1 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Note liminaire
1 Note liminaire Cet ouvrage prend la suite de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des myt
2 Note liminaire Cet ouvrage prend la suite de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’
3 e prend la suite de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1
4 rend la suite de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ;
5 te de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’ amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolo
6 s où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers
7 ù j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’ âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un
8 assion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspectiv
9 ion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspective d
10 me et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspective d’où le regard puisse embrasser
11 sonne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspective d’où le regard puisse embrasser un champ mieux unifié du
12 prolonge les lignes, vers un point de perspective d’ où le regard puisse embrasser un champ mieux unifié du phénomène humai
13 nge les lignes, vers un point de perspective d’où le regard puisse embrasser un champ mieux unifié du phénomène humain : c
14 ouver dans ces pages des réflexions nouvelles sur les mythes érotiques dans la culture occidentale, et sur les personnages
15 éflexions nouvelles sur les mythes érotiques dans la culture occidentale, et sur les personnages imaginaires du roman et d
16 hes érotiques dans la culture occidentale, et sur les personnages imaginaires du roman et de l’opéra en lesquels s’illustre
17 e, et sur les personnages imaginaires du roman et de l’opéra en lesquels s’illustrent ces mythes ; puis une série d’observ
18 et sur les personnages imaginaires du roman et de l’ opéra en lesquels s’illustrent ces mythes ; puis une série d’observati
19 lesquels s’illustrent ces mythes ; puis une série d’ observations (au sens clinique) sur des personnes réelles, dont le dra
20 au sens clinique) sur des personnes réelles, dont le drame vécu semble avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et de
21 s réelles, dont le drame vécu semble avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin, l’on reviendra a
22 ame vécu semble avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin, l’on reviendra au problème capital, c
23 avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin, l’on reviendra au problème capital, celui de la pers
24 mule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin, l’ on reviendra au problème capital, celui de la personne en soi, telle q
25 enfin, l’on reviendra au problème capital, celui de la personne en soi, telle que les religions majeures la définissent o
26 fin, l’on reviendra au problème capital, celui de la personne en soi, telle que les religions majeures la définissent ou l
27 e capital, celui de la personne en soi, telle que les religions majeures la définissent ou la nient. Car toute idée de l’ho
28 personne en soi, telle que les religions majeures la définissent ou la nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’
29 elle que les religions majeures la définissent ou la nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’amour. Cette succe
30 jeures la définissent ou la nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’amour. Cette succession pourra surprendre.
31 res la définissent ou la nient. Car toute idée de l’ homme est une idée de l’amour. Cette succession pourra surprendre. Des
32 la nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’amour. Cette succession pourra surprendre. Des transitions logiques
33 nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’ amour. Cette succession pourra surprendre. Des transitions logiques mé
34 es transitions logiques ménagées après coup entre les différents chapitres du recueil ne seraient qu’un faible artifice — e
35 qu’un faible artifice — et j’y renonce au profit d’ une longue Introduction — s’agissant d’assurer l’unité de l’ouvrage et
36 au profit d’une longue Introduction — s’agissant d’ assurer l’unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce
37 d’une longue Introduction — s’agissant d’assurer l’ unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement
38 ongue Introduction — s’agissant d’assurer l’unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller
39 ue Introduction — s’agissant d’assurer l’unité de l’ ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller et
40 on — s’agissant d’assurer l’unité de l’ouvrage et d’ en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller et retour du re
41 surer l’unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller et retour du religieux à l’érotique
42 d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’ aller et retour du religieux à l’érotique qui est l’un des secrets déc
43 t : ce mouvement d’aller et retour du religieux à l’ érotique qui est l’un des secrets décisifs de la psycho occidentale. J
44 ux à l’érotique qui est l’un des secrets décisifs de la psycho occidentale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les
45 à l’érotique qui est l’un des secrets décisifs de la psycho occidentale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les mal
46 cisifs de la psycho occidentale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les malentendus invétérés et les préjugés prêts
47 entale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les malentendus invétérés et les préjugés prêts au bond retiennent autant
48 omaine, en effet, où les malentendus invétérés et les préjugés prêts au bond retiennent autant d’esprits, croyants et incro
49 s et les préjugés prêts au bond retiennent autant d’ esprits, croyants et incroyants, de faire face à leurs vrais problèmes
50 iennent autant d’esprits, croyants et incroyants, de faire face à leurs vrais problèmes ou de souffrir seulement qu’on les
51 royants, de faire face à leurs vrais problèmes ou de souffrir seulement qu’on les observe. Freud a décelé quelques-uns des
52 rs vrais problèmes ou de souffrir seulement qu’on les observe. Freud a décelé quelques-uns des motifs d’une pareille résist
53 s observe. Freud a décelé quelques-uns des motifs d’ une pareille résistance à la lucidité ; il les situait dans le conflit
54 elques-uns des motifs d’une pareille résistance à la lucidité ; il les situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la
55 tifs d’une pareille résistance à la lucidité ; il les situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. A
56 le résistance à la lucidité ; il les situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. Avant lui, Marx a
57 a lucidité ; il les situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. Avant lui, Marx avait osé une anal
58 situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. Avant lui, Marx avait osé une analyse non moins « cho
59 osé une analyse non moins « choquante » du refus de prendre conscience des réalités économiques, en conflit avec l’idéal
60 science des réalités économiques, en conflit avec l’ idéal de la bourgeoisie victorienne. L’un et l’autre, d’ailleurs, deme
61 des réalités économiques, en conflit avec l’idéal de la bourgeoisie victorienne. L’un et l’autre, d’ailleurs, demeuraient
62 réalités économiques, en conflit avec l’idéal de la bourgeoisie victorienne. L’un et l’autre, d’ailleurs, demeuraient tri
63 n et l’autre, d’ailleurs, demeuraient tributaires de cette même société occidentale dont ils surent génialement dénoncer l
64 occidentale dont ils surent génialement dénoncer les « bons motifs » de s’aveugler dans deux domaines vitaux, bien définis
65 s surent génialement dénoncer les « bons motifs » de s’aveugler dans deux domaines vitaux, bien définis. Mais ces domaines
66 s. Mais ces domaines (précisément « taboués » par les classes dirigeantes de leur temps) n’enferment pas toute la réalité,
67 écisément « taboués » par les classes dirigeantes de leur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’homme occidenta
68 dirigeantes de leur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et
69 leur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et Freud partageai
70 ur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’ homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et Freud partageaient
71 as toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et Freud partageaient malgré tout avec la so
72 toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’ homme en général. Marx et Freud partageaient malgré tout avec la socié
73 éral. Marx et Freud partageaient malgré tout avec la société qu’ils attaquaient un système de pensée et certains préjugés
74 out avec la société qu’ils attaquaient un système de pensée et certains préjugés qui devaient à leur tour les aveugler sur
75 e pensée et certains préjugés qui devaient à leur tour les aveugler sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté de retro
76 sée et certains préjugés qui devaient à leur tour les aveugler sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver
77 aient à leur tour les aveugler sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’amour et d
78 r sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les d
79 e ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités
80 ités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands
81 s. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’ amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hom
82 c tenté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hommes avaient
83 enté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hommes avaient ét
84 ialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hommes avaient été contraints par leur s
85 ts par leur système, à la fois efficace et fermé, d’ éliminer ou de refouler. Il s’agit ici d’une recherche, et non pas de
86 stème, à la fois efficace et fermé, d’éliminer ou de refouler. Il s’agit ici d’une recherche, et non pas de littérature, m
87 t fermé, d’éliminer ou de refouler. Il s’agit ici d’ une recherche, et non pas de littérature, malgré les multiples exemple
88 fouler. Il s’agit ici d’une recherche, et non pas de littérature, malgré les multiples exemples que j’ai pris dans les gra
89 ’une recherche, et non pas de littérature, malgré les multiples exemples que j’ai pris dans les grands auteurs des xixe et
90 malgré les multiples exemples que j’ai pris dans les grands auteurs des xixe et xxe siècles, et cités comme autant de fa
91 des xixe et xxe siècles, et cités comme autant de faits. Il s’agit de trouver ou d’inventer non pas des objets de langa
92 iècles, et cités comme autant de faits. Il s’agit de trouver ou d’inventer non pas des objets de langage (comme on l’atten
93 és comme autant de faits. Il s’agit de trouver ou d’ inventer non pas des objets de langage (comme on l’attend de la poésie
94 ’agit de trouver ou d’inventer non pas des objets de langage (comme on l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’a
95 ’inventer non pas des objets de langage (comme on l’ attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’attend des philosophes
96 non pas des objets de langage (comme on l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’attend des philosophes), mais u
97 n pas des objets de langage (comme on l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’attend des philosophes), mais une
98 n l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’ attend des philosophes), mais une vision plus vraie, modifiant le suje
99 ilosophes), mais une vision plus vraie, modifiant le sujet. Rien d’étonnant si une telle recherche m’a porté plus d’une fo
100 s une vision plus vraie, modifiant le sujet. Rien d’ étonnant si une telle recherche m’a porté plus d’une fois bien au-delà
101 d’étonnant si une telle recherche m’a porté plus d’ une fois bien au-delà des conclusions de L’Amour et l’Occident . Cert
102 orté plus d’une fois bien au-delà des conclusions de L’Amour et l’Occident . Certains me feront peut-être un reproche d’i
103 plus d’une fois bien au-delà des conclusions de L’ Amour et l’Occident . Certains me feront peut-être un reproche d’incon
104 fois bien au-delà des conclusions de L’Amour et l’ Occident . Certains me feront peut-être un reproche d’inconstance. Pou
105 cident . Certains me feront peut-être un reproche d’ inconstance. Pourtant, à y bien regarder, on verra que mes thèses prim
106 tifiées que niées. Quelques oppositions ont perdu de leur tranchant, une fois mieux orientées dans une vue de l’Amour que
107 tranchant, une fois mieux orientées dans une vue de l’Amour que je ne crains pas qu’on dise moniste : le seul monisme non
108 anchant, une fois mieux orientées dans une vue de l’ Amour que je ne crains pas qu’on dise moniste : le seul monisme non co
109 l’Amour que je ne crains pas qu’on dise moniste : le seul monisme non contradictoire avec la réalité de la personne étant
110 moniste : le seul monisme non contradictoire avec la réalité de la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’i
111 e seul monisme non contradictoire avec la réalité de la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve
112 eul monisme non contradictoire avec la réalité de la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve qu
113 la réalité de la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’Amour — son exist
114 réalité de la personne étant précisément celui de l’ Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’Amour — son existenc
115 ément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve que l’ être même de l’Amour — son existence, sa puissance et son essence — re
116 de l’Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’Amour — son existence, sa puissance et son essence — recrée sans ce
117 l’Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’ Amour — son existence, sa puissance et son essence — recrée sans cesse
118 , sa puissance et son essence — recrée sans cesse la multiplicité non illusoire des personnes, et la préserve au sein de l
119 e la multiplicité non illusoire des personnes, et la préserve au sein de l’Unité, afin de l’aimer et d’être aimé par elle.
120 llusoire des personnes, et la préserve au sein de l’ Unité, afin de l’aimer et d’être aimé par elle. Voilà toute la philoso
121 onnes, et la préserve au sein de l’Unité, afin de l’ aimer et d’être aimé par elle. Voilà toute la philosophie que je dédui
122 a préserve au sein de l’Unité, afin de l’aimer et d’ être aimé par elle. Voilà toute la philosophie que je déduis de mes es
123 n de l’aimer et d’être aimé par elle. Voilà toute la philosophie que je déduis de mes essais en les relisant, bien qu’elle
124 ar elle. Voilà toute la philosophie que je déduis de mes essais en les relisant, bien qu’elle n’y soit traitée qu’en image
125 ute la philosophie que je déduis de mes essais en les relisant, bien qu’elle n’y soit traitée qu’en images et symboles. 1
126 traitée qu’en images et symboles. 1. Il s’agit de L’Amour et l’Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947
127 itée qu’en images et symboles. 1. Il s’agit de L’ Amour et l’Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947) et
128 images et symboles. 1. Il s’agit de L’Amour et l’ Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947) et des Perso
129 s’agit de L’Amour et l’Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947) et des Personnes du Drame (1944) notamm
2 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — I. L’amour et la personne dans le monde christianisé
130 IL’amour et la personne dans le monde christianisé Éros, qui était un dieu pour le
131 IL’amour et la personne dans le monde christianisé Éros, qui était un dieu pour les Anciens, est un
132 monde christianisé Éros, qui était un dieu pour les Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charm
133 it un dieu pour les Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charmant et secondaire ; le problème es
134 r les Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charmant et secondaire ; le problème est sérieux, co
135 nes. Le dieu était ailé, charmant et secondaire ; le problème est sérieux, complexe et encombrant. Mais cela n’est vrai qu
136 n’est vrai qu’en Occident, car on n’observe rien de tel en Inde, en Chine ou en Afrique. Comment nous expliquer ce fait ?
137 que. Comment nous expliquer ce fait ? Et pourquoi l’ érotisme est-il devenu synonyme de perversité non seulement dans le ja
138 t ? Et pourquoi l’érotisme est-il devenu synonyme de perversité non seulement dans le jargon des lois de l’État laïque, ma
139 devenu synonyme de perversité non seulement dans le jargon des lois de l’État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigean
140 perversité non seulement dans le jargon des lois de l’État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigeants et sincères, dep
141 rversité non seulement dans le jargon des lois de l’ État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigeants et sincères, depuis
142 et sincères, depuis des siècles ? Pour comprendre la situation problématique de notre temps, il faut remonter aux origines
143 cles ? Pour comprendre la situation problématique de notre temps, il faut remonter aux origines du christianisme. Le purit
144 , il faut remonter aux origines du christianisme. Le puritanisme chrétien est un peu plus ancien que les évangiles : il se
145 e puritanisme chrétien est un peu plus ancien que les évangiles : il se déclare dès les épîtres de saint Paul. Et s’il est
146 plus ancien que les évangiles : il se déclare dès les épîtres de saint Paul. Et s’il est remarquable que les évangiles, réd
147 que les évangiles : il se déclare dès les épîtres de saint Paul. Et s’il est remarquable que les évangiles, rédigés peu ap
148 pîtres de saint Paul. Et s’il est remarquable que les évangiles, rédigés peu après, n’en portent guère de traces, il est co
149 évangiles, rédigés peu après, n’en portent guère de traces, il est constant qu’on les a lus pendant des siècles à la lumi
150 en portent guère de traces, il est constant qu’on les a lus pendant des siècles à la lumière des polémiques pauliniennes di
151 mière des polémiques pauliniennes dirigées contre les gnostiques. Or ce sont les gnostiques qui ont tenté les premiers de p
152 iennes dirigées contre les gnostiques. Or ce sont les gnostiques qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à l’Esprit,
153 ce sont les gnostiques qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, a
154 s gnostiques qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de l
155 nostiques qui ont tenté les premiers de passer de l’ Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la c
156 qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à l’ Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castration
157 ser de l’Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « co
158 it, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de
159 par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de ce
160 extrêmes de préférence, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de certaines sectes b
161 e, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de certaines sectes basilidiennes au culte
162 allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de certaines sectes basilidiennes au culte gé
163 a luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de certaines sectes basilidiennes au culte général d’une Sophia æterna,
164 e certaines sectes basilidiennes au culte général d’ une Sophia æterna, Éternel féminin exalté bien au-dessus du Créateur b
165 é. Attaqués sans relâche dans leurs doctrines par les Pères de l’Église primitive, rigoureusement persécutés plus tard par
166 rimitive, rigoureusement persécutés plus tard par le christianisme établi, ils sont les vrais ancêtres des traditions diff
167 s plus tard par le christianisme établi, ils sont les vrais ancêtres des traditions diffuses dans l’hérésie cathare et les
168 t les vrais ancêtres des traditions diffuses dans l’ hérésie cathare et les mystiques du Nord (ou du moins dans leur vocabu
169 des traditions diffuses dans l’hérésie cathare et les mystiques du Nord (ou du moins dans leur vocabulaire) d’où procèdent,
170 iques du Nord (ou du moins dans leur vocabulaire) d’ où procèdent, par les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le
171 moins dans leur vocabulaire) d’où procèdent, par les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesq
172 ire) d’où procèdent, par les voies détournées que l’ on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesquels ne parlent guère qu
173 rocèdent, par les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesquels ne parlent guère que d’un amou
174 les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesquels ne parlent guère que d’un amour « profane »,
175 le roman modernes, lesquels ne parlent guère que d’ un amour « profane », sans plus savoir ni d’où il vient ni où il va2.
176 e que d’un amour « profane », sans plus savoir ni d’ où il vient ni où il va2. L’intransigeante hostilité qui oppose les te
177 , sans plus savoir ni d’où il vient ni où il va2. L’ intransigeante hostilité qui oppose les tenants de la morale et les éc
178 où il va2. L’intransigeante hostilité qui oppose les tenants de la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu de
179 L’intransigeante hostilité qui oppose les tenants de la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu des deux camp
180 ntransigeante hostilité qui oppose les tenants de la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu des deux camps,
181 hostilité qui oppose les tenants de la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu des deux camps, un débat vingt
182 la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’ insu des deux camps, un débat vingt fois séculaire, mais dont les term
183 x camps, un débat vingt fois séculaire, mais dont les termes se sont dégradés à mesure qu’on perdait conscience des orienta
184 s orientations spirituelles qu’ils signifiaient à l’ origine. Rappelons donc ces termes de base, et voyons si vraiment ils
185 gnifiaient à l’origine. Rappelons donc ces termes de base, et voyons si vraiment ils permettent d’expliquer pourquoi c’est
186 mes de base, et voyons si vraiment ils permettent d’ expliquer pourquoi c’est en Europe, et là seulement, que la morale rel
187 er pourquoi c’est en Europe, et là seulement, que la morale religieuse et l’érotique en sont venues à ce statut de conflit
188 ope, et là seulement, que la morale religieuse et l’ érotique en sont venues à ce statut de conflit permanent, de mépris ré
189 ligieuse et l’érotique en sont venues à ce statut de conflit permanent, de mépris réciproque, de rigoureuse exclusion mutu
190 en sont venues à ce statut de conflit permanent, de mépris réciproque, de rigoureuse exclusion mutuelle. Rien de pareil e
191 tatut de conflit permanent, de mépris réciproque, de rigoureuse exclusion mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons-le, n
192 éciproque, de rigoureuse exclusion mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons-le, ni d’une manière plus générale dans les
193 lusion mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons- le , ni d’une manière plus générale dans les cultures que le christianism
194 mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons-le, ni d’ une manière plus générale dans les cultures que le christianisme n’a q
195 répétons-le, ni d’une manière plus générale dans les cultures que le christianisme n’a que peu ou nullement touchées. I. L
196 d’une manière plus générale dans les cultures que le christianisme n’a que peu ou nullement touchées. I. Le christianisme
197 ristianisme n’a que peu ou nullement touchées. I. Le christianisme est la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’
198 eu ou nullement touchées. I. Le christianisme est la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament défi
199 ent touchées. I. Le christianisme est la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comm
200 touchées. I. Le christianisme est la religion de l’ Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l
201 istianisme est la religion de l’Amour. — Religion d’ un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l’Être originel, le C
202 la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’ Ancien Testament définissait comme l’Être originel, le Créateur du mon
203 ’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l’ Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que l
204 cien Testament définissait comme l’Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testame
205 it comme l’Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tou
206 Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’ Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les homme
207 réateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une manière
208 aël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une manière radicalement nouvelle : « Dieu est
209 s que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une manière radicalement nouvelle : « Dieu est Amour »,
210 u Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’ une manière radicalement nouvelle : « Dieu est Amour », répète saint J
211  », répète saint Jean. Religion créée par un acte de l’amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… 
212 répète saint Jean. Religion créée par un acte de l’ amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » R
213 créée par un acte de l’amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » Religion dont toute la Loi est
214 il a donné son Fils unique… » Religion dont toute la Loi est résumée par Jésus-Christ lui-même, dans un seul et unique com
215 ans un seul et unique commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même.3 » Religion qui me
216 mme toi-même.3 » Religion qui met au premier rang de toutes les vertus, l’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent,
217 me.3 » Religion qui met au premier rang de toutes les vertus, l’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’
218 ion qui met au premier rang de toutes les vertus, l’ Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’Espérance e
219 ’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’Espérance et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’
220 « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’ Espérance et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ».
221 es trois choses demeurent, la Foi, l’Espérance et l’ Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n
222 demeurent, la Foi, l’Espérance et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a pas l’Amour
223 et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’ Amour ». Et celui qui n’a pas l’Amour « n’est qu’une cymbale qui reten
224 des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a pas l’ Amour « n’est qu’une cymbale qui retentit », n’est rien, en vérité spi
225 n vérité spirituelle. 2. Parce qu’il est religion de l’Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne.
226 érité spirituelle. 2. Parce qu’il est religion de l’ Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — 
227 rituelle. 2. Parce qu’il est religion de l’Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — Les relat
228 ion de l’Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — Les relations qu’il définit entre l’homme e
229 our, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » D
230 , le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » Dieu
231 sme implique et pose la réalité de la personne. —  Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » Dieu sont personnell
232 la personne. — Les relations qu’il définit entre l’ homme et « son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinit
233 son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinité est composée de trois Personnes. Le modèle de toute personne
234 lles. Dieu est personnel. La Trinité est composée de trois Personnes. Le modèle de toute personne humaine est donné par l’
235 nnel. La Trinité est composée de trois Personnes. Le modèle de toute personne humaine est donné par l’Incarnation du Chris
236 rinité est composée de trois Personnes. Le modèle de toute personne humaine est donné par l’Incarnation du Christ fils de
237 Le modèle de toute personne humaine est donné par l’ Incarnation du Christ fils de Dieu, en Jésus fils de Marie — Jésus-Chr
238 umaine est donné par l’Incarnation du Christ fils de Dieu, en Jésus fils de Marie — Jésus-Christ étant à la fois « vrai Di
239 Incarnation du Christ fils de Dieu, en Jésus fils de Marie — Jésus-Christ étant à la fois « vrai Dieu et vrai homme » selo
240 étant à la fois « vrai Dieu et vrai homme » selon le Credo. D’où suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’
241 fois « vrai Dieu et vrai homme » selon le Credo. D’ où suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’Amour divi
242 immédiatement que tout homme converti, recréé par l’ Amour divin, va devenir, dans l’imitation de Jésus-Christ, vraie vocat
243 verti, recréé par l’Amour divin, va devenir, dans l’ imitation de Jésus-Christ, vraie vocation et vrai individu, c’est-à-di
244 é par l’Amour divin, va devenir, dans l’imitation de Jésus-Christ, vraie vocation et vrai individu, c’est-à-dire : une per
245 ne distincte mais reliée en même temps par ce qui la distingue. Car pour aimer, il faut être distinct de l’objet même de l
246 distingue. Car pour aimer, il faut être distinct de l’objet même de l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’h
247 stingue. Car pour aimer, il faut être distinct de l’ objet même de l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homm
248 pour aimer, il faut être distinct de l’objet même de l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homme puisse aime
249 r aimer, il faut être distinct de l’objet même de l’ amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homme puisse aimer D
250 l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’ homme puisse aimer Dieu et tout d’abord en être aimé, il faut que Dieu
251 u soit personnel et qu’il soit « tout autre » que l’ homme. Et enfin pour que l’homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’i
252 oit « tout autre » que l’homme. Et enfin pour que l’ homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entr
253 ui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entre l’ homme naturel et l’homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l
254 ’il y ait en lui dualité entre l’homme naturel et l’ homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel e
255 re l’homme naturel et l’homme nouveau, recréé par l’ appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouve
256 l’homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. C
257 homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’ Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. Cett
258 ’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. Cette vie demeure en partie mystérieuse,
259 Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. Cette vie demeure en partie mystérieuse, étant « cachée
260 emeure en partie mystérieuse, étant « cachée avec le Christ en Dieu », mais elle se manifeste par des actes, dans l’amour
261 ieu », mais elle se manifeste par des actes, dans l’ amour du prochain comme de soi-même. Ainsi l’amour distingue et relie
262 ste par des actes, dans l’amour du prochain comme de soi-même. Ainsi l’amour distingue et relie à la fois. Il relie au mys
263 dans l’amour du prochain comme de soi-même. Ainsi l’ amour distingue et relie à la fois. Il relie au mystère divin, mais au
264 Il relie au mystère divin, mais aussi au mystère de ce « prochain » visible dont la personne reste invisible… 3. Cette re
265 aussi au mystère de ce « prochain » visible dont la personne reste invisible… 3. Cette religion de l’Amour total (amour d
266 nt la personne reste invisible… 3. Cette religion de l’Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livre
267 la personne reste invisible… 3. Cette religion de l’ Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres s
268 isible… 3. Cette religion de l’Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’Amour. — 
269 . Cette religion de l’Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’Amour. — Dans cet
270 al (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’Amour. — Dans cet ensemble infiniment varié de ph
271 Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’ Amour. — Dans cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’Europe
272 sur l’Amour. — Dans cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’Europe seule a désignés par le seul et même terme d’
273 s cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’ Europe seule a désignés par le seul et même terme d’amour4, considéron
274 é de phénomènes que l’Europe seule a désignés par le seul et même terme d’amour4, considérons les raies extrêmes du spectr
275 Europe seule a désignés par le seul et même terme d’ amour4, considérons les raies extrêmes du spectre : l’ultraviolet du s
276 s par le seul et même terme d’amour4, considérons les raies extrêmes du spectre : l’ultraviolet du spirituel et l’infraroug
277 our4, considérons les raies extrêmes du spectre : l’ ultraviolet du spirituel et l’infrarouge du sexuel. Notre mystique, sc
278 trêmes du spectre : l’ultraviolet du spirituel et l’ infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de l’amour divin, s’est
279 t l’infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de l’amour divin, s’est développée très tardivement, dans des formes et
280 ’infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de l’ amour divin, s’est développée très tardivement, dans des formes et sel
281 des voies presque toujours suspectes aux yeux de l’ orthodoxie5. Notre éthique sexuelle s’est très longtemps réduite à que
282 réduite à quelques interdits élémentaires et que l’ on trouve dans presque toutes les sociétés constituées. En dépit des t
283 émentaires et que l’on trouve dans presque toutes les sociétés constituées. En dépit des traités de quelques Pères de l’Égl
284 es les sociétés constituées. En dépit des traités de quelques Pères de l’Église (prohibant telle position sexuelle parce q
285 ant telle position sexuelle parce que contraire à la fécondation) et des gros livres de casuistique des xvie et xviie si
286 ue contraire à la fécondation) et des gros livres de casuistique des xvie et xviie siècles, la plupart écrits par des mo
287 e siècles, la plupart écrits par des moines et à l’ usage des confesseurs, on ne voit pas un seul équivalent chrétien — ex
288 istant ou imaginable — du Kamasutra, des tantras, de tant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et les upanishads, re
289 Kamasutra, des tantras, de tant d’autres traités d’ érotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin 
290 tantras, de tant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, d
291 ant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, des célèbres s
292 rotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, des célèbres sculptures aux façades d
293 ux façades des grands temples hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à
294 façades des grands temples hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à de
295 grands temples hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à des fins dida
296 hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à des fins didactiques et religi
297 a manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à des fins didactiques et religieuses. Point de méthode
298 mes, à des fins didactiques et religieuses. Point de méthodes secrètes ni de magie sexuelle, point de physiologie du pèler
299 ues et religieuses. Point de méthodes secrètes ni de magie sexuelle, point de physiologie du pèlerinage mystique, comme ce
300 de méthodes secrètes ni de magie sexuelle, point de physiologie du pèlerinage mystique, comme celle que nous décrivent, s
301 que nous décrivent, sans varier depuis mille ans, les traités du Hatha Yoga. Et pas de traces non plus, dans le christianis
302 puis mille ans, les traités du Hatha Yoga. Et pas de traces non plus, dans le christianisme, de ces cérémonies initiatique
303 és du Hatha Yoga. Et pas de traces non plus, dans le christianisme, de ces cérémonies initiatiques, communes à la plupart
304 Et pas de traces non plus, dans le christianisme, de ces cérémonies initiatiques, communes à la plupart des autres religio
305 communes à la plupart des autres religions, et où l’ on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minu
306 plupart des autres religions, et où l’on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minutieusement pres
307 eligions, et où l’on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minutieusement prescrit. Ainsi les Afri
308 t un rôle décisif, minutieusement prescrit. Ainsi les Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et
309 , minutieusement prescrit. Ainsi les Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’a
310 rescrit. Ainsi les Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et mêm
311 i les Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primit
312 es Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’ Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs
313 et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’ hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polyn
314 aux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux
315 -Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’ Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœu
316 s sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’ aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douce
317 ie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douces, observent tous des ri
318 e l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douces, observent tous des rites plus crue
319 ’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douces, observent tous des rites plus cruels
320 us cruels l’un que l’autre, afin de sacraliser et de socialiser l’événement de la puberté. Devant cette même crise endocri
321 que l’autre, afin de sacraliser et de socialiser l’ événement de la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christi
322 , afin de sacraliser et de socialiser l’événement de la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christianisme se co
323 fin de sacraliser et de socialiser l’événement de la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christianisme se conte
324 de la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christianisme se contente de conseils moraux très sévères, et de cons
325 ême crise endocrine, le christianisme se contente de conseils moraux très sévères, et de conseils d’hygiène vagues ou aber
326 e se contente de conseils moraux très sévères, et de conseils d’hygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sév
327 e de conseils moraux très sévères, et de conseils d’ hygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiqu
328 es, et de conseils d’hygiène vagues ou aberrants. D’ un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’aut
329 onseils d’hygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les pro
330 ygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et le
331 rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétienn
332 sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujou
333 , qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujours mieux réussi d
334 e l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujours mieux réussi dans leurs efforts pour
335 ussi dans leurs efforts pour réprimer et contenir l’ instinct sexuel que dans leurs tentatives (rares et périphériques, voi
336 pour cultiver et ordonner, à des buts spirituels, l’ érotisme, même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens
337 ner, à des buts spirituels, l’érotisme, même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens redoutaient avant tout
338 isme, même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’Éros divini
339 giens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’ Éros divinise sans la grâce, et peut conduire à des révélations. « La
340 nt tout qu’on pût croire que l’Éros divinise sans la grâce, et peut conduire à des révélations. « La chair ne sert de rien
341 s la grâce, et peut conduire à des révélations. «  La chair ne sert de rien » (quant au salut), déclare saint Paul. Et l’on
342 ut conduire à des révélations. « La chair ne sert de rien » (quant au salut), déclare saint Paul. Et l’on eut bien vite fa
343 e rien » (quant au salut), déclare saint Paul. Et l’ on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, p
344 ), déclare saint Paul. Et l’on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait
345 . Et l’on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (c
346 n eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âm
347 réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’ Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme, intellect) dans sa r
348 e sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et
349 e « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et déchue.
350  chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’ homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et déchue. Da
351 llect) dans sa réalité, naturelle et déchue. Dans la naissance virginale de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent
352 naturelle et déchue. Dans la naissance virginale de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent l’absence du sexe, donc
353 et déchue. Dans la naissance virginale de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent l’absence du sexe, donc du péché,
354 la naissance virginale de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent l’absence du sexe, donc du péché, plutôt que le s
355 de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent l’ absence du sexe, donc du péché, plutôt que le signe positif d’une fili
356 rent l’absence du sexe, donc du péché, plutôt que le signe positif d’une filiation divine…6 En revanche, les Églises chré
357 sexe, donc du péché, plutôt que le signe positif d’ une filiation divine…6 En revanche, les Églises chrétiennes, suivies
358 ne positif d’une filiation divine…6 En revanche, les Églises chrétiennes, suivies jusqu’à nos jours par les pouvoirs civil
359 glises chrétiennes, suivies jusqu’à nos jours par les pouvoirs civils, ont développé dès la première génération apostolique
360 octrine du mariage tout à fait spécifique, et que la Gnose ignore, significativement. Elle se fonde sur quelques versets d
361 es versets des épîtres et des évangiles7 qui dans l’ ensemble définissent une éthique cohérente de type personnaliste, et n
362 dans l’ensemble définissent une éthique cohérente de type personnaliste, et non plus sociale ou sacrée comme dans les autr
363 naliste, et non plus sociale ou sacrée comme dans les autres religions. Il n’en est que plus frappant d’observer à quel poi
364 s autres religions. Il n’en est que plus frappant d’ observer à quel point les motivations spirituelles du mariage diffèren
365 ’en est que plus frappant d’observer à quel point les motivations spirituelles du mariage diffèrent et même se contredisent
366 edisent chez saint Paul. Tantôt il pose une sorte d’ analogie mystique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour d
367 antôt il pose une sorte d’analogie mystique entre l’ amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble de
368 d’analogie mystique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Ma
369 stique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’ amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos
370 ntre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes
371 es sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes comme le Chris
372 âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le maria
373 « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’ Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le mariage à n’être plus
374 mé l’Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le mariage à n’être plus qu’une concession à la nature, une discipline c
375 duit le mariage à n’être plus qu’une concession à la nature, une discipline contre l’incontinence : « Je pense qu’il est b
376 une concession à la nature, une discipline contre l’ incontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point touch
377 re l’incontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’ homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicit
378 ontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que c
379 se qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme,
380 ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’ impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari…
381 ais pas un ordre… Car il vaut mieux se marier que de brûler. » Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chastet
382 brûler. » Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’ Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spiritue
383 Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Ce
384 pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Celui qui n’est p
385 e, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Celui qui n’est pas marié s’inquiète du Seigneur,
386 ’est pas marié s’inquiète du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur, et celui qui est marié s’inquiète des choses du m
387 marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image d
388 a femme. » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’ image de l’amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de
389  » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image de l’amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie s
390 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image de l’ amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie spir
391 l’amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules l
392 divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du
393 in, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du ma
394 e la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du mariage le plus strict et consacré, — tout le reste
395 inalement mais dans les seules limites du mariage le plus strict et consacré, — tout le reste étant laissé en friche et tr
396 tes du mariage le plus strict et consacré, — tout le reste étant laissé en friche et très sommairement condamné sous les n
397 issé en friche et très sommairement condamné sous les noms de luxure et d’impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, —
398 riche et très sommairement condamné sous les noms de luxure et d’impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, — l’amour
399 sommairement condamné sous les noms de luxure et d’ impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, — l’amour humain devai
400 ndamné sous les noms de luxure et d’impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, — l’amour humain devait fatalement dev
401 impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, —  l’ amour humain devait fatalement devenir une source intarissable de prob
402 devait fatalement devenir une source intarissable de problèmes, tant pour la société que pour l’individu. Au surplus, lié
403 r une source intarissable de problèmes, tant pour la société que pour l’individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réali
404 sable de problèmes, tant pour la société que pour l’ individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l
405 société que pour l’individu. Au surplus, lié dès l’ origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou sp
406 pour l’individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amo
407 ividu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corp
408 du. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corps,
409 s, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’ amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corps, des âmes ou d
410 (amour des corps, des âmes ou des esprits, selon la tripartition traditionnelle et non moins paulinienne que gnostique, s
411 t non moins paulinienne que gnostique, soulignons- le ) se trouvait lié du même coup à la dialectique du salut, c’est-à-dire
412 ue, soulignons-le) se trouvait lié du même coup à la dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, — et valo
413 la dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, — et valorisé à l’extrême. Ceci ne pouvait se produire — et
414 dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, — et valorisé à l’extrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne
415 t-à-dire du péché et de la grâce, — et valorisé à l’ extrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne s’est pas produit — en de
416 produire — et ne s’est pas produit — en dehors de la sphère d’influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que
417  et ne s’est pas produit — en dehors de la sphère d’ influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que je nomme é
418 hère d’influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la pas
419 uoi le phénomène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie d
420 omène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’ amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan
421 je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au
422 englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en
423 ariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du mariag
424 a passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du mariage), ne devait dév
425 es complexités que dans une Europe travaillée par la doctrine et la morale chrétiennes, séculairement aux prises avec leur
426 que dans une Europe travaillée par la doctrine et la morale chrétiennes, séculairement aux prises avec leurs exigences (sa
427 c leurs exigences (sans cesse mieux codifiées par les casuistes), dans une Europe formée par l’Église ou contre elle, et lo
428 es par les casuistes), dans une Europe formée par l’ Église ou contre elle, et longtemps confondue avec la « chrétienté ».
429 glise ou contre elle, et longtemps confondue avec la « chrétienté ». On ne saurait donc interpréter ce phénomène — dans so
430  — qu’à la lumière de ses origines religieuses et de ses fins trans-naturelles. 2. Cf. L’Amour et l’Occident, nouvelle
431 ieuses et de ses fins trans-naturelles. 2. Cf. L’ Amour et l’Occident, nouvelle version, Livre ii . 3. Voici les trois
432 e ses fins trans-naturelles. 2. Cf. L’Amour et l’ Occident, nouvelle version, Livre ii . 3. Voici les trois textes con
433 Occident, nouvelle version, Livre ii . 3. Voici les trois textes convergents de l’Ancien et du Nouveau Testament : « Tu a
434 ivre ii . 3. Voici les trois textes convergents de l’Ancien et du Nouveau Testament : « Tu aimeras ton prochain comme to
435 e ii . 3. Voici les trois textes convergents de l’ Ancien et du Nouveau Testament : « Tu aimeras ton prochain comme toi-m
436 omme toi-même. » Lévitique, XIX, 18. « Tu aimeras l’ Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta f
437 tique, XIX, 18. « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Deutéronome,
438 Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’
439 , ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’eux, docteur de la l
440 de toute ta force. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’ eux, docteur de la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le p
441 ce. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le plus grand comma
442  » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le plus grand commande
443 la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras l
444 ion : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de to
445  : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout
446 ement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta
447 lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premi
448 aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus gran
449 , ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et v
450 on âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable :
451 mblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Mat
452 i-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Matthieu, XXII, 35-40. 4. On sait qu’en gr
453 ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Matthieu, XXII, 35-40. 4. On sait qu’en grec « le mot
454 Matthieu, XXII, 35-40. 4. On sait qu’en grec «  le mot philia désignait tout sentiment d’attachement et d’affection entr
455 ’en grec « le mot philia désignait tout sentiment d’ attachement et d’affection entre deux personnes, mais les philosophes
456 philia désignait tout sentiment d’attachement et d’ affection entre deux personnes, mais les philosophes distinguèrent ent
457 chement et d’affection entre deux personnes, mais les philosophes distinguèrent entre quatre espèces de philia : la philia
458 es philosophes distinguèrent entre quatre espèces de philia : la philia naturelle ou parentale (physikè) unissant les être
459 es distinguèrent entre quatre espèces de philia : la philia naturelle ou parentale (physikè) unissant les êtres de même sa
460 philia naturelle ou parentale (physikè) unissant les êtres de même sang ; la philia entre les hôtes (xénikè), qui nous rap
461 ntale (physikè) unissant les êtres de même sang ; la philia entre les hôtes (xénikè), qui nous rappelle l’importance des v
462 unissant les êtres de même sang ; la philia entre les hôtes (xénikè), qui nous rappelle l’importance des vertus d’hospitali
463 hilia entre les hôtes (xénikè), qui nous rappelle l’ importance des vertus d’hospitalité… ; la philia des amis (hétaïrikè)
464 énikè), qui nous rappelle l’importance des vertus d’ hospitalité… ; la philia des amis (hétaïrikè) qui seule correspond à l
465 rappelle l’importance des vertus d’hospitalité… ; la philia des amis (hétaïrikè) qui seule correspond à l’amitié propremen
466 hilia des amis (hétaïrikè) qui seule correspond à l’ amitié proprement dite ; enfin la philia amoureuse (erotikè), entre pe
467 ule correspond à l’amitié proprement dite ; enfin la philia amoureuse (erotikè), entre personnes du même sexe ou de sexe d
468 ureuse (erotikè), entre personnes du même sexe ou de sexe différent. Enfin, pour distinguer les diverses nuances d’amour,
469 sexe ou de sexe différent. Enfin, pour distinguer les diverses nuances d’amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en
470 rent. Enfin, pour distinguer les diverses nuances d’ amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en dehors de philia et
471 in, pour distinguer les diverses nuances d’amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en dehors de philia et d’éros : e
472 s diverses nuances d’amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en dehors de philia et d’éros : eunoïa désignant le dé
473 posaient de nombreux mots, en dehors de philia et d’ éros : eunoïa désignant le dévouement ; Agapè, l’affection désintéress
474 en dehors de philia et d’éros : eunoïa désignant le dévouement ; Agapè, l’affection désintéressée ; storgè, la tendresse 
475 d’éros : eunoïa désignant le dévouement ; Agapè, l’ affection désintéressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’amour de dé
476 ment ; Agapè, l’affection désintéressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissa
477 on désintéressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’ amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance 
478 téressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance ; mania,
479 la tendresse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’ amour de reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaîn
480 esse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaînée. Cett
481 r de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaînée. Cette énumération n’est d
482 our de reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaînée. Cette énumération n’est d’ailleurs pas exhaustive.
483 ette énumération n’est d’ailleurs pas exhaustive. Le mot Agapè, assez rare dans les textes païens, était promis à un grand
484 urs pas exhaustive. Le mot Agapè, assez rare dans les textes païens, était promis à un grand avenir, parce que les premiers
485 grand avenir, parce que les premiers chrétiens et les Pères de langue grecque l’emploieront pour désigner l’amour divin et
486 ir, parce que les premiers chrétiens et les Pères de langue grecque l’emploieront pour désigner l’amour divin et l’amour f
487 premiers chrétiens et les Pères de langue grecque l’ emploieront pour désigner l’amour divin et l’amour fraternel qui régna
488 res de langue grecque l’emploieront pour désigner l’ amour divin et l’amour fraternel qui régnait dans les « agapes ». Ils
489 cque l’emploieront pour désigner l’amour divin et l’ amour fraternel qui régnait dans les « agapes ». Ils se méfiaient du m
490 amour divin et l’amour fraternel qui régnait dans les « agapes ». Ils se méfiaient du mot Éros, et on les comprend. » (R. F
491 s « agapes ». Ils se méfiaient du mot Éros, et on les comprend. » (R. Flacelière, l’Amour en Grèce, Paris, 1960). Empédocle
492 u mot Éros, et on les comprend. » (R. Flacelière, l’ Amour en Grèce, Paris, 1960). Empédocle désigne l’Amour par les mots d
493 l’Amour en Grèce, Paris, 1960). Empédocle désigne l’ Amour par les mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Soc
494 rèce, Paris, 1960). Empédocle désigne l’Amour par les mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Socrate affirmai
495 is, 1960). Empédocle désigne l’Amour par les mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Socrate affirmait ne pos
496 r par les mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Socrate affirmait ne posséder qu’une science, celle de l’ér
497 crate affirmait ne posséder qu’une science, celle de l’érotikè. Enfin, les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (d
498 te affirmait ne posséder qu’une science, celle de l’ érotikè. Enfin, les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (de a
499 sséder qu’une science, celle de l’érotikè. Enfin, les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (de aphros, écume, ou sp
500 les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite ( de aphros, écume, ou sperme du dieu mutilé), qui préside à l’amour physi
501 , écume, ou sperme du dieu mutilé), qui préside à l’ amour physique, et Éros, qui régit le sentiment amoureux. Dira-t-on qu
502 ui préside à l’amour physique, et Éros, qui régit le sentiment amoureux. Dira-t-on que nos langues modernes possèdent elle
503 rnes possèdent elles aussi la plupart de ces mots d’ amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité,
504 dent elles aussi la plupart de ces mots d’amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sa
505 si la plupart de ces mots d’amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais
506 art de ces mots d’amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela
507 ots d’amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela, elles l’ap
508 e tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela, elles l’appellent amour,
509 charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela, elles l’ appellent amour, quitte à varier les adjectifs. Et c’est précisément c
510 ut cela, elles l’appellent amour, quitte à varier les adjectifs. Et c’est précisément ce terme unique qui manque au grec, c
511 e terme unique qui manque au grec, comme à toutes les langues de l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe
512 ue qui manque au grec, comme à toutes les langues de l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe chrétienne
513 qui manque au grec, comme à toutes les langues de l’ Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe chrétienne et
514 de l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe chrétienne et de l’Occident tout entier que, là seulement, t
515 l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’ Europe chrétienne et de l’Occident tout entier que, là seulement, tout
516 Il est caractéristique de l’Europe chrétienne et de l’Occident tout entier que, là seulement, toutes les formes humaines
517 est caractéristique de l’Europe chrétienne et de l’ Occident tout entier que, là seulement, toutes les formes humaines de
518 l’Occident tout entier que, là seulement, toutes les formes humaines de l’attrait aient pu être comprises sous un vocable
519 ier que, là seulement, toutes les formes humaines de l’attrait aient pu être comprises sous un vocable unique, désignant n
520 que, là seulement, toutes les formes humaines de l’ attrait aient pu être comprises sous un vocable unique, désignant non
521 que substance commune, mais un mouvement créateur de l’être, qui se manifeste en elles toutes. Il est inévitable que certa
522 substance commune, mais un mouvement créateur de l’ être, qui se manifeste en elles toutes. Il est inévitable que certains
523 t inévitable que certains critiques me reprochent de « confondre » dans ces pages l’amour divin, la passion et le désir, l
524 ues me reprochent de « confondre » dans ces pages l’ amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’aphros ; mai
525 nt de « confondre » dans ces pages l’amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’aphros ; mais cette apparen
526 dre » dans ces pages l’amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de v
527 ces pages l’amour divin, la passion et le désir, l’ Agapè, l’éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire
528 s l’amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’ éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le f
529 divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’ aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le fait de tou
530 l’éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le fait de toute notre culture occidentale. 5. La g
531  ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le fait de toute notre culture occidentale. 5. La grande mystique chré
532 cette apparente erreur de vocabulaire est le fait de toute notre culture occidentale. 5. La grande mystique chrétienne,
533 le fait de toute notre culture occidentale. 5. La grande mystique chrétienne, bien qu’annoncée par saint Augustin, ne s
534 c’est-à-dire durant le troisième quart seulement de l’ère chrétienne ; et toujours en dehors de la théologie, qui n’a ces
535 est-à-dire durant le troisième quart seulement de l’ ère chrétienne ; et toujours en dehors de la théologie, qui n’a cessé
536 nt de l’ère chrétienne ; et toujours en dehors de la théologie, qui n’a cessé de s’en méfier : je pense aux ultimes conclu
537 toujours en dehors de la théologie, qui n’a cessé de s’en méfier : je pense aux ultimes conclusions de Maître Eckhart, de
538 de s’en méfier : je pense aux ultimes conclusions de Maître Eckhart, de Ruysbroek l’Admirable, de saint Jean de la Croix,
539 pense aux ultimes conclusions de Maître Eckhart, de Ruysbroek l’Admirable, de saint Jean de la Croix, condamnées par l’au
540 ions de Maître Eckhart, de Ruysbroek l’Admirable, de saint Jean de la Croix, condamnées par l’autorité ecclésiastique. 6.
541 irable, de saint Jean de la Croix, condamnées par l’ autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la
542 ix, condamnées par l’autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne
543 mnées par l’autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élém
544 es par l’autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de l’ Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élément
545 siastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élément négatif, puisqu’il ne
546 stique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élément négatif, puisqu’il ne peu
547 ment négatif, puisqu’il ne peut ici être question d’ une filiation divine de Marie, d’une autre Incarnation que celle du Ch
548 ne peut ici être question d’une filiation divine de Marie, d’une autre Incarnation que celle du Christ, ou ce serait entr
549 ci être question d’une filiation divine de Marie, d’ une autre Incarnation que celle du Christ, ou ce serait entrer dans la
550 ion que celle du Christ, ou ce serait entrer dans la Gnose. 7. Voir l’Annexe I. 8. Toute religion différente de l’ortho
551 rist, ou ce serait entrer dans la Gnose. 7. Voir l’ Annexe I. 8. Toute religion différente de l’orthodoxie judaïque est
552 . Voir l’Annexe I. 8. Toute religion différente de l’orthodoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes
553 oir l’Annexe I. 8. Toute religion différente de l’ orthodoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes au
554 différente de l’orthodoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes autant que par les Prêtres (Cf. Ézéchi
555 odoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes autant que par les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exe
556 de prostitution par les Prophètes autant que par les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exercice de la vraie religion ou
557 nt que par les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’ exercice de la vraie religion ou Alliance peut donc trouver son analog
558 les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exercice de la vraie religion ou Alliance peut donc trouver son analogie dans la
559 Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exercice de la vraie religion ou Alliance peut donc trouver son analogie dans la vie
560 n ou Alliance peut donc trouver son analogie dans la vie sexuelle des époux fidèles à leur serment. De même, l’orthodoxie
561 xuelle des époux fidèles à leur serment. De même, l’ orthodoxie des Pères de l’Église, se gardant sans cesse des excès spir
562 xcès spiritualistes ou naturalistes, correspond à la morale modérée du mariage chrétien, excluant à la fois la « prostitut
563 e modérée du mariage chrétien, excluant à la fois la « prostitution spirituelle » et l’ascétisme antivital des gnostiques,
564 uant à la fois la « prostitution spirituelle » et l’ ascétisme antivital des gnostiques, lesquels en retour ne savent que f
565 uels en retour ne savent que faire du mariage, ou l’ attaquent.
3 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — II. Naissance de l’érotisme occidental
566 IINaissance de l’érotisme occidental Apparu pour la première fois aux lisières méd
567 IINaissance de l’ érotisme occidental Apparu pour la première fois aux lisières médiév
568 aru pour la première fois aux lisières médiévales de l’inconscient, annoncé sous le couvert des symboles et du mythe au xi
569 pour la première fois aux lisières médiévales de l’ inconscient, annoncé sous le couvert des symboles et du mythe au xiie
570 isières médiévales de l’inconscient, annoncé sous le couvert des symboles et du mythe au xiie siècle, animant secrètement
571 au xiie siècle, animant secrètement dès ce temps la poésie et les premiers romans (qui prennent leur nom de la Romania de
572 sie et les premiers romans (qui prennent leur nom de la Romania des troubadours), l’érotisme n’accède au niveau de la cons
573 et les premiers romans (qui prennent leur nom de la Romania des troubadours), l’érotisme n’accède au niveau de la conscie
574 prennent leur nom de la Romania des troubadours), l’ érotisme n’accède au niveau de la conscience occidentale qu’au début d
575 es troubadours), l’érotisme n’accède au niveau de la conscience occidentale qu’au début du xixe siècle : c’est la grande
576 e occidentale qu’au début du xixe siècle : c’est la grande découverte des romantiques, qui redécouvrent en même temps le
577 e des romantiques, qui redécouvrent en même temps le lyrisme des troubadours, et plusieurs dimensions du fait religieux. K
578 delaire et Wagner furent les premiers à affronter de tout leur être les conséquences de cette révolution. Par l’analyse ph
579 furent les premiers à affronter de tout leur être les conséquences de cette révolution. Par l’analyse philosophique, la poé
580 rs à affronter de tout leur être les conséquences de cette révolution. Par l’analyse philosophique, la poésie et la musiqu
581 ur être les conséquences de cette révolution. Par l’ analyse philosophique, la poésie et la musique, L’Alternative, Les Fle
582 de cette révolution. Par l’analyse philosophique, la poésie et la musique, L’Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témo
583 lution. Par l’analyse philosophique, la poésie et la musique, L’Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’une
584 l’analyse philosophique, la poésie et la musique, L’ Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’une prise de con
585 sophique, la poésie et la musique, L’Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’une prise de conscience très pro
586 ternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’ une prise de conscience très profondément renouvelée des relations ent
587 très profondément renouvelée des relations entre l’ amour humain, la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les cl
588 nt renouvelée des relations entre l’amour humain, la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amou
589 uvelée des relations entre l’amour humain, la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne po
590 lée des relations entre l’amour humain, la vie de l’ âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne pose
591 elations entre l’amour humain, la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne pose guère de
592 la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne pose guère de problèmes que s’il entre en conf
593 et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’ amour ne pose guère de problèmes que s’il entre en conflit avec le dev
594 uelle. Pour les classiques, l’amour ne pose guère de problèmes que s’il entre en conflit avec le devoir moral. Il n’est pa
595 guère de problèmes que s’il entre en conflit avec le devoir moral. Il n’est pas un problème en soi. On peut tuer par jalou
596 son orgueil (social), mais on ne peut pas mourir d’ amour (la métaphore elle-même est ridiculisée). La morale officielle,
597 eil (social), mais on ne peut pas mourir d’amour ( la métaphore elle-même est ridiculisée). La morale officielle, indiscuté
598 d’amour (la métaphore elle-même est ridiculisée). La morale officielle, indiscutée, a statué que la raison domine le cœur,
599 ). La morale officielle, indiscutée, a statué que la raison domine le cœur, et elle ne s’inquiète pas du sexe (l’expressio
600 cielle, indiscutée, a statué que la raison domine le cœur, et elle ne s’inquiète pas du sexe (l’expression « vie sexuelle 
601 omine le cœur, et elle ne s’inquiète pas du sexe ( l’ expression « vie sexuelle » est encore impensable). Les instincts sont
602 pression « vie sexuelle » est encore impensable). Les instincts sont classés, les passions définies, et la religion codifié
603 t encore impensable). Les instincts sont classés, les passions définies, et la religion codifiée. Instincts et passions fon
604 instincts sont classés, les passions définies, et la religion codifiée. Instincts et passions font « le monde », y renonce
605 a religion codifiée. Instincts et passions font «  le monde », y renoncer c’est entrer en religion. Rien dans « le monde »,
606 y renoncer c’est entrer en religion. Rien dans «  le monde », sinon le dégoût qu’on en conçoit pour avoir abusé des « plai
607 entrer en religion. Rien dans « le monde », sinon le dégoût qu’on en conçoit pour avoir abusé des « plaisirs » (notons ce
608 usé des « plaisirs » (notons ce mot) ne conduit à la religion. Descartes, ayant bien séparé le corps et l’esprit, ne sait
609 nduit à la religion. Descartes, ayant bien séparé le corps et l’esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme
610 eligion. Descartes, ayant bien séparé le corps et l’ esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme. L’antithès
611 séparé le corps et l’esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme. L’antithèse radicale de cette époque class
612 esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme. L’antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée
613 rit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’ âme. L’antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée pa
614 sait plus comment les relier : éclipse de l’âme. L’ antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée par les p
615 s relier : éclipse de l’âme. L’antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée par les penseurs-poètes de la
616 ale de cette époque classique nous est donnée par les penseurs-poètes de la génération post-romantique. Car la question que
617 classique nous est donnée par les penseurs-poètes de la génération post-romantique. Car la question que leur œuvre entrepr
618 ssique nous est donnée par les penseurs-poètes de la génération post-romantique. Car la question que leur œuvre entreprend
619 eurs-poètes de la génération post-romantique. Car la question que leur œuvre entreprend de résoudre est celle-là même que
620 ntique. Car la question que leur œuvre entreprend de résoudre est celle-là même que les classiques éliminaient : comment i
621 uvre entreprend de résoudre est celle-là même que les classiques éliminaient : comment intégrer l’amour humain dans une con
622 que les classiques éliminaient : comment intégrer l’ amour humain dans une conception religieuse de l’existence ? Toute con
623 rer l’amour humain dans une conception religieuse de l’existence ? Toute conception de l’amour (sexuel ou passionnel, libe
624 l’amour humain dans une conception religieuse de l’ existence ? Toute conception de l’amour (sexuel ou passionnel, liberti
625 tion religieuse de l’existence ? Toute conception de l’amour (sexuel ou passionnel, libertin ou matrimonial), toute attitu
626 n religieuse de l’existence ? Toute conception de l’ amour (sexuel ou passionnel, libertin ou matrimonial), toute attitude
627 sionnel, libertin ou matrimonial), toute attitude de l’homme devant l’amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une atti
628 nnel, libertin ou matrimonial), toute attitude de l’ homme devant l’amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une attitud
629 ou matrimonial), toute attitude de l’homme devant l’ amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une attitude spirituelle,
630 tude de l’homme devant l’amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une attitude spirituelle, la traduit ou la trahit, la
631 u’on le sache ou non, à une attitude spirituelle, la traduit ou la trahit, la conteste ou l’assume, mais n’existerait pas
632 ou non, à une attitude spirituelle, la traduit ou la trahit, la conteste ou l’assume, mais n’existerait pas sans elle. Du
633 ne attitude spirituelle, la traduit ou la trahit, la conteste ou l’assume, mais n’existerait pas sans elle. Du même coup,
634 rituelle, la traduit ou la trahit, la conteste ou l’ assume, mais n’existerait pas sans elle. Du même coup, la sexualité9,
635 e, mais n’existerait pas sans elle. Du même coup, la sexualité9, enfin reconnue pour autre chose qu’un « bas instinct » ou
636 e fonction physiologique, se trouve qualifiée par l’ esprit, requise par l’âme, mise en relation dialectique avec les fins
637 ue, se trouve qualifiée par l’esprit, requise par l’ âme, mise en relation dialectique avec les fins spirituelles de l’âme.
638 uise par l’âme, mise en relation dialectique avec les fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l
639 n relation dialectique avec les fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner att
640 elation dialectique avec les fins spirituelles de l’ âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner attein
641 lectique avec les fins spirituelles de l’âme. Par l’ expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie
642 les fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». P
643 s fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de l’ amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par
644 de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’ Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de l’am
645 de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de l’amour dit sexuel, « l’âme ina
646 Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par l’ expérience de l’amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire c
647 ner atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de l’amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le g
648 atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de l’ amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût
649 rême ». Par l’expérience de l’amour dit sexuel, «  l’ âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de l’éternel »10. Et
650 ience de l’amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de l’éternel »10. Et dans In vino verita
651 uel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit «  le goût de l’éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiq
652 ’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de l’éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiques de K
653 e inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de l’ éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiques de Kier
654 Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiques de Kierkegaard définit l’amour comme le lieu où « la vie spirituelle la
655 , l’un des héros ironiques de Kierkegaard définit l’ amour comme le lieu où « la vie spirituelle la plus élevée s’exprime d
656 os ironiques de Kierkegaard définit l’amour comme le lieu où « la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithès
657 de Kierkegaard définit l’amour comme le lieu où «  la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithèse la plus ext
658 nit l’amour comme le lieu où « la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithèse la plus extrême, tandis que la
659  la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’ antithèse la plus extrême, tandis que la sensualité prétend représente
660 ituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithèse la plus extrême, tandis que la sensualité prétend représenter la vie spi
661 rime dans l’antithèse la plus extrême, tandis que la sensualité prétend représenter la vie spirituelle la plus élevée. » L
662 ême, tandis que la sensualité prétend représenter la vie spirituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles ph
663 sensualité prétend représenter la vie spirituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le r
664 représenter la vie spirituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau de tensions,
665 rituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau de tensions, détermine un espace in
666 Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau de tensions, détermine un espace intermédiaire entre le corps
667 ouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau de tensions, détermine un espace intermédiaire entre le corps animal et
668 tensions, détermine un espace intermédiaire entre le corps animal et l’esprit. N’est-ce pas l’âme, au sens des gnostiques 
669 un espace intermédiaire entre le corps animal et l’ esprit. N’est-ce pas l’âme, au sens des gnostiques ? C’est en tout cas
670 e entre le corps animal et l’esprit. N’est-ce pas l’ âme, au sens des gnostiques ? C’est en tout cas le milieu où l’érotism
671 l’âme, au sens des gnostiques ? C’est en tout cas le milieu où l’érotisme, qui est dépassement lyrique ou réflexif du sexu
672 s des gnostiques ? C’est en tout cas le milieu où l’ érotisme, qui est dépassement lyrique ou réflexif du sexuel biologique
673 fs plaisirs profonds, anxieux ou tendres, moments de grâce de l’amour humain et couleurs du langage mystique, procèdent de
674 rs profonds, anxieux ou tendres, moments de grâce de l’amour humain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’imagin
675 profonds, anxieux ou tendres, moments de grâce de l’ amour humain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’imaginati
676 humain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’imagination. Ils ne sont, de toute évidence, pas plus « physiques »
677 ain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’ imagination. Ils ne sont, de toute évidence, pas plus « physiques » qu
678 ystique, procèdent de l’imagination. Ils ne sont, de toute évidence, pas plus « physiques » que spirituels, bien qu’ils ti
679 monde des corps, qui est substantif, ni du monde de l’esprit, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’adjectif q
680 nde des corps, qui est substantif, ni du monde de l’ esprit, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’adjectif qui
681 prit, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierk
682 t, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’ adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierkega
683 u monde animé de l’adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre c
684 onde animé de l’adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre comm
685 djectif qui est qualification de la substance par l’ émotion. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre comment le christiani
686 de la substance par l’émotion. Kierkegaard, dans l’ Alternative, montre comment le christianisme, en apportant au monde le
687 . Kierkegaard, dans l’Alternative, montre comment le christianisme, en apportant au monde le « principe positif de l’Espri
688 e comment le christianisme, en apportant au monde le « principe positif de l’Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du mê
689 isme, en apportant au monde le « principe positif de l’Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel com
690 e, en apportant au monde le « principe positif de l’ Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel comme
691 e le « principe positif de l’Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel comme « catégorie spirituelle
692 rit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel comme « catégorie spirituelle ». (Autrement dit, le christian
693 comme « catégorie spirituelle ». (Autrement dit, le christianisme a suscité le problème sexuel et l’érotisme.) Kierkegaar
694 lle ». (Autrement dit, le christianisme a suscité le problème sexuel et l’érotisme.) Kierkegaard ne se contente pas de sub
695 le christianisme a suscité le problème sexuel et l’ érotisme.) Kierkegaard ne se contente pas de substituer cette bipolari
696 el et l’érotisme.) Kierkegaard ne se contente pas de substituer cette bipolarité à la simple dualité des classiques. Il dé
697 se contente pas de substituer cette bipolarité à la simple dualité des classiques. Il définit en effet l’érotisme (en ter
698 imple dualité des classiques. Il définit en effet l’ érotisme (en termes étonnamment modernes) comme « une synthèse psycho-
699 modernes) comme « une synthèse psycho-sensible ». L’ érotisme est donc tout autre chose qu’un euphémisme désignant les aspe
700 donc tout autre chose qu’un euphémisme désignant les aspects sexuels de l’amour dans le langage pudique et parfois si péda
701 se qu’un euphémisme désignant les aspects sexuels de l’amour dans le langage pudique et parfois si pédant du jeune discipl
702 qu’un euphémisme désignant les aspects sexuels de l’ amour dans le langage pudique et parfois si pédant du jeune disciple d
703 sme désignant les aspects sexuels de l’amour dans le langage pudique et parfois si pédant du jeune disciple de Hegel. Entr
704 ge pudique et parfois si pédant du jeune disciple de Hegel. Entre la spontanéité démoniaque du désir, irrité par l’esprit
705 rfois si pédant du jeune disciple de Hegel. Entre la spontanéité démoniaque du désir, irrité par l’esprit qui veut l’anéan
706 re la spontanéité démoniaque du désir, irrité par l’ esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureu
707 démoniaque du désir, irrité par l’esprit qui veut l’ anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureuse « qui ne reconn
708 ésir, irrité par l’esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureuse « qui ne reconnaît comme son é
709 r l’esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureuse « qui ne reconnaît comme son égale que la spo
710 ’esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de l’ inclination amoureuse « qui ne reconnaît comme son égale que la sponta
711 amoureuse « qui ne reconnaît comme son égale que la spontanéité religieuse » ; entre les figures contrastées du Séducteur
712 son égale que la spontanéité religieuse » ; entre les figures contrastées du Séducteur et du Mari, entre la décision négati
713 igures contrastées du Séducteur et du Mari, entre la décision négative et la décision positive du spirituel, l’érotisme ki
714 ducteur et du Mari, entre la décision négative et la décision positive du spirituel, l’érotisme kierkegaardien noue sa pro
715 on négative et la décision positive du spirituel, l’ érotisme kierkegaardien noue sa problématique absolument nouvelle, « p
716 nouvelle, « psycho-sensible », donc incluse dans la sphère animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il
717 ible », donc incluse dans la sphère animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Ki
718 c incluse dans la sphère animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Kierkegaard,
719 ncluse dans la sphère animique. Or, le langage de l’ âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Kierkegaard, pou
720 animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Kierkegaard, pour décrire la catégorie
721 Il est donc naturel que Kierkegaard, pour décrire la catégorie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de l’Esprit, et
722 our décrire la catégorie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure t
723 ire la catégorie du sensuel pur telle que la pose l’ attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que
724 égorie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transf
725 rie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de l’ Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transfigu
726 se l’attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transfigure l’élan mystique, aient eu recou
727 et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transfigure l’élan mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de
728 décrire la passion pure telle que la transfigure l’ élan mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de l’érotique occi
729 an mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de l’érotique occidentale : Don Juan, Tristan. 9. Le mot apparaît chez
730 mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de l’ érotique occidentale : Don Juan, Tristan. 9. Le mot apparaît chez Ki
731 l’érotique occidentale : Don Juan, Tristan. 9. Le mot apparaît chez Kierkegaard dès 1843. On le trouvait déjà chez Four
732 9. Le mot apparaît chez Kierkegaard dès 1843. On le trouvait déjà chez Fourier, mais il est aussi neuf, à cette époque, q
733 énergie nucléaire vers 1939. 10. « Hymne », dans Les Fleurs du mal.
4 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — III. Présence des mythes et leurs pouvoirs dans divers ordres
734 des mythes et leurs pouvoirs dans divers ordres D’ où viennent les mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous les leurs ?
735 leurs pouvoirs dans divers ordres D’où viennent les mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous les leurs ? Gouvernent-ils
736 ent les mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous les leurs ? Gouvernent-ils nos actes et nos sentiments, ou bien paraissen
737 ts, ou bien paraissent-ils après coup, comme pour les illustrer et les qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ?
738 ssent-ils après coup, comme pour les illustrer et les qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ? Est-ce encore un
739 pour les illustrer et les qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de
740 r les illustrer et les qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’œu
741 es rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes
742 rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’é
743 laires ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’étaient que p
744 res ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’ œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’étaient que poés
745 et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’étaient que poésie, c’est-à-dire invention de réalités qui n
746 thes n’étaient que poésie, c’est-à-dire invention de réalités qui n’existent vraiment que dans leur expression. Mais la pl
747 é exprimés avant nous, s’il est sûr que plusieurs de ceux qui nous dominent ne seront exprimés que demain. Une longue duré
748 ue demain. Une longue durée, cependant, n’est pas l’ éternité. Le même problème se pose d’ailleurs au sujet des complexes e
749 ne longue durée, cependant, n’est pas l’éternité. Le même problème se pose d’ailleurs au sujet des complexes et des archét
750 dées platoniciennes éternellement préexistantes à l’ homme, des lois cosmiques, ni des catégories de l’Esprit ; mais sont-i
751 à l’homme, des lois cosmiques, ni des catégories de l’Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits
752 l’homme, des lois cosmiques, ni des catégories de l’ Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits de
753 ories de l’Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que l’ homme et que les circuits de son cerveau, ou bien sont-ils seulement d
754 it ; mais sont-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits de son cerveau, ou bien sont-ils seulement des produits évol
755 t-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits de son cerveau, ou bien sont-ils seulement des produits évolués de la ci
756 , ou bien sont-ils seulement des produits évolués de la civilisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq con
757 u bien sont-ils seulement des produits évolués de la civilisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq contin
758 évolués de la civilisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq continents à partir du cinquième millénaire
759 olués de la civilisation néolithique, diffusée de l’ Euphrate vers les cinq continents à partir du cinquième millénaire ava
760 lisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq continents à partir du cinquième millénaire avant notre ère, et
761 énaire avant notre ère, et dernier ancêtre commun de nos civilisations vivantes ? Ou encore, des symptômes spécifiques de
762 s vivantes ? Ou encore, des symptômes spécifiques de notre seule culture européenne ? Il semble à première vue plus facile
763 européenne ? Il semble à première vue plus facile de répondre dans le cas des mythes, car les dates de leurs émergences da
764 emble à première vue plus facile de répondre dans le cas des mythes, car les dates de leurs émergences dans la littérature
765 us facile de répondre dans le cas des mythes, car les dates de leurs émergences dans la littérature mondiale nous sont conn
766 de répondre dans le cas des mythes, car les dates de leurs émergences dans la littérature mondiale nous sont connues, et c
767 es mythes, car les dates de leurs émergences dans la littérature mondiale nous sont connues, et c’est à partir d’elles qu’
768 ure mondiale nous sont connues, et c’est à partir d’ elles qu’ils ont vraiment agi et développé tous leurs pouvoirs contagi
769 istan, Faust, Hamlet et Don Juan sont bel et bien les créations imaginaires d’un Béroul, d’un Marlowe, d’un Shakespeare et
770 n Juan sont bel et bien les créations imaginaires d’ un Béroul, d’un Marlowe, d’un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, don
771 el et bien les créations imaginaires d’un Béroul, d’ un Marlowe, d’un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, dont les coordon
772 créations imaginaires d’un Béroul, d’un Marlowe, d’ un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’es
773 es d’un Béroul, d’un Marlowe, d’un Shakespeare et d’ un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’espace et le temps lai
774 e, d’un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’espace et le temps laissent assez peu de marge au
775 t d’un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’ espace et le temps laissent assez peu de marge au doute critique. Et c
776 de Molina, dont les coordonnées dans l’espace et le temps laissent assez peu de marge au doute critique. Et chacun d’eux
777 t assez peu de marge au doute critique. Et chacun d’ eux décrit l’irruption dramatique d’une force de l’âme dans une sociét
778 e marge au doute critique. Et chacun d’eux décrit l’ irruption dramatique d’une force de l’âme dans une société bien datée.
779 ue. Et chacun d’eux décrit l’irruption dramatique d’ une force de l’âme dans une société bien datée. Mais une autre questio
780 n d’eux décrit l’irruption dramatique d’une force de l’âme dans une société bien datée. Mais une autre question se pose au
781 ’eux décrit l’irruption dramatique d’une force de l’ âme dans une société bien datée. Mais une autre question se pose aussi
782 personnages ? N’ont-ils pas simplement développé les clichés de phénomènes plus anciens, ou plus généralement humains ? No
783  ? N’ont-ils pas simplement développé les clichés de phénomènes plus anciens, ou plus généralement humains ? Nous voici ra
784 ralement humains ? Nous voici ramenés au problème de la genèse historique des complexes. Une différence, toutefois, me par
785 ement humains ? Nous voici ramenés au problème de la genèse historique des complexes. Une différence, toutefois, me paraît
786 ne différence, toutefois, me paraît essentielle : les complexes et les archétypes sont définis comme des structures de l’in
787 utefois, me paraît essentielle : les complexes et les archétypes sont définis comme des structures de l’inconscient, tandis
788 les archétypes sont définis comme des structures de l’inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le consc
789 s archétypes sont définis comme des structures de l’ inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le conscien
790 comme des structures de l’inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des
791 s de l’inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des notions constamme
792 e l’inconscient, tandis que les mythes parlent de l’ âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des notions constamment
793 nt, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des notions constamment relatives au
794 es mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et l’ inconscient sont des notions constamment relatives au degré d’éveil et
795 t sont des notions constamment relatives au degré d’ éveil et de lucidité de l’intellect, il n’en va pas de même des trois
796 notions constamment relatives au degré d’éveil et de lucidité de l’intellect, il n’en va pas de même des trois constituant
797 tamment relatives au degré d’éveil et de lucidité de l’intellect, il n’en va pas de même des trois constituants de l’être
798 ment relatives au degré d’éveil et de lucidité de l’ intellect, il n’en va pas de même des trois constituants de l’être hum
799 ct, il n’en va pas de même des trois constituants de l’être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est dou
800 il n’en va pas de même des trois constituants de l’ être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute
801 de même des trois constituants de l’être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) f
802 es trois constituants de l’être humain, le corps, l’ âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la
803 constituants de l’être humain, le corps, l’âme et l’ esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de
804 de l’être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et
805 Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âm
806 ée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’ém
807 (qui est doute et certitude) fournit la preuve de l’ esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émoti
808 e et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion. Les mythe
809 euve de l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décr
810 esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des
811 rit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’ âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des réa
812 sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’ émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des réalités de l
813 celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des réalités de l’affectivité
814 hes, phénomènes animiques, décrivent des réalités de l’affectivité, que le sentiment perçoit immédiatement. Et s’ils expri
815 , phénomènes animiques, décrivent des réalités de l’ affectivité, que le sentiment perçoit immédiatement. Et s’ils exprimen
816 ues, décrivent des réalités de l’affectivité, que le sentiment perçoit immédiatement. Et s’ils expriment ces réalités en s
817 n pas en concepts instantanés, entrant ainsi dans le champ de la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en
818 concepts instantanés, entrant ainsi dans le champ de la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même tem
819 cepts instantanés, entrant ainsi dans le champ de la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même temps
820 nsi dans le champ de la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même temps qu’il les révèle, cela tient
821 e la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même temps qu’il les révèle, cela tient beaucoup moins à que
822 de déguisement qui les voile en même temps qu’il les révèle, cela tient beaucoup moins à quelque répression d’ordre social
823 e, cela tient beaucoup moins à quelque répression d’ ordre social, moral ou religieux (comme dans le cas des complexes, sel
824 on d’ordre social, moral ou religieux (comme dans le cas des complexes, selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont le
825 omme dans le cas des complexes, selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11
826 s des complexes, selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose dem
827 es complexes, selon Freud) qu’à la nature même de l’ âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose demeur
828 , selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose demeure bien certa
829 nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose demeure bien certaine : les mythes qu’on
830 ngage normal11. Une chose demeure bien certaine : les mythes qu’on vient de citer, relativement récents dans leur expressio
831 plusieurs siècles, ils nous attendent, préformant les mouvements intimes de notre sensibilité, ou déroulant devant nous les
832 nous attendent, préformant les mouvements intimes de notre sensibilité, ou déroulant devant nous les images simplifiées, o
833 es de notre sensibilité, ou déroulant devant nous les images simplifiées, ordonnatrices de nos aventures virtuelles12. Médi
834 devant nous les images simplifiées, ordonnatrices de nos aventures virtuelles12. Méditer sur les Noms qui leur furent attr
835 trices de nos aventures virtuelles12. Méditer sur les Noms qui leur furent attribués (et qui, à l’instar des noms des dieux
836 sur les Noms qui leur furent attribués (et qui, à l’ instar des noms des dieux antiques, évoquent certains groupes de puiss
837 oms des dieux antiques, évoquent certains groupes de puissances), c’est méditer en fait sur des structures de l’âme qui no
838 sances), c’est méditer en fait sur des structures de l’âme qui nous inclinent à la manière des astres, c’est-à-dire sans n
839 ces), c’est méditer en fait sur des structures de l’ âme qui nous inclinent à la manière des astres, c’est-à-dire sans nous
840 nous déterminer : inclinant, non gubernant. Nous les reconnaissons, à certains stades de notre évolution psychique ou spir
841 ernant. Nous les reconnaissons, à certains stades de notre évolution psychique ou spirituelle, quand subitement nous nous
842 quand subitement nous nous sentons coïncider avec la forme ou le mouvement de telle œuvre, poème ou histoire, qui pour la
843 ment nous nous sentons coïncider avec la forme ou le mouvement de telle œuvre, poème ou histoire, qui pour la première foi
844 s sentons coïncider avec la forme ou le mouvement de telle œuvre, poème ou histoire, qui pour la première fois, bien avant
845 oire, qui pour la première fois, bien avant nous, les avait découverts ou inventés, ou qui, tout près de nous, les interprè
846 écouverts ou inventés, ou qui, tout près de nous, les interprète en termes de conscience « moderne ». Une émotion particuli
847 culière — excitation, angoisse ou nostalgie, dont l’ excès nous paraît insolite ou la fascination secrètement familière — n
848 u nostalgie, dont l’excès nous paraît insolite ou la fascination secrètement familière — nous avertit de leur apparition.
849 fascination secrètement familière — nous avertit de leur apparition. Nous les reconnaissons dans les grands personnages q
850 familière — nous avertit de leur apparition. Nous les reconnaissons dans les grands personnages qui leur ont attaché leur n
851 t de leur apparition. Nous les reconnaissons dans les grands personnages qui leur ont attaché leur nom de fable, Œdipe ou P
852 grands personnages qui leur ont attaché leur nom de fable, Œdipe ou Prométhée, Tristan, Faust ou Don Juan, mais aussi dan
853 thée, Tristan, Faust ou Don Juan, mais aussi dans les innombrables descendants que ces héros ont engendrés au sein des œuvr
854 ts que ces héros ont engendrés au sein des œuvres d’ imagination de la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les r
855 os ont engendrés au sein des œuvres d’imagination de la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l
856 ont engendrés au sein des œuvres d’imagination de la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l’œu
857 la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs
858 identale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l’ œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la
859 nous pouvons enfin les reconnaître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais
860 uvons enfin les reconnaître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi
861 aître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoir
862 re dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les bi
863 dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’ art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biogr
864 ie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies no
865 de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies nous
866 de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’ acteurs de l’histoire dont les biographies nous sont assez connues. (L
867 rs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies nous sont assez connues. (La biograph
868 de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’ histoire dont les biographies nous sont assez connues. (La biographie
869 a pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies nous sont assez connues. (La biographie d’un être origina
870 re dont les biographies nous sont assez connues. ( La biographie d’un être original, fortement personnalisé, étant souvent
871 ographies nous sont assez connues. (La biographie d’ un être original, fortement personnalisé, étant souvent sa création la
872 fortement personnalisé, étant souvent sa création la plus totale et continue.) Certains mythes, c’est par eux ou contre eu
873 Certains mythes, c’est par eux ou contre eux que la personne s’est affirmée et reconnue, tout en contribuant à les mieux
874 s’est affirmée et reconnue, tout en contribuant à les mieux révéler. Car le triomphe total du mythe ne laisserait subsister
875 nue, tout en contribuant à les mieux révéler. Car le triomphe total du mythe ne laisserait subsister qu’un type, suppriman
876 ait subsister qu’un type, supprimant du même coup l’ individu. Mais ce triomphe n’est pas fatal si l’esprit relève le défi
877 p l’individu. Mais ce triomphe n’est pas fatal si l’ esprit relève le défi et, malgré l’emprise du mythe qui tend à l’enfer
878 is ce triomphe n’est pas fatal si l’esprit relève le défi et, malgré l’emprise du mythe qui tend à l’enfermer dans sa duré
879 t pas fatal si l’esprit relève le défi et, malgré l’ emprise du mythe qui tend à l’enfermer dans sa durée lyrique, poursuit
880 le défi et, malgré l’emprise du mythe qui tend à l’ enfermer dans sa durée lyrique, poursuit l’histoire de la personne, qu
881 tend à l’enfermer dans sa durée lyrique, poursuit l’ histoire de la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons
882 fermer dans sa durée lyrique, poursuit l’histoire de la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons savoir et
883 mer dans sa durée lyrique, poursuit l’histoire de la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons savoir et voi
884 oursuit l’histoire de la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons savoir et voir comment agissent les mythe
885 . Si nous voulons savoir et voir comment agissent les mythes, en général, il me paraît que l’étude particulière de l’empire
886 agissent les mythes, en général, il me paraît que l’ étude particulière de l’empire exercé par les mythes de l’amour peut n
887 en général, il me paraît que l’étude particulière de l’empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux,
888 général, il me paraît que l’étude particulière de l’ empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et
889 t que l’étude particulière de l’empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raiso
890 de particulière de l’empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raisons faciles
891 particulière de l’empire exercé par les mythes de l’ amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raisons faciles à
892 xercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raisons faciles à discerner. La première, c’
893 isons faciles à discerner. La première, c’est que les mythes de l’amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banal
894 es à discerner. La première, c’est que les mythes de l’amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banale et la pl
895 à discerner. La première, c’est que les mythes de l’ amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banale et la plus
896 ière, c’est que les mythes de l’amour sont liés à l’ expérience individuelle la plus banale et la plus largement répandue d
897 de l’amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banale et la plus largement répandue dans notre monde occidental
898 iés à l’expérience individuelle la plus banale et la plus largement répandue dans notre monde occidental : qui n’a pas été
899 cidental : qui n’a pas été amoureux ou malheureux de l’être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’était ? Le prem
900 ental : qui n’a pas été amoureux ou malheureux de l’ être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’était ? Le premier
901 alheureux de l’être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’était ? Le premier venu n’est pas tenté de se reconnaît
902 être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’ était ? Le premier venu n’est pas tenté de se reconnaître dans Faust o
903 ir s’il l’était ? Le premier venu n’est pas tenté de se reconnaître dans Faust ou Prométhée, Hamlet ou Don Quichotte, mais
904 te, mais n’hésite pas à se croire Don Juan s’il a le goût de la facilité et du changement ; ou Tristan s’il se sent plus d
905 n’hésite pas à se croire Don Juan s’il a le goût de la facilité et du changement ; ou Tristan s’il se sent plus doué pour
906 hésite pas à se croire Don Juan s’il a le goût de la facilité et du changement ; ou Tristan s’il se sent plus doué pour le
907 angement ; ou Tristan s’il se sent plus doué pour le malheur d’amour, ou la fidélité. La seconde raison tient au fait que
908 ou Tristan s’il se sent plus doué pour le malheur d’ amour, ou la fidélité. La seconde raison tient au fait que l’amour est
909 ’il se sent plus doué pour le malheur d’amour, ou la fidélité. La seconde raison tient au fait que l’amour est lié plus qu
910 la fidélité. La seconde raison tient au fait que l’ amour est lié plus que toute autre conduite, impulsion, sentiment ou a
911 -dire au langage en général, mais sous ses formes les plus richement dotées de tournures populaires et suggestives, de clic
912 l, mais sous ses formes les plus richement dotées de tournures populaires et suggestives, de clichés, de métaphores, et de
913 nt dotées de tournures populaires et suggestives, de clichés, de métaphores, et de symboles convenus. L’amour est à la foi
914 tournures populaires et suggestives, de clichés, de métaphores, et de symboles convenus. L’amour est à la fois le meilleu
915 res et suggestives, de clichés, de métaphores, et de symboles convenus. L’amour est à la fois le meilleur conducteur et le
916 clichés, de métaphores, et de symboles convenus. L’ amour est à la fois le meilleur conducteur et le meilleur excitant de
917 s, et de symboles convenus. L’amour est à la fois le meilleur conducteur et le meilleur excitant de l’expression. Semblabl
918 . L’amour est à la fois le meilleur conducteur et le meilleur excitant de l’expression. Semblable en cela (comme par bien
919 is le meilleur conducteur et le meilleur excitant de l’expression. Semblable en cela (comme par bien d’autres traits) à la
920 le meilleur conducteur et le meilleur excitant de l’ expression. Semblable en cela (comme par bien d’autres traits) à la gu
921 blable en cela (comme par bien d’autres traits) à la guerre des époques classiques, il existe à partir de sa « déclaration
922 de sa « déclaration ». Mais il peut naître aussi de sa seule évocation : d’une lecture, d’une chanson, d’une image ou d’u
923 Mais il peut naître aussi de sa seule évocation : d’ une lecture, d’une chanson, d’une image ou d’un mot, qui suffisent à l
924 ître aussi de sa seule évocation : d’une lecture, d’ une chanson, d’une image ou d’un mot, qui suffisent à l’induire, ou à
925 a seule évocation : d’une lecture, d’une chanson, d’ une image ou d’un mot, qui suffisent à l’induire, ou à fixer son choix
926 on : d’une lecture, d’une chanson, d’une image ou d’ un mot, qui suffisent à l’induire, ou à fixer son choix. Ainsi, l’acti
927 chanson, d’une image ou d’un mot, qui suffisent à l’ induire, ou à fixer son choix. Ainsi, l’action des mythes de l’amour d
928 ffisent à l’induire, ou à fixer son choix. Ainsi, l’ action des mythes de l’amour devient lisible, dans la mesure où elle c
929 ou à fixer son choix. Ainsi, l’action des mythes de l’amour devient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’action
930 à fixer son choix. Ainsi, l’action des mythes de l’ amour devient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’action mê
931 ction des mythes de l’amour devient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’action même du langage. Plus tard, une
932 ient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’ action même du langage. Plus tard, une fois reconnues leurs structures
933 rs structures dynamiques, nous pourrons retrouver les plus typiques d’entre elles dans des domaines apparemment indépendant
934 elles dans des domaines apparemment indépendants de l’amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative rel
935 les dans des domaines apparemment indépendants de l’ amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative religi
936 dants de l’amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’ac
937 ts de l’amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’actio
938 pensée spéculative religieuse ou métaphysique, à l’ éthique de l’action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ain
939 éculative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ainsi Don Jua
940 lative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’ action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ainsi Don Juan d
941 métaphysique, à l’éthique de l’action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le r
942 taphysique, à l’éthique de l’action sociale ou de l’ aventure individuelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le ryth
943 venture individuelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’ allure et le rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans le
944 viduelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternance
945 Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’engage
946 vois ainsi Don Juan dans l’allure et le rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’engagemen
947 e de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’engagements passionnés et de retraits ambigus (déceptio
948 e nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’ engagements passionnés et de retraits ambigus (déception ou besoin de
949 dans les alternances d’engagements passionnés et de retraits ambigus (déception ou besoin de se libérer ?) qui marquent l
950 onnés et de retraits ambigus (déception ou besoin de se libérer ?) qui marquent la carrière d’un certain type nouveau d’av
951 déception ou besoin de se libérer ?) qui marquent la carrière d’un certain type nouveau d’aventuriers-penseurs de notre te
952 besoin de se libérer ?) qui marquent la carrière d’ un certain type nouveau d’aventuriers-penseurs de notre temps. Je vois
953 ui marquent la carrière d’un certain type nouveau d’ aventuriers-penseurs de notre temps. Je vois Tristan dans la passion i
954 d’un certain type nouveau d’aventuriers-penseurs de notre temps. Je vois Tristan dans la passion intellectuelle de Kierke
955 ers-penseurs de notre temps. Je vois Tristan dans la passion intellectuelle de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » es
956 s. Je vois Tristan dans la passion intellectuelle de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » est de « vouloir sa propre p
957 ns la passion intellectuelle de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » est de « vouloir sa propre perte » ; mais aussi,
958 e de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » est de « vouloir sa propre perte » ; mais aussi, comme en filigrane, dans le
959 re perte » ; mais aussi, comme en filigrane, dans le dessein secret de tant de romans modernes et dans le destin « fatal »
960 aussi, comme en filigrane, dans le dessein secret de tant de romans modernes et dans le destin « fatal » de leur protagoni
961 dessein secret de tant de romans modernes et dans le destin « fatal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de l’auteur…
962 nt de romans modernes et dans le destin « fatal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de l’auteur… Et bien d’autres qu
963 destin « fatal » de leur protagoniste — souvent à l’ insu de l’auteur… Et bien d’autres que moi ont su voir, c’est-à-dire p
964 « fatal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de l’auteur… Et bien d’autres que moi ont su voir, c’est-à-dire prévoir
965 atal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de l’ auteur… Et bien d’autres que moi ont su voir, c’est-à-dire prévoir Don
966 su voir, c’est-à-dire prévoir Don Quichotte, dans la folie grandiose de Christophe Colomb partant pour les Indes du rêve.
967 re prévoir Don Quichotte, dans la folie grandiose de Christophe Colomb partant pour les Indes du rêve. Un mot encore, pour
968 folie grandiose de Christophe Colomb partant pour les Indes du rêve. Un mot encore, pour ceux qui m’accuseraient de blasphé
969 rêve. Un mot encore, pour ceux qui m’accuseraient de blasphémer — et j’en connais — en voyant « Tristan » dans ce siècle.
970 ant « Tristan » dans ce siècle. S’il est vrai que les mythes nous en apprennent bien autant sur l’Europe que les statues de
971 que les mythes nous en apprennent bien autant sur l’ Europe que les statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur
972 s nous en apprennent bien autant sur l’Europe que les statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisati
973 prennent bien autant sur l’Europe que les statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égy
974 sur l’Europe que les statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anc
975 s de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même man
976 ux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par l
977 ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’ Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur
978 à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme 
979 quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’ Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme » o
980 isation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme » ou leur fidélité aux appa
981 tion de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme » ou leur fidélité aux apparen
982 ux apparences quotidiennes, mais par leur pouvoir d’ expression du sacré et de l’âme ; non par leur valeur figurée, mais pa
983 s, mais par leur pouvoir d’expression du sacré et de l’âme ; non par leur valeur figurée, mais par leur valeur figurante.
984 mais par leur pouvoir d’expression du sacré et de l’ âme ; non par leur valeur figurée, mais par leur valeur figurante. Nul
985 mais été Tristan, ni Don Juan, — et pas plus dans le passé qu’aujourd’hui ; mais sans ces mythes les Européens ne seraient
986 ns le passé qu’aujourd’hui ; mais sans ces mythes les Européens ne seraient pas ce qu’ils sont, n’aimeraient pas comme ils
987 s seraient incompréhensibles : car elles naissent de leurs rêves et non de leurs doctrines. 11. Il se peut que le rêve e
988 sibles : car elles naissent de leurs rêves et non de leurs doctrines. 11. Il se peut que le rêve emprunte à l’âme son im
989 s et non de leurs doctrines. 11. Il se peut que le rêve emprunte à l’âme son imagerie, ses emblèmes fixés, comparables a
990 octrines. 11. Il se peut que le rêve emprunte à l’ âme son imagerie, ses emblèmes fixés, comparables aux lames du Tarot,
991 mes du Tarot, qui sont des mythes figés, extraits de leur durée. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour réduire l’âm
992 s ce n’est pas une raison suffisante pour réduire l’ âme à l’inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’e
993 st pas une raison suffisante pour réduire l’âme à l’ inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’existe pa
994 on suffisante pour réduire l’âme à l’inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’existe pas avant son exp
995 our réduire l’âme à l’inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’existe pas avant son expression ; elle
996 réduire l’âme à l’inconscient. La musique est de l’ âme, par exemple, et elle n’existe pas avant son expression ; elle n’e
997 t son expression ; elle n’est pas en réserve dans l’ inconscient. 12. Les mythes ne joueraient-ils pas dans l’animique un
998 lle n’est pas en réserve dans l’inconscient. 12. Les mythes ne joueraient-ils pas dans l’animique un rôle comparable à cel
999 cient. 12. Les mythes ne joueraient-ils pas dans l’ animique un rôle comparable à celui des gènes et des génotypes qui con
1000 elui des gènes et des génotypes qui conditionnent d’ avance la susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladi
1001 gènes et des génotypes qui conditionnent d’avance la susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladie ? Chacu
1002 s qui conditionnent d’avance la susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouvera
1003 nnent d’avance la susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouverait-il ainsi do
1004 nt d’avance la susceptibilité ou la résistance de l’ individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouverait-il ainsi doté
1005 résistance de l’individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouverait-il ainsi doté dès sa naissance à la vie culturelle
1006 us se trouverait-il ainsi doté dès sa naissance à la vie culturelle, intellectuelle, voire spirituelle, d’une susceptibili
1007 ie culturelle, intellectuelle, voire spirituelle, d’ une susceptibilité ou d’une relative immunité à telle conduite amoureu
1008 uelle, voire spirituelle, d’une susceptibilité ou d’ une relative immunité à telle conduite amoureuse, à tels choix affecti
5 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — IV. Problèmes de la personne aux prises avec les mythes
1009 IVProblèmes de la personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour dé
1010 IVProblèmes de la personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour déter
1011 IVProblèmes de la personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour déterminent largement nos conduite
1012 s de la personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour déterminent largement nos conduites individuelles,
1013 sonne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour déterminent largement nos conduites individuelles, les hasard
1014 ne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’ amour déterminent largement nos conduites individuelles, les hasards a
1015 éterminent largement nos conduites individuelles, les hasards apparents de nos rencontres, et les choix que nous croyons dé
1016 os conduites individuelles, les hasards apparents de nos rencontres, et les choix que nous croyons décider librement — on
1017 lles, les hasards apparents de nos rencontres, et les choix que nous croyons décider librement — on admet qu’il serait supe
1018 écider librement — on admet qu’il serait superflu de le démontrer une fois de plus. Que cette action soit propagée par la
1019 der librement — on admet qu’il serait superflu de le démontrer une fois de plus. Que cette action soit propagée par la cul
1020 fois de plus. Que cette action soit propagée par la culture, par les œuvres lyriques ou romanesques qui nous « passionnen
1021 ue cette action soit propagée par la culture, par les œuvres lyriques ou romanesques qui nous « passionnent » (nous prédisp
1022 ues qui nous « passionnent » (nous prédisposent à la passion), dans la mesure précise où elles obéissent aux mythes, cepen
1023 sionnent » (nous prédisposent à la passion), dans la mesure précise où elles obéissent aux mythes, cependant que leurs aut
1024 endant que leurs auteurs croyaient s’abandonner à la pleine liberté de leur imagination, —j’en donnerai plus loin quelques
1025 uteurs croyaient s’abandonner à la pleine liberté de leur imagination, —j’en donnerai plus loin quelques preuves. Or les m
1026 on, —j’en donnerai plus loin quelques preuves. Or les mythes, comme les lois, relèvent du générique, tandis que la personne
1027 plus loin quelques preuves. Or les mythes, comme les lois, relèvent du générique, tandis que la personne est unique ou n’e
1028 comme les lois, relèvent du générique, tandis que la personne est unique ou n’est pas. Ils nous conduisent au type, tandis
1029 ’est pas. Ils nous conduisent au type, tandis que la personne est le chemin vers un moi-même sans précédent, seul capable
1030 us conduisent au type, tandis que la personne est le chemin vers un moi-même sans précédent, seul capable d’un amour neuf.
1031 min vers un moi-même sans précédent, seul capable d’ un amour neuf. La personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans s
1032 ême sans précédent, seul capable d’un amour neuf. La personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans ses décisions sing
1033 seul capable d’un amour neuf. La personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans ses décisions singulières, déterminée
1034 ble d’un amour neuf. La personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans ses décisions singulières, déterminées non poin
1035 ntes, commune à tous — et dont certes il est sage de tenir compte — mais par un but qui n’est qu’à elle, en avant d’elle,
1036 e — mais par un but qui n’est qu’à elle, en avant d’ elle, un but qu’elle réalise en l’approchant, tout en se réalisant ell
1037 elle, en avant d’elle, un but qu’elle réalise en l’ approchant, tout en se réalisant elle-même par cette approche. Pour la
1038 n se réalisant elle-même par cette approche. Pour la personne aux prises avec les mythes, le problème consistera donc à re
1039 cette approche. Pour la personne aux prises avec les mythes, le problème consistera donc à reconnaître tout d’abord leur n
1040 che. Pour la personne aux prises avec les mythes, le problème consistera donc à reconnaître tout d’abord leur nature et le
1041 connaître tout d’abord leur nature et leurs modes d’ action, puis à savoir en jouer à ses fins propres, sous peine de reste
1042 fins propres, sous peine de rester leur jouet, «  le pantin dont une force inconnue tire les ficelles », dit Kierkegaard.
1043 r jouet, « le pantin dont une force inconnue tire les ficelles », dit Kierkegaard. En d’autres termes, la personne doit tou
1044 ficelles », dit Kierkegaard. En d’autres termes, la personne doit tout d’abord apprendre à lire le jeu des mythes — dans
1045 s, la personne doit tout d’abord apprendre à lire le jeu des mythes — dans sa vie, dans ses rêves et dans les œuvres qui n
1046 des mythes — dans sa vie, dans ses rêves et dans les œuvres qui ne cessent de l’influencer — puis tenter d’entraîner dans
1047 dans ses rêves et dans les œuvres qui ne cessent de l’influencer — puis tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes
1048 ns ses rêves et dans les œuvres qui ne cessent de l’ influencer — puis tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes d’
1049 vres qui ne cessent de l’influencer — puis tenter d’ entraîner dans son jeu propre les formes d’énergie dont ils sont condu
1050 cer — puis tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes d’énergie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’éne
1051 tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes d’ énergie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’énergie d’Éro
1052 ergie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’énergie d’Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour
1053 ie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’ énergie d’Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour l’a
1054 s sont conducteurs. Cette conversion de l’énergie d’ Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour l’avenir de l
1055 révélera peut-être un jour plus importante, pour l’ avenir de l’humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléa
1056 peut-être un jour plus importante, pour l’avenir de l’humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléaire et so
1057 ut-être un jour plus importante, pour l’avenir de l’ humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléaire et solai
1058 plus importante, pour l’avenir de l’humanité, que l’ actuelle domestication de l’énergie nucléaire et solaire. Car si l’une
1059 venir de l’humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléaire et solaire. Car si l’une doit permettre d’explore
1060 ir de l’humanité, que l’actuelle domestication de l’ énergie nucléaire et solaire. Car si l’une doit permettre d’explorer l
1061 nucléaire et solaire. Car si l’une doit permettre d’ explorer l’espace cosmique et de subvenir à l’alimentation des corps,
1062 t solaire. Car si l’une doit permettre d’explorer l’ espace cosmique et de subvenir à l’alimentation des corps, l’autre peu
1063 ne doit permettre d’explorer l’espace cosmique et de subvenir à l’alimentation des corps, l’autre peut permettre à l’espri
1064 tre d’explorer l’espace cosmique et de subvenir à l’ alimentation des corps, l’autre peut permettre à l’esprit d’explorer l
1065 ’alimentation des corps, l’autre peut permettre à l’ esprit d’explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps an
1066 tion des corps, l’autre peut permettre à l’esprit d’ explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps animiques,
1067 rps, l’autre peut permettre à l’esprit d’explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps animiques, et d’y trouv
1068 e à l’esprit d’explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps animiques, et d’y trouver de quoi nourrir des fa
1069 l’esprit d’explorer les richesses mal connues de l’ espace et du temps animiques, et d’y trouver de quoi nourrir des faims
1070 mal connues de l’espace et du temps animiques, et d’ y trouver de quoi nourrir des faims d’une autre espèce, dès maintenant
1071 de l’espace et du temps animiques, et d’y trouver de quoi nourrir des faims d’une autre espèce, dès maintenant éveillées.
1072 imiques, et d’y trouver de quoi nourrir des faims d’ une autre espèce, dès maintenant éveillées.
6 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — V. Invasion de l’érotisme au xxe siècle
1073 VInvasion de l’érotisme au xxe siècle Chrétiens traditionnels, moralistes laïqu
1074 VInvasion de l’ érotisme au xxe siècle Chrétiens traditionnels, moralistes laïques,
1075 t communistes orthodoxes s’unissent pour déplorer l’ invasion dans nos vies d’une sexualité « obsédante ». Les affiches dan
1076 s’unissent pour déplorer l’invasion dans nos vies d’ une sexualité « obsédante ». Les affiches dans les rues, les bureaux,
1077 sion dans nos vies d’une sexualité « obsédante ». Les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des
1078 d’une sexualité « obsédante ». Les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les m
1079 ualité « obsédante ». Les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines i
1080 dante ». Les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines illustrés et l
1081 aux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de n
1082 long des autostrades, les magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires
1083 utostrades, les magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les ban
1084 zines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les c
1085 trés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à
1086 les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode,
1087 et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-tea
1088 les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de reg
1089 opulaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor
1090 et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journ
1091 dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journées et des nui
1092 mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journées et des nuits citadines pour vérifier l
1093 anses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journées et des nuits citadines pour vérifier l’omniprésenc
1094 des journées et des nuits citadines pour vérifier l’ omniprésence de l’appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décri
1095 des nuits citadines pour vérifier l’omniprésence de l’appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décrit n’en demeure
1096 s nuits citadines pour vérifier l’omniprésence de l’ appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décrit n’en demeure pas
1097 vait des parallèles en d’autres temps, ses moyens d’ expression, eux, sont sans précédent. La culture commercialisée, qui e
1098 es moyens d’expression, eux, sont sans précédent. La culture commercialisée, qui est son véhicule principal, le rend sans
1099 e commercialisée, qui est son véhicule principal, le rend sans doute irréversible, et les cultures totalitaires (ou dirigé
1100 le principal, le rend sans doute irréversible, et les cultures totalitaires (ou dirigées), normalement puritaines, seront b
1101 puritaines, seront bientôt débordées. Au surplus, l’ accroissement quantitatif et plus encore qualitatif des temps de loisi
1102 t quantitatif et plus encore qualitatif des temps de loisir, accroît aussi — comme l’avait dit Baudelaire avec plus de pré
1103 itatif des temps de loisir, accroît aussi — comme l’ avait dit Baudelaire avec plus de précision que le proverbe antique su
1104 ît aussi — comme l’avait dit Baudelaire avec plus de précision que le proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les
1105 l’avait dit Baudelaire avec plus de précision que le proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les chances pratique
1106 vec plus de précision que le proverbe antique sur l’ oisiveté mère des vices — les chances pratiques de l’érotisme. Déplore
1107 proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les chances pratiques de l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain.
1108 l’oisiveté mère des vices — les chances pratiques de l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de compren
1109 isiveté mère des vices — les chances pratiques de l’ érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre
1110 s — les chances pratiques de l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre ses causes, et surto
1111 e. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre ses causes, et surtout ce dont il est signe. Et d’abord, i
1112 rtout ce dont il est signe. Et d’abord, il s’agit de lui donner son vrai nom. C’est l’érotisme qui travaille les sociétés
1113 bord, il s’agit de lui donner son vrai nom. C’est l’ érotisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’est,
1114 nner son vrai nom. C’est l’érotisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’est, et non pas la sexualité pr
1115 érotisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive
1116 tisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ ouest à l’est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive et
1117 travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’ est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive et procréatr
1118 étés occidentales, de l’ouest à l’est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens
1119 proprement dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », le
1120 dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts pla
1121 te, instinctive et procréatrice. Et les moyens de l’ érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plasti
1122 et procréatrice. Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la ph
1123 Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la m
1124 sme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la da
1125 es « salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la danse13, et même certaines
1126 es », les arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la danse13, et même certaines philosophies plus
1127 s (dont la photographie), la musique populaire et la danse13, et même certaines philosophies plus poétiques que systématiq
1128 ystématiques : milieux par excellence où agissent les mythes de l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinc
1129 s : milieux par excellence où agissent les mythes de l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec
1130 milieux par excellence où agissent les mythes de l’ âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec « l
1131 l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’ instinct ou avec « l’éternelle luxure » sans horizon, que la pensée de
1132 vec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec «  l’ éternelle luxure » sans horizon, que la pensée des spirituels se trouv
1133 ou avec « l’éternelle luxure » sans horizon, que la pensée des spirituels se trouve aux prises et peut entrer en polémiqu
1134 et peut entrer en polémique intime. Ce n’est pas l’ immoralité plus ou moins grande de ce siècle qui la concerne, mais bie
1135 e. Ce n’est pas l’immoralité plus ou moins grande de ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans
1136 ’immoralité plus ou moins grande de ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui ju
1137 ns grande de ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui justifient cette immoralit
1138 ncerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui justifient cette immoralité ; enfin, ce sont certaines no
1139 tte immoralité ; enfin, ce sont certaines notions de l’homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute
1140 immoralité ; enfin, ce sont certaines notions de l’ homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute san
1141 rtaines notions de l’homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute sanction sociale : car c’est là qu
1142 ines notions de l’homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute sanction sociale : car c’est là qu’on
1143 omme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’ abri de toute sanction sociale : car c’est là qu’on peut voir apparaît
1144 u’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute sanction sociale : car c’est là qu’on peut voir apparaître le s
1145 sociale : car c’est là qu’on peut voir apparaître le sens réel du phénomène que j’ai rappelé, et qui n’est guère en soi qu
1146 e que j’ai rappelé, et qui n’est guère en soi que l’ écume d’une vague profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les a
1147 ai rappelé, et qui n’est guère en soi que l’écume d’ une vague profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les apparence
1148 e en soi que l’écume d’une vague profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolé
1149 n soi que l’écume d’une vague profonde, surgie de l’ âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la toléran
1150 ue profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes
1151 rgie de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce
1152 e de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce que
1153 tive. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce que l’on appelait na
1154 érance déjà presque sans bornes accordée à ce que l’ on appelait naguère pornographie, il y a tout autre chose qu’une réact
1155 e, il y a tout autre chose qu’une réaction contre la période victorienne, qu’après tout la jeunesse actuelle n’a pas connu
1156 tion contre la période victorienne, qu’après tout la jeunesse actuelle n’a pas connue dans sa vigueur, et dont elle n’a gu
1157 t vrai qu’une révolution n’éclate jamais qu’après la mort des vrais tyrans, contre leurs héritiers débiles et qui assurent
1158 et qui assurent que ce n’est pas leur faute… Mais de quoi la morale victorienne est-elle morte ? Sans doute, et tout d’abo
1159 ssurent que ce n’est pas leur faute… Mais de quoi la morale victorienne est-elle morte ? Sans doute, et tout d’abord, d’av
1160 nne est-elle morte ? Sans doute, et tout d’abord, d’ avoir eu peur de l’instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justi
1161 te ? Sans doute, et tout d’abord, d’avoir eu peur de l’instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justifier ses rigueur
1162 ? Sans doute, et tout d’abord, d’avoir eu peur de l’ instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justifier ses rigueurs e
1163 stifier ses rigueurs en décrivant dans sa réalité le danger que la licence sexuelle fait courir à toute société utilitaire
1164 gueurs en décrivant dans sa réalité le danger que la licence sexuelle fait courir à toute société utilitaire et laborieuse
1165 ir à toute société utilitaire et laborieuse, dont la plus haute valeur n’est pas l’union mystique mais la sobriété spiritu
1166 t laborieuse, dont la plus haute valeur n’est pas l’ union mystique mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les y
1167 plus haute valeur n’est pas l’union mystique mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité mêm
1168 mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut
1169 été spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de la chair
1170 r les yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’ en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté.
1171 même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale pu
1172 e du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale purit
1173 t d’en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, m
1174 r, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’ impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, moins religie
1175 re, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, moins religieuse d’ailleurs que civilis
1176 nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, moins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où l’effet
1177 u, moins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’ où l’effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression
1178 ins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où l’ effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu’el
1179 gieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où l’effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu’elle « exp
1180 satrice. D’où l’effet de révélation que produisit l’ œuvre de Freud, l’impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’ell
1181 D’où l’effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’elle expliq
1182 fet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’ impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’elle expliquait certa
1183 justement dont nul n’osait parler15. Brochant sur la mauvaise conscience d’une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de
1184 ait parler15. Brochant sur la mauvaise conscience d’ une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vul
1185 ise conscience d’une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a bea
1186 nce d’une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait
1187 e qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les
1188 s le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de
1189 e courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de ré
1190 la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freu
1191 beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freud nous ont rendus
1192 ur dévaloriser les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à
1193 er les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à l’usage des
1194 noncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à l’ usage des disciplines éducatives élémentaires. Ce n’est plus la licenc
1195 isciplines éducatives élémentaires. Ce n’est plus la licence qui est l’ennemi, mais le refoulement, générateur de complexe
1196 es élémentaires. Ce n’est plus la licence qui est l’ ennemi, mais le refoulement, générateur de complexes et de névroses. D
1197 . Ce n’est plus la licence qui est l’ennemi, mais le refoulement, générateur de complexes et de névroses. D’où la toléranc
1198 qui est l’ennemi, mais le refoulement, générateur de complexes et de névroses. D’où la tolérance que j’ai dite, et qui eff
1199 , mais le refoulement, générateur de complexes et de névroses. D’où la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’obse
1200 oulement, générateur de complexes et de névroses. D’ où la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’observateurs. Ava
1201 ent, générateur de complexes et de névroses. D’où la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’observateurs. Avant de
1202 ù la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’ observateurs. Avant de nous effrayer à notre tour, essayons de bien vo
1203 nt d’observateurs. Avant de nous effrayer à notre tour , essayons de bien voir ce qui se passe quand les censures officielles
1204 rs. Avant de nous effrayer à notre tour, essayons de bien voir ce qui se passe quand les censures officielles périclitent.
1205 tour, essayons de bien voir ce qui se passe quand les censures officielles périclitent. Est-il vrai, comme on nous le répèt
1206 ficielles périclitent. Est-il vrai, comme on nous le répète, que « la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoul
1207 tent. Est-il vrai, comme on nous le répète, que «  la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoulée « se déchaîne 
1208 répète, que « la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoulée « se déchaîne » ? Bien sûr que non. L’instinct ne
1209 lité défoulée « se déchaîne » ? Bien sûr que non. L’ instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de la culture, — du moi
1210 r que non. L’instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de la culture, — du moins pas si directement. Ce qui se trouve
1211 L’instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de la culture, — du moins pas si directement. Ce qui se trouve libéré, c
1212 instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de la culture, — du moins pas si directement. Ce qui se trouve libéré, c’es
1213 as si directement. Ce qui se trouve libéré, c’est l’ expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à
1214 ent. Ce qui se trouve libéré, c’est l’expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou
1215 se trouve libéré, c’est l’expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les mon
1216 est l’expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce
1217 l’expression, la manière de parler des choses de l’ amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’e
1218 sion, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc p
1219 s choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme,
1220 hoses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni l
1221 , de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’ écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, m
1222 ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa pro
1223 trer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’ érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa projection devant
1224 n. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa projection devant nous, qui soud
1225 de conscience trop longtemps différée. Mozart est le plus grand interprète de Don Juan, mais ce n’est pas lui qui a « déch
1226 mps différée. Mozart est le plus grand interprète de Don Juan, mais ce n’est pas lui qui a « déchaîné » Casanova : il lui
1227 Casanova : il lui a seulement fait entrevoir, sur le tard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kier
1228 : il lui a seulement fait entrevoir, sur le tard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kierkegaard,
1229 evoir, sur le tard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kierkegaard, Baudelaire et Wagner, en plein
1230 ard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kierkegaard, Baudelaire et Wagner, en pleine période de ce
1231 rkegaard, Baudelaire et Wagner, en pleine période de censure rationnelle, puritaine et utilitaire, nous révèlent comme des
1232 utilitaire, nous révèlent comme des sismographes les mouvements souterrains de l’âme refoulée. Quant aux écrivains d’aujou
1233 comme des sismographes les mouvements souterrains de l’âme refoulée. Quant aux écrivains d’aujourd’hui, grands romanciers,
1234 me des sismographes les mouvements souterrains de l’ âme refoulée. Quant aux écrivains d’aujourd’hui, grands romanciers, po
1235 outerrains de l’âme refoulée. Quant aux écrivains d’ aujourd’hui, grands romanciers, poètes et philosophes que l’on dit « o
1236 hui, grands romanciers, poètes et philosophes que l’ on dit « obsédés par l’érotisme », loin d’être les fauteurs du phénomè
1237 poètes et philosophes que l’on dit « obsédés par l’ érotisme », loin d’être les fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé pl
1238 hes que l’on dit « obsédés par l’érotisme », loin d’ être les fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé plus haut les signes
1239 l’on dit « obsédés par l’érotisme », loin d’être les fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé plus haut les signes évidents
1240 fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé plus haut les signes évidents, ils agissent à leur tour comme les révélateurs de ce
1241 lus haut les signes évidents, ils agissent à leur tour comme les révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à la consci
1242 s signes évidents, ils agissent à leur tour comme les révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à la conscience, derr
1243 s, ils agissent à leur tour comme les révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à la conscience, derrière ces appare
1244 révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à la conscience, derrière ces apparences triviales. Émetteurs de messages
1245 nce, derrière ces apparences triviales. Émetteurs de messages qu’il reste à décoder, ils s’avancent masqués par le scandal
1246 qu’il reste à décoder, ils s’avancent masqués par le scandale qui assure au début leur succès ; mais ce qu’ils cachent ain
1247 rent sans pudeur, — j’entends plus subversif dans l’ ordre spirituel que choquant aux yeux de la morale. Quelques-uns le pr
1248 f dans l’ordre spirituel que choquant aux yeux de la morale. Quelques-uns le proclament non sans solennité. Plusieurs autr
1249 que choquant aux yeux de la morale. Quelques-uns le proclament non sans solennité. Plusieurs autres l’ignorent, ou refuse
1250 e proclament non sans solennité. Plusieurs autres l’ ignorent, ou refuseraient de l’admettre. (Moi, religieux ? Vous voulez
1251 ité. Plusieurs autres l’ignorent, ou refuseraient de l’admettre. (Moi, religieux ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de p
1252 . Plusieurs autres l’ignorent, ou refuseraient de l’ admettre. (Moi, religieux ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de part
1253 i, religieux ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de partager les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les viol
1254  ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de partager les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains
1255 z rire !) Il leur arrive de partager les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains des plus sér
1256 de partager les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains des plus sérieux ou révolutionnaires
1257 les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains des plus sérieux ou révolutionnaires montrent le
1258 s préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains des plus sérieux ou révolutionnaires montrent les sy
1259 ins des plus sérieux ou révolutionnaires montrent les symptômes d’une névrose attribuable au refoulement du spirituel. Tand
1260 érieux ou révolutionnaires montrent les symptômes d’ une névrose attribuable au refoulement du spirituel. Tandis que d’autr
1261 e d’autres, au contraire, professent avec passion la foi gnostique : l’Éternel féminin les entraîne, vers un Ciel qui n’es
1262 raire, professent avec passion la foi gnostique : l’ Éternel féminin les entraîne, vers un Ciel qui n’est pas ce qu’un chré
1263 avec passion la foi gnostique : l’Éternel féminin les entraîne, vers un Ciel qui n’est pas ce qu’un chrétien moyen pense, m
1264 qui n’est pas ce qu’un chrétien moyen pense, mais le lieu des vrais spirituels… Quelles que soient en fin de compte leurs
1265 guisées, quelles que soient leurs « résistances à l’ analyse » ou leurs complaisances banales à ce qui choque, donc excite
1266 imisent leur rôle —, ils signifient quelque chose d’ important dans l’évolution de la culture et de l’anthropologie occiden
1267  —, ils signifient quelque chose d’important dans l’ évolution de la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’ét
1268 ifient quelque chose d’important dans l’évolution de la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat
1269 ent quelque chose d’important dans l’évolution de la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat ent
1270 ose d’important dans l’évolution de la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat entre la Gnose ar
1271 d’important dans l’évolution de la culture et de l’ anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat entre la Gnose arden
1272 culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’ éternel débat entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Ég
1273 pologie occidentales. C’est l’éternel débat entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre l’aventure
1274 . C’est l’éternel débat entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre l’aventure personnelle et l’or
1275 entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre l’aventure personnelle et l’orthodoxie collective, qu
1276 tre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’ Église, entre l’aventure personnelle et l’orthodoxie collective, que v
1277 ente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre l’ aventure personnelle et l’orthodoxie collective, que vient rénover par
1278 rice de l’Église, entre l’aventure personnelle et l’ orthodoxie collective, que vient rénover parmi nous la marée montante
1279 thodoxie collective, que vient rénover parmi nous la marée montante de l’Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et
1280 e, que vient rénover parmi nous la marée montante de l’Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et sans appel, chacu
1281 que vient rénover parmi nous la marée montante de l’ Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et sans appel, chacun d
1282 marée montante de l’Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et sans appel, chacun des termes, que je viens d’oppose
1283 al et sans appel, chacun des termes, que je viens d’ opposer, m’apparaissant valable et nécessaire, cependant que la vérité
1284 apparaissant valable et nécessaire, cependant que la vérité est sûrement au-delà d’eux tous, soit dans la résultante de le
1285 ire, cependant que la vérité est sûrement au-delà d’ eux tous, soit dans la résultante de leurs tensions, comme j’incline à
1286 vérité est sûrement au-delà d’eux tous, soit dans la résultante de leurs tensions, comme j’incline à le croire en tant qu’
1287 ement au-delà d’eux tous, soit dans la résultante de leurs tensions, comme j’incline à le croire en tant qu’Occidental, so
1288 a résultante de leurs tensions, comme j’incline à le croire en tant qu’Occidental, soit dans cette vision purifiée dont no
1289 soit dans cette vision purifiée dont nous parlent les Orientaux, et qui ramènerait tout à l’Un sans distinction. Les essais
1290 , et qui ramènerait tout à l’Un sans distinction. Les essais réunis dans ce livre ne sont pas des mises en jugement de tel
1291 s dans ce livre ne sont pas des mises en jugement de tel penseur particulier ou de telle attitude générale, mais des reche
1292 s mises en jugement de tel penseur particulier ou de telle attitude générale, mais des recherches sur la nature et les mot
1293 telle attitude générale, mais des recherches sur la nature et les motifs des options caractéristiques d’une personne ou d
1294 de générale, mais des recherches sur la nature et les motifs des options caractéristiques d’une personne ou d’un personnage
1295 nature et les motifs des options caractéristiques d’ une personne ou d’un personnage, et du style qui les définit ; sur la
1296 fs des options caractéristiques d’une personne ou d’ un personnage, et du style qui les définit ; sur la notion de l’homme
1297 ’une personne ou d’un personnage, et du style qui les définit ; sur la notion de l’homme qu’elles impliquent et supposent,
1298 ’un personnage, et du style qui les définit ; sur la notion de l’homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Pr
1299 nage, et du style qui les définit ; sur la notion de l’homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Prendre cons
1300 e, et du style qui les définit ; sur la notion de l’ homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Prendre conscie
1301 t et supposent, nolens volens. Prendre conscience de ces motivations dans des cas bien concrets mais exemplaires, peut aid
1302 re son risque, à mieux assumer sa personne. 13. La grande musique, de Mozart à nos jours, est érotique ; elle annonce le
1303 eux assumer sa personne. 13. La grande musique, de Mozart à nos jours, est érotique ; elle annonce les très rares révolu
1304 e Mozart à nos jours, est érotique ; elle annonce les très rares révolutions et surtout les modes de l’amour. Il est d’auta
1305 lle annonce les très rares révolutions et surtout les modes de l’amour. Il est d’autant plus remarquable qu’à partir du mil
1306 e les très rares révolutions et surtout les modes de l’amour. Il est d’autant plus remarquable qu’à partir du milieu du xx
1307 es très rares révolutions et surtout les modes de l’ amour. Il est d’autant plus remarquable qu’à partir du milieu du xxe
1308 volutions et surtout les modes de l’amour. Il est d’ autant plus remarquable qu’à partir du milieu du xxe siècle, la musiq
1309 remarquable qu’à partir du milieu du xxe siècle, la musique expérimentale déserte le domaine de l’animique pour celui de
1310 du xxe siècle, la musique expérimentale déserte le domaine de l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devi
1311 ècle, la musique expérimentale déserte le domaine de l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une af
1312 e, la musique expérimentale déserte le domaine de l’ animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une affai
1313 ntale déserte le domaine de l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une affaire d’ingénieurs philos
1314 le déserte le domaine de l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une affaire d’ingénieurs philosoph
1315 la physique et du calcul, et devienne une affaire d’ ingénieurs philosophes. La peinture abstraite n’est pas moins puritain
1316 et devienne une affaire d’ingénieurs philosophes. La peinture abstraite n’est pas moins puritaine, en apparence, mais on v
1317 isme : elle décrit une introversion systématique. La musique était chose de l’âme. Mais si elle devient la chose de spécia
1318 introversion systématique. La musique était chose de l’âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier
1319 roversion systématique. La musique était chose de l’ âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier l’â
1320 usique était chose de l’âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier l’âme, — cette luxure nous dise
1321 ait chose de l’âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier l’âme, — cette luxure nous disent-ils —,
1322 devient la chose de spécialistes acharnés à nier l’ âme, — cette luxure nous disent-ils —, on est en devoir de leur demand
1323  cette luxure nous disent-ils —, on est en devoir de leur demander ce qu’ils visent : pas un seul ne l’a dit jusqu’ici. 1
1324 e leur demander ce qu’ils visent : pas un seul ne l’ a dit jusqu’ici. 14. Les mass médias, ensuite, répandent ces œuvres,
1325 s visent : pas un seul ne l’a dit jusqu’ici. 14. Les mass médias, ensuite, répandent ces œuvres, à la rencontre d’un « app
1326 Les mass médias, ensuite, répandent ces œuvres, à la rencontre d’un « appel » préexistant, qu’ils contribuent à rendre un
1327 as, ensuite, répandent ces œuvres, à la rencontre d’ un « appel » préexistant, qu’ils contribuent à rendre un peu plus exig
1328 nt à rendre un peu plus exigeant, tout en rendant les créateurs moins exigeants, moins sincères et trop adaptés… Mais inven
1329 ins sincères et trop adaptés… Mais inventez, dans le domaine de la culture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le s
1330 s et trop adaptés… Mais inventez, dans le domaine de la culture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le style des vi
1331 t trop adaptés… Mais inventez, dans le domaine de la culture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le style des vitri
1332 ulture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le style des vitrines actuelles procède des grandes expositions surréali
1333 andes expositions surréalistes. 15. Marx produit le même effet illuminant en recourant, pour expliquer l’histoire, à l’au
1334 ême effet illuminant en recourant, pour expliquer l’ histoire, à l’autre facteur refoulé : l’intérêt matériel, le gain, l’a
1335 expliquer l’histoire, à l’autre facteur refoulé : l’ intérêt matériel, le gain, l’argent. N’oublions pas qu’une théorie qui
1336 , à l’autre facteur refoulé : l’intérêt matériel, le gain, l’argent. N’oublions pas qu’une théorie qui « explique tout » n
1337 re facteur refoulé : l’intérêt matériel, le gain, l’ argent. N’oublions pas qu’une théorie qui « explique tout » nous laiss
7 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — VI. Soulèvement des puissances animiques
1338 VISoulèvement des puissances animiques Mais la soudaine turbulence de l’Éros, avant de nous poser ces problèmes, est
1339 uissances animiques Mais la soudaine turbulence de l’Éros, avant de nous poser ces problèmes, est d’abord un grand fait
1340 sances animiques Mais la soudaine turbulence de l’ Éros, avant de nous poser ces problèmes, est d’abord un grand fait psy
1341 d un grand fait psychique ; ou tout au moins elle le signale et elle le signe. Je n’ignore pas le fait démographique, un h
1342 chique ; ou tout au moins elle le signale et elle le signe. Je n’ignore pas le fait démographique, un homme au mètre carré
1343 elle le signale et elle le signe. Je n’ignore pas le fait démographique, un homme au mètre carré d’ici quatre-cents ans, s
1344 e au mètre carré d’ici quatre-cents ans, si toute l’ humanité continue d’obéir à l’instinct de reproduction ; — cette menac
1345 ci quatre-cents ans, si toute l’humanité continue d’ obéir à l’instinct de reproduction ; — cette menace peut nous inciter
1346 cents ans, si toute l’humanité continue d’obéir à l’ instinct de reproduction ; — cette menace peut nous inciter à séparer
1347 si toute l’humanité continue d’obéir à l’instinct de reproduction ; — cette menace peut nous inciter à séparer de plus en
1348 enace peut nous inciter à séparer de plus en plus le sexuel pur de l’érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscie
1349 s inciter à séparer de plus en plus le sexuel pur de l’érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscient des hommes
1350 nciter à séparer de plus en plus le sexuel pur de l’ érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscient des hommes et
1351 ur de l’érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’ inconscient des hommes et des femmes d’aujourd’hui ; mais le phénomène
1352 e déjà sur l’inconscient des hommes et des femmes d’ aujourd’hui ; mais le phénomène qui nous occupe est antérieur. Je n’ig
1353 ent des hommes et des femmes d’aujourd’hui ; mais le phénomène qui nous occupe est antérieur. Je n’ignore pas non plus le
1354 us occupe est antérieur. Je n’ignore pas non plus le fait technique. Je pense que l’habitus mental qu’il nous impose exagè
1355 nore pas non plus le fait technique. Je pense que l’ habitus mental qu’il nous impose exagère à tel point la tyrannie de l’
1356 itus mental qu’il nous impose exagère à tel point la tyrannie de l’horaire, du rendement mesurable, des disciplines social
1357 qu’il nous impose exagère à tel point la tyrannie de l’horaire, du rendement mesurable, des disciplines sociales, et d’une
1358 il nous impose exagère à tel point la tyrannie de l’ horaire, du rendement mesurable, des disciplines sociales, et d’une ma
1359 rendement mesurable, des disciplines sociales, et d’ une manière générale des comportements rationnels, qu’un soulèvement d
1360 e des comportements rationnels, qu’un soulèvement de l’âme devient inévitable, à titre de compensation : « L’invasion de n
1361 es comportements rationnels, qu’un soulèvement de l’ âme devient inévitable, à titre de compensation : « L’invasion de nos
1362 e devient inévitable, à titre de compensation : «  L’ invasion de nos vies par la technique » provoquerait-elle ce « déchaîn
1363 névitable, à titre de compensation : « L’invasion de nos vies par la technique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’
1364 re de compensation : « L’invasion de nos vies par la technique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’érotisme » qui t
1365 a technique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’érotisme » qui tendrait à neutraliser ses effets déshumanisants ? O
1366 echnique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’ érotisme » qui tendrait à neutraliser ses effets déshumanisants ? On p
1367 à neutraliser ses effets déshumanisants ? On peut l’ imaginer d’une manière statistique, mais non pas le vérifier dans nos
1368 er ses effets déshumanisants ? On peut l’imaginer d’ une manière statistique, mais non pas le vérifier dans nos vies person
1369 ’imaginer d’une manière statistique, mais non pas le vérifier dans nos vies personnelles. Faut-il donc accepter l’hypothès
1370 dans nos vies personnelles. Faut-il donc accepter l’ hypothèse d’une âme collective qui aurait sa vie à elle, et qui exerce
1371 s personnelles. Faut-il donc accepter l’hypothèse d’ une âme collective qui aurait sa vie à elle, et qui exercerait sur les
1372 e qui aurait sa vie à elle, et qui exercerait sur les hommes un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’océan et dan
1373 exercerait sur les hommes un pouvoir comparable à l’ action de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’es
1374 t sur les hommes un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que
1375 ur les hommes un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’â
1376 s un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’ océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne p
1377 parable à l’action de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas le mot
1378 et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’ âme ? Je ne prends pas le mot dans le sens noble et vague, et encore m
1379 mes ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas le mot dans le sens noble et vague, et encore moins dans le sens religie
1380 u’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas le mot dans le sens noble et vague, et encore moins dans le sens religieux que lui d
1381 dans le sens noble et vague, et encore moins dans le sens religieux que lui donnent tant de nos expressions courantes, com
1382 le âme », ou « salut des âmes », ou « immortalité de l’âme » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beauco
1383 âme », ou « salut des âmes », ou « immortalité de l’ âme » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beaucoup
1384 es âmes », ou « immortalité de l’âme » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beaucoup plus précis que con
1385  immortalité de l’âme » (désignant la personne ou l’ esprit), mais dans le sens beaucoup plus précis que conservent des dér
1386  » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beaucoup plus précis que conservent des dérivés tels qu’animatio
1387 ivés tels qu’animation, animosité, animadversion. Le jeu « animé » d’un musicien manifeste par des moyens physiques une ré
1388 ation, animosité, animadversion. Le jeu « animé » d’ un musicien manifeste par des moyens physiques une réalité qui n’est n
1389 pirituelle, qui n’est pas celle du corps ni celle de l’intellect, mais plutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de
1390 ituelle, qui n’est pas celle du corps ni celle de l’ intellect, mais plutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de l’â
1391 s plutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de l’âme. L’âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exige
1392 lutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de l’ âme. L’âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigence
1393 elle du « cœur », comme on dit, — celle de l’âme. L’ âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’
1394 cœur », comme on dit, — celle de l’âme. L’âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’instinct e
1395 me est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’instinct et se heurtent aux décrets du social. Elle es
1396 ine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’instinct et se heurtent aux décrets du social. Elle est aussi le do
1397 des impulsions qui outrepassent les exigences de l’ instinct et se heurtent aux décrets du social. Elle est aussi le domai
1398 se heurtent aux décrets du social. Elle est aussi le domaine de ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physio
1399 aux décrets du social. Elle est aussi le domaine de ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physiologique enr
1400 est aussi le domaine de ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physiologique enregistrés par nos chaînes de ch
1401 e de ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physiologique enregistrés par nos chaînes de chromosomes, démente
1402 de vie physiologique enregistrés par nos chaînes de chromosomes, démentent les prévisions de l’économie et troublent nos
1403 gistrés par nos chaînes de chromosomes, démentent les prévisions de l’économie et troublent nos systèmes de communications
1404 chaînes de chromosomes, démentent les prévisions de l’économie et troublent nos systèmes de communications rationnelles e
1405 aînes de chromosomes, démentent les prévisions de l’ économie et troublent nos systèmes de communications rationnelles et s
1406 révisions de l’économie et troublent nos systèmes de communications rationnelles et spirituelles, à la manière des explosi
1407 s solaires. Trop longtemps négligées ou niées par la pensée occidentale, qui ne prenait au sérieux que l’esprit et le corp
1408 pensée occidentale, qui ne prenait au sérieux que l’ esprit et le corps, les forces animiques sont en pleine offensive au x
1409 entale, qui ne prenait au sérieux que l’esprit et le corps, les forces animiques sont en pleine offensive au xxe siècle.
1410 i ne prenait au sérieux que l’esprit et le corps, les forces animiques sont en pleine offensive au xxe siècle. Leurs premi
1411 ement anarchiques, névrotiques ou pathologiques : la nappe profonde projette d’abord des boues. Révolutions et délires col
1412 social ; décri des lois et conventions dans tous les ordres, maladies mentales, racisme, vogue immense des superstitions e
1413 ales, racisme, vogue immense des superstitions et de la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient
1414 s, racisme, vogue immense des superstitions et de la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient ens
1415 uperstitions et de la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultu
1416 ons et de la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si
1417 la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si les digue
1418 magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’ érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si les digues o
1419 vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si les digues ont sauté, c’est qu’elles étaient trop faibles, pour une pouss
1420 ne poussée nouvelle soudain trop forte. Il s’agit d’ inventer maintenant un nouveau système de canaux pour transformer l’in
1421 l s’agit d’inventer maintenant un nouveau système de canaux pour transformer l’inondation en irrigation vivifiante. C’est
1422 ant un nouveau système de canaux pour transformer l’ inondation en irrigation vivifiante. C’est l’amour qui est remis en qu
1423 rmer l’inondation en irrigation vivifiante. C’est l’ amour qui est remis en question — tout l’amour : sexuel ou passionnel,
1424 e. C’est l’amour qui est remis en question — tout l’ amour : sexuel ou passionnel, normal ou aberrant, matrimonial ou spiri
1425 , normal ou aberrant, matrimonial ou spirituel. «  L’ amour est à réinventer », disait Rimbaud. Cette espèce-là de révolutio
1426 t à réinventer », disait Rimbaud. Cette espèce-là de révolution psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire de la cultur
1427 de révolution psychique n’a qu’un précédent dans l’ histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus
1428 ion psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au
1429 psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xi
1430 ’histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire
1431 stoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire ro
1432 a culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire romain, on n’
1433 a manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de
1434 re la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traité
1435 la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’ Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités d
1436 la fin de l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle s
1437 l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’ amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait ré
1438 omain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’o
1439 ’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’obscure anim
1440 èmes d’amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne po
1441 que originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’ obscure animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’héritages
1442 sexuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinité s
1443 animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’ héritages et de consanguinité souvent invraisemblables, justifiant des
1444 ariage ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinité souvent invraisemblables, justifiant des divorces causé
1445 raisemblables, justifiant des divorces causés par l’ intérêt mais jamais par le sentiment. Et subitement voici les troubado
1446 des divorces causés par l’intérêt mais jamais par le sentiment. Et subitement voici les troubadours et l’invention du dési
1447 mais jamais par le sentiment. Et subitement voici les troubadours et l’invention du désir sublimé, saint Bernard de Clairva
1448 sentiment. Et subitement voici les troubadours et l’ invention du désir sublimé, saint Bernard de Clairvaux et la mystique
1449 n du désir sublimé, saint Bernard de Clairvaux et la mystique d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion
1450 ublimé, saint Bernard de Clairvaux et la mystique d’ amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le cu
1451 d de Clairvaux et la mystique d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le
1452 d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les héré
1453 et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ra
1454 sion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et
1455 n vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le
1456 istan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme li
1457 la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin na
1458 passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naiss
1459 ée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le céli
1460 de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amo
1461 stiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érot
1462 isme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaîn
1463 in naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’ Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’E
1464 élibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et
1465 rêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’ érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et parlant une
1466 « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et parlant une même langue n
1467 lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’ Europe entière, et parlant une même langue nouvelle, rénovant d’un seu
1468 ouvelle, rénovant d’un seul coup pour des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se
1469 ant d’un seul coup pour des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans l
1470 ul coup pour des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites c
1471 ur des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées,
1472 s la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées, — les jongleur
1473 la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées, — les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « m
1474 Tout cela se passait dans les élites cultivées, —  les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens de diffusion » per
1475 cultivées, — les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cett
1476 ongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cette première grande
1477 tant les seuls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cette première grande révolution de l’Amour, si
1478 uls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cette première grande révolution de l’Amour, si soudaine dan
1479 her les peuples. Cette première grande révolution de l’Amour, si soudaine dans son explosion, fut lente à propager ses eff
1480 les peuples. Cette première grande révolution de l’ Amour, si soudaine dans son explosion, fut lente à propager ses effets
1481 ut lente à propager ses effets bouleversants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail
1482 propager ses effets bouleversants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décan
1483 opager ses effets bouleversants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantat
1484 rsants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psycholo
1485 s mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psychologique et de r
1486 la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psychologique et de remise en or
1487 culte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psychologique et de remise en ordre morale
1488 s habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’ adaptation psychologique et de remise en ordre morale et spirituelle d
1489 ail de décantation, d’adaptation psychologique et de remise en ordre morale et spirituelle devait prendre des siècles, et
1490 it prendre des siècles, et n’est pas terminé. Car la révolution que nous sommes en train de vivre renouvelle en partie cel
1491 tie celle du xiie siècle, submerge quelques-unes de ses conquêtes, mais surtout la déborde largement. Elle éclate dans un
1492 erge quelques-unes de ses conquêtes, mais surtout la déborde largement. Elle éclate dans une société beaucoup moins cloiso
1493 sation enregistrable est instantanément propagée. L’ imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni
1494 st instantanément propagée. L’imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les ef
1495 nément propagée. L’imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les effets atteig
1496 bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les effets atteignent nos sens avant que le
1497 le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’ angles morts. Les effets atteignent nos sens avant que les causes aien
1498 dio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les effets atteignent nos sens avant que les causes aient émergé à nos co
1499 s morts. Les effets atteignent nos sens avant que les causes aient émergé à nos consciences. D’où le scandale, et c’est peu
1500 nt que les causes aient émergé à nos consciences. D’ où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise con
1501 e les causes aient émergé à nos consciences. D’où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise conscien
1502 onsciences. D’où le scandale, et c’est peu dire —  d’ où l’angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ce
1503 ences. D’où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’ angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ceux qu
1504 scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ceux qui expriment la
1505 ce qui caractérisent à la fois ceux qui expriment la révolution et ceux qui en subissent les effets. Prenez un Européen cu
1506 expriment la révolution et ceux qui en subissent les effets. Prenez un Européen cultivé — homme ou femme — formé par la mo
1507 un Européen cultivé — homme ou femme — formé par la morale bourgeoise, d’ailleurs croyant ou non, plus ou moins respectue
1508 illeurs croyant ou non, plus ou moins respectueux de la science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du
1509 eurs croyant ou non, plus ou moins respectueux de la science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du si
1510 science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du siècle ; confrontez-le avec les œuvres, apparues depuis
1511 moyen selon les standards du siècle ; confrontez- le avec les œuvres, apparues depuis cinquante ans, de Freud et des école
1512 elon les standards du siècle ; confrontez-le avec les œuvres, apparues depuis cinquante ans, de Freud et des écoles qui en
1513 e avec les œuvres, apparues depuis cinquante ans, de Freud et des écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H.
1514 ante ans, de Freud et des écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breto
1515 Freud et des écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Rober
1516 es écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d
1517 vent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de L
1518 et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’ André Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de Lawrence Durell,
1519 . H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de Lawrence Durell, pour ne citer que
1520 de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d’ Henry Miller et de Lawrence Durell, pour ne citer que très peu de noms
1521 ndré Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de Lawrence Durell, pour ne citer que très peu de noms des plus connus ;
1522 e très peu de noms des plus connus ; sans oublier la fameuse « Histoire d’O », les essais de George Bataille et de P. Klos
1523 plus connus ; sans oublier la fameuse « Histoire d’ O », les essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initié
1524 onnus ; sans oublier la fameuse « Histoire d’O », les essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les
1525 s oublier la fameuse « Histoire d’O », les essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les romans pol
1526  Histoire d’O », les essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « no
1527 ssais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « noire » et les films de l
1528 e Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vag
1529 lossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, p
1530 sowski pour les initiés ; les romans policiers de l’ école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, pour
1531 és ; les romans policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que
1532 omans policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que verra dan
1533 ns policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que verra dans t
1534 s films de la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin nor
1535 , pour le grand public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre,
1536 public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose pris
1537 cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la néga
1538 , le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’ œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence,
1539 in normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence, même enf
1540 ut à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, a
1541 , la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, au contraire,
1542 a névrose prise pour thème normal, la négation de l’ innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, au contraire, la
1543 mal, la négation de l’innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exa
1544 fantine ; la pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le s
1545 a pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et l
1546 la passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’ince
1547 insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes le
1548 ltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exh
1549 nt la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’ homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et
1550 ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’ inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinements pe
1551 ochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinements pervers qui attendent enc
1552 homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’ exhibitionnisme et de raffinements pervers qui attendent encore leur n
1553 ceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinements pervers qui attendent encore leur nom ; bref, la luxure,
1554 nts pervers qui attendent encore leur nom ; bref, la luxure, anxieuse ou complaisante, sophistiquée ou commerciale, non se
1555 re chose qu’une immense dépravation, qu’un manque de tenue mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gaul
1556 nse dépravation, qu’un manque de tenue mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gauloiserie » ? Et comme
1557 on, qu’un manque de tenue mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gauloiserie » ? Et comment pourrait-i
1558 e mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gauloiserie » ? Et comment pourrait-il y voir ce « soulèvemen
1559  ? Et comment pourrait-il y voir ce « soulèvement de l’âme », ce retour d’âme, dont certains esprits aberrants osent parle
1560 Et comment pourrait-il y voir ce « soulèvement de l’ âme », ce retour d’âme, dont certains esprits aberrants osent parler ?
1561 -il y voir ce « soulèvement de l’âme », ce retour d’ âme, dont certains esprits aberrants osent parler ? Lui dira-t-on qu’i
1562 er ? Lui dira-t-on qu’il y a bien autre chose que la pédérastie dans Proust, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller,
1563 a bien autre chose que la pédérastie dans Proust, l’ inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’am
1564 la pédérastie dans Proust, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’amour ? Il voit d’abord
1565 , l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’amour ? Il voit d’abord ce qui le choque, qui est
1566 il, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’ amour ? Il voit d’abord ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tent
1567 simple coït dans l’amour ? Il voit d’abord ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant « l’indiscipline des mœ
1568 it d’abord ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant « l’indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui
1569 e choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant «  l’ indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause
1570 le tente. Devant « l’indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause, il se sent indigné et inquie
1571 des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause, il se sent indigné et inquiet. S’il est sérieux, s’il voit plu
1572 eux, s’il voit plus loin, cela peut aller jusqu’à l’ angoisse. Or ces dispositions se trouvent être les mêmes que celles de
1573 l’angoisse. Or ces dispositions se trouvent être les mêmes que celles des auteurs érotiques, quoique ces derniers aient de
1574 s, quoique ces derniers aient des motifs inverses d’ être indignés, inquiets ou angoissés. Les deux camps se rendent bien l
1575 inverses d’être indignés, inquiets ou angoissés. Les deux camps se rendent bien leur mépris, et chacun refuse de tolérer f
1576 mps se rendent bien leur mépris, et chacun refuse de tolérer fût-ce un instant, par simple hypothèse de dialogue, les bonn
1577 e tolérer fût-ce un instant, par simple hypothèse de dialogue, les bonnes raisons que peut invoquer l’autre. C’est à parti
1578 -ce un instant, par simple hypothèse de dialogue, les bonnes raisons que peut invoquer l’autre. C’est à partir de là que j’
1579 voquer l’autre. C’est à partir de là que j’essaie de réfléchir, d’élucider l’amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
1580 . C’est à partir de là que j’essaie de réfléchir, d’ élucider l’amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
1581 artir de là que j’essaie de réfléchir, d’élucider l’ amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
1582 essaie de réfléchir, d’élucider l’amour tel qu’on l’ écrit de mon temps.
1583 e réfléchir, d’élucider l’amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
8 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — VII. Parenthèse sur le sens des mots
1584 VIIParenthèse sur le sens des mots À la clé de cette Introduction, j’aurais aimé pouvoir
1585 VIIParenthèse sur le sens des mots À la clé de cette Introduction, j’aurais aimé pouvoir inscrire un signe d’
1586 VIIParenthèse sur le sens des mots À la clé de cette Introduction, j’aurais aimé pouvoir inscrire un signe d’objecti
1587 oduction, j’aurais aimé pouvoir inscrire un signe d’ objectivité, annonçant qu’ici l’on décrit, avant de juger. Qu’il reste
1588 inscrire un signe d’objectivité, annonçant qu’ici l’ on décrit, avant de juger. Qu’il reste donc bien entendu que, dans ces
1589 en entendu que, dans ces pages liminaires et dans les essais qui les suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bour
1590 dans ces pages liminaires et dans les essais qui les suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bourgeoise et de pu
1591 s les essais qui les suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bourgeoise et de puritanisme comme des injures, ni c
1592 s qui les suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bourgeoise et de puritanisme comme des injures, ni comme des é
1593 utilise jamais les termes de morale bourgeoise et de puritanisme comme des injures, ni comme des épithètes nécessairement
1594 thètes nécessairement dépréciatives. En revanche, le terme d’érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un ph
1595 cessairement dépréciatives. En revanche, le terme d’ érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un phénomène p
1596 anche, le terme d’érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un phénomène passionnant par excellence, dont j’
1597 erme d’érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un phénomène passionnant par excellence, dont j’essaie, ava
1598 ssionnant par excellence, dont j’essaie, avant de l’ évaluer, de mieux voir ce qu’il est, d’où il vient, où il va. J’entend
1599 ar excellence, dont j’essaie, avant de l’évaluer, de mieux voir ce qu’il est, d’où il vient, où il va. J’entends bien que
1600 , avant de l’évaluer, de mieux voir ce qu’il est, d’ où il vient, où il va. J’entends bien que la littérature contemporaine
1601 est, d’où il vient, où il va. J’entends bien que la littérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des
1602 nds bien que la littérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des fous, à la fois ridicules et dangereu
1603 ittérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des fous, à la fois ridicules et dangereux. Mais je n’oubl
1604 cules et dangereux. Mais je n’oublie pas que sans la discipline sexuelle que les tendances dites puritaines ont su nous im
1605 n’oublie pas que sans la discipline sexuelle que les tendances dites puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’Eu
1606 endances dites puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisatio
1607 tes puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisation que dans
1608 puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’ Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisation que dans ce
1609 eloppées, et sans doute moins : il n’y aurait pas le travail, l’effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde act
1610 sans doute moins : il n’y aurait pas le travail, l’ effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde actuel. Il n’y
1611 n’y aurait pas le travail, l’effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le
1612 , l’effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme !
1613 fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvem
1614 de actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à
1615 actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’ érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à leu
1616 y aurait pas non plus le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à leur passion poét
1617 le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’ oublient très naïvement, tout à leur passion poétique ou moraliste ret
1618 moraliste retournée, qui leur cache trop souvent les « faits de la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et l
1619 etournée, qui leur cache trop souvent les « faits de la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multip
1620 urnée, qui leur cache trop souvent les « faits de la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multiples
1621 ache trop souvent les « faits de la vie » — comme l’ anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multiples liens avec l’éco
1622 t les « faits de la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multiples liens avec l’économie, la société
1623 es faits sexuels —, et leurs multiples liens avec l’ économie, la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et le
1624 uels —, et leurs multiples liens avec l’économie, la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés q
1625 rs multiples liens avec l’économie, la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés qu’il suppose,
1626 omie, la société et la culture. En revanche, sans l’ érotisme et les libertés qu’il suppose, notre culture vaudrait-elle mi
1627 té et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés qu’il suppose, notre culture vaudrait-elle mieux que celle q
1628 eux que celle qu’un Staline, qu’un Mao, ont tenté d’ imposer par décrets ? Elle serait strictement adaptée à la production
1629 r par décrets ? Elle serait strictement adaptée à la production matérielle, à la procréation socialisée. Et cela, nos puri
1630 strictement adaptée à la production matérielle, à la procréation socialisée. Et cela, nos puritains l’oublient non moins s
1631 la procréation socialisée. Et cela, nos puritains l’ oublient non moins souvent. Je pose donc un problème au plus haut poin
1632 nc un problème au plus haut point concret, et que l’ angoisse compréhensible des Occidentaux d’aujourd’hui conduit en génér
1633 et que l’angoisse compréhensible des Occidentaux d’ aujourd’hui conduit en général à trancher brutalement avant de l’avoir
1634 onduit en général à trancher brutalement avant de l’ avoir considéré.
9 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — VIII. Pour une mythanalyse de la culture
1635 VIIIPour une mythanalyse de la culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psycho
1636 VIIIPour une mythanalyse de la culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psycholog
1637 VIIIPour une mythanalyse de la culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la
1638 a culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaî
1639 ique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en
1640 morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en tolère. Or ces réalités, quoi qu’on en juge, sont au
1641 ont au moins aussi quotidiennes et obsédantes que les réalités économiques, qui d’ailleurs en dépendent dans une certaine m
1642 eurs en dépendent dans une certaine mesure, comme le confort dépend de notre psychologie. Une fois reconnues, elles nous p
1643 dans une certaine mesure, comme le confort dépend de notre psychologie. Une fois reconnues, elles nous posent des problème
1644 us posent des problèmes qu’on ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissemen
1645 es problèmes qu’on ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabou
1646 on ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’ac
1647 ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’ analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’accro
1648 nt. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’ affaiblissement des tabous sexuels, l’accroissement du confort et des
1649 rofondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’ accroissement du confort et des loisirs, le birth control, les mass mé
1650 xuels, l’accroissement du confort et des loisirs, le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irrévers
1651 ment du confort et des loisirs, le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irréversible. Je vois bien
1652 le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irréversible. Je vois bien qu’en remettant en question l’e
1653 ersible. Je vois bien qu’en remettant en question l’ ensemble des rapports personnels et sociaux, éthiques et spirituels, q
1654 sociaux, éthiques et spirituels, qui constituent l’ amour, la littérature érotique réagit à des phénomènes qu’elle n’a pas
1655 éthiques et spirituels, qui constituent l’amour, la littérature érotique réagit à des phénomènes qu’elle n’a pas provoqué
1656 t à des phénomènes qu’elle n’a pas provoqués, qui la dépassent, mais dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigen
1657 provoqués, qui la dépassent, mais dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigences encore désordonnées. Et je vois
1658 la dépassent, mais dont elle tente de formuler et d’ illustrer les exigences encore désordonnées. Et je vois bien que du dé
1659 , mais dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigences encore désordonnées. Et je vois bien que du désordre inévit
1660 je vois bien que du désordre inévitable résultant d’ une évolution aussi rapide, on ne pourra sortir qu’en avant, et non po
1661 ant, et non point par des retours aux disciplines d’ antan. Mais comment ordonner tout d’abord la recherche et la réflexion
1662 lines d’antan. Mais comment ordonner tout d’abord la recherche et la réflexion ? Je me suis proposé deux méthodes d’analys
1663 ais comment ordonner tout d’abord la recherche et la réflexion ? Je me suis proposé deux méthodes d’analyse, dont on trouv
1664 t la réflexion ? Je me suis proposé deux méthodes d’ analyse, dont on trouvera dans cet ouvrage quelques applications nouve
1665 cations nouvelles, ou renouvelées : 1° Rechercher les correspondances religieuses et philosophiques des attitudes décrites
1666 losophiques des attitudes décrites ou prônées par la littérature actuelle traitant de l’amour ; et voir comment ces attitu
1667 s ou prônées par la littérature actuelle traitant de l’amour ; et voir comment ces attitudes s’ordonnent ou non à certaine
1668 u prônées par la littérature actuelle traitant de l’ amour ; et voir comment ces attitudes s’ordonnent ou non à certaines c
1669 nent ou non à certaines conceptions fondamentales de l’homme définies par les grandes religions, par leurs métaphysiques,
1670 t ou non à certaines conceptions fondamentales de l’ homme définies par les grandes religions, par leurs métaphysiques, et
1671 conceptions fondamentales de l’homme définies par les grandes religions, par leurs métaphysiques, et par leurs hérésies.
1672 par leurs métaphysiques, et par leurs hérésies. L’ Amour et l’Occident illustrait cette approche, partant d’un raisonnem
1673 étaphysiques, et par leurs hérésies. L’Amour et l’ Occident illustrait cette approche, partant d’un raisonnement dont je
1674 et l’Occident illustrait cette approche, partant d’ un raisonnement dont je rappelle le schéma : l’érotisme commence où l’
1675 roche, partant d’un raisonnement dont je rappelle le schéma : l’érotisme commence où l’émotion sexuelle devient, au-delà d
1676 nt d’un raisonnement dont je rappelle le schéma : l’ érotisme commence où l’émotion sexuelle devient, au-delà de sa fin pro
1677 nt je rappelle le schéma : l’érotisme commence où l’ émotion sexuelle devient, au-delà de sa fin procréatrice, une fin en s
1678 e commence où l’émotion sexuelle devient, au-delà de sa fin procréatrice, une fin en soi ou un moyen de l’âme ; — or les c
1679 e sa fin procréatrice, une fin en soi ou un moyen de l’âme ; — or les croyances gnostiques et manichéennes ne décrient pas
1680 a fin procréatrice, une fin en soi ou un moyen de l’ âme ; — or les croyances gnostiques et manichéennes ne décrient pas le
1681 trice, une fin en soi ou un moyen de l’âme ; — or les croyances gnostiques et manichéennes ne décrient pas le plaisir sexue
1682 yances gnostiques et manichéennes ne décrient pas le plaisir sexuel, et ne découragent pas la passion, bien au contraire,
1683 ient pas le plaisir sexuel, et ne découragent pas la passion, bien au contraire, mais seulement la procréation, par laquel
1684 pas la passion, bien au contraire, mais seulement la procréation, par laquelle un ange de plus est enfermé dans un corps v
1685 un ange de plus est enfermé dans un corps vil ; —  l’ érotisme, véritable invention du xiie siècle, a donc toutes chances d
1686 invention du xiie siècle, a donc toutes chances de correspondre à des attitudes religieuses manichéennes et gnostiques,
1687 itudes religieuses manichéennes et gnostiques, et les jugements que l’on peut porter sur lui traduisent une prise de positi
1688 manichéennes et gnostiques, et les jugements que l’ on peut porter sur lui traduisent une prise de position spirituelle po
1689 que l’on peut porter sur lui traduisent une prise de position spirituelle pour ou contre ces attitudes, qu’on le sache ou
1690 n spirituelle pour ou contre ces attitudes, qu’on le sache ou non ; et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit, d’exp
1691 attitudes, qu’on le sache ou non ; et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit, d’expliciter des motifs religieux gén
1692 ou non ; et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit, d’expliciter des motifs religieux généralement refoulés, ou tou
1693 et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit, d’ expliciter des motifs religieux généralement refoulés, ou tout simplem
1694 ut simplement ignorés. Méthode exactement inverse de celle de Freud, mais qui lui est par là même comparable. 2° Apprendre
1695 ment ignorés. Méthode exactement inverse de celle de Freud, mais qui lui est par là même comparable. 2° Apprendre à lire e
1696 même comparable. 2° Apprendre à lire en filigrane le jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues appare
1697 endre à lire en filigrane le jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues apparemment insanes de l’érotiq
1698 jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues apparemment insanes de l’érotique contemporaine. Entre les
1699 complexités et les intrigues apparemment insanes de l’érotique contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit,
1700 mplexités et les intrigues apparemment insanes de l’ érotique contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit, en
1701 emment insanes de l’érotique contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit, entre la biologie et la théologie,
1702 que contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités d
1703 contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’ esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l
1704 Entre les sciences du corps et de l’esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l’espèce, mais en
1705 ces du corps et de l’esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l’espèce, mais en deçà du Bien e
1706 biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l’espèce, mais en deçà du Bien et du Mal, sans lois ni dogmes, mais n
1707 ologie et la théologie, au-delà des nécessités de l’ espèce, mais en deçà du Bien et du Mal, sans lois ni dogmes, mais non
1708 s non sans symboles gouvernant notre vie émotive, la mythologie mène son jeu, — qui est jeu de l’âme. Grandes formes simpl
1709 motive, la mythologie mène son jeu, — qui est jeu de l’âme. Grandes formes simples et ordonnatrices, symboles actifs et vé
1710 ive, la mythologie mène son jeu, — qui est jeu de l’ âme. Grandes formes simples et ordonnatrices, symboles actifs et véhic
1711 oles actifs et véhicules des puissances animiques d’ Éros, les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie inferna
1712 ifs et véhicules des puissances animiques d’Éros, les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie infernale, purga
1713 animiques d’Éros, les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie infernale, purgative ou sublime de nos désirs,
1714 os, les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie infernale, purgative ou sublime de nos désirs, de nos passion
1715 s dans la Comédie infernale, purgative ou sublime de nos désirs, de nos passions, de notre amour. Quand nous ignorons leur
1716 ie infernale, purgative ou sublime de nos désirs, de nos passions, de notre amour. Quand nous ignorons leur nature, ils no
1717 gative ou sublime de nos désirs, de nos passions, de notre amour. Quand nous ignorons leur nature, ils nous gouvernent san
1718 nous gouvernent sans pitié et nous égarent. Mais les identifier, connaître leur langage et les tours et détours dont ils s
1719 t. Mais les identifier, connaître leur langage et les tours et détours dont ils sont coutumiers peut nous permettre de trou
1720 ais les identifier, connaître leur langage et les tours et détours dont ils sont coutumiers peut nous permettre de trouver le
1721 ours dont ils sont coutumiers peut nous permettre de trouver le fil rouge des trames où nous sommes engagés, et de nous or
1722 ls sont coutumiers peut nous permettre de trouver le fil rouge des trames où nous sommes engagés, et de nous orienter dans
1723 e fil rouge des trames où nous sommes engagés, et de nous orienter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue d
1724 où nous sommes engagés, et de nous orienter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue de lumière et notre vra
1725 ngagés, et de nous orienter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue de lumière et notre vrai Désir. Je propo
1726 ter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’ issue de lumière et notre vrai Désir. Je propose une mythanalyse, qui
1727 la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue de lumière et notre vrai Désir. Je propose une mythanalyse, qui puisse ê
1728 non seulement aux personnes, mais aux personnages de l’art, et à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’une tel
1729 seulement aux personnes, mais aux personnages de l’ art, et à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’une telle
1730 aux personnages de l’art, et à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les mo
1731 nnages de l’art, et à certaines formules de vie ; l’ objectif immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les motifs de n
1732 à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’ une telle méthode étant d’élucider les motifs de nos choix et leurs im
1733 e ; l’objectif immédiat d’une telle méthode étant d’ élucider les motifs de nos choix et leurs implications trop souvent in
1734 tif immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les motifs de nos choix et leurs implications trop souvent inconscientes,
1735 t d’une telle méthode étant d’élucider les motifs de nos choix et leurs implications trop souvent inconscientes, spirituel
1736 rriverons alors, en connaissance de cause, devant le vrai problème éthique et religieux, celui qui demande une décision ou
1737 ande une décision ou un pari : faut-il croire que la liberté ne puisse être conquise que par le détachement de nos liens a
1738 re que la liberté ne puisse être conquise que par le détachement de nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre
1739 té ne puisse être conquise que par le détachement de nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre moi distinct ?
1740 conquise que par le détachement de nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre moi distinct ? Ou bien faut-il pl
1741 r le détachement de nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre moi distinct ? Ou bien faut-il plutôt ordonner c
1742 ces relations au But suprême, qui suscite en nous la personne ? Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde, mais plut
1743 pas du monde, mais plutôt comme étant destinés à le transformer sans relâche (d’où la technique) pour d’autres tâches qui
1744 mme étant destinés à le transformer sans relâche ( d’ où la technique) pour d’autres tâches qui nous dépassent et en même te
1745 tant destinés à le transformer sans relâche (d’où la technique) pour d’autres tâches qui nous dépassent et en même temps n
1746 t. J’en déduis que notre vocation est bel et bien d’ aller ailleurs, mais avec tout ce que nous sommes ; et qu’elle est moi
1747 ec tout ce que nous sommes ; et qu’elle est moins d’ ascèse que de transmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de pr
1748 e nous sommes ; et qu’elle est moins d’ascèse que de transmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de prise de consci
1749 scèse que de transmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêm
1750 ransmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêmes et des chos
1751 e n’est pas de fuite mais de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêmes et des choses, au nom d’un sens qui
1752 as de fuite mais de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêmes et des choses, au nom d’un sens qui nous soi
1753 is de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêmes et des choses, au nom d’un sens qui nous soit propre et si
1754 opre et singulier, et par lequel nous atteindrons l’ universel. Nier les mythes et leur empire serait néfaste. Tenter de le
1755 et par lequel nous atteindrons l’universel. Nier les mythes et leur empire serait néfaste. Tenter de leur échapper en les
1756 les mythes et leur empire serait néfaste. Tenter de leur échapper en les taxant d’erreur — théologique ou rationnelle — e
1757 empire serait néfaste. Tenter de leur échapper en les taxant d’erreur — théologique ou rationnelle — est une entreprise ill
1758 it néfaste. Tenter de leur échapper en les taxant d’ erreur — théologique ou rationnelle — est une entreprise illusoire. Il
1759 onnelle — est une entreprise illusoire. Il s’agit de comprendre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manièr
1760 agit de comprendre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Na
1761 t de comprendre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature
1762 dre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne sa
1763 et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne saura
1764 s de les traiter de la manière dont il convient à l’ homme de traiter la Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissa
1765 traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissant d’abo
1766 la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissant d’abord à ses lo
1767 lois et structures. Quand nous connaîtrons mieux les mythes qui nous tentent, d’où ils viennent et vers quoi leur logique
1768 us connaîtrons mieux les mythes qui nous tentent, d’ où ils viennent et vers quoi leur logique nous conduit, peut-être sero
1769 uit, peut-être serons-nous un peu mieux en mesure de courir notre risque personnel, d’assumer notre amour et d’aller vers
1770 mieux en mesure de courir notre risque personnel, d’ assumer notre amour et d’aller vers nous-mêmes. Peut-être serons-nous
1771 notre risque personnel, d’assumer notre amour et d’ aller vers nous-mêmes. Peut-être serons-nous un peu plus libres.
10 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Nouvelles métamorphoses de Tristan
1772 Nouvelles métamorphoses de Tristan La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat
1773 Nouvelles métamorphoses de Tristan La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, fuit le pro
1774 morphoses de Tristan La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et
1775 phoses de Tristan La passion est cette forme de l’ amour qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’i
1776 La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’ immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’invente au besoin, p
1777 ette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’invente au besoin, pour mieux se ress
1778 our qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’invente au besoin, pour mieux se ressentir et s’exalter
1779 l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’ invente au besoin, pour mieux se ressentir et s’exalter. Cette définit
1780 sentir et s’exalter. Cette définition rend compte de la plupart des vrais romans, par quoi j’entends non point les meilleu
1781 rt des vrais romans, par quoi j’entends non point les meilleures œuvres qu’on est convenu de ranger dans ce genre littérair
1782 non point les meilleures œuvres qu’on est convenu de ranger dans ce genre littéraire, mais, indépendamment de leur qualité
1783 er dans ce genre littéraire, mais, indépendamment de leur qualité d’art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces
1784 littéraire, mais, indépendamment de leur qualité d’ art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces œuvres seules où
1785 aire, mais, indépendamment de leur qualité d’art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces œuvres seules où transp
1786 mment de leur qualité d’art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces œuvres seules où transparaît, dominateur, l’
1787 ne, ces œuvres seules où transparaît, dominateur, l’ archétype médiéval de Tristan. Je ne sais à vrai dire si la passion na
1788 où transparaît, dominateur, l’archétype médiéval de Tristan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de la distance, ou
1789 pe médiéval de Tristan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de la distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est
1790 ristan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de la distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occ
1791 tan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de la distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occide
1792 à vrai dire si la passion naît de la distance, ou l’ inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occidental n’a jamais
1793 ance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occidental n’a jamais décrit, jusqu’ici, de passion qui s’enfla
1794 le roman occidental n’a jamais décrit, jusqu’ici, de passion qui s’enflamme pour un objet tout proche, aisément accessible
1795 moralement permis, ou généralement toléré. Comme la nature et le nombre de ces tolérances et des interdits qui subsistent
1796 ermis, ou généralement toléré. Comme la nature et le nombre de ces tolérances et des interdits qui subsistent varient selo
1797 généralement toléré. Comme la nature et le nombre de ces tolérances et des interdits qui subsistent varient selon les soci
1798 ces et des interdits qui subsistent varient selon les sociétés (qu’on a pu caractériser par leurs tabous : ainsi, la bourge
1799 qu’on a pu caractériser par leurs tabous : ainsi, la bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de l’argent et du sexe,
1800 us : ainsi, la bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de l’argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Ma
1801 , la bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de l’argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Marx et Freu
1802 a bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de l’ argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Marx et Freud),
1803 s’interdisant de parler de l’argent et du sexe, d’ où le choc révélateur produit par Marx et Freud), la passion qui est t
1804 nterdisant de parler de l’argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Marx et Freud), la passion qui est toujou
1805 où le choc révélateur produit par Marx et Freud), la passion qui est toujours antisociale reçoit cependant de la société m
1806 ion qui est toujours antisociale reçoit cependant de la société même — et d’elle seule, par un assez beau paradoxe — ses o
1807 qui est toujours antisociale reçoit cependant de la société même — et d’elle seule, par un assez beau paradoxe — ses obje
1808 isociale reçoit cependant de la société même — et d’ elle seule, par un assez beau paradoxe — ses objets, différents selon
1809 ssez beau paradoxe — ses objets, différents selon l’ état des mœurs. Point de passion concevable ou déclarée en fait, dans
1810 objets, différents selon l’état des mœurs. Point de passion concevable ou déclarée en fait, dans un monde où tout est per
1811 ée en fait, dans un monde où tout est permis. Car la passion suppose toujours, entre le sujet et l’objet, un tiers qui fai
1812 st permis. Car la passion suppose toujours, entre le sujet et l’objet, un tiers qui fait obstacle à leur étreinte, — un ro
1813 ar la passion suppose toujours, entre le sujet et l’ objet, un tiers qui fait obstacle à leur étreinte, — un roi Marc qui s
1814 einte, — un roi Marc qui sépare Tristan d’Iseut — l’ obstacle étant généralement social (moral ou coutumier, voire politiqu
1815 ou coutumier, voire politique) à tel point qu’on le voit se confondre à la limite avec la Société elle-même, encore qu’il
1816 litique) à tel point qu’on le voit se confondre à la limite avec la Société elle-même, encore qu’il soit le plus souvent s
1817 point qu’on le voit se confondre à la limite avec la Société elle-même, encore qu’il soit le plus souvent symbolisé par un
1818 mite avec la Société elle-même, encore qu’il soit le plus souvent symbolisé par une dramatis persona, pour les besoins de
1819 souvent symbolisé par une dramatis persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une sociét
1820 bolisé par une dramatis persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la
1821 isé par une dramatis persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôt
1822 atis persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’amour-pass
1823 s persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’amour-passion
1824 de la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’amour-passion peut-il encore trouver des interdits assez red
1825 orique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’ amour-passion peut-il encore trouver des interdits assez redoutables,
1826 pour que son délire se déclare ? J’entends parler de la société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongeme
1827 r que son délire se déclare ? J’entends parler de la société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongements
1828 ds parler de la société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongements en Amérique et en Russie ; société t
1829 parler de la société occidentale, c’est-à-dire de l’ Europe et de ses prolongements en Amérique et en Russie ; société trav
1830 société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongements en Amérique et en Russie ; société travaillée et fo
1831 llée et formée par une polémique millénaire entre le sacré, créateur des tabous, et le profane, qui naît de leur violation
1832 illénaire entre le sacré, créateur des tabous, et le profane, qui naît de leur violation, mais aussi entre la sagesse et l
1833 cré, créateur des tabous, et le profane, qui naît de leur violation, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce
1834 ane, qui naît de leur violation, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la mor
1835 de leur violation, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyan
1836 ion, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la scien
1837 ssi entre la sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu
1838 a sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu et le rais
1839 politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin
1840 la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’amour-pas
1841 mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mari
1842 mystique et la morale, la croyance et la science, l’ absolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mariage. N’en so
1843 la morale, la croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mariage. N’en sommes-nous pa
1844 et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’ amour-passion et le mariage. N’en sommes-nous pas au point de notre év
1845 bsolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mariage. N’en sommes-nous pas au point de notre évolution où, tout ét
1846 sion et le mariage. N’en sommes-nous pas au point de notre évolution où, tout étant réduit, « ramené à » comme on dit, pro
1847 uses, névrotiques ou sentimentales, et soumis par l’ intermédiaire d’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hyg
1848 s ou sentimentales, et soumis par l’intermédiaire d’ analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la so
1849 e d’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne
1850 ’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’ hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nui
1851 jours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la
1852 rs plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la sa
1853 ène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la santé et à la productivité ? (Tout le rest
1854 out nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la santé et à la productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mie
1855 e permis de ce qui ne nuirait pas à la santé et à la productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mieux en mieux pr
1856 irait pas à la santé et à la productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mieux en mieux prescrit.) J’entrevoyais,
1857 productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mieux en mieux prescrit.) J’entrevoyais, il y a vingt ans, quand j’éc
1858 ’entrevoyais, il y a vingt ans, quand j’écrivais L’ Amour et l’Occident , qu’une culture trop consciente de ses fins et mo
1859 s, il y a vingt ans, quand j’écrivais L’Amour et l’ Occident , qu’une culture trop consciente de ses fins et moyens, c’est
1860 ur et l’Occident , qu’une culture trop consciente de ses fins et moyens, c’est-à-dire trop sociologique, ne laisserait plu
1861 ’est-à-dire trop sociologique, ne laisserait plus de place à l’amour passionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par
1862 trop sociologique, ne laisserait plus de place à l’ amour passionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par les troubad
1863 sionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par les troubadours du Languedoc et romancé par les Bretons. C’était faire tr
1864 e par les troubadours du Languedoc et romancé par les Bretons. C’était faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux de l’ép
1865 oc et romancé par les Bretons. C’était faire trop d’ honneur aux seuls tabous moraux de l’époque victorienne et bourgeoise,
1866 tait faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux de l’époque victorienne et bourgeoise, et aux succès des analystes et de
1867 t faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux de l’ époque victorienne et bourgeoise, et aux succès des analystes et des m
1868 ous subsistent, ou se sont reformés, sur lesquels la passion se jette pour y trouver de nouveaux prétextes à se consumer g
1869 , sur lesquels la passion se jette pour y trouver de nouveaux prétextes à se consumer glorieusement, à défier la morale du
1870 x prétextes à se consumer glorieusement, à défier la morale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action r
1871 orieusement, à défier la morale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extas
1872 à défier la morale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la m
1873 défier la morale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort
1874 rale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasm
1875 Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’ action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasmante.
1876 la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’ extase et de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’amour-pa
1877 la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’amour-passion au xxe
1878 vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’amour-passion au xxe s
1879 de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’ amour-passion au xxe siècle Trois œuvres où transparaît l’archétyp
1880 ion au xxe siècle Trois œuvres où transparaît l’ archétype de Tristan nous sont données vers ce milieu du siècle par l’
1881 siècle Trois œuvres où transparaît l’archétype de Tristan nous sont données vers ce milieu du siècle par l’Europe, l’Am
1882 an nous sont données vers ce milieu du siècle par l’ Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non
1883 nt données vers ce milieu du siècle par l’Europe, l’ Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non sans raiso
1884 s ce milieu du siècle par l’Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non sans raison, qu’elle éta
1885 du siècle par l’Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non sans raison, qu’elle était « en réa
1886 par l’Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune d’ elles on a pu dire, non sans raison, qu’elle était « en réalité » une
1887 té » une description sociale, morale ou politique de l’Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de se
1888 » une description sociale, morale ou politique de l’ Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de ses s
1889 ue de l’Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a
1890 de l’Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a pu
1891 ériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a pu être décrite comm
1892 Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’ elles aussi a pu être décrite comme le dernier roman d’amour-passion d
1893 es aussi a pu être décrite comme le dernier roman d’ amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Bori
1894 re décrite comme le dernier roman d’amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Boris Pasternak n’es
1895 décrite comme le dernier roman d’amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Boris Pasternak n’est p
1896 an d’amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Boris Pasternak n’est pas un acte politique, selon
1897 , selon Camus, mais au contraire « un grand livre d’ amour ». L’essai que Lionel Trilling consacre à Lolita de Vladimir Nab
1898 us, mais au contraire « un grand livre d’amour ». L’ essai que Lionel Trilling consacre à Lolita de Vladimir Nabokov, s’int
1899 imir Nabokov, s’intitule « Le dernier amant ». Et l’ héroïne de L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs repr
1900 ov, s’intitule « Le dernier amant ». Et l’héroïne de L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’ell
1901 s’intitule « Le dernier amant ». Et l’héroïne de L’ Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-m
1902 er amant ». Et l’héroïne de L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-même et de son frère :
1903 ualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’ elle-même et de son frère : « Nous aurons été les derniers romantiques
1904 rt Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-même et de son frère : « Nous aurons été les derniers romantiques de l’amour… Au
1905 s d’elle-même et de son frère : « Nous aurons été les derniers romantiques de l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire
1906 rère : « Nous aurons été les derniers romantiques de l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire d’amour possible… Sans d
1907 e : « Nous aurons été les derniers romantiques de l’ amour… Au fond, c’est la dernière histoire d’amour possible… Sans dout
1908 s de l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire d’ amour possible… Sans doute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans
1909 ’amour possible… Sans doute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans de l’amour. » Je ne fais pas ici de critique littér
1910 doute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans de l’amour. » Je ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’autre
1911 ute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans de l’ amour. » Je ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’autre pr
1912 erniers Mohicans de l’amour. » Je ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’autre propos que d’illustrer un thème
1913 e ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’ autre propos que d’illustrer un thème dont on verra bientôt que je ne
1914 e critique littéraire, n’ayant d’autre propos que d’ illustrer un thème dont on verra bientôt que je ne suis pas le dernier
1915 rra bientôt que je ne suis pas le dernier à subir les prestiges et le charme fatal. Est-il besoin de souligner que ce grand
1916 e ne suis pas le dernier à subir les prestiges et le charme fatal. Est-il besoin de souligner que ce grand thème est l’uni
1917 r les prestiges et le charme fatal. Est-il besoin de souligner que ce grand thème est l’unique justification de mon essai 
1918 Est-il besoin de souligner que ce grand thème est l’ unique justification de mon essai ? Mythe passionnel à part, tout dist
1919 ner que ce grand thème est l’unique justification de mon essai ? Mythe passionnel à part, tout distingue les trois œuvres
1920 n essai ? Mythe passionnel à part, tout distingue les trois œuvres que je considère dans ces pages. Et l’on ne sent que tro
1921 trois œuvres que je considère dans ces pages. Et l’ on ne sent que trop les bonnes et graves raisons que j’ai de redouter
1922 onsidère dans ces pages. Et l’on ne sent que trop les bonnes et graves raisons que j’ai de redouter que leur simple rapproc
1923 nt que trop les bonnes et graves raisons que j’ai de redouter que leur simple rapprochement choque le sens esthétique du l
1924 de redouter que leur simple rapprochement choque le sens esthétique du lecteur et révolte son sens moral… Mais il se peut
1925 révolte son sens moral… Mais il se peut aussi que l’ incongruité d’une telle comparaison fasse tout son prix. D’autant plus
1926 ns moral… Mais il se peut aussi que l’incongruité d’ une telle comparaison fasse tout son prix. D’autant plus différents à
1927 uité d’une telle comparaison fasse tout son prix. D’ autant plus différents à tous égards, sauf à un seul, seront les trois
1928 différents à tous égards, sauf à un seul, seront les trois ouvrages examinés, d’autant plus significative l’action du myth
1929 uf à un seul, seront les trois ouvrages examinés, d’ autant plus significative l’action du mythe qui s’y trahit, et qui est
1930 is ouvrages examinés, d’autant plus significative l’ action du mythe qui s’y trahit, et qui est leur seule commune mesure.
1931 ne m’attacherai donc, dans ces trois œuvres, qu’à l’ apparition de Tristan, dictant impérieusement — à l’insu des auteurs —
1932 ai donc, dans ces trois œuvres, qu’à l’apparition de Tristan, dictant impérieusement — à l’insu des auteurs — la rhétoriqu
1933 apparition de Tristan, dictant impérieusement — à l’ insu des auteurs — la rhétorique profonde de leur composition. Passons
1934 , dictant impérieusement — à l’insu des auteurs — la rhétorique profonde de leur composition. Passons à l’expérience sans
1935 t — à l’insu des auteurs — la rhétorique profonde de leur composition. Passons à l’expérience sans plus de précautions. Vo
1936 hétorique profonde de leur composition. Passons à l’ expérience sans plus de précautions. Voici la fiche archétypique des t
1937 ns à l’expérience sans plus de précautions. Voici la fiche archétypique des trois romans, telle que leurs auteurs mêmes au
1938 romans, telle que leurs auteurs mêmes auraient pu l’ établir, en se plaçant par hypothèse sous l’angle de vision que je pro
1939 nt pu l’établir, en se plaçant par hypothèse sous l’ angle de vision que je propose : Vladimir Nabokov. — Aux yeux du « vi
1940 établir, en se plaçant par hypothèse sous l’angle de vision que je propose : Vladimir Nabokov. — Aux yeux du « vieil Euro
1941 yeux du « vieil Européen » que je me trouve être de naissance, l’Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil. Le lecte
1942 il Européen » que je me trouve être de naissance, l’ Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera qu
1943 e trouve être de naissance, l’Amérique est patrie d’ accueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera que je l’aime, malgré to
1944 ssance, l’Amérique est patrie d’accueil, plus que d’ exil. Le lecteur devinera que je l’aime, malgré tout ce qui m’irrite e
1945 l’Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera que je l’aime, malgré tout ce qui m’irrite en elle,
1946 ueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera que je l’ aime, malgré tout ce qui m’irrite en elle, et en dépit de ce qu’elle v
1947 qu’elle est. Son immaturité perverse me fascine. Le scandaleux héros (par antiphrase) de mon roman (éduqué en Europe, j’y
1948 me fascine. Le scandaleux héros (par antiphrase) de mon roman (éduqué en Europe, j’y insiste) n’épouse l’american way of
1949 on roman (éduqué en Europe, j’y insiste) n’épouse l’ american way of life, en la personne d’une bourgeoise accomplie, que p
1950 j’y insiste) n’épouse l’american way of life, en la personne d’une bourgeoise accomplie, que pour l’amour fou de sa fille
1951 ) n’épouse l’american way of life, en la personne d’ une bourgeoise accomplie, que pour l’amour fou de sa fille. Mais cet a
1952 la personne d’une bourgeoise accomplie, que pour l’ amour fou de sa fille. Mais cet amour est impossible, car Lolita n’a p
1953 d’une bourgeoise accomplie, que pour l’amour fou de sa fille. Mais cet amour est impossible, car Lolita n’a pas 13 ans. C
1954 , car Lolita n’a pas 13 ans. Cependant, mon héros l’ enlève et il fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout le cont
1955 pendant, mon héros l’enlève et il fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout le continent américain qu’il découvre
1956 fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout le continent américain qu’il découvre et décrit ainsi mieux que personne
1957 découvre et décrit ainsi mieux que personne, dans le même temps qu’il se voit rejeté par le milieu social, ses lois et ses
1958 onne, dans le même temps qu’il se voit rejeté par le milieu social, ses lois et ses coutumes. Abandonné par sa nymphet, il
1959 mes. Abandonné par sa nymphet, il commet un crime de dément et meurt ivre d’amour, dans sa prison, après avoir écrit ce li
1960 mphet, il commet un crime de dément et meurt ivre d’ amour, dans sa prison, après avoir écrit ce livre posthume. Robert Mu
1961 — J’ai aimé mon Autriche « impériale et royale » d’ un amour exigeant, lucide et ironique. Mais elle appartenait à un mili
1962 l à la fois décadent et conventionnel, qui devait la livrer à la guerre, puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont
1963 décadent et conventionnel, qui devait la livrer à la guerre, puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont le personna
1964 qui devait la livrer à la guerre, puis à pire. Je l’ ai dit dans un vaste roman dont le personnage central, Ulrich von X, q
1965 puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont le personnage central, Ulrich von X, qui me ressemble comme un frère, re
1966 ble comme un frère, reporte sa passion, déçue par la réalité, sur sa propre sœur, c’est-à-dire sur le seul prochain qu’il
1967 la réalité, sur sa propre sœur, c’est-à-dire sur le seul prochain qu’il parvienne à aimer comme lui-même, dans sa patrie.
1968 sa patrie. Mais ce prochain est « interdit » par la morale. Aimant sa sœur, Ulrich veut toucher l’interdit et posséder l’
1969 ar la morale. Aimant sa sœur, Ulrich veut toucher l’ interdit et posséder l’inaccessible, qui est le plus vrai, puisqu’il o
1970 sœur, Ulrich veut toucher l’interdit et posséder l’ inaccessible, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d
1971 er l’interdit et posséder l’inaccessible, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui le sép
1972 accessible, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’ accès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale.
1973 , qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros
1974 st le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d’ extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devien
1975 isqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devient moralement un exi
1976 cès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’intérieur,
1977 à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’intérieur, co
1978 ie sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’intérieur, comme je suis devenu un exilé tout court16. Boris Paste
1979 sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’ intérieur, comme je suis devenu un exilé tout court16. Boris Pasterna
1980 ment ma Russie et je voudrais en être aimé, comme le docteur Jivago aime Lara et en est aimé. Mais, comme Lara, la Russie
1981 ivago aime Lara et en est aimé. Mais, comme Lara, la Russie a dû suivre un Maître cynique et brutal, qui l’a séduite et hu
1982 ssie a dû suivre un Maître cynique et brutal, qui l’ a séduite et humiliée. Il m’interdit de lui parler. Je lui dis pourtan
1983 rutal, qui l’a séduite et humiliée. Il m’interdit de lui parler. Je lui dis pourtant mon amour sous le couvert d’un roman
1984 de lui parler. Je lui dis pourtant mon amour sous le couvert d’un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle comprendr
1985 er. Je lui dis pourtant mon amour sous le couvert d’ un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle comprendra. Et voici
1986 urtant mon amour sous le couvert d’un roman plein d’ allusions et de symboles qu’elle comprendra. Et voici que l’on fait un
1987 r sous le couvert d’un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle comprendra. Et voici que l’on fait un triomphe à ma
1988 s et de symboles qu’elle comprendra. Et voici que l’ on fait un triomphe à ma déclaration d’amour ! Le Maître prétend aussi
1989 voici que l’on fait un triomphe à ma déclaration d’ amour ! Le Maître prétend aussitôt que j’ai insulté la Russie. C’est a
1990 l’on fait un triomphe à ma déclaration d’amour ! Le Maître prétend aussitôt que j’ai insulté la Russie. C’est au nom de c
1991 our ! Le Maître prétend aussitôt que j’ai insulté la Russie. C’est au nom de celle que j’aime qu’il me repousse et qu’il m
1992 elle que j’aime qu’il me repousse et qu’il menace de m’exiler. Mais tel est mon amour que je saurai mentir : je demanderai
1993 je saurai mentir : je demanderai pardon au tyran, le suppliant de me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de cell
1994 tir : je demanderai pardon au tyran, le suppliant de me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de celle qui doit me
1995 suppliant de me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de celle qui doit me rejeter, car loin d’elle ma vie n’a pa
1996 me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de celle qui doit me rejeter, car loin d’elle ma vie n’a pas de sens, c’
1997 voisinage de celle qui doit me rejeter, car loin d’ elle ma vie n’a pas de sens, c’est près d’elle que je veux me taire. A
1998 i doit me rejeter, car loin d’elle ma vie n’a pas de sens, c’est près d’elle que je veux me taire. Ainsi réduits à leur di
1999 ar loin d’elle ma vie n’a pas de sens, c’est près d’ elle que je veux me taire. Ainsi réduits à leur diagramme mythique — o
2000 duits à leur diagramme mythique — on aura reconnu les personnages du drame, ces Tristan séparés d’une Iseut « interdite » p
2001 nnu les personnages du drame, ces Tristan séparés d’ une Iseut « interdite » par un roi Marc qui est la Morale commune, la
2002 d’une Iseut « interdite » par un roi Marc qui est la Morale commune, la Société ou le Régime — ces trois romans trahissent
2003 dite » par un roi Marc qui est la Morale commune, la Société ou le Régime — ces trois romans trahissent une même ambiguïté
2004 roi Marc qui est la Morale commune, la Société ou le Régime — ces trois romans trahissent une même ambiguïté quant à la vr
2005 rois romans trahissent une même ambiguïté quant à la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de l’intérêt principal qu
2006 une même ambiguïté quant à la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de l’intérêt principal qu’ils se trouvent offrir
2007 à la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de l’intérêt principal qu’ils se trouvent offrir au lecteur : critique d
2008 la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de l’ intérêt principal qu’ils se trouvent offrir au lecteur : critique d’un
2009 l qu’ils se trouvent offrir au lecteur : critique d’ une société ou récit d’une passion ? On connaît ces paysages fantastiq
2010 frir au lecteur : critique d’une société ou récit d’ une passion ? On connaît ces paysages fantastiques de la Renaissance q
2011 ne passion ? On connaît ces paysages fantastiques de la Renaissance qui, tournés d’une certaine manière, révèlent soudain
2012 passion ? On connaît ces paysages fantastiques de la Renaissance qui, tournés d’une certaine manière, révèlent soudain les
2013 sages fantastiques de la Renaissance qui, tournés d’ une certaine manière, révèlent soudain les traits d’une tête humaine.
2014 tournés d’une certaine manière, révèlent soudain les traits d’une tête humaine. C’est le phénomène inverse qui se produit
2015 une certaine manière, révèlent soudain les traits d’ une tête humaine. C’est le phénomène inverse qui se produit à la lectu
2016 lent soudain les traits d’une tête humaine. C’est le phénomène inverse qui se produit à la lecture des trois romans : vous
2017 aine. C’est le phénomène inverse qui se produit à la lecture des trois romans : vous regardez longuement ce visage de femm
2018 trois romans : vous regardez longuement ce visage de femme et, peu à peu, c’est un paysage, c’est un pays, c’est une socié
2019 re qui transparaît, se recompose, et envahit tout le tableau. Vous reprenez votre lecture et, non, c’était vraiment une fe
2020 t, non, c’était vraiment une femme… Qu’est-ce que l’ auteur a voulu dire ? Tout ce que nous voyons là, sans doute, et plus
2021 ons là, sans doute, et plus encore. S’il avait pu le dire autrement, il l’aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la
2022 plus encore. S’il avait pu le dire autrement, il l’ aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain
2023 u le dire autrement, il l’aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain ne suffit pas, bien que s
2024 l l’aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut vo
2025 fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut voir que cett
2026 t (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’ écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut voir que cette a
2027 t accidentelle. Elle ne résulte pas, j’y insiste, de quelque hésitation prolongée de l’auteur entre deux thèmes centraux,
2028 pas, j’y insiste, de quelque hésitation prolongée de l’auteur entre deux thèmes centraux, ou deux genres littéraires, ou d
2029 , j’y insiste, de quelque hésitation prolongée de l’ auteur entre deux thèmes centraux, ou deux genres littéraires, ou deux
2030 raux, ou deux genres littéraires, ou deux sphères d’ imagination. Elle exprime et traduit irrésistiblement l’ambiguïté fond
2031 ination. Elle exprime et traduit irrésistiblement l’ ambiguïté fondamentale de la passion, antisociale par définition, donc
2032 traduit irrésistiblement l’ambiguïté fondamentale de la passion, antisociale par définition, donc liée au milieu social pa
2033 duit irrésistiblement l’ambiguïté fondamentale de la passion, antisociale par définition, donc liée au milieu social par u
2034 sterait point, et dont ce milieu même circonscrit l’ occasion, dicte l’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’a
2035 dont ce milieu même circonscrit l’occasion, dicte l’ objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’application aux tro
2036 circonscrit l’occasion, dicte l’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’application aux trois romans de l’anal
2037 sion, dicte l’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’application aux trois romans de l’analyse mythologique pr
2038 ’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’ application aux trois romans de l’analyse mythologique proposée par L
2039 Comme le fera voir l’application aux trois romans de l’analyse mythologique proposée par L’Amour et l’Occident . IILol
2040 me le fera voir l’application aux trois romans de l’ analyse mythologique proposée par L’Amour et l’Occident . IILolita
2041 is romans de l’analyse mythologique proposée par L’ Amour et l’Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limite
2042 e l’analyse mythologique proposée par L’Amour et l’ Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limites d’âge de
2043 posée par L’Amour et l’Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limites d’âge de 9 et 14 ans apparaissent des
2044 ’Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limites d’âge de 9 et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux
2045 IILolita ou le scandale « Entre les limites d’ âge de 9 et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux de certain
2046 olita ou le scandale « Entre les limites d’âge de 9 et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux de certains voya
2047 ue) ; et, pour ces créatures choisies, je propose le nom de nymphets. » Lolita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétan
2048 t, pour ces créatures choisies, je propose le nom de nymphets. » Lolita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétant, l’im
2049 nom de nymphets. » Lolita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétant, l’impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui
2050 ita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétant, l’ impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui caractérise la nymphe
2051 , a le charme inquiétant, l’impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui caractérise la nymphet. Humbert Humbert, Euro
2052 rme inquiétant, l’impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui caractérise la nymphet. Humbert Humbert, Européen, la q
2053 nocente et la pointe de vulgarité qui caractérise la nymphet. Humbert Humbert, Européen, la quarantaine, vivant depuis peu
2054 aractérise la nymphet. Humbert Humbert, Européen, la quarantaine, vivant depuis peu en Amérique, la découvre dans une peti
2055 n, la quarantaine, vivant depuis peu en Amérique, la découvre dans une petite ville où il prend ses vacances. Coup de foud
2056 s une petite ville où il prend ses vacances. Coup de foudre. Intrigue démente pour posséder l’enfant, dont il épouse d’abo
2057 s. Coup de foudre. Intrigue démente pour posséder l’ enfant, dont il épouse d’abord la mère. Cette malheureuse mourra bient
2058 te pour posséder l’enfant, dont il épouse d’abord la mère. Cette malheureuse mourra bientôt, renversée par une auto. H. H.
2059 par une auto. H. H. emmène Lolita dans un hôtel à l’ enseigne des Chasseurs enchantés. Il lui fait boire un somnifère, mais
2060 fait boire un somnifère, mais n’ose pas profiter de son sommeil. Au matin, c’est elle qui le séduit ! Commence la longue
2061 profiter de son sommeil. Au matin, c’est elle qui le séduit ! Commence la longue fuite du beau-père et de la fille, traqué
2062 il. Au matin, c’est elle qui le séduit ! Commence la longue fuite du beau-père et de la fille, traqués par leur secrète cu
2063 séduit ! Commence la longue fuite du beau-père et de la fille, traqués par leur secrète culpabilité, d’un bout à l’autre d
2064 uit ! Commence la longue fuite du beau-père et de la fille, traqués par leur secrète culpabilité, d’un bout à l’autre des
2065 e la fille, traqués par leur secrète culpabilité, d’ un bout à l’autre des États-Unis17. Jusqu’au jour où Lolita s’échappe,
2066 r où Lolita s’échappe, séduite par un autre homme d’ âge mûr qu’Humbert tuera. À 17 ans, mariée depuis peu avec un jeune et
2067 après Humbert, auquel une crise cardiaque épargne la peine capitale. Je n’entends pas voiler ni excuser le caractère scand
2068 eine capitale. Je n’entends pas voiler ni excuser le caractère scandaleux du roman, car il apparaît essentiel, et l’auteur
2069 candaleux du roman, car il apparaît essentiel, et l’ auteur ne manque pas une occasion de le souligner et de l’accentuer, s
2070 essentiel, et l’auteur ne manque pas une occasion de le souligner et de l’accentuer, soit en accablant son héros dans une
2071 entiel, et l’auteur ne manque pas une occasion de le souligner et de l’accentuer, soit en accablant son héros dans une pré
2072 eur ne manque pas une occasion de le souligner et de l’accentuer, soit en accablant son héros dans une préface d’ailleurs
2073 ne manque pas une occasion de le souligner et de l’ accentuer, soit en accablant son héros dans une préface d’ailleurs att
2074 lleurs attribuée à un psychiatre américain, soit, d’ une manière plus convaincante, par la cynique désinvolture du style de
2075 icain, soit, d’une manière plus convaincante, par la cynique désinvolture du style des mémoires de Humbert Humbert. Si l’a
2076 par la cynique désinvolture du style des mémoires de Humbert Humbert. Si l’amour des nymphets n’était pas, de nos jours, l
2077 ture du style des mémoires de Humbert Humbert. Si l’ amour des nymphets n’était pas, de nos jours, l’un des derniers tabous
2078 ert Humbert. Si l’amour des nymphets n’était pas, de nos jours, l’un des derniers tabous sexuels qui tiennent encore (avec
2079 derniers tabous sexuels qui tiennent encore (avec l’ inceste), il n’y aurait ni passion ni roman véritables, au sens « tris
2080 ssion ni roman véritables, au sens « tristanien » de ces termes. Car il manquerait entre les deux protagonistes l’obstacle
2081 istanien » de ces termes. Car il manquerait entre les deux protagonistes l’obstacle nécessaire, la distance nécessaire pour
2082 s. Car il manquerait entre les deux protagonistes l’ obstacle nécessaire, la distance nécessaire pour que l’attrait mutuel,
2083 tre les deux protagonistes l’obstacle nécessaire, la distance nécessaire pour que l’attrait mutuel, au lieu de s’apaiser o
2084 tacle nécessaire, la distance nécessaire pour que l’ attrait mutuel, au lieu de s’apaiser ou de s’épuiser par la satisfacti
2085 our que l’attrait mutuel, au lieu de s’apaiser ou de s’épuiser par la satisfaction des sens, se métamorphose en passion. C
2086 mutuel, au lieu de s’apaiser ou de s’épuiser par la satisfaction des sens, se métamorphose en passion. C’est d’abord et s
2087 métamorphose en passion. C’est d’abord et surtout le scandale évident, le caractère profanateur de l’amour de H. H. pour L
2088 on. C’est d’abord et surtout le scandale évident, le caractère profanateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la
2089 out le scandale évident, le caractère profanateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négli
2090 le scandale évident, le caractère profanateur de l’ amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négligeo
2091 dale évident, le caractère profanateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négligeons pour
2092 ateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négligeons pour l’instant les différences profond
2093 qui trahit la présence du Mythe. Négligeons pour l’ instant les différences profondes qui séparent ce roman sarcastique et
2094 la présence du Mythe. Négligeons pour l’instant les différences profondes qui séparent ce roman sarcastique et pétulant d
2095 des qui séparent ce roman sarcastique et pétulant de la sombre épopée, simple et drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pa
2096 qui séparent ce roman sarcastique et pétulant de la sombre épopée, simple et drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas :
2097 et pétulant de la sombre épopée, simple et drue, d’ un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas : le roman de Tristan n’était pas m
2098 e et drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas : le roman de Tristan n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne l’
2099 , d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas : le roman de Tristan n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne l’est aujou
2100 n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne l’ est aujourd’hui Lolita. Ce que l’habitude et l’illusion anachronique,
2101 e siècle que ne l’est aujourd’hui Lolita. Ce que l’ habitude et l’illusion anachronique, aidées par la version moderne de
2102 ne l’est aujourd’hui Lolita. Ce que l’habitude et l’ illusion anachronique, aidées par la version moderne de Bédier, nous f
2103 l’habitude et l’illusion anachronique, aidées par la version moderne de Bédier, nous font prendre trop facilement pour la
2104 usion anachronique, aidées par la version moderne de Bédier, nous font prendre trop facilement pour la touchante histoire
2105 de Bédier, nous font prendre trop facilement pour la touchante histoire d’un amour presque chaste et conçu fortuitement ho
2106 rendre trop facilement pour la touchante histoire d’ un amour presque chaste et conçu fortuitement hors du mariage, recelai
2107 ement hors du mariage, recelait à vrai dire, pour les lecteurs du temps, des pouvoirs autrement bouleversants ! Les premièr
2108 autrement bouleversants ! Les premières versions de Tristan glorifiaient une forme d’amour non seulement opposée au maria
2109 mières versions de Tristan glorifiaient une forme d’ amour non seulement opposée au mariage, mais ne pouvant exister que ho
2110 ent »18 au nom de ce nouvel Amour toute une série d’ actions tenues pour crimes : astuce blasphématoire de l’ordalie truqué
2111 ctions tenues pour crimes : astuce blasphématoire de l’ordalie truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jur
2112 ons tenues pour crimes : astuce blasphématoire de l’ ordalie truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jurée,
2113 lie truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jurée, profanation du sacré féodal et des sacrements catholiqu
2114 truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jurée, profanation du sacré féodal et des sacrements catholiques,
2115 , sorcellerie, magie noire. Tout cela sur un fond d’ hérésie bien plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’hui les frén
2116 fond d’hérésie bien plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’hui les frénésies qui affectent une partie de la jeuness
2117 plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’hui les frénésies qui affectent une partie de la jeunesse, modes passagères d
2118 ujourd’hui les frénésies qui affectent une partie de la jeunesse, modes passagères dont l’édition et le cinéma me paraisse
2119 urd’hui les frénésies qui affectent une partie de la jeunesse, modes passagères dont l’édition et le cinéma me paraissent
2120 une partie de la jeunesse, modes passagères dont l’ édition et le cinéma me paraissent profiter davantage que la société n
2121 e la jeunesse, modes passagères dont l’édition et le cinéma me paraissent profiter davantage que la société n’en pâtit. En
2122 et le cinéma me paraissent profiter davantage que la société n’en pâtit. En revanche, l’amour passionné pour une fille enc
2123 davantage que la société n’en pâtit. En revanche, l’ amour passionné pour une fille encore impubère n’aurait guère pu surpr
2124 it guère pu surprendre au Moyen Âge. On a coutume de vénérer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de P
2125 surprendre au Moyen Âge. On a coutume de vénérer l’ amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque po
2126 dre au Moyen Âge. On a coutume de vénérer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure
2127 me de vénérer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux e
2128 rer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fo
2129 de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent une t
2130 de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition de la haute littérat
2131 12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition de la haute littérature européenne, qu’illustreront plus près de nous un
2132 ans ; ces deux exemples fondent une tradition de la haute littérature européenne, qu’illustreront plus près de nous un Go
2133 u’illustreront plus près de nous un Goethe créant le personnage de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’amour de Sophi
2134 plus près de nous un Goethe créant le personnage de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’amour de Sophie von Kuhn, mo
2135 sonnage de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’ amour de Sophie von Kuhn, morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une
2136 de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’amour de Sophie von Kuhn, morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une fille de
2137 morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une fille de 14 ans, et le génial Lewis Carroll : Alice au Pays des Merveilles est
2138 , un Edgar Poe qui épouse une fille de 14 ans, et le génial Lewis Carroll : Alice au Pays des Merveilles est née de l’amou
2139 is Carroll : Alice au Pays des Merveilles est née de l’amour des « nymphets », refoulé par la conscience pure du clergyman
2140 Carroll : Alice au Pays des Merveilles est née de l’ amour des « nymphets », refoulé par la conscience pure du clergyman, m
2141 est née de l’amour des « nymphets », refoulé par la conscience pure du clergyman, mais avoué par certains de ses poèmes e
2142 cience pure du clergyman, mais avoué par certains de ses poèmes et trahi par les plaisanteries souvent féroces de ses lett
2143 ais avoué par certains de ses poèmes et trahi par les plaisanteries souvent féroces de ses lettres à des petites filles. L’
2144 es et trahi par les plaisanteries souvent féroces de ses lettres à des petites filles. L’adultère, de nos jours, ne condui
2145 vent féroces de ses lettres à des petites filles. L’ adultère, de nos jours, ne conduit qu’au divorce, ou s’épuise en liais
2146 de ses lettres à des petites filles. L’adultère, de nos jours, ne conduit qu’au divorce, ou s’épuise en liaisons banales.
2147 , ou s’épuise en liaisons banales. Il n’offre pas de support sérieux à ce que Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret
2148 de support sérieux à ce que Freud a nommé un jour l’ élan mortel, secret de l’amour tristanien. Et l’absence de sacré extén
2149 e que Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret de l’amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que l
2150 ue Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret de l’ amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que la c
2151 r l’élan mortel, secret de l’amour tristanien. Et l’ absence de sacré exténue les passions, que la conscience d’une profana
2152 ortel, secret de l’amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que la conscience d’une profanation faisa
2153 l’amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que la conscience d’une profanation faisait flamber. Nous r
2154 . Et l’absence de sacré exténue les passions, que la conscience d’une profanation faisait flamber. Nous restent deux tabou
2155 de sacré exténue les passions, que la conscience d’ une profanation faisait flamber. Nous restent deux tabous sexuels, cur
2156 du sacré primitif vers une hygiène scientifique : l’ amour des petites nymphes et l’inceste. Ces deux amours seraient-ils c
2157 ène scientifique : l’amour des petites nymphes et l’ inceste. Ces deux amours seraient-ils contraires à la nature ? On les
2158 nceste. Ces deux amours seraient-ils contraires à la nature ? On les voit largement pratiqués dans le monde animal et dans
2159 x amours seraient-ils contraires à la nature ? On les voit largement pratiqués dans le monde animal et dans la grande major
2160 la nature ? On les voit largement pratiqués dans le monde animal et dans la grande majorité des sociétés humaines connues
2161 largement pratiqués dans le monde animal et dans la grande majorité des sociétés humaines connues, les classes bourgeoise
2162 la grande majorité des sociétés humaines connues, les classes bourgeoises de l’Occident constituant l’exception la plus rem
2163 ociétés humaines connues, les classes bourgeoises de l’Occident constituant l’exception la plus remarquable. Ils sont bien
2164 étés humaines connues, les classes bourgeoises de l’ Occident constituant l’exception la plus remarquable. Ils sont bien mo
2165 les classes bourgeoises de l’Occident constituant l’ exception la plus remarquable. Ils sont bien moins contre nature que c
2166 bourgeoises de l’Occident constituant l’exception la plus remarquable. Ils sont bien moins contre nature que contre-civili
2167 Nabokov fait dire à son héros : « Mon sort a été de grandir dans une civilisation qui autorise un homme de 25 ans à court
2168 andir dans une civilisation qui autorise un homme de 25 ans à courtiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de 12
2169 autorise un homme de 25 ans à courtiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début
2170 tiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoires, l’amour qu’il co
2171 une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoires, l’amour qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de
2172 ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoires, l’ amour qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de 9 ans qui s’appel
2173 amour qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de 9 ans qui s’appelait Annabel, et qui mourut bientôt — rappel de Poe.
2174 ’appelait Annabel, et qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ainsi, l’eros de cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s
2175 el, et qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ainsi, l’ eros de cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s’est trouvé fix
2176 qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ainsi, l’eros de cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s’est trouvé fixé sur l
2177 lleurs sexuellement normal, s’est trouvé fixé sur la femme-enfant, rendue doublement inaccessible par la différence d’âge
2178 femme-enfant, rendue doublement inaccessible par la différence d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymph
2179 rendue doublement inaccessible par la différence d’ âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut deve
2180 ement inaccessible par la différence d’âge et par l’ idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le suppor
2181 naccessible par la différence d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’
2182 cessible par la différence d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’amo
2183 e d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’amour-passion, c’est-à-dire
2184 mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’amour-passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe
2185 ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’amour-passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe aux rythmes
2186 nsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’ amour-passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe aux rythmes na
2187 r infini qui échappe aux rythmes naturels et joue le rôle d’un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet
2188 qui échappe aux rythmes naturels et joue le rôle d’ un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet inaccess
2189 naturels et joue le rôle d’un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet inaccessible devient alors l’exta
2190 e rôle d’un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet inaccessible devient alors l’extase, « la joie supr
2191 solu préférable à la vie elle-même. La possession de cet inaccessible devient alors l’extase, « la joie suprême », la « Hö
2192 . La possession de cet inaccessible devient alors l’ extase, « la joie suprême », la « Höchste Lust » d’Isolde agonisante.
2193 ion de cet inaccessible devient alors l’extase, «  la joie suprême », la « Höchste Lust » d’Isolde agonisante. Cependant, c
2194 ible devient alors l’extase, « la joie suprême », la « Höchste Lust » d’Isolde agonisante. Cependant, ceux qui ont lu Loli
2195 ’extase, « la joie suprême », la « Höchste Lust » d’ Isolde agonisante. Cependant, ceux qui ont lu Lolita avec plus d’amuse
2196 ante. Cependant, ceux qui ont lu Lolita avec plus d’ amusement pervers que d’émotion, seront en droit de douter de la légit
2197 i ont lu Lolita avec plus d’amusement pervers que d’ émotion, seront en droit de douter de la légitimité d’une interprétati
2198 ’amusement pervers que d’émotion, seront en droit de douter de la légitimité d’une interprétation si solennelle. Certes, d
2199 pervers que d’émotion, seront en droit de douter de la légitimité d’une interprétation si solennelle. Certes, du coup de
2200 rvers que d’émotion, seront en droit de douter de la légitimité d’une interprétation si solennelle. Certes, du coup de fou
2201 otion, seront en droit de douter de la légitimité d’ une interprétation si solennelle. Certes, du coup de foudre initial ju
2202 nnelle. Certes, du coup de foudre initial jusqu’à la mort des amants séparés, conséquence d’un amour interdit qui les exil
2203 l jusqu’à la mort des amants séparés, conséquence d’ un amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans l
2204 ants séparés, conséquence d’un amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura
2205 és, conséquence d’un amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu
2206 conséquence d’un amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les
2207 amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les grands moments du
2208 ui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les grands moments du Mythe. L’auteur
2209 s consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les grands moments du Mythe. L’auteur en a-t-il eu conscience ? Certains
2210 ent, on aura reconnu les grands moments du Mythe. L’ auteur en a-t-il eu conscience ? Certains épisodes du roman le donnent
2211 a-t-il eu conscience ? Certains épisodes du roman le donnent à croire, allusions aux péripéties et situations les plus typ
2212 à croire, allusions aux péripéties et situations les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter
2213 ns aux péripéties et situations les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois
2214 aux péripéties et situations les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois un
2215 ies et situations les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois un point d’iro
2216 ues de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois un point d’ironie frappe l’allusion. Ainsi, la
2217 il est curieux de noter qu’à chaque fois un point d’ ironie frappe l’allusion. Ainsi, la mère du héros meurt très tôt (comm
2218 e noter qu’à chaque fois un point d’ironie frappe l’ allusion. Ainsi, la mère du héros meurt très tôt (comme dans Tristan),
2219 fois un point d’ironie frappe l’allusion. Ainsi, la mère du héros meurt très tôt (comme dans Tristan), mais voici le ton
2220 s meurt très tôt (comme dans Tristan), mais voici le ton du récit : « Ma très photogénique mère mourut dans un accident ca
2221 éclair) quand j’avais 3 ans. » (Qu’on se rappelle le ton lugubre de destin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la
2222 ’avais 3 ans. » (Qu’on se rappelle le ton lugubre de destin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère
2223 s. » (Qu’on se rappelle le ton lugubre de destin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère dans Trist
2224 estin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit
2225 a « vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la s
2226  vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la sédu
2227 e » qui marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enc
2228 marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés,
2229 rque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’ hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, ra
2230 ère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l
2231 Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de
2232 istan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de tr
2233 m de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de transe de la scèn
2234 on, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’ état de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la descr
2235 Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description
2236 enchantés, rappelle visiblement l’état de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vi
2237 chantés, rappelle visiblement l’état de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vise
2238 se de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vise précisément à le désenchanter. L’épisode du
2239 s toute la description du lieu vise précisément à le désenchanter. L’épisode du philtre est présent, mais ridiculisé par s
2240 ption du lieu vise précisément à le désenchanter. L’ épisode du philtre est présent, mais ridiculisé par son échec : il ne
2241 mais ridiculisé par son échec : il ne s’agit que d’ un somnifère que H. H. fait prendre par ruse à Lolita, et qui se révèl
2242 Lolita, et qui se révèle d’ailleurs trop faible, le médecin qui l’a procuré s’étant trompé d’étiquette ou ayant trompé so
2243 se révèle d’ailleurs trop faible, le médecin qui l’ a procuré s’étant trompé d’étiquette ou ayant trompé son client. (Inve
2244 faible, le médecin qui l’a procuré s’étant trompé d’ étiquette ou ayant trompé son client. (Inversion point par point, et q
2245 pé son client. (Inversion point par point, et que l’ on peut croire délibérée, du récit de l’erreur « fatale » de Brangien.
2246 oint, et que l’on peut croire délibérée, du récit de l’erreur « fatale » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la
2247 t, et que l’on peut croire délibérée, du récit de l’ erreur « fatale » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la po
2248 croire délibérée, du récit de l’erreur « fatale » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la polémique contre le ma
2249  » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la polémique contre le mariage au nom de l’amour-passion anime tout le r
2250 me dans Tristan, il est vrai, la polémique contre le mariage au nom de l’amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tri
2251 st vrai, la polémique contre le mariage au nom de l’ amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’on sent que l
2252 e le mariage au nom de l’amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’on sent que l’auteur n’est pas intéressé
2253 -passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’ on sent que l’auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son his
2254 tout le récit. Comme dans Tristan, l’on sent que l’ auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son histoire, mais un
2255 n, l’on sent que l’auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros,
2256 e l’auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit19.
2257 côté sexuel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fui
2258 uel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le mo
2259 de son histoire, mais uniquement par la magie de l’ Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde
2260 re, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde et lui, eux »
2261 de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, «  les amants fuient le monde et lui, eux ». Enfin, comme dans Tristan, ils
2262 le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde et lui, eux ». Enfin, comme dans Tristan, ils meurent à peu de
2263 mme dans Tristan, ils meurent à peu de temps l’un de l’autre, séparés. Mais leur mort est aussi sordide que fut grandiose,
2264 ur mort est aussi sordide que fut grandiose, dans les versions du xiie siècle et dans Wagner, la Mort des Amants légendair
2265 dans les versions du xiie siècle et dans Wagner, la Mort des Amants légendaires. C’est qu’en réalité, H. H. et Lolita n’o
2266 . et Lolita n’ont jamais connu ce que j’appelle «  l’ amour réciproque malheureux ». Lolita n’a jamais répondu à la passion
2267 iproque malheureux ». Lolita n’a jamais répondu à la passion tendre et sauvage de son aîné. De là l’échec du Mythe et par
2268 n’a jamais répondu à la passion tendre et sauvage de son aîné. De là l’échec du Mythe et par compensation le ton « férocem
2269 pondu à la passion tendre et sauvage de son aîné. De là l’échec du Mythe et par compensation le ton « férocement facétieux
2270 à la passion tendre et sauvage de son aîné. De là l’ échec du Mythe et par compensation le ton « férocement facétieux » du
2271 aîné. De là l’échec du Mythe et par compensation le ton « férocement facétieux » du roman, son réalisme impitoyable et se
2272 able et ses plaisanteries un peu folles, sauvées ( de justesse parfois) de la vulgarité par une étourdissante virtuosité ve
2273 ries un peu folles, sauvées (de justesse parfois) de la vulgarité par une étourdissante virtuosité verbale. Si Lolita avai
2274 s un peu folles, sauvées (de justesse parfois) de la vulgarité par une étourdissante virtuosité verbale. Si Lolita avait a
2275 dissante virtuosité verbale. Si Lolita avait aimé le narrateur, si elle avait été son Iseut, le roman réaliste eût fait pl
2276 t aimé le narrateur, si elle avait été son Iseut, le roman réaliste eût fait place au poème et la satire sociale au lyrism
2277 eut, le roman réaliste eût fait place au poème et la satire sociale au lyrisme intérieur. L’hypothèse n’est pas arbitraire
2278 poème et la satire sociale au lyrisme intérieur. L’ hypothèse n’est pas arbitraire, car c’est précisément ainsi que les ch
2279 t pas arbitraire, car c’est précisément ainsi que les choses se passent dans le grand livre de Musil, comme on le verra tou
2280 précisément ainsi que les choses se passent dans le grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absenc
2281 nsi que les choses se passent dans le grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absence, ici très fra
2282 se passent dans le grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absence, ici très frappante, non seuleme
2283 le grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’ heure. Mais l’absence, ici très frappante, non seulement de toute espè
2284 de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’ absence, ici très frappante, non seulement de toute espèce d’impureté
2285 Mais l’absence, ici très frappante, non seulement de toute espèce d’impureté sentimentale, mais aussi de tout horizon spir
2286 ici très frappante, non seulement de toute espèce d’ impureté sentimentale, mais aussi de tout horizon spirituel, réduit le
2287 toute espèce d’impureté sentimentale, mais aussi de tout horizon spirituel, réduit le roman aux dimensions d’un tableau d
2288 ale, mais aussi de tout horizon spirituel, réduit le roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage l
2289 horizon spirituel, réduit le roman aux dimensions d’ un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’aute
2290 tuel, réduit le roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclam
2291 t le roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclame sa syntax
2292 ns d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclame sa syntaxe et son vocabulaire, on
2293 de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclame sa syntaxe et son vocabulaire, on rit souvent, o
2294 mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’ auteur, on acclame sa syntaxe et son vocabulaire, on rit souvent, on n
2295 reste, aussi, un Tristan manqué. Et cela tient à l’ immaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette imm
2296 , un Tristan manqué. Et cela tient à l’immaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, poin
2297 n Tristan manqué. Et cela tient à l’immaturité de l’ objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d
2298 qué. Et cela tient à l’immaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’obstacle et
2299 . Et cela tient à l’immaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’obstacle et don
2300 ssion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’ obstacle et donc point de passion… Peut-être le livre, après tout, n’e
2301 cette immaturité, point d’obstacle et donc point de passion… Peut-être le livre, après tout, n’est-il vraiment vicieux qu
2302 nt d’obstacle et donc point de passion… Peut-être le livre, après tout, n’est-il vraiment vicieux que par ce cercle. II
2303 vicieux que par ce cercle. IIIRobert Musil et le « Règne millénaire » Ingénieur, officier, philosophe, écrivain, es
2304 ris, et son œuvre, en partie posthume, ne cessera de monter à l’horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant
2305 œuvre, en partie posthume, ne cessera de monter à l’ horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidit
2306 partie posthume, ne cessera de monter à l’horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, l
2307 tie posthume, ne cessera de monter à l’horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, le l
2308 monter à l’horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit d
2309 la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’acuité d’un regard
2310 opéenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’acuité d’un regard constamment critiq
2311 lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’ acuité d’un regard constamment critique, l’infinie variété de l’invest
2312 calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’acuité d’ un regard constamment critique, l’infinie variété de l’investigation d
2313 pit de l’acuité d’un regard constamment critique, l’ infinie variété de l’investigation des relations humaines, des rôles s
2314 un regard constamment critique, l’infinie variété de l’investigation des relations humaines, des rôles sociaux, des problè
2315 regard constamment critique, l’infinie variété de l’ investigation des relations humaines, des rôles sociaux, des problèmes
2316 ations humaines, des rôles sociaux, des problèmes de l’amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son d
2317 ons humaines, des rôles sociaux, des problèmes de l’ amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dern
2318 les sociaux, des problèmes de l’amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier ouvrage20 une pu
2319 sociaux, des problèmes de l’amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier ouvrage20 une puiss
2320 des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier ouvrage20 une puissance d’envoûtement que je n’avais pas
2321 ille pages de son dernier ouvrage20 une puissance d’ envoûtement que je n’avais pas subie depuis l’œuvre de Proust, mieux a
2322 nce d’envoûtement que je n’avais pas subie depuis l’ œuvre de Proust, mieux achevée sans doute et d’accès combien plus faci
2323 voûtement que je n’avais pas subie depuis l’œuvre de Proust, mieux achevée sans doute et d’accès combien plus facile, mais
2324 is l’œuvre de Proust, mieux achevée sans doute et d’ accès combien plus facile, mais d’une moindre vertu spirituelle. J’aur
2325 e sans doute et d’accès combien plus facile, mais d’ une moindre vertu spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais de
2326 e moindre vertu spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais de lui seul… Et j’ai quelque scrupule à le faire figurer
2327 spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais de lui seul… Et j’ai quelque scrupule à le faire figurer dans un context
2328 sil, mais de lui seul… Et j’ai quelque scrupule à le faire figurer dans un contexte qu’il dépasse, d’autant plus qu’il s’a
2329 le faire figurer dans un contexte qu’il dépasse, d’ autant plus qu’il s’agit ici d’aborder son chef-d’œuvre sans fin sous
2330 xte qu’il dépasse, d’autant plus qu’il s’agit ici d’ aborder son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de l’amour-passio
2331 agit ici d’aborder son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de l’amour-passion. Par bonheur, il se trouve que Musil a
2332 rder son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de l’amour-passion. Par bonheur, il se trouve que Musil a décrit cette d
2333 r son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de l’ amour-passion. Par bonheur, il se trouve que Musil a décrit cette disp
2334 e disposition para-mystique dans un langage plein de correspondances avec celui de mes analyses du Mythe, et d’une précisi
2335 ns un langage plein de correspondances avec celui de mes analyses du Mythe, et d’une précision si constante qu’elle me per
2336 pondances avec celui de mes analyses du Mythe, et d’ une précision si constante qu’elle me permettra, bien souvent, de subs
2337 si constante qu’elle me permettra, bien souvent, de substituer la citation au commentaire. Mais une chance plus bizarre v
2338 qu’elle me permettra, bien souvent, de substituer la citation au commentaire. Mais une chance plus bizarre vient servir mo
2339 t que Musil, non seulement touche à deux reprises le thème de l’amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir
2340 il, non seulement touche à deux reprises le thème de l’amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir une préfi
2341 non seulement touche à deux reprises le thème de l’ amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir une préfigur
2342 nfant, mais surtout veut y voir une préfiguration de l’amour interdit qui unira ses héros : Ulrich et Agathe, frère et sœu
2343 nt, mais surtout veut y voir une préfiguration de l’ amour interdit qui unira ses héros : Ulrich et Agathe, frère et sœur.
2344 dmirable coïncidence, qu’il faut bien attribuer à la logique du Mythe, en l’absence de tout autre élément qui autorise la
2345 ’il faut bien attribuer à la logique du Mythe, en l’ absence de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvr
2346 ien attribuer à la logique du Mythe, en l’absence de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvres à ce po
2347 , en l’absence de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’amb
2348 de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’ambition. Ulrich v
2349 omparaison de deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’ambition. Ulrich von X converse avec sa sœur Agathe, dont
2350 deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’ ambition. Ulrich von X converse avec sa sœur Agathe, dont il sent qu’i
2351 vec sa sœur Agathe, dont il sent qu’il commence à l’ aimer, et lui raconte, sans trop savoir pourquoi, ce souvenir : « C’ét
2352 monta, elle avait peut-être 12 ans, en compagnie d’ un père très jeune ou frère aîné. Sa façon d’entrer, de s’asseoir, de
2353 gnie d’un père très jeune ou frère aîné. Sa façon d’ entrer, de s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de
2354 père très jeune ou frère aîné. Sa façon d’entrer, de s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de deux parc
2355 e ou frère aîné. Sa façon d’entrer, de s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de deux parcours, c’était
2356 e s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’ argent de deux parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’affe
2357 ir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de deux parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’affectation p
2358 parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’ affectation puérile… Elle était merveilleusement belle : brune, des lè
2359 rveilleusement belle : brune, des lèvres pleines, de forts sourcils, un nez légèrement retroussé : une Polonaise noiraude
2360 olonaise noiraude peut-être, ou une Slave du Sud… D’ une pareille apparition, on peut tomber passionnément, mortellement am
2361 nnément, mortellement amoureux, sans que s’y mêle la moindre convoitise. Je me souviens d’avoir regardé timidement les aut
2362 ue s’y mêle la moindre convoitise. Je me souviens d’ avoir regardé timidement les autres voyageurs, parce que j’avais l’imp
2363 oitise. Je me souviens d’avoir regardé timidement les autres voyageurs, parce que j’avais l’impression que tout le monde m’
2364 imidement les autres voyageurs, parce que j’avais l’ impression que tout le monde m’avait fui. Puis je suis descendu derriè
2365 monde m’avait fui. Puis je suis descendu derrière la fillette, et je l’ai perdue dans la foule… — Comment accordes-tu cela
2366 Puis je suis descendu derrière la fillette, et je l’ ai perdue dans la foule… — Comment accordes-tu cela, dit Agathe, avec
2367 endu derrière la fillette, et je l’ai perdue dans la foule… — Comment accordes-tu cela, dit Agathe, avec le fait que l’amo
2368 ule… — Comment accordes-tu cela, dit Agathe, avec le fait que l’amour n’existe plus, que seules demeurent la sexualité et
2369 nt accordes-tu cela, dit Agathe, avec le fait que l’ amour n’existe plus, que seules demeurent la sexualité et la camarader
2370 t que l’amour n’existe plus, que seules demeurent la sexualité et la camaraderie ? — Cela ne s’accorde pas du tout ! s’écr
2371 existe plus, que seules demeurent la sexualité et la camaraderie ? — Cela ne s’accorde pas du tout ! s’écria Ulrich en ria
2372 du tout ! s’écria Ulrich en riant. » On voit que l’ amour-passion est seul en jeu, et que le seul exemple qu’en trouve le
2373 voit que l’amour-passion est seul en jeu, et que le seul exemple qu’en trouve le héros est celui de l’attrait « mortel »
2374 seul en jeu, et que le seul exemple qu’en trouve le héros est celui de l’attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre f
2375 e le seul exemple qu’en trouve le héros est celui de l’attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre fois, parlant encore
2376 e seul exemple qu’en trouve le héros est celui de l’ attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre fois, parlant encore av
2377 utre fois, parlant encore avec sa sœur des formes de l’amour « insaisissables » qui lui semblent d’ailleurs traduire « des
2378 e fois, parlant encore avec sa sœur des formes de l’ amour « insaisissables » qui lui semblent d’ailleurs traduire « des re
2379 duire « des relations déficientes et tendues avec le monde », Ulrich conte de nouveau l’histoire de « la femme la plus mer
2380 tendues avec le monde », Ulrich conte de nouveau l’ histoire de « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa r
2381 ec le monde », Ulrich conte de nouveau l’histoire de « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : « 
2382 monde », Ulrich conte de nouveau l’histoire de «  la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle
2383 Ulrich conte de nouveau l’histoire de « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle l’avait r
2384 illeuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle l’ avait ravi comme un poème d’amour écrit en secret, dont les allusions
2385 r sa route » : « Elle l’avait ravi comme un poème d’ amour écrit en secret, dont les allusions sont chargées d’un bonheur e
2386 ravi comme un poème d’amour écrit en secret, dont les allusions sont chargées d’un bonheur encore inconnu… — N’est-il pas c
2387 écrit en secret, dont les allusions sont chargées d’ un bonheur encore inconnu… — N’est-il pas contre nature de rapporter d
2388 heur encore inconnu… — N’est-il pas contre nature de rapporter de telles émotions à une enfant ? dit Agathe. — Seule une c
2389 nconnu… — N’est-il pas contre nature de rapporter de telles émotions à une enfant ? dit Agathe. — Seule une convoitise gro
2390 nt directe serait contre nature, répondit Ulrich. L’ homme qui en serait capable engagerait la créature, désarmée et inache
2391 Ulrich. L’homme qui en serait capable engagerait la créature, désarmée et inachevée encore, dans des histoires pour quoi
2392 lle n’est pas faite. Il devrait faire abstraction de l’immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa pass
2393 n’est pas faite. Il devrait faire abstraction de l’ immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa passion
2394 ite. Il devrait faire abstraction de l’immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa passion avec un part
2395 faire abstraction de l’immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa passion avec un partenaire muet et
2396 t et caché21… C’est une tout autre attitude, avec de tout autres suites ! » Et, comme il sent encore une sorte de réprobat
2397 res suites ! » Et, comme il sent encore une sorte de réprobation, jalouse peut-être, chez Agathe, il ajoute : « Si j’ai ra
2398 é cette histoire, c’est qu’elle est une préface à l’ amour fraternel ! » Je renonce à souligner les mots révélateurs dans l
2399 ce à l’amour fraternel ! » Je renonce à souligner les mots révélateurs dans le contexte de notre analyse : tout y passerait
2400 Je renonce à souligner les mots révélateurs dans le contexte de notre analyse : tout y passerait ! Non seulement ces deux
2401 à souligner les mots révélateurs dans le contexte de notre analyse : tout y passerait ! Non seulement ces deux pages se tr
2402 es se trouvent préfigurer une critique pénétrante de Lolita, mais elles introduisent un dialogue qui mène au cœur du drame
2403 ntroduisent un dialogue qui mène au cœur du drame de la passion : L’amour fraternel ? demanda Agathe, comme si elle enten
2404 oduisent un dialogue qui mène au cœur du drame de la passion : L’amour fraternel ? demanda Agathe, comme si elle entendai
2405 alogue qui mène au cœur du drame de la passion : L’ amour fraternel ? demanda Agathe, comme si elle entendait ce terme pou
2406 mière fois… Ulrich dit brusquement : — Celui dont les excitations les plus fortes sont liées à des expériences qui sont tou
2407 ch dit brusquement : — Celui dont les excitations les plus fortes sont liées à des expériences qui sont toutes d’une manièr
2408 rtes sont liées à des expériences qui sont toutes d’ une manière ou d’une autre impossibles, refuse les expériences possibl
2409 des expériences qui sont toutes d’une manière ou d’ une autre impossibles, refuse les expériences possibles ! Il se peut q
2410 d’une manière ou d’une autre impossibles, refuse les expériences possibles ! Il se peut que l’imagination soit une fuite d
2411 refuse les expériences possibles ! Il se peut que l’ imagination soit une fuite devant la vie, un refuge pour la lâcheté et
2412 l se peut que l’imagination soit une fuite devant la vie, un refuge pour la lâcheté et une caverne de vices, comme beaucou
2413 tion soit une fuite devant la vie, un refuge pour la lâcheté et une caverne de vices, comme beaucoup le prétendent. Je cro
2414 la vie, un refuge pour la lâcheté et une caverne de vices, comme beaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de la pe
2415 a lâcheté et une caverne de vices, comme beaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de la petite fille, et tous les a
2416 vices, comme beaucoup le prétendent. Je crois que l’ histoire de la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avo
2417 e beaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avons parlé, l
2418 eaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avons parlé, loin
2419 crois que l’histoire de la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avons parlé, loin de relever de la monstruo
2420 s exemples dont nous avons parlé, loin de relever de la monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une
2421 xemples dont nous avons parlé, loin de relever de la monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une in
2422 vons parlé, loin de relever de la monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une insubordination, un d
2423 s parlé, loin de relever de la monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une insubordination, un dési
2424 tion, un désir démesuré et démesurément passionné d’ amour ! L’expérience impossible dans laquelle s’engage Ulrich se prés
2425 sir démesuré et démesurément passionné d’amour ! L’ expérience impossible dans laquelle s’engage Ulrich se présente d’abor
2426 e Ulrich se présente d’abord à sa méditation sous la forme d’un besoin d’amour « délivré des contre-courants et des aversi
2427 se présente d’abord à sa méditation sous la forme d’ un besoin d’amour « délivré des contre-courants et des aversions socia
2428 d’abord à sa méditation sous la forme d’un besoin d’ amour « délivré des contre-courants et des aversions sociales et sexue
2429 es aversions sociales et sexuelles » : Il rêvait d’ une femme absolument inaccessible. Elle flottait devant ses yeux comme
2430 Elle flottait devant ses yeux comme ces journées d’ arrière-automne à la montagne où l’air a quelque chose d’exsangue, d’a
2431 t ses yeux comme ces journées d’arrière-automne à la montagne où l’air a quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que
2432 e ces journées d’arrière-automne à la montagne où l’ air a quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que les couleurs b
2433 re-automne à la montagne où l’air a quelque chose d’ exsangue, d’agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de
2434 la montagne où l’air a quelque chose d’exsangue, d’ agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la passion.
2435 quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle
2436 e, d’agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’ extrême de la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Ag
2437 sant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Agathe, retr
2438 t, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Agathe, retrouv
2439 ’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle l’ image de sa sœur Agathe, retrouvée après de longues années, et qui, fu
2440 de la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Agathe, retrouvée après de longues années, et qui, fuyant son
2441 e mêle l’image de sa sœur Agathe, retrouvée après de longues années, et qui, fuyant son mari, vient habiter le petit hôtel
2442 es années, et qui, fuyant son mari, vient habiter le petit hôtel rococo qu’il possède au milieu d’un beau parc, dans Vienn
2443 d’un beau parc, dans Vienne. Souvent, même dans les années où Ulrich avait cherché sa voie seul et non sans insolence, le
2444 avait cherché sa voie seul et non sans insolence, le mot de sœur avait été chargé pour lui d’une nostalgie vague, bien qu’
2445 herché sa voie seul et non sans insolence, le mot de sœur avait été chargé pour lui d’une nostalgie vague, bien qu’il n’eû
2446 solence, le mot de sœur avait été chargé pour lui d’ une nostalgie vague, bien qu’il n’eût jamais songé, alors, qu’il possé
2447 es phénomènes analogues sont fréquents. Dans plus d’ une existence, la sœur imaginaire n’est que la forme juvénile, insaisi
2448 logues sont fréquents. Dans plus d’une existence, la sœur imaginaire n’est que la forme juvénile, insaisissable, d’un beso
2449 lus d’une existence, la sœur imaginaire n’est que la forme juvénile, insaisissable, d’un besoin d’amour qui, plus tard, le
2450 naire n’est que la forme juvénile, insaisissable, d’ un besoin d’amour qui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d
2451 que la forme juvénile, insaisissable, d’un besoin d’ amour qui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d’un oiseau,
2452 nsaisissable, d’un besoin d’amour qui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d’un oiseau, d’un animal quelconque, o
2453 ui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d’ un oiseau, d’un animal quelconque, ou se tournera vers l’humanité et l
2454 , les rêves refroidis, se contentera d’un oiseau, d’ un animal quelconque, ou se tournera vers l’humanité et le prochain.
2455 seau, d’un animal quelconque, ou se tournera vers l’ humanité et le prochain. De Chateaubriand à d’Annunzio et à Thomas Ma
2456 mal quelconque, ou se tournera vers l’humanité et le prochain. De Chateaubriand à d’Annunzio et à Thomas Mann, en passant
2457 , ou se tournera vers l’humanité et le prochain. De Chateaubriand à d’Annunzio et à Thomas Mann, en passant par le romant
2458 rs l’humanité et le prochain. De Chateaubriand à d’ Annunzio et à Thomas Mann, en passant par le romantisme allemand, fran
2459 and à d’Annunzio et à Thomas Mann, en passant par le romantisme allemand, français et anglais, on sait assez la fortune li
2460 isme allemand, français et anglais, on sait assez la fortune littéraire de cette forme d’amour interdit, dont il serait cu
2461 s et anglais, on sait assez la fortune littéraire de cette forme d’amour interdit, dont il serait curieux de chercher pour
2462 n sait assez la fortune littéraire de cette forme d’ amour interdit, dont il serait curieux de chercher pourquoi l’époque o
2463 te forme d’amour interdit, dont il serait curieux de chercher pourquoi l’époque où se passe le roman de Musil — veille de
2464 rdit, dont il serait curieux de chercher pourquoi l’ époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — c
2465 curieux de chercher pourquoi l’époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les d
2466 e chercher pourquoi l’époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers p
2467 i l’époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente
2468 ’époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et
2469 se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et fascinant
2470 — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et fascinante histoire de la prise de co
2471 e 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et fascinante histoire de la prise de conscience, puis du choix
2472 rniers prestiges. La lente et fascinante histoire de la prise de conscience, puis du choix de cet amour, par deux êtres en
2473 ers prestiges. La lente et fascinante histoire de la prise de conscience, puis du choix de cet amour, par deux êtres en to
2474 histoire de la prise de conscience, puis du choix de cet amour, par deux êtres en tout point normaux, supérieurement intel
2475 rmaux, supérieurement intelligents, intégrés dans la vie sociale d’une capitale européenne mais irrités par son insignifia
2476 rement intelligents, intégrés dans la vie sociale d’ une capitale européenne mais irrités par son insignifiance, remplit la
2477 par son insignifiance, remplit la seconde partie de ce vaste roman. La réserve savante des descriptions, l’humour impitoy
2478 nce, remplit la seconde partie de ce vaste roman. La réserve savante des descriptions, l’humour impitoyable des réflexions
2479 vaste roman. La réserve savante des descriptions, l’ humour impitoyable des réflexions échangées par le frère et la sœur, l
2480 l’humour impitoyable des réflexions échangées par le frère et la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs n
2481 itoyable des réflexions échangées par le frère et la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies sp
2482 des réflexions échangées par le frère et la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies spirituelle
2483 ons échangées par le frère et la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies spirituelles composent
2484 la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies spirituelles composent un philtre d’une efficacité i
2485 eurs nostalgies spirituelles composent un philtre d’ une efficacité inégalée dans la littérature contemporaine. Ce n’est pa
2486 mposent un philtre d’une efficacité inégalée dans la littérature contemporaine. Ce n’est pas René et ce n’est pas Byron, c
2487 st pas décadent ni scandaleux. S’agirait-il moins d’ un inceste que des relations entre Animus et Anima, comme l’avancent d
2488 te que des relations entre Animus et Anima, comme l’ avancent des commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que de la passion
2489 t des commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que de la passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché europée
2490 es commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que de la passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché européenne
2491 s’agit, pour moi, que de la passion, c’est-à-dire d’ un secret fondamental de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que
2492 la passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la
2493 passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la « 
2494 d’un secret fondamental de la psyché européenne. L’ inceste n’est ici que la condition même de la « dernière histoire d’am
2495 de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la « dernière histoire d’amour possible », et d’une
2496 péenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la « dernière histoire d’amour possible », et d’une admirable analyse
2497 nne. L’inceste n’est ici que la condition même de la « dernière histoire d’amour possible », et d’une admirable analyse du
2498 i que la condition même de la « dernière histoire d’ amour possible », et d’une admirable analyse du spectre spirituel de l
2499 de la « dernière histoire d’amour possible », et d’ une admirable analyse du spectre spirituel de l’Occident. Voici la dia
2500 , et d’une admirable analyse du spectre spirituel de l’Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’
2501 t d’une admirable analyse du spectre spirituel de l’ Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’éla
2502 analyse du spectre spirituel de l’Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homm
2503 tre spirituel de l’Occident. Voici la dialectique d’ Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange,
2504 uel de l’Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’ Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devo
2505 Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aime
2506 la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’ élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, f
2507 ’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’ homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute
2508 apè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « A
2509 te entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une obj
2510 ’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’ aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une objectivité r
2511 i porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une objectivité relative,
2512 ’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une objectivité relative, il s’avoua que les re
2513 . « Avec une objectivité relative, il s’avoua que les relations entre Agathe et lui avaient comporté dès le début une bonne
2514 elations entre Agathe et lui avaient comporté dès le début une bonne dose d’aversion pour la société… » Et Musil, dans une
2515 lui avaient comporté dès le début une bonne dose d’ aversion pour la société… » Et Musil, dans une note pour l’un des chap
2516 porté dès le début une bonne dose d’aversion pour la société… » Et Musil, dans une note pour l’un des chapitres non termin
2517 e pour l’un des chapitres non terminés, ajoute : L’ homme qui tend à Dieu, selon Adler, est celui qui est privé de sens co
2518 tend à Dieu, selon Adler, est celui qui est privé de sens communautaire — selon Schleiermacher, celui qui est indifférent
2519 selon Schleiermacher, celui qui est indifférent à la morale… Je dois t’aimer (pense Agathe) parce que je ne puis aimer les
2520 t’aimer (pense Agathe) parce que je ne puis aimer les autres. Dieu et l’antisocial. Dès le début, son amour pour Ulrich a m
2521 e) parce que je ne puis aimer les autres. Dieu et l’ antisocial. Dès le début, son amour pour Ulrich a mobilisé son hostili
2522 puis aimer les autres. Dieu et l’antisocial. Dès le début, son amour pour Ulrich a mobilisé son hostilité à l’égard du mo
2523 ich a mobilisé son hostilité à l’égard du monde. Le moment négateur du monde et du social, inhérent à toute vraie passion
2524 ent brûler. Et ils croient découvrir, aux époques les plus différentes, que c’est l’état présent de la société qui condamne
2525 vrir, aux époques les plus différentes, que c’est l’ état présent de la société qui condamne la passion et rabat au mariage
2526 es les plus différentes, que c’est l’état présent de la société qui condamne la passion et rabat au mariage. Notre temps,
2527 les plus différentes, que c’est l’état présent de la société qui condamne la passion et rabat au mariage. Notre temps, qu
2528 e c’est l’état présent de la société qui condamne la passion et rabat au mariage. Notre temps, qui a probablement perdu l
2529 u mariage. Notre temps, qui a probablement perdu la notion de passion amoureuse, parce que celle-ci est plus religieuse q
2530 Notre temps, qui a probablement perdu la notion de passion amoureuse, parce que celle-ci est plus religieuse que sexuell
2531 -ci est plus religieuse que sexuelle, juge puéril de se préoccuper encore d’amour, mais voue tous ses efforts au mariage,
2532 que sexuelle, juge puéril de se préoccuper encore d’ amour, mais voue tous ses efforts au mariage, dont il analyse le proce
2533 voue tous ses efforts au mariage, dont il analyse le processus naturel avec une méticuleuse vigueur. Déjà alors étaient pa
2534 iculeuse vigueur. Déjà alors étaient parus nombre de ces livres qui parlent, avec la candeur loyale d’un maître de gymnast
2535 ient parus nombre de ces livres qui parlent, avec la candeur loyale d’un maître de gymnastique, des « révolutions de la vi
2536 de ces livres qui parlent, avec la candeur loyale d’ un maître de gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et v
2537 s qui parlent, avec la candeur loyale d’un maître de gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et veulent aider
2538 ale d’un maître de gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néan
2539 d’un maître de gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néanmoi
2540 évolutions de la vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néanmoins contents. L’homme et la femme n’y
2541 les hommes à être mariés, et néanmoins contents. L’ homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femell
2542 à être mariés, et néanmoins contents. L’homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femelle » ou enco
2543 L’homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femelle » ou encore « partenaires sexuels » et l’on bap
2544 ou femelle » ou encore « partenaires sexuels » et l’ on baptise « problème sexuel » l’ennui qu’il s’agit de bannir de leurs
2545 res sexuels » et l’on baptise « problème sexuel » l’ ennui qu’il s’agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de var
2546 baptise « problème sexuel » l’ennui qu’il s’agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de variantes physiques ou p
2547  problème sexuel » l’ennui qu’il s’agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de variantes physiques ou psychiques.
2548 agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de variantes physiques ou psychiques. Mais le besoin de passion, rencon
2549 spèce de variantes physiques ou psychiques. Mais le besoin de passion, rencontrant l’interdit, qui est l’antisocial par e
2550 ariantes physiques ou psychiques. Mais le besoin de passion, rencontrant l’interdit, qui est l’antisocial par excellence,
2551 ychiques. Mais le besoin de passion, rencontrant l’ interdit, qui est l’antisocial par excellence, projette immédiatement
2552 esoin de passion, rencontrant l’interdit, qui est l’ antisocial par excellence, projette immédiatement sur lui sa nostalgie
2553 ence, projette immédiatement sur lui sa nostalgie d’ un désir infini, quitte à nommer destin cette projection. C’est alors
2554 tte à nommer destin cette projection. C’est alors la dialectique de la pure passion tristanienne qui prend son essor : thè
2555 stin cette projection. C’est alors la dialectique de la pure passion tristanienne qui prend son essor : thèmes du regard,
2556 n cette projection. C’est alors la dialectique de la pure passion tristanienne qui prend son essor : thèmes du regard, de
2557 stanienne qui prend son essor : thèmes du regard, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs
2558 nienne qui prend son essor : thèmes du regard, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs re
2559 d son essor : thèmes du regard, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisè
2560 on essor : thèmes du regard, de la tempête, et de l’ épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisèren
2561 r : thèmes du regard, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisèrent, il n
2562 rd, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisèrent, il n’y eut plus entre e
2563 rtitude : c’est que tout était décidé et que tous les interdits, maintenant, leur étaient indifférents… Chacune de leurs re
2564 s, maintenant, leur étaient indifférents… Chacune de leurs respirations leur publiait leur connivence ; ils subissaient, e
2565 subissaient, en bravant autrui, ce besoin commun de se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà
2566 ant autrui, ce besoin commun de se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà tant de douceur que l
2567 autrui, ce besoin commun de se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà tant de douceur que les
2568 se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà tant de douceur que les images de l’accomplissement
2569 sir, mais le subir avait déjà tant de douceur que les images de l’accomplissement étaient bien près de se détacher d’eux et
2570 e subir avait déjà tant de douceur que les images de l’accomplissement étaient bien près de se détacher d’eux et les uniss
2571 ubir avait déjà tant de douceur que les images de l’ accomplissement étaient bien près de se détacher d’eux et les unissaie
2572 ’accomplissement étaient bien près de se détacher d’ eux et les unissaient déjà dans leur imagination, comme la tempête, de
2573 ssement étaient bien près de se détacher d’eux et les unissaient déjà dans leur imagination, comme la tempête, devant les v
2574 les unissaient déjà dans leur imagination, comme la tempête, devant les vagues, cravache un voile d’écume ; une exigence
2575 à dans leur imagination, comme la tempête, devant les vagues, cravache un voile d’écume ; une exigence plus forte encore le
2576 la tempête, devant les vagues, cravache un voile d’ écume ; une exigence plus forte encore leur commandait le calme, et il
2577  ; une exigence plus forte encore leur commandait le calme, et ils furent incapables de se toucher de nouveau. L’équivoqu
2578 eur commandait le calme, et ils furent incapables de se toucher de nouveau. L’équivoque essentielle entre l’amour projeté
2579 ils furent incapables de se toucher de nouveau. L’ équivoque essentielle entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de
2580 oucher de nouveau. L’équivoque essentielle entre l’ amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un
2581 essentielle entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un terme au désir, explique le ch
2582 lle entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’un
2583 entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’un obj
2584 ssession qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’un objet interdit, recréant sans cesse la distance nécessaire
2585 qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’ un objet interdit, recréant sans cesse la distance nécessaire à « l’am
2586 le choix d’un objet interdit, recréant sans cesse la distance nécessaire à « l’amour de loin » des troubadours. Mais quel
2587 t, recréant sans cesse la distance nécessaire à «  l’ amour de loin » des troubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir
2588 ant sans cesse la distance nécessaire à « l’amour de loin » des troubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir de l’au
2589 roubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir de l’autre, ou seulement Désir en soi ? Les héros de Musil en parlent av
2590 -il désir de l’autre, ou seulement Désir en soi ? Les héros de Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne
2591 de l’autre, ou seulement Désir en soi ? Les héros de Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne, voire u
2592 oi ? Les héros de Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne, voire un peu didactique par endroit : Dir
2593 es bras, alors que ce qu’on aime réellement c’est la personne provoquée par la passion, cette idole barbare, qui n’est pas
2594 n aime réellement c’est la personne provoquée par la passion, cette idole barbare, qui n’est pas la même ! — À t’entendre,
2595 ar la passion, cette idole barbare, qui n’est pas la même ! — À t’entendre, dit Agathe, il faudrait croire qu’on n’aime pa
2596 e, il faudrait croire qu’on n’aime pas réellement la personne réelle et qu’on aime réellement une personne irréelle ? — Là
2597 aime réellement une personne irréelle ? — Là est le nœud de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne ré
2598 ellement une personne irréelle ? — Là est le nœud de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doi
2599 ement une personne irréelle ? — Là est le nœud de l’ affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doit r
2600 éelle ? — Là est le nœud de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doit représenter la personne
2601 de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doit représenter la personne rêvée et même ne faire q
2602 s extérieurs, la personne réelle doit représenter la personne rêvée et même ne faire qu’un avec elle. D’où les innombrable
2603 personne rêvée et même ne faire qu’un avec elle. D’ où les innombrables confusions qui donnent au naïf commerce de l’amour
2604 onne rêvée et même ne faire qu’un avec elle. D’où les innombrables confusions qui donnent au naïf commerce de l’amour un ca
2605 ombrables confusions qui donnent au naïf commerce de l’amour un caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi les amant
2606 rables confusions qui donnent au naïf commerce de l’ amour un caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi les amants p
2607 caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi les amants passionnés en viennent toujours à invoquer le mythe platonicie
2608 amants passionnés en viennent toujours à invoquer le mythe platonicien des deux moitiés de l’être qui se cherchent : Ce d
2609 à invoquer le mythe platonicien des deux moitiés de l’être qui se cherchent : Ce désir d’un double de l’autre sexe qui n
2610 invoquer le mythe platonicien des deux moitiés de l’ être qui se cherchent : Ce désir d’un double de l’autre sexe qui nous
2611 ux moitiés de l’être qui se cherchent : Ce désir d’ un double de l’autre sexe qui nous ressemble absolument tout en étant
2612 e l’être qui se cherchent : Ce désir d’un double de l’autre sexe qui nous ressemble absolument tout en étant un autre, d’
2613 nous ressemble absolument tout en étant un autre, d’ une créature magique qui soit nous tout en possédant l’avantage, sur t
2614 créature magique qui soit nous tout en possédant l’ avantage, sur toutes nos imaginations, d’une existence autonome… on en
2615 ossédant l’avantage, sur toutes nos imaginations, d’ une existence autonome… on en retrouve des traces jusque dans les circ
2616 e autonome… on en retrouve des traces jusque dans les circonstances les plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout
2617 retrouve des traces jusque dans les circonstances les plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tou
2618 es jusque dans les circonstances les plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tout travesti, comm
2619 jusque dans les circonstances les plus banales de l’ amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tout travesti, comme d
2620 circonstances les plus banales de l’amour : dans l’ attrait lié à tout changement, à tout travesti, comme dans l’importanc
2621 ié à tout changement, à tout travesti, comme dans l’ importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les g
2622 ngement, à tout travesti, comme dans l’importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les i
2623 ment, à tout travesti, comme dans l’importance de l’ unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les impl
2624 travesti, comme dans l’importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passi
2625 vesti, comme dans l’importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions
2626 ans l’importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions amoureuses so
2627 ’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions amoureuses sont toutes liées au fai
2628 e la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions amoureuses sont toutes liées au fait qu’un être
2629 s liées au fait qu’un être s’imagine voir son moi le plus secret l’épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’i
2630 qu’un être s’imagine voir son moi le plus secret l’ épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusion que le
2631 gine voir son moi le plus secret l’épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusion que le Moi s’abolit dans
2632 e plus secret l’épier derrière le rideau des yeux d’ un autre. D’où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’in
2633 l’épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’ où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction q
2634 ier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’ illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction que ch
2635 rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction que chante le deuxièm
2636 où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit bri
2637 l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’ indistinction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit brilla
2638 it de l’indistinction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit brillante enferme en ses bras maternels toutes les
2639 inction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit brillante enferme en ses bras maternels toutes les contradiction
2640 it brillante enferme en ses bras maternels toutes les contradictions, et sur son cœur, il n’est plus de parole vraie ou fau
2641 es contradictions, et sur son cœur, il n’est plus de parole vraie ou fausse, chacune étant, hors de l’obscur, l’incomparab
2642 de parole vraie ou fausse, chacune étant, hors de l’ obscur, l’incomparable naissance de l’esprit, celle que l’homme connaî
2643 vraie ou fausse, chacune étant, hors de l’obscur, l’ incomparable naissance de l’esprit, celle que l’homme connaît dans l’i
2644 étant, hors de l’obscur, l’incomparable naissance de l’esprit, celle que l’homme connaît dans l’invention d’une pensée… Da
2645 nt, hors de l’obscur, l’incomparable naissance de l’ esprit, celle que l’homme connaît dans l’invention d’une pensée… Dans
2646 , l’incomparable naissance de l’esprit, celle que l’ homme connaît dans l’invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi
2647 sance de l’esprit, celle que l’homme connaît dans l’ invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne retient rien en l
2648 sprit, celle que l’homme connaît dans l’invention d’ une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne retient rien en lui-même… le
2649 dans l’invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne retient rien en lui-même… le Soi-même exalté rayonne dans un o
2650 ces nuits-là, le Moi ne retient rien en lui-même… le Soi-même exalté rayonne dans un oubli infini de soi-même… » Mais Agat
2651 … le Soi-même exalté rayonne dans un oubli infini de soi-même… » Mais Agathe dit un peu plus tard : « Pourquoi ne connais-
2652 qui, au dernier moment, nous sépare ? Mais ici, le roman de Musil s’engage dans deux voies divergentes : il nous en rest
2653 dernier moment, nous sépare ? Mais ici, le roman de Musil s’engage dans deux voies divergentes : il nous en reste des fra
2654 ement poussés, inconciliables. Première version : le frère et la sœur cèdent à leur amour, réfugiés sans passeports dans u
2655 s, inconciliables. Première version : le frère et la sœur cèdent à leur amour, réfugiés sans passeports dans une île de l’
2656 ns passeports dans une île de l’Adriatique. Notes de Musil, pour un chapitre intitulé Le Voyage au Paradis : C’est notre
2657 atique. Notes de Musil, pour un chapitre intitulé Le Voyage au Paradis : C’est notre destin : peut-être aimons-nous ce qu
2658 est interdit. Mais nous ne nous tuerons pas avant d’ avoir fait une tentative extrême. Le monde est fugace, fluide : fais c
2659 ons pas avant d’avoir fait une tentative extrême. Le monde est fugace, fluide : fais ce que veux… Un homme ne va jamais si
2660 enant sur un haut balcon, entrelacés et enlacés à l’ indicible comme deux amants qui, l’instant d’après, se précipiteront d
2661 s et enlacés à l’indicible comme deux amants qui, l’ instant d’après, se précipiteront dans le vide. Ils se précipitèrent.
2662 nts qui, l’instant d’après, se précipiteront dans le vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta. L’instant demeura i
2663 cipiteront dans le vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta. L’instant demeura immobile, sans monter ni descendre.
2664 nt dans le vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta. L’instant demeura immobile, sans monter ni descendre. Agathe e
2665 vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta. L’ instant demeura immobile, sans monter ni descendre. Agathe et Ulrich r
2666 nt un bonheur dont ils ne savaient pas si c’était de la tristesse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’exception
2667 un bonheur dont ils ne savaient pas si c’était de la tristesse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’exceptionnel
2668 e savaient pas si c’était de la tristesse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’exceptionnel retint leurs larmes…
2669 si c’était de la tristesse ; seule la conviction d’ être élus pour vivre l’exceptionnel retint leurs larmes… Avec les form
2670 esse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’ exceptionnel retint leurs larmes… Avec les formes limitatives s’étaien
2671 ur vivre l’exceptionnel retint leurs larmes… Avec les formes limitatives s’étaient perdues toutes les limites et, comme ils
2672 c les formes limitatives s’étaient perdues toutes les limites et, comme ils ne percevaient plus aucune séparation, ni en eu
2673 evaient plus aucune séparation, ni en eux ni dans les choses, ils ne formaient plus qu’un seul être. Mais cet accomplissem
2674 s qu’un seul être. Mais cet accomplissement dans l’ Ile, symbolique de l’abolition du social, dévoile l’échec fondamental
2675 Mais cet accomplissement dans l’Ile, symbolique de l’abolition du social, dévoile l’échec fondamental de toute passion :
2676 ais cet accomplissement dans l’Ile, symbolique de l’ abolition du social, dévoile l’échec fondamental de toute passion : E
2677 Ile, symbolique de l’abolition du social, dévoile l’ échec fondamental de toute passion : Entre deux êtres isolés, il n’y
2678 ’abolition du social, dévoile l’échec fondamental de toute passion : Entre deux êtres isolés, il n’y a pas d’amour possib
2679 passion : Entre deux êtres isolés, il n’y a pas d’ amour possible » reconnaît Ulrich. « Un amour peut naître par défi, il
2680 amour peut naître par défi, il ne peut être fait de défi. Il faut qu’il soit inséré dans une société. Il n’est pas un con
2681 inséré dans une société. Il n’est pas un contenu de vie, mais une négation, une exception faite à tous les contenus de vi
2682 ie, mais une négation, une exception faite à tous les contenus de vie. Or il faut à une exception quelque chose dont elle s
2683 négation, une exception faite à tous les contenus de vie. Or il faut à une exception quelque chose dont elle soit l’except
2684 faut à une exception quelque chose dont elle soit l’ exception. On ne peut vivre d’une négation pure. Sous une forme intel
2685 hose dont elle soit l’exception. On ne peut vivre d’ une négation pure. Sous une forme intellectualisée — il s’agit de sim
2686 ure. Sous une forme intellectualisée — il s’agit de simples notes pour une suite à écrire — Musil transpose ici l’épisode
2687 tes pour une suite à écrire — Musil transpose ici l’ épisode des amants légendaires bannis dans la forêt du Morois : le phi
2688 ici l’épisode des amants légendaires bannis dans la forêt du Morois : le philtre ayant cessé d’agir après trois ans, ils
2689 ants légendaires bannis dans la forêt du Morois : le philtre ayant cessé d’agir après trois ans, ils découvrent que le mon
2690 dans la forêt du Morois : le philtre ayant cessé d’ agir après trois ans, ils découvrent que le monde existe encore et les
2691 cessé d’agir après trois ans, ils découvrent que le monde existe encore et les appelle… « Deh ! dit Tristan, quelle dépar
2692 ans, ils découvrent que le monde existe encore et les appelle… « Deh ! dit Tristan, quelle départie ! ». Mais il y a plus.
2693 t Tristan, quelle départie ! ». Mais il y a plus. La lucidité de Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détr
2694 uelle départie ! ». Mais il y a plus. La lucidité de Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la p
2695 il y a plus. La lucidité de Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la passion ne conduit pas à l
2696 Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut repr
2697 ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut reprendre ses droit
2698 man et la détruit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’amour i
2699 truit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’amour interdit écho
2700 à la mort, si le Jour peut reprendre ses droits, l’ expérience de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dan
2701 i le Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse p
2702 e Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’ amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse psyc
2703 its, l’expérience de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et d
2704 ce de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’es
2705 interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’ analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’est pourquoi Mus
2706 réalité, et le Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’est pourquoi Musil semble bien avoir éca
2707 semble bien avoir écarté cette fin-là, conforme à la logique du Mythe, pour s’engager dans la voie difficile d’une recherc
2708 nforme à la logique du Mythe, pour s’engager dans la voie difficile d’une recherche de l’amour mystique : c’est ce qu’il n
2709 e du Mythe, pour s’engager dans la voie difficile d’ une recherche de l’amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne mill
2710 s’engager dans la voie difficile d’une recherche de l’amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’acce
2711 engager dans la voie difficile d’une recherche de l’ amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’accessi
2712 herche de l’amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’accession à l’« autre vie », à l’état d’amour p
2713 que : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’ accession à l’« autre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase d’un amo
2714 qu’il nomme le règne millénaire ou l’accession à l’ « autre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase d’un amour non plus ég
2715 ne millénaire ou l’accession à l’« autre vie », à l’ état d’amour pur, à l’extase d’un amour non plus égocentrique, mais bi
2716 énaire ou l’accession à l’« autre vie », à l’état d’ amour pur, à l’extase d’un amour non plus égocentrique, mais bien allo
2717 ession à l’« autre vie », à l’état d’amour pur, à l’ extase d’un amour non plus égocentrique, mais bien allocentrique : « N
2718 l’« autre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase d’ un amour non plus égocentrique, mais bien allocentrique : « N’avoir pl
2719 ntrique, mais bien allocentrique : « N’avoir plus de centre du tout, participer au monde sans réserve, sans rien garder po
2720 ien garder pour soi, au sommet, cesser simplement d’ être. » Cette attitude, qui rejoint le détachement bouddhique, mais qu
2721 simplement d’être. » Cette attitude, qui rejoint le détachement bouddhique, mais qui pourrait aussi manifester la rédempt
2722 nt bouddhique, mais qui pourrait aussi manifester la rédemption de la passion par l’amour vrai, est décrite au somptueux c
2723 mais qui pourrait aussi manifester la rédemption de la passion par l’amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitu
2724 is qui pourrait aussi manifester la rédemption de la passion par l’amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitulé
2725 aussi manifester la rédemption de la passion par l’ amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitulé Souffles d’un j
2726 t décrite au somptueux chapitre intitulé Souffles d’ un jour d’été. Il ne s’y passe rien qu’une longue conversation entre l
2727 au somptueux chapitre intitulé Souffles d’un jour d’ été. Il ne s’y passe rien qu’une longue conversation entre le frère et
2728 e s’y passe rien qu’une longue conversation entre le frère et la sœur qui s’aiment, dans leur jardin où choit sans fin du
2729 rien qu’une longue conversation entre le frère et la sœur qui s’aiment, dans leur jardin où choit sans fin du haut des arb
2730 r jardin où choit sans fin du haut des arbres sur le vert assombri des pelouses le fleuve silencieux d’une neige de fleurs
2731 haut des arbres sur le vert assombri des pelouses le fleuve silencieux d’une neige de fleurs. À ce point, la passion fait
2732 e vert assombri des pelouses le fleuve silencieux d’ une neige de fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence,
2733 bri des pelouses le fleuve silencieux d’une neige de fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence, la souffranc
2734 uve silencieux d’une neige de fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence, la souffrance du désir à l’extase p
2735 ge de fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence, la souffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi le
2736 À ce point, la passion fait place à la présence, la souffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi le roman au poèm
2737 ait place à la présence, la souffrance du désir à l’ extase partagée — mais aussi le roman au poème. Quelques instants avan
2738 ffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi le roman au poème. Quelques instants avant sa mort, Musil travaillait à
2739 llait à ce chapitre, qui eût été, selon certains, le couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique
2740 tre, qui eût été, selon certains, le couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la pla
2741 , qui eût été, selon certains, le couronnement de l’ œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place
2742 selon certains, le couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la
2743 le couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortell
2744 couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle.
2745 i le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’a
2746 in clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne é
2747 clos de la présence mystique eût pris la place de l’ Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébau
2748 e la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fû
2749 a présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût d
2750 pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers D
2751 e de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers Dieu » auquel font all
2752 e la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers Dieu » auquel font allusi
2753 oyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers Dieu » auquel font allusion plusieurs notes pour le liv
2754 Dieu » auquel font allusion plusieurs notes pour le livre. Au terme d’un périple romanesque où tous les thèmes constants
2755 allusion plusieurs notes pour le livre. Au terme d’ un périple romanesque où tous les thèmes constants de la passion sont
2756 e livre. Au terme d’un périple romanesque où tous les thèmes constants de la passion sont apparus et ont grandi l’un après
2757 n périple romanesque où tous les thèmes constants de la passion sont apparus et ont grandi l’un après l’autre, pour s’évan
2758 ériple romanesque où tous les thèmes constants de la passion sont apparus et ont grandi l’un après l’autre, pour s’évanoui
2759 e comme des îles dépassées, ce Jardin clos serait l’ Ithaque d’une moderne Odyssée spirituelle. Mais cette présence heureus
2760 s îles dépassées, ce Jardin clos serait l’Ithaque d’ une moderne Odyssée spirituelle. Mais cette présence heureuse dans l’a
2761 ée spirituelle. Mais cette présence heureuse dans l’ amour partagé n’évoque-t-elle pas aussi un mystère plus prochain, une
2762 si un mystère plus prochain, une autre rédemption de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait
2763 un mystère plus prochain, une autre rédemption de l’ éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il
2764 plus prochain, une autre rédemption de l’éros par l’ Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le
2765 ain, une autre rédemption de l’éros par l’Agapè ? L’ interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le travesti
2766 tion de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconsc
2767 n de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’ amour sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconscien
2768 fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconscient, j’en suis sûr — d’un amour trop r
2769 avesti — tout à fait inconscient, j’en suis sûr — d’ un amour trop réel pour oser dire son nom dans un roman ? L’amour heur
2770 trop réel pour oser dire son nom dans un roman ? L’ amour heureux n’a pas d’histoire, chacun sait cela depuis qu’on écrit
2771 e son nom dans un roman ? L’amour heureux n’a pas d’ histoire, chacun sait cela depuis qu’on écrit des romans et qui passio
2772 ent. Mais cette convention littéraire, condamnant le mariage accompli, n’est-elle pas un tabou bien autrement redoutable,
2773 s un tabou bien autrement redoutable, aux yeux de l’ écrivain et du lecteur, que toute espèce d’inceste ou de passion maudi
2774 eux de l’écrivain et du lecteur, que toute espèce d’ inceste ou de passion maudite ? L’érotique du mariage est une terre in
2775 vain et du lecteur, que toute espèce d’inceste ou de passion maudite ? L’érotique du mariage est une terre inconnue pour l
2776 ue toute espèce d’inceste ou de passion maudite ? L’ érotique du mariage est une terre inconnue pour la littérature occiden
2777 L’érotique du mariage est une terre inconnue pour la littérature occidentale. Il se peut que Musil, à son insu, l’ait appr
2778 re occidentale. Il se peut que Musil, à son insu, l’ ait approchée plus que nul autre. Je signale au génie de demain ce pré
2779 approchée plus que nul autre. Je signale au génie de demain ce précurseur considérable, que sa lucidité a seule retenu d’a
2780 seur considérable, que sa lucidité a seule retenu d’ achever l’un des plus beaux romans de l’Europe de naguère. IVLa pas
2781 seule retenu d’achever l’un des plus beaux romans de l’Europe de naguère. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’
2782 le retenu d’achever l’un des plus beaux romans de l’ Europe de naguère. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’une
2783 d’achever l’un des plus beaux romans de l’Europe de naguère. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’une enquête
2784 re. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’ une enquête récente, conduite dans le public américain, que les préfér
2785 Il résulte d’une enquête récente, conduite dans le public américain, que les préférences du grand nombre vont aux romans
2786 e récente, conduite dans le public américain, que les préférences du grand nombre vont aux romans écrits à la première pers
2787 que « chacun a vécus ou pourrait vivre », évitant l’ exotisme, louant le way of life américain et confirmant sa morale opti
2788 s ou pourrait vivre », évitant l’exotisme, louant le way of life américain et confirmant sa morale optimiste. Tels étant l
2789 ain et confirmant sa morale optimiste. Tels étant les goûts du public, telles seraient donc, selon l’enquête, les condition
2790 les goûts du public, telles seraient donc, selon l’ enquête, les conditions requises pour un succès de vente. En même temp
2791 du public, telles seraient donc, selon l’enquête, les conditions requises pour un succès de vente. En même temps paraissaie
2792 l’enquête, les conditions requises pour un succès de vente. En même temps paraissaient à New York deux romans écrits par d
2793 l’autre des sentiments et obsessions que bien peu d’ hommes et moins encore de femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un ra
2794 obsessions que bien peu d’hommes et moins encore de femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un raillant cruellement le way
2795 vivre aux États-Unis ; l’un raillant cruellement le way of life américain, l’autre l’ignorant parfaitement ; tous les deu
2796 ant cruellement le way of life américain, l’autre l’ ignorant parfaitement ; tous les deux s’achevant sur un échec tragique
2797 américain, l’autre l’ignorant parfaitement ; tous les deux s’achevant sur un échec tragique, et condamnant implicitement la
2798 ur un échec tragique, et condamnant implicitement la société qui écrase le personnage central. Or, dans la liste des best-
2799 et condamnant implicitement la société qui écrase le personnage central. Or, dans la liste des best-sellers américains, ce
2800 ociété qui écrase le personnage central. Or, dans la liste des best-sellers américains, ces deux romans se disputent depui
2801 leurs que cette fortune subite (réduisant à néant les dires d’experts) soit le seul trait commun aux deux ouvrages : elle m
2802 cette fortune subite (réduisant à néant les dires d’ experts) soit le seul trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraî
2803 bite (réduisant à néant les dires d’experts) soit le seul trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraît d’autant plus
2804 trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraît d’ autant plus surprenante. Je vois bien qu’on peut l’attribuer à des mot
2805 ’autant plus surprenante. Je vois bien qu’on peut l’ attribuer à des motifs accidentels et différents, scandale moral dans
2806 fs accidentels et différents, scandale moral dans le cas de Lolita, manifestation politique dans le cas du Docteur Jivago.
2807 dentels et différents, scandale moral dans le cas de Lolita, manifestation politique dans le cas du Docteur Jivago. Mais c
2808 ns le cas de Lolita, manifestation politique dans le cas du Docteur Jivago. Mais cela n’explique pas tout, même si c’est v
2809 t, même si c’est vrai, ce dont je doute. Pourquoi l’ enquête est-elle muette sur ce qui fait depuis des siècles (depuis le
2810 muette sur ce qui fait depuis des siècles (depuis le xiie siècle exactement) qu’un roman soit vraiment un roman, et nous
2811 roman soit vraiment un roman, et nous passionne ? Les préférences qu’avoue le public interrogé devraient le porter, si l’on
2812 man, et nous passionne ? Les préférences qu’avoue le public interrogé devraient le porter, si l’on en croit l’enquête, ver
2813 références qu’avoue le public interrogé devraient le porter, si l’on en croit l’enquête, vers une version américaine du « 
2814 avoue le public interrogé devraient le porter, si l’ on en croit l’enquête, vers une version américaine du « réalisme socia
2815 c interrogé devraient le porter, si l’on en croit l’ enquête, vers une version américaine du « réalisme socialiste », d’où
2816 ne version américaine du « réalisme socialiste », d’ où l’amour-passion est exclu. Or je vois triompher dans ce même public
2817 rsion américaine du « réalisme socialiste », d’où l’ amour-passion est exclu. Or je vois triompher dans ce même public deux
2818 je vois triompher dans ce même public deux romans de l’amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simplem
2819 vois triompher dans ce même public deux romans de l’ amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simplement
2820 romans de l’amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’ un refoulement ? Ou simplement que les questions posées suggéraient de
2821 qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simplement que les questions posées suggéraient des réponses conformes aux préjugés du m
2822 ses conformes aux préjugés du magazine qui a fait l’ enquête ? Ce qui est sûr, c’est que l’amour-passion demeure mal vu, ma
2823 qui a fait l’enquête ? Ce qui est sûr, c’est que l’ amour-passion demeure mal vu, mais n’en fascine que mieux l’homme et l
2824 ssion demeure mal vu, mais n’en fascine que mieux l’ homme et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de
2825 re mal vu, mais n’en fascine que mieux l’homme et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’éducation
2826 et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mari
2827 du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mariage dès les
2828 xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’ éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mariage dès les ba
2829 nonobstant les progrès de l’éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’école primaire.
2830 elle et la préparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’école primaire. Cependant, l’attribution du prix Nobel aya
2831 préparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’école primaire. Cependant, l’attribution du prix Nobel ayant fait d
2832 éparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’ école primaire. Cependant, l’attribution du prix Nobel ayant fait du D
2833 age dès les bancs de l’école primaire. Cependant, l’ attribution du prix Nobel ayant fait du Docteur Jivago l’objet d’une p
2834 bution du prix Nobel ayant fait du Docteur Jivago l’ objet d’une polémique mondiale où l’URSS et l’Ouest s’affrontent une f
2835 u prix Nobel ayant fait du Docteur Jivago l’objet d’ une polémique mondiale où l’URSS et l’Ouest s’affrontent une fois de p
2836 octeur Jivago l’objet d’une polémique mondiale où l’ URSS et l’Ouest s’affrontent une fois de plus, pour des raisons, d’ail
2837 ago l’objet d’une polémique mondiale où l’URSS et l’ Ouest s’affrontent une fois de plus, pour des raisons, d’ailleurs, qui
2838 , d’ailleurs, qui ne sont pas dans ce livre, plus d’ un lecteur sera sincèrement choqué de m’en voir parler comme d’un roma
2839 livre, plus d’un lecteur sera sincèrement choqué de m’en voir parler comme d’un roman d’amour. À vrai dire, ma thèse va p
2840 sera sincèrement choqué de m’en voir parler comme d’ un roman d’amour. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est « l’affai
2841 ement choqué de m’en voir parler comme d’un roman d’ amour. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est « l’affaire Pasterna
2842 our. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est «  l’ affaire Pasternak » dans son ensemble, j’entends le drame entre l’aute
2843 ’affaire Pasternak » dans son ensemble, j’entends le drame entre l’auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré d
2844 nak » dans son ensemble, j’entends le drame entre l’ auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lu
2845 son ensemble, j’entends le drame entre l’auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lui-même, qu
2846 tends le drame entre l’auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lui-même, que j’interprète comm
2847 e peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lui-même, que j’interprète comme une affaire d’amour-passion. V
2848 oman lui-même, que j’interprète comme une affaire d’ amour-passion. Voyons les faits. Pasternak écrit un énorme roman (dont
2849 erprète comme une affaire d’amour-passion. Voyons les faits. Pasternak écrit un énorme roman (dont une partie seulement ser
2850 dont une partie seulement sera publiée) décrivant les prodromes de la révolution russe, puis les luttes des années héroïque
2851 e seulement sera publiée) décrivant les prodromes de la révolution russe, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la
2852 eulement sera publiée) décrivant les prodromes de la révolution russe, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la NE
2853 rivant les prodromes de la révolution russe, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre p
2854 se, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre parti pour les vertus des Rouges contre l
2855 jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre parti pour les vertus des Rouges contre les vices des Blancs. Il est normal que le r
2856 s prendre parti pour les vertus des Rouges contre les vices des Blancs. Il est normal que le régime, étant ce qu’il est, co
2857 es contre les vices des Blancs. Il est normal que le régime, étant ce qu’il est, condamne ce livre. Il est normal que le r
2858 e qu’il est, condamne ce livre. Il est normal que le roman condamné ne puisse paraître qu’en Europe. Il est normal que le
2859 e puisse paraître qu’en Europe. Il est normal que le jury du prix Nobel le couronne parce que c’est un beau livre et parce
2860 n Europe. Il est normal que le jury du prix Nobel le couronne parce que c’est un beau livre et parce que son auteur est re
2861 uteur est resté un homme libre. Il est normal que l’ URSS, au lieu de l’interpréter comme un hommage rendu à son libéralism
2862 homme libre. Il est normal que l’URSS, au lieu de l’ interpréter comme un hommage rendu à son libéralisme, voie dans ce ges
2863 este une offense à son autorité. Normal enfin que le syndicat des écrivains déguise en loyauté sa jalousie et rejette le g
2864 rivains déguise en loyauté sa jalousie et rejette le glorieux confrère en le couvrant d’insultes officielles. Dans le conc
2865 té sa jalousie et rejette le glorieux confrère en le couvrant d’insultes officielles. Dans le concert mondial qui s’ensuit
2866 ie et rejette le glorieux confrère en le couvrant d’ insultes officielles. Dans le concert mondial qui s’ensuit, hommages e
2867 frère en le couvrant d’insultes officielles. Dans le concert mondial qui s’ensuit, hommages en Occident, outrages en URSS
2868 hommages en Occident, outrages en URSS et lettres de cosaques zaporogues au Kremlin, tout est scandaleusement normal, jusq
2869 est scandaleusement normal, jusque-là. Mais voici l’ insolite : les autorités soviétiques ayant annoncé qu’elles ne mettrai
2870 sement normal, jusque-là. Mais voici l’insolite : les autorités soviétiques ayant annoncé qu’elles ne mettraient aucun obst
2871 é qu’elles ne mettraient aucun obstacle au départ de l’écrivain — ce qui laissait prévoir un décret d’expulsion — Boris Pa
2872 u’elles ne mettraient aucun obstacle au départ de l’ écrivain — ce qui laissait prévoir un décret d’expulsion — Boris Paste
2873 de l’écrivain — ce qui laissait prévoir un décret d’ expulsion — Boris Pasternak adresse au Maître de la Russie une lettre
2874 au Maître de la Russie une lettre pathétique dont l’ essentiel tient en ces deux phrases : « Le départ hors des frontières
2875 ue dont l’essentiel tient en ces deux phrases : «  Le départ hors des frontières de ma patrie équivaudrait pour moi à la mo
2876 es deux phrases : « Le départ hors des frontières de ma patrie équivaudrait pour moi à la mort, et c’est pourquoi je vous
2877 s frontières de ma patrie équivaudrait pour moi à la mort, et c’est pourquoi je vous supplie de ne pas prendre à mon égard
2878 moi à la mort, et c’est pourquoi je vous supplie de ne pas prendre à mon égard cette mesure extrême… J’insiste, la main s
2879 ndre à mon égard cette mesure extrême… J’insiste, la main sur le cœur, que j’ai contribué à la littérature soviétique et q
2880 gard cette mesure extrême… J’insiste, la main sur le cœur, que j’ai contribué à la littérature soviétique et que je puis e
2881 nsiste, la main sur le cœur, que j’ai contribué à la littérature soviétique et que je puis encore lui être utile. » Il a r
2882 que je puis encore lui être utile. » Il a refusé le Prix, il est prêt à renier ce qui déplaît au régime dans son livre, p
2883 ui déplaît au régime dans son livre, pourvu qu’on le laisse, lui, Pasternak, en communion avec son peuple. Comment compren
2884 peuple. Comment comprendre cette démarche, venant d’ un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ? Le peuple russe condamn
2885 arche, venant d’un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ? Le peuple russe condamne Pasternak pour avoir mal parlé des
2886 d’un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ? Le peuple russe condamne Pasternak pour avoir mal parlé des commissaires
2887 avoir mal parlé des commissaires. Mais Pasternak les attaquait pour avoir trahi le peuple russe. Si maintenant il les appr
2888 es. Mais Pasternak les attaquait pour avoir trahi le peuple russe. Si maintenant il les approuve afin de rentrer dans la f
2889 our avoir trahi le peuple russe. Si maintenant il les approuve afin de rentrer dans la faveur publique, n’est-ce pas lui qu
2890 i maintenant il les approuve afin de rentrer dans la faveur publique, n’est-ce pas lui qui trahit le peuple ? Ce serait le
2891 s la faveur publique, n’est-ce pas lui qui trahit le peuple ? Ce serait le cas, en effet, si Le Docteur Jivago était un ac
2892 n’est-ce pas lui qui trahit le peuple ? Ce serait le cas, en effet, si Le Docteur Jivago était un acte politique, comme on
2893 trahit le peuple ? Ce serait le cas, en effet, si Le Docteur Jivago était un acte politique, comme on a voulu le croire de
2894 Jivago était un acte politique, comme on a voulu le croire de part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’une logiqu
2895 ait un acte politique, comme on a voulu le croire de part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’une logique totaleme
2896 politique, comme on a voulu le croire de part et d’ autre. Sensible à la présence cachée d’une logique totalement différen
2897 a voulu le croire de part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’une logique totalement différente de celle qui dict
2898 de part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’ une logique totalement différente de celle qui dicte normalement les p
2899 ésence cachée d’une logique totalement différente de celle qui dicte normalement les prises de position et gestes politiqu
2900 alement différente de celle qui dicte normalement les prises de position et gestes politiques, mais n’ayant encore lu, lors
2901 férente de celle qui dicte normalement les prises de position et gestes politiques, mais n’ayant encore lu, lorsque éclata
2902 olitiques, mais n’ayant encore lu, lorsque éclata la crise, que les cent premières pages du roman, je me disais : — Tout s
2903 s n’ayant encore lu, lorsque éclata la crise, que les cent premières pages du roman, je me disais : — Tout se passe comme s
2904 interdite ; comme s’il préférait tout, y compris le reniement, à se voir séparé de l’objet de son amour, dût-il vivre aup
2905 it tout, y compris le reniement, à se voir séparé de l’objet de son amour, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humi
2906 tout, y compris le reniement, à se voir séparé de l’ objet de son amour, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humilié
2907 compris le reniement, à se voir séparé de l’objet de son amour, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humilié et sans
2908 nce humilié et sans espoir. Mais quelle peut être la nature de cette « Iseut » inaccessible, dont il semble être le Trista
2909 é et sans espoir. Mais quelle peut être la nature de cette « Iseut » inaccessible, dont il semble être le Tristan ? Et que
2910 cette « Iseut » inaccessible, dont il semble être le Tristan ? Et quel est le roi Marc qui l’en sépare ? Je me mis à lire
2911 ble, dont il semble être le Tristan ? Et quel est le roi Marc qui l’en sépare ? Je me mis à lire plus avant. Une jeune fil
2912 ble être le Tristan ? Et quel est le roi Marc qui l’ en sépare ? Je me mis à lire plus avant. Une jeune fille, Lara, éveill
2913 à lire plus avant. Une jeune fille, Lara, éveille la nostalgie du docteur Jivago, qu’elle soigne dans un hôpital, mais ell
2914 le épouse un révolutionnaire et disparaît. Jivago la retrouve beaucoup plus tard. Leur amour se déclare. Liaison clandesti
2915 ison clandestine. Ils sont de nouveau séparés par les péripéties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans
2916 e. Ils sont de nouveau séparés par les péripéties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison pe
2917 Ils sont de nouveau séparés par les péripéties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison perdu
2918 r les péripéties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison perdue au fond des bois où Jivago s
2919 péties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison perdue au fond des bois où Jivago se cache, tr
2920 e au fond des bois où Jivago se cache, traqué par la nouvelle police d’un régime qu’il a pourtant servi. On leur offre un
2921 où Jivago se cache, traqué par la nouvelle police d’ un régime qu’il a pourtant servi. On leur offre un moyen clandestin de
2922 pourtant servi. On leur offre un moyen clandestin de sortir de Russie : Jivago refuse. Lara lui est enlevée par un puissan
2923 ervi. On leur offre un moyen clandestin de sortir de Russie : Jivago refuse. Lara lui est enlevée par un puissant politici
2924 ra lui est enlevée par un puissant politicien qui l’ avait séduite quand elle était encore « une gamine ». Le docteur réuss
2925 t séduite quand elle était encore « une gamine ». Le docteur réussit à rejoindre Moscou, où il vit misérable et caché. Il
2926 épouse sans amour une jeune fille qui s’occupait de son ménage, puis la quitte et meurt dans la foule. Inexplicablement r
2927 ne jeune fille qui s’occupait de son ménage, puis la quitte et meurt dans la foule. Inexplicablement reparue à cette heure
2928 upait de son ménage, puis la quitte et meurt dans la foule. Inexplicablement reparue à cette heure, Lara vient pleurer sur
2929 e peu après, et va mourir en Sibérie. Ainsi, tous les moments de la Légende transparaissent et se recomposent l’un après l’
2930 et va mourir en Sibérie. Ainsi, tous les moments de la Légende transparaissent et se recomposent l’un après l’autre, avec
2931 va mourir en Sibérie. Ainsi, tous les moments de la Légende transparaissent et se recomposent l’un après l’autre, avec un
2932 ès l’autre, avec une mystérieuse précision. Iseut la guérisseuse, la nostalgie lointaine, la maîtresse clandestine, interd
2933 une mystérieuse précision. Iseut la guérisseuse, la nostalgie lointaine, la maîtresse clandestine, interdite, enlevée à T
2934 on. Iseut la guérisseuse, la nostalgie lointaine, la maîtresse clandestine, interdite, enlevée à Tristan par l’homme qui s
2935 sse clandestine, interdite, enlevée à Tristan par l’ homme qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le s
2936 dite, enlevée à Tristan par l’homme qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le second mariage, la dern
2937 n par l’homme qui symbolise le Pouvoir régnant, —  la fuite dans la forêt, le second mariage, la dernière réunion des amant
2938 qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le second mariage, la dernière réunion des amants dans la mort
2939 cond mariage, la dernière réunion des amants dans la mort… Il n’y a qu’un seul roman dans nos littératures ! Une seule pas
2940 dans nos littératures ! Une seule passion dictant les mêmes péripéties dans tous les temps depuis Tristan, depuis l’épiphan
2941 le passion dictant les mêmes péripéties dans tous les temps depuis Tristan, depuis l’épiphanie grandiose et décisive de l’a
2942 péties dans tous les temps depuis Tristan, depuis l’ épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de la passion, au xiie
2943 Tristan, depuis l’épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieil
2944 stan, depuis l’épiphanie grandiose et décisive de l’ archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille
2945 l’épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille et grave mél
2946 épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille et grave mélodi
2947 archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez- la , cette « vieille et grave mélodie » renouvelée du Tristan de Wagner.
2948 dirons encore l’un à l’autre nos paroles secrètes de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est
2949 ons encore l’un à l’autre nos paroles secrètes de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est pa
2950 es secrètes de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme d
2951 ètes de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vi
2952 s de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’ Océan d’Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vie,
2953 nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’ Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vie, mon ange
2954 sie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vie, mon ange secret, mon ange interdit, sous un ciel de guerres e
2955 mon ange secret, mon ange interdit, sous un ciel de guerres et d’insurrections ; il y a bien longtemps, au commencement d
2956 et, mon ange interdit, sous un ciel de guerres et d’ insurrections ; il y a bien longtemps, au commencement de ma vie, sous
2957 rections ; il y a bien longtemps, au commencement de ma vie, sous le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la mêm
2958 a bien longtemps, au commencement de ma vie, sous le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souve
2959 au commencement de ma vie, sous le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souvent, plus tard, au
2960 us le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souvent, plus tard, au cours de ma vie, j’ai tenté d
2961 le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souvent, plus tard, au cours de ma vie, j’ai tenté de d
2962 ouvent, plus tard, au cours de ma vie, j’ai tenté de définir, de donner un nom au sortilège lumineux que tu avais jeté dan
2963 tard, au cours de ma vie, j’ai tenté de définir, de donner un nom au sortilège lumineux que tu avais jeté dans mon âme, à
2964 t fondue avec mon existence même, qui est devenue la clé de toutes les portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la
2965 e avec mon existence même, qui est devenue la clé de toutes les portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la passio
2966 existence même, qui est devenue la clé de toutes les portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la passion sépare du
2967 portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la passion sépare du monde : Jivago et Lara détestent « les principes d’
2968 sion sépare du monde : Jivago et Lara détestent «  les principes d’un culte menteur de la société, transformé en politique »
2969 monde : Jivago et Lara détestent « les principes d’ un culte menteur de la société, transformé en politique ». Une fois de
2970 Lara détestent « les principes d’un culte menteur de la société, transformé en politique ». Une fois de plus, la passion s
2971 a détestent « les principes d’un culte menteur de la société, transformé en politique ». Une fois de plus, la passion se r
2972 été, transformé en politique ». Une fois de plus, la passion se révèle d’abord comme une protestation contre la société :
2973 n se révèle d’abord comme une protestation contre la société : Plus encore que leur communauté d’âme, l’abîme qui les sép
2974 tre la société : Plus encore que leur communauté d’ âme, l’abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient
2975 société : Plus encore que leur communauté d’âme, l’ abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la mêm
2976 lus encore que leur communauté d’âme, l’abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la même aversion po
2977 mmunauté d’âme, l’abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la même aversion pour tout ce que l’homme
2978 séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la même aversion pour tout ce que l’homme contemporain a de fatalement t
2979 us deux avaient la même aversion pour tout ce que l’ homme contemporain a de fatalement typique, pour son enthousiasme de c
2980 aversion pour tout ce que l’homme contemporain a de fatalement typique, pour son enthousiasme de commande, pour son empha
2981 in a de fatalement typique, pour son enthousiasme de commande, pour son emphase criarde… Ils faisaient exception… le souff
2982 our son emphase criarde… Ils faisaient exception… le souffle de la passion se posait sur leur existence condamnée… Mais q
2983 hase criarde… Ils faisaient exception… le souffle de la passion se posait sur leur existence condamnée… Mais qui est Lara
2984 e criarde… Ils faisaient exception… le souffle de la passion se posait sur leur existence condamnée… Mais qui est Lara ?
2985 leur existence condamnée… Mais qui est Lara ? En la perdant, dit Jivago, « il perdrait sa raison de vivre et peut-être mê
2986 n la perdant, dit Jivago, « il perdrait sa raison de vivre et peut-être même la vie. » Exagération romantique ? Non, c’est
2987  il perdrait sa raison de vivre et peut-être même la vie. » Exagération romantique ? Non, c’est la vérité vitale d’un poèt
2988 ême la vie. » Exagération romantique ? Non, c’est la vérité vitale d’un poète. « Depuis son enfance, il aimait la forêt lo
2989 gération romantique ? Non, c’est la vérité vitale d’ un poète. « Depuis son enfance, il aimait la forêt lorsque le soir ell
2990 itale d’un poète. « Depuis son enfance, il aimait la forêt lorsque le soir elle est transpercée par le feu du couchant »,
2991 « Depuis son enfance, il aimait la forêt lorsque le soir elle est transpercée par le feu du couchant », et les scènes déc
2992 la forêt lorsque le soir elle est transpercée par le feu du couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont
2993 elle est transpercée par le feu du couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont toujours éclairées par le
2994 par le feu du couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont toujours éclairées par le même soleil rouge so
2995 u couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont toujours éclairées par le même soleil rouge sortant au bas
2996 de ce roman de poète sont toujours éclairées par le même soleil rouge sortant au bas des nuages et rasant la forêt de ses
2997 soleil rouge sortant au bas des nuages et rasant la forêt de ses derniers rayons. C’est cette image qui lui fait voir « d
2998 ouge sortant au bas des nuages et rasant la forêt de ses derniers rayons. C’est cette image qui lui fait voir « dans la na
2999 ayons. C’est cette image qui lui fait voir « dans la nature, dans le couchant, dans tout le monde visible le visage immens
3000 te image qui lui fait voir « dans la nature, dans le couchant, dans tout le monde visible le visage immense et innocent d’
3001 ure, dans le couchant, dans tout le monde visible le visage immense et innocent d’une petite fille ». Mais voici l’aveu d
3002 ut le monde visible le visage immense et innocent d’ une petite fille ». Mais voici l’aveu décisif ; et cette ambiguïté qu
3003 nse et innocent d’une petite fille ». Mais voici l’ aveu décisif ; et cette ambiguïté qui m’arrêtait (parlent-ils donc, ce
3004 qui m’arrêtait (parlent-ils donc, ces romanciers, d’ une société, d’un paysage de l’âme, ou d’une femme ?) se fond dans une
3005 (parlent-ils donc, ces romanciers, d’une société, d’ un paysage de l’âme, ou d’une femme ?) se fond dans une identité lyriq
3006 donc, ces romanciers, d’une société, d’un paysage de l’âme, ou d’une femme ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait
3007 c, ces romanciers, d’une société, d’un paysage de l’ âme, ou d’une femme ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait, q
3008 anciers, d’une société, d’un paysage de l’âme, ou d’ une femme ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait, qu’était-el
3009 vait toujours une réponse prête. C’est une soirée de printemps. L’air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jou
3010 une réponse prête. C’est une soirée de printemps. L’ air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jouent sont éparp
3011 est une soirée de printemps. L’air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jouent sont éparpillées un peu partout
3012 oirée de printemps. L’air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jouent sont éparpillées un peu partout comme pou
3013 éparpillées un peu partout comme pour montrer que l’ espace est palpitant de vie. Et ce lointain, c’est la Russie, cette mè
3014 out comme pour montrer que l’espace est palpitant de vie. Et ce lointain, c’est la Russie, cette mère glorieuse, incompara
3015 space est palpitant de vie. Et ce lointain, c’est la Russie, cette mère glorieuse, incomparable, dont la renommée s’étend
3016 Russie, cette mère glorieuse, incomparable, dont la renommée s’étend au-delà des mers, cette martyre, têtue, extravagante
3017 is sublimes et tragiques ! Oh ! comme il est doux d’ exister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! O
3018  ! comme il est doux d’exister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire
3019 st doux d’exister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vi
3020 ister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’ aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’
3021 omme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’existenc
3022 vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’ on voudrait dire merci à la vie même, à l’existence même, le leur dire
3023 er la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’existence même, le leur dire à elles, et en face. Oui,
3024 ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’ existence même, le leur dire à elles, et en face. Oui, Lara, c’est tou
3025 ait dire merci à la vie même, à l’existence même, le leur dire à elles, et en face. Oui, Lara, c’est tout cela. Puisqu’on
3026 ’est tout cela. Puisqu’on ne peut communiquer par la parole avec ces forces cachées, Lara est leur représentante, leur sym
3027 r représentante, leur symbole. Elle est à la fois l’ ouïe et la parole offertes en don aux principes muets de l’existence.
3028 tante, leur symbole. Elle est à la fois l’ouïe et la parole offertes en don aux principes muets de l’existence. Dès cet i
3029 et la parole offertes en don aux principes muets de l’existence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’identité de La
3030 la parole offertes en don aux principes muets de l’ existence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara
3031 xistence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’ identité de Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’écl
3032 Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce
3033 tant, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce qui vient d
3034 t, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce qui vient de s
3035 Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce qui vient de se passer dans la vie de Boris Pasternak. Sa lettre a
3036 tout s’éclaire de ce qui vient de se passer dans la vie de Boris Pasternak. Sa lettre au Maître du Kremlin, nous en lison
3037 ’éclaire de ce qui vient de se passer dans la vie de Boris Pasternak. Sa lettre au Maître du Kremlin, nous en lisons les t
3038 k. Sa lettre au Maître du Kremlin, nous en lisons les termes anticipés dans la scène où Komarovski (l’intrigant qui a su dé
3039 Kremlin, nous en lisons les termes anticipés dans la scène où Komarovski (l’intrigant qui a su détourner à son profit le P
3040 les termes anticipés dans la scène où Komarovski ( l’ intrigant qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de la révoluti
3041 vski (l’intrigant qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’exil à
3042 ant qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’exil à Jivago. Ce de
3043 qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’exil à Jivago. Ce derni
3044 de la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’ exil à Jivago. Ce dernier lui répond, sans motiver son refus : « De mo
3045 Ce dernier lui répond, sans motiver son refus : «  De mon départ, il ne saurait être question. » Mais il ajoute un peu plus
3046 t me traîner humblement à vos pieds pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… L
3047 ment à vos pieds pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous
3048 os pieds pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annon
3049 pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annoncez m’aba
3050 s Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annoncez m’abasourdit. Je suis écrasé p
3051 vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annoncez m’abasourdit. Je suis écrasé par une sou
3052 t. Je suis écrasé par une souffrance qui m’enlève la capacité déjuger… La seule chose que je puisse faire maintenant, c’es
3053 une souffrance qui m’enlève la capacité déjuger… La seule chose que je puisse faire maintenant, c’est de vous approuver m
3054 seule chose que je puisse faire maintenant, c’est de vous approuver machinalement et de m’en remettre à vous aveuglément.
3055 ntenant, c’est de vous approuver machinalement et de m’en remettre à vous aveuglément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vai
3056 de m’en remettre à vous aveuglément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vais jouer la comédie… VPassion et société To
3057 remettre à vous aveuglément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vais jouer la comédie… VPassion et société Toute pass
3058 ément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vais jouer la comédie… VPassion et société Toute passion se nourrit de négat
3059 VPassion et société Toute passion se nourrit de négation, parce qu’elle assume et souffre l’exception, au sens kierke
3060 rrit de négation, parce qu’elle assume et souffre l’ exception, au sens kierkegaardien du terme. Elle exile celui qui la vi
3061 ens kierkegaardien du terme. Elle exile celui qui la vit. Elle le destine à contester comme il respire tout ce qui règle o
3062 rdien du terme. Elle exile celui qui la vit. Elle le destine à contester comme il respire tout ce qui règle officiellement
3063 comme il respire tout ce qui règle officiellement la vie sociale. D’où la présence continuelle, dans nos trois romans tris
3064 tout ce qui règle officiellement la vie sociale. D’ où la présence continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la S
3065 ce qui règle officiellement la vie sociale. D’où la présence continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la Sociét
3066 e continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquel
3067 ontinuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquelle
3068 ns nos trois romans tristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquelle les soumet le
3069 ristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’ où la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l
3070 niens, de la Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’aute
3071 onventions ; d’où la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’auteur : cette critique fait partie d
3072 ; d’où la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’auteur : cette critique fait partie de la justi
3073 ante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’ auteur : cette critique fait partie de la justification de la passion,
3074 arlant pour l’auteur : cette critique fait partie de la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un syst
3075 ant pour l’auteur : cette critique fait partie de la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système
3076  : cette critique fait partie de la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système politique ou soc
3077 cette critique fait partie de la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système politique ou social
3078 cation de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’ un système politique ou social différent ; en d’autres termes, l’hosti
3079 litique ou social différent ; en d’autres termes, l’ hostilité du passionné est dirigée contre le social en soi, et non poi
3080 rmes, l’hostilité du passionné est dirigée contre le social en soi, et non point provoquée par la nature particulière du r
3081 ntre le social en soi, et non point provoquée par la nature particulière du régime politique au pouvoir. Ainsi, Tristan, m
3082 insi, Tristan, modèle du chevalier, est contraint de violer le sacré féodal, devient traître et félon et se voit exilé de
3083 tan, modèle du chevalier, est contraint de violer le sacré féodal, devient traître et félon et se voit exilé de la communa
3084 féodal, devient traître et félon et se voit exilé de la communauté des preux, non point parce qu’il approuve quelque nouve
3085 dal, devient traître et félon et se voit exilé de la communauté des preux, non point parce qu’il approuve quelque nouvelle
3086 approuve quelque nouvelle doctrine annonciatrice de subversions sociales — comme il n’en manquait pas au xiie siècle — m
3087 pas au xiie siècle — mais parce qu’il est devenu la proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de passion. J’ai mon
3088 ie siècle — mais parce qu’il est devenu la proie d’ un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de passion. J’ai montré dans
3089 venu la proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’ état de passion. J’ai montré dans L’Amour et l’Occident comment cet
3090 proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de passion. J’ai montré dans L’Amour et l’Occident comment cet état pr
3091 lus absolu : l’état de passion. J’ai montré dans L’ Amour et l’Occident comment cet état préexiste à tout objet déterminé
3092 : l’état de passion. J’ai montré dans L’Amour et l’ Occident comment cet état préexiste à tout objet déterminé, comment i
3093 terminé, comment il crée son objet idéal avant de l’ identifier à quelque être réel par une erreur essentiellement inévitab
3094 le, qu’on attribue donc au Destin. (Mes citations de Musil ont illustré ce point.) C’est l’état de passion qu’on aime d’ab
3095 citations de Musil ont illustré ce point.) C’est l’ état de passion qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut l’inaccess
3096 ons de Musil ont illustré ce point.) C’est l’état de passion qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut l’inaccessible. C
3097 ssion qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut l’ inaccessible. Cet état dans lequel les vrais amants, poètes, mystiques
3098 tôt qu’Iseut l’inaccessible. Cet état dans lequel les vrais amants, poètes, mystiques et créateurs, voudraient se maintenir
3099 réateurs, voudraient se maintenir une fois qu’ils l’ ont connu, tout en sachant que l’on ne peut y vivre, est décrit par eu
3100 une fois qu’ils l’ont connu, tout en sachant que l’ on ne peut y vivre, est décrit par eux tous comme indicible. Tantôt il
3101 x tous comme indicible. Tantôt il plonge ceux qui le subissent dans un mutisme gémissant, tantôt il les excite à une loqua
3102 le subissent dans un mutisme gémissant, tantôt il les excite à une loquacité intarissable — lettres d’amour, traités mystiq
3103 les excite à une loquacité intarissable — lettres d’ amour, traités mystiques — et procédant généralement par antithèses et
3104 tithèses et paradoxes. Car on n’aura jamais assez de mots et de métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entre
3105 paradoxes. Car on n’aura jamais assez de mots et de métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entrecroisés pou
3106 n’aura jamais assez de mots et de métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entrecroisés pour tenter de cerner
3107 ts et de métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entrecroisés pour tenter de cerner cet indicible qu’on voudr
3108 inventés, et de symboles entrecroisés pour tenter de cerner cet indicible qu’on voudrait mais qu’on ne peut communiquer. D
3109 le qu’on voudrait mais qu’on ne peut communiquer. De là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux commun
3110 oudrait mais qu’on ne peut communiquer. De là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, so
3111 ais qu’on ne peut communiquer. De là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle
3112 e peut communiquer. De là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle qui fait éc
3113 ue la forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle qui fait écrire des romans, celle dont
3114 soit celle qui fait écrire des romans, celle dont la contagion, rarement mortelle mais délicieuse, atteint tous ceux qui o
3115 t tous ceux qui ont ressenti, un jour ou l’autre, la différence entre un désir sexuel et l’état d’âme, l’état d’être amour
3116 u l’autre, la différence entre un désir sexuel et l’ état d’âme, l’état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toute
3117 différence entre un désir sexuel et l’état d’âme, l’ état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui s
3118 nce entre un désir sexuel et l’état d’âme, l’état d’ être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête
3119 r sexuel et l’état d’âme, l’état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête le mieux au réci
3120 l’état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’
3121 sion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’amour du prochain ne sont vrai
3122 de toutes, celle qui se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’amour du prochain ne sont vrais qu’en acte, et le
3123 se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’ amour du prochain ne sont vrais qu’en acte, et leur description ennuie
3124 rais qu’en acte, et leur description ennuie vite. La passion de l’Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être ja
3125 acte, et leur description ennuie vite. La passion de l’Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être jamais mieux
3126 e, et leur description ennuie vite. La passion de l’ Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être jamais mieux que
3127 rêve, et n’existe peut-être jamais mieux que dans l’ élan lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à la littérature p
3128 te peut-être jamais mieux que dans l’élan lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à la littérature par une complici
3129 lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à la littérature par une complicité d’origine et d’essence, l’amour-passio
3130 ue tout autre à la littérature par une complicité d’ origine et d’essence, l’amour-passion, nous l’avons vu, n’est guère mo
3131 à la littérature par une complicité d’origine et d’ essence, l’amour-passion, nous l’avons vu, n’est guère moins dépendant
3132 rature par une complicité d’origine et d’essence, l’ amour-passion, nous l’avons vu, n’est guère moins dépendant de cette s
3133 ité d’origine et d’essence, l’amour-passion, nous l’ avons vu, n’est guère moins dépendant de cette société qu’il récuse :
3134 ion, nous l’avons vu, n’est guère moins dépendant de cette société qu’il récuse : c’est elle qui lui a fourni, jusqu’à nos
3135 : c’est elle qui lui a fourni, jusqu’à nos jours, les obstacles indispensables. Sur ce point, deux observations encore. Il
3136 deux observations encore. Il est remarquable que la passion n’utilise interdits et tabous qu’au moment où ceux-ci commenc
3137 qu’au moment où ceux-ci commencent à faiblir, où les violer est encore scandaleux mais n’entraîne pas la mise à mort insta
3138 violer est encore scandaleux mais n’entraîne pas la mise à mort instantanée, physique ou sociale, du fauteur. La liberté
3139 ort instantanée, physique ou sociale, du fauteur. La liberté sexuelle des très jeunes gens dans l’Amérique contemporaine,
3140 ur. La liberté sexuelle des très jeunes gens dans l’ Amérique contemporaine, certaines modes littéraires de l’époque 1900,
3141 érique contemporaine, certaines modes littéraires de l’époque 1900, permettent à un Nabokov, à un Musil, d’aller dans leur
3142 que contemporaine, certaines modes littéraires de l’ époque 1900, permettent à un Nabokov, à un Musil, d’aller dans leurs r
3143 époque 1900, permettent à un Nabokov, à un Musil, d’ aller dans leurs romans jusqu’au point périlleux où le scandale reste
3144 ler dans leurs romans jusqu’au point périlleux où le scandale reste efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tri
3145 érilleux où le scandale reste efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au t
3146 dale reste efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où la réforme
3147 e efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où la réforme grégorien
3148 ensure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’ histoire qu’au temps où la réforme grégorienne et les abus qu’elle com
3149 Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où la réforme grégorienne et les abus qu’elle combattait venaient de dresse
3150 histoire qu’au temps où la réforme grégorienne et les abus qu’elle combattait venaient de dresser contre les lois matrimoni
3151 bus qu’elle combattait venaient de dresser contre les lois matrimoniales non seulement l’hérésie du Midi, mais l’élite cult
3152 esser contre les lois matrimoniales non seulement l’ hérésie du Midi, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman
3153 trimoniales non seulement l’hérésie du Midi, mais l’ élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au
3154 lement l’hérésie du Midi, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemai
3155 ent l’hérésie du Midi, mais l’élite culturelle de l’ Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain d
3156 Midi, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain du « dégel » sovié
3157 s l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain du « dégel » soviétique : r
3158 elques-uns déjà peuvent avouer quelque chose sous le couvert du mythe. Tel est le « terrain » biologique où le roman trouv
3159 r quelque chose sous le couvert du mythe. Tel est le « terrain » biologique où le roman trouve les meilleures chances à la
3160 rt du mythe. Tel est le « terrain » biologique où le roman trouve les meilleures chances à la fois de se déclarer et de pr
3161 est le « terrain » biologique où le roman trouve les meilleures chances à la fois de se déclarer et de propager sa contagi
3162 le roman trouve les meilleures chances à la fois de se déclarer et de propager sa contagion. Il y a plus. La nature des i
3163 es meilleures chances à la fois de se déclarer et de propager sa contagion. Il y a plus. La nature des interdits sociaux d
3164 éclarer et de propager sa contagion. Il y a plus. La nature des interdits sociaux détermine le niveau psychologique et le
3165 a plus. La nature des interdits sociaux détermine le niveau psychologique et le style même d’un roman. Le Docteur Jivago,
3166 dits sociaux détermine le niveau psychologique et le style même d’un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucou
3167 étermine le niveau psychologique et le style même d’ un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus trad
3168 niveau psychologique et le style même d’un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus traditionnel des
3169 e d’un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus traditionnel des trois romans qu’on vient de considé
3170 . Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus traditionnel des trois romans qu’on vient de considérer. L’ouvra
3171 onnel des trois romans qu’on vient de considérer. L’ ouvrage de Musil, au contraire, déploie tant de raffinements formels,
3172 trois romans qu’on vient de considérer. L’ouvrage de Musil, au contraire, déploie tant de raffinements formels, intellectu
3173 intellectuels et même mystiques, qu’il échappe à la fin au romanesque et nous fait entrevoir un genre nouveau, qui pourra
3174 voir un genre nouveau, qui pourrait intégrer dans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus
3175 ouveau, qui pourrait intégrer dans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est
3176 urrait intégrer dans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la natur
3177 ait intégrer dans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature d
3178 ans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles d
3179 la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles diff
3180 les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles diffère du tout dans
3181 et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles diffère du tout dans les deux cas. Politique et
3182 que la nature des obstacles diffère du tout dans les deux cas. Politique et sociale en URSS, donc extérieure, plus primiti
3183 primitive en quelque sorte, elle ne met pas enjeu les mêmes ressources que dans une société plus libérale ou relâchée, ou d
3184 été plus libérale ou relâchée, ou décadente : là, l’ obstacle s’intériorise, l’action devient introspection, et l’intrigue
3185 hée, ou décadente : là, l’obstacle s’intériorise, l’ action devient introspection, et l’intrigue aventure spirituelle… Ce p
3186 s’intériorise, l’action devient introspection, et l’ intrigue aventure spirituelle… Ce processus est-il irréversible ? Fait
3187 e processus est-il irréversible ? Fait-il prévoir la fin d’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion don
3188 ssus est-il irréversible ? Fait-il prévoir la fin d’ un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion dont la li
3189 it-il prévoir la fin d’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion dont la littérature entretenait le cult
3190 révoir la fin d’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion dont la littérature entretenait le culte ? Que
3191 ’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion dont la littérature entretenait le culte ? Quels tabous subsi
3192 erait aussi la fin de cette forme de passion dont la littérature entretenait le culte ? Quels tabous subsistant de nos jou
3193 forme de passion dont la littérature entretenait le culte ? Quels tabous subsistant de nos jours pourraient-ils encore pr
3194 re entretenait le culte ? Quels tabous subsistant de nos jours pourraient-ils encore provoquer les épiphanies romanesques
3195 tant de nos jours pourraient-ils encore provoquer les épiphanies romanesques de Tristan et de l’amour-passion ? Le totalita
3196 t-ils encore provoquer les épiphanies romanesques de Tristan et de l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le con
3197 rovoquer les épiphanies romanesques de Tristan et de l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des m
3198 oquer les épiphanies romanesques de Tristan et de l’ amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des mœur
3199 es romanesques de Tristan et de l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des mœurs dans les démocra
3200 l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des mœurs dans les démocraties de l’Occident ne sont plus
3201 risme soviétique et le conformisme des mœurs dans les démocraties de l’Occident ne sont plus défendus sans scrupules par le
3202 et le conformisme des mœurs dans les démocraties de l’Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des de
3203 le conformisme des mœurs dans les démocraties de l’ Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des deux
3204 Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des deux partis. Je ne vois guère d’autres interdits vraiment
3205 utres interdits vraiment redoutables, aux yeux de l’ homme du xxe siècle, que ceux que la Science et l’Hygiène pourraient
3206 aux yeux de l’homme du xxe siècle, que ceux que la Science et l’Hygiène pourraient faire prononcer par l’État. La passio
3207 ’homme du xxe siècle, que ceux que la Science et l’ Hygiène pourraient faire prononcer par l’État. La passion qui voudrait
3208 ience et l’Hygiène pourraient faire prononcer par l’ État. La passion qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mai
3209 l’Hygiène pourraient faire prononcer par l’État. La passion qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mais simple
3210 ire prononcer par l’État. La passion qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mais simplement soignée, aux frais d
3211 lus condamnée, mais simplement soignée, aux frais de la Sécurité sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan d’asepsie
3212 condamnée, mais simplement soignée, aux frais de la Sécurité sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan d’asepsie spi
3213 té sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan d’ asepsie spirituelle ? Mais j’imagine parfois d’autres obstacles, plus
3214 s d’autres obstacles, plus subtils et tenaces que les tabous sociaux. J’y ai fait allusion à propos de Musil. S’il est vrai
3215 ait allusion à propos de Musil. S’il est vrai que la passion cherche l’inaccessible, et s’il est vrai que l’Autre en tant
3216 os de Musil. S’il est vrai que la passion cherche l’ inaccessible, et s’il est vrai que l’Autre en tant que tel reste aux y
3217 t vrai que l’Autre en tant que tel reste aux yeux d’ un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pour
3218 n tant que tel reste aux yeux d’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une
3219 tel reste aux yeux d’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une alliance p
3220 même du mariage accepté ? Tout Autre n’est-il pas l’ Inaccessible, et toute femme aimée une Iseut, même si nul interdit mor
3221 rdit moral ou nul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l
3222 u nul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle e
3223 ul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle exci
3224 vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle excitant, celui
3225 besoins de la fable et la commodité du romancier, l’ essence même de l’obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que
3226 able et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même 
3227 e et la commodité du romancier, l’essence même de l’ obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l
3228 stacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascina
3229 cle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’ être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante
3230 celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l’ autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ?6 16. On
3231 dépendra jamais que de l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ?6 16. On sait que Mu
3232 pendra jamais que de l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ?6 16. On sait que Musil
3233 16. On sait que Musil est mort à Genève, dans la misère, en 1942. 17. Toute cette partie « géographique » du livre év
3234 graphique » du livre évoque une parodie du voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. 18. D’une manière implicite ou v
3235 ne parodie du voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. 18. D’une manière implicite ou voilée dans Béroul et Thomas,
3236 oyage de Nils Holgersson à travers la Suède. 18. D’ une manière implicite ou voilée dans Béroul et Thomas, explicite et ag
3237 érique). N’importe qui peut imaginer ces éléments d’ animalité. C’est une plus grande entreprise qui me tente : fixer une f
3238 reprise qui me tente : fixer une fois pour toutes la périlleuse magie des nymphets. » 20. Der Mann ohne Eigenschaften, c
3239 » 20. Der Mann ohne Eigenschaften, c’est-à-dire l’ Homme sans caractères propres, ou mieux, sans particularités : c’est à
3240 s : c’est à peu près ainsi que Valéry définissait le génie. La belle traduction française de Philippe Jaccottet s’intitule
3241 à peu près ainsi que Valéry définissait le génie. La belle traduction française de Philippe Jaccottet s’intitule : L’Homme
3242 finissait le génie. La belle traduction française de Philippe Jaccottet s’intitule : L’Homme sans qualités. 21. Ailleurs,
3243 tion française de Philippe Jaccottet s’intitule : L’ Homme sans qualités. 21. Ailleurs, Musil revient sur ce thème : « Un
3244 urs, Musil revient sur ce thème : « Un partenaire de valeur inégale déséquilibre l’amour ; seulement, il faudrait ajouter
3245  : « Un partenaire de valeur inégale déséquilibre l’ amour ; seulement, il faudrait ajouter que, bien souvent, c’est un dés
3246 , c’est un déséquilibre du sentiment qui entraîne le choix d’un tel objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lol
3247 n déséquilibre du sentiment qui entraîne le choix d’ un tel objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lolita.
3248 e le choix d’un tel objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lolita.
3249 l objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lolita.
11 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Deux princes danois. Kierkegaard et Hamlet
3250 Deux princes danois Kierkegaard et Hamlet La carrière de Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine d’années
3251 rinces danois Kierkegaard et Hamlet La carrière de Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine d’années comme un dr
3252 Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine d’ années comme un drame unique, intense, inexorablement motivé à chaque
3253 , intense, inexorablement motivé à chaque instant de son progrès. Sa première œuvre importante, L’Alternative, parut en 18
3254 ant de son progrès. Sa première œuvre importante, L’ Alternative, parut en 1843, lorsqu’il avait trente ans, et connut un i
3255 ais, à mesure qu’il se fit mieux comprendre, dans la suite de ses ouvrages composés et publiés au rythme accéléré de trois
3256 sure qu’il se fit mieux comprendre, dans la suite de ses ouvrages composés et publiés au rythme accéléré de trois ou quatr
3257 s ouvrages composés et publiés au rythme accéléré de trois ou quatre volumes par an, le public s’écarta, effrayé. Et, lors
3258 ythme accéléré de trois ou quatre volumes par an, le public s’écarta, effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il attaqua de front le c
3259 s’écarta, effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il attaqua de front le christianisme officiel et les évêques, qui avaient loué ses
3260 , effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il attaqua de front le christianisme officiel et les évêques, qui avaient loué ses premières
3261 il attaqua de front le christianisme officiel et les évêques, qui avaient loué ses premières œuvres, il se vit abandonné d
3262 ué ses premières œuvres, il se vit abandonné dans la plus complète solitude qu’ait jamais connue un grand esprit. Un an pl
3263 épuisé par ce duel qu’il menait seul contre toute l’ opinion, il s’effondra dans la rue au cours d’une promenade. On le tra
3264 t seul contre toute l’opinion, il s’effondra dans la rue au cours d’une promenade. On le transporta dans un hôpital où il
3265 ute l’opinion, il s’effondra dans la rue au cours d’ une promenade. On le transporta dans un hôpital où il mourut en quelqu
3266 effondra dans la rue au cours d’une promenade. On le transporta dans un hôpital où il mourut en quelques semaines, âgé de
3267 un hôpital où il mourut en quelques semaines, âgé de 42 ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses
3268 où il mourut en quelques semaines, âgé de 42 ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fiançaille
3269 aines, âgé de 42 ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen, crise i
3270 ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen, crise initiale qui libé
3271 ul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen, crise initiale qui libéra le jaill
3272 lles avec Régine Olsen, crise initiale qui libéra le jaillissement de toute son œuvre. Mais l’acte que cette œuvre prépara
3273 Olsen, crise initiale qui libéra le jaillissement de toute son œuvre. Mais l’acte que cette œuvre préparait, cet acte aprè
3274 libéra le jaillissement de toute son œuvre. Mais l’ acte que cette œuvre préparait, cet acte après lequel, semblable au pr
3275 ce Hamlet — autre Danois — il put mourir, certain d’ avoir accompli sa mission, ce fut son attaque contre le christianisme
3276 ir accompli sa mission, ce fut son attaque contre le christianisme moderne au nom du Christ de l’Évangile. Tous ses ouvrag
3277 eudonymes symboliques. Il qualifiait ces ouvrages de « communications indirectes » ; et ces pseudonymes figuraient les per
3278 ions indirectes » ; et ces pseudonymes figuraient les personnes d’un drame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la
3279 s » ; et ces pseudonymes figuraient les personnes d’ un drame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vi
3280 t les personnes d’un drame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la
3281 ame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la p
3282 t lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la polémiqu
3283 u’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la polémique décisive qui devait le mener à la mor
3284 u’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la polémique décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de
3285 tte, au cours de la polémique décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui
3286 rs de la polémique décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’une voca
3287 ue décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’une vocation. Toute son
3288 ve qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’une vocation. Toute son intrigue
3289 si, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’ une vocation. Toute son intrigue consiste dans le dévoilement progress
3290 d’une vocation. Toute son intrigue consiste dans le dévoilement progressif du sens et de la fin de cette vocation, secrèt
3291 onsiste dans le dévoilement progressif du sens et de la fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers un
3292 iste dans le dévoilement progressif du sens et de la fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers une a
3293 ns le dévoilement progressif du sens et de la fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers une action u
3294 fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers une action unique et éclatante, à laquelle le héros se pr
3295 , vers une action unique et éclatante, à laquelle le héros se prépare longuement, devant laquelle il hésite et recule, jus
3296 e qu’un incident secondaire en apparence provoque le saut final, l’accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il exi
3297 t secondaire en apparence provoque le saut final, l’ accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans la li
3298 ce provoque le saut final, l’accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans la littérature occidentale,
3299 saut final, l’accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans la littérature occidentale, un prototype d
3300 , que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans la littérature occidentale, un prototype de cette action tragique, une p
3301 te, dans la littérature occidentale, un prototype de cette action tragique, une pièce célèbre dont il nous apparaît que la
3302 ique, une pièce célèbre dont il nous apparaît que la forme et le progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard
3303 èce célèbre dont il nous apparaît que la forme et le progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus fr
3304 t que la forme et le progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous at
3305 et le progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la
3306 même présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la coïncidence qui
3307 plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la coïncidence qui fait d’Hamlet un prince danois — et l’on peut rêver l
3308 s. Sans nous attarder sur la coïncidence qui fait d’ Hamlet un prince danois — et l’on peut rêver là-dessus — rappelons d’a
3309 ïncidence qui fait d’Hamlet un prince danois — et l’ on peut rêver là-dessus — rappelons d’abord les traits les plus sailla
3310  et l’on peut rêver là-dessus — rappelons d’abord les traits les plus saillants du drame inventé par Shakespeare, ceux qui
3311 ut rêver là-dessus — rappelons d’abord les traits les plus saillants du drame inventé par Shakespeare, ceux qui évoquent à
3312 par Shakespeare, ceux qui évoquent à première vue le drame vécu par Kierkegaard et nous suggèrent un parallèle possible. L
3313 rkegaard et nous suggèrent un parallèle possible. L’ histoire d’Hamlet peut se résumer ainsi : un jeune homme profondément
3314 nous suggèrent un parallèle possible. L’histoire d’ Hamlet peut se résumer ainsi : un jeune homme profondément mélancoliqu
3315 mission, qu’il ne peut révéler qu’indirectement, l’ isole de ses semblables, l’oblige à rompre ses fiançailles avec la trè
3316 , qu’il ne peut révéler qu’indirectement, l’isole de ses semblables, l’oblige à rompre ses fiançailles avec la très jeune
3317 éler qu’indirectement, l’isole de ses semblables, l’ oblige à rompre ses fiançailles avec la très jeune Ophélia et le fait
3318 emblables, l’oblige à rompre ses fiançailles avec la très jeune Ophélia et le fait passer pour un dangereux exalté. Finale
3319 pre ses fiançailles avec la très jeune Ophélia et le fait passer pour un dangereux exalté. Finalement, il se voit contrain
3320 voit contraint, par des circonstances fortuites, de réaliser l’acte unique devant lequel il balançait. Il tue l’usurpateu
3321 int, par des circonstances fortuites, de réaliser l’ acte unique devant lequel il balançait. Il tue l’usurpateur et périt d
3322 l’acte unique devant lequel il balançait. Il tue l’ usurpateur et périt dans ce combat. Mélancolie, secret qu’il faut gard
3323 ncolie, secret qu’il faut garder tout en essayant de le faire deviner, rupture des fiançailles, enfin dénonciation éclatan
3324 lie, secret qu’il faut garder tout en essayant de le faire deviner, rupture des fiançailles, enfin dénonciation éclatante
3325 ure des fiançailles, enfin dénonciation éclatante d’ une usurpation que tout le monde s’accordait à passer sous silence : c
3326 nde s’accordait à passer sous silence : ce résumé d’ Hamlet ne vaut-il pas identiquement comme résumé de la biographie de K
3327 ’Hamlet ne vaut-il pas identiquement comme résumé de la biographie de Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de p
3328 mlet ne vaut-il pas identiquement comme résumé de la biographie de Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de pous
3329 l pas identiquement comme résumé de la biographie de Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de pousser ce parallè
3330 e Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de pousser ce parallèle beaucoup plus loin dans le détail. Ce serait peu
3331 e de pousser ce parallèle beaucoup plus loin dans le détail. Ce serait peut-être un bon moyen d’illustrer à la fois la pen
3332 dans le détail. Ce serait peut-être un bon moyen d’ illustrer à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une maniè
3333 rait peut-être un bon moyen d’illustrer à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’
3334 e un bon moyen d’illustrer à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’on pourrait n
3335 n moyen d’illustrer à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’on pourrait nommer l
3336 à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’ une manière générale, ce que l’on pourrait nommer les lois ou la psych
3337 de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’ on pourrait nommer les lois ou la psychologie d’une vocation. Considér
3338 une manière générale, ce que l’on pourrait nommer les lois ou la psychologie d’une vocation. Considérons d’abord le caractè
3339 générale, ce que l’on pourrait nommer les lois ou la psychologie d’une vocation. Considérons d’abord le caractère des deux
3340 e l’on pourrait nommer les lois ou la psychologie d’ une vocation. Considérons d’abord le caractère des deux héros, l’un fi
3341 a psychologie d’une vocation. Considérons d’abord le caractère des deux héros, l’un fictif et l’autre réel. Hamlet, jeune
3342 , jeune prince royal, est un intellectuel. Il n’a d’ autre désir que de retourner à l’Université de Wittenberg, pour s’y li
3343 al, est un intellectuel. Il n’a d’autre désir que de retourner à l’Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosop
3344 llectuel. Il n’a d’autre désir que de retourner à l’ Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeu
3345 n’a d’autre désir que de retourner à l’Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeure à la cour,
3346 r à l’Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeure à la cour, c’est uniquement par obéissance
3347 pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeure à la cour, c’est uniquement par obéissance aux désirs de sa mère. Il ne pe
3348 cour, c’est uniquement par obéissance aux désirs de sa mère. Il ne peut prendre son parti de la commune condition humaine
3349 x désirs de sa mère. Il ne peut prendre son parti de la commune condition humaine. Une incurable mélancolie le possède et
3350 ésirs de sa mère. Il ne peut prendre son parti de la commune condition humaine. Une incurable mélancolie le possède et lui
3351 mmune condition humaine. Une incurable mélancolie le possède et lui fait trouver les biens de ce monde « fastidieux, usés
3352 curable mélancolie le possède et lui fait trouver les biens de ce monde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le te
3353 lancolie le possède et lui fait trouver les biens de ce monde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le tente. Mais
3354 ns de ce monde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le tente. Mais il réussit à masquer cette mélancolie sous des
3355 nde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le tente. Mais il réussit à masquer cette mélancolie sous des dehors d’u
3356 éussit à masquer cette mélancolie sous des dehors d’ une gaieté sarcastique, d’un esprit pétulant, prompt à l’ironie et aux
3357 ancolie sous des dehors d’une gaieté sarcastique, d’ un esprit pétulant, prompt à l’ironie et aux métaphores baroques. Voyo
3358 aieté sarcastique, d’un esprit pétulant, prompt à l’ ironie et aux métaphores baroques. Voyons maintenant dans quels termes
3359 i aussi se sent un prince. « Il y a quelque chose de royal dans mon être », fait-il dire à l’un de ses pseudonymes. Lui au
3360 ose de royal dans mon être », fait-il dire à l’un de ses pseudonymes. Lui aussi voudrait « retourner à Wittenberg », c’est
3361 s’abandonner à son génie dialectique, aux projets de poète et de philosophe qu’il avait conçus pendant son séjour à l’Acad
3362 à son génie dialectique, aux projets de poète et de philosophe qu’il avait conçus pendant son séjour à l’Académie de Berl
3363 hilosophe qu’il avait conçus pendant son séjour à l’ Académie de Berlin ; mais il se résout à passer simplement son examen
3364 u’il avait conçus pendant son séjour à l’Académie de Berlin ; mais il se résout à passer simplement son examen de théologi
3365 mais il se résout à passer simplement son examen de théologie, par obéissance aux désirs de son père. Et surtout, lui aus
3366 on examen de théologie, par obéissance aux désirs de son père. Et surtout, lui aussi se sait la victime d’une sorte de neu
3367 désirs de son père. Et surtout, lui aussi se sait la victime d’une sorte de neurasthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes anné
3368 on père. Et surtout, lui aussi se sait la victime d’ une sorte de neurasthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’e
3369 surtout, lui aussi se sait la victime d’une sorte de neurasthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’empire d’une
3370 asthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’ empire d’une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’égale que ma
3371 : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’empire d’ une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté
3372 nées sous l’empire d’une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté de la dissimuler sous des appar
3373 d’une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’ égale que ma faculté de la dissimuler sous des apparences de gaieté. »
3374 ie, dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté de la dissimuler sous des apparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais
3375 dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté de la dissimuler sous des apparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais arm
3376 e ma faculté de la dissimuler sous des apparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais armé d’une foi presque téméraire en m
3377 pparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais armé d’ une foi presque téméraire en ma capacité de pouvoir toutes choses, sau
3378 s armé d’une foi presque téméraire en ma capacité de pouvoir toutes choses, sauf une : devenir un oiseau libre, ne fût-ce
3379 n oiseau libre, ne fût-ce qu’un seul jour, rompre les chaînes de la mélancolie, où une autre puissance me retenait. » Cette
3380 re, ne fût-ce qu’un seul jour, rompre les chaînes de la mélancolie, où une autre puissance me retenait. » Cette dispositio
3381 ne fût-ce qu’un seul jour, rompre les chaînes de la mélancolie, où une autre puissance me retenait. » Cette disposition,
3382 ce me retenait. » Cette disposition, ajoute-t-il, l’ a condamné à observer, à réfléchir la vie, à l’imiter au lieu de la vi
3383 ajoute-t-il, l’a condamné à observer, à réfléchir la vie, à l’imiter au lieu de la vivre réellement ; mais, quoique prison
3384 l, l’a condamné à observer, à réfléchir la vie, à l’ imiter au lieu de la vivre réellement ; mais, quoique prisonnier de so
3385 server, à réfléchir la vie, à l’imiter au lieu de la vivre réellement ; mais, quoique prisonnier de son tourment, il a reç
3386 de la vivre réellement ; mais, quoique prisonnier de son tourment, il a reçu « la liberté illimitée de pouvoir donner le c
3387 , quoique prisonnier de son tourment, il a reçu «  la liberté illimitée de pouvoir donner le change ». Voici donc Hamlet te
3388 de son tourment, il a reçu « la liberté illimitée de pouvoir donner le change ». Voici donc Hamlet tel que nous le décrive
3389 l a reçu « la liberté illimitée de pouvoir donner le change ». Voici donc Hamlet tel que nous le décrivent les premières s
3390 onner le change ». Voici donc Hamlet tel que nous le décrivent les premières scènes du drame de Shakespeare, et Kierkegaar
3391 e nous le décrivent les premières scènes du drame de Shakespeare, et Kierkegaard tel qu’il se montre dans son premier ouvr
3392 ard tel qu’il se montre dans son premier ouvrage, L’ Alternative : deux princes vraiment, deux êtres d’exception, pleins de
3393 L’Alternative : deux princes vraiment, deux êtres d’ exception, pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie com
3394 princes vraiment, deux êtres d’exception, pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’une
3395 t, deux êtres d’exception, pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’une mystérieuse méla
3396 pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’une mystérieuse mélancolie qu’ils dissimulent
3397 de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’ une mystérieuse mélancolie qu’ils dissimulent sous un masque ironique.
3398 onique. Et voici que ces deux individus, pour qui la vie en soi est déjà un problème, reçoivent en outre une mission redou
3399 reçoivent en outre une mission redoutable et qui les condamnera, bien plus encore que leur nature psychologique, à devenir
3400 ue leur nature psychologique, à devenir des êtres d’ exception. Hamlet reçoit sa mission de son père, qui lui apparaît sous
3401 r des êtres d’exception. Hamlet reçoit sa mission de son père, qui lui apparaît sous la forme d’un spectre. Assassiné, dit
3402 oit sa mission de son père, qui lui apparaît sous la forme d’un spectre. Assassiné, dit-il, par le roi actuel, qui n’est d
3403 ssion de son père, qui lui apparaît sous la forme d’ un spectre. Assassiné, dit-il, par le roi actuel, qui n’est donc qu’un
3404 ous la forme d’un spectre. Assassiné, dit-il, par le roi actuel, qui n’est donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils
3405 r le roi actuel, qui n’est donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils de le venger. Hamlet revient vers ses compagnons
3406 st donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils de le venger. Hamlet revient vers ses compagnons, qui assistaient de loi
3407 donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils de le venger. Hamlet revient vers ses compagnons, qui assistaient de loin à
3408 mlet revient vers ses compagnons, qui assistaient de loin à la scène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secre
3409 nt vers ses compagnons, qui assistaient de loin à la scène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secret sur cett
3410 oin à la scène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secret sur cette révélation. Kierkegaard, lui aussi, reçut
3411 cène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secret sur cette révélation. Kierkegaard, lui aussi, reçut dès sa jeu
3412 d, lui aussi, reçut dès sa jeunesse communication d’ un secret, auquel il se réfère souvent, mais dont il n’a jamais expliq
3413 réfère souvent, mais dont il n’a jamais expliqué la nature. Nous savons cependant que le secret était lié à la mémoire de
3414 ais expliqué la nature. Nous savons cependant que le secret était lié à la mémoire de son père. Il qualifie cette révélati
3415 mémoire de son père. Il qualifie cette révélation de « grand tremblement de terre » dans sa vie. C’est bien ainsi qu’Hamle
3416 qualifie cette révélation de « grand tremblement de terre » dans sa vie. C’est bien ainsi qu’Hamlet pourrait parler de la
3417 a vie. C’est bien ainsi qu’Hamlet pourrait parler de la scène du spectre. Et, d’autre part, c’est l’influence de son père
3418 ie. C’est bien ainsi qu’Hamlet pourrait parler de la scène du spectre. Et, d’autre part, c’est l’influence de son père qui
3419 r de la scène du spectre. Et, d’autre part, c’est l’ influence de son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu
3420 e du spectre. Et, d’autre part, c’est l’influence de son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu du christian
3421 re part, c’est l’influence de son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu du christianisme véritable et lui pe
3422 c’est l’influence de son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu du christianisme véritable et lui permit de
3423 e son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’ absolu du christianisme véritable et lui permit de découvrir cette vér
3424 l’absolu du christianisme véritable et lui permit de découvrir cette vérité terrible : le prétendu christianisme des temps
3425 t lui permit de découvrir cette vérité terrible : le prétendu christianisme des temps modernes est une tromperie, une imme
3426 le pas davantage à celui du Nouveau Testament que le salon du petit-bourgeois ou la salle de jeu des enfants aux décisions
3427 veau Testament que le salon du petit-bourgeois ou la salle de jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réali
3428 ament que le salon du petit-bourgeois ou la salle de jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plu
3429 eois ou la salle de jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé l
3430 jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, n
3431 u des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous
3432 ts aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous l’avons pr
3433 la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous l’avons pris à bon marché, au Heu de nous en reco
3434 lle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous l’ avons pris à bon marché, au Heu de nous en reconnaître indignes et d’a
3435 stianisme, nous l’avons pris à bon marché, au Heu de nous en reconnaître indignes et d’avouer que nous refusons d’en payer
3436 marché, au Heu de nous en reconnaître indignes et d’ avouer que nous refusons d’en payer le prix. C’est là, dit Kierkegaard
3437 econnaître indignes et d’avouer que nous refusons d’ en payer le prix. C’est là, dit Kierkegaard, « un crime de lèse-majest
3438 indignes et d’avouer que nous refusons d’en payer le prix. C’est là, dit Kierkegaard, « un crime de lèse-majesté qualifié 
3439 er le prix. C’est là, dit Kierkegaard, « un crime de lèse-majesté qualifié ». Il y a donc usurpation. Le christianisme off
3440 lèse-majesté qualifié ». Il y a donc usurpation. Le christianisme officiel, de nos jours, joue de la sorte, aux yeux de K
3441 l y a donc usurpation. Le christianisme officiel, de nos jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle qu
3442 on. Le christianisme officiel, de nos jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius a
3443 Le christianisme officiel, de nos jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius aux
3444 jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis qu
3445 sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis que le roi Claudius
3446 egaard, le même rôle que le roi Claudius aux yeux d’ Hamlet. Seulement, tandis que le roi Claudius avait séduit la reine, c
3447 Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis que le roi Claudius avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse la doc
3448 eulement, tandis que le roi Claudius avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule,
3449 que le roi Claudius avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, pr
3450 e le roi Claudius avait séduit la reine, c’est de l’ Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, prend
3451 avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, prend pour du christian
3452 st de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, prend pour du christianisme. Hamlet connaît maint
3453 connaît maintenant sa mission et son acte : tuer l’ usurpateur, afin de rétablir la légitimité. Et Kierkegaard pressent sa
3454 et son acte : tuer l’usurpateur, afin de rétablir la légitimité. Et Kierkegaard pressent sa vocation, qui sera de dénoncer
3455 té. Et Kierkegaard pressent sa vocation, qui sera de dénoncer l’usurpation religieuse, afin de rétablir dans sa pureté pre
3456 egaard pressent sa vocation, qui sera de dénoncer l’ usurpation religieuse, afin de rétablir dans sa pureté première l’exig
3457 igieuse, afin de rétablir dans sa pureté première l’ exigence absolue de l’Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous
3458 tablir dans sa pureté première l’exigence absolue de l’Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux hér
3459 lir dans sa pureté première l’exigence absolue de l’ Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux héros
3460 pureté première l’exigence absolue de l’Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux héros gémir sous l
3461 ile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux héros gémir sous le faix qui leur est imposé : « L’époque est dé
3462 humaine. Et nous voyons les deux héros gémir sous le faix qui leur est imposé : « L’époque est détraquée, hélas ! pourquoi
3463 héros gémir sous le faix qui leur est imposé : «  L’ époque est détraquée, hélas ! pourquoi faut-il que je sois né pour la
3464 uée, hélas ! pourquoi faut-il que je sois né pour la rajuster ! », s’écrie Hamlet. Et Kierkegaard ne cesse de répéter sur
3465 ster ! », s’écrie Hamlet. Et Kierkegaard ne cesse de répéter sur tous les tons la même idée : il est né pour forcer notre
3466 mlet. Et Kierkegaard ne cesse de répéter sur tous les tons la même idée : il est né pour forcer notre époque détraquée à re
3467 Kierkegaard ne cesse de répéter sur tous les tons la même idée : il est né pour forcer notre époque détraquée à reconnaîtr
3468 pour forcer notre époque détraquée à reconnaître l’ absolu chrétien et, sinon à lui obéir, tout au moins à cesser de se di
3469 ien et, sinon à lui obéir, tout au moins à cesser de se dire chrétienne « à bon marché ». Tous les deux pensent qu’« il y
3470 sser de se dire chrétienne « à bon marché ». Tous les deux pensent qu’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume de D
3471 . Tous les deux pensent qu’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénon
3472 pensent qu’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénoncer cette situa
3473 ’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénoncer cette situation, advie
3474 le royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénoncer cette situation, advienne que pourra… Les caractères étant d
3475 de dénoncer cette situation, advienne que pourra… Les caractères étant donnés, la mission définie dès le début du drame, vo
3476 advienne que pourra… Les caractères étant donnés, la mission définie dès le début du drame, voyons maintenant le progrès d
3477 s caractères étant donnés, la mission définie dès le début du drame, voyons maintenant le progrès de l’action. Il faut rel
3478 définie dès le début du drame, voyons maintenant le progrès de l’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secr
3479 s le début du drame, voyons maintenant le progrès de l’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les
3480 e début du drame, voyons maintenant le progrès de l’ action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les de
3481 t le progrès de l’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les deux cas. Pour Hamlet, c’est très si
3482 ’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les deux cas. Pour Hamlet, c’est très simple : il doit se
3483 t relever d’abord le rôle que joue le secret dans les deux cas. Pour Hamlet, c’est très simple : il doit se taire, sinon Cl
3484 st très simple : il doit se taire, sinon Claudius le fera sans aucun doute assassiner. Pour Kierkegaard, c’est plus comple
3485 c’est plus complexe. S’il passait tout de suite à l’ attaque, personne ne l’écouterait. Il faut donc qu’il commence par séd
3486 il passait tout de suite à l’attaque, personne ne l’ écouterait. Il faut donc qu’il commence par séduire le public, qu’il l
3487 outerait. Il faut donc qu’il commence par séduire le public, qu’il le force à devenir attentif, toutefois sans trahir l’in
3488 donc qu’il commence par séduire le public, qu’il le force à devenir attentif, toutefois sans trahir l’intention réelle de
3489 e force à devenir attentif, toutefois sans trahir l’ intention réelle de son œuvre. Kierkegaard dresse ses plans en conséqu
3490 ttentif, toutefois sans trahir l’intention réelle de son œuvre. Kierkegaard dresse ses plans en conséquence. Il publiera d
3491 paradoxaux, apparemment cyniques, et tous signés de divers pseudonymes. Le message chrétien, qui lui importe seul, y sera
3492 t cyniques, et tous signés de divers pseudonymes. Le message chrétien, qui lui importe seul, y sera toujours présent, mais
3493 a toujours présent, mais soigneusement dissimulé. De la sorte, il attirera le public et l’amènera à son insu au point le p
3494 oujours présent, mais soigneusement dissimulé. De la sorte, il attirera le public et l’amènera à son insu au point le plus
3495 soigneusement dissimulé. De la sorte, il attirera le public et l’amènera à son insu au point le plus favorable pour l’atta
3496 dissimulé. De la sorte, il attirera le public et l’ amènera à son insu au point le plus favorable pour l’attaque décisive.
3497 tirera le public et l’amènera à son insu au point le plus favorable pour l’attaque décisive. Or on se rappelle qu’Hamlet d
3498 mènera à son insu au point le plus favorable pour l’ attaque décisive. Or on se rappelle qu’Hamlet dresse un plan analogue.
3499 lle qu’Hamlet dresse un plan analogue. Il imagine de faire jouer devant la cour une pantomime représentant l’assassinat de
3500 n plan analogue. Il imagine de faire jouer devant la cour une pantomime représentant l’assassinat de son père et l’usurpat
3501 e jouer devant la cour une pantomime représentant l’ assassinat de son père et l’usurpation. « Cette représentation, dit-il
3502 t la cour une pantomime représentant l’assassinat de son père et l’usurpation. « Cette représentation, dit-il, est le moye
3503 antomime représentant l’assassinat de son père et l’ usurpation. « Cette représentation, dit-il, est le moyen par lequel je
3504 l’usurpation. « Cette représentation, dit-il, est le moyen par lequel je surprendrai la conscience du roi. » Tous les deux
3505 n, dit-il, est le moyen par lequel je surprendrai la conscience du roi. » Tous les deux choisissent donc des moyens indire
3506 equel je surprendrai la conscience du roi. » Tous les deux choisissent donc des moyens indirects — Hamlet des comédiens, Ki
3507 donymes — pour intéresser tout en inquiétant dans le sens voulu, pour suggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer l
3508 t en inquiétant dans le sens voulu, pour suggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à deven
3509 dans le sens voulu, pour suggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à devenir attentifs »
3510 uggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à devenir attentifs » malgré eux. (Mundus vult de
3511 cret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à devenir attentifs » malgré eux. (Mundus vult decipi, le mond
3512 enir attentifs » malgré eux. (Mundus vult decipi, le monde veut être trompé, constate Kierkegaard à plusieurs reprises.) M
3513 s.) Mais à ce jeu ils risquent gros. Ils risquent de créer les pires malentendus. Et ils risquent aussi leur bonheur. Ici,
3514 à ce jeu ils risquent gros. Ils risquent de créer les pires malentendus. Et ils risquent aussi leur bonheur. Ici, le parall
3515 ntendus. Et ils risquent aussi leur bonheur. Ici, le parallèle semble parfait. Le bonheur, la pleine participation à la vi
3516 i leur bonheur. Ici, le parallèle semble parfait. Le bonheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à
3517 ur. Ici, le parallèle semble parfait. Le bonheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à la commune c
3518 le parfait. Le bonheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à
3519 it. Le bonheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à leurs ye
3520 nheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la fem
3521 ur, la pleine participation à la vie, le signe de l’ accession à la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la femme,
3522 participation à la vie, le signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et le
3523 la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d
3524 e condition humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’ amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y renonce
3525 humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y renoncer, à cause
3526 urs yeux la femme, l’amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y renoncer, à cause de leur mission, de l
3527 le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’ y renoncer, à cause de leur mission, de leur secret — peut-être aussi
3528 contraints d’y renoncer, à cause de leur mission, de leur secret — peut-être aussi à cause de leur nature profondément mél
3529 rofondément mélancolique, et sur ce dernier point le doute reste le même dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur
3530 ancolique, et sur ce dernier point le doute reste le même dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de
3531 sur ce dernier point le doute reste le même dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de ses fiançaille
3532 dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de ses fiançailles avec Régine. Il s’est expliqué, peut-on di
3533 ux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de ses fiançailles avec Régine. Il s’est expliqué, peut-on dire, dans to
3534 ls que Coupable-Non coupable, qui sont en réalité le récit à peine déguisé de ses fiançailles et l’analyse interminable de
3535 ble, qui sont en réalité le récit à peine déguisé de ses fiançailles et l’analyse interminable des motifs de la rupture. S
3536 té le récit à peine déguisé de ses fiançailles et l’ analyse interminable des motifs de la rupture. Shakespeare, au contrai
3537 fiançailles et l’analyse interminable des motifs de la rupture. Shakespeare, au contraire, ne motive guère l’attitude d’H
3538 ançailles et l’analyse interminable des motifs de la rupture. Shakespeare, au contraire, ne motive guère l’attitude d’Haml
3539 pture. Shakespeare, au contraire, ne motive guère l’ attitude d’Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple vécu de Ki
3540 espeare, au contraire, ne motive guère l’attitude d’ Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple vécu de Kierkegaard q
3541 attitude d’Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’ exemple vécu de Kierkegaard qui nous aide à comprendre Hamlet. Kierkeg
3542 et à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple vécu de Kierkegaard qui nous aide à comprendre Hamlet. Kierkegaard aime Régin
3543 ndre Hamlet. Kierkegaard aime Régine, jeune fille de 17 ans et il en est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret de s
3544 s et il en est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret de sa vocation et celui de sa mélancolie. Or il comprend bient
3545 est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret de sa vocation et celui de sa mélancolie. Or il comprend bientôt que le
3546 secret ambigu, le secret de sa vocation et celui de sa mélancolie. Or il comprend bientôt que le secret serait trop lourd
3547 elui de sa mélancolie. Or il comprend bientôt que le secret serait trop lourd pour la jeune fille. Naïve et spontanée, ell
3548 rend bientôt que le secret serait trop lourd pour la jeune fille. Naïve et spontanée, elle tenterait simplement, s’il le l
3549 ïve et spontanée, elle tenterait simplement, s’il le lui révélait, de ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’ex
3550 elle tenterait simplement, s’il le lui révélait, de ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la
3551 , de ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait
3552 e ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’ existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait sa
3553 iancé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait sa résolution et
3554 cé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait sa résolution et dev
3555 courage, déprimerait sa résolution et deviendrait le pire obstacle intime à l’exercice de son étrange vocation. Peut-on se
3556 solution et deviendrait le pire obstacle intime à l’ exercice de son étrange vocation. Peut-on se marier si l’on veut être
3557 deviendrait le pire obstacle intime à l’exercice de son étrange vocation. Peut-on se marier si l’on veut être un témoin d
3558 ice de son étrange vocation. Peut-on se marier si l’ on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à la frontière devrait
3559 on. Peut-on se marier si l’on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à la frontière devrait-il être marié ? se deman
3560 Peut-on se marier si l’on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à la frontière devrait-il être marié ? se demande
3561 on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à la frontière devrait-il être marié ? se demande Kierkegaard. Et lui, qui
3562 lui, qui se bat aux avant-postes, aux frontières de l’esprit ? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancée à l’« esclav
3563 i, qui se bat aux avant-postes, aux frontières de l’ esprit ? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancée à l’« esclavage
3564 frontières de l’esprit ? D’autre part, il redoute d’ initier sa fiancée à l’« esclavage de la mélancolie » : il ne se sent
3565 ? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancée à l’ « esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de trouble
3566 , il redoute d’initier sa fiancée à l’« esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant
3567 l redoute d’initier sa fiancée à l’« esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant, d
3568  esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant, de l’entraîner dans des tourments aux
3569 e de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant, de l’entraîner dans des tourments auxquels lui
3570 ne se sent pas le droit de troubler cette enfant, de l’entraîner dans des tourments auxquels lui-même risque parfois de su
3571 se sent pas le droit de troubler cette enfant, de l’ entraîner dans des tourments auxquels lui-même risque parfois de succo
3572 ns des tourments auxquels lui-même risque parfois de succomber. « Qui peut comprendre, écrit-il, cette contradiction de la
3573 ui peut comprendre, écrit-il, cette contradiction de la douleur : ne point se révéler et faire mourir l’amour ; se révéler
3574 peut comprendre, écrit-il, cette contradiction de la douleur : ne point se révéler et faire mourir l’amour ; se révéler et
3575 la douleur : ne point se révéler et faire mourir l’ amour ; se révéler et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit d’être la
3576 faire mourir l’amour ; se révéler et faire mourir l’ aimée ? » S’il choisit d’être la victime, une seule issue lui reste ou
3577 révéler et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit d’ être la victime, une seule issue lui reste ouverte : rompre avec la je
3578 r et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit d’être la victime, une seule issue lui reste ouverte : rompre avec la jeune fil
3579 , une seule issue lui reste ouverte : rompre avec la jeune fille qu’il aime, mais sans lui laisser soupçonner un instant l
3580 aime, mais sans lui laisser soupçonner un instant la nature de son double secret ; et pour cela faire croire à sa fiancée
3581 sans lui laisser soupçonner un instant la nature de son double secret ; et pour cela faire croire à sa fiancée qu’il ne l
3582 ; et pour cela faire croire à sa fiancée qu’il ne l’ aime plus. On sait la comédie que Kierkegaard s’imposa de jouer devant
3583 croire à sa fiancée qu’il ne l’aime plus. On sait la comédie que Kierkegaard s’imposa de jouer devant Régine. Il se peint
3584 plus. On sait la comédie que Kierkegaard s’imposa de jouer devant Régine. Il se peint à ses yeux comme une sorte de roué,
3585 nt Régine. Il se peint à ses yeux comme une sorte de roué, de séducteur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la
3586 . Il se peint à ses yeux comme une sorte de roué, de séducteur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la conscienc
3587 te de roué, de séducteur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la conscience et qui renonce au mariage pour mieux
3588 ur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la conscience et qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie de ga
3589 cience et qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie de garçon. Il a des mots atroces lors de leur séparation : « E
3590 qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie de garçon. Il a des mots atroces lors de leur séparation : « Elle me dem
3591 rier ? Je répondis : « Oui, dans dix ans, quand » le feu de la jeunesse sera passé : il me faudra une » demoiselle au sang
3592 Je répondis : « Oui, dans dix ans, quand » le feu de la jeunesse sera passé : il me faudra une » demoiselle au sang frais
3593 répondis : « Oui, dans dix ans, quand » le feu de la jeunesse sera passé : il me faudra une » demoiselle au sang frais pou
3594 commentant ce récit : « Cruauté nécessaire ! » Il la quitte avec une froideur affectée, puis court au théâtre et, rentré c
3595 ourt au théâtre et, rentré chez lui, pleure toute la nuit. « Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme d’ordinaire, et mêm
3596 et, rentré chez lui, pleure toute la nuit. « Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme d’ordinaire, et même plus pétillant
3597 nuit. « Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme d’ ordinaire, et même plus pétillant d’esprit que jamais : c’était nécess
3598 je fus comme d’ordinaire, et même plus pétillant d’ esprit que jamais : c’était nécessaire… » Il me semble que cette condu
3599 é plus douloureuse que scandaleuse, ne manque pas d’ analogies précises avec la conduite d’Hamlet devant cette autre enfant
3600 ndaleuse, ne manque pas d’analogies précises avec la conduite d’Hamlet devant cette autre enfant qu’est Ophélia. Hamlet a
3601 manque pas d’analogies précises avec la conduite d’ Hamlet devant cette autre enfant qu’est Ophélia. Hamlet a compris lui
3602 nt qu’est Ophélia. Hamlet a compris lui aussi que l’ amour spontané et naïf d’Ophélia ferait obstacle à ses desseins secret
3603 a compris lui aussi que l’amour spontané et naïf d’ Ophélia ferait obstacle à ses desseins secrets. C’est à lui que pensai
3604 éros tout théorique qu’il imagine : « Je vois que l’ idée de mon existence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo la jeu
3605 ut théorique qu’il imagine : « Je vois que l’idée de mon existence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo la jeune fill
3606 istence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo la jeune fille doit disparaître. Sur sa perte passe ma route vers un gra
3607 Hamlet, comme Kierkegaard, se noircir aux yeux de la jeune fille, prétendre qu’il ne l’aime pas, lui tenir les propos les
3608 ir aux yeux de la jeune fille, prétendre qu’il ne l’ aime pas, lui tenir les propos les plus cyniques, s’écrier ensuite : «
3609 e fille, prétendre qu’il ne l’aime pas, lui tenir les propos les plus cyniques, s’écrier ensuite : « Comment ferait-on pour
3610 étendre qu’il ne l’aime pas, lui tenir les propos les plus cyniques, s’écrier ensuite : « Comment ferait-on pour n’être pas
3611 cruel, mais c’est pour être tendre… » Il convient de marquer ici, en toute justice, une différence profonde entre Kierkega
3612 e ne souffre pas, il a voulu prendre sur lui tout le drame, et il croit y avoir réussi, puisqu’il peut écrire, non sans am
3613 peut écrire, non sans amertume : « Elle a choisi le cri, j’ai gardé la douleur », tandis qu’Hamlet pousse Ophélia au suic
3614 ans amertume : « Elle a choisi le cri, j’ai gardé la douleur », tandis qu’Hamlet pousse Ophélia au suicide et semble indif
3615 dénouement du drame. Un incident banal déclenche la catastrophe dans Hamlet : c’est un simple assaut de fleuret. Seulemen
3616 catastrophe dans Hamlet : c’est un simple assaut de fleuret. Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné : le duel spo
3617 t : c’est un simple assaut de fleuret. Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné : le duel sportif tourne au duel à m
3618 n simple assaut de fleuret. Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné : le duel sportif tourne au duel à mort. Blessé
3619 Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné : le duel sportif tourne au duel à mort. Blessé, Hamlet ne peut plus hésit
3620 mort. Blessé, Hamlet ne peut plus hésiter. Il tue le roi. Quel fut, chez Kierkegaard, l’équivalent de ce sommet du drame,
3621 siter. Il tue le roi. Quel fut, chez Kierkegaard, l’ équivalent de ce sommet du drame, ou de cette « chute » tragique ? Un
3622 le roi. Quel fut, chez Kierkegaard, l’équivalent de ce sommet du drame, ou de cette « chute » tragique ? Un incident mini
3623 erkegaard, l’équivalent de ce sommet du drame, ou de cette « chute » tragique ? Un incident minime, une simple phrase, et
3624 er pour un cliché dans un discours très officiel. L’ évêque Mynster, primat de l’Église danoise, venait de mourir. Et le pr
3625 discours très officiel. L’évêque Mynster, primat de l’Église danoise, venait de mourir. Et le professeur Martensen, prono
3626 scours très officiel. L’évêque Mynster, primat de l’ Église danoise, venait de mourir. Et le professeur Martensen, prononça
3627 primat de l’Église danoise, venait de mourir. Et le professeur Martensen, prononçant son éloge funèbre, crut devoir salue
3628 unèbre, crut devoir saluer sa mémoire comme celle d’ un « vrai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était le poison, po
3629 saluer sa mémoire comme celle d’un « vrai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était le poison, pour Kierkegaard. Car
3630 luer sa mémoire comme celle d’un « vrai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était le poison, pour Kierkegaard. Car to
3631 ai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était le poison, pour Kierkegaard. Car toute son œuvre, toute sa carrière d’au
3632 erkegaard. Car toute son œuvre, toute sa carrière d’ auteur n’avait eu d’autre sens, à ses yeux, que de rétablir dans sa pu
3633 son œuvre, toute sa carrière d’auteur n’avait eu d’ autre sens, à ses yeux, que de rétablir dans sa pureté apostolique le
3634 d’auteur n’avait eu d’autre sens, à ses yeux, que de rétablir dans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité
3635 yeux, que de rétablir dans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr.
3636 de rétablir dans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque
3637 r dans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque Mynster a
3638 ans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque Mynster avai
3639 de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque Mynster avait été un grand prélat, chargé de titr
3640 a vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’ évêque Mynster avait été un grand prélat, chargé de titres et d’honneu
3641 ’évêque Mynster avait été un grand prélat, chargé de titres et d’honneurs, un fin lettré, un humaniste, un homme comblé de
3642 er avait été un grand prélat, chargé de titres et d’ honneurs, un fin lettré, un humaniste, un homme comblé des biens de ce
3643 n lettré, un humaniste, un homme comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard
3644 humaniste, un homme comblé des biens de ce monde. L’ appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard de l’absolu c
3645 me comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime
3646 comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime de
3647 moin de la vérité, c’était commettre à l’égard de l’ absolu chrétien le crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer d
3648 c’était commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’Évangile, c’ét
3649 commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’Évangile, c’était recon
3650 crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’Évangile, c’était reconnaître et sanctionner l’usurpation. Kierkega
3651 me de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’ Évangile, c’était reconnaître et sanctionner l’usurpation. Kierkegaard
3652 de l’Évangile, c’était reconnaître et sanctionner l’ usurpation. Kierkegaard se sentit provoqué. Et, là encore, ce qui aura
3653 encore, ce qui aurait pu rester un simple assaut de fleuret, une polémique comme une autre, tourna soudain au duel à mort
3654 ort. Kierkegaard écrivit immédiatement un article d’ une extrême violence. Il attendit des mois avant de le publier, il att
3655 e extrême violence. Il attendit des mois avant de le publier, il attendit que le professeur Martensen fût devenu évêque à
3656 dit des mois avant de le publier, il attendit que le professeur Martensen fût devenu évêque à son tour, succédant à Mynste
3657 e le professeur Martensen fût devenu évêque à son tour , succédant à Mynster. Puis il publia l’article. Et cet article fut so
3658 e à son tour, succédant à Mynster. Puis il publia l’ article. Et cet article fut son acte, l’attaque directe, décisive et m
3659 il publia l’article. Et cet article fut son acte, l’ attaque directe, décisive et mortelle, aussi « exagérée » que peut l’ê
3660 décisive et mortelle, aussi « exagérée » que peut l’ être l’élan d’un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un
3661 e et mortelle, aussi « exagérée » que peut l’être l’ élan d’un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrai
3662 rtelle, aussi « exagérée » que peut l’être l’élan d’ un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrait de ce
3663 ui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrait de cet article : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est
3664 oup. Voici un extrait de cet article : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin,
3665 . Voici un extrait de cet article : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin, fam
3666 le : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin, familière avec toute espèce de sou
3667 c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin, familière avec toute espèce de souffrance — avec les luttes inté
3668 ommencement à la fin, familière avec toute espèce de souffrance — avec les luttes intérieures, avec la crainte et le tremb
3669 familière avec toute espèce de souffrance — avec les luttes intérieures, avec la crainte et le tremblement, les frémisseme
3670 de souffrance — avec les luttes intérieures, avec la crainte et le tremblement, les frémissements, les scrupules, les ango
3671 — avec les luttes intérieures, avec la crainte et le tremblement, les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme
3672 s intérieures, avec la crainte et le tremblement, les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments d
3673 la crainte et le tremblement, les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de p
3674 le tremblement, les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les
3675 , les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances
3676 es frémissements, les scrupules, les angoisses de l’ âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances don
3677 issements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on par
3678 scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on parle généraleme
3679 rupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’ esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on parle généralement
3680 me, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on parle généralement dans le monde. Un témoin de la
3681 s les souffrances dont on parle généralement dans le monde. Un témoin de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dé
3682 nt on parle généralement dans le monde. Un témoin de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la mis
3683 on parle généralement dans le monde. Un témoin de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la misère
3684 in de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et l’humiliation, homme
3685 est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et l’humiliation, homme méconnu, haï, déte
3686 témoigne dans le dénuement, dans la misère, dans l’ abaissement et l’humiliation, homme méconnu, haï, détesté, insulté, ou
3687 dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et l’ humiliation, homme méconnu, haï, détesté, insulté, outragé, bafoué ; c
3688 c’est un homme qui est flagellé, torturé, traîné de prison en prison, et puis enfin — car c’est bien d’un véritable témoi
3689 prison en prison, et puis enfin — car c’est bien d’ un véritable témoin de la vérité que nous parle le professeur Martense
3690 puis enfin — car c’est bien d’un véritable témoin de la vérité que nous parle le professeur Martensen — et puis enfin cruc
3691 s enfin — car c’est bien d’un véritable témoin de la vérité que nous parle le professeur Martensen — et puis enfin crucifi
3692 d’un véritable témoin de la vérité que nous parle le professeur Martensen — et puis enfin crucifié, décapité, brûlé ou rôt
3693 ié, décapité, brûlé ou rôti sur un gril, jeté par le bourreau dans un endroit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin d
3694 ndroit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin de la vérité, sa vie et son existence, sa mort et son enterrement — et l
3695 oit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin de la vérité, sa vie et son existence, sa mort et son enterrement — et l’év
3696 et son existence, sa mort et son enterrement — et l’ évêque Mynster, dit le professeur Martensen, fut un des vrais témoins
3697 ort et son enterrement — et l’évêque Mynster, dit le professeur Martensen, fut un des vrais témoins de la vérité. En vérit
3698 le professeur Martensen, fut un des vrais témoins de la vérité. En vérité, il y a quelque chose de plus contraire au chris
3699 professeur Martensen, fut un des vrais témoins de la vérité. En vérité, il y a quelque chose de plus contraire au christia
3700 elle hérésie ou n’importe quel schisme — et c’est de jouer au christianisme, d’en écarter les dangers et de jouer ensuite
3701 uel schisme — et c’est de jouer au christianisme, d’ en écarter les dangers et de jouer ensuite au jeu que l’évêque Mynster
3702  et c’est de jouer au christianisme, d’en écarter les dangers et de jouer ensuite au jeu que l’évêque Mynster était un témo
3703 uer au christianisme, d’en écarter les dangers et de jouer ensuite au jeu que l’évêque Mynster était un témoin de la vérit
3704 carter les dangers et de jouer ensuite au jeu que l’ évêque Mynster était un témoin de la vérité. Une polémique furieuse s
3705 suite au jeu que l’évêque Mynster était un témoin de la vérité. Une polémique furieuse s’éleva de toutes parts. L’opinion
3706 te au jeu que l’évêque Mynster était un témoin de la vérité. Une polémique furieuse s’éleva de toutes parts. L’opinion da
3707 Une polémique furieuse s’éleva de toutes parts. L’ opinion danoise et scandinave fut secouée d’une vertueuse indignation.
3708 arts. L’opinion danoise et scandinave fut secouée d’ une vertueuse indignation. Kierkegaard luttait seul contre tous. Il la
3709 e tous. Il lança un pamphlet périodique, intitulé L’ Instant, pour élargir et pour intensifier son offensive. Après un an d
3710 ir et pour intensifier son offensive. Après un an de bataille, il succomba. Il avait osé l’acte ; il avait réussi : l’usu
3711 rès un an de bataille, il succomba. Il avait osé l’ acte ; il avait réussi : l’usurpation s’était vue dénoncée, et il avai
3712 uccomba. Il avait osé l’acte ; il avait réussi : l’ usurpation s’était vue dénoncée, et il avait forcé le grand public à d
3713 surpation s’était vue dénoncée, et il avait forcé le grand public à devenir attentif à son message. Mais, au lieu de se fa
3714 au lieu de se faire meurtrier, c’est lui qui paya de sa vie. Il devint lui-même le martyr que son œuvre avait appelé. Soul
3715 c’est lui qui paya de sa vie. Il devint lui-même le martyr que son œuvre avait appelé. Soulignons ce titre : L’Instant. D
3716 que son œuvre avait appelé. Soulignons ce titre : L’ Instant. Depuis longtemps, la pensée de Kierkegaard était comme fascin
3717 oulignons ce titre : L’Instant. Depuis longtemps, la pensée de Kierkegaard était comme fascinée par les deux concepts d’in
3718 ce titre : L’Instant. Depuis longtemps, la pensée de Kierkegaard était comme fascinée par les deux concepts d’instant et d
3719 la pensée de Kierkegaard était comme fascinée par les deux concepts d’instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le te
3720 egaard était comme fascinée par les deux concepts d’ instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le
3721 comme fascinée par les deux concepts d’instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du t
3722 cinée par les deux concepts d’instant et de saut. L’ instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et d
3723 d’instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le
3724 et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait :
3725 de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « 
3726 . L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « la pléni
3727 ur lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « la plénitude du temps, quand la
3728 lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’ éternité ou, comme il le disait : « la plénitude du temps, quand la dé
3729 le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « la plénitude du temps, quand la décision éternelle se réal
3730 temps et de l’éternité ou, comme il le disait : «  la plénitude du temps, quand la décision éternelle se réalise dans l’iné
3731 mme il le disait : « la plénitude du temps, quand la décision éternelle se réalise dans l’inégale occasion ». Le saut, c’é
3732 emps, quand la décision éternelle se réalise dans l’ inégale occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, ir
3733 n éternelle se réalise dans l’inégale occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané,
3734 alise dans l’inégale occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané, concret, ce mouv
3735 occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané, concret, ce mouvement que le moindre
3736 casion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané, concret, ce mouvement que le moindre do
3737 rrationnel, instantané, concret, ce mouvement que le moindre doute fait échouer, ce risque pur dans lequel on peut sombrer
3738 ue pur dans lequel on peut sombrer, mais faute de l’ oser, on n’a rien22. Plongé comme je l’étais, en écrivant les pages qu
3739 s faute de l’oser, on n’a rien22. Plongé comme je l’ étais, en écrivant les pages qui précèdent, dans la lecture alternée d
3740 n’a rien22. Plongé comme je l’étais, en écrivant les pages qui précèdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et de Sh
3741 ’étais, en écrivant les pages qui précèdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et de Shakespeare, j’avoue qu’il m’es
3742 les pages qui précèdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et de Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une
3743 èdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et de Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une fois de ne plus bi
3744 t de Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’ une fois de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’imagin
3745 peare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une fois de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’imaginer qu’Hamle
3746 de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’imaginer qu’Hamlet avait été écrit par Kierkegaard, voire qu’à l’in
3747 amlet avait été écrit par Kierkegaard, voire qu’à l’ inverse la biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux si
3748 t été écrit par Kierkegaard, voire qu’à l’inverse la biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux siècles et d
3749 r Kierkegaard, voire qu’à l’inverse la biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux siècles et demi avant d’êt
3750 rse la biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux siècles et demi avant d’être vécue. Le style élisabéthain
3751 it été mise à la scène deux siècles et demi avant d’ être vécue. Le style élisabéthain de Kierkegaard, son lyrisme énergiqu
3752 la scène deux siècles et demi avant d’être vécue. Le style élisabéthain de Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant le t
3753 et demi avant d’être vécue. Le style élisabéthain de Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant le trivial aux clichés poé
3754 ain de Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant le trivial aux clichés poétiques, les métaphores aux calembours, les éla
3755 ergique, mêlant le trivial aux clichés poétiques, les métaphores aux calembours, les élans d’éloquence aux préciosités dial
3756 clichés poétiques, les métaphores aux calembours, les élans d’éloquence aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’i
3757 étiques, les métaphores aux calembours, les élans d’ éloquence aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’illusion…
3758 e aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’ illusion… Jusqu’au moment où je tombai sur une note de Kierkegaard lui
3759 lusion… Jusqu’au moment où je tombai sur une note de Kierkegaard lui-même au sujet d’Hamlet, qui rétablit les différences.
3760 bai sur une note de Kierkegaard lui-même au sujet d’ Hamlet, qui rétablit les différences. Chose curieuse, cette note de de
3761 rkegaard lui-même au sujet d’Hamlet, qui rétablit les différences. Chose curieuse, cette note de deux pages est publiée en
3762 ablit les différences. Chose curieuse, cette note de deux pages est publiée en appendice au livre dans lequel Kierkegaard
3763 ppendice au livre dans lequel Kierkegaard raconte le drame de ses fiançailles. Il semble donc que le parallèle que j’ai ri
3764 au livre dans lequel Kierkegaard raconte le drame de ses fiançailles. Il semble donc que le parallèle que j’ai risqué se s
3765 e le drame de ses fiançailles. Il semble donc que le parallèle que j’ai risqué se soit offert à l’esprit de Kierkegaard, e
3766 que le parallèle que j’ai risqué se soit offert à l’ esprit de Kierkegaard, et qu’il ait tenu à le corriger lui-même. Voici
3767 rallèle que j’ai risqué se soit offert à l’esprit de Kierkegaard, et qu’il ait tenu à le corriger lui-même. Voici en bref
3768 rt à l’esprit de Kierkegaard, et qu’il ait tenu à le corriger lui-même. Voici en bref le contenu de la note, intitulée : R
3769 il ait tenu à le corriger lui-même. Voici en bref le contenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakes
3770 à le corriger lui-même. Voici en bref le contenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakespeare. Kier
3771 le corriger lui-même. Voici en bref le contenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakespeare. Kierkeg
3772 ontenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’ Hamlet de Shakespeare. Kierkegaard reproche à Shakespeare de n’avoir p
3773 e Shakespeare. Kierkegaard reproche à Shakespeare de n’avoir pas fait d’Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d
3774 egaard reproche à Shakespeare de n’avoir pas fait d’ Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d’Hamlet ne sont pas
3775 oir pas fait d’Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d’Hamlet ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’êt
3776 ’Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d’ Hamlet ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’être vraiment t
3777 gieux. Car, si les scrupules d’Hamlet ne sont pas d’ ordre religieux, le héros cesse d’être vraiment tragique. Il frise le
3778 scrupules d’Hamlet ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’être vraiment tragique. Il frise le comique. Si, au con
3779 let ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’ être vraiment tragique. Il frise le comique. Si, au contraire, ses ter
3780 le héros cesse d’être vraiment tragique. Il frise le comique. Si, au contraire, ses tergiversations relevaient de motifs r
3781 Si, au contraire, ses tergiversations relevaient de motifs religieux, elles deviendraient infiniment intéressantes, mais
3782 ment intéressantes, mais alors il n’y aurait plus de drame, au sens technique et esthétique du terme. En effet, « dans l’o
3783 echnique et esthétique du terme. En effet, « dans l’ ordre esthétique, l’obstacle doit être hors du héros, non pas en lui »
3784 ue du terme. En effet, « dans l’ordre esthétique, l’ obstacle doit être hors du héros, non pas en lui ». Si l’obstacle à so
3785 cle doit être hors du héros, non pas en lui ». Si l’ obstacle à son acte est en lui, il s’agit d’un scrupule religieux. Dan
3786 ». Si l’obstacle à son acte est en lui, il s’agit d’ un scrupule religieux. Dans ce cas, le héros n’est grand que par sa so
3787 , il s’agit d’un scrupule religieux. Dans ce cas, le héros n’est grand que par sa souffrance, non par son triomphe. Il n’y
3788 a souffrance, non par son triomphe. Il n’y a plus de jeu poétique exaltant, il n’y a plus que le sérieux, l’existentiel… T
3789 plus de jeu poétique exaltant, il n’y a plus que le sérieux, l’existentiel… Traduisons cela en d’autres termes : si Hamle
3790 poétique exaltant, il n’y a plus que le sérieux, l’ existentiel… Traduisons cela en d’autres termes : si Hamlet était reli
3791 es : si Hamlet était religieux, il n’y aurait pas l’ Hamlet de Shakespeare, mais on rejoindrait purement et simplement la b
3792 peare, mais on rejoindrait purement et simplement la biographie de Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif
3793 rejoindrait purement et simplement la biographie de Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif. Il n’a pas é
3794 ement et simplement la biographie de Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif. Il n’a pas été joué et ne sa
3795 simplement la biographie de Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif. Il n’a pas été joué et ne saurait l’ê
3796 pas été fictif. Il n’a pas été joué et ne saurait l’ être. Il a été vécu et souffert consciemment (avec une conscience foll
3797 ec une conscience folle, pourrait-on dire), comme le drame pur d’une vocation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur
3798 ence folle, pourrait-on dire), comme le drame pur d’ une vocation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur l’existence »
3799 ation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur l’ existence » le parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté d’illus
3800 ne. Ici prend fin, ici « échoue sur l’existence » le parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le m
3801 choue sur l’existence » le parallèle que je viens d’ esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le moyen d’images connues de t
3802 e parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté d’ illustrer, par le moyen d’images connues de tous, celles de Shakespear
3803 e viens d’esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le moyen d’images connues de tous, celles de Shakespeare, certains momen
3804 ’esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le moyen d’ images connues de tous, celles de Shakespeare, certains moments mystér
3805 tenté d’illustrer, par le moyen d’images connues de tous, celles de Shakespeare, certains moments mystérieux d’une dialec
3806 er, par le moyen d’images connues de tous, celles de Shakespeare, certains moments mystérieux d’une dialectique tout intér
3807 elles de Shakespeare, certains moments mystérieux d’ une dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’entreprise : c
3808 érieux d’une dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque tech
3809 ne dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pou
3810 dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’ entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pour a
3811 rieure. On sent le risque de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute «
3812 ure. On sent le risque de l’entreprise : celui de l’ ingéniosité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute « co
3813 e de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute « communication indirecte
3814 sité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute « communication indirecte ». Et maintenant, par fidélité à la m
3815 cation indirecte ». Et maintenant, par fidélité à la méthode de Kierkegaard, passons sans transition à l’« énoncé direct »
3816 recte ». Et maintenant, par fidélité à la méthode de Kierkegaard, passons sans transition à l’« énoncé direct », à l’exame
3817 méthode de Kierkegaard, passons sans transition à l’ « énoncé direct », à l’examen de la nature ou du mystère d’une vocatio
3818 passons sans transition à l’« énoncé direct », à l’ examen de la nature ou du mystère d’une vocation historiquement vécue.
3819 sans transition à l’« énoncé direct », à l’examen de la nature ou du mystère d’une vocation historiquement vécue. Le premi
3820 s transition à l’« énoncé direct », à l’examen de la nature ou du mystère d’une vocation historiquement vécue. Le premier
3821 é direct », à l’examen de la nature ou du mystère d’ une vocation historiquement vécue. Le premier caractère d’une vocation
3822 cation historiquement vécue. Le premier caractère d’ une vocation réelle consiste en son ambiguïté. Celle-ci paraît immédia
3823 t immédiatement dans notre usage courant du terme de vocation. On dit ainsi d’un jeune garçon qu’il a une vocation d’avoca
3824 usage courant du terme de vocation. On dit ainsi d’ un jeune garçon qu’il a une vocation d’avocat, ou de poète ; c’est qu’
3825 dit ainsi d’un jeune garçon qu’il a une vocation d’ avocat, ou de poète ; c’est qu’il aime à discuter ou qu’il tient des p
3826 un jeune garçon qu’il a une vocation d’avocat, ou de poète ; c’est qu’il aime à discuter ou qu’il tient des propos fantais
3827 omposait des menuets à sept ans, avait sans doute la vocation d’un musicien. Il ne s’agit ici que du don naturel et des di
3828 menuets à sept ans, avait sans doute la vocation d’ un musicien. Il ne s’agit ici que du don naturel et des dispositions n
3829 ens bien différent du terme. Quand Jérémie reçoit de l’Éternel l’ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’
3830 bien différent du terme. Quand Jérémie reçoit de l’ Éternel l’ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un
3831 érent du terme. Quand Jérémie reçoit de l’Éternel l’ ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un enfant, vo
3832 terme. Quand Jérémie reçoit de l’Éternel l’ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un enfant, voici, je
3833 e sais point parler. » Nous dirions qu’il n’a pas la vocation. Précisément, il la reçoit. Elle lui est adressée en dépit d
3834 irions qu’il n’a pas la vocation. Précisément, il la reçoit. Elle lui est adressée en dépit de ce qu’il est. « Et l’Éterne
3835 e lui est adressée en dépit de ce qu’il est. « Et l’ Éternel me dit : « Ne dis pas : Je ne suis qu’un enfant. Car tu iras v
3836 aroles dans ta bouche. » Il est rarement possible d’ isoler dans le vif ces deux mouvements contradictoires : la poussée de
3837 bouche. » Il est rarement possible d’isoler dans le vif ces deux mouvements contradictoires : la poussée de la nature et
3838 dans le vif ces deux mouvements contradictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambi
3839 ces deux mouvements contradictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsi
3840 s deux mouvements contradictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste
3841 ents contradictoires : la poussée de la nature et l’ appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste. Nous avons
3842 tradictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste. Nous avons vu que s
3843 dictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’ esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste. Nous avons vu que sa m
3844 nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ ambiguïté subsiste. Nous avons vu que sa mélancolie profonde le sépare
3845 ubsiste. Nous avons vu que sa mélancolie profonde le sépare des autres et, dès l’enfance, fait de lui une nature d’excepti
3846 mélancolie profonde le sépare des autres et, dès l’ enfance, fait de lui une nature d’exception. Mais l’appel religieux qu
3847 onde le sépare des autres et, dès l’enfance, fait de lui une nature d’exception. Mais l’appel religieux qui vient l’attein
3848 autres et, dès l’enfance, fait de lui une nature d’ exception. Mais l’appel religieux qui vient l’atteindre au début de sa
3849 enfance, fait de lui une nature d’exception. Mais l’ appel religieux qui vient l’atteindre au début de sa carrière d’écriva
3850 ure d’exception. Mais l’appel religieux qui vient l’ atteindre au début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’une m
3851 l’appel religieux qui vient l’atteindre au début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le ren
3852 eux qui vient l’atteindre au début de sa carrière d’ écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le rend une exception
3853 eindre au début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le rend une exception au second degré, l
3854 début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’ une mission unique, le rend une exception au second degré, le met à pa
3855 ’écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le rend une exception au second degré, le met à part une seconde fois, p
3856 on unique, le rend une exception au second degré, le met à part une seconde fois, pour des raisons qui sont celles de l’es
3857 ne seconde fois, pour des raisons qui sont celles de l’esprit — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’appel re
3858 seconde fois, pour des raisons qui sont celles de l’ esprit — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’appel reçu
3859 de l’esprit — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’appel reçu semblent pousser et tirer dans le même sens. O
3860 — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’ appel reçu semblent pousser et tirer dans le même sens. On pourra donc
3861 re et l’appel reçu semblent pousser et tirer dans le même sens. On pourra donc interpréter cette vocation de deux manières
3862 e sens. On pourra donc interpréter cette vocation de deux manières tout opposées. On pourra toujours dire de Kierkegaard s
3863 x manières tout opposées. On pourra toujours dire de Kierkegaard soit qu’il fut un neurasthénique, et que son cas relève d
3864 u’il fut un neurasthénique, et que son cas relève de la psychanalyse, soit qu’il fut un prophète, né pour être poète et ph
3865 l fut un neurasthénique, et que son cas relève de la psychanalyse, soit qu’il fut un prophète, né pour être poète et philo
3866 our être poète et philosophe, mais contraint, par l’ appel transcendant, à devenir un témoin de la vérité. Cependant, cette
3867 nt, par l’appel transcendant, à devenir un témoin de la vérité. Cependant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la
3868 par l’appel transcendant, à devenir un témoin de la vérité. Cependant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la voc
3869 pendant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la vocation n’est pas celle qui retient Kierkegaard. Il en a distingu
3870 dant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la vocation n’est pas celle qui retient Kierkegaard. Il en a distingué u
3871 , qui ne tient plus au double sens du mot, mais à l’ existence même d’une vocation reçue. L’homme, en effet, qui reçoit voc
3872 us au double sens du mot, mais à l’existence même d’ une vocation reçue. L’homme, en effet, qui reçoit vocation, se trouve
3873 ot, mais à l’existence même d’une vocation reçue. L’ homme, en effet, qui reçoit vocation, se trouve jeté dans une incertit
3874 e trouve jeté dans une incertitude inévitable par l’ appel qu’il a cru entendre. Et son incertitude n’est pas le fait d’un
3875 u’il a cru entendre. Et son incertitude n’est pas le fait d’un manque d’information, d’une conscience vague ou d’une volon
3876 ru entendre. Et son incertitude n’est pas le fait d’ un manque d’information, d’une conscience vague ou d’une volonté vacil
3877 Et son incertitude n’est pas le fait d’un manque d’ information, d’une conscience vague ou d’une volonté vacillante, mais
3878 tude n’est pas le fait d’un manque d’information, d’ une conscience vague ou d’une volonté vacillante, mais elle provient d
3879 n manque d’information, d’une conscience vague ou d’ une volonté vacillante, mais elle provient de ce qu’il n’y a pas de pr
3880 e ou d’une volonté vacillante, mais elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la r
3881 illante, mais elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. I
3882 ais elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit d
3883 elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc
3884 ent de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon
3885 de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’ appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Ki
3886 a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’une
3887 pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’une in
3888 ve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’une incertitude o
3889 son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’ une incertitude objective. De même qu’on ne saurait prouver l’existenc
3890 itude objective. De même qu’on ne saurait prouver l’ existence de Dieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’une
3891 ive. De même qu’on ne saurait prouver l’existence de Dieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’une vocation. De
3892 prouver l’existence de Dieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’une vocation. Devant Jésus-Christ, l’un dira :
3893 ieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’ une vocation. Devant Jésus-Christ, l’un dira : « C’est un nommé Jésus,
3894 Jésus-Christ, l’un dira : « C’est un nommé Jésus, le fils d’un charpentier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est l
3895 rist, l’un dira : « C’est un nommé Jésus, le fils d’ un charpentier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est le Christ
3896 « C’est un nommé Jésus, le fils d’un charpentier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu
3897 ier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’ince
3898 reth » et l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude obj
3899 t l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude objective,
3900 le Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude objective, telle que la définit Kierkegaa
3901 Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude objective, telle que la définit Kierkegaard,
3902 ls de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’ incertitude objective, telle que la définit Kierkegaard, est donc une
3903 la Trinité. » L’incertitude objective, telle que la définit Kierkegaard, est donc une périphrase philosophique pour désig
3904 t donc une périphrase philosophique pour désigner la foi et sa nécessité. On ne peut que « croire » en Dieu, et l’on ne pe
3905 nécessité. On ne peut que « croire » en Dieu, et l’ on ne peut que « croire » une vocation, celle d’un autre, mais aussi e
3906 t l’on ne peut que « croire » une vocation, celle d’ un autre, mais aussi et d’abord celle que l’on « croit » avoir reçue s
3907 celle d’un autre, mais aussi et d’abord celle que l’ on « croit » avoir reçue soi-même. Ainsi l’incertitude est objective d
3908 le que l’on « croit » avoir reçue soi-même. Ainsi l’ incertitude est objective dans la mesure où l’objet de la conviction q
3909 soi-même. Ainsi l’incertitude est objective dans la mesure où l’objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontr
3910 nsi l’incertitude est objective dans la mesure où l’ objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans l
3911 certitude est objective dans la mesure où l’objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans la mesure
3912 titude est objective dans la mesure où l’objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans la mesure, a
3913 ion qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans la mesure, aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible d’être mis en
3914 n’est pas démontrable ; dans la mesure, aussi, où l’ enjeu de la vocation reste passible d’être mis en doute, ou même nié ;
3915 s démontrable ; dans la mesure, aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible d’être mis en doute, ou même nié ; dans la
3916 émontrable ; dans la mesure, aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible d’être mis en doute, ou même nié ; dans la me
3917 , aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible d’ être mis en doute, ou même nié ; dans la mesure où cet enjeu risque, a
3918 passible d’être mis en doute, ou même nié ; dans la mesure où cet enjeu risque, après tout, d’être purement imaginaire. À
3919 ; dans la mesure où cet enjeu risque, après tout, d’ être purement imaginaire. À cela, nous ajouterons l’incertitude subjec
3920 être purement imaginaire. À cela, nous ajouterons l’ incertitude subjective, celle qui concerne les motifs qui peuvent pous
3921 rons l’incertitude subjective, celle qui concerne les motifs qui peuvent pousser l’individu à faire ceci ou cela : « Est-ce
3922 celle qui concerne les motifs qui peuvent pousser l’ individu à faire ceci ou cela : « Est-ce ma nature secrète ou l’esprit
3923 aire ceci ou cela : « Est-ce ma nature secrète ou l’ esprit qui a parlé ? » En fait, l’homme de la vocation se trouve plong
3924 ture secrète ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’ homme de la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et d
3925 rète ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’homme de la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et dans un r
3926 e ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’homme de la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et dans un risq
3927 rtitude et dans un risque permanent. Il n’est pas de méthode éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider. L’homme engag
3928 ue permanent. Il n’est pas de méthode éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider. L’homme engage son action et parie t
3929 de méthode éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’ aider. L’homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui l
3930 e éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider. L’ homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui lui demeur
3931 dramatique. Il nous faut reconnaître, enfin, que la mission reçue par Hamlet n’est pas une véritable vocation, en ce sens
3932 able vocation, en ce sens qu’elle ne présente pas le caractère d’incertitude objective lié à tout acte de foi. Hamlet sait
3933 , en ce sens qu’elle ne présente pas le caractère d’ incertitude objective lié à tout acte de foi. Hamlet sait exactement c
3934 caractère d’incertitude objective lié à tout acte de foi. Hamlet sait exactement ce qu’il doit faire : tuer l’usurpateur,
3935 Hamlet sait exactement ce qu’il doit faire : tuer l’ usurpateur, venger le roi assassiné. Son but est donc sans équivoque,
3936 t ce qu’il doit faire : tuer l’usurpateur, venger le roi assassiné. Son but est donc sans équivoque, son rôle clairement t
3937 nc sans équivoque, son rôle clairement tracé dans l’ action générale. L’incertitude n’affecte en lui que les moyens à mettr
3938 son rôle clairement tracé dans l’action générale. L’ incertitude n’affecte en lui que les moyens à mettre en œuvre et, par
3939 tion générale. L’incertitude n’affecte en lui que les moyens à mettre en œuvre et, par suite, le succès final. Chez Kierkeg
3940 i que les moyens à mettre en œuvre et, par suite, le succès final. Chez Kierkegaard, chez le chrétien en général, il en va
3941 ar suite, le succès final. Chez Kierkegaard, chez le chrétien en général, il en va différemment. Il s’agit de découvrir le
3942 tien en général, il en va différemment. Il s’agit de découvrir le rôle qu’on devra jouer dans un drame infini, aussi vaste
3943 al, il en va différemment. Il s’agit de découvrir le rôle qu’on devra jouer dans un drame infini, aussi vaste que l’histoi
3944 devra jouer dans un drame infini, aussi vaste que l’ histoire humaine, dont nul ne peut connaître la trame ni l’ensemble — 
3945 ue l’histoire humaine, dont nul ne peut connaître la trame ni l’ensemble — et cependant il faut jouer, nous sommes au mond
3946 e humaine, dont nul ne peut connaître la trame ni l’ ensemble — et cependant il faut jouer, nous sommes au monde, nous somm
3947 onde, nous sommes en scène malgré nous… Telle est l’ angoisse de la vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès
3948 sommes en scène malgré nous… Telle est l’angoisse de la vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès ses premiè
3949 mes en scène malgré nous… Telle est l’angoisse de la vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès ses premières
3950 e est l’angoisse de la vocation. Je disais tout à l’ heure que Kierkegaard, dès ses premières publications, s’était tracé u
3951 ses premières publications, s’était tracé un plan d’ action comportant toute une stratégie de pseudonymes et de « tromperie
3952 é un plan d’action comportant toute une stratégie de pseudonymes et de « tromperies » — comme il tient à le répéter. Ceci
3953 comportant toute une stratégie de pseudonymes et de « tromperies » — comme il tient à le répéter. Ceci nous porterait à c
3954 eudonymes et de « tromperies » — comme il tient à le répéter. Ceci nous porterait à croire que, d’entrée de jeu, tout comm
3955 t à le répéter. Ceci nous porterait à croire que, d’ entrée de jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement l’acte histor
3956 péter. Ceci nous porterait à croire que, d’entrée de jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement l’acte historique qu’i
3957 de jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement l’ acte historique qu’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la
3958 u clairement l’acte historique qu’il était chargé d’ accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est
3959 e historique qu’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus
3960 e qu’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus souvent,
3961 u’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus souvent, que
3962 vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus souvent, que nos actions apparaissent organisées par une intenti
3963 ntention générale. Celle-ci, certes, agissait dès le départ obscurément, mais ce n’est qu’en marchant qu’on l’a sentie à l
3964 t obscurément, mais ce n’est qu’en marchant qu’on l’ a sentie à l’œuvre. Kierkegaard l’a bien su et l’a dit dans sa brochur
3965 , mais ce n’est qu’en marchant qu’on l’a sentie à l’ œuvre. Kierkegaard l’a bien su et l’a dit dans sa brochure intitulée P
3966 marchant qu’on l’a sentie à l’œuvre. Kierkegaard l’ a bien su et l’a dit dans sa brochure intitulée Point de vue sur mon a
3967 l’a sentie à l’œuvre. Kierkegaard l’a bien su et l’ a dit dans sa brochure intitulée Point de vue sur mon activité d’auteu
3968 brochure intitulée Point de vue sur mon activité d’ auteur : Il me faut préciser la part de la Providence dans mon œuvre.
3969 sur mon activité d’auteur : Il me faut préciser la part de la Providence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de
3970 activité d’auteur : Il me faut préciser la part de la Providence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de déloyaut
3971 tivité d’auteur : Il me faut préciser la part de la Providence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de déloyauté e
3972 dence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de déloyauté envers Dieu si je prétendais avoir eu dès le début une vue
3973 loyauté envers Dieu si je prétendais avoir eu dès le début une vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuv
3974 eu si je prétendais avoir eu dès le début une vue d’ ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois
3975 étendais avoir eu dès le début une vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire fra
3976 avoir eu dès le début une vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire franchement,
3977 vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire franchement, ce qui m’échappe, c’est
3978 structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire franchement, ce qui m’échappe, c’est que je puis maintenant avoi
3979 qui m’échappe, c’est que je puis maintenant avoir l’ intelligence de l’ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au débu
3980 c’est que je puis maintenant avoir l’intelligence de l’ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je l’ai saisi
3981 st que je puis maintenant avoir l’intelligence de l’ ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je l’ai saisie a
3982 e, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je l’ ai saisie avec cette netteté : et pourtant c’est bien moi qui ai accom
3983 ant c’est bien moi qui ai accompli cette œuvre et l’ ai menée à chef, pas à pas, avec ma réflexion. … S’il me fallait expri
3984 réflexion. … S’il me fallait exprimer avec toute la rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans
3985 e fallait exprimer avec toute la rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entière,
3986 toute la rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner
3987 a rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner de formu
3988 igueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner de formule
3989 ce dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner de formule plus adéquate ou plus décisive que celle-ci : la Providence a
3990 ule plus adéquate ou plus décisive que celle-ci : la Providence a fait mon éducation, qui se réfléchit dans le processus d
3991 dence a fait mon éducation, qui se réfléchit dans le processus de ma production. Ainsi sont infirmées dans une certaine me
3992 mon éducation, qui se réfléchit dans le processus de ma production. Ainsi sont infirmées dans une certaine mesure les vues
3993 on. Ainsi sont infirmées dans une certaine mesure les vues que j’ai précédemment exposées, à savoir que toute ma production
3994 fraude ; car cette formule concède un peu trop à la conscience. Mais elle n’est pas tout à fait fausse non plus, car j’ai
3995 ut à fait fausse non plus, car j’ai eu conscience de moi au cours de cette éducation et dès le début. … Dès le premier mom
3996 science de moi au cours de cette éducation et dès le début. … Dès le premier moment l’élément religieux est donné de façon
3997 ducation et dès le début. … Dès le premier moment l’ élément religieux est donné de façon décisive ; il a sans contredit la
3998 s le premier moment l’élément religieux est donné de façon décisive ; il a sans contredit la suprématie, mais il attend pa
3999 est donné de façon décisive ; il a sans contredit la suprématie, mais il attend patiemment que le poète ait fini de s’épan
4000 edit la suprématie, mais il attend patiemment que le poète ait fini de s’épancher, tout en veillant avec des yeux d’Argus
4001 , mais il attend patiemment que le poète ait fini de s’épancher, tout en veillant avec des yeux d’Argus à ne pas se laisse
4002 ini de s’épancher, tout en veillant avec des yeux d’ Argus à ne pas se laisser duper dans une œuvre où se proclame le poète
4003 as se laisser duper dans une œuvre où se proclame le poète. Enfin, aux dernières pages du livre, il ajoute ceci : « Toute
4004 oppement ; c’est en elle que j’ai pris conscience de mon idée, de ma tâche. Dans un autre passage du même livre, il nous
4005 est en elle que j’ai pris conscience de mon idée, de ma tâche. Dans un autre passage du même livre, il nous décrit ce que
4006 utre passage du même livre, il nous décrit ce que l’ on pourrait appeler la psychologie d’une vocation en exercice. Il parl
4007 ivre, il nous décrit ce que l’on pourrait appeler la psychologie d’une vocation en exercice. Il parle de sa totale solitud
4008 écrit ce que l’on pourrait appeler la psychologie d’ une vocation en exercice. Il parle de sa totale solitude. Il se dépein
4009 psychologie d’une vocation en exercice. Il parle de sa totale solitude. Il se dépeint non seulement privé de confident, m
4010 otale solitude. Il se dépeint non seulement privé de confident, mais seul avec un moi qu’il ne comprend même plus : … Vai
4011 e comprend même plus : … Vainement essaierais-je de raconter les occasions où Dieu m’a fait sentir son secours. Une chose
4012 ême plus : … Vainement essaierais-je de raconter les occasions où Dieu m’a fait sentir son secours. Une chose m’est bien s
4013  : quand je faisais ce dont il m’était impossible de donner la raison, ne songeant pas même à la chercher ; quand je suiva
4014 e faisais ce dont il m’était impossible de donner la raison, ne songeant pas même à la chercher ; quand je suivais les imp
4015 sible de donner la raison, ne songeant pas même à la chercher ; quand je suivais les impulsions de ma nature, ce qui avait
4016 ongeant pas même à la chercher ; quand je suivais les impulsions de ma nature, ce qui avait ainsi pour moi une valeur stric
4017 e à la chercher ; quand je suivais les impulsions de ma nature, ce qui avait ainsi pour moi une valeur strictement personn
4018 me auteur. Je n’arrivais pas à comprendre comment de petites circonstances, en apparence toutes fortuites, de ma vie et qu
4019 tes circonstances, en apparence toutes fortuites, de ma vie et qui, mon imagination aidant, prenaient d’immenses proportio
4020 ma vie et qui, mon imagination aidant, prenaient d’ immenses proportions, me mettaient dans une disposition précise ; je n
4021 n précise ; je ne comprenais pas, je tombais dans la mélancolie et, chose curieuse, il en résultait précisément et à point
4022 use, il en résultait précisément et à point nommé la disposition nécessaire au travail dont je m’occupais. En un sens, j’a
4023 uit toute mon œuvre comme si je n’avais rien fait d’ autre que de copier chaque jour des fragments déterminés d’un livre dé
4024 n œuvre comme si je n’avais rien fait d’autre que de copier chaque jour des fragments déterminés d’un livre déjà imprimé.
4025 ue de copier chaque jour des fragments déterminés d’ un livre déjà imprimé. Ainsi la vocation organise les hasards et fait
4026 gments déterminés d’un livre déjà imprimé. Ainsi la vocation organise les hasards et fait flèche de tout bois, souvent à
4027 n livre déjà imprimé. Ainsi la vocation organise les hasards et fait flèche de tout bois, souvent à notre insu. Mais ce qu
4028 i la vocation organise les hasards et fait flèche de tout bois, souvent à notre insu. Mais ce qu’illustre avant tout ce pa
4029 Mais ce qu’illustre avant tout ce passage, c’est le paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit de suivre un chemin
4030 vant tout ce passage, c’est le paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit de suivre un chemin que l’on a l’impressio
4031 paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit de suivre un chemin que l’on a l’impression d’inventer, un chemin qui de
4032 oute vocation : il s’agit de suivre un chemin que l’ on a l’impression d’inventer, un chemin qui demeure invisible tant qu’
4033 cation : il s’agit de suivre un chemin que l’on a l’ impression d’inventer, un chemin qui demeure invisible tant qu’on ne s
4034 ’agit de suivre un chemin que l’on a l’impression d’ inventer, un chemin qui demeure invisible tant qu’on ne se risque pas
4035 ière sur mon sentier », dont nous parle un psaume de David, n’éclaire pas au loin une voie tracée d’avance : non, elle est
4036 e de David, n’éclaire pas au loin une voie tracée d’ avance : non, elle est « à mes pieds » seulement, elle ne peut révéler
4037 le ne peut révéler que le premier pas à faire, et le sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici, la seule expérience
4038 e premier pas à faire, et le sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici, la seule expérience humaine à laquelle on pu
4039 s à faire, et le sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici, la seule expérience humaine à laquelle on puisse en app
4040 sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici, la seule expérience humaine à laquelle on puisse en appeler par analogie
4041 on puisse en appeler par analogie me paraît être l’ expérience poétique. Car le poète, lui non plus, ne sait et ne saura j
4042 nalogie me paraît être l’expérience poétique. Car le poète, lui non plus, ne sait et ne saura jamais s’il ne fait qu’épous
4043 s’il ne fait qu’épouser un rythme errant, ou s’il le crée tout en croyant le suivre. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pr
4044 un rythme errant, ou s’il le crée tout en croyant le suivre. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pratiquement vivre dans l’
4045 e tout en croyant le suivre. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pratiquement vivre dans l’improbable, c’est être toujours
4046 ainsi dans la vie, c’est pratiquement vivre dans l’ improbable, c’est être toujours prêt à affronter l’invraisemblable. Si
4047 ’improbable, c’est être toujours prêt à affronter l’ invraisemblable. Si l’incertitude objective est le premier caractère d
4048 e toujours prêt à affronter l’invraisemblable. Si l’ incertitude objective est le premier caractère d’une vocation réelle,
4049 l’incertitude objective est le premier caractère d’ une vocation réelle, l’acceptation de l’invraisemblable en est la cons
4050 e est le premier caractère d’une vocation réelle, l’ acceptation de l’invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kie
4051 er caractère d’une vocation réelle, l’acceptation de l’invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kierkegaard ne se
4052 caractère d’une vocation réelle, l’acceptation de l’ invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kierkegaard ne se la
4053 réelle, l’acceptation de l’invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kierkegaard ne se lasse pas d’insister sur ce
4054 nséquence nécessaire. Kierkegaard ne se lasse pas d’ insister sur cette dernière catégorie. « Celui qui ne renonce pas à la
4055 dernière catégorie. « Celui qui ne renonce pas à la vraisemblance n’entre jamais en relation avec Dieu. » Si Abraham n’av
4056 ation avec Dieu. » Si Abraham n’avait pas accepté l’ invraisemblable, il ne serait jamais parti pour un pays dont il ne sav
4057 our un pays dont il ne savait rien. Mais accepter l’ invraisemblable, il faut bien voir que c’est renoncer non seulement au
4058 unes du succès, mais à toute justification devant l’ opinion, et même, dans certains cas, à la morale. C’est courir un risq
4059 n devant l’opinion, et même, dans certains cas, à la morale. C’est courir un risque absolu. Quelles aides, quels repères,
4060 eurs nous offrira donc Kierkegaard ? À vrai dire, le seul guide qu’il nous propose, c’est la souffrance, lorsqu’il écrit c
4061 rai dire, le seul guide qu’il nous propose, c’est la souffrance, lorsqu’il écrit cette phrase lourde de sens : « Ce n’est
4062 a souffrance, lorsqu’il écrit cette phrase lourde de sens : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le diff
4063 crit cette phrase lourde de sens : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin. 
4064 n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin. » On voit ici que la notion de vocation,
4065 ui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin. » On voit ici que la notion de vocation, chez Kierkegaard, s’
4066 le difficile qui est le chemin. » On voit ici que la notion de vocation, chez Kierkegaard, s’oppose diamétralement à la no
4067 le qui est le chemin. » On voit ici que la notion de vocation, chez Kierkegaard, s’oppose diamétralement à la notion coura
4068 tion, chez Kierkegaard, s’oppose diamétralement à la notion courante. Car, selon cette dernière, suivre sa vocation, c’est
4069 te dernière, suivre sa vocation, c’est aller dans le sens où la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « 
4070 , suivre sa vocation, c’est aller dans le sens où la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilités »
4071 aller dans le sens où la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilités », tandis que Kierkegaard nou
4072 ns le sens où la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilités », tandis que Kierkegaard nous propos
4073 nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilités », tandis que Kierkegaard nous propose la souffrance
4074  facilités », tandis que Kierkegaard nous propose la souffrance non pas seulement comme signe et garantie de la vraie voie
4075 ffrance non pas seulement comme signe et garantie de la vraie voie, mais plus radicalement, comme la voie même… 22. Cett
4076 ance non pas seulement comme signe et garantie de la vraie voie, mais plus radicalement, comme la voie même… 22. Cette i
4077 e de la vraie voie, mais plus radicalement, comme la voie même… 22. Cette image du saut me fait songer à la scène finale
4078 même… 22. Cette image du saut me fait songer à la scène finale du beau film que Laurence Olivier a tiré d’Hamlet. Hamle
4079 e finale du beau film que Laurence Olivier a tiré d’ Hamlet. Hamlet blessé, enfin résolu à l’action, monte sur une sorte de
4080 er a tiré d’Hamlet. Hamlet blessé, enfin résolu à l’ action, monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’un saut pr
4081 ssé, enfin résolu à l’action, monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vid
4082 ction, monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’épée brandie, pour
4083 monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’ un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’épée brandie, pour tomber
4084 e, et, de là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’épée brandie, pour tomber sur le roi, qu’il tue. Parfaite tra
4085 là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’ épée brandie, pour tomber sur le roi, qu’il tue. Parfaite traduction p
4086 tte dans le vide, l’épée brandie, pour tomber sur le roi, qu’il tue. Parfaite traduction plastique des concepts favoris de
4087 arfaite traduction plastique des concepts favoris de Kierkegaard.
12 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Don Juan
4088 Don Juan Lorsqu’il paraît brillant d’ or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de
4089 Don Juan Lorsqu’il paraît brillant d’or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir
4090 t brillant d’or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du d
4091 et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’ on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce
4092 ssé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’animalité vé
4093 grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’animalité véhémente, et comme inno
4094 ir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’ animalité véhémente, et comme innocente… Mais jamais la Nature n’a rie
4095 malité véhémente, et comme innocente… Mais jamais la Nature n’a rien produit de pareil. Vous sentez bien qu’il y a du démo
4096 innocente… Mais jamais la Nature n’a rien produit de pareil. Vous sentez bien qu’il y a du démoniaque dans son cas, une so
4097 n qu’il y a du démoniaque dans son cas, une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Comm
4098 ue dans son cas, une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier
4099 une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart.
4100 de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’
4101 a main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais l’homme, et non d’avant, mai
4102 dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’ animal, mais l’homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de
4103 acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais l’ homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni ch
4104 Non, ce n’est pas l’animal, mais l’homme, et non d’ avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sa
4105 nimal, mais l’homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les «
4106 me, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’o
4107 mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’on nous décrit. Don Ju
4108 de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’on nous décrit. Don Juan suppose une société encombr
4109 us décrit. Don Juan suppose une société encombrée de règles précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dan
4110 encombrée de règles précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaî
4111 précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’ abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneu
4112 elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jama
4113 oins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang
4114 s de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’ anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang. S
4115 neur n’oublie jamais son rang. Son naturel, c’est le mépris ; rien n’est plus loin de la nature. Voyez comme il se sert de
4116 aturel, c’est le mépris ; rien n’est plus loin de la nature. Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder
4117 re. Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’anim
4118 Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’animal ;
4119 e sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’animal ; et aussitôt pris
4120 il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’ animal ; et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du c
4121 nt pour s’imposer à l’animal ; et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du crime plus encore que le plaisir
4122 et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du crime plus encore que le plaisir qu’il cherchait. Polémiste p
4123 comme si c’était le fait du crime plus encore que le plaisir qu’il cherchait. Polémiste perpétuel, il se trouve entièremen
4124 perpétuel, il se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient p
4125 il se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les
4126 déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les viole
4127 par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’
4128 r le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est
4129 ux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir l
4130 morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir la nature spirituelle
4131 es violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir la nature spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l
4132 la qui nous fait pressentir la nature spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets
4133 ure spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nie
4134 lle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent
4135 de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’ instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent an
4136 masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent ans plus tard, renouveler
4137 qué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’ esprit révolté, on verra Nietzsche, cent ans plus tard, renouveler ce
4138 défi mortel. Mais quoi ! faut-il aller si haut ? La recherche « toute naturelle » de l’intensité du désir ne peut-elle ex
4139 aller si haut ? La recherche « toute naturelle » de l’intensité du désir ne peut-elle expliquer à elle seule cette incons
4140 ler si haut ? La recherche « toute naturelle » de l’ intensité du désir ne peut-elle expliquer à elle seule cette inconstan
4141 ette inconstance forcenée ? Alors Don Juan serait l’ homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La n
4142 onstance forcenée ? Alors Don Juan serait l’homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté
4143 Don Juan serait l’homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme
4144 Juan serait l’homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme »,
4145 ière rencontre, de la plus excitante victoire ? «  La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais
4146 e la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plu
4147 excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme
4148 « La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme de plaisir qui parle
4149 écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’ homme de plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence
4150 e vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme de plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà
4151 ce n’est plus l’homme de plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà de ces moments que Don Juan
4152 insi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà de ces moments que Don Juan fuit à peine atteints. Faudra-t-il se résoud
4153 ine atteints. Faudra-t-il se résoudre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Il
4154 soudre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux
4155 dre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de l’ école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux au
4156 as aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait
4157 ets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que
4158 l’ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète
4159 qué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine
4160 eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’ on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’impui
4161 le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’ une anxiété secrète déjà voisine de l’impuissance. Et il est vrai que
4162 il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’impuissance. Et il est vrai que celui qui cède à cet attrait superf
4163 souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’ impuissance. Et il est vrai que celui qui cède à cet attrait superfici
4164 cède à cet attrait superficiel que presque toutes les jolies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes, n’évoque p
4165 es jolies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes, n’évoque pas une idée de santé. Mais dans cette furie insolen
4166 ur presque tous les hommes, n’évoque pas une idée de santé. Mais dans cette furie insolente, dans cette jactance batailleu
4167 critères spirituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait
4168 spirituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manif
4169 irituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’ homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifest
4170 mple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un ê
4171 e le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un être
4172 a personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’ unique dans un être. Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans
4173 que dans un être. Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans la femme ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouv
4174 Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans la femme ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouveau à tout prix, q
4175 eut-être aussi qu’il n’est pas ? Celui qui a, vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’
4176 est pas ? Celui qui a, vit de sa possession et ne l’ abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’il possède vraiment. Do
4177 , vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour l’ incertain, — entendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait l’homme
4178 entendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait l’ homme qui ne peut pas aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et
4179 r choisir il faudrait être, et il n’est pas. Mais le contraire n’est pas moins vraisemblable : Don Juan cherchant partout
4180 on Juan cherchant partout son idéal, son « type » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit
4181 « type » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujou
4182 ype » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujours
4183 ir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’
4184 la plus fugitive ressemblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’approche, et déjà s’élançant vers d’autres appare
4185 semblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’ approche, et déjà s’élançant vers d’autres apparences, de plus en plus
4186 parences, de plus en plus angoissé et cruel… S’il le trouvait, ce « type » de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. O
4187 angoissé et cruel… S’il le trouvait, ce « type » de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. On le voit interrompre sa
4188 de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. On le voit interrompre sa course, changer soudain de contenance, baisser la
4189 On le voit interrompre sa course, changer soudain de contenance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’une timidité,
4190 sa course, changer soudain de contenance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’une timidité, et fasciné pour la pre
4191 enance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’ une timidité, et fasciné pour la première fois par la révélation d’amo
4192 ne timidité, et fasciné pour la première fois par la révélation d’amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouver
4193 t fasciné pour la première fois par la révélation d’ amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est
4194 emière fois par la révélation d’amour, se muer en l’ image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu’on
4195 ois par la révélation d’amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu’on sait qu
4196 sance à se fixer, soit impuissance à se déprendre d’ une image à lui-même secrète. Et de là vient sa puissance apparente, s
4197 à se déprendre d’une image à lui-même secrète. Et de là vient sa puissance apparente, sa furia, son rythme dionysiaque… Or
4198 pparente, sa furia, son rythme dionysiaque… Or si le don-juanisme est une passion de l’esprit, et non pas comme nous aimio
4199 ionysiaque… Or si le don-juanisme est une passion de l’esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l
4200 ysiaque… Or si le don-juanisme est une passion de l’ esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l’in
4201 assion de l’esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l’instinct, tout porte à supposer que cette
4202 n pas comme nous aimions le croire une exultation de l’instinct, tout porte à supposer que cette passion n’est pas toujour
4203 as comme nous aimions le croire une exultation de l’ instinct, tout porte à supposer que cette passion n’est pas toujours l
4204 ours liée au sexe. Et même il faut se demander si la sensualité, précisément, ne serait pas le domaine où Don Juan se révè
4205 nder si la sensualité, précisément, ne serait pas le domaine où Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici dange
4206 t, ne serait pas le domaine où Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici danger ce qui peut compromettre un cer
4207 peut compromettre un certain équilibre social que les mœurs ont pour but de maintenir, cet équilibre étant d’ailleurs bon o
4208 rtain équilibre social que les mœurs ont pour but de maintenir, cet équilibre étant d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que
4209 libre étant d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insat
4210 nt d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’e
4211 n ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’excite, devient u
4212 de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’ esprit insatiable l’excite, devient une menace pour la vie. En dérivan
4213 changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’ excite, devient une menace pour la vie. En dérivant cette passion vers
4214 prit insatiable l’excite, devient une menace pour la vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve
4215 enace pour la vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve lui ménager des satisfactions qui l’épu
4216 a vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve lui ménager des satisfactions qui l’épuisent, sans
4217 ciété se trouve lui ménager des satisfactions qui l’ épuisent, sans que l’ordre des choses ait à souffrir d’une dépense imp
4218 énager des satisfactions qui l’épuisent, sans que l’ ordre des choses ait à souffrir d’une dépense improductive. Certes Don
4219 isent, sans que l’ordre des choses ait à souffrir d’ une dépense improductive. Certes Don Juan est un tricheur, et même il
4220 s Don Juan est un tricheur, et même il ne vit que de cela (La banque de pharaon était la grande ressource financière de Ca
4221 n est un tricheur, et même il ne vit que de cela ( La banque de pharaon était la grande ressource financière de Casanova :
4222 richeur, et même il ne vit que de cela (La banque de pharaon était la grande ressource financière de Casanova : symbole do
4223 il ne vit que de cela (La banque de pharaon était la grande ressource financière de Casanova : symbole dont il nous donne
4224 e de pharaon était la grande ressource financière de Casanova : symbole dont il nous donne maintes fois la clé). Mais une
4225 asanova : symbole dont il nous donne maintes fois la clé). Mais une tricherie constante est moins dangereuse que les faibl
4226 une tricherie constante est moins dangereuse que les faiblesses subites d’un honnête homme. On est en garde, et l’on conna
4227 e est moins dangereuse que les faiblesses subites d’ un honnête homme. On est en garde, et l’on connaît le système, entière
4228 s subites d’un honnête homme. On est en garde, et l’ on connaît le système, entièrement relatif aux règles du jeu. Imaginon
4229 n honnête homme. On est en garde, et l’on connaît le système, entièrement relatif aux règles du jeu. Imaginons un don-juan
4230 Imaginons un don-juanisme plus secret, une table de pharaon où l’on met sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu
4231 don-juanisme plus secret, une table de pharaon où l’ on met sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèces son
4232 plus secret, une table de pharaon où l’on met sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèces sonnantes. Alors
4233 s » invisibles au lieu d’espèces sonnantes. Alors la tricherie cesse d’être une habileté vulgaire et profitable. Elle peut
4234 ieu d’espèces sonnantes. Alors la tricherie cesse d’ être une habileté vulgaire et profitable. Elle peut devenir l’acte hér
4235 abileté vulgaire et profitable. Elle peut devenir l’ acte héroïque d’une loyauté sans scrupules, toutefois considérée comme
4236 et profitable. Elle peut devenir l’acte héroïque d’ une loyauté sans scrupules, toutefois considérée comme criminelle du f
4237 fait qu’elle institue un nouvel ordre, par décret de rigueur subversive. Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et l’adver
4238 ersive. Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et l’ adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’esprit de lourdeur, notre poids
4239 siècle. Et l’adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’ esprit de lourdeur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de re
4240 t l’adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’esprit de lourdeur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de retombement
4241 eur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’immoraliste est, comme le moraliste, u
4242 urel, notre faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’immoraliste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de
4243 faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’ immoraliste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de l’instinct 
4244 mbement dans la coutume. L’immoraliste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c
4245 liste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’e
4246 te est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de l’ instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est
4247 iste, un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la n
4248 instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’a f
4249 par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à lui. Il va de défi en défi
4250 st qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’ a fait jusqu’à lui. Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le
4251 re autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à lui. Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de
4252 . Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au c
4253 i en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esp
4254 cité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y
4255 é puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’ adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a
4256 é par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité
4257 l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent
4258 adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’ esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou
4259 retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à l
4260 de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première séduction d’
4261 qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première séduction d’une hypothèse scientifique. Il n’y a
4262 ou tombent dans le doute à la première séduction d’ une hypothèse scientifique. Il n’y a plus de foi qui affirme et qui ma
4263 ction d’une hypothèse scientifique. Il n’y a plus de foi qui affirme et qui maintienne en vertu de l’absurde. Ah ! comme o
4264 de foi qui affirme et qui maintienne en vertu de l’ absurde. Ah ! comme on se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on a
4265 nne en vertu de l’absurde. Ah ! comme on se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’envie de nier des règles que
4266 se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’ envie de nier des règles que personne n’ose plus dire inviolables ! Qu
4267 de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’envie de nier des règles que personne n’ose plus dire inviolables ! Qui donc s
4268 er pour une vertu dont on ne sait plus quelle est la fin ? Et toutes ces vérités qu’ils respectaient, voyez comme elles on
4269 ra donc s’en prendre à Dieu et à son Fils. Déjà «  le Dieu moral est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est dans la vie du D
4270 al est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’invitation au Commandeur !
4271 utre ? C’est dans la vie du Don Juan des vérités, l’ heure de l’invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pa
4272 ’est dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le déf
4273 t dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’ invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le défi.
4274 au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le défi. Nietzsche attend dans la nuit désertique des hauteurs. Une aube
4275 . Il ne relève pas le défi. Nietzsche attend dans la nuit désertique des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de
4276 rtique des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’ aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée,
4277 des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaq
4278 hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque
4279 de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu
4280 rsonne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret
4281 eu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret ; et leur défaite r
4282 yance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret ; et leur défaite rapide les rend toutes méprisables après la
4283 a voulu violer le secret ; et leur défaite rapide les rend toutes méprisables après la première possession. Pourquoi s’atta
4284 ’attarderait-il ? Elles n’étaient excitantes pour l’ esprit que par la fausse vertu qu’on leur prêtait. Mais aussitôt qu’el
4285 Elles n’étaient excitantes pour l’esprit que par la fausse vertu qu’on leur prêtait. Mais aussitôt qu’elles ont trahi leu
4286 ssitôt qu’elles ont trahi leur commune vulgarité, le triomphe perd toute saveur. Il faut détruire maintenant les valeurs n
4287 he perd toute saveur. Il faut détruire maintenant les valeurs neuves qu’on avait inventées pour la lutte. Il faut rejeter a
4288 ant les valeurs neuves qu’on avait inventées pour la lutte. Il faut rejeter avec dégoût ce que l’on désirait de toute sa f
4289 pour la lutte. Il faut rejeter avec dégoût ce que l’ on désirait de toute sa fougue ; et se rire des suiveurs, des successe
4290 Il faut rejeter avec dégoût ce que l’on désirait de toute sa fougue ; et se rire des suiveurs, des successeurs, de ces di
4291 ougue ; et se rire des suiveurs, des successeurs, de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’un autre, et qui déjà
4292 s, des successeurs, de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses
4293 de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’ un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses victimes. Mille et
4294 nt d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses victimes. Mille et trois vérités se sont rendues, et pas une seul
4295 vérités se sont rendues, et pas une seule n’a su le retenir. Qu’importent les « contradictions » ! Ce n’est pas pour bâti
4296 et pas une seule n’a su le retenir. Qu’importent les « contradictions » ! Ce n’est pas pour bâtir un système qu’il réfute,
4297 tème qu’il réfute, dénonce et détruit, c’est pour la joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsc
4298 pour la joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’ image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même in
4299 joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même infiniment
4300 e du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même infiniment se
4301 e Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’ image obscure, et à lui-même infiniment secrète, d’une Vérité qui ne s
4302 ’image obscure, et à lui-même infiniment secrète, d’ une Vérité qui ne se rendrait point, mais qui le posséderait à tout ja
4303 , d’une Vérité qui ne se rendrait point, mais qui le posséderait à tout jamais, digne enfin de sa vraie passion ! Il traqu
4304 ais qui le posséderait à tout jamais, digne enfin de sa vraie passion ! Il traque sans relâche tout ce qui bouge, tout ce
4305 ouge, tout ce qui s’arrête, tout ce qui fait mine de résister… Voluptés brèves — le temps d’un aphorisme — fulgurations to
4306 t ce qui fait mine de résister… Voluptés brèves —  le temps d’un aphorisme — fulgurations toujours décevantes : ce n’est pa
4307 fait mine de résister… Voluptés brèves — le temps d’ un aphorisme — fulgurations toujours décevantes : ce n’est pas elle qu
4308 e n’est pas elle qu’il vient de posséder… Ô haine de leurs vérités faibles ! La Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si
4309 t de posséder… Ô haine de leurs vérités faibles ! La Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si ce Dieu est mort, à tout j
4310 si ce Dieu est mort, à tout jamais, il n’y a plus d’ amour possible. Il faut inventer un amour qui permette au moins de haï
4311 . Il faut inventer un amour qui permette au moins de haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, toute l’impudeur et la lour
4312 e haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, toute l’ impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque
4313 qui passe, tout ce qui cède, toute l’impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de
4314 ’impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’
4315 du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissance
4316 . C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissance anéantie
4317 e où la joie de détruire devient douleur, et dans l’ angoisse d’une puissance anéantie par son succès, que Nietzsche a renc
4318 e de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’ une puissance anéantie par son succès, que Nietzsche a rencontré souda
4319 par son succès, que Nietzsche a rencontré soudain la fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le
4320 dain la fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de conten
4321 fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, e
4322 du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, et pour la premièr
4323 s-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, et pour la première fois baisser la tête et adorer. Tout
4324 r de contenance, et pour la première fois baisser la tête et adorer. Tout reviendra éternellement à cette minute, à cet in
4325 dra éternellement à cette minute, à cet instant ! L’ Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le t
4326 à cette minute, à cet instant ! L’Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le
4327 Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort.
4328 le retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort
4329 ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a
4330 u revivra éternellement ! Ainsi Nietzsche devient le Tristan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’amour éternellem
4331 ternellement ! Ainsi Nietzsche devient le Tristan d’ un Destin qu’il ne peut posséder que par l’amour éternellement lointai
4332 ristan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’ amour éternellement lointain. Don Juan tricheur, aime sans amour. S’il
4333 ur, aime sans amour. S’il gagne, c’est en violant la vérité des êtres. Nietzsche pose des valeurs qui détruisent les règle
4334 êtres. Nietzsche pose des valeurs qui détruisent les règles anciennes, mais qui ne valent que par ces règles et dans la me
4335 es, mais qui ne valent que par ces règles et dans la mesure où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose,
4336 ne valent que par ces règles et dans la mesure où l’ on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent
4337 es règles et dans la mesure où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent leur sens, puisque
4338 où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait
4339 u’il les impose, elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, p
4340 , elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes l
4341 système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une pas
4342 i les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une passion se rév
4343 plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort ou la vi
4344 les du jeu, il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort ou la vie éternelle. Il faut donc que Don Juan disparaisse (car
4345 il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort ou la vie éternelle. Il faut donc que Don Juan disparaisse (car Don Juan ne
4346 uan ne gagnait qu’en trichant, et s’il n’y a plus de règles, on ne peut plus tricher). Voici peut-être la clé du mystère :
4347 règles, on ne peut plus tricher). Voici peut-être la clé du mystère : c’est qu’en respectant toutes les règles, nous ne po
4348 la clé du mystère : c’est qu’en respectant toutes les règles, nous ne pourrons jamais que perdre. Alors : ou bien nous sero
4349 s notre grâce. Mais Nietzsche et Don Juan doutent de leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur
4350 Mais Nietzsche et Don Juan doutent de leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la t
4351 doutent de leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leu
4352 r grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la
4353 Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des t
4354 contraints de gagner dans le temps de leur vie —  d’ où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règle
4355 raints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement
4356 e — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement final, le jugement dernier — d’où l’idée
4357 rie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement final, le jugement dernier — d’où l’idée du retour éternel.
4358 r faut nier la fin des temps, le règlement final, le jugement dernier — d’où l’idée du retour éternel. Comme je parlais de
4359 temps, le règlement final, le jugement dernier —  d’ où l’idée du retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie
4360 s, le règlement final, le jugement dernier — d’où l’ idée du retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie : « 
4361 — d’où l’idée du retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie : « J’ai connu, me dit-elle, un homme marié ave
4362 vous ajoute à ma liste des mille e tre. C’étaient les femmes qu’il n’avait pas eues par fidélité à la sienne. » Où est la t
4363 avait pas eues par fidélité à la sienne. » Où est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
4364 idélité à la sienne. » Où est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
4365 est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
4366 la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
13 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes I. Méditation au carrefour fabuleux
4367 mythes I Méditation au carrefour fabuleux Dans la forêt de Gribskov, il est un lieu nommé « le Coin des Huit-Chemins ».
4368 Méditation au carrefour fabuleux Dans la forêt de Gribskov, il est un lieu nommé « le Coin des Huit-Chemins ». Seul le
4369 Dans la forêt de Gribskov, il est un lieu nommé «  le Coin des Huit-Chemins ». Seul le trouve celui qui le cherche avec bea
4370 un lieu nommé « le Coin des Huit-Chemins ». Seul le trouve celui qui le cherche avec beaucoup de soin et de finesse, car
4371 Coin des Huit-Chemins ». Seul le trouve celui qui le cherche avec beaucoup de soin et de finesse, car aucune carte ne l’in
4372 uve celui qui le cherche avec beaucoup de soin et de finesse, car aucune carte ne l’indique. Son nom même est une contradi
4373 aucoup de soin et de finesse, car aucune carte ne l’ indique. Son nom même est une contradiction, car comment le croisement
4374 . Son nom même est une contradiction, car comment le croisement de huit chemins publics peut-il former un « coin » solitai
4375 est une contradiction, car comment le croisement de huit chemins publics peut-il former un « coin » solitaire et dérobé ?
4376 ut-il former un « coin » solitaire et dérobé ? Si la rencontre de trois routes suffit à donner son nom à tout ce que crain
4377 un « coin » solitaire et dérobé ? Si la rencontre de trois routes suffit à donner son nom à tout ce que craint un solitair
4378 onner son nom à tout ce que craint un solitaire : la trivialité, combien plus triviale encore doit être la rencontre de hu
4379 rivialité, combien plus triviale encore doit être la rencontre de huit routes ! Pourtant, il en est bien ainsi : huit rout
4380 mbien plus triviale encore doit être la rencontre de huit routes ! Pourtant, il en est bien ainsi : huit routes et quelle
4381 le solitude ! … Tout près de là, un bosquet fermé de haies, porte le nom d’« Enclos fatal »… L’animation des huit chemins
4382 Tout près de là, un bosquet fermé de haies, porte le nom d’« Enclos fatal »… L’animation des huit chemins n’est qu’une pur
4383 ès de là, un bosquet fermé de haies, porte le nom d’ « Enclos fatal »… L’animation des huit chemins n’est qu’une pure possi
4384 fermé de haies, porte le nom d’« Enclos fatal »… L’ animation des huit chemins n’est qu’une pure possibilité, — possibilit
4385 n’est qu’une pure possibilité, — possibilité pour l’ esprit. Car personne ne fréquente ce lieu, sauf un petit insecte qui s
4386 lente festinans… Nul ne hante ces routes, hormis le vent dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va. (In Vino Veritas)
4387 nte ces routes, hormis le vent dont on ne sait ni d’ où il vient ni où il va. (In Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’amour
4388 i où il va. (In Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’ amour unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers gra
4389 Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’amour unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers grands livres pseud
4390 ard a vécu l’amour unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers grands livres pseudonymes évoquent le vol
4391 s ses premiers grands livres pseudonymes évoquent le vol d’un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche
4392 remiers grands livres pseudonymes évoquent le vol d’ un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche a vécu
4393 évoquent le vol d’un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche a vécu plus seul encore, et guère moins
4394 le vol d’un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche a vécu plus seul encore, et guère moins chaste, m
4395 et guère moins chaste, mais toute son œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où
4396 moins chaste, mais toute son œuvre mène le train d’ enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrê
4397 haste, mais toute son œuvre mène le train d’enfer d’ un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cl
4398 e son œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le se
4399 on œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le seuil
4400 e », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le seuil d’une Éternité en laquelle il découvre son Isolde. Pour l’un et
4401 u’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le seuil d’ une Éternité en laquelle il découvre son Isolde. Pour l’un et l’autre
4402 elle il découvre son Isolde. Pour l’un et l’autre la pensée est une passion, et l’expression totale de la passion ne peut
4403 our l’un et l’autre la pensée est une passion, et l’ expression totale de la passion ne peut être que musicale. « Par la mu
4404 la pensée est une passion, et l’expression totale de la passion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions
4405 pensée est une passion, et l’expression totale de la passion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions jou
4406 le de la passion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes.23 » L’un par Mozart et
4407 sion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes.23 » L’un par Mozart et l’autre par
4408 usicale. « Par la musique, les passions jouissent d’ elles-mêmes.23 » L’un par Mozart et l’autre par Wagner accède au cœur
4409 et qui est son Ombre. J’ai cherché bien longtemps le point de perspective d’où le regard puisse embrasser à la fois ces de
4410 t son Ombre. J’ai cherché bien longtemps le point de perspective d’où le regard puisse embrasser à la fois ces deux vies d
4411 ai cherché bien longtemps le point de perspective d’ où le regard puisse embrasser à la fois ces deux vies dénuées et ces d
4412 erché bien longtemps le point de perspective d’où le regard puisse embrasser à la fois ces deux vies dénuées et ces deux œ
4413 la fois ces deux vies dénuées et ces deux œuvres d’ une richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de l’amour et leurs
4414 ne richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de l’amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occide
4415 richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de l’ amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occidenta
4416 eux mythes majeurs de l’amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’u
4417 amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’une vision juste, ou peu
4418 les plus parfaites dans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’une vision juste, ou peut-être seulement d’une qu
4419 ans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’ une vision juste, ou peut-être seulement d’une qualité heureuse et pén
4420 tuelle d’une vision juste, ou peut-être seulement d’ une qualité heureuse et pénétrante du regard, situant en vérité celui
4421 vérité celui qui voit, il arrive qu’on pressente l’ invite d’une étape significative, — et « l’enclos fatal » n’est pas lo
4422 elui qui voit, il arrive qu’on pressente l’invite d’ une étape significative, — et « l’enclos fatal » n’est pas loin, mais
4423 ssente l’invite d’une étape significative, — et «  l’ enclos fatal » n’est pas loin, mais en même temps s’ouvrent des avenue
4424 Ces carrefours « qu’aucune carte n’indique » sont les lieux les plus émouvants, pour celui qui chevauche à l’aventure au pr
4425 ours « qu’aucune carte n’indique » sont les lieux les plus émouvants, pour celui qui chevauche à l’aventure au profond des
4426 ux les plus émouvants, pour celui qui chevauche à l’ aventure au profond des forêts de l’âme occidentale. Arrêtons-nous ici
4427 qui chevauche à l’aventure au profond des forêts de l’âme occidentale. Arrêtons-nous ici pour méditer. Et nous suivrons t
4428 i chevauche à l’aventure au profond des forêts de l’ âme occidentale. Arrêtons-nous ici pour méditer. Et nous suivrons tant
4429 pour méditer. Et nous suivrons tantôt cette allée de lumière frayée dans les hautes futaies par les rayons obliques de l’a
4430 uivrons tantôt cette allée de lumière frayée dans les hautes futaies par les rayons obliques de l’après-midi, tantôt cette
4431 lée de lumière frayée dans les hautes futaies par les rayons obliques de l’après-midi, tantôt cette allée assombrie et qui
4432 e dans les hautes futaies par les rayons obliques de l’après-midi, tantôt cette allée assombrie et qui s’anime au gré d’un
4433 ans les hautes futaies par les rayons obliques de l’ après-midi, tantôt cette allée assombrie et qui s’anime au gré d’un ve
4434 antôt cette allée assombrie et qui s’anime au gré d’ un vent soudain, dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va. IKier
4435 nime au gré d’un vent soudain, dont on ne sait ni d’ où il vient ni où il va. IKierkegaard et Don Juan C’est au cœur d
4436 ur des grands bois du Nord de la Seeland, un soir d’ été, que les convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’un pa
4437 ds bois du Nord de la Seeland, un soir d’été, que les convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’un pavillon de ch
4438 que les convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battant
4439 convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’ un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’écl
4440 nquet se réunissent devant le seuil d’un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’éclairage étincel
4441 nissent devant le seuil d’un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’éclairage étincelant, la fraîc
4442 chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’ éclairage étincelant, la fraîcheur se déversant à flots, la séduction
4443 vrirent à deux battants ; l’éclairage étincelant, la fraîcheur se déversant à flots, la séduction fascinante des parfums,
4444 ge étincelant, la fraîcheur se déversant à flots, la séduction fascinante des parfums, et le goût impeccable du service sa
4445 à flots, la séduction fascinante des parfums, et le goût impeccable du service saisirent les convives qui entraient, et t
4446 rfums, et le goût impeccable du service saisirent les convives qui entraient, et tandis que l’orchestre attaquait la musiqu
4447 isirent les convives qui entraient, et tandis que l’ orchestre attaquait la musique du ballet de Don Juan, ils se sentirent
4448 ui entraient, et tandis que l’orchestre attaquait la musique du ballet de Don Juan, ils se sentirent transfigurés, et comm
4449 is que l’orchestre attaquait la musique du ballet de Don Juan, ils se sentirent transfigurés, et comme frappés de respect
4450 , ils se sentirent transfigurés, et comme frappés de respect pour un esprit invisible, ils s’arrêtèrent un instant, sembla
4451 s s’arrêtèrent un instant, semblables à celui que l’ enthousiasme a réveillé et qui ressuscite en plein enthousiasme. Cett
4452 e en plein enthousiasme. Cette page introduisant les discours sur l’amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de l
4453 siasme. Cette page introduisant les discours sur l’ amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kie
4454 sur l’amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans
4455 amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Jou
4456 ur qui composent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journa
4457 osent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839,
4458 s, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà : D’une
4459 Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire de
4460 d pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire de Don Juan,
4461 e Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà : D’ une certaine façon, je puis dire de Don Juan, comme Elvire : — Toi, me
4462 on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire de Don Juan, comme Elvire : — Toi, meurtrier de mon bonheur ! Car en vér
4463 dire de Don Juan, comme Elvire : — Toi, meurtrier de mon bonheur ! Car en vérité, cette pièce s’est emparée de moi d’une f
4464 onheur ! Car en vérité, cette pièce s’est emparée de moi d’une façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais l’oublier
4465 ! Car en vérité, cette pièce s’est emparée de moi d’ une façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais l’oublier. C’est
4466 façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais l’ oublier. C’est elle qui m’a poussé, comme Elvire, hors de la nuit tran
4467 C’est elle qui m’a poussé, comme Elvire, hors de la nuit tranquille du cloître. Enfin, c’est à Mozart, écrira-t-il plus
4468 fin, c’est à Mozart, écrira-t-il plus tard — dans les Étapes — qu’il aura dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’un
4469 -t-il plus tard — dans les Étapes — qu’il aura dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’un amour malheureux ». Relié
4470 aura dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’ un amour malheureux ». Reliée par ces derniers mots à la vie trop réel
4471 mour malheureux ». Reliée par ces derniers mots à la vie trop réelle du Solitaire, la fascination du mythe révèle ici sa v
4472 derniers mots à la vie trop réelle du Solitaire, la fascination du mythe révèle ici sa vraie nature de virtualité existen
4473 a fascination du mythe révèle ici sa vraie nature de virtualité existentielle. La vie réelle de Kierkegaard s’est qualifié
4474 ici sa vraie nature de virtualité existentielle. La vie réelle de Kierkegaard s’est qualifiée par son refus du mythe de D
4475 nature de virtualité existentielle. La vie réelle de Kierkegaard s’est qualifiée par son refus du mythe de Don Juan, tenta
4476 ierkegaard s’est qualifiée par son refus du mythe de Don Juan, tentation permanente et toujours refoulée. C’est pourquoi p
4477 nte et toujours refoulée. C’est pourquoi personne d’ autre n’a mieux jugé ce mythe. La thèse de Kierkegaard sur Don Juan re
4478 ourquoi personne d’autre n’a mieux jugé ce mythe. La thèse de Kierkegaard sur Don Juan rejoint Mozart dans sa génialité :
4479 ersonne d’autre n’a mieux jugé ce mythe. La thèse de Kierkegaard sur Don Juan rejoint Mozart dans sa génialité : elle réin
4480 rejoint Mozart dans sa génialité : elle réinvente la structure du drame comme par une création de logique intrépide. Elle
4481 ente la structure du drame comme par une création de logique intrépide. Elle nous impose, par la vertu d’une cohérence ino
4482 ation de logique intrépide. Elle nous impose, par la vertu d’une cohérence inoubliable une interprétation triple et unique
4483 logique intrépide. Elle nous impose, par la vertu d’ une cohérence inoubliable une interprétation triple et unique de l’opé
4484 e inoubliable une interprétation triple et unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voic
4485 noubliable une interprétation triple et unique de l’ opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voici l
4486 étation triple et unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le
4487 tion triple et unique de l’opéra, du mythe, et de l’ essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le ch
4488 e et unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le christianism
4489 t unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le christianisme,
4490 de l’essence de la musique occidentale. En voici l’ argument condensé. Le christianisme, étant esprit, a posé dans le mond
4491 usique occidentale. En voici l’argument condensé. Le christianisme, étant esprit, a posé dans le monde la sensualité. Parc
4492 ensé. Le christianisme, étant esprit, a posé dans le monde la sensualité. Parce qu’il l’excluait en principe, il l’a posée
4493 christianisme, étant esprit, a posé dans le monde la sensualité. Parce qu’il l’excluait en principe, il l’a posée comme pr
4494 , a posé dans le monde la sensualité. Parce qu’il l’ excluait en principe, il l’a posée comme principe et comme catégorie s
4495 ensualité. Parce qu’il l’excluait en principe, il l’ a posée comme principe et comme catégorie spirituelle. L’érotisme, « s
4496 ée comme principe et comme catégorie spirituelle. L’ érotisme, « synthèse psycho-sensible » et déterminée par l’esprit, exi
4497 e, « synthèse psycho-sensible » et déterminée par l’ esprit, exige désormais un langage capable de traduire sa spontanéité.
4498 par l’esprit, exige désormais un langage capable de traduire sa spontanéité. La musique seule va s’y prêter. Car elle est
4499 is un langage capable de traduire sa spontanéité. La musique seule va s’y prêter. Car elle est un langage des sens, mais l
4500 ’y prêter. Car elle est un langage des sens, mais le sens de l’ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’esprit ».
4501 r. Car elle est un langage des sens, mais le sens de l’ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’esprit ». La musiq
4502 Car elle est un langage des sens, mais le sens de l’ ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’esprit ». La musique,
4503 l’ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’ esprit ». La musique, au surplus, est, après la parole, le médium le m
4504 s que tout autre, est « déterminé par l’esprit ». La musique, au surplus, est, après la parole, le médium le moins matérie
4505 ar l’esprit ». La musique, au surplus, est, après la parole, le médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dan
4506  ». La musique, au surplus, est, après la parole, le médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps,
4507 ique, au surplus, est, après la parole, le médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps, dans une
4508 est, après la parole, le médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps, dans une succession de mome
4509 , après la parole, le médium le moins matériel de l’ idée : elle n’existe que dans le temps, dans une succession de moments
4510 moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps, dans une succession de moments, puis disparaît, contrairement
4511 e n’existe que dans le temps, dans une succession de moments, puis disparaît, contrairement à l’œuvre plastique, peinte ou
4512 ssion de moments, puis disparaît, contrairement à l’ œuvre plastique, peinte ou sculptée. L’érotisme, exclu par l’esprit, t
4513 airement à l’œuvre plastique, peinte ou sculptée. L’ érotisme, exclu par l’esprit, trouvera donc son « médium absolu », non
4514 stique, peinte ou sculptée. L’érotisme, exclu par l’ esprit, trouvera donc son « médium absolu », non pas dans la parole, m
4515 trouvera donc son « médium absolu », non pas dans la parole, mais bien dans la musique ; et de même la musique trouvera da
4516 absolu », non pas dans la parole, mais bien dans la musique ; et de même la musique trouvera dans le génie sensuel son « 
4517 la parole, mais bien dans la musique ; et de même la musique trouvera dans le génie sensuel son « objet absolu », car « l’
4518 la musique ; et de même la musique trouvera dans le génie sensuel son « objet absolu », car « l’état d’âme sensuel est tr
4519 dans le génie sensuel son « objet absolu », car «  l’ état d’âme sensuel est trop lourd et trop dense pour être porté par la
4520 est trop lourd et trop dense pour être porté par la parole ; seule la musique peut l’exprimer ». Si Don Juan représente l
4521 trop dense pour être porté par la parole ; seule la musique peut l’exprimer ». Si Don Juan représente le désir pur, dans
4522 être porté par la parole ; seule la musique peut l’ exprimer ». Si Don Juan représente le désir pur, dans sa génialité irr
4523 musique peut l’exprimer ». Si Don Juan représente le désir pur, dans sa génialité irrésistible et démoniaque, « déterminé
4524 alité irrésistible et démoniaque, « déterminé par l’ esprit comme étant ce que l’esprit exclut », l’expression de Don Juan
4525 aque, « déterminé par l’esprit comme étant ce que l’ esprit exclut », l’expression de Don Juan ne peut être que musicale. E
4526 ar l’esprit comme étant ce que l’esprit exclut », l’ expression de Don Juan ne peut être que musicale. Et c’est pourquoi le
4527 omme étant ce que l’esprit exclut », l’expression de Don Juan ne peut être que musicale. Et c’est pourquoi le seul Don Jua
4528 Juan ne peut être que musicale. Et c’est pourquoi le seul Don Juan conforme au mythe24, c’est le Don Giovanni de Mozart. V
4529 rquoi le seul Don Juan conforme au mythe24, c’est le Don Giovanni de Mozart. Voici son signalement selon Kierkegaard. Don
4530 uan est conçu musicalement, j’entends en lui tout l’ infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien
4531 ement, j’entends en lui tout l’infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien ne peut résister ; j
4532 ui tout l’infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends la convoitis
4533 tout l’infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends la convoitise e
4534 ion, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends la convoitise effrénée du désir, mais aussi le triomphe absolu de ce dés
4535 tends la convoitise effrénée du désir, mais aussi le triomphe absolu de ce désir, triomphe auquel il serait vain de s’oppo
4536 effrénée du désir, mais aussi le triomphe absolu de ce désir, triomphe auquel il serait vain de s’opposer. Si d’aventure
4537 bsolu de ce désir, triomphe auquel il serait vain de s’opposer. Si d’aventure la pensée s’attarde à l’obstacle, celui-ci t
4538 , triomphe auquel il serait vain de s’opposer. Si d’ aventure la pensée s’attarde à l’obstacle, celui-ci tire son importanc
4539 auquel il serait vain de s’opposer. Si d’aventure la pensée s’attarde à l’obstacle, celui-ci tire son importance d’exciter
4540 de s’opposer. Si d’aventure la pensée s’attarde à l’ obstacle, celui-ci tire son importance d’exciter la passion plutôt que
4541 ttarde à l’obstacle, celui-ci tire son importance d’ exciter la passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissanc
4542 ’obstacle, celui-ci tire son importance d’exciter la passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissance en est a
4543 re son importance d’exciter la passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissance en est accrue, la victoire est
4544 la passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissance en est accrue, la victoire est certaine et l’obstacle n’es
4545 opposer réellement ; la jouissance en est accrue, la victoire est certaine et l’obstacle n’est qu’un stimulant. Je trouve
4546 ssance en est accrue, la victoire est certaine et l’ obstacle n’est qu’un stimulant. Je trouve en Don Juan une vie ainsi an
4547 ulant. Je trouve en Don Juan une vie ainsi animée d’ un démoniaque puissant et irrésistible, à la façon d’un élément. Telle
4548 nimée d’un démoniaque puissant et irrésistible, à la façon d’un élément. Telle est son idéalité dont je puis me réjouir tr
4549 n démoniaque puissant et irrésistible, à la façon d’ un élément. Telle est son idéalité dont je puis me réjouir tranquillem
4550 dont je puis me réjouir tranquillement, parce que la musique ne me le représente pas comme personne ou individu, mais comm
4551 éjouir tranquillement, parce que la musique ne me le représente pas comme personne ou individu, mais comme puissance.25
4552 t plus rien. Lancé comme une pierre qui ricoche à la surface de l’eau, il s’enfonce instantanément dans l’abîme du néant,
4553 . Lancé comme une pierre qui ricoche à la surface de l’eau, il s’enfonce instantanément dans l’abîme du néant, après le de
4554 ancé comme une pierre qui ricoche à la surface de l’ eau, il s’enfonce instantanément dans l’abîme du néant, après le derni
4555 urface de l’eau, il s’enfonce instantanément dans l’ abîme du néant, après le dernier ricochet. Irresponsable comme toute f
4556 toute force naturelle, Don Juan incarne donc, si l’ on ose dire, l’absolu nihilisme moral. Il séduit par la seule énergie
4557 turelle, Don Juan incarne donc, si l’on ose dire, l’ absolu nihilisme moral. Il séduit par la seule énergie du désir. « Je
4558 ose dire, l’absolu nihilisme moral. Il séduit par la seule énergie du désir. « Je ne l’imagine pas du tout comme quelqu’un
4559 Il séduit par la seule énergie du désir. « Je ne l’ imagine pas du tout comme quelqu’un qui forme ses projets sournoisemen
4560 ournoisement, et calcule avec ruse ses intrigues… La réflexion lui fait défaut… Il n’a besoin d’aucun préparatif, d’aucun
4561 gues… La réflexion lui fait défaut… Il n’a besoin d’ aucun préparatif, d’aucun plan, d’aucun temps, car il est toujours prê
4562 ui fait défaut… Il n’a besoin d’aucun préparatif, d’ aucun plan, d’aucun temps, car il est toujours prêt, l’énergie est con
4563 … Il n’a besoin d’aucun préparatif, d’aucun plan, d’ aucun temps, car il est toujours prêt, l’énergie est constamment prése
4564 un plan, d’aucun temps, car il est toujours prêt, l’ énergie est constamment présente en lui et le désir aussi. » Il n’étou
4565 rêt, l’énergie est constamment présente en lui et le désir aussi. » Il n’étourdit pas Zerline de belles paroles, il l’invi
4566 ui et le désir aussi. » Il n’étourdit pas Zerline de belles paroles, il l’invite à entrer, fait un geste. « II ne séduit p
4567 » Il n’étourdit pas Zerline de belles paroles, il l’ invite à entrer, fait un geste. « II ne séduit pas, mais il désire, et
4568 il a du succès auprès des femmes, mais encore il les rend heureuses — et malheureuses ; chose étrange, c’est là ce qu’elle
4569 ce qu’elles veulent, et celle qui ne rêverait pas de devenir malheureuse pour avoir été une fois heureuse avec Don Juan se
4570 it une pauvre fille. Don Juan est convaincu que «  l’ expression véritable de la femme consiste en sa volonté d’être séduite
4571 n Juan est convaincu que « l’expression véritable de la femme consiste en sa volonté d’être séduite… C’est pourquoi elle n
4572 uan est convaincu que « l’expression véritable de la femme consiste en sa volonté d’être séduite… C’est pourquoi elle ne s
4573 sion véritable de la femme consiste en sa volonté d’ être séduite… C’est pourquoi elle ne se fâche jamais contre son séduct
4574 fâche jamais contre son séducteur, du moins s’il l’ a vraiment séduite.26 » L’érotisme de Don Juan s’oppose à l’Éros anti
4575 ducteur, du moins s’il l’a vraiment séduite.26 » L’ érotisme de Don Juan s’oppose à l’Éros antique, qui était psychique et
4576 moins s’il l’a vraiment séduite.26 » L’érotisme de Don Juan s’oppose à l’Éros antique, qui était psychique et non sensue
4577 t séduite.26 » L’érotisme de Don Juan s’oppose à l’ Éros antique, qui était psychique et non sensuel, « et c’est ce qui in
4578 se tout amour grec »27. Il s’oppose plus encore à l’ amour courtois, essentiellement fidèle. « L’amour psychique est existe
4579 ore à l’amour courtois, essentiellement fidèle. «  L’ amour psychique est existence dans le temps, l’amour sensuel dispariti
4580 nt fidèle. « L’amour psychique est existence dans le temps, l’amour sensuel disparition dans le temps », d’où vient que la
4581 « L’amour psychique est existence dans le temps, l’ amour sensuel disparition dans le temps », d’où vient que la musique e
4582 e dans le temps, l’amour sensuel disparition dans le temps », d’où vient que la musique est son parfait médium. Pour Don J
4583 mps, l’amour sensuel disparition dans le temps », d’ où vient que la musique est son parfait médium. Pour Don Juan, « la fé
4584 nsuel disparition dans le temps », d’où vient que la musique est son parfait médium. Pour Don Juan, « la féminité tout à f
4585 musique est son parfait médium. Pour Don Juan, «  la féminité tout à fait abstraite est l’essentiel », l’individualité n’e
4586 Don Juan, « la féminité tout à fait abstraite est l’ essentiel », l’individualité n’existe pas : il n’y aura jamais à ses y
4587 féminité tout à fait abstraite est l’essentiel », l’ individualité n’existe pas : il n’y aura jamais à ses yeux ni infidéli
4588 on et multiplicité. Sa vie n’étant qu’« une somme de moments distincts… une addition d’instants », Don Juan ne saurait avo
4589 qu’« une somme de moments distincts… une addition d’ instants », Don Juan ne saurait avoir de biographie : le doter d’une e
4590 addition d’instants », Don Juan ne saurait avoir de biographie : le doter d’une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fa
4591 ants », Don Juan ne saurait avoir de biographie : le doter d’une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. I
4592 on Juan ne saurait avoir de biographie : le doter d’ une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le
4593 t avoir de biographie : le doter d’une enfance et d’ une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instan
4594 ie : le doter d’une enfance et d’une jeunesse fut l’ erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes so
4595 une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire
4596 une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps
4597 sse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps lui manqu
4598 fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’ instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps lui manque »
4599 ’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps lui manque ». « La voir et l’aimer sont une seule chose… et aus
4600 ont sans histoire, « car le temps lui manque ». «  La voir et l’aimer sont une seule chose… et aussitôt tout est fini, puis
4601 stoire, « car le temps lui manque ». « La voir et l’ aimer sont une seule chose… et aussitôt tout est fini, puis cela se ré
4602 et aussitôt tout est fini, puis cela se répète à l’ infini. » Sans passé, sans mémoire (il lui faut le Catalogue !), sans
4603 l’infini. » Sans passé, sans mémoire (il lui faut le Catalogue !), sans lendemain et sans nostalgie, il court, vole et se
4604 le et se réjouit, jusqu’à ce qu’il butte contre «  la pierre d’achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Co
4605 éjouit, jusqu’à ce qu’il butte contre « la pierre d’ achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur e
4606 e qu’il butte contre « la pierre d’achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur est un esprit ! C’
4607 tte contre « la pierre d’achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur est un esprit ! C’est même u
4608 pement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur est un esprit ! C’est même un revenant, donc un retour du
4609 revenant, donc un retour du passé. Il représente la négation spirituelle du génie spontané de l’instant. Il est donc seul
4610 résente la négation spirituelle du génie spontané de l’instant. Il est donc seul capable de dompter Don Juan, nulle puissa
4611 ente la négation spirituelle du génie spontané de l’ instant. Il est donc seul capable de dompter Don Juan, nulle puissance
4612 e spontané de l’instant. Il est donc seul capable de dompter Don Juan, nulle puissance du monde n’en ayant eu raison. Cet
4613 ythe par Kierkegaard n’est pas seulement inspirée de Mozart : elle a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est le my
4614 as seulement inspirée de Mozart : elle a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manif
4615 irée de Mozart : elle a pour but de démontrer que l’ opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manifesté en chaque dé
4616 Mozart : elle a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manifesté en chaque détail com
4617 a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manifesté en chaque détail comme dans le sty
4618 tégralement manifesté en chaque détail comme dans le style et la structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétatio
4619 manifesté en chaque détail comme dans le style et la structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la lég
4620 chaque détail comme dans le style et la structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu
4621 que détail comme dans le style et la structure de l’ ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu’à
4622 yle et la structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu’à ce que Mozart en ait découve
4623 de l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu’à ce que Mozart en ait découvert à la fois le méd
4624 l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu’à ce que Mozart en ait découvert à la fois le médium
4625  jusqu’à ce que Mozart en ait découvert à la fois le médium et l’idée », d’où « la valeur classique absolue » de son opéra
4626 ue Mozart en ait découvert à la fois le médium et l’ idée », d’où « la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra m
4627 en ait découvert à la fois le médium et l’idée », d’ où « la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra multiplier
4628 découvert à la fois le médium et l’idée », d’où «  la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra multiplier les Fau
4629 et l’idée », d’où « la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra multiplier les Faust 28, car « l’idée de Faust s
4630 ique absolue » de son opéra. On pourra multiplier les Faust 28, car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit q
4631 n opéra. On pourra multiplier les Faust 28, car «  l’ idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit qu’il est naturel qu
4632 . On pourra multiplier les Faust 28, car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit qu’il est naturel qu’il y e
4633 car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’ esprit qu’il est naturel qu’il y en ait plusieurs conceptions », chacu
4634 tre « parfaite » pour une génération ; tandis que le Don Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de l’idée, vivra éter
4635 ération ; tandis que le Don Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de l’idée, vivra éternellement et dans tous les te
4636 e Don Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de l’idée, vivra éternellement et dans tous les temps ». En récrire un a
4637 on Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de l’ idée, vivra éternellement et dans tous les temps ». En récrire un aprè
4638 trait de l’idée, vivra éternellement et dans tous les temps ». En récrire un après Mozart équivaudrait à produire une Ilias
4639 à produire une Ilias post Homerum. Du commentaire de l’opéra lui-même (dont la pénétration proprement musicale est stupéfi
4640 roduire une Ilias post Homerum. Du commentaire de l’ opéra lui-même (dont la pénétration proprement musicale est stupéfiant
4641 Homerum. Du commentaire de l’opéra lui-même (dont la pénétration proprement musicale est stupéfiante, Kierkegaard se disan
4642 n centrale : « Don Juan donne leur intérêt à tous les autres personnages… Sa passion met la passion des autres en mouvement
4643 rêt à tous les autres personnages… Sa passion met la passion des autres en mouvement. Elle résonne partout ». Don Juan n’é
4644 is puissance et vie, donc « absolument musical », les autres personnages, qui ne sont que passions déterminées par Don Juan
4645 e mesure même musicaux. « On peut arriver pendant la représentation, on est immédiatement au centre, par ce que ce centre,
4646 iatement au centre, par ce que ce centre, qui est la vitalité de Don Juan, se trouve partout. » Le seul personnage qui sem
4647 centre, par ce que ce centre, qui est la vitalité de Don Juan, se trouve partout. » Le seul personnage qui semble faire ex
4648 est la vitalité de Don Juan, se trouve partout. » Le seul personnage qui semble faire exception est naturellement le Comma
4649 nage qui semble faire exception est naturellement le Commandeur, mais, d’une certaine manière (que précise l’analyse des t
4650 exception est naturellement le Commandeur, mais, d’ une certaine manière (que précise l’analyse des thèmes musicaux), il e
4651 andeur, mais, d’une certaine manière (que précise l’ analyse des thèmes musicaux), il est « placé en dehors de la pièce, ou
4652 des thèmes musicaux), il est « placé en dehors de la pièce, ou il la circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’é
4653 aux), il est « placé en dehors de la pièce, ou il la circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’éternité. IIKi
4654 dehors de la pièce, ou il la circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’éternité. IIKierkegaard et Tristan
4655 circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’ éternité. IIKierkegaard et Tristan Kierkegaard fut pourtant le c
4656 ierkegaard et Tristan Kierkegaard fut pourtant le contraire d’un Don Juan. Dans ses rapports avec son œuvre, son action
4657 Tristan Kierkegaard fut pourtant le contraire d’ un Don Juan. Dans ses rapports avec son œuvre, son action publique, et
4658 Cependant, je n’ai trouvé dans tout son œuvre que de rares allusions à l’Hamlet de Shakespeare, et pas une mention de Tris
4659 ouvé dans tout son œuvre que de rares allusions à l’ Hamlet de Shakespeare, et pas une mention de Tristan — pour des centai
4660 ons à l’Hamlet de Shakespeare, et pas une mention de Tristan — pour des centaines de pages enthousiastes et lyriques sur l
4661 t pas une mention de Tristan — pour des centaines de pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de M
4662 centaines de pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrét
4663 e pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire c
4664 ages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire ce m
4665 stes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire ce mutisme, et cet
4666 iques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire ce mutisme, et cette luxurian
4667 oire ce mutisme, et cette luxuriance verbale, est de ceux qui expriment à coup sûr les données essentielles d’une personne
4668 nce verbale, est de ceux qui expriment à coup sûr les données essentielles d’une personne. Qu’est-ce que Don Juan pour ce c
4669 qui expriment à coup sûr les données essentielles d’ une personne. Qu’est-ce que Don Juan pour ce célibataire parfaitement
4670 e Don Juan pour ce célibataire parfaitement libre de mener sa vie comme il lui plaît, riche et oisif, brillant esprit, cur
4671 i plaît, riche et oisif, brillant esprit, curieux de tout, mais en même temps de complexion plutôt malingre (« Qu’on me do
4672 llant esprit, curieux de tout, mais en même temps de complexion plutôt malingre (« Qu’on me donne un corps ! », gémit-il d
4673 it-il dans son Journal) et qui pressent son génie d’ écrivain et sa vocation religieuse ? Don Juan est de toute évidence la
4674 écrivain et sa vocation religieuse ? Don Juan est de toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son
4675 ation religieuse ? Don Juan est de toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, pr
4676 gieuse ? Don Juan est de toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, prestigieux,
4677 n est de toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, prestigieux, désiré, mais qu
4678 toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, prestigieux, désiré, mais qu’il ne pe
4679 ais qu’il ne peut et qu’il ne veut actualiser. En l’ écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que pe
4680 e peut et qu’il ne veut actualiser. En l’écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du
4681 u’il ne veut actualiser. En l’écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du même coup,
4682 ualiser. En l’écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du même coup, il se définit,
4683 l’écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du même coup, il se définit, contre lui
4684 non pas sans lui. Il ne conçoit que deux manières de vivre dignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur
4685 . Il ne conçoit que deux manières de vivre dignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’anac
4686 l ne conçoit que deux manières de vivre dignes de l’ absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’anachor
4687 ignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’anachorète 29. L’une et l’autre excluent le mari
4688 ossibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’ anachorète 29. L’une et l’autre excluent le mariage, « suprême express
4689 u bien l’anachorète 29. L’une et l’autre excluent le mariage, « suprême expression de l’amour », à laquelle il a dû renonc
4690 l’autre excluent le mariage, « suprême expression de l’amour », à laquelle il a dû renoncer pour une raison qui reste son
4691 utre excluent le mariage, « suprême expression de l’ amour », à laquelle il a dû renoncer pour une raison qui reste son sec
4692 cer pour une raison qui reste son secret dernier. Le mariage étant écarté, s’il choisit d’être anachorète, le séducteur de
4693 et dernier. Le mariage étant écarté, s’il choisit d’ être anachorète, le séducteur devient son mythe. Don Juan devient son
4694 age étant écarté, s’il choisit d’être anachorète, le séducteur devient son mythe. Don Juan devient son ombre, plus brillan
4695 était pas ce qu’il subit et souffre, et s’efforce de dépasser vers l’absolu, vers ce qu’il veut devenir selon l’esprit. Si
4696 l subit et souffre, et s’efforce de dépasser vers l’ absolu, vers ce qu’il veut devenir selon l’esprit. Si tel est bien son
4697 r vers l’absolu, vers ce qu’il veut devenir selon l’ esprit. Si tel est bien son mythe, son Éros virtuel, quelle est alors
4698 ien son mythe, son Éros virtuel, quelle est alors la forme actuelle, historiquement vécue, de son Éros ? C’est la passion
4699 st alors la forme actuelle, historiquement vécue, de son Éros ? C’est la passion unique, totale, et malheureuse ; et par c
4700 tuelle, historiquement vécue, de son Éros ? C’est la passion unique, totale, et malheureuse ; et par ce malheur même, salv
4701 alheureuse ; et par ce malheur même, salvatrice. L’ amour humain repose sur un instinct qui, élevé au rang d’inclination,
4702 humain repose sur un instinct qui, élevé au rang d’ inclination, trouve son expression suprême, unique et absolue, poétiqu
4703 me, unique et absolue, poétiquement absolue, dans le fait qu’il n’y a au monde qu’un seul être bien-aimé, et que cette « s
4704 seul être bien-aimé, et que cette « seule fois » de l’amour est l’amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois
4705 ul être bien-aimé, et que cette « seule fois » de l’ amour est l’amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est
4706 -aimé, et que cette « seule fois » de l’amour est l’ amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout abs
4707 tte « seule fois » de l’amour est l’amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout absolu, et la secon
4708 que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout absolu, et la seconde fois la ruine absolue de tout.30 Certes,
4709 … Une fois est le tout absolu, et la seconde fois la ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’In Vino Veritas,
4710 tout absolu, et la seconde fois la ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’In Vino Veritas, qui n’a jamais en
4711 econde fois la ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’In Vino Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu
4712 ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’ In Vino Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu de faire éclat
4713 o Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu de faire éclater l’absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la
4714 a jamais encore aimé, a beau jeu de faire éclater l’ absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est
4715 au jeu de faire éclater l’absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est d’une importance capitale
4716 l’absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est d’une importance capitale et qu’on ne peut faire
4717 absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est d’une importance capitale et qu’on ne peut faire « q
4718 que de ce choix sans appel de la passion, qui est d’ une importance capitale et qu’on ne peut faire « qu’à l’aveuglette ».
4719 e ». Comment expliquer « un acte aussi monstrueux de sélection » ? L’amoureux passionné, dans son choix exclusif, n’est-il
4720 iquer « un acte aussi monstrueux de sélection » ? L’ amoureux passionné, dans son choix exclusif, n’est-il pas « un pantin
4721 usif, n’est-il pas « un pantin dont quelque chose d’ inexplicable tire les ficelles » ? Un tel point de vue, réplique Johan
4722  un pantin dont quelque chose d’inexplicable tire les ficelles » ? Un tel point de vue, réplique Johannès, le Séducteur, pr
4723 elles » ? Un tel point de vue, réplique Johannès, le Séducteur, prouve simplement que « notre jeune ami reste au-dehors »,
4724 entretient encore que des rapports abstraits avec la vie, car « la résolution, la résolution de la convoitise, est la poin
4725 ore que des rapports abstraits avec la vie, car «  la résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existe
4726 ports abstraits avec la vie, car « la résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut
4727 s avec la vie, car « la résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour e
4728 vec la vie, car « la résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour exis
4729 a résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur c
4730 on, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’a
4731 la résolution de la convoitise, est la pointe de l’ existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’aime
4732 e de l’existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est
4733 l faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’ aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime,
4734 hoisir pour exister. Le Séducteur choisit d’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans
4735 e Séducteur choisit d’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans chaque femme réelle, c
4736 ’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans chaque femme réelle, c’est ce qui veut être
4737 lle, c’est ce qui veut être séduit et qui ne peut l’ être qu’une fois. Au contraire, le Mari, qui prendra la parole dans la
4738 et qui ne peut l’être qu’une fois. Au contraire, le Mari, qui prendra la parole dans la seconde partie des Étapes, choisi
4739 e qu’une fois. Au contraire, le Mari, qui prendra la parole dans la seconde partie des Étapes, choisit d’aimer une seule f
4740 parole dans la seconde partie des Étapes, choisit d’ aimer une seule femme et de l’épouser, car le mariage est cette décisi
4741 ie des Étapes, choisit d’aimer une seule femme et de l’épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’exaltati
4742 des Étapes, choisit d’aimer une seule femme et de l’ épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’exaltation
4743 isit d’aimer une seule femme et de l’épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’exaltation en réalité. » L
4744 , car le mariage est cette décision qui « traduit l’ exaltation en réalité. » Loin d’appauvrir l’expérience de la vie, elle
4745 ion qui « traduit l’exaltation en réalité. » Loin d’ appauvrir l’expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle e
4746 aduit l’exaltation en réalité. » Loin d’appauvrir l’ expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décisi
4747 ation en réalité. » Loin d’appauvrir l’expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décision par excell
4748 on en réalité. » Loin d’appauvrir l’expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décision par excellenc
4749 de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décision par excellence, qui rend l’existence concrète. Par elle, la
4750 re. Elle est la décision par excellence, qui rend l’ existence concrète. Par elle, la vie dans le mariage devient « la plén
4751 ellence, qui rend l’existence concrète. Par elle, la vie dans le mariage devient « la plénitude du temps » — ce temps qui
4752 rend l’existence concrète. Par elle, la vie dans le mariage devient « la plénitude du temps » — ce temps qui toujours « m
4753 crète. Par elle, la vie dans le mariage devient «  la plénitude du temps » — ce temps qui toujours « manque » à Don Juan. C
4754 ps qui toujours « manque » à Don Juan. Cependant, le Mari n’entend pas éluder la difficulté fondamentale du mariage, et mê
4755 Don Juan. Cependant, le Mari n’entend pas éluder la difficulté fondamentale du mariage, et même il la formule d’entrée de
4756 la difficulté fondamentale du mariage, et même il la formule d’entrée de jeu : « L’amour et l’inclination amoureuse sont t
4757 té fondamentale du mariage, et même il la formule d’ entrée de jeu : « L’amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait
4758 entale du mariage, et même il la formule d’entrée de jeu : « L’amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait spontanés
4759 ariage, et même il la formule d’entrée de jeu : «  L’ amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariag
4760 même il la formule d’entrée de jeu : « L’amour et l’ inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariage est une d
4761 inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariage est une décision ; vouloir se marier, cela veut dire que ce q
4762 u’il y a de plus spontané doit être en même temps la décision la plus libre… En outre, l’une de ces choses ne doit pas sui
4763 plus spontané doit être en même temps la décision la plus libre… En outre, l’une de ces choses ne doit pas suivre l’autre,
4764 temps la décision la plus libre… En outre, l’une de ces choses ne doit pas suivre l’autre, la décision ne doit pas arrive
4765 , l’une de ces choses ne doit pas suivre l’autre, la décision ne doit pas arriver par-derrière à pas de loup : le tout doi
4766 a décision ne doit pas arriver par-derrière à pas de loup : le tout doit avoir lieu simultanément. » Suivent cent pages au
4767 ne doit pas arriver par-derrière à pas de loup : le tout doit avoir lieu simultanément. » Suivent cent pages au cours des
4768 anément. » Suivent cent pages au cours desquelles le Mari réitère à coup d’arguments philosophiques que la décision ne sau
4769 pages au cours desquelles le Mari réitère à coup d’ arguments philosophiques que la décision ne saurait être fondée dans l
4770 ari réitère à coup d’arguments philosophiques que la décision ne saurait être fondée dans l’argumentation. Rien d’étonnant
4771 iques que la décision ne saurait être fondée dans l’ argumentation. Rien d’étonnant si cet ouvrage ne convainc guère : Kier
4772 ne saurait être fondée dans l’argumentation. Rien d’ étonnant si cet ouvrage ne convainc guère : Kierkegaard est derrière l
4773 rage ne convainc guère : Kierkegaard est derrière les pseudonymes, exaltant un Don Juan qu’il refuse, mais qui demeure sa p
4774 ui demeure sa possibilité ; il n’est pas derrière le Mari. Car celui-ci représente et défend l’impossibilité que Kierkegaa
4775 rrière le Mari. Car celui-ci représente et défend l’ impossibilité que Kierkegaard subit, et qu’il va tenter d’expliquer — 
4776 ibilité que Kierkegaard subit, et qu’il va tenter d’ expliquer — de justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons
4777 erkegaard subit, et qu’il va tenter d’expliquer —  de justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’amour vr
4778 va tenter d’expliquer — de justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la passion unique
4779 r d’expliquer — de justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la passion unique et parta
4780  — dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’ amour vrai soit la passion unique et partagée. Pour être heureux, dans
4781 ste de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la passion unique et partagée. Pour être heureux, dans un mariage par ex
4782 un mariage par exemple, cet amour devrait opérer le miracle de « faire du différent l’égal », créant ainsi la possibilité
4783 par exemple, cet amour devrait opérer le miracle de « faire du différent l’égal », créant ainsi la possibilité d’une comp
4784 devrait opérer le miracle de « faire du différent l’ égal », créant ainsi la possibilité d’une compréhension véritable. Mai
4785 le de « faire du différent l’égal », créant ainsi la possibilité d’une compréhension véritable. Mais cela reste théorique.
4786 u différent l’égal », créant ainsi la possibilité d’ une compréhension véritable. Mais cela reste théorique. On le comprend
4787 éhension véritable. Mais cela reste théorique. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouv
4788 . Mais cela reste théorique. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, i
4789 a reste théorique. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient
4790 este théorique. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient san
4791 e. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient sans cesse sur «
4792 s ouvrages religieux, il revient sans cesse sur «  la différence qualitative infinie entre Dieu et l’homme », qui fait des
4793 « la différence qualitative infinie entre Dieu et l’ homme », qui fait des relations entre l’homme et Dieu un amour essenti
4794 e Dieu et l’homme », qui fait des relations entre l’ homme et Dieu un amour essentiellement malheureux. Cet amour serait mê
4795 Cet amour serait même impossible hors du paradoxe de la foi, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communic
4796 amour serait même impossible hors du paradoxe de la foi, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communicati
4797 du paradoxe de la foi, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’homme tuera
4798 de passion, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’homme tuerait l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvo
4799 n, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’ homme tuerait l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appro
4800 e communication directe de Dieu à l’homme tuerait l’ homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appropriation subject
4801 l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’ appropriation subjective et libre de la vérité. C’est donc l’amour div
4802 i son pouvoir d’appropriation subjective et libre de la vérité. C’est donc l’amour divin lui-même qui exige la communicati
4803 on pouvoir d’appropriation subjective et libre de la vérité. C’est donc l’amour divin lui-même qui exige la communication
4804 tion subjective et libre de la vérité. C’est donc l’ amour divin lui-même qui exige la communication indirecte, voilée, rej
4805 rité. C’est donc l’amour divin lui-même qui exige la communication indirecte, voilée, rejoignant l’homme là où il existe,
4806 ge la communication indirecte, voilée, rejoignant l’ homme là où il existe, dans sa finitude, et lui parlant la langue qu’i
4807 là où il existe, dans sa finitude, et lui parlant la langue qu’il entend. Mais alors le message devient énigmatique dans l
4808 et lui parlant la langue qu’il entend. Mais alors le message devient énigmatique dans la mesure même où il a su se rendre
4809 d. Mais alors le message devient énigmatique dans la mesure même où il a su se rendre perceptible… Ce qui se passe entre K
4810 se entre Kierkegaard et sa fiancée semble relever d’ une structure analogue du possible et de l’impossible dans la communic
4811 e relever d’une structure analogue du possible et de l’impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le s
4812 elever d’une structure analogue du possible et de l’ impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le secr
4813 ture analogue du possible et de l’impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le secret qu’il porte en
4814 ible et de l’impossible dans la communication. Il l’ aime, elle l’aime, mais le secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie 
4815 impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’ aime, mais le secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie » comme il di
4816 ns la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie » comme il dit, mais aussi
4817 n lui (sa « mélancolie » comme il dit, mais aussi le pressentiment de sa vocation exceptionnelle) lui interdit d’entrer av
4818 colie » comme il dit, mais aussi le pressentiment de sa vocation exceptionnelle) lui interdit d’entrer avec elle dans ce r
4819 iment de sa vocation exceptionnelle) lui interdit d’ entrer avec elle dans ce rapport de communication directe, égalisante,
4820 ) lui interdit d’entrer avec elle dans ce rapport de communication directe, égalisante, en quoi consiste à ses yeux le mar
4821 directe, égalisante, en quoi consiste à ses yeux le mariage. Par amour pour Régine, il doit donc s’éloigner, bien qu’il n
4822 ine, il doit donc s’éloigner, bien qu’il ne cesse de s’adresser à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédi
4823 r, bien qu’il ne cesse de s’adresser à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédier toutes ses œuvres, comme
4824 il ne cesse de s’adresser à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédier toutes ses œuvres, comme autant de
4825 er à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédier toutes ses œuvres, comme autant de justifications de la ru
4826 et de lui dédier toutes ses œuvres, comme autant de justifications de la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui co
4827 toutes ses œuvres, comme autant de justifications de la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette con
4828 tes ses œuvres, comme autant de justifications de la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette contra
4829 , comme autant de justifications de la rupture et d’ assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la
4830 t de justifications de la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la douleur : ne
4831 sa fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la douleur : ne point se révéler, et faire mourir l’amour ; se révéle
4832 fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la douleur : ne point se révéler, et faire mourir l’amour ; se révéler e
4833 la douleur : ne point se révéler, et faire mourir l’ amour ; se révéler et faire mourir l’aimée ?31 » Tenter d’établir, en
4834 faire mourir l’amour ; se révéler et faire mourir l’ aimée ?31 » Tenter d’établir, en ce point, si l’attitude théologique d
4835 ; se révéler et faire mourir l’aimée ?31 » Tenter d’ établir, en ce point, si l’attitude théologique de Kierkegaard « expli
4836 r l’aimée ?31 » Tenter d’établir, en ce point, si l’ attitude théologique de Kierkegaard « explique » sa conduite amoureuse
4837 d’établir, en ce point, si l’attitude théologique de Kierkegaard « explique » sa conduite amoureuse, ou si ce n’est pas pl
4838 sa conduite amoureuse, ou si ce n’est pas plutôt l’ inverse, — ne correspondrait à rien dans notre perspective, et n’aider
4839 vérifiable. En effet, tout homme pensant dispose d’ un système, plus ou moins « original » mais toujours unique, d’appréhe
4840 plus ou moins « original » mais toujours unique, d’ appréhension de la réalité sous toutes ses formes. Ce système définit
4841 « original » mais toujours unique, d’appréhension de la réalité sous toutes ses formes. Ce système définit son individuali
4842 riginal » mais toujours unique, d’appréhension de la réalité sous toutes ses formes. Ce système définit son individualité.
4843 n individualité. Or je ne regarde ici et n’essaie de saisir qu’une certaine structure dynamique : Kierkegaard dans sa vie
4844 indissociables ; et je vois qu’elle est disposée de telle manière que « l’esthétique » et le « religieux » y sont constam
4845 vois qu’elle est disposée de telle manière que «  l’ esthétique » et le « religieux » y sont constamment homologues, tous l
4846 disposée de telle manière que « l’esthétique » et le « religieux » y sont constamment homologues, tous les deux irrigués d
4847 « religieux » y sont constamment homologues, tous les deux irrigués d’énergie passionnelle, tandis que « l’éthique », le st
4848 nt constamment homologues, tous les deux irrigués d’ énergie passionnelle, tandis que « l’éthique », le stade intermédiaire
4849 eux irrigués d’énergie passionnelle, tandis que «  l’ éthique », le stade intermédiaire, paraît exsangue, schématique et peu
4850 d’énergie passionnelle, tandis que « l’éthique », le stade intermédiaire, paraît exsangue, schématique et peu structuré. U
4851 , schématique et peu structuré. Un seul exemple : la décision fondant le mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fo
4852 structuré. Un seul exemple : la décision fondant le mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de tout
4853 cision fondant le mariage symbolisait aussi, nous l’ avons vu, le fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici
4854 nt le mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici que cette d
4855 olisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici que cette décision échappe à
4856 entielle. Mais voici que cette décision échappe à l’ homme, donc à l’éthique temporelle et autonome : La décision n’est pa
4857 oici que cette décision échappe à l’homme, donc à l’ éthique temporelle et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’h
4858 homme, donc à l’éthique temporelle et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni de son habi
4859 elle et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point d
4860 e et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’ homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point de d
4861 nome : La décision n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point de départ rel
4862 n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point de départ religieux ; si elle n’
4863 urage, ni de son habileté… mais elle est un point de départ religieux ; si elle n’est pas cela, celui qui décide n’a été r
4864 rendu fini que dans sa réflexion, il n’a pas pris de vitesse l’inclination amoureuse, mais est resté en cours de route, et
4865 que dans sa réflexion, il n’a pas pris de vitesse l’ inclination amoureuse, mais est resté en cours de route, et une telle
4866 l’inclination amoureuse, mais est resté en cours de route, et une telle décision est trop misérable pour que l’inclinatio
4867 et une telle décision est trop misérable pour que l’ inclination amoureuse ne la méprise et ne préfère se fier à elle-même
4868 rop misérable pour que l’inclination amoureuse ne la méprise et ne préfère se fier à elle-même plutôt que de se livrer aux
4869 rise et ne préfère se fier à elle-même plutôt que de se livrer aux directives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’in
4870 elle-même plutôt que de se livrer aux directives d’ un tel faux savant. La spontanéité de l’inclination amoureuse ne recon
4871 de se livrer aux directives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’inclination amoureuse ne reconnaît qu’une seule spon
4872 x directives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’inclination amoureuse ne reconnaît qu’une seule spontanéité comme l
4873 irectives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’ inclination amoureuse ne reconnaît qu’une seule spontanéité comme lui
4874 u’une seule spontanéité comme lui étant égale par le rang, c’est la spontanéité religieuse.32 Ainsi, comme Kierkegaard l
4875 ntanéité comme lui étant égale par le rang, c’est la spontanéité religieuse.32 Ainsi, comme Kierkegaard le réitère un pe
4876 ntanéité religieuse.32 Ainsi, comme Kierkegaard le réitère un peu plus loin, « l’absurdité de l’inclination amoureuse ar
4877 comme Kierkegaard le réitère un peu plus loin, «  l’ absurdité de l’inclination amoureuse arrive à une entente divine avec
4878 egaard le réitère un peu plus loin, « l’absurdité de l’inclination amoureuse arrive à une entente divine avec l’absurdité
4879 ard le réitère un peu plus loin, « l’absurdité de l’ inclination amoureuse arrive à une entente divine avec l’absurdité du
4880 nation amoureuse arrive à une entente divine avec l’ absurdité du sentiment religieux ». Mais on comprend qu’elle n’y arriv
4881 s avec une morale sans passion. Je vois enfin que la personne de Kierkegaard est ce système qui se définit par la mise en
4882 orale sans passion. Je vois enfin que la personne de Kierkegaard est ce système qui se définit par la mise en tension et l
4883 de Kierkegaard est ce système qui se définit par la mise en tension et l’interdépendance de trois réalités hétérogènes :
4884 système qui se définit par la mise en tension et l’ interdépendance de trois réalités hétérogènes : — sa croyance en l’alt
4885 finit par la mise en tension et l’interdépendance de trois réalités hétérogènes : — sa croyance en l’altérité totale de Di
4886 de trois réalités hétérogènes : — sa croyance en l’ altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; — la « mél
4887 hétérogènes : — sa croyance en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’ac
4888 — sa croyance en l’altérité totale de Dieu et en l’ unicité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui r
4889 ance en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mar
4890 e en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’ amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mariag
4891 ale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; —  la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mariage impossible ; — en
4892 icité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’ accable et lui rend ce mariage impossible ; — enfin sa vocation except
4893 impossible ; — enfin sa vocation exceptionnelle. Le mariage est interdit à celui qui doit être l’Exception : Au soldat q
4894 le. Le mariage est interdit à celui qui doit être l’ Exception : Au soldat qui monte la garde aux frontières, est-il permi
4895 qui doit être l’Exception : Au soldat qui monte la garde aux frontières, est-il permis de se marier ? Un tel soldat ose-
4896 qui monte la garde aux frontières, est-il permis de se marier ? Un tel soldat ose-t-il — ceci soit dit dans un sens spiri
4897 , s’il doit jour et nuit se battre non pas contre les Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mél
4898 et nuit se battre non pas contre les Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mélancolie innée ?3
4899 s contre les Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas
4900 s Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas moins l’ag
4901 t les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’ une mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas moins l’agent privilég
4902 s hordes de brigands d’une mélancolie innée ?33 L’ amour n’en est pas moins l’agent privilégié du progrès spirituel de « 
4903 mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas moins l’ agent privilégié du progrès spirituel de « l’homme supérieur » — toute
4904 pas moins l’agent privilégié du progrès spirituel de « l’homme supérieur » — toutefois à condition de n’être pas « heureux
4905 oins l’agent privilégié du progrès spirituel de «  l’ homme supérieur » — toutefois à condition de n’être pas « heureux » :
4906 coup des saints — mais pas un ne fut un génie par la jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que conseiller d
4907 posséda, car par elle il ne devint que conseiller d’ État ; pas un ne fut un héros par la jeune fille qu’il posséda, car pa
4908 ue conseiller d’État ; pas un ne fut un héros par la jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que général ; pa
4909 l ne devint que général ; pas un ne fut poète par la jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que père ; et pa
4910 e devint que père ; et pas un ne fut un saint par la jeune fille qu’il posséda, car il n’en posséda aucune, et ne voulut e
4911 u’une seule, qu’il n’obtint pas, de même que tous les autres devinrent des génies, des héros, des poètes grâce à la jeune f
4912 vinrent des génies, des héros, des poètes grâce à la jeune fille qu’ils ne possédèrent pas. Si l’idéalité que la femme por
4913 ce à la jeune fille qu’ils ne possédèrent pas. Si l’ idéalité que la femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’ho
4914 ille qu’ils ne possédèrent pas. Si l’idéalité que la femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’homme, à cette fe
4915 i l’idéalité que la femme porte en elle a éveillé l’ enthousiasme chez l’homme, à cette femme qui l’a ainsi enthousiasmé, i
4916 femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’ homme, à cette femme qui l’a ainsi enthousiasmé, il aurait dû pourtant
4917 lé l’enthousiasme chez l’homme, à cette femme qui l’ a ainsi enthousiasmé, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l
4918 i enthousiasmé, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l’existence l’énonce autrement. Tout cela signifie donc que
4919 é, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l’ existence l’énonce autrement. Tout cela signifie donc que c’est dans u
4920 dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l’existence l’ énonce autrement. Tout cela signifie donc que c’est dans un rapport né
4921 gnifie donc que c’est dans un rapport négatif que la femme rend l’homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femm
4922 e c’est dans un rapport négatif que la femme rend l’ homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne ver
4923 négatif que la femme rend l’homme productif dans l’ idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la hauteur. Cet amou
4924 ’homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la hauteur. Cet amour qui « entraîne » et transf
4925 ’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la hauteur. Cet amour qui « entraîne » et transfigure dans la mesure où
4926 . Cet amour qui « entraîne » et transfigure dans la mesure où il est par essence malheureux, ce n’est pas l’Éternel fémin
4927 re où il est par essence malheureux, ce n’est pas l’ Éternel féminin mystique du Second Faust. C’est la passion dans son in
4928 l’Éternel féminin mystique du Second Faust. C’est la passion dans son intransigeance et dans sa ruse avec la vie. Et c’est
4929 sion dans son intransigeance et dans sa ruse avec la vie. Et c’est le mythe de Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait asse
4930 ransigeance et dans sa ruse avec la vie. Et c’est le mythe de Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe
4931 ce et dans sa ruse avec la vie. Et c’est le mythe de Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe est la c
4932 Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. O
4933 araît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il
4934 sez que le paradoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses o
4935 que le paradoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvr
4936 radoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvrages les p
4937 e Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvrages les plus achevés, les Riens philosophiques 34 : Il ne f
4938 r voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvrages les plus achevés, les Riens philosophiques 34 : Il ne faut pas penser de
4939 n dit dans l’un de ses ouvrages les plus achevés, les Riens philosophiques 34 : Il ne faut pas penser de mal du paradoxe,
4940 Riens philosophiques 34 : Il ne faut pas penser de mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et les penseurs qui en m
4941 faut pas penser de mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et les penseurs qui en manquent sont comme des amants sans
4942 t pas penser de mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et les penseurs qui en manquent sont comme des amants sans pa
4943 e mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et les penseurs qui en manquent sont comme des amants sans passion, c’est-à-
4944 sont comme des amants sans passion, c’est-à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute passion est toujours
4945 assion, c’est-à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute passion est toujours de vouloir sa propre perte… C
4946 -à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute passion est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là le pa
4947 . Mais le paroxysme de toute passion est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, q
4948 est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose
4949 oir sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle-même ne pui
4950 sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle-même ne puisse
4951 e… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle-même ne puisse penser. Et pl
4952 . Et plus loin : Regardons ce qui se passe dans l’ amour, quoiqu’il ne rende qu’imparfaitement la situation. L’égoïsme es
4953 ans l’amour, quoiqu’il ne rende qu’imparfaitement la situation. L’égoïsme est à l’origine du sentiment pour autrui, mais q
4954 uoiqu’il ne rende qu’imparfaitement la situation. L’ égoïsme est à l’origine du sentiment pour autrui, mais quand sa passio
4955 e qu’imparfaitement la situation. L’égoïsme est à l’ origine du sentiment pour autrui, mais quand sa passion paradoxale cul
4956 cisément sa propre perte. C’est ce que veut aussi l’ amour, ainsi ces deux puissances s’entendent dans la passion de l’inst
4957 amour, ainsi ces deux puissances s’entendent dans la passion de l’instant, et cette puissance est justement l’amour. Cet
4958 i ces deux puissances s’entendent dans la passion de l’instant, et cette puissance est justement l’amour. Cette forme de
4959 es deux puissances s’entendent dans la passion de l’ instant, et cette puissance est justement l’amour. Cette forme de pe
4960 on de l’instant, et cette puissance est justement l’ amour. Cette forme de pensée est tristanienne. Elle est d’abord une
4961 te puissance est justement l’amour. Cette forme de pensée est tristanienne. Elle est d’abord une forme d’existence. Elle
4962 nsée est tristanienne. Elle est d’abord une forme d’ existence. Elle s’illustre dans les relations malheureuses — mais spir
4963 abord une forme d’existence. Elle s’illustre dans les relations malheureuses — mais spirituellement créatrices — entre Kier
4964 éatrices — entre Kierkegaard et Régine. Il n’a pu l’ aimer que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence a
4965 ntre Kierkegaard et Régine. Il n’a pu l’aimer que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence autre que nos
4966 rd et Régine. Il n’a pu l’aimer que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence autre que nostalgique. (Et
4967 imer que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence autre que nostalgique. (Et déjà, durant les fiançaille
4968 présence autre que nostalgique. (Et déjà, durant les fiançailles, il lui écrit pour s’excuser d’un rendez-vous manqué : il
4969 rant les fiançailles, il lui écrit pour s’excuser d’ un rendez-vous manqué : il est allé tout seul à la campagne, ce jour-l
4970 d’un rendez-vous manqué : il est allé tout seul à la campagne, ce jour-là, « à Fredensborg où souvenir et nostalgie s’embr
4971 ue j’aime tant. » Et il ajoute que lorsqu’il peut la dire « sienne » dans la solitude de son cœur, « c’est alors seulement
4972 ajoute que lorsqu’il peut la dire « sienne » dans la solitude de son cœur, « c’est alors seulement que nous sommes unis ».
4973 orsqu’il peut la dire « sienne » dans la solitude de son cœur, « c’est alors seulement que nous sommes unis ».) Régine s’e
4974 mariée ailleurs. Le dernier appel qu’il ait tenté de lui adresser — par l’intermédiaire du mari ! — ne l’a pas atteinte. U
4975 rnier appel qu’il ait tenté de lui adresser — par l’ intermédiaire du mari ! — ne l’a pas atteinte. Une dernière fois, ils
4976 lui adresser — par l’intermédiaire du mari ! — ne l’ a pas atteinte. Une dernière fois, ils se sont rencontrés, mais par ha
4977 is, ils se sont rencontrés, mais par hasard, dans la rue. Elle l’a salué, et il a répondu à son salut, mais ils n’ont pas
4978 nt rencontrés, mais par hasard, dans la rue. Elle l’ a salué, et il a répondu à son salut, mais ils n’ont pas pu se parler.
4979 n salut, mais ils n’ont pas pu se parler. C’était le 7 mars 1855, à la veille du départ de Régine pour un long voyage aux
4980 n’ont pas pu se parler. C’était le 7 mars 1855, à la veille du départ de Régine pour un long voyage aux Antilles. Il mouru
4981 er. C’était le 7 mars 1855, à la veille du départ de Régine pour un long voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de
4982 égine pour un long voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de la même année. Régine était au-delà des mers, dans une
4983 ong voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de la même année. Régine était au-delà des mers, dans une autre île. Que
4984 voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de la même année. Régine était au-delà des mers, dans une autre île. Que ce
4985 elà des mers, dans une autre île. Que cette forme d’ amour nostalgique et de possession par la perte transparaisse égalemen
4986 autre île. Que cette forme d’amour nostalgique et de possession par la perte transparaisse également dans la dialectique e
4987 te forme d’amour nostalgique et de possession par la perte transparaisse également dans la dialectique existentielle et da
4988 session par la perte transparaisse également dans la dialectique existentielle et dans la pensée proprement religieuse de
4989 alement dans la dialectique existentielle et dans la pensée proprement religieuse de Kierkegaard, apparaît désormais trop
4990 tentielle et dans la pensée proprement religieuse de Kierkegaard, apparaît désormais trop évident pour qu’il y ait lieu d’
4991 raît désormais trop évident pour qu’il y ait lieu d’ en reprendre la démonstration en termes de théologie. J’en donnerai to
4992 trop évident pour qu’il y ait lieu d’en reprendre la démonstration en termes de théologie. J’en donnerai toutefois un exem
4993 donnerai toutefois un exemple, qui touche au cœur de mon sujet. Dans ses Œuvres de l’amour, Kierkegaard marque le contrast
4994 qui touche au cœur de mon sujet. Dans ses Œuvres de l’amour, Kierkegaard marque le contraste, apparemment insurmontable,
4995 i touche au cœur de mon sujet. Dans ses Œuvres de l’ amour, Kierkegaard marque le contraste, apparemment insurmontable, ent
4996 t. Dans ses Œuvres de l’amour, Kierkegaard marque le contraste, apparemment insurmontable, entre l’amour-passion (ou amour
4997 ue le contraste, apparemment insurmontable, entre l’ amour-passion (ou amour poétique), qui élit un seul être bien-aimé, et
4998 ur poétique), qui élit un seul être bien-aimé, et l’ amour du prochain (amour chrétien), dont le commandement est d’aimer t
4999 mé, et l’amour du prochain (amour chrétien), dont le commandement est d’aimer tous les hommes, sans distinction, non par s
5000 ochain (amour chrétien), dont le commandement est d’ aimer tous les hommes, sans distinction, non par sympathie élective to
5001 chrétien), dont le commandement est d’aimer tous les hommes, sans distinction, non par sympathie élective toujours égoïste
5002 tive toujours égoïste et « charnelle », mais dans l’ égalité de tous devant Dieu. On s’étonne : cet amour général, imperson
5003 urs égoïste et « charnelle », mais dans l’égalité de tous devant Dieu. On s’étonne : cet amour général, impersonnel, et qu
5004 al humanitaire, serait-il vraiment chrétien selon la conception kierkegaardienne ? Le développement qui suit rétablit l’ex
5005 t chrétien selon la conception kierkegaardienne ? Le développement qui suit rétablit l’exigence existentielle. Le sujet du
5006 kegaardienne ? Le développement qui suit rétablit l’ exigence existentielle. Le sujet du « Tu dois aimer » ne saurait être,
5007 ement qui suit rétablit l’exigence existentielle. Le sujet du « Tu dois aimer » ne saurait être, en effet, que l’Individu.
5008 « Tu dois aimer » ne saurait être, en effet, que l’ Individu. Or on sait que cette catégorie kierkegaardienne par excellen
5009 catégorie kierkegaardienne par excellence désigne l’ homme isolé par l’esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». E
5010 ardienne par excellence désigne l’homme isolé par l’ esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le proc
5011 lence désigne l’homme isolé par l’esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le prochain — celui qu’il
5012 ce désigne l’homme isolé par l’esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le prochain — celui qu’il fa
5013 it, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’ objet, le prochain — celui qu’il faut aider, selon la parabole évangél
5014 lé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le prochain — celui qu’il faut aider, selon la parabole évangélique — ne
5015 bjet, le prochain — celui qu’il faut aider, selon la parabole évangélique — ne saurait être à son tour que l’expression de
5016 n la parabole évangélique — ne saurait être à son tour que l’expression de l’esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est
5017 bole évangélique — ne saurait être à son tour que l’ expression de l’esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu
5018 que — ne saurait être à son tour que l’expression de l’esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu et accepté en
5019  — ne saurait être à son tour que l’expression de l’ esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu et accepté en ta
5020 est connu et accepté en tant qu’esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant c
5021 connu et accepté en tant qu’esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant choi
5022 qu’esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vra
5023 esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vraime
5024 de la communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vraiment aimer le prochain. Seul, il peut discerner,
5025 la communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vraiment aimer le prochain. Seul, il peut discerner, ap
5026 e ayant choisi de la perdre — peut vraiment aimer le prochain. Seul, il peut discerner, appeler, aimer en l’autre, l’espri
5027 ul, il peut discerner, appeler, aimer en l’autre, l’ esprit qui crée l’Individu. Tel est le paradoxe proprement kierkegaard
5028 ner, appeler, aimer en l’autre, l’esprit qui crée l’ Individu. Tel est le paradoxe proprement kierkegaardien. L’amour ne va
5029 en l’autre, l’esprit qui crée l’Individu. Tel est le paradoxe proprement kierkegaardien. L’amour ne va pas de n’importe qu
5030 u. Tel est le paradoxe proprement kierkegaardien. L’ amour ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais d’un seul, dist
5031 doxe proprement kierkegaardien. L’amour ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais d’un seul, distingué par l’esprit
5032 ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais d’ un seul, distingué par l’esprit, à chacun de ceux, quels qu’ils soient
5033 ui à tout le monde, mais d’un seul, distingué par l’ esprit, à chacun de ceux, quels qu’ils soient, également existants par
5034 mais d’un seul, distingué par l’esprit, à chacun de ceux, quels qu’ils soient, également existants par l’esprit. Mais ici
5035 eux, quels qu’ils soient, également existants par l’ esprit. Mais ici, comment ne pas rappeler que la première mention de l
5036 , comment ne pas rappeler que la première mention de l’Individu figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, so
5037 omment ne pas rappeler que la première mention de l’ Individu figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, sous
5038 que la première mention de l’Individu figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, sous cette forme : « À l’Ind
5039 du figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, sous cette forme : « À l’Individu qu’avec joie et reconnaissanc
5040 iscours religieux de 1843, sous cette forme : « À l’ Individu qu’avec joie et reconnaissance, j’appelle mon lecteur. » C’ét
5041 connaissance, j’appelle mon lecteur. » C’était là le prochain par excellence, et — nous le savons par le Journal — c’était
5042 C’était là le prochain par excellence, et — nous le savons par le Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’indi
5043 prochain par excellence, et — nous le savons par le Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’individu s’univers
5044 vons par le Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’individu s’universalise (paradoxalement !) et s’approfondit
5045 Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’ individu s’universalise (paradoxalement !) et s’approfondit. Il est la
5046 alise (paradoxalement !) et s’approfondit. Il est la signature de l’homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séqu
5047 xalement !) et s’approfondit. Il est la signature de l’homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa
5048 ement !) et s’approfondit. Il est la signature de l’ homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa voc
5049 la signature de l’homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa vocation, mais en même temps relié pa
5050 sa vocation, mais en même temps relié par elle à la communauté nouvelle des esprits — et c’est lui que j’appelle la perso
5051 nouvelle des esprits — et c’est lui que j’appelle la personne. Finalement, cet Individu s’exemplifie dans le destin, ou po
5052 sonne. Finalement, cet Individu s’exemplifie dans le destin, ou pour mieux dire : la vocation exceptionnelle de Søren Kier
5053 s’exemplifie dans le destin, ou pour mieux dire : la vocation exceptionnelle de Søren Kierkegaard lui-même. Vocation qui d
5054 , ou pour mieux dire : la vocation exceptionnelle de Søren Kierkegaard lui-même. Vocation qui devait le mener à sa perte,
5055 e Søren Kierkegaard lui-même. Vocation qui devait le mener à sa perte, puisqu’il mourut d’une longue passion unique pour l
5056 qui devait le mener à sa perte, puisqu’il mourut d’ une longue passion unique pour l’intériorité de la Vérité. IIINietz
5057 puisqu’il mourut d’une longue passion unique pour l’ intériorité de la Vérité. IIINietzsche et son ombre Deux vies dé
5058 ut d’une longue passion unique pour l’intériorité de la Vérité. IIINietzsche et son ombre Deux vies dénuées. Deux cé
5059 d’une longue passion unique pour l’intériorité de la Vérité. IIINietzsche et son ombre Deux vies dénuées. Deux célib
5060 élibataires maladifs, chastes sans vœux, frustrés de toute tendresse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passi
5061 és de toute tendresse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’e
5062 ndresse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. D
5063 esse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux
5064 us les tourments de la passion poétique mais pour l’ Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux existences à peu près dépourv
5065 la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux existences à peu près dépourvues de péripéties ex
5066 passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’ esprit seul. Deux existences à peu près dépourvues de péripéties extér
5067 sprit seul. Deux existences à peu près dépourvues de péripéties extérieures. Pour l’un, la rupture des fiançailles, l’atta
5068 dépourvues de péripéties extérieures. Pour l’un, la rupture des fiançailles, l’attaque finale contre l’Église et la mort
5069 térieures. Pour l’un, la rupture des fiançailles, l’ attaque finale contre l’Église et la mort à 42 ans. Pour l’autre, moin
5070 rupture des fiançailles, l’attaque finale contre l’ Église et la mort à 42 ans. Pour l’autre, moins encore : quelques anné
5071 fiançailles, l’attaque finale contre l’Église et la mort à 42 ans. Pour l’autre, moins encore : quelques années de profes
5072 ans. Pour l’autre, moins encore : quelques années de professorat, une longue solitude errante, la folie à 44 ans. L’un et
5073 nées de professorat, une longue solitude errante, la folie à 44 ans. L’un et l’autre ont produit en une quinzaine d’années
5074 ans. L’un et l’autre ont produit en une quinzaine d’ années leur œuvre difficile et foisonnante, et n’ont forcé qu’in extre
5075 t foisonnante, et n’ont forcé qu’in extremis, par le scandale, l’attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépo
5076 , et n’ont forcé qu’in extremis, par le scandale, l’ attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépouillement ext
5077 orcé qu’in extremis, par le scandale, l’attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépouillement extérieur contr
5078 mis, par le scandale, l’attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépouillement extérieur contrastant avec tant
5079 ces existences exemplaires : deux tensions pures. Le grand jeu des puissances mythiques y révèle mieux qu’ailleurs ses len
5080 s y révèle mieux qu’ailleurs ses lents mouvements d’ approche, d’émergences et d’éclipses alternées. Ces deux chastes ont b
5081 ieux qu’ailleurs ses lents mouvements d’approche, d’ émergences et d’éclipses alternées. Ces deux chastes ont beaucoup médi
5082 ses lents mouvements d’approche, d’émergences et d’ éclipses alternées. Ces deux chastes ont beaucoup médité sur l’amour,
5083 ternées. Ces deux chastes ont beaucoup médité sur l’ amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a, certes, moins l
5084 deux chastes ont beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a, certes, moins longuement écr
5085 beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a, certes, moins longuement écrit que Kierkegaa
5086 res, sur ces trois thèmes. Il est remarquable que les contradictions de Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de
5087 thèmes. Il est remarquable que les contradictions de Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de Kierkegaard, qui à
5088 dictions de Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles de saint Pau
5089 e Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles de saint Paul lui-même
5090 ourci fidèle de celles de Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur le mariage, par exempl
5091 de Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur le mariage, par exemple, voici chez Nietzsc
5092 ur répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur le mariage, par exemple, voici chez Nietzsche qui rappelle à la fois la
5093 mple, voici chez Nietzsche qui rappelle à la fois la « difficulté » initiale et la réponse du Mari des Étapes. L’institut
5094 rappelle à la fois la « difficulté » initiale et la réponse du Mari des Étapes. L’institution du mariage maintient opini
5095 lté » initiale et la réponse du Mari des Étapes. L’ institution du mariage maintient opiniâtrement la croyance que l’amour
5096 L’institution du mariage maintient opiniâtrement la croyance que l’amour, bien qu’il soit une passion, est cependant susc
5097 u mariage maintient opiniâtrement la croyance que l’ amour, bien qu’il soit une passion, est cependant susceptible de durer
5098 qu’il soit une passion, est cependant susceptible de durer en tant que passion et que l’amour à vie peut être considéré co
5099 t susceptible de durer en tant que passion et que l’ amour à vie peut être considéré comme la règle. Par cette ténacité d’u
5100 on et que l’amour à vie peut être considéré comme la règle. Par cette ténacité d’une noble croyance, maintenue malgré des
5101 être considéré comme la règle. Par cette ténacité d’ une noble croyance, maintenue malgré des réfutations si fréquentes qu’
5102 s réfutations si fréquentes qu’elles sont presque la règle, et qui en font par conséquent une pia fraus, l’institution a c
5103 gle, et qui en font par conséquent une pia fraus, l’ institution a conféré à l’amour une noblesse supérieure. Toutes les in
5104 nséquent une pia fraus, l’institution a conféré à l’ amour une noblesse supérieure. Toutes les institutions qui ont concédé
5105 conféré à l’amour une noblesse supérieure. Toutes les institutions qui ont concédé à une passion la croyance en la durée de
5106 es les institutions qui ont concédé à une passion la croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, m
5107 ions qui ont concédé à une passion la croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence
5108 ont concédé à une passion la croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence même de
5109 e passion la croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui
5110 nce en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un ran
5111 en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un rang n
5112 elle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’ essence même de la passion, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme
5113 responsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme pour le Mari d
5114 ponsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme pour le Mari des
5115 , lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme pour le Mari des Étapes, qui voulait voir dans la synthèse d’une décision et
5116 me pour le Mari des Étapes, qui voulait voir dans la synthèse d’une décision et d’une inclination le plus haut risque, et
5117 ari des Étapes, qui voulait voir dans la synthèse d’ une décision et d’une inclination le plus haut risque, et même un risq
5118 i voulait voir dans la synthèse d’une décision et d’ une inclination le plus haut risque, et même un risque plus qu’humain,
5119 s la synthèse d’une décision et d’une inclination le plus haut risque, et même un risque plus qu’humain, le mariage est ic
5120 us haut risque, et même un risque plus qu’humain, le mariage est ici aux yeux de Nietzsche « une conception surhumaine qui
5121 e Nietzsche « une conception surhumaine qui élève l’ homme. » Mais combien plus précisément kierkegaardienne tant par l’esp
5122 ombien plus précisément kierkegaardienne tant par l’ esprit que par le ton, et par l’évocation de Socrate — cette attaque f
5123 sément kierkegaardienne tant par l’esprit que par le ton, et par l’évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le phi
5124 ardienne tant par l’esprit que par le ton, et par l’ évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le philosophe a horre
5125 t par l’esprit que par le ton, et par l’évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le philosophe a horreur du mariag
5126 ’évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le philosophe a horreur du mariage et de tout ce qui pourrait l’y condui
5127 frontale : Le philosophe a horreur du mariage et de tout ce qui pourrait l’y conduire, — du mariage en tant qu’obstacle f
5128 e a horreur du mariage et de tout ce qui pourrait l’ y conduire, — du mariage en tant qu’obstacle fatal sur sa route vers l
5129 riage en tant qu’obstacle fatal sur sa route vers l’ optimum. Parmi les grands philosophes, lequel était marié ? Héraclite,
5130 obstacle fatal sur sa route vers l’optimum. Parmi les grands philosophes, lequel était marié ? Héraclite, Platon, Descartes
5131 es, Spinoza, Leibniz, Kant, Schopenhauer — ils ne le furent point ; bien plus, on ne pourrait même se les imaginer mariés.
5132 furent point ; bien plus, on ne pourrait même se les imaginer mariés. Un philosophe marié a sa place dans la comédie, tell
5133 giner mariés. Un philosophe marié a sa place dans la comédie, telle est ma thèse ; et Socrate, seule exception, le malicie
5134 telle est ma thèse ; et Socrate, seule exception, le malicieux Socrate, s’est semble-t-il marié par ironie, précisément po
5135 t-il marié par ironie, précisément pour démontrer la vérité de cette thèse.36 « Marie-toi, ne te marie pas, dans les deu
5136 par ironie, précisément pour démontrer la vérité de cette thèse.36 « Marie-toi, ne te marie pas, dans les deux cas tu l
5137 tte thèse.36 « Marie-toi, ne te marie pas, dans les deux cas tu le regretteras », disait Socrate. « Celui qui se marie fa
5138  Marie-toi, ne te marie pas, dans les deux cas tu le regretteras », disait Socrate. « Celui qui se marie fait bien, mais c
5139 t Paul, parlant en tant que Spirituel, — et c’est le point de vue qu’adopteront personnellement Kierkegaard en tant qu’Exc
5140 naturellement misogyne que Kierkegaard : « Toutes les grandes choses qui ont été faites par l’humanité antique tiraient leu
5141  Toutes les grandes choses qui ont été faites par l’ humanité antique tiraient leur force du fait que l’homme se trouvait à
5142 ’humanité antique tiraient leur force du fait que l’ homme se trouvait à côté de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élev
5143 r force du fait que l’homme se trouvait à côté de l’ homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l
5144 é de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et l
5145 t qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’ être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, o
5146 femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’ homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’obj
5147 pouvait élever la prétention d’être pour l’homme l’ objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet uniqu
5148 élever la prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comm
5149 ever la prétention d’être pour l’homme l’objet de l’ amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l
5150 prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’enseign
5151 pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’enseigne la passion.37 »
5152 e l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’ objet unique — comme l’enseigne la passion.37 » Kierkegaard au contrai
5153 e et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’ enseigne la passion.37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par
5154 s haut, ou même l’objet unique — comme l’enseigne la passion.37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par la femme ai
5155 37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par la femme aimée de passion que l’homme s’élève, à condition cependant qu’
5156 d au contraire pense que c’est par la femme aimée de passion que l’homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’épouse
5157 pense que c’est par la femme aimée de passion que l’ homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’épouse pas. Dans ses m
5158 e l’homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’ épouse pas. Dans ses moments « d’équilibre doré » et d’évaluation créa
5159 pendant qu’il ne l’épouse pas. Dans ses moments «  d’ équilibre doré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civil
5160 use pas. Dans ses moments « d’équilibre doré » et d’ évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met
5161 ts « d’équilibre doré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur
5162 « d’équilibre doré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’a
5163 doré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse, mais s
5164 ré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse, mais sur
5165 morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’ accent non sur l’ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civ
5166 civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un pe
5167 sche met tout l’accent non sur l’ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un peuple se manifeste d
5168 l’ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un peuple se manifeste dans l’unité disciplinée des in
5169 sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’ un peuple se manifeste dans l’unité disciplinée des instincts de ce pe
5170 : La civilisation d’un peuple se manifeste dans l’ unité disciplinée des instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise
5171 manifeste dans l’unité disciplinée des instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’art
5172 l’unité disciplinée des instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’art maîtrise l’ins
5173 instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise l’ instinct de connaissance, l’art maîtrise l’instinct créateur de formes
5174 de ce peuple : la philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’extas
5175 philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’ art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtri
5176 îtrise l’instinct de connaissance, l’art maîtrise l’ instinct créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.
5177 connaissance, l’art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’Agapè dont i
5178 , l’art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’ extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’Agapè dont il est ici que
5179 îtrise l’instinct créateur de formes et l’extase, l’ Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’Agapè dont il est ici question n’es
5180 créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’ Éros, etc.38 L’Agapè dont il est ici question n’est encore pour les
5181 s et l’extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’ Agapè dont il est ici question n’est encore pour les Grecs que l’amour
5182 ’Agapè dont il est ici question n’est encore pour les Grecs que l’amour désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, ell
5183 est ici question n’est encore pour les Grecs que l’ amour désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, elle désigne déj
5184 ur les Grecs que l’amour désintéressé ; mais dans l’ esprit de Nietzsche, elle désigne déjà cette passion « noble » qui dès
5185 ecs que l’amour désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, elle désigne déjà cette passion « noble » qui dès le xiie
5186 elle désigne déjà cette passion « noble » qui dès le xiie siècle a fait porter au premier rang les valeurs d’art et l’ent
5187 dès le xiie siècle a fait porter au premier rang les valeurs d’art et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la rev
5188 siècle a fait porter au premier rang les valeurs d’ art et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication
5189 fait porter au premier rang les valeurs d’art et l’ enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication d’une lib
5190 ier rang les valeurs d’art et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication d’une liberté des mœurs, qui
5191 et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication d’une liberté des mœurs, qui appartient à la « morale d
5192 e dans la vénération, plutôt que la revendication d’ une liberté des mœurs, qui appartient à la « morale des esclaves. » M
5193 ication d’une liberté des mœurs, qui appartient à la « morale des esclaves. » Maintenant l’on comprendra sans plus d’expl
5194 artient à la « morale des esclaves. » Maintenant l’ on comprendra sans plus d’explications pourquoi l’amour en tant que pa
5195 esclaves. » Maintenant l’on comprendra sans plus d’ explications pourquoi l’amour en tant que passion — notre spécialité e
5196 l’on comprendra sans plus d’explications pourquoi l’ amour en tant que passion — notre spécialité européenne — doit être né
5197 spécialité européenne — doit être nécessairement d’ origine noble. On sait que son invention doit être attribuée aux cheva
5198 ommes magnifiques et ingénieux du gai saber à qui l’ Europe est redevable de tant de choses et presque d’elle-même.39 Plu
5199 génieux du gai saber à qui l’Europe est redevable de tant de choses et presque d’elle-même.39 Plus tard, ayant énuméré s
5200 Europe est redevable de tant de choses et presque d’ elle-même.39 Plus tard, ayant énuméré six moyens de brider la violen
5201 lle-même.39 Plus tard, ayant énuméré six moyens de brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implan
5202 9 Plus tard, ayant énuméré six moyens de brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règ
5203 d, ayant énuméré six moyens de brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’in
5204 ayant énuméré six moyens de brider la violence de l’ instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’insti
5205 e brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par la
5206 ’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’i
5207 el (éviter les occasions, implanter la règle dans l’ instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’instinct une id
5208 asions, implanter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’instinct une idée martyrisante ou
5209 ter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’instinct une idée martyrisante ou de honte, dis
5210 tinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’ instinct une idée martyrisante ou de honte, dissocier et disperser ses
5211 é, associer à l’instinct une idée martyrisante ou de honte, dissocier et disperser ses forces, enfin s’affaiblir et se dép
5212 ), Nietzsche en vient à découvrir qu’en réalité «  la volonté de combattre la violence d’un instinct est en dehors de notre
5213 e en vient à découvrir qu’en réalité « la volonté de combattre la violence d’un instinct est en dehors de notre puissance 
5214 découvrir qu’en réalité « la volonté de combattre la violence d’un instinct est en dehors de notre puissance ». Dans le pr
5215 ’en réalité « la volonté de combattre la violence d’ un instinct est en dehors de notre puissance ». Dans le procès de maît
5216 instinct est en dehors de notre puissance ». Dans le procès de maîtrise d’un instinct : … l’intellect n’est que l’instru
5217 st en dehors de notre puissance ». Dans le procès de maîtrise d’un instinct : … l’intellect n’est que l’instrument aveug
5218 de notre puissance ». Dans le procès de maîtrise d’ un instinct : … l’intellect n’est que l’instrument aveugle d’un autr
5219 ». Dans le procès de maîtrise d’un instinct : … l’ intellect n’est que l’instrument aveugle d’un autre instinct, qui est
5220 aîtrise d’un instinct : … l’intellect n’est que l’ instrument aveugle d’un autre instinct, qui est le rival de celui dont
5221  : … l’intellect n’est que l’instrument aveugle d’ un autre instinct, qui est le rival de celui dont la violence nous tou
5222 l’instrument aveugle d’un autre instinct, qui est le rival de celui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin
5223 ent aveugle d’un autre instinct, qui est le rival de celui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos
5224 un autre instinct, qui est le rival de celui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou la craint
5225 elui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfaste
5226 la violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien
5227 ous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’amo
5228 te, que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’amour. Donc, t
5229 que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’amour. Donc, tand
5230 honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’ amour. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre de la violence d’un
5231 mour. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre de la violence d’un instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’
5232 r. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre de la violence d’un instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’un
5233 dis que nous croyons nous plaindre de la violence d’ un instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’un autre instin
5234 instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’ un autre instinct.40 Passage capital pour mon propos ! Ce que Nietzs
5235 fait à deux possibilités ou puissances rivales en l’ homme : l’érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un
5236 x possibilités ou puissances rivales en l’homme : l’ érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d
5237 ssances rivales en l’homme : l’érotisme sexuel et l’ amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d’un Napoléon — cités
5238 en l’homme : l’érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant — ni l
5239 sme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’ un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant — ni l’amour qu’on invoque
5240 l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d’ un Napoléon — cités peu avant — ni l’amour qu’on invoque ici, ne sont,
5241 ’un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant — ni l’ amour qu’on invoque ici, ne sont, à parler proprement, des instincts.
5242 ici, ne sont, à parler proprement, des instincts. L’ érotisme commence précisément avec l’usage non instinctif du sexe (j’e
5243 s instincts. L’érotisme commence précisément avec l’ usage non instinctif du sexe (j’entends l’usage non nécessaire biologi
5244 nt avec l’usage non instinctif du sexe (j’entends l’ usage non nécessaire biologiquement). Et l’amour, que Nietzsche suggèr
5245 ntends l’usage non nécessaire biologiquement). Et l’ amour, que Nietzsche suggère comme un possible instinct rival, est la
5246 che suggère comme un possible instinct rival, est la passion de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts 
5247 comme un possible instinct rival, est la passion de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est don
5248 mme un possible instinct rival, est la passion de l’ âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est donc p
5249 ct rival, est la passion de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est donc pas autre chose que la
5250 a passion de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est donc pas autre chose que la lutte entre les
5251 deux « instincts » n’est donc pas autre chose que la lutte entre les deux puissances de l’Éros animique que symbolisent le
5252 s » n’est donc pas autre chose que la lutte entre les deux puissances de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don
5253 utre chose que la lutte entre les deux puissances de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan.
5254 e chose que la lutte entre les deux puissances de l’ Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Su
5255 eux puissances de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de le
5256 ces de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande
5257 nimique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande polémique dans
5258 hes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzs
5259 Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « P
5260 intenant les phases de leur grande polémique dans l’ œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jo
5261 ses de leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-
5262 leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes. 
5263 dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes. » Il est curieux de re
5264 et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes. » Il est curieux de relever que Nie
5265 zsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’ elles-mêmes. » Il est curieux de relever que Nietzsche, comme Kierkega
5266 assions jouissent d’elles-mêmes. » Il est curieux de relever que Nietzsche, comme Kierkegaard, commence sa carrière d’aute
5267 ietzsche, comme Kierkegaard, commence sa carrière d’ auteur par un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe 
5268 commence sa carrière d’auteur par un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la trag
5269 carrière d’auteur par un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il
5270 un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au mêm
5271 musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’ Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au même âge, Kierkegaar
5272 la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au même âge, Kierkegaard écrit Ou
5273 tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au même âge, Kierkegaard écrit Ou bi
5274 Ou bien… ou bien. Et tandis que l’un trouve dans le Don Giovanni de Mozart l’expression parfaite et unique de la spontané
5275 is que l’un trouve dans le Don Giovanni de Mozart l’ expression parfaite et unique de la spontanéité passionnée, l’autre ne
5276 iovanni de Mozart l’expression parfaite et unique de la spontanéité passionnée, l’autre ne veut prendre à témoin que le se
5277 anni de Mozart l’expression parfaite et unique de la spontanéité passionnée, l’autre ne veut prendre à témoin que le seul
5278 passionnée, l’autre ne veut prendre à témoin que le seul Tristan de Wagner, comme expression exemplaire du mythe et de la
5279 e Wagner, comme expression exemplaire du mythe et de la musique dionysiaque. L’un et l’autre tiennent le langage pour impu
5280 agner, comme expression exemplaire du mythe et de la musique dionysiaque. L’un et l’autre tiennent le langage pour impuiss
5281 la musique dionysiaque. L’un et l’autre tiennent le langage pour impuissant à traduire l’essence de la musique, en laquel
5282 re tiennent le langage pour impuissant à traduire l’ essence de la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la sponta
5283 t le langage pour impuissant à traduire l’essence de la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sens
5284 e langage pour impuissant à traduire l’essence de la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sensuel
5285 re l’essence de la musique, en laquelle l’un voit l’ expression de la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l
5286 de la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l’esprit diony
5287 la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l’esprit dionysie
5288 xpression de la spontanéité sensuelle, et l’autre l’ expression de « l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. P
5289 la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l
5290 ontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de «  l’ esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l’autr
5291 t l’autre l’expression de « l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l’autre, « seule, la musique
5292 ’autre l’expression de « l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l’autre, « seule, la musique »
5293 néité orgiastique. Pour l’un et l’autre, « seule, la musique » peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’éros et d
5294 l’un et l’autre, « seule, la musique » peut dire d’ une manière immédiate, le secret de l’éros et de ses mythes. Mais seul
5295 , la musique » peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régéné
5296 ue » peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tra
5297 » peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’ éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragéd
5298 e d’une manière immédiate, le secret de l’éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragédie. « Une
5299 ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragédie. « Une harmonie préétablie règne entre la musique et le dram
5300 a tragédie. « Une harmonie préétablie règne entre la musique et le drame parfait. » Nietzsche voit dans le mythe en généra
5301 Une harmonie préétablie règne entre la musique et le drame parfait. » Nietzsche voit dans le mythe en général « le but rée
5302 usique et le drame parfait. » Nietzsche voit dans le mythe en général « le but réel de la science », s’il est vrai que « l
5303 fait. » Nietzsche voit dans le mythe en général «  le but réel de la science », s’il est vrai que « la cause finale de la s
5304 zsche voit dans le mythe en général « le but réel de la science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est d
5305 he voit dans le mythe en général « le but réel de la science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est de r
5306  le but réel de la science », s’il est vrai que «  la cause finale de la science est de rendre l’existence concevable ». Le
5307 la science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une «
5308 science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une « im
5309 est vrai que « la cause finale de la science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une « image du monde en
5310 que « la cause finale de la science est de rendre l’ existence concevable ». Le mythe est une « image du monde en raccourci
5311 a science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une « image du monde en raccourci » et, sans le mythe, « to
5312 est une « image du monde en raccourci » et, sans le mythe, « toute culture est dépossédée de sa force naturelle, saine et
5313 et, sans le mythe, « toute culture est dépossédée de sa force naturelle, saine et créatrice ; seul un horizon constellé de
5314 e, saine et créatrice ; seul un horizon constellé de mythes parachève l’unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut
5315 e ; seul un horizon constellé de mythes parachève l’ unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incoh
5316 un horizon constellé de mythes parachève l’unité d’ une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d
5317 onstellé de mythes parachève l’unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d’une activité
5318 mythes parachève l’unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d’une activité sans but le
5319 e époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination…
5320 poque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’ incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination… Les
5321 re. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d’ une activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du myt
5322 réserver de l’incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du mythe doivent être les espri
5323 ’incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaire
5324 cohérence d’une activité sans but les facultés de l’ imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaires i
5325 activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaires invisibles et omn
5326 e l’imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaires invisibles et omniprésents, propices au développem
5327 sibles et omniprésents, propices au développement de l’âme adolescente, et dont les signes annoncent et expliquent à l’hom
5328 les et omniprésents, propices au développement de l’ âme adolescente, et dont les signes annoncent et expliquent à l’homme
5329 es au développement de l’âme adolescente, et dont les signes annoncent et expliquent à l’homme fait sa vie et ses combats.4
5330 nte, et dont les signes annoncent et expliquent à l’ homme fait sa vie et ses combats.41 » Et voici les relations entre le
5331 l’homme fait sa vie et ses combats.41 » Et voici les relations entre le mythe tragique et la musique : La Tragédie absorb
5332 et ses combats.41 » Et voici les relations entre le mythe tragique et la musique : La Tragédie absorbe en elle le délire
5333 Et voici les relations entre le mythe tragique et la musique : La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la mu
5334 elations entre le mythe tragique et la musique : La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la musique, portant
5335 ique et la musique : La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la musique, portant ainsi du premier coup la mu
5336 La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la musique, portant ainsi du premier coup la musique à sa perfection,
5337 Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la musique, portant ainsi du premier coup la musique à sa perfection, ch
5338 ique de la musique, portant ainsi du premier coup la musique à sa perfection, chez les Grecs comme parmi nous, mais elle y
5339 du premier coup la musique à sa perfection, chez les Grecs comme parmi nous, mais elle y ajoute aussitôt le mythe tragique
5340 ecs comme parmi nous, mais elle y ajoute aussitôt le mythe tragique, et le héros tragique qui, pareil à un formidable Tita
5341 mais elle y ajoute aussitôt le mythe tragique, et le héros tragique qui, pareil à un formidable Titan, prend sur ses épaul
5342 reil à un formidable Titan, prend sur ses épaules le fardeau du monde dionysien et nous en délivre. … Entre la portée univ
5343 au du monde dionysien et nous en délivre. … Entre la portée universelle de sa musique et l’auditeur soumis à l’influence d
5344 et nous en délivre. … Entre la portée universelle de sa musique et l’auditeur soumis à l’influence dionysiaque, la Tragédi
5345 e. … Entre la portée universelle de sa musique et l’ auditeur soumis à l’influence dionysiaque, la Tragédie introduit un sy
5346 universelle de sa musique et l’auditeur soumis à l’ influence dionysiaque, la Tragédie introduit un symbole sublime, le my
5347 e et l’auditeur soumis à l’influence dionysiaque, la Tragédie introduit un symbole sublime, le mythe ; et elle suscite che
5348 siaque, la Tragédie introduit un symbole sublime, le mythe ; et elle suscite chez celui-là l’illusion que la musique ne so
5349 sublime, le mythe ; et elle suscite chez celui-là l’ illusion que la musique ne soit qu’un admirable procédé, un inégalable
5350 he ; et elle suscite chez celui-là l’illusion que la musique ne soit qu’un admirable procédé, un inégalable moyen de donne
5351 soit qu’un admirable procédé, un inégalable moyen de donner la vie au monde plastique du mythe. Ce noble subterfuge permet
5352 admirable procédé, un inégalable moyen de donner la vie au monde plastique du mythe. Ce noble subterfuge permet alors à l
5353 ique du mythe. Ce noble subterfuge permet alors à la musique d’assouplir ses allures aux rythmes des danses dithyrambiques
5354 he. Ce noble subterfuge permet alors à la musique d’ assouplir ses allures aux rythmes des danses dithyrambiques, de s’aban
5355 es allures aux rythmes des danses dithyrambiques, de s’abandonner impunément à un sentiment orgiastique de liberté auquel,
5356 ’abandonner impunément à un sentiment orgiastique de liberté auquel, en tant que musique en soi, il lui serait interdit d’
5357 n tant que musique en soi, il lui serait interdit d’ oser se livrer avec une telle licence, sans la sauvegarde de cette ill
5358 dit d’oser se livrer avec une telle licence, sans la sauvegarde de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique
5359 livrer avec une telle licence, sans la sauvegarde de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique, et lui seul,
5360 le licence, sans la sauvegarde de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique, et lui seul, d’autre part, donn
5361 e de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique, et lui seul, d’autre part, donne à celle-ci la suprême liber
5362 ique, et lui seul, d’autre part, donne à celle-ci la suprême liberté. La musique, en retour, confère au mythe tragique une
5363 ’autre part, donne à celle-ci la suprême liberté. La musique, en retour, confère au mythe tragique une portée métaphysique
5364 e et si décisive que, sans cet auxiliaire unique, la parole et l’image fussent demeurées à jamais impuissantes à l’atteind
5365 ive que, sans cet auxiliaire unique, la parole et l’ image fussent demeurées à jamais impuissantes à l’atteindre. Et c’est
5366 l’image fussent demeurées à jamais impuissantes à l’ atteindre. Et c’est tout spécialement par l’effet de la musique que le
5367 tes à l’atteindre. Et c’est tout spécialement par l’ effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce
5368 atteindre. Et c’est tout spécialement par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pres
5369 eindre. Et c’est tout spécialement par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressen
5370 t tout spécialement par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une jo
5371 ement par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une joie suprême, à
5372 nt par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une joie suprême, à laq
5373 sique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une joie suprême, à laquelle aboutit ce chemin
5374 de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’ une joie suprême, à laquelle aboutit ce chemin de ruine et de déceptio
5375 d’une joie suprême, à laquelle aboutit ce chemin de ruine et de déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus
5376 suprême, à laquelle aboutit ce chemin de ruine et de déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus secrète des
5377 ne et de déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’abîme, lui parle in
5378 déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’abîme, lui parle intelligib
5379 e la voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’abîme, lui parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’image
5380 a voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’ abîme, lui parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’image scé
5381 de l’abîme, lui parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’image scénique, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait supp
5382 i parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’ image scénique, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait supporter l’auditi
5383 ue, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait supporter l’ audition du troisième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous la t
5384 e pourrait supporter l’audition du troisième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes l
5385 l’audition du troisième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme 
5386 sième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de
5387 « à moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apog
5388 de suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’ami
5389 r sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’amitié avec W
5390 ve de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration p
5391 bres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’ apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, l
5392 on âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, leur maîtr
5393 âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’ amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, leur maître c
5394 unesse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, leur maître commun. « J’aime en Wagne
5395 sse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de l’ admiration pour Schopenhauer, leur maître commun. « J’aime en Wagner —
5396 6 à Erwin Rohde — ce que j’aime en Schopenhauer : le souffle éthique, la croix, la mort, l’abîme… » Mais quelques années p
5397 que j’aime en Schopenhauer : le souffle éthique, la croix, la mort, l’abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Ga
5398 e en Schopenhauer : le souffle éthique, la croix, la mort, l’abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Gast : « Viv
5399 penhauer : le souffle éthique, la croix, la mort, l’ abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Gast : « Vive la libe
5400 quelques années plus tard, à Peter Gast : « Vive la liberté, la gaieté, l’irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afi
5401 nées plus tard, à Peter Gast : « Vive la liberté, la gaieté, l’irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afin de pouvoir
5402 ard, à Peter Gast : « Vive la liberté, la gaieté, l’ irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afin de pouvoir vivre avec
5403 la gaieté, l’irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afin de pouvoir vivre avec nous-mêmes ! » Que s’est-il passé ent
5404 us-mêmes ! » Que s’est-il passé entre-temps ? Sur la scène tout au moins — et l’on veut dire : dans ce que Nietzsche expri
5405 ssé entre-temps ? Sur la scène tout au moins — et l’ on veut dire : dans ce que Nietzsche exprime consciemment —, Tristan s
5406 ine tout. Wagner n’est plus « mon noble compagnon d’ armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités mo
5407 n’est plus « mon noble compagnon d’armes » mais «  l’ asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieu
5408 n noble compagnon d’armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieuses ». Loin de
5409 gnon d’armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieuses ». Loin de Bâle, loin de
5410 es » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieuses ». Loin de Bâle, loin de Triebschen
5411 loin de Triebschen, loin de Bayreuth surtout — où l’ auteur de Tristan est l’époux comblé de Cosima… — loin du Nord désorma
5412 riebschen, loin de Bayreuth surtout — où l’auteur de Tristan est l’époux comblé de Cosima… — loin du Nord désormais détest
5413 de Bayreuth surtout — où l’auteur de Tristan est l’ époux comblé de Cosima… — loin du Nord désormais détesté, Nietzsche vi
5414 rtout — où l’auteur de Tristan est l’époux comblé de Cosima… — loin du Nord désormais détesté, Nietzsche vit à Gênes, et i
5415 ênes, et il écrit Aurore. « Presque chaque phrase de ce livre a été pensée et comme capturée dans les mille recoins de ce
5416 e de ce livre a été pensée et comme capturée dans les mille recoins de ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout
5417 é pensée et comme capturée dans les mille recoins de ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout seul, en une fam
5418 comme capturée dans les mille recoins de ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout seul, en une familière intim
5419 vivais tout seul, en une familière intimité avec la mer.43 » Il vit aussi à Sils-Maria, dans l’air sec et la limpidezza d
5420 avec la mer.43 » Il vit aussi à Sils-Maria, dans l’ air sec et la limpidezza des hauteurs, et il y termine la première par
5421 43 » Il vit aussi à Sils-Maria, dans l’air sec et la limpidezza des hauteurs, et il y termine la première partie de Zarath
5422 des hauteurs, et il y termine la première partie de Zarathoustra, à « l’heure sainte » — tiendra-t-il à préciser plus tar
5423 y termine la première partie de Zarathoustra, à «  l’ heure sainte » — tiendra-t-il à préciser plus tard — où Richard Wagner
5424 Insouciant et railleur, violent — ainsi nous veut la sagesse. Elle est femme… » Que dit Aurore ? « Il n’y a encore d’effic
5425 e est femme… » Que dit Aurore ? « Il n’y a encore d’ efficace contre l’amour que ce vieux remède radical : l’amour en retou
5426 dit Aurore ? « Il n’y a encore d’efficace contre l’ amour que ce vieux remède radical : l’amour en retour ! » Et que peut
5427 cace contre l’amour que ce vieux remède radical : l’ amour en retour ! » Et que peut enseigner cette Carmen de Bizet, que N
5428 a « comme une antithèse ironique » au marécage, à la magie, à l’histrionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la
5429 e antithèse ironique » au marécage, à la magie, à l’ histrionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la religiosité
5430 e, à la magie, à l’histrionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la religiosité décadente et aux « Sursum ! Boubo
5431 ionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la religiosité décadente et aux « Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle
5432 ligiosité décadente et aux « Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle enseigne l’amour « remis à sa place dans la nature ! No
5433 « Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle enseigne l’ amour « remis à sa place dans la nature ! Non pas l’amour d’une femme
5434 r ? Elle enseigne l’amour « remis à sa place dans la nature ! Non pas l’amour d’une femme « idéale » !… Au contraire, l’am
5435 amour « remis à sa place dans la nature ! Non pas l’ amour d’une femme « idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a
5436 remis à sa place dans la nature ! Non pas l’amour d’ une femme « idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fatal
5437 s l’amour d’une femme « idéale » !… Au contraire, l’ amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’am
5438 idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est l
5439 … Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, d
5440 re, l’amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine
5441 dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle de
5442 ’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’ amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes es
5443 l, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45 
5444 de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45 » Cet amour do
5445 cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45 » Cet amour dont Benjamin Con
5446 st le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45 » Cet amour dont Benjamin Constant a bien dit qu’il est de to
5447 amour dont Benjamin Constant a bien dit qu’il est de tous les sentiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don J
5448 nt Benjamin Constant a bien dit qu’il est de tous les sentiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y
5449 stant a bien dit qu’il est de tous les sentiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le do
5450 ’il est de tous les sentiments le plus égoïste, —  l’ amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le don-juanisme érotique
5451 ntiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le don-juanisme érotique n’est guère pour Niet
5452 — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le don-juanisme érotique n’est guère pour Nietzsche qu’une image, voire
5453 ui-même, en tant que philosophe, en tant qu’amant de la « Sagesse », qui se croit devenu Don Juan, et qui se définit comme
5454 même, en tant que philosophe, en tant qu’amant de la « Sagesse », qui se croit devenu Don Juan, et qui se définit comme te
5455 it devenu Don Juan, et qui se définit comme tel ! Les philosophes de l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils s
5456 an, et qui se définit comme tel ! Les philosophes de l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux
5457 et qui se définit comme tel ! Les philosophes de l’ avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux ju
5458 mme tel ! Les philosophes de l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux jusqu’au vice, chercheu
5459 Les philosophes de l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux jusqu’au vice, chercheurs jusqu’
5460 eront « curieux jusqu’au vice, chercheurs jusqu’à la cruauté, avec des doigts audacieux pour l’insaisissable… prêts à n’im
5461 usqu’à la cruauté, avec des doigts audacieux pour l’ insaisissable… prêts à n’importe quelle aventure grâce à un excès de l
5462 rêts à n’importe quelle aventure grâce à un excès de libre jugement… Cachés sous le manteau de la lumière… des conquérants
5463 e grâce à un excès de libre jugement… Cachés sous le manteau de la lumière… des conquérants ! » Et leur morale, au-delà du
5464 n excès de libre jugement… Cachés sous le manteau de la lumière… des conquérants ! » Et leur morale, au-delà du bien et du
5465 xcès de libre jugement… Cachés sous le manteau de la lumière… des conquérants ! » Et leur morale, au-delà du bien et du ma
5466 Et leur morale, au-delà du bien et du mal, sera «  la danse dans l’esprit.46 » Voici sans doute le texte capital : Une f
5467 , au-delà du bien et du mal, sera « la danse dans l’ esprit.46 » Voici sans doute le texte capital : Une fable. — Le Don
5468 a « la danse dans l’esprit.46 » Voici sans doute le texte capital : Une fable. — Le Don Juan de la connaissance : aucun
5469 oici sans doute le texte capital : Une fable. —  Le Don Juan de la connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’a en
5470 ute le texte capital : Une fable. — Le Don Juan de la connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’a encore découve
5471 le texte capital : Une fable. — Le Don Juan de la connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’a encore découvert.
5472 a connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’ a encore découvert. Il lui manque l’amour des choses qu’il découvre, m
5473 ucun poète ne l’a encore découvert. Il lui manque l’ amour des choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupt
5474 nque l’amour des choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de
5475 e l’amour des choses qu’il découvre, mais il a de l’ esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la
5476 s choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissanc
5477 hoses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissance —
5478 volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et
5479 lupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et le
5480 a connaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et les plus lointaines ! — jusqu’à ce qu’enfin il ne lui
5481 ’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et les plus lointaines ! — jusqu’à ce qu’enfin il ne lui reste plus rien à c
5482 ste plus rien à chasser, si ce n’est ce qu’il y a d’ absolument douloureux dans la connaissance, comme l’ivrogne qui finit
5483 e n’est ce qu’il y a d’absolument douloureux dans la connaissance, comme l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de
5484 absolument douloureux dans la connaissance, comme l’ ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de l’eau-forte. C’est pou
5485 connaissance, comme l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’e
5486 naissance, comme l’ivrogne qui finit par boire de l’ absinthe et de l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’enfe
5487 me l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’enfer, — c’est la
5488 l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de l’ eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’enfer, — c’est la der
5489 l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’ enfer, — c’est la dernière connaissance qui le séduit. Peut-être qu’el
5490 rer l’enfer, — c’est la dernière connaissance qui le séduit. Peut-être qu’elle aussi le désappointera comme tout ce qu’il
5491 nnaissance qui le séduit. Peut-être qu’elle aussi le désappointera comme tout ce qu’il a connu ! Alors il lui faudra s’arr
5492 connu ! Alors il lui faudra s’arrêter pour toute l’ éternité, cloué à la déception et devenu lui-même l’hôte de pierre, et
5493 i faudra s’arrêter pour toute l’éternité, cloué à la déception et devenu lui-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le dés
5494 éternité, cloué à la déception et devenu lui-même l’ hôte de pierre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la conn
5495 é, cloué à la déception et devenu lui-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la connaissanc
5496 devenu lui-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui
5497 i-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le désir d’ un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui tombera e
5498 erre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui tombera en partage ! « — Car
5499 e, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui tombera en partage ! « — Car le
5500 i jamais plus ne lui tombera en partage ! « — Car le monde des choses tout entier ne trouvera plus une bouchée à donner à
5501 uvera plus une bouchée à donner à cet affamé.47 Le rythme allègre ou endiablé, le presto de Don Juan, son humeur insolen
5502 à cet affamé.47 Le rythme allègre ou endiablé, le presto de Don Juan, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de
5503 amé.47 Le rythme allègre ou endiablé, le presto de Don Juan, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de grand seig
5504 presto de Don Juan, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de grand seigneur avec laquelle on « laisse tomber » une
5505 an, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de grand seigneur avec laquelle on « laisse tomber » une vérité dès qu’u
5506 érité dès qu’une autre paraît plus excitante pour l’ esprit, tout cela domine les recueils d’aphorismes, d’Humain, trop hum
5507 ît plus excitante pour l’esprit, tout cela domine les recueils d’aphorismes, d’Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Gé
5508 ante pour l’esprit, tout cela domine les recueils d’ aphorismes, d’Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de
5509 prit, tout cela domine les recueils d’aphorismes, d’ Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de la Morale. Mai
5510 orismes, d’Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don
5511 ain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la con
5512 , trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connai
5513 e la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le dr
5514 Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le droit fil du p
5515 is déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le droit fil du pers
5516 connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le droit fil du personnage. Ou bien veut-il aller plus outre dans son se
5517 plus outre dans son sens, emporté par sa frénésie de découvertes et de négations triomphantes ? La dernière va le jeter da
5518 n sens, emporté par sa frénésie de découvertes et de négations triomphantes ? La dernière va le jeter dans cela même dont
5519 tes et de négations triomphantes ? La dernière va le jeter dans cela même dont il incarnait le refus : La nouvelle passi
5520 ière va le jeter dans cela même dont il incarnait le refus : La nouvelle passion. — Pourquoi craignons-nous et haïssons-
5521 ter dans cela même dont il incarnait le refus : La nouvelle passion. — Pourquoi craignons-nous et haïssons-nous la possi
5522 ssion. — Pourquoi craignons-nous et haïssons-nous la possibilité d’un retour à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que
5523 oi craignons-nous et haïssons-nous la possibilité d’ un retour à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que la barbarie re
5524 ous et haïssons-nous la possibilité d’un retour à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que la barbarie rendrait les hom
5525 our à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que la barbarie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Héla
5526 erait-ce peut-être parce que la barbarie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares
5527 rie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bo
5528 plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompo
5529 eux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. — Ma
5530 ls ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. — Mais c’est
5531 non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. — Mais c’est notre instinct de conn
5532 nous y trompons pas. — Mais c’est notre instinct de connaissance qui est trop développé pour que nous puissions encore ap
5533 éveloppé pour que nous puissions encore apprécier le bonheur sans connaissance, ou bien le bonheur d’une illusion solide e
5534 e apprécier le bonheur sans connaissance, ou bien le bonheur d’une illusion solide et vigoureuse ; nous souffrons rien qu’
5535 le bonheur sans connaissance, ou bien le bonheur d’ une illusion solide et vigoureuse ; nous souffrons rien qu’à nous repr
5536 qu’à nous représenter un pareil état de choses ! L’ inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autan
5537 présenter un pareil état de choses ! L’inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme e
5538 senter un pareil état de choses ! L’inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme et n
5539 état de choses ! L’inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme et nous est devenue t
5540 t de choses ! L’inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme et nous est devenue tout
5541 verte et de la divination a pris pour nous autant de charme et nous est devenue tout aussi indispensable que ne l’est, pou
5542 nous est devenue tout aussi indispensable que ne l’ est, pour l’amoureux, l’amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait
5543 venue tout aussi indispensable que ne l’est, pour l’ amoureux, l’amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner
5544 ussi indispensable que ne l’est, pour l’amoureux, l’ amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour l’état
5545 , l’amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait l’ abandonner pour l’état d’indifférence ; — oui, peut-être sommes-nous,
5546 ux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour l’ état d’indifférence ; — oui, peut-être sommes-nous, nous aussi, des am
5547 aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour l’état d’ indifférence ; — oui, peut-être sommes-nous, nous aussi, des amants ma
5548 e sommes-nous, nous aussi, des amants malheureux. La connaissance s’est transformée chez nous en passion qui ne s’effraie
5549 transformée chez nous en passion qui ne s’effraie d’ aucun sacrifice et n’a, au fond, qu’une seule crainte, celle de s’étei
5550 fice et n’a, au fond, qu’une seule crainte, celle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire
5551 ule crainte, celle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne
5552 , celle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne tienne ! «
5553 elle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne tienne ! « Ce
5554 is la passion de la connaissance peut faire périr l’ humanité ? Qu’à cela ne tienne ! « Cette pensée, elle aussi, est sans
5555 pensée, elle aussi, est sans puissance sur nous. Le christianisme s’est-il donc effrayé d’idées semblables ? La passion e
5556 sur nous. Le christianisme s’est-il donc effrayé d’ idées semblables ? La passion et la mort ne sont-elles pas sœurs ?48 »
5557 anisme s’est-il donc effrayé d’idées semblables ? La passion et la mort ne sont-elles pas sœurs ?48 » Au comble du défi, D
5558 l donc effrayé d’idées semblables ? La passion et la mort ne sont-elles pas sœurs ?48 » Au comble du défi, Don Juan vient
5559 » Au comble du défi, Don Juan vient de surprendre la vérité secrète de son pire Adversaire. Qui sait s’il ne va pas l’aime
5560 i, Don Juan vient de surprendre la vérité secrète de son pire Adversaire. Qui sait s’il ne va pas l’aimer ? ⁂ Dans la troi
5561 e de son pire Adversaire. Qui sait s’il ne va pas l’ aimer ? ⁂ Dans la troisième partie d’Ainsi parlait Zarathoustra se pro
5562 il ne va pas l’aimer ? ⁂ Dans la troisième partie d’ Ainsi parlait Zarathoustra se produit le coup de théâtre préparé par c
5563 me partie d’Ainsi parlait Zarathoustra se produit le coup de théâtre préparé par ces quelques accords dissonants, dont la
5564 e d’Ainsi parlait Zarathoustra se produit le coup de théâtre préparé par ces quelques accords dissonants, dont la sourde i
5565 préparé par ces quelques accords dissonants, dont la sourde interrogation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire de N
5566 ants, dont la sourde interrogation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Dési
5567 de interrogation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation
5568 ation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit,
5569 manquer de réveiller dans la mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivra
5570 ire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Sub
5571 de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’ Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subite
5572 es motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui pa
5573 tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’es
5574 istaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l
5575 nvocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l’Ombre, c’est son ombre :
5576 cation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’ Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l’Ombre, c’est son ombre : O
5577 s et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l’ Ombre, c’est son ombre : O Homme, prends garde ! Que dit Minuit profo
5578 Minuit profond ? J’ai dormi, j’ai dormi — Du fond d’ un songe je m’éveille : Profond est le monde Et plus profond que le jo
5579 i — Du fond d’un songe je m’éveille : Profond est le monde Et plus profond que le jour ne l’a cru. Profonde est sa douleur
5580 veille : Profond est le monde Et plus profond que le jour ne l’a cru. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde
5581 ofond est le monde Et plus profond que le jour ne l’ a cru. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde encore que
5582 e jour ne l’a cru. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde encore que la peine La douleur dit : Passe et fini
5583 a douleur — Mais la joie plus profonde encore que la peine La douleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’éterni
5584 — Mais la joie plus profonde encore que la peine La douleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’éternité, Veut
5585 uleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’ éternité, Veut la profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvel
5586 et finis ! Mais toute joie veut l’éternité, Veut la profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvelle passion » qu’a
5587 ’éternité, Veut la profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’
5588 Veut la profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’est le ret
5589 ! La voici, la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui tr
5590 la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’ Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui transfixe et t
5591 ssion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui transfixe et transfigure. C’est
5592 agment d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluan
5593 ent d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’ Amour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l
5594 el de l’Amour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temp
5595 mour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la s
5596 et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l’ Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la succession des mome
5597 uit saluant l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la succession des moments. C’est la vision du Retour éternel
5598 l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la succession des moments. C’est la vision du Retour éternel qui subitem
5599 avec le temps et la succession des moments. C’est la vision du Retour éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de la c
5600 vision du Retour éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de la connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la mai
5601 tour éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de la connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la main au Command
5602 r éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de la connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la main au Commandeur
5603 a connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la main au Commandeur — à l’Éternel Revenant, au Père ! — dans un suprêm
5604 zsche lui-même qui tend la main au Commandeur — à l’ Éternel Revenant, au Père ! — dans un suprême défi, et pour sombrer. E
5605 suprême défi, et pour sombrer. Et ce sera bientôt l’ aveu presque posthume, le dernier appel à Isolde, ce billet qu’il écri
5606 lde, ce billet qu’il écrit pour Cosima au jour où la démence éclate : « Ariane, je t’aime ! signé : Dionysos. » Le Cas Wag
5607 clate : « Ariane, je t’aime ! signé : Dionysos. » Le Cas Wagner — qui est un dernier Anti-Tristan — venait d’être envoyé à
5608 Wagner — qui est un dernier Anti-Tristan — venait d’ être envoyé à l’impression. Dans Aurore, je relis : « Que celui qui v
5609 un dernier Anti-Tristan — venait d’être envoyé à l’ impression. Dans Aurore, je relis : « Que celui qui veut tuer son adv
5610 rsaire considère si ce ne serait pas là une façon de l’éterniser en soi-même ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché
5611 ire considère si ce ne serait pas là une façon de l’ éterniser en soi-même ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché pa
5612 pas là une façon de l’éterniser en soi-même ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché par la folie. Et personne n’en
5613 ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché par la folie. Et personne n’en a mieux formulé les données que Nietzsche lui
5614 hé par la folie. Et personne n’en a mieux formulé les données que Nietzsche lui-même. Le dernier aphorisme d’Aurore se term
5615 nées que Nietzsche lui-même. Le dernier aphorisme d’ Aurore se termine ainsi : Où voulons-nous aller ? Voulons-nous donc f
5616 ù voulons-nous aller ? Voulons-nous donc franchir la mer ? Où nous entraîne cette passion puissante, qui prime pour nous s
5617 uoi ce vol éperdu dans cette même direction, vers le point où jusqu’à présent tous les soleils déclinèrent et s’éteigniren
5618 direction, vers le point où jusqu’à présent tous les soleils déclinèrent et s’éteignirent ? Dira-t-on peut-être un jour de
5619 nt et s’éteignirent ? Dira-t-on peut-être un jour de nous que, nous aussi, gouvernant toujours vers l’ouest, nous espérion
5620 de nous que, nous aussi, gouvernant toujours vers l’ ouest, nous espérions atteindre une Inde inconnue, — mais que c’était
5621 Inde inconnue, — mais que c’était notre destinée d’ échouer devant l’infini ? Ou bien, mes frères, ou bien ? Dans Ecce Ho
5622  mais que c’était notre destinée d’échouer devant l’ infini ? Ou bien, mes frères, ou bien ? Dans Ecce Homo, Nietzsche com
5623  Ce livre se termine par un « Ou bien ? » — c’est le seul livre au monde qui finisse par : « Ou bien ? » Il ignorait sans
5624 s cette alternative : — ou bien Don Juan, ou bien le Tristan de la Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche « d’éch
5625 , ou bien le Tristan de la Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche « d’échouer devant l’infini » ? Ou au contraire
5626 Tristan de la Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche « d’échouer devant l’infini » ? Ou au contraire son choix d
5627 Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche «  d’ échouer devant l’infini » ? Ou au contraire son choix délibéré ? Ou bi
5628 iment la destinée de Nietzsche « d’échouer devant l’ infini » ? Ou au contraire son choix délibéré ? Ou bien… a-t-il attein
5629 aire son choix délibéré ? Ou bien… a-t-il atteint l’ Inde inconnue ? IVAlternative ou alternance ? L’antinomie Don Ju
5630 de inconnue ? IVAlternative ou alternance ? L’ antinomie Don Juan-Tristan, telle que je l’ai formulée ailleurs, doit
5631 e ? L’antinomie Don Juan-Tristan, telle que je l’ ai formulée ailleurs, doit être ici rappelée en quelques phrases : Co
5632 e ici rappelée en quelques phrases : Considérons le Don Juan du théâtre comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste
5633 rases : Considérons le Don Juan du théâtre comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure ext
5634 ns le Don Juan du théâtre comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure extérieure des person
5635 an du théâtre comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure extérieure des personnages, dans
5636 inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’ allure extérieure des personnages, dans leur rythme. On imagine Don Ju
5637 course. Au contraire, Tristan vient en scène avec l’ espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveil
5638 u contraire, Tristan vient en scène avec l’espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveilleux, don
5639 t en scène avec l’espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé
5640 n objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé la richesse. L’un posséda mille et trois femmes, l’autre une seule femme
5641 trois femmes, l’autre une seule femme. Mais c’est la multiplicité qui est pauvre, tandis que dans un être unique et posséd
5642 uvre, tandis que dans un être unique et possédé à l’ infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde
5643 un être unique et possédé à l’infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde — parce qu’il aime ! T
5644 Don Juan, toujours aimé, ne peut aimer en retour. D’ où son angoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amo
5645 ngoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’ acte d’amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restan
5646 et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’ amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chast
5647 ourse éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « p
5648 ue. L’un recherche dans l’acte d’amour la volupté d’ une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « prouesse » d
5649 profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et
5650 it en restant chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoir
5651 t chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abando
5652 sse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain et s
5653 de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour
5654 , et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol
5655 victoire, il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des cr
5656 il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la
5657 abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’ amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la fél
5658 e de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un enga
5659 faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mor
5660 crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tribut
5661 ime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’ hommage un engagement jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tributair
5662 rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tributaire de la morale dont il abuse. Il
5663 jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tributaire de la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouve
5664 qu’à la mort. Don Juan se rend donc tributaire de la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouver g
5665 a grand besoin qu’elle existe pour trouver goût à la violer. Tristan, lui, se voit libéré du jeu des règles, des péchés et
5666 du jeu des règles, des péchés et des vertus, par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ra
5667 es règles, des péchés et des vertus, par la grâce d’ une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à ce
5668 s vertus, par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan e
5669 par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le dém
5670 r la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon
5671 tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le
5672 ramène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de
5673 ène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’ immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la
5674 tion : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus
5675 ence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quan
5676 le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan
5677 prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan est
5678 plus décevante et méprisable — quand Tristan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravisse
5679 e et méprisable — quand Tristan est le prisonnier d’ un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mu
5680 Tristan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort
5681 stan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. O
5682 le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut no
5683 ier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’ un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut noter encore
5684 martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut noter encore ceci : Don Juan plaisante, rit très haut,
5685 eci : Don Juan plaisante, rit très haut, provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozar
5686 laisante, rit très haut, provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par
5687 , provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâ
5688 e le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâchetés qui eussent déshon
5689 ourageux, n’abdique au contraire son orgueil qu’à l’ approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : to
5690 ’abdique au contraire son orgueil qu’à l’approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont
5691 dique au contraire son orgueil qu’à l’approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont l’
5692 e ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont l’ épée à la main.49 Ou simplement en quelques mots : Tristan, triste t
5693 vois qu’un trait commun : tous deux ont l’épée à la main.49 Ou simplement en quelques mots : Tristan, triste temps, joy
5694 se éternité. — Don Juan, joyeux moments, éternité d’ enfer. Un contraste aussi pur, terme à terme, implique évidemment un l
5695 i pur, terme à terme, implique évidemment un lien d’ interaction ; bien plus : une relation complémentaire au sens de la ph
5696 ; bien plus : une relation complémentaire au sens de la physique actuelle. Don Juan n’est pas concevable sans Tristan, et
5697 ien plus : une relation complémentaire au sens de la physique actuelle. Don Juan n’est pas concevable sans Tristan, et san
5698 concevable sans Tristan, et sans lui n’eût pas vu le jour. Mais ce lien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la m
5699 n, et sans lui n’eût pas vu le jour. Mais ce lien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la même manière en termes
5700 e lien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la même manière en termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L
5701 ien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la même manière en termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L’Hi
5702 exprimer de la même manière en termes d’histoire, d’ éthique, ou de psychologie. L’Histoire constate la filiation des mythe
5703 même manière en termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L’Histoire constate la filiation des mythes, puis leurs
5704 termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L’ Histoire constate la filiation des mythes, puis leurs retours, et enfi
5705 d’éthique, ou de psychologie. L’Histoire constate la filiation des mythes, puis leurs retours, et enfin leur coexistence s
5706 tours, et enfin leur coexistence statistique dans l’ ensemble d’une société aussi complexe que la nôtre. L’Éthique condamne
5707 nfin leur coexistence statistique dans l’ensemble d’ une société aussi complexe que la nôtre. L’Éthique condamne en princip
5708 dans l’ensemble d’une société aussi complexe que la nôtre. L’Éthique condamne en principe les deux mythes. En fait, elle
5709 semble d’une société aussi complexe que la nôtre. L’ Éthique condamne en principe les deux mythes. En fait, elle exige qu’à
5710 lexe que la nôtre. L’Éthique condamne en principe les deux mythes. En fait, elle exige qu’à tout le moins, si l’un des deux
5711 pe les deux mythes. En fait, elle exige qu’à tout le moins, si l’un des deux prétend faire valoir sa vertu, ce soit au pri
5712 prétend faire valoir sa vertu, ce soit au prix de l’ exclusion d’autant plus radicale de l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pir
5713 e valoir sa vertu, ce soit au prix de l’exclusion d’ autant plus radicale de l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pire qu’un Tris
5714 oit au prix de l’exclusion d’autant plus radicale de l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pire qu’un Tristan, seraient un Don Ju
5715 on Juan marié ou un Tristan coureur.) Enfin, pour la Psychologie, toute apparition de l’un des mythes au niveau de la cons
5716 ur.) Enfin, pour la Psychologie, toute apparition de l’un des mythes au niveau de la conscience individuelle correspond à
5717 toute apparition de l’un des mythes au niveau de la conscience individuelle correspond à l’occultation de l’autre en l’in
5718 niveau de la conscience individuelle correspond à l’ occultation de l’autre en l’inconscient. La possibilité d’une inversio
5719 onscience individuelle correspond à l’occultation de l’autre en l’inconscient. La possibilité d’une inversion du rapport s
5720 viduelle correspond à l’occultation de l’autre en l’ inconscient. La possibilité d’une inversion du rapport subsiste donc e
5721 pond à l’occultation de l’autre en l’inconscient. La possibilité d’une inversion du rapport subsiste donc en permanence. A
5722 ation de l’autre en l’inconscient. La possibilité d’ une inversion du rapport subsiste donc en permanence. Au surplus, dans
5723 ort subsiste donc en permanence. Au surplus, dans la mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité d’un même individu
5724 donc en permanence. Au surplus, dans la mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité d’un même individu sont dissocié
5725 nence. Au surplus, dans la mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité d’un même individu sont dissociées, Don Juan
5726 plus, dans la mesure où la conduite, la pensée et l’ affectivité d’un même individu sont dissociées, Don Juan peut régir te
5727 mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité d’ un même individu sont dissociées, Don Juan peut régir telle d’entre el
5728 t régir telle d’entre elles, Tristan telle autre. La filiation des mythes ne pose guère de problèmes. La légende de Trista
5729 elle autre. La filiation des mythes ne pose guère de problèmes. La légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don J
5730 filiation des mythes ne pose guère de problèmes. La légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don Juan ne remonte
5731 des mythes ne pose guère de problèmes. La légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don Juan ne remonte guère qu’à
5732 La légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don Juan ne remonte guère qu’à la Renaissance, et ne s’est vraiment c
5733 siècle, celle de Don Juan ne remonte guère qu’à la Renaissance, et ne s’est vraiment constituée qu’à la faveur du refoul
5734 Renaissance, et ne s’est vraiment constituée qu’à la faveur du refoulement temporaire de la « noble » passion dont parlait
5735 nstituée qu’à la faveur du refoulement temporaire de la « noble » passion dont parlait Nietzsche, pendant le siècle des Lu
5736 ituée qu’à la faveur du refoulement temporaire de la « noble » passion dont parlait Nietzsche, pendant le siècle des Lumiè
5737 « noble » passion dont parlait Nietzsche, pendant le siècle des Lumières. « Comme on voit, en fermant les yeux, une statue
5738 siècle des Lumières. « Comme on voit, en fermant les yeux, une statue noire à la place de la blanche que l’on vient de con
5739 fermant les yeux, une statue noire à la place de la blanche que l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passio
5740 ux, une statue noire à la place de la blanche que l’ on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passion devait faire
5741 place de la blanche que l’on vient de considérer, l’ éclipse du mythe de la passion devait faire apparaître l’antithèse de
5742 que l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passion devait faire apparaître l’antithèse de Tristan. Si Don Jua
5743 e l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passion devait faire apparaître l’antithèse de Tristan. Si Don Juan n
5744 se du mythe de la passion devait faire apparaître l’ antithèse de Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, une inven
5745 de la passion devait faire apparaître l’antithèse de Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, une invention du xvii
5746 ce siècle a-t-il joué par rapport à ce personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine man
5747 il joué par rapport à ce personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’e
5748 personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa fig
5749 exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa figure au Burlador de
5750 imprimé pour toujours ces deux traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfait
5751 rimé pour toujours ces deux traits si typiques de l’ époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite d
5752 oujours ces deux traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux ver
5753 x traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour
5754 esse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons a
5755 e. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’ amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons auss
5756 rfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons aussi que Don Juan succède n
5757 x vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons aussi que Don Juan succède normalement à T
5758 que Don Juan succède normalement à Tristan, comme le cosmopolite au féodal. Si Tristan quitte ses terres, s’éloigne de la
5759 u féodal. Si Tristan quitte ses terres, s’éloigne de la Cour, son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’Exil spi
5760 éodal. Si Tristan quitte ses terres, s’éloigne de la Cour, son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’Exil spirit
5761 ’éloigne de la Cour, son « errance » traduit dans l’ espace la Quête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Ju
5762 de la Cour, son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Juan ne rel
5763 son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’ Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Juan ne relève que du n
5764 dans l’espace la Quête ou l’Exil spirituel. Mais l’ humeur voyageuse de Don Juan ne relève que du nomadisme ; elle traduit
5765 uête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Juan ne relève que du nomadisme ; elle traduit l’infidélité systé
5766 on Juan ne relève que du nomadisme ; elle traduit l’ infidélité systématique du rationaliste éclairé aux coutumes, préjugés
5767 coutumes, préjugés et principes du groupe natif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mort
5768 utumes, préjugés et principes du groupe natif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortell
5769 ugés et principes du groupe natif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le mi
5770 s et principes du groupe natif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milie
5771 atif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abo
5772 a tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait
5773 ribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait du
5774 st pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait du romantisme, ne coïncide
5775 ortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait du romantisme, ne coïncide point par hasard avec l’essor de la p
5776 du romantisme, ne coïncide point par hasard avec l’ essor de la passion nationaliste, qui est sa transposition au niveau p
5777 ntisme, ne coïncide point par hasard avec l’essor de la passion nationaliste, qui est sa transposition au niveau politique
5778 sme, ne coïncide point par hasard avec l’essor de la passion nationaliste, qui est sa transposition au niveau politique51.
5779 est sa transposition au niveau politique51. Mais le nomadisme de Don Juan n’est pas seulement cosmopolite et donc moderne
5780 position au niveau politique51. Mais le nomadisme de Don Juan n’est pas seulement cosmopolite et donc moderne. Les succès
5781 n’est pas seulement cosmopolite et donc moderne. Les succès du héros, comme ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fai
5782 et donc moderne. Les succès du héros, comme ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fait d’un charme individuel. Des c
5783 os, comme ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fait d’un charme individuel. Des coutumes ancestrales, oubliées depui
5784 e ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fait d’ un charme individuel. Des coutumes ancestrales, oubliées depuis des si
5785 iècles, sont subitement réactivées par sa qualité d’ Étranger. À la question d’une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! H
5786 ubitement réactivées par sa qualité d’Étranger. À la question d’une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-t
5787 activées par sa qualité d’Étranger. À la question d’ une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-tu ? » le Don
5788 l veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-tu ? » le Don Juan de Tirso de Molina répond : « Qui je suis ? Un homme sans no
5789 mme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un de ces cavaliers sortis des temps où les hordes nomades apparaissaient s
5790 , c’est l’un de ces cavaliers sortis des temps où les hordes nomades apparaissaient soudain sur les terres des premiers séd
5791 où les hordes nomades apparaissaient soudain sur les terres des premiers sédentaires, pillaient, prenaient les femmes, leu
5792 es des premiers sédentaires, pillaient, prenaient les femmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’épouvante, et f
5793 pillaient, prenaient les femmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’épouvante, et fuyaient au galop vers leur
5794 aient les femmes, leur révélaient le plaisir dans l’ acuité de l’épouvante, et fuyaient au galop vers leur désert. Et c’est
5795 femmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’épouvante, et fuyaient au galop vers leur désert. Et c’est aussi le
5796 mmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’ épouvante, et fuyaient au galop vers leur désert. Et c’est aussi le pr
5797 uyaient au galop vers leur désert. Et c’est aussi le prêtre ou le héros divin dans les religions antiques et primitives :
5798 lop vers leur désert. Et c’est aussi le prêtre ou le héros divin dans les religions antiques et primitives : celui qui est
5799 . Et c’est aussi le prêtre ou le héros divin dans les religions antiques et primitives : celui qui est assez saint ou assez
5800 i est assez saint ou assez fort pour oser assumer les périls supposés de l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de
5801 assez fort pour oser assumer les périls supposés de l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le
5802 sez fort pour oser assumer les périls supposés de l’ acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus
5803 t pour oser assumer les périls supposés de l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ
5804 érils supposés de l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une
5805 ls supposés de l’acte de défloration, — périls de l’ âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sor
5806 e l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir
5807 ’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir lit
5808 ation, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir littéralement « re
5809 Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir littéralement « religieux » du seigneur. Dans la nuit, sous le
5810 oir littéralement « religieux » du seigneur. Dans la nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’homme sans nom » vien
5811 ent « religieux » du seigneur. Dans la nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’homme sans nom » vient d’ailleurs c
5812 » du seigneur. Dans la nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’homme sans nom » vient d’ailleurs comme un ange, pa
5813 la nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, «  l’ homme sans nom » vient d’ailleurs comme un ange, passe, étreint, dit l
5814 ent d’ailleurs comme un ange, passe, étreint, dit le mot, révèle, et disparaît. Don Ottavio s’indigne au nom de la morale,
5815 le, et disparaît. Don Ottavio s’indigne au nom de la morale, mais le paysan Mazetto semble savoir un peu ce qu’il en est.
5816 . Don Ottavio s’indigne au nom de la morale, mais le paysan Mazetto semble savoir un peu ce qu’il en est. En ce sens, uniq
5817 en est. En ce sens, uniquement, Don Juan procède d’ un état de civilisation bien antérieur au christianisme, et plus encor
5818 n ce sens, uniquement, Don Juan procède d’un état de civilisation bien antérieur au christianisme, et plus encore à la che
5819 bien antérieur au christianisme, et plus encore à la chevalerie courtoise. Du point de vue de la psychologie individuelle,
5820 encore à la chevalerie courtoise. Du point de vue de la psychologie individuelle, l’antériorité de Tristan apparaît encore
5821 ore à la chevalerie courtoise. Du point de vue de la psychologie individuelle, l’antériorité de Tristan apparaît encore pl
5822 . Du point de vue de la psychologie individuelle, l’ antériorité de Tristan apparaît encore plus évidente. L’amour-passion
5823 vue de la psychologie individuelle, l’antériorité de Tristan apparaît encore plus évidente. L’amour-passion n’est ressenti
5824 riorité de Tristan apparaît encore plus évidente. L’ amour-passion n’est ressenti dans sa pureté animique que par la prime
5825 on n’est ressenti dans sa pureté animique que par la prime adolescence. Il est alors sentiment pur, douleur-joie pure, et
5826 , et ne sera plus jamais aussi nettement distinct de toute autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les troubadour
5827 ettement distinct de toute autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les troubadours est typiquement adolescent, et
5828 autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les troubadours est typiquement adolescent, et comme indépendant du sexe.
5829 uit normalement au mariage, c’est-à-dire au point de départ d’une dialectique des plus complexes, dont les termes de base
5830 ement au mariage, c’est-à-dire au point de départ d’ une dialectique des plus complexes, dont les termes de base sont le se
5831 départ d’une dialectique des plus complexes, dont les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons
5832 e dialectique des plus complexes, dont les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la sy
5833 des plus complexes, dont les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la synthèse des tr
5834 omplexes, dont les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la synthèse des trois termes
5835 t les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la synthèse des trois termes s’opère, et q
5836 exuel, le social et le sentimental. Supposons que la synthèse des trois termes s’opère, et qu’il en résulte un vrai couple
5837 ela signifie qu’au sein de cette entité nouvelle, les relations entre les trois termes — échanges sexuels, échanges affecti
5838 ein de cette entité nouvelle, les relations entre les trois termes — échanges sexuels, échanges affectifs, échanges avec la
5839 hanges sexuels, échanges affectifs, échanges avec la société — aient trouvé leur régime d’équilibre en mouvement, et que l
5840 hanges avec la société — aient trouvé leur régime d’ équilibre en mouvement, et que la résultante de ce système d’échanges
5841 ouvé leur régime d’équilibre en mouvement, et que la résultante de ce système d’échanges soit positive, pour l’une et l’au
5842 me d’équilibre en mouvement, et que la résultante de ce système d’échanges soit positive, pour l’une et l’autre des person
5843 en mouvement, et que la résultante de ce système d’ échanges soit positive, pour l’une et l’autre des personnes composant
5844 ve, pour l’une et l’autre des personnes composant le couple. Une telle synthèse peut devenir plus ou moins stable, mais ne
5845 ne saurait être en aucun cas statique, au sens où la supposent la morale sociale et ses lois laïques ou religieuses. Car e
5846 re en aucun cas statique, au sens où la supposent la morale sociale et ses lois laïques ou religieuses. Car elle sera bien
5847 s ou religieuses. Car elle sera bientôt soumise à l’ épreuve imprévue de la durée, qui modifie nécessairement l’importance
5848 ar elle sera bientôt soumise à l’épreuve imprévue de la durée, qui modifie nécessairement l’importance relative de chacun
5849 elle sera bientôt soumise à l’épreuve imprévue de la durée, qui modifie nécessairement l’importance relative de chacun des
5850 imprévue de la durée, qui modifie nécessairement l’ importance relative de chacun des trois termes, et cela chez deux être
5851 qui modifie nécessairement l’importance relative de chacun des trois termes, et cela chez deux être différents. (Calculez
5852 mes, et cela chez deux être différents. (Calculez le nombre des combinaisons et des permutations possibles : ce n’est pas
5853 ossibles : ce n’est pas ici mon sujet, mais celui d’ un traité du mariage.) Si au contraire le sentiment, dans son essor ve
5854 is celui d’un traité du mariage.) Si au contraire le sentiment, dans son essor vers le mariage, est arrêté par des obstacl
5855 Si au contraire le sentiment, dans son essor vers le mariage, est arrêté par des obstacles insurmontables, qui sont généra
5856 s obstacles insurmontables, qui sont généralement de nature sociale : ou bien il s’exalte et les nie — ou bien il renonce
5857 lement de nature sociale : ou bien il s’exalte et les nie — ou bien il renonce et les hait. Bientôt aimanté par le sexe, il
5858 en il s’exalte et les nie — ou bien il renonce et les hait. Bientôt aimanté par le sexe, il y prend une nouvelle énergie, o
5859 bien il renonce et les hait. Bientôt aimanté par le sexe, il y prend une nouvelle énergie, ou des raisons nouvelles de se
5860 nd une nouvelle énergie, ou des raisons nouvelles de se renier. C’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les deu
5861 s raisons nouvelles de se renier. C’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné 
5862 se renier. C’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la du
5863 ’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l
5864 les mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l’un des deux
5865 deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l’un des deux mythes pousse à le dépasser, l’autre à l
5866 t la durée sociale, l’un des deux mythes pousse à le dépasser, l’autre à le miner. L’un veut plus, infiniment plus, en dir
5867 n des deux mythes pousse à le dépasser, l’autre à le miner. L’un veut plus, infiniment plus, en direction du sentiment dev
5868 on du sentiment devenu passion : il oppose donc à la durée une éternité angélique. L’autre prétend que le sexe lui suffit 
5869 durée une éternité angélique. L’autre prétend que le sexe lui suffit : à la durée il n’oppose que l’instant des brèves ren
5870 lique. L’autre prétend que le sexe lui suffit : à la durée il n’oppose que l’instant des brèves rencontres érotiques. De c
5871 e le sexe lui suffit : à la durée il n’oppose que l’ instant des brèves rencontres érotiques. De ce point de vue, Tristan s
5872 se que l’instant des brèves rencontres érotiques. De ce point de vue, Tristan serait un mari manqué pour avoir manqué le s
5873 , Tristan serait un mari manqué pour avoir manqué le social et surcompensé cet échec par la passion ; tandis que Don Juan
5874 oir manqué le social et surcompensé cet échec par la passion ; tandis que Don Juan serait un Tristan manqué, pour avoir re
5875 ristan manqué, pour avoir reculé à la fois devant le social et le sentimental52. Mais comme il n’est guère de mariage qui
5876 , pour avoir reculé à la fois devant le social et le sentimental52. Mais comme il n’est guère de mariage qui parvienne à m
5877 al et le sentimental52. Mais comme il n’est guère de mariage qui parvienne à maintenir sans crise une synthèse dans la dur
5878 arvienne à maintenir sans crise une synthèse dans la durée des éléments variés dont nos deux mythes symbolisent l’excès ou
5879 éléments variés dont nos deux mythes symbolisent l’ excès ou l’échec, la plupart des couples réels sont soumis dans leurs
5880 ariés dont nos deux mythes symbolisent l’excès ou l’ échec, la plupart des couples réels sont soumis dans leurs crises à l’
5881 des couples réels sont soumis dans leurs crises à l’ action de l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leur
5882 es réels sont soumis dans leurs crises à l’action de l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leurs décrets
5883 is dans leurs crises à l’action de l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leurs décrets. S’ils suffisent
5884 crises à l’action de l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leurs décrets. S’ils suffisent à maintenir l
5885 alors leurs décrets. S’ils suffisent à maintenir l’ équilibre du couple, le mythanalyste se tait. S’ils conduisent au divo
5886 ’ils suffisent à maintenir l’équilibre du couple, le mythanalyste se tait. S’ils conduisent au divorce ou à l’électrochoc,
5887 nalyste se tait. S’ils conduisent au divorce ou à l’ électrochoc, il demande à être écouté : non comme médecin psychiatre,
5888 s comme juge, mais simplement parce qu’il connaît le signalement des protagonistes invisibles du drame toujours latent qui
5889 e se déclarer. ⁂ Il fallait donc d’abord préciser le contraste des deux mythes les plus contraignants que subit la psyché
5890 onc d’abord préciser le contraste des deux mythes les plus contraignants que subit la psyché occidentale. La fonction civil
5891 des deux mythes les plus contraignants que subit la psyché occidentale. La fonction civilisatrice, ordonnatrice et dynami
5892 us contraignants que subit la psyché occidentale. La fonction civilisatrice, ordonnatrice et dynamique qui pourrait aussi
5893 natrice et dynamique qui pourrait aussi bien être la leur, exige une prise de conscience objective de leur véritable natur
5894 la leur, exige une prise de conscience objective de leur véritable nature, et des fins vers lesquelles nous conduisent le
5895 nous conduisent leurs structures. Du point de vue de l’histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’
5896 s conduisent leurs structures. Du point de vue de l’ histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’alt
5897 eurs structures. Du point de vue de l’histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’alternance des my
5898 s structures. Du point de vue de l’histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’alternance des mythe
5899 la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’ alternance des mythes qui est manifeste — leur interdépendance génétiq
5900 eur coexistence dialectique —, l’un agissant dans l’ ombre quand l’autre agit au jour. Tout diagnostic d’une situation, tou
5901 ombre quand l’autre agit au jour. Tout diagnostic d’ une situation, tout pronostic sur son évolution, devront donc s’établi
5902 rsonnelle considérée dans sa durée biographique : les exemples évoqués ici l’ont établi. En revanche, aux heures de crise q
5903 sa durée biographique : les exemples évoqués ici l’ ont établi. En revanche, aux heures de crise que les célibataires comm
5904 évoqués ici l’ont établi. En revanche, aux heures de crise que les célibataires comme les couples mariés traversent quelqu
5905 ’ont établi. En revanche, aux heures de crise que les célibataires comme les couples mariés traversent quelquefois, c’est s
5906 e, aux heures de crise que les célibataires comme les couples mariés traversent quelquefois, c’est sous la forme d’une alte
5907 couples mariés traversent quelquefois, c’est sous la forme d’une alternative que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que
5908 ariés traversent quelquefois, c’est sous la forme d’ une alternative que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que la moral
5909 uefois, c’est sous la forme d’une alternative que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que la morale formule ses exigence
5910 ive que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que la morale formule ses exigences. Or, on ne saurait trancher l’alternativ
5911 formule ses exigences. Or, on ne saurait trancher l’ alternative qu’en connaissance des fins auxquelles chacun de ses terme
5912 ive qu’en connaissance des fins auxquelles chacun de ses termes s’ordonne et nous incline, selon sa loi. Mais il se peut a
5913 se peut aussi qu’une fois ces fins reconnues, on les découvre essentiellement complémentaires. Ce ne serait plus alors d’u
5914 ellement complémentaires. Ce ne serait plus alors d’ un dilemme à trancher qu’il s’agirait, mais d’une tension à restaurer
5915 ors d’un dilemme à trancher qu’il s’agirait, mais d’ une tension à restaurer dans son équilibre vital… VSens final des d
5916 l… VSens final des deux mythes Quelles sont les fins de nos vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argen
5917 ns final des deux mythes Quelles sont les fins de nos vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argent, qui n
5918 thes Quelles sont les fins de nos vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argent, qui ne sont au vrai que d
5919 os vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argent, qui ne sont au vrai que des moyens ? Limitons-nous aux quat
5920 vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’ argent, qui ne sont au vrai que des moyens ? Limitons-nous aux quatre
5921 des moyens ? Limitons-nous aux quatre que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui o
5922  ? Limitons-nous aux quatre que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce
5923 nous aux quatre que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire
5924 tre que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’ amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va
5925 ici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va l’obtenir,
5926 Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va l’ obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que les serments prodigu
5927 btient ce qu’il désire, ou qui va l’obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que les serments prodigués par les amour
5928 obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que les serments prodigués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la duré
5929 en de plus naturel que les serments prodigués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’
5930 urel que les serments prodigués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est
5931 digués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les co
5932 amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’ima
5933 ureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’imagin
5934 eur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’imagine cependant de
5935 e la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’imagine cependant deux raisons non médiocres de refuser
5936 t. J’imagine cependant deux raisons non médiocres de refuser la durée normale ; ou plutôt deux tempéraments qui ne pourron
5937 e cependant deux raisons non médiocres de refuser la durée normale ; ou plutôt deux tempéraments qui ne pourront jamais s’
5938 qui ne pourront jamais s’y accommoder. L’un exige l’ intensité toujours accrue, l’autre l’excitation toujours nouvelle. L’u
5939 . L’un exige l’intensité toujours accrue, l’autre l’ excitation toujours nouvelle. L’un cherchera le drame et l’autre la su
5940 re l’excitation toujours nouvelle. L’un cherchera le drame et l’autre la surprise. Que ce soit par dépit devant leur impui
5941 ours nouvelle. L’un cherchera le drame et l’autre la surprise. Que ce soit par dépit devant leur impuissance à intégrer l’
5942 soit par dépit devant leur impuissance à intégrer l’ amour dans l’existence normale, ou par goût de l’excès en soi, l’un pr
5943 t devant leur impuissance à intégrer l’amour dans l’ existence normale, ou par goût de l’excès en soi, l’un prétendra trans
5944 rer l’amour dans l’existence normale, ou par goût de l’excès en soi, l’un prétendra transcender la durée, l’autre en faire
5945 l’amour dans l’existence normale, ou par goût de l’ excès en soi, l’un prétendra transcender la durée, l’autre en faire fi
5946 oût de l’excès en soi, l’un prétendra transcender la durée, l’autre en faire fi. L’un se voudra Tristan, l’autre Don Juan.
5947 Don Juan nous chante qu’il n’est heureux que dans l’ instant, la nouveauté et le changement, et qu’il n’a jamais souhaité m
5948 us chante qu’il n’est heureux que dans l’instant, la nouveauté et le changement, et qu’il n’a jamais souhaité mieux. « Le
5949 n’est heureux que dans l’instant, la nouveauté et le changement, et qu’il n’a jamais souhaité mieux. « Le croire malheureu
5950 changement, et qu’il n’a jamais souhaité mieux. «  Le croire malheureux parce qu’il va de l’une à l’autre, c’est le croire
5951 aité mieux. « Le croire malheureux parce qu’il va de l’une à l’autre, c’est le croire malheureux parce qu’il n’atteint pas
5952 lheureux parce qu’il va de l’une à l’autre, c’est le croire malheureux parce qu’il n’atteint pas un but qu’il ne poursuit
5953 nt pas un but qu’il ne poursuit pas », écrit l’un de ses apologistes53, qui ajoute aussitôt : « Il est heureux jusque dans
5954 ui ajoute aussitôt : « Il est heureux jusque dans les échecs de sa chasse, puisque son plaisir est dans la chasse plus que
5955 ussitôt : « Il est heureux jusque dans les échecs de sa chasse, puisque son plaisir est dans la chasse plus que dans la pr
5956 échecs de sa chasse, puisque son plaisir est dans la chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit
5957 sque son plaisir est dans la chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste 
5958 isir est dans la chasse plus que dans la prise. » L’ excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste : elle est m
5959 la chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste : elle est même pour lui
5960 chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste : elle est même pour lui « l
5961  » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’ on insiste : elle est même pour lui « l’essentiel ». Cet instinct « na
5962 donc, et, l’on insiste : elle est même pour lui «  l’ essentiel ». Cet instinct « naturel du mâle » serait aussi un « instin
5963 e cette nouveauté.) « J’ai cueilli une pomme ; je l’ ai trouvée bonne. J’en vois une autre : rien de plus raisonnable que d
5964 ’en vois une autre : rien de plus raisonnable que de la cueillir aussi. » Il est vrai que Don Juan « raisonne » ainsi, en
5965 vois une autre : rien de plus raisonnable que de la cueillir aussi. » Il est vrai que Don Juan « raisonne » ainsi, en cha
5966 t vrai que Don Juan « raisonne » ainsi, en chacun de nous à ses heures. C’est qu’il oublie qu’une femme n’est pas une pomm
5967 Et qu’elle en voudra mortellement à celui qui ne l’ aura pas « prise », s’étant contenté de la « goûter ». Dona Anna pours
5968 lui qui ne l’aura pas « prise », s’étant contenté de la « goûter ». Dona Anna poursuit Don Juan de sa haine, parce que, se
5969 qui ne l’aura pas « prise », s’étant contenté de la « goûter ». Dona Anna poursuit Don Juan de sa haine, parce que, selon
5970 nté de la « goûter ». Dona Anna poursuit Don Juan de sa haine, parce que, selon la légende primitive — que nous rappelle u
5971 a poursuit Don Juan de sa haine, parce que, selon la légende primitive — que nous rappelle un analyste freudien — « il ne
5972 le un analyste freudien — « il ne lui a pas donné l’ âme qu’il lui devait… Il a trompé la femme en elle, en abusant de son
5973 i a pas donné l’âme qu’il lui devait… Il a trompé la femme en elle, en abusant de son rôle divin d’animateur pour satisfai
5974 devait… Il a trompé la femme en elle, en abusant de son rôle divin d’animateur pour satisfaire seulement le plaisir de se
5975 pé la femme en elle, en abusant de son rôle divin d’ animateur pour satisfaire seulement le plaisir de ses sens.54 » Toute
5976 rôle divin d’animateur pour satisfaire seulement le plaisir de ses sens.54 » Toute magie sexuelle mise à part, le « divin
5977 d’animateur pour satisfaire seulement le plaisir de ses sens.54 » Toute magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à
5978 e ses sens.54 » Toute magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à l’humain, et l’âme n’étant plus confondue avec l’e
5979 magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à l’ humain, et l’âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou la personne,
5980 e mise à part, le « divin » ramené à l’humain, et l’ âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou la personne, le sens est c
5981 à l’humain, et l’âme n’étant plus confondue avec l’ esprit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez
5982 et l’âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, éq
5983 tant plus confondue avec l’esprit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au ref
5984 avec l’esprit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie posse
5985 prit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qu
5986 t ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qui i
5987 fus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qui implique échange et don, entre humains tout
5988 de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qui implique échange et don, entre humains tout au
5989 échange et don, entre humains tout au moins ; et l’ on n’en finit pas si vite ! Il n’est que juste d’observer d’ailleurs q
5990 l’on n’en finit pas si vite ! Il n’est que juste d’ observer d’ailleurs que le Don Juan mangeur de pommes, qu’on vient de
5991 te ! Il n’est que juste d’observer d’ailleurs que le Don Juan mangeur de pommes, qu’on vient de citer, reste un peu court.
5992 ste d’observer d’ailleurs que le Don Juan mangeur de pommes, qu’on vient de citer, reste un peu court. Il n’accédera jamai
5993 citer, reste un peu court. Il n’accédera jamais à l’ érotisme, qui est dépassement de l’instinct et des faims animales. Il
5994 accédera jamais à l’érotisme, qui est dépassement de l’instinct et des faims animales. Il n’intéresse pas plus que les par
5995 édera jamais à l’érotisme, qui est dépassement de l’ instinct et des faims animales. Il n’intéresse pas plus que les pariad
5996 t des faims animales. Il n’intéresse pas plus que les pariades des autres, et n’a pas de prestige pour l’imagination. Mozar
5997 pas plus que les pariades des autres, et n’a pas de prestige pour l’imagination. Mozart n’en eût rien fait, ni même Da Po
5998 pariades des autres, et n’a pas de prestige pour l’ imagination. Mozart n’en eût rien fait, ni même Da Ponte. Il sert ici
5999 n’en eût rien fait, ni même Da Ponte. Il sert ici d’ exemple extrême, pour déceler une certaine faiblesse intime de l’éroti
6000 trême, pour déceler une certaine faiblesse intime de l’érotisme donjuanesque, même dans ses manifestations les plus altièr
6001 me, pour déceler une certaine faiblesse intime de l’ érotisme donjuanesque, même dans ses manifestations les plus altières
6002 otisme donjuanesque, même dans ses manifestations les plus altières et les plus fascinantes pour l’esprit. Il nous rappelle
6003 même dans ses manifestations les plus altières et les plus fascinantes pour l’esprit. Il nous rappelle aussi que la durée n
6004 ns les plus altières et les plus fascinantes pour l’ esprit. Il nous rappelle aussi que la durée n’est pas seulement la réa
6005 inantes pour l’esprit. Il nous rappelle aussi que la durée n’est pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’objet
6006 s rappelle aussi que la durée n’est pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’objet désiré. La plupart des rêver
6007 st pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’objet désiré. La plupart des rêveries érotiques échouent devant la
6008 pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’ objet désiré. La plupart des rêveries érotiques échouent devant la con
6009 La plupart des rêveries érotiques échouent devant la constatation que l’objet humain vit encore, dure encore, et demeure l
6010 ies érotiques échouent devant la constatation que l’ objet humain vit encore, dure encore, et demeure lui-même avec tout ce
6011 ure lui-même avec tout ce que cela peut comporter de gênant ou d’insupportable, après l’accomplissement du phantasme excit
6012 avec tout ce que cela peut comporter de gênant ou d’ insupportable, après l’accomplissement du phantasme excitant. Et c’est
6013 eut comporter de gênant ou d’insupportable, après l’ accomplissement du phantasme excitant. Et c’est pourquoi l’impératrice
6014 issement du phantasme excitant. Et c’est pourquoi l’ impératrice Théodora faisait tuer avant l’aube ses amants d’une nuit.
6015 ourquoi l’impératrice Théodora faisait tuer avant l’ aube ses amants d’une nuit. Tristan veut au contraire l’éternité, car
6016 ice Théodora faisait tuer avant l’aube ses amants d’ une nuit. Tristan veut au contraire l’éternité, car il veut échapper à
6017 ses amants d’une nuit. Tristan veut au contraire l’ éternité, car il veut échapper à la souffrance, et la souffrance est l
6018 t au contraire l’éternité, car il veut échapper à la souffrance, et la souffrance est liée au temps et à l’espace, qui mod
6019 ternité, car il veut échapper à la souffrance, et la souffrance est liée au temps et à l’espace, qui modifient, distinguen
6020 uffrance, et la souffrance est liée au temps et à l’ espace, qui modifient, distinguent et séparent — « mais toute joie veu
6021 distinguent et séparent — « mais toute joie veut l’ éternité, veut la profonde éternité ». Telle est la forme de son évasi
6022 éparent — « mais toute joie veut l’éternité, veut la profonde éternité ». Telle est la forme de son évasion, de son refus
6023 ’éternité, veut la profonde éternité ». Telle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus
6024 , veut la profonde éternité ». Telle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non
6025 de éternité ». Telle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le ma
6026 . Telle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le mariage ; plus,
6027 elle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le mariage ; plus, et
6028 a durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le mariage ; plus, et non moins, que la possession de « la vérité dans u
6029 n moins, que le mariage ; plus, et non moins, que la possession de « la vérité dans une âme et un corps » comme dit Rimbau
6030 e mariage ; plus, et non moins, que la possession de « la vérité dans une âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitatio
6031 iage ; plus, et non moins, que la possession de «  la vérité dans une âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitation de
6032 ité dans une âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’ excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une
6033 âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passio
6034 et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passion m
6035 mme dit Rimbaud. L’excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passion mais toujours plus
6036 . L’excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passion mais toujours plus intense, brûla
6037 a nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’ une seule passion mais toujours plus intense, brûlant la vie. Psychose
6038 seule passion mais toujours plus intense, brûlant la vie. Psychose ou spiritualité ? Faiblesse ou force véritable ? Seule
6039 rce véritable ? Seule une estimation bien assurée de notre vie dans ce monde-ci, et de son sens ou de son absurdité, nous
6040 on bien assurée de notre vie dans ce monde-ci, et de son sens ou de son absurdité, nous mettrait en mesure de répondre. Si
6041 de notre vie dans ce monde-ci, et de son sens ou de son absurdité, nous mettrait en mesure de répondre. Si notre incarnat
6042 sens ou de son absurdité, nous mettrait en mesure de répondre. Si notre incarnation présente n’est que souffrance et illus
6043 ue souffrance et illusion — souffrance à cause de l’ illusion, dit le bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le mar
6044 illusion — souffrance à cause de l’illusion, dit le bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le mariage. S’il n’est
6045 le bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le mariage. S’il n’est pas d’autre vie ni d’autre réalité qu’historique,
6046 an qui a raison contre le mariage. S’il n’est pas d’ autre vie ni d’autre réalité qu’historique, matérielle et biologique,
6047 contre le mariage. S’il n’est pas d’autre vie ni d’ autre réalité qu’historique, matérielle et biologique, le mariage est
6048 réalité qu’historique, matérielle et biologique, le mariage est un devoir civique, et Don Juan serait alors la liberté, u
6049 e est un devoir civique, et Don Juan serait alors la liberté, un reflet inversé de l’esprit que l’on nie. On peut aussi pe
6050 n Juan serait alors la liberté, un reflet inversé de l’esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la p
6051 uan serait alors la liberté, un reflet inversé de l’ esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la plén
6052 ors la liberté, un reflet inversé de l’esprit que l’ on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la plénitude du temp
6053 e l’esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierke
6054 on nie. On peut aussi penser que le mariage est «  la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthès
6055 e le mariage est « la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la d
6056 riage est « la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et
6057 t « la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’ét
6058 du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qu
6059 e dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problè
6060 it le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’ instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème
6061 de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie
6062 Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie es
6063 la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie est seul en me
6064 synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’ éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie est seul en mesur
6065 résolu ce problème dans sa vie est seul en mesure de condamner Don Juan et Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons
6066 Don Juan et Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipli
6067 t Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les
6068 ristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les ave
6069 fois ; mais il n’a plus de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les aventures sans
6070 us de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les aventures sans lendemain, couples he
6071 onheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les aventures sans lendemain, couples heureux dans la durée de leur amour
6072 es aventures sans lendemain, couples heureux dans la durée de leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument
6073 res sans lendemain, couples heureux dans la durée de leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument du bonhe
6074 ans la durée de leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une r
6075 la durée de leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une rais
6076 leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’ argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une raison pour qu’il
6077 oit faux. Il n’en fait pas moins ricaner ceux que l’ ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’imp
6078 Il n’en fait pas moins ricaner ceux que l’ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance,
6079 t pas moins ricaner ceux que l’ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude
6080 icaner ceux que l’ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’obsessi
6081 ue l’ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abando
6082 té, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’ impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la
6083 , la trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’es
6084 les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’ obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme —
6085 ions ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux ca
6086 s ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de l’ abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas s
6087 issance, la solitude ou l’obsession de l’abandon, l’ angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont les plu
6088 litude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont les plus généraux — e
6089 bsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’ esprit et d’âme — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de j
6090 l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’ âme — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de jouer un rôle
6091 a vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le mariag
6092 — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la p
6093 aux — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentimen
6094 de jouer un rôle « heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentiment qu’il arrive
6095  heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentiment qu’il arrive à chacun des trois
6096 ’il arrive à chacun des trois types, même réussi, d’ éprouver à l’endroit des deux autres : j’étais né pour ceci ou pour ce
6097 chacun des trois types, même réussi, d’éprouver à l’ endroit des deux autres : j’étais né pour ceci ou pour cela (le contra
6098 deux autres : j’étais né pour ceci ou pour cela ( le contraire de ce que je suis en train de vivre), j’ai toujours rêvé de
6099 : j’étais né pour ceci ou pour cela (le contraire de ce que je suis en train de vivre), j’ai toujours rêvé de…, si je pouv
6100 ue je suis en train de vivre), j’ai toujours rêvé de …, si je pouvais refaire ma vie… Mais rêver d’autre chose est normal.
6101 êvé de…, si je pouvais refaire ma vie… Mais rêver d’ autre chose est normal. Une certaine dualité est normale, dans la mesu
6102 st normal. Une certaine dualité est normale, dans la mesure où elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tou
6103 male, dans la mesure où elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biol
6104 sure où elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biologique et physiq
6105 e où elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biologique et physique.
6106 t que traduire la formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biologique et physique. En effet, nulle
6107 que. En effet, nulle vie n’est concevable hors de la tension permanente, voire de la lutte (latente ou déclarée) entre au
6108 t concevable hors de la tension permanente, voire de la lutte (latente ou déclarée) entre au moins deux tendances antagoni
6109 oncevable hors de la tension permanente, voire de la lutte (latente ou déclarée) entre au moins deux tendances antagoniste
6110 au moins deux tendances antagonistes. Prenons ici l’ exemple élémentaire et primordial, celui de la vie d’une cellule. On s
6111 ns ici l’exemple élémentaire et primordial, celui de la vie d’une cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’a
6112 ici l’exemple élémentaire et primordial, celui de la vie d’une cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’acti
6113 xemple élémentaire et primordial, celui de la vie d’ une cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’action simu
6114 cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’action simultanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noy
6115 lule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’ action simultanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noyau
6116 d’hui que cette vie dépend de l’action simultanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noyau mais également à l’œ
6117 ltanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noyau mais également à l’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les ag
6118 éiques, concentrés dans le noyau mais également à l’ œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la syn
6119 ntrés dans le noyau mais également à l’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la synthèse des pro
6120 alement à l’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux so
6121 ’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’ induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuv
6122 le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellu
6123 cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellule
6124 ’induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’échange
6125 synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’ œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et de synthès
6126 des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et de synthèses est cr
6127 à l’œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’ échanges et de synthèses est créateur : on pourrait dire qu’elle est «
6128 cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et de synthèses est créateur : on pourrait dire qu’elle est « heureuse ». M
6129 ureuse ». Mais voici qu’un virus y pénètre : elle le digère, le désintègre et l’assimile, — il n’est plus là, matérielleme
6130 ais voici qu’un virus y pénètre : elle le digère, le désintègre et l’assimile, — il n’est plus là, matériellement. Et puis
6131 irus y pénètre : elle le digère, le désintègre et l’ assimile, — il n’est plus là, matériellement. Et puis, quelques minute
6132 lques minutes ou quelques heures plus tard, c’est la cellule elle-même, modifiée dans son « âme » (c’est-à-dire dans le pr
6133 ême, modifiée dans son « âme » (c’est-à-dire dans le programme d’activité dont ses chromosomes sont porteurs) qui se met à
6134 dans son « âme » (c’est-à-dire dans le programme d’ activité dont ses chromosomes sont porteurs) qui se met à fabriquer le
6135 chromosomes sont porteurs) qui se met à fabriquer le virus disparu —jusqu’à ce qu’elle meure par éclatement, infectant les
6136 usqu’à ce qu’elle meure par éclatement, infectant les cellules voisines. Ainsi se propage la contagion dans un organe. Mais
6137 infectant les cellules voisines. Ainsi se propage la contagion dans un organe. Mais après tout, qu’est-ce qu’un virus ? Vo
6138 e. Mais après tout, qu’est-ce qu’un virus ? Voilà le point. Un virus est un composé de substances analogues à celles de la
6139 n virus ? Voilà le point. Un virus est un composé de substances analogues à celles de la cellule, sauf en ceci qu’il ne re
6140 s est un composé de substances analogues à celles de la cellule, sauf en ceci qu’il ne renferme qu’un seul des acides nucl
6141 st un composé de substances analogues à celles de la cellule, sauf en ceci qu’il ne renferme qu’un seul des acides nucléiq
6142 À cela tient toute sa nocivité. (Notons aussi que le virus ne peut se propager et se reproduire qu’aux dépens de cellules
6143 lule sociale » : son bonheur sera conditionné par la présence des deux tendances antagonistes, et sa durée sera le produit
6144 des deux tendances antagonistes, et sa durée sera le produit des synthèses qu’elles induisent en permanence. Qu’un seul de
6145 n seul des mythes vienne à convaincre et modifier le cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée,
6146 s vienne à convaincre et modifier le cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’é
6147 nvaincre et modifier le cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’éclatement du
6148 cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’éclatement du couple. Si au contraire
6149 yau » de cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’éclatement du couple. Si au contraire l’âme résiste, elle
6150 te âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’ éclatement du couple. Si au contraire l’âme résiste, elle sera désorma
6151 drame et l’éclatement du couple. Si au contraire l’ âme résiste, elle sera désormais immunisée. Ou bien encore, l’effet no
6152 e, elle sera désormais immunisée. Ou bien encore, l’ effet nocif du mythe est simplement mis en latence, mais demeure susce
6153 mplement mis en latence, mais demeure susceptible de ressusciter sous l’effet d’un choc émotif. Cette analogie biologique
6154 nce, mais demeure susceptible de ressusciter sous l’ effet d’un choc émotif. Cette analogie biologique n’explique pas, on s
6155 s demeure susceptible de ressusciter sous l’effet d’ un choc émotif. Cette analogie biologique n’explique pas, on s’en dout
6156 nalogie biologique n’explique pas, on s’en doute, la nature en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’âme. Mais elle
6157 e n’explique pas, on s’en doute, la nature en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’âme. Mais elle nous aide à mieux
6158 nature en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur acti
6159 ture en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’ âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur action 
6160 es de l’âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur action ; peut-être aussi de leurs éclipses apparent
6161 Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur action ; peut-être aussi de leurs éclipses apparentes, et de leu
6162 ner le processus de leur action ; peut-être aussi de leurs éclipses apparentes, et de leurs soudaines récurrences dans une
6163 peut-être aussi de leurs éclipses apparentes, et de leurs soudaines récurrences dans une vie. (Je songe par exemple au ch
6164 Je songe par exemple au choc reçu par Nietzsche à l’ annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après
6165 ar exemple au choc reçu par Nietzsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le se
6166 exemple au choc reçu par Nietzsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le secon
6167 au choc reçu par Nietzsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le second Zarath
6168 par Nietzsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le second Zarathoustra : « C
6169 zsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le second Zarathoustra : « Car je t’a
6170 ertaine dialectique formelle étant commune à tous les phénomènes qui relèvent de la vie en général, pourquoi refuser l’hypo
6171 étant commune à tous les phénomènes qui relèvent de la vie en général, pourquoi refuser l’hypothèse que les agents « morb
6172 ant commune à tous les phénomènes qui relèvent de la vie en général, pourquoi refuser l’hypothèse que les agents « morbide
6173 i relèvent de la vie en général, pourquoi refuser l’ hypothèse que les agents « morbides » se comportent eux aussi d’une ma
6174 vie en général, pourquoi refuser l’hypothèse que les agents « morbides » se comportent eux aussi d’une manière formellemen
6175 e les agents « morbides » se comportent eux aussi d’ une manière formellement analogue, quel que soit le niveau de la vie c
6176 ’une manière formellement analogue, quel que soit le niveau de la vie considéré ? Je ne citerai — et en passant — qu’un se
6177 re formellement analogue, quel que soit le niveau de la vie considéré ? Je ne citerai — et en passant — qu’un seul exemple
6178 formellement analogue, quel que soit le niveau de la vie considéré ? Je ne citerai — et en passant — qu’un seul exemple d’
6179 e ne citerai — et en passant — qu’un seul exemple d’ application de cette même dialectique à la vie politique. Le totalitar
6180  et en passant — qu’un seul exemple d’application de cette même dialectique à la vie politique. Le totalitarisme est carac
6181 exemple d’application de cette même dialectique à la vie politique. Le totalitarisme est caractérisé par sa prétention uni
6182 ion de cette même dialectique à la vie politique. Le totalitarisme est caractérisé par sa prétention unitaire et son refus
6183 ractérisé par sa prétention unitaire et son refus de composer avec aucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue de tout
6184 taire et son refus de composer avec aucune espèce d’ opposition. Ce qui le distingue de tout autre régime — quelles que soi
6185 composer avec aucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue de tout autre régime — quelles que soient ses ressemblances
6186 c aucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue de tout autre régime — quelles que soient ses ressemblances avec plusieu
6187 ressemblances avec plusieurs d’entre eux — c’est, d’ une manière précise, qu’il n’admet qu’une tendance, la centralisation
6188 e manière précise, qu’il n’admet qu’une tendance, la centralisation universelle. Le fédéralisme, au contraire, se définit
6189 t qu’une tendance, la centralisation universelle. Le fédéralisme, au contraire, se définit comme la synthèse perpétuelle d
6190 e. Le fédéralisme, au contraire, se définit comme la synthèse perpétuelle de deux tendances antagonistes : l’autorité cent
6191 ntraire, se définit comme la synthèse perpétuelle de deux tendances antagonistes : l’autorité centrale et l’autonomie des
6192 hèse perpétuelle de deux tendances antagonistes : l’ autorité centrale et l’autonomie des régions, l’union et la diversité.
6193 x tendances antagonistes : l’autorité centrale et l’ autonomie des régions, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure
6194 : l’autorité centrale et l’autonomie des régions, l’ union et la diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politiq
6195 é centrale et l’autonomie des régions, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politique, ou son
6196 l’autonomie des régions, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politique, ou son bonheur ; le t
6197 s, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politique, ou son bonheur ; le totalitarisme, sa malad
6198 ure la santé du corps politique, ou son bonheur ; le totalitarisme, sa maladie mortelle. Ayant vécu près d’une année en Al
6199 talitarisme, sa maladie mortelle. Ayant vécu près d’ une année en Allemagne hitlérienne, j’avais coutume de dire à ceux qui
6200 e année en Allemagne hitlérienne, j’avais coutume de dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle
6201 coutume de dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidem
6202 dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidemment démen
6203 re à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’ adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidemment démente 
6204 uestionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidemment démente : « J’ai vu certai
6205 aient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant d’ Allemands à une doctrine évidemment démente : « J’ai vu certains de me
6206 doctrine évidemment démente : « J’ai vu certains de mes étudiants devenir nazis. J’ai vu qu’ils changeaient physiquement.
6207 « objectif », ce teint pâle, cette lourdeur dans le bas du visage, qui permet de reconnaître au premier regard un chef na
6208 cette lourdeur dans le bas du visage, qui permet de reconnaître au premier regard un chef nazi. Si peu sérieux que cela p
6209 rieux que cela puisse vous paraître, je crois que le totalitarisme est un virus, et si vous l’attrapez, vous n’y pourrez p
6210 ois que le totalitarisme est un virus, et si vous l’ attrapez, vous n’y pourrez plus rien. » Je ne croyais pas si bien dire
6211 z plus rien. » Je ne croyais pas si bien dire55. La liberté. — Sur les premières mesures du Menuet en sourdine — la musiq
6212 Sur les premières mesures du Menuet en sourdine —  la musique vient de l’intérieur du palais —, les trois Masques vengeurs
6213 sures du Menuet en sourdine — la musique vient de l’ intérieur du palais —, les trois Masques vengeurs s’avancent en pleine
6214 ne — la musique vient de l’intérieur du palais —, les trois Masques vengeurs s’avancent en pleine lumière, et Don Juan les
6215 engeurs s’avancent en pleine lumière, et Don Juan les invite, provoquant le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La
6216 leine lumière, et Don Juan les invite, provoquant le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La fête tragique commence
6217 es invite, provoquant le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La fête tragique commence, l’excitation grandit, l’orc
6218 nt le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La fête tragique commence, l’excitation grandit, l’orchestre multiplie l
6219 ’il les ait reconnus.) La fête tragique commence, l’ excitation grandit, l’orchestre multiplie les appels au plaisir. (Nous
6220 La fête tragique commence, l’excitation grandit, l’ orchestre multiplie les appels au plaisir. (Nous sommes maintenant dan
6221 ence, l’excitation grandit, l’orchestre multiplie les appels au plaisir. (Nous sommes maintenant dans le palais.) Brusqueme
6222 s appels au plaisir. (Nous sommes maintenant dans le palais.) Brusquement tout s’arrête à l’entrée du Trio. Quelques accor
6223 nant dans le palais.) Brusquement tout s’arrête à l’ entrée du Trio. Quelques accords puissants, un échange de saluts comme
6224 e du Trio. Quelques accords puissants, un échange de saluts comme on croise l’épée, toutes forces en alerte, et Don Juan d
6225 s puissants, un échange de saluts comme on croise l’ épée, toutes forces en alerte, et Don Juan d’une voix forte s’écrie :
6226 oise l’épée, toutes forces en alerte, et Don Juan d’ une voix forte s’écrie : « Que ce lieu s’ouvre à tous ! Vive la libert
6227 rte s’écrie : « Que ce lieu s’ouvre à tous ! Vive la liberté ! » Et voici l’étonnant : toutes les voix relèvent ce défi, e
6228 ieu s’ouvre à tous ! Vive la liberté ! » Et voici l’ étonnant : toutes les voix relèvent ce défi, et chacune le reprend dan
6229 Vive la liberté ! » Et voici l’étonnant : toutes les voix relèvent ce défi, et chacune le reprend dans son registre ! Les
6230 nt : toutes les voix relèvent ce défi, et chacune le reprend dans son registre ! Les trois Masques, Zerline et son fiancé
6231 e défi, et chacune le reprend dans son registre ! Les trois Masques, Zerline et son fiancé se joignent à Don Juan et à Lepo
6232 iancé se joignent à Don Juan et à Leporello. Viva la libertà éclate à douze reprises, clamé par des voix différentes, alte
6233  ! — Mais que peut signifier cette harmonie ? Car la liberté, pour les Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de s
6234 t signifier cette harmonie ? Car la liberté, pour les Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécut
6235 armonie ? Car la liberté, pour les Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin q
6236 ? Car la liberté, pour les Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin qui les t
6237 es Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet,
6238 c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de ser
6239 e traître séducteur et de se faire les exécutants d’ un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître
6240 eur et de se faire les exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître tant qu’il le pa
6241 es exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir
6242 un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses t
6243 r le valet, c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’es
6244 c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher
6245 st de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher Ze
6246 son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher Zerline de succo
6247 si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’ empêcher Zerline de succomber aux entreprises du seigneur ; pour Zerli
6248 nent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher Zerline de succomber aux entreprises du seigneur ; pour Zerline, c’est de succom
6249 aux entreprises du seigneur ; pour Zerline, c’est de succomber ; et pour Don Juan de conquérir. Ici donc la morale des pri
6250 ur Zerline, c’est de succomber ; et pour Don Juan de conquérir. Ici donc la morale des principes, la morale des esclaves e
6251 ccomber ; et pour Don Juan de conquérir. Ici donc la morale des principes, la morale des esclaves et la morale des maîtres
6252 n de conquérir. Ici donc la morale des principes, la morale des esclaves et la morale des maîtres réclament ensemble et re
6253 a morale des principes, la morale des esclaves et la morale des maîtres réclament ensemble et revendiquent leur liberté, e
6254 t toutes, à des degrés divers, ne font que servir l’ ordre assigné à chacun. En somme, elles crient toutes : Vive la Loi !
6255 né à chacun. En somme, elles crient toutes : Vive la Loi ! Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fai
6256 somme, elles crient toutes : Vive la Loi ! Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fait exception : e
6257 es crient toutes : Vive la Loi ! Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fait exception : elle veut br
6258 Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fait exception : elle veut braver le destin, mais elle y succo
6259 mène le chœur, fait exception : elle veut braver le destin, mais elle y succombera. Or cette liberté seule nous intéresse
6260 ccombera. Or cette liberté seule nous intéresse ; les autres ne sont guère que revendications déterminées dans l’homme par
6261 ne sont guère que revendications déterminées dans l’ homme par son « emploi » social ou son éthique utilitaire. N’y a-t-il
6262 al ou son éthique utilitaire. N’y a-t-il donc pas de liberté ? Ou bien la seule vraie liberté serait-elle dans le défi du
6263 litaire. N’y a-t-il donc pas de liberté ? Ou bien la seule vraie liberté serait-elle dans le défi du Libertin à tout ce qu
6264 ? Ou bien la seule vraie liberté serait-elle dans le défi du Libertin à tout ce que le commun des hommes tient pour vrai,
6265 erait-elle dans le défi du Libertin à tout ce que le commun des hommes tient pour vrai, nécessaire et sacré ? Lorsque les
6266 s tient pour vrai, nécessaire et sacré ? Lorsque les croisés se heurtèrent en Orient à l’invincible ordre des Assassins — 
6267  ? Lorsque les croisés se heurtèrent en Orient à l’ invincible ordre des Assassins — écrivait Nietzsche en humeur donjuane
6268 ne sais par quelle voie, quelques indications sur le fameux symbole, le principe essentiel dont la connaissance était rése
6269 voie, quelques indications sur le fameux symbole, le principe essentiel dont la connaissance était réservée aux esprits su
6270 sur le fameux symbole, le principe essentiel dont la connaissance était réservée aux esprits supérieurs, seuls dépositaire
6271 servée aux esprits supérieurs, seuls dépositaires de cet ultime secret : Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là de l
6272 et : Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là de la vraie liberté d’esprit, une parole qui mettait en question la foi
6273 : Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là de la vraie liberté d’esprit, une parole qui mettait en question la foi mêm
6274 , tout est permis. C’était là de la vraie liberté d’ esprit, une parole qui mettait en question la foi même de la vérité.56
6275 erté d’esprit, une parole qui mettait en question la foi même de la vérité.56 On ne peut aller plus loin, on ne peut all
6276 t, une parole qui mettait en question la foi même de la vérité.56 On ne peut aller plus loin, on ne peut aller plus haut
6277 une parole qui mettait en question la foi même de la vérité.56 On ne peut aller plus loin, on ne peut aller plus haut — 
6278 ut — mais peut-être est-ce aller trop haut — dans la défense et dans l’illustration du libertinage de l’esprit, contre la
6279 est-ce aller trop haut — dans la défense et dans l’ illustration du libertinage de l’esprit, contre la liberté chrétienne
6280 la défense et dans l’illustration du libertinage de l’esprit, contre la liberté chrétienne d’une part, qui est obéissance
6281 défense et dans l’illustration du libertinage de l’ esprit, contre la liberté chrétienne d’une part, qui est obéissance au
6282 l’illustration du libertinage de l’esprit, contre la liberté chrétienne d’une part, qui est obéissance au Révélé, et d’aut
6283 est obéissance au Révélé, et d’autre part contre l’ ascèse scientifique, qui est elle aussi, à sa manière, une foi dans le
6284 e, qui est elle aussi, à sa manière, une foi dans le vrai objectif, une obéissance au vérifiable. Pourtant, la liberté que
6285 objectif, une obéissance au vérifiable. Pourtant, la liberté que Nietzsche veut aimer cessera vite d’être désirable quand
6286 la liberté que Nietzsche veut aimer cessera vite d’ être désirable quand il aura tué la vérité elle-même : pas de « vraie 
6287 r cessera vite d’être désirable quand il aura tué la vérité elle-même : pas de « vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzs
6288 rable quand il aura tué la vérité elle-même : pas de « vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzsche l’indique — pour l’oub
6289 de « vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzsche l’ indique — pour l’oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque l’esprit chré
6290 rté sans vérité. Comme Nietzsche l’indique — pour l’ oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque l’esprit chrétien, métaphysiqu
6291 — pour l’oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque l’ esprit chrétien, métaphysique et ascétique, et le « petit faitalisme »
6292 l’esprit chrétien, métaphysique et ascétique, et le « petit faitalisme » scientifique — le « Rien n’est vrai, tout est pe
6293 étique, et le « petit faitalisme » scientifique — le « Rien n’est vrai, tout est permis » est une connaissance réservée, u
6294 l. « Aime et fais ce que tu veux », dit Augustin. L’ Orient hindouiste et bouddhiste n’a pas dit autre chose avant eux, ni
6295 bouddhiste n’a pas dit autre chose avant eux, ni les mystiques de l’islam après eux. Cette connaissance ne peut être obten
6296 a pas dit autre chose avant eux, ni les mystiques de l’islam après eux. Cette connaissance ne peut être obtenue par un déf
6297 as dit autre chose avant eux, ni les mystiques de l’ islam après eux. Cette connaissance ne peut être obtenue par un défi à
6298 e connaissance ne peut être obtenue par un défi à la morale courante, ni même par une révolte contre la Loi, à laquelle to
6299 a morale courante, ni même par une révolte contre la Loi, à laquelle tous les vrais spirituels sont « morts… de sorte qu’i
6300 me par une révolte contre la Loi, à laquelle tous les vrais spirituels sont « morts… de sorte qu’ils servent dans un esprit
6301 qu’ils servent dans un esprit nouveau, non selon la lettre.57 » Cette liberté seule « vraie » ne peut être le terme d’auc
6302 e.57 » Cette liberté seule « vraie » ne peut être le terme d’aucune espèce de revendication, nécessairement tournée vers l
6303 tte liberté seule « vraie » ne peut être le terme d’ aucune espèce de revendication, nécessairement tournée vers l’extérieu
6304 e « vraie » ne peut être le terme d’aucune espèce de revendication, nécessairement tournée vers l’extérieur, vers les véri
6305 èce de revendication, nécessairement tournée vers l’ extérieur, vers les vérités constituées : car celles-ci ne sont pas « 
6306 on, nécessairement tournée vers l’extérieur, vers les vérités constituées : car celles-ci ne sont pas « vraies » (si elles
6307 ) et leur renversement ne suffirait pas à révéler la Vérité, moins encore à la réfuter. Atteindre à la vraie liberté suppo
6308 suffirait pas à révéler la Vérité, moins encore à la réfuter. Atteindre à la vraie liberté suppose un changement intérieur
6309 la Vérité, moins encore à la réfuter. Atteindre à la vraie liberté suppose un changement intérieur — instantané comme dans
6310 e un changement intérieur — instantané comme dans la conversion chrétienne et l’illumination bouddhiste, ou lentement acqu
6311 instantané comme dans la conversion chrétienne et l’ illumination bouddhiste, ou lentement acquis par le yoga. Atteindre à
6312 ’illumination bouddhiste, ou lentement acquis par le yoga. Atteindre à la vraie liberté suppose donc une libération. Libé
6313 ste, ou lentement acquis par le yoga. Atteindre à la vraie liberté suppose donc une libération. Libération est la voie de
6314 erté suppose donc une libération. Libération est la voie de Tristan. Sa passion veut aimer sans limites au-delà des forme
6315 pose donc une libération. Libération est la voie de Tristan. Sa passion veut aimer sans limites au-delà des formes et du
6316 mps, au-delà du moi distinct et désirant, au-delà de tous les attachements terrestres, — elle veut ce ciel où l’amant et l
6317 delà du moi distinct et désirant, au-delà de tous les attachements terrestres, — elle veut ce ciel où l’amant et l’aimée se
6318 s attachements terrestres, — elle veut ce ciel où l’ amant et l’aimée se confondent en un seul être, dans le règne sans fin
6319 nts terrestres, — elle veut ce ciel où l’amant et l’ aimée se confondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’Amour
6320 nt et l’aimée se confondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni
6321 onfondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni tien ni
6322 ondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’ Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni tien ni mie
6323 ni séparé ni interdit, dans l’Un sans nom : Dans le flot houleux Dans l’éclat sonore Dans la tourmente infinie Du souffle
6324 , dans l’Un sans nom : Dans le flot houleux Dans l’ éclat sonore Dans la tourmente infinie Du souffle du Monde S’engloutir
6325  : Dans le flot houleux Dans l’éclat sonore Dans la tourmente infinie Du souffle du Monde S’engloutir S’abîmer Inconscien
6326 ir S’abîmer Inconscient Joie suprême58 ! Mais si le moi est dépassé, qui est libre ? Et qui peut encore aimer qui ? C’est
6327 libre ? Et qui peut encore aimer qui ? C’est dans l’ énigme jamais résolue de ce nirvana romantique (où le Souffle du Monde
6328 re aimer qui ? C’est dans l’énigme jamais résolue de ce nirvana romantique (où le Souffle du Monde est encore une « tourme
6329 nigme jamais résolue de ce nirvana romantique (où le Souffle du Monde est encore une « tourmente » !) que nous laissent le
6330 est encore une « tourmente » !) que nous laissent les dernières mesures de Tristan. L’amour. — Ici la dialectique des deux
6331 ente » !) que nous laissent les dernières mesures de Tristan. L’amour. — Ici la dialectique des deux mythes se resserre.
6332 nous laissent les dernières mesures de Tristan. L’ amour. — Ici la dialectique des deux mythes se resserre. Elle atteint
6333 les dernières mesures de Tristan. L’amour. — Ici la dialectique des deux mythes se resserre. Elle atteint sa formulation
6334 x mythes se resserre. Elle atteint sa formulation la plus abstraite au moment de rejoindre enfin ce que l’on croyait son o
6335 lus abstraite au moment de rejoindre enfin ce que l’ on croyait son origine concrète, et qui lui échappe. Point d’amour pou
6336 t son origine concrète, et qui lui échappe. Point d’ amour pour Don Juan, le désir seul ; ni de prochain, mais seulement de
6337 et qui lui échappe. Point d’amour pour Don Juan, le désir seul ; ni de prochain, mais seulement des objets. Mais pour Tri
6338 . Point d’amour pour Don Juan, le désir seul ; ni de prochain, mais seulement des objets. Mais pour Tristan, si le dernier
6339 dernier obstacle qui nourrit sa passion est dans le moi distinct, et si ce moi doit s’abîmer dans l’inconscient tout-engl
6340 le moi distinct, et si ce moi doit s’abîmer dans l’ inconscient tout-englobant, il n’y a plus d’objet, ni de prochain. Il
6341 dans l’inconscient tout-englobant, il n’y a plus d’ objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un su
6342 nscient tout-englobant, il n’y a plus d’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un sujet qui, lui
6343 a plus d’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’ amour de l’amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que re
6344 ’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que reste-t-il
6345 jet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’ amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que reste-t-il ?
6346 l ? Comme d’autres perdent, pour sauver leur vie, les raisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’amour les raisons humain
6347 autres perdent, pour sauver leur vie, les raisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’amour les raisons humaines d’aimer.
6348 e, les raisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’ amour les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression
6349 aisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’amour les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression mythique
6350 tan perd, à cause de l’amour les raisons humaines d’ aimer. Dans la pureté de leur expression mythique, l’extraversion de
6351 se de l’amour les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’i
6352 our les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’introversio
6353 mer. Dans la pureté de leur expression mythique, l’ extraversion de Don Juan et l’introversion de Tristan anéantissent, ch
6354 ureté de leur expression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’introversion de Tristan anéantissent, chacun à sa maniè
6355 xpression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’ introversion de Tristan anéantissent, chacun à sa manière, la réalité
6356 que, l’extraversion de Don Juan et l’introversion de Tristan anéantissent, chacun à sa manière, la réalité du prochain. Do
6357 ion de Tristan anéantissent, chacun à sa manière, la réalité du prochain. Don Juan et Tristan, symboles de l’âme, ne sont
6358 éalité du prochain. Don Juan et Tristan, symboles de l’âme, ne sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer le procha
6359 ité du prochain. Don Juan et Tristan, symboles de l’ âme, ne sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer le prochain.
6360 boles de l’âme, ne sont en fait que deux manières d’ aimer sans aimer le prochain. N’étant pas des personnes, mais des puis
6361 sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer le prochain. N’étant pas des personnes, mais des puissances, ils ne saur
6362 s, ils ne sauraient s’aimer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car san
6363 raient s’aimer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l
6364 ent s’aimer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’ amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’am
6365 mer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’amour d’ un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’amour ne s
6366 i est la condition de l’amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’amour ne sait plus où se prend
6367 , et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’ amour ne sait plus où se prendre. Tout amour véritable est relation ré
6368 t d’abord à l’intérieur de chaque personne, entre l’ individu, qui est l’objet naturel, et la vocation qu’il reçoit, sujet
6369 eur de chaque personne, entre l’individu, qui est l’ objet naturel, et la vocation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel es
6370 ne, entre l’individu, qui est l’objet naturel, et la vocation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est l’amour de soi-mêm
6371 ocation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est l’ amour de soi-même. Elle s’établit ensuite à l’intérieur du couple, ent
6372 qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est l’amour de soi-même. Elle s’établit ensuite à l’intérieur du couple, entre les d
6373 est l’amour de soi-même. Elle s’établit ensuite à l’ intérieur du couple, entre les deux sujets-objets que constituent les
6374 s’établit ensuite à l’intérieur du couple, entre les deux sujets-objets que constituent les deux personnes mariées. Elle s
6375 ple, entre les deux sujets-objets que constituent les deux personnes mariées. Elle s’établit enfin entre le couple et la co
6376 eux personnes mariées. Elle s’établit enfin entre le couple et la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour — 
6377 mariées. Elle s’établit enfin entre le couple et la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour — et sa rareté
6378 tre le couple et la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts deva
6379 et la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts devant elle ont t
6380 la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’ amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts devant elle ont touj
6381 reculé. Et nos littératures, impuissantes à créer le mythe du mariage idéal, ont vécu de ses maladies… ⁂ En ce terme d’une
6382 antes à créer le mythe du mariage idéal, ont vécu de ses maladies… ⁂ En ce terme d’une longue méditation au carrefour fabu
6383 ge idéal, ont vécu de ses maladies… ⁂ En ce terme d’ une longue méditation au carrefour fabuleux qu’aucune carte n’indique,
6384 eux qu’aucune carte n’indique, une conclusion que l’ on n’était pas sans pressentir dévoile enfin son visage ambigu. Les de
6385 sans pressentir dévoile enfin son visage ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident
6386 dévoile enfin son visage ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident sont en réalité
6387 sage ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l
6388 e ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’ amour que l’on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l’am
6389 s deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’ on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l’amour vrai dan
6390 n rêve en Occident sont en réalité deux négations de l’amour vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient inséparables : il
6391 êve en Occident sont en réalité deux négations de l’ amour vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient inséparables : ils s
6392 nt en réalité deux négations de l’amour vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient inséparables : ils sont nés de lui, co
6393 bien qu’ils en soient inséparables : ils sont nés de lui, contre lui, et ne pourraient se perpétuer sans lui. Mais ici se
6394 nos tentations majeures, mais des signes chargés de sens. Qu’ils se lèvent soudain devant nous, fascinants comme un rêve
6395 d’autres nuits, au lieu de nous accompagner dans l’ ombre, et nous savons que le moment est venu de virer de cap, ou bien
6396 nous accompagner dans l’ombre, et nous savons que le moment est venu de virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et le
6397 e, et nous savons que le moment est venu de virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et les orages désirés. Tous les d
6398 s que le moment est venu de virer de cap, ou bien d’ affronter la tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison c
6399 ent est venu de virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie
6400 e virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie, dès qu’elle r
6401 ’affronter la tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous
6402 s orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous les deux ont raison contr
6403 re la vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous les deux ont raison contre l’amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant
6404 che ses tensions. Tous les deux ont raison contre l’ amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant d’être un échange vivant.
6405 re l’amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant d’ être un échange vivant. Enfin tous les deux ont raison contre nos mora
6406 soi, cessant d’être un échange vivant. Enfin tous les deux ont raison contre nos morales de série, hygiéniques, étatiques,
6407 Enfin tous les deux ont raison contre nos morales de série, hygiéniques, étatiques, et sans style ni virtu. Dès qu’un désé
6408 bre se trahit en nous, ou provoque une crise dans le couple, ils s’y jettent et l’aggravent à plaisir. Que l’un des deux g
6409 oque une crise dans le couple, ils s’y jettent et l’ aggravent à plaisir. Que l’un des deux gagne à la main, il aura tôt fa
6410 l’aggravent à plaisir. Que l’un des deux gagne à la main, il aura tôt fait de ruiner mariage, modération, personne, et la
6411 e l’un des deux gagne à la main, il aura tôt fait de ruiner mariage, modération, personne, et la vie même. Mais sans eux,
6412 fait de ruiner mariage, modération, personne, et la vie même. Mais sans eux, que seraient nos amours ? 23. Nietzsche,
6413 seraient nos amours ? 23. Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, n° 106. 24. Kierkegaard dit en termes hégéliens : co
6414 s amours ? 23. Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, n° 106. 24. Kierkegaard dit en termes hégéliens : conforme à l’
6415 Kierkegaard dit en termes hégéliens : conforme à l’ idée pure, à l’idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontr
6416 t en termes hégéliens : conforme à l’idée pure, à l’ idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don
6417 géliens : conforme à l’idée pure, à l’idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don Juan de Molièr
6418 ée pure, à l’idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron s
6419 la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron sont à cet égard loin de co
6420 de peine à démontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron sont à cet égard loin de compte. 25. Ou bien… ou
6421 émontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron sont à cet égard loin de compte. 25. Ou bien… ou bien, « Les
6422 t égard loin de compte. 25. Ou bien… ou bien, «  Les stades de l’érotique spontané ou l’érotique musical » (troisième stad
6423 n de compte. 25. Ou bien… ou bien, « Les stades de l’érotique spontané ou l’érotique musical » (troisième stade). 26.
6424 e compte. 25. Ou bien… ou bien, « Les stades de l’ érotique spontané ou l’érotique musical » (troisième stade). 26. Ét
6425 … ou bien, « Les stades de l’érotique spontané ou l’ érotique musical » (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de l
6426 ue musical » (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séduct
6427  » (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séducteur. Casan
6428 (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séducteur. Casanova
6429 e chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séducteur. Casanova serait beaucoup plus conforme au type
6430 e selon Kierkegaard — sinon selon Mozart ! —, que les Valmont et autres séducteurs machiavéliques du xviiie siècle, qui ne
6431 re eux que colère, honte et mépris. Casanova aime les femmes, Valmont ne cherche qu’à gagner des parties. C’est un des lieu
6432 ’à gagner des parties. C’est un des lieux communs de la critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personna
6433 gagner des parties. C’est un des lieux communs de la critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personnage
6434 t un des lieux communs de la critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personnage de Casanova. Certes, Cas
6435 lieux communs de la critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personnage de Casanova. Certes, Casanova n’
6436 e de nier le caractère donjuanesque du personnage de Casanova. Certes, Casanova n’est pas impie, n’est pas démon, ne provo
6437 as impie, n’est pas démon, ne provoque ni Dieu ni les hommes. Il n’est pas révolutionnaire, et n’est pas non plus grand sei
6438 holique à bon compte mais pas athée, occultiste à l’ esbroufe mais très superstitieux. Enfin, il se contente de conquêtes f
6439 fe mais très superstitieux. Enfin, il se contente de conquêtes faciles. (Mais je ne sais où l’on prend que Don Juan les dé
6440 ontente de conquêtes faciles. (Mais je ne sais où l’ on prend que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jamais lu le Catalogu
6441 iles. (Mais je ne sais où l’on prend que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jamais lu le Catalogue ?) Entendu, accordé pou
6442 que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jamais lu le Catalogue ?) Entendu, accordé pour l’essentiel. Mais quoi ! Don Juan
6443 n jamais lu le Catalogue ?) Entendu, accordé pour l’ essentiel. Mais quoi ! Don Juan n’a jamais existé, il est un mythe ; e
6444 Don Juan n’a jamais existé, il est un mythe ; et la plus grande différence entre Casanova et le mythe, c’est que les Mémo
6445  ; et la plus grande différence entre Casanova et le mythe, c’est que les Mémoires existent bel et bien. Quant aux points
6446 différence entre Casanova et le mythe, c’est que les Mémoires existent bel et bien. Quant aux points de contact historique
6447 s Mémoires existent bel et bien. Quant aux points de contact historiques entre le Vénitien et Don Giovanni, qu’il suffise
6448 en. Quant aux points de contact historiques entre le Vénitien et Don Giovanni, qu’il suffise de rappeler l’amitié qui liai
6449 entre le Vénitien et Don Giovanni, qu’il suffise de rappeler l’amitié qui liait Da Ponte et Casanova au moment où l’abbé
6450 nitien et Don Giovanni, qu’il suffise de rappeler l’ amitié qui liait Da Ponte et Casanova au moment où l’abbé écrivit son
6451 mitié qui liait Da Ponte et Casanova au moment où l’ abbé écrivit son livret, la visite que les deux compères firent alors
6452 Casanova au moment où l’abbé écrivit son livret, la visite que les deux compères firent alors à Mozart, la présence de Ca
6453 oment où l’abbé écrivit son livret, la visite que les deux compères firent alors à Mozart, la présence de Casanova lors de
6454 site que les deux compères firent alors à Mozart, la présence de Casanova lors de la première de Don Giovanni à Prague, en
6455 deux compères firent alors à Mozart, la présence de Casanova lors de la première de Don Giovanni à Prague, enfin une vers
6456 zart, la présence de Casanova lors de la première de Don Giovanni à Prague, enfin une version différente du sextuor du IIe
6457 rouvée dans ses papiers à Dux. 27. À rapprocher de Nietzsche : « Le mot le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dan
6458 apiers à Dux. 27. À rapprocher de Nietzsche : «  Le mot le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable am
6459 à Dux. 27. À rapprocher de Nietzsche : « Le mot le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable amour, c’
6460 le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable amour, c’est l’âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le b
6461 jamais entendu : — Dans le véritable amour, c’est l’ âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28.
6462 ans le véritable amour, c’est l’âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit trè
6463 , c’est l’âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit très bien la parenté des
6464 me qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit très bien la parenté des mythes de F
6465 et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit très bien la parenté des mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment le dévelop
6466 Kierkegaard voit très bien la parenté des mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment le développement sur Marguerite,
6467 voit très bien la parenté des mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment le développement sur Marguerite, dans Ou bie
6468 es mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment le développement sur Marguerite, dans Ou bien… ou bien, « Tracés d’ombre
6469 t sur Marguerite, dans Ou bien… ou bien, « Tracés d’ ombre »). Dans l’ouvrage si intelligent et si bien informé de Mlle Mic
6470 dans Ou bien… ou bien, « Tracés d’ombre »). Dans l’ ouvrage si intelligent et si bien informé de Mlle Micheline Sauvage :
6471 Dans l’ouvrage si intelligent et si bien informé de Mlle Micheline Sauvage : Le Cas Don Juan (une seule lacune, presque i
6472 nt et si bien informé de Mlle Micheline Sauvage : Le Cas Don Juan (une seule lacune, presque incroyable : Kierkegaard n’y
6473 nt des gémeaux mythiques… moitiés complémentaires d’ un être double… Don Juan est intelligent, épris de clair savoir, il a
6474 d’un être double… Don Juan est intelligent, épris de clair savoir, il a une tête faustienne, Faust est voluptueux, désireu
6475 e tête faustienne, Faust est voluptueux, désireux d’ amour, il a des sens et un cœur donjuanesques… Faust est l’intelligenc
6476 il a des sens et un cœur donjuanesques… Faust est l’ intelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romant
6477 t un cœur donjuanesques… Faust est l’intelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romantisme conclura q
6478 ust est l’intelligence de Don Juan ; Don Juan est l’ érotisme de Faust… Le romantisme conclura que Don Juan et Faust cherch
6479 ntelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romantisme conclura que Don Juan et Faust cherchent tous de
6480 e de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romantisme conclura que Don Juan et Faust cherchent tous deux l’absol
6481 onclura que Don Juan et Faust cherchent tous deux l’ absolu, et que le héros unique s’appelle Faust quand il demande cet ab
6482 uan et Faust cherchent tous deux l’absolu, et que le héros unique s’appelle Faust quand il demande cet absolu à la science
6483 que s’appelle Faust quand il demande cet absolu à la science, Don Juan quand il le demande à la volupté. » Etc. 29. Étap
6484 emande cet absolu à la science, Don Juan quand il le demande à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « 
6485 solu à la science, Don Juan quand il le demande à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le
6486 le demande à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’am
6487 e à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847.
6488 la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 3
6489 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiq
6490 hemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme
6491 Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et
6492 e, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’ amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et sau
6493 s de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, «  Le Dieu comme maître et sauveur ». 32. Étapes, « Problèmes du mariage 
6494 , « Coupable ? non coupable ? » 34. Chap. III, «  Le Paradoxe absolu (une chimère métaphysique) ». 35. Aurore, n° 27. 3
6495 hysique) ». 35. Aurore, n° 27. 36. Généalogie de la Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. A
6496 ique) ». 35. Aurore, n° 27. 36. Généalogie de la Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. Auro
6497 n° 27. 36. Généalogie de la Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La N
6498 36. Généalogie de la Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance
6499 éal ascétique ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. 
6500  ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par
6501 », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-de
6502 e, n° 503. 38. La Naissance de la philosophie à l’ époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-delà…, n° 260 fin.
6503 . 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-delà…, n° 260 fin. 40. Aur
6504 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-delà…, n° 260 fin. 40. Aurore
6505 ar-delà…, n° 260 fin. 40. Aurore, n° 109. 41. L’ Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, trad. française,
6506 n° 260 fin. 40. Aurore, n° 109. 41. L’Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, trad. française, Mercure d
6507 260 fin. 40. Aurore, n° 109. 41. L’Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, trad. française, Mercure de F
6508 7, 208, trad. française, Mercure de France. 42. L’ Origine de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc prof
6509 ad. française, Mercure de France. 42. L’Origine de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc profond que du
6510 française, Mercure de France. 42. L’Origine de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc profond que dut é
6511 de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc profond que dut éprouver Nietzsche, à cette nouvelle, précède do
6512 prouver Nietzsche, à cette nouvelle, précède donc de très peu l’illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire
6513 zsche, à cette nouvelle, précède donc de très peu l’ illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire dont la seco
6514 nouvelle, précède donc de très peu l’illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire dont la seconde partie de Z
6515 de donc de très peu l’illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire dont la seconde partie de Zarathoustra va
6516 renversement spectaculaire dont la seconde partie de Zarathoustra va témoigner. Cf. infra, p. 153. 45. Le Cas Wagner, d
6517 athoustra va témoigner. Cf. infra, p. 153. 45. Le Cas Wagner, dans Le Crépuscule des Idoles (1888). 46. Par-delà le b
6518 er. Cf. infra, p. 153. 45. Le Cas Wagner, dans Le Crépuscule des Idoles (1888). 46. Par-delà le bien et le mal, passi
6519 s Le Crépuscule des Idoles (1888). 46. Par-delà le bien et le mal, passim. 47. Aurore, n° 327. 48. Aurore, n° 429.
6520 cule des Idoles (1888). 46. Par-delà le bien et le mal, passim. 47. Aurore, n° 327. 48. Aurore, n° 429. 49. L’Amo
6521 47. Aurore, n° 327. 48. Aurore, n° 429. 49. L’ Amour et l’Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51. L’homme poli
6522 , n° 327. 48. Aurore, n° 429. 49. L’Amour et l’ Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51. L’homme politique oppor
6523 re, n° 429. 49. L’Amour et l’Occident . 50. L’ Amour et l’Occident 51. L’homme politique opportuniste et joueur re
6524 49. L’Amour et l’Occident . 50. L’Amour et l’ Occident 51. L’homme politique opportuniste et joueur relève du typ
6525 l’Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51. L’ homme politique opportuniste et joueur relève du type donjuanesque. À
6526 r relève du type donjuanesque. À l’autre extrême, le général de Gaulle est tristanien dans son nationalisme. Son Iseut, c’
6527 ristanien dans son nationalisme. Son Iseut, c’est la France, il est bien près de le dire en plus d’une page de ses mémoire
6528 . Son Iseut, c’est la France, il est bien près de le dire en plus d’une page de ses mémoires, et pas seulement aux premièr
6529 st la France, il est bien près de le dire en plus d’ une page de ses mémoires, et pas seulement aux premières phrases où il
6530 e, il est bien près de le dire en plus d’une page de ses mémoires, et pas seulement aux premières phrases où il compare la
6531 pas seulement aux premières phrases où il compare la France à la « princesse des contes…, vouée à une destinée éminente et
6532 t aux premières phrases où il compare la France à la « princesse des contes…, vouée à une destinée éminente et exceptionne
6533 le », — fût-ce à « des malheurs exemplaires ». Il l’ a longtemps aimée de loin, dans son exil. Il l’a ramenée au Mari légit
6534 es malheurs exemplaires ». Il l’a longtemps aimée de loin, dans son exil. Il l’a ramenée au Mari légitime, représenté par
6535 Il l’a longtemps aimée de loin, dans son exil. Il l’ a ramenée au Mari légitime, représenté par la Légalité de l’État, aprè
6536 . Il l’a ramenée au Mari légitime, représenté par la Légalité de l’État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassa
6537 enée au Mari légitime, représenté par la Légalité de l’État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant
6538 e au Mari légitime, représenté par la Légalité de l’ État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui
6539 time, représenté par la Légalité de l’État, après l’ avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui la tenait cap
6540 par la Légalité de l’État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui la tenait captive et qui exige
6541 rès l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui la tenait captive et qui exigeait son tribut de jeunes gens
6542 élivrée de haute lutte en terrassant le géant qui la tenait captive et qui exigeait son tribut de jeunes gens (Minotaure-M
6543 qui la tenait captive et qui exigeait son tribut de jeunes gens (Minotaure-Morholt-Hitler). Puis il a dû s’éloigner de no
6544 ). Puis il a dû s’éloigner de nouveau, écœuré par l’ intrigue des barons félons. Certes, il est revenu à son appel. Mais la
6545 s félons. Certes, il est revenu à son appel. Mais la vraie passion tristanienne se nourrit de retraits et d’obstacles, qui
6546 el. Mais la vraie passion tristanienne se nourrit de retraits et d’obstacles, quitte à les susciter s’ils semblent faire d
6547 ie passion tristanienne se nourrit de retraits et d’ obstacles, quitte à les susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la
6548 e se nourrit de retraits et d’obstacles, quitte à les susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la France et lui, quand i
6549 à les susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la France et lui, quand il était le plus fort — Tristan plus fort que le
6550 re défaut. Entre la France et lui, quand il était le plus fort — Tristan plus fort que le roi Marc —, n’a-t-il pas déposé
6551 and il était le plus fort — Tristan plus fort que le roi Marc —, n’a-t-il pas déposé une épée symbolique ? Pour qu’une pas
6552 déposé une épée symbolique ? Pour qu’une passion de cette nature n’aboutisse point à quelque « malheur exemplaire », il f
6553 xemplaire », il faudrait qu’un heureux « accident de l’histoire » vienne déjouer la logique du Mythe. 52. « Celui qui ne
6554 plaire », il faudrait qu’un heureux « accident de l’ histoire » vienne déjouer la logique du Mythe. 52. « Celui qui ne sai
6555 heureux « accident de l’histoire » vienne déjouer la logique du Mythe. 52. « Celui qui ne sait pas trouver le chemin qui
6556 ue du Mythe. 52. « Celui qui ne sait pas trouver le chemin qui conduit à son idéal, vit de façon plus frivole, plus insol
6557 as trouver le chemin qui conduit à son idéal, vit de façon plus frivole, plus insolente, que l’être sans idéal », observe
6558 l, vit de façon plus frivole, plus insolente, que l’ être sans idéal », observe Nietzsche. (Par-delà… n° 133). 53. H. de M
6559 (Par-delà… n° 133). 53. H. de Montherlant : Sur les femmes. 54. Otto Rank : Don Juan, une étude sur le double, 1922. — À
6560 femmes. 54. Otto Rank : Don Juan, une étude sur le double, 1922. — À propos de Dona Anna : les biographes de Mozart nous
6561 de sur le double, 1922. — À propos de Dona Anna : les biographes de Mozart nous assurent que ses contemporains ne doutaient
6562 e, 1922. — À propos de Dona Anna : les biographes de Mozart nous assurent que ses contemporains ne doutaient pas un instan
6563 Dona Anna ait cédé à Don Juan, prenant (ou non) «  l’ homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’es
6564 t (ou non) « l’homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au
6565 « l’homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au moment où
6566 l’homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’ obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au moment où ell
6567 peu trop vite. Je ne vois pas Casanova « trahi » de la sorte. Il a mieux aimé ses conquêtes et elles l’ont mieux conquis 
6568 u trop vite. Je ne vois pas Casanova « trahi » de la sorte. Il a mieux aimé ses conquêtes et elles l’ont mieux conquis : o
6569 la sorte. Il a mieux aimé ses conquêtes et elles l’ ont mieux conquis : on se sépare heureux, dans les Mémoires. — Notons
6570 l’ont mieux conquis : on se sépare heureux, dans les Mémoires. — Notons aussi que Dona Anna, si elle déclare sa haine pour
6571 déclare sa haine pour Don Juan, n’est pas pressée d’ épouser Don Ottavio… 55. Mon Journal d’Allemagne ne fait qu’une ou
6572 pressée d’épouser Don Ottavio… 55. Mon Journal d’ Allemagne ne fait qu’une ou deux allusions très voilées à cette trans
6573 Il faut croire que mon hypothèse se lisait entre les lignes, néanmoins, puisque Eugène Ionesco a pu dire que mon livre lui
6574 Ionesco a pu dire que mon livre lui avait suggéré le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57.
6575 pu dire que mon livre lui avait suggéré le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57. Romains,
6576 géré le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57. Romains, 7, 6. 58. Derniers vers du livret
6577 é le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57. Romains, 7, 6. 58. Derniers vers du livret de
6578 57. Romains, 7, 6. 58. Derniers vers du livret de Tristan.
14 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes II. Les deux âmes d’André Gide
6579 Dialectique des mythes II Les deux âmes d’André Gide … à présent que j’y vois un peu plus clair…
6580 Dialectique des mythes II Les deux âmes d’ André Gide … à présent que j’y vois un peu plus clair… Et nunc man
6581 u plus clair… Et nunc manet in te. Au lendemain de la mort d’André Gide, j’avais écrit pour un Hommage collectif quelque
6582 lus clair… Et nunc manet in te. Au lendemain de la mort d’André Gide, j’avais écrit pour un Hommage collectif quelques p
6583 r… Et nunc manet in te. Au lendemain de la mort d’ André Gide, j’avais écrit pour un Hommage collectif quelques pages don
6584 rit pour un Hommage collectif quelques pages dont le ton personnel me paraissait convenir à l’occasion. Je vais les redonn
6585 es dont le ton personnel me paraissait convenir à l’ occasion. Je vais les redonner sans modifications, non point qu’elles
6586 nnel me paraissait convenir à l’occasion. Je vais les redonner sans modifications, non point qu’elles le méritent en soi, b
6587 s redonner sans modifications, non point qu’elles le méritent en soi, bien au contraire : c’est leur insuffisance qui m’in
6588 suffisance qui m’intéresse ici, certain flou dans la prise de vues et certaines erreurs d’éclairage, et leur possible mise
6589 e qui m’intéresse ici, certain flou dans la prise de vues et certaines erreurs d’éclairage, et leur possible mise au point
6590 n flou dans la prise de vues et certaines erreurs d’ éclairage, et leur possible mise au point par un regard mieux informé.
6591 mise au point par un regard mieux informé. Voici le problème : une connaissance plus intime des mythes peut-elle permettr
6592 s peut-elle permettre une connaissance plus juste de quelqu’un qui a vécu sous vos yeux, qui a beaucoup parlé de lui-même
6593 un qui a vécu sous vos yeux, qui a beaucoup parlé de lui-même et vous a livré des aveux que vous pensiez avoir compris, ma
6594 faite pour confirmer, par recoupement, mes essais de mythanalyse portant sur des personnes que je n’ai pas connues et sur
6595 s et sur des personnages fictifs, donc incapables de me réfuter. Un complot de protestants Tout compte fait, nous nou
6596 tifs, donc incapables de me réfuter. Un complot de protestants Tout compte fait, nous nous connaissions peu, ce jour
6597 compte fait, nous nous connaissions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train
6598 ous connaissions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quan
6599 aissions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quand je le
6600 sions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quand je le voi
6601 -Bottin, j’étais en train de téléphoner, quand je le vois descendre l’escalier. Je parle en le suivant d’un œil. Il s’arrê
6602 n train de téléphoner, quand je le vois descendre l’ escalier. Je parle en le suivant d’un œil. Il s’arrête, il paraît atte
6603 uand je le vois descendre l’escalier. Je parle en le suivant d’un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose le récepte
6604 vois descendre l’escalier. Je parle en le suivant d’ un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose le récepteur et nous
6605 ’un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose le récepteur et nous sortons. Nous voici sur un banc du boulevard Saint-
6606 ous voici sur un banc du boulevard Saint-Germain. Les autos passent tout près. Il articule dans le bruit : « Où habitez-vou
6607 in. Les autos passent tout près. Il articule dans le bruit : « Où habitez-vous maintenant ? » Je crie que je l’ignore, dev
6608 : « Où habitez-vous maintenant ? » Je crie que je l’ ignore, devant quitter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre d
6609  » Je crie que je l’ignore, devant quitter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre d’Amérique, et je viens d’apprend
6610 que je l’ignore, devant quitter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre d’Amérique, et je viens d’apprendre au télé
6611 ter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre d’ Amérique, et je viens d’apprendre au téléphone que « cela ne va plus »
6612 Charles Du Bos qui rentre d’Amérique, et je viens d’ apprendre au téléphone que « cela ne va plus » pour un appartement pro
6613 sé. Et soudain, en se levant : « Eh bien ! allons le voir de ce pas ! » Alors, seulement, je comprends qu’il avait dit : «
6614 oudain, en se levant : « Eh bien ! allons le voir de ce pas ! » Alors, seulement, je comprends qu’il avait dit : « J’ai un
6615 comprends qu’il avait dit : « J’ai un studio… ». Le lendemain, très tôt, nous arrivons chez lui. Le studio est vaste et p
6616 . Le lendemain, très tôt, nous arrivons chez lui. Le studio est vaste et plaisant, agrémenté d’un escalier conduisant à un
6617 z lui. Le studio est vaste et plaisant, agrémenté d’ un escalier conduisant à une large galerie. Par une porte capitonnée q
6618 e galerie. Par une porte capitonnée qui donne sur la bibliothèque où il travaille, Gide apparaît en robe de chambre grise,
6619 ravaille, Gide apparaît en robe de chambre grise, le corps un peu tassé et de large carrure, sa belle tête de moine tibéta
6620 n robe de chambre grise, le corps un peu tassé et de large carrure, sa belle tête de moine tibétain barrée d’un sourire mi
6621 s un peu tassé et de large carrure, sa belle tête de moine tibétain barrée d’un sourire mince et pourtant amical. Il fait
6622 e carrure, sa belle tête de moine tibétain barrée d’ un sourire mince et pourtant amical. Il fait très chaud. De ses poches
6623 ire mince et pourtant amical. Il fait très chaud. De ses poches, il tire deux bouteilles de bière et nous les offre. Au mi
6624 rès chaud. De ses poches, il tire deux bouteilles de bière et nous les offre. Au milieu du studio pend un trapèze. Gide s’
6625 poches, il tire deux bouteilles de bière et nous les offre. Au milieu du studio pend un trapèze. Gide s’y appuie des deux
6626 c’est inquiétant… Cela me ferait presque croire à la Providence !… Mais dites-moi, quand on saura que vous habitez ici, qu
6627 ire ?… » avec un sourire inquisiteur. Je me garde de répondre. Finalement, Gide, en riant : « On va dire que c’est un comp
6628 ide, en riant : « On va dire que c’est un complot de protestants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins,
6629 n va dire que c’est un complot de protestants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, i
6630 n complot de protestants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, il viendra entr’ouvrir
6631 ants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, il viendra entr’ouvrir la porte capitonnée,
6632 matins, vers onze heures, il viendra entr’ouvrir la porte capitonnée, en s’annonçant par un profond « Allô ! Allô ! » et
6633 par un profond « Allô ! Allô ! » et me demandera de passer chez lui pour quelques instants. Chaque fois, il orientera la
6634 pour quelques instants. Chaque fois, il orientera la conversation vers des sujets religieux ou même théologiques, comme si
6635 tait précisément pour m’en parler qu’il m’offrait l’ hospitalité. Saint Paul reste sa bête noire. Et l’idée même d’orthodox
6636 l’hospitalité. Saint Paul reste sa bête noire. Et l’ idée même d’orthodoxie. Il nie vivement que l’expression d’orthodoxie
6637 é. Saint Paul reste sa bête noire. Et l’idée même d’ orthodoxie. Il nie vivement que l’expression d’orthodoxie protestante
6638 Et l’idée même d’orthodoxie. Il nie vivement que l’ expression d’orthodoxie protestante puisse avoir un sens. Le protestan
6639 me d’orthodoxie. Il nie vivement que l’expression d’ orthodoxie protestante puisse avoir un sens. Le protestant, pour lui,
6640 on d’orthodoxie protestante puisse avoir un sens. Le protestant, pour lui, c’est l’opposant (comme on le croit généralemen
6641 sse avoir un sens. Le protestant, pour lui, c’est l’ opposant (comme on le croit généralement en France). Les gênes féconde
6642 protestant, pour lui, c’est l’opposant (comme on le croit généralement en France). Les gênes fécondes qu’il demandait jad
6643 osant (comme on le croit généralement en France). Les gênes fécondes qu’il demandait jadis qu’on rende à l’art, la « critiq
6644 ênes fécondes qu’il demandait jadis qu’on rende à l’ art, la « critique dogmatique » des grandes époques, ne sont plus que
6645 condes qu’il demandait jadis qu’on rende à l’art, la « critique dogmatique » des grandes époques, ne sont plus que mensong
6646 es, ne sont plus que mensonges à ses yeux dès que l’ on passe à l’ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il qu’à la morale ?
6647 lus que mensonges à ses yeux dès que l’on passe à l’ ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il qu’à la morale ? « En somme,
6648 à l’ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il qu’à la morale ? « En somme, lui dis-je, vous vous en tenez au protestantisme
6649 -je, vous vous en tenez au protestantisme libéral de la fin du xixe siècle ? » — « Oui, c’est assez cela, la position du
6650 , vous vous en tenez au protestantisme libéral de la fin du xixe siècle ? » — « Oui, c’est assez cela, la position du pas
6651 in du xixe siècle ? » — « Oui, c’est assez cela, la position du pasteur Roberty, que j’aimais bien. » Vite lassé par les
6652 teur Roberty, que j’aimais bien. » Vite lassé par les débats d’idées, il semble répugner à toute pensée qui par le style d’
6653 y, que j’aimais bien. » Vite lassé par les débats d’ idées, il semble répugner à toute pensée qui par le style d’abord ne l
6654 ’idées, il semble répugner à toute pensée qui par le style d’abord ne l’ait séduit. Il me parle souvent des Variations de
6655 pugner à toute pensée qui par le style d’abord ne l’ ait séduit. Il me parle souvent des Variations de Bossuet, avec une vi
6656 l’ait séduit. Il me parle souvent des Variations de Bossuet, avec une vive admiration, mais se refuse à Kierkegaard, qu’i
6657 . Marquant ainsi bien franchement ses limites, et les moyens particuliers de sa recherche. Sur un seul de ces entretiens, j
6658 anchement ses limites, et les moyens particuliers de sa recherche. Sur un seul de ces entretiens, j’ai pris des notes. C’e
6659 moyens particuliers de sa recherche. Sur un seul de ces entretiens, j’ai pris des notes. C’est celui du 20 juin. J’avais
6660 ris des notes. C’est celui du 20 juin. J’avais eu l’ impression ce jour-là que Gide passait la prudence dans l’aveu, qu’il
6661 avais eu l’impression ce jour-là que Gide passait la prudence dans l’aveu, qu’il me disait ce qu’il ne pouvait dire, et n’
6662 sion ce jour-là que Gide passait la prudence dans l’ aveu, qu’il me disait ce qu’il ne pouvait dire, et n’a peut-être jamai
6663 ne pouvait dire, et n’a peut-être jamais répété. La conversation s’engage sur L’Amour et l’Occident , qu’il est en train
6664 être jamais répété. La conversation s’engage sur L’ Amour et l’Occident , qu’il est en train de lire59, et dont il me décl
6665 répété. La conversation s’engage sur L’Amour et l’ Occident , qu’il est en train de lire59, et dont il me déclare, à ma p
6666 ise, qu’il y trouve une explication des « erreurs de sa vie de jeune homme ». En phrases lentes et difficultueuses, coupée
6667 y trouve une explication des « erreurs de sa vie de jeune homme ». En phrases lentes et difficultueuses, coupées de silen
6668  ». En phrases lentes et difficultueuses, coupées de silences et de reniflements, il se met à parler du « drame de sa vie 
6669 lentes et difficultueuses, coupées de silences et de reniflements, il se met à parler du « drame de sa vie ». Jeune homme,
6670 et de reniflements, il se met à parler du « drame de sa vie ». Jeune homme, épris et puritain, il a voulu disjoindre l’amo
6671 e homme, épris et puritain, il a voulu disjoindre l’ amour et le plaisir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’a
6672 ris et puritain, il a voulu disjoindre l’amour et le plaisir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’autant plus
6673 isjoindre l’amour et le plaisir. Il croyait que «  l’ amour hétérosexuel » était d’autant plus pur que rien de charnel ne s’
6674 ir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’ autant plus pur que rien de charnel ne s’y mêlait60. « C’est ainsi que
6675 r hétérosexuel » était d’autant plus pur que rien de charnel ne s’y mêlait60. « C’est ainsi que je me suis complètement bl
6676 accentuant, circonflexant le dernier mot. Ce qui l’ a souvent frappé chez bien des femmes, c’est leur manière « de s’offus
6677 frappé chez bien des femmes, c’est leur manière «  de s’offusquer du désir de l’homme. » Plusieurs, mariées, lui ont confié
6678 mes, c’est leur manière « de s’offusquer du désir de l’homme. » Plusieurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la
6679 , c’est leur manière « de s’offusquer du désir de l’ homme. » Plusieurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la lib
6680 eurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la libido de leur mari pour quelque chose de morbide. Cela recommence to
6681 ées, lui ont confié « qu’elles tenaient la libido de leur mari pour quelque chose de morbide. Cela recommence tout le temp
6682 enaient la libido de leur mari pour quelque chose de morbide. Cela recommence tout le temps ! disaient-elles. » Il hoche l
6683 ur quelque chose de morbide. Cela recommence tout le temps ! disaient-elles. » Il hoche la tête, trouve cela très curieux,
6684 mmence tout le temps ! disaient-elles. » Il hoche la tête, trouve cela très curieux, n’est-ce pas ? — un éclair de malice
6685 uve cela très curieux, n’est-ce pas ? — un éclair de malice au coin de l’œil. Puis il a quelques phrases obscures, apparem
6686  : « J’ai trop longtemps gardé cette illusion que la femme n’avait pas besoin du commerce physique, pas autant que nous… H
6687 ! je n’y voyais pas clair… On se trompe ainsi, et les conséquences… J’ai été assez bête pour croire cela ! Il ne faut jamai
6688 . « Je vous parle très sincèrement, je vous parle de choses qui ont joué un rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le
6689 oué un rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, sub
6690 rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, subitement
6691 s ma vie. » (Frappé par le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, subitement, après un silence 
6692 le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, subitement, après un silence : « C’est ainsi que j’a
6693 ainsi que j’ai commis, à cette époque — je parle de mon premier séjour en Afrique —, une terrible erreur d’aiguillage ! »
6694 premier séjour en Afrique —, une terrible erreur d’ aiguillage ! » Puis il tousse, se plaint de fumer trop, et de n’arrive
6695 erreur d’aiguillage ! » Puis il tousse, se plaint de fumer trop, et de n’arriver point à se contraindre. Les jours suivant
6696 e ! » Puis il tousse, se plaint de fumer trop, et de n’arriver point à se contraindre. Les jours suivants, il me donne à l
6697 mer trop, et de n’arriver point à se contraindre. Les jours suivants, il me donne à lire par paquets les épreuves de son Jo
6698 es jours suivants, il me donne à lire par paquets les épreuves de son Journal en cours d’impression, et sur lequel je vais
6699 ants, il me donne à lire par paquets les épreuves de son Journal en cours d’impression, et sur lequel je vais écrire un ar
6700 par paquets les épreuves de son Journal en cours d’ impression, et sur lequel je vais écrire un article pour la NRF. Il in
6701 ion, et sur lequel je vais écrire un article pour la NRF. Il insiste — comme il sait insister ! — sur les suppressions qu’
6702 NRF. Il insiste — comme il sait insister ! — sur les suppressions qu’il y a faites. Tout ce qui concerne intimement sa fem
6703 tes. Tout ce qui concerne intimement sa femme — «  le seul être, dit-il, que j’aie vraiment aimé » — tous ces passages ont
6704 ent aimé » — tous ces passages ont été coupés. On les lira plus tard. Il les a recopiés dans deux cahiers gris d’écolier. U
6705 assages ont été coupés. On les lira plus tard. Il les a recopiés dans deux cahiers gris d’écolier. Un soir il vient m’avert
6706 us tard. Il les a recopiés dans deux cahiers gris d’ écolier. Un soir il vient m’avertir qu’il compte s’absenter pour huit
6707 o me restera ouvert ; que j’y vienne prendre tous les livres dont je pourrais avoir besoin… Dès le lendemain, j’y pénètre,
6708 ous les livres dont je pourrais avoir besoin… Dès le lendemain, j’y pénètre, bien sûr. Des housses couvrent les meubles, u
6709 main, j’y pénètre, bien sûr. Des housses couvrent les meubles, une sorte de vieux drap son grand bureau. Sur l’étoffe, bien
6710 sûr. Des housses couvrent les meubles, une sorte de vieux drap son grand bureau. Sur l’étoffe, bien en évidence, un fort
6711 es, une sorte de vieux drap son grand bureau. Sur l’ étoffe, bien en évidence, un fort cahier gris d’écolier. J’ai lu les p
6712 r l’étoffe, bien en évidence, un fort cahier gris d’ écolier. J’ai lu les premières lignes, pour vérifier, et j’ai vite ref
6713 ières lignes, pour vérifier, et j’ai vite refermé la couverture. Pudeur, ou répugnance à donner dans le piège ? Les deux,
6714 a couverture. Pudeur, ou répugnance à donner dans le piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la g
6715 e. Pudeur, ou répugnance à donner dans le piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la guerre ? Souv
6716 ner dans le piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les li
6717 le piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois l’ ai-je revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les
6718 x, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les plus divers, « Au V
6719 revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les plus divers, « Au Vaneau », près de Lausanne, à Neuchâtel,
6720 la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les plus divers, « Au Vaneau », près de Lausanne, à Neuchâtel, à Berne. M
6721 à Neuchâtel, à Berne. Mais je n’ai plus souvenir d’ aucune conversation qui mérite d’être rapportée, j’entends : qui modif
6722 ai plus souvenir d’aucune conversation qui mérite d’ être rapportée, j’entends : qui modifie le moins du monde l’image que
6723 mérite d’être rapportée, j’entends : qui modifie le moins du monde l’image que l’on connaît de lui. Nous parlions style,
6724 portée, j’entends : qui modifie le moins du monde l’ image que l’on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phras
6725 tends : qui modifie le moins du monde l’image que l’ on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phrases, Littré.
6726 odifie le moins du monde l’image que l’on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phrases, Littré. Et quelquefoi
6727 on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phrases, Littré. Et quelquefois, littérature. (Mais il s’en détachait
6728 ement, n’admirant plus, avec quelque ferveur, que les ouvrages qu’il se sentait le plus incapable d’écrire : ceux d’un Marc
6729 uelque ferveur, que les ouvrages qu’il se sentait le plus incapable d’écrire : ceux d’un Marcel Aymé, d’un Simenon). À Ber
6730 e les ouvrages qu’il se sentait le plus incapable d’ écrire : ceux d’un Marcel Aymé, d’un Simenon). À Berne, pendant un déj
6731 u’il se sentait le plus incapable d’écrire : ceux d’ un Marcel Aymé, d’un Simenon). À Berne, pendant un déjeuner, il s’enqu
6732 plus incapable d’écrire : ceux d’un Marcel Aymé, d’ un Simenon). À Berne, pendant un déjeuner, il s’enquit avec insistance
6733 pendant un déjeuner, il s’enquit avec insistance de mon opinion sur Strindberg, et je lui fis une réponse assez vague, m’
6734 i fis une réponse assez vague, m’étonnant surtout de la question. Huit jours plus tard, il recevait le prix Nobel. Chez Ri
6735 is une réponse assez vague, m’étonnant surtout de la question. Huit jours plus tard, il recevait le prix Nobel. Chez Richa
6736 de la question. Huit jours plus tard, il recevait le prix Nobel. Chez Richard Heyd, un soir, à Neuchâtel, l’on jouait au «
6737 x Nobel. Chez Richard Heyd, un soir, à Neuchâtel, l’ on jouait au « cadavre exquis ». L’un écrit trois questions, l’autre e
6738 me temps trois réponses, puis on lit à haute voix les papiers. Jeu de télépathie plutôt que de hasard. J’avais écrit, derni
6739 ponses, puis on lit à haute voix les papiers. Jeu de télépathie plutôt que de hasard. J’avais écrit, dernière question : «
6740 te voix les papiers. Jeu de télépathie plutôt que de hasard. J’avais écrit, dernière question : « Qu’est-ce que le style ?
6741 ’avais écrit, dernière question : « Qu’est-ce que le style ? » Catherine, sa fille, lut sa dernière réponse : « L’original
6742 Catherine, sa fille, lut sa dernière réponse : «  L’ originalité du Bipède. » (C’est ainsi qu’on l’appelait dans ce groupe.
6743 : « L’originalité du Bipède. » (C’est ainsi qu’on l’ appelait dans ce groupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que l
6744 u’on l’appelait dans ce groupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que le jeu devenait bien personnel, et proposa des
6745 oupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que le jeu devenait bien personnel, et proposa des bouts-rimés. « Car j’y ex
6746 ts-rimés. « Car j’y excelle ! » annonça-t-il. Peu d’ hommes m’ont donné l’impression que le problème religieux existait dan
6747 a-t-il. Peu d’hommes m’ont donné l’impression que le problème religieux existait dans leur vie en tant que problème perman
6748 tant que problème permanent. Écarté, refoulé chez les uns ; et chez les autres résolu, croient-ils. Je ne dis pas qu’il tor
6749 permanent. Écarté, refoulé chez les uns ; et chez les autres résolu, croient-ils. Je ne dis pas qu’il torturait Gide, hors
6750 turait Gide, hors quelques crises dont nous avons les témoignages, mais il restait, pour lui, un problème. Gide avait peu d
6751 il restait, pour lui, un problème. Gide avait peu d’ instinct religieux, et moins encore de goût pour la métaphysique. Il p
6752 e avait peu d’instinct religieux, et moins encore de goût pour la métaphysique. Il préférait ce qu’il jugeait important à
6753 ’instinct religieux, et moins encore de goût pour la métaphysique. Il préférait ce qu’il jugeait important à ce que d’autr
6754 tant à ce que d’autres jugent profond. Son défaut de sens poétique me paraît presque inégalé depuis Montaigne. (Je ne nie
6755 yrisme.) Et c’est ainsi qu’il réussit à remplacer le tragique par la perplexité. Tout cela peut éclairer son attitude enve
6756 t ainsi qu’il réussit à remplacer le tragique par la perplexité. Tout cela peut éclairer son attitude envers le christiani
6757 xité. Tout cela peut éclairer son attitude envers le christianisme et son mystère. Peu d’instinct religieux chez cet homme
6758 itude envers le christianisme et son mystère. Peu d’ instinct religieux chez cet homme, alors que le christianisme, l’Églis
6759 eu d’instinct religieux chez cet homme, alors que le christianisme, l’Église et l’Évangile furent ses constants sujets d’i
6760 gieux chez cet homme, alors que le christianisme, l’ Église et l’Évangile furent ses constants sujets d’irritation, de ferv
6761 et homme, alors que le christianisme, l’Église et l’ Évangile furent ses constants sujets d’irritation, de ferveur ou de no
6762 ’Église et l’Évangile furent ses constants sujets d’ irritation, de ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent
6763 vangile furent ses constants sujets d’irritation, de ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oubl
6764 ses constants sujets d’irritation, de ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oublie pas sa form
6765 sujets d’irritation, de ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oublie pas sa formation chrétienn
6766 ses lectures prolongées et sans cesse renouvelées de l’Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante
6767 lectures prolongées et sans cesse renouvelées de l’ Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante — 
6768 cesse renouvelées de l’Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante — non seulement puritaine — en
6769 e l’Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante — non seulement puritaine — entretenue chez les je
6770 rante — non seulement puritaine — entretenue chez les jeunes bourgeois — et non seulement de son époque — entre tabous sexu
6771 enue chez les jeunes bourgeois — et non seulement de son époque — entre tabous sexuels et spiritualité, d’où sa polémique
6772 on époque — entre tabous sexuels et spiritualité, d’ où sa polémique inlassable contre l’orthodoxie telle qu’il l’imaginait
6773 spiritualité, d’où sa polémique inlassable contre l’ orthodoxie telle qu’il l’imaginait et dans laquelle il voyait (par err
6774 émique inlassable contre l’orthodoxie telle qu’il l’ imaginait et dans laquelle il voyait (par erreur) la sanction d’une ce
6775 imaginait et dans laquelle il voyait (par erreur) la sanction d’une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de se
6776 dans laquelle il voyait (par erreur) la sanction d’ une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de ses amis ; enf
6777 (par erreur) la sanction d’une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme.
6778 a sanction d’une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données bi
6779 certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données biographiques ne f
6780 la conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données biographiques ne font point une nature
6781 sion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données biographiques ne font point une nature. Elles e
6782 ont point une nature. Elles expliquent simplement l’ insistance du problème aux stades les plus variés de l’évolution de Gi
6783 nt simplement l’insistance du problème aux stades les plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’es
6784 insistance du problème aux stades les plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, no
6785 istance du problème aux stades les plus variés de l’ évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non l
6786 roblème aux stades les plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux 
6787 es les plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui l’ a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la justificati
6788 ution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’ éthique, non le religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’
6789 Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’on vit et comme
6790 ment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’on vit et comment on juge, non
6791 éthique, non le religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’on vit et comment on juge, non la connaissance pure,
6792 ligieux ; la justification, non le salut ; ce que l’ on vit et comment on juge, non la connaissance pure, ni le mystère. Ré
6793 e salut ; ce que l’on vit et comment on juge, non la connaissance pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à la moral
6794 et comment on juge, non la connaissance pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à la morale ? Je pense plutôt que l
6795 la connaissance pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à la morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de
6796 e pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à la morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de son vrai dram
6797 -il la religion à la morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher
6798 à la morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher la religion que
6799 ale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher la religion que dans ce
6800 de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher la religion que dans ce drame. Ainsi, devenir ou redevenir chrétien, ne
6801 venir chrétien, ne pouvait signifier pour lui que la sainteté, et non pas l’accueil du mystère, ni l’adhésion à un credo.
6802 it signifier pour lui que la sainteté, et non pas l’ accueil du mystère, ni l’adhésion à un credo. J’en donne la preuve : a
6803 la sainteté, et non pas l’accueil du mystère, ni l’ adhésion à un credo. J’en donne la preuve : avoir la foi sans être sai
6804 du mystère, ni l’adhésion à un credo. J’en donne la preuve : avoir la foi sans être saint lui paraissait la tricherie mêm
6805 adhésion à un credo. J’en donne la preuve : avoir la foi sans être saint lui paraissait la tricherie même, tandis qu’il eû
6806 uve : avoir la foi sans être saint lui paraissait la tricherie même, tandis qu’il eût admis la sainteté sans foi. Que dis-
6807 aissait la tricherie même, tandis qu’il eût admis la sainteté sans foi. Que dis-je ? Il l’a souhaitée expressément. Mais c
6808 l eût admis la sainteté sans foi. Que dis-je ? Il l’ a souhaitée expressément. Mais comment définir un saint qui ne croit p
6809 éfinir un saint qui ne croit pas ? Un saint privé de foi autant que de religion, ni chrétien ni hindou, sans mystique ni m
6810 i ne croit pas ? Un saint privé de foi autant que de religion, ni chrétien ni hindou, sans mystique ni mystère ? Ne serait
6811 partis pris éthiques ? Ce débat nous éloignerait de la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au
6812 rtis pris éthiques ? Ce débat nous éloignerait de la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au mon
6813 thiques ? Ce débat nous éloignerait de la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au monde du chris
6814 it de la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au monde du christianisme, même s’il en refusait l
6815 éalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au monde du christianisme, même s’il en refusait les dimensi
6816 au monde du christianisme, même s’il en refusait les dimensions profondes. J’ai dit qu’il se méfiait d’une certaine « prof
6817 s dimensions profondes. J’ai dit qu’il se méfiait d’ une certaine « profondeur », qui mesure parfois la distance entre l’ét
6818 d’une certaine « profondeur », qui mesure parfois la distance entre l’éthique et la mystique, mais qui souvent n’est qu’un
6819 rofondeur », qui mesure parfois la distance entre l’ éthique et la mystique, mais qui souvent n’est qu’un concept bâtard, e
6820 qui mesure parfois la distance entre l’éthique et la mystique, mais qui souvent n’est qu’un concept bâtard, engendré par l
6821 souvent n’est qu’un concept bâtard, engendré par le romantisme. Gide recherchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour l
6822 gendré par le romantisme. Gide recherchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’ar
6823 echerchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique d’
6824 u’il tenait pour la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique d’un texte sacré, disons à son seul
6825 r la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique d’un texte sacré, disons à son seul sens éthique.
6826 rivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique d’ un texte sacré, disons à son seul sens éthique. Penchant bien protesta
6827 e. Penchant bien protestant, ou simplement rançon d’ une stricte sobriété. Ses connaissances bibliques me stupéfiaient. L’u
6828 été. Ses connaissances bibliques me stupéfiaient. L’ usage qu’il en faisait me semblait décevant. Là où Claudel prend son é
6829 écusé, Gide objectait, déduisait, s’émouvait… Peu d’ écrivains, même chrétiens, nous ont montré pareil amour pour l’Évangil
6830 même chrétiens, nous ont montré pareil amour pour l’ Évangile, et cela jusque dans les années où il doutait de l’existence
6831 pareil amour pour l’Évangile, et cela jusque dans les années où il doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homm
6832 ile, et cela jusque dans les années où il doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette c
6833 , et cela jusque dans les années où il doutait de l’ existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette croy
6834 sque dans les années où il doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette croyance est née
6835 doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’ homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du christia
6836 t à l’homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du christianisme. Elle n’existe pas hors de lui, et n’est
6837 l’homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du christianisme. Elle n’existe pas hors de lui, et n’est pa
6838 était individualiste. Savons-nous encore mesurer le sens et la portée de cette banalité, en vérité bizarre et unique dans
6839 vidualiste. Savons-nous encore mesurer le sens et la portée de cette banalité, en vérité bizarre et unique dans l’Histoire
6840 . Savons-nous encore mesurer le sens et la portée de cette banalité, en vérité bizarre et unique dans l’Histoire, une civi
6841 cette banalité, en vérité bizarre et unique dans l’ Histoire, une civilisation sur vingt et une connues l’ayant rendue pos
6842 stoire, une civilisation sur vingt et une connues l’ ayant rendue possible et acceptable ? « Hérétique entre les hérétiques
6843 rendue possible et acceptable ? « Hérétique entre les hérétiques », toujours soucieux de différer mais de légitimer sa diff
6844 rétique entre les hérétiques », toujours soucieux de différer mais de légitimer sa différence, on ne pouvait être plus occ
6845 hérétiques », toujours soucieux de différer mais de légitimer sa différence, on ne pouvait être plus occidental. On ne po
6846 traditionnelles, au sens du mythe, des astres et de l’ordre cosmique, ou bien encore au sens des lois fatales et collecti
6847 aditionnelles, au sens du mythe, des astres et de l’ ordre cosmique, ou bien encore au sens des lois fatales et collectives
6848 ectives interprétées par un Parti. C’est pourquoi le problème religieux, tel qu’il se pose au monde christianisé, et à lui
6849 u monde christianisé, et à lui seul, libéré « par la foi » de l’empire des mythes, n’a cessé d’occuper sa pensée. Et j’ign
6850 hristianisé, et à lui seul, libéré « par la foi » de l’empire des mythes, n’a cessé d’occuper sa pensée. Et j’ignore si c’
6851 stianisé, et à lui seul, libéré « par la foi » de l’ empire des mythes, n’a cessé d’occuper sa pensée. Et j’ignore si c’est
6852 « par la foi » de l’empire des mythes, n’a cessé d’ occuper sa pensée. Et j’ignore si c’est mal ou bien : je constate simp
6853 ore si c’est mal ou bien : je constate simplement le phénomène. Je ne tiens pas la foi pour une vertu plus que l’absence d
6854 constate simplement le phénomène. Je ne tiens pas la foi pour une vertu plus que l’absence de foi pour une preuve de coura
6855 e. Je ne tiens pas la foi pour une vertu plus que l’ absence de foi pour une preuve de courage. Des vertus et des vices, da
6856 iens pas la foi pour une vertu plus que l’absence de foi pour une preuve de courage. Des vertus et des vices, dans un mili
6857 e vertu plus que l’absence de foi pour une preuve de courage. Des vertus et des vices, dans un milieu donné, tout le monde
6858 ans un milieu donné, tout le monde reste en droit de juger au nom des normes établies. Mais la foi, le salut personnel n’o
6859 n droit de juger au nom des normes établies. Mais la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne s
6860 de juger au nom des normes établies. Mais la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas
6861 la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi
6862 nt rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : « Ne jugez pas 
6863 rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de l’ ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : « Ne jugez pas ! »
6864 al, ou plutôt que je réprouve ces discussions sur la croyance ou non d’un homme célèbre, multipliées et prolongées après s
6865 e réprouve ces discussions sur la croyance ou non d’ un homme célèbre, multipliées et prolongées après sa mort dans notre s
6866 s après sa mort dans notre siècle. Elles relèvent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles
6867 près sa mort dans notre siècle. Elles relèvent de l’ esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne
6868 ort dans notre siècle. Elles relèvent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne sont ni
6869 cle. Elles relèvent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne sont ni chrétiennes ni sim
6870 lèvent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnê
6871 ent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’ amour du prochain. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes
6872 ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes. «  Le Seigneur seul connaît les siens », dit l’Écriture : si l’on est chrét
6873 êtes. « Le Seigneur seul connaît les siens », dit l’ Écriture : si l’on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroy
6874 eur seul connaît les siens », dit l’Écriture : si l’ on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de
6875 rétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? S
6876 u’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? Sinon nous
6877 que cela peut bien nous faire ? Sinon nous servir d’ argument et nous rassurer curieusement dans notre foi ou dans notre in
6878 et qu’il n’est pas le premier venu. C’est usurper la place du Juge, ou mêler vanités et salut. Si Gide a refusé totalement
6879 refusé totalement quelque chose, c’est justement le totalitarisme, qui est l’esprit de parti logiquement développé. Et d’
6880 chose, c’est justement le totalitarisme, qui est l’ esprit de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le
6881 ’est justement le totalitarisme, qui est l’esprit de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai cro
6882 t de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui qui osera di
6883 giquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui qui osera dire : « Je ne
6884 elui qui osera dire : « Je ne crois pas ! » quand l’ État contre l’homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est
6885 dire : « Je ne crois pas ! » quand l’État contre l’ homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie f
6886 ois pas ! » quand l’État contre l’homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute,
6887 nd l’État contre l’homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’
6888 l’État contre l’homme invoquera les nécessités de l’ Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est
6889 quera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et
6890 as de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et je n’entends pas dire que Gide fut un croyant,
6891 limite Pour ma part, je gardais mes doutes sur la validité des conclusions que j’avais cru pouvoir tirer de mes entreti
6892 ité des conclusions que j’avais cru pouvoir tirer de mes entretiens avec Gide, touchant sa vie intime, ses jugements sur l
6893 ême, ou son attitude religieuse. Et par exemple : de cette confession surprenante dont j’ai donné la relation fidèle, la l
6894 : de cette confession surprenante dont j’ai donné la relation fidèle, la lecture de L’Amour et l’Occident n’avait-elle é
6895 n surprenante dont j’ai donné la relation fidèle, la lecture de L’Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte —
6896 te dont j’ai donné la relation fidèle, la lecture de L’Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la moti
6897 ont j’ai donné la relation fidèle, la lecture de L’ Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivati
6898 nné la relation fidèle, la lecture de L’Amour et l’ Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivation réelle ?
6899 e de L’Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivation réelle ? Gide avait-il seulement cédé à c
6900 l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivation réelle ? Gide avait-il seulement cédé à ce curieux besoin
6901 é à ce curieux besoin (dont il se plaint souvent) d’ abonder dans le sens de l’interlocuteur — quitte à se reprendre tôt ap
6902 besoin (dont il se plaint souvent) d’abonder dans le sens de l’interlocuteur — quitte à se reprendre tôt après, tête à têt
6903 dont il se plaint souvent) d’abonder dans le sens de l’interlocuteur — quitte à se reprendre tôt après, tête à tête avec s
6904 t il se plaint souvent) d’abonder dans le sens de l’ interlocuteur — quitte à se reprendre tôt après, tête à tête avec son
6905 ête à tête avec son Journal ? Ne cherchait-il que l’ occasion d’un aveu qui le tentait depuis longtemps ? Ou bien venait-il
6906 avec son Journal ? Ne cherchait-il que l’occasion d’ un aveu qui le tentait depuis longtemps ? Ou bien venait-il vraiment d
6907 al ? Ne cherchait-il que l’occasion d’un aveu qui le tentait depuis longtemps ? Ou bien venait-il vraiment de découvrir un
6908 ait depuis longtemps ? Ou bien venait-il vraiment de découvrir une « explication » convaincante de ses « erreurs » ? Ce de
6909 ent de découvrir une « explication » convaincante de ses « erreurs » ? Ce dernier mot lui-même, à cet instant, comment l’e
6910 ? Ce dernier mot lui-même, à cet instant, comment l’ entendait-il, l’assumait-il ? En moraliste qui se jugeait et condamnai
6911 lui-même, à cet instant, comment l’entendait-il, l’ assumait-il ? En moraliste qui se jugeait et condamnait, ou en natural
6912 condamnait, ou en naturaliste qui se constatait ? Le passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a pe
6913 aliste qui se constatait ? Le passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a permis de lever une parti
6914 tatait ? Le passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. A
6915 passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’ André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’un
6916 ean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’une conversation qui prend
6917 nesse d’André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’une conversation qui prend place dans les dern
6918 ermis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’ une conversation qui prend place dans les derniers temps de sa vie (un
6919 Au cours d’une conversation qui prend place dans les derniers temps de sa vie (une bonne dizaine d’années après nos entret
6920 versation qui prend place dans les derniers temps de sa vie (une bonne dizaine d’années après nos entretiens) Gide, écrit
6921 s les derniers temps de sa vie (une bonne dizaine d’ années après nos entretiens) Gide, écrit le Dr Delay « me dit attacher
6922 izaine d’années après nos entretiens) Gide, écrit le Dr Delay « me dit attacher une importance toute particulière » à L’A
6923 t attacher une importance toute particulière » à L’ Amour et l’Occident et à ses analyses du mythe de Tristan. « C’est là
6924 une importance toute particulière » à L’Amour et l’ Occident et à ses analyses du mythe de Tristan. « C’est là, ajouta-t-
6925 L’Amour et l’Occident et à ses analyses du mythe de Tristan. « C’est là, ajouta-t-il, et non dans les ouvrages des psycha
6926 de Tristan. « C’est là, ajouta-t-il, et non dans les ouvrages des psychanalystes, que j’ai trouvé l’explication de quelque
6927 les ouvrages des psychanalystes, que j’ai trouvé l’ explication de quelques-unes de mes erreurs, et des plus anciennes61 »
6928 des psychanalystes, que j’ai trouvé l’explication de quelques-unes de mes erreurs, et des plus anciennes61 ». Partant de l
6929 s, que j’ai trouvé l’explication de quelques-unes de mes erreurs, et des plus anciennes61 ». Partant de là, Jean Delay rec
6930 e mes erreurs, et des plus anciennes61 ». Partant de là, Jean Delay reconstitue la psychologie tristanienne, si typique de
6931 iennes61 ». Partant de là, Jean Delay reconstitue la psychologie tristanienne, si typique des Cahiers d’André Walter et de
6932 psychologie tristanienne, si typique des Cahiers d’ André Walter et des premiers « traités » de Gide, mais dont la persist
6933 ahiers d’André Walter et des premiers « traités » de Gide, mais dont la persistance à travers toute une vie est attestée p
6934 er et des premiers « traités » de Gide, mais dont la persistance à travers toute une vie est attestée par la publication p
6935 sistance à travers toute une vie est attestée par la publication posthume de fragments du Journal intime, et de Et nunc ma
6936 une vie est attestée par la publication posthume de fragments du Journal intime, et de Et nunc manet in te. Confirmation
6937 ation posthume de fragments du Journal intime, et de Et nunc manet in te. Confirmation précieuse et qui m’invite à reprend
6938 ation précieuse et qui m’invite à reprendre à mon tour , dans son ensemble, le cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gid
6939 invite à reprendre à mon tour, dans son ensemble, le cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gide : un exemple à peu pr
6940 son ensemble, le cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gide : un exemple à peu près parfait de dissociation de la per
6941 emble, le cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gide : un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne,
6942 ux la vie de Gide : un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne, permettant la coexistence — l’actualité
6943 e : un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne, permettant la coexistence — l’actualité simultanée — des
6944 un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne, permettant la coexistence — l’actualité simultanée — des de
6945 arfait de dissociation de la personne, permettant la coexistence — l’actualité simultanée — des deux mythes normalement ex
6946 ation de la personne, permettant la coexistence —  l’ actualité simultanée — des deux mythes normalement exclusifs l’un de l
6947 anée — des deux mythes normalement exclusifs l’un de l’autre de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’angélisme
6948 deux mythes normalement exclusifs l’un de l’autre de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’angélisme Dès le p
6949 rmalement exclusifs l’un de l’autre de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’angélisme Dès le premier livre d
6950 de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’ angélisme Dès le premier livre de Gide, toutes les « notes » de Tri
6951 ré Walter, ou l’angélisme Dès le premier livre de Gide, toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’amour est li
6952 angélisme Dès le premier livre de Gide, toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’amour est lié à la séparation
6953 ès le premier livre de Gide, toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’amour est lié à la séparation des deux ama
6954 toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’ amour est lié à la séparation des deux amants : la mère d’André Walter
6955 s » de Tristan sont manifestes. L’amour est lié à la séparation des deux amants : la mère d’André Walter s’est opposée à s
6956 L’amour est lié à la séparation des deux amants : la mère d’André Walter s’est opposée à son amour pour Emmanuèle ; celle-
6957 ien, et qui n’est là, visiblement, que pour tenir le rôle obligé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant la mort, Em
6958 ement, que pour tenir le rôle obligé du roi Marc. L’ extrême de la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et And
6959 pour tenir le rôle obligé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et André note (d
6960 ur tenir le rôle obligé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et André note (dans
6961 igé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et André note (dans un projet de roman,
6962 nuèle devra mourir, et André note (dans un projet de roman, anticipant la réalité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tan
6963 t André note (dans un projet de roman, anticipant la réalité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tant que le corps vivra,
6964 n, anticipant la réalité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tant que le corps vivra, l’amour sera contraint, mais aussit
6965 ité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tant que le corps vivra, l’amour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’a
6966 urt, donc il la possède… Tant que le corps vivra, l’ amour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’amour triomphera
6967 orps vivra, l’amour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour do
6968 mour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’ amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour doit s’élever à u
6969 , mais aussitôt la mort venue, l’amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour doit s’élever à une extase libératri
6970 sitôt la mort venue, l’amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour doit s’élever à une extase libératrice : « un n
6971 extase libératrice : « un nirvana prodigieux, où le moi entier se fondrait, s’abîmerait en extase, et garderait pourtant
6972 ait, s’abîmerait en extase, et garderait pourtant la volontaire conscience de son évanouissement ; ce serait comme un néan
6973 e, et garderait pourtant la volontaire conscience de son évanouissement ; ce serait comme un néant voluptueusement percept
6974 t comme un néant voluptueusement perceptible63 ». La femme aimée est idéale : c’est « Béatrice », c’est l’éternelle fiancé
6975 emme aimée est idéale : c’est « Béatrice », c’est l’ éternelle fiancée, c’est « une Dame élue, immatériellement pure ». C’e
6976 t « une Dame élue, immatériellement pure ». C’est l’ Âme, en somme, et une âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mai
6977 en somme, et une âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéte
6978 somme, et une âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter :
6979 âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter : il faudrait di
6980 e comme « adversaire » de la chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter : il faudrait dire l’ange
6981 Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter : il faudrait dire l’ange ». Elle est donc l’Ange, mais en mê
6982 s’épuise à force de le répéter : il faudrait dire l’ ange ». Elle est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange,
6983 épéter : il faudrait dire l’ange ». Elle est donc l’ Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ange » c
6984 ’ange ». Elle est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est j
6985 le est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un mo
6986 est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de l’ ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi d
6987 ’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, «  l’ essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi distinct, i
6988 ais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi distinct, indépenda
6989 en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi distinct, indépendant,
6990 mé dans sa réalité, mais une projection déguisée, le Double féminin du moi d’André : « Voilée de noir, au crépuscule, je t
6991 une projection déguisée, le Double féminin du moi d’ André : « Voilée de noir, au crépuscule, je t’ai vue accoudée au cheve
6992 isée, le Double féminin du moi d’André : « Voilée de noir, au crépuscule, je t’ai vue accoudée au chevet de mon lit, telle
6993 ir, au crépuscule, je t’ai vue accoudée au chevet de mon lit, telle qu’une ombre silencieuse… J’eus peur, et la vision s’é
6994 t, telle qu’une ombre silencieuse… J’eus peur, et la vision s’évanouit. » Ailleurs — et plus d’une fois — elle se confond
6995 ur, et la vision s’évanouit. » Ailleurs — et plus d’ une fois — elle se confond avec l’image de la mère : « Le soir je retr
6996 leurs — et plus d’une fois — elle se confond avec l’ image de la mère : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’o
6997 et plus d’une fois — elle se confond avec l’image de la mère : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de
6998 plus d’une fois — elle se confond avec l’image de la mère : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de ta
6999 ois — elle se confond avec l’image de la mère : «  Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de ta tête penchée
7000 : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ ombre de ta tête penchée… ta voix quand tu parlais me faisait souvenir
7001 oir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de ta tête penchée… ta voix quand tu parlais me faisait souvenir. Et bie
7002 se confondait, indécise. » Parce qu’il a « peur » de cette reconnaissance et du double interdit qui s’y attache, il ne peu
7003 che, il ne peut vivre avec celle qu’il aime. Tous les prétextes lui seront bons pour éviter le mariage, la vie commune ; et
7004 e. Tous les prétextes lui seront bons pour éviter le mariage, la vie commune ; et faute d’obstacles extérieurs empêchant q
7005 prétextes lui seront bons pour éviter le mariage, la vie commune ; et faute d’obstacles extérieurs empêchant que l’amour «
7006 pour éviter le mariage, la vie commune ; et faute d’ obstacles extérieurs empêchant que l’amour « tourne à réalité » (comme
7007 e ; et faute d’obstacles extérieurs empêchant que l’ amour « tourne à réalité » (comme s’exprimaient les troubadours) il sa
7008 l’amour « tourne à réalité » (comme s’exprimaient les troubadours) il saura bien en susciter de plus secrets. Dans l’œuvre
7009 ) il saura bien en susciter de plus secrets. Dans l’ œuvre écrite, la vie rêvée, il mariera Emmanuèle à T. Et dans la vie r
7010 en susciter de plus secrets. Dans l’œuvre écrite, la vie rêvée, il mariera Emmanuèle à T. Et dans la vie réelle, tout va s
7011 , la vie rêvée, il mariera Emmanuèle à T. Et dans la vie réelle, tout va se passer comme le mythe veut que les choses se p
7012 T. Et dans la vie réelle, tout va se passer comme le mythe veut que les choses se passent : le mariage auquel rien ne s’op
7013 réelle, tout va se passer comme le mythe veut que les choses se passent : le mariage auquel rien ne s’oppose64 est d’abord
7014 r comme le mythe veut que les choses se passent : le mariage auquel rien ne s’oppose64 est d’abord retardé par des scrupul
7015 scrupules étranges (qu’on nommera puritains pour la simple raison que les fiancés sont protestants) ; puis, quand il sera
7016 qu’on nommera puritains pour la simple raison que les fiancés sont protestants) ; puis, quand il sera conclu — trop tard, n
7017 tard, naturellement — il ne sera jamais consommé. Les voyages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’u
7018 l ne sera jamais consommé. Les voyages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l
7019 ommé. Les voyages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot
7020 é. Les voyages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot po
7021 ages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout
7022 ri et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer !
7023 fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer ! — les donné
7024 té de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer ! — les données naturelle
7025 e l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer ! —  les données naturelles et les comportements les plus fibres en apparence,
7026 ouvait tout dénouer ! — les données naturelles et les comportements les plus fibres en apparence, tout concourt à sauver la
7027 r ! — les données naturelles et les comportements les plus fibres en apparence, tout concourt à sauver la loi non de la mor
7028 plus fibres en apparence, tout concourt à sauver la loi non de la morale mais du mythe : car il est inconcevable à jamais
7029 s en apparence, tout concourt à sauver la loi non de la morale mais du mythe : car il est inconcevable à jamais que Trista
7030 n apparence, tout concourt à sauver la loi non de la morale mais du mythe : car il est inconcevable à jamais que Tristan e
7031 à jamais que Tristan et Iseut se marient et s’ils le font pourtant, ce ne sera qu’apparence. La vérité particulière de leu
7032 s’ils le font pourtant, ce ne sera qu’apparence. La vérité particulière de leur amour interdit cette réalité. Ils mourron
7033 , ce ne sera qu’apparence. La vérité particulière de leur amour interdit cette réalité. Ils mourront donc comme ils auront
7034 ourront donc comme ils auront vécu : séparés l’un de l’autre et s’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de la vie
7035 séparés l’un de l’autre et s’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de la vie contingente et du mythe : mystérieus
7036 t s’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de la vie contingente et du mythe : mystérieuse en ce sens qu’il demeure
7037 ’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de la vie contingente et du mythe : mystérieuse en ce sens qu’il demeure im
7038 : mystérieuse en ce sens qu’il demeure impossible de décider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait
7039 sens qu’il demeure impossible de décider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait disposée par accide
7040 mpossible de décider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait disposée par accident dans le sens du m
7041 écider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait disposée par accident dans le sens du mythe. Comme Ki
7042 si la vie se trouvait disposée par accident dans le sens du mythe. Comme Kierkegaard, Gide s’est plaint très souvent d’un
7043 Comme Kierkegaard, Gide s’est plaint très souvent d’ une « écharde dans la chair » qui, pensait-il, le rendait inapte au ma
7044 de s’est plaint très souvent d’une « écharde dans la chair » qui, pensait-il, le rendait inapte au mariage. Cause ou effet
7045 d’une « écharde dans la chair » qui, pensait-il, le rendait inapte au mariage. Cause ou effet de l’emprise du mythe ? La
7046 -il, le rendait inapte au mariage. Cause ou effet de l’emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peu
7047 , le rendait inapte au mariage. Cause ou effet de l’ emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peut s
7048 u mariage. Cause ou effet de l’emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peut se retenir de penser q
7049 ’emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peut se retenir de penser qu’un conseil judicieux, quelqu
7050 n’a peut-être pas de sens. On ne peut se retenir de penser qu’un conseil judicieux, quelques mots dits à temps à ce jeune
7051 homme élevé dans une folle ignorance des réalités de la chair, eussent au moins prévenu le drame du mariage blanc. Mais ju
7052 me élevé dans une folle ignorance des réalités de la chair, eussent au moins prévenu le drame du mariage blanc. Mais juste
7053 es réalités de la chair, eussent au moins prévenu le drame du mariage blanc. Mais justement le mythe existe, le mythe est
7054 prévenu le drame du mariage blanc. Mais justement le mythe existe, le mythe est là, dans cette complicité des circonstance
7055 du mariage blanc. Mais justement le mythe existe, le mythe est là, dans cette complicité des circonstances, dans ce complo
7056 lable à un destin, et qui écarte par enchantement les conseils et les accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime c
7057 n, et qui écarte par enchantement les conseils et les accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime consentante… L
7058 les conseils et les accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime consentante… Le nomadisme, ou Don Juan « Bon
7059 eils et les accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime consentante… Le nomadisme, ou Don Juan « Bondir à l’
7060 ent ouvert les yeux de sa victime consentante… Le nomadisme, ou Don Juan « Bondir à l’autre extrémité de soi-même »
7061 isme, ou Don Juan « Bondir à l’autre extrémité de soi-même » étant l’un des mouvements les plus typiques de Gide66, con
7062 extrémité de soi-même » étant l’un des mouvements les plus typiques de Gide66, considérons en lui sans transition, Don Juan
7063 ême » étant l’un des mouvements les plus typiques de Gide66, considérons en lui sans transition, Don Juan. C’est pendant s
7064 ns transition, Don Juan. C’est pendant son voyage de noces, pendant qu’il vit l’échec atroce de son mariage, que Gide écri
7065 st pendant son voyage de noces, pendant qu’il vit l’ échec atroce de son mariage, que Gide écrit Les Nourritures terrestres
7066 voyage de noces, pendant qu’il vit l’échec atroce de son mariage, que Gide écrit Les Nourritures terrestres, bréviaire du
7067 vit l’échec atroce de son mariage, que Gide écrit Les Nourritures terrestres, bréviaire du nomadisme dionysiaque. Don Juan
7068 me dionysiaque. Don Juan surgit comme pour venger la douleur inhumaine de Tristan. Il se déguise un peu, pour mieux se fai
7069 uan surgit comme pour venger la douleur inhumaine de Tristan. Il se déguise un peu, pour mieux se faire admettre. Il préte
7070 nd tout d’abord que sa doctrine est justifiée par la religion de Gide : « L’Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta
7071 ord que sa doctrine est justifiée par la religion de Gide : « L’Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta doctrine No
7072 octrine est justifiée par la religion de Gide : «  L’ Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta doctrine Nomadisme, du
7073 mos, pâturage67. » Ensuite, il substitue au terme de nomadisme, qui évoquerait l’infidélité — et ce scrupule est tristanie
7074 l substitue au terme de nomadisme, qui évoquerait l’ infidélité — et ce scrupule est tristanien — la « disponibilité », qui
7075 it l’infidélité — et ce scrupule est tristanien — la « disponibilité », qui a je ne sais quel relent de charité générale,
7076 a « disponibilité », qui a je ne sais quel relent de charité générale, d’ouverture généreuse, voire d’amour du prochain. E
7077 qui a je ne sais quel relent de charité générale, d’ ouverture généreuse, voire d’amour du prochain. En fait, il s’agit bie
7078 de charité générale, d’ouverture généreuse, voire d’ amour du prochain. En fait, il s’agit bien du refus de la durée et du
7079 our du prochain. En fait, il s’agit bien du refus de la durée et du refus d’assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan.
7080 du prochain. En fait, il s’agit bien du refus de la durée et du refus d’assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan. « 
7081 , il s’agit bien du refus de la durée et du refus d’ assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan. « Gide ne tient pas en
7082 e et du refus d’assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan. « Gide ne tient pas en place — note Jean Paulhan. Il préfèr
7083 ient pas en place — note Jean Paulhan. Il préfère la chasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et d’un certain type
7084 place — note Jean Paulhan. Il préfère la chasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et d’un certain type de sensuels.
7085 an. Il préfère la chasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et d’un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalq
7086 Il préfère la chasse à la prise ». Impatience de l’ Aventurier et d’un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalque
7087 hasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et d’ un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalque veut oublier le
7088 . Impatience de l’Aventurier et d’un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalque veut oublier le passé comme il veu
7089 l’Aventurier et d’un certain type de sensuels. «  Le voluptueux Ménalque veut oublier le passé comme il veut ignorer l’ave
7090 e sensuels. « Le voluptueux Ménalque veut oublier le passé comme il veut ignorer l’avenir, il veut « le parfait oubli d’hi
7091 alque veut oublier le passé comme il veut ignorer l’ avenir, il veut « le parfait oubli d’hier » et « n’importe quel avenir
7092 e passé comme il veut ignorer l’avenir, il veut «  le parfait oubli d’hier » et « n’importe quel avenir », pour jouir total
7093 veut ignorer l’avenir, il veut « le parfait oubli d’ hier » et « n’importe quel avenir », pour jouir totalement de l’instan
7094 « n’importe quel avenir », pour jouir totalement de l’instant présent et lui appartenir sans restriction, dans une « stup
7095 n’importe quel avenir », pour jouir totalement de l’ instant présent et lui appartenir sans restriction, dans une « stupéfa
7096 Ces fantaisies ou ces phantasmes voluptueux sont le fait d’un tempérament plus excitable que bien maîtrisé : « Pour moi…
7097 taisies ou ces phantasmes voluptueux sont le fait d’ un tempérament plus excitable que bien maîtrisé : « Pour moi… que souv
7098 risé : « Pour moi… que souvent, pareil à Whitman, le plus furtif contact satisfait » peut-on lire dans Si le grain ne meur
7099 s furtif contact satisfait » peut-on lire dans Si le grain ne meurt. Satisfactions rapides et sans lendemain, presto et fu
7100 es et sans lendemain, presto et fuite perpétuelle de Don Juan ! Ici l’artiste et l’homme se confondent, dans la même impat
7101 in, presto et fuite perpétuelle de Don Juan ! Ici l’ artiste et l’homme se confondent, dans la même impatience des « redite
7102 fuite perpétuelle de Don Juan ! Ici l’artiste et l’ homme se confondent, dans la même impatience des « redites », car c’es
7103 an ! Ici l’artiste et l’homme se confondent, dans la même impatience des « redites », car c’est ainsi que Gide qualifie to
7104 liquerait quelque durée. (Il n’a d’ailleurs cessé de le redire, — mais en des endroits différents.) Et voici le trait fina
7105 uerait quelque durée. (Il n’a d’ailleurs cessé de le redire, — mais en des endroits différents.) Et voici le trait final,
7106 ire, — mais en des endroits différents.) Et voici le trait final, décisif : le désir pur doit être sans amour. (Donc l’amo
7107 s différents.) Et voici le trait final, décisif : le désir pur doit être sans amour. (Donc l’amour pur doit être sans dési
7108 écisif : le désir pur doit être sans amour. (Donc l’ amour pur doit être sans désir). Dans Si le grain ne meurt, à la page
7109 (Donc l’amour pur doit être sans désir). Dans Si le grain ne meurt, à la page où il décrit sa première expérience avec un
7110 it être sans désir). Dans Si le grain ne meurt, à la page où il décrit sa première expérience avec un jeune garçon, il pro
7111 expérience avec un jeune garçon, il proclame sur le mode majeur cela même dont il gémira en tant d’autres pages de son œu
7112 r cela même dont il gémira en tant d’autres pages de son œuvre : « Ma joie fut immense et telle que je ne la pusse imagine
7113 œuvre : « Ma joie fut immense et telle que je ne la pusse imaginer plus pleine si de l’amour s’y fût mêlé. Comment eût-il
7114 telle que je ne la pusse imaginer plus pleine si de l’amour s’y fût mêlé. Comment eût-il été question d’amour ? Comment e
7115 lle que je ne la pusse imaginer plus pleine si de l’ amour s’y fût mêlé. Comment eût-il été question d’amour ? Comment euss
7116 l’amour s’y fût mêlé. Comment eût-il été question d’ amour ? Comment eussè-je laissé le désir disposer de mon cœur ? Mon pl
7117 il été question d’amour ? Comment eussè-je laissé le désir disposer de mon cœur ? Mon plaisir était sans arrière-pensée et
7118 amour ? Comment eussè-je laissé le désir disposer de mon cœur ? Mon plaisir était sans arrière-pensée et ne devait être su
7119 était sans arrière-pensée et ne devait être suivi d’ aucun remords.69 » C’est de cette « joie immense » que Gide voulait pa
7120 t ne devait être suivi d’aucun remords.69 » C’est de cette « joie immense » que Gide voulait parler, lorsqu’il me dit, dan
7121 » que Gide voulait parler, lorsqu’il me dit, dans l’ entretien que j’ai rapporté, qu’il avait commis, ce jour-là, « une ter
7122 l avait commis, ce jour-là, « une terrible erreur d’ aiguillage. » Le désir et l’amour dissociés Désirer ceux que l’o
7123 jour-là, « une terrible erreur d’aiguillage. » Le désir et l’amour dissociés Désirer ceux que l’on n’aime pas, aimer
7124 ne terrible erreur d’aiguillage. » Le désir et l’ amour dissociés Désirer ceux que l’on n’aime pas, aimer celle qu’on
7125 Le désir et l’amour dissociés Désirer ceux que l’ on n’aime pas, aimer celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’
7126 e pas, aimer celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la
7127 as, aimer celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la pe
7128 er celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’ André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la personne,
7129 e pas : ce drame de la vie d’André Gide est celui d’ une dissociation presque totale de la personne, et qui l’a livré sans
7130 Gide est celui d’une dissociation presque totale de la personne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux myth
7131 de est celui d’une dissociation presque totale de la personne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes,
7132 issociation presque totale de la personne, et qui l’ a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes, — quand un seul suf
7133 e de la personne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes, — quand un seul suffit bien au malheur d’un
7134 onne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes, — quand un seul suffit bien au malheur d’un seul homme o
7135 ux mythes, — quand un seul suffit bien au malheur d’ un seul homme ou à la passion d’un personnage romanesque. Dans quelle
7136 seul suffit bien au malheur d’un seul homme ou à la passion d’un personnage romanesque. Dans quelle mesure peut-on tenir
7137 t bien au malheur d’un seul homme ou à la passion d’ un personnage romanesque. Dans quelle mesure peut-on tenir Gide pour r
7138 quelle mesure peut-on tenir Gide pour responsable de cette « inhabileté foncière à mêler l’esprit et les sens70 » dont il
7139 esponsable de cette « inhabileté foncière à mêler l’ esprit et les sens70 » dont il fut dès le début très conscient ? Il en
7140 e cette « inhabileté foncière à mêler l’esprit et les sens70 » dont il fut dès le début très conscient ? Il en a tiré le me
7141 à mêler l’esprit et les sens70 » dont il fut dès le début très conscient ? Il en a tiré le meilleur de sa création littér
7142 il fut dès le début très conscient ? Il en a tiré le meilleur de sa création littéraire, il l’a subie comme une « écharde
7143 e début très conscient ? Il en a tiré le meilleur de sa création littéraire, il l’a subie comme une « écharde dans la chai
7144 a tiré le meilleur de sa création littéraire, il l’ a subie comme une « écharde dans la chair », elle a ruiné sa vie intim
7145 littéraire, il l’a subie comme une « écharde dans la chair », elle a ruiné sa vie intime et son mariage et peut-être la vi
7146 a ruiné sa vie intime et son mariage et peut-être la vie de sa femme. Il en parle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt c
7147 sa vie intime et son mariage et peut-être la vie de sa femme. Il en parle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt comme de
7148 être la vie de sa femme. Il en parle tantôt comme d’ un destin cruel, tantôt comme de son choix « quasi mystique » et final
7149 arle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt comme de son choix « quasi mystique » et finalement comme d’une « erreur » mor
7150 son choix « quasi mystique » et finalement comme d’ une « erreur » morale. Dans cette perplexité fondamentale, dans ce reg
7151 lexité fondamentale, dans ce regard critique qu’à de certains moments il porte sur ses deux lui-même dissociés — et qui n’
7152 ociés — et qui n’entrent vraiment en conflit qu’à la faveur de cette mise en question comme par un Tiers, oui : dans ce Ti
7153 qui n’entrent vraiment en conflit qu’à la faveur de cette mise en question comme par un Tiers, oui : dans ce Tiers exclu
7154 ion comme par un Tiers, oui : dans ce Tiers exclu de ses amours réside sans doute la vraie personne d’André Gide71. Dès le
7155 ns ce Tiers exclu de ses amours réside sans doute la vraie personne d’André Gide71. Dès les Cahiers d’André Walter, il se
7156 de ses amours réside sans doute la vraie personne d’ André Gide71. Dès les Cahiers d’André Walter, il se sent et se connaît
7157 sans doute la vraie personne d’André Gide71. Dès les Cahiers d’André Walter, il se sent et se connaît double : « Puis je l
7158 la vraie personne d’André Gide71. Dès les Cahiers d’ André Walter, il se sent et se connaît double : « Puis je les ai tant
7159 lter, il se sent et se connaît double : « Puis je les ai tant séparés que maintenant je n’en suis plus le maître ; ils vont
7160 ai tant séparés que maintenant je n’en suis plus le maître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve d
7161 ant je n’en suis plus le maître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve de caresses toujours plus cha
7162 is plus le maître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve de caresses toujours plus chastes ; lui s’a
7163 aître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l’ âme. Elle rêve de caresses toujours plus chastes ; lui s’abandonne à l
7164 chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve de caresses toujours plus chastes ; lui s’abandonne à la dérive. La sage
7165 aresses toujours plus chastes ; lui s’abandonne à la dérive. La sagesse, sans doute, voudrait qu’on les mène ensemble, qu’
7166 jours plus chastes ; lui s’abandonne à la dérive. La sagesse, sans doute, voudrait qu’on les mène ensemble, qu’on fasse co
7167 la dérive. La sagesse, sans doute, voudrait qu’on les mène ensemble, qu’on fasse converger leurs poursuites… ». Est-ce bien
7168 rs poursuites… ». Est-ce bien lui, cependant, qui les a séparés, jusqu’à n’en être plus le maître — l’un devenant la proie
7169 endant, qui les a séparés, jusqu’à n’en être plus le maître — l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre de « Don Ju
7170 jusqu’à n’en être plus le maître — l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre de « Don Juan » ? A-t-il été victime
7171 n’en être plus le maître — l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre de « Don Juan » ? A-t-il été victime des dieux
7172  l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre de « Don Juan » ? A-t-il été victime des dieux, j’entends des mythes ? O
7173 été victime des dieux, j’entends des mythes ? Ou d’ une originelle erreur sur la personne ? Ou simplement, de son éducatio
7174 tends des mythes ? Ou d’une originelle erreur sur la personne ? Ou simplement, de son éducation et de la morale puritaine 
7175 riginelle erreur sur la personne ? Ou simplement, de son éducation et de la morale puritaine ? La troisième hypothèse est
7176 la personne ? Ou simplement, de son éducation et de la morale puritaine ? La troisième hypothèse est la plus vraisemblabl
7177 personne ? Ou simplement, de son éducation et de la morale puritaine ? La troisième hypothèse est la plus vraisemblable à
7178 la morale puritaine ? La troisième hypothèse est la plus vraisemblable à première vue. « Mon éducation puritaine avait fa
7179 uritaine avait fait un monstre des revendications de la chair »72. Non seulement c’était mal, mais c’était le Péché. Et da
7180 taine avait fait un monstre des revendications de la chair »72. Non seulement c’était mal, mais c’était le Péché. Et dans
7181 hair »72. Non seulement c’était mal, mais c’était le Péché. Et dans le Péché en général, il existe un péché pire que tout
7182 ement c’était mal, mais c’était le Péché. Et dans le Péché en général, il existe un péché pire que tout autre, — et que nu
7183 ché pire que tout autre, — et que nul ne se vante d’ avoir commis par forfanterie d’immoraliste. Or le jeune Gide, en press
7184 ue nul ne se vante d’avoir commis par forfanterie d’ immoraliste. Or le jeune Gide, en pressent l’épouvante, s’il vient à d
7185 d’avoir commis par forfanterie d’immoraliste. Or le jeune Gide, en pressent l’épouvante, s’il vient à désirer une femme q
7186 erie d’immoraliste. Or le jeune Gide, en pressent l’ épouvante, s’il vient à désirer une femme qu’il aime. Tout à la fin de
7187 s’il vient à désirer une femme qu’il aime. Tout à la fin de sa vie, parlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le
7188 ent à désirer une femme qu’il aime. Tout à la fin de sa vie, parlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le rêve s
7189 emme qu’il aime. Tout à la fin de sa vie, parlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le rêve seulement, la figure
7190 rlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le rêve seulement, la figure de ma femme se substitue parfois, subtileme
7191 Gide remarque : « … mais dans le rêve seulement, la figure de ma femme se substitue parfois, subtilement et comme mystiqu
7192 rque : « … mais dans le rêve seulement, la figure de ma femme se substitue parfois, subtilement et comme mystiquement, à c
7193 rfois, subtilement et comme mystiquement, à celle de ma mère, sans que j’en sois très étonné. Les contours des visages ne
7194 celle de ma mère, sans que j’en sois très étonné. Les contours des visages ne sont pas assez nets pour me retenir de passer
7195 es visages ne sont pas assez nets pour me retenir de passer de l’une à l’autre… bien plus : le rôle que l’une ou l’autre j
7196 ne sont pas assez nets pour me retenir de passer de l’une à l’autre… bien plus : le rôle que l’une ou l’autre joue dans l
7197 retenir de passer de l’une à l’autre… bien plus : le rôle que l’une ou l’autre joue dans l’action du rêve reste à peu près
7198 ien plus : le rôle que l’une ou l’autre joue dans l’ action du rêve reste à peu près le même, c’est-à-dire un rôle d’inhibi
7199 autre joue dans l’action du rêve reste à peu près le même, c’est-à-dire un rôle d’inhibition, ce qui explique ou motive la
7200 ve reste à peu près le même, c’est-à-dire un rôle d’ inhibition, ce qui explique ou motive la substitution.73 » Élevé par
7201 e un rôle d’inhibition, ce qui explique ou motive la substitution.73 » Élevé par des femmes qui furent toutes, nous dit-i
7202 par des femmes qui furent toutes, nous dit-il, «  d’ admirables figures chrétiennes » — sa mère, sa gouvernante et deux tan
7203 gouvernante et deux tantes maternelles — « à qui le prêt du moindre trouble de la chair eût fait injure, me semblait-il »
7204 maternelles — « à qui le prêt du moindre trouble de la chair eût fait injure, me semblait-il » — puis confondant avec l’i
7205 ternelles — « à qui le prêt du moindre trouble de la chair eût fait injure, me semblait-il » — puis confondant avec l’imag
7206 t injure, me semblait-il » — puis confondant avec l’ image de sa mère celle de sa proche cousine Madeleine, qu’il épousera
7207 , me semblait-il » — puis confondant avec l’image de sa mère celle de sa proche cousine Madeleine, qu’il épousera malgré t
7208 » — puis confondant avec l’image de sa mère celle de sa proche cousine Madeleine, qu’il épousera malgré tout — comment Gid
7209 ra malgré tout — comment Gide eût-il pu surmonter l’ interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les don
7210 comment Gide eût-il pu surmonter l’interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce
7211 mment Gide eût-il pu surmonter l’interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce dr
7212 t-il pu surmonter l’interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchan
7213 nterdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la f
7214 de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la fuite, il reco
7215 a femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la fuite, il recourt au moyen d’Ul
7216 nnées mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la fuite, il recourt au moyen d’Ulysse : — « Je n’y suis pas. Je ne suis
7217 hant son salut dans la fuite, il recourt au moyen d’ Ulysse : — « Je n’y suis pas. Je ne suis personne ! » Devant l’imminen
7218 « Je n’y suis pas. Je ne suis personne ! » Devant l’ imminence du péril tapi tout près du seuil de sa conscience, il se sci
7219 vant l’imminence du péril tapi tout près du seuil de sa conscience, il se scinde en deux êtres distincts : le Monstre ne l
7220 onscience, il se scinde en deux êtres distincts : le Monstre ne le trouvera plus ! Il ne saura plus où le prendre ! Je sui
7221 se scinde en deux êtres distincts : le Monstre ne le trouvera plus ! Il ne saura plus où le prendre ! Je suis Tristan, voy
7222 Monstre ne le trouvera plus ! Il ne saura plus où le prendre ! Je suis Tristan, voyez mon âme, c’est un ange. Je suis Don
7223 ocente… Ce qui se traduit en termes de morale par les deux « raisonnements » suivants, presque inconscients, cela va sans d
7224 surpris lorsqu’il en trouvera beaucoup plus tard la clef74. 1° Aimer l’image de sa mère reste permis, tant que le « désir
7225 n trouvera beaucoup plus tard la clef74. 1° Aimer l’ image de sa mère reste permis, tant que le « désir charnel » est inhib
7226 ra beaucoup plus tard la clef74. 1° Aimer l’image de sa mère reste permis, tant que le « désir charnel » est inhibé. 2° En
7227 ° Aimer l’image de sa mère reste permis, tant que le « désir charnel » est inhibé. 2° En revanche, désirer les corps bruni
7228 sir charnel » est inhibé. 2° En revanche, désirer les corps brunis de jeunes « vauriens » qu’on ne reverra jamais n’est cer
7229 inhibé. 2° En revanche, désirer les corps brunis de jeunes « vauriens » qu’on ne reverra jamais n’est certes pas bien vu
7230 dans « nos milieux », mais du moins ne viole pas le suprême interdit. Cette grande audace de notre immoraliste est le typ
7231 iole pas le suprême interdit. Cette grande audace de notre immoraliste est le type même de la demi-mesure, du compromis d’
7232 dit. Cette grande audace de notre immoraliste est le type même de la demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le
7233 ande audace de notre immoraliste est le type même de la demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le désir naturel
7234 e audace de notre immoraliste est le type même de la demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le désir naturel et
7235 demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le désir naturel et une morale absolument intransigeante, bien antérieur
7236 ritanisme victorien ; au surplus, sanctionnée par la Mère. Donc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour 
7237 ctionnée par la Mère. Donc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité
7238 la Mère. Donc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il
7239 nc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il me paraiss
7240 Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’ amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il me paraissait
7241 issocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il me paraissait que ce divorce était souha
7242 paraissait que ce divorce était souhaitable, que le plaisir était ainsi plus pur, l’amour plus parfait, si le cœur et la
7243 souhaitable, que le plaisir était ainsi plus pur, l’ amour plus parfait, si le cœur et la chair ne s’entr’engageaient point
7244 ir était ainsi plus pur, l’amour plus parfait, si le cœur et la chair ne s’entr’engageaient point75. » C’est le moyen qu’i
7245 nsi plus pur, l’amour plus parfait, si le cœur et la chair ne s’entr’engageaient point75. » C’est le moyen qu’il a trouvé
7246 t la chair ne s’entr’engageaient point75. » C’est le moyen qu’il a trouvé de ménager à la fois l’amour et le plaisir sans
7247 ageaient point75. » C’est le moyen qu’il a trouvé de ménager à la fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inc
7248 ’est le moyen qu’il a trouvé de ménager à la fois l’ amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommod
7249 en qu’il a trouvé de ménager à la fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommodant, en que
7250 nager à la fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommodant, en quelque sorte, aux structu
7251 a fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommodant, en quelque sorte, aux structures impos
7252 ois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’ inceste et en s’accommodant, en quelque sorte, aux structures imposées
7253 sorte, aux structures imposées à sa jeunesse par le puritanisme maternel. Un complexe d’Œdipe mieux noué, plus « normal »
7254 jeunesse par le puritanisme maternel. Un complexe d’ Œdipe mieux noué, plus « normal », dirais-je, eût peut-être donné à Gi
7255 « normal », dirais-je, eût peut-être donné à Gide l’ agressivité nécessaire pour briser ces structures puritaines, comme l’
7256 aire pour briser ces structures puritaines, comme l’ ont fait après tout d’innombrables jeunes gens élevés dans la même tra
7257 tructures puritaines, comme l’ont fait après tout d’ innombrables jeunes gens élevés dans la même tradition : mais quand so
7258 après tout d’innombrables jeunes gens élevés dans la même tradition : mais quand son père mourut — homme libéral et bon, e
7259 ut — homme libéral et bon, et par bien des traits de caractère moins « viril », dirait-on, que la mère, du moins telle que
7260 aits de caractère moins « viril », dirait-on, que la mère, du moins telle que Gide l’a décrite — le petit André allait avo
7261 , dirait-on, que la mère, du moins telle que Gide l’ a décrite — le petit André allait avoir 11 ans. Sa mère le prit sur se
7262 ue la mère, du moins telle que Gide l’a décrite — le petit André allait avoir 11 ans. Sa mère le prit sur ses genoux pour
7263 ite — le petit André allait avoir 11 ans. Sa mère le prit sur ses genoux pour consoler l’enfant qui sanglotait : « et je m
7264 ans. Sa mère le prit sur ses genoux pour consoler l’ enfant qui sanglotait : « et je me sentis soudain tout enveloppé par c
7265 et amour, qui désormais se refermait sur moi.76 » Les derniers mots ne sont pas seulement touchants… Dès cet instant, les j
7266 ne sont pas seulement touchants… Dès cet instant, les jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèc
7267 uchants… Dès cet instant, les jeux sont faits. L’ alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’al
7268 instant, les jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses m
7269 les jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissoc
7270 jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de l’ âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissociés
7271 ’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissociés — j’allais dire qu’au
7272 a fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’ alternance de ses moi dissociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gi
7273 âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gide l’a payée
7274 issociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gide l’ a payée de sa personne. L’expression, pour être toute faite, est pourt
7275  j’allais dire qu’au sens littéral Gide l’a payée de sa personne. L’expression, pour être toute faite, est pourtant fausse
7276 u’au sens littéral Gide l’a payée de sa personne. L’ expression, pour être toute faite, est pourtant fausse. C’est l’âme de
7277 pour être toute faite, est pourtant fausse. C’est l’ âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre
7278 tre toute faite, est pourtant fausse. C’est l’âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évid
7279 t pourtant fausse. C’est l’âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d
7280 fausse. C’est l’âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d’âme. Je
7281 itale. Il faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d’ âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans s
7282 faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d’âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans sa maturité
7283 mment, sur ce mot d’âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans sa maturité. Selon la conception
7284 d’âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans sa maturité. Selon la conception traditionnelle de
7285 sche, et de Gide lui-même dans sa maturité. Selon la conception traditionnelle des gnostiques et même de saint Paul, l’hom
7286 conception traditionnelle des gnostiques et même de saint Paul, l’homme consiste en un corps physique, un corps psychique
7287 ditionnelle des gnostiques et même de saint Paul, l’ homme consiste en un corps physique, un corps psychique, un corps ment
7288 un corps psychique, un corps mental ou spirituel. Le psychique est, pour Nietzsche, « l’âme mortelle… l’âme coordonnatrice
7289 ou spirituel. Le psychique est, pour Nietzsche, «  l’ âme mortelle… l’âme coordonnatrice des instincts et passions ». Pour G
7290 psychique est, pour Nietzsche, « l’âme mortelle… l’ âme coordonnatrice des instincts et passions ». Pour Gide, « un faisce
7291 instincts et passions ». Pour Gide, « un faisceau d’ émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-êt
7292 passions ». Pour Gide, « un faisceau d’émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-être que physi
7293 our Gide, « un faisceau d’émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-être que physiologique ». C’
7294 ’émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-être que physiologique ». C’est le siège de l’amour s
7295 e lien n’est peut-être que physiologique ». C’est le siège de l’amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don
7296 est peut-être que physiologique ». C’est le siège de l’amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le gli
7297 peut-être que physiologique ». C’est le siège de l’ amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le glisse
7298 siège de l’amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le glissement de l’un à l’autre reste toujours pos
7299 mour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le glissement de l’un à l’autre reste toujours possible77 »).
7300 ses formes diverses : amour de désir ou de don («  Le glissement de l’un à l’autre reste toujours possible77 »). Gide ne di
7301 erses : amour de désir ou de don (« Le glissement de l’un à l’autre reste toujours possible77 »). Gide ne distingue pas da
7302 us, Animum, Anima… ces discriminations me donnent le vertige. » On le voit de reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, par
7303 … ces discriminations me donnent le vertige. » On le voit de reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant de sa femme 
7304 scriminations me donnent le vertige. » On le voit de reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant de sa femme : « C’ét
7305 reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant de sa femme : « C’était son âme que j’aimais ; et cette âme, je n’y croy
7306 cette âme, je n’y croyais pas. Je ne crois pas à l’ âme séparée du corps78. » (Comprenons qu’il ne croyait plus à l’esprit
7307 du corps78. » (Comprenons qu’il ne croyait plus à l’ esprit distinct, personnel, qui sera sauvé ou détruit après la mort de
7308 tinct, personnel, qui sera sauvé ou détruit après la mort des corps physique et animique, et que le langage moderne, même
7309 ès la mort des corps physique et animique, et que le langage moderne, même religieux, ne cesse de confondre avec l’âme.)
7310 que le langage moderne, même religieux, ne cesse de confondre avec l’âme.) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments o
7311 derne, même religieux, ne cesse de confondre avec l’ âme.) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments où Gide existe, « i
7312 fondre avec l’âme.) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments où Gide existe, « irremplaçable », où il rejoint sa vraie
7313 en lui, qui est son vrai moi final, assume enfin l’ insoluble conflit de ses deux âmes. Songeant à ces « extrêmes » si lon
7314 vrai moi final, assume enfin l’insoluble conflit de ses deux âmes. Songeant à ces « extrêmes » si longtemps ménagés, cult
7315 mes » si longtemps ménagés, cultivés, isolés l’un de l’autre — et que symbolisent nos deux mythes —, j’oserai dire à mon t
7316 ymbolisent nos deux mythes —, j’oserai dire à mon tour , inversant son aveu et le rapportant à lui-même : — c’était en ses de
7317 , j’oserai dire à mon tour, inversant son aveu et le rapportant à lui-même : — c’était en ses deux âmes qu’il avait cru, e
7318 es deux âmes qu’il avait cru, et ses deux âmes ne l’ aimaient plus. Je parle ici du Gide achevé, équilibré dans son dialogu
7319 age. Celui que nous avons pu connaître n’était ni le mari transi d’Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs sol
7320 nous avons pu connaître n’était ni le mari transi d’ Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs solaires, ni André
7321 nnaître n’était ni le mari transi d’Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs solaires, ni André Walter, ni Ména
7322 e mari transi d’Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs solaires, ni André Walter, ni Ménalque. Il eût semblé
7323 Walter, ni Ménalque. Il eût semblé bien incongru d’ évoquer devant lui, en sa présence « d’inflexible Mongol à tête de sca
7324 n incongru d’évoquer devant lui, en sa présence «  d’ inflexible Mongol à tête de scarabée79 » les figures alternées de Tris
7325 lui, en sa présence « d’inflexible Mongol à tête de scarabée79 » les figures alternées de Tristan et Don Juan. Ces deux «
7326 ence « d’inflexible Mongol à tête de scarabée79 » les figures alternées de Tristan et Don Juan. Ces deux « extrêmes » dont
7327 ngol à tête de scarabée79 » les figures alternées de Tristan et Don Juan. Ces deux « extrêmes » dont il s’était loué d’avo
7328 Juan. Ces deux « extrêmes » dont il s’était loué d’ avoir su protéger la « cohabitation » semblaient s’être absentés de lu
7329 trêmes » dont il s’était loué d’avoir su protéger la « cohabitation » semblaient s’être absentés de lui-même, entraînant a
7330 er la « cohabitation » semblaient s’être absentés de lui-même, entraînant avec eux son âme divisée. Comme évacués de sa pe
7331 ntraînant avec eux son âme divisée. Comme évacués de sa personne, ils étaient devenus personnages de ses œuvres. Encore qu
7332 s de sa personne, ils étaient devenus personnages de ses œuvres. Encore qu’en aucune d’elles — sauf le Journal — ils aient
7333 us personnages de ses œuvres. Encore qu’en aucune d’ elles — sauf le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’où l’absenc
7334 de ses œuvres. Encore qu’en aucune d’elles — sauf le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’où l’absence de tension pr
7335  sauf le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’ où l’absence de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les per
7336 le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’où l’ absence de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les perfecti
7337 l — ils aient jamais « cohabité », d’où l’absence de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les perfections formel
7338 de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les perfections formelles et l’harmonie que l’on sait, aux dépens du pouv
7339 s nul doute favorisé les perfections formelles et l’ harmonie que l’on sait, aux dépens du pouvoir tragique. D’avoir été sé
7340 orisé les perfections formelles et l’harmonie que l’ on sait, aux dépens du pouvoir tragique. D’avoir été séparément mais s
7341 ie que l’on sait, aux dépens du pouvoir tragique. D’ avoir été séparément mais simultanément actualisés, ils avaient privé
7342 simultanément actualisés, ils avaient privé Gide de cette Ombre qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’âme, — d
7343 és, ils avaient privé Gide de cette Ombre qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’âme, — donc sa présence encore,
7344 Ombre qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’âme, — donc sa présence encore, secrète mais active. Ils avaient ce
7345 re qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’ âme, — donc sa présence encore, secrète mais active. Ils avaient cessé
7346 ce encore, secrète mais active. Ils avaient cessé de le toucher. Et trop bien isolés l’un de l’autre en ses œuvres, loin d
7347 encore, secrète mais active. Ils avaient cessé de le toucher. Et trop bien isolés l’un de l’autre en ses œuvres, loin de s
7348 ent cessé de le toucher. Et trop bien isolés l’un de l’autre en ses œuvres, loin de s’y prêter force en secret, ils exténu
7349 orce en secret, ils exténuaient leur énergie dans la pureté d’un jeu bien alterné. Demeurait la perplexité, sereine ou tou
7350 cret, ils exténuaient leur énergie dans la pureté d’ un jeu bien alterné. Demeurait la perplexité, sereine ou tourmentée, m
7351 e dans la pureté d’un jeu bien alterné. Demeurait la perplexité, sereine ou tourmentée, malicieuse ou maussade, selon les
7352 eine ou tourmentée, malicieuse ou maussade, selon les jours ou l’interlocuteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou
7353 entée, malicieuse ou maussade, selon les jours ou l’ interlocuteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou de morale, m
7354 ou l’interlocuteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou de morale, mais dont le débat tournait souvent à l’argutie
7355 uteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou de morale, mais dont le débat tournait souvent à l’argutie, — ou bien il
7356 tits problèmes de langage ou de morale, mais dont le débat tournait souvent à l’argutie, — ou bien il vous rendait les arm
7357 de morale, mais dont le débat tournait souvent à l’ argutie, — ou bien il vous rendait les armes un peu trop vite. Beaucou
7358 it souvent à l’argutie, — ou bien il vous rendait les armes un peu trop vite. Beaucoup d’arrière-pensées, qu’il ne voulait
7359 vous rendait les armes un peu trop vite. Beaucoup d’ arrière-pensées, qu’il ne voulait plus suivre, et c’étaient elles pour
7360 lait plus suivre, et c’étaient elles pourtant qui le faisaient encore si attachant, et parfois émouvant, pour ceux qui ava
7361 Bref, en dépit de sa curiosité demeurée vive, et de sa générosité, un refus quasi instinctif d’approfondir et d’élargir,
7362 e, et de sa générosité, un refus quasi instinctif d’ approfondir et d’élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’une pro
7363 osité, un refus quasi instinctif d’approfondir et d’ élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’une propension de plus e
7364 efus quasi instinctif d’approfondir et d’élargir, d’ intégrer et de prolonger, doublé d’une propension de plus en plus marq
7365 tinctif d’approfondir et d’élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’une propension de plus en plus marquée à vouloir
7366 et d’élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’ une propension de plus en plus marquée à vouloir le contraire de tout
7367 ’une propension de plus en plus marquée à vouloir le contraire de tout cela, c’est-à-dire à cerner et limiter, dissocier e
7368 on de plus en plus marquée à vouloir le contraire de tout cela, c’est-à-dire à cerner et limiter, dissocier et démystifier
7369 nommer — « à présent que j’y vois plus clair » il le faut bien — un certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expa
7370 clair » il le faut bien — un certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’av
7371 air » il le faut bien — un certain assèchement de l’ âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’avais
7372 le faut bien — un certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’avais gardée d
7373 n certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs d’ expansion. De là cette impression que j’avais gardée de lui, et que je
7374 èchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’avais gardée de lui, et que je traduisais e
7375 ansion. De là cette impression que j’avais gardée de lui, et que je traduisais en parlant d’un défaut d’imagination spirit
7376 is gardée de lui, et que je traduisais en parlant d’ un défaut d’imagination spirituelle, — pour moi le vrai sens poétique.
7377 lui, et que je traduisais en parlant d’un défaut d’ imagination spirituelle, — pour moi le vrai sens poétique. (Lui préfér
7378 d’un défaut d’imagination spirituelle, — pour moi le vrai sens poétique. (Lui préférait parler de son « refus d’accueil »
7379 moi le vrai sens poétique. (Lui préférait parler de son « refus d’accueil » à toute espèce de réalité inaccessible au « r
7380 ns poétique. (Lui préférait parler de son « refus d’ accueil » à toute espèce de réalité inaccessible au « raisonnable ».)
7381 parler de son « refus d’accueil » à toute espèce de réalité inaccessible au « raisonnable ».) Je distingue mieux, aujourd
7382  raisonnable ».) Je distingue mieux, aujourd’hui, les origines fonctionnelles de cette fuite de l’âme dédoublée, et comment
7383 e mieux, aujourd’hui, les origines fonctionnelles de cette fuite de l’âme dédoublée, et comment elle devait se produire à
7384 d’hui, les origines fonctionnelles de cette fuite de l’âme dédoublée, et comment elle devait se produire à la longue dans
7385 ui, les origines fonctionnelles de cette fuite de l’ âme dédoublée, et comment elle devait se produire à la longue dans l’é
7386 comment elle devait se produire à la longue dans l’ évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’époque cr
7387 e devait se produire à la longue dans l’évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’époque cruelle et déj
7388 ngue dans l’évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’époque cruelle et déjà tout absurde à nos yeux, c
7389 ’évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’ une fin d’époque cruelle et déjà tout absurde à nos yeux, comme peuven
7390 de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’ époque cruelle et déjà tout absurde à nos yeux, comme peuvent paraître
7391 s yeux, comme peuvent paraître absurdes ou dénués d’ intérêt les conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décre
7392 mme peuvent paraître absurdes ou dénués d’intérêt les conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets de dieux
7393 ou dénués d’intérêt les conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts 
7394 ués d’intérêt les conflits entretenus dans la vie d’ un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts ? Fut-i
7395 conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts ? Fut-il plutôt l’acteur,
7396 tretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts ? Fut-il plutôt l’acteur, sacrifié à
7397 dieux déments, et qui sont morts ? Fut-il plutôt l’ acteur, sacrifié à son rôle, d’une dramatique de l’âme qui vivra bien
7398 ts ? Fut-il plutôt l’acteur, sacrifié à son rôle, d’ une dramatique de l’âme qui vivra bien autant que notre Occident et se
7399 t l’acteur, sacrifié à son rôle, d’une dramatique de l’âme qui vivra bien autant que notre Occident et ses mythes ? Nietzs
7400 ’acteur, sacrifié à son rôle, d’une dramatique de l’ âme qui vivra bien autant que notre Occident et ses mythes ? Nietzsche
7401 tre Occident et ses mythes ? Nietzsche se vantait d’ avoir écrit le seul ouvrage au monde qui se termine par ou bien ? — Gi
7402 t ses mythes ? Nietzsche se vantait d’avoir écrit le seul ouvrage au monde qui se termine par ou bien ? — Gide ici l’a rej
7403 au monde qui se termine par ou bien ? — Gide ici l’ a rejoint, mais par sa vie. 59. — « Vous allez croire que je suis u
7404 iant, mais vos troubadours, je ne puis m’empêcher de penser qu’ils devaient être homosexuels pour la plupart. » Je réponds
7405 . » Je réponds qu’en effet, plusieurs d’entre eux le furent. 60. Dans Et nunc manet in te : p. 27, je lis : « Je sus bien
7406 ar ailleurs, prouver que je n’étais pas incapable d’ élan (je parle de l’élan qui procrée), mais à condition que rien d’int
7407 ver que je n’étais pas incapable d’élan (je parle de l’élan qui procrée), mais à condition que rien d’intellectuel ou de s
7408 que je n’étais pas incapable d’élan (je parle de l’ élan qui procrée), mais à condition que rien d’intellectuel ou de sent
7409 de l’élan qui procrée), mais à condition que rien d’ intellectuel ou de sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. L
7410 rée), mais à condition que rien d’intellectuel ou de sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’André
7411 ellectuel ou de sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Not
7412 sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Noter que Gide n’a
7413 ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’ André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Noter que Gide n’a jamais parlé
7414 r, « une aversion passionnée ». Quant à Don Juan, le personnage était bien fait pour le scandaliser. L’action de nos deux
7415 nt à Don Juan, le personnage était bien fait pour le scandaliser. L’action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n
7416 e personnage était bien fait pour le scandaliser. L’ action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n’est donc ni « l
7417 age était bien fait pour le scandaliser. L’action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n’est donc ni « littéraire
7418 le scandaliser. L’action de nos deux mythes, dans l’ existence de Gide, n’est donc ni « littéraire », ni musicale, comme ch
7419 er. L’action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n’est donc ni « littéraire », ni musicale, comme chez Kierkegaa
7420 . Delay, citant cette phrase, note qu’elle trahit l’ influence de la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lec
7421 ant cette phrase, note qu’elle trahit l’influence de la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lecture fut déc
7422 cette phrase, note qu’elle trahit l’influence de la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lecture fut décisi
7423 se, note qu’elle trahit l’influence de la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lecture fut décisive pour Wag
7424 cture fut décisive pour Wagner écrivant Tristan : le nirvana qu’invoque André Walter, c’est la « joie suprême » d’Isolde.
7425 istan : le nirvana qu’invoque André Walter, c’est la « joie suprême » d’Isolde. 64. J. Delay, op. cit., II, p. 22. 65.
7426 u’invoque André Walter, c’est la « joie suprême » d’ Isolde. 64. J. Delay, op. cit., II, p. 22. 65. Et nunc manet in te
7427 je me suis dit : mais elle est morte ! » 66. Si le Grain ne meurt, p. 251. 67. (Telle était l’épigraphe de Ménalque qua
7428 Si le Grain ne meurt, p. 251. 67. (Telle était l’ épigraphe de Ménalque quand ce fragment central des Nourritures parut
7429 n ne meurt, p. 251. 67. (Telle était l’épigraphe de Ménalque quand ce fragment central des Nourritures parut en revue.) L
7430 .) L’un des premiers titres choisis par Gide pour La Porte étroite était Essai de bien mourir. Les Nourritures terrestres
7431 hoisis par Gide pour La Porte étroite était Essai de bien mourir. Les Nourritures terrestres traduisent la volonté d’oppos
7432 pour La Porte étroite était Essai de bien mourir. Les Nourritures terrestres traduisent la volonté d’opposer brutalement l’
7433 ien mourir. Les Nourritures terrestres traduisent la volonté d’opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angél
7434 Les Nourritures terrestres traduisent la volonté d’ opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tri
7435 stres traduisent la volonté d’opposer brutalement l’ ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay,
7436 uisent la volonté d’opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay, op. cit.,
7437 nté d’opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’ au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay, op. cit., II, p. 598. 6
7438 ement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay, op. cit., II, p. 598. 69. Si le grain ne m
7439 n. 68. J. Delay, op. cit., II, p. 598. 69. Si le grain ne meurt, p. 346. 70. Si le grain ne meurt, p. 173. 71. « …
7440 598. 69. Si le grain ne meurt, p. 346. 70. Si le grain ne meurt, p. 173. 71. « … et protégeant en moi, à la fois, le
7441 p. 173. 71. « … et protégeant en moi, à la fois, le meilleur et le pire, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances l
7442 … et protégeant en moi, à la fois, le meilleur et le pire, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances les plus opposée
7443 leur et le pire, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances les plus opposées n’ont jamais réussi à faire de moi un êtr
7444 e, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances les plus opposées n’ont jamais réussi à faire de moi un être tourmenté, m
7445 ces les plus opposées n’ont jamais réussi à faire de moi un être tourmenté, mais perplexe… Cet état de dialogue… devenait
7446 de moi un être tourmenté, mais perplexe… Cet état de dialogue… devenait pour moi nécessaire… il m’invitait à l’œuvre d’art
7447 ue… devenait pour moi nécessaire… il m’invitait à l’ œuvre d’art. » Morceaux choisis, p. 434. 72. Si le grain ne meurt, p
7448 nait pour moi nécessaire… il m’invitait à l’œuvre d’ art. » Morceaux choisis, p. 434. 72. Si le grain ne meurt, p. 247.
7449 œuvre d’art. » Morceaux choisis, p. 434. 72. Si le grain ne meurt, p. 247. 73. Ainsi soit-il, ou les jeux sont faits,
7450 e grain ne meurt, p. 247. 73. Ainsi soit-il, ou les jeux sont faits, p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans le
7451 ou les jeux sont faits, p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de
7452 les jeux sont faits, p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de re
7453 p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de refoulement. J. Delay c
7454 ans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de refoulement. J. Delay cite en effet plusieurs phrases telles que cell
7455 s telles que celle-ci (tirée du journal manuscrit de Gide, 1er janvier 1886) : « Que de fois Madeleine étant dans la chamb
7456 rnal manuscrit de Gide, 1er janvier 1886) : « Que de fois Madeleine étant dans la chambre voisine, je l’ai confondue avec
7457 anvier 1886) : « Que de fois Madeleine étant dans la chambre voisine, je l’ai confondue avec ma mère. » Notons que les deu
7458 fois Madeleine étant dans la chambre voisine, je l’ ai confondue avec ma mère. » Notons que les deux femmes ne se ressembl
7459 ine, je l’ai confondue avec ma mère. » Notons que les deux femmes ne se ressemblaient en rien, ni physiquement, ni moraleme
7460 ers mots : « explique ou motive… » : ils marquent la méfiance de Gide à l’égard des relations de causalité à sens unique p
7461  explique ou motive… » : ils marquent la méfiance de Gide à l’égard des relations de causalité à sens unique posées par Fr
7462 quent la méfiance de Gide à l’égard des relations de causalité à sens unique posées par Freud — et par tout le xixe s. 7
7463 lité à sens unique posées par Freud — et par tout le xixe s. 74. Il note, dans Ainsi soit-il, p. 132 : « Je me souviens
7464 te, dans Ainsi soit-il, p. 132 : « Je me souviens d’ avoir déjà parlé ailleurs de ceci, qui reste pour moi incompréhensible
7465 32 : « Je me souviens d’avoir déjà parlé ailleurs de ceci, qui reste pour moi incompréhensible : que l’on puisse à la fois
7466 e ceci, qui reste pour moi incompréhensible : que l’ on puisse à la fois fournir soi-même tous les éléments de la surprise,
7467 : que l’on puisse à la fois fournir soi-même tous les éléments de la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meur
7468 isse à la fois fournir soi-même tous les éléments de la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289.
7469 e à la fois fournir soi-même tous les éléments de la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289. 76.
7470 ments de la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289. 76. Si le grain ne meurt, p. 94. 77. Jour
7471 s… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289. 76. Si le grain ne meurt, p. 94. 77. Journal, 16 sept. 1942. 78. Ibid., 15
7472 78. Ibid., 15 mai 1949. 79. Jean Paulhan, dans l’ Hommage de la NRF .
7473 ., 15 mai 1949. 79. Jean Paulhan, dans l’Hommage de la NRF .
7474 15 mai 1949. 79. Jean Paulhan, dans l’Hommage de la NRF .
15 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — Rudolf Kassner et la grandeur humaine
7475 Rudolf Kassner et la grandeur humaine Rudolf Kassner vient de mourir à l’âge de 86 ans,
7476 andeur humaine Rudolf Kassner vient de mourir à l’ âge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang
7477 humaine Rudolf Kassner vient de mourir à l’âge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang dans n
7478 sner vient de mourir à l’âge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang dans notre siècle ? Les mei
7479 ge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’ a mis à son rang dans notre siècle ? Les meilleurs, certes, mais presq
7480 crète. Qui l’a mis à son rang dans notre siècle ? Les meilleurs, certes, mais presque seuls : Valéry, Gide, Eliot, Auden, P
7481 , Saint-John Perse, Keyserling, C. J. Burckhardt. La France l’ignore encore, malgré trois traductions80 qui suffiraient à
7482 hn Perse, Keyserling, C. J. Burckhardt. La France l’ ignore encore, malgré trois traductions80 qui suffiraient à résumer so
7483 n œuvre, laquelle compte environ quarante volumes d’ une séduisante difficulté. (Il a traduit aussi Platon, Pouchkine et Go
7484 n, Pouchkine et Gogol, Laurence Sterne et Newman, le Philoctète de Gide et les Éloges de Saint-John Perse.) Intimement hé
7485 urence Sterne et Newman, le Philoctète de Gide et les Éloges de Saint-John Perse.) Intimement hé avec Rilke et avec Hofmann
7486 ne et Newman, le Philoctète de Gide et les Éloges de Saint-John Perse.) Intimement hé avec Rilke et avec Hofmannsthal, il
7487 l, il procède à la fois, par un étrange paradoxe, de la dialectique kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la soci
7488 il procède à la fois, par un étrange paradoxe, de la dialectique kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la société
7489 tique kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la société autrichienne d’avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq no
7490 ue kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la société autrichienne d’avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq noms
7491 me son cadet Kafka, et de la société autrichienne d’ avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq noms que l’Autriche a donnés
7492 avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq noms que l’ Autriche a donnés à l’Europe sont parmi les plus grands des Lettres de
7493 rt Musil. Ces cinq noms que l’Autriche a donnés à l’ Europe sont parmi les plus grands des Lettres de ce temps. Ils illustr
7494 oms que l’Autriche a donnés à l’Europe sont parmi les plus grands des Lettres de ce temps. Ils illustrent, au même titre qu
7495 à l’Europe sont parmi les plus grands des Lettres de ce temps. Ils illustrent, au même titre que ceux qu’on a cités d’entr
7496 ent, au même titre que ceux qu’on a cités d’entre les amis de Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’on ne s’éto
7497 ême titre que ceux qu’on a cités d’entre les amis de Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’on ne s’étonnera pa
7498 e ceux qu’on a cités d’entre les amis de Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’on ne s’étonnera pas que Kassne
7499 e Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’ on ne s’étonnera pas que Kassner soit resté, jusqu’ici, le moins connu
7500 s’étonnera pas que Kassner soit resté, jusqu’ici, le moins connu d’entre eux, si l’on songe à ce dont parle la presse dans
7501 resté, jusqu’ici, le moins connu d’entre eux, si l’ on songe à ce dont parle la presse dans ses rubriques dites « littérai
7502 connu d’entre eux, si l’on songe à ce dont parle la presse dans ses rubriques dites « littéraires ». Première approche
7503 riques dites « littéraires ». Première approche de l’œuvre Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une p
7504 ues dites « littéraires ». Première approche de l’ œuvre Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une préc
7505 emière approche de l’œuvre Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une précieuse et simple traduction81, l
7506 récieuse et simple traduction81, lorsque j’essaie de me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot m
7507 le traduction81, lorsque j’essaie de me remémorer l’ espèce de choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à l’espr
7508 tion81, lorsque j’essaie de me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à l’esprit : auto
7509 que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à l’ esprit : autorité. Avant d’avoir compris ce qui était dit — j’entends
7510 un seul mot me vient à l’esprit : autorité. Avant d’ avoir compris ce qui était dit — j’entends compris à la manière intell
7511 ir compris ce qui était dit — j’entends compris à la manière intellectuelle et discursive, ramenant à des catégories, à de
7512 à des catégories, à des clichés — j’avais reconnu la grandeur d’un ton, d’un style, d’une impatience rigoureuse. Une maniè
7513 ries, à des clichés — j’avais reconnu la grandeur d’ un ton, d’un style, d’une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper
7514 s clichés — j’avais reconnu la grandeur d’un ton, d’ un style, d’une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper la scène
7515 j’avais reconnu la grandeur d’un ton, d’un style, d’ une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper la scène en deux répl
7516 n style, d’une impatience rigoureuse. Une manière d’ occuper la scène en deux répliques, d’imposer une allure bien « rassem
7517 ’une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper la scène en deux répliques, d’imposer une allure bien « rassemblée », n’
7518 Une manière d’occuper la scène en deux répliques, d’ imposer une allure bien « rassemblée », n’admettant que des gestes net
7519 ’admettant que des gestes nets et maîtrisés, puis de la briser soudain par une cascade d’ellipses saisissantes qui laissai
7520 mettant que des gestes nets et maîtrisés, puis de la briser soudain par une cascade d’ellipses saisissantes qui laissaient
7521 trisés, puis de la briser soudain par une cascade d’ ellipses saisissantes qui laissaient le lecteur pantois, comme l’antiq
7522 ne cascade d’ellipses saisissantes qui laissaient le lecteur pantois, comme l’antique injonction du Sphinx : devine, ou je
7523 issantes qui laissaient le lecteur pantois, comme l’ antique injonction du Sphinx : devine, ou je te dévore ! Une constante
7524 : devine, ou je te dévore ! Une constante énergie de l’énoncé. Et une grande force d’exclusion. Seuls les mondains, pensai
7525 evine, ou je te dévore ! Une constante énergie de l’ énoncé. Et une grande force d’exclusion. Seuls les mondains, pensais-j
7526 onstante énergie de l’énoncé. Et une grande force d’ exclusion. Seuls les mondains, pensais-je, savent encore exclure avec
7527 l’énoncé. Et une grande force d’exclusion. Seuls les mondains, pensais-je, savent encore exclure avec cette parfaite assur
7528 manie, au nom d’une mode. Ici, tout au contraire, la force simplificatrice, l’intolérance instantanée à l’égard du doute f
7529 Ici, tout au contraire, la force simplificatrice, l’ intolérance instantanée à l’égard du doute faible, de l’adjectif incer
7530 ntolérance instantanée à l’égard du doute faible, de l’adjectif incertain, et en général des complaisances « artistes » ou
7531 lérance instantanée à l’égard du doute faible, de l’ adjectif incertain, et en général des complaisances « artistes » ou de
7532 réflexion passionnément originale. Et je tentais de décrire — dans le premier article, je crois bien, publié en France su
7533 , je crois bien, publié en France sur Kassner — «  l’ acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueu
7534 , publié en France sur Kassner — « l’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié h
7535 ublié en France sur Kassner — « l’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié huma
7536 e sur Kassner — « l’acuité lente de la réflexion, l’ alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenu
7537 ’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennell
7538 e de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui s
7539 ion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôl
7540 cieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôle l’humour, et par
7541 enue presque solennelle mais qui sans cesse frôle l’ humour, et parfois tourne en sournoise malice » qui composaient, au se
7542 malice » qui composaient, au sens magique du mot, les charmes de cette prose et son autorité. Voici donc cette première app
7543 composaient, au sens magique du mot, les charmes de cette prose et son autorité. Voici donc cette première approche. ⁂ Da
7544 orité. Voici donc cette première approche. ⁂ Dans la mesure même où Kassner se montre disciple de Kierkegaard, sa pensée p
7545 Dans la mesure même où Kassner se montre disciple de Kierkegaard, sa pensée paraît réfractaire à toute description, car el
7546 sur des formules explicites. Même dans son essai le plus discursif, relativement, celui qui donne son titre au recueil, l
7547 lativement, celui qui donne son titre au recueil, les mots-clés : mesure, forme, grandeur, métamorphose, miroir, limite, sa
7548 définis que par leurs rapports mutuels et tirent de cette interdépendance leur valeur originale. Kassner reprend un des t
7549 des thèmes essentiels du pré-romantisme allemand, l’ opposition de l’antique et du moderne, non du point de vue littéraire
7550 sentiels du pré-romantisme allemand, l’opposition de l’antique et du moderne, non du point de vue littéraire comme on le f
7551 tiels du pré-romantisme allemand, l’opposition de l’ antique et du moderne, non du point de vue littéraire comme on le fit
7552 moderne, non du point de vue littéraire comme on le fit en France, mais du point de vue des valeurs vitales (problème que
7553 tales (problème que notre xviie siècle se devait de ne pas poser). L’homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il
7554 e notre xviie siècle se devait de ne pas poser). L’ homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure
7555 de ne pas poser). L’homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure au sein d’un tout fini : Fami
7556 ue peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure au sein d’un tout fini : Famille, dieux, nature, tout lui com
7557 fini : Famille, dieux, nature, tout lui commande d’ être grand. Grand pour la loi, grand pour le Tout. Il ne se recherche
7558 ature, tout lui commande d’être grand. Grand pour la loi, grand pour le Tout. Il ne se recherche pas soi-même, il vise à
7559 mande d’être grand. Grand pour la loi, grand pour le Tout. Il ne se recherche pas soi-même, il vise à la plénitude élémen
7560 Tout. Il ne se recherche pas soi-même, il vise à la plénitude élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’homme chr
7561 , il vise à la plénitude élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’homme qui doit ê
7562 e élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’ homme chrétien au contraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans
7563 oi, par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’ homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veu
7564 ntraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veut prendre mesure de lui-même, il se sent
7565 s la démesure, et lorsqu’il « veut prendre mesure de lui-même, il se sent aussitôt incomplet et coupable. Il est donc poss
7566 sitôt incomplet et coupable. Il est donc possible de dire que le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien
7567 let et coupable. Il est donc possible de dire que le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas
7568 le. Il est donc possible de dire que le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas d’autre gran
7569 e le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas d’autre grandeur. » Ainsi le chrétien existe en
7570 du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas d’ autre grandeur. » Ainsi le chrétien existe en tant que le péché crée u
7571 e chrétien il n’est pas d’autre grandeur. » Ainsi le chrétien existe en tant que le péché crée une tension entre lui et Di
7572 grandeur. » Ainsi le chrétien existe en tant que le péché crée une tension entre lui et Dieu. Mais le péché ne devient ré
7573 le péché crée une tension entre lui et Dieu. Mais le péché ne devient réalité que pour le converti ; c’est donc la convers
7574 t Dieu. Mais le péché ne devient réalité que pour le converti ; c’est donc la conversion qui figure l’acte par excellence
7575 devient réalité que pour le converti ; c’est donc la conversion qui figure l’acte par excellence du chrétien, hors duquel
7576 le converti ; c’est donc la conversion qui figure l’ acte par excellence du chrétien, hors duquel il n’est pour lui ni mesu
7577 orme, mais seulement chimères et incohérence. Que l’ on considère en effet l’homme moderne, l’homme sans mesure naturelle :
7578 mères et incohérence. Que l’on considère en effet l’ homme moderne, l’homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de
7579 nce. Que l’on considère en effet l’homme moderne, l’ homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et d
7580 omme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans
7581 aturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un Indi
7582 ne retrouve pas de loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un Indiscret. Sa subs
7583 t crevassée et divisée. Son œuvre, souvent pleine de charme mais sans forme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne
7584 ndiscret est distrait, et sa distraction vient de l’ intérieur… Il ne peut jamais sortir de son moi sans trahison et chaque
7585 on vient de l’intérieur… Il ne peut jamais sortir de son moi sans trahison et chaque manifestation de son essence intime r
7586 de son moi sans trahison et chaque manifestation de son essence intime ressemble par quelque côté à un outrage, voire à u
7587 elque côté à un outrage, voire à une impudeur. À l’ opposition du Beau objectif et de l’intéressant sentimental qui pour S
7588 une impudeur. À l’opposition du Beau objectif et de l’intéressant sentimental qui pour Schiller et surtout pour Schlegel
7589 impudeur. À l’opposition du Beau objectif et de l’ intéressant sentimental qui pour Schiller et surtout pour Schlegel sym
7590 hiller et surtout pour Schlegel symbolisait celle de l’antique et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposit
7591 ler et surtout pour Schlegel symbolisait celle de l’ antique et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposition
7592 et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par l’ opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique8
7593 , Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocit
7594 assner répondrait aujourd’hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocité r
7595 rd’hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocité réfléchie qui préside à
7596 hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de l’ indiscrétion journalistique82. La férocité réfléchie qui préside à son
7597 ur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocité réfléchie qui préside à son analyse de l’indiscret nous vaut
7598 . La férocité réfléchie qui préside à son analyse de l’indiscret nous vaut une description inégalable du mal du siècle. Ic
7599 a férocité réfléchie qui préside à son analyse de l’ indiscret nous vaut une description inégalable du mal du siècle. Ici,
7600 une description inégalable du mal du siècle. Ici, le mépris ne porte aucune atteinte à la perspicacité parce qu’il est vra
7601 siècle. Ici, le mépris ne porte aucune atteinte à la perspicacité parce qu’il est vraiment souverain. Peut-être faut-il re
7602 eut-être faut-il reconnaître à ce seul philosophe le privilège d’avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudo
7603 -il reconnaître à ce seul philosophe le privilège d’ avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner do
7604 osophe le privilège d’avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner donne la sensation à peu près un
7605 ité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner donne la sensation à peu près unique en ce temps d’une pensée autoritaire. Ent
7606 donne la sensation à peu près unique en ce temps d’ une pensée autoritaire. Entendons que, pour lui, penser n’est pas se d
7607 rlementarisme intérieur qui nous mène lentement à l’ impuissance. (Si Kassner exprime un tourment, c’est en tant que la réa
7608 Si Kassner exprime un tourment, c’est en tant que la réalité humaine, non sa pensée privée, est tourmentée.) Penser n’est
7609 plus s’ingénier sur des idées et des combinaisons d’ idées : mais créer de tout son être spirituel des faits nouveaux et vr
7610 es idées et des combinaisons d’idées : mais créer de tout son être spirituel des faits nouveaux et vrais, dans un certain
7611 vrais, dans un certain style. Car il n’est point de vérité sans forme. Quelques pages étranges et puissantes sur les chim
7612 forme. Quelques pages étranges et puissantes sur les chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de qu
7613 ues pages étranges et puissantes sur les chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de quoi il n’est
7614 les chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de quoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé
7615 chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de quoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de
7616 rs de quoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité.
7617 uoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où pr
7618 il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où provi
7619 qu’indiscrétion, et qui livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où provient cette
7620 livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où provient cette obscurité si fascinante 
7621 Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’ où provient cette obscurité si fascinante ? De cela sans doute que Rud
7622 té. D’où provient cette obscurité si fascinante ? De cela sans doute que Rudolf Kassner se garde bien de poser les problèm
7623 cela sans doute que Rudolf Kassner se garde bien de poser les problèmes dans nos catégories psychologiques. Il prend tout
7624 s doute que Rudolf Kassner se garde bien de poser les problèmes dans nos catégories psychologiques. Il prend tout par des b
7625 Et puis enfin, voilà une philosophie qui postule la vision, c’est-à-dire l’appréhension poétique du monde. Il faut savoir
7626 e philosophie qui postule la vision, c’est-à-dire l’ appréhension poétique du monde. Il faut savoir être secret pour penser
7627 ut savoir taire ce qui permettrait aux indiscrets de comprendre intellectuellement sans « réaliser ». Il faut que les pens
7628 intellectuellement sans « réaliser ». Il faut que les pensées créées ne soient concevables qu’en elles-mêmes, et comme à l’
7629 soient concevables qu’en elles-mêmes, et comme à l’ état sauvage, non par une explication qui les réduise et qui les domes
7630 mme à l’état sauvage, non par une explication qui les réduise et qui les domestique. Une pensée neuve ne saurait être compr
7631 e, non par une explication qui les réduise et qui les domestique. Une pensée neuve ne saurait être comprise à moins d’être
7632 Une pensée neuve ne saurait être comprise à moins d’ être recréée dans sa forme — ce dont certaine clarté dispense le lecte
7633 dans sa forme — ce dont certaine clarté dispense le lecteur. On pourrait dire aussi que l’indiscret est celui qui se préo
7634 é dispense le lecteur. On pourrait dire aussi que l’ indiscret est celui qui se préoccupe de défendre plutôt que d’illustre
7635 aussi que l’indiscret est celui qui se préoccupe de défendre plutôt que d’illustrer. Ainsi, selon Kierkegaard, le premier
7636 est celui qui se préoccupe de défendre plutôt que d’ illustrer. Ainsi, selon Kierkegaard, le premier homme qui s’avisa de d
7637 , selon Kierkegaard, le premier homme qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’être appelé Judas numéro deux. C
7638 kegaard, le premier homme qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’être appelé Judas numéro deux. Car il ne s’a
7639 qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’ être appelé Judas numéro deux. Car il ne s’agit pas de professer une c
7640 re appelé Judas numéro deux. Car il ne s’agit pas de professer une chose mais d’être la chose. Le rare, c’est que chez Kas
7641 Car il ne s’agit pas de professer une chose mais d’ être la chose. Le rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkegaard
7642 ne s’agit pas de professer une chose mais d’être la chose. Le rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkegaard, cette
7643 pas de professer une chose mais d’être la chose. Le rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkegaard, cette présence
7644 omme chez Kierkegaard, cette présence s’accommode d’ une ironie qui chez d’autres serait plutôt le fait du détachement. Une
7645 mode d’une ironie qui chez d’autres serait plutôt le fait du détachement. Une ironie à l’intérieur des choses, qui les fou
7646 erait plutôt le fait du détachement. Une ironie à l’ intérieur des choses, qui les fouille et les purifie, une ironie née d
7647 chement. Une ironie à l’intérieur des choses, qui les fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepti
7648 onie à l’intérieur des choses, qui les fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepticisme. Le dialo
7649 s, qui les fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et d
7650 qui les fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et du r
7651 e ironie née de la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et la Paro
7652 de la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et la Parole est à cet
7653 Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et la Parole est à cet égard d’une saveur particulièrement riche et complex
7654 eur Krooks sur Judas et la Parole est à cet égard d’ une saveur particulièrement riche et complexe : Les bavards ne tirent
7655 ’une saveur particulièrement riche et complexe : Les bavards ne tirent pas d’eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent
7656 nt riche et complexe : Les bavards ne tirent pas d’ eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent des
7657 e : Les bavards ne tirent pas d’eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent des prophètes ; s’il n’y
7658 x-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent des prophètes ; s’il n’y avait pas de prophètes, les bavard
7659 les reçoivent des prophètes ; s’il n’y avait pas de prophètes, les bavards seraient peut-être des créatures très silencie
7660 des prophètes ; s’il n’y avait pas de prophètes, les bavards seraient peut-être des créatures très silencieuses, comme les
7661 peut-être des créatures très silencieuses, comme les belettes ou les étoiles filantes. Mais plus encore que leur concepti
7662 réatures très silencieuses, comme les belettes ou les étoiles filantes. Mais plus encore que leur conception de l’« existe
7663 s filantes. Mais plus encore que leur conception de l’« existence » et que leur ironie, ce qui rapproche Kassner et son m
7664 ilantes. Mais plus encore que leur conception de l’ « existence » et que leur ironie, ce qui rapproche Kassner et son maît
7665 son maître, c’est leur vision tragique du péché. Le Lépreux, journal apocryphe de l’empereur Alexandre Ier de Russie, n’e
7666 tragique du péché. Le Lépreux, journal apocryphe de l’empereur Alexandre Ier de Russie, n’est qu’une suite de méditations
7667 agique du péché. Le Lépreux, journal apocryphe de l’ empereur Alexandre Ier de Russie, n’est qu’une suite de méditations su
7668 ereur Alexandre Ier de Russie, n’est qu’une suite de méditations sur le thème du tout-ou-rien moral qui caractérise Kierke
7669 de Russie, n’est qu’une suite de méditations sur le thème du tout-ou-rien moral qui caractérise Kierkegaard. On ne peut d
7670 actérise Kierkegaard. On ne peut dire précisément de Kassner qu’il réfute ses adversaires — Freud en particulier, dans Chr
7671 dversaires — Freud en particulier, dans Christ et l’ Âme du monde — mais bien plutôt qu’à force d’approfondir leur domaine
7672 t et l’Âme du monde — mais bien plutôt qu’à force d’ approfondir leur domaine propre, il les mine et les ruine intérieureme
7673 qu’à force d’approfondir leur domaine propre, il les mine et les ruine intérieurement ; ou encore les dissout dans une réa
7674 d’approfondir leur domaine propre, il les mine et les ruine intérieurement ; ou encore les dissout dans une réalité plus ab
7675 les mine et les ruine intérieurement ; ou encore les dissout dans une réalité plus absolue. Telle est la forme des dialogu
7676 dissout dans une réalité plus absolue. Telle est la forme des dialogues où culmine son art. De ces dialogues, où chaque i
7677 le est la forme des dialogues où culmine son art. De ces dialogues, où chaque interlocuteur, tour à tour, atteint à l’expr
7678 , où chaque interlocuteur, tour à tour, atteint à l’ expression la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion
7679 nterlocuteur, tour à tour, atteint à l’expression la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion ne peut être
7680 à tour, atteint à l’expression la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion ne peut être qu’implicite et fo
7681 sion la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion ne peut être qu’implicite et fonction d’une hiérarchie de
7682 conclusion ne peut être qu’implicite et fonction d’ une hiérarchie de valeurs, non de la seule exactitude des pensées — no
7683 ut être qu’implicite et fonction d’une hiérarchie de valeurs, non de la seule exactitude des pensées — nous connaissons le
7684 cite et fonction d’une hiérarchie de valeurs, non de la seule exactitude des pensées — nous connaissons le modèle immortel
7685 e et fonction d’une hiérarchie de valeurs, non de la seule exactitude des pensées — nous connaissons le modèle immortel, l
7686 a seule exactitude des pensées — nous connaissons le modèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la fi
7687 es pensées — nous connaissons le modèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la filiation, jusqu’au So
7688 s — nous connaissons le modèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de
7689 dèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’ en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce ser
7690 l, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce serait une sort
7691 urieux d’en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce serait une sorte de généalogie du réalisme poé
7692 n suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce serait une sorte de généalogie du réalisme poétique. ⁂ T
7693 oulier de satin, de Claudel : ce serait une sorte de généalogie du réalisme poétique. ⁂ Telle fut ma première impression.
7694 poétique. ⁂ Telle fut ma première impression. Je la vois aujourd’hui confirmée par un commerce rarement interrompu avec u
7695 commerce rarement interrompu avec une œuvre dont la difficulté, précisément, n’a pas cessé de me séduire et inciter. Je s
7696 re dont la difficulté, précisément, n’a pas cessé de me séduire et inciter. Je suppose qu’il est devenu banal de déplorer
7697 ire et inciter. Je suppose qu’il est devenu banal de déplorer l’obscurité des essais et dialogues de Kassner. Elle est pou
7698 er. Je suppose qu’il est devenu banal de déplorer l’ obscurité des essais et dialogues de Kassner. Elle est pourtant la gar
7699 l de déplorer l’obscurité des essais et dialogues de Kassner. Elle est pourtant la garantie de leur pouvoir, et ne saurait
7700 essais et dialogues de Kassner. Elle est pourtant la garantie de leur pouvoir, et ne saurait traduire, à mon avis, qu’une
7701 alogues de Kassner. Elle est pourtant la garantie de leur pouvoir, et ne saurait traduire, à mon avis, qu’une intention pr
7702 tention profondément délibérée. Car il s’agit ici d’ une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à
7703 ar il s’agit ici d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes 
7704 t ici d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes » et c’éta
7705 ci d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’ âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes » et c’était
7706 erçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’ heure d’ellipses « saisissantes » et c’était au sens littéral, non pat
7707 ur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ ellipses « saisissantes » et c’était au sens littéral, non pathétique,
7708 es » et c’était au sens littéral, non pathétique, de l’adjectif. L’ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un pro
7709 » et c’était au sens littéral, non pathétique, de l’ adjectif. L’ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un procéd
7710 au sens littéral, non pathétique, de l’adjectif. L’ ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un procédé de rhétori
7711 ittéral, non pathétique, de l’adjectif. L’ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un procédé de rhétorique, une m
7712 pensée n’est nullement, chez Kassner, un procédé de rhétorique, une manière de sauter les évidences ou platitudes intermé
7713 ez Kassner, un procédé de rhétorique, une manière de sauter les évidences ou platitudes intermédiaires. Elle est un acte d
7714 , un procédé de rhétorique, une manière de sauter les évidences ou platitudes intermédiaires. Elle est un acte de vision. N
7715 es ou platitudes intermédiaires. Elle est un acte de vision. Nous montrant d’un seul coup, sans transition, plusieurs obje
7716 seul coup, sans transition, plusieurs objets que la coutume sépare, non seulement elle oblige à les voir d’un œil neuf, m
7717 ue la coutume sépare, non seulement elle oblige à les voir d’un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’angle parti
7718 tume sépare, non seulement elle oblige à les voir d’ un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’angle particulier s
7719 ’un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’ angle particulier sous lequel a pu les voir, proches ou confondues, so
7720 à découvrir l’angle particulier sous lequel a pu les voir, proches ou confondues, son auteur. (Cet angle de vision étant s
7721 ir, proches ou confondues, son auteur. (Cet angle de vision étant son vrai message.) Elle propose donc à l’imagination un
7722 sion étant son vrai message.) Elle propose donc à l’ imagination un exercice spirituel, assez analogue, il me semble, à ceu
7723 e, il me semble, à ceux qu’imposent aux néophytes les moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thème profond, om
7724 qu’imposent aux néophytes les moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre,
7725 ’imposent aux néophytes les moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’
7726 moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à l’inverse du bouddhis
7727 du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à l’inverse du bouddhisme, en apparence, le problème c
7728 zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’ œuvre, c’est à l’inverse du bouddhisme, en apparence, le problème chré
7729 e thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à l’ inverse du bouddhisme, en apparence, le problème chrétien du Dieu-Homm
7730 e, c’est à l’inverse du bouddhisme, en apparence, le problème chrétien du Dieu-Homme, d’où naît celui de la personne, géné
7731 en apparence, le problème chrétien du Dieu-Homme, d’ où naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambig
7732 problème chrétien du Dieu-Homme, d’où naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambigu s’il en fut, e
7733 oblème chrétien du Dieu-Homme, d’où naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambigu s’il en fut, et q
7734 Homme, d’où naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambigu s’il en fut, et qui échappe par définitio
7735 me, d’où naît celui de la personne, générateur de l’ Occident. Problème ambigu s’il en fut, et qui échappe par définition à
7736 bigu s’il en fut, et qui échappe par définition à la pensée systématique et discursive : point de réponse rationnelle au c
7737 on à la pensée systématique et discursive : point de réponse rationnelle au cur deus homo de saint Anselme. Kassner gravit
7738 e : point de réponse rationnelle au cur deus homo de saint Anselme. Kassner gravite autour de ce mystère, l’approche par l
7739 nt Anselme. Kassner gravite autour de ce mystère, l’ approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De
7740 sner gravite autour de ce mystère, l’approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres mo
7741 ite autour de ce mystère, l’approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres moyens disp
7742 ce mystère, l’approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres moyens disposons-nous, qu
7743 approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres moyens disposons-nous, qui soient ordon
7744 oyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres moyens disposons-nous, qui soient ordonnés à cette fin ?
7745 qui soient ordonnés à cette fin ? Ce sont moyens de poésie, c’est-à-dire d’âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’Es
7746 ette fin ? Ce sont moyens de poésie, c’est-à-dire d’ âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’Esprit… « La faculté princ
7747 t-à-dire d’âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarqu
7748 -dire d’âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’ Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarque M
7749 inadéquats sans doute, s’agissant de l’Esprit… «  La faculté principale de l’âme est de comparer », remarque Montesquieu,
7750 , s’agissant de l’Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce qu
7751 ’agissant de l’Esprit… « La faculté principale de l’ âme est de comparer », remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce qui f
7752 de l’Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce qui fait ordina
7753 ombre d’autres, et qu’on nous fait découvrir tout d’ un coup ce que nous ne pouvions espérer qu’après une grande lecture. »
7754 dialogues, mesure antique et démesure moderne, ou les grandes intuitions tautologiques de l’Inde et les conséquences « dram
7755 moderne, ou les grandes intuitions tautologiques de l’Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Par
7756 derne, ou les grandes intuitions tautologiques de l’ Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole
7757 les grandes intuitions tautologiques de l’Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole : par leur
7758 ues de l’Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concep
7759 de l’Inde et les conséquences « dramatiques » de l’ incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concepts 
7760 les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concepts ; sans conclus
7761 conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concepts ; sans conclusion
7762 plutôt que leurs concepts ; sans conclusion. Mais l’ angle de vision s’est imposé. Et l’imagination, irrésistiblement, s’or
7763 ue leurs concepts ; sans conclusion. Mais l’angle de vision s’est imposé. Et l’imagination, irrésistiblement, s’oriente ve
7764 nclusion. Mais l’angle de vision s’est imposé. Et l’ imagination, irrésistiblement, s’oriente vers le mystère crucial. S’ag
7765 t l’imagination, irrésistiblement, s’oriente vers le mystère crucial. S’agirait-il d’une théologie ? Kassner veut voir. D’
7766 , s’oriente vers le mystère crucial. S’agirait-il d’ une théologie ? Kassner veut voir. D’une gnose, alors ? On pourrait le
7767 S’agirait-il d’une théologie ? Kassner veut voir. D’ une gnose, alors ? On pourrait le penser. De poésie ? Très certainemen
7768 ssner veut voir. D’une gnose, alors ? On pourrait le penser. De poésie ? Très certainement. Mais encore faudrait-il s’ente
7769 voir. D’une gnose, alors ? On pourrait le penser. De poésie ? Très certainement. Mais encore faudrait-il s’entendre sur le
7770 tainement. Mais encore faudrait-il s’entendre sur le sens authentique de ce mot. Disons, pour couper court à de longs déve
7771 re faudrait-il s’entendre sur le sens authentique de ce mot. Disons, pour couper court à de longs développements, que ceux
7772 uthentique de ce mot. Disons, pour couper court à de longs développements, que ceux-là seuls qui se font de la poésie une
7773 ngs développements, que ceux-là seuls qui se font de la poésie une idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux p
7774 développements, que ceux-là seuls qui se font de la poésie une idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux prov
7775 oésie une idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux proverbes zen qu’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtron
7776 u’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtront dans les dialogues et les paraboles de Kassner son irréfutable présence. Bâ
7777 même à Rilke, reconnaîtront dans les dialogues et les paraboles de Kassner son irréfutable présence. Bâtons rompus Au
7778 reconnaîtront dans les dialogues et les paraboles de Kassner son irréfutable présence. Bâtons rompus Au lendemain de
7779 utable présence. Bâtons rompus Au lendemain de la dernière guerre, des amis lui avaient ménagé une assez plaisante r
7780 avaient ménagé une assez plaisante retraite dans le bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot où Rilke p
7781 ménagé une assez plaisante retraite dans le bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la f
7782 s le bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corrido
7783 bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors
7784 s, non loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors d’un château renaissant
7785 loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors d’un château renaissant transfo
7786 Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors d’un château renaissant transformé en hôtel, un domes
7787 a la fin de sa vie. À travers les longs corridors d’ un château renaissant transformé en hôtel, un domestique poussait à vi
7788 ssait à vive allure son fauteuil roulant, jusqu’à l’ ombrage des marronniers de la terrasse. Là, Kassner recevait presque c
7789 uteuil roulant, jusqu’à l’ombrage des marronniers de la terrasse. Là, Kassner recevait presque chaque jour des visiteurs v
7790 uil roulant, jusqu’à l’ombrage des marronniers de la terrasse. Là, Kassner recevait presque chaque jour des visiteurs venu
7791 chaque jour des visiteurs venus des quatre coins de l’Europe. Pourquoi n’y suis-je allé que si rarement ? Sans doute à ca
7792 aque jour des visiteurs venus des quatre coins de l’ Europe. Pourquoi n’y suis-je allé que si rarement ? Sans doute à cause
7793 s-je allé que si rarement ? Sans doute à cause de la réserve qu’inspirent les plus profondes admirations. Mais peut-être a
7794 t ? Sans doute à cause de la réserve qu’inspirent les plus profondes admirations. Mais peut-être aussi, et surtout, parce q
7795 être aussi, et surtout, parce que je m’étais fait de Kassner l’image d’un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hin
7796 et surtout, parce que je m’étais fait de Kassner l’ image d’un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le
7797 out, parce que je m’étais fait de Kassner l’image d’ un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le confess
7798 is fait de Kassner l’image d’un maître spirituel, d’ un guru comme disent les Hindous. Je le confesse cum grano salis, tong
7799 age d’un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le confesse cum grano salis, tongue in the cheek — quelle
7800 spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le confesse cum grano salis, tongue in the cheek — quelle serait donc l’
7801 o salis, tongue in the cheek — quelle serait donc l’ expression française ? — amusé de retrouver en moi cette persistance d
7802 elle serait donc l’expression française ? — amusé de retrouver en moi cette persistance du premier choc reçu par mon adole
7803 ransposant vingt-cinq ans en arrière une relation de maître à disciple qui avait été réelle dans mon esprit seulement et q
7804 n esprit seulement et qui ne pouvait ni ne devait l’ être autrement, je le voyais bien, je jouais encore avec l’idée que ce
7805 qui ne pouvait ni ne devait l’être autrement, je le voyais bien, je jouais encore avec l’idée que cette relation devait e
7806 trement, je le voyais bien, je jouais encore avec l’ idée que cette relation devait exclure tout bavardage et comporter que
7807 ntence énigmatique à méditer, sans jamais oublier le risque du coup de bâton appliqué par le maître au disciple, si ce der
7808 s oublier le risque du coup de bâton appliqué par le maître au disciple, si ce dernier propose une réponse erronée. (Ainsi
7809 propose une réponse erronée. (Ainsi fait-on dans les couvents bouddhistes du Japon)83. Et justement Kassner serrait deux c
7810 assner serrait deux cannes dans ses énormes mains d’ infirme — paralysé des jambes dès le berceau — mais sa maîtrise n’exer
7811 énormes mains d’infirme — paralysé des jambes dès le berceau — mais sa maîtrise n’exerçait d’autres sanctions, sur les tro
7812 is sa maîtrise n’exerçait d’autres sanctions, sur les trop nombreux visiteurs, que celles d’un bref regard pénétrant de mal
7813 ions, sur les trop nombreux visiteurs, que celles d’ un bref regard pénétrant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou d
7814 visiteurs, que celles d’un bref regard pénétrant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de suj
7815 que celles d’un bref regard pénétrant de malice, d’ un éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de sujet. Après t
7816 d’un bref regard pénétrant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de sujet. Après tout, n’étai
7817 trant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou d’ un subit changement de sujet. Après tout, n’était-ce pas ce que j’atte
7818 éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de sujet. Après tout, n’était-ce pas ce que j’attendais ? Il parlait à b
7819 que j’attendais ? Il parlait à bâtons rompus sur le dos des fervents indiscrets ! Et n’avais-je pas cédé à l’illusion ban
7820 es fervents indiscrets ! Et n’avais-je pas cédé à l’ illusion banale qui veut que l’auteur et l’œuvre soient pareils, alors
7821 vais-je pas cédé à l’illusion banale qui veut que l’ auteur et l’œuvre soient pareils, alors qu’ils sont toujours en tensio
7822 cédé à l’illusion banale qui veut que l’auteur et l’ œuvre soient pareils, alors qu’ils sont toujours en tension dialectiqu
7823 tique, ou pour mieux dire allègrement disciplinée de dominer son grand malheur physique et de refuser que ce malheur l’iso
7824 ciplinée de dominer son grand malheur physique et de refuser que ce malheur l’isole dans la seule profondeur de sa vision8
7825 and malheur physique et de refuser que ce malheur l’ isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’où sa curiosité avide
7826 hysique et de refuser que ce malheur l’isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’où sa curiosité avide et amusée po
7827 r que ce malheur l’isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’où sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que l’o
7828 l’isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’ où sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que l’on pouvait connaî
7829 ù sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que l’ on pouvait connaître, ne fût-ce que de réputation, qu’il avait bien co
7830 us ceux que l’on pouvait connaître, ne fût-ce que de réputation, qu’il avait bien connus lui-même ou rencontrés dans ses v
7831 bles en Europe, en Russie, en Inde. Il ne cessait de mettre et de remettre à jour son tableau d’une certaine société finis
7832 e, en Russie, en Inde. Il ne cessait de mettre et de remettre à jour son tableau d’une certaine société finissante, compos
7833 ssait de mettre et de remettre à jour son tableau d’ une certaine société finissante, composée certes des meilleurs esprits
7834 t des plus authentiques grandes dames, mais aussi d’ une foule de figures touchantes, excentriques ou typiques, qu’il se di
7835 uthentiques grandes dames, mais aussi d’une foule de figures touchantes, excentriques ou typiques, qu’il se divertissait à
7836 ques ou typiques, qu’il se divertissait à évoquer d’ un seul trait fortement appuyé — et l’on devinait alors qu’ils étaient
7837 t à évoquer d’un seul trait fortement appuyé — et l’ on devinait alors qu’ils étaient les modèles des personnages de ses Di
7838 nt appuyé — et l’on devinait alors qu’ils étaient les modèles des personnages de ses Dialogues et récits physiognomoniques,
7839 alors qu’ils étaient les modèles des personnages de ses Dialogues et récits physiognomoniques, officiers, acteurs ou arti
7840 officiers, acteurs ou artistes, grands maniaques de la chasse ou du jeu, courtisans, courtisanes, ascètes, « indiscrets »
7841 ficiers, acteurs ou artistes, grands maniaques de la chasse ou du jeu, courtisans, courtisanes, ascètes, « indiscrets » ou
7842 discrets » ou ratés exemplaires. Cette collection de types de notre siècle puisait dans l’Europe de naguère — surtout vien
7843 » ou ratés exemplaires. Cette collection de types de notre siècle puisait dans l’Europe de naguère — surtout viennoise — s
7844 collection de types de notre siècle puisait dans l’ Europe de naguère — surtout viennoise — ses éléments anecdotiques ou r
7845 on de types de notre siècle puisait dans l’Europe de naguère — surtout viennoise — ses éléments anecdotiques ou réalistes 
7846 ses éléments anecdotiques ou réalistes ; mais il la transformait en une mythologie évoquant le grouillement des créatures
7847 ais il la transformait en une mythologie évoquant le grouillement des créatures qui décorent l’extérieur des grands temple
7848 oquant le grouillement des créatures qui décorent l’ extérieur des grands temples de l’Inde. Je relève encore ceci dans ses
7849 tures qui décorent l’extérieur des grands temples de l’Inde. Je relève encore ceci dans ses Propos, confirmant les souveni
7850 es qui décorent l’extérieur des grands temples de l’ Inde. Je relève encore ceci dans ses Propos, confirmant les souvenirs
7851 Je relève encore ceci dans ses Propos, confirmant les souvenirs que je viens d’interpréter : « Le Witz (la boutade, le trai
7852 ses Propos, confirmant les souvenirs que je viens d’ interpréter : « Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme l
7853 mant les souvenirs que je viens d’interpréter : «  Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturell
7854 souvenirs que je viens d’interpréter : « Le Witz ( la boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturelle que rev
7855 e je viens d’interpréter : « Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociab
7856 s d’interpréter : « Le Witz (la boutade, le trait d’ esprit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociabilité che
7857 r : « Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociabilité chez le solitaire
7858 prit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociabilité chez le solitaire qui garde ses distances… » Finalement,
7859 ogique et naturelle que revêt la sociabilité chez le solitaire qui garde ses distances… » Finalement, je crois bien que Ka
7860 alement, je crois bien que Kassner est à peu près le seul homme que j’aie connu dont je ne puisse imaginer qu’il ait dit o
7861 même en bavardant, une platitude. Qu’il s’agisse de ses pages les plus denses ou des anecdotes qu’il contait avec un humo
7862 rdant, une platitude. Qu’il s’agisse de ses pages les plus denses ou des anecdotes qu’il contait avec un humour énergique (
7863 ique (ces deux mots accolés me rappellent son ton de voix), tout en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait la présence d’une ma
7864 olés me rappellent son ton de voix), tout en lui, l’ œuvre et l’homme, évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme i
7865 pellent son ton de voix), tout en lui, l’œuvre et l’ homme, évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme infaillible.
7866 voix), tout en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où l’image qui
7867 en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait la présence d’ une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où l’image qui me vint à l’
7868 ésence d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’ où l’image qui me vint à l’esprit, pendant notre première rencontre, d
7869 e d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où l’ image qui me vint à l’esprit, pendant notre première rencontre, de cet
7870 ée, comme infaillible. D’où l’image qui me vint à l’ esprit, pendant notre première rencontre, de cet archer qui tire les y
7871 int à l’esprit, pendant notre première rencontre, de cet archer qui tire les yeux fermés et atteint à chaque coup le centr
7872 notre première rencontre, de cet archer qui tire les yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’où mes
7873 qui tire les yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen
7874 es yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhism
7875 yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhisme —
7876 s et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’ où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhisme — que je vo
7877 centre de la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhisme — que je voudrais maintenant expliciter.
7878 drais maintenant expliciter. Kassner, Rilke et le zen Une amitié des plus complexes, pour ne pas dire ambivalente, a
7879 ia Rilke. Elle remonte aux années qui précédèrent la guerre de 1914, et plusieurs témoignages importants nous en demeurent
7880 Elle remonte aux années qui précédèrent la guerre de 1914, et plusieurs témoignages importants nous en demeurent : lettres
7881 émoignages importants nous en demeurent : lettres de Rilke à leur amie commune, la princesse de Tour et Taxis, dédicace à
7882 demeurent : lettres de Rilke à leur amie commune, la princesse de Tour et Taxis, dédicace à Kassner de la Huitième Élégie
7883 la princesse de Tour et Taxis, dédicace à Kassner de la Huitième Élégie de Duino, fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge,
7884 t Taxis, dédicace à Kassner de la Huitième Élégie de Duino, fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge, portant les traces vi
7885 r de la Huitième Élégie de Duino, fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge, portant les traces visibles de l’influence kass
7886 fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge, portant les traces visibles de l’influence kassnérienne ; et les sept essais succ
7887 Malte Laurids Brigge, portant les traces visibles de l’influence kassnérienne ; et les sept essais successifs consacrés pa
7888 te Laurids Brigge, portant les traces visibles de l’ influence kassnérienne ; et les sept essais successifs consacrés par K
7889 traces visibles de l’influence kassnérienne ; et les sept essais successifs consacrés par Kassner à Rilke, de 1926, au len
7890 essais successifs consacrés par Kassner à Rilke, de 1926, au lendemain de la mort du poète, jusqu’au trentième anniversai
7891 sacrés par Kassner à Rilke, de 1926, au lendemain de la mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire de cette mort. Dès
7892 rés par Kassner à Rilke, de 1926, au lendemain de la mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire de cette mort. Dès le
7893 la mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire de cette mort. Dès le premier de ces essais, Kassner, tout en mettant le
7894 ntième anniversaire de cette mort. Dès le premier de ces essais, Kassner, tout en mettant le Poète au plus haut comme pur
7895 e premier de ces essais, Kassner, tout en mettant le Poète au plus haut comme pur lyrique sans faille et sans clichés, pre
7896 es distances : Rilke, écrit-il, a toujours refusé l’ idée fondamentale du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de l’
7897 fondamentale du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais q
7898 le du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent
7899 du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de l’ intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent :
7900 qui permet de passer de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent : nous y voyons que, pour K
7901 de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent : nous y voyons que, pour Kassner, Rilke appartien
7902 nde « phallique » aussi, « mélange très singulier de candeur enfantine et de perversion », monde spatial, antihistorique,
7903 « mélange très singulier de candeur enfantine et de perversion », monde spatial, antihistorique, désincarné, lunaire, mon
7904 atial, antihistorique, désincarné, lunaire, monde de l’âme et non de l’esprit, profondément antipaulinien, et qui permet s
7905 al, antihistorique, désincarné, lunaire, monde de l’ âme et non de l’esprit, profondément antipaulinien, et qui permet seul
7906 rique, désincarné, lunaire, monde de l’âme et non de l’esprit, profondément antipaulinien, et qui permet seul de comprendr
7907 ue, désincarné, lunaire, monde de l’âme et non de l’ esprit, profondément antipaulinien, et qui permet seul de comprendre c
7908 t, profondément antipaulinien, et qui permet seul de comprendre chez Rilke « son hostilité au Christ, qui blesse les uns,
7909 chez Rilke « son hostilité au Christ, qui blesse les uns, paraît folle aux autres »… Je ne fais ici qu’énumérer les expres
7910 ît folle aux autres »… Je ne fais ici qu’énumérer les expressions souvent répétées, mais de plus en plus sévères à mesure q
7911 pétées, mais de plus en plus sévères à mesure que le temps passe, auxquelles Kassner recourt pour se différencier de celui
7912 , auxquelles Kassner recourt pour se différencier de celui que, pourtant, il ne cesse de tenir pour l’un des plus grands d
7913 différencier de celui que, pourtant, il ne cesse de tenir pour l’un des plus grands depuis Dante. Le monde de Kassner, au
7914 de tenir pour l’un des plus grands depuis Dante. Le monde de Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qu
7915 pour l’un des plus grands depuis Dante. Le monde de Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qui tranche
7916 uis Dante. Le monde de Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qui tranche et institue le drame, le mond
7917 e de Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tr
7918 e Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tragé
7919 nde du Fils, de la Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par l’Évangile, monde
7920 s, de la Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par l’Évangile, monde du Dieu-H
7921 tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par l’Évangile, monde du Dieu-Homme et du paradoxe,
7922 ame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par l’ Évangile, monde du Dieu-Homme et du paradoxe, du sacrifice et du Retou
7923 du paradoxe, du sacrifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cet
7924 paradoxe, du sacrifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cette
7925 acrifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cette prose qui exclu
7926 ifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cette prose qui exclut l
7927 il où ne peut régner que « cette prose qui exclut les vers : Blaise Pascal, Laurence Sterne et Søren Kierkegaard. En tous t
7928 posthumes bien d’autres notes qui s’y rapportent. L’ essai porte un titre curieux : Rilke, le zen et moi 86 et il est curie
7929 pportent. L’essai porte un titre curieux : Rilke, le  zen et moi 86 et il est curieusement décousu. À propos de l’influence
7930 oi 86 et il est curieusement décousu. À propos de l’ influence qu’on lui attribue sur Rilke, Kassner cite de nouveau la phr
7931 n lui attribue sur Rilke, Kassner cite de nouveau la phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la g
7932 ibue sur Rilke, Kassner cite de nouveau la phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la grandeur pa
7933 de nouveau la phrase de ses Proverbes du yogi : «  Le chemin de l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phras
7934 la phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Ril
7935 phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’ intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Rilke
7936 roverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Rilke lui avait dit da
7937 e chemin de l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Rilke lui avait dit dans une lettre qu’il la
7938 se dont Rilke lui avait dit dans une lettre qu’il la sentait « écrite pour lui, et contre lui ». Il suggère en passant un
7939 parallèle entre Kierkegaard et Hamlet « qui tous les deux luttèrent pour la grandeur, non point à partir du Mythe, mais à
7940 aard et Hamlet « qui tous les deux luttèrent pour la grandeur, non point à partir du Mythe, mais à partir de la Personne,
7941 ur, non point à partir du Mythe, mais à partir de la Personne, par désespoir »87. Suit une digression sur la Duse, et subi
7942 sonne, par désespoir »87. Suit une digression sur la Duse, et subitement, Kassner en vient à l’aspect « asiatique » du mon
7943 on sur la Duse, et subitement, Kassner en vient à l’ aspect « asiatique » du monde rilkéen, et au bouddhisme. Il a toujours
7944 nde rilkéen, et au bouddhisme. Il a toujours aimé le Bouddha, dit-il. Il a suivi ses traces en Inde, sans bien connaître s
7945 en, qui n’est resté qu’un nom pour lui. Mais dans le recueil d’hommages publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà cité),
7946 st resté qu’un nom pour lui. Mais dans le recueil d’ hommages publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà cité), le rapproch
7947 ans le recueil d’hommages publié pour ses 80 ans ( le Gedenkbuch déjà cité), le rapprochement que je suggérais entre le zen
7948 publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà cité), le rapprochement que je suggérais entre le zen et sa propre pensée l’a f
7949 jà cité), le rapprochement que je suggérais entre le zen et sa propre pensée l’a frappé : Cela resta fixé dans ma mémoire
7950 que je suggérais entre le zen et sa propre pensée l’ a frappé : Cela resta fixé dans ma mémoire, écrit-il, me tint alerté…
7951 qu’à ce que, peu de temps après, je fusse informé de l’existence d’une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci
7952 à ce que, peu de temps après, je fusse informé de l’ existence d’une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci :
7953 u de temps après, je fusse informé de l’existence d’ une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre le
7954 se informé de l’existence d’une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voir, placer
7955 ont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fe
7956 res parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pre
7957 nt à ceci : atteindre le but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pressentais mainten
7958 e le but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen si
7959 e but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen signi
7960 le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen signifiait et da
7961 les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen signifiait et dans quel rapport il pouvait être avec mon œuvre, q
7962 avec mon œuvre, qui comptait à ce moment-là plus d’ un demi-siècle. Atteindre le but sans le voir (blind), celui qui peut
7963 t à ce moment-là plus d’un demi-siècle. Atteindre le but sans le voir (blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir le
7964 t-là plus d’un demi-siècle. Atteindre le but sans le voir (blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir le but en lui-
7965 (blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir le but en lui-même ?… Le zen, le tir aveugle, est acte, mais cet acte es
7966 t cela ne doit-il pas avoir le but en lui-même ?… Le zen, le tir aveugle, est acte, mais cet acte est en outre notre pensé
7967 e doit-il pas avoir le but en lui-même ?… Le zen, le tir aveugle, est acte, mais cet acte est en outre notre pensée la plu
7968 est acte, mais cet acte est en outre notre pensée la plus profonde, l’ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le
7969 acte est en outre notre pensée la plus profonde, l’ ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la di
7970 utre notre pensée la plus profonde, l’ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’é
7971 nsée la plus profonde, l’ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de
7972 ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le po
7973 dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’att
7974 sée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’ éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche d
7975 tes… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux
7976 zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux ban
7977 dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux bandés est le poin
7978 t de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Né
7979 u’atteint la flèche du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que s
7980 lèche du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore
7981 he du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore le
7982 ur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore le zen, sino
7983 zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune,
7984 ui est en même temps le Tout… Que signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire
7985 temps le Tout… Que signifie encore le zen, sinon l’ élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance,
7986 … Que signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et
7987 ue signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et ce
7988 tion de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et celui-là seul peut y arriver qui ne sépare p
7989 n de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et celui-là seul peut y arriver qui ne sépare plus
7990 t celui-là seul peut y arriver qui ne sépare plus l’ acte de l’ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, apparti
7991 -là seul peut y arriver qui ne sépare plus l’acte de l’ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, appartient à l
7992 seul peut y arriver qui ne sépare plus l’acte de l’ ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, appartient à l’As
7993 t absolument hindou, ajoute Kassner, appartient à l’ Asie, et n’eût été compris que par peu de Grecs, par les éléates, et p
7994 e, et n’eût été compris que par peu de Grecs, par les éléates, et par aucun Romain. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus :
7995 main. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus : sur la flèche du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur le tireur ave
7996 : sur la flèche du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’att
7997 du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les
7998 ’atteint pas le but, et sur le tireur aveugle qui l’ atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les deux cas, il s’agit du
7999 et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée e
8000 tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’ atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’ex
8001 qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infi
8002 atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être
8003 eint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’ idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une
8004 les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple co
8005 s deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’ existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque
8006 il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque ; et il s’a
8007 s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’ Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque ; et il s’agit
8008 de l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’union
8009 l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’ être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’union ultime du But et
8010 esse d’être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’union ultime du But et du Sens. Si je m’en tiens à cette interpréta
8011 e d’être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’ union ultime du But et du Sens. Si je m’en tiens à cette interprétatio
8012 s tous mes écrits, à commencer par cette « Morale de la musique » qui aujourd’hui, à cause de cela, remonte vers moi dans
8013 ous mes écrits, à commencer par cette « Morale de la musique » qui aujourd’hui, à cause de cela, remonte vers moi dans mon
8014 et rajeuni. Kassner rappelle alors sa conception de la musique comme absorption totale du contenu dans la forme, où il vo
8015 rajeuni. Kassner rappelle alors sa conception de la musique comme absorption totale du contenu dans la forme, où il voit
8016 a musique comme absorption totale du contenu dans la forme, où il voit un équivalent de l’unité du Tout et du Rien, mainte
8017 u contenu dans la forme, où il voit un équivalent de l’unité du Tout et du Rien, maintenus ensemble et assumés par la seul
8018 ontenu dans la forme, où il voit un équivalent de l’ unité du Tout et du Rien, maintenus ensemble et assumés par la seule f
8019 out et du Rien, maintenus ensemble et assumés par la seule force de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu pe
8020 maintenus ensemble et assumés par la seule force de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne
8021 intenus ensemble et assumés par la seule force de l’ Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le
8022 a seule force de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, o
8023 ce de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, oh ! pas du
8024 l poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, oh ! pas du tout, mais en vertu de so
8025 isme, oh ! pas du tout, mais en vertu de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’Imagi
8026 e, oh ! pas du tout, mais en vertu de son idée de l’ Infini, du trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’Imaginat
8027 rtu de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’Imagination créatrice, qui est pour lui
8028 de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel, de l’ inconcevable, en vertu de l’Imagination créatrice, qui est pour lui la
8029 trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’ Imagination créatrice, qui est pour lui la seule forme possible de la
8030 ertu de l’Imagination créatrice, qui est pour lui la seule forme possible de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l
8031 éatrice, qui est pour lui la seule forme possible de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l’esprit que cette Einbil
8032 rice, qui est pour lui la seule forme possible de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l’esprit que cette Einbildun
8033 le de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l’ esprit que cette Einbildungskraft 88, qui joue dans toute son œuvre un
8034 ans toute son œuvre un rôle aussi fondamental que la libido chez un Freud, pourrait bien être pour Kassner d’abord la seul
8035 un Freud, pourrait bien être pour Kassner d’abord la seule forme possible de la foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodo
8036 être pour Kassner d’abord la seule forme possible de la foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le
8037 e pour Kassner d’abord la seule forme possible de la foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen
8038 est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen de son côté ? Il ajoute d’ailleurs aussitôt qu’on ne saurait croi
8039 s gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen de son côté ? Il ajoute d’ailleurs aussitôt qu’on ne saurait croire un s
8040 un extravagant maître du zen » ! Il n’a que faire d’ une doctrine ou d’un système ; mais peut-être, dans certains de ses li
8041 tre du zen » ! Il n’a que faire d’une doctrine ou d’ un système ; mais peut-être, dans certains de ses livres, a-t-il jeté
8042 e ou d’un système ; mais peut-être, dans certains de ses livres, a-t-il jeté un pont, une arche par-dessus continents et m
8043 r-dessus continents et millénaires, reliant ainsi les représentations de l’ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. C
8044 et millénaires, reliant ainsi les représentations de l’ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. Ce qui lui semble, e
8045 millénaires, reliant ainsi les représentations de l’ ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. Ce qui lui semble, en f
8046 i les représentations de l’ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. Ce qui lui semble, en fin de compte, relier au z
8047 es représentations de l’ancienne Asie à celles de l’ Occident chrétien. Ce qui lui semble, en fin de compte, relier au zen
8048 , c’est que l’un et l’autre se soucient davantage de limites que de causes. Et cette notion de limite, si importante pour
8049 n et l’autre se soucient davantage de limites que de causes. Et cette notion de limite, si importante pour lui, le ramène
8050 vantage de limites que de causes. Et cette notion de limite, si importante pour lui, le ramène à Rilke, dont il cite ce ve
8051 t cette notion de limite, si importante pour lui, le ramène à Rilke, dont il cite ce vers : Si le boire te semble amer, d
8052 ui, le ramène à Rilke, dont il cite ce vers : Si le boire te semble amer, deviens Vin. Ici, dit-il, plus de théâtre… Il s
8053 re te semble amer, deviens Vin. Ici, dit-il, plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de cen
8054 iens Vin. Ici, dit-il, plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit égaleme
8055 i, dit-il, plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’ abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit également de la lim
8056 , plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit également de la limite entre
8057 âtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’ absence de centre. Il s’agit également de la limite entre existence et
8058 ’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit également de la limite entre existence et poésie, o
8059 entre et d’absence de centre. Il s’agit également de la limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence,
8060 re et d’absence de centre. Il s’agit également de la limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence, ce
8061 lement de la limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence, ce qui donne une parfaite question zen, la
8062 ent de la limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence, ce qui donne une parfaite question zen, la qu
8063 xistence, ce qui donne une parfaite question zen, la question dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue a ét
8064 estion zen, la question dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue a été donnée. C’est cette question que le 2
8065 ion dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue a été donnée. C’est cette question que le 23e des « Sonnets à
8066 la Langue a été donnée. C’est cette question que le 23e des « Sonnets à Orphée » pose, ou tout au moins, comme il convien
8067 : C’est lorsqu’un pur essor vers où ? Aura vaincu l’ orgueil puéril Qu’enfin, submergé par son gain Celui qui s’est approch
8068 . Voilà qui est zen, conclut Kassner, ou solution d’ un problème zen par le poète, par la langue, la langue vivante des ima
8069 onclut Kassner, ou solution d’un problème zen par le poète, par la langue, la langue vivante des images, non des concepts.
8070 , ou solution d’un problème zen par le poète, par la langue, la langue vivante des images, non des concepts. C’est ainsi,
8071 on d’un problème zen par le poète, par la langue, la langue vivante des images, non des concepts. C’est ainsi, finalement
8072 , non des concepts. C’est ainsi, finalement, par le détour du zen, que le Kassner des derniers temps de sa vie a pu relie
8073 ’est ainsi, finalement, par le détour du zen, que le Kassner des derniers temps de sa vie a pu relier son monde et celui d
8074 détour du zen, que le Kassner des derniers temps de sa vie a pu relier son monde et celui de Rilke. Par un suprême dépass
8075 rs temps de sa vie a pu relier son monde et celui de Rilke. Par un suprême dépassement des concepts, au nom du Sens qui es
8076 dépassement des concepts, au nom du Sens qui est le But à l’infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans
8077 ent des concepts, au nom du Sens qui est le But à l’ infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans doute pr
8078 pts, au nom du Sens qui est le But à l’infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans doute pris connaissan
8079 nom du Sens qui est le But à l’infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans doute pris connaissance du ze
8080 ui est le But à l’infini. Le but, la flèche et l’ homme Kassner avait sans doute pris connaissance du zen par le fame
8081 ner avait sans doute pris connaissance du zen par le fameux petit livre d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc
8082 ris connaissance du zen par le fameux petit livre d’ Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke s
8083 e du zen par le fameux petit livre d’Herrigel sur L’ Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a don
8084 livre d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’ arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte
8085 rrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par
8086 ur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par un maît
8087 aleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par un maître à un peint
8088 epte donné par un maître à un peintre : Observe le bambou pendant dix ans, deviens bambou toi-même, puis, oublie tout et
8089 toi-même, puis, oublie tout et peins. (Problème de la limite entre existence et art, ou de l’art comme existence.) D’aut
8090 i-même, puis, oublie tout et peins. (Problème de la limite entre existence et art, ou de l’art comme existence.) D’autres
8091 (Problème de la limite entre existence et art, ou de l’art comme existence.) D’autres correspondances ont pu le frapper. N
8092 oblème de la limite entre existence et art, ou de l’ art comme existence.) D’autres correspondances ont pu le frapper. N’a-
8093 comme existence.) D’autres correspondances ont pu le frapper. N’a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son de sa vo
8094 pondances ont pu le frapper. N’a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son de sa voix qu’on est seul à ne pas reconn
8095 per. N’a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son de sa voix qu’on est seul à ne pas reconnaître, du moins le mouve
8096 a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son de sa voix qu’on est seul à ne pas reconnaître, du moins le mouvement de
8097 oix qu’on est seul à ne pas reconnaître, du moins le mouvement de pensée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’
8098 seul à ne pas reconnaître, du moins le mouvement de pensée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen
8099 pas reconnaître, du moins le mouvement de pensée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen sur le ti
8100 ée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’ un maître zen sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer ave
8101 et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille du lièvr
8102 les dans ces paroles d’un maître zen sur le tir à l’ arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille du lièvre et le p
8103 e zen sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire
8104 ir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’ écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le
8105 est capable de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible san
8106 able de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (é
8107 e de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écai
8108 e du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’ atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poi
8109 et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce derni
8110 de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce dernier est Maî
8111 la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce dernier est Maître
8112 t sans flèche (poil), ce dernier est Maître, dans l’ acception la plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il
8113 e (poil), ce dernier est Maître, dans l’acception la plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’art s
8114 dans l’acception la plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’art sans art, à la fois ainsi Maître
8115 ns l’acception la plus élevée du terme, Maître de l’ art sans art, mieux, il est l’art sans art, à la fois ainsi Maître et
8116 du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’ art sans art, à la fois ainsi Maître et non-Maître. Par ce revirement,
8117 en tant que mouvement immobile, danse sans danse, le tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il
8118 ue mouvement immobile, danse sans danse, le tir à l’ arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble qu
8119 le, danse sans danse, le tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soi
8120 , le tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soit pas souvenu d’avoi
8121 ble. Il semble que Kassner ne se soit pas souvenu d’ avoir écrit lui-même dans ses Proverbes du yogi 90 les phrases suivant
8122 voir écrit lui-même dans ses Proverbes du yogi 90 les phrases suivantes : Quand je décoche une flèche, le but que je vise
8123 phrases suivantes : Quand je décoche une flèche, le but que je vise est toujours dans le fini. Le point où tombe la flèch
8124 une flèche, le but que je vise est toujours dans le fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la
8125 he, le but que je vise est toujours dans le fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la place de
8126 vise est toujours dans le fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la place de ce fini (sans lim
8127 dans le fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la place de ce fini (sans limites) posons l’in
8128 tes). À la place de ce fini (sans limites) posons l’ infini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans c
8129 place de ce fini (sans limites) posons l’infini ( la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’e
8130 ini (sans limites) posons l’infini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’homme.91
8131 ) posons l’infini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’homme.91 Relisons maint
8132 ini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’homme.91 Relisons maintenant Herrigel
8133 endra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’ homme.91 Relisons maintenant Herrigel, ce philosophe allemand qui e
8134 on pour s’initier au zen en s’entraînant au tir à l’ arc. « Vos flèches manquent de portée (fait remarquer le Maître au déb
8135 entraînant au tir à l’arc. « Vos flèches manquent de portée (fait remarquer le Maître au débutant) parce que spirituelleme
8136 « Vos flèches manquent de portée (fait remarquer le Maître au débutant) parce que spirituellement vous ne portez pas asse
8137 ne portez pas assez loin. Comportez-vous comme si le but était l’infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc de moyen
8138 assez loin. Comportez-vous comme si le but était l’ infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc de moyenne puissance
8139 ’infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc de moyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort. Le r
8140 c de moyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’ arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « prés
8141 oyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d
8142 ce qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du
8143 vec l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté
8144 l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’ arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’
8145 lus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec
8146 fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laq
8147 ltat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’ esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laquelle vous tir
8148 mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : « La Grand
8149 s de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : « La Grande D
8150 résence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’ éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : « La Grande Doctrine du
8151 d’éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : «  La Grande Doctrine du tir à l’arc ignore tout d’une cible dressée à une
8152 irez. » Ou encore : « La Grande Doctrine du tir à l’ arc ignore tout d’une cible dressée à une distance déterminée ; elle n
8153 : « La Grande Doctrine du tir à l’arc ignore tout d’ une cible dressée à une distance déterminée ; elle ne connaît que le b
8154 e à une distance déterminée ; elle ne connaît que le but, qui ne s’atteint d’aucune manière technique, et si elle lui donn
8155 ée ; elle ne connaît que le but, qui ne s’atteint d’ aucune manière technique, et si elle lui donne un nom, ce sera : Boudd
8156 ha. » Enfin ceci, qui devait combler chez Kassner le penseur existentiel autant que le physiognomoniste : le disciple dit
8157 er chez Kassner le penseur existentiel autant que le physiognomoniste : le disciple dit au maître : « Je crains de ne plus
8158 seur existentiel autant que le physiognomoniste : le disciple dit au maître : « Je crains de ne plus rien comprendre… Est-
8159 moniste : le disciple dit au maître : « Je crains de ne plus rien comprendre… Est-ce moi qui touche le but ou bien le but
8160 de ne plus rien comprendre… Est-ce moi qui touche le but ou bien le but qui m’atteint ? Ce que vous appelez le « quelque c
8161 comprendre… Est-ce moi qui touche le but ou bien le but qui m’atteint ? Ce que vous appelez le « quelque chose » (qui tir
8162 u bien le but qui m’atteint ? Ce que vous appelez le « quelque chose » (qui tire) est-il de nature spirituelle aux yeux du
8163 us appelez le « quelque chose » (qui tire) est-il de nature spirituelle aux yeux du corps, ou corporelle aux yeux de l’esp
8164 elle aux yeux du corps, ou corporelle aux yeux de l’ esprit ? Ou les deux à la fois ? Ou bien ni l’un ni l’autre ? Toutes c
8165 du corps, ou corporelle aux yeux de l’esprit ? Ou les deux à la fois ? Ou bien ni l’un ni l’autre ? Toutes ces choses, arc,
8166 ’amalgament tellement que je ne suis plus capable de les séparer… Le Maître m’interrompit alors et dit : Voilà justement l
8167 algament tellement que je ne suis plus capable de les séparer… Le Maître m’interrompit alors et dit : Voilà justement la co
8168 ement que je ne suis plus capable de les séparer… Le Maître m’interrompit alors et dit : Voilà justement la corde de l’arc
8169 ître m’interrompit alors et dit : Voilà justement la corde de l’arc qui vient de vous traverser ! » Mais je n’en finirais
8170 terrompit alors et dit : Voilà justement la corde de l’arc qui vient de vous traverser ! » Mais je n’en finirais pas de ci
8171 rompit alors et dit : Voilà justement la corde de l’ arc qui vient de vous traverser ! » Mais je n’en finirais pas de citer
8172 t de vous traverser ! » Mais je n’en finirais pas de citer tantôt Kassner, tantôt les maîtres du zen, au risque de confond
8173 n’en finirais pas de citer tantôt Kassner, tantôt les maîtres du zen, au risque de confondre leurs énigmes et leurs réponse
8174 es renvoient toujours ailleurs, au tout unique, à l’ infini, où se rejoignent d’un seul coup dans l’illumination de la visi
8175 à l’infini, où se rejoignent d’un seul coup dans l’ illumination de la vision (dirait Kassner), du satori (disent les boud
8176 se rejoignent d’un seul coup dans l’illumination de la vision (dirait Kassner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un
8177 rejoignent d’un seul coup dans l’illumination de la vision (dirait Kassner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un et
8178 de la vision (dirait Kassner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un et le Tout, l’individu et le sens final92. J’en re
8179 ner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un et le Tout, l’individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’homme que
8180 satori (disent les bouddhistes), l’Un et le Tout, l’ individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’homme que j’essaie
8181 les bouddhistes), l’Un et le Tout, l’individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’homme que j’essaie de décrire par
8182 ’individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’ homme que j’essaie de décrire par le biais d’une vision particulière q
8183 final92. J’en reviens donc à l’homme que j’essaie de décrire par le biais d’une vision particulière que j’eus de lui, et d
8184 eviens donc à l’homme que j’essaie de décrire par le biais d’une vision particulière que j’eus de lui, et dans laquelle il
8185 nc à l’homme que j’essaie de décrire par le biais d’ une vision particulière que j’eus de lui, et dans laquelle il semble b
8186 par le biais d’une vision particulière que j’eus de lui, et dans laquelle il semble bien qu’il se soit finalement reconnu
8187 en qu’il se soit finalement reconnu. J’ai dit que l’ image d’un maître zen m’était venue en écoutant parler Kassner. Et voi
8188 se soit finalement reconnu. J’ai dit que l’image d’ un maître zen m’était venue en écoutant parler Kassner. Et voici ce qu
8189 nt parler Kassner. Et voici ce qu’il dit lui-même de la conversation telle qu’il l’entend et la pratique : Je suis toujou
8190 parler Kassner. Et voici ce qu’il dit lui-même de la conversation telle qu’il l’entend et la pratique : Je suis toujours
8191 qu’il dit lui-même de la conversation telle qu’il l’ entend et la pratique : Je suis toujours chargé (comme un fusil) quan
8192 i-même de la conversation telle qu’il l’entend et la pratique : Je suis toujours chargé (comme un fusil) quand je suis ré
8193 fusil) quand je suis réellement alerté, éveillé. Le dialogue, la dialectique sont alors les moyens convenables pour provo
8194 je suis réellement alerté, éveillé. Le dialogue, la dialectique sont alors les moyens convenables pour provoquer l’étince
8195 , éveillé. Le dialogue, la dialectique sont alors les moyens convenables pour provoquer l’étincelle, la détente, le drame d
8196 sont alors les moyens convenables pour provoquer l’ étincelle, la détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’une
8197 es moyens convenables pour provoquer l’étincelle, la détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’une idée survenan
8198 nvenables pour provoquer l’étincelle, la détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’une idée survenant, d’un prin
8199 tincelle, la détente, le drame du rejaillissement d’ une image, d’une idée survenant, d’un principe ; le coup est parti, to
8200 détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’ une idée survenant, d’un principe ; le coup est parti, tout de suite,
8201 ejaillissement d’une image, d’une idée survenant, d’ un principe ; le coup est parti, tout de suite, cela jaillit et puis,
8202 ’une image, d’une idée survenant, d’un principe ; le coup est parti, tout de suite, cela jaillit et puis, parfois, cela to
8203 suite, cela jaillit et puis, parfois, cela touche le noir. De là mon « Tireur zen », mon zen… L’arc est toujours tendu. Eh
8204 la jaillit et puis, parfois, cela touche le noir. De là mon « Tireur zen », mon zen… L’arc est toujours tendu. Eh oui, bie
8205 ouche le noir. De là mon « Tireur zen », mon zen… L’ arc est toujours tendu. Eh oui, bien sûr, pourquoi ne pas penser ici a
8206 oui, bien sûr, pourquoi ne pas penser ici au bios d’ Héraclite, qui signifie Vie et Arc, vie qui appelle et produit, et arc
8207 Arc, vie qui appelle et produit, et arc qui donne la mort ? Mais il ajoute aussitôt que le silence est pour lui une vérit
8208 qui donne la mort ? Mais il ajoute aussitôt que le silence est pour lui une véritable volupté — pendant des heures, chaq
8209 c’est bien cette volupté qu’on pourrait qualifier de bouddhiste… Si j’avais pu revoir Kassner, l’hiver dernier, venant de
8210 fier de bouddhiste… Si j’avais pu revoir Kassner, l’ hiver dernier, venant de lire son essai sur le zen et Rilke, je lui au
8211 ’avais pu revoir Kassner, l’hiver dernier, venant de lire son essai sur le zen et Rilke, je lui aurais posé des questions
8212 er, l’hiver dernier, venant de lire son essai sur le zen et Rilke, je lui aurais posé des questions qu’il laisse à jamais
8213 mais sans réponse. Je lui aurais dit sans doute : le but du zen est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier
8214 Je lui aurais dit sans doute : le but du zen est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œuvre es
8215 du zen est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est
8216 us libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est la personne) du
8217 onscient, mais le sens dernier de votre œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est la personne) du moi factice, du per
8218 re œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est la personne) du moi factice, du personnage et de son masque, laissant al
8219 est la personne) du moi factice, du personnage et de son masque, laissant alors paraître le visage. Entre les deux « abîme
8220 sonnage et de son masque, laissant alors paraître le visage. Entre les deux « abîmes » du monde magique, qui est le monde
8221 masque, laissant alors paraître le visage. Entre les deux « abîmes » du monde magique, qui est le monde sans mesure d’avan
8222 tre les deux « abîmes » du monde magique, qui est le monde sans mesure d’avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et
8223  » du monde magique, qui est le monde sans mesure d’ avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, q
8224 nde magique, qui est le monde sans mesure d’avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, qui est s
8225 e, qui est le monde sans mesure d’avant le drame, d’ avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, qui est sa contrepa
8226 st le monde sans mesure d’avant le drame, d’avant l’ idée et la Parole — et du monde collectif, qui est sa contrepartie pla
8227 e sans mesure d’avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, qui est sa contrepartie plate et abst
8228 ouvent « magie à rebours », vous nous avez montré la voie de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui
8229  magie à rebours », vous nous avez montré la voie de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est sou
8230 gie à rebours », vous nous avez montré la voie de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est souffr
8231  », vous nous avez montré la voie de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est souffrance et visio
8232 ez montré la voie de la personne, le passage vers l’ esprit et vers la liberté, qui est souffrance et vision, tension et sa
8233 de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est souffrance et vision, tension et sacrifice, incarnat
8234 ance et vision, tension et sacrifice, incarnation de la Parole dans l’histoire. Maintenant, comment passer de cette réalit
8235 e et vision, tension et sacrifice, incarnation de la Parole dans l’histoire. Maintenant, comment passer de cette réalité q
8236 nsion et sacrifice, incarnation de la Parole dans l’ histoire. Maintenant, comment passer de cette réalité qui est liberté
8237 arole dans l’histoire. Maintenant, comment passer de cette réalité qui est liberté de la personne, à celle du zen qui est
8238 , comment passer de cette réalité qui est liberté de la personne, à celle du zen qui est négation du personnel ? Ou plutôt
8239 omment passer de cette réalité qui est liberté de la personne, à celle du zen qui est négation du personnel ? Ou plutôt, s
8240 ersonnel ? Ou plutôt, saurez-vous nous faire voir l’ unité finale des deux voies ? Nul autre mieux que vous, vous seul sans
8241 n’est plus là. Mais j’imagine que ses Propos, que l’ on commence à publier, vont apporter des éléments sans prix pour le Gr
8242 ublier, vont apporter des éléments sans prix pour le Grand Œuvre de ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’
8243 porter des éléments sans prix pour le Grand Œuvre de ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’
8244 éments sans prix pour le Grand Œuvre de ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’Occident. ⁂ J
8245 ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des le
8246 temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’ Orient et de l’Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des lecte
8247 ransmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des lecteurs dont la
8248 smutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’ Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des lecteurs dont la plu
8249 ésenter Kassner à des lecteurs dont la plupart ne l’ ont pas lu, en suivant la méthode usuelle : car on ne le trouverait pa
8250 teurs dont la plupart ne l’ont pas lu, en suivant la méthode usuelle : car on ne le trouverait pas, on ne toucherait rien
8251 pas lu, en suivant la méthode usuelle : car on ne le trouverait pas, on ne toucherait rien de lui en partant de généralité
8252 ar on ne le trouverait pas, on ne toucherait rien de lui en partant de généralités. Il est par excellence l’auteur incompa
8253 rait pas, on ne toucherait rien de lui en partant de généralités. Il est par excellence l’auteur incomparable. Et de même,
8254 en partant de généralités. Il est par excellence l’ auteur incomparable. Et de même, son œuvre défie toute espèce de catég
8255 parable. Et de même, son œuvre défie toute espèce de catégorie. Ni philosophe professionnel, ni romancier, ni dramaturge,
8256 r, ni dramaturge, ni poète, il demeure à mes yeux le type même du créateur au xxe siècle. En abordant cette œuvre diffici
8257 ficile et mal connue (surtout en France) par l’un de ses aspects les plus particuliers, j’entends par sa relation récemmen
8258 onnue (surtout en France) par l’un de ses aspects les plus particuliers, j’entends par sa relation récemment entrevue avec
8259 relation récemment entrevue avec ce qui semblait le plus éloigné d’elle, j’ai tenté d’épouser son style et son mouvement,
8260 ent entrevue avec ce qui semblait le plus éloigné d’ elle, j’ai tenté d’épouser son style et son mouvement, essentiellement
8261 e qui semblait le plus éloigné d’elle, j’ai tenté d’ épouser son style et son mouvement, essentiellement paradoxaux, dans l
8262 t son mouvement, essentiellement paradoxaux, dans l’ espoir d’alerter quelques esprits, curieux d’une grandeur authentique.
8263 vement, essentiellement paradoxaux, dans l’espoir d’ alerter quelques esprits, curieux d’une grandeur authentique. Je pensa
8264 dans l’espoir d’alerter quelques esprits, curieux d’ une grandeur authentique. Je pensais à ce personnage du plus beau dial
8265 Je pensais à ce personnage du plus beau dialogue de Kassner93, l’oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons
8266 ce personnage du plus beau dialogue de Kassner93, l’ oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons et n’admettait
8267 au dialogue de Kassner93, l’oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons et n’admettait au monde que les boucle
8268 93, l’oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons et n’admettait au monde que les boucles : Mon oncle s’agitai
8269 haïssait les boutons et n’admettait au monde que les boucles : Mon oncle s’agitait tout particulièrement et s’abandonnait
8270 ’agitait tout particulièrement et s’abandonnait à de sombres pensées lorsqu’il lui arrivait de parler de quatre grands bou
8271 nnait à de sombres pensées lorsqu’il lui arrivait de parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’un clown
8272 sombres pensées lorsqu’il lui arrivait de parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre de
8273 l lui arrivait de parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. L
8274 parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à l’ habit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces
8275 e quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’ un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces quatre
8276 tons de nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces quatre boutons éveillaient
8277 abit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces quatre boutons éveillaient dans l’esprit de l’oncle H
8278 s pensées que ces quatre boutons éveillaient dans l’ esprit de l’oncle Hammond étaient absolument originales et ne tarissai
8279 que ces quatre boutons éveillaient dans l’esprit de l’oncle Hammond étaient absolument originales et ne tarissaient pas.
8280 e ces quatre boutons éveillaient dans l’esprit de l’ oncle Hammond étaient absolument originales et ne tarissaient pas. L’o
8281 ient absolument originales et ne tarissaient pas. L’ oncle Hammond pouvait, à partir de ces boutons, penser dans toutes les
8282 vait, à partir de ces boutons, penser dans toutes les directions, jusqu’à Dieu ; il fallait donc considérer comme un grand
8283 érer comme un grand bonheur pour lui qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Li
8284 bonheur pour lui qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, St
8285 lui qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, Stock, 1942 ;
8286 i qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, Stock, 1942 ; Évo
8287 Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, Stock, 1942 ; Évocations et paraboles, Plon, 1956.
8288 1942 ; Évocations et paraboles, Plon, 1956. 81. Les Éléments de la grandeur humaine, traduction anonyme, que je crois due
8289 ions et paraboles, Plon, 1956. 81. Les Éléments de la grandeur humaine, traduction anonyme, que je crois due aux soins c
8290 s et paraboles, Plon, 1956. 81. Les Éléments de la grandeur humaine, traduction anonyme, que je crois due aux soins conj
8291 ion anonyme, que je crois due aux soins conjugués de Bernard Groethuysen et de Jean Paulhan. 82. « Je ne songe pas ici — 
8292 due aux soins conjugués de Bernard Groethuysen et de Jean Paulhan. 82. « Je ne songe pas ici — écrit Kassner — au journal
8293 rit Kassner — au journaliste anonyme, mais bien à l’ auteur qui écrit des drames, des romans, des systèmes. Ce journaliste-
8294 omans, des systèmes. Ce journaliste-là, préoccupé d’ une immortalité tout à fait impossible, est indiscret, l’autre ne fait
8295 ue son devoir. » 83. Je viens de lire des propos de Kassner (recueillis par M. Kensik, Neue Zürcher Zeitung, 11 septembre
8296 Zeitung, 11 septembre 1958) sur sa propre manière de concevoir les visites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’
8297 eptembre 1958) sur sa propre manière de concevoir les visites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’amour du ciel,
8298 de concevoir les visites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’amour du ciel, pas de cérémonies ! » Il aime qu’on
8299 ites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’ amour du ciel, pas de cérémonies ! » Il aime qu’on arrive et s’en aill
8300 -il, pas de cérémonies. Pour l’amour du ciel, pas de cérémonies ! » Il aime qu’on arrive et s’en aille à l’improviste, que
8301 me qu’on arrive et s’en aille à l’improviste, que les récits soient brefs — surtout pas d’analyses ! — les propos vifs, spo
8302 oviste, que les récits soient brefs — surtout pas d’ analyses ! — les propos vifs, spontanés, sautant d’un objet ou d’un pa
8303 récits soient brefs — surtout pas d’analyses ! —  les propos vifs, spontanés, sautant d’un objet ou d’un paradoxe à un autr
8304 ’analyses ! — les propos vifs, spontanés, sautant d’ un objet ou d’un paradoxe à un autre, et qu’on prenne congé sans étrei
8305 les propos vifs, spontanés, sautant d’un objet ou d’ un paradoxe à un autre, et qu’on prenne congé sans étreintes, excuses,
8306 et mains palpées… Mais un cérémonial, tel que je l’ entends, devrait permettre justement d’éviter ces « cérémonies » ; de
8307 tel que je l’entends, devrait permettre justement d’ éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et de s’e
8308 permettre justement d’éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kas
8309 ustement d’éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kassner s’obli
8310 éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler, d’ écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kassner s’obligeait à mar
8311 érémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kassner s’obligeait à marcher sur ses c
8312 r ses cannes plusieurs heures par jour : « Depuis le temps de mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus d’un demi-siècl
8313 nes plusieurs heures par jour : « Depuis le temps de mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus d’un demi-siècle, j’ai m
8314 s de mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus d’ un demi-siècle, j’ai marché trois heures par jour ou parfois plus… Si
8315 marché trois heures par jour ou parfois plus… Si l’ on calculait cela en kilomètres, on obtiendrait un chiffre considérabl
8316 on obtiendrait un chiffre considérable. À défaut d’ une autre gloire, n’est-ce pas, je garderai peut-être celle d’avoir ét
8317 gloire, n’est-ce pas, je garderai peut-être celle d’ avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgr
8318 t-ce pas, je garderai peut-être celle d’avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgré mes cannes
8319 ut-être celle d’avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgré mes cannes ou à cause d’elles. Ce
8320 être celle d’avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgré mes cannes ou à cause d’elles. Ce qui
8321 érature universelle, malgré mes cannes ou à cause d’ elles. Ce qui ne signifie pas grand-chose pour la littérature, mais be
8322 d’elles. Ce qui ne signifie pas grand-chose pour la littérature, mais beaucoup pour moi… Ma vision, ma pensée, sont liées
8323 coup pour moi… Ma vision, ma pensée, sont liées à la marche, au chemin. Inséparables !… » (A. Cl. Kensik : « Entretiens av
8324 zum achtzigsten Geburtstag, Zürich, 1953.) 85. Le Livre du souvenir, p. 161. 86. Recueilli dans Geistige Welten, Ullst
8325 in, 1958. 87. Ce parallèle est déjà indiqué dans les Propos recueillis par Kensik (Gedenkbuch, 1954) où je lis à propos de
8326 enkbuch, 1954) où je lis à propos de Kierkegaard, de son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De m
8327 ) où je lis à propos de Kierkegaard, de son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De même qu’Hamlet
8328 ropos de Kierkegaard, de son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De même qu’Hamlet est une génial
8329 , de son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De même qu’Hamlet est une géniale conception de Shak
8330  : « De même qu’Hamlet est une géniale conception de Shakespeare, on pourrait appeler Kierkegaard une géniale conception d
8331 urrait appeler Kierkegaard une géniale conception de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme,
8332 ne géniale conception de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?…
8333 conception de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’ Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je déve
8334 on de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais c
8335 de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’ idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cett
8336 it-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’ Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon e
8337 nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur
8338 mer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’ idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur Kie
8339 amlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur Kierkegaar
8340 2 et suiv.) 88. Il serait absolument insuffisant de traduire Einbildungskraft par imagination : chez Kassner, il s’agit d
8341 gskraft par imagination : chez Kassner, il s’agit d’ une force, de la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’hom
8342 magination : chez Kassner, il s’agit d’une force, de la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’homme à sa visio
8343 ination : chez Kassner, il s’agit d’une force, de la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’homme à sa vision,
8344 s’agit d’une force, de la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pou
8345 agit d’une force, de la vraie force créatrice, de l’ acte même qui relie l’homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoi
8346 a vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’ homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoir de transformer » par
8347 , de l’acte même qui relie l’homme à sa vision, à l’ infini ; donc du « pouvoir de transformer » par excellence. C’est elle
8348 homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoir de transformer » par excellence. C’est elle qui nous permet de passer du
8349 rmer » par excellence. C’est elle qui nous permet de passer du monde magico-mythique à celui de la personne et de la liber
8350 permet de passer du monde magico-mythique à celui de la personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène d
8351 met de passer du monde magico-mythique à celui de la personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du M
8352 u monde magico-mythique à celui de la personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du Maître qui tire,
8353 onde magico-mythique à celui de la personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du Maître qui tire, da
8354 ne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du Maître qui tire, dans l’obscurité, une première flèche au ce
8355 qu’on trouvera la scène du Maître qui tire, dans l’ obscurité, une première flèche au centre de la cible, puis une seconde
8356 , dans l’obscurité, une première flèche au centre de la cible, puis une seconde qui perce la première. Il dit ensuite : « 
8357 ans l’obscurité, une première flèche au centre de la cible, puis une seconde qui perce la première. Il dit ensuite : « Que
8358 dit ensuite : « Quelque chose » a tiré et touché le but. Inclinons-nous devant le but comme devant Bouddha. » 90. « Aus
8359  » a tiré et touché le but. Inclinons-nous devant le but comme devant Bouddha. » 90. « Aus den Sätzen des Ioghi », publié
8360 » 90. « Aus den Sätzen des Ioghi », publiés dans le recueil intitulé Umgang der Jahre (Commerce des Ans), E. Rentsch, Zür
8361 Ans), E. Rentsch, Zürich, 1949. Une bonne partie de ces proverbes étaient écrits avant la guerre de 1914 et avaient paru
8362 onne partie de ces proverbes étaient écrits avant la guerre de 1914 et avaient paru en revue. Je rappelle que Kassner n’a
8363 e de ces proverbes étaient écrits avant la guerre de 1914 et avaient paru en revue. Je rappelle que Kassner n’a découvert
8364 u en revue. Je rappelle que Kassner n’a découvert le zen qu’à partir de 1954 ! 91. Traduction française par Geneviève Bia
8365 1956. 92. Kassner joue à plusieurs reprises sur les mots Alleinheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’Individu
8366 plusieurs reprises sur les mots Alleinheit (état d’ isolement de l’homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-E
8367 eprises sur les mots Alleinheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unit
8368 ises sur les mots Alleinheit (état d’isolement de l’ homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité t
8369 lleinheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité tout-embrassante).
8370 inheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’ Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité tout-embrassante). 93.
8371 ) et All-Einheit (unité tout-embrassante). 93. «  La chimère » dans Les Éléments de la grandeur humaine.
8372 unité tout-embrassante). 93. « La chimère » dans Les Éléments de la grandeur humaine.
8373 brassante). 93. « La chimère » dans Les Éléments de la grandeur humaine.
8374 ssante). 93. « La chimère » dans Les Éléments de la grandeur humaine.
16 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient
8375 La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un di
8376 La personne, l’ ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un dialogue mal en
8377 La personne, l’ange et l’ absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un dialogue mal engagé L’
8378 La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un dialogue mal engagé L’Occident déc
8379 gue Occident-Orient Un dialogue mal engagé L’ Occident découvre le zen au moment où les couvents zen se vident au Ja
8380 Un dialogue mal engagé L’Occident découvre le zen au moment où les couvents zen se vident au Japon. (Mais il y a be
8381 engagé L’Occident découvre le zen au moment où les couvents zen se vident au Japon. (Mais il y a beaucoup plus de chréti
8382 en se vident au Japon. (Mais il y a beaucoup plus de chrétiens japonais que de sectateurs du Dr Suzuki en Amérique.) L’Occ
8383 is il y a beaucoup plus de chrétiens japonais que de sectateurs du Dr Suzuki en Amérique.) L’Occident découvre la sagesse
8384 nais que de sectateurs du Dr Suzuki en Amérique.) L’ Occident découvre la sagesse hindoue, grâce aux présentations quelque
8385 rs du Dr Suzuki en Amérique.) L’Occident découvre la sagesse hindoue, grâce aux présentations quelque peu christianisées q
8386 ntations quelque peu christianisées qu’en donnent les successeurs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’Inde se
8387 peu christianisées qu’en donnent les successeurs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’Inde se préoccupe des p
8388 onnent les successeurs de Ramakrishna ; mais déjà l’ intelligentzia de l’Inde se préoccupe des problèmes qui lui sont impos
8389 seurs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’Inde se préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par la techniq
8390 rs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’ Inde se préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par la technique
8391 préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par la technique et par l’hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l
8392 èmes qui lui sont imposés par la technique et par l’ hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l’aide d’un socialism
8393 hnique et par l’hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l’aide d’un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’Occi
8394 ’hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l’ aide d’un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’Occident découvre
8395 e occidentale, et cherche à les résoudre à l’aide d’ un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’Occident découvre Zoroast
8396 aide d’un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’ Occident découvre Zoroastre à la suite de Nietzsche, et publie les gra
8397 uvre Zoroastre à la suite de Nietzsche, et publie les grands textes des mystiques soufis, mais l’Iran, l’Arabie sont en ple
8398 blie les grands textes des mystiques soufis, mais l’ Iran, l’Arabie sont en pleine crise d’adaptation à l’habitus capitalis
8399 grands textes des mystiques soufis, mais l’Iran, l’ Arabie sont en pleine crise d’adaptation à l’habitus capitaliste. L’Oc
8400 oufis, mais l’Iran, l’Arabie sont en pleine crise d’ adaptation à l’habitus capitaliste. L’Occident découvre et publie le H
8401 ran, l’Arabie sont en pleine crise d’adaptation à l’ habitus capitaliste. L’Occident découvre et publie le Hi-King, tandis
8402 leine crise d’adaptation à l’habitus capitaliste. L’ Occident découvre et publie le Hi-King, tandis que la Chine s’industri
8403 abitus capitaliste. L’Occident découvre et publie le Hi-King, tandis que la Chine s’industrialise, s’impose notre marxisme
8404 ccident découvre et publie le Hi-King, tandis que la Chine s’industrialise, s’impose notre marxisme et oblitère son mandar
8405 notre marxisme et oblitère son mandarinat. Enfin, l’ Occident n’a pas plus tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie
8406 nat. Enfin, l’Occident n’a pas plus tôt découvert l’ art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se préc
8407 ’Occident n’a pas plus tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le
8408 pas plus tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le nationalisme
8409 tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux
8410 l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’ Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux parlementair
8411 e, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux parlementaires, et l’exploitation par elle-mêm
8412 ’Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux parlementaires, et l’exploitation par elle-même de ses ressource
8413 dans le nationalisme, les jeux parlementaires, et l’ exploitation par elle-même de ses ressources matérielles. Ce que nous
8414 x parlementaires, et l’exploitation par elle-même de ses ressources matérielles. Ce que nous découvrons avec passion dans
8415 rielles. Ce que nous découvrons avec passion dans le tiers-monde, ce n’est pas ce dont il vivait, c’est ce qui manquait à
8416 s ne savaient plus trouver dans notre foi. Ce que le tiers-monde nous emprunte, ce n’est pas notre créativité, mais ses pr
8417 tuels en même temps que leur misère, qui en était la rançon. Ils adoptent nos formes sociales, nos procédés de gouvernemen
8418 n. Ils adoptent nos formes sociales, nos procédés de gouvernement et nos techniques, mais non pas les tensions spirituelle
8419 s de gouvernement et nos techniques, mais non pas les tensions spirituelles qui en étaient le moteur secret. Ce qui était p
8420 non pas les tensions spirituelles qui en étaient le moteur secret. Ce qui était pour nous résultantes d’innombrables pous
8421 moteur secret. Ce qui était pour nous résultantes d’ innombrables poussées et résistances, malaisément équilibrées mais len
8422 lectuels et spirituels ? Presque rien, sinon dire l’ essentiel, qui n’agira guère sur l’histoire dans son devenir immédiat,
8423 en, sinon dire l’essentiel, qui n’agira guère sur l’ histoire dans son devenir immédiat, mais peut orienter la conscience d
8424 ire dans son devenir immédiat, mais peut orienter la conscience de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel
8425 evenir immédiat, mais peut orienter la conscience de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel du dialogue né
8426 mais peut orienter la conscience de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel du dialogue nécessaire et déso
8427 rienter la conscience de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel du dialogue nécessaire et désormais inévit
8428 nce de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’ essentiel du dialogue nécessaire et désormais inévitable, pour mal eng
8429 inévitable, pour mal engagé qu’il soit, porte sur l’ homme et sa définition. S’il est vrai que l’Orient nie le moi, qui est
8430 e sur l’homme et sa définition. S’il est vrai que l’ Orient nie le moi, qui est une valeur centrale pour l’Occident, il doi
8431 et sa définition. S’il est vrai que l’Orient nie le moi, qui est une valeur centrale pour l’Occident, il doit en résulter
8432 ient nie le moi, qui est une valeur centrale pour l’ Occident, il doit en résulter d’infinies conséquences dans tous les do
8433 eur centrale pour l’Occident, il doit en résulter d’ infinies conséquences dans tous les domaines du réel, du spirituel au
8434 oit en résulter d’infinies conséquences dans tous les domaines du réel, du spirituel au politique ; mais dans quelle mesure
8435  ; mais dans quelle mesure est-ce vrai ? Quel est le moi qui s’affirme d’une part, et quel est le moi qu’on nie de l’autre
8436 est le moi qui s’affirme d’une part, et quel est le moi qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le
8437 ’affirme d’une part, et quel est le moi qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le christianisme a
8438 uel est le moi qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le christianisme a formé l’Occident, en form
8439 i qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le christianisme a formé l’Occident, en formant, dès les
8440 l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le christianisme a formé l’Occident, en formant, dès les premiers concil
8441 même ? La personne Le christianisme a formé l’ Occident, en formant, dès les premiers conciles, ses modèles de pensée
8442 n formant, dès les premiers conciles, ses modèles de pensée en tension : Incarnation, Personnes divines à la fois distinct
8443 ersonnes divines à la fois distinctes et reliées. D’ où la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et pré
8444 nes divines à la fois distinctes et reliées. D’où la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée
8445 la fois distinctes et reliées. D’où la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes le
8446 fois distinctes et reliées. D’où la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes les g
8447 ne ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opp
8448 eprise et précisée par toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme natu
8449 ise et précisée par toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme naturel
8450 par toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme naturel, animal plus ou
8451 toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme naturel, animal plus ou mo
8452 logie et de la philosophie, et toujours opposée à l’ homme naturel, animal plus ou moins raisonnable et simple exemplaire d
8453 al plus ou moins raisonnable et simple exemplaire de l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’homme nouveau, « appelé 
8454 plus ou moins raisonnable et simple exemplaire de l’ espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’homme nouveau, « appelé » p
8455 t simple exemplaire de l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc
8456 ire de l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’ homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc créé par une voc
8457 nc créé par une vocation, et il ne tombe pas sous le sens comme le « vieil homme », puisque sa vie « nouvelle » est à la f
8458 e vocation, et il ne tombe pas sous le sens comme le « vieil homme », puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans le mo
8459 », puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans le monde et hors du monde, à la fois manifestée par son amour (Agapè) et
8460 manifestée par son amour (Agapè) et « cachée avec le Christ en Dieu ». (Colossiens, III, 3.) Dès les Pères grecs et le lat
8461 ec le Christ en Dieu ». (Colossiens, III, 3.) Dès les Pères grecs et le latin Boèce, à travers Jean Scot Erigène, jusqu’à R
8462 u ». (Colossiens, III, 3.) Dès les Pères grecs et le latin Boèce, à travers Jean Scot Erigène, jusqu’à Richard de Saint-Vi
8463 igène, jusqu’à Richard de Saint-Victor, puis dans le thomisme, on peut suivre l’évolution du concept et du terme de person
8464 int-Victor, puis dans le thomisme, on peut suivre l’ évolution du concept et du terme de personne, forgé par la doctrine tr
8465 on peut suivre l’évolution du concept et du terme de personne, forgé par la doctrine trinitaire : il s’appliquera de mieux
8466 ion du concept et du terme de personne, forgé par la doctrine trinitaire : il s’appliquera de mieux en mieux à l’homme nou
8467 orgé par la doctrine trinitaire : il s’appliquera de mieux en mieux à l’homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit d
8468 trinitaire : il s’appliquera de mieux en mieux à l’ homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans l’individu natur
8469 appliquera de mieux en mieux à l’homme nouveau, à l’ ens sibi suscité par l’esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes,
8470 mieux à l’homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’ esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est « l
8471 e nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans l’ individu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est « l’âme », mais i
8472 l’esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est « l’âme », mais il s’agit d’une âme tout intellectuel
8473 idu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est «  l’ âme », mais il s’agit d’une âme tout intellectuelle, dont « la nature
8474 tes, le vrai moi, c’est « l’âme », mais il s’agit d’ une âme tout intellectuelle, dont « la nature n’est que de penser » et
8475 s il s’agit d’une âme tout intellectuelle, dont «  la nature n’est que de penser » et qui reste entièrement distincte du co
8476 e tout intellectuelle, dont « la nature n’est que de penser » et qui reste entièrement distincte du corps. Avec Kant, le v
8477 reste entièrement distincte du corps. Avec Kant, le vrai moi, nouménal, s’oppose au moi phénoménal, et reprend le nom de
8478 nouménal, s’oppose au moi phénoménal, et reprend le nom de personne. Chez Renouvier, la personne apparaît comme « fonctio
8479 al, s’oppose au moi phénoménal, et reprend le nom de personne. Chez Renouvier, la personne apparaît comme « fonction à plu
8480 l, et reprend le nom de personne. Chez Renouvier, la personne apparaît comme « fonction à plusieurs variables », par là do
8481 « fonction à plusieurs variables », par là douée d’ une liberté que n’aura jamais l’individu, simple objet du déterminisme
8482 s », par là douée d’une liberté que n’aura jamais l’ individu, simple objet du déterminisme universel. Et quant à la scienc
8483 imple objet du déterminisme universel. Et quant à la science d’aujourd’hui, dont on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi
8484 du déterminisme universel. Et quant à la science d’ aujourd’hui, dont on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi que pour le
8485 jourd’hui, dont on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi que pour le disjoindre »94 il me semble plutôt qu’elle élague le
8486 on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi que pour le disjoindre »94 il me semble plutôt qu’elle élague le vrai moi, qu’ell
8487 disjoindre »94 il me semble plutôt qu’elle élague le vrai moi, qu’elle en disjoint ce qui appartient en propre au collecti
8488 isjoint ce qui appartient en propre au collectif ( l’ inconscient, le surmoi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité,
8489 appartient en propre au collectif (l’inconscient, le surmoi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité, l’équilibre end
8490 en propre au collectif (l’inconscient, le surmoi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité, l’équilibre endocrinien), e
8491 ent, le surmoi, les archétypes) ou au biologique ( l’ hérédité, l’équilibre endocrinien), et nous le montre d’autant plus di
8492 oi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité, l’ équilibre endocrinien), et nous le montre d’autant plus distinct, dans
8493 ue (l’hérédité, l’équilibre endocrinien), et nous le montre d’autant plus distinct, dans sa fonction centrale, totalisante
8494 dité, l’équilibre endocrinien), et nous le montre d’ autant plus distinct, dans sa fonction centrale, totalisante, dans son
8495 fonction centrale, totalisante, dans son pouvoir d’ intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psycho
8496 rale, totalisante, dans son pouvoir d’intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xx
8497 e, totalisante, dans son pouvoir d’intégration de l’ être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xxe
8498 ouvoir d’intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xxe siècle nomment et dénoncen
8499 ’intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xxe siècle nomment et dénoncent les for
8500 sychologiques du xxe siècle nomment et dénoncent les forces qui tendent à le dissocier, les névroses qui l’assiègent de to
8501 cle nomment et dénoncent les forces qui tendent à le dissocier, les névroses qui l’assiègent de toutes parts, et retrouven
8502 dénoncent les forces qui tendent à le dissocier, les névroses qui l’assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour
8503 rces qui tendent à le dissocier, les névroses qui l’ assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour de leurs descri
8504 ui l’assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour de leurs descriptions « objectives » l’opposition paulinienne
8505 gent de toutes parts, et retrouvent par le détour de leurs descriptions « objectives » l’opposition paulinienne des « deux
8506 ar le détour de leurs descriptions « objectives » l’ opposition paulinienne des « deux hommes en moi » : le naturel tyranni
8507 position paulinienne des « deux hommes en moi » : le naturel tyrannisant (et tyrannisé par la loi) et le spirituel libérat
8508 moi » : le naturel tyrannisant (et tyrannisé par la loi) et le spirituel libérateur. S’il est vrai que le langage courant
8509 naturel tyrannisant (et tyrannisé par la loi) et le spirituel libérateur. S’il est vrai que le langage courant confond sa
8510 oi) et le spirituel libérateur. S’il est vrai que le langage courant confond sans l’ombre d’un scrupule la personne et tou
8511 S’il est vrai que le langage courant confond sans l’ ombre d’un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’indiv
8512 vrai que le langage courant confond sans l’ombre d’ un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’individu, la
8513 angage courant confond sans l’ombre d’un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’individu, la persona, la « 
8514 rupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas —  l’ individu, la persona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’i
8515 rsonne et tout ce qu’elle n’est pas — l’individu, la persona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’intellect, l’
8516 ut ce qu’elle n’est pas — l’individu, la persona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’intellect, l’élémentaire
8517 individu, la persona, la « forte individualité », l’ âme sensitive, l’intellect, l’élémentaire et souvent si trompeuse cons
8518 ona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’ intellect, l’élémentaire et souvent si trompeuse conscience de soi — r
8519 te individualité », l’âme sensitive, l’intellect, l’ élémentaire et souvent si trompeuse conscience de soi — reste que la c
8520 l’élémentaire et souvent si trompeuse conscience de soi — reste que la croyance au moi distinct et le recours à la « vale
8521 ouvent si trompeuse conscience de soi — reste que la croyance au moi distinct et le recours à la « valeur absolue de la pe
8522 de soi — reste que la croyance au moi distinct et le recours à la « valeur absolue de la personne » sont à peu près univer
8523 e que la croyance au moi distinct et le recours à la « valeur absolue de la personne » sont à peu près universels en Occid
8524 moi distinct et le recours à la « valeur absolue de la personne » sont à peu près universels en Occident. Comme l’atteste
8525 i distinct et le recours à la « valeur absolue de la personne » sont à peu près universels en Occident. Comme l’attestent
8526 e » sont à peu près universels en Occident. Comme l’ attestent tant de notions considérées comme allant de soi — et tant de
8527 ttestent tant de notions considérées comme allant de soi — et tant de réalités « bien vues » à l’Ouest, mais que l’Est se
8528 lant de soi — et tant de réalités « bien vues » à l’ Ouest, mais que l’Est se devait d’ignorer, voire de condamner, telles
8529 ant de réalités « bien vues » à l’Ouest, mais que l’ Est se devait d’ignorer, voire de condamner, telles que l’originalité,
8530 « bien vues » à l’Ouest, mais que l’Est se devait d’ ignorer, voire de condamner, telles que l’originalité, les droits de l
8531 ’Ouest, mais que l’Est se devait d’ignorer, voire de condamner, telles que l’originalité, les droits de l’homme, le record
8532 devait d’ignorer, voire de condamner, telles que l’ originalité, les droits de l’homme, le record, la gloire personnelle,
8533 er, voire de condamner, telles que l’originalité, les droits de l’homme, le record, la gloire personnelle, la biographie et
8534 telles que l’originalité, les droits de l’homme, le record, la gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prièr
8535 l’originalité, les droits de l’homme, le record, la gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prière pour un t
8536 its de l’homme, le record, la gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les m
8537 e record, la gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’att
8538 gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’attestent non mo
8539 le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’attestent non moins la mauvaise réputation que nous fa
8540 rière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’ attestent non moins la mauvaise réputation que nous faisons à l’anonym
8541 nt ou pour les morts… Comme l’attestent non moins la mauvaise réputation que nous faisons à l’anonyme, la condamnation par
8542 n moins la mauvaise réputation que nous faisons à l’ anonyme, la condamnation par nos critiques du style impersonnel ou de
8543 mauvaise réputation que nous faisons à l’anonyme, la condamnation par nos critiques du style impersonnel ou de la banalité
8544 mnation par nos critiques du style impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diat
8545 tion par nos critiques du style impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatrib
8546 critiques du style impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatribes marxistes
8547 le impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénat
8548 impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’ on par nos philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénation
8549 , la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénation. Et comme l’atteste enfin not
8550 os philosophes, et les diatribes marxistes contre l’ aliénation. Et comme l’atteste enfin notre notion de l’amour, — à quoi
8551 diatribes marxistes contre l’aliénation. Et comme l’ atteste enfin notre notion de l’amour, — à quoi j’entends venir plus l
8552 aliénation. Et comme l’atteste enfin notre notion de l’amour, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ange Quelle est
8553 énation. Et comme l’atteste enfin notre notion de l’ amour, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ange Quelle est cet
8554 e l’amour, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ ange Quelle est cette part de la personne dès maintenant libérée du
8555 nir plus loin. L’ange Quelle est cette part de la personne dès maintenant libérée du monde où elle vit encore en exi
8556 plus loin. L’ange Quelle est cette part de la personne dès maintenant libérée du monde où elle vit encore en exil,
8557  héritière du Royaume », dès maintenant « portant l’ image céleste », « glorifiée », « revêtue » de lumière, d’incorruptibi
8558 ant l’image céleste », « glorifiée », « revêtue » de lumière, d’incorruptibilité et d’immortalité ; dès maintenant donc « 
8559 céleste », « glorifiée », « revêtue » de lumière, d’ incorruptibilité et d’immortalité ; dès maintenant donc « ressuscitée
8560  », « revêtue » de lumière, d’incorruptibilité et d’ immortalité ; dès maintenant donc « ressuscitée avec le Christ », bien
8561 ortalité ; dès maintenant donc « ressuscitée avec le Christ », bien que « cachée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènem
8562 suscitée avec le Christ », bien que « cachée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répon
8563 ien que « cachée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’ avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’I
8564 chée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdé
8565 e avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’ Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdéism
8566 en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’ Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdéisme et des mystiqu
8567 u’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’ Iran des spirituels, l’Iran du mazdéisme et des mystiques soufis, proc
8568 our ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’ Iran du mazdéisme et des mystiques soufis, proche de l’Inde mais enté
8569 n du mazdéisme et des mystiques soufis, proche de l’ Inde mais enté sur le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, le
8570 mystiques soufis, proche de l’Inde mais enté sur le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’isl
8571 che de l’Inde mais enté sur le tronc abrahamique, d’ où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange
8572 is enté sur le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange pour nos psycholo
8573 le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange pour nos psychologues ? Une
8574 que, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’ islam. Que serait l’Ange pour nos psychologues ? Une projection du moi
8575 les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’ Ange pour nos psychologues ? Une projection du moi individuel ou colle
8576 e projection du moi individuel ou collectif. Pour les sages de l’Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit
8577 on du moi individuel ou collectif. Pour les sages de l’Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit en 1165 :
8578 du moi individuel ou collectif. Pour les sages de l’ Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit en 1165 : « 
8579 s de l’Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’ islam, écrit en 1165 : « … pour chaque âme individuelle, ou peut-être
8580 finité, il y a un être spirituel qui tout au long de leur existence assume envers cette âme ou ce groupe d’âmes une sollic
8581 ur existence assume envers cette âme ou ce groupe d’ âmes une sollicitude et une tendresse spéciales ; c’est lui qui les in
8582 citude et une tendresse spéciales ; c’est lui qui les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réc
8583 tendresse spéciales ; c’est lui qui les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les
8584 les ; c’est lui qui les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, e
8585 ui qui les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet ê
8586 initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet être qu’ils
8587 connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet être qu’ils appelaient N
8588 s protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet être qu’ils appelaient Nature Parfaite. 
8589 t être qu’ils appelaient Nature Parfaite. » C’est le vrai moi, c’est l’Ange. « Il ne s’agit plus du simple messager transm
8590 aient Nature Parfaite. » C’est le vrai moi, c’est l’ Ange. « Il ne s’agit plus du simple messager transmettant les ordres,
8591 Il ne s’agit plus du simple messager transmettant les ordres, ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « q
8592 us du simple messager transmettant les ordres, ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme so
8593 du simple messager transmettant les ordres, ni de l’ idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous
8594 er transmettant les ordres, ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun
8595 transmettant les ordres, ni de l’idée courante de l’ Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun des
8596 , ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun des spirituels connaît Die
8597 ourante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun des spirituels connaît Dieu est aussi la f
8598 elle chacun des spirituels connaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous
8599 onnaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle à so
8600 sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle à soi-même en lui… C’est la « part
8601 laquelle Dieu se révèle à soi-même en lui… C’est la « part allotie » à chaque Spirituel, son individualité absolue, le No
8602  » à chaque Spirituel, son individualité absolue, le Nom divin, investi en lui.95 » Ainsi donc, et selon les admirables co
8603 m divin, investi en lui.95 » Ainsi donc, et selon les admirables commentaires qu’Henry Corbin nous donne de la mystique sou
8604 dmirables commentaires qu’Henry Corbin nous donne de la mystique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est pas seulemen
8605 rables commentaires qu’Henry Corbin nous donne de la mystique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est pas seulement c
8606 u’Henry Corbin nous donne de la mystique soufi, «  la totalité de notre être, ce n’est pas seulement cette partie que nous
8607 in nous donne de la mystique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est pas seulement cette partie que nous appelons pré
8608 idualité éternelle », notre « Nom divin », ce que le vieil Iran désignait comme Fravarti 96. » L’Ange des soufis n’évoque
8609 que le vieil Iran désignait comme Fravarti 96. » L’ Ange des soufis n’évoque pas seulement cette part initiante de l’être
8610 oufis n’évoque pas seulement cette part initiante de l’être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, m
8611 is n’évoque pas seulement cette part initiante de l’ être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, mais
8612 l’être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, mais encore, et d’une manière plus précise dans l’homo
8613 e en Dieu selon le christianisme, mais encore, et d’ une manière plus précise dans l’homologie, ces entités célestes, fémin
8614 , mais encore, et d’une manière plus précise dans l’ homologie, ces entités célestes, féminines, que la religion de Zarathu
8615 l’homologie, ces entités célestes, féminines, que la religion de Zarathustra nommait les Fravartis, « celles qui ont chois
8616 ces entités célestes, féminines, que la religion de Zarathustra nommait les Fravartis, « celles qui ont choisi » (c’est-à
8617 féminines, que la religion de Zarathustra nommait les Fravartis, « celles qui ont choisi » (c’est-à-dire choisi de combattr
8618 s, « celles qui ont choisi » (c’est-à-dire choisi de combattre pour venir en aide à Ohrmazd) et qui sont à la fois les arc
8619 ur venir en aide à Ohrmazd) et qui sont à la fois les archétypes célestes des êtres et leurs anges tutélaires. Il y a plus 
8620 es et leurs anges tutélaires. Il y a plus : selon le mazdéisme « chaque entité physique ou morale, chaque être complet ou
8621 e ou morale, chaque être complet ou chaque groupe d’ êtres appartenant au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Di
8622 let ou chaque groupe d’êtres appartenant au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sie
8623 nt au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les ê
8624 Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui l’habitent apparais
8625 Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui l’habitent apparaissent ainsi co
8626 a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui l’habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible
8627 sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui l’ habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible du monde inv
8628 les êtres qui l’habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible du monde invisible, mais premier, des archétypes
8629 du monde invisible, mais premier, des archétypes. L’ événement majeur, la scène capitale du drame de la personne ainsi cons
8630 mais premier, des archétypes. L’événement majeur, la scène capitale du drame de la personne ainsi constituée se produit à
8631 s. L’événement majeur, la scène capitale du drame de la personne ainsi constituée se produit à l’aube de la troisième nuit
8632 L’événement majeur, la scène capitale du drame de la personne ainsi constituée se produit à l’aube de la troisième nuit qu
8633 rame de la personne ainsi constituée se produit à l’ aube de la troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencon
8634 la personne ainsi constituée se produit à l’aube de la troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de
8635 se produit à l’aube de la troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à l
8636 troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. D
8637 t qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysag
8638 ui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de l’ âme avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage n
8639 ’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à l’ entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé de la Lumière-de-Gloire
8640 à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé de la Lumière-de-Gloire restituant toutes choses et tous les êtres dans
8641 ’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé de la Lumière-de-Gloire restituant toutes choses et tous les êtres dans leu
8642 umière-de-Gloire restituant toutes choses et tous les êtres dans leur pureté paradisiaque, « dans un décor de montagnes fla
8643 es dans leur pureté paradisiaque, « dans un décor de montagnes flamboyant aux aurores, d’eaux célestes où croissent les pl
8644 ans un décor de montagnes flamboyant aux aurores, d’ eaux célestes où croissent les plantes d’immortalité », au centre du m
8645 mboyant aux aurores, d’eaux célestes où croissent les plantes d’immortalité », au centre du monde spirituel (qui est le mon
8646 aurores, d’eaux célestes où croissent les plantes d’ immortalité », au centre du monde spirituel (qui est le monde réel des
8647 ortalité », au centre du monde spirituel (qui est le monde réel des Archétypes), le pont Chinvat s’élance, reliant un somm
8648 spirituel (qui est le monde réel des Archétypes), le pont Chinvat s’élance, reliant un sommet au monde des Lumières infini
8649 Lumières infinies. À son entrée, se dresse devant l’ âme sa Dâenâ, son moi céleste, jeune femme d’une beauté resplendissant
8650 vant l’âme sa Dâenâ, son moi céleste, jeune femme d’ une beauté resplendissante et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais
8651 nte et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’ homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est
8652 ui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est une appariti
8653 omme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est une apparition monstrueuse et défigurée qui reflète s
8654 strueuse et défigurée qui reflète son état déchu. La « rencontre aurorale » avec le moi céleste figure donc une pesée des
8655 te son état déchu. La « rencontre aurorale » avec le moi céleste figure donc une pesée des âmes. Le mazdéisme, comme plus
8656 ec le moi céleste figure donc une pesée des âmes. Le mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme le christianisme véri
8657 une pesée des âmes. Le mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme le christianisme véritable, ne demande pas d’abord c
8658 e mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme le christianisme véritable, ne demande pas d’abord ce qu’est l’homme, ma
8659 nisme véritable, ne demande pas d’abord ce qu’est l’ homme, mais qui es-tu ? Toute réalité dernière est personnelle. Le vra
8660 i es-tu ? Toute réalité dernière est personnelle. Le vrai moi est Ailleurs, mais son drame ici-bas. L’absolu, ou la nég
8661 vrai moi est Ailleurs, mais son drame ici-bas. L’ absolu, ou la négation du moi Les peuples des régions que l’Europe
8662 Ailleurs, mais son drame ici-bas. L’absolu, ou la négation du moi Les peuples des régions que l’Europe nomme Asie di
8663 me ici-bas. L’absolu, ou la négation du moi Les peuples des régions que l’Europe nomme Asie diffèrent bien plus entre
8664 la négation du moi Les peuples des régions que l’ Europe nomme Asie diffèrent bien plus entre eux que les peuples de l’E
8665 rope nomme Asie diffèrent bien plus entre eux que les peuples de l’Europe, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous en co
8666 sie diffèrent bien plus entre eux que les peuples de l’Europe, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous en commun, c’est
8667 diffèrent bien plus entre eux que les peuples de l’ Europe, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous en commun, c’est la
8668 est une croyance qu’ils ont tous en commun, c’est la croyance à la métempsychose, à la transmigration des âmes. Or elle no
8669 ce qu’ils ont tous en commun, c’est la croyance à la métempsychose, à la transmigration des âmes. Or elle nous semble à pr
8670 n commun, c’est la croyance à la métempsychose, à la transmigration des âmes. Or elle nous semble à première vue impliquer
8671 nous semble à première vue impliquer comme allant de soi la croyance en un moi reconnaissable au travers de ses vies succe
8672 mble à première vue impliquer comme allant de soi la croyance en un moi reconnaissable au travers de ses vies successives.
8673 ssable au travers de ses vies successives. Car si le moi n’existe pas, qu’est-ce qui transmigre98 ? Mais ce moi, cet ego,
8674 cette entité distincte, voilà précisément ce que les doctrines de l’Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent d
8675 distincte, voilà précisément ce que les doctrines de l’Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des mil
8676 tincte, voilà précisément ce que les doctrines de l’ Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des millén
8677 ue les doctrines de l’Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des millénaires comme l’illusion fondame
8678 ouddhisme, dénoncent depuis des millénaires comme l’ illusion fondamentale. Il y aurait donc malentendu fondamental entre l
8679 le. Il y aurait donc malentendu fondamental entre les peuples et leurs sages, entre la religion des uns et la métaphysique
8680 ndamental entre les peuples et leurs sages, entre la religion des uns et la métaphysique des autres ? En fait, on ne voit
8681 ples et leurs sages, entre la religion des uns et la métaphysique des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de l’Asie
8682 métaphysique des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de l’Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre
8683 ue des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de l’Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les cro
8684 des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de l’ Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les croyan
8685 cer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les croyances populaires de leurs contrées ; c’est bien plutôt à notre id
8686 n pourrait s’y attendre, les croyances populaires de leurs contrées ; c’est bien plutôt à notre idée de la personne qu’ils
8687 e leurs contrées ; c’est bien plutôt à notre idée de la personne qu’ils opposent leur idée du non-moi. Le vrai malentendu
8688 eurs contrées ; c’est bien plutôt à notre idée de la personne qu’ils opposent leur idée du non-moi. Le vrai malentendu se
8689 la personne qu’ils opposent leur idée du non-moi. Le vrai malentendu se serait-il instauré entre eux et nous ? Entre cela
8690 s pensent que nous croyons lorsque nous affirmons le moi réel, et cela que nous pensons qu’ils croient en le niant ? Nous
8691 réel, et cela que nous pensons qu’ils croient en le niant ? Nous avancerons peut-être un peu en cherchant à nous représen
8692 premiers commentaires aux Vedas, il apparaît que la négation du moi porte d’abord contre le moi « phénoménal », c’est-à-d
8693 araît que la négation du moi porte d’abord contre le moi « phénoménal », c’est-à-dire contre l’homme naturel, exemplaire a
8694 contre le moi « phénoménal », c’est-à-dire contre l’ homme naturel, exemplaire animal transitoire et « aveugle », enveloppe
8695 nsitoire et « aveugle », enveloppe obscurcissante d’ une âme divine. Ainsi parlent tous les upanishads, et les premiers écr
8696 scurcissante d’une âme divine. Ainsi parlent tous les upanishads, et les premiers écrits canoniques du bouddhisme : il faut
8697 crits canoniques du bouddhisme : il faut éteindre le désir individuel, cause de l’erreur, des souffrances et de la mort, d
8698 sme : il faut éteindre le désir individuel, cause de l’erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matièr
8699  : il faut éteindre le désir individuel, cause de l’ erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matière e
8700 individuel, cause de l’erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On
8701 ividuel, cause de l’erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On peu
8702 des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien i
8703 t de la mort, dissiper cet écran de matière entre l’ âme et la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « m
8704 ort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « mort au mo
8705 la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses di
8706 Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses disci
8707 ci de la même « mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses disciples, et qui est la condition de leur access
8708 mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses disciples, et qui est la condition de leur accession à leur vrai
8709 que le Christ exige de ses disciples, et qui est la condition de leur accession à leur vrai moi spirituel, celui qui doit
8710 t exige de ses disciples, et qui est la condition de leur accession à leur vrai moi spirituel, celui qui doit ressusciter
8711 ivaïtes, en Inde, admettent une âme individuelle ( le jîva) mais « obscurcie » par son union avec le corps. Elle doit tendr
8712 e (le jîva) mais « obscurcie » par son union avec le corps. Elle doit tendre à se libérer du phénomène individuel au lieu
8713 à se libérer du phénomène individuel au lieu que l’ âme chrétienne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la ch
8714 mène individuel au lieu que l’âme chrétienne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de mêm
8715 lieu que l’âme chrétienne doit le transfigurer, —  d’ où la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhism
8716 que l’âme chrétienne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme ori
8717 ne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce q
8718 doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que
8719 résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que l’homme ? Un ensemble transitoire
8720 e même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que l’ homme ? Un ensemble transitoire d’agrégats matériels et de formations
8721 . Qu’est-ce que l’homme ? Un ensemble transitoire d’ agrégats matériels et de formations mentales en proie au désir égoïste
8722 ? Un ensemble transitoire d’agrégats matériels et de formations mentales en proie au désir égoïste, qui naît de l’ignoranc
8723 ions mentales en proie au désir égoïste, qui naît de l’ignorance et qui entraîne fatalement les attachements à l’illusoire
8724 s mentales en proie au désir égoïste, qui naît de l’ ignorance et qui entraîne fatalement les attachements à l’illusoire ;
8725 ui naît de l’ignorance et qui entraîne fatalement les attachements à l’illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et l
8726 nce et qui entraîne fatalement les attachements à l’ illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours
8727 raîne fatalement les attachements à l’illusoire ; d’ où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « I
8728 fatalement les attachements à l’illusoire ; d’où l’ action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconn
8729 t les attachements à l’illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconnaissable e
8730 ements à l’illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconnaissable est le commen
8731 llusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconnaissable est le commencement des ê
8732 a roue des retours sans fin. « Inconnaissable est le commencement des êtres enveloppés par l’ignorance, et que le désir co
8733 able est le commencement des êtres enveloppés par l’ ignorance, et que le désir conduit à de criminelles renaissances. »99
8734 ment des êtres enveloppés par l’ignorance, et que le désir conduit à de criminelles renaissances. »99 Le but est donc « de
8735 loppés par l’ignorance, et que le désir conduit à de criminelles renaissances. »99 Le but est donc « de nous apprendre le
8736 désir conduit à de criminelles renaissances. »99 Le but est donc « de nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous
8737 e criminelles renaissances. »99 Le but est donc «  de nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous dit une moderne in
8738 issances. »99 Le but est donc « de nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous dit une moderne interprète du bouddh
8739  »99 Le but est donc « de nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous dit une moderne interprète du bouddhisme tibé
8740 du continent, un interprète du zen fait écho : «  La négation de l’Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’
8741 t, un interprète du zen fait écho : « La négation de l’Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’e
8742 un interprète du zen fait écho : « La négation de l’ Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’ego
8743 an énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’ Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après
8744 ée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expér
8745 par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’ ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expérien
8746 istes porte sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’ Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou
8747 rte sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le
8748 sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ ego absolu, l’ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le sa
8749 e l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le sanscrit du Boud
8750 f, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’ expérience illuminante.101 » Ou dans le sanscrit du Bouddha : Sabbe s
8751 go d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le sanscrit du Bouddha : Sabbe sankhâra anicca Sabbe sankhâra dukkha Sa
8752 s Toutes choses composées sont souffrantes Toutes les choses sont sans moi.102) Si D. T. Suzuki peut écrire après cela : «
8753 2) Si D. T. Suzuki peut écrire après cela : « On le voit, l’expérience personnelle est le fondement de la philosophie bou
8754 T. Suzuki peut écrire après cela : « On le voit, l’ expérience personnelle est le fondement de la philosophie bouddhiste »
8755 cela : « On le voit, l’expérience personnelle est le fondement de la philosophie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pou
8756 e voit, l’expérience personnelle est le fondement de la philosophie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pour lui d’une e
8757 oit, l’expérience personnelle est le fondement de la philosophie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pour lui d’une expé
8758 ie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pour lui d’ une expérience rigoureusement spirituelle. En somme, l’adversaire prin
8759 expérience rigoureusement spirituelle. En somme, l’ adversaire principal des védantins comme des premiers bouddhistes, ce
8760 mme des premiers bouddhistes, ce n’est pas encore la personne, mais l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mo
8761 ouddhistes, ce n’est pas encore la personne, mais l’ obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien compr
8762 n’est pas encore la personne, mais l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux cond
8763 est pas encore la personne, mais l’obstination de l’ ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux conditi
8764 ais l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux conditions de cette survie, sans pur
8765 l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux conditions de cette survie, sans purifi
8766 là de la mort sans rien comprendre aux conditions de cette survie, sans purifier d’avance son jîva, — sans s’ordonner d’av
8767 dre aux conditions de cette survie, sans purifier d’ avance son jîva, — sans s’ordonner d’avance, dirions-nous, aux exigenc
8768 ans purifier d’avance son jîva, — sans s’ordonner d’ avance, dirions-nous, aux exigences du vrai moi, qui est notre réponda
8769 n des buts majeurs des méthodes spirituelles soit de l’empêcher de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spiri
8770 es buts majeurs des méthodes spirituelles soit de l’ empêcher de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spiritue
8771 eurs des méthodes spirituelles soit de l’empêcher de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spirituels s’oppose
8772 de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spirituels s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’âme dist
8773 second stade, où les spirituels s’opposent même à l’ ego absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confo
8774 les spirituels s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi d
8775 uels s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensi
8776 s s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’ âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité,
8777 à l’ego absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu
8778 o absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce
8779 l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade di
8780 istincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade disent le
8781 incte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’ Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade disent les u
8782 e Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’ âme ? Une monade disent les uns. Un reflet du Brahma disent les autres
8783 u Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade disent les uns. Un reflet du Brahma disent les autres. Non, répondent les advaït
8784 monade disent les uns. Un reflet du Brahma disent les autres. Non, répondent les advaïtins : il n’y a que brahman. Et tu n’
8785 eflet du Brahma disent les autres. Non, répondent les advaïtins : il n’y a que brahman. Et tu n’es rien. Et de leur côté le
8786 ïtins : il n’y a que brahman. Et tu n’es rien. Et de leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon di
8787 y a que brahman. Et tu n’es rien. Et de leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon disent à peu prè
8788 n’es rien. Et de leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon disent à peu près les mêmes phrases) 
8789 leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon disent à peu près les mêmes phrases) : « Nagasena, exis
8790 tao chinois et le shinto nippon disent à peu près les mêmes phrases) : « Nagasena, existe-t-il un être qui transmigre de ce
8791  : « Nagasena, existe-t-il un être qui transmigre de ce corps dans un autre ? — Non, il n’y en a point. — S’il n’y a pas d
8792 utre ? — Non, il n’y en a point. — S’il n’y a pas de transmigration, peut-il y avoir une réincarnation ? — Oui, c’est pos
8793 e réincarnation ? — Oui, c’est possible. » Voici l’ explication : « Le Roi dit : Nagasena, y a-t-il quelqu’un qui ne repre
8794 — Oui, c’est possible. » Voici l’explication : «  Le Roi dit : Nagasena, y a-t-il quelqu’un qui ne reprenne point l’indivi
8795 agasena, y a-t-il quelqu’un qui ne reprenne point l’ individualité après la mort ? Nagasena répondit : Celui qui a péché re
8796 qu’un qui ne reprenne point l’individualité après la mort ? Nagasena répondit : Celui qui a péché reprend une individualit
8797 être pur. — O Nagasena, dis-moi s’il existe rien de semblable à l’âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’âme.104 » Un tex
8798 Nagasena, dis-moi s’il existe rien de semblable à l’ âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’âme.104 » Un texte zen chinois
8799 xiste rien de semblable à l’âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’âme.104 » Un texte zen chinois surenchérit : « Y a-t-il
8800 emblable à l’âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’ âme.104 » Un texte zen chinois surenchérit : « Y a-t-il un enseignemen
8801 ne jamais au peuple cette leçon. On s’en garde !) Les spirituels hindous cherchent le samahdi, qui est l’absorption totale
8802 On s’en garde !) Les spirituels hindous cherchent le samahdi, qui est l’absorption totale dans l’Absolu du Soi : le grand
8803 spirituels hindous cherchent le samahdi, qui est l’ absorption totale dans l’Absolu du Soi : le grand sommeil, lentement a
8804 hent le samahdi, qui est l’absorption totale dans l’ Absolu du Soi : le grand sommeil, lentement atteint, et qu’on peut app
8805 ui est l’absorption totale dans l’Absolu du Soi : le grand sommeil, lentement atteint, et qu’on peut appeler l’enstase. Et
8806 sommeil, lentement atteint, et qu’on peut appeler l’ enstase. Et les mystiques chrétiens cherchent l’extase. Quant aux boud
8807 ment atteint, et qu’on peut appeler l’enstase. Et les mystiques chrétiens cherchent l’extase. Quant aux bouddhistes zen, on
8808 r l’enstase. Et les mystiques chrétiens cherchent l’ extase. Quant aux bouddhistes zen, on dirait qu’ils s’en tiennent à la
8809 bouddhistes zen, on dirait qu’ils s’en tiennent à la stase pure et simple : faire face au fait, signe du Tout, et donc du
8810 , signe du Tout, et donc du Vide. Leur satori est le contraire du samahdi : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De
8811 ire du samahdi : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De la vision-en-soi, du Cela qui n’est pas personnel et se jou
8812 ahdi : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De la vision-en-soi, du Cela qui n’est pas personnel et se joue à traver
8813 i : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De la vision-en-soi, du Cela qui n’est pas personnel et se joue à travers n
8814 sonnel et se joue à travers notre moi. Ainsi tout l’ Orient des doctrines… Et en même temps l’Orient des peuples et sa croy
8815 nsi tout l’Orient des doctrines… Et en même temps l’ Orient des peuples et sa croyance en la transmigration… Mais voici le
8816 même temps l’Orient des peuples et sa croyance en la transmigration… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’Orie
8817 s et sa croyance en la transmigration… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’Orient exagère ses formules. Il di
8818 oyance en la transmigration… Mais voici le moment d’ ajuster la vision. Tout l’Orient exagère ses formules. Il dit cent-mil
8819 la transmigration… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’Orient exagère ses formules. Il dit cent-mille-million
8820 n… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’ Orient exagère ses formules. Il dit cent-mille-millions pour dire : be
8821 té pour dire longévité. Notre hygiène, augmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie, serait alors une « recette
8822 évité. Notre hygiène, augmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie, serait alors une « recette d’immortalité ».
8823 ène, augmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie, serait alors une « recette d’immortalité ». Et même la seule
8824 , augmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie, serait alors une « recette d’immortalité ». Et même la seule qui
8825 rée moyenne de la vie, serait alors une « recette d’ immortalité ». Et même la seule qui ait réussi. Apprenons donc à lire
8826 rait alors une « recette d’immortalité ». Et même la seule qui ait réussi. Apprenons donc à lire dans leur optique. Le mêm
8827 réussi. Apprenons donc à lire dans leur optique. Le même Kitaro Nishida qui écrit ceci : « La valeur religieuse signifie
8828 ptique. Le même Kitaro Nishida qui écrit ceci : «  La valeur religieuse signifie l’absolue négation du moi », ajoute trois
8829 qui écrit ceci : « La valeur religieuse signifie l’ absolue négation du moi », ajoute trois pages plus loin : « Nous deven
8830 plus loin : « Nous devenons vraies personnes dans la mesure où nous faisons face à l’Un tout-transcendant.105 » (Ce qui es
8831 Un tout-transcendant.105 » (Ce qui est chrétien.) Le même Chang Chen-Chi qui cite ce koan : Parfois, j’arrache la personn
8832 g Chen-Chi qui cite ce koan : Parfois, j’arrache la personne mais sauve l’objet. Parfois j’arrache l’objet, mais sauve la
8833 koan : Parfois, j’arrache la personne mais sauve l’ objet. Parfois j’arrache l’objet, mais sauve la personne. Parfois, j’a
8834 la personne mais sauve l’objet. Parfois j’arrache l’ objet, mais sauve la personne. Parfois, j’arrache en même temps l’obje
8835 ve l’objet. Parfois j’arrache l’objet, mais sauve la personne. Parfois, j’arrache en même temps l’objet et la personne. Pa
8836 uve la personne. Parfois, j’arrache en même temps l’ objet et la personne. Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne.
8837 onne. Parfois, j’arrache en même temps l’objet et la personne. Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne. le même c
8838 l’objet et la personne. Parfois, je n’arrache ni l’ objet ni la personne. le même commente : Supprimer la personne et sa
8839 la personne. Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne. le même commente : Supprimer la personne et sauver l’obje
8840 Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne. le même commente : Supprimer la personne et sauver l’objet signifie : é
8841 et ni la personne. le même commente : Supprimer la personne et sauver l’objet signifie : éliminer le questionneur, non s
8842 même commente : Supprimer la personne et sauver l’ objet signifie : éliminer le questionneur, non sa question. Et les tro
8843 la personne et sauver l’objet signifie : éliminer le questionneur, non sa question. Et les trois autres distinctions s’exp
8844 e : éliminer le questionneur, non sa question. Et les trois autres distinctions s’expliquent de la même manière. Puis il a
8845 on. Et les trois autres distinctions s’expliquent de la même manière. Puis il ajoute : Si le disciple est exceptionnelle
8846 Et les trois autres distinctions s’expliquent de la même manière. Puis il ajoute : Si le disciple est exceptionnellemen
8847 liquent de la même manière. Puis il ajoute : Si le disciple est exceptionnellement doué, le maître ne touche ni à la per
8848 te : Si le disciple est exceptionnellement doué, le maître ne touche ni à la personne, ni à l’objet. Enfin ceci : « Ains
8849 exceptionnellement doué, le maître ne touche ni à la personne, ni à l’objet. Enfin ceci : « Ainsi que Bodhidharma (le fon
8850 doué, le maître ne touche ni à la personne, ni à l’ objet. Enfin ceci : « Ainsi que Bodhidharma (le fondateur du zen) l’a
8851 à l’objet. Enfin ceci : « Ainsi que Bodhidharma ( le fondateur du zen) l’a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur
8852 i : « Ainsi que Bodhidharma (le fondateur du zen) l’ a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur des notions abstruses
8853 ndateur du zen) l’a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur des notions abstruses telles que Dieu, la Vérité ; ce q
8854 serter sur des notions abstruses telles que Dieu, la Vérité ; ce que zen demande au disciple, c’est de voir sa propre phys
8855 la Vérité ; ce que zen demande au disciple, c’est de voir sa propre physionomie. » Ou, comme le disait le sixième Patriarc
8856 c’est de voir sa propre physionomie. » Ou, comme le disait le sixième Patriarche de la secte (638-713) : « Ne pense pas a
8857 omie. » Ou, comme le disait le sixième Patriarche de la secte (638-713) : « Ne pense pas au bien ni au mal, mais regarde c
8858 e. » Ou, comme le disait le sixième Patriarche de la secte (638-713) : « Ne pense pas au bien ni au mal, mais regarde ce q
8859 ionomie originelle, celle que tu avais avant même d’ être né.106 » Par où nous rejoignons un certain christianisme — à par
8860 us rejoignons un certain christianisme — à partir d’ un certain bouddhisme — et certainement le mazdéisme et les soufis : i
8861 partir d’un certain bouddhisme — et certainement le mazdéisme et les soufis : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, do
8862 tain bouddhisme — et certainement le mazdéisme et les soufis : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l
8863 rtainement le mazdéisme et les soufis : il s’agit d’ une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même.
8864 éisme et les soufis : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences
8865 me et les soufis : il s’agit d’une seule quête de l’ esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne
8866 s : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas
8867 d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l’ Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas où l’on croya
8868 prit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas où l’on croyait, ne sont jamais exacteme
8869 : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas où l’ on croyait, ne sont jamais exactement ce que l’on croyait. Si nous sou
8870 où l’on croyait, ne sont jamais exactement ce que l’ on croyait. Si nous souhaitons préciser leur nature, c’est dans les no
8871 nous souhaitons préciser leur nature, c’est dans les notions de l’amour traduisant ces trois conceptions que nous avons le
8872 tons préciser leur nature, c’est dans les notions de l’amour traduisant ces trois conceptions que nous avons les plus gran
8873 s préciser leur nature, c’est dans les notions de l’ amour traduisant ces trois conceptions que nous avons les plus grandes
8874 r traduisant ces trois conceptions que nous avons les plus grandes chances de les trouver. Dans ce domaine, toute différenc
8875 nceptions que nous avons les plus grandes chances de les trouver. Dans ce domaine, toute différence reconnue peut être vér
8876 ptions que nous avons les plus grandes chances de les trouver. Dans ce domaine, toute différence reconnue peut être vérifié
8877 toute différence reconnue peut être vérifiée par l’ expérience intime, et promet au dialogue des spirituels un élargisseme
8878 romet au dialogue des spirituels un élargissement de la conscience que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’
8879 et au dialogue des spirituels un élargissement de la conscience que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’ant
8880 élargissement de la conscience que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’anthropologie plus ou moins « scient
8881 que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’anthropologie plus ou moins « scientifique » de ce siècle, il sembl
8882 chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’ anthropologie plus ou moins « scientifique » de ce siècle, il semblera
8883 de l’anthropologie plus ou moins « scientifique » de ce siècle, il semblerait que les négations du moi selon les écoles or
8884 « scientifique » de ce siècle, il semblerait que les négations du moi selon les écoles orientales correspondent simplement
8885 cle, il semblerait que les négations du moi selon les écoles orientales correspondent simplement aux névroses de la psychan
8886 orientales correspondent simplement aux névroses de la psychanalyse freudienne : elles seraient autant de « rationalisati
8887 ientales correspondent simplement aux névroses de la psychanalyse freudienne : elles seraient autant de « rationalisations
8888 a psychanalyse freudienne : elles seraient autant de « rationalisations » des attitudes « dysfonctionnelles » qui menacent
8889 des attitudes « dysfonctionnelles » qui menacent l’ intégrité du moi et qui nient ou détruisent la personne… Mais l’Orient
8890 ent l’intégrité du moi et qui nient ou détruisent la personne… Mais l’Oriental sourit et nous laisse « nos » problèmes.
8891 moi et qui nient ou détruisent la personne… Mais l’ Oriental sourit et nous laisse « nos » problèmes. Trois écoles de l
8892 et nous laisse « nos » problèmes. Trois écoles de l’amour Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’homme
8893 nous laisse « nos » problèmes. Trois écoles de l’ amour Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’homme mai
8894 nos » problèmes. Trois écoles de l’amour Si l’ amour est le premier moteur non seulement de l’homme mais du monde, c’
8895 Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’homme mais du monde, c’est son action qui configure l’idée du moi q
8896 Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’ homme mais du monde, c’est son action qui configure l’idée du moi que
8897 mme mais du monde, c’est son action qui configure l’ idée du moi que nous nous faisons, et cette idée du moi révèle l’amour
8898 ue nous nous faisons, et cette idée du moi révèle l’ amour, comme la structure de l’atome traduit certaines propriétés de l
8899 isons, et cette idée du moi révèle l’amour, comme la structure de l’atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’e
8900 te idée du moi révèle l’amour, comme la structure de l’atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’amour do
8901 idée du moi révèle l’amour, comme la structure de l’ atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’amour domin
8902 structure de l’atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’homme est abs
8903 ucture de l’atome traduit certaines propriétés de l’ énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’homme est absolu
8904 raduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’ amour dominant qui fait l’homme… L’homme est absolument tel qu’est l’a
8905 s de l’énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’ homme… L’homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie :
8906 ergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’ homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie : selon (ce
8907 i fait l’homme… L’homme est absolument tel qu’est l’ amour dominant de sa vie : selon (cet amour) se fait son ciel, s’il es
8908 ’homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie : selon (cet amour) se fait son ciel, s’il est bon, ou son enf
8909 on enfer, s’il est mauvais », dit Swedenborg dans La Nouvelle Jérusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque
8910 it Swedenborg dans La Nouvelle Jérusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque esprit et de chaque ange est l
8911 ouvelle Jérusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : «  Le corps de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.10
8912 érusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les t
8913 Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’ho
8914 « Le corps de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient
8915 s de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer
8916 et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent a
8917 est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant
8918 la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’ homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de
8919 son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’ on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de modèles d’u
8920 107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’ évoquer nous apparaissent alors comme autant de modèles d’une énergéti
8921 nt d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de modèles d’une énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son
8922 r nous apparaissent alors comme autant de modèles d’ une énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son action con
8923 t alors comme autant de modèles d’une énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son action configurante et compo
8924 lors comme autant de modèles d’une énergétique de l’ amour, ou comme autant d’effets de son action configurante et composan
8925 les d’une énergétique de l’amour, ou comme autant d’ effets de son action configurante et composante. Et nous les voyons di
8926 énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son action configurante et composante. Et nous les voyons différer d’
8927 de son action configurante et composante. Et nous les voyons différer d’une manière subtile mais précise par la forme des r
8928 urante et composante. Et nous les voyons différer d’ une manière subtile mais précise par la forme des rapports qu’elles im
8929 s différer d’une manière subtile mais précise par la forme des rapports qu’elles imaginent entre le moi naturel et le vrai
8930 ar la forme des rapports qu’elles imaginent entre le moi naturel et le vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre le
8931 pports qu’elles imaginent entre le moi naturel et le vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre les phénomènes et le
8932 le moi naturel et le vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre les phénomènes et le noumène, l’individu et la person
8933 vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre les phénomènes et le noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange,
8934 -dire selon les langages, entre les phénomènes et le noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi.
8935 les langages, entre les phénomènes et le noumène, l’ individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons q
8936 entre les phénomènes et le noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois p
8937 nomènes et le noumène, l’individu et la personne, l’ âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une
8938 t le noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité s
8939 mène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité sans laqu
8940 ndividu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité sans laquelle ni l
8941 , l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’amour ne se
8942 l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’ une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’amour ne seraient même conce
8943 les trois partent d’une dualité sans laquelle ni l’ homme ni l’amour ne seraient même concevables. Il ne s’agit ici ni du
8944 partent d’une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’ amour ne seraient même concevables. Il ne s’agit ici ni du dualisme tr
8945 ualisme trop facilement nommé manichéen, opposant le Bien et le Mal comme deux principes préexistants ; ni tout à fait des
8946 p facilement nommé manichéen, opposant le Bien et le Mal comme deux principes préexistants ; ni tout à fait des « deux hom
8947  ; ni tout à fait des « deux hommes en moi » dont la lutte fait gémir saint Paul ; mais, préalablement à tout jugement mor
8948 s, préalablement à tout jugement moral, il s’agit de la reconnaissance d’une bipolarité, d’une tension permanente entre l’
8949 préalablement à tout jugement moral, il s’agit de la reconnaissance d’une bipolarité, d’une tension permanente entre l’ind
8950 ut jugement moral, il s’agit de la reconnaissance d’ une bipolarité, d’une tension permanente entre l’individu et le « vrai
8951 il s’agit de la reconnaissance d’une bipolarité, d’ une tension permanente entre l’individu et le « vrai moi ». (L’individ
8952 d’une bipolarité, d’une tension permanente entre l’ individu et le « vrai moi ». (L’individu n’est pas le mal en soi : il
8953 ité, d’une tension permanente entre l’individu et le « vrai moi ». (L’individu n’est pas le mal en soi : il ne devient mau
8954 permanente entre l’individu et le « vrai moi ». ( L’ individu n’est pas le mal en soi : il ne devient mauvais que dans la s
8955 ndividu et le « vrai moi ». (L’individu n’est pas le mal en soi : il ne devient mauvais que dans la seule mesure où il se
8956 as le mal en soi : il ne devient mauvais que dans la seule mesure où il se referme sur soi, c’est-à-dire se refuse à l’amo
8957 ù il se referme sur soi, c’est-à-dire se refuse à l’ amour. Et de même le « vrai moi » n’est pas le bien en soi, car il peu
8958 soi, c’est-à-dire se refuse à l’amour. Et de même le « vrai moi » n’est pas le bien en soi, car il peut devenir un monstre
8959 e à l’amour. Et de même le « vrai moi » n’est pas le bien en soi, car il peut devenir un monstre.) Pour aimer, il faut êt
8960 un monstre.) Pour aimer, il faut être deux, dit la sagesse des nations. Et cela vaut d’abord pour l’amour de soi-même, s
8961 la sagesse des nations. Et cela vaut d’abord pour l’ amour de soi-même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les mor
8962 se des nations. Et cela vaut d’abord pour l’amour de soi-même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les moralistes
8963 abord pour l’amour de soi-même, sans lequel point d’ amour du prochain. Tous les moralistes du monde s’accordent avec les s
8964 même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les moralistes du monde s’accordent avec les spirituels dans leur condamn
8965 in. Tous les moralistes du monde s’accordent avec les spirituels dans leur condamnation de l’égoïsme, qui est l’impérialism
8966 ordent avec les spirituels dans leur condamnation de l’égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture au
8967 ent avec les spirituels dans leur condamnation de l’ égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture autar
8968 uels dans leur condamnation de l’égoïsme, qui est l’ impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les mot
8969 condamnation de l’égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette co
8970 damnation de l’égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette conda
8971 de l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes j
8972 turel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes jugent au n
8973 Mais les motifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au
8974 ifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au nom de l’am
8975 t pas les mêmes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au nom de l’amour. Nous n’invoquerons ici que
8976 mes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au nom de l’amour. Nous n’invoquerons ici que les seconds.
8977 nt au nom de la société, les spirituels au nom de l’ amour. Nous n’invoquerons ici que les seconds. L’école chrétienne
8978 amour. Nous n’invoquerons ici que les seconds. L’ école chrétienne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi
8979 L’école chrétienne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le
8980 L’école chrétienne Dans une vue chrétienne de l’ homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vr
8981 chrétienne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’ amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. L
8982 ne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. Le second
8983 une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. Le second commandeme
8984 omme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’ individu et le vrai moi. Le second commandement qui résume toute la Lo
8985 de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. Le second commandement qui résume toute la Loi et les Proph
8986 vrai moi. Le second commandement qui résume toute la Loi et les Prophètes : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », su
8987 Le second commandement qui résume toute la Loi et les Prophètes : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », suppose évide
8988 », suppose évidemment un moi duel, au sein duquel l’ amour s’instaure d’une manière telle que s’aimer et aimer le prochain
8989 nt un moi duel, au sein duquel l’amour s’instaure d’ une manière telle que s’aimer et aimer le prochain soit un même acte :
8990 instaure d’une manière telle que s’aimer et aimer le prochain soit un même acte : sinon le comme n’aurait pas son plein se
8991 er et aimer le prochain soit un même acte : sinon le comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’homme
8992 sinon le comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’ amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spir
8993 e comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spirituel et
8994 ait pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’ homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spirituel et se laisse tr
8995 ns l’amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’ action du vrai moi spirituel et se laisse transformer, réorienter par
8996 se laisse transformer, réorienter par lui. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut
8997 nter par lui. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’ agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que s
8998 lui. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que seul il d
8999 i. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent de l’ amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que seul il disc
9000 t l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que seul il discerne en l’autre le même amour. « Aime
9001 e prochain, parce que seul il discerne en l’autre le même amour. « Aimer, c’est soutenir, deviner, porter le meilleur de c
9002 e amour. « Aimer, c’est soutenir, deviner, porter le meilleur de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre
9003 imer, c’est soutenir, deviner, porter le meilleur de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de s
9004 le meilleur de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de soi — est sa vocation singulière. Aime
9005 de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de soi — est sa vocation singulière. Aimer le prochai
9006 , disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de soi — est sa vocation singulière. Aimer le prochain dans sa personne,
9007  comme de soi — est sa vocation singulière. Aimer le prochain dans sa personne, c’est discerner sa singularité, sa vocatio
9008 rner sa singularité, sa vocation, même virtuelle, la soutenir et l’aider à naître. Ainsi l’amour dans sa réalité totale, i
9009 rité, sa vocation, même virtuelle, la soutenir et l’ aider à naître. Ainsi l’amour dans sa réalité totale, intégrant l’anim
9010 virtuelle, la soutenir et l’aider à naître. Ainsi l’ amour dans sa réalité totale, intégrant l’animique au spirituel, va to
9011 . Ainsi l’amour dans sa réalité totale, intégrant l’ animique au spirituel, va toujours de personne à personne. Mais alors,
9012 e, intégrant l’animique au spirituel, va toujours de personne à personne. Mais alors, d’où vient la personne ? Quel que so
9013 , va toujours de personne à personne. Mais alors, d’ où vient la personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les troi
9014 rs de personne à personne. Mais alors, d’où vient la personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les trois religions
9015 ais alors, d’où vient la personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les trois religions abrahamiques, le vrai moi e
9016 personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les trois religions abrahamiques, le vrai moi est toujours suscité par l’
9017 e lui ont donné les trois religions abrahamiques, le vrai moi est toujours suscité par l’amour même : « Dieu nous a aimés
9018 brahamiques, le vrai moi est toujours suscité par l’ amour même : « Dieu nous a aimés le premier ». Pour le chrétien, c’est
9019 our même : « Dieu nous a aimés le premier ». Pour le chrétien, c’est parce que Dieu, qui est Amour, est un Dieu personnel
9020 our, est un Dieu personnel dans sa tri-unité, que l’ amour spirituel crée dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur
9021 ans sa tri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’ homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’es
9022 ri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la
9023 amour spirituel crée dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la connaissance dé
9024 dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrif
9025 s l’homme la personne. Si la plus haute valeur de l’ Occident chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrifice
9026 lus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrifice personnel, et si le sacrifice
9027 chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrifice personnel, et si le sacrifice diffère du suicide — la natur
9028 sance détachée mais le sacrifice personnel, et si le sacrifice diffère du suicide — la nature de l’amour véritable l’expli
9029 ersonnel, et si le sacrifice diffère du suicide —  la nature de l’amour véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus
9030 et si le sacrifice diffère du suicide — la nature de l’amour véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus grand amou
9031 si le sacrifice diffère du suicide — la nature de l’ amour véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus grand amour q
9032 ffère du suicide — la nature de l’amour véritable l’ explique seule. « Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vi
9033 que seule. « Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’il aime. » Se sacrifier pour l’autre aimé,
9034 c’est d’abord sacrifier son moi à son vrai moi, —  l’ ordonner à sa vocation. Ou c’est encore : se sacrifier tel que l’on es
9035 vocation. Ou c’est encore : se sacrifier tel que l’ on est, à soi-même tel qu’on va le devenir par l’esprit. C’est rejoind
9036 crifier tel que l’on est, à soi-même tel qu’on va le devenir par l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être
9037 l’on est, à soi-même tel qu’on va le devenir par l’ esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être au travers d’u
9038 qu’on va le devenir par l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être au travers d’une « mort à soi-même » tra
9039 par l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être au travers d’une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modè
9040 oindre la forme immortelle de son être au travers d’ une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle de l’amour et du vra
9041 une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle de l’amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la probléma
9042 « mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle de l’ amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématiq
9043 nte. Ce modèle de l’amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il co
9044 èle de l’amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il conditionne a
9045 et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviat
9046 staure le normal, le sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour e
9047 ure le normal, le sublime, et la problématique de l’ Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour et l
9048 ique de l’Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour et les formes particulières que prennent en Occ
9049 ent chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour et les formes particulières que prennent en Occident certaine
9050 chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’ amour et les formes particulières que prennent en Occident certaines t
9051 Il conditionne aussi les déviations de l’amour et les formes particulières que prennent en Occident certaines tendances mor
9052 iées à tel point qu’il devient parfois impossible d’ en reconnaître ailleurs les homologues. En voici deux exemples extrême
9053 ient parfois impossible d’en reconnaître ailleurs les homologues. En voici deux exemples extrêmes. Le masochisme religieux
9054 les homologues. En voici deux exemples extrêmes. Le masochisme religieux, ou haine de soi. — Dans son langage dramatique,
9055 ples extrêmes. Le masochisme religieux, ou haine de soi. — Dans son langage dramatique, saint Paul parle parfois de la ha
9056 son langage dramatique, saint Paul parle parfois de la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous l
9057 n langage dramatique, saint Paul parle parfois de la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les
9058 dramatique, saint Paul parle parfois de la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituel
9059 de la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une com
9060 la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une compla
9061 me, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une complaisance croissante. J
9062 rise au pied de la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une complaisance croissante. Je sais bien qu
9063 vec une complaisance croissante. Je sais bien que la haine est l’envers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le dé
9064 aisance croissante. Je sais bien que la haine est l’ envers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’
9065 roissante. Je sais bien que la haine est l’envers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime p
9066 ssante. Je sais bien que la haine est l’envers de l’ amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut
9067 ue la haine est l’envers de l’amour, mais comment l’ amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce q
9068 vers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie ?
9069 ’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie ? Le masoch
9070 ime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie ? Le masochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’âme frustrée, q
9071 e qu’il lui sacrifie ? Le masochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelai
9072 i sacrifie ? Le masochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de
9073 masochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dan
9074 sochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’ âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans s
9075 le moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’ esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai m
9076 retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’ appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle vou
9077 âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il l
9078 frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui
9079 l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui reste la nostalgie d’une fuite
9080 ger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ ange. Il lui reste la nostalgie d’une fuite hors du moi naturel. Désor
9081 s le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui reste la nostalgie d’une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme e
9082  ? Elle voulait l’ange. Il lui reste la nostalgie d’ une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme est jugé : n’a
9083 talgie d’une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme est jugé : n’ayant pu l’entraîner avec elle vers son bien
9084 l. Désormais le vieil homme est jugé : n’ayant pu l’ entraîner avec elle vers son bien et l’animer de son amour, l’âme l’ac
9085 n’ayant pu l’entraîner avec elle vers son bien et l’ animer de son amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sai
9086 u l’entraîner avec elle vers son bien et l’animer de son amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu
9087 avec elle vers son bien et l’animer de son amour, l’ âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont parti
9088 lle vers son bien et l’animer de son amour, l’âme l’ accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont partie liée
9089 son bien et l’animer de son amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont partie liée, et qu’e
9090 qu’ils ont partie liée, et qu’elle mourra si elle le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps d
9091 lle mourra si elle le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’
9092 mourra si elle le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’emp
9093 lle le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’empoisonnent. L
9094 le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’empoisonnent. La p
9095 nte alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’empoisonnent. La plupart des névroses di
9096 ns cette discorde permanente, — dans ce refus que l’ âme oppose au corps, vu comme signe et symbole de la « prison » du moi
9097 l’âme oppose au corps, vu comme signe et symbole de la « prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rêvé d’une métamorphos
9098 âme oppose au corps, vu comme signe et symbole de la « prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rêvé d’une métamorphose a
9099 et symbole de la « prison » du moi. Et c’est que l’ âme avait rêvé d’une métamorphose angélique, quand l’esprit lui demand
9100 « prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rêvé d’ une métamorphose angélique, quand l’esprit lui demandait seulement d’o
9101 me avait rêvé d’une métamorphose angélique, quand l’ esprit lui demandait seulement d’ordonner tout le moi terrestre et tem
9102 angélique, quand l’esprit lui demandait seulement d’ ordonner tout le moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. M
9103 l’esprit lui demandait seulement d’ordonner tout le moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. Mais celui qui se
9104 nt d’ordonner tout le moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut
9105 r tout le moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le
9106 out le moi terrestre et temporel à la vocation de l’ amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le pr
9107 à la vocation de l’amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le prochain : il ne peut voir en lui
9108 ui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le prochain : il ne peut voir en lui que son semblable — un corps « vil 
9109 corps « vil » et une âme qui se veut ange —, non le vrai moi dans son autonomie. Si le corps lui paraît désirable, il ser
9110 ut ange —, non le vrai moi dans son autonomie. Si le corps lui paraît désirable, il sera parfois tenté d’attribuer ce mouv
9111 corps lui paraît désirable, il sera parfois tenté d’ attribuer ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’un amour a
9112 l sera parfois tenté d’attribuer ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantiq
9113 era parfois tenté d’attribuer ce mouvement, né de l’ instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantique
9114 nté d’attribuer ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantique trouve ici sa
9115 r ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’ un amour angélique. La passion romantique trouve ici sa genèse. Exalté
9116 l’instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantique trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique
9117 romantique trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique de l’ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les
9118 trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique de l’ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les exigences de
9119 uve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique de l’ ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les exigences de la
9120 scèse autopunitive, elle finit par confondre avec les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascé
9121 tive, elle finit par confondre avec les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascétisme non tra
9122 e, elle finit par confondre avec les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascétisme non transf
9123 fondre avec les exigences de la mort au faux-moi, l’ instinct de mort… Contre cet ascétisme non transfigurant, Nietzsche n’
9124 les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascétisme non transfigurant, Nietzsche n’écrit pas s
9125 indre celui qui se hait lui-même, car nous serons les victimes de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induir
9126 ui se hait lui-même, car nous serons les victimes de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour
9127 ême, car nous serons les victimes de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 »
9128 de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre
9129 sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’ induire à l’amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre ex
9130 t de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’ amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre extrême où se
9131 vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte l’
9132 nc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 ». L’ érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte l’âme irritée mais no
9133 ’érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte l’ âme irritée mais non pas convertie par l’esprit — comme l’a si bien vu
9134 se porte l’âme irritée mais non pas convertie par l’ esprit — comme l’a si bien vu Kierkegaard. Tout amour véritable procèd
9135 ritée mais non pas convertie par l’esprit — comme l’ a si bien vu Kierkegaard. Tout amour véritable procède du vrai moi et
9136 r véritable procède du vrai moi et se dirige vers le vrai moi de l’autre. Mais il peut arriver qu’il s’arrête en chemin, q
9137 procède du vrai moi et se dirige vers le vrai moi de l’autre. Mais il peut arriver qu’il s’arrête en chemin, que son élan
9138 river qu’il s’arrête en chemin, que son élan vers la personne singulière retombe au plan de l’individuel, du générique. Ca
9139 élan vers la personne singulière retombe au plan de l’individuel, du générique. Capté par l’instinct qu’il excite au-delà
9140 an vers la personne singulière retombe au plan de l’ individuel, du générique. Capté par l’instinct qu’il excite au-delà de
9141 au plan de l’individuel, du générique. Capté par l’ instinct qu’il excite au-delà des exigences naturelles, il ira fatalem
9142 nces naturelles, il ira fatalement s’épuiser dans l’ illusoire multiplicité des « aventures sans lendemain ». Limitant son
9143 à ces désirs qu’une possession rapide anesthésie, l’ âme retombe alors dans les liens de l’instinct, qui est la puissance i
9144 ssion rapide anesthésie, l’âme retombe alors dans les liens de l’instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellenc
9145 de anesthésie, l’âme retombe alors dans les liens de l’instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellence, et s’é
9146 anesthésie, l’âme retombe alors dans les liens de l’ instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellence, et s’épui
9147 tombe alors dans les liens de l’instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellence, et s’épuise à s’en libérer pa
9148 le par excellence, et s’épuise à s’en libérer par le changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C
9149 nce, et s’épuise à s’en libérer par le changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la libert
9150 , et s’épuise à s’en libérer par le changement de l’ excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la liberté n
9151 en libérer par le changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la liberté négative revendiqué
9152 on, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la liberté négative revendiquée par Don Juan contre les conventions de l
9153 liberté négative revendiquée par Don Juan contre les conventions de la morale commune — qu’il est déjà trop « spirituel »
9154 e revendiquée par Don Juan contre les conventions de la morale commune — qu’il est déjà trop « spirituel » pour respecter 
9155 evendiquée par Don Juan contre les conventions de la morale commune — qu’il est déjà trop « spirituel » pour respecter — m
9156 « spirituel » pour respecter — mais aussi contre le respect du mystère exigeant de l’Autre — qu’il n’est pas assez « spir
9157 mais aussi contre le respect du mystère exigeant de l’Autre — qu’il n’est pas assez « spirituel » pour aimer. (Mais s’il
9158 st pas assez « spirituel » pour aimer. (Mais s’il l’ était assez, il retrouverait aussi la justification de certaines conve
9159 . (Mais s’il l’était assez, il retrouverait aussi la justification de certaines conventions, protégeant chez la brute et l
9160 ait assez, il retrouverait aussi la justification de certaines conventions, protégeant chez la brute et l’innocent les pre
9161 ication de certaines conventions, protégeant chez la brute et l’innocent les premières chances de l’esprit, — ou mettant à
9162 ertaines conventions, protégeant chez la brute et l’ innocent les premières chances de l’esprit, — ou mettant à l’abri des
9163 chez la brute et l’innocent les premières chances de l’esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’indispens
9164 z la brute et l’innocent les premières chances de l’ esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’indispensabl
9165 les premières chances de l’esprit, — ou mettant à l’ abri des atteintes de l’esprit l’indispensable tissu conjonctif de tou
9166 de l’esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui
9167 l’esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’ esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne
9168 , — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’ indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne sont pas
9169 ntes de l’esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne sont pas un ordre.) ⁂ L’école iranienne
9170 esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne sont pas un ordre.) ⁂ L’école iranienne Il n’ex
9171 utes les sociétés qui ne sont pas un ordre.) ⁂ L’ école iranienne Il n’existe plus de communauté humaine, d’unité de
9172 rdre.) ⁂ L’école iranienne Il n’existe plus de communauté humaine, d’unité de civilisation qui s’inspire du mazdéism
9173 nienne Il n’existe plus de communauté humaine, d’ unité de civilisation qui s’inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et n
9174 Il n’existe plus de communauté humaine, d’unité de civilisation qui s’inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et nulle ne
9175 ’unité de civilisation qui s’inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis,
9176 sme de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis, et pour cause. Si je les fais intervenir ici,
9177 de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis, et pour cause. Si je les fais intervenir ici, c’
9178 s de la mystique des soufis, et pour cause. Si je les fais intervenir ici, c’est à titre d’évocation d’une dimension virtue
9179 use. Si je les fais intervenir ici, c’est à titre d’ évocation d’une dimension virtuelle, intemporelle, et donc permanente
9180 es fais intervenir ici, c’est à titre d’évocation d’ une dimension virtuelle, intemporelle, et donc permanente de l’esprit 
9181 nsion virtuelle, intemporelle, et donc permanente de l’esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’ho
9182 on virtuelle, intemporelle, et donc permanente de l’ esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme
9183 e, intemporelle, et donc permanente de l’esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’am
9184 et donc permanente de l’esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’amour homologues au
9185 e mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme
9186 azdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’ homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme tra
9187 les soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme transposées te
9188 s soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’ amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme transposées terme
9189 chrétiennes, mais comme transposées terme à terme d’ un degré vers le « ciel » des archétypes : ainsi la dualité ego-vrai m
9190 s comme transposées terme à terme d’un degré vers le « ciel » des archétypes : ainsi la dualité ego-vrai moi y devient cel
9191 ’un degré vers le « ciel » des archétypes : ainsi la dualité ego-vrai moi y devient celle de l’âme et de son ange. Pour si
9192 s : ainsi la dualité ego-vrai moi y devient celle de l’âme et de son ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le p
9193 ainsi la dualité ego-vrai moi y devient celle de l’ âme et de son ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le pers
9194 dualité ego-vrai moi y devient celle de l’âme et de son ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le personnalisme
9195 ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le personnalisme essentiel de ces doctrines109, citons ce verset du Cora
9196 vrai climat spirituel le personnalisme essentiel de ces doctrines109, citons ce verset du Coran (24-41) qui pose comme un
9197 e comme une clef musicale : « Chaque être connaît le mode de prière et de glorification qui lui est propre. » Toute person
9198 une clef musicale : « Chaque être connaît le mode de prière et de glorification qui lui est propre. » Toute personne s’ori
9199 cale : « Chaque être connaît le mode de prière et de glorification qui lui est propre. » Toute personne s’origine en Dieu,
9200 t propre. » Toute personne s’origine en Dieu, qui l’ a créée afin d’être connu par elle et de devenir en elle l’objet de Sa
9201 Dieu, qui l’a créée afin d’être connu par elle et de devenir en elle l’objet de Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu
9202 afin d’être connu par elle et de devenir en elle l’ objet de Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu que tout amour peu
9203 être connu par elle et de devenir en elle l’objet de Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu que tout amour peut reconn
9204 ’est donc en Dieu que tout amour peut reconnaître la personne de l’autre et l’aimer « comme soi-même », — comme étant née
9205 Dieu que tout amour peut reconnaître la personne de l’autre et l’aimer « comme soi-même », — comme étant née du même amou
9206 amour peut reconnaître la personne de l’autre et l’ aimer « comme soi-même », — comme étant née du même amour qui m’a créé
9207 au regard de chaque amant… car il est impossible d’ aimer un être sans se représenter en lui la divinité… Un être n’aime e
9208 ssible d’aimer un être sans se représenter en lui la divinité… Un être n’aime en réalité personne d’autre que son créateur
9209 i la divinité… Un être n’aime en réalité personne d’ autre que son créateur ?110 » Ibn Arabi distingue trois amours : l’amo
9210 réateur ?110 » Ibn Arabi distingue trois amours : l’ amour divin du Créateur pour sa créature, et d’elle pour Lui ; l’amour
9211  : l’amour divin du Créateur pour sa créature, et d’ elle pour Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est en la créature t
9212 u Créateur pour sa créature, et d’elle pour Lui ; l’ amour spirituel « dont le siège est en la créature toujours à la quête
9213 re, et d’elle pour Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est en la créature toujours à la quête de l’être dont elle déco
9214 ur Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est en la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’I
9215 uel « dont le siège est en la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se d
9216 t le siège est en la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre c
9217 e siège est en la créature toujours à la quête de l’ être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre comm
9218 s à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’ Image, ou dont elle se découvre comme étant l’Image » ; enfin l’amour
9219 lle l’Image, ou dont elle se découvre comme étant l’ Image » ; enfin l’amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses
9220 nt elle se découvre comme étant l’Image » ; enfin l’ amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses désirs sans souci
9221 l’Image » ; enfin l’amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et t
9222 in l’amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas !
9223 echerche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manièr
9224 erche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’ agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière d
9225 tisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière dont la plup
9226 faction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’ Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière dont la plupart
9227 de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière dont la plupart des gens d’aujourd’hui comprennent l’amour. »
9228 it Ibn Arabi, la manière dont la plupart des gens d’ aujourd’hui comprennent l’amour. » Comment réconcilier l’amour naturel
9229 ont la plupart des gens d’aujourd’hui comprennent l’ amour. » Comment réconcilier l’amour naturel (ou physique, comme on le
9230 rd’hui comprennent l’amour. » Comment réconcilier l’ amour naturel (ou physique, comme on le dit improprement) avec l’amour
9231 éconcilier l’amour naturel (ou physique, comme on le dit improprement) avec l’amour spirituel ? Qui aime en nous, et pour
9232 (ou physique, comme on le dit improprement) avec l’ amour spirituel ? Qui aime en nous, et pour qui ? « Ibn Arabi observe
9233 me en nous, et pour qui ? « Ibn Arabi observe que les plus parfaits amants mystiques sont ceux qui aiment Dieu simultanémen
9234 x-mêmes, parce que cette capacité révèle chez eux l’ unification de leur double nature (le dénouement de la « conscience ma
9235 que cette capacité révèle chez eux l’unification de leur double nature (le dénouement de la « conscience malheureuse » en
9236 èle chez eux l’unification de leur double nature ( le dénouement de la « conscience malheureuse » en proie aux déchirements
9237 ’unification de leur double nature (le dénouement de la « conscience malheureuse » en proie aux déchirements). » Telle est
9238 ification de leur double nature (le dénouement de la « conscience malheureuse » en proie aux déchirements). » Telle est do
9239 se » en proie aux déchirements). » Telle est donc la personne unifiée et tel est son amour de soi-même. Quant à l’amour-pa
9240 est donc la personne unifiée et tel est son amour de soi-même. Quant à l’amour-passion (ici, non romantique !) il se situe
9241 unifiée et tel est son amour de soi-même. Quant à l’ amour-passion (ici, non romantique !) il se situe au point où le regar
9242 n (ici, non romantique !) il se situe au point où le regard de l’âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible du
9243 n romantique !) il se situe au point où le regard de l’âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible du divin, ce
9244 omantique !) il se situe au point où le regard de l’ âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible du divin, cette
9245 oint où le regard de l’âme reconnaît soudain dans l’ Aimé cette Forme sensible du divin, cette théophanie que l’âme peut ai
9246 tte Forme sensible du divin, cette théophanie que l’ âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’amour unifié. L’Aimé n’
9247 cette théophanie que l’âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’amour unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet
9248 e que l’âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’amour unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il es
9249 ue l’âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’ amour unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il est p
9250 mer dans toutes les dimensions de l’amour unifié. L’ Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il est pour l’amour natu
9251 st plus alors un simple objet — comme il est pour l’ amour naturel, possessif — mais une virtualité divine que l’amant « im
9252 turel, possessif — mais une virtualité divine que l’ amant « imagine » (dont il devine l’Image) et qu’il tend à faire exist
9253 té divine que l’amant « imagine » (dont il devine l’ Image) et qu’il tend à faire exister dans l’être aimé, par l’efficace
9254 evine l’Image) et qu’il tend à faire exister dans l’ être aimé, par l’efficace de son amour pré-figurant. C’est préciséme
9255 qu’il tend à faire exister dans l’être aimé, par l’ efficace de son amour pré-figurant. C’est précisément là que s’origi
9256 à faire exister dans l’être aimé, par l’efficace de son amour pré-figurant. C’est précisément là que s’origine la plus
9257 ré-figurant. C’est précisément là que s’origine la plus haute fonction de l’amour humain, celle-là même qui assure la co
9258 écisément là que s’origine la plus haute fonction de l’amour humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’o
9259 sément là que s’origine la plus haute fonction de l’ amour humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’on a
9260 ction de l’amour humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’on a désigné historiquement comme amour court
9261 r humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’on a désigné historiquement comme amour courtois et amour my
9262 celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’ on a désigné historiquement comme amour courtois et amour mystique. Ca
9263 ement comme amour courtois et amour mystique. Car l’ amour tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’ado
9264 ur courtois et amour mystique. Car l’amour tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’adossant à une lum
9265 r mystique. Car l’amour tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’adossant à une lumière qui en fasse é
9266 ystique. Car l’amour tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’adossant à une lumière qui en fasse éclo
9267 transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’ adossant à une lumière qui en fasse éclore toutes les virtualités surh
9268 adossant à une lumière qui en fasse éclore toutes les virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir de la fonction théophaniq
9269 clore toutes les virtualités surhumaines, jusqu’à l’ investir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été de
9270 s les virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été des Figures f
9271 es virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été des Figures fémi
9272 s, jusqu’à l’investir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été des Figures féminines célébrées par les F
9273 jusqu’à l’investir de la fonction théophanique de l’ Ange (ainsi en a-t-il été des Figures féminines célébrées par les Fede
9274 en a-t-il été des Figures féminines célébrées par les Fedeli d’amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qu
9275 té des Figures féminines célébrées par les Fedeli d’ amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qui apparut
9276 ines célébrées par les Fedeli d’amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Me
9277 ’amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia
9278 en a-t-il été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que l’amant tende à contemp
9279 qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que l’amant tende à contempler l’être aimé, à s’un
9280 apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que l’amant tende à contempler l’être aimé, à s’unir
9281 la Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que l’ amant tende à contempler l’être aimé, à s’unir en lui, à en perpétuer
9282 la Sophia divine). Que l’amant tende à contempler l’ être aimé, à s’unir en lui, à en perpétuer la présence, son amour tend
9283 pler l’être aimé, à s’unir en lui, à en perpétuer la présence, son amour tend toujours à faire exister quelque chose qui n
9284 quelque chose qui n’est pas encore existant dans l’ Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de l’amour du prochain selon
9285 ncore existant dans l’Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de l’amour du prochain selon Kierkegaard112, mais aussi sel
9286 dans l’Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de l’amour du prochain selon Kierkegaard112, mais aussi selon Swedenborg
9287 ns l’Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de l’ amour du prochain selon Kierkegaard112, mais aussi selon Swedenborg :
9288 wedenborg : Comme tout bien procède du Seigneur, le Seigneur est, dans le sens suprême et au degré le plus éminent, le Pr
9289 t bien procède du Seigneur, le Seigneur est, dans le sens suprême et au degré le plus éminent, le Prochain ; c’est donc d’
9290 le Seigneur est, dans le sens suprême et au degré le plus éminent, le Prochain ; c’est donc d’après Lui que s’établissent
9291 dans le sens suprême et au degré le plus éminent, le Prochain ; c’est donc d’après Lui que s’établissent toutes les distin
9292 ; c’est donc d’après Lui que s’établissent toutes les distinctions relatives au prochain, c’est-à-dire que chacun est le pr
9293 elatives au prochain, c’est-à-dire que chacun est le prochain en proportion de ce qu’il a quelque chose du Seigneur en lui
9294 t-à-dire que chacun est le prochain en proportion de ce qu’il a quelque chose du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit
9295 hose du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit de la même manière le bien qui procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un
9296 e du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit de la même manière le bien qui procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’
9297 lui ; or, comme nul ne reçoit de la même manière le bien qui procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’est pas le proch
9298 ocède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’est pas le prochain de la même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez deux
9299 gneur, il s’ensuit que l’un n’est pas le prochain de la même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez deux personnes un
9300 ur, il s’ensuit que l’un n’est pas le prochain de la même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez deux personnes un bi
9301 eux personnes un bien absolument identique… C’est l’ amour qui fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité
9302 bien absolument identique… C’est l’amour qui fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité de son amour.113
9303 C’est l’amour qui fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité de son amour.113 En dépit de tout ce qui
9304 fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité de son amour.113 En dépit de tout ce qui distingue la tran
9305 chain, et chacun est le prochain selon la qualité de son amour.113 En dépit de tout ce qui distingue la transparence (p
9306 on amour.113 En dépit de tout ce qui distingue la transparence (parfois trompeuse) du latin de l’ingénieur-philosophe S
9307 ngue la transparence (parfois trompeuse) du latin de l’ingénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’an
9308 e la transparence (parfois trompeuse) du latin de l’ ingénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’analo
9309 du latin de l’ingénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le
9310 ngénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme conc
9311 nieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’ Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme concret
9312 losophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’ analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme concret des souf
9313 ’Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme concret des soufis transpose doublement tous les termes à
9314 isme concret des soufis transpose doublement tous les termes à la fois dans le surnaturel (ou monde céleste) et dans le sen
9315 anspose doublement tous les termes à la fois dans le surnaturel (ou monde céleste) et dans le sensible terrestre, la struc
9316 ois dans le surnaturel (ou monde céleste) et dans le sensible terrestre, la structure des relations entre Dieu, le vrai mo
9317 (ou monde céleste) et dans le sensible terrestre, la structure des relations entre Dieu, le vrai moi et le prochain reste
9318 terrestre, la structure des relations entre Dieu, le vrai moi et le prochain reste exactement comparable, comme le sont le
9319 tructure des relations entre Dieu, le vrai moi et le prochain reste exactement comparable, comme le sont les trois formes
9320 et le prochain reste exactement comparable, comme le sont les trois formes de l’amour que manifeste cette structure. Mais
9321 ochain reste exactement comparable, comme le sont les trois formes de l’amour que manifeste cette structure. Mais « l’Imagi
9322 tement comparable, comme le sont les trois formes de l’amour que manifeste cette structure. Mais « l’Imagination créatrice
9323 ent comparable, comme le sont les trois formes de l’ amour que manifeste cette structure. Mais « l’Imagination créatrice »
9324 de l’amour que manifeste cette structure. Mais «  l’ Imagination créatrice » des soufis, comme l’angélologie du mazdéisme,
9325 ais « l’Imagination créatrice » des soufis, comme l’ angélologie du mazdéisme, nous fait voir combien plus vivement l’unité
9326 u mazdéisme, nous fait voir combien plus vivement l’ unité première et finale de tout amour ! Peut-être aussi nous fera-tel
9327 combien plus vivement l’unité première et finale de tout amour ! Peut-être aussi nous fera-telle entrevoir comment le myt
9328 Peut-être aussi nous fera-telle entrevoir comment le mythe de Tristan — en dépit du pseudo-bouddhisme tardivement emprunté
9329 aussi nous fera-telle entrevoir comment le mythe de Tristan — en dépit du pseudo-bouddhisme tardivement emprunté par Wagn
9330 ien » et trouve en lui ses origines archétypales. La passion du héros, que l’on peut interpréter (dans la légende primitiv
9331 s origines archétypales. La passion du héros, que l’ on peut interpréter (dans la légende primitive et l’opéra) comme un am
9332 passion du héros, que l’on peut interpréter (dans la légende primitive et l’opéra) comme un amour dédié à sa propre âme114
9333 on peut interpréter (dans la légende primitive et l’ opéra) comme un amour dédié à sa propre âme114, dont Iseut ne serait q
9334 édié à sa propre âme114, dont Iseut ne serait que l’ image sensible, — et c’est pourquoi j’ai osé dire que Tristan n’aimait
9335 Iseut — cette passion n’est-elle pas mieux vue si l’ on évoque les Fravarti du mazdéisme, les figures angéliques du vrai mo
9336 e passion n’est-elle pas mieux vue si l’on évoque les Fravarti du mazdéisme, les figures angéliques du vrai moi dans le mys
9337 eux vue si l’on évoque les Fravarti du mazdéisme, les figures angéliques du vrai moi dans le mysticisme soufi, et même la «
9338 azdéisme, les figures angéliques du vrai moi dans le mysticisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de sa
9339 ues du vrai moi dans le mysticisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n
9340 sticisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir dés
9341 cisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de l’ âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré
9342 fi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour
9343 pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’ amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à déc
9344 invat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir q
9345 at ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour de l’ Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que
9346 st-ce pas pour avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que c’est leur p
9347 our avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que c’est leur passion mêm
9348 avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que c’est leur passion même q
9349 vie », mais pour l’autre ? S’il est une « erreur de Tristan », motivant le malheur essentiel de sa passion, ce serait alo
9350 re ? S’il est une « erreur de Tristan », motivant le malheur essentiel de sa passion, ce serait alors dans le mode de la t
9351 rreur de Tristan », motivant le malheur essentiel de sa passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « cie
9352 eur essentiel de sa passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la fem
9353 ntiel de sa passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que
9354 el de sa passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que l’o
9355 mode de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret.
9356 e de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’ Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ic
9357 ansposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ici, donc, t
9358 « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que l’ on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ici, donc, toute morale co
9359 Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ ultime secret. (Ici, donc, toute morale commune ou rationnelle, non st
9360 onnaliste, ne peut évidemment que se récuser.) L’ école orientale La plupart des doctrines hindoues, et l’unanimité d
9361 rientale La plupart des doctrines hindoues, et l’ unanimité des écoles bouddhistes, comme on l’a vu, nient la personne o
9362 , et l’unanimité des écoles bouddhistes, comme on l’ a vu, nient la personne ou la survolent, ne connaissent que l’ego tout
9363 té des écoles bouddhistes, comme on l’a vu, nient la personne ou la survolent, ne connaissent que l’ego tout transitoire e
9364 ouddhistes, comme on l’a vu, nient la personne ou la survolent, ne connaissent que l’ego tout transitoire et le Soi tout i
9365 t la personne ou la survolent, ne connaissent que l’ ego tout transitoire et le Soi tout impersonnel : « Il n’est qu’un Soi
9366 ent, ne connaissent que l’ego tout transitoire et le Soi tout impersonnel : « Il n’est qu’un Soi pour tous les êtres. 115 
9367 tout impersonnel : « Il n’est qu’un Soi pour tous les êtres. 115 » L’individualité qui est là, qui tombe sous le sens, doit
9368 : « Il n’est qu’un Soi pour tous les êtres. 115 » L’ individualité qui est là, qui tombe sous le sens, doit être exténuée m
9369 115 » L’individualité qui est là, qui tombe sous le sens, doit être exténuée méthodiquement (non point transfigurée ou gl
9370 n point transfigurée ou glorifiée) pour atteindre le Soi sans distinction, la Réalité sans visage, qui n’est ni ceci ni ce
9371 lorifiée) pour atteindre le Soi sans distinction, la Réalité sans visage, qui n’est ni ceci ni cela, mais qui est l’Immens
9372 s visage, qui n’est ni ceci ni cela, mais qui est l’ Immensité, disent les hindous, et qui est le Vide disent les bouddhist
9373 ni ceci ni cela, mais qui est l’Immensité, disent les hindous, et qui est le Vide disent les bouddhistes. Du même coup se t
9374 i est l’Immensité, disent les hindous, et qui est le Vide disent les bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués les pro
9375 té, disent les hindous, et qui est le Vide disent les bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués les problèmes de l’amou
9376 les bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain
9377 s. Du même coup se trouvent évacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de p
9378 Du même coup se trouvent évacués les problèmes de l’ amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de prot
9379 coup se trouvent évacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagoniste
9380 t évacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, c
9381 vacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’ amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, ces
9382 es problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, ces problème
9383 nt avoir lieu (ou du moins être pris au sérieux). L’ amour même est évacué. Il n’est plus que l’attrait des sexes agissant
9384 ieux). L’amour même est évacué. Il n’est plus que l’ attrait des sexes agissant fatalement sur des milliards d’agrégats éph
9385 t des sexes agissant fatalement sur des milliards d’ agrégats éphémères, combinés et défaits selon le cours des astres et l
9386 s d’agrégats éphémères, combinés et défaits selon le cours des astres et le Karma. Il ne peut être, pour l’esprit, qu’indi
9387 combinés et défaits selon le cours des astres et le Karma. Il ne peut être, pour l’esprit, qu’indifférent. (Quoique la mo
9388 urs des astres et le Karma. Il ne peut être, pour l’ esprit, qu’indifférent. (Quoique la morale sociale condamne radicaleme
9389 eut être, pour l’esprit, qu’indifférent. (Quoique la morale sociale condamne radicalement l’adultère de la femme mariée ;
9390 (Quoique la morale sociale condamne radicalement l’ adultère de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on
9391 a morale sociale condamne radicalement l’adultère de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on le pense bi
9392 orale sociale condamne radicalement l’adultère de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on le pense bien)
9393 de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’ amour, on le pense bien). « Écarte les choses, ô amant, ta voie est fu
9394 mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on le pense bien). « Écarte les choses, ô amant, ta voie est fuite ! » s’éc
9395 as au nom de l’amour, on le pense bien). « Écarte les choses, ô amant, ta voie est fuite ! » s’écriait saint Jean de la Cro
9396 uite ! » s’écriait saint Jean de la Croix. Écarte le prochain ! ajoutent les spirituels du védantisme et du bouddhisme. S’
9397 t Jean de la Croix. Écarte le prochain ! ajoutent les spirituels du védantisme et du bouddhisme. S’il est vrai que « la not
9398 védantisme et du bouddhisme. S’il est vrai que «  la notion de Moi n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit
9399 e et du bouddhisme. S’il est vrai que « la notion de Moi n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte
9400 ddhisme. S’il est vrai que « la notion de Moi n’a d’ accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte tibétain, l
9401 vrai que « la notion de Moi n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi n
9402 n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. « La moral
9403 ensée des sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. « La morale bouddhique, qui est une
9404 sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. « La morale bouddhique, qui est une sorte d’hy
9405 e tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. «  La morale bouddhique, qui est une sorte d’hygiène spirituelle, tend à dé
9406 mieux. « La morale bouddhique, qui est une sorte d’ hygiène spirituelle, tend à détruire, en nous, les causes de souffranc
9407 d’hygiène spirituelle, tend à détruire, en nous, les causes de souffrance pour autrui.116 » « On ne peut comprendre la nat
9408 spirituelle, tend à détruire, en nous, les causes de souffrance pour autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de l’u
9409 ffrance pour autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de l’ultime réalité qu’après avoir détruit tout attachement in
9410 ur autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de l’ultime réalité qu’après avoir détruit tout attachement inné ou acqu
9411 autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de l’ ultime réalité qu’après avoir détruit tout attachement inné ou acquis,
9412 ment inné ou acquis, pour ses semblables…117 » Et le Bouddha lui-même : « Qui a cent sortes d’amours a cent sortes de doul
9413 17 » Et le Bouddha lui-même : « Qui a cent sortes d’ amours a cent sortes de douleurs ; qui a un amour a une douleur ; qui
9414 même : « Qui a cent sortes d’amours a cent sortes de douleurs ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas
9415 eurs ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a pas d’ amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause es
9416 amour a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’A
9417 ur ; qui n’a pas d’amour n’a pas de douleur. » Si l’ on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’Asie métaphysique
9418 pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’Asie métaphysique ne connaît pas l’amour, — j’
9419 on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’ Asie métaphysique ne connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu,
9420 est entendue : l’Asie métaphysique ne connaît pas l’ amour, — j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-pas
9421 métaphysique ne connaît pas l’amour, — j’entends l’ amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour
9422 sique ne connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour matrimo
9423 connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour matrimonial. Mai
9424 j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’ amour-passion, et même l’amour matrimonial. Mais on me dira que l’Asie
9425 , de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’ amour matrimonial. Mais on me dira que l’Asie n’est pas toute spiritue
9426 et même l’amour matrimonial. Mais on me dira que l’ Asie n’est pas toute spirituelle, et que la vie ne s’en tient pas aux
9427 ra que l’Asie n’est pas toute spirituelle, et que la vie ne s’en tient pas aux textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit
9428 x textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit pas de raisons pour que l’Orient réel soit plus conforme aux sermons du Boud
9429 a peut-être qu’on ne voit pas de raisons pour que l’ Orient réel soit plus conforme aux sermons du Bouddha, que l’Europe au
9430 el soit plus conforme aux sermons du Bouddha, que l’ Europe au Sermon sur la montagne. On aura tort. Car les grandes doctri
9431 ux sermons du Bouddha, que l’Europe au Sermon sur la montagne. On aura tort. Car les grandes doctrines religieuses de l’As
9432 rope au Sermon sur la montagne. On aura tort. Car les grandes doctrines religieuses de l’Asie n’ont jamais été révolutionna
9433 aura tort. Car les grandes doctrines religieuses de l’Asie n’ont jamais été révolutionnaires. Elles n’ont jamais prétendu
9434 ra tort. Car les grandes doctrines religieuses de l’ Asie n’ont jamais été révolutionnaires. Elles n’ont jamais prétendu tr
9435 onnaires. Elles n’ont jamais prétendu transformer l’ ensemble des réalités humaines : sociales, économiques et politiques,
9436 e religions), elles expriment ces réalités, elles les fixent et elles les consacrent (par les idoles et les yantras — signe
9437 expriment ces réalités, elles les fixent et elles les consacrent (par les idoles et les yantras — signes magiques et invari
9438 és, elles les fixent et elles les consacrent (par les idoles et les yantras — signes magiques et invariables —, par les rit
9439 fixent et elles les consacrent (par les idoles et les yantras — signes magiques et invariables —, par les rites quotidiens
9440 s yantras — signes magiques et invariables —, par les rites quotidiens omniprésents, par le régime des castes et la condamn
9441 les —, par les rites quotidiens omniprésents, par le régime des castes et la condamnation de toute curiosité du monde) ; d
9442 tidiens omniprésents, par le régime des castes et la condamnation de toute curiosité du monde) ; d’autre part, en tant que
9443 ents, par le régime des castes et la condamnation de toute curiosité du monde) ; d’autre part, en tant que doctrines elles
9444 tant que doctrines elles proposent aux spirituels les moyens de s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les
9445 ctrines elles proposent aux spirituels les moyens de s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions
9446 pirituels les moyens de s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions abrahamiques, au contraire, m
9447 les moyens de s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions abrahamiques, au contraire, monothéist
9448 évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions abrahamiques, au contraire, monothéistes et communautaires,
9449 traire, monothéistes et communautaires, attaquent l’ ensemble des relations humaines et prennent à partie, un à un, tout in
9450 un à un, tout individu tel qu’il est, décidées à le transformer en vérité118. Elles provoquent d’innombrables réactions.
9451 s à le transformer en vérité118. Elles provoquent d’ innombrables réactions. Il est par suite inévitable que l’existence ré
9452 rables réactions. Il est par suite inévitable que l’ existence réelle, en Occident, ressemble moins à la doctrine que ce n’
9453 ’existence réelle, en Occident, ressemble moins à la doctrine que ce n’était le cas, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l
9454 ent, ressemble moins à la doctrine que ce n’était le cas, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme. Le
9455 était le cas, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’ exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en
9456 as, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de
9457 jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’ érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de sex
9458 jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de sexualité : il
9459 ns l’exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de sexualité : il pose le désir à la bas
9460 smos tout entier en termes de sexualité : il pose le désir à la base de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la me
9461 ntier en termes de sexualité : il pose le désir à la base de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la mesure où ell
9462 termes de sexualité : il pose le désir à la base de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la mesure où elles nous
9463 e de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la mesure où elles nous procurent une jouissance. La divinité n’est un o
9464 la mesure où elles nous procurent une jouissance. La divinité n’est un objet d’amour que parce qu’elle représente une volu
9465 curent une jouissance. La divinité n’est un objet d’ amour que parce qu’elle représente une volupté sans mélange… Le désir
9466 arce qu’elle représente une volupté sans mélange… Le désir du luxurieux pour la femme n’existe que parce qu’il voit en ell
9467 volupté sans mélange… Le désir du luxurieux pour la femme n’existe que parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir,
9468 ur la femme n’existe que parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la
9469 me n’existe que parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possessio
9470 parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance
9471 l voit en elle la forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir
9472 de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir est pour un instant apa
9473 plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir est pour un instant apaisée… et
9474 isir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir est pour un instant apaisée… et l’
9475 de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir est pour un instant apaisée… et l’homme perçoit d
9476 uffrance du désir est pour un instant apaisée… et l’ homme perçoit dans le plaisir sa propre nature essentielle, qui est la
9477 pour un instant apaisée… et l’homme perçoit dans le plaisir sa propre nature essentielle, qui est la joie. Toute jouissan
9478 le plaisir sa propre nature essentielle, qui est la joie. Toute jouissance, tout plaisir est une expérience du divin… Mai
9479 e, tout plaisir est une expérience du divin… Mais l’ amour parfait est celui dont l’objet n’est pas limité. C’est cet amour
9480 nce du divin… Mais l’amour parfait est celui dont l’ objet n’est pas limité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour d
9481 l’objet n’est pas limité. C’est cet amour qui est l’ amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté trans
9482 pas limité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’ amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119.
9483 ité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, l
9484 . C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour de l’ amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le d
9485 our qui est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’ amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir
9486 est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir érotiqu
9487 l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’ Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir érotique,
9488 our de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir érotique, est vénéré par les yogis, « car c’est lui s
9489 Kâma, le dieu du plaisir érotique, est vénéré par les yogis, « car c’est lui seul, lorsqu’il est satisfait, qui peut libére
9490 i seul, lorsqu’il est satisfait, qui peut libérer l’ esprit du désir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’homme
9491 qui peut libérer l’esprit du désir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’homme et qui est un obstacle à son pr
9492 r l’esprit du désir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’homme et qui est un obstacle à son progrès spirituel.
9493 ir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’ homme et qui est un obstacle à son progrès spirituel.120 » Et encore :
9494 s spirituel.120 » Et encore : « Celui qui cherche l’ amour dans l’espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage
9495 20 » Et encore : « Celui qui cherche l’amour dans l’ espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les p
9496 ncore : « Celui qui cherche l’amour dans l’espoir d’ une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les plaisirs s
9497 herche l’amour dans l’espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les plaisirs sensuels quand ils vie
9498 ’espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les plaisirs sensuels quand ils viennent, mais avec un c
9499 uissance est la victime du désir. Le sage accepte les plaisirs sensuels quand ils viennent, mais avec un cœur détaché. Il n
9500 n du plaisir comme expérience du divin, comparons- les aux diatribes d’un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée
9501 expérience du divin, comparons-les aux diatribes d’ un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre
9502 arons-les aux diatribes d’un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les
9503 x diatribes d’un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les « infâmes »,
9504 ant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les « infâmes », contre « tous ceux qui se sont liv
9505 u, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les « infâmes », contre « tous ceux qui se sont livrés à l’impureté, selo
9506 nfâmes », contre « tous ceux qui se sont livrés à l’ impureté, selon les convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Pur
9507  tous ceux qui se sont livrés à l’impureté, selon les convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra,
9508 e sont livrés à l’impureté, selon les convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata,
9509 , selon les convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires
9510 itises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du p
9511 cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du phallus, aux tr
9512 ns le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du phallus, aux traités des Pères d
9513 tra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du phallus, aux traités des Pères de l’Église sur l’ascèse et s
9514 du phallus, aux traités des Pères de l’Église sur l’ ascèse et sur la chasteté, et nous comprendrons à quel point Kierkegaa
9515 traités des Pères de l’Église sur l’ascèse et sur la chasteté, et nous comprendrons à quel point Kierkegaard voyait juste
9516 oint Kierkegaard voyait juste quand il disait que le christianisme, en condamnant la sensualité au nom de l’esprit, l’a po
9517 and il disait que le christianisme, en condamnant la sensualité au nom de l’esprit, l’a posée comme réalité et catégorie s
9518 istianisme, en condamnant la sensualité au nom de l’ esprit, l’a posée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans les lit
9519 , en condamnant la sensualité au nom de l’esprit, l’ a posée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans les littératures
9520 osée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans les littératures de l’Asie, on trouvera peu d’exemples convaincants — pou
9521 é et catégorie spirituelle. Dans les littératures de l’Asie, on trouvera peu d’exemples convaincants — pour ma part, je n’
9522 t catégorie spirituelle. Dans les littératures de l’ Asie, on trouvera peu d’exemples convaincants — pour ma part, je n’en
9523 Dans les littératures de l’Asie, on trouvera peu d’ exemples convaincants — pour ma part, je n’en connais point — de ce qu
9524 vaincants — pour ma part, je n’en connais point — de ce que nous baptisons amour-passion, et l’on sait à quel point cette
9525 oint — de ce que nous baptisons amour-passion, et l’ on sait à quel point cette forme de l’amour est liée à ses expressions
9526 ur-passion, et l’on sait à quel point cette forme de l’amour est liée à ses expressions. La passion et l’amour mystique, l
9527 passion, et l’on sait à quel point cette forme de l’ amour est liée à ses expressions. La passion et l’amour mystique, l’ér
9528 ette forme de l’amour est liée à ses expressions. La passion et l’amour mystique, l’érotisme et l’amour du prochain, sont
9529 l’amour est liée à ses expressions. La passion et l’ amour mystique, l’érotisme et l’amour du prochain, sont des problèmes
9530 ses expressions. La passion et l’amour mystique, l’ érotisme et l’amour du prochain, sont des problèmes occidentaux, posés
9531 ns. La passion et l’amour mystique, l’érotisme et l’ amour du prochain, sont des problèmes occidentaux, posés à tous par le
9532 sont des problèmes occidentaux, posés à tous par les rigueurs mal tolérées de dogmes et de doctrines impératives, cependan
9533 ntaux, posés à tous par les rigueurs mal tolérées de dogmes et de doctrines impératives, cependant que les voies de sagess
9534 à tous par les rigueurs mal tolérées de dogmes et de doctrines impératives, cependant que les voies de sagesse asiatiques
9535 dogmes et de doctrines impératives, cependant que les voies de sagesse asiatiques sont seulement proposées, — à quelques-un
9536 de doctrines impératives, cependant que les voies de sagesse asiatiques sont seulement proposées, — à quelques-uns. Les re
9537 iques sont seulement proposées, — à quelques-uns. Les recettes de plaisir, ou d’immortalité par la rétention du semen, sont
9538 ulement proposées, — à quelques-uns. Les recettes de plaisir, ou d’immortalité par la rétention du semen, sont liées en As
9539 es, — à quelques-uns. Les recettes de plaisir, ou d’ immortalité par la rétention du semen, sont liées en Asie à la piété,
9540 ns. Les recettes de plaisir, ou d’immortalité par la rétention du semen, sont liées en Asie à la piété, tandis que nos cou
9541 é par la rétention du semen, sont liées en Asie à la piété, tandis que nos coutumes viennent d’un vieux fond païen et que
9542 Asie à la piété, tandis que nos coutumes viennent d’ un vieux fond païen et que notre hygiène moderne se veut « scientifiqu
9543 iène moderne se veut « scientifique ». À cause de la nature du christianisme et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhi
9544 fique ». À cause de la nature du christianisme et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occide
9545 ue ». À cause de la nature du christianisme et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident
9546 use de la nature du christianisme et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en con
9547 de la nature du christianisme et de la nature de l’ hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en confli
9548 et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vi
9549 e de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’
9550 e l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’ Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asi
9551 , la vie réelle de l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est en symbiose avec ses reli
9552 l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la sym
9553 en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces f
9554 conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’ Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces form
9555 l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces formules inquiète, revenons au quotidien banal, pris
9556 en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces formules inquiète, revenons au quotidien banal, pris sur le vif :
9557 s inquiète, revenons au quotidien banal, pris sur le vif : plutôt qu’une infinie bibliographie rameutée à l’appui de mes d
9558 te notation plaisante dans un roman moderne, dont l’ auteur se trouve être un brahmane védantin : « J’avais vécu en Europe,
9559 usé une Européenne : apparemment, cela me donnait l’ invraisemblable privilège de comprendre les choses de l’amour.122 » C
9560 ment, cela me donnait l’invraisemblable privilège de comprendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orien
9561 donnait l’invraisemblable privilège de comprendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident =
9562 nvraisemblable privilège de comprendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident = non-moi —
9563 aisemblable privilège de comprendre les choses de l’ amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident = non-moi — per
9564 rendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident = non-moi — personne, qui a peut-être moins
9565 e moins cours en Orient que dans certains milieux d’ Europe et d’Amérique sérieusement éperdus de sagesse asiatique, me par
9566 s en Orient que dans certains milieux d’Europe et d’ Amérique sérieusement éperdus de sagesse asiatique, me paraît appeler
9567 lieux d’Europe et d’Amérique sérieusement éperdus de sagesse asiatique, me paraît appeler deux remarques, à vrai dire d’in
9568 ue, me paraît appeler deux remarques, à vrai dire d’ inégale importance, et qu’on voudrait déconcertantes. 1. Précaution de
9569 , et qu’on voudrait déconcertantes. 1. Précaution de méthode dialectique. — Au défi de dogmes sublimes et qui prétendent t
9570 . 1. Précaution de méthode dialectique. — Au défi de dogmes sublimes et qui prétendent transfigurer la vie concrète, l’Occ
9571 de dogmes sublimes et qui prétendent transfigurer la vie concrète, l’Occident répond par des mythes symbolisant ses résist
9572 s et qui prétendent transfigurer la vie concrète, l’ Occident répond par des mythes symbolisant ses résistances naturelles,
9573 mbolisant ses résistances naturelles, et qui font l’ intérêt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des
9574 ses résistances naturelles, et qui font l’intérêt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des voies aux
9575 , et qui font l’intérêt de sa vie amoureuse. Mais l’ Orient se contente de proposer des voies aux Renonçants (ou sannyasins
9576 êt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des voies aux Renonçants (ou sannyasins) qui ont épuisé la c
9577 ies aux Renonçants (ou sannyasins) qui ont épuisé la coupe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et s
9578 çants (ou sannyasins) qui ont épuisé la coupe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et surtout pas de
9579 s) qui ont épuisé la coupe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais
9580 upe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais d’innombrables variété
9581 e drame, encore moins de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais d’innombrables variétés dans l’approche de l’ultim
9582 de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais d’ innombrables variétés dans l’approche de l’ultime réalité. Où nous ver
9583 e tout ou rien, mais d’innombrables variétés dans l’ approche de l’ultime réalité. Où nous verrions contradiction, antinomi
9584 ien, mais d’innombrables variétés dans l’approche de l’ultime réalité. Où nous verrions contradiction, antinomie, ils ne m
9585 , mais d’innombrables variétés dans l’approche de l’ ultime réalité. Où nous verrions contradiction, antinomie, ils ne mont
9586 nces ne s’opposent pas. S’il arrive que certaines de leurs croyances semblent bien se confondre avec les nôtres (semblent
9587 les nôtres (semblent bien affirmer, par exemple, la réalité de la personne ou du prochain) on n’en saurait déduire qu’ell
9588 (semblent bien affirmer, par exemple, la réalité de la personne ou du prochain) on n’en saurait déduire qu’elles excluent
9589 emblent bien affirmer, par exemple, la réalité de la personne ou du prochain) on n’en saurait déduire qu’elles excluent le
9590 déduire qu’elles excluent leur contraire, ou que l’ on s’était mépris sur le vrai sens de leurs affirmations répétées du c
9591 nt leur contraire, ou que l’on s’était mépris sur le vrai sens de leurs affirmations répétées du contraire (comme la non-e
9592 aire, ou que l’on s’était mépris sur le vrai sens de leurs affirmations répétées du contraire (comme la non-existence du m
9593 e leurs affirmations répétées du contraire (comme la non-existence du moi). Illustrons cela. L’idée de vocation personnell
9594 (comme la non-existence du moi). Illustrons cela. L’ idée de vocation personnelle accomplie aux dépens de l’individu est lo
9595 la non-existence du moi). Illustrons cela. L’idée de vocation personnelle accomplie aux dépens de l’individu est loin d’êt
9596 e de vocation personnelle accomplie aux dépens de l’ individu est loin d’être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché e
9597 nelle accomplie aux dépens de l’individu est loin d’ être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action
9598 aux dépens de l’individu est loin d’être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action qui est ton de
9599 x dépens de l’individu est loin d’être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action qui est ton devoi
9600 de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’ action qui est ton devoir, car en accomplissant l’action sans attachem
9601 l’action qui est ton devoir, car en accomplissant l’ action sans attachement, l’homme obtient le but suprême. (III, 19.) No
9602 , car en accomplissant l’action sans attachement, l’ homme obtient le but suprême. (III, 19.) Notre propre devoir, si humbl
9603 issant l’action sans attachement, l’homme obtient le but suprême. (III, 19.) Notre propre devoir, si humble qu’il soit, va
9604 opre devoir, si humble qu’il soit, vaut mieux que le devoir parfaitement accompli d’un autre. Le dharma d’un autre est ple
9605 t, vaut mieux que le devoir parfaitement accompli d’ un autre. Le dharma d’un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et da
9606 x que le devoir parfaitement accompli d’un autre. Le dharma d’un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upani
9607 evoir parfaitement accompli d’un autre. Le dharma d’ un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : L
9608 compli d’un autre. Le dharma d’un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de ri
9609 n autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sa
9610 de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sans avoir réalisé
9611 35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sans avoir réalisé son propre monde
9612 propre monde intérieur. Elle reste invécue, comme les Vedas non récités, ou toute action non accomplie. (Brihad-âranyaka Up
9613 oute action non accomplie. (Brihad-âranyaka Up.) La notion de l’amour du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer au
9614 n non accomplie. (Brihad-âranyaka Up.) La notion de l’amour du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer aussi son en
9615 on accomplie. (Brihad-âranyaka Up.) La notion de l’ amour du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer aussi son ennem
9616 anyaka Up.) La notion de l’amour du prochain, et l’ injonction évangélique d’aimer aussi son ennemi ne sont pas absentes d
9617 l’amour du prochain, et l’injonction évangélique d’ aimer aussi son ennemi ne sont pas absentes du bouddhisme : car l’enne
9618 n ennemi ne sont pas absentes du bouddhisme : car l’ ennemi et toi-même ne diffèrent que par les attachements du moi phénom
9619 e : car l’ennemi et toi-même ne diffèrent que par les attachements du moi phénoménal, tandis qu’ils participent du même Soi
9620 même Soi véritable, qui seul importe. « Surmonte le mal par le bien », dit le Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me n
9621 éritable, qui seul importe. « Surmonte le mal par le bien », dit le Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me nuisent, me
9622 eul importe. « Surmonte le mal par le bien », dit le Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me nuisent, me raillent, et to
9623 i me calomnient, me nuisent, me raillent, et tous les autres, obtiennent l’illumination spirituelle », dit Shantideva. Et S
9624 sent, me raillent, et tous les autres, obtiennent l’ illumination spirituelle », dit Shantideva. Et Suzuki, qui enseigna le
9625 tuelle », dit Shantideva. Et Suzuki, qui enseigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plu
9626 antideva. Et Suzuki, qui enseigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à l’Europe, va
9627 enseigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à l’Europe, va jusqu’à dire que la mét
9628 seigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’ Occident, et de plus en plus à l’Europe, va jusqu’à dire que la méthod
9629 ues dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à l’ Europe, va jusqu’à dire que la méthode bouddhiste « consiste à transfo
9630 t de plus en plus à l’Europe, va jusqu’à dire que la méthode bouddhiste « consiste à transformer Éros en Agapè 123 ». Je r
9631 philosophie sans dogmatique. Nous parlerons alors d’ inconséquence logique ? Mais notre science n’a-t-elle pas inventé plus
9632 utre ? Elles ne se contredisent pas davantage que les énoncés spirituels correspondant à différents niveaux d’évolution, à
9633 cés spirituels correspondant à différents niveaux d’ évolution, à différents degrés d’éveil de la conscience… 2. Mise en qu
9634 fférents niveaux d’évolution, à différents degrés d’ éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. — 
9635 niveaux d’évolution, à différents degrés d’éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. — Dans le
9636 veaux d’évolution, à différents degrés d’éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. — Dans le rom
9637 d’éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’ expérience vécue. — Dans le roman de Raja Rao qu’on vient de citer, ce
9638 . Mise en question par l’expérience vécue. — Dans le roman de Raja Rao qu’on vient de citer, cette sentence d’un upanishad
9639 question par l’expérience vécue. — Dans le roman de Raja Rao qu’on vient de citer, cette sentence d’un upanishad reparaît
9640 de Raja Rao qu’on vient de citer, cette sentence d’ un upanishad reparaît à plusieurs reprises : En vérité, à quoi se rap
9641 usieurs reprises : En vérité, à quoi se rapporte l’ amour d’un mari pour sa femme ? Non point à la femme, mais en vérité a
9642 reprises : En vérité, à quoi se rapporte l’amour d’ un mari pour sa femme ? Non point à la femme, mais en vérité au Soi qu
9643 rte l’amour d’un mari pour sa femme ? Non point à la femme, mais en vérité au Soi qui est en elle.124 En présence d’une
9644 ence d’une telle phrase, j’éprouve d’abord ceci : le sentiment d’une immédiate et vive reconnaissance. Car toute vérité su
9645 lle phrase, j’éprouve d’abord ceci : le sentiment d’ une immédiate et vive reconnaissance. Car toute vérité sur l’amour est
9646 iate et vive reconnaissance. Car toute vérité sur l’ amour est immédiatement reconnue par celui qui s’est mis en quête d’un
9647 atement reconnue par celui qui s’est mis en quête d’ un savoir de l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de
9648 nnue par celui qui s’est mis en quête d’un savoir de l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’es
9649 e par celui qui s’est mis en quête d’un savoir de l’ amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est p
9650 e l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel
9651 ur qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On co
9652 qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’ Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On conna
9653 rte qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On connaît les définition
9654 Dieu des chrétiens, qui est personnel. On connaît les définitions. Mais je retrouve ici mon expérience. C’est seulement à p
9655 artir de là que nos questions deviennent capables de réponses. Sur cette phrase des upanishads, sur le dialogue qui peut s
9656 de réponses. Sur cette phrase des upanishads, sur le dialogue qui peut s’instituer à partir d’expériences reconnues, on po
9657 ds, sur le dialogue qui peut s’instituer à partir d’ expériences reconnues, on pourrait écrire tout un livre. (Mais si c’ét
9658 récisément, ici, touche à sa fin ?) Je disais que l’ amour vrai, c’est discerner dans l’autre — pour l’avoir reconnu tout d
9659 l’amour vrai, c’est discerner dans l’autre — pour l’ avoir reconnu tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour
9660 — pour l’avoir reconnu tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’
9661 nnu tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut deve
9662 tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’ amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut devenir
9663 d en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour, et l’ aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce p
9664 sujet de l’amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lum
9665 nce de ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce pas l’ aider à réfléchir la lumière de l’amour créateur ? Non, ce serait-là t
9666 ou peut devenir. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lumière de l’amour créateur ? Non, ce serait-là trop dire, et pas ass
9667 enir. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lumière de l’amour créateur ? Non, ce serait-là trop dire, et pas assez. Aimer,
9668 r. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lumière de l’ amour créateur ? Non, ce serait-là trop dire, et pas assez. Aimer, c’e
9669 as assez. Aimer, c’est aider l’autre à se’ situer de telle manière que la lumière se voie en lui, mais qu’en même temps le
9670 t aider l’autre à se’ situer de telle manière que la lumière se voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’amant
9671 la lumière se voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’amant s’y découvre, autrement éclairé, et par là subtil
9672 se voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’amant s’y découvre, autrement éclairé, et par là subtilement changé
9673 voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’ amant s’y découvre, autrement éclairé, et par là subtilement changé, u
9674 gé, un peu plus lui-même qu’avant : amour mutuel. L’ expérience est la même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière 
9675 ui-même qu’avant : amour mutuel. L’expérience est la même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom q
9676 mutuel. L’expérience est la même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom qu’on lui donne qui diffè
9677 e est la même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’autr
9678 moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’autre ? Le point du dial
9679 -ce le Nom qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’ autre ? Le point du dialogue est ici. Un point seulement, sans étendue
9680 qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’autre ? Le point du dialogue est ici. Un point seulement, sans étendue, mais sel
9681 ici. Un point seulement, sans étendue, mais selon le regard que nous portons sur lui, il en jaillit un monde ou l’autre :
9682 tons sur lui, il en jaillit un monde ou l’autre : l’ Occidental ou l’Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté
9683 en jaillit un monde ou l’autre : l’Occidental ou l’ Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté, nous les payon
9684 nde ou l’autre : l’Occidental ou l’Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses
9685 re : l’Occidental ou l’Oriental. Tous les risques d’ erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêti
9686 tal ou l’Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêtissement spirit
9687 ous les risques d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêtissement spirituel. Eux sont telleme
9688 d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêtissement spirituel. Eux sont tellement en garde con
9689 e notre côté, nous les payons par les névroses ou l’ abêtissement spirituel. Eux sont tellement en garde contre l’illusion,
9690 ent spirituel. Eux sont tellement en garde contre l’ illusion, qu’ils l’ont mise en facteur commun dans tout ce qui existe
9691 sont tellement en garde contre l’illusion, qu’ils l’ ont mise en facteur commun dans tout ce qui existe (à tel point que le
9692 r commun dans tout ce qui existe (à tel point que le seul fait d’exister devient pour eux l’équivalent de notre péché orig
9693 tout ce qui existe (à tel point que le seul fait d’ exister devient pour eux l’équivalent de notre péché originel). Ils en
9694 point que le seul fait d’exister devient pour eux l’ équivalent de notre péché originel). Ils en ont fait autant pour les n
9695 seul fait d’exister devient pour eux l’équivalent de notre péché originel). Ils en ont fait autant pour les névroses qui s
9696 otre péché originel). Ils en ont fait autant pour les névroses qui s’attaquent à nos « agrégats » individuels : le cosmos a
9697 qui s’attaquent à nos « agrégats » individuels : le cosmos actuel tout entier semble résulter — selon leurs sages — d’une
9698 tout entier semble résulter — selon leurs sages — d’ une gigantesque schizophrénie du Soi. (Mais il sera finalement résorbé
9699 é, tout s’arrangera.) Ils en ont fait autant pour les personnes potentialisées dans une seule Personne-cosmique (Purusha do
9700 es dans une seule Personne-cosmique (Purusha dont la contrepartie actualisante est Prakriti), finalement dissociée et fond
9701 est Prakriti), finalement dissociée et fondu dans le Soi : « Tu es Cela ». Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais
9702 dissociée et fondu dans le Soi : « Tu es Cela ». Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est le contraire
9703 « Tu es Cela ». Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erre
9704 . Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erreur sont liés à
9705 ndividuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erreur sont liés à notre amour
9706 out. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erreur sont liés à notre amour ; et plus l’amour est passio
9707 Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’ erreur sont liés à notre amour ; et plus l’amour est passionné, exigea
9708 isques d’erreur sont liés à notre amour ; et plus l’ amour est passionné, exigeant, singulier, plus grand le risque. Ce que
9709 ur est passionné, exigeant, singulier, plus grand le risque. Ce que nous croyons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’imag
9710 e nous croyons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’ image de notre ange ? Ce que nous avons cru voir en elle, et que nous
9711 royons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’image de notre ange ? Ce que nous avons cru voir en elle, et que nous déifions
9712 à ses dépens, est-ce notre anima projetée ? Tous les psychanalystes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’être ai
9713 tre anima projetée ? Tous les psychanalystes nous l’ ont dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pi
9714 ojetée ? Tous les psychanalystes nous l’ont dit : l’ erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pires conflits
9715 les psychanalystes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pires conflits, une violenc
9716 alystes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pires conflits, une violence faite à l’
9717 stes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’ être aimé est la source des pires conflits, une violence faite à l’âme
9718 dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pires conflits, une violence faite à l’âme de l’autre, à s
9719 a source des pires conflits, une violence faite à l’ âme de l’autre, à son corps ou à son esprit — ou encore à son moi tota
9720 ce des pires conflits, une violence faite à l’âme de l’autre, à son corps ou à son esprit — ou encore à son moi total non
9721 on reconnu, non respecté dans son autonomie. Ici, le brahmane intervient : — Si tu cherches le Soi à travers elle, si tu a
9722 e. Ici, le brahmane intervient : — Si tu cherches le Soi à travers elle, si tu as compris l’impermanence et t’exerces aux
9723 cherches le Soi à travers elle, si tu as compris l’ impermanence et t’exerces aux « vues justes » comme disait le Bouddha
9724 nce et t’exerces aux « vues justes » comme disait le Bouddha — qui était l’un des nôtres, un Indien —, si tu vois bien ce
9725 tu vois bien ce que tu vois et portes ton amour à l’ immuable seul, toutes ces erreurs que tu craignais sont illusoires. Co
9726 s erreurs que tu craignais sont illusoires. Comme le moi. — La vue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier le troub
9727 que tu craignais sont illusoires. Comme le moi. — La vue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier le trouble. Dans c
9728 ue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier le trouble. Dans ce moi peu ou point différencié que la vie nous offre,
9729 trouble. Dans ce moi peu ou point différencié que la vie nous offre, avec son programme génétique insondablement plus anci
9730 notre individu naturel, et qui lui survivra dans le cours des siècles, sans surprises et mille fois réincarné — la vue ju
9731 siècles, sans surprises et mille fois réincarné —  la vue juste imagine — au sens fort — la personne. Il ne faut pas jeter
9732 réincarné — la vue juste imagine — au sens fort — la personne. Il ne faut pas jeter la vie avec l’erreur, mais aimer mieux
9733 au sens fort — la personne. Il ne faut pas jeter la vie avec l’erreur, mais aimer mieux. Non pas éteindre ou dépasser, ma
9734 t — la personne. Il ne faut pas jeter la vie avec l’ erreur, mais aimer mieux. Non pas éteindre ou dépasser, mais transmute
9735 igurer ! Aimer mieux, c’est apprendre à discerner la raison d’être — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-mê
9736 imer mieux, c’est apprendre à discerner la raison d’ être — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce cor
9737 est apprendre à discerner la raison d’être — donc d’ être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce corps visible que
9738 discerner la raison d’être — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce corps visible que vient animer un
9739 tre — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce corps visible que vient animer un mouvement singulier et
9740 vient animer un mouvement singulier et fascinant de l’être… « Aimer ce que jamais on ne verra deux fois ! » — Aimer, c’es
9741 ent animer un mouvement singulier et fascinant de l’ être… « Aimer ce que jamais on ne verra deux fois ! » — Aimer, c’est v
9742 on ne verra deux fois ! » — Aimer, c’est vouloir l’ immortel, non l’éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite l’amour. C
9743 x fois ! » — Aimer, c’est vouloir l’immortel, non l’ éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite l’amour. Cela n’empêche pa
9744 non l’éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite l’ amour. Cela n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir
9745 ien en soi qui mérite l’amour. Cela n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont
9746 qui mérite l’amour. Cela n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont la femme a b
9747 n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont la femme a besoin pour s’accomplir,
9748 poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont la femme a besoin pour s’accomplir, et par ce culte que nous lui rendons
9749 e que nous lui rendons, nous arrivons à connaître le monde et à l’anéantir en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva,
9750 rendons, nous arrivons à connaître le monde et à l’ anéantir en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est d
9751 arrivons à connaître le monde et à l’anéantir en l’ absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est dissoute et le
9752 ir en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est dissoute et le monde avec elle. Car le monde ne doit pas êt
9753 ue nous devenions Shiva, la femme est dissoute et le monde avec elle. Car le monde ne doit pas être refusé mais dissous.12
9754 la femme est dissoute et le monde avec elle. Car le monde ne doit pas être refusé mais dissous.125 » — Je veux voir l’aut
9755 le à la fois ce que je vois et ce qui fait que je la vois unique : ce vrai moi pressenti par l’amour seul, et qui est elle
9756 que je la vois unique : ce vrai moi pressenti par l’ amour seul, et qui est elle-même. Tu dis le Soi, ce n’est personne. —
9757 ti par l’amour seul, et qui est elle-même. Tu dis le Soi, ce n’est personne. — Il n’y a personne. Personne ne peut aimer,
9758 — Il n’y a personne. Personne ne peut aimer, sauf l’ égoïste. Il y a l’amour, et nous pouvons seulement devenir amour. Et t
9759 e. Personne ne peut aimer, sauf l’égoïste. Il y a l’ amour, et nous pouvons seulement devenir amour. Et tu sais bien que tu
9760 on « Dieu » dans ses créatures, puisqu’il est dit de Lui qu’il est amour. — Mais Dieu pour nous est une Personne, et nous
9761 e comme personnes bien distinctes. Tu ne vois pas la femme que tu crois aimer. — Quand je saurai aimer le Soi en elle, je
9762 femme que tu crois aimer. — Quand je saurai aimer le Soi en elle, je ne serai plus moi, elle ne sera plus elle, et les die
9763 je ne serai plus moi, elle ne sera plus elle, et les dieux mêmes me serviront. Tout et tous L’Orient voudrait exténu
9764 les dieux mêmes me serviront. Tout et tous L’ Orient voudrait exténuer, « émacier le réel tangible126 », pour rejoin
9765 et tous L’Orient voudrait exténuer, « émacier le réel tangible126 », pour rejoindre l’Un primordial. Quand ses dieux m
9766 nt fait leur office et fait leur temps, il y aura le Soi seul en tout. À la consommation des temps, répond saint Paul, « D
9767 fait leur temps, il y aura le Soi seul en tout. À la consommation des temps, répond saint Paul, « Dieu sera tout en tous. 
9768 Dieu sera tout en tous. » Depuis six millénaires, les sages de l’Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l
9769 tout en tous. » Depuis six millénaires, les sages de l’Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du
9770 t en tous. » Depuis six millénaires, les sages de l’ Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du Mu
9771 s de l’Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du Multiple, dualité finalement illusoire puisqu’u
9772 n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du Multiple, dualité finalement illusoire puisqu’un jour — do
9773 lement illusoire puisqu’un jour — dont ils savent la date — la vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul,
9774 usoire puisqu’un jour — dont ils savent la date — la vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans lais
9775 uisqu’un jour — dont ils savent la date — la vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans laisser aucu
9776 — dont ils savent la date — la vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans laisser aucune trace, comm
9777 laisser aucune trace, comme n’ayant pas eu lieu. Le triomphe de ces spirituels et de leur eschatologie se confondra ce jo
9778 une trace, comme n’ayant pas eu lieu. Le triomphe de ces spirituels et de leur eschatologie se confondra ce jour-là avec l
9779 ant pas eu lieu. Le triomphe de ces spirituels et de leur eschatologie se confondra ce jour-là avec l’aboutissement d’un p
9780 de leur eschatologie se confondra ce jour-là avec l’ aboutissement d’un processus entièrement matériel calculé par la scien
9781 ogie se confondra ce jour-là avec l’aboutissement d’ un processus entièrement matériel calculé par la science occidentale :
9782 t d’un processus entièrement matériel calculé par la science occidentale : mais personne ne sera là pour constater que leu
9783 ne sera là pour constater que leurs doctrines sur la Lumière finale et sur le Vide n’auront été, dans leur ensemble, qu’un
9784 que leurs doctrines sur la Lumière finale et sur le Vide n’auront été, dans leur ensemble, qu’une immense transposition s
9785 s leur ensemble, qu’une immense transposition sur les plans poétique et religieux du second principe de la thermodynamique.
9786 es plans poétique et religieux du second principe de la thermodynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer
9787 plans poétique et religieux du second principe de la thermodynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à l
9788 nd principe de la thermodynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, p
9789 principe de la thermodynamique. L’autre moitié de l’ humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, plei
9790 ’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, pleine de mystères, des apparences ac
9791 e fer à la réalité tangible, insuffisante, pleine de mystères, des apparences actuelles, qu’elle s’évertue en conséquence
9792 nséquence à scruter et à modifier. Elle parie sur la vie et contre l’entropie127. Elle ne sait plus d’où lui vient cette p
9793 er et à modifier. Elle parie sur la vie et contre l’ entropie127. Elle ne sait plus d’où lui vient cette passion qui a prod
9794 la vie et contre l’entropie127. Elle ne sait plus d’ où lui vient cette passion qui a produit la technique et les sciences,
9795 t plus d’où lui vient cette passion qui a produit la technique et les sciences, mais aussi nos structures sociales et poli
9796 vient cette passion qui a produit la technique et les sciences, mais aussi nos structures sociales et politiques, les droit
9797 mais aussi nos structures sociales et politiques, les droits de l’homme et une extraordinaire avidité. Le sens réel de l’av
9798 droits de l’homme et une extraordinaire avidité. Le sens réel de l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîn
9799 homme et une extraordinaire avidité. Le sens réel de l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est
9800 me et une extraordinaire avidité. Le sens réel de l’ aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est vra
9801 ire avidité. Le sens réel de l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est vrai qu’on ne saurait gu
9802 Le sens réel de l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est vrai qu’on ne saurait guère le conce
9803 e entraîne. Et il est vrai qu’on ne saurait guère le concevoir sans une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de sa
9804 ’on ne saurait guère le concevoir sans une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre èr
9805 le concevoir sans une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre ère, « Dieu tout en tou
9806 une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre ère, « Dieu tout en tous », d’un seul tr
9807 nticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre ère, « Dieu tout en tous », d’un seul trait fulgurant décrit ce
9808 aul au début de notre ère, « Dieu tout en tous », d’ un seul trait fulgurant décrit cette fin. Dès lors, au duel de l’Un et
9809 ait fulgurant décrit cette fin. Dès lors, au duel de l’Un et du Multiple est substitué le drame de l’Un et des uniques — 
9810 ors, au duel de l’Un et du Multiple est substitué le drame de l’Un et des uniques — à l’anéantissement final dans l’uniss
9811 uel de l’Un et du Multiple est substitué le drame de l’Un et des uniques — à l’anéantissement final dans l’unisson, l’har
9812 st substitué le drame de l’Un et des uniques — à l’ anéantissement final dans l’unisson, l’harmonie d’un chœur infini ; —
9813 n et des uniques — à l’anéantissement final dans l’ unisson, l’harmonie d’un chœur infini ; — à la régressive extinction d
9814 iques — à l’anéantissement final dans l’unisson, l’ harmonie d’un chœur infini ; — à la régressive extinction des différen
9815 l’anéantissement final dans l’unisson, l’harmonie d’ un chœur infini ; — à la régressive extinction des différences éphémèr
9816 ans l’unisson, l’harmonie d’un chœur infini ; — à la régressive extinction des différences éphémères, leur mort et transfi
9817 ces éphémères, leur mort et transfiguration ; — à l’ individuel aboli par une longue aspiration de l’Atman, le personnel ét
9818 — à l’individuel aboli par une longue aspiration de l’Atman, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imaginatio
9819 à l’individuel aboli par une longue aspiration de l’ Atman, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imagination.
9820 iduel aboli par une longue aspiration de l’Atman, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imagination. Ce sont l
9821 aspiration de l’Atman, le personnel éternisé par l’ effort vivifiant de l’Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux vue
9822 man, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux vues des spirituels. Q
9823 , le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’ Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux vues des spirituels. Quel
9824 x doctrines, deux vues des spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vé
9825 eux vues des spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la con
9826 es spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation
9827 spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages de l’ Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation de
9828 sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation des temps, pas même le Soi qui dormira dan
9829 ient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation des temps, pas même le Soi qui dormira dans un sommeil s
9830 le vérifier à la consommation des temps, pas même le Soi qui dormira dans un sommeil sans rêves — leur idée du bonheur — e
9831 r — entre deux Créations totalement insensées. Si les saints de l’Occident ont raison, ils seront seuls à être là pour le s
9832 eux Créations totalement insensées. Si les saints de l’Occident ont raison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La
9833 Créations totalement insensées. Si les saints de l’ Occident ont raison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La doc
9834 ident ont raison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La doctrine qui peut devenir vraie sera celle que nous choisi
9835 aison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La doctrine qui peut devenir vraie sera celle que nous choisirons, en vé
9836 e sera celle que nous choisirons, en vérité vécue de conscience et d’action. Les résultats actuels et historiques sont amb
9837 nous choisirons, en vérité vécue de conscience et d’ action. Les résultats actuels et historiques sont ambigus à l’infini,
9838 irons, en vérité vécue de conscience et d’action. Les résultats actuels et historiques sont ambigus à l’infini, pour nos me
9839 s résultats actuels et historiques sont ambigus à l’ infini, pour nos mesures. Les peuples sont dans l’ignorance malheureus
9840 riques sont ambigus à l’infini, pour nos mesures. Les peuples sont dans l’ignorance malheureuse des origines et des fins de
9841 l’infini, pour nos mesures. Les peuples sont dans l’ ignorance malheureuse des origines et des fins de ce qu’ils croient, b
9842 l’ignorance malheureuse des origines et des fins de ce qu’ils croient, bien qu’ils en vivent plus ou moins bien, et même
9843 parfois pour leurs croyances. Nous voyons ce que l’ Orient est resté jusqu’ici, et que ses doctrines d’extinction n’ont pa
9844 ’Orient est resté jusqu’ici, et que ses doctrines d’ extinction n’ont pas tué l’illusion du moi ; au contraire, ce moi sans
9845 , et que ses doctrines d’extinction n’ont pas tué l’ illusion du moi ; au contraire, ce moi sans valeur est en train de fai
9846 aloir ses revendications, par plusieurs centaines de millions de bouches à nourrir, et demain de cerveaux à diriger. Nous
9847 vendications, par plusieurs centaines de millions de bouches à nourrir, et demain de cerveaux à diriger. Nous pressentons
9848 aines de millions de bouches à nourrir, et demain de cerveaux à diriger. Nous pressentons dans la terreur et l’espérance c
9849 main de cerveaux à diriger. Nous pressentons dans la terreur et l’espérance ce que l’Occident peut devenir : soit s’englou
9850 ux à diriger. Nous pressentons dans la terreur et l’ espérance ce que l’Occident peut devenir : soit s’engloutir dans l’ill
9851 pressentons dans la terreur et l’espérance ce que l’ Occident peut devenir : soit s’engloutir dans l’illusion de la matière
9852 e l’Occident peut devenir : soit s’engloutir dans l’ illusion de la matière (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir
9853 t peut devenir : soit s’engloutir dans l’illusion de la matière (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir sa vocation
9854 eut devenir : soit s’engloutir dans l’illusion de la matière (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir sa vocation av
9855 oit s’engloutir dans l’illusion de la matière (et l’ Orient aurait eu raison), soit accomplir sa vocation aventureuse, — dé
9856 t accomplir sa vocation aventureuse, — déchiffrer l’ Être dans le singulier et les structures de l’énergie universelle. Car
9857 sa vocation aventureuse, — déchiffrer l’Être dans le singulier et les structures de l’énergie universelle. Car c’est au se
9858 tureuse, — déchiffrer l’Être dans le singulier et les structures de l’énergie universelle. Car c’est au secret des personne
9859 iffrer l’Être dans le singulier et les structures de l’énergie universelle. Car c’est au secret des personnes que nous ten
9860 rer l’Être dans le singulier et les structures de l’ énergie universelle. Car c’est au secret des personnes que nous tenton
9861 ar c’est au secret des personnes que nous tentons d’ écouter la Personne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le
9862 u secret des personnes que nous tentons d’écouter la Personne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le Soi. « D’a
9863 us tentons d’écouter la Personne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le Soi. « D’autant plus nous connaissons l
9864 ne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le Soi. « D’autant plus nous connaissons les choses particulières, dit S
9865 ’est dans la matière que nous cherchons le Soi. «  D’ autant plus nous connaissons les choses particulières, dit Spinoza, d’
9866 herchons le Soi. « D’autant plus nous connaissons les choses particulières, dit Spinoza, d’autant plus nous connaissons Die
9867 onnaissons les choses particulières, dit Spinoza, d’ autant plus nous connaissons Dieu. » La création tout entière, « soumi
9868 t Spinoza, d’autant plus nous connaissons Dieu. » La création tout entière, « soumise à la vanité » mais travaillée par « 
9869 ons Dieu. » La création tout entière, « soumise à la vanité » mais travaillée par « un ardent désir, attend la révélation
9870 é » mais travaillée par « un ardent désir, attend la révélation des fils de Dieu » (Romains, 8). Et saint Justin, l’œcumén
9871 « un ardent désir, attend la révélation des fils de Dieu » (Romains, 8). Et saint Justin, l’œcuménique du iie siècle, os
9872 des fils de Dieu » (Romains, 8). Et saint Justin, l’ œcuménique du iie siècle, ose parler d’un salut de la Matière. À forc
9873 t Justin, l’œcuménique du iie siècle, ose parler d’ un salut de la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mes
9874 ’œcuménique du iie siècle, ose parler d’un salut de la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la
9875 uménique du iie siècle, ose parler d’un salut de la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vu
9876 , ose parler d’un salut de la Matière. À force de l’ étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et d
9877 d’un salut de la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recompo
9878 la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épie
9879 Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier d
9880 ce de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secr
9881 étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, com
9882 eindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme
9883 ins, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, ce
9884 , de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette
9885 par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette matière du cos
9886 r la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’ épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette matière du cosmos
9887 recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’ alchimiste, cette matière du cosmos en expansion, de l’atome élusif, d
9888 alchimiste, cette matière du cosmos en expansion, de l’atome élusif, des corps vivants, l’homme d’Occident ne cherche pas
9889 himiste, cette matière du cosmos en expansion, de l’ atome élusif, des corps vivants, l’homme d’Occident ne cherche pas seu
9890 expansion, de l’atome élusif, des corps vivants, l’ homme d’Occident ne cherche pas seulement à dévoiler ses lois secrètes
9891 on, de l’atome élusif, des corps vivants, l’homme d’ Occident ne cherche pas seulement à dévoiler ses lois secrètes, mais à
9892 cette voie, qu’il aille jusqu’au bout ! Pour lui la Réalité est dans l’individuel, et l’Être dans les raisons d’être des
9893 ille jusqu’au bout ! Pour lui la Réalité est dans l’ individuel, et l’Être dans les raisons d’être des uniques. Or ce choix
9894 t ! Pour lui la Réalité est dans l’individuel, et l’ Être dans les raisons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’a
9895 la Réalité est dans l’individuel, et l’Être dans les raisons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la c
9896 est dans l’individuel, et l’Être dans les raisons d’ être des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la connaissance
9897 raisons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est u
9898 sons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’ amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est uniq
9899 re des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est unique, à voi
9900 des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est unique, à voir d
9901 hoix est celui de l’amour, de la connaissance par l’ amour, car tout ce qui existe est unique, à voir de près, comme voit l
9902 ’amour, car tout ce qui existe est unique, à voir de près, comme voit l’amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de
9903 qui existe est unique, à voir de près, comme voit l’ amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de la Personne, p. 22.
9904 l’amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de la Personne, p. 22. (Cet ouvrage est le meilleur exposé du personnali
9905 amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de la Personne, p. 22. (Cet ouvrage est le meilleur exposé du personnalisme
9906 écouverte de la Personne, p. 22. (Cet ouvrage est le meilleur exposé du personnalisme moderne, par un psychanalyste assez
9907 si Ch. Baudoin me paraît un peu trop pessimiste, de son propre point de vue, D. T. Suzuki passe la mesure dans l’autre se
9908 e, de son propre point de vue, D. T. Suzuki passe la mesure dans l’autre sens lorsqu’il écrit avec une évidente satisfacti
9909 orsqu’il écrit avec une évidente satisfaction : «  La psychologie moderne, en fait, a éliminé l’ego comme entité. » (Mystic
9910 on : « La psychologie moderne, en fait, a éliminé l’ ego comme entité. » (Mysticism : Christian and Buddhist, p. 39.) La ps
9911 é. » (Mysticism : Christian and Buddhist, p. 39.) La psychologie dont il parle est occidentale. Cherchant à guérir les « m
9912 dont il parle est occidentale. Cherchant à guérir les « maladies du moi », elle le confirme comme entité et le renforce, lo
9913 Cherchant à guérir les « maladies du moi », elle le confirme comme entité et le renforce, loin de l’éliminer. 95. Henry
9914 ladies du moi », elle le confirme comme entité et le renforce, loin de l’éliminer. 95. Henry Corbin : L’Imagination créat
9915 le confirme comme entité et le renforce, loin de l’ éliminer. 95. Henry Corbin : L’Imagination créatrice dans le soufisme
9916 renforce, loin de l’éliminer. 95. Henry Corbin : L’ Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn Arabi, 1958, p. 28 et 50.
9917 95. Henry Corbin : L’Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn Arabi, 1958, p. 28 et 50. 96. Ibid., p. 131. 97. He
9918 Corbin : L’Imagination créatrice dans le soufisme d’ Ibn Arabi, 1958, p. 28 et 50. 96. Ibid., p. 131. 97. Henry Corbin :
9919 . 131. 97. Henry Corbin : Terre céleste et corps de résurrection, 1960, p. 31. 98. Sur les solutions proposées par l’Ind
9920 e et corps de résurrection, 1960, p. 31. 98. Sur les solutions proposées par l’Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain
9921 1960, p. 31. 98. Sur les solutions proposées par l’ Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain, voir A, David-Neel : Immo
9922  31. 98. Sur les solutions proposées par l’Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain, voir A, David-Neel : Immortalité
9923 es solutions proposées par l’Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain, voir A, David-Neel : Immortalité et Réincarnatio
9924 ion, 1961. 99. Parole attribuée au Bouddha, dans la tradition des Théravadins (hynayânistes). 100. Cf. Alexandra David-N
9925 (hynayânistes). 100. Cf. Alexandra David-Neel : Le Bouddhisme du Bouddha, 1960, p. 51-59. 101. D. T. Suzuki : Mysticis
9926 cism : Christian and Buddhist, 1956, p. 47. 102. Le Dhamma pada, trad. angl. Radakrishnan. 103. A. David-Neel donne un
9927 103. A. David-Neel donne une Parabole tibétaine de la « personne » dans l’op. cit. « Une personne » ressemble à une ass
9928 3. A. David-Neel donne une Parabole tibétaine de la « personne » dans l’op. cit. « Une personne » ressemble à une assemb
9929 ne une Parabole tibétaine de la « personne » dans l’ op. cit. « Une personne » ressemble à une assemblée composée d’une qu
9930 Une personne » ressemble à une assemblée composée d’ une quantité de membres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de
9931 ressemble à une assemblée composée d’une quantité de membres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de ses membres se
9932 une assemblée composée d’une quantité de membres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de ses membres se lève, prono
9933 mbres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de ses membres se lève, prononce un discours, préconise une action ; ses
9934 un discours, préconise une action ; ses collègues l’ approuvent et il est décidé qu’il sera fait suivant ce qu’il a proposé
9935 qu’il a proposé. D’autres fois, plusieurs membres de l’assemblée se lèvent ensemble, proposent des choses différentes et c
9936 il a proposé. D’autres fois, plusieurs membres de l’ assemblée se lèvent ensemble, proposent des choses différentes et chac
9937 emble, proposent des choses différentes et chacun d’ eux appuie ses propositions sur des raisons particulières. On en vient
9938 collègues. Il advient aussi que certains membres de l’assemblée la quittent d’eux-mêmes ; d’autres sont graduellement pou
9939 llègues. Il advient aussi que certains membres de l’ assemblée la quittent d’eux-mêmes ; d’autres sont graduellement poussé
9940 advient aussi que certains membres de l’assemblée la quittent d’eux-mêmes ; d’autres sont graduellement poussés au-dehors
9941 i que certains membres de l’assemblée la quittent d’ eux-mêmes ; d’autres sont graduellement poussés au-dehors et d’autres,
9942 ssés au-dehors et d’autres, encore, sont expulsés de force par leurs collègues. Pendant ce temps, de nouveaux venus s’intr
9943 s de force par leurs collègues. Pendant ce temps, de nouveaux venus s’introduisent dans l’assemblée, soit en s’y glissant
9944 t ce temps, de nouveaux venus s’introduisent dans l’ assemblée, soit en s’y glissant doucement, soit en enfonçant les porte
9945 soit en s’y glissant doucement, soit en enfonçant les portes. On remarque encore que certains membres de l’assemblée dépéri
9946 s portes. On remarque encore que certains membres de l’assemblée dépérissent lentement ; leur voix devient faible, on fini
9947 ortes. On remarque encore que certains membres de l’ assemblée dépérissent lentement ; leur voix devient faible, on finit p
9948  ; leur voix devient faible, on finit par ne plus l’ entendre. Au contraire, d’autres qui étaient débiles et timides se for
9949 dissent, et finissent par s’instituer dictateurs. Les membres de cette assemblée, ce sont les éléments physiques et mentaux
9950 finissent par s’instituer dictateurs. Les membres de cette assemblée, ce sont les éléments physiques et mentaux qui consti
9951 ctateurs. Les membres de cette assemblée, ce sont les éléments physiques et mentaux qui constituent la « personne » ; ce so
9952 les éléments physiques et mentaux qui constituent la « personne » ; ce sont nos instincts, nos tendances, nos idées, nos c
9953 nos idées, nos croyances, nos désirs, etc. Chacun de ceux-ci se trouve être, de par les causes qui l’ont engendré, le desc
9954 rs, etc. Chacun de ceux-ci se trouve être, de par les causes qui l’ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples l
9955 de ceux-ci se trouve être, de par les causes qui l’ ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples lignes de cause
9956 rouve être, de par les causes qui l’ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples lignes de causes, de multiples
9957 r les causes qui l’ont engendré, le descendant et l’ héritier de multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomè
9958 s qui l’ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomènes remonta
9959 , le descendant et l’héritier de multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomènes remontant loin dans le pass
9960 dant et l’héritier de multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomènes remontant loin dans le passé et dont l
9961 e multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomènes remontant loin dans le passé et dont les traces se perdent
9962 ultiples séries de phénomènes remontant loin dans le passé et dont les traces se perdent dans les profondeurs de l’éternit
9963 e phénomènes remontant loin dans le passé et dont les traces se perdent dans les profondeurs de l’éternité. » Nous connaiss
9964 dans le passé et dont les traces se perdent dans les profondeurs de l’éternité. » Nous connaissons assez bien cela en Occi
9965 t dont les traces se perdent dans les profondeurs de l’éternité. » Nous connaissons assez bien cela en Occident. Bismarck
9966 ont les traces se perdent dans les profondeurs de l’ éternité. » Nous connaissons assez bien cela en Occident. Bismarck écr
9967 n Occident. Bismarck écrit : « Faust se plaignait d’ avoir deux âmes en lui. J’ai en moi une foule d’âmes turbulentes. Et t
9968 t d’avoir deux âmes en lui. J’ai en moi une foule d’ âmes turbulentes. Et tout se passe comme dans une république. » À rega
9969 sse comme dans une république. » À regarder ainsi le moi, on le perd assurément et par méthode. Car il est forme dominante
9970 ans une république. » À regarder ainsi le moi, on le perd assurément et par méthode. Car il est forme dominante et gouvern
9971 est forme dominante et gouvernante. Si on tentait de l’observer à l’aide d’un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait p
9972 forme dominante et gouvernante. Si on tentait de l’ observer à l’aide d’un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait plus
9973 nte et gouvernante. Si on tentait de l’observer à l’ aide d’un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait plus qu’une vaste
9974 gouvernante. Si on tentait de l’observer à l’aide d’ un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait plus qu’une vaste illusi
9975 n tentait de l’observer à l’aide d’un microscope, l’ éléphant lui aussi ne serait plus qu’une vaste illusion. 104. Les Q
9976 ssi ne serait plus qu’une vaste illusion. 104. Les Questions de Milinda (Milindahunha), Ier siècle A. D. Milinda est le
9977 plus qu’une vaste illusion. 104. Les Questions de Milinda (Milindahunha), Ier siècle A. D. Milinda est le roi indo-grec
9978 inda (Milindahunha), Ier siècle A. D. Milinda est le roi indo-grec Ménandre, qui vivait au IIe siècle av. J.-C. Nagasena,
9979 304-305. 107. Ces deux phrases sont à rapprocher de cette vue d’un soufi : « Le paradis du gnostique fidèle, c’est son co
9980 . Ces deux phrases sont à rapprocher de cette vue d’ un soufi : « Le paradis du gnostique fidèle, c’est son corps même, et
9981 ses sont à rapprocher de cette vue d’un soufi : «  Le paradis du gnostique fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’ho
9982 dis du gnostique fidèle, c’est son corps même, et l’ enfer de l’homme sans foi ni connaissance c’est également son corps mê
9983 nostique fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’homme sans foi ni connaissance c’est également son corps même. » (C
9984 tique fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’ homme sans foi ni connaissance c’est également son corps même. » (Cit.
9985 161.) 108. Aurore, 517. 109. Voir sur ce point les beaux essais de Hans Heinrich Schaeder recueillis dans Der Mensch in
9986 re, 517. 109. Voir sur ce point les beaux essais de Hans Heinrich Schaeder recueillis dans Der Mensch in Orient und Okzid
9987 ividuum in islam. 110. Ibn Arabi, in H. Corbin, L’ Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn’Arabi, p. III. 111. Id.
9988 Arabi, in H. Corbin, L’Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn’Arabi, p. III. 111. Id. ibid., p. 117. 112. Cf. sup
9989 Corbin, L’Imagination créatrice dans le soufisme d’ Ibn’Arabi, p. III. 111. Id. ibid., p. 117. 112. Cf. supra, p. 125 à
9990 supra, p. 125 à 127. 113. Emmanuel Swedenborg : La Nouvelle Jérusalem et sa doctrine céleste, § 86 à 89. 114. C’est à p
9991  », et qui n’est tel qu’aux yeux de celui qui nie l’ âme ; mais alors, d’où viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passio
9992 qu’aux yeux de celui qui nie l’âme ; mais alors, d’ où viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la
9993 alors, d’où viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115.
9994 viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upani
9995 amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upanishad. 116. Ale
9996 ui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upanishad. 116. Alexandra Dav
9997 irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’ âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upanishad. 116. Alexandra David-
9998 115. Katha upanishad. 116. Alexandra David-Neel, Le Bouddhisme du Bouddha, p. 45. 117. Chang Chen-Chi, The Practice of
9999 i, The Practice of zen. 118. Tout cela vaut pour l’ islam, bien entendu, au moins autant que pour le christianisme et le j
10000 r l’islam, bien entendu, au moins autant que pour le christianisme et le judaïsme. « Dans l’Arabe, tout est colère », écri
10001 ndu, au moins autant que pour le christianisme et le judaïsme. « Dans l’Arabe, tout est colère », écrit Henri Michaux. « S
10002 que pour le christianisme et le judaïsme. « Dans l’ Arabe, tout est colère », écrit Henri Michaux. « Son bonjour : « Que l
10003 ère », écrit Henri Michaux. « Son bonjour : « Que le salut soit sur quiconque suit la vraie religion ». (La vraie ! Aux au
10004 bonjour : « Que le salut soit sur quiconque suit la vraie religion ». (La vraie ! Aux autres, pas de bonjour.) » 119. L
10005 lut soit sur quiconque suit la vraie religion ». ( La vraie ! Aux autres, pas de bonjour.) » 119. Lingopasanâ rahasya. 1
10006 la vraie religion ». (La vraie ! Aux autres, pas de bonjour.) » 119. Lingopasanâ rahasya. 120. Alain Daniélou, Le Poly
10007 119. Lingopasanâ rahasya. 120. Alain Daniélou, Le Polythéisme hindou, p. 474. 121. Gopala-uttara-tapîni upanishad. 1
10008 Gopala-uttara-tapîni upanishad. 122. Raja Rao, Le Serpent et la Corde, 1959, p. 28. Je ne saurais trop inciter mes lect
10009 a-tapîni upanishad. 122. Raja Rao, Le Serpent et la Corde, 1959, p. 28. Je ne saurais trop inciter mes lecteurs à lire ce
10010 lecteurs à lire ce beau roman autobiographique : la fraîcheur poétique ou mieux, l’euphorie spirituelle qui baigne l’œuvr
10011 utobiographique : la fraîcheur poétique ou mieux, l’ euphorie spirituelle qui baigne l’œuvre, situe dans la réalité ce que
10012 tique ou mieux, l’euphorie spirituelle qui baigne l’ œuvre, situe dans la réalité ce que je n’entends ici que formuler. Je
10013 phorie spirituelle qui baigne l’œuvre, situe dans la réalité ce que je n’entends ici que formuler. Je ne connais rien dans
10014 entends ici que formuler. Je ne connais rien dans la littérature qui confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est
10015 rien dans la littérature qui confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est et l’Ouest. Lire aussi, mais c’est beau
10016 ttérature qui confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est et l’Ouest. Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendr
10017 ui confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’ Est et l’Ouest. Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendre pour les
10018 nte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est et l’ Ouest. Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendre pour les deux, c’e
10019 Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendre pour les deux, c’est même féroce, le chef-d’œuvre d’Henri Michaux, Un Barbare
10020 up moins tendre pour les deux, c’est même féroce, le chef-d’œuvre d’Henri Michaux, Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudol
10021 pour les deux, c’est même féroce, le chef-d’œuvre d’ Henri Michaux, Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Li
10022 e d’Henri Michaux, Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’in
10023 Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’innombrable, le « cor
10024 e en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’innombrable, le « corps magiqu
10025 Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’ innombrable, le « corps magique ». 123. D. T. Suzuki, Mysticism : Ch
10026 Vie. Puis aller en Inde et sentir l’innombrable, le « corps magique ». 123. D. T. Suzuki, Mysticism : Christian and Bud
10027 sm : Christian and Buddhist, p. 73. Je crains que l’ auteur ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’Amour et l’Oc
10028 st, p. 73. Je crains que l’auteur ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’Amour et l’Occident un peu plus qu’il
10029 uteur ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’Amour et l’Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de s
10030 r ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’ Amour et l’Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de son p
10031 ici à la rencontre des catégories de L’Amour et l’ Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de son propre point
10032 ccident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de son propre point de vue. 124. On pourra retrouver ce passage dans la
10033 de vue. 124. On pourra retrouver ce passage dans la Brihad-arânyaka upanishad, au cours des dialogues entre l’illustre sa
10034 -arânyaka upanishad, au cours des dialogues entre l’ illustre sage légendaire Yajnavalkya et son épouse Maitreyi, qui l’int
10035 égendaire Yajnavalkya et son épouse Maitreyi, qui l’ interroge sur l’immortalité. 125. Phrases empruntées comme plusieurs
10036 alkya et son épouse Maitreyi, qui l’interroge sur l’ immortalité. 125. Phrases empruntées comme plusieurs ici au roman de
10037 . Phrases empruntées comme plusieurs ici au roman de Raja Rao, Le Serpent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La
10038 runtées comme plusieurs ici au roman de Raja Rao, Le Serpent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ou
10039 plusieurs ici au roman de Raja Rao, Le Serpent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ouest (inédit).
10040 pent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’interpr
10041 a Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’interpréter le p
10042 orde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’ Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’interpréter le prin
10043 ’Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’ interpréter le principe de Carnot-Clausius (accroissement général de l
10044 ). 127. Il serait peut-être fécond d’interpréter le principe de Carnot-Clausius (accroissement général de l’entropie, mor
10045 serait peut-être fécond d’interpréter le principe de Carnot-Clausius (accroissement général de l’entropie, mort lumineuse)
10046 rincipe de Carnot-Clausius (accroissement général de l’entropie, mort lumineuse) en termes de métaphysique orientale, et l
10047 cipe de Carnot-Clausius (accroissement général de l’ entropie, mort lumineuse) en termes de métaphysique orientale, et le p
10048 umineuse) en termes de métaphysique orientale, et le principe d’exclusion de Pauli (individuation des électrons, condition
10049 termes de métaphysique orientale, et le principe d’ exclusion de Pauli (individuation des électrons, conditionnant la « vi
10050 étaphysique orientale, et le principe d’exclusion de Pauli (individuation des électrons, conditionnant la « vie ») en term
10051 Pauli (individuation des électrons, conditionnant la « vie ») en termes de métaphysique occidentale. Mais Stéphane Lupasco
17 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — L’amour même
10052 L’ amour même ILes quatre couleurs de l’amour (Schéma philosophique a
10053 L’amour même ILes quatre couleurs de l’amour (Schéma philosophique abstrait, orné d’une illustration.)
10054 L’amour même ILes quatre couleurs de l’ amour (Schéma philosophique abstrait, orné d’une illustration.) L’a
10055 s de l’amour (Schéma philosophique abstrait, orné d’ une illustration.) L’amour étant l’initiateur de tout ce qui existe
10056 losophique abstrait, orné d’une illustration.) L’ amour étant l’initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’a
10057 trait, orné d’une illustration.) L’amour étant l’ initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’amour
10058 ’une illustration.) L’amour étant l’initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’amour. Les degrés
10059 tiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’ absence d’amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la cré
10060 tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’ amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’
10061 qui existe, on appellera néant l’absence d’amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, san
10062 on appellera néant l’absence d’amour. Les degrés d’ existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle
10063 a néant l’absence d’amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne
10064 éant l’absence d’amour. Les degrés d’existence de l’ amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne se
10065 mour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni
10066 r. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’
10067 d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’ œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’être. L’amour
10068 sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’être. L’amour divin, venant de Dieu,
10069 e, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’ être. L’amour divin, venant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son po
10070 laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’être. L’ amour divin, venant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son point de r
10071 erait pas conçu, ni l’être. L’amour divin, venant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son point de réflexion et de résonan
10072 ant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son point de réflexion et de résonance dans la créature, un moi nouveau qui transc
10073 ourne à Dieu, posant en son point de réflexion et de résonance dans la créature, un moi nouveau qui transcende l’ancien pa
10074 nt en son point de réflexion et de résonance dans la créature, un moi nouveau qui transcende l’ancien parce qu’il le total
10075 e dans la créature, un moi nouveau qui transcende l’ ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action
10076 n moi nouveau qui transcende l’ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orien
10077 ui transcende l’ancien parce qu’il le totalise et l’ ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi d
10078 e l’ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’ esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’
10079 e totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action d’ ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est
10080 l’ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’ orientation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Pri
10081 esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas d
10082 te action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’ axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais
10083 ion d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’ efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais s’ori
10084 ation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais s’orienter, de manière à recevo
10085 s’orienter, de manière à recevoir et à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méd
10086 recevoir et à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méditée — et que j’espère b
10087 r et à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (a
10088 t à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie de l’ amour en l’homme ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (au s
10089 r.) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’ homme ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (au sens propre)
10090 posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’ expérience méditée — et que j’espère banale (au sens propre), dans sa
10091 s sa forme du moins — me suggère quatre états que l’ on peut distinguer par leur ordre d’apparition. Ils se mêleront et com
10092 tre états que l’on peut distinguer par leur ordre d’ apparition. Ils se mêleront et combineront dans l’homme achevé. 1. La
10093 d’apparition. Ils se mêleront et combineront dans l’ homme achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’
10094 mêleront et combineront dans l’homme achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de l’esprit ; e
10095 me achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en m
10096 achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’ amour est l’acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même
10097 La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’ acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même temps que r
10098 on intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même temps que reconnai
10099 intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de l’ esprit ; et elle est connaissance active en même temps que reconnaissa
10100 couvre en moi, mais devine aussitôt dans l’autre, la personne. L’amour lui-même, qui m’a créé sujet, tend à discerner dans
10101 , mais devine aussitôt dans l’autre, la personne. L’ amour lui-même, qui m’a créé sujet, tend à discerner dans autrui le su
10102 qui m’a créé sujet, tend à discerner dans autrui le sujet qui pourra lui répondre. Son regard tend à susciter ce qui peut
10103 citer ce qui peut être aimé parce qu’aimant à son tour . Cette action du regard quand elle est confirmée par l’interaction de
10104 tte action du regard quand elle est confirmée par l’ interaction des personnes que l’amour met en résonance, est la philia,
10105 est confirmée par l’interaction des personnes que l’ amour met en résonance, est la philia, l’amitié spirituelle. Elle est
10106 n des personnes que l’amour met en résonance, est la philia, l’amitié spirituelle. Elle est agent de différenciation par e
10107 nnes que l’amour met en résonance, est la philia, l’ amitié spirituelle. Elle est agent de différenciation par excellence,
10108 t la philia, l’amitié spirituelle. Elle est agent de différenciation par excellence, du fait qu’elle voit — ou cherche à v
10109 lle voit — ou cherche à voir, ou sollicite — dans les individus leur vraie personne ; la vocation qui les distingue absolum
10110 licite — dans les individus leur vraie personne ; la vocation qui les distingue absolument ; la nouveauté — fût-elle imper
10111 s individus leur vraie personne ; la vocation qui les distingue absolument ; la nouveauté — fût-elle imperceptible ; l’irre
10112 onne ; la vocation qui les distingue absolument ; la nouveauté — fût-elle imperceptible ; l’irremplaçable que chaque être
10113 olument ; la nouveauté — fût-elle imperceptible ; l’ irremplaçable que chaque être humain, s’il y est appelé, peut devenir.
10114 que être humain, s’il y est appelé, peut devenir. Le désir du regard intuitif est appel, donc attente agissante d’une répo
10115 regard intuitif est appel, donc attente agissante d’ une réponse, et, par suite, de l’échange qui est l’action de l’amour.
10116 c attente agissante d’une réponse, et, par suite, de l’échange qui est l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’
10117 ttente agissante d’une réponse, et, par suite, de l’ échange qui est l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’agi
10118 ’une réponse, et, par suite, de l’échange qui est l’ action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excè
10119 nse, et, par suite, de l’échange qui est l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excèdent la c
10120 , et, par suite, de l’échange qui est l’action de l’ amour. Quand ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excèdent la cons
10121 l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’ agir sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et le respect de s
10122 ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et le respect de sa propre personne en tant qu
10123 besoin d’agir sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et le respect de sa propre personne en tant que vocation uni
10124 sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et le respect de sa propre personne en tant que vocation unique, cet amour
10125 excèdent la conscience de soi-même et le respect de sa propre personne en tant que vocation unique, cet amour du prochain
10126 cation unique, cet amour du prochain peut changer de signe, et du coup sa fonction s’inverse : il se mue en impérialisme,
10127 il se mue en impérialisme, et devient donc agent d’ uniformisation, tout d’abord dans l’échange de personne à personne, co
10128 nt donc agent d’uniformisation, tout d’abord dans l’ échange de personne à personne, comme l’amitié, l’éducation et le mari
10129 ent d’uniformisation, tout d’abord dans l’échange de personne à personne, comme l’amitié, l’éducation et le mariage, mais
10130 bord dans l’échange de personne à personne, comme l’ amitié, l’éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collec
10131 l’échange de personne à personne, comme l’amitié, l’ éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la so
10132 rsonne à personne, comme l’amitié, l’éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la société, la polit
10133 tié, l’éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la société, la politique, l’Église. À la limite, i
10134 mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la société, la politique, l’Église. À la limite, il devient haine ou cri
10135 is bientôt dans le domaine collectif, la société, la politique, l’Église. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’
10136 s le domaine collectif, la société, la politique, l’ Église. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’ont montré tan
10137 collectif, la société, la politique, l’Église. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’ont montré tant de persécu
10138 se. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’ ont montré tant de persécutions religieuses ou philosophiques pour le
10139 e persécutions religieuses ou philosophiques pour le bien de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujou
10140 utions religieuses ou philosophiques pour le bien de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui l
10141 ons religieuses ou philosophiques pour le bien de l’ âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la «
10142 ligieuses ou philosophiques pour le bien de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la « vertu
10143 de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la « vertu » des États totalitaires. Celui qui ne
10144 n massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la « vertu » des États totalitaires. Celui qui ne s’aime pas lui-même ne
10145 ui ne s’aime pas lui-même ne vaut rien pour aimer les autres. Nul, en effet, ne peut aimer autrui s’il se méprise ou se ren
10146 ise ou se renie, c’est-à-dire s’il méprise ou nie la personne qu’il peut devenir, au lieu de chercher à mieux connaître et
10147 tre et dominer ce qui, dans sa nature déterminée, l’ empêche d’aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su d
10148 iner ce qui, dans sa nature déterminée, l’empêche d’ aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su distinguer
10149 rminée, l’empêche d’aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su distinguer d’abord son propre bien. Qui s’a
10150 l’empêche d’aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’ autrui s’il n’a su distinguer d’abord son propre bien. Qui s’aime mal,
10151 er d’abord son propre bien. Qui s’aime mal, comme l’ égoïste, ne peut que mal aimer les autres et penser que « l’enfer c’es
10152 ’aime mal, comme l’égoïste, ne peut que mal aimer les autres et penser que « l’enfer c’est les autres » : c’est qu’il se cr
10153 ne peut que mal aimer les autres et penser que «  l’ enfer c’est les autres » : c’est qu’il se croit inacceptable et se vou
10154 al aimer les autres et penser que « l’enfer c’est les autres » : c’est qu’il se croit inacceptable et se voudrait (inconsci
10155 se voudrait (inconsciemment) anéanti. Nul ne voit la personne chez autrui s’il ne l’a vue d’abord en soi : or, aimer c’est
10156 anti. Nul ne voit la personne chez autrui s’il ne l’ a vue d’abord en soi : or, aimer c’est vouloir que la personne unique
10157 vue d’abord en soi : or, aimer c’est vouloir que la personne unique s’édifie dans l’individu. Cette règle d’or est la nor
10158 ’est vouloir que la personne unique s’édifie dans l’ individu. Cette règle d’or est la norme morale, par excellence, en tou
10159 onne unique s’édifie dans l’individu. Cette règle d’ or est la norme morale, par excellence, en tout domaine, aussi bien da
10160 ue s’édifie dans l’individu. Cette règle d’or est la norme morale, par excellence, en tout domaine, aussi bien dans celui
10161 xcellence, en tout domaine, aussi bien dans celui de l’érotique que dans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’é
10162 llence, en tout domaine, aussi bien dans celui de l’ érotique que dans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’équi
10163 ine, aussi bien dans celui de l’érotique que dans l’ éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la
10164 en dans celui de l’érotique que dans l’éducation, l’ amitié et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la retenue qui
10165 i de l’érotique que dans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’am
10166 ans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’ équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan
10167 é et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’
10168 point d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain co
10169 nt d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’ amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain const
10170 ilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le
10171 al entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’ élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le modèle cré
10172 retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le modèle créateur de tou
10173 qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’ autrui, l’amour du prochain constitue le modèle créateur de toute comm
10174 de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’ amour du prochain constitue le modèle créateur de toute communauté, et
10175 rs le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le modèle créateur de toute communauté, et l’image organisatrice d’une b
10176 l’amour du prochain constitue le modèle créateur de toute communauté, et l’image organisatrice d’une biologie de l’humani
10177 stitue le modèle créateur de toute communauté, et l’ image organisatrice d’une biologie de l’humanité en tant que celle-ci
10178 eur de toute communauté, et l’image organisatrice d’ une biologie de l’humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour
10179 mmunauté, et l’image organisatrice d’une biologie de l’humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour d’autrui comme
10180 nauté, et l’image organisatrice d’une biologie de l’ humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour d’autrui comme de
10181 de l’humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’ amour d’autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régl
10182 anité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour d’ autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le mé
10183 ue celle-ci forme un tout. L’amour d’autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le métabolisme du gr
10184 r d’autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou l’Éro
10185 soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou l’Éros. — Cette seconde
10186 santé et régler le métabolisme du grand corps. 2. L’ émotion, ou l’Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme.
10187 r le métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou l’ Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme. Elle est moin
10188 s. 2. L’émotion, ou l’Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intu
10189 2. L’émotion, ou l’Éros. — Cette seconde forme de l’ amour procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intuiti
10190 l’Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intuitif, puisqu’elle n
10191 Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’ âme. Elle est moins sélective que le regard intuitif, puisqu’elle ne v
10192 ur procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intuitif, puisqu’elle ne va pas vers l’unique, mais plus limit
10193 ue le regard intuitif, puisqu’elle ne va pas vers l’ unique, mais plus limitative aussi, en ce sens qu’aussitôt qu’elle exi
10194 existe et tant que dure sa plénitude, elle exclut de sa réalité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de l’émotion : à
10195 e, elle exclut de sa réalité tout ce qui n’est ni l’ objet ni le sujet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univ
10196 lut de sa réalité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univers. Dans s
10197 réalité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univers. Dans sa genèse,
10198 alité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de l’ émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univers. Dans sa genèse, el
10199 jet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’ univers. Dans sa genèse, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’éta
10200 s. Dans sa genèse, elle correspond, quel que soit l’ âge, à l’état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur »
10201 a genèse, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’ état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppress
10202 e, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppresse le so
10203 it l’âge, à l’état de première adolescence, quand l’ amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste
10204 at de première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer
10205 scence, quand l’amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer la possession. (C’es
10206 oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin d’ imaginer la possession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le p
10207 souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer la possession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le plus spécifi
10208 e loin d’imaginer la possession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais
10209 oin d’imaginer la possession. (C’est un aspect de l’ amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais s’i
10210 ession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais s’il précède le désir, di
10211 t de l’amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais s’il précède le désir, dit physique, je crois bi
10212 écifique, ni le plus insolite). Mais s’il précède le désir, dit physique, je crois bien que l’amour émotif animique n’appa
10213 précède le désir, dit physique, je crois bien que l’ amour émotif animique n’apparaît guère sans que l’ait éveillé un premi
10214 l’amour émotif animique n’apparaît guère sans que l’ ait éveillé un premier regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’i
10215 ît guère sans que l’ait éveillé un premier regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des
10216 guère sans que l’ait éveillé un premier regard de l’ intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des adu
10217 e l’ait éveillé un premier regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des adultes ont cessé
10218 emier regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’ ignorent encore ; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ; mais
10219 gnorent encore ; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout s
10220 rent encore ; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout save
10221 le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout savent cela : une certaine perception instantanée du s
10222 rtaine perception instantanée du secret singulier de l’autre — et surtout s’il paraît lui-même l’ignorer — est la conditio
10223 lier de l’autre — et surtout s’il paraît lui-même l’ ignorer — est la condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissan
10224 — et surtout s’il paraît lui-même l’ignorer — est la condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissante. Dans ce doma
10225 lui-même l’ignorer — est la condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’âme intermédiai
10226 i-même l’ignorer — est la condition nécessaire de l’ émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire
10227 l’émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’e
10228 émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’ âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erre
10229 nte. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce
10230 aine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion l
10231 e intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive p
10232 ire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’ erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive peut très bi
10233 les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’ émotion la plus vive peut très bien se suffire en soi. L’intuition qui
10234 es d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive peut très bien se suffire en soi. L’intuition qui se trompe
10235 on la plus vive peut très bien se suffire en soi. L’ intuition qui se trompe n’est rien, le désir non comblé n’est pas une
10236 ire en soi. L’intuition qui se trompe n’est rien, le désir non comblé n’est pas une sensation, mais l’émotion trouve en el
10237 le désir non comblé n’est pas une sensation, mais l’ émotion trouve en elle-même et dans la seule intensité, sa preuve et s
10238 ation, mais l’émotion trouve en elle-même et dans la seule intensité, sa preuve et son accomplissement ; même si l’objet a
10239 nsité, sa preuve et son accomplissement ; même si l’ objet aimé ne « justifie » pas l’amour, si on l’a mal vu, si on l’imag
10240 sement ; même si l’objet aimé ne « justifie » pas l’ amour, si on l’a mal vu, si on l’imagine autre qu’il n’est, ou si l’on
10241 i l’objet aimé ne « justifie » pas l’amour, si on l’ a mal vu, si on l’imagine autre qu’il n’est, ou si l’on ne fait que pr
10242 « justifie » pas l’amour, si on l’a mal vu, si on l’ imagine autre qu’il n’est, ou si l’on ne fait que projeter sur lui l’i
10243 mal vu, si on l’imagine autre qu’il n’est, ou si l’ on ne fait que projeter sur lui l’image du soi que l’on aime et qui le
10244 il n’est, ou si l’on ne fait que projeter sur lui l’ image du soi que l’on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’éc
10245 n ne fait que projeter sur lui l’image du soi que l’ on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’échange, le vrai dial
10246 jeter sur lui l’image du soi que l’on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’échange, le vrai dialogue ; Éros élit,
10247 l’on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’ échange, le vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et « le reste est sile
10248 et qui le cache. Philia devine, attend l’échange, le vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et « le reste est silence ». Au d
10249 ange, le vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et «  le reste est silence ». Au degré de la passion, l’âme va se détacher du
10250 t, s’émeut, et « le reste est silence ». Au degré de la passion, l’âme va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le
10251 s’émeut, et « le reste est silence ». Au degré de la passion, l’âme va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le pla
10252 « le reste est silence ». Au degré de la passion, l’ âme va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le plaisir et la d
10253 e va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le plaisir et la douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi
10254 er du spirituel et du sensuel, pour le plaisir et la douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi vers un objet
10255 tuel et du sensuel, pour le plaisir et la douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi vers un objet qu’il veut
10256 l, pour le plaisir et la douleur de mieux brûler. L’ amour-passion oriente le moi vers un objet qu’il veut unique, infinime
10257 douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi vers un objet qu’il veut unique, infiniment différencié de tous l
10258 n objet qu’il veut unique, infiniment différencié de tous les autres, et dans lequel s’investissent bientôt toute la prése
10259 qu’il veut unique, infiniment différencié de tous les autres, et dans lequel s’investissent bientôt toute la présence et to
10260 tres, et dans lequel s’investissent bientôt toute la présence et toute la valeur peu à peu retirées aux autres existences.
10261 s’investissent bientôt toute la présence et toute la valeur peu à peu retirées aux autres existences. « Écarte les choses,
10262 eu à peu retirées aux autres existences. « Écarte les choses, ô amant ! » Jusqu’au point où l’Élue, devenant le monde — « O
10263  Écarte les choses, ô amant ! » Jusqu’au point où l’ Élue, devenant le monde — « On est seul avec tout ce que l’on aime » —
10264 s, ô amant ! » Jusqu’au point où l’Élue, devenant le monde — « On est seul avec tout ce que l’on aime » — l’amour confond
10265 evenant le monde — « On est seul avec tout ce que l’ on aime » — l’amour confond le moi et son objet, et enfin « Seul je su
10266 de — « On est seul avec tout ce que l’on aime » — l’ amour confond le moi et son objet, et enfin « Seul je suis, moi, le Mo
10267 ul avec tout ce que l’on aime » — l’amour confond le moi et son objet, et enfin « Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette
10268 e moi et son objet, et enfin « Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette limite de l’extrême différence actualisée, tout ce
10269 « Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette limite de l’extrême différence actualisée, tout ce qui avait été refoulé, écart
10270 Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette limite de l’ extrême différence actualisée, tout ce qui avait été refoulé, écarté e
10271 qui avait été refoulé, écarté et virtualisé dans la nuit de l’indifférencié, d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme
10272 it été refoulé, écarté et virtualisé dans la nuit de l’indifférencié, d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme dans le
10273 été refoulé, écarté et virtualisé dans la nuit de l’ indifférencié, d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme dans le « 
10274 nuit de l’indifférencié, d’un seul coup submerge l’ amant : il s’abîme dans le « flot houleux » et dans la « tourmente du
10275 d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme dans le « flot houleux » et dans la « tourmente du Monde » — sa mort d’amour,
10276 ant : il s’abîme dans le « flot houleux » et dans la « tourmente du Monde » — sa mort d’amour, sa « Joie suprême 128. » 3.
10277 eux » et dans la « tourmente du Monde » — sa mort d’ amour, sa « Joie suprême 128. » 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisièm
10278  » — sa mort d’amour, sa « Joie suprême 128. » 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisième forme de l’amour est dite physique,
10279 . » 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisième forme de l’amour est dite physique, encore que nous sachions très bien que le
10280 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisième forme de l’ amour est dite physique, encore que nous sachions très bien que le sex
10281 physique, encore que nous sachions très bien que le sexe est lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’intellect,
10282 que le sexe est lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’intellect, à l’âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’
10283 e est lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’intellect, à l’âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serai
10284 st lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’ intellect, à l’âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serait q
10285 lle autre fonction à la volonté de l’intellect, à l’ âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serait qu’un instinct a
10286 onction à la volonté de l’intellect, à l’âme et à l’ imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serait qu’un instinct animal, il n
10287 ’un instinct animal, il n’aurait rien à voir avec l’ amour. Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité qu
10288 nct animal, il n’aurait rien à voir avec l’amour. Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité quand vient
10289 rien à voir avec l’amour. Les animaux ne font pas l’ amour, mais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusio
10290 . Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre langage cour
10291 ais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre langage courant semblent parfois assimiler l’amou
10292 a sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre langage courant semblent parfois assimiler l’amour au sexe, mai
10293 notre langage courant semblent parfois assimiler l’ amour au sexe, mais elles proviennent d’une contamination en sens inve
10294 assimiler l’amour au sexe, mais elles proviennent d’ une contamination en sens inverse : si la sexualité peut signifier l’a
10295 viennent d’une contamination en sens inverse : si la sexualité peut signifier l’amour, c’est parce qu’elle est, chez l’hom
10296 en sens inverse : si la sexualité peut signifier l’ amour, c’est parce qu’elle est, chez l’homme, autre chose que l’instin
10297 signifier l’amour, c’est parce qu’elle est, chez l’ homme, autre chose que l’instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’in
10298 parce qu’elle est, chez l’homme, autre chose que l’ instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’instinct, elle s’ordonne à
10299 t, chez l’homme, autre chose que l’instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’instinct, elle s’ordonne à des fins nouvelle
10300 se que l’instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’ instinct, elle s’ordonne à des fins nouvelles qui ne sont plus celles
10301 onne à des fins nouvelles qui ne sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que
10302 e à des fins nouvelles qui ne sont plus celles de l’ espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui
10303 ouvelles qui ne sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occid
10304 elles qui ne sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occident
10305 sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occident moderne, — q
10306 e mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’ amour que lui donne l’Occident moderne, — quoi qu’en pense la morale m
10307 la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’ Occident moderne, — quoi qu’en pense la morale moyenne (très rarement
10308 lui donne l’Occident moderne, — quoi qu’en pense la morale moyenne (très rarement codifiée, longuement invétérée) qui for
10309 arement codifiée, longuement invétérée) qui forme le climat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, ca
10310 ui forme le climat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques. Cette
10311 limat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques. Cette morale tient
10312 iques, protestants ou laïques. Cette morale tient le sexe pour mauvais en principe. Comme elle sent qu’une telle attitude
10313 ue rationnelle et « scientifique », elle se garde de la déclarer, mais trahit constamment son intime conviction par des ju
10314 rationnelle et « scientifique », elle se garde de la déclarer, mais trahit constamment son intime conviction par des jugem
10315 re à des réflexes conditionnés. Voici un test : à la lecture des phrases suivantes, comment allez-vous réagir ? Celui qui
10316 éagir ? Celui qui voit, qui comprend, qui désire le Soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’amour au Soi, qui atteint son p
10317 t, qui comprend, qui désire le Soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, de
10318 qui désire le Soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’ amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, devient son propre
10319 fait l’amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, devient son propre maître et se meut à sa fantaisie parmi les mo
10320 son propre maître et se meut à sa fantaisie parmi les mondes. Mais celui qui pense autrement reste dépendant. Il demeure da
10321 pense autrement reste dépendant. Il demeure dans les sphères périssables et ne peut en sortir quand il veut. (Chandogya up
10322 t. (Chandogya upanishad, 7, 25.) Pensez-vous que la comparaison qui est faite ici entre l’acte de la connaissance religie
10323 z-vous que la comparaison qui est faite ici entre l’ acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, raba
10324 que la comparaison qui est faite ici entre l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le
10325 la comparaison qui est faite ici entre l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le sp
10326 ici entre l’acte de la connaissance religieuse et l’ acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ?
10327 re l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’ente
10328 l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’ union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’entends
10329 eligieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’entends bien : élève l’érotique au
10330 l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’ érotique ? (J’entends bien : élève l’érotique au niveau de significati
10331 uel ou élève l’érotique ? (J’entends bien : élève l’ érotique au niveau de signification où l’homme spirituel doit atteindr
10332  : élève l’érotique au niveau de signification où l’ homme spirituel doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La se
10333 fication où l’homme spirituel doit atteindre avec l’ ensemble de ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas
10334 l’homme spirituel doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas indifférent
10335 doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas indifférente pour l’esprit. M
10336 é en elle-même ne me paraît pas indifférente pour l’ esprit. Mais elle n’est ni mauvaise ni bonne : en tant que fonction, j
10337 t ni mauvaise ni bonne : en tant que fonction, je la verrais moralement neutre. Et cependant, dès qu’elle accède à la libe
10338 lement neutre. Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté de l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale
10339 re. Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté de l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devi
10340 Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté de l’ érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devient
10341 accède à la liberté de l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devient justiciable à la fois de l
10342 lle et vitale) elle devient justiciable à la fois de la morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la s
10343 et vitale) elle devient justiciable à la fois de la morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synt
10344 lle devient justiciable à la fois de la morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la pe
10345 devient justiciable à la fois de la morale et de l’ esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la perso
10346 l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la personne. Deux déviations morales, symétriques, la ten
10347 omme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la personne. Deux déviations morales, symétriques, la tentent dès lor
10348 e tout autre élément impliqué dans la synthèse de la personne. Deux déviations morales, symétriques, la tentent dès lors e
10349 a personne. Deux déviations morales, symétriques, la tentent dès lors en permanence : a) La sexualité condamnée. Ceux qui
10350 métriques, la tentent dès lors en permanence : a) La sexualité condamnée. Ceux qui ont peur de leur sexualité et qui ne vo
10351 ce : a) La sexualité condamnée. Ceux qui ont peur de leur sexualité et qui ne voient qu’ignominie dans l’érotisme, expulse
10352 leur sexualité et qui ne voient qu’ignominie dans l’ érotisme, expulsent de leur propre personne (et de celle d’autrui s’il
10353 ne voient qu’ignominie dans l’érotisme, expulsent de leur propre personne (et de celle d’autrui s’ils le peuvent !) cette
10354 l’érotisme, expulsent de leur propre personne (et de celle d’autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour.
10355 e, expulsent de leur propre personne (et de celle d’ autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la co
10356 leur propre personne (et de celle d’autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la condamnent ainsi
10357 ’autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la condamnent ainsi à rester indifférenciée, inculte, no
10358 trui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’ amour. Ils la condamnent ainsi à rester indifférenciée, inculte, non i
10359 peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la condamnent ainsi à rester indifférenciée, inculte, non intégrée donc
10360 une force mauvaise, obscure et menaçante, aliénée de la personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. I
10361 force mauvaise, obscure et menaçante, aliénée de la personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. Ils
10362 menaçante, aliénée de la personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. Ils verront ce démon apparaître p
10363 de la personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. Ils verront ce démon apparaître partout, passant l
10364 sonne : or ce sont là les caractères et la genèse d’ un démon. Ils verront ce démon apparaître partout, passant le bout de
10365 Ils verront ce démon apparaître partout, passant le bout de l’oreille entre ces lignes, par exemple ; et certains semblen
10366 ront ce démon apparaître partout, passant le bout de l’oreille entre ces lignes, par exemple ; et certains semblent bien ê
10367 t ce démon apparaître partout, passant le bout de l’ oreille entre ces lignes, par exemple ; et certains semblent bien être
10368 le ; et certains semblent bien être allés jusqu’à le matérialiser, si l’on en croit les récits de vies d’anachorètes. À le
10369 blent bien être allés jusqu’à le matérialiser, si l’ on en croit les récits de vies d’anachorètes. À leur intention, je me
10370 e allés jusqu’à le matérialiser, si l’on en croit les récits de vies d’anachorètes. À leur intention, je me répète. « Faire
10371 qu’à le matérialiser, si l’on en croit les récits de vies d’anachorètes. À leur intention, je me répète. « Faire l’amour »
10372 matérialiser, si l’on en croit les récits de vies d’ anachorètes. À leur intention, je me répète. « Faire l’amour » peut-êt
10373 chorètes. À leur intention, je me répète. « Faire l’ amour » peut-être : aimer son prochain ou lui faire du mal tout en se
10374 sans rencontrer personne, aveuglément, comme dans la nuit ; peut donc être : amour, égoïsme, bienfait ou crime, libération
10375 me, libération ou servitude, ou simplement erreur de part et d’autre, accident ridicule mais sans suites. Ce n’est en soi
10376 ion ou servitude, ou simplement erreur de part et d’ autre, accident ridicule mais sans suites. Ce n’est en soi ni bien ni
10377 ans suites. Ce n’est en soi ni bien ni mal. Seul, le degré d’amour réel (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier
10378 s. Ce n’est en soi ni bien ni mal. Seul, le degré d’ amour réel (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier l’acte se
10379 Seul, le degré d’amour réel (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier l’acte sexuel. Et je ne vois pas d’autre cri
10380 (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier l’ acte sexuel. Et je ne vois pas d’autre critère qui tienne, ou ne soit
10381 ) peut qualifier l’acte sexuel. Et je ne vois pas d’ autre critère qui tienne, ou ne soit réductible à celui-là. b) La sexu
10382 qui tienne, ou ne soit réductible à celui-là. b) La sexualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et d
10383 . b) La sexualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et l
10384 ) La sexualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’ amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le s
10385 ualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’amour d’ intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent d
10386 Dès qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vra
10387 s qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et de l’ amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai,
10388 est dissocié de l’amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir
10389 amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir sensuel tend auss
10390 n et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir sensuel tend aussitôt à redescend
10391 de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’ amour vrai, le désir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’
10392 qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’instinct. Mais
10393 désir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’instinct. Mais alors que le désir animal est simplement déterminé p
10394 ir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’ instinct. Mais alors que le désir animal est simplement déterminé par
10395 redescendre au plan de l’instinct. Mais alors que le désir animal est simplement déterminé par le renouvellement de l’espè
10396 que le désir animal est simplement déterminé par le renouvellement de l’espèce, le désir sensuel-érotique est devenu forc
10397 al est simplement déterminé par le renouvellement de l’espèce, le désir sensuel-érotique est devenu force libre, autonome,
10398 est simplement déterminé par le renouvellement de l’ espèce, le désir sensuel-érotique est devenu force libre, autonome, et
10399 ment déterminé par le renouvellement de l’espèce, le désir sensuel-érotique est devenu force libre, autonome, et qui agit
10400 rce libre, autonome, et qui agit désormais contre l’ amour en tant que force d’individuation. Don Juan ne choisit pas, il d
10401 i agit désormais contre l’amour en tant que force d’ individuation. Don Juan ne choisit pas, il désire toutes les femmes, e
10402 uation. Don Juan ne choisit pas, il désire toutes les femmes, et ce désir fait, de chacune, la femme en tant que sexe en gé
10403 s, il désire toutes les femmes, et ce désir fait, de chacune, la femme en tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour
10404 toutes les femmes, et ce désir fait, de chacune, la femme en tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour de Tristan
10405 femme en tant que sexe en général. (Au contraire, l’ amour de Tristan faisait d’une seule, élue, la Femme unique.) Cette fo
10406 tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour de Tristan faisait d’une seule, élue, la Femme unique.) Cette forme du d
10407 énéral. (Au contraire, l’amour de Tristan faisait d’ une seule, élue, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’amou
10408 re, l’amour de Tristan faisait d’une seule, élue, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’amour mais en direction
10409 élue, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’amour mais en direction du néant : elle accroît l’indifférencié, el
10410 e, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’ amour mais en direction du néant : elle accroît l’indifférencié, elle
10411 l’amour mais en direction du néant : elle accroît l’ indifférencié, elle accroît l’entropie du monde. À l’extrême, que le M
10412 éant : elle accroît l’indifférencié, elle accroît l’ entropie du monde. À l’extrême, que le Mythe symbolise avec une grande
10413 ndifférencié, elle accroît l’entropie du monde. À l’ extrême, que le Mythe symbolise avec une grande simplicité dans l’opér
10414 lle accroît l’entropie du monde. À l’extrême, que le Mythe symbolise avec une grande simplicité dans l’opéra, Don Juan n’e
10415 e Mythe symbolise avec une grande simplicité dans l’ opéra, Don Juan n’est plus qu’un corps, qu’on nous montre mangeant, bu
10416 , qu’on nous montre mangeant, buvant et célébrant les femmes. L’esprit entièrement refoulé (virtualisé) se voit donc provoq
10417 montre mangeant, buvant et célébrant les femmes. L’ esprit entièrement refoulé (virtualisé) se voit donc provoqué au plus
10418 t donc provoqué au plus violent retour : et c’est l’ apparition du Commandeur. Le contact de ce Double d’antimatière anéant
10419 ent retour : et c’est l’apparition du Commandeur. Le contact de ce Double d’antimatière anéantit le corps physique. (La ma
10420 : et c’est l’apparition du Commandeur. Le contact de ce Double d’antimatière anéantit le corps physique. (La main saisie,
10421 apparition du Commandeur. Le contact de ce Double d’ antimatière anéantit le corps physique. (La main saisie, l’éclair, la
10422 r. Le contact de ce Double d’antimatière anéantit le corps physique. (La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’énergie c
10423 Double d’antimatière anéantit le corps physique. ( La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’énergie cosmique. — La derniè
10424 ière anéantit le corps physique. (La main saisie, l’ éclair, la trappe.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’am
10425 tit le corps physique. (La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’amour n’est
10426 ysique. (La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’ énergie cosmique. — La dernière forme de l’amour n’est atteinte que pa
10427 appe.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des
10428 e.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’ amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des se
10429 dernière forme de l’amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des sensations, lorsque au-delà des c
10430 n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des sensations, lorsque au-delà des corps à notre échelle, au-d
10431 elà des corps à notre échelle, au-delà du domaine de l’individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais
10432 des corps à notre échelle, au-delà du domaine de l’ individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais enc
10433 -delà du domaine de l’individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle
10434 là du domaine de l’individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle dé
10435 e l’individuation, au-delà même de la matière que l’ on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle découvre et mesur
10436 ore tangible et sensible, elle découvre et mesure l’ énergie et le mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que
10437 et sensible, elle découvre et mesure l’énergie et le mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de
10438 , elle découvre et mesure l’énergie et le mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de l’intellec
10439 lle découvre et mesure l’énergie et le mystère de l’ attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de l’intellect,
10440 e de l’attraction universelle. Et il est beau que l’ aventure de l’intellect, descendant des clartés instantanées de l’espr
10441 action universelle. Et il est beau que l’aventure de l’intellect, descendant des clartés instantanées de l’esprit intuitif
10442 ion universelle. Et il est beau que l’aventure de l’ intellect, descendant des clartés instantanées de l’esprit intuitif au
10443 l’intellect, descendant des clartés instantanées de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à
10444 intellect, descendant des clartés instantanées de l’ esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’
10445 instantanées de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir ab
10446 tantanées de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’ âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absol
10447 de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’ obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’es
10448 rit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace élec
10449 intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électro
10450 clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’ opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débou
10451 scur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débouche enfin
10452 r de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débouche enfin su
10453 chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débouche enfin sur des lueurs nouvelles qui so
10454 ir, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’ espace électronique, débouche enfin sur des lueurs nouvelles qui sont
10455 velles qui sont peut-être celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au
10456 sont peut-être celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de
10457 nt peut-être celles qu’entrevoyaient les sages de l’ Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa
10458 re celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa vue « cons
10459 celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa vue « consumé
10460 ma volonté étaient mus — comme une roue tournant d’ une manière uniforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et les aut
10461 me une roue tournant d’une manière uniforme — par l’ Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pe
10462 une manière uniforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici
10463 niforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici transcende la
10464 qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’u
10465 aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’une formul
10466 La forme de pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’une formule du champ unitaire. Elle implique l’éq
10467 qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’ une formule du champ unitaire. Elle implique l’équation plus générale
10468 ne d’une formule du champ unitaire. Elle implique l’ équation plus générale encore qui embrasserait à la fois le phénomène
10469 n plus générale encore qui embrasserait à la fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de
10470 e qui embrasserait à la fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de l’amour unifiant, c’e
10471 fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et l’ amour créateur. Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de l’Am
10472 les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actue
10473 s lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de l’ amour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actuelle
10474 r. Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’Einstein,
10475 Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de l’ Amour même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’Einstein, co
10476 mour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’Einstein, conçoit déjà la
10477 de l’Amour même. La science actuelle, guidée par l’ intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication un
10478 même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’ Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication unifiée des ph
10479 , guidée par l’intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication unifiée des phénomènes gravitationnels
10480 intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité d’ une explication unifiée des phénomènes gravitationnels et magnétiques,
10481 avitationnels et magnétiques, mais elle admet que l’ affectif demeure pour elle le plus impénétrable des mystères. Il est c
10482 mais elle admet que l’affectif demeure pour elle le plus impénétrable des mystères. Il est capital qu’elle l’admette. Ce
10483 impénétrable des mystères. Il est capital qu’elle l’ admette. Ce qui était écarté depuis des siècles, renvoyé au chapitre d
10484 envoyé au chapitre des magies puériles, redevient l’ objet fascinant des spéculations créatrices. Déjà, les grandes « école
10485 bjet fascinant des spéculations créatrices. Déjà, les grandes « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’astronomes,
10486 ulations créatrices. Déjà, les grandes « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’astronomes, reconnaissent qu’elles
10487 . Déjà, les grandes « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’astronomes, reconnaissent qu’elles diffèrent essentie
10488 es « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’ astronomes, reconnaissent qu’elles diffèrent essentiellement par leurs
10489 tiellement par leurs options métaphysiques. Ainsi l’ extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le sa
10490 par leurs options métaphysiques. Ainsi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’
10491 r leurs options métaphysiques. Ainsi l’extrême de l’ amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y s
10492 taphysiques. Ainsi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée
10493 hysiques. Ainsi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, p
10494 insi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu
10495 ême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’ inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier
10496 our cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l
10497 de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’ y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction
10498 de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’audace
10499 oumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en
10500 ettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’ abstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en per
10501 poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en perspective l’extrêm
10502 ssé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’ audace logique, semble en voie de rejoindre en perspective l’extrême d
10503 bstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en perspective l’extrême de l’amour intuitif : la vue mysti
10504 gique, semble en voie de rejoindre en perspective l’ extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — T
10505 ble en voie de rejoindre en perspective l’extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — Tout le mon
10506 en voie de rejoindre en perspective l’extrême de l’ amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — Tout le monde
10507 re en perspective l’extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — Tout le monde connaît les cartes
10508 ique. ⁂ Une illustration. — Tout le monde connaît les cartes à jouer, au moins de vue, mais presque personne ne les voit. P
10509 out le monde connaît les cartes à jouer, au moins de vue, mais presque personne ne les voit. Presque personne ne prend la
10510 jouer, au moins de vue, mais presque personne ne les voit. Presque personne ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffre
10511 e les voit. Presque personne ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les jou
10512 Presque personne ne prend la peine ou le plaisir d’ en déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et po
10513 e ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffrer l’ idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux c
10514 déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’on re
10515 mme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’on regarde un moment, mais
10516 pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’ on regarde un moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu de cart
10517 tant, si l’on regarde un moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu de cartes ordinaire, on ne tardera pas à découvri
10518 moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu de cartes ordinaire, on ne tardera pas à découvrir qu’elles corresponden
10519 rait pour trait aux quatre amours que nous venons d’ identifier. (Et si l’on remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit p
10520 uatre amours que nous venons d’identifier. (Et si l’ on remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit pas d’un hasard ou d’u
10521 remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit pas d’ un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de
10522 rots, on verra qu’il ne s’agit pas d’un hasard ou d’ une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de l’indianiste He
10523 s’agit pas d’un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ ont montré les belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer).
10524 ’un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amo
10525 e fantaisie, comme l’ont montré les belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La fo
10526 antaisie, comme l’ont montré les belles études de l’ indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La forme
10527 s études de l’indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La forme indique le nombre 1. Elle suggère : pé
10528 einrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La forme indique le nombre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler
10529 Les quatre amours Pique ♠ La forme indique le nombre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler d’un trait, bless
10530 mbre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler d’ un trait, blesser, tuer, féconder. Correspond à l’ Esprit et à l’int
10531 ’un trait, blesser, tuer, féconder. Correspond à l’ Esprit et à l’intuition (Amour spirituel, regard intuitif, philia, A
10532 er, tuer, féconder. Correspond à l’ Esprit et à l’ intuition (Amour spirituel, regard intuitif, philia, Agapè). Tempéram
10533 viations typiques : impérialisme et sadisme, ou à l’ inverse, ascétisme et goût de l’autosacrifice ; vers l’autre : crime ;
10534 sme et sadisme, ou à l’inverse, ascétisme et goût de l’autosacrifice ; vers l’autre : crime ; vers soi : suicide. Concept
10535 et sadisme, ou à l’inverse, ascétisme et goût de l’ autosacrifice ; vers l’autre : crime ; vers soi : suicide. Conception
10536 l’autre : crime ; vers soi : suicide. Conception de l’amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment,
10537 utre : crime ; vers soi : suicide. Conception de l’ amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mai
10538 rs soi : suicide. Conception de l’amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mais la situation to
10539 onception de l’amour : un roi de pique dira que «  l’ Amour n’est pas un sentiment, mais la situation totale de celui qui ai
10540 e dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mais la situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve
10541 n’est pas un sentiment, mais la situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet
10542 situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥
10543 celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le n
10544 me, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Ell
10545 s la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Elle suggère : pal
10546 e validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Elle suggère : palpiter, contracter-dilate
10547 amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Elle suggère : palpiter, contracter-dilater, être vulnérabl
10548 nspercé par une pique (« Une épée te transpercera l’ âme », dit Siméon à Marie). Correspond à l’Âme et au sentiment (Amour
10549 rcera l’âme », dit Siméon à Marie). Correspond à l’ Âme et au sentiment (Amour-passion, tendresse, Éros). Tempérament : é
10550 iques : Masochisme. (Seul celui qui a une âme, et le sait, a lieu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à
10551 me. (Seul celui qui a une âme, et le sait, a lieu d’ être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa.
10552 une âme, et le sait, a lieu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amo
10553 lieu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté fait p
10554 eu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté fait pleu
10555 r.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan
10556 Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’ amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan.
10557 mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : «  La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan. Preuve : sen
10558 Conception de l’amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan. Preuve : sentir intensément. Trèfle
10559 — Tristan. Preuve : sentir intensément. Trèfle ♣ La forme indique le nombre 3. Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanoui
10560 e : sentir intensément. Trèfle ♣ La forme indique le nombre 3. Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanouir dans les trois
10561 Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanouir dans les trois dimensions (esprit, âme, chair) sans perdre l’instinct, s’attac
10562 trois dimensions (esprit, âme, chair) sans perdre l’ instinct, s’attacher, se flétrir. Correspond au Corps et à la sensati
10563 s’attacher, se flétrir. Correspond au Corps et à la sensation. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour
10564 Corps et à la sensation. (« Toute chair est comme l’ herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car l
10565 sation. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d
10566 ion. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en
10567 st comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion
10568  » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’ anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’épanouissem
10569 a chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent
10570 ui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’ en bas, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière re
10571 e et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’ éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air e
10572 car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’ épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.
10573 as, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-im
10574 mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impul
10575 t l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; préd
10576 ’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’ air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédate
10577 sement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédateur-exclus
10578 ent dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédateur-exclusif-
10579 mpulsif-curieux ; prédateur-exclusif-fabricateur ( d’ objets, non de concepts.) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations
10580 x ; prédateur-exclusif-fabricateur (d’objets, non de concepts.) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations de l’instinct
10581 ts.) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations de l’instinct. Naturisme mystique. (C’est l’utopie magique, quelquefois
10582 ) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations de l’ instinct. Naturisme mystique. (C’est l’utopie magique, quelquefois réa
10583 rations de l’instinct. Naturisme mystique. (C’est l’ utopie magique, quelquefois réalisée, du trèfle à quatre : transformer
10584 uefois réalisée, du trèfle à quatre : transformer la tige de l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la
10585 éalisée, du trèfle à quatre : transformer la tige de l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourman
10586 isée, du trèfle à quatre : transformer la tige de l’ instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandis
10587 de l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est c
10588 l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’ amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est ce q
10589 t en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est ce qui m’est b
10590 est bon. » Preuve :toucher, étreindre. Carreau ♦ La forme indique le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter (le carr
10591 e :toucher, étreindre. Carreau ♦ La forme indique le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter (le carré), mais aussi pé
10592 e le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter ( le carré), mais aussi pénétrer partout, dans tous les sens (angles aigui
10593 le carré), mais aussi pénétrer partout, dans tous les sens (angles aiguisés, rappelant que ce carré fut d’abord un carreau
10594 és, rappelant que ce carré fut d’abord un carreau d’ arbalète, une flèche à quatre pans) ; contredire et mettre en parallèl
10595 parallèle, opposer pour équilibrer. Correspond à l’ Intellect, à la pensée (Amour du juste et passion de la découverte).
10596 ser pour équilibrer. Correspond à l’Intellect, à la pensée (Amour du juste et passion de la découverte). Tempérament : e
10597 Intellect, à la pensée (Amour du juste et passion de la découverte). Tempérament : exclusif, bâtisseur, critique, prudent
10598 ellect, à la pensée (Amour du juste et passion de la découverte). Tempérament : exclusif, bâtisseur, critique, prudent («
10599  ») ; abstracteur, classique, impudent, inventif ( de structures et de concepts). Déviations typiques : Schizophrénie. Goû
10600 , classique, impudent, inventif (de structures et de concepts). Déviations typiques : Schizophrénie. Goût du viol. Impuis
10601 . Goût du viol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’âme. (L’Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l
10602 oût du viol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’ âme. (L’Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âm
10603 iol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’âme. ( L’ Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âme, ou ne
10604 lectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âme, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’
10605 tuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’ âme, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’équ
10606 qui est coupé de l’âme, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le mai
10607 e, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans
10608 ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’ amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses
10609 qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’ équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses justes li
10610 e.) Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’ échange, le maintien de chacun dans ses justes limites. Preuve : comp
10611 tion de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses justes limites. Preuve : comprendre (ou
10612 our : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses justes limites. Preuve : comprendre (ou au contraire
10613 critique). Note. On aura reconnu au passage les quatre fonctions fondamentales de C. G. Jung : pensée, sensation, int
10614 nnu au passage les quatre fonctions fondamentales de C. G. Jung : pensée, sensation, intuition, sentiment, bien que placée
10615 es ici dans une succession différente, traduisant la logique particulière et l’ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions
10616 différente, traduisant la logique particulière et l’ ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de
10617 raduisant la logique particulière et l’ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme no
10618 uisant la logique particulière et l’ontogenèse de l’ amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme norma
10619 de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, plus
10620 mour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, plus fortem
10621 actualisée ; par là même, elle potentialise dans l’ inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’
10622 par là même, elle potentialise dans l’inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrit
10623 elle potentialise dans l’inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung :
10624 dans l’inconscient la fonction la plus différente d’ elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung : intuition-sensatio
10625 cient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung : intuition-sensation (signes noir
10626 ction la plus différente d’elle-même. Les couples d’ opposés décrits par Jung : intuition-sensation (signes noirs du jeu de
10627 r Jung : intuition-sensation (signes noirs du jeu de cartes) et sentiment-pensée (signes rouges) se retrouvent dans mon sc
10628 a. Je me suis limité aux interprétations touchant l’ amour, celles qui peuvent illustrer les pages précédentes. Je n’ai con
10629 ns touchant l’amour, celles qui peuvent illustrer les pages précédentes. Je n’ai considéré que les as. Il y a bien d’autres
10630 trer les pages précédentes. Je n’ai considéré que les as. Il y a bien d’autres choses dans les figures des cartes. IIEnt
10631 déré que les as. Il y a bien d’autres choses dans les figures des cartes. IIEntre le vide et le royaume Que toute la
10632 es choses dans les figures des cartes. IIEntre le vide et le royaume Que toute la matière du cosmos, rassemblée, pui
10633 ans les figures des cartes. IIEntre le vide et le royaume Que toute la matière du cosmos, rassemblée, puisse tenir d
10634 es. IIEntre le vide et le royaume Que toute la matière du cosmos, rassemblée, puisse tenir dans un dé ; que sur cett
10635 un dé ; que sur cette petite Terre suspendue dans le vide, nous marchions sur du vide et vers le vide, n’étant nous-mêmes
10636 dans le vide, nous marchions sur du vide et vers le vide, n’étant nous-mêmes que furtifs agrégats d’infimes tourbillons s
10637 le vide, n’étant nous-mêmes que furtifs agrégats d’ infimes tourbillons statistiques ; que tout soit vide en vérité de sci
10638 llons statistiques ; que tout soit vide en vérité de science, dans les dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière
10639 s ; que tout soit vide en vérité de science, dans les dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, mil
10640 it vide en vérité de science, dans les dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, milliards d’année
10641 vide en vérité de science, dans les dimensions de l’ Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, milliards d’années t
10642 ience, dans les dimensions de l’Univers (millions d’ années-lumière dans l’espace, milliards d’années terrestres dans le te
10643 ions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’ espace, milliards d’années terrestres dans le temps), et qu’au fond du
10644 illions d’années-lumière dans l’espace, milliards d’ années terrestres dans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit l
10645 dans l’espace, milliards d’années terrestres dans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit le Vide — mais que, scinti
10646 ans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit le Vide — mais que, scintillements d’une seconde dans l’histoire de ce g
10647 l calculé soit le Vide — mais que, scintillements d’ une seconde dans l’histoire de ce grain, notre Terre, des civilisation
10648 ide — mais que, scintillements d’une seconde dans l’ histoire de ce grain, notre Terre, des civilisations passées nous appa
10649 que, scintillements d’une seconde dans l’histoire de ce grain, notre Terre, des civilisations passées nous apparaissent gr
10650 grandes et majestueuses ; bien plus, qu’au détour d’ un sentier suivi dans la forêt d’avril nous attende une révélation du
10651 ; bien plus, qu’au détour d’un sentier suivi dans la forêt d’avril nous attende une révélation du bonheur pur ; qu’il ait
10652 us, qu’au détour d’un sentier suivi dans la forêt d’ avril nous attende une révélation du bonheur pur ; qu’il ait suffi de
10653 e une révélation du bonheur pur ; qu’il ait suffi de l’inflexion d’une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain
10654 ne révélation du bonheur pur ; qu’il ait suffi de l’ inflexion d’une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le
10655 n du bonheur pur ; qu’il ait suffi de l’inflexion d’ une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le point de la
10656 ix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le point de la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus
10657 ue cette rencontre, demain, soit soudain le point de la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus que « tou
10658 cette rencontre, demain, soit soudain le point de la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus que « tout »
10659 nts où nous sommes convaincus que « tout » dépend d’ une décision à prendre ; qu’un monde coloré, déployé, dense et stable
10660 dans sa durée ; — qu’il y ait donc tout cela mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprég
10661 y ait donc tout cela mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce vertig
10662 a mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce vertige accompagne en sil
10663 e vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce vertige accompagne en silence la pensée des hommes d’aujo
10664 égné de vacuité, ce vertige accompagne en silence la pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il
10665 ertige accompagne en silence la pensée des hommes d’ aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il y ait des formes ! Qu
10666 a pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il y ait des formes ! Qu’il y ait de la consistance, d
10667 miracle est qu’il y ait des formes ! Qu’il y ait de la consistance, des paysages, des visages, une Nature, autour de nous
10668 racle est qu’il y ait des formes ! Qu’il y ait de la consistance, des paysages, des visages, une Nature, autour de nous, q
10669 raît désormais grâce et don, miraculeuse ; et que la Vacuité ait pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumi
10670 use ; et que la Vacuité ait pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumière soit devenue vision, l’énergie se
10671 pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumière soit devenue vision, l’énergie sentiment, la structure mythe,
10672 de des corps, que la lumière soit devenue vision, l’ énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui
10673 lumière soit devenue vision, l’énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui trouble d’abord et e
10674 sion, l’énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui trouble d’abord et enfin scandalise l’espri
10675 désir. Ce qui trouble d’abord et enfin scandalise l’ esprit du mystique oriental, c’est cela justement qui fait ma joie, et
10676 , c’est cela justement qui fait ma joie, et c’est le passage du tourbillon de billions d’agrégats divisibles au désir d’un
10677 i fait ma joie, et c’est le passage du tourbillon de billions d’agrégats divisibles au désir d’un corps animé, d’une forme
10678 ie, et c’est le passage du tourbillon de billions d’ agrégats divisibles au désir d’un corps animé, d’une forme unique, lib
10679 billon de billions d’agrégats divisibles au désir d’ un corps animé, d’une forme unique, libérée pour un peu de temps de ce
10680 d’agrégats divisibles au désir d’un corps animé, d’ une forme unique, libérée pour un peu de temps de cette transparence i
10681 ps animé, d’une forme unique, libérée pour un peu de temps de cette transparence incolore qui est la malédiction originell
10682 d’une forme unique, libérée pour un peu de temps de cette transparence incolore qui est la malédiction originelle, l’enfe
10683 u de temps de cette transparence incolore qui est la malédiction originelle, l’enfer cosmique. L’incarnation présente est
10684 rence incolore qui est la malédiction originelle, l’ enfer cosmique. L’incarnation présente est notre grâce. Elle seule cré
10685 est la malédiction originelle, l’enfer cosmique. L’ incarnation présente est notre grâce. Elle seule crée du même coup la
10686 nte est notre grâce. Elle seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résist
10687 e grâce. Elle seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la c
10688 e seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le
10689 coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêt
10690 leur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dan
10691 vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un a
10692 lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-d
10693 la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-delà de plénit
10694 ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-delà de plénitude, vers le Plérome. Car cette Nature qui nous paraît miracule
10695 dans sa lancée vers un au-delà de plénitude, vers le Plérome. Car cette Nature qui nous paraît miraculeuse n’est encore qu
10696 miraculeuse n’est encore qu’un mirage reflété sur le Vide, si elle n’est pas une parabole de l’éternel. Ces formes demeure
10697 flété sur le Vide, si elle n’est pas une parabole de l’éternel. Ces formes demeurent allusives, ces corps souffrent et meu
10698 té sur le Vide, si elle n’est pas une parabole de l’ éternel. Ces formes demeurent allusives, ces corps souffrent et meuren
10699 ntiments s’égarent, ce désir exige un Ailleurs où la possession soit entière. Certes, la science nous donne, dès maintenan
10700 n Ailleurs où la possession soit entière. Certes, la science nous donne, dès maintenant, des « ailleurs » dont les siècles
10701 nous donne, dès maintenant, des « ailleurs » dont les siècles derniers croyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle
10702 es siècles derniers croyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle les calcule exactement. Que sont-ils pour notre dé
10703 oyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle les calcule exactement. Que sont-ils pour notre désir ? Ce Vide qui baign
10704 -ils pour notre désir ? Ce Vide qui baigne tout ? L’ antimatière ? D’autres mondes parallèles, qui seraient le nôtre en cre
10705 ui seraient le nôtre en creux ? Mais nous voulons l’ au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’a
10706 n creux ? Mais nous voulons l’au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme
10707 s nous voulons l’au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme et non pas un
10708 delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme et non pas un reflet ! Un poète m
10709 as le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’ au-delà qui transforme et non pas un reflet ! Un poète mineur et parfa
10710 et non pas un reflet ! Un poète mineur et parfait de ce temps l’a découvert un jour, non sans stupeur : Il y a un autre m
10711 n reflet ! Un poète mineur et parfait de ce temps l’ a découvert un jour, non sans stupeur : Il y a un autre monde, mais i
10712 nde ? Et pourquoi n’y en aurait-il qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de la science : il est là, parmi nous et
10713 il qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de la science : il est là, parmi nous et tout autour de nous, ici et mai
10714 qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de la science : il est là, parmi nous et tout autour de nous, ici et mainte
10715 out autour de nous, ici et maintenant, et nous ne le voyons pas, quoique étant assurés de sa présence instante. Il n’est p
10716 , et nous ne le voyons pas, quoique étant assurés de sa présence instante. Il n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royau
10717 instante. Il n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant e
10718 n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant est « au-dedan
10719 a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant est « au-dedans de nous », car il est plu
10720 us nous-mêmes que nous, parce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répond
10721 s que nous, parce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ang
10722 ce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent «  le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « no
10723 est en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effi
10724 cun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au ce
10725 e reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a
10726  le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et
10727 Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’ Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et par
10728 nt de l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et par quelle parabole le représenterons-nous ? « 
10729 rcle de feu qu’a vu Dante. Et par quelle parabole le représenterons-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plu
10730 présenterons-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre,
10731 s-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu
10732 st semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé,
10733 le à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé, il monte…
10734 a plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé, il monte… et pousse de grandes bran
10735 e, mais lorsqu’il a été semé, il monte… et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel (les anges) peuven
10736 onte… et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel (les anges) peuvent habiter sous son ombre130 » Il n’
10737 andes branches, en sorte que les oiseaux du ciel ( les anges) peuvent habiter sous son ombre130 » Il n’est pas dans l’espace
10738 ent habiter sous son ombre130 » Il n’est pas dans l’ espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ;
10739 sous son ombre130 » Il n’est pas dans l’espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pa
10740 n’est pas dans l’espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à pré
10741 et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à présent, du monde des form
10742 le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’ univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à présent, du monde des formes,
10743 ensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’ à présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — mais
10744 ’ici ou d’à présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaum
10745 présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaume du ciel e
10746 Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaume du ciel est un point, le point d’éternité posé dans toi, la s
10747 et en toi-même. Le Royaume du ciel est un point, le point d’éternité posé dans toi, la semence du Plérome à venir, quand
10748 i-même. Le Royaume du ciel est un point, le point d’ éternité posé dans toi, la semence du Plérome à venir, quand « la figu
10749 est un point, le point d’éternité posé dans toi, la semence du Plérome à venir, quand « la figure de ce monde passera »,
10750 dans toi, la semence du Plérome à venir, quand «  la figure de ce monde passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le
10751 la semence du Plérome à venir, quand « la figure de ce monde passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais, l’a
10752 , quand « la figure de ce monde passera », et que l’ invisible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’amour a déjà
10753 e passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le
10754  », et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais, l’ amour commence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dan
10755 ible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’ amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la questi
10756 mence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la question fondamentale que pose le vide : Pourquoi
10757 à commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la question fondamentale que pose le vide : Pourquoi pas rien ? — si la
10758 ait dans toi. À la question fondamentale que pose le vide : Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, e
10759 ntale que pose le vide : Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, elle se rend au vide et s’annule. Ce
10760 Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, elle se rend au vide et s’annule. Ce qui peut la retenir au
10761 se, elle se rend au vide et s’annule. Ce qui peut la retenir au bord du rien, c’est l’intuition directe de l’amour. C’est
10762 le. Ce qui peut la retenir au bord du rien, c’est l’ intuition directe de l’amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelq
10763 etenir au bord du rien, c’est l’intuition directe de l’amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vid
10764 nir au bord du rien, c’est l’intuition directe de l’ amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vide s
10765 l’intuition directe de l’amour. C’est à cause de l’ amour qu’il y a quelque chose, que le vide s’anime et se différencie,
10766 t à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vide s’anime et se différencie, qu’il y a des forces qui s’attirent e
10767 suite forme et mouvement, proche et lointain dans l’ espace et le temps, monde et personne, désir, souffrance et joie. Et n
10768 et mouvement, proche et lointain dans l’espace et le temps, monde et personne, désir, souffrance et joie. Et nous pouvons
10769 joie. Et nous pouvons aimer ces formes parce que l’ amour les a formées : nous le reconnaissons en elles, comme il les app
10770 t nous pouvons aimer ces formes parce que l’amour les a formées : nous le reconnaissons en elles, comme il les appelait en
10771 ces formes parce que l’amour les a formées : nous le reconnaissons en elles, comme il les appelait en nous. L’amour seul e
10772 ormées : nous le reconnaissons en elles, comme il les appelait en nous. L’amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est
10773 naissons en elles, comme il les appelait en nous. L’ amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot désignant l
10774 appelait en nous. L’amour seul explique tout, et l’ être-en-soi n’est qu’un mot désignant l’inconcevable : ce qui serait s
10775 tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot désignant l’ inconcevable : ce qui serait sans l’amour, « ce qui est » moins l’amou
10776 mot désignant l’inconcevable : ce qui serait sans l’ amour, « ce qui est » moins l’amour par qui seul il y a quelque chose.
10777 ce qui serait sans l’amour, « ce qui est » moins l’ amour par qui seul il y a quelque chose. L’amour seul peut donc dire :
10778 moins l’amour par qui seul il y a quelque chose. L’ amour seul peut donc dire : je suis. Sans l’amour, il n’y aurait pas m
10779 hose. L’amour seul peut donc dire : je suis. Sans l’ amour, il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déplo
10780 e : je suis. Sans l’amour, il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme é
10781 is. Sans l’amour, il n’y aurait pas même le vide. L’ amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme énergie ou
10782 r, il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l
10783 même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’ attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l’ordre physique ou an
10784 ’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’ on nomme énergie ou désir, selon l’ordre physique ou animique. Et cela
10785 l’attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l’ ordre physique ou animique. Et cela seul donne un sens à tout : au vid
10786 à tout : au vide cosmique où danse tel brouillard d’ électrons empruntés à droite et à gauche et qui tout d’un coup peut di
10787 ctrons empruntés à droite et à gauche et qui tout d’ un coup peut dire moi, peut dire toi quand il voit le moi dans l’autre
10788 n coup peut dire moi, peut dire toi quand il voit le moi dans l’autre ; peut dire : je suis ; mais aussi à ce coin de sent
10789 utre ; peut dire : je suis ; mais aussi à ce coin de sentier perdu dans la forêt d’avril, petit monde complexe et fortuit,
10790 suis ; mais aussi à ce coin de sentier perdu dans la forêt d’avril, petit monde complexe et fortuit, terre et pierres, her
10791 is aussi à ce coin de sentier perdu dans la forêt d’ avril, petit monde complexe et fortuit, terre et pierres, herbe humide
10792 terre et pierres, herbe humide, ciel clair entre les branches, aubépines, profondeur des bois, ici, nulle part, et pourquo
10793 profondeur des bois, ici, nulle part, et pourquoi l’ ai-je aimé ? Pourquoi pas rien ? Parce que ce coin de sentier m’a fait
10794 i-je aimé ? Pourquoi pas rien ? Parce que ce coin de sentier m’a fait un signe et fut un signe à cet instant pour moi, exi
10795 connaissance, et que tout signe ou sens manifeste l’ amour ; et rien d’autre n’importe en vérité : rien d’autre au monde ne
10796 ue tout signe ou sens manifeste l’amour ; et rien d’ autre n’importe en vérité : rien d’autre au monde ne m’appelle. J’ai p
10797 mour ; et rien d’autre n’importe en vérité : rien d’ autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter de l’être, et du devenir,
10798 ien d’autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter de l’être, et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai j
10799 d’autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter de l’ être, et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai jama
10800 elle. J’ai pu douter de l’être, et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’amour même.
10801 utes nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les v
10802 s nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’ amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les véri
10803 de l’amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales
10804 J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retr
10805 er jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelq
10806 jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelques
10807 ige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelques-unes mieux c
10808 de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelques-unes mieux comp
10809 la morale et de la culture occidentales, — avant d’ en retrouver quelques-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de l
10810 etrouver quelques-unes mieux comprises, au retour d’ un Orient de l’esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successive
10811 lques-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de l’esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successivement démontr
10812 es-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de l’ esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successivement démontrées
10813 es, au retour d’un Orient de l’esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successivement démontrées par nos sciences ; e
10814 ment démontrées par nos sciences ; et je ne cesse de douter de notre image du monde, du vide et des distances inconcevable
10815 trées par nos sciences ; et je ne cesse de douter de notre image du monde, du vide et des distances inconcevables calculée
10816 lculées à partir de nos formes. (Je pressens trop de raccourcis, et qu’on trouvera !) Mais je crois bien n’avoir jamais do
10817 ouvera !) Mais je crois bien n’avoir jamais douté de tout cela, qu’en vertu et au nom de l’Amour. Il est la grâce indubita
10818 mais douté de tout cela, qu’en vertu et au nom de l’ Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine,
10819 ut cela, qu’en vertu et au nom de l’Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine, d’autre espéranc
10820 l’Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas d’ autre foi certaine, d’autre espérance, et je ne vois pas de sens hors
10821 ce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine, d’ autre espérance, et je ne vois pas de sens hors d’elle, ni d’autres ra
10822 oi certaine, d’autre espérance, et je ne vois pas de sens hors d’elle, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de ch
10823 d’autre espérance, et je ne vois pas de sens hors d’ elle, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de chercher jusqu’
10824 vois pas de sens hors d’elle, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de chercher jusqu’au bout ce qu’un jour nous p
10825 le, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de chercher jusqu’au bout ce qu’un jour nous pourrons aimer de tout notr
10826 r jusqu’au bout ce qu’un jour nous pourrons aimer de tout notre être enfin réalisé, dans le Tout enfin contemplé. Quand l’
10827 rons aimer de tout notre être enfin réalisé, dans le Tout enfin contemplé. Quand l’Amour sera tout en tous, lors du renouv
10828 nfin réalisé, dans le Tout enfin contemplé. Quand l’ Amour sera tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses.
10829 l’Amour sera tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la
10830 ra tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la Croix, Nov
10831 renouvellement de toutes les choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la Croix, Novalis, et Wagner (dans Tr
10832 toutes les choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la Croix, Novalis, et Wagner (dans Tristan). 129. Paul
18 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Annexe I. L’amour selon les évangiles
10833 Annexe IL’amour selon les évangiles Je disais dans mon introduction que les préceptes évangél
10834 s évangiles Je disais dans mon introduction que les préceptes évangéliques sur l’amour, le mariage et la sexualité tienne
10835 n introduction que les préceptes évangéliques sur l’ amour, le mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici.
10836 ction que les préceptes évangéliques sur l’amour, le mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici. Amour
10837 préceptes évangéliques sur l’amour, le mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici. Amour divin Dieu
10838 mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici. Amour divin Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son f
10839 ges. Les voici. Amour divin Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique… (Luc, III, 16). Le Père m’aime p
10840 de qu’il a donné son fils unique… (Luc, III, 16). Le Père m’aime parce que je donne ma vie (Luc, X, 17). Comme le Père m’a
10841 ime parce que je donne ma vie (Luc, X, 17). Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés… Il n’y a pas de plus grand amo
10842 aussi aimés… Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis… Je vous ai appelés amis parce que je vou
10843 je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. (Jean, XV, 9, 13, 15.) Celui qui garde mes commandements, c
10844 celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître de lui. (Jean, XV, 15
10845 e ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’ aimerai et je me ferai connaître de lui. (Jean, XV, 15). Celui qui aim
10846 e mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître de lui. (Jean, XV, 15). Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui ha
10847 tre de lui. (Jean, XV, 15). Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la sauvera pour la vie
10848 la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la sauvera pour la vie éternelle (Jean, XII, 25). Jésus sachant son heur
10849 lui qui hait sa vie dans ce monde la sauvera pour la vie éternelle (Jean, XII, 25). Jésus sachant son heure venue de passe
10850 XII, 25). Jésus sachant son heure venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
10851 au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux. (Suit le récit du lavement
10852 ant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux. (Suit le récit du lavement des pieds des
10853 monde, mit le comble à son amour pour eux. (Suit le récit du lavement des pieds des disciples.) (Jean, XIII, 1). Enfin,
10854 les.) (Jean, XIII, 1). Enfin, ce passage capital de l’Épître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les aut
10855 .) (Jean, XIII, 1). Enfin, ce passage capital de l’ Épître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres
10856 XIII, 1). Enfin, ce passage capital de l’Épître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’
10857 ître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de
10858 Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et
10859 Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’ amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. C
10860 aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’a
10861 car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Di
10862 nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les
10863 ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les
10864 Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit la crain
10865 n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit la crainte. Si q
10866 aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. L’ amour parfait bannit la crainte. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu
10867 res, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit la crainte. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c
10868 e vous donne ce commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés (Jean, XIII, 34-35). L’un des
10869 onne ce commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés (Jean, XIII, 34-35). L’un des pharisie
10870 teur de la Loi, lui fit cette question : quel est le plus grand commandement ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur
10871 nd commandement ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta
10872 s lui répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le prem
10873 u aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus gra
10874 ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et v
10875 n âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable :
10876 mblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes (Matt.
10877 i-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes (Matt., XXII, 35-40). Et qui est mon prochain ?
10878 ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes (Matt., XXII, 35-40). Et qui est mon prochain ? (demande un
10879 n ? (demande un autre docteur de la Loi). Réponse de Jésus : Celui qui a secouru le blessé trouvé au bord du chemin, celui
10880 e la Loi). Réponse de Jésus : Celui qui a secouru le blessé trouvé au bord du chemin, celui qui a « exercé la miséricorde
10881 sé trouvé au bord du chemin, celui qui a « exercé la miséricorde envers lui » (Luc, X, 29-37). Vous avez appris qu’il a ét
10882 ux qui vous maltraitent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux (Matt., V, 43). L’amour du prochai
10883 in que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux (Matt., V, 43). L’amour du prochain est spirituel, totalement
10884 otre Père qui est dans les cieux (Matt., V, 43). L’ amour du prochain est spirituel, totalement étranger aux attachements
10885 ent étranger aux attachements naturels, aux liens de la chair : Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense mér
10886 étranger aux attachements naturels, aux liens de la chair : Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense mérite
10887 on fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi (Matt., X, 37). Quelqu’un lui dit : Ta mère et tes frères sont de
10888 st ma mère et qui sont mes frères ? Puis étendant la main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères (Matt.,
10889 (Luc, XIV, 26). Mariage, adultère, divorce Les pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à
10890 . Mariage, adultère, divorce Les pharisiens l’ abordèrent, et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme de r
10891 e Les pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour l’ éprouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif
10892 irent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? Il répondit : N’avez-vou
10893 quelconque ? Il répondit : N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’e
10894 vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’ homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son p
10895 que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa m
10896 l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’ homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les
10897 on père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais
10898 ont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’ homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint (Matt., XIX, 3-6). Vous a
10899 vez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’ adultère. Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la
10900 je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur (Matt., V
10901 devant Jésus une femme surprise en flagrant délit d’ adultère. Faut-il la lapider ? Qu’en pense-il ? Mais Jésus, s’étant ba
10902 me surprise en flagrant délit d’adultère. Faut-il la lapider ? Qu’en pense-il ? Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec
10903 se-il ? Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se rele
10904 Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur di
10905 c le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’ interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans
10906 ’interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette, le premier, la pierre contre elle. Jé
10907 lui de vous qui est sans péché jette, le premier, la pierre contre elle. Jésus se remet à écrire sur la terre. Tous s’en
10908 pierre contre elle. Jésus se remet à écrire sur la terre. Tous s’en vont. Resté seul avec la femme : Personne ne t’a-t-
10909 ire sur la terre. Tous s’en vont. Resté seul avec la femme : Personne ne t’a-t-il condamnée ? Elle répondit : Non, Seigne
10910 e celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Mais moi je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf po
10911 s que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’ infidélité, l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une f
10912 i répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’ expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée
10913 t vie spirituelle Une femme a eu sept maris. À la résurrection, duquel sera-t-elle la femme ? demandent à Jésus les sad
10914 sept maris. À la résurrection, duquel sera-t-elle la femme ? demandent à Jésus les sadducéens. Jésus leur répondit : les e
10915 , duquel sera-t-elle la femme ? demandent à Jésus les sadducéens. Jésus leur répondit : les enfants de ce siècle prennent d
10916 ent à Jésus les sadducéens. Jésus leur répondit : les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris, mais ceux qui
10917 les sadducéens. Jésus leur répondit : les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris, mais ceux qui seront trou
10918 et des maris, mais ceux qui seront trouvés dignes d’ avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendro
10919 rouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. Car ils ne po
10920 eront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples l
10921 anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples lui dirent : Si telle
10922 ges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples lui dirent : Si telle es
10923 , 34-36). Ses disciples lui dirent : Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer,
10924 disciples lui dirent : Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour ca
10925 sciples lui dirent : Si telle est la condition de l’ homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause
10926 Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause d’infidélité), il n’
10927 on de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause d’infidélité), il n’est pas avantageux de s
10928 femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause d’ infidélité), il n’est pas avantageux de se marier. Il leur répondit :
10929 pour cause d’infidélité), il n’est pas avantageux de se marier. Il leur répondit : Tous ne comprennent pas cette parole, m
10930 à qui cela est donné. Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par l
10931 st donné. Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ;
10932 Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en
10933 e sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus tels eu
10934 de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du r
10935 att., XIX, 10-12). Une « femme pécheresse », dit le récit, vient voir Jésus qui est à la table d’un pharisien. Elle pleur
10936 resse », dit le récit, vient voir Jésus qui est à la table d’un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses c
10937 dit le récit, vient voir Jésus qui est à la table d’ un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, l
10938 st à la table d’un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le ph
10939 ble d’un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien s
10940 pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en
10941 pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet
10942 e les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était
10943 ds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était un proph
10944 de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était un prophète, il con
10945  : Si cet homme était un prophète, il connaîtrait de quelle espèce est la femme qui le touche et que c’est une pécheresse.
10946 un prophète, il connaîtrait de quelle espèce est la femme qui le touche et que c’est une pécheresse. Jésus lui dit : Ses
10947 il connaîtrait de quelle espèce est la femme qui le touche et que c’est une pécheresse. Jésus lui dit : Ses nombreux péc
10948 ui à qui on pardonne peu aime peu… Et Jésus dit à la femme : « Ta foi t’a sauvée, va en paix » (Luc, VII, 36-50). « Car el
10949 « Car elle a beaucoup aimé » signifie donc, dans le contexte : elle a montré beaucoup d’amour pour moi, parce qu’elle se
10950 e donc, dans le contexte : elle a montré beaucoup d’ amour pour moi, parce qu’elle se sentait pardonnée et qu’elle a cru à
10951 , fatigué, s’arrête au bord d’un puits. Une femme de Samarie survient. S’engage un entretien, en termes paraboliques, sur
10952 ’engage un entretien, en termes paraboliques, sur l’ eau du puits et l’eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jé
10953 en, en termes paraboliques, sur l’eau du puits et l’ eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — 
10954 termes paraboliques, sur l’eau du puits et l’eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — Tu as
10955 rmes paraboliques, sur l’eau du puits et l’eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — Tu as eu
10956 sur l’eau du puits et l’eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — Tu as eu cinq maris, et cel
10957 ntenant n’est point ton mari. — Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète. » Et c’est à elle que Jésus dit al
10958 pitale : Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’ adorent, l’adorent en esprit et en vérité (Jean, IV, 24). Ces textes r
10959 eu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’ adorent en esprit et en vérité (Jean, IV, 24). Ces textes représentent
10960 en vérité (Jean, IV, 24). Ces textes représentent l’ essentiel, et presque la totalité, des déclarations de l’Évangile sur
10961 . Ces textes représentent l’essentiel, et presque la totalité, des déclarations de l’Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, j
10962 sentiel, et presque la totalité, des déclarations de l’Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, je crois, que les développement
10963 tiel, et presque la totalité, des déclarations de l’ Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, je crois, que les développements d
10964 e la totalité, des déclarations de l’Évangile sur l’ amour. Je n’ai omis, je crois, que les développements de Jean sur l’am
10965 Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, je crois, que les développements de Jean sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17)
10966 r. Je n’ai omis, je crois, que les développements de Jean sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et les répétition
10967 mis, je crois, que les développements de Jean sur l’ amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et les répétitions, dans les
10968 sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et les répétitions, dans les deux autres évangiles synoptiques, des passages
10969 chapitres 14, 15 et 17) et les répétitions, dans les deux autres évangiles synoptiques, des passages cités de l’un des tro
10970 autres évangiles synoptiques, des passages cités de l’un des trois. Quelques observations : 1. Tous les textes cités, dan
10971 e l’un des trois. Quelques observations : 1. Tous les textes cités, dans le contexte général des évangiles, doivent être in
10972 ues observations : 1. Tous les textes cités, dans le contexte général des évangiles, doivent être interprétés « en esprit
10973 e, mais tout se réfère au Royaume spirituel, dont la « petite semence » est posée dans « ce siècle », dans le monde appare
10974 tite semence » est posée dans « ce siècle », dans le monde apparent où nous vivons. 2. Jésus n’a jamais parlé de sa naissa
10975 pparent où nous vivons. 2. Jésus n’a jamais parlé de sa naissance virginale. Pas une seule fois. Mais constamment, de sa f
10976 virginale. Pas une seule fois. Mais constamment, de sa filiation céleste, aussi promise à ceux qui aiment, « car quiconqu
10977 se à ceux qui aiment, « car quiconque aime est né de Dieu. » 3. Le passage sur les « eunuques… à cause du Royaume » ne ces
10978 aiment, « car quiconque aime est né de Dieu. » 3. Le passage sur les « eunuques… à cause du Royaume » ne cesserait d’être
10979 uiconque aime est né de Dieu. » 3. Le passage sur les « eunuques… à cause du Royaume » ne cesserait d’être mystérieux que s
10980 les « eunuques… à cause du Royaume » ne cesserait d’ être mystérieux que s’il était interprété en termes « charnels », comm
10981 il était interprété en termes « charnels », comme le fit Origène. 4. Jésus donne quelques-unes de ses révélations les plus
10982 omme le fit Origène. 4. Jésus donne quelques-unes de ses révélations les plus profondes à des « gens de mauvaise vie » (do
10983 . 4. Jésus donne quelques-unes de ses révélations les plus profondes à des « gens de mauvaise vie » (dont plusieurs femmes)
10984 e ses révélations les plus profondes à des « gens de mauvaise vie » (dont plusieurs femmes), que les doctes lui reprochent
10985 ns de mauvaise vie » (dont plusieurs femmes), que les doctes lui reprochent de fréquenter de préférence ; or ce sont les « 
10986 plusieurs femmes), que les doctes lui reprochent de fréquenter de préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures »
10987 mes), que les doctes lui reprochent de fréquenter de préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures » que saint Pau
10988 prochent de fréquenter de préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures » que saint Paul ordonne à ses disciples no
10989 réquenter de préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures » que saint Paul ordonne à ses disciples non seulement
10990 saint Paul ordonne à ses disciples non seulement de « ne pas fréquenter », mais de « livrer à Satan. » 5. Saint Paul écri
10991 ples non seulement de « ne pas fréquenter », mais de « livrer à Satan. » 5. Saint Paul écrit que « les impudiques n’entrer
10992 de « livrer à Satan. » 5. Saint Paul écrit que «  les impudiques n’entreront pas dans le royaume ». Mais Jésus dit cela des
10993 l écrit que « les impudiques n’entreront pas dans le royaume ». Mais Jésus dit cela des « riches ». L’Occident n’a retenu
10994 le royaume ». Mais Jésus dit cela des « riches ». L’ Occident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie
10995 it cela des « riches ». L’Occident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chré
10996 s « riches ». L’Occident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen
10997 cident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si l’on ose dire
10998 que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si l’on ose dire) essentiellement
10999 int Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si l’on ose dire) essentiellement l’immoralité, non p
11000 signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si l’ on ose dire) essentiellement l’immoralité, non pas le manque de sens d
11001 chrétien moyen (si l’on ose dire) essentiellement l’ immoralité, non pas le manque de sens du spirituel ; et le premier exe
11002 n ose dire) essentiellement l’immoralité, non pas le manque de sens du spirituel ; et le premier exemple d’immoralité qui
11003 ) essentiellement l’immoralité, non pas le manque de sens du spirituel ; et le premier exemple d’immoralité qui vienne à l
11004 nque de sens du spirituel ; et le premier exemple d’ immoralité qui vienne à l’esprit du chrétien moyen, c’est la contraven
11005 ; et le premier exemple d’immoralité qui vienne à l’ esprit du chrétien moyen, c’est la contravention aux « lois » de la vi
11006 té qui vienne à l’esprit du chrétien moyen, c’est la contravention aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où le bât
11007 rétien moyen, c’est la contravention aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où le bât nous blesse, en Occident. 7.
11008 ien moyen, c’est la contravention aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où le bât nous blesse, en Occident. 7. En
11009 aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où le bât nous blesse, en Occident. 7. En regard des déclarations constante
11010 ccident. 7. En regard des déclarations constantes de Jésus sur l’amour spirituel, seul décisif, et de ses rares jugements
11011 n regard des déclarations constantes de Jésus sur l’ amour spirituel, seul décisif, et de ses rares jugements (autant de pa
11012 de Jésus sur l’amour spirituel, seul décisif, et de ses rares jugements (autant de pardons, d’ailleurs) sur l’amour sexue
11013 , seul décisif, et de ses rares jugements (autant de pardons, d’ailleurs) sur l’amour sexuel « irrégulier », contrastant a
11014 res jugements (autant de pardons, d’ailleurs) sur l’ amour sexuel « irrégulier », contrastant avec sa sévérité envers les a
11015 irrégulier », contrastant avec sa sévérité envers les autres « attachements » de la chair, tels que les liens familiaux, vo
11016 ec sa sévérité envers les autres « attachements » de la chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’Évangile une « o
11017 sa sévérité envers les autres « attachements » de la chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’Évangile une « omis
11018 les autres « attachements » de la chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’Évangile une « omission » qui doit fair
11019 a chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’ Évangile une « omission » qui doit faire réfléchir puritains et ascète
11020 it faire réfléchir puritains et ascètes : lorsque le diable tente Jésus qui a jeûné quarante jours dans le désert, il le t
11021 iable tente Jésus qui a jeûné quarante jours dans le désert, il le tente par la faim (transforme ces pierres en pains), pa
11022 sus qui a jeûné quarante jours dans le désert, il le tente par la faim (transforme ces pierres en pains), par la magie (je
11023 né quarante jours dans le désert, il le tente par la faim (transforme ces pierres en pains), par la magie (jette-toi dans
11024 ar la faim (transforme ces pierres en pains), par la magie (jette-toi dans le vide du haut du Temple et les anges te porte
11025 s pierres en pains), par la magie (jette-toi dans le vide du haut du Temple et les anges te porteront), et par la puissanc
11026 agie (jette-toi dans le vide du haut du Temple et les anges te porteront), et par la puissance (je te donnerai tous les roy
11027 haut du Temple et les anges te porteront), et par la puissance (je te donnerai tous les royaumes du monde). Mais non point
11028 teront), et par la puissance (je te donnerai tous les royaumes du monde). Mais non point par cela qui, pour tous les ascète
11029 du monde). Mais non point par cela qui, pour tous les ascètes et puritains, figure la tentation par excellence.
11030 a qui, pour tous les ascètes et puritains, figure la tentation par excellence.
19 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Annexe II. Misère et grandeur de saint Paul
11031 Annexe IIMisère et grandeur de saint Paul Du point de vue de la psychologie du xxe siècle, la mor
11032 isère et grandeur de saint Paul Du point de vue de la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul sembl
11033 re et grandeur de saint Paul Du point de vue de la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul semble c
11034 Du point de vue de la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul semble conditionnée par une névrose, sa
11035 la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul semble conditionnée par une névrose, sans doute liée à cet
11036 e névrose, sans doute liée à cette « écharde dans la chair » dont il se plaint souvent mais en termes obscurs. Haine du co
11037 corps et du sexe, méfiance profonde à l’égard de la femme, besoin constant de s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussit
11038 e profonde à l’égard de la femme, besoin constant de s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussitôt de justifier et d’exalt
11039 e la femme, besoin constant de s’humilier (« moi, l’ avorton ») mais aussitôt de justifier et d’exalter son rôle (« j’ai do
11040 de s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussitôt de justifier et d’exalter son rôle (« j’ai donc sujet de me glorifier »)
11041 « moi, l’avorton ») mais aussitôt de justifier et d’ exalter son rôle (« j’ai donc sujet de me glorifier ») : ces comportem
11042 ustifier et d’exalter son rôle (« j’ai donc sujet de me glorifier ») : ces comportements sont classiques en psychiatrie. L
11043 ces comportements sont classiques en psychiatrie. Les raisons qu’il invoque contre la femme relèvent d’une logique constern
11044 en psychiatrie. Les raisons qu’il invoque contre la femme relèvent d’une logique consternante131, si elles ne comportent
11045 es raisons qu’il invoque contre la femme relèvent d’ une logique consternante131, si elles ne comportent pas un sens ésotér
11046 ens ésotérique qui nous échappe. Une bonne moitié de ses épîtres consiste en imprécations contre les « impudiques » et con
11047 ié de ses épîtres consiste en imprécations contre les « impudiques » et contre les « faux docteurs ». (Le ton est le même d
11048 imprécations contre les « impudiques » et contre les « faux docteurs ». (Le ton est le même dans les deux cas, l’assimilat
11049 « impudiques » et contre les « faux docteurs ». ( Le ton est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et
11050 es » et contre les « faux docteurs ». (Le ton est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impude
11051 e les « faux docteurs ». (Le ton est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituell
11052 octeurs ». (Le ton est le même dans les deux cas, l’ assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituelle est évident
11053 ton est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituelle est évidente). Celui qui v
11054 est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’ impudicité et de l’impudence spirituelle est évidente). Celui qui vien
11055 s les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituelle est évidente). Celui qui vient de lire les év
11056 es deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’ impudence spirituelle est évidente). Celui qui vient de lire les évang
11057 pirituelle est évidente). Celui qui vient de lire les évangiles et qui aborde l’Épître aux Romains se sent tomber de la pri
11058 lui qui vient de lire les évangiles et qui aborde l’ Épître aux Romains se sent tomber de la prière dans l’éloquence polémi
11059 et qui aborde l’Épître aux Romains se sent tomber de la prière dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vér
11060 qui aborde l’Épître aux Romains se sent tomber de la prière dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité
11061 ître aux Romains se sent tomber de la prière dans l’ éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité en acte (et he
11062 t tomber de la prière dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui L
11063 omber de la prière dans l’éloquence polémique, de l’ exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La c
11064 dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’obju
11065 s l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’objurga
11066 de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’objurgation pathétique, tandis que l’indignation mora
11067 acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’ objurgation pathétique, tandis que l’indignation morale et les règleme
11068 roient) dans l’objurgation pathétique, tandis que l’ indignation morale et les règlements de comptes théologiques alternent
11069 on pathétique, tandis que l’indignation morale et les règlements de comptes théologiques alternent leurs motifs, entrecoupé
11070 tandis que l’indignation morale et les règlements de comptes théologiques alternent leurs motifs, entrecoupés d’appels au
11071 théologiques alternent leurs motifs, entrecoupés d’ appels au secours (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou de « 
11072 trecoupés d’appels au secours (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hy
11073 appels au secours (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de vict
11074 rs (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’actio
11075 élivrera de ce corps de mort ? » ou de « ce corps d’ humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’action de grâces, b
11076 de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’action de grâces, brefs et sublimes dan
11077 de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’action de grâces, brefs et sublimes dans leur élan. Mai
11078 ’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’ action de grâces, brefs et sublimes dans leur élan. Mais du point de v
11079 ion ») et de rares hymnes de victoire et d’action de grâces, brefs et sublimes dans leur élan. Mais du point de vue de l’h
11080 et sublimes dans leur élan. Mais du point de vue de l’histoire, tout change. C’est que Paul se battait pour fonder une Ég
11081 sublimes dans leur élan. Mais du point de vue de l’ histoire, tout change. C’est que Paul se battait pour fonder une Églis
11082 pour fonder une Église, pour imposer une doctrine de l’homme, et pour épurer sans relâche ses petits groupes de militants
11083 r fonder une Église, pour imposer une doctrine de l’ homme, et pour épurer sans relâche ses petits groupes de militants loc
11084 e, et pour épurer sans relâche ses petits groupes de militants locaux, convertis de la première heure, mal ressuyés de leu
11085 ses petits groupes de militants locaux, convertis de la première heure, mal ressuyés de leur éducation hellénistique ou ju
11086 aux, convertis de la première heure, mal ressuyés de leur éducation hellénistique ou judaïque, et tentés par la gnose nais
11087 ducation hellénistique ou judaïque, et tentés par la gnose naissante. Les hommes étant ce qu’ils sont, lâches et vulgaires
11088 ue ou judaïque, et tentés par la gnose naissante. Les hommes étant ce qu’ils sont, lâches et vulgaires, facilement entraîné
11089 et vulgaires, facilement entraînés « à tout vent de doctrine », et toujours prêts à retourner aux coutumes de leurs pères
11090 ine », et toujours prêts à retourner aux coutumes de leurs pères ou de leur tribu « comme le chien à son vomissement », le
11091 prêts à retourner aux coutumes de leurs pères ou de leur tribu « comme le chien à son vomissement », le puritanisme agres
11092 coutumes de leurs pères ou de leur tribu « comme le chien à son vomissement », le puritanisme agressif et l’orthodoxie om
11093 leur tribu « comme le chien à son vomissement », le puritanisme agressif et l’orthodoxie ombrageuse sont des nécessités i
11094 n à son vomissement », le puritanisme agressif et l’ orthodoxie ombrageuse sont des nécessités indiscutables de l’action ré
11095 oxie ombrageuse sont des nécessités indiscutables de l’action révolutionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de to
11096 e ombrageuse sont des nécessités indiscutables de l’ action révolutionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de tous
11097 action révolutionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un crit
11098 utionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un critique littér
11099 re et missionnaire, sous tous les deux et de tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un critique littéraire ou u
11100 les deux et de tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un critique littéraire ou un psychanalyste jugeraient un
11101 e ou un psychanalyste jugeraient un grand penseur de notre époque, serait d’un naïf et ridicule anachronisme. Mais accepte
11102 geraient un grand penseur de notre époque, serait d’ un naïf et ridicule anachronisme. Mais accepter « comme parole d’Évang
11103 dicule anachronisme. Mais accepter « comme parole d’ Évangile » pour tous les temps, à tout jamais, sans nulle critique, de
11104 is accepter « comme parole d’Évangile » pour tous les temps, à tout jamais, sans nulle critique, des préceptes, attitudes e
11105 titudes et jugements moraux évidemment dictés par les circonstances, par la passion d’un chef réaliste, par une névrose peu
11106 raux évidemment dictés par les circonstances, par la passion d’un chef réaliste, par une névrose peut-être assez commune e
11107 ment dictés par les circonstances, par la passion d’ un chef réaliste, par une névrose peut-être assez commune et par une f
11108 rreur spirituelle ? N’est-ce pas entretenir, sous le nom de religion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la mass
11109 pirituelle ? N’est-ce pas entretenir, sous le nom de religion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la masse », et
11110 tretenir, sous le nom de religion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la masse », et sans doute défendables, voi
11111 ion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la masse », et sans doute défendables, voire nécessaires, mais tels qu’o
11112 e défendables, voire nécessaires, mais tels qu’on les présente, sans valeur spirituelle ? En posant cette question, je n’en
11113 ends pas un instant proposer une nouvelle échelle de valeurs, subordonnant la Vérité aux contingences de l’histoire, voire
11114 ser une nouvelle échelle de valeurs, subordonnant la Vérité aux contingences de l’histoire, voire aux aléas de la culture.
11115 valeurs, subordonnant la Vérité aux contingences de l’histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire qu
11116 leurs, subordonnant la Vérité aux contingences de l’ histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire que l
11117 é aux contingences de l’histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire que l’on cesse de confondre avec
11118 ux contingences de l’histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire que l’on cesse de confondre avec la
11119 aléas de la culture. Je propose au contraire que l’ on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la
11120 a culture. Je propose au contraire que l’on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie d
11121 ose au contraire que l’on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me
11122 traire que l’on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissen
11123 ire que l’on cesse de confondre avec la vérité de l’ Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent d
11124 ’on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent dépendre e
11125 ndre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de
11126 vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de contingences
11127 ité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’ Apôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de contingences tou
11128 pôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de contingences tout historiques et personnelles. Je propose d’appliquer
11129 nces tout historiques et personnelles. Je propose d’ appliquer à la morale paulinienne la critique qu’il recommandait lui-m
11130 oriques et personnelles. Je propose d’appliquer à la morale paulinienne la critique qu’il recommandait lui-même d’applique
11131 s. Je propose d’appliquer à la morale paulinienne la critique qu’il recommandait lui-même d’appliquer aux morales ritualis
11132 ulinienne la critique qu’il recommandait lui-même d’ appliquer aux morales ritualistes et magiques de son temps. Il nommait
11133 e d’appliquer aux morales ritualistes et magiques de son temps. Il nommait cela : « discerner les esprits ». Et il disait
11134 iques de son temps. Il nommait cela : « discerner les esprits ». Et il disait aussi qu’il tenait du Seigneur que « rien n’e
11135 , et qu’une chose n’est impure que pour celui qui la croit telle » (Rom., XII, 14). « Tout est permis, mais tout n’édifie
11136 édifie pas »… 131. Cf. I Corinthiens, II, 4-16. La femme doit se voiler la tête ou sinon, « c’est comme si elle était ra
11137 I Corinthiens, II, 4-16. La femme doit se voiler la tête ou sinon, « c’est comme si elle était rasée… L’homme ne doit pas
11138 tête ou sinon, « c’est comme si elle était rasée… L’ homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloi
11139 elle était rasée… L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme
11140 mme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’ image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’hom
11141 oit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En e
11142 pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effe
11143 uvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme
11144 u’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de
11145 age de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, ma
11146 gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femm
11147 ire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’ homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme d
11148 que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’ homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est po
11149 re de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause
11150 de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des
11151 effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit av
11152 homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur l
11153 me n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’ homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la t
11154 a femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’auto
11155 rquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend ». C’est une honte pou
11156 ause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter
11157 e des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’ autorité dont elle dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter de
11158 autorité dont elle dépend ». C’est une honte pour l’ homme de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « par
11159 dont elle dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « parce que l
11160 dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « parce que la chevelur
11161 de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ». Et qu
11162 eveux, mais une gloire pour la femme, « parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ». Et qui nous enseigne ces gr
11163 ile ». Et qui nous enseigne ces grandes vérités ? La Nature ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de l’argument, surt
11164 vérités ? La Nature ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de l’argument, surtout venant de la part d’un furieux conte
11165 Nature ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de l’argument, surtout venant de la part d’un furieux contempteur de la
11166 ure ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de l’ argument, surtout venant de la part d’un furieux contempteur de la Nat
11167 urtout venant de la part d’un furieux contempteur de la Nature, Paul conclut : « Si quelqu’un se plaît à contester, nous n
11168 out venant de la part d’un furieux contempteur de la Nature, Paul conclut : « Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’av
20 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Annexe III. Post-scriptum
11169 Annexe IIIPost-scriptum IUne querelle de famille Dans sa Jeunesse d’André Gide, Jean Delay cite une lettre
11170 IUne querelle de famille Dans sa Jeunesse d’ André Gide, Jean Delay cite une lettre inédite qu’adressait le fameux
11171 , Jean Delay cite une lettre inédite qu’adressait le fameux économiste Charles Gide à son neveu André, le futur prix Nobel
11172 fameux économiste Charles Gide à son neveu André, le futur prix Nobel. André venait d’avouer à son oncle qu’il avait eu, à
11173 on neveu André, le futur prix Nobel. André venait d’ avouer à son oncle qu’il avait eu, à 25 ans et pour la première fois,
11174 xuelles » avec une Ouled-Naïl. Charles Gide écrit le 20 janvier 1895 : Tu as besoin de revenir aux vérités élémentaires d
11175 les Gide écrit le 20 janvier 1895 : Tu as besoin de revenir aux vérités élémentaires de la morale que vos spéculations ph
11176 Tu as besoin de revenir aux vérités élémentaires de la morale que vos spéculations philosophiques et littéraires ont comp
11177 as besoin de revenir aux vérités élémentaires de la morale que vos spéculations philosophiques et littéraires ont complèt
11178 mes beaucoup, dans André Walter du moins, à citer l’ Évangile. Or, l’Évangile dit : « Les impudiques n’entreront point dans
11179 ns André Walter du moins, à citer l’Évangile. Or, l’ Évangile dit : « Les impudiques n’entreront point dans le Royaume de D
11180 moins, à citer l’Évangile. Or, l’Évangile dit : «  Les impudiques n’entreront point dans le Royaume de Dieu ». Voilà qui est
11181 ile dit : « Les impudiques n’entreront point dans le Royaume de Dieu ». Voilà qui est simple et clair. J’entends bien que
11182  Les impudiques n’entreront point dans le Royaume de Dieu ». Voilà qui est simple et clair. J’entends bien que ton explica
11183 bien que ton explication tend à établir que, dans les circonstances particulières où il a été fait, cet acte était moral, p
11184 e était moral, presque religieux… mais ce sont là de misérables sophismes. En admettant qu’il ne t’ait pas laissé de souve
11185 sophismes. En admettant qu’il ne t’ait pas laissé de souvenir voluptueux, il t’aura laissé d’obscènes images : c’est l’un
11186 s laissé de souvenir voluptueux, il t’aura laissé d’ obscènes images : c’est l’un ou l’autre. Avec ce raisonnement-là, d’ai
11187 isonnement-là, d’ailleurs, ce n’est pas seulement l’ acte sexuel, mais les vices contre nature qui pourraient aussi bien êt
11188 leurs, ce n’est pas seulement l’acte sexuel, mais les vices contre nature qui pourraient aussi bien être recherchés et expé
11189 en être recherchés et expérimentés dans un esprit de curiosité scientifique ou d’éducation morale… Dans tout pays, coucher
11190 entés dans un esprit de curiosité scientifique ou d’ éducation morale… Dans tout pays, coucher avec une femme sans l’aimer
11191 rale… Dans tout pays, coucher avec une femme sans l’ aimer est le dernier degré de l’avilissement qu’on puisse lui infliger
11192 avec une femme sans l’aimer est le dernier degré de l’avilissement qu’on puisse lui infliger… Mais en voilà assez. « What
11193 ec une femme sans l’aimer est le dernier degré de l’ avilissement qu’on puisse lui infliger… Mais en voilà assez. « What is
11194 ot be undone », dit Lady Macbeth en parlant aussi d’ une tache que rien ne pouvait effacer. Or, en couchant avec la jolie
11195 ue rien ne pouvait effacer. Or, en couchant avec la jolie Mériem, fille de joie, Gide avait justement essayé de normalise
11196 cer. Or, en couchant avec la jolie Mériem, fille de joie, Gide avait justement essayé de normaliser ses goûts sexuels. Et
11197 ériem, fille de joie, Gide avait justement essayé de normaliser ses goûts sexuels. Et l’on sait que l’arrivée à Biskra (un
11198 tement essayé de normaliser ses goûts sexuels. Et l’ on sait que l’arrivée à Biskra (un peu trop tôt) et la malencontreuse
11199 de normaliser ses goûts sexuels. Et l’on sait que l’ arrivée à Biskra (un peu trop tôt) et la malencontreuse intervention d
11200 sait que l’arrivée à Biskra (un peu trop tôt) et la malencontreuse intervention de sa mère mirent un terme à cette tentat
11201 n peu trop tôt) et la malencontreuse intervention de sa mère mirent un terme à cette tentative. En jugeant André au nom de
11202 . En jugeant André au nom de sa morale puritaine, la mère le rejetait aux « vices contre nature », et en condamnant « l’im
11203 eant André au nom de sa morale puritaine, la mère le rejetait aux « vices contre nature », et en condamnant « l’impudique 
11204 t aux « vices contre nature », et en condamnant «  l’ impudique » au nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rej
11205 ure », et en condamnant « l’impudique » au nom de l’ Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’incroyance. An
11206  l’impudique » au nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre
11207 que » au nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’ oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son on
11208 nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « ad
11209 gile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’ incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « admirable ». Ell
11210 ncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « admirable ». Elle le condamnait certes, mais av
11211 jetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « admirable ». Elle le condamnait certes, mais avec quelle
11212 jugea la lettre de son oncle « admirable ». Elle le condamnait certes, mais avec quelle virtú paternelle — qui jouait d’a
11213 lle virtú paternelle — qui jouait d’ailleurs dans le sens d’un complexe d’Œdipe jamais élucidé ou éliminé. On peut penser
11214 ú paternelle — qui jouait d’ailleurs dans le sens d’ un complexe d’Œdipe jamais élucidé ou éliminé. On peut penser aussi qu
11215  qui jouait d’ailleurs dans le sens d’un complexe d’ Œdipe jamais élucidé ou éliminé. On peut penser aussi que la sévérité
11216 mais élucidé ou éliminé. On peut penser aussi que la sévérité de l’oncle à l’occasion d’une aventure féminine ne pouvait p
11217 ou éliminé. On peut penser aussi que la sévérité de l’oncle à l’occasion d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire
11218 éliminé. On peut penser aussi que la sévérité de l’ oncle à l’occasion d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l
11219 On peut penser aussi que la sévérité de l’oncle à l’ occasion d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l’homosexue
11220 ser aussi que la sévérité de l’oncle à l’occasion d’ une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l’homosexuel que Gide
11221 d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l’ homosexuel que Gide venait de découvrir en lui-même. Il ne trouva rien
11222 urtant, il connaissait son Évangile, sur ce point l’ oncle Charles avait raison. Que n’a-t-il répondu à cet oncle en lui ci
11223 ets non moins « simples et clairs » : — « Heureux les pauvres, car le Royaume de Dieu est à eux » et : « Il est plus facile
11224 imples et clairs » : — « Heureux les pauvres, car le Royaume de Dieu est à eux » et : « Il est plus facile à un chameau de
11225 lairs » : — « Heureux les pauvres, car le Royaume de Dieu est à eux » et : « Il est plus facile à un chameau de passer par
11226 st à eux » et : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Roya
11227 : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. »
11228 st plus facile à un chameau de passer par le trou d’ une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles
11229 e passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’ entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’éco
11230 e trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’économie s’occupe
11231 e aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’économie s’occupe de nos ric
11232 Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’ économie s’occupe de nos richesses, production et répartition. Admetto
11233 harles Gide était économiste. L’économie s’occupe de nos richesses, production et répartition. Admettons que « l’impudicit
11234 esses, production et répartition. Admettons que «  l’ impudicité » selon l’Évangile ne concerne rien d’autre que les relatio
11235 répartition. Admettons que « l’impudicité » selon l’ Évangile ne concerne rien d’autre que les relations sexuelles (ce dont
11236  l’impudicité » selon l’Évangile ne concerne rien d’ autre que les relations sexuelles (ce dont je doute fort). Or l’Évangi
11237 é » selon l’Évangile ne concerne rien d’autre que les relations sexuelles (ce dont je doute fort). Or l’Évangile, selon la
11238 s relations sexuelles (ce dont je doute fort). Or l’ Évangile, selon la version de l’oncle, dit que l’impudique n’entre pas
11239 les (ce dont je doute fort). Or l’Évangile, selon la version de l’oncle, dit que l’impudique n’entre pas au Royaume, mais
11240 t je doute fort). Or l’Évangile, selon la version de l’oncle, dit que l’impudique n’entre pas au Royaume, mais il dit auss
11241 e doute fort). Or l’Évangile, selon la version de l’ oncle, dit que l’impudique n’entre pas au Royaume, mais il dit aussi,
11242 l’Évangile, selon la version de l’oncle, dit que l’ impudique n’entre pas au Royaume, mais il dit aussi, et surtout, que l
11243 as au Royaume, mais il dit aussi, et surtout, que le riche ne peut pas y entrer. Celui qui s’occupe d’érotisme et celui qu
11244 le riche ne peut pas y entrer. Celui qui s’occupe d’ érotisme et celui qui s’occupe d’économie seraient donc sur le même pl
11245 lui qui s’occupe d’érotisme et celui qui s’occupe d’ économie seraient donc sur le même plan, s’agissant du salut ? Sophism
11246 t celui qui s’occupe d’économie seraient donc sur le même plan, s’agissant du salut ? Sophisme ! s’écrient les bourgeois.
11247 plan, s’agissant du salut ? Sophisme ! s’écrient les bourgeois. C’est qu’ils ont deux poids et deux mesures. D’une part la
11248 qu’ils ont deux poids et deux mesures. D’une part la chose est claire, de l’autre il faut, nuancer. Je demande pourquoi. J
11249 et deux mesures. D’une part la chose est claire, de l’autre il faut, nuancer. Je demande pourquoi. Je propose que dans le
11250 nuancer. Je demande pourquoi. Je propose que dans les deux cas, on essaie d’évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à
11251 quoi. Je propose que dans les deux cas, on essaie d’ évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. And
11252 opose que dans les deux cas, on essaie d’évaluer, d’ interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, co
11253 les deux cas, on essaie d’évaluer, d’interpréter d’ ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les
11254 as, on essaie d’évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les Écritures, e
11255 d’évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les Écritures, eût aussi pu
11256 ens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les Écritures, eût aussi pu répondre à l’Oncle Charles que le texte si « 
11257 onnaissant les Écritures, eût aussi pu répondre à l’ Oncle Charles que le texte si « simple et clair » qu’il invoquait, n’e
11258 ures, eût aussi pu répondre à l’Oncle Charles que le texte si « simple et clair » qu’il invoquait, n’existe pas dans l’Éva
11259 ple et clair » qu’il invoquait, n’existe pas dans l’ Évangile. On le trouve au contraire dans saint Paul (I Corinthiens 6,
11260 qu’il invoquait, n’existe pas dans l’Évangile. On le trouve au contraire dans saint Paul (I Corinthiens 6, 10 et 11) : « N
11261 hiens 6, 10 et 11) : « Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni
11262 : « Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les
11263 pez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les c
11264 mpudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivr
11265 idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outr
11266 s adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ra
11267 les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’héri
11268 i les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaum
11269 les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les
11270 es cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les impudiques sont ci
11271 ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs
11272 ageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs viennent en
11273 es ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs viennent ensuite, et le
11274 de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs viennent ensuite, et les riches sont omis. Cette hiérarchie n
11275 ités en premier, les voleurs viennent ensuite, et les riches sont omis. Cette hiérarchie n’a rien d’évangélique. II« Cro
11276 t les riches sont omis. Cette hiérarchie n’a rien d’ évangélique. II« Croissez et multipliez » Vu sous l’aspect physi
11277 lique. II« Croissez et multipliez » Vu sous l’ aspect physiologique, l’érotisme est l’usage de la sexualité pour d’au
11278 t multipliez » Vu sous l’aspect physiologique, l’ érotisme est l’usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréa
11279 Vu sous l’aspect physiologique, l’érotisme est l’ usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églis
11280 us l’aspect physiologique, l’érotisme est l’usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le co
11281 l’aspect physiologique, l’érotisme est l’usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le conda
11282 st l’usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le condamnent — entre autres attendus — au n
11283 sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le condamnent — entre autres attendus — au nom du commandemen
11284 our d’autres fins que la procréation. Les Églises le condamnent — entre autres attendus — au nom du commandement donné aux
11285 attendus — au nom du commandement donné aux Juifs de croître et de multiplier. C’est aussi l’argument que l’on opposa aux
11286 nom du commandement donné aux Juifs de croître et de multiplier. C’est aussi l’argument que l’on opposa aux cathares et au
11287 ux Juifs de croître et de multiplier. C’est aussi l’ argument que l’on opposa aux cathares et aux manichéens professant des
11288 ître et de multiplier. C’est aussi l’argument que l’ on opposa aux cathares et aux manichéens professant des doctrines ascé
11289 ofessant des doctrines ascétiques : ils voulaient l’ extinction du genre humain. Mais au fait, qui prétendait cela ? Des mo
11290 i prétendait cela ? Des moines, eux-mêmes voués à l’ abstinence, à l’époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat
11291 a ? Des moines, eux-mêmes voués à l’abstinence, à l’ époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêt
11292 es, eux-mêmes voués à l’abstinence, à l’époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêtres séculier
11293 abstinence, à l’époque où le pape Grégoire venait d’ imposer le célibat à tous les prêtres séculiers. Parce qu’il fut dit a
11294 , à l’époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêtres séculiers. Parce qu’il fut dit aux Hébreux
11295 pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêtres séculiers. Parce qu’il fut dit aux Hébreux d’il y a trois mil
11296 rêtres séculiers. Parce qu’il fut dit aux Hébreux d’ il y a trois millénaires : « Croissez et multipliez ! », nombre de bon
11297 illénaires : « Croissez et multipliez ! », nombre de bons chrétiens croient encore aujourd’hui que la limitation volontair
11298 de bons chrétiens croient encore aujourd’hui que la limitation volontaire des naissances est un péché. Mais à l’époque où
11299 on volontaire des naissances est un péché. Mais à l’ époque où fut donné ce commandement, les Douze Tribus n’étaient qu’un
11300 hé. Mais à l’époque où fut donné ce commandement, les Douze Tribus n’étaient qu’un groupe infime dans une population mondia
11301 un groupe infime dans une population mondiale que l’ on estime à 30 millions, — chiffre qui ne prétend qu’à indiquer un ord
11302 , — chiffre qui ne prétend qu’à indiquer un ordre de grandeur, comparative. Près de 3 milliards d’hommes vivent aujourd’hu
11303 dre de grandeur, comparative. Près de 3 milliards d’ hommes vivent aujourd’hui. Ils seront 6 milliards en l’an 2000. S’ils
11304 mes vivent aujourd’hui. Ils seront 6 milliards en l’ an 2000. S’ils devaient continuer de croître et de multiplier au rythm
11305 milliards en l’an 2000. S’ils devaient continuer de croître et de multiplier au rythme actuel (la population mondiale dou
11306 l’an 2000. S’ils devaient continuer de croître et de multiplier au rythme actuel (la population mondiale doublant tous les
11307 uer de croître et de multiplier au rythme actuel ( la population mondiale doublant tous les quarante ans) ils seraient donc
11308 thme actuel (la population mondiale doublant tous les quarante ans) ils seraient donc 700 milliards dans trois-cents ans. L
11309 seraient donc 700 milliards dans trois-cents ans. La surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’he
11310 ois-cents ans. La surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme t
11311 -cents ans. La surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme tous
11312 surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme tous les dix mètres
11313 le (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’ hectares, il y aurait donc un homme tous les dix mètres vers l’an 2260
11314 liards d’hectares, il y aurait donc un homme tous les dix mètres vers l’an 2260. Puis un homme par mètre carré vers 2400. M
11315 l y aurait donc un homme tous les dix mètres vers l’ an 2260. Puis un homme par mètre carré vers 2400. Moins de cent ans pl
11316 0. Puis un homme par mètre carré vers 2400. Moins de cent ans plus tard, ils se touchent tous. Ces chiffres sont absurdes 
11317 hiffres sont absurdes : ils montrent en effet que l’ instinct parfaitement animal de croître et de multiplier, si la croyan
11318 trent en effet que l’instinct parfaitement animal de croître et de multiplier, si la croyance aveugle au commandement bibl
11319 que l’instinct parfaitement animal de croître et de multiplier, si la croyance aveugle au commandement biblique interdisa
11320 rfaitement animal de croître et de multiplier, si la croyance aveugle au commandement biblique interdisait effectivement d
11321 u commandement biblique interdisait effectivement de le maîtriser, mènerait l’humanité d’une main ferme à sa perte, la mèn
11322 ommandement biblique interdisait effectivement de le maîtriser, mènerait l’humanité d’une main ferme à sa perte, la mènera
11323 terdisait effectivement de le maîtriser, mènerait l’ humanité d’une main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Ter
11324 ffectivement de le maîtriser, mènerait l’humanité d’ une main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que
11325 mènerait l’humanité d’une main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper
11326 manité d’une main ferme à sa perte, la mènerait à l’ enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper sans crime ne
11327 main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper sans crime ne pourrait êtr
11328 erte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper sans crime ne pourrait être mis, par les « c
11329 it à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’ y échapper sans crime ne pourrait être mis, par les « croyants » que j
11330 d’y échapper sans crime ne pourrait être mis, par les « croyants » que j’ai dit, que dans une Providence qui se manifestera
11331 par des catastrophes naturelles ou des épidémies d’ une ampleur inouïe. Ou bien, serait-ce Elle qui inciterait un général
11332 ait-ce Elle qui inciterait un général à décrocher le fameux téléphone rouge déclenchant la guerre atomique ? Saint Chrysos
11333 à décrocher le fameux téléphone rouge déclenchant la guerre atomique ? Saint Chrysostome écrivait au ive siècle : Il y a
11334 ve siècle : Il y a deux raisons pour lesquelles le mariage a été institué : … pour amener l’homme à se contenter d’une s
11335 quelles le mariage a été institué : … pour amener l’ homme à se contenter d’une seule femme, et pour nous donner des enfant
11336 é institué : … pour amener l’homme à se contenter d’ une seule femme, et pour nous donner des enfants : mais c’est la premi
11337 nner des enfants : mais c’est la première qui est la principale… Quant à la procréation, le mariage ne l’entraîne pas abso
11338 c’est la première qui est la principale… Quant à la procréation, le mariage ne l’entraîne pas absolument… La preuve en es
11339 re qui est la principale… Quant à la procréation, le mariage ne l’entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombr
11340 principale… Quant à la procréation, le mariage ne l’ entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombreux mariages q
11341 réation, le mariage ne l’entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombreux mariages qui ne peuvent avoir d’enfan
11342 l’entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombreux mariages qui ne peuvent avoir d’enfant. C’est pourquoi la pr
11343 t dans les nombreux mariages qui ne peuvent avoir d’ enfant. C’est pourquoi la première raison du mariage, c’est de régler
11344 est pourquoi la première raison du mariage, c’est de régler la concupiscence, maintenant surtout que le genre humain a rem
11345 oi la première raison du mariage, c’est de régler la concupiscence, maintenant surtout que le genre humain a rempli toute
11346 e régler la concupiscence, maintenant surtout que le genre humain a rempli toute la terre.132 IIIÉrotisme et sexualit
11347 tenant surtout que le genre humain a rempli toute la terre.132 IIIÉrotisme et sexualité Je trouve ceci dans un ouv
11348 Je trouve ceci dans un ouvrage occidental sur le yoga : « Il faut convenir que l’exaltation effrénée de la sexualité,
11349 e occidental sur le yoga : « Il faut convenir que l’ exaltation effrénée de la sexualité, dans la société contemporaine est
11350 ga : « Il faut convenir que l’exaltation effrénée de la sexualité, dans la société contemporaine est sans doute plus catas
11351 : « Il faut convenir que l’exaltation effrénée de la sexualité, dans la société contemporaine est sans doute plus catastro
11352 r que l’exaltation effrénée de la sexualité, dans la société contemporaine est sans doute plus catastrophique, pour beauco
11353 ans doute plus catastrophique, pour beaucoup, que l’ hypocrisie et les tabous du siècle passé. » L’affirmation paraît tout
11354 atastrophique, pour beaucoup, que l’hypocrisie et les tabous du siècle passé. » L’affirmation paraît tout arbitraire, en ce
11355 que l’hypocrisie et les tabous du siècle passé. » L’ affirmation paraît tout arbitraire, en ce sens qu’elle ne repose sur a
11356 aucune preuve ou enquête, et nous laisse ignorer la nature de la catastrophe alléguée : serait-elle physique, morale, ou
11357 euve ou enquête, et nous laisse ignorer la nature de la catastrophe alléguée : serait-elle physique, morale, ou spirituell
11358 e ou enquête, et nous laisse ignorer la nature de la catastrophe alléguée : serait-elle physique, morale, ou spirituelle ?
11359 s chances pour qu’une telle phrase traduise moins la réalité que les préjugés antioccidentaux des sectateurs d’une discipl
11360 qu’une telle phrase traduise moins la réalité que les préjugés antioccidentaux des sectateurs d’une discipline venue d’Orie
11361 é que les préjugés antioccidentaux des sectateurs d’ une discipline venue d’Orient et qui se répand de nos jours sur toute
11362 occidentaux des sectateurs d’une discipline venue d’ Orient et qui se répand de nos jours sur toute la Terre. Mais un autre
11363 d’une discipline venue d’Orient et qui se répand de nos jours sur toute la Terre. Mais un autre passage du même livre nou
11364 d’Orient et qui se répand de nos jours sur toute la Terre. Mais un autre passage du même livre nous révèle ce dont il s’a
11365 e du même livre nous révèle ce dont il s’agit : «  Les vrais yogis professent que le spasme sexuel, pour les hommes, en rais
11366 dont il s’agit : « Les vrais yogis professent que le spasme sexuel, pour les hommes, en raison de la perte de liqueur sémi
11367 vrais yogis professent que le spasme sexuel, pour les hommes, en raison de la perte de liqueur séminale, est un des princip
11368 e le spasme sexuel, pour les hommes, en raison de la perte de liqueur séminale, est un des principaux facteurs de diminuti
11369 me sexuel, pour les hommes, en raison de la perte de liqueur séminale, est un des principaux facteurs de diminution du cap
11370 liqueur séminale, est un des principaux facteurs de diminution du capital vital. Pour éviter cette déperdition, ils arrêt
11371 ital. Pour éviter cette déperdition, ils arrêtent l’ éjaculation par un effort de volonté et la transforment en un épanchem
11372 rdition, ils arrêtent l’éjaculation par un effort de volonté et la transforment en un épanchement intérieur qui ne les pri
11373 rrêtent l’éjaculation par un effort de volonté et la transforment en un épanchement intérieur qui ne les prive pas du plai
11374 a transforment en un épanchement intérieur qui ne les prive pas du plaisir et qui, par ailleurs, reverse dans leur organism
11375 et qui, par ailleurs, reverse dans leur organisme les hormones contenues dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de l’I
11376 e dans leur organisme les hormones contenues dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et les
11377 enues dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le
11378 es dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de l’ Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le no
11379 e sperme. » Ce procédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajro
11380 cédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « gest
11381 l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui,
11382 ishads et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva sam
11383 et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « 
11384 désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde
11385 ignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’ éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde et
11386 vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le
11387 l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets ». Dans
11388 étruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets ». Dans la seconde version de L’Amour et l’Occiden
11389 le secret des secrets ». Dans la seconde version de L’Amour et l’Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’hypothèse qu’
11390 secret des secrets ». Dans la seconde version de L’ Amour et l’Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’hypothèse qu’un
11391 secrets ». Dans la seconde version de L’Amour et l’ Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’hypothèse qu’un pareil proc
11392 our et l’Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’ hypothèse qu’un pareil procédé fût aussi l’un des secrets de l’amour c
11393 e qu’un pareil procédé fût aussi l’un des secrets de l’amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut
11394 u’un pareil procédé fût aussi l’un des secrets de l’ amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut êtr
11395 é fût aussi l’un des secrets de l’amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée de d
11396 l’amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée de deux manières, soit qu’on la cons
11397 mour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’ érotisme peut être interprétée de deux manières, soit qu’on la considè
11398 ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée de deux manières, soit qu’on la considère comme résultant d’une crainte
11399 eut être interprétée de deux manières, soit qu’on la considère comme résultant d’une crainte magique, soit qu’on la consid
11400 manières, soit qu’on la considère comme résultant d’ une crainte magique, soit qu’on la considère comme visant à « élever »
11401 comme résultant d’une crainte magique, soit qu’on la considère comme visant à « élever » et « animer » le jeu d’amour, à d
11402 considère comme visant à « élever » et « animer » le jeu d’amour, à des fins proprement érotiques, que certains tiennent m
11403 re comme visant à « élever » et « animer » le jeu d’ amour, à des fins proprement érotiques, que certains tiennent même pou
11404 que certains tiennent même pour spirituelles. 1. La peur de perdre sa vitalité en perdant le semen correspond chez nous —
11405 tains tiennent même pour spirituelles. 1. La peur de perdre sa vitalité en perdant le semen correspond chez nous — me dise
11406 lles. 1. La peur de perdre sa vitalité en perdant le semen correspond chez nous — me disent les psychiatres — à un symptôm
11407 perdant le semen correspond chez nous — me disent les psychiatres — à un symptôme de névrose caractérisée. Cette peur est p
11408 nous — me disent les psychiatres — à un symptôme de névrose caractérisée. Cette peur est plus ouvertement avouée, voire c
11409 plus visiblement active en Orient qu’en Occident. Le sentiment de faute qui, pour un Oriental, peut s’attacher à l’acte se
11410 ent active en Orient qu’en Occident. Le sentiment de faute qui, pour un Oriental, peut s’attacher à l’acte sexuel, reste d
11411 de faute qui, pour un Oriental, peut s’attacher à l’ acte sexuel, reste de l’ordre naturel, pour ainsi dire physiologique,
11412 Oriental, peut s’attacher à l’acte sexuel, reste de l’ordre naturel, pour ainsi dire physiologique, tandis que chez l’Occ
11413 iental, peut s’attacher à l’acte sexuel, reste de l’ ordre naturel, pour ainsi dire physiologique, tandis que chez l’Occide
11414 l, pour ainsi dire physiologique, tandis que chez l’ Occidental il est masqué et relégué aux arrière-plans de la conscience
11415 dental il est masqué et relégué aux arrière-plans de la conscience par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les reli
11416 tal il est masqué et relégué aux arrière-plans de la conscience par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les religio
11417 x arrière-plans de la conscience par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les religions hindouistes et surtout boudd
11418 de la conscience par un sentiment de culpabilité d’ ordre moral. Les religions hindouistes et surtout bouddhistes, ayant p
11419 ce par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les religions hindouistes et surtout bouddhistes, ayant pour fin suprême
11420 es et surtout bouddhistes, ayant pour fin suprême d’ éteindre le Désir, cause d’attachements à l’éphémère, se gardent bien
11421 ut bouddhistes, ayant pour fin suprême d’éteindre le Désir, cause d’attachements à l’éphémère, se gardent bien de brider l
11422 ayant pour fin suprême d’éteindre le Désir, cause d’ attachements à l’éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : le
11423 prême d’éteindre le Désir, cause d’attachements à l’ éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : leur morale est à c
11424 ause d’attachements à l’éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : leur morale est à cet égard plus que laxiste :
11425 achements à l’éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : leur morale est à cet égard plus que laxiste : elle est p
11426 le est prodigue en bonnes recettes. Au contraire, les doctrines morales déduites à tort ou à raison des évangiles, mais sur
11427 es à tort ou à raison des évangiles, mais surtout de saint Paul, entendent discipliner le désir naturel dans le seul cadre
11428 mais surtout de saint Paul, entendent discipliner le désir naturel dans le seul cadre du mariage procréateur, et interdise
11429 Paul, entendent discipliner le désir naturel dans le seul cadre du mariage procréateur, et interdisent toute relation sexu
11430 lle hors de ses liens. Ainsi renforcé et fouetté, le désir sexuel passe outre et surmonte les vieilles craintes magiques,
11431 fouetté, le désir sexuel passe outre et surmonte les vieilles craintes magiques, — sauf dans le cas des névroses mentionné
11432 monte les vieilles craintes magiques, — sauf dans le cas des névroses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour d
11433 f dans le cas des névroses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour de force des yogis reversant dans leur corps
11434 vroses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour de force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’o
11435 ses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour de force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’ont pa
11436 entionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour de force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’ont pas p
11437 tour de force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’ont pas pu ou pas voulu le retenir) ne nous semble pas
11438 r corps le semen (s’ils n’ont pas pu ou pas voulu le retenir) ne nous semble pas correspondre à des réalités physiologique
11439 e pas correspondre à des réalités physiologiques. Le semen ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’o
11440 s. Le semen ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique
11441 en ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte
11442 ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de l’ urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte don
11443 pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’ où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte donc une erre
11444 canal de l’urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte donc une erreur ou tricherie biologique, do
11445 rte donc une erreur ou tricherie biologique, dont la « vertu » serait au mieux psychologique. 2. Il n’en reste pas moins q
11446 ntièrement différent, quand elle devient un moyen de l’érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ordonner à certai
11447 èrement différent, quand elle devient un moyen de l’ érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ordonner à certaines
11448 and elle devient un moyen de l’érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ordonner à certaines fins plus « idéales 
11449 ent un moyen de l’érotisme, un moyen de maîtriser l’ instinct pour l’ordonner à certaines fins plus « idéales », — nous dir
11450 l’érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ ordonner à certaines fins plus « idéales », — nous dirions : pour le s
11451 ines fins plus « idéales », — nous dirions : pour le sublimer, soit en plaisir détaché de l’instinct, soit en amour, soit
11452 rions : pour le sublimer, soit en plaisir détaché de l’instinct, soit en amour, soit en adoration de l’Éternel féminin au
11453 ns : pour le sublimer, soit en plaisir détaché de l’ instinct, soit en amour, soit en adoration de l’Éternel féminin au sen
11454 é de l’instinct, soit en amour, soit en adoration de l’Éternel féminin au sens mystique. La maithuna tantrique (union sexu
11455 e l’instinct, soit en amour, soit en adoration de l’ Éternel féminin au sens mystique. La maithuna tantrique (union sexuell
11456 adoration de l’Éternel féminin au sens mystique. La maithuna tantrique (union sexuelle sacrée) et la cortezia des troubad
11457 La maithuna tantrique (union sexuelle sacrée) et la cortezia des troubadours correspondent à ce second sens. Les épreuves
11458 a des troubadours correspondent à ce second sens. Les épreuves que le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le fai
11459 correspondent à ce second sens. Les épreuves que le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le faire accéder à une
11460 sens. Les épreuves que le tantrisme fait subir à l’ amant ont pour but de le faire accéder à une maîtrise de soi telle que
11461 ue le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puiss
11462 le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puisse s
11463 t ont pour but de le faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puisse se prolonger très longtemps sans
11464 le faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puisse se prolonger très longtemps sans achèvement physiq
11465 re accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’ amour puisse se prolonger très longtemps sans achèvement physique, et
11466 longtemps sans achèvement physique, et sans perte de semen ou bindu. À ceux qui peuvent y parvenir est promise « l’immorta
11467 indu. À ceux qui peuvent y parvenir est promise «  l’ immortalité conquise en quinze jours » (lisons, comme le texte y invit
11468 rtalité conquise en quinze jours » (lisons, comme le texte y invite, quelques lignes plus bas : « une vie prolongée ») par
11469 s lignes plus bas : « une vie prolongée ») par où l’ on rejoint la croyance magique ; mais aussi un progrès dans la Voie sp
11470 bas : « une vie prolongée ») par où l’on rejoint la croyance magique ; mais aussi un progrès dans la Voie spirituelle, ve
11471 la croyance magique ; mais aussi un progrès dans la Voie spirituelle, vers le détachement du concret par l’effet d’un dés
11472 s aussi un progrès dans la Voie spirituelle, vers le détachement du concret par l’effet d’un désir détaché de l’instinct e
11473 e spirituelle, vers le détachement du concret par l’ effet d’un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’essence divine
11474 uelle, vers le détachement du concret par l’effet d’ un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’essence divine. La cor
11475 chement du concret par l’effet d’un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’essence divine. La cortezia des troubadou
11476 ment du concret par l’effet d’un désir détaché de l’ instinct et tourné vers l’essence divine. La cortezia des troubadours
11477 t d’un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’ essence divine. La cortezia des troubadours décrit à mots couverts (ma
11478 hé de l’instinct et tourné vers l’essence divine. La cortezia des troubadours décrit à mots couverts (mais bien assez préc
11479 ais bien assez précis, pour qui sait lire) ce que l’ on a longtemps pris pour simple « joie d’amour », et qui était en fait
11480 ) ce que l’on a longtemps pris pour simple « joie d’ amour », et qui était en fait « le jeu d’amour133 », un moyen de le pr
11481 r simple « joie d’amour », et qui était en fait «  le jeu d’amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèv
11482 e « joie d’amour », et qui était en fait « le jeu d’ amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèvement »
11483 qui était en fait « le jeu d’amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèvement », et d’élever ainsi le
11484 était en fait « le jeu d’amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèvement », et d’élever ainsi le dés
11485 e prolonger « sans fin », sans « achèvement », et d’ élever ainsi le désir à la hauteur de l’amour animique et du culte ren
11486 ans fin », sans « achèvement », et d’élever ainsi le désir à la hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (c
11487 sans « achèvement », et d’élever ainsi le désir à la hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée n
11488 vement », et d’élever ainsi le désir à la hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée non pas comm
11489 ent », et d’élever ainsi le désir à la hauteur de l’ amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée non pas comme f
11490 a hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée non pas comme femme et comme personne, mais comme sy
11491 comme femme et comme personne, mais comme symbole de l’Anima) tout en échappant aux « conséquences », — lesquelles étaient
11492 me femme et comme personne, mais comme symbole de l’ Anima) tout en échappant aux « conséquences », — lesquelles étaient ob
11493 quences », — lesquelles étaient obligatoires dans le mariage, mais condamnées par le manichéisme des cathares. C’est dans
11494 obligatoires dans le mariage, mais condamnées par le manichéisme des cathares. C’est dans la cortezia que je vois l’origin
11495 mnées par le manichéisme des cathares. C’est dans la cortezia que je vois l’origine de l’érotisme occidental, et des probl
11496 des cathares. C’est dans la cortezia que je vois l’ origine de l’érotisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de p
11497 res. C’est dans la cortezia que je vois l’origine de l’érotisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de
11498 . C’est dans la cortezia que je vois l’origine de l’ érotisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de re
11499 tisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de reposer dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où
11500 ntal, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de reposer dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité
11501 s qu’il ne cesse de poser et de reposer dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité de ce rappel techniqu
11502 poser dans tous les ordres, à notre civilisation. D’ où la nécessité de ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le
11503 dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité de ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le sujet
11504 s ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité de ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le sujet n’était null
11505 ’où la nécessité de ce rappel technique, au terme d’ un ouvrage dont le sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’a
11506 e ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’amour. ⁂ Est-il bes
11507 erme d’un ouvrage dont le sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’amour. ⁂ Est-il besoin de préciser que cet ouv
11508 e sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’ amour. ⁂ Est-il besoin de préciser que cet ouvrage n’est pas un manuel
11509 la sexualité, mais bien l’amour. ⁂ Est-il besoin de préciser que cet ouvrage n’est pas un manuel de morale et n’entend pa
11510 n de préciser que cet ouvrage n’est pas un manuel de morale et n’entend pas donner de conseils à qui que ce soit ? (Et enc
11511 st pas un manuel de morale et n’entend pas donner de conseils à qui que ce soit ? (Et encore moins, de permissions ! Celui
11512 de conseils à qui que ce soit ? (Et encore moins, de permissions ! Celui qui en demande prouvant en général, et par là mêm
11513 l, et par là même, qu’il n’y a pas encore droit). Le libre usage d’Éros peut être un bien pour les sages qui voudraient in
11514 me, qu’il n’y a pas encore droit). Le libre usage d’ Éros peut être un bien pour les sages qui voudraient intégrer sa vertu
11515 it). Le libre usage d’Éros peut être un bien pour les sages qui voudraient intégrer sa vertu dans une orientation qu’indiqu
11516 intégrer sa vertu dans une orientation qu’indique l’ esprit : mais ceux-là ne cherchent plus de recettes morales, sachant b
11517 indique l’esprit : mais ceux-là ne cherchent plus de recettes morales, sachant bien que leur personne est en jeu, et qu’il
11518 ’y a pas au monde deux personnes identiques. Pour les autres, une morale générale et très stricte, catholique, puritaine, m
11519 tholique, puritaine, musulmane ou marxiste, selon la coutume du pays, m’apparaît nécessaire dans la mesure exacte où elle
11520 on la coutume du pays, m’apparaît nécessaire dans la mesure exacte où elle se révèle suffisante. Certes, l’éducation n’a d
11521 sure exacte où elle se révèle suffisante. Certes, l’ éducation n’a d’autre fin dernière que de rendre l’individu apte à mie
11522 lle se révèle suffisante. Certes, l’éducation n’a d’ autre fin dernière que de rendre l’individu apte à mieux assumer la li
11523 Certes, l’éducation n’a d’autre fin dernière que de rendre l’individu apte à mieux assumer la liberté de la personne resp
11524 ’éducation n’a d’autre fin dernière que de rendre l’ individu apte à mieux assumer la liberté de la personne responsable d’
11525 ère que de rendre l’individu apte à mieux assumer la liberté de la personne responsable d’elle-même ; celle qui peut recon
11526 rendre l’individu apte à mieux assumer la liberté de la personne responsable d’elle-même ; celle qui peut reconnaître le p
11527 dre l’individu apte à mieux assumer la liberté de la personne responsable d’elle-même ; celle qui peut reconnaître le proc
11528 eux assumer la liberté de la personne responsable d’ elle-même ; celle qui peut reconnaître le prochain et donc l’aimer. Ma
11529 ponsable d’elle-même ; celle qui peut reconnaître le prochain et donc l’aimer. Mais si l’on croit à la personne on croit a
11530  ; celle qui peut reconnaître le prochain et donc l’ aimer. Mais si l’on croit à la personne on croit aussi à l’absolue néc
11531 reconnaître le prochain et donc l’aimer. Mais si l’ on croit à la personne on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtris
11532 le prochain et donc l’aimer. Mais si l’on croit à la personne on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtriser l’individu
11533 Mais si l’on croit à la personne on croit aussi à l’ absolue nécessité de maîtriser l’individu, qui est son support insépar
11534 la personne on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtriser l’individu, qui est son support inséparable, et qu’elle tra
11535 on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtriser l’ individu, qui est son support inséparable, et qu’elle transformera plu
11536 u’elle transformera plus tard à sa manière. Point d’ aristocratie sans disciplines, ni de démocratie non plus : mais ce ne
11537 anière. Point d’aristocratie sans disciplines, ni de démocratie non plus : mais ce ne sont pas les mêmes disciplines. Car
11538 , ni de démocratie non plus : mais ce ne sont pas les mêmes disciplines. Car les unes sont particulières, opératives, les a
11539  : mais ce ne sont pas les mêmes disciplines. Car les unes sont particulières, opératives, les autres générales, préparatoi
11540 nes. Car les unes sont particulières, opératives, les autres générales, préparatoires. Au niveau de la personne, ce qui est
11541 les autres générales, préparatoires. Au niveau de la personne, ce qui est remède pour l’un sera peut-être poison pour l’au
11542 e, ou simplement indifférent. Or, nous savons que l’ amour est le fait des personnes, et qu’il n’en est pas deux interchang
11543 ment indifférent. Or, nous savons que l’amour est le fait des personnes, et qu’il n’en est pas deux interchangeables. D’où
11544 nes, et qu’il n’en est pas deux interchangeables. D’ où la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règl
11545 et qu’il n’en est pas deux interchangeables. D’où la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règles gé
11546 est pas deux interchangeables. D’où la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règles générales imposé
11547 où la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règles générales imposées à l’amour — au nom de quoi, qu
11548 la difficulté de concevoir une morale générale de l’ amour, des règles générales imposées à l’amour — au nom de quoi, qui s
11549 érale de l’amour, des règles générales imposées à l’ amour — au nom de quoi, qui serait plus vrai ? Les normes valent pour
11550 l’amour — au nom de quoi, qui serait plus vrai ? Les normes valent pour tout, sauf pour l’amour — comme l’entrevit le roma
11551 lus vrai ? Les normes valent pour tout, sauf pour l’ amour — comme l’entrevit le romantisme, qui en tira des conclusions fa
11552 ormes valent pour tout, sauf pour l’amour — comme l’ entrevit le romantisme, qui en tira des conclusions fausses. Elles val
11553 t pour tout, sauf pour l’amour — comme l’entrevit le romantisme, qui en tira des conclusions fausses. Elles valent pour la
11554 n tira des conclusions fausses. Elles valent pour la sexualité proprement dite, le social et l’éducation ; pour tout ce qu
11555 . Elles valent pour la sexualité proprement dite, le social et l’éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel
11556 t pour la sexualité proprement dite, le social et l’ éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans le mari
11557 le social et l’éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’am
11558 l’éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’amour propremen
11559 our tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’amour proprement dit. Car c’es
11560 qu’il y a de social et de sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’amour proprement dit. Car c’est l’amour qui
11561 xuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’ amour proprement dit. Car c’est l’amour qui pose les normes, qui est l
11562 , etc. Non pour l’amour proprement dit. Car c’est l’ amour qui pose les normes, qui est la norme finale, première, universe
11563 ’amour proprement dit. Car c’est l’amour qui pose les normes, qui est la norme finale, première, universelle. Autrement dit
11564 t. Car c’est l’amour qui pose les normes, qui est la norme finale, première, universelle. Autrement dit : l’éducation a po
11565 me finale, première, universelle. Autrement dit : l’ éducation a pour fin véritable la personne, mais dans la mesure où la
11566 Autrement dit : l’éducation a pour fin véritable la personne, mais dans la mesure où la personne se réalise, devient donc
11567 ation a pour fin véritable la personne, mais dans la mesure où la personne se réalise, devient donc libre et responsable,
11568 fin véritable la personne, mais dans la mesure où la personne se réalise, devient donc libre et responsable, la morale ne
11569 ne se réalise, devient donc libre et responsable, la morale ne peut plus l’aider. Parce que la vraie personne est posée pa
11570 donc libre et responsable, la morale ne peut plus l’ aider. Parce que la vraie personne est posée par l’amour, existe par u
11571 nsable, la morale ne peut plus l’aider. Parce que la vraie personne est posée par l’amour, existe par un acte de l’amour,
11572 ’aider. Parce que la vraie personne est posée par l’ amour, existe par un acte de l’amour, et que l’amour la fait unique. T
11573 ersonne est posée par l’amour, existe par un acte de l’amour, et que l’amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas un
11574 onne est posée par l’amour, existe par un acte de l’ amour, et que l’amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas une é
11575 ar l’amour, existe par un acte de l’amour, et que l’ amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas une école — ouverte s
11576 ur, existe par un acte de l’amour, et que l’amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas une école — ouverte sur la li
11577 oute morale qui n’est pas une école — ouverte sur la liberté future — est une prison, si « laxiste » soit-elle. Voilà qui
11578 ement au paradoxe évangélique et paulinien : pour le vrai spirituel, la Loi est abolie, bien que pas un iota n’en soit ret
11579 vangélique et paulinien : pour le vrai spirituel, la Loi est abolie, bien que pas un iota n’en soit retiré. Mais l’amour s
11580 olie, bien que pas un iota n’en soit retiré. Mais l’ amour seul peut le comprendre en vérité. 132. Discours sur le mari
11581 un iota n’en soit retiré. Mais l’amour seul peut le comprendre en vérité. 132. Discours sur le mariage, trad. abbé F.
11582 ut le comprendre en vérité. 132. Discours sur le mariage, trad. abbé F. Martin, Garnier, p. 139. 133. Cf. Charles Cam
11583 tin, Garnier, p. 139. 133. Cf. Charles Camproux, La Joie civilisatrice chez les troubadours (La Table ronde, janvier 1956
11584 Cf. Charles Camproux, La Joie civilisatrice chez les troubadours (La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Oc
11585 roux, La Joie civilisatrice chez les troubadours ( La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Occident (Les Cahi
11586 les troubadours (La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur mon
11587 badours (La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’ amour et l’Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que
11588 Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’ Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que le mot joi
11589 , janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Occident ( Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que le mot joi est masculin,
11590 amour et l’Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’ auteur montre que le mot joi est masculin, et désigne non pas un senti
11591 (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que le mot joi est masculin, et désigne non pas un sentiment mais un jeu, do
11592 et désigne non pas un sentiment mais un jeu, dont la maîtrise « donne à l’individu une sensation de liberté. » M. Camproux
11593 sentiment mais un jeu, dont la maîtrise « donne à l’ individu une sensation de liberté. » M. Camproux estime, bien à tort s
11594 nt la maîtrise « donne à l’individu une sensation de liberté. » M. Camproux estime, bien à tort selon moi, que cette inter
11595 n s’oppose « absolument » à celle que j’ai donnée de « l’Éros sans fin » et de l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il
11596 ppose « absolument » à celle que j’ai donnée de «  l’ Éros sans fin » et de l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut
11597 à celle que j’ai donnée de « l’Éros sans fin » et de l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut limiter la cortezia à
11598 elle que j’ai donnée de « l’Éros sans fin » et de l’ amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut limiter la cortezia à un
11599 r réciproque malheureux. C’est qu’il veut limiter la cortezia à une sorte de technique érotique, tandis que je montrais so
11600 C’est qu’il veut limiter la cortezia à une sorte de technique érotique, tandis que je montrais son horizon mystique ; et
11601 n mystique ; et certes l’un n’exclut pas l’autre, le suppose même, encore que la relation dans laquelle ils se trouvent de
11602 n’exclut pas l’autre, le suppose même, encore que la relation dans laquelle ils se trouvent depuis des siècles en Occident
11603 puis des siècles en Occident, et notamment depuis le romantisme, puisse et doive être modifiée. Mais d’abord il s’agit de
11604 se et doive être modifiée. Mais d’abord il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.
11605 ve être modifiée. Mais d’abord il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.
11606 bord il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.
11607 d il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.