mène au cœur du drame
2403
ntroduisent un dialogue qui mène au cœur du drame
de
la passion : L’amour fraternel ? demanda Agathe, comme si elle enten
2404
oduisent un dialogue qui mène au cœur du drame de
la
passion : L’amour fraternel ? demanda Agathe, comme si elle entendai
2405
alogue qui mène au cœur du drame de la passion :
L’
amour fraternel ? demanda Agathe, comme si elle entendait ce terme pou
2406
mière fois… Ulrich dit brusquement : — Celui dont
les
excitations les plus fortes sont liées à des expériences qui sont tou
2407
ch dit brusquement : — Celui dont les excitations
les
plus fortes sont liées à des expériences qui sont toutes d’une manièr
2408
rtes sont liées à des expériences qui sont toutes
d’
une manière ou d’une autre impossibles, refuse les expériences possibl
2409
des expériences qui sont toutes d’une manière ou
d’
une autre impossibles, refuse les expériences possibles ! Il se peut q
2410
d’une manière ou d’une autre impossibles, refuse
les
expériences possibles ! Il se peut que l’imagination soit une fuite d
2411
refuse les expériences possibles ! Il se peut que
l’
imagination soit une fuite devant la vie, un refuge pour la lâcheté et
2412
l se peut que l’imagination soit une fuite devant
la
vie, un refuge pour la lâcheté et une caverne de vices, comme beaucou
2413
tion soit une fuite devant la vie, un refuge pour
la
lâcheté et une caverne de vices, comme beaucoup le prétendent. Je cro
2414
la vie, un refuge pour la lâcheté et une caverne
de
vices, comme beaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de la pe
2415
a lâcheté et une caverne de vices, comme beaucoup
le
prétendent. Je crois que l’histoire de la petite fille, et tous les a
2416
vices, comme beaucoup le prétendent. Je crois que
l’
histoire de la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avo
2417
e beaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire
de
la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avons parlé, l
2418
eaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de
la
petite fille, et tous les autres exemples dont nous avons parlé, loin
2419
crois que l’histoire de la petite fille, et tous
les
autres exemples dont nous avons parlé, loin de relever de la monstruo
2420
s exemples dont nous avons parlé, loin de relever
de
la monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une
2421
xemples dont nous avons parlé, loin de relever de
la
monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une in
2422
vons parlé, loin de relever de la monstruosité ou
de
la faiblesse, révèlent un refus du profane, une insubordination, un d
2423
s parlé, loin de relever de la monstruosité ou de
la
faiblesse, révèlent un refus du profane, une insubordination, un dési
2424
tion, un désir démesuré et démesurément passionné
d’
amour ! L’expérience impossible dans laquelle s’engage Ulrich se prés
2425
sir démesuré et démesurément passionné d’amour !
L’
expérience impossible dans laquelle s’engage Ulrich se présente d’abor
2426
e Ulrich se présente d’abord à sa méditation sous
la
forme d’un besoin d’amour « délivré des contre-courants et des aversi
2427
se présente d’abord à sa méditation sous la forme
d’
un besoin d’amour « délivré des contre-courants et des aversions socia
2428
d’abord à sa méditation sous la forme d’un besoin
d’
amour « délivré des contre-courants et des aversions sociales et sexue
2429
es aversions sociales et sexuelles » : Il rêvait
d’
une femme absolument inaccessible. Elle flottait devant ses yeux comme
2430
Elle flottait devant ses yeux comme ces journées
d’
arrière-automne à la montagne où l’air a quelque chose d’exsangue, d’a
2431
t ses yeux comme ces journées d’arrière-automne à
la
montagne où l’air a quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que
2432
e ces journées d’arrière-automne à la montagne où
l’
air a quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que les couleurs b
2433
re-automne à la montagne où l’air a quelque chose
d’
exsangue, d’agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de
2434
la montagne où l’air a quelque chose d’exsangue,
d’
agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la passion.
2435
quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que
les
couleurs brûlent à l’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle
2436
e, d’agonisant, tandis que les couleurs brûlent à
l’
extrême de la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Ag
2437
sant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême
de
la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Agathe, retr
2438
t, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de
la
passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Agathe, retrouv
2439
’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle
l’
image de sa sœur Agathe, retrouvée après de longues années, et qui, fu
2440
de la passion. À cette rêverie se mêle l’image
de
sa sœur Agathe, retrouvée après de longues années, et qui, fuyant son
2441
e mêle l’image de sa sœur Agathe, retrouvée après
de
longues années, et qui, fuyant son mari, vient habiter le petit hôtel
2442
es années, et qui, fuyant son mari, vient habiter
le
petit hôtel rococo qu’il possède au milieu d’un beau parc, dans Vienn
2443
d’un beau parc, dans Vienne. Souvent, même dans
les
années où Ulrich avait cherché sa voie seul et non sans insolence, le
2444
avait cherché sa voie seul et non sans insolence,
le
mot de sœur avait été chargé pour lui d’une nostalgie vague, bien qu’
2445
herché sa voie seul et non sans insolence, le mot
de
sœur avait été chargé pour lui d’une nostalgie vague, bien qu’il n’eû
2446
solence, le mot de sœur avait été chargé pour lui
d’
une nostalgie vague, bien qu’il n’eût jamais songé, alors, qu’il possé
2447
es phénomènes analogues sont fréquents. Dans plus
d’
une existence, la sœur imaginaire n’est que la forme juvénile, insaisi
2448
logues sont fréquents. Dans plus d’une existence,
la
sœur imaginaire n’est que la forme juvénile, insaisissable, d’un beso
2449
lus d’une existence, la sœur imaginaire n’est que
la
forme juvénile, insaisissable, d’un besoin d’amour qui, plus tard, le
2450
naire n’est que la forme juvénile, insaisissable,
d’
un besoin d’amour qui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d
2451
que la forme juvénile, insaisissable, d’un besoin
d’
amour qui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d’un oiseau,
2452
nsaisissable, d’un besoin d’amour qui, plus tard,
les
rêves refroidis, se contentera d’un oiseau, d’un animal quelconque, o
2453
ui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera
d’
un oiseau, d’un animal quelconque, ou se tournera vers l’humanité et l
2454
, les rêves refroidis, se contentera d’un oiseau,
d’
un animal quelconque, ou se tournera vers l’humanité et le prochain.
2455
seau, d’un animal quelconque, ou se tournera vers
l’
humanité et le prochain. De Chateaubriand à d’Annunzio et à Thomas Ma
2456
mal quelconque, ou se tournera vers l’humanité et
le
prochain. De Chateaubriand à d’Annunzio et à Thomas Mann, en passant
2457
, ou se tournera vers l’humanité et le prochain.
De
Chateaubriand à d’Annunzio et à Thomas Mann, en passant par le romant
2458
rs l’humanité et le prochain. De Chateaubriand à
d’
Annunzio et à Thomas Mann, en passant par le romantisme allemand, fran
2459
and à d’Annunzio et à Thomas Mann, en passant par
le
romantisme allemand, français et anglais, on sait assez la fortune li
2460
isme allemand, français et anglais, on sait assez
la
fortune littéraire de cette forme d’amour interdit, dont il serait cu
2461
s et anglais, on sait assez la fortune littéraire
de
cette forme d’amour interdit, dont il serait curieux de chercher pour
2462
n sait assez la fortune littéraire de cette forme
d’
amour interdit, dont il serait curieux de chercher pourquoi l’époque o
2463
te forme d’amour interdit, dont il serait curieux
de
chercher pourquoi l’époque où se passe le roman de Musil — veille de
2464
rdit, dont il serait curieux de chercher pourquoi
l’
époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — c
2465
curieux de chercher pourquoi l’époque où se passe
le
roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les d
2466
e chercher pourquoi l’époque où se passe le roman
de
Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers p
2467
i l’époque où se passe le roman de Musil — veille
de
la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente
2468
’époque où se passe le roman de Musil — veille de
la
guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et
2469
se passe le roman de Musil — veille de la guerre
de
1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et fascinant
2470
— veille de la guerre de 1914 — connut peut-être
les
derniers prestiges. La lente et fascinante histoire de la prise de co
2471
e 1914 — connut peut-être les derniers prestiges.
La
lente et fascinante histoire de la prise de conscience, puis du choix
2472
rniers prestiges. La lente et fascinante histoire
de
la prise de conscience, puis du choix de cet amour, par deux êtres en
2473
ers prestiges. La lente et fascinante histoire de
la
prise de conscience, puis du choix de cet amour, par deux êtres en to
2474
histoire de la prise de conscience, puis du choix
de
cet amour, par deux êtres en tout point normaux, supérieurement intel
2475
rmaux, supérieurement intelligents, intégrés dans
la
vie sociale d’une capitale européenne mais irrités par son insignifia
2476
rement intelligents, intégrés dans la vie sociale
d’
une capitale européenne mais irrités par son insignifiance, remplit la
2477
par son insignifiance, remplit la seconde partie
de
ce vaste roman. La réserve savante des descriptions, l’humour impitoy
2478
nce, remplit la seconde partie de ce vaste roman.
La
réserve savante des descriptions, l’humour impitoyable des réflexions
2479
vaste roman. La réserve savante des descriptions,
l’
humour impitoyable des réflexions échangées par le frère et la sœur, l
2480
l’humour impitoyable des réflexions échangées par
le
frère et la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs n
2481
itoyable des réflexions échangées par le frère et
la
sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies sp
2482
des réflexions échangées par le frère et la sœur,
la
qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies spirituelle
2483
ons échangées par le frère et la sœur, la qualité
de
leurs exigences morales et de leurs nostalgies spirituelles composent
2484
la sœur, la qualité de leurs exigences morales et
de
leurs nostalgies spirituelles composent un philtre d’une efficacité i
2485
eurs nostalgies spirituelles composent un philtre
d’
une efficacité inégalée dans la littérature contemporaine. Ce n’est pa
2486
mposent un philtre d’une efficacité inégalée dans
la
littérature contemporaine. Ce n’est pas René et ce n’est pas Byron, c
2487
st pas décadent ni scandaleux. S’agirait-il moins
d’
un inceste que des relations entre Animus et Anima, comme l’avancent d
2488
te que des relations entre Animus et Anima, comme
l’
avancent des commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que de la passion
2489
t des commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que
de
la passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché europée
2490
es commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que de
la
passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché européenne
2491
s’agit, pour moi, que de la passion, c’est-à-dire
d’
un secret fondamental de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que
2492
la passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental
de
la psyché européenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la
2493
passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de
la
psyché européenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la «
2494
d’un secret fondamental de la psyché européenne.
L’
inceste n’est ici que la condition même de la « dernière histoire d’am
2495
de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que
la
condition même de la « dernière histoire d’amour possible », et d’une
2496
péenne. L’inceste n’est ici que la condition même
de
la « dernière histoire d’amour possible », et d’une admirable analyse
2497
nne. L’inceste n’est ici que la condition même de
la
« dernière histoire d’amour possible », et d’une admirable analyse du
2498
i que la condition même de la « dernière histoire
d’
amour possible », et d’une admirable analyse du spectre spirituel de l
2499
de la « dernière histoire d’amour possible », et
d’
une admirable analyse du spectre spirituel de l’Occident. Voici la dia
2500
, et d’une admirable analyse du spectre spirituel
de
l’Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’
2501
t d’une admirable analyse du spectre spirituel de
l’
Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’éla
2502
analyse du spectre spirituel de l’Occident. Voici
la
dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homm
2503
tre spirituel de l’Occident. Voici la dialectique
d’
Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange,
2504
uel de l’Occident. Voici la dialectique d’Éros et
d’
Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devo
2505
Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè,
la
lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aime
2506
la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre
l’
élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, f
2507
’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte
l’
homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute
2508
apè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers
l’
ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « A
2509
te entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et
le
devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une obj
2510
’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir
d’
aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une objectivité r
2511
i porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aimer
les
autres, fondement de toute société. « Avec une objectivité relative,
2512
’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement
de
toute société. « Avec une objectivité relative, il s’avoua que les re
2513
. « Avec une objectivité relative, il s’avoua que
les
relations entre Agathe et lui avaient comporté dès le début une bonne
2514
elations entre Agathe et lui avaient comporté dès
le
début une bonne dose d’aversion pour la société… » Et Musil, dans une
2515
lui avaient comporté dès le début une bonne dose
d’
aversion pour la société… » Et Musil, dans une note pour l’un des chap
2516
porté dès le début une bonne dose d’aversion pour
la
société… » Et Musil, dans une note pour l’un des chapitres non termin
2517
e pour l’un des chapitres non terminés, ajoute :
L’
homme qui tend à Dieu, selon Adler, est celui qui est privé de sens co
2518
tend à Dieu, selon Adler, est celui qui est privé
de
sens communautaire — selon Schleiermacher, celui qui est indifférent
2519
selon Schleiermacher, celui qui est indifférent à
la
morale… Je dois t’aimer (pense Agathe) parce que je ne puis aimer les
2520
t’aimer (pense Agathe) parce que je ne puis aimer
les
autres. Dieu et l’antisocial. Dès le début, son amour pour Ulrich a m
2521
e) parce que je ne puis aimer les autres. Dieu et
l’
antisocial. Dès le début, son amour pour Ulrich a mobilisé son hostili
2522
puis aimer les autres. Dieu et l’antisocial. Dès
le
début, son amour pour Ulrich a mobilisé son hostilité à l’égard du mo
2523
ich a mobilisé son hostilité à l’égard du monde.
Le
moment négateur du monde et du social, inhérent à toute vraie passion
2524
ent brûler. Et ils croient découvrir, aux époques
les
plus différentes, que c’est l’état présent de la société qui condamne
2525
vrir, aux époques les plus différentes, que c’est
l’
état présent de la société qui condamne la passion et rabat au mariage
2526
es les plus différentes, que c’est l’état présent
de
la société qui condamne la passion et rabat au mariage. Notre temps,
2527
les plus différentes, que c’est l’état présent de
la
société qui condamne la passion et rabat au mariage. Notre temps, qu
2528
e c’est l’état présent de la société qui condamne
la
passion et rabat au mariage. Notre temps, qui a probablement perdu l
2529
u mariage. Notre temps, qui a probablement perdu
la
notion de passion amoureuse, parce que celle-ci est plus religieuse q
2530
Notre temps, qui a probablement perdu la notion
de
passion amoureuse, parce que celle-ci est plus religieuse que sexuell
2531
-ci est plus religieuse que sexuelle, juge puéril
de
se préoccuper encore d’amour, mais voue tous ses efforts au mariage,
2532
que sexuelle, juge puéril de se préoccuper encore
d’
amour, mais voue tous ses efforts au mariage, dont il analyse le proce
2533
voue tous ses efforts au mariage, dont il analyse
le
processus naturel avec une méticuleuse vigueur. Déjà alors étaient pa
2534
iculeuse vigueur. Déjà alors étaient parus nombre
de
ces livres qui parlent, avec la candeur loyale d’un maître de gymnast
2535
ient parus nombre de ces livres qui parlent, avec
la
candeur loyale d’un maître de gymnastique, des « révolutions de la vi
2536
de ces livres qui parlent, avec la candeur loyale
d’
un maître de gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et v
2537
s qui parlent, avec la candeur loyale d’un maître
de
gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et veulent aider
2538
ale d’un maître de gymnastique, des « révolutions
de
la vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néan
2539
d’un maître de gymnastique, des « révolutions de
la
vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néanmoi
2540
évolutions de la vie sexuelle », et veulent aider
les
hommes à être mariés, et néanmoins contents. L’homme et la femme n’y
2541
les hommes à être mariés, et néanmoins contents.
L’
homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femell
2542
à être mariés, et néanmoins contents. L’homme et
la
femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femelle » ou enco
2543
L’homme et la femme n’y sont plus que « porteurs
de
germe mâle ou femelle » ou encore « partenaires sexuels » et l’on bap
2544
ou femelle » ou encore « partenaires sexuels » et
l’
on baptise « problème sexuel » l’ennui qu’il s’agit de bannir de leurs
2545
res sexuels » et l’on baptise « problème sexuel »
l’
ennui qu’il s’agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de var
2546
baptise « problème sexuel » l’ennui qu’il s’agit
de
bannir de leurs rapports par toute espèce de variantes physiques ou p
2547
problème sexuel » l’ennui qu’il s’agit de bannir
de
leurs rapports par toute espèce de variantes physiques ou psychiques.
2548
agit de bannir de leurs rapports par toute espèce
de
variantes physiques ou psychiques. Mais le besoin de passion, rencon
2549
spèce de variantes physiques ou psychiques. Mais
le
besoin de passion, rencontrant l’interdit, qui est l’antisocial par e
2550
ariantes physiques ou psychiques. Mais le besoin
de
passion, rencontrant l’interdit, qui est l’antisocial par excellence,
2551
ychiques. Mais le besoin de passion, rencontrant
l’
interdit, qui est l’antisocial par excellence, projette immédiatement
2552
esoin de passion, rencontrant l’interdit, qui est
l’
antisocial par excellence, projette immédiatement sur lui sa nostalgie
2553
ence, projette immédiatement sur lui sa nostalgie
d’
un désir infini, quitte à nommer destin cette projection. C’est alors
2554
tte à nommer destin cette projection. C’est alors
la
dialectique de la pure passion tristanienne qui prend son essor : thè
2555
stin cette projection. C’est alors la dialectique
de
la pure passion tristanienne qui prend son essor : thèmes du regard,
2556
n cette projection. C’est alors la dialectique de
la
pure passion tristanienne qui prend son essor : thèmes du regard, de
2557
stanienne qui prend son essor : thèmes du regard,
de
la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs
2558
nienne qui prend son essor : thèmes du regard, de
la
tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs re
2559
d son essor : thèmes du regard, de la tempête, et
de
l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisè
2560
on essor : thèmes du regard, de la tempête, et de
l’
épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisèren
2561
r : thèmes du regard, de la tempête, et de l’épée
de
chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisèrent, il n
2562
rd, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre
les
corps : Lorsque leurs regards se croisèrent, il n’y eut plus entre e
2563
rtitude : c’est que tout était décidé et que tous
les
interdits, maintenant, leur étaient indifférents… Chacune de leurs re
2564
s, maintenant, leur étaient indifférents… Chacune
de
leurs respirations leur publiait leur connivence ; ils subissaient, e
2565
subissaient, en bravant autrui, ce besoin commun
de
se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà
2566
ant autrui, ce besoin commun de se délivrer enfin
de
la tristesse du désir, mais le subir avait déjà tant de douceur que l
2567
autrui, ce besoin commun de se délivrer enfin de
la
tristesse du désir, mais le subir avait déjà tant de douceur que les
2568
se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais
le
subir avait déjà tant de douceur que les images de l’accomplissement
2569
sir, mais le subir avait déjà tant de douceur que
les
images de l’accomplissement étaient bien près de se détacher d’eux et
2570
e subir avait déjà tant de douceur que les images
de
l’accomplissement étaient bien près de se détacher d’eux et les uniss
2571
ubir avait déjà tant de douceur que les images de
l’
accomplissement étaient bien près de se détacher d’eux et les unissaie
2572
’accomplissement étaient bien près de se détacher
d’
eux et les unissaient déjà dans leur imagination, comme la tempête, de
2573
ssement étaient bien près de se détacher d’eux et
les
unissaient déjà dans leur imagination, comme la tempête, devant les v
2574
les unissaient déjà dans leur imagination, comme
la
tempête, devant les vagues, cravache un voile d’écume ; une exigence
2575
à dans leur imagination, comme la tempête, devant
les
vagues, cravache un voile d’écume ; une exigence plus forte encore le
2576
la tempête, devant les vagues, cravache un voile
d’
écume ; une exigence plus forte encore leur commandait le calme, et il
2577
; une exigence plus forte encore leur commandait
le
calme, et ils furent incapables de se toucher de nouveau. L’équivoqu
2578
eur commandait le calme, et ils furent incapables
de
se toucher de nouveau. L’équivoque essentielle entre l’amour projeté
2579
ils furent incapables de se toucher de nouveau.
L’
équivoque essentielle entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de
2580
oucher de nouveau. L’équivoque essentielle entre
l’
amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un
2581
essentielle entre l’amour projeté sur l’autre et
le
refus de la possession qui mettrait un terme au désir, explique le ch
2582
lle entre l’amour projeté sur l’autre et le refus
de
la possession qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’un
2583
entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de
la
possession qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’un obj
2584
ssession qui mettrait un terme au désir, explique
le
choix d’un objet interdit, recréant sans cesse la distance nécessaire
2585
qui mettrait un terme au désir, explique le choix
d’
un objet interdit, recréant sans cesse la distance nécessaire à « l’am
2586
le choix d’un objet interdit, recréant sans cesse
la
distance nécessaire à « l’amour de loin » des troubadours. Mais quel
2587
t, recréant sans cesse la distance nécessaire à «
l’
amour de loin » des troubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir
2588
ant sans cesse la distance nécessaire à « l’amour
de
loin » des troubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir de l’au
2589
roubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir
de
l’autre, ou seulement Désir en soi ? Les héros de Musil en parlent av
2590
-il désir de l’autre, ou seulement Désir en soi ?
Les
héros de Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne
2591
de l’autre, ou seulement Désir en soi ? Les héros
de
Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne, voire u
2592
oi ? Les héros de Musil en parlent avec une sorte
de
lucidité toute goethéenne, voire un peu didactique par endroit : Dir
2593
es bras, alors que ce qu’on aime réellement c’est
la
personne provoquée par la passion, cette idole barbare, qui n’est pas
2594
n aime réellement c’est la personne provoquée par
la
passion, cette idole barbare, qui n’est pas la même ! — À t’entendre,
2595
ar la passion, cette idole barbare, qui n’est pas
la
même ! — À t’entendre, dit Agathe, il faudrait croire qu’on n’aime pa
2596
e, il faudrait croire qu’on n’aime pas réellement
la
personne réelle et qu’on aime réellement une personne irréelle ? — Là
2597
aime réellement une personne irréelle ? — Là est
le
nœud de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne ré
2598
ellement une personne irréelle ? — Là est le nœud
de
l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doi
2599
ement une personne irréelle ? — Là est le nœud de
l’
affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doit r
2600
éelle ? — Là est le nœud de l’affaire : dans tous
les
rapports extérieurs, la personne réelle doit représenter la personne
2601
de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs,
la
personne réelle doit représenter la personne rêvée et même ne faire q
2602
s extérieurs, la personne réelle doit représenter
la
personne rêvée et même ne faire qu’un avec elle. D’où les innombrable
2603
personne rêvée et même ne faire qu’un avec elle.
D’
où les innombrables confusions qui donnent au naïf commerce de l’amour
2604
onne rêvée et même ne faire qu’un avec elle. D’où
les
innombrables confusions qui donnent au naïf commerce de l’amour un ca
2605
ombrables confusions qui donnent au naïf commerce
de
l’amour un caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi les amant
2606
rables confusions qui donnent au naïf commerce de
l’
amour un caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi les amants p
2607
caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi
les
amants passionnés en viennent toujours à invoquer le mythe platonicie
2608
amants passionnés en viennent toujours à invoquer
le
mythe platonicien des deux moitiés de l’être qui se cherchent : Ce d
2609
à invoquer le mythe platonicien des deux moitiés
de
l’être qui se cherchent : Ce désir d’un double de l’autre sexe qui n
2610
invoquer le mythe platonicien des deux moitiés de
l’
être qui se cherchent : Ce désir d’un double de l’autre sexe qui nous
2611
ux moitiés de l’être qui se cherchent : Ce désir
d’
un double de l’autre sexe qui nous ressemble absolument tout en étant
2612
e l’être qui se cherchent : Ce désir d’un double
de
l’autre sexe qui nous ressemble absolument tout en étant un autre, d’
2613
nous ressemble absolument tout en étant un autre,
d’
une créature magique qui soit nous tout en possédant l’avantage, sur t
2614
créature magique qui soit nous tout en possédant
l’
avantage, sur toutes nos imaginations, d’une existence autonome… on en
2615
ossédant l’avantage, sur toutes nos imaginations,
d’
une existence autonome… on en retrouve des traces jusque dans les circ
2616
e autonome… on en retrouve des traces jusque dans
les
circonstances les plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout
2617
retrouve des traces jusque dans les circonstances
les
plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tou
2618
es jusque dans les circonstances les plus banales
de
l’amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tout travesti, comm
2619
jusque dans les circonstances les plus banales de
l’
amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tout travesti, comme d
2620
circonstances les plus banales de l’amour : dans
l’
attrait lié à tout changement, à tout travesti, comme dans l’importanc
2621
ié à tout changement, à tout travesti, comme dans
l’
importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les g
2622
ngement, à tout travesti, comme dans l’importance
de
l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les i
2623
ment, à tout travesti, comme dans l’importance de
l’
unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les impl
2624
travesti, comme dans l’importance de l’unisson et
de
la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passi
2625
vesti, comme dans l’importance de l’unisson et de
la
répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions
2626
ans l’importance de l’unisson et de la répétition
de
soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions amoureuses so
2627
’unisson et de la répétition de soi dans l’autre…
Les
grandes, les implacables passions amoureuses sont toutes liées au fai
2628
e la répétition de soi dans l’autre… Les grandes,
les
implacables passions amoureuses sont toutes liées au fait qu’un être
2629
s liées au fait qu’un être s’imagine voir son moi
le
plus secret l’épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’i
2630
qu’un être s’imagine voir son moi le plus secret
l’
épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusion que le
2631
gine voir son moi le plus secret l’épier derrière
le
rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusion que le Moi s’abolit dans
2632
e plus secret l’épier derrière le rideau des yeux
d’
un autre. D’où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’in
2633
l’épier derrière le rideau des yeux d’un autre.
D’
où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction q
2634
ier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où
l’
illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction que ch
2635
rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusion que
le
Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction que chante le deuxièm
2636
où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit
de
l’indistinction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit bri
2637
l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de
l’
indistinction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit brilla
2638
it de l’indistinction que chante le deuxième acte
de
Tristan : La nuit brillante enferme en ses bras maternels toutes les
2639
inction que chante le deuxième acte de Tristan :
La
nuit brillante enferme en ses bras maternels toutes les contradiction
2640
it brillante enferme en ses bras maternels toutes
les
contradictions, et sur son cœur, il n’est plus de parole vraie ou fau
2641
es contradictions, et sur son cœur, il n’est plus
de
parole vraie ou fausse, chacune étant, hors de l’obscur, l’incomparab
2642
de parole vraie ou fausse, chacune étant, hors de
l’
obscur, l’incomparable naissance de l’esprit, celle que l’homme connaî
2643
vraie ou fausse, chacune étant, hors de l’obscur,
l’
incomparable naissance de l’esprit, celle que l’homme connaît dans l’i
2644
étant, hors de l’obscur, l’incomparable naissance
de
l’esprit, celle que l’homme connaît dans l’invention d’une pensée… Da
2645
nt, hors de l’obscur, l’incomparable naissance de
l’
esprit, celle que l’homme connaît dans l’invention d’une pensée… Dans
2646
, l’incomparable naissance de l’esprit, celle que
l’
homme connaît dans l’invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi
2647
sance de l’esprit, celle que l’homme connaît dans
l’
invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne retient rien en l
2648
sprit, celle que l’homme connaît dans l’invention
d’
une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne retient rien en lui-même… le
2649
dans l’invention d’une pensée… Dans ces nuits-là,
le
Moi ne retient rien en lui-même… le Soi-même exalté rayonne dans un o
2650
ces nuits-là, le Moi ne retient rien en lui-même…
le
Soi-même exalté rayonne dans un oubli infini de soi-même… » Mais Agat
2651
… le Soi-même exalté rayonne dans un oubli infini
de
soi-même… » Mais Agathe dit un peu plus tard : « Pourquoi ne connais-
2652
qui, au dernier moment, nous sépare ? Mais ici,
le
roman de Musil s’engage dans deux voies divergentes : il nous en rest
2653
dernier moment, nous sépare ? Mais ici, le roman
de
Musil s’engage dans deux voies divergentes : il nous en reste des fra
2654
ement poussés, inconciliables. Première version :
le
frère et la sœur cèdent à leur amour, réfugiés sans passeports dans u
2655
s, inconciliables. Première version : le frère et
la
sœur cèdent à leur amour, réfugiés sans passeports dans une île de l’
2656
ns passeports dans une île de l’Adriatique. Notes
de
Musil, pour un chapitre intitulé Le Voyage au Paradis : C’est notre
2657
atique. Notes de Musil, pour un chapitre intitulé
Le
Voyage au Paradis : C’est notre destin : peut-être aimons-nous ce qu
2658
est interdit. Mais nous ne nous tuerons pas avant
d’
avoir fait une tentative extrême. Le monde est fugace, fluide : fais c
2659
ons pas avant d’avoir fait une tentative extrême.
Le
monde est fugace, fluide : fais ce que veux… Un homme ne va jamais si
2660
enant sur un haut balcon, entrelacés et enlacés à
l’
indicible comme deux amants qui, l’instant d’après, se précipiteront d
2661
s et enlacés à l’indicible comme deux amants qui,
l’
instant d’après, se précipiteront dans le vide. Ils se précipitèrent.
2662
nts qui, l’instant d’après, se précipiteront dans
le
vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta. L’instant demeura i
2663
cipiteront dans le vide. Ils se précipitèrent. Et
le
vide les porta. L’instant demeura immobile, sans monter ni descendre.
2664
nt dans le vide. Ils se précipitèrent. Et le vide
les
porta. L’instant demeura immobile, sans monter ni descendre. Agathe e
2665
vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta.
L’
instant demeura immobile, sans monter ni descendre. Agathe et Ulrich r
2666
nt un bonheur dont ils ne savaient pas si c’était
de
la tristesse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’exception
2667
un bonheur dont ils ne savaient pas si c’était de
la
tristesse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’exceptionnel
2668
e savaient pas si c’était de la tristesse ; seule
la
conviction d’être élus pour vivre l’exceptionnel retint leurs larmes…
2669
si c’était de la tristesse ; seule la conviction
d’
être élus pour vivre l’exceptionnel retint leurs larmes… Avec les form
2670
esse ; seule la conviction d’être élus pour vivre
l’
exceptionnel retint leurs larmes… Avec les formes limitatives s’étaien
2671
ur vivre l’exceptionnel retint leurs larmes… Avec
les
formes limitatives s’étaient perdues toutes les limites et, comme ils
2672
c les formes limitatives s’étaient perdues toutes
les
limites et, comme ils ne percevaient plus aucune séparation, ni en eu
2673
evaient plus aucune séparation, ni en eux ni dans
les
choses, ils ne formaient plus qu’un seul être. Mais cet accomplissem
2674
s qu’un seul être. Mais cet accomplissement dans
l’
Ile, symbolique de l’abolition du social, dévoile l’échec fondamental
2675
Mais cet accomplissement dans l’Ile, symbolique
de
l’abolition du social, dévoile l’échec fondamental de toute passion :
2676
ais cet accomplissement dans l’Ile, symbolique de
l’
abolition du social, dévoile l’échec fondamental de toute passion : E
2677
Ile, symbolique de l’abolition du social, dévoile
l’
échec fondamental de toute passion : Entre deux êtres isolés, il n’y
2678
’abolition du social, dévoile l’échec fondamental
de
toute passion : Entre deux êtres isolés, il n’y a pas d’amour possib
2679
passion : Entre deux êtres isolés, il n’y a pas
d’
amour possible » reconnaît Ulrich. « Un amour peut naître par défi, il
2680
amour peut naître par défi, il ne peut être fait
de
défi. Il faut qu’il soit inséré dans une société. Il n’est pas un con
2681
inséré dans une société. Il n’est pas un contenu
de
vie, mais une négation, une exception faite à tous les contenus de vi
2682
ie, mais une négation, une exception faite à tous
les
contenus de vie. Or il faut à une exception quelque chose dont elle s
2683
négation, une exception faite à tous les contenus
de
vie. Or il faut à une exception quelque chose dont elle soit l’except
2684
faut à une exception quelque chose dont elle soit
l’
exception. On ne peut vivre d’une négation pure. Sous une forme intel
2685
hose dont elle soit l’exception. On ne peut vivre
d’
une négation pure. Sous une forme intellectualisée — il s’agit de sim
2686
ure. Sous une forme intellectualisée — il s’agit
de
simples notes pour une suite à écrire — Musil transpose ici l’épisode
2687
tes pour une suite à écrire — Musil transpose ici
l’
épisode des amants légendaires bannis dans la forêt du Morois : le phi
2688
ici l’épisode des amants légendaires bannis dans
la
forêt du Morois : le philtre ayant cessé d’agir après trois ans, ils
2689
ants légendaires bannis dans la forêt du Morois :
le
philtre ayant cessé d’agir après trois ans, ils découvrent que le mon
2690
dans la forêt du Morois : le philtre ayant cessé
d’
agir après trois ans, ils découvrent que le monde existe encore et les
2691
cessé d’agir après trois ans, ils découvrent que
le
monde existe encore et les appelle… « Deh ! dit Tristan, quelle dépar
2692
ans, ils découvrent que le monde existe encore et
les
appelle… « Deh ! dit Tristan, quelle départie ! ». Mais il y a plus.
2693
t Tristan, quelle départie ! ». Mais il y a plus.
La
lucidité de Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détr
2694
uelle départie ! ». Mais il y a plus. La lucidité
de
Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la p
2695
il y a plus. La lucidité de Musil s’attaque ici à
la
formule même du Roman et la détruit. Si la passion ne conduit pas à l
2696
Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et
la
détruit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut repr
2697
ici à la formule même du Roman et la détruit. Si
la
passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut reprendre ses droit
2698
man et la détruit. Si la passion ne conduit pas à
la
mort, si le Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’amour i
2699
truit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si
le
Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’amour interdit écho
2700
à la mort, si le Jour peut reprendre ses droits,
l’
expérience de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dan
2701
i le Jour peut reprendre ses droits, l’expérience
de
l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse p
2702
e Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de
l’
amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse psyc
2703
its, l’expérience de l’amour interdit échoue dans
la
réalité, et le Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et d
2704
ce de l’amour interdit échoue dans la réalité, et
le
Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’es
2705
interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans
l’
analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’est pourquoi Mus
2706
réalité, et le Roman dans l’analyse psychologique
la
plus banale et déprimante. C’est pourquoi Musil semble bien avoir éca
2707
semble bien avoir écarté cette fin-là, conforme à
la
logique du Mythe, pour s’engager dans la voie difficile d’une recherc
2708
nforme à la logique du Mythe, pour s’engager dans
la
voie difficile d’une recherche de l’amour mystique : c’est ce qu’il n
2709
e du Mythe, pour s’engager dans la voie difficile
d’
une recherche de l’amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne mill
2710
s’engager dans la voie difficile d’une recherche
de
l’amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’acce
2711
engager dans la voie difficile d’une recherche de
l’
amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’accessi
2712
herche de l’amour mystique : c’est ce qu’il nomme
le
règne millénaire ou l’accession à l’« autre vie », à l’état d’amour p
2713
que : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou
l’
accession à l’« autre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase d’un amo
2714
qu’il nomme le règne millénaire ou l’accession à
l’
« autre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase d’un amour non plus ég
2715
ne millénaire ou l’accession à l’« autre vie », à
l’
état d’amour pur, à l’extase d’un amour non plus égocentrique, mais bi
2716
énaire ou l’accession à l’« autre vie », à l’état
d’
amour pur, à l’extase d’un amour non plus égocentrique, mais bien allo
2717
ession à l’« autre vie », à l’état d’amour pur, à
l’
extase d’un amour non plus égocentrique, mais bien allocentrique : « N
2718
l’« autre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase
d’
un amour non plus égocentrique, mais bien allocentrique : « N’avoir pl
2719
ntrique, mais bien allocentrique : « N’avoir plus
de
centre du tout, participer au monde sans réserve, sans rien garder po
2720
ien garder pour soi, au sommet, cesser simplement
d’
être. » Cette attitude, qui rejoint le détachement bouddhique, mais qu
2721
simplement d’être. » Cette attitude, qui rejoint
le
détachement bouddhique, mais qui pourrait aussi manifester la rédempt
2722
nt bouddhique, mais qui pourrait aussi manifester
la
rédemption de la passion par l’amour vrai, est décrite au somptueux c
2723
mais qui pourrait aussi manifester la rédemption
de
la passion par l’amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitu
2724
is qui pourrait aussi manifester la rédemption de
la
passion par l’amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitulé
2725
aussi manifester la rédemption de la passion par
l’
amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitulé Souffles d’un j
2726
t décrite au somptueux chapitre intitulé Souffles
d’
un jour d’été. Il ne s’y passe rien qu’une longue conversation entre l
2727
au somptueux chapitre intitulé Souffles d’un jour
d’
été. Il ne s’y passe rien qu’une longue conversation entre le frère et
2728
e s’y passe rien qu’une longue conversation entre
le
frère et la sœur qui s’aiment, dans leur jardin où choit sans fin du
2729
rien qu’une longue conversation entre le frère et
la
sœur qui s’aiment, dans leur jardin où choit sans fin du haut des arb
2730
r jardin où choit sans fin du haut des arbres sur
le
vert assombri des pelouses le fleuve silencieux d’une neige de fleurs
2731
haut des arbres sur le vert assombri des pelouses
le
fleuve silencieux d’une neige de fleurs. À ce point, la passion fait
2732
e vert assombri des pelouses le fleuve silencieux
d’
une neige de fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence,
2733
bri des pelouses le fleuve silencieux d’une neige
de
fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence, la souffranc
2734
uve silencieux d’une neige de fleurs. À ce point,
la
passion fait place à la présence, la souffrance du désir à l’extase p
2735
ge de fleurs. À ce point, la passion fait place à
la
présence, la souffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi le
2736
À ce point, la passion fait place à la présence,
la
souffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi le roman au poèm
2737
ait place à la présence, la souffrance du désir à
l’
extase partagée — mais aussi le roman au poème. Quelques instants avan
2738
ffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi
le
roman au poème. Quelques instants avant sa mort, Musil travaillait à
2739
llait à ce chapitre, qui eût été, selon certains,
le
couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique
2740
tre, qui eût été, selon certains, le couronnement
de
l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la pla
2741
, qui eût été, selon certains, le couronnement de
l’
œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place
2742
selon certains, le couronnement de l’œuvre. Ainsi
le
Jardin clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la
2743
le couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos
de
la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortell
2744
couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de
la
présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle.
2745
i le Jardin clos de la présence mystique eût pris
la
place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’a
2746
in clos de la présence mystique eût pris la place
de
l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne é
2747
clos de la présence mystique eût pris la place de
l’
Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébau
2748
e la présence mystique eût pris la place de l’Ile
de
la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fû
2749
a présence mystique eût pris la place de l’Ile de
la
passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût d
2750
pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et
le
Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers D
2751
e de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis
de
l’ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers Dieu » auquel font all
2752
e la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de
l’
ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers Dieu » auquel font allusi
2753
oyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût devenu
le
« Voyage vers Dieu » auquel font allusion plusieurs notes pour le liv
2754
Dieu » auquel font allusion plusieurs notes pour
le
livre. Au terme d’un périple romanesque où tous les thèmes constants
2755
allusion plusieurs notes pour le livre. Au terme
d’
un périple romanesque où tous les thèmes constants de la passion sont
2756
e livre. Au terme d’un périple romanesque où tous
les
thèmes constants de la passion sont apparus et ont grandi l’un après
2757
n périple romanesque où tous les thèmes constants
de
la passion sont apparus et ont grandi l’un après l’autre, pour s’évan
2758
ériple romanesque où tous les thèmes constants de
la
passion sont apparus et ont grandi l’un après l’autre, pour s’évanoui
2759
e comme des îles dépassées, ce Jardin clos serait
l’
Ithaque d’une moderne Odyssée spirituelle. Mais cette présence heureus
2760
s îles dépassées, ce Jardin clos serait l’Ithaque
d’
une moderne Odyssée spirituelle. Mais cette présence heureuse dans l’a
2761
ée spirituelle. Mais cette présence heureuse dans
l’
amour partagé n’évoque-t-elle pas aussi un mystère plus prochain, une
2762
si un mystère plus prochain, une autre rédemption
de
l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait
2763
un mystère plus prochain, une autre rédemption de
l’
éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il
2764
plus prochain, une autre rédemption de l’éros par
l’
Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le
2765
ain, une autre rédemption de l’éros par l’Agapè ?
L’
interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le travesti
2766
tion de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant
de
l’amour sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconsc
2767
n de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de
l’
amour sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconscien
2768
fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été
le
travesti — tout à fait inconscient, j’en suis sûr — d’un amour trop r
2769
avesti — tout à fait inconscient, j’en suis sûr —
d’
un amour trop réel pour oser dire son nom dans un roman ? L’amour heur
2770
trop réel pour oser dire son nom dans un roman ?
L’
amour heureux n’a pas d’histoire, chacun sait cela depuis qu’on écrit
2771
e son nom dans un roman ? L’amour heureux n’a pas
d’
histoire, chacun sait cela depuis qu’on écrit des romans et qui passio
2772
ent. Mais cette convention littéraire, condamnant
le
mariage accompli, n’est-elle pas un tabou bien autrement redoutable,
2773
s un tabou bien autrement redoutable, aux yeux de
l’
écrivain et du lecteur, que toute espèce d’inceste ou de passion maudi
2774
eux de l’écrivain et du lecteur, que toute espèce
d’
inceste ou de passion maudite ? L’érotique du mariage est une terre in
2775
vain et du lecteur, que toute espèce d’inceste ou
de
passion maudite ? L’érotique du mariage est une terre inconnue pour l
2776
ue toute espèce d’inceste ou de passion maudite ?
L’
érotique du mariage est une terre inconnue pour la littérature occiden
2777
L’érotique du mariage est une terre inconnue pour
la
littérature occidentale. Il se peut que Musil, à son insu, l’ait appr
2778
re occidentale. Il se peut que Musil, à son insu,
l’
ait approchée plus que nul autre. Je signale au génie de demain ce pré
2779
approchée plus que nul autre. Je signale au génie
de
demain ce précurseur considérable, que sa lucidité a seule retenu d’a
2780
seur considérable, que sa lucidité a seule retenu
d’
achever l’un des plus beaux romans de l’Europe de naguère. IVLa pas
2781
seule retenu d’achever l’un des plus beaux romans
de
l’Europe de naguère. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’
2782
le retenu d’achever l’un des plus beaux romans de
l’
Europe de naguère. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’une
2783
d’achever l’un des plus beaux romans de l’Europe
de
naguère. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’une enquête
2784
re. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte
d’
une enquête récente, conduite dans le public américain, que les préfér
2785
Il résulte d’une enquête récente, conduite dans
le
public américain, que les préférences du grand nombre vont aux romans
2786
e récente, conduite dans le public américain, que
les
préférences du grand nombre vont aux romans écrits à la première pers
2787
que « chacun a vécus ou pourrait vivre », évitant
l’
exotisme, louant le way of life américain et confirmant sa morale opti
2788
s ou pourrait vivre », évitant l’exotisme, louant
le
way of life américain et confirmant sa morale optimiste. Tels étant l
2789
ain et confirmant sa morale optimiste. Tels étant
les
goûts du public, telles seraient donc, selon l’enquête, les condition
2790
les goûts du public, telles seraient donc, selon
l’
enquête, les conditions requises pour un succès de vente. En même temp
2791
du public, telles seraient donc, selon l’enquête,
les
conditions requises pour un succès de vente. En même temps paraissaie
2792
l’enquête, les conditions requises pour un succès
de
vente. En même temps paraissaient à New York deux romans écrits par d
2793
l’autre des sentiments et obsessions que bien peu
d’
hommes et moins encore de femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un ra
2794
obsessions que bien peu d’hommes et moins encore
de
femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un raillant cruellement le way
2795
vivre aux États-Unis ; l’un raillant cruellement
le
way of life américain, l’autre l’ignorant parfaitement ; tous les deu
2796
ant cruellement le way of life américain, l’autre
l’
ignorant parfaitement ; tous les deux s’achevant sur un échec tragique
2797
américain, l’autre l’ignorant parfaitement ; tous
les
deux s’achevant sur un échec tragique, et condamnant implicitement la
2798
ur un échec tragique, et condamnant implicitement
la
société qui écrase le personnage central. Or, dans la liste des best-
2799
et condamnant implicitement la société qui écrase
le
personnage central. Or, dans la liste des best-sellers américains, ce
2800
ociété qui écrase le personnage central. Or, dans
la
liste des best-sellers américains, ces deux romans se disputent depui
2801
leurs que cette fortune subite (réduisant à néant
les
dires d’experts) soit le seul trait commun aux deux ouvrages : elle m
2802
cette fortune subite (réduisant à néant les dires
d’
experts) soit le seul trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraî
2803
bite (réduisant à néant les dires d’experts) soit
le
seul trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraît d’autant plus
2804
trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraît
d’
autant plus surprenante. Je vois bien qu’on peut l’attribuer à des mot
2805
’autant plus surprenante. Je vois bien qu’on peut
l’
attribuer à des motifs accidentels et différents, scandale moral dans
2806
fs accidentels et différents, scandale moral dans
le
cas de Lolita, manifestation politique dans le cas du Docteur Jivago.
2807
dentels et différents, scandale moral dans le cas
de
Lolita, manifestation politique dans le cas du Docteur Jivago. Mais c
2808
ns le cas de Lolita, manifestation politique dans
le
cas du Docteur Jivago. Mais cela n’explique pas tout, même si c’est v
2809
t, même si c’est vrai, ce dont je doute. Pourquoi
l’
enquête est-elle muette sur ce qui fait depuis des siècles (depuis le
2810
muette sur ce qui fait depuis des siècles (depuis
le
xiie siècle exactement) qu’un roman soit vraiment un roman, et nous
2811
roman soit vraiment un roman, et nous passionne ?
Les
préférences qu’avoue le public interrogé devraient le porter, si l’on
2812
man, et nous passionne ? Les préférences qu’avoue
le
public interrogé devraient le porter, si l’on en croit l’enquête, ver
2813
références qu’avoue le public interrogé devraient
le
porter, si l’on en croit l’enquête, vers une version américaine du «
2814
avoue le public interrogé devraient le porter, si
l’
on en croit l’enquête, vers une version américaine du « réalisme socia
2815
c interrogé devraient le porter, si l’on en croit
l’
enquête, vers une version américaine du « réalisme socialiste », d’où
2816
ne version américaine du « réalisme socialiste »,
d’
où l’amour-passion est exclu. Or je vois triompher dans ce même public
2817
rsion américaine du « réalisme socialiste », d’où
l’
amour-passion est exclu. Or je vois triompher dans ce même public deux
2818
je vois triompher dans ce même public deux romans
de
l’amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simplem
2819
vois triompher dans ce même public deux romans de
l’
amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simplement
2820
romans de l’amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit
d’
un refoulement ? Ou simplement que les questions posées suggéraient de
2821
qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simplement que
les
questions posées suggéraient des réponses conformes aux préjugés du m
2822
ses conformes aux préjugés du magazine qui a fait
l’
enquête ? Ce qui est sûr, c’est que l’amour-passion demeure mal vu, ma
2823
qui a fait l’enquête ? Ce qui est sûr, c’est que
l’
amour-passion demeure mal vu, mais n’en fascine que mieux l’homme et l
2824
ssion demeure mal vu, mais n’en fascine que mieux
l’
homme et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de
2825
re mal vu, mais n’en fascine que mieux l’homme et
la
femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’éducation
2826
et la femme du xxe siècle américain, nonobstant
les
progrès de l’éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mari
2827
du xxe siècle américain, nonobstant les progrès
de
l’éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mariage dès les
2828
xxe siècle américain, nonobstant les progrès de
l’
éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mariage dès les ba
2829
nonobstant les progrès de l’éducation sexuelle et
la
préparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’école primaire.
2830
elle et la préparation rationnelle au mariage dès
les
bancs de l’école primaire. Cependant, l’attribution du prix Nobel aya
2831
préparation rationnelle au mariage dès les bancs
de
l’école primaire. Cependant, l’attribution du prix Nobel ayant fait d
2832
éparation rationnelle au mariage dès les bancs de
l’
école primaire. Cependant, l’attribution du prix Nobel ayant fait du D
2833
age dès les bancs de l’école primaire. Cependant,
l’
attribution du prix Nobel ayant fait du Docteur Jivago l’objet d’une p
2834
bution du prix Nobel ayant fait du Docteur Jivago
l’
objet d’une polémique mondiale où l’URSS et l’Ouest s’affrontent une f
2835
u prix Nobel ayant fait du Docteur Jivago l’objet
d’
une polémique mondiale où l’URSS et l’Ouest s’affrontent une fois de p
2836
octeur Jivago l’objet d’une polémique mondiale où
l’
URSS et l’Ouest s’affrontent une fois de plus, pour des raisons, d’ail
2837
ago l’objet d’une polémique mondiale où l’URSS et
l’
Ouest s’affrontent une fois de plus, pour des raisons, d’ailleurs, qui
2838
, d’ailleurs, qui ne sont pas dans ce livre, plus
d’
un lecteur sera sincèrement choqué de m’en voir parler comme d’un roma
2839
livre, plus d’un lecteur sera sincèrement choqué
de
m’en voir parler comme d’un roman d’amour. À vrai dire, ma thèse va p
2840
sera sincèrement choqué de m’en voir parler comme
d’
un roman d’amour. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est « l’affai
2841
ement choqué de m’en voir parler comme d’un roman
d’
amour. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est « l’affaire Pasterna
2842
our. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est «
l’
affaire Pasternak » dans son ensemble, j’entends le drame entre l’aute
2843
’affaire Pasternak » dans son ensemble, j’entends
le
drame entre l’auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré d
2844
nak » dans son ensemble, j’entends le drame entre
l’
auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lu
2845
son ensemble, j’entends le drame entre l’auteur,
le
peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lui-même, qu
2846
tends le drame entre l’auteur, le peuple russe et
le
régime, drame préfiguré dans le roman lui-même, que j’interprète comm
2847
e peuple russe et le régime, drame préfiguré dans
le
roman lui-même, que j’interprète comme une affaire d’amour-passion. V
2848
oman lui-même, que j’interprète comme une affaire
d’
amour-passion. Voyons les faits. Pasternak écrit un énorme roman (dont
2849
erprète comme une affaire d’amour-passion. Voyons
les
faits. Pasternak écrit un énorme roman (dont une partie seulement ser
2850
dont une partie seulement sera publiée) décrivant
les
prodromes de la révolution russe, puis les luttes des années héroïque
2851
e seulement sera publiée) décrivant les prodromes
de
la révolution russe, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la
2852
eulement sera publiée) décrivant les prodromes de
la
révolution russe, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la NE
2853
rivant les prodromes de la révolution russe, puis
les
luttes des années héroïques, jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre p
2854
se, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à
la
NEP, tout cela sans prendre parti pour les vertus des Rouges contre l
2855
jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre parti pour
les
vertus des Rouges contre les vices des Blancs. Il est normal que le r
2856
s prendre parti pour les vertus des Rouges contre
les
vices des Blancs. Il est normal que le régime, étant ce qu’il est, co
2857
es contre les vices des Blancs. Il est normal que
le
régime, étant ce qu’il est, condamne ce livre. Il est normal que le r
2858
e qu’il est, condamne ce livre. Il est normal que
le
roman condamné ne puisse paraître qu’en Europe. Il est normal que le
2859
e puisse paraître qu’en Europe. Il est normal que
le
jury du prix Nobel le couronne parce que c’est un beau livre et parce
2860
n Europe. Il est normal que le jury du prix Nobel
le
couronne parce que c’est un beau livre et parce que son auteur est re
2861
uteur est resté un homme libre. Il est normal que
l’
URSS, au lieu de l’interpréter comme un hommage rendu à son libéralism
2862
homme libre. Il est normal que l’URSS, au lieu de
l’
interpréter comme un hommage rendu à son libéralisme, voie dans ce ges
2863
este une offense à son autorité. Normal enfin que
le
syndicat des écrivains déguise en loyauté sa jalousie et rejette le g
2864
rivains déguise en loyauté sa jalousie et rejette
le
glorieux confrère en le couvrant d’insultes officielles. Dans le conc
2865
té sa jalousie et rejette le glorieux confrère en
le
couvrant d’insultes officielles. Dans le concert mondial qui s’ensuit
2866
ie et rejette le glorieux confrère en le couvrant
d’
insultes officielles. Dans le concert mondial qui s’ensuit, hommages e
2867
frère en le couvrant d’insultes officielles. Dans
le
concert mondial qui s’ensuit, hommages en Occident, outrages en URSS
2868
hommages en Occident, outrages en URSS et lettres
de
cosaques zaporogues au Kremlin, tout est scandaleusement normal, jusq
2869
est scandaleusement normal, jusque-là. Mais voici
l’
insolite : les autorités soviétiques ayant annoncé qu’elles ne mettrai
2870
sement normal, jusque-là. Mais voici l’insolite :
les
autorités soviétiques ayant annoncé qu’elles ne mettraient aucun obst
2871
é qu’elles ne mettraient aucun obstacle au départ
de
l’écrivain — ce qui laissait prévoir un décret d’expulsion — Boris Pa
2872
u’elles ne mettraient aucun obstacle au départ de
l’
écrivain — ce qui laissait prévoir un décret d’expulsion — Boris Paste
2873
de l’écrivain — ce qui laissait prévoir un décret
d’
expulsion — Boris Pasternak adresse au Maître de la Russie une lettre
2874
au Maître de la Russie une lettre pathétique dont
l’
essentiel tient en ces deux phrases : « Le départ hors des frontières
2875
ue dont l’essentiel tient en ces deux phrases : «
Le
départ hors des frontières de ma patrie équivaudrait pour moi à la mo
2876
es deux phrases : « Le départ hors des frontières
de
ma patrie équivaudrait pour moi à la mort, et c’est pourquoi je vous
2877
s frontières de ma patrie équivaudrait pour moi à
la
mort, et c’est pourquoi je vous supplie de ne pas prendre à mon égard
2878
moi à la mort, et c’est pourquoi je vous supplie
de
ne pas prendre à mon égard cette mesure extrême… J’insiste, la main s
2879
ndre à mon égard cette mesure extrême… J’insiste,
la
main sur le cœur, que j’ai contribué à la littérature soviétique et q
2880
gard cette mesure extrême… J’insiste, la main sur
le
cœur, que j’ai contribué à la littérature soviétique et que je puis e
2881
nsiste, la main sur le cœur, que j’ai contribué à
la
littérature soviétique et que je puis encore lui être utile. » Il a r
2882
que je puis encore lui être utile. » Il a refusé
le
Prix, il est prêt à renier ce qui déplaît au régime dans son livre, p
2883
ui déplaît au régime dans son livre, pourvu qu’on
le
laisse, lui, Pasternak, en communion avec son peuple. Comment compren
2884
peuple. Comment comprendre cette démarche, venant
d’
un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ? Le peuple russe condamn
2885
arche, venant d’un homme qu’on ne peut soupçonner
de
lâcheté ? Le peuple russe condamne Pasternak pour avoir mal parlé des
2886
d’un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ?
Le
peuple russe condamne Pasternak pour avoir mal parlé des commissaires
2887
avoir mal parlé des commissaires. Mais Pasternak
les
attaquait pour avoir trahi le peuple russe. Si maintenant il les appr
2888
es. Mais Pasternak les attaquait pour avoir trahi
le
peuple russe. Si maintenant il les approuve afin de rentrer dans la f
2889
our avoir trahi le peuple russe. Si maintenant il
les
approuve afin de rentrer dans la faveur publique, n’est-ce pas lui qu
2890
i maintenant il les approuve afin de rentrer dans
la
faveur publique, n’est-ce pas lui qui trahit le peuple ? Ce serait le
2891
s la faveur publique, n’est-ce pas lui qui trahit
le
peuple ? Ce serait le cas, en effet, si Le Docteur Jivago était un ac
2892
n’est-ce pas lui qui trahit le peuple ? Ce serait
le
cas, en effet, si Le Docteur Jivago était un acte politique, comme on
2893
trahit le peuple ? Ce serait le cas, en effet, si
Le
Docteur Jivago était un acte politique, comme on a voulu le croire de
2894
Jivago était un acte politique, comme on a voulu
le
croire de part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’une logiqu
2895
ait un acte politique, comme on a voulu le croire
de
part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’une logique totaleme
2896
politique, comme on a voulu le croire de part et
d’
autre. Sensible à la présence cachée d’une logique totalement différen
2897
a voulu le croire de part et d’autre. Sensible à
la
présence cachée d’une logique totalement différente de celle qui dict
2898
de part et d’autre. Sensible à la présence cachée
d’
une logique totalement différente de celle qui dicte normalement les p
2899
ésence cachée d’une logique totalement différente
de
celle qui dicte normalement les prises de position et gestes politiqu
2900
alement différente de celle qui dicte normalement
les
prises de position et gestes politiques, mais n’ayant encore lu, lors
2901
férente de celle qui dicte normalement les prises
de
position et gestes politiques, mais n’ayant encore lu, lorsque éclata
2902
olitiques, mais n’ayant encore lu, lorsque éclata
la
crise, que les cent premières pages du roman, je me disais : — Tout s
2903
s n’ayant encore lu, lorsque éclata la crise, que
les
cent premières pages du roman, je me disais : — Tout se passe comme s
2904
interdite ; comme s’il préférait tout, y compris
le
reniement, à se voir séparé de l’objet de son amour, dût-il vivre aup
2905
it tout, y compris le reniement, à se voir séparé
de
l’objet de son amour, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humi
2906
tout, y compris le reniement, à se voir séparé de
l’
objet de son amour, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humilié
2907
compris le reniement, à se voir séparé de l’objet
de
son amour, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humilié et sans
2908
nce humilié et sans espoir. Mais quelle peut être
la
nature de cette « Iseut » inaccessible, dont il semble être le Trista
2909
é et sans espoir. Mais quelle peut être la nature
de
cette « Iseut » inaccessible, dont il semble être le Tristan ? Et que
2910
cette « Iseut » inaccessible, dont il semble être
le
Tristan ? Et quel est le roi Marc qui l’en sépare ? Je me mis à lire
2911
ble, dont il semble être le Tristan ? Et quel est
le
roi Marc qui l’en sépare ? Je me mis à lire plus avant. Une jeune fil
2912
ble être le Tristan ? Et quel est le roi Marc qui
l’
en sépare ? Je me mis à lire plus avant. Une jeune fille, Lara, éveill
2913
à lire plus avant. Une jeune fille, Lara, éveille
la
nostalgie du docteur Jivago, qu’elle soigne dans un hôpital, mais ell
2914
le épouse un révolutionnaire et disparaît. Jivago
la
retrouve beaucoup plus tard. Leur amour se déclare. Liaison clandesti
2915
ison clandestine. Ils sont de nouveau séparés par
les
péripéties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans
2916
e. Ils sont de nouveau séparés par les péripéties
de
la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison pe
2917
Ils sont de nouveau séparés par les péripéties de
la
guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison perdu
2918
r les péripéties de la guerre civile. Finalement,
le
hasard les réunit dans une maison perdue au fond des bois où Jivago s
2919
péties de la guerre civile. Finalement, le hasard
les
réunit dans une maison perdue au fond des bois où Jivago se cache, tr
2920
e au fond des bois où Jivago se cache, traqué par
la
nouvelle police d’un régime qu’il a pourtant servi. On leur offre un
2921
où Jivago se cache, traqué par la nouvelle police
d’
un régime qu’il a pourtant servi. On leur offre un moyen clandestin de
2922
pourtant servi. On leur offre un moyen clandestin
de
sortir de Russie : Jivago refuse. Lara lui est enlevée par un puissan
2923
ervi. On leur offre un moyen clandestin de sortir
de
Russie : Jivago refuse. Lara lui est enlevée par un puissant politici
2924
ra lui est enlevée par un puissant politicien qui
l’
avait séduite quand elle était encore « une gamine ». Le docteur réuss
2925
t séduite quand elle était encore « une gamine ».
Le
docteur réussit à rejoindre Moscou, où il vit misérable et caché. Il
2926
épouse sans amour une jeune fille qui s’occupait
de
son ménage, puis la quitte et meurt dans la foule. Inexplicablement r
2927
ne jeune fille qui s’occupait de son ménage, puis
la
quitte et meurt dans la foule. Inexplicablement reparue à cette heure
2928
upait de son ménage, puis la quitte et meurt dans
la
foule. Inexplicablement reparue à cette heure, Lara vient pleurer sur
2929
e peu après, et va mourir en Sibérie. Ainsi, tous
les
moments de la Légende transparaissent et se recomposent l’un après l’
2930
et va mourir en Sibérie. Ainsi, tous les moments
de
la Légende transparaissent et se recomposent l’un après l’autre, avec
2931
va mourir en Sibérie. Ainsi, tous les moments de
la
Légende transparaissent et se recomposent l’un après l’autre, avec un
2932
ès l’autre, avec une mystérieuse précision. Iseut
la
guérisseuse, la nostalgie lointaine, la maîtresse clandestine, interd
2933
une mystérieuse précision. Iseut la guérisseuse,
la
nostalgie lointaine, la maîtresse clandestine, interdite, enlevée à T
2934
on. Iseut la guérisseuse, la nostalgie lointaine,
la
maîtresse clandestine, interdite, enlevée à Tristan par l’homme qui s
2935
sse clandestine, interdite, enlevée à Tristan par
l’
homme qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le s
2936
dite, enlevée à Tristan par l’homme qui symbolise
le
Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le second mariage, la dern
2937
n par l’homme qui symbolise le Pouvoir régnant, —
la
fuite dans la forêt, le second mariage, la dernière réunion des amant
2938
qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans
la
forêt, le second mariage, la dernière réunion des amants dans la mort
2939
cond mariage, la dernière réunion des amants dans
la
mort… Il n’y a qu’un seul roman dans nos littératures ! Une seule pas
2940
dans nos littératures ! Une seule passion dictant
les
mêmes péripéties dans tous les temps depuis Tristan, depuis l’épiphan
2941
le passion dictant les mêmes péripéties dans tous
les
temps depuis Tristan, depuis l’épiphanie grandiose et décisive de l’a
2942
péties dans tous les temps depuis Tristan, depuis
l’
épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de la passion, au xiie
2943
Tristan, depuis l’épiphanie grandiose et décisive
de
l’archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieil
2944
stan, depuis l’épiphanie grandiose et décisive de
l’
archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille
2945
l’épiphanie grandiose et décisive de l’archétype
de
la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille et grave mél
2946
épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de
la
passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille et grave mélodi
2947
archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-
la
, cette « vieille et grave mélodie » renouvelée du Tristan de Wagner.
2948
dirons encore l’un à l’autre nos paroles secrètes
de
la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est
2949
ons encore l’un à l’autre nos paroles secrètes de
la
nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est pa
2950
es secrètes de la nuit, grande et pacifique comme
le
nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme d
2951
ètes de la nuit, grande et pacifique comme le nom
de
l’Océan d’Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vi
2952
s de la nuit, grande et pacifique comme le nom de
l’
Océan d’Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vie,
2953
nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan
d’
Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vie, mon ange
2954
sie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme
de
ma vie, mon ange secret, mon ange interdit, sous un ciel de guerres e
2955
mon ange secret, mon ange interdit, sous un ciel
de
guerres et d’insurrections ; il y a bien longtemps, au commencement d
2956
et, mon ange interdit, sous un ciel de guerres et
d’
insurrections ; il y a bien longtemps, au commencement de ma vie, sous
2957
rections ; il y a bien longtemps, au commencement
de
ma vie, sous le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la mêm
2958
a bien longtemps, au commencement de ma vie, sous
le
ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souve
2959
au commencement de ma vie, sous le ciel paisible
de
mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souvent, plus tard, au
2960
us le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue
de
la même manière… Souvent, plus tard, au cours de ma vie, j’ai tenté d
2961
le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de
la
même manière… Souvent, plus tard, au cours de ma vie, j’ai tenté de d
2962
ouvent, plus tard, au cours de ma vie, j’ai tenté
de
définir, de donner un nom au sortilège lumineux que tu avais jeté dan
2963
tard, au cours de ma vie, j’ai tenté de définir,
de
donner un nom au sortilège lumineux que tu avais jeté dans mon âme, à
2964
t fondue avec mon existence même, qui est devenue
la
clé de toutes les portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la
2965
e avec mon existence même, qui est devenue la clé
de
toutes les portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la passio
2966
existence même, qui est devenue la clé de toutes
les
portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la passion sépare du
2967
portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus,
la
passion sépare du monde : Jivago et Lara détestent « les principes d’
2968
sion sépare du monde : Jivago et Lara détestent «
les
principes d’un culte menteur de la société, transformé en politique »
2969
monde : Jivago et Lara détestent « les principes
d’
un culte menteur de la société, transformé en politique ». Une fois de
2970
Lara détestent « les principes d’un culte menteur
de
la société, transformé en politique ». Une fois de plus, la passion s
2971
a détestent « les principes d’un culte menteur de
la
société, transformé en politique ». Une fois de plus, la passion se r
2972
été, transformé en politique ». Une fois de plus,
la
passion se révèle d’abord comme une protestation contre la société :
2973
n se révèle d’abord comme une protestation contre
la
société : Plus encore que leur communauté d’âme, l’abîme qui les sép
2974
tre la société : Plus encore que leur communauté
d’
âme, l’abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient
2975
société : Plus encore que leur communauté d’âme,
l’
abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la mêm
2976
lus encore que leur communauté d’âme, l’abîme qui
les
séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la même aversion po
2977
mmunauté d’âme, l’abîme qui les séparait du monde
les
unissait. Tous deux avaient la même aversion pour tout ce que l’homme
2978
séparait du monde les unissait. Tous deux avaient
la
même aversion pour tout ce que l’homme contemporain a de fatalement t
2979
us deux avaient la même aversion pour tout ce que
l’
homme contemporain a de fatalement typique, pour son enthousiasme de c
2980
aversion pour tout ce que l’homme contemporain a
de
fatalement typique, pour son enthousiasme de commande, pour son empha
2981
in a de fatalement typique, pour son enthousiasme
de
commande, pour son emphase criarde… Ils faisaient exception… le souff
2982
our son emphase criarde… Ils faisaient exception…
le
souffle de la passion se posait sur leur existence condamnée… Mais q
2983
hase criarde… Ils faisaient exception… le souffle
de
la passion se posait sur leur existence condamnée… Mais qui est Lara
2984
e criarde… Ils faisaient exception… le souffle de
la
passion se posait sur leur existence condamnée… Mais qui est Lara ?
2985
leur existence condamnée… Mais qui est Lara ? En
la
perdant, dit Jivago, « il perdrait sa raison de vivre et peut-être mê
2986
n la perdant, dit Jivago, « il perdrait sa raison
de
vivre et peut-être même la vie. » Exagération romantique ? Non, c’est
2987
il perdrait sa raison de vivre et peut-être même
la
vie. » Exagération romantique ? Non, c’est la vérité vitale d’un poèt
2988
ême la vie. » Exagération romantique ? Non, c’est
la
vérité vitale d’un poète. « Depuis son enfance, il aimait la forêt lo
2989
gération romantique ? Non, c’est la vérité vitale
d’
un poète. « Depuis son enfance, il aimait la forêt lorsque le soir ell
2990
itale d’un poète. « Depuis son enfance, il aimait
la
forêt lorsque le soir elle est transpercée par le feu du couchant »,
2991
« Depuis son enfance, il aimait la forêt lorsque
le
soir elle est transpercée par le feu du couchant », et les scènes déc
2992
la forêt lorsque le soir elle est transpercée par
le
feu du couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont
2993
elle est transpercée par le feu du couchant », et
les
scènes décisives de ce roman de poète sont toujours éclairées par le
2994
par le feu du couchant », et les scènes décisives
de
ce roman de poète sont toujours éclairées par le même soleil rouge so
2995
u couchant », et les scènes décisives de ce roman
de
poète sont toujours éclairées par le même soleil rouge sortant au bas
2996
de ce roman de poète sont toujours éclairées par
le
même soleil rouge sortant au bas des nuages et rasant la forêt de ses
2997
soleil rouge sortant au bas des nuages et rasant
la
forêt de ses derniers rayons. C’est cette image qui lui fait voir « d
2998
ouge sortant au bas des nuages et rasant la forêt
de
ses derniers rayons. C’est cette image qui lui fait voir « dans la na
2999
ayons. C’est cette image qui lui fait voir « dans
la
nature, dans le couchant, dans tout le monde visible le visage immens
3000
te image qui lui fait voir « dans la nature, dans
le
couchant, dans tout le monde visible le visage immense et innocent d’
3001
ure, dans le couchant, dans tout le monde visible
le
visage immense et innocent d’une petite fille ». Mais voici l’aveu d
3002
ut le monde visible le visage immense et innocent
d’
une petite fille ». Mais voici l’aveu décisif ; et cette ambiguïté qu
3003
nse et innocent d’une petite fille ». Mais voici
l’
aveu décisif ; et cette ambiguïté qui m’arrêtait (parlent-ils donc, ce
3004
qui m’arrêtait (parlent-ils donc, ces romanciers,
d’
une société, d’un paysage de l’âme, ou d’une femme ?) se fond dans une
3005
(parlent-ils donc, ces romanciers, d’une société,
d’
un paysage de l’âme, ou d’une femme ?) se fond dans une identité lyriq
3006
donc, ces romanciers, d’une société, d’un paysage
de
l’âme, ou d’une femme ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait
3007
c, ces romanciers, d’une société, d’un paysage de
l’
âme, ou d’une femme ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait, q
3008
anciers, d’une société, d’un paysage de l’âme, ou
d’
une femme ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait, qu’était-el
3009
vait toujours une réponse prête. C’est une soirée
de
printemps. L’air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jou
3010
une réponse prête. C’est une soirée de printemps.
L’
air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jouent sont éparp
3011
est une soirée de printemps. L’air est tout piqué
de
sons. Les voix des enfants qui jouent sont éparpillées un peu partout
3012
oirée de printemps. L’air est tout piqué de sons.
Les
voix des enfants qui jouent sont éparpillées un peu partout comme pou
3013
éparpillées un peu partout comme pour montrer que
l’
espace est palpitant de vie. Et ce lointain, c’est la Russie, cette mè
3014
out comme pour montrer que l’espace est palpitant
de
vie. Et ce lointain, c’est la Russie, cette mère glorieuse, incompara
3015
space est palpitant de vie. Et ce lointain, c’est
la
Russie, cette mère glorieuse, incomparable, dont la renommée s’étend
3016
Russie, cette mère glorieuse, incomparable, dont
la
renommée s’étend au-delà des mers, cette martyre, têtue, extravagante
3017
is sublimes et tragiques ! Oh ! comme il est doux
d’
exister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! O
3018
! comme il est doux d’exister. Comme il est doux
de
vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire
3019
st doux d’exister. Comme il est doux de vivre sur
la
terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vi
3020
ister. Comme il est doux de vivre sur la terre et
d’
aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’
3021
omme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer
la
vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’existenc
3022
vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme
l’
on voudrait dire merci à la vie même, à l’existence même, le leur dire
3023
er la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à
la
vie même, à l’existence même, le leur dire à elles, et en face. Oui,
3024
! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à
l’
existence même, le leur dire à elles, et en face. Oui, Lara, c’est tou
3025
ait dire merci à la vie même, à l’existence même,
le
leur dire à elles, et en face. Oui, Lara, c’est tout cela. Puisqu’on
3026
’est tout cela. Puisqu’on ne peut communiquer par
la
parole avec ces forces cachées, Lara est leur représentante, leur sym
3027
r représentante, leur symbole. Elle est à la fois
l’
ouïe et la parole offertes en don aux principes muets de l’existence.
3028
tante, leur symbole. Elle est à la fois l’ouïe et
la
parole offertes en don aux principes muets de l’existence. Dès cet i
3029
et la parole offertes en don aux principes muets
de
l’existence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’identité de La
3030
la parole offertes en don aux principes muets de
l’
existence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara
3031
xistence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès que
l’
identité de Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’écl
3032
Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’identité
de
Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce
3033
tant, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara et
de
la Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce qui vient d
3034
t, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara et de
la
Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce qui vient de s
3035
Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire
de
ce qui vient de se passer dans la vie de Boris Pasternak. Sa lettre a
3036
tout s’éclaire de ce qui vient de se passer dans
la
vie de Boris Pasternak. Sa lettre au Maître du Kremlin, nous en lison
3037
’éclaire de ce qui vient de se passer dans la vie
de
Boris Pasternak. Sa lettre au Maître du Kremlin, nous en lisons les t
3038
k. Sa lettre au Maître du Kremlin, nous en lisons
les
termes anticipés dans la scène où Komarovski (l’intrigant qui a su dé
3039
Kremlin, nous en lisons les termes anticipés dans
la
scène où Komarovski (l’intrigant qui a su détourner à son profit le P
3040
les termes anticipés dans la scène où Komarovski (
l’
intrigant qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de la révoluti
3041
vski (l’intrigant qui a su détourner à son profit
le
Pouvoir né de la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’exil à
3042
ant qui a su détourner à son profit le Pouvoir né
de
la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’exil à Jivago. Ce de
3043
qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de
la
révolution et qui va confisquer Lara) offre l’exil à Jivago. Ce derni
3044
de la révolution et qui va confisquer Lara) offre
l’
exil à Jivago. Ce dernier lui répond, sans motiver son refus : « De mo
3045
Ce dernier lui répond, sans motiver son refus : «
De
mon départ, il ne saurait être question. » Mais il ajoute un peu plus
3046
t me traîner humblement à vos pieds pour recevoir
de
vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… L
3047
ment à vos pieds pour recevoir de vos mains Lara,
la
vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous
3048
os pieds pour recevoir de vos mains Lara, la vie,
le
moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annon
3049
pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen
de
retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annoncez m’aba
3050
s Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille,
le
salut… La nouvelle que vous m’annoncez m’abasourdit. Je suis écrasé p
3051
vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut…
La
nouvelle que vous m’annoncez m’abasourdit. Je suis écrasé par une sou
3052
t. Je suis écrasé par une souffrance qui m’enlève
la
capacité déjuger… La seule chose que je puisse faire maintenant, c’es
3053
une souffrance qui m’enlève la capacité déjuger…
La
seule chose que je puisse faire maintenant, c’est de vous approuver m
3054
seule chose que je puisse faire maintenant, c’est
de
vous approuver machinalement et de m’en remettre à vous aveuglément.
3055
ntenant, c’est de vous approuver machinalement et
de
m’en remettre à vous aveuglément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vai
3056
de m’en remettre à vous aveuglément. Ainsi, pour
le
bien de Lara, je vais jouer la comédie… VPassion et société To
3057
remettre à vous aveuglément. Ainsi, pour le bien
de
Lara, je vais jouer la comédie… VPassion et société Toute pass
3058
ément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vais jouer
la
comédie… VPassion et société Toute passion se nourrit de négat
3059
VPassion et société Toute passion se nourrit
de
négation, parce qu’elle assume et souffre l’exception, au sens kierke
3060
rrit de négation, parce qu’elle assume et souffre
l’
exception, au sens kierkegaardien du terme. Elle exile celui qui la vi
3061
ens kierkegaardien du terme. Elle exile celui qui
la
vit. Elle le destine à contester comme il respire tout ce qui règle o
3062
rdien du terme. Elle exile celui qui la vit. Elle
le
destine à contester comme il respire tout ce qui règle officiellement
3063
comme il respire tout ce qui règle officiellement
la
vie sociale. D’où la présence continuelle, dans nos trois romans tris
3064
tout ce qui règle officiellement la vie sociale.
D’
où la présence continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la S
3065
ce qui règle officiellement la vie sociale. D’où
la
présence continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la Sociét
3066
e continuelle, dans nos trois romans tristaniens,
de
la Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquel
3067
ontinuelle, dans nos trois romans tristaniens, de
la
Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquelle
3068
ns nos trois romans tristaniens, de la Société et
de
ses conventions ; d’où la critique mordante à laquelle les soumet le
3069
ristaniens, de la Société et de ses conventions ;
d’
où la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l
3070
niens, de la Société et de ses conventions ; d’où
la
critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’aute
3071
onventions ; d’où la critique mordante à laquelle
les
soumet le héros, parlant pour l’auteur : cette critique fait partie d
3072
; d’où la critique mordante à laquelle les soumet
le
héros, parlant pour l’auteur : cette critique fait partie de la justi
3073
ante à laquelle les soumet le héros, parlant pour
l’
auteur : cette critique fait partie de la justification de la passion,
3074
arlant pour l’auteur : cette critique fait partie
de
la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un syst
3075
ant pour l’auteur : cette critique fait partie de
la
justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système
3076
: cette critique fait partie de la justification
de
la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système politique ou soc
3077
cette critique fait partie de la justification de
la
passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système politique ou social
3078
cation de la passion, bien plus qu’elle ne relève
d’
un système politique ou social différent ; en d’autres termes, l’hosti
3079
litique ou social différent ; en d’autres termes,
l’
hostilité du passionné est dirigée contre le social en soi, et non poi
3080
rmes, l’hostilité du passionné est dirigée contre
le
social en soi, et non point provoquée par la nature particulière du r
3081
ntre le social en soi, et non point provoquée par
la
nature particulière du régime politique au pouvoir. Ainsi, Tristan, m
3082
insi, Tristan, modèle du chevalier, est contraint
de
violer le sacré féodal, devient traître et félon et se voit exilé de
3083
tan, modèle du chevalier, est contraint de violer
le
sacré féodal, devient traître et félon et se voit exilé de la communa
3084
féodal, devient traître et félon et se voit exilé
de
la communauté des preux, non point parce qu’il approuve quelque nouve
3085
dal, devient traître et félon et se voit exilé de
la
communauté des preux, non point parce qu’il approuve quelque nouvelle
3086
approuve quelque nouvelle doctrine annonciatrice
de
subversions sociales — comme il n’en manquait pas au xiie siècle — m
3087
pas au xiie siècle — mais parce qu’il est devenu
la
proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de passion. J’ai mon
3088
ie siècle — mais parce qu’il est devenu la proie
d’
un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de passion. J’ai montré dans
3089
venu la proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu :
l’
état de passion. J’ai montré dans L’Amour et l’Occident comment cet
3090
proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état
de
passion. J’ai montré dans L’Amour et l’Occident comment cet état pr
3091
lus absolu : l’état de passion. J’ai montré dans
L’
Amour et l’Occident comment cet état préexiste à tout objet déterminé
3092
: l’état de passion. J’ai montré dans L’Amour et
l’
Occident comment cet état préexiste à tout objet déterminé, comment i
3093
terminé, comment il crée son objet idéal avant de
l’
identifier à quelque être réel par une erreur essentiellement inévitab
3094
le, qu’on attribue donc au Destin. (Mes citations
de
Musil ont illustré ce point.) C’est l’état de passion qu’on aime d’ab
3095
citations de Musil ont illustré ce point.) C’est
l’
état de passion qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut l’inaccess
3096
ons de Musil ont illustré ce point.) C’est l’état
de
passion qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut l’inaccessible. C
3097
ssion qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut
l’
inaccessible. Cet état dans lequel les vrais amants, poètes, mystiques
3098
tôt qu’Iseut l’inaccessible. Cet état dans lequel
les
vrais amants, poètes, mystiques et créateurs, voudraient se maintenir
3099
réateurs, voudraient se maintenir une fois qu’ils
l’
ont connu, tout en sachant que l’on ne peut y vivre, est décrit par eu
3100
une fois qu’ils l’ont connu, tout en sachant que
l’
on ne peut y vivre, est décrit par eux tous comme indicible. Tantôt il
3101
x tous comme indicible. Tantôt il plonge ceux qui
le
subissent dans un mutisme gémissant, tantôt il les excite à une loqua
3102
le subissent dans un mutisme gémissant, tantôt il
les
excite à une loquacité intarissable — lettres d’amour, traités mystiq
3103
les excite à une loquacité intarissable — lettres
d’
amour, traités mystiques — et procédant généralement par antithèses et
3104
tithèses et paradoxes. Car on n’aura jamais assez
de
mots et de métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entre
3105
paradoxes. Car on n’aura jamais assez de mots et
de
métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entrecroisés pou
3106
n’aura jamais assez de mots et de métaphores, et
de
clichés réinventés, et de symboles entrecroisés pour tenter de cerner
3107
ts et de métaphores, et de clichés réinventés, et
de
symboles entrecroisés pour tenter de cerner cet indicible qu’on voudr
3108
inventés, et de symboles entrecroisés pour tenter
de
cerner cet indicible qu’on voudrait mais qu’on ne peut communiquer. D
3109
le qu’on voudrait mais qu’on ne peut communiquer.
De
là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux commun
3110
oudrait mais qu’on ne peut communiquer. De là que
la
forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, so
3111
ais qu’on ne peut communiquer. De là que la forme
de
passion la plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle
3112
e peut communiquer. De là que la forme de passion
la
plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle qui fait éc
3113
ue la forme de passion la plus commune, parce que
la
mieux communicable, soit celle qui fait écrire des romans, celle dont
3114
soit celle qui fait écrire des romans, celle dont
la
contagion, rarement mortelle mais délicieuse, atteint tous ceux qui o
3115
t tous ceux qui ont ressenti, un jour ou l’autre,
la
différence entre un désir sexuel et l’état d’âme, l’état d’être amour
3116
u l’autre, la différence entre un désir sexuel et
l’
état d’âme, l’état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toute
3117
différence entre un désir sexuel et l’état d’âme,
l’
état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui s
3118
nce entre un désir sexuel et l’état d’âme, l’état
d’
être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête
3119
r sexuel et l’état d’âme, l’état d’être amoureux.
La
passion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête le mieux au réci
3120
l’état d’être amoureux. La passion amoureuse est,
de
toutes, celle qui se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’
3121
sion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête
le
mieux au récit. La sexualité pure et l’amour du prochain ne sont vrai
3122
de toutes, celle qui se prête le mieux au récit.
La
sexualité pure et l’amour du prochain ne sont vrais qu’en acte, et le
3123
se prête le mieux au récit. La sexualité pure et
l’
amour du prochain ne sont vrais qu’en acte, et leur description ennuie
3124
rais qu’en acte, et leur description ennuie vite.
La
passion de l’Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être ja
3125
acte, et leur description ennuie vite. La passion
de
l’Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être jamais mieux
3126
e, et leur description ennuie vite. La passion de
l’
Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être jamais mieux que
3127
rêve, et n’existe peut-être jamais mieux que dans
l’
élan lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à la littérature p
3128
te peut-être jamais mieux que dans l’élan lyrique
de
son récit. Lié plus que tout autre à la littérature par une complici
3129
lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à
la
littérature par une complicité d’origine et d’essence, l’amour-passio
3130
ue tout autre à la littérature par une complicité
d’
origine et d’essence, l’amour-passion, nous l’avons vu, n’est guère mo
3131
à la littérature par une complicité d’origine et
d’
essence, l’amour-passion, nous l’avons vu, n’est guère moins dépendant
3132
rature par une complicité d’origine et d’essence,
l’
amour-passion, nous l’avons vu, n’est guère moins dépendant de cette s
3133
ité d’origine et d’essence, l’amour-passion, nous
l’
avons vu, n’est guère moins dépendant de cette société qu’il récuse :
3134
ion, nous l’avons vu, n’est guère moins dépendant
de
cette société qu’il récuse : c’est elle qui lui a fourni, jusqu’à nos
3135
: c’est elle qui lui a fourni, jusqu’à nos jours,
les
obstacles indispensables. Sur ce point, deux observations encore. Il
3136
deux observations encore. Il est remarquable que
la
passion n’utilise interdits et tabous qu’au moment où ceux-ci commenc
3137
qu’au moment où ceux-ci commencent à faiblir, où
les
violer est encore scandaleux mais n’entraîne pas la mise à mort insta
3138
violer est encore scandaleux mais n’entraîne pas
la
mise à mort instantanée, physique ou sociale, du fauteur. La liberté
3139
ort instantanée, physique ou sociale, du fauteur.
La
liberté sexuelle des très jeunes gens dans l’Amérique contemporaine,
3140
ur. La liberté sexuelle des très jeunes gens dans
l’
Amérique contemporaine, certaines modes littéraires de l’époque 1900,
3141
érique contemporaine, certaines modes littéraires
de
l’époque 1900, permettent à un Nabokov, à un Musil, d’aller dans leur
3142
que contemporaine, certaines modes littéraires de
l’
époque 1900, permettent à un Nabokov, à un Musil, d’aller dans leurs r
3143
époque 1900, permettent à un Nabokov, à un Musil,
d’
aller dans leurs romans jusqu’au point périlleux où le scandale reste
3144
ler dans leurs romans jusqu’au point périlleux où
le
scandale reste efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tri
3145
érilleux où le scandale reste efficace tandis que
la
censure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au t
3146
dale reste efficace tandis que la censure hésite.
Le
Roman de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où la réforme
3147
e efficace tandis que la censure hésite. Le Roman
de
Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où la réforme grégorien
3148
ensure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans
l’
histoire qu’au temps où la réforme grégorienne et les abus qu’elle com
3149
Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où
la
réforme grégorienne et les abus qu’elle combattait venaient de dresse
3150
histoire qu’au temps où la réforme grégorienne et
les
abus qu’elle combattait venaient de dresser contre les lois matrimoni
3151
bus qu’elle combattait venaient de dresser contre
les
lois matrimoniales non seulement l’hérésie du Midi, mais l’élite cult
3152
esser contre les lois matrimoniales non seulement
l’
hérésie du Midi, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman
3153
trimoniales non seulement l’hérésie du Midi, mais
l’
élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au
3154
lement l’hérésie du Midi, mais l’élite culturelle
de
l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemai
3155
ent l’hérésie du Midi, mais l’élite culturelle de
l’
Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain d
3156
Midi, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi,
le
roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain du « dégel » sovié
3157
s l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman
de
Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain du « dégel » soviétique : r
3158
elques-uns déjà peuvent avouer quelque chose sous
le
couvert du mythe. Tel est le « terrain » biologique où le roman trouv
3159
r quelque chose sous le couvert du mythe. Tel est
le
« terrain » biologique où le roman trouve les meilleures chances à la
3160
rt du mythe. Tel est le « terrain » biologique où
le
roman trouve les meilleures chances à la fois de se déclarer et de pr
3161
est le « terrain » biologique où le roman trouve
les
meilleures chances à la fois de se déclarer et de propager sa contagi
3162
le roman trouve les meilleures chances à la fois
de
se déclarer et de propager sa contagion. Il y a plus. La nature des i
3163
es meilleures chances à la fois de se déclarer et
de
propager sa contagion. Il y a plus. La nature des interdits sociaux d
3164
éclarer et de propager sa contagion. Il y a plus.
La
nature des interdits sociaux détermine le niveau psychologique et le
3165
a plus. La nature des interdits sociaux détermine
le
niveau psychologique et le style même d’un roman. Le Docteur Jivago,
3166
dits sociaux détermine le niveau psychologique et
le
style même d’un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucou
3167
étermine le niveau psychologique et le style même
d’
un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus trad
3168
niveau psychologique et le style même d’un roman.
Le
Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus traditionnel des
3169
e d’un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est
de
beaucoup le plus traditionnel des trois romans qu’on vient de considé
3170
. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup
le
plus traditionnel des trois romans qu’on vient de considérer. L’ouvra
3171
onnel des trois romans qu’on vient de considérer.
L’
ouvrage de Musil, au contraire, déploie tant de raffinements formels,
3172
trois romans qu’on vient de considérer. L’ouvrage
de
Musil, au contraire, déploie tant de raffinements formels, intellectu
3173
intellectuels et même mystiques, qu’il échappe à
la
fin au romanesque et nous fait entrevoir un genre nouveau, qui pourra
3174
voir un genre nouveau, qui pourrait intégrer dans
la
littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus
3175
ouveau, qui pourrait intégrer dans la littérature
les
démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est
3176
urrait intégrer dans la littérature les démarches
de
la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la natur
3177
ait intégrer dans la littérature les démarches de
la
science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature d
3178
ans la littérature les démarches de la science et
de
la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles d
3179
la littérature les démarches de la science et de
la
psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles diff
3180
les démarches de la science et de la psychologie
les
plus récentes. C’est que la nature des obstacles diffère du tout dans
3181
et de la psychologie les plus récentes. C’est que
la
nature des obstacles diffère du tout dans les deux cas. Politique et
3182
que la nature des obstacles diffère du tout dans
les
deux cas. Politique et sociale en URSS, donc extérieure, plus primiti
3183
primitive en quelque sorte, elle ne met pas enjeu
les
mêmes ressources que dans une société plus libérale ou relâchée, ou d
3184
été plus libérale ou relâchée, ou décadente : là,
l’
obstacle s’intériorise, l’action devient introspection, et l’intrigue
3185
hée, ou décadente : là, l’obstacle s’intériorise,
l’
action devient introspection, et l’intrigue aventure spirituelle… Ce p
3186
s’intériorise, l’action devient introspection, et
l’
intrigue aventure spirituelle… Ce processus est-il irréversible ? Fait
3187
e processus est-il irréversible ? Fait-il prévoir
la
fin d’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion don
3188
ssus est-il irréversible ? Fait-il prévoir la fin
d’
un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion dont la li
3189
it-il prévoir la fin d’un genre, qui serait aussi
la
fin de cette forme de passion dont la littérature entretenait le cult
3190
révoir la fin d’un genre, qui serait aussi la fin
de
cette forme de passion dont la littérature entretenait le culte ? Que
3191
’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme
de
passion dont la littérature entretenait le culte ? Quels tabous subsi
3192
erait aussi la fin de cette forme de passion dont
la
littérature entretenait le culte ? Quels tabous subsistant de nos jou
3193
forme de passion dont la littérature entretenait
le
culte ? Quels tabous subsistant de nos jours pourraient-ils encore pr
3194
re entretenait le culte ? Quels tabous subsistant
de
nos jours pourraient-ils encore provoquer les épiphanies romanesques
3195
tant de nos jours pourraient-ils encore provoquer
les
épiphanies romanesques de Tristan et de l’amour-passion ? Le totalita
3196
t-ils encore provoquer les épiphanies romanesques
de
Tristan et de l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le con
3197
rovoquer les épiphanies romanesques de Tristan et
de
l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des m
3198
oquer les épiphanies romanesques de Tristan et de
l’
amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des mœur
3199
es romanesques de Tristan et de l’amour-passion ?
Le
totalitarisme soviétique et le conformisme des mœurs dans les démocra
3200
l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et
le
conformisme des mœurs dans les démocraties de l’Occident ne sont plus
3201
risme soviétique et le conformisme des mœurs dans
les
démocraties de l’Occident ne sont plus défendus sans scrupules par le
3202
et le conformisme des mœurs dans les démocraties
de
l’Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des de
3203
le conformisme des mœurs dans les démocraties de
l’
Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des deux
3204
Occident ne sont plus défendus sans scrupules par
les
élites des deux partis. Je ne vois guère d’autres interdits vraiment
3205
utres interdits vraiment redoutables, aux yeux de
l’
homme du xxe siècle, que ceux que la Science et l’Hygiène pourraient
3206
aux yeux de l’homme du xxe siècle, que ceux que
la
Science et l’Hygiène pourraient faire prononcer par l’État. La passio
3207
’homme du xxe siècle, que ceux que la Science et
l’
Hygiène pourraient faire prononcer par l’État. La passion qui voudrait
3208
ience et l’Hygiène pourraient faire prononcer par
l’
État. La passion qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mai
3209
l’Hygiène pourraient faire prononcer par l’État.
La
passion qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mais simple
3210
ire prononcer par l’État. La passion qui voudrait
les
violer ne serait plus condamnée, mais simplement soignée, aux frais d
3211
lus condamnée, mais simplement soignée, aux frais
de
la Sécurité sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan d’asepsie
3212
condamnée, mais simplement soignée, aux frais de
la
Sécurité sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan d’asepsie spi
3213
té sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan
d’
asepsie spirituelle ? Mais j’imagine parfois d’autres obstacles, plus
3214
s d’autres obstacles, plus subtils et tenaces que
les
tabous sociaux. J’y ai fait allusion à propos de Musil. S’il est vrai
3215
ait allusion à propos de Musil. S’il est vrai que
la
passion cherche l’inaccessible, et s’il est vrai que l’Autre en tant
3216
os de Musil. S’il est vrai que la passion cherche
l’
inaccessible, et s’il est vrai que l’Autre en tant que tel reste aux y
3217
t vrai que l’Autre en tant que tel reste aux yeux
d’
un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pour
3218
n tant que tel reste aux yeux d’un amour exigeant
le
mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une
3219
tel reste aux yeux d’un amour exigeant le mystère
le
mieux défendu, — Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une alliance p
3220
même du mariage accepté ? Tout Autre n’est-il pas
l’
Inaccessible, et toute femme aimée une Iseut, même si nul interdit mor
3221
rdit moral ou nul tabou ne vient symboliser, pour
les
besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l
3222
u nul tabou ne vient symboliser, pour les besoins
de
la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle e
3223
ul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de
la
fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle exci
3224
vient symboliser, pour les besoins de la fable et
la
commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle excitant, celui
3225
besoins de la fable et la commodité du romancier,
l’
essence même de l’obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que
3226
able et la commodité du romancier, l’essence même
de
l’obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même
3227
e et la commodité du romancier, l’essence même de
l’
obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l
3228
stacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que
de
l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascina
3229
cle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de
l’
être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante
3230
celui qui ne dépendra jamais que de l’être même :
l’
autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ?6 16. On
3231
dépendra jamais que de l’être même : l’autonomie
de
la personne aimée, son étrangeté fascinante ?6 16. On sait que Mu
3232
pendra jamais que de l’être même : l’autonomie de
la
personne aimée, son étrangeté fascinante ?6 16. On sait que Musil
3233
16. On sait que Musil est mort à Genève, dans
la
misère, en 1942. 17. Toute cette partie « géographique » du livre év
3234
graphique » du livre évoque une parodie du voyage
de
Nils Holgersson à travers la Suède. 18. D’une manière implicite ou v
3235
ne parodie du voyage de Nils Holgersson à travers
la
Suède. 18. D’une manière implicite ou voilée dans Béroul et Thomas,
3236
oyage de Nils Holgersson à travers la Suède. 18.
D’
une manière implicite ou voilée dans Béroul et Thomas, explicite et ag
3237
érique). N’importe qui peut imaginer ces éléments
d’
animalité. C’est une plus grande entreprise qui me tente : fixer une f
3238
reprise qui me tente : fixer une fois pour toutes
la
périlleuse magie des nymphets. » 20. Der Mann ohne Eigenschaften, c
3239
» 20. Der Mann ohne Eigenschaften, c’est-à-dire
l’
Homme sans caractères propres, ou mieux, sans particularités : c’est à
3240
s : c’est à peu près ainsi que Valéry définissait
le
génie. La belle traduction française de Philippe Jaccottet s’intitule
3241
à peu près ainsi que Valéry définissait le génie.
La
belle traduction française de Philippe Jaccottet s’intitule : L’Homme
3242
finissait le génie. La belle traduction française
de
Philippe Jaccottet s’intitule : L’Homme sans qualités. 21. Ailleurs,
3243
tion française de Philippe Jaccottet s’intitule :
L’
Homme sans qualités. 21. Ailleurs, Musil revient sur ce thème : « Un
3244
urs, Musil revient sur ce thème : « Un partenaire
de
valeur inégale déséquilibre l’amour ; seulement, il faudrait ajouter
3245
: « Un partenaire de valeur inégale déséquilibre
l’
amour ; seulement, il faudrait ajouter que, bien souvent, c’est un dés
3246
, c’est un déséquilibre du sentiment qui entraîne
le
choix d’un tel objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lol
3247
n déséquilibre du sentiment qui entraîne le choix
d’
un tel objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lolita.
3248
e le choix d’un tel objet. » Voir ma remarque sur
le
cercle vicieux de Lolita.
3249
l objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux
de
Lolita.
3250
Deux princes danois Kierkegaard et Hamlet
La
carrière de Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine d’années
3251
rinces danois Kierkegaard et Hamlet La carrière
de
Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine d’années comme un dr
3252
Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine
d’
années comme un drame unique, intense, inexorablement motivé à chaque
3253
, intense, inexorablement motivé à chaque instant
de
son progrès. Sa première œuvre importante, L’Alternative, parut en 18
3254
ant de son progrès. Sa première œuvre importante,
L’
Alternative, parut en 1843, lorsqu’il avait trente ans, et connut un i
3255
ais, à mesure qu’il se fit mieux comprendre, dans
la
suite de ses ouvrages composés et publiés au rythme accéléré de trois
3256
sure qu’il se fit mieux comprendre, dans la suite
de
ses ouvrages composés et publiés au rythme accéléré de trois ou quatr
3257
s ouvrages composés et publiés au rythme accéléré
de
trois ou quatre volumes par an, le public s’écarta, effrayé. Et, lors
3258
ythme accéléré de trois ou quatre volumes par an,
le
public s’écarta, effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il attaqua de front le c
3259
s’écarta, effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il attaqua
de
front le christianisme officiel et les évêques, qui avaient loué ses
3260
, effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il attaqua de front
le
christianisme officiel et les évêques, qui avaient loué ses premières
3261
il attaqua de front le christianisme officiel et
les
évêques, qui avaient loué ses premières œuvres, il se vit abandonné d
3262
ué ses premières œuvres, il se vit abandonné dans
la
plus complète solitude qu’ait jamais connue un grand esprit. Un an pl
3263
épuisé par ce duel qu’il menait seul contre toute
l’
opinion, il s’effondra dans la rue au cours d’une promenade. On le tra
3264
t seul contre toute l’opinion, il s’effondra dans
la
rue au cours d’une promenade. On le transporta dans un hôpital où il
3265
ute l’opinion, il s’effondra dans la rue au cours
d’
une promenade. On le transporta dans un hôpital où il mourut en quelqu
3266
effondra dans la rue au cours d’une promenade. On
le
transporta dans un hôpital où il mourut en quelques semaines, âgé de
3267
un hôpital où il mourut en quelques semaines, âgé
de
42 ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses
3268
où il mourut en quelques semaines, âgé de 42 ans.
Le
seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fiançaille
3269
aines, âgé de 42 ans. Le seul événement extérieur
de
ce drame fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen, crise i
3270
ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut
la
rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen, crise initiale qui libé
3271
ul événement extérieur de ce drame fut la rupture
de
ses fiançailles avec Régine Olsen, crise initiale qui libéra le jaill
3272
lles avec Régine Olsen, crise initiale qui libéra
le
jaillissement de toute son œuvre. Mais l’acte que cette œuvre prépara
3273
Olsen, crise initiale qui libéra le jaillissement
de
toute son œuvre. Mais l’acte que cette œuvre préparait, cet acte aprè
3274
libéra le jaillissement de toute son œuvre. Mais
l’
acte que cette œuvre préparait, cet acte après lequel, semblable au pr
3275
ce Hamlet — autre Danois — il put mourir, certain
d’
avoir accompli sa mission, ce fut son attaque contre le christianisme
3276
ir accompli sa mission, ce fut son attaque contre
le
christianisme moderne au nom du Christ de l’Évangile. Tous ses ouvrag
3277
eudonymes symboliques. Il qualifiait ces ouvrages
de
« communications indirectes » ; et ces pseudonymes figuraient les per
3278
ions indirectes » ; et ces pseudonymes figuraient
les
personnes d’un drame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la
3279
s » ; et ces pseudonymes figuraient les personnes
d’
un drame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vi
3280
t les personnes d’un drame dont lui seul détenait
la
clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la
3281
ame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à
la
fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la p
3282
t lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin
de
sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la polémiqu
3283
u’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à
la
lutte, au cours de la polémique décisive qui devait le mener à la mor
3284
u’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de
la
polémique décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de
3285
tte, au cours de la polémique décisive qui devait
le
mener à la mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui
3286
rs de la polémique décisive qui devait le mener à
la
mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’une voca
3287
ue décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi,
le
drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’une vocation. Toute son
3288
ve qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame
de
Kierkegaard fut typiquement celui d’une vocation. Toute son intrigue
3289
si, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui
d’
une vocation. Toute son intrigue consiste dans le dévoilement progress
3290
d’une vocation. Toute son intrigue consiste dans
le
dévoilement progressif du sens et de la fin de cette vocation, secrèt
3291
onsiste dans le dévoilement progressif du sens et
de
la fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers un
3292
iste dans le dévoilement progressif du sens et de
la
fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers une a
3293
ns le dévoilement progressif du sens et de la fin
de
cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers une action u
3294
fin de cette vocation, secrètement orientée, dès
le
début, vers une action unique et éclatante, à laquelle le héros se pr
3295
, vers une action unique et éclatante, à laquelle
le
héros se prépare longuement, devant laquelle il hésite et recule, jus
3296
e qu’un incident secondaire en apparence provoque
le
saut final, l’accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il exi
3297
t secondaire en apparence provoque le saut final,
l’
accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans la li
3298
ce provoque le saut final, l’accomplissement, que
le
héros paie de sa vie. Or il existe, dans la littérature occidentale,
3299
saut final, l’accomplissement, que le héros paie
de
sa vie. Or il existe, dans la littérature occidentale, un prototype d
3300
, que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans
la
littérature occidentale, un prototype de cette action tragique, une p
3301
te, dans la littérature occidentale, un prototype
de
cette action tragique, une pièce célèbre dont il nous apparaît que la
3302
ique, une pièce célèbre dont il nous apparaît que
la
forme et le progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard
3303
èce célèbre dont il nous apparaît que la forme et
le
progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus fr
3304
t que la forme et le progrès même présentent avec
la
biographie de Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous at
3305
et le progrès même présentent avec la biographie
de
Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la
3306
même présentent avec la biographie de Kierkegaard
les
plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la coïncidence qui
3307
plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur
la
coïncidence qui fait d’Hamlet un prince danois — et l’on peut rêver l
3308
s. Sans nous attarder sur la coïncidence qui fait
d’
Hamlet un prince danois — et l’on peut rêver là-dessus — rappelons d’a
3309
ïncidence qui fait d’Hamlet un prince danois — et
l’
on peut rêver là-dessus — rappelons d’abord les traits les plus sailla
3310
et l’on peut rêver là-dessus — rappelons d’abord
les
traits les plus saillants du drame inventé par Shakespeare, ceux qui
3311
ut rêver là-dessus — rappelons d’abord les traits
les
plus saillants du drame inventé par Shakespeare, ceux qui évoquent à
3312
par Shakespeare, ceux qui évoquent à première vue
le
drame vécu par Kierkegaard et nous suggèrent un parallèle possible. L
3313
rkegaard et nous suggèrent un parallèle possible.
L’
histoire d’Hamlet peut se résumer ainsi : un jeune homme profondément
3314
nous suggèrent un parallèle possible. L’histoire
d’
Hamlet peut se résumer ainsi : un jeune homme profondément mélancoliqu
3315
mission, qu’il ne peut révéler qu’indirectement,
l’
isole de ses semblables, l’oblige à rompre ses fiançailles avec la trè
3316
, qu’il ne peut révéler qu’indirectement, l’isole
de
ses semblables, l’oblige à rompre ses fiançailles avec la très jeune
3317
éler qu’indirectement, l’isole de ses semblables,
l’
oblige à rompre ses fiançailles avec la très jeune Ophélia et le fait
3318
emblables, l’oblige à rompre ses fiançailles avec
la
très jeune Ophélia et le fait passer pour un dangereux exalté. Finale
3319
pre ses fiançailles avec la très jeune Ophélia et
le
fait passer pour un dangereux exalté. Finalement, il se voit contrain
3320
voit contraint, par des circonstances fortuites,
de
réaliser l’acte unique devant lequel il balançait. Il tue l’usurpateu
3321
int, par des circonstances fortuites, de réaliser
l’
acte unique devant lequel il balançait. Il tue l’usurpateur et périt d
3322
l’acte unique devant lequel il balançait. Il tue
l’
usurpateur et périt dans ce combat. Mélancolie, secret qu’il faut gard
3323
ncolie, secret qu’il faut garder tout en essayant
de
le faire deviner, rupture des fiançailles, enfin dénonciation éclatan
3324
lie, secret qu’il faut garder tout en essayant de
le
faire deviner, rupture des fiançailles, enfin dénonciation éclatante
3325
ure des fiançailles, enfin dénonciation éclatante
d’
une usurpation que tout le monde s’accordait à passer sous silence : c
3326
nde s’accordait à passer sous silence : ce résumé
d’
Hamlet ne vaut-il pas identiquement comme résumé de la biographie de K
3327
’Hamlet ne vaut-il pas identiquement comme résumé
de
la biographie de Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de p
3328
mlet ne vaut-il pas identiquement comme résumé de
la
biographie de Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de pous
3329
l pas identiquement comme résumé de la biographie
de
Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de pousser ce parallè
3330
e Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible
de
pousser ce parallèle beaucoup plus loin dans le détail. Ce serait peu
3331
e de pousser ce parallèle beaucoup plus loin dans
le
détail. Ce serait peut-être un bon moyen d’illustrer à la fois la pen
3332
dans le détail. Ce serait peut-être un bon moyen
d’
illustrer à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une maniè
3333
rait peut-être un bon moyen d’illustrer à la fois
la
pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’
3334
e un bon moyen d’illustrer à la fois la pensée et
la
vie de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’on pourrait n
3335
n moyen d’illustrer à la fois la pensée et la vie
de
Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’on pourrait nommer l
3336
à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et,
d’
une manière générale, ce que l’on pourrait nommer les lois ou la psych
3337
de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que
l’
on pourrait nommer les lois ou la psychologie d’une vocation. Considér
3338
une manière générale, ce que l’on pourrait nommer
les
lois ou la psychologie d’une vocation. Considérons d’abord le caractè
3339
générale, ce que l’on pourrait nommer les lois ou
la
psychologie d’une vocation. Considérons d’abord le caractère des deux
3340
e l’on pourrait nommer les lois ou la psychologie
d’
une vocation. Considérons d’abord le caractère des deux héros, l’un fi
3341
a psychologie d’une vocation. Considérons d’abord
le
caractère des deux héros, l’un fictif et l’autre réel. Hamlet, jeune
3342
, jeune prince royal, est un intellectuel. Il n’a
d’
autre désir que de retourner à l’Université de Wittenberg, pour s’y li
3343
al, est un intellectuel. Il n’a d’autre désir que
de
retourner à l’Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosop
3344
llectuel. Il n’a d’autre désir que de retourner à
l’
Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeu
3345
n’a d’autre désir que de retourner à l’Université
de
Wittenberg, pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeure à la cour,
3346
r à l’Université de Wittenberg, pour s’y livrer à
la
philosophie. S’il demeure à la cour, c’est uniquement par obéissance
3347
pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeure à
la
cour, c’est uniquement par obéissance aux désirs de sa mère. Il ne pe
3348
cour, c’est uniquement par obéissance aux désirs
de
sa mère. Il ne peut prendre son parti de la commune condition humaine
3349
x désirs de sa mère. Il ne peut prendre son parti
de
la commune condition humaine. Une incurable mélancolie le possède et
3350
ésirs de sa mère. Il ne peut prendre son parti de
la
commune condition humaine. Une incurable mélancolie le possède et lui
3351
mmune condition humaine. Une incurable mélancolie
le
possède et lui fait trouver les biens de ce monde « fastidieux, usés
3352
curable mélancolie le possède et lui fait trouver
les
biens de ce monde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le te
3353
lancolie le possède et lui fait trouver les biens
de
ce monde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le tente. Mais
3354
ns de ce monde « fastidieux, usés et vulgaires ».
Le
suicide le tente. Mais il réussit à masquer cette mélancolie sous des
3355
nde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide
le
tente. Mais il réussit à masquer cette mélancolie sous des dehors d’u
3356
éussit à masquer cette mélancolie sous des dehors
d’
une gaieté sarcastique, d’un esprit pétulant, prompt à l’ironie et aux
3357
ancolie sous des dehors d’une gaieté sarcastique,
d’
un esprit pétulant, prompt à l’ironie et aux métaphores baroques. Voyo
3358
aieté sarcastique, d’un esprit pétulant, prompt à
l’
ironie et aux métaphores baroques. Voyons maintenant dans quels termes
3359
i aussi se sent un prince. « Il y a quelque chose
de
royal dans mon être », fait-il dire à l’un de ses pseudonymes. Lui au
3360
ose de royal dans mon être », fait-il dire à l’un
de
ses pseudonymes. Lui aussi voudrait « retourner à Wittenberg », c’est
3361
s’abandonner à son génie dialectique, aux projets
de
poète et de philosophe qu’il avait conçus pendant son séjour à l’Acad
3362
à son génie dialectique, aux projets de poète et
de
philosophe qu’il avait conçus pendant son séjour à l’Académie de Berl
3363
hilosophe qu’il avait conçus pendant son séjour à
l’
Académie de Berlin ; mais il se résout à passer simplement son examen
3364
u’il avait conçus pendant son séjour à l’Académie
de
Berlin ; mais il se résout à passer simplement son examen de théologi
3365
mais il se résout à passer simplement son examen
de
théologie, par obéissance aux désirs de son père. Et surtout, lui aus
3366
on examen de théologie, par obéissance aux désirs
de
son père. Et surtout, lui aussi se sait la victime d’une sorte de neu
3367
désirs de son père. Et surtout, lui aussi se sait
la
victime d’une sorte de neurasthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes anné
3368
on père. Et surtout, lui aussi se sait la victime
d’
une sorte de neurasthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’e
3369
surtout, lui aussi se sait la victime d’une sorte
de
neurasthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’empire d’une
3370
asthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous
l’
empire d’une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’égale que ma
3371
: « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’empire
d’
une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté
3372
nées sous l’empire d’une immense mélancolie, dont
la
profondeur n’a d’égale que ma faculté de la dissimuler sous des appar
3373
d’une immense mélancolie, dont la profondeur n’a
d’
égale que ma faculté de la dissimuler sous des apparences de gaieté. »
3374
ie, dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté
de
la dissimuler sous des apparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais
3375
dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté de
la
dissimuler sous des apparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais arm
3376
e ma faculté de la dissimuler sous des apparences
de
gaieté. » Ou encore : « J’étais armé d’une foi presque téméraire en m
3377
pparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais armé
d’
une foi presque téméraire en ma capacité de pouvoir toutes choses, sau
3378
s armé d’une foi presque téméraire en ma capacité
de
pouvoir toutes choses, sauf une : devenir un oiseau libre, ne fût-ce
3379
n oiseau libre, ne fût-ce qu’un seul jour, rompre
les
chaînes de la mélancolie, où une autre puissance me retenait. » Cette
3380
re, ne fût-ce qu’un seul jour, rompre les chaînes
de
la mélancolie, où une autre puissance me retenait. » Cette dispositio
3381
ne fût-ce qu’un seul jour, rompre les chaînes de
la
mélancolie, où une autre puissance me retenait. » Cette disposition,
3382
ce me retenait. » Cette disposition, ajoute-t-il,
l’
a condamné à observer, à réfléchir la vie, à l’imiter au lieu de la vi
3383
ajoute-t-il, l’a condamné à observer, à réfléchir
la
vie, à l’imiter au lieu de la vivre réellement ; mais, quoique prison
3384
l, l’a condamné à observer, à réfléchir la vie, à
l’
imiter au lieu de la vivre réellement ; mais, quoique prisonnier de so
3385
server, à réfléchir la vie, à l’imiter au lieu de
la
vivre réellement ; mais, quoique prisonnier de son tourment, il a reç
3386
de la vivre réellement ; mais, quoique prisonnier
de
son tourment, il a reçu « la liberté illimitée de pouvoir donner le c
3387
, quoique prisonnier de son tourment, il a reçu «
la
liberté illimitée de pouvoir donner le change ». Voici donc Hamlet te
3388
de son tourment, il a reçu « la liberté illimitée
de
pouvoir donner le change ». Voici donc Hamlet tel que nous le décrive
3389
l a reçu « la liberté illimitée de pouvoir donner
le
change ». Voici donc Hamlet tel que nous le décrivent les premières s
3390
onner le change ». Voici donc Hamlet tel que nous
le
décrivent les premières scènes du drame de Shakespeare, et Kierkegaar
3391
e nous le décrivent les premières scènes du drame
de
Shakespeare, et Kierkegaard tel qu’il se montre dans son premier ouvr
3392
ard tel qu’il se montre dans son premier ouvrage,
L’
Alternative : deux princes vraiment, deux êtres d’exception, pleins de
3393
L’Alternative : deux princes vraiment, deux êtres
d’
exception, pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie com
3394
princes vraiment, deux êtres d’exception, pleins
de
hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’une
3395
t, deux êtres d’exception, pleins de hardiesse et
de
fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’une mystérieuse méla
3396
pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à
la
vie commune, à cause d’une mystérieuse mélancolie qu’ils dissimulent
3397
de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause
d’
une mystérieuse mélancolie qu’ils dissimulent sous un masque ironique.
3398
onique. Et voici que ces deux individus, pour qui
la
vie en soi est déjà un problème, reçoivent en outre une mission redou
3399
reçoivent en outre une mission redoutable et qui
les
condamnera, bien plus encore que leur nature psychologique, à devenir
3400
ue leur nature psychologique, à devenir des êtres
d’
exception. Hamlet reçoit sa mission de son père, qui lui apparaît sous
3401
r des êtres d’exception. Hamlet reçoit sa mission
de
son père, qui lui apparaît sous la forme d’un spectre. Assassiné, dit
3402
oit sa mission de son père, qui lui apparaît sous
la
forme d’un spectre. Assassiné, dit-il, par le roi actuel, qui n’est d
3403
ssion de son père, qui lui apparaît sous la forme
d’
un spectre. Assassiné, dit-il, par le roi actuel, qui n’est donc qu’un
3404
ous la forme d’un spectre. Assassiné, dit-il, par
le
roi actuel, qui n’est donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils
3405
r le roi actuel, qui n’est donc qu’un usurpateur,
le
père ordonne au fils de le venger. Hamlet revient vers ses compagnons
3406
st donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils
de
le venger. Hamlet revient vers ses compagnons, qui assistaient de loi
3407
donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils de
le
venger. Hamlet revient vers ses compagnons, qui assistaient de loin à
3408
mlet revient vers ses compagnons, qui assistaient
de
loin à la scène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secre
3409
nt vers ses compagnons, qui assistaient de loin à
la
scène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secret sur cett
3410
oin à la scène, et leur fait jurer par trois fois
de
garder le secret sur cette révélation. Kierkegaard, lui aussi, reçut
3411
cène, et leur fait jurer par trois fois de garder
le
secret sur cette révélation. Kierkegaard, lui aussi, reçut dès sa jeu
3412
d, lui aussi, reçut dès sa jeunesse communication
d’
un secret, auquel il se réfère souvent, mais dont il n’a jamais expliq
3413
réfère souvent, mais dont il n’a jamais expliqué
la
nature. Nous savons cependant que le secret était lié à la mémoire de
3414
ais expliqué la nature. Nous savons cependant que
le
secret était lié à la mémoire de son père. Il qualifie cette révélati
3415
mémoire de son père. Il qualifie cette révélation
de
« grand tremblement de terre » dans sa vie. C’est bien ainsi qu’Hamle
3416
qualifie cette révélation de « grand tremblement
de
terre » dans sa vie. C’est bien ainsi qu’Hamlet pourrait parler de la
3417
a vie. C’est bien ainsi qu’Hamlet pourrait parler
de
la scène du spectre. Et, d’autre part, c’est l’influence de son père
3418
ie. C’est bien ainsi qu’Hamlet pourrait parler de
la
scène du spectre. Et, d’autre part, c’est l’influence de son père qui
3419
r de la scène du spectre. Et, d’autre part, c’est
l’
influence de son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu
3420
e du spectre. Et, d’autre part, c’est l’influence
de
son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu du christian
3421
re part, c’est l’influence de son père qui ouvrit
les
yeux de Kierkegaard sur l’absolu du christianisme véritable et lui pe
3422
c’est l’influence de son père qui ouvrit les yeux
de
Kierkegaard sur l’absolu du christianisme véritable et lui permit de
3423
e son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur
l’
absolu du christianisme véritable et lui permit de découvrir cette vér
3424
l’absolu du christianisme véritable et lui permit
de
découvrir cette vérité terrible : le prétendu christianisme des temps
3425
t lui permit de découvrir cette vérité terrible :
le
prétendu christianisme des temps modernes est une tromperie, une imme
3426
le pas davantage à celui du Nouveau Testament que
le
salon du petit-bourgeois ou la salle de jeu des enfants aux décisions
3427
veau Testament que le salon du petit-bourgeois ou
la
salle de jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réali
3428
ament que le salon du petit-bourgeois ou la salle
de
jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plu
3429
eois ou la salle de jeu des enfants aux décisions
les
plus terribles de la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé l
3430
jeu des enfants aux décisions les plus terribles
de
la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, n
3431
u des enfants aux décisions les plus terribles de
la
réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous
3432
ts aux décisions les plus terribles de la réalité
la
plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous l’avons pr
3433
la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé
le
christianisme, nous l’avons pris à bon marché, au Heu de nous en reco
3434
lle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous
l’
avons pris à bon marché, au Heu de nous en reconnaître indignes et d’a
3435
stianisme, nous l’avons pris à bon marché, au Heu
de
nous en reconnaître indignes et d’avouer que nous refusons d’en payer
3436
marché, au Heu de nous en reconnaître indignes et
d’
avouer que nous refusons d’en payer le prix. C’est là, dit Kierkegaard
3437
econnaître indignes et d’avouer que nous refusons
d’
en payer le prix. C’est là, dit Kierkegaard, « un crime de lèse-majest
3438
indignes et d’avouer que nous refusons d’en payer
le
prix. C’est là, dit Kierkegaard, « un crime de lèse-majesté qualifié
3439
er le prix. C’est là, dit Kierkegaard, « un crime
de
lèse-majesté qualifié ». Il y a donc usurpation. Le christianisme off
3440
lèse-majesté qualifié ». Il y a donc usurpation.
Le
christianisme officiel, de nos jours, joue de la sorte, aux yeux de K
3441
l y a donc usurpation. Le christianisme officiel,
de
nos jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle qu
3442
on. Le christianisme officiel, de nos jours, joue
de
la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius a
3443
Le christianisme officiel, de nos jours, joue de
la
sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius aux
3444
jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard,
le
même rôle que le roi Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis qu
3445
sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que
le
roi Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis que le roi Claudius
3446
egaard, le même rôle que le roi Claudius aux yeux
d’
Hamlet. Seulement, tandis que le roi Claudius avait séduit la reine, c
3447
Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis que
le
roi Claudius avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse la doc
3448
eulement, tandis que le roi Claudius avait séduit
la
reine, c’est de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule,
3449
que le roi Claudius avait séduit la reine, c’est
de
l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, pr
3450
e le roi Claudius avait séduit la reine, c’est de
l’
Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, prend
3451
avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse
la
doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, prend pour du christian
3452
st de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que
la
foule, aujourd’hui, prend pour du christianisme. Hamlet connaît maint
3453
connaît maintenant sa mission et son acte : tuer
l’
usurpateur, afin de rétablir la légitimité. Et Kierkegaard pressent sa
3454
et son acte : tuer l’usurpateur, afin de rétablir
la
légitimité. Et Kierkegaard pressent sa vocation, qui sera de dénoncer
3455
té. Et Kierkegaard pressent sa vocation, qui sera
de
dénoncer l’usurpation religieuse, afin de rétablir dans sa pureté pre
3456
egaard pressent sa vocation, qui sera de dénoncer
l’
usurpation religieuse, afin de rétablir dans sa pureté première l’exig
3457
igieuse, afin de rétablir dans sa pureté première
l’
exigence absolue de l’Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous
3458
tablir dans sa pureté première l’exigence absolue
de
l’Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux hér
3459
lir dans sa pureté première l’exigence absolue de
l’
Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux héros
3460
pureté première l’exigence absolue de l’Évangile.
La
tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux héros gémir sous l
3461
ile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons
les
deux héros gémir sous le faix qui leur est imposé : « L’époque est dé
3462
humaine. Et nous voyons les deux héros gémir sous
le
faix qui leur est imposé : « L’époque est détraquée, hélas ! pourquoi
3463
héros gémir sous le faix qui leur est imposé : «
L’
époque est détraquée, hélas ! pourquoi faut-il que je sois né pour la
3464
uée, hélas ! pourquoi faut-il que je sois né pour
la
rajuster ! », s’écrie Hamlet. Et Kierkegaard ne cesse de répéter sur
3465
ster ! », s’écrie Hamlet. Et Kierkegaard ne cesse
de
répéter sur tous les tons la même idée : il est né pour forcer notre
3466
mlet. Et Kierkegaard ne cesse de répéter sur tous
les
tons la même idée : il est né pour forcer notre époque détraquée à re
3467
Kierkegaard ne cesse de répéter sur tous les tons
la
même idée : il est né pour forcer notre époque détraquée à reconnaîtr
3468
pour forcer notre époque détraquée à reconnaître
l’
absolu chrétien et, sinon à lui obéir, tout au moins à cesser de se di
3469
ien et, sinon à lui obéir, tout au moins à cesser
de
se dire chrétienne « à bon marché ». Tous les deux pensent qu’« il y
3470
sser de se dire chrétienne « à bon marché ». Tous
les
deux pensent qu’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume de D
3471
. Tous les deux pensent qu’« il y a quelque chose
de
pourri dans le royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénon
3472
pensent qu’« il y a quelque chose de pourri dans
le
royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénoncer cette situa
3473
’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume
de
Danemark » et que leur destin sera de dénoncer cette situation, advie
3474
le royaume de Danemark » et que leur destin sera
de
dénoncer cette situation, advienne que pourra… Les caractères étant d
3475
de dénoncer cette situation, advienne que pourra…
Les
caractères étant donnés, la mission définie dès le début du drame, vo
3476
advienne que pourra… Les caractères étant donnés,
la
mission définie dès le début du drame, voyons maintenant le progrès d
3477
s caractères étant donnés, la mission définie dès
le
début du drame, voyons maintenant le progrès de l’action. Il faut rel
3478
définie dès le début du drame, voyons maintenant
le
progrès de l’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secr
3479
s le début du drame, voyons maintenant le progrès
de
l’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les
3480
e début du drame, voyons maintenant le progrès de
l’
action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les de
3481
t le progrès de l’action. Il faut relever d’abord
le
rôle que joue le secret dans les deux cas. Pour Hamlet, c’est très si
3482
’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue
le
secret dans les deux cas. Pour Hamlet, c’est très simple : il doit se
3483
t relever d’abord le rôle que joue le secret dans
les
deux cas. Pour Hamlet, c’est très simple : il doit se taire, sinon Cl
3484
st très simple : il doit se taire, sinon Claudius
le
fera sans aucun doute assassiner. Pour Kierkegaard, c’est plus comple
3485
c’est plus complexe. S’il passait tout de suite à
l’
attaque, personne ne l’écouterait. Il faut donc qu’il commence par séd
3486
il passait tout de suite à l’attaque, personne ne
l’
écouterait. Il faut donc qu’il commence par séduire le public, qu’il l
3487
outerait. Il faut donc qu’il commence par séduire
le
public, qu’il le force à devenir attentif, toutefois sans trahir l’in
3488
donc qu’il commence par séduire le public, qu’il
le
force à devenir attentif, toutefois sans trahir l’intention réelle de
3489
e force à devenir attentif, toutefois sans trahir
l’
intention réelle de son œuvre. Kierkegaard dresse ses plans en conséqu
3490
ttentif, toutefois sans trahir l’intention réelle
de
son œuvre. Kierkegaard dresse ses plans en conséquence. Il publiera d
3491
paradoxaux, apparemment cyniques, et tous signés
de
divers pseudonymes. Le message chrétien, qui lui importe seul, y sera
3492
t cyniques, et tous signés de divers pseudonymes.
Le
message chrétien, qui lui importe seul, y sera toujours présent, mais
3493
a toujours présent, mais soigneusement dissimulé.
De
la sorte, il attirera le public et l’amènera à son insu au point le p
3494
oujours présent, mais soigneusement dissimulé. De
la
sorte, il attirera le public et l’amènera à son insu au point le plus
3495
soigneusement dissimulé. De la sorte, il attirera
le
public et l’amènera à son insu au point le plus favorable pour l’atta
3496
dissimulé. De la sorte, il attirera le public et
l’
amènera à son insu au point le plus favorable pour l’attaque décisive.
3497
tirera le public et l’amènera à son insu au point
le
plus favorable pour l’attaque décisive. Or on se rappelle qu’Hamlet d
3498
mènera à son insu au point le plus favorable pour
l’
attaque décisive. Or on se rappelle qu’Hamlet dresse un plan analogue.
3499
lle qu’Hamlet dresse un plan analogue. Il imagine
de
faire jouer devant la cour une pantomime représentant l’assassinat de
3500
n plan analogue. Il imagine de faire jouer devant
la
cour une pantomime représentant l’assassinat de son père et l’usurpat
3501
e jouer devant la cour une pantomime représentant
l’
assassinat de son père et l’usurpation. « Cette représentation, dit-il
3502
t la cour une pantomime représentant l’assassinat
de
son père et l’usurpation. « Cette représentation, dit-il, est le moye
3503
antomime représentant l’assassinat de son père et
l’
usurpation. « Cette représentation, dit-il, est le moyen par lequel je
3504
l’usurpation. « Cette représentation, dit-il, est
le
moyen par lequel je surprendrai la conscience du roi. » Tous les deux
3505
n, dit-il, est le moyen par lequel je surprendrai
la
conscience du roi. » Tous les deux choisissent donc des moyens indire
3506
equel je surprendrai la conscience du roi. » Tous
les
deux choisissent donc des moyens indirects — Hamlet des comédiens, Ki
3507
donymes — pour intéresser tout en inquiétant dans
le
sens voulu, pour suggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer l
3508
t en inquiétant dans le sens voulu, pour suggérer
le
secret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à deven
3509
dans le sens voulu, pour suggérer le secret sans
le
dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à devenir attentifs »
3510
uggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer
le
public ou la cour « à devenir attentifs » malgré eux. (Mundus vult de
3511
cret sans le dire, enfin pour forcer le public ou
la
cour « à devenir attentifs » malgré eux. (Mundus vult decipi, le mond
3512
enir attentifs » malgré eux. (Mundus vult decipi,
le
monde veut être trompé, constate Kierkegaard à plusieurs reprises.) M
3513
s.) Mais à ce jeu ils risquent gros. Ils risquent
de
créer les pires malentendus. Et ils risquent aussi leur bonheur. Ici,
3514
à ce jeu ils risquent gros. Ils risquent de créer
les
pires malentendus. Et ils risquent aussi leur bonheur. Ici, le parall
3515
ntendus. Et ils risquent aussi leur bonheur. Ici,
le
parallèle semble parfait. Le bonheur, la pleine participation à la vi
3516
i leur bonheur. Ici, le parallèle semble parfait.
Le
bonheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à
3517
ur. Ici, le parallèle semble parfait. Le bonheur,
la
pleine participation à la vie, le signe de l’accession à la commune c
3518
le parfait. Le bonheur, la pleine participation à
la
vie, le signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à
3519
it. Le bonheur, la pleine participation à la vie,
le
signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à leurs ye
3520
nheur, la pleine participation à la vie, le signe
de
l’accession à la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la fem
3521
ur, la pleine participation à la vie, le signe de
l’
accession à la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la femme,
3522
participation à la vie, le signe de l’accession à
la
commune condition humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et le
3523
la commune condition humaine, c’est à leurs yeux
la
femme, l’amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d
3524
e condition humaine, c’est à leurs yeux la femme,
l’
amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y renonce
3525
humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et
le
mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y renoncer, à cause
3526
urs yeux la femme, l’amour et le mariage. Or tous
les
deux se voient contraints d’y renoncer, à cause de leur mission, de l
3527
le mariage. Or tous les deux se voient contraints
d’
y renoncer, à cause de leur mission, de leur secret — peut-être aussi
3528
contraints d’y renoncer, à cause de leur mission,
de
leur secret — peut-être aussi à cause de leur nature profondément mél
3529
rofondément mélancolique, et sur ce dernier point
le
doute reste le même dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur
3530
ancolique, et sur ce dernier point le doute reste
le
même dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de
3531
sur ce dernier point le doute reste le même dans
les
deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de ses fiançaille
3532
dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur
la
rupture de ses fiançailles avec Régine. Il s’est expliqué, peut-on di
3533
ux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture
de
ses fiançailles avec Régine. Il s’est expliqué, peut-on dire, dans to
3534
ls que Coupable-Non coupable, qui sont en réalité
le
récit à peine déguisé de ses fiançailles et l’analyse interminable de
3535
ble, qui sont en réalité le récit à peine déguisé
de
ses fiançailles et l’analyse interminable des motifs de la rupture. S
3536
té le récit à peine déguisé de ses fiançailles et
l’
analyse interminable des motifs de la rupture. Shakespeare, au contrai
3537
fiançailles et l’analyse interminable des motifs
de
la rupture. Shakespeare, au contraire, ne motive guère l’attitude d’H
3538
ançailles et l’analyse interminable des motifs de
la
rupture. Shakespeare, au contraire, ne motive guère l’attitude d’Haml
3539
pture. Shakespeare, au contraire, ne motive guère
l’
attitude d’Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple vécu de Ki
3540
espeare, au contraire, ne motive guère l’attitude
d’
Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple vécu de Kierkegaard q
3541
attitude d’Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est
l’
exemple vécu de Kierkegaard qui nous aide à comprendre Hamlet. Kierkeg
3542
et à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple vécu
de
Kierkegaard qui nous aide à comprendre Hamlet. Kierkegaard aime Régin
3543
ndre Hamlet. Kierkegaard aime Régine, jeune fille
de
17 ans et il en est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret de s
3544
s et il en est aimé. Mais il a son secret ambigu,
le
secret de sa vocation et celui de sa mélancolie. Or il comprend bient
3545
est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret
de
sa vocation et celui de sa mélancolie. Or il comprend bientôt que le
3546
secret ambigu, le secret de sa vocation et celui
de
sa mélancolie. Or il comprend bientôt que le secret serait trop lourd
3547
elui de sa mélancolie. Or il comprend bientôt que
le
secret serait trop lourd pour la jeune fille. Naïve et spontanée, ell
3548
rend bientôt que le secret serait trop lourd pour
la
jeune fille. Naïve et spontanée, elle tenterait simplement, s’il le l
3549
ïve et spontanée, elle tenterait simplement, s’il
le
lui révélait, de ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’ex
3550
elle tenterait simplement, s’il le lui révélait,
de
ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la
3551
, de ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise
de
l’existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait
3552
e ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de
l’
existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait sa
3553
iancé à une vue plus bourgeoise de l’existence et
de
la religion. Elle minerait son courage, déprimerait sa résolution et
3554
cé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de
la
religion. Elle minerait son courage, déprimerait sa résolution et dev
3555
courage, déprimerait sa résolution et deviendrait
le
pire obstacle intime à l’exercice de son étrange vocation. Peut-on se
3556
solution et deviendrait le pire obstacle intime à
l’
exercice de son étrange vocation. Peut-on se marier si l’on veut être
3557
deviendrait le pire obstacle intime à l’exercice
de
son étrange vocation. Peut-on se marier si l’on veut être un témoin d
3558
ice de son étrange vocation. Peut-on se marier si
l’
on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à la frontière devrait
3559
on. Peut-on se marier si l’on veut être un témoin
de
la vérité ? Un soldat à la frontière devrait-il être marié ? se deman
3560
Peut-on se marier si l’on veut être un témoin de
la
vérité ? Un soldat à la frontière devrait-il être marié ? se demande
3561
on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à
la
frontière devrait-il être marié ? se demande Kierkegaard. Et lui, qui
3562
lui, qui se bat aux avant-postes, aux frontières
de
l’esprit ? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancée à l’« esclav
3563
i, qui se bat aux avant-postes, aux frontières de
l’
esprit ? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancée à l’« esclavage
3564
frontières de l’esprit ? D’autre part, il redoute
d’
initier sa fiancée à l’« esclavage de la mélancolie » : il ne se sent
3565
? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancée à
l’
« esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de trouble
3566
, il redoute d’initier sa fiancée à l’« esclavage
de
la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant
3567
l redoute d’initier sa fiancée à l’« esclavage de
la
mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant, d
3568
esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas
le
droit de troubler cette enfant, de l’entraîner dans des tourments aux
3569
e de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit
de
troubler cette enfant, de l’entraîner dans des tourments auxquels lui
3570
ne se sent pas le droit de troubler cette enfant,
de
l’entraîner dans des tourments auxquels lui-même risque parfois de su
3571
se sent pas le droit de troubler cette enfant, de
l’
entraîner dans des tourments auxquels lui-même risque parfois de succo
3572
ns des tourments auxquels lui-même risque parfois
de
succomber. « Qui peut comprendre, écrit-il, cette contradiction de la
3573
ui peut comprendre, écrit-il, cette contradiction
de
la douleur : ne point se révéler et faire mourir l’amour ; se révéler
3574
peut comprendre, écrit-il, cette contradiction de
la
douleur : ne point se révéler et faire mourir l’amour ; se révéler et
3575
la douleur : ne point se révéler et faire mourir
l’
amour ; se révéler et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit d’être la
3576
faire mourir l’amour ; se révéler et faire mourir
l’
aimée ? » S’il choisit d’être la victime, une seule issue lui reste ou
3577
révéler et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit
d’
être la victime, une seule issue lui reste ouverte : rompre avec la je
3578
r et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit d’être
la
victime, une seule issue lui reste ouverte : rompre avec la jeune fil
3579
, une seule issue lui reste ouverte : rompre avec
la
jeune fille qu’il aime, mais sans lui laisser soupçonner un instant l
3580
aime, mais sans lui laisser soupçonner un instant
la
nature de son double secret ; et pour cela faire croire à sa fiancée
3581
sans lui laisser soupçonner un instant la nature
de
son double secret ; et pour cela faire croire à sa fiancée qu’il ne l
3582
; et pour cela faire croire à sa fiancée qu’il ne
l’
aime plus. On sait la comédie que Kierkegaard s’imposa de jouer devant
3583
croire à sa fiancée qu’il ne l’aime plus. On sait
la
comédie que Kierkegaard s’imposa de jouer devant Régine. Il se peint
3584
plus. On sait la comédie que Kierkegaard s’imposa
de
jouer devant Régine. Il se peint à ses yeux comme une sorte de roué,
3585
nt Régine. Il se peint à ses yeux comme une sorte
de
roué, de séducteur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la
3586
. Il se peint à ses yeux comme une sorte de roué,
de
séducteur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la conscienc
3587
te de roué, de séducteur cynique, qui a peut-être
de
graves méfaits sur la conscience et qui renonce au mariage pour mieux
3588
ur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur
la
conscience et qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie de ga
3589
cience et qui renonce au mariage pour mieux jouir
de
sa vie de garçon. Il a des mots atroces lors de leur séparation : « E
3590
qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie
de
garçon. Il a des mots atroces lors de leur séparation : « Elle me dem
3591
rier ? Je répondis : « Oui, dans dix ans, quand »
le
feu de la jeunesse sera passé : il me faudra une » demoiselle au sang
3592
Je répondis : « Oui, dans dix ans, quand » le feu
de
la jeunesse sera passé : il me faudra une » demoiselle au sang frais
3593
répondis : « Oui, dans dix ans, quand » le feu de
la
jeunesse sera passé : il me faudra une » demoiselle au sang frais pou
3594
commentant ce récit : « Cruauté nécessaire ! » Il
la
quitte avec une froideur affectée, puis court au théâtre et, rentré c
3595
ourt au théâtre et, rentré chez lui, pleure toute
la
nuit. « Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme d’ordinaire, et mêm
3596
et, rentré chez lui, pleure toute la nuit. « Mais
le
lendemain, écrit-il, je fus comme d’ordinaire, et même plus pétillant
3597
nuit. « Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme
d’
ordinaire, et même plus pétillant d’esprit que jamais : c’était nécess
3598
je fus comme d’ordinaire, et même plus pétillant
d’
esprit que jamais : c’était nécessaire… » Il me semble que cette condu
3599
é plus douloureuse que scandaleuse, ne manque pas
d’
analogies précises avec la conduite d’Hamlet devant cette autre enfant
3600
ndaleuse, ne manque pas d’analogies précises avec
la
conduite d’Hamlet devant cette autre enfant qu’est Ophélia. Hamlet a
3601
manque pas d’analogies précises avec la conduite
d’
Hamlet devant cette autre enfant qu’est Ophélia. Hamlet a compris lui
3602
nt qu’est Ophélia. Hamlet a compris lui aussi que
l’
amour spontané et naïf d’Ophélia ferait obstacle à ses desseins secret
3603
a compris lui aussi que l’amour spontané et naïf
d’
Ophélia ferait obstacle à ses desseins secrets. C’est à lui que pensai
3604
éros tout théorique qu’il imagine : « Je vois que
l’
idée de mon existence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo la jeu
3605
ut théorique qu’il imagine : « Je vois que l’idée
de
mon existence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo la jeune fill
3606
istence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo
la
jeune fille doit disparaître. Sur sa perte passe ma route vers un gra
3607
Hamlet, comme Kierkegaard, se noircir aux yeux de
la
jeune fille, prétendre qu’il ne l’aime pas, lui tenir les propos les
3608
ir aux yeux de la jeune fille, prétendre qu’il ne
l’
aime pas, lui tenir les propos les plus cyniques, s’écrier ensuite : «
3609
e fille, prétendre qu’il ne l’aime pas, lui tenir
les
propos les plus cyniques, s’écrier ensuite : « Comment ferait-on pour
3610
étendre qu’il ne l’aime pas, lui tenir les propos
les
plus cyniques, s’écrier ensuite : « Comment ferait-on pour n’être pas
3611
cruel, mais c’est pour être tendre… » Il convient
de
marquer ici, en toute justice, une différence profonde entre Kierkega
3612
e ne souffre pas, il a voulu prendre sur lui tout
le
drame, et il croit y avoir réussi, puisqu’il peut écrire, non sans am
3613
peut écrire, non sans amertume : « Elle a choisi
le
cri, j’ai gardé la douleur », tandis qu’Hamlet pousse Ophélia au suic
3614
ans amertume : « Elle a choisi le cri, j’ai gardé
la
douleur », tandis qu’Hamlet pousse Ophélia au suicide et semble indif
3615
dénouement du drame. Un incident banal déclenche
la
catastrophe dans Hamlet : c’est un simple assaut de fleuret. Seulemen
3616
catastrophe dans Hamlet : c’est un simple assaut
de
fleuret. Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné : le duel spo
3617
t : c’est un simple assaut de fleuret. Seulement,
le
fleuret de Laerte est empoisonné : le duel sportif tourne au duel à m
3618
n simple assaut de fleuret. Seulement, le fleuret
de
Laerte est empoisonné : le duel sportif tourne au duel à mort. Blessé
3619
Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné :
le
duel sportif tourne au duel à mort. Blessé, Hamlet ne peut plus hésit
3620
mort. Blessé, Hamlet ne peut plus hésiter. Il tue
le
roi. Quel fut, chez Kierkegaard, l’équivalent de ce sommet du drame,
3621
siter. Il tue le roi. Quel fut, chez Kierkegaard,
l’
équivalent de ce sommet du drame, ou de cette « chute » tragique ? Un
3622
le roi. Quel fut, chez Kierkegaard, l’équivalent
de
ce sommet du drame, ou de cette « chute » tragique ? Un incident mini
3623
erkegaard, l’équivalent de ce sommet du drame, ou
de
cette « chute » tragique ? Un incident minime, une simple phrase, et
3624
er pour un cliché dans un discours très officiel.
L’
évêque Mynster, primat de l’Église danoise, venait de mourir. Et le pr
3625
discours très officiel. L’évêque Mynster, primat
de
l’Église danoise, venait de mourir. Et le professeur Martensen, prono
3626
scours très officiel. L’évêque Mynster, primat de
l’
Église danoise, venait de mourir. Et le professeur Martensen, prononça
3627
primat de l’Église danoise, venait de mourir. Et
le
professeur Martensen, prononçant son éloge funèbre, crut devoir salue
3628
unèbre, crut devoir saluer sa mémoire comme celle
d’
un « vrai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était le poison, po
3629
saluer sa mémoire comme celle d’un « vrai témoin
de
la vérité ». Dans cette phrase était le poison, pour Kierkegaard. Car
3630
luer sa mémoire comme celle d’un « vrai témoin de
la
vérité ». Dans cette phrase était le poison, pour Kierkegaard. Car to
3631
ai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était
le
poison, pour Kierkegaard. Car toute son œuvre, toute sa carrière d’au
3632
erkegaard. Car toute son œuvre, toute sa carrière
d’
auteur n’avait eu d’autre sens, à ses yeux, que de rétablir dans sa pu
3633
son œuvre, toute sa carrière d’auteur n’avait eu
d’
autre sens, à ses yeux, que de rétablir dans sa pureté apostolique le
3634
d’auteur n’avait eu d’autre sens, à ses yeux, que
de
rétablir dans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité
3635
yeux, que de rétablir dans sa pureté apostolique
le
concept de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr.
3636
de rétablir dans sa pureté apostolique le concept
de
témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque
3637
r dans sa pureté apostolique le concept de témoin
de
la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque Mynster a
3638
ans sa pureté apostolique le concept de témoin de
la
vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque Mynster avai
3639
de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement
de
martyr. Or l’évêque Mynster avait été un grand prélat, chargé de titr
3640
a vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or
l’
évêque Mynster avait été un grand prélat, chargé de titres et d’honneu
3641
’évêque Mynster avait été un grand prélat, chargé
de
titres et d’honneurs, un fin lettré, un humaniste, un homme comblé de
3642
er avait été un grand prélat, chargé de titres et
d’
honneurs, un fin lettré, un humaniste, un homme comblé des biens de ce
3643
n lettré, un humaniste, un homme comblé des biens
de
ce monde. L’appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard
3644
humaniste, un homme comblé des biens de ce monde.
L’
appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard de l’absolu c
3645
me comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin
de
la vérité, c’était commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime
3646
comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin de
la
vérité, c’était commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime de
3647
moin de la vérité, c’était commettre à l’égard de
l’
absolu chrétien le crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer d
3648
c’était commettre à l’égard de l’absolu chrétien
le
crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’Évangile, c’ét
3649
commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime
de
lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’Évangile, c’était recon
3650
crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer
de
l’Évangile, c’était reconnaître et sanctionner l’usurpation. Kierkega
3651
me de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de
l’
Évangile, c’était reconnaître et sanctionner l’usurpation. Kierkegaard
3652
de l’Évangile, c’était reconnaître et sanctionner
l’
usurpation. Kierkegaard se sentit provoqué. Et, là encore, ce qui aura
3653
encore, ce qui aurait pu rester un simple assaut
de
fleuret, une polémique comme une autre, tourna soudain au duel à mort
3654
ort. Kierkegaard écrivit immédiatement un article
d’
une extrême violence. Il attendit des mois avant de le publier, il att
3655
e extrême violence. Il attendit des mois avant de
le
publier, il attendit que le professeur Martensen fût devenu évêque à
3656
dit des mois avant de le publier, il attendit que
le
professeur Martensen fût devenu évêque à son tour, succédant à Mynste
3657
e le professeur Martensen fût devenu évêque à son
tour
, succédant à Mynster. Puis il publia l’article. Et cet article fut so
3658
e à son tour, succédant à Mynster. Puis il publia
l’
article. Et cet article fut son acte, l’attaque directe, décisive et m
3659
il publia l’article. Et cet article fut son acte,
l’
attaque directe, décisive et mortelle, aussi « exagérée » que peut l’ê
3660
décisive et mortelle, aussi « exagérée » que peut
l’
être l’élan d’un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un
3661
e et mortelle, aussi « exagérée » que peut l’être
l’
élan d’un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrai
3662
rtelle, aussi « exagérée » que peut l’être l’élan
d’
un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrait de ce
3663
ui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrait
de
cet article : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est
3664
oup. Voici un extrait de cet article : Un témoin
de
la vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin,
3665
. Voici un extrait de cet article : Un témoin de
la
vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin, fam
3666
le : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont
la
vie est, du commencement à la fin, familière avec toute espèce de sou
3667
c’est un homme dont la vie est, du commencement à
la
fin, familière avec toute espèce de souffrance — avec les luttes inté
3668
ommencement à la fin, familière avec toute espèce
de
souffrance — avec les luttes intérieures, avec la crainte et le tremb
3669
familière avec toute espèce de souffrance — avec
les
luttes intérieures, avec la crainte et le tremblement, les frémisseme
3670
de souffrance — avec les luttes intérieures, avec
la
crainte et le tremblement, les frémissements, les scrupules, les ango
3671
— avec les luttes intérieures, avec la crainte et
le
tremblement, les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme
3672
s intérieures, avec la crainte et le tremblement,
les
frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments d
3673
la crainte et le tremblement, les frémissements,
les
scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de p
3674
le tremblement, les frémissements, les scrupules,
les
angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les
3675
, les frémissements, les scrupules, les angoisses
de
l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances
3676
es frémissements, les scrupules, les angoisses de
l’
âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances don
3677
issements, les scrupules, les angoisses de l’âme,
les
tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on par
3678
scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments
de
l’esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on parle généraleme
3679
rupules, les angoisses de l’âme, les tourments de
l’
esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on parle généralement
3680
me, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes
les
souffrances dont on parle généralement dans le monde. Un témoin de la
3681
s les souffrances dont on parle généralement dans
le
monde. Un témoin de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dé
3682
nt on parle généralement dans le monde. Un témoin
de
la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la mis
3683
on parle généralement dans le monde. Un témoin de
la
vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la misère
3684
in de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans
le
dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et l’humiliation, homme
3685
est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans
la
misère, dans l’abaissement et l’humiliation, homme méconnu, haï, déte
3686
témoigne dans le dénuement, dans la misère, dans
l’
abaissement et l’humiliation, homme méconnu, haï, détesté, insulté, ou
3687
dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et
l’
humiliation, homme méconnu, haï, détesté, insulté, outragé, bafoué ; c
3688
c’est un homme qui est flagellé, torturé, traîné
de
prison en prison, et puis enfin — car c’est bien d’un véritable témoi
3689
prison en prison, et puis enfin — car c’est bien
d’
un véritable témoin de la vérité que nous parle le professeur Martense
3690
puis enfin — car c’est bien d’un véritable témoin
de
la vérité que nous parle le professeur Martensen — et puis enfin cruc
3691
s enfin — car c’est bien d’un véritable témoin de
la
vérité que nous parle le professeur Martensen — et puis enfin crucifi
3692
d’un véritable témoin de la vérité que nous parle
le
professeur Martensen — et puis enfin crucifié, décapité, brûlé ou rôt
3693
ié, décapité, brûlé ou rôti sur un gril, jeté par
le
bourreau dans un endroit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin d
3694
ndroit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin
de
la vérité, sa vie et son existence, sa mort et son enterrement — et l
3695
oit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin de
la
vérité, sa vie et son existence, sa mort et son enterrement — et l’év
3696
et son existence, sa mort et son enterrement — et
l’
évêque Mynster, dit le professeur Martensen, fut un des vrais témoins
3697
ort et son enterrement — et l’évêque Mynster, dit
le
professeur Martensen, fut un des vrais témoins de la vérité. En vérit
3698
le professeur Martensen, fut un des vrais témoins
de
la vérité. En vérité, il y a quelque chose de plus contraire au chris
3699
professeur Martensen, fut un des vrais témoins de
la
vérité. En vérité, il y a quelque chose de plus contraire au christia
3700
elle hérésie ou n’importe quel schisme — et c’est
de
jouer au christianisme, d’en écarter les dangers et de jouer ensuite
3701
uel schisme — et c’est de jouer au christianisme,
d’
en écarter les dangers et de jouer ensuite au jeu que l’évêque Mynster
3702
et c’est de jouer au christianisme, d’en écarter
les
dangers et de jouer ensuite au jeu que l’évêque Mynster était un témo
3703
uer au christianisme, d’en écarter les dangers et
de
jouer ensuite au jeu que l’évêque Mynster était un témoin de la vérit
3704
carter les dangers et de jouer ensuite au jeu que
l’
évêque Mynster était un témoin de la vérité. Une polémique furieuse s
3705
suite au jeu que l’évêque Mynster était un témoin
de
la vérité. Une polémique furieuse s’éleva de toutes parts. L’opinion
3706
te au jeu que l’évêque Mynster était un témoin de
la
vérité. Une polémique furieuse s’éleva de toutes parts. L’opinion da
3707
Une polémique furieuse s’éleva de toutes parts.
L’
opinion danoise et scandinave fut secouée d’une vertueuse indignation.
3708
arts. L’opinion danoise et scandinave fut secouée
d’
une vertueuse indignation. Kierkegaard luttait seul contre tous. Il la
3709
e tous. Il lança un pamphlet périodique, intitulé
L’
Instant, pour élargir et pour intensifier son offensive. Après un an d
3710
ir et pour intensifier son offensive. Après un an
de
bataille, il succomba. Il avait osé l’acte ; il avait réussi : l’usu
3711
rès un an de bataille, il succomba. Il avait osé
l’
acte ; il avait réussi : l’usurpation s’était vue dénoncée, et il avai
3712
uccomba. Il avait osé l’acte ; il avait réussi :
l’
usurpation s’était vue dénoncée, et il avait forcé le grand public à d
3713
surpation s’était vue dénoncée, et il avait forcé
le
grand public à devenir attentif à son message. Mais, au lieu de se fa
3714
au lieu de se faire meurtrier, c’est lui qui paya
de
sa vie. Il devint lui-même le martyr que son œuvre avait appelé. Soul
3715
c’est lui qui paya de sa vie. Il devint lui-même
le
martyr que son œuvre avait appelé. Soulignons ce titre : L’Instant. D
3716
que son œuvre avait appelé. Soulignons ce titre :
L’
Instant. Depuis longtemps, la pensée de Kierkegaard était comme fascin
3717
oulignons ce titre : L’Instant. Depuis longtemps,
la
pensée de Kierkegaard était comme fascinée par les deux concepts d’in
3718
ce titre : L’Instant. Depuis longtemps, la pensée
de
Kierkegaard était comme fascinée par les deux concepts d’instant et d
3719
la pensée de Kierkegaard était comme fascinée par
les
deux concepts d’instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le te
3720
egaard était comme fascinée par les deux concepts
d’
instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le
3721
comme fascinée par les deux concepts d’instant et
de
saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du t
3722
cinée par les deux concepts d’instant et de saut.
L’
instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et d
3723
d’instant et de saut. L’instant, c’était pour lui
le
temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le
3724
et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps
de
la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait :
3725
de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de
la
foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : «
3726
. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi,
le
contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « la pléni
3727
ur lui le temps de la foi, le contact du temps et
de
l’éternité ou, comme il le disait : « la plénitude du temps, quand la
3728
lui le temps de la foi, le contact du temps et de
l’
éternité ou, comme il le disait : « la plénitude du temps, quand la dé
3729
le contact du temps et de l’éternité ou, comme il
le
disait : « la plénitude du temps, quand la décision éternelle se réal
3730
temps et de l’éternité ou, comme il le disait : «
la
plénitude du temps, quand la décision éternelle se réalise dans l’iné
3731
mme il le disait : « la plénitude du temps, quand
la
décision éternelle se réalise dans l’inégale occasion ». Le saut, c’é
3732
emps, quand la décision éternelle se réalise dans
l’
inégale occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, ir
3733
n éternelle se réalise dans l’inégale occasion ».
Le
saut, c’était le mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané,
3734
alise dans l’inégale occasion ». Le saut, c’était
le
mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané, concret, ce mouv
3735
occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre
de
la foi, irrationnel, instantané, concret, ce mouvement que le moindre
3736
casion ». Le saut, c’était le mouvement propre de
la
foi, irrationnel, instantané, concret, ce mouvement que le moindre do
3737
rrationnel, instantané, concret, ce mouvement que
le
moindre doute fait échouer, ce risque pur dans lequel on peut sombrer
3738
ue pur dans lequel on peut sombrer, mais faute de
l’
oser, on n’a rien22. Plongé comme je l’étais, en écrivant les pages qu
3739
s faute de l’oser, on n’a rien22. Plongé comme je
l’
étais, en écrivant les pages qui précèdent, dans la lecture alternée d
3740
n’a rien22. Plongé comme je l’étais, en écrivant
les
pages qui précèdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et de Sh
3741
’étais, en écrivant les pages qui précèdent, dans
la
lecture alternée de Kierkegaard et de Shakespeare, j’avoue qu’il m’es
3742
les pages qui précèdent, dans la lecture alternée
de
Kierkegaard et de Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une
3743
èdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et
de
Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une fois de ne plus bi
3744
t de Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus
d’
une fois de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’imagin
3745
peare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une fois
de
ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’imaginer qu’Hamle
3746
de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et
de
m’imaginer qu’Hamlet avait été écrit par Kierkegaard, voire qu’à l’in
3747
amlet avait été écrit par Kierkegaard, voire qu’à
l’
inverse la biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux si
3748
t été écrit par Kierkegaard, voire qu’à l’inverse
la
biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux siècles et d
3749
r Kierkegaard, voire qu’à l’inverse la biographie
de
Kierkegaard avait été mise à la scène deux siècles et demi avant d’êt
3750
rse la biographie de Kierkegaard avait été mise à
la
scène deux siècles et demi avant d’être vécue. Le style élisabéthain
3751
it été mise à la scène deux siècles et demi avant
d’
être vécue. Le style élisabéthain de Kierkegaard, son lyrisme énergiqu
3752
la scène deux siècles et demi avant d’être vécue.
Le
style élisabéthain de Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant le t
3753
et demi avant d’être vécue. Le style élisabéthain
de
Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant le trivial aux clichés poé
3754
ain de Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant
le
trivial aux clichés poétiques, les métaphores aux calembours, les éla
3755
ergique, mêlant le trivial aux clichés poétiques,
les
métaphores aux calembours, les élans d’éloquence aux préciosités dial
3756
clichés poétiques, les métaphores aux calembours,
les
élans d’éloquence aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’i
3757
étiques, les métaphores aux calembours, les élans
d’
éloquence aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’illusion…
3758
e aux préciosités dialectiques, tout concourait à
l’
illusion… Jusqu’au moment où je tombai sur une note de Kierkegaard lui
3759
lusion… Jusqu’au moment où je tombai sur une note
de
Kierkegaard lui-même au sujet d’Hamlet, qui rétablit les différences.
3760
bai sur une note de Kierkegaard lui-même au sujet
d’
Hamlet, qui rétablit les différences. Chose curieuse, cette note de de
3761
rkegaard lui-même au sujet d’Hamlet, qui rétablit
les
différences. Chose curieuse, cette note de deux pages est publiée en
3762
ablit les différences. Chose curieuse, cette note
de
deux pages est publiée en appendice au livre dans lequel Kierkegaard
3763
ppendice au livre dans lequel Kierkegaard raconte
le
drame de ses fiançailles. Il semble donc que le parallèle que j’ai ri
3764
au livre dans lequel Kierkegaard raconte le drame
de
ses fiançailles. Il semble donc que le parallèle que j’ai risqué se s
3765
e le drame de ses fiançailles. Il semble donc que
le
parallèle que j’ai risqué se soit offert à l’esprit de Kierkegaard, e
3766
que le parallèle que j’ai risqué se soit offert à
l’
esprit de Kierkegaard, et qu’il ait tenu à le corriger lui-même. Voici
3767
rallèle que j’ai risqué se soit offert à l’esprit
de
Kierkegaard, et qu’il ait tenu à le corriger lui-même. Voici en bref
3768
rt à l’esprit de Kierkegaard, et qu’il ait tenu à
le
corriger lui-même. Voici en bref le contenu de la note, intitulée : R
3769
il ait tenu à le corriger lui-même. Voici en bref
le
contenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakes
3770
à le corriger lui-même. Voici en bref le contenu
de
la note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakespeare. Kier
3771
le corriger lui-même. Voici en bref le contenu de
la
note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakespeare. Kierkeg
3772
ontenu de la note, intitulée : Regard oblique sur
l’
Hamlet de Shakespeare. Kierkegaard reproche à Shakespeare de n’avoir p
3773
e Shakespeare. Kierkegaard reproche à Shakespeare
de
n’avoir pas fait d’Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d
3774
egaard reproche à Shakespeare de n’avoir pas fait
d’
Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d’Hamlet ne sont pas
3775
oir pas fait d’Hamlet un drame religieux. Car, si
les
scrupules d’Hamlet ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’êt
3776
’Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules
d’
Hamlet ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’être vraiment t
3777
gieux. Car, si les scrupules d’Hamlet ne sont pas
d’
ordre religieux, le héros cesse d’être vraiment tragique. Il frise le
3778
scrupules d’Hamlet ne sont pas d’ordre religieux,
le
héros cesse d’être vraiment tragique. Il frise le comique. Si, au con
3779
let ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse
d’
être vraiment tragique. Il frise le comique. Si, au contraire, ses ter
3780
le héros cesse d’être vraiment tragique. Il frise
le
comique. Si, au contraire, ses tergiversations relevaient de motifs r
3781
Si, au contraire, ses tergiversations relevaient
de
motifs religieux, elles deviendraient infiniment intéressantes, mais
3782
ment intéressantes, mais alors il n’y aurait plus
de
drame, au sens technique et esthétique du terme. En effet, « dans l’o
3783
echnique et esthétique du terme. En effet, « dans
l’
ordre esthétique, l’obstacle doit être hors du héros, non pas en lui »
3784
ue du terme. En effet, « dans l’ordre esthétique,
l’
obstacle doit être hors du héros, non pas en lui ». Si l’obstacle à so
3785
cle doit être hors du héros, non pas en lui ». Si
l’
obstacle à son acte est en lui, il s’agit d’un scrupule religieux. Dan
3786
». Si l’obstacle à son acte est en lui, il s’agit
d’
un scrupule religieux. Dans ce cas, le héros n’est grand que par sa so
3787
, il s’agit d’un scrupule religieux. Dans ce cas,
le
héros n’est grand que par sa souffrance, non par son triomphe. Il n’y
3788
a souffrance, non par son triomphe. Il n’y a plus
de
jeu poétique exaltant, il n’y a plus que le sérieux, l’existentiel… T
3789
plus de jeu poétique exaltant, il n’y a plus que
le
sérieux, l’existentiel… Traduisons cela en d’autres termes : si Hamle
3790
poétique exaltant, il n’y a plus que le sérieux,
l’
existentiel… Traduisons cela en d’autres termes : si Hamlet était reli
3791
es : si Hamlet était religieux, il n’y aurait pas
l’
Hamlet de Shakespeare, mais on rejoindrait purement et simplement la b
3792
peare, mais on rejoindrait purement et simplement
la
biographie de Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif
3793
rejoindrait purement et simplement la biographie
de
Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif. Il n’a pas é
3794
ement et simplement la biographie de Kierkegaard.
Le
drame de Kierkegaard n’a pas été fictif. Il n’a pas été joué et ne sa
3795
simplement la biographie de Kierkegaard. Le drame
de
Kierkegaard n’a pas été fictif. Il n’a pas été joué et ne saurait l’ê
3796
pas été fictif. Il n’a pas été joué et ne saurait
l’
être. Il a été vécu et souffert consciemment (avec une conscience foll
3797
ec une conscience folle, pourrait-on dire), comme
le
drame pur d’une vocation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur
3798
ence folle, pourrait-on dire), comme le drame pur
d’
une vocation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur l’existence »
3799
ation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur
l’
existence » le parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté d’illus
3800
ne. Ici prend fin, ici « échoue sur l’existence »
le
parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le m
3801
choue sur l’existence » le parallèle que je viens
d’
esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le moyen d’images connues de t
3802
e parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté
d’
illustrer, par le moyen d’images connues de tous, celles de Shakespear
3803
e viens d’esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par
le
moyen d’images connues de tous, celles de Shakespeare, certains momen
3804
’esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le moyen
d’
images connues de tous, celles de Shakespeare, certains moments mystér
3805
tenté d’illustrer, par le moyen d’images connues
de
tous, celles de Shakespeare, certains moments mystérieux d’une dialec
3806
er, par le moyen d’images connues de tous, celles
de
Shakespeare, certains moments mystérieux d’une dialectique tout intér
3807
elles de Shakespeare, certains moments mystérieux
d’
une dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’entreprise : c
3808
érieux d’une dialectique tout intérieure. On sent
le
risque de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque tech
3809
ne dialectique tout intérieure. On sent le risque
de
l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pou
3810
dialectique tout intérieure. On sent le risque de
l’
entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pour a
3811
rieure. On sent le risque de l’entreprise : celui
de
l’ingéniosité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute «
3812
ure. On sent le risque de l’entreprise : celui de
l’
ingéniosité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute « co
3813
e de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est
le
risque technique, pour ainsi dire, de toute « communication indirecte
3814
sité. C’est le risque technique, pour ainsi dire,
de
toute « communication indirecte ». Et maintenant, par fidélité à la m
3815
cation indirecte ». Et maintenant, par fidélité à
la
méthode de Kierkegaard, passons sans transition à l’« énoncé direct »
3816
recte ». Et maintenant, par fidélité à la méthode
de
Kierkegaard, passons sans transition à l’« énoncé direct », à l’exame
3817
méthode de Kierkegaard, passons sans transition à
l’
« énoncé direct », à l’examen de la nature ou du mystère d’une vocatio
3818
passons sans transition à l’« énoncé direct », à
l’
examen de la nature ou du mystère d’une vocation historiquement vécue.
3819
sans transition à l’« énoncé direct », à l’examen
de
la nature ou du mystère d’une vocation historiquement vécue. Le premi
3820
s transition à l’« énoncé direct », à l’examen de
la
nature ou du mystère d’une vocation historiquement vécue. Le premier
3821
é direct », à l’examen de la nature ou du mystère
d’
une vocation historiquement vécue. Le premier caractère d’une vocation
3822
cation historiquement vécue. Le premier caractère
d’
une vocation réelle consiste en son ambiguïté. Celle-ci paraît immédia
3823
t immédiatement dans notre usage courant du terme
de
vocation. On dit ainsi d’un jeune garçon qu’il a une vocation d’avoca
3824
usage courant du terme de vocation. On dit ainsi
d’
un jeune garçon qu’il a une vocation d’avocat, ou de poète ; c’est qu’
3825
dit ainsi d’un jeune garçon qu’il a une vocation
d’
avocat, ou de poète ; c’est qu’il aime à discuter ou qu’il tient des p
3826
un jeune garçon qu’il a une vocation d’avocat, ou
de
poète ; c’est qu’il aime à discuter ou qu’il tient des propos fantais
3827
omposait des menuets à sept ans, avait sans doute
la
vocation d’un musicien. Il ne s’agit ici que du don naturel et des di
3828
menuets à sept ans, avait sans doute la vocation
d’
un musicien. Il ne s’agit ici que du don naturel et des dispositions n
3829
ens bien différent du terme. Quand Jérémie reçoit
de
l’Éternel l’ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’
3830
bien différent du terme. Quand Jérémie reçoit de
l’
Éternel l’ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un
3831
érent du terme. Quand Jérémie reçoit de l’Éternel
l’
ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un enfant, vo
3832
terme. Quand Jérémie reçoit de l’Éternel l’ordre
de
parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un enfant, voici, je
3833
e sais point parler. » Nous dirions qu’il n’a pas
la
vocation. Précisément, il la reçoit. Elle lui est adressée en dépit d
3834
irions qu’il n’a pas la vocation. Précisément, il
la
reçoit. Elle lui est adressée en dépit de ce qu’il est. « Et l’Éterne
3835
e lui est adressée en dépit de ce qu’il est. « Et
l’
Éternel me dit : « Ne dis pas : Je ne suis qu’un enfant. Car tu iras v
3836
aroles dans ta bouche. » Il est rarement possible
d’
isoler dans le vif ces deux mouvements contradictoires : la poussée de
3837
bouche. » Il est rarement possible d’isoler dans
le
vif ces deux mouvements contradictoires : la poussée de la nature et
3838
dans le vif ces deux mouvements contradictoires :
la
poussée de la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambi
3839
ces deux mouvements contradictoires : la poussée
de
la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsi
3840
s deux mouvements contradictoires : la poussée de
la
nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste
3841
ents contradictoires : la poussée de la nature et
l’
appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste. Nous avons
3842
tradictoires : la poussée de la nature et l’appel
de
l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste. Nous avons vu que s
3843
dictoires : la poussée de la nature et l’appel de
l’
esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste. Nous avons vu que sa m
3844
nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard,
l’
ambiguïté subsiste. Nous avons vu que sa mélancolie profonde le sépare
3845
ubsiste. Nous avons vu que sa mélancolie profonde
le
sépare des autres et, dès l’enfance, fait de lui une nature d’excepti
3846
mélancolie profonde le sépare des autres et, dès
l’
enfance, fait de lui une nature d’exception. Mais l’appel religieux qu
3847
onde le sépare des autres et, dès l’enfance, fait
de
lui une nature d’exception. Mais l’appel religieux qui vient l’attein
3848
autres et, dès l’enfance, fait de lui une nature
d’
exception. Mais l’appel religieux qui vient l’atteindre au début de sa
3849
enfance, fait de lui une nature d’exception. Mais
l’
appel religieux qui vient l’atteindre au début de sa carrière d’écriva
3850
ure d’exception. Mais l’appel religieux qui vient
l’
atteindre au début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’une m
3851
l’appel religieux qui vient l’atteindre au début
de
sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le ren
3852
eux qui vient l’atteindre au début de sa carrière
d’
écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le rend une exception
3853
eindre au début de sa carrière d’écrivain, et qui
le
charge d’une mission unique, le rend une exception au second degré, l
3854
début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge
d’
une mission unique, le rend une exception au second degré, le met à pa
3855
’écrivain, et qui le charge d’une mission unique,
le
rend une exception au second degré, le met à part une seconde fois, p
3856
on unique, le rend une exception au second degré,
le
met à part une seconde fois, pour des raisons qui sont celles de l’es
3857
ne seconde fois, pour des raisons qui sont celles
de
l’esprit — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’appel re
3858
seconde fois, pour des raisons qui sont celles de
l’
esprit — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’appel reçu
3859
de l’esprit — bien que, dans ce cas particulier,
la
nature et l’appel reçu semblent pousser et tirer dans le même sens. O
3860
— bien que, dans ce cas particulier, la nature et
l’
appel reçu semblent pousser et tirer dans le même sens. On pourra donc
3861
re et l’appel reçu semblent pousser et tirer dans
le
même sens. On pourra donc interpréter cette vocation de deux manières
3862
e sens. On pourra donc interpréter cette vocation
de
deux manières tout opposées. On pourra toujours dire de Kierkegaard s
3863
x manières tout opposées. On pourra toujours dire
de
Kierkegaard soit qu’il fut un neurasthénique, et que son cas relève d
3864
u’il fut un neurasthénique, et que son cas relève
de
la psychanalyse, soit qu’il fut un prophète, né pour être poète et ph
3865
l fut un neurasthénique, et que son cas relève de
la
psychanalyse, soit qu’il fut un prophète, né pour être poète et philo
3866
our être poète et philosophe, mais contraint, par
l’
appel transcendant, à devenir un témoin de la vérité. Cependant, cette
3867
nt, par l’appel transcendant, à devenir un témoin
de
la vérité. Cependant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la
3868
par l’appel transcendant, à devenir un témoin de
la
vérité. Cependant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la voc
3869
pendant, cette ambiguïté dans notre idée courante
de
la vocation n’est pas celle qui retient Kierkegaard. Il en a distingu
3870
dant, cette ambiguïté dans notre idée courante de
la
vocation n’est pas celle qui retient Kierkegaard. Il en a distingué u
3871
, qui ne tient plus au double sens du mot, mais à
l’
existence même d’une vocation reçue. L’homme, en effet, qui reçoit voc
3872
us au double sens du mot, mais à l’existence même
d’
une vocation reçue. L’homme, en effet, qui reçoit vocation, se trouve
3873
ot, mais à l’existence même d’une vocation reçue.
L’
homme, en effet, qui reçoit vocation, se trouve jeté dans une incertit
3874
e trouve jeté dans une incertitude inévitable par
l’
appel qu’il a cru entendre. Et son incertitude n’est pas le fait d’un
3875
u’il a cru entendre. Et son incertitude n’est pas
le
fait d’un manque d’information, d’une conscience vague ou d’une volon
3876
ru entendre. Et son incertitude n’est pas le fait
d’
un manque d’information, d’une conscience vague ou d’une volonté vacil
3877
Et son incertitude n’est pas le fait d’un manque
d’
information, d’une conscience vague ou d’une volonté vacillante, mais
3878
tude n’est pas le fait d’un manque d’information,
d’
une conscience vague ou d’une volonté vacillante, mais elle provient d
3879
n manque d’information, d’une conscience vague ou
d’
une volonté vacillante, mais elle provient de ce qu’il n’y a pas de pr
3880
e ou d’une volonté vacillante, mais elle provient
de
ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la r
3881
illante, mais elle provient de ce qu’il n’y a pas
de
preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. I
3882
ais elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve
de
la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit d
3883
elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de
la
réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc
3884
ent de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité
de
l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon
3885
de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de
l’
appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Ki
3886
a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni
de
la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’une
3887
pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de
la
réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’une in
3888
ve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité
de
son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’une incertitude o
3889
son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard,
d’
une incertitude objective. De même qu’on ne saurait prouver l’existenc
3890
itude objective. De même qu’on ne saurait prouver
l’
existence de Dieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’une
3891
ive. De même qu’on ne saurait prouver l’existence
de
Dieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’une vocation. De
3892
prouver l’existence de Dieu, on ne peut démontrer
la
nature transcendante d’une vocation. Devant Jésus-Christ, l’un dira :
3893
ieu, on ne peut démontrer la nature transcendante
d’
une vocation. Devant Jésus-Christ, l’un dira : « C’est un nommé Jésus,
3894
Jésus-Christ, l’un dira : « C’est un nommé Jésus,
le
fils d’un charpentier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est l
3895
rist, l’un dira : « C’est un nommé Jésus, le fils
d’
un charpentier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est le Christ
3896
« C’est un nommé Jésus, le fils d’un charpentier
de
Nazareth » et l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu
3897
ier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est
le
Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’ince
3898
reth » et l’autre confessera : « C’est le Christ,
le
Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude obj
3899
t l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils
de
Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude objective,
3900
le Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne
de
la Trinité. » L’incertitude objective, telle que la définit Kierkegaa
3901
Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de
la
Trinité. » L’incertitude objective, telle que la définit Kierkegaard,
3902
ls de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. »
L’
incertitude objective, telle que la définit Kierkegaard, est donc une
3903
la Trinité. » L’incertitude objective, telle que
la
définit Kierkegaard, est donc une périphrase philosophique pour désig
3904
t donc une périphrase philosophique pour désigner
la
foi et sa nécessité. On ne peut que « croire » en Dieu, et l’on ne pe
3905
nécessité. On ne peut que « croire » en Dieu, et
l’
on ne peut que « croire » une vocation, celle d’un autre, mais aussi e
3906
t l’on ne peut que « croire » une vocation, celle
d’
un autre, mais aussi et d’abord celle que l’on « croit » avoir reçue s
3907
celle d’un autre, mais aussi et d’abord celle que
l’
on « croit » avoir reçue soi-même. Ainsi l’incertitude est objective d
3908
le que l’on « croit » avoir reçue soi-même. Ainsi
l’
incertitude est objective dans la mesure où l’objet de la conviction q
3909
soi-même. Ainsi l’incertitude est objective dans
la
mesure où l’objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontr
3910
nsi l’incertitude est objective dans la mesure où
l’
objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans l
3911
certitude est objective dans la mesure où l’objet
de
la conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans la mesure
3912
titude est objective dans la mesure où l’objet de
la
conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans la mesure, a
3913
ion qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans
la
mesure, aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible d’être mis en
3914
n’est pas démontrable ; dans la mesure, aussi, où
l’
enjeu de la vocation reste passible d’être mis en doute, ou même nié ;
3915
s démontrable ; dans la mesure, aussi, où l’enjeu
de
la vocation reste passible d’être mis en doute, ou même nié ; dans la
3916
émontrable ; dans la mesure, aussi, où l’enjeu de
la
vocation reste passible d’être mis en doute, ou même nié ; dans la me
3917
, aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible
d’
être mis en doute, ou même nié ; dans la mesure où cet enjeu risque, a
3918
passible d’être mis en doute, ou même nié ; dans
la
mesure où cet enjeu risque, après tout, d’être purement imaginaire. À
3919
; dans la mesure où cet enjeu risque, après tout,
d’
être purement imaginaire. À cela, nous ajouterons l’incertitude subjec
3920
être purement imaginaire. À cela, nous ajouterons
l’
incertitude subjective, celle qui concerne les motifs qui peuvent pous
3921
rons l’incertitude subjective, celle qui concerne
les
motifs qui peuvent pousser l’individu à faire ceci ou cela : « Est-ce
3922
celle qui concerne les motifs qui peuvent pousser
l’
individu à faire ceci ou cela : « Est-ce ma nature secrète ou l’esprit
3923
aire ceci ou cela : « Est-ce ma nature secrète ou
l’
esprit qui a parlé ? » En fait, l’homme de la vocation se trouve plong
3924
ture secrète ou l’esprit qui a parlé ? » En fait,
l’
homme de la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et d
3925
rète ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’homme
de
la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et dans un r
3926
e ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’homme de
la
vocation se trouve plongé dans une double incertitude et dans un risq
3927
rtitude et dans un risque permanent. Il n’est pas
de
méthode éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider. L’homme engag
3928
ue permanent. Il n’est pas de méthode éprouvée ni
de
raisonnement qui puisse l’aider. L’homme engage son action et parie t
3929
de méthode éprouvée ni de raisonnement qui puisse
l’
aider. L’homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui l
3930
e éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider.
L’
homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui lui demeur
3931
dramatique. Il nous faut reconnaître, enfin, que
la
mission reçue par Hamlet n’est pas une véritable vocation, en ce sens
3932
able vocation, en ce sens qu’elle ne présente pas
le
caractère d’incertitude objective lié à tout acte de foi. Hamlet sait
3933
, en ce sens qu’elle ne présente pas le caractère
d’
incertitude objective lié à tout acte de foi. Hamlet sait exactement c
3934
caractère d’incertitude objective lié à tout acte
de
foi. Hamlet sait exactement ce qu’il doit faire : tuer l’usurpateur,
3935
Hamlet sait exactement ce qu’il doit faire : tuer
l’
usurpateur, venger le roi assassiné. Son but est donc sans équivoque,
3936
t ce qu’il doit faire : tuer l’usurpateur, venger
le
roi assassiné. Son but est donc sans équivoque, son rôle clairement t
3937
nc sans équivoque, son rôle clairement tracé dans
l’
action générale. L’incertitude n’affecte en lui que les moyens à mettr
3938
son rôle clairement tracé dans l’action générale.
L’
incertitude n’affecte en lui que les moyens à mettre en œuvre et, par
3939
tion générale. L’incertitude n’affecte en lui que
les
moyens à mettre en œuvre et, par suite, le succès final. Chez Kierkeg
3940
i que les moyens à mettre en œuvre et, par suite,
le
succès final. Chez Kierkegaard, chez le chrétien en général, il en va
3941
ar suite, le succès final. Chez Kierkegaard, chez
le
chrétien en général, il en va différemment. Il s’agit de découvrir le
3942
tien en général, il en va différemment. Il s’agit
de
découvrir le rôle qu’on devra jouer dans un drame infini, aussi vaste
3943
al, il en va différemment. Il s’agit de découvrir
le
rôle qu’on devra jouer dans un drame infini, aussi vaste que l’histoi
3944
devra jouer dans un drame infini, aussi vaste que
l’
histoire humaine, dont nul ne peut connaître la trame ni l’ensemble —
3945
ue l’histoire humaine, dont nul ne peut connaître
la
trame ni l’ensemble — et cependant il faut jouer, nous sommes au mond
3946
e humaine, dont nul ne peut connaître la trame ni
l’
ensemble — et cependant il faut jouer, nous sommes au monde, nous somm
3947
onde, nous sommes en scène malgré nous… Telle est
l’
angoisse de la vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès
3948
sommes en scène malgré nous… Telle est l’angoisse
de
la vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès ses premiè
3949
mes en scène malgré nous… Telle est l’angoisse de
la
vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès ses premières
3950
e est l’angoisse de la vocation. Je disais tout à
l’
heure que Kierkegaard, dès ses premières publications, s’était tracé u
3951
ses premières publications, s’était tracé un plan
d’
action comportant toute une stratégie de pseudonymes et de « tromperie
3952
é un plan d’action comportant toute une stratégie
de
pseudonymes et de « tromperies » — comme il tient à le répéter. Ceci
3953
comportant toute une stratégie de pseudonymes et
de
« tromperies » — comme il tient à le répéter. Ceci nous porterait à c
3954
eudonymes et de « tromperies » — comme il tient à
le
répéter. Ceci nous porterait à croire que, d’entrée de jeu, tout comm
3955
t à le répéter. Ceci nous porterait à croire que,
d’
entrée de jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement l’acte histor
3956
péter. Ceci nous porterait à croire que, d’entrée
de
jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement l’acte historique qu’i
3957
de jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement
l’
acte historique qu’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la
3958
u clairement l’acte historique qu’il était chargé
d’
accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est
3959
e historique qu’il était chargé d’accomplir. Mais
les
choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus
3960
e qu’il était chargé d’accomplir. Mais les choses
de
la vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus souvent,
3961
u’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de
la
vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus souvent, que
3962
vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup,
le
plus souvent, que nos actions apparaissent organisées par une intenti
3963
ntention générale. Celle-ci, certes, agissait dès
le
départ obscurément, mais ce n’est qu’en marchant qu’on l’a sentie à l
3964
t obscurément, mais ce n’est qu’en marchant qu’on
l’
a sentie à l’œuvre. Kierkegaard l’a bien su et l’a dit dans sa brochur
3965
, mais ce n’est qu’en marchant qu’on l’a sentie à
l’
œuvre. Kierkegaard l’a bien su et l’a dit dans sa brochure intitulée P
3966
marchant qu’on l’a sentie à l’œuvre. Kierkegaard
l’
a bien su et l’a dit dans sa brochure intitulée Point de vue sur mon a
3967
l’a sentie à l’œuvre. Kierkegaard l’a bien su et
l’
a dit dans sa brochure intitulée Point de vue sur mon activité d’auteu
3968
brochure intitulée Point de vue sur mon activité
d’
auteur : Il me faut préciser la part de la Providence dans mon œuvre.
3969
sur mon activité d’auteur : Il me faut préciser
la
part de la Providence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de
3970
activité d’auteur : Il me faut préciser la part
de
la Providence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de déloyaut
3971
tivité d’auteur : Il me faut préciser la part de
la
Providence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de déloyauté e
3972
dence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable
de
déloyauté envers Dieu si je prétendais avoir eu dès le début une vue
3973
loyauté envers Dieu si je prétendais avoir eu dès
le
début une vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuv
3974
eu si je prétendais avoir eu dès le début une vue
d’
ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois
3975
étendais avoir eu dès le début une vue d’ensemble
de
toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire fra
3976
avoir eu dès le début une vue d’ensemble de toute
la
structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire franchement,
3977
vue d’ensemble de toute la structure dialectique
de
mon œuvre… Non, je dois le dire franchement, ce qui m’échappe, c’est
3978
structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois
le
dire franchement, ce qui m’échappe, c’est que je puis maintenant avoi
3979
qui m’échappe, c’est que je puis maintenant avoir
l’
intelligence de l’ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au débu
3980
c’est que je puis maintenant avoir l’intelligence
de
l’ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je l’ai saisi
3981
st que je puis maintenant avoir l’intelligence de
l’
ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je l’ai saisie a
3982
e, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je
l’
ai saisie avec cette netteté : et pourtant c’est bien moi qui ai accom
3983
ant c’est bien moi qui ai accompli cette œuvre et
l’
ai menée à chef, pas à pas, avec ma réflexion. … S’il me fallait expri
3984
réflexion. … S’il me fallait exprimer avec toute
la
rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans
3985
e fallait exprimer avec toute la rigueur et toute
la
précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entière,
3986
toute la rigueur et toute la précision possibles
la
part de la Providence dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner
3987
a rigueur et toute la précision possibles la part
de
la Providence dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner de formu
3988
igueur et toute la précision possibles la part de
la
Providence dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner de formule
3989
ce dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner
de
formule plus adéquate ou plus décisive que celle-ci : la Providence a
3990
ule plus adéquate ou plus décisive que celle-ci :
la
Providence a fait mon éducation, qui se réfléchit dans le processus d
3991
dence a fait mon éducation, qui se réfléchit dans
le
processus de ma production. Ainsi sont infirmées dans une certaine me
3992
mon éducation, qui se réfléchit dans le processus
de
ma production. Ainsi sont infirmées dans une certaine mesure les vues
3993
on. Ainsi sont infirmées dans une certaine mesure
les
vues que j’ai précédemment exposées, à savoir que toute ma production
3994
fraude ; car cette formule concède un peu trop à
la
conscience. Mais elle n’est pas tout à fait fausse non plus, car j’ai
3995
ut à fait fausse non plus, car j’ai eu conscience
de
moi au cours de cette éducation et dès le début. … Dès le premier mom
3996
science de moi au cours de cette éducation et dès
le
début. … Dès le premier moment l’élément religieux est donné de façon
3997
ducation et dès le début. … Dès le premier moment
l’
élément religieux est donné de façon décisive ; il a sans contredit la
3998
s le premier moment l’élément religieux est donné
de
façon décisive ; il a sans contredit la suprématie, mais il attend pa
3999
est donné de façon décisive ; il a sans contredit
la
suprématie, mais il attend patiemment que le poète ait fini de s’épan
4000
edit la suprématie, mais il attend patiemment que
le
poète ait fini de s’épancher, tout en veillant avec des yeux d’Argus
4001
, mais il attend patiemment que le poète ait fini
de
s’épancher, tout en veillant avec des yeux d’Argus à ne pas se laisse
4002
ini de s’épancher, tout en veillant avec des yeux
d’
Argus à ne pas se laisser duper dans une œuvre où se proclame le poète
4003
as se laisser duper dans une œuvre où se proclame
le
poète. Enfin, aux dernières pages du livre, il ajoute ceci : « Toute
4004
oppement ; c’est en elle que j’ai pris conscience
de
mon idée, de ma tâche. Dans un autre passage du même livre, il nous
4005
est en elle que j’ai pris conscience de mon idée,
de
ma tâche. Dans un autre passage du même livre, il nous décrit ce que
4006
utre passage du même livre, il nous décrit ce que
l’
on pourrait appeler la psychologie d’une vocation en exercice. Il parl
4007
ivre, il nous décrit ce que l’on pourrait appeler
la
psychologie d’une vocation en exercice. Il parle de sa totale solitud
4008
écrit ce que l’on pourrait appeler la psychologie
d’
une vocation en exercice. Il parle de sa totale solitude. Il se dépein
4009
psychologie d’une vocation en exercice. Il parle
de
sa totale solitude. Il se dépeint non seulement privé de confident, m
4010
otale solitude. Il se dépeint non seulement privé
de
confident, mais seul avec un moi qu’il ne comprend même plus : … Vai
4011
e comprend même plus : … Vainement essaierais-je
de
raconter les occasions où Dieu m’a fait sentir son secours. Une chose
4012
ême plus : … Vainement essaierais-je de raconter
les
occasions où Dieu m’a fait sentir son secours. Une chose m’est bien s
4013
: quand je faisais ce dont il m’était impossible
de
donner la raison, ne songeant pas même à la chercher ; quand je suiva
4014
e faisais ce dont il m’était impossible de donner
la
raison, ne songeant pas même à la chercher ; quand je suivais les imp
4015
sible de donner la raison, ne songeant pas même à
la
chercher ; quand je suivais les impulsions de ma nature, ce qui avait
4016
ongeant pas même à la chercher ; quand je suivais
les
impulsions de ma nature, ce qui avait ainsi pour moi une valeur stric
4017
e à la chercher ; quand je suivais les impulsions
de
ma nature, ce qui avait ainsi pour moi une valeur strictement personn
4018
me auteur. Je n’arrivais pas à comprendre comment
de
petites circonstances, en apparence toutes fortuites, de ma vie et qu
4019
tes circonstances, en apparence toutes fortuites,
de
ma vie et qui, mon imagination aidant, prenaient d’immenses proportio
4020
ma vie et qui, mon imagination aidant, prenaient
d’
immenses proportions, me mettaient dans une disposition précise ; je n
4021
n précise ; je ne comprenais pas, je tombais dans
la
mélancolie et, chose curieuse, il en résultait précisément et à point
4022
use, il en résultait précisément et à point nommé
la
disposition nécessaire au travail dont je m’occupais. En un sens, j’a
4023
uit toute mon œuvre comme si je n’avais rien fait
d’
autre que de copier chaque jour des fragments déterminés d’un livre dé
4024
n œuvre comme si je n’avais rien fait d’autre que
de
copier chaque jour des fragments déterminés d’un livre déjà imprimé.
4025
ue de copier chaque jour des fragments déterminés
d’
un livre déjà imprimé. Ainsi la vocation organise les hasards et fait
4026
gments déterminés d’un livre déjà imprimé. Ainsi
la
vocation organise les hasards et fait flèche de tout bois, souvent à
4027
n livre déjà imprimé. Ainsi la vocation organise
les
hasards et fait flèche de tout bois, souvent à notre insu. Mais ce qu
4028
i la vocation organise les hasards et fait flèche
de
tout bois, souvent à notre insu. Mais ce qu’illustre avant tout ce pa
4029
Mais ce qu’illustre avant tout ce passage, c’est
le
paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit de suivre un chemin
4030
vant tout ce passage, c’est le paradoxe essentiel
de
toute vocation : il s’agit de suivre un chemin que l’on a l’impressio
4031
paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit
de
suivre un chemin que l’on a l’impression d’inventer, un chemin qui de
4032
oute vocation : il s’agit de suivre un chemin que
l’
on a l’impression d’inventer, un chemin qui demeure invisible tant qu’
4033
cation : il s’agit de suivre un chemin que l’on a
l’
impression d’inventer, un chemin qui demeure invisible tant qu’on ne s
4034
’agit de suivre un chemin que l’on a l’impression
d’
inventer, un chemin qui demeure invisible tant qu’on ne se risque pas
4035
ière sur mon sentier », dont nous parle un psaume
de
David, n’éclaire pas au loin une voie tracée d’avance : non, elle est
4036
e de David, n’éclaire pas au loin une voie tracée
d’
avance : non, elle est « à mes pieds » seulement, elle ne peut révéler
4037
le ne peut révéler que le premier pas à faire, et
le
sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici, la seule expérience
4038
e premier pas à faire, et le sentier se crée sous
les
pas qui le foulent. Ici, la seule expérience humaine à laquelle on pu
4039
s à faire, et le sentier se crée sous les pas qui
le
foulent. Ici, la seule expérience humaine à laquelle on puisse en app
4040
sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici,
la
seule expérience humaine à laquelle on puisse en appeler par analogie
4041
on puisse en appeler par analogie me paraît être
l’
expérience poétique. Car le poète, lui non plus, ne sait et ne saura j
4042
nalogie me paraît être l’expérience poétique. Car
le
poète, lui non plus, ne sait et ne saura jamais s’il ne fait qu’épous
4043
s’il ne fait qu’épouser un rythme errant, ou s’il
le
crée tout en croyant le suivre. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pr
4044
un rythme errant, ou s’il le crée tout en croyant
le
suivre. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pratiquement vivre dans l’
4045
e tout en croyant le suivre. S’avancer ainsi dans
la
vie, c’est pratiquement vivre dans l’improbable, c’est être toujours
4046
ainsi dans la vie, c’est pratiquement vivre dans
l’
improbable, c’est être toujours prêt à affronter l’invraisemblable. Si
4047
’improbable, c’est être toujours prêt à affronter
l’
invraisemblable. Si l’incertitude objective est le premier caractère d
4048
e toujours prêt à affronter l’invraisemblable. Si
l’
incertitude objective est le premier caractère d’une vocation réelle,
4049
l’incertitude objective est le premier caractère
d’
une vocation réelle, l’acceptation de l’invraisemblable en est la cons
4050
e est le premier caractère d’une vocation réelle,
l’
acceptation de l’invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kie
4051
er caractère d’une vocation réelle, l’acceptation
de
l’invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kierkegaard ne se
4052
caractère d’une vocation réelle, l’acceptation de
l’
invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kierkegaard ne se la
4053
réelle, l’acceptation de l’invraisemblable en est
la
conséquence nécessaire. Kierkegaard ne se lasse pas d’insister sur ce
4054
nséquence nécessaire. Kierkegaard ne se lasse pas
d’
insister sur cette dernière catégorie. « Celui qui ne renonce pas à la
4055
dernière catégorie. « Celui qui ne renonce pas à
la
vraisemblance n’entre jamais en relation avec Dieu. » Si Abraham n’av
4056
ation avec Dieu. » Si Abraham n’avait pas accepté
l’
invraisemblable, il ne serait jamais parti pour un pays dont il ne sav
4057
our un pays dont il ne savait rien. Mais accepter
l’
invraisemblable, il faut bien voir que c’est renoncer non seulement au
4058
unes du succès, mais à toute justification devant
l’
opinion, et même, dans certains cas, à la morale. C’est courir un risq
4059
n devant l’opinion, et même, dans certains cas, à
la
morale. C’est courir un risque absolu. Quelles aides, quels repères,
4060
eurs nous offrira donc Kierkegaard ? À vrai dire,
le
seul guide qu’il nous propose, c’est la souffrance, lorsqu’il écrit c
4061
rai dire, le seul guide qu’il nous propose, c’est
la
souffrance, lorsqu’il écrit cette phrase lourde de sens : « Ce n’est
4062
a souffrance, lorsqu’il écrit cette phrase lourde
de
sens : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le diff
4063
crit cette phrase lourde de sens : « Ce n’est pas
le
chemin qui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin.
4064
n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est
le
difficile qui est le chemin. » On voit ici que la notion de vocation,
4065
ui est difficile, mais c’est le difficile qui est
le
chemin. » On voit ici que la notion de vocation, chez Kierkegaard, s’
4066
le difficile qui est le chemin. » On voit ici que
la
notion de vocation, chez Kierkegaard, s’oppose diamétralement à la no
4067
le qui est le chemin. » On voit ici que la notion
de
vocation, chez Kierkegaard, s’oppose diamétralement à la notion coura
4068
tion, chez Kierkegaard, s’oppose diamétralement à
la
notion courante. Car, selon cette dernière, suivre sa vocation, c’est
4069
te dernière, suivre sa vocation, c’est aller dans
le
sens où la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos «
4070
, suivre sa vocation, c’est aller dans le sens où
la
nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilités »
4071
aller dans le sens où la nature nous pousse, dans
le
sens de nos talents, de nos « facilités », tandis que Kierkegaard nou
4072
ns le sens où la nature nous pousse, dans le sens
de
nos talents, de nos « facilités », tandis que Kierkegaard nous propos
4073
nature nous pousse, dans le sens de nos talents,
de
nos « facilités », tandis que Kierkegaard nous propose la souffrance
4074
facilités », tandis que Kierkegaard nous propose
la
souffrance non pas seulement comme signe et garantie de la vraie voie
4075
ffrance non pas seulement comme signe et garantie
de
la vraie voie, mais plus radicalement, comme la voie même… 22. Cett
4076
ance non pas seulement comme signe et garantie de
la
vraie voie, mais plus radicalement, comme la voie même… 22. Cette i
4077
e de la vraie voie, mais plus radicalement, comme
la
voie même… 22. Cette image du saut me fait songer à la scène finale
4078
même… 22. Cette image du saut me fait songer à
la
scène finale du beau film que Laurence Olivier a tiré d’Hamlet. Hamle
4079
e finale du beau film que Laurence Olivier a tiré
d’
Hamlet. Hamlet blessé, enfin résolu à l’action, monte sur une sorte de
4080
er a tiré d’Hamlet. Hamlet blessé, enfin résolu à
l’
action, monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’un saut pr
4081
ssé, enfin résolu à l’action, monte sur une sorte
de
tribune élevée, et, de là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vid
4082
ction, monte sur une sorte de tribune élevée, et,
de
là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’épée brandie, pour
4083
monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là,
d’
un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’épée brandie, pour tomber
4084
e, et, de là, d’un saut prodigieux, se jette dans
le
vide, l’épée brandie, pour tomber sur le roi, qu’il tue. Parfaite tra
4085
là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vide,
l’
épée brandie, pour tomber sur le roi, qu’il tue. Parfaite traduction p
4086
tte dans le vide, l’épée brandie, pour tomber sur
le
roi, qu’il tue. Parfaite traduction plastique des concepts favoris de
4087
arfaite traduction plastique des concepts favoris
de
Kierkegaard.
4088
Don Juan Lorsqu’il paraît brillant
d’
or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de
4089
Don Juan Lorsqu’il paraît brillant d’or et
de
soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir
4090
t brillant d’or et de soie, dressé sur ses ergots
de
grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du d
4091
et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor,
l’
on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce
4092
ssé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté
de
ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’animalité vé
4093
grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que
le
feu naturel du désir, une espèce d’animalité véhémente, et comme inno
4094
ir en lui que le feu naturel du désir, une espèce
d’
animalité véhémente, et comme innocente… Mais jamais la Nature n’a rie
4095
malité véhémente, et comme innocente… Mais jamais
la
Nature n’a rien produit de pareil. Vous sentez bien qu’il y a du démo
4096
innocente… Mais jamais la Nature n’a rien produit
de
pareil. Vous sentez bien qu’il y a du démoniaque dans son cas, une so
4097
n qu’il y a du démoniaque dans son cas, une sorte
de
polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Comm
4098
ue dans son cas, une sorte de polémique anxieuse,
de
méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier
4099
une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et
de
défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart.
4100
de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi :
la
main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’
4101
a main tendue au Commandeur, dans le dernier acte
de
Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais l’homme, et non d’avant, mai
4102
dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’est pas
l’
animal, mais l’homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de
4103
acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais
l’
homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni ch
4104
Non, ce n’est pas l’animal, mais l’homme, et non
d’
avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sa
4105
nimal, mais l’homme, et non d’avant, mais d’après
la
morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les «
4106
me, et non d’avant, mais d’après la morale. Point
de
Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’o
4107
mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez
les
« bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’on nous décrit. Don Ju
4108
de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez
les
« primitifs » qu’on nous décrit. Don Juan suppose une société encombr
4109
us décrit. Don Juan suppose une société encombrée
de
règles précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dan
4110
encombrée de règles précises dont elle rêve moins
de
se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaî
4111
précises dont elle rêve moins de se délivrer que
d’
abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneu
4112
elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dans
le
vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jama
4113
oins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige
de
l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang
4114
s de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de
l’
anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang. S
4115
neur n’oublie jamais son rang. Son naturel, c’est
le
mépris ; rien n’est plus loin de la nature. Voyez comme il se sert de
4116
aturel, c’est le mépris ; rien n’est plus loin de
la
nature. Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder
4117
re. Voyez comme il se sert des femmes : incapable
de
les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’anim
4118
Voyez comme il se sert des femmes : incapable de
les
posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’animal ;
4119
e sert des femmes : incapable de les posséder, il
les
viole d’abord moralement pour s’imposer à l’animal ; et aussitôt pris
4120
il les viole d’abord moralement pour s’imposer à
l’
animal ; et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du c
4121
nt pour s’imposer à l’animal ; et aussitôt prises
les
rejette, comme si c’était le fait du crime plus encore que le plaisir
4122
et aussitôt prises les rejette, comme si c’était
le
fait du crime plus encore que le plaisir qu’il cherchait. Polémiste p
4123
comme si c’était le fait du crime plus encore que
le
plaisir qu’il cherchait. Polémiste perpétuel, il se trouve entièremen
4124
perpétuel, il se trouve entièrement déterminé par
le
bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient p
4125
il se trouve entièrement déterminé par le bon et
le
juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les
4126
déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si
les
lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les viole
4127
par le bon et le juste — contre eux. Si les lois
de
la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’
4128
r le bon et le juste — contre eux. Si les lois de
la
morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est
4129
ux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il
les
inventerait pour les violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir l
4130
morale n’existaient pas, il les inventerait pour
les
violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir la nature spirituelle
4131
es violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir
la
nature spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l
4132
la qui nous fait pressentir la nature spirituelle
de
son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets
4133
ure spirituelle de son secret, si bien masqué par
le
prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nie
4134
lle de son secret, si bien masqué par le prétexte
de
l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent
4135
de son secret, si bien masqué par le prétexte de
l’
instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent an
4136
masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets
de
l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent ans plus tard, renouveler
4137
qué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de
l’
esprit révolté, on verra Nietzsche, cent ans plus tard, renouveler ce
4138
défi mortel. Mais quoi ! faut-il aller si haut ?
La
recherche « toute naturelle » de l’intensité du désir ne peut-elle ex
4139
aller si haut ? La recherche « toute naturelle »
de
l’intensité du désir ne peut-elle expliquer à elle seule cette incons
4140
ler si haut ? La recherche « toute naturelle » de
l’
intensité du désir ne peut-elle expliquer à elle seule cette inconstan
4141
ette inconstance forcenée ? Alors Don Juan serait
l’
homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La n
4142
onstance forcenée ? Alors Don Juan serait l’homme
de
la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté
4143
Don Juan serait l’homme de la première rencontre,
de
la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme
4144
Juan serait l’homme de la première rencontre, de
la
plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme »,
4145
ière rencontre, de la plus excitante victoire ? «
La
nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais
4146
e la plus excitante victoire ? « La nouveauté est
le
tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plu
4147
excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran
de
notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme
4148
« La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit
le
vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme de plaisir qui parle
4149
écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus
l’
homme de plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence
4150
e vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme
de
plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà
4151
ce n’est plus l’homme de plaisir qui parle ainsi.
La
volupté du vrai sensuel commence au-delà de ces moments que Don Juan
4152
insi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà
de
ces moments que Don Juan fuit à peine atteints. Faudra-t-il se résoud
4153
ine atteints. Faudra-t-il se résoudre à soumettre
le
cas aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Il
4154
soudre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets
de
l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux
4155
dre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de
l’
école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux au
4156
as aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ?
Le
beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait
4157
ets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne
l’
ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que
4158
l’ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait
le
contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète
4159
qué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire
de
ce que l’on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine
4160
eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que
l’
on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’impui
4161
le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait
d’
une anxiété secrète déjà voisine de l’impuissance. Et il est vrai que
4162
il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine
de
l’impuissance. Et il est vrai que celui qui cède à cet attrait superf
4163
souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de
l’
impuissance. Et il est vrai que celui qui cède à cet attrait superfici
4164
cède à cet attrait superficiel que presque toutes
les
jolies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes, n’évoque p
4165
es jolies femmes peuvent exercer sur presque tous
les
hommes, n’évoque pas une idée de santé. Mais dans cette furie insolen
4166
ur presque tous les hommes, n’évoque pas une idée
de
santé. Mais dans cette furie insolente, dans cette jactance batailleu
4167
critères spirituels ? Don Juan serait par exemple
le
type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait
4168
spirituels ? Don Juan serait par exemple le type
de
l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manif
4169
irituels ? Don Juan serait par exemple le type de
l’
homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifest
4170
mple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan
de
la personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un ê
4171
e le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de
la
personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un être
4172
a personne où pourrait se manifester ce qu’il y a
d’
unique dans un être. Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans
4173
que dans un être. Pourquoi ne peut-il désirer que
la
nouveauté dans la femme ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouv
4174
Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans
la
femme ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouveau à tout prix, q
4175
eut-être aussi qu’il n’est pas ? Celui qui a, vit
de
sa possession et ne l’abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’
4176
est pas ? Celui qui a, vit de sa possession et ne
l’
abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’il possède vraiment. Do
4177
, vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour
l’
incertain, — entendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait l’homme
4178
entendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait
l’
homme qui ne peut pas aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et
4179
r choisir il faudrait être, et il n’est pas. Mais
le
contraire n’est pas moins vraisemblable : Don Juan cherchant partout
4180
on Juan cherchant partout son idéal, son « type »
de
beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit
4181
« type » de beauté féminine (souvenir inconscient
de
la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujou
4182
ype » de beauté féminine (souvenir inconscient de
la
mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujours
4183
ir inconscient de la mère) — trop vite séduit par
la
plus fugitive ressemblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’
4184
la plus fugitive ressemblance, toujours déçu par
la
réalité dès qu’il l’approche, et déjà s’élançant vers d’autres appare
4185
semblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il
l’
approche, et déjà s’élançant vers d’autres apparences, de plus en plus
4186
parences, de plus en plus angoissé et cruel… S’il
le
trouvait, ce « type » de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. O
4187
angoissé et cruel… S’il le trouvait, ce « type »
de
femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. On le voit interrompre sa
4188
de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. On
le
voit interrompre sa course, changer soudain de contenance, baisser la
4189
On le voit interrompre sa course, changer soudain
de
contenance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’une timidité,
4190
sa course, changer soudain de contenance, baisser
la
tête, s’assombrir, comme saisi d’une timidité, et fasciné pour la pre
4191
enance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi
d’
une timidité, et fasciné pour la première fois par la révélation d’amo
4192
ne timidité, et fasciné pour la première fois par
la
révélation d’amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouver
4193
t fasciné pour la première fois par la révélation
d’
amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est
4194
emière fois par la révélation d’amour, se muer en
l’
image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu’on
4195
ois par la révélation d’amour, se muer en l’image
de
Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu’on sait qu
4196
sance à se fixer, soit impuissance à se déprendre
d’
une image à lui-même secrète. Et de là vient sa puissance apparente, s
4197
à se déprendre d’une image à lui-même secrète. Et
de
là vient sa puissance apparente, sa furia, son rythme dionysiaque… Or
4198
pparente, sa furia, son rythme dionysiaque… Or si
le
don-juanisme est une passion de l’esprit, et non pas comme nous aimio
4199
ionysiaque… Or si le don-juanisme est une passion
de
l’esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l
4200
ysiaque… Or si le don-juanisme est une passion de
l’
esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l’in
4201
assion de l’esprit, et non pas comme nous aimions
le
croire une exultation de l’instinct, tout porte à supposer que cette
4202
n pas comme nous aimions le croire une exultation
de
l’instinct, tout porte à supposer que cette passion n’est pas toujour
4203
as comme nous aimions le croire une exultation de
l’
instinct, tout porte à supposer que cette passion n’est pas toujours l
4204
ours liée au sexe. Et même il faut se demander si
la
sensualité, précisément, ne serait pas le domaine où Don Juan se révè
4205
nder si la sensualité, précisément, ne serait pas
le
domaine où Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici dange
4206
t, ne serait pas le domaine où Don Juan se révèle
le
moins dangereux. (Appelons ici danger ce qui peut compromettre un cer
4207
peut compromettre un certain équilibre social que
les
mœurs ont pour but de maintenir, cet équilibre étant d’ailleurs bon o
4208
rtain équilibre social que les mœurs ont pour but
de
maintenir, cet équilibre étant d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que
4209
libre étant d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que
le
désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insat
4210
nt d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que le désir
de
nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’e
4211
n ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et
de
changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’excite, devient u
4212
de nouveauté et de changement perpétuel, dès que
l’
esprit insatiable l’excite, devient une menace pour la vie. En dérivan
4213
changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable
l’
excite, devient une menace pour la vie. En dérivant cette passion vers
4214
prit insatiable l’excite, devient une menace pour
la
vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve
4215
enace pour la vie. En dérivant cette passion vers
le
plaisir, la société se trouve lui ménager des satisfactions qui l’épu
4216
a vie. En dérivant cette passion vers le plaisir,
la
société se trouve lui ménager des satisfactions qui l’épuisent, sans
4217
ciété se trouve lui ménager des satisfactions qui
l’
épuisent, sans que l’ordre des choses ait à souffrir d’une dépense imp
4218
énager des satisfactions qui l’épuisent, sans que
l’
ordre des choses ait à souffrir d’une dépense improductive. Certes Don
4219
isent, sans que l’ordre des choses ait à souffrir
d’
une dépense improductive. Certes Don Juan est un tricheur, et même il
4220
s Don Juan est un tricheur, et même il ne vit que
de
cela (La banque de pharaon était la grande ressource financière de Ca
4221
n est un tricheur, et même il ne vit que de cela (
La
banque de pharaon était la grande ressource financière de Casanova :
4222
richeur, et même il ne vit que de cela (La banque
de
pharaon était la grande ressource financière de Casanova : symbole do
4223
il ne vit que de cela (La banque de pharaon était
la
grande ressource financière de Casanova : symbole dont il nous donne
4224
e de pharaon était la grande ressource financière
de
Casanova : symbole dont il nous donne maintes fois la clé). Mais une
4225
asanova : symbole dont il nous donne maintes fois
la
clé). Mais une tricherie constante est moins dangereuse que les faibl
4226
une tricherie constante est moins dangereuse que
les
faiblesses subites d’un honnête homme. On est en garde, et l’on conna
4227
e est moins dangereuse que les faiblesses subites
d’
un honnête homme. On est en garde, et l’on connaît le système, entière
4228
s subites d’un honnête homme. On est en garde, et
l’
on connaît le système, entièrement relatif aux règles du jeu. Imaginon
4229
n honnête homme. On est en garde, et l’on connaît
le
système, entièrement relatif aux règles du jeu. Imaginons un don-juan
4230
Imaginons un don-juanisme plus secret, une table
de
pharaon où l’on met sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu
4231
don-juanisme plus secret, une table de pharaon où
l’
on met sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèces son
4232
plus secret, une table de pharaon où l’on met sur
les
cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèces sonnantes. Alors
4233
s » invisibles au lieu d’espèces sonnantes. Alors
la
tricherie cesse d’être une habileté vulgaire et profitable. Elle peut
4234
ieu d’espèces sonnantes. Alors la tricherie cesse
d’
être une habileté vulgaire et profitable. Elle peut devenir l’acte hér
4235
abileté vulgaire et profitable. Elle peut devenir
l’
acte héroïque d’une loyauté sans scrupules, toutefois considérée comme
4236
et profitable. Elle peut devenir l’acte héroïque
d’
une loyauté sans scrupules, toutefois considérée comme criminelle du f
4237
fait qu’elle institue un nouvel ordre, par décret
de
rigueur subversive. Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et l’adver
4238
ersive. Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et
l’
adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’esprit de lourdeur, notre poids
4239
siècle. Et l’adversaire qu’il s’est choisi, c’est
l’
esprit de lourdeur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de re
4240
t l’adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’esprit
de
lourdeur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de retombement
4241
eur, notre poids naturel, notre faculté naturelle
de
retombement dans la coutume. L’immoraliste est, comme le moraliste, u
4242
urel, notre faculté naturelle de retombement dans
la
coutume. L’immoraliste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de
4243
faculté naturelle de retombement dans la coutume.
L’
immoraliste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de l’instinct
4244
mbement dans la coutume. L’immoraliste est, comme
le
moraliste, un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c
4245
liste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant
de
l’instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’e
4246
te est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de
l’
instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est
4247
iste, un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il
le
glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la n
4248
instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit
de
polémique, c’est qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’a f
4249
par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer
la
nature autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à lui. Il va de défi en défi
4250
st qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne
l’
a fait jusqu’à lui. Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le
4251
re autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à lui. Il va
de
défi en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de
4252
. Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par
le
silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au c
4253
i en défi, excité puis exaspéré par le silence ou
les
lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esp
4254
cité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés
de
l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y
4255
é puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de
l’
adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a
4256
é par le silence ou les lâchetés de l’adversaire.
Les
idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité
4257
l’adversaire. Les idées se retournent au caprice
de
l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent
4258
adversaire. Les idées se retournent au caprice de
l’
esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou
4259
retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus
de
vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à l
4260
de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne.
Les
hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première séduction d’
4261
qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans
le
doute à la première séduction d’une hypothèse scientifique. Il n’y a
4262
ou tombent dans le doute à la première séduction
d’
une hypothèse scientifique. Il n’y a plus de foi qui affirme et qui ma
4263
ction d’une hypothèse scientifique. Il n’y a plus
de
foi qui affirme et qui maintienne en vertu de l’absurde. Ah ! comme o
4264
de foi qui affirme et qui maintienne en vertu de
l’
absurde. Ah ! comme on se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on a
4265
nne en vertu de l’absurde. Ah ! comme on se lasse
de
gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’envie de nier des règles que
4266
se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on ait
l’
envie de nier des règles que personne n’ose plus dire inviolables ! Qu
4267
de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’envie
de
nier des règles que personne n’ose plus dire inviolables ! Qui donc s
4268
er pour une vertu dont on ne sait plus quelle est
la
fin ? Et toutes ces vérités qu’ils respectaient, voyez comme elles on
4269
ra donc s’en prendre à Dieu et à son Fils. Déjà «
le
Dieu moral est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est dans la vie du D
4270
al est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est dans
la
vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’invitation au Commandeur !
4271
utre ? C’est dans la vie du Don Juan des vérités,
l’
heure de l’invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pa
4272
’est dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure
de
l’invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le déf
4273
t dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de
l’
invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le défi.
4274
au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas
le
défi. Nietzsche attend dans la nuit désertique des hauteurs. Une aube
4275
. Il ne relève pas le défi. Nietzsche attend dans
la
nuit désertique des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de
4276
rtique des hauteurs. Une aube vient. C’est encore
l’
aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée,
4277
des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube
de
la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaq
4278
hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de
la
terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque
4279
de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort !
De
chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu
4280
rsonne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée,
de
chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret
4281
eu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance,
de
chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret ; et leur défaite r
4282
yance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer
le
secret ; et leur défaite rapide les rend toutes méprisables après la
4283
a voulu violer le secret ; et leur défaite rapide
les
rend toutes méprisables après la première possession. Pourquoi s’atta
4284
’attarderait-il ? Elles n’étaient excitantes pour
l’
esprit que par la fausse vertu qu’on leur prêtait. Mais aussitôt qu’el
4285
Elles n’étaient excitantes pour l’esprit que par
la
fausse vertu qu’on leur prêtait. Mais aussitôt qu’elles ont trahi leu
4286
ssitôt qu’elles ont trahi leur commune vulgarité,
le
triomphe perd toute saveur. Il faut détruire maintenant les valeurs n
4287
he perd toute saveur. Il faut détruire maintenant
les
valeurs neuves qu’on avait inventées pour la lutte. Il faut rejeter a
4288
ant les valeurs neuves qu’on avait inventées pour
la
lutte. Il faut rejeter avec dégoût ce que l’on désirait de toute sa f
4289
pour la lutte. Il faut rejeter avec dégoût ce que
l’
on désirait de toute sa fougue ; et se rire des suiveurs, des successe
4290
Il faut rejeter avec dégoût ce que l’on désirait
de
toute sa fougue ; et se rire des suiveurs, des successeurs, de ces di
4291
ougue ; et se rire des suiveurs, des successeurs,
de
ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’un autre, et qui déjà
4292
s, des successeurs, de ces disciples enhardis par
le
triomphe ardent d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses
4293
de ces disciples enhardis par le triomphe ardent
d’
un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses victimes. Mille et
4294
nt d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser
de
ses victimes. Mille et trois vérités se sont rendues, et pas une seul
4295
vérités se sont rendues, et pas une seule n’a su
le
retenir. Qu’importent les « contradictions » ! Ce n’est pas pour bâti
4296
et pas une seule n’a su le retenir. Qu’importent
les
« contradictions » ! Ce n’est pas pour bâtir un système qu’il réfute,
4297
tème qu’il réfute, dénonce et détruit, c’est pour
la
joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsc
4298
pour la joie du viol intellectuel. Comme Don Juan
l’
image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même in
4299
joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image
de
la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même infiniment
4300
e du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de
la
Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même infiniment se
4301
e Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit
l’
image obscure, et à lui-même infiniment secrète, d’une Vérité qui ne s
4302
’image obscure, et à lui-même infiniment secrète,
d’
une Vérité qui ne se rendrait point, mais qui le posséderait à tout ja
4303
, d’une Vérité qui ne se rendrait point, mais qui
le
posséderait à tout jamais, digne enfin de sa vraie passion ! Il traqu
4304
ais qui le posséderait à tout jamais, digne enfin
de
sa vraie passion ! Il traque sans relâche tout ce qui bouge, tout ce
4305
ouge, tout ce qui s’arrête, tout ce qui fait mine
de
résister… Voluptés brèves — le temps d’un aphorisme — fulgurations to
4306
t ce qui fait mine de résister… Voluptés brèves —
le
temps d’un aphorisme — fulgurations toujours décevantes : ce n’est pa
4307
fait mine de résister… Voluptés brèves — le temps
d’
un aphorisme — fulgurations toujours décevantes : ce n’est pas elle qu
4308
e n’est pas elle qu’il vient de posséder… Ô haine
de
leurs vérités faibles ! La Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si
4309
t de posséder… Ô haine de leurs vérités faibles !
La
Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si ce Dieu est mort, à tout j
4310
si ce Dieu est mort, à tout jamais, il n’y a plus
d’
amour possible. Il faut inventer un amour qui permette au moins de haï
4311
. Il faut inventer un amour qui permette au moins
de
haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, toute l’impudeur et la lour
4312
e haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, toute
l’
impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque
4313
qui passe, tout ce qui cède, toute l’impudeur et
la
lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de
4314
’impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point
de
fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’
4315
du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où
la
joie de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissance
4316
. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie
de
détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissance anéantie
4317
e où la joie de détruire devient douleur, et dans
l’
angoisse d’une puissance anéantie par son succès, que Nietzsche a renc
4318
e de détruire devient douleur, et dans l’angoisse
d’
une puissance anéantie par son succès, que Nietzsche a rencontré souda
4319
par son succès, que Nietzsche a rencontré soudain
la
fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le
4320
dain la fascinante idée du Retour éternel. Devant
le
roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de conten
4321
fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc
de
Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, e
4322
du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on
le
voit interrompre sa course, changer de contenance, et pour la premièr
4323
s-Maria on le voit interrompre sa course, changer
de
contenance, et pour la première fois baisser la tête et adorer. Tout
4324
r de contenance, et pour la première fois baisser
la
tête et adorer. Tout reviendra éternellement à cette minute, à cet in
4325
dra éternellement à cette minute, à cet instant !
L’
Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le t
4326
à cette minute, à cet instant ! L’Éternité, c’est
le
retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le
4327
Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus
la
victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort.
4328
le retour des temps ; et non plus la victoire sur
le
temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort
4329
; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans
le
temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a
4330
u revivra éternellement ! Ainsi Nietzsche devient
le
Tristan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’amour éternellem
4331
ternellement ! Ainsi Nietzsche devient le Tristan
d’
un Destin qu’il ne peut posséder que par l’amour éternellement lointai
4332
ristan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par
l’
amour éternellement lointain. Don Juan tricheur, aime sans amour. S’il
4333
ur, aime sans amour. S’il gagne, c’est en violant
la
vérité des êtres. Nietzsche pose des valeurs qui détruisent les règle
4334
êtres. Nietzsche pose des valeurs qui détruisent
les
règles anciennes, mais qui ne valent que par ces règles et dans la me
4335
es, mais qui ne valent que par ces règles et dans
la
mesure où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose,
4336
ne valent que par ces règles et dans la mesure où
l’
on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent
4337
es règles et dans la mesure où l’on sent qu’elles
les
violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent leur sens, puisque
4338
où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il
les
impose, elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait
4339
u’il les impose, elles perdent leur sens, puisque
le
système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, p
4340
, elles perdent leur sens, puisque le système qui
les
mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes l
4341
système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà
le
bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une pas
4342
i les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et
le
mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une passion se rév
4343
plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes
les
règles du jeu, il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort ou la vi
4344
les du jeu, il faut qu’une passion se révèle ; ou
la
mort ou la vie éternelle. Il faut donc que Don Juan disparaisse (car
4345
il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort ou
la
vie éternelle. Il faut donc que Don Juan disparaisse (car Don Juan ne
4346
uan ne gagnait qu’en trichant, et s’il n’y a plus
de
règles, on ne peut plus tricher). Voici peut-être la clé du mystère :
4347
règles, on ne peut plus tricher). Voici peut-être
la
clé du mystère : c’est qu’en respectant toutes les règles, nous ne po
4348
la clé du mystère : c’est qu’en respectant toutes
les
règles, nous ne pourrons jamais que perdre. Alors : ou bien nous sero
4349
s notre grâce. Mais Nietzsche et Don Juan doutent
de
leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur
4350
Mais Nietzsche et Don Juan doutent de leur grâce.
Les
voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la t
4351
doutent de leur grâce. Les voici donc contraints
de
gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leu
4352
r grâce. Les voici donc contraints de gagner dans
le
temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la
4353
Les voici donc contraints de gagner dans le temps
de
leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des t
4354
contraints de gagner dans le temps de leur vie —
d’
où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règle
4355
raints de gagner dans le temps de leur vie — d’où
la
tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement
4356
e — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier
la
fin des temps, le règlement final, le jugement dernier — d’où l’idée
4357
rie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps,
le
règlement final, le jugement dernier — d’où l’idée du retour éternel.
4358
r faut nier la fin des temps, le règlement final,
le
jugement dernier — d’où l’idée du retour éternel. Comme je parlais de
4359
temps, le règlement final, le jugement dernier —
d’
où l’idée du retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie
4360
s, le règlement final, le jugement dernier — d’où
l’
idée du retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie : «
4361
— d’où l’idée du retour éternel. Comme je parlais
de
ces choses à une amie : « J’ai connu, me dit-elle, un homme marié ave
4362
vous ajoute à ma liste des mille e tre. C’étaient
les
femmes qu’il n’avait pas eues par fidélité à la sienne. » Où est la t
4363
avait pas eues par fidélité à la sienne. » Où est
la
tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
4364
idélité à la sienne. » Où est la tricherie ? Dans
le
défi, installé au cœur de la règle ?
4365
est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur
de
la règle ?
4366
la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de
la
règle ?
4367
mythes I Méditation au carrefour fabuleux Dans
la
forêt de Gribskov, il est un lieu nommé « le Coin des Huit-Chemins ».
4368
Méditation au carrefour fabuleux Dans la forêt
de
Gribskov, il est un lieu nommé « le Coin des Huit-Chemins ». Seul le
4369
Dans la forêt de Gribskov, il est un lieu nommé «
le
Coin des Huit-Chemins ». Seul le trouve celui qui le cherche avec bea
4370
un lieu nommé « le Coin des Huit-Chemins ». Seul
le
trouve celui qui le cherche avec beaucoup de soin et de finesse, car
4371
Coin des Huit-Chemins ». Seul le trouve celui qui
le
cherche avec beaucoup de soin et de finesse, car aucune carte ne l’in
4372
uve celui qui le cherche avec beaucoup de soin et
de
finesse, car aucune carte ne l’indique. Son nom même est une contradi
4373
aucoup de soin et de finesse, car aucune carte ne
l’
indique. Son nom même est une contradiction, car comment le croisement
4374
. Son nom même est une contradiction, car comment
le
croisement de huit chemins publics peut-il former un « coin » solitai
4375
est une contradiction, car comment le croisement
de
huit chemins publics peut-il former un « coin » solitaire et dérobé ?
4376
ut-il former un « coin » solitaire et dérobé ? Si
la
rencontre de trois routes suffit à donner son nom à tout ce que crain
4377
un « coin » solitaire et dérobé ? Si la rencontre
de
trois routes suffit à donner son nom à tout ce que craint un solitair
4378
onner son nom à tout ce que craint un solitaire :
la
trivialité, combien plus triviale encore doit être la rencontre de hu
4379
rivialité, combien plus triviale encore doit être
la
rencontre de huit routes ! Pourtant, il en est bien ainsi : huit rout
4380
mbien plus triviale encore doit être la rencontre
de
huit routes ! Pourtant, il en est bien ainsi : huit routes et quelle
4381
le solitude ! … Tout près de là, un bosquet fermé
de
haies, porte le nom d’« Enclos fatal »… L’animation des huit chemins
4382
Tout près de là, un bosquet fermé de haies, porte
le
nom d’« Enclos fatal »… L’animation des huit chemins n’est qu’une pur
4383
ès de là, un bosquet fermé de haies, porte le nom
d’
« Enclos fatal »… L’animation des huit chemins n’est qu’une pure possi
4384
fermé de haies, porte le nom d’« Enclos fatal »…
L’
animation des huit chemins n’est qu’une pure possibilité, — possibilit
4385
n’est qu’une pure possibilité, — possibilité pour
l’
esprit. Car personne ne fréquente ce lieu, sauf un petit insecte qui s
4386
lente festinans… Nul ne hante ces routes, hormis
le
vent dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va. (In Vino Veritas)
4387
nte ces routes, hormis le vent dont on ne sait ni
d’
où il vient ni où il va. (In Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’amour
4388
i où il va. (In Vino Veritas) Kierkegaard a vécu
l’
amour unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers gra
4389
Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’amour unique,
la
passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers grands livres pseud
4390
ard a vécu l’amour unique, la passion malheureuse
de
Tristan, mais ses premiers grands livres pseudonymes évoquent le vol
4391
s ses premiers grands livres pseudonymes évoquent
le
vol d’un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche
4392
remiers grands livres pseudonymes évoquent le vol
d’
un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche a vécu
4393
évoquent le vol d’un sombre papillon fasciné par
la
flamme de Don Juan. Nietzsche a vécu plus seul encore, et guère moins
4394
le vol d’un sombre papillon fasciné par la flamme
de
Don Juan. Nietzsche a vécu plus seul encore, et guère moins chaste, m
4395
et guère moins chaste, mais toute son œuvre mène
le
train d’enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où
4396
moins chaste, mais toute son œuvre mène le train
d’
enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrê
4397
haste, mais toute son œuvre mène le train d’enfer
d’
un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cl
4398
e son œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan
de
la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le se
4399
on œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan de
la
connaissance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le seuil
4400
e », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur
le
seuil d’une Éternité en laquelle il découvre son Isolde. Pour l’un et
4401
u’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le seuil
d’
une Éternité en laquelle il découvre son Isolde. Pour l’un et l’autre
4402
elle il découvre son Isolde. Pour l’un et l’autre
la
pensée est une passion, et l’expression totale de la passion ne peut
4403
our l’un et l’autre la pensée est une passion, et
l’
expression totale de la passion ne peut être que musicale. « Par la mu
4404
la pensée est une passion, et l’expression totale
de
la passion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions
4405
pensée est une passion, et l’expression totale de
la
passion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions jou
4406
le de la passion ne peut être que musicale. « Par
la
musique, les passions jouissent d’elles-mêmes.23 » L’un par Mozart et
4407
sion ne peut être que musicale. « Par la musique,
les
passions jouissent d’elles-mêmes.23 » L’un par Mozart et l’autre par
4408
usicale. « Par la musique, les passions jouissent
d’
elles-mêmes.23 » L’un par Mozart et l’autre par Wagner accède au cœur
4409
et qui est son Ombre. J’ai cherché bien longtemps
le
point de perspective d’où le regard puisse embrasser à la fois ces de
4410
t son Ombre. J’ai cherché bien longtemps le point
de
perspective d’où le regard puisse embrasser à la fois ces deux vies d
4411
ai cherché bien longtemps le point de perspective
d’
où le regard puisse embrasser à la fois ces deux vies dénuées et ces d
4412
erché bien longtemps le point de perspective d’où
le
regard puisse embrasser à la fois ces deux vies dénuées et ces deux œ
4413
la fois ces deux vies dénuées et ces deux œuvres
d’
une richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de l’amour et leurs
4414
ne richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs
de
l’amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occide
4415
richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de
l’
amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occidenta
4416
eux mythes majeurs de l’amour et leurs épiphanies
les
plus parfaites dans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’u
4417
amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans
le
lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’une vision juste, ou peu
4418
les plus parfaites dans le lyrisme occidental. À
la
quête spirituelle d’une vision juste, ou peut-être seulement d’une qu
4419
ans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle
d’
une vision juste, ou peut-être seulement d’une qualité heureuse et pén
4420
tuelle d’une vision juste, ou peut-être seulement
d’
une qualité heureuse et pénétrante du regard, situant en vérité celui
4421
vérité celui qui voit, il arrive qu’on pressente
l’
invite d’une étape significative, — et « l’enclos fatal » n’est pas lo
4422
elui qui voit, il arrive qu’on pressente l’invite
d’
une étape significative, — et « l’enclos fatal » n’est pas loin, mais
4423
ssente l’invite d’une étape significative, — et «
l’
enclos fatal » n’est pas loin, mais en même temps s’ouvrent des avenue
4424
Ces carrefours « qu’aucune carte n’indique » sont
les
lieux les plus émouvants, pour celui qui chevauche à l’aventure au pr
4425
ours « qu’aucune carte n’indique » sont les lieux
les
plus émouvants, pour celui qui chevauche à l’aventure au profond des
4426
ux les plus émouvants, pour celui qui chevauche à
l’
aventure au profond des forêts de l’âme occidentale. Arrêtons-nous ici
4427
qui chevauche à l’aventure au profond des forêts
de
l’âme occidentale. Arrêtons-nous ici pour méditer. Et nous suivrons t
4428
i chevauche à l’aventure au profond des forêts de
l’
âme occidentale. Arrêtons-nous ici pour méditer. Et nous suivrons tant
4429
pour méditer. Et nous suivrons tantôt cette allée
de
lumière frayée dans les hautes futaies par les rayons obliques de l’a
4430
uivrons tantôt cette allée de lumière frayée dans
les
hautes futaies par les rayons obliques de l’après-midi, tantôt cette
4431
lée de lumière frayée dans les hautes futaies par
les
rayons obliques de l’après-midi, tantôt cette allée assombrie et qui
4432
e dans les hautes futaies par les rayons obliques
de
l’après-midi, tantôt cette allée assombrie et qui s’anime au gré d’un
4433
ans les hautes futaies par les rayons obliques de
l’
après-midi, tantôt cette allée assombrie et qui s’anime au gré d’un ve
4434
antôt cette allée assombrie et qui s’anime au gré
d’
un vent soudain, dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va. IKier
4435
nime au gré d’un vent soudain, dont on ne sait ni
d’
où il vient ni où il va. IKierkegaard et Don Juan C’est au cœur d
4436
ur des grands bois du Nord de la Seeland, un soir
d’
été, que les convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’un pa
4437
ds bois du Nord de la Seeland, un soir d’été, que
les
convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’un pavillon de ch
4438
que les convives du Banquet se réunissent devant
le
seuil d’un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battant
4439
convives du Banquet se réunissent devant le seuil
d’
un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’écl
4440
nquet se réunissent devant le seuil d’un pavillon
de
chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’éclairage étincel
4441
nissent devant le seuil d’un pavillon de chasse.
Les
portes s’ouvrirent à deux battants ; l’éclairage étincelant, la fraîc
4442
chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ;
l’
éclairage étincelant, la fraîcheur se déversant à flots, la séduction
4443
vrirent à deux battants ; l’éclairage étincelant,
la
fraîcheur se déversant à flots, la séduction fascinante des parfums,
4444
ge étincelant, la fraîcheur se déversant à flots,
la
séduction fascinante des parfums, et le goût impeccable du service sa
4445
à flots, la séduction fascinante des parfums, et
le
goût impeccable du service saisirent les convives qui entraient, et t
4446
rfums, et le goût impeccable du service saisirent
les
convives qui entraient, et tandis que l’orchestre attaquait la musiqu
4447
isirent les convives qui entraient, et tandis que
l’
orchestre attaquait la musique du ballet de Don Juan, ils se sentirent
4448
ui entraient, et tandis que l’orchestre attaquait
la
musique du ballet de Don Juan, ils se sentirent transfigurés, et comm
4449
is que l’orchestre attaquait la musique du ballet
de
Don Juan, ils se sentirent transfigurés, et comme frappés de respect
4450
, ils se sentirent transfigurés, et comme frappés
de
respect pour un esprit invisible, ils s’arrêtèrent un instant, sembla
4451
s s’arrêtèrent un instant, semblables à celui que
l’
enthousiasme a réveillé et qui ressuscite en plein enthousiasme. Cett
4452
e en plein enthousiasme. Cette page introduisant
les
discours sur l’amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de l
4453
siasme. Cette page introduisant les discours sur
l’
amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kie
4454
sur l’amour qui composent In Vino Veritas, donne
le
ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans
4455
amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton
de
la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Jou
4456
ur qui composent In Vino Veritas, donne le ton de
la
passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journa
4457
osent In Vino Veritas, donne le ton de la passion
de
Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839,
4458
s, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour
le
Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà : D’une
4459
Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans
le
Journal de 1839, on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire de
4460
d pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal
de
1839, on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire de Don Juan,
4461
e Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà :
D’
une certaine façon, je puis dire de Don Juan, comme Elvire : — Toi, me
4462
on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire
de
Don Juan, comme Elvire : — Toi, meurtrier de mon bonheur ! Car en vér
4463
dire de Don Juan, comme Elvire : — Toi, meurtrier
de
mon bonheur ! Car en vérité, cette pièce s’est emparée de moi d’une f
4464
onheur ! Car en vérité, cette pièce s’est emparée
de
moi d’une façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais l’oublier
4465
! Car en vérité, cette pièce s’est emparée de moi
d’
une façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais l’oublier. C’est
4466
façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais
l’
oublier. C’est elle qui m’a poussé, comme Elvire, hors de la nuit tran
4467
C’est elle qui m’a poussé, comme Elvire, hors de
la
nuit tranquille du cloître. Enfin, c’est à Mozart, écrira-t-il plus
4468
fin, c’est à Mozart, écrira-t-il plus tard — dans
les
Étapes — qu’il aura dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’un
4469
-t-il plus tard — dans les Étapes — qu’il aura dû
de
n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’un amour malheureux ». Relié
4470
aura dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique
d’
un amour malheureux ». Reliée par ces derniers mots à la vie trop réel
4471
mour malheureux ». Reliée par ces derniers mots à
la
vie trop réelle du Solitaire, la fascination du mythe révèle ici sa v
4472
derniers mots à la vie trop réelle du Solitaire,
la
fascination du mythe révèle ici sa vraie nature de virtualité existen
4473
a fascination du mythe révèle ici sa vraie nature
de
virtualité existentielle. La vie réelle de Kierkegaard s’est qualifié
4474
ici sa vraie nature de virtualité existentielle.
La
vie réelle de Kierkegaard s’est qualifiée par son refus du mythe de D
4475
nature de virtualité existentielle. La vie réelle
de
Kierkegaard s’est qualifiée par son refus du mythe de Don Juan, tenta
4476
ierkegaard s’est qualifiée par son refus du mythe
de
Don Juan, tentation permanente et toujours refoulée. C’est pourquoi p
4477
nte et toujours refoulée. C’est pourquoi personne
d’
autre n’a mieux jugé ce mythe. La thèse de Kierkegaard sur Don Juan re
4478
ourquoi personne d’autre n’a mieux jugé ce mythe.
La
thèse de Kierkegaard sur Don Juan rejoint Mozart dans sa génialité :
4479
ersonne d’autre n’a mieux jugé ce mythe. La thèse
de
Kierkegaard sur Don Juan rejoint Mozart dans sa génialité : elle réin
4480
rejoint Mozart dans sa génialité : elle réinvente
la
structure du drame comme par une création de logique intrépide. Elle
4481
ente la structure du drame comme par une création
de
logique intrépide. Elle nous impose, par la vertu d’une cohérence ino
4482
ation de logique intrépide. Elle nous impose, par
la
vertu d’une cohérence inoubliable une interprétation triple et unique
4483
logique intrépide. Elle nous impose, par la vertu
d’
une cohérence inoubliable une interprétation triple et unique de l’opé
4484
e inoubliable une interprétation triple et unique
de
l’opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voic
4485
noubliable une interprétation triple et unique de
l’
opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voici l
4486
étation triple et unique de l’opéra, du mythe, et
de
l’essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le
4487
tion triple et unique de l’opéra, du mythe, et de
l’
essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le ch
4488
e et unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence
de
la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le christianism
4489
t unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence de
la
musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le christianisme,
4490
de l’essence de la musique occidentale. En voici
l’
argument condensé. Le christianisme, étant esprit, a posé dans le mond
4491
usique occidentale. En voici l’argument condensé.
Le
christianisme, étant esprit, a posé dans le monde la sensualité. Parc
4492
ensé. Le christianisme, étant esprit, a posé dans
le
monde la sensualité. Parce qu’il l’excluait en principe, il l’a posée
4493
christianisme, étant esprit, a posé dans le monde
la
sensualité. Parce qu’il l’excluait en principe, il l’a posée comme pr
4494
, a posé dans le monde la sensualité. Parce qu’il
l’
excluait en principe, il l’a posée comme principe et comme catégorie s
4495
ensualité. Parce qu’il l’excluait en principe, il
l’
a posée comme principe et comme catégorie spirituelle. L’érotisme, « s
4496
ée comme principe et comme catégorie spirituelle.
L’
érotisme, « synthèse psycho-sensible » et déterminée par l’esprit, exi
4497
e, « synthèse psycho-sensible » et déterminée par
l’
esprit, exige désormais un langage capable de traduire sa spontanéité.
4498
par l’esprit, exige désormais un langage capable
de
traduire sa spontanéité. La musique seule va s’y prêter. Car elle est
4499
is un langage capable de traduire sa spontanéité.
La
musique seule va s’y prêter. Car elle est un langage des sens, mais l
4500
’y prêter. Car elle est un langage des sens, mais
le
sens de l’ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’esprit ».
4501
r. Car elle est un langage des sens, mais le sens
de
l’ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’esprit ». La musiq
4502
Car elle est un langage des sens, mais le sens de
l’
ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’esprit ». La musique,
4503
l’ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par
l’
esprit ». La musique, au surplus, est, après la parole, le médium le m
4504
s que tout autre, est « déterminé par l’esprit ».
La
musique, au surplus, est, après la parole, le médium le moins matérie
4505
ar l’esprit ». La musique, au surplus, est, après
la
parole, le médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dan
4506
». La musique, au surplus, est, après la parole,
le
médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps,
4507
ique, au surplus, est, après la parole, le médium
le
moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps, dans une
4508
est, après la parole, le médium le moins matériel
de
l’idée : elle n’existe que dans le temps, dans une succession de mome
4509
, après la parole, le médium le moins matériel de
l’
idée : elle n’existe que dans le temps, dans une succession de moments
4510
moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans
le
temps, dans une succession de moments, puis disparaît, contrairement
4511
e n’existe que dans le temps, dans une succession
de
moments, puis disparaît, contrairement à l’œuvre plastique, peinte ou
4512
ssion de moments, puis disparaît, contrairement à
l’
œuvre plastique, peinte ou sculptée. L’érotisme, exclu par l’esprit, t
4513
airement à l’œuvre plastique, peinte ou sculptée.
L’
érotisme, exclu par l’esprit, trouvera donc son « médium absolu », non
4514
stique, peinte ou sculptée. L’érotisme, exclu par
l’
esprit, trouvera donc son « médium absolu », non pas dans la parole, m
4515
trouvera donc son « médium absolu », non pas dans
la
parole, mais bien dans la musique ; et de même la musique trouvera da
4516
absolu », non pas dans la parole, mais bien dans
la
musique ; et de même la musique trouvera dans le génie sensuel son «
4517
la parole, mais bien dans la musique ; et de même
la
musique trouvera dans le génie sensuel son « objet absolu », car « l’
4518
la musique ; et de même la musique trouvera dans
le
génie sensuel son « objet absolu », car « l’état d’âme sensuel est tr
4519
dans le génie sensuel son « objet absolu », car «
l’
état d’âme sensuel est trop lourd et trop dense pour être porté par la
4520
est trop lourd et trop dense pour être porté par
la
parole ; seule la musique peut l’exprimer ». Si Don Juan représente l
4521
trop dense pour être porté par la parole ; seule
la
musique peut l’exprimer ». Si Don Juan représente le désir pur, dans
4522
être porté par la parole ; seule la musique peut
l’
exprimer ». Si Don Juan représente le désir pur, dans sa génialité irr
4523
musique peut l’exprimer ». Si Don Juan représente
le
désir pur, dans sa génialité irrésistible et démoniaque, « déterminé
4524
alité irrésistible et démoniaque, « déterminé par
l’
esprit comme étant ce que l’esprit exclut », l’expression de Don Juan
4525
aque, « déterminé par l’esprit comme étant ce que
l’
esprit exclut », l’expression de Don Juan ne peut être que musicale. E
4526
ar l’esprit comme étant ce que l’esprit exclut »,
l’
expression de Don Juan ne peut être que musicale. Et c’est pourquoi le
4527
omme étant ce que l’esprit exclut », l’expression
de
Don Juan ne peut être que musicale. Et c’est pourquoi le seul Don Jua
4528
Juan ne peut être que musicale. Et c’est pourquoi
le
seul Don Juan conforme au mythe24, c’est le Don Giovanni de Mozart. V
4529
rquoi le seul Don Juan conforme au mythe24, c’est
le
Don Giovanni de Mozart. Voici son signalement selon Kierkegaard. Don
4530
uan est conçu musicalement, j’entends en lui tout
l’
infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien
4531
ement, j’entends en lui tout l’infini, mais aussi
la
puissance infinie de la passion, à laquelle rien ne peut résister ; j
4532
ui tout l’infini, mais aussi la puissance infinie
de
la passion, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends la convoitis
4533
tout l’infini, mais aussi la puissance infinie de
la
passion, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends la convoitise e
4534
ion, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends
la
convoitise effrénée du désir, mais aussi le triomphe absolu de ce dés
4535
tends la convoitise effrénée du désir, mais aussi
le
triomphe absolu de ce désir, triomphe auquel il serait vain de s’oppo
4536
effrénée du désir, mais aussi le triomphe absolu
de
ce désir, triomphe auquel il serait vain de s’opposer. Si d’aventure
4537
bsolu de ce désir, triomphe auquel il serait vain
de
s’opposer. Si d’aventure la pensée s’attarde à l’obstacle, celui-ci t
4538
, triomphe auquel il serait vain de s’opposer. Si
d’
aventure la pensée s’attarde à l’obstacle, celui-ci tire son importanc
4539
auquel il serait vain de s’opposer. Si d’aventure
la
pensée s’attarde à l’obstacle, celui-ci tire son importance d’exciter
4540
de s’opposer. Si d’aventure la pensée s’attarde à
l’
obstacle, celui-ci tire son importance d’exciter la passion plutôt que
4541
ttarde à l’obstacle, celui-ci tire son importance
d’
exciter la passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissanc
4542
’obstacle, celui-ci tire son importance d’exciter
la
passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissance en est a
4543
re son importance d’exciter la passion plutôt que
de
s’y opposer réellement ; la jouissance en est accrue, la victoire est
4544
la passion plutôt que de s’y opposer réellement ;
la
jouissance en est accrue, la victoire est certaine et l’obstacle n’es
4545
opposer réellement ; la jouissance en est accrue,
la
victoire est certaine et l’obstacle n’est qu’un stimulant. Je trouve
4546
ssance en est accrue, la victoire est certaine et
l’
obstacle n’est qu’un stimulant. Je trouve en Don Juan une vie ainsi an
4547
ulant. Je trouve en Don Juan une vie ainsi animée
d’
un démoniaque puissant et irrésistible, à la façon d’un élément. Telle
4548
nimée d’un démoniaque puissant et irrésistible, à
la
façon d’un élément. Telle est son idéalité dont je puis me réjouir tr
4549
n démoniaque puissant et irrésistible, à la façon
d’
un élément. Telle est son idéalité dont je puis me réjouir tranquillem
4550
dont je puis me réjouir tranquillement, parce que
la
musique ne me le représente pas comme personne ou individu, mais comm
4551
éjouir tranquillement, parce que la musique ne me
le
représente pas comme personne ou individu, mais comme puissance.25
4552
t plus rien. Lancé comme une pierre qui ricoche à
la
surface de l’eau, il s’enfonce instantanément dans l’abîme du néant,
4553
. Lancé comme une pierre qui ricoche à la surface
de
l’eau, il s’enfonce instantanément dans l’abîme du néant, après le de
4554
ancé comme une pierre qui ricoche à la surface de
l’
eau, il s’enfonce instantanément dans l’abîme du néant, après le derni
4555
urface de l’eau, il s’enfonce instantanément dans
l’
abîme du néant, après le dernier ricochet. Irresponsable comme toute f
4556
toute force naturelle, Don Juan incarne donc, si
l’
on ose dire, l’absolu nihilisme moral. Il séduit par la seule énergie
4557
turelle, Don Juan incarne donc, si l’on ose dire,
l’
absolu nihilisme moral. Il séduit par la seule énergie du désir. « Je
4558
ose dire, l’absolu nihilisme moral. Il séduit par
la
seule énergie du désir. « Je ne l’imagine pas du tout comme quelqu’un
4559
Il séduit par la seule énergie du désir. « Je ne
l’
imagine pas du tout comme quelqu’un qui forme ses projets sournoisemen
4560
ournoisement, et calcule avec ruse ses intrigues…
La
réflexion lui fait défaut… Il n’a besoin d’aucun préparatif, d’aucun
4561
gues… La réflexion lui fait défaut… Il n’a besoin
d’
aucun préparatif, d’aucun plan, d’aucun temps, car il est toujours prê
4562
ui fait défaut… Il n’a besoin d’aucun préparatif,
d’
aucun plan, d’aucun temps, car il est toujours prêt, l’énergie est con
4563
… Il n’a besoin d’aucun préparatif, d’aucun plan,
d’
aucun temps, car il est toujours prêt, l’énergie est constamment prése
4564
un plan, d’aucun temps, car il est toujours prêt,
l’
énergie est constamment présente en lui et le désir aussi. » Il n’étou
4565
rêt, l’énergie est constamment présente en lui et
le
désir aussi. » Il n’étourdit pas Zerline de belles paroles, il l’invi
4566
ui et le désir aussi. » Il n’étourdit pas Zerline
de
belles paroles, il l’invite à entrer, fait un geste. « II ne séduit p
4567
» Il n’étourdit pas Zerline de belles paroles, il
l’
invite à entrer, fait un geste. « II ne séduit pas, mais il désire, et
4568
il a du succès auprès des femmes, mais encore il
les
rend heureuses — et malheureuses ; chose étrange, c’est là ce qu’elle
4569
ce qu’elles veulent, et celle qui ne rêverait pas
de
devenir malheureuse pour avoir été une fois heureuse avec Don Juan se
4570
it une pauvre fille. Don Juan est convaincu que «
l’
expression véritable de la femme consiste en sa volonté d’être séduite
4571
n Juan est convaincu que « l’expression véritable
de
la femme consiste en sa volonté d’être séduite… C’est pourquoi elle n
4572
uan est convaincu que « l’expression véritable de
la
femme consiste en sa volonté d’être séduite… C’est pourquoi elle ne s
4573
sion véritable de la femme consiste en sa volonté
d’
être séduite… C’est pourquoi elle ne se fâche jamais contre son séduct
4574
fâche jamais contre son séducteur, du moins s’il
l’
a vraiment séduite.26 » L’érotisme de Don Juan s’oppose à l’Éros anti
4575
ducteur, du moins s’il l’a vraiment séduite.26 »
L’
érotisme de Don Juan s’oppose à l’Éros antique, qui était psychique et
4576
moins s’il l’a vraiment séduite.26 » L’érotisme
de
Don Juan s’oppose à l’Éros antique, qui était psychique et non sensue
4577
t séduite.26 » L’érotisme de Don Juan s’oppose à
l’
Éros antique, qui était psychique et non sensuel, « et c’est ce qui in
4578
se tout amour grec »27. Il s’oppose plus encore à
l’
amour courtois, essentiellement fidèle. « L’amour psychique est existe
4579
ore à l’amour courtois, essentiellement fidèle. «
L’
amour psychique est existence dans le temps, l’amour sensuel dispariti
4580
nt fidèle. « L’amour psychique est existence dans
le
temps, l’amour sensuel disparition dans le temps », d’où vient que la
4581
« L’amour psychique est existence dans le temps,
l’
amour sensuel disparition dans le temps », d’où vient que la musique e
4582
e dans le temps, l’amour sensuel disparition dans
le
temps », d’où vient que la musique est son parfait médium. Pour Don J
4583
mps, l’amour sensuel disparition dans le temps »,
d’
où vient que la musique est son parfait médium. Pour Don Juan, « la fé
4584
nsuel disparition dans le temps », d’où vient que
la
musique est son parfait médium. Pour Don Juan, « la féminité tout à f
4585
musique est son parfait médium. Pour Don Juan, «
la
féminité tout à fait abstraite est l’essentiel », l’individualité n’e
4586
Don Juan, « la féminité tout à fait abstraite est
l’
essentiel », l’individualité n’existe pas : il n’y aura jamais à ses y
4587
féminité tout à fait abstraite est l’essentiel »,
l’
individualité n’existe pas : il n’y aura jamais à ses yeux ni infidéli
4588
on et multiplicité. Sa vie n’étant qu’« une somme
de
moments distincts… une addition d’instants », Don Juan ne saurait avo
4589
qu’« une somme de moments distincts… une addition
d’
instants », Don Juan ne saurait avoir de biographie : le doter d’une e
4590
addition d’instants », Don Juan ne saurait avoir
de
biographie : le doter d’une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fa
4591
ants », Don Juan ne saurait avoir de biographie :
le
doter d’une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. I
4592
on Juan ne saurait avoir de biographie : le doter
d’
une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le
4593
t avoir de biographie : le doter d’une enfance et
d’
une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instan
4594
ie : le doter d’une enfance et d’une jeunesse fut
l’
erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes so
4595
une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fatale
de
Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire
4596
une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est
le
génie de l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps
4597
sse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie
de
l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps lui manqu
4598
fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de
l’
instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps lui manque »
4599
’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car
le
temps lui manque ». « La voir et l’aimer sont une seule chose… et aus
4600
ont sans histoire, « car le temps lui manque ». «
La
voir et l’aimer sont une seule chose… et aussitôt tout est fini, puis
4601
stoire, « car le temps lui manque ». « La voir et
l’
aimer sont une seule chose… et aussitôt tout est fini, puis cela se ré
4602
et aussitôt tout est fini, puis cela se répète à
l’
infini. » Sans passé, sans mémoire (il lui faut le Catalogue !), sans
4603
l’infini. » Sans passé, sans mémoire (il lui faut
le
Catalogue !), sans lendemain et sans nostalgie, il court, vole et se
4604
le et se réjouit, jusqu’à ce qu’il butte contre «
la
pierre d’achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Co
4605
éjouit, jusqu’à ce qu’il butte contre « la pierre
d’
achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur e
4606
e qu’il butte contre « la pierre d’achoppement »,
la
statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur est un esprit ! C’
4607
tte contre « la pierre d’achoppement », la statue
de
pierre du Commandeur. Mais le Commandeur est un esprit ! C’est même u
4608
pement », la statue de pierre du Commandeur. Mais
le
Commandeur est un esprit ! C’est même un revenant, donc un retour du
4609
revenant, donc un retour du passé. Il représente
la
négation spirituelle du génie spontané de l’instant. Il est donc seul
4610
résente la négation spirituelle du génie spontané
de
l’instant. Il est donc seul capable de dompter Don Juan, nulle puissa
4611
ente la négation spirituelle du génie spontané de
l’
instant. Il est donc seul capable de dompter Don Juan, nulle puissance
4612
e spontané de l’instant. Il est donc seul capable
de
dompter Don Juan, nulle puissance du monde n’en ayant eu raison. Cet
4613
ythe par Kierkegaard n’est pas seulement inspirée
de
Mozart : elle a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est le my
4614
as seulement inspirée de Mozart : elle a pour but
de
démontrer que l’opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manif
4615
irée de Mozart : elle a pour but de démontrer que
l’
opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manifesté en chaque dé
4616
Mozart : elle a pour but de démontrer que l’opéra
de
Mozart est le mythe pur, intégralement manifesté en chaque détail com
4617
a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est
le
mythe pur, intégralement manifesté en chaque détail comme dans le sty
4618
tégralement manifesté en chaque détail comme dans
le
style et la structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétatio
4619
manifesté en chaque détail comme dans le style et
la
structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la lég
4620
chaque détail comme dans le style et la structure
de
l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu
4621
que détail comme dans le style et la structure de
l’
ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu’à
4622
yle et la structure de l’ensemble. On a pu varier
les
interprétations de la légende, « jusqu’à ce que Mozart en ait découve
4623
de l’ensemble. On a pu varier les interprétations
de
la légende, « jusqu’à ce que Mozart en ait découvert à la fois le méd
4624
l’ensemble. On a pu varier les interprétations de
la
légende, « jusqu’à ce que Mozart en ait découvert à la fois le médium
4625
jusqu’à ce que Mozart en ait découvert à la fois
le
médium et l’idée », d’où « la valeur classique absolue » de son opéra
4626
ue Mozart en ait découvert à la fois le médium et
l’
idée », d’où « la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra m
4627
en ait découvert à la fois le médium et l’idée »,
d’
où « la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra multiplier
4628
découvert à la fois le médium et l’idée », d’où «
la
valeur classique absolue » de son opéra. On pourra multiplier les Fau
4629
et l’idée », d’où « la valeur classique absolue »
de
son opéra. On pourra multiplier les Faust 28, car « l’idée de Faust s
4630
ique absolue » de son opéra. On pourra multiplier
les
Faust 28, car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit q
4631
n opéra. On pourra multiplier les Faust 28, car «
l’
idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit qu’il est naturel qu
4632
. On pourra multiplier les Faust 28, car « l’idée
de
Faust suppose une telle maturité d’esprit qu’il est naturel qu’il y e
4633
car « l’idée de Faust suppose une telle maturité
d’
esprit qu’il est naturel qu’il y en ait plusieurs conceptions », chacu
4634
tre « parfaite » pour une génération ; tandis que
le
Don Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de l’idée, vivra éter
4635
ération ; tandis que le Don Juan de Mozart, « par
le
caractère abstrait de l’idée, vivra éternellement et dans tous les te
4636
e Don Juan de Mozart, « par le caractère abstrait
de
l’idée, vivra éternellement et dans tous les temps ». En récrire un a
4637
on Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de
l’
idée, vivra éternellement et dans tous les temps ». En récrire un aprè
4638
trait de l’idée, vivra éternellement et dans tous
les
temps ». En récrire un après Mozart équivaudrait à produire une Ilias
4639
à produire une Ilias post Homerum. Du commentaire
de
l’opéra lui-même (dont la pénétration proprement musicale est stupéfi
4640
roduire une Ilias post Homerum. Du commentaire de
l’
opéra lui-même (dont la pénétration proprement musicale est stupéfiant
4641
Homerum. Du commentaire de l’opéra lui-même (dont
la
pénétration proprement musicale est stupéfiante, Kierkegaard se disan
4642
n centrale : « Don Juan donne leur intérêt à tous
les
autres personnages… Sa passion met la passion des autres en mouvement
4643
rêt à tous les autres personnages… Sa passion met
la
passion des autres en mouvement. Elle résonne partout ». Don Juan n’é
4644
is puissance et vie, donc « absolument musical »,
les
autres personnages, qui ne sont que passions déterminées par Don Juan
4645
e mesure même musicaux. « On peut arriver pendant
la
représentation, on est immédiatement au centre, par ce que ce centre,
4646
iatement au centre, par ce que ce centre, qui est
la
vitalité de Don Juan, se trouve partout. » Le seul personnage qui sem
4647
centre, par ce que ce centre, qui est la vitalité
de
Don Juan, se trouve partout. » Le seul personnage qui semble faire ex
4648
est la vitalité de Don Juan, se trouve partout. »
Le
seul personnage qui semble faire exception est naturellement le Comma
4649
nage qui semble faire exception est naturellement
le
Commandeur, mais, d’une certaine manière (que précise l’analyse des t
4650
exception est naturellement le Commandeur, mais,
d’
une certaine manière (que précise l’analyse des thèmes musicaux), il e
4651
andeur, mais, d’une certaine manière (que précise
l’
analyse des thèmes musicaux), il est « placé en dehors de la pièce, ou
4652
des thèmes musicaux), il est « placé en dehors de
la
pièce, ou il la circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’é
4653
aux), il est « placé en dehors de la pièce, ou il
la
circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’éternité. IIKi
4654
dehors de la pièce, ou il la circonscrit ». Comme
le
temps est circonscrit par l’éternité. IIKierkegaard et Tristan
4655
circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par
l’
éternité. IIKierkegaard et Tristan Kierkegaard fut pourtant le c
4656
ierkegaard et Tristan Kierkegaard fut pourtant
le
contraire d’un Don Juan. Dans ses rapports avec son œuvre, son action
4657
Tristan Kierkegaard fut pourtant le contraire
d’
un Don Juan. Dans ses rapports avec son œuvre, son action publique, et
4658
Cependant, je n’ai trouvé dans tout son œuvre que
de
rares allusions à l’Hamlet de Shakespeare, et pas une mention de Tris
4659
ouvé dans tout son œuvre que de rares allusions à
l’
Hamlet de Shakespeare, et pas une mention de Tristan — pour des centai
4660
ons à l’Hamlet de Shakespeare, et pas une mention
de
Tristan — pour des centaines de pages enthousiastes et lyriques sur l
4661
t pas une mention de Tristan — pour des centaines
de
pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de M
4662
centaines de pages enthousiastes et lyriques sur
le
Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrét
4663
e pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan
de
la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire c
4664
ages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de
la
légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire ce m
4665
stes et lyriques sur le Don Juan de la légende et
de
Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire ce mutisme, et cet
4666
iques sur le Don Juan de la légende et de Mozart.
Le
contraste entre cette discrétion, voire ce mutisme, et cette luxurian
4667
oire ce mutisme, et cette luxuriance verbale, est
de
ceux qui expriment à coup sûr les données essentielles d’une personne
4668
nce verbale, est de ceux qui expriment à coup sûr
les
données essentielles d’une personne. Qu’est-ce que Don Juan pour ce c
4669
qui expriment à coup sûr les données essentielles
d’
une personne. Qu’est-ce que Don Juan pour ce célibataire parfaitement
4670
e Don Juan pour ce célibataire parfaitement libre
de
mener sa vie comme il lui plaît, riche et oisif, brillant esprit, cur
4671
i plaît, riche et oisif, brillant esprit, curieux
de
tout, mais en même temps de complexion plutôt malingre (« Qu’on me do
4672
llant esprit, curieux de tout, mais en même temps
de
complexion plutôt malingre (« Qu’on me donne un corps ! », gémit-il d
4673
it-il dans son Journal) et qui pressent son génie
d’
écrivain et sa vocation religieuse ? Don Juan est de toute évidence la
4674
écrivain et sa vocation religieuse ? Don Juan est
de
toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son
4675
ation religieuse ? Don Juan est de toute évidence
la
figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, pr
4676
gieuse ? Don Juan est de toute évidence la figure
de
lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, prestigieux,
4677
n est de toute évidence la figure de lui-même qui
le
tente le plus : c’est son moi potentiel, prestigieux, désiré, mais qu
4678
toute évidence la figure de lui-même qui le tente
le
plus : c’est son moi potentiel, prestigieux, désiré, mais qu’il ne pe
4679
ais qu’il ne peut et qu’il ne veut actualiser. En
l’
écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que pe
4680
e peut et qu’il ne veut actualiser. En l’écartant
de
soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du
4681
u’il ne veut actualiser. En l’écartant de soi, en
le
refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du même coup,
4682
ualiser. En l’écartant de soi, en le refusant, il
le
voit et le définit mieux que personne ; du même coup, il se définit,
4683
l’écartant de soi, en le refusant, il le voit et
le
définit mieux que personne ; du même coup, il se définit, contre lui
4684
non pas sans lui. Il ne conçoit que deux manières
de
vivre dignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur
4685
. Il ne conçoit que deux manières de vivre dignes
de
l’absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’anac
4686
l ne conçoit que deux manières de vivre dignes de
l’
absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’anachor
4687
ignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien
le
séducteur, ou bien l’anachorète 29. L’une et l’autre excluent le mari
4688
ossibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien
l’
anachorète 29. L’une et l’autre excluent le mariage, « suprême express
4689
u bien l’anachorète 29. L’une et l’autre excluent
le
mariage, « suprême expression de l’amour », à laquelle il a dû renonc
4690
l’autre excluent le mariage, « suprême expression
de
l’amour », à laquelle il a dû renoncer pour une raison qui reste son
4691
utre excluent le mariage, « suprême expression de
l’
amour », à laquelle il a dû renoncer pour une raison qui reste son sec
4692
cer pour une raison qui reste son secret dernier.
Le
mariage étant écarté, s’il choisit d’être anachorète, le séducteur de
4693
et dernier. Le mariage étant écarté, s’il choisit
d’
être anachorète, le séducteur devient son mythe. Don Juan devient son
4694
age étant écarté, s’il choisit d’être anachorète,
le
séducteur devient son mythe. Don Juan devient son ombre, plus brillan
4695
était pas ce qu’il subit et souffre, et s’efforce
de
dépasser vers l’absolu, vers ce qu’il veut devenir selon l’esprit. Si
4696
l subit et souffre, et s’efforce de dépasser vers
l’
absolu, vers ce qu’il veut devenir selon l’esprit. Si tel est bien son
4697
r vers l’absolu, vers ce qu’il veut devenir selon
l’
esprit. Si tel est bien son mythe, son Éros virtuel, quelle est alors
4698
ien son mythe, son Éros virtuel, quelle est alors
la
forme actuelle, historiquement vécue, de son Éros ? C’est la passion
4699
st alors la forme actuelle, historiquement vécue,
de
son Éros ? C’est la passion unique, totale, et malheureuse ; et par c
4700
tuelle, historiquement vécue, de son Éros ? C’est
la
passion unique, totale, et malheureuse ; et par ce malheur même, salv
4701
alheureuse ; et par ce malheur même, salvatrice.
L’
amour humain repose sur un instinct qui, élevé au rang d’inclination,
4702
humain repose sur un instinct qui, élevé au rang
d’
inclination, trouve son expression suprême, unique et absolue, poétiqu
4703
me, unique et absolue, poétiquement absolue, dans
le
fait qu’il n’y a au monde qu’un seul être bien-aimé, et que cette « s
4704
seul être bien-aimé, et que cette « seule fois »
de
l’amour est l’amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois
4705
ul être bien-aimé, et que cette « seule fois » de
l’
amour est l’amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est
4706
-aimé, et que cette « seule fois » de l’amour est
l’
amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout abs
4707
tte « seule fois » de l’amour est l’amour, et que
la
« seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout absolu, et la secon
4708
que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est
le
tout absolu, et la seconde fois la ruine absolue de tout.30 Certes,
4709
… Une fois est le tout absolu, et la seconde fois
la
ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’In Vino Veritas,
4710
tout absolu, et la seconde fois la ruine absolue
de
tout.30 Certes, le Jeune Homme d’In Vino Veritas, qui n’a jamais en
4711
econde fois la ruine absolue de tout.30 Certes,
le
Jeune Homme d’In Vino Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu
4712
ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme
d’
In Vino Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu de faire éclat
4713
o Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu
de
faire éclater l’absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la
4714
a jamais encore aimé, a beau jeu de faire éclater
l’
absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est
4715
au jeu de faire éclater l’absurdité tragi-comique
de
ce choix sans appel de la passion, qui est d’une importance capitale
4716
l’absurdité tragi-comique de ce choix sans appel
de
la passion, qui est d’une importance capitale et qu’on ne peut faire
4717
absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de
la
passion, qui est d’une importance capitale et qu’on ne peut faire « q
4718
que de ce choix sans appel de la passion, qui est
d’
une importance capitale et qu’on ne peut faire « qu’à l’aveuglette ».
4719
e ». Comment expliquer « un acte aussi monstrueux
de
sélection » ? L’amoureux passionné, dans son choix exclusif, n’est-il
4720
iquer « un acte aussi monstrueux de sélection » ?
L’
amoureux passionné, dans son choix exclusif, n’est-il pas « un pantin
4721
usif, n’est-il pas « un pantin dont quelque chose
d’
inexplicable tire les ficelles » ? Un tel point de vue, réplique Johan
4722
un pantin dont quelque chose d’inexplicable tire
les
ficelles » ? Un tel point de vue, réplique Johannès, le Séducteur, pr
4723
elles » ? Un tel point de vue, réplique Johannès,
le
Séducteur, prouve simplement que « notre jeune ami reste au-dehors »,
4724
entretient encore que des rapports abstraits avec
la
vie, car « la résolution, la résolution de la convoitise, est la poin
4725
ore que des rapports abstraits avec la vie, car «
la
résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existe
4726
ports abstraits avec la vie, car « la résolution,
la
résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut
4727
s avec la vie, car « la résolution, la résolution
de
la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour e
4728
vec la vie, car « la résolution, la résolution de
la
convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour exis
4729
a résolution, la résolution de la convoitise, est
la
pointe de l’existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur c
4730
on, la résolution de la convoitise, est la pointe
de
l’existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’a
4731
la résolution de la convoitise, est la pointe de
l’
existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’aime
4732
e de l’existence ». Il faut choisir pour exister.
Le
Séducteur choisit d’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est
4733
l faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit
d’
aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime,
4734
hoisir pour exister. Le Séducteur choisit d’aimer
le
plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans
4735
e Séducteur choisit d’aimer le plus souvent qu’il
le
pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans chaque femme réelle, c
4736
’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est
la
femme qu’il aime, et dans chaque femme réelle, c’est ce qui veut être
4737
lle, c’est ce qui veut être séduit et qui ne peut
l’
être qu’une fois. Au contraire, le Mari, qui prendra la parole dans la
4738
et qui ne peut l’être qu’une fois. Au contraire,
le
Mari, qui prendra la parole dans la seconde partie des Étapes, choisi
4739
e qu’une fois. Au contraire, le Mari, qui prendra
la
parole dans la seconde partie des Étapes, choisit d’aimer une seule f
4740
parole dans la seconde partie des Étapes, choisit
d’
aimer une seule femme et de l’épouser, car le mariage est cette décisi
4741
ie des Étapes, choisit d’aimer une seule femme et
de
l’épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’exaltati
4742
des Étapes, choisit d’aimer une seule femme et de
l’
épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’exaltation
4743
isit d’aimer une seule femme et de l’épouser, car
le
mariage est cette décision qui « traduit l’exaltation en réalité. » L
4744
, car le mariage est cette décision qui « traduit
l’
exaltation en réalité. » Loin d’appauvrir l’expérience de la vie, elle
4745
ion qui « traduit l’exaltation en réalité. » Loin
d’
appauvrir l’expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle e
4746
aduit l’exaltation en réalité. » Loin d’appauvrir
l’
expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décisi
4747
ation en réalité. » Loin d’appauvrir l’expérience
de
la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décision par excell
4748
on en réalité. » Loin d’appauvrir l’expérience de
la
vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décision par excellenc
4749
de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est
la
décision par excellence, qui rend l’existence concrète. Par elle, la
4750
re. Elle est la décision par excellence, qui rend
l’
existence concrète. Par elle, la vie dans le mariage devient « la plén
4751
ellence, qui rend l’existence concrète. Par elle,
la
vie dans le mariage devient « la plénitude du temps » — ce temps qui
4752
rend l’existence concrète. Par elle, la vie dans
le
mariage devient « la plénitude du temps » — ce temps qui toujours « m
4753
crète. Par elle, la vie dans le mariage devient «
la
plénitude du temps » — ce temps qui toujours « manque » à Don Juan. C
4754
ps qui toujours « manque » à Don Juan. Cependant,
le
Mari n’entend pas éluder la difficulté fondamentale du mariage, et mê
4755
Don Juan. Cependant, le Mari n’entend pas éluder
la
difficulté fondamentale du mariage, et même il la formule d’entrée de
4756
la difficulté fondamentale du mariage, et même il
la
formule d’entrée de jeu : « L’amour et l’inclination amoureuse sont t
4757
té fondamentale du mariage, et même il la formule
d’
entrée de jeu : « L’amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait
4758
entale du mariage, et même il la formule d’entrée
de
jeu : « L’amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait spontanés
4759
ariage, et même il la formule d’entrée de jeu : «
L’
amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariag
4760
même il la formule d’entrée de jeu : « L’amour et
l’
inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariage est une d
4761
inclination amoureuse sont tout à fait spontanés,
le
mariage est une décision ; vouloir se marier, cela veut dire que ce q
4762
u’il y a de plus spontané doit être en même temps
la
décision la plus libre… En outre, l’une de ces choses ne doit pas sui
4763
plus spontané doit être en même temps la décision
la
plus libre… En outre, l’une de ces choses ne doit pas suivre l’autre,
4764
temps la décision la plus libre… En outre, l’une
de
ces choses ne doit pas suivre l’autre, la décision ne doit pas arrive
4765
, l’une de ces choses ne doit pas suivre l’autre,
la
décision ne doit pas arriver par-derrière à pas de loup : le tout doi
4766
a décision ne doit pas arriver par-derrière à pas
de
loup : le tout doit avoir lieu simultanément. » Suivent cent pages au
4767
ne doit pas arriver par-derrière à pas de loup :
le
tout doit avoir lieu simultanément. » Suivent cent pages au cours des
4768
anément. » Suivent cent pages au cours desquelles
le
Mari réitère à coup d’arguments philosophiques que la décision ne sau
4769
pages au cours desquelles le Mari réitère à coup
d’
arguments philosophiques que la décision ne saurait être fondée dans l
4770
ari réitère à coup d’arguments philosophiques que
la
décision ne saurait être fondée dans l’argumentation. Rien d’étonnant
4771
iques que la décision ne saurait être fondée dans
l’
argumentation. Rien d’étonnant si cet ouvrage ne convainc guère : Kier
4772
ne saurait être fondée dans l’argumentation. Rien
d’
étonnant si cet ouvrage ne convainc guère : Kierkegaard est derrière l
4773
rage ne convainc guère : Kierkegaard est derrière
les
pseudonymes, exaltant un Don Juan qu’il refuse, mais qui demeure sa p
4774
ui demeure sa possibilité ; il n’est pas derrière
le
Mari. Car celui-ci représente et défend l’impossibilité que Kierkegaa
4775
rrière le Mari. Car celui-ci représente et défend
l’
impossibilité que Kierkegaard subit, et qu’il va tenter d’expliquer —
4776
ibilité que Kierkegaard subit, et qu’il va tenter
d’
expliquer — de justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons
4777
erkegaard subit, et qu’il va tenter d’expliquer —
de
justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’amour vr
4778
va tenter d’expliquer — de justifier — dans tout
le
reste de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la passion unique
4779
r d’expliquer — de justifier — dans tout le reste
de
son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la passion unique et parta
4780
— dans tout le reste de son œuvre. Admettons que
l’
amour vrai soit la passion unique et partagée. Pour être heureux, dans
4781
ste de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit
la
passion unique et partagée. Pour être heureux, dans un mariage par ex
4782
un mariage par exemple, cet amour devrait opérer
le
miracle de « faire du différent l’égal », créant ainsi la possibilité
4783
par exemple, cet amour devrait opérer le miracle
de
« faire du différent l’égal », créant ainsi la possibilité d’une comp
4784
devrait opérer le miracle de « faire du différent
l’
égal », créant ainsi la possibilité d’une compréhension véritable. Mai
4785
le de « faire du différent l’égal », créant ainsi
la
possibilité d’une compréhension véritable. Mais cela reste théorique.
4786
u différent l’égal », créant ainsi la possibilité
d’
une compréhension véritable. Mais cela reste théorique. On le comprend
4787
éhension véritable. Mais cela reste théorique. On
le
comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouv
4788
. Mais cela reste théorique. On le comprendra par
le
détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, i
4789
a reste théorique. On le comprendra par le détour
de
la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient
4790
este théorique. On le comprendra par le détour de
la
théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient san
4791
e. On le comprendra par le détour de la théologie
de
Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient sans cesse sur «
4792
s ouvrages religieux, il revient sans cesse sur «
la
différence qualitative infinie entre Dieu et l’homme », qui fait des
4793
« la différence qualitative infinie entre Dieu et
l’
homme », qui fait des relations entre l’homme et Dieu un amour essenti
4794
e Dieu et l’homme », qui fait des relations entre
l’
homme et Dieu un amour essentiellement malheureux. Cet amour serait mê
4795
Cet amour serait même impossible hors du paradoxe
de
la foi, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communic
4796
amour serait même impossible hors du paradoxe de
la
foi, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communicati
4797
du paradoxe de la foi, laquelle est un mouvement
de
passion, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’homme tuera
4798
de passion, un saut. Toute communication directe
de
Dieu à l’homme tuerait l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvo
4799
n, un saut. Toute communication directe de Dieu à
l’
homme tuerait l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appro
4800
e communication directe de Dieu à l’homme tuerait
l’
homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appropriation subject
4801
l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir
d’
appropriation subjective et libre de la vérité. C’est donc l’amour div
4802
i son pouvoir d’appropriation subjective et libre
de
la vérité. C’est donc l’amour divin lui-même qui exige la communicati
4803
on pouvoir d’appropriation subjective et libre de
la
vérité. C’est donc l’amour divin lui-même qui exige la communication
4804
tion subjective et libre de la vérité. C’est donc
l’
amour divin lui-même qui exige la communication indirecte, voilée, rej
4805
rité. C’est donc l’amour divin lui-même qui exige
la
communication indirecte, voilée, rejoignant l’homme là où il existe,
4806
ge la communication indirecte, voilée, rejoignant
l’
homme là où il existe, dans sa finitude, et lui parlant la langue qu’i
4807
là où il existe, dans sa finitude, et lui parlant
la
langue qu’il entend. Mais alors le message devient énigmatique dans l
4808
et lui parlant la langue qu’il entend. Mais alors
le
message devient énigmatique dans la mesure même où il a su se rendre
4809
d. Mais alors le message devient énigmatique dans
la
mesure même où il a su se rendre perceptible… Ce qui se passe entre K
4810
se entre Kierkegaard et sa fiancée semble relever
d’
une structure analogue du possible et de l’impossible dans la communic
4811
e relever d’une structure analogue du possible et
de
l’impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le s
4812
elever d’une structure analogue du possible et de
l’
impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le secr
4813
ture analogue du possible et de l’impossible dans
la
communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le secret qu’il porte en
4814
ible et de l’impossible dans la communication. Il
l’
aime, elle l’aime, mais le secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie
4815
impossible dans la communication. Il l’aime, elle
l’
aime, mais le secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie » comme il di
4816
ns la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais
le
secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie » comme il dit, mais aussi
4817
n lui (sa « mélancolie » comme il dit, mais aussi
le
pressentiment de sa vocation exceptionnelle) lui interdit d’entrer av
4818
colie » comme il dit, mais aussi le pressentiment
de
sa vocation exceptionnelle) lui interdit d’entrer avec elle dans ce r
4819
iment de sa vocation exceptionnelle) lui interdit
d’
entrer avec elle dans ce rapport de communication directe, égalisante,
4820
) lui interdit d’entrer avec elle dans ce rapport
de
communication directe, égalisante, en quoi consiste à ses yeux le mar
4821
directe, égalisante, en quoi consiste à ses yeux
le
mariage. Par amour pour Régine, il doit donc s’éloigner, bien qu’il n
4822
ine, il doit donc s’éloigner, bien qu’il ne cesse
de
s’adresser à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédi
4823
r, bien qu’il ne cesse de s’adresser à elle, sous
le
couvert de ses pseudonymes, et de lui dédier toutes ses œuvres, comme
4824
il ne cesse de s’adresser à elle, sous le couvert
de
ses pseudonymes, et de lui dédier toutes ses œuvres, comme autant de
4825
er à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et
de
lui dédier toutes ses œuvres, comme autant de justifications de la ru
4826
et de lui dédier toutes ses œuvres, comme autant
de
justifications de la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui co
4827
toutes ses œuvres, comme autant de justifications
de
la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette con
4828
tes ses œuvres, comme autant de justifications de
la
rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette contra
4829
, comme autant de justifications de la rupture et
d’
assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la
4830
t de justifications de la rupture et d’assurances
de
sa fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la douleur : ne
4831
sa fidélité. « Qui comprendra cette contradiction
de
la douleur : ne point se révéler, et faire mourir l’amour ; se révéle
4832
fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de
la
douleur : ne point se révéler, et faire mourir l’amour ; se révéler e
4833
la douleur : ne point se révéler, et faire mourir
l’
amour ; se révéler et faire mourir l’aimée ?31 » Tenter d’établir, en
4834
faire mourir l’amour ; se révéler et faire mourir
l’
aimée ?31 » Tenter d’établir, en ce point, si l’attitude théologique d
4835
; se révéler et faire mourir l’aimée ?31 » Tenter
d’
établir, en ce point, si l’attitude théologique de Kierkegaard « expli
4836
r l’aimée ?31 » Tenter d’établir, en ce point, si
l’
attitude théologique de Kierkegaard « explique » sa conduite amoureuse
4837
d’établir, en ce point, si l’attitude théologique
de
Kierkegaard « explique » sa conduite amoureuse, ou si ce n’est pas pl
4838
sa conduite amoureuse, ou si ce n’est pas plutôt
l’
inverse, — ne correspondrait à rien dans notre perspective, et n’aider
4839
vérifiable. En effet, tout homme pensant dispose
d’
un système, plus ou moins « original » mais toujours unique, d’appréhe
4840
plus ou moins « original » mais toujours unique,
d’
appréhension de la réalité sous toutes ses formes. Ce système définit
4841
« original » mais toujours unique, d’appréhension
de
la réalité sous toutes ses formes. Ce système définit son individuali
4842
riginal » mais toujours unique, d’appréhension de
la
réalité sous toutes ses formes. Ce système définit son individualité.
4843
n individualité. Or je ne regarde ici et n’essaie
de
saisir qu’une certaine structure dynamique : Kierkegaard dans sa vie
4844
indissociables ; et je vois qu’elle est disposée
de
telle manière que « l’esthétique » et le « religieux » y sont constam
4845
vois qu’elle est disposée de telle manière que «
l’
esthétique » et le « religieux » y sont constamment homologues, tous l
4846
disposée de telle manière que « l’esthétique » et
le
« religieux » y sont constamment homologues, tous les deux irrigués d
4847
« religieux » y sont constamment homologues, tous
les
deux irrigués d’énergie passionnelle, tandis que « l’éthique », le st
4848
nt constamment homologues, tous les deux irrigués
d’
énergie passionnelle, tandis que « l’éthique », le stade intermédiaire
4849
eux irrigués d’énergie passionnelle, tandis que «
l’
éthique », le stade intermédiaire, paraît exsangue, schématique et peu
4850
d’énergie passionnelle, tandis que « l’éthique »,
le
stade intermédiaire, paraît exsangue, schématique et peu structuré. U
4851
, schématique et peu structuré. Un seul exemple :
la
décision fondant le mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fo
4852
structuré. Un seul exemple : la décision fondant
le
mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de tout
4853
cision fondant le mariage symbolisait aussi, nous
l’
avons vu, le fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici
4854
nt le mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu,
le
fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici que cette d
4855
olisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même
de
toute éthique existentielle. Mais voici que cette décision échappe à
4856
entielle. Mais voici que cette décision échappe à
l’
homme, donc à l’éthique temporelle et autonome : La décision n’est pa
4857
oici que cette décision échappe à l’homme, donc à
l’
éthique temporelle et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’h
4858
homme, donc à l’éthique temporelle et autonome :
La
décision n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni de son habi
4859
elle et autonome : La décision n’est pas pouvoir
de
l’homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point d
4860
e et autonome : La décision n’est pas pouvoir de
l’
homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point de d
4861
nome : La décision n’est pas pouvoir de l’homme,
de
son courage, ni de son habileté… mais elle est un point de départ rel
4862
n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni
de
son habileté… mais elle est un point de départ religieux ; si elle n’
4863
urage, ni de son habileté… mais elle est un point
de
départ religieux ; si elle n’est pas cela, celui qui décide n’a été r
4864
rendu fini que dans sa réflexion, il n’a pas pris
de
vitesse l’inclination amoureuse, mais est resté en cours de route, et
4865
que dans sa réflexion, il n’a pas pris de vitesse
l’
inclination amoureuse, mais est resté en cours de route, et une telle
4866
l’inclination amoureuse, mais est resté en cours
de
route, et une telle décision est trop misérable pour que l’inclinatio
4867
et une telle décision est trop misérable pour que
l’
inclination amoureuse ne la méprise et ne préfère se fier à elle-même
4868
rop misérable pour que l’inclination amoureuse ne
la
méprise et ne préfère se fier à elle-même plutôt que de se livrer aux
4869
rise et ne préfère se fier à elle-même plutôt que
de
se livrer aux directives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’in
4870
elle-même plutôt que de se livrer aux directives
d’
un tel faux savant. La spontanéité de l’inclination amoureuse ne recon
4871
de se livrer aux directives d’un tel faux savant.
La
spontanéité de l’inclination amoureuse ne reconnaît qu’une seule spon
4872
x directives d’un tel faux savant. La spontanéité
de
l’inclination amoureuse ne reconnaît qu’une seule spontanéité comme l
4873
irectives d’un tel faux savant. La spontanéité de
l’
inclination amoureuse ne reconnaît qu’une seule spontanéité comme lui
4874
u’une seule spontanéité comme lui étant égale par
le
rang, c’est la spontanéité religieuse.32 Ainsi, comme Kierkegaard l
4875
ntanéité comme lui étant égale par le rang, c’est
la
spontanéité religieuse.32 Ainsi, comme Kierkegaard le réitère un pe
4876
ntanéité religieuse.32 Ainsi, comme Kierkegaard
le
réitère un peu plus loin, « l’absurdité de l’inclination amoureuse ar
4877
comme Kierkegaard le réitère un peu plus loin, «
l’
absurdité de l’inclination amoureuse arrive à une entente divine avec
4878
egaard le réitère un peu plus loin, « l’absurdité
de
l’inclination amoureuse arrive à une entente divine avec l’absurdité
4879
ard le réitère un peu plus loin, « l’absurdité de
l’
inclination amoureuse arrive à une entente divine avec l’absurdité du
4880
nation amoureuse arrive à une entente divine avec
l’
absurdité du sentiment religieux ». Mais on comprend qu’elle n’y arriv
4881
s avec une morale sans passion. Je vois enfin que
la
personne de Kierkegaard est ce système qui se définit par la mise en
4882
orale sans passion. Je vois enfin que la personne
de
Kierkegaard est ce système qui se définit par la mise en tension et l
4883
de Kierkegaard est ce système qui se définit par
la
mise en tension et l’interdépendance de trois réalités hétérogènes :
4884
système qui se définit par la mise en tension et
l’
interdépendance de trois réalités hétérogènes : — sa croyance en l’alt
4885
finit par la mise en tension et l’interdépendance
de
trois réalités hétérogènes : — sa croyance en l’altérité totale de Di
4886
de trois réalités hétérogènes : — sa croyance en
l’
altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; — la « mél
4887
hétérogènes : — sa croyance en l’altérité totale
de
Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’ac
4888
— sa croyance en l’altérité totale de Dieu et en
l’
unicité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui r
4889
ance en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité
de
l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mar
4890
e en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité de
l’
amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mariag
4891
ale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; —
la
« mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mariage impossible ; — en
4892
icité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui
l’
accable et lui rend ce mariage impossible ; — enfin sa vocation except
4893
impossible ; — enfin sa vocation exceptionnelle.
Le
mariage est interdit à celui qui doit être l’Exception : Au soldat q
4894
le. Le mariage est interdit à celui qui doit être
l’
Exception : Au soldat qui monte la garde aux frontières, est-il permi
4895
qui doit être l’Exception : Au soldat qui monte
la
garde aux frontières, est-il permis de se marier ? Un tel soldat ose-
4896
qui monte la garde aux frontières, est-il permis
de
se marier ? Un tel soldat ose-t-il — ceci soit dit dans un sens spiri
4897
, s’il doit jour et nuit se battre non pas contre
les
Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mél
4898
et nuit se battre non pas contre les Tartares et
les
Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mélancolie innée ?3
4899
s contre les Tartares et les Scythes, mais contre
les
hordes de brigands d’une mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas
4900
s Tartares et les Scythes, mais contre les hordes
de
brigands d’une mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas moins l’ag
4901
t les Scythes, mais contre les hordes de brigands
d’
une mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas moins l’agent privilég
4902
s hordes de brigands d’une mélancolie innée ?33
L’
amour n’en est pas moins l’agent privilégié du progrès spirituel de «
4903
mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas moins
l’
agent privilégié du progrès spirituel de « l’homme supérieur » — toute
4904
pas moins l’agent privilégié du progrès spirituel
de
« l’homme supérieur » — toutefois à condition de n’être pas « heureux
4905
oins l’agent privilégié du progrès spirituel de «
l’
homme supérieur » — toutefois à condition de n’être pas « heureux » :
4906
coup des saints — mais pas un ne fut un génie par
la
jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que conseiller d
4907
posséda, car par elle il ne devint que conseiller
d’
État ; pas un ne fut un héros par la jeune fille qu’il posséda, car pa
4908
ue conseiller d’État ; pas un ne fut un héros par
la
jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que général ; pa
4909
l ne devint que général ; pas un ne fut poète par
la
jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que père ; et pa
4910
e devint que père ; et pas un ne fut un saint par
la
jeune fille qu’il posséda, car il n’en posséda aucune, et ne voulut e
4911
u’une seule, qu’il n’obtint pas, de même que tous
les
autres devinrent des génies, des héros, des poètes grâce à la jeune f
4912
vinrent des génies, des héros, des poètes grâce à
la
jeune fille qu’ils ne possédèrent pas. Si l’idéalité que la femme por
4913
ce à la jeune fille qu’ils ne possédèrent pas. Si
l’
idéalité que la femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’ho
4914
ille qu’ils ne possédèrent pas. Si l’idéalité que
la
femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’homme, à cette fe
4915
i l’idéalité que la femme porte en elle a éveillé
l’
enthousiasme chez l’homme, à cette femme qui l’a ainsi enthousiasmé, i
4916
femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez
l’
homme, à cette femme qui l’a ainsi enthousiasmé, il aurait dû pourtant
4917
lé l’enthousiasme chez l’homme, à cette femme qui
l’
a ainsi enthousiasmé, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l
4918
i enthousiasmé, il aurait dû pourtant s’unir pour
la
vie. Mais l’existence l’énonce autrement. Tout cela signifie donc que
4919
é, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie. Mais
l’
existence l’énonce autrement. Tout cela signifie donc que c’est dans u
4920
dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l’existence
l’
énonce autrement. Tout cela signifie donc que c’est dans un rapport né
4921
gnifie donc que c’est dans un rapport négatif que
la
femme rend l’homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femm
4922
e c’est dans un rapport négatif que la femme rend
l’
homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne ver
4923
négatif que la femme rend l’homme productif dans
l’
idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la hauteur. Cet amou
4924
’homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise,
la
femme entraîne vers la hauteur. Cet amour qui « entraîne » et transf
4925
’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers
la
hauteur. Cet amour qui « entraîne » et transfigure dans la mesure où
4926
. Cet amour qui « entraîne » et transfigure dans
la
mesure où il est par essence malheureux, ce n’est pas l’Éternel fémin
4927
re où il est par essence malheureux, ce n’est pas
l’
Éternel féminin mystique du Second Faust. C’est la passion dans son in
4928
l’Éternel féminin mystique du Second Faust. C’est
la
passion dans son intransigeance et dans sa ruse avec la vie. Et c’est
4929
sion dans son intransigeance et dans sa ruse avec
la
vie. Et c’est le mythe de Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait asse
4930
ransigeance et dans sa ruse avec la vie. Et c’est
le
mythe de Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe
4931
ce et dans sa ruse avec la vie. Et c’est le mythe
de
Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe est la c
4932
Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait assez que
le
paradoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. O
4933
araît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe est
la
catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il
4934
sez que le paradoxe est la catégorie fondamentale
de
la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses o
4935
que le paradoxe est la catégorie fondamentale de
la
pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvr
4936
radoxe est la catégorie fondamentale de la pensée
de
Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvrages les p
4937
e Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un
de
ses ouvrages les plus achevés, les Riens philosophiques 34 : Il ne f
4938
r voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvrages
les
plus achevés, les Riens philosophiques 34 : Il ne faut pas penser de
4939
n dit dans l’un de ses ouvrages les plus achevés,
les
Riens philosophiques 34 : Il ne faut pas penser de mal du paradoxe,
4940
Riens philosophiques 34 : Il ne faut pas penser
de
mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et les penseurs qui en m
4941
faut pas penser de mal du paradoxe, cette passion
de
la pensée, et les penseurs qui en manquent sont comme des amants sans
4942
t pas penser de mal du paradoxe, cette passion de
la
pensée, et les penseurs qui en manquent sont comme des amants sans pa
4943
e mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et
les
penseurs qui en manquent sont comme des amants sans passion, c’est-à-
4944
sont comme des amants sans passion, c’est-à-dire
de
piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute passion est toujours
4945
assion, c’est-à-dire de piètres partenaires. Mais
le
paroxysme de toute passion est toujours de vouloir sa propre perte… C
4946
-à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme
de
toute passion est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là le pa
4947
. Mais le paroxysme de toute passion est toujours
de
vouloir sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, q
4948
est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là
le
paradoxe suprême de la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose
4949
oir sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême
de
la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle-même ne pui
4950
sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de
la
pensée, que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle-même ne puisse
4951
e… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, que
de
vouloir découvrir quelque chose qu’elle-même ne puisse penser. Et pl
4952
. Et plus loin : Regardons ce qui se passe dans
l’
amour, quoiqu’il ne rende qu’imparfaitement la situation. L’égoïsme es
4953
ans l’amour, quoiqu’il ne rende qu’imparfaitement
la
situation. L’égoïsme est à l’origine du sentiment pour autrui, mais q
4954
uoiqu’il ne rende qu’imparfaitement la situation.
L’
égoïsme est à l’origine du sentiment pour autrui, mais quand sa passio
4955
e qu’imparfaitement la situation. L’égoïsme est à
l’
origine du sentiment pour autrui, mais quand sa passion paradoxale cul
4956
cisément sa propre perte. C’est ce que veut aussi
l’
amour, ainsi ces deux puissances s’entendent dans la passion de l’inst
4957
amour, ainsi ces deux puissances s’entendent dans
la
passion de l’instant, et cette puissance est justement l’amour. Cet
4958
i ces deux puissances s’entendent dans la passion
de
l’instant, et cette puissance est justement l’amour. Cette forme de
4959
es deux puissances s’entendent dans la passion de
l’
instant, et cette puissance est justement l’amour. Cette forme de pe
4960
on de l’instant, et cette puissance est justement
l’
amour. Cette forme de pensée est tristanienne. Elle est d’abord une
4961
te puissance est justement l’amour. Cette forme
de
pensée est tristanienne. Elle est d’abord une forme d’existence. Elle
4962
nsée est tristanienne. Elle est d’abord une forme
d’
existence. Elle s’illustre dans les relations malheureuses — mais spir
4963
abord une forme d’existence. Elle s’illustre dans
les
relations malheureuses — mais spirituellement créatrices — entre Kier
4964
éatrices — entre Kierkegaard et Régine. Il n’a pu
l’
aimer que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence a
4965
ntre Kierkegaard et Régine. Il n’a pu l’aimer que
de
loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence autre que nos
4966
rd et Régine. Il n’a pu l’aimer que de loin, dans
la
perte, choisie par lui, de toute présence autre que nostalgique. (Et
4967
imer que de loin, dans la perte, choisie par lui,
de
toute présence autre que nostalgique. (Et déjà, durant les fiançaille
4968
présence autre que nostalgique. (Et déjà, durant
les
fiançailles, il lui écrit pour s’excuser d’un rendez-vous manqué : il
4969
rant les fiançailles, il lui écrit pour s’excuser
d’
un rendez-vous manqué : il est allé tout seul à la campagne, ce jour-l
4970
d’un rendez-vous manqué : il est allé tout seul à
la
campagne, ce jour-là, « à Fredensborg où souvenir et nostalgie s’embr
4971
ue j’aime tant. » Et il ajoute que lorsqu’il peut
la
dire « sienne » dans la solitude de son cœur, « c’est alors seulement
4972
ajoute que lorsqu’il peut la dire « sienne » dans
la
solitude de son cœur, « c’est alors seulement que nous sommes unis ».
4973
orsqu’il peut la dire « sienne » dans la solitude
de
son cœur, « c’est alors seulement que nous sommes unis ».) Régine s’e
4974
mariée ailleurs. Le dernier appel qu’il ait tenté
de
lui adresser — par l’intermédiaire du mari ! — ne l’a pas atteinte. U
4975
rnier appel qu’il ait tenté de lui adresser — par
l’
intermédiaire du mari ! — ne l’a pas atteinte. Une dernière fois, ils
4976
lui adresser — par l’intermédiaire du mari ! — ne
l’
a pas atteinte. Une dernière fois, ils se sont rencontrés, mais par ha
4977
is, ils se sont rencontrés, mais par hasard, dans
la
rue. Elle l’a salué, et il a répondu à son salut, mais ils n’ont pas
4978
nt rencontrés, mais par hasard, dans la rue. Elle
l’
a salué, et il a répondu à son salut, mais ils n’ont pas pu se parler.
4979
n salut, mais ils n’ont pas pu se parler. C’était
le
7 mars 1855, à la veille du départ de Régine pour un long voyage aux
4980
n’ont pas pu se parler. C’était le 7 mars 1855, à
la
veille du départ de Régine pour un long voyage aux Antilles. Il mouru
4981
er. C’était le 7 mars 1855, à la veille du départ
de
Régine pour un long voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de
4982
égine pour un long voyage aux Antilles. Il mourut
le
11 novembre de la même année. Régine était au-delà des mers, dans une
4983
ong voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre
de
la même année. Régine était au-delà des mers, dans une autre île. Que
4984
voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de
la
même année. Régine était au-delà des mers, dans une autre île. Que ce
4985
elà des mers, dans une autre île. Que cette forme
d’
amour nostalgique et de possession par la perte transparaisse égalemen
4986
autre île. Que cette forme d’amour nostalgique et
de
possession par la perte transparaisse également dans la dialectique e
4987
te forme d’amour nostalgique et de possession par
la
perte transparaisse également dans la dialectique existentielle et da
4988
session par la perte transparaisse également dans
la
dialectique existentielle et dans la pensée proprement religieuse de
4989
alement dans la dialectique existentielle et dans
la
pensée proprement religieuse de Kierkegaard, apparaît désormais trop
4990
tentielle et dans la pensée proprement religieuse
de
Kierkegaard, apparaît désormais trop évident pour qu’il y ait lieu d’
4991
raît désormais trop évident pour qu’il y ait lieu
d’
en reprendre la démonstration en termes de théologie. J’en donnerai to
4992
trop évident pour qu’il y ait lieu d’en reprendre
la
démonstration en termes de théologie. J’en donnerai toutefois un exem
4993
donnerai toutefois un exemple, qui touche au cœur
de
mon sujet. Dans ses Œuvres de l’amour, Kierkegaard marque le contrast
4994
qui touche au cœur de mon sujet. Dans ses Œuvres
de
l’amour, Kierkegaard marque le contraste, apparemment insurmontable,
4995
i touche au cœur de mon sujet. Dans ses Œuvres de
l’
amour, Kierkegaard marque le contraste, apparemment insurmontable, ent
4996
t. Dans ses Œuvres de l’amour, Kierkegaard marque
le
contraste, apparemment insurmontable, entre l’amour-passion (ou amour
4997
ue le contraste, apparemment insurmontable, entre
l’
amour-passion (ou amour poétique), qui élit un seul être bien-aimé, et
4998
ur poétique), qui élit un seul être bien-aimé, et
l’
amour du prochain (amour chrétien), dont le commandement est d’aimer t
4999
mé, et l’amour du prochain (amour chrétien), dont
le
commandement est d’aimer tous les hommes, sans distinction, non par s
5000
ochain (amour chrétien), dont le commandement est
d’
aimer tous les hommes, sans distinction, non par sympathie élective to
5001
chrétien), dont le commandement est d’aimer tous
les
hommes, sans distinction, non par sympathie élective toujours égoïste
5002
tive toujours égoïste et « charnelle », mais dans
l’
égalité de tous devant Dieu. On s’étonne : cet amour général, imperson
5003
urs égoïste et « charnelle », mais dans l’égalité
de
tous devant Dieu. On s’étonne : cet amour général, impersonnel, et qu
5004
al humanitaire, serait-il vraiment chrétien selon
la
conception kierkegaardienne ? Le développement qui suit rétablit l’ex
5005
t chrétien selon la conception kierkegaardienne ?
Le
développement qui suit rétablit l’exigence existentielle. Le sujet du
5006
kegaardienne ? Le développement qui suit rétablit
l’
exigence existentielle. Le sujet du « Tu dois aimer » ne saurait être,
5007
ement qui suit rétablit l’exigence existentielle.
Le
sujet du « Tu dois aimer » ne saurait être, en effet, que l’Individu.
5008
« Tu dois aimer » ne saurait être, en effet, que
l’
Individu. Or on sait que cette catégorie kierkegaardienne par excellen
5009
catégorie kierkegaardienne par excellence désigne
l’
homme isolé par l’esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». E
5010
ardienne par excellence désigne l’homme isolé par
l’
esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le proc
5011
lence désigne l’homme isolé par l’esprit, — isolé
de
la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le prochain — celui qu’il
5012
ce désigne l’homme isolé par l’esprit, — isolé de
la
foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le prochain — celui qu’il fa
5013
it, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et
l’
objet, le prochain — celui qu’il faut aider, selon la parabole évangél
5014
lé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet,
le
prochain — celui qu’il faut aider, selon la parabole évangélique — ne
5015
bjet, le prochain — celui qu’il faut aider, selon
la
parabole évangélique — ne saurait être à son tour que l’expression de
5016
n la parabole évangélique — ne saurait être à son
tour
que l’expression de l’esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est
5017
bole évangélique — ne saurait être à son tour que
l’
expression de l’esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu
5018
que — ne saurait être à son tour que l’expression
de
l’esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu et accepté en
5019
— ne saurait être à son tour que l’expression de
l’
esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu et accepté en ta
5020
est connu et accepté en tant qu’esprit, celui qui
de
la sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant c
5021
connu et accepté en tant qu’esprit, celui qui de
la
sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant choi
5022
qu’esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé
de
la communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vra
5023
esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé de
la
communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vraime
5024
de la communauté naturelle, — comme ayant choisi
de
la perdre — peut vraiment aimer le prochain. Seul, il peut discerner,
5025
la communauté naturelle, — comme ayant choisi de
la
perdre — peut vraiment aimer le prochain. Seul, il peut discerner, ap
5026
e ayant choisi de la perdre — peut vraiment aimer
le
prochain. Seul, il peut discerner, appeler, aimer en l’autre, l’espri
5027
ul, il peut discerner, appeler, aimer en l’autre,
l’
esprit qui crée l’Individu. Tel est le paradoxe proprement kierkegaard
5028
ner, appeler, aimer en l’autre, l’esprit qui crée
l’
Individu. Tel est le paradoxe proprement kierkegaardien. L’amour ne va
5029
en l’autre, l’esprit qui crée l’Individu. Tel est
le
paradoxe proprement kierkegaardien. L’amour ne va pas de n’importe qu
5030
u. Tel est le paradoxe proprement kierkegaardien.
L’
amour ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais d’un seul, dist
5031
doxe proprement kierkegaardien. L’amour ne va pas
de
n’importe qui à tout le monde, mais d’un seul, distingué par l’esprit
5032
ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais
d’
un seul, distingué par l’esprit, à chacun de ceux, quels qu’ils soient
5033
ui à tout le monde, mais d’un seul, distingué par
l’
esprit, à chacun de ceux, quels qu’ils soient, également existants par
5034
mais d’un seul, distingué par l’esprit, à chacun
de
ceux, quels qu’ils soient, également existants par l’esprit. Mais ici
5035
eux, quels qu’ils soient, également existants par
l’
esprit. Mais ici, comment ne pas rappeler que la première mention de l
5036
, comment ne pas rappeler que la première mention
de
l’Individu figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, so
5037
omment ne pas rappeler que la première mention de
l’
Individu figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, sous
5038
que la première mention de l’Individu figure dans
la
dédicace des Discours religieux de 1843, sous cette forme : « À l’Ind
5039
du figure dans la dédicace des Discours religieux
de
1843, sous cette forme : « À l’Individu qu’avec joie et reconnaissanc
5040
iscours religieux de 1843, sous cette forme : « À
l’
Individu qu’avec joie et reconnaissance, j’appelle mon lecteur. » C’ét
5041
connaissance, j’appelle mon lecteur. » C’était là
le
prochain par excellence, et — nous le savons par le Journal — c’était
5042
C’était là le prochain par excellence, et — nous
le
savons par le Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’indi
5043
prochain par excellence, et — nous le savons par
le
Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’individu s’univers
5044
vons par le Journal — c’était Régine ! Plus tard,
le
concept d’individu s’universalise (paradoxalement !) et s’approfondit
5045
Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept
d’
individu s’universalise (paradoxalement !) et s’approfondit. Il est la
5046
alise (paradoxalement !) et s’approfondit. Il est
la
signature de l’homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séqu
5047
xalement !) et s’approfondit. Il est la signature
de
l’homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa
5048
ement !) et s’approfondit. Il est la signature de
l’
homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa voc
5049
la signature de l’homme spirituel, distingué dans
la
foule anonyme, séquestré par sa vocation, mais en même temps relié pa
5050
sa vocation, mais en même temps relié par elle à
la
communauté nouvelle des esprits — et c’est lui que j’appelle la perso
5051
nouvelle des esprits — et c’est lui que j’appelle
la
personne. Finalement, cet Individu s’exemplifie dans le destin, ou po
5052
sonne. Finalement, cet Individu s’exemplifie dans
le
destin, ou pour mieux dire : la vocation exceptionnelle de Søren Kier
5053
s’exemplifie dans le destin, ou pour mieux dire :
la
vocation exceptionnelle de Søren Kierkegaard lui-même. Vocation qui d
5054
, ou pour mieux dire : la vocation exceptionnelle
de
Søren Kierkegaard lui-même. Vocation qui devait le mener à sa perte,
5055
e Søren Kierkegaard lui-même. Vocation qui devait
le
mener à sa perte, puisqu’il mourut d’une longue passion unique pour l
5056
qui devait le mener à sa perte, puisqu’il mourut
d’
une longue passion unique pour l’intériorité de la Vérité. IIINietz
5057
puisqu’il mourut d’une longue passion unique pour
l’
intériorité de la Vérité. IIINietzsche et son ombre Deux vies dé
5058
ut d’une longue passion unique pour l’intériorité
de
la Vérité. IIINietzsche et son ombre Deux vies dénuées. Deux cé
5059
d’une longue passion unique pour l’intériorité de
la
Vérité. IIINietzsche et son ombre Deux vies dénuées. Deux célib
5060
élibataires maladifs, chastes sans vœux, frustrés
de
toute tendresse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passi
5061
és de toute tendresse quotidienne, souffrant tous
les
tourments de la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’e
5062
ndresse quotidienne, souffrant tous les tourments
de
la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. D
5063
esse quotidienne, souffrant tous les tourments de
la
passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux
5064
us les tourments de la passion poétique mais pour
l’
Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux existences à peu près dépourv
5065
la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers
de
l’esprit seul. Deux existences à peu près dépourvues de péripéties ex
5066
passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de
l’
esprit seul. Deux existences à peu près dépourvues de péripéties extér
5067
sprit seul. Deux existences à peu près dépourvues
de
péripéties extérieures. Pour l’un, la rupture des fiançailles, l’atta
5068
dépourvues de péripéties extérieures. Pour l’un,
la
rupture des fiançailles, l’attaque finale contre l’Église et la mort
5069
térieures. Pour l’un, la rupture des fiançailles,
l’
attaque finale contre l’Église et la mort à 42 ans. Pour l’autre, moin
5070
rupture des fiançailles, l’attaque finale contre
l’
Église et la mort à 42 ans. Pour l’autre, moins encore : quelques anné
5071
fiançailles, l’attaque finale contre l’Église et
la
mort à 42 ans. Pour l’autre, moins encore : quelques années de profes
5072
ans. Pour l’autre, moins encore : quelques années
de
professorat, une longue solitude errante, la folie à 44 ans. L’un et
5073
nées de professorat, une longue solitude errante,
la
folie à 44 ans. L’un et l’autre ont produit en une quinzaine d’années
5074
ans. L’un et l’autre ont produit en une quinzaine
d’
années leur œuvre difficile et foisonnante, et n’ont forcé qu’in extre
5075
t foisonnante, et n’ont forcé qu’in extremis, par
le
scandale, l’attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépo
5076
, et n’ont forcé qu’in extremis, par le scandale,
l’
attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépouillement ext
5077
orcé qu’in extremis, par le scandale, l’attention
de
quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépouillement extérieur contr
5078
mis, par le scandale, l’attention de quelques-uns
de
leurs contemporains. Ce dépouillement extérieur contrastant avec tant
5079
ces existences exemplaires : deux tensions pures.
Le
grand jeu des puissances mythiques y révèle mieux qu’ailleurs ses len
5080
s y révèle mieux qu’ailleurs ses lents mouvements
d’
approche, d’émergences et d’éclipses alternées. Ces deux chastes ont b
5081
ieux qu’ailleurs ses lents mouvements d’approche,
d’
émergences et d’éclipses alternées. Ces deux chastes ont beaucoup médi
5082
ses lents mouvements d’approche, d’émergences et
d’
éclipses alternées. Ces deux chastes ont beaucoup médité sur l’amour,
5083
ternées. Ces deux chastes ont beaucoup médité sur
l’
amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a, certes, moins l
5084
deux chastes ont beaucoup médité sur l’amour, sur
la
femme et sur le mariage. Nietzsche en a, certes, moins longuement écr
5085
beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur
le
mariage. Nietzsche en a, certes, moins longuement écrit que Kierkegaa
5086
res, sur ces trois thèmes. Il est remarquable que
les
contradictions de Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de
5087
thèmes. Il est remarquable que les contradictions
de
Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de Kierkegaard, qui à
5088
dictions de Nietzsche offrent un raccourci fidèle
de
celles de Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles de saint Pau
5089
e Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles
de
Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles de saint Paul lui-même
5090
ourci fidèle de celles de Kierkegaard, qui à leur
tour
répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur le mariage, par exempl
5091
de Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles
de
saint Paul lui-même ! Sur le mariage, par exemple, voici chez Nietzsc
5092
ur répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur
le
mariage, par exemple, voici chez Nietzsche qui rappelle à la fois la
5093
mple, voici chez Nietzsche qui rappelle à la fois
la
« difficulté » initiale et la réponse du Mari des Étapes. L’institut
5094
rappelle à la fois la « difficulté » initiale et
la
réponse du Mari des Étapes. L’institution du mariage maintient opini
5095
lté » initiale et la réponse du Mari des Étapes.
L’
institution du mariage maintient opiniâtrement la croyance que l’amour
5096
L’institution du mariage maintient opiniâtrement
la
croyance que l’amour, bien qu’il soit une passion, est cependant susc
5097
u mariage maintient opiniâtrement la croyance que
l’
amour, bien qu’il soit une passion, est cependant susceptible de durer
5098
qu’il soit une passion, est cependant susceptible
de
durer en tant que passion et que l’amour à vie peut être considéré co
5099
t susceptible de durer en tant que passion et que
l’
amour à vie peut être considéré comme la règle. Par cette ténacité d’u
5100
on et que l’amour à vie peut être considéré comme
la
règle. Par cette ténacité d’une noble croyance, maintenue malgré des
5101
être considéré comme la règle. Par cette ténacité
d’
une noble croyance, maintenue malgré des réfutations si fréquentes qu’
5102
s réfutations si fréquentes qu’elles sont presque
la
règle, et qui en font par conséquent une pia fraus, l’institution a c
5103
gle, et qui en font par conséquent une pia fraus,
l’
institution a conféré à l’amour une noblesse supérieure. Toutes les in
5104
nséquent une pia fraus, l’institution a conféré à
l’
amour une noblesse supérieure. Toutes les institutions qui ont concédé
5105
conféré à l’amour une noblesse supérieure. Toutes
les
institutions qui ont concédé à une passion la croyance en la durée de
5106
es les institutions qui ont concédé à une passion
la
croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, m
5107
ions qui ont concédé à une passion la croyance en
la
durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence
5108
ont concédé à une passion la croyance en la durée
de
celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence même de
5109
e passion la croyance en la durée de celle-ci, et
la
responsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui
5110
nce en la durée de celle-ci, et la responsabilité
de
la durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un ran
5111
en la durée de celle-ci, et la responsabilité de
la
durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un rang n
5112
elle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré
l’
essence même de la passion, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme
5113
responsabilité de la durée, malgré l’essence même
de
la passion, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme pour le Mari d
5114
ponsabilité de la durée, malgré l’essence même de
la
passion, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme pour le Mari des
5115
, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme pour
le
Mari des Étapes, qui voulait voir dans la synthèse d’une décision et
5116
me pour le Mari des Étapes, qui voulait voir dans
la
synthèse d’une décision et d’une inclination le plus haut risque, et
5117
ari des Étapes, qui voulait voir dans la synthèse
d’
une décision et d’une inclination le plus haut risque, et même un risq
5118
i voulait voir dans la synthèse d’une décision et
d’
une inclination le plus haut risque, et même un risque plus qu’humain,
5119
s la synthèse d’une décision et d’une inclination
le
plus haut risque, et même un risque plus qu’humain, le mariage est ic
5120
us haut risque, et même un risque plus qu’humain,
le
mariage est ici aux yeux de Nietzsche « une conception surhumaine qui
5121
e Nietzsche « une conception surhumaine qui élève
l’
homme. » Mais combien plus précisément kierkegaardienne tant par l’esp
5122
ombien plus précisément kierkegaardienne tant par
l’
esprit que par le ton, et par l’évocation de Socrate — cette attaque f
5123
sément kierkegaardienne tant par l’esprit que par
le
ton, et par l’évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le phi
5124
ardienne tant par l’esprit que par le ton, et par
l’
évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le philosophe a horre
5125
t par l’esprit que par le ton, et par l’évocation
de
Socrate — cette attaque frontale : Le philosophe a horreur du mariag
5126
’évocation de Socrate — cette attaque frontale :
Le
philosophe a horreur du mariage et de tout ce qui pourrait l’y condui
5127
frontale : Le philosophe a horreur du mariage et
de
tout ce qui pourrait l’y conduire, — du mariage en tant qu’obstacle f
5128
e a horreur du mariage et de tout ce qui pourrait
l’
y conduire, — du mariage en tant qu’obstacle fatal sur sa route vers l
5129
riage en tant qu’obstacle fatal sur sa route vers
l’
optimum. Parmi les grands philosophes, lequel était marié ? Héraclite,
5130
obstacle fatal sur sa route vers l’optimum. Parmi
les
grands philosophes, lequel était marié ? Héraclite, Platon, Descartes
5131
es, Spinoza, Leibniz, Kant, Schopenhauer — ils ne
le
furent point ; bien plus, on ne pourrait même se les imaginer mariés.
5132
furent point ; bien plus, on ne pourrait même se
les
imaginer mariés. Un philosophe marié a sa place dans la comédie, tell
5133
giner mariés. Un philosophe marié a sa place dans
la
comédie, telle est ma thèse ; et Socrate, seule exception, le malicie
5134
telle est ma thèse ; et Socrate, seule exception,
le
malicieux Socrate, s’est semble-t-il marié par ironie, précisément po
5135
t-il marié par ironie, précisément pour démontrer
la
vérité de cette thèse.36 « Marie-toi, ne te marie pas, dans les deu
5136
par ironie, précisément pour démontrer la vérité
de
cette thèse.36 « Marie-toi, ne te marie pas, dans les deux cas tu l
5137
tte thèse.36 « Marie-toi, ne te marie pas, dans
les
deux cas tu le regretteras », disait Socrate. « Celui qui se marie fa
5138
Marie-toi, ne te marie pas, dans les deux cas tu
le
regretteras », disait Socrate. « Celui qui se marie fait bien, mais c
5139
t Paul, parlant en tant que Spirituel, — et c’est
le
point de vue qu’adopteront personnellement Kierkegaard en tant qu’Exc
5140
naturellement misogyne que Kierkegaard : « Toutes
les
grandes choses qui ont été faites par l’humanité antique tiraient leu
5141
Toutes les grandes choses qui ont été faites par
l’
humanité antique tiraient leur force du fait que l’homme se trouvait à
5142
’humanité antique tiraient leur force du fait que
l’
homme se trouvait à côté de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élev
5143
r force du fait que l’homme se trouvait à côté de
l’
homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l
5144
é de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élever
la
prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et l
5145
t qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention
d’
être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, o
5146
femme ne pouvait élever la prétention d’être pour
l’
homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’obj
5147
pouvait élever la prétention d’être pour l’homme
l’
objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet uniqu
5148
élever la prétention d’être pour l’homme l’objet
de
l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comm
5149
ever la prétention d’être pour l’homme l’objet de
l’
amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l
5150
prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amour
le
plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’enseign
5151
pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et
le
plus haut, ou même l’objet unique — comme l’enseigne la passion.37 »
5152
e l’amour le plus proche et le plus haut, ou même
l’
objet unique — comme l’enseigne la passion.37 » Kierkegaard au contrai
5153
e et le plus haut, ou même l’objet unique — comme
l’
enseigne la passion.37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par
5154
s haut, ou même l’objet unique — comme l’enseigne
la
passion.37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par la femme ai
5155
37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par
la
femme aimée de passion que l’homme s’élève, à condition cependant qu’
5156
d au contraire pense que c’est par la femme aimée
de
passion que l’homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’épouse
5157
pense que c’est par la femme aimée de passion que
l’
homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’épouse pas. Dans ses m
5158
e l’homme s’élève, à condition cependant qu’il ne
l’
épouse pas. Dans ses moments « d’équilibre doré » et d’évaluation créa
5159
pendant qu’il ne l’épouse pas. Dans ses moments «
d’
équilibre doré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civil
5160
use pas. Dans ses moments « d’équilibre doré » et
d’
évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met
5161
ts « d’équilibre doré » et d’évaluation créatrice
de
la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur
5162
« d’équilibre doré » et d’évaluation créatrice de
la
morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’a
5163
doré » et d’évaluation créatrice de la morale et
de
la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse, mais s
5164
ré » et d’évaluation créatrice de la morale et de
la
civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse, mais sur
5165
morale et de la civilisation, Nietzsche met tout
l’
accent non sur l’ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civ
5166
civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur
l’
ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un pe
5167
sche met tout l’accent non sur l’ascèse, mais sur
la
maîtrise des instincts : La civilisation d’un peuple se manifeste d
5168
l’ascèse, mais sur la maîtrise des instincts :
La
civilisation d’un peuple se manifeste dans l’unité disciplinée des in
5169
sur la maîtrise des instincts : La civilisation
d’
un peuple se manifeste dans l’unité disciplinée des instincts de ce pe
5170
: La civilisation d’un peuple se manifeste dans
l’
unité disciplinée des instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise
5171
manifeste dans l’unité disciplinée des instincts
de
ce peuple : la philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’art
5172
l’unité disciplinée des instincts de ce peuple :
la
philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’art maîtrise l’ins
5173
instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise
l’
instinct de connaissance, l’art maîtrise l’instinct créateur de formes
5174
de ce peuple : la philosophie maîtrise l’instinct
de
connaissance, l’art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’extas
5175
philosophie maîtrise l’instinct de connaissance,
l’
art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtri
5176
îtrise l’instinct de connaissance, l’art maîtrise
l’
instinct créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.
5177
connaissance, l’art maîtrise l’instinct créateur
de
formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’Agapè dont i
5178
, l’art maîtrise l’instinct créateur de formes et
l’
extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’Agapè dont il est ici que
5179
îtrise l’instinct créateur de formes et l’extase,
l’
Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’Agapè dont il est ici question n’es
5180
créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise
l’
Éros, etc.38 L’Agapè dont il est ici question n’est encore pour les
5181
s et l’extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.38
L’
Agapè dont il est ici question n’est encore pour les Grecs que l’amour
5182
’Agapè dont il est ici question n’est encore pour
les
Grecs que l’amour désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, ell
5183
est ici question n’est encore pour les Grecs que
l’
amour désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, elle désigne déj
5184
ur les Grecs que l’amour désintéressé ; mais dans
l’
esprit de Nietzsche, elle désigne déjà cette passion « noble » qui dès
5185
ecs que l’amour désintéressé ; mais dans l’esprit
de
Nietzsche, elle désigne déjà cette passion « noble » qui dès le xiie
5186
elle désigne déjà cette passion « noble » qui dès
le
xiie siècle a fait porter au premier rang les valeurs d’art et l’ent
5187
dès le xiie siècle a fait porter au premier rang
les
valeurs d’art et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la rev
5188
siècle a fait porter au premier rang les valeurs
d’
art et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication
5189
fait porter au premier rang les valeurs d’art et
l’
enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication d’une lib
5190
ier rang les valeurs d’art et l’enthousiasme dans
la
vénération, plutôt que la revendication d’une liberté des mœurs, qui
5191
et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que
la
revendication d’une liberté des mœurs, qui appartient à la « morale d
5192
e dans la vénération, plutôt que la revendication
d’
une liberté des mœurs, qui appartient à la « morale des esclaves. » M
5193
ication d’une liberté des mœurs, qui appartient à
la
« morale des esclaves. » Maintenant l’on comprendra sans plus d’expl
5194
artient à la « morale des esclaves. » Maintenant
l’
on comprendra sans plus d’explications pourquoi l’amour en tant que pa
5195
esclaves. » Maintenant l’on comprendra sans plus
d’
explications pourquoi l’amour en tant que passion — notre spécialité e
5196
l’on comprendra sans plus d’explications pourquoi
l’
amour en tant que passion — notre spécialité européenne — doit être né
5197
spécialité européenne — doit être nécessairement
d’
origine noble. On sait que son invention doit être attribuée aux cheva
5198
ommes magnifiques et ingénieux du gai saber à qui
l’
Europe est redevable de tant de choses et presque d’elle-même.39 Plu
5199
génieux du gai saber à qui l’Europe est redevable
de
tant de choses et presque d’elle-même.39 Plus tard, ayant énuméré s
5200
Europe est redevable de tant de choses et presque
d’
elle-même.39 Plus tard, ayant énuméré six moyens de brider la violen
5201
lle-même.39 Plus tard, ayant énuméré six moyens
de
brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implan
5202
9 Plus tard, ayant énuméré six moyens de brider
la
violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règ
5203
d, ayant énuméré six moyens de brider la violence
de
l’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’in
5204
ayant énuméré six moyens de brider la violence de
l’
instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’insti
5205
e brider la violence de l’instinct sexuel (éviter
les
occasions, implanter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par la
5206
’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter
la
règle dans l’instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’i
5207
el (éviter les occasions, implanter la règle dans
l’
instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’instinct une id
5208
asions, implanter la règle dans l’instinct, créer
le
dégoût par la satiété, associer à l’instinct une idée martyrisante ou
5209
ter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par
la
satiété, associer à l’instinct une idée martyrisante ou de honte, dis
5210
tinct, créer le dégoût par la satiété, associer à
l’
instinct une idée martyrisante ou de honte, dissocier et disperser ses
5211
é, associer à l’instinct une idée martyrisante ou
de
honte, dissocier et disperser ses forces, enfin s’affaiblir et se dép
5212
), Nietzsche en vient à découvrir qu’en réalité «
la
volonté de combattre la violence d’un instinct est en dehors de notre
5213
e en vient à découvrir qu’en réalité « la volonté
de
combattre la violence d’un instinct est en dehors de notre puissance
5214
découvrir qu’en réalité « la volonté de combattre
la
violence d’un instinct est en dehors de notre puissance ». Dans le pr
5215
’en réalité « la volonté de combattre la violence
d’
un instinct est en dehors de notre puissance ». Dans le procès de maît
5216
instinct est en dehors de notre puissance ». Dans
le
procès de maîtrise d’un instinct : … l’intellect n’est que l’instru
5217
st en dehors de notre puissance ». Dans le procès
de
maîtrise d’un instinct : … l’intellect n’est que l’instrument aveug
5218
de notre puissance ». Dans le procès de maîtrise
d’
un instinct : … l’intellect n’est que l’instrument aveugle d’un autr
5219
». Dans le procès de maîtrise d’un instinct : …
l’
intellect n’est que l’instrument aveugle d’un autre instinct, qui est
5220
aîtrise d’un instinct : … l’intellect n’est que
l’
instrument aveugle d’un autre instinct, qui est le rival de celui dont
5221
: … l’intellect n’est que l’instrument aveugle
d’
un autre instinct, qui est le rival de celui dont la violence nous tou
5222
l’instrument aveugle d’un autre instinct, qui est
le
rival de celui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin
5223
ent aveugle d’un autre instinct, qui est le rival
de
celui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos
5224
un autre instinct, qui est le rival de celui dont
la
violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou la craint
5225
elui dont la violence nous tourmente, que ce soit
le
besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfaste
5226
la violence nous tourmente, que ce soit le besoin
de
repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien
5227
ous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou
la
crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’amo
5228
te, que ce soit le besoin de repos, ou la crainte
de
la honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’amour. Donc, t
5229
que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de
la
honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’amour. Donc, tand
5230
honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore
l’
amour. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre de la violence d’un
5231
mour. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre
de
la violence d’un instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’
5232
r. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre de
la
violence d’un instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’un
5233
dis que nous croyons nous plaindre de la violence
d’
un instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’un autre instin
5234
instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint
d’
un autre instinct.40 Passage capital pour mon propos ! Ce que Nietzs
5235
fait à deux possibilités ou puissances rivales en
l’
homme : l’érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un
5236
x possibilités ou puissances rivales en l’homme :
l’
érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d
5237
ssances rivales en l’homme : l’érotisme sexuel et
l’
amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d’un Napoléon — cités
5238
en l’homme : l’érotisme sexuel et l’amour. Or, ni
la
passion érotique d’un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant — ni l
5239
sme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique
d’
un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant — ni l’amour qu’on invoque
5240
l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou
d’
un Napoléon — cités peu avant — ni l’amour qu’on invoque ici, ne sont,
5241
’un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant — ni
l’
amour qu’on invoque ici, ne sont, à parler proprement, des instincts.
5242
ici, ne sont, à parler proprement, des instincts.
L’
érotisme commence précisément avec l’usage non instinctif du sexe (j’e
5243
s instincts. L’érotisme commence précisément avec
l’
usage non instinctif du sexe (j’entends l’usage non nécessaire biologi
5244
nt avec l’usage non instinctif du sexe (j’entends
l’
usage non nécessaire biologiquement). Et l’amour, que Nietzsche suggèr
5245
ntends l’usage non nécessaire biologiquement). Et
l’
amour, que Nietzsche suggère comme un possible instinct rival, est la
5246
che suggère comme un possible instinct rival, est
la
passion de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts
5247
comme un possible instinct rival, est la passion
de
l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est don
5248
mme un possible instinct rival, est la passion de
l’
âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est donc p
5249
ct rival, est la passion de l’âme par excellence.
La
lutte entre les deux « instincts » n’est donc pas autre chose que la
5250
a passion de l’âme par excellence. La lutte entre
les
deux « instincts » n’est donc pas autre chose que la lutte entre les
5251
deux « instincts » n’est donc pas autre chose que
la
lutte entre les deux puissances de l’Éros animique que symbolisent le
5252
s » n’est donc pas autre chose que la lutte entre
les
deux puissances de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don
5253
utre chose que la lutte entre les deux puissances
de
l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan.
5254
e chose que la lutte entre les deux puissances de
l’
Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Su
5255
eux puissances de l’Éros animique que symbolisent
les
mythes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de le
5256
ces de l’Éros animique que symbolisent les mythes
de
Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande
5257
nimique que symbolisent les mythes de Don Juan et
de
Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande polémique dans
5258
hes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant
les
phases de leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzs
5259
Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases
de
leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « P
5260
intenant les phases de leur grande polémique dans
l’
œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jo
5261
ses de leur grande polémique dans l’œuvre et dans
la
vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-
5262
leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie
de
Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes.
5263
dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par
la
musique, les passions jouissent d’elles-mêmes. » Il est curieux de re
5264
et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique,
les
passions jouissent d’elles-mêmes. » Il est curieux de relever que Nie
5265
zsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent
d’
elles-mêmes. » Il est curieux de relever que Nietzsche, comme Kierkega
5266
assions jouissent d’elles-mêmes. » Il est curieux
de
relever que Nietzsche, comme Kierkegaard, commence sa carrière d’aute
5267
ietzsche, comme Kierkegaard, commence sa carrière
d’
auteur par un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe
5268
commence sa carrière d’auteur par un ouvrage sur
la
musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la trag
5269
carrière d’auteur par un ouvrage sur la musique,
la
tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il
5270
un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et
le
mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au mêm
5271
musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est
L’
Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au même âge, Kierkegaar
5272
la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine
de
la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au même âge, Kierkegaard écrit Ou
5273
tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de
la
tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au même âge, Kierkegaard écrit Ou bi
5274
Ou bien… ou bien. Et tandis que l’un trouve dans
le
Don Giovanni de Mozart l’expression parfaite et unique de la spontané
5275
is que l’un trouve dans le Don Giovanni de Mozart
l’
expression parfaite et unique de la spontanéité passionnée, l’autre ne
5276
iovanni de Mozart l’expression parfaite et unique
de
la spontanéité passionnée, l’autre ne veut prendre à témoin que le se
5277
anni de Mozart l’expression parfaite et unique de
la
spontanéité passionnée, l’autre ne veut prendre à témoin que le seul
5278
passionnée, l’autre ne veut prendre à témoin que
le
seul Tristan de Wagner, comme expression exemplaire du mythe et de la
5279
e Wagner, comme expression exemplaire du mythe et
de
la musique dionysiaque. L’un et l’autre tiennent le langage pour impu
5280
agner, comme expression exemplaire du mythe et de
la
musique dionysiaque. L’un et l’autre tiennent le langage pour impuiss
5281
la musique dionysiaque. L’un et l’autre tiennent
le
langage pour impuissant à traduire l’essence de la musique, en laquel
5282
re tiennent le langage pour impuissant à traduire
l’
essence de la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la sponta
5283
t le langage pour impuissant à traduire l’essence
de
la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sens
5284
e langage pour impuissant à traduire l’essence de
la
musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sensuel
5285
re l’essence de la musique, en laquelle l’un voit
l’
expression de la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l
5286
de la musique, en laquelle l’un voit l’expression
de
la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l’esprit diony
5287
la musique, en laquelle l’un voit l’expression de
la
spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l’esprit dionysie
5288
xpression de la spontanéité sensuelle, et l’autre
l’
expression de « l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. P
5289
la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression
de
« l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l
5290
ontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de «
l’
esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l’autr
5291
t l’autre l’expression de « l’esprit dionysien »,
de
la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l’autre, « seule, la musique
5292
’autre l’expression de « l’esprit dionysien », de
la
spontanéité orgiastique. Pour l’un et l’autre, « seule, la musique »
5293
néité orgiastique. Pour l’un et l’autre, « seule,
la
musique » peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’éros et d
5294
l’un et l’autre, « seule, la musique » peut dire
d’
une manière immédiate, le secret de l’éros et de ses mythes. Mais seul
5295
, la musique » peut dire d’une manière immédiate,
le
secret de l’éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régéné
5296
ue » peut dire d’une manière immédiate, le secret
de
l’éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tra
5297
» peut dire d’une manière immédiate, le secret de
l’
éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragéd
5298
e d’une manière immédiate, le secret de l’éros et
de
ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragédie. « Une
5299
ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer
la
tragédie. « Une harmonie préétablie règne entre la musique et le dram
5300
a tragédie. « Une harmonie préétablie règne entre
la
musique et le drame parfait. » Nietzsche voit dans le mythe en généra
5301
Une harmonie préétablie règne entre la musique et
le
drame parfait. » Nietzsche voit dans le mythe en général « le but rée
5302
usique et le drame parfait. » Nietzsche voit dans
le
mythe en général « le but réel de la science », s’il est vrai que « l
5303
fait. » Nietzsche voit dans le mythe en général «
le
but réel de la science », s’il est vrai que « la cause finale de la s
5304
zsche voit dans le mythe en général « le but réel
de
la science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est d
5305
he voit dans le mythe en général « le but réel de
la
science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est de r
5306
le but réel de la science », s’il est vrai que «
la
cause finale de la science est de rendre l’existence concevable ». Le
5307
la science », s’il est vrai que « la cause finale
de
la science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une «
5308
science », s’il est vrai que « la cause finale de
la
science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une « im
5309
est vrai que « la cause finale de la science est
de
rendre l’existence concevable ». Le mythe est une « image du monde en
5310
que « la cause finale de la science est de rendre
l’
existence concevable ». Le mythe est une « image du monde en raccourci
5311
a science est de rendre l’existence concevable ».
Le
mythe est une « image du monde en raccourci » et, sans le mythe, « to
5312
est une « image du monde en raccourci » et, sans
le
mythe, « toute culture est dépossédée de sa force naturelle, saine et
5313
et, sans le mythe, « toute culture est dépossédée
de
sa force naturelle, saine et créatrice ; seul un horizon constellé de
5314
e, saine et créatrice ; seul un horizon constellé
de
mythes parachève l’unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut
5315
e ; seul un horizon constellé de mythes parachève
l’
unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incoh
5316
un horizon constellé de mythes parachève l’unité
d’
une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d
5317
onstellé de mythes parachève l’unité d’une époque
de
culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d’une activité
5318
mythes parachève l’unité d’une époque de culture.
Le
seul mythe peut préserver de l’incohérence d’une activité sans but le
5319
e époque de culture. Le seul mythe peut préserver
de
l’incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination…
5320
poque de culture. Le seul mythe peut préserver de
l’
incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination… Les
5321
re. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence
d’
une activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du myt
5322
réserver de l’incohérence d’une activité sans but
les
facultés de l’imagination… Les images du mythe doivent être les espri
5323
’incohérence d’une activité sans but les facultés
de
l’imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaire
5324
cohérence d’une activité sans but les facultés de
l’
imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaires i
5325
activité sans but les facultés de l’imagination…
Les
images du mythe doivent être les esprits tutélaires invisibles et omn
5326
e l’imagination… Les images du mythe doivent être
les
esprits tutélaires invisibles et omniprésents, propices au développem
5327
sibles et omniprésents, propices au développement
de
l’âme adolescente, et dont les signes annoncent et expliquent à l’hom
5328
les et omniprésents, propices au développement de
l’
âme adolescente, et dont les signes annoncent et expliquent à l’homme
5329
es au développement de l’âme adolescente, et dont
les
signes annoncent et expliquent à l’homme fait sa vie et ses combats.4
5330
nte, et dont les signes annoncent et expliquent à
l’
homme fait sa vie et ses combats.41 » Et voici les relations entre le
5331
l’homme fait sa vie et ses combats.41 » Et voici
les
relations entre le mythe tragique et la musique : La Tragédie absorb
5332
et ses combats.41 » Et voici les relations entre
le
mythe tragique et la musique : La Tragédie absorbe en elle le délire
5333
Et voici les relations entre le mythe tragique et
la
musique : La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la mu
5334
elations entre le mythe tragique et la musique :
La
Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la musique, portant
5335
ique et la musique : La Tragédie absorbe en elle
le
délire orgiastique de la musique, portant ainsi du premier coup la mu
5336
La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique
de
la musique, portant ainsi du premier coup la musique à sa perfection,
5337
Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de
la
musique, portant ainsi du premier coup la musique à sa perfection, ch
5338
ique de la musique, portant ainsi du premier coup
la
musique à sa perfection, chez les Grecs comme parmi nous, mais elle y
5339
du premier coup la musique à sa perfection, chez
les
Grecs comme parmi nous, mais elle y ajoute aussitôt le mythe tragique
5340
ecs comme parmi nous, mais elle y ajoute aussitôt
le
mythe tragique, et le héros tragique qui, pareil à un formidable Tita
5341
mais elle y ajoute aussitôt le mythe tragique, et
le
héros tragique qui, pareil à un formidable Titan, prend sur ses épaul
5342
reil à un formidable Titan, prend sur ses épaules
le
fardeau du monde dionysien et nous en délivre. … Entre la portée univ
5343
au du monde dionysien et nous en délivre. … Entre
la
portée universelle de sa musique et l’auditeur soumis à l’influence d
5344
et nous en délivre. … Entre la portée universelle
de
sa musique et l’auditeur soumis à l’influence dionysiaque, la Tragédi
5345
e. … Entre la portée universelle de sa musique et
l’
auditeur soumis à l’influence dionysiaque, la Tragédie introduit un sy
5346
universelle de sa musique et l’auditeur soumis à
l’
influence dionysiaque, la Tragédie introduit un symbole sublime, le my
5347
e et l’auditeur soumis à l’influence dionysiaque,
la
Tragédie introduit un symbole sublime, le mythe ; et elle suscite che
5348
siaque, la Tragédie introduit un symbole sublime,
le
mythe ; et elle suscite chez celui-là l’illusion que la musique ne so
5349
sublime, le mythe ; et elle suscite chez celui-là
l’
illusion que la musique ne soit qu’un admirable procédé, un inégalable
5350
he ; et elle suscite chez celui-là l’illusion que
la
musique ne soit qu’un admirable procédé, un inégalable moyen de donne
5351
soit qu’un admirable procédé, un inégalable moyen
de
donner la vie au monde plastique du mythe. Ce noble subterfuge permet
5352
admirable procédé, un inégalable moyen de donner
la
vie au monde plastique du mythe. Ce noble subterfuge permet alors à l
5353
ique du mythe. Ce noble subterfuge permet alors à
la
musique d’assouplir ses allures aux rythmes des danses dithyrambiques
5354
he. Ce noble subterfuge permet alors à la musique
d’
assouplir ses allures aux rythmes des danses dithyrambiques, de s’aban
5355
es allures aux rythmes des danses dithyrambiques,
de
s’abandonner impunément à un sentiment orgiastique de liberté auquel,
5356
’abandonner impunément à un sentiment orgiastique
de
liberté auquel, en tant que musique en soi, il lui serait interdit d’
5357
n tant que musique en soi, il lui serait interdit
d’
oser se livrer avec une telle licence, sans la sauvegarde de cette ill
5358
dit d’oser se livrer avec une telle licence, sans
la
sauvegarde de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique
5359
livrer avec une telle licence, sans la sauvegarde
de
cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique, et lui seul,
5360
le licence, sans la sauvegarde de cette illusion.
Le
mythe nous protège contre la musique, et lui seul, d’autre part, donn
5361
e de cette illusion. Le mythe nous protège contre
la
musique, et lui seul, d’autre part, donne à celle-ci la suprême liber
5362
ique, et lui seul, d’autre part, donne à celle-ci
la
suprême liberté. La musique, en retour, confère au mythe tragique une
5363
’autre part, donne à celle-ci la suprême liberté.
La
musique, en retour, confère au mythe tragique une portée métaphysique
5364
e et si décisive que, sans cet auxiliaire unique,
la
parole et l’image fussent demeurées à jamais impuissantes à l’atteind
5365
ive que, sans cet auxiliaire unique, la parole et
l’
image fussent demeurées à jamais impuissantes à l’atteindre. Et c’est
5366
l’image fussent demeurées à jamais impuissantes à
l’
atteindre. Et c’est tout spécialement par l’effet de la musique que le
5367
tes à l’atteindre. Et c’est tout spécialement par
l’
effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce
5368
atteindre. Et c’est tout spécialement par l’effet
de
la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pres
5369
eindre. Et c’est tout spécialement par l’effet de
la
musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressen
5370
t tout spécialement par l’effet de la musique que
le
spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une jo
5371
ement par l’effet de la musique que le spectateur
de
la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une joie suprême, à
5372
nt par l’effet de la musique que le spectateur de
la
Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une joie suprême, à laq
5373
sique que le spectateur de la Tragédie est envahi
de
ce sûr pressentiment d’une joie suprême, à laquelle aboutit ce chemin
5374
de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment
d’
une joie suprême, à laquelle aboutit ce chemin de ruine et de déceptio
5375
d’une joie suprême, à laquelle aboutit ce chemin
de
ruine et de déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus
5376
suprême, à laquelle aboutit ce chemin de ruine et
de
déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus secrète des
5377
ne et de déception, de sorte qu’il croit entendre
la
voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’abîme, lui parle in
5378
déception, de sorte qu’il croit entendre la voix
la
plus secrète des choses qui, du fond de l’abîme, lui parle intelligib
5379
e la voix la plus secrète des choses qui, du fond
de
l’abîme, lui parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’image
5380
a voix la plus secrète des choses qui, du fond de
l’
abîme, lui parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’image scé
5381
de l’abîme, lui parle intelligiblement.42 Sans
les
paroles et l’image scénique, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait supp
5382
i parle intelligiblement.42 Sans les paroles et
l’
image scénique, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait supporter l’auditi
5383
ue, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait supporter
l’
audition du troisième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous la t
5384
e pourrait supporter l’audition du troisième acte
de
Tristan « à moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes l
5385
l’audition du troisième acte de Tristan « à moins
de
suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme
5386
sième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous
la
tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de
5387
« à moins de suffoquer sous la tension convulsive
de
toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apog
5388
de suffoquer sous la tension convulsive de toutes
les
fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’ami
5389
r sous la tension convulsive de toutes les fibres
de
son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’amitié avec W
5390
ve de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage
de
jeunesse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration p
5391
bres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque
l’
apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, l
5392
on âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée
de
l’amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, leur maîtr
5393
âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de
l’
amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, leur maître c
5394
unesse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et
de
l’admiration pour Schopenhauer, leur maître commun. « J’aime en Wagne
5395
sse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de
l’
admiration pour Schopenhauer, leur maître commun. « J’aime en Wagner —
5396
6 à Erwin Rohde — ce que j’aime en Schopenhauer :
le
souffle éthique, la croix, la mort, l’abîme… » Mais quelques années p
5397
que j’aime en Schopenhauer : le souffle éthique,
la
croix, la mort, l’abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Ga
5398
e en Schopenhauer : le souffle éthique, la croix,
la
mort, l’abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Gast : « Viv
5399
penhauer : le souffle éthique, la croix, la mort,
l’
abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Gast : « Vive la libe
5400
quelques années plus tard, à Peter Gast : « Vive
la
liberté, la gaieté, l’irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afi
5401
nées plus tard, à Peter Gast : « Vive la liberté,
la
gaieté, l’irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afin de pouvoir
5402
ard, à Peter Gast : « Vive la liberté, la gaieté,
l’
irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afin de pouvoir vivre avec
5403
la gaieté, l’irresponsabilité ! Vivons au-dessus
de
nous afin de pouvoir vivre avec nous-mêmes ! » Que s’est-il passé ent
5404
us-mêmes ! » Que s’est-il passé entre-temps ? Sur
la
scène tout au moins — et l’on veut dire : dans ce que Nietzsche expri
5405
ssé entre-temps ? Sur la scène tout au moins — et
l’
on veut dire : dans ce que Nietzsche exprime consciemment —, Tristan s
5406
ine tout. Wagner n’est plus « mon noble compagnon
d’
armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités mo
5407
n’est plus « mon noble compagnon d’armes » mais «
l’
asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieu
5408
n noble compagnon d’armes » mais « l’asphyxie par
le
rabâchage de toutes les absurdités morales et religieuses ». Loin de
5409
gnon d’armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage
de
toutes les absurdités morales et religieuses ». Loin de Bâle, loin de
5410
es » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes
les
absurdités morales et religieuses ». Loin de Bâle, loin de Triebschen
5411
loin de Triebschen, loin de Bayreuth surtout — où
l’
auteur de Tristan est l’époux comblé de Cosima… — loin du Nord désorma
5412
riebschen, loin de Bayreuth surtout — où l’auteur
de
Tristan est l’époux comblé de Cosima… — loin du Nord désormais détest
5413
de Bayreuth surtout — où l’auteur de Tristan est
l’
époux comblé de Cosima… — loin du Nord désormais détesté, Nietzsche vi
5414
rtout — où l’auteur de Tristan est l’époux comblé
de
Cosima… — loin du Nord désormais détesté, Nietzsche vit à Gênes, et i
5415
ênes, et il écrit Aurore. « Presque chaque phrase
de
ce livre a été pensée et comme capturée dans les mille recoins de ce
5416
e de ce livre a été pensée et comme capturée dans
les
mille recoins de ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout
5417
é pensée et comme capturée dans les mille recoins
de
ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout seul, en une fam
5418
comme capturée dans les mille recoins de ce chaos
de
rochers près de Gênes, où je vivais tout seul, en une familière intim
5419
vivais tout seul, en une familière intimité avec
la
mer.43 » Il vit aussi à Sils-Maria, dans l’air sec et la limpidezza d
5420
avec la mer.43 » Il vit aussi à Sils-Maria, dans
l’
air sec et la limpidezza des hauteurs, et il y termine la première par
5421
43 » Il vit aussi à Sils-Maria, dans l’air sec et
la
limpidezza des hauteurs, et il y termine la première partie de Zarath
5422
des hauteurs, et il y termine la première partie
de
Zarathoustra, à « l’heure sainte » — tiendra-t-il à préciser plus tar
5423
y termine la première partie de Zarathoustra, à «
l’
heure sainte » — tiendra-t-il à préciser plus tard — où Richard Wagner
5424
Insouciant et railleur, violent — ainsi nous veut
la
sagesse. Elle est femme… » Que dit Aurore ? « Il n’y a encore d’effic
5425
e est femme… » Que dit Aurore ? « Il n’y a encore
d’
efficace contre l’amour que ce vieux remède radical : l’amour en retou
5426
dit Aurore ? « Il n’y a encore d’efficace contre
l’
amour que ce vieux remède radical : l’amour en retour ! » Et que peut
5427
cace contre l’amour que ce vieux remède radical :
l’
amour en retour ! » Et que peut enseigner cette Carmen de Bizet, que N
5428
a « comme une antithèse ironique » au marécage, à
la
magie, à l’histrionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la
5429
e antithèse ironique » au marécage, à la magie, à
l’
histrionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la religiosité
5430
e, à la magie, à l’histrionisme, au germanisme, à
la
chasteté douteuse, à la religiosité décadente et aux « Sursum ! Boubo
5431
ionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à
la
religiosité décadente et aux « Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle
5432
ligiosité décadente et aux « Sursum ! Bouboum ! »
de
Wagner ? Elle enseigne l’amour « remis à sa place dans la nature ! No
5433
« Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle enseigne
l’
amour « remis à sa place dans la nature ! Non pas l’amour d’une femme
5434
r ? Elle enseigne l’amour « remis à sa place dans
la
nature ! Non pas l’amour d’une femme « idéale » !… Au contraire, l’am
5435
amour « remis à sa place dans la nature ! Non pas
l’
amour d’une femme « idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a
5436
remis à sa place dans la nature ! Non pas l’amour
d’
une femme « idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fatal
5437
s l’amour d’une femme « idéale » !… Au contraire,
l’
amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’am
5438
idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a
de
fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est l
5439
… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fatal,
de
cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, d
5440
re, l’amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique,
de
candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine
5441
dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide,
de
cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle de
5442
’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel…
L’
amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes es
5443
l, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont
la
guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45
5444
de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est
le
moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45 » Cet amour do
5445
cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont
la
haine mortelle des sexes est la base.45 » Cet amour dont Benjamin Con
5446
st le moyen, dont la haine mortelle des sexes est
la
base.45 » Cet amour dont Benjamin Constant a bien dit qu’il est de to
5447
amour dont Benjamin Constant a bien dit qu’il est
de
tous les sentiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don J
5448
nt Benjamin Constant a bien dit qu’il est de tous
les
sentiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y
5449
stant a bien dit qu’il est de tous les sentiments
le
plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le do
5450
’il est de tous les sentiments le plus égoïste, —
l’
amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le don-juanisme érotique
5451
ntiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à
la
Don Juan. Il y a plus. Le don-juanisme érotique n’est guère pour Niet
5452
— l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus.
Le
don-juanisme érotique n’est guère pour Nietzsche qu’une image, voire
5453
ui-même, en tant que philosophe, en tant qu’amant
de
la « Sagesse », qui se croit devenu Don Juan, et qui se définit comme
5454
même, en tant que philosophe, en tant qu’amant de
la
« Sagesse », qui se croit devenu Don Juan, et qui se définit comme te
5455
it devenu Don Juan, et qui se définit comme tel !
Les
philosophes de l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils s
5456
an, et qui se définit comme tel ! Les philosophes
de
l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux
5457
et qui se définit comme tel ! Les philosophes de
l’
avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux ju
5458
mme tel ! Les philosophes de l’avenir réclameront
le
titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux jusqu’au vice, chercheu
5459
Les philosophes de l’avenir réclameront le titre
de
« séducteurs ». Ils seront « curieux jusqu’au vice, chercheurs jusqu’
5460
eront « curieux jusqu’au vice, chercheurs jusqu’à
la
cruauté, avec des doigts audacieux pour l’insaisissable… prêts à n’im
5461
usqu’à la cruauté, avec des doigts audacieux pour
l’
insaisissable… prêts à n’importe quelle aventure grâce à un excès de l
5462
rêts à n’importe quelle aventure grâce à un excès
de
libre jugement… Cachés sous le manteau de la lumière… des conquérants
5463
e grâce à un excès de libre jugement… Cachés sous
le
manteau de la lumière… des conquérants ! » Et leur morale, au-delà du
5464
n excès de libre jugement… Cachés sous le manteau
de
la lumière… des conquérants ! » Et leur morale, au-delà du bien et du
5465
xcès de libre jugement… Cachés sous le manteau de
la
lumière… des conquérants ! » Et leur morale, au-delà du bien et du ma
5466
Et leur morale, au-delà du bien et du mal, sera «
la
danse dans l’esprit.46 » Voici sans doute le texte capital : Une f
5467
, au-delà du bien et du mal, sera « la danse dans
l’
esprit.46 » Voici sans doute le texte capital : Une fable. — Le Don
5468
a « la danse dans l’esprit.46 » Voici sans doute
le
texte capital : Une fable. — Le Don Juan de la connaissance : aucun
5469
oici sans doute le texte capital : Une fable. —
Le
Don Juan de la connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’a en
5470
ute le texte capital : Une fable. — Le Don Juan
de
la connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’a encore découve
5471
le texte capital : Une fable. — Le Don Juan de
la
connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’a encore découvert.
5472
a connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne
l’
a encore découvert. Il lui manque l’amour des choses qu’il découvre, m
5473
ucun poète ne l’a encore découvert. Il lui manque
l’
amour des choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupt
5474
nque l’amour des choses qu’il découvre, mais il a
de
l’esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de
5475
e l’amour des choses qu’il découvre, mais il a de
l’
esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la
5476
s choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et
de
la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissanc
5477
hoses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de
la
volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissance —
5478
volupté et il jouit des chasses et des intrigues
de
la connaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et
5479
lupté et il jouit des chasses et des intrigues de
la
connaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et le
5480
a connaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles
les
plus hautes et les plus lointaines ! — jusqu’à ce qu’enfin il ne lui
5481
’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et
les
plus lointaines ! — jusqu’à ce qu’enfin il ne lui reste plus rien à c
5482
ste plus rien à chasser, si ce n’est ce qu’il y a
d’
absolument douloureux dans la connaissance, comme l’ivrogne qui finit
5483
e n’est ce qu’il y a d’absolument douloureux dans
la
connaissance, comme l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de
5484
absolument douloureux dans la connaissance, comme
l’
ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de l’eau-forte. C’est pou
5485
connaissance, comme l’ivrogne qui finit par boire
de
l’absinthe et de l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’e
5486
naissance, comme l’ivrogne qui finit par boire de
l’
absinthe et de l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’enfe
5487
me l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et
de
l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’enfer, — c’est la
5488
l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de
l’
eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’enfer, — c’est la der
5489
l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer
l’
enfer, — c’est la dernière connaissance qui le séduit. Peut-être qu’el
5490
rer l’enfer, — c’est la dernière connaissance qui
le
séduit. Peut-être qu’elle aussi le désappointera comme tout ce qu’il
5491
nnaissance qui le séduit. Peut-être qu’elle aussi
le
désappointera comme tout ce qu’il a connu ! Alors il lui faudra s’arr
5492
connu ! Alors il lui faudra s’arrêter pour toute
l’
éternité, cloué à la déception et devenu lui-même l’hôte de pierre, et
5493
i faudra s’arrêter pour toute l’éternité, cloué à
la
déception et devenu lui-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le dés
5494
éternité, cloué à la déception et devenu lui-même
l’
hôte de pierre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la conn
5495
é, cloué à la déception et devenu lui-même l’hôte
de
pierre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la connaissanc
5496
devenu lui-même l’hôte de pierre, et il éprouvera
le
désir d’un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui
5497
i-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le désir
d’
un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui tombera e
5498
erre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir
de
la connaissance ! qui jamais plus ne lui tombera en partage ! « — Car
5499
e, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de
la
connaissance ! qui jamais plus ne lui tombera en partage ! « — Car le
5500
i jamais plus ne lui tombera en partage ! « — Car
le
monde des choses tout entier ne trouvera plus une bouchée à donner à
5501
uvera plus une bouchée à donner à cet affamé.47
Le
rythme allègre ou endiablé, le presto de Don Juan, son humeur insolen
5502
à cet affamé.47 Le rythme allègre ou endiablé,
le
presto de Don Juan, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de
5503
amé.47 Le rythme allègre ou endiablé, le presto
de
Don Juan, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de grand seig
5504
presto de Don Juan, son humeur insolente et gaie,
la
désinvolture de grand seigneur avec laquelle on « laisse tomber » une
5505
an, son humeur insolente et gaie, la désinvolture
de
grand seigneur avec laquelle on « laisse tomber » une vérité dès qu’u
5506
érité dès qu’une autre paraît plus excitante pour
l’
esprit, tout cela domine les recueils d’aphorismes, d’Humain, trop hum
5507
ît plus excitante pour l’esprit, tout cela domine
les
recueils d’aphorismes, d’Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Gé
5508
ante pour l’esprit, tout cela domine les recueils
d’
aphorismes, d’Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de
5509
prit, tout cela domine les recueils d’aphorismes,
d’
Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de la Morale. Mai
5510
orismes, d’Humain, trop humain au Gai Savoir et à
la
Généalogie de la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don
5511
ain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie
de
la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la con
5512
, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de
la
Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connai
5513
e la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que
le
Don Juan de la connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le dr
5514
Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan
de
la connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le droit fil du p
5515
is déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de
la
connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le droit fil du pers
5516
connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans
le
droit fil du personnage. Ou bien veut-il aller plus outre dans son se
5517
plus outre dans son sens, emporté par sa frénésie
de
découvertes et de négations triomphantes ? La dernière va le jeter da
5518
n sens, emporté par sa frénésie de découvertes et
de
négations triomphantes ? La dernière va le jeter dans cela même dont
5519
tes et de négations triomphantes ? La dernière va
le
jeter dans cela même dont il incarnait le refus : La nouvelle passi
5520
ière va le jeter dans cela même dont il incarnait
le
refus : La nouvelle passion. — Pourquoi craignons-nous et haïssons-
5521
ter dans cela même dont il incarnait le refus :
La
nouvelle passion. — Pourquoi craignons-nous et haïssons-nous la possi
5522
ssion. — Pourquoi craignons-nous et haïssons-nous
la
possibilité d’un retour à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que
5523
oi craignons-nous et haïssons-nous la possibilité
d’
un retour à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que la barbarie re
5524
ous et haïssons-nous la possibilité d’un retour à
la
barbarie ? Serait-ce peut-être parce que la barbarie rendrait les hom
5525
our à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que
la
barbarie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Héla
5526
erait-ce peut-être parce que la barbarie rendrait
les
hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares
5527
rie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne
le
sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bo
5528
plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non !
Les
barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompo
5529
eux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares
de
tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. — Ma
5530
ls ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous
les
temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. — Mais c’est
5531
non ! Les barbares de tous les temps avaient plus
de
bonheur : ne nous y trompons pas. — Mais c’est notre instinct de conn
5532
nous y trompons pas. — Mais c’est notre instinct
de
connaissance qui est trop développé pour que nous puissions encore ap
5533
éveloppé pour que nous puissions encore apprécier
le
bonheur sans connaissance, ou bien le bonheur d’une illusion solide e
5534
e apprécier le bonheur sans connaissance, ou bien
le
bonheur d’une illusion solide et vigoureuse ; nous souffrons rien qu’
5535
le bonheur sans connaissance, ou bien le bonheur
d’
une illusion solide et vigoureuse ; nous souffrons rien qu’à nous repr
5536
qu’à nous représenter un pareil état de choses !
L’
inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autan
5537
présenter un pareil état de choses ! L’inquiétude
de
la découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme e
5538
senter un pareil état de choses ! L’inquiétude de
la
découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme et n
5539
état de choses ! L’inquiétude de la découverte et
de
la divination a pris pour nous autant de charme et nous est devenue t
5540
t de choses ! L’inquiétude de la découverte et de
la
divination a pris pour nous autant de charme et nous est devenue tout
5541
verte et de la divination a pris pour nous autant
de
charme et nous est devenue tout aussi indispensable que ne l’est, pou
5542
nous est devenue tout aussi indispensable que ne
l’
est, pour l’amoureux, l’amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait
5543
venue tout aussi indispensable que ne l’est, pour
l’
amoureux, l’amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner
5544
ussi indispensable que ne l’est, pour l’amoureux,
l’
amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour l’état
5545
, l’amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait
l’
abandonner pour l’état d’indifférence ; — oui, peut-être sommes-nous,
5546
ux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour
l’
état d’indifférence ; — oui, peut-être sommes-nous, nous aussi, des am
5547
aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour l’état
d’
indifférence ; — oui, peut-être sommes-nous, nous aussi, des amants ma
5548
e sommes-nous, nous aussi, des amants malheureux.
La
connaissance s’est transformée chez nous en passion qui ne s’effraie
5549
transformée chez nous en passion qui ne s’effraie
d’
aucun sacrifice et n’a, au fond, qu’une seule crainte, celle de s’étei
5550
fice et n’a, au fond, qu’une seule crainte, celle
de
s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire
5551
ule crainte, celle de s’éteindre elle-même… Mais
la
passion de la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne
5552
, celle de s’éteindre elle-même… Mais la passion
de
la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne tienne ! «
5553
elle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de
la
connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne tienne ! « Ce
5554
is la passion de la connaissance peut faire périr
l’
humanité ? Qu’à cela ne tienne ! « Cette pensée, elle aussi, est sans
5555
pensée, elle aussi, est sans puissance sur nous.
Le
christianisme s’est-il donc effrayé d’idées semblables ? La passion e
5556
sur nous. Le christianisme s’est-il donc effrayé
d’
idées semblables ? La passion et la mort ne sont-elles pas sœurs ?48 »
5557
anisme s’est-il donc effrayé d’idées semblables ?
La
passion et la mort ne sont-elles pas sœurs ?48 » Au comble du défi, D
5558
l donc effrayé d’idées semblables ? La passion et
la
mort ne sont-elles pas sœurs ?48 » Au comble du défi, Don Juan vient
5559
» Au comble du défi, Don Juan vient de surprendre
la
vérité secrète de son pire Adversaire. Qui sait s’il ne va pas l’aime
5560
i, Don Juan vient de surprendre la vérité secrète
de
son pire Adversaire. Qui sait s’il ne va pas l’aimer ? ⁂ Dans la troi
5561
e de son pire Adversaire. Qui sait s’il ne va pas
l’
aimer ? ⁂ Dans la troisième partie d’Ainsi parlait Zarathoustra se pro
5562
il ne va pas l’aimer ? ⁂ Dans la troisième partie
d’
Ainsi parlait Zarathoustra se produit le coup de théâtre préparé par c
5563
me partie d’Ainsi parlait Zarathoustra se produit
le
coup de théâtre préparé par ces quelques accords dissonants, dont la
5564
e d’Ainsi parlait Zarathoustra se produit le coup
de
théâtre préparé par ces quelques accords dissonants, dont la sourde i
5565
préparé par ces quelques accords dissonants, dont
la
sourde interrogation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire de N
5566
ants, dont la sourde interrogation n’a pu manquer
de
réveiller dans la mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Dési
5567
de interrogation n’a pu manquer de réveiller dans
la
mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation
5568
ation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire
de
Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit,
5569
manquer de réveiller dans la mémoire de Nietzsche
les
motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivra
5570
ire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir,
de
l’Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Sub
5571
de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de
l’
Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subite
5572
es motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à
la
Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui pa
5573
tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit,
de
la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’es
5574
istaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de
la
Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l
5575
nvocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et
de
l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l’Ombre, c’est son ombre :
5576
cation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de
l’
Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l’Ombre, c’est son ombre : O
5577
s et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’est
l’
Ombre, c’est son ombre : O Homme, prends garde ! Que dit Minuit profo
5578
Minuit profond ? J’ai dormi, j’ai dormi — Du fond
d’
un songe je m’éveille : Profond est le monde Et plus profond que le jo
5579
i — Du fond d’un songe je m’éveille : Profond est
le
monde Et plus profond que le jour ne l’a cru. Profonde est sa douleur
5580
veille : Profond est le monde Et plus profond que
le
jour ne l’a cru. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde
5581
ofond est le monde Et plus profond que le jour ne
l’
a cru. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde encore que
5582
e jour ne l’a cru. Profonde est sa douleur — Mais
la
joie plus profonde encore que la peine La douleur dit : Passe et fini
5583
a douleur — Mais la joie plus profonde encore que
la
peine La douleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’éterni
5584
— Mais la joie plus profonde encore que la peine
La
douleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’éternité, Veut
5585
uleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut
l’
éternité, Veut la profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvel
5586
et finis ! Mais toute joie veut l’éternité, Veut
la
profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvelle passion » qu’a
5587
’éternité, Veut la profonde, profonde éternité !
La
voici, la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’
5588
Veut la profonde, profonde éternité ! La voici,
la
« nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’est le ret
5589
! La voici, la « nouvelle passion » qu’annonçait
le
fragment d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui tr
5590
la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment
d’
Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui transfixe et t
5591
ssion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’est
le
retour du mythe mortel de l’Amour qui transfixe et transfigure. C’est
5592
agment d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel
de
l’Amour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluan
5593
ent d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de
l’
Amour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l
5594
el de l’Amour qui transfixe et transfigure. C’est
le
Chant de Minuit saluant l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temp
5595
mour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant
de
Minuit saluant l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la s
5596
et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant
l’
Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la succession des mome
5597
uit saluant l’Éternité, quand Don Juan meurt avec
le
temps et la succession des moments. C’est la vision du Retour éternel
5598
l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et
la
succession des moments. C’est la vision du Retour éternel qui subitem
5599
avec le temps et la succession des moments. C’est
la
vision du Retour éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de la c
5600
vision du Retour éternel qui subitement « cloue »
le
Don Juan de la connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la mai
5601
tour éternel qui subitement « cloue » le Don Juan
de
la connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la main au Command
5602
r éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de
la
connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la main au Commandeur
5603
a connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend
la
main au Commandeur — à l’Éternel Revenant, au Père ! — dans un suprêm
5604
zsche lui-même qui tend la main au Commandeur — à
l’
Éternel Revenant, au Père ! — dans un suprême défi, et pour sombrer. E
5605
suprême défi, et pour sombrer. Et ce sera bientôt
l’
aveu presque posthume, le dernier appel à Isolde, ce billet qu’il écri
5606
lde, ce billet qu’il écrit pour Cosima au jour où
la
démence éclate : « Ariane, je t’aime ! signé : Dionysos. » Le Cas Wag
5607
clate : « Ariane, je t’aime ! signé : Dionysos. »
Le
Cas Wagner — qui est un dernier Anti-Tristan — venait d’être envoyé à
5608
Wagner — qui est un dernier Anti-Tristan — venait
d’
être envoyé à l’impression. Dans Aurore, je relis : « Que celui qui v
5609
un dernier Anti-Tristan — venait d’être envoyé à
l’
impression. Dans Aurore, je relis : « Que celui qui veut tuer son adv
5610
rsaire considère si ce ne serait pas là une façon
de
l’éterniser en soi-même ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché
5611
ire considère si ce ne serait pas là une façon de
l’
éterniser en soi-même ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché pa
5612
pas là une façon de l’éterniser en soi-même ». ⁂
Le
« cas Nietzsche » n’a pas été tranché par la folie. Et personne n’en
5613
». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché par
la
folie. Et personne n’en a mieux formulé les données que Nietzsche lui
5614
hé par la folie. Et personne n’en a mieux formulé
les
données que Nietzsche lui-même. Le dernier aphorisme d’Aurore se term
5615
nées que Nietzsche lui-même. Le dernier aphorisme
d’
Aurore se termine ainsi : Où voulons-nous aller ? Voulons-nous donc f
5616
ù voulons-nous aller ? Voulons-nous donc franchir
la
mer ? Où nous entraîne cette passion puissante, qui prime pour nous s
5617
uoi ce vol éperdu dans cette même direction, vers
le
point où jusqu’à présent tous les soleils déclinèrent et s’éteigniren
5618
direction, vers le point où jusqu’à présent tous
les
soleils déclinèrent et s’éteignirent ? Dira-t-on peut-être un jour de
5619
nt et s’éteignirent ? Dira-t-on peut-être un jour
de
nous que, nous aussi, gouvernant toujours vers l’ouest, nous espérion
5620
de nous que, nous aussi, gouvernant toujours vers
l’
ouest, nous espérions atteindre une Inde inconnue, — mais que c’était
5621
Inde inconnue, — mais que c’était notre destinée
d’
échouer devant l’infini ? Ou bien, mes frères, ou bien ? Dans Ecce Ho
5622
mais que c’était notre destinée d’échouer devant
l’
infini ? Ou bien, mes frères, ou bien ? Dans Ecce Homo, Nietzsche com
5623
Ce livre se termine par un « Ou bien ? » — c’est
le
seul livre au monde qui finisse par : « Ou bien ? » Il ignorait sans
5624
s cette alternative : — ou bien Don Juan, ou bien
le
Tristan de la Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche « d’éch
5625
, ou bien le Tristan de la Foi. Était-ce vraiment
la
destinée de Nietzsche « d’échouer devant l’infini » ? Ou au contraire
5626
Tristan de la Foi. Était-ce vraiment la destinée
de
Nietzsche « d’échouer devant l’infini » ? Ou au contraire son choix d
5627
Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche «
d’
échouer devant l’infini » ? Ou au contraire son choix délibéré ? Ou bi
5628
iment la destinée de Nietzsche « d’échouer devant
l’
infini » ? Ou au contraire son choix délibéré ? Ou bien… a-t-il attein
5629
aire son choix délibéré ? Ou bien… a-t-il atteint
l’
Inde inconnue ? IVAlternative ou alternance ? L’antinomie Don Ju
5630
de inconnue ? IVAlternative ou alternance ?
L’
antinomie Don Juan-Tristan, telle que je l’ai formulée ailleurs, doit
5631
e ? L’antinomie Don Juan-Tristan, telle que je
l’
ai formulée ailleurs, doit être ici rappelée en quelques phrases : Co
5632
e ici rappelée en quelques phrases : Considérons
le
Don Juan du théâtre comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste
5633
rases : Considérons le Don Juan du théâtre comme
le
reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure ext
5634
ns le Don Juan du théâtre comme le reflet inversé
de
Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure extérieure des person
5635
an du théâtre comme le reflet inversé de Tristan.
Le
contraste est d’abord dans l’allure extérieure des personnages, dans
5636
inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans
l’
allure extérieure des personnages, dans leur rythme. On imagine Don Ju
5637
course. Au contraire, Tristan vient en scène avec
l’
espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveil
5638
u contraire, Tristan vient en scène avec l’espèce
de
lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveilleux, don
5639
t en scène avec l’espèce de lenteur somnambulique
de
celui qu’hypnotise un objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé
5640
n objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé
la
richesse. L’un posséda mille et trois femmes, l’autre une seule femme
5641
trois femmes, l’autre une seule femme. Mais c’est
la
multiplicité qui est pauvre, tandis que dans un être unique et posséd
5642
uvre, tandis que dans un être unique et possédé à
l’
infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde
5643
un être unique et possédé à l’infini se concentre
le
monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde — parce qu’il aime ! T
5644
Don Juan, toujours aimé, ne peut aimer en retour.
D’
où son angoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amo
5645
ngoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans
l’
acte d’amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restan
5646
et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte
d’
amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chast
5647
ourse éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amour
la
volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « p
5648
ue. L’un recherche dans l’acte d’amour la volupté
d’
une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « prouesse » d
5649
profanation, l’autre accomplit en restant chaste
la
« prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et
5650
it en restant chaste la « prouesse » divinisante.
La
tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoir
5651
t chaste la « prouesse » divinisante. La tactique
de
Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abando
5652
sse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est
le
viol, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain et s
5653
de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée
la
victoire, il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour
5654
, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne
le
terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol
5655
victoire, il abandonne le terrain et s’enfuit. Or
la
règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des cr
5656
il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle
de
l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la
5657
abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de
l’
amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la fél
5658
e de l’amour courtois faisait du viol précisément
le
crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un enga
5659
faisait du viol précisément le crime des crimes,
la
félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mor
5660
crime des crimes, la félonie sans rémission ; et
de
l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tribut
5661
ime des crimes, la félonie sans rémission ; et de
l’
hommage un engagement jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tributair
5662
rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à
la
mort. Don Juan se rend donc tributaire de la morale dont il abuse. Il
5663
jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tributaire
de
la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouve
5664
qu’à la mort. Don Juan se rend donc tributaire de
la
morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouver g
5665
a grand besoin qu’elle existe pour trouver goût à
la
violer. Tristan, lui, se voit libéré du jeu des règles, des péchés et
5666
du jeu des règles, des péchés et des vertus, par
la
grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ra
5667
es règles, des péchés et des vertus, par la grâce
d’
une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à ce
5668
s vertus, par la grâce d’une vertu qui transcende
le
monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan e
5669
par la grâce d’une vertu qui transcende le monde
de
la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le dém
5670
r la grâce d’une vertu qui transcende le monde de
la
Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon
5671
tout se ramène à cette opposition : Don Juan est
le
démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le
5672
ramène à cette opposition : Don Juan est le démon
de
l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de
5673
ène à cette opposition : Don Juan est le démon de
l’
immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la
5674
tion : Don Juan est le démon de l’immanence pure,
le
prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus
5675
ence pure, le prisonnier des apparences du monde,
le
martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quan
5676
le prisonnier des apparences du monde, le martyr
de
la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan
5677
prisonnier des apparences du monde, le martyr de
la
sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan est
5678
plus décevante et méprisable — quand Tristan est
le
prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravisse
5679
e et méprisable — quand Tristan est le prisonnier
d’
un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mu
5680
Tristan est le prisonnier d’un au-delà du jour et
de
la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort
5681
stan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de
la
nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. O
5682
le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit,
le
martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut no
5683
ier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr
d’
un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut noter encore
5684
martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à
la
mort. On peut noter encore ceci : Don Juan plaisante, rit très haut,
5685
eci : Don Juan plaisante, rit très haut, provoque
la
mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozar
5686
laisante, rit très haut, provoque la mort lorsque
le
Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par
5687
, provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend
la
main, au dernier acte de Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâ
5688
e le Commandeur lui tend la main, au dernier acte
de
Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâchetés qui eussent déshon
5689
ourageux, n’abdique au contraire son orgueil qu’à
l’
approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : to
5690
’abdique au contraire son orgueil qu’à l’approche
de
la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont
5691
dique au contraire son orgueil qu’à l’approche de
la
mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont l’
5692
e ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont
l’
épée à la main.49 Ou simplement en quelques mots : Tristan, triste t
5693
vois qu’un trait commun : tous deux ont l’épée à
la
main.49 Ou simplement en quelques mots : Tristan, triste temps, joy
5694
se éternité. — Don Juan, joyeux moments, éternité
d’
enfer. Un contraste aussi pur, terme à terme, implique évidemment un l
5695
i pur, terme à terme, implique évidemment un lien
d’
interaction ; bien plus : une relation complémentaire au sens de la ph
5696
; bien plus : une relation complémentaire au sens
de
la physique actuelle. Don Juan n’est pas concevable sans Tristan, et
5697
ien plus : une relation complémentaire au sens de
la
physique actuelle. Don Juan n’est pas concevable sans Tristan, et san
5698
concevable sans Tristan, et sans lui n’eût pas vu
le
jour. Mais ce lien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la m
5699
n, et sans lui n’eût pas vu le jour. Mais ce lien
de
genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la même manière en termes
5700
e lien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer
de
la même manière en termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L
5701
ien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de
la
même manière en termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L’Hi
5702
exprimer de la même manière en termes d’histoire,
d’
éthique, ou de psychologie. L’Histoire constate la filiation des mythe
5703
même manière en termes d’histoire, d’éthique, ou
de
psychologie. L’Histoire constate la filiation des mythes, puis leurs
5704
termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie.
L’
Histoire constate la filiation des mythes, puis leurs retours, et enfi
5705
d’éthique, ou de psychologie. L’Histoire constate
la
filiation des mythes, puis leurs retours, et enfin leur coexistence s
5706
tours, et enfin leur coexistence statistique dans
l’
ensemble d’une société aussi complexe que la nôtre. L’Éthique condamne
5707
nfin leur coexistence statistique dans l’ensemble
d’
une société aussi complexe que la nôtre. L’Éthique condamne en princip
5708
dans l’ensemble d’une société aussi complexe que
la
nôtre. L’Éthique condamne en principe les deux mythes. En fait, elle
5709
semble d’une société aussi complexe que la nôtre.
L’
Éthique condamne en principe les deux mythes. En fait, elle exige qu’à
5710
lexe que la nôtre. L’Éthique condamne en principe
les
deux mythes. En fait, elle exige qu’à tout le moins, si l’un des deux
5711
pe les deux mythes. En fait, elle exige qu’à tout
le
moins, si l’un des deux prétend faire valoir sa vertu, ce soit au pri
5712
prétend faire valoir sa vertu, ce soit au prix de
l’
exclusion d’autant plus radicale de l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pir
5713
e valoir sa vertu, ce soit au prix de l’exclusion
d’
autant plus radicale de l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pire qu’un Tris
5714
oit au prix de l’exclusion d’autant plus radicale
de
l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pire qu’un Tristan, seraient un Don Ju
5715
on Juan marié ou un Tristan coureur.) Enfin, pour
la
Psychologie, toute apparition de l’un des mythes au niveau de la cons
5716
ur.) Enfin, pour la Psychologie, toute apparition
de
l’un des mythes au niveau de la conscience individuelle correspond à
5717
toute apparition de l’un des mythes au niveau de
la
conscience individuelle correspond à l’occultation de l’autre en l’in
5718
niveau de la conscience individuelle correspond à
l’
occultation de l’autre en l’inconscient. La possibilité d’une inversio
5719
onscience individuelle correspond à l’occultation
de
l’autre en l’inconscient. La possibilité d’une inversion du rapport s
5720
viduelle correspond à l’occultation de l’autre en
l’
inconscient. La possibilité d’une inversion du rapport subsiste donc e
5721
pond à l’occultation de l’autre en l’inconscient.
La
possibilité d’une inversion du rapport subsiste donc en permanence. A
5722
ation de l’autre en l’inconscient. La possibilité
d’
une inversion du rapport subsiste donc en permanence. Au surplus, dans
5723
ort subsiste donc en permanence. Au surplus, dans
la
mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité d’un même individu
5724
donc en permanence. Au surplus, dans la mesure où
la
conduite, la pensée et l’affectivité d’un même individu sont dissocié
5725
nence. Au surplus, dans la mesure où la conduite,
la
pensée et l’affectivité d’un même individu sont dissociées, Don Juan
5726
plus, dans la mesure où la conduite, la pensée et
l’
affectivité d’un même individu sont dissociées, Don Juan peut régir te
5727
mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité
d’
un même individu sont dissociées, Don Juan peut régir telle d’entre el
5728
t régir telle d’entre elles, Tristan telle autre.
La
filiation des mythes ne pose guère de problèmes. La légende de Trista
5729
elle autre. La filiation des mythes ne pose guère
de
problèmes. La légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don J
5730
filiation des mythes ne pose guère de problèmes.
La
légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don Juan ne remonte
5731
des mythes ne pose guère de problèmes. La légende
de
Tristan date du xiie siècle, celle de Don Juan ne remonte guère qu’à
5732
La légende de Tristan date du xiie siècle, celle
de
Don Juan ne remonte guère qu’à la Renaissance, et ne s’est vraiment c
5733
siècle, celle de Don Juan ne remonte guère qu’à
la
Renaissance, et ne s’est vraiment constituée qu’à la faveur du refoul
5734
Renaissance, et ne s’est vraiment constituée qu’à
la
faveur du refoulement temporaire de la « noble » passion dont parlait
5735
nstituée qu’à la faveur du refoulement temporaire
de
la « noble » passion dont parlait Nietzsche, pendant le siècle des Lu
5736
ituée qu’à la faveur du refoulement temporaire de
la
« noble » passion dont parlait Nietzsche, pendant le siècle des Lumiè
5737
« noble » passion dont parlait Nietzsche, pendant
le
siècle des Lumières. « Comme on voit, en fermant les yeux, une statue
5738
siècle des Lumières. « Comme on voit, en fermant
les
yeux, une statue noire à la place de la blanche que l’on vient de con
5739
fermant les yeux, une statue noire à la place de
la
blanche que l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passio
5740
ux, une statue noire à la place de la blanche que
l’
on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passion devait faire
5741
place de la blanche que l’on vient de considérer,
l’
éclipse du mythe de la passion devait faire apparaître l’antithèse de
5742
que l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe
de
la passion devait faire apparaître l’antithèse de Tristan. Si Don Jua
5743
e l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe de
la
passion devait faire apparaître l’antithèse de Tristan. Si Don Juan n
5744
se du mythe de la passion devait faire apparaître
l’
antithèse de Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, une inven
5745
de la passion devait faire apparaître l’antithèse
de
Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, une invention du xvii
5746
ce siècle a-t-il joué par rapport à ce personnage
le
rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine man
5747
il joué par rapport à ce personnage le rôle exact
de
Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’e
5748
personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à
la
Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa fig
5749
exact de Lucifer par rapport à la Création, dans
la
doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa figure au Burlador de
5750
imprimé pour toujours ces deux traits si typiques
de
l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfait
5751
rimé pour toujours ces deux traits si typiques de
l’
époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite d
5752
oujours ces deux traits si typiques de l’époque :
la
noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux ver
5753
x traits si typiques de l’époque : la noirceur et
la
scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour
5754
esse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus
de
l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons a
5755
e. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de
l’
amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons auss
5756
rfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque :
la
candeur et la courtoisie.50. » Observons aussi que Don Juan succède n
5757
x vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et
la
courtoisie.50. » Observons aussi que Don Juan succède normalement à T
5758
que Don Juan succède normalement à Tristan, comme
le
cosmopolite au féodal. Si Tristan quitte ses terres, s’éloigne de la
5759
u féodal. Si Tristan quitte ses terres, s’éloigne
de
la Cour, son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’Exil spi
5760
éodal. Si Tristan quitte ses terres, s’éloigne de
la
Cour, son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’Exil spirit
5761
’éloigne de la Cour, son « errance » traduit dans
l’
espace la Quête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Ju
5762
de la Cour, son « errance » traduit dans l’espace
la
Quête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Juan ne rel
5763
son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou
l’
Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Juan ne relève que du n
5764
dans l’espace la Quête ou l’Exil spirituel. Mais
l’
humeur voyageuse de Don Juan ne relève que du nomadisme ; elle traduit
5765
uête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse
de
Don Juan ne relève que du nomadisme ; elle traduit l’infidélité systé
5766
on Juan ne relève que du nomadisme ; elle traduit
l’
infidélité systématique du rationaliste éclairé aux coutumes, préjugés
5767
coutumes, préjugés et principes du groupe natif,
de
la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mort
5768
utumes, préjugés et principes du groupe natif, de
la
tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortell
5769
ugés et principes du groupe natif, de la tribu ou
de
la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le mi
5770
s et principes du groupe natif, de la tribu ou de
la
nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milie
5771
atif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi
le
retour de la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abo
5772
a tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour
de
la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait
5773
ribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de
la
passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait du
5774
st pourquoi le retour de la passion mortelle vers
le
milieu du xixe , s’il est d’abord le fait du romantisme, ne coïncide
5775
ortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord
le
fait du romantisme, ne coïncide point par hasard avec l’essor de la p
5776
du romantisme, ne coïncide point par hasard avec
l’
essor de la passion nationaliste, qui est sa transposition au niveau p
5777
ntisme, ne coïncide point par hasard avec l’essor
de
la passion nationaliste, qui est sa transposition au niveau politique
5778
sme, ne coïncide point par hasard avec l’essor de
la
passion nationaliste, qui est sa transposition au niveau politique51.
5779
est sa transposition au niveau politique51. Mais
le
nomadisme de Don Juan n’est pas seulement cosmopolite et donc moderne
5780
position au niveau politique51. Mais le nomadisme
de
Don Juan n’est pas seulement cosmopolite et donc moderne. Les succès
5781
n’est pas seulement cosmopolite et donc moderne.
Les
succès du héros, comme ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fai
5782
et donc moderne. Les succès du héros, comme ceux
de
Casanova, ne sont pas seulement le fait d’un charme individuel. Des c
5783
os, comme ceux de Casanova, ne sont pas seulement
le
fait d’un charme individuel. Des coutumes ancestrales, oubliées depui
5784
e ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fait
d’
un charme individuel. Des coutumes ancestrales, oubliées depuis des si
5785
iècles, sont subitement réactivées par sa qualité
d’
Étranger. À la question d’une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! H
5786
ubitement réactivées par sa qualité d’Étranger. À
la
question d’une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-t
5787
activées par sa qualité d’Étranger. À la question
d’
une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-tu ? » le Don
5788
l veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-tu ? »
le
Don Juan de Tirso de Molina répond : « Qui je suis ? Un homme sans no
5789
mme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un
de
ces cavaliers sortis des temps où les hordes nomades apparaissaient s
5790
, c’est l’un de ces cavaliers sortis des temps où
les
hordes nomades apparaissaient soudain sur les terres des premiers séd
5791
où les hordes nomades apparaissaient soudain sur
les
terres des premiers sédentaires, pillaient, prenaient les femmes, leu
5792
es des premiers sédentaires, pillaient, prenaient
les
femmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’épouvante, et f
5793
pillaient, prenaient les femmes, leur révélaient
le
plaisir dans l’acuité de l’épouvante, et fuyaient au galop vers leur
5794
aient les femmes, leur révélaient le plaisir dans
l’
acuité de l’épouvante, et fuyaient au galop vers leur désert. Et c’est
5795
femmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité
de
l’épouvante, et fuyaient au galop vers leur désert. Et c’est aussi le
5796
mmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de
l’
épouvante, et fuyaient au galop vers leur désert. Et c’est aussi le pr
5797
uyaient au galop vers leur désert. Et c’est aussi
le
prêtre ou le héros divin dans les religions antiques et primitives :
5798
lop vers leur désert. Et c’est aussi le prêtre ou
le
héros divin dans les religions antiques et primitives : celui qui est
5799
. Et c’est aussi le prêtre ou le héros divin dans
les
religions antiques et primitives : celui qui est assez saint ou assez
5800
i est assez saint ou assez fort pour oser assumer
les
périls supposés de l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de
5801
assez fort pour oser assumer les périls supposés
de
l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le
5802
sez fort pour oser assumer les périls supposés de
l’
acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus
5803
t pour oser assumer les périls supposés de l’acte
de
défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ
5804
érils supposés de l’acte de défloration, — périls
de
l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une
5805
ls supposés de l’acte de défloration, — périls de
l’
âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sor
5806
e l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte
de
la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir
5807
’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de
la
mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir lit
5808
ation, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi
le
jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir littéralement « re
5809
Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte
de
devoir littéralement « religieux » du seigneur. Dans la nuit, sous le
5810
oir littéralement « religieux » du seigneur. Dans
la
nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’homme sans nom » vien
5811
ent « religieux » du seigneur. Dans la nuit, sous
le
masque, hors la loi ou sacré, « l’homme sans nom » vient d’ailleurs c
5812
» du seigneur. Dans la nuit, sous le masque, hors
la
loi ou sacré, « l’homme sans nom » vient d’ailleurs comme un ange, pa
5813
la nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, «
l’
homme sans nom » vient d’ailleurs comme un ange, passe, étreint, dit l
5814
ent d’ailleurs comme un ange, passe, étreint, dit
le
mot, révèle, et disparaît. Don Ottavio s’indigne au nom de la morale,
5815
le, et disparaît. Don Ottavio s’indigne au nom de
la
morale, mais le paysan Mazetto semble savoir un peu ce qu’il en est.
5816
. Don Ottavio s’indigne au nom de la morale, mais
le
paysan Mazetto semble savoir un peu ce qu’il en est. En ce sens, uniq
5817
en est. En ce sens, uniquement, Don Juan procède
d’
un état de civilisation bien antérieur au christianisme, et plus encor
5818
n ce sens, uniquement, Don Juan procède d’un état
de
civilisation bien antérieur au christianisme, et plus encore à la che
5819
bien antérieur au christianisme, et plus encore à
la
chevalerie courtoise. Du point de vue de la psychologie individuelle,
5820
encore à la chevalerie courtoise. Du point de vue
de
la psychologie individuelle, l’antériorité de Tristan apparaît encore
5821
ore à la chevalerie courtoise. Du point de vue de
la
psychologie individuelle, l’antériorité de Tristan apparaît encore pl
5822
. Du point de vue de la psychologie individuelle,
l’
antériorité de Tristan apparaît encore plus évidente. L’amour-passion
5823
vue de la psychologie individuelle, l’antériorité
de
Tristan apparaît encore plus évidente. L’amour-passion n’est ressenti
5824
riorité de Tristan apparaît encore plus évidente.
L’
amour-passion n’est ressenti dans sa pureté animique que par la prime
5825
on n’est ressenti dans sa pureté animique que par
la
prime adolescence. Il est alors sentiment pur, douleur-joie pure, et
5826
, et ne sera plus jamais aussi nettement distinct
de
toute autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les troubadour
5827
ettement distinct de toute autre douleur ou joie.
Le
sentiment qu’expriment les troubadours est typiquement adolescent, et
5828
autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment
les
troubadours est typiquement adolescent, et comme indépendant du sexe.
5829
uit normalement au mariage, c’est-à-dire au point
de
départ d’une dialectique des plus complexes, dont les termes de base
5830
ement au mariage, c’est-à-dire au point de départ
d’
une dialectique des plus complexes, dont les termes de base sont le se
5831
départ d’une dialectique des plus complexes, dont
les
termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons
5832
e dialectique des plus complexes, dont les termes
de
base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la sy
5833
des plus complexes, dont les termes de base sont
le
sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la synthèse des tr
5834
omplexes, dont les termes de base sont le sexuel,
le
social et le sentimental. Supposons que la synthèse des trois termes
5835
t les termes de base sont le sexuel, le social et
le
sentimental. Supposons que la synthèse des trois termes s’opère, et q
5836
exuel, le social et le sentimental. Supposons que
la
synthèse des trois termes s’opère, et qu’il en résulte un vrai couple
5837
ela signifie qu’au sein de cette entité nouvelle,
les
relations entre les trois termes — échanges sexuels, échanges affecti
5838
ein de cette entité nouvelle, les relations entre
les
trois termes — échanges sexuels, échanges affectifs, échanges avec la
5839
hanges sexuels, échanges affectifs, échanges avec
la
société — aient trouvé leur régime d’équilibre en mouvement, et que l
5840
hanges avec la société — aient trouvé leur régime
d’
équilibre en mouvement, et que la résultante de ce système d’échanges
5841
ouvé leur régime d’équilibre en mouvement, et que
la
résultante de ce système d’échanges soit positive, pour l’une et l’au
5842
me d’équilibre en mouvement, et que la résultante
de
ce système d’échanges soit positive, pour l’une et l’autre des person
5843
en mouvement, et que la résultante de ce système
d’
échanges soit positive, pour l’une et l’autre des personnes composant
5844
ve, pour l’une et l’autre des personnes composant
le
couple. Une telle synthèse peut devenir plus ou moins stable, mais ne
5845
ne saurait être en aucun cas statique, au sens où
la
supposent la morale sociale et ses lois laïques ou religieuses. Car e
5846
re en aucun cas statique, au sens où la supposent
la
morale sociale et ses lois laïques ou religieuses. Car elle sera bien
5847
s ou religieuses. Car elle sera bientôt soumise à
l’
épreuve imprévue de la durée, qui modifie nécessairement l’importance
5848
ar elle sera bientôt soumise à l’épreuve imprévue
de
la durée, qui modifie nécessairement l’importance relative de chacun
5849
elle sera bientôt soumise à l’épreuve imprévue de
la
durée, qui modifie nécessairement l’importance relative de chacun des
5850
imprévue de la durée, qui modifie nécessairement
l’
importance relative de chacun des trois termes, et cela chez deux être
5851
qui modifie nécessairement l’importance relative
de
chacun des trois termes, et cela chez deux être différents. (Calculez
5852
mes, et cela chez deux être différents. (Calculez
le
nombre des combinaisons et des permutations possibles : ce n’est pas
5853
ossibles : ce n’est pas ici mon sujet, mais celui
d’
un traité du mariage.) Si au contraire le sentiment, dans son essor ve
5854
is celui d’un traité du mariage.) Si au contraire
le
sentiment, dans son essor vers le mariage, est arrêté par des obstacl
5855
Si au contraire le sentiment, dans son essor vers
le
mariage, est arrêté par des obstacles insurmontables, qui sont généra
5856
s obstacles insurmontables, qui sont généralement
de
nature sociale : ou bien il s’exalte et les nie — ou bien il renonce
5857
lement de nature sociale : ou bien il s’exalte et
les
nie — ou bien il renonce et les hait. Bientôt aimanté par le sexe, il
5858
en il s’exalte et les nie — ou bien il renonce et
les
hait. Bientôt aimanté par le sexe, il y prend une nouvelle énergie, o
5859
bien il renonce et les hait. Bientôt aimanté par
le
sexe, il y prend une nouvelle énergie, ou des raisons nouvelles de se
5860
nd une nouvelle énergie, ou des raisons nouvelles
de
se renier. C’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les deu
5861
s raisons nouvelles de se renier. C’est alors que
les
mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné
5862
se renier. C’est alors que les mythes s’emparent
de
lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la du
5863
’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans
les
deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l
5864
les mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas,
le
mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l’un des deux
5865
deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est
la
durée sociale, l’un des deux mythes pousse à le dépasser, l’autre à l
5866
t la durée sociale, l’un des deux mythes pousse à
le
dépasser, l’autre à le miner. L’un veut plus, infiniment plus, en dir
5867
n des deux mythes pousse à le dépasser, l’autre à
le
miner. L’un veut plus, infiniment plus, en direction du sentiment dev
5868
on du sentiment devenu passion : il oppose donc à
la
durée une éternité angélique. L’autre prétend que le sexe lui suffit
5869
durée une éternité angélique. L’autre prétend que
le
sexe lui suffit : à la durée il n’oppose que l’instant des brèves ren
5870
lique. L’autre prétend que le sexe lui suffit : à
la
durée il n’oppose que l’instant des brèves rencontres érotiques. De c
5871
e le sexe lui suffit : à la durée il n’oppose que
l’
instant des brèves rencontres érotiques. De ce point de vue, Tristan s
5872
se que l’instant des brèves rencontres érotiques.
De
ce point de vue, Tristan serait un mari manqué pour avoir manqué le s
5873
, Tristan serait un mari manqué pour avoir manqué
le
social et surcompensé cet échec par la passion ; tandis que Don Juan
5874
oir manqué le social et surcompensé cet échec par
la
passion ; tandis que Don Juan serait un Tristan manqué, pour avoir re
5875
ristan manqué, pour avoir reculé à la fois devant
le
social et le sentimental52. Mais comme il n’est guère de mariage qui
5876
, pour avoir reculé à la fois devant le social et
le
sentimental52. Mais comme il n’est guère de mariage qui parvienne à m
5877
al et le sentimental52. Mais comme il n’est guère
de
mariage qui parvienne à maintenir sans crise une synthèse dans la dur
5878
arvienne à maintenir sans crise une synthèse dans
la
durée des éléments variés dont nos deux mythes symbolisent l’excès ou
5879
éléments variés dont nos deux mythes symbolisent
l’
excès ou l’échec, la plupart des couples réels sont soumis dans leurs
5880
ariés dont nos deux mythes symbolisent l’excès ou
l’
échec, la plupart des couples réels sont soumis dans leurs crises à l’
5881
des couples réels sont soumis dans leurs crises à
l’
action de l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leur
5882
es réels sont soumis dans leurs crises à l’action
de
l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leurs décrets
5883
is dans leurs crises à l’action de l’un des deux.
La
morale et la société prononcent alors leurs décrets. S’ils suffisent
5884
crises à l’action de l’un des deux. La morale et
la
société prononcent alors leurs décrets. S’ils suffisent à maintenir l
5885
alors leurs décrets. S’ils suffisent à maintenir
l’
équilibre du couple, le mythanalyste se tait. S’ils conduisent au divo
5886
’ils suffisent à maintenir l’équilibre du couple,
le
mythanalyste se tait. S’ils conduisent au divorce ou à l’électrochoc,
5887
nalyste se tait. S’ils conduisent au divorce ou à
l’
électrochoc, il demande à être écouté : non comme médecin psychiatre,
5888
s comme juge, mais simplement parce qu’il connaît
le
signalement des protagonistes invisibles du drame toujours latent qui
5889
e se déclarer. ⁂ Il fallait donc d’abord préciser
le
contraste des deux mythes les plus contraignants que subit la psyché
5890
onc d’abord préciser le contraste des deux mythes
les
plus contraignants que subit la psyché occidentale. La fonction civil
5891
des deux mythes les plus contraignants que subit
la
psyché occidentale. La fonction civilisatrice, ordonnatrice et dynami
5892
us contraignants que subit la psyché occidentale.
La
fonction civilisatrice, ordonnatrice et dynamique qui pourrait aussi
5893
natrice et dynamique qui pourrait aussi bien être
la
leur, exige une prise de conscience objective de leur véritable natur
5894
la leur, exige une prise de conscience objective
de
leur véritable nature, et des fins vers lesquelles nous conduisent le
5895
nous conduisent leurs structures. Du point de vue
de
l’histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’
5896
s conduisent leurs structures. Du point de vue de
l’
histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’alt
5897
eurs structures. Du point de vue de l’histoire et
de
la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’alternance des my
5898
s structures. Du point de vue de l’histoire et de
la
psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’alternance des mythe
5899
la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est
l’
alternance des mythes qui est manifeste — leur interdépendance génétiq
5900
eur coexistence dialectique —, l’un agissant dans
l’
ombre quand l’autre agit au jour. Tout diagnostic d’une situation, tou
5901
ombre quand l’autre agit au jour. Tout diagnostic
d’
une situation, tout pronostic sur son évolution, devront donc s’établi
5902
rsonnelle considérée dans sa durée biographique :
les
exemples évoqués ici l’ont établi. En revanche, aux heures de crise q
5903
sa durée biographique : les exemples évoqués ici
l’
ont établi. En revanche, aux heures de crise que les célibataires comm
5904
évoqués ici l’ont établi. En revanche, aux heures
de
crise que les célibataires comme les couples mariés traversent quelqu
5905
’ont établi. En revanche, aux heures de crise que
les
célibataires comme les couples mariés traversent quelquefois, c’est s
5906
e, aux heures de crise que les célibataires comme
les
couples mariés traversent quelquefois, c’est sous la forme d’une alte
5907
couples mariés traversent quelquefois, c’est sous
la
forme d’une alternative que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que
5908
ariés traversent quelquefois, c’est sous la forme
d’
une alternative que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que la moral
5909
uefois, c’est sous la forme d’une alternative que
le
drame s’impose, qu’il est vécu, et que la morale formule ses exigence
5910
ive que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que
la
morale formule ses exigences. Or, on ne saurait trancher l’alternativ
5911
formule ses exigences. Or, on ne saurait trancher
l’
alternative qu’en connaissance des fins auxquelles chacun de ses terme
5912
ive qu’en connaissance des fins auxquelles chacun
de
ses termes s’ordonne et nous incline, selon sa loi. Mais il se peut a
5913
se peut aussi qu’une fois ces fins reconnues, on
les
découvre essentiellement complémentaires. Ce ne serait plus alors d’u
5914
ellement complémentaires. Ce ne serait plus alors
d’
un dilemme à trancher qu’il s’agirait, mais d’une tension à restaurer
5915
ors d’un dilemme à trancher qu’il s’agirait, mais
d’
une tension à restaurer dans son équilibre vital… VSens final des d
5916
l… VSens final des deux mythes Quelles sont
les
fins de nos vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argen
5917
ns final des deux mythes Quelles sont les fins
de
nos vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argent, qui n
5918
thes Quelles sont les fins de nos vies au-delà
de
survivre, travailler et gagner de l’argent, qui ne sont au vrai que d
5919
os vies au-delà de survivre, travailler et gagner
de
l’argent, qui ne sont au vrai que des moyens ? Limitons-nous aux quat
5920
vies au-delà de survivre, travailler et gagner de
l’
argent, qui ne sont au vrai que des moyens ? Limitons-nous aux quatre
5921
des moyens ? Limitons-nous aux quatre que voici :
la
durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui o
5922
? Limitons-nous aux quatre que voici : la durée,
le
bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce
5923
nous aux quatre que voici : la durée, le bonheur,
la
liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire
5924
tre que voici : la durée, le bonheur, la liberté,
l’
amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va
5925
ici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour.
La
durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va l’obtenir,
5926
Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va
l’
obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que les serments prodigu
5927
btient ce qu’il désire, ou qui va l’obtenir, veut
la
durée : rien de plus naturel que les serments prodigués par les amour
5928
obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que
les
serments prodigués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la duré
5929
en de plus naturel que les serments prodigués par
les
amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’
5930
urel que les serments prodigués par les amoureux.
Le
bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est
5931
digués par les amoureux. Le bonheur spontané veut
la
durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les co
5932
amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais
de
la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’ima
5933
ureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de
la
durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’imagin
5934
eur spontané veut la durée. Mais de la durée naît
l’
ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’imagine cependant de
5935
e la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup
les
confondent. J’imagine cependant deux raisons non médiocres de refuser
5936
t. J’imagine cependant deux raisons non médiocres
de
refuser la durée normale ; ou plutôt deux tempéraments qui ne pourron
5937
e cependant deux raisons non médiocres de refuser
la
durée normale ; ou plutôt deux tempéraments qui ne pourront jamais s’
5938
qui ne pourront jamais s’y accommoder. L’un exige
l’
intensité toujours accrue, l’autre l’excitation toujours nouvelle. L’u
5939
. L’un exige l’intensité toujours accrue, l’autre
l’
excitation toujours nouvelle. L’un cherchera le drame et l’autre la su
5940
re l’excitation toujours nouvelle. L’un cherchera
le
drame et l’autre la surprise. Que ce soit par dépit devant leur impui
5941
ours nouvelle. L’un cherchera le drame et l’autre
la
surprise. Que ce soit par dépit devant leur impuissance à intégrer l’
5942
soit par dépit devant leur impuissance à intégrer
l’
amour dans l’existence normale, ou par goût de l’excès en soi, l’un pr
5943
t devant leur impuissance à intégrer l’amour dans
l’
existence normale, ou par goût de l’excès en soi, l’un prétendra trans
5944
rer l’amour dans l’existence normale, ou par goût
de
l’excès en soi, l’un prétendra transcender la durée, l’autre en faire
5945
l’amour dans l’existence normale, ou par goût de
l’
excès en soi, l’un prétendra transcender la durée, l’autre en faire fi
5946
oût de l’excès en soi, l’un prétendra transcender
la
durée, l’autre en faire fi. L’un se voudra Tristan, l’autre Don Juan.
5947
Don Juan nous chante qu’il n’est heureux que dans
l’
instant, la nouveauté et le changement, et qu’il n’a jamais souhaité m
5948
us chante qu’il n’est heureux que dans l’instant,
la
nouveauté et le changement, et qu’il n’a jamais souhaité mieux. « Le
5949
n’est heureux que dans l’instant, la nouveauté et
le
changement, et qu’il n’a jamais souhaité mieux. « Le croire malheureu
5950
changement, et qu’il n’a jamais souhaité mieux. «
Le
croire malheureux parce qu’il va de l’une à l’autre, c’est le croire
5951
aité mieux. « Le croire malheureux parce qu’il va
de
l’une à l’autre, c’est le croire malheureux parce qu’il n’atteint pas
5952
lheureux parce qu’il va de l’une à l’autre, c’est
le
croire malheureux parce qu’il n’atteint pas un but qu’il ne poursuit
5953
nt pas un but qu’il ne poursuit pas », écrit l’un
de
ses apologistes53, qui ajoute aussitôt : « Il est heureux jusque dans
5954
ui ajoute aussitôt : « Il est heureux jusque dans
les
échecs de sa chasse, puisque son plaisir est dans la chasse plus que
5955
ussitôt : « Il est heureux jusque dans les échecs
de
sa chasse, puisque son plaisir est dans la chasse plus que dans la pr
5956
échecs de sa chasse, puisque son plaisir est dans
la
chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit
5957
sque son plaisir est dans la chasse plus que dans
la
prise. » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste
5958
isir est dans la chasse plus que dans la prise. »
L’
excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste : elle est m
5959
la chasse plus que dans la prise. » L’excitation
de
la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste : elle est même pour lui
5960
chasse plus que dans la prise. » L’excitation de
la
chasse lui suffit donc, et, l’on insiste : elle est même pour lui « l
5961
» L’excitation de la chasse lui suffit donc, et,
l’
on insiste : elle est même pour lui « l’essentiel ». Cet instinct « na
5962
donc, et, l’on insiste : elle est même pour lui «
l’
essentiel ». Cet instinct « naturel du mâle » serait aussi un « instin
5963
e cette nouveauté.) « J’ai cueilli une pomme ; je
l’
ai trouvée bonne. J’en vois une autre : rien de plus raisonnable que d
5964
’en vois une autre : rien de plus raisonnable que
de
la cueillir aussi. » Il est vrai que Don Juan « raisonne » ainsi, en
5965
vois une autre : rien de plus raisonnable que de
la
cueillir aussi. » Il est vrai que Don Juan « raisonne » ainsi, en cha
5966
t vrai que Don Juan « raisonne » ainsi, en chacun
de
nous à ses heures. C’est qu’il oublie qu’une femme n’est pas une pomm
5967
Et qu’elle en voudra mortellement à celui qui ne
l’
aura pas « prise », s’étant contenté de la « goûter ». Dona Anna pours
5968
lui qui ne l’aura pas « prise », s’étant contenté
de
la « goûter ». Dona Anna poursuit Don Juan de sa haine, parce que, se
5969
qui ne l’aura pas « prise », s’étant contenté de
la
« goûter ». Dona Anna poursuit Don Juan de sa haine, parce que, selon
5970
nté de la « goûter ». Dona Anna poursuit Don Juan
de
sa haine, parce que, selon la légende primitive — que nous rappelle u
5971
a poursuit Don Juan de sa haine, parce que, selon
la
légende primitive — que nous rappelle un analyste freudien — « il ne
5972
le un analyste freudien — « il ne lui a pas donné
l’
âme qu’il lui devait… Il a trompé la femme en elle, en abusant de son
5973
i a pas donné l’âme qu’il lui devait… Il a trompé
la
femme en elle, en abusant de son rôle divin d’animateur pour satisfai
5974
devait… Il a trompé la femme en elle, en abusant
de
son rôle divin d’animateur pour satisfaire seulement le plaisir de se
5975
pé la femme en elle, en abusant de son rôle divin
d’
animateur pour satisfaire seulement le plaisir de ses sens.54 » Toute
5976
rôle divin d’animateur pour satisfaire seulement
le
plaisir de ses sens.54 » Toute magie sexuelle mise à part, le « divin
5977
d’animateur pour satisfaire seulement le plaisir
de
ses sens.54 » Toute magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à
5978
e ses sens.54 » Toute magie sexuelle mise à part,
le
« divin » ramené à l’humain, et l’âme n’étant plus confondue avec l’e
5979
magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à
l’
humain, et l’âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou la personne,
5980
e mise à part, le « divin » ramené à l’humain, et
l’
âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou la personne, le sens est c
5981
à l’humain, et l’âme n’étant plus confondue avec
l’
esprit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez
5982
et l’âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou
la
personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, éq
5983
tant plus confondue avec l’esprit ou la personne,
le
sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au ref
5984
avec l’esprit ou la personne, le sens est clair :
le
refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie posse
5985
prit ou la personne, le sens est clair : le refus
de
la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qu
5986
t ou la personne, le sens est clair : le refus de
la
durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qui i
5987
fus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus
de
la vraie possession, qui implique échange et don, entre humains tout
5988
de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de
la
vraie possession, qui implique échange et don, entre humains tout au
5989
échange et don, entre humains tout au moins ; et
l’
on n’en finit pas si vite ! Il n’est que juste d’observer d’ailleurs q
5990
l’on n’en finit pas si vite ! Il n’est que juste
d’
observer d’ailleurs que le Don Juan mangeur de pommes, qu’on vient de
5991
te ! Il n’est que juste d’observer d’ailleurs que
le
Don Juan mangeur de pommes, qu’on vient de citer, reste un peu court.
5992
ste d’observer d’ailleurs que le Don Juan mangeur
de
pommes, qu’on vient de citer, reste un peu court. Il n’accédera jamai
5993
citer, reste un peu court. Il n’accédera jamais à
l’
érotisme, qui est dépassement de l’instinct et des faims animales. Il
5994
accédera jamais à l’érotisme, qui est dépassement
de
l’instinct et des faims animales. Il n’intéresse pas plus que les par
5995
édera jamais à l’érotisme, qui est dépassement de
l’
instinct et des faims animales. Il n’intéresse pas plus que les pariad
5996
t des faims animales. Il n’intéresse pas plus que
les
pariades des autres, et n’a pas de prestige pour l’imagination. Mozar
5997
pas plus que les pariades des autres, et n’a pas
de
prestige pour l’imagination. Mozart n’en eût rien fait, ni même Da Po
5998
pariades des autres, et n’a pas de prestige pour
l’
imagination. Mozart n’en eût rien fait, ni même Da Ponte. Il sert ici
5999
n’en eût rien fait, ni même Da Ponte. Il sert ici
d’
exemple extrême, pour déceler une certaine faiblesse intime de l’éroti
6000
trême, pour déceler une certaine faiblesse intime
de
l’érotisme donjuanesque, même dans ses manifestations les plus altièr
6001
me, pour déceler une certaine faiblesse intime de
l’
érotisme donjuanesque, même dans ses manifestations les plus altières
6002
otisme donjuanesque, même dans ses manifestations
les
plus altières et les plus fascinantes pour l’esprit. Il nous rappelle
6003
même dans ses manifestations les plus altières et
les
plus fascinantes pour l’esprit. Il nous rappelle aussi que la durée n
6004
ns les plus altières et les plus fascinantes pour
l’
esprit. Il nous rappelle aussi que la durée n’est pas seulement la réa
6005
inantes pour l’esprit. Il nous rappelle aussi que
la
durée n’est pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’objet
6006
s rappelle aussi que la durée n’est pas seulement
la
réalité du couple, mais celle de l’objet désiré. La plupart des rêver
6007
st pas seulement la réalité du couple, mais celle
de
l’objet désiré. La plupart des rêveries érotiques échouent devant la
6008
pas seulement la réalité du couple, mais celle de
l’
objet désiré. La plupart des rêveries érotiques échouent devant la con
6009
La plupart des rêveries érotiques échouent devant
la
constatation que l’objet humain vit encore, dure encore, et demeure l
6010
ies érotiques échouent devant la constatation que
l’
objet humain vit encore, dure encore, et demeure lui-même avec tout ce
6011
ure lui-même avec tout ce que cela peut comporter
de
gênant ou d’insupportable, après l’accomplissement du phantasme excit
6012
avec tout ce que cela peut comporter de gênant ou
d’
insupportable, après l’accomplissement du phantasme excitant. Et c’est
6013
eut comporter de gênant ou d’insupportable, après
l’
accomplissement du phantasme excitant. Et c’est pourquoi l’impératrice
6014
issement du phantasme excitant. Et c’est pourquoi
l’
impératrice Théodora faisait tuer avant l’aube ses amants d’une nuit.
6015
ourquoi l’impératrice Théodora faisait tuer avant
l’
aube ses amants d’une nuit. Tristan veut au contraire l’éternité, car
6016
ice Théodora faisait tuer avant l’aube ses amants
d’
une nuit. Tristan veut au contraire l’éternité, car il veut échapper à
6017
ses amants d’une nuit. Tristan veut au contraire
l’
éternité, car il veut échapper à la souffrance, et la souffrance est l
6018
t au contraire l’éternité, car il veut échapper à
la
souffrance, et la souffrance est liée au temps et à l’espace, qui mod
6019
ternité, car il veut échapper à la souffrance, et
la
souffrance est liée au temps et à l’espace, qui modifient, distinguen
6020
uffrance, et la souffrance est liée au temps et à
l’
espace, qui modifient, distinguent et séparent — « mais toute joie veu
6021
distinguent et séparent — « mais toute joie veut
l’
éternité, veut la profonde éternité ». Telle est la forme de son évasi
6022
éparent — « mais toute joie veut l’éternité, veut
la
profonde éternité ». Telle est la forme de son évasion, de son refus
6023
’éternité, veut la profonde éternité ». Telle est
la
forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus
6024
, veut la profonde éternité ». Telle est la forme
de
son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non
6025
de éternité ». Telle est la forme de son évasion,
de
son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le ma
6026
. Telle est la forme de son évasion, de son refus
de
la durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le mariage ; plus,
6027
elle est la forme de son évasion, de son refus de
la
durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le mariage ; plus, et
6028
a durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que
le
mariage ; plus, et non moins, que la possession de « la vérité dans u
6029
n moins, que le mariage ; plus, et non moins, que
la
possession de « la vérité dans une âme et un corps » comme dit Rimbau
6030
e mariage ; plus, et non moins, que la possession
de
« la vérité dans une âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitatio
6031
iage ; plus, et non moins, que la possession de «
la
vérité dans une âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitation de
6032
ité dans une âme et un corps » comme dit Rimbaud.
L’
excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une
6033
âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitation
de
la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passio
6034
et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitation de
la
nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passion m
6035
mme dit Rimbaud. L’excitation de la nouveauté, il
la
trouve dans le drame renouvelé d’une seule passion mais toujours plus
6036
. L’excitation de la nouveauté, il la trouve dans
le
drame renouvelé d’une seule passion mais toujours plus intense, brûla
6037
a nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé
d’
une seule passion mais toujours plus intense, brûlant la vie. Psychose
6038
seule passion mais toujours plus intense, brûlant
la
vie. Psychose ou spiritualité ? Faiblesse ou force véritable ? Seule
6039
rce véritable ? Seule une estimation bien assurée
de
notre vie dans ce monde-ci, et de son sens ou de son absurdité, nous
6040
on bien assurée de notre vie dans ce monde-ci, et
de
son sens ou de son absurdité, nous mettrait en mesure de répondre. Si
6041
de notre vie dans ce monde-ci, et de son sens ou
de
son absurdité, nous mettrait en mesure de répondre. Si notre incarnat
6042
sens ou de son absurdité, nous mettrait en mesure
de
répondre. Si notre incarnation présente n’est que souffrance et illus
6043
ue souffrance et illusion — souffrance à cause de
l’
illusion, dit le bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le mar
6044
illusion — souffrance à cause de l’illusion, dit
le
bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le mariage. S’il n’est
6045
le bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre
le
mariage. S’il n’est pas d’autre vie ni d’autre réalité qu’historique,
6046
an qui a raison contre le mariage. S’il n’est pas
d’
autre vie ni d’autre réalité qu’historique, matérielle et biologique,
6047
contre le mariage. S’il n’est pas d’autre vie ni
d’
autre réalité qu’historique, matérielle et biologique, le mariage est
6048
réalité qu’historique, matérielle et biologique,
le
mariage est un devoir civique, et Don Juan serait alors la liberté, u
6049
e est un devoir civique, et Don Juan serait alors
la
liberté, un reflet inversé de l’esprit que l’on nie. On peut aussi pe
6050
n Juan serait alors la liberté, un reflet inversé
de
l’esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la p
6051
uan serait alors la liberté, un reflet inversé de
l’
esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la plén
6052
ors la liberté, un reflet inversé de l’esprit que
l’
on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la plénitude du temp
6053
e l’esprit que l’on nie. On peut aussi penser que
le
mariage est « la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierke
6054
on nie. On peut aussi penser que le mariage est «
la
plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthès
6055
e le mariage est « la plénitude du temps », comme
le
dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la d
6056
riage est « la plénitude du temps », comme le dit
le
Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et
6057
t « la plénitude du temps », comme le dit le Mari
de
Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’ét
6058
du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard,
la
synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qu
6059
e dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante
de
l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problè
6060
it le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de
l’
instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème
6061
de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant,
de
la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie
6062
Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de
la
durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie es
6063
la synthèse vivante de l’instant, de la durée et
de
l’éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie est seul en me
6064
synthèse vivante de l’instant, de la durée et de
l’
éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie est seul en mesur
6065
résolu ce problème dans sa vie est seul en mesure
de
condamner Don Juan et Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons
6066
Don Juan et Tristan à la fois ; mais il n’a plus
de
raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipli
6067
t Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons
de
le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les
6068
ristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons de
le
faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les ave
6069
fois ; mais il n’a plus de raisons de le faire…
Le
Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les aventures sans
6070
us de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments
de
grand plaisir multipliés par les aventures sans lendemain, couples he
6071
onheur. — Moments de grand plaisir multipliés par
les
aventures sans lendemain, couples heureux dans la durée de leur amour
6072
es aventures sans lendemain, couples heureux dans
la
durée de leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument
6073
res sans lendemain, couples heureux dans la durée
de
leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument du bonhe
6074
ans la durée de leur amour, tourments bienheureux
de
la passion : l’argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une r
6075
la durée de leur amour, tourments bienheureux de
la
passion : l’argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une rais
6076
leur amour, tourments bienheureux de la passion :
l’
argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une raison pour qu’il
6077
oit faux. Il n’en fait pas moins ricaner ceux que
l’
ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’imp
6078
Il n’en fait pas moins ricaner ceux que l’ennui,
la
satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance,
6079
t pas moins ricaner ceux que l’ennui, la satiété,
la
jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude
6080
icaner ceux que l’ennui, la satiété, la jalousie,
la
trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’obsessi
6081
ue l’ennui, la satiété, la jalousie, la trahison,
les
frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abando
6082
té, la jalousie, la trahison, les frustrations ou
l’
impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la
6083
, la trahison, les frustrations ou l’impuissance,
la
solitude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’es
6084
les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou
l’
obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme —
6085
ions ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession
de
l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux ca
6086
s ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de
l’
abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas s
6087
issance, la solitude ou l’obsession de l’abandon,
l’
angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont les plu
6088
litude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou
la
vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont les plus généraux — e
6089
bsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité
d’
esprit et d’âme — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de j
6090
l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et
d’
âme — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de jouer un rôle
6091
a vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont
les
plus généraux — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le mariag
6092
— ces deux cas sont les plus généraux — empêchent
de
jouer un rôle « heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la p
6093
aux — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans
le
mariage, ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentimen
6094
de jouer un rôle « heureux » dans le mariage, ou
le
libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentiment qu’il arrive
6095
heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou
la
passion. Sans parler du ressentiment qu’il arrive à chacun des trois
6096
’il arrive à chacun des trois types, même réussi,
d’
éprouver à l’endroit des deux autres : j’étais né pour ceci ou pour ce
6097
chacun des trois types, même réussi, d’éprouver à
l’
endroit des deux autres : j’étais né pour ceci ou pour cela (le contra
6098
deux autres : j’étais né pour ceci ou pour cela (
le
contraire de ce que je suis en train de vivre), j’ai toujours rêvé de
6099
: j’étais né pour ceci ou pour cela (le contraire
de
ce que je suis en train de vivre), j’ai toujours rêvé de…, si je pouv
6100
ue je suis en train de vivre), j’ai toujours rêvé
de
…, si je pouvais refaire ma vie… Mais rêver d’autre chose est normal.
6101
êvé de…, si je pouvais refaire ma vie… Mais rêver
d’
autre chose est normal. Une certaine dualité est normale, dans la mesu
6102
st normal. Une certaine dualité est normale, dans
la
mesure où elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tou
6103
male, dans la mesure où elle ne fait que traduire
la
formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biol
6104
sure où elle ne fait que traduire la formule même
de
la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biologique et physiq
6105
e où elle ne fait que traduire la formule même de
la
vie sur tous les plans : spirituel, animique, biologique et physique.
6106
t que traduire la formule même de la vie sur tous
les
plans : spirituel, animique, biologique et physique. En effet, nulle
6107
que. En effet, nulle vie n’est concevable hors de
la
tension permanente, voire de la lutte (latente ou déclarée) entre au
6108
t concevable hors de la tension permanente, voire
de
la lutte (latente ou déclarée) entre au moins deux tendances antagoni
6109
oncevable hors de la tension permanente, voire de
la
lutte (latente ou déclarée) entre au moins deux tendances antagoniste
6110
au moins deux tendances antagonistes. Prenons ici
l’
exemple élémentaire et primordial, celui de la vie d’une cellule. On s
6111
ns ici l’exemple élémentaire et primordial, celui
de
la vie d’une cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’a
6112
ici l’exemple élémentaire et primordial, celui de
la
vie d’une cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’acti
6113
xemple élémentaire et primordial, celui de la vie
d’
une cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’action simu
6114
cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend
de
l’action simultanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noy
6115
lule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de
l’
action simultanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noyau
6116
d’hui que cette vie dépend de l’action simultanée
de
deux acides nucléiques, concentrés dans le noyau mais également à l’œ
6117
ltanée de deux acides nucléiques, concentrés dans
le
noyau mais également à l’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les ag
6118
éiques, concentrés dans le noyau mais également à
l’
œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la syn
6119
ntrés dans le noyau mais également à l’œuvre dans
le
cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la synthèse des pro
6120
alement à l’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont
les
agents d’induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux so
6121
’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents
d’
induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuv
6122
le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction
de
la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellu
6123
cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de
la
synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellule
6124
’induction de la synthèse des protéines. Tant que
les
deux sont à l’œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’échange
6125
synthèse des protéines. Tant que les deux sont à
l’
œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et de synthès
6126
des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre,
la
cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et de synthèses est cr
6127
à l’œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime
d’
échanges et de synthèses est créateur : on pourrait dire qu’elle est «
6128
cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et
de
synthèses est créateur : on pourrait dire qu’elle est « heureuse ». M
6129
ureuse ». Mais voici qu’un virus y pénètre : elle
le
digère, le désintègre et l’assimile, — il n’est plus là, matérielleme
6130
ais voici qu’un virus y pénètre : elle le digère,
le
désintègre et l’assimile, — il n’est plus là, matériellement. Et puis
6131
irus y pénètre : elle le digère, le désintègre et
l’
assimile, — il n’est plus là, matériellement. Et puis, quelques minute
6132
lques minutes ou quelques heures plus tard, c’est
la
cellule elle-même, modifiée dans son « âme » (c’est-à-dire dans le pr
6133
ême, modifiée dans son « âme » (c’est-à-dire dans
le
programme d’activité dont ses chromosomes sont porteurs) qui se met à
6134
dans son « âme » (c’est-à-dire dans le programme
d’
activité dont ses chromosomes sont porteurs) qui se met à fabriquer le
6135
chromosomes sont porteurs) qui se met à fabriquer
le
virus disparu —jusqu’à ce qu’elle meure par éclatement, infectant les
6136
usqu’à ce qu’elle meure par éclatement, infectant
les
cellules voisines. Ainsi se propage la contagion dans un organe. Mais
6137
infectant les cellules voisines. Ainsi se propage
la
contagion dans un organe. Mais après tout, qu’est-ce qu’un virus ? Vo
6138
e. Mais après tout, qu’est-ce qu’un virus ? Voilà
le
point. Un virus est un composé de substances analogues à celles de la
6139
n virus ? Voilà le point. Un virus est un composé
de
substances analogues à celles de la cellule, sauf en ceci qu’il ne re
6140
s est un composé de substances analogues à celles
de
la cellule, sauf en ceci qu’il ne renferme qu’un seul des acides nucl
6141
st un composé de substances analogues à celles de
la
cellule, sauf en ceci qu’il ne renferme qu’un seul des acides nucléiq
6142
À cela tient toute sa nocivité. (Notons aussi que
le
virus ne peut se propager et se reproduire qu’aux dépens de cellules
6143
lule sociale » : son bonheur sera conditionné par
la
présence des deux tendances antagonistes, et sa durée sera le produit
6144
des deux tendances antagonistes, et sa durée sera
le
produit des synthèses qu’elles induisent en permanence. Qu’un seul de
6145
n seul des mythes vienne à convaincre et modifier
le
cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée,
6146
s vienne à convaincre et modifier le cœur secret,
le
« noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’é
6147
nvaincre et modifier le cœur secret, le « noyau »
de
cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’éclatement du
6148
cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici
la
névrose déclarée, le drame et l’éclatement du couple. Si au contraire
6149
yau » de cette âme, et voici la névrose déclarée,
le
drame et l’éclatement du couple. Si au contraire l’âme résiste, elle
6150
te âme, et voici la névrose déclarée, le drame et
l’
éclatement du couple. Si au contraire l’âme résiste, elle sera désorma
6151
drame et l’éclatement du couple. Si au contraire
l’
âme résiste, elle sera désormais immunisée. Ou bien encore, l’effet no
6152
e, elle sera désormais immunisée. Ou bien encore,
l’
effet nocif du mythe est simplement mis en latence, mais demeure susce
6153
mplement mis en latence, mais demeure susceptible
de
ressusciter sous l’effet d’un choc émotif. Cette analogie biologique
6154
nce, mais demeure susceptible de ressusciter sous
l’
effet d’un choc émotif. Cette analogie biologique n’explique pas, on s
6155
s demeure susceptible de ressusciter sous l’effet
d’
un choc émotif. Cette analogie biologique n’explique pas, on s’en dout
6156
nalogie biologique n’explique pas, on s’en doute,
la
nature en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’âme. Mais elle
6157
e n’explique pas, on s’en doute, la nature en soi
de
nos mythes, qui sont phénomènes de l’âme. Mais elle nous aide à mieux
6158
nature en soi de nos mythes, qui sont phénomènes
de
l’âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur acti
6159
ture en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de
l’
âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur action
6160
es de l’âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer
le
processus de leur action ; peut-être aussi de leurs éclipses apparent
6161
Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus
de
leur action ; peut-être aussi de leurs éclipses apparentes, et de leu
6162
ner le processus de leur action ; peut-être aussi
de
leurs éclipses apparentes, et de leurs soudaines récurrences dans une
6163
peut-être aussi de leurs éclipses apparentes, et
de
leurs soudaines récurrences dans une vie. (Je songe par exemple au ch
6164
Je songe par exemple au choc reçu par Nietzsche à
l’
annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après
6165
ar exemple au choc reçu par Nietzsche à l’annonce
de
la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le se
6166
exemple au choc reçu par Nietzsche à l’annonce de
la
mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le secon
6167
au choc reçu par Nietzsche à l’annonce de la mort
de
Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le second Zarath
6168
par Nietzsche à l’annonce de la mort de Wagner :
le
motif de Tristan reparaît peu après dans le second Zarathoustra : « C
6169
zsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif
de
Tristan reparaît peu après dans le second Zarathoustra : « Car je t’a
6170
ertaine dialectique formelle étant commune à tous
les
phénomènes qui relèvent de la vie en général, pourquoi refuser l’hypo
6171
étant commune à tous les phénomènes qui relèvent
de
la vie en général, pourquoi refuser l’hypothèse que les agents « morb
6172
ant commune à tous les phénomènes qui relèvent de
la
vie en général, pourquoi refuser l’hypothèse que les agents « morbide
6173
i relèvent de la vie en général, pourquoi refuser
l’
hypothèse que les agents « morbides » se comportent eux aussi d’une ma
6174
vie en général, pourquoi refuser l’hypothèse que
les
agents « morbides » se comportent eux aussi d’une manière formellemen
6175
e les agents « morbides » se comportent eux aussi
d’
une manière formellement analogue, quel que soit le niveau de la vie c
6176
’une manière formellement analogue, quel que soit
le
niveau de la vie considéré ? Je ne citerai — et en passant — qu’un se
6177
re formellement analogue, quel que soit le niveau
de
la vie considéré ? Je ne citerai — et en passant — qu’un seul exemple
6178
formellement analogue, quel que soit le niveau de
la
vie considéré ? Je ne citerai — et en passant — qu’un seul exemple d’
6179
e ne citerai — et en passant — qu’un seul exemple
d’
application de cette même dialectique à la vie politique. Le totalitar
6180
et en passant — qu’un seul exemple d’application
de
cette même dialectique à la vie politique. Le totalitarisme est carac
6181
exemple d’application de cette même dialectique à
la
vie politique. Le totalitarisme est caractérisé par sa prétention uni
6182
ion de cette même dialectique à la vie politique.
Le
totalitarisme est caractérisé par sa prétention unitaire et son refus
6183
ractérisé par sa prétention unitaire et son refus
de
composer avec aucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue de tout
6184
taire et son refus de composer avec aucune espèce
d’
opposition. Ce qui le distingue de tout autre régime — quelles que soi
6185
composer avec aucune espèce d’opposition. Ce qui
le
distingue de tout autre régime — quelles que soient ses ressemblances
6186
c aucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue
de
tout autre régime — quelles que soient ses ressemblances avec plusieu
6187
ressemblances avec plusieurs d’entre eux — c’est,
d’
une manière précise, qu’il n’admet qu’une tendance, la centralisation
6188
e manière précise, qu’il n’admet qu’une tendance,
la
centralisation universelle. Le fédéralisme, au contraire, se définit
6189
t qu’une tendance, la centralisation universelle.
Le
fédéralisme, au contraire, se définit comme la synthèse perpétuelle d
6190
e. Le fédéralisme, au contraire, se définit comme
la
synthèse perpétuelle de deux tendances antagonistes : l’autorité cent
6191
ntraire, se définit comme la synthèse perpétuelle
de
deux tendances antagonistes : l’autorité centrale et l’autonomie des
6192
hèse perpétuelle de deux tendances antagonistes :
l’
autorité centrale et l’autonomie des régions, l’union et la diversité.
6193
x tendances antagonistes : l’autorité centrale et
l’
autonomie des régions, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure
6194
: l’autorité centrale et l’autonomie des régions,
l’
union et la diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politiq
6195
é centrale et l’autonomie des régions, l’union et
la
diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politique, ou son
6196
l’autonomie des régions, l’union et la diversité.
Le
fédéralisme figure la santé du corps politique, ou son bonheur ; le t
6197
s, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure
la
santé du corps politique, ou son bonheur ; le totalitarisme, sa malad
6198
ure la santé du corps politique, ou son bonheur ;
le
totalitarisme, sa maladie mortelle. Ayant vécu près d’une année en Al
6199
talitarisme, sa maladie mortelle. Ayant vécu près
d’
une année en Allemagne hitlérienne, j’avais coutume de dire à ceux qui
6200
e année en Allemagne hitlérienne, j’avais coutume
de
dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle
6201
coutume de dire à ceux qui me questionnaient sur
les
motifs de l’adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidem
6202
dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs
de
l’adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidemment démen
6203
re à ceux qui me questionnaient sur les motifs de
l’
adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidemment démente
6204
uestionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle
de
tant d’Allemands à une doctrine évidemment démente : « J’ai vu certai
6205
aient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant
d’
Allemands à une doctrine évidemment démente : « J’ai vu certains de me
6206
doctrine évidemment démente : « J’ai vu certains
de
mes étudiants devenir nazis. J’ai vu qu’ils changeaient physiquement.
6207
« objectif », ce teint pâle, cette lourdeur dans
le
bas du visage, qui permet de reconnaître au premier regard un chef na
6208
cette lourdeur dans le bas du visage, qui permet
de
reconnaître au premier regard un chef nazi. Si peu sérieux que cela p
6209
rieux que cela puisse vous paraître, je crois que
le
totalitarisme est un virus, et si vous l’attrapez, vous n’y pourrez p
6210
ois que le totalitarisme est un virus, et si vous
l’
attrapez, vous n’y pourrez plus rien. » Je ne croyais pas si bien dire
6211
z plus rien. » Je ne croyais pas si bien dire55.
La
liberté. — Sur les premières mesures du Menuet en sourdine — la musiq
6212
Sur les premières mesures du Menuet en sourdine —
la
musique vient de l’intérieur du palais —, les trois Masques vengeurs
6213
sures du Menuet en sourdine — la musique vient de
l’
intérieur du palais —, les trois Masques vengeurs s’avancent en pleine
6214
ne — la musique vient de l’intérieur du palais —,
les
trois Masques vengeurs s’avancent en pleine lumière, et Don Juan les
6215
engeurs s’avancent en pleine lumière, et Don Juan
les
invite, provoquant le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La
6216
leine lumière, et Don Juan les invite, provoquant
le
destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La fête tragique commence
6217
es invite, provoquant le destin. (Nul doute qu’il
les
ait reconnus.) La fête tragique commence, l’excitation grandit, l’orc
6218
nt le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.)
La
fête tragique commence, l’excitation grandit, l’orchestre multiplie l
6219
’il les ait reconnus.) La fête tragique commence,
l’
excitation grandit, l’orchestre multiplie les appels au plaisir. (Nous
6220
La fête tragique commence, l’excitation grandit,
l’
orchestre multiplie les appels au plaisir. (Nous sommes maintenant dan
6221
ence, l’excitation grandit, l’orchestre multiplie
les
appels au plaisir. (Nous sommes maintenant dans le palais.) Brusqueme
6222
s appels au plaisir. (Nous sommes maintenant dans
le
palais.) Brusquement tout s’arrête à l’entrée du Trio. Quelques accor
6223
nant dans le palais.) Brusquement tout s’arrête à
l’
entrée du Trio. Quelques accords puissants, un échange de saluts comme
6224
e du Trio. Quelques accords puissants, un échange
de
saluts comme on croise l’épée, toutes forces en alerte, et Don Juan d
6225
s puissants, un échange de saluts comme on croise
l’
épée, toutes forces en alerte, et Don Juan d’une voix forte s’écrie :
6226
oise l’épée, toutes forces en alerte, et Don Juan
d’
une voix forte s’écrie : « Que ce lieu s’ouvre à tous ! Vive la libert
6227
rte s’écrie : « Que ce lieu s’ouvre à tous ! Vive
la
liberté ! » Et voici l’étonnant : toutes les voix relèvent ce défi, e
6228
ieu s’ouvre à tous ! Vive la liberté ! » Et voici
l’
étonnant : toutes les voix relèvent ce défi, et chacune le reprend dan
6229
Vive la liberté ! » Et voici l’étonnant : toutes
les
voix relèvent ce défi, et chacune le reprend dans son registre ! Les
6230
nt : toutes les voix relèvent ce défi, et chacune
le
reprend dans son registre ! Les trois Masques, Zerline et son fiancé
6231
e défi, et chacune le reprend dans son registre !
Les
trois Masques, Zerline et son fiancé se joignent à Don Juan et à Lepo
6232
iancé se joignent à Don Juan et à Leporello. Viva
la
libertà éclate à douze reprises, clamé par des voix différentes, alte
6233
! — Mais que peut signifier cette harmonie ? Car
la
liberté, pour les Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de s
6234
t signifier cette harmonie ? Car la liberté, pour
les
Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécut
6235
armonie ? Car la liberté, pour les Masques, c’est
de
tuer le traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin q
6236
? Car la liberté, pour les Masques, c’est de tuer
le
traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin qui les t
6237
es Masques, c’est de tuer le traître séducteur et
de
se faire les exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet,
6238
c’est de tuer le traître séducteur et de se faire
les
exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de ser
6239
e traître séducteur et de se faire les exécutants
d’
un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître
6240
eur et de se faire les exécutants d’un destin qui
les
terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître tant qu’il le pa
6241
es exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour
le
valet, c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir
6242
un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est
de
servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses t
6243
r le valet, c’est de servir son maître tant qu’il
le
paye, et de le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’es
6244
c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et
de
le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher
6245
st de servir son maître tant qu’il le paye, et de
le
trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher Ze
6246
son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si
les
choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher Zerline de succo
6247
si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est
d’
empêcher Zerline de succomber aux entreprises du seigneur ; pour Zerli
6248
nent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher Zerline
de
succomber aux entreprises du seigneur ; pour Zerline, c’est de succom
6249
aux entreprises du seigneur ; pour Zerline, c’est
de
succomber ; et pour Don Juan de conquérir. Ici donc la morale des pri
6250
ur Zerline, c’est de succomber ; et pour Don Juan
de
conquérir. Ici donc la morale des principes, la morale des esclaves e
6251
ccomber ; et pour Don Juan de conquérir. Ici donc
la
morale des principes, la morale des esclaves et la morale des maîtres
6252
n de conquérir. Ici donc la morale des principes,
la
morale des esclaves et la morale des maîtres réclament ensemble et re
6253
a morale des principes, la morale des esclaves et
la
morale des maîtres réclament ensemble et revendiquent leur liberté, e
6254
t toutes, à des degrés divers, ne font que servir
l’
ordre assigné à chacun. En somme, elles crient toutes : Vive la Loi !
6255
né à chacun. En somme, elles crient toutes : Vive
la
Loi ! Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fai
6256
somme, elles crient toutes : Vive la Loi ! Seule
la
liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fait exception : e
6257
es crient toutes : Vive la Loi ! Seule la liberté
de
Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fait exception : elle veut br
6258
Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène
le
chœur, fait exception : elle veut braver le destin, mais elle y succo
6259
mène le chœur, fait exception : elle veut braver
le
destin, mais elle y succombera. Or cette liberté seule nous intéresse
6260
ccombera. Or cette liberté seule nous intéresse ;
les
autres ne sont guère que revendications déterminées dans l’homme par
6261
ne sont guère que revendications déterminées dans
l’
homme par son « emploi » social ou son éthique utilitaire. N’y a-t-il
6262
al ou son éthique utilitaire. N’y a-t-il donc pas
de
liberté ? Ou bien la seule vraie liberté serait-elle dans le défi du
6263
litaire. N’y a-t-il donc pas de liberté ? Ou bien
la
seule vraie liberté serait-elle dans le défi du Libertin à tout ce qu
6264
? Ou bien la seule vraie liberté serait-elle dans
le
défi du Libertin à tout ce que le commun des hommes tient pour vrai,
6265
erait-elle dans le défi du Libertin à tout ce que
le
commun des hommes tient pour vrai, nécessaire et sacré ? Lorsque les
6266
s tient pour vrai, nécessaire et sacré ? Lorsque
les
croisés se heurtèrent en Orient à l’invincible ordre des Assassins —
6267
? Lorsque les croisés se heurtèrent en Orient à
l’
invincible ordre des Assassins — écrivait Nietzsche en humeur donjuane
6268
ne sais par quelle voie, quelques indications sur
le
fameux symbole, le principe essentiel dont la connaissance était rése
6269
voie, quelques indications sur le fameux symbole,
le
principe essentiel dont la connaissance était réservée aux esprits su
6270
sur le fameux symbole, le principe essentiel dont
la
connaissance était réservée aux esprits supérieurs, seuls dépositaire
6271
servée aux esprits supérieurs, seuls dépositaires
de
cet ultime secret : Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là de l
6272
et : Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là
de
la vraie liberté d’esprit, une parole qui mettait en question la foi
6273
: Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là de
la
vraie liberté d’esprit, une parole qui mettait en question la foi mêm
6274
, tout est permis. C’était là de la vraie liberté
d’
esprit, une parole qui mettait en question la foi même de la vérité.56
6275
erté d’esprit, une parole qui mettait en question
la
foi même de la vérité.56 On ne peut aller plus loin, on ne peut all
6276
t, une parole qui mettait en question la foi même
de
la vérité.56 On ne peut aller plus loin, on ne peut aller plus haut
6277
une parole qui mettait en question la foi même de
la
vérité.56 On ne peut aller plus loin, on ne peut aller plus haut —
6278
ut — mais peut-être est-ce aller trop haut — dans
la
défense et dans l’illustration du libertinage de l’esprit, contre la
6279
est-ce aller trop haut — dans la défense et dans
l’
illustration du libertinage de l’esprit, contre la liberté chrétienne
6280
la défense et dans l’illustration du libertinage
de
l’esprit, contre la liberté chrétienne d’une part, qui est obéissance
6281
défense et dans l’illustration du libertinage de
l’
esprit, contre la liberté chrétienne d’une part, qui est obéissance au
6282
l’illustration du libertinage de l’esprit, contre
la
liberté chrétienne d’une part, qui est obéissance au Révélé, et d’aut
6283
est obéissance au Révélé, et d’autre part contre
l’
ascèse scientifique, qui est elle aussi, à sa manière, une foi dans le
6284
e, qui est elle aussi, à sa manière, une foi dans
le
vrai objectif, une obéissance au vérifiable. Pourtant, la liberté que
6285
objectif, une obéissance au vérifiable. Pourtant,
la
liberté que Nietzsche veut aimer cessera vite d’être désirable quand
6286
la liberté que Nietzsche veut aimer cessera vite
d’
être désirable quand il aura tué la vérité elle-même : pas de « vraie
6287
r cessera vite d’être désirable quand il aura tué
la
vérité elle-même : pas de « vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzs
6288
rable quand il aura tué la vérité elle-même : pas
de
« vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzsche l’indique — pour l’oub
6289
de « vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzsche
l’
indique — pour l’oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque l’esprit chré
6290
rté sans vérité. Comme Nietzsche l’indique — pour
l’
oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque l’esprit chrétien, métaphysiqu
6291
— pour l’oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque
l’
esprit chrétien, métaphysique et ascétique, et le « petit faitalisme »
6292
l’esprit chrétien, métaphysique et ascétique, et
le
« petit faitalisme » scientifique — le « Rien n’est vrai, tout est pe
6293
étique, et le « petit faitalisme » scientifique —
le
« Rien n’est vrai, tout est permis » est une connaissance réservée, u
6294
l. « Aime et fais ce que tu veux », dit Augustin.
L’
Orient hindouiste et bouddhiste n’a pas dit autre chose avant eux, ni
6295
bouddhiste n’a pas dit autre chose avant eux, ni
les
mystiques de l’islam après eux. Cette connaissance ne peut être obten
6296
a pas dit autre chose avant eux, ni les mystiques
de
l’islam après eux. Cette connaissance ne peut être obtenue par un déf
6297
as dit autre chose avant eux, ni les mystiques de
l’
islam après eux. Cette connaissance ne peut être obtenue par un défi à
6298
e connaissance ne peut être obtenue par un défi à
la
morale courante, ni même par une révolte contre la Loi, à laquelle to
6299
a morale courante, ni même par une révolte contre
la
Loi, à laquelle tous les vrais spirituels sont « morts… de sorte qu’i
6300
me par une révolte contre la Loi, à laquelle tous
les
vrais spirituels sont « morts… de sorte qu’ils servent dans un esprit
6301
qu’ils servent dans un esprit nouveau, non selon
la
lettre.57 » Cette liberté seule « vraie » ne peut être le terme d’auc
6302
e.57 » Cette liberté seule « vraie » ne peut être
le
terme d’aucune espèce de revendication, nécessairement tournée vers l
6303
tte liberté seule « vraie » ne peut être le terme
d’
aucune espèce de revendication, nécessairement tournée vers l’extérieu
6304
e « vraie » ne peut être le terme d’aucune espèce
de
revendication, nécessairement tournée vers l’extérieur, vers les véri
6305
èce de revendication, nécessairement tournée vers
l’
extérieur, vers les vérités constituées : car celles-ci ne sont pas «
6306
on, nécessairement tournée vers l’extérieur, vers
les
vérités constituées : car celles-ci ne sont pas « vraies » (si elles
6307
) et leur renversement ne suffirait pas à révéler
la
Vérité, moins encore à la réfuter. Atteindre à la vraie liberté suppo
6308
suffirait pas à révéler la Vérité, moins encore à
la
réfuter. Atteindre à la vraie liberté suppose un changement intérieur
6309
la Vérité, moins encore à la réfuter. Atteindre à
la
vraie liberté suppose un changement intérieur — instantané comme dans
6310
e un changement intérieur — instantané comme dans
la
conversion chrétienne et l’illumination bouddhiste, ou lentement acqu
6311
instantané comme dans la conversion chrétienne et
l’
illumination bouddhiste, ou lentement acquis par le yoga. Atteindre à
6312
’illumination bouddhiste, ou lentement acquis par
le
yoga. Atteindre à la vraie liberté suppose donc une libération. Libé
6313
ste, ou lentement acquis par le yoga. Atteindre à
la
vraie liberté suppose donc une libération. Libération est la voie de
6314
erté suppose donc une libération. Libération est
la
voie de Tristan. Sa passion veut aimer sans limites au-delà des forme
6315
pose donc une libération. Libération est la voie
de
Tristan. Sa passion veut aimer sans limites au-delà des formes et du
6316
mps, au-delà du moi distinct et désirant, au-delà
de
tous les attachements terrestres, — elle veut ce ciel où l’amant et l
6317
delà du moi distinct et désirant, au-delà de tous
les
attachements terrestres, — elle veut ce ciel où l’amant et l’aimée se
6318
s attachements terrestres, — elle veut ce ciel où
l’
amant et l’aimée se confondent en un seul être, dans le règne sans fin
6319
nts terrestres, — elle veut ce ciel où l’amant et
l’
aimée se confondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’Amour
6320
nt et l’aimée se confondent en un seul être, dans
le
règne sans fin de l’Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni
6321
onfondent en un seul être, dans le règne sans fin
de
l’Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni tien ni
6322
ondent en un seul être, dans le règne sans fin de
l’
Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni tien ni mie
6323
ni séparé ni interdit, dans l’Un sans nom : Dans
le
flot houleux Dans l’éclat sonore Dans la tourmente infinie Du souffle
6324
, dans l’Un sans nom : Dans le flot houleux Dans
l’
éclat sonore Dans la tourmente infinie Du souffle du Monde S’engloutir
6325
: Dans le flot houleux Dans l’éclat sonore Dans
la
tourmente infinie Du souffle du Monde S’engloutir S’abîmer Inconscien
6326
ir S’abîmer Inconscient Joie suprême58 ! Mais si
le
moi est dépassé, qui est libre ? Et qui peut encore aimer qui ? C’est
6327
libre ? Et qui peut encore aimer qui ? C’est dans
l’
énigme jamais résolue de ce nirvana romantique (où le Souffle du Monde
6328
re aimer qui ? C’est dans l’énigme jamais résolue
de
ce nirvana romantique (où le Souffle du Monde est encore une « tourme
6329
nigme jamais résolue de ce nirvana romantique (où
le
Souffle du Monde est encore une « tourmente » !) que nous laissent le
6330
est encore une « tourmente » !) que nous laissent
les
dernières mesures de Tristan. L’amour. — Ici la dialectique des deux
6331
ente » !) que nous laissent les dernières mesures
de
Tristan. L’amour. — Ici la dialectique des deux mythes se resserre.
6332
nous laissent les dernières mesures de Tristan.
L’
amour. — Ici la dialectique des deux mythes se resserre. Elle atteint
6333
les dernières mesures de Tristan. L’amour. — Ici
la
dialectique des deux mythes se resserre. Elle atteint sa formulation
6334
x mythes se resserre. Elle atteint sa formulation
la
plus abstraite au moment de rejoindre enfin ce que l’on croyait son o
6335
lus abstraite au moment de rejoindre enfin ce que
l’
on croyait son origine concrète, et qui lui échappe. Point d’amour pou
6336
t son origine concrète, et qui lui échappe. Point
d’
amour pour Don Juan, le désir seul ; ni de prochain, mais seulement de
6337
et qui lui échappe. Point d’amour pour Don Juan,
le
désir seul ; ni de prochain, mais seulement des objets. Mais pour Tri
6338
. Point d’amour pour Don Juan, le désir seul ; ni
de
prochain, mais seulement des objets. Mais pour Tristan, si le dernier
6339
dernier obstacle qui nourrit sa passion est dans
le
moi distinct, et si ce moi doit s’abîmer dans l’inconscient tout-engl
6340
le moi distinct, et si ce moi doit s’abîmer dans
l’
inconscient tout-englobant, il n’y a plus d’objet, ni de prochain. Il
6341
dans l’inconscient tout-englobant, il n’y a plus
d’
objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un su
6342
nscient tout-englobant, il n’y a plus d’objet, ni
de
prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un sujet qui, lui
6343
a plus d’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que
l’
amour de l’amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que re
6344
’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour
de
l’amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que reste-t-il
6345
jet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de
l’
amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que reste-t-il ?
6346
l ? Comme d’autres perdent, pour sauver leur vie,
les
raisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’amour les raisons humain
6347
autres perdent, pour sauver leur vie, les raisons
de
vivre, Tristan perd, à cause de l’amour les raisons humaines d’aimer.
6348
e, les raisons de vivre, Tristan perd, à cause de
l’
amour les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression
6349
aisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’amour
les
raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression mythique
6350
tan perd, à cause de l’amour les raisons humaines
d’
aimer. Dans la pureté de leur expression mythique, l’extraversion de
6351
se de l’amour les raisons humaines d’aimer. Dans
la
pureté de leur expression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’i
6352
our les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté
de
leur expression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’introversio
6353
mer. Dans la pureté de leur expression mythique,
l’
extraversion de Don Juan et l’introversion de Tristan anéantissent, ch
6354
ureté de leur expression mythique, l’extraversion
de
Don Juan et l’introversion de Tristan anéantissent, chacun à sa maniè
6355
xpression mythique, l’extraversion de Don Juan et
l’
introversion de Tristan anéantissent, chacun à sa manière, la réalité
6356
que, l’extraversion de Don Juan et l’introversion
de
Tristan anéantissent, chacun à sa manière, la réalité du prochain. Do
6357
ion de Tristan anéantissent, chacun à sa manière,
la
réalité du prochain. Don Juan et Tristan, symboles de l’âme, ne sont
6358
éalité du prochain. Don Juan et Tristan, symboles
de
l’âme, ne sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer le procha
6359
ité du prochain. Don Juan et Tristan, symboles de
l’
âme, ne sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer le prochain.
6360
boles de l’âme, ne sont en fait que deux manières
d’
aimer sans aimer le prochain. N’étant pas des personnes, mais des puis
6361
sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer
le
prochain. N’étant pas des personnes, mais des puissances, ils ne saur
6362
s, ils ne sauraient s’aimer eux-mêmes, ce qui est
la
condition de l’amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car san
6363
raient s’aimer eux-mêmes, ce qui est la condition
de
l’amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l
6364
ent s’aimer eux-mêmes, ce qui est la condition de
l’
amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’am
6365
mer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’amour
d’
un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’amour ne s
6366
i est la condition de l’amour d’un autre, et donc
de
tout amour réel : car sans prochain, l’amour ne sait plus où se prend
6367
, et donc de tout amour réel : car sans prochain,
l’
amour ne sait plus où se prendre. Tout amour véritable est relation ré
6368
t d’abord à l’intérieur de chaque personne, entre
l’
individu, qui est l’objet naturel, et la vocation qu’il reçoit, sujet
6369
eur de chaque personne, entre l’individu, qui est
l’
objet naturel, et la vocation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel es
6370
ne, entre l’individu, qui est l’objet naturel, et
la
vocation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est l’amour de soi-mêm
6371
ocation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est
l’
amour de soi-même. Elle s’établit ensuite à l’intérieur du couple, ent
6372
qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est l’amour
de
soi-même. Elle s’établit ensuite à l’intérieur du couple, entre les d
6373
est l’amour de soi-même. Elle s’établit ensuite à
l’
intérieur du couple, entre les deux sujets-objets que constituent les
6374
s’établit ensuite à l’intérieur du couple, entre
les
deux sujets-objets que constituent les deux personnes mariées. Elle s
6375
ple, entre les deux sujets-objets que constituent
les
deux personnes mariées. Elle s’établit enfin entre le couple et la co
6376
eux personnes mariées. Elle s’établit enfin entre
le
couple et la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour —
6377
mariées. Elle s’établit enfin entre le couple et
la
communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour — et sa rareté
6378
tre le couple et la communauté humaine. Telle est
la
plénitude de l’amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts deva
6379
et la communauté humaine. Telle est la plénitude
de
l’amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts devant elle ont t
6380
la communauté humaine. Telle est la plénitude de
l’
amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts devant elle ont touj
6381
reculé. Et nos littératures, impuissantes à créer
le
mythe du mariage idéal, ont vécu de ses maladies… ⁂ En ce terme d’une
6382
antes à créer le mythe du mariage idéal, ont vécu
de
ses maladies… ⁂ En ce terme d’une longue méditation au carrefour fabu
6383
ge idéal, ont vécu de ses maladies… ⁂ En ce terme
d’
une longue méditation au carrefour fabuleux qu’aucune carte n’indique,
6384
eux qu’aucune carte n’indique, une conclusion que
l’
on n’était pas sans pressentir dévoile enfin son visage ambigu. Les de
6385
sans pressentir dévoile enfin son visage ambigu.
Les
deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident
6386
dévoile enfin son visage ambigu. Les deux mythes
les
plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident sont en réalité
6387
sage ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux
de
l’amour que l’on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l
6388
e ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de
l’
amour que l’on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l’am
6389
s deux mythes les plus prestigieux de l’amour que
l’
on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l’amour vrai dan
6390
n rêve en Occident sont en réalité deux négations
de
l’amour vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient inséparables : il
6391
êve en Occident sont en réalité deux négations de
l’
amour vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient inséparables : ils s
6392
nt en réalité deux négations de l’amour vrai dans
le
mariage, bien qu’ils en soient inséparables : ils sont nés de lui, co
6393
bien qu’ils en soient inséparables : ils sont nés
de
lui, contre lui, et ne pourraient se perpétuer sans lui. Mais ici se
6394
nos tentations majeures, mais des signes chargés
de
sens. Qu’ils se lèvent soudain devant nous, fascinants comme un rêve
6395
d’autres nuits, au lieu de nous accompagner dans
l’
ombre, et nous savons que le moment est venu de virer de cap, ou bien
6396
nous accompagner dans l’ombre, et nous savons que
le
moment est venu de virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et le
6397
e, et nous savons que le moment est venu de virer
de
cap, ou bien d’affronter la tempête et les orages désirés. Tous les d
6398
s que le moment est venu de virer de cap, ou bien
d’
affronter la tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison c
6399
ent est venu de virer de cap, ou bien d’affronter
la
tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie
6400
e virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et
les
orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie, dès qu’elle r
6401
’affronter la tempête et les orages désirés. Tous
les
deux ont raison contre la vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous
6402
s orages désirés. Tous les deux ont raison contre
la
vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous les deux ont raison contr
6403
re la vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous
les
deux ont raison contre l’amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant
6404
che ses tensions. Tous les deux ont raison contre
l’
amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant d’être un échange vivant.
6405
re l’amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant
d’
être un échange vivant. Enfin tous les deux ont raison contre nos mora
6406
soi, cessant d’être un échange vivant. Enfin tous
les
deux ont raison contre nos morales de série, hygiéniques, étatiques,
6407
Enfin tous les deux ont raison contre nos morales
de
série, hygiéniques, étatiques, et sans style ni virtu. Dès qu’un désé
6408
bre se trahit en nous, ou provoque une crise dans
le
couple, ils s’y jettent et l’aggravent à plaisir. Que l’un des deux g
6409
oque une crise dans le couple, ils s’y jettent et
l’
aggravent à plaisir. Que l’un des deux gagne à la main, il aura tôt fa
6410
l’aggravent à plaisir. Que l’un des deux gagne à
la
main, il aura tôt fait de ruiner mariage, modération, personne, et la
6411
e l’un des deux gagne à la main, il aura tôt fait
de
ruiner mariage, modération, personne, et la vie même. Mais sans eux,
6412
fait de ruiner mariage, modération, personne, et
la
vie même. Mais sans eux, que seraient nos amours ? 23. Nietzsche,
6413
seraient nos amours ? 23. Nietzsche, Par-delà
le
bien et le mal, n° 106. 24. Kierkegaard dit en termes hégéliens : co
6414
s amours ? 23. Nietzsche, Par-delà le bien et
le
mal, n° 106. 24. Kierkegaard dit en termes hégéliens : conforme à l’
6415
Kierkegaard dit en termes hégéliens : conforme à
l’
idée pure, à l’idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontr
6416
t en termes hégéliens : conforme à l’idée pure, à
l’
idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don
6417
géliens : conforme à l’idée pure, à l’idéalité, à
la
catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don Juan de Molièr
6418
ée pure, à l’idéalité, à la catégorie. Il n’a pas
de
peine à démontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron s
6419
la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que
les
Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron sont à cet égard loin de co
6420
de peine à démontrer que les Don Juan de Molière,
de
Heiberg, de Byron sont à cet égard loin de compte. 25. Ou bien… ou
6421
émontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg,
de
Byron sont à cet égard loin de compte. 25. Ou bien… ou bien, « Les
6422
t égard loin de compte. 25. Ou bien… ou bien, «
Les
stades de l’érotique spontané ou l’érotique musical » (troisième stad
6423
n de compte. 25. Ou bien… ou bien, « Les stades
de
l’érotique spontané ou l’érotique musical » (troisième stade). 26.
6424
e compte. 25. Ou bien… ou bien, « Les stades de
l’
érotique spontané ou l’érotique musical » (troisième stade). 26. Ét
6425
… ou bien, « Les stades de l’érotique spontané ou
l’
érotique musical » (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de l
6426
ue musical » (troisième stade). 26. Étapes sur
le
chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séduct
6427
» (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin
de
la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séducteur. Casan
6428
(troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de
la
vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séducteur. Casanova
6429
e chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours
de
Johannes le Séducteur. Casanova serait beaucoup plus conforme au type
6430
e selon Kierkegaard — sinon selon Mozart ! —, que
les
Valmont et autres séducteurs machiavéliques du xviiie siècle, qui ne
6431
re eux que colère, honte et mépris. Casanova aime
les
femmes, Valmont ne cherche qu’à gagner des parties. C’est un des lieu
6432
’à gagner des parties. C’est un des lieux communs
de
la critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personna
6433
gagner des parties. C’est un des lieux communs de
la
critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personnage
6434
t un des lieux communs de la critique moderne que
de
nier le caractère donjuanesque du personnage de Casanova. Certes, Cas
6435
lieux communs de la critique moderne que de nier
le
caractère donjuanesque du personnage de Casanova. Certes, Casanova n’
6436
e de nier le caractère donjuanesque du personnage
de
Casanova. Certes, Casanova n’est pas impie, n’est pas démon, ne provo
6437
as impie, n’est pas démon, ne provoque ni Dieu ni
les
hommes. Il n’est pas révolutionnaire, et n’est pas non plus grand sei
6438
holique à bon compte mais pas athée, occultiste à
l’
esbroufe mais très superstitieux. Enfin, il se contente de conquêtes f
6439
fe mais très superstitieux. Enfin, il se contente
de
conquêtes faciles. (Mais je ne sais où l’on prend que Don Juan les dé
6440
ontente de conquêtes faciles. (Mais je ne sais où
l’
on prend que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jamais lu le Catalogu
6441
iles. (Mais je ne sais où l’on prend que Don Juan
les
dédaigne ? N’aurait-on jamais lu le Catalogue ?) Entendu, accordé pou
6442
que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jamais lu
le
Catalogue ?) Entendu, accordé pour l’essentiel. Mais quoi ! Don Juan
6443
n jamais lu le Catalogue ?) Entendu, accordé pour
l’
essentiel. Mais quoi ! Don Juan n’a jamais existé, il est un mythe ; e
6444
Don Juan n’a jamais existé, il est un mythe ; et
la
plus grande différence entre Casanova et le mythe, c’est que les Mémo
6445
; et la plus grande différence entre Casanova et
le
mythe, c’est que les Mémoires existent bel et bien. Quant aux points
6446
différence entre Casanova et le mythe, c’est que
les
Mémoires existent bel et bien. Quant aux points de contact historique
6447
s Mémoires existent bel et bien. Quant aux points
de
contact historiques entre le Vénitien et Don Giovanni, qu’il suffise
6448
en. Quant aux points de contact historiques entre
le
Vénitien et Don Giovanni, qu’il suffise de rappeler l’amitié qui liai
6449
entre le Vénitien et Don Giovanni, qu’il suffise
de
rappeler l’amitié qui liait Da Ponte et Casanova au moment où l’abbé
6450
nitien et Don Giovanni, qu’il suffise de rappeler
l’
amitié qui liait Da Ponte et Casanova au moment où l’abbé écrivit son
6451
mitié qui liait Da Ponte et Casanova au moment où
l’
abbé écrivit son livret, la visite que les deux compères firent alors
6452
Casanova au moment où l’abbé écrivit son livret,
la
visite que les deux compères firent alors à Mozart, la présence de Ca
6453
oment où l’abbé écrivit son livret, la visite que
les
deux compères firent alors à Mozart, la présence de Casanova lors de
6454
site que les deux compères firent alors à Mozart,
la
présence de Casanova lors de la première de Don Giovanni à Prague, en
6455
deux compères firent alors à Mozart, la présence
de
Casanova lors de la première de Don Giovanni à Prague, enfin une vers
6456
zart, la présence de Casanova lors de la première
de
Don Giovanni à Prague, enfin une version différente du sextuor du IIe
6457
rouvée dans ses papiers à Dux. 27. À rapprocher
de
Nietzsche : « Le mot le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dan
6458
apiers à Dux. 27. À rapprocher de Nietzsche : «
Le
mot le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable am
6459
à Dux. 27. À rapprocher de Nietzsche : « Le mot
le
plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable amour, c’
6460
le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans
le
véritable amour, c’est l’âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le b
6461
jamais entendu : — Dans le véritable amour, c’est
l’
âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28.
6462
ans le véritable amour, c’est l’âme qui enveloppe
le
corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit trè
6463
, c’est l’âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà
le
bien et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit très bien la parenté des
6464
me qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et
le
mal, 142.) 28. Kierkegaard voit très bien la parenté des mythes de F
6465
et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit très bien
la
parenté des mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment le dévelop
6466
Kierkegaard voit très bien la parenté des mythes
de
Faust et de Don Juan (voir notamment le développement sur Marguerite,
6467
voit très bien la parenté des mythes de Faust et
de
Don Juan (voir notamment le développement sur Marguerite, dans Ou bie
6468
es mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment
le
développement sur Marguerite, dans Ou bien… ou bien, « Tracés d’ombre
6469
t sur Marguerite, dans Ou bien… ou bien, « Tracés
d’
ombre »). Dans l’ouvrage si intelligent et si bien informé de Mlle Mic
6470
dans Ou bien… ou bien, « Tracés d’ombre »). Dans
l’
ouvrage si intelligent et si bien informé de Mlle Micheline Sauvage :
6471
Dans l’ouvrage si intelligent et si bien informé
de
Mlle Micheline Sauvage : Le Cas Don Juan (une seule lacune, presque i
6472
nt et si bien informé de Mlle Micheline Sauvage :
Le
Cas Don Juan (une seule lacune, presque incroyable : Kierkegaard n’y
6473
nt des gémeaux mythiques… moitiés complémentaires
d’
un être double… Don Juan est intelligent, épris de clair savoir, il a
6474
d’un être double… Don Juan est intelligent, épris
de
clair savoir, il a une tête faustienne, Faust est voluptueux, désireu
6475
e tête faustienne, Faust est voluptueux, désireux
d’
amour, il a des sens et un cœur donjuanesques… Faust est l’intelligenc
6476
il a des sens et un cœur donjuanesques… Faust est
l’
intelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romant
6477
t un cœur donjuanesques… Faust est l’intelligence
de
Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romantisme conclura q
6478
ust est l’intelligence de Don Juan ; Don Juan est
l’
érotisme de Faust… Le romantisme conclura que Don Juan et Faust cherch
6479
ntelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme
de
Faust… Le romantisme conclura que Don Juan et Faust cherchent tous de
6480
e de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust…
Le
romantisme conclura que Don Juan et Faust cherchent tous deux l’absol
6481
onclura que Don Juan et Faust cherchent tous deux
l’
absolu, et que le héros unique s’appelle Faust quand il demande cet ab
6482
uan et Faust cherchent tous deux l’absolu, et que
le
héros unique s’appelle Faust quand il demande cet absolu à la science
6483
que s’appelle Faust quand il demande cet absolu à
la
science, Don Juan quand il le demande à la volupté. » Etc. 29. Étap
6484
emande cet absolu à la science, Don Juan quand il
le
demande à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, «
6485
solu à la science, Don Juan quand il le demande à
la
volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le
6486
le demande à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur
le
Chemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’am
6487
e à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin
de
la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847.
6488
la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de
la
Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 3
6489
29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur
le
mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiq
6490
hemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30.
Les
Œuvres de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme
6491
Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres
de
l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et
6492
e, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de
l’
amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et sau
6493
s de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, «
Le
Dieu comme maître et sauveur ». 32. Étapes, « Problèmes du mariage
6494
, « Coupable ? non coupable ? » 34. Chap. III, «
Le
Paradoxe absolu (une chimère métaphysique) ». 35. Aurore, n° 27. 3
6495
hysique) ». 35. Aurore, n° 27. 36. Généalogie
de
la Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. A
6496
ique) ». 35. Aurore, n° 27. 36. Généalogie de
la
Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. Auro
6497
n° 27. 36. Généalogie de la Morale, « Quel est
le
sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La N
6498
36. Généalogie de la Morale, « Quel est le sens
de
tout idéal ascétique ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance
6499
éal ascétique ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38.
La
Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap.
6500
? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance
de
la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par
6501
», 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance de
la
philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-de
6502
e, n° 503. 38. La Naissance de la philosophie à
l’
époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-delà…, n° 260 fin.
6503
. 38. La Naissance de la philosophie à l’époque
de
la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-delà…, n° 260 fin. 40. Aur
6504
38. La Naissance de la philosophie à l’époque de
la
tragédie grecque, chap. II. 39. Par-delà…, n° 260 fin. 40. Aurore
6505
ar-delà…, n° 260 fin. 40. Aurore, n° 109. 41.
L’
Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, trad. française,
6506
n° 260 fin. 40. Aurore, n° 109. 41. L’Origine
de
la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, trad. française, Mercure d
6507
260 fin. 40. Aurore, n° 109. 41. L’Origine de
la
tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, trad. française, Mercure de F
6508
7, 208, trad. française, Mercure de France. 42.
L’
Origine de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc prof
6509
ad. française, Mercure de France. 42. L’Origine
de
la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc profond que du
6510
française, Mercure de France. 42. L’Origine de
la
tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc profond que dut é
6511
de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44.
Le
choc profond que dut éprouver Nietzsche, à cette nouvelle, précède do
6512
prouver Nietzsche, à cette nouvelle, précède donc
de
très peu l’illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire
6513
zsche, à cette nouvelle, précède donc de très peu
l’
illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire dont la seco
6514
nouvelle, précède donc de très peu l’illumination
de
Sils-Maria, le renversement spectaculaire dont la seconde partie de Z
6515
de donc de très peu l’illumination de Sils-Maria,
le
renversement spectaculaire dont la seconde partie de Zarathoustra va
6516
renversement spectaculaire dont la seconde partie
de
Zarathoustra va témoigner. Cf. infra, p. 153. 45. Le Cas Wagner, d
6517
athoustra va témoigner. Cf. infra, p. 153. 45.
Le
Cas Wagner, dans Le Crépuscule des Idoles (1888). 46. Par-delà le b
6518
er. Cf. infra, p. 153. 45. Le Cas Wagner, dans
Le
Crépuscule des Idoles (1888). 46. Par-delà le bien et le mal, passi
6519
s Le Crépuscule des Idoles (1888). 46. Par-delà
le
bien et le mal, passim. 47. Aurore, n° 327. 48. Aurore, n° 429.
6520
cule des Idoles (1888). 46. Par-delà le bien et
le
mal, passim. 47. Aurore, n° 327. 48. Aurore, n° 429. 49. L’Amo
6521
47. Aurore, n° 327. 48. Aurore, n° 429. 49.
L’
Amour et l’Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51. L’homme poli
6522
, n° 327. 48. Aurore, n° 429. 49. L’Amour et
l’
Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51. L’homme politique oppor
6523
re, n° 429. 49. L’Amour et l’Occident . 50.
L’
Amour et l’Occident 51. L’homme politique opportuniste et joueur re
6524
49. L’Amour et l’Occident . 50. L’Amour et
l’
Occident 51. L’homme politique opportuniste et joueur relève du typ
6525
l’Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51.
L’
homme politique opportuniste et joueur relève du type donjuanesque. À
6526
r relève du type donjuanesque. À l’autre extrême,
le
général de Gaulle est tristanien dans son nationalisme. Son Iseut, c’
6527
ristanien dans son nationalisme. Son Iseut, c’est
la
France, il est bien près de le dire en plus d’une page de ses mémoire
6528
. Son Iseut, c’est la France, il est bien près de
le
dire en plus d’une page de ses mémoires, et pas seulement aux premièr
6529
st la France, il est bien près de le dire en plus
d’
une page de ses mémoires, et pas seulement aux premières phrases où il
6530
e, il est bien près de le dire en plus d’une page
de
ses mémoires, et pas seulement aux premières phrases où il compare la
6531
pas seulement aux premières phrases où il compare
la
France à la « princesse des contes…, vouée à une destinée éminente et
6532
t aux premières phrases où il compare la France à
la
« princesse des contes…, vouée à une destinée éminente et exceptionne
6533
le », — fût-ce à « des malheurs exemplaires ». Il
l’
a longtemps aimée de loin, dans son exil. Il l’a ramenée au Mari légit
6534
es malheurs exemplaires ». Il l’a longtemps aimée
de
loin, dans son exil. Il l’a ramenée au Mari légitime, représenté par
6535
Il l’a longtemps aimée de loin, dans son exil. Il
l’
a ramenée au Mari légitime, représenté par la Légalité de l’État, aprè
6536
. Il l’a ramenée au Mari légitime, représenté par
la
Légalité de l’État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassa
6537
enée au Mari légitime, représenté par la Légalité
de
l’État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant
6538
e au Mari légitime, représenté par la Légalité de
l’
État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui
6539
time, représenté par la Légalité de l’État, après
l’
avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui la tenait cap
6540
par la Légalité de l’État, après l’avoir délivrée
de
haute lutte en terrassant le géant qui la tenait captive et qui exige
6541
rès l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant
le
géant qui la tenait captive et qui exigeait son tribut de jeunes gens
6542
élivrée de haute lutte en terrassant le géant qui
la
tenait captive et qui exigeait son tribut de jeunes gens (Minotaure-M
6543
qui la tenait captive et qui exigeait son tribut
de
jeunes gens (Minotaure-Morholt-Hitler). Puis il a dû s’éloigner de no
6544
). Puis il a dû s’éloigner de nouveau, écœuré par
l’
intrigue des barons félons. Certes, il est revenu à son appel. Mais la
6545
s félons. Certes, il est revenu à son appel. Mais
la
vraie passion tristanienne se nourrit de retraits et d’obstacles, qui
6546
el. Mais la vraie passion tristanienne se nourrit
de
retraits et d’obstacles, quitte à les susciter s’ils semblent faire d
6547
ie passion tristanienne se nourrit de retraits et
d’
obstacles, quitte à les susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la
6548
e se nourrit de retraits et d’obstacles, quitte à
les
susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la France et lui, quand i
6549
à les susciter s’ils semblent faire défaut. Entre
la
France et lui, quand il était le plus fort — Tristan plus fort que le
6550
re défaut. Entre la France et lui, quand il était
le
plus fort — Tristan plus fort que le roi Marc —, n’a-t-il pas déposé
6551
and il était le plus fort — Tristan plus fort que
le
roi Marc —, n’a-t-il pas déposé une épée symbolique ? Pour qu’une pas
6552
déposé une épée symbolique ? Pour qu’une passion
de
cette nature n’aboutisse point à quelque « malheur exemplaire », il f
6553
xemplaire », il faudrait qu’un heureux « accident
de
l’histoire » vienne déjouer la logique du Mythe. 52. « Celui qui ne
6554
plaire », il faudrait qu’un heureux « accident de
l’
histoire » vienne déjouer la logique du Mythe. 52. « Celui qui ne sai
6555
heureux « accident de l’histoire » vienne déjouer
la
logique du Mythe. 52. « Celui qui ne sait pas trouver le chemin qui
6556
ue du Mythe. 52. « Celui qui ne sait pas trouver
le
chemin qui conduit à son idéal, vit de façon plus frivole, plus insol
6557
as trouver le chemin qui conduit à son idéal, vit
de
façon plus frivole, plus insolente, que l’être sans idéal », observe
6558
l, vit de façon plus frivole, plus insolente, que
l’
être sans idéal », observe Nietzsche. (Par-delà… n° 133). 53. H. de M
6559
(Par-delà… n° 133). 53. H. de Montherlant : Sur
les
femmes. 54. Otto Rank : Don Juan, une étude sur le double, 1922. — À
6560
femmes. 54. Otto Rank : Don Juan, une étude sur
le
double, 1922. — À propos de Dona Anna : les biographes de Mozart nous
6561
de sur le double, 1922. — À propos de Dona Anna :
les
biographes de Mozart nous assurent que ses contemporains ne doutaient
6562
e, 1922. — À propos de Dona Anna : les biographes
de
Mozart nous assurent que ses contemporains ne doutaient pas un instan
6563
Dona Anna ait cédé à Don Juan, prenant (ou non) «
l’
homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’es
6564
t (ou non) « l’homme inconnu » pour son fiancé, à
la
faveur de l’obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au
6565
« l’homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur
de
l’obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au moment où
6566
l’homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de
l’
obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au moment où ell
6567
peu trop vite. Je ne vois pas Casanova « trahi »
de
la sorte. Il a mieux aimé ses conquêtes et elles l’ont mieux conquis
6568
u trop vite. Je ne vois pas Casanova « trahi » de
la
sorte. Il a mieux aimé ses conquêtes et elles l’ont mieux conquis : o
6569
la sorte. Il a mieux aimé ses conquêtes et elles
l’
ont mieux conquis : on se sépare heureux, dans les Mémoires. — Notons
6570
l’ont mieux conquis : on se sépare heureux, dans
les
Mémoires. — Notons aussi que Dona Anna, si elle déclare sa haine pour
6571
déclare sa haine pour Don Juan, n’est pas pressée
d’
épouser Don Ottavio… 55. Mon Journal d’Allemagne ne fait qu’une ou
6572
pressée d’épouser Don Ottavio… 55. Mon Journal
d’
Allemagne ne fait qu’une ou deux allusions très voilées à cette trans
6573
Il faut croire que mon hypothèse se lisait entre
les
lignes, néanmoins, puisque Eugène Ionesco a pu dire que mon livre lui
6574
Ionesco a pu dire que mon livre lui avait suggéré
le
sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57.
6575
pu dire que mon livre lui avait suggéré le sujet
de
son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57. Romains,
6576
géré le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie
de
la morale, III, 24. 57. Romains, 7, 6. 58. Derniers vers du livret
6577
é le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de
la
morale, III, 24. 57. Romains, 7, 6. 58. Derniers vers du livret de
6578
57. Romains, 7, 6. 58. Derniers vers du livret
de
Tristan.
6579
Dialectique des mythes II
Les
deux âmes d’André Gide … à présent que j’y vois un peu plus clair…
6580
Dialectique des mythes II Les deux âmes
d’
André Gide … à présent que j’y vois un peu plus clair… Et nunc man
6581
u plus clair… Et nunc manet in te. Au lendemain
de
la mort d’André Gide, j’avais écrit pour un Hommage collectif quelque
6582
lus clair… Et nunc manet in te. Au lendemain de
la
mort d’André Gide, j’avais écrit pour un Hommage collectif quelques p
6583
r… Et nunc manet in te. Au lendemain de la mort
d’
André Gide, j’avais écrit pour un Hommage collectif quelques pages don
6584
rit pour un Hommage collectif quelques pages dont
le
ton personnel me paraissait convenir à l’occasion. Je vais les redonn
6585
es dont le ton personnel me paraissait convenir à
l’
occasion. Je vais les redonner sans modifications, non point qu’elles
6586
nnel me paraissait convenir à l’occasion. Je vais
les
redonner sans modifications, non point qu’elles le méritent en soi, b
6587
s redonner sans modifications, non point qu’elles
le
méritent en soi, bien au contraire : c’est leur insuffisance qui m’in
6588
suffisance qui m’intéresse ici, certain flou dans
la
prise de vues et certaines erreurs d’éclairage, et leur possible mise
6589
e qui m’intéresse ici, certain flou dans la prise
de
vues et certaines erreurs d’éclairage, et leur possible mise au point
6590
n flou dans la prise de vues et certaines erreurs
d’
éclairage, et leur possible mise au point par un regard mieux informé.
6591
mise au point par un regard mieux informé. Voici
le
problème : une connaissance plus intime des mythes peut-elle permettr
6592
s peut-elle permettre une connaissance plus juste
de
quelqu’un qui a vécu sous vos yeux, qui a beaucoup parlé de lui-même
6593
un qui a vécu sous vos yeux, qui a beaucoup parlé
de
lui-même et vous a livré des aveux que vous pensiez avoir compris, ma
6594
faite pour confirmer, par recoupement, mes essais
de
mythanalyse portant sur des personnes que je n’ai pas connues et sur
6595
s et sur des personnages fictifs, donc incapables
de
me réfuter. Un complot de protestants Tout compte fait, nous nou
6596
tifs, donc incapables de me réfuter. Un complot
de
protestants Tout compte fait, nous nous connaissions peu, ce jour
6597
compte fait, nous nous connaissions peu, ce jour
de
juin 39 où, dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train
6598
ous connaissions peu, ce jour de juin 39 où, dans
le
hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quan
6599
aissions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall
de
la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quand je le
6600
sions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall de
la
rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quand je le voi
6601
-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quand je
le
vois descendre l’escalier. Je parle en le suivant d’un œil. Il s’arrê
6602
n train de téléphoner, quand je le vois descendre
l’
escalier. Je parle en le suivant d’un œil. Il s’arrête, il paraît atte
6603
uand je le vois descendre l’escalier. Je parle en
le
suivant d’un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose le récepte
6604
vois descendre l’escalier. Je parle en le suivant
d’
un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose le récepteur et nous
6605
’un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose
le
récepteur et nous sortons. Nous voici sur un banc du boulevard Saint-
6606
ous voici sur un banc du boulevard Saint-Germain.
Les
autos passent tout près. Il articule dans le bruit : « Où habitez-vou
6607
in. Les autos passent tout près. Il articule dans
le
bruit : « Où habitez-vous maintenant ? » Je crie que je l’ignore, dev
6608
: « Où habitez-vous maintenant ? » Je crie que je
l’
ignore, devant quitter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre d
6609
» Je crie que je l’ignore, devant quitter demain
la
maison de Charles Du Bos qui rentre d’Amérique, et je viens d’apprend
6610
que je l’ignore, devant quitter demain la maison
de
Charles Du Bos qui rentre d’Amérique, et je viens d’apprendre au télé
6611
ter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre
d’
Amérique, et je viens d’apprendre au téléphone que « cela ne va plus »
6612
Charles Du Bos qui rentre d’Amérique, et je viens
d’
apprendre au téléphone que « cela ne va plus » pour un appartement pro
6613
sé. Et soudain, en se levant : « Eh bien ! allons
le
voir de ce pas ! » Alors, seulement, je comprends qu’il avait dit : «
6614
oudain, en se levant : « Eh bien ! allons le voir
de
ce pas ! » Alors, seulement, je comprends qu’il avait dit : « J’ai un
6615
comprends qu’il avait dit : « J’ai un studio… ».
Le
lendemain, très tôt, nous arrivons chez lui. Le studio est vaste et p
6616
. Le lendemain, très tôt, nous arrivons chez lui.
Le
studio est vaste et plaisant, agrémenté d’un escalier conduisant à un
6617
z lui. Le studio est vaste et plaisant, agrémenté
d’
un escalier conduisant à une large galerie. Par une porte capitonnée q
6618
e galerie. Par une porte capitonnée qui donne sur
la
bibliothèque où il travaille, Gide apparaît en robe de chambre grise,
6619
ravaille, Gide apparaît en robe de chambre grise,
le
corps un peu tassé et de large carrure, sa belle tête de moine tibéta
6620
n robe de chambre grise, le corps un peu tassé et
de
large carrure, sa belle tête de moine tibétain barrée d’un sourire mi
6621
s un peu tassé et de large carrure, sa belle tête
de
moine tibétain barrée d’un sourire mince et pourtant amical. Il fait
6622
e carrure, sa belle tête de moine tibétain barrée
d’
un sourire mince et pourtant amical. Il fait très chaud. De ses poches
6623
ire mince et pourtant amical. Il fait très chaud.
De
ses poches, il tire deux bouteilles de bière et nous les offre. Au mi
6624
rès chaud. De ses poches, il tire deux bouteilles
de
bière et nous les offre. Au milieu du studio pend un trapèze. Gide s’
6625
poches, il tire deux bouteilles de bière et nous
les
offre. Au milieu du studio pend un trapèze. Gide s’y appuie des deux
6626
c’est inquiétant… Cela me ferait presque croire à
la
Providence !… Mais dites-moi, quand on saura que vous habitez ici, qu
6627
ire ?… » avec un sourire inquisiteur. Je me garde
de
répondre. Finalement, Gide, en riant : « On va dire que c’est un comp
6628
ide, en riant : « On va dire que c’est un complot
de
protestants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins,
6629
n va dire que c’est un complot de protestants ! »
Le
mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, i
6630
n complot de protestants ! » Le mot ne manque pas
de
pertinence. Tous les matins, vers onze heures, il viendra entr’ouvrir
6631
ants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous
les
matins, vers onze heures, il viendra entr’ouvrir la porte capitonnée,
6632
matins, vers onze heures, il viendra entr’ouvrir
la
porte capitonnée, en s’annonçant par un profond « Allô ! Allô ! » et
6633
par un profond « Allô ! Allô ! » et me demandera
de
passer chez lui pour quelques instants. Chaque fois, il orientera la
6634
pour quelques instants. Chaque fois, il orientera
la
conversation vers des sujets religieux ou même théologiques, comme si
6635
tait précisément pour m’en parler qu’il m’offrait
l’
hospitalité. Saint Paul reste sa bête noire. Et l’idée même d’orthodox
6636
l’hospitalité. Saint Paul reste sa bête noire. Et
l’
idée même d’orthodoxie. Il nie vivement que l’expression d’orthodoxie
6637
é. Saint Paul reste sa bête noire. Et l’idée même
d’
orthodoxie. Il nie vivement que l’expression d’orthodoxie protestante
6638
Et l’idée même d’orthodoxie. Il nie vivement que
l’
expression d’orthodoxie protestante puisse avoir un sens. Le protestan
6639
me d’orthodoxie. Il nie vivement que l’expression
d’
orthodoxie protestante puisse avoir un sens. Le protestant, pour lui,
6640
on d’orthodoxie protestante puisse avoir un sens.
Le
protestant, pour lui, c’est l’opposant (comme on le croit généralemen
6641
sse avoir un sens. Le protestant, pour lui, c’est
l’
opposant (comme on le croit généralement en France). Les gênes féconde
6642
protestant, pour lui, c’est l’opposant (comme on
le
croit généralement en France). Les gênes fécondes qu’il demandait jad
6643
osant (comme on le croit généralement en France).
Les
gênes fécondes qu’il demandait jadis qu’on rende à l’art, la « critiq
6644
ênes fécondes qu’il demandait jadis qu’on rende à
l’
art, la « critique dogmatique » des grandes époques, ne sont plus que
6645
condes qu’il demandait jadis qu’on rende à l’art,
la
« critique dogmatique » des grandes époques, ne sont plus que mensong
6646
es, ne sont plus que mensonges à ses yeux dès que
l’
on passe à l’ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il qu’à la morale ?
6647
lus que mensonges à ses yeux dès que l’on passe à
l’
ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il qu’à la morale ? « En somme,
6648
à l’ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il qu’à
la
morale ? « En somme, lui dis-je, vous vous en tenez au protestantisme
6649
-je, vous vous en tenez au protestantisme libéral
de
la fin du xixe siècle ? » — « Oui, c’est assez cela, la position du
6650
, vous vous en tenez au protestantisme libéral de
la
fin du xixe siècle ? » — « Oui, c’est assez cela, la position du pas
6651
in du xixe siècle ? » — « Oui, c’est assez cela,
la
position du pasteur Roberty, que j’aimais bien. » Vite lassé par les
6652
teur Roberty, que j’aimais bien. » Vite lassé par
les
débats d’idées, il semble répugner à toute pensée qui par le style d’
6653
y, que j’aimais bien. » Vite lassé par les débats
d’
idées, il semble répugner à toute pensée qui par le style d’abord ne l
6654
’idées, il semble répugner à toute pensée qui par
le
style d’abord ne l’ait séduit. Il me parle souvent des Variations de
6655
pugner à toute pensée qui par le style d’abord ne
l’
ait séduit. Il me parle souvent des Variations de Bossuet, avec une vi
6656
l’ait séduit. Il me parle souvent des Variations
de
Bossuet, avec une vive admiration, mais se refuse à Kierkegaard, qu’i
6657
. Marquant ainsi bien franchement ses limites, et
les
moyens particuliers de sa recherche. Sur un seul de ces entretiens, j
6658
anchement ses limites, et les moyens particuliers
de
sa recherche. Sur un seul de ces entretiens, j’ai pris des notes. C’e
6659
moyens particuliers de sa recherche. Sur un seul
de
ces entretiens, j’ai pris des notes. C’est celui du 20 juin. J’avais
6660
ris des notes. C’est celui du 20 juin. J’avais eu
l’
impression ce jour-là que Gide passait la prudence dans l’aveu, qu’il
6661
avais eu l’impression ce jour-là que Gide passait
la
prudence dans l’aveu, qu’il me disait ce qu’il ne pouvait dire, et n’
6662
sion ce jour-là que Gide passait la prudence dans
l’
aveu, qu’il me disait ce qu’il ne pouvait dire, et n’a peut-être jamai
6663
ne pouvait dire, et n’a peut-être jamais répété.
La
conversation s’engage sur L’Amour et l’Occident , qu’il est en train
6664
être jamais répété. La conversation s’engage sur
L’
Amour et l’Occident , qu’il est en train de lire59, et dont il me décl
6665
répété. La conversation s’engage sur L’Amour et
l’
Occident , qu’il est en train de lire59, et dont il me déclare, à ma p
6666
ise, qu’il y trouve une explication des « erreurs
de
sa vie de jeune homme ». En phrases lentes et difficultueuses, coupée
6667
y trouve une explication des « erreurs de sa vie
de
jeune homme ». En phrases lentes et difficultueuses, coupées de silen
6668
». En phrases lentes et difficultueuses, coupées
de
silences et de reniflements, il se met à parler du « drame de sa vie
6669
lentes et difficultueuses, coupées de silences et
de
reniflements, il se met à parler du « drame de sa vie ». Jeune homme,
6670
et de reniflements, il se met à parler du « drame
de
sa vie ». Jeune homme, épris et puritain, il a voulu disjoindre l’amo
6671
e homme, épris et puritain, il a voulu disjoindre
l’
amour et le plaisir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’a
6672
ris et puritain, il a voulu disjoindre l’amour et
le
plaisir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’autant plus
6673
isjoindre l’amour et le plaisir. Il croyait que «
l’
amour hétérosexuel » était d’autant plus pur que rien de charnel ne s’
6674
ir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était
d’
autant plus pur que rien de charnel ne s’y mêlait60. « C’est ainsi que
6675
r hétérosexuel » était d’autant plus pur que rien
de
charnel ne s’y mêlait60. « C’est ainsi que je me suis complètement bl
6676
accentuant, circonflexant le dernier mot. Ce qui
l’
a souvent frappé chez bien des femmes, c’est leur manière « de s’offus
6677
frappé chez bien des femmes, c’est leur manière «
de
s’offusquer du désir de l’homme. » Plusieurs, mariées, lui ont confié
6678
mes, c’est leur manière « de s’offusquer du désir
de
l’homme. » Plusieurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la
6679
, c’est leur manière « de s’offusquer du désir de
l’
homme. » Plusieurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la lib
6680
eurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient
la
libido de leur mari pour quelque chose de morbide. Cela recommence to
6681
ées, lui ont confié « qu’elles tenaient la libido
de
leur mari pour quelque chose de morbide. Cela recommence tout le temp
6682
enaient la libido de leur mari pour quelque chose
de
morbide. Cela recommence tout le temps ! disaient-elles. » Il hoche l
6683
ur quelque chose de morbide. Cela recommence tout
le
temps ! disaient-elles. » Il hoche la tête, trouve cela très curieux,
6684
mmence tout le temps ! disaient-elles. » Il hoche
la
tête, trouve cela très curieux, n’est-ce pas ? — un éclair de malice
6685
uve cela très curieux, n’est-ce pas ? — un éclair
de
malice au coin de l’œil. Puis il a quelques phrases obscures, apparem
6686
: « J’ai trop longtemps gardé cette illusion que
la
femme n’avait pas besoin du commerce physique, pas autant que nous… H
6687
! je n’y voyais pas clair… On se trompe ainsi, et
les
conséquences… J’ai été assez bête pour croire cela ! Il ne faut jamai
6688
. « Je vous parle très sincèrement, je vous parle
de
choses qui ont joué un rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le
6689
oué un rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par
le
ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, sub
6690
rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le ton
de
confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, subitement
6691
s ma vie. » (Frappé par le ton de confession, par
le
ton « c’était mal » de ses propos.) Et, subitement, après un silence
6692
le ton de confession, par le ton « c’était mal »
de
ses propos.) Et, subitement, après un silence : « C’est ainsi que j’a
6693
ainsi que j’ai commis, à cette époque — je parle
de
mon premier séjour en Afrique —, une terrible erreur d’aiguillage ! »
6694
premier séjour en Afrique —, une terrible erreur
d’
aiguillage ! » Puis il tousse, se plaint de fumer trop, et de n’arrive
6695
erreur d’aiguillage ! » Puis il tousse, se plaint
de
fumer trop, et de n’arriver point à se contraindre. Les jours suivant
6696
e ! » Puis il tousse, se plaint de fumer trop, et
de
n’arriver point à se contraindre. Les jours suivants, il me donne à l
6697
mer trop, et de n’arriver point à se contraindre.
Les
jours suivants, il me donne à lire par paquets les épreuves de son Jo
6698
es jours suivants, il me donne à lire par paquets
les
épreuves de son Journal en cours d’impression, et sur lequel je vais
6699
ants, il me donne à lire par paquets les épreuves
de
son Journal en cours d’impression, et sur lequel je vais écrire un ar
6700
par paquets les épreuves de son Journal en cours
d’
impression, et sur lequel je vais écrire un article pour la NRF. Il in
6701
ion, et sur lequel je vais écrire un article pour
la
NRF. Il insiste — comme il sait insister ! — sur les suppressions qu’
6702
NRF. Il insiste — comme il sait insister ! — sur
les
suppressions qu’il y a faites. Tout ce qui concerne intimement sa fem
6703
tes. Tout ce qui concerne intimement sa femme — «
le
seul être, dit-il, que j’aie vraiment aimé » — tous ces passages ont
6704
ent aimé » — tous ces passages ont été coupés. On
les
lira plus tard. Il les a recopiés dans deux cahiers gris d’écolier. U
6705
assages ont été coupés. On les lira plus tard. Il
les
a recopiés dans deux cahiers gris d’écolier. Un soir il vient m’avert
6706
us tard. Il les a recopiés dans deux cahiers gris
d’
écolier. Un soir il vient m’avertir qu’il compte s’absenter pour huit
6707
o me restera ouvert ; que j’y vienne prendre tous
les
livres dont je pourrais avoir besoin… Dès le lendemain, j’y pénètre,
6708
ous les livres dont je pourrais avoir besoin… Dès
le
lendemain, j’y pénètre, bien sûr. Des housses couvrent les meubles, u
6709
main, j’y pénètre, bien sûr. Des housses couvrent
les
meubles, une sorte de vieux drap son grand bureau. Sur l’étoffe, bien
6710
sûr. Des housses couvrent les meubles, une sorte
de
vieux drap son grand bureau. Sur l’étoffe, bien en évidence, un fort
6711
es, une sorte de vieux drap son grand bureau. Sur
l’
étoffe, bien en évidence, un fort cahier gris d’écolier. J’ai lu les p
6712
r l’étoffe, bien en évidence, un fort cahier gris
d’
écolier. J’ai lu les premières lignes, pour vérifier, et j’ai vite ref
6713
ières lignes, pour vérifier, et j’ai vite refermé
la
couverture. Pudeur, ou répugnance à donner dans le piège ? Les deux,
6714
a couverture. Pudeur, ou répugnance à donner dans
le
piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la g
6715
e. Pudeur, ou répugnance à donner dans le piège ?
Les
deux, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la guerre ? Souv
6716
ner dans le piège ? Les deux, sans doute. Combien
de
fois l’ai-je revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les li
6717
le piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois
l’
ai-je revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les
6718
x, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après
la
guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les plus divers, « Au V
6719
revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans
les
lieux les plus divers, « Au Vaneau », près de Lausanne, à Neuchâtel,
6720
la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux
les
plus divers, « Au Vaneau », près de Lausanne, à Neuchâtel, à Berne. M
6721
à Neuchâtel, à Berne. Mais je n’ai plus souvenir
d’
aucune conversation qui mérite d’être rapportée, j’entends : qui modif
6722
ai plus souvenir d’aucune conversation qui mérite
d’
être rapportée, j’entends : qui modifie le moins du monde l’image que
6723
mérite d’être rapportée, j’entends : qui modifie
le
moins du monde l’image que l’on connaît de lui. Nous parlions style,
6724
portée, j’entends : qui modifie le moins du monde
l’
image que l’on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phras
6725
tends : qui modifie le moins du monde l’image que
l’
on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phrases, Littré.
6726
odifie le moins du monde l’image que l’on connaît
de
lui. Nous parlions style, tournures de phrases, Littré. Et quelquefoi
6727
on connaît de lui. Nous parlions style, tournures
de
phrases, Littré. Et quelquefois, littérature. (Mais il s’en détachait
6728
ement, n’admirant plus, avec quelque ferveur, que
les
ouvrages qu’il se sentait le plus incapable d’écrire : ceux d’un Marc
6729
uelque ferveur, que les ouvrages qu’il se sentait
le
plus incapable d’écrire : ceux d’un Marcel Aymé, d’un Simenon). À Ber
6730
e les ouvrages qu’il se sentait le plus incapable
d’
écrire : ceux d’un Marcel Aymé, d’un Simenon). À Berne, pendant un déj
6731
u’il se sentait le plus incapable d’écrire : ceux
d’
un Marcel Aymé, d’un Simenon). À Berne, pendant un déjeuner, il s’enqu
6732
plus incapable d’écrire : ceux d’un Marcel Aymé,
d’
un Simenon). À Berne, pendant un déjeuner, il s’enquit avec insistance
6733
pendant un déjeuner, il s’enquit avec insistance
de
mon opinion sur Strindberg, et je lui fis une réponse assez vague, m’
6734
i fis une réponse assez vague, m’étonnant surtout
de
la question. Huit jours plus tard, il recevait le prix Nobel. Chez Ri
6735
is une réponse assez vague, m’étonnant surtout de
la
question. Huit jours plus tard, il recevait le prix Nobel. Chez Richa
6736
de la question. Huit jours plus tard, il recevait
le
prix Nobel. Chez Richard Heyd, un soir, à Neuchâtel, l’on jouait au «
6737
x Nobel. Chez Richard Heyd, un soir, à Neuchâtel,
l’
on jouait au « cadavre exquis ». L’un écrit trois questions, l’autre e
6738
me temps trois réponses, puis on lit à haute voix
les
papiers. Jeu de télépathie plutôt que de hasard. J’avais écrit, derni
6739
ponses, puis on lit à haute voix les papiers. Jeu
de
télépathie plutôt que de hasard. J’avais écrit, dernière question : «
6740
te voix les papiers. Jeu de télépathie plutôt que
de
hasard. J’avais écrit, dernière question : « Qu’est-ce que le style ?
6741
’avais écrit, dernière question : « Qu’est-ce que
le
style ? » Catherine, sa fille, lut sa dernière réponse : « L’original
6742
Catherine, sa fille, lut sa dernière réponse : «
L’
originalité du Bipède. » (C’est ainsi qu’on l’appelait dans ce groupe.
6743
: « L’originalité du Bipède. » (C’est ainsi qu’on
l’
appelait dans ce groupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que l
6744
u’on l’appelait dans ce groupe.) Gide s’éclaircit
la
voix pour observer que le jeu devenait bien personnel, et proposa des
6745
oupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que
le
jeu devenait bien personnel, et proposa des bouts-rimés. « Car j’y ex
6746
ts-rimés. « Car j’y excelle ! » annonça-t-il. Peu
d’
hommes m’ont donné l’impression que le problème religieux existait dan
6747
a-t-il. Peu d’hommes m’ont donné l’impression que
le
problème religieux existait dans leur vie en tant que problème perman
6748
tant que problème permanent. Écarté, refoulé chez
les
uns ; et chez les autres résolu, croient-ils. Je ne dis pas qu’il tor
6749
permanent. Écarté, refoulé chez les uns ; et chez
les
autres résolu, croient-ils. Je ne dis pas qu’il torturait Gide, hors
6750
turait Gide, hors quelques crises dont nous avons
les
témoignages, mais il restait, pour lui, un problème. Gide avait peu d
6751
il restait, pour lui, un problème. Gide avait peu
d’
instinct religieux, et moins encore de goût pour la métaphysique. Il p
6752
e avait peu d’instinct religieux, et moins encore
de
goût pour la métaphysique. Il préférait ce qu’il jugeait important à
6753
’instinct religieux, et moins encore de goût pour
la
métaphysique. Il préférait ce qu’il jugeait important à ce que d’autr
6754
tant à ce que d’autres jugent profond. Son défaut
de
sens poétique me paraît presque inégalé depuis Montaigne. (Je ne nie
6755
yrisme.) Et c’est ainsi qu’il réussit à remplacer
le
tragique par la perplexité. Tout cela peut éclairer son attitude enve
6756
t ainsi qu’il réussit à remplacer le tragique par
la
perplexité. Tout cela peut éclairer son attitude envers le christiani
6757
xité. Tout cela peut éclairer son attitude envers
le
christianisme et son mystère. Peu d’instinct religieux chez cet homme
6758
itude envers le christianisme et son mystère. Peu
d’
instinct religieux chez cet homme, alors que le christianisme, l’Églis
6759
eu d’instinct religieux chez cet homme, alors que
le
christianisme, l’Église et l’Évangile furent ses constants sujets d’i
6760
gieux chez cet homme, alors que le christianisme,
l’
Église et l’Évangile furent ses constants sujets d’irritation, de ferv
6761
et homme, alors que le christianisme, l’Église et
l’
Évangile furent ses constants sujets d’irritation, de ferveur ou de no
6762
’Église et l’Évangile furent ses constants sujets
d’
irritation, de ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent
6763
vangile furent ses constants sujets d’irritation,
de
ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oubl
6764
ses constants sujets d’irritation, de ferveur ou
de
nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oublie pas sa form
6765
sujets d’irritation, de ferveur ou de nostalgie ?
Le
paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oublie pas sa formation chrétienn
6766
ses lectures prolongées et sans cesse renouvelées
de
l’Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante
6767
lectures prolongées et sans cesse renouvelées de
l’
Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante —
6768
cesse renouvelées de l’Écriture ; son amour pour
le
style biblique ; la confusion courante — non seulement puritaine — en
6769
e l’Écriture ; son amour pour le style biblique ;
la
confusion courante — non seulement puritaine — entretenue chez les je
6770
rante — non seulement puritaine — entretenue chez
les
jeunes bourgeois — et non seulement de son époque — entre tabous sexu
6771
enue chez les jeunes bourgeois — et non seulement
de
son époque — entre tabous sexuels et spiritualité, d’où sa polémique
6772
on époque — entre tabous sexuels et spiritualité,
d’
où sa polémique inlassable contre l’orthodoxie telle qu’il l’imaginait
6773
spiritualité, d’où sa polémique inlassable contre
l’
orthodoxie telle qu’il l’imaginait et dans laquelle il voyait (par err
6774
émique inlassable contre l’orthodoxie telle qu’il
l’
imaginait et dans laquelle il voyait (par erreur) la sanction d’une ce
6775
imaginait et dans laquelle il voyait (par erreur)
la
sanction d’une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de se
6776
dans laquelle il voyait (par erreur) la sanction
d’
une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de ses amis ; enf
6777
(par erreur) la sanction d’une certaine éthique ;
la
conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme.
6778
a sanction d’une certaine éthique ; la conversion
de
quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données bi
6779
certaine éthique ; la conversion de quelques-uns
de
ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données biographiques ne f
6780
la conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin
la
piété de sa femme. Ces données biographiques ne font point une nature
6781
sion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété
de
sa femme. Ces données biographiques ne font point une nature. Elles e
6782
ont point une nature. Elles expliquent simplement
l’
insistance du problème aux stades les plus variés de l’évolution de Gi
6783
nt simplement l’insistance du problème aux stades
les
plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’es
6784
insistance du problème aux stades les plus variés
de
l’évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, no
6785
istance du problème aux stades les plus variés de
l’
évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non l
6786
roblème aux stades les plus variés de l’évolution
de
Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux
6787
es les plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui
l’
a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la justificati
6788
ution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est
l’
éthique, non le religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’
6789
Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non
le
religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’on vit et comme
6790
ment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ;
la
justification, non le salut ; ce que l’on vit et comment on juge, non
6791
éthique, non le religieux ; la justification, non
le
salut ; ce que l’on vit et comment on juge, non la connaissance pure,
6792
ligieux ; la justification, non le salut ; ce que
l’
on vit et comment on juge, non la connaissance pure, ni le mystère. Ré
6793
e salut ; ce que l’on vit et comment on juge, non
la
connaissance pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à la moral
6794
et comment on juge, non la connaissance pure, ni
le
mystère. Réduisait-il la religion à la morale ? Je pense plutôt que l
6795
la connaissance pure, ni le mystère. Réduisait-il
la
religion à la morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de
6796
e pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à
la
morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de son vrai dram
6797
-il la religion à la morale ? Je pense plutôt que
la
morale était le lieu de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher
6798
à la morale ? Je pense plutôt que la morale était
le
lieu de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher la religion que
6799
ale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu
de
son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher la religion que dans ce
6800
de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher
la
religion que dans ce drame. Ainsi, devenir ou redevenir chrétien, ne
6801
venir chrétien, ne pouvait signifier pour lui que
la
sainteté, et non pas l’accueil du mystère, ni l’adhésion à un credo.
6802
it signifier pour lui que la sainteté, et non pas
l’
accueil du mystère, ni l’adhésion à un credo. J’en donne la preuve : a
6803
la sainteté, et non pas l’accueil du mystère, ni
l’
adhésion à un credo. J’en donne la preuve : avoir la foi sans être sai
6804
du mystère, ni l’adhésion à un credo. J’en donne
la
preuve : avoir la foi sans être saint lui paraissait la tricherie mêm
6805
adhésion à un credo. J’en donne la preuve : avoir
la
foi sans être saint lui paraissait la tricherie même, tandis qu’il eû
6806
uve : avoir la foi sans être saint lui paraissait
la
tricherie même, tandis qu’il eût admis la sainteté sans foi. Que dis-
6807
aissait la tricherie même, tandis qu’il eût admis
la
sainteté sans foi. Que dis-je ? Il l’a souhaitée expressément. Mais c
6808
l eût admis la sainteté sans foi. Que dis-je ? Il
l’
a souhaitée expressément. Mais comment définir un saint qui ne croit p
6809
éfinir un saint qui ne croit pas ? Un saint privé
de
foi autant que de religion, ni chrétien ni hindou, sans mystique ni m
6810
i ne croit pas ? Un saint privé de foi autant que
de
religion, ni chrétien ni hindou, sans mystique ni mystère ? Ne serait
6811
partis pris éthiques ? Ce débat nous éloignerait
de
la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au
6812
rtis pris éthiques ? Ce débat nous éloignerait de
la
réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au mon
6813
thiques ? Ce débat nous éloignerait de la réalité
de
Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au monde du chris
6814
it de la réalité de Gide. Une intense affectivité
le
liait, le reliait, au monde du christianisme, même s’il en refusait l
6815
éalité de Gide. Une intense affectivité le liait,
le
reliait, au monde du christianisme, même s’il en refusait les dimensi
6816
au monde du christianisme, même s’il en refusait
les
dimensions profondes. J’ai dit qu’il se méfiait d’une certaine « prof
6817
s dimensions profondes. J’ai dit qu’il se méfiait
d’
une certaine « profondeur », qui mesure parfois la distance entre l’ét
6818
d’une certaine « profondeur », qui mesure parfois
la
distance entre l’éthique et la mystique, mais qui souvent n’est qu’un
6819
rofondeur », qui mesure parfois la distance entre
l’
éthique et la mystique, mais qui souvent n’est qu’un concept bâtard, e
6820
qui mesure parfois la distance entre l’éthique et
la
mystique, mais qui souvent n’est qu’un concept bâtard, engendré par l
6821
souvent n’est qu’un concept bâtard, engendré par
le
romantisme. Gide recherchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour l
6822
gendré par le romantisme. Gide recherchait plutôt
la
rectitude, qu’il tenait pour la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’ar
6823
echerchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour
la
vérité. Il lui arrivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique d’
6824
u’il tenait pour la vérité. Il lui arrivait ainsi
de
s’arrêter à la logique exotérique d’un texte sacré, disons à son seul
6825
r la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’arrêter à
la
logique exotérique d’un texte sacré, disons à son seul sens éthique.
6826
rivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique
d’
un texte sacré, disons à son seul sens éthique. Penchant bien protesta
6827
e. Penchant bien protestant, ou simplement rançon
d’
une stricte sobriété. Ses connaissances bibliques me stupéfiaient. L’u
6828
été. Ses connaissances bibliques me stupéfiaient.
L’
usage qu’il en faisait me semblait décevant. Là où Claudel prend son é
6829
écusé, Gide objectait, déduisait, s’émouvait… Peu
d’
écrivains, même chrétiens, nous ont montré pareil amour pour l’Évangil
6830
même chrétiens, nous ont montré pareil amour pour
l’
Évangile, et cela jusque dans les années où il doutait de l’existence
6831
pareil amour pour l’Évangile, et cela jusque dans
les
années où il doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homm
6832
ile, et cela jusque dans les années où il doutait
de
l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette c
6833
, et cela jusque dans les années où il doutait de
l’
existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette croy
6834
sque dans les années où il doutait de l’existence
de
Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette croyance est née
6835
doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à
l’
homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du christia
6836
t à l’homme individuel, et cette croyance est née
de
la synthèse du christianisme. Elle n’existe pas hors de lui, et n’est
6837
l’homme individuel, et cette croyance est née de
la
synthèse du christianisme. Elle n’existe pas hors de lui, et n’est pa
6838
était individualiste. Savons-nous encore mesurer
le
sens et la portée de cette banalité, en vérité bizarre et unique dans
6839
vidualiste. Savons-nous encore mesurer le sens et
la
portée de cette banalité, en vérité bizarre et unique dans l’Histoire
6840
. Savons-nous encore mesurer le sens et la portée
de
cette banalité, en vérité bizarre et unique dans l’Histoire, une civi
6841
cette banalité, en vérité bizarre et unique dans
l’
Histoire, une civilisation sur vingt et une connues l’ayant rendue pos
6842
stoire, une civilisation sur vingt et une connues
l’
ayant rendue possible et acceptable ? « Hérétique entre les hérétiques
6843
rendue possible et acceptable ? « Hérétique entre
les
hérétiques », toujours soucieux de différer mais de légitimer sa diff
6844
rétique entre les hérétiques », toujours soucieux
de
différer mais de légitimer sa différence, on ne pouvait être plus occ
6845
hérétiques », toujours soucieux de différer mais
de
légitimer sa différence, on ne pouvait être plus occidental. On ne po
6846
traditionnelles, au sens du mythe, des astres et
de
l’ordre cosmique, ou bien encore au sens des lois fatales et collecti
6847
aditionnelles, au sens du mythe, des astres et de
l’
ordre cosmique, ou bien encore au sens des lois fatales et collectives
6848
ectives interprétées par un Parti. C’est pourquoi
le
problème religieux, tel qu’il se pose au monde christianisé, et à lui
6849
u monde christianisé, et à lui seul, libéré « par
la
foi » de l’empire des mythes, n’a cessé d’occuper sa pensée. Et j’ign
6850
hristianisé, et à lui seul, libéré « par la foi »
de
l’empire des mythes, n’a cessé d’occuper sa pensée. Et j’ignore si c’
6851
stianisé, et à lui seul, libéré « par la foi » de
l’
empire des mythes, n’a cessé d’occuper sa pensée. Et j’ignore si c’est
6852
« par la foi » de l’empire des mythes, n’a cessé
d’
occuper sa pensée. Et j’ignore si c’est mal ou bien : je constate simp
6853
ore si c’est mal ou bien : je constate simplement
le
phénomène. Je ne tiens pas la foi pour une vertu plus que l’absence d
6854
constate simplement le phénomène. Je ne tiens pas
la
foi pour une vertu plus que l’absence de foi pour une preuve de coura
6855
e. Je ne tiens pas la foi pour une vertu plus que
l’
absence de foi pour une preuve de courage. Des vertus et des vices, da
6856
iens pas la foi pour une vertu plus que l’absence
de
foi pour une preuve de courage. Des vertus et des vices, dans un mili
6857
e vertu plus que l’absence de foi pour une preuve
de
courage. Des vertus et des vices, dans un milieu donné, tout le monde
6858
ans un milieu donné, tout le monde reste en droit
de
juger au nom des normes établies. Mais la foi, le salut personnel n’o
6859
n droit de juger au nom des normes établies. Mais
la
foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne s
6860
de juger au nom des normes établies. Mais la foi,
le
salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas
6861
la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec
la
bienséance, et ne sont pas de l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi
6862
nt rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas
de
l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : « Ne jugez pas
6863
rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de
l’
ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : « Ne jugez pas ! »
6864
al, ou plutôt que je réprouve ces discussions sur
la
croyance ou non d’un homme célèbre, multipliées et prolongées après s
6865
e réprouve ces discussions sur la croyance ou non
d’
un homme célèbre, multipliées et prolongées après sa mort dans notre s
6866
s après sa mort dans notre siècle. Elles relèvent
de
l’esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles
6867
près sa mort dans notre siècle. Elles relèvent de
l’
esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne
6868
ort dans notre siècle. Elles relèvent de l’esprit
de
parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne sont ni
6869
cle. Elles relèvent de l’esprit de parti, qui est
le
contraire de l’amour du prochain. Elles ne sont ni chrétiennes ni sim
6870
lèvent de l’esprit de parti, qui est le contraire
de
l’amour du prochain. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnê
6871
ent de l’esprit de parti, qui est le contraire de
l’
amour du prochain. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes
6872
ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes. «
Le
Seigneur seul connaît les siens », dit l’Écriture : si l’on est chrét
6873
êtes. « Le Seigneur seul connaît les siens », dit
l’
Écriture : si l’on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroy
6874
eur seul connaît les siens », dit l’Écriture : si
l’
on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de
6875
rétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants
le
droit de mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? S
6876
u’on croie cela, laissant aux incroyants le droit
de
mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? Sinon nous
6877
que cela peut bien nous faire ? Sinon nous servir
d’
argument et nous rassurer curieusement dans notre foi ou dans notre in
6878
et qu’il n’est pas le premier venu. C’est usurper
la
place du Juge, ou mêler vanités et salut. Si Gide a refusé totalement
6879
refusé totalement quelque chose, c’est justement
le
totalitarisme, qui est l’esprit de parti logiquement développé. Et d’
6880
chose, c’est justement le totalitarisme, qui est
l’
esprit de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le
6881
’est justement le totalitarisme, qui est l’esprit
de
parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai cro
6882
t de parti logiquement développé. Et d’abord dans
la
religion. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui qui osera di
6883
giquement développé. Et d’abord dans la religion.
Le
vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui qui osera dire : « Je ne
6884
elui qui osera dire : « Je ne crois pas ! » quand
l’
État contre l’homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est
6885
dire : « Je ne crois pas ! » quand l’État contre
l’
homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie f
6886
ois pas ! » quand l’État contre l’homme invoquera
les
nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute,
6887
nd l’État contre l’homme invoquera les nécessités
de
l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’
6888
l’État contre l’homme invoquera les nécessités de
l’
Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est
6889
quera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas
de
vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et
6890
as de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est
de
lumière sans ombre. Et je n’entends pas dire que Gide fut un croyant,
6891
limite Pour ma part, je gardais mes doutes sur
la
validité des conclusions que j’avais cru pouvoir tirer de mes entreti
6892
ité des conclusions que j’avais cru pouvoir tirer
de
mes entretiens avec Gide, touchant sa vie intime, ses jugements sur l
6893
ême, ou son attitude religieuse. Et par exemple :
de
cette confession surprenante dont j’ai donné la relation fidèle, la l
6894
: de cette confession surprenante dont j’ai donné
la
relation fidèle, la lecture de L’Amour et l’Occident n’avait-elle é
6895
n surprenante dont j’ai donné la relation fidèle,
la
lecture de L’Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte —
6896
te dont j’ai donné la relation fidèle, la lecture
de
L’Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la moti
6897
ont j’ai donné la relation fidèle, la lecture de
L’
Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivati
6898
nné la relation fidèle, la lecture de L’Amour et
l’
Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivation réelle ?
6899
e de L’Amour et l’Occident n’avait-elle été que
le
prétexte — ou la motivation réelle ? Gide avait-il seulement cédé à c
6900
l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou
la
motivation réelle ? Gide avait-il seulement cédé à ce curieux besoin
6901
é à ce curieux besoin (dont il se plaint souvent)
d’
abonder dans le sens de l’interlocuteur — quitte à se reprendre tôt ap
6902
besoin (dont il se plaint souvent) d’abonder dans
le
sens de l’interlocuteur — quitte à se reprendre tôt après, tête à têt
6903
dont il se plaint souvent) d’abonder dans le sens
de
l’interlocuteur — quitte à se reprendre tôt après, tête à tête avec s
6904
t il se plaint souvent) d’abonder dans le sens de
l’
interlocuteur — quitte à se reprendre tôt après, tête à tête avec son
6905
ête à tête avec son Journal ? Ne cherchait-il que
l’
occasion d’un aveu qui le tentait depuis longtemps ? Ou bien venait-il
6906
avec son Journal ? Ne cherchait-il que l’occasion
d’
un aveu qui le tentait depuis longtemps ? Ou bien venait-il vraiment d
6907
al ? Ne cherchait-il que l’occasion d’un aveu qui
le
tentait depuis longtemps ? Ou bien venait-il vraiment de découvrir un
6908
ait depuis longtemps ? Ou bien venait-il vraiment
de
découvrir une « explication » convaincante de ses « erreurs » ? Ce de
6909
ent de découvrir une « explication » convaincante
de
ses « erreurs » ? Ce dernier mot lui-même, à cet instant, comment l’e
6910
? Ce dernier mot lui-même, à cet instant, comment
l’
entendait-il, l’assumait-il ? En moraliste qui se jugeait et condamnai
6911
lui-même, à cet instant, comment l’entendait-il,
l’
assumait-il ? En moraliste qui se jugeait et condamnait, ou en natural
6912
condamnait, ou en naturaliste qui se constatait ?
Le
passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a pe
6913
aliste qui se constatait ? Le passionnant ouvrage
de
Jean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a permis de lever une parti
6914
tatait ? Le passionnant ouvrage de Jean Delay sur
La
Jeunesse d’André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. A
6915
passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse
d’
André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’un
6916
ean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a permis
de
lever une partie de ces doutes. Au cours d’une conversation qui prend
6917
nesse d’André Gide m’a permis de lever une partie
de
ces doutes. Au cours d’une conversation qui prend place dans les dern
6918
ermis de lever une partie de ces doutes. Au cours
d’
une conversation qui prend place dans les derniers temps de sa vie (un
6919
Au cours d’une conversation qui prend place dans
les
derniers temps de sa vie (une bonne dizaine d’années après nos entret
6920
versation qui prend place dans les derniers temps
de
sa vie (une bonne dizaine d’années après nos entretiens) Gide, écrit
6921
s les derniers temps de sa vie (une bonne dizaine
d’
années après nos entretiens) Gide, écrit le Dr Delay « me dit attacher
6922
izaine d’années après nos entretiens) Gide, écrit
le
Dr Delay « me dit attacher une importance toute particulière » à L’A
6923
t attacher une importance toute particulière » à
L’
Amour et l’Occident et à ses analyses du mythe de Tristan. « C’est là
6924
une importance toute particulière » à L’Amour et
l’
Occident et à ses analyses du mythe de Tristan. « C’est là, ajouta-t-
6925
L’Amour et l’Occident et à ses analyses du mythe
de
Tristan. « C’est là, ajouta-t-il, et non dans les ouvrages des psycha
6926
de Tristan. « C’est là, ajouta-t-il, et non dans
les
ouvrages des psychanalystes, que j’ai trouvé l’explication de quelque
6927
les ouvrages des psychanalystes, que j’ai trouvé
l’
explication de quelques-unes de mes erreurs, et des plus anciennes61 »
6928
des psychanalystes, que j’ai trouvé l’explication
de
quelques-unes de mes erreurs, et des plus anciennes61 ». Partant de l
6929
s, que j’ai trouvé l’explication de quelques-unes
de
mes erreurs, et des plus anciennes61 ». Partant de là, Jean Delay rec
6930
e mes erreurs, et des plus anciennes61 ». Partant
de
là, Jean Delay reconstitue la psychologie tristanienne, si typique de
6931
iennes61 ». Partant de là, Jean Delay reconstitue
la
psychologie tristanienne, si typique des Cahiers d’André Walter et de
6932
psychologie tristanienne, si typique des Cahiers
d’
André Walter et des premiers « traités » de Gide, mais dont la persist
6933
ahiers d’André Walter et des premiers « traités »
de
Gide, mais dont la persistance à travers toute une vie est attestée p
6934
er et des premiers « traités » de Gide, mais dont
la
persistance à travers toute une vie est attestée par la publication p
6935
sistance à travers toute une vie est attestée par
la
publication posthume de fragments du Journal intime, et de Et nunc ma
6936
une vie est attestée par la publication posthume
de
fragments du Journal intime, et de Et nunc manet in te. Confirmation
6937
ation posthume de fragments du Journal intime, et
de
Et nunc manet in te. Confirmation précieuse et qui m’invite à reprend
6938
ation précieuse et qui m’invite à reprendre à mon
tour
, dans son ensemble, le cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gid
6939
invite à reprendre à mon tour, dans son ensemble,
le
cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gide : un exemple à peu pr
6940
son ensemble, le cas-limite que figure à mes yeux
la
vie de Gide : un exemple à peu près parfait de dissociation de la per
6941
emble, le cas-limite que figure à mes yeux la vie
de
Gide : un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne,
6942
ux la vie de Gide : un exemple à peu près parfait
de
dissociation de la personne, permettant la coexistence — l’actualité
6943
e : un exemple à peu près parfait de dissociation
de
la personne, permettant la coexistence — l’actualité simultanée — des
6944
un exemple à peu près parfait de dissociation de
la
personne, permettant la coexistence — l’actualité simultanée — des de
6945
arfait de dissociation de la personne, permettant
la
coexistence — l’actualité simultanée — des deux mythes normalement ex
6946
ation de la personne, permettant la coexistence —
l’
actualité simultanée — des deux mythes normalement exclusifs l’un de l
6947
anée — des deux mythes normalement exclusifs l’un
de
l’autre de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’angélisme
6948
deux mythes normalement exclusifs l’un de l’autre
de
Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’angélisme Dès le p
6949
rmalement exclusifs l’un de l’autre de Tristan et
de
Don Juan62. André Walter, ou l’angélisme Dès le premier livre d
6950
de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou
l’
angélisme Dès le premier livre de Gide, toutes les « notes » de Tri
6951
ré Walter, ou l’angélisme Dès le premier livre
de
Gide, toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’amour est li
6952
angélisme Dès le premier livre de Gide, toutes
les
« notes » de Tristan sont manifestes. L’amour est lié à la séparation
6953
ès le premier livre de Gide, toutes les « notes »
de
Tristan sont manifestes. L’amour est lié à la séparation des deux ama
6954
toutes les « notes » de Tristan sont manifestes.
L’
amour est lié à la séparation des deux amants : la mère d’André Walter
6955
s » de Tristan sont manifestes. L’amour est lié à
la
séparation des deux amants : la mère d’André Walter s’est opposée à s
6956
L’amour est lié à la séparation des deux amants :
la
mère d’André Walter s’est opposée à son amour pour Emmanuèle ; celle-
6957
ien, et qui n’est là, visiblement, que pour tenir
le
rôle obligé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant la mort, Em
6958
ement, que pour tenir le rôle obligé du roi Marc.
L’
extrême de la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et And
6959
pour tenir le rôle obligé du roi Marc. L’extrême
de
la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et André note (d
6960
ur tenir le rôle obligé du roi Marc. L’extrême de
la
séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et André note (dans
6961
igé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant
la
mort, Emmanuèle devra mourir, et André note (dans un projet de roman,
6962
nuèle devra mourir, et André note (dans un projet
de
roman, anticipant la réalité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tan
6963
t André note (dans un projet de roman, anticipant
la
réalité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tant que le corps vivra,
6964
n, anticipant la réalité) : « Elle meurt, donc il
la
possède… Tant que le corps vivra, l’amour sera contraint, mais aussit
6965
ité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tant que
le
corps vivra, l’amour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’a
6966
urt, donc il la possède… Tant que le corps vivra,
l’
amour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’amour triomphera
6967
orps vivra, l’amour sera contraint, mais aussitôt
la
mort venue, l’amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour do
6968
mour sera contraint, mais aussitôt la mort venue,
l’
amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour doit s’élever à u
6969
, mais aussitôt la mort venue, l’amour triomphera
de
toutes les entraves. » Cet amour doit s’élever à une extase libératri
6970
sitôt la mort venue, l’amour triomphera de toutes
les
entraves. » Cet amour doit s’élever à une extase libératrice : « un n
6971
extase libératrice : « un nirvana prodigieux, où
le
moi entier se fondrait, s’abîmerait en extase, et garderait pourtant
6972
ait, s’abîmerait en extase, et garderait pourtant
la
volontaire conscience de son évanouissement ; ce serait comme un néan
6973
e, et garderait pourtant la volontaire conscience
de
son évanouissement ; ce serait comme un néant voluptueusement percept
6974
t comme un néant voluptueusement perceptible63 ».
La
femme aimée est idéale : c’est « Béatrice », c’est l’éternelle fiancé
6975
emme aimée est idéale : c’est « Béatrice », c’est
l’
éternelle fiancée, c’est « une Dame élue, immatériellement pure ». C’e
6976
t « une Dame élue, immatériellement pure ». C’est
l’
Âme, en somme, et une âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mai
6977
en somme, et une âme conçue comme « adversaire »
de
la chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéte
6978
somme, et une âme conçue comme « adversaire » de
la
chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter :
6979
âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mais
la
vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter : il faudrait di
6980
e comme « adversaire » de la chair. Mais la vertu
de
ce mot âme « s’épuise à force de le répéter : il faudrait dire l’ange
6981
Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de
le
répéter : il faudrait dire l’ange ». Elle est donc l’Ange, mais en mê
6982
s’épuise à force de le répéter : il faudrait dire
l’
ange ». Elle est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange,
6983
épéter : il faudrait dire l’ange ». Elle est donc
l’
Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ange » c
6984
’ange ». Elle est donc l’Ange, mais en même temps
le
« but » de l’ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est j
6985
le est donc l’Ange, mais en même temps le « but »
de
l’ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un mo
6986
est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de
l’
ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi d
6987
’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, «
l’
essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi distinct, i
6988
ais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor
de
l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi distinct, indépenda
6989
en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de
l’
ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi distinct, indépendant,
6990
mé dans sa réalité, mais une projection déguisée,
le
Double féminin du moi d’André : « Voilée de noir, au crépuscule, je t
6991
une projection déguisée, le Double féminin du moi
d’
André : « Voilée de noir, au crépuscule, je t’ai vue accoudée au cheve
6992
isée, le Double féminin du moi d’André : « Voilée
de
noir, au crépuscule, je t’ai vue accoudée au chevet de mon lit, telle
6993
ir, au crépuscule, je t’ai vue accoudée au chevet
de
mon lit, telle qu’une ombre silencieuse… J’eus peur, et la vision s’é
6994
t, telle qu’une ombre silencieuse… J’eus peur, et
la
vision s’évanouit. » Ailleurs — et plus d’une fois — elle se confond
6995
ur, et la vision s’évanouit. » Ailleurs — et plus
d’
une fois — elle se confond avec l’image de la mère : « Le soir je retr
6996
leurs — et plus d’une fois — elle se confond avec
l’
image de la mère : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’o
6997
et plus d’une fois — elle se confond avec l’image
de
la mère : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de
6998
plus d’une fois — elle se confond avec l’image de
la
mère : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de ta
6999
ois — elle se confond avec l’image de la mère : «
Le
soir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de ta tête penchée
7000
: « Le soir je retrouvais son profil disparu dans
l’
ombre de ta tête penchée… ta voix quand tu parlais me faisait souvenir
7001
oir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre
de
ta tête penchée… ta voix quand tu parlais me faisait souvenir. Et bie
7002
se confondait, indécise. » Parce qu’il a « peur »
de
cette reconnaissance et du double interdit qui s’y attache, il ne peu
7003
che, il ne peut vivre avec celle qu’il aime. Tous
les
prétextes lui seront bons pour éviter le mariage, la vie commune ; et
7004
e. Tous les prétextes lui seront bons pour éviter
le
mariage, la vie commune ; et faute d’obstacles extérieurs empêchant q
7005
prétextes lui seront bons pour éviter le mariage,
la
vie commune ; et faute d’obstacles extérieurs empêchant que l’amour «
7006
pour éviter le mariage, la vie commune ; et faute
d’
obstacles extérieurs empêchant que l’amour « tourne à réalité » (comme
7007
e ; et faute d’obstacles extérieurs empêchant que
l’
amour « tourne à réalité » (comme s’exprimaient les troubadours) il sa
7008
l’amour « tourne à réalité » (comme s’exprimaient
les
troubadours) il saura bien en susciter de plus secrets. Dans l’œuvre
7009
) il saura bien en susciter de plus secrets. Dans
l’
œuvre écrite, la vie rêvée, il mariera Emmanuèle à T. Et dans la vie r
7010
en susciter de plus secrets. Dans l’œuvre écrite,
la
vie rêvée, il mariera Emmanuèle à T. Et dans la vie réelle, tout va s
7011
, la vie rêvée, il mariera Emmanuèle à T. Et dans
la
vie réelle, tout va se passer comme le mythe veut que les choses se p
7012
T. Et dans la vie réelle, tout va se passer comme
le
mythe veut que les choses se passent : le mariage auquel rien ne s’op
7013
réelle, tout va se passer comme le mythe veut que
les
choses se passent : le mariage auquel rien ne s’oppose64 est d’abord
7014
r comme le mythe veut que les choses se passent :
le
mariage auquel rien ne s’oppose64 est d’abord retardé par des scrupul
7015
scrupules étranges (qu’on nommera puritains pour
la
simple raison que les fiancés sont protestants) ; puis, quand il sera
7016
qu’on nommera puritains pour la simple raison que
les
fiancés sont protestants) ; puis, quand il sera conclu — trop tard, n
7017
tard, naturellement — il ne sera jamais consommé.
Les
voyages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’u
7018
l ne sera jamais consommé. Les voyages du mari et
la
« fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l
7019
ommé. Les voyages du mari et la « fragile » santé
de
la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot
7020
é. Les voyages du mari et la « fragile » santé de
la
femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot po
7021
ages du mari et la « fragile » santé de la femme,
les
goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout
7022
ri et la « fragile » santé de la femme, les goûts
de
l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer !
7023
fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et
les
silences de l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer ! — les donné
7024
té de la femme, les goûts de l’un et les silences
de
l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer ! — les données naturelle
7025
e l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer ! —
les
données naturelles et les comportements les plus fibres en apparence,
7026
ouvait tout dénouer ! — les données naturelles et
les
comportements les plus fibres en apparence, tout concourt à sauver la
7027
r ! — les données naturelles et les comportements
les
plus fibres en apparence, tout concourt à sauver la loi non de la mor
7028
plus fibres en apparence, tout concourt à sauver
la
loi non de la morale mais du mythe : car il est inconcevable à jamais
7029
s en apparence, tout concourt à sauver la loi non
de
la morale mais du mythe : car il est inconcevable à jamais que Trista
7030
n apparence, tout concourt à sauver la loi non de
la
morale mais du mythe : car il est inconcevable à jamais que Tristan e
7031
à jamais que Tristan et Iseut se marient et s’ils
le
font pourtant, ce ne sera qu’apparence. La vérité particulière de leu
7032
s’ils le font pourtant, ce ne sera qu’apparence.
La
vérité particulière de leur amour interdit cette réalité. Ils mourron
7033
, ce ne sera qu’apparence. La vérité particulière
de
leur amour interdit cette réalité. Ils mourront donc comme ils auront
7034
ourront donc comme ils auront vécu : séparés l’un
de
l’autre et s’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de la vie
7035
séparés l’un de l’autre et s’aimant65. Telle est
la
mystérieuse complicité de la vie contingente et du mythe : mystérieus
7036
t s’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité
de
la vie contingente et du mythe : mystérieuse en ce sens qu’il demeure
7037
’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de
la
vie contingente et du mythe : mystérieuse en ce sens qu’il demeure im
7038
: mystérieuse en ce sens qu’il demeure impossible
de
décider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait
7039
sens qu’il demeure impossible de décider si c’est
le
mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait disposée par accide
7040
mpossible de décider si c’est le mythe qui a fait
la
vie, ou si la vie se trouvait disposée par accident dans le sens du m
7041
écider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si
la
vie se trouvait disposée par accident dans le sens du mythe. Comme Ki
7042
si la vie se trouvait disposée par accident dans
le
sens du mythe. Comme Kierkegaard, Gide s’est plaint très souvent d’un
7043
Comme Kierkegaard, Gide s’est plaint très souvent
d’
une « écharde dans la chair » qui, pensait-il, le rendait inapte au ma
7044
de s’est plaint très souvent d’une « écharde dans
la
chair » qui, pensait-il, le rendait inapte au mariage. Cause ou effet
7045
d’une « écharde dans la chair » qui, pensait-il,
le
rendait inapte au mariage. Cause ou effet de l’emprise du mythe ? La
7046
-il, le rendait inapte au mariage. Cause ou effet
de
l’emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peu
7047
, le rendait inapte au mariage. Cause ou effet de
l’
emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peut s
7048
u mariage. Cause ou effet de l’emprise du mythe ?
La
question n’a peut-être pas de sens. On ne peut se retenir de penser q
7049
’emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas
de
sens. On ne peut se retenir de penser qu’un conseil judicieux, quelqu
7050
n’a peut-être pas de sens. On ne peut se retenir
de
penser qu’un conseil judicieux, quelques mots dits à temps à ce jeune
7051
homme élevé dans une folle ignorance des réalités
de
la chair, eussent au moins prévenu le drame du mariage blanc. Mais ju
7052
me élevé dans une folle ignorance des réalités de
la
chair, eussent au moins prévenu le drame du mariage blanc. Mais juste
7053
es réalités de la chair, eussent au moins prévenu
le
drame du mariage blanc. Mais justement le mythe existe, le mythe est
7054
prévenu le drame du mariage blanc. Mais justement
le
mythe existe, le mythe est là, dans cette complicité des circonstance
7055
du mariage blanc. Mais justement le mythe existe,
le
mythe est là, dans cette complicité des circonstances, dans ce complo
7056
lable à un destin, et qui écarte par enchantement
les
conseils et les accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime c
7057
n, et qui écarte par enchantement les conseils et
les
accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime consentante… L
7058
les conseils et les accidents qui eussent ouvert
les
yeux de sa victime consentante… Le nomadisme, ou Don Juan « Bon
7059
eils et les accidents qui eussent ouvert les yeux
de
sa victime consentante… Le nomadisme, ou Don Juan « Bondir à l’
7060
ent ouvert les yeux de sa victime consentante…
Le
nomadisme, ou Don Juan « Bondir à l’autre extrémité de soi-même »
7061
isme, ou Don Juan « Bondir à l’autre extrémité
de
soi-même » étant l’un des mouvements les plus typiques de Gide66, con
7062
extrémité de soi-même » étant l’un des mouvements
les
plus typiques de Gide66, considérons en lui sans transition, Don Juan
7063
ême » étant l’un des mouvements les plus typiques
de
Gide66, considérons en lui sans transition, Don Juan. C’est pendant s
7064
ns transition, Don Juan. C’est pendant son voyage
de
noces, pendant qu’il vit l’échec atroce de son mariage, que Gide écri
7065
st pendant son voyage de noces, pendant qu’il vit
l’
échec atroce de son mariage, que Gide écrit Les Nourritures terrestres
7066
voyage de noces, pendant qu’il vit l’échec atroce
de
son mariage, que Gide écrit Les Nourritures terrestres, bréviaire du
7067
vit l’échec atroce de son mariage, que Gide écrit
Les
Nourritures terrestres, bréviaire du nomadisme dionysiaque. Don Juan
7068
me dionysiaque. Don Juan surgit comme pour venger
la
douleur inhumaine de Tristan. Il se déguise un peu, pour mieux se fai
7069
uan surgit comme pour venger la douleur inhumaine
de
Tristan. Il se déguise un peu, pour mieux se faire admettre. Il préte
7070
nd tout d’abord que sa doctrine est justifiée par
la
religion de Gide : « L’Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta
7071
ord que sa doctrine est justifiée par la religion
de
Gide : « L’Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta doctrine No
7072
octrine est justifiée par la religion de Gide : «
L’
Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta doctrine Nomadisme, du
7073
mos, pâturage67. » Ensuite, il substitue au terme
de
nomadisme, qui évoquerait l’infidélité — et ce scrupule est tristanie
7074
l substitue au terme de nomadisme, qui évoquerait
l’
infidélité — et ce scrupule est tristanien — la « disponibilité », qui
7075
it l’infidélité — et ce scrupule est tristanien —
la
« disponibilité », qui a je ne sais quel relent de charité générale,
7076
a « disponibilité », qui a je ne sais quel relent
de
charité générale, d’ouverture généreuse, voire d’amour du prochain. E
7077
qui a je ne sais quel relent de charité générale,
d’
ouverture généreuse, voire d’amour du prochain. En fait, il s’agit bie
7078
de charité générale, d’ouverture généreuse, voire
d’
amour du prochain. En fait, il s’agit bien du refus de la durée et du
7079
our du prochain. En fait, il s’agit bien du refus
de
la durée et du refus d’assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan.
7080
du prochain. En fait, il s’agit bien du refus de
la
durée et du refus d’assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan. «
7081
, il s’agit bien du refus de la durée et du refus
d’
assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan. « Gide ne tient pas en
7082
e et du refus d’assumer l’autre, caractéristiques
de
Don Juan. « Gide ne tient pas en place — note Jean Paulhan. Il préfèr
7083
ient pas en place — note Jean Paulhan. Il préfère
la
chasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et d’un certain type
7084
place — note Jean Paulhan. Il préfère la chasse à
la
prise ». Impatience de l’Aventurier et d’un certain type de sensuels.
7085
an. Il préfère la chasse à la prise ». Impatience
de
l’Aventurier et d’un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalq
7086
Il préfère la chasse à la prise ». Impatience de
l’
Aventurier et d’un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalque
7087
hasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et
d’
un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalque veut oublier le
7088
. Impatience de l’Aventurier et d’un certain type
de
sensuels. « Le voluptueux Ménalque veut oublier le passé comme il veu
7089
l’Aventurier et d’un certain type de sensuels. «
Le
voluptueux Ménalque veut oublier le passé comme il veut ignorer l’ave
7090
e sensuels. « Le voluptueux Ménalque veut oublier
le
passé comme il veut ignorer l’avenir, il veut « le parfait oubli d’hi
7091
alque veut oublier le passé comme il veut ignorer
l’
avenir, il veut « le parfait oubli d’hier » et « n’importe quel avenir
7092
e passé comme il veut ignorer l’avenir, il veut «
le
parfait oubli d’hier » et « n’importe quel avenir », pour jouir total
7093
veut ignorer l’avenir, il veut « le parfait oubli
d’
hier » et « n’importe quel avenir », pour jouir totalement de l’instan
7094
« n’importe quel avenir », pour jouir totalement
de
l’instant présent et lui appartenir sans restriction, dans une « stup
7095
n’importe quel avenir », pour jouir totalement de
l’
instant présent et lui appartenir sans restriction, dans une « stupéfa
7096
Ces fantaisies ou ces phantasmes voluptueux sont
le
fait d’un tempérament plus excitable que bien maîtrisé : « Pour moi…
7097
taisies ou ces phantasmes voluptueux sont le fait
d’
un tempérament plus excitable que bien maîtrisé : « Pour moi… que souv
7098
risé : « Pour moi… que souvent, pareil à Whitman,
le
plus furtif contact satisfait » peut-on lire dans Si le grain ne meur
7099
s furtif contact satisfait » peut-on lire dans Si
le
grain ne meurt. Satisfactions rapides et sans lendemain, presto et fu
7100
es et sans lendemain, presto et fuite perpétuelle
de
Don Juan ! Ici l’artiste et l’homme se confondent, dans la même impat
7101
in, presto et fuite perpétuelle de Don Juan ! Ici
l’
artiste et l’homme se confondent, dans la même impatience des « redite
7102
fuite perpétuelle de Don Juan ! Ici l’artiste et
l’
homme se confondent, dans la même impatience des « redites », car c’es
7103
an ! Ici l’artiste et l’homme se confondent, dans
la
même impatience des « redites », car c’est ainsi que Gide qualifie to
7104
liquerait quelque durée. (Il n’a d’ailleurs cessé
de
le redire, — mais en des endroits différents.) Et voici le trait fina
7105
uerait quelque durée. (Il n’a d’ailleurs cessé de
le
redire, — mais en des endroits différents.) Et voici le trait final,
7106
ire, — mais en des endroits différents.) Et voici
le
trait final, décisif : le désir pur doit être sans amour. (Donc l’amo
7107
s différents.) Et voici le trait final, décisif :
le
désir pur doit être sans amour. (Donc l’amour pur doit être sans dési
7108
écisif : le désir pur doit être sans amour. (Donc
l’
amour pur doit être sans désir). Dans Si le grain ne meurt, à la page
7109
(Donc l’amour pur doit être sans désir). Dans Si
le
grain ne meurt, à la page où il décrit sa première expérience avec un
7110
it être sans désir). Dans Si le grain ne meurt, à
la
page où il décrit sa première expérience avec un jeune garçon, il pro
7111
expérience avec un jeune garçon, il proclame sur
le
mode majeur cela même dont il gémira en tant d’autres pages de son œu
7112
r cela même dont il gémira en tant d’autres pages
de
son œuvre : « Ma joie fut immense et telle que je ne la pusse imagine
7113
œuvre : « Ma joie fut immense et telle que je ne
la
pusse imaginer plus pleine si de l’amour s’y fût mêlé. Comment eût-il
7114
telle que je ne la pusse imaginer plus pleine si
de
l’amour s’y fût mêlé. Comment eût-il été question d’amour ? Comment e
7115
lle que je ne la pusse imaginer plus pleine si de
l’
amour s’y fût mêlé. Comment eût-il été question d’amour ? Comment euss
7116
l’amour s’y fût mêlé. Comment eût-il été question
d’
amour ? Comment eussè-je laissé le désir disposer de mon cœur ? Mon pl
7117
il été question d’amour ? Comment eussè-je laissé
le
désir disposer de mon cœur ? Mon plaisir était sans arrière-pensée et
7118
amour ? Comment eussè-je laissé le désir disposer
de
mon cœur ? Mon plaisir était sans arrière-pensée et ne devait être su
7119
était sans arrière-pensée et ne devait être suivi
d’
aucun remords.69 » C’est de cette « joie immense » que Gide voulait pa
7120
t ne devait être suivi d’aucun remords.69 » C’est
de
cette « joie immense » que Gide voulait parler, lorsqu’il me dit, dan
7121
» que Gide voulait parler, lorsqu’il me dit, dans
l’
entretien que j’ai rapporté, qu’il avait commis, ce jour-là, « une ter
7122
l avait commis, ce jour-là, « une terrible erreur
d’
aiguillage. » Le désir et l’amour dissociés Désirer ceux que l’o
7123
jour-là, « une terrible erreur d’aiguillage. »
Le
désir et l’amour dissociés Désirer ceux que l’on n’aime pas, aimer
7124
ne terrible erreur d’aiguillage. » Le désir et
l’
amour dissociés Désirer ceux que l’on n’aime pas, aimer celle qu’on
7125
Le désir et l’amour dissociés Désirer ceux que
l’
on n’aime pas, aimer celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’
7126
e pas, aimer celle qu’on ne désire pas : ce drame
de
la vie d’André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la
7127
as, aimer celle qu’on ne désire pas : ce drame de
la
vie d’André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la pe
7128
er celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie
d’
André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la personne,
7129
e pas : ce drame de la vie d’André Gide est celui
d’
une dissociation presque totale de la personne, et qui l’a livré sans
7130
Gide est celui d’une dissociation presque totale
de
la personne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux myth
7131
de est celui d’une dissociation presque totale de
la
personne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes,
7132
issociation presque totale de la personne, et qui
l’
a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes, — quand un seul suf
7133
e de la personne, et qui l’a livré sans défense à
la
tyrannie de deux mythes, — quand un seul suffit bien au malheur d’un
7134
onne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie
de
deux mythes, — quand un seul suffit bien au malheur d’un seul homme o
7135
ux mythes, — quand un seul suffit bien au malheur
d’
un seul homme ou à la passion d’un personnage romanesque. Dans quelle
7136
seul suffit bien au malheur d’un seul homme ou à
la
passion d’un personnage romanesque. Dans quelle mesure peut-on tenir
7137
t bien au malheur d’un seul homme ou à la passion
d’
un personnage romanesque. Dans quelle mesure peut-on tenir Gide pour r
7138
quelle mesure peut-on tenir Gide pour responsable
de
cette « inhabileté foncière à mêler l’esprit et les sens70 » dont il
7139
esponsable de cette « inhabileté foncière à mêler
l’
esprit et les sens70 » dont il fut dès le début très conscient ? Il en
7140
e cette « inhabileté foncière à mêler l’esprit et
les
sens70 » dont il fut dès le début très conscient ? Il en a tiré le me
7141
à mêler l’esprit et les sens70 » dont il fut dès
le
début très conscient ? Il en a tiré le meilleur de sa création littér
7142
il fut dès le début très conscient ? Il en a tiré
le
meilleur de sa création littéraire, il l’a subie comme une « écharde
7143
e début très conscient ? Il en a tiré le meilleur
de
sa création littéraire, il l’a subie comme une « écharde dans la chai
7144
a tiré le meilleur de sa création littéraire, il
l’
a subie comme une « écharde dans la chair », elle a ruiné sa vie intim
7145
littéraire, il l’a subie comme une « écharde dans
la
chair », elle a ruiné sa vie intime et son mariage et peut-être la vi
7146
a ruiné sa vie intime et son mariage et peut-être
la
vie de sa femme. Il en parle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt c
7147
sa vie intime et son mariage et peut-être la vie
de
sa femme. Il en parle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt comme de
7148
être la vie de sa femme. Il en parle tantôt comme
d’
un destin cruel, tantôt comme de son choix « quasi mystique » et final
7149
arle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt comme
de
son choix « quasi mystique » et finalement comme d’une « erreur » mor
7150
son choix « quasi mystique » et finalement comme
d’
une « erreur » morale. Dans cette perplexité fondamentale, dans ce reg
7151
lexité fondamentale, dans ce regard critique qu’à
de
certains moments il porte sur ses deux lui-même dissociés — et qui n’
7152
ociés — et qui n’entrent vraiment en conflit qu’à
la
faveur de cette mise en question comme par un Tiers, oui : dans ce Ti
7153
qui n’entrent vraiment en conflit qu’à la faveur
de
cette mise en question comme par un Tiers, oui : dans ce Tiers exclu
7154
ion comme par un Tiers, oui : dans ce Tiers exclu
de
ses amours réside sans doute la vraie personne d’André Gide71. Dès le
7155
ns ce Tiers exclu de ses amours réside sans doute
la
vraie personne d’André Gide71. Dès les Cahiers d’André Walter, il se
7156
de ses amours réside sans doute la vraie personne
d’
André Gide71. Dès les Cahiers d’André Walter, il se sent et se connaît
7157
sans doute la vraie personne d’André Gide71. Dès
les
Cahiers d’André Walter, il se sent et se connaît double : « Puis je l
7158
la vraie personne d’André Gide71. Dès les Cahiers
d’
André Walter, il se sent et se connaît double : « Puis je les ai tant
7159
lter, il se sent et se connaît double : « Puis je
les
ai tant séparés que maintenant je n’en suis plus le maître ; ils vont
7160
ai tant séparés que maintenant je n’en suis plus
le
maître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve d
7161
ant je n’en suis plus le maître ; ils vont chacun
de
leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve de caresses toujours plus cha
7162
is plus le maître ; ils vont chacun de leur côté,
le
corps et l’âme. Elle rêve de caresses toujours plus chastes ; lui s’a
7163
aître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et
l’
âme. Elle rêve de caresses toujours plus chastes ; lui s’abandonne à l
7164
chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve
de
caresses toujours plus chastes ; lui s’abandonne à la dérive. La sage
7165
aresses toujours plus chastes ; lui s’abandonne à
la
dérive. La sagesse, sans doute, voudrait qu’on les mène ensemble, qu’
7166
jours plus chastes ; lui s’abandonne à la dérive.
La
sagesse, sans doute, voudrait qu’on les mène ensemble, qu’on fasse co
7167
la dérive. La sagesse, sans doute, voudrait qu’on
les
mène ensemble, qu’on fasse converger leurs poursuites… ». Est-ce bien
7168
rs poursuites… ». Est-ce bien lui, cependant, qui
les
a séparés, jusqu’à n’en être plus le maître — l’un devenant la proie
7169
endant, qui les a séparés, jusqu’à n’en être plus
le
maître — l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre de « Don Ju
7170
jusqu’à n’en être plus le maître — l’un devenant
la
proie de « Tristan » et l’autre de « Don Juan » ? A-t-il été victime
7171
n’en être plus le maître — l’un devenant la proie
de
« Tristan » et l’autre de « Don Juan » ? A-t-il été victime des dieux
7172
l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre
de
« Don Juan » ? A-t-il été victime des dieux, j’entends des mythes ? O
7173
été victime des dieux, j’entends des mythes ? Ou
d’
une originelle erreur sur la personne ? Ou simplement, de son éducatio
7174
tends des mythes ? Ou d’une originelle erreur sur
la
personne ? Ou simplement, de son éducation et de la morale puritaine
7175
riginelle erreur sur la personne ? Ou simplement,
de
son éducation et de la morale puritaine ? La troisième hypothèse est
7176
la personne ? Ou simplement, de son éducation et
de
la morale puritaine ? La troisième hypothèse est la plus vraisemblabl
7177
personne ? Ou simplement, de son éducation et de
la
morale puritaine ? La troisième hypothèse est la plus vraisemblable à
7178
la morale puritaine ? La troisième hypothèse est
la
plus vraisemblable à première vue. « Mon éducation puritaine avait fa
7179
uritaine avait fait un monstre des revendications
de
la chair »72. Non seulement c’était mal, mais c’était le Péché. Et da
7180
taine avait fait un monstre des revendications de
la
chair »72. Non seulement c’était mal, mais c’était le Péché. Et dans
7181
hair »72. Non seulement c’était mal, mais c’était
le
Péché. Et dans le Péché en général, il existe un péché pire que tout
7182
ement c’était mal, mais c’était le Péché. Et dans
le
Péché en général, il existe un péché pire que tout autre, — et que nu
7183
ché pire que tout autre, — et que nul ne se vante
d’
avoir commis par forfanterie d’immoraliste. Or le jeune Gide, en press
7184
ue nul ne se vante d’avoir commis par forfanterie
d’
immoraliste. Or le jeune Gide, en pressent l’épouvante, s’il vient à d
7185
d’avoir commis par forfanterie d’immoraliste. Or
le
jeune Gide, en pressent l’épouvante, s’il vient à désirer une femme q
7186
erie d’immoraliste. Or le jeune Gide, en pressent
l’
épouvante, s’il vient à désirer une femme qu’il aime. Tout à la fin de
7187
s’il vient à désirer une femme qu’il aime. Tout à
la
fin de sa vie, parlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le
7188
ent à désirer une femme qu’il aime. Tout à la fin
de
sa vie, parlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le rêve s
7189
emme qu’il aime. Tout à la fin de sa vie, parlant
de
ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le rêve seulement, la figure
7190
rlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans
le
rêve seulement, la figure de ma femme se substitue parfois, subtileme
7191
Gide remarque : « … mais dans le rêve seulement,
la
figure de ma femme se substitue parfois, subtilement et comme mystiqu
7192
rque : « … mais dans le rêve seulement, la figure
de
ma femme se substitue parfois, subtilement et comme mystiquement, à c
7193
rfois, subtilement et comme mystiquement, à celle
de
ma mère, sans que j’en sois très étonné. Les contours des visages ne
7194
celle de ma mère, sans que j’en sois très étonné.
Les
contours des visages ne sont pas assez nets pour me retenir de passer
7195
es visages ne sont pas assez nets pour me retenir
de
passer de l’une à l’autre… bien plus : le rôle que l’une ou l’autre j
7196
ne sont pas assez nets pour me retenir de passer
de
l’une à l’autre… bien plus : le rôle que l’une ou l’autre joue dans l
7197
retenir de passer de l’une à l’autre… bien plus :
le
rôle que l’une ou l’autre joue dans l’action du rêve reste à peu près
7198
ien plus : le rôle que l’une ou l’autre joue dans
l’
action du rêve reste à peu près le même, c’est-à-dire un rôle d’inhibi
7199
autre joue dans l’action du rêve reste à peu près
le
même, c’est-à-dire un rôle d’inhibition, ce qui explique ou motive la
7200
ve reste à peu près le même, c’est-à-dire un rôle
d’
inhibition, ce qui explique ou motive la substitution.73 » Élevé par
7201
e un rôle d’inhibition, ce qui explique ou motive
la
substitution.73 » Élevé par des femmes qui furent toutes, nous dit-i
7202
par des femmes qui furent toutes, nous dit-il, «
d’
admirables figures chrétiennes » — sa mère, sa gouvernante et deux tan
7203
gouvernante et deux tantes maternelles — « à qui
le
prêt du moindre trouble de la chair eût fait injure, me semblait-il »
7204
maternelles — « à qui le prêt du moindre trouble
de
la chair eût fait injure, me semblait-il » — puis confondant avec l’i
7205
ternelles — « à qui le prêt du moindre trouble de
la
chair eût fait injure, me semblait-il » — puis confondant avec l’imag
7206
t injure, me semblait-il » — puis confondant avec
l’
image de sa mère celle de sa proche cousine Madeleine, qu’il épousera
7207
, me semblait-il » — puis confondant avec l’image
de
sa mère celle de sa proche cousine Madeleine, qu’il épousera malgré t
7208
» — puis confondant avec l’image de sa mère celle
de
sa proche cousine Madeleine, qu’il épousera malgré tout — comment Gid
7209
ra malgré tout — comment Gide eût-il pu surmonter
l’
interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les don
7210
comment Gide eût-il pu surmonter l’interdit jeté
de
la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce
7211
mment Gide eût-il pu surmonter l’interdit jeté de
la
sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce dr
7212
t-il pu surmonter l’interdit jeté de la sorte sur
la
femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchan
7213
nterdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable
de
révoquer les données mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la f
7214
de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer
les
données mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la fuite, il reco
7215
a femme ? Incapable de révoquer les données mêmes
de
ce drame, cherchant son salut dans la fuite, il recourt au moyen d’Ul
7216
nnées mêmes de ce drame, cherchant son salut dans
la
fuite, il recourt au moyen d’Ulysse : — « Je n’y suis pas. Je ne suis
7217
hant son salut dans la fuite, il recourt au moyen
d’
Ulysse : — « Je n’y suis pas. Je ne suis personne ! » Devant l’imminen
7218
« Je n’y suis pas. Je ne suis personne ! » Devant
l’
imminence du péril tapi tout près du seuil de sa conscience, il se sci
7219
vant l’imminence du péril tapi tout près du seuil
de
sa conscience, il se scinde en deux êtres distincts : le Monstre ne l
7220
onscience, il se scinde en deux êtres distincts :
le
Monstre ne le trouvera plus ! Il ne saura plus où le prendre ! Je sui
7221
se scinde en deux êtres distincts : le Monstre ne
le
trouvera plus ! Il ne saura plus où le prendre ! Je suis Tristan, voy
7222
Monstre ne le trouvera plus ! Il ne saura plus où
le
prendre ! Je suis Tristan, voyez mon âme, c’est un ange. Je suis Don
7223
ocente… Ce qui se traduit en termes de morale par
les
deux « raisonnements » suivants, presque inconscients, cela va sans d
7224
surpris lorsqu’il en trouvera beaucoup plus tard
la
clef74. 1° Aimer l’image de sa mère reste permis, tant que le « désir
7225
n trouvera beaucoup plus tard la clef74. 1° Aimer
l’
image de sa mère reste permis, tant que le « désir charnel » est inhib
7226
ra beaucoup plus tard la clef74. 1° Aimer l’image
de
sa mère reste permis, tant que le « désir charnel » est inhibé. 2° En
7227
° Aimer l’image de sa mère reste permis, tant que
le
« désir charnel » est inhibé. 2° En revanche, désirer les corps bruni
7228
sir charnel » est inhibé. 2° En revanche, désirer
les
corps brunis de jeunes « vauriens » qu’on ne reverra jamais n’est cer
7229
inhibé. 2° En revanche, désirer les corps brunis
de
jeunes « vauriens » qu’on ne reverra jamais n’est certes pas bien vu
7230
dans « nos milieux », mais du moins ne viole pas
le
suprême interdit. Cette grande audace de notre immoraliste est le typ
7231
iole pas le suprême interdit. Cette grande audace
de
notre immoraliste est le type même de la demi-mesure, du compromis d’
7232
dit. Cette grande audace de notre immoraliste est
le
type même de la demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le
7233
ande audace de notre immoraliste est le type même
de
la demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le désir naturel
7234
e audace de notre immoraliste est le type même de
la
demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le désir naturel et
7235
demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre
le
désir naturel et une morale absolument intransigeante, bien antérieur
7236
ritanisme victorien ; au surplus, sanctionnée par
la
Mère. Donc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour
7237
ctionnée par la Mère. Donc Gide « prend son parti
de
dissocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité
7238
la Mère. Donc Gide « prend son parti de dissocier
le
plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il
7239
nc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir
de
l’amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il me paraiss
7240
Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de
l’
amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il me paraissait
7241
issocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait
de
cette nécessité vertu : « Il me paraissait que ce divorce était souha
7242
paraissait que ce divorce était souhaitable, que
le
plaisir était ainsi plus pur, l’amour plus parfait, si le cœur et la
7243
souhaitable, que le plaisir était ainsi plus pur,
l’
amour plus parfait, si le cœur et la chair ne s’entr’engageaient point
7244
ir était ainsi plus pur, l’amour plus parfait, si
le
cœur et la chair ne s’entr’engageaient point75. » C’est le moyen qu’i
7245
nsi plus pur, l’amour plus parfait, si le cœur et
la
chair ne s’entr’engageaient point75. » C’est le moyen qu’il a trouvé
7246
t la chair ne s’entr’engageaient point75. » C’est
le
moyen qu’il a trouvé de ménager à la fois l’amour et le plaisir sans
7247
ageaient point75. » C’est le moyen qu’il a trouvé
de
ménager à la fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inc
7248
’est le moyen qu’il a trouvé de ménager à la fois
l’
amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommod
7249
en qu’il a trouvé de ménager à la fois l’amour et
le
plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommodant, en que
7250
nager à la fois l’amour et le plaisir sans violer
le
tabou de l’inceste et en s’accommodant, en quelque sorte, aux structu
7251
a fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou
de
l’inceste et en s’accommodant, en quelque sorte, aux structures impos
7252
ois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de
l’
inceste et en s’accommodant, en quelque sorte, aux structures imposées
7253
sorte, aux structures imposées à sa jeunesse par
le
puritanisme maternel. Un complexe d’Œdipe mieux noué, plus « normal »
7254
jeunesse par le puritanisme maternel. Un complexe
d’
Œdipe mieux noué, plus « normal », dirais-je, eût peut-être donné à Gi
7255
« normal », dirais-je, eût peut-être donné à Gide
l’
agressivité nécessaire pour briser ces structures puritaines, comme l’
7256
aire pour briser ces structures puritaines, comme
l’
ont fait après tout d’innombrables jeunes gens élevés dans la même tra
7257
tructures puritaines, comme l’ont fait après tout
d’
innombrables jeunes gens élevés dans la même tradition : mais quand so
7258
après tout d’innombrables jeunes gens élevés dans
la
même tradition : mais quand son père mourut — homme libéral et bon, e
7259
ut — homme libéral et bon, et par bien des traits
de
caractère moins « viril », dirait-on, que la mère, du moins telle que
7260
aits de caractère moins « viril », dirait-on, que
la
mère, du moins telle que Gide l’a décrite — le petit André allait avo
7261
, dirait-on, que la mère, du moins telle que Gide
l’
a décrite — le petit André allait avoir 11 ans. Sa mère le prit sur se
7262
ue la mère, du moins telle que Gide l’a décrite —
le
petit André allait avoir 11 ans. Sa mère le prit sur ses genoux pour
7263
ite — le petit André allait avoir 11 ans. Sa mère
le
prit sur ses genoux pour consoler l’enfant qui sanglotait : « et je m
7264
ans. Sa mère le prit sur ses genoux pour consoler
l’
enfant qui sanglotait : « et je me sentis soudain tout enveloppé par c
7265
et amour, qui désormais se refermait sur moi.76 »
Les
derniers mots ne sont pas seulement touchants… Dès cet instant, les j
7266
ne sont pas seulement touchants… Dès cet instant,
les
jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèc
7267
uchants… Dès cet instant, les jeux sont faits.
L’
alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’al
7268
instant, les jeux sont faits. L’alternance, et
la
fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses m
7269
les jeux sont faits. L’alternance, et la fuite
de
l’âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissoc
7270
jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de
l’
âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissociés
7271
’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce
de
sécurité dans l’alternance de ses moi dissociés — j’allais dire qu’au
7272
a fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans
l’
alternance de ses moi dissociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gi
7273
âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance
de
ses moi dissociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gide l’a payée
7274
issociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gide
l’
a payée de sa personne. L’expression, pour être toute faite, est pourt
7275
j’allais dire qu’au sens littéral Gide l’a payée
de
sa personne. L’expression, pour être toute faite, est pourtant fausse
7276
u’au sens littéral Gide l’a payée de sa personne.
L’
expression, pour être toute faite, est pourtant fausse. C’est l’âme de
7277
pour être toute faite, est pourtant fausse. C’est
l’
âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre
7278
tre toute faite, est pourtant fausse. C’est l’âme
de
Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évid
7279
t pourtant fausse. C’est l’âme de Gide qui a fait
les
frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d
7280
fausse. C’est l’âme de Gide qui a fait les frais
de
sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d’âme. Je
7281
itale. Il faut s’entendre, évidemment, sur ce mot
d’
âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans s
7282
faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d’âme. Je
le
prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans sa maturité
7283
mment, sur ce mot d’âme. Je le prends ici au sens
de
Nietzsche, et de Gide lui-même dans sa maturité. Selon la conception
7284
d’âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et
de
Gide lui-même dans sa maturité. Selon la conception traditionnelle de
7285
sche, et de Gide lui-même dans sa maturité. Selon
la
conception traditionnelle des gnostiques et même de saint Paul, l’hom
7286
conception traditionnelle des gnostiques et même
de
saint Paul, l’homme consiste en un corps physique, un corps psychique
7287
ditionnelle des gnostiques et même de saint Paul,
l’
homme consiste en un corps physique, un corps psychique, un corps ment
7288
un corps psychique, un corps mental ou spirituel.
Le
psychique est, pour Nietzsche, « l’âme mortelle… l’âme coordonnatrice
7289
ou spirituel. Le psychique est, pour Nietzsche, «
l’
âme mortelle… l’âme coordonnatrice des instincts et passions ». Pour G
7290
psychique est, pour Nietzsche, « l’âme mortelle…
l’
âme coordonnatrice des instincts et passions ». Pour Gide, « un faisce
7291
instincts et passions ». Pour Gide, « un faisceau
d’
émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-êt
7292
passions ». Pour Gide, « un faisceau d’émotions,
de
tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-être que physi
7293
our Gide, « un faisceau d’émotions, de tendances,
de
susceptibilités, dont le lien n’est peut-être que physiologique ». C’
7294
’émotions, de tendances, de susceptibilités, dont
le
lien n’est peut-être que physiologique ». C’est le siège de l’amour s
7295
e lien n’est peut-être que physiologique ». C’est
le
siège de l’amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don
7296
est peut-être que physiologique ». C’est le siège
de
l’amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le gli
7297
peut-être que physiologique ». C’est le siège de
l’
amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le glisse
7298
siège de l’amour sous ses formes diverses : amour
de
désir ou de don (« Le glissement de l’un à l’autre reste toujours pos
7299
mour sous ses formes diverses : amour de désir ou
de
don (« Le glissement de l’un à l’autre reste toujours possible77 »).
7300
ses formes diverses : amour de désir ou de don («
Le
glissement de l’un à l’autre reste toujours possible77 »). Gide ne di
7301
erses : amour de désir ou de don (« Le glissement
de
l’un à l’autre reste toujours possible77 »). Gide ne distingue pas da
7302
us, Animum, Anima… ces discriminations me donnent
le
vertige. » On le voit de reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, par
7303
… ces discriminations me donnent le vertige. » On
le
voit de reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant de sa femme
7304
scriminations me donnent le vertige. » On le voit
de
reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant de sa femme : « C’ét
7305
reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant
de
sa femme : « C’était son âme que j’aimais ; et cette âme, je n’y croy
7306
cette âme, je n’y croyais pas. Je ne crois pas à
l’
âme séparée du corps78. » (Comprenons qu’il ne croyait plus à l’esprit
7307
du corps78. » (Comprenons qu’il ne croyait plus à
l’
esprit distinct, personnel, qui sera sauvé ou détruit après la mort de
7308
tinct, personnel, qui sera sauvé ou détruit après
la
mort des corps physique et animique, et que le langage moderne, même
7309
ès la mort des corps physique et animique, et que
le
langage moderne, même religieux, ne cesse de confondre avec l’âme.)
7310
que le langage moderne, même religieux, ne cesse
de
confondre avec l’âme.) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments o
7311
derne, même religieux, ne cesse de confondre avec
l’
âme.) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments où Gide existe, « i
7312
fondre avec l’âme.) Cet aveu pathétique est l’un
de
ces moments où Gide existe, « irremplaçable », où il rejoint sa vraie
7313
en lui, qui est son vrai moi final, assume enfin
l’
insoluble conflit de ses deux âmes. Songeant à ces « extrêmes » si lon
7314
vrai moi final, assume enfin l’insoluble conflit
de
ses deux âmes. Songeant à ces « extrêmes » si longtemps ménagés, cult
7315
mes » si longtemps ménagés, cultivés, isolés l’un
de
l’autre — et que symbolisent nos deux mythes —, j’oserai dire à mon t
7316
ymbolisent nos deux mythes —, j’oserai dire à mon
tour
, inversant son aveu et le rapportant à lui-même : — c’était en ses de
7317
, j’oserai dire à mon tour, inversant son aveu et
le
rapportant à lui-même : — c’était en ses deux âmes qu’il avait cru, e
7318
es deux âmes qu’il avait cru, et ses deux âmes ne
l’
aimaient plus. Je parle ici du Gide achevé, équilibré dans son dialogu
7319
age. Celui que nous avons pu connaître n’était ni
le
mari transi d’Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs sol
7320
nous avons pu connaître n’était ni le mari transi
d’
Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs solaires, ni André
7321
nnaître n’était ni le mari transi d’Emmanuèle, ni
le
nomade en chasse de brefs plaisirs solaires, ni André Walter, ni Ména
7322
e mari transi d’Emmanuèle, ni le nomade en chasse
de
brefs plaisirs solaires, ni André Walter, ni Ménalque. Il eût semblé
7323
Walter, ni Ménalque. Il eût semblé bien incongru
d’
évoquer devant lui, en sa présence « d’inflexible Mongol à tête de sca
7324
n incongru d’évoquer devant lui, en sa présence «
d’
inflexible Mongol à tête de scarabée79 » les figures alternées de Tris
7325
lui, en sa présence « d’inflexible Mongol à tête
de
scarabée79 » les figures alternées de Tristan et Don Juan. Ces deux «
7326
ence « d’inflexible Mongol à tête de scarabée79 »
les
figures alternées de Tristan et Don Juan. Ces deux « extrêmes » dont
7327
ngol à tête de scarabée79 » les figures alternées
de
Tristan et Don Juan. Ces deux « extrêmes » dont il s’était loué d’avo
7328
Juan. Ces deux « extrêmes » dont il s’était loué
d’
avoir su protéger la « cohabitation » semblaient s’être absentés de lu
7329
trêmes » dont il s’était loué d’avoir su protéger
la
« cohabitation » semblaient s’être absentés de lui-même, entraînant a
7330
er la « cohabitation » semblaient s’être absentés
de
lui-même, entraînant avec eux son âme divisée. Comme évacués de sa pe
7331
ntraînant avec eux son âme divisée. Comme évacués
de
sa personne, ils étaient devenus personnages de ses œuvres. Encore qu
7332
s de sa personne, ils étaient devenus personnages
de
ses œuvres. Encore qu’en aucune d’elles — sauf le Journal — ils aient
7333
us personnages de ses œuvres. Encore qu’en aucune
d’
elles — sauf le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’où l’absenc
7334
de ses œuvres. Encore qu’en aucune d’elles — sauf
le
Journal — ils aient jamais « cohabité », d’où l’absence de tension pr
7335
sauf le Journal — ils aient jamais « cohabité »,
d’
où l’absence de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les per
7336
le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’où
l’
absence de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les perfecti
7337
l — ils aient jamais « cohabité », d’où l’absence
de
tension profonde qui a sans nul doute favorisé les perfections formel
7338
de tension profonde qui a sans nul doute favorisé
les
perfections formelles et l’harmonie que l’on sait, aux dépens du pouv
7339
s nul doute favorisé les perfections formelles et
l’
harmonie que l’on sait, aux dépens du pouvoir tragique. D’avoir été sé
7340
orisé les perfections formelles et l’harmonie que
l’
on sait, aux dépens du pouvoir tragique. D’avoir été séparément mais s
7341
ie que l’on sait, aux dépens du pouvoir tragique.
D’
avoir été séparément mais simultanément actualisés, ils avaient privé
7342
simultanément actualisés, ils avaient privé Gide
de
cette Ombre qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’âme, — d
7343
és, ils avaient privé Gide de cette Ombre qui est
le
refoulement d’une part virtuelle de l’âme, — donc sa présence encore,
7344
Ombre qui est le refoulement d’une part virtuelle
de
l’âme, — donc sa présence encore, secrète mais active. Ils avaient ce
7345
re qui est le refoulement d’une part virtuelle de
l’
âme, — donc sa présence encore, secrète mais active. Ils avaient cessé
7346
ce encore, secrète mais active. Ils avaient cessé
de
le toucher. Et trop bien isolés l’un de l’autre en ses œuvres, loin d
7347
encore, secrète mais active. Ils avaient cessé de
le
toucher. Et trop bien isolés l’un de l’autre en ses œuvres, loin de s
7348
ent cessé de le toucher. Et trop bien isolés l’un
de
l’autre en ses œuvres, loin de s’y prêter force en secret, ils exténu
7349
orce en secret, ils exténuaient leur énergie dans
la
pureté d’un jeu bien alterné. Demeurait la perplexité, sereine ou tou
7350
cret, ils exténuaient leur énergie dans la pureté
d’
un jeu bien alterné. Demeurait la perplexité, sereine ou tourmentée, m
7351
e dans la pureté d’un jeu bien alterné. Demeurait
la
perplexité, sereine ou tourmentée, malicieuse ou maussade, selon les
7352
eine ou tourmentée, malicieuse ou maussade, selon
les
jours ou l’interlocuteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou
7353
entée, malicieuse ou maussade, selon les jours ou
l’
interlocuteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou de morale, m
7354
ou l’interlocuteur. Beaucoup de petits problèmes
de
langage ou de morale, mais dont le débat tournait souvent à l’argutie
7355
uteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou
de
morale, mais dont le débat tournait souvent à l’argutie, — ou bien il
7356
tits problèmes de langage ou de morale, mais dont
le
débat tournait souvent à l’argutie, — ou bien il vous rendait les arm
7357
de morale, mais dont le débat tournait souvent à
l’
argutie, — ou bien il vous rendait les armes un peu trop vite. Beaucou
7358
it souvent à l’argutie, — ou bien il vous rendait
les
armes un peu trop vite. Beaucoup d’arrière-pensées, qu’il ne voulait
7359
vous rendait les armes un peu trop vite. Beaucoup
d’
arrière-pensées, qu’il ne voulait plus suivre, et c’étaient elles pour
7360
lait plus suivre, et c’étaient elles pourtant qui
le
faisaient encore si attachant, et parfois émouvant, pour ceux qui ava
7361
Bref, en dépit de sa curiosité demeurée vive, et
de
sa générosité, un refus quasi instinctif d’approfondir et d’élargir,
7362
e, et de sa générosité, un refus quasi instinctif
d’
approfondir et d’élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’une pro
7363
osité, un refus quasi instinctif d’approfondir et
d’
élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’une propension de plus e
7364
efus quasi instinctif d’approfondir et d’élargir,
d’
intégrer et de prolonger, doublé d’une propension de plus en plus marq
7365
tinctif d’approfondir et d’élargir, d’intégrer et
de
prolonger, doublé d’une propension de plus en plus marquée à vouloir
7366
et d’élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé
d’
une propension de plus en plus marquée à vouloir le contraire de tout
7367
’une propension de plus en plus marquée à vouloir
le
contraire de tout cela, c’est-à-dire à cerner et limiter, dissocier e
7368
on de plus en plus marquée à vouloir le contraire
de
tout cela, c’est-à-dire à cerner et limiter, dissocier et démystifier
7369
nommer — « à présent que j’y vois plus clair » il
le
faut bien — un certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expa
7370
clair » il le faut bien — un certain assèchement
de
l’âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’av
7371
air » il le faut bien — un certain assèchement de
l’
âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’avais
7372
le faut bien — un certain assèchement de l’âme et
de
ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’avais gardée d
7373
n certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs
d’
expansion. De là cette impression que j’avais gardée de lui, et que je
7374
èchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expansion.
De
là cette impression que j’avais gardée de lui, et que je traduisais e
7375
ansion. De là cette impression que j’avais gardée
de
lui, et que je traduisais en parlant d’un défaut d’imagination spirit
7376
is gardée de lui, et que je traduisais en parlant
d’
un défaut d’imagination spirituelle, — pour moi le vrai sens poétique.
7377
lui, et que je traduisais en parlant d’un défaut
d’
imagination spirituelle, — pour moi le vrai sens poétique. (Lui préfér
7378
d’un défaut d’imagination spirituelle, — pour moi
le
vrai sens poétique. (Lui préférait parler de son « refus d’accueil »
7379
moi le vrai sens poétique. (Lui préférait parler
de
son « refus d’accueil » à toute espèce de réalité inaccessible au « r
7380
ns poétique. (Lui préférait parler de son « refus
d’
accueil » à toute espèce de réalité inaccessible au « raisonnable ».)
7381
parler de son « refus d’accueil » à toute espèce
de
réalité inaccessible au « raisonnable ».) Je distingue mieux, aujourd
7382
raisonnable ».) Je distingue mieux, aujourd’hui,
les
origines fonctionnelles de cette fuite de l’âme dédoublée, et comment
7383
e mieux, aujourd’hui, les origines fonctionnelles
de
cette fuite de l’âme dédoublée, et comment elle devait se produire à
7384
d’hui, les origines fonctionnelles de cette fuite
de
l’âme dédoublée, et comment elle devait se produire à la longue dans
7385
ui, les origines fonctionnelles de cette fuite de
l’
âme dédoublée, et comment elle devait se produire à la longue dans l’é
7386
comment elle devait se produire à la longue dans
l’
évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’époque cr
7387
e devait se produire à la longue dans l’évolution
de
sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’époque cruelle et déj
7388
ngue dans l’évolution de sa personne. Gide fut-il
la
victime d’une fin d’époque cruelle et déjà tout absurde à nos yeux, c
7389
’évolution de sa personne. Gide fut-il la victime
d’
une fin d’époque cruelle et déjà tout absurde à nos yeux, comme peuven
7390
de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin
d’
époque cruelle et déjà tout absurde à nos yeux, comme peuvent paraître
7391
s yeux, comme peuvent paraître absurdes ou dénués
d’
intérêt les conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décre
7392
mme peuvent paraître absurdes ou dénués d’intérêt
les
conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets de dieux
7393
ou dénués d’intérêt les conflits entretenus dans
la
vie d’un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts
7394
ués d’intérêt les conflits entretenus dans la vie
d’
un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts ? Fut-i
7395
conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par
les
décrets de dieux déments, et qui sont morts ? Fut-il plutôt l’acteur,
7396
tretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets
de
dieux déments, et qui sont morts ? Fut-il plutôt l’acteur, sacrifié à
7397
dieux déments, et qui sont morts ? Fut-il plutôt
l’
acteur, sacrifié à son rôle, d’une dramatique de l’âme qui vivra bien
7398
ts ? Fut-il plutôt l’acteur, sacrifié à son rôle,
d’
une dramatique de l’âme qui vivra bien autant que notre Occident et se
7399
t l’acteur, sacrifié à son rôle, d’une dramatique
de
l’âme qui vivra bien autant que notre Occident et ses mythes ? Nietzs
7400
’acteur, sacrifié à son rôle, d’une dramatique de
l’
âme qui vivra bien autant que notre Occident et ses mythes ? Nietzsche
7401
tre Occident et ses mythes ? Nietzsche se vantait
d’
avoir écrit le seul ouvrage au monde qui se termine par ou bien ? — Gi
7402
t ses mythes ? Nietzsche se vantait d’avoir écrit
le
seul ouvrage au monde qui se termine par ou bien ? — Gide ici l’a rej
7403
au monde qui se termine par ou bien ? — Gide ici
l’
a rejoint, mais par sa vie. 59. — « Vous allez croire que je suis u
7404
iant, mais vos troubadours, je ne puis m’empêcher
de
penser qu’ils devaient être homosexuels pour la plupart. » Je réponds
7405
. » Je réponds qu’en effet, plusieurs d’entre eux
le
furent. 60. Dans Et nunc manet in te : p. 27, je lis : « Je sus bien
7406
ar ailleurs, prouver que je n’étais pas incapable
d’
élan (je parle de l’élan qui procrée), mais à condition que rien d’int
7407
ver que je n’étais pas incapable d’élan (je parle
de
l’élan qui procrée), mais à condition que rien d’intellectuel ou de s
7408
que je n’étais pas incapable d’élan (je parle de
l’
élan qui procrée), mais à condition que rien d’intellectuel ou de sent
7409
de l’élan qui procrée), mais à condition que rien
d’
intellectuel ou de sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. L
7410
rée), mais à condition que rien d’intellectuel ou
de
sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’André
7411
ellectuel ou de sentimental ne s’y mêlât. » (Note
de
1960.) 61. La Jeunesse d’André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Not
7412
sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61.
La
Jeunesse d’André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Noter que Gide n’a
7413
ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse
d’
André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Noter que Gide n’a jamais parlé
7414
r, « une aversion passionnée ». Quant à Don Juan,
le
personnage était bien fait pour le scandaliser. L’action de nos deux
7415
nt à Don Juan, le personnage était bien fait pour
le
scandaliser. L’action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n
7416
e personnage était bien fait pour le scandaliser.
L’
action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n’est donc ni « l
7417
age était bien fait pour le scandaliser. L’action
de
nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n’est donc ni « littéraire
7418
le scandaliser. L’action de nos deux mythes, dans
l’
existence de Gide, n’est donc ni « littéraire », ni musicale, comme ch
7419
er. L’action de nos deux mythes, dans l’existence
de
Gide, n’est donc ni « littéraire », ni musicale, comme chez Kierkegaa
7420
. Delay, citant cette phrase, note qu’elle trahit
l’
influence de la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lec
7421
ant cette phrase, note qu’elle trahit l’influence
de
la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lecture fut déc
7422
cette phrase, note qu’elle trahit l’influence de
la
lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lecture fut décisi
7423
se, note qu’elle trahit l’influence de la lecture
de
Schopenhauer. Or on sait que cette même lecture fut décisive pour Wag
7424
cture fut décisive pour Wagner écrivant Tristan :
le
nirvana qu’invoque André Walter, c’est la « joie suprême » d’Isolde.
7425
istan : le nirvana qu’invoque André Walter, c’est
la
« joie suprême » d’Isolde. 64. J. Delay, op. cit., II, p. 22. 65.
7426
u’invoque André Walter, c’est la « joie suprême »
d’
Isolde. 64. J. Delay, op. cit., II, p. 22. 65. Et nunc manet in te
7427
je me suis dit : mais elle est morte ! » 66. Si
le
Grain ne meurt, p. 251. 67. (Telle était l’épigraphe de Ménalque qua
7428
Si le Grain ne meurt, p. 251. 67. (Telle était
l’
épigraphe de Ménalque quand ce fragment central des Nourritures parut
7429
n ne meurt, p. 251. 67. (Telle était l’épigraphe
de
Ménalque quand ce fragment central des Nourritures parut en revue.) L
7430
.) L’un des premiers titres choisis par Gide pour
La
Porte étroite était Essai de bien mourir. Les Nourritures terrestres
7431
hoisis par Gide pour La Porte étroite était Essai
de
bien mourir. Les Nourritures terrestres traduisent la volonté d’oppos
7432
pour La Porte étroite était Essai de bien mourir.
Les
Nourritures terrestres traduisent la volonté d’opposer brutalement l’
7433
ien mourir. Les Nourritures terrestres traduisent
la
volonté d’opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angél
7434
Les Nourritures terrestres traduisent la volonté
d’
opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tri
7435
stres traduisent la volonté d’opposer brutalement
l’
ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay,
7436
uisent la volonté d’opposer brutalement l’ici-bas
de
Don Juan à l’au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay, op. cit.,
7437
nté d’opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à
l’
au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay, op. cit., II, p. 598. 6
7438
ement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique
de
Tristan. 68. J. Delay, op. cit., II, p. 598. 69. Si le grain ne m
7439
n. 68. J. Delay, op. cit., II, p. 598. 69. Si
le
grain ne meurt, p. 346. 70. Si le grain ne meurt, p. 173. 71. « …
7440
598. 69. Si le grain ne meurt, p. 346. 70. Si
le
grain ne meurt, p. 173. 71. « … et protégeant en moi, à la fois, le
7441
p. 173. 71. « … et protégeant en moi, à la fois,
le
meilleur et le pire, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances l
7442
… et protégeant en moi, à la fois, le meilleur et
le
pire, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances les plus opposée
7443
leur et le pire, c’est en écartelé que j’ai vécu…
Les
tendances les plus opposées n’ont jamais réussi à faire de moi un êtr
7444
e, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances
les
plus opposées n’ont jamais réussi à faire de moi un être tourmenté, m
7445
ces les plus opposées n’ont jamais réussi à faire
de
moi un être tourmenté, mais perplexe… Cet état de dialogue… devenait
7446
de moi un être tourmenté, mais perplexe… Cet état
de
dialogue… devenait pour moi nécessaire… il m’invitait à l’œuvre d’art
7447
ue… devenait pour moi nécessaire… il m’invitait à
l’
œuvre d’art. » Morceaux choisis, p. 434. 72. Si le grain ne meurt, p
7448
nait pour moi nécessaire… il m’invitait à l’œuvre
d’
art. » Morceaux choisis, p. 434. 72. Si le grain ne meurt, p. 247.
7449
œuvre d’art. » Morceaux choisis, p. 434. 72. Si
le
grain ne meurt, p. 247. 73. Ainsi soit-il, ou les jeux sont faits,
7450
e grain ne meurt, p. 247. 73. Ainsi soit-il, ou
les
jeux sont faits, p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans le
7451
ou les jeux sont faits, p. 128. Les premiers mots
de
la citation — « dans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de
7452
les jeux sont faits, p. 128. Les premiers mots de
la
citation — « dans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de re
7453
p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans
le
rêve seulement » — sont un curieux exemple de refoulement. J. Delay c
7454
ans le rêve seulement » — sont un curieux exemple
de
refoulement. J. Delay cite en effet plusieurs phrases telles que cell
7455
s telles que celle-ci (tirée du journal manuscrit
de
Gide, 1er janvier 1886) : « Que de fois Madeleine étant dans la chamb
7456
rnal manuscrit de Gide, 1er janvier 1886) : « Que
de
fois Madeleine étant dans la chambre voisine, je l’ai confondue avec
7457
anvier 1886) : « Que de fois Madeleine étant dans
la
chambre voisine, je l’ai confondue avec ma mère. » Notons que les deu
7458
fois Madeleine étant dans la chambre voisine, je
l’
ai confondue avec ma mère. » Notons que les deux femmes ne se ressembl
7459
ine, je l’ai confondue avec ma mère. » Notons que
les
deux femmes ne se ressemblaient en rien, ni physiquement, ni moraleme
7460
ers mots : « explique ou motive… » : ils marquent
la
méfiance de Gide à l’égard des relations de causalité à sens unique p
7461
explique ou motive… » : ils marquent la méfiance
de
Gide à l’égard des relations de causalité à sens unique posées par Fr
7462
quent la méfiance de Gide à l’égard des relations
de
causalité à sens unique posées par Freud — et par tout le xixe s. 7
7463
lité à sens unique posées par Freud — et par tout
le
xixe s. 74. Il note, dans Ainsi soit-il, p. 132 : « Je me souviens
7464
te, dans Ainsi soit-il, p. 132 : « Je me souviens
d’
avoir déjà parlé ailleurs de ceci, qui reste pour moi incompréhensible
7465
32 : « Je me souviens d’avoir déjà parlé ailleurs
de
ceci, qui reste pour moi incompréhensible : que l’on puisse à la fois
7466
e ceci, qui reste pour moi incompréhensible : que
l’
on puisse à la fois fournir soi-même tous les éléments de la surprise,
7467
: que l’on puisse à la fois fournir soi-même tous
les
éléments de la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meur
7468
isse à la fois fournir soi-même tous les éléments
de
la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289.
7469
e à la fois fournir soi-même tous les éléments de
la
surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289. 76.
7470
ments de la surprise, et être surpris… » 75. Si
le
grain ne meurt, p. 289. 76. Si le grain ne meurt, p. 94. 77. Jour
7471
s… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289. 76. Si
le
grain ne meurt, p. 94. 77. Journal, 16 sept. 1942. 78. Ibid., 15
7472
78. Ibid., 15 mai 1949. 79. Jean Paulhan, dans
l’
Hommage de la NRF .
7473
., 15 mai 1949. 79. Jean Paulhan, dans l’Hommage
de
la NRF .
7474
15 mai 1949. 79. Jean Paulhan, dans l’Hommage de
la
NRF .
7475
Rudolf Kassner et
la
grandeur humaine Rudolf Kassner vient de mourir à l’âge de 86 ans,
7476
andeur humaine Rudolf Kassner vient de mourir à
l’
âge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang
7477
humaine Rudolf Kassner vient de mourir à l’âge
de
86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang dans n
7478
sner vient de mourir à l’âge de 86 ans, au comble
de
sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang dans notre siècle ? Les mei
7479
ge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui
l’
a mis à son rang dans notre siècle ? Les meilleurs, certes, mais presq
7480
crète. Qui l’a mis à son rang dans notre siècle ?
Les
meilleurs, certes, mais presque seuls : Valéry, Gide, Eliot, Auden, P
7481
, Saint-John Perse, Keyserling, C. J. Burckhardt.
La
France l’ignore encore, malgré trois traductions80 qui suffiraient à
7482
hn Perse, Keyserling, C. J. Burckhardt. La France
l’
ignore encore, malgré trois traductions80 qui suffiraient à résumer so
7483
n œuvre, laquelle compte environ quarante volumes
d’
une séduisante difficulté. (Il a traduit aussi Platon, Pouchkine et Go
7484
n, Pouchkine et Gogol, Laurence Sterne et Newman,
le
Philoctète de Gide et les Éloges de Saint-John Perse.) Intimement hé
7485
urence Sterne et Newman, le Philoctète de Gide et
les
Éloges de Saint-John Perse.) Intimement hé avec Rilke et avec Hofmann
7486
ne et Newman, le Philoctète de Gide et les Éloges
de
Saint-John Perse.) Intimement hé avec Rilke et avec Hofmannsthal, il
7487
l, il procède à la fois, par un étrange paradoxe,
de
la dialectique kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la soci
7488
il procède à la fois, par un étrange paradoxe, de
la
dialectique kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la société
7489
tique kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et
de
la société autrichienne d’avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq no
7490
ue kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de
la
société autrichienne d’avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq noms
7491
me son cadet Kafka, et de la société autrichienne
d’
avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq noms que l’Autriche a donnés
7492
avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq noms que
l’
Autriche a donnés à l’Europe sont parmi les plus grands des Lettres de
7493
rt Musil. Ces cinq noms que l’Autriche a donnés à
l’
Europe sont parmi les plus grands des Lettres de ce temps. Ils illustr
7494
oms que l’Autriche a donnés à l’Europe sont parmi
les
plus grands des Lettres de ce temps. Ils illustrent, au même titre qu
7495
à l’Europe sont parmi les plus grands des Lettres
de
ce temps. Ils illustrent, au même titre que ceux qu’on a cités d’entr
7496
ent, au même titre que ceux qu’on a cités d’entre
les
amis de Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’on ne s’éto
7497
ême titre que ceux qu’on a cités d’entre les amis
de
Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’on ne s’étonnera pa
7498
e ceux qu’on a cités d’entre les amis de Kassner,
la
seule littérature digne du nom ; et l’on ne s’étonnera pas que Kassne
7499
e Kassner, la seule littérature digne du nom ; et
l’
on ne s’étonnera pas que Kassner soit resté, jusqu’ici, le moins connu
7500
s’étonnera pas que Kassner soit resté, jusqu’ici,
le
moins connu d’entre eux, si l’on songe à ce dont parle la presse dans
7501
resté, jusqu’ici, le moins connu d’entre eux, si
l’
on songe à ce dont parle la presse dans ses rubriques dites « littérai
7502
connu d’entre eux, si l’on songe à ce dont parle
la
presse dans ses rubriques dites « littéraires ». Première approche
7503
riques dites « littéraires ». Première approche
de
l’œuvre Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une p
7504
ues dites « littéraires ». Première approche de
l’
œuvre Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une préc
7505
emière approche de l’œuvre Ces premiers textes
de
Kassner, lus en français dans une précieuse et simple traduction81, l
7506
récieuse et simple traduction81, lorsque j’essaie
de
me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot m
7507
le traduction81, lorsque j’essaie de me remémorer
l’
espèce de choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à l’espr
7508
tion81, lorsque j’essaie de me remémorer l’espèce
de
choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à l’esprit : auto
7509
que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à
l’
esprit : autorité. Avant d’avoir compris ce qui était dit — j’entends
7510
un seul mot me vient à l’esprit : autorité. Avant
d’
avoir compris ce qui était dit — j’entends compris à la manière intell
7511
ir compris ce qui était dit — j’entends compris à
la
manière intellectuelle et discursive, ramenant à des catégories, à de
7512
à des catégories, à des clichés — j’avais reconnu
la
grandeur d’un ton, d’un style, d’une impatience rigoureuse. Une maniè
7513
ries, à des clichés — j’avais reconnu la grandeur
d’
un ton, d’un style, d’une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper
7514
s clichés — j’avais reconnu la grandeur d’un ton,
d’
un style, d’une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper la scène
7515
j’avais reconnu la grandeur d’un ton, d’un style,
d’
une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper la scène en deux répl
7516
n style, d’une impatience rigoureuse. Une manière
d’
occuper la scène en deux répliques, d’imposer une allure bien « rassem
7517
’une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper
la
scène en deux répliques, d’imposer une allure bien « rassemblée », n’
7518
Une manière d’occuper la scène en deux répliques,
d’
imposer une allure bien « rassemblée », n’admettant que des gestes net
7519
’admettant que des gestes nets et maîtrisés, puis
de
la briser soudain par une cascade d’ellipses saisissantes qui laissai
7520
mettant que des gestes nets et maîtrisés, puis de
la
briser soudain par une cascade d’ellipses saisissantes qui laissaient
7521
trisés, puis de la briser soudain par une cascade
d’
ellipses saisissantes qui laissaient le lecteur pantois, comme l’antiq
7522
ne cascade d’ellipses saisissantes qui laissaient
le
lecteur pantois, comme l’antique injonction du Sphinx : devine, ou je
7523
issantes qui laissaient le lecteur pantois, comme
l’
antique injonction du Sphinx : devine, ou je te dévore ! Une constante
7524
: devine, ou je te dévore ! Une constante énergie
de
l’énoncé. Et une grande force d’exclusion. Seuls les mondains, pensai
7525
evine, ou je te dévore ! Une constante énergie de
l’
énoncé. Et une grande force d’exclusion. Seuls les mondains, pensais-j
7526
onstante énergie de l’énoncé. Et une grande force
d’
exclusion. Seuls les mondains, pensais-je, savent encore exclure avec
7527
l’énoncé. Et une grande force d’exclusion. Seuls
les
mondains, pensais-je, savent encore exclure avec cette parfaite assur
7528
manie, au nom d’une mode. Ici, tout au contraire,
la
force simplificatrice, l’intolérance instantanée à l’égard du doute f
7529
Ici, tout au contraire, la force simplificatrice,
l’
intolérance instantanée à l’égard du doute faible, de l’adjectif incer
7530
ntolérance instantanée à l’égard du doute faible,
de
l’adjectif incertain, et en général des complaisances « artistes » ou
7531
lérance instantanée à l’égard du doute faible, de
l’
adjectif incertain, et en général des complaisances « artistes » ou de
7532
réflexion passionnément originale. Et je tentais
de
décrire — dans le premier article, je crois bien, publié en France su
7533
, je crois bien, publié en France sur Kassner — «
l’
acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueu
7534
, publié en France sur Kassner — « l’acuité lente
de
la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié h
7535
ublié en France sur Kassner — « l’acuité lente de
la
réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié huma
7536
e sur Kassner — « l’acuité lente de la réflexion,
l’
alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenu
7537
’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux
de
hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennell
7538
e de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur,
de
rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui s
7539
ion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et
de
pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôl
7540
cieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine,
la
retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôle l’humour, et par
7541
enue presque solennelle mais qui sans cesse frôle
l’
humour, et parfois tourne en sournoise malice » qui composaient, au se
7542
malice » qui composaient, au sens magique du mot,
les
charmes de cette prose et son autorité. Voici donc cette première app
7543
composaient, au sens magique du mot, les charmes
de
cette prose et son autorité. Voici donc cette première approche. ⁂ Da
7544
orité. Voici donc cette première approche. ⁂ Dans
la
mesure même où Kassner se montre disciple de Kierkegaard, sa pensée p
7545
Dans la mesure même où Kassner se montre disciple
de
Kierkegaard, sa pensée paraît réfractaire à toute description, car el
7546
sur des formules explicites. Même dans son essai
le
plus discursif, relativement, celui qui donne son titre au recueil, l
7547
lativement, celui qui donne son titre au recueil,
les
mots-clés : mesure, forme, grandeur, métamorphose, miroir, limite, sa
7548
définis que par leurs rapports mutuels et tirent
de
cette interdépendance leur valeur originale. Kassner reprend un des t
7549
des thèmes essentiels du pré-romantisme allemand,
l’
opposition de l’antique et du moderne, non du point de vue littéraire
7550
sentiels du pré-romantisme allemand, l’opposition
de
l’antique et du moderne, non du point de vue littéraire comme on le f
7551
tiels du pré-romantisme allemand, l’opposition de
l’
antique et du moderne, non du point de vue littéraire comme on le fit
7552
moderne, non du point de vue littéraire comme on
le
fit en France, mais du point de vue des valeurs vitales (problème que
7553
tales (problème que notre xviie siècle se devait
de
ne pas poser). L’homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il
7554
e notre xviie siècle se devait de ne pas poser).
L’
homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure
7555
de ne pas poser). L’homme antique peut atteindre
la
grandeur parce qu’il possède la mesure au sein d’un tout fini : Fami
7556
ue peut atteindre la grandeur parce qu’il possède
la
mesure au sein d’un tout fini : Famille, dieux, nature, tout lui com
7557
fini : Famille, dieux, nature, tout lui commande
d’
être grand. Grand pour la loi, grand pour le Tout. Il ne se recherche
7558
ature, tout lui commande d’être grand. Grand pour
la
loi, grand pour le Tout. Il ne se recherche pas soi-même, il vise à
7559
mande d’être grand. Grand pour la loi, grand pour
le
Tout. Il ne se recherche pas soi-même, il vise à la plénitude élémen
7560
Tout. Il ne se recherche pas soi-même, il vise à
la
plénitude élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’homme chr
7561
, il vise à la plénitude élémentaire, définie par
la
loi, par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’homme qui doit ê
7562
e élémentaire, définie par la loi, par son astre.
L’
homme chrétien au contraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans
7563
oi, par son astre. L’homme chrétien au contraire,
l’
homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veu
7564
ntraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans
la
démesure, et lorsqu’il « veut prendre mesure de lui-même, il se sent
7565
s la démesure, et lorsqu’il « veut prendre mesure
de
lui-même, il se sent aussitôt incomplet et coupable. Il est donc poss
7566
sitôt incomplet et coupable. Il est donc possible
de
dire que le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien
7567
let et coupable. Il est donc possible de dire que
le
péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas
7568
le. Il est donc possible de dire que le péché est
la
mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas d’autre gran
7569
e le péché est la mesure du démesuré, et que pour
le
chrétien il n’est pas d’autre grandeur. » Ainsi le chrétien existe en
7570
du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas
d’
autre grandeur. » Ainsi le chrétien existe en tant que le péché crée u
7571
e chrétien il n’est pas d’autre grandeur. » Ainsi
le
chrétien existe en tant que le péché crée une tension entre lui et Di
7572
grandeur. » Ainsi le chrétien existe en tant que
le
péché crée une tension entre lui et Dieu. Mais le péché ne devient ré
7573
le péché crée une tension entre lui et Dieu. Mais
le
péché ne devient réalité que pour le converti ; c’est donc la convers
7574
t Dieu. Mais le péché ne devient réalité que pour
le
converti ; c’est donc la conversion qui figure l’acte par excellence
7575
devient réalité que pour le converti ; c’est donc
la
conversion qui figure l’acte par excellence du chrétien, hors duquel
7576
le converti ; c’est donc la conversion qui figure
l’
acte par excellence du chrétien, hors duquel il n’est pour lui ni mesu
7577
orme, mais seulement chimères et incohérence. Que
l’
on considère en effet l’homme moderne, l’homme sans mesure naturelle :
7578
mères et incohérence. Que l’on considère en effet
l’
homme moderne, l’homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de
7579
nce. Que l’on considère en effet l’homme moderne,
l’
homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et d
7580
omme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas
de
loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans
7581
aturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et
de
tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un Indi
7582
ne retrouve pas de loi interne et de tension par
le
péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un Indiscret. Sa subs
7583
t crevassée et divisée. Son œuvre, souvent pleine
de
charme mais sans forme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne
7584
ndiscret est distrait, et sa distraction vient de
l’
intérieur… Il ne peut jamais sortir de son moi sans trahison et chaque
7585
on vient de l’intérieur… Il ne peut jamais sortir
de
son moi sans trahison et chaque manifestation de son essence intime r
7586
de son moi sans trahison et chaque manifestation
de
son essence intime ressemble par quelque côté à un outrage, voire à u
7587
elque côté à un outrage, voire à une impudeur. À
l’
opposition du Beau objectif et de l’intéressant sentimental qui pour S
7588
une impudeur. À l’opposition du Beau objectif et
de
l’intéressant sentimental qui pour Schiller et surtout pour Schlegel
7589
impudeur. À l’opposition du Beau objectif et de
l’
intéressant sentimental qui pour Schiller et surtout pour Schlegel sym
7590
hiller et surtout pour Schlegel symbolisait celle
de
l’antique et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposit
7591
ler et surtout pour Schlegel symbolisait celle de
l’
antique et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposition
7592
et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par
l’
opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique8
7593
, Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposition
de
la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocit
7594
assner répondrait aujourd’hui par l’opposition de
la
grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocité r
7595
rd’hui par l’opposition de la grandeur mesurée et
de
l’indiscrétion journalistique82. La férocité réfléchie qui préside à
7596
hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de
l’
indiscrétion journalistique82. La férocité réfléchie qui préside à son
7597
ur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82.
La
férocité réfléchie qui préside à son analyse de l’indiscret nous vaut
7598
. La férocité réfléchie qui préside à son analyse
de
l’indiscret nous vaut une description inégalable du mal du siècle. Ic
7599
a férocité réfléchie qui préside à son analyse de
l’
indiscret nous vaut une description inégalable du mal du siècle. Ici,
7600
une description inégalable du mal du siècle. Ici,
le
mépris ne porte aucune atteinte à la perspicacité parce qu’il est vra
7601
siècle. Ici, le mépris ne porte aucune atteinte à
la
perspicacité parce qu’il est vraiment souverain. Peut-être faut-il re
7602
eut-être faut-il reconnaître à ce seul philosophe
le
privilège d’avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudo
7603
-il reconnaître à ce seul philosophe le privilège
d’
avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner do
7604
osophe le privilège d’avoir parlé sans complicité
de
ce qui nous détruit : Rudolf Kassner donne la sensation à peu près un
7605
ité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner donne
la
sensation à peu près unique en ce temps d’une pensée autoritaire. Ent
7606
donne la sensation à peu près unique en ce temps
d’
une pensée autoritaire. Entendons que, pour lui, penser n’est pas se d
7607
rlementarisme intérieur qui nous mène lentement à
l’
impuissance. (Si Kassner exprime un tourment, c’est en tant que la réa
7608
Si Kassner exprime un tourment, c’est en tant que
la
réalité humaine, non sa pensée privée, est tourmentée.) Penser n’est
7609
plus s’ingénier sur des idées et des combinaisons
d’
idées : mais créer de tout son être spirituel des faits nouveaux et vr
7610
es idées et des combinaisons d’idées : mais créer
de
tout son être spirituel des faits nouveaux et vrais, dans un certain
7611
vrais, dans un certain style. Car il n’est point
de
vérité sans forme. Quelques pages étranges et puissantes sur les chim
7612
forme. Quelques pages étranges et puissantes sur
les
chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de qu
7613
ues pages étranges et puissantes sur les chimères
de
Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de quoi il n’est
7614
les chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme
de
la forme, hors de quoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé
7615
chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de
la
forme, hors de quoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de
7616
rs de quoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre
la
clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité.
7617
uoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé
de
la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où pr
7618
il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de
la
pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où provi
7619
qu’indiscrétion, et qui livre la clé de la pensée
de
Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où provient cette
7620
livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi
de
son apparente obscurité. D’où provient cette obscurité si fascinante
7621
Kassner, comme aussi de son apparente obscurité.
D’
où provient cette obscurité si fascinante ? De cela sans doute que Rud
7622
té. D’où provient cette obscurité si fascinante ?
De
cela sans doute que Rudolf Kassner se garde bien de poser les problèm
7623
cela sans doute que Rudolf Kassner se garde bien
de
poser les problèmes dans nos catégories psychologiques. Il prend tout
7624
s doute que Rudolf Kassner se garde bien de poser
les
problèmes dans nos catégories psychologiques. Il prend tout par des b
7625
Et puis enfin, voilà une philosophie qui postule
la
vision, c’est-à-dire l’appréhension poétique du monde. Il faut savoir
7626
e philosophie qui postule la vision, c’est-à-dire
l’
appréhension poétique du monde. Il faut savoir être secret pour penser
7627
ut savoir taire ce qui permettrait aux indiscrets
de
comprendre intellectuellement sans « réaliser ». Il faut que les pens
7628
intellectuellement sans « réaliser ». Il faut que
les
pensées créées ne soient concevables qu’en elles-mêmes, et comme à l’
7629
soient concevables qu’en elles-mêmes, et comme à
l’
état sauvage, non par une explication qui les réduise et qui les domes
7630
mme à l’état sauvage, non par une explication qui
les
réduise et qui les domestique. Une pensée neuve ne saurait être compr
7631
e, non par une explication qui les réduise et qui
les
domestique. Une pensée neuve ne saurait être comprise à moins d’être
7632
Une pensée neuve ne saurait être comprise à moins
d’
être recréée dans sa forme — ce dont certaine clarté dispense le lecte
7633
dans sa forme — ce dont certaine clarté dispense
le
lecteur. On pourrait dire aussi que l’indiscret est celui qui se préo
7634
é dispense le lecteur. On pourrait dire aussi que
l’
indiscret est celui qui se préoccupe de défendre plutôt que d’illustre
7635
aussi que l’indiscret est celui qui se préoccupe
de
défendre plutôt que d’illustrer. Ainsi, selon Kierkegaard, le premier
7636
est celui qui se préoccupe de défendre plutôt que
d’
illustrer. Ainsi, selon Kierkegaard, le premier homme qui s’avisa de d
7637
, selon Kierkegaard, le premier homme qui s’avisa
de
défendre la religion mériterait-il d’être appelé Judas numéro deux. C
7638
kegaard, le premier homme qui s’avisa de défendre
la
religion mériterait-il d’être appelé Judas numéro deux. Car il ne s’a
7639
qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il
d’
être appelé Judas numéro deux. Car il ne s’agit pas de professer une c
7640
re appelé Judas numéro deux. Car il ne s’agit pas
de
professer une chose mais d’être la chose. Le rare, c’est que chez Kas
7641
Car il ne s’agit pas de professer une chose mais
d’
être la chose. Le rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkegaard
7642
ne s’agit pas de professer une chose mais d’être
la
chose. Le rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkegaard, cette
7643
pas de professer une chose mais d’être la chose.
Le
rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkegaard, cette présence
7644
omme chez Kierkegaard, cette présence s’accommode
d’
une ironie qui chez d’autres serait plutôt le fait du détachement. Une
7645
mode d’une ironie qui chez d’autres serait plutôt
le
fait du détachement. Une ironie à l’intérieur des choses, qui les fou
7646
erait plutôt le fait du détachement. Une ironie à
l’
intérieur des choses, qui les fouille et les purifie, une ironie née d
7647
chement. Une ironie à l’intérieur des choses, qui
les
fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepti
7648
onie à l’intérieur des choses, qui les fouille et
les
purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepticisme. Le dialo
7649
s, qui les fouille et les purifie, une ironie née
de
la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et d
7650
qui les fouille et les purifie, une ironie née de
la
rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et du r
7651
e ironie née de la rigueur et non du scepticisme.
Le
dialogue de Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et la Paro
7652
de la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue
de
Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et la Parole est à cet
7653
Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et
la
Parole est à cet égard d’une saveur particulièrement riche et complex
7654
eur Krooks sur Judas et la Parole est à cet égard
d’
une saveur particulièrement riche et complexe : Les bavards ne tirent
7655
’une saveur particulièrement riche et complexe :
Les
bavards ne tirent pas d’eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent
7656
nt riche et complexe : Les bavards ne tirent pas
d’
eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent des
7657
e : Les bavards ne tirent pas d’eux-mêmes toutes
les
paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent des prophètes ; s’il n’y
7658
x-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils
les
reçoivent des prophètes ; s’il n’y avait pas de prophètes, les bavard
7659
les reçoivent des prophètes ; s’il n’y avait pas
de
prophètes, les bavards seraient peut-être des créatures très silencie
7660
des prophètes ; s’il n’y avait pas de prophètes,
les
bavards seraient peut-être des créatures très silencieuses, comme les
7661
peut-être des créatures très silencieuses, comme
les
belettes ou les étoiles filantes. Mais plus encore que leur concepti
7662
réatures très silencieuses, comme les belettes ou
les
étoiles filantes. Mais plus encore que leur conception de l’« existe
7663
s filantes. Mais plus encore que leur conception
de
l’« existence » et que leur ironie, ce qui rapproche Kassner et son m
7664
ilantes. Mais plus encore que leur conception de
l’
« existence » et que leur ironie, ce qui rapproche Kassner et son maît
7665
son maître, c’est leur vision tragique du péché.
Le
Lépreux, journal apocryphe de l’empereur Alexandre Ier de Russie, n’e
7666
tragique du péché. Le Lépreux, journal apocryphe
de
l’empereur Alexandre Ier de Russie, n’est qu’une suite de méditations
7667
agique du péché. Le Lépreux, journal apocryphe de
l’
empereur Alexandre Ier de Russie, n’est qu’une suite de méditations su
7668
ereur Alexandre Ier de Russie, n’est qu’une suite
de
méditations sur le thème du tout-ou-rien moral qui caractérise Kierke
7669
de Russie, n’est qu’une suite de méditations sur
le
thème du tout-ou-rien moral qui caractérise Kierkegaard. On ne peut d
7670
actérise Kierkegaard. On ne peut dire précisément
de
Kassner qu’il réfute ses adversaires — Freud en particulier, dans Chr
7671
dversaires — Freud en particulier, dans Christ et
l’
Âme du monde — mais bien plutôt qu’à force d’approfondir leur domaine
7672
t et l’Âme du monde — mais bien plutôt qu’à force
d’
approfondir leur domaine propre, il les mine et les ruine intérieureme
7673
qu’à force d’approfondir leur domaine propre, il
les
mine et les ruine intérieurement ; ou encore les dissout dans une réa
7674
d’approfondir leur domaine propre, il les mine et
les
ruine intérieurement ; ou encore les dissout dans une réalité plus ab
7675
les mine et les ruine intérieurement ; ou encore
les
dissout dans une réalité plus absolue. Telle est la forme des dialogu
7676
dissout dans une réalité plus absolue. Telle est
la
forme des dialogues où culmine son art. De ces dialogues, où chaque i
7677
le est la forme des dialogues où culmine son art.
De
ces dialogues, où chaque interlocuteur, tour à tour, atteint à l’expr
7678
, où chaque interlocuteur, tour à tour, atteint à
l’
expression la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion
7679
nterlocuteur, tour à tour, atteint à l’expression
la
plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion ne peut être
7680
à tour, atteint à l’expression la plus virulente
de
sa vérité — si bien que la conclusion ne peut être qu’implicite et fo
7681
sion la plus virulente de sa vérité — si bien que
la
conclusion ne peut être qu’implicite et fonction d’une hiérarchie de
7682
conclusion ne peut être qu’implicite et fonction
d’
une hiérarchie de valeurs, non de la seule exactitude des pensées — no
7683
ut être qu’implicite et fonction d’une hiérarchie
de
valeurs, non de la seule exactitude des pensées — nous connaissons le
7684
cite et fonction d’une hiérarchie de valeurs, non
de
la seule exactitude des pensées — nous connaissons le modèle immortel
7685
e et fonction d’une hiérarchie de valeurs, non de
la
seule exactitude des pensées — nous connaissons le modèle immortel, l
7686
a seule exactitude des pensées — nous connaissons
le
modèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la fi
7687
es pensées — nous connaissons le modèle immortel,
le
Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la filiation, jusqu’au So
7688
s — nous connaissons le modèle immortel, le Livre
de
Job. Il serait curieux d’en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de
7689
dèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux
d’
en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce ser
7690
l, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre
la
filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce serait une sort
7691
urieux d’en suivre la filiation, jusqu’au Soulier
de
satin, de Claudel : ce serait une sorte de généalogie du réalisme poé
7692
n suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin,
de
Claudel : ce serait une sorte de généalogie du réalisme poétique. ⁂ T
7693
oulier de satin, de Claudel : ce serait une sorte
de
généalogie du réalisme poétique. ⁂ Telle fut ma première impression.
7694
poétique. ⁂ Telle fut ma première impression. Je
la
vois aujourd’hui confirmée par un commerce rarement interrompu avec u
7695
commerce rarement interrompu avec une œuvre dont
la
difficulté, précisément, n’a pas cessé de me séduire et inciter. Je s
7696
re dont la difficulté, précisément, n’a pas cessé
de
me séduire et inciter. Je suppose qu’il est devenu banal de déplorer
7697
ire et inciter. Je suppose qu’il est devenu banal
de
déplorer l’obscurité des essais et dialogues de Kassner. Elle est pou
7698
er. Je suppose qu’il est devenu banal de déplorer
l’
obscurité des essais et dialogues de Kassner. Elle est pourtant la gar
7699
l de déplorer l’obscurité des essais et dialogues
de
Kassner. Elle est pourtant la garantie de leur pouvoir, et ne saurait
7700
essais et dialogues de Kassner. Elle est pourtant
la
garantie de leur pouvoir, et ne saurait traduire, à mon avis, qu’une
7701
alogues de Kassner. Elle est pourtant la garantie
de
leur pouvoir, et ne saurait traduire, à mon avis, qu’une intention pr
7702
tention profondément délibérée. Car il s’agit ici
d’
une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à
7703
ar il s’agit ici d’une maïeutique, s’exerçant sur
les
mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes
7704
t ici d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes
de
l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes » et c’éta
7705
ci d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de
l’
âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes » et c’était
7706
erçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à
l’
heure d’ellipses « saisissantes » et c’était au sens littéral, non pat
7707
ur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure
d’
ellipses « saisissantes » et c’était au sens littéral, non pathétique,
7708
es » et c’était au sens littéral, non pathétique,
de
l’adjectif. L’ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un pro
7709
» et c’était au sens littéral, non pathétique, de
l’
adjectif. L’ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un procéd
7710
au sens littéral, non pathétique, de l’adjectif.
L’
ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un procédé de rhétori
7711
ittéral, non pathétique, de l’adjectif. L’ellipse
de
pensée n’est nullement, chez Kassner, un procédé de rhétorique, une m
7712
pensée n’est nullement, chez Kassner, un procédé
de
rhétorique, une manière de sauter les évidences ou platitudes intermé
7713
ez Kassner, un procédé de rhétorique, une manière
de
sauter les évidences ou platitudes intermédiaires. Elle est un acte d
7714
, un procédé de rhétorique, une manière de sauter
les
évidences ou platitudes intermédiaires. Elle est un acte de vision. N
7715
es ou platitudes intermédiaires. Elle est un acte
de
vision. Nous montrant d’un seul coup, sans transition, plusieurs obje
7716
seul coup, sans transition, plusieurs objets que
la
coutume sépare, non seulement elle oblige à les voir d’un œil neuf, m
7717
ue la coutume sépare, non seulement elle oblige à
les
voir d’un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’angle parti
7718
tume sépare, non seulement elle oblige à les voir
d’
un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’angle particulier s
7719
’un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir
l’
angle particulier sous lequel a pu les voir, proches ou confondues, so
7720
à découvrir l’angle particulier sous lequel a pu
les
voir, proches ou confondues, son auteur. (Cet angle de vision étant s
7721
ir, proches ou confondues, son auteur. (Cet angle
de
vision étant son vrai message.) Elle propose donc à l’imagination un
7722
sion étant son vrai message.) Elle propose donc à
l’
imagination un exercice spirituel, assez analogue, il me semble, à ceu
7723
e, il me semble, à ceux qu’imposent aux néophytes
les
moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thème profond, om
7724
qu’imposent aux néophytes les moines bouddhistes
de
la secte du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre,
7725
’imposent aux néophytes les moines bouddhistes de
la
secte du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’
7726
moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant,
le
thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à l’inverse du bouddhis
7727
du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent,
de
l’œuvre, c’est à l’inverse du bouddhisme, en apparence, le problème c
7728
zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de
l’
œuvre, c’est à l’inverse du bouddhisme, en apparence, le problème chré
7729
e thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à
l’
inverse du bouddhisme, en apparence, le problème chrétien du Dieu-Homm
7730
e, c’est à l’inverse du bouddhisme, en apparence,
le
problème chrétien du Dieu-Homme, d’où naît celui de la personne, géné
7731
en apparence, le problème chrétien du Dieu-Homme,
d’
où naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambig
7732
problème chrétien du Dieu-Homme, d’où naît celui
de
la personne, générateur de l’Occident. Problème ambigu s’il en fut, e
7733
oblème chrétien du Dieu-Homme, d’où naît celui de
la
personne, générateur de l’Occident. Problème ambigu s’il en fut, et q
7734
Homme, d’où naît celui de la personne, générateur
de
l’Occident. Problème ambigu s’il en fut, et qui échappe par définitio
7735
me, d’où naît celui de la personne, générateur de
l’
Occident. Problème ambigu s’il en fut, et qui échappe par définition à
7736
bigu s’il en fut, et qui échappe par définition à
la
pensée systématique et discursive : point de réponse rationnelle au c
7737
on à la pensée systématique et discursive : point
de
réponse rationnelle au cur deus homo de saint Anselme. Kassner gravit
7738
e : point de réponse rationnelle au cur deus homo
de
saint Anselme. Kassner gravite autour de ce mystère, l’approche par l
7739
nt Anselme. Kassner gravite autour de ce mystère,
l’
approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De
7740
sner gravite autour de ce mystère, l’approche par
le
moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres mo
7741
ite autour de ce mystère, l’approche par le moyen
de
paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres moyens disp
7742
ce mystère, l’approche par le moyen de paraboles,
de
questions, de comparaisons. De quels autres moyens disposons-nous, qu
7743
approche par le moyen de paraboles, de questions,
de
comparaisons. De quels autres moyens disposons-nous, qui soient ordon
7744
oyen de paraboles, de questions, de comparaisons.
De
quels autres moyens disposons-nous, qui soient ordonnés à cette fin ?
7745
qui soient ordonnés à cette fin ? Ce sont moyens
de
poésie, c’est-à-dire d’âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’Es
7746
ette fin ? Ce sont moyens de poésie, c’est-à-dire
d’
âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’Esprit… « La faculté princ
7747
t-à-dire d’âme, inadéquats sans doute, s’agissant
de
l’Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarqu
7748
-dire d’âme, inadéquats sans doute, s’agissant de
l’
Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarque M
7749
inadéquats sans doute, s’agissant de l’Esprit… «
La
faculté principale de l’âme est de comparer », remarque Montesquieu,
7750
, s’agissant de l’Esprit… « La faculté principale
de
l’âme est de comparer », remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce qu
7751
’agissant de l’Esprit… « La faculté principale de
l’
âme est de comparer », remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce qui f
7752
de l’Esprit… « La faculté principale de l’âme est
de
comparer », remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce qui fait ordina
7753
ombre d’autres, et qu’on nous fait découvrir tout
d’
un coup ce que nous ne pouvions espérer qu’après une grande lecture. »
7754
dialogues, mesure antique et démesure moderne, ou
les
grandes intuitions tautologiques de l’Inde et les conséquences « dram
7755
moderne, ou les grandes intuitions tautologiques
de
l’Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Par
7756
derne, ou les grandes intuitions tautologiques de
l’
Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole
7757
les grandes intuitions tautologiques de l’Inde et
les
conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole : par leur
7758
ues de l’Inde et les conséquences « dramatiques »
de
l’incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concep
7759
de l’Inde et les conséquences « dramatiques » de
l’
incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concepts
7760
les conséquences « dramatiques » de l’incarnation
de
la Parole : par leurs images plutôt que leurs concepts ; sans conclus
7761
conséquences « dramatiques » de l’incarnation de
la
Parole : par leurs images plutôt que leurs concepts ; sans conclusion
7762
plutôt que leurs concepts ; sans conclusion. Mais
l’
angle de vision s’est imposé. Et l’imagination, irrésistiblement, s’or
7763
ue leurs concepts ; sans conclusion. Mais l’angle
de
vision s’est imposé. Et l’imagination, irrésistiblement, s’oriente ve
7764
nclusion. Mais l’angle de vision s’est imposé. Et
l’
imagination, irrésistiblement, s’oriente vers le mystère crucial. S’ag
7765
t l’imagination, irrésistiblement, s’oriente vers
le
mystère crucial. S’agirait-il d’une théologie ? Kassner veut voir. D’
7766
, s’oriente vers le mystère crucial. S’agirait-il
d’
une théologie ? Kassner veut voir. D’une gnose, alors ? On pourrait le
7767
S’agirait-il d’une théologie ? Kassner veut voir.
D’
une gnose, alors ? On pourrait le penser. De poésie ? Très certainemen
7768
ssner veut voir. D’une gnose, alors ? On pourrait
le
penser. De poésie ? Très certainement. Mais encore faudrait-il s’ente
7769
voir. D’une gnose, alors ? On pourrait le penser.
De
poésie ? Très certainement. Mais encore faudrait-il s’entendre sur le
7770
tainement. Mais encore faudrait-il s’entendre sur
le
sens authentique de ce mot. Disons, pour couper court à de longs déve
7771
re faudrait-il s’entendre sur le sens authentique
de
ce mot. Disons, pour couper court à de longs développements, que ceux
7772
uthentique de ce mot. Disons, pour couper court à
de
longs développements, que ceux-là seuls qui se font de la poésie une
7773
ngs développements, que ceux-là seuls qui se font
de
la poésie une idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux p
7774
développements, que ceux-là seuls qui se font de
la
poésie une idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux prov
7775
oésie une idée finalement plus favorable au Livre
de
Job et aux proverbes zen qu’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtron
7776
u’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtront dans
les
dialogues et les paraboles de Kassner son irréfutable présence. Bâ
7777
même à Rilke, reconnaîtront dans les dialogues et
les
paraboles de Kassner son irréfutable présence. Bâtons rompus Au
7778
reconnaîtront dans les dialogues et les paraboles
de
Kassner son irréfutable présence. Bâtons rompus Au lendemain de
7779
utable présence. Bâtons rompus Au lendemain
de
la dernière guerre, des amis lui avaient ménagé une assez plaisante r
7780
avaient ménagé une assez plaisante retraite dans
le
bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot où Rilke p
7781
ménagé une assez plaisante retraite dans le bourg
de
Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la f
7782
s le bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette
tour
de Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corrido
7783
bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette tour
de
Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors
7784
s, non loin de cette tour de Muzot où Rilke passa
la
fin de sa vie. À travers les longs corridors d’un château renaissant
7785
loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la fin
de
sa vie. À travers les longs corridors d’un château renaissant transfo
7786
Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers
les
longs corridors d’un château renaissant transformé en hôtel, un domes
7787
a la fin de sa vie. À travers les longs corridors
d’
un château renaissant transformé en hôtel, un domestique poussait à vi
7788
ssait à vive allure son fauteuil roulant, jusqu’à
l’
ombrage des marronniers de la terrasse. Là, Kassner recevait presque c
7789
uteuil roulant, jusqu’à l’ombrage des marronniers
de
la terrasse. Là, Kassner recevait presque chaque jour des visiteurs v
7790
uil roulant, jusqu’à l’ombrage des marronniers de
la
terrasse. Là, Kassner recevait presque chaque jour des visiteurs venu
7791
chaque jour des visiteurs venus des quatre coins
de
l’Europe. Pourquoi n’y suis-je allé que si rarement ? Sans doute à ca
7792
aque jour des visiteurs venus des quatre coins de
l’
Europe. Pourquoi n’y suis-je allé que si rarement ? Sans doute à cause
7793
s-je allé que si rarement ? Sans doute à cause de
la
réserve qu’inspirent les plus profondes admirations. Mais peut-être a
7794
t ? Sans doute à cause de la réserve qu’inspirent
les
plus profondes admirations. Mais peut-être aussi, et surtout, parce q
7795
être aussi, et surtout, parce que je m’étais fait
de
Kassner l’image d’un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hin
7796
et surtout, parce que je m’étais fait de Kassner
l’
image d’un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le
7797
out, parce que je m’étais fait de Kassner l’image
d’
un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le confess
7798
is fait de Kassner l’image d’un maître spirituel,
d’
un guru comme disent les Hindous. Je le confesse cum grano salis, tong
7799
age d’un maître spirituel, d’un guru comme disent
les
Hindous. Je le confesse cum grano salis, tongue in the cheek — quelle
7800
spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je
le
confesse cum grano salis, tongue in the cheek — quelle serait donc l’
7801
o salis, tongue in the cheek — quelle serait donc
l’
expression française ? — amusé de retrouver en moi cette persistance d
7802
elle serait donc l’expression française ? — amusé
de
retrouver en moi cette persistance du premier choc reçu par mon adole
7803
ransposant vingt-cinq ans en arrière une relation
de
maître à disciple qui avait été réelle dans mon esprit seulement et q
7804
n esprit seulement et qui ne pouvait ni ne devait
l’
être autrement, je le voyais bien, je jouais encore avec l’idée que ce
7805
qui ne pouvait ni ne devait l’être autrement, je
le
voyais bien, je jouais encore avec l’idée que cette relation devait e
7806
trement, je le voyais bien, je jouais encore avec
l’
idée que cette relation devait exclure tout bavardage et comporter que
7807
ntence énigmatique à méditer, sans jamais oublier
le
risque du coup de bâton appliqué par le maître au disciple, si ce der
7808
s oublier le risque du coup de bâton appliqué par
le
maître au disciple, si ce dernier propose une réponse erronée. (Ainsi
7809
propose une réponse erronée. (Ainsi fait-on dans
les
couvents bouddhistes du Japon)83. Et justement Kassner serrait deux c
7810
assner serrait deux cannes dans ses énormes mains
d’
infirme — paralysé des jambes dès le berceau — mais sa maîtrise n’exer
7811
énormes mains d’infirme — paralysé des jambes dès
le
berceau — mais sa maîtrise n’exerçait d’autres sanctions, sur les tro
7812
is sa maîtrise n’exerçait d’autres sanctions, sur
les
trop nombreux visiteurs, que celles d’un bref regard pénétrant de mal
7813
ions, sur les trop nombreux visiteurs, que celles
d’
un bref regard pénétrant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou d
7814
visiteurs, que celles d’un bref regard pénétrant
de
malice, d’un éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de suj
7815
que celles d’un bref regard pénétrant de malice,
d’
un éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de sujet. Après t
7816
d’un bref regard pénétrant de malice, d’un éclat
de
voix sardonique ou d’un subit changement de sujet. Après tout, n’étai
7817
trant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou
d’
un subit changement de sujet. Après tout, n’était-ce pas ce que j’atte
7818
éclat de voix sardonique ou d’un subit changement
de
sujet. Après tout, n’était-ce pas ce que j’attendais ? Il parlait à b
7819
que j’attendais ? Il parlait à bâtons rompus sur
le
dos des fervents indiscrets ! Et n’avais-je pas cédé à l’illusion ban
7820
es fervents indiscrets ! Et n’avais-je pas cédé à
l’
illusion banale qui veut que l’auteur et l’œuvre soient pareils, alors
7821
vais-je pas cédé à l’illusion banale qui veut que
l’
auteur et l’œuvre soient pareils, alors qu’ils sont toujours en tensio
7822
cédé à l’illusion banale qui veut que l’auteur et
l’
œuvre soient pareils, alors qu’ils sont toujours en tension dialectiqu
7823
tique, ou pour mieux dire allègrement disciplinée
de
dominer son grand malheur physique et de refuser que ce malheur l’iso
7824
ciplinée de dominer son grand malheur physique et
de
refuser que ce malheur l’isole dans la seule profondeur de sa vision8
7825
and malheur physique et de refuser que ce malheur
l’
isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’où sa curiosité avide
7826
hysique et de refuser que ce malheur l’isole dans
la
seule profondeur de sa vision84. D’où sa curiosité avide et amusée po
7827
r que ce malheur l’isole dans la seule profondeur
de
sa vision84. D’où sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que l’o
7828
l’isole dans la seule profondeur de sa vision84.
D’
où sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que l’on pouvait connaî
7829
ù sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que
l’
on pouvait connaître, ne fût-ce que de réputation, qu’il avait bien co
7830
us ceux que l’on pouvait connaître, ne fût-ce que
de
réputation, qu’il avait bien connus lui-même ou rencontrés dans ses v
7831
bles en Europe, en Russie, en Inde. Il ne cessait
de
mettre et de remettre à jour son tableau d’une certaine société finis
7832
e, en Russie, en Inde. Il ne cessait de mettre et
de
remettre à jour son tableau d’une certaine société finissante, compos
7833
ssait de mettre et de remettre à jour son tableau
d’
une certaine société finissante, composée certes des meilleurs esprits
7834
t des plus authentiques grandes dames, mais aussi
d’
une foule de figures touchantes, excentriques ou typiques, qu’il se di
7835
uthentiques grandes dames, mais aussi d’une foule
de
figures touchantes, excentriques ou typiques, qu’il se divertissait à
7836
ques ou typiques, qu’il se divertissait à évoquer
d’
un seul trait fortement appuyé — et l’on devinait alors qu’ils étaient
7837
t à évoquer d’un seul trait fortement appuyé — et
l’
on devinait alors qu’ils étaient les modèles des personnages de ses Di
7838
nt appuyé — et l’on devinait alors qu’ils étaient
les
modèles des personnages de ses Dialogues et récits physiognomoniques,
7839
alors qu’ils étaient les modèles des personnages
de
ses Dialogues et récits physiognomoniques, officiers, acteurs ou arti
7840
officiers, acteurs ou artistes, grands maniaques
de
la chasse ou du jeu, courtisans, courtisanes, ascètes, « indiscrets »
7841
ficiers, acteurs ou artistes, grands maniaques de
la
chasse ou du jeu, courtisans, courtisanes, ascètes, « indiscrets » ou
7842
discrets » ou ratés exemplaires. Cette collection
de
types de notre siècle puisait dans l’Europe de naguère — surtout vien
7843
» ou ratés exemplaires. Cette collection de types
de
notre siècle puisait dans l’Europe de naguère — surtout viennoise — s
7844
collection de types de notre siècle puisait dans
l’
Europe de naguère — surtout viennoise — ses éléments anecdotiques ou r
7845
on de types de notre siècle puisait dans l’Europe
de
naguère — surtout viennoise — ses éléments anecdotiques ou réalistes
7846
ses éléments anecdotiques ou réalistes ; mais il
la
transformait en une mythologie évoquant le grouillement des créatures
7847
ais il la transformait en une mythologie évoquant
le
grouillement des créatures qui décorent l’extérieur des grands temple
7848
oquant le grouillement des créatures qui décorent
l’
extérieur des grands temples de l’Inde. Je relève encore ceci dans ses
7849
tures qui décorent l’extérieur des grands temples
de
l’Inde. Je relève encore ceci dans ses Propos, confirmant les souveni
7850
es qui décorent l’extérieur des grands temples de
l’
Inde. Je relève encore ceci dans ses Propos, confirmant les souvenirs
7851
Je relève encore ceci dans ses Propos, confirmant
les
souvenirs que je viens d’interpréter : « Le Witz (la boutade, le trai
7852
ses Propos, confirmant les souvenirs que je viens
d’
interpréter : « Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme l
7853
mant les souvenirs que je viens d’interpréter : «
Le
Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturell
7854
souvenirs que je viens d’interpréter : « Le Witz (
la
boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturelle que rev
7855
e je viens d’interpréter : « Le Witz (la boutade,
le
trait d’esprit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociab
7856
s d’interpréter : « Le Witz (la boutade, le trait
d’
esprit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociabilité che
7857
r : « Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est
la
forme logique et naturelle que revêt la sociabilité chez le solitaire
7858
prit) est la forme logique et naturelle que revêt
la
sociabilité chez le solitaire qui garde ses distances… » Finalement,
7859
ogique et naturelle que revêt la sociabilité chez
le
solitaire qui garde ses distances… » Finalement, je crois bien que Ka
7860
alement, je crois bien que Kassner est à peu près
le
seul homme que j’aie connu dont je ne puisse imaginer qu’il ait dit o
7861
même en bavardant, une platitude. Qu’il s’agisse
de
ses pages les plus denses ou des anecdotes qu’il contait avec un humo
7862
rdant, une platitude. Qu’il s’agisse de ses pages
les
plus denses ou des anecdotes qu’il contait avec un humour énergique (
7863
ique (ces deux mots accolés me rappellent son ton
de
voix), tout en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait la présence d’une ma
7864
olés me rappellent son ton de voix), tout en lui,
l’
œuvre et l’homme, évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme i
7865
pellent son ton de voix), tout en lui, l’œuvre et
l’
homme, évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme infaillible.
7866
voix), tout en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait
la
présence d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où l’image qui
7867
en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait la présence
d’
une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où l’image qui me vint à l’
7868
ésence d’une maîtrise achevée, comme infaillible.
D’
où l’image qui me vint à l’esprit, pendant notre première rencontre, d
7869
e d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où
l’
image qui me vint à l’esprit, pendant notre première rencontre, de cet
7870
ée, comme infaillible. D’où l’image qui me vint à
l’
esprit, pendant notre première rencontre, de cet archer qui tire les y
7871
int à l’esprit, pendant notre première rencontre,
de
cet archer qui tire les yeux fermés et atteint à chaque coup le centr
7872
notre première rencontre, de cet archer qui tire
les
yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’où mes
7873
qui tire les yeux fermés et atteint à chaque coup
le
centre de la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen
7874
es yeux fermés et atteint à chaque coup le centre
de
la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhism
7875
yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de
la
cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhisme —
7876
s et atteint à chaque coup le centre de la cible.
D’
où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhisme — que je vo
7877
centre de la cible. D’où mes allusions répétées à
la
technique du zen-bouddhisme — que je voudrais maintenant expliciter.
7878
drais maintenant expliciter. Kassner, Rilke et
le
zen Une amitié des plus complexes, pour ne pas dire ambivalente, a
7879
ia Rilke. Elle remonte aux années qui précédèrent
la
guerre de 1914, et plusieurs témoignages importants nous en demeurent
7880
Elle remonte aux années qui précédèrent la guerre
de
1914, et plusieurs témoignages importants nous en demeurent : lettres
7881
émoignages importants nous en demeurent : lettres
de
Rilke à leur amie commune, la princesse de Tour et Taxis, dédicace à
7882
demeurent : lettres de Rilke à leur amie commune,
la
princesse de Tour et Taxis, dédicace à Kassner de la Huitième Élégie
7883
la princesse de Tour et Taxis, dédicace à Kassner
de
la Huitième Élégie de Duino, fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge,
7884
t Taxis, dédicace à Kassner de la Huitième Élégie
de
Duino, fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge, portant les traces vi
7885
r de la Huitième Élégie de Duino, fin des Cahiers
de
Malte Laurids Brigge, portant les traces visibles de l’influence kass
7886
fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge, portant
les
traces visibles de l’influence kassnérienne ; et les sept essais succ
7887
Malte Laurids Brigge, portant les traces visibles
de
l’influence kassnérienne ; et les sept essais successifs consacrés pa
7888
te Laurids Brigge, portant les traces visibles de
l’
influence kassnérienne ; et les sept essais successifs consacrés par K
7889
traces visibles de l’influence kassnérienne ; et
les
sept essais successifs consacrés par Kassner à Rilke, de 1926, au len
7890
essais successifs consacrés par Kassner à Rilke,
de
1926, au lendemain de la mort du poète, jusqu’au trentième anniversai
7891
sacrés par Kassner à Rilke, de 1926, au lendemain
de
la mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire de cette mort. Dès
7892
rés par Kassner à Rilke, de 1926, au lendemain de
la
mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire de cette mort. Dès le
7893
la mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire
de
cette mort. Dès le premier de ces essais, Kassner, tout en mettant le
7894
ntième anniversaire de cette mort. Dès le premier
de
ces essais, Kassner, tout en mettant le Poète au plus haut comme pur
7895
e premier de ces essais, Kassner, tout en mettant
le
Poète au plus haut comme pur lyrique sans faille et sans clichés, pre
7896
es distances : Rilke, écrit-il, a toujours refusé
l’
idée fondamentale du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de l’
7897
fondamentale du sacrifice, seul chemin qui permet
de
passer de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais q
7898
le du sacrifice, seul chemin qui permet de passer
de
l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent
7899
du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de
l’
intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent :
7900
qui permet de passer de l’intériorité fervente à
la
grandeur. Relisons les essais qui suivent : nous y voyons que, pour K
7901
de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons
les
essais qui suivent : nous y voyons que, pour Kassner, Rilke appartien
7902
nde « phallique » aussi, « mélange très singulier
de
candeur enfantine et de perversion », monde spatial, antihistorique,
7903
« mélange très singulier de candeur enfantine et
de
perversion », monde spatial, antihistorique, désincarné, lunaire, mon
7904
atial, antihistorique, désincarné, lunaire, monde
de
l’âme et non de l’esprit, profondément antipaulinien, et qui permet s
7905
al, antihistorique, désincarné, lunaire, monde de
l’
âme et non de l’esprit, profondément antipaulinien, et qui permet seul
7906
rique, désincarné, lunaire, monde de l’âme et non
de
l’esprit, profondément antipaulinien, et qui permet seul de comprendr
7907
ue, désincarné, lunaire, monde de l’âme et non de
l’
esprit, profondément antipaulinien, et qui permet seul de comprendre c
7908
t, profondément antipaulinien, et qui permet seul
de
comprendre chez Rilke « son hostilité au Christ, qui blesse les uns,
7909
chez Rilke « son hostilité au Christ, qui blesse
les
uns, paraît folle aux autres »… Je ne fais ici qu’énumérer les expres
7910
ît folle aux autres »… Je ne fais ici qu’énumérer
les
expressions souvent répétées, mais de plus en plus sévères à mesure q
7911
pétées, mais de plus en plus sévères à mesure que
le
temps passe, auxquelles Kassner recourt pour se différencier de celui
7912
, auxquelles Kassner recourt pour se différencier
de
celui que, pourtant, il ne cesse de tenir pour l’un des plus grands d
7913
différencier de celui que, pourtant, il ne cesse
de
tenir pour l’un des plus grands depuis Dante. Le monde de Kassner, au
7914
de tenir pour l’un des plus grands depuis Dante.
Le
monde de Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qu
7915
pour l’un des plus grands depuis Dante. Le monde
de
Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qui tranche
7916
uis Dante. Le monde de Kassner, au contraire, est
le
monde du Fils, de la Parole qui tranche et institue le drame, le mond
7917
e de Kassner, au contraire, est le monde du Fils,
de
la Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tr
7918
e Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de
la
Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tragé
7919
nde du Fils, de la Parole qui tranche et institue
le
drame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par l’Évangile, monde
7920
s, de la Parole qui tranche et institue le drame,
le
monde ouvert par la tragédie grecque, par l’Évangile, monde du Dieu-H
7921
tranche et institue le drame, le monde ouvert par
la
tragédie grecque, par l’Évangile, monde du Dieu-Homme et du paradoxe,
7922
ame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par
l’
Évangile, monde du Dieu-Homme et du paradoxe, du sacrifice et du Retou
7923
du paradoxe, du sacrifice et du Retour (Umkehr),
de
la Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cet
7924
paradoxe, du sacrifice et du Retour (Umkehr), de
la
Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cette
7925
acrifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et
de
la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cette prose qui exclu
7926
ifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et de
la
Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cette prose qui exclut l
7927
il où ne peut régner que « cette prose qui exclut
les
vers : Blaise Pascal, Laurence Sterne et Søren Kierkegaard. En tous t
7928
posthumes bien d’autres notes qui s’y rapportent.
L’
essai porte un titre curieux : Rilke, le zen et moi 86 et il est curie
7929
pportent. L’essai porte un titre curieux : Rilke,
le
zen et moi 86 et il est curieusement décousu. À propos de l’influence
7930
oi 86 et il est curieusement décousu. À propos de
l’
influence qu’on lui attribue sur Rilke, Kassner cite de nouveau la phr
7931
n lui attribue sur Rilke, Kassner cite de nouveau
la
phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la g
7932
ibue sur Rilke, Kassner cite de nouveau la phrase
de
ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la grandeur pa
7933
de nouveau la phrase de ses Proverbes du yogi : «
Le
chemin de l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phras
7934
la phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin
de
l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Ril
7935
phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de
l’
intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Rilke
7936
roverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à
la
grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Rilke lui avait dit da
7937
e chemin de l’intériorité à la grandeur passe par
le
sacrifice », phrase dont Rilke lui avait dit dans une lettre qu’il la
7938
se dont Rilke lui avait dit dans une lettre qu’il
la
sentait « écrite pour lui, et contre lui ». Il suggère en passant un
7939
parallèle entre Kierkegaard et Hamlet « qui tous
les
deux luttèrent pour la grandeur, non point à partir du Mythe, mais à
7940
aard et Hamlet « qui tous les deux luttèrent pour
la
grandeur, non point à partir du Mythe, mais à partir de la Personne,
7941
ur, non point à partir du Mythe, mais à partir de
la
Personne, par désespoir »87. Suit une digression sur la Duse, et subi
7942
sonne, par désespoir »87. Suit une digression sur
la
Duse, et subitement, Kassner en vient à l’aspect « asiatique » du mon
7943
on sur la Duse, et subitement, Kassner en vient à
l’
aspect « asiatique » du monde rilkéen, et au bouddhisme. Il a toujours
7944
nde rilkéen, et au bouddhisme. Il a toujours aimé
le
Bouddha, dit-il. Il a suivi ses traces en Inde, sans bien connaître s
7945
en, qui n’est resté qu’un nom pour lui. Mais dans
le
recueil d’hommages publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà cité),
7946
st resté qu’un nom pour lui. Mais dans le recueil
d’
hommages publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà cité), le rapproch
7947
ans le recueil d’hommages publié pour ses 80 ans (
le
Gedenkbuch déjà cité), le rapprochement que je suggérais entre le zen
7948
publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà cité),
le
rapprochement que je suggérais entre le zen et sa propre pensée l’a f
7949
jà cité), le rapprochement que je suggérais entre
le
zen et sa propre pensée l’a frappé : Cela resta fixé dans ma mémoire
7950
que je suggérais entre le zen et sa propre pensée
l’
a frappé : Cela resta fixé dans ma mémoire, écrit-il, me tint alerté…
7951
qu’à ce que, peu de temps après, je fusse informé
de
l’existence d’une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci
7952
à ce que, peu de temps après, je fusse informé de
l’
existence d’une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci :
7953
u de temps après, je fusse informé de l’existence
d’
une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre le
7954
se informé de l’existence d’une école du zen dont
les
maîtres parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voir, placer
7955
ont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre
le
but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fe
7956
res parviendraient à ceci : atteindre le but sans
le
voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pre
7957
nt à ceci : atteindre le but sans le voir, placer
la
flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pressentais mainten
7958
e le but sans le voir, placer la flèche au centre
de
la cible, les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen si
7959
e but sans le voir, placer la flèche au centre de
la
cible, les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen signi
7960
le voir, placer la flèche au centre de la cible,
les
yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen signifiait et da
7961
les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que
le
zen signifiait et dans quel rapport il pouvait être avec mon œuvre, q
7962
avec mon œuvre, qui comptait à ce moment-là plus
d’
un demi-siècle. Atteindre le but sans le voir (blind), celui qui peut
7963
t à ce moment-là plus d’un demi-siècle. Atteindre
le
but sans le voir (blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir le
7964
t-là plus d’un demi-siècle. Atteindre le but sans
le
voir (blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir le but en lui-
7965
(blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir
le
but en lui-même ?… Le zen, le tir aveugle, est acte, mais cet acte es
7966
t cela ne doit-il pas avoir le but en lui-même ?…
Le
zen, le tir aveugle, est acte, mais cet acte est en outre notre pensé
7967
e doit-il pas avoir le but en lui-même ?… Le zen,
le
tir aveugle, est acte, mais cet acte est en outre notre pensée la plu
7968
est acte, mais cet acte est en outre notre pensée
la
plus profonde, l’ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le
7969
acte est en outre notre pensée la plus profonde,
l’
ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la di
7970
utre notre pensée la plus profonde, l’ultime, et,
le
dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’é
7971
nsée la plus profonde, l’ultime, et, le dirai-je,
la
pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de
7972
ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites…
Le
zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le po
7973
dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose
la
dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’att
7974
sée sans limites… Le zen suppose la dissolution,
l’
éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche d
7975
tes… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement
de
tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux
7976
zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout
le
conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux ban
7977
dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel.
Le
point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux bandés est le poin
7978
t de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint
la
flèche du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Né
7979
u’atteint la flèche du tireur aux yeux bandés est
le
point zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que s
7980
lèche du tireur aux yeux bandés est le point zéro
de
la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore
7981
he du tireur aux yeux bandés est le point zéro de
la
cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore le
7982
ur aux yeux bandés est le point zéro de la cible,
le
Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore le zen, sino
7983
zéro de la cible, le Néant qui est en même temps
le
Tout… Que signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune,
7984
ui est en même temps le Tout… Que signifie encore
le
zen, sinon l’élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire
7985
temps le Tout… Que signifie encore le zen, sinon
l’
élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance,
7986
… Que signifie encore le zen, sinon l’élimination
de
la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et
7987
ue signifie encore le zen, sinon l’élimination de
la
fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et ce
7988
tion de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire
de
la chance, du hasard, et celui-là seul peut y arriver qui ne sépare p
7989
n de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de
la
chance, du hasard, et celui-là seul peut y arriver qui ne sépare plus
7990
t celui-là seul peut y arriver qui ne sépare plus
l’
acte de l’ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, apparti
7991
-là seul peut y arriver qui ne sépare plus l’acte
de
l’ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, appartient à l
7992
seul peut y arriver qui ne sépare plus l’acte de
l’
ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, appartient à l’As
7993
t absolument hindou, ajoute Kassner, appartient à
l’
Asie, et n’eût été compris que par peu de Grecs, par les éléates, et p
7994
e, et n’eût été compris que par peu de Grecs, par
les
éléates, et par aucun Romain. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus :
7995
main. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus : sur
la
flèche du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur le tireur ave
7996
: sur la flèche du vieux Zénon, qui n’atteint pas
le
but, et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’att
7997
du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur
le
tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les
7998
’atteint pas le but, et sur le tireur aveugle qui
l’
atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les deux cas, il s’agit du
7999
et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans
le
voir, l’atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée e
8000
tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir,
l’
atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’ex
8001
qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans
les
deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infi
8002
atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept,
de
l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être
8003
eint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de
l’
idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une
8004
les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et
de
l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple co
8005
s deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de
l’
existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque
8006
il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence
de
l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque ; et il s’a
8007
s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de
l’
Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque ; et il s’agit
8008
de l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que
la
parole cesse d’être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’union
8009
l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse
d’
être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’union ultime du But et
8010
esse d’être une simple coque ; et il s’agit aussi
de
l’union ultime du But et du Sens. Si je m’en tiens à cette interpréta
8011
e d’être une simple coque ; et il s’agit aussi de
l’
union ultime du But et du Sens. Si je m’en tiens à cette interprétatio
8012
s tous mes écrits, à commencer par cette « Morale
de
la musique » qui aujourd’hui, à cause de cela, remonte vers moi dans
8013
ous mes écrits, à commencer par cette « Morale de
la
musique » qui aujourd’hui, à cause de cela, remonte vers moi dans mon
8014
et rajeuni. Kassner rappelle alors sa conception
de
la musique comme absorption totale du contenu dans la forme, où il vo
8015
rajeuni. Kassner rappelle alors sa conception de
la
musique comme absorption totale du contenu dans la forme, où il voit
8016
a musique comme absorption totale du contenu dans
la
forme, où il voit un équivalent de l’unité du Tout et du Rien, mainte
8017
u contenu dans la forme, où il voit un équivalent
de
l’unité du Tout et du Rien, maintenus ensemble et assumés par la seul
8018
ontenu dans la forme, où il voit un équivalent de
l’
unité du Tout et du Rien, maintenus ensemble et assumés par la seule f
8019
out et du Rien, maintenus ensemble et assumés par
la
seule force de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu pe
8020
maintenus ensemble et assumés par la seule force
de
l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne
8021
intenus ensemble et assumés par la seule force de
l’
Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le
8022
a seule force de l’Imagination. Et il poursuit :
Le
zen nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, o
8023
ce de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie
le
Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, oh ! pas du
8024
l poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne
le
nie pas au nom du rationalisme, oh ! pas du tout, mais en vertu de so
8025
isme, oh ! pas du tout, mais en vertu de son idée
de
l’Infini, du trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’Imagi
8026
e, oh ! pas du tout, mais en vertu de son idée de
l’
Infini, du trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’Imaginat
8027
rtu de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel,
de
l’inconcevable, en vertu de l’Imagination créatrice, qui est pour lui
8028
de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel, de
l’
inconcevable, en vertu de l’Imagination créatrice, qui est pour lui la
8029
trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de
l’
Imagination créatrice, qui est pour lui la seule forme possible de la
8030
ertu de l’Imagination créatrice, qui est pour lui
la
seule forme possible de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l
8031
éatrice, qui est pour lui la seule forme possible
de
la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l’esprit que cette Einbil
8032
rice, qui est pour lui la seule forme possible de
la
foi. Et certes, il m’est souvent venu à l’esprit que cette Einbildun
8033
le de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à
l’
esprit que cette Einbildungskraft 88, qui joue dans toute son œuvre un
8034
ans toute son œuvre un rôle aussi fondamental que
la
libido chez un Freud, pourrait bien être pour Kassner d’abord la seul
8035
un Freud, pourrait bien être pour Kassner d’abord
la
seule forme possible de la foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodo
8036
être pour Kassner d’abord la seule forme possible
de
la foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le
8037
e pour Kassner d’abord la seule forme possible de
la
foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen
8038
est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas
le
zen de son côté ? Il ajoute d’ailleurs aussitôt qu’on ne saurait croi
8039
s gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen
de
son côté ? Il ajoute d’ailleurs aussitôt qu’on ne saurait croire un s
8040
un extravagant maître du zen » ! Il n’a que faire
d’
une doctrine ou d’un système ; mais peut-être, dans certains de ses li
8041
tre du zen » ! Il n’a que faire d’une doctrine ou
d’
un système ; mais peut-être, dans certains de ses livres, a-t-il jeté
8042
e ou d’un système ; mais peut-être, dans certains
de
ses livres, a-t-il jeté un pont, une arche par-dessus continents et m
8043
r-dessus continents et millénaires, reliant ainsi
les
représentations de l’ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. C
8044
et millénaires, reliant ainsi les représentations
de
l’ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. Ce qui lui semble, e
8045
millénaires, reliant ainsi les représentations de
l’
ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. Ce qui lui semble, en f
8046
i les représentations de l’ancienne Asie à celles
de
l’Occident chrétien. Ce qui lui semble, en fin de compte, relier au z
8047
es représentations de l’ancienne Asie à celles de
l’
Occident chrétien. Ce qui lui semble, en fin de compte, relier au zen
8048
, c’est que l’un et l’autre se soucient davantage
de
limites que de causes. Et cette notion de limite, si importante pour
8049
n et l’autre se soucient davantage de limites que
de
causes. Et cette notion de limite, si importante pour lui, le ramène
8050
vantage de limites que de causes. Et cette notion
de
limite, si importante pour lui, le ramène à Rilke, dont il cite ce ve
8051
t cette notion de limite, si importante pour lui,
le
ramène à Rilke, dont il cite ce vers : Si le boire te semble amer, d
8052
ui, le ramène à Rilke, dont il cite ce vers : Si
le
boire te semble amer, deviens Vin. Ici, dit-il, plus de théâtre… Il s
8053
re te semble amer, deviens Vin. Ici, dit-il, plus
de
théâtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de cen
8054
iens Vin. Ici, dit-il, plus de théâtre… Il s’agit
de
limites, d’abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit égaleme
8055
i, dit-il, plus de théâtre… Il s’agit de limites,
d’
abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit également de la lim
8056
, plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’abîme,
de
centre et d’absence de centre. Il s’agit également de la limite entre
8057
âtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et
d’
absence de centre. Il s’agit également de la limite entre existence et
8058
’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence
de
centre. Il s’agit également de la limite entre existence et poésie, o
8059
entre et d’absence de centre. Il s’agit également
de
la limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence,
8060
re et d’absence de centre. Il s’agit également de
la
limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence, ce
8061
lement de la limite entre existence et poésie, ou
de
la poésie comme existence, ce qui donne une parfaite question zen, la
8062
ent de la limite entre existence et poésie, ou de
la
poésie comme existence, ce qui donne une parfaite question zen, la qu
8063
xistence, ce qui donne une parfaite question zen,
la
question dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue a ét
8064
estion zen, la question dernière, peut-être, pour
les
hommes auxquels la Langue a été donnée. C’est cette question que le 2
8065
ion dernière, peut-être, pour les hommes auxquels
la
Langue a été donnée. C’est cette question que le 23e des « Sonnets à
8066
la Langue a été donnée. C’est cette question que
le
23e des « Sonnets à Orphée » pose, ou tout au moins, comme il convien
8067
: C’est lorsqu’un pur essor vers où ? Aura vaincu
l’
orgueil puéril Qu’enfin, submergé par son gain Celui qui s’est approch
8068
. Voilà qui est zen, conclut Kassner, ou solution
d’
un problème zen par le poète, par la langue, la langue vivante des ima
8069
onclut Kassner, ou solution d’un problème zen par
le
poète, par la langue, la langue vivante des images, non des concepts.
8070
, ou solution d’un problème zen par le poète, par
la
langue, la langue vivante des images, non des concepts. C’est ainsi,
8071
on d’un problème zen par le poète, par la langue,
la
langue vivante des images, non des concepts. C’est ainsi, finalement
8072
, non des concepts. C’est ainsi, finalement, par
le
détour du zen, que le Kassner des derniers temps de sa vie a pu relie
8073
’est ainsi, finalement, par le détour du zen, que
le
Kassner des derniers temps de sa vie a pu relier son monde et celui d
8074
détour du zen, que le Kassner des derniers temps
de
sa vie a pu relier son monde et celui de Rilke. Par un suprême dépass
8075
rs temps de sa vie a pu relier son monde et celui
de
Rilke. Par un suprême dépassement des concepts, au nom du Sens qui es
8076
dépassement des concepts, au nom du Sens qui est
le
But à l’infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans
8077
ent des concepts, au nom du Sens qui est le But à
l’
infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans doute pr
8078
pts, au nom du Sens qui est le But à l’infini.
Le
but, la flèche et l’homme Kassner avait sans doute pris connaissan
8079
nom du Sens qui est le But à l’infini. Le but,
la
flèche et l’homme Kassner avait sans doute pris connaissance du ze
8080
ui est le But à l’infini. Le but, la flèche et
l’
homme Kassner avait sans doute pris connaissance du zen par le fame
8081
ner avait sans doute pris connaissance du zen par
le
fameux petit livre d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc
8082
ris connaissance du zen par le fameux petit livre
d’
Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke s
8083
e du zen par le fameux petit livre d’Herrigel sur
L’
Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a don
8084
livre d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à
l’
arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte
8085
rrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 89.
Le
vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par
8086
ur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers
de
Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par un maît
8087
aleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur
le
vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par un maître à un peint
8088
epte donné par un maître à un peintre : Observe
le
bambou pendant dix ans, deviens bambou toi-même, puis, oublie tout et
8089
toi-même, puis, oublie tout et peins. (Problème
de
la limite entre existence et art, ou de l’art comme existence.) D’aut
8090
i-même, puis, oublie tout et peins. (Problème de
la
limite entre existence et art, ou de l’art comme existence.) D’autres
8091
(Problème de la limite entre existence et art, ou
de
l’art comme existence.) D’autres correspondances ont pu le frapper. N
8092
oblème de la limite entre existence et art, ou de
l’
art comme existence.) D’autres correspondances ont pu le frapper. N’a-
8093
comme existence.) D’autres correspondances ont pu
le
frapper. N’a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son de sa vo
8094
pondances ont pu le frapper. N’a-t-il par reconnu
le
style même, et sinon le son de sa voix qu’on est seul à ne pas reconn
8095
per. N’a-t-il par reconnu le style même, et sinon
le
son de sa voix qu’on est seul à ne pas reconnaître, du moins le mouve
8096
a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son
de
sa voix qu’on est seul à ne pas reconnaître, du moins le mouvement de
8097
oix qu’on est seul à ne pas reconnaître, du moins
le
mouvement de pensée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’
8098
seul à ne pas reconnaître, du moins le mouvement
de
pensée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen
8099
pas reconnaître, du moins le mouvement de pensée
de
ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen sur le ti
8100
ée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles
d’
un maître zen sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer ave
8101
et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen sur
le
tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille du lièvr
8102
les dans ces paroles d’un maître zen sur le tir à
l’
arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille du lièvre et le p
8103
e zen sur le tir à l’arc : Celui qui est capable
de
tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire
8104
ir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec
l’
écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le
8105
est capable de tirer avec l’écaille du lièvre et
le
poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible san
8106
able de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil
de
la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (é
8107
e de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de
la
tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écai
8108
e du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire
d’
atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poi
8109
et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre
le
centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce derni
8110
de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre
de
la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce dernier est Maî
8111
la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de
la
cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce dernier est Maître
8112
t sans flèche (poil), ce dernier est Maître, dans
l’
acception la plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il
8113
e (poil), ce dernier est Maître, dans l’acception
la
plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’art s
8114
dans l’acception la plus élevée du terme, Maître
de
l’art sans art, mieux, il est l’art sans art, à la fois ainsi Maître
8115
ns l’acception la plus élevée du terme, Maître de
l’
art sans art, mieux, il est l’art sans art, à la fois ainsi Maître et
8116
du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est
l’
art sans art, à la fois ainsi Maître et non-Maître. Par ce revirement,
8117
en tant que mouvement immobile, danse sans danse,
le
tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il
8118
ue mouvement immobile, danse sans danse, le tir à
l’
arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble qu
8119
le, danse sans danse, le tir à l’arc se fond dans
le
zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soi
8120
, le tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici
le
plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soit pas souvenu d’avoi
8121
ble. Il semble que Kassner ne se soit pas souvenu
d’
avoir écrit lui-même dans ses Proverbes du yogi 90 les phrases suivant
8122
voir écrit lui-même dans ses Proverbes du yogi 90
les
phrases suivantes : Quand je décoche une flèche, le but que je vise
8123
phrases suivantes : Quand je décoche une flèche,
le
but que je vise est toujours dans le fini. Le point où tombe la flèch
8124
une flèche, le but que je vise est toujours dans
le
fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la
8125
he, le but que je vise est toujours dans le fini.
Le
point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la place de
8126
vise est toujours dans le fini. Le point où tombe
la
flèche, c’est le fini (sans limites). À la place de ce fini (sans lim
8127
dans le fini. Le point où tombe la flèche, c’est
le
fini (sans limites). À la place de ce fini (sans limites) posons l’in
8128
tes). À la place de ce fini (sans limites) posons
l’
infini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans c
8129
place de ce fini (sans limites) posons l’infini (
la
liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’e
8130
ini (sans limites) posons l’infini (la liberté) ;
le
but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’homme.91
8131
) posons l’infini (la liberté) ; le but deviendra
le
sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’homme.91 Relisons maint
8132
ini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais
la
flèche, dans ce cas, c’est l’homme.91 Relisons maintenant Herrigel
8133
endra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est
l’
homme.91 Relisons maintenant Herrigel, ce philosophe allemand qui e
8134
on pour s’initier au zen en s’entraînant au tir à
l’
arc. « Vos flèches manquent de portée (fait remarquer le Maître au déb
8135
entraînant au tir à l’arc. « Vos flèches manquent
de
portée (fait remarquer le Maître au débutant) parce que spirituelleme
8136
« Vos flèches manquent de portée (fait remarquer
le
Maître au débutant) parce que spirituellement vous ne portez pas asse
8137
ne portez pas assez loin. Comportez-vous comme si
le
but était l’infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc de moyen
8138
assez loin. Comportez-vous comme si le but était
l’
infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc de moyenne puissance
8139
’infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc
de
moyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort. Le r
8140
c de moyenne puissance qu’un archer sans âme avec
l’
arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « prés
8141
oyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’arc
le
plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d
8142
ce qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort.
Le
résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du
8143
vec l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas
de
l’arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté
8144
l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de
l’
arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’
8145
lus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais
de
la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec
8146
fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de
la
« présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laq
8147
ltat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence
d’
esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laquelle vous tir
8148
mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et
de
la faculté d’éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : « La Grand
8149
s de la « présence d’esprit », du dynamisme et de
la
faculté d’éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : « La Grande D
8150
résence d’esprit », du dynamisme et de la faculté
d’
éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : « La Grande Doctrine du
8151
d’éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : «
La
Grande Doctrine du tir à l’arc ignore tout d’une cible dressée à une
8152
irez. » Ou encore : « La Grande Doctrine du tir à
l’
arc ignore tout d’une cible dressée à une distance déterminée ; elle n
8153
: « La Grande Doctrine du tir à l’arc ignore tout
d’
une cible dressée à une distance déterminée ; elle ne connaît que le b
8154
e à une distance déterminée ; elle ne connaît que
le
but, qui ne s’atteint d’aucune manière technique, et si elle lui donn
8155
ée ; elle ne connaît que le but, qui ne s’atteint
d’
aucune manière technique, et si elle lui donne un nom, ce sera : Boudd
8156
ha. » Enfin ceci, qui devait combler chez Kassner
le
penseur existentiel autant que le physiognomoniste : le disciple dit
8157
er chez Kassner le penseur existentiel autant que
le
physiognomoniste : le disciple dit au maître : « Je crains de ne plus
8158
seur existentiel autant que le physiognomoniste :
le
disciple dit au maître : « Je crains de ne plus rien comprendre… Est-
8159
moniste : le disciple dit au maître : « Je crains
de
ne plus rien comprendre… Est-ce moi qui touche le but ou bien le but
8160
de ne plus rien comprendre… Est-ce moi qui touche
le
but ou bien le but qui m’atteint ? Ce que vous appelez le « quelque c
8161
comprendre… Est-ce moi qui touche le but ou bien
le
but qui m’atteint ? Ce que vous appelez le « quelque chose » (qui tir
8162
u bien le but qui m’atteint ? Ce que vous appelez
le
« quelque chose » (qui tire) est-il de nature spirituelle aux yeux du
8163
us appelez le « quelque chose » (qui tire) est-il
de
nature spirituelle aux yeux du corps, ou corporelle aux yeux de l’esp
8164
elle aux yeux du corps, ou corporelle aux yeux de
l’
esprit ? Ou les deux à la fois ? Ou bien ni l’un ni l’autre ? Toutes c
8165
du corps, ou corporelle aux yeux de l’esprit ? Ou
les
deux à la fois ? Ou bien ni l’un ni l’autre ? Toutes ces choses, arc,
8166
’amalgament tellement que je ne suis plus capable
de
les séparer… Le Maître m’interrompit alors et dit : Voilà justement l
8167
algament tellement que je ne suis plus capable de
les
séparer… Le Maître m’interrompit alors et dit : Voilà justement la co
8168
ement que je ne suis plus capable de les séparer…
Le
Maître m’interrompit alors et dit : Voilà justement la corde de l’arc
8169
ître m’interrompit alors et dit : Voilà justement
la
corde de l’arc qui vient de vous traverser ! » Mais je n’en finirais
8170
terrompit alors et dit : Voilà justement la corde
de
l’arc qui vient de vous traverser ! » Mais je n’en finirais pas de ci
8171
rompit alors et dit : Voilà justement la corde de
l’
arc qui vient de vous traverser ! » Mais je n’en finirais pas de citer
8172
t de vous traverser ! » Mais je n’en finirais pas
de
citer tantôt Kassner, tantôt les maîtres du zen, au risque de confond
8173
n’en finirais pas de citer tantôt Kassner, tantôt
les
maîtres du zen, au risque de confondre leurs énigmes et leurs réponse
8174
es renvoient toujours ailleurs, au tout unique, à
l’
infini, où se rejoignent d’un seul coup dans l’illumination de la visi
8175
à l’infini, où se rejoignent d’un seul coup dans
l’
illumination de la vision (dirait Kassner), du satori (disent les boud
8176
se rejoignent d’un seul coup dans l’illumination
de
la vision (dirait Kassner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un
8177
rejoignent d’un seul coup dans l’illumination de
la
vision (dirait Kassner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un et
8178
de la vision (dirait Kassner), du satori (disent
les
bouddhistes), l’Un et le Tout, l’individu et le sens final92. J’en re
8179
ner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un et
le
Tout, l’individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’homme que
8180
satori (disent les bouddhistes), l’Un et le Tout,
l’
individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’homme que j’essaie
8181
les bouddhistes), l’Un et le Tout, l’individu et
le
sens final92. J’en reviens donc à l’homme que j’essaie de décrire par
8182
’individu et le sens final92. J’en reviens donc à
l’
homme que j’essaie de décrire par le biais d’une vision particulière q
8183
final92. J’en reviens donc à l’homme que j’essaie
de
décrire par le biais d’une vision particulière que j’eus de lui, et d
8184
eviens donc à l’homme que j’essaie de décrire par
le
biais d’une vision particulière que j’eus de lui, et dans laquelle il
8185
nc à l’homme que j’essaie de décrire par le biais
d’
une vision particulière que j’eus de lui, et dans laquelle il semble b
8186
par le biais d’une vision particulière que j’eus
de
lui, et dans laquelle il semble bien qu’il se soit finalement reconnu
8187
en qu’il se soit finalement reconnu. J’ai dit que
l’
image d’un maître zen m’était venue en écoutant parler Kassner. Et voi
8188
se soit finalement reconnu. J’ai dit que l’image
d’
un maître zen m’était venue en écoutant parler Kassner. Et voici ce qu
8189
nt parler Kassner. Et voici ce qu’il dit lui-même
de
la conversation telle qu’il l’entend et la pratique : Je suis toujou
8190
parler Kassner. Et voici ce qu’il dit lui-même de
la
conversation telle qu’il l’entend et la pratique : Je suis toujours
8191
qu’il dit lui-même de la conversation telle qu’il
l’
entend et la pratique : Je suis toujours chargé (comme un fusil) quan
8192
i-même de la conversation telle qu’il l’entend et
la
pratique : Je suis toujours chargé (comme un fusil) quand je suis ré
8193
fusil) quand je suis réellement alerté, éveillé.
Le
dialogue, la dialectique sont alors les moyens convenables pour provo
8194
je suis réellement alerté, éveillé. Le dialogue,
la
dialectique sont alors les moyens convenables pour provoquer l’étince
8195
, éveillé. Le dialogue, la dialectique sont alors
les
moyens convenables pour provoquer l’étincelle, la détente, le drame d
8196
sont alors les moyens convenables pour provoquer
l’
étincelle, la détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’une
8197
es moyens convenables pour provoquer l’étincelle,
la
détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’une idée survenan
8198
nvenables pour provoquer l’étincelle, la détente,
le
drame du rejaillissement d’une image, d’une idée survenant, d’un prin
8199
tincelle, la détente, le drame du rejaillissement
d’
une image, d’une idée survenant, d’un principe ; le coup est parti, to
8200
détente, le drame du rejaillissement d’une image,
d’
une idée survenant, d’un principe ; le coup est parti, tout de suite,
8201
ejaillissement d’une image, d’une idée survenant,
d’
un principe ; le coup est parti, tout de suite, cela jaillit et puis,
8202
’une image, d’une idée survenant, d’un principe ;
le
coup est parti, tout de suite, cela jaillit et puis, parfois, cela to
8203
suite, cela jaillit et puis, parfois, cela touche
le
noir. De là mon « Tireur zen », mon zen… L’arc est toujours tendu. Eh
8204
la jaillit et puis, parfois, cela touche le noir.
De
là mon « Tireur zen », mon zen… L’arc est toujours tendu. Eh oui, bie
8205
ouche le noir. De là mon « Tireur zen », mon zen…
L’
arc est toujours tendu. Eh oui, bien sûr, pourquoi ne pas penser ici a
8206
oui, bien sûr, pourquoi ne pas penser ici au bios
d’
Héraclite, qui signifie Vie et Arc, vie qui appelle et produit, et arc
8207
Arc, vie qui appelle et produit, et arc qui donne
la
mort ? Mais il ajoute aussitôt que le silence est pour lui une vérit
8208
qui donne la mort ? Mais il ajoute aussitôt que
le
silence est pour lui une véritable volupté — pendant des heures, chaq
8209
c’est bien cette volupté qu’on pourrait qualifier
de
bouddhiste… Si j’avais pu revoir Kassner, l’hiver dernier, venant de
8210
fier de bouddhiste… Si j’avais pu revoir Kassner,
l’
hiver dernier, venant de lire son essai sur le zen et Rilke, je lui au
8211
’avais pu revoir Kassner, l’hiver dernier, venant
de
lire son essai sur le zen et Rilke, je lui aurais posé des questions
8212
er, l’hiver dernier, venant de lire son essai sur
le
zen et Rilke, je lui aurais posé des questions qu’il laisse à jamais
8213
mais sans réponse. Je lui aurais dit sans doute :
le
but du zen est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier
8214
Je lui aurais dit sans doute : le but du zen est
de
nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œuvre es
8215
du zen est de nous libérer du moi conscient, mais
le
sens dernier de votre œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est
8216
us libérer du moi conscient, mais le sens dernier
de
votre œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est la personne) du
8217
onscient, mais le sens dernier de votre œuvre est
de
libérer ce moi conscient (qui est la personne) du moi factice, du per
8218
re œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est
la
personne) du moi factice, du personnage et de son masque, laissant al
8219
est la personne) du moi factice, du personnage et
de
son masque, laissant alors paraître le visage. Entre les deux « abîme
8220
sonnage et de son masque, laissant alors paraître
le
visage. Entre les deux « abîmes » du monde magique, qui est le monde
8221
masque, laissant alors paraître le visage. Entre
les
deux « abîmes » du monde magique, qui est le monde sans mesure d’avan
8222
tre les deux « abîmes » du monde magique, qui est
le
monde sans mesure d’avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et
8223
» du monde magique, qui est le monde sans mesure
d’
avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, q
8224
nde magique, qui est le monde sans mesure d’avant
le
drame, d’avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, qui est s
8225
e, qui est le monde sans mesure d’avant le drame,
d’
avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, qui est sa contrepa
8226
st le monde sans mesure d’avant le drame, d’avant
l’
idée et la Parole — et du monde collectif, qui est sa contrepartie pla
8227
e sans mesure d’avant le drame, d’avant l’idée et
la
Parole — et du monde collectif, qui est sa contrepartie plate et abst
8228
ouvent « magie à rebours », vous nous avez montré
la
voie de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui
8229
magie à rebours », vous nous avez montré la voie
de
la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est sou
8230
gie à rebours », vous nous avez montré la voie de
la
personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est souffr
8231
», vous nous avez montré la voie de la personne,
le
passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est souffrance et visio
8232
ez montré la voie de la personne, le passage vers
l’
esprit et vers la liberté, qui est souffrance et vision, tension et sa
8233
de la personne, le passage vers l’esprit et vers
la
liberté, qui est souffrance et vision, tension et sacrifice, incarnat
8234
ance et vision, tension et sacrifice, incarnation
de
la Parole dans l’histoire. Maintenant, comment passer de cette réalit
8235
e et vision, tension et sacrifice, incarnation de
la
Parole dans l’histoire. Maintenant, comment passer de cette réalité q
8236
nsion et sacrifice, incarnation de la Parole dans
l’
histoire. Maintenant, comment passer de cette réalité qui est liberté
8237
arole dans l’histoire. Maintenant, comment passer
de
cette réalité qui est liberté de la personne, à celle du zen qui est
8238
, comment passer de cette réalité qui est liberté
de
la personne, à celle du zen qui est négation du personnel ? Ou plutôt
8239
omment passer de cette réalité qui est liberté de
la
personne, à celle du zen qui est négation du personnel ? Ou plutôt, s
8240
ersonnel ? Ou plutôt, saurez-vous nous faire voir
l’
unité finale des deux voies ? Nul autre mieux que vous, vous seul sans
8241
n’est plus là. Mais j’imagine que ses Propos, que
l’
on commence à publier, vont apporter des éléments sans prix pour le Gr
8242
ublier, vont apporter des éléments sans prix pour
le
Grand Œuvre de ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’
8243
porter des éléments sans prix pour le Grand Œuvre
de
ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’
8244
éments sans prix pour le Grand Œuvre de ce temps,
la
transmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’Occident. ⁂ J
8245
ce temps, la transmutation créatrice des valeurs
de
l’Orient et de l’Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des le
8246
temps, la transmutation créatrice des valeurs de
l’
Orient et de l’Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des lecte
8247
ransmutation créatrice des valeurs de l’Orient et
de
l’Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des lecteurs dont la
8248
smutation créatrice des valeurs de l’Orient et de
l’
Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des lecteurs dont la plu
8249
ésenter Kassner à des lecteurs dont la plupart ne
l’
ont pas lu, en suivant la méthode usuelle : car on ne le trouverait pa
8250
teurs dont la plupart ne l’ont pas lu, en suivant
la
méthode usuelle : car on ne le trouverait pas, on ne toucherait rien
8251
pas lu, en suivant la méthode usuelle : car on ne
le
trouverait pas, on ne toucherait rien de lui en partant de généralité
8252
ar on ne le trouverait pas, on ne toucherait rien
de
lui en partant de généralités. Il est par excellence l’auteur incompa
8253
rait pas, on ne toucherait rien de lui en partant
de
généralités. Il est par excellence l’auteur incomparable. Et de même,
8254
en partant de généralités. Il est par excellence
l’
auteur incomparable. Et de même, son œuvre défie toute espèce de catég
8255
parable. Et de même, son œuvre défie toute espèce
de
catégorie. Ni philosophe professionnel, ni romancier, ni dramaturge,
8256
r, ni dramaturge, ni poète, il demeure à mes yeux
le
type même du créateur au xxe siècle. En abordant cette œuvre diffici
8257
ficile et mal connue (surtout en France) par l’un
de
ses aspects les plus particuliers, j’entends par sa relation récemmen
8258
onnue (surtout en France) par l’un de ses aspects
les
plus particuliers, j’entends par sa relation récemment entrevue avec
8259
relation récemment entrevue avec ce qui semblait
le
plus éloigné d’elle, j’ai tenté d’épouser son style et son mouvement,
8260
ent entrevue avec ce qui semblait le plus éloigné
d’
elle, j’ai tenté d’épouser son style et son mouvement, essentiellement
8261
e qui semblait le plus éloigné d’elle, j’ai tenté
d’
épouser son style et son mouvement, essentiellement paradoxaux, dans l
8262
t son mouvement, essentiellement paradoxaux, dans
l’
espoir d’alerter quelques esprits, curieux d’une grandeur authentique.
8263
vement, essentiellement paradoxaux, dans l’espoir
d’
alerter quelques esprits, curieux d’une grandeur authentique. Je pensa
8264
dans l’espoir d’alerter quelques esprits, curieux
d’
une grandeur authentique. Je pensais à ce personnage du plus beau dial
8265
Je pensais à ce personnage du plus beau dialogue
de
Kassner93, l’oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons
8266
ce personnage du plus beau dialogue de Kassner93,
l’
oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons et n’admettait
8267
au dialogue de Kassner93, l’oncle Hammond Sterne,
de
Bath, qui haïssait les boutons et n’admettait au monde que les boucle
8268
93, l’oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait
les
boutons et n’admettait au monde que les boucles : Mon oncle s’agitai
8269
haïssait les boutons et n’admettait au monde que
les
boucles : Mon oncle s’agitait tout particulièrement et s’abandonnait
8270
’agitait tout particulièrement et s’abandonnait à
de
sombres pensées lorsqu’il lui arrivait de parler de quatre grands bou
8271
nnait à de sombres pensées lorsqu’il lui arrivait
de
parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’un clown
8272
sombres pensées lorsqu’il lui arrivait de parler
de
quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre de
8273
l lui arrivait de parler de quatre grands boutons
de
nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. L
8274
parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à
l’
habit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces
8275
e quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit
d’
un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces quatre
8276
tons de nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre
de
son temps, Big Button. Les pensées que ces quatre boutons éveillaient
8277
abit d’un clown célèbre de son temps, Big Button.
Les
pensées que ces quatre boutons éveillaient dans l’esprit de l’oncle H
8278
s pensées que ces quatre boutons éveillaient dans
l’
esprit de l’oncle Hammond étaient absolument originales et ne tarissai
8279
que ces quatre boutons éveillaient dans l’esprit
de
l’oncle Hammond étaient absolument originales et ne tarissaient pas.
8280
e ces quatre boutons éveillaient dans l’esprit de
l’
oncle Hammond étaient absolument originales et ne tarissaient pas. L’o
8281
ient absolument originales et ne tarissaient pas.
L’
oncle Hammond pouvait, à partir de ces boutons, penser dans toutes les
8282
vait, à partir de ces boutons, penser dans toutes
les
directions, jusqu’à Dieu ; il fallait donc considérer comme un grand
8283
érer comme un grand bonheur pour lui qu’il eût pu
les
voir. 80. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Li
8284
bonheur pour lui qu’il eût pu les voir. 80.
Les
Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, St
8285
lui qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments
de
la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, Stock, 1942 ;
8286
i qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments de
la
grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, Stock, 1942 ; Évo
8287
Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ;
Le
Livre du souvenir, Stock, 1942 ; Évocations et paraboles, Plon, 1956.
8288
1942 ; Évocations et paraboles, Plon, 1956. 81.
Les
Éléments de la grandeur humaine, traduction anonyme, que je crois due
8289
ions et paraboles, Plon, 1956. 81. Les Éléments
de
la grandeur humaine, traduction anonyme, que je crois due aux soins c
8290
s et paraboles, Plon, 1956. 81. Les Éléments de
la
grandeur humaine, traduction anonyme, que je crois due aux soins conj
8291
ion anonyme, que je crois due aux soins conjugués
de
Bernard Groethuysen et de Jean Paulhan. 82. « Je ne songe pas ici —
8292
due aux soins conjugués de Bernard Groethuysen et
de
Jean Paulhan. 82. « Je ne songe pas ici — écrit Kassner — au journal
8293
rit Kassner — au journaliste anonyme, mais bien à
l’
auteur qui écrit des drames, des romans, des systèmes. Ce journaliste-
8294
omans, des systèmes. Ce journaliste-là, préoccupé
d’
une immortalité tout à fait impossible, est indiscret, l’autre ne fait
8295
ue son devoir. » 83. Je viens de lire des propos
de
Kassner (recueillis par M. Kensik, Neue Zürcher Zeitung, 11 septembre
8296
Zeitung, 11 septembre 1958) sur sa propre manière
de
concevoir les visites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’
8297
eptembre 1958) sur sa propre manière de concevoir
les
visites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’amour du ciel,
8298
de concevoir les visites : « Surtout, dit-il, pas
de
cérémonies. Pour l’amour du ciel, pas de cérémonies ! » Il aime qu’on
8299
ites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour
l’
amour du ciel, pas de cérémonies ! » Il aime qu’on arrive et s’en aill
8300
-il, pas de cérémonies. Pour l’amour du ciel, pas
de
cérémonies ! » Il aime qu’on arrive et s’en aille à l’improviste, que
8301
me qu’on arrive et s’en aille à l’improviste, que
les
récits soient brefs — surtout pas d’analyses ! — les propos vifs, spo
8302
oviste, que les récits soient brefs — surtout pas
d’
analyses ! — les propos vifs, spontanés, sautant d’un objet ou d’un pa
8303
récits soient brefs — surtout pas d’analyses ! —
les
propos vifs, spontanés, sautant d’un objet ou d’un paradoxe à un autr
8304
’analyses ! — les propos vifs, spontanés, sautant
d’
un objet ou d’un paradoxe à un autre, et qu’on prenne congé sans étrei
8305
les propos vifs, spontanés, sautant d’un objet ou
d’
un paradoxe à un autre, et qu’on prenne congé sans étreintes, excuses,
8306
et mains palpées… Mais un cérémonial, tel que je
l’
entends, devrait permettre justement d’éviter ces « cérémonies » ; de
8307
tel que je l’entends, devrait permettre justement
d’
éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et de s’e
8308
permettre justement d’éviter ces « cérémonies » ;
de
saluer, de parler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kas
8309
ustement d’éviter ces « cérémonies » ; de saluer,
de
parler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kassner s’obli
8310
éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler,
d’
écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kassner s’obligeait à mar
8311
érémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et
de
s’en aller sans bavures. 84. Kassner s’obligeait à marcher sur ses c
8312
r ses cannes plusieurs heures par jour : « Depuis
le
temps de mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus d’un demi-siècl
8313
nes plusieurs heures par jour : « Depuis le temps
de
mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus d’un demi-siècle, j’ai m
8314
s de mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus
d’
un demi-siècle, j’ai marché trois heures par jour ou parfois plus… Si
8315
marché trois heures par jour ou parfois plus… Si
l’
on calculait cela en kilomètres, on obtiendrait un chiffre considérabl
8316
on obtiendrait un chiffre considérable. À défaut
d’
une autre gloire, n’est-ce pas, je garderai peut-être celle d’avoir ét
8317
gloire, n’est-ce pas, je garderai peut-être celle
d’
avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgr
8318
t-ce pas, je garderai peut-être celle d’avoir été
le
plus grand promeneur de la littérature universelle, malgré mes cannes
8319
ut-être celle d’avoir été le plus grand promeneur
de
la littérature universelle, malgré mes cannes ou à cause d’elles. Ce
8320
être celle d’avoir été le plus grand promeneur de
la
littérature universelle, malgré mes cannes ou à cause d’elles. Ce qui
8321
érature universelle, malgré mes cannes ou à cause
d’
elles. Ce qui ne signifie pas grand-chose pour la littérature, mais be
8322
d’elles. Ce qui ne signifie pas grand-chose pour
la
littérature, mais beaucoup pour moi… Ma vision, ma pensée, sont liées
8323
coup pour moi… Ma vision, ma pensée, sont liées à
la
marche, au chemin. Inséparables !… » (A. Cl. Kensik : « Entretiens av
8324
zum achtzigsten Geburtstag, Zürich, 1953.) 85.
Le
Livre du souvenir, p. 161. 86. Recueilli dans Geistige Welten, Ullst
8325
in, 1958. 87. Ce parallèle est déjà indiqué dans
les
Propos recueillis par Kensik (Gedenkbuch, 1954) où je lis à propos de
8326
enkbuch, 1954) où je lis à propos de Kierkegaard,
de
son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De m
8327
) où je lis à propos de Kierkegaard, de son père,
de
sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De même qu’Hamlet
8328
ropos de Kierkegaard, de son père, de sa fiancée,
de
sa mélancolie et de son angoisse : « De même qu’Hamlet est une génial
8329
, de son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et
de
son angoisse : « De même qu’Hamlet est une géniale conception de Shak
8330
: « De même qu’Hamlet est une géniale conception
de
Shakespeare, on pourrait appeler Kierkegaard une géniale conception d
8331
urrait appeler Kierkegaard une géniale conception
de
Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme,
8332
ne géniale conception de Dieu… ou bien devrait-on
le
nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?…
8333
conception de Dieu… ou bien devrait-on le nommer
l’
Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je déve
8334
on de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet
de
l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais c
8335
de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de
l’
idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cett
8336
it-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme,
l’
Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon e
8337
nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet
de
l’idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur
8338
mer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de
l’
idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur Kie
8339
amlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée
de
foi ?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur Kierkegaar
8340
2 et suiv.) 88. Il serait absolument insuffisant
de
traduire Einbildungskraft par imagination : chez Kassner, il s’agit d
8341
gskraft par imagination : chez Kassner, il s’agit
d’
une force, de la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’hom
8342
magination : chez Kassner, il s’agit d’une force,
de
la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’homme à sa visio
8343
ination : chez Kassner, il s’agit d’une force, de
la
vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’homme à sa vision,
8344
s’agit d’une force, de la vraie force créatrice,
de
l’acte même qui relie l’homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pou
8345
agit d’une force, de la vraie force créatrice, de
l’
acte même qui relie l’homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoi
8346
a vraie force créatrice, de l’acte même qui relie
l’
homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoir de transformer » par
8347
, de l’acte même qui relie l’homme à sa vision, à
l’
infini ; donc du « pouvoir de transformer » par excellence. C’est elle
8348
homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoir
de
transformer » par excellence. C’est elle qui nous permet de passer du
8349
rmer » par excellence. C’est elle qui nous permet
de
passer du monde magico-mythique à celui de la personne et de la liber
8350
permet de passer du monde magico-mythique à celui
de
la personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène d
8351
met de passer du monde magico-mythique à celui de
la
personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du M
8352
u monde magico-mythique à celui de la personne et
de
la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du Maître qui tire,
8353
onde magico-mythique à celui de la personne et de
la
liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du Maître qui tire, da
8354
ne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera
la
scène du Maître qui tire, dans l’obscurité, une première flèche au ce
8355
qu’on trouvera la scène du Maître qui tire, dans
l’
obscurité, une première flèche au centre de la cible, puis une seconde
8356
, dans l’obscurité, une première flèche au centre
de
la cible, puis une seconde qui perce la première. Il dit ensuite : «
8357
ans l’obscurité, une première flèche au centre de
la
cible, puis une seconde qui perce la première. Il dit ensuite : « Que
8358
dit ensuite : « Quelque chose » a tiré et touché
le
but. Inclinons-nous devant le but comme devant Bouddha. » 90. « Aus
8359
» a tiré et touché le but. Inclinons-nous devant
le
but comme devant Bouddha. » 90. « Aus den Sätzen des Ioghi », publié
8360
» 90. « Aus den Sätzen des Ioghi », publiés dans
le
recueil intitulé Umgang der Jahre (Commerce des Ans), E. Rentsch, Zür
8361
Ans), E. Rentsch, Zürich, 1949. Une bonne partie
de
ces proverbes étaient écrits avant la guerre de 1914 et avaient paru
8362
onne partie de ces proverbes étaient écrits avant
la
guerre de 1914 et avaient paru en revue. Je rappelle que Kassner n’a
8363
e de ces proverbes étaient écrits avant la guerre
de
1914 et avaient paru en revue. Je rappelle que Kassner n’a découvert
8364
u en revue. Je rappelle que Kassner n’a découvert
le
zen qu’à partir de 1954 ! 91. Traduction française par Geneviève Bia
8365
1956. 92. Kassner joue à plusieurs reprises sur
les
mots Alleinheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’Individu
8366
plusieurs reprises sur les mots Alleinheit (état
d’
isolement de l’homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-E
8367
eprises sur les mots Alleinheit (état d’isolement
de
l’homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unit
8368
ises sur les mots Alleinheit (état d’isolement de
l’
homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité t
8369
lleinheit (état d’isolement de l’homme spirituel,
de
l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité tout-embrassante).
8370
inheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de
l’
Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité tout-embrassante). 93.
8371
) et All-Einheit (unité tout-embrassante). 93. «
La
chimère » dans Les Éléments de la grandeur humaine.
8372
unité tout-embrassante). 93. « La chimère » dans
Les
Éléments de la grandeur humaine.
8373
brassante). 93. « La chimère » dans Les Éléments
de
la grandeur humaine.
8374
ssante). 93. « La chimère » dans Les Éléments de
la
grandeur humaine.
8375
La
personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un di
8376
La personne,
l’
ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un dialogue mal en
8377
La personne, l’ange et
l’
absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un dialogue mal engagé L’
8378
La personne, l’ange et l’absolu ou
Le
dialogue Occident-Orient Un dialogue mal engagé L’Occident déc
8379
gue Occident-Orient Un dialogue mal engagé
L’
Occident découvre le zen au moment où les couvents zen se vident au Ja
8380
Un dialogue mal engagé L’Occident découvre
le
zen au moment où les couvents zen se vident au Japon. (Mais il y a be
8381
engagé L’Occident découvre le zen au moment où
les
couvents zen se vident au Japon. (Mais il y a beaucoup plus de chréti
8382
en se vident au Japon. (Mais il y a beaucoup plus
de
chrétiens japonais que de sectateurs du Dr Suzuki en Amérique.) L’Occ
8383
is il y a beaucoup plus de chrétiens japonais que
de
sectateurs du Dr Suzuki en Amérique.) L’Occident découvre la sagesse
8384
nais que de sectateurs du Dr Suzuki en Amérique.)
L’
Occident découvre la sagesse hindoue, grâce aux présentations quelque
8385
rs du Dr Suzuki en Amérique.) L’Occident découvre
la
sagesse hindoue, grâce aux présentations quelque peu christianisées q
8386
ntations quelque peu christianisées qu’en donnent
les
successeurs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’Inde se
8387
peu christianisées qu’en donnent les successeurs
de
Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’Inde se préoccupe des p
8388
onnent les successeurs de Ramakrishna ; mais déjà
l’
intelligentzia de l’Inde se préoccupe des problèmes qui lui sont impos
8389
seurs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia
de
l’Inde se préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par la techniq
8390
rs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de
l’
Inde se préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par la technique
8391
préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par
la
technique et par l’hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l
8392
èmes qui lui sont imposés par la technique et par
l’
hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l’aide d’un socialism
8393
hnique et par l’hygiène occidentale, et cherche à
les
résoudre à l’aide d’un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’Occi
8394
’hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à
l’
aide d’un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’Occident découvre
8395
e occidentale, et cherche à les résoudre à l’aide
d’
un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’Occident découvre Zoroast
8396
aide d’un socialisme qui ne doit rien à Shankara.
L’
Occident découvre Zoroastre à la suite de Nietzsche, et publie les gra
8397
uvre Zoroastre à la suite de Nietzsche, et publie
les
grands textes des mystiques soufis, mais l’Iran, l’Arabie sont en ple
8398
blie les grands textes des mystiques soufis, mais
l’
Iran, l’Arabie sont en pleine crise d’adaptation à l’habitus capitalis
8399
grands textes des mystiques soufis, mais l’Iran,
l’
Arabie sont en pleine crise d’adaptation à l’habitus capitaliste. L’Oc
8400
oufis, mais l’Iran, l’Arabie sont en pleine crise
d’
adaptation à l’habitus capitaliste. L’Occident découvre et publie le H
8401
ran, l’Arabie sont en pleine crise d’adaptation à
l’
habitus capitaliste. L’Occident découvre et publie le Hi-King, tandis
8402
leine crise d’adaptation à l’habitus capitaliste.
L’
Occident découvre et publie le Hi-King, tandis que la Chine s’industri
8403
abitus capitaliste. L’Occident découvre et publie
le
Hi-King, tandis que la Chine s’industrialise, s’impose notre marxisme
8404
ccident découvre et publie le Hi-King, tandis que
la
Chine s’industrialise, s’impose notre marxisme et oblitère son mandar
8405
notre marxisme et oblitère son mandarinat. Enfin,
l’
Occident n’a pas plus tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie
8406
nat. Enfin, l’Occident n’a pas plus tôt découvert
l’
art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se préc
8407
’Occident n’a pas plus tôt découvert l’art nègre,
les
masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le
8408
pas plus tôt découvert l’art nègre, les masques,
la
magie, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le nationalisme
8409
tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie,
le
jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux
8410
l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que
l’
Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux parlementair
8411
e, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans
le
nationalisme, les jeux parlementaires, et l’exploitation par elle-mêm
8412
’Afrique noire se précipite dans le nationalisme,
les
jeux parlementaires, et l’exploitation par elle-même de ses ressource
8413
dans le nationalisme, les jeux parlementaires, et
l’
exploitation par elle-même de ses ressources matérielles. Ce que nous
8414
x parlementaires, et l’exploitation par elle-même
de
ses ressources matérielles. Ce que nous découvrons avec passion dans
8415
rielles. Ce que nous découvrons avec passion dans
le
tiers-monde, ce n’est pas ce dont il vivait, c’est ce qui manquait à
8416
s ne savaient plus trouver dans notre foi. Ce que
le
tiers-monde nous emprunte, ce n’est pas notre créativité, mais ses pr
8417
tuels en même temps que leur misère, qui en était
la
rançon. Ils adoptent nos formes sociales, nos procédés de gouvernemen
8418
n. Ils adoptent nos formes sociales, nos procédés
de
gouvernement et nos techniques, mais non pas les tensions spirituelle
8419
s de gouvernement et nos techniques, mais non pas
les
tensions spirituelles qui en étaient le moteur secret. Ce qui était p
8420
non pas les tensions spirituelles qui en étaient
le
moteur secret. Ce qui était pour nous résultantes d’innombrables pous
8421
moteur secret. Ce qui était pour nous résultantes
d’
innombrables poussées et résistances, malaisément équilibrées mais len
8422
lectuels et spirituels ? Presque rien, sinon dire
l’
essentiel, qui n’agira guère sur l’histoire dans son devenir immédiat,
8423
en, sinon dire l’essentiel, qui n’agira guère sur
l’
histoire dans son devenir immédiat, mais peut orienter la conscience d
8424
ire dans son devenir immédiat, mais peut orienter
la
conscience de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel
8425
evenir immédiat, mais peut orienter la conscience
de
quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel du dialogue né
8426
mais peut orienter la conscience de quelques-uns
de
ceux qui la feront demain. L’essentiel du dialogue nécessaire et déso
8427
rienter la conscience de quelques-uns de ceux qui
la
feront demain. L’essentiel du dialogue nécessaire et désormais inévit
8428
nce de quelques-uns de ceux qui la feront demain.
L’
essentiel du dialogue nécessaire et désormais inévitable, pour mal eng
8429
inévitable, pour mal engagé qu’il soit, porte sur
l’
homme et sa définition. S’il est vrai que l’Orient nie le moi, qui est
8430
e sur l’homme et sa définition. S’il est vrai que
l’
Orient nie le moi, qui est une valeur centrale pour l’Occident, il doi
8431
et sa définition. S’il est vrai que l’Orient nie
le
moi, qui est une valeur centrale pour l’Occident, il doit en résulter
8432
ient nie le moi, qui est une valeur centrale pour
l’
Occident, il doit en résulter d’infinies conséquences dans tous les do
8433
eur centrale pour l’Occident, il doit en résulter
d’
infinies conséquences dans tous les domaines du réel, du spirituel au
8434
oit en résulter d’infinies conséquences dans tous
les
domaines du réel, du spirituel au politique ; mais dans quelle mesure
8435
; mais dans quelle mesure est-ce vrai ? Quel est
le
moi qui s’affirme d’une part, et quel est le moi qu’on nie de l’autre
8436
est le moi qui s’affirme d’une part, et quel est
le
moi qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le
8437
’affirme d’une part, et quel est le moi qu’on nie
de
l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le christianisme a
8438
uel est le moi qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien
le
même ? La personne Le christianisme a formé l’Occident, en form
8439
i qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ?
La
personne Le christianisme a formé l’Occident, en formant, dès les
8440
l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne
Le
christianisme a formé l’Occident, en formant, dès les premiers concil
8441
même ? La personne Le christianisme a formé
l’
Occident, en formant, dès les premiers conciles, ses modèles de pensée
8442
n formant, dès les premiers conciles, ses modèles
de
pensée en tension : Incarnation, Personnes divines à la fois distinct
8443
ersonnes divines à la fois distinctes et reliées.
D’
où la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et pré
8444
nes divines à la fois distinctes et reliées. D’où
la
définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée
8445
la fois distinctes et reliées. D’où la définition
de
la personne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes le
8446
fois distinctes et reliées. D’où la définition de
la
personne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes les g
8447
ne ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes
les
grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opp
8448
eprise et précisée par toutes les grandes époques
de
la théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme natu
8449
ise et précisée par toutes les grandes époques de
la
théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme naturel
8450
par toutes les grandes époques de la théologie et
de
la philosophie, et toujours opposée à l’homme naturel, animal plus ou
8451
toutes les grandes époques de la théologie et de
la
philosophie, et toujours opposée à l’homme naturel, animal plus ou mo
8452
logie et de la philosophie, et toujours opposée à
l’
homme naturel, animal plus ou moins raisonnable et simple exemplaire d
8453
al plus ou moins raisonnable et simple exemplaire
de
l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’homme nouveau, « appelé
8454
plus ou moins raisonnable et simple exemplaire de
l’
espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’homme nouveau, « appelé » p
8455
t simple exemplaire de l’espèce. Pour saint Paul,
le
vrai moi est l’homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc
8456
ire de l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est
l’
homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc créé par une voc
8457
nc créé par une vocation, et il ne tombe pas sous
le
sens comme le « vieil homme », puisque sa vie « nouvelle » est à la f
8458
e vocation, et il ne tombe pas sous le sens comme
le
« vieil homme », puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans le mo
8459
», puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans
le
monde et hors du monde, à la fois manifestée par son amour (Agapè) et
8460
manifestée par son amour (Agapè) et « cachée avec
le
Christ en Dieu ». (Colossiens, III, 3.) Dès les Pères grecs et le lat
8461
ec le Christ en Dieu ». (Colossiens, III, 3.) Dès
les
Pères grecs et le latin Boèce, à travers Jean Scot Erigène, jusqu’à R
8462
u ». (Colossiens, III, 3.) Dès les Pères grecs et
le
latin Boèce, à travers Jean Scot Erigène, jusqu’à Richard de Saint-Vi
8463
igène, jusqu’à Richard de Saint-Victor, puis dans
le
thomisme, on peut suivre l’évolution du concept et du terme de person
8464
int-Victor, puis dans le thomisme, on peut suivre
l’
évolution du concept et du terme de personne, forgé par la doctrine tr
8465
on peut suivre l’évolution du concept et du terme
de
personne, forgé par la doctrine trinitaire : il s’appliquera de mieux
8466
ion du concept et du terme de personne, forgé par
la
doctrine trinitaire : il s’appliquera de mieux en mieux à l’homme nou
8467
orgé par la doctrine trinitaire : il s’appliquera
de
mieux en mieux à l’homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit d
8468
trinitaire : il s’appliquera de mieux en mieux à
l’
homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans l’individu natur
8469
appliquera de mieux en mieux à l’homme nouveau, à
l’
ens sibi suscité par l’esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes,
8470
mieux à l’homme nouveau, à l’ens sibi suscité par
l’
esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est « l
8471
e nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans
l’
individu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est « l’âme », mais i
8472
l’esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes,
le
vrai moi, c’est « l’âme », mais il s’agit d’une âme tout intellectuel
8473
idu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est «
l’
âme », mais il s’agit d’une âme tout intellectuelle, dont « la nature
8474
tes, le vrai moi, c’est « l’âme », mais il s’agit
d’
une âme tout intellectuelle, dont « la nature n’est que de penser » et
8475
s il s’agit d’une âme tout intellectuelle, dont «
la
nature n’est que de penser » et qui reste entièrement distincte du co
8476
e tout intellectuelle, dont « la nature n’est que
de
penser » et qui reste entièrement distincte du corps. Avec Kant, le v
8477
reste entièrement distincte du corps. Avec Kant,
le
vrai moi, nouménal, s’oppose au moi phénoménal, et reprend le nom de
8478
nouménal, s’oppose au moi phénoménal, et reprend
le
nom de personne. Chez Renouvier, la personne apparaît comme « fonctio
8479
al, s’oppose au moi phénoménal, et reprend le nom
de
personne. Chez Renouvier, la personne apparaît comme « fonction à plu
8480
l, et reprend le nom de personne. Chez Renouvier,
la
personne apparaît comme « fonction à plusieurs variables », par là do
8481
« fonction à plusieurs variables », par là douée
d’
une liberté que n’aura jamais l’individu, simple objet du déterminisme
8482
s », par là douée d’une liberté que n’aura jamais
l’
individu, simple objet du déterminisme universel. Et quant à la scienc
8483
imple objet du déterminisme universel. Et quant à
la
science d’aujourd’hui, dont on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi
8484
du déterminisme universel. Et quant à la science
d’
aujourd’hui, dont on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi que pour le
8485
jourd’hui, dont on a pu penser « qu’elle n’aborde
le
Moi que pour le disjoindre »94 il me semble plutôt qu’elle élague le
8486
on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi que pour
le
disjoindre »94 il me semble plutôt qu’elle élague le vrai moi, qu’ell
8487
disjoindre »94 il me semble plutôt qu’elle élague
le
vrai moi, qu’elle en disjoint ce qui appartient en propre au collecti
8488
isjoint ce qui appartient en propre au collectif (
l’
inconscient, le surmoi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité,
8489
appartient en propre au collectif (l’inconscient,
le
surmoi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité, l’équilibre end
8490
en propre au collectif (l’inconscient, le surmoi,
les
archétypes) ou au biologique (l’hérédité, l’équilibre endocrinien), e
8491
ent, le surmoi, les archétypes) ou au biologique (
l’
hérédité, l’équilibre endocrinien), et nous le montre d’autant plus di
8492
oi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité,
l’
équilibre endocrinien), et nous le montre d’autant plus distinct, dans
8493
ue (l’hérédité, l’équilibre endocrinien), et nous
le
montre d’autant plus distinct, dans sa fonction centrale, totalisante
8494
dité, l’équilibre endocrinien), et nous le montre
d’
autant plus distinct, dans sa fonction centrale, totalisante, dans son
8495
fonction centrale, totalisante, dans son pouvoir
d’
intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psycho
8496
rale, totalisante, dans son pouvoir d’intégration
de
l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xx
8497
e, totalisante, dans son pouvoir d’intégration de
l’
être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xxe
8498
ouvoir d’intégration de l’être. Loin de dissocier
le
moi, les recherches psychologiques du xxe siècle nomment et dénoncen
8499
’intégration de l’être. Loin de dissocier le moi,
les
recherches psychologiques du xxe siècle nomment et dénoncent les for
8500
sychologiques du xxe siècle nomment et dénoncent
les
forces qui tendent à le dissocier, les névroses qui l’assiègent de to
8501
cle nomment et dénoncent les forces qui tendent à
le
dissocier, les névroses qui l’assiègent de toutes parts, et retrouven
8502
dénoncent les forces qui tendent à le dissocier,
les
névroses qui l’assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour
8503
rces qui tendent à le dissocier, les névroses qui
l’
assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour de leurs descri
8504
ui l’assiègent de toutes parts, et retrouvent par
le
détour de leurs descriptions « objectives » l’opposition paulinienne
8505
gent de toutes parts, et retrouvent par le détour
de
leurs descriptions « objectives » l’opposition paulinienne des « deux
8506
ar le détour de leurs descriptions « objectives »
l’
opposition paulinienne des « deux hommes en moi » : le naturel tyranni
8507
position paulinienne des « deux hommes en moi » :
le
naturel tyrannisant (et tyrannisé par la loi) et le spirituel libérat
8508
moi » : le naturel tyrannisant (et tyrannisé par
la
loi) et le spirituel libérateur. S’il est vrai que le langage courant
8509
naturel tyrannisant (et tyrannisé par la loi) et
le
spirituel libérateur. S’il est vrai que le langage courant confond sa
8510
oi) et le spirituel libérateur. S’il est vrai que
le
langage courant confond sans l’ombre d’un scrupule la personne et tou
8511
S’il est vrai que le langage courant confond sans
l’
ombre d’un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’indiv
8512
vrai que le langage courant confond sans l’ombre
d’
un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’individu, la
8513
angage courant confond sans l’ombre d’un scrupule
la
personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’individu, la persona, la «
8514
rupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas —
l’
individu, la persona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’i
8515
rsonne et tout ce qu’elle n’est pas — l’individu,
la
persona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’intellect, l’
8516
ut ce qu’elle n’est pas — l’individu, la persona,
la
« forte individualité », l’âme sensitive, l’intellect, l’élémentaire
8517
individu, la persona, la « forte individualité »,
l’
âme sensitive, l’intellect, l’élémentaire et souvent si trompeuse cons
8518
ona, la « forte individualité », l’âme sensitive,
l’
intellect, l’élémentaire et souvent si trompeuse conscience de soi — r
8519
te individualité », l’âme sensitive, l’intellect,
l’
élémentaire et souvent si trompeuse conscience de soi — reste que la c
8520
l’élémentaire et souvent si trompeuse conscience
de
soi — reste que la croyance au moi distinct et le recours à la « vale
8521
ouvent si trompeuse conscience de soi — reste que
la
croyance au moi distinct et le recours à la « valeur absolue de la pe
8522
de soi — reste que la croyance au moi distinct et
le
recours à la « valeur absolue de la personne » sont à peu près univer
8523
e que la croyance au moi distinct et le recours à
la
« valeur absolue de la personne » sont à peu près universels en Occid
8524
moi distinct et le recours à la « valeur absolue
de
la personne » sont à peu près universels en Occident. Comme l’atteste
8525
i distinct et le recours à la « valeur absolue de
la
personne » sont à peu près universels en Occident. Comme l’attestent
8526
e » sont à peu près universels en Occident. Comme
l’
attestent tant de notions considérées comme allant de soi — et tant de
8527
ttestent tant de notions considérées comme allant
de
soi — et tant de réalités « bien vues » à l’Ouest, mais que l’Est se
8528
lant de soi — et tant de réalités « bien vues » à
l’
Ouest, mais que l’Est se devait d’ignorer, voire de condamner, telles
8529
ant de réalités « bien vues » à l’Ouest, mais que
l’
Est se devait d’ignorer, voire de condamner, telles que l’originalité,
8530
« bien vues » à l’Ouest, mais que l’Est se devait
d’
ignorer, voire de condamner, telles que l’originalité, les droits de l
8531
’Ouest, mais que l’Est se devait d’ignorer, voire
de
condamner, telles que l’originalité, les droits de l’homme, le record
8532
devait d’ignorer, voire de condamner, telles que
l’
originalité, les droits de l’homme, le record, la gloire personnelle,
8533
er, voire de condamner, telles que l’originalité,
les
droits de l’homme, le record, la gloire personnelle, la biographie et
8534
telles que l’originalité, les droits de l’homme,
le
record, la gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prièr
8535
l’originalité, les droits de l’homme, le record,
la
gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prière pour un t
8536
its de l’homme, le record, la gloire personnelle,
la
biographie et le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les m
8537
e record, la gloire personnelle, la biographie et
le
portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’att
8538
gloire personnelle, la biographie et le portrait,
la
prière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’attestent non mo
8539
le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour
les
morts… Comme l’attestent non moins la mauvaise réputation que nous fa
8540
rière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme
l’
attestent non moins la mauvaise réputation que nous faisons à l’anonym
8541
nt ou pour les morts… Comme l’attestent non moins
la
mauvaise réputation que nous faisons à l’anonyme, la condamnation par
8542
n moins la mauvaise réputation que nous faisons à
l’
anonyme, la condamnation par nos critiques du style impersonnel ou de
8543
mauvaise réputation que nous faisons à l’anonyme,
la
condamnation par nos critiques du style impersonnel ou de la banalité
8544
mnation par nos critiques du style impersonnel ou
de
la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diat
8545
tion par nos critiques du style impersonnel ou de
la
banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatrib
8546
critiques du style impersonnel ou de la banalité,
la
dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatribes marxistes
8547
le impersonnel ou de la banalité, la dénonciation
de
l’on par nos philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénat
8548
impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de
l’
on par nos philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénation
8549
, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et
les
diatribes marxistes contre l’aliénation. Et comme l’atteste enfin not
8550
os philosophes, et les diatribes marxistes contre
l’
aliénation. Et comme l’atteste enfin notre notion de l’amour, — à quoi
8551
diatribes marxistes contre l’aliénation. Et comme
l’
atteste enfin notre notion de l’amour, — à quoi j’entends venir plus l
8552
aliénation. Et comme l’atteste enfin notre notion
de
l’amour, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ange Quelle est
8553
énation. Et comme l’atteste enfin notre notion de
l’
amour, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ange Quelle est cet
8554
e l’amour, — à quoi j’entends venir plus loin.
L’
ange Quelle est cette part de la personne dès maintenant libérée du
8555
nir plus loin. L’ange Quelle est cette part
de
la personne dès maintenant libérée du monde où elle vit encore en exi
8556
plus loin. L’ange Quelle est cette part de
la
personne dès maintenant libérée du monde où elle vit encore en exil,
8557
héritière du Royaume », dès maintenant « portant
l’
image céleste », « glorifiée », « revêtue » de lumière, d’incorruptibi
8558
ant l’image céleste », « glorifiée », « revêtue »
de
lumière, d’incorruptibilité et d’immortalité ; dès maintenant donc «
8559
céleste », « glorifiée », « revêtue » de lumière,
d’
incorruptibilité et d’immortalité ; dès maintenant donc « ressuscitée
8560
», « revêtue » de lumière, d’incorruptibilité et
d’
immortalité ; dès maintenant donc « ressuscitée avec le Christ », bien
8561
ortalité ; dès maintenant donc « ressuscitée avec
le
Christ », bien que « cachée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènem
8562
suscitée avec le Christ », bien que « cachée avec
le
Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répon
8563
ien que « cachée avec le Christ en Dieu » jusqu’à
l’
avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’I
8564
chée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement
de
l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdé
8565
e avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement de
l’
Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdéism
8566
en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est
l’
Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdéisme et des mystiqu
8567
u’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond
l’
Iran des spirituels, l’Iran du mazdéisme et des mystiques soufis, proc
8568
our ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels,
l’
Iran du mazdéisme et des mystiques soufis, proche de l’Inde mais enté
8569
n du mazdéisme et des mystiques soufis, proche de
l’
Inde mais enté sur le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, le
8570
mystiques soufis, proche de l’Inde mais enté sur
le
tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’isl
8571
che de l’Inde mais enté sur le tronc abrahamique,
d’
où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange
8572
is enté sur le tronc abrahamique, d’où sont issus
les
Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange pour nos psycholo
8573
le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs,
les
chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange pour nos psychologues ? Une
8574
que, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et
l’
islam. Que serait l’Ange pour nos psychologues ? Une projection du moi
8575
les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait
l’
Ange pour nos psychologues ? Une projection du moi individuel ou colle
8576
e projection du moi individuel ou collectif. Pour
les
sages de l’Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit
8577
on du moi individuel ou collectif. Pour les sages
de
l’Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit en 1165 :
8578
du moi individuel ou collectif. Pour les sages de
l’
Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit en 1165 : «
8579
s de l’Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à
l’
islam, écrit en 1165 : « … pour chaque âme individuelle, ou peut-être
8580
finité, il y a un être spirituel qui tout au long
de
leur existence assume envers cette âme ou ce groupe d’âmes une sollic
8581
ur existence assume envers cette âme ou ce groupe
d’
âmes une sollicitude et une tendresse spéciales ; c’est lui qui les in
8582
citude et une tendresse spéciales ; c’est lui qui
les
initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réc
8583
tendresse spéciales ; c’est lui qui les initie à
la
connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les
8584
les ; c’est lui qui les initie à la connaissance,
les
protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, e
8585
ui qui les initie à la connaissance, les protège,
les
guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet ê
8586
initie à la connaissance, les protège, les guide,
les
défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet être qu’ils
8587
connaissance, les protège, les guide, les défend,
les
réconforte, les fait triompher, et c’est cet être qu’ils appelaient N
8588
s protège, les guide, les défend, les réconforte,
les
fait triompher, et c’est cet être qu’ils appelaient Nature Parfaite.
8589
t être qu’ils appelaient Nature Parfaite. » C’est
le
vrai moi, c’est l’Ange. « Il ne s’agit plus du simple messager transm
8590
aient Nature Parfaite. » C’est le vrai moi, c’est
l’
Ange. « Il ne s’agit plus du simple messager transmettant les ordres,
8591
Il ne s’agit plus du simple messager transmettant
les
ordres, ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « q
8592
us du simple messager transmettant les ordres, ni
de
l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme so
8593
du simple messager transmettant les ordres, ni de
l’
idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous
8594
er transmettant les ordres, ni de l’idée courante
de
l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun
8595
transmettant les ordres, ni de l’idée courante de
l’
Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun des
8596
, ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais
de
ceci : « que la Forme sous laquelle chacun des spirituels connaît Die
8597
ourante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que
la
Forme sous laquelle chacun des spirituels connaît Dieu est aussi la f
8598
elle chacun des spirituels connaît Dieu est aussi
la
forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous
8599
onnaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu
le
connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle à so
8600
sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est
la
forme sous laquelle Dieu se révèle à soi-même en lui… C’est la « part
8601
laquelle Dieu se révèle à soi-même en lui… C’est
la
« part allotie » à chaque Spirituel, son individualité absolue, le No
8602
» à chaque Spirituel, son individualité absolue,
le
Nom divin, investi en lui.95 » Ainsi donc, et selon les admirables co
8603
m divin, investi en lui.95 » Ainsi donc, et selon
les
admirables commentaires qu’Henry Corbin nous donne de la mystique sou
8604
dmirables commentaires qu’Henry Corbin nous donne
de
la mystique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est pas seulemen
8605
rables commentaires qu’Henry Corbin nous donne de
la
mystique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est pas seulement c
8606
u’Henry Corbin nous donne de la mystique soufi, «
la
totalité de notre être, ce n’est pas seulement cette partie que nous
8607
in nous donne de la mystique soufi, « la totalité
de
notre être, ce n’est pas seulement cette partie que nous appelons pré
8608
idualité éternelle », notre « Nom divin », ce que
le
vieil Iran désignait comme Fravarti 96. » L’Ange des soufis n’évoque
8609
que le vieil Iran désignait comme Fravarti 96. »
L’
Ange des soufis n’évoque pas seulement cette part initiante de l’être
8610
oufis n’évoque pas seulement cette part initiante
de
l’être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, m
8611
is n’évoque pas seulement cette part initiante de
l’
être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, mais
8612
l’être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon
le
christianisme, mais encore, et d’une manière plus précise dans l’homo
8613
e en Dieu selon le christianisme, mais encore, et
d’
une manière plus précise dans l’homologie, ces entités célestes, fémin
8614
, mais encore, et d’une manière plus précise dans
l’
homologie, ces entités célestes, féminines, que la religion de Zarathu
8615
l’homologie, ces entités célestes, féminines, que
la
religion de Zarathustra nommait les Fravartis, « celles qui ont chois
8616
ces entités célestes, féminines, que la religion
de
Zarathustra nommait les Fravartis, « celles qui ont choisi » (c’est-à
8617
féminines, que la religion de Zarathustra nommait
les
Fravartis, « celles qui ont choisi » (c’est-à-dire choisi de combattr
8618
s, « celles qui ont choisi » (c’est-à-dire choisi
de
combattre pour venir en aide à Ohrmazd) et qui sont à la fois les arc
8619
ur venir en aide à Ohrmazd) et qui sont à la fois
les
archétypes célestes des êtres et leurs anges tutélaires. Il y a plus
8620
es et leurs anges tutélaires. Il y a plus : selon
le
mazdéisme « chaque entité physique ou morale, chaque être complet ou
8621
e ou morale, chaque être complet ou chaque groupe
d’
êtres appartenant au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Di
8622
let ou chaque groupe d’êtres appartenant au monde
de
Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sie
8623
nt au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd,
le
Dieu lumineux a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les ê
8624
Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même
la
sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui l’habitent apparais
8625
Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne97.
La
Terre physique et tous les êtres qui l’habitent apparaissent ainsi co
8626
a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous
les
êtres qui l’habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible
8627
sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui
l’
habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible du monde inv
8628
les êtres qui l’habitent apparaissent ainsi comme
la
contrepartie visible du monde invisible, mais premier, des archétypes
8629
du monde invisible, mais premier, des archétypes.
L’
événement majeur, la scène capitale du drame de la personne ainsi cons
8630
mais premier, des archétypes. L’événement majeur,
la
scène capitale du drame de la personne ainsi constituée se produit à
8631
s. L’événement majeur, la scène capitale du drame
de
la personne ainsi constituée se produit à l’aube de la troisième nuit
8632
L’événement majeur, la scène capitale du drame de
la
personne ainsi constituée se produit à l’aube de la troisième nuit qu
8633
rame de la personne ainsi constituée se produit à
l’
aube de la troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencon
8634
la personne ainsi constituée se produit à l’aube
de
la troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de
8635
se produit à l’aube de la troisième nuit qui suit
la
mort terrestre : c’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à l
8636
troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est
la
rencontre de l’âme avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. D
8637
t qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre
de
l’âme avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysag
8638
ui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de
l’
âme avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage n
8639
’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à
l’
entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé de la Lumière-de-Gloire
8640
à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé
de
la Lumière-de-Gloire restituant toutes choses et tous les êtres dans
8641
’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé de
la
Lumière-de-Gloire restituant toutes choses et tous les êtres dans leu
8642
umière-de-Gloire restituant toutes choses et tous
les
êtres dans leur pureté paradisiaque, « dans un décor de montagnes fla
8643
es dans leur pureté paradisiaque, « dans un décor
de
montagnes flamboyant aux aurores, d’eaux célestes où croissent les pl
8644
ans un décor de montagnes flamboyant aux aurores,
d’
eaux célestes où croissent les plantes d’immortalité », au centre du m
8645
mboyant aux aurores, d’eaux célestes où croissent
les
plantes d’immortalité », au centre du monde spirituel (qui est le mon
8646
aurores, d’eaux célestes où croissent les plantes
d’
immortalité », au centre du monde spirituel (qui est le monde réel des
8647
ortalité », au centre du monde spirituel (qui est
le
monde réel des Archétypes), le pont Chinvat s’élance, reliant un somm
8648
spirituel (qui est le monde réel des Archétypes),
le
pont Chinvat s’élance, reliant un sommet au monde des Lumières infini
8649
Lumières infinies. À son entrée, se dresse devant
l’
âme sa Dâenâ, son moi céleste, jeune femme d’une beauté resplendissant
8650
vant l’âme sa Dâenâ, son moi céleste, jeune femme
d’
une beauté resplendissante et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais
8651
nte et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais si
l’
homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est
8652
ui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’homme sur
la
Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est une appariti
8653
omme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de
la
Fravarti, c’est une apparition monstrueuse et défigurée qui reflète s
8654
strueuse et défigurée qui reflète son état déchu.
La
« rencontre aurorale » avec le moi céleste figure donc une pesée des
8655
te son état déchu. La « rencontre aurorale » avec
le
moi céleste figure donc une pesée des âmes. Le mazdéisme, comme plus
8656
ec le moi céleste figure donc une pesée des âmes.
Le
mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme le christianisme véri
8657
une pesée des âmes. Le mazdéisme, comme plus tard
les
soufis, et comme le christianisme véritable, ne demande pas d’abord c
8658
e mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme
le
christianisme véritable, ne demande pas d’abord ce qu’est l’homme, ma
8659
nisme véritable, ne demande pas d’abord ce qu’est
l’
homme, mais qui es-tu ? Toute réalité dernière est personnelle. Le vra
8660
i es-tu ? Toute réalité dernière est personnelle.
Le
vrai moi est Ailleurs, mais son drame ici-bas. L’absolu, ou la nég
8661
vrai moi est Ailleurs, mais son drame ici-bas.
L’
absolu, ou la négation du moi Les peuples des régions que l’Europe
8662
Ailleurs, mais son drame ici-bas. L’absolu, ou
la
négation du moi Les peuples des régions que l’Europe nomme Asie di
8663
me ici-bas. L’absolu, ou la négation du moi
Les
peuples des régions que l’Europe nomme Asie diffèrent bien plus entre
8664
la négation du moi Les peuples des régions que
l’
Europe nomme Asie diffèrent bien plus entre eux que les peuples de l’E
8665
rope nomme Asie diffèrent bien plus entre eux que
les
peuples de l’Europe, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous en co
8666
sie diffèrent bien plus entre eux que les peuples
de
l’Europe, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous en commun, c’est
8667
diffèrent bien plus entre eux que les peuples de
l’
Europe, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous en commun, c’est la
8668
est une croyance qu’ils ont tous en commun, c’est
la
croyance à la métempsychose, à la transmigration des âmes. Or elle no
8669
ce qu’ils ont tous en commun, c’est la croyance à
la
métempsychose, à la transmigration des âmes. Or elle nous semble à pr
8670
n commun, c’est la croyance à la métempsychose, à
la
transmigration des âmes. Or elle nous semble à première vue impliquer
8671
nous semble à première vue impliquer comme allant
de
soi la croyance en un moi reconnaissable au travers de ses vies succe
8672
mble à première vue impliquer comme allant de soi
la
croyance en un moi reconnaissable au travers de ses vies successives.
8673
ssable au travers de ses vies successives. Car si
le
moi n’existe pas, qu’est-ce qui transmigre98 ? Mais ce moi, cet ego,
8674
cette entité distincte, voilà précisément ce que
les
doctrines de l’Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent d
8675
distincte, voilà précisément ce que les doctrines
de
l’Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des mil
8676
tincte, voilà précisément ce que les doctrines de
l’
Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des millén
8677
ue les doctrines de l’Inde, ou nées en Inde comme
le
bouddhisme, dénoncent depuis des millénaires comme l’illusion fondame
8678
ouddhisme, dénoncent depuis des millénaires comme
l’
illusion fondamentale. Il y aurait donc malentendu fondamental entre l
8679
le. Il y aurait donc malentendu fondamental entre
les
peuples et leurs sages, entre la religion des uns et la métaphysique
8680
ndamental entre les peuples et leurs sages, entre
la
religion des uns et la métaphysique des autres ? En fait, on ne voit
8681
ples et leurs sages, entre la religion des uns et
la
métaphysique des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de l’Asie
8682
métaphysique des autres ? En fait, on ne voit pas
les
Sages de l’Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre
8683
ue des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages
de
l’Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les cro
8684
des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de
l’
Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les croyan
8685
cer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre,
les
croyances populaires de leurs contrées ; c’est bien plutôt à notre id
8686
n pourrait s’y attendre, les croyances populaires
de
leurs contrées ; c’est bien plutôt à notre idée de la personne qu’ils
8687
e leurs contrées ; c’est bien plutôt à notre idée
de
la personne qu’ils opposent leur idée du non-moi. Le vrai malentendu
8688
eurs contrées ; c’est bien plutôt à notre idée de
la
personne qu’ils opposent leur idée du non-moi. Le vrai malentendu se
8689
la personne qu’ils opposent leur idée du non-moi.
Le
vrai malentendu se serait-il instauré entre eux et nous ? Entre cela
8690
s pensent que nous croyons lorsque nous affirmons
le
moi réel, et cela que nous pensons qu’ils croient en le niant ? Nous
8691
réel, et cela que nous pensons qu’ils croient en
le
niant ? Nous avancerons peut-être un peu en cherchant à nous représen
8692
premiers commentaires aux Vedas, il apparaît que
la
négation du moi porte d’abord contre le moi « phénoménal », c’est-à-d
8693
araît que la négation du moi porte d’abord contre
le
moi « phénoménal », c’est-à-dire contre l’homme naturel, exemplaire a
8694
contre le moi « phénoménal », c’est-à-dire contre
l’
homme naturel, exemplaire animal transitoire et « aveugle », enveloppe
8695
nsitoire et « aveugle », enveloppe obscurcissante
d’
une âme divine. Ainsi parlent tous les upanishads, et les premiers écr
8696
scurcissante d’une âme divine. Ainsi parlent tous
les
upanishads, et les premiers écrits canoniques du bouddhisme : il faut
8697
crits canoniques du bouddhisme : il faut éteindre
le
désir individuel, cause de l’erreur, des souffrances et de la mort, d
8698
sme : il faut éteindre le désir individuel, cause
de
l’erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matièr
8699
: il faut éteindre le désir individuel, cause de
l’
erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matière e
8700
individuel, cause de l’erreur, des souffrances et
de
la mort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On
8701
ividuel, cause de l’erreur, des souffrances et de
la
mort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On peu
8702
des souffrances et de la mort, dissiper cet écran
de
matière entre l’âme et la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien i
8703
t de la mort, dissiper cet écran de matière entre
l’
âme et la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « m
8704
ort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et
la
Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « mort au mo
8705
la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici
de
la même « mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses di
8706
Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de
la
même « mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses disci
8707
ci de la même « mort au monde et à soi-même » que
le
Christ exige de ses disciples, et qui est la condition de leur access
8708
mort au monde et à soi-même » que le Christ exige
de
ses disciples, et qui est la condition de leur accession à leur vrai
8709
que le Christ exige de ses disciples, et qui est
la
condition de leur accession à leur vrai moi spirituel, celui qui doit
8710
t exige de ses disciples, et qui est la condition
de
leur accession à leur vrai moi spirituel, celui qui doit ressusciter
8711
ivaïtes, en Inde, admettent une âme individuelle (
le
jîva) mais « obscurcie » par son union avec le corps. Elle doit tendr
8712
e (le jîva) mais « obscurcie » par son union avec
le
corps. Elle doit tendre à se libérer du phénomène individuel au lieu
8713
à se libérer du phénomène individuel au lieu que
l’
âme chrétienne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la ch
8714
mène individuel au lieu que l’âme chrétienne doit
le
transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de mêm
8715
lieu que l’âme chrétienne doit le transfigurer, —
d’
où la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhism
8716
que l’âme chrétienne doit le transfigurer, — d’où
la
« résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme ori
8717
ne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection
de
la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce q
8718
doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de
la
chair ». Il en va de même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que
8719
résurrection de la chair ». Il en va de même pour
le
bouddhisme originel. Qu’est-ce que l’homme ? Un ensemble transitoire
8720
e même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que
l’
homme ? Un ensemble transitoire d’agrégats matériels et de formations
8721
. Qu’est-ce que l’homme ? Un ensemble transitoire
d’
agrégats matériels et de formations mentales en proie au désir égoïste
8722
? Un ensemble transitoire d’agrégats matériels et
de
formations mentales en proie au désir égoïste, qui naît de l’ignoranc
8723
ions mentales en proie au désir égoïste, qui naît
de
l’ignorance et qui entraîne fatalement les attachements à l’illusoire
8724
s mentales en proie au désir égoïste, qui naît de
l’
ignorance et qui entraîne fatalement les attachements à l’illusoire ;
8725
ui naît de l’ignorance et qui entraîne fatalement
les
attachements à l’illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et l
8726
nce et qui entraîne fatalement les attachements à
l’
illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours
8727
raîne fatalement les attachements à l’illusoire ;
d’
où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « I
8728
fatalement les attachements à l’illusoire ; d’où
l’
action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconn
8729
t les attachements à l’illusoire ; d’où l’action,
le
devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconnaissable e
8730
ements à l’illusoire ; d’où l’action, le devenir,
la
mort, et la roue des retours sans fin. « Inconnaissable est le commen
8731
llusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et
la
roue des retours sans fin. « Inconnaissable est le commencement des ê
8732
a roue des retours sans fin. « Inconnaissable est
le
commencement des êtres enveloppés par l’ignorance, et que le désir co
8733
able est le commencement des êtres enveloppés par
l’
ignorance, et que le désir conduit à de criminelles renaissances. »99
8734
ment des êtres enveloppés par l’ignorance, et que
le
désir conduit à de criminelles renaissances. »99 Le but est donc « de
8735
loppés par l’ignorance, et que le désir conduit à
de
criminelles renaissances. »99 Le but est donc « de nous apprendre le
8736
désir conduit à de criminelles renaissances. »99
Le
but est donc « de nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous
8737
e criminelles renaissances. »99 Le but est donc «
de
nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous dit une moderne in
8738
issances. »99 Le but est donc « de nous apprendre
le
moyen de ne pas renaître », nous dit une moderne interprète du bouddh
8739
»99 Le but est donc « de nous apprendre le moyen
de
ne pas renaître », nous dit une moderne interprète du bouddhisme tibé
8740
du continent, un interprète du zen fait écho : «
La
négation de l’Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’
8741
t, un interprète du zen fait écho : « La négation
de
l’Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’e
8742
un interprète du zen fait écho : « La négation de
l’
Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’ego
8743
an énoncée par les premiers bouddhistes porte sur
l’
Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après
8744
ée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman
de
l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expér
8745
par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de
l’
ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expérien
8746
istes porte sur l’Atman de l’ego relatif, non sur
l’
Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou
8747
rte sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman
de
l’ego absolu, l’ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le
8748
sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de
l’
ego absolu, l’ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le sa
8749
e l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu,
l’
ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le sanscrit du Boud
8750
f, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après
l’
expérience illuminante.101 » Ou dans le sanscrit du Bouddha : Sabbe s
8751
go d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans
le
sanscrit du Bouddha : Sabbe sankhâra anicca Sabbe sankhâra dukkha Sa
8752
s Toutes choses composées sont souffrantes Toutes
les
choses sont sans moi.102) Si D. T. Suzuki peut écrire après cela : «
8753
2) Si D. T. Suzuki peut écrire après cela : « On
le
voit, l’expérience personnelle est le fondement de la philosophie bou
8754
T. Suzuki peut écrire après cela : « On le voit,
l’
expérience personnelle est le fondement de la philosophie bouddhiste »
8755
cela : « On le voit, l’expérience personnelle est
le
fondement de la philosophie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pou
8756
e voit, l’expérience personnelle est le fondement
de
la philosophie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pour lui d’une e
8757
oit, l’expérience personnelle est le fondement de
la
philosophie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pour lui d’une expé
8758
ie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pour lui
d’
une expérience rigoureusement spirituelle. En somme, l’adversaire prin
8759
expérience rigoureusement spirituelle. En somme,
l’
adversaire principal des védantins comme des premiers bouddhistes, ce
8760
mme des premiers bouddhistes, ce n’est pas encore
la
personne, mais l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mo
8761
ouddhistes, ce n’est pas encore la personne, mais
l’
obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien compr
8762
n’est pas encore la personne, mais l’obstination
de
l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux cond
8763
est pas encore la personne, mais l’obstination de
l’
ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux conditi
8764
ais l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà
de
la mort sans rien comprendre aux conditions de cette survie, sans pur
8765
l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de
la
mort sans rien comprendre aux conditions de cette survie, sans purifi
8766
là de la mort sans rien comprendre aux conditions
de
cette survie, sans purifier d’avance son jîva, — sans s’ordonner d’av
8767
dre aux conditions de cette survie, sans purifier
d’
avance son jîva, — sans s’ordonner d’avance, dirions-nous, aux exigenc
8768
ans purifier d’avance son jîva, — sans s’ordonner
d’
avance, dirions-nous, aux exigences du vrai moi, qui est notre réponda
8769
n des buts majeurs des méthodes spirituelles soit
de
l’empêcher de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spiri
8770
es buts majeurs des méthodes spirituelles soit de
l’
empêcher de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spiritue
8771
eurs des méthodes spirituelles soit de l’empêcher
de
renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spirituels s’oppose
8772
de renaître103 ! Mais vient le second stade, où
les
spirituels s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’âme dist
8773
second stade, où les spirituels s’opposent même à
l’
ego absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confo
8774
les spirituels s’opposent même à l’ego absolu, à
la
réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi d
8775
uels s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité
de
l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensi
8776
s s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de
l’
âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité,
8777
à l’ego absolu, à la réalité de l’âme distincte.
Le
soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu
8778
o absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi
de
chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce
8779
l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec
le
Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade di
8780
istincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi
de
l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade disent le
8781
incte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de
l’
Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade disent les u
8782
e Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que
l’
âme ? Une monade disent les uns. Un reflet du Brahma disent les autres
8783
u Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade disent
les
uns. Un reflet du Brahma disent les autres. Non, répondent les advaït
8784
monade disent les uns. Un reflet du Brahma disent
les
autres. Non, répondent les advaïtins : il n’y a que brahman. Et tu n’
8785
eflet du Brahma disent les autres. Non, répondent
les
advaïtins : il n’y a que brahman. Et tu n’es rien. Et de leur côté le
8786
ïtins : il n’y a que brahman. Et tu n’es rien. Et
de
leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon di
8787
y a que brahman. Et tu n’es rien. Et de leur côté
les
bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon disent à peu prè
8788
n’es rien. Et de leur côté les bouddhistes (mais
le
tao chinois et le shinto nippon disent à peu près les mêmes phrases)
8789
leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et
le
shinto nippon disent à peu près les mêmes phrases) : « Nagasena, exis
8790
tao chinois et le shinto nippon disent à peu près
les
mêmes phrases) : « Nagasena, existe-t-il un être qui transmigre de ce
8791
: « Nagasena, existe-t-il un être qui transmigre
de
ce corps dans un autre ? — Non, il n’y en a point. — S’il n’y a pas d
8792
utre ? — Non, il n’y en a point. — S’il n’y a pas
de
transmigration, peut-il y avoir une réincarnation ? — Oui, c’est pos
8793
e réincarnation ? — Oui, c’est possible. » Voici
l’
explication : « Le Roi dit : Nagasena, y a-t-il quelqu’un qui ne repre
8794
— Oui, c’est possible. » Voici l’explication : «
Le
Roi dit : Nagasena, y a-t-il quelqu’un qui ne reprenne point l’indivi
8795
agasena, y a-t-il quelqu’un qui ne reprenne point
l’
individualité après la mort ? Nagasena répondit : Celui qui a péché re
8796
qu’un qui ne reprenne point l’individualité après
la
mort ? Nagasena répondit : Celui qui a péché reprend une individualit
8797
être pur. — O Nagasena, dis-moi s’il existe rien
de
semblable à l’âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’âme.104 » Un tex
8798
Nagasena, dis-moi s’il existe rien de semblable à
l’
âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’âme.104 » Un texte zen chinois
8799
xiste rien de semblable à l’âme ? — Il n’y a rien
de
semblable à l’âme.104 » Un texte zen chinois surenchérit : « Y a-t-il
8800
emblable à l’âme ? — Il n’y a rien de semblable à
l’
âme.104 » Un texte zen chinois surenchérit : « Y a-t-il un enseignemen
8801
ne jamais au peuple cette leçon. On s’en garde !)
Les
spirituels hindous cherchent le samahdi, qui est l’absorption totale
8802
On s’en garde !) Les spirituels hindous cherchent
le
samahdi, qui est l’absorption totale dans l’Absolu du Soi : le grand
8803
spirituels hindous cherchent le samahdi, qui est
l’
absorption totale dans l’Absolu du Soi : le grand sommeil, lentement a
8804
hent le samahdi, qui est l’absorption totale dans
l’
Absolu du Soi : le grand sommeil, lentement atteint, et qu’on peut app
8805
ui est l’absorption totale dans l’Absolu du Soi :
le
grand sommeil, lentement atteint, et qu’on peut appeler l’enstase. Et
8806
sommeil, lentement atteint, et qu’on peut appeler
l’
enstase. Et les mystiques chrétiens cherchent l’extase. Quant aux boud
8807
ment atteint, et qu’on peut appeler l’enstase. Et
les
mystiques chrétiens cherchent l’extase. Quant aux bouddhistes zen, on
8808
r l’enstase. Et les mystiques chrétiens cherchent
l’
extase. Quant aux bouddhistes zen, on dirait qu’ils s’en tiennent à la
8809
bouddhistes zen, on dirait qu’ils s’en tiennent à
la
stase pure et simple : faire face au fait, signe du Tout, et donc du
8810
, signe du Tout, et donc du Vide. Leur satori est
le
contraire du samahdi : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De
8811
ire du samahdi : c’est un éveil instantané. Éveil
de
quoi ? De la vision-en-soi, du Cela qui n’est pas personnel et se jou
8812
ahdi : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ?
De
la vision-en-soi, du Cela qui n’est pas personnel et se joue à traver
8813
i : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De
la
vision-en-soi, du Cela qui n’est pas personnel et se joue à travers n
8814
sonnel et se joue à travers notre moi. Ainsi tout
l’
Orient des doctrines… Et en même temps l’Orient des peuples et sa croy
8815
nsi tout l’Orient des doctrines… Et en même temps
l’
Orient des peuples et sa croyance en la transmigration… Mais voici le
8816
même temps l’Orient des peuples et sa croyance en
la
transmigration… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’Orie
8817
s et sa croyance en la transmigration… Mais voici
le
moment d’ajuster la vision. Tout l’Orient exagère ses formules. Il di
8818
oyance en la transmigration… Mais voici le moment
d’
ajuster la vision. Tout l’Orient exagère ses formules. Il dit cent-mil
8819
la transmigration… Mais voici le moment d’ajuster
la
vision. Tout l’Orient exagère ses formules. Il dit cent-mille-million
8820
n… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout
l’
Orient exagère ses formules. Il dit cent-mille-millions pour dire : be
8821
té pour dire longévité. Notre hygiène, augmentant
de
cinquante ans la durée moyenne de la vie, serait alors une « recette
8822
évité. Notre hygiène, augmentant de cinquante ans
la
durée moyenne de la vie, serait alors une « recette d’immortalité ».
8823
ène, augmentant de cinquante ans la durée moyenne
de
la vie, serait alors une « recette d’immortalité ». Et même la seule
8824
, augmentant de cinquante ans la durée moyenne de
la
vie, serait alors une « recette d’immortalité ». Et même la seule qui
8825
rée moyenne de la vie, serait alors une « recette
d’
immortalité ». Et même la seule qui ait réussi. Apprenons donc à lire
8826
rait alors une « recette d’immortalité ». Et même
la
seule qui ait réussi. Apprenons donc à lire dans leur optique. Le mêm
8827
réussi. Apprenons donc à lire dans leur optique.
Le
même Kitaro Nishida qui écrit ceci : « La valeur religieuse signifie
8828
ptique. Le même Kitaro Nishida qui écrit ceci : «
La
valeur religieuse signifie l’absolue négation du moi », ajoute trois
8829
qui écrit ceci : « La valeur religieuse signifie
l’
absolue négation du moi », ajoute trois pages plus loin : « Nous deven
8830
plus loin : « Nous devenons vraies personnes dans
la
mesure où nous faisons face à l’Un tout-transcendant.105 » (Ce qui es
8831
Un tout-transcendant.105 » (Ce qui est chrétien.)
Le
même Chang Chen-Chi qui cite ce koan : Parfois, j’arrache la personn
8832
g Chen-Chi qui cite ce koan : Parfois, j’arrache
la
personne mais sauve l’objet. Parfois j’arrache l’objet, mais sauve la
8833
koan : Parfois, j’arrache la personne mais sauve
l’
objet. Parfois j’arrache l’objet, mais sauve la personne. Parfois, j’a
8834
la personne mais sauve l’objet. Parfois j’arrache
l’
objet, mais sauve la personne. Parfois, j’arrache en même temps l’obje
8835
ve l’objet. Parfois j’arrache l’objet, mais sauve
la
personne. Parfois, j’arrache en même temps l’objet et la personne. Pa
8836
uve la personne. Parfois, j’arrache en même temps
l’
objet et la personne. Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne.
8837
onne. Parfois, j’arrache en même temps l’objet et
la
personne. Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne. le même c
8838
l’objet et la personne. Parfois, je n’arrache ni
l’
objet ni la personne. le même commente : Supprimer la personne et sa
8839
la personne. Parfois, je n’arrache ni l’objet ni
la
personne. le même commente : Supprimer la personne et sauver l’obje
8840
Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne.
le
même commente : Supprimer la personne et sauver l’objet signifie : é
8841
et ni la personne. le même commente : Supprimer
la
personne et sauver l’objet signifie : éliminer le questionneur, non s
8842
même commente : Supprimer la personne et sauver
l’
objet signifie : éliminer le questionneur, non sa question. Et les tro
8843
la personne et sauver l’objet signifie : éliminer
le
questionneur, non sa question. Et les trois autres distinctions s’exp
8844
e : éliminer le questionneur, non sa question. Et
les
trois autres distinctions s’expliquent de la même manière. Puis il a
8845
on. Et les trois autres distinctions s’expliquent
de
la même manière. Puis il ajoute : Si le disciple est exceptionnelle
8846
Et les trois autres distinctions s’expliquent de
la
même manière. Puis il ajoute : Si le disciple est exceptionnellemen
8847
liquent de la même manière. Puis il ajoute : Si
le
disciple est exceptionnellement doué, le maître ne touche ni à la per
8848
te : Si le disciple est exceptionnellement doué,
le
maître ne touche ni à la personne, ni à l’objet. Enfin ceci : « Ains
8849
exceptionnellement doué, le maître ne touche ni à
la
personne, ni à l’objet. Enfin ceci : « Ainsi que Bodhidharma (le fon
8850
doué, le maître ne touche ni à la personne, ni à
l’
objet. Enfin ceci : « Ainsi que Bodhidharma (le fondateur du zen) l’a
8851
à l’objet. Enfin ceci : « Ainsi que Bodhidharma (
le
fondateur du zen) l’a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur
8852
i : « Ainsi que Bodhidharma (le fondateur du zen)
l’
a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur des notions abstruses
8853
ndateur du zen) l’a déclaré, zen ne se soucie pas
de
disserter sur des notions abstruses telles que Dieu, la Vérité ; ce q
8854
serter sur des notions abstruses telles que Dieu,
la
Vérité ; ce que zen demande au disciple, c’est de voir sa propre phys
8855
la Vérité ; ce que zen demande au disciple, c’est
de
voir sa propre physionomie. » Ou, comme le disait le sixième Patriarc
8856
c’est de voir sa propre physionomie. » Ou, comme
le
disait le sixième Patriarche de la secte (638-713) : « Ne pense pas a
8857
omie. » Ou, comme le disait le sixième Patriarche
de
la secte (638-713) : « Ne pense pas au bien ni au mal, mais regarde c
8858
e. » Ou, comme le disait le sixième Patriarche de
la
secte (638-713) : « Ne pense pas au bien ni au mal, mais regarde ce q
8859
ionomie originelle, celle que tu avais avant même
d’
être né.106 » Par où nous rejoignons un certain christianisme — à par
8860
us rejoignons un certain christianisme — à partir
d’
un certain bouddhisme — et certainement le mazdéisme et les soufis : i
8861
partir d’un certain bouddhisme — et certainement
le
mazdéisme et les soufis : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, do
8862
tain bouddhisme — et certainement le mazdéisme et
les
soufis : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l
8863
rtainement le mazdéisme et les soufis : il s’agit
d’
une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même.
8864
éisme et les soufis : il s’agit d’une seule quête
de
l’esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences
8865
me et les soufis : il s’agit d’une seule quête de
l’
esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne
8866
s : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, dont
le
Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas
8867
d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou
l’
Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas où l’on croya
8868
prit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂
Les
différences ne sont donc pas où l’on croyait, ne sont jamais exacteme
8869
: toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas où
l’
on croyait, ne sont jamais exactement ce que l’on croyait. Si nous sou
8870
où l’on croyait, ne sont jamais exactement ce que
l’
on croyait. Si nous souhaitons préciser leur nature, c’est dans les no
8871
nous souhaitons préciser leur nature, c’est dans
les
notions de l’amour traduisant ces trois conceptions que nous avons le
8872
tons préciser leur nature, c’est dans les notions
de
l’amour traduisant ces trois conceptions que nous avons les plus gran
8873
s préciser leur nature, c’est dans les notions de
l’
amour traduisant ces trois conceptions que nous avons les plus grandes
8874
r traduisant ces trois conceptions que nous avons
les
plus grandes chances de les trouver. Dans ce domaine, toute différenc
8875
nceptions que nous avons les plus grandes chances
de
les trouver. Dans ce domaine, toute différence reconnue peut être vér
8876
ptions que nous avons les plus grandes chances de
les
trouver. Dans ce domaine, toute différence reconnue peut être vérifié
8877
toute différence reconnue peut être vérifiée par
l’
expérience intime, et promet au dialogue des spirituels un élargisseme
8878
romet au dialogue des spirituels un élargissement
de
la conscience que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’
8879
et au dialogue des spirituels un élargissement de
la
conscience que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’ant
8880
élargissement de la conscience que chacun prendra
de
son bien. Tandis qu’au plan de l’anthropologie plus ou moins « scient
8881
que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan
de
l’anthropologie plus ou moins « scientifique » de ce siècle, il sembl
8882
chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de
l’
anthropologie plus ou moins « scientifique » de ce siècle, il semblera
8883
de l’anthropologie plus ou moins « scientifique »
de
ce siècle, il semblerait que les négations du moi selon les écoles or
8884
« scientifique » de ce siècle, il semblerait que
les
négations du moi selon les écoles orientales correspondent simplement
8885
cle, il semblerait que les négations du moi selon
les
écoles orientales correspondent simplement aux névroses de la psychan
8886
orientales correspondent simplement aux névroses
de
la psychanalyse freudienne : elles seraient autant de « rationalisati
8887
ientales correspondent simplement aux névroses de
la
psychanalyse freudienne : elles seraient autant de « rationalisations
8888
a psychanalyse freudienne : elles seraient autant
de
« rationalisations » des attitudes « dysfonctionnelles » qui menacent
8889
des attitudes « dysfonctionnelles » qui menacent
l’
intégrité du moi et qui nient ou détruisent la personne… Mais l’Orient
8890
ent l’intégrité du moi et qui nient ou détruisent
la
personne… Mais l’Oriental sourit et nous laisse « nos » problèmes.
8891
moi et qui nient ou détruisent la personne… Mais
l’
Oriental sourit et nous laisse « nos » problèmes. Trois écoles de l
8892
et nous laisse « nos » problèmes. Trois écoles
de
l’amour Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’homme
8893
nous laisse « nos » problèmes. Trois écoles de
l’
amour Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’homme mai
8894
nos » problèmes. Trois écoles de l’amour Si
l’
amour est le premier moteur non seulement de l’homme mais du monde, c’
8895
Si l’amour est le premier moteur non seulement
de
l’homme mais du monde, c’est son action qui configure l’idée du moi q
8896
Si l’amour est le premier moteur non seulement de
l’
homme mais du monde, c’est son action qui configure l’idée du moi que
8897
mme mais du monde, c’est son action qui configure
l’
idée du moi que nous nous faisons, et cette idée du moi révèle l’amour
8898
ue nous nous faisons, et cette idée du moi révèle
l’
amour, comme la structure de l’atome traduit certaines propriétés de l
8899
isons, et cette idée du moi révèle l’amour, comme
la
structure de l’atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’e
8900
te idée du moi révèle l’amour, comme la structure
de
l’atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’amour do
8901
idée du moi révèle l’amour, comme la structure de
l’
atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’amour domin
8902
structure de l’atome traduit certaines propriétés
de
l’énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’homme est abs
8903
ucture de l’atome traduit certaines propriétés de
l’
énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’homme est absolu
8904
raduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est
l’
amour dominant qui fait l’homme… L’homme est absolument tel qu’est l’a
8905
s de l’énergie. « C’est l’amour dominant qui fait
l’
homme… L’homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie :
8906
ergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme…
L’
homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie : selon (ce
8907
i fait l’homme… L’homme est absolument tel qu’est
l’
amour dominant de sa vie : selon (cet amour) se fait son ciel, s’il es
8908
’homme est absolument tel qu’est l’amour dominant
de
sa vie : selon (cet amour) se fait son ciel, s’il est bon, ou son enf
8909
on enfer, s’il est mauvais », dit Swedenborg dans
La
Nouvelle Jérusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque
8910
it Swedenborg dans La Nouvelle Jérusalem. Et dans
De
Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque esprit et de chaque ange est l
8911
ouvelle Jérusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : «
Le
corps de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.10
8912
érusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : « Le corps
de
chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les t
8913
Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque esprit et
de
chaque ange est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’ho
8914
« Le corps de chaque esprit et de chaque ange est
la
forme de son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient
8915
s de chaque esprit et de chaque ange est la forme
de
son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer
8916
et de chaque ange est la forme de son amour.107 »
Les
trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent a
8917
est la forme de son amour.107 » Les trois notions
de
l’homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant
8918
la forme de son amour.107 » Les trois notions de
l’
homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de
8919
son amour.107 » Les trois notions de l’homme que
l’
on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de modèles d’u
8920
107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient
d’
évoquer nous apparaissent alors comme autant de modèles d’une énergéti
8921
nt d’évoquer nous apparaissent alors comme autant
de
modèles d’une énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son
8922
r nous apparaissent alors comme autant de modèles
d’
une énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son action con
8923
t alors comme autant de modèles d’une énergétique
de
l’amour, ou comme autant d’effets de son action configurante et compo
8924
lors comme autant de modèles d’une énergétique de
l’
amour, ou comme autant d’effets de son action configurante et composan
8925
les d’une énergétique de l’amour, ou comme autant
d’
effets de son action configurante et composante. Et nous les voyons di
8926
énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets
de
son action configurante et composante. Et nous les voyons différer d’
8927
de son action configurante et composante. Et nous
les
voyons différer d’une manière subtile mais précise par la forme des r
8928
urante et composante. Et nous les voyons différer
d’
une manière subtile mais précise par la forme des rapports qu’elles im
8929
s différer d’une manière subtile mais précise par
la
forme des rapports qu’elles imaginent entre le moi naturel et le vrai
8930
ar la forme des rapports qu’elles imaginent entre
le
moi naturel et le vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre le
8931
pports qu’elles imaginent entre le moi naturel et
le
vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre les phénomènes et le
8932
le moi naturel et le vrai moi, c’est-à-dire selon
les
langages, entre les phénomènes et le noumène, l’individu et la person
8933
vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre
les
phénomènes et le noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange,
8934
-dire selon les langages, entre les phénomènes et
le
noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi.
8935
les langages, entre les phénomènes et le noumène,
l’
individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons q
8936
entre les phénomènes et le noumène, l’individu et
la
personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois p
8937
nomènes et le noumène, l’individu et la personne,
l’
âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une
8938
t le noumène, l’individu et la personne, l’âme et
l’
ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité s
8939
mène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange,
l’
ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité sans laqu
8940
ndividu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et
le
Soi. Observons que les trois partent d’une dualité sans laquelle ni l
8941
, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que
les
trois partent d’une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’amour ne se
8942
l’ego et le Soi. Observons que les trois partent
d’
une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’amour ne seraient même conce
8943
les trois partent d’une dualité sans laquelle ni
l’
homme ni l’amour ne seraient même concevables. Il ne s’agit ici ni du
8944
partent d’une dualité sans laquelle ni l’homme ni
l’
amour ne seraient même concevables. Il ne s’agit ici ni du dualisme tr
8945
ualisme trop facilement nommé manichéen, opposant
le
Bien et le Mal comme deux principes préexistants ; ni tout à fait des
8946
p facilement nommé manichéen, opposant le Bien et
le
Mal comme deux principes préexistants ; ni tout à fait des « deux hom
8947
; ni tout à fait des « deux hommes en moi » dont
la
lutte fait gémir saint Paul ; mais, préalablement à tout jugement mor
8948
s, préalablement à tout jugement moral, il s’agit
de
la reconnaissance d’une bipolarité, d’une tension permanente entre l’
8949
préalablement à tout jugement moral, il s’agit de
la
reconnaissance d’une bipolarité, d’une tension permanente entre l’ind
8950
ut jugement moral, il s’agit de la reconnaissance
d’
une bipolarité, d’une tension permanente entre l’individu et le « vrai
8951
il s’agit de la reconnaissance d’une bipolarité,
d’
une tension permanente entre l’individu et le « vrai moi ». (L’individ
8952
d’une bipolarité, d’une tension permanente entre
l’
individu et le « vrai moi ». (L’individu n’est pas le mal en soi : il
8953
ité, d’une tension permanente entre l’individu et
le
« vrai moi ». (L’individu n’est pas le mal en soi : il ne devient mau
8954
permanente entre l’individu et le « vrai moi ». (
L’
individu n’est pas le mal en soi : il ne devient mauvais que dans la s
8955
ndividu et le « vrai moi ». (L’individu n’est pas
le
mal en soi : il ne devient mauvais que dans la seule mesure où il se
8956
as le mal en soi : il ne devient mauvais que dans
la
seule mesure où il se referme sur soi, c’est-à-dire se refuse à l’amo
8957
ù il se referme sur soi, c’est-à-dire se refuse à
l’
amour. Et de même le « vrai moi » n’est pas le bien en soi, car il peu
8958
soi, c’est-à-dire se refuse à l’amour. Et de même
le
« vrai moi » n’est pas le bien en soi, car il peut devenir un monstre
8959
e à l’amour. Et de même le « vrai moi » n’est pas
le
bien en soi, car il peut devenir un monstre.) Pour aimer, il faut êt
8960
un monstre.) Pour aimer, il faut être deux, dit
la
sagesse des nations. Et cela vaut d’abord pour l’amour de soi-même, s
8961
la sagesse des nations. Et cela vaut d’abord pour
l’
amour de soi-même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les mor
8962
se des nations. Et cela vaut d’abord pour l’amour
de
soi-même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les moralistes
8963
abord pour l’amour de soi-même, sans lequel point
d’
amour du prochain. Tous les moralistes du monde s’accordent avec les s
8964
même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous
les
moralistes du monde s’accordent avec les spirituels dans leur condamn
8965
in. Tous les moralistes du monde s’accordent avec
les
spirituels dans leur condamnation de l’égoïsme, qui est l’impérialism
8966
ordent avec les spirituels dans leur condamnation
de
l’égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture au
8967
ent avec les spirituels dans leur condamnation de
l’
égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture autar
8968
uels dans leur condamnation de l’égoïsme, qui est
l’
impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les mot
8969
condamnation de l’égoïsme, qui est l’impérialisme
de
l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette co
8970
damnation de l’égoïsme, qui est l’impérialisme de
l’
ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette conda
8971
de l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais
les
motifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes j
8972
turel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs
de
cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes jugent au n
8973
Mais les motifs de cette condamnation ne sont pas
les
mêmes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au
8974
ifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes :
les
moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au nom de l’am
8975
t pas les mêmes : les moralistes jugent au nom de
la
société, les spirituels au nom de l’amour. Nous n’invoquerons ici que
8976
mes : les moralistes jugent au nom de la société,
les
spirituels au nom de l’amour. Nous n’invoquerons ici que les seconds.
8977
nt au nom de la société, les spirituels au nom de
l’
amour. Nous n’invoquerons ici que les seconds. L’école chrétienne
8978
amour. Nous n’invoquerons ici que les seconds.
L’
école chrétienne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi
8979
L’école chrétienne Dans une vue chrétienne
de
l’homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le
8980
L’école chrétienne Dans une vue chrétienne de
l’
homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vr
8981
chrétienne Dans une vue chrétienne de l’homme,
l’
amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. L
8982
ne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’amour
de
soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. Le second
8983
une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi est
le
rapport positif entre l’individu et le vrai moi. Le second commandeme
8984
omme, l’amour de soi est le rapport positif entre
l’
individu et le vrai moi. Le second commandement qui résume toute la Lo
8985
de soi est le rapport positif entre l’individu et
le
vrai moi. Le second commandement qui résume toute la Loi et les Proph
8986
vrai moi. Le second commandement qui résume toute
la
Loi et les Prophètes : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », su
8987
Le second commandement qui résume toute la Loi et
les
Prophètes : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », suppose évide
8988
», suppose évidemment un moi duel, au sein duquel
l’
amour s’instaure d’une manière telle que s’aimer et aimer le prochain
8989
nt un moi duel, au sein duquel l’amour s’instaure
d’
une manière telle que s’aimer et aimer le prochain soit un même acte :
8990
instaure d’une manière telle que s’aimer et aimer
le
prochain soit un même acte : sinon le comme n’aurait pas son plein se
8991
er et aimer le prochain soit un même acte : sinon
le
comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’homme
8992
sinon le comme n’aurait pas son plein sens. Dans
l’
amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spir
8993
e comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’amour
de
soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spirituel et
8994
ait pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même,
l’
homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spirituel et se laisse tr
8995
ns l’amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à
l’
action du vrai moi spirituel et se laisse transformer, réorienter par
8996
se laisse transformer, réorienter par lui. C’est
le
vrai moi qui aime, qui est l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut
8997
nter par lui. C’est le vrai moi qui aime, qui est
l’
agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que s
8998
lui. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent
de
l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que seul il d
8999
i. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent de
l’
amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que seul il disc
9000
t l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer
le
prochain, parce que seul il discerne en l’autre le même amour. « Aime
9001
e prochain, parce que seul il discerne en l’autre
le
même amour. « Aimer, c’est soutenir, deviner, porter le meilleur de c
9002
e amour. « Aimer, c’est soutenir, deviner, porter
le
meilleur de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre
9003
imer, c’est soutenir, deviner, porter le meilleur
de
ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de s
9004
le meilleur de ce qu’on aime », disait Alain. Or
le
meilleur de l’autre — comme de soi — est sa vocation singulière. Aime
9005
de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur
de
l’autre — comme de soi — est sa vocation singulière. Aimer le prochai
9006
, disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme
de
soi — est sa vocation singulière. Aimer le prochain dans sa personne,
9007
comme de soi — est sa vocation singulière. Aimer
le
prochain dans sa personne, c’est discerner sa singularité, sa vocatio
9008
rner sa singularité, sa vocation, même virtuelle,
la
soutenir et l’aider à naître. Ainsi l’amour dans sa réalité totale, i
9009
rité, sa vocation, même virtuelle, la soutenir et
l’
aider à naître. Ainsi l’amour dans sa réalité totale, intégrant l’anim
9010
virtuelle, la soutenir et l’aider à naître. Ainsi
l’
amour dans sa réalité totale, intégrant l’animique au spirituel, va to
9011
. Ainsi l’amour dans sa réalité totale, intégrant
l’
animique au spirituel, va toujours de personne à personne. Mais alors,
9012
e, intégrant l’animique au spirituel, va toujours
de
personne à personne. Mais alors, d’où vient la personne ? Quel que so
9013
, va toujours de personne à personne. Mais alors,
d’
où vient la personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les troi
9014
rs de personne à personne. Mais alors, d’où vient
la
personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les trois religions
9015
ais alors, d’où vient la personne ? Quel que soit
le
nom que lui ont donné les trois religions abrahamiques, le vrai moi e
9016
personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné
les
trois religions abrahamiques, le vrai moi est toujours suscité par l’
9017
e lui ont donné les trois religions abrahamiques,
le
vrai moi est toujours suscité par l’amour même : « Dieu nous a aimés
9018
brahamiques, le vrai moi est toujours suscité par
l’
amour même : « Dieu nous a aimés le premier ». Pour le chrétien, c’est
9019
our même : « Dieu nous a aimés le premier ». Pour
le
chrétien, c’est parce que Dieu, qui est Amour, est un Dieu personnel
9020
our, est un Dieu personnel dans sa tri-unité, que
l’
amour spirituel crée dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur
9021
ans sa tri-unité, que l’amour spirituel crée dans
l’
homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’es
9022
ri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’homme
la
personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la
9023
amour spirituel crée dans l’homme la personne. Si
la
plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la connaissance dé
9024
dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur
de
l’Occident chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrif
9025
s l’homme la personne. Si la plus haute valeur de
l’
Occident chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrifice
9026
lus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas
la
connaissance détachée mais le sacrifice personnel, et si le sacrifice
9027
chrétien n’est pas la connaissance détachée mais
le
sacrifice personnel, et si le sacrifice diffère du suicide — la natur
9028
sance détachée mais le sacrifice personnel, et si
le
sacrifice diffère du suicide — la nature de l’amour véritable l’expli
9029
ersonnel, et si le sacrifice diffère du suicide —
la
nature de l’amour véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus
9030
et si le sacrifice diffère du suicide — la nature
de
l’amour véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus grand amou
9031
si le sacrifice diffère du suicide — la nature de
l’
amour véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus grand amour q
9032
ffère du suicide — la nature de l’amour véritable
l’
explique seule. « Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vi
9033
que seule. « Personne n’a un plus grand amour que
de
donner sa vie pour ceux qu’il aime. » Se sacrifier pour l’autre aimé,
9034
c’est d’abord sacrifier son moi à son vrai moi, —
l’
ordonner à sa vocation. Ou c’est encore : se sacrifier tel que l’on es
9035
vocation. Ou c’est encore : se sacrifier tel que
l’
on est, à soi-même tel qu’on va le devenir par l’esprit. C’est rejoind
9036
crifier tel que l’on est, à soi-même tel qu’on va
le
devenir par l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être
9037
l’on est, à soi-même tel qu’on va le devenir par
l’
esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être au travers d’u
9038
qu’on va le devenir par l’esprit. C’est rejoindre
la
forme immortelle de son être au travers d’une « mort à soi-même » tra
9039
par l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle
de
son être au travers d’une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modè
9040
oindre la forme immortelle de son être au travers
d’
une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle de l’amour et du vra
9041
une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle
de
l’amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la probléma
9042
« mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle de
l’
amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématiq
9043
nte. Ce modèle de l’amour et du vrai moi instaure
le
normal, le sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il co
9044
èle de l’amour et du vrai moi instaure le normal,
le
sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il conditionne a
9045
et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et
la
problématique de l’Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviat
9046
staure le normal, le sublime, et la problématique
de
l’Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour e
9047
ure le normal, le sublime, et la problématique de
l’
Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour et l
9048
ique de l’Occident chrétien. Il conditionne aussi
les
déviations de l’amour et les formes particulières que prennent en Occ
9049
ent chrétien. Il conditionne aussi les déviations
de
l’amour et les formes particulières que prennent en Occident certaine
9050
chrétien. Il conditionne aussi les déviations de
l’
amour et les formes particulières que prennent en Occident certaines t
9051
Il conditionne aussi les déviations de l’amour et
les
formes particulières que prennent en Occident certaines tendances mor
9052
iées à tel point qu’il devient parfois impossible
d’
en reconnaître ailleurs les homologues. En voici deux exemples extrême
9053
ient parfois impossible d’en reconnaître ailleurs
les
homologues. En voici deux exemples extrêmes. Le masochisme religieux
9054
les homologues. En voici deux exemples extrêmes.
Le
masochisme religieux, ou haine de soi. — Dans son langage dramatique,
9055
ples extrêmes. Le masochisme religieux, ou haine
de
soi. — Dans son langage dramatique, saint Paul parle parfois de la ha
9056
son langage dramatique, saint Paul parle parfois
de
la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous l
9057
n langage dramatique, saint Paul parle parfois de
la
haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les
9058
dramatique, saint Paul parle parfois de la haine
de
soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituel
9059
de la haine de soi-même, formule reprise au pied
de
la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une com
9060
la haine de soi-même, formule reprise au pied de
la
lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une compla
9061
me, formule reprise au pied de la lettre par tous
les
spirituels de tendance ascétique, avec une complaisance croissante. J
9062
rise au pied de la lettre par tous les spirituels
de
tendance ascétique, avec une complaisance croissante. Je sais bien qu
9063
vec une complaisance croissante. Je sais bien que
la
haine est l’envers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le dé
9064
aisance croissante. Je sais bien que la haine est
l’
envers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’
9065
roissante. Je sais bien que la haine est l’envers
de
l’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime p
9066
ssante. Je sais bien que la haine est l’envers de
l’
amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut
9067
ue la haine est l’envers de l’amour, mais comment
l’
amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce q
9068
vers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par
le
désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie ?
9069
’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir
de
ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie ? Le masoch
9070
ime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie ?
Le
masochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’âme frustrée, q
9071
e qu’il lui sacrifie ? Le masochisme n’est-il pas
le
moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelai
9072
i sacrifie ? Le masochisme n’est-il pas le moment
de
retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de
9073
masochisme n’est-il pas le moment de retombement
de
l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dan
9074
sochisme n’est-il pas le moment de retombement de
l’
âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans s
9075
le moment de retombement de l’âme frustrée, quand
l’
esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai m
9076
retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui
l’
appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle vou
9077
âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse
de
la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il l
9078
frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de
la
diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui
9079
l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers
le
vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui reste la nostalgie d’une fuite
9080
ger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait
l’
ange. Il lui reste la nostalgie d’une fuite hors du moi naturel. Désor
9081
s le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui reste
la
nostalgie d’une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme e
9082
? Elle voulait l’ange. Il lui reste la nostalgie
d’
une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme est jugé : n’a
9083
talgie d’une fuite hors du moi naturel. Désormais
le
vieil homme est jugé : n’ayant pu l’entraîner avec elle vers son bien
9084
l. Désormais le vieil homme est jugé : n’ayant pu
l’
entraîner avec elle vers son bien et l’animer de son amour, l’âme l’ac
9085
n’ayant pu l’entraîner avec elle vers son bien et
l’
animer de son amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sai
9086
u l’entraîner avec elle vers son bien et l’animer
de
son amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu
9087
avec elle vers son bien et l’animer de son amour,
l’
âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont parti
9088
lle vers son bien et l’animer de son amour, l’âme
l’
accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont partie liée
9089
son bien et l’animer de son amour, l’âme l’accuse
de
volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont partie liée, et qu’e
9090
qu’ils ont partie liée, et qu’elle mourra si elle
le
tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps d
9091
lle mourra si elle le tue. Elle se contente alors
de
le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’
9092
mourra si elle le tue. Elle se contente alors de
le
maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’emp
9093
lle le tue. Elle se contente alors de le maudire,
de
le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’empoisonnent. L
9094
le tue. Elle se contente alors de le maudire, de
le
traiter en « corps de mort », et leurs relations s’empoisonnent. La p
9095
nte alors de le maudire, de le traiter en « corps
de
mort », et leurs relations s’empoisonnent. La plupart des névroses di
9096
ns cette discorde permanente, — dans ce refus que
l’
âme oppose au corps, vu comme signe et symbole de la « prison » du moi
9097
l’âme oppose au corps, vu comme signe et symbole
de
la « prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rêvé d’une métamorphos
9098
âme oppose au corps, vu comme signe et symbole de
la
« prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rêvé d’une métamorphose a
9099
et symbole de la « prison » du moi. Et c’est que
l’
âme avait rêvé d’une métamorphose angélique, quand l’esprit lui demand
9100
« prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rêvé
d’
une métamorphose angélique, quand l’esprit lui demandait seulement d’o
9101
me avait rêvé d’une métamorphose angélique, quand
l’
esprit lui demandait seulement d’ordonner tout le moi terrestre et tem
9102
angélique, quand l’esprit lui demandait seulement
d’
ordonner tout le moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. M
9103
l’esprit lui demandait seulement d’ordonner tout
le
moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. Mais celui qui se
9104
nt d’ordonner tout le moi terrestre et temporel à
la
vocation de l’amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut
9105
r tout le moi terrestre et temporel à la vocation
de
l’amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le
9106
out le moi terrestre et temporel à la vocation de
l’
amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le pr
9107
à la vocation de l’amour. Mais celui qui se hait
de
cette manière ne peut pas aimer le prochain : il ne peut voir en lui
9108
ui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer
le
prochain : il ne peut voir en lui que son semblable — un corps « vil
9109
corps « vil » et une âme qui se veut ange —, non
le
vrai moi dans son autonomie. Si le corps lui paraît désirable, il ser
9110
ut ange —, non le vrai moi dans son autonomie. Si
le
corps lui paraît désirable, il sera parfois tenté d’attribuer ce mouv
9111
corps lui paraît désirable, il sera parfois tenté
d’
attribuer ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’un amour a
9112
l sera parfois tenté d’attribuer ce mouvement, né
de
l’instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantiq
9113
era parfois tenté d’attribuer ce mouvement, né de
l’
instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantique
9114
nté d’attribuer ce mouvement, né de l’instinct, à
la
révélation d’un amour angélique. La passion romantique trouve ici sa
9115
r ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation
d’
un amour angélique. La passion romantique trouve ici sa genèse. Exalté
9116
l’instinct, à la révélation d’un amour angélique.
La
passion romantique trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique
9117
romantique trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à
la
mystique de l’ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les
9118
trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique
de
l’ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les exigences de
9119
uve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique de
l’
ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les exigences de la
9120
scèse autopunitive, elle finit par confondre avec
les
exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascé
9121
tive, elle finit par confondre avec les exigences
de
la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascétisme non tra
9122
e, elle finit par confondre avec les exigences de
la
mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascétisme non transf
9123
fondre avec les exigences de la mort au faux-moi,
l’
instinct de mort… Contre cet ascétisme non transfigurant, Nietzsche n’
9124
les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct
de
mort… Contre cet ascétisme non transfigurant, Nietzsche n’écrit pas s
9125
indre celui qui se hait lui-même, car nous serons
les
victimes de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induir
9126
ui se hait lui-même, car nous serons les victimes
de
sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour
9127
ême, car nous serons les victimes de sa colère et
de
sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 »
9128
de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin
de
l’induire à l’amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre
9129
sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de
l’
induire à l’amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre ex
9130
t de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à
l’
amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre extrême où se
9131
vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour
de
lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte l’
9132
nc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 ».
L’
érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte l’âme irritée mais no
9133
’érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte
l’
âme irritée mais non pas convertie par l’esprit — comme l’a si bien vu
9134
se porte l’âme irritée mais non pas convertie par
l’
esprit — comme l’a si bien vu Kierkegaard. Tout amour véritable procèd
9135
ritée mais non pas convertie par l’esprit — comme
l’
a si bien vu Kierkegaard. Tout amour véritable procède du vrai moi et
9136
r véritable procède du vrai moi et se dirige vers
le
vrai moi de l’autre. Mais il peut arriver qu’il s’arrête en chemin, q
9137
procède du vrai moi et se dirige vers le vrai moi
de
l’autre. Mais il peut arriver qu’il s’arrête en chemin, que son élan
9138
river qu’il s’arrête en chemin, que son élan vers
la
personne singulière retombe au plan de l’individuel, du générique. Ca
9139
élan vers la personne singulière retombe au plan
de
l’individuel, du générique. Capté par l’instinct qu’il excite au-delà
9140
an vers la personne singulière retombe au plan de
l’
individuel, du générique. Capté par l’instinct qu’il excite au-delà de
9141
au plan de l’individuel, du générique. Capté par
l’
instinct qu’il excite au-delà des exigences naturelles, il ira fatalem
9142
nces naturelles, il ira fatalement s’épuiser dans
l’
illusoire multiplicité des « aventures sans lendemain ». Limitant son
9143
à ces désirs qu’une possession rapide anesthésie,
l’
âme retombe alors dans les liens de l’instinct, qui est la puissance i
9144
ssion rapide anesthésie, l’âme retombe alors dans
les
liens de l’instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellenc
9145
de anesthésie, l’âme retombe alors dans les liens
de
l’instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellence, et s’é
9146
anesthésie, l’âme retombe alors dans les liens de
l’
instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellence, et s’épui
9147
tombe alors dans les liens de l’instinct, qui est
la
puissance impersonnelle par excellence, et s’épuise à s’en libérer pa
9148
le par excellence, et s’épuise à s’en libérer par
le
changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C
9149
nce, et s’épuise à s’en libérer par le changement
de
l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la libert
9150
, et s’épuise à s’en libérer par le changement de
l’
excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la liberté n
9151
en libérer par le changement de l’excitation, par
le
défi perpétuel aux attachements. C’est la liberté négative revendiqué
9152
on, par le défi perpétuel aux attachements. C’est
la
liberté négative revendiquée par Don Juan contre les conventions de l
9153
liberté négative revendiquée par Don Juan contre
les
conventions de la morale commune — qu’il est déjà trop « spirituel »
9154
e revendiquée par Don Juan contre les conventions
de
la morale commune — qu’il est déjà trop « spirituel » pour respecter
9155
evendiquée par Don Juan contre les conventions de
la
morale commune — qu’il est déjà trop « spirituel » pour respecter — m
9156
« spirituel » pour respecter — mais aussi contre
le
respect du mystère exigeant de l’Autre — qu’il n’est pas assez « spir
9157
mais aussi contre le respect du mystère exigeant
de
l’Autre — qu’il n’est pas assez « spirituel » pour aimer. (Mais s’il
9158
st pas assez « spirituel » pour aimer. (Mais s’il
l’
était assez, il retrouverait aussi la justification de certaines conve
9159
. (Mais s’il l’était assez, il retrouverait aussi
la
justification de certaines conventions, protégeant chez la brute et l
9160
ait assez, il retrouverait aussi la justification
de
certaines conventions, protégeant chez la brute et l’innocent les pre
9161
ication de certaines conventions, protégeant chez
la
brute et l’innocent les premières chances de l’esprit, — ou mettant à
9162
ertaines conventions, protégeant chez la brute et
l’
innocent les premières chances de l’esprit, — ou mettant à l’abri des
9163
chez la brute et l’innocent les premières chances
de
l’esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’indispens
9164
z la brute et l’innocent les premières chances de
l’
esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’indispensabl
9165
les premières chances de l’esprit, — ou mettant à
l’
abri des atteintes de l’esprit l’indispensable tissu conjonctif de tou
9166
de l’esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes
de
l’esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui
9167
l’esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de
l’
esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne
9168
, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit
l’
indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne sont pas
9169
ntes de l’esprit l’indispensable tissu conjonctif
de
toutes les sociétés qui ne sont pas un ordre.) ⁂ L’école iranienne
9170
esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes
les
sociétés qui ne sont pas un ordre.) ⁂ L’école iranienne Il n’ex
9171
utes les sociétés qui ne sont pas un ordre.) ⁂
L’
école iranienne Il n’existe plus de communauté humaine, d’unité de
9172
rdre.) ⁂ L’école iranienne Il n’existe plus
de
communauté humaine, d’unité de civilisation qui s’inspire du mazdéism
9173
nienne Il n’existe plus de communauté humaine,
d’
unité de civilisation qui s’inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et n
9174
Il n’existe plus de communauté humaine, d’unité
de
civilisation qui s’inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et nulle ne
9175
’unité de civilisation qui s’inspire du mazdéisme
de
Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis,
9176
sme de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais
de
la mystique des soufis, et pour cause. Si je les fais intervenir ici,
9177
de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de
la
mystique des soufis, et pour cause. Si je les fais intervenir ici, c’
9178
s de la mystique des soufis, et pour cause. Si je
les
fais intervenir ici, c’est à titre d’évocation d’une dimension virtue
9179
use. Si je les fais intervenir ici, c’est à titre
d’
évocation d’une dimension virtuelle, intemporelle, et donc permanente
9180
es fais intervenir ici, c’est à titre d’évocation
d’
une dimension virtuelle, intemporelle, et donc permanente de l’esprit
9181
nsion virtuelle, intemporelle, et donc permanente
de
l’esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’ho
9182
on virtuelle, intemporelle, et donc permanente de
l’
esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme
9183
e, intemporelle, et donc permanente de l’esprit :
le
mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’am
9184
et donc permanente de l’esprit : le mazdéisme et
les
soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’amour homologues au
9185
e mazdéisme et les soufis ont proposé des notions
de
l’homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme
9186
azdéisme et les soufis ont proposé des notions de
l’
homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme tra
9187
les soufis ont proposé des notions de l’homme et
de
l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme transposées te
9188
s soufis ont proposé des notions de l’homme et de
l’
amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme transposées terme
9189
chrétiennes, mais comme transposées terme à terme
d’
un degré vers le « ciel » des archétypes : ainsi la dualité ego-vrai m
9190
s comme transposées terme à terme d’un degré vers
le
« ciel » des archétypes : ainsi la dualité ego-vrai moi y devient cel
9191
’un degré vers le « ciel » des archétypes : ainsi
la
dualité ego-vrai moi y devient celle de l’âme et de son ange. Pour si
9192
s : ainsi la dualité ego-vrai moi y devient celle
de
l’âme et de son ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le p
9193
ainsi la dualité ego-vrai moi y devient celle de
l’
âme et de son ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le pers
9194
dualité ego-vrai moi y devient celle de l’âme et
de
son ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le personnalisme
9195
ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel
le
personnalisme essentiel de ces doctrines109, citons ce verset du Cora
9196
vrai climat spirituel le personnalisme essentiel
de
ces doctrines109, citons ce verset du Coran (24-41) qui pose comme un
9197
e comme une clef musicale : « Chaque être connaît
le
mode de prière et de glorification qui lui est propre. » Toute person
9198
une clef musicale : « Chaque être connaît le mode
de
prière et de glorification qui lui est propre. » Toute personne s’ori
9199
cale : « Chaque être connaît le mode de prière et
de
glorification qui lui est propre. » Toute personne s’origine en Dieu,
9200
t propre. » Toute personne s’origine en Dieu, qui
l’
a créée afin d’être connu par elle et de devenir en elle l’objet de Sa
9201
Dieu, qui l’a créée afin d’être connu par elle et
de
devenir en elle l’objet de Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu
9202
afin d’être connu par elle et de devenir en elle
l’
objet de Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu que tout amour peu
9203
être connu par elle et de devenir en elle l’objet
de
Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu que tout amour peut reconn
9204
’est donc en Dieu que tout amour peut reconnaître
la
personne de l’autre et l’aimer « comme soi-même », — comme étant née
9205
Dieu que tout amour peut reconnaître la personne
de
l’autre et l’aimer « comme soi-même », — comme étant née du même amou
9206
amour peut reconnaître la personne de l’autre et
l’
aimer « comme soi-même », — comme étant née du même amour qui m’a créé
9207
au regard de chaque amant… car il est impossible
d’
aimer un être sans se représenter en lui la divinité… Un être n’aime e
9208
ssible d’aimer un être sans se représenter en lui
la
divinité… Un être n’aime en réalité personne d’autre que son créateur
9209
i la divinité… Un être n’aime en réalité personne
d’
autre que son créateur ?110 » Ibn Arabi distingue trois amours : l’amo
9210
réateur ?110 » Ibn Arabi distingue trois amours :
l’
amour divin du Créateur pour sa créature, et d’elle pour Lui ; l’amour
9211
: l’amour divin du Créateur pour sa créature, et
d’
elle pour Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est en la créature t
9212
u Créateur pour sa créature, et d’elle pour Lui ;
l’
amour spirituel « dont le siège est en la créature toujours à la quête
9213
re, et d’elle pour Lui ; l’amour spirituel « dont
le
siège est en la créature toujours à la quête de l’être dont elle déco
9214
ur Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est en
la
créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’I
9215
uel « dont le siège est en la créature toujours à
la
quête de l’être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se d
9216
t le siège est en la créature toujours à la quête
de
l’être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre c
9217
e siège est en la créature toujours à la quête de
l’
être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre comm
9218
s à la quête de l’être dont elle découvre en elle
l’
Image, ou dont elle se découvre comme étant l’Image » ; enfin l’amour
9219
lle l’Image, ou dont elle se découvre comme étant
l’
Image » ; enfin l’amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses
9220
nt elle se découvre comme étant l’Image » ; enfin
l’
amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses désirs sans souci
9221
l’Image » ; enfin l’amour naturel, qui recherche
la
satisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et t
9222
in l’amour naturel, qui recherche la satisfaction
de
ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas !
9223
echerche la satisfaction de ses désirs sans souci
de
l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manièr
9224
erche la satisfaction de ses désirs sans souci de
l’
agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière d
9225
tisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément
de
l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière dont la plup
9226
faction de ses désirs sans souci de l’agrément de
l’
Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière dont la plupart
9227
de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi,
la
manière dont la plupart des gens d’aujourd’hui comprennent l’amour. »
9228
it Ibn Arabi, la manière dont la plupart des gens
d’
aujourd’hui comprennent l’amour. » Comment réconcilier l’amour naturel
9229
ont la plupart des gens d’aujourd’hui comprennent
l’
amour. » Comment réconcilier l’amour naturel (ou physique, comme on le
9230
rd’hui comprennent l’amour. » Comment réconcilier
l’
amour naturel (ou physique, comme on le dit improprement) avec l’amour
9231
éconcilier l’amour naturel (ou physique, comme on
le
dit improprement) avec l’amour spirituel ? Qui aime en nous, et pour
9232
(ou physique, comme on le dit improprement) avec
l’
amour spirituel ? Qui aime en nous, et pour qui ? « Ibn Arabi observe
9233
me en nous, et pour qui ? « Ibn Arabi observe que
les
plus parfaits amants mystiques sont ceux qui aiment Dieu simultanémen
9234
x-mêmes, parce que cette capacité révèle chez eux
l’
unification de leur double nature (le dénouement de la « conscience ma
9235
que cette capacité révèle chez eux l’unification
de
leur double nature (le dénouement de la « conscience malheureuse » en
9236
èle chez eux l’unification de leur double nature (
le
dénouement de la « conscience malheureuse » en proie aux déchirements
9237
’unification de leur double nature (le dénouement
de
la « conscience malheureuse » en proie aux déchirements). » Telle est
9238
ification de leur double nature (le dénouement de
la
« conscience malheureuse » en proie aux déchirements). » Telle est do
9239
se » en proie aux déchirements). » Telle est donc
la
personne unifiée et tel est son amour de soi-même. Quant à l’amour-pa
9240
est donc la personne unifiée et tel est son amour
de
soi-même. Quant à l’amour-passion (ici, non romantique !) il se situe
9241
unifiée et tel est son amour de soi-même. Quant à
l’
amour-passion (ici, non romantique !) il se situe au point où le regar
9242
n (ici, non romantique !) il se situe au point où
le
regard de l’âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible du
9243
n romantique !) il se situe au point où le regard
de
l’âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible du divin, ce
9244
omantique !) il se situe au point où le regard de
l’
âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible du divin, cette
9245
oint où le regard de l’âme reconnaît soudain dans
l’
Aimé cette Forme sensible du divin, cette théophanie que l’âme peut ai
9246
tte Forme sensible du divin, cette théophanie que
l’
âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’amour unifié. L’Aimé n’
9247
cette théophanie que l’âme peut aimer dans toutes
les
dimensions de l’amour unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet
9248
e que l’âme peut aimer dans toutes les dimensions
de
l’amour unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il es
9249
ue l’âme peut aimer dans toutes les dimensions de
l’
amour unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il est p
9250
mer dans toutes les dimensions de l’amour unifié.
L’
Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il est pour l’amour natu
9251
st plus alors un simple objet — comme il est pour
l’
amour naturel, possessif — mais une virtualité divine que l’amant « im
9252
turel, possessif — mais une virtualité divine que
l’
amant « imagine » (dont il devine l’Image) et qu’il tend à faire exist
9253
té divine que l’amant « imagine » (dont il devine
l’
Image) et qu’il tend à faire exister dans l’être aimé, par l’efficace
9254
evine l’Image) et qu’il tend à faire exister dans
l’
être aimé, par l’efficace de son amour pré-figurant. C’est préciséme
9255
qu’il tend à faire exister dans l’être aimé, par
l’
efficace de son amour pré-figurant. C’est précisément là que s’origi
9256
à faire exister dans l’être aimé, par l’efficace
de
son amour pré-figurant. C’est précisément là que s’origine la plus
9257
ré-figurant. C’est précisément là que s’origine
la
plus haute fonction de l’amour humain, celle-là même qui assure la co
9258
écisément là que s’origine la plus haute fonction
de
l’amour humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’o
9259
sément là que s’origine la plus haute fonction de
l’
amour humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’on a
9260
ction de l’amour humain, celle-là même qui assure
la
coalescence de ce que l’on a désigné historiquement comme amour court
9261
r humain, celle-là même qui assure la coalescence
de
ce que l’on a désigné historiquement comme amour courtois et amour my
9262
celle-là même qui assure la coalescence de ce que
l’
on a désigné historiquement comme amour courtois et amour mystique. Ca
9263
ement comme amour courtois et amour mystique. Car
l’
amour tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’ado
9264
ur courtois et amour mystique. Car l’amour tend à
la
transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’adossant à une lum
9265
r mystique. Car l’amour tend à la transfiguration
de
la figure aimée terrestre, en l’adossant à une lumière qui en fasse é
9266
ystique. Car l’amour tend à la transfiguration de
la
figure aimée terrestre, en l’adossant à une lumière qui en fasse éclo
9267
transfiguration de la figure aimée terrestre, en
l’
adossant à une lumière qui en fasse éclore toutes les virtualités surh
9268
adossant à une lumière qui en fasse éclore toutes
les
virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir de la fonction théophaniq
9269
clore toutes les virtualités surhumaines, jusqu’à
l’
investir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été de
9270
s les virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir
de
la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été des Figures f
9271
es virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir de
la
fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été des Figures fémi
9272
s, jusqu’à l’investir de la fonction théophanique
de
l’Ange (ainsi en a-t-il été des Figures féminines célébrées par les F
9273
jusqu’à l’investir de la fonction théophanique de
l’
Ange (ainsi en a-t-il été des Figures féminines célébrées par les Fede
9274
en a-t-il été des Figures féminines célébrées par
les
Fedeli d’amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qu
9275
té des Figures féminines célébrées par les Fedeli
d’
amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qui apparut
9276
ines célébrées par les Fedeli d’amore, compagnons
de
Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Me
9277
’amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été
de
celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia
9278
en a-t-il été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à
la
Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que l’amant tende à contemp
9279
qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure
de
la Sophia divine). Que l’amant tende à contempler l’être aimé, à s’un
9280
apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de
la
Sophia divine). Que l’amant tende à contempler l’être aimé, à s’unir
9281
la Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que
l’
amant tende à contempler l’être aimé, à s’unir en lui, à en perpétuer
9282
la Sophia divine). Que l’amant tende à contempler
l’
être aimé, à s’unir en lui, à en perpétuer la présence, son amour tend
9283
pler l’être aimé, à s’unir en lui, à en perpétuer
la
présence, son amour tend toujours à faire exister quelque chose qui n
9284
quelque chose qui n’est pas encore existant dans
l’
Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de l’amour du prochain selon
9285
ncore existant dans l’Aimé.111 On reconnaît ici
les
« notes » de l’amour du prochain selon Kierkegaard112, mais aussi sel
9286
dans l’Aimé.111 On reconnaît ici les « notes »
de
l’amour du prochain selon Kierkegaard112, mais aussi selon Swedenborg
9287
ns l’Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de
l’
amour du prochain selon Kierkegaard112, mais aussi selon Swedenborg :
9288
wedenborg : Comme tout bien procède du Seigneur,
le
Seigneur est, dans le sens suprême et au degré le plus éminent, le Pr
9289
t bien procède du Seigneur, le Seigneur est, dans
le
sens suprême et au degré le plus éminent, le Prochain ; c’est donc d’
9290
le Seigneur est, dans le sens suprême et au degré
le
plus éminent, le Prochain ; c’est donc d’après Lui que s’établissent
9291
dans le sens suprême et au degré le plus éminent,
le
Prochain ; c’est donc d’après Lui que s’établissent toutes les distin
9292
; c’est donc d’après Lui que s’établissent toutes
les
distinctions relatives au prochain, c’est-à-dire que chacun est le pr
9293
elatives au prochain, c’est-à-dire que chacun est
le
prochain en proportion de ce qu’il a quelque chose du Seigneur en lui
9294
t-à-dire que chacun est le prochain en proportion
de
ce qu’il a quelque chose du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit
9295
hose du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit
de
la même manière le bien qui procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un
9296
e du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit de
la
même manière le bien qui procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’
9297
lui ; or, comme nul ne reçoit de la même manière
le
bien qui procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’est pas le proch
9298
ocède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’est pas
le
prochain de la même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez deux
9299
gneur, il s’ensuit que l’un n’est pas le prochain
de
la même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez deux personnes un
9300
ur, il s’ensuit que l’un n’est pas le prochain de
la
même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez deux personnes un bi
9301
eux personnes un bien absolument identique… C’est
l’
amour qui fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité
9302
bien absolument identique… C’est l’amour qui fait
le
prochain, et chacun est le prochain selon la qualité de son amour.113
9303
C’est l’amour qui fait le prochain, et chacun est
le
prochain selon la qualité de son amour.113 En dépit de tout ce qui
9304
fait le prochain, et chacun est le prochain selon
la
qualité de son amour.113 En dépit de tout ce qui distingue la tran
9305
chain, et chacun est le prochain selon la qualité
de
son amour.113 En dépit de tout ce qui distingue la transparence (p
9306
on amour.113 En dépit de tout ce qui distingue
la
transparence (parfois trompeuse) du latin de l’ingénieur-philosophe S
9307
ngue la transparence (parfois trompeuse) du latin
de
l’ingénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’an
9308
e la transparence (parfois trompeuse) du latin de
l’
ingénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’analo
9309
du latin de l’ingénieur-philosophe Swedenborg et
la
poésie dense de l’Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le
9310
ngénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense
de
l’Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme conc
9311
nieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de
l’
Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme concret
9312
losophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe,
l’
analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme concret des souf
9313
’Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si
le
symbolisme concret des soufis transpose doublement tous les termes à
9314
isme concret des soufis transpose doublement tous
les
termes à la fois dans le surnaturel (ou monde céleste) et dans le sen
9315
anspose doublement tous les termes à la fois dans
le
surnaturel (ou monde céleste) et dans le sensible terrestre, la struc
9316
ois dans le surnaturel (ou monde céleste) et dans
le
sensible terrestre, la structure des relations entre Dieu, le vrai mo
9317
(ou monde céleste) et dans le sensible terrestre,
la
structure des relations entre Dieu, le vrai moi et le prochain reste
9318
terrestre, la structure des relations entre Dieu,
le
vrai moi et le prochain reste exactement comparable, comme le sont le
9319
tructure des relations entre Dieu, le vrai moi et
le
prochain reste exactement comparable, comme le sont les trois formes
9320
et le prochain reste exactement comparable, comme
le
sont les trois formes de l’amour que manifeste cette structure. Mais
9321
ochain reste exactement comparable, comme le sont
les
trois formes de l’amour que manifeste cette structure. Mais « l’Imagi
9322
tement comparable, comme le sont les trois formes
de
l’amour que manifeste cette structure. Mais « l’Imagination créatrice
9323
ent comparable, comme le sont les trois formes de
l’
amour que manifeste cette structure. Mais « l’Imagination créatrice »
9324
de l’amour que manifeste cette structure. Mais «
l’
Imagination créatrice » des soufis, comme l’angélologie du mazdéisme,
9325
ais « l’Imagination créatrice » des soufis, comme
l’
angélologie du mazdéisme, nous fait voir combien plus vivement l’unité
9326
u mazdéisme, nous fait voir combien plus vivement
l’
unité première et finale de tout amour ! Peut-être aussi nous fera-tel
9327
combien plus vivement l’unité première et finale
de
tout amour ! Peut-être aussi nous fera-telle entrevoir comment le myt
9328
Peut-être aussi nous fera-telle entrevoir comment
le
mythe de Tristan — en dépit du pseudo-bouddhisme tardivement emprunté
9329
aussi nous fera-telle entrevoir comment le mythe
de
Tristan — en dépit du pseudo-bouddhisme tardivement emprunté par Wagn
9330
ien » et trouve en lui ses origines archétypales.
La
passion du héros, que l’on peut interpréter (dans la légende primitiv
9331
s origines archétypales. La passion du héros, que
l’
on peut interpréter (dans la légende primitive et l’opéra) comme un am
9332
passion du héros, que l’on peut interpréter (dans
la
légende primitive et l’opéra) comme un amour dédié à sa propre âme114
9333
on peut interpréter (dans la légende primitive et
l’
opéra) comme un amour dédié à sa propre âme114, dont Iseut ne serait q
9334
édié à sa propre âme114, dont Iseut ne serait que
l’
image sensible, — et c’est pourquoi j’ai osé dire que Tristan n’aimait
9335
Iseut — cette passion n’est-elle pas mieux vue si
l’
on évoque les Fravarti du mazdéisme, les figures angéliques du vrai mo
9336
e passion n’est-elle pas mieux vue si l’on évoque
les
Fravarti du mazdéisme, les figures angéliques du vrai moi dans le mys
9337
eux vue si l’on évoque les Fravarti du mazdéisme,
les
figures angéliques du vrai moi dans le mysticisme soufi, et même la «
9338
azdéisme, les figures angéliques du vrai moi dans
le
mysticisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de sa
9339
ues du vrai moi dans le mysticisme soufi, et même
la
« rencontre aurorale » de l’âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n
9340
sticisme soufi, et même la « rencontre aurorale »
de
l’âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir dés
9341
cisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de
l’
âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré
9342
fi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et
de
sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour
9343
pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré
l’
amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à déc
9344
invat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour
de
l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir q
9345
at ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour de
l’
Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que
9346
st-ce pas pour avoir désiré l’amour de l’Ange que
les
amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que c’est leur p
9347
our avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants
de
la forêt du Morois en viennent à découvrir que c’est leur passion mêm
9348
avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de
la
forêt du Morois en viennent à découvrir que c’est leur passion même q
9349
vie », mais pour l’autre ? S’il est une « erreur
de
Tristan », motivant le malheur essentiel de sa passion, ce serait alo
9350
re ? S’il est une « erreur de Tristan », motivant
le
malheur essentiel de sa passion, ce serait alors dans le mode de la t
9351
rreur de Tristan », motivant le malheur essentiel
de
sa passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « cie
9352
eur essentiel de sa passion, ce serait alors dans
le
mode de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la fem
9353
ntiel de sa passion, ce serait alors dans le mode
de
la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que
9354
el de sa passion, ce serait alors dans le mode de
la
transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que l’o
9355
mode de la transposition du « ciel » sur Terre et
de
l’Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret.
9356
e de la transposition du « ciel » sur Terre et de
l’
Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ic
9357
ansposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en
la
femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ici, donc, t
9358
« ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que
l’
on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ici, donc, toute morale co
9359
Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir
l’
ultime secret. (Ici, donc, toute morale commune ou rationnelle, non st
9360
onnaliste, ne peut évidemment que se récuser.)
L’
école orientale La plupart des doctrines hindoues, et l’unanimité d
9361
rientale La plupart des doctrines hindoues, et
l’
unanimité des écoles bouddhistes, comme on l’a vu, nient la personne o
9362
, et l’unanimité des écoles bouddhistes, comme on
l’
a vu, nient la personne ou la survolent, ne connaissent que l’ego tout
9363
té des écoles bouddhistes, comme on l’a vu, nient
la
personne ou la survolent, ne connaissent que l’ego tout transitoire e
9364
ouddhistes, comme on l’a vu, nient la personne ou
la
survolent, ne connaissent que l’ego tout transitoire et le Soi tout i
9365
t la personne ou la survolent, ne connaissent que
l’
ego tout transitoire et le Soi tout impersonnel : « Il n’est qu’un Soi
9366
ent, ne connaissent que l’ego tout transitoire et
le
Soi tout impersonnel : « Il n’est qu’un Soi pour tous les êtres. 115
9367
tout impersonnel : « Il n’est qu’un Soi pour tous
les
êtres. 115 » L’individualité qui est là, qui tombe sous le sens, doit
9368
: « Il n’est qu’un Soi pour tous les êtres. 115 »
L’
individualité qui est là, qui tombe sous le sens, doit être exténuée m
9369
115 » L’individualité qui est là, qui tombe sous
le
sens, doit être exténuée méthodiquement (non point transfigurée ou gl
9370
n point transfigurée ou glorifiée) pour atteindre
le
Soi sans distinction, la Réalité sans visage, qui n’est ni ceci ni ce
9371
lorifiée) pour atteindre le Soi sans distinction,
la
Réalité sans visage, qui n’est ni ceci ni cela, mais qui est l’Immens
9372
s visage, qui n’est ni ceci ni cela, mais qui est
l’
Immensité, disent les hindous, et qui est le Vide disent les bouddhist
9373
ni ceci ni cela, mais qui est l’Immensité, disent
les
hindous, et qui est le Vide disent les bouddhistes. Du même coup se t
9374
i est l’Immensité, disent les hindous, et qui est
le
Vide disent les bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués les pro
9375
té, disent les hindous, et qui est le Vide disent
les
bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués les problèmes de l’amou
9376
les bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués
les
problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain
9377
s. Du même coup se trouvent évacués les problèmes
de
l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de p
9378
Du même coup se trouvent évacués les problèmes de
l’
amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de prot
9379
coup se trouvent évacués les problèmes de l’amour
de
soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagoniste
9380
t évacués les problèmes de l’amour de soi-même et
de
l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, c
9381
vacués les problèmes de l’amour de soi-même et de
l’
amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, ces
9382
es problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour
de
Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, ces problème
9383
nt avoir lieu (ou du moins être pris au sérieux).
L’
amour même est évacué. Il n’est plus que l’attrait des sexes agissant
9384
ieux). L’amour même est évacué. Il n’est plus que
l’
attrait des sexes agissant fatalement sur des milliards d’agrégats éph
9385
t des sexes agissant fatalement sur des milliards
d’
agrégats éphémères, combinés et défaits selon le cours des astres et l
9386
s d’agrégats éphémères, combinés et défaits selon
le
cours des astres et le Karma. Il ne peut être, pour l’esprit, qu’indi
9387
combinés et défaits selon le cours des astres et
le
Karma. Il ne peut être, pour l’esprit, qu’indifférent. (Quoique la mo
9388
urs des astres et le Karma. Il ne peut être, pour
l’
esprit, qu’indifférent. (Quoique la morale sociale condamne radicaleme
9389
eut être, pour l’esprit, qu’indifférent. (Quoique
la
morale sociale condamne radicalement l’adultère de la femme mariée ;
9390
(Quoique la morale sociale condamne radicalement
l’
adultère de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on
9391
a morale sociale condamne radicalement l’adultère
de
la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on le pense bi
9392
orale sociale condamne radicalement l’adultère de
la
femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on le pense bien)
9393
de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de
l’
amour, on le pense bien). « Écarte les choses, ô amant, ta voie est fu
9394
mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on
le
pense bien). « Écarte les choses, ô amant, ta voie est fuite ! » s’éc
9395
as au nom de l’amour, on le pense bien). « Écarte
les
choses, ô amant, ta voie est fuite ! » s’écriait saint Jean de la Cro
9396
uite ! » s’écriait saint Jean de la Croix. Écarte
le
prochain ! ajoutent les spirituels du védantisme et du bouddhisme. S’
9397
t Jean de la Croix. Écarte le prochain ! ajoutent
les
spirituels du védantisme et du bouddhisme. S’il est vrai que « la not
9398
védantisme et du bouddhisme. S’il est vrai que «
la
notion de Moi n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit
9399
e et du bouddhisme. S’il est vrai que « la notion
de
Moi n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte
9400
ddhisme. S’il est vrai que « la notion de Moi n’a
d’
accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte tibétain, l
9401
vrai que « la notion de Moi n’a d’accès que dans
la
pensée des sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi n
9402
n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme
le
dit un texte tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. « La moral
9403
ensée des sots », comme le dit un texte tibétain,
la
notion de Toi ne vaut pas mieux. « La morale bouddhique, qui est une
9404
sots », comme le dit un texte tibétain, la notion
de
Toi ne vaut pas mieux. « La morale bouddhique, qui est une sorte d’hy
9405
e tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. «
La
morale bouddhique, qui est une sorte d’hygiène spirituelle, tend à dé
9406
mieux. « La morale bouddhique, qui est une sorte
d’
hygiène spirituelle, tend à détruire, en nous, les causes de souffranc
9407
d’hygiène spirituelle, tend à détruire, en nous,
les
causes de souffrance pour autrui.116 » « On ne peut comprendre la nat
9408
spirituelle, tend à détruire, en nous, les causes
de
souffrance pour autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de l’u
9409
ffrance pour autrui.116 » « On ne peut comprendre
la
nature de l’ultime réalité qu’après avoir détruit tout attachement in
9410
ur autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature
de
l’ultime réalité qu’après avoir détruit tout attachement inné ou acqu
9411
autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de
l’
ultime réalité qu’après avoir détruit tout attachement inné ou acquis,
9412
ment inné ou acquis, pour ses semblables…117 » Et
le
Bouddha lui-même : « Qui a cent sortes d’amours a cent sortes de doul
9413
17 » Et le Bouddha lui-même : « Qui a cent sortes
d’
amours a cent sortes de douleurs ; qui a un amour a une douleur ; qui
9414
même : « Qui a cent sortes d’amours a cent sortes
de
douleurs ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas
9415
eurs ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a pas
d’
amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause es
9416
amour a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas
de
douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’A
9417
ur ; qui n’a pas d’amour n’a pas de douleur. » Si
l’
on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’Asie métaphysique
9418
pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes,
la
cause est entendue : l’Asie métaphysique ne connaît pas l’amour, — j’
9419
on s’en tient aux textes, la cause est entendue :
l’
Asie métaphysique ne connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu,
9420
est entendue : l’Asie métaphysique ne connaît pas
l’
amour, — j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-pas
9421
métaphysique ne connaît pas l’amour, — j’entends
l’
amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour
9422
sique ne connaît pas l’amour, — j’entends l’amour
de
Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour matrimo
9423
connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu,
de
soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour matrimonial. Mai
9424
j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain,
l’
amour-passion, et même l’amour matrimonial. Mais on me dira que l’Asie
9425
, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même
l’
amour matrimonial. Mais on me dira que l’Asie n’est pas toute spiritue
9426
et même l’amour matrimonial. Mais on me dira que
l’
Asie n’est pas toute spirituelle, et que la vie ne s’en tient pas aux
9427
ra que l’Asie n’est pas toute spirituelle, et que
la
vie ne s’en tient pas aux textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit
9428
x textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit pas
de
raisons pour que l’Orient réel soit plus conforme aux sermons du Boud
9429
a peut-être qu’on ne voit pas de raisons pour que
l’
Orient réel soit plus conforme aux sermons du Bouddha, que l’Europe au
9430
el soit plus conforme aux sermons du Bouddha, que
l’
Europe au Sermon sur la montagne. On aura tort. Car les grandes doctri
9431
ux sermons du Bouddha, que l’Europe au Sermon sur
la
montagne. On aura tort. Car les grandes doctrines religieuses de l’As
9432
rope au Sermon sur la montagne. On aura tort. Car
les
grandes doctrines religieuses de l’Asie n’ont jamais été révolutionna
9433
aura tort. Car les grandes doctrines religieuses
de
l’Asie n’ont jamais été révolutionnaires. Elles n’ont jamais prétendu
9434
ra tort. Car les grandes doctrines religieuses de
l’
Asie n’ont jamais été révolutionnaires. Elles n’ont jamais prétendu tr
9435
onnaires. Elles n’ont jamais prétendu transformer
l’
ensemble des réalités humaines : sociales, économiques et politiques,
9436
e religions), elles expriment ces réalités, elles
les
fixent et elles les consacrent (par les idoles et les yantras — signe
9437
expriment ces réalités, elles les fixent et elles
les
consacrent (par les idoles et les yantras — signes magiques et invari
9438
és, elles les fixent et elles les consacrent (par
les
idoles et les yantras — signes magiques et invariables —, par les rit
9439
fixent et elles les consacrent (par les idoles et
les
yantras — signes magiques et invariables —, par les rites quotidiens
9440
s yantras — signes magiques et invariables —, par
les
rites quotidiens omniprésents, par le régime des castes et la condamn
9441
les —, par les rites quotidiens omniprésents, par
le
régime des castes et la condamnation de toute curiosité du monde) ; d
9442
tidiens omniprésents, par le régime des castes et
la
condamnation de toute curiosité du monde) ; d’autre part, en tant que
9443
ents, par le régime des castes et la condamnation
de
toute curiosité du monde) ; d’autre part, en tant que doctrines elles
9444
tant que doctrines elles proposent aux spirituels
les
moyens de s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les
9445
ctrines elles proposent aux spirituels les moyens
de
s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions
9446
pirituels les moyens de s’en évader en dérangeant
le
moins de choses possible. Les religions abrahamiques, au contraire, m
9447
les moyens de s’en évader en dérangeant le moins
de
choses possible. Les religions abrahamiques, au contraire, monothéist
9448
évader en dérangeant le moins de choses possible.
Les
religions abrahamiques, au contraire, monothéistes et communautaires,
9449
traire, monothéistes et communautaires, attaquent
l’
ensemble des relations humaines et prennent à partie, un à un, tout in
9450
un à un, tout individu tel qu’il est, décidées à
le
transformer en vérité118. Elles provoquent d’innombrables réactions.
9451
s à le transformer en vérité118. Elles provoquent
d’
innombrables réactions. Il est par suite inévitable que l’existence ré
9452
rables réactions. Il est par suite inévitable que
l’
existence réelle, en Occident, ressemble moins à la doctrine que ce n’
9453
’existence réelle, en Occident, ressemble moins à
la
doctrine que ce n’était le cas, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l
9454
ent, ressemble moins à la doctrine que ce n’était
le
cas, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme. Le
9455
était le cas, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons
l’
exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en
9456
as, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’exemple
de
l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de
9457
jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’exemple de
l’
érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de sex
9458
jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme.
Le
shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de sexualité : il
9459
ns l’exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique
le
cosmos tout entier en termes de sexualité : il pose le désir à la bas
9460
smos tout entier en termes de sexualité : il pose
le
désir à la base de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la me
9461
ntier en termes de sexualité : il pose le désir à
la
base de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la mesure où ell
9462
termes de sexualité : il pose le désir à la base
de
tout. « Nous ne désirons des choses que dans la mesure où elles nous
9463
e de tout. « Nous ne désirons des choses que dans
la
mesure où elles nous procurent une jouissance. La divinité n’est un o
9464
la mesure où elles nous procurent une jouissance.
La
divinité n’est un objet d’amour que parce qu’elle représente une volu
9465
curent une jouissance. La divinité n’est un objet
d’
amour que parce qu’elle représente une volupté sans mélange… Le désir
9466
arce qu’elle représente une volupté sans mélange…
Le
désir du luxurieux pour la femme n’existe que parce qu’il voit en ell
9467
volupté sans mélange… Le désir du luxurieux pour
la
femme n’existe que parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir,
9468
ur la femme n’existe que parce qu’il voit en elle
la
forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la
9469
me n’existe que parce qu’il voit en elle la forme
de
son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possessio
9470
parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir,
la
source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance
9471
l voit en elle la forme de son plaisir, la source
de
sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir
9472
de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans
la
joie de la possession, la souffrance du désir est pour un instant apa
9473
plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie
de
la possession, la souffrance du désir est pour un instant apaisée… et
9474
isir, la source de sa jouissance. Dans la joie de
la
possession, la souffrance du désir est pour un instant apaisée… et l’
9475
de sa jouissance. Dans la joie de la possession,
la
souffrance du désir est pour un instant apaisée… et l’homme perçoit d
9476
uffrance du désir est pour un instant apaisée… et
l’
homme perçoit dans le plaisir sa propre nature essentielle, qui est la
9477
pour un instant apaisée… et l’homme perçoit dans
le
plaisir sa propre nature essentielle, qui est la joie. Toute jouissan
9478
le plaisir sa propre nature essentielle, qui est
la
joie. Toute jouissance, tout plaisir est une expérience du divin… Mai
9479
e, tout plaisir est une expérience du divin… Mais
l’
amour parfait est celui dont l’objet n’est pas limité. C’est cet amour
9480
nce du divin… Mais l’amour parfait est celui dont
l’
objet n’est pas limité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour d
9481
l’objet n’est pas limité. C’est cet amour qui est
l’
amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté trans
9482
pas limité. C’est cet amour qui est l’amour pur,
l’
amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119.
9483
ité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour
de
l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, l
9484
. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour de
l’
amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le d
9485
our qui est l’amour pur, l’amour de l’amour même,
l’
amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir
9486
est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour
de
l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir érotiqu
9487
l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de
l’
Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir érotique,
9488
our de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma,
le
dieu du plaisir érotique, est vénéré par les yogis, « car c’est lui s
9489
Kâma, le dieu du plaisir érotique, est vénéré par
les
yogis, « car c’est lui seul, lorsqu’il est satisfait, qui peut libére
9490
i seul, lorsqu’il est satisfait, qui peut libérer
l’
esprit du désir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’homme
9491
qui peut libérer l’esprit du désir… Ce n’est pas
le
plaisir mais le désir qui lie l’homme et qui est un obstacle à son pr
9492
r l’esprit du désir… Ce n’est pas le plaisir mais
le
désir qui lie l’homme et qui est un obstacle à son progrès spirituel.
9493
ir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie
l’
homme et qui est un obstacle à son progrès spirituel.120 » Et encore :
9494
s spirituel.120 » Et encore : « Celui qui cherche
l’
amour dans l’espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage
9495
20 » Et encore : « Celui qui cherche l’amour dans
l’
espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les p
9496
ncore : « Celui qui cherche l’amour dans l’espoir
d’
une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les plaisirs s
9497
herche l’amour dans l’espoir d’une jouissance est
la
victime du désir. Le sage accepte les plaisirs sensuels quand ils vie
9498
’espoir d’une jouissance est la victime du désir.
Le
sage accepte les plaisirs sensuels quand ils viennent, mais avec un c
9499
uissance est la victime du désir. Le sage accepte
les
plaisirs sensuels quand ils viennent, mais avec un cœur détaché. Il n
9500
n du plaisir comme expérience du divin, comparons-
les
aux diatribes d’un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée
9501
expérience du divin, comparons-les aux diatribes
d’
un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre
9502
arons-les aux diatribes d’un saint Paul annonçant
la
« colère de Dieu, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les
9503
x diatribes d’un saint Paul annonçant la « colère
de
Dieu, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les « infâmes »,
9504
ant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre
les
« impudiques » et les « infâmes », contre « tous ceux qui se sont liv
9505
u, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et
les
« infâmes », contre « tous ceux qui se sont livrés à l’impureté, selo
9506
nfâmes », contre « tous ceux qui se sont livrés à
l’
impureté, selon les convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Pur
9507
tous ceux qui se sont livrés à l’impureté, selon
les
convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra,
9508
e sont livrés à l’impureté, selon les convoitises
de
leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata,
9509
, selon les convoitises de leur cœur. » Comparons
le
Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires
9510
itises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana,
le
Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du p
9511
cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra,
le
Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du phallus, aux tr
9512
ns le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata,
les
copieux commentaires sur le culte du phallus, aux traités des Pères d
9513
tra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur
le
culte du phallus, aux traités des Pères de l’Église sur l’ascèse et s
9514
du phallus, aux traités des Pères de l’Église sur
l’
ascèse et sur la chasteté, et nous comprendrons à quel point Kierkegaa
9515
traités des Pères de l’Église sur l’ascèse et sur
la
chasteté, et nous comprendrons à quel point Kierkegaard voyait juste
9516
oint Kierkegaard voyait juste quand il disait que
le
christianisme, en condamnant la sensualité au nom de l’esprit, l’a po
9517
and il disait que le christianisme, en condamnant
la
sensualité au nom de l’esprit, l’a posée comme réalité et catégorie s
9518
istianisme, en condamnant la sensualité au nom de
l’
esprit, l’a posée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans les lit
9519
, en condamnant la sensualité au nom de l’esprit,
l’
a posée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans les littératures
9520
osée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans
les
littératures de l’Asie, on trouvera peu d’exemples convaincants — pou
9521
é et catégorie spirituelle. Dans les littératures
de
l’Asie, on trouvera peu d’exemples convaincants — pour ma part, je n’
9522
t catégorie spirituelle. Dans les littératures de
l’
Asie, on trouvera peu d’exemples convaincants — pour ma part, je n’en
9523
Dans les littératures de l’Asie, on trouvera peu
d’
exemples convaincants — pour ma part, je n’en connais point — de ce qu
9524
vaincants — pour ma part, je n’en connais point —
de
ce que nous baptisons amour-passion, et l’on sait à quel point cette
9525
oint — de ce que nous baptisons amour-passion, et
l’
on sait à quel point cette forme de l’amour est liée à ses expressions
9526
ur-passion, et l’on sait à quel point cette forme
de
l’amour est liée à ses expressions. La passion et l’amour mystique, l
9527
passion, et l’on sait à quel point cette forme de
l’
amour est liée à ses expressions. La passion et l’amour mystique, l’ér
9528
ette forme de l’amour est liée à ses expressions.
La
passion et l’amour mystique, l’érotisme et l’amour du prochain, sont
9529
l’amour est liée à ses expressions. La passion et
l’
amour mystique, l’érotisme et l’amour du prochain, sont des problèmes
9530
ses expressions. La passion et l’amour mystique,
l’
érotisme et l’amour du prochain, sont des problèmes occidentaux, posés
9531
ns. La passion et l’amour mystique, l’érotisme et
l’
amour du prochain, sont des problèmes occidentaux, posés à tous par le
9532
sont des problèmes occidentaux, posés à tous par
les
rigueurs mal tolérées de dogmes et de doctrines impératives, cependan
9533
ntaux, posés à tous par les rigueurs mal tolérées
de
dogmes et de doctrines impératives, cependant que les voies de sagess
9534
à tous par les rigueurs mal tolérées de dogmes et
de
doctrines impératives, cependant que les voies de sagesse asiatiques
9535
dogmes et de doctrines impératives, cependant que
les
voies de sagesse asiatiques sont seulement proposées, — à quelques-un
9536
de doctrines impératives, cependant que les voies
de
sagesse asiatiques sont seulement proposées, — à quelques-uns. Les re
9537
iques sont seulement proposées, — à quelques-uns.
Les
recettes de plaisir, ou d’immortalité par la rétention du semen, sont
9538
ulement proposées, — à quelques-uns. Les recettes
de
plaisir, ou d’immortalité par la rétention du semen, sont liées en As
9539
es, — à quelques-uns. Les recettes de plaisir, ou
d’
immortalité par la rétention du semen, sont liées en Asie à la piété,
9540
ns. Les recettes de plaisir, ou d’immortalité par
la
rétention du semen, sont liées en Asie à la piété, tandis que nos cou
9541
é par la rétention du semen, sont liées en Asie à
la
piété, tandis que nos coutumes viennent d’un vieux fond païen et que
9542
Asie à la piété, tandis que nos coutumes viennent
d’
un vieux fond païen et que notre hygiène moderne se veut « scientifiqu
9543
iène moderne se veut « scientifique ». À cause de
la
nature du christianisme et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhi
9544
fique ». À cause de la nature du christianisme et
de
la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occide
9545
ue ». À cause de la nature du christianisme et de
la
nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident
9546
use de la nature du christianisme et de la nature
de
l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en con
9547
de la nature du christianisme et de la nature de
l’
hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en confli
9548
et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme,
la
vie réelle de l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vi
9549
e de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle
de
l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’
9550
e l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de
l’
Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asi
9551
, la vie réelle de l’Occident est en conflit avec
la
foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est en symbiose avec ses reli
9552
l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que
la
vie réelle de l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la sym
9553
en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle
de
l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces f
9554
conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de
l’
Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces form
9555
l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si
la
symétrie de ces formules inquiète, revenons au quotidien banal, pris
9556
en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie
de
ces formules inquiète, revenons au quotidien banal, pris sur le vif :
9557
s inquiète, revenons au quotidien banal, pris sur
le
vif : plutôt qu’une infinie bibliographie rameutée à l’appui de mes d
9558
te notation plaisante dans un roman moderne, dont
l’
auteur se trouve être un brahmane védantin : « J’avais vécu en Europe,
9559
usé une Européenne : apparemment, cela me donnait
l’
invraisemblable privilège de comprendre les choses de l’amour.122 » C
9560
ment, cela me donnait l’invraisemblable privilège
de
comprendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orien
9561
donnait l’invraisemblable privilège de comprendre
les
choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident =
9562
nvraisemblable privilège de comprendre les choses
de
l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident = non-moi —
9563
aisemblable privilège de comprendre les choses de
l’
amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident = non-moi — per
9564
rendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore :
le
cliché Orient — Occident = non-moi — personne, qui a peut-être moins
9565
e moins cours en Orient que dans certains milieux
d’
Europe et d’Amérique sérieusement éperdus de sagesse asiatique, me par
9566
s en Orient que dans certains milieux d’Europe et
d’
Amérique sérieusement éperdus de sagesse asiatique, me paraît appeler
9567
lieux d’Europe et d’Amérique sérieusement éperdus
de
sagesse asiatique, me paraît appeler deux remarques, à vrai dire d’in
9568
ue, me paraît appeler deux remarques, à vrai dire
d’
inégale importance, et qu’on voudrait déconcertantes. 1. Précaution de
9569
, et qu’on voudrait déconcertantes. 1. Précaution
de
méthode dialectique. — Au défi de dogmes sublimes et qui prétendent t
9570
. 1. Précaution de méthode dialectique. — Au défi
de
dogmes sublimes et qui prétendent transfigurer la vie concrète, l’Occ
9571
de dogmes sublimes et qui prétendent transfigurer
la
vie concrète, l’Occident répond par des mythes symbolisant ses résist
9572
s et qui prétendent transfigurer la vie concrète,
l’
Occident répond par des mythes symbolisant ses résistances naturelles,
9573
mbolisant ses résistances naturelles, et qui font
l’
intérêt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des
9574
ses résistances naturelles, et qui font l’intérêt
de
sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des voies aux
9575
, et qui font l’intérêt de sa vie amoureuse. Mais
l’
Orient se contente de proposer des voies aux Renonçants (ou sannyasins
9576
êt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente
de
proposer des voies aux Renonçants (ou sannyasins) qui ont épuisé la c
9577
ies aux Renonçants (ou sannyasins) qui ont épuisé
la
coupe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et s
9578
çants (ou sannyasins) qui ont épuisé la coupe, ou
la
dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et surtout pas de
9579
s) qui ont épuisé la coupe, ou la dédaignent. Pas
de
drame, encore moins de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais
9580
upe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins
de
tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais d’innombrables variété
9581
e drame, encore moins de tragique, et surtout pas
de
tout ou rien, mais d’innombrables variétés dans l’approche de l’ultim
9582
de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais
d’
innombrables variétés dans l’approche de l’ultime réalité. Où nous ver
9583
e tout ou rien, mais d’innombrables variétés dans
l’
approche de l’ultime réalité. Où nous verrions contradiction, antinomi
9584
ien, mais d’innombrables variétés dans l’approche
de
l’ultime réalité. Où nous verrions contradiction, antinomie, ils ne m
9585
, mais d’innombrables variétés dans l’approche de
l’
ultime réalité. Où nous verrions contradiction, antinomie, ils ne mont
9586
nces ne s’opposent pas. S’il arrive que certaines
de
leurs croyances semblent bien se confondre avec les nôtres (semblent
9587
les nôtres (semblent bien affirmer, par exemple,
la
réalité de la personne ou du prochain) on n’en saurait déduire qu’ell
9588
(semblent bien affirmer, par exemple, la réalité
de
la personne ou du prochain) on n’en saurait déduire qu’elles excluent
9589
emblent bien affirmer, par exemple, la réalité de
la
personne ou du prochain) on n’en saurait déduire qu’elles excluent le
9590
déduire qu’elles excluent leur contraire, ou que
l’
on s’était mépris sur le vrai sens de leurs affirmations répétées du c
9591
nt leur contraire, ou que l’on s’était mépris sur
le
vrai sens de leurs affirmations répétées du contraire (comme la non-e
9592
aire, ou que l’on s’était mépris sur le vrai sens
de
leurs affirmations répétées du contraire (comme la non-existence du m
9593
e leurs affirmations répétées du contraire (comme
la
non-existence du moi). Illustrons cela. L’idée de vocation personnell
9594
(comme la non-existence du moi). Illustrons cela.
L’
idée de vocation personnelle accomplie aux dépens de l’individu est lo
9595
la non-existence du moi). Illustrons cela. L’idée
de
vocation personnelle accomplie aux dépens de l’individu est loin d’êt
9596
e de vocation personnelle accomplie aux dépens de
l’
individu est loin d’être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché e
9597
nelle accomplie aux dépens de l’individu est loin
d’
être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action
9598
aux dépens de l’individu est loin d’être absente
de
la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action qui est ton de
9599
x dépens de l’individu est loin d’être absente de
la
Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action qui est ton devoi
9600
de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis
l’
action qui est ton devoir, car en accomplissant l’action sans attachem
9601
l’action qui est ton devoir, car en accomplissant
l’
action sans attachement, l’homme obtient le but suprême. (III, 19.) No
9602
, car en accomplissant l’action sans attachement,
l’
homme obtient le but suprême. (III, 19.) Notre propre devoir, si humbl
9603
issant l’action sans attachement, l’homme obtient
le
but suprême. (III, 19.) Notre propre devoir, si humble qu’il soit, va
9604
opre devoir, si humble qu’il soit, vaut mieux que
le
devoir parfaitement accompli d’un autre. Le dharma d’un autre est ple
9605
t, vaut mieux que le devoir parfaitement accompli
d’
un autre. Le dharma d’un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et da
9606
x que le devoir parfaitement accompli d’un autre.
Le
dharma d’un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upani
9607
evoir parfaitement accompli d’un autre. Le dharma
d’
un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : L
9608
compli d’un autre. Le dharma d’un autre est plein
de
dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de ri
9609
n autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans
les
upanishads : La vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sa
9610
de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads :
La
vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sans avoir réalisé
9611
35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi
de
rien à celui qui quitte ce monde sans avoir réalisé son propre monde
9612
propre monde intérieur. Elle reste invécue, comme
les
Vedas non récités, ou toute action non accomplie. (Brihad-âranyaka Up
9613
oute action non accomplie. (Brihad-âranyaka Up.)
La
notion de l’amour du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer au
9614
n non accomplie. (Brihad-âranyaka Up.) La notion
de
l’amour du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer aussi son en
9615
on accomplie. (Brihad-âranyaka Up.) La notion de
l’
amour du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer aussi son ennem
9616
anyaka Up.) La notion de l’amour du prochain, et
l’
injonction évangélique d’aimer aussi son ennemi ne sont pas absentes d
9617
l’amour du prochain, et l’injonction évangélique
d’
aimer aussi son ennemi ne sont pas absentes du bouddhisme : car l’enne
9618
n ennemi ne sont pas absentes du bouddhisme : car
l’
ennemi et toi-même ne diffèrent que par les attachements du moi phénom
9619
e : car l’ennemi et toi-même ne diffèrent que par
les
attachements du moi phénoménal, tandis qu’ils participent du même Soi
9620
même Soi véritable, qui seul importe. « Surmonte
le
mal par le bien », dit le Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me n
9621
éritable, qui seul importe. « Surmonte le mal par
le
bien », dit le Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me nuisent, me
9622
eul importe. « Surmonte le mal par le bien », dit
le
Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me nuisent, me raillent, et to
9623
i me calomnient, me nuisent, me raillent, et tous
les
autres, obtiennent l’illumination spirituelle », dit Shantideva. Et S
9624
sent, me raillent, et tous les autres, obtiennent
l’
illumination spirituelle », dit Shantideva. Et Suzuki, qui enseigna le
9625
tuelle », dit Shantideva. Et Suzuki, qui enseigna
le
zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plu
9626
antideva. Et Suzuki, qui enseigna le zen à toutes
les
Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à l’Europe, va
9627
enseigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées
de
l’Occident, et de plus en plus à l’Europe, va jusqu’à dire que la mét
9628
seigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de
l’
Occident, et de plus en plus à l’Europe, va jusqu’à dire que la méthod
9629
ues dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à
l’
Europe, va jusqu’à dire que la méthode bouddhiste « consiste à transfo
9630
t de plus en plus à l’Europe, va jusqu’à dire que
la
méthode bouddhiste « consiste à transformer Éros en Agapè 123 ». Je r
9631
philosophie sans dogmatique. Nous parlerons alors
d’
inconséquence logique ? Mais notre science n’a-t-elle pas inventé plus
9632
utre ? Elles ne se contredisent pas davantage que
les
énoncés spirituels correspondant à différents niveaux d’évolution, à
9633
cés spirituels correspondant à différents niveaux
d’
évolution, à différents degrés d’éveil de la conscience… 2. Mise en qu
9634
fférents niveaux d’évolution, à différents degrés
d’
éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. —
9635
niveaux d’évolution, à différents degrés d’éveil
de
la conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. — Dans le
9636
veaux d’évolution, à différents degrés d’éveil de
la
conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. — Dans le rom
9637
d’éveil de la conscience… 2. Mise en question par
l’
expérience vécue. — Dans le roman de Raja Rao qu’on vient de citer, ce
9638
. Mise en question par l’expérience vécue. — Dans
le
roman de Raja Rao qu’on vient de citer, cette sentence d’un upanishad
9639
question par l’expérience vécue. — Dans le roman
de
Raja Rao qu’on vient de citer, cette sentence d’un upanishad reparaît
9640
de Raja Rao qu’on vient de citer, cette sentence
d’
un upanishad reparaît à plusieurs reprises : En vérité, à quoi se rap
9641
usieurs reprises : En vérité, à quoi se rapporte
l’
amour d’un mari pour sa femme ? Non point à la femme, mais en vérité a
9642
reprises : En vérité, à quoi se rapporte l’amour
d’
un mari pour sa femme ? Non point à la femme, mais en vérité au Soi qu
9643
rte l’amour d’un mari pour sa femme ? Non point à
la
femme, mais en vérité au Soi qui est en elle.124 En présence d’une
9644
ence d’une telle phrase, j’éprouve d’abord ceci :
le
sentiment d’une immédiate et vive reconnaissance. Car toute vérité su
9645
lle phrase, j’éprouve d’abord ceci : le sentiment
d’
une immédiate et vive reconnaissance. Car toute vérité sur l’amour est
9646
iate et vive reconnaissance. Car toute vérité sur
l’
amour est immédiatement reconnue par celui qui s’est mis en quête d’un
9647
atement reconnue par celui qui s’est mis en quête
d’
un savoir de l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de
9648
nnue par celui qui s’est mis en quête d’un savoir
de
l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’es
9649
e par celui qui s’est mis en quête d’un savoir de
l’
amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est p
9650
e l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que
le
Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel
9651
ur qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi
de
l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On co
9652
qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de
l’
Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On conna
9653
rte qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas
le
vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On connaît les définition
9654
Dieu des chrétiens, qui est personnel. On connaît
les
définitions. Mais je retrouve ici mon expérience. C’est seulement à p
9655
artir de là que nos questions deviennent capables
de
réponses. Sur cette phrase des upanishads, sur le dialogue qui peut s
9656
de réponses. Sur cette phrase des upanishads, sur
le
dialogue qui peut s’instituer à partir d’expériences reconnues, on po
9657
ds, sur le dialogue qui peut s’instituer à partir
d’
expériences reconnues, on pourrait écrire tout un livre. (Mais si c’ét
9658
récisément, ici, touche à sa fin ?) Je disais que
l’
amour vrai, c’est discerner dans l’autre — pour l’avoir reconnu tout d
9659
l’amour vrai, c’est discerner dans l’autre — pour
l’
avoir reconnu tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour
9660
— pour l’avoir reconnu tout d’abord en soi-même —
le
vrai moi, sujet de l’amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’
9661
nnu tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet
de
l’amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut deve
9662
tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de
l’
amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut devenir
9663
d en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour, et
l’
aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce p
9664
sujet de l’amour, et l’aider à prendre conscience
de
ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lum
9665
nce de ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce pas
l’
aider à réfléchir la lumière de l’amour créateur ? Non, ce serait-là t
9666
ou peut devenir. N’est-ce pas l’aider à réfléchir
la
lumière de l’amour créateur ? Non, ce serait-là trop dire, et pas ass
9667
enir. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lumière
de
l’amour créateur ? Non, ce serait-là trop dire, et pas assez. Aimer,
9668
r. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lumière de
l’
amour créateur ? Non, ce serait-là trop dire, et pas assez. Aimer, c’e
9669
as assez. Aimer, c’est aider l’autre à se’ situer
de
telle manière que la lumière se voie en lui, mais qu’en même temps le
9670
t aider l’autre à se’ situer de telle manière que
la
lumière se voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’amant
9671
la lumière se voie en lui, mais qu’en même temps
le
vrai moi de l’amant s’y découvre, autrement éclairé, et par là subtil
9672
se voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi
de
l’amant s’y découvre, autrement éclairé, et par là subtilement changé
9673
voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de
l’
amant s’y découvre, autrement éclairé, et par là subtilement changé, u
9674
gé, un peu plus lui-même qu’avant : amour mutuel.
L’
expérience est la même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière
9675
ui-même qu’avant : amour mutuel. L’expérience est
la
même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom q
9676
mutuel. L’expérience est la même, ou du moins je
la
sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom qu’on lui donne qui diffè
9677
e est la même, ou du moins je la sens telle. Mais
la
lumière ? Est-ce le Nom qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’autr
9678
moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce
le
Nom qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’autre ? Le point du dial
9679
-ce le Nom qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi
d’
autre ? Le point du dialogue est ici. Un point seulement, sans étendue
9680
qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’autre ?
Le
point du dialogue est ici. Un point seulement, sans étendue, mais sel
9681
ici. Un point seulement, sans étendue, mais selon
le
regard que nous portons sur lui, il en jaillit un monde ou l’autre :
9682
tons sur lui, il en jaillit un monde ou l’autre :
l’
Occidental ou l’Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté
9683
en jaillit un monde ou l’autre : l’Occidental ou
l’
Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté, nous les payon
9684
nde ou l’autre : l’Occidental ou l’Oriental. Tous
les
risques d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses
9685
re : l’Occidental ou l’Oriental. Tous les risques
d’
erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêti
9686
tal ou l’Oriental. Tous les risques d’erreur sont
de
notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêtissement spirit
9687
ous les risques d’erreur sont de notre côté, nous
les
payons par les névroses ou l’abêtissement spirituel. Eux sont telleme
9688
d’erreur sont de notre côté, nous les payons par
les
névroses ou l’abêtissement spirituel. Eux sont tellement en garde con
9689
e notre côté, nous les payons par les névroses ou
l’
abêtissement spirituel. Eux sont tellement en garde contre l’illusion,
9690
ent spirituel. Eux sont tellement en garde contre
l’
illusion, qu’ils l’ont mise en facteur commun dans tout ce qui existe
9691
sont tellement en garde contre l’illusion, qu’ils
l’
ont mise en facteur commun dans tout ce qui existe (à tel point que le
9692
r commun dans tout ce qui existe (à tel point que
le
seul fait d’exister devient pour eux l’équivalent de notre péché orig
9693
tout ce qui existe (à tel point que le seul fait
d’
exister devient pour eux l’équivalent de notre péché originel). Ils en
9694
point que le seul fait d’exister devient pour eux
l’
équivalent de notre péché originel). Ils en ont fait autant pour les n
9695
seul fait d’exister devient pour eux l’équivalent
de
notre péché originel). Ils en ont fait autant pour les névroses qui s
9696
otre péché originel). Ils en ont fait autant pour
les
névroses qui s’attaquent à nos « agrégats » individuels : le cosmos a
9697
qui s’attaquent à nos « agrégats » individuels :
le
cosmos actuel tout entier semble résulter — selon leurs sages — d’une
9698
tout entier semble résulter — selon leurs sages —
d’
une gigantesque schizophrénie du Soi. (Mais il sera finalement résorbé
9699
é, tout s’arrangera.) Ils en ont fait autant pour
les
personnes potentialisées dans une seule Personne-cosmique (Purusha do
9700
es dans une seule Personne-cosmique (Purusha dont
la
contrepartie actualisante est Prakriti), finalement dissociée et fond
9701
est Prakriti), finalement dissociée et fondu dans
le
Soi : « Tu es Cela ». Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais
9702
dissociée et fondu dans le Soi : « Tu es Cela ».
Le
drame individuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est le contraire
9703
« Tu es Cela ». Le drame individuel est noyé dans
le
Tout. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erre
9704
. Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais
le
Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erreur sont liés à
9705
ndividuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est
le
contraire du drame. Tous les risques d’erreur sont liés à notre amour
9706
out. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous
les
risques d’erreur sont liés à notre amour ; et plus l’amour est passio
9707
Tout est le contraire du drame. Tous les risques
d’
erreur sont liés à notre amour ; et plus l’amour est passionné, exigea
9708
isques d’erreur sont liés à notre amour ; et plus
l’
amour est passionné, exigeant, singulier, plus grand le risque. Ce que
9709
ur est passionné, exigeant, singulier, plus grand
le
risque. Ce que nous croyons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’imag
9710
e nous croyons aimer en elle, est-ce elle-même ou
l’
image de notre ange ? Ce que nous avons cru voir en elle, et que nous
9711
royons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’image
de
notre ange ? Ce que nous avons cru voir en elle, et que nous déifions
9712
à ses dépens, est-ce notre anima projetée ? Tous
les
psychanalystes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’être ai
9713
tre anima projetée ? Tous les psychanalystes nous
l’
ont dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pi
9714
ojetée ? Tous les psychanalystes nous l’ont dit :
l’
erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pires conflits
9715
les psychanalystes nous l’ont dit : l’erreur sur
la
personne de l’être aimé est la source des pires conflits, une violenc
9716
alystes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne
de
l’être aimé est la source des pires conflits, une violence faite à l’
9717
stes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de
l’
être aimé est la source des pires conflits, une violence faite à l’âme
9718
dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est
la
source des pires conflits, une violence faite à l’âme de l’autre, à s
9719
a source des pires conflits, une violence faite à
l’
âme de l’autre, à son corps ou à son esprit — ou encore à son moi tota
9720
ce des pires conflits, une violence faite à l’âme
de
l’autre, à son corps ou à son esprit — ou encore à son moi total non
9721
on reconnu, non respecté dans son autonomie. Ici,
le
brahmane intervient : — Si tu cherches le Soi à travers elle, si tu a
9722
e. Ici, le brahmane intervient : — Si tu cherches
le
Soi à travers elle, si tu as compris l’impermanence et t’exerces aux
9723
cherches le Soi à travers elle, si tu as compris
l’
impermanence et t’exerces aux « vues justes » comme disait le Bouddha
9724
nce et t’exerces aux « vues justes » comme disait
le
Bouddha — qui était l’un des nôtres, un Indien —, si tu vois bien ce
9725
tu vois bien ce que tu vois et portes ton amour à
l’
immuable seul, toutes ces erreurs que tu craignais sont illusoires. Co
9726
s erreurs que tu craignais sont illusoires. Comme
le
moi. — La vue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier le troub
9727
que tu craignais sont illusoires. Comme le moi. —
La
vue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier le trouble. Dans c
9728
ue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier
le
trouble. Dans ce moi peu ou point différencié que la vie nous offre,
9729
trouble. Dans ce moi peu ou point différencié que
la
vie nous offre, avec son programme génétique insondablement plus anci
9730
notre individu naturel, et qui lui survivra dans
le
cours des siècles, sans surprises et mille fois réincarné — la vue ju
9731
siècles, sans surprises et mille fois réincarné —
la
vue juste imagine — au sens fort — la personne. Il ne faut pas jeter
9732
réincarné — la vue juste imagine — au sens fort —
la
personne. Il ne faut pas jeter la vie avec l’erreur, mais aimer mieux
9733
au sens fort — la personne. Il ne faut pas jeter
la
vie avec l’erreur, mais aimer mieux. Non pas éteindre ou dépasser, ma
9734
t — la personne. Il ne faut pas jeter la vie avec
l’
erreur, mais aimer mieux. Non pas éteindre ou dépasser, mais transmute
9735
igurer ! Aimer mieux, c’est apprendre à discerner
la
raison d’être — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-mê
9736
imer mieux, c’est apprendre à discerner la raison
d’
être — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce cor
9737
est apprendre à discerner la raison d’être — donc
d’
être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce corps visible que
9738
discerner la raison d’être — donc d’être unique —
de
l’autre aimé, comme de soi-même. Ce corps visible que vient animer un
9739
tre — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme
de
soi-même. Ce corps visible que vient animer un mouvement singulier et
9740
vient animer un mouvement singulier et fascinant
de
l’être… « Aimer ce que jamais on ne verra deux fois ! » — Aimer, c’es
9741
ent animer un mouvement singulier et fascinant de
l’
être… « Aimer ce que jamais on ne verra deux fois ! » — Aimer, c’est v
9742
on ne verra deux fois ! » — Aimer, c’est vouloir
l’
immortel, non l’éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite l’amour. C
9743
x fois ! » — Aimer, c’est vouloir l’immortel, non
l’
éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite l’amour. Cela n’empêche pa
9744
non l’éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite
l’
amour. Cela n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir
9745
ien en soi qui mérite l’amour. Cela n’empêche pas
la
poésie, les amours poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont
9746
qui mérite l’amour. Cela n’empêche pas la poésie,
les
amours poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont la femme a b
9747
n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni
le
désir, ni « cette adoration dont la femme a besoin pour s’accomplir,
9748
poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont
la
femme a besoin pour s’accomplir, et par ce culte que nous lui rendons
9749
e que nous lui rendons, nous arrivons à connaître
le
monde et à l’anéantir en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva,
9750
rendons, nous arrivons à connaître le monde et à
l’
anéantir en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est d
9751
arrivons à connaître le monde et à l’anéantir en
l’
absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est dissoute et le
9752
ir en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva,
la
femme est dissoute et le monde avec elle. Car le monde ne doit pas êt
9753
ue nous devenions Shiva, la femme est dissoute et
le
monde avec elle. Car le monde ne doit pas être refusé mais dissous.12
9754
la femme est dissoute et le monde avec elle. Car
le
monde ne doit pas être refusé mais dissous.125 » — Je veux voir l’aut
9755
le à la fois ce que je vois et ce qui fait que je
la
vois unique : ce vrai moi pressenti par l’amour seul, et qui est elle
9756
que je la vois unique : ce vrai moi pressenti par
l’
amour seul, et qui est elle-même. Tu dis le Soi, ce n’est personne. —
9757
ti par l’amour seul, et qui est elle-même. Tu dis
le
Soi, ce n’est personne. — Il n’y a personne. Personne ne peut aimer,
9758
— Il n’y a personne. Personne ne peut aimer, sauf
l’
égoïste. Il y a l’amour, et nous pouvons seulement devenir amour. Et t
9759
e. Personne ne peut aimer, sauf l’égoïste. Il y a
l’
amour, et nous pouvons seulement devenir amour. Et tu sais bien que tu
9760
on « Dieu » dans ses créatures, puisqu’il est dit
de
Lui qu’il est amour. — Mais Dieu pour nous est une Personne, et nous
9761
e comme personnes bien distinctes. Tu ne vois pas
la
femme que tu crois aimer. — Quand je saurai aimer le Soi en elle, je
9762
femme que tu crois aimer. — Quand je saurai aimer
le
Soi en elle, je ne serai plus moi, elle ne sera plus elle, et les die
9763
je ne serai plus moi, elle ne sera plus elle, et
les
dieux mêmes me serviront. Tout et tous L’Orient voudrait exténu
9764
les dieux mêmes me serviront. Tout et tous
L’
Orient voudrait exténuer, « émacier le réel tangible126 », pour rejoin
9765
et tous L’Orient voudrait exténuer, « émacier
le
réel tangible126 », pour rejoindre l’Un primordial. Quand ses dieux m
9766
nt fait leur office et fait leur temps, il y aura
le
Soi seul en tout. À la consommation des temps, répond saint Paul, « D
9767
fait leur temps, il y aura le Soi seul en tout. À
la
consommation des temps, répond saint Paul, « Dieu sera tout en tous.
9768
Dieu sera tout en tous. » Depuis six millénaires,
les
sages de l’Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l
9769
tout en tous. » Depuis six millénaires, les sages
de
l’Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du
9770
t en tous. » Depuis six millénaires, les sages de
l’
Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du Mu
9771
s de l’Asie n’ont pas varié dans leur croyance en
la
dualité de l’Un et du Multiple, dualité finalement illusoire puisqu’u
9772
n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité
de
l’Un et du Multiple, dualité finalement illusoire puisqu’un jour — do
9773
lement illusoire puisqu’un jour — dont ils savent
la
date — la vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul,
9774
usoire puisqu’un jour — dont ils savent la date —
la
vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans lais
9775
uisqu’un jour — dont ils savent la date — la vie,
le
cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans laisser aucu
9776
— dont ils savent la date — la vie, le cosmos et
les
dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans laisser aucune trace, comm
9777
laisser aucune trace, comme n’ayant pas eu lieu.
Le
triomphe de ces spirituels et de leur eschatologie se confondra ce jo
9778
une trace, comme n’ayant pas eu lieu. Le triomphe
de
ces spirituels et de leur eschatologie se confondra ce jour-là avec l
9779
ant pas eu lieu. Le triomphe de ces spirituels et
de
leur eschatologie se confondra ce jour-là avec l’aboutissement d’un p
9780
de leur eschatologie se confondra ce jour-là avec
l’
aboutissement d’un processus entièrement matériel calculé par la scien
9781
ogie se confondra ce jour-là avec l’aboutissement
d’
un processus entièrement matériel calculé par la science occidentale :
9782
t d’un processus entièrement matériel calculé par
la
science occidentale : mais personne ne sera là pour constater que leu
9783
ne sera là pour constater que leurs doctrines sur
la
Lumière finale et sur le Vide n’auront été, dans leur ensemble, qu’un
9784
que leurs doctrines sur la Lumière finale et sur
le
Vide n’auront été, dans leur ensemble, qu’une immense transposition s
9785
s leur ensemble, qu’une immense transposition sur
les
plans poétique et religieux du second principe de la thermodynamique.
9786
es plans poétique et religieux du second principe
de
la thermodynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer
9787
plans poétique et religieux du second principe de
la
thermodynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à l
9788
nd principe de la thermodynamique. L’autre moitié
de
l’humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, p
9789
principe de la thermodynamique. L’autre moitié de
l’
humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, plei
9790
’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à
la
réalité tangible, insuffisante, pleine de mystères, des apparences ac
9791
e fer à la réalité tangible, insuffisante, pleine
de
mystères, des apparences actuelles, qu’elle s’évertue en conséquence
9792
nséquence à scruter et à modifier. Elle parie sur
la
vie et contre l’entropie127. Elle ne sait plus d’où lui vient cette p
9793
er et à modifier. Elle parie sur la vie et contre
l’
entropie127. Elle ne sait plus d’où lui vient cette passion qui a prod
9794
la vie et contre l’entropie127. Elle ne sait plus
d’
où lui vient cette passion qui a produit la technique et les sciences,
9795
t plus d’où lui vient cette passion qui a produit
la
technique et les sciences, mais aussi nos structures sociales et poli
9796
vient cette passion qui a produit la technique et
les
sciences, mais aussi nos structures sociales et politiques, les droit
9797
mais aussi nos structures sociales et politiques,
les
droits de l’homme et une extraordinaire avidité. Le sens réel de l’av
9798
droits de l’homme et une extraordinaire avidité.
Le
sens réel de l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîn
9799
homme et une extraordinaire avidité. Le sens réel
de
l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est
9800
me et une extraordinaire avidité. Le sens réel de
l’
aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est vra
9801
ire avidité. Le sens réel de l’aventure échappe à
la
majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est vrai qu’on ne saurait gu
9802
Le sens réel de l’aventure échappe à la majorité
de
ceux qu’elle entraîne. Et il est vrai qu’on ne saurait guère le conce
9803
e entraîne. Et il est vrai qu’on ne saurait guère
le
concevoir sans une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de sa
9804
’on ne saurait guère le concevoir sans une vision
de
sa fin anticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre èr
9805
le concevoir sans une vision de sa fin anticipée.
La
petite phrase de saint Paul au début de notre ère, « Dieu tout en tou
9806
une vision de sa fin anticipée. La petite phrase
de
saint Paul au début de notre ère, « Dieu tout en tous », d’un seul tr
9807
nticipée. La petite phrase de saint Paul au début
de
notre ère, « Dieu tout en tous », d’un seul trait fulgurant décrit ce
9808
aul au début de notre ère, « Dieu tout en tous »,
d’
un seul trait fulgurant décrit cette fin. Dès lors, au duel de l’Un et
9809
ait fulgurant décrit cette fin. Dès lors, au duel
de
l’Un et du Multiple est substitué le drame de l’Un et des uniques —
9810
ors, au duel de l’Un et du Multiple est substitué
le
drame de l’Un et des uniques — à l’anéantissement final dans l’uniss
9811
uel de l’Un et du Multiple est substitué le drame
de
l’Un et des uniques — à l’anéantissement final dans l’unisson, l’har
9812
st substitué le drame de l’Un et des uniques — à
l’
anéantissement final dans l’unisson, l’harmonie d’un chœur infini ; —
9813
n et des uniques — à l’anéantissement final dans
l’
unisson, l’harmonie d’un chœur infini ; — à la régressive extinction d
9814
iques — à l’anéantissement final dans l’unisson,
l’
harmonie d’un chœur infini ; — à la régressive extinction des différen
9815
l’anéantissement final dans l’unisson, l’harmonie
d’
un chœur infini ; — à la régressive extinction des différences éphémèr
9816
ans l’unisson, l’harmonie d’un chœur infini ; — à
la
régressive extinction des différences éphémères, leur mort et transfi
9817
ces éphémères, leur mort et transfiguration ; — à
l’
individuel aboli par une longue aspiration de l’Atman, le personnel ét
9818
— à l’individuel aboli par une longue aspiration
de
l’Atman, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imaginatio
9819
à l’individuel aboli par une longue aspiration de
l’
Atman, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imagination.
9820
iduel aboli par une longue aspiration de l’Atman,
le
personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imagination. Ce sont l
9821
aspiration de l’Atman, le personnel éternisé par
l’
effort vivifiant de l’Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux vue
9822
man, le personnel éternisé par l’effort vivifiant
de
l’Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux vues des spirituels. Q
9823
, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de
l’
Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux vues des spirituels. Quel
9824
x doctrines, deux vues des spirituels. Quelle est
la
vraie ? Si les sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vé
9825
eux vues des spirituels. Quelle est la vraie ? Si
les
sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la con
9826
es spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages
de
l’Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation
9827
spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages de
l’
Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation de
9828
sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra
le
vérifier à la consommation des temps, pas même le Soi qui dormira dan
9829
ient ont raison, personne ne pourra le vérifier à
la
consommation des temps, pas même le Soi qui dormira dans un sommeil s
9830
le vérifier à la consommation des temps, pas même
le
Soi qui dormira dans un sommeil sans rêves — leur idée du bonheur — e
9831
r — entre deux Créations totalement insensées. Si
les
saints de l’Occident ont raison, ils seront seuls à être là pour le s
9832
eux Créations totalement insensées. Si les saints
de
l’Occident ont raison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La
9833
Créations totalement insensées. Si les saints de
l’
Occident ont raison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La doc
9834
ident ont raison, ils seront seuls à être là pour
le
savoir. La doctrine qui peut devenir vraie sera celle que nous choisi
9835
aison, ils seront seuls à être là pour le savoir.
La
doctrine qui peut devenir vraie sera celle que nous choisirons, en vé
9836
e sera celle que nous choisirons, en vérité vécue
de
conscience et d’action. Les résultats actuels et historiques sont amb
9837
nous choisirons, en vérité vécue de conscience et
d’
action. Les résultats actuels et historiques sont ambigus à l’infini,
9838
irons, en vérité vécue de conscience et d’action.
Les
résultats actuels et historiques sont ambigus à l’infini, pour nos me
9839
s résultats actuels et historiques sont ambigus à
l’
infini, pour nos mesures. Les peuples sont dans l’ignorance malheureus
9840
riques sont ambigus à l’infini, pour nos mesures.
Les
peuples sont dans l’ignorance malheureuse des origines et des fins de
9841
l’infini, pour nos mesures. Les peuples sont dans
l’
ignorance malheureuse des origines et des fins de ce qu’ils croient, b
9842
l’ignorance malheureuse des origines et des fins
de
ce qu’ils croient, bien qu’ils en vivent plus ou moins bien, et même
9843
parfois pour leurs croyances. Nous voyons ce que
l’
Orient est resté jusqu’ici, et que ses doctrines d’extinction n’ont pa
9844
’Orient est resté jusqu’ici, et que ses doctrines
d’
extinction n’ont pas tué l’illusion du moi ; au contraire, ce moi sans
9845
, et que ses doctrines d’extinction n’ont pas tué
l’
illusion du moi ; au contraire, ce moi sans valeur est en train de fai
9846
aloir ses revendications, par plusieurs centaines
de
millions de bouches à nourrir, et demain de cerveaux à diriger. Nous
9847
vendications, par plusieurs centaines de millions
de
bouches à nourrir, et demain de cerveaux à diriger. Nous pressentons
9848
aines de millions de bouches à nourrir, et demain
de
cerveaux à diriger. Nous pressentons dans la terreur et l’espérance c
9849
main de cerveaux à diriger. Nous pressentons dans
la
terreur et l’espérance ce que l’Occident peut devenir : soit s’englou
9850
ux à diriger. Nous pressentons dans la terreur et
l’
espérance ce que l’Occident peut devenir : soit s’engloutir dans l’ill
9851
pressentons dans la terreur et l’espérance ce que
l’
Occident peut devenir : soit s’engloutir dans l’illusion de la matière
9852
e l’Occident peut devenir : soit s’engloutir dans
l’
illusion de la matière (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir
9853
t peut devenir : soit s’engloutir dans l’illusion
de
la matière (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir sa vocation
9854
eut devenir : soit s’engloutir dans l’illusion de
la
matière (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir sa vocation av
9855
oit s’engloutir dans l’illusion de la matière (et
l’
Orient aurait eu raison), soit accomplir sa vocation aventureuse, — dé
9856
t accomplir sa vocation aventureuse, — déchiffrer
l’
Être dans le singulier et les structures de l’énergie universelle. Car
9857
sa vocation aventureuse, — déchiffrer l’Être dans
le
singulier et les structures de l’énergie universelle. Car c’est au se
9858
tureuse, — déchiffrer l’Être dans le singulier et
les
structures de l’énergie universelle. Car c’est au secret des personne
9859
iffrer l’Être dans le singulier et les structures
de
l’énergie universelle. Car c’est au secret des personnes que nous ten
9860
rer l’Être dans le singulier et les structures de
l’
énergie universelle. Car c’est au secret des personnes que nous tenton
9861
ar c’est au secret des personnes que nous tentons
d’
écouter la Personne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le
9862
u secret des personnes que nous tentons d’écouter
la
Personne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le Soi. « D’a
9863
us tentons d’écouter la Personne, mais c’est dans
la
matière que nous cherchons le Soi. « D’autant plus nous connaissons l
9864
ne, mais c’est dans la matière que nous cherchons
le
Soi. « D’autant plus nous connaissons les choses particulières, dit S
9865
’est dans la matière que nous cherchons le Soi. «
D’
autant plus nous connaissons les choses particulières, dit Spinoza, d’
9866
herchons le Soi. « D’autant plus nous connaissons
les
choses particulières, dit Spinoza, d’autant plus nous connaissons Die
9867
onnaissons les choses particulières, dit Spinoza,
d’
autant plus nous connaissons Dieu. » La création tout entière, « soumi
9868
t Spinoza, d’autant plus nous connaissons Dieu. »
La
création tout entière, « soumise à la vanité » mais travaillée par «
9869
ons Dieu. » La création tout entière, « soumise à
la
vanité » mais travaillée par « un ardent désir, attend la révélation
9870
é » mais travaillée par « un ardent désir, attend
la
révélation des fils de Dieu » (Romains, 8). Et saint Justin, l’œcumén
9871
« un ardent désir, attend la révélation des fils
de
Dieu » (Romains, 8). Et saint Justin, l’œcuménique du iie siècle, os
9872
des fils de Dieu » (Romains, 8). Et saint Justin,
l’
œcuménique du iie siècle, ose parler d’un salut de la Matière. À forc
9873
t Justin, l’œcuménique du iie siècle, ose parler
d’
un salut de la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mes
9874
’œcuménique du iie siècle, ose parler d’un salut
de
la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la
9875
uménique du iie siècle, ose parler d’un salut de
la
Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vu
9876
, ose parler d’un salut de la Matière. À force de
l’
étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et d
9877
d’un salut de la Matière. À force de l’étreindre
de
ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recompo
9878
la Matière. À force de l’étreindre de ses mains,
de
la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épie
9879
Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de
la
mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier d
9880
ce de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par
la
vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secr
9881
étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue,
de
la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, com
9882
eindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de
la
dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme
9883
ins, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et
de
la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, ce
9884
, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de
la
recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette
9885
par la vue, de la dissoudre et de la recomposer,
de
l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette matière du cos
9886
r la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de
l’
épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette matière du cosmos
9887
recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme
l’
alchimiste, cette matière du cosmos en expansion, de l’atome élusif, d
9888
alchimiste, cette matière du cosmos en expansion,
de
l’atome élusif, des corps vivants, l’homme d’Occident ne cherche pas
9889
himiste, cette matière du cosmos en expansion, de
l’
atome élusif, des corps vivants, l’homme d’Occident ne cherche pas seu
9890
expansion, de l’atome élusif, des corps vivants,
l’
homme d’Occident ne cherche pas seulement à dévoiler ses lois secrètes
9891
on, de l’atome élusif, des corps vivants, l’homme
d’
Occident ne cherche pas seulement à dévoiler ses lois secrètes, mais à
9892
cette voie, qu’il aille jusqu’au bout ! Pour lui
la
Réalité est dans l’individuel, et l’Être dans les raisons d’être des
9893
ille jusqu’au bout ! Pour lui la Réalité est dans
l’
individuel, et l’Être dans les raisons d’être des uniques. Or ce choix
9894
t ! Pour lui la Réalité est dans l’individuel, et
l’
Être dans les raisons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’a
9895
la Réalité est dans l’individuel, et l’Être dans
les
raisons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la c
9896
est dans l’individuel, et l’Être dans les raisons
d’
être des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la connaissance
9897
raisons d’être des uniques. Or ce choix est celui
de
l’amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est u
9898
sons d’être des uniques. Or ce choix est celui de
l’
amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est uniq
9899
re des uniques. Or ce choix est celui de l’amour,
de
la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est unique, à voi
9900
des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de
la
connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est unique, à voir d
9901
hoix est celui de l’amour, de la connaissance par
l’
amour, car tout ce qui existe est unique, à voir de près, comme voit l
9902
’amour, car tout ce qui existe est unique, à voir
de
près, comme voit l’amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de
9903
qui existe est unique, à voir de près, comme voit
l’
amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de la Personne, p. 22.
9904
l’amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte
de
la Personne, p. 22. (Cet ouvrage est le meilleur exposé du personnali
9905
amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de
la
Personne, p. 22. (Cet ouvrage est le meilleur exposé du personnalisme
9906
écouverte de la Personne, p. 22. (Cet ouvrage est
le
meilleur exposé du personnalisme moderne, par un psychanalyste assez
9907
si Ch. Baudoin me paraît un peu trop pessimiste,
de
son propre point de vue, D. T. Suzuki passe la mesure dans l’autre se
9908
e, de son propre point de vue, D. T. Suzuki passe
la
mesure dans l’autre sens lorsqu’il écrit avec une évidente satisfacti
9909
orsqu’il écrit avec une évidente satisfaction : «
La
psychologie moderne, en fait, a éliminé l’ego comme entité. » (Mystic
9910
on : « La psychologie moderne, en fait, a éliminé
l’
ego comme entité. » (Mysticism : Christian and Buddhist, p. 39.) La ps
9911
é. » (Mysticism : Christian and Buddhist, p. 39.)
La
psychologie dont il parle est occidentale. Cherchant à guérir les « m
9912
dont il parle est occidentale. Cherchant à guérir
les
« maladies du moi », elle le confirme comme entité et le renforce, lo
9913
Cherchant à guérir les « maladies du moi », elle
le
confirme comme entité et le renforce, loin de l’éliminer. 95. Henry
9914
ladies du moi », elle le confirme comme entité et
le
renforce, loin de l’éliminer. 95. Henry Corbin : L’Imagination créat
9915
le confirme comme entité et le renforce, loin de
l’
éliminer. 95. Henry Corbin : L’Imagination créatrice dans le soufisme
9916
renforce, loin de l’éliminer. 95. Henry Corbin :
L’
Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn Arabi, 1958, p. 28 et 50.
9917
95. Henry Corbin : L’Imagination créatrice dans
le
soufisme d’Ibn Arabi, 1958, p. 28 et 50. 96. Ibid., p. 131. 97. He
9918
Corbin : L’Imagination créatrice dans le soufisme
d’
Ibn Arabi, 1958, p. 28 et 50. 96. Ibid., p. 131. 97. Henry Corbin :
9919
. 131. 97. Henry Corbin : Terre céleste et corps
de
résurrection, 1960, p. 31. 98. Sur les solutions proposées par l’Ind
9920
e et corps de résurrection, 1960, p. 31. 98. Sur
les
solutions proposées par l’Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain
9921
1960, p. 31. 98. Sur les solutions proposées par
l’
Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain, voir A, David-Neel : Immo
9922
31. 98. Sur les solutions proposées par l’Inde,
le
taoïsme, et le bouddhisme tibétain, voir A, David-Neel : Immortalité
9923
es solutions proposées par l’Inde, le taoïsme, et
le
bouddhisme tibétain, voir A, David-Neel : Immortalité et Réincarnatio
9924
ion, 1961. 99. Parole attribuée au Bouddha, dans
la
tradition des Théravadins (hynayânistes). 100. Cf. Alexandra David-N
9925
(hynayânistes). 100. Cf. Alexandra David-Neel :
Le
Bouddhisme du Bouddha, 1960, p. 51-59. 101. D. T. Suzuki : Mysticis
9926
cism : Christian and Buddhist, 1956, p. 47. 102.
Le
Dhamma pada, trad. angl. Radakrishnan. 103. A. David-Neel donne un
9927
103. A. David-Neel donne une Parabole tibétaine
de
la « personne » dans l’op. cit. « Une personne » ressemble à une ass
9928
3. A. David-Neel donne une Parabole tibétaine de
la
« personne » dans l’op. cit. « Une personne » ressemble à une assemb
9929
ne une Parabole tibétaine de la « personne » dans
l’
op. cit. « Une personne » ressemble à une assemblée composée d’une qu
9930
Une personne » ressemble à une assemblée composée
d’
une quantité de membres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de
9931
ressemble à une assemblée composée d’une quantité
de
membres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de ses membres se
9932
une assemblée composée d’une quantité de membres.
La
discussion ne cesse jamais. Parfois, un de ses membres se lève, prono
9933
mbres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un
de
ses membres se lève, prononce un discours, préconise une action ; ses
9934
un discours, préconise une action ; ses collègues
l’
approuvent et il est décidé qu’il sera fait suivant ce qu’il a proposé
9935
qu’il a proposé. D’autres fois, plusieurs membres
de
l’assemblée se lèvent ensemble, proposent des choses différentes et c
9936
il a proposé. D’autres fois, plusieurs membres de
l’
assemblée se lèvent ensemble, proposent des choses différentes et chac
9937
emble, proposent des choses différentes et chacun
d’
eux appuie ses propositions sur des raisons particulières. On en vient
9938
collègues. Il advient aussi que certains membres
de
l’assemblée la quittent d’eux-mêmes ; d’autres sont graduellement pou
9939
llègues. Il advient aussi que certains membres de
l’
assemblée la quittent d’eux-mêmes ; d’autres sont graduellement poussé
9940
advient aussi que certains membres de l’assemblée
la
quittent d’eux-mêmes ; d’autres sont graduellement poussés au-dehors
9941
i que certains membres de l’assemblée la quittent
d’
eux-mêmes ; d’autres sont graduellement poussés au-dehors et d’autres,
9942
ssés au-dehors et d’autres, encore, sont expulsés
de
force par leurs collègues. Pendant ce temps, de nouveaux venus s’intr
9943
s de force par leurs collègues. Pendant ce temps,
de
nouveaux venus s’introduisent dans l’assemblée, soit en s’y glissant
9944
t ce temps, de nouveaux venus s’introduisent dans
l’
assemblée, soit en s’y glissant doucement, soit en enfonçant les porte
9945
soit en s’y glissant doucement, soit en enfonçant
les
portes. On remarque encore que certains membres de l’assemblée dépéri
9946
s portes. On remarque encore que certains membres
de
l’assemblée dépérissent lentement ; leur voix devient faible, on fini
9947
ortes. On remarque encore que certains membres de
l’
assemblée dépérissent lentement ; leur voix devient faible, on finit p
9948
; leur voix devient faible, on finit par ne plus
l’
entendre. Au contraire, d’autres qui étaient débiles et timides se for
9949
dissent, et finissent par s’instituer dictateurs.
Les
membres de cette assemblée, ce sont les éléments physiques et mentaux
9950
finissent par s’instituer dictateurs. Les membres
de
cette assemblée, ce sont les éléments physiques et mentaux qui consti
9951
ctateurs. Les membres de cette assemblée, ce sont
les
éléments physiques et mentaux qui constituent la « personne » ; ce so
9952
les éléments physiques et mentaux qui constituent
la
« personne » ; ce sont nos instincts, nos tendances, nos idées, nos c
9953
nos idées, nos croyances, nos désirs, etc. Chacun
de
ceux-ci se trouve être, de par les causes qui l’ont engendré, le desc
9954
rs, etc. Chacun de ceux-ci se trouve être, de par
les
causes qui l’ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples l
9955
de ceux-ci se trouve être, de par les causes qui
l’
ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples lignes de cause
9956
rouve être, de par les causes qui l’ont engendré,
le
descendant et l’héritier de multiples lignes de causes, de multiples
9957
r les causes qui l’ont engendré, le descendant et
l’
héritier de multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomè
9958
s qui l’ont engendré, le descendant et l’héritier
de
multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomènes remonta
9959
, le descendant et l’héritier de multiples lignes
de
causes, de multiples séries de phénomènes remontant loin dans le pass
9960
dant et l’héritier de multiples lignes de causes,
de
multiples séries de phénomènes remontant loin dans le passé et dont l
9961
e multiples lignes de causes, de multiples séries
de
phénomènes remontant loin dans le passé et dont les traces se perdent
9962
ultiples séries de phénomènes remontant loin dans
le
passé et dont les traces se perdent dans les profondeurs de l’éternit
9963
e phénomènes remontant loin dans le passé et dont
les
traces se perdent dans les profondeurs de l’éternité. » Nous connaiss
9964
dans le passé et dont les traces se perdent dans
les
profondeurs de l’éternité. » Nous connaissons assez bien cela en Occi
9965
t dont les traces se perdent dans les profondeurs
de
l’éternité. » Nous connaissons assez bien cela en Occident. Bismarck
9966
ont les traces se perdent dans les profondeurs de
l’
éternité. » Nous connaissons assez bien cela en Occident. Bismarck écr
9967
n Occident. Bismarck écrit : « Faust se plaignait
d’
avoir deux âmes en lui. J’ai en moi une foule d’âmes turbulentes. Et t
9968
t d’avoir deux âmes en lui. J’ai en moi une foule
d’
âmes turbulentes. Et tout se passe comme dans une république. » À rega
9969
sse comme dans une république. » À regarder ainsi
le
moi, on le perd assurément et par méthode. Car il est forme dominante
9970
ans une république. » À regarder ainsi le moi, on
le
perd assurément et par méthode. Car il est forme dominante et gouvern
9971
est forme dominante et gouvernante. Si on tentait
de
l’observer à l’aide d’un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait p
9972
forme dominante et gouvernante. Si on tentait de
l’
observer à l’aide d’un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait plus
9973
nte et gouvernante. Si on tentait de l’observer à
l’
aide d’un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait plus qu’une vaste
9974
gouvernante. Si on tentait de l’observer à l’aide
d’
un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait plus qu’une vaste illusi
9975
n tentait de l’observer à l’aide d’un microscope,
l’
éléphant lui aussi ne serait plus qu’une vaste illusion. 104. Les Q
9976
ssi ne serait plus qu’une vaste illusion. 104.
Les
Questions de Milinda (Milindahunha), Ier siècle A. D. Milinda est le
9977
plus qu’une vaste illusion. 104. Les Questions
de
Milinda (Milindahunha), Ier siècle A. D. Milinda est le roi indo-grec
9978
inda (Milindahunha), Ier siècle A. D. Milinda est
le
roi indo-grec Ménandre, qui vivait au IIe siècle av. J.-C. Nagasena,
9979
304-305. 107. Ces deux phrases sont à rapprocher
de
cette vue d’un soufi : « Le paradis du gnostique fidèle, c’est son co
9980
. Ces deux phrases sont à rapprocher de cette vue
d’
un soufi : « Le paradis du gnostique fidèle, c’est son corps même, et
9981
ses sont à rapprocher de cette vue d’un soufi : «
Le
paradis du gnostique fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’ho
9982
dis du gnostique fidèle, c’est son corps même, et
l’
enfer de l’homme sans foi ni connaissance c’est également son corps mê
9983
nostique fidèle, c’est son corps même, et l’enfer
de
l’homme sans foi ni connaissance c’est également son corps même. » (C
9984
tique fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de
l’
homme sans foi ni connaissance c’est également son corps même. » (Cit.
9985
161.) 108. Aurore, 517. 109. Voir sur ce point
les
beaux essais de Hans Heinrich Schaeder recueillis dans Der Mensch in
9986
re, 517. 109. Voir sur ce point les beaux essais
de
Hans Heinrich Schaeder recueillis dans Der Mensch in Orient und Okzid
9987
ividuum in islam. 110. Ibn Arabi, in H. Corbin,
L’
Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn’Arabi, p. III. 111. Id.
9988
Arabi, in H. Corbin, L’Imagination créatrice dans
le
soufisme d’Ibn’Arabi, p. III. 111. Id. ibid., p. 117. 112. Cf. sup
9989
Corbin, L’Imagination créatrice dans le soufisme
d’
Ibn’Arabi, p. III. 111. Id. ibid., p. 117. 112. Cf. supra, p. 125 à
9990
supra, p. 125 à 127. 113. Emmanuel Swedenborg :
La
Nouvelle Jérusalem et sa doctrine céleste, § 86 à 89. 114. C’est à p
9991
», et qui n’est tel qu’aux yeux de celui qui nie
l’
âme ; mais alors, d’où viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passio
9992
qu’aux yeux de celui qui nie l’âme ; mais alors,
d’
où viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la
9993
alors, d’où viendrait cet amour, à qui irait-il ?
La
passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115.
9994
viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passion
de
Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upani
9995
amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est
la
preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upanishad. 116. Ale
9996
ui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve
de
l’âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upanishad. 116. Alexandra Dav
9997
irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de
l’
âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upanishad. 116. Alexandra David-
9998
115. Katha upanishad. 116. Alexandra David-Neel,
Le
Bouddhisme du Bouddha, p. 45. 117. Chang Chen-Chi, The Practice of
9999
i, The Practice of zen. 118. Tout cela vaut pour
l’
islam, bien entendu, au moins autant que pour le christianisme et le j
10000
r l’islam, bien entendu, au moins autant que pour
le
christianisme et le judaïsme. « Dans l’Arabe, tout est colère », écri
10001
ndu, au moins autant que pour le christianisme et
le
judaïsme. « Dans l’Arabe, tout est colère », écrit Henri Michaux. « S
10002
que pour le christianisme et le judaïsme. « Dans
l’
Arabe, tout est colère », écrit Henri Michaux. « Son bonjour : « Que l
10003
ère », écrit Henri Michaux. « Son bonjour : « Que
le
salut soit sur quiconque suit la vraie religion ». (La vraie ! Aux au
10004
bonjour : « Que le salut soit sur quiconque suit
la
vraie religion ». (La vraie ! Aux autres, pas de bonjour.) » 119. L
10005
lut soit sur quiconque suit la vraie religion ». (
La
vraie ! Aux autres, pas de bonjour.) » 119. Lingopasanâ rahasya. 1
10006
la vraie religion ». (La vraie ! Aux autres, pas
de
bonjour.) » 119. Lingopasanâ rahasya. 120. Alain Daniélou, Le Poly
10007
119. Lingopasanâ rahasya. 120. Alain Daniélou,
Le
Polythéisme hindou, p. 474. 121. Gopala-uttara-tapîni upanishad. 1
10008
Gopala-uttara-tapîni upanishad. 122. Raja Rao,
Le
Serpent et la Corde, 1959, p. 28. Je ne saurais trop inciter mes lect
10009
a-tapîni upanishad. 122. Raja Rao, Le Serpent et
la
Corde, 1959, p. 28. Je ne saurais trop inciter mes lecteurs à lire ce
10010
lecteurs à lire ce beau roman autobiographique :
la
fraîcheur poétique ou mieux, l’euphorie spirituelle qui baigne l’œuvr
10011
utobiographique : la fraîcheur poétique ou mieux,
l’
euphorie spirituelle qui baigne l’œuvre, situe dans la réalité ce que
10012
tique ou mieux, l’euphorie spirituelle qui baigne
l’
œuvre, situe dans la réalité ce que je n’entends ici que formuler. Je
10013
phorie spirituelle qui baigne l’œuvre, situe dans
la
réalité ce que je n’entends ici que formuler. Je ne connais rien dans
10014
entends ici que formuler. Je ne connais rien dans
la
littérature qui confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est
10015
rien dans la littérature qui confronte avec plus
de
tendresse et de rigueur l’Est et l’Ouest. Lire aussi, mais c’est beau
10016
ttérature qui confronte avec plus de tendresse et
de
rigueur l’Est et l’Ouest. Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendr
10017
ui confronte avec plus de tendresse et de rigueur
l’
Est et l’Ouest. Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendre pour les
10018
nte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est et
l’
Ouest. Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendre pour les deux, c’e
10019
Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendre pour
les
deux, c’est même féroce, le chef-d’œuvre d’Henri Michaux, Un Barbare
10020
up moins tendre pour les deux, c’est même féroce,
le
chef-d’œuvre d’Henri Michaux, Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudol
10021
pour les deux, c’est même féroce, le chef-d’œuvre
d’
Henri Michaux, Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Li
10022
e d’Henri Michaux, Un Barbare en Asie. Lire enfin
de
Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’in
10023
Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner,
Le
Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’innombrable, le « cor
10024
e en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Livre
de
ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’innombrable, le « corps magiqu
10025
Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir
l’
innombrable, le « corps magique ». 123. D. T. Suzuki, Mysticism : Ch
10026
Vie. Puis aller en Inde et sentir l’innombrable,
le
« corps magique ». 123. D. T. Suzuki, Mysticism : Christian and Bud
10027
sm : Christian and Buddhist, p. 73. Je crains que
l’
auteur ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’Amour et l’Oc
10028
st, p. 73. Je crains que l’auteur ne vienne ici à
la
rencontre des catégories de L’Amour et l’Occident un peu plus qu’il
10029
uteur ne vienne ici à la rencontre des catégories
de
L’Amour et l’Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de s
10030
r ne vienne ici à la rencontre des catégories de
L’
Amour et l’Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de son p
10031
ici à la rencontre des catégories de L’Amour et
l’
Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de son propre point
10032
ccident un peu plus qu’il ne serait souhaitable,
de
son propre point de vue. 124. On pourra retrouver ce passage dans la
10033
de vue. 124. On pourra retrouver ce passage dans
la
Brihad-arânyaka upanishad, au cours des dialogues entre l’illustre sa
10034
-arânyaka upanishad, au cours des dialogues entre
l’
illustre sage légendaire Yajnavalkya et son épouse Maitreyi, qui l’int
10035
égendaire Yajnavalkya et son épouse Maitreyi, qui
l’
interroge sur l’immortalité. 125. Phrases empruntées comme plusieurs
10036
alkya et son épouse Maitreyi, qui l’interroge sur
l’
immortalité. 125. Phrases empruntées comme plusieurs ici au roman de
10037
. Phrases empruntées comme plusieurs ici au roman
de
Raja Rao, Le Serpent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La
10038
runtées comme plusieurs ici au roman de Raja Rao,
Le
Serpent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ou
10039
plusieurs ici au roman de Raja Rao, Le Serpent et
la
Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ouest (inédit).
10040
pent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin :
La
Route de l’Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’interpr
10041
a Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route
de
l’Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’interpréter le p
10042
orde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de
l’
Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’interpréter le prin
10043
’Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond
d’
interpréter le principe de Carnot-Clausius (accroissement général de l
10044
). 127. Il serait peut-être fécond d’interpréter
le
principe de Carnot-Clausius (accroissement général de l’entropie, mor
10045
serait peut-être fécond d’interpréter le principe
de
Carnot-Clausius (accroissement général de l’entropie, mort lumineuse)
10046
rincipe de Carnot-Clausius (accroissement général
de
l’entropie, mort lumineuse) en termes de métaphysique orientale, et l
10047
cipe de Carnot-Clausius (accroissement général de
l’
entropie, mort lumineuse) en termes de métaphysique orientale, et le p
10048
umineuse) en termes de métaphysique orientale, et
le
principe d’exclusion de Pauli (individuation des électrons, condition
10049
termes de métaphysique orientale, et le principe
d’
exclusion de Pauli (individuation des électrons, conditionnant la « vi
10050
étaphysique orientale, et le principe d’exclusion
de
Pauli (individuation des électrons, conditionnant la « vie ») en term
10051
Pauli (individuation des électrons, conditionnant
la
« vie ») en termes de métaphysique occidentale. Mais Stéphane Lupasco
10052
L’
amour même ILes quatre couleurs de l’amour (Schéma philosophique a
10053
L’amour même ILes quatre couleurs
de
l’amour (Schéma philosophique abstrait, orné d’une illustration.)
10054
L’amour même ILes quatre couleurs de
l’
amour (Schéma philosophique abstrait, orné d’une illustration.) L’a
10055
s de l’amour (Schéma philosophique abstrait, orné
d’
une illustration.) L’amour étant l’initiateur de tout ce qui existe
10056
losophique abstrait, orné d’une illustration.)
L’
amour étant l’initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’a
10057
trait, orné d’une illustration.) L’amour étant
l’
initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’amour
10058
’une illustration.) L’amour étant l’initiateur
de
tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’amour. Les degrés
10059
tiateur de tout ce qui existe, on appellera néant
l’
absence d’amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la cré
10060
tout ce qui existe, on appellera néant l’absence
d’
amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’
10061
qui existe, on appellera néant l’absence d’amour.
Les
degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, san
10062
on appellera néant l’absence d’amour. Les degrés
d’
existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle
10063
a néant l’absence d’amour. Les degrés d’existence
de
l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne
10064
éant l’absence d’amour. Les degrés d’existence de
l’
amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne se
10065
mour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux
de
la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni
10066
r. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de
la
création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’
10067
d’existence de l’amour sont ceux de la création à
l’
œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’être. L’amour
10068
sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle
le
néant ne serait pas conçu, ni l’être. L’amour divin, venant de Dieu,
10069
e, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni
l’
être. L’amour divin, venant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son po
10070
laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’être.
L’
amour divin, venant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son point de r
10071
erait pas conçu, ni l’être. L’amour divin, venant
de
Dieu, retourne à Dieu, posant en son point de réflexion et de résonan
10072
ant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son point
de
réflexion et de résonance dans la créature, un moi nouveau qui transc
10073
ourne à Dieu, posant en son point de réflexion et
de
résonance dans la créature, un moi nouveau qui transcende l’ancien pa
10074
nt en son point de réflexion et de résonance dans
la
créature, un moi nouveau qui transcende l’ancien parce qu’il le total
10075
e dans la créature, un moi nouveau qui transcende
l’
ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action
10076
n moi nouveau qui transcende l’ancien parce qu’il
le
totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orien
10077
ui transcende l’ancien parce qu’il le totalise et
l’
ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi d
10078
e l’ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à
l’
esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’
10079
e totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action
d’
ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est
10080
l’ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance,
d’
orientation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Pri
10081
esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation
de
soi dans l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas d
10082
te action d’ordonnance, d’orientation de soi dans
l’
axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais
10083
ion d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe
d’
efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais s’ori
10084
ation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est
la
prière. Prier n’est pas demander mais s’orienter, de manière à recevo
10085
s’orienter, de manière à recevoir et à réaliser.)
Le
moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méd
10086
recevoir et à réaliser.) Le moi posé, quelle est
la
voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méditée — et que j’espère b
10087
r et à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie
de
l’amour en l’homme ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (a
10088
t à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie de
l’
amour en l’homme ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (au s
10089
r.) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en
l’
homme ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (au sens propre)
10090
posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ?
L’
expérience méditée — et que j’espère banale (au sens propre), dans sa
10091
s sa forme du moins — me suggère quatre états que
l’
on peut distinguer par leur ordre d’apparition. Ils se mêleront et com
10092
tre états que l’on peut distinguer par leur ordre
d’
apparition. Ils se mêleront et combineront dans l’homme achevé. 1. La
10093
d’apparition. Ils se mêleront et combineront dans
l’
homme achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’
10094
mêleront et combineront dans l’homme achevé. 1.
La
vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de l’esprit ; e
10095
me achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme
de
l’amour est l’acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en m
10096
achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de
l’
amour est l’acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même
10097
La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est
l’
acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même temps que r
10098
on intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte
de
l’esprit ; et elle est connaissance active en même temps que reconnai
10099
intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de
l’
esprit ; et elle est connaissance active en même temps que reconnaissa
10100
couvre en moi, mais devine aussitôt dans l’autre,
la
personne. L’amour lui-même, qui m’a créé sujet, tend à discerner dans
10101
, mais devine aussitôt dans l’autre, la personne.
L’
amour lui-même, qui m’a créé sujet, tend à discerner dans autrui le su
10102
qui m’a créé sujet, tend à discerner dans autrui
le
sujet qui pourra lui répondre. Son regard tend à susciter ce qui peut
10103
citer ce qui peut être aimé parce qu’aimant à son
tour
. Cette action du regard quand elle est confirmée par l’interaction de
10104
tte action du regard quand elle est confirmée par
l’
interaction des personnes que l’amour met en résonance, est la philia,
10105
est confirmée par l’interaction des personnes que
l’
amour met en résonance, est la philia, l’amitié spirituelle. Elle est
10106
n des personnes que l’amour met en résonance, est
la
philia, l’amitié spirituelle. Elle est agent de différenciation par e
10107
nnes que l’amour met en résonance, est la philia,
l’
amitié spirituelle. Elle est agent de différenciation par excellence,
10108
t la philia, l’amitié spirituelle. Elle est agent
de
différenciation par excellence, du fait qu’elle voit — ou cherche à v
10109
lle voit — ou cherche à voir, ou sollicite — dans
les
individus leur vraie personne ; la vocation qui les distingue absolum
10110
licite — dans les individus leur vraie personne ;
la
vocation qui les distingue absolument ; la nouveauté — fût-elle imper
10111
s individus leur vraie personne ; la vocation qui
les
distingue absolument ; la nouveauté — fût-elle imperceptible ; l’irre
10112
onne ; la vocation qui les distingue absolument ;
la
nouveauté — fût-elle imperceptible ; l’irremplaçable que chaque être
10113
olument ; la nouveauté — fût-elle imperceptible ;
l’
irremplaçable que chaque être humain, s’il y est appelé, peut devenir.
10114
que être humain, s’il y est appelé, peut devenir.
Le
désir du regard intuitif est appel, donc attente agissante d’une répo
10115
regard intuitif est appel, donc attente agissante
d’
une réponse, et, par suite, de l’échange qui est l’action de l’amour.
10116
c attente agissante d’une réponse, et, par suite,
de
l’échange qui est l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’
10117
ttente agissante d’une réponse, et, par suite, de
l’
échange qui est l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’agi
10118
’une réponse, et, par suite, de l’échange qui est
l’
action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excè
10119
nse, et, par suite, de l’échange qui est l’action
de
l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excèdent la c
10120
, et, par suite, de l’échange qui est l’action de
l’
amour. Quand ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excèdent la cons
10121
l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin
d’
agir sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et le respect de s
10122
ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excèdent
la
conscience de soi-même et le respect de sa propre personne en tant qu
10123
besoin d’agir sur l’autre excèdent la conscience
de
soi-même et le respect de sa propre personne en tant que vocation uni
10124
sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et
le
respect de sa propre personne en tant que vocation unique, cet amour
10125
excèdent la conscience de soi-même et le respect
de
sa propre personne en tant que vocation unique, cet amour du prochain
10126
cation unique, cet amour du prochain peut changer
de
signe, et du coup sa fonction s’inverse : il se mue en impérialisme,
10127
il se mue en impérialisme, et devient donc agent
d’
uniformisation, tout d’abord dans l’échange de personne à personne, co
10128
nt donc agent d’uniformisation, tout d’abord dans
l’
échange de personne à personne, comme l’amitié, l’éducation et le mari
10129
ent d’uniformisation, tout d’abord dans l’échange
de
personne à personne, comme l’amitié, l’éducation et le mariage, mais
10130
bord dans l’échange de personne à personne, comme
l’
amitié, l’éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collec
10131
l’échange de personne à personne, comme l’amitié,
l’
éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la so
10132
rsonne à personne, comme l’amitié, l’éducation et
le
mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la société, la polit
10133
tié, l’éducation et le mariage, mais bientôt dans
le
domaine collectif, la société, la politique, l’Église. À la limite, i
10134
mariage, mais bientôt dans le domaine collectif,
la
société, la politique, l’Église. À la limite, il devient haine ou cri
10135
is bientôt dans le domaine collectif, la société,
la
politique, l’Église. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’
10136
s le domaine collectif, la société, la politique,
l’
Église. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’ont montré tan
10137
collectif, la société, la politique, l’Église. À
la
limite, il devient haine ou crime, comme l’ont montré tant de persécu
10138
se. À la limite, il devient haine ou crime, comme
l’
ont montré tant de persécutions religieuses ou philosophiques pour le
10139
e persécutions religieuses ou philosophiques pour
le
bien de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujou
10140
utions religieuses ou philosophiques pour le bien
de
l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui l
10141
ons religieuses ou philosophiques pour le bien de
l’
âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la «
10142
ligieuses ou philosophiques pour le bien de l’âme
de
ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la « vertu
10143
de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous
le
montre aujourd’hui la « vertu » des États totalitaires. Celui qui ne
10144
n massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui
la
« vertu » des États totalitaires. Celui qui ne s’aime pas lui-même ne
10145
ui ne s’aime pas lui-même ne vaut rien pour aimer
les
autres. Nul, en effet, ne peut aimer autrui s’il se méprise ou se ren
10146
ise ou se renie, c’est-à-dire s’il méprise ou nie
la
personne qu’il peut devenir, au lieu de chercher à mieux connaître et
10147
tre et dominer ce qui, dans sa nature déterminée,
l’
empêche d’aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su d
10148
iner ce qui, dans sa nature déterminée, l’empêche
d’
aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su distinguer
10149
rminée, l’empêche d’aimer. Nul ne peut distinguer
le
bien d’autrui s’il n’a su distinguer d’abord son propre bien. Qui s’a
10150
l’empêche d’aimer. Nul ne peut distinguer le bien
d’
autrui s’il n’a su distinguer d’abord son propre bien. Qui s’aime mal,
10151
er d’abord son propre bien. Qui s’aime mal, comme
l’
égoïste, ne peut que mal aimer les autres et penser que « l’enfer c’es
10152
’aime mal, comme l’égoïste, ne peut que mal aimer
les
autres et penser que « l’enfer c’est les autres » : c’est qu’il se cr
10153
ne peut que mal aimer les autres et penser que «
l’
enfer c’est les autres » : c’est qu’il se croit inacceptable et se vou
10154
al aimer les autres et penser que « l’enfer c’est
les
autres » : c’est qu’il se croit inacceptable et se voudrait (inconsci
10155
se voudrait (inconsciemment) anéanti. Nul ne voit
la
personne chez autrui s’il ne l’a vue d’abord en soi : or, aimer c’est
10156
anti. Nul ne voit la personne chez autrui s’il ne
l’
a vue d’abord en soi : or, aimer c’est vouloir que la personne unique
10157
vue d’abord en soi : or, aimer c’est vouloir que
la
personne unique s’édifie dans l’individu. Cette règle d’or est la nor
10158
’est vouloir que la personne unique s’édifie dans
l’
individu. Cette règle d’or est la norme morale, par excellence, en tou
10159
onne unique s’édifie dans l’individu. Cette règle
d’
or est la norme morale, par excellence, en tout domaine, aussi bien da
10160
ue s’édifie dans l’individu. Cette règle d’or est
la
norme morale, par excellence, en tout domaine, aussi bien dans celui
10161
xcellence, en tout domaine, aussi bien dans celui
de
l’érotique que dans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’é
10162
llence, en tout domaine, aussi bien dans celui de
l’
érotique que dans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’équi
10163
ine, aussi bien dans celui de l’érotique que dans
l’
éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la
10164
en dans celui de l’érotique que dans l’éducation,
l’
amitié et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la retenue qui
10165
i de l’érotique que dans l’éducation, l’amitié et
le
mariage. Au point d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’am
10166
ans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point
d’
équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan
10167
é et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre
la
retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’
10168
point d’équilibre idéal entre la retenue qui naît
de
l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain co
10169
nt d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de
l’
amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain const
10170
ilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour
de
soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le
10171
al entre la retenue qui naît de l’amour de soi et
l’
élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le modèle cré
10172
retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers
le
moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le modèle créateur de tou
10173
qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi
d’
autrui, l’amour du prochain constitue le modèle créateur de toute comm
10174
de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui,
l’
amour du prochain constitue le modèle créateur de toute communauté, et
10175
rs le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue
le
modèle créateur de toute communauté, et l’image organisatrice d’une b
10176
l’amour du prochain constitue le modèle créateur
de
toute communauté, et l’image organisatrice d’une biologie de l’humani
10177
stitue le modèle créateur de toute communauté, et
l’
image organisatrice d’une biologie de l’humanité en tant que celle-ci
10178
eur de toute communauté, et l’image organisatrice
d’
une biologie de l’humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour
10179
mmunauté, et l’image organisatrice d’une biologie
de
l’humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour d’autrui comme
10180
nauté, et l’image organisatrice d’une biologie de
l’
humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour d’autrui comme de
10181
de l’humanité en tant que celle-ci forme un tout.
L’
amour d’autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régl
10182
anité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour
d’
autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le mé
10183
ue celle-ci forme un tout. L’amour d’autrui comme
de
soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le métabolisme du gr
10184
r d’autrui comme de soi-même pouvant seul assurer
la
santé et régler le métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou l’Éro
10185
soi-même pouvant seul assurer la santé et régler
le
métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou l’Éros. — Cette seconde
10186
santé et régler le métabolisme du grand corps. 2.
L’
émotion, ou l’Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme.
10187
r le métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou
l’
Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme. Elle est moin
10188
s. 2. L’émotion, ou l’Éros. — Cette seconde forme
de
l’amour procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intu
10189
2. L’émotion, ou l’Éros. — Cette seconde forme de
l’
amour procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intuiti
10190
l’Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède
de
l’âme. Elle est moins sélective que le regard intuitif, puisqu’elle n
10191
Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de
l’
âme. Elle est moins sélective que le regard intuitif, puisqu’elle ne v
10192
ur procède de l’âme. Elle est moins sélective que
le
regard intuitif, puisqu’elle ne va pas vers l’unique, mais plus limit
10193
ue le regard intuitif, puisqu’elle ne va pas vers
l’
unique, mais plus limitative aussi, en ce sens qu’aussitôt qu’elle exi
10194
existe et tant que dure sa plénitude, elle exclut
de
sa réalité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de l’émotion : à
10195
e, elle exclut de sa réalité tout ce qui n’est ni
l’
objet ni le sujet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univ
10196
lut de sa réalité tout ce qui n’est ni l’objet ni
le
sujet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univers. Dans s
10197
réalité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet
de
l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univers. Dans sa genèse,
10198
alité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de
l’
émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univers. Dans sa genèse, el
10199
jet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle
l’
univers. Dans sa genèse, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’éta
10200
s. Dans sa genèse, elle correspond, quel que soit
l’
âge, à l’état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur »
10201
a genèse, elle correspond, quel que soit l’âge, à
l’
état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppress
10202
e, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’état
de
première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppresse le so
10203
it l’âge, à l’état de première adolescence, quand
l’
amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste
10204
at de première adolescence, quand l’amour « point
le
cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer
10205
scence, quand l’amour « point le cœur », oppresse
le
souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer la possession. (C’es
10206
oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin
d’
imaginer la possession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le p
10207
souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer
la
possession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le plus spécifi
10208
e loin d’imaginer la possession. (C’est un aspect
de
l’amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais
10209
oin d’imaginer la possession. (C’est un aspect de
l’
amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais s’i
10210
ession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non
le
plus spécifique, ni le plus insolite). Mais s’il précède le désir, di
10211
t de l’amour courtois, non le plus spécifique, ni
le
plus insolite). Mais s’il précède le désir, dit physique, je crois bi
10212
écifique, ni le plus insolite). Mais s’il précède
le
désir, dit physique, je crois bien que l’amour émotif animique n’appa
10213
précède le désir, dit physique, je crois bien que
l’
amour émotif animique n’apparaît guère sans que l’ait éveillé un premi
10214
l’amour émotif animique n’apparaît guère sans que
l’
ait éveillé un premier regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’i
10215
ît guère sans que l’ait éveillé un premier regard
de
l’intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des
10216
guère sans que l’ait éveillé un premier regard de
l’
intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des adu
10217
e l’ait éveillé un premier regard de l’intuition.
Les
très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des adultes ont cessé
10218
emier regard de l’intuition. Les très jeunes gens
l’
ignorent encore ; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ; mais
10219
gnorent encore ; la plupart des adultes ont cessé
de
le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout s
10220
rent encore ; la plupart des adultes ont cessé de
le
sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout save
10221
le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et
les
femmes surtout savent cela : une certaine perception instantanée du s
10222
rtaine perception instantanée du secret singulier
de
l’autre — et surtout s’il paraît lui-même l’ignorer — est la conditio
10223
lier de l’autre — et surtout s’il paraît lui-même
l’
ignorer — est la condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissan
10224
— et surtout s’il paraît lui-même l’ignorer — est
la
condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissante. Dans ce doma
10225
lui-même l’ignorer — est la condition nécessaire
de
l’émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’âme intermédiai
10226
i-même l’ignorer — est la condition nécessaire de
l’
émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire
10227
l’émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine
de
l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’e
10228
émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de
l’
âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erre
10229
nte. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire entre
le
spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce
10230
aine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et
le
sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion l
10231
e intermédiaire entre le spirituel et le sensuel,
les
risques d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive p
10232
ire entre le spirituel et le sensuel, les risques
d’
erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive peut très bi
10233
les risques d’erreur sont plus grands, parce que
l’
émotion la plus vive peut très bien se suffire en soi. L’intuition qui
10234
es d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion
la
plus vive peut très bien se suffire en soi. L’intuition qui se trompe
10235
on la plus vive peut très bien se suffire en soi.
L’
intuition qui se trompe n’est rien, le désir non comblé n’est pas une
10236
ire en soi. L’intuition qui se trompe n’est rien,
le
désir non comblé n’est pas une sensation, mais l’émotion trouve en el
10237
le désir non comblé n’est pas une sensation, mais
l’
émotion trouve en elle-même et dans la seule intensité, sa preuve et s
10238
ation, mais l’émotion trouve en elle-même et dans
la
seule intensité, sa preuve et son accomplissement ; même si l’objet a
10239
nsité, sa preuve et son accomplissement ; même si
l’
objet aimé ne « justifie » pas l’amour, si on l’a mal vu, si on l’imag
10240
sement ; même si l’objet aimé ne « justifie » pas
l’
amour, si on l’a mal vu, si on l’imagine autre qu’il n’est, ou si l’on
10241
i l’objet aimé ne « justifie » pas l’amour, si on
l’
a mal vu, si on l’imagine autre qu’il n’est, ou si l’on ne fait que pr
10242
« justifie » pas l’amour, si on l’a mal vu, si on
l’
imagine autre qu’il n’est, ou si l’on ne fait que projeter sur lui l’i
10243
mal vu, si on l’imagine autre qu’il n’est, ou si
l’
on ne fait que projeter sur lui l’image du soi que l’on aime et qui le
10244
il n’est, ou si l’on ne fait que projeter sur lui
l’
image du soi que l’on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’éc
10245
n ne fait que projeter sur lui l’image du soi que
l’
on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’échange, le vrai dial
10246
jeter sur lui l’image du soi que l’on aime et qui
le
cache. Philia devine, attend l’échange, le vrai dialogue ; Éros élit,
10247
l’on aime et qui le cache. Philia devine, attend
l’
échange, le vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et « le reste est sile
10248
et qui le cache. Philia devine, attend l’échange,
le
vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et « le reste est silence ». Au d
10249
ange, le vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et «
le
reste est silence ». Au degré de la passion, l’âme va se détacher du
10250
t, s’émeut, et « le reste est silence ». Au degré
de
la passion, l’âme va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le
10251
s’émeut, et « le reste est silence ». Au degré de
la
passion, l’âme va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le pla
10252
« le reste est silence ». Au degré de la passion,
l’
âme va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le plaisir et la d
10253
e va se détacher du spirituel et du sensuel, pour
le
plaisir et la douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi
10254
er du spirituel et du sensuel, pour le plaisir et
la
douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi vers un objet
10255
tuel et du sensuel, pour le plaisir et la douleur
de
mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi vers un objet qu’il veut
10256
l, pour le plaisir et la douleur de mieux brûler.
L’
amour-passion oriente le moi vers un objet qu’il veut unique, infinime
10257
douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente
le
moi vers un objet qu’il veut unique, infiniment différencié de tous l
10258
n objet qu’il veut unique, infiniment différencié
de
tous les autres, et dans lequel s’investissent bientôt toute la prése
10259
qu’il veut unique, infiniment différencié de tous
les
autres, et dans lequel s’investissent bientôt toute la présence et to
10260
tres, et dans lequel s’investissent bientôt toute
la
présence et toute la valeur peu à peu retirées aux autres existences.
10261
s’investissent bientôt toute la présence et toute
la
valeur peu à peu retirées aux autres existences. « Écarte les choses,
10262
eu à peu retirées aux autres existences. « Écarte
les
choses, ô amant ! » Jusqu’au point où l’Élue, devenant le monde — « O
10263
Écarte les choses, ô amant ! » Jusqu’au point où
l’
Élue, devenant le monde — « On est seul avec tout ce que l’on aime » —
10264
s, ô amant ! » Jusqu’au point où l’Élue, devenant
le
monde — « On est seul avec tout ce que l’on aime » — l’amour confond
10265
evenant le monde — « On est seul avec tout ce que
l’
on aime » — l’amour confond le moi et son objet, et enfin « Seul je su
10266
de — « On est seul avec tout ce que l’on aime » —
l’
amour confond le moi et son objet, et enfin « Seul je suis, moi, le Mo
10267
ul avec tout ce que l’on aime » — l’amour confond
le
moi et son objet, et enfin « Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette
10268
e moi et son objet, et enfin « Seul je suis, moi,
le
Monde ! » À cette limite de l’extrême différence actualisée, tout ce
10269
« Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette limite
de
l’extrême différence actualisée, tout ce qui avait été refoulé, écart
10270
Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette limite de
l’
extrême différence actualisée, tout ce qui avait été refoulé, écarté e
10271
qui avait été refoulé, écarté et virtualisé dans
la
nuit de l’indifférencié, d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme
10272
it été refoulé, écarté et virtualisé dans la nuit
de
l’indifférencié, d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme dans le
10273
été refoulé, écarté et virtualisé dans la nuit de
l’
indifférencié, d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme dans le «
10274
nuit de l’indifférencié, d’un seul coup submerge
l’
amant : il s’abîme dans le « flot houleux » et dans la « tourmente du
10275
d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme dans
le
« flot houleux » et dans la « tourmente du Monde » — sa mort d’amour,
10276
ant : il s’abîme dans le « flot houleux » et dans
la
« tourmente du Monde » — sa mort d’amour, sa « Joie suprême 128. » 3.
10277
eux » et dans la « tourmente du Monde » — sa mort
d’
amour, sa « Joie suprême 128. » 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisièm
10278
» — sa mort d’amour, sa « Joie suprême 128. » 3.
Le
plaisir sexuel. — Cette troisième forme de l’amour est dite physique,
10279
. » 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisième forme
de
l’amour est dite physique, encore que nous sachions très bien que le
10280
3. Le plaisir sexuel. — Cette troisième forme de
l’
amour est dite physique, encore que nous sachions très bien que le sex
10281
physique, encore que nous sachions très bien que
le
sexe est lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’intellect,
10282
que le sexe est lié comme nulle autre fonction à
la
volonté de l’intellect, à l’âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’
10283
e est lié comme nulle autre fonction à la volonté
de
l’intellect, à l’âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serai
10284
st lié comme nulle autre fonction à la volonté de
l’
intellect, à l’âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serait q
10285
lle autre fonction à la volonté de l’intellect, à
l’
âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serait qu’un instinct a
10286
onction à la volonté de l’intellect, à l’âme et à
l’
imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serait qu’un instinct animal, il n
10287
’un instinct animal, il n’aurait rien à voir avec
l’
amour. Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité qu
10288
nct animal, il n’aurait rien à voir avec l’amour.
Les
animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité quand vient
10289
rien à voir avec l’amour. Les animaux ne font pas
l’
amour, mais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusio
10290
. Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent
la
sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre langage cour
10291
ais subissent la sexualité quand vient son temps.
Les
confusions de notre langage courant semblent parfois assimiler l’amou
10292
a sexualité quand vient son temps. Les confusions
de
notre langage courant semblent parfois assimiler l’amour au sexe, mai
10293
notre langage courant semblent parfois assimiler
l’
amour au sexe, mais elles proviennent d’une contamination en sens inve
10294
assimiler l’amour au sexe, mais elles proviennent
d’
une contamination en sens inverse : si la sexualité peut signifier l’a
10295
viennent d’une contamination en sens inverse : si
la
sexualité peut signifier l’amour, c’est parce qu’elle est, chez l’hom
10296
en sens inverse : si la sexualité peut signifier
l’
amour, c’est parce qu’elle est, chez l’homme, autre chose que l’instin
10297
signifier l’amour, c’est parce qu’elle est, chez
l’
homme, autre chose que l’instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’in
10298
parce qu’elle est, chez l’homme, autre chose que
l’
instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’instinct, elle s’ordonne à
10299
t, chez l’homme, autre chose que l’instinct. Dans
la
mesure où, sans perdre l’instinct, elle s’ordonne à des fins nouvelle
10300
se que l’instinct. Dans la mesure où, sans perdre
l’
instinct, elle s’ordonne à des fins nouvelles qui ne sont plus celles
10301
onne à des fins nouvelles qui ne sont plus celles
de
l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que
10302
e à des fins nouvelles qui ne sont plus celles de
l’
espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui
10303
ouvelles qui ne sont plus celles de l’espèce mais
de
la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occid
10304
elles qui ne sont plus celles de l’espèce mais de
la
personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occident
10305
sont plus celles de l’espèce mais de la personne,
la
sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occident moderne, — q
10306
e mais de la personne, la sexualité mérite ce nom
d’
amour que lui donne l’Occident moderne, — quoi qu’en pense la morale m
10307
la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne
l’
Occident moderne, — quoi qu’en pense la morale moyenne (très rarement
10308
lui donne l’Occident moderne, — quoi qu’en pense
la
morale moyenne (très rarement codifiée, longuement invétérée) qui for
10309
arement codifiée, longuement invétérée) qui forme
le
climat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, ca
10310
ui forme le climat des milieux bien-pensants dans
le
peuple et la bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques. Cette
10311
limat des milieux bien-pensants dans le peuple et
la
bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques. Cette morale tient
10312
iques, protestants ou laïques. Cette morale tient
le
sexe pour mauvais en principe. Comme elle sent qu’une telle attitude
10313
ue rationnelle et « scientifique », elle se garde
de
la déclarer, mais trahit constamment son intime conviction par des ju
10314
rationnelle et « scientifique », elle se garde de
la
déclarer, mais trahit constamment son intime conviction par des jugem
10315
re à des réflexes conditionnés. Voici un test : à
la
lecture des phrases suivantes, comment allez-vous réagir ? Celui qui
10316
éagir ? Celui qui voit, qui comprend, qui désire
le
Soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’amour au Soi, qui atteint son p
10317
t, qui comprend, qui désire le Soi, qui joue avec
le
Soi, qui fait l’amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, de
10318
qui désire le Soi, qui joue avec le Soi, qui fait
l’
amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, devient son propre
10319
fait l’amour au Soi, qui atteint son plaisir dans
le
Soi, devient son propre maître et se meut à sa fantaisie parmi les mo
10320
son propre maître et se meut à sa fantaisie parmi
les
mondes. Mais celui qui pense autrement reste dépendant. Il demeure da
10321
pense autrement reste dépendant. Il demeure dans
les
sphères périssables et ne peut en sortir quand il veut. (Chandogya up
10322
t. (Chandogya upanishad, 7, 25.) Pensez-vous que
la
comparaison qui est faite ici entre l’acte de la connaissance religie
10323
z-vous que la comparaison qui est faite ici entre
l’
acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, raba
10324
que la comparaison qui est faite ici entre l’acte
de
la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le
10325
la comparaison qui est faite ici entre l’acte de
la
connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le sp
10326
ici entre l’acte de la connaissance religieuse et
l’
acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ?
10327
re l’acte de la connaissance religieuse et l’acte
de
l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’ente
10328
l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de
l’
union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’entends
10329
eligieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse
le
spirituel ou élève l’érotique ? (J’entends bien : élève l’érotique au
10330
l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève
l’
érotique ? (J’entends bien : élève l’érotique au niveau de significati
10331
uel ou élève l’érotique ? (J’entends bien : élève
l’
érotique au niveau de signification où l’homme spirituel doit atteindr
10332
: élève l’érotique au niveau de signification où
l’
homme spirituel doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La se
10333
fication où l’homme spirituel doit atteindre avec
l’
ensemble de ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas
10334
l’homme spirituel doit atteindre avec l’ensemble
de
ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas indifférent
10335
doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.)
La
sexualité en elle-même ne me paraît pas indifférente pour l’esprit. M
10336
é en elle-même ne me paraît pas indifférente pour
l’
esprit. Mais elle n’est ni mauvaise ni bonne : en tant que fonction, j
10337
t ni mauvaise ni bonne : en tant que fonction, je
la
verrais moralement neutre. Et cependant, dès qu’elle accède à la libe
10338
lement neutre. Et cependant, dès qu’elle accède à
la
liberté de l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale
10339
re. Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté
de
l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devi
10340
Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté de
l’
érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devient
10341
accède à la liberté de l’érotisme (qui transcende
la
fonction naturelle et vitale) elle devient justiciable à la fois de l
10342
lle et vitale) elle devient justiciable à la fois
de
la morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la s
10343
et vitale) elle devient justiciable à la fois de
la
morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synt
10344
lle devient justiciable à la fois de la morale et
de
l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la pe
10345
devient justiciable à la fois de la morale et de
l’
esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la perso
10346
l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans
la
synthèse de la personne. Deux déviations morales, symétriques, la ten
10347
omme tout autre élément impliqué dans la synthèse
de
la personne. Deux déviations morales, symétriques, la tentent dès lor
10348
e tout autre élément impliqué dans la synthèse de
la
personne. Deux déviations morales, symétriques, la tentent dès lors e
10349
a personne. Deux déviations morales, symétriques,
la
tentent dès lors en permanence : a) La sexualité condamnée. Ceux qui
10350
métriques, la tentent dès lors en permanence : a)
La
sexualité condamnée. Ceux qui ont peur de leur sexualité et qui ne vo
10351
ce : a) La sexualité condamnée. Ceux qui ont peur
de
leur sexualité et qui ne voient qu’ignominie dans l’érotisme, expulse
10352
leur sexualité et qui ne voient qu’ignominie dans
l’
érotisme, expulsent de leur propre personne (et de celle d’autrui s’il
10353
ne voient qu’ignominie dans l’érotisme, expulsent
de
leur propre personne (et de celle d’autrui s’ils le peuvent !) cette
10354
l’érotisme, expulsent de leur propre personne (et
de
celle d’autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour.
10355
e, expulsent de leur propre personne (et de celle
d’
autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la co
10356
leur propre personne (et de celle d’autrui s’ils
le
peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la condamnent ainsi
10357
’autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme
de
l’amour. Ils la condamnent ainsi à rester indifférenciée, inculte, no
10358
trui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de
l’
amour. Ils la condamnent ainsi à rester indifférenciée, inculte, non i
10359
peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils
la
condamnent ainsi à rester indifférenciée, inculte, non intégrée donc
10360
une force mauvaise, obscure et menaçante, aliénée
de
la personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. I
10361
force mauvaise, obscure et menaçante, aliénée de
la
personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. Ils
10362
menaçante, aliénée de la personne : or ce sont là
les
caractères et la genèse d’un démon. Ils verront ce démon apparaître p
10363
de la personne : or ce sont là les caractères et
la
genèse d’un démon. Ils verront ce démon apparaître partout, passant l
10364
sonne : or ce sont là les caractères et la genèse
d’
un démon. Ils verront ce démon apparaître partout, passant le bout de
10365
Ils verront ce démon apparaître partout, passant
le
bout de l’oreille entre ces lignes, par exemple ; et certains semblen
10366
ront ce démon apparaître partout, passant le bout
de
l’oreille entre ces lignes, par exemple ; et certains semblent bien ê
10367
t ce démon apparaître partout, passant le bout de
l’
oreille entre ces lignes, par exemple ; et certains semblent bien être
10368
le ; et certains semblent bien être allés jusqu’à
le
matérialiser, si l’on en croit les récits de vies d’anachorètes. À le
10369
blent bien être allés jusqu’à le matérialiser, si
l’
on en croit les récits de vies d’anachorètes. À leur intention, je me
10370
e allés jusqu’à le matérialiser, si l’on en croit
les
récits de vies d’anachorètes. À leur intention, je me répète. « Faire
10371
qu’à le matérialiser, si l’on en croit les récits
de
vies d’anachorètes. À leur intention, je me répète. « Faire l’amour »
10372
matérialiser, si l’on en croit les récits de vies
d’
anachorètes. À leur intention, je me répète. « Faire l’amour » peut-êt
10373
chorètes. À leur intention, je me répète. « Faire
l’
amour » peut-être : aimer son prochain ou lui faire du mal tout en se
10374
sans rencontrer personne, aveuglément, comme dans
la
nuit ; peut donc être : amour, égoïsme, bienfait ou crime, libération
10375
me, libération ou servitude, ou simplement erreur
de
part et d’autre, accident ridicule mais sans suites. Ce n’est en soi
10376
ion ou servitude, ou simplement erreur de part et
d’
autre, accident ridicule mais sans suites. Ce n’est en soi ni bien ni
10377
ans suites. Ce n’est en soi ni bien ni mal. Seul,
le
degré d’amour réel (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier
10378
s. Ce n’est en soi ni bien ni mal. Seul, le degré
d’
amour réel (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier l’acte se
10379
Seul, le degré d’amour réel (personnifiant, lié à
la
personne) peut qualifier l’acte sexuel. Et je ne vois pas d’autre cri
10380
(personnifiant, lié à la personne) peut qualifier
l’
acte sexuel. Et je ne vois pas d’autre critère qui tienne, ou ne soit
10381
) peut qualifier l’acte sexuel. Et je ne vois pas
d’
autre critère qui tienne, ou ne soit réductible à celui-là. b) La sexu
10382
qui tienne, ou ne soit réductible à celui-là. b)
La
sexualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et d
10383
. b) La sexualité séparée. Dès qu’il est dissocié
de
l’amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et l
10384
) La sexualité séparée. Dès qu’il est dissocié de
l’
amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le s
10385
ualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’amour
d’
intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent d
10386
Dès qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et
de
l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vra
10387
s qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et de
l’
amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai,
10388
est dissocié de l’amour d’intuition et de l’amour
de
sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir
10389
amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui
le
précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir sensuel tend auss
10390
n et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et
le
situent dans l’amour vrai, le désir sensuel tend aussitôt à redescend
10391
de sentiment, qui le précèdent et le situent dans
l’
amour vrai, le désir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’
10392
qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai,
le
désir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’instinct. Mais
10393
désir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan
de
l’instinct. Mais alors que le désir animal est simplement déterminé p
10394
ir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de
l’
instinct. Mais alors que le désir animal est simplement déterminé par
10395
redescendre au plan de l’instinct. Mais alors que
le
désir animal est simplement déterminé par le renouvellement de l’espè
10396
que le désir animal est simplement déterminé par
le
renouvellement de l’espèce, le désir sensuel-érotique est devenu forc
10397
al est simplement déterminé par le renouvellement
de
l’espèce, le désir sensuel-érotique est devenu force libre, autonome,
10398
est simplement déterminé par le renouvellement de
l’
espèce, le désir sensuel-érotique est devenu force libre, autonome, et
10399
ment déterminé par le renouvellement de l’espèce,
le
désir sensuel-érotique est devenu force libre, autonome, et qui agit
10400
rce libre, autonome, et qui agit désormais contre
l’
amour en tant que force d’individuation. Don Juan ne choisit pas, il d
10401
i agit désormais contre l’amour en tant que force
d’
individuation. Don Juan ne choisit pas, il désire toutes les femmes, e
10402
uation. Don Juan ne choisit pas, il désire toutes
les
femmes, et ce désir fait, de chacune, la femme en tant que sexe en gé
10403
s, il désire toutes les femmes, et ce désir fait,
de
chacune, la femme en tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour
10404
toutes les femmes, et ce désir fait, de chacune,
la
femme en tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour de Tristan
10405
femme en tant que sexe en général. (Au contraire,
l’
amour de Tristan faisait d’une seule, élue, la Femme unique.) Cette fo
10406
tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour
de
Tristan faisait d’une seule, élue, la Femme unique.) Cette forme du d
10407
énéral. (Au contraire, l’amour de Tristan faisait
d’
une seule, élue, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’amou
10408
re, l’amour de Tristan faisait d’une seule, élue,
la
Femme unique.) Cette forme du désir part de l’amour mais en direction
10409
élue, la Femme unique.) Cette forme du désir part
de
l’amour mais en direction du néant : elle accroît l’indifférencié, el
10410
e, la Femme unique.) Cette forme du désir part de
l’
amour mais en direction du néant : elle accroît l’indifférencié, elle
10411
l’amour mais en direction du néant : elle accroît
l’
indifférencié, elle accroît l’entropie du monde. À l’extrême, que le M
10412
éant : elle accroît l’indifférencié, elle accroît
l’
entropie du monde. À l’extrême, que le Mythe symbolise avec une grande
10413
ndifférencié, elle accroît l’entropie du monde. À
l’
extrême, que le Mythe symbolise avec une grande simplicité dans l’opér
10414
lle accroît l’entropie du monde. À l’extrême, que
le
Mythe symbolise avec une grande simplicité dans l’opéra, Don Juan n’e
10415
e Mythe symbolise avec une grande simplicité dans
l’
opéra, Don Juan n’est plus qu’un corps, qu’on nous montre mangeant, bu
10416
, qu’on nous montre mangeant, buvant et célébrant
les
femmes. L’esprit entièrement refoulé (virtualisé) se voit donc provoq
10417
montre mangeant, buvant et célébrant les femmes.
L’
esprit entièrement refoulé (virtualisé) se voit donc provoqué au plus
10418
t donc provoqué au plus violent retour : et c’est
l’
apparition du Commandeur. Le contact de ce Double d’antimatière anéant
10419
ent retour : et c’est l’apparition du Commandeur.
Le
contact de ce Double d’antimatière anéantit le corps physique. (La ma
10420
: et c’est l’apparition du Commandeur. Le contact
de
ce Double d’antimatière anéantit le corps physique. (La main saisie,
10421
apparition du Commandeur. Le contact de ce Double
d’
antimatière anéantit le corps physique. (La main saisie, l’éclair, la
10422
r. Le contact de ce Double d’antimatière anéantit
le
corps physique. (La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’énergie c
10423
Double d’antimatière anéantit le corps physique. (
La
main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’énergie cosmique. — La derniè
10424
ière anéantit le corps physique. (La main saisie,
l’
éclair, la trappe.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’am
10425
tit le corps physique. (La main saisie, l’éclair,
la
trappe.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’amour n’est
10426
ysique. (La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4.
L’
énergie cosmique. — La dernière forme de l’amour n’est atteinte que pa
10427
appe.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme
de
l’amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des
10428
e.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de
l’
amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des se
10429
dernière forme de l’amour n’est atteinte que par
la
pensée, mais à travers le monde des sensations, lorsque au-delà des c
10430
n’est atteinte que par la pensée, mais à travers
le
monde des sensations, lorsque au-delà des corps à notre échelle, au-d
10431
elà des corps à notre échelle, au-delà du domaine
de
l’individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais
10432
des corps à notre échelle, au-delà du domaine de
l’
individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais enc
10433
-delà du domaine de l’individuation, au-delà même
de
la matière que l’on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle
10434
là du domaine de l’individuation, au-delà même de
la
matière que l’on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle dé
10435
e l’individuation, au-delà même de la matière que
l’
on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle découvre et mesur
10436
ore tangible et sensible, elle découvre et mesure
l’
énergie et le mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que
10437
et sensible, elle découvre et mesure l’énergie et
le
mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de
10438
, elle découvre et mesure l’énergie et le mystère
de
l’attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de l’intellec
10439
lle découvre et mesure l’énergie et le mystère de
l’
attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de l’intellect,
10440
e de l’attraction universelle. Et il est beau que
l’
aventure de l’intellect, descendant des clartés instantanées de l’espr
10441
action universelle. Et il est beau que l’aventure
de
l’intellect, descendant des clartés instantanées de l’esprit intuitif
10442
ion universelle. Et il est beau que l’aventure de
l’
intellect, descendant des clartés instantanées de l’esprit intuitif au
10443
l’intellect, descendant des clartés instantanées
de
l’esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à
10444
intellect, descendant des clartés instantanées de
l’
esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’
10445
instantanées de l’esprit intuitif au clair-obscur
de
l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir ab
10446
tantanées de l’esprit intuitif au clair-obscur de
l’
âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absol
10447
de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à
l’
obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’es
10448
rit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur
de
la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace élec
10449
intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de
la
chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électro
10450
clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à
l’
opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débou
10451
scur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque
de
la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débouche enfin
10452
r de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de
la
matière et au noir absolu de l’espace électronique, débouche enfin su
10453
chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu
de
l’espace électronique, débouche enfin sur des lueurs nouvelles qui so
10454
ir, à l’opaque de la matière et au noir absolu de
l’
espace électronique, débouche enfin sur des lueurs nouvelles qui sont
10455
velles qui sont peut-être celles qu’entrevoyaient
les
sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au
10456
sont peut-être celles qu’entrevoyaient les sages
de
l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de
10457
nt peut-être celles qu’entrevoyaient les sages de
l’
Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa
10458
re celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et
de
la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa vue « cons
10459
celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de
la
Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa vue « consumé
10460
ma volonté étaient mus — comme une roue tournant
d’
une manière uniforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et les aut
10461
me une roue tournant d’une manière uniforme — par
l’
Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pe
10462
une manière uniforme — par l’Amour qui meut aussi
le
soleil et les autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici
10463
niforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et
les
autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici transcende la
10464
qui meut aussi le soleil et les autres étoiles.
La
forme de pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’u
10465
aussi le soleil et les autres étoiles. La forme
de
pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’une formul
10466
La forme de pensée qui se révèle ici transcende
la
recherche moderne d’une formule du champ unitaire. Elle implique l’éq
10467
qui se révèle ici transcende la recherche moderne
d’
une formule du champ unitaire. Elle implique l’équation plus générale
10468
ne d’une formule du champ unitaire. Elle implique
l’
équation plus générale encore qui embrasserait à la fois le phénomène
10469
n plus générale encore qui embrasserait à la fois
le
phénomène humain, les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de
10470
e qui embrasserait à la fois le phénomène humain,
les
lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de l’amour unifiant, c’e
10471
fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et
l’
amour créateur. Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de l’Am
10472
les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie
de
l’amour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actue
10473
s lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de
l’
amour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actuelle
10474
r. Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire
de
l’Amour même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’Einstein,
10475
Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de
l’
Amour même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’Einstein, co
10476
mour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même.
La
science actuelle, guidée par l’intuition d’Einstein, conçoit déjà la
10477
de l’Amour même. La science actuelle, guidée par
l’
intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication un
10478
même. La science actuelle, guidée par l’intuition
d’
Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication unifiée des ph
10479
, guidée par l’intuition d’Einstein, conçoit déjà
la
possibilité d’une explication unifiée des phénomènes gravitationnels
10480
intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité
d’
une explication unifiée des phénomènes gravitationnels et magnétiques,
10481
avitationnels et magnétiques, mais elle admet que
l’
affectif demeure pour elle le plus impénétrable des mystères. Il est c
10482
mais elle admet que l’affectif demeure pour elle
le
plus impénétrable des mystères. Il est capital qu’elle l’admette. Ce
10483
impénétrable des mystères. Il est capital qu’elle
l’
admette. Ce qui était écarté depuis des siècles, renvoyé au chapitre d
10484
envoyé au chapitre des magies puériles, redevient
l’
objet fascinant des spéculations créatrices. Déjà, les grandes « école
10485
bjet fascinant des spéculations créatrices. Déjà,
les
grandes « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’astronomes,
10486
ulations créatrices. Déjà, les grandes « écoles »
de
mathématiciens, de physiciens et d’astronomes, reconnaissent qu’elles
10487
. Déjà, les grandes « écoles » de mathématiciens,
de
physiciens et d’astronomes, reconnaissent qu’elles diffèrent essentie
10488
es « écoles » de mathématiciens, de physiciens et
d’
astronomes, reconnaissent qu’elles diffèrent essentiellement par leurs
10489
tiellement par leurs options métaphysiques. Ainsi
l’
extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le sa
10490
par leurs options métaphysiques. Ainsi l’extrême
de
l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’
10491
r leurs options métaphysiques. Ainsi l’extrême de
l’
amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y s
10492
taphysiques. Ainsi l’extrême de l’amour cognitif,
de
la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée
10493
hysiques. Ainsi l’extrême de l’amour cognitif, de
la
passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, p
10494
insi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion
de
savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu
10495
ême de l’amour cognitif, de la passion de savoir,
d’
inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier
10496
our cognitif, de la passion de savoir, d’inventer
le
savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l
10497
de la passion de savoir, d’inventer le savoir et
d’
y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction
10498
de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre
la
pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’audace
10499
oumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré
de
l’abstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en
10500
ettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de
l’
abstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en per
10501
poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et
de
l’audace logique, semble en voie de rejoindre en perspective l’extrêm
10502
ssé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de
l’
audace logique, semble en voie de rejoindre en perspective l’extrême d
10503
bstraction et de l’audace logique, semble en voie
de
rejoindre en perspective l’extrême de l’amour intuitif : la vue mysti
10504
gique, semble en voie de rejoindre en perspective
l’
extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — T
10505
ble en voie de rejoindre en perspective l’extrême
de
l’amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — Tout le mon
10506
en voie de rejoindre en perspective l’extrême de
l’
amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — Tout le monde
10507
re en perspective l’extrême de l’amour intuitif :
la
vue mystique. ⁂ Une illustration. — Tout le monde connaît les cartes
10508
ique. ⁂ Une illustration. — Tout le monde connaît
les
cartes à jouer, au moins de vue, mais presque personne ne les voit. P
10509
out le monde connaît les cartes à jouer, au moins
de
vue, mais presque personne ne les voit. Presque personne ne prend la
10510
jouer, au moins de vue, mais presque personne ne
les
voit. Presque personne ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffre
10511
e les voit. Presque personne ne prend la peine ou
le
plaisir d’en déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les jou
10512
Presque personne ne prend la peine ou le plaisir
d’
en déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et po
10513
e ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffrer
l’
idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux c
10514
déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour
les
joueurs, et pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’on re
10515
mme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour
les
sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’on regarde un moment, mais
10516
pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si
l’
on regarde un moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu de cart
10517
tant, si l’on regarde un moment, mais sans jouer,
les
« couleurs » du jeu de cartes ordinaire, on ne tardera pas à découvri
10518
moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu
de
cartes ordinaire, on ne tardera pas à découvrir qu’elles corresponden
10519
rait pour trait aux quatre amours que nous venons
d’
identifier. (Et si l’on remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit p
10520
uatre amours que nous venons d’identifier. (Et si
l’
on remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit pas d’un hasard ou d’u
10521
remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit pas
d’
un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de
10522
rots, on verra qu’il ne s’agit pas d’un hasard ou
d’
une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de l’indianiste He
10523
s’agit pas d’un hasard ou d’une fantaisie, comme
l’
ont montré les belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer).
10524
’un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ont montré
les
belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amo
10525
e fantaisie, comme l’ont montré les belles études
de
l’indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La fo
10526
antaisie, comme l’ont montré les belles études de
l’
indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La forme
10527
s études de l’indianiste Heinrich Zimmer).
Les
quatre amours Pique ♠ La forme indique le nombre 1. Elle suggère : pé
10528
einrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠
La
forme indique le nombre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler
10529
Les quatre amours Pique ♠ La forme indique
le
nombre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler d’un trait, bless
10530
mbre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler
d’
un trait, blesser, tuer, féconder. Correspond à l’ Esprit et à l’int
10531
’un trait, blesser, tuer, féconder. Correspond à
l’
Esprit et à l’intuition (Amour spirituel, regard intuitif, philia, A
10532
er, tuer, féconder. Correspond à l’ Esprit et à
l’
intuition (Amour spirituel, regard intuitif, philia, Agapè). Tempéram
10533
viations typiques : impérialisme et sadisme, ou à
l’
inverse, ascétisme et goût de l’autosacrifice ; vers l’autre : crime ;
10534
sme et sadisme, ou à l’inverse, ascétisme et goût
de
l’autosacrifice ; vers l’autre : crime ; vers soi : suicide. Concept
10535
et sadisme, ou à l’inverse, ascétisme et goût de
l’
autosacrifice ; vers l’autre : crime ; vers soi : suicide. Conception
10536
l’autre : crime ; vers soi : suicide. Conception
de
l’amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment,
10537
utre : crime ; vers soi : suicide. Conception de
l’
amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mai
10538
rs soi : suicide. Conception de l’amour : un roi
de
pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mais la situation to
10539
onception de l’amour : un roi de pique dira que «
l’
Amour n’est pas un sentiment, mais la situation totale de celui qui ai
10540
e dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mais
la
situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve
10541
n’est pas un sentiment, mais la situation totale
de
celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet
10542
situation totale de celui qui aime, orienté vers
la
vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥
10543
celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve
de
validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le n
10544
me, orienté vers la vérité. » Preuve de validité
de
cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Ell
10545
s la vérité. » Preuve de validité de cet amour :
le
regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Elle suggère : pal
10546
e validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥
La
forme indique le nombre 2. Elle suggère : palpiter, contracter-dilate
10547
amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique
le
nombre 2. Elle suggère : palpiter, contracter-dilater, être vulnérabl
10548
nspercé par une pique (« Une épée te transpercera
l’
âme », dit Siméon à Marie). Correspond à l’Âme et au sentiment (Amour
10549
rcera l’âme », dit Siméon à Marie). Correspond à
l’
Âme et au sentiment (Amour-passion, tendresse, Éros). Tempérament : é
10550
iques : Masochisme. (Seul celui qui a une âme, et
le
sait, a lieu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à
10551
me. (Seul celui qui a une âme, et le sait, a lieu
d’
être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa.
10552
une âme, et le sait, a lieu d’être masochiste et
de
s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amo
10553
lieu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût
de
la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté fait p
10554
eu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de
la
mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté fait pleu
10555
r.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception
de
l’amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan
10556
Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de
l’
amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan.
10557
mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : «
La
beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan. Preuve : sen
10558
Conception de l’amour : « La beauté fait pleurer
les
meilleures larmes ». — Tristan. Preuve : sentir intensément. Trèfle
10559
— Tristan. Preuve : sentir intensément. Trèfle ♣
La
forme indique le nombre 3. Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanoui
10560
e : sentir intensément. Trèfle ♣ La forme indique
le
nombre 3. Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanouir dans les trois
10561
Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanouir dans
les
trois dimensions (esprit, âme, chair) sans perdre l’instinct, s’attac
10562
trois dimensions (esprit, âme, chair) sans perdre
l’
instinct, s’attacher, se flétrir. Correspond au Corps et à la sensati
10563
s’attacher, se flétrir. Correspond au Corps et à
la
sensation. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour
10564
Corps et à la sensation. (« Toute chair est comme
l’
herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car l
10565
sation. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour
de
la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d
10566
ion. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de
la
chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en
10567
st comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui
la
transcende et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion
10568
» Amour de la chair pour ce qui la transcende et
l’
anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’épanouissem
10569
a chair pour ce qui la transcende et l’anime, car
la
poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent
10570
ui la transcende et l’anime, car la poussée vient
d’
en bas, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière re
10571
e et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais
l’
éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air e
10572
car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et
l’
épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.
10573
as, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent
de
la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-im
10574
mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent de
la
lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impul
10575
t l’épanouissement dépendent de la lumière reçue,
de
l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; préd
10576
’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de
l’
air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédate
10577
sement dépendent de la lumière reçue, de l’air et
de
la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédateur-exclus
10578
ent dépendent de la lumière reçue, de l’air et de
la
rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédateur-exclusif-
10579
mpulsif-curieux ; prédateur-exclusif-fabricateur (
d’
objets, non de concepts.) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations
10580
x ; prédateur-exclusif-fabricateur (d’objets, non
de
concepts.) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations de l’instinct
10581
ts.) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations
de
l’instinct. Naturisme mystique. (C’est l’utopie magique, quelquefois
10582
) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations de
l’
instinct. Naturisme mystique. (C’est l’utopie magique, quelquefois réa
10583
rations de l’instinct. Naturisme mystique. (C’est
l’
utopie magique, quelquefois réalisée, du trèfle à quatre : transformer
10584
uefois réalisée, du trèfle à quatre : transformer
la
tige de l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la
10585
éalisée, du trèfle à quatre : transformer la tige
de
l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourman
10586
isée, du trèfle à quatre : transformer la tige de
l’
instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandis
10587
de l’instinct en quatrième feuille). Conception
de
l’amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est c
10588
l’instinct en quatrième feuille). Conception de
l’
amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est ce q
10589
t en quatrième feuille). Conception de l’amour :
la
gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est ce qui m’est b
10590
est bon. » Preuve :toucher, étreindre. Carreau ♦
La
forme indique le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter (le carr
10591
e :toucher, étreindre. Carreau ♦ La forme indique
le
nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter (le carré), mais aussi pé
10592
e le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter (
le
carré), mais aussi pénétrer partout, dans tous les sens (angles aigui
10593
le carré), mais aussi pénétrer partout, dans tous
les
sens (angles aiguisés, rappelant que ce carré fut d’abord un carreau
10594
és, rappelant que ce carré fut d’abord un carreau
d’
arbalète, une flèche à quatre pans) ; contredire et mettre en parallèl
10595
parallèle, opposer pour équilibrer. Correspond à
l’
Intellect, à la pensée (Amour du juste et passion de la découverte).
10596
ser pour équilibrer. Correspond à l’Intellect, à
la
pensée (Amour du juste et passion de la découverte). Tempérament : e
10597
Intellect, à la pensée (Amour du juste et passion
de
la découverte). Tempérament : exclusif, bâtisseur, critique, prudent
10598
ellect, à la pensée (Amour du juste et passion de
la
découverte). Tempérament : exclusif, bâtisseur, critique, prudent («
10599
») ; abstracteur, classique, impudent, inventif (
de
structures et de concepts). Déviations typiques : Schizophrénie. Goû
10600
, classique, impudent, inventif (de structures et
de
concepts). Déviations typiques : Schizophrénie. Goût du viol. Impuis
10601
. Goût du viol. Impuissance sexuelle par méfiance
de
l’âme. (L’Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l
10602
oût du viol. Impuissance sexuelle par méfiance de
l’
âme. (L’Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âm
10603
iol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’âme. (
L’
Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âme, ou ne
10604
lectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé
de
l’âme, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’
10605
tuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de
l’
âme, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’équ
10606
qui est coupé de l’âme, ou ne sait qu’en faire et
la
nie.) Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le mai
10607
e, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception
de
l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans
10608
ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de
l’
amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses
10609
qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour :
l’
équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses justes li
10610
e.) Conception de l’amour : l’équilibre exigeant
l’
échange, le maintien de chacun dans ses justes limites. Preuve : comp
10611
tion de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange,
le
maintien de chacun dans ses justes limites. Preuve : comprendre (ou
10612
our : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien
de
chacun dans ses justes limites. Preuve : comprendre (ou au contraire
10613
critique). Note. On aura reconnu au passage
les
quatre fonctions fondamentales de C. G. Jung : pensée, sensation, int
10614
nnu au passage les quatre fonctions fondamentales
de
C. G. Jung : pensée, sensation, intuition, sentiment, bien que placée
10615
es ici dans une succession différente, traduisant
la
logique particulière et l’ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions
10616
différente, traduisant la logique particulière et
l’
ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de
10617
raduisant la logique particulière et l’ontogenèse
de
l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme no
10618
uisant la logique particulière et l’ontogenèse de
l’
amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme norma
10619
de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans
la
vie de tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, plus
10620
mour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie
de
tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, plus fortem
10621
actualisée ; par là même, elle potentialise dans
l’
inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’
10622
par là même, elle potentialise dans l’inconscient
la
fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrit
10623
elle potentialise dans l’inconscient la fonction
la
plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung :
10624
dans l’inconscient la fonction la plus différente
d’
elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung : intuition-sensatio
10625
cient la fonction la plus différente d’elle-même.
Les
couples d’opposés décrits par Jung : intuition-sensation (signes noir
10626
ction la plus différente d’elle-même. Les couples
d’
opposés décrits par Jung : intuition-sensation (signes noirs du jeu de
10627
r Jung : intuition-sensation (signes noirs du jeu
de
cartes) et sentiment-pensée (signes rouges) se retrouvent dans mon sc
10628
a. Je me suis limité aux interprétations touchant
l’
amour, celles qui peuvent illustrer les pages précédentes. Je n’ai con
10629
ns touchant l’amour, celles qui peuvent illustrer
les
pages précédentes. Je n’ai considéré que les as. Il y a bien d’autres
10630
trer les pages précédentes. Je n’ai considéré que
les
as. Il y a bien d’autres choses dans les figures des cartes. IIEnt
10631
déré que les as. Il y a bien d’autres choses dans
les
figures des cartes. IIEntre le vide et le royaume Que toute la
10632
es choses dans les figures des cartes. IIEntre
le
vide et le royaume Que toute la matière du cosmos, rassemblée, pui
10633
ans les figures des cartes. IIEntre le vide et
le
royaume Que toute la matière du cosmos, rassemblée, puisse tenir d
10634
es. IIEntre le vide et le royaume Que toute
la
matière du cosmos, rassemblée, puisse tenir dans un dé ; que sur cett
10635
un dé ; que sur cette petite Terre suspendue dans
le
vide, nous marchions sur du vide et vers le vide, n’étant nous-mêmes
10636
dans le vide, nous marchions sur du vide et vers
le
vide, n’étant nous-mêmes que furtifs agrégats d’infimes tourbillons s
10637
le vide, n’étant nous-mêmes que furtifs agrégats
d’
infimes tourbillons statistiques ; que tout soit vide en vérité de sci
10638
llons statistiques ; que tout soit vide en vérité
de
science, dans les dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière
10639
s ; que tout soit vide en vérité de science, dans
les
dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, mil
10640
it vide en vérité de science, dans les dimensions
de
l’Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, milliards d’année
10641
vide en vérité de science, dans les dimensions de
l’
Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, milliards d’années t
10642
ience, dans les dimensions de l’Univers (millions
d’
années-lumière dans l’espace, milliards d’années terrestres dans le te
10643
ions de l’Univers (millions d’années-lumière dans
l’
espace, milliards d’années terrestres dans le temps), et qu’au fond du
10644
illions d’années-lumière dans l’espace, milliards
d’
années terrestres dans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit l
10645
dans l’espace, milliards d’années terrestres dans
le
temps), et qu’au fond du réel calculé soit le Vide — mais que, scinti
10646
ans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit
le
Vide — mais que, scintillements d’une seconde dans l’histoire de ce g
10647
l calculé soit le Vide — mais que, scintillements
d’
une seconde dans l’histoire de ce grain, notre Terre, des civilisation
10648
ide — mais que, scintillements d’une seconde dans
l’
histoire de ce grain, notre Terre, des civilisations passées nous appa
10649
que, scintillements d’une seconde dans l’histoire
de
ce grain, notre Terre, des civilisations passées nous apparaissent gr
10650
grandes et majestueuses ; bien plus, qu’au détour
d’
un sentier suivi dans la forêt d’avril nous attende une révélation du
10651
; bien plus, qu’au détour d’un sentier suivi dans
la
forêt d’avril nous attende une révélation du bonheur pur ; qu’il ait
10652
us, qu’au détour d’un sentier suivi dans la forêt
d’
avril nous attende une révélation du bonheur pur ; qu’il ait suffi de
10653
e une révélation du bonheur pur ; qu’il ait suffi
de
l’inflexion d’une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain
10654
ne révélation du bonheur pur ; qu’il ait suffi de
l’
inflexion d’une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le
10655
n du bonheur pur ; qu’il ait suffi de l’inflexion
d’
une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le point de la
10656
ix pour que cette rencontre, demain, soit soudain
le
point de la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus
10657
ue cette rencontre, demain, soit soudain le point
de
la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus que « tou
10658
cette rencontre, demain, soit soudain le point de
la
vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus que « tout »
10659
nts où nous sommes convaincus que « tout » dépend
d’
une décision à prendre ; qu’un monde coloré, déployé, dense et stable
10660
dans sa durée ; — qu’il y ait donc tout cela mais
le
vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprég
10661
y ait donc tout cela mais le vide, tout cela dans
le
vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce vertig
10662
a mais le vide, tout cela dans le vide et composé
de
vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce vertige accompagne en sil
10663
e vide et composé de vide, compénétré et imprégné
de
vacuité, ce vertige accompagne en silence la pensée des hommes d’aujo
10664
égné de vacuité, ce vertige accompagne en silence
la
pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il
10665
ertige accompagne en silence la pensée des hommes
d’
aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il y ait des formes ! Qu
10666
a pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action.
Le
miracle est qu’il y ait des formes ! Qu’il y ait de la consistance, d
10667
miracle est qu’il y ait des formes ! Qu’il y ait
de
la consistance, des paysages, des visages, une Nature, autour de nous
10668
racle est qu’il y ait des formes ! Qu’il y ait de
la
consistance, des paysages, des visages, une Nature, autour de nous, q
10669
raît désormais grâce et don, miraculeuse ; et que
la
Vacuité ait pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumi
10670
use ; et que la Vacuité ait pu donner naissance à
la
plénitude des corps, que la lumière soit devenue vision, l’énergie se
10671
pu donner naissance à la plénitude des corps, que
la
lumière soit devenue vision, l’énergie sentiment, la structure mythe,
10672
de des corps, que la lumière soit devenue vision,
l’
énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui
10673
lumière soit devenue vision, l’énergie sentiment,
la
structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui trouble d’abord et e
10674
sion, l’énergie sentiment, la structure mythe, et
la
gravitation désir. Ce qui trouble d’abord et enfin scandalise l’espri
10675
désir. Ce qui trouble d’abord et enfin scandalise
l’
esprit du mystique oriental, c’est cela justement qui fait ma joie, et
10676
, c’est cela justement qui fait ma joie, et c’est
le
passage du tourbillon de billions d’agrégats divisibles au désir d’un
10677
i fait ma joie, et c’est le passage du tourbillon
de
billions d’agrégats divisibles au désir d’un corps animé, d’une forme
10678
ie, et c’est le passage du tourbillon de billions
d’
agrégats divisibles au désir d’un corps animé, d’une forme unique, lib
10679
billon de billions d’agrégats divisibles au désir
d’
un corps animé, d’une forme unique, libérée pour un peu de temps de ce
10680
d’agrégats divisibles au désir d’un corps animé,
d’
une forme unique, libérée pour un peu de temps de cette transparence i
10681
ps animé, d’une forme unique, libérée pour un peu
de
temps de cette transparence incolore qui est la malédiction originell
10682
d’une forme unique, libérée pour un peu de temps
de
cette transparence incolore qui est la malédiction originelle, l’enfe
10683
u de temps de cette transparence incolore qui est
la
malédiction originelle, l’enfer cosmique. L’incarnation présente est
10684
rence incolore qui est la malédiction originelle,
l’
enfer cosmique. L’incarnation présente est notre grâce. Elle seule cré
10685
est la malédiction originelle, l’enfer cosmique.
L’
incarnation présente est notre grâce. Elle seule crée du même coup la
10686
nte est notre grâce. Elle seule crée du même coup
la
couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résist
10687
e grâce. Elle seule crée du même coup la couleur,
le
toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la c
10688
e seule crée du même coup la couleur, le toucher,
la
vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le
10689
coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et
la
musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêt
10690
leur, le toucher, la vue lointaine et la musique,
la
souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dan
10691
vue lointaine et la musique, la souple résistance
de
la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un a
10692
lointaine et la musique, la souple résistance de
la
chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-d
10693
la musique, la souple résistance de la chair, et
le
désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-delà de plénit
10694
ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-delà
de
plénitude, vers le Plérome. Car cette Nature qui nous paraît miracule
10695
dans sa lancée vers un au-delà de plénitude, vers
le
Plérome. Car cette Nature qui nous paraît miraculeuse n’est encore qu
10696
miraculeuse n’est encore qu’un mirage reflété sur
le
Vide, si elle n’est pas une parabole de l’éternel. Ces formes demeure
10697
flété sur le Vide, si elle n’est pas une parabole
de
l’éternel. Ces formes demeurent allusives, ces corps souffrent et meu
10698
té sur le Vide, si elle n’est pas une parabole de
l’
éternel. Ces formes demeurent allusives, ces corps souffrent et meuren
10699
ntiments s’égarent, ce désir exige un Ailleurs où
la
possession soit entière. Certes, la science nous donne, dès maintenan
10700
n Ailleurs où la possession soit entière. Certes,
la
science nous donne, dès maintenant, des « ailleurs » dont les siècles
10701
nous donne, dès maintenant, des « ailleurs » dont
les
siècles derniers croyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle
10702
es siècles derniers croyaient avoir banni jusqu’à
la
possibilité : elle les calcule exactement. Que sont-ils pour notre dé
10703
oyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle
les
calcule exactement. Que sont-ils pour notre désir ? Ce Vide qui baign
10704
-ils pour notre désir ? Ce Vide qui baigne tout ?
L’
antimatière ? D’autres mondes parallèles, qui seraient le nôtre en cre
10705
ui seraient le nôtre en creux ? Mais nous voulons
l’
au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’a
10706
n creux ? Mais nous voulons l’au-delà, et non pas
le
contraire de nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme
10707
s nous voulons l’au-delà, et non pas le contraire
de
nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme et non pas un
10708
delà, et non pas le contraire de nos angoisses et
de
nos joies, l’au-delà qui transforme et non pas un reflet ! Un poète m
10709
as le contraire de nos angoisses et de nos joies,
l’
au-delà qui transforme et non pas un reflet ! Un poète mineur et parfa
10710
et non pas un reflet ! Un poète mineur et parfait
de
ce temps l’a découvert un jour, non sans stupeur : Il y a un autre m
10711
n reflet ! Un poète mineur et parfait de ce temps
l’
a découvert un jour, non sans stupeur : Il y a un autre monde, mais i
10712
nde ? Et pourquoi n’y en aurait-il qu’un ? Il y a
le
monde du Vide, l’autre monde de la science : il est là, parmi nous et
10713
il qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde
de
la science : il est là, parmi nous et tout autour de nous, ici et mai
10714
qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de
la
science : il est là, parmi nous et tout autour de nous, ici et mainte
10715
out autour de nous, ici et maintenant, et nous ne
le
voyons pas, quoique étant assurés de sa présence instante. Il n’est p
10716
, et nous ne le voyons pas, quoique étant assurés
de
sa présence instante. Il n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royau
10717
instante. Il n’est pas nous. Mais il y a en nous
le
Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant e
10718
n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royaume !
Le
Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant est « au-dedan
10719
a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas
de
ce monde », et qui pourtant est « au-dedans de nous », car il est plu
10720
us nous-mêmes que nous, parce qu’il est en chacun
de
ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répond
10721
s que nous, parce qu’il est en chacun de ceux qui
le
reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ang
10722
ce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent «
le
Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « no
10723
est en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils
de
Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effi
10724
cun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu »,
la
part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au ce
10725
e reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste,
le
répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a
10726
le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant
de
l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et
10727
Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de
l’
Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et par
10728
nt de l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle
de
feu qu’a vu Dante. Et par quelle parabole le représenterons-nous ? «
10729
rcle de feu qu’a vu Dante. Et par quelle parabole
le
représenterons-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plu
10730
présenterons-nous ? « Il est semblable à un grain
de
sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre,
10731
s-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé,
la
plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu
10732
st semblable à un grain de sénevé, la plus petite
de
toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé,
10733
le à un grain de sénevé, la plus petite de toutes
les
semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé, il monte…
10734
a plus petite de toutes les semences qui sont sur
la
terre, mais lorsqu’il a été semé, il monte… et pousse de grandes bran
10735
e, mais lorsqu’il a été semé, il monte… et pousse
de
grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel (les anges) peuven
10736
onte… et pousse de grandes branches, en sorte que
les
oiseaux du ciel (les anges) peuvent habiter sous son ombre130 » Il n’
10737
andes branches, en sorte que les oiseaux du ciel (
les
anges) peuvent habiter sous son ombre130 » Il n’est pas dans l’espace
10738
ent habiter sous son ombre130 » Il n’est pas dans
l’
espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ;
10739
sous son ombre130 » Il n’est pas dans l’espace et
le
temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pa
10740
n’est pas dans l’espace et le temps, qui étendent
le
Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à pré
10741
et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions
de
l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à présent, du monde des form
10742
le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de
l’
univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à présent, du monde des formes,
10743
ensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou
d’
à présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — mais
10744
’ici ou d’à présent, du monde des formes, qui est
la
Nature, la Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaum
10745
présent, du monde des formes, qui est la Nature,
la
Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaume du ciel e
10746
Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même.
Le
Royaume du ciel est un point, le point d’éternité posé dans toi, la s
10747
et en toi-même. Le Royaume du ciel est un point,
le
point d’éternité posé dans toi, la semence du Plérome à venir, quand
10748
i-même. Le Royaume du ciel est un point, le point
d’
éternité posé dans toi, la semence du Plérome à venir, quand « la figu
10749
est un point, le point d’éternité posé dans toi,
la
semence du Plérome à venir, quand « la figure de ce monde passera »,
10750
dans toi, la semence du Plérome à venir, quand «
la
figure de ce monde passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le
10751
la semence du Plérome à venir, quand « la figure
de
ce monde passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais, l’a
10752
, quand « la figure de ce monde passera », et que
l’
invisible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’amour a déjà
10753
e passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu
le
sais, l’amour commence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le
10754
», et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais,
l’
amour commence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dan
10755
ible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence,
l’
amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la questi
10756
mence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui
le
sait dans toi. À la question fondamentale que pose le vide : Pourquoi
10757
à commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À
la
question fondamentale que pose le vide : Pourquoi pas rien ? — si la
10758
ait dans toi. À la question fondamentale que pose
le
vide : Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, e
10759
ntale que pose le vide : Pourquoi pas rien ? — si
la
pensée ne trouve pas de réponse, elle se rend au vide et s’annule. Ce
10760
Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas
de
réponse, elle se rend au vide et s’annule. Ce qui peut la retenir au
10761
se, elle se rend au vide et s’annule. Ce qui peut
la
retenir au bord du rien, c’est l’intuition directe de l’amour. C’est
10762
le. Ce qui peut la retenir au bord du rien, c’est
l’
intuition directe de l’amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelq
10763
etenir au bord du rien, c’est l’intuition directe
de
l’amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vid
10764
nir au bord du rien, c’est l’intuition directe de
l’
amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vide s
10765
l’intuition directe de l’amour. C’est à cause de
l’
amour qu’il y a quelque chose, que le vide s’anime et se différencie,
10766
t à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que
le
vide s’anime et se différencie, qu’il y a des forces qui s’attirent e
10767
suite forme et mouvement, proche et lointain dans
l’
espace et le temps, monde et personne, désir, souffrance et joie. Et n
10768
et mouvement, proche et lointain dans l’espace et
le
temps, monde et personne, désir, souffrance et joie. Et nous pouvons
10769
joie. Et nous pouvons aimer ces formes parce que
l’
amour les a formées : nous le reconnaissons en elles, comme il les app
10770
t nous pouvons aimer ces formes parce que l’amour
les
a formées : nous le reconnaissons en elles, comme il les appelait en
10771
ces formes parce que l’amour les a formées : nous
le
reconnaissons en elles, comme il les appelait en nous. L’amour seul e
10772
ormées : nous le reconnaissons en elles, comme il
les
appelait en nous. L’amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est
10773
naissons en elles, comme il les appelait en nous.
L’
amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot désignant l
10774
appelait en nous. L’amour seul explique tout, et
l’
être-en-soi n’est qu’un mot désignant l’inconcevable : ce qui serait s
10775
tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot désignant
l’
inconcevable : ce qui serait sans l’amour, « ce qui est » moins l’amou
10776
mot désignant l’inconcevable : ce qui serait sans
l’
amour, « ce qui est » moins l’amour par qui seul il y a quelque chose.
10777
ce qui serait sans l’amour, « ce qui est » moins
l’
amour par qui seul il y a quelque chose. L’amour seul peut donc dire :
10778
moins l’amour par qui seul il y a quelque chose.
L’
amour seul peut donc dire : je suis. Sans l’amour, il n’y aurait pas m
10779
hose. L’amour seul peut donc dire : je suis. Sans
l’
amour, il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déplo
10780
e : je suis. Sans l’amour, il n’y aurait pas même
le
vide. L’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme é
10781
is. Sans l’amour, il n’y aurait pas même le vide.
L’
amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme énergie ou
10782
r, il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé
le
vide en déployant l’attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l
10783
même le vide. L’amour a créé le vide en déployant
l’
attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l’ordre physique ou an
10784
’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que
l’
on nomme énergie ou désir, selon l’ordre physique ou animique. Et cela
10785
l’attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon
l’
ordre physique ou animique. Et cela seul donne un sens à tout : au vid
10786
à tout : au vide cosmique où danse tel brouillard
d’
électrons empruntés à droite et à gauche et qui tout d’un coup peut di
10787
ctrons empruntés à droite et à gauche et qui tout
d’
un coup peut dire moi, peut dire toi quand il voit le moi dans l’autre
10788
n coup peut dire moi, peut dire toi quand il voit
le
moi dans l’autre ; peut dire : je suis ; mais aussi à ce coin de sent
10789
utre ; peut dire : je suis ; mais aussi à ce coin
de
sentier perdu dans la forêt d’avril, petit monde complexe et fortuit,
10790
suis ; mais aussi à ce coin de sentier perdu dans
la
forêt d’avril, petit monde complexe et fortuit, terre et pierres, her
10791
is aussi à ce coin de sentier perdu dans la forêt
d’
avril, petit monde complexe et fortuit, terre et pierres, herbe humide
10792
terre et pierres, herbe humide, ciel clair entre
les
branches, aubépines, profondeur des bois, ici, nulle part, et pourquo
10793
profondeur des bois, ici, nulle part, et pourquoi
l’
ai-je aimé ? Pourquoi pas rien ? Parce que ce coin de sentier m’a fait
10794
i-je aimé ? Pourquoi pas rien ? Parce que ce coin
de
sentier m’a fait un signe et fut un signe à cet instant pour moi, exi
10795
connaissance, et que tout signe ou sens manifeste
l’
amour ; et rien d’autre n’importe en vérité : rien d’autre au monde ne
10796
ue tout signe ou sens manifeste l’amour ; et rien
d’
autre n’importe en vérité : rien d’autre au monde ne m’appelle. J’ai p
10797
mour ; et rien d’autre n’importe en vérité : rien
d’
autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter de l’être, et du devenir,
10798
ien d’autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter
de
l’être, et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai j
10799
d’autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter de
l’
être, et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai jama
10800
elle. J’ai pu douter de l’être, et du devenir, et
de
toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’amour même.
10801
utes nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté
de
l’amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les v
10802
s nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de
l’
amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les véri
10803
de l’amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige
de
presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales
10804
J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes
les
vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retr
10805
er jusqu’au vertige de presque toutes les vérités
de
la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelq
10806
jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de
la
morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelques
10807
ige de presque toutes les vérités de la morale et
de
la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelques-unes mieux c
10808
de presque toutes les vérités de la morale et de
la
culture occidentales, — avant d’en retrouver quelques-unes mieux comp
10809
la morale et de la culture occidentales, — avant
d’
en retrouver quelques-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de l
10810
etrouver quelques-unes mieux comprises, au retour
d’
un Orient de l’esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successive
10811
lques-unes mieux comprises, au retour d’un Orient
de
l’esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successivement démontr
10812
es-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de
l’
esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successivement démontrées
10813
es, au retour d’un Orient de l’esprit. J’ai douté
de
la plupart des vérités successivement démontrées par nos sciences ; e
10814
ment démontrées par nos sciences ; et je ne cesse
de
douter de notre image du monde, du vide et des distances inconcevable
10815
trées par nos sciences ; et je ne cesse de douter
de
notre image du monde, du vide et des distances inconcevables calculée
10816
lculées à partir de nos formes. (Je pressens trop
de
raccourcis, et qu’on trouvera !) Mais je crois bien n’avoir jamais do
10817
ouvera !) Mais je crois bien n’avoir jamais douté
de
tout cela, qu’en vertu et au nom de l’Amour. Il est la grâce indubita
10818
mais douté de tout cela, qu’en vertu et au nom de
l’
Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine,
10819
ut cela, qu’en vertu et au nom de l’Amour. Il est
la
grâce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine, d’autre espéranc
10820
l’Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas
d’
autre foi certaine, d’autre espérance, et je ne vois pas de sens hors
10821
ce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine,
d’
autre espérance, et je ne vois pas de sens hors d’elle, ni d’autres ra
10822
oi certaine, d’autre espérance, et je ne vois pas
de
sens hors d’elle, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de ch
10823
d’autre espérance, et je ne vois pas de sens hors
d’
elle, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de chercher jusqu’
10824
vois pas de sens hors d’elle, ni d’autres raisons
de
douter, je veux dire : de chercher jusqu’au bout ce qu’un jour nous p
10825
le, ni d’autres raisons de douter, je veux dire :
de
chercher jusqu’au bout ce qu’un jour nous pourrons aimer de tout notr
10826
r jusqu’au bout ce qu’un jour nous pourrons aimer
de
tout notre être enfin réalisé, dans le Tout enfin contemplé. Quand l’
10827
rons aimer de tout notre être enfin réalisé, dans
le
Tout enfin contemplé. Quand l’Amour sera tout en tous, lors du renouv
10828
nfin réalisé, dans le Tout enfin contemplé. Quand
l’
Amour sera tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses.
10829
l’Amour sera tout en tous, lors du renouvellement
de
toutes les choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la
10830
ra tout en tous, lors du renouvellement de toutes
les
choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la Croix, Nov
10831
renouvellement de toutes les choses. FIN 128.
Les
citations sont de saint Jean de la Croix, Novalis, et Wagner (dans Tr
10832
toutes les choses. FIN 128. Les citations sont
de
saint Jean de la Croix, Novalis, et Wagner (dans Tristan). 129. Paul
10833
Annexe IL’amour selon
les
évangiles Je disais dans mon introduction que les préceptes évangél
10834
s évangiles Je disais dans mon introduction que
les
préceptes évangéliques sur l’amour, le mariage et la sexualité tienne
10835
n introduction que les préceptes évangéliques sur
l’
amour, le mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici.
10836
ction que les préceptes évangéliques sur l’amour,
le
mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici. Amour
10837
préceptes évangéliques sur l’amour, le mariage et
la
sexualité tiennent en peu de pages. Les voici. Amour divin Dieu
10838
mariage et la sexualité tiennent en peu de pages.
Les
voici. Amour divin Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son f
10839
ges. Les voici. Amour divin Dieu a tant aimé
le
monde qu’il a donné son fils unique… (Luc, III, 16). Le Père m’aime p
10840
de qu’il a donné son fils unique… (Luc, III, 16).
Le
Père m’aime parce que je donne ma vie (Luc, X, 17). Comme le Père m’a
10841
ime parce que je donne ma vie (Luc, X, 17). Comme
le
Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés… Il n’y a pas de plus grand amo
10842
aussi aimés… Il n’y a pas de plus grand amour que
de
donner sa vie pour ses amis… Je vous ai appelés amis parce que je vou
10843
je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris
de
mon Père. (Jean, XV, 9, 13, 15.) Celui qui garde mes commandements, c
10844
celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé
de
mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître de lui. (Jean, XV, 15
10845
e ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je
l’
aimerai et je me ferai connaître de lui. (Jean, XV, 15). Celui qui aim
10846
e mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître
de
lui. (Jean, XV, 15). Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui ha
10847
tre de lui. (Jean, XV, 15). Celui qui aime sa vie
la
perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la sauvera pour la vie
10848
la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde
la
sauvera pour la vie éternelle (Jean, XII, 25). Jésus sachant son heur
10849
lui qui hait sa vie dans ce monde la sauvera pour
la
vie éternelle (Jean, XII, 25). Jésus sachant son heure venue de passe
10850
XII, 25). Jésus sachant son heure venue de passer
de
ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
10851
au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans
le
monde, mit le comble à son amour pour eux. (Suit le récit du lavement
10852
ant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit
le
comble à son amour pour eux. (Suit le récit du lavement des pieds des
10853
monde, mit le comble à son amour pour eux. (Suit
le
récit du lavement des pieds des disciples.) (Jean, XIII, 1). Enfin,
10854
les.) (Jean, XIII, 1). Enfin, ce passage capital
de
l’Épître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les aut
10855
.) (Jean, XIII, 1). Enfin, ce passage capital de
l’
Épître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres
10856
XIII, 1). Enfin, ce passage capital de l’Épître
de
Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’
10857
ître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous
les
uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de
10858
Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns
les
autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et
10859
Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car
l’
amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. C
10860
aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est
de
Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’a
10861
car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né
de
Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Di
10862
nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer
les
uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les
10863
ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns
les
autres. Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les
10864
Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons
les
uns les autres, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit la crain
10865
n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns
les
autres, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit la crainte. Si q
10866
aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous.
L’
amour parfait bannit la crainte. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu
10867
res, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit
la
crainte. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c
10868
e vous donne ce commandement nouveau : Aimez-vous
les
uns les autres, comme je vous ai aimés (Jean, XIII, 34-35). L’un des
10869
onne ce commandement nouveau : Aimez-vous les uns
les
autres, comme je vous ai aimés (Jean, XIII, 34-35). L’un des pharisie
10870
teur de la Loi, lui fit cette question : quel est
le
plus grand commandement ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur
10871
nd commandement ? Jésus lui répondit : Tu aimeras
le
Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta
10872
s lui répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu,
de
tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le prem
10873
u aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur,
de
toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus gra
10874
ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et
de
toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et v
10875
n âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et
le
plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable :
10876
mblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De
ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes (Matt.
10877
i-même. De ces deux commandements dépendent toute
la
Loi et les Prophètes (Matt., XXII, 35-40). Et qui est mon prochain ?
10878
ces deux commandements dépendent toute la Loi et
les
Prophètes (Matt., XXII, 35-40). Et qui est mon prochain ? (demande un
10879
n ? (demande un autre docteur de la Loi). Réponse
de
Jésus : Celui qui a secouru le blessé trouvé au bord du chemin, celui
10880
e la Loi). Réponse de Jésus : Celui qui a secouru
le
blessé trouvé au bord du chemin, celui qui a « exercé la miséricorde
10881
sé trouvé au bord du chemin, celui qui a « exercé
la
miséricorde envers lui » (Luc, X, 29-37). Vous avez appris qu’il a ét
10882
ux qui vous maltraitent, afin que vous soyez fils
de
votre Père qui est dans les cieux (Matt., V, 43). L’amour du prochai
10883
in que vous soyez fils de votre Père qui est dans
les
cieux (Matt., V, 43). L’amour du prochain est spirituel, totalement
10884
otre Père qui est dans les cieux (Matt., V, 43).
L’
amour du prochain est spirituel, totalement étranger aux attachements
10885
ent étranger aux attachements naturels, aux liens
de
la chair : Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense mér
10886
étranger aux attachements naturels, aux liens de
la
chair : Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense mérite
10887
on fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne
de
moi (Matt., X, 37). Quelqu’un lui dit : Ta mère et tes frères sont de
10888
st ma mère et qui sont mes frères ? Puis étendant
la
main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères (Matt.,
10889
(Luc, XIV, 26). Mariage, adultère, divorce
Les
pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à
10890
. Mariage, adultère, divorce Les pharisiens
l’
abordèrent, et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme de r
10891
e Les pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour
l’
éprouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif
10892
irent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme
de
répudier sa femme pour un motif quelconque ? Il répondit : N’avez-vou
10893
quelconque ? Il répondit : N’avez-vous pas lu que
le
Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’e
10894
vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit
l’
homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son p
10895
que le Créateur, au commencement, fit l’homme et
la
femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa m
10896
l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi
l’
homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les
10897
on père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et
les
deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais
10898
ont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que
l’
homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint (Matt., XIX, 3-6). Vous a
10899
vez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas
d’
adultère. Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la
10900
je vous dis que quiconque regarde une femme pour
la
convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur (Matt., V
10901
devant Jésus une femme surprise en flagrant délit
d’
adultère. Faut-il la lapider ? Qu’en pense-il ? Mais Jésus, s’étant ba
10902
me surprise en flagrant délit d’adultère. Faut-il
la
lapider ? Qu’en pense-il ? Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec
10903
se-il ? Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec
le
doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se rele
10904
Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur
la
terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur di
10905
c le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à
l’
interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans
10906
’interroger, il se releva et leur dit : Que celui
de
vous qui est sans péché jette, le premier, la pierre contre elle. Jé
10907
lui de vous qui est sans péché jette, le premier,
la
pierre contre elle. Jésus se remet à écrire sur la terre. Tous s’en
10908
pierre contre elle. Jésus se remet à écrire sur
la
terre. Tous s’en vont. Resté seul avec la femme : Personne ne t’a-t-
10909
ire sur la terre. Tous s’en vont. Resté seul avec
la
femme : Personne ne t’a-t-il condamnée ? Elle répondit : Non, Seigne
10910
e celui qui répudie sa femme lui donne une lettre
de
divorce. Mais moi je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf po
10911
s que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause
d’
infidélité, l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une f
10912
i répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité,
l’
expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée
10913
t vie spirituelle Une femme a eu sept maris. À
la
résurrection, duquel sera-t-elle la femme ? demandent à Jésus les sad
10914
sept maris. À la résurrection, duquel sera-t-elle
la
femme ? demandent à Jésus les sadducéens. Jésus leur répondit : les e
10915
, duquel sera-t-elle la femme ? demandent à Jésus
les
sadducéens. Jésus leur répondit : les enfants de ce siècle prennent d
10916
ent à Jésus les sadducéens. Jésus leur répondit :
les
enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris, mais ceux qui
10917
les sadducéens. Jésus leur répondit : les enfants
de
ce siècle prennent des femmes et des maris, mais ceux qui seront trou
10918
et des maris, mais ceux qui seront trouvés dignes
d’
avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendro
10919
rouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à
la
résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. Car ils ne po
10920
eront semblables aux anges, et qu’ils seront fils
de
Dieu, étant fils de la Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples l
10921
anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils
de
la Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples lui dirent : Si telle
10922
ges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de
la
Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples lui dirent : Si telle es
10923
, 34-36). Ses disciples lui dirent : Si telle est
la
condition de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer,
10924
disciples lui dirent : Si telle est la condition
de
l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour ca
10925
sciples lui dirent : Si telle est la condition de
l’
homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause
10926
Si telle est la condition de l’homme à l’égard de
la
femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause d’infidélité), il n’
10927
on de l’homme à l’égard de la femme (interdiction
de
divorcer, sauf pour cause d’infidélité), il n’est pas avantageux de s
10928
femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause
d’
infidélité), il n’est pas avantageux de se marier. Il leur répondit :
10929
pour cause d’infidélité), il n’est pas avantageux
de
se marier. Il leur répondit : Tous ne comprennent pas cette parole, m
10930
à qui cela est donné. Car il y a des eunuques qui
le
sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par l
10931
st donné. Car il y a des eunuques qui le sont dès
le
ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ;
10932
Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre
de
leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en
10933
e sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui
le
sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus tels eu
10934
de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par
les
hommes ; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du r
10935
att., XIX, 10-12). Une « femme pécheresse », dit
le
récit, vient voir Jésus qui est à la table d’un pharisien. Elle pleur
10936
resse », dit le récit, vient voir Jésus qui est à
la
table d’un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses c
10937
dit le récit, vient voir Jésus qui est à la table
d’
un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, l
10938
st à la table d’un pharisien. Elle pleure, essuie
les
pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le ph
10939
ble d’un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds
de
Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien s
10940
pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus
de
ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en
10941
pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux,
les
baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet
10942
e les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et
les
oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était
10943
ds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint
de
parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était un proph
10944
de ses cheveux, les baise et les oint de parfum.
Le
pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était un prophète, il con
10945
: Si cet homme était un prophète, il connaîtrait
de
quelle espèce est la femme qui le touche et que c’est une pécheresse.
10946
un prophète, il connaîtrait de quelle espèce est
la
femme qui le touche et que c’est une pécheresse. Jésus lui dit : Ses
10947
il connaîtrait de quelle espèce est la femme qui
le
touche et que c’est une pécheresse. Jésus lui dit : Ses nombreux péc
10948
ui à qui on pardonne peu aime peu… Et Jésus dit à
la
femme : « Ta foi t’a sauvée, va en paix » (Luc, VII, 36-50). « Car el
10949
« Car elle a beaucoup aimé » signifie donc, dans
le
contexte : elle a montré beaucoup d’amour pour moi, parce qu’elle se
10950
e donc, dans le contexte : elle a montré beaucoup
d’
amour pour moi, parce qu’elle se sentait pardonnée et qu’elle a cru à
10951
, fatigué, s’arrête au bord d’un puits. Une femme
de
Samarie survient. S’engage un entretien, en termes paraboliques, sur
10952
’engage un entretien, en termes paraboliques, sur
l’
eau du puits et l’eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jé
10953
en, en termes paraboliques, sur l’eau du puits et
l’
eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « —
10954
termes paraboliques, sur l’eau du puits et l’eau
de
la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — Tu as
10955
rmes paraboliques, sur l’eau du puits et l’eau de
la
vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — Tu as eu
10956
sur l’eau du puits et l’eau de la vie éternelle.
La
Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — Tu as eu cinq maris, et cel
10957
ntenant n’est point ton mari. — Seigneur, lui dit
la
femme, je vois que tu es prophète. » Et c’est à elle que Jésus dit al
10958
pitale : Dieu est esprit, et il faut que ceux qui
l’
adorent, l’adorent en esprit et en vérité (Jean, IV, 24). Ces textes r
10959
eu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent,
l’
adorent en esprit et en vérité (Jean, IV, 24). Ces textes représentent
10960
en vérité (Jean, IV, 24). Ces textes représentent
l’
essentiel, et presque la totalité, des déclarations de l’Évangile sur
10961
. Ces textes représentent l’essentiel, et presque
la
totalité, des déclarations de l’Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, j
10962
sentiel, et presque la totalité, des déclarations
de
l’Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, je crois, que les développement
10963
tiel, et presque la totalité, des déclarations de
l’
Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, je crois, que les développements d
10964
e la totalité, des déclarations de l’Évangile sur
l’
amour. Je n’ai omis, je crois, que les développements de Jean sur l’am
10965
Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, je crois, que
les
développements de Jean sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17)
10966
r. Je n’ai omis, je crois, que les développements
de
Jean sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et les répétition
10967
mis, je crois, que les développements de Jean sur
l’
amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et les répétitions, dans les
10968
sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et
les
répétitions, dans les deux autres évangiles synoptiques, des passages
10969
chapitres 14, 15 et 17) et les répétitions, dans
les
deux autres évangiles synoptiques, des passages cités de l’un des tro
10970
autres évangiles synoptiques, des passages cités
de
l’un des trois. Quelques observations : 1. Tous les textes cités, dan
10971
e l’un des trois. Quelques observations : 1. Tous
les
textes cités, dans le contexte général des évangiles, doivent être in
10972
ues observations : 1. Tous les textes cités, dans
le
contexte général des évangiles, doivent être interprétés « en esprit
10973
e, mais tout se réfère au Royaume spirituel, dont
la
« petite semence » est posée dans « ce siècle », dans le monde appare
10974
tite semence » est posée dans « ce siècle », dans
le
monde apparent où nous vivons. 2. Jésus n’a jamais parlé de sa naissa
10975
pparent où nous vivons. 2. Jésus n’a jamais parlé
de
sa naissance virginale. Pas une seule fois. Mais constamment, de sa f
10976
virginale. Pas une seule fois. Mais constamment,
de
sa filiation céleste, aussi promise à ceux qui aiment, « car quiconqu
10977
se à ceux qui aiment, « car quiconque aime est né
de
Dieu. » 3. Le passage sur les « eunuques… à cause du Royaume » ne ces
10978
aiment, « car quiconque aime est né de Dieu. » 3.
Le
passage sur les « eunuques… à cause du Royaume » ne cesserait d’être
10979
uiconque aime est né de Dieu. » 3. Le passage sur
les
« eunuques… à cause du Royaume » ne cesserait d’être mystérieux que s
10980
les « eunuques… à cause du Royaume » ne cesserait
d’
être mystérieux que s’il était interprété en termes « charnels », comm
10981
il était interprété en termes « charnels », comme
le
fit Origène. 4. Jésus donne quelques-unes de ses révélations les plus
10982
omme le fit Origène. 4. Jésus donne quelques-unes
de
ses révélations les plus profondes à des « gens de mauvaise vie » (do
10983
. 4. Jésus donne quelques-unes de ses révélations
les
plus profondes à des « gens de mauvaise vie » (dont plusieurs femmes)
10984
e ses révélations les plus profondes à des « gens
de
mauvaise vie » (dont plusieurs femmes), que les doctes lui reprochent
10985
ns de mauvaise vie » (dont plusieurs femmes), que
les
doctes lui reprochent de fréquenter de préférence ; or ce sont les «
10986
plusieurs femmes), que les doctes lui reprochent
de
fréquenter de préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures »
10987
mes), que les doctes lui reprochent de fréquenter
de
préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures » que saint Pau
10988
prochent de fréquenter de préférence ; or ce sont
les
« hommes de mœurs impures » que saint Paul ordonne à ses disciples no
10989
réquenter de préférence ; or ce sont les « hommes
de
mœurs impures » que saint Paul ordonne à ses disciples non seulement
10990
saint Paul ordonne à ses disciples non seulement
de
« ne pas fréquenter », mais de « livrer à Satan. » 5. Saint Paul écri
10991
ples non seulement de « ne pas fréquenter », mais
de
« livrer à Satan. » 5. Saint Paul écrit que « les impudiques n’entrer
10992
de « livrer à Satan. » 5. Saint Paul écrit que «
les
impudiques n’entreront pas dans le royaume ». Mais Jésus dit cela des
10993
l écrit que « les impudiques n’entreront pas dans
le
royaume ». Mais Jésus dit cela des « riches ». L’Occident n’a retenu
10994
le royaume ». Mais Jésus dit cela des « riches ».
L’
Occident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie
10995
it cela des « riches ». L’Occident n’a retenu que
la
phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chré
10996
s « riches ». L’Occident n’a retenu que la phrase
de
saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen
10997
cident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6.
Le
péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si l’on ose dire
10998
que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie
de
nos jours, pour le chrétien moyen (si l’on ose dire) essentiellement
10999
int Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour
le
chrétien moyen (si l’on ose dire) essentiellement l’immoralité, non p
11000
signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si
l’
on ose dire) essentiellement l’immoralité, non pas le manque de sens d
11001
chrétien moyen (si l’on ose dire) essentiellement
l’
immoralité, non pas le manque de sens du spirituel ; et le premier exe
11002
n ose dire) essentiellement l’immoralité, non pas
le
manque de sens du spirituel ; et le premier exemple d’immoralité qui
11003
) essentiellement l’immoralité, non pas le manque
de
sens du spirituel ; et le premier exemple d’immoralité qui vienne à l
11004
nque de sens du spirituel ; et le premier exemple
d’
immoralité qui vienne à l’esprit du chrétien moyen, c’est la contraven
11005
; et le premier exemple d’immoralité qui vienne à
l’
esprit du chrétien moyen, c’est la contravention aux « lois » de la vi
11006
té qui vienne à l’esprit du chrétien moyen, c’est
la
contravention aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où le bât
11007
rétien moyen, c’est la contravention aux « lois »
de
la vie sexuelle. On voit donc où le bât nous blesse, en Occident. 7.
11008
ien moyen, c’est la contravention aux « lois » de
la
vie sexuelle. On voit donc où le bât nous blesse, en Occident. 7. En
11009
aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où
le
bât nous blesse, en Occident. 7. En regard des déclarations constante
11010
ccident. 7. En regard des déclarations constantes
de
Jésus sur l’amour spirituel, seul décisif, et de ses rares jugements
11011
n regard des déclarations constantes de Jésus sur
l’
amour spirituel, seul décisif, et de ses rares jugements (autant de pa
11012
de Jésus sur l’amour spirituel, seul décisif, et
de
ses rares jugements (autant de pardons, d’ailleurs) sur l’amour sexue
11013
, seul décisif, et de ses rares jugements (autant
de
pardons, d’ailleurs) sur l’amour sexuel « irrégulier », contrastant a
11014
res jugements (autant de pardons, d’ailleurs) sur
l’
amour sexuel « irrégulier », contrastant avec sa sévérité envers les a
11015
irrégulier », contrastant avec sa sévérité envers
les
autres « attachements » de la chair, tels que les liens familiaux, vo
11016
ec sa sévérité envers les autres « attachements »
de
la chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’Évangile une « o
11017
sa sévérité envers les autres « attachements » de
la
chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’Évangile une « omis
11018
les autres « attachements » de la chair, tels que
les
liens familiaux, voici dans l’Évangile une « omission » qui doit fair
11019
a chair, tels que les liens familiaux, voici dans
l’
Évangile une « omission » qui doit faire réfléchir puritains et ascète
11020
it faire réfléchir puritains et ascètes : lorsque
le
diable tente Jésus qui a jeûné quarante jours dans le désert, il le t
11021
iable tente Jésus qui a jeûné quarante jours dans
le
désert, il le tente par la faim (transforme ces pierres en pains), pa
11022
sus qui a jeûné quarante jours dans le désert, il
le
tente par la faim (transforme ces pierres en pains), par la magie (je
11023
né quarante jours dans le désert, il le tente par
la
faim (transforme ces pierres en pains), par la magie (jette-toi dans
11024
ar la faim (transforme ces pierres en pains), par
la
magie (jette-toi dans le vide du haut du Temple et les anges te porte
11025
s pierres en pains), par la magie (jette-toi dans
le
vide du haut du Temple et les anges te porteront), et par la puissanc
11026
agie (jette-toi dans le vide du haut du Temple et
les
anges te porteront), et par la puissance (je te donnerai tous les roy
11027
haut du Temple et les anges te porteront), et par
la
puissance (je te donnerai tous les royaumes du monde). Mais non point
11028
teront), et par la puissance (je te donnerai tous
les
royaumes du monde). Mais non point par cela qui, pour tous les ascète
11029
du monde). Mais non point par cela qui, pour tous
les
ascètes et puritains, figure la tentation par excellence.
11030
a qui, pour tous les ascètes et puritains, figure
la
tentation par excellence.
11031
Annexe IIMisère et grandeur
de
saint Paul Du point de vue de la psychologie du xxe siècle, la mor
11032
isère et grandeur de saint Paul Du point de vue
de
la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul sembl
11033
re et grandeur de saint Paul Du point de vue de
la
psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul semble c
11034
Du point de vue de la psychologie du xxe siècle,
la
morale sexuelle de saint Paul semble conditionnée par une névrose, sa
11035
la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle
de
saint Paul semble conditionnée par une névrose, sans doute liée à cet
11036
e névrose, sans doute liée à cette « écharde dans
la
chair » dont il se plaint souvent mais en termes obscurs. Haine du co
11037
corps et du sexe, méfiance profonde à l’égard de
la
femme, besoin constant de s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussit
11038
e profonde à l’égard de la femme, besoin constant
de
s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussitôt de justifier et d’exalt
11039
e la femme, besoin constant de s’humilier (« moi,
l’
avorton ») mais aussitôt de justifier et d’exalter son rôle (« j’ai do
11040
de s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussitôt
de
justifier et d’exalter son rôle (« j’ai donc sujet de me glorifier »)
11041
« moi, l’avorton ») mais aussitôt de justifier et
d’
exalter son rôle (« j’ai donc sujet de me glorifier ») : ces comportem
11042
ustifier et d’exalter son rôle (« j’ai donc sujet
de
me glorifier ») : ces comportements sont classiques en psychiatrie. L
11043
ces comportements sont classiques en psychiatrie.
Les
raisons qu’il invoque contre la femme relèvent d’une logique constern
11044
en psychiatrie. Les raisons qu’il invoque contre
la
femme relèvent d’une logique consternante131, si elles ne comportent
11045
es raisons qu’il invoque contre la femme relèvent
d’
une logique consternante131, si elles ne comportent pas un sens ésotér
11046
ens ésotérique qui nous échappe. Une bonne moitié
de
ses épîtres consiste en imprécations contre les « impudiques » et con
11047
ié de ses épîtres consiste en imprécations contre
les
« impudiques » et contre les « faux docteurs ». (Le ton est le même d
11048
imprécations contre les « impudiques » et contre
les
« faux docteurs ». (Le ton est le même dans les deux cas, l’assimilat
11049
« impudiques » et contre les « faux docteurs ». (
Le
ton est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et
11050
es » et contre les « faux docteurs ». (Le ton est
le
même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impude
11051
e les « faux docteurs ». (Le ton est le même dans
les
deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituell
11052
octeurs ». (Le ton est le même dans les deux cas,
l’
assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituelle est évident
11053
ton est le même dans les deux cas, l’assimilation
de
l’impudicité et de l’impudence spirituelle est évidente). Celui qui v
11054
est le même dans les deux cas, l’assimilation de
l’
impudicité et de l’impudence spirituelle est évidente). Celui qui vien
11055
s les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et
de
l’impudence spirituelle est évidente). Celui qui vient de lire les év
11056
es deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de
l’
impudence spirituelle est évidente). Celui qui vient de lire les évang
11057
pirituelle est évidente). Celui qui vient de lire
les
évangiles et qui aborde l’Épître aux Romains se sent tomber de la pri
11058
lui qui vient de lire les évangiles et qui aborde
l’
Épître aux Romains se sent tomber de la prière dans l’éloquence polémi
11059
et qui aborde l’Épître aux Romains se sent tomber
de
la prière dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vér
11060
qui aborde l’Épître aux Romains se sent tomber de
la
prière dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité
11061
ître aux Romains se sent tomber de la prière dans
l’
éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité en acte (et he
11062
t tomber de la prière dans l’éloquence polémique,
de
l’exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui L
11063
omber de la prière dans l’éloquence polémique, de
l’
exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La c
11064
dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain
de
la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’obju
11065
s l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de
la
vérité en acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’objurga
11066
de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui
La
croient) dans l’objurgation pathétique, tandis que l’indignation mora
11067
acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans
l’
objurgation pathétique, tandis que l’indignation morale et les règleme
11068
roient) dans l’objurgation pathétique, tandis que
l’
indignation morale et les règlements de comptes théologiques alternent
11069
on pathétique, tandis que l’indignation morale et
les
règlements de comptes théologiques alternent leurs motifs, entrecoupé
11070
tandis que l’indignation morale et les règlements
de
comptes théologiques alternent leurs motifs, entrecoupés d’appels au
11071
théologiques alternent leurs motifs, entrecoupés
d’
appels au secours (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou de «
11072
trecoupés d’appels au secours (« Qui me délivrera
de
ce corps de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hy
11073
appels au secours (« Qui me délivrera de ce corps
de
mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de vict
11074
rs (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou
de
« ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’actio
11075
élivrera de ce corps de mort ? » ou de « ce corps
d’
humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’action de grâces, b
11076
de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et
de
rares hymnes de victoire et d’action de grâces, brefs et sublimes dan
11077
de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes
de
victoire et d’action de grâces, brefs et sublimes dans leur élan. Mai
11078
’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et
d’
action de grâces, brefs et sublimes dans leur élan. Mais du point de v
11079
ion ») et de rares hymnes de victoire et d’action
de
grâces, brefs et sublimes dans leur élan. Mais du point de vue de l’h
11080
et sublimes dans leur élan. Mais du point de vue
de
l’histoire, tout change. C’est que Paul se battait pour fonder une Ég
11081
sublimes dans leur élan. Mais du point de vue de
l’
histoire, tout change. C’est que Paul se battait pour fonder une Églis
11082
pour fonder une Église, pour imposer une doctrine
de
l’homme, et pour épurer sans relâche ses petits groupes de militants
11083
r fonder une Église, pour imposer une doctrine de
l’
homme, et pour épurer sans relâche ses petits groupes de militants loc
11084
e, et pour épurer sans relâche ses petits groupes
de
militants locaux, convertis de la première heure, mal ressuyés de leu
11085
ses petits groupes de militants locaux, convertis
de
la première heure, mal ressuyés de leur éducation hellénistique ou ju
11086
aux, convertis de la première heure, mal ressuyés
de
leur éducation hellénistique ou judaïque, et tentés par la gnose nais
11087
ducation hellénistique ou judaïque, et tentés par
la
gnose naissante. Les hommes étant ce qu’ils sont, lâches et vulgaires
11088
ue ou judaïque, et tentés par la gnose naissante.
Les
hommes étant ce qu’ils sont, lâches et vulgaires, facilement entraîné
11089
et vulgaires, facilement entraînés « à tout vent
de
doctrine », et toujours prêts à retourner aux coutumes de leurs pères
11090
ine », et toujours prêts à retourner aux coutumes
de
leurs pères ou de leur tribu « comme le chien à son vomissement », le
11091
prêts à retourner aux coutumes de leurs pères ou
de
leur tribu « comme le chien à son vomissement », le puritanisme agres
11092
coutumes de leurs pères ou de leur tribu « comme
le
chien à son vomissement », le puritanisme agressif et l’orthodoxie om
11093
leur tribu « comme le chien à son vomissement »,
le
puritanisme agressif et l’orthodoxie ombrageuse sont des nécessités i
11094
n à son vomissement », le puritanisme agressif et
l’
orthodoxie ombrageuse sont des nécessités indiscutables de l’action ré
11095
oxie ombrageuse sont des nécessités indiscutables
de
l’action révolutionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de to
11096
e ombrageuse sont des nécessités indiscutables de
l’
action révolutionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de tous
11097
action révolutionnaire et missionnaire, sous tous
les
deux et de tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un crit
11098
utionnaire et missionnaire, sous tous les deux et
de
tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un critique littér
11099
re et missionnaire, sous tous les deux et de tous
les
temps. Juger saint Paul à la manière dont un critique littéraire ou u
11100
les deux et de tous les temps. Juger saint Paul à
la
manière dont un critique littéraire ou un psychanalyste jugeraient un
11101
e ou un psychanalyste jugeraient un grand penseur
de
notre époque, serait d’un naïf et ridicule anachronisme. Mais accepte
11102
geraient un grand penseur de notre époque, serait
d’
un naïf et ridicule anachronisme. Mais accepter « comme parole d’Évang
11103
dicule anachronisme. Mais accepter « comme parole
d’
Évangile » pour tous les temps, à tout jamais, sans nulle critique, de
11104
is accepter « comme parole d’Évangile » pour tous
les
temps, à tout jamais, sans nulle critique, des préceptes, attitudes e
11105
titudes et jugements moraux évidemment dictés par
les
circonstances, par la passion d’un chef réaliste, par une névrose peu
11106
raux évidemment dictés par les circonstances, par
la
passion d’un chef réaliste, par une névrose peut-être assez commune e
11107
ment dictés par les circonstances, par la passion
d’
un chef réaliste, par une névrose peut-être assez commune et par une f
11108
rreur spirituelle ? N’est-ce pas entretenir, sous
le
nom de religion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la mass
11109
pirituelle ? N’est-ce pas entretenir, sous le nom
de
religion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la masse », et
11110
tretenir, sous le nom de religion, des règlements
de
mœurs « toujours bons pour la masse », et sans doute défendables, voi
11111
ion, des règlements de mœurs « toujours bons pour
la
masse », et sans doute défendables, voire nécessaires, mais tels qu’o
11112
e défendables, voire nécessaires, mais tels qu’on
les
présente, sans valeur spirituelle ? En posant cette question, je n’en
11113
ends pas un instant proposer une nouvelle échelle
de
valeurs, subordonnant la Vérité aux contingences de l’histoire, voire
11114
ser une nouvelle échelle de valeurs, subordonnant
la
Vérité aux contingences de l’histoire, voire aux aléas de la culture.
11115
valeurs, subordonnant la Vérité aux contingences
de
l’histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire qu
11116
leurs, subordonnant la Vérité aux contingences de
l’
histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire que l
11117
é aux contingences de l’histoire, voire aux aléas
de
la culture. Je propose au contraire que l’on cesse de confondre avec
11118
ux contingences de l’histoire, voire aux aléas de
la
culture. Je propose au contraire que l’on cesse de confondre avec la
11119
aléas de la culture. Je propose au contraire que
l’
on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la
11120
a culture. Je propose au contraire que l’on cesse
de
confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie d
11121
ose au contraire que l’on cesse de confondre avec
la
vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me
11122
traire que l’on cesse de confondre avec la vérité
de
l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissen
11123
ire que l’on cesse de confondre avec la vérité de
l’
Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent d
11124
’on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit
le
puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent dépendre e
11125
ndre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et
la
misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de
11126
vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie
de
l’Apôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de contingences
11127
ité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de
l’
Apôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de contingences tou
11128
pôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu
de
contingences tout historiques et personnelles. Je propose d’appliquer
11129
nces tout historiques et personnelles. Je propose
d’
appliquer à la morale paulinienne la critique qu’il recommandait lui-m
11130
oriques et personnelles. Je propose d’appliquer à
la
morale paulinienne la critique qu’il recommandait lui-même d’applique
11131
s. Je propose d’appliquer à la morale paulinienne
la
critique qu’il recommandait lui-même d’appliquer aux morales ritualis
11132
ulinienne la critique qu’il recommandait lui-même
d’
appliquer aux morales ritualistes et magiques de son temps. Il nommait
11133
e d’appliquer aux morales ritualistes et magiques
de
son temps. Il nommait cela : « discerner les esprits ». Et il disait
11134
iques de son temps. Il nommait cela : « discerner
les
esprits ». Et il disait aussi qu’il tenait du Seigneur que « rien n’e
11135
, et qu’une chose n’est impure que pour celui qui
la
croit telle » (Rom., XII, 14). « Tout est permis, mais tout n’édifie
11136
édifie pas »… 131. Cf. I Corinthiens, II, 4-16.
La
femme doit se voiler la tête ou sinon, « c’est comme si elle était ra
11137
I Corinthiens, II, 4-16. La femme doit se voiler
la
tête ou sinon, « c’est comme si elle était rasée… L’homme ne doit pas
11138
tête ou sinon, « c’est comme si elle était rasée…
L’
homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloi
11139
elle était rasée… L’homme ne doit pas se couvrir
la
tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme
11140
mme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est
l’
image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’hom
11141
oit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image
de
la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En e
11142
pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de
la
gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effe
11143
uvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire
de
Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme
11144
u’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que
la
femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de
11145
age de la gloire de Dieu, tandis que la femme est
la
gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, ma
11146
gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire
de
l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femm
11147
ire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de
l’
homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme d
11148
que la femme est la gloire de l’homme. En effet,
l’
homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est po
11149
re de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré
de
la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause
11150
de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de
la
femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des
11151
effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais
la
femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit av
11152
homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme
de
l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur l
11153
me n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de
l’
homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la t
11154
a femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi
la
femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’auto
11155
rquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur
la
tête une marque de l’autorité dont elle dépend ». C’est une honte pou
11156
ause des anges, doit avoir sur la tête une marque
de
l’autorité dont elle dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter
11157
e des anges, doit avoir sur la tête une marque de
l’
autorité dont elle dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter de
11158
autorité dont elle dépend ». C’est une honte pour
l’
homme de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « par
11159
dont elle dépend ». C’est une honte pour l’homme
de
porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « parce que l
11160
dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter
de
longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « parce que la chevelur
11161
de porter de longs cheveux, mais une gloire pour
la
femme, « parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ». Et qu
11162
eveux, mais une gloire pour la femme, « parce que
la
chevelure lui a été donnée comme voile ». Et qui nous enseigne ces gr
11163
ile ». Et qui nous enseigne ces grandes vérités ?
La
Nature ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de l’argument, surt
11164
vérités ? La Nature ! (v. 15). Comme s’il sentait
la
faiblesse de l’argument, surtout venant de la part d’un furieux conte
11165
Nature ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse
de
l’argument, surtout venant de la part d’un furieux contempteur de la
11166
ure ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de
l’
argument, surtout venant de la part d’un furieux contempteur de la Nat
11167
urtout venant de la part d’un furieux contempteur
de
la Nature, Paul conclut : « Si quelqu’un se plaît à contester, nous n
11168
out venant de la part d’un furieux contempteur de
la
Nature, Paul conclut : « Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’av
11169
Annexe IIIPost-scriptum IUne querelle
de
famille Dans sa Jeunesse d’André Gide, Jean Delay cite une lettre
11170
IUne querelle de famille Dans sa Jeunesse
d’
André Gide, Jean Delay cite une lettre inédite qu’adressait le fameux
11171
, Jean Delay cite une lettre inédite qu’adressait
le
fameux économiste Charles Gide à son neveu André, le futur prix Nobel
11172
fameux économiste Charles Gide à son neveu André,
le
futur prix Nobel. André venait d’avouer à son oncle qu’il avait eu, à
11173
on neveu André, le futur prix Nobel. André venait
d’
avouer à son oncle qu’il avait eu, à 25 ans et pour la première fois,
11174
xuelles » avec une Ouled-Naïl. Charles Gide écrit
le
20 janvier 1895 : Tu as besoin de revenir aux vérités élémentaires d
11175
les Gide écrit le 20 janvier 1895 : Tu as besoin
de
revenir aux vérités élémentaires de la morale que vos spéculations ph
11176
Tu as besoin de revenir aux vérités élémentaires
de
la morale que vos spéculations philosophiques et littéraires ont comp
11177
as besoin de revenir aux vérités élémentaires de
la
morale que vos spéculations philosophiques et littéraires ont complèt
11178
mes beaucoup, dans André Walter du moins, à citer
l’
Évangile. Or, l’Évangile dit : « Les impudiques n’entreront point dans
11179
ns André Walter du moins, à citer l’Évangile. Or,
l’
Évangile dit : « Les impudiques n’entreront point dans le Royaume de D
11180
moins, à citer l’Évangile. Or, l’Évangile dit : «
Les
impudiques n’entreront point dans le Royaume de Dieu ». Voilà qui est
11181
ile dit : « Les impudiques n’entreront point dans
le
Royaume de Dieu ». Voilà qui est simple et clair. J’entends bien que
11182
Les impudiques n’entreront point dans le Royaume
de
Dieu ». Voilà qui est simple et clair. J’entends bien que ton explica
11183
bien que ton explication tend à établir que, dans
les
circonstances particulières où il a été fait, cet acte était moral, p
11184
e était moral, presque religieux… mais ce sont là
de
misérables sophismes. En admettant qu’il ne t’ait pas laissé de souve
11185
sophismes. En admettant qu’il ne t’ait pas laissé
de
souvenir voluptueux, il t’aura laissé d’obscènes images : c’est l’un
11186
s laissé de souvenir voluptueux, il t’aura laissé
d’
obscènes images : c’est l’un ou l’autre. Avec ce raisonnement-là, d’ai
11187
isonnement-là, d’ailleurs, ce n’est pas seulement
l’
acte sexuel, mais les vices contre nature qui pourraient aussi bien êt
11188
leurs, ce n’est pas seulement l’acte sexuel, mais
les
vices contre nature qui pourraient aussi bien être recherchés et expé
11189
en être recherchés et expérimentés dans un esprit
de
curiosité scientifique ou d’éducation morale… Dans tout pays, coucher
11190
entés dans un esprit de curiosité scientifique ou
d’
éducation morale… Dans tout pays, coucher avec une femme sans l’aimer
11191
rale… Dans tout pays, coucher avec une femme sans
l’
aimer est le dernier degré de l’avilissement qu’on puisse lui infliger
11192
avec une femme sans l’aimer est le dernier degré
de
l’avilissement qu’on puisse lui infliger… Mais en voilà assez. « What
11193
ec une femme sans l’aimer est le dernier degré de
l’
avilissement qu’on puisse lui infliger… Mais en voilà assez. « What is
11194
ot be undone », dit Lady Macbeth en parlant aussi
d’
une tache que rien ne pouvait effacer. Or, en couchant avec la jolie
11195
ue rien ne pouvait effacer. Or, en couchant avec
la
jolie Mériem, fille de joie, Gide avait justement essayé de normalise
11196
cer. Or, en couchant avec la jolie Mériem, fille
de
joie, Gide avait justement essayé de normaliser ses goûts sexuels. Et
11197
ériem, fille de joie, Gide avait justement essayé
de
normaliser ses goûts sexuels. Et l’on sait que l’arrivée à Biskra (un
11198
tement essayé de normaliser ses goûts sexuels. Et
l’
on sait que l’arrivée à Biskra (un peu trop tôt) et la malencontreuse
11199
de normaliser ses goûts sexuels. Et l’on sait que
l’
arrivée à Biskra (un peu trop tôt) et la malencontreuse intervention d
11200
sait que l’arrivée à Biskra (un peu trop tôt) et
la
malencontreuse intervention de sa mère mirent un terme à cette tentat
11201
n peu trop tôt) et la malencontreuse intervention
de
sa mère mirent un terme à cette tentative. En jugeant André au nom de
11202
. En jugeant André au nom de sa morale puritaine,
la
mère le rejetait aux « vices contre nature », et en condamnant « l’im
11203
eant André au nom de sa morale puritaine, la mère
le
rejetait aux « vices contre nature », et en condamnant « l’impudique
11204
t aux « vices contre nature », et en condamnant «
l’
impudique » au nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rej
11205
ure », et en condamnant « l’impudique » au nom de
l’
Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’incroyance. An
11206
l’impudique » au nom de l’Évangile et du Royaume
de
Dieu, l’oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre
11207
que » au nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu,
l’
oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son on
11208
nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle
le
rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « ad
11209
gile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à
l’
incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « admirable ». Ell
11210
ncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea
la
lettre de son oncle « admirable ». Elle le condamnait certes, mais av
11211
jetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre
de
son oncle « admirable ». Elle le condamnait certes, mais avec quelle
11212
jugea la lettre de son oncle « admirable ». Elle
le
condamnait certes, mais avec quelle virtú paternelle — qui jouait d’a
11213
lle virtú paternelle — qui jouait d’ailleurs dans
le
sens d’un complexe d’Œdipe jamais élucidé ou éliminé. On peut penser
11214
ú paternelle — qui jouait d’ailleurs dans le sens
d’
un complexe d’Œdipe jamais élucidé ou éliminé. On peut penser aussi qu
11215
qui jouait d’ailleurs dans le sens d’un complexe
d’
Œdipe jamais élucidé ou éliminé. On peut penser aussi que la sévérité
11216
mais élucidé ou éliminé. On peut penser aussi que
la
sévérité de l’oncle à l’occasion d’une aventure féminine ne pouvait p
11217
ou éliminé. On peut penser aussi que la sévérité
de
l’oncle à l’occasion d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire
11218
éliminé. On peut penser aussi que la sévérité de
l’
oncle à l’occasion d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l
11219
On peut penser aussi que la sévérité de l’oncle à
l’
occasion d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l’homosexue
11220
ser aussi que la sévérité de l’oncle à l’occasion
d’
une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l’homosexuel que Gide
11221
d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à
l’
homosexuel que Gide venait de découvrir en lui-même. Il ne trouva rien
11222
urtant, il connaissait son Évangile, sur ce point
l’
oncle Charles avait raison. Que n’a-t-il répondu à cet oncle en lui ci
11223
ets non moins « simples et clairs » : — « Heureux
les
pauvres, car le Royaume de Dieu est à eux » et : « Il est plus facile
11224
imples et clairs » : — « Heureux les pauvres, car
le
Royaume de Dieu est à eux » et : « Il est plus facile à un chameau de
11225
lairs » : — « Heureux les pauvres, car le Royaume
de
Dieu est à eux » et : « Il est plus facile à un chameau de passer par
11226
st à eux » et : « Il est plus facile à un chameau
de
passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Roya
11227
: « Il est plus facile à un chameau de passer par
le
trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. »
11228
st plus facile à un chameau de passer par le trou
d’
une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles
11229
e passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche
d’
entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’éco
11230
e trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans
le
Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’économie s’occupe
11231
e aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume
de
Dieu. » Charles Gide était économiste. L’économie s’occupe de nos ric
11232
Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste.
L’
économie s’occupe de nos richesses, production et répartition. Admetto
11233
harles Gide était économiste. L’économie s’occupe
de
nos richesses, production et répartition. Admettons que « l’impudicit
11234
esses, production et répartition. Admettons que «
l’
impudicité » selon l’Évangile ne concerne rien d’autre que les relatio
11235
répartition. Admettons que « l’impudicité » selon
l’
Évangile ne concerne rien d’autre que les relations sexuelles (ce dont
11236
l’impudicité » selon l’Évangile ne concerne rien
d’
autre que les relations sexuelles (ce dont je doute fort). Or l’Évangi
11237
é » selon l’Évangile ne concerne rien d’autre que
les
relations sexuelles (ce dont je doute fort). Or l’Évangile, selon la
11238
s relations sexuelles (ce dont je doute fort). Or
l’
Évangile, selon la version de l’oncle, dit que l’impudique n’entre pas
11239
les (ce dont je doute fort). Or l’Évangile, selon
la
version de l’oncle, dit que l’impudique n’entre pas au Royaume, mais
11240
t je doute fort). Or l’Évangile, selon la version
de
l’oncle, dit que l’impudique n’entre pas au Royaume, mais il dit auss
11241
e doute fort). Or l’Évangile, selon la version de
l’
oncle, dit que l’impudique n’entre pas au Royaume, mais il dit aussi,
11242
l’Évangile, selon la version de l’oncle, dit que
l’
impudique n’entre pas au Royaume, mais il dit aussi, et surtout, que l
11243
as au Royaume, mais il dit aussi, et surtout, que
le
riche ne peut pas y entrer. Celui qui s’occupe d’érotisme et celui qu
11244
le riche ne peut pas y entrer. Celui qui s’occupe
d’
érotisme et celui qui s’occupe d’économie seraient donc sur le même pl
11245
lui qui s’occupe d’érotisme et celui qui s’occupe
d’
économie seraient donc sur le même plan, s’agissant du salut ? Sophism
11246
t celui qui s’occupe d’économie seraient donc sur
le
même plan, s’agissant du salut ? Sophisme ! s’écrient les bourgeois.
11247
plan, s’agissant du salut ? Sophisme ! s’écrient
les
bourgeois. C’est qu’ils ont deux poids et deux mesures. D’une part la
11248
qu’ils ont deux poids et deux mesures. D’une part
la
chose est claire, de l’autre il faut, nuancer. Je demande pourquoi. J
11249
et deux mesures. D’une part la chose est claire,
de
l’autre il faut, nuancer. Je demande pourquoi. Je propose que dans le
11250
nuancer. Je demande pourquoi. Je propose que dans
les
deux cas, on essaie d’évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à
11251
quoi. Je propose que dans les deux cas, on essaie
d’
évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. And
11252
opose que dans les deux cas, on essaie d’évaluer,
d’
interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, co
11253
les deux cas, on essaie d’évaluer, d’interpréter
d’
ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les
11254
as, on essaie d’évaluer, d’interpréter d’ordonner
les
moyens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les Écritures, e
11255
d’évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à
la
fin spirituelle. André Gide, connaissant les Écritures, eût aussi pu
11256
ens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant
les
Écritures, eût aussi pu répondre à l’Oncle Charles que le texte si «
11257
onnaissant les Écritures, eût aussi pu répondre à
l’
Oncle Charles que le texte si « simple et clair » qu’il invoquait, n’e
11258
ures, eût aussi pu répondre à l’Oncle Charles que
le
texte si « simple et clair » qu’il invoquait, n’existe pas dans l’Éva
11259
ple et clair » qu’il invoquait, n’existe pas dans
l’
Évangile. On le trouve au contraire dans saint Paul (I Corinthiens 6,
11260
qu’il invoquait, n’existe pas dans l’Évangile. On
le
trouve au contraire dans saint Paul (I Corinthiens 6, 10 et 11) : « N
11261
hiens 6, 10 et 11) : « Ne vous y trompez pas : ni
les
impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni
11262
: « Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni
les
idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les
11263
pez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni
les
adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les c
11264
mpudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni
les
efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivr
11265
idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni
les
infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outr
11266
s adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni
les
voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ra
11267
les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni
les
cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’héri
11268
i les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni
les
ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaum
11269
les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni
les
outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les
11270
es cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni
les
ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les impudiques sont ci
11271
ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront
le
Royaume de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs
11272
ageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume
de
Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs viennent en
11273
es ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. »
Les
impudiques sont cités en premier, les voleurs viennent ensuite, et le
11274
de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier,
les
voleurs viennent ensuite, et les riches sont omis. Cette hiérarchie n
11275
ités en premier, les voleurs viennent ensuite, et
les
riches sont omis. Cette hiérarchie n’a rien d’évangélique. II« Cro
11276
t les riches sont omis. Cette hiérarchie n’a rien
d’
évangélique. II« Croissez et multipliez » Vu sous l’aspect physi
11277
lique. II« Croissez et multipliez » Vu sous
l’
aspect physiologique, l’érotisme est l’usage de la sexualité pour d’au
11278
t multipliez » Vu sous l’aspect physiologique,
l’
érotisme est l’usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréa
11279
Vu sous l’aspect physiologique, l’érotisme est
l’
usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églis
11280
us l’aspect physiologique, l’érotisme est l’usage
de
la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le co
11281
l’aspect physiologique, l’érotisme est l’usage de
la
sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le conda
11282
st l’usage de la sexualité pour d’autres fins que
la
procréation. Les Églises le condamnent — entre autres attendus — au n
11283
sexualité pour d’autres fins que la procréation.
Les
Églises le condamnent — entre autres attendus — au nom du commandemen
11284
our d’autres fins que la procréation. Les Églises
le
condamnent — entre autres attendus — au nom du commandement donné aux
11285
attendus — au nom du commandement donné aux Juifs
de
croître et de multiplier. C’est aussi l’argument que l’on opposa aux
11286
nom du commandement donné aux Juifs de croître et
de
multiplier. C’est aussi l’argument que l’on opposa aux cathares et au
11287
ux Juifs de croître et de multiplier. C’est aussi
l’
argument que l’on opposa aux cathares et aux manichéens professant des
11288
ître et de multiplier. C’est aussi l’argument que
l’
on opposa aux cathares et aux manichéens professant des doctrines ascé
11289
ofessant des doctrines ascétiques : ils voulaient
l’
extinction du genre humain. Mais au fait, qui prétendait cela ? Des mo
11290
i prétendait cela ? Des moines, eux-mêmes voués à
l’
abstinence, à l’époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat
11291
a ? Des moines, eux-mêmes voués à l’abstinence, à
l’
époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêt
11292
es, eux-mêmes voués à l’abstinence, à l’époque où
le
pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêtres séculier
11293
abstinence, à l’époque où le pape Grégoire venait
d’
imposer le célibat à tous les prêtres séculiers. Parce qu’il fut dit a
11294
, à l’époque où le pape Grégoire venait d’imposer
le
célibat à tous les prêtres séculiers. Parce qu’il fut dit aux Hébreux
11295
pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous
les
prêtres séculiers. Parce qu’il fut dit aux Hébreux d’il y a trois mil
11296
rêtres séculiers. Parce qu’il fut dit aux Hébreux
d’
il y a trois millénaires : « Croissez et multipliez ! », nombre de bon
11297
illénaires : « Croissez et multipliez ! », nombre
de
bons chrétiens croient encore aujourd’hui que la limitation volontair
11298
de bons chrétiens croient encore aujourd’hui que
la
limitation volontaire des naissances est un péché. Mais à l’époque où
11299
on volontaire des naissances est un péché. Mais à
l’
époque où fut donné ce commandement, les Douze Tribus n’étaient qu’un
11300
hé. Mais à l’époque où fut donné ce commandement,
les
Douze Tribus n’étaient qu’un groupe infime dans une population mondia
11301
un groupe infime dans une population mondiale que
l’
on estime à 30 millions, — chiffre qui ne prétend qu’à indiquer un ord
11302
, — chiffre qui ne prétend qu’à indiquer un ordre
de
grandeur, comparative. Près de 3 milliards d’hommes vivent aujourd’hu
11303
dre de grandeur, comparative. Près de 3 milliards
d’
hommes vivent aujourd’hui. Ils seront 6 milliards en l’an 2000. S’ils
11304
mes vivent aujourd’hui. Ils seront 6 milliards en
l’
an 2000. S’ils devaient continuer de croître et de multiplier au rythm
11305
milliards en l’an 2000. S’ils devaient continuer
de
croître et de multiplier au rythme actuel (la population mondiale dou
11306
l’an 2000. S’ils devaient continuer de croître et
de
multiplier au rythme actuel (la population mondiale doublant tous les
11307
uer de croître et de multiplier au rythme actuel (
la
population mondiale doublant tous les quarante ans) ils seraient donc
11308
thme actuel (la population mondiale doublant tous
les
quarante ans) ils seraient donc 700 milliards dans trois-cents ans. L
11309
seraient donc 700 milliards dans trois-cents ans.
La
surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’he
11310
ois-cents ans. La surface habitable (aujourd’hui)
de
la Terre étant de 7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme t
11311
-cents ans. La surface habitable (aujourd’hui) de
la
Terre étant de 7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme tous
11312
surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant
de
7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme tous les dix mètres
11313
le (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards
d’
hectares, il y aurait donc un homme tous les dix mètres vers l’an 2260
11314
liards d’hectares, il y aurait donc un homme tous
les
dix mètres vers l’an 2260. Puis un homme par mètre carré vers 2400. M
11315
l y aurait donc un homme tous les dix mètres vers
l’
an 2260. Puis un homme par mètre carré vers 2400. Moins de cent ans pl
11316
0. Puis un homme par mètre carré vers 2400. Moins
de
cent ans plus tard, ils se touchent tous. Ces chiffres sont absurdes
11317
hiffres sont absurdes : ils montrent en effet que
l’
instinct parfaitement animal de croître et de multiplier, si la croyan
11318
trent en effet que l’instinct parfaitement animal
de
croître et de multiplier, si la croyance aveugle au commandement bibl
11319
que l’instinct parfaitement animal de croître et
de
multiplier, si la croyance aveugle au commandement biblique interdisa
11320
rfaitement animal de croître et de multiplier, si
la
croyance aveugle au commandement biblique interdisait effectivement d
11321
u commandement biblique interdisait effectivement
de
le maîtriser, mènerait l’humanité d’une main ferme à sa perte, la mèn
11322
ommandement biblique interdisait effectivement de
le
maîtriser, mènerait l’humanité d’une main ferme à sa perte, la mènera
11323
terdisait effectivement de le maîtriser, mènerait
l’
humanité d’une main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Ter
11324
ffectivement de le maîtriser, mènerait l’humanité
d’
une main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que
11325
mènerait l’humanité d’une main ferme à sa perte,
la
mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper
11326
manité d’une main ferme à sa perte, la mènerait à
l’
enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper sans crime ne
11327
main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur
la
Terre ; et que le seul espoir d’y échapper sans crime ne pourrait êtr
11328
erte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que
le
seul espoir d’y échapper sans crime ne pourrait être mis, par les « c
11329
it à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir
d’
y échapper sans crime ne pourrait être mis, par les « croyants » que j
11330
d’y échapper sans crime ne pourrait être mis, par
les
« croyants » que j’ai dit, que dans une Providence qui se manifestera
11331
par des catastrophes naturelles ou des épidémies
d’
une ampleur inouïe. Ou bien, serait-ce Elle qui inciterait un général
11332
ait-ce Elle qui inciterait un général à décrocher
le
fameux téléphone rouge déclenchant la guerre atomique ? Saint Chrysos
11333
à décrocher le fameux téléphone rouge déclenchant
la
guerre atomique ? Saint Chrysostome écrivait au ive siècle : Il y a
11334
ve siècle : Il y a deux raisons pour lesquelles
le
mariage a été institué : … pour amener l’homme à se contenter d’une s
11335
quelles le mariage a été institué : … pour amener
l’
homme à se contenter d’une seule femme, et pour nous donner des enfant
11336
é institué : … pour amener l’homme à se contenter
d’
une seule femme, et pour nous donner des enfants : mais c’est la premi
11337
nner des enfants : mais c’est la première qui est
la
principale… Quant à la procréation, le mariage ne l’entraîne pas abso
11338
c’est la première qui est la principale… Quant à
la
procréation, le mariage ne l’entraîne pas absolument… La preuve en es
11339
re qui est la principale… Quant à la procréation,
le
mariage ne l’entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombr
11340
principale… Quant à la procréation, le mariage ne
l’
entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombreux mariages q
11341
réation, le mariage ne l’entraîne pas absolument…
La
preuve en est dans les nombreux mariages qui ne peuvent avoir d’enfan
11342
l’entraîne pas absolument… La preuve en est dans
les
nombreux mariages qui ne peuvent avoir d’enfant. C’est pourquoi la pr
11343
t dans les nombreux mariages qui ne peuvent avoir
d’
enfant. C’est pourquoi la première raison du mariage, c’est de régler
11344
est pourquoi la première raison du mariage, c’est
de
régler la concupiscence, maintenant surtout que le genre humain a rem
11345
oi la première raison du mariage, c’est de régler
la
concupiscence, maintenant surtout que le genre humain a rempli toute
11346
e régler la concupiscence, maintenant surtout que
le
genre humain a rempli toute la terre.132 IIIÉrotisme et sexualit
11347
tenant surtout que le genre humain a rempli toute
la
terre.132 IIIÉrotisme et sexualité Je trouve ceci dans un ouv
11348
Je trouve ceci dans un ouvrage occidental sur
le
yoga : « Il faut convenir que l’exaltation effrénée de la sexualité,
11349
e occidental sur le yoga : « Il faut convenir que
l’
exaltation effrénée de la sexualité, dans la société contemporaine est
11350
ga : « Il faut convenir que l’exaltation effrénée
de
la sexualité, dans la société contemporaine est sans doute plus catas
11351
: « Il faut convenir que l’exaltation effrénée de
la
sexualité, dans la société contemporaine est sans doute plus catastro
11352
r que l’exaltation effrénée de la sexualité, dans
la
société contemporaine est sans doute plus catastrophique, pour beauco
11353
ans doute plus catastrophique, pour beaucoup, que
l’
hypocrisie et les tabous du siècle passé. » L’affirmation paraît tout
11354
atastrophique, pour beaucoup, que l’hypocrisie et
les
tabous du siècle passé. » L’affirmation paraît tout arbitraire, en ce
11355
que l’hypocrisie et les tabous du siècle passé. »
L’
affirmation paraît tout arbitraire, en ce sens qu’elle ne repose sur a
11356
aucune preuve ou enquête, et nous laisse ignorer
la
nature de la catastrophe alléguée : serait-elle physique, morale, ou
11357
euve ou enquête, et nous laisse ignorer la nature
de
la catastrophe alléguée : serait-elle physique, morale, ou spirituell
11358
e ou enquête, et nous laisse ignorer la nature de
la
catastrophe alléguée : serait-elle physique, morale, ou spirituelle ?
11359
s chances pour qu’une telle phrase traduise moins
la
réalité que les préjugés antioccidentaux des sectateurs d’une discipl
11360
qu’une telle phrase traduise moins la réalité que
les
préjugés antioccidentaux des sectateurs d’une discipline venue d’Orie
11361
é que les préjugés antioccidentaux des sectateurs
d’
une discipline venue d’Orient et qui se répand de nos jours sur toute
11362
occidentaux des sectateurs d’une discipline venue
d’
Orient et qui se répand de nos jours sur toute la Terre. Mais un autre
11363
d’une discipline venue d’Orient et qui se répand
de
nos jours sur toute la Terre. Mais un autre passage du même livre nou
11364
d’Orient et qui se répand de nos jours sur toute
la
Terre. Mais un autre passage du même livre nous révèle ce dont il s’a
11365
e du même livre nous révèle ce dont il s’agit : «
Les
vrais yogis professent que le spasme sexuel, pour les hommes, en rais
11366
dont il s’agit : « Les vrais yogis professent que
le
spasme sexuel, pour les hommes, en raison de la perte de liqueur sémi
11367
vrais yogis professent que le spasme sexuel, pour
les
hommes, en raison de la perte de liqueur séminale, est un des princip
11368
e le spasme sexuel, pour les hommes, en raison de
la
perte de liqueur séminale, est un des principaux facteurs de diminuti
11369
me sexuel, pour les hommes, en raison de la perte
de
liqueur séminale, est un des principaux facteurs de diminution du cap
11370
liqueur séminale, est un des principaux facteurs
de
diminution du capital vital. Pour éviter cette déperdition, ils arrêt
11371
ital. Pour éviter cette déperdition, ils arrêtent
l’
éjaculation par un effort de volonté et la transforment en un épanchem
11372
rdition, ils arrêtent l’éjaculation par un effort
de
volonté et la transforment en un épanchement intérieur qui ne les pri
11373
rrêtent l’éjaculation par un effort de volonté et
la
transforment en un épanchement intérieur qui ne les prive pas du plai
11374
a transforment en un épanchement intérieur qui ne
les
prive pas du plaisir et qui, par ailleurs, reverse dans leur organism
11375
et qui, par ailleurs, reverse dans leur organisme
les
hormones contenues dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de l’I
11376
e dans leur organisme les hormones contenues dans
le
sperme. » Ce procédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et les
11377
enues dans le sperme. » Ce procédé est bien connu
de
l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le
11378
es dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de
l’
Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le no
11379
e sperme. » Ce procédé est bien connu de l’Inde :
les
upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajro
11380
cédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et
les
écrits tantriques le désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « gest
11381
l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques
le
désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui,
11382
ishads et les écrits tantriques le désignent sous
le
nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva sam
11383
et les écrits tantriques le désignent sous le nom
de
vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva samhita «
11384
désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste
de
l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde
11385
ignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de
l’
éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde et
11386
vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon
le
Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le
11387
l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit
la
Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets ». Dans
11388
étruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour
le
secret des secrets ». Dans la seconde version de L’Amour et l’Occiden
11389
le secret des secrets ». Dans la seconde version
de
L’Amour et l’Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’hypothèse qu’
11390
secret des secrets ». Dans la seconde version de
L’
Amour et l’Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’hypothèse qu’un
11391
secrets ». Dans la seconde version de L’Amour et
l’
Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’hypothèse qu’un pareil proc
11392
our et l’Occident (pages 100 à 108), je soutenais
l’
hypothèse qu’un pareil procédé fût aussi l’un des secrets de l’amour c
11393
e qu’un pareil procédé fût aussi l’un des secrets
de
l’amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut
11394
u’un pareil procédé fût aussi l’un des secrets de
l’
amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut êtr
11395
é fût aussi l’un des secrets de l’amour courtois.
La
forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée de d
11396
l’amour courtois. La forme tantrique ou courtoise
de
l’érotisme peut être interprétée de deux manières, soit qu’on la cons
11397
mour courtois. La forme tantrique ou courtoise de
l’
érotisme peut être interprétée de deux manières, soit qu’on la considè
11398
ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée
de
deux manières, soit qu’on la considère comme résultant d’une crainte
11399
eut être interprétée de deux manières, soit qu’on
la
considère comme résultant d’une crainte magique, soit qu’on la consid
11400
manières, soit qu’on la considère comme résultant
d’
une crainte magique, soit qu’on la considère comme visant à « élever »
11401
comme résultant d’une crainte magique, soit qu’on
la
considère comme visant à « élever » et « animer » le jeu d’amour, à d
11402
considère comme visant à « élever » et « animer »
le
jeu d’amour, à des fins proprement érotiques, que certains tiennent m
11403
re comme visant à « élever » et « animer » le jeu
d’
amour, à des fins proprement érotiques, que certains tiennent même pou
11404
que certains tiennent même pour spirituelles. 1.
La
peur de perdre sa vitalité en perdant le semen correspond chez nous —
11405
tains tiennent même pour spirituelles. 1. La peur
de
perdre sa vitalité en perdant le semen correspond chez nous — me dise
11406
lles. 1. La peur de perdre sa vitalité en perdant
le
semen correspond chez nous — me disent les psychiatres — à un symptôm
11407
perdant le semen correspond chez nous — me disent
les
psychiatres — à un symptôme de névrose caractérisée. Cette peur est p
11408
nous — me disent les psychiatres — à un symptôme
de
névrose caractérisée. Cette peur est plus ouvertement avouée, voire c
11409
plus visiblement active en Orient qu’en Occident.
Le
sentiment de faute qui, pour un Oriental, peut s’attacher à l’acte se
11410
ent active en Orient qu’en Occident. Le sentiment
de
faute qui, pour un Oriental, peut s’attacher à l’acte sexuel, reste d
11411
de faute qui, pour un Oriental, peut s’attacher à
l’
acte sexuel, reste de l’ordre naturel, pour ainsi dire physiologique,
11412
Oriental, peut s’attacher à l’acte sexuel, reste
de
l’ordre naturel, pour ainsi dire physiologique, tandis que chez l’Occ
11413
iental, peut s’attacher à l’acte sexuel, reste de
l’
ordre naturel, pour ainsi dire physiologique, tandis que chez l’Occide
11414
l, pour ainsi dire physiologique, tandis que chez
l’
Occidental il est masqué et relégué aux arrière-plans de la conscience
11415
dental il est masqué et relégué aux arrière-plans
de
la conscience par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les reli
11416
tal il est masqué et relégué aux arrière-plans de
la
conscience par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les religio
11417
x arrière-plans de la conscience par un sentiment
de
culpabilité d’ordre moral. Les religions hindouistes et surtout boudd
11418
de la conscience par un sentiment de culpabilité
d’
ordre moral. Les religions hindouistes et surtout bouddhistes, ayant p
11419
ce par un sentiment de culpabilité d’ordre moral.
Les
religions hindouistes et surtout bouddhistes, ayant pour fin suprême
11420
es et surtout bouddhistes, ayant pour fin suprême
d’
éteindre le Désir, cause d’attachements à l’éphémère, se gardent bien
11421
ut bouddhistes, ayant pour fin suprême d’éteindre
le
Désir, cause d’attachements à l’éphémère, se gardent bien de brider l
11422
ayant pour fin suprême d’éteindre le Désir, cause
d’
attachements à l’éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : le
11423
prême d’éteindre le Désir, cause d’attachements à
l’
éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : leur morale est à c
11424
ause d’attachements à l’éphémère, se gardent bien
de
brider la sexualité : leur morale est à cet égard plus que laxiste :
11425
achements à l’éphémère, se gardent bien de brider
la
sexualité : leur morale est à cet égard plus que laxiste : elle est p
11426
le est prodigue en bonnes recettes. Au contraire,
les
doctrines morales déduites à tort ou à raison des évangiles, mais sur
11427
es à tort ou à raison des évangiles, mais surtout
de
saint Paul, entendent discipliner le désir naturel dans le seul cadre
11428
mais surtout de saint Paul, entendent discipliner
le
désir naturel dans le seul cadre du mariage procréateur, et interdise
11429
Paul, entendent discipliner le désir naturel dans
le
seul cadre du mariage procréateur, et interdisent toute relation sexu
11430
lle hors de ses liens. Ainsi renforcé et fouetté,
le
désir sexuel passe outre et surmonte les vieilles craintes magiques,
11431
fouetté, le désir sexuel passe outre et surmonte
les
vieilles craintes magiques, — sauf dans le cas des névroses mentionné
11432
monte les vieilles craintes magiques, — sauf dans
le
cas des névroses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour d
11433
f dans le cas des névroses mentionnées. Ceci dit,
le
vajrolî mudrâ ou le tour de force des yogis reversant dans leur corps
11434
vroses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou
le
tour de force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’o
11435
ses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le
tour
de force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’ont pa
11436
entionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour
de
force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’ont pas p
11437
tour de force des yogis reversant dans leur corps
le
semen (s’ils n’ont pas pu ou pas voulu le retenir) ne nous semble pas
11438
r corps le semen (s’ils n’ont pas pu ou pas voulu
le
retenir) ne nous semble pas correspondre à des réalités physiologique
11439
e pas correspondre à des réalités physiologiques.
Le
semen ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’o
11440
s. Le semen ne revient pas en son lieu, mais dans
le
canal de l’urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique
11441
en ne revient pas en son lieu, mais dans le canal
de
l’urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte
11442
ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de
l’
urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte don
11443
pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre,
d’
où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte donc une erre
11444
canal de l’urètre, d’où il sera bientôt éliminé.
Le
procédé physique comporte donc une erreur ou tricherie biologique, do
11445
rte donc une erreur ou tricherie biologique, dont
la
« vertu » serait au mieux psychologique. 2. Il n’en reste pas moins q
11446
ntièrement différent, quand elle devient un moyen
de
l’érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ordonner à certai
11447
èrement différent, quand elle devient un moyen de
l’
érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ordonner à certaines
11448
and elle devient un moyen de l’érotisme, un moyen
de
maîtriser l’instinct pour l’ordonner à certaines fins plus « idéales
11449
ent un moyen de l’érotisme, un moyen de maîtriser
l’
instinct pour l’ordonner à certaines fins plus « idéales », — nous dir
11450
l’érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour
l’
ordonner à certaines fins plus « idéales », — nous dirions : pour le s
11451
ines fins plus « idéales », — nous dirions : pour
le
sublimer, soit en plaisir détaché de l’instinct, soit en amour, soit
11452
rions : pour le sublimer, soit en plaisir détaché
de
l’instinct, soit en amour, soit en adoration de l’Éternel féminin au
11453
ns : pour le sublimer, soit en plaisir détaché de
l’
instinct, soit en amour, soit en adoration de l’Éternel féminin au sen
11454
é de l’instinct, soit en amour, soit en adoration
de
l’Éternel féminin au sens mystique. La maithuna tantrique (union sexu
11455
e l’instinct, soit en amour, soit en adoration de
l’
Éternel féminin au sens mystique. La maithuna tantrique (union sexuell
11456
adoration de l’Éternel féminin au sens mystique.
La
maithuna tantrique (union sexuelle sacrée) et la cortezia des troubad
11457
La maithuna tantrique (union sexuelle sacrée) et
la
cortezia des troubadours correspondent à ce second sens. Les épreuves
11458
a des troubadours correspondent à ce second sens.
Les
épreuves que le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le fai
11459
correspondent à ce second sens. Les épreuves que
le
tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le faire accéder à une
11460
sens. Les épreuves que le tantrisme fait subir à
l’
amant ont pour but de le faire accéder à une maîtrise de soi telle que
11461
ue le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but
de
le faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puiss
11462
le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de
le
faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puisse s
11463
t ont pour but de le faire accéder à une maîtrise
de
soi telle que le jeu d’amour puisse se prolonger très longtemps sans
11464
le faire accéder à une maîtrise de soi telle que
le
jeu d’amour puisse se prolonger très longtemps sans achèvement physiq
11465
re accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu
d’
amour puisse se prolonger très longtemps sans achèvement physique, et
11466
longtemps sans achèvement physique, et sans perte
de
semen ou bindu. À ceux qui peuvent y parvenir est promise « l’immorta
11467
indu. À ceux qui peuvent y parvenir est promise «
l’
immortalité conquise en quinze jours » (lisons, comme le texte y invit
11468
rtalité conquise en quinze jours » (lisons, comme
le
texte y invite, quelques lignes plus bas : « une vie prolongée ») par
11469
s lignes plus bas : « une vie prolongée ») par où
l’
on rejoint la croyance magique ; mais aussi un progrès dans la Voie sp
11470
bas : « une vie prolongée ») par où l’on rejoint
la
croyance magique ; mais aussi un progrès dans la Voie spirituelle, ve
11471
la croyance magique ; mais aussi un progrès dans
la
Voie spirituelle, vers le détachement du concret par l’effet d’un dés
11472
s aussi un progrès dans la Voie spirituelle, vers
le
détachement du concret par l’effet d’un désir détaché de l’instinct e
11473
e spirituelle, vers le détachement du concret par
l’
effet d’un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’essence divine
11474
uelle, vers le détachement du concret par l’effet
d’
un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’essence divine. La cor
11475
chement du concret par l’effet d’un désir détaché
de
l’instinct et tourné vers l’essence divine. La cortezia des troubadou
11476
ment du concret par l’effet d’un désir détaché de
l’
instinct et tourné vers l’essence divine. La cortezia des troubadours
11477
t d’un désir détaché de l’instinct et tourné vers
l’
essence divine. La cortezia des troubadours décrit à mots couverts (ma
11478
hé de l’instinct et tourné vers l’essence divine.
La
cortezia des troubadours décrit à mots couverts (mais bien assez préc
11479
ais bien assez précis, pour qui sait lire) ce que
l’
on a longtemps pris pour simple « joie d’amour », et qui était en fait
11480
) ce que l’on a longtemps pris pour simple « joie
d’
amour », et qui était en fait « le jeu d’amour133 », un moyen de le pr
11481
r simple « joie d’amour », et qui était en fait «
le
jeu d’amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèv
11482
e « joie d’amour », et qui était en fait « le jeu
d’
amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèvement »
11483
qui était en fait « le jeu d’amour133 », un moyen
de
le prolonger « sans fin », sans « achèvement », et d’élever ainsi le
11484
était en fait « le jeu d’amour133 », un moyen de
le
prolonger « sans fin », sans « achèvement », et d’élever ainsi le dés
11485
e prolonger « sans fin », sans « achèvement », et
d’
élever ainsi le désir à la hauteur de l’amour animique et du culte ren
11486
ans fin », sans « achèvement », et d’élever ainsi
le
désir à la hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (c
11487
sans « achèvement », et d’élever ainsi le désir à
la
hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée n
11488
vement », et d’élever ainsi le désir à la hauteur
de
l’amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée non pas comm
11489
ent », et d’élever ainsi le désir à la hauteur de
l’
amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée non pas comme f
11490
a hauteur de l’amour animique et du culte rendu à
la
Dame (considérée non pas comme femme et comme personne, mais comme sy
11491
comme femme et comme personne, mais comme symbole
de
l’Anima) tout en échappant aux « conséquences », — lesquelles étaient
11492
me femme et comme personne, mais comme symbole de
l’
Anima) tout en échappant aux « conséquences », — lesquelles étaient ob
11493
quences », — lesquelles étaient obligatoires dans
le
mariage, mais condamnées par le manichéisme des cathares. C’est dans
11494
obligatoires dans le mariage, mais condamnées par
le
manichéisme des cathares. C’est dans la cortezia que je vois l’origin
11495
mnées par le manichéisme des cathares. C’est dans
la
cortezia que je vois l’origine de l’érotisme occidental, et des probl
11496
des cathares. C’est dans la cortezia que je vois
l’
origine de l’érotisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de p
11497
res. C’est dans la cortezia que je vois l’origine
de
l’érotisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de
11498
. C’est dans la cortezia que je vois l’origine de
l’
érotisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de re
11499
tisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse
de
poser et de reposer dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où
11500
ntal, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et
de
reposer dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité
11501
s qu’il ne cesse de poser et de reposer dans tous
les
ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité de ce rappel techniqu
11502
poser dans tous les ordres, à notre civilisation.
D’
où la nécessité de ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le
11503
dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où
la
nécessité de ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le sujet
11504
s ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité
de
ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le sujet n’était null
11505
’où la nécessité de ce rappel technique, au terme
d’
un ouvrage dont le sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’a
11506
e ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont
le
sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’amour. ⁂ Est-il bes
11507
erme d’un ouvrage dont le sujet n’était nullement
la
sexualité, mais bien l’amour. ⁂ Est-il besoin de préciser que cet ouv
11508
e sujet n’était nullement la sexualité, mais bien
l’
amour. ⁂ Est-il besoin de préciser que cet ouvrage n’est pas un manuel
11509
la sexualité, mais bien l’amour. ⁂ Est-il besoin
de
préciser que cet ouvrage n’est pas un manuel de morale et n’entend pa
11510
n de préciser que cet ouvrage n’est pas un manuel
de
morale et n’entend pas donner de conseils à qui que ce soit ? (Et enc
11511
st pas un manuel de morale et n’entend pas donner
de
conseils à qui que ce soit ? (Et encore moins, de permissions ! Celui
11512
de conseils à qui que ce soit ? (Et encore moins,
de
permissions ! Celui qui en demande prouvant en général, et par là mêm
11513
l, et par là même, qu’il n’y a pas encore droit).
Le
libre usage d’Éros peut être un bien pour les sages qui voudraient in
11514
me, qu’il n’y a pas encore droit). Le libre usage
d’
Éros peut être un bien pour les sages qui voudraient intégrer sa vertu
11515
it). Le libre usage d’Éros peut être un bien pour
les
sages qui voudraient intégrer sa vertu dans une orientation qu’indiqu
11516
intégrer sa vertu dans une orientation qu’indique
l’
esprit : mais ceux-là ne cherchent plus de recettes morales, sachant b
11517
indique l’esprit : mais ceux-là ne cherchent plus
de
recettes morales, sachant bien que leur personne est en jeu, et qu’il
11518
’y a pas au monde deux personnes identiques. Pour
les
autres, une morale générale et très stricte, catholique, puritaine, m
11519
tholique, puritaine, musulmane ou marxiste, selon
la
coutume du pays, m’apparaît nécessaire dans la mesure exacte où elle
11520
on la coutume du pays, m’apparaît nécessaire dans
la
mesure exacte où elle se révèle suffisante. Certes, l’éducation n’a d
11521
sure exacte où elle se révèle suffisante. Certes,
l’
éducation n’a d’autre fin dernière que de rendre l’individu apte à mie
11522
lle se révèle suffisante. Certes, l’éducation n’a
d’
autre fin dernière que de rendre l’individu apte à mieux assumer la li
11523
Certes, l’éducation n’a d’autre fin dernière que
de
rendre l’individu apte à mieux assumer la liberté de la personne resp
11524
’éducation n’a d’autre fin dernière que de rendre
l’
individu apte à mieux assumer la liberté de la personne responsable d’
11525
ère que de rendre l’individu apte à mieux assumer
la
liberté de la personne responsable d’elle-même ; celle qui peut recon
11526
rendre l’individu apte à mieux assumer la liberté
de
la personne responsable d’elle-même ; celle qui peut reconnaître le p
11527
dre l’individu apte à mieux assumer la liberté de
la
personne responsable d’elle-même ; celle qui peut reconnaître le proc
11528
eux assumer la liberté de la personne responsable
d’
elle-même ; celle qui peut reconnaître le prochain et donc l’aimer. Ma
11529
ponsable d’elle-même ; celle qui peut reconnaître
le
prochain et donc l’aimer. Mais si l’on croit à la personne on croit a
11530
; celle qui peut reconnaître le prochain et donc
l’
aimer. Mais si l’on croit à la personne on croit aussi à l’absolue néc
11531
reconnaître le prochain et donc l’aimer. Mais si
l’
on croit à la personne on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtris
11532
le prochain et donc l’aimer. Mais si l’on croit à
la
personne on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtriser l’individu
11533
Mais si l’on croit à la personne on croit aussi à
l’
absolue nécessité de maîtriser l’individu, qui est son support insépar
11534
la personne on croit aussi à l’absolue nécessité
de
maîtriser l’individu, qui est son support inséparable, et qu’elle tra
11535
on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtriser
l’
individu, qui est son support inséparable, et qu’elle transformera plu
11536
u’elle transformera plus tard à sa manière. Point
d’
aristocratie sans disciplines, ni de démocratie non plus : mais ce ne
11537
anière. Point d’aristocratie sans disciplines, ni
de
démocratie non plus : mais ce ne sont pas les mêmes disciplines. Car
11538
, ni de démocratie non plus : mais ce ne sont pas
les
mêmes disciplines. Car les unes sont particulières, opératives, les a
11539
: mais ce ne sont pas les mêmes disciplines. Car
les
unes sont particulières, opératives, les autres générales, préparatoi
11540
nes. Car les unes sont particulières, opératives,
les
autres générales, préparatoires. Au niveau de la personne, ce qui est
11541
les autres générales, préparatoires. Au niveau de
la
personne, ce qui est remède pour l’un sera peut-être poison pour l’au
11542
e, ou simplement indifférent. Or, nous savons que
l’
amour est le fait des personnes, et qu’il n’en est pas deux interchang
11543
ment indifférent. Or, nous savons que l’amour est
le
fait des personnes, et qu’il n’en est pas deux interchangeables. D’où
11544
nes, et qu’il n’en est pas deux interchangeables.
D’
où la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règl
11545
et qu’il n’en est pas deux interchangeables. D’où
la
difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règles gé
11546
est pas deux interchangeables. D’où la difficulté
de
concevoir une morale générale de l’amour, des règles générales imposé
11547
où la difficulté de concevoir une morale générale
de
l’amour, des règles générales imposées à l’amour — au nom de quoi, qu
11548
la difficulté de concevoir une morale générale de
l’
amour, des règles générales imposées à l’amour — au nom de quoi, qui s
11549
érale de l’amour, des règles générales imposées à
l’
amour — au nom de quoi, qui serait plus vrai ? Les normes valent pour
11550
l’amour — au nom de quoi, qui serait plus vrai ?
Les
normes valent pour tout, sauf pour l’amour — comme l’entrevit le roma
11551
lus vrai ? Les normes valent pour tout, sauf pour
l’
amour — comme l’entrevit le romantisme, qui en tira des conclusions fa
11552
ormes valent pour tout, sauf pour l’amour — comme
l’
entrevit le romantisme, qui en tira des conclusions fausses. Elles val
11553
t pour tout, sauf pour l’amour — comme l’entrevit
le
romantisme, qui en tira des conclusions fausses. Elles valent pour la
11554
n tira des conclusions fausses. Elles valent pour
la
sexualité proprement dite, le social et l’éducation ; pour tout ce qu
11555
. Elles valent pour la sexualité proprement dite,
le
social et l’éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel
11556
t pour la sexualité proprement dite, le social et
l’
éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans le mari
11557
le social et l’éducation ; pour tout ce qu’il y a
de
social et de sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’am
11558
l’éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et
de
sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’amour propremen
11559
our tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans
le
mariage, les liaisons, etc. Non pour l’amour proprement dit. Car c’es
11560
qu’il y a de social et de sexuel dans le mariage,
les
liaisons, etc. Non pour l’amour proprement dit. Car c’est l’amour qui
11561
xuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour
l’
amour proprement dit. Car c’est l’amour qui pose les normes, qui est l
11562
, etc. Non pour l’amour proprement dit. Car c’est
l’
amour qui pose les normes, qui est la norme finale, première, universe
11563
’amour proprement dit. Car c’est l’amour qui pose
les
normes, qui est la norme finale, première, universelle. Autrement dit
11564
t. Car c’est l’amour qui pose les normes, qui est
la
norme finale, première, universelle. Autrement dit : l’éducation a po
11565
me finale, première, universelle. Autrement dit :
l’
éducation a pour fin véritable la personne, mais dans la mesure où la
11566
Autrement dit : l’éducation a pour fin véritable
la
personne, mais dans la mesure où la personne se réalise, devient donc
11567
ation a pour fin véritable la personne, mais dans
la
mesure où la personne se réalise, devient donc libre et responsable,
11568
fin véritable la personne, mais dans la mesure où
la
personne se réalise, devient donc libre et responsable, la morale ne
11569
ne se réalise, devient donc libre et responsable,
la
morale ne peut plus l’aider. Parce que la vraie personne est posée pa
11570
donc libre et responsable, la morale ne peut plus
l’
aider. Parce que la vraie personne est posée par l’amour, existe par u
11571
nsable, la morale ne peut plus l’aider. Parce que
la
vraie personne est posée par l’amour, existe par un acte de l’amour,
11572
’aider. Parce que la vraie personne est posée par
l’
amour, existe par un acte de l’amour, et que l’amour la fait unique. T
11573
ersonne est posée par l’amour, existe par un acte
de
l’amour, et que l’amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas un
11574
onne est posée par l’amour, existe par un acte de
l’
amour, et que l’amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas une é
11575
ar l’amour, existe par un acte de l’amour, et que
l’
amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas une école — ouverte s
11576
ur, existe par un acte de l’amour, et que l’amour
la
fait unique. Toute morale qui n’est pas une école — ouverte sur la li
11577
oute morale qui n’est pas une école — ouverte sur
la
liberté future — est une prison, si « laxiste » soit-elle. Voilà qui
11578
ement au paradoxe évangélique et paulinien : pour
le
vrai spirituel, la Loi est abolie, bien que pas un iota n’en soit ret
11579
vangélique et paulinien : pour le vrai spirituel,
la
Loi est abolie, bien que pas un iota n’en soit retiré. Mais l’amour s
11580
olie, bien que pas un iota n’en soit retiré. Mais
l’
amour seul peut le comprendre en vérité. 132. Discours sur le mari
11581
un iota n’en soit retiré. Mais l’amour seul peut
le
comprendre en vérité. 132. Discours sur le mariage, trad. abbé F.
11582
ut le comprendre en vérité. 132. Discours sur
le
mariage, trad. abbé F. Martin, Garnier, p. 139. 133. Cf. Charles Cam
11583
tin, Garnier, p. 139. 133. Cf. Charles Camproux,
La
Joie civilisatrice chez les troubadours (La Table ronde, janvier 1956
11584
Cf. Charles Camproux, La Joie civilisatrice chez
les
troubadours (La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Oc
11585
roux, La Joie civilisatrice chez les troubadours (
La
Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Occident (Les Cahi
11586
les troubadours (La Table ronde, janvier 1956) et
La
Joie d’amour et l’Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur mon
11587
badours (La Table ronde, janvier 1956) et La Joie
d’
amour et l’Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que
11588
Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et
l’
Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que le mot joi
11589
, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Occident (
Les
Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que le mot joi est masculin,
11590
amour et l’Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348).
L’
auteur montre que le mot joi est masculin, et désigne non pas un senti
11591
(Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que
le
mot joi est masculin, et désigne non pas un sentiment mais un jeu, do
11592
et désigne non pas un sentiment mais un jeu, dont
la
maîtrise « donne à l’individu une sensation de liberté. » M. Camproux
11593
sentiment mais un jeu, dont la maîtrise « donne à
l’
individu une sensation de liberté. » M. Camproux estime, bien à tort s
11594
nt la maîtrise « donne à l’individu une sensation
de
liberté. » M. Camproux estime, bien à tort selon moi, que cette inter
11595
n s’oppose « absolument » à celle que j’ai donnée
de
« l’Éros sans fin » et de l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il
11596
ppose « absolument » à celle que j’ai donnée de «
l’
Éros sans fin » et de l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut
11597
à celle que j’ai donnée de « l’Éros sans fin » et
de
l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut limiter la cortezia à
11598
elle que j’ai donnée de « l’Éros sans fin » et de
l’
amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut limiter la cortezia à un
11599
r réciproque malheureux. C’est qu’il veut limiter
la
cortezia à une sorte de technique érotique, tandis que je montrais so
11600
C’est qu’il veut limiter la cortezia à une sorte
de
technique érotique, tandis que je montrais son horizon mystique ; et
11601
n mystique ; et certes l’un n’exclut pas l’autre,
le
suppose même, encore que la relation dans laquelle ils se trouvent de
11602
n’exclut pas l’autre, le suppose même, encore que
la
relation dans laquelle ils se trouvent depuis des siècles en Occident
11603
puis des siècles en Occident, et notamment depuis
le
romantisme, puisse et doive être modifiée. Mais d’abord il s’agit de
11604
se et doive être modifiée. Mais d’abord il s’agit
de
mieux la voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.
11605
ve être modifiée. Mais d’abord il s’agit de mieux
la
voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.
11606
bord il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté
de
le faire dans ce livre.
11607
d il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté de
le
faire dans ce livre.