1 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Note liminaire
1 Note liminaire Cet ouvrage prend la suite de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des myt
2 Note liminaire Cet ouvrage prend la suite de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’
3 e prend la suite de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1
4 rend la suite de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ;
5 te de quelques autres où j’ai parlé de la passion d’ amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolo
6 s où j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers
7 ù j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’ âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un
8 assion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspectiv
9 ion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspective d
10 me et du mystère de la personne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspective d’où le regard puisse embrasser
11 sonne1 ; il en prolonge les lignes, vers un point de perspective d’où le regard puisse embrasser un champ mieux unifié du
12 prolonge les lignes, vers un point de perspective d’ où le regard puisse embrasser un champ mieux unifié du phénomène humai
13 nge les lignes, vers un point de perspective d’où le regard puisse embrasser un champ mieux unifié du phénomène humain : c
14 ouver dans ces pages des réflexions nouvelles sur les mythes érotiques dans la culture occidentale, et sur les personnages
15 éflexions nouvelles sur les mythes érotiques dans la culture occidentale, et sur les personnages imaginaires du roman et d
16 hes érotiques dans la culture occidentale, et sur les personnages imaginaires du roman et de l’opéra en lesquels s’illustre
17 e, et sur les personnages imaginaires du roman et de l’opéra en lesquels s’illustrent ces mythes ; puis une série d’observ
18 et sur les personnages imaginaires du roman et de l’ opéra en lesquels s’illustrent ces mythes ; puis une série d’observati
19 lesquels s’illustrent ces mythes ; puis une série d’ observations (au sens clinique) sur des personnes réelles, dont le dra
20 au sens clinique) sur des personnes réelles, dont le drame vécu semble avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et de
21 s réelles, dont le drame vécu semble avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin, l’on reviendra a
22 ame vécu semble avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin, l’on reviendra au problème capital, c
23 avoir épousé la formule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin, l’on reviendra au problème capital, celui de la pers
24 mule dynamique de Don Juan et de Tristan ; enfin, l’ on reviendra au problème capital, celui de la personne en soi, telle q
25 enfin, l’on reviendra au problème capital, celui de la personne en soi, telle que les religions majeures la définissent o
26 fin, l’on reviendra au problème capital, celui de la personne en soi, telle que les religions majeures la définissent ou l
27 e capital, celui de la personne en soi, telle que les religions majeures la définissent ou la nient. Car toute idée de l’ho
28 personne en soi, telle que les religions majeures la définissent ou la nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’
29 elle que les religions majeures la définissent ou la nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’amour. Cette succe
30 jeures la définissent ou la nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’amour. Cette succession pourra surprendre.
31 res la définissent ou la nient. Car toute idée de l’ homme est une idée de l’amour. Cette succession pourra surprendre. Des
32 la nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’amour. Cette succession pourra surprendre. Des transitions logiques
33 nient. Car toute idée de l’homme est une idée de l’ amour. Cette succession pourra surprendre. Des transitions logiques mé
34 es transitions logiques ménagées après coup entre les différents chapitres du recueil ne seraient qu’un faible artifice — e
35 qu’un faible artifice — et j’y renonce au profit d’ une longue Introduction — s’agissant d’assurer l’unité de l’ouvrage et
36 au profit d’une longue Introduction — s’agissant d’ assurer l’unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce
37 d’une longue Introduction — s’agissant d’assurer l’ unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement
38 ongue Introduction — s’agissant d’assurer l’unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller
39 ue Introduction — s’agissant d’assurer l’unité de l’ ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller et
40 on — s’agissant d’assurer l’unité de l’ouvrage et d’ en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller et retour du re
41 surer l’unité de l’ouvrage et d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’aller et retour du religieux à l’érotique
42 d’en faire accepter le vrai sujet : ce mouvement d’ aller et retour du religieux à l’érotique qui est l’un des secrets déc
43 t : ce mouvement d’aller et retour du religieux à l’ érotique qui est l’un des secrets décisifs de la psycho occidentale. J
44 ux à l’érotique qui est l’un des secrets décisifs de la psycho occidentale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les
45 à l’érotique qui est l’un des secrets décisifs de la psycho occidentale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les mal
46 cisifs de la psycho occidentale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les malentendus invétérés et les préjugés prêts
47 entale. Je ne vois guère de domaine, en effet, où les malentendus invétérés et les préjugés prêts au bond retiennent autant
48 omaine, en effet, où les malentendus invétérés et les préjugés prêts au bond retiennent autant d’esprits, croyants et incro
49 s et les préjugés prêts au bond retiennent autant d’ esprits, croyants et incroyants, de faire face à leurs vrais problèmes
50 iennent autant d’esprits, croyants et incroyants, de faire face à leurs vrais problèmes ou de souffrir seulement qu’on les
51 royants, de faire face à leurs vrais problèmes ou de souffrir seulement qu’on les observe. Freud a décelé quelques-uns des
52 rs vrais problèmes ou de souffrir seulement qu’on les observe. Freud a décelé quelques-uns des motifs d’une pareille résist
53 s observe. Freud a décelé quelques-uns des motifs d’ une pareille résistance à la lucidité ; il les situait dans le conflit
54 elques-uns des motifs d’une pareille résistance à la lucidité ; il les situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la
55 tifs d’une pareille résistance à la lucidité ; il les situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. A
56 le résistance à la lucidité ; il les situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. Avant lui, Marx a
57 a lucidité ; il les situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. Avant lui, Marx avait osé une anal
58 situait dans le conflit entre la vie sexuelle et la morale sociale. Avant lui, Marx avait osé une analyse non moins « cho
59 osé une analyse non moins « choquante » du refus de prendre conscience des réalités économiques, en conflit avec l’idéal
60 science des réalités économiques, en conflit avec l’ idéal de la bourgeoisie victorienne. L’un et l’autre, d’ailleurs, deme
61 des réalités économiques, en conflit avec l’idéal de la bourgeoisie victorienne. L’un et l’autre, d’ailleurs, demeuraient
62 réalités économiques, en conflit avec l’idéal de la bourgeoisie victorienne. L’un et l’autre, d’ailleurs, demeuraient tri
63 n et l’autre, d’ailleurs, demeuraient tributaires de cette même société occidentale dont ils surent génialement dénoncer l
64 occidentale dont ils surent génialement dénoncer les « bons motifs » de s’aveugler dans deux domaines vitaux, bien définis
65 s surent génialement dénoncer les « bons motifs » de s’aveugler dans deux domaines vitaux, bien définis. Mais ces domaines
66 s. Mais ces domaines (précisément « taboués » par les classes dirigeantes de leur temps) n’enferment pas toute la réalité,
67 écisément « taboués » par les classes dirigeantes de leur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’homme occidenta
68 dirigeantes de leur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et
69 leur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et Freud partageai
70 ur temps) n’enferment pas toute la réalité, ni de l’ homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et Freud partageaient
71 as toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’homme en général. Marx et Freud partageaient malgré tout avec la so
72 toute la réalité, ni de l’homme occidental, ni de l’ homme en général. Marx et Freud partageaient malgré tout avec la socié
73 éral. Marx et Freud partageaient malgré tout avec la société qu’ils attaquaient un système de pensée et certains préjugés
74 out avec la société qu’ils attaquaient un système de pensée et certains préjugés qui devaient à leur tour les aveugler sur
75 sée et certains préjugés qui devaient à leur tour les aveugler sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver
76 aient à leur tour les aveugler sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’amour et d
77 r sur un autre ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les d
78 e ordre de réalités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités
79 ités. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands
80 s. J’ai donc tenté de retrouver la dialectique de l’ amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hom
81 c tenté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hommes avaient
82 enté de retrouver la dialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hommes avaient ét
83 ialectique de l’amour et de la personne, qui sont les deux réalités que ces grands hommes avaient été contraints par leur s
84 ts par leur système, à la fois efficace et fermé, d’ éliminer ou de refouler. Il s’agit ici d’une recherche, et non pas de
85 stème, à la fois efficace et fermé, d’éliminer ou de refouler. Il s’agit ici d’une recherche, et non pas de littérature, m
86 t fermé, d’éliminer ou de refouler. Il s’agit ici d’ une recherche, et non pas de littérature, malgré les multiples exemple
87 fouler. Il s’agit ici d’une recherche, et non pas de littérature, malgré les multiples exemples que j’ai pris dans les gra
88 ’une recherche, et non pas de littérature, malgré les multiples exemples que j’ai pris dans les grands auteurs des xixe et
89 malgré les multiples exemples que j’ai pris dans les grands auteurs des xixe et xxe siècles, et cités comme autant de fa
90 des xixe et xxe siècles, et cités comme autant de faits. Il s’agit de trouver ou d’inventer non pas des objets de langa
91 iècles, et cités comme autant de faits. Il s’agit de trouver ou d’inventer non pas des objets de langage (comme on l’atten
92 és comme autant de faits. Il s’agit de trouver ou d’ inventer non pas des objets de langage (comme on l’attend de la poésie
93 ’agit de trouver ou d’inventer non pas des objets de langage (comme on l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’a
94 ’inventer non pas des objets de langage (comme on l’ attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’attend des philosophes
95 non pas des objets de langage (comme on l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’attend des philosophes), mais u
96 n pas des objets de langage (comme on l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’attend des philosophes), mais une
97 n l’attend de la poésie) ni des valeurs (comme on l’ attend des philosophes), mais une vision plus vraie, modifiant le suje
98 ilosophes), mais une vision plus vraie, modifiant le sujet. Rien d’étonnant si une telle recherche m’a porté plus d’une fo
99 s une vision plus vraie, modifiant le sujet. Rien d’ étonnant si une telle recherche m’a porté plus d’une fois bien au-delà
100 d’étonnant si une telle recherche m’a porté plus d’ une fois bien au-delà des conclusions de L’Amour et l’Occident . Cert
101 orté plus d’une fois bien au-delà des conclusions de L’Amour et l’Occident . Certains me feront peut-être un reproche d’i
102 plus d’une fois bien au-delà des conclusions de L’ Amour et l’Occident . Certains me feront peut-être un reproche d’incon
103 fois bien au-delà des conclusions de L’Amour et l’ Occident . Certains me feront peut-être un reproche d’inconstance. Pou
104 cident . Certains me feront peut-être un reproche d’ inconstance. Pourtant, à y bien regarder, on verra que mes thèses prim
105 tifiées que niées. Quelques oppositions ont perdu de leur tranchant, une fois mieux orientées dans une vue de l’Amour que
106 tranchant, une fois mieux orientées dans une vue de l’Amour que je ne crains pas qu’on dise moniste : le seul monisme non
107 anchant, une fois mieux orientées dans une vue de l’ Amour que je ne crains pas qu’on dise moniste : le seul monisme non co
108 l’Amour que je ne crains pas qu’on dise moniste : le seul monisme non contradictoire avec la réalité de la personne étant
109 moniste : le seul monisme non contradictoire avec la réalité de la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’i
110 e seul monisme non contradictoire avec la réalité de la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve
111 eul monisme non contradictoire avec la réalité de la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve qu
112 la réalité de la personne étant précisément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’Amour — son exist
113 réalité de la personne étant précisément celui de l’ Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’Amour — son existenc
114 ément celui de l’Amour, parce qu’il se trouve que l’ être même de l’Amour — son existence, sa puissance et son essence — re
115 de l’Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’Amour — son existence, sa puissance et son essence — recrée sans ce
116 l’Amour, parce qu’il se trouve que l’être même de l’ Amour — son existence, sa puissance et son essence — recrée sans cesse
117 , sa puissance et son essence — recrée sans cesse la multiplicité non illusoire des personnes, et la préserve au sein de l
118 e la multiplicité non illusoire des personnes, et la préserve au sein de l’Unité, afin de l’aimer et d’être aimé par elle.
119 llusoire des personnes, et la préserve au sein de l’ Unité, afin de l’aimer et d’être aimé par elle. Voilà toute la philoso
120 onnes, et la préserve au sein de l’Unité, afin de l’ aimer et d’être aimé par elle. Voilà toute la philosophie que je dédui
121 a préserve au sein de l’Unité, afin de l’aimer et d’ être aimé par elle. Voilà toute la philosophie que je déduis de mes es
122 n de l’aimer et d’être aimé par elle. Voilà toute la philosophie que je déduis de mes essais en les relisant, bien qu’elle
123 ar elle. Voilà toute la philosophie que je déduis de mes essais en les relisant, bien qu’elle n’y soit traitée qu’en image
124 ute la philosophie que je déduis de mes essais en les relisant, bien qu’elle n’y soit traitée qu’en images et symboles. 1
125 traitée qu’en images et symboles. 1. Il s’agit de L’Amour et l’Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947
126 itée qu’en images et symboles. 1. Il s’agit de L’ Amour et l’Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947) et
127 images et symboles. 1. Il s’agit de L’Amour et l’ Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947) et des Perso
128 s’agit de L’Amour et l’Occident (1939 et 1956), de Doctrine fabuleuse (1947) et des Personnes du Drame (1944) notamm
2 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — I. L’amour et la personne dans le monde christianisé
129 IL’amour et la personne dans le monde christianisé Éros, qui était un dieu pour le
130 IL’amour et la personne dans le monde christianisé Éros, qui était un dieu pour les Anciens, est un
131 monde christianisé Éros, qui était un dieu pour les Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charm
132 it un dieu pour les Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charmant et secondaire ; le problème es
133 r les Anciens, est un problème pour les Modernes. Le dieu était ailé, charmant et secondaire ; le problème est sérieux, co
134 nes. Le dieu était ailé, charmant et secondaire ; le problème est sérieux, complexe et encombrant. Mais cela n’est vrai qu
135 n’est vrai qu’en Occident, car on n’observe rien de tel en Inde, en Chine ou en Afrique. Comment nous expliquer ce fait ?
136 que. Comment nous expliquer ce fait ? Et pourquoi l’ érotisme est-il devenu synonyme de perversité non seulement dans le ja
137 t ? Et pourquoi l’érotisme est-il devenu synonyme de perversité non seulement dans le jargon des lois de l’État laïque, ma
138 devenu synonyme de perversité non seulement dans le jargon des lois de l’État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigean
139 perversité non seulement dans le jargon des lois de l’État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigeants et sincères, dep
140 rversité non seulement dans le jargon des lois de l’ État laïque, mais aux yeux des chrétiens exigeants et sincères, depuis
141 et sincères, depuis des siècles ? Pour comprendre la situation problématique de notre temps, il faut remonter aux origines
142 cles ? Pour comprendre la situation problématique de notre temps, il faut remonter aux origines du christianisme. Le purit
143 , il faut remonter aux origines du christianisme. Le puritanisme chrétien est un peu plus ancien que les évangiles : il se
144 e puritanisme chrétien est un peu plus ancien que les évangiles : il se déclare dès les épîtres de saint Paul. Et s’il est
145 plus ancien que les évangiles : il se déclare dès les épîtres de saint Paul. Et s’il est remarquable que les évangiles, réd
146 que les évangiles : il se déclare dès les épîtres de saint Paul. Et s’il est remarquable que les évangiles, rédigés peu ap
147 pîtres de saint Paul. Et s’il est remarquable que les évangiles, rédigés peu après, n’en portent guère de traces, il est co
148 évangiles, rédigés peu après, n’en portent guère de traces, il est constant qu’on les a lus pendant des siècles à la lumi
149 en portent guère de traces, il est constant qu’on les a lus pendant des siècles à la lumière des polémiques pauliniennes di
150 mière des polémiques pauliniennes dirigées contre les gnostiques. Or ce sont les gnostiques qui ont tenté les premiers de p
151 iennes dirigées contre les gnostiques. Or ce sont les gnostiques qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à l’Esprit,
152 ce sont les gnostiques qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, a
153 s gnostiques qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de l
154 nostiques qui ont tenté les premiers de passer de l’ Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la c
155 qui ont tenté les premiers de passer de l’Éros à l’ Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castration
156 ser de l’Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « co
157 it, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de
158 par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de ce
159 extrêmes de préférence, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de certaines sectes b
160 e, allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de certaines sectes basilidiennes au culte
161 allant de la castration à la luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de certaines sectes basilidiennes au culte gé
162 a luxure sacrée, ou de la « communio spermatica » de certaines sectes basilidiennes au culte général d’une Sophia æterna,
163 e certaines sectes basilidiennes au culte général d’ une Sophia æterna, Éternel féminin exalté bien au-dessus du Créateur b
164 é. Attaqués sans relâche dans leurs doctrines par les Pères de l’Église primitive, rigoureusement persécutés plus tard par
165 rimitive, rigoureusement persécutés plus tard par le christianisme établi, ils sont les vrais ancêtres des traditions diff
166 s plus tard par le christianisme établi, ils sont les vrais ancêtres des traditions diffuses dans l’hérésie cathare et les
167 t les vrais ancêtres des traditions diffuses dans l’ hérésie cathare et les mystiques du Nord (ou du moins dans leur vocabu
168 des traditions diffuses dans l’hérésie cathare et les mystiques du Nord (ou du moins dans leur vocabulaire) d’où procèdent,
169 iques du Nord (ou du moins dans leur vocabulaire) d’ où procèdent, par les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le
170 moins dans leur vocabulaire) d’où procèdent, par les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesq
171 ire) d’où procèdent, par les voies détournées que l’ on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesquels ne parlent guère qu
172 rocèdent, par les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesquels ne parlent guère que d’un amou
173 les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le roman modernes, lesquels ne parlent guère que d’un amour « profane »,
174 le roman modernes, lesquels ne parlent guère que d’ un amour « profane », sans plus savoir ni d’où il vient ni où il va2.
175 e que d’un amour « profane », sans plus savoir ni d’ où il vient ni où il va2. L’intransigeante hostilité qui oppose les te
176 , sans plus savoir ni d’où il vient ni où il va2. L’ intransigeante hostilité qui oppose les tenants de la morale et les éc
177 où il va2. L’intransigeante hostilité qui oppose les tenants de la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu de
178 L’intransigeante hostilité qui oppose les tenants de la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu des deux camp
179 ntransigeante hostilité qui oppose les tenants de la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu des deux camps,
180 hostilité qui oppose les tenants de la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’insu des deux camps, un débat vingt
181 la morale et les écrivains érotiques prolonge, à l’ insu des deux camps, un débat vingt fois séculaire, mais dont les term
182 x camps, un débat vingt fois séculaire, mais dont les termes se sont dégradés à mesure qu’on perdait conscience des orienta
183 s orientations spirituelles qu’ils signifiaient à l’ origine. Rappelons donc ces termes de base, et voyons si vraiment ils
184 gnifiaient à l’origine. Rappelons donc ces termes de base, et voyons si vraiment ils permettent d’expliquer pourquoi c’est
185 mes de base, et voyons si vraiment ils permettent d’ expliquer pourquoi c’est en Europe, et là seulement, que la morale rel
186 er pourquoi c’est en Europe, et là seulement, que la morale religieuse et l’érotique en sont venues à ce statut de conflit
187 ope, et là seulement, que la morale religieuse et l’ érotique en sont venues à ce statut de conflit permanent, de mépris ré
188 ligieuse et l’érotique en sont venues à ce statut de conflit permanent, de mépris réciproque, de rigoureuse exclusion mutu
189 en sont venues à ce statut de conflit permanent, de mépris réciproque, de rigoureuse exclusion mutuelle. Rien de pareil e
190 tatut de conflit permanent, de mépris réciproque, de rigoureuse exclusion mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons-le, n
191 éciproque, de rigoureuse exclusion mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons-le, ni d’une manière plus générale dans les
192 lusion mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons- le , ni d’une manière plus générale dans les cultures que le christianism
193 mutuelle. Rien de pareil en Inde, répétons-le, ni d’ une manière plus générale dans les cultures que le christianisme n’a q
194 répétons-le, ni d’une manière plus générale dans les cultures que le christianisme n’a que peu ou nullement touchées. I. L
195 d’une manière plus générale dans les cultures que le christianisme n’a que peu ou nullement touchées. I. Le christianisme
196 ristianisme n’a que peu ou nullement touchées. I. Le christianisme est la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’
197 eu ou nullement touchées. I. Le christianisme est la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament défi
198 ent touchées. I. Le christianisme est la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comm
199 touchées. I. Le christianisme est la religion de l’ Amour. — Religion d’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l
200 istianisme est la religion de l’Amour. — Religion d’ un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l’Être originel, le C
201 la religion de l’Amour. — Religion d’un Dieu que l’ Ancien Testament définissait comme l’Être originel, le Créateur du mon
202 ’un Dieu que l’Ancien Testament définissait comme l’ Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que l
203 cien Testament définissait comme l’Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testame
204 it comme l’Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tou
205 Être originel, le Créateur du monde et le sauveur d’ Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les homme
206 réateur du monde et le sauveur d’Israël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une manière
207 aël, mais que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une manière radicalement nouvelle : « Dieu est
208 s que le Nouveau Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’une manière radicalement nouvelle : « Dieu est Amour »,
209 u Testament révèle au cœur de tous les hommes, et d’ une manière radicalement nouvelle : « Dieu est Amour », répète saint J
210  », répète saint Jean. Religion créée par un acte de l’amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… 
211 répète saint Jean. Religion créée par un acte de l’ amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » R
212 créée par un acte de l’amour : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… » Religion dont toute la Loi est
213 il a donné son Fils unique… » Religion dont toute la Loi est résumée par Jésus-Christ lui-même, dans un seul et unique com
214 ans un seul et unique commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même.3 » Religion qui me
215 mme toi-même.3 » Religion qui met au premier rang de toutes les vertus, l’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent,
216 me.3 » Religion qui met au premier rang de toutes les vertus, l’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’
217 ion qui met au premier rang de toutes les vertus, l’ Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’Espérance e
218 ’Amour : « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’Espérance et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’
219 « Maintenant ces trois choses demeurent, la Foi, l’ Espérance et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ».
220 es trois choses demeurent, la Foi, l’Espérance et l’ Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n
221 demeurent, la Foi, l’Espérance et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a pas l’Amour
222 et l’Amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’ Amour ». Et celui qui n’a pas l’Amour « n’est qu’une cymbale qui reten
223 des trois, c’est l’Amour ». Et celui qui n’a pas l’ Amour « n’est qu’une cymbale qui retentit », n’est rien, en vérité spi
224 n vérité spirituelle. 2. Parce qu’il est religion de l’Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne.
225 érité spirituelle. 2. Parce qu’il est religion de l’ Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — 
226 rituelle. 2. Parce qu’il est religion de l’Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — Les relat
227 ion de l’Amour, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — Les relations qu’il définit entre l’homme e
228 our, le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » D
229 , le christianisme implique et pose la réalité de la personne. — Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » Dieu
230 sme implique et pose la réalité de la personne. —  Les relations qu’il définit entre l’homme et « son » Dieu sont personnell
231 la personne. — Les relations qu’il définit entre l’ homme et « son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinit
232 son » Dieu sont personnelles. Dieu est personnel. La Trinité est composée de trois Personnes. Le modèle de toute personne
233 lles. Dieu est personnel. La Trinité est composée de trois Personnes. Le modèle de toute personne humaine est donné par l’
234 nnel. La Trinité est composée de trois Personnes. Le modèle de toute personne humaine est donné par l’Incarnation du Chris
235 rinité est composée de trois Personnes. Le modèle de toute personne humaine est donné par l’Incarnation du Christ fils de
236 Le modèle de toute personne humaine est donné par l’ Incarnation du Christ fils de Dieu, en Jésus fils de Marie — Jésus-Chr
237 umaine est donné par l’Incarnation du Christ fils de Dieu, en Jésus fils de Marie — Jésus-Christ étant à la fois « vrai Di
238 Incarnation du Christ fils de Dieu, en Jésus fils de Marie — Jésus-Christ étant à la fois « vrai Dieu et vrai homme » selo
239 étant à la fois « vrai Dieu et vrai homme » selon le Credo. D’où suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’
240 fois « vrai Dieu et vrai homme » selon le Credo. D’ où suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’Amour divi
241 immédiatement que tout homme converti, recréé par l’ Amour divin, va devenir, dans l’imitation de Jésus-Christ, vraie vocat
242 verti, recréé par l’Amour divin, va devenir, dans l’ imitation de Jésus-Christ, vraie vocation et vrai individu, c’est-à-di
243 é par l’Amour divin, va devenir, dans l’imitation de Jésus-Christ, vraie vocation et vrai individu, c’est-à-dire : une per
244 ne distincte mais reliée en même temps par ce qui la distingue. Car pour aimer, il faut être distinct de l’objet même de l
245 distingue. Car pour aimer, il faut être distinct de l’objet même de l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’h
246 stingue. Car pour aimer, il faut être distinct de l’ objet même de l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homm
247 pour aimer, il faut être distinct de l’objet même de l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homme puisse aime
248 r aimer, il faut être distinct de l’objet même de l’ amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’homme puisse aimer D
249 l’amour, auquel on voudrait être uni. Et pour que l’ homme puisse aimer Dieu et tout d’abord en être aimé, il faut que Dieu
250 u soit personnel et qu’il soit « tout autre » que l’ homme. Et enfin pour que l’homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’i
251 oit « tout autre » que l’homme. Et enfin pour que l’ homme puisse s’aimer lui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entr
252 ui-même, il faut qu’il y ait en lui dualité entre l’ homme naturel et l’homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l
253 ’il y ait en lui dualité entre l’homme naturel et l’ homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel e
254 re l’homme naturel et l’homme nouveau, recréé par l’ appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouve
255 l’homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. C
256 homme nouveau, recréé par l’appel qu’il reçoit de l’ Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. Cett
257 ’il reçoit de l’Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. Cette vie demeure en partie mystérieuse,
258 Amour. Cet appel est sa vocation, la vie nouvelle de sa personne. Cette vie demeure en partie mystérieuse, étant « cachée
259 emeure en partie mystérieuse, étant « cachée avec le Christ en Dieu », mais elle se manifeste par des actes, dans l’amour
260 ieu », mais elle se manifeste par des actes, dans l’ amour du prochain comme de soi-même. Ainsi l’amour distingue et relie
261 ste par des actes, dans l’amour du prochain comme de soi-même. Ainsi l’amour distingue et relie à la fois. Il relie au mys
262 dans l’amour du prochain comme de soi-même. Ainsi l’ amour distingue et relie à la fois. Il relie au mystère divin, mais au
263 Il relie au mystère divin, mais aussi au mystère de ce « prochain » visible dont la personne reste invisible… 3. Cette re
264 aussi au mystère de ce « prochain » visible dont la personne reste invisible… 3. Cette religion de l’Amour total (amour d
265 nt la personne reste invisible… 3. Cette religion de l’Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livre
266 la personne reste invisible… 3. Cette religion de l’ Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres s
267 isible… 3. Cette religion de l’Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’Amour. — 
268 . Cette religion de l’Amour total (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’Amour. — Dans cet
269 al (amour de Dieu, de Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’Amour. — Dans cet ensemble infiniment varié de ph
270 Soi et du Prochain) n’a pas de livres sacrés sur l’ Amour. — Dans cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’Europe
271 sur l’Amour. — Dans cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’Europe seule a désignés par le seul et même terme d’
272 s cet ensemble infiniment varié de phénomènes que l’ Europe seule a désignés par le seul et même terme d’amour4, considéron
273 é de phénomènes que l’Europe seule a désignés par le seul et même terme d’amour4, considérons les raies extrêmes du spectr
274 Europe seule a désignés par le seul et même terme d’ amour4, considérons les raies extrêmes du spectre : l’ultraviolet du s
275 s par le seul et même terme d’amour4, considérons les raies extrêmes du spectre : l’ultraviolet du spirituel et l’infraroug
276 our4, considérons les raies extrêmes du spectre : l’ ultraviolet du spirituel et l’infrarouge du sexuel. Notre mystique, sc
277 trêmes du spectre : l’ultraviolet du spirituel et l’ infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de l’amour divin, s’est
278 t l’infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de l’amour divin, s’est développée très tardivement, dans des formes et
279 ’infrarouge du sexuel. Notre mystique, science de l’ amour divin, s’est développée très tardivement, dans des formes et sel
280 des voies presque toujours suspectes aux yeux de l’ orthodoxie5. Notre éthique sexuelle s’est très longtemps réduite à que
281 réduite à quelques interdits élémentaires et que l’ on trouve dans presque toutes les sociétés constituées. En dépit des t
282 émentaires et que l’on trouve dans presque toutes les sociétés constituées. En dépit des traités de quelques Pères de l’Égl
283 es les sociétés constituées. En dépit des traités de quelques Pères de l’Église (prohibant telle position sexuelle parce q
284 ant telle position sexuelle parce que contraire à la fécondation) et des gros livres de casuistique des xvie et xviie si
285 ue contraire à la fécondation) et des gros livres de casuistique des xvie et xviie siècles, la plupart écrits par des mo
286 e siècles, la plupart écrits par des moines et à l’ usage des confesseurs, on ne voit pas un seul équivalent chrétien — ex
287 istant ou imaginable — du Kamasutra, des tantras, de tant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et les upanishads, re
288 Kamasutra, des tantras, de tant d’autres traités d’ érotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin 
289 tantras, de tant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, d
290 ant d’autres traités d’érotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, des célèbres s
291 rotisme dans les Vedas et les upanishads, reliant le sexuel au divin ; encore moins, des célèbres sculptures aux façades d
292 ux façades des grands temples hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à
293 façades des grands temples hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à de
294 grands temples hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à des fins dida
295 hindous, illustrant de la manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à des fins didactiques et religi
296 a manière la plus précise les unions des dieux et de leurs femmes, à des fins didactiques et religieuses. Point de méthode
297 mes, à des fins didactiques et religieuses. Point de méthodes secrètes ni de magie sexuelle, point de physiologie du pèler
298 ues et religieuses. Point de méthodes secrètes ni de magie sexuelle, point de physiologie du pèlerinage mystique, comme ce
299 de méthodes secrètes ni de magie sexuelle, point de physiologie du pèlerinage mystique, comme celle que nous décrivent, s
300 que nous décrivent, sans varier depuis mille ans, les traités du Hatha Yoga. Et pas de traces non plus, dans le christianis
301 puis mille ans, les traités du Hatha Yoga. Et pas de traces non plus, dans le christianisme, de ces cérémonies initiatique
302 és du Hatha Yoga. Et pas de traces non plus, dans le christianisme, de ces cérémonies initiatiques, communes à la plupart
303 Et pas de traces non plus, dans le christianisme, de ces cérémonies initiatiques, communes à la plupart des autres religio
304 communes à la plupart des autres religions, et où l’ on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minu
305 plupart des autres religions, et où l’on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minutieusement pres
306 eligions, et où l’on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, minutieusement prescrit. Ainsi les Afri
307 t un rôle décisif, minutieusement prescrit. Ainsi les Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et
308 , minutieusement prescrit. Ainsi les Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’a
309 rescrit. Ainsi les Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et mêm
310 i les Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primit
311 es Africains et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’ Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs
312 et les Peaux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’ hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polyn
313 aux-Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux
314 -Rouges, les sauvages de l’Australie d’hier et de l’ Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœu
315 s sauvages de l’Australie d’hier et de l’Amazonie d’ aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douce
316 ie d’hier et de l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douces, observent tous des ri
317 e l’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douces, observent tous des rites plus crue
318 ’Amazonie d’aujourd’hui, et même les primitifs de la Polynésie, aux mœurs si douces, observent tous des rites plus cruels
319 us cruels l’un que l’autre, afin de sacraliser et de socialiser l’événement de la puberté. Devant cette même crise endocri
320 que l’autre, afin de sacraliser et de socialiser l’ événement de la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christi
321 , afin de sacraliser et de socialiser l’événement de la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christianisme se co
322 fin de sacraliser et de socialiser l’événement de la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christianisme se conte
323 de la puberté. Devant cette même crise endocrine, le christianisme se contente de conseils moraux très sévères, et de cons
324 ême crise endocrine, le christianisme se contente de conseils moraux très sévères, et de conseils d’hygiène vagues ou aber
325 e se contente de conseils moraux très sévères, et de conseils d’hygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sév
326 e de conseils moraux très sévères, et de conseils d’ hygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiqu
327 es, et de conseils d’hygiène vagues ou aberrants. D’ un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’aut
328 onseils d’hygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les pro
329 ygiène vagues ou aberrants. D’un côté, le rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et le
330 rite et les sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétienn
331 sévices physiques, qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujou
332 , qui règlent tout ; de l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujours mieux réussi d
333 e l’autre, les problèmes et les tortures morales… Les Églises chrétiennes ont toujours mieux réussi dans leurs efforts pour
334 ussi dans leurs efforts pour réprimer et contenir l’ instinct sexuel que dans leurs tentatives (rares et périphériques, voi
335 pour cultiver et ordonner, à des buts spirituels, l’ érotisme, même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens
336 ner, à des buts spirituels, l’érotisme, même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens redoutaient avant tout
337 isme, même dans les limites du mariage. C’est que les théologiens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’Éros divini
338 giens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’ Éros divinise sans la grâce, et peut conduire à des révélations. « La
339 nt tout qu’on pût croire que l’Éros divinise sans la grâce, et peut conduire à des révélations. « La chair ne sert de rien
340 s la grâce, et peut conduire à des révélations. «  La chair ne sert de rien » (quant au salut), déclare saint Paul. Et l’on
341 ut conduire à des révélations. « La chair ne sert de rien » (quant au salut), déclare saint Paul. Et l’on eut bien vite fa
342 e rien » (quant au salut), déclare saint Paul. Et l’ on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, p
343 ), déclare saint Paul. Et l’on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait
344 . Et l’on eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (c
345 n eut bien vite fait de réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âm
346 réduire au sexuel le sens de « chair » qui, pour l’ Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme, intellect) dans sa r
347 e sens de « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et
348 e « chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et déchue.
349  chair » qui, pour l’Apôtre, désignait le tout de l’ homme (corps, âme, intellect) dans sa réalité, naturelle et déchue. Da
350 llect) dans sa réalité, naturelle et déchue. Dans la naissance virginale de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent
351 naturelle et déchue. Dans la naissance virginale de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent l’absence du sexe, donc
352 et déchue. Dans la naissance virginale de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent l’absence du sexe, donc du péché,
353 la naissance virginale de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent l’absence du sexe, donc du péché, plutôt que le s
354 de Jésus, la tradition et le peuple dévot virent l’ absence du sexe, donc du péché, plutôt que le signe positif d’une fili
355 rent l’absence du sexe, donc du péché, plutôt que le signe positif d’une filiation divine…6 En revanche, les Églises chré
356 sexe, donc du péché, plutôt que le signe positif d’ une filiation divine…6 En revanche, les Églises chrétiennes, suivies
357 ne positif d’une filiation divine…6 En revanche, les Églises chrétiennes, suivies jusqu’à nos jours par les pouvoirs civil
358 glises chrétiennes, suivies jusqu’à nos jours par les pouvoirs civils, ont développé dès la première génération apostolique
359 octrine du mariage tout à fait spécifique, et que la Gnose ignore, significativement. Elle se fonde sur quelques versets d
360 es versets des épîtres et des évangiles7 qui dans l’ ensemble définissent une éthique cohérente de type personnaliste, et n
361 dans l’ensemble définissent une éthique cohérente de type personnaliste, et non plus sociale ou sacrée comme dans les autr
362 naliste, et non plus sociale ou sacrée comme dans les autres religions. Il n’en est que plus frappant d’observer à quel poi
363 s autres religions. Il n’en est que plus frappant d’ observer à quel point les motivations spirituelles du mariage diffèren
364 ’en est que plus frappant d’observer à quel point les motivations spirituelles du mariage diffèrent et même se contredisent
365 edisent chez saint Paul. Tantôt il pose une sorte d’ analogie mystique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour d
366 antôt il pose une sorte d’analogie mystique entre l’ amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble de
367 d’analogie mystique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Ma
368 stique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’ amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos
369 ntre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes
370 es sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ ensemble des âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes comme le Chris
371 âmes croyantes : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le maria
372 « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’ Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le mariage à n’être plus
373 mé l’Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le mariage à n’être plus qu’une concession à la nature, une discipline c
374 duit le mariage à n’être plus qu’une concession à la nature, une discipline contre l’incontinence : « Je pense qu’il est b
375 une concession à la nature, une discipline contre l’ incontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point touch
376 re l’incontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’ homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicit
377 ontinence : « Je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que c
378 se qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme,
379 ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’ impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari…
380 ais pas un ordre… Car il vaut mieux se marier que de brûler. » Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chastet
381 brûler. » Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’ Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spiritue
382 Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Ce
383 pas moins qu’aux yeux de l’Apôtre, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Celui qui n’est p
384 e, la chasteté et le célibat conduiraient seuls à la vie spirituelle : « Celui qui n’est pas marié s’inquiète du Seigneur,
385 ’est pas marié s’inquiète du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur, et celui qui est marié s’inquiète des choses du m
386 marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image d
387 a femme. » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’ image de l’amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de
388  » 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image de l’amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie s
389 4. Ainsi donc, exalté d’une part comme l’image de l’ amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie spir
390 l’amour divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules l
391 divin, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du
392 in, mais vilipendé d’autre part comme l’ennemi de la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du ma
393 e la vie spirituelle, toléré finalement mais dans les seules limites du mariage le plus strict et consacré, — tout le reste
394 inalement mais dans les seules limites du mariage le plus strict et consacré, — tout le reste étant laissé en friche et tr
395 tes du mariage le plus strict et consacré, — tout le reste étant laissé en friche et très sommairement condamné sous les n
396 issé en friche et très sommairement condamné sous les noms de luxure et d’impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, —
397 riche et très sommairement condamné sous les noms de luxure et d’impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, — l’amour
398 sommairement condamné sous les noms de luxure et d’ impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, — l’amour humain devai
399 ndamné sous les noms de luxure et d’impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, — l’amour humain devait fatalement dev
400 impudicité ou de « prostitution spirituelle »8, —  l’ amour humain devait fatalement devenir une source intarissable de prob
401 devait fatalement devenir une source intarissable de problèmes, tant pour la société que pour l’individu. Au surplus, lié
402 r une source intarissable de problèmes, tant pour la société que pour l’individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réali
403 sable de problèmes, tant pour la société que pour l’ individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l
404 société que pour l’individu. Au surplus, lié dès l’ origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou sp
405 pour l’individu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amo
406 ividu. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corp
407 du. Au surplus, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corps,
408 s, lié dès l’origine à la réalité de la personne, l’ amour sexuel, sentimental ou spirituel (amour des corps, des âmes ou d
409 (amour des corps, des âmes ou des esprits, selon la tripartition traditionnelle et non moins paulinienne que gnostique, s
410 t non moins paulinienne que gnostique, soulignons- le ) se trouvait lié du même coup à la dialectique du salut, c’est-à-dire
411 ue, soulignons-le) se trouvait lié du même coup à la dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, — et valo
412 la dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, — et valorisé à l’extrême. Ceci ne pouvait se produire — et
413 dialectique du salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, — et valorisé à l’extrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne
414 t-à-dire du péché et de la grâce, — et valorisé à l’ extrême. Ceci ne pouvait se produire — et ne s’est pas produit — en de
415 produire — et ne s’est pas produit — en dehors de la sphère d’influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que
416  et ne s’est pas produit — en dehors de la sphère d’ influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que je nomme é
417 hère d’influence du christianisme. C’est pourquoi le phénomène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la pas
418 uoi le phénomène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie d
419 omène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’ amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan
420 je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au
421 englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en
422 ariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du mariag
423 a passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du mariage), ne devait dév
424 es complexités que dans une Europe travaillée par la doctrine et la morale chrétiennes, séculairement aux prises avec leur
425 que dans une Europe travaillée par la doctrine et la morale chrétiennes, séculairement aux prises avec leurs exigences (sa
426 c leurs exigences (sans cesse mieux codifiées par les casuistes), dans une Europe formée par l’Église ou contre elle, et lo
427 es par les casuistes), dans une Europe formée par l’ Église ou contre elle, et longtemps confondue avec la « chrétienté ».
428 glise ou contre elle, et longtemps confondue avec la « chrétienté ». On ne saurait donc interpréter ce phénomène — dans so
429  — qu’à la lumière de ses origines religieuses et de ses fins trans-naturelles. 2. Cf. L’Amour et l’Occident, nouvelle
430 ieuses et de ses fins trans-naturelles. 2. Cf. L’ Amour et l’Occident, nouvelle version, Livre ii . 3. Voici les trois
431 e ses fins trans-naturelles. 2. Cf. L’Amour et l’ Occident, nouvelle version, Livre ii . 3. Voici les trois textes con
432 Occident, nouvelle version, Livre ii . 3. Voici les trois textes convergents de l’Ancien et du Nouveau Testament : « Tu a
433 ivre ii . 3. Voici les trois textes convergents de l’Ancien et du Nouveau Testament : « Tu aimeras ton prochain comme to
434 e ii . 3. Voici les trois textes convergents de l’ Ancien et du Nouveau Testament : « Tu aimeras ton prochain comme toi-m
435 omme toi-même. » Lévitique, XIX, 18. « Tu aimeras l’ Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta f
436 tique, XIX, 18. « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Deutéronome,
437 Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’
438 , ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’eux, docteur de la l
439 de toute ta force. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’ eux, docteur de la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le p
440 ce. » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le plus grand comma
441  » Deutéronome, VI, 5. « … l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le plus grand commande
442 la loi, lui fit cette question : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras l
443 ion : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de to
444  : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout
445 ement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta
446 lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premi
447 aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus gran
448 , ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et v
449 on âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable :
450 mblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Mat
451 i-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Matthieu, XXII, 35-40. 4. On sait qu’en gr
452 ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Matthieu, XXII, 35-40. 4. On sait qu’en grec « le mot
453 Matthieu, XXII, 35-40. 4. On sait qu’en grec «  le mot philia désignait tout sentiment d’attachement et d’affection entr
454 ’en grec « le mot philia désignait tout sentiment d’ attachement et d’affection entre deux personnes, mais les philosophes
455 philia désignait tout sentiment d’attachement et d’ affection entre deux personnes, mais les philosophes distinguèrent ent
456 chement et d’affection entre deux personnes, mais les philosophes distinguèrent entre quatre espèces de philia : la philia
457 es philosophes distinguèrent entre quatre espèces de philia : la philia naturelle ou parentale (physikè) unissant les être
458 es distinguèrent entre quatre espèces de philia : la philia naturelle ou parentale (physikè) unissant les êtres de même sa
459 philia naturelle ou parentale (physikè) unissant les êtres de même sang ; la philia entre les hôtes (xénikè), qui nous rap
460 ntale (physikè) unissant les êtres de même sang ; la philia entre les hôtes (xénikè), qui nous rappelle l’importance des v
461 unissant les êtres de même sang ; la philia entre les hôtes (xénikè), qui nous rappelle l’importance des vertus d’hospitali
462 hilia entre les hôtes (xénikè), qui nous rappelle l’ importance des vertus d’hospitalité… ; la philia des amis (hétaïrikè)
463 énikè), qui nous rappelle l’importance des vertus d’ hospitalité… ; la philia des amis (hétaïrikè) qui seule correspond à l
464 rappelle l’importance des vertus d’hospitalité… ; la philia des amis (hétaïrikè) qui seule correspond à l’amitié propremen
465 hilia des amis (hétaïrikè) qui seule correspond à l’ amitié proprement dite ; enfin la philia amoureuse (erotikè), entre pe
466 ule correspond à l’amitié proprement dite ; enfin la philia amoureuse (erotikè), entre personnes du même sexe ou de sexe d
467 ureuse (erotikè), entre personnes du même sexe ou de sexe différent. Enfin, pour distinguer les diverses nuances d’amour,
468 sexe ou de sexe différent. Enfin, pour distinguer les diverses nuances d’amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en
469 rent. Enfin, pour distinguer les diverses nuances d’ amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en dehors de philia et
470 in, pour distinguer les diverses nuances d’amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en dehors de philia et d’éros : e
471 s diverses nuances d’amour, les Grecs disposaient de nombreux mots, en dehors de philia et d’éros : eunoïa désignant le dé
472 posaient de nombreux mots, en dehors de philia et d’ éros : eunoïa désignant le dévouement ; Agapè, l’affection désintéress
473 en dehors de philia et d’éros : eunoïa désignant le dévouement ; Agapè, l’affection désintéressée ; storgè, la tendresse 
474 d’éros : eunoïa désignant le dévouement ; Agapè, l’ affection désintéressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’amour de dé
475 ment ; Agapè, l’affection désintéressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissa
476 on désintéressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’ amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance 
477 téressée ; storgè, la tendresse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance ; mania,
478 la tendresse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’ amour de reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaîn
479 esse ; pothos, l’amour de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaînée. Cett
480 r de désir ; charis, l’amour de reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaînée. Cette énumération n’est d
481 our de reconnaissance et de complaisance ; mania, la passion déchaînée. Cette énumération n’est d’ailleurs pas exhaustive.
482 ette énumération n’est d’ailleurs pas exhaustive. Le mot Agapè, assez rare dans les textes païens, était promis à un grand
483 urs pas exhaustive. Le mot Agapè, assez rare dans les textes païens, était promis à un grand avenir, parce que les premiers
484 grand avenir, parce que les premiers chrétiens et les Pères de langue grecque l’emploieront pour désigner l’amour divin et
485 ir, parce que les premiers chrétiens et les Pères de langue grecque l’emploieront pour désigner l’amour divin et l’amour f
486 premiers chrétiens et les Pères de langue grecque l’ emploieront pour désigner l’amour divin et l’amour fraternel qui régna
487 res de langue grecque l’emploieront pour désigner l’ amour divin et l’amour fraternel qui régnait dans les « agapes ». Ils
488 cque l’emploieront pour désigner l’amour divin et l’ amour fraternel qui régnait dans les « agapes ». Ils se méfiaient du m
489 amour divin et l’amour fraternel qui régnait dans les « agapes ». Ils se méfiaient du mot Éros, et on les comprend. » (R. F
490 s « agapes ». Ils se méfiaient du mot Éros, et on les comprend. » (R. Flacelière, l’Amour en Grèce, Paris, 1960). Empédocle
491 u mot Éros, et on les comprend. » (R. Flacelière, l’ Amour en Grèce, Paris, 1960). Empédocle désigne l’Amour par les mots d
492 l’Amour en Grèce, Paris, 1960). Empédocle désigne l’ Amour par les mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Soc
493 rèce, Paris, 1960). Empédocle désigne l’Amour par les mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Socrate affirmai
494 is, 1960). Empédocle désigne l’Amour par les mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Socrate affirmait ne pos
495 r par les mots de philotès (analogue à philia) ou de harmonia. Socrate affirmait ne posséder qu’une science, celle de l’ér
496 crate affirmait ne posséder qu’une science, celle de l’érotikè. Enfin, les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (d
497 te affirmait ne posséder qu’une science, celle de l’ érotikè. Enfin, les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (de a
498 sséder qu’une science, celle de l’érotikè. Enfin, les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite (de aphros, écume, ou sp
499 les Grecs distinguaient très nettement Aphrodite ( de aphros, écume, ou sperme du dieu mutilé), qui préside à l’amour physi
500 , écume, ou sperme du dieu mutilé), qui préside à l’ amour physique, et Éros, qui régit le sentiment amoureux. Dira-t-on qu
501 ui préside à l’amour physique, et Éros, qui régit le sentiment amoureux. Dira-t-on que nos langues modernes possèdent elle
502 rnes possèdent elles aussi la plupart de ces mots d’ amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité,
503 dent elles aussi la plupart de ces mots d’amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sa
504 si la plupart de ces mots d’amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais
505 art de ces mots d’amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela
506 ots d’amitié, de tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela, elles l’ap
507 e tendresse, de désir, de passion, de compassion, de charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela, elles l’appellent amour,
508 charité, etc. ? Sans doute, mais tout cela, elles l’ appellent amour, quitte à varier les adjectifs. Et c’est précisément c
509 ut cela, elles l’appellent amour, quitte à varier les adjectifs. Et c’est précisément ce terme unique qui manque au grec, c
510 e terme unique qui manque au grec, comme à toutes les langues de l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe
511 ue qui manque au grec, comme à toutes les langues de l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe chrétienne
512 qui manque au grec, comme à toutes les langues de l’ Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe chrétienne et
513 de l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’Europe chrétienne et de l’Occident tout entier que, là seulement, t
514 l’Asie sans exception. Il est caractéristique de l’ Europe chrétienne et de l’Occident tout entier que, là seulement, tout
515 Il est caractéristique de l’Europe chrétienne et de l’Occident tout entier que, là seulement, toutes les formes humaines
516 est caractéristique de l’Europe chrétienne et de l’ Occident tout entier que, là seulement, toutes les formes humaines de
517 l’Occident tout entier que, là seulement, toutes les formes humaines de l’attrait aient pu être comprises sous un vocable
518 ier que, là seulement, toutes les formes humaines de l’attrait aient pu être comprises sous un vocable unique, désignant n
519 que, là seulement, toutes les formes humaines de l’ attrait aient pu être comprises sous un vocable unique, désignant non
520 que substance commune, mais un mouvement créateur de l’être, qui se manifeste en elles toutes. Il est inévitable que certa
521 substance commune, mais un mouvement créateur de l’ être, qui se manifeste en elles toutes. Il est inévitable que certains
522 t inévitable que certains critiques me reprochent de « confondre » dans ces pages l’amour divin, la passion et le désir, l
523 ues me reprochent de « confondre » dans ces pages l’ amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’aphros ; mai
524 nt de « confondre » dans ces pages l’amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’aphros ; mais cette apparen
525 dre » dans ces pages l’amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de v
526 ces pages l’amour divin, la passion et le désir, l’ Agapè, l’éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire
527 s l’amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’ éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le f
528 divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’éros et l’ aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le fait de tou
529 l’éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le fait de toute notre culture occidentale. 5. La g
530  ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le fait de toute notre culture occidentale. 5. La grande mystique chré
531 cette apparente erreur de vocabulaire est le fait de toute notre culture occidentale. 5. La grande mystique chrétienne,
532 le fait de toute notre culture occidentale. 5. La grande mystique chrétienne, bien qu’annoncée par saint Augustin, ne s
533 c’est-à-dire durant le troisième quart seulement de l’ère chrétienne ; et toujours en dehors de la théologie, qui n’a ces
534 est-à-dire durant le troisième quart seulement de l’ ère chrétienne ; et toujours en dehors de la théologie, qui n’a cessé
535 nt de l’ère chrétienne ; et toujours en dehors de la théologie, qui n’a cessé de s’en méfier : je pense aux ultimes conclu
536 toujours en dehors de la théologie, qui n’a cessé de s’en méfier : je pense aux ultimes conclusions de Maître Eckhart, de
537 de s’en méfier : je pense aux ultimes conclusions de Maître Eckhart, de Ruysbroek l’Admirable, de saint Jean de la Croix,
538 pense aux ultimes conclusions de Maître Eckhart, de Ruysbroek l’Admirable, de saint Jean de la Croix, condamnées par l’au
539 ions de Maître Eckhart, de Ruysbroek l’Admirable, de saint Jean de la Croix, condamnées par l’autorité ecclésiastique. 6.
540 irable, de saint Jean de la Croix, condamnées par l’ autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la
541 ix, condamnées par l’autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne
542 mnées par l’autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élém
543 es par l’autorité ecclésiastique. 6. Le dogme de l’ Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élément
544 siastique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élément négatif, puisqu’il ne
545 stique. 6. Le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge (1871) isole et souligne cet élément négatif, puisqu’il ne peu
546 ment négatif, puisqu’il ne peut ici être question d’ une filiation divine de Marie, d’une autre Incarnation que celle du Ch
547 ne peut ici être question d’une filiation divine de Marie, d’une autre Incarnation que celle du Christ, ou ce serait entr
548 ci être question d’une filiation divine de Marie, d’ une autre Incarnation que celle du Christ, ou ce serait entrer dans la
549 ion que celle du Christ, ou ce serait entrer dans la Gnose. 7. Voir l’Annexe I. 8. Toute religion différente de l’ortho
550 rist, ou ce serait entrer dans la Gnose. 7. Voir l’ Annexe I. 8. Toute religion différente de l’orthodoxie judaïque est
551 . Voir l’Annexe I. 8. Toute religion différente de l’orthodoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes
552 oir l’Annexe I. 8. Toute religion différente de l’ orthodoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes au
553 différente de l’orthodoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes autant que par les Prêtres (Cf. Ézéchi
554 odoxie judaïque est qualifiée de prostitution par les Prophètes autant que par les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exe
555 de prostitution par les Prophètes autant que par les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exercice de la vraie religion ou
556 nt que par les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’ exercice de la vraie religion ou Alliance peut donc trouver son analog
557 les Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exercice de la vraie religion ou Alliance peut donc trouver son analogie dans la
558 Prêtres (Cf. Ézéchiel 16, p. ex.). L’exercice de la vraie religion ou Alliance peut donc trouver son analogie dans la vie
559 n ou Alliance peut donc trouver son analogie dans la vie sexuelle des époux fidèles à leur serment. De même, l’orthodoxie
560 xuelle des époux fidèles à leur serment. De même, l’ orthodoxie des Pères de l’Église, se gardant sans cesse des excès spir
561 xcès spiritualistes ou naturalistes, correspond à la morale modérée du mariage chrétien, excluant à la fois la « prostitut
562 e modérée du mariage chrétien, excluant à la fois la « prostitution spirituelle » et l’ascétisme antivital des gnostiques,
563 uant à la fois la « prostitution spirituelle » et l’ ascétisme antivital des gnostiques, lesquels en retour ne savent que f
564 uels en retour ne savent que faire du mariage, ou l’ attaquent.
3 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — II. Naissance de l’érotisme occidental
565 IINaissance de l’érotisme occidental Apparu pour la première fois aux lisières méd
566 IINaissance de l’ érotisme occidental Apparu pour la première fois aux lisières médiév
567 aru pour la première fois aux lisières médiévales de l’inconscient, annoncé sous le couvert des symboles et du mythe au xi
568 pour la première fois aux lisières médiévales de l’ inconscient, annoncé sous le couvert des symboles et du mythe au xiie
569 isières médiévales de l’inconscient, annoncé sous le couvert des symboles et du mythe au xiie siècle, animant secrètement
570 au xiie siècle, animant secrètement dès ce temps la poésie et les premiers romans (qui prennent leur nom de la Romania de
571 sie et les premiers romans (qui prennent leur nom de la Romania des troubadours), l’érotisme n’accède au niveau de la cons
572 et les premiers romans (qui prennent leur nom de la Romania des troubadours), l’érotisme n’accède au niveau de la conscie
573 prennent leur nom de la Romania des troubadours), l’ érotisme n’accède au niveau de la conscience occidentale qu’au début d
574 es troubadours), l’érotisme n’accède au niveau de la conscience occidentale qu’au début du xixe siècle : c’est la grande
575 e occidentale qu’au début du xixe siècle : c’est la grande découverte des romantiques, qui redécouvrent en même temps le
576 e des romantiques, qui redécouvrent en même temps le lyrisme des troubadours, et plusieurs dimensions du fait religieux. K
577 delaire et Wagner furent les premiers à affronter de tout leur être les conséquences de cette révolution. Par l’analyse ph
578 furent les premiers à affronter de tout leur être les conséquences de cette révolution. Par l’analyse philosophique, la poé
579 rs à affronter de tout leur être les conséquences de cette révolution. Par l’analyse philosophique, la poésie et la musiqu
580 ur être les conséquences de cette révolution. Par l’ analyse philosophique, la poésie et la musique, L’Alternative, Les Fle
581 de cette révolution. Par l’analyse philosophique, la poésie et la musique, L’Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témo
582 lution. Par l’analyse philosophique, la poésie et la musique, L’Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’une
583 l’analyse philosophique, la poésie et la musique, L’ Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’une prise de con
584 sophique, la poésie et la musique, L’Alternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’une prise de conscience très pro
585 ternative, Les Fleurs du mal, Tristan, témoignent d’ une prise de conscience très profondément renouvelée des relations ent
586 très profondément renouvelée des relations entre l’ amour humain, la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les cl
587 nt renouvelée des relations entre l’amour humain, la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amou
588 uvelée des relations entre l’amour humain, la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne po
589 lée des relations entre l’amour humain, la vie de l’ âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne pose
590 elations entre l’amour humain, la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne pose guère de
591 la vie de l’âme et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’amour ne pose guère de problèmes que s’il entre en conf
592 et la recherche spirituelle. Pour les classiques, l’ amour ne pose guère de problèmes que s’il entre en conflit avec le dev
593 uelle. Pour les classiques, l’amour ne pose guère de problèmes que s’il entre en conflit avec le devoir moral. Il n’est pa
594 guère de problèmes que s’il entre en conflit avec le devoir moral. Il n’est pas un problème en soi. On peut tuer par jalou
595 son orgueil (social), mais on ne peut pas mourir d’ amour (la métaphore elle-même est ridiculisée). La morale officielle,
596 eil (social), mais on ne peut pas mourir d’amour ( la métaphore elle-même est ridiculisée). La morale officielle, indiscuté
597 d’amour (la métaphore elle-même est ridiculisée). La morale officielle, indiscutée, a statué que la raison domine le cœur,
598 ). La morale officielle, indiscutée, a statué que la raison domine le cœur, et elle ne s’inquiète pas du sexe (l’expressio
599 cielle, indiscutée, a statué que la raison domine le cœur, et elle ne s’inquiète pas du sexe (l’expression « vie sexuelle 
600 omine le cœur, et elle ne s’inquiète pas du sexe ( l’ expression « vie sexuelle » est encore impensable). Les instincts sont
601 pression « vie sexuelle » est encore impensable). Les instincts sont classés, les passions définies, et la religion codifié
602 t encore impensable). Les instincts sont classés, les passions définies, et la religion codifiée. Instincts et passions fon
603 instincts sont classés, les passions définies, et la religion codifiée. Instincts et passions font « le monde », y renonce
604 a religion codifiée. Instincts et passions font «  le monde », y renoncer c’est entrer en religion. Rien dans « le monde »,
605 y renoncer c’est entrer en religion. Rien dans «  le monde », sinon le dégoût qu’on en conçoit pour avoir abusé des « plai
606 entrer en religion. Rien dans « le monde », sinon le dégoût qu’on en conçoit pour avoir abusé des « plaisirs » (notons ce
607 usé des « plaisirs » (notons ce mot) ne conduit à la religion. Descartes, ayant bien séparé le corps et l’esprit, ne sait
608 nduit à la religion. Descartes, ayant bien séparé le corps et l’esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme
609 eligion. Descartes, ayant bien séparé le corps et l’ esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme. L’antithès
610 séparé le corps et l’esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme. L’antithèse radicale de cette époque class
611 esprit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’âme. L’antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée
612 rit, ne sait plus comment les relier : éclipse de l’ âme. L’antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée pa
613 sait plus comment les relier : éclipse de l’âme. L’ antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée par les p
614 s relier : éclipse de l’âme. L’antithèse radicale de cette époque classique nous est donnée par les penseurs-poètes de la
615 ale de cette époque classique nous est donnée par les penseurs-poètes de la génération post-romantique. Car la question que
616 classique nous est donnée par les penseurs-poètes de la génération post-romantique. Car la question que leur œuvre entrepr
617 ssique nous est donnée par les penseurs-poètes de la génération post-romantique. Car la question que leur œuvre entreprend
618 eurs-poètes de la génération post-romantique. Car la question que leur œuvre entreprend de résoudre est celle-là même que
619 ntique. Car la question que leur œuvre entreprend de résoudre est celle-là même que les classiques éliminaient : comment i
620 uvre entreprend de résoudre est celle-là même que les classiques éliminaient : comment intégrer l’amour humain dans une con
621 que les classiques éliminaient : comment intégrer l’ amour humain dans une conception religieuse de l’existence ? Toute con
622 rer l’amour humain dans une conception religieuse de l’existence ? Toute conception de l’amour (sexuel ou passionnel, libe
623 l’amour humain dans une conception religieuse de l’ existence ? Toute conception de l’amour (sexuel ou passionnel, liberti
624 tion religieuse de l’existence ? Toute conception de l’amour (sexuel ou passionnel, libertin ou matrimonial), toute attitu
625 n religieuse de l’existence ? Toute conception de l’ amour (sexuel ou passionnel, libertin ou matrimonial), toute attitude
626 sionnel, libertin ou matrimonial), toute attitude de l’homme devant l’amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une atti
627 nnel, libertin ou matrimonial), toute attitude de l’ homme devant l’amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une attitud
628 ou matrimonial), toute attitude de l’homme devant l’ amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une attitude spirituelle,
629 tude de l’homme devant l’amour, correspond, qu’on le sache ou non, à une attitude spirituelle, la traduit ou la trahit, la
630 u’on le sache ou non, à une attitude spirituelle, la traduit ou la trahit, la conteste ou l’assume, mais n’existerait pas
631 ou non, à une attitude spirituelle, la traduit ou la trahit, la conteste ou l’assume, mais n’existerait pas sans elle. Du
632 ne attitude spirituelle, la traduit ou la trahit, la conteste ou l’assume, mais n’existerait pas sans elle. Du même coup,
633 rituelle, la traduit ou la trahit, la conteste ou l’ assume, mais n’existerait pas sans elle. Du même coup, la sexualité9,
634 e, mais n’existerait pas sans elle. Du même coup, la sexualité9, enfin reconnue pour autre chose qu’un « bas instinct » ou
635 e fonction physiologique, se trouve qualifiée par l’ esprit, requise par l’âme, mise en relation dialectique avec les fins
636 ue, se trouve qualifiée par l’esprit, requise par l’ âme, mise en relation dialectique avec les fins spirituelles de l’âme.
637 uise par l’âme, mise en relation dialectique avec les fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l
638 n relation dialectique avec les fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner att
639 elation dialectique avec les fins spirituelles de l’ âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner attein
640 lectique avec les fins spirituelles de l’âme. Par l’ expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie
641 les fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». P
642 s fins spirituelles de l’âme. Par l’expérience de l’ amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par
643 de l’âme. Par l’expérience de l’amour passionnel, l’ Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de l’am
644 de l’amour passionnel, l’Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de l’amour dit sexuel, « l’âme ina
645 Isolde de Wagner atteint la « joie suprême ». Par l’ expérience de l’amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire c
646 ner atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de l’amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le g
647 atteint la « joie suprême ». Par l’expérience de l’ amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût
648 rême ». Par l’expérience de l’amour dit sexuel, «  l’ âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de l’éternel »10. Et
649 ience de l’amour dit sexuel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de l’éternel »10. Et dans In vino verita
650 uel, « l’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit «  le goût de l’éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiq
651 ’âme inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de l’éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiques de K
652 e inassouvie » de Baudelaire conçoit « le goût de l’ éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiques de Kier
653 Et dans In vino veritas, l’un des héros ironiques de Kierkegaard définit l’amour comme le lieu où « la vie spirituelle la
654 , l’un des héros ironiques de Kierkegaard définit l’ amour comme le lieu où « la vie spirituelle la plus élevée s’exprime d
655 os ironiques de Kierkegaard définit l’amour comme le lieu où « la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithès
656 de Kierkegaard définit l’amour comme le lieu où «  la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithèse la plus ext
657 nit l’amour comme le lieu où « la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithèse la plus extrême, tandis que la
658  la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’ antithèse la plus extrême, tandis que la sensualité prétend représente
659 ituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithèse la plus extrême, tandis que la sensualité prétend représenter la vie spi
660 rime dans l’antithèse la plus extrême, tandis que la sensualité prétend représenter la vie spirituelle la plus élevée. » L
661 ême, tandis que la sensualité prétend représenter la vie spirituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles ph
662 sensualité prétend représenter la vie spirituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le r
663 représenter la vie spirituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau de tensions,
664 rituelle la plus élevée. » Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau de tensions, détermine un espace in
665 Le champ nouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau de tensions, détermine un espace intermédiaire entre le corps
666 ouveau, dont de telles phrases révèlent le réseau de tensions, détermine un espace intermédiaire entre le corps animal et
667 tensions, détermine un espace intermédiaire entre le corps animal et l’esprit. N’est-ce pas l’âme, au sens des gnostiques 
668 un espace intermédiaire entre le corps animal et l’ esprit. N’est-ce pas l’âme, au sens des gnostiques ? C’est en tout cas
669 e entre le corps animal et l’esprit. N’est-ce pas l’ âme, au sens des gnostiques ? C’est en tout cas le milieu où l’érotism
670 l’âme, au sens des gnostiques ? C’est en tout cas le milieu où l’érotisme, qui est dépassement lyrique ou réflexif du sexu
671 s des gnostiques ? C’est en tout cas le milieu où l’ érotisme, qui est dépassement lyrique ou réflexif du sexuel biologique
672 fs plaisirs profonds, anxieux ou tendres, moments de grâce de l’amour humain et couleurs du langage mystique, procèdent de
673 rs profonds, anxieux ou tendres, moments de grâce de l’amour humain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’imagin
674 profonds, anxieux ou tendres, moments de grâce de l’ amour humain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’imaginati
675 humain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’imagination. Ils ne sont, de toute évidence, pas plus « physiques »
676 ain et couleurs du langage mystique, procèdent de l’ imagination. Ils ne sont, de toute évidence, pas plus « physiques » qu
677 ystique, procèdent de l’imagination. Ils ne sont, de toute évidence, pas plus « physiques » que spirituels, bien qu’ils ti
678 monde des corps, qui est substantif, ni du monde de l’esprit, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’adjectif q
679 nde des corps, qui est substantif, ni du monde de l’ esprit, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’adjectif qui
680 prit, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierk
681 t, qui est celui du verbe, mais du monde animé de l’ adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierkega
682 u monde animé de l’adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre c
683 onde animé de l’adjectif qui est qualification de la substance par l’émotion. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre comm
684 djectif qui est qualification de la substance par l’ émotion. Kierkegaard, dans l’Alternative, montre comment le christiani
685 de la substance par l’émotion. Kierkegaard, dans l’ Alternative, montre comment le christianisme, en apportant au monde le
686 . Kierkegaard, dans l’Alternative, montre comment le christianisme, en apportant au monde le « principe positif de l’Espri
687 e comment le christianisme, en apportant au monde le « principe positif de l’Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du mê
688 isme, en apportant au monde le « principe positif de l’Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel com
689 e, en apportant au monde le « principe positif de l’ Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel comme
690 e le « principe positif de l’Esprit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel comme « catégorie spirituelle
691 rit », qui exclut le sensuel, a posé du même coup le sensuel comme « catégorie spirituelle ». (Autrement dit, le christian
692 comme « catégorie spirituelle ». (Autrement dit, le christianisme a suscité le problème sexuel et l’érotisme.) Kierkegaar
693 lle ». (Autrement dit, le christianisme a suscité le problème sexuel et l’érotisme.) Kierkegaard ne se contente pas de sub
694 le christianisme a suscité le problème sexuel et l’ érotisme.) Kierkegaard ne se contente pas de substituer cette bipolari
695 el et l’érotisme.) Kierkegaard ne se contente pas de substituer cette bipolarité à la simple dualité des classiques. Il dé
696 se contente pas de substituer cette bipolarité à la simple dualité des classiques. Il définit en effet l’érotisme (en ter
697 imple dualité des classiques. Il définit en effet l’ érotisme (en termes étonnamment modernes) comme « une synthèse psycho-
698 modernes) comme « une synthèse psycho-sensible ». L’ érotisme est donc tout autre chose qu’un euphémisme désignant les aspe
699 donc tout autre chose qu’un euphémisme désignant les aspects sexuels de l’amour dans le langage pudique et parfois si péda
700 se qu’un euphémisme désignant les aspects sexuels de l’amour dans le langage pudique et parfois si pédant du jeune discipl
701 qu’un euphémisme désignant les aspects sexuels de l’ amour dans le langage pudique et parfois si pédant du jeune disciple d
702 sme désignant les aspects sexuels de l’amour dans le langage pudique et parfois si pédant du jeune disciple de Hegel. Entr
703 ge pudique et parfois si pédant du jeune disciple de Hegel. Entre la spontanéité démoniaque du désir, irrité par l’esprit
704 rfois si pédant du jeune disciple de Hegel. Entre la spontanéité démoniaque du désir, irrité par l’esprit qui veut l’anéan
705 re la spontanéité démoniaque du désir, irrité par l’ esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureu
706 démoniaque du désir, irrité par l’esprit qui veut l’ anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureuse « qui ne reconn
707 ésir, irrité par l’esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureuse « qui ne reconnaît comme son é
708 r l’esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de l’inclination amoureuse « qui ne reconnaît comme son égale que la spo
709 ’esprit qui veut l’anéantir, et la spontanéité de l’ inclination amoureuse « qui ne reconnaît comme son égale que la sponta
710 amoureuse « qui ne reconnaît comme son égale que la spontanéité religieuse » ; entre les figures contrastées du Séducteur
711 son égale que la spontanéité religieuse » ; entre les figures contrastées du Séducteur et du Mari, entre la décision négati
712 igures contrastées du Séducteur et du Mari, entre la décision négative et la décision positive du spirituel, l’érotisme ki
713 ducteur et du Mari, entre la décision négative et la décision positive du spirituel, l’érotisme kierkegaardien noue sa pro
714 on négative et la décision positive du spirituel, l’ érotisme kierkegaardien noue sa problématique absolument nouvelle, « p
715 nouvelle, « psycho-sensible », donc incluse dans la sphère animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il
716 ible », donc incluse dans la sphère animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Ki
717 c incluse dans la sphère animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Kierkegaard,
718 ncluse dans la sphère animique. Or, le langage de l’ âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Kierkegaard, pou
719 animique. Or, le langage de l’âme n’est autre que le Mythe. Il est donc naturel que Kierkegaard, pour décrire la catégorie
720 Il est donc naturel que Kierkegaard, pour décrire la catégorie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de l’Esprit, et
721 our décrire la catégorie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure t
722 ire la catégorie du sensuel pur telle que la pose l’ attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que
723 égorie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transf
724 rie du sensuel pur telle que la pose l’attaque de l’ Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transfigu
725 se l’attaque de l’Esprit, et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transfigure l’élan mystique, aient eu recou
726 et Wagner, pour décrire la passion pure telle que la transfigure l’élan mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de
727 décrire la passion pure telle que la transfigure l’ élan mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de l’érotique occi
728 an mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de l’érotique occidentale : Don Juan, Tristan. 9. Le mot apparaît chez
729 mystique, aient eu recours aux mythes extrêmes de l’ érotique occidentale : Don Juan, Tristan. 9. Le mot apparaît chez Ki
730 l’érotique occidentale : Don Juan, Tristan. 9. Le mot apparaît chez Kierkegaard dès 1843. On le trouvait déjà chez Four
731 9. Le mot apparaît chez Kierkegaard dès 1843. On le trouvait déjà chez Fourier, mais il est aussi neuf, à cette époque, q
732 énergie nucléaire vers 1939. 10. « Hymne », dans Les Fleurs du mal.
4 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — III. Présence des mythes et leurs pouvoirs dans divers ordres
733 des mythes et leurs pouvoirs dans divers ordres D’ où viennent les mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous les leurs ?
734 leurs pouvoirs dans divers ordres D’où viennent les mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous les leurs ? Gouvernent-ils
735 ent les mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous les leurs ? Gouvernent-ils nos actes et nos sentiments, ou bien paraissen
736 ts, ou bien paraissent-ils après coup, comme pour les illustrer et les qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ?
737 ssent-ils après coup, comme pour les illustrer et les qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ? Est-ce encore un
738 pour les illustrer et les qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de
739 r les illustrer et les qualifier, voire tenter de les rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’œu
740 es rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes
741 rendre exemplaires ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’é
742 laires ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’étaient que p
743 res ? Est-ce encore un problème de la poule et de l’ œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’étaient que poés
744 et de l’œuf — qui a commencé ? Ce serait cela si les mythes n’étaient que poésie, c’est-à-dire invention de réalités qui n
745 thes n’étaient que poésie, c’est-à-dire invention de réalités qui n’existent vraiment que dans leur expression. Mais la pl
746 é exprimés avant nous, s’il est sûr que plusieurs de ceux qui nous dominent ne seront exprimés que demain. Une longue duré
747 ue demain. Une longue durée, cependant, n’est pas l’ éternité. Le même problème se pose d’ailleurs au sujet des complexes e
748 ne longue durée, cependant, n’est pas l’éternité. Le même problème se pose d’ailleurs au sujet des complexes et des archét
749 dées platoniciennes éternellement préexistantes à l’ homme, des lois cosmiques, ni des catégories de l’Esprit ; mais sont-i
750 à l’homme, des lois cosmiques, ni des catégories de l’Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits
751 l’homme, des lois cosmiques, ni des catégories de l’ Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits de
752 ories de l’Esprit ; mais sont-ils aussi vieux que l’ homme et que les circuits de son cerveau, ou bien sont-ils seulement d
753 it ; mais sont-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits de son cerveau, ou bien sont-ils seulement des produits évol
754 t-ils aussi vieux que l’homme et que les circuits de son cerveau, ou bien sont-ils seulement des produits évolués de la ci
755 , ou bien sont-ils seulement des produits évolués de la civilisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq con
756 u bien sont-ils seulement des produits évolués de la civilisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq contin
757 évolués de la civilisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq continents à partir du cinquième millénaire
758 olués de la civilisation néolithique, diffusée de l’ Euphrate vers les cinq continents à partir du cinquième millénaire ava
759 lisation néolithique, diffusée de l’Euphrate vers les cinq continents à partir du cinquième millénaire avant notre ère, et
760 énaire avant notre ère, et dernier ancêtre commun de nos civilisations vivantes ? Ou encore, des symptômes spécifiques de
761 s vivantes ? Ou encore, des symptômes spécifiques de notre seule culture européenne ? Il semble à première vue plus facile
762 européenne ? Il semble à première vue plus facile de répondre dans le cas des mythes, car les dates de leurs émergences da
763 emble à première vue plus facile de répondre dans le cas des mythes, car les dates de leurs émergences dans la littérature
764 us facile de répondre dans le cas des mythes, car les dates de leurs émergences dans la littérature mondiale nous sont conn
765 de répondre dans le cas des mythes, car les dates de leurs émergences dans la littérature mondiale nous sont connues, et c
766 es mythes, car les dates de leurs émergences dans la littérature mondiale nous sont connues, et c’est à partir d’elles qu’
767 ure mondiale nous sont connues, et c’est à partir d’ elles qu’ils ont vraiment agi et développé tous leurs pouvoirs contagi
768 istan, Faust, Hamlet et Don Juan sont bel et bien les créations imaginaires d’un Béroul, d’un Marlowe, d’un Shakespeare et
769 n Juan sont bel et bien les créations imaginaires d’ un Béroul, d’un Marlowe, d’un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, don
770 el et bien les créations imaginaires d’un Béroul, d’ un Marlowe, d’un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, dont les coordon
771 créations imaginaires d’un Béroul, d’un Marlowe, d’ un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’es
772 es d’un Béroul, d’un Marlowe, d’un Shakespeare et d’ un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’espace et le temps lai
773 e, d’un Shakespeare et d’un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’espace et le temps laissent assez peu de marge au
774 t d’un Tirso de Molina, dont les coordonnées dans l’ espace et le temps laissent assez peu de marge au doute critique. Et c
775 de Molina, dont les coordonnées dans l’espace et le temps laissent assez peu de marge au doute critique. Et chacun d’eux
776 t assez peu de marge au doute critique. Et chacun d’ eux décrit l’irruption dramatique d’une force de l’âme dans une sociét
777 e marge au doute critique. Et chacun d’eux décrit l’ irruption dramatique d’une force de l’âme dans une société bien datée.
778 ue. Et chacun d’eux décrit l’irruption dramatique d’ une force de l’âme dans une société bien datée. Mais une autre questio
779 n d’eux décrit l’irruption dramatique d’une force de l’âme dans une société bien datée. Mais une autre question se pose au
780 ’eux décrit l’irruption dramatique d’une force de l’ âme dans une société bien datée. Mais une autre question se pose aussi
781 personnages ? N’ont-ils pas simplement développé les clichés de phénomènes plus anciens, ou plus généralement humains ? No
782  ? N’ont-ils pas simplement développé les clichés de phénomènes plus anciens, ou plus généralement humains ? Nous voici ra
783 ralement humains ? Nous voici ramenés au problème de la genèse historique des complexes. Une différence, toutefois, me par
784 ement humains ? Nous voici ramenés au problème de la genèse historique des complexes. Une différence, toutefois, me paraît
785 ne différence, toutefois, me paraît essentielle : les complexes et les archétypes sont définis comme des structures de l’in
786 utefois, me paraît essentielle : les complexes et les archétypes sont définis comme des structures de l’inconscient, tandis
787 les archétypes sont définis comme des structures de l’inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le consc
788 s archétypes sont définis comme des structures de l’ inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le conscien
789 comme des structures de l’inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des
790 s de l’inconscient, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des notions constamme
791 e l’inconscient, tandis que les mythes parlent de l’ âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des notions constamment
792 nt, tandis que les mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et l’inconscient sont des notions constamment relatives au
793 es mythes parlent de l’âme. Or si le conscient et l’ inconscient sont des notions constamment relatives au degré d’éveil et
794 t sont des notions constamment relatives au degré d’ éveil et de lucidité de l’intellect, il n’en va pas de même des trois
795 notions constamment relatives au degré d’éveil et de lucidité de l’intellect, il n’en va pas de même des trois constituant
796 tamment relatives au degré d’éveil et de lucidité de l’intellect, il n’en va pas de même des trois constituants de l’être
797 ment relatives au degré d’éveil et de lucidité de l’ intellect, il n’en va pas de même des trois constituants de l’être hum
798 ct, il n’en va pas de même des trois constituants de l’être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est dou
799 il n’en va pas de même des trois constituants de l’ être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute
800 de même des trois constituants de l’être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) f
801 es trois constituants de l’être humain, le corps, l’ âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la
802 constituants de l’être humain, le corps, l’âme et l’ esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de
803 de l’être humain, le corps, l’âme et l’esprit. Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et
804 Si la pensée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âm
805 ée (qui est doute et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’ém
806 (qui est doute et certitude) fournit la preuve de l’ esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émoti
807 e et certitude) fournit la preuve de l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion. Les mythe
808 euve de l’esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décr
809 esprit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des
810 rit, et la sensation celle du corps, la preuve de l’ âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des réa
811 sensation celle du corps, la preuve de l’âme est l’ émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des réalités de l
812 celle du corps, la preuve de l’âme est l’émotion. Les mythes, phénomènes animiques, décrivent des réalités de l’affectivité
813 hes, phénomènes animiques, décrivent des réalités de l’affectivité, que le sentiment perçoit immédiatement. Et s’ils expri
814 , phénomènes animiques, décrivent des réalités de l’ affectivité, que le sentiment perçoit immédiatement. Et s’ils exprimen
815 ues, décrivent des réalités de l’affectivité, que le sentiment perçoit immédiatement. Et s’ils expriment ces réalités en s
816 n pas en concepts instantanés, entrant ainsi dans le champ de la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en
817 concepts instantanés, entrant ainsi dans le champ de la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même tem
818 cepts instantanés, entrant ainsi dans le champ de la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même temps
819 nsi dans le champ de la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même temps qu’il les révèle, cela tient
820 e la conscience sous une sorte de déguisement qui les voile en même temps qu’il les révèle, cela tient beaucoup moins à que
821 de déguisement qui les voile en même temps qu’il les révèle, cela tient beaucoup moins à quelque répression d’ordre social
822 e, cela tient beaucoup moins à quelque répression d’ ordre social, moral ou religieux (comme dans le cas des complexes, sel
823 on d’ordre social, moral ou religieux (comme dans le cas des complexes, selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont le
824 omme dans le cas des complexes, selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11
825 s des complexes, selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose dem
826 es complexes, selon Freud) qu’à la nature même de l’ âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose demeur
827 , selon Freud) qu’à la nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose demeure bien certa
828 nature même de l’âme, dont le symbole lyrique est le langage normal11. Une chose demeure bien certaine : les mythes qu’on
829 ngage normal11. Une chose demeure bien certaine : les mythes qu’on vient de citer, relativement récents dans leur expressio
830 plusieurs siècles, ils nous attendent, préformant les mouvements intimes de notre sensibilité, ou déroulant devant nous les
831 nous attendent, préformant les mouvements intimes de notre sensibilité, ou déroulant devant nous les images simplifiées, o
832 es de notre sensibilité, ou déroulant devant nous les images simplifiées, ordonnatrices de nos aventures virtuelles12. Médi
833 devant nous les images simplifiées, ordonnatrices de nos aventures virtuelles12. Méditer sur les Noms qui leur furent attr
834 trices de nos aventures virtuelles12. Méditer sur les Noms qui leur furent attribués (et qui, à l’instar des noms des dieux
835 sur les Noms qui leur furent attribués (et qui, à l’ instar des noms des dieux antiques, évoquent certains groupes de puiss
836 oms des dieux antiques, évoquent certains groupes de puissances), c’est méditer en fait sur des structures de l’âme qui no
837 sances), c’est méditer en fait sur des structures de l’âme qui nous inclinent à la manière des astres, c’est-à-dire sans n
838 ces), c’est méditer en fait sur des structures de l’ âme qui nous inclinent à la manière des astres, c’est-à-dire sans nous
839 nous déterminer : inclinant, non gubernant. Nous les reconnaissons, à certains stades de notre évolution psychique ou spir
840 ernant. Nous les reconnaissons, à certains stades de notre évolution psychique ou spirituelle, quand subitement nous nous
841 quand subitement nous nous sentons coïncider avec la forme ou le mouvement de telle œuvre, poème ou histoire, qui pour la
842 ment nous nous sentons coïncider avec la forme ou le mouvement de telle œuvre, poème ou histoire, qui pour la première foi
843 s sentons coïncider avec la forme ou le mouvement de telle œuvre, poème ou histoire, qui pour la première fois, bien avant
844 oire, qui pour la première fois, bien avant nous, les avait découverts ou inventés, ou qui, tout près de nous, les interprè
845 écouverts ou inventés, ou qui, tout près de nous, les interprète en termes de conscience « moderne ». Une émotion particuli
846 culière — excitation, angoisse ou nostalgie, dont l’ excès nous paraît insolite ou la fascination secrètement familière — n
847 u nostalgie, dont l’excès nous paraît insolite ou la fascination secrètement familière — nous avertit de leur apparition.
848 fascination secrètement familière — nous avertit de leur apparition. Nous les reconnaissons dans les grands personnages q
849 familière — nous avertit de leur apparition. Nous les reconnaissons dans les grands personnages qui leur ont attaché leur n
850 t de leur apparition. Nous les reconnaissons dans les grands personnages qui leur ont attaché leur nom de fable, Œdipe ou P
851 grands personnages qui leur ont attaché leur nom de fable, Œdipe ou Prométhée, Tristan, Faust ou Don Juan, mais aussi dan
852 thée, Tristan, Faust ou Don Juan, mais aussi dans les innombrables descendants que ces héros ont engendrés au sein des œuvr
853 ts que ces héros ont engendrés au sein des œuvres d’ imagination de la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les r
854 os ont engendrés au sein des œuvres d’imagination de la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l
855 ont engendrés au sein des œuvres d’imagination de la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l’œu
856 la littérature occidentale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs
857 identale. Et nous pouvons enfin les reconnaître à l’ œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la
858 nous pouvons enfin les reconnaître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais
859 uvons enfin les reconnaître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi
860 aître à l’œuvre dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoir
861 re dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les bi
862 dans la vie de personnes réelles, de créateurs de l’ art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biogr
863 ie de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies no
864 de personnes réelles, de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies nous
865 de créateurs de l’art et de la pensée, mais aussi d’ acteurs de l’histoire dont les biographies nous sont assez connues. (L
866 rs de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies nous sont assez connues. (La biograph
867 de l’art et de la pensée, mais aussi d’acteurs de l’ histoire dont les biographies nous sont assez connues. (La biographie
868 a pensée, mais aussi d’acteurs de l’histoire dont les biographies nous sont assez connues. (La biographie d’un être origina
869 re dont les biographies nous sont assez connues. ( La biographie d’un être original, fortement personnalisé, étant souvent
870 ographies nous sont assez connues. (La biographie d’ un être original, fortement personnalisé, étant souvent sa création la
871 fortement personnalisé, étant souvent sa création la plus totale et continue.) Certains mythes, c’est par eux ou contre eu
872 Certains mythes, c’est par eux ou contre eux que la personne s’est affirmée et reconnue, tout en contribuant à les mieux
873 s’est affirmée et reconnue, tout en contribuant à les mieux révéler. Car le triomphe total du mythe ne laisserait subsister
874 nue, tout en contribuant à les mieux révéler. Car le triomphe total du mythe ne laisserait subsister qu’un type, suppriman
875 ait subsister qu’un type, supprimant du même coup l’ individu. Mais ce triomphe n’est pas fatal si l’esprit relève le défi
876 p l’individu. Mais ce triomphe n’est pas fatal si l’ esprit relève le défi et, malgré l’emprise du mythe qui tend à l’enfer
877 is ce triomphe n’est pas fatal si l’esprit relève le défi et, malgré l’emprise du mythe qui tend à l’enfermer dans sa duré
878 t pas fatal si l’esprit relève le défi et, malgré l’ emprise du mythe qui tend à l’enfermer dans sa durée lyrique, poursuit
879 le défi et, malgré l’emprise du mythe qui tend à l’ enfermer dans sa durée lyrique, poursuit l’histoire de la personne, qu
880 tend à l’enfermer dans sa durée lyrique, poursuit l’ histoire de la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons
881 fermer dans sa durée lyrique, poursuit l’histoire de la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons savoir et
882 mer dans sa durée lyrique, poursuit l’histoire de la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons savoir et voi
883 oursuit l’histoire de la personne, qui sera celle de sa liberté. Si nous voulons savoir et voir comment agissent les mythe
884 . Si nous voulons savoir et voir comment agissent les mythes, en général, il me paraît que l’étude particulière de l’empire
885 agissent les mythes, en général, il me paraît que l’ étude particulière de l’empire exercé par les mythes de l’amour peut n
886 en général, il me paraît que l’étude particulière de l’empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux,
887 général, il me paraît que l’étude particulière de l’ empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et
888 t que l’étude particulière de l’empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raiso
889 de particulière de l’empire exercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raisons faciles
890 particulière de l’empire exercé par les mythes de l’ amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raisons faciles à
891 xercé par les mythes de l’amour peut nous y aider le mieux, et cela pour deux raisons faciles à discerner. La première, c’
892 isons faciles à discerner. La première, c’est que les mythes de l’amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banal
893 es à discerner. La première, c’est que les mythes de l’amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banale et la pl
894 à discerner. La première, c’est que les mythes de l’ amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banale et la plus
895 ière, c’est que les mythes de l’amour sont liés à l’ expérience individuelle la plus banale et la plus largement répandue d
896 de l’amour sont liés à l’expérience individuelle la plus banale et la plus largement répandue dans notre monde occidental
897 iés à l’expérience individuelle la plus banale et la plus largement répandue dans notre monde occidental : qui n’a pas été
898 cidental : qui n’a pas été amoureux ou malheureux de l’être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’était ? Le prem
899 ental : qui n’a pas été amoureux ou malheureux de l’ être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’était ? Le premier
900 alheureux de l’être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’était ? Le premier venu n’est pas tenté de se reconnaît
901 être pas, ou tout au moins curieux de savoir s’il l’ était ? Le premier venu n’est pas tenté de se reconnaître dans Faust o
902 ir s’il l’était ? Le premier venu n’est pas tenté de se reconnaître dans Faust ou Prométhée, Hamlet ou Don Quichotte, mais
903 te, mais n’hésite pas à se croire Don Juan s’il a le goût de la facilité et du changement ; ou Tristan s’il se sent plus d
904 n’hésite pas à se croire Don Juan s’il a le goût de la facilité et du changement ; ou Tristan s’il se sent plus doué pour
905 hésite pas à se croire Don Juan s’il a le goût de la facilité et du changement ; ou Tristan s’il se sent plus doué pour le
906 angement ; ou Tristan s’il se sent plus doué pour le malheur d’amour, ou la fidélité. La seconde raison tient au fait que
907 ou Tristan s’il se sent plus doué pour le malheur d’ amour, ou la fidélité. La seconde raison tient au fait que l’amour est
908 ’il se sent plus doué pour le malheur d’amour, ou la fidélité. La seconde raison tient au fait que l’amour est lié plus qu
909 la fidélité. La seconde raison tient au fait que l’ amour est lié plus que toute autre conduite, impulsion, sentiment ou a
910 -dire au langage en général, mais sous ses formes les plus richement dotées de tournures populaires et suggestives, de clic
911 l, mais sous ses formes les plus richement dotées de tournures populaires et suggestives, de clichés, de métaphores, et de
912 nt dotées de tournures populaires et suggestives, de clichés, de métaphores, et de symboles convenus. L’amour est à la foi
913 tournures populaires et suggestives, de clichés, de métaphores, et de symboles convenus. L’amour est à la fois le meilleu
914 res et suggestives, de clichés, de métaphores, et de symboles convenus. L’amour est à la fois le meilleur conducteur et le
915 clichés, de métaphores, et de symboles convenus. L’ amour est à la fois le meilleur conducteur et le meilleur excitant de
916 s, et de symboles convenus. L’amour est à la fois le meilleur conducteur et le meilleur excitant de l’expression. Semblabl
917 . L’amour est à la fois le meilleur conducteur et le meilleur excitant de l’expression. Semblable en cela (comme par bien
918 is le meilleur conducteur et le meilleur excitant de l’expression. Semblable en cela (comme par bien d’autres traits) à la
919 le meilleur conducteur et le meilleur excitant de l’ expression. Semblable en cela (comme par bien d’autres traits) à la gu
920 blable en cela (comme par bien d’autres traits) à la guerre des époques classiques, il existe à partir de sa « déclaration
921 de sa « déclaration ». Mais il peut naître aussi de sa seule évocation : d’une lecture, d’une chanson, d’une image ou d’u
922 Mais il peut naître aussi de sa seule évocation : d’ une lecture, d’une chanson, d’une image ou d’un mot, qui suffisent à l
923 ître aussi de sa seule évocation : d’une lecture, d’ une chanson, d’une image ou d’un mot, qui suffisent à l’induire, ou à
924 a seule évocation : d’une lecture, d’une chanson, d’ une image ou d’un mot, qui suffisent à l’induire, ou à fixer son choix
925 on : d’une lecture, d’une chanson, d’une image ou d’ un mot, qui suffisent à l’induire, ou à fixer son choix. Ainsi, l’acti
926 chanson, d’une image ou d’un mot, qui suffisent à l’ induire, ou à fixer son choix. Ainsi, l’action des mythes de l’amour d
927 ffisent à l’induire, ou à fixer son choix. Ainsi, l’ action des mythes de l’amour devient lisible, dans la mesure où elle c
928 ou à fixer son choix. Ainsi, l’action des mythes de l’amour devient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’action
929 à fixer son choix. Ainsi, l’action des mythes de l’ amour devient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’action mê
930 ction des mythes de l’amour devient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’action même du langage. Plus tard, une
931 ient lisible, dans la mesure où elle correspond à l’ action même du langage. Plus tard, une fois reconnues leurs structures
932 rs structures dynamiques, nous pourrons retrouver les plus typiques d’entre elles dans des domaines apparemment indépendant
933 elles dans des domaines apparemment indépendants de l’amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative rel
934 les dans des domaines apparemment indépendants de l’ amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative religi
935 dants de l’amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’ac
936 ts de l’amour et du jeu des sexes, et qui vont de la pensée spéculative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’actio
937 pensée spéculative religieuse ou métaphysique, à l’ éthique de l’action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ain
938 éculative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ainsi Don Jua
939 lative religieuse ou métaphysique, à l’éthique de l’ action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ainsi Don Juan d
940 métaphysique, à l’éthique de l’action sociale ou de l’aventure individuelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le r
941 taphysique, à l’éthique de l’action sociale ou de l’ aventure individuelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le ryth
942 venture individuelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’ allure et le rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans le
943 viduelle. Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternance
944 Je vois ainsi Don Juan dans l’allure et le rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’engage
945 vois ainsi Don Juan dans l’allure et le rythme de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’engagemen
946 e de la polémique nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’engagements passionnés et de retraits ambigus (déceptio
947 e nietzschéenne ; mais aussi dans les alternances d’ engagements passionnés et de retraits ambigus (déception ou besoin de
948 dans les alternances d’engagements passionnés et de retraits ambigus (déception ou besoin de se libérer ?) qui marquent l
949 onnés et de retraits ambigus (déception ou besoin de se libérer ?) qui marquent la carrière d’un certain type nouveau d’av
950 déception ou besoin de se libérer ?) qui marquent la carrière d’un certain type nouveau d’aventuriers-penseurs de notre te
951 besoin de se libérer ?) qui marquent la carrière d’ un certain type nouveau d’aventuriers-penseurs de notre temps. Je vois
952 ui marquent la carrière d’un certain type nouveau d’ aventuriers-penseurs de notre temps. Je vois Tristan dans la passion i
953 d’un certain type nouveau d’aventuriers-penseurs de notre temps. Je vois Tristan dans la passion intellectuelle de Kierke
954 ers-penseurs de notre temps. Je vois Tristan dans la passion intellectuelle de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » es
955 s. Je vois Tristan dans la passion intellectuelle de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » est de « vouloir sa propre p
956 ns la passion intellectuelle de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » est de « vouloir sa propre perte » ; mais aussi,
957 e de Kierkegaard, dont le « paradoxe absolu » est de « vouloir sa propre perte » ; mais aussi, comme en filigrane, dans le
958 re perte » ; mais aussi, comme en filigrane, dans le dessein secret de tant de romans modernes et dans le destin « fatal »
959 aussi, comme en filigrane, dans le dessein secret de tant de romans modernes et dans le destin « fatal » de leur protagoni
960 dessein secret de tant de romans modernes et dans le destin « fatal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de l’auteur…
961 nt de romans modernes et dans le destin « fatal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de l’auteur… Et bien d’autres qu
962 destin « fatal » de leur protagoniste — souvent à l’ insu de l’auteur… Et bien d’autres que moi ont su voir, c’est-à-dire p
963 « fatal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de l’auteur… Et bien d’autres que moi ont su voir, c’est-à-dire prévoir
964 atal » de leur protagoniste — souvent à l’insu de l’ auteur… Et bien d’autres que moi ont su voir, c’est-à-dire prévoir Don
965 su voir, c’est-à-dire prévoir Don Quichotte, dans la folie grandiose de Christophe Colomb partant pour les Indes du rêve.
966 re prévoir Don Quichotte, dans la folie grandiose de Christophe Colomb partant pour les Indes du rêve. Un mot encore, pour
967 folie grandiose de Christophe Colomb partant pour les Indes du rêve. Un mot encore, pour ceux qui m’accuseraient de blasphé
968 rêve. Un mot encore, pour ceux qui m’accuseraient de blasphémer — et j’en connais — en voyant « Tristan » dans ce siècle.
969 ant « Tristan » dans ce siècle. S’il est vrai que les mythes nous en apprennent bien autant sur l’Europe que les statues de
970 que les mythes nous en apprennent bien autant sur l’ Europe que les statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur
971 s nous en apprennent bien autant sur l’Europe que les statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisati
972 prennent bien autant sur l’Europe que les statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égy
973 sur l’Europe que les statues de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anc
974 s de dieux animaux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même man
975 ux ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par l
976 ou de Shivas à quatre bras sur la civilisation de l’ Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur
977 à quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme 
978 quatre bras sur la civilisation de l’Égypte ou de l’ Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme » o
979 isation de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme » ou leur fidélité aux appa
980 tion de l’Égypte ou de l’Inde anciennes, c’est de la même manière : non par leur « réalisme » ou leur fidélité aux apparen
981 ux apparences quotidiennes, mais par leur pouvoir d’ expression du sacré et de l’âme ; non par leur valeur figurée, mais pa
982 s, mais par leur pouvoir d’expression du sacré et de l’âme ; non par leur valeur figurée, mais par leur valeur figurante.
983 mais par leur pouvoir d’expression du sacré et de l’ âme ; non par leur valeur figurée, mais par leur valeur figurante. Nul
984 mais été Tristan, ni Don Juan, — et pas plus dans le passé qu’aujourd’hui ; mais sans ces mythes les Européens ne seraient
985 ns le passé qu’aujourd’hui ; mais sans ces mythes les Européens ne seraient pas ce qu’ils sont, n’aimeraient pas comme ils
986 s seraient incompréhensibles : car elles naissent de leurs rêves et non de leurs doctrines. 11. Il se peut que le rêve e
987 sibles : car elles naissent de leurs rêves et non de leurs doctrines. 11. Il se peut que le rêve emprunte à l’âme son im
988 s et non de leurs doctrines. 11. Il se peut que le rêve emprunte à l’âme son imagerie, ses emblèmes fixés, comparables a
989 octrines. 11. Il se peut que le rêve emprunte à l’ âme son imagerie, ses emblèmes fixés, comparables aux lames du Tarot,
990 mes du Tarot, qui sont des mythes figés, extraits de leur durée. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour réduire l’âm
991 s ce n’est pas une raison suffisante pour réduire l’ âme à l’inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’e
992 st pas une raison suffisante pour réduire l’âme à l’ inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’existe pa
993 on suffisante pour réduire l’âme à l’inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’existe pas avant son exp
994 our réduire l’âme à l’inconscient. La musique est de l’âme, par exemple, et elle n’existe pas avant son expression ; elle
995 réduire l’âme à l’inconscient. La musique est de l’ âme, par exemple, et elle n’existe pas avant son expression ; elle n’e
996 t son expression ; elle n’est pas en réserve dans l’ inconscient. 12. Les mythes ne joueraient-ils pas dans l’animique un
997 lle n’est pas en réserve dans l’inconscient. 12. Les mythes ne joueraient-ils pas dans l’animique un rôle comparable à cel
998 cient. 12. Les mythes ne joueraient-ils pas dans l’ animique un rôle comparable à celui des gènes et des génotypes qui con
999 elui des gènes et des génotypes qui conditionnent d’ avance la susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladi
1000 gènes et des génotypes qui conditionnent d’avance la susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladie ? Chacu
1001 s qui conditionnent d’avance la susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouvera
1002 nnent d’avance la susceptibilité ou la résistance de l’individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouverait-il ainsi do
1003 nt d’avance la susceptibilité ou la résistance de l’ individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouverait-il ainsi doté
1004 résistance de l’individu à telle maladie ? Chacun de nous se trouverait-il ainsi doté dès sa naissance à la vie culturelle
1005 us se trouverait-il ainsi doté dès sa naissance à la vie culturelle, intellectuelle, voire spirituelle, d’une susceptibili
1006 ie culturelle, intellectuelle, voire spirituelle, d’ une susceptibilité ou d’une relative immunité à telle conduite amoureu
1007 uelle, voire spirituelle, d’une susceptibilité ou d’ une relative immunité à telle conduite amoureuse, à tels choix affecti
5 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — IV. Problèmes de la personne aux prises avec les mythes
1008 IVProblèmes de la personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour dé
1009 IVProblèmes de la personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour déter
1010 IVProblèmes de la personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour déterminent largement nos conduite
1011 s de la personne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour déterminent largement nos conduites individuelles,
1012 sonne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’amour déterminent largement nos conduites individuelles, les hasard
1013 ne aux prises avec les mythes Que les mythes de l’ amour déterminent largement nos conduites individuelles, les hasards a
1014 éterminent largement nos conduites individuelles, les hasards apparents de nos rencontres, et les choix que nous croyons dé
1015 os conduites individuelles, les hasards apparents de nos rencontres, et les choix que nous croyons décider librement — on
1016 lles, les hasards apparents de nos rencontres, et les choix que nous croyons décider librement — on admet qu’il serait supe
1017 écider librement — on admet qu’il serait superflu de le démontrer une fois de plus. Que cette action soit propagée par la
1018 der librement — on admet qu’il serait superflu de le démontrer une fois de plus. Que cette action soit propagée par la cul
1019 fois de plus. Que cette action soit propagée par la culture, par les œuvres lyriques ou romanesques qui nous « passionnen
1020 ue cette action soit propagée par la culture, par les œuvres lyriques ou romanesques qui nous « passionnent » (nous prédisp
1021 ues qui nous « passionnent » (nous prédisposent à la passion), dans la mesure précise où elles obéissent aux mythes, cepen
1022 sionnent » (nous prédisposent à la passion), dans la mesure précise où elles obéissent aux mythes, cependant que leurs aut
1023 endant que leurs auteurs croyaient s’abandonner à la pleine liberté de leur imagination, —j’en donnerai plus loin quelques
1024 uteurs croyaient s’abandonner à la pleine liberté de leur imagination, —j’en donnerai plus loin quelques preuves. Or les m
1025 on, —j’en donnerai plus loin quelques preuves. Or les mythes, comme les lois, relèvent du générique, tandis que la personne
1026 plus loin quelques preuves. Or les mythes, comme les lois, relèvent du générique, tandis que la personne est unique ou n’e
1027 comme les lois, relèvent du générique, tandis que la personne est unique ou n’est pas. Ils nous conduisent au type, tandis
1028 ’est pas. Ils nous conduisent au type, tandis que la personne est le chemin vers un moi-même sans précédent, seul capable
1029 us conduisent au type, tandis que la personne est le chemin vers un moi-même sans précédent, seul capable d’un amour neuf.
1030 min vers un moi-même sans précédent, seul capable d’ un amour neuf. La personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans s
1031 ême sans précédent, seul capable d’un amour neuf. La personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans ses décisions sing
1032 seul capable d’un amour neuf. La personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans ses décisions singulières, déterminée
1033 ble d’un amour neuf. La personne trouve la preuve de sa vraie liberté dans ses décisions singulières, déterminées non poin
1034 ntes, commune à tous — et dont certes il est sage de tenir compte — mais par un but qui n’est qu’à elle, en avant d’elle,
1035 e — mais par un but qui n’est qu’à elle, en avant d’ elle, un but qu’elle réalise en l’approchant, tout en se réalisant ell
1036 elle, en avant d’elle, un but qu’elle réalise en l’ approchant, tout en se réalisant elle-même par cette approche. Pour la
1037 n se réalisant elle-même par cette approche. Pour la personne aux prises avec les mythes, le problème consistera donc à re
1038 cette approche. Pour la personne aux prises avec les mythes, le problème consistera donc à reconnaître tout d’abord leur n
1039 che. Pour la personne aux prises avec les mythes, le problème consistera donc à reconnaître tout d’abord leur nature et le
1040 connaître tout d’abord leur nature et leurs modes d’ action, puis à savoir en jouer à ses fins propres, sous peine de reste
1041 fins propres, sous peine de rester leur jouet, «  le pantin dont une force inconnue tire les ficelles », dit Kierkegaard.
1042 r jouet, « le pantin dont une force inconnue tire les ficelles », dit Kierkegaard. En d’autres termes, la personne doit tou
1043 ficelles », dit Kierkegaard. En d’autres termes, la personne doit tout d’abord apprendre à lire le jeu des mythes — dans
1044 s, la personne doit tout d’abord apprendre à lire le jeu des mythes — dans sa vie, dans ses rêves et dans les œuvres qui n
1045 des mythes — dans sa vie, dans ses rêves et dans les œuvres qui ne cessent de l’influencer — puis tenter d’entraîner dans
1046 dans ses rêves et dans les œuvres qui ne cessent de l’influencer — puis tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes
1047 ns ses rêves et dans les œuvres qui ne cessent de l’ influencer — puis tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes d’
1048 vres qui ne cessent de l’influencer — puis tenter d’ entraîner dans son jeu propre les formes d’énergie dont ils sont condu
1049 cer — puis tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes d’énergie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’éne
1050 tenter d’entraîner dans son jeu propre les formes d’ énergie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’énergie d’Éro
1051 ergie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’énergie d’Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour
1052 ie dont ils sont conducteurs. Cette conversion de l’ énergie d’Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour l’a
1053 s sont conducteurs. Cette conversion de l’énergie d’ Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour l’avenir de l
1054 révélera peut-être un jour plus importante, pour l’ avenir de l’humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléa
1055 peut-être un jour plus importante, pour l’avenir de l’humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléaire et so
1056 ut-être un jour plus importante, pour l’avenir de l’ humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléaire et solai
1057 plus importante, pour l’avenir de l’humanité, que l’ actuelle domestication de l’énergie nucléaire et solaire. Car si l’une
1058 venir de l’humanité, que l’actuelle domestication de l’énergie nucléaire et solaire. Car si l’une doit permettre d’explore
1059 ir de l’humanité, que l’actuelle domestication de l’ énergie nucléaire et solaire. Car si l’une doit permettre d’explorer l
1060 nucléaire et solaire. Car si l’une doit permettre d’ explorer l’espace cosmique et de subvenir à l’alimentation des corps,
1061 t solaire. Car si l’une doit permettre d’explorer l’ espace cosmique et de subvenir à l’alimentation des corps, l’autre peu
1062 ne doit permettre d’explorer l’espace cosmique et de subvenir à l’alimentation des corps, l’autre peut permettre à l’espri
1063 tre d’explorer l’espace cosmique et de subvenir à l’ alimentation des corps, l’autre peut permettre à l’esprit d’explorer l
1064 ’alimentation des corps, l’autre peut permettre à l’ esprit d’explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps an
1065 tion des corps, l’autre peut permettre à l’esprit d’ explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps animiques,
1066 rps, l’autre peut permettre à l’esprit d’explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps animiques, et d’y trouv
1067 e à l’esprit d’explorer les richesses mal connues de l’espace et du temps animiques, et d’y trouver de quoi nourrir des fa
1068 l’esprit d’explorer les richesses mal connues de l’ espace et du temps animiques, et d’y trouver de quoi nourrir des faims
1069 mal connues de l’espace et du temps animiques, et d’ y trouver de quoi nourrir des faims d’une autre espèce, dès maintenant
1070 de l’espace et du temps animiques, et d’y trouver de quoi nourrir des faims d’une autre espèce, dès maintenant éveillées.
1071 imiques, et d’y trouver de quoi nourrir des faims d’ une autre espèce, dès maintenant éveillées.
6 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — V. Invasion de l’érotisme au xxe siècle
1072 VInvasion de l’érotisme au xxe siècle Chrétiens traditionnels, moralistes laïqu
1073 VInvasion de l’ érotisme au xxe siècle Chrétiens traditionnels, moralistes laïques,
1074 t communistes orthodoxes s’unissent pour déplorer l’ invasion dans nos vies d’une sexualité « obsédante ». Les affiches dan
1075 s’unissent pour déplorer l’invasion dans nos vies d’ une sexualité « obsédante ». Les affiches dans les rues, les bureaux,
1076 sion dans nos vies d’une sexualité « obsédante ». Les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des
1077 d’une sexualité « obsédante ». Les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les m
1078 ualité « obsédante ». Les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines i
1079 dante ». Les affiches dans les rues, les bureaux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines illustrés et l
1080 aux, les métros, et tout au long des autostrades, les magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de n
1081 long des autostrades, les magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires
1082 utostrades, les magazines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les ban
1083 zines illustrés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les c
1084 trés et les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à
1085 les films, les romans noirs et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode,
1086 et les albums de nus, les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-tea
1087 les journaux populaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de reg
1088 opulaires et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor
1089 et les bandes dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journ
1090 dessinées, les chansons à la mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journées et des nui
1091 mode, les danses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journées et des nuits citadines pour vérifier l
1092 anses et les strip-teases : il suffit de regarder le décor des journées et des nuits citadines pour vérifier l’omniprésenc
1093 des journées et des nuits citadines pour vérifier l’ omniprésence de l’appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décri
1094 des nuits citadines pour vérifier l’omniprésence de l’appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décrit n’en demeure
1095 s nuits citadines pour vérifier l’omniprésence de l’ appel au désir sexuel. Ce phénomène mille fois décrit n’en demeure pas
1096 vait des parallèles en d’autres temps, ses moyens d’ expression, eux, sont sans précédent. La culture commercialisée, qui e
1097 es moyens d’expression, eux, sont sans précédent. La culture commercialisée, qui est son véhicule principal, le rend sans
1098 e commercialisée, qui est son véhicule principal, le rend sans doute irréversible, et les cultures totalitaires (ou dirigé
1099 le principal, le rend sans doute irréversible, et les cultures totalitaires (ou dirigées), normalement puritaines, seront b
1100 puritaines, seront bientôt débordées. Au surplus, l’ accroissement quantitatif et plus encore qualitatif des temps de loisi
1101 t quantitatif et plus encore qualitatif des temps de loisir, accroît aussi — comme l’avait dit Baudelaire avec plus de pré
1102 itatif des temps de loisir, accroît aussi — comme l’ avait dit Baudelaire avec plus de précision que le proverbe antique su
1103 ît aussi — comme l’avait dit Baudelaire avec plus de précision que le proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les
1104 l’avait dit Baudelaire avec plus de précision que le proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les chances pratique
1105 vec plus de précision que le proverbe antique sur l’ oisiveté mère des vices — les chances pratiques de l’érotisme. Déplore
1106 proverbe antique sur l’oisiveté mère des vices — les chances pratiques de l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain.
1107 l’oisiveté mère des vices — les chances pratiques de l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de compren
1108 isiveté mère des vices — les chances pratiques de l’ érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre
1109 s — les chances pratiques de l’érotisme. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre ses causes, et surto
1110 e. Déplorer le phénomène est donc vain. Il s’agit de comprendre ses causes, et surtout ce dont il est signe. Et d’abord, i
1111 rtout ce dont il est signe. Et d’abord, il s’agit de lui donner son vrai nom. C’est l’érotisme qui travaille les sociétés
1112 bord, il s’agit de lui donner son vrai nom. C’est l’ érotisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’est,
1113 nner son vrai nom. C’est l’érotisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’est, et non pas la sexualité pr
1114 érotisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive
1115 tisme qui travaille les sociétés occidentales, de l’ ouest à l’est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive et
1116 travaille les sociétés occidentales, de l’ouest à l’ est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive et procréatr
1117 étés occidentales, de l’ouest à l’est, et non pas la sexualité proprement dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens
1118 proprement dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », le
1119 dite, instinctive et procréatrice. Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts pla
1120 te, instinctive et procréatrice. Et les moyens de l’ érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plasti
1121 et procréatrice. Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la ph
1122 Et les moyens de l’érotisme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la m
1123 sme sont la littérature, les « salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la da
1124 es « salles obscures », les arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la danse13, et même certaines
1125 es », les arts plastiques (dont la photographie), la musique populaire et la danse13, et même certaines philosophies plus
1126 s (dont la photographie), la musique populaire et la danse13, et même certaines philosophies plus poétiques que systématiq
1127 ystématiques : milieux par excellence où agissent les mythes de l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinc
1128 s : milieux par excellence où agissent les mythes de l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec
1129 milieux par excellence où agissent les mythes de l’ âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec « l
1130 l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas avec l’ instinct ou avec « l’éternelle luxure » sans horizon, que la pensée de
1131 vec ces mythes, non pas avec l’instinct ou avec «  l’ éternelle luxure » sans horizon, que la pensée des spirituels se trouv
1132 ou avec « l’éternelle luxure » sans horizon, que la pensée des spirituels se trouve aux prises et peut entrer en polémiqu
1133 et peut entrer en polémique intime. Ce n’est pas l’ immoralité plus ou moins grande de ce siècle qui la concerne, mais bie
1134 e. Ce n’est pas l’immoralité plus ou moins grande de ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans
1135 ’immoralité plus ou moins grande de ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui ju
1136 ns grande de ce siècle qui la concerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui justifient cette immoralit
1137 ncerne, mais bien les attitudes (religieuses sans le savoir) qui justifient cette immoralité ; enfin, ce sont certaines no
1138 tte immoralité ; enfin, ce sont certaines notions de l’homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute
1139 immoralité ; enfin, ce sont certaines notions de l’ homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute san
1140 rtaines notions de l’homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute sanction sociale : car c’est là qu
1141 ines notions de l’homme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute sanction sociale : car c’est là qu’on
1142 omme, qu’une élite inconnue de la foule élabore à l’ abri de toute sanction sociale : car c’est là qu’on peut voir apparaît
1143 u’une élite inconnue de la foule élabore à l’abri de toute sanction sociale : car c’est là qu’on peut voir apparaître le s
1144 sociale : car c’est là qu’on peut voir apparaître le sens réel du phénomène que j’ai rappelé, et qui n’est guère en soi qu
1145 e que j’ai rappelé, et qui n’est guère en soi que l’ écume d’une vague profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les a
1146 ai rappelé, et qui n’est guère en soi que l’écume d’ une vague profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les apparence
1147 e en soi que l’écume d’une vague profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolé
1148 n soi que l’écume d’une vague profonde, surgie de l’ âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la toléran
1149 ue profonde, surgie de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes
1150 rgie de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce
1151 e de l’âme collective. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce que
1152 tive. Derrière les apparences de la rue, derrière la tolérance déjà presque sans bornes accordée à ce que l’on appelait na
1153 érance déjà presque sans bornes accordée à ce que l’ on appelait naguère pornographie, il y a tout autre chose qu’une réact
1154 e, il y a tout autre chose qu’une réaction contre la période victorienne, qu’après tout la jeunesse actuelle n’a pas connu
1155 tion contre la période victorienne, qu’après tout la jeunesse actuelle n’a pas connue dans sa vigueur, et dont elle n’a gu
1156 t vrai qu’une révolution n’éclate jamais qu’après la mort des vrais tyrans, contre leurs héritiers débiles et qui assurent
1157 et qui assurent que ce n’est pas leur faute… Mais de quoi la morale victorienne est-elle morte ? Sans doute, et tout d’abo
1158 ssurent que ce n’est pas leur faute… Mais de quoi la morale victorienne est-elle morte ? Sans doute, et tout d’abord, d’av
1159 nne est-elle morte ? Sans doute, et tout d’abord, d’ avoir eu peur de l’instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justi
1160 te ? Sans doute, et tout d’abord, d’avoir eu peur de l’instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justifier ses rigueur
1161 ? Sans doute, et tout d’abord, d’avoir eu peur de l’ instinct qu’elle voulait réprimer. Au lieu de justifier ses rigueurs e
1162 stifier ses rigueurs en décrivant dans sa réalité le danger que la licence sexuelle fait courir à toute société utilitaire
1163 gueurs en décrivant dans sa réalité le danger que la licence sexuelle fait courir à toute société utilitaire et laborieuse
1164 ir à toute société utilitaire et laborieuse, dont la plus haute valeur n’est pas l’union mystique mais la sobriété spiritu
1165 t laborieuse, dont la plus haute valeur n’est pas l’ union mystique mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les y
1166 plus haute valeur n’est pas l’union mystique mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité mêm
1167 mais la sobriété spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut
1168 été spirituelle, elle a voulu fermer les yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de la chair
1169 r les yeux sur la réalité même du sexe : interdit d’ en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté.
1170 même du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale pu
1171 e du sexe : interdit d’en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale purit
1172 t d’en parler, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, m
1173 r, sauf du haut de la chaire, et sous le seul nom d’ impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, moins religie
1174 re, et sous le seul nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, moins religieuse d’ailleurs que civilis
1175 nom d’impureté. C’était vider la morale puritaine de sa virtu, moins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où l’effet
1176 u, moins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’ où l’effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression
1177 ins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où l’ effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu’el
1178 gieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’où l’effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu’elle « exp
1179 satrice. D’où l’effet de révélation que produisit l’ œuvre de Freud, l’impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’ell
1180 D’où l’effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’elle expliq
1181 fet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’ impression qu’elle « expliquait tout », parce qu’elle expliquait certa
1182 justement dont nul n’osait parler15. Brochant sur la mauvaise conscience d’une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de
1183 ait parler15. Brochant sur la mauvaise conscience d’ une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vul
1184 ise conscience d’une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a bea
1185 nce d’une bourgeoisie qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait
1186 e qui n’avait plus le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les
1187 s le courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de
1188 e courage de ses partis pris, la vulgarisation de la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de ré
1189 la psychanalyse a beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freu
1190 beaucoup fait pour dévaloriser les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freud nous ont rendus
1191 ur dévaloriser les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à
1192 er les notions mêmes de répression et de censure. Les abus dénoncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à l’usage des
1193 noncés par Freud nous ont rendus méfiants quant à l’ usage des disciplines éducatives élémentaires. Ce n’est plus la licenc
1194 isciplines éducatives élémentaires. Ce n’est plus la licence qui est l’ennemi, mais le refoulement, générateur de complexe
1195 es élémentaires. Ce n’est plus la licence qui est l’ ennemi, mais le refoulement, générateur de complexes et de névroses. D
1196 . Ce n’est plus la licence qui est l’ennemi, mais le refoulement, générateur de complexes et de névroses. D’où la toléranc
1197 qui est l’ennemi, mais le refoulement, générateur de complexes et de névroses. D’où la tolérance que j’ai dite, et qui eff
1198 , mais le refoulement, générateur de complexes et de névroses. D’où la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’obse
1199 oulement, générateur de complexes et de névroses. D’ où la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’observateurs. Ava
1200 ent, générateur de complexes et de névroses. D’où la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’observateurs. Avant de
1201 ù la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’ observateurs. Avant de nous effrayer à notre tour, essayons de bien vo
1202 rs. Avant de nous effrayer à notre tour, essayons de bien voir ce qui se passe quand les censures officielles périclitent.
1203 tour, essayons de bien voir ce qui se passe quand les censures officielles périclitent. Est-il vrai, comme on nous le répèt
1204 ficielles périclitent. Est-il vrai, comme on nous le répète, que « la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoul
1205 tent. Est-il vrai, comme on nous le répète, que «  la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoulée « se déchaîne 
1206 répète, que « la sensualité envahit tout » et que la sexualité défoulée « se déchaîne » ? Bien sûr que non. L’instinct ne
1207 lité défoulée « se déchaîne » ? Bien sûr que non. L’ instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de la culture, — du moi
1208 r que non. L’instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de la culture, — du moins pas si directement. Ce qui se trouve
1209 L’instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de la culture, — du moins pas si directement. Ce qui se trouve libéré, c
1210 instinct ne dépend pas des modes, ni la nature de la culture, — du moins pas si directement. Ce qui se trouve libéré, c’es
1211 as si directement. Ce qui se trouve libéré, c’est l’ expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à
1212 ent. Ce qui se trouve libéré, c’est l’expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou
1213 se trouve libéré, c’est l’expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les mon
1214 est l’expression, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce
1215 l’expression, la manière de parler des choses de l’ amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’e
1216 sion, la manière de parler des choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc p
1217 s choses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme,
1218 hoses de l’amour, de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni l
1219 , de spéculer à leur propos ou de les montrer sur l’ écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, m
1220 ou de les montrer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa pro
1221 trer sur l’écran. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’ érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa projection devant
1222 n. Ce n’est donc pas le sexe, mais l’érotisme, ni la sensualité, mais son aveu public, sa projection devant nous, qui soud
1223 de conscience trop longtemps différée. Mozart est le plus grand interprète de Don Juan, mais ce n’est pas lui qui a « déch
1224 mps différée. Mozart est le plus grand interprète de Don Juan, mais ce n’est pas lui qui a « déchaîné » Casanova : il lui
1225 Casanova : il lui a seulement fait entrevoir, sur le tard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kier
1226 : il lui a seulement fait entrevoir, sur le tard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kierkegaard,
1227 evoir, sur le tard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kierkegaard, Baudelaire et Wagner, en plein
1228 ard, le sens du « dramma giocoso » de sa carrière de séducteur. Kierkegaard, Baudelaire et Wagner, en pleine période de ce
1229 rkegaard, Baudelaire et Wagner, en pleine période de censure rationnelle, puritaine et utilitaire, nous révèlent comme des
1230 utilitaire, nous révèlent comme des sismographes les mouvements souterrains de l’âme refoulée. Quant aux écrivains d’aujou
1231 comme des sismographes les mouvements souterrains de l’âme refoulée. Quant aux écrivains d’aujourd’hui, grands romanciers,
1232 me des sismographes les mouvements souterrains de l’ âme refoulée. Quant aux écrivains d’aujourd’hui, grands romanciers, po
1233 outerrains de l’âme refoulée. Quant aux écrivains d’ aujourd’hui, grands romanciers, poètes et philosophes que l’on dit « o
1234 hui, grands romanciers, poètes et philosophes que l’ on dit « obsédés par l’érotisme », loin d’être les fauteurs du phénomè
1235 poètes et philosophes que l’on dit « obsédés par l’ érotisme », loin d’être les fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé pl
1236 hes que l’on dit « obsédés par l’érotisme », loin d’ être les fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé plus haut les signes
1237 l’on dit « obsédés par l’érotisme », loin d’être les fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé plus haut les signes évidents
1238 fauteurs du phénomène dont j’ai rappelé plus haut les signes évidents, ils agissent à leur tour comme les révélateurs de ce
1239 s signes évidents, ils agissent à leur tour comme les révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à la conscience, derr
1240 s, ils agissent à leur tour comme les révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à la conscience, derrière ces appare
1241 révélateurs de ce qui se trouve en jeu et monte à la conscience, derrière ces apparences triviales. Émetteurs de messages
1242 nce, derrière ces apparences triviales. Émetteurs de messages qu’il reste à décoder, ils s’avancent masqués par le scandal
1243 qu’il reste à décoder, ils s’avancent masqués par le scandale qui assure au début leur succès ; mais ce qu’ils cachent ain
1244 rent sans pudeur, — j’entends plus subversif dans l’ ordre spirituel que choquant aux yeux de la morale. Quelques-uns le pr
1245 f dans l’ordre spirituel que choquant aux yeux de la morale. Quelques-uns le proclament non sans solennité. Plusieurs autr
1246 que choquant aux yeux de la morale. Quelques-uns le proclament non sans solennité. Plusieurs autres l’ignorent, ou refuse
1247 e proclament non sans solennité. Plusieurs autres l’ ignorent, ou refuseraient de l’admettre. (Moi, religieux ? Vous voulez
1248 ité. Plusieurs autres l’ignorent, ou refuseraient de l’admettre. (Moi, religieux ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de p
1249 . Plusieurs autres l’ignorent, ou refuseraient de l’ admettre. (Moi, religieux ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de part
1250 i, religieux ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de partager les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les viol
1251  ? Vous voulez rire !) Il leur arrive de partager les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains
1252 z rire !) Il leur arrive de partager les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains des plus sér
1253 de partager les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains des plus sérieux ou révolutionnaires
1254 les préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains des plus sérieux ou révolutionnaires montrent le
1255 s préjugés de leurs critiques, pour le plaisir de les violer. Certains des plus sérieux ou révolutionnaires montrent les sy
1256 ins des plus sérieux ou révolutionnaires montrent les symptômes d’une névrose attribuable au refoulement du spirituel. Tand
1257 érieux ou révolutionnaires montrent les symptômes d’ une névrose attribuable au refoulement du spirituel. Tandis que d’autr
1258 e d’autres, au contraire, professent avec passion la foi gnostique : l’Éternel féminin les entraîne, vers un Ciel qui n’es
1259 raire, professent avec passion la foi gnostique : l’ Éternel féminin les entraîne, vers un Ciel qui n’est pas ce qu’un chré
1260 avec passion la foi gnostique : l’Éternel féminin les entraîne, vers un Ciel qui n’est pas ce qu’un chrétien moyen pense, m
1261 qui n’est pas ce qu’un chrétien moyen pense, mais le lieu des vrais spirituels… Quelles que soient en fin de compte leurs
1262 guisées, quelles que soient leurs « résistances à l’ analyse » ou leurs complaisances banales à ce qui choque, donc excite
1263 imisent leur rôle —, ils signifient quelque chose d’ important dans l’évolution de la culture et de l’anthropologie occiden
1264  —, ils signifient quelque chose d’important dans l’ évolution de la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’ét
1265 ifient quelque chose d’important dans l’évolution de la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat
1266 ent quelque chose d’important dans l’évolution de la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat ent
1267 ose d’important dans l’évolution de la culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat entre la Gnose ar
1268 d’important dans l’évolution de la culture et de l’ anthropologie occidentales. C’est l’éternel débat entre la Gnose arden
1269 culture et de l’anthropologie occidentales. C’est l’ éternel débat entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Ég
1270 pologie occidentales. C’est l’éternel débat entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre l’aventure
1271 . C’est l’éternel débat entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre l’aventure personnelle et l’or
1272 entre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre l’aventure personnelle et l’orthodoxie collective, qu
1273 tre la Gnose ardente et la Sagesse modératrice de l’ Église, entre l’aventure personnelle et l’orthodoxie collective, que v
1274 ente et la Sagesse modératrice de l’Église, entre l’ aventure personnelle et l’orthodoxie collective, que vient rénover par
1275 rice de l’Église, entre l’aventure personnelle et l’ orthodoxie collective, que vient rénover parmi nous la marée montante
1276 thodoxie collective, que vient rénover parmi nous la marée montante de l’Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et
1277 e, que vient rénover parmi nous la marée montante de l’Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et sans appel, chacu
1278 que vient rénover parmi nous la marée montante de l’ Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et sans appel, chacun d
1279 marée montante de l’Éros. Et je ne prends pas ici de parti général et sans appel, chacun des termes, que je viens d’oppose
1280 al et sans appel, chacun des termes, que je viens d’ opposer, m’apparaissant valable et nécessaire, cependant que la vérité
1281 apparaissant valable et nécessaire, cependant que la vérité est sûrement au-delà d’eux tous, soit dans la résultante de le
1282 ire, cependant que la vérité est sûrement au-delà d’ eux tous, soit dans la résultante de leurs tensions, comme j’incline à
1283 vérité est sûrement au-delà d’eux tous, soit dans la résultante de leurs tensions, comme j’incline à le croire en tant qu’
1284 ement au-delà d’eux tous, soit dans la résultante de leurs tensions, comme j’incline à le croire en tant qu’Occidental, so
1285 a résultante de leurs tensions, comme j’incline à le croire en tant qu’Occidental, soit dans cette vision purifiée dont no
1286 soit dans cette vision purifiée dont nous parlent les Orientaux, et qui ramènerait tout à l’Un sans distinction. Les essais
1287 , et qui ramènerait tout à l’Un sans distinction. Les essais réunis dans ce livre ne sont pas des mises en jugement de tel
1288 s dans ce livre ne sont pas des mises en jugement de tel penseur particulier ou de telle attitude générale, mais des reche
1289 s mises en jugement de tel penseur particulier ou de telle attitude générale, mais des recherches sur la nature et les mot
1290 telle attitude générale, mais des recherches sur la nature et les motifs des options caractéristiques d’une personne ou d
1291 de générale, mais des recherches sur la nature et les motifs des options caractéristiques d’une personne ou d’un personnage
1292 nature et les motifs des options caractéristiques d’ une personne ou d’un personnage, et du style qui les définit ; sur la
1293 fs des options caractéristiques d’une personne ou d’ un personnage, et du style qui les définit ; sur la notion de l’homme
1294 ’une personne ou d’un personnage, et du style qui les définit ; sur la notion de l’homme qu’elles impliquent et supposent,
1295 ’un personnage, et du style qui les définit ; sur la notion de l’homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Pr
1296 nage, et du style qui les définit ; sur la notion de l’homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Prendre cons
1297 e, et du style qui les définit ; sur la notion de l’ homme qu’elles impliquent et supposent, nolens volens. Prendre conscie
1298 t et supposent, nolens volens. Prendre conscience de ces motivations dans des cas bien concrets mais exemplaires, peut aid
1299 re son risque, à mieux assumer sa personne. 13. La grande musique, de Mozart à nos jours, est érotique ; elle annonce le
1300 eux assumer sa personne. 13. La grande musique, de Mozart à nos jours, est érotique ; elle annonce les très rares révolu
1301 e Mozart à nos jours, est érotique ; elle annonce les très rares révolutions et surtout les modes de l’amour. Il est d’auta
1302 lle annonce les très rares révolutions et surtout les modes de l’amour. Il est d’autant plus remarquable qu’à partir du mil
1303 e les très rares révolutions et surtout les modes de l’amour. Il est d’autant plus remarquable qu’à partir du milieu du xx
1304 es très rares révolutions et surtout les modes de l’ amour. Il est d’autant plus remarquable qu’à partir du milieu du xxe
1305 volutions et surtout les modes de l’amour. Il est d’ autant plus remarquable qu’à partir du milieu du xxe siècle, la musiq
1306 remarquable qu’à partir du milieu du xxe siècle, la musique expérimentale déserte le domaine de l’animique pour celui de
1307 du xxe siècle, la musique expérimentale déserte le domaine de l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devi
1308 ècle, la musique expérimentale déserte le domaine de l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une af
1309 e, la musique expérimentale déserte le domaine de l’ animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une affai
1310 ntale déserte le domaine de l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une affaire d’ingénieurs philos
1311 le déserte le domaine de l’animique pour celui de la physique et du calcul, et devienne une affaire d’ingénieurs philosoph
1312 la physique et du calcul, et devienne une affaire d’ ingénieurs philosophes. La peinture abstraite n’est pas moins puritain
1313 et devienne une affaire d’ingénieurs philosophes. La peinture abstraite n’est pas moins puritaine, en apparence, mais on v
1314 isme : elle décrit une introversion systématique. La musique était chose de l’âme. Mais si elle devient la chose de spécia
1315 introversion systématique. La musique était chose de l’âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier
1316 roversion systématique. La musique était chose de l’ âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier l’â
1317 usique était chose de l’âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier l’âme, — cette luxure nous dise
1318 ait chose de l’âme. Mais si elle devient la chose de spécialistes acharnés à nier l’âme, — cette luxure nous disent-ils —,
1319 devient la chose de spécialistes acharnés à nier l’ âme, — cette luxure nous disent-ils —, on est en devoir de leur demand
1320  cette luxure nous disent-ils —, on est en devoir de leur demander ce qu’ils visent : pas un seul ne l’a dit jusqu’ici. 1
1321 e leur demander ce qu’ils visent : pas un seul ne l’ a dit jusqu’ici. 14. Les mass médias, ensuite, répandent ces œuvres,
1322 s visent : pas un seul ne l’a dit jusqu’ici. 14. Les mass médias, ensuite, répandent ces œuvres, à la rencontre d’un « app
1323 Les mass médias, ensuite, répandent ces œuvres, à la rencontre d’un « appel » préexistant, qu’ils contribuent à rendre un
1324 as, ensuite, répandent ces œuvres, à la rencontre d’ un « appel » préexistant, qu’ils contribuent à rendre un peu plus exig
1325 nt à rendre un peu plus exigeant, tout en rendant les créateurs moins exigeants, moins sincères et trop adaptés… Mais inven
1326 ins sincères et trop adaptés… Mais inventez, dans le domaine de la culture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le s
1327 s et trop adaptés… Mais inventez, dans le domaine de la culture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le style des vi
1328 t trop adaptés… Mais inventez, dans le domaine de la culture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le style des vitri
1329 ulture, il en reste toujours quelque chose. Ainsi le style des vitrines actuelles procède des grandes expositions surréali
1330 andes expositions surréalistes. 15. Marx produit le même effet illuminant en recourant, pour expliquer l’histoire, à l’au
1331 ême effet illuminant en recourant, pour expliquer l’ histoire, à l’autre facteur refoulé : l’intérêt matériel, le gain, l’a
1332 expliquer l’histoire, à l’autre facteur refoulé : l’ intérêt matériel, le gain, l’argent. N’oublions pas qu’une théorie qui
1333 , à l’autre facteur refoulé : l’intérêt matériel, le gain, l’argent. N’oublions pas qu’une théorie qui « explique tout » n
1334 re facteur refoulé : l’intérêt matériel, le gain, l’ argent. N’oublions pas qu’une théorie qui « explique tout » nous laiss
7 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — VI. Soulèvement des puissances animiques
1335 VISoulèvement des puissances animiques Mais la soudaine turbulence de l’Éros, avant de nous poser ces problèmes, est
1336 uissances animiques Mais la soudaine turbulence de l’Éros, avant de nous poser ces problèmes, est d’abord un grand fait
1337 sances animiques Mais la soudaine turbulence de l’ Éros, avant de nous poser ces problèmes, est d’abord un grand fait psy
1338 d un grand fait psychique ; ou tout au moins elle le signale et elle le signe. Je n’ignore pas le fait démographique, un h
1339 chique ; ou tout au moins elle le signale et elle le signe. Je n’ignore pas le fait démographique, un homme au mètre carré
1340 elle le signale et elle le signe. Je n’ignore pas le fait démographique, un homme au mètre carré d’ici quatre-cents ans, s
1341 e au mètre carré d’ici quatre-cents ans, si toute l’ humanité continue d’obéir à l’instinct de reproduction ; — cette menac
1342 ci quatre-cents ans, si toute l’humanité continue d’ obéir à l’instinct de reproduction ; — cette menace peut nous inciter
1343 cents ans, si toute l’humanité continue d’obéir à l’ instinct de reproduction ; — cette menace peut nous inciter à séparer
1344 si toute l’humanité continue d’obéir à l’instinct de reproduction ; — cette menace peut nous inciter à séparer de plus en
1345 enace peut nous inciter à séparer de plus en plus le sexuel pur de l’érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscie
1346 s inciter à séparer de plus en plus le sexuel pur de l’érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscient des hommes
1347 nciter à séparer de plus en plus le sexuel pur de l’ érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’inconscient des hommes et
1348 ur de l’érotique, et peut-être agit-elle déjà sur l’ inconscient des hommes et des femmes d’aujourd’hui ; mais le phénomène
1349 e déjà sur l’inconscient des hommes et des femmes d’ aujourd’hui ; mais le phénomène qui nous occupe est antérieur. Je n’ig
1350 ent des hommes et des femmes d’aujourd’hui ; mais le phénomène qui nous occupe est antérieur. Je n’ignore pas non plus le
1351 us occupe est antérieur. Je n’ignore pas non plus le fait technique. Je pense que l’habitus mental qu’il nous impose exagè
1352 nore pas non plus le fait technique. Je pense que l’ habitus mental qu’il nous impose exagère à tel point la tyrannie de l’
1353 itus mental qu’il nous impose exagère à tel point la tyrannie de l’horaire, du rendement mesurable, des disciplines social
1354 qu’il nous impose exagère à tel point la tyrannie de l’horaire, du rendement mesurable, des disciplines sociales, et d’une
1355 il nous impose exagère à tel point la tyrannie de l’ horaire, du rendement mesurable, des disciplines sociales, et d’une ma
1356 rendement mesurable, des disciplines sociales, et d’ une manière générale des comportements rationnels, qu’un soulèvement d
1357 e des comportements rationnels, qu’un soulèvement de l’âme devient inévitable, à titre de compensation : « L’invasion de n
1358 es comportements rationnels, qu’un soulèvement de l’ âme devient inévitable, à titre de compensation : « L’invasion de nos
1359 e devient inévitable, à titre de compensation : «  L’ invasion de nos vies par la technique » provoquerait-elle ce « déchaîn
1360 névitable, à titre de compensation : « L’invasion de nos vies par la technique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’
1361 re de compensation : « L’invasion de nos vies par la technique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’érotisme » qui t
1362 a technique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’érotisme » qui tendrait à neutraliser ses effets déshumanisants ? O
1363 echnique » provoquerait-elle ce « déchaînement de l’ érotisme » qui tendrait à neutraliser ses effets déshumanisants ? On p
1364 à neutraliser ses effets déshumanisants ? On peut l’ imaginer d’une manière statistique, mais non pas le vérifier dans nos
1365 er ses effets déshumanisants ? On peut l’imaginer d’ une manière statistique, mais non pas le vérifier dans nos vies person
1366 ’imaginer d’une manière statistique, mais non pas le vérifier dans nos vies personnelles. Faut-il donc accepter l’hypothès
1367 dans nos vies personnelles. Faut-il donc accepter l’ hypothèse d’une âme collective qui aurait sa vie à elle, et qui exerce
1368 s personnelles. Faut-il donc accepter l’hypothèse d’ une âme collective qui aurait sa vie à elle, et qui exercerait sur les
1369 e qui aurait sa vie à elle, et qui exercerait sur les hommes un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’océan et dan
1370 exercerait sur les hommes un pouvoir comparable à l’ action de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’es
1371 t sur les hommes un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que
1372 ur les hommes un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’â
1373 s un pouvoir comparable à l’action de la Lune sur l’ océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne p
1374 parable à l’action de la Lune sur l’océan et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas le mot
1375 et dans le corps des femmes ? Mais qu’est-ce que l’ âme ? Je ne prends pas le mot dans le sens noble et vague, et encore m
1376 mes ? Mais qu’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas le mot dans le sens noble et vague, et encore moins dans le sens religie
1377 u’est-ce que l’âme ? Je ne prends pas le mot dans le sens noble et vague, et encore moins dans le sens religieux que lui d
1378 dans le sens noble et vague, et encore moins dans le sens religieux que lui donnent tant de nos expressions courantes, com
1379 le âme », ou « salut des âmes », ou « immortalité de l’âme » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beauco
1380 âme », ou « salut des âmes », ou « immortalité de l’ âme » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beaucoup
1381 es âmes », ou « immortalité de l’âme » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beaucoup plus précis que con
1382  immortalité de l’âme » (désignant la personne ou l’ esprit), mais dans le sens beaucoup plus précis que conservent des dér
1383  » (désignant la personne ou l’esprit), mais dans le sens beaucoup plus précis que conservent des dérivés tels qu’animatio
1384 ivés tels qu’animation, animosité, animadversion. Le jeu « animé » d’un musicien manifeste par des moyens physiques une ré
1385 ation, animosité, animadversion. Le jeu « animé » d’ un musicien manifeste par des moyens physiques une réalité qui n’est n
1386 pirituelle, qui n’est pas celle du corps ni celle de l’intellect, mais plutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de
1387 ituelle, qui n’est pas celle du corps ni celle de l’ intellect, mais plutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de l’â
1388 s plutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de l’âme. L’âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exige
1389 lutôt celle du « cœur », comme on dit, — celle de l’ âme. L’âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigence
1390 elle du « cœur », comme on dit, — celle de l’âme. L’ âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’
1391 cœur », comme on dit, — celle de l’âme. L’âme est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’instinct e
1392 me est le domaine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’instinct et se heurtent aux décrets du social. Elle es
1393 ine des impulsions qui outrepassent les exigences de l’instinct et se heurtent aux décrets du social. Elle est aussi le do
1394 des impulsions qui outrepassent les exigences de l’ instinct et se heurtent aux décrets du social. Elle est aussi le domai
1395 se heurtent aux décrets du social. Elle est aussi le domaine de ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physio
1396 aux décrets du social. Elle est aussi le domaine de ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physiologique enr
1397 est aussi le domaine de ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physiologique enregistrés par nos chaînes de ch
1398 e de ces passions qui déjouent les « programmes » de vie physiologique enregistrés par nos chaînes de chromosomes, démente
1399 de vie physiologique enregistrés par nos chaînes de chromosomes, démentent les prévisions de l’économie et troublent nos
1400 gistrés par nos chaînes de chromosomes, démentent les prévisions de l’économie et troublent nos systèmes de communications
1401 chaînes de chromosomes, démentent les prévisions de l’économie et troublent nos systèmes de communications rationnelles e
1402 aînes de chromosomes, démentent les prévisions de l’ économie et troublent nos systèmes de communications rationnelles et s
1403 révisions de l’économie et troublent nos systèmes de communications rationnelles et spirituelles, à la manière des explosi
1404 s solaires. Trop longtemps négligées ou niées par la pensée occidentale, qui ne prenait au sérieux que l’esprit et le corp
1405 pensée occidentale, qui ne prenait au sérieux que l’ esprit et le corps, les forces animiques sont en pleine offensive au x
1406 entale, qui ne prenait au sérieux que l’esprit et le corps, les forces animiques sont en pleine offensive au xxe siècle.
1407 i ne prenait au sérieux que l’esprit et le corps, les forces animiques sont en pleine offensive au xxe siècle. Leurs premi
1408 ement anarchiques, névrotiques ou pathologiques : la nappe profonde projette d’abord des boues. Révolutions et délires col
1409 social ; décri des lois et conventions dans tous les ordres, maladies mentales, racisme, vogue immense des superstitions e
1410 ales, racisme, vogue immense des superstitions et de la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient
1411 s, racisme, vogue immense des superstitions et de la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient ens
1412 uperstitions et de la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultu
1413 ons et de la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si
1414 la magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si les digue
1415 magie des charlatans, voilà la boue. La vague de l’ érotisme vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si les digues o
1416 vient ensuite, encore trouble et tumultueuse. Si les digues ont sauté, c’est qu’elles étaient trop faibles, pour une pouss
1417 ne poussée nouvelle soudain trop forte. Il s’agit d’ inventer maintenant un nouveau système de canaux pour transformer l’in
1418 l s’agit d’inventer maintenant un nouveau système de canaux pour transformer l’inondation en irrigation vivifiante. C’est
1419 ant un nouveau système de canaux pour transformer l’ inondation en irrigation vivifiante. C’est l’amour qui est remis en qu
1420 rmer l’inondation en irrigation vivifiante. C’est l’ amour qui est remis en question — tout l’amour : sexuel ou passionnel,
1421 e. C’est l’amour qui est remis en question — tout l’ amour : sexuel ou passionnel, normal ou aberrant, matrimonial ou spiri
1422 , normal ou aberrant, matrimonial ou spirituel. «  L’ amour est à réinventer », disait Rimbaud. Cette espèce-là de révolutio
1423 t à réinventer », disait Rimbaud. Cette espèce-là de révolution psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire de la cultur
1424 de révolution psychique n’a qu’un précédent dans l’ histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus
1425 ion psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au
1426 psychique n’a qu’un précédent dans l’histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xi
1427 ’histoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire
1428 stoire de la culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire ro
1429 a culture occidentale : il se situe de la manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire romain, on n’
1430 a manière la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de
1431 re la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traité
1432 la plus précise au xiie siècle. Depuis la fin de l’ Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités d
1433 la fin de l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle s
1434 l’Empire romain, on n’avait plus écrit de poèmes d’ amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait ré
1435 omain, on n’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’o
1436 ’avait plus écrit de poèmes d’amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’obscure anim
1437 èmes d’amour ni de traités de mystique originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne po
1438 que originaux. La vie sexuelle semblait réduite à l’ obscure animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’héritages
1439 sexuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinité s
1440 animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’ héritages et de consanguinité souvent invraisemblables, justifiant des
1441 ariage ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinité souvent invraisemblables, justifiant des divorces causé
1442 raisemblables, justifiant des divorces causés par l’ intérêt mais jamais par le sentiment. Et subitement voici les troubado
1443 des divorces causés par l’intérêt mais jamais par le sentiment. Et subitement voici les troubadours et l’invention du dési
1444 mais jamais par le sentiment. Et subitement voici les troubadours et l’invention du désir sublimé, saint Bernard de Clairva
1445 sentiment. Et subitement voici les troubadours et l’ invention du désir sublimé, saint Bernard de Clairvaux et la mystique
1446 n du désir sublimé, saint Bernard de Clairvaux et la mystique d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion
1447 ublimé, saint Bernard de Clairvaux et la mystique d’ amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le cu
1448 d de Clairvaux et la mystique d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le
1449 d’amour, Héloïse et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les héré
1450 et la passion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ra
1451 sion vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et
1452 n vécue, Tristan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le
1453 istan et la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme li
1454 la passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin na
1455 passion rêvée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naiss
1456 ée, le culte de la Dame et le culte de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le céli
1457 de la Vierge, les hérésies gnostiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amo
1458 stiques ravivées et le cynisme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érot
1459 isme libertin naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaîn
1460 in naissant, le célibat des prêtres et les « Lois d’ Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’E
1461 élibat des prêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et
1462 rêtres et les « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’ érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et parlant une
1463 « Lois d’Amour », bref, le lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’Europe entière, et parlant une même langue n
1464 lyrisme, l’érotisme et la mystique déchaînés sur l’ Europe entière, et parlant une même langue nouvelle, rénovant d’un seu
1465 ouvelle, rénovant d’un seul coup pour des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se
1466 ant d’un seul coup pour des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans l
1467 ul coup pour des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites c
1468 ur des siècles la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées,
1469 s la musique et la poésie, le roman, la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées, — les jongleur
1470 la piété, et les mœurs. Tout cela se passait dans les élites cultivées, — les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « m
1471 Tout cela se passait dans les élites cultivées, —  les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens de diffusion » per
1472 cultivées, — les jongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cett
1473 ongleurs et prédicateurs étant les seuls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cette première grande
1474 tant les seuls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cette première grande révolution de l’Amour, si
1475 uls « moyens de diffusion » permettant de toucher les peuples. Cette première grande révolution de l’Amour, si soudaine dan
1476 her les peuples. Cette première grande révolution de l’Amour, si soudaine dans son explosion, fut lente à propager ses eff
1477 les peuples. Cette première grande révolution de l’ Amour, si soudaine dans son explosion, fut lente à propager ses effets
1478 ut lente à propager ses effets bouleversants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail
1479 propager ses effets bouleversants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décan
1480 opager ses effets bouleversants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantat
1481 rsants dans les mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psycholo
1482 s mœurs de la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psychologique et de r
1483 la masse inculte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psychologique et de remise en or
1484 culte et dans les habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’adaptation psychologique et de remise en ordre morale
1485 s habitudes de pensée. Le travail de décantation, d’ adaptation psychologique et de remise en ordre morale et spirituelle d
1486 ail de décantation, d’adaptation psychologique et de remise en ordre morale et spirituelle devait prendre des siècles, et
1487 it prendre des siècles, et n’est pas terminé. Car la révolution que nous sommes en train de vivre renouvelle en partie cel
1488 tie celle du xiie siècle, submerge quelques-unes de ses conquêtes, mais surtout la déborde largement. Elle éclate dans un
1489 erge quelques-unes de ses conquêtes, mais surtout la déborde largement. Elle éclate dans une société beaucoup moins cloiso
1490 sation enregistrable est instantanément propagée. L’ imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni
1491 st instantanément propagée. L’imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les ef
1492 nément propagée. L’imprimé bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les effets atteig
1493 bon marché, le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les effets atteignent nos sens avant que le
1494 le film et la radio ne laissent plus de délais ni d’ angles morts. Les effets atteignent nos sens avant que les causes aien
1495 dio ne laissent plus de délais ni d’angles morts. Les effets atteignent nos sens avant que les causes aient émergé à nos co
1496 s morts. Les effets atteignent nos sens avant que les causes aient émergé à nos consciences. D’où le scandale, et c’est peu
1497 nt que les causes aient émergé à nos consciences. D’ où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise con
1498 e les causes aient émergé à nos consciences. D’où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise conscien
1499 onsciences. D’où le scandale, et c’est peu dire —  d’ où l’angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ce
1500 ences. D’où le scandale, et c’est peu dire — d’où l’ angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ceux qu
1501 scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ceux qui expriment la
1502 ce qui caractérisent à la fois ceux qui expriment la révolution et ceux qui en subissent les effets. Prenez un Européen cu
1503 expriment la révolution et ceux qui en subissent les effets. Prenez un Européen cultivé — homme ou femme — formé par la mo
1504 un Européen cultivé — homme ou femme — formé par la morale bourgeoise, d’ailleurs croyant ou non, plus ou moins respectue
1505 illeurs croyant ou non, plus ou moins respectueux de la science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du
1506 eurs croyant ou non, plus ou moins respectueux de la science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du si
1507 science et du progrès, donc normal et moyen selon les standards du siècle ; confrontez-le avec les œuvres, apparues depuis
1508 moyen selon les standards du siècle ; confrontez- le avec les œuvres, apparues depuis cinquante ans, de Freud et des école
1509 elon les standards du siècle ; confrontez-le avec les œuvres, apparues depuis cinquante ans, de Freud et des écoles qui en
1510 e avec les œuvres, apparues depuis cinquante ans, de Freud et des écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H.
1511 ante ans, de Freud et des écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breto
1512 Freud et des écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Rober
1513 es écoles qui en dérivent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d
1514 vent, de Proust et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de L
1515 et de Joyce, de D. H. Lawrence et de Jean Genêt, d’ André Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de Lawrence Durell,
1516 . H. Lawrence et de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de Lawrence Durell, pour ne citer que
1517 de Jean Genêt, d’André Breton et de Robert Musil, d’ Henry Miller et de Lawrence Durell, pour ne citer que très peu de noms
1518 ndré Breton et de Robert Musil, d’Henry Miller et de Lawrence Durell, pour ne citer que très peu de noms des plus connus ;
1519 e très peu de noms des plus connus ; sans oublier la fameuse « Histoire d’O », les essais de George Bataille et de P. Klos
1520 plus connus ; sans oublier la fameuse « Histoire d’ O », les essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initié
1521 onnus ; sans oublier la fameuse « Histoire d’O », les essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les
1522 s oublier la fameuse « Histoire d’O », les essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les romans pol
1523  Histoire d’O », les essais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « no
1524 ssais de George Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « noire » et les films de l
1525 e Bataille et de P. Klossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vag
1526 lossowski pour les initiés ; les romans policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, p
1527 sowski pour les initiés ; les romans policiers de l’ école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, pour
1528 és ; les romans policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que
1529 omans policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que verra dan
1530 ns policiers de l’école « noire » et les films de la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que verra dans t
1531 s films de la Nouvelle Vague internationale, pour le grand public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin nor
1532 , pour le grand public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre,
1533 public. Que verra dans tout cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose pris
1534 cela, de prime abord, le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la néga
1535 , le témoin normal et moyen ? La libido partout à l’ œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence,
1536 in normal et moyen ? La libido partout à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence, même enf
1537 ut à l’œuvre, la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, a
1538 , la névrose prise pour thème normal, la négation de l’innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, au contraire,
1539 a névrose prise pour thème normal, la négation de l’ innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, au contraire, la
1540 mal, la négation de l’innocence, même enfantine ; la pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exa
1541 fantine ; la pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le s
1542 a pariade primitive, ou, au contraire, la passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et l
1543 la passion la plus insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’ince
1544 insolite, exaltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes le
1545 ltées comme étant la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exh
1546 nt la vraie pureté ; le sadisme et le masochisme, l’ homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et
1547 ; le sadisme et le masochisme, l’homosexualité et l’ inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinements pe
1548 ochisme, l’homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinements pervers qui attendent enc
1549 homosexualité et l’inceste ; et toutes les formes d’ exhibitionnisme et de raffinements pervers qui attendent encore leur n
1550 ceste ; et toutes les formes d’exhibitionnisme et de raffinements pervers qui attendent encore leur nom ; bref, la luxure,
1551 nts pervers qui attendent encore leur nom ; bref, la luxure, anxieuse ou complaisante, sophistiquée ou commerciale, non se
1552 re chose qu’une immense dépravation, qu’un manque de tenue mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gaul
1553 nse dépravation, qu’un manque de tenue mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gauloiserie » ? Et comme
1554 on, qu’un manque de tenue mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gauloiserie » ? Et comment pourrait-i
1555 e mais aussi de légèreté, de vraie tendresse mais de « saine gauloiserie » ? Et comment pourrait-il y voir ce « soulèvemen
1556  ? Et comment pourrait-il y voir ce « soulèvement de l’âme », ce retour d’âme, dont certains esprits aberrants osent parle
1557 Et comment pourrait-il y voir ce « soulèvement de l’ âme », ce retour d’âme, dont certains esprits aberrants osent parler ?
1558 -il y voir ce « soulèvement de l’âme », ce retour d’ âme, dont certains esprits aberrants osent parler ? Lui dira-t-on qu’i
1559 er ? Lui dira-t-on qu’il y a bien autre chose que la pédérastie dans Proust, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller,
1560 a bien autre chose que la pédérastie dans Proust, l’ inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’am
1561 la pédérastie dans Proust, l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’amour ? Il voit d’abord
1562 , l’inceste dans Musil, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’amour ? Il voit d’abord ce qui le choque, qui est
1563 il, la luxure dans Miller, ou le simple coït dans l’ amour ? Il voit d’abord ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tent
1564 simple coït dans l’amour ? Il voit d’abord ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant « l’indiscipline des mœ
1565 it d’abord ce qui le choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant « l’indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui
1566 e choque, qui est aussi ce qui le tente. Devant «  l’ indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause
1567 le tente. Devant « l’indiscipline des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause, il se sent indigné et inquie
1568 des mœurs » et la « pornographie » qui en serait la cause, il se sent indigné et inquiet. S’il est sérieux, s’il voit plu
1569 eux, s’il voit plus loin, cela peut aller jusqu’à l’ angoisse. Or ces dispositions se trouvent être les mêmes que celles de
1570 l’angoisse. Or ces dispositions se trouvent être les mêmes que celles des auteurs érotiques, quoique ces derniers aient de
1571 s, quoique ces derniers aient des motifs inverses d’ être indignés, inquiets ou angoissés. Les deux camps se rendent bien l
1572 inverses d’être indignés, inquiets ou angoissés. Les deux camps se rendent bien leur mépris, et chacun refuse de tolérer f
1573 mps se rendent bien leur mépris, et chacun refuse de tolérer fût-ce un instant, par simple hypothèse de dialogue, les bonn
1574 e tolérer fût-ce un instant, par simple hypothèse de dialogue, les bonnes raisons que peut invoquer l’autre. C’est à parti
1575 -ce un instant, par simple hypothèse de dialogue, les bonnes raisons que peut invoquer l’autre. C’est à partir de là que j’
1576 voquer l’autre. C’est à partir de là que j’essaie de réfléchir, d’élucider l’amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
1577 . C’est à partir de là que j’essaie de réfléchir, d’ élucider l’amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
1578 artir de là que j’essaie de réfléchir, d’élucider l’ amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
1579 essaie de réfléchir, d’élucider l’amour tel qu’on l’ écrit de mon temps.
1580 e réfléchir, d’élucider l’amour tel qu’on l’écrit de mon temps.
8 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — VII. Parenthèse sur le sens des mots
1581 VIIParenthèse sur le sens des mots À la clé de cette Introduction, j’aurais aimé pouvoir
1582 VIIParenthèse sur le sens des mots À la clé de cette Introduction, j’aurais aimé pouvoir inscrire un signe d’
1583 VIIParenthèse sur le sens des mots À la clé de cette Introduction, j’aurais aimé pouvoir inscrire un signe d’objecti
1584 oduction, j’aurais aimé pouvoir inscrire un signe d’ objectivité, annonçant qu’ici l’on décrit, avant de juger. Qu’il reste
1585 inscrire un signe d’objectivité, annonçant qu’ici l’ on décrit, avant de juger. Qu’il reste donc bien entendu que, dans ces
1586 en entendu que, dans ces pages liminaires et dans les essais qui les suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bour
1587 dans ces pages liminaires et dans les essais qui les suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bourgeoise et de pu
1588 s les essais qui les suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bourgeoise et de puritanisme comme des injures, ni c
1589 s qui les suivent, je n’utilise jamais les termes de morale bourgeoise et de puritanisme comme des injures, ni comme des é
1590 utilise jamais les termes de morale bourgeoise et de puritanisme comme des injures, ni comme des épithètes nécessairement
1591 thètes nécessairement dépréciatives. En revanche, le terme d’érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un ph
1592 cessairement dépréciatives. En revanche, le terme d’ érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un phénomène p
1593 anche, le terme d’érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un phénomène passionnant par excellence, dont j’
1594 erme d’érotisme ne définit pour moi ni le bien ni le mal, mais un phénomène passionnant par excellence, dont j’essaie, ava
1595 ssionnant par excellence, dont j’essaie, avant de l’ évaluer, de mieux voir ce qu’il est, d’où il vient, où il va. J’entend
1596 ar excellence, dont j’essaie, avant de l’évaluer, de mieux voir ce qu’il est, d’où il vient, où il va. J’entends bien que
1597 , avant de l’évaluer, de mieux voir ce qu’il est, d’ où il vient, où il va. J’entends bien que la littérature contemporaine
1598 est, d’où il vient, où il va. J’entends bien que la littérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des
1599 nds bien que la littérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des fous, à la fois ridicules et dangereu
1600 ittérature contemporaine méprise les puritains et les tient pour des fous, à la fois ridicules et dangereux. Mais je n’oubl
1601 cules et dangereux. Mais je n’oublie pas que sans la discipline sexuelle que les tendances dites puritaines ont su nous im
1602 n’oublie pas que sans la discipline sexuelle que les tendances dites puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’Eu
1603 endances dites puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisatio
1604 tes puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisation que dans
1605 puritaines ont su nous imposer dès les débuts de l’ Europe, il n’y aurait rien de plus dans notre civilisation que dans ce
1606 eloppées, et sans doute moins : il n’y aurait pas le travail, l’effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde act
1607 sans doute moins : il n’y aurait pas le travail, l’ effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde actuel. Il n’y
1608 n’y aurait pas le travail, l’effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le
1609 , l’effort organisé, ni la technique qui ont fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme !
1610 fait le monde actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvem
1611 de actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à
1612 actuel. Il n’y aurait pas non plus le problème de l’ érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à leu
1613 y aurait pas non plus le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’oublient très naïvement, tout à leur passion poét
1614 le problème de l’érotisme ! Les auteurs érotiques l’ oublient très naïvement, tout à leur passion poétique ou moraliste ret
1615 moraliste retournée, qui leur cache trop souvent les « faits de la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et l
1616 etournée, qui leur cache trop souvent les « faits de la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multip
1617 urnée, qui leur cache trop souvent les « faits de la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multiples
1618 ache trop souvent les « faits de la vie » — comme l’ anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multiples liens avec l’éco
1619 t les « faits de la vie » — comme l’anglais nomme les faits sexuels —, et leurs multiples liens avec l’économie, la société
1620 es faits sexuels —, et leurs multiples liens avec l’ économie, la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et le
1621 uels —, et leurs multiples liens avec l’économie, la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés q
1622 rs multiples liens avec l’économie, la société et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés qu’il suppose,
1623 omie, la société et la culture. En revanche, sans l’ érotisme et les libertés qu’il suppose, notre culture vaudrait-elle mi
1624 té et la culture. En revanche, sans l’érotisme et les libertés qu’il suppose, notre culture vaudrait-elle mieux que celle q
1625 eux que celle qu’un Staline, qu’un Mao, ont tenté d’ imposer par décrets ? Elle serait strictement adaptée à la production
1626 r par décrets ? Elle serait strictement adaptée à la production matérielle, à la procréation socialisée. Et cela, nos puri
1627 strictement adaptée à la production matérielle, à la procréation socialisée. Et cela, nos puritains l’oublient non moins s
1628 la procréation socialisée. Et cela, nos puritains l’ oublient non moins souvent. Je pose donc un problème au plus haut poin
1629 nc un problème au plus haut point concret, et que l’ angoisse compréhensible des Occidentaux d’aujourd’hui conduit en génér
1630 et que l’angoisse compréhensible des Occidentaux d’ aujourd’hui conduit en général à trancher brutalement avant de l’avoir
1631 onduit en général à trancher brutalement avant de l’ avoir considéré.
9 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — VIII. Pour une mythanalyse de la culture
1632 VIIIPour une mythanalyse de la culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psycho
1633 VIIIPour une mythanalyse de la culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psycholog
1634 VIIIPour une mythanalyse de la culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la
1635 a culture La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaî
1636 ique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en
1637 morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en tolère. Or ces réalités, quoi qu’on en juge, sont au
1638 ont au moins aussi quotidiennes et obsédantes que les réalités économiques, qui d’ailleurs en dépendent dans une certaine m
1639 eurs en dépendent dans une certaine mesure, comme le confort dépend de notre psychologie. Une fois reconnues, elles nous p
1640 dans une certaine mesure, comme le confort dépend de notre psychologie. Une fois reconnues, elles nous posent des problème
1641 us posent des problèmes qu’on ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissemen
1642 es problèmes qu’on ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabou
1643 on ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’ac
1644 ne résoudra plus en les niant. Les découvertes de l’ analyse des profondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’accro
1645 nt. Les découvertes de l’analyse des profondeurs, l’ affaiblissement des tabous sexuels, l’accroissement du confort et des
1646 rofondeurs, l’affaiblissement des tabous sexuels, l’ accroissement du confort et des loisirs, le birth control, les mass mé
1647 xuels, l’accroissement du confort et des loisirs, le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irrévers
1648 ment du confort et des loisirs, le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irréversible. Je vois bien
1649 le birth control, les mass médias, tout agit dans le même sens, irréversible. Je vois bien qu’en remettant en question l’e
1650 ersible. Je vois bien qu’en remettant en question l’ ensemble des rapports personnels et sociaux, éthiques et spirituels, q
1651 sociaux, éthiques et spirituels, qui constituent l’ amour, la littérature érotique réagit à des phénomènes qu’elle n’a pas
1652 éthiques et spirituels, qui constituent l’amour, la littérature érotique réagit à des phénomènes qu’elle n’a pas provoqué
1653 t à des phénomènes qu’elle n’a pas provoqués, qui la dépassent, mais dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigen
1654 provoqués, qui la dépassent, mais dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigences encore désordonnées. Et je vois
1655 la dépassent, mais dont elle tente de formuler et d’ illustrer les exigences encore désordonnées. Et je vois bien que du dé
1656 , mais dont elle tente de formuler et d’illustrer les exigences encore désordonnées. Et je vois bien que du désordre inévit
1657 je vois bien que du désordre inévitable résultant d’ une évolution aussi rapide, on ne pourra sortir qu’en avant, et non po
1658 ant, et non point par des retours aux disciplines d’ antan. Mais comment ordonner tout d’abord la recherche et la réflexion
1659 lines d’antan. Mais comment ordonner tout d’abord la recherche et la réflexion ? Je me suis proposé deux méthodes d’analys
1660 ais comment ordonner tout d’abord la recherche et la réflexion ? Je me suis proposé deux méthodes d’analyse, dont on trouv
1661 t la réflexion ? Je me suis proposé deux méthodes d’ analyse, dont on trouvera dans cet ouvrage quelques applications nouve
1662 cations nouvelles, ou renouvelées : 1° Rechercher les correspondances religieuses et philosophiques des attitudes décrites
1663 losophiques des attitudes décrites ou prônées par la littérature actuelle traitant de l’amour ; et voir comment ces attitu
1664 s ou prônées par la littérature actuelle traitant de l’amour ; et voir comment ces attitudes s’ordonnent ou non à certaine
1665 u prônées par la littérature actuelle traitant de l’ amour ; et voir comment ces attitudes s’ordonnent ou non à certaines c
1666 nent ou non à certaines conceptions fondamentales de l’homme définies par les grandes religions, par leurs métaphysiques,
1667 t ou non à certaines conceptions fondamentales de l’ homme définies par les grandes religions, par leurs métaphysiques, et
1668 conceptions fondamentales de l’homme définies par les grandes religions, par leurs métaphysiques, et par leurs hérésies.
1669 par leurs métaphysiques, et par leurs hérésies. L’ Amour et l’Occident illustrait cette approche, partant d’un raisonnem
1670 étaphysiques, et par leurs hérésies. L’Amour et l’ Occident illustrait cette approche, partant d’un raisonnement dont je
1671 et l’Occident illustrait cette approche, partant d’ un raisonnement dont je rappelle le schéma : l’érotisme commence où l’
1672 roche, partant d’un raisonnement dont je rappelle le schéma : l’érotisme commence où l’émotion sexuelle devient, au-delà d
1673 nt d’un raisonnement dont je rappelle le schéma : l’ érotisme commence où l’émotion sexuelle devient, au-delà de sa fin pro
1674 nt je rappelle le schéma : l’érotisme commence où l’ émotion sexuelle devient, au-delà de sa fin procréatrice, une fin en s
1675 e commence où l’émotion sexuelle devient, au-delà de sa fin procréatrice, une fin en soi ou un moyen de l’âme ; — or les c
1676 e sa fin procréatrice, une fin en soi ou un moyen de l’âme ; — or les croyances gnostiques et manichéennes ne décrient pas
1677 a fin procréatrice, une fin en soi ou un moyen de l’ âme ; — or les croyances gnostiques et manichéennes ne décrient pas le
1678 trice, une fin en soi ou un moyen de l’âme ; — or les croyances gnostiques et manichéennes ne décrient pas le plaisir sexue
1679 yances gnostiques et manichéennes ne décrient pas le plaisir sexuel, et ne découragent pas la passion, bien au contraire,
1680 ient pas le plaisir sexuel, et ne découragent pas la passion, bien au contraire, mais seulement la procréation, par laquel
1681 pas la passion, bien au contraire, mais seulement la procréation, par laquelle un ange de plus est enfermé dans un corps v
1682 un ange de plus est enfermé dans un corps vil ; —  l’ érotisme, véritable invention du xiie siècle, a donc toutes chances d
1683 invention du xiie siècle, a donc toutes chances de correspondre à des attitudes religieuses manichéennes et gnostiques,
1684 itudes religieuses manichéennes et gnostiques, et les jugements que l’on peut porter sur lui traduisent une prise de positi
1685 manichéennes et gnostiques, et les jugements que l’ on peut porter sur lui traduisent une prise de position spirituelle po
1686 que l’on peut porter sur lui traduisent une prise de position spirituelle pour ou contre ces attitudes, qu’on le sache ou
1687 n spirituelle pour ou contre ces attitudes, qu’on le sache ou non ; et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit, d’exp
1688 attitudes, qu’on le sache ou non ; et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit, d’expliciter des motifs religieux gén
1689 ou non ; et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit, d’expliciter des motifs religieux généralement refoulés, ou tou
1690 et mieux vaut le savoir. Il s’agit, on le voit, d’ expliciter des motifs religieux généralement refoulés, ou tout simplem
1691 ut simplement ignorés. Méthode exactement inverse de celle de Freud, mais qui lui est par là même comparable. 2° Apprendre
1692 ment ignorés. Méthode exactement inverse de celle de Freud, mais qui lui est par là même comparable. 2° Apprendre à lire e
1693 même comparable. 2° Apprendre à lire en filigrane le jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues appare
1694 endre à lire en filigrane le jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues apparemment insanes de l’érotiq
1695 jeu des mythes, dans les troubles complexités et les intrigues apparemment insanes de l’érotique contemporaine. Entre les
1696 complexités et les intrigues apparemment insanes de l’érotique contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit,
1697 mplexités et les intrigues apparemment insanes de l’ érotique contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit, en
1698 emment insanes de l’érotique contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit, entre la biologie et la théologie,
1699 que contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités d
1700 contemporaine. Entre les sciences du corps et de l’ esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l
1701 Entre les sciences du corps et de l’esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l’espèce, mais en
1702 ces du corps et de l’esprit, entre la biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l’espèce, mais en deçà du Bien e
1703 biologie et la théologie, au-delà des nécessités de l’espèce, mais en deçà du Bien et du Mal, sans lois ni dogmes, mais n
1704 ologie et la théologie, au-delà des nécessités de l’ espèce, mais en deçà du Bien et du Mal, sans lois ni dogmes, mais non
1705 s non sans symboles gouvernant notre vie émotive, la mythologie mène son jeu, — qui est jeu de l’âme. Grandes formes simpl
1706 motive, la mythologie mène son jeu, — qui est jeu de l’âme. Grandes formes simples et ordonnatrices, symboles actifs et vé
1707 ive, la mythologie mène son jeu, — qui est jeu de l’ âme. Grandes formes simples et ordonnatrices, symboles actifs et véhic
1708 oles actifs et véhicules des puissances animiques d’ Éros, les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie inferna
1709 ifs et véhicules des puissances animiques d’Éros, les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie infernale, purga
1710 animiques d’Éros, les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie infernale, purgative ou sublime de nos désirs,
1711 os, les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie infernale, purgative ou sublime de nos désirs, de nos passion
1712 s dans la Comédie infernale, purgative ou sublime de nos désirs, de nos passions, de notre amour. Quand nous ignorons leur
1713 ie infernale, purgative ou sublime de nos désirs, de nos passions, de notre amour. Quand nous ignorons leur nature, ils no
1714 gative ou sublime de nos désirs, de nos passions, de notre amour. Quand nous ignorons leur nature, ils nous gouvernent san
1715 nous gouvernent sans pitié et nous égarent. Mais les identifier, connaître leur langage et les tours et détours dont ils s
1716 t. Mais les identifier, connaître leur langage et les tours et détours dont ils sont coutumiers peut nous permettre de trou
1717 ours dont ils sont coutumiers peut nous permettre de trouver le fil rouge des trames où nous sommes engagés, et de nous or
1718 ls sont coutumiers peut nous permettre de trouver le fil rouge des trames où nous sommes engagés, et de nous orienter dans
1719 e fil rouge des trames où nous sommes engagés, et de nous orienter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue d
1720 où nous sommes engagés, et de nous orienter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue de lumière et notre vra
1721 ngagés, et de nous orienter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue de lumière et notre vrai Désir. Je propo
1722 ter dans la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’ issue de lumière et notre vrai Désir. Je propose une mythanalyse, qui
1723 la forêt obscure de nos phantasmes, vers l’issue de lumière et notre vrai Désir. Je propose une mythanalyse, qui puisse ê
1724 non seulement aux personnes, mais aux personnages de l’art, et à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’une tel
1725 seulement aux personnes, mais aux personnages de l’ art, et à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’une telle
1726 aux personnages de l’art, et à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les mo
1727 nnages de l’art, et à certaines formules de vie ; l’ objectif immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les motifs de n
1728 à certaines formules de vie ; l’objectif immédiat d’ une telle méthode étant d’élucider les motifs de nos choix et leurs im
1729 e ; l’objectif immédiat d’une telle méthode étant d’ élucider les motifs de nos choix et leurs implications trop souvent in
1730 tif immédiat d’une telle méthode étant d’élucider les motifs de nos choix et leurs implications trop souvent inconscientes,
1731 t d’une telle méthode étant d’élucider les motifs de nos choix et leurs implications trop souvent inconscientes, spirituel
1732 rriverons alors, en connaissance de cause, devant le vrai problème éthique et religieux, celui qui demande une décision ou
1733 ande une décision ou un pari : faut-il croire que la liberté ne puisse être conquise que par le détachement de nos liens a
1734 re que la liberté ne puisse être conquise que par le détachement de nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre
1735 té ne puisse être conquise que par le détachement de nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre moi distinct ?
1736 conquise que par le détachement de nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre moi distinct ? Ou bien faut-il pl
1737 r le détachement de nos liens avec la chair, avec le monde, et avec notre moi distinct ? Ou bien faut-il plutôt ordonner c
1738 ces relations au But suprême, qui suscite en nous la personne ? Nous sommes au monde comme n’étant pas du monde, mais plut
1739 pas du monde, mais plutôt comme étant destinés à le transformer sans relâche (d’où la technique) pour d’autres tâches qui
1740 mme étant destinés à le transformer sans relâche ( d’ où la technique) pour d’autres tâches qui nous dépassent et en même te
1741 tant destinés à le transformer sans relâche (d’où la technique) pour d’autres tâches qui nous dépassent et en même temps n
1742 t. J’en déduis que notre vocation est bel et bien d’ aller ailleurs, mais avec tout ce que nous sommes ; et qu’elle est moi
1743 ec tout ce que nous sommes ; et qu’elle est moins d’ ascèse que de transmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de pr
1744 e nous sommes ; et qu’elle est moins d’ascèse que de transmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de prise de consci
1745 scèse que de transmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêm
1746 ransmutation ; et qu’elle n’est pas de fuite mais de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêmes et des chos
1747 e n’est pas de fuite mais de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêmes et des choses, au nom d’un sens qui
1748 as de fuite mais de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêmes et des choses, au nom d’un sens qui nous soi
1749 is de prise de conscience, de prise de possession de nous-mêmes et des choses, au nom d’un sens qui nous soit propre et si
1750 opre et singulier, et par lequel nous atteindrons l’ universel. Nier les mythes et leur empire serait néfaste. Tenter de le
1751 et par lequel nous atteindrons l’universel. Nier les mythes et leur empire serait néfaste. Tenter de leur échapper en les
1752 les mythes et leur empire serait néfaste. Tenter de leur échapper en les taxant d’erreur — théologique ou rationnelle — e
1753 empire serait néfaste. Tenter de leur échapper en les taxant d’erreur — théologique ou rationnelle — est une entreprise ill
1754 it néfaste. Tenter de leur échapper en les taxant d’ erreur — théologique ou rationnelle — est une entreprise illusoire. Il
1755 onnelle — est une entreprise illusoire. Il s’agit de comprendre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manièr
1756 agit de comprendre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Na
1757 t de comprendre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature
1758 dre et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne sa
1759 et sentir leurs pouvoirs, puis de les traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne saura
1760 s de les traiter de la manière dont il convient à l’ homme de traiter la Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissa
1761 traiter de la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissant d’abo
1762 la manière dont il convient à l’homme de traiter la Nature : on ne saurait lui commander qu’en obéissant d’abord à ses lo
1763 lois et structures. Quand nous connaîtrons mieux les mythes qui nous tentent, d’où ils viennent et vers quoi leur logique
1764 us connaîtrons mieux les mythes qui nous tentent, d’ où ils viennent et vers quoi leur logique nous conduit, peut-être sero
1765 uit, peut-être serons-nous un peu mieux en mesure de courir notre risque personnel, d’assumer notre amour et d’aller vers
1766 mieux en mesure de courir notre risque personnel, d’ assumer notre amour et d’aller vers nous-mêmes. Peut-être serons-nous
1767 notre risque personnel, d’assumer notre amour et d’ aller vers nous-mêmes. Peut-être serons-nous un peu plus libres.
10 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Nouvelles métamorphoses de Tristan
1768 Nouvelles métamorphoses de Tristan La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat
1769 Nouvelles métamorphoses de Tristan La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, fuit le pro
1770 morphoses de Tristan La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et
1771 phoses de Tristan La passion est cette forme de l’ amour qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’i
1772 La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’ immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’invente au besoin, p
1773 ette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’invente au besoin, pour mieux se ress
1774 our qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’invente au besoin, pour mieux se ressentir et s’exalter
1775 l’immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l’ invente au besoin, pour mieux se ressentir et s’exalter. Cette définit
1776 sentir et s’exalter. Cette définition rend compte de la plupart des vrais romans, par quoi j’entends non point les meilleu
1777 rt des vrais romans, par quoi j’entends non point les meilleures œuvres qu’on est convenu de ranger dans ce genre littérair
1778 non point les meilleures œuvres qu’on est convenu de ranger dans ce genre littéraire, mais, indépendamment de leur qualité
1779 er dans ce genre littéraire, mais, indépendamment de leur qualité d’art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces
1780 littéraire, mais, indépendamment de leur qualité d’ art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces œuvres seules où
1781 aire, mais, indépendamment de leur qualité d’art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces œuvres seules où transp
1782 mment de leur qualité d’art, de leur notoriété ou de leur portée humaine, ces œuvres seules où transparaît, dominateur, l’
1783 ne, ces œuvres seules où transparaît, dominateur, l’ archétype médiéval de Tristan. Je ne sais à vrai dire si la passion na
1784 où transparaît, dominateur, l’archétype médiéval de Tristan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de la distance, ou
1785 pe médiéval de Tristan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de la distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est
1786 ristan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de la distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occ
1787 tan. Je ne sais à vrai dire si la passion naît de la distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occide
1788 à vrai dire si la passion naît de la distance, ou l’ inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occidental n’a jamais
1789 ance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le roman occidental n’a jamais décrit, jusqu’ici, de passion qui s’enfla
1790 le roman occidental n’a jamais décrit, jusqu’ici, de passion qui s’enflamme pour un objet tout proche, aisément accessible
1791 moralement permis, ou généralement toléré. Comme la nature et le nombre de ces tolérances et des interdits qui subsistent
1792 ermis, ou généralement toléré. Comme la nature et le nombre de ces tolérances et des interdits qui subsistent varient selo
1793 généralement toléré. Comme la nature et le nombre de ces tolérances et des interdits qui subsistent varient selon les soci
1794 ces et des interdits qui subsistent varient selon les sociétés (qu’on a pu caractériser par leurs tabous : ainsi, la bourge
1795 qu’on a pu caractériser par leurs tabous : ainsi, la bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de l’argent et du sexe,
1796 us : ainsi, la bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de l’argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Ma
1797 , la bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de l’argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Marx et Freu
1798 a bourgeoisie du xixe s’interdisant de parler de l’ argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Marx et Freud),
1799 s’interdisant de parler de l’argent et du sexe, d’ où le choc révélateur produit par Marx et Freud), la passion qui est t
1800 nterdisant de parler de l’argent et du sexe, d’où le choc révélateur produit par Marx et Freud), la passion qui est toujou
1801 où le choc révélateur produit par Marx et Freud), la passion qui est toujours antisociale reçoit cependant de la société m
1802 ion qui est toujours antisociale reçoit cependant de la société même — et d’elle seule, par un assez beau paradoxe — ses o
1803 qui est toujours antisociale reçoit cependant de la société même — et d’elle seule, par un assez beau paradoxe — ses obje
1804 isociale reçoit cependant de la société même — et d’ elle seule, par un assez beau paradoxe — ses objets, différents selon
1805 ssez beau paradoxe — ses objets, différents selon l’ état des mœurs. Point de passion concevable ou déclarée en fait, dans
1806 objets, différents selon l’état des mœurs. Point de passion concevable ou déclarée en fait, dans un monde où tout est per
1807 ée en fait, dans un monde où tout est permis. Car la passion suppose toujours, entre le sujet et l’objet, un tiers qui fai
1808 st permis. Car la passion suppose toujours, entre le sujet et l’objet, un tiers qui fait obstacle à leur étreinte, — un ro
1809 ar la passion suppose toujours, entre le sujet et l’ objet, un tiers qui fait obstacle à leur étreinte, — un roi Marc qui s
1810 einte, — un roi Marc qui sépare Tristan d’Iseut — l’ obstacle étant généralement social (moral ou coutumier, voire politiqu
1811 ou coutumier, voire politique) à tel point qu’on le voit se confondre à la limite avec la Société elle-même, encore qu’il
1812 litique) à tel point qu’on le voit se confondre à la limite avec la Société elle-même, encore qu’il soit le plus souvent s
1813 point qu’on le voit se confondre à la limite avec la Société elle-même, encore qu’il soit le plus souvent symbolisé par un
1814 mite avec la Société elle-même, encore qu’il soit le plus souvent symbolisé par une dramatis persona, pour les besoins de
1815 souvent symbolisé par une dramatis persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une sociét
1816 bolisé par une dramatis persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la
1817 isé par une dramatis persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôt
1818 atis persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’amour-pass
1819 s persona, pour les besoins de la narration et de la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’amour-passion
1820 de la rhétorique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’amour-passion peut-il encore trouver des interdits assez red
1821 orique du récit. Dans une société comme la nôtre, l’ amour-passion peut-il encore trouver des interdits assez redoutables,
1822 pour que son délire se déclare ? J’entends parler de la société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongeme
1823 r que son délire se déclare ? J’entends parler de la société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongements
1824 ds parler de la société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongements en Amérique et en Russie ; société t
1825 parler de la société occidentale, c’est-à-dire de l’ Europe et de ses prolongements en Amérique et en Russie ; société trav
1826 société occidentale, c’est-à-dire de l’Europe et de ses prolongements en Amérique et en Russie ; société travaillée et fo
1827 llée et formée par une polémique millénaire entre le sacré, créateur des tabous, et le profane, qui naît de leur violation
1828 illénaire entre le sacré, créateur des tabous, et le profane, qui naît de leur violation, mais aussi entre la sagesse et l
1829 cré, créateur des tabous, et le profane, qui naît de leur violation, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce
1830 ane, qui naît de leur violation, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la mor
1831 de leur violation, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyan
1832 ion, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la scien
1833 ssi entre la sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu
1834 a sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu et le rais
1835 politique, la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin
1836 la grâce et le mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’amour-pas
1837 mérite, la mystique et la morale, la croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mari
1838 mystique et la morale, la croyance et la science, l’ absolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mariage. N’en so
1839 la morale, la croyance et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mariage. N’en sommes-nous pa
1840 et la science, l’absolu et le raisonnable, enfin l’ amour-passion et le mariage. N’en sommes-nous pas au point de notre év
1841 bsolu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mariage. N’en sommes-nous pas au point de notre évolution où, tout ét
1842 sion et le mariage. N’en sommes-nous pas au point de notre évolution où, tout étant réduit, « ramené à » comme on dit, pro
1843 uses, névrotiques ou sentimentales, et soumis par l’ intermédiaire d’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hyg
1844 s ou sentimentales, et soumis par l’intermédiaire d’ analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la so
1845 e d’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne
1846 ’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’ hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nui
1847 jours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la
1848 rs plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la sa
1849 ène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la santé et à la productivité ? (Tout le rest
1850 out nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la santé et à la productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mie
1851 e permis de ce qui ne nuirait pas à la santé et à la productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mieux en mieux pr
1852 irait pas à la santé et à la productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mieux en mieux prescrit.) J’entrevoyais,
1853 productivité ? (Tout le reste étant, d’ailleurs, de mieux en mieux prescrit.) J’entrevoyais, il y a vingt ans, quand j’éc
1854 ’entrevoyais, il y a vingt ans, quand j’écrivais L’ Amour et l’Occident , qu’une culture trop consciente de ses fins et mo
1855 s, il y a vingt ans, quand j’écrivais L’Amour et l’ Occident , qu’une culture trop consciente de ses fins et moyens, c’est
1856 ur et l’Occident , qu’une culture trop consciente de ses fins et moyens, c’est-à-dire trop sociologique, ne laisserait plu
1857 ’est-à-dire trop sociologique, ne laisserait plus de place à l’amour passionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par
1858 trop sociologique, ne laisserait plus de place à l’ amour passionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par les troubad
1859 sionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle par les troubadours du Languedoc et romancé par les Bretons. C’était faire tr
1860 e par les troubadours du Languedoc et romancé par les Bretons. C’était faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux de l’ép
1861 oc et romancé par les Bretons. C’était faire trop d’ honneur aux seuls tabous moraux de l’époque victorienne et bourgeoise,
1862 tait faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux de l’époque victorienne et bourgeoise, et aux succès des analystes et de
1863 t faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux de l’ époque victorienne et bourgeoise, et aux succès des analystes et des m
1864 ous subsistent, ou se sont reformés, sur lesquels la passion se jette pour y trouver de nouveaux prétextes à se consumer g
1865 , sur lesquels la passion se jette pour y trouver de nouveaux prétextes à se consumer glorieusement, à défier la morale du
1866 x prétextes à se consumer glorieusement, à défier la morale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action r
1867 orieusement, à défier la morale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extas
1868 à défier la morale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la m
1869 défier la morale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort
1870 rale du Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasm
1871 Jour au nom de la mystique de la Nuit, et la vie d’ action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasmante.
1872 la Nuit, et la vie d’action raisonnable au nom de l’ extase et de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’amour-pa
1873 la vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’amour-passion au xxe
1874 vie d’action raisonnable au nom de l’extase et de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’amour-passion au xxe s
1875 de la mort enthousiasmante. ITrois vrais romans d’ amour-passion au xxe siècle Trois œuvres où transparaît l’archétyp
1876 ion au xxe siècle Trois œuvres où transparaît l’ archétype de Tristan nous sont données vers ce milieu du siècle par l’
1877 siècle Trois œuvres où transparaît l’archétype de Tristan nous sont données vers ce milieu du siècle par l’Europe, l’Am
1878 an nous sont données vers ce milieu du siècle par l’ Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non
1879 nt données vers ce milieu du siècle par l’Europe, l’ Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non sans raiso
1880 s ce milieu du siècle par l’Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non sans raison, qu’elle éta
1881 du siècle par l’Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune d’elles on a pu dire, non sans raison, qu’elle était « en réa
1882 par l’Europe, l’Amérique et la Russie. De chacune d’ elles on a pu dire, non sans raison, qu’elle était « en réalité » une
1883 té » une description sociale, morale ou politique de l’Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de se
1884 » une description sociale, morale ou politique de l’ Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de ses s
1885 ue de l’Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a
1886 de l’Autriche impériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a pu
1887 ériale, ou des États-Unis, ou de la Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a pu être décrite comm
1888 Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’ elles aussi a pu être décrite comme le dernier roman d’amour-passion d
1889 es aussi a pu être décrite comme le dernier roman d’ amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Bori
1890 re décrite comme le dernier roman d’amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Boris Pasternak n’es
1891 décrite comme le dernier roman d’amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Boris Pasternak n’est p
1892 an d’amour-passion de la littérature occidentale. Le Docteur Jivago de Boris Pasternak n’est pas un acte politique, selon
1893 , selon Camus, mais au contraire « un grand livre d’ amour ». L’essai que Lionel Trilling consacre à Lolita de Vladimir Nab
1894 us, mais au contraire « un grand livre d’amour ». L’ essai que Lionel Trilling consacre à Lolita de Vladimir Nabokov, s’int
1895 imir Nabokov, s’intitule « Le dernier amant ». Et l’ héroïne de L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs repr
1896 ov, s’intitule « Le dernier amant ». Et l’héroïne de L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’ell
1897 s’intitule « Le dernier amant ». Et l’héroïne de L’ Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-m
1898 er amant ». Et l’héroïne de L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-même et de son frère :
1899 ualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’ elle-même et de son frère : « Nous aurons été les derniers romantiques
1900 rt Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-même et de son frère : « Nous aurons été les derniers romantiques de l’amour… Au
1901 s d’elle-même et de son frère : « Nous aurons été les derniers romantiques de l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire
1902 rère : « Nous aurons été les derniers romantiques de l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire d’amour possible… Sans d
1903 e : « Nous aurons été les derniers romantiques de l’ amour… Au fond, c’est la dernière histoire d’amour possible… Sans dout
1904 s de l’amour… Au fond, c’est la dernière histoire d’ amour possible… Sans doute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans
1905 ’amour possible… Sans doute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans de l’amour. » Je ne fais pas ici de critique littér
1906 doute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans de l’amour. » Je ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’autre
1907 ute serons-nous une sorte de Derniers Mohicans de l’ amour. » Je ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’autre pr
1908 erniers Mohicans de l’amour. » Je ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’autre propos que d’illustrer un thème
1909 e ne fais pas ici de critique littéraire, n’ayant d’ autre propos que d’illustrer un thème dont on verra bientôt que je ne
1910 e critique littéraire, n’ayant d’autre propos que d’ illustrer un thème dont on verra bientôt que je ne suis pas le dernier
1911 rra bientôt que je ne suis pas le dernier à subir les prestiges et le charme fatal. Est-il besoin de souligner que ce grand
1912 e ne suis pas le dernier à subir les prestiges et le charme fatal. Est-il besoin de souligner que ce grand thème est l’uni
1913 r les prestiges et le charme fatal. Est-il besoin de souligner que ce grand thème est l’unique justification de mon essai 
1914 Est-il besoin de souligner que ce grand thème est l’ unique justification de mon essai ? Mythe passionnel à part, tout dist
1915 ner que ce grand thème est l’unique justification de mon essai ? Mythe passionnel à part, tout distingue les trois œuvres
1916 n essai ? Mythe passionnel à part, tout distingue les trois œuvres que je considère dans ces pages. Et l’on ne sent que tro
1917 trois œuvres que je considère dans ces pages. Et l’ on ne sent que trop les bonnes et graves raisons que j’ai de redouter
1918 onsidère dans ces pages. Et l’on ne sent que trop les bonnes et graves raisons que j’ai de redouter que leur simple rapproc
1919 nt que trop les bonnes et graves raisons que j’ai de redouter que leur simple rapprochement choque le sens esthétique du l
1920 de redouter que leur simple rapprochement choque le sens esthétique du lecteur et révolte son sens moral… Mais il se peut
1921 révolte son sens moral… Mais il se peut aussi que l’ incongruité d’une telle comparaison fasse tout son prix. D’autant plus
1922 ns moral… Mais il se peut aussi que l’incongruité d’ une telle comparaison fasse tout son prix. D’autant plus différents à
1923 uité d’une telle comparaison fasse tout son prix. D’ autant plus différents à tous égards, sauf à un seul, seront les trois
1924 différents à tous égards, sauf à un seul, seront les trois ouvrages examinés, d’autant plus significative l’action du myth
1925 uf à un seul, seront les trois ouvrages examinés, d’ autant plus significative l’action du mythe qui s’y trahit, et qui est
1926 is ouvrages examinés, d’autant plus significative l’ action du mythe qui s’y trahit, et qui est leur seule commune mesure.
1927 ne m’attacherai donc, dans ces trois œuvres, qu’à l’ apparition de Tristan, dictant impérieusement — à l’insu des auteurs —
1928 ai donc, dans ces trois œuvres, qu’à l’apparition de Tristan, dictant impérieusement — à l’insu des auteurs — la rhétoriqu
1929 apparition de Tristan, dictant impérieusement — à l’ insu des auteurs — la rhétorique profonde de leur composition. Passons
1930 , dictant impérieusement — à l’insu des auteurs — la rhétorique profonde de leur composition. Passons à l’expérience sans
1931 t — à l’insu des auteurs — la rhétorique profonde de leur composition. Passons à l’expérience sans plus de précautions. Vo
1932 hétorique profonde de leur composition. Passons à l’ expérience sans plus de précautions. Voici la fiche archétypique des t
1933 ns à l’expérience sans plus de précautions. Voici la fiche archétypique des trois romans, telle que leurs auteurs mêmes au
1934 romans, telle que leurs auteurs mêmes auraient pu l’ établir, en se plaçant par hypothèse sous l’angle de vision que je pro
1935 nt pu l’établir, en se plaçant par hypothèse sous l’ angle de vision que je propose : Vladimir Nabokov. — Aux yeux du « vi
1936 établir, en se plaçant par hypothèse sous l’angle de vision que je propose : Vladimir Nabokov. — Aux yeux du « vieil Euro
1937 yeux du « vieil Européen » que je me trouve être de naissance, l’Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil. Le lecte
1938 il Européen » que je me trouve être de naissance, l’ Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera qu
1939 e trouve être de naissance, l’Amérique est patrie d’ accueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera que je l’aime, malgré to
1940 ssance, l’Amérique est patrie d’accueil, plus que d’ exil. Le lecteur devinera que je l’aime, malgré tout ce qui m’irrite e
1941 l’Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera que je l’aime, malgré tout ce qui m’irrite en elle,
1942 ueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera que je l’ aime, malgré tout ce qui m’irrite en elle, et en dépit de ce qu’elle v
1943 qu’elle est. Son immaturité perverse me fascine. Le scandaleux héros (par antiphrase) de mon roman (éduqué en Europe, j’y
1944 me fascine. Le scandaleux héros (par antiphrase) de mon roman (éduqué en Europe, j’y insiste) n’épouse l’american way of
1945 on roman (éduqué en Europe, j’y insiste) n’épouse l’ american way of life, en la personne d’une bourgeoise accomplie, que p
1946 j’y insiste) n’épouse l’american way of life, en la personne d’une bourgeoise accomplie, que pour l’amour fou de sa fille
1947 ) n’épouse l’american way of life, en la personne d’ une bourgeoise accomplie, que pour l’amour fou de sa fille. Mais cet a
1948 la personne d’une bourgeoise accomplie, que pour l’ amour fou de sa fille. Mais cet amour est impossible, car Lolita n’a p
1949 d’une bourgeoise accomplie, que pour l’amour fou de sa fille. Mais cet amour est impossible, car Lolita n’a pas 13 ans. C
1950 , car Lolita n’a pas 13 ans. Cependant, mon héros l’ enlève et il fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout le cont
1951 pendant, mon héros l’enlève et il fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout le continent américain qu’il découvre
1952 fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout le continent américain qu’il découvre et décrit ainsi mieux que personne
1953 découvre et décrit ainsi mieux que personne, dans le même temps qu’il se voit rejeté par le milieu social, ses lois et ses
1954 onne, dans le même temps qu’il se voit rejeté par le milieu social, ses lois et ses coutumes. Abandonné par sa nymphet, il
1955 mes. Abandonné par sa nymphet, il commet un crime de dément et meurt ivre d’amour, dans sa prison, après avoir écrit ce li
1956 mphet, il commet un crime de dément et meurt ivre d’ amour, dans sa prison, après avoir écrit ce livre posthume. Robert Mu
1957 — J’ai aimé mon Autriche « impériale et royale » d’ un amour exigeant, lucide et ironique. Mais elle appartenait à un mili
1958 l à la fois décadent et conventionnel, qui devait la livrer à la guerre, puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont
1959 décadent et conventionnel, qui devait la livrer à la guerre, puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont le personna
1960 qui devait la livrer à la guerre, puis à pire. Je l’ ai dit dans un vaste roman dont le personnage central, Ulrich von X, q
1961 puis à pire. Je l’ai dit dans un vaste roman dont le personnage central, Ulrich von X, qui me ressemble comme un frère, re
1962 ble comme un frère, reporte sa passion, déçue par la réalité, sur sa propre sœur, c’est-à-dire sur le seul prochain qu’il
1963 la réalité, sur sa propre sœur, c’est-à-dire sur le seul prochain qu’il parvienne à aimer comme lui-même, dans sa patrie.
1964 sa patrie. Mais ce prochain est « interdit » par la morale. Aimant sa sœur, Ulrich veut toucher l’interdit et posséder l’
1965 ar la morale. Aimant sa sœur, Ulrich veut toucher l’ interdit et posséder l’inaccessible, qui est le plus vrai, puisqu’il o
1966 sœur, Ulrich veut toucher l’interdit et posséder l’ inaccessible, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d
1967 er l’interdit et posséder l’inaccessible, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui le sép
1968 accessible, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’ accès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale.
1969 , qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros
1970 st le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d’ extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devien
1971 isqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devient moralement un exi
1972 cès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’intérieur,
1973 à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’intérieur, co
1974 ie sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’intérieur, comme je suis devenu un exilé tout court16. Boris Paste
1975 sociale. Mon héros devient moralement un exilé de l’ intérieur, comme je suis devenu un exilé tout court16. Boris Pasterna
1976 ment ma Russie et je voudrais en être aimé, comme le docteur Jivago aime Lara et en est aimé. Mais, comme Lara, la Russie
1977 ivago aime Lara et en est aimé. Mais, comme Lara, la Russie a dû suivre un Maître cynique et brutal, qui l’a séduite et hu
1978 ssie a dû suivre un Maître cynique et brutal, qui l’ a séduite et humiliée. Il m’interdit de lui parler. Je lui dis pourtan
1979 rutal, qui l’a séduite et humiliée. Il m’interdit de lui parler. Je lui dis pourtant mon amour sous le couvert d’un roman
1980 de lui parler. Je lui dis pourtant mon amour sous le couvert d’un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle comprendr
1981 er. Je lui dis pourtant mon amour sous le couvert d’ un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle comprendra. Et voici
1982 urtant mon amour sous le couvert d’un roman plein d’ allusions et de symboles qu’elle comprendra. Et voici que l’on fait un
1983 r sous le couvert d’un roman plein d’allusions et de symboles qu’elle comprendra. Et voici que l’on fait un triomphe à ma
1984 s et de symboles qu’elle comprendra. Et voici que l’ on fait un triomphe à ma déclaration d’amour ! Le Maître prétend aussi
1985 voici que l’on fait un triomphe à ma déclaration d’ amour ! Le Maître prétend aussitôt que j’ai insulté la Russie. C’est a
1986 l’on fait un triomphe à ma déclaration d’amour ! Le Maître prétend aussitôt que j’ai insulté la Russie. C’est au nom de c
1987 our ! Le Maître prétend aussitôt que j’ai insulté la Russie. C’est au nom de celle que j’aime qu’il me repousse et qu’il m
1988 elle que j’aime qu’il me repousse et qu’il menace de m’exiler. Mais tel est mon amour que je saurai mentir : je demanderai
1989 je saurai mentir : je demanderai pardon au tyran, le suppliant de me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de cell
1990 tir : je demanderai pardon au tyran, le suppliant de me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de celle qui doit me
1991 suppliant de me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de celle qui doit me rejeter, car loin d’elle ma vie n’a pa
1992 me laisser vivre encore un peu dans le voisinage de celle qui doit me rejeter, car loin d’elle ma vie n’a pas de sens, c’
1993 voisinage de celle qui doit me rejeter, car loin d’ elle ma vie n’a pas de sens, c’est près d’elle que je veux me taire. A
1994 i doit me rejeter, car loin d’elle ma vie n’a pas de sens, c’est près d’elle que je veux me taire. Ainsi réduits à leur di
1995 ar loin d’elle ma vie n’a pas de sens, c’est près d’ elle que je veux me taire. Ainsi réduits à leur diagramme mythique — o
1996 duits à leur diagramme mythique — on aura reconnu les personnages du drame, ces Tristan séparés d’une Iseut « interdite » p
1997 nnu les personnages du drame, ces Tristan séparés d’ une Iseut « interdite » par un roi Marc qui est la Morale commune, la
1998 d’une Iseut « interdite » par un roi Marc qui est la Morale commune, la Société ou le Régime — ces trois romans trahissent
1999 dite » par un roi Marc qui est la Morale commune, la Société ou le Régime — ces trois romans trahissent une même ambiguïté
2000 roi Marc qui est la Morale commune, la Société ou le Régime — ces trois romans trahissent une même ambiguïté quant à la vr
2001 rois romans trahissent une même ambiguïté quant à la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de l’intérêt principal qu
2002 une même ambiguïté quant à la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de l’intérêt principal qu’ils se trouvent offrir
2003 à la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de l’intérêt principal qu’ils se trouvent offrir au lecteur : critique d
2004 la vraie nature, sinon de leur sujet, du moins de l’ intérêt principal qu’ils se trouvent offrir au lecteur : critique d’un
2005 l qu’ils se trouvent offrir au lecteur : critique d’ une société ou récit d’une passion ? On connaît ces paysages fantastiq
2006 frir au lecteur : critique d’une société ou récit d’ une passion ? On connaît ces paysages fantastiques de la Renaissance q
2007 ne passion ? On connaît ces paysages fantastiques de la Renaissance qui, tournés d’une certaine manière, révèlent soudain
2008 passion ? On connaît ces paysages fantastiques de la Renaissance qui, tournés d’une certaine manière, révèlent soudain les
2009 sages fantastiques de la Renaissance qui, tournés d’ une certaine manière, révèlent soudain les traits d’une tête humaine.
2010 tournés d’une certaine manière, révèlent soudain les traits d’une tête humaine. C’est le phénomène inverse qui se produit
2011 une certaine manière, révèlent soudain les traits d’ une tête humaine. C’est le phénomène inverse qui se produit à la lectu
2012 lent soudain les traits d’une tête humaine. C’est le phénomène inverse qui se produit à la lecture des trois romans : vous
2013 aine. C’est le phénomène inverse qui se produit à la lecture des trois romans : vous regardez longuement ce visage de femm
2014 trois romans : vous regardez longuement ce visage de femme et, peu à peu, c’est un paysage, c’est un pays, c’est une socié
2015 re qui transparaît, se recompose, et envahit tout le tableau. Vous reprenez votre lecture et, non, c’était vraiment une fe
2016 t, non, c’était vraiment une femme… Qu’est-ce que l’ auteur a voulu dire ? Tout ce que nous voyons là, sans doute, et plus
2017 ons là, sans doute, et plus encore. S’il avait pu le dire autrement, il l’aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la
2018 plus encore. S’il avait pu le dire autrement, il l’ aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain
2019 u le dire autrement, il l’aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain ne suffit pas, bien que s
2020 l l’aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut vo
2021 fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut voir que cett
2022 t (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’ écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut voir que cette a
2023 t accidentelle. Elle ne résulte pas, j’y insiste, de quelque hésitation prolongée de l’auteur entre deux thèmes centraux,
2024 pas, j’y insiste, de quelque hésitation prolongée de l’auteur entre deux thèmes centraux, ou deux genres littéraires, ou d
2025 , j’y insiste, de quelque hésitation prolongée de l’ auteur entre deux thèmes centraux, ou deux genres littéraires, ou deux
2026 raux, ou deux genres littéraires, ou deux sphères d’ imagination. Elle exprime et traduit irrésistiblement l’ambiguïté fond
2027 ination. Elle exprime et traduit irrésistiblement l’ ambiguïté fondamentale de la passion, antisociale par définition, donc
2028 traduit irrésistiblement l’ambiguïté fondamentale de la passion, antisociale par définition, donc liée au milieu social pa
2029 duit irrésistiblement l’ambiguïté fondamentale de la passion, antisociale par définition, donc liée au milieu social par u
2030 sterait point, et dont ce milieu même circonscrit l’ occasion, dicte l’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’a
2031 dont ce milieu même circonscrit l’occasion, dicte l’ objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’application aux tro
2032 circonscrit l’occasion, dicte l’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’application aux trois romans de l’anal
2033 sion, dicte l’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’application aux trois romans de l’analyse mythologique pr
2034 ’objet ou fournit le prétexte. Comme le fera voir l’ application aux trois romans de l’analyse mythologique proposée par L
2035 Comme le fera voir l’application aux trois romans de l’analyse mythologique proposée par L’Amour et l’Occident . IILol
2036 me le fera voir l’application aux trois romans de l’ analyse mythologique proposée par L’Amour et l’Occident . IILolita
2037 is romans de l’analyse mythologique proposée par L’ Amour et l’Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limite
2038 e l’analyse mythologique proposée par L’Amour et l’ Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limites d’âge de
2039 posée par L’Amour et l’Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limites d’âge de 9 et 14 ans apparaissent des
2040 ’Occident . IILolita ou le scandale « Entre les limites d’âge de 9 et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux
2041 IILolita ou le scandale « Entre les limites d’ âge de 9 et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux de certain
2042 olita ou le scandale « Entre les limites d’âge de 9 et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux de certains voya
2043 ue) ; et, pour ces créatures choisies, je propose le nom de nymphets. » Lolita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétan
2044 t, pour ces créatures choisies, je propose le nom de nymphets. » Lolita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétant, l’im
2045 nom de nymphets. » Lolita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétant, l’impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui
2046 ita, 12 ans et sept mois, a le charme inquiétant, l’ impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui caractérise la nymphe
2047 , a le charme inquiétant, l’impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui caractérise la nymphet. Humbert Humbert, Euro
2048 rme inquiétant, l’impudeur innocente et la pointe de vulgarité qui caractérise la nymphet. Humbert Humbert, Européen, la q
2049 nocente et la pointe de vulgarité qui caractérise la nymphet. Humbert Humbert, Européen, la quarantaine, vivant depuis peu
2050 aractérise la nymphet. Humbert Humbert, Européen, la quarantaine, vivant depuis peu en Amérique, la découvre dans une peti
2051 n, la quarantaine, vivant depuis peu en Amérique, la découvre dans une petite ville où il prend ses vacances. Coup de foud
2052 s une petite ville où il prend ses vacances. Coup de foudre. Intrigue démente pour posséder l’enfant, dont il épouse d’abo
2053 s. Coup de foudre. Intrigue démente pour posséder l’ enfant, dont il épouse d’abord la mère. Cette malheureuse mourra bient
2054 te pour posséder l’enfant, dont il épouse d’abord la mère. Cette malheureuse mourra bientôt, renversée par une auto. H. H.
2055 par une auto. H. H. emmène Lolita dans un hôtel à l’ enseigne des Chasseurs enchantés. Il lui fait boire un somnifère, mais
2056 fait boire un somnifère, mais n’ose pas profiter de son sommeil. Au matin, c’est elle qui le séduit ! Commence la longue
2057 profiter de son sommeil. Au matin, c’est elle qui le séduit ! Commence la longue fuite du beau-père et de la fille, traqué
2058 il. Au matin, c’est elle qui le séduit ! Commence la longue fuite du beau-père et de la fille, traqués par leur secrète cu
2059 séduit ! Commence la longue fuite du beau-père et de la fille, traqués par leur secrète culpabilité, d’un bout à l’autre d
2060 uit ! Commence la longue fuite du beau-père et de la fille, traqués par leur secrète culpabilité, d’un bout à l’autre des
2061 e la fille, traqués par leur secrète culpabilité, d’ un bout à l’autre des États-Unis17. Jusqu’au jour où Lolita s’échappe,
2062 r où Lolita s’échappe, séduite par un autre homme d’ âge mûr qu’Humbert tuera. À 17 ans, mariée depuis peu avec un jeune et
2063 après Humbert, auquel une crise cardiaque épargne la peine capitale. Je n’entends pas voiler ni excuser le caractère scand
2064 eine capitale. Je n’entends pas voiler ni excuser le caractère scandaleux du roman, car il apparaît essentiel, et l’auteur
2065 candaleux du roman, car il apparaît essentiel, et l’ auteur ne manque pas une occasion de le souligner et de l’accentuer, s
2066 essentiel, et l’auteur ne manque pas une occasion de le souligner et de l’accentuer, soit en accablant son héros dans une
2067 entiel, et l’auteur ne manque pas une occasion de le souligner et de l’accentuer, soit en accablant son héros dans une pré
2068 eur ne manque pas une occasion de le souligner et de l’accentuer, soit en accablant son héros dans une préface d’ailleurs
2069 ne manque pas une occasion de le souligner et de l’ accentuer, soit en accablant son héros dans une préface d’ailleurs att
2070 lleurs attribuée à un psychiatre américain, soit, d’ une manière plus convaincante, par la cynique désinvolture du style de
2071 icain, soit, d’une manière plus convaincante, par la cynique désinvolture du style des mémoires de Humbert Humbert. Si l’a
2072 par la cynique désinvolture du style des mémoires de Humbert Humbert. Si l’amour des nymphets n’était pas, de nos jours, l
2073 ture du style des mémoires de Humbert Humbert. Si l’ amour des nymphets n’était pas, de nos jours, l’un des derniers tabous
2074 ert Humbert. Si l’amour des nymphets n’était pas, de nos jours, l’un des derniers tabous sexuels qui tiennent encore (avec
2075 derniers tabous sexuels qui tiennent encore (avec l’ inceste), il n’y aurait ni passion ni roman véritables, au sens « tris
2076 ssion ni roman véritables, au sens « tristanien » de ces termes. Car il manquerait entre les deux protagonistes l’obstacle
2077 istanien » de ces termes. Car il manquerait entre les deux protagonistes l’obstacle nécessaire, la distance nécessaire pour
2078 s. Car il manquerait entre les deux protagonistes l’ obstacle nécessaire, la distance nécessaire pour que l’attrait mutuel,
2079 tre les deux protagonistes l’obstacle nécessaire, la distance nécessaire pour que l’attrait mutuel, au lieu de s’apaiser o
2080 tacle nécessaire, la distance nécessaire pour que l’ attrait mutuel, au lieu de s’apaiser ou de s’épuiser par la satisfacti
2081 our que l’attrait mutuel, au lieu de s’apaiser ou de s’épuiser par la satisfaction des sens, se métamorphose en passion. C
2082 mutuel, au lieu de s’apaiser ou de s’épuiser par la satisfaction des sens, se métamorphose en passion. C’est d’abord et s
2083 métamorphose en passion. C’est d’abord et surtout le scandale évident, le caractère profanateur de l’amour de H. H. pour L
2084 on. C’est d’abord et surtout le scandale évident, le caractère profanateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la
2085 out le scandale évident, le caractère profanateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négli
2086 le scandale évident, le caractère profanateur de l’ amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négligeo
2087 dale évident, le caractère profanateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négligeons pour
2088 ateur de l’amour de H. H. pour Lolita, qui trahit la présence du Mythe. Négligeons pour l’instant les différences profond
2089 qui trahit la présence du Mythe. Négligeons pour l’ instant les différences profondes qui séparent ce roman sarcastique et
2090 la présence du Mythe. Négligeons pour l’instant les différences profondes qui séparent ce roman sarcastique et pétulant d
2091 des qui séparent ce roman sarcastique et pétulant de la sombre épopée, simple et drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pa
2092 qui séparent ce roman sarcastique et pétulant de la sombre épopée, simple et drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas :
2093 et pétulant de la sombre épopée, simple et drue, d’ un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas : le roman de Tristan n’était pas m
2094 e et drue, d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas : le roman de Tristan n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne l’
2095 , d’un Béroul. Qu’on ne s’y trompe pas : le roman de Tristan n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne l’est aujou
2096 n’était pas moins choquant au xiie siècle que ne l’ est aujourd’hui Lolita. Ce que l’habitude et l’illusion anachronique,
2097 e siècle que ne l’est aujourd’hui Lolita. Ce que l’ habitude et l’illusion anachronique, aidées par la version moderne de
2098 ne l’est aujourd’hui Lolita. Ce que l’habitude et l’ illusion anachronique, aidées par la version moderne de Bédier, nous f
2099 l’habitude et l’illusion anachronique, aidées par la version moderne de Bédier, nous font prendre trop facilement pour la
2100 usion anachronique, aidées par la version moderne de Bédier, nous font prendre trop facilement pour la touchante histoire
2101 de Bédier, nous font prendre trop facilement pour la touchante histoire d’un amour presque chaste et conçu fortuitement ho
2102 rendre trop facilement pour la touchante histoire d’ un amour presque chaste et conçu fortuitement hors du mariage, recelai
2103 ement hors du mariage, recelait à vrai dire, pour les lecteurs du temps, des pouvoirs autrement bouleversants ! Les premièr
2104 autrement bouleversants ! Les premières versions de Tristan glorifiaient une forme d’amour non seulement opposée au maria
2105 mières versions de Tristan glorifiaient une forme d’ amour non seulement opposée au mariage, mais ne pouvant exister que ho
2106 ent »18 au nom de ce nouvel Amour toute une série d’ actions tenues pour crimes : astuce blasphématoire de l’ordalie truqué
2107 ctions tenues pour crimes : astuce blasphématoire de l’ordalie truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jur
2108 ons tenues pour crimes : astuce blasphématoire de l’ ordalie truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jurée,
2109 lie truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jurée, profanation du sacré féodal et des sacrements catholiqu
2110 truquée, violation répétée des allégeances et de la foi jurée, profanation du sacré féodal et des sacrements catholiques,
2111 , sorcellerie, magie noire. Tout cela sur un fond d’ hérésie bien plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’hui les frén
2112 fond d’hérésie bien plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’hui les frénésies qui affectent une partie de la jeuness
2113 plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’hui les frénésies qui affectent une partie de la jeunesse, modes passagères d
2114 ujourd’hui les frénésies qui affectent une partie de la jeunesse, modes passagères dont l’édition et le cinéma me paraisse
2115 urd’hui les frénésies qui affectent une partie de la jeunesse, modes passagères dont l’édition et le cinéma me paraissent
2116 une partie de la jeunesse, modes passagères dont l’ édition et le cinéma me paraissent profiter davantage que la société n
2117 e la jeunesse, modes passagères dont l’édition et le cinéma me paraissent profiter davantage que la société n’en pâtit. En
2118 et le cinéma me paraissent profiter davantage que la société n’en pâtit. En revanche, l’amour passionné pour une fille enc
2119 davantage que la société n’en pâtit. En revanche, l’ amour passionné pour une fille encore impubère n’aurait guère pu surpr
2120 it guère pu surprendre au Moyen Âge. On a coutume de vénérer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de P
2121 surprendre au Moyen Âge. On a coutume de vénérer l’ amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque po
2122 dre au Moyen Âge. On a coutume de vénérer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure
2123 me de vénérer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux e
2124 rer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fo
2125 de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent une t
2126 de 9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition de la haute littérat
2127 12 ans ; ces deux exemples fondent une tradition de la haute littérature européenne, qu’illustreront plus près de nous un
2128 ans ; ces deux exemples fondent une tradition de la haute littérature européenne, qu’illustreront plus près de nous un Go
2129 u’illustreront plus près de nous un Goethe créant le personnage de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’amour de Sophi
2130 plus près de nous un Goethe créant le personnage de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’amour de Sophie von Kuhn, mo
2131 sonnage de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’ amour de Sophie von Kuhn, morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une
2132 de Mignon, un Novalis dédiant son œuvre à l’amour de Sophie von Kuhn, morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une fille de
2133 morte à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une fille de 14 ans, et le génial Lewis Carroll : Alice au Pays des Merveilles est
2134 , un Edgar Poe qui épouse une fille de 14 ans, et le génial Lewis Carroll : Alice au Pays des Merveilles est née de l’amou
2135 is Carroll : Alice au Pays des Merveilles est née de l’amour des « nymphets », refoulé par la conscience pure du clergyman
2136 Carroll : Alice au Pays des Merveilles est née de l’ amour des « nymphets », refoulé par la conscience pure du clergyman, m
2137 est née de l’amour des « nymphets », refoulé par la conscience pure du clergyman, mais avoué par certains de ses poèmes e
2138 cience pure du clergyman, mais avoué par certains de ses poèmes et trahi par les plaisanteries souvent féroces de ses lett
2139 ais avoué par certains de ses poèmes et trahi par les plaisanteries souvent féroces de ses lettres à des petites filles. L’
2140 es et trahi par les plaisanteries souvent féroces de ses lettres à des petites filles. L’adultère, de nos jours, ne condui
2141 vent féroces de ses lettres à des petites filles. L’ adultère, de nos jours, ne conduit qu’au divorce, ou s’épuise en liais
2142 de ses lettres à des petites filles. L’adultère, de nos jours, ne conduit qu’au divorce, ou s’épuise en liaisons banales.
2143 , ou s’épuise en liaisons banales. Il n’offre pas de support sérieux à ce que Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret
2144 de support sérieux à ce que Freud a nommé un jour l’ élan mortel, secret de l’amour tristanien. Et l’absence de sacré extén
2145 e que Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret de l’amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que l
2146 ue Freud a nommé un jour l’élan mortel, secret de l’ amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que la c
2147 r l’élan mortel, secret de l’amour tristanien. Et l’ absence de sacré exténue les passions, que la conscience d’une profana
2148 ortel, secret de l’amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que la conscience d’une profanation faisa
2149 l’amour tristanien. Et l’absence de sacré exténue les passions, que la conscience d’une profanation faisait flamber. Nous r
2150 . Et l’absence de sacré exténue les passions, que la conscience d’une profanation faisait flamber. Nous restent deux tabou
2151 de sacré exténue les passions, que la conscience d’ une profanation faisait flamber. Nous restent deux tabous sexuels, cur
2152 du sacré primitif vers une hygiène scientifique : l’ amour des petites nymphes et l’inceste. Ces deux amours seraient-ils c
2153 ène scientifique : l’amour des petites nymphes et l’ inceste. Ces deux amours seraient-ils contraires à la nature ? On les
2154 nceste. Ces deux amours seraient-ils contraires à la nature ? On les voit largement pratiqués dans le monde animal et dans
2155 x amours seraient-ils contraires à la nature ? On les voit largement pratiqués dans le monde animal et dans la grande major
2156 la nature ? On les voit largement pratiqués dans le monde animal et dans la grande majorité des sociétés humaines connues
2157 largement pratiqués dans le monde animal et dans la grande majorité des sociétés humaines connues, les classes bourgeoise
2158 la grande majorité des sociétés humaines connues, les classes bourgeoises de l’Occident constituant l’exception la plus rem
2159 ociétés humaines connues, les classes bourgeoises de l’Occident constituant l’exception la plus remarquable. Ils sont bien
2160 étés humaines connues, les classes bourgeoises de l’ Occident constituant l’exception la plus remarquable. Ils sont bien mo
2161 les classes bourgeoises de l’Occident constituant l’ exception la plus remarquable. Ils sont bien moins contre nature que c
2162 bourgeoises de l’Occident constituant l’exception la plus remarquable. Ils sont bien moins contre nature que contre-civili
2163 Nabokov fait dire à son héros : « Mon sort a été de grandir dans une civilisation qui autorise un homme de 25 ans à court
2164 andir dans une civilisation qui autorise un homme de 25 ans à courtiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de 12
2165 autorise un homme de 25 ans à courtiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début
2166 tiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoires, l’amour qu’il co
2167 une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoires, l’amour qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de
2168 ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoires, l’ amour qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de 9 ans qui s’appel
2169 amour qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de 9 ans qui s’appelait Annabel, et qui mourut bientôt — rappel de Poe.
2170 ’appelait Annabel, et qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ainsi, l’eros de cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s
2171 el, et qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ainsi, l’ eros de cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s’est trouvé fix
2172 qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ainsi, l’eros de cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s’est trouvé fixé sur l
2173 lleurs sexuellement normal, s’est trouvé fixé sur la femme-enfant, rendue doublement inaccessible par la différence d’âge
2174 femme-enfant, rendue doublement inaccessible par la différence d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymph
2175 rendue doublement inaccessible par la différence d’ âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut deve
2176 ement inaccessible par la différence d’âge et par l’ idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le suppor
2177 naccessible par la différence d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’
2178 cessible par la différence d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’amo
2179 e d’âge et par l’idée de la mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’amour-passion, c’est-à-dire
2180 mort. C’est ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’amour-passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe
2181 ainsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’amour-passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe aux rythmes
2182 nsi que la « nymphet » peut devenir le support de l’ amour-passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe aux rythmes na
2183 r infini qui échappe aux rythmes naturels et joue le rôle d’un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet
2184 qui échappe aux rythmes naturels et joue le rôle d’ un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet inaccess
2185 naturels et joue le rôle d’un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet inaccessible devient alors l’exta
2186 e rôle d’un absolu préférable à la vie elle-même. La possession de cet inaccessible devient alors l’extase, « la joie supr
2187 solu préférable à la vie elle-même. La possession de cet inaccessible devient alors l’extase, « la joie suprême », la « Hö
2188 . La possession de cet inaccessible devient alors l’ extase, « la joie suprême », la « Höchste Lust » d’Isolde agonisante.
2189 ion de cet inaccessible devient alors l’extase, «  la joie suprême », la « Höchste Lust » d’Isolde agonisante. Cependant, c
2190 ible devient alors l’extase, « la joie suprême », la « Höchste Lust » d’Isolde agonisante. Cependant, ceux qui ont lu Loli
2191 ’extase, « la joie suprême », la « Höchste Lust » d’ Isolde agonisante. Cependant, ceux qui ont lu Lolita avec plus d’amuse
2192 ante. Cependant, ceux qui ont lu Lolita avec plus d’ amusement pervers que d’émotion, seront en droit de douter de la légit
2193 i ont lu Lolita avec plus d’amusement pervers que d’ émotion, seront en droit de douter de la légitimité d’une interprétati
2194 ’amusement pervers que d’émotion, seront en droit de douter de la légitimité d’une interprétation si solennelle. Certes, d
2195 pervers que d’émotion, seront en droit de douter de la légitimité d’une interprétation si solennelle. Certes, du coup de
2196 rvers que d’émotion, seront en droit de douter de la légitimité d’une interprétation si solennelle. Certes, du coup de fou
2197 otion, seront en droit de douter de la légitimité d’ une interprétation si solennelle. Certes, du coup de foudre initial ju
2198 nnelle. Certes, du coup de foudre initial jusqu’à la mort des amants séparés, conséquence d’un amour interdit qui les exil
2199 l jusqu’à la mort des amants séparés, conséquence d’ un amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans l
2200 ants séparés, conséquence d’un amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura
2201 és, conséquence d’un amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu
2202 conséquence d’un amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les
2203 amour interdit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les grands moments du
2204 ui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les grands moments du Mythe. L’auteur
2205 s consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les grands moments du Mythe. L’auteur en a-t-il eu conscience ? Certains
2206 ent, on aura reconnu les grands moments du Mythe. L’ auteur en a-t-il eu conscience ? Certains épisodes du roman le donnent
2207 a-t-il eu conscience ? Certains épisodes du roman le donnent à croire, allusions aux péripéties et situations les plus typ
2208 à croire, allusions aux péripéties et situations les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter
2209 ns aux péripéties et situations les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois
2210 aux péripéties et situations les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois un
2211 ies et situations les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois un point d’iro
2212 ues de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois un point d’ironie frappe l’allusion. Ainsi, la
2213 il est curieux de noter qu’à chaque fois un point d’ ironie frappe l’allusion. Ainsi, la mère du héros meurt très tôt (comm
2214 e noter qu’à chaque fois un point d’ironie frappe l’ allusion. Ainsi, la mère du héros meurt très tôt (comme dans Tristan),
2215 fois un point d’ironie frappe l’allusion. Ainsi, la mère du héros meurt très tôt (comme dans Tristan), mais voici le ton
2216 s meurt très tôt (comme dans Tristan), mais voici le ton du récit : « Ma très photogénique mère mourut dans un accident ca
2217 éclair) quand j’avais 3 ans. » (Qu’on se rappelle le ton lugubre de destin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la
2218 ’avais 3 ans. » (Qu’on se rappelle le ton lugubre de destin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère
2219 s. » (Qu’on se rappelle le ton lugubre de destin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère dans Trist
2220 estin, la « vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit
2221 a « vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la s
2222  vieille et grave mélodie » qui marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la sédu
2223 e » qui marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enc
2224 marque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés,
2225 rque la mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’ hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, ra
2226 ère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l
2227 Tristan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de
2228 istan !) Le nom de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de tr
2229 m de l’hôtel où se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de transe de la scèn
2230 on, les Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’ état de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la descr
2231 Chasseurs enchantés, rappelle visiblement l’état de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description
2232 enchantés, rappelle visiblement l’état de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vi
2233 chantés, rappelle visiblement l’état de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vise
2234 se de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vise précisément à le désenchanter. L’épisode du
2235 s toute la description du lieu vise précisément à le désenchanter. L’épisode du philtre est présent, mais ridiculisé par s
2236 ption du lieu vise précisément à le désenchanter. L’ épisode du philtre est présent, mais ridiculisé par son échec : il ne
2237 mais ridiculisé par son échec : il ne s’agit que d’ un somnifère que H. H. fait prendre par ruse à Lolita, et qui se révèl
2238 Lolita, et qui se révèle d’ailleurs trop faible, le médecin qui l’a procuré s’étant trompé d’étiquette ou ayant trompé so
2239 se révèle d’ailleurs trop faible, le médecin qui l’ a procuré s’étant trompé d’étiquette ou ayant trompé son client. (Inve
2240 faible, le médecin qui l’a procuré s’étant trompé d’ étiquette ou ayant trompé son client. (Inversion point par point, et q
2241 pé son client. (Inversion point par point, et que l’ on peut croire délibérée, du récit de l’erreur « fatale » de Brangien.
2242 oint, et que l’on peut croire délibérée, du récit de l’erreur « fatale » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la
2243 t, et que l’on peut croire délibérée, du récit de l’ erreur « fatale » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la po
2244 croire délibérée, du récit de l’erreur « fatale » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la polémique contre le ma
2245  » de Brangien.) Comme dans Tristan, il est vrai, la polémique contre le mariage au nom de l’amour-passion anime tout le r
2246 me dans Tristan, il est vrai, la polémique contre le mariage au nom de l’amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tri
2247 st vrai, la polémique contre le mariage au nom de l’ amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’on sent que l
2248 e le mariage au nom de l’amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’on sent que l’auteur n’est pas intéressé
2249 -passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’ on sent que l’auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son his
2250 tout le récit. Comme dans Tristan, l’on sent que l’ auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son histoire, mais un
2251 n, l’on sent que l’auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros,
2252 e l’auteur n’est pas intéressé par le côté sexuel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit19.
2253 côté sexuel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fui
2254 uel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le mo
2255 de son histoire, mais uniquement par la magie de l’ Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde
2256 re, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde et lui, eux »
2257 de l’Éros, et il le dit19. Comme dans Tristan, «  les amants fuient le monde et lui, eux ». Enfin, comme dans Tristan, ils
2258 le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde et lui, eux ». Enfin, comme dans Tristan, ils meurent à peu de
2259 mme dans Tristan, ils meurent à peu de temps l’un de l’autre, séparés. Mais leur mort est aussi sordide que fut grandiose,
2260 ur mort est aussi sordide que fut grandiose, dans les versions du xiie siècle et dans Wagner, la Mort des Amants légendair
2261 dans les versions du xiie siècle et dans Wagner, la Mort des Amants légendaires. C’est qu’en réalité, H. H. et Lolita n’o
2262 . et Lolita n’ont jamais connu ce que j’appelle «  l’ amour réciproque malheureux ». Lolita n’a jamais répondu à la passion
2263 iproque malheureux ». Lolita n’a jamais répondu à la passion tendre et sauvage de son aîné. De là l’échec du Mythe et par
2264 n’a jamais répondu à la passion tendre et sauvage de son aîné. De là l’échec du Mythe et par compensation le ton « férocem
2265 pondu à la passion tendre et sauvage de son aîné. De là l’échec du Mythe et par compensation le ton « férocement facétieux
2266 à la passion tendre et sauvage de son aîné. De là l’ échec du Mythe et par compensation le ton « férocement facétieux » du
2267 aîné. De là l’échec du Mythe et par compensation le ton « férocement facétieux » du roman, son réalisme impitoyable et se
2268 able et ses plaisanteries un peu folles, sauvées ( de justesse parfois) de la vulgarité par une étourdissante virtuosité ve
2269 ries un peu folles, sauvées (de justesse parfois) de la vulgarité par une étourdissante virtuosité verbale. Si Lolita avai
2270 s un peu folles, sauvées (de justesse parfois) de la vulgarité par une étourdissante virtuosité verbale. Si Lolita avait a
2271 dissante virtuosité verbale. Si Lolita avait aimé le narrateur, si elle avait été son Iseut, le roman réaliste eût fait pl
2272 t aimé le narrateur, si elle avait été son Iseut, le roman réaliste eût fait place au poème et la satire sociale au lyrism
2273 eut, le roman réaliste eût fait place au poème et la satire sociale au lyrisme intérieur. L’hypothèse n’est pas arbitraire
2274 poème et la satire sociale au lyrisme intérieur. L’ hypothèse n’est pas arbitraire, car c’est précisément ainsi que les ch
2275 t pas arbitraire, car c’est précisément ainsi que les choses se passent dans le grand livre de Musil, comme on le verra tou
2276 précisément ainsi que les choses se passent dans le grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absenc
2277 nsi que les choses se passent dans le grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absence, ici très fra
2278 se passent dans le grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absence, ici très frappante, non seuleme
2279 le grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’ heure. Mais l’absence, ici très frappante, non seulement de toute espè
2280 de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’ absence, ici très frappante, non seulement de toute espèce d’impureté
2281 Mais l’absence, ici très frappante, non seulement de toute espèce d’impureté sentimentale, mais aussi de tout horizon spir
2282 ici très frappante, non seulement de toute espèce d’ impureté sentimentale, mais aussi de tout horizon spirituel, réduit le
2283 toute espèce d’impureté sentimentale, mais aussi de tout horizon spirituel, réduit le roman aux dimensions d’un tableau d
2284 ale, mais aussi de tout horizon spirituel, réduit le roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage l
2285 horizon spirituel, réduit le roman aux dimensions d’ un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’aute
2286 tuel, réduit le roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclam
2287 t le roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclame sa syntax
2288 ns d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclame sa syntaxe et son vocabulaire, on
2289 de mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’auteur, on acclame sa syntaxe et son vocabulaire, on rit souvent, o
2290 mœurs à la Hogarth. On partage les irritations de l’ auteur, on acclame sa syntaxe et son vocabulaire, on rit souvent, on n
2291 reste, aussi, un Tristan manqué. Et cela tient à l’ immaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette imm
2292 , un Tristan manqué. Et cela tient à l’immaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, poin
2293 n Tristan manqué. Et cela tient à l’immaturité de l’ objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d
2294 qué. Et cela tient à l’immaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’obstacle et
2295 . Et cela tient à l’immaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’obstacle et don
2296 ssion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’ obstacle et donc point de passion… Peut-être le livre, après tout, n’e
2297 cette immaturité, point d’obstacle et donc point de passion… Peut-être le livre, après tout, n’est-il vraiment vicieux qu
2298 nt d’obstacle et donc point de passion… Peut-être le livre, après tout, n’est-il vraiment vicieux que par ce cercle. II
2299 vicieux que par ce cercle. IIIRobert Musil et le « Règne millénaire » Ingénieur, officier, philosophe, écrivain, es
2300 ris, et son œuvre, en partie posthume, ne cessera de monter à l’horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant
2301 œuvre, en partie posthume, ne cessera de monter à l’ horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidit
2302 partie posthume, ne cessera de monter à l’horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, l
2303 tie posthume, ne cessera de monter à l’horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, le l
2304 monter à l’horizon de la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit d
2305 la littérature européenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’acuité d’un regard
2306 opéenne. Le comique dévastant, la lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’acuité d’un regard constamment critiq
2307 lucidité calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’ acuité d’un regard constamment critique, l’infinie variété de l’invest
2308 calme, le lyrisme qui sourd en dépit de l’acuité d’ un regard constamment critique, l’infinie variété de l’investigation d
2309 pit de l’acuité d’un regard constamment critique, l’ infinie variété de l’investigation des relations humaines, des rôles s
2310 un regard constamment critique, l’infinie variété de l’investigation des relations humaines, des rôles sociaux, des problè
2311 regard constamment critique, l’infinie variété de l’ investigation des relations humaines, des rôles sociaux, des problèmes
2312 ations humaines, des rôles sociaux, des problèmes de l’amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son d
2313 ons humaines, des rôles sociaux, des problèmes de l’ amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dern
2314 les sociaux, des problèmes de l’amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier ouvrage20 une pu
2315 sociaux, des problèmes de l’amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier ouvrage20 une puiss
2316 des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier ouvrage20 une puissance d’envoûtement que je n’avais pas
2317 ille pages de son dernier ouvrage20 une puissance d’ envoûtement que je n’avais pas subie depuis l’œuvre de Proust, mieux a
2318 nce d’envoûtement que je n’avais pas subie depuis l’ œuvre de Proust, mieux achevée sans doute et d’accès combien plus faci
2319 voûtement que je n’avais pas subie depuis l’œuvre de Proust, mieux achevée sans doute et d’accès combien plus facile, mais
2320 is l’œuvre de Proust, mieux achevée sans doute et d’ accès combien plus facile, mais d’une moindre vertu spirituelle. J’aur
2321 e sans doute et d’accès combien plus facile, mais d’ une moindre vertu spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais de
2322 e moindre vertu spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais de lui seul… Et j’ai quelque scrupule à le faire figurer
2323 spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais de lui seul… Et j’ai quelque scrupule à le faire figurer dans un context
2324 sil, mais de lui seul… Et j’ai quelque scrupule à le faire figurer dans un contexte qu’il dépasse, d’autant plus qu’il s’a
2325 le faire figurer dans un contexte qu’il dépasse, d’ autant plus qu’il s’agit ici d’aborder son chef-d’œuvre sans fin sous
2326 xte qu’il dépasse, d’autant plus qu’il s’agit ici d’ aborder son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de l’amour-passio
2327 agit ici d’aborder son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de l’amour-passion. Par bonheur, il se trouve que Musil a
2328 rder son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de l’amour-passion. Par bonheur, il se trouve que Musil a décrit cette d
2329 r son chef-d’œuvre sans fin sous le seul angle de l’ amour-passion. Par bonheur, il se trouve que Musil a décrit cette disp
2330 e disposition para-mystique dans un langage plein de correspondances avec celui de mes analyses du Mythe, et d’une précisi
2331 ns un langage plein de correspondances avec celui de mes analyses du Mythe, et d’une précision si constante qu’elle me per
2332 pondances avec celui de mes analyses du Mythe, et d’ une précision si constante qu’elle me permettra, bien souvent, de subs
2333 si constante qu’elle me permettra, bien souvent, de substituer la citation au commentaire. Mais une chance plus bizarre v
2334 qu’elle me permettra, bien souvent, de substituer la citation au commentaire. Mais une chance plus bizarre vient servir mo
2335 t que Musil, non seulement touche à deux reprises le thème de l’amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir
2336 il, non seulement touche à deux reprises le thème de l’amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir une préfi
2337 non seulement touche à deux reprises le thème de l’ amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir une préfigur
2338 nfant, mais surtout veut y voir une préfiguration de l’amour interdit qui unira ses héros : Ulrich et Agathe, frère et sœu
2339 nt, mais surtout veut y voir une préfiguration de l’ amour interdit qui unira ses héros : Ulrich et Agathe, frère et sœur.
2340 dmirable coïncidence, qu’il faut bien attribuer à la logique du Mythe, en l’absence de tout autre élément qui autorise la
2341 ’il faut bien attribuer à la logique du Mythe, en l’ absence de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvr
2342 ien attribuer à la logique du Mythe, en l’absence de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvres à ce po
2343 , en l’absence de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’amb
2344 de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’ambition. Ulrich v
2345 omparaison de deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’ambition. Ulrich von X converse avec sa sœur Agathe, dont
2346 deux œuvres à ce point inégales par le climat et l’ ambition. Ulrich von X converse avec sa sœur Agathe, dont il sent qu’i
2347 vec sa sœur Agathe, dont il sent qu’il commence à l’ aimer, et lui raconte, sans trop savoir pourquoi, ce souvenir : « C’ét
2348 monta, elle avait peut-être 12 ans, en compagnie d’ un père très jeune ou frère aîné. Sa façon d’entrer, de s’asseoir, de
2349 gnie d’un père très jeune ou frère aîné. Sa façon d’ entrer, de s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de
2350 père très jeune ou frère aîné. Sa façon d’entrer, de s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de deux parc
2351 e ou frère aîné. Sa façon d’entrer, de s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de deux parcours, c’était
2352 e s’asseoir, de tendre négligemment au contrôleur l’ argent de deux parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’affe
2353 ir, de tendre négligemment au contrôleur l’argent de deux parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’affectation p
2354 parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’ affectation puérile… Elle était merveilleusement belle : brune, des lè
2355 rveilleusement belle : brune, des lèvres pleines, de forts sourcils, un nez légèrement retroussé : une Polonaise noiraude
2356 olonaise noiraude peut-être, ou une Slave du Sud… D’ une pareille apparition, on peut tomber passionnément, mortellement am
2357 nnément, mortellement amoureux, sans que s’y mêle la moindre convoitise. Je me souviens d’avoir regardé timidement les aut
2358 ue s’y mêle la moindre convoitise. Je me souviens d’ avoir regardé timidement les autres voyageurs, parce que j’avais l’imp
2359 oitise. Je me souviens d’avoir regardé timidement les autres voyageurs, parce que j’avais l’impression que tout le monde m’
2360 imidement les autres voyageurs, parce que j’avais l’ impression que tout le monde m’avait fui. Puis je suis descendu derriè
2361 monde m’avait fui. Puis je suis descendu derrière la fillette, et je l’ai perdue dans la foule… — Comment accordes-tu cela
2362 Puis je suis descendu derrière la fillette, et je l’ ai perdue dans la foule… — Comment accordes-tu cela, dit Agathe, avec
2363 endu derrière la fillette, et je l’ai perdue dans la foule… — Comment accordes-tu cela, dit Agathe, avec le fait que l’amo
2364 ule… — Comment accordes-tu cela, dit Agathe, avec le fait que l’amour n’existe plus, que seules demeurent la sexualité et
2365 nt accordes-tu cela, dit Agathe, avec le fait que l’ amour n’existe plus, que seules demeurent la sexualité et la camarader
2366 t que l’amour n’existe plus, que seules demeurent la sexualité et la camaraderie ? — Cela ne s’accorde pas du tout ! s’écr
2367 existe plus, que seules demeurent la sexualité et la camaraderie ? — Cela ne s’accorde pas du tout ! s’écria Ulrich en ria
2368 du tout ! s’écria Ulrich en riant. » On voit que l’ amour-passion est seul en jeu, et que le seul exemple qu’en trouve le
2369 voit que l’amour-passion est seul en jeu, et que le seul exemple qu’en trouve le héros est celui de l’attrait « mortel »
2370 seul en jeu, et que le seul exemple qu’en trouve le héros est celui de l’attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre f
2371 e le seul exemple qu’en trouve le héros est celui de l’attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre fois, parlant encore
2372 e seul exemple qu’en trouve le héros est celui de l’ attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre fois, parlant encore av
2373 utre fois, parlant encore avec sa sœur des formes de l’amour « insaisissables » qui lui semblent d’ailleurs traduire « des
2374 e fois, parlant encore avec sa sœur des formes de l’ amour « insaisissables » qui lui semblent d’ailleurs traduire « des re
2375 duire « des relations déficientes et tendues avec le monde », Ulrich conte de nouveau l’histoire de « la femme la plus mer
2376 tendues avec le monde », Ulrich conte de nouveau l’ histoire de « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa r
2377 ec le monde », Ulrich conte de nouveau l’histoire de « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : « 
2378 monde », Ulrich conte de nouveau l’histoire de «  la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle
2379 Ulrich conte de nouveau l’histoire de « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle l’avait r
2380 illeuse qu’il eût croisée sur sa route » : « Elle l’ avait ravi comme un poème d’amour écrit en secret, dont les allusions
2381 r sa route » : « Elle l’avait ravi comme un poème d’ amour écrit en secret, dont les allusions sont chargées d’un bonheur e
2382 ravi comme un poème d’amour écrit en secret, dont les allusions sont chargées d’un bonheur encore inconnu… — N’est-il pas c
2383 écrit en secret, dont les allusions sont chargées d’ un bonheur encore inconnu… — N’est-il pas contre nature de rapporter d
2384 heur encore inconnu… — N’est-il pas contre nature de rapporter de telles émotions à une enfant ? dit Agathe. — Seule une c
2385 nconnu… — N’est-il pas contre nature de rapporter de telles émotions à une enfant ? dit Agathe. — Seule une convoitise gro
2386 nt directe serait contre nature, répondit Ulrich. L’ homme qui en serait capable engagerait la créature, désarmée et inache
2387 Ulrich. L’homme qui en serait capable engagerait la créature, désarmée et inachevée encore, dans des histoires pour quoi
2388 lle n’est pas faite. Il devrait faire abstraction de l’immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa pass
2389 n’est pas faite. Il devrait faire abstraction de l’ immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa passion
2390 ite. Il devrait faire abstraction de l’immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa passion avec un part
2391 faire abstraction de l’immaturité de ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa passion avec un partenaire muet et
2392 t et caché21… C’est une tout autre attitude, avec de tout autres suites ! » Et, comme il sent encore une sorte de réprobat
2393 res suites ! » Et, comme il sent encore une sorte de réprobation, jalouse peut-être, chez Agathe, il ajoute : « Si j’ai ra
2394 é cette histoire, c’est qu’elle est une préface à l’ amour fraternel ! » Je renonce à souligner les mots révélateurs dans l
2395 ce à l’amour fraternel ! » Je renonce à souligner les mots révélateurs dans le contexte de notre analyse : tout y passerait
2396 Je renonce à souligner les mots révélateurs dans le contexte de notre analyse : tout y passerait ! Non seulement ces deux
2397 à souligner les mots révélateurs dans le contexte de notre analyse : tout y passerait ! Non seulement ces deux pages se tr
2398 es se trouvent préfigurer une critique pénétrante de Lolita, mais elles introduisent un dialogue qui mène au cœur du drame
2399 ntroduisent un dialogue qui mène au cœur du drame de la passion : L’amour fraternel ? demanda Agathe, comme si elle enten
2400 oduisent un dialogue qui mène au cœur du drame de la passion : L’amour fraternel ? demanda Agathe, comme si elle entendai
2401 alogue qui mène au cœur du drame de la passion : L’ amour fraternel ? demanda Agathe, comme si elle entendait ce terme pou
2402 mière fois… Ulrich dit brusquement : — Celui dont les excitations les plus fortes sont liées à des expériences qui sont tou
2403 ch dit brusquement : — Celui dont les excitations les plus fortes sont liées à des expériences qui sont toutes d’une manièr
2404 rtes sont liées à des expériences qui sont toutes d’ une manière ou d’une autre impossibles, refuse les expériences possibl
2405 des expériences qui sont toutes d’une manière ou d’ une autre impossibles, refuse les expériences possibles ! Il se peut q
2406 d’une manière ou d’une autre impossibles, refuse les expériences possibles ! Il se peut que l’imagination soit une fuite d
2407 refuse les expériences possibles ! Il se peut que l’ imagination soit une fuite devant la vie, un refuge pour la lâcheté et
2408 l se peut que l’imagination soit une fuite devant la vie, un refuge pour la lâcheté et une caverne de vices, comme beaucou
2409 tion soit une fuite devant la vie, un refuge pour la lâcheté et une caverne de vices, comme beaucoup le prétendent. Je cro
2410 la vie, un refuge pour la lâcheté et une caverne de vices, comme beaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de la pe
2411 a lâcheté et une caverne de vices, comme beaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de la petite fille, et tous les a
2412 vices, comme beaucoup le prétendent. Je crois que l’ histoire de la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avo
2413 e beaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avons parlé, l
2414 eaucoup le prétendent. Je crois que l’histoire de la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avons parlé, loin
2415 crois que l’histoire de la petite fille, et tous les autres exemples dont nous avons parlé, loin de relever de la monstruo
2416 s exemples dont nous avons parlé, loin de relever de la monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une
2417 xemples dont nous avons parlé, loin de relever de la monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une in
2418 vons parlé, loin de relever de la monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une insubordination, un d
2419 s parlé, loin de relever de la monstruosité ou de la faiblesse, révèlent un refus du profane, une insubordination, un dési
2420 tion, un désir démesuré et démesurément passionné d’ amour ! L’expérience impossible dans laquelle s’engage Ulrich se prés
2421 sir démesuré et démesurément passionné d’amour ! L’ expérience impossible dans laquelle s’engage Ulrich se présente d’abor
2422 e Ulrich se présente d’abord à sa méditation sous la forme d’un besoin d’amour « délivré des contre-courants et des aversi
2423 se présente d’abord à sa méditation sous la forme d’ un besoin d’amour « délivré des contre-courants et des aversions socia
2424 d’abord à sa méditation sous la forme d’un besoin d’ amour « délivré des contre-courants et des aversions sociales et sexue
2425 es aversions sociales et sexuelles » : Il rêvait d’ une femme absolument inaccessible. Elle flottait devant ses yeux comme
2426 Elle flottait devant ses yeux comme ces journées d’ arrière-automne à la montagne où l’air a quelque chose d’exsangue, d’a
2427 t ses yeux comme ces journées d’arrière-automne à la montagne où l’air a quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que
2428 e ces journées d’arrière-automne à la montagne où l’ air a quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que les couleurs b
2429 re-automne à la montagne où l’air a quelque chose d’ exsangue, d’agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de
2430 la montagne où l’air a quelque chose d’exsangue, d’ agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la passion.
2431 quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle
2432 e, d’agonisant, tandis que les couleurs brûlent à l’ extrême de la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Ag
2433 sant, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Agathe, retr
2434 t, tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Agathe, retrouv
2435 ’extrême de la passion. À cette rêverie se mêle l’ image de sa sœur Agathe, retrouvée après de longues années, et qui, fu
2436 de la passion. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Agathe, retrouvée après de longues années, et qui, fuyant son
2437 e mêle l’image de sa sœur Agathe, retrouvée après de longues années, et qui, fuyant son mari, vient habiter le petit hôtel
2438 es années, et qui, fuyant son mari, vient habiter le petit hôtel rococo qu’il possède au milieu d’un beau parc, dans Vienn
2439 d’un beau parc, dans Vienne. Souvent, même dans les années où Ulrich avait cherché sa voie seul et non sans insolence, le
2440 avait cherché sa voie seul et non sans insolence, le mot de sœur avait été chargé pour lui d’une nostalgie vague, bien qu’
2441 herché sa voie seul et non sans insolence, le mot de sœur avait été chargé pour lui d’une nostalgie vague, bien qu’il n’eû
2442 solence, le mot de sœur avait été chargé pour lui d’ une nostalgie vague, bien qu’il n’eût jamais songé, alors, qu’il possé
2443 es phénomènes analogues sont fréquents. Dans plus d’ une existence, la sœur imaginaire n’est que la forme juvénile, insaisi
2444 logues sont fréquents. Dans plus d’une existence, la sœur imaginaire n’est que la forme juvénile, insaisissable, d’un beso
2445 lus d’une existence, la sœur imaginaire n’est que la forme juvénile, insaisissable, d’un besoin d’amour qui, plus tard, le
2446 naire n’est que la forme juvénile, insaisissable, d’ un besoin d’amour qui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d
2447 que la forme juvénile, insaisissable, d’un besoin d’ amour qui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d’un oiseau,
2448 nsaisissable, d’un besoin d’amour qui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d’un oiseau, d’un animal quelconque, o
2449 ui, plus tard, les rêves refroidis, se contentera d’ un oiseau, d’un animal quelconque, ou se tournera vers l’humanité et l
2450 , les rêves refroidis, se contentera d’un oiseau, d’ un animal quelconque, ou se tournera vers l’humanité et le prochain.
2451 seau, d’un animal quelconque, ou se tournera vers l’ humanité et le prochain. De Chateaubriand à d’Annunzio et à Thomas Ma
2452 mal quelconque, ou se tournera vers l’humanité et le prochain. De Chateaubriand à d’Annunzio et à Thomas Mann, en passant
2453 , ou se tournera vers l’humanité et le prochain. De Chateaubriand à d’Annunzio et à Thomas Mann, en passant par le romant
2454 rs l’humanité et le prochain. De Chateaubriand à d’ Annunzio et à Thomas Mann, en passant par le romantisme allemand, fran
2455 and à d’Annunzio et à Thomas Mann, en passant par le romantisme allemand, français et anglais, on sait assez la fortune li
2456 isme allemand, français et anglais, on sait assez la fortune littéraire de cette forme d’amour interdit, dont il serait cu
2457 s et anglais, on sait assez la fortune littéraire de cette forme d’amour interdit, dont il serait curieux de chercher pour
2458 n sait assez la fortune littéraire de cette forme d’ amour interdit, dont il serait curieux de chercher pourquoi l’époque o
2459 te forme d’amour interdit, dont il serait curieux de chercher pourquoi l’époque où se passe le roman de Musil — veille de
2460 rdit, dont il serait curieux de chercher pourquoi l’ époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — c
2461 curieux de chercher pourquoi l’époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les d
2462 e chercher pourquoi l’époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers p
2463 i l’époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente
2464 ’époque où se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et
2465 se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et fascinant
2466 — veille de la guerre de 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et fascinante histoire de la prise de co
2467 e 1914 — connut peut-être les derniers prestiges. La lente et fascinante histoire de la prise de conscience, puis du choix
2468 rniers prestiges. La lente et fascinante histoire de la prise de conscience, puis du choix de cet amour, par deux êtres en
2469 ers prestiges. La lente et fascinante histoire de la prise de conscience, puis du choix de cet amour, par deux êtres en to
2470 histoire de la prise de conscience, puis du choix de cet amour, par deux êtres en tout point normaux, supérieurement intel
2471 rmaux, supérieurement intelligents, intégrés dans la vie sociale d’une capitale européenne mais irrités par son insignifia
2472 rement intelligents, intégrés dans la vie sociale d’ une capitale européenne mais irrités par son insignifiance, remplit la
2473 par son insignifiance, remplit la seconde partie de ce vaste roman. La réserve savante des descriptions, l’humour impitoy
2474 nce, remplit la seconde partie de ce vaste roman. La réserve savante des descriptions, l’humour impitoyable des réflexions
2475 vaste roman. La réserve savante des descriptions, l’ humour impitoyable des réflexions échangées par le frère et la sœur, l
2476 l’humour impitoyable des réflexions échangées par le frère et la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs n
2477 itoyable des réflexions échangées par le frère et la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies sp
2478 des réflexions échangées par le frère et la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies spirituelle
2479 ons échangées par le frère et la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies spirituelles composent
2480 la sœur, la qualité de leurs exigences morales et de leurs nostalgies spirituelles composent un philtre d’une efficacité i
2481 eurs nostalgies spirituelles composent un philtre d’ une efficacité inégalée dans la littérature contemporaine. Ce n’est pa
2482 mposent un philtre d’une efficacité inégalée dans la littérature contemporaine. Ce n’est pas René et ce n’est pas Byron, c
2483 st pas décadent ni scandaleux. S’agirait-il moins d’ un inceste que des relations entre Animus et Anima, comme l’avancent d
2484 te que des relations entre Animus et Anima, comme l’ avancent des commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que de la passion
2485 t des commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que de la passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché europée
2486 es commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que de la passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché européenne
2487 s’agit, pour moi, que de la passion, c’est-à-dire d’ un secret fondamental de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que
2488 la passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la
2489 passion, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la « 
2490 d’un secret fondamental de la psyché européenne. L’ inceste n’est ici que la condition même de la « dernière histoire d’am
2491 de la psyché européenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la « dernière histoire d’amour possible », et d’une
2492 péenne. L’inceste n’est ici que la condition même de la « dernière histoire d’amour possible », et d’une admirable analyse
2493 nne. L’inceste n’est ici que la condition même de la « dernière histoire d’amour possible », et d’une admirable analyse du
2494 i que la condition même de la « dernière histoire d’ amour possible », et d’une admirable analyse du spectre spirituel de l
2495 de la « dernière histoire d’amour possible », et d’ une admirable analyse du spectre spirituel de l’Occident. Voici la dia
2496 , et d’une admirable analyse du spectre spirituel de l’Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’
2497 t d’une admirable analyse du spectre spirituel de l’ Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’éla
2498 analyse du spectre spirituel de l’Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homm
2499 tre spirituel de l’Occident. Voici la dialectique d’ Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange,
2500 uel de l’Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’ Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devo
2501 Occident. Voici la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aime
2502 la dialectique d’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’ élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, f
2503 ’Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’ homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute
2504 apè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « A
2505 te entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une obj
2506 ’élan qui porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’ aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une objectivité r
2507 i porte l’homme vers l’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une objectivité relative,
2508 ’ange, et le devoir d’aimer les autres, fondement de toute société. « Avec une objectivité relative, il s’avoua que les re
2509 . « Avec une objectivité relative, il s’avoua que les relations entre Agathe et lui avaient comporté dès le début une bonne
2510 elations entre Agathe et lui avaient comporté dès le début une bonne dose d’aversion pour la société… » Et Musil, dans une
2511 lui avaient comporté dès le début une bonne dose d’ aversion pour la société… » Et Musil, dans une note pour l’un des chap
2512 porté dès le début une bonne dose d’aversion pour la société… » Et Musil, dans une note pour l’un des chapitres non termin
2513 e pour l’un des chapitres non terminés, ajoute : L’ homme qui tend à Dieu, selon Adler, est celui qui est privé de sens co
2514 tend à Dieu, selon Adler, est celui qui est privé de sens communautaire — selon Schleiermacher, celui qui est indifférent
2515 selon Schleiermacher, celui qui est indifférent à la morale… Je dois t’aimer (pense Agathe) parce que je ne puis aimer les
2516 t’aimer (pense Agathe) parce que je ne puis aimer les autres. Dieu et l’antisocial. Dès le début, son amour pour Ulrich a m
2517 e) parce que je ne puis aimer les autres. Dieu et l’ antisocial. Dès le début, son amour pour Ulrich a mobilisé son hostili
2518 puis aimer les autres. Dieu et l’antisocial. Dès le début, son amour pour Ulrich a mobilisé son hostilité à l’égard du mo
2519 ich a mobilisé son hostilité à l’égard du monde. Le moment négateur du monde et du social, inhérent à toute vraie passion
2520 ent brûler. Et ils croient découvrir, aux époques les plus différentes, que c’est l’état présent de la société qui condamne
2521 vrir, aux époques les plus différentes, que c’est l’ état présent de la société qui condamne la passion et rabat au mariage
2522 es les plus différentes, que c’est l’état présent de la société qui condamne la passion et rabat au mariage. Notre temps,
2523 les plus différentes, que c’est l’état présent de la société qui condamne la passion et rabat au mariage. Notre temps, qu
2524 e c’est l’état présent de la société qui condamne la passion et rabat au mariage. Notre temps, qui a probablement perdu l
2525 u mariage. Notre temps, qui a probablement perdu la notion de passion amoureuse, parce que celle-ci est plus religieuse q
2526 Notre temps, qui a probablement perdu la notion de passion amoureuse, parce que celle-ci est plus religieuse que sexuell
2527 -ci est plus religieuse que sexuelle, juge puéril de se préoccuper encore d’amour, mais voue tous ses efforts au mariage,
2528 que sexuelle, juge puéril de se préoccuper encore d’ amour, mais voue tous ses efforts au mariage, dont il analyse le proce
2529 voue tous ses efforts au mariage, dont il analyse le processus naturel avec une méticuleuse vigueur. Déjà alors étaient pa
2530 iculeuse vigueur. Déjà alors étaient parus nombre de ces livres qui parlent, avec la candeur loyale d’un maître de gymnast
2531 ient parus nombre de ces livres qui parlent, avec la candeur loyale d’un maître de gymnastique, des « révolutions de la vi
2532 de ces livres qui parlent, avec la candeur loyale d’ un maître de gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et v
2533 s qui parlent, avec la candeur loyale d’un maître de gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et veulent aider
2534 ale d’un maître de gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néan
2535 d’un maître de gymnastique, des « révolutions de la vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néanmoi
2536 évolutions de la vie sexuelle », et veulent aider les hommes à être mariés, et néanmoins contents. L’homme et la femme n’y
2537 les hommes à être mariés, et néanmoins contents. L’ homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femell
2538 à être mariés, et néanmoins contents. L’homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femelle » ou enco
2539 L’homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femelle » ou encore « partenaires sexuels » et l’on bap
2540 ou femelle » ou encore « partenaires sexuels » et l’ on baptise « problème sexuel » l’ennui qu’il s’agit de bannir de leurs
2541 res sexuels » et l’on baptise « problème sexuel » l’ ennui qu’il s’agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de var
2542 baptise « problème sexuel » l’ennui qu’il s’agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de variantes physiques ou p
2543  problème sexuel » l’ennui qu’il s’agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de variantes physiques ou psychiques.
2544 agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de variantes physiques ou psychiques. Mais le besoin de passion, rencon
2545 spèce de variantes physiques ou psychiques. Mais le besoin de passion, rencontrant l’interdit, qui est l’antisocial par e
2546 ariantes physiques ou psychiques. Mais le besoin de passion, rencontrant l’interdit, qui est l’antisocial par excellence,
2547 ychiques. Mais le besoin de passion, rencontrant l’ interdit, qui est l’antisocial par excellence, projette immédiatement
2548 esoin de passion, rencontrant l’interdit, qui est l’ antisocial par excellence, projette immédiatement sur lui sa nostalgie
2549 ence, projette immédiatement sur lui sa nostalgie d’ un désir infini, quitte à nommer destin cette projection. C’est alors
2550 tte à nommer destin cette projection. C’est alors la dialectique de la pure passion tristanienne qui prend son essor : thè
2551 stin cette projection. C’est alors la dialectique de la pure passion tristanienne qui prend son essor : thèmes du regard,
2552 n cette projection. C’est alors la dialectique de la pure passion tristanienne qui prend son essor : thèmes du regard, de
2553 stanienne qui prend son essor : thèmes du regard, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs
2554 nienne qui prend son essor : thèmes du regard, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs re
2555 d son essor : thèmes du regard, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisè
2556 on essor : thèmes du regard, de la tempête, et de l’ épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisèren
2557 r : thèmes du regard, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisèrent, il n
2558 rd, de la tempête, et de l’épée de chasteté entre les corps : Lorsque leurs regards se croisèrent, il n’y eut plus entre e
2559 rtitude : c’est que tout était décidé et que tous les interdits, maintenant, leur étaient indifférents… Chacune de leurs re
2560 s, maintenant, leur étaient indifférents… Chacune de leurs respirations leur publiait leur connivence ; ils subissaient, e
2561 subissaient, en bravant autrui, ce besoin commun de se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà
2562 ant autrui, ce besoin commun de se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà tant de douceur que l
2563 autrui, ce besoin commun de se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà tant de douceur que les
2564 se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà tant de douceur que les images de l’accomplissement
2565 sir, mais le subir avait déjà tant de douceur que les images de l’accomplissement étaient bien près de se détacher d’eux et
2566 e subir avait déjà tant de douceur que les images de l’accomplissement étaient bien près de se détacher d’eux et les uniss
2567 ubir avait déjà tant de douceur que les images de l’ accomplissement étaient bien près de se détacher d’eux et les unissaie
2568 ’accomplissement étaient bien près de se détacher d’ eux et les unissaient déjà dans leur imagination, comme la tempête, de
2569 ssement étaient bien près de se détacher d’eux et les unissaient déjà dans leur imagination, comme la tempête, devant les v
2570 les unissaient déjà dans leur imagination, comme la tempête, devant les vagues, cravache un voile d’écume ; une exigence
2571 à dans leur imagination, comme la tempête, devant les vagues, cravache un voile d’écume ; une exigence plus forte encore le
2572 la tempête, devant les vagues, cravache un voile d’ écume ; une exigence plus forte encore leur commandait le calme, et il
2573  ; une exigence plus forte encore leur commandait le calme, et ils furent incapables de se toucher de nouveau. L’équivoqu
2574 eur commandait le calme, et ils furent incapables de se toucher de nouveau. L’équivoque essentielle entre l’amour projeté
2575 ils furent incapables de se toucher de nouveau. L’ équivoque essentielle entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de
2576 oucher de nouveau. L’équivoque essentielle entre l’ amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un
2577 essentielle entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un terme au désir, explique le ch
2578 lle entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’un
2579 entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’un obj
2580 ssession qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’un objet interdit, recréant sans cesse la distance nécessaire
2581 qui mettrait un terme au désir, explique le choix d’ un objet interdit, recréant sans cesse la distance nécessaire à « l’am
2582 le choix d’un objet interdit, recréant sans cesse la distance nécessaire à « l’amour de loin » des troubadours. Mais quel
2583 t, recréant sans cesse la distance nécessaire à «  l’ amour de loin » des troubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir
2584 ant sans cesse la distance nécessaire à « l’amour de loin » des troubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir de l’au
2585 roubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir de l’autre, ou seulement Désir en soi ? Les héros de Musil en parlent av
2586 -il désir de l’autre, ou seulement Désir en soi ? Les héros de Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne
2587 de l’autre, ou seulement Désir en soi ? Les héros de Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne, voire u
2588 oi ? Les héros de Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne, voire un peu didactique par endroit : Dir
2589 es bras, alors que ce qu’on aime réellement c’est la personne provoquée par la passion, cette idole barbare, qui n’est pas
2590 n aime réellement c’est la personne provoquée par la passion, cette idole barbare, qui n’est pas la même ! — À t’entendre,
2591 ar la passion, cette idole barbare, qui n’est pas la même ! — À t’entendre, dit Agathe, il faudrait croire qu’on n’aime pa
2592 e, il faudrait croire qu’on n’aime pas réellement la personne réelle et qu’on aime réellement une personne irréelle ? — Là
2593 aime réellement une personne irréelle ? — Là est le nœud de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne ré
2594 ellement une personne irréelle ? — Là est le nœud de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doi
2595 ement une personne irréelle ? — Là est le nœud de l’ affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doit r
2596 éelle ? — Là est le nœud de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doit représenter la personne
2597 de l’affaire : dans tous les rapports extérieurs, la personne réelle doit représenter la personne rêvée et même ne faire q
2598 s extérieurs, la personne réelle doit représenter la personne rêvée et même ne faire qu’un avec elle. D’où les innombrable
2599 personne rêvée et même ne faire qu’un avec elle. D’ où les innombrables confusions qui donnent au naïf commerce de l’amour
2600 onne rêvée et même ne faire qu’un avec elle. D’où les innombrables confusions qui donnent au naïf commerce de l’amour un ca
2601 ombrables confusions qui donnent au naïf commerce de l’amour un caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi les amant
2602 rables confusions qui donnent au naïf commerce de l’ amour un caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi les amants p
2603 caractère spectral si fascinant. C’est pourquoi les amants passionnés en viennent toujours à invoquer le mythe platonicie
2604 amants passionnés en viennent toujours à invoquer le mythe platonicien des deux moitiés de l’être qui se cherchent : Ce d
2605 à invoquer le mythe platonicien des deux moitiés de l’être qui se cherchent : Ce désir d’un double de l’autre sexe qui n
2606 invoquer le mythe platonicien des deux moitiés de l’ être qui se cherchent : Ce désir d’un double de l’autre sexe qui nous
2607 ux moitiés de l’être qui se cherchent : Ce désir d’ un double de l’autre sexe qui nous ressemble absolument tout en étant
2608 e l’être qui se cherchent : Ce désir d’un double de l’autre sexe qui nous ressemble absolument tout en étant un autre, d’
2609 nous ressemble absolument tout en étant un autre, d’ une créature magique qui soit nous tout en possédant l’avantage, sur t
2610 créature magique qui soit nous tout en possédant l’ avantage, sur toutes nos imaginations, d’une existence autonome… on en
2611 ossédant l’avantage, sur toutes nos imaginations, d’ une existence autonome… on en retrouve des traces jusque dans les circ
2612 e autonome… on en retrouve des traces jusque dans les circonstances les plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout
2613 retrouve des traces jusque dans les circonstances les plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tou
2614 es jusque dans les circonstances les plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tout travesti, comm
2615 jusque dans les circonstances les plus banales de l’ amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tout travesti, comme d
2616 circonstances les plus banales de l’amour : dans l’ attrait lié à tout changement, à tout travesti, comme dans l’importanc
2617 ié à tout changement, à tout travesti, comme dans l’ importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les g
2618 ngement, à tout travesti, comme dans l’importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les i
2619 ment, à tout travesti, comme dans l’importance de l’ unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les impl
2620 travesti, comme dans l’importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passi
2621 vesti, comme dans l’importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions
2622 ans l’importance de l’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions amoureuses so
2623 ’unisson et de la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions amoureuses sont toutes liées au fai
2624 e la répétition de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables passions amoureuses sont toutes liées au fait qu’un être
2625 s liées au fait qu’un être s’imagine voir son moi le plus secret l’épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’i
2626 qu’un être s’imagine voir son moi le plus secret l’ épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusion que le
2627 gine voir son moi le plus secret l’épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusion que le Moi s’abolit dans
2628 e plus secret l’épier derrière le rideau des yeux d’ un autre. D’où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’in
2629 l’épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’ où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction q
2630 ier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’ illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction que ch
2631 rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction que chante le deuxièm
2632 où l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit bri
2633 l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’ indistinction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit brilla
2634 it de l’indistinction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit brillante enferme en ses bras maternels toutes les
2635 inction que chante le deuxième acte de Tristan : La nuit brillante enferme en ses bras maternels toutes les contradiction
2636 it brillante enferme en ses bras maternels toutes les contradictions, et sur son cœur, il n’est plus de parole vraie ou fau
2637 es contradictions, et sur son cœur, il n’est plus de parole vraie ou fausse, chacune étant, hors de l’obscur, l’incomparab
2638 de parole vraie ou fausse, chacune étant, hors de l’ obscur, l’incomparable naissance de l’esprit, celle que l’homme connaî
2639 vraie ou fausse, chacune étant, hors de l’obscur, l’ incomparable naissance de l’esprit, celle que l’homme connaît dans l’i
2640 étant, hors de l’obscur, l’incomparable naissance de l’esprit, celle que l’homme connaît dans l’invention d’une pensée… Da
2641 nt, hors de l’obscur, l’incomparable naissance de l’ esprit, celle que l’homme connaît dans l’invention d’une pensée… Dans
2642 , l’incomparable naissance de l’esprit, celle que l’ homme connaît dans l’invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi
2643 sance de l’esprit, celle que l’homme connaît dans l’ invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne retient rien en l
2644 sprit, celle que l’homme connaît dans l’invention d’ une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne retient rien en lui-même… le
2645 dans l’invention d’une pensée… Dans ces nuits-là, le Moi ne retient rien en lui-même… le Soi-même exalté rayonne dans un o
2646 ces nuits-là, le Moi ne retient rien en lui-même… le Soi-même exalté rayonne dans un oubli infini de soi-même… » Mais Agat
2647 … le Soi-même exalté rayonne dans un oubli infini de soi-même… » Mais Agathe dit un peu plus tard : « Pourquoi ne connais-
2648 qui, au dernier moment, nous sépare ? Mais ici, le roman de Musil s’engage dans deux voies divergentes : il nous en rest
2649 dernier moment, nous sépare ? Mais ici, le roman de Musil s’engage dans deux voies divergentes : il nous en reste des fra
2650 ement poussés, inconciliables. Première version : le frère et la sœur cèdent à leur amour, réfugiés sans passeports dans u
2651 s, inconciliables. Première version : le frère et la sœur cèdent à leur amour, réfugiés sans passeports dans une île de l’
2652 ns passeports dans une île de l’Adriatique. Notes de Musil, pour un chapitre intitulé Le Voyage au Paradis : C’est notre
2653 atique. Notes de Musil, pour un chapitre intitulé Le Voyage au Paradis : C’est notre destin : peut-être aimons-nous ce qu
2654 est interdit. Mais nous ne nous tuerons pas avant d’ avoir fait une tentative extrême. Le monde est fugace, fluide : fais c
2655 ons pas avant d’avoir fait une tentative extrême. Le monde est fugace, fluide : fais ce que veux… Un homme ne va jamais si
2656 enant sur un haut balcon, entrelacés et enlacés à l’ indicible comme deux amants qui, l’instant d’après, se précipiteront d
2657 s et enlacés à l’indicible comme deux amants qui, l’ instant d’après, se précipiteront dans le vide. Ils se précipitèrent.
2658 nts qui, l’instant d’après, se précipiteront dans le vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta. L’instant demeura i
2659 cipiteront dans le vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta. L’instant demeura immobile, sans monter ni descendre.
2660 nt dans le vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta. L’instant demeura immobile, sans monter ni descendre. Agathe e
2661 vide. Ils se précipitèrent. Et le vide les porta. L’ instant demeura immobile, sans monter ni descendre. Agathe et Ulrich r
2662 nt un bonheur dont ils ne savaient pas si c’était de la tristesse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’exception
2663 un bonheur dont ils ne savaient pas si c’était de la tristesse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’exceptionnel
2664 e savaient pas si c’était de la tristesse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’exceptionnel retint leurs larmes…
2665 si c’était de la tristesse ; seule la conviction d’ être élus pour vivre l’exceptionnel retint leurs larmes… Avec les form
2666 esse ; seule la conviction d’être élus pour vivre l’ exceptionnel retint leurs larmes… Avec les formes limitatives s’étaien
2667 ur vivre l’exceptionnel retint leurs larmes… Avec les formes limitatives s’étaient perdues toutes les limites et, comme ils
2668 c les formes limitatives s’étaient perdues toutes les limites et, comme ils ne percevaient plus aucune séparation, ni en eu
2669 evaient plus aucune séparation, ni en eux ni dans les choses, ils ne formaient plus qu’un seul être. Mais cet accomplissem
2670 s qu’un seul être. Mais cet accomplissement dans l’ Ile, symbolique de l’abolition du social, dévoile l’échec fondamental
2671 Mais cet accomplissement dans l’Ile, symbolique de l’abolition du social, dévoile l’échec fondamental de toute passion :
2672 ais cet accomplissement dans l’Ile, symbolique de l’ abolition du social, dévoile l’échec fondamental de toute passion : E
2673 Ile, symbolique de l’abolition du social, dévoile l’ échec fondamental de toute passion : Entre deux êtres isolés, il n’y
2674 ’abolition du social, dévoile l’échec fondamental de toute passion : Entre deux êtres isolés, il n’y a pas d’amour possib
2675 passion : Entre deux êtres isolés, il n’y a pas d’ amour possible » reconnaît Ulrich. « Un amour peut naître par défi, il
2676 amour peut naître par défi, il ne peut être fait de défi. Il faut qu’il soit inséré dans une société. Il n’est pas un con
2677 inséré dans une société. Il n’est pas un contenu de vie, mais une négation, une exception faite à tous les contenus de vi
2678 ie, mais une négation, une exception faite à tous les contenus de vie. Or il faut à une exception quelque chose dont elle s
2679 négation, une exception faite à tous les contenus de vie. Or il faut à une exception quelque chose dont elle soit l’except
2680 faut à une exception quelque chose dont elle soit l’ exception. On ne peut vivre d’une négation pure. Sous une forme intel
2681 hose dont elle soit l’exception. On ne peut vivre d’ une négation pure. Sous une forme intellectualisée — il s’agit de sim
2682 ure. Sous une forme intellectualisée — il s’agit de simples notes pour une suite à écrire — Musil transpose ici l’épisode
2683 tes pour une suite à écrire — Musil transpose ici l’ épisode des amants légendaires bannis dans la forêt du Morois : le phi
2684 ici l’épisode des amants légendaires bannis dans la forêt du Morois : le philtre ayant cessé d’agir après trois ans, ils
2685 ants légendaires bannis dans la forêt du Morois : le philtre ayant cessé d’agir après trois ans, ils découvrent que le mon
2686 dans la forêt du Morois : le philtre ayant cessé d’ agir après trois ans, ils découvrent que le monde existe encore et les
2687 cessé d’agir après trois ans, ils découvrent que le monde existe encore et les appelle… « Deh ! dit Tristan, quelle dépar
2688 ans, ils découvrent que le monde existe encore et les appelle… « Deh ! dit Tristan, quelle départie ! ». Mais il y a plus.
2689 t Tristan, quelle départie ! ». Mais il y a plus. La lucidité de Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détr
2690 uelle départie ! ». Mais il y a plus. La lucidité de Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la p
2691 il y a plus. La lucidité de Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la passion ne conduit pas à l
2692 Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut repr
2693 ici à la formule même du Roman et la détruit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut reprendre ses droit
2694 man et la détruit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’amour i
2695 truit. Si la passion ne conduit pas à la mort, si le Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’amour interdit écho
2696 à la mort, si le Jour peut reprendre ses droits, l’ expérience de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dan
2697 i le Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse p
2698 e Jour peut reprendre ses droits, l’expérience de l’ amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse psyc
2699 its, l’expérience de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et d
2700 ce de l’amour interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’es
2701 interdit échoue dans la réalité, et le Roman dans l’ analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’est pourquoi Mus
2702 réalité, et le Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’est pourquoi Musil semble bien avoir éca
2703 semble bien avoir écarté cette fin-là, conforme à la logique du Mythe, pour s’engager dans la voie difficile d’une recherc
2704 nforme à la logique du Mythe, pour s’engager dans la voie difficile d’une recherche de l’amour mystique : c’est ce qu’il n
2705 e du Mythe, pour s’engager dans la voie difficile d’ une recherche de l’amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne mill
2706 s’engager dans la voie difficile d’une recherche de l’amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’acce
2707 engager dans la voie difficile d’une recherche de l’ amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’accessi
2708 herche de l’amour mystique : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’accession à l’« autre vie », à l’état d’amour p
2709 que : c’est ce qu’il nomme le règne millénaire ou l’ accession à l’« autre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase d’un amo
2710 qu’il nomme le règne millénaire ou l’accession à l’ « autre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase d’un amour non plus ég
2711 ne millénaire ou l’accession à l’« autre vie », à l’ état d’amour pur, à l’extase d’un amour non plus égocentrique, mais bi
2712 énaire ou l’accession à l’« autre vie », à l’état d’ amour pur, à l’extase d’un amour non plus égocentrique, mais bien allo
2713 ession à l’« autre vie », à l’état d’amour pur, à l’ extase d’un amour non plus égocentrique, mais bien allocentrique : « N
2714 l’« autre vie », à l’état d’amour pur, à l’extase d’ un amour non plus égocentrique, mais bien allocentrique : « N’avoir pl
2715 ntrique, mais bien allocentrique : « N’avoir plus de centre du tout, participer au monde sans réserve, sans rien garder po
2716 ien garder pour soi, au sommet, cesser simplement d’ être. » Cette attitude, qui rejoint le détachement bouddhique, mais qu
2717 simplement d’être. » Cette attitude, qui rejoint le détachement bouddhique, mais qui pourrait aussi manifester la rédempt
2718 nt bouddhique, mais qui pourrait aussi manifester la rédemption de la passion par l’amour vrai, est décrite au somptueux c
2719 mais qui pourrait aussi manifester la rédemption de la passion par l’amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitu
2720 is qui pourrait aussi manifester la rédemption de la passion par l’amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitulé
2721 aussi manifester la rédemption de la passion par l’ amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitulé Souffles d’un j
2722 t décrite au somptueux chapitre intitulé Souffles d’ un jour d’été. Il ne s’y passe rien qu’une longue conversation entre l
2723 au somptueux chapitre intitulé Souffles d’un jour d’ été. Il ne s’y passe rien qu’une longue conversation entre le frère et
2724 e s’y passe rien qu’une longue conversation entre le frère et la sœur qui s’aiment, dans leur jardin où choit sans fin du
2725 rien qu’une longue conversation entre le frère et la sœur qui s’aiment, dans leur jardin où choit sans fin du haut des arb
2726 r jardin où choit sans fin du haut des arbres sur le vert assombri des pelouses le fleuve silencieux d’une neige de fleurs
2727 haut des arbres sur le vert assombri des pelouses le fleuve silencieux d’une neige de fleurs. À ce point, la passion fait
2728 e vert assombri des pelouses le fleuve silencieux d’ une neige de fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence,
2729 bri des pelouses le fleuve silencieux d’une neige de fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence, la souffranc
2730 uve silencieux d’une neige de fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence, la souffrance du désir à l’extase p
2731 ge de fleurs. À ce point, la passion fait place à la présence, la souffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi le
2732 À ce point, la passion fait place à la présence, la souffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi le roman au poèm
2733 ait place à la présence, la souffrance du désir à l’ extase partagée — mais aussi le roman au poème. Quelques instants avan
2734 ffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi le roman au poème. Quelques instants avant sa mort, Musil travaillait à
2735 llait à ce chapitre, qui eût été, selon certains, le couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique
2736 tre, qui eût été, selon certains, le couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la pla
2737 , qui eût été, selon certains, le couronnement de l’ œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place
2738 selon certains, le couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la
2739 le couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortell
2740 couronnement de l’œuvre. Ainsi le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle.
2741 i le Jardin clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’a
2742 in clos de la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne é
2743 clos de la présence mystique eût pris la place de l’ Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébau
2744 e la présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fû
2745 a présence mystique eût pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût d
2746 pris la place de l’Ile de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers D
2747 e de la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers Dieu » auquel font all
2748 e la passion mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers Dieu » auquel font allusi
2749 oyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût devenu le « Voyage vers Dieu » auquel font allusion plusieurs notes pour le liv
2750 Dieu » auquel font allusion plusieurs notes pour le livre. Au terme d’un périple romanesque où tous les thèmes constants
2751 allusion plusieurs notes pour le livre. Au terme d’ un périple romanesque où tous les thèmes constants de la passion sont
2752 e livre. Au terme d’un périple romanesque où tous les thèmes constants de la passion sont apparus et ont grandi l’un après
2753 n périple romanesque où tous les thèmes constants de la passion sont apparus et ont grandi l’un après l’autre, pour s’évan
2754 ériple romanesque où tous les thèmes constants de la passion sont apparus et ont grandi l’un après l’autre, pour s’évanoui
2755 e comme des îles dépassées, ce Jardin clos serait l’ Ithaque d’une moderne Odyssée spirituelle. Mais cette présence heureus
2756 s îles dépassées, ce Jardin clos serait l’Ithaque d’ une moderne Odyssée spirituelle. Mais cette présence heureuse dans l’a
2757 ée spirituelle. Mais cette présence heureuse dans l’ amour partagé n’évoque-t-elle pas aussi un mystère plus prochain, une
2758 si un mystère plus prochain, une autre rédemption de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait
2759 un mystère plus prochain, une autre rédemption de l’ éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il
2760 plus prochain, une autre rédemption de l’éros par l’ Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le
2761 ain, une autre rédemption de l’éros par l’Agapè ? L’ interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le travesti
2762 tion de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconsc
2763 n de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’ amour sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconscien
2764 fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconscient, j’en suis sûr — d’un amour trop r
2765 avesti — tout à fait inconscient, j’en suis sûr — d’ un amour trop réel pour oser dire son nom dans un roman ? L’amour heur
2766 trop réel pour oser dire son nom dans un roman ? L’ amour heureux n’a pas d’histoire, chacun sait cela depuis qu’on écrit
2767 e son nom dans un roman ? L’amour heureux n’a pas d’ histoire, chacun sait cela depuis qu’on écrit des romans et qui passio
2768 ent. Mais cette convention littéraire, condamnant le mariage accompli, n’est-elle pas un tabou bien autrement redoutable,
2769 s un tabou bien autrement redoutable, aux yeux de l’ écrivain et du lecteur, que toute espèce d’inceste ou de passion maudi
2770 eux de l’écrivain et du lecteur, que toute espèce d’ inceste ou de passion maudite ? L’érotique du mariage est une terre in
2771 vain et du lecteur, que toute espèce d’inceste ou de passion maudite ? L’érotique du mariage est une terre inconnue pour l
2772 ue toute espèce d’inceste ou de passion maudite ? L’ érotique du mariage est une terre inconnue pour la littérature occiden
2773 L’érotique du mariage est une terre inconnue pour la littérature occidentale. Il se peut que Musil, à son insu, l’ait appr
2774 re occidentale. Il se peut que Musil, à son insu, l’ ait approchée plus que nul autre. Je signale au génie de demain ce pré
2775 approchée plus que nul autre. Je signale au génie de demain ce précurseur considérable, que sa lucidité a seule retenu d’a
2776 seur considérable, que sa lucidité a seule retenu d’ achever l’un des plus beaux romans de l’Europe de naguère. IVLa pas
2777 seule retenu d’achever l’un des plus beaux romans de l’Europe de naguère. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’
2778 le retenu d’achever l’un des plus beaux romans de l’ Europe de naguère. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’une
2779 d’achever l’un des plus beaux romans de l’Europe de naguère. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’une enquête
2780 re. IVLa passion Boris Pasternak Il résulte d’ une enquête récente, conduite dans le public américain, que les préfér
2781 Il résulte d’une enquête récente, conduite dans le public américain, que les préférences du grand nombre vont aux romans
2782 e récente, conduite dans le public américain, que les préférences du grand nombre vont aux romans écrits à la première pers
2783 que « chacun a vécus ou pourrait vivre », évitant l’ exotisme, louant le way of life américain et confirmant sa morale opti
2784 s ou pourrait vivre », évitant l’exotisme, louant le way of life américain et confirmant sa morale optimiste. Tels étant l
2785 ain et confirmant sa morale optimiste. Tels étant les goûts du public, telles seraient donc, selon l’enquête, les condition
2786 les goûts du public, telles seraient donc, selon l’ enquête, les conditions requises pour un succès de vente. En même temp
2787 du public, telles seraient donc, selon l’enquête, les conditions requises pour un succès de vente. En même temps paraissaie
2788 l’enquête, les conditions requises pour un succès de vente. En même temps paraissaient à New York deux romans écrits par d
2789 l’autre des sentiments et obsessions que bien peu d’ hommes et moins encore de femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un ra
2790 obsessions que bien peu d’hommes et moins encore de femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un raillant cruellement le way
2791 vivre aux États-Unis ; l’un raillant cruellement le way of life américain, l’autre l’ignorant parfaitement ; tous les deu
2792 ant cruellement le way of life américain, l’autre l’ ignorant parfaitement ; tous les deux s’achevant sur un échec tragique
2793 américain, l’autre l’ignorant parfaitement ; tous les deux s’achevant sur un échec tragique, et condamnant implicitement la
2794 ur un échec tragique, et condamnant implicitement la société qui écrase le personnage central. Or, dans la liste des best-
2795 et condamnant implicitement la société qui écrase le personnage central. Or, dans la liste des best-sellers américains, ce
2796 ociété qui écrase le personnage central. Or, dans la liste des best-sellers américains, ces deux romans se disputent depui
2797 leurs que cette fortune subite (réduisant à néant les dires d’experts) soit le seul trait commun aux deux ouvrages : elle m
2798 cette fortune subite (réduisant à néant les dires d’ experts) soit le seul trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraî
2799 bite (réduisant à néant les dires d’experts) soit le seul trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraît d’autant plus
2800 trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraît d’ autant plus surprenante. Je vois bien qu’on peut l’attribuer à des mot
2801 ’autant plus surprenante. Je vois bien qu’on peut l’ attribuer à des motifs accidentels et différents, scandale moral dans
2802 fs accidentels et différents, scandale moral dans le cas de Lolita, manifestation politique dans le cas du Docteur Jivago.
2803 dentels et différents, scandale moral dans le cas de Lolita, manifestation politique dans le cas du Docteur Jivago. Mais c
2804 ns le cas de Lolita, manifestation politique dans le cas du Docteur Jivago. Mais cela n’explique pas tout, même si c’est v
2805 t, même si c’est vrai, ce dont je doute. Pourquoi l’ enquête est-elle muette sur ce qui fait depuis des siècles (depuis le
2806 muette sur ce qui fait depuis des siècles (depuis le xiie siècle exactement) qu’un roman soit vraiment un roman, et nous
2807 roman soit vraiment un roman, et nous passionne ? Les préférences qu’avoue le public interrogé devraient le porter, si l’on
2808 man, et nous passionne ? Les préférences qu’avoue le public interrogé devraient le porter, si l’on en croit l’enquête, ver
2809 références qu’avoue le public interrogé devraient le porter, si l’on en croit l’enquête, vers une version américaine du « 
2810 avoue le public interrogé devraient le porter, si l’ on en croit l’enquête, vers une version américaine du « réalisme socia
2811 c interrogé devraient le porter, si l’on en croit l’ enquête, vers une version américaine du « réalisme socialiste », d’où
2812 ne version américaine du « réalisme socialiste », d’ où l’amour-passion est exclu. Or je vois triompher dans ce même public
2813 rsion américaine du « réalisme socialiste », d’où l’ amour-passion est exclu. Or je vois triompher dans ce même public deux
2814 je vois triompher dans ce même public deux romans de l’amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simplem
2815 vois triompher dans ce même public deux romans de l’ amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simplement
2816 romans de l’amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’ un refoulement ? Ou simplement que les questions posées suggéraient de
2817 qu’il s’agit d’un refoulement ? Ou simplement que les questions posées suggéraient des réponses conformes aux préjugés du m
2818 ses conformes aux préjugés du magazine qui a fait l’ enquête ? Ce qui est sûr, c’est que l’amour-passion demeure mal vu, ma
2819 qui a fait l’enquête ? Ce qui est sûr, c’est que l’ amour-passion demeure mal vu, mais n’en fascine que mieux l’homme et l
2820 ssion demeure mal vu, mais n’en fascine que mieux l’ homme et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de
2821 re mal vu, mais n’en fascine que mieux l’homme et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’éducation
2822 et la femme du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mari
2823 du xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mariage dès les
2824 xxe siècle américain, nonobstant les progrès de l’ éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mariage dès les ba
2825 nonobstant les progrès de l’éducation sexuelle et la préparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’école primaire.
2826 elle et la préparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’école primaire. Cependant, l’attribution du prix Nobel aya
2827 préparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’école primaire. Cependant, l’attribution du prix Nobel ayant fait d
2828 éparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’ école primaire. Cependant, l’attribution du prix Nobel ayant fait du D
2829 age dès les bancs de l’école primaire. Cependant, l’ attribution du prix Nobel ayant fait du Docteur Jivago l’objet d’une p
2830 bution du prix Nobel ayant fait du Docteur Jivago l’ objet d’une polémique mondiale où l’URSS et l’Ouest s’affrontent une f
2831 u prix Nobel ayant fait du Docteur Jivago l’objet d’ une polémique mondiale où l’URSS et l’Ouest s’affrontent une fois de p
2832 octeur Jivago l’objet d’une polémique mondiale où l’ URSS et l’Ouest s’affrontent une fois de plus, pour des raisons, d’ail
2833 ago l’objet d’une polémique mondiale où l’URSS et l’ Ouest s’affrontent une fois de plus, pour des raisons, d’ailleurs, qui
2834 , d’ailleurs, qui ne sont pas dans ce livre, plus d’ un lecteur sera sincèrement choqué de m’en voir parler comme d’un roma
2835 livre, plus d’un lecteur sera sincèrement choqué de m’en voir parler comme d’un roman d’amour. À vrai dire, ma thèse va p
2836 sera sincèrement choqué de m’en voir parler comme d’ un roman d’amour. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est « l’affai
2837 ement choqué de m’en voir parler comme d’un roman d’ amour. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est « l’affaire Pasterna
2838 our. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est «  l’ affaire Pasternak » dans son ensemble, j’entends le drame entre l’aute
2839 ’affaire Pasternak » dans son ensemble, j’entends le drame entre l’auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré d
2840 nak » dans son ensemble, j’entends le drame entre l’ auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lu
2841 son ensemble, j’entends le drame entre l’auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lui-même, qu
2842 tends le drame entre l’auteur, le peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lui-même, que j’interprète comm
2843 e peuple russe et le régime, drame préfiguré dans le roman lui-même, que j’interprète comme une affaire d’amour-passion. V
2844 oman lui-même, que j’interprète comme une affaire d’ amour-passion. Voyons les faits. Pasternak écrit un énorme roman (dont
2845 erprète comme une affaire d’amour-passion. Voyons les faits. Pasternak écrit un énorme roman (dont une partie seulement ser
2846 dont une partie seulement sera publiée) décrivant les prodromes de la révolution russe, puis les luttes des années héroïque
2847 e seulement sera publiée) décrivant les prodromes de la révolution russe, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la
2848 eulement sera publiée) décrivant les prodromes de la révolution russe, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la NE
2849 rivant les prodromes de la révolution russe, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre p
2850 se, puis les luttes des années héroïques, jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre parti pour les vertus des Rouges contre l
2851 jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre parti pour les vertus des Rouges contre les vices des Blancs. Il est normal que le r
2852 s prendre parti pour les vertus des Rouges contre les vices des Blancs. Il est normal que le régime, étant ce qu’il est, co
2853 es contre les vices des Blancs. Il est normal que le régime, étant ce qu’il est, condamne ce livre. Il est normal que le r
2854 e qu’il est, condamne ce livre. Il est normal que le roman condamné ne puisse paraître qu’en Europe. Il est normal que le
2855 e puisse paraître qu’en Europe. Il est normal que le jury du prix Nobel le couronne parce que c’est un beau livre et parce
2856 n Europe. Il est normal que le jury du prix Nobel le couronne parce que c’est un beau livre et parce que son auteur est re
2857 uteur est resté un homme libre. Il est normal que l’ URSS, au lieu de l’interpréter comme un hommage rendu à son libéralism
2858 homme libre. Il est normal que l’URSS, au lieu de l’ interpréter comme un hommage rendu à son libéralisme, voie dans ce ges
2859 este une offense à son autorité. Normal enfin que le syndicat des écrivains déguise en loyauté sa jalousie et rejette le g
2860 rivains déguise en loyauté sa jalousie et rejette le glorieux confrère en le couvrant d’insultes officielles. Dans le conc
2861 té sa jalousie et rejette le glorieux confrère en le couvrant d’insultes officielles. Dans le concert mondial qui s’ensuit
2862 ie et rejette le glorieux confrère en le couvrant d’ insultes officielles. Dans le concert mondial qui s’ensuit, hommages e
2863 frère en le couvrant d’insultes officielles. Dans le concert mondial qui s’ensuit, hommages en Occident, outrages en URSS
2864 hommages en Occident, outrages en URSS et lettres de cosaques zaporogues au Kremlin, tout est scandaleusement normal, jusq
2865 est scandaleusement normal, jusque-là. Mais voici l’ insolite : les autorités soviétiques ayant annoncé qu’elles ne mettrai
2866 sement normal, jusque-là. Mais voici l’insolite : les autorités soviétiques ayant annoncé qu’elles ne mettraient aucun obst
2867 é qu’elles ne mettraient aucun obstacle au départ de l’écrivain — ce qui laissait prévoir un décret d’expulsion — Boris Pa
2868 u’elles ne mettraient aucun obstacle au départ de l’ écrivain — ce qui laissait prévoir un décret d’expulsion — Boris Paste
2869 de l’écrivain — ce qui laissait prévoir un décret d’ expulsion — Boris Pasternak adresse au Maître de la Russie une lettre
2870 au Maître de la Russie une lettre pathétique dont l’ essentiel tient en ces deux phrases : « Le départ hors des frontières
2871 ue dont l’essentiel tient en ces deux phrases : «  Le départ hors des frontières de ma patrie équivaudrait pour moi à la mo
2872 es deux phrases : « Le départ hors des frontières de ma patrie équivaudrait pour moi à la mort, et c’est pourquoi je vous
2873 s frontières de ma patrie équivaudrait pour moi à la mort, et c’est pourquoi je vous supplie de ne pas prendre à mon égard
2874 moi à la mort, et c’est pourquoi je vous supplie de ne pas prendre à mon égard cette mesure extrême… J’insiste, la main s
2875 ndre à mon égard cette mesure extrême… J’insiste, la main sur le cœur, que j’ai contribué à la littérature soviétique et q
2876 gard cette mesure extrême… J’insiste, la main sur le cœur, que j’ai contribué à la littérature soviétique et que je puis e
2877 nsiste, la main sur le cœur, que j’ai contribué à la littérature soviétique et que je puis encore lui être utile. » Il a r
2878 que je puis encore lui être utile. » Il a refusé le Prix, il est prêt à renier ce qui déplaît au régime dans son livre, p
2879 ui déplaît au régime dans son livre, pourvu qu’on le laisse, lui, Pasternak, en communion avec son peuple. Comment compren
2880 peuple. Comment comprendre cette démarche, venant d’ un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ? Le peuple russe condamn
2881 arche, venant d’un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ? Le peuple russe condamne Pasternak pour avoir mal parlé des
2882 d’un homme qu’on ne peut soupçonner de lâcheté ? Le peuple russe condamne Pasternak pour avoir mal parlé des commissaires
2883 avoir mal parlé des commissaires. Mais Pasternak les attaquait pour avoir trahi le peuple russe. Si maintenant il les appr
2884 es. Mais Pasternak les attaquait pour avoir trahi le peuple russe. Si maintenant il les approuve afin de rentrer dans la f
2885 our avoir trahi le peuple russe. Si maintenant il les approuve afin de rentrer dans la faveur publique, n’est-ce pas lui qu
2886 i maintenant il les approuve afin de rentrer dans la faveur publique, n’est-ce pas lui qui trahit le peuple ? Ce serait le
2887 s la faveur publique, n’est-ce pas lui qui trahit le peuple ? Ce serait le cas, en effet, si Le Docteur Jivago était un ac
2888 n’est-ce pas lui qui trahit le peuple ? Ce serait le cas, en effet, si Le Docteur Jivago était un acte politique, comme on
2889 trahit le peuple ? Ce serait le cas, en effet, si Le Docteur Jivago était un acte politique, comme on a voulu le croire de
2890 Jivago était un acte politique, comme on a voulu le croire de part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’une logiqu
2891 ait un acte politique, comme on a voulu le croire de part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’une logique totaleme
2892 politique, comme on a voulu le croire de part et d’ autre. Sensible à la présence cachée d’une logique totalement différen
2893 a voulu le croire de part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’une logique totalement différente de celle qui dict
2894 de part et d’autre. Sensible à la présence cachée d’ une logique totalement différente de celle qui dicte normalement les p
2895 ésence cachée d’une logique totalement différente de celle qui dicte normalement les prises de position et gestes politiqu
2896 alement différente de celle qui dicte normalement les prises de position et gestes politiques, mais n’ayant encore lu, lors
2897 férente de celle qui dicte normalement les prises de position et gestes politiques, mais n’ayant encore lu, lorsque éclata
2898 olitiques, mais n’ayant encore lu, lorsque éclata la crise, que les cent premières pages du roman, je me disais : — Tout s
2899 s n’ayant encore lu, lorsque éclata la crise, que les cent premières pages du roman, je me disais : — Tout se passe comme s
2900 interdite ; comme s’il préférait tout, y compris le reniement, à se voir séparé de l’objet de son amour, dût-il vivre aup
2901 it tout, y compris le reniement, à se voir séparé de l’objet de son amour, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humi
2902 tout, y compris le reniement, à se voir séparé de l’ objet de son amour, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humilié
2903 compris le reniement, à se voir séparé de l’objet de son amour, dût-il vivre auprès de lui dans un silence humilié et sans
2904 nce humilié et sans espoir. Mais quelle peut être la nature de cette « Iseut » inaccessible, dont il semble être le Trista
2905 é et sans espoir. Mais quelle peut être la nature de cette « Iseut » inaccessible, dont il semble être le Tristan ? Et que
2906 cette « Iseut » inaccessible, dont il semble être le Tristan ? Et quel est le roi Marc qui l’en sépare ? Je me mis à lire
2907 ble, dont il semble être le Tristan ? Et quel est le roi Marc qui l’en sépare ? Je me mis à lire plus avant. Une jeune fil
2908 ble être le Tristan ? Et quel est le roi Marc qui l’ en sépare ? Je me mis à lire plus avant. Une jeune fille, Lara, éveill
2909 à lire plus avant. Une jeune fille, Lara, éveille la nostalgie du docteur Jivago, qu’elle soigne dans un hôpital, mais ell
2910 le épouse un révolutionnaire et disparaît. Jivago la retrouve beaucoup plus tard. Leur amour se déclare. Liaison clandesti
2911 ison clandestine. Ils sont de nouveau séparés par les péripéties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans
2912 e. Ils sont de nouveau séparés par les péripéties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison pe
2913 Ils sont de nouveau séparés par les péripéties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison perdu
2914 r les péripéties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison perdue au fond des bois où Jivago s
2915 péties de la guerre civile. Finalement, le hasard les réunit dans une maison perdue au fond des bois où Jivago se cache, tr
2916 e au fond des bois où Jivago se cache, traqué par la nouvelle police d’un régime qu’il a pourtant servi. On leur offre un
2917 où Jivago se cache, traqué par la nouvelle police d’ un régime qu’il a pourtant servi. On leur offre un moyen clandestin de
2918 pourtant servi. On leur offre un moyen clandestin de sortir de Russie : Jivago refuse. Lara lui est enlevée par un puissan
2919 ervi. On leur offre un moyen clandestin de sortir de Russie : Jivago refuse. Lara lui est enlevée par un puissant politici
2920 ra lui est enlevée par un puissant politicien qui l’ avait séduite quand elle était encore « une gamine ». Le docteur réuss
2921 t séduite quand elle était encore « une gamine ». Le docteur réussit à rejoindre Moscou, où il vit misérable et caché. Il
2922 épouse sans amour une jeune fille qui s’occupait de son ménage, puis la quitte et meurt dans la foule. Inexplicablement r
2923 ne jeune fille qui s’occupait de son ménage, puis la quitte et meurt dans la foule. Inexplicablement reparue à cette heure
2924 upait de son ménage, puis la quitte et meurt dans la foule. Inexplicablement reparue à cette heure, Lara vient pleurer sur
2925 e peu après, et va mourir en Sibérie. Ainsi, tous les moments de la Légende transparaissent et se recomposent l’un après l’
2926 et va mourir en Sibérie. Ainsi, tous les moments de la Légende transparaissent et se recomposent l’un après l’autre, avec
2927 va mourir en Sibérie. Ainsi, tous les moments de la Légende transparaissent et se recomposent l’un après l’autre, avec un
2928 ès l’autre, avec une mystérieuse précision. Iseut la guérisseuse, la nostalgie lointaine, la maîtresse clandestine, interd
2929 une mystérieuse précision. Iseut la guérisseuse, la nostalgie lointaine, la maîtresse clandestine, interdite, enlevée à T
2930 on. Iseut la guérisseuse, la nostalgie lointaine, la maîtresse clandestine, interdite, enlevée à Tristan par l’homme qui s
2931 sse clandestine, interdite, enlevée à Tristan par l’ homme qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le s
2932 dite, enlevée à Tristan par l’homme qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le second mariage, la dern
2933 n par l’homme qui symbolise le Pouvoir régnant, —  la fuite dans la forêt, le second mariage, la dernière réunion des amant
2934 qui symbolise le Pouvoir régnant, — la fuite dans la forêt, le second mariage, la dernière réunion des amants dans la mort
2935 cond mariage, la dernière réunion des amants dans la mort… Il n’y a qu’un seul roman dans nos littératures ! Une seule pas
2936 dans nos littératures ! Une seule passion dictant les mêmes péripéties dans tous les temps depuis Tristan, depuis l’épiphan
2937 le passion dictant les mêmes péripéties dans tous les temps depuis Tristan, depuis l’épiphanie grandiose et décisive de l’a
2938 péties dans tous les temps depuis Tristan, depuis l’ épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de la passion, au xiie
2939 Tristan, depuis l’épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieil
2940 stan, depuis l’épiphanie grandiose et décisive de l’ archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille
2941 l’épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille et grave mél
2942 épiphanie grandiose et décisive de l’archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille et grave mélodi
2943 archétype de la passion, au xiie siècle. Écoutez- la , cette « vieille et grave mélodie » renouvelée du Tristan de Wagner.
2944 dirons encore l’un à l’autre nos paroles secrètes de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est
2945 ons encore l’un à l’autre nos paroles secrètes de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est pa
2946 es secrètes de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme d
2947 ètes de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vi
2948 s de la nuit, grande et pacifique comme le nom de l’ Océan d’Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vie,
2949 nuit, grande et pacifique comme le nom de l’Océan d’ Asie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vie, mon ange
2950 sie. Ce n’est pas un hasard si tu es là, au terme de ma vie, mon ange secret, mon ange interdit, sous un ciel de guerres e
2951 mon ange secret, mon ange interdit, sous un ciel de guerres et d’insurrections ; il y a bien longtemps, au commencement d
2952 et, mon ange interdit, sous un ciel de guerres et d’ insurrections ; il y a bien longtemps, au commencement de ma vie, sous
2953 rections ; il y a bien longtemps, au commencement de ma vie, sous le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la mêm
2954 a bien longtemps, au commencement de ma vie, sous le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souve
2955 au commencement de ma vie, sous le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souvent, plus tard, au
2956 us le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souvent, plus tard, au cours de ma vie, j’ai tenté d
2957 le ciel paisible de mon enfance, tu es apparue de la même manière… Souvent, plus tard, au cours de ma vie, j’ai tenté de d
2958 ouvent, plus tard, au cours de ma vie, j’ai tenté de définir, de donner un nom au sortilège lumineux que tu avais jeté dan
2959 tard, au cours de ma vie, j’ai tenté de définir, de donner un nom au sortilège lumineux que tu avais jeté dans mon âme, à
2960 t fondue avec mon existence même, qui est devenue la clé de toutes les portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la
2961 e avec mon existence même, qui est devenue la clé de toutes les portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la passio
2962 existence même, qui est devenue la clé de toutes les portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la passion sépare du
2963 portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la passion sépare du monde : Jivago et Lara détestent « les principes d’
2964 sion sépare du monde : Jivago et Lara détestent «  les principes d’un culte menteur de la société, transformé en politique »
2965 monde : Jivago et Lara détestent « les principes d’ un culte menteur de la société, transformé en politique ». Une fois de
2966 Lara détestent « les principes d’un culte menteur de la société, transformé en politique ». Une fois de plus, la passion s
2967 a détestent « les principes d’un culte menteur de la société, transformé en politique ». Une fois de plus, la passion se r
2968 été, transformé en politique ». Une fois de plus, la passion se révèle d’abord comme une protestation contre la société :
2969 n se révèle d’abord comme une protestation contre la société : Plus encore que leur communauté d’âme, l’abîme qui les sép
2970 tre la société : Plus encore que leur communauté d’ âme, l’abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient
2971 société : Plus encore que leur communauté d’âme, l’ abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la mêm
2972 lus encore que leur communauté d’âme, l’abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la même aversion po
2973 mmunauté d’âme, l’abîme qui les séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la même aversion pour tout ce que l’homme
2974 séparait du monde les unissait. Tous deux avaient la même aversion pour tout ce que l’homme contemporain a de fatalement t
2975 us deux avaient la même aversion pour tout ce que l’ homme contemporain a de fatalement typique, pour son enthousiasme de c
2976 aversion pour tout ce que l’homme contemporain a de fatalement typique, pour son enthousiasme de commande, pour son empha
2977 in a de fatalement typique, pour son enthousiasme de commande, pour son emphase criarde… Ils faisaient exception… le souff
2978 our son emphase criarde… Ils faisaient exception… le souffle de la passion se posait sur leur existence condamnée… Mais q
2979 hase criarde… Ils faisaient exception… le souffle de la passion se posait sur leur existence condamnée… Mais qui est Lara
2980 e criarde… Ils faisaient exception… le souffle de la passion se posait sur leur existence condamnée… Mais qui est Lara ?
2981 leur existence condamnée… Mais qui est Lara ? En la perdant, dit Jivago, « il perdrait sa raison de vivre et peut-être mê
2982 n la perdant, dit Jivago, « il perdrait sa raison de vivre et peut-être même la vie. » Exagération romantique ? Non, c’est
2983  il perdrait sa raison de vivre et peut-être même la vie. » Exagération romantique ? Non, c’est la vérité vitale d’un poèt
2984 ême la vie. » Exagération romantique ? Non, c’est la vérité vitale d’un poète. « Depuis son enfance, il aimait la forêt lo
2985 gération romantique ? Non, c’est la vérité vitale d’ un poète. « Depuis son enfance, il aimait la forêt lorsque le soir ell
2986 itale d’un poète. « Depuis son enfance, il aimait la forêt lorsque le soir elle est transpercée par le feu du couchant »,
2987 « Depuis son enfance, il aimait la forêt lorsque le soir elle est transpercée par le feu du couchant », et les scènes déc
2988 la forêt lorsque le soir elle est transpercée par le feu du couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont
2989 elle est transpercée par le feu du couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont toujours éclairées par le
2990 par le feu du couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont toujours éclairées par le même soleil rouge so
2991 u couchant », et les scènes décisives de ce roman de poète sont toujours éclairées par le même soleil rouge sortant au bas
2992 de ce roman de poète sont toujours éclairées par le même soleil rouge sortant au bas des nuages et rasant la forêt de ses
2993 soleil rouge sortant au bas des nuages et rasant la forêt de ses derniers rayons. C’est cette image qui lui fait voir « d
2994 ouge sortant au bas des nuages et rasant la forêt de ses derniers rayons. C’est cette image qui lui fait voir « dans la na
2995 ayons. C’est cette image qui lui fait voir « dans la nature, dans le couchant, dans tout le monde visible le visage immens
2996 te image qui lui fait voir « dans la nature, dans le couchant, dans tout le monde visible le visage immense et innocent d’
2997 ure, dans le couchant, dans tout le monde visible le visage immense et innocent d’une petite fille ». Mais voici l’aveu d
2998 ut le monde visible le visage immense et innocent d’ une petite fille ». Mais voici l’aveu décisif ; et cette ambiguïté qu
2999 nse et innocent d’une petite fille ». Mais voici l’ aveu décisif ; et cette ambiguïté qui m’arrêtait (parlent-ils donc, ce
3000 qui m’arrêtait (parlent-ils donc, ces romanciers, d’ une société, d’un paysage de l’âme, ou d’une femme ?) se fond dans une
3001 (parlent-ils donc, ces romanciers, d’une société, d’ un paysage de l’âme, ou d’une femme ?) se fond dans une identité lyriq
3002 donc, ces romanciers, d’une société, d’un paysage de l’âme, ou d’une femme ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait
3003 c, ces romanciers, d’une société, d’un paysage de l’ âme, ou d’une femme ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait, q
3004 anciers, d’une société, d’un paysage de l’âme, ou d’ une femme ?) se fond dans une identité lyrique : Au fait, qu’était-el
3005 vait toujours une réponse prête. C’est une soirée de printemps. L’air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jou
3006 une réponse prête. C’est une soirée de printemps. L’ air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jouent sont éparp
3007 est une soirée de printemps. L’air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jouent sont éparpillées un peu partout
3008 oirée de printemps. L’air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jouent sont éparpillées un peu partout comme pou
3009 éparpillées un peu partout comme pour montrer que l’ espace est palpitant de vie. Et ce lointain, c’est la Russie, cette mè
3010 out comme pour montrer que l’espace est palpitant de vie. Et ce lointain, c’est la Russie, cette mère glorieuse, incompara
3011 space est palpitant de vie. Et ce lointain, c’est la Russie, cette mère glorieuse, incomparable, dont la renommée s’étend
3012 Russie, cette mère glorieuse, incomparable, dont la renommée s’étend au-delà des mers, cette martyre, têtue, extravagante
3013 is sublimes et tragiques ! Oh ! comme il est doux d’ exister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! O
3014  ! comme il est doux d’exister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire
3015 st doux d’exister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vi
3016 ister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’ aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’
3017 omme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’existenc
3018 vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’ on voudrait dire merci à la vie même, à l’existence même, le leur dire
3019 er la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’existence même, le leur dire à elles, et en face. Oui,
3020 ! comme l’on voudrait dire merci à la vie même, à l’ existence même, le leur dire à elles, et en face. Oui, Lara, c’est tou
3021 ait dire merci à la vie même, à l’existence même, le leur dire à elles, et en face. Oui, Lara, c’est tout cela. Puisqu’on
3022 ’est tout cela. Puisqu’on ne peut communiquer par la parole avec ces forces cachées, Lara est leur représentante, leur sym
3023 r représentante, leur symbole. Elle est à la fois l’ ouïe et la parole offertes en don aux principes muets de l’existence.
3024 tante, leur symbole. Elle est à la fois l’ouïe et la parole offertes en don aux principes muets de l’existence. Dès cet i
3025 et la parole offertes en don aux principes muets de l’existence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’identité de La
3026 la parole offertes en don aux principes muets de l’ existence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara
3027 xistence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’ identité de Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’écl
3028 Dès cet instant, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce
3029 tant, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce qui vient d
3030 t, dès cet aveu, dès que l’identité de Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce qui vient de s
3031 Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce qui vient de se passer dans la vie de Boris Pasternak. Sa lettre a
3032 tout s’éclaire de ce qui vient de se passer dans la vie de Boris Pasternak. Sa lettre au Maître du Kremlin, nous en lison
3033 ’éclaire de ce qui vient de se passer dans la vie de Boris Pasternak. Sa lettre au Maître du Kremlin, nous en lisons les t
3034 k. Sa lettre au Maître du Kremlin, nous en lisons les termes anticipés dans la scène où Komarovski (l’intrigant qui a su dé
3035 Kremlin, nous en lisons les termes anticipés dans la scène où Komarovski (l’intrigant qui a su détourner à son profit le P
3036 les termes anticipés dans la scène où Komarovski ( l’ intrigant qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de la révoluti
3037 vski (l’intrigant qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’exil à
3038 ant qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’exil à Jivago. Ce de
3039 qui a su détourner à son profit le Pouvoir né de la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’exil à Jivago. Ce derni
3040 de la révolution et qui va confisquer Lara) offre l’ exil à Jivago. Ce dernier lui répond, sans motiver son refus : « De mo
3041 Ce dernier lui répond, sans motiver son refus : «  De mon départ, il ne saurait être question. » Mais il ajoute un peu plus
3042 t me traîner humblement à vos pieds pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… L
3043 ment à vos pieds pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous
3044 os pieds pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annon
3045 pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annoncez m’aba
3046 s Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annoncez m’abasourdit. Je suis écrasé p
3047 vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que vous m’annoncez m’abasourdit. Je suis écrasé par une sou
3048 t. Je suis écrasé par une souffrance qui m’enlève la capacité déjuger… La seule chose que je puisse faire maintenant, c’es
3049 une souffrance qui m’enlève la capacité déjuger… La seule chose que je puisse faire maintenant, c’est de vous approuver m
3050 seule chose que je puisse faire maintenant, c’est de vous approuver machinalement et de m’en remettre à vous aveuglément.
3051 ntenant, c’est de vous approuver machinalement et de m’en remettre à vous aveuglément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vai
3052 de m’en remettre à vous aveuglément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vais jouer la comédie… VPassion et société To
3053 remettre à vous aveuglément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vais jouer la comédie… VPassion et société Toute pass
3054 ément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vais jouer la comédie… VPassion et société Toute passion se nourrit de négat
3055 VPassion et société Toute passion se nourrit de négation, parce qu’elle assume et souffre l’exception, au sens kierke
3056 rrit de négation, parce qu’elle assume et souffre l’ exception, au sens kierkegaardien du terme. Elle exile celui qui la vi
3057 ens kierkegaardien du terme. Elle exile celui qui la vit. Elle le destine à contester comme il respire tout ce qui règle o
3058 rdien du terme. Elle exile celui qui la vit. Elle le destine à contester comme il respire tout ce qui règle officiellement
3059 comme il respire tout ce qui règle officiellement la vie sociale. D’où la présence continuelle, dans nos trois romans tris
3060 tout ce qui règle officiellement la vie sociale. D’ où la présence continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la S
3061 ce qui règle officiellement la vie sociale. D’où la présence continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la Sociét
3062 e continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquel
3063 ontinuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquelle
3064 ns nos trois romans tristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquelle les soumet le
3065 ristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’ où la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l
3066 niens, de la Société et de ses conventions ; d’où la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’aute
3067 onventions ; d’où la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’auteur : cette critique fait partie d
3068 ; d’où la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’auteur : cette critique fait partie de la justi
3069 ante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’ auteur : cette critique fait partie de la justification de la passion,
3070 arlant pour l’auteur : cette critique fait partie de la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un syst
3071 ant pour l’auteur : cette critique fait partie de la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système
3072  : cette critique fait partie de la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système politique ou soc
3073 cette critique fait partie de la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système politique ou social
3074 cation de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’ un système politique ou social différent ; en d’autres termes, l’hosti
3075 litique ou social différent ; en d’autres termes, l’ hostilité du passionné est dirigée contre le social en soi, et non poi
3076 rmes, l’hostilité du passionné est dirigée contre le social en soi, et non point provoquée par la nature particulière du r
3077 ntre le social en soi, et non point provoquée par la nature particulière du régime politique au pouvoir. Ainsi, Tristan, m
3078 insi, Tristan, modèle du chevalier, est contraint de violer le sacré féodal, devient traître et félon et se voit exilé de
3079 tan, modèle du chevalier, est contraint de violer le sacré féodal, devient traître et félon et se voit exilé de la communa
3080 féodal, devient traître et félon et se voit exilé de la communauté des preux, non point parce qu’il approuve quelque nouve
3081 dal, devient traître et félon et se voit exilé de la communauté des preux, non point parce qu’il approuve quelque nouvelle
3082 approuve quelque nouvelle doctrine annonciatrice de subversions sociales — comme il n’en manquait pas au xiie siècle — m
3083 pas au xiie siècle — mais parce qu’il est devenu la proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de passion. J’ai mon
3084 ie siècle — mais parce qu’il est devenu la proie d’ un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de passion. J’ai montré dans
3085 venu la proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’ état de passion. J’ai montré dans L’Amour et l’Occident comment cet
3086 proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de passion. J’ai montré dans L’Amour et l’Occident comment cet état pr
3087 lus absolu : l’état de passion. J’ai montré dans L’ Amour et l’Occident comment cet état préexiste à tout objet déterminé
3088 : l’état de passion. J’ai montré dans L’Amour et l’ Occident comment cet état préexiste à tout objet déterminé, comment i
3089 terminé, comment il crée son objet idéal avant de l’ identifier à quelque être réel par une erreur essentiellement inévitab
3090 le, qu’on attribue donc au Destin. (Mes citations de Musil ont illustré ce point.) C’est l’état de passion qu’on aime d’ab
3091 citations de Musil ont illustré ce point.) C’est l’ état de passion qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut l’inaccess
3092 ons de Musil ont illustré ce point.) C’est l’état de passion qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut l’inaccessible. C
3093 ssion qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut l’ inaccessible. Cet état dans lequel les vrais amants, poètes, mystiques
3094 tôt qu’Iseut l’inaccessible. Cet état dans lequel les vrais amants, poètes, mystiques et créateurs, voudraient se maintenir
3095 réateurs, voudraient se maintenir une fois qu’ils l’ ont connu, tout en sachant que l’on ne peut y vivre, est décrit par eu
3096 une fois qu’ils l’ont connu, tout en sachant que l’ on ne peut y vivre, est décrit par eux tous comme indicible. Tantôt il
3097 x tous comme indicible. Tantôt il plonge ceux qui le subissent dans un mutisme gémissant, tantôt il les excite à une loqua
3098 le subissent dans un mutisme gémissant, tantôt il les excite à une loquacité intarissable — lettres d’amour, traités mystiq
3099 les excite à une loquacité intarissable — lettres d’ amour, traités mystiques — et procédant généralement par antithèses et
3100 tithèses et paradoxes. Car on n’aura jamais assez de mots et de métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entre
3101 paradoxes. Car on n’aura jamais assez de mots et de métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entrecroisés pou
3102 n’aura jamais assez de mots et de métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entrecroisés pour tenter de cerner
3103 ts et de métaphores, et de clichés réinventés, et de symboles entrecroisés pour tenter de cerner cet indicible qu’on voudr
3104 inventés, et de symboles entrecroisés pour tenter de cerner cet indicible qu’on voudrait mais qu’on ne peut communiquer. D
3105 le qu’on voudrait mais qu’on ne peut communiquer. De là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux commun
3106 oudrait mais qu’on ne peut communiquer. De là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, so
3107 ais qu’on ne peut communiquer. De là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle
3108 e peut communiquer. De là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle qui fait éc
3109 ue la forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle qui fait écrire des romans, celle dont
3110 soit celle qui fait écrire des romans, celle dont la contagion, rarement mortelle mais délicieuse, atteint tous ceux qui o
3111 t tous ceux qui ont ressenti, un jour ou l’autre, la différence entre un désir sexuel et l’état d’âme, l’état d’être amour
3112 u l’autre, la différence entre un désir sexuel et l’ état d’âme, l’état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toute
3113 différence entre un désir sexuel et l’état d’âme, l’ état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui s
3114 nce entre un désir sexuel et l’état d’âme, l’état d’ être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête
3115 r sexuel et l’état d’âme, l’état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête le mieux au réci
3116 l’état d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’
3117 sion amoureuse est, de toutes, celle qui se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’amour du prochain ne sont vrai
3118 de toutes, celle qui se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’amour du prochain ne sont vrais qu’en acte, et le
3119 se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’ amour du prochain ne sont vrais qu’en acte, et leur description ennuie
3120 rais qu’en acte, et leur description ennuie vite. La passion de l’Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être ja
3121 acte, et leur description ennuie vite. La passion de l’Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être jamais mieux
3122 e, et leur description ennuie vite. La passion de l’ Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être jamais mieux que
3123 rêve, et n’existe peut-être jamais mieux que dans l’ élan lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à la littérature p
3124 te peut-être jamais mieux que dans l’élan lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à la littérature par une complici
3125 lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à la littérature par une complicité d’origine et d’essence, l’amour-passio
3126 ue tout autre à la littérature par une complicité d’ origine et d’essence, l’amour-passion, nous l’avons vu, n’est guère mo
3127 à la littérature par une complicité d’origine et d’ essence, l’amour-passion, nous l’avons vu, n’est guère moins dépendant
3128 rature par une complicité d’origine et d’essence, l’ amour-passion, nous l’avons vu, n’est guère moins dépendant de cette s
3129 ité d’origine et d’essence, l’amour-passion, nous l’ avons vu, n’est guère moins dépendant de cette société qu’il récuse :
3130 ion, nous l’avons vu, n’est guère moins dépendant de cette société qu’il récuse : c’est elle qui lui a fourni, jusqu’à nos
3131 : c’est elle qui lui a fourni, jusqu’à nos jours, les obstacles indispensables. Sur ce point, deux observations encore. Il
3132 deux observations encore. Il est remarquable que la passion n’utilise interdits et tabous qu’au moment où ceux-ci commenc
3133 qu’au moment où ceux-ci commencent à faiblir, où les violer est encore scandaleux mais n’entraîne pas la mise à mort insta
3134 violer est encore scandaleux mais n’entraîne pas la mise à mort instantanée, physique ou sociale, du fauteur. La liberté
3135 ort instantanée, physique ou sociale, du fauteur. La liberté sexuelle des très jeunes gens dans l’Amérique contemporaine,
3136 ur. La liberté sexuelle des très jeunes gens dans l’ Amérique contemporaine, certaines modes littéraires de l’époque 1900,
3137 érique contemporaine, certaines modes littéraires de l’époque 1900, permettent à un Nabokov, à un Musil, d’aller dans leur
3138 que contemporaine, certaines modes littéraires de l’ époque 1900, permettent à un Nabokov, à un Musil, d’aller dans leurs r
3139 époque 1900, permettent à un Nabokov, à un Musil, d’ aller dans leurs romans jusqu’au point périlleux où le scandale reste
3140 ler dans leurs romans jusqu’au point périlleux où le scandale reste efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tri
3141 érilleux où le scandale reste efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au t
3142 dale reste efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où la réforme
3143 e efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où la réforme grégorien
3144 ensure hésite. Le Roman de Tristan n’apparut dans l’ histoire qu’au temps où la réforme grégorienne et les abus qu’elle com
3145 Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps où la réforme grégorienne et les abus qu’elle combattait venaient de dresse
3146 histoire qu’au temps où la réforme grégorienne et les abus qu’elle combattait venaient de dresser contre les lois matrimoni
3147 bus qu’elle combattait venaient de dresser contre les lois matrimoniales non seulement l’hérésie du Midi, mais l’élite cult
3148 esser contre les lois matrimoniales non seulement l’ hérésie du Midi, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman
3149 trimoniales non seulement l’hérésie du Midi, mais l’ élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au
3150 lement l’hérésie du Midi, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemai
3151 ent l’hérésie du Midi, mais l’élite culturelle de l’ Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain d
3152 Midi, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain du « dégel » sovié
3153 s l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint au jour qu’au lendemain du « dégel » soviétique : r
3154 elques-uns déjà peuvent avouer quelque chose sous le couvert du mythe. Tel est le « terrain » biologique où le roman trouv
3155 r quelque chose sous le couvert du mythe. Tel est le « terrain » biologique où le roman trouve les meilleures chances à la
3156 rt du mythe. Tel est le « terrain » biologique où le roman trouve les meilleures chances à la fois de se déclarer et de pr
3157 est le « terrain » biologique où le roman trouve les meilleures chances à la fois de se déclarer et de propager sa contagi
3158 le roman trouve les meilleures chances à la fois de se déclarer et de propager sa contagion. Il y a plus. La nature des i
3159 es meilleures chances à la fois de se déclarer et de propager sa contagion. Il y a plus. La nature des interdits sociaux d
3160 éclarer et de propager sa contagion. Il y a plus. La nature des interdits sociaux détermine le niveau psychologique et le
3161 a plus. La nature des interdits sociaux détermine le niveau psychologique et le style même d’un roman. Le Docteur Jivago,
3162 dits sociaux détermine le niveau psychologique et le style même d’un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucou
3163 étermine le niveau psychologique et le style même d’ un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus trad
3164 niveau psychologique et le style même d’un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus traditionnel des
3165 e d’un roman. Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus traditionnel des trois romans qu’on vient de considé
3166 . Le Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus traditionnel des trois romans qu’on vient de considérer. L’ouvra
3167 onnel des trois romans qu’on vient de considérer. L’ ouvrage de Musil, au contraire, déploie tant de raffinements formels,
3168 trois romans qu’on vient de considérer. L’ouvrage de Musil, au contraire, déploie tant de raffinements formels, intellectu
3169 intellectuels et même mystiques, qu’il échappe à la fin au romanesque et nous fait entrevoir un genre nouveau, qui pourra
3170 voir un genre nouveau, qui pourrait intégrer dans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus
3171 ouveau, qui pourrait intégrer dans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est
3172 urrait intégrer dans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la natur
3173 ait intégrer dans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature d
3174 ans la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles d
3175 la littérature les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles diff
3176 les démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles diffère du tout dans
3177 et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles diffère du tout dans les deux cas. Politique et
3178 que la nature des obstacles diffère du tout dans les deux cas. Politique et sociale en URSS, donc extérieure, plus primiti
3179 primitive en quelque sorte, elle ne met pas enjeu les mêmes ressources que dans une société plus libérale ou relâchée, ou d
3180 été plus libérale ou relâchée, ou décadente : là, l’ obstacle s’intériorise, l’action devient introspection, et l’intrigue
3181 hée, ou décadente : là, l’obstacle s’intériorise, l’ action devient introspection, et l’intrigue aventure spirituelle… Ce p
3182 s’intériorise, l’action devient introspection, et l’ intrigue aventure spirituelle… Ce processus est-il irréversible ? Fait
3183 e processus est-il irréversible ? Fait-il prévoir la fin d’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion don
3184 ssus est-il irréversible ? Fait-il prévoir la fin d’ un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion dont la li
3185 it-il prévoir la fin d’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion dont la littérature entretenait le cult
3186 révoir la fin d’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion dont la littérature entretenait le culte ? Que
3187 ’un genre, qui serait aussi la fin de cette forme de passion dont la littérature entretenait le culte ? Quels tabous subsi
3188 erait aussi la fin de cette forme de passion dont la littérature entretenait le culte ? Quels tabous subsistant de nos jou
3189 forme de passion dont la littérature entretenait le culte ? Quels tabous subsistant de nos jours pourraient-ils encore pr
3190 re entretenait le culte ? Quels tabous subsistant de nos jours pourraient-ils encore provoquer les épiphanies romanesques
3191 tant de nos jours pourraient-ils encore provoquer les épiphanies romanesques de Tristan et de l’amour-passion ? Le totalita
3192 t-ils encore provoquer les épiphanies romanesques de Tristan et de l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le con
3193 rovoquer les épiphanies romanesques de Tristan et de l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des m
3194 oquer les épiphanies romanesques de Tristan et de l’ amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des mœur
3195 es romanesques de Tristan et de l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des mœurs dans les démocra
3196 l’amour-passion ? Le totalitarisme soviétique et le conformisme des mœurs dans les démocraties de l’Occident ne sont plus
3197 risme soviétique et le conformisme des mœurs dans les démocraties de l’Occident ne sont plus défendus sans scrupules par le
3198 et le conformisme des mœurs dans les démocraties de l’Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des de
3199 le conformisme des mœurs dans les démocraties de l’ Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des deux
3200 Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des deux partis. Je ne vois guère d’autres interdits vraiment
3201 utres interdits vraiment redoutables, aux yeux de l’ homme du xxe siècle, que ceux que la Science et l’Hygiène pourraient
3202 aux yeux de l’homme du xxe siècle, que ceux que la Science et l’Hygiène pourraient faire prononcer par l’État. La passio
3203 ’homme du xxe siècle, que ceux que la Science et l’ Hygiène pourraient faire prononcer par l’État. La passion qui voudrait
3204 ience et l’Hygiène pourraient faire prononcer par l’ État. La passion qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mai
3205 l’Hygiène pourraient faire prononcer par l’État. La passion qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mais simple
3206 ire prononcer par l’État. La passion qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mais simplement soignée, aux frais d
3207 lus condamnée, mais simplement soignée, aux frais de la Sécurité sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan d’asepsie
3208 condamnée, mais simplement soignée, aux frais de la Sécurité sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan d’asepsie spi
3209 té sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan d’ asepsie spirituelle ? Mais j’imagine parfois d’autres obstacles, plus
3210 s d’autres obstacles, plus subtils et tenaces que les tabous sociaux. J’y ai fait allusion à propos de Musil. S’il est vrai
3211 ait allusion à propos de Musil. S’il est vrai que la passion cherche l’inaccessible, et s’il est vrai que l’Autre en tant
3212 os de Musil. S’il est vrai que la passion cherche l’ inaccessible, et s’il est vrai que l’Autre en tant que tel reste aux y
3213 t vrai que l’Autre en tant que tel reste aux yeux d’ un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pour
3214 n tant que tel reste aux yeux d’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une
3215 tel reste aux yeux d’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une alliance p
3216 même du mariage accepté ? Tout Autre n’est-il pas l’ Inaccessible, et toute femme aimée une Iseut, même si nul interdit mor
3217 rdit moral ou nul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l
3218 u nul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle e
3219 ul tabou ne vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle exci
3220 vient symboliser, pour les besoins de la fable et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle excitant, celui
3221 besoins de la fable et la commodité du romancier, l’ essence même de l’obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que
3222 able et la commodité du romancier, l’essence même de l’obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même 
3223 e et la commodité du romancier, l’essence même de l’ obstacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l
3224 stacle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascina
3225 cle excitant, celui qui ne dépendra jamais que de l’ être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante
3226 celui qui ne dépendra jamais que de l’être même : l’ autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ?6 16. On
3227 dépendra jamais que de l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ?6 16. On sait que Mu
3228 pendra jamais que de l’être même : l’autonomie de la personne aimée, son étrangeté fascinante ?6 16. On sait que Musil
3229 16. On sait que Musil est mort à Genève, dans la misère, en 1942. 17. Toute cette partie « géographique » du livre év
3230 graphique » du livre évoque une parodie du voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. 18. D’une manière implicite ou v
3231 ne parodie du voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. 18. D’une manière implicite ou voilée dans Béroul et Thomas,
3232 oyage de Nils Holgersson à travers la Suède. 18. D’ une manière implicite ou voilée dans Béroul et Thomas, explicite et ag
3233 érique). N’importe qui peut imaginer ces éléments d’ animalité. C’est une plus grande entreprise qui me tente : fixer une f
3234 reprise qui me tente : fixer une fois pour toutes la périlleuse magie des nymphets. » 20. Der Mann ohne Eigenschaften, c
3235 » 20. Der Mann ohne Eigenschaften, c’est-à-dire l’ Homme sans caractères propres, ou mieux, sans particularités : c’est à
3236 s : c’est à peu près ainsi que Valéry définissait le génie. La belle traduction française de Philippe Jaccottet s’intitule
3237 à peu près ainsi que Valéry définissait le génie. La belle traduction française de Philippe Jaccottet s’intitule : L’Homme
3238 finissait le génie. La belle traduction française de Philippe Jaccottet s’intitule : L’Homme sans qualités. 21. Ailleurs,
3239 tion française de Philippe Jaccottet s’intitule : L’ Homme sans qualités. 21. Ailleurs, Musil revient sur ce thème : « Un
3240 urs, Musil revient sur ce thème : « Un partenaire de valeur inégale déséquilibre l’amour ; seulement, il faudrait ajouter
3241  : « Un partenaire de valeur inégale déséquilibre l’ amour ; seulement, il faudrait ajouter que, bien souvent, c’est un dés
3242 , c’est un déséquilibre du sentiment qui entraîne le choix d’un tel objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lol
3243 n déséquilibre du sentiment qui entraîne le choix d’ un tel objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lolita.
3244 e le choix d’un tel objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lolita.
3245 l objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lolita.
11 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Deux princes danois. Kierkegaard et Hamlet
3246 Deux princes danois Kierkegaard et Hamlet La carrière de Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine d’années
3247 rinces danois Kierkegaard et Hamlet La carrière de Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine d’années comme un dr
3248 Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine d’ années comme un drame unique, intense, inexorablement motivé à chaque
3249 , intense, inexorablement motivé à chaque instant de son progrès. Sa première œuvre importante, L’Alternative, parut en 18
3250 ant de son progrès. Sa première œuvre importante, L’ Alternative, parut en 1843, lorsqu’il avait trente ans, et connut un i
3251 ais, à mesure qu’il se fit mieux comprendre, dans la suite de ses ouvrages composés et publiés au rythme accéléré de trois
3252 sure qu’il se fit mieux comprendre, dans la suite de ses ouvrages composés et publiés au rythme accéléré de trois ou quatr
3253 s ouvrages composés et publiés au rythme accéléré de trois ou quatre volumes par an, le public s’écarta, effrayé. Et, lors
3254 ythme accéléré de trois ou quatre volumes par an, le public s’écarta, effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il attaqua de front le c
3255 s’écarta, effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il attaqua de front le christianisme officiel et les évêques, qui avaient loué ses
3256 , effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il attaqua de front le christianisme officiel et les évêques, qui avaient loué ses premières
3257 il attaqua de front le christianisme officiel et les évêques, qui avaient loué ses premières œuvres, il se vit abandonné d
3258 ué ses premières œuvres, il se vit abandonné dans la plus complète solitude qu’ait jamais connue un grand esprit. Un an pl
3259 épuisé par ce duel qu’il menait seul contre toute l’ opinion, il s’effondra dans la rue au cours d’une promenade. On le tra
3260 t seul contre toute l’opinion, il s’effondra dans la rue au cours d’une promenade. On le transporta dans un hôpital où il
3261 ute l’opinion, il s’effondra dans la rue au cours d’ une promenade. On le transporta dans un hôpital où il mourut en quelqu
3262 effondra dans la rue au cours d’une promenade. On le transporta dans un hôpital où il mourut en quelques semaines, âgé de
3263 un hôpital où il mourut en quelques semaines, âgé de 42 ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses
3264 où il mourut en quelques semaines, âgé de 42 ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fiançaille
3265 aines, âgé de 42 ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen, crise i
3266 ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen, crise initiale qui libé
3267 ul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fiançailles avec Régine Olsen, crise initiale qui libéra le jaill
3268 lles avec Régine Olsen, crise initiale qui libéra le jaillissement de toute son œuvre. Mais l’acte que cette œuvre prépara
3269 Olsen, crise initiale qui libéra le jaillissement de toute son œuvre. Mais l’acte que cette œuvre préparait, cet acte aprè
3270 libéra le jaillissement de toute son œuvre. Mais l’ acte que cette œuvre préparait, cet acte après lequel, semblable au pr
3271 ce Hamlet — autre Danois — il put mourir, certain d’ avoir accompli sa mission, ce fut son attaque contre le christianisme
3272 ir accompli sa mission, ce fut son attaque contre le christianisme moderne au nom du Christ de l’Évangile. Tous ses ouvrag
3273 eudonymes symboliques. Il qualifiait ces ouvrages de « communications indirectes » ; et ces pseudonymes figuraient les per
3274 ions indirectes » ; et ces pseudonymes figuraient les personnes d’un drame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la
3275 s » ; et ces pseudonymes figuraient les personnes d’ un drame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vi
3276 t les personnes d’un drame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la
3277 ame dont lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la p
3278 t lui seul détenait la clé. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la polémiqu
3279 u’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la polémique décisive qui devait le mener à la mor
3280 u’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la polémique décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de
3281 tte, au cours de la polémique décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui
3282 rs de la polémique décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’une voca
3283 ue décisive qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’une vocation. Toute son
3284 ve qui devait le mener à la mort. Ainsi, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’une vocation. Toute son intrigue
3285 si, le drame de Kierkegaard fut typiquement celui d’ une vocation. Toute son intrigue consiste dans le dévoilement progress
3286 d’une vocation. Toute son intrigue consiste dans le dévoilement progressif du sens et de la fin de cette vocation, secrèt
3287 onsiste dans le dévoilement progressif du sens et de la fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers un
3288 iste dans le dévoilement progressif du sens et de la fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers une a
3289 ns le dévoilement progressif du sens et de la fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers une action u
3290 fin de cette vocation, secrètement orientée, dès le début, vers une action unique et éclatante, à laquelle le héros se pr
3291 , vers une action unique et éclatante, à laquelle le héros se prépare longuement, devant laquelle il hésite et recule, jus
3292 e qu’un incident secondaire en apparence provoque le saut final, l’accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il exi
3293 t secondaire en apparence provoque le saut final, l’ accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans la li
3294 ce provoque le saut final, l’accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans la littérature occidentale,
3295 saut final, l’accomplissement, que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans la littérature occidentale, un prototype d
3296 , que le héros paie de sa vie. Or il existe, dans la littérature occidentale, un prototype de cette action tragique, une p
3297 te, dans la littérature occidentale, un prototype de cette action tragique, une pièce célèbre dont il nous apparaît que la
3298 ique, une pièce célèbre dont il nous apparaît que la forme et le progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard
3299 èce célèbre dont il nous apparaît que la forme et le progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus fr
3300 t que la forme et le progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous at
3301 et le progrès même présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la
3302 même présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la coïncidence qui
3303 plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la coïncidence qui fait d’Hamlet un prince danois — et l’on peut rêver l
3304 s. Sans nous attarder sur la coïncidence qui fait d’ Hamlet un prince danois — et l’on peut rêver là-dessus — rappelons d’a
3305 ïncidence qui fait d’Hamlet un prince danois — et l’ on peut rêver là-dessus — rappelons d’abord les traits les plus sailla
3306  et l’on peut rêver là-dessus — rappelons d’abord les traits les plus saillants du drame inventé par Shakespeare, ceux qui
3307 ut rêver là-dessus — rappelons d’abord les traits les plus saillants du drame inventé par Shakespeare, ceux qui évoquent à
3308 par Shakespeare, ceux qui évoquent à première vue le drame vécu par Kierkegaard et nous suggèrent un parallèle possible. L
3309 rkegaard et nous suggèrent un parallèle possible. L’ histoire d’Hamlet peut se résumer ainsi : un jeune homme profondément
3310 nous suggèrent un parallèle possible. L’histoire d’ Hamlet peut se résumer ainsi : un jeune homme profondément mélancoliqu
3311 mission, qu’il ne peut révéler qu’indirectement, l’ isole de ses semblables, l’oblige à rompre ses fiançailles avec la trè
3312 , qu’il ne peut révéler qu’indirectement, l’isole de ses semblables, l’oblige à rompre ses fiançailles avec la très jeune
3313 éler qu’indirectement, l’isole de ses semblables, l’ oblige à rompre ses fiançailles avec la très jeune Ophélia et le fait
3314 emblables, l’oblige à rompre ses fiançailles avec la très jeune Ophélia et le fait passer pour un dangereux exalté. Finale
3315 pre ses fiançailles avec la très jeune Ophélia et le fait passer pour un dangereux exalté. Finalement, il se voit contrain
3316 voit contraint, par des circonstances fortuites, de réaliser l’acte unique devant lequel il balançait. Il tue l’usurpateu
3317 int, par des circonstances fortuites, de réaliser l’ acte unique devant lequel il balançait. Il tue l’usurpateur et périt d
3318 l’acte unique devant lequel il balançait. Il tue l’ usurpateur et périt dans ce combat. Mélancolie, secret qu’il faut gard
3319 ncolie, secret qu’il faut garder tout en essayant de le faire deviner, rupture des fiançailles, enfin dénonciation éclatan
3320 lie, secret qu’il faut garder tout en essayant de le faire deviner, rupture des fiançailles, enfin dénonciation éclatante
3321 ure des fiançailles, enfin dénonciation éclatante d’ une usurpation que tout le monde s’accordait à passer sous silence : c
3322 nde s’accordait à passer sous silence : ce résumé d’ Hamlet ne vaut-il pas identiquement comme résumé de la biographie de K
3323 ’Hamlet ne vaut-il pas identiquement comme résumé de la biographie de Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de p
3324 mlet ne vaut-il pas identiquement comme résumé de la biographie de Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de pous
3325 l pas identiquement comme résumé de la biographie de Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de pousser ce parallè
3326 e Kierkegaard ? Il reste à voir s’il est possible de pousser ce parallèle beaucoup plus loin dans le détail. Ce serait peu
3327 e de pousser ce parallèle beaucoup plus loin dans le détail. Ce serait peut-être un bon moyen d’illustrer à la fois la pen
3328 dans le détail. Ce serait peut-être un bon moyen d’ illustrer à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une maniè
3329 rait peut-être un bon moyen d’illustrer à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’
3330 e un bon moyen d’illustrer à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’on pourrait n
3331 n moyen d’illustrer à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’on pourrait nommer l
3332 à la fois la pensée et la vie de Kierkegaard et, d’ une manière générale, ce que l’on pourrait nommer les lois ou la psych
3333 de Kierkegaard et, d’une manière générale, ce que l’ on pourrait nommer les lois ou la psychologie d’une vocation. Considér
3334 une manière générale, ce que l’on pourrait nommer les lois ou la psychologie d’une vocation. Considérons d’abord le caractè
3335 générale, ce que l’on pourrait nommer les lois ou la psychologie d’une vocation. Considérons d’abord le caractère des deux
3336 e l’on pourrait nommer les lois ou la psychologie d’ une vocation. Considérons d’abord le caractère des deux héros, l’un fi
3337 a psychologie d’une vocation. Considérons d’abord le caractère des deux héros, l’un fictif et l’autre réel. Hamlet, jeune
3338 , jeune prince royal, est un intellectuel. Il n’a d’ autre désir que de retourner à l’Université de Wittenberg, pour s’y li
3339 al, est un intellectuel. Il n’a d’autre désir que de retourner à l’Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosop
3340 llectuel. Il n’a d’autre désir que de retourner à l’ Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeu
3341 n’a d’autre désir que de retourner à l’Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeure à la cour,
3342 r à l’Université de Wittenberg, pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeure à la cour, c’est uniquement par obéissance
3343 pour s’y livrer à la philosophie. S’il demeure à la cour, c’est uniquement par obéissance aux désirs de sa mère. Il ne pe
3344 cour, c’est uniquement par obéissance aux désirs de sa mère. Il ne peut prendre son parti de la commune condition humaine
3345 x désirs de sa mère. Il ne peut prendre son parti de la commune condition humaine. Une incurable mélancolie le possède et
3346 ésirs de sa mère. Il ne peut prendre son parti de la commune condition humaine. Une incurable mélancolie le possède et lui
3347 mmune condition humaine. Une incurable mélancolie le possède et lui fait trouver les biens de ce monde « fastidieux, usés
3348 curable mélancolie le possède et lui fait trouver les biens de ce monde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le te
3349 lancolie le possède et lui fait trouver les biens de ce monde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le tente. Mais
3350 ns de ce monde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le tente. Mais il réussit à masquer cette mélancolie sous des
3351 nde « fastidieux, usés et vulgaires ». Le suicide le tente. Mais il réussit à masquer cette mélancolie sous des dehors d’u
3352 éussit à masquer cette mélancolie sous des dehors d’ une gaieté sarcastique, d’un esprit pétulant, prompt à l’ironie et aux
3353 ancolie sous des dehors d’une gaieté sarcastique, d’ un esprit pétulant, prompt à l’ironie et aux métaphores baroques. Voyo
3354 aieté sarcastique, d’un esprit pétulant, prompt à l’ ironie et aux métaphores baroques. Voyons maintenant dans quels termes
3355 i aussi se sent un prince. « Il y a quelque chose de royal dans mon être », fait-il dire à l’un de ses pseudonymes. Lui au
3356 ose de royal dans mon être », fait-il dire à l’un de ses pseudonymes. Lui aussi voudrait « retourner à Wittenberg », c’est
3357 s’abandonner à son génie dialectique, aux projets de poète et de philosophe qu’il avait conçus pendant son séjour à l’Acad
3358 à son génie dialectique, aux projets de poète et de philosophe qu’il avait conçus pendant son séjour à l’Académie de Berl
3359 hilosophe qu’il avait conçus pendant son séjour à l’ Académie de Berlin ; mais il se résout à passer simplement son examen
3360 u’il avait conçus pendant son séjour à l’Académie de Berlin ; mais il se résout à passer simplement son examen de théologi
3361 mais il se résout à passer simplement son examen de théologie, par obéissance aux désirs de son père. Et surtout, lui aus
3362 on examen de théologie, par obéissance aux désirs de son père. Et surtout, lui aussi se sait la victime d’une sorte de neu
3363 désirs de son père. Et surtout, lui aussi se sait la victime d’une sorte de neurasthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes anné
3364 on père. Et surtout, lui aussi se sait la victime d’ une sorte de neurasthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’e
3365 surtout, lui aussi se sait la victime d’une sorte de neurasthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’empire d’une
3366 asthénie : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’ empire d’une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’égale que ma
3367 : « J’ai vécu dès mes jeunes années sous l’empire d’ une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté
3368 nées sous l’empire d’une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté de la dissimuler sous des appar
3369 d’une immense mélancolie, dont la profondeur n’a d’ égale que ma faculté de la dissimuler sous des apparences de gaieté. »
3370 ie, dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté de la dissimuler sous des apparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais
3371 dont la profondeur n’a d’égale que ma faculté de la dissimuler sous des apparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais arm
3372 e ma faculté de la dissimuler sous des apparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais armé d’une foi presque téméraire en m
3373 pparences de gaieté. » Ou encore : « J’étais armé d’ une foi presque téméraire en ma capacité de pouvoir toutes choses, sau
3374 s armé d’une foi presque téméraire en ma capacité de pouvoir toutes choses, sauf une : devenir un oiseau libre, ne fût-ce
3375 n oiseau libre, ne fût-ce qu’un seul jour, rompre les chaînes de la mélancolie, où une autre puissance me retenait. » Cette
3376 re, ne fût-ce qu’un seul jour, rompre les chaînes de la mélancolie, où une autre puissance me retenait. » Cette dispositio
3377 ne fût-ce qu’un seul jour, rompre les chaînes de la mélancolie, où une autre puissance me retenait. » Cette disposition,
3378 ce me retenait. » Cette disposition, ajoute-t-il, l’ a condamné à observer, à réfléchir la vie, à l’imiter au lieu de la vi
3379 ajoute-t-il, l’a condamné à observer, à réfléchir la vie, à l’imiter au lieu de la vivre réellement ; mais, quoique prison
3380 l, l’a condamné à observer, à réfléchir la vie, à l’ imiter au lieu de la vivre réellement ; mais, quoique prisonnier de so
3381 server, à réfléchir la vie, à l’imiter au lieu de la vivre réellement ; mais, quoique prisonnier de son tourment, il a reç
3382 de la vivre réellement ; mais, quoique prisonnier de son tourment, il a reçu « la liberté illimitée de pouvoir donner le c
3383 , quoique prisonnier de son tourment, il a reçu «  la liberté illimitée de pouvoir donner le change ». Voici donc Hamlet te
3384 de son tourment, il a reçu « la liberté illimitée de pouvoir donner le change ». Voici donc Hamlet tel que nous le décrive
3385 l a reçu « la liberté illimitée de pouvoir donner le change ». Voici donc Hamlet tel que nous le décrivent les premières s
3386 onner le change ». Voici donc Hamlet tel que nous le décrivent les premières scènes du drame de Shakespeare, et Kierkegaar
3387 e nous le décrivent les premières scènes du drame de Shakespeare, et Kierkegaard tel qu’il se montre dans son premier ouvr
3388 ard tel qu’il se montre dans son premier ouvrage, L’ Alternative : deux princes vraiment, deux êtres d’exception, pleins de
3389 L’Alternative : deux princes vraiment, deux êtres d’ exception, pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie com
3390 princes vraiment, deux êtres d’exception, pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’une
3391 t, deux êtres d’exception, pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’une mystérieuse méla
3392 pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’une mystérieuse mélancolie qu’ils dissimulent
3393 de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’ une mystérieuse mélancolie qu’ils dissimulent sous un masque ironique.
3394 onique. Et voici que ces deux individus, pour qui la vie en soi est déjà un problème, reçoivent en outre une mission redou
3395 reçoivent en outre une mission redoutable et qui les condamnera, bien plus encore que leur nature psychologique, à devenir
3396 ue leur nature psychologique, à devenir des êtres d’ exception. Hamlet reçoit sa mission de son père, qui lui apparaît sous
3397 r des êtres d’exception. Hamlet reçoit sa mission de son père, qui lui apparaît sous la forme d’un spectre. Assassiné, dit
3398 oit sa mission de son père, qui lui apparaît sous la forme d’un spectre. Assassiné, dit-il, par le roi actuel, qui n’est d
3399 ssion de son père, qui lui apparaît sous la forme d’ un spectre. Assassiné, dit-il, par le roi actuel, qui n’est donc qu’un
3400 ous la forme d’un spectre. Assassiné, dit-il, par le roi actuel, qui n’est donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils
3401 r le roi actuel, qui n’est donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils de le venger. Hamlet revient vers ses compagnons
3402 st donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils de le venger. Hamlet revient vers ses compagnons, qui assistaient de loi
3403 donc qu’un usurpateur, le père ordonne au fils de le venger. Hamlet revient vers ses compagnons, qui assistaient de loin à
3404 mlet revient vers ses compagnons, qui assistaient de loin à la scène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secre
3405 nt vers ses compagnons, qui assistaient de loin à la scène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secret sur cett
3406 oin à la scène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secret sur cette révélation. Kierkegaard, lui aussi, reçut
3407 cène, et leur fait jurer par trois fois de garder le secret sur cette révélation. Kierkegaard, lui aussi, reçut dès sa jeu
3408 d, lui aussi, reçut dès sa jeunesse communication d’ un secret, auquel il se réfère souvent, mais dont il n’a jamais expliq
3409 réfère souvent, mais dont il n’a jamais expliqué la nature. Nous savons cependant que le secret était lié à la mémoire de
3410 ais expliqué la nature. Nous savons cependant que le secret était lié à la mémoire de son père. Il qualifie cette révélati
3411 mémoire de son père. Il qualifie cette révélation de « grand tremblement de terre » dans sa vie. C’est bien ainsi qu’Hamle
3412 qualifie cette révélation de « grand tremblement de terre » dans sa vie. C’est bien ainsi qu’Hamlet pourrait parler de la
3413 a vie. C’est bien ainsi qu’Hamlet pourrait parler de la scène du spectre. Et, d’autre part, c’est l’influence de son père
3414 ie. C’est bien ainsi qu’Hamlet pourrait parler de la scène du spectre. Et, d’autre part, c’est l’influence de son père qui
3415 r de la scène du spectre. Et, d’autre part, c’est l’ influence de son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu
3416 e du spectre. Et, d’autre part, c’est l’influence de son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu du christian
3417 re part, c’est l’influence de son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu du christianisme véritable et lui pe
3418 c’est l’influence de son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu du christianisme véritable et lui permit de
3419 e son père qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’ absolu du christianisme véritable et lui permit de découvrir cette vér
3420 l’absolu du christianisme véritable et lui permit de découvrir cette vérité terrible : le prétendu christianisme des temps
3421 t lui permit de découvrir cette vérité terrible : le prétendu christianisme des temps modernes est une tromperie, une imme
3422 le pas davantage à celui du Nouveau Testament que le salon du petit-bourgeois ou la salle de jeu des enfants aux décisions
3423 veau Testament que le salon du petit-bourgeois ou la salle de jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réali
3424 ament que le salon du petit-bourgeois ou la salle de jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plu
3425 eois ou la salle de jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé l
3426 jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, n
3427 u des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous
3428 ts aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous l’avons pr
3429 la réalité la plus cruelle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous l’avons pris à bon marché, au Heu de nous en reco
3430 lle ». Nous avons dénaturé le christianisme, nous l’ avons pris à bon marché, au Heu de nous en reconnaître indignes et d’a
3431 stianisme, nous l’avons pris à bon marché, au Heu de nous en reconnaître indignes et d’avouer que nous refusons d’en payer
3432 marché, au Heu de nous en reconnaître indignes et d’ avouer que nous refusons d’en payer le prix. C’est là, dit Kierkegaard
3433 econnaître indignes et d’avouer que nous refusons d’ en payer le prix. C’est là, dit Kierkegaard, « un crime de lèse-majest
3434 indignes et d’avouer que nous refusons d’en payer le prix. C’est là, dit Kierkegaard, « un crime de lèse-majesté qualifié 
3435 er le prix. C’est là, dit Kierkegaard, « un crime de lèse-majesté qualifié ». Il y a donc usurpation. Le christianisme off
3436 lèse-majesté qualifié ». Il y a donc usurpation. Le christianisme officiel, de nos jours, joue de la sorte, aux yeux de K
3437 l y a donc usurpation. Le christianisme officiel, de nos jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle qu
3438 on. Le christianisme officiel, de nos jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius a
3439 Le christianisme officiel, de nos jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius aux
3440 jours, joue de la sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis qu
3441 sorte, aux yeux de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis que le roi Claudius
3442 egaard, le même rôle que le roi Claudius aux yeux d’ Hamlet. Seulement, tandis que le roi Claudius avait séduit la reine, c
3443 Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis que le roi Claudius avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse la doc
3444 eulement, tandis que le roi Claudius avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule,
3445 que le roi Claudius avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, pr
3446 e le roi Claudius avait séduit la reine, c’est de l’ Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, prend
3447 avait séduit la reine, c’est de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, prend pour du christian
3448 st de l’Église qu’abuse la doctrine édulcorée que la foule, aujourd’hui, prend pour du christianisme. Hamlet connaît maint
3449 connaît maintenant sa mission et son acte : tuer l’ usurpateur, afin de rétablir la légitimité. Et Kierkegaard pressent sa
3450 et son acte : tuer l’usurpateur, afin de rétablir la légitimité. Et Kierkegaard pressent sa vocation, qui sera de dénoncer
3451 té. Et Kierkegaard pressent sa vocation, qui sera de dénoncer l’usurpation religieuse, afin de rétablir dans sa pureté pre
3452 egaard pressent sa vocation, qui sera de dénoncer l’ usurpation religieuse, afin de rétablir dans sa pureté première l’exig
3453 igieuse, afin de rétablir dans sa pureté première l’ exigence absolue de l’Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous
3454 tablir dans sa pureté première l’exigence absolue de l’Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux hér
3455 lir dans sa pureté première l’exigence absolue de l’ Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux héros
3456 pureté première l’exigence absolue de l’Évangile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux héros gémir sous l
3457 ile. La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux héros gémir sous le faix qui leur est imposé : « L’époque est dé
3458 humaine. Et nous voyons les deux héros gémir sous le faix qui leur est imposé : « L’époque est détraquée, hélas ! pourquoi
3459 héros gémir sous le faix qui leur est imposé : «  L’ époque est détraquée, hélas ! pourquoi faut-il que je sois né pour la
3460 uée, hélas ! pourquoi faut-il que je sois né pour la rajuster ! », s’écrie Hamlet. Et Kierkegaard ne cesse de répéter sur
3461 ster ! », s’écrie Hamlet. Et Kierkegaard ne cesse de répéter sur tous les tons la même idée : il est né pour forcer notre
3462 mlet. Et Kierkegaard ne cesse de répéter sur tous les tons la même idée : il est né pour forcer notre époque détraquée à re
3463 Kierkegaard ne cesse de répéter sur tous les tons la même idée : il est né pour forcer notre époque détraquée à reconnaîtr
3464 pour forcer notre époque détraquée à reconnaître l’ absolu chrétien et, sinon à lui obéir, tout au moins à cesser de se di
3465 ien et, sinon à lui obéir, tout au moins à cesser de se dire chrétienne « à bon marché ». Tous les deux pensent qu’« il y
3466 sser de se dire chrétienne « à bon marché ». Tous les deux pensent qu’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume de D
3467 . Tous les deux pensent qu’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénon
3468 pensent qu’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénoncer cette situa
3469 ’« il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénoncer cette situation, advie
3470 le royaume de Danemark » et que leur destin sera de dénoncer cette situation, advienne que pourra… Les caractères étant d
3471 de dénoncer cette situation, advienne que pourra… Les caractères étant donnés, la mission définie dès le début du drame, vo
3472 advienne que pourra… Les caractères étant donnés, la mission définie dès le début du drame, voyons maintenant le progrès d
3473 s caractères étant donnés, la mission définie dès le début du drame, voyons maintenant le progrès de l’action. Il faut rel
3474 définie dès le début du drame, voyons maintenant le progrès de l’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secr
3475 s le début du drame, voyons maintenant le progrès de l’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les
3476 e début du drame, voyons maintenant le progrès de l’ action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les de
3477 t le progrès de l’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les deux cas. Pour Hamlet, c’est très si
3478 ’action. Il faut relever d’abord le rôle que joue le secret dans les deux cas. Pour Hamlet, c’est très simple : il doit se
3479 t relever d’abord le rôle que joue le secret dans les deux cas. Pour Hamlet, c’est très simple : il doit se taire, sinon Cl
3480 st très simple : il doit se taire, sinon Claudius le fera sans aucun doute assassiner. Pour Kierkegaard, c’est plus comple
3481 c’est plus complexe. S’il passait tout de suite à l’ attaque, personne ne l’écouterait. Il faut donc qu’il commence par séd
3482 il passait tout de suite à l’attaque, personne ne l’ écouterait. Il faut donc qu’il commence par séduire le public, qu’il l
3483 outerait. Il faut donc qu’il commence par séduire le public, qu’il le force à devenir attentif, toutefois sans trahir l’in
3484 donc qu’il commence par séduire le public, qu’il le force à devenir attentif, toutefois sans trahir l’intention réelle de
3485 e force à devenir attentif, toutefois sans trahir l’ intention réelle de son œuvre. Kierkegaard dresse ses plans en conséqu
3486 ttentif, toutefois sans trahir l’intention réelle de son œuvre. Kierkegaard dresse ses plans en conséquence. Il publiera d
3487 paradoxaux, apparemment cyniques, et tous signés de divers pseudonymes. Le message chrétien, qui lui importe seul, y sera
3488 t cyniques, et tous signés de divers pseudonymes. Le message chrétien, qui lui importe seul, y sera toujours présent, mais
3489 a toujours présent, mais soigneusement dissimulé. De la sorte, il attirera le public et l’amènera à son insu au point le p
3490 oujours présent, mais soigneusement dissimulé. De la sorte, il attirera le public et l’amènera à son insu au point le plus
3491 soigneusement dissimulé. De la sorte, il attirera le public et l’amènera à son insu au point le plus favorable pour l’atta
3492 dissimulé. De la sorte, il attirera le public et l’ amènera à son insu au point le plus favorable pour l’attaque décisive.
3493 tirera le public et l’amènera à son insu au point le plus favorable pour l’attaque décisive. Or on se rappelle qu’Hamlet d
3494 mènera à son insu au point le plus favorable pour l’ attaque décisive. Or on se rappelle qu’Hamlet dresse un plan analogue.
3495 lle qu’Hamlet dresse un plan analogue. Il imagine de faire jouer devant la cour une pantomime représentant l’assassinat de
3496 n plan analogue. Il imagine de faire jouer devant la cour une pantomime représentant l’assassinat de son père et l’usurpat
3497 e jouer devant la cour une pantomime représentant l’ assassinat de son père et l’usurpation. « Cette représentation, dit-il
3498 t la cour une pantomime représentant l’assassinat de son père et l’usurpation. « Cette représentation, dit-il, est le moye
3499 antomime représentant l’assassinat de son père et l’ usurpation. « Cette représentation, dit-il, est le moyen par lequel je
3500 l’usurpation. « Cette représentation, dit-il, est le moyen par lequel je surprendrai la conscience du roi. » Tous les deux
3501 n, dit-il, est le moyen par lequel je surprendrai la conscience du roi. » Tous les deux choisissent donc des moyens indire
3502 equel je surprendrai la conscience du roi. » Tous les deux choisissent donc des moyens indirects — Hamlet des comédiens, Ki
3503 donymes — pour intéresser tout en inquiétant dans le sens voulu, pour suggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer l
3504 t en inquiétant dans le sens voulu, pour suggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à deven
3505 dans le sens voulu, pour suggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à devenir attentifs »
3506 uggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à devenir attentifs » malgré eux. (Mundus vult de
3507 cret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à devenir attentifs » malgré eux. (Mundus vult decipi, le mond
3508 enir attentifs » malgré eux. (Mundus vult decipi, le monde veut être trompé, constate Kierkegaard à plusieurs reprises.) M
3509 s.) Mais à ce jeu ils risquent gros. Ils risquent de créer les pires malentendus. Et ils risquent aussi leur bonheur. Ici,
3510 à ce jeu ils risquent gros. Ils risquent de créer les pires malentendus. Et ils risquent aussi leur bonheur. Ici, le parall
3511 ntendus. Et ils risquent aussi leur bonheur. Ici, le parallèle semble parfait. Le bonheur, la pleine participation à la vi
3512 i leur bonheur. Ici, le parallèle semble parfait. Le bonheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à
3513 ur. Ici, le parallèle semble parfait. Le bonheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à la commune c
3514 le parfait. Le bonheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à
3515 it. Le bonheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à leurs ye
3516 nheur, la pleine participation à la vie, le signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la fem
3517 ur, la pleine participation à la vie, le signe de l’ accession à la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la femme,
3518 participation à la vie, le signe de l’accession à la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et le
3519 la commune condition humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d
3520 e condition humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’ amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y renonce
3521 humaine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y renoncer, à cause
3522 urs yeux la femme, l’amour et le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’y renoncer, à cause de leur mission, de l
3523 le mariage. Or tous les deux se voient contraints d’ y renoncer, à cause de leur mission, de leur secret — peut-être aussi
3524 contraints d’y renoncer, à cause de leur mission, de leur secret — peut-être aussi à cause de leur nature profondément mél
3525 rofondément mélancolique, et sur ce dernier point le doute reste le même dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur
3526 ancolique, et sur ce dernier point le doute reste le même dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de
3527 sur ce dernier point le doute reste le même dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de ses fiançaille
3528 dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de ses fiançailles avec Régine. Il s’est expliqué, peut-on di
3529 ux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de ses fiançailles avec Régine. Il s’est expliqué, peut-on dire, dans to
3530 ls que Coupable-Non coupable, qui sont en réalité le récit à peine déguisé de ses fiançailles et l’analyse interminable de
3531 ble, qui sont en réalité le récit à peine déguisé de ses fiançailles et l’analyse interminable des motifs de la rupture. S
3532 té le récit à peine déguisé de ses fiançailles et l’ analyse interminable des motifs de la rupture. Shakespeare, au contrai
3533 fiançailles et l’analyse interminable des motifs de la rupture. Shakespeare, au contraire, ne motive guère l’attitude d’H
3534 ançailles et l’analyse interminable des motifs de la rupture. Shakespeare, au contraire, ne motive guère l’attitude d’Haml
3535 pture. Shakespeare, au contraire, ne motive guère l’ attitude d’Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple vécu de Ki
3536 espeare, au contraire, ne motive guère l’attitude d’ Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple vécu de Kierkegaard q
3537 attitude d’Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’ exemple vécu de Kierkegaard qui nous aide à comprendre Hamlet. Kierkeg
3538 et à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple vécu de Kierkegaard qui nous aide à comprendre Hamlet. Kierkegaard aime Régin
3539 ndre Hamlet. Kierkegaard aime Régine, jeune fille de 17 ans et il en est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret de s
3540 s et il en est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret de sa vocation et celui de sa mélancolie. Or il comprend bient
3541 est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret de sa vocation et celui de sa mélancolie. Or il comprend bientôt que le
3542 secret ambigu, le secret de sa vocation et celui de sa mélancolie. Or il comprend bientôt que le secret serait trop lourd
3543 elui de sa mélancolie. Or il comprend bientôt que le secret serait trop lourd pour la jeune fille. Naïve et spontanée, ell
3544 rend bientôt que le secret serait trop lourd pour la jeune fille. Naïve et spontanée, elle tenterait simplement, s’il le l
3545 ïve et spontanée, elle tenterait simplement, s’il le lui révélait, de ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’ex
3546 elle tenterait simplement, s’il le lui révélait, de ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la
3547 , de ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait
3548 e ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’ existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait sa
3549 iancé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait sa résolution et
3550 cé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la religion. Elle minerait son courage, déprimerait sa résolution et dev
3551 courage, déprimerait sa résolution et deviendrait le pire obstacle intime à l’exercice de son étrange vocation. Peut-on se
3552 solution et deviendrait le pire obstacle intime à l’ exercice de son étrange vocation. Peut-on se marier si l’on veut être
3553 deviendrait le pire obstacle intime à l’exercice de son étrange vocation. Peut-on se marier si l’on veut être un témoin d
3554 ice de son étrange vocation. Peut-on se marier si l’ on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à la frontière devrait
3555 on. Peut-on se marier si l’on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à la frontière devrait-il être marié ? se deman
3556 Peut-on se marier si l’on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à la frontière devrait-il être marié ? se demande
3557 on veut être un témoin de la vérité ? Un soldat à la frontière devrait-il être marié ? se demande Kierkegaard. Et lui, qui
3558 lui, qui se bat aux avant-postes, aux frontières de l’esprit ? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancée à l’« esclav
3559 i, qui se bat aux avant-postes, aux frontières de l’ esprit ? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancée à l’« esclavage
3560 frontières de l’esprit ? D’autre part, il redoute d’ initier sa fiancée à l’« esclavage de la mélancolie » : il ne se sent
3561 ? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancée à l’ « esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de trouble
3562 , il redoute d’initier sa fiancée à l’« esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant
3563 l redoute d’initier sa fiancée à l’« esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant, d
3564  esclavage de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant, de l’entraîner dans des tourments aux
3565 e de la mélancolie » : il ne se sent pas le droit de troubler cette enfant, de l’entraîner dans des tourments auxquels lui
3566 ne se sent pas le droit de troubler cette enfant, de l’entraîner dans des tourments auxquels lui-même risque parfois de su
3567 se sent pas le droit de troubler cette enfant, de l’ entraîner dans des tourments auxquels lui-même risque parfois de succo
3568 ns des tourments auxquels lui-même risque parfois de succomber. « Qui peut comprendre, écrit-il, cette contradiction de la
3569 ui peut comprendre, écrit-il, cette contradiction de la douleur : ne point se révéler et faire mourir l’amour ; se révéler
3570 peut comprendre, écrit-il, cette contradiction de la douleur : ne point se révéler et faire mourir l’amour ; se révéler et
3571 la douleur : ne point se révéler et faire mourir l’ amour ; se révéler et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit d’être la
3572 faire mourir l’amour ; se révéler et faire mourir l’ aimée ? » S’il choisit d’être la victime, une seule issue lui reste ou
3573 révéler et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit d’ être la victime, une seule issue lui reste ouverte : rompre avec la je
3574 r et faire mourir l’aimée ? » S’il choisit d’être la victime, une seule issue lui reste ouverte : rompre avec la jeune fil
3575 , une seule issue lui reste ouverte : rompre avec la jeune fille qu’il aime, mais sans lui laisser soupçonner un instant l
3576 aime, mais sans lui laisser soupçonner un instant la nature de son double secret ; et pour cela faire croire à sa fiancée
3577 sans lui laisser soupçonner un instant la nature de son double secret ; et pour cela faire croire à sa fiancée qu’il ne l
3578 ; et pour cela faire croire à sa fiancée qu’il ne l’ aime plus. On sait la comédie que Kierkegaard s’imposa de jouer devant
3579 croire à sa fiancée qu’il ne l’aime plus. On sait la comédie que Kierkegaard s’imposa de jouer devant Régine. Il se peint
3580 plus. On sait la comédie que Kierkegaard s’imposa de jouer devant Régine. Il se peint à ses yeux comme une sorte de roué,
3581 nt Régine. Il se peint à ses yeux comme une sorte de roué, de séducteur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la
3582 . Il se peint à ses yeux comme une sorte de roué, de séducteur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la conscienc
3583 te de roué, de séducteur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la conscience et qui renonce au mariage pour mieux
3584 ur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la conscience et qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie de ga
3585 cience et qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie de garçon. Il a des mots atroces lors de leur séparation : « E
3586 qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie de garçon. Il a des mots atroces lors de leur séparation : « Elle me dem
3587 rier ? Je répondis : « Oui, dans dix ans, quand » le feu de la jeunesse sera passé : il me faudra une » demoiselle au sang
3588 Je répondis : « Oui, dans dix ans, quand » le feu de la jeunesse sera passé : il me faudra une » demoiselle au sang frais
3589 répondis : « Oui, dans dix ans, quand » le feu de la jeunesse sera passé : il me faudra une » demoiselle au sang frais pou
3590 commentant ce récit : « Cruauté nécessaire ! » Il la quitte avec une froideur affectée, puis court au théâtre et, rentré c
3591 ourt au théâtre et, rentré chez lui, pleure toute la nuit. « Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme d’ordinaire, et mêm
3592 et, rentré chez lui, pleure toute la nuit. « Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme d’ordinaire, et même plus pétillant
3593 nuit. « Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme d’ ordinaire, et même plus pétillant d’esprit que jamais : c’était nécess
3594 je fus comme d’ordinaire, et même plus pétillant d’ esprit que jamais : c’était nécessaire… » Il me semble que cette condu
3595 é plus douloureuse que scandaleuse, ne manque pas d’ analogies précises avec la conduite d’Hamlet devant cette autre enfant
3596 ndaleuse, ne manque pas d’analogies précises avec la conduite d’Hamlet devant cette autre enfant qu’est Ophélia. Hamlet a
3597 manque pas d’analogies précises avec la conduite d’ Hamlet devant cette autre enfant qu’est Ophélia. Hamlet a compris lui
3598 nt qu’est Ophélia. Hamlet a compris lui aussi que l’ amour spontané et naïf d’Ophélia ferait obstacle à ses desseins secret
3599 a compris lui aussi que l’amour spontané et naïf d’ Ophélia ferait obstacle à ses desseins secrets. C’est à lui que pensai
3600 éros tout théorique qu’il imagine : « Je vois que l’ idée de mon existence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo la jeu
3601 ut théorique qu’il imagine : « Je vois que l’idée de mon existence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo la jeune fill
3602 istence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo la jeune fille doit disparaître. Sur sa perte passe ma route vers un gra
3603 Hamlet, comme Kierkegaard, se noircir aux yeux de la jeune fille, prétendre qu’il ne l’aime pas, lui tenir les propos les
3604 ir aux yeux de la jeune fille, prétendre qu’il ne l’ aime pas, lui tenir les propos les plus cyniques, s’écrier ensuite : «
3605 e fille, prétendre qu’il ne l’aime pas, lui tenir les propos les plus cyniques, s’écrier ensuite : « Comment ferait-on pour
3606 étendre qu’il ne l’aime pas, lui tenir les propos les plus cyniques, s’écrier ensuite : « Comment ferait-on pour n’être pas
3607 cruel, mais c’est pour être tendre… » Il convient de marquer ici, en toute justice, une différence profonde entre Kierkega
3608 e ne souffre pas, il a voulu prendre sur lui tout le drame, et il croit y avoir réussi, puisqu’il peut écrire, non sans am
3609 peut écrire, non sans amertume : « Elle a choisi le cri, j’ai gardé la douleur », tandis qu’Hamlet pousse Ophélia au suic
3610 ans amertume : « Elle a choisi le cri, j’ai gardé la douleur », tandis qu’Hamlet pousse Ophélia au suicide et semble indif
3611 dénouement du drame. Un incident banal déclenche la catastrophe dans Hamlet : c’est un simple assaut de fleuret. Seulemen
3612 catastrophe dans Hamlet : c’est un simple assaut de fleuret. Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné : le duel spo
3613 t : c’est un simple assaut de fleuret. Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné : le duel sportif tourne au duel à m
3614 n simple assaut de fleuret. Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné : le duel sportif tourne au duel à mort. Blessé
3615 Seulement, le fleuret de Laerte est empoisonné : le duel sportif tourne au duel à mort. Blessé, Hamlet ne peut plus hésit
3616 mort. Blessé, Hamlet ne peut plus hésiter. Il tue le roi. Quel fut, chez Kierkegaard, l’équivalent de ce sommet du drame,
3617 siter. Il tue le roi. Quel fut, chez Kierkegaard, l’ équivalent de ce sommet du drame, ou de cette « chute » tragique ? Un
3618 le roi. Quel fut, chez Kierkegaard, l’équivalent de ce sommet du drame, ou de cette « chute » tragique ? Un incident mini
3619 erkegaard, l’équivalent de ce sommet du drame, ou de cette « chute » tragique ? Un incident minime, une simple phrase, et
3620 er pour un cliché dans un discours très officiel. L’ évêque Mynster, primat de l’Église danoise, venait de mourir. Et le pr
3621 discours très officiel. L’évêque Mynster, primat de l’Église danoise, venait de mourir. Et le professeur Martensen, prono
3622 scours très officiel. L’évêque Mynster, primat de l’ Église danoise, venait de mourir. Et le professeur Martensen, prononça
3623 primat de l’Église danoise, venait de mourir. Et le professeur Martensen, prononçant son éloge funèbre, crut devoir salue
3624 unèbre, crut devoir saluer sa mémoire comme celle d’ un « vrai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était le poison, po
3625 saluer sa mémoire comme celle d’un « vrai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était le poison, pour Kierkegaard. Car
3626 luer sa mémoire comme celle d’un « vrai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était le poison, pour Kierkegaard. Car to
3627 ai témoin de la vérité ». Dans cette phrase était le poison, pour Kierkegaard. Car toute son œuvre, toute sa carrière d’au
3628 erkegaard. Car toute son œuvre, toute sa carrière d’ auteur n’avait eu d’autre sens, à ses yeux, que de rétablir dans sa pu
3629 son œuvre, toute sa carrière d’auteur n’avait eu d’ autre sens, à ses yeux, que de rétablir dans sa pureté apostolique le
3630 d’auteur n’avait eu d’autre sens, à ses yeux, que de rétablir dans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité
3631 yeux, que de rétablir dans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr.
3632 de rétablir dans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque
3633 r dans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque Mynster a
3634 ans sa pureté apostolique le concept de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque Mynster avai
3635 de témoin de la vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’évêque Mynster avait été un grand prélat, chargé de titr
3636 a vérité, c’est-à-dire pratiquement de martyr. Or l’ évêque Mynster avait été un grand prélat, chargé de titres et d’honneu
3637 ’évêque Mynster avait été un grand prélat, chargé de titres et d’honneurs, un fin lettré, un humaniste, un homme comblé de
3638 er avait été un grand prélat, chargé de titres et d’ honneurs, un fin lettré, un humaniste, un homme comblé des biens de ce
3639 n lettré, un humaniste, un homme comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard
3640 humaniste, un homme comblé des biens de ce monde. L’ appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard de l’absolu c
3641 me comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime
3642 comblé des biens de ce monde. L’appeler témoin de la vérité, c’était commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime de
3643 moin de la vérité, c’était commettre à l’égard de l’ absolu chrétien le crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer d
3644 c’était commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’Évangile, c’ét
3645 commettre à l’égard de l’absolu chrétien le crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’Évangile, c’était recon
3646 crime de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’Évangile, c’était reconnaître et sanctionner l’usurpation. Kierkega
3647 me de lèse-majesté qualifié, c’était se moquer de l’ Évangile, c’était reconnaître et sanctionner l’usurpation. Kierkegaard
3648 de l’Évangile, c’était reconnaître et sanctionner l’ usurpation. Kierkegaard se sentit provoqué. Et, là encore, ce qui aura
3649 encore, ce qui aurait pu rester un simple assaut de fleuret, une polémique comme une autre, tourna soudain au duel à mort
3650 ort. Kierkegaard écrivit immédiatement un article d’ une extrême violence. Il attendit des mois avant de le publier, il att
3651 e extrême violence. Il attendit des mois avant de le publier, il attendit que le professeur Martensen fût devenu évêque à
3652 dit des mois avant de le publier, il attendit que le professeur Martensen fût devenu évêque à son tour, succédant à Mynste
3653 e à son tour, succédant à Mynster. Puis il publia l’ article. Et cet article fut son acte, l’attaque directe, décisive et m
3654 il publia l’article. Et cet article fut son acte, l’ attaque directe, décisive et mortelle, aussi « exagérée » que peut l’ê
3655 décisive et mortelle, aussi « exagérée » que peut l’ être l’élan d’un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un
3656 e et mortelle, aussi « exagérée » que peut l’être l’ élan d’un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrai
3657 rtelle, aussi « exagérée » que peut l’être l’élan d’ un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrait de ce
3658 ui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrait de cet article : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est
3659 oup. Voici un extrait de cet article : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin,
3660 . Voici un extrait de cet article : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin, fam
3661 le : Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin, familière avec toute espèce de sou
3662 c’est un homme dont la vie est, du commencement à la fin, familière avec toute espèce de souffrance — avec les luttes inté
3663 ommencement à la fin, familière avec toute espèce de souffrance — avec les luttes intérieures, avec la crainte et le tremb
3664 familière avec toute espèce de souffrance — avec les luttes intérieures, avec la crainte et le tremblement, les frémisseme
3665 de souffrance — avec les luttes intérieures, avec la crainte et le tremblement, les frémissements, les scrupules, les ango
3666 — avec les luttes intérieures, avec la crainte et le tremblement, les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme
3667 s intérieures, avec la crainte et le tremblement, les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments d
3668 la crainte et le tremblement, les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de p
3669 le tremblement, les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les
3670 , les frémissements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances
3671 es frémissements, les scrupules, les angoisses de l’ âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances don
3672 issements, les scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on par
3673 scrupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on parle généraleme
3674 rupules, les angoisses de l’âme, les tourments de l’ esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on parle généralement
3675 me, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on parle généralement dans le monde. Un témoin de la
3676 s les souffrances dont on parle généralement dans le monde. Un témoin de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dé
3677 nt on parle généralement dans le monde. Un témoin de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la mis
3678 on parle généralement dans le monde. Un témoin de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la misère
3679 in de la vérité, c’est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et l’humiliation, homme
3680 est un homme qui témoigne dans le dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et l’humiliation, homme méconnu, haï, déte
3681 témoigne dans le dénuement, dans la misère, dans l’ abaissement et l’humiliation, homme méconnu, haï, détesté, insulté, ou
3682 dénuement, dans la misère, dans l’abaissement et l’ humiliation, homme méconnu, haï, détesté, insulté, outragé, bafoué ; c
3683 c’est un homme qui est flagellé, torturé, traîné de prison en prison, et puis enfin — car c’est bien d’un véritable témoi
3684 prison en prison, et puis enfin — car c’est bien d’ un véritable témoin de la vérité que nous parle le professeur Martense
3685 puis enfin — car c’est bien d’un véritable témoin de la vérité que nous parle le professeur Martensen — et puis enfin cruc
3686 s enfin — car c’est bien d’un véritable témoin de la vérité que nous parle le professeur Martensen — et puis enfin crucifi
3687 d’un véritable témoin de la vérité que nous parle le professeur Martensen — et puis enfin crucifié, décapité, brûlé ou rôt
3688 ié, décapité, brûlé ou rôti sur un gril, jeté par le bourreau dans un endroit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin d
3689 ndroit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin de la vérité, sa vie et son existence, sa mort et son enterrement — et l
3690 oit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin de la vérité, sa vie et son existence, sa mort et son enterrement — et l’év
3691 et son existence, sa mort et son enterrement — et l’ évêque Mynster, dit le professeur Martensen, fut un des vrais témoins
3692 ort et son enterrement — et l’évêque Mynster, dit le professeur Martensen, fut un des vrais témoins de la vérité. En vérit
3693 le professeur Martensen, fut un des vrais témoins de la vérité. En vérité, il y a quelque chose de plus contraire au chris
3694 professeur Martensen, fut un des vrais témoins de la vérité. En vérité, il y a quelque chose de plus contraire au christia
3695 elle hérésie ou n’importe quel schisme — et c’est de jouer au christianisme, d’en écarter les dangers et de jouer ensuite
3696 uel schisme — et c’est de jouer au christianisme, d’ en écarter les dangers et de jouer ensuite au jeu que l’évêque Mynster
3697  et c’est de jouer au christianisme, d’en écarter les dangers et de jouer ensuite au jeu que l’évêque Mynster était un témo
3698 uer au christianisme, d’en écarter les dangers et de jouer ensuite au jeu que l’évêque Mynster était un témoin de la vérit
3699 carter les dangers et de jouer ensuite au jeu que l’ évêque Mynster était un témoin de la vérité. Une polémique furieuse s
3700 suite au jeu que l’évêque Mynster était un témoin de la vérité. Une polémique furieuse s’éleva de toutes parts. L’opinion
3701 te au jeu que l’évêque Mynster était un témoin de la vérité. Une polémique furieuse s’éleva de toutes parts. L’opinion da
3702 Une polémique furieuse s’éleva de toutes parts. L’ opinion danoise et scandinave fut secouée d’une vertueuse indignation.
3703 arts. L’opinion danoise et scandinave fut secouée d’ une vertueuse indignation. Kierkegaard luttait seul contre tous. Il la
3704 e tous. Il lança un pamphlet périodique, intitulé L’ Instant, pour élargir et pour intensifier son offensive. Après un an d
3705 ir et pour intensifier son offensive. Après un an de bataille, il succomba. Il avait osé l’acte ; il avait réussi : l’usu
3706 rès un an de bataille, il succomba. Il avait osé l’ acte ; il avait réussi : l’usurpation s’était vue dénoncée, et il avai
3707 uccomba. Il avait osé l’acte ; il avait réussi : l’ usurpation s’était vue dénoncée, et il avait forcé le grand public à d
3708 surpation s’était vue dénoncée, et il avait forcé le grand public à devenir attentif à son message. Mais, au lieu de se fa
3709 au lieu de se faire meurtrier, c’est lui qui paya de sa vie. Il devint lui-même le martyr que son œuvre avait appelé. Soul
3710 c’est lui qui paya de sa vie. Il devint lui-même le martyr que son œuvre avait appelé. Soulignons ce titre : L’Instant. D
3711 que son œuvre avait appelé. Soulignons ce titre : L’ Instant. Depuis longtemps, la pensée de Kierkegaard était comme fascin
3712 oulignons ce titre : L’Instant. Depuis longtemps, la pensée de Kierkegaard était comme fascinée par les deux concepts d’in
3713 ce titre : L’Instant. Depuis longtemps, la pensée de Kierkegaard était comme fascinée par les deux concepts d’instant et d
3714 la pensée de Kierkegaard était comme fascinée par les deux concepts d’instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le te
3715 egaard était comme fascinée par les deux concepts d’ instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le
3716 comme fascinée par les deux concepts d’instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du t
3717 cinée par les deux concepts d’instant et de saut. L’ instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et d
3718 d’instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le
3719 et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait :
3720 de saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « 
3721 . L’instant, c’était pour lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « la pléni
3722 ur lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « la plénitude du temps, quand la
3723 lui le temps de la foi, le contact du temps et de l’ éternité ou, comme il le disait : « la plénitude du temps, quand la dé
3724 le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « la plénitude du temps, quand la décision éternelle se réal
3725 temps et de l’éternité ou, comme il le disait : «  la plénitude du temps, quand la décision éternelle se réalise dans l’iné
3726 mme il le disait : « la plénitude du temps, quand la décision éternelle se réalise dans l’inégale occasion ». Le saut, c’é
3727 emps, quand la décision éternelle se réalise dans l’ inégale occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, ir
3728 n éternelle se réalise dans l’inégale occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané,
3729 alise dans l’inégale occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané, concret, ce mouv
3730 occasion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané, concret, ce mouvement que le moindre
3731 casion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la foi, irrationnel, instantané, concret, ce mouvement que le moindre do
3732 rrationnel, instantané, concret, ce mouvement que le moindre doute fait échouer, ce risque pur dans lequel on peut sombrer
3733 ue pur dans lequel on peut sombrer, mais faute de l’ oser, on n’a rien22. Plongé comme je l’étais, en écrivant les pages qu
3734 s faute de l’oser, on n’a rien22. Plongé comme je l’ étais, en écrivant les pages qui précèdent, dans la lecture alternée d
3735 n’a rien22. Plongé comme je l’étais, en écrivant les pages qui précèdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et de Sh
3736 ’étais, en écrivant les pages qui précèdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et de Shakespeare, j’avoue qu’il m’es
3737 les pages qui précèdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et de Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une
3738 èdent, dans la lecture alternée de Kierkegaard et de Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une fois de ne plus bi
3739 t de Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’ une fois de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’imagin
3740 peare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une fois de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’imaginer qu’Hamle
3741 de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’imaginer qu’Hamlet avait été écrit par Kierkegaard, voire qu’à l’in
3742 amlet avait été écrit par Kierkegaard, voire qu’à l’ inverse la biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux si
3743 t été écrit par Kierkegaard, voire qu’à l’inverse la biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux siècles et d
3744 r Kierkegaard, voire qu’à l’inverse la biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux siècles et demi avant d’êt
3745 rse la biographie de Kierkegaard avait été mise à la scène deux siècles et demi avant d’être vécue. Le style élisabéthain
3746 it été mise à la scène deux siècles et demi avant d’ être vécue. Le style élisabéthain de Kierkegaard, son lyrisme énergiqu
3747 la scène deux siècles et demi avant d’être vécue. Le style élisabéthain de Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant le t
3748 et demi avant d’être vécue. Le style élisabéthain de Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant le trivial aux clichés poé
3749 ain de Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant le trivial aux clichés poétiques, les métaphores aux calembours, les éla
3750 ergique, mêlant le trivial aux clichés poétiques, les métaphores aux calembours, les élans d’éloquence aux préciosités dial
3751 clichés poétiques, les métaphores aux calembours, les élans d’éloquence aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’i
3752 étiques, les métaphores aux calembours, les élans d’ éloquence aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’illusion…
3753 e aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’ illusion… Jusqu’au moment où je tombai sur une note de Kierkegaard lui
3754 lusion… Jusqu’au moment où je tombai sur une note de Kierkegaard lui-même au sujet d’Hamlet, qui rétablit les différences.
3755 bai sur une note de Kierkegaard lui-même au sujet d’ Hamlet, qui rétablit les différences. Chose curieuse, cette note de de
3756 rkegaard lui-même au sujet d’Hamlet, qui rétablit les différences. Chose curieuse, cette note de deux pages est publiée en
3757 ablit les différences. Chose curieuse, cette note de deux pages est publiée en appendice au livre dans lequel Kierkegaard
3758 ppendice au livre dans lequel Kierkegaard raconte le drame de ses fiançailles. Il semble donc que le parallèle que j’ai ri
3759 au livre dans lequel Kierkegaard raconte le drame de ses fiançailles. Il semble donc que le parallèle que j’ai risqué se s
3760 e le drame de ses fiançailles. Il semble donc que le parallèle que j’ai risqué se soit offert à l’esprit de Kierkegaard, e
3761 que le parallèle que j’ai risqué se soit offert à l’ esprit de Kierkegaard, et qu’il ait tenu à le corriger lui-même. Voici
3762 rallèle que j’ai risqué se soit offert à l’esprit de Kierkegaard, et qu’il ait tenu à le corriger lui-même. Voici en bref
3763 rt à l’esprit de Kierkegaard, et qu’il ait tenu à le corriger lui-même. Voici en bref le contenu de la note, intitulée : R
3764 il ait tenu à le corriger lui-même. Voici en bref le contenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakes
3765 à le corriger lui-même. Voici en bref le contenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakespeare. Kier
3766 le corriger lui-même. Voici en bref le contenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakespeare. Kierkeg
3767 ontenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’ Hamlet de Shakespeare. Kierkegaard reproche à Shakespeare de n’avoir p
3768 e Shakespeare. Kierkegaard reproche à Shakespeare de n’avoir pas fait d’Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d
3769 egaard reproche à Shakespeare de n’avoir pas fait d’ Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d’Hamlet ne sont pas
3770 oir pas fait d’Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d’Hamlet ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’êt
3771 ’Hamlet un drame religieux. Car, si les scrupules d’ Hamlet ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’être vraiment t
3772 gieux. Car, si les scrupules d’Hamlet ne sont pas d’ ordre religieux, le héros cesse d’être vraiment tragique. Il frise le
3773 scrupules d’Hamlet ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’être vraiment tragique. Il frise le comique. Si, au con
3774 let ne sont pas d’ordre religieux, le héros cesse d’ être vraiment tragique. Il frise le comique. Si, au contraire, ses ter
3775 le héros cesse d’être vraiment tragique. Il frise le comique. Si, au contraire, ses tergiversations relevaient de motifs r
3776 Si, au contraire, ses tergiversations relevaient de motifs religieux, elles deviendraient infiniment intéressantes, mais
3777 ment intéressantes, mais alors il n’y aurait plus de drame, au sens technique et esthétique du terme. En effet, « dans l’o
3778 echnique et esthétique du terme. En effet, « dans l’ ordre esthétique, l’obstacle doit être hors du héros, non pas en lui »
3779 ue du terme. En effet, « dans l’ordre esthétique, l’ obstacle doit être hors du héros, non pas en lui ». Si l’obstacle à so
3780 cle doit être hors du héros, non pas en lui ». Si l’ obstacle à son acte est en lui, il s’agit d’un scrupule religieux. Dan
3781 ». Si l’obstacle à son acte est en lui, il s’agit d’ un scrupule religieux. Dans ce cas, le héros n’est grand que par sa so
3782 , il s’agit d’un scrupule religieux. Dans ce cas, le héros n’est grand que par sa souffrance, non par son triomphe. Il n’y
3783 a souffrance, non par son triomphe. Il n’y a plus de jeu poétique exaltant, il n’y a plus que le sérieux, l’existentiel… T
3784 plus de jeu poétique exaltant, il n’y a plus que le sérieux, l’existentiel… Traduisons cela en d’autres termes : si Hamle
3785 poétique exaltant, il n’y a plus que le sérieux, l’ existentiel… Traduisons cela en d’autres termes : si Hamlet était reli
3786 es : si Hamlet était religieux, il n’y aurait pas l’ Hamlet de Shakespeare, mais on rejoindrait purement et simplement la b
3787 peare, mais on rejoindrait purement et simplement la biographie de Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif
3788 rejoindrait purement et simplement la biographie de Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif. Il n’a pas é
3789 ement et simplement la biographie de Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif. Il n’a pas été joué et ne sa
3790 simplement la biographie de Kierkegaard. Le drame de Kierkegaard n’a pas été fictif. Il n’a pas été joué et ne saurait l’ê
3791 pas été fictif. Il n’a pas été joué et ne saurait l’ être. Il a été vécu et souffert consciemment (avec une conscience foll
3792 ec une conscience folle, pourrait-on dire), comme le drame pur d’une vocation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur
3793 ence folle, pourrait-on dire), comme le drame pur d’ une vocation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur l’existence »
3794 ation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur l’ existence » le parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté d’illus
3795 ne. Ici prend fin, ici « échoue sur l’existence » le parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le m
3796 choue sur l’existence » le parallèle que je viens d’ esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le moyen d’images connues de t
3797 e parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté d’ illustrer, par le moyen d’images connues de tous, celles de Shakespear
3798 e viens d’esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le moyen d’images connues de tous, celles de Shakespeare, certains momen
3799 ’esquisser. J’ai tenté d’illustrer, par le moyen d’ images connues de tous, celles de Shakespeare, certains moments mystér
3800 tenté d’illustrer, par le moyen d’images connues de tous, celles de Shakespeare, certains moments mystérieux d’une dialec
3801 er, par le moyen d’images connues de tous, celles de Shakespeare, certains moments mystérieux d’une dialectique tout intér
3802 elles de Shakespeare, certains moments mystérieux d’ une dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’entreprise : c
3803 érieux d’une dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque tech
3804 ne dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pou
3805 dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’ entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pour a
3806 rieure. On sent le risque de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute «
3807 ure. On sent le risque de l’entreprise : celui de l’ ingéniosité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute « co
3808 e de l’entreprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute « communication indirecte
3809 sité. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute « communication indirecte ». Et maintenant, par fidélité à la m
3810 cation indirecte ». Et maintenant, par fidélité à la méthode de Kierkegaard, passons sans transition à l’« énoncé direct »
3811 recte ». Et maintenant, par fidélité à la méthode de Kierkegaard, passons sans transition à l’« énoncé direct », à l’exame
3812 méthode de Kierkegaard, passons sans transition à l’ « énoncé direct », à l’examen de la nature ou du mystère d’une vocatio
3813 passons sans transition à l’« énoncé direct », à l’ examen de la nature ou du mystère d’une vocation historiquement vécue.
3814 sans transition à l’« énoncé direct », à l’examen de la nature ou du mystère d’une vocation historiquement vécue. Le premi
3815 s transition à l’« énoncé direct », à l’examen de la nature ou du mystère d’une vocation historiquement vécue. Le premier
3816 é direct », à l’examen de la nature ou du mystère d’ une vocation historiquement vécue. Le premier caractère d’une vocation
3817 cation historiquement vécue. Le premier caractère d’ une vocation réelle consiste en son ambiguïté. Celle-ci paraît immédia
3818 t immédiatement dans notre usage courant du terme de vocation. On dit ainsi d’un jeune garçon qu’il a une vocation d’avoca
3819 usage courant du terme de vocation. On dit ainsi d’ un jeune garçon qu’il a une vocation d’avocat, ou de poète ; c’est qu’
3820 dit ainsi d’un jeune garçon qu’il a une vocation d’ avocat, ou de poète ; c’est qu’il aime à discuter ou qu’il tient des p
3821 un jeune garçon qu’il a une vocation d’avocat, ou de poète ; c’est qu’il aime à discuter ou qu’il tient des propos fantais
3822 omposait des menuets à sept ans, avait sans doute la vocation d’un musicien. Il ne s’agit ici que du don naturel et des di
3823 menuets à sept ans, avait sans doute la vocation d’ un musicien. Il ne s’agit ici que du don naturel et des dispositions n
3824 ens bien différent du terme. Quand Jérémie reçoit de l’Éternel l’ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’
3825 bien différent du terme. Quand Jérémie reçoit de l’ Éternel l’ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un
3826 érent du terme. Quand Jérémie reçoit de l’Éternel l’ ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un enfant, vo
3827 terme. Quand Jérémie reçoit de l’Éternel l’ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un enfant, voici, je
3828 e sais point parler. » Nous dirions qu’il n’a pas la vocation. Précisément, il la reçoit. Elle lui est adressée en dépit d
3829 irions qu’il n’a pas la vocation. Précisément, il la reçoit. Elle lui est adressée en dépit de ce qu’il est. « Et l’Éterne
3830 e lui est adressée en dépit de ce qu’il est. « Et l’ Éternel me dit : « Ne dis pas : Je ne suis qu’un enfant. Car tu iras v
3831 aroles dans ta bouche. » Il est rarement possible d’ isoler dans le vif ces deux mouvements contradictoires : la poussée de
3832 bouche. » Il est rarement possible d’isoler dans le vif ces deux mouvements contradictoires : la poussée de la nature et
3833 dans le vif ces deux mouvements contradictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambi
3834 ces deux mouvements contradictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsi
3835 s deux mouvements contradictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste
3836 ents contradictoires : la poussée de la nature et l’ appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste. Nous avons
3837 tradictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste. Nous avons vu que s
3838 dictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’ esprit. Chez Kierkegaard, l’ambiguïté subsiste. Nous avons vu que sa m
3839 nature et l’appel de l’esprit. Chez Kierkegaard, l’ ambiguïté subsiste. Nous avons vu que sa mélancolie profonde le sépare
3840 ubsiste. Nous avons vu que sa mélancolie profonde le sépare des autres et, dès l’enfance, fait de lui une nature d’excepti
3841 mélancolie profonde le sépare des autres et, dès l’ enfance, fait de lui une nature d’exception. Mais l’appel religieux qu
3842 onde le sépare des autres et, dès l’enfance, fait de lui une nature d’exception. Mais l’appel religieux qui vient l’attein
3843 autres et, dès l’enfance, fait de lui une nature d’ exception. Mais l’appel religieux qui vient l’atteindre au début de sa
3844 enfance, fait de lui une nature d’exception. Mais l’ appel religieux qui vient l’atteindre au début de sa carrière d’écriva
3845 ure d’exception. Mais l’appel religieux qui vient l’ atteindre au début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’une m
3846 l’appel religieux qui vient l’atteindre au début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le ren
3847 eux qui vient l’atteindre au début de sa carrière d’ écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le rend une exception
3848 eindre au début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le rend une exception au second degré, l
3849 début de sa carrière d’écrivain, et qui le charge d’ une mission unique, le rend une exception au second degré, le met à pa
3850 ’écrivain, et qui le charge d’une mission unique, le rend une exception au second degré, le met à part une seconde fois, p
3851 on unique, le rend une exception au second degré, le met à part une seconde fois, pour des raisons qui sont celles de l’es
3852 ne seconde fois, pour des raisons qui sont celles de l’esprit — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’appel re
3853 seconde fois, pour des raisons qui sont celles de l’ esprit — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’appel reçu
3854 de l’esprit — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’appel reçu semblent pousser et tirer dans le même sens. O
3855 — bien que, dans ce cas particulier, la nature et l’ appel reçu semblent pousser et tirer dans le même sens. On pourra donc
3856 re et l’appel reçu semblent pousser et tirer dans le même sens. On pourra donc interpréter cette vocation de deux manières
3857 e sens. On pourra donc interpréter cette vocation de deux manières tout opposées. On pourra toujours dire de Kierkegaard s
3858 x manières tout opposées. On pourra toujours dire de Kierkegaard soit qu’il fut un neurasthénique, et que son cas relève d
3859 u’il fut un neurasthénique, et que son cas relève de la psychanalyse, soit qu’il fut un prophète, né pour être poète et ph
3860 l fut un neurasthénique, et que son cas relève de la psychanalyse, soit qu’il fut un prophète, né pour être poète et philo
3861 our être poète et philosophe, mais contraint, par l’ appel transcendant, à devenir un témoin de la vérité. Cependant, cette
3862 nt, par l’appel transcendant, à devenir un témoin de la vérité. Cependant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la
3863 par l’appel transcendant, à devenir un témoin de la vérité. Cependant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la voc
3864 pendant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la vocation n’est pas celle qui retient Kierkegaard. Il en a distingu
3865 dant, cette ambiguïté dans notre idée courante de la vocation n’est pas celle qui retient Kierkegaard. Il en a distingué u
3866 , qui ne tient plus au double sens du mot, mais à l’ existence même d’une vocation reçue. L’homme, en effet, qui reçoit voc
3867 us au double sens du mot, mais à l’existence même d’ une vocation reçue. L’homme, en effet, qui reçoit vocation, se trouve
3868 ot, mais à l’existence même d’une vocation reçue. L’ homme, en effet, qui reçoit vocation, se trouve jeté dans une incertit
3869 e trouve jeté dans une incertitude inévitable par l’ appel qu’il a cru entendre. Et son incertitude n’est pas le fait d’un
3870 u’il a cru entendre. Et son incertitude n’est pas le fait d’un manque d’information, d’une conscience vague ou d’une volon
3871 ru entendre. Et son incertitude n’est pas le fait d’ un manque d’information, d’une conscience vague ou d’une volonté vacil
3872 Et son incertitude n’est pas le fait d’un manque d’ information, d’une conscience vague ou d’une volonté vacillante, mais
3873 tude n’est pas le fait d’un manque d’information, d’ une conscience vague ou d’une volonté vacillante, mais elle provient d
3874 n manque d’information, d’une conscience vague ou d’ une volonté vacillante, mais elle provient de ce qu’il n’y a pas de pr
3875 e ou d’une volonté vacillante, mais elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la r
3876 illante, mais elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. I
3877 ais elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit d
3878 elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc
3879 ent de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon
3880 de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’ appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Ki
3881 a pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’une
3882 pas de preuve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’une in
3883 ve de la réalité de l’appel reçu ni de la réalité de son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’une incertitude o
3884 son objet. Il s’agit donc ici, selon Kierkegaard, d’ une incertitude objective. De même qu’on ne saurait prouver l’existenc
3885 itude objective. De même qu’on ne saurait prouver l’ existence de Dieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’une
3886 ive. De même qu’on ne saurait prouver l’existence de Dieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’une vocation. De
3887 prouver l’existence de Dieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’une vocation. Devant Jésus-Christ, l’un dira :
3888 ieu, on ne peut démontrer la nature transcendante d’ une vocation. Devant Jésus-Christ, l’un dira : « C’est un nommé Jésus,
3889 Jésus-Christ, l’un dira : « C’est un nommé Jésus, le fils d’un charpentier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est l
3890 rist, l’un dira : « C’est un nommé Jésus, le fils d’ un charpentier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est le Christ
3891 « C’est un nommé Jésus, le fils d’un charpentier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu
3892 ier de Nazareth » et l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’ince
3893 reth » et l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude obj
3894 t l’autre confessera : « C’est le Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude objective,
3895 le Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude objective, telle que la définit Kierkegaa
3896 Christ, le Fils de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’incertitude objective, telle que la définit Kierkegaard,
3897 ls de Dieu, la Deuxième Personne de la Trinité. » L’ incertitude objective, telle que la définit Kierkegaard, est donc une
3898 la Trinité. » L’incertitude objective, telle que la définit Kierkegaard, est donc une périphrase philosophique pour désig
3899 t donc une périphrase philosophique pour désigner la foi et sa nécessité. On ne peut que « croire » en Dieu, et l’on ne pe
3900 nécessité. On ne peut que « croire » en Dieu, et l’ on ne peut que « croire » une vocation, celle d’un autre, mais aussi e
3901 t l’on ne peut que « croire » une vocation, celle d’ un autre, mais aussi et d’abord celle que l’on « croit » avoir reçue s
3902 celle d’un autre, mais aussi et d’abord celle que l’ on « croit » avoir reçue soi-même. Ainsi l’incertitude est objective d
3903 le que l’on « croit » avoir reçue soi-même. Ainsi l’ incertitude est objective dans la mesure où l’objet de la conviction q
3904 soi-même. Ainsi l’incertitude est objective dans la mesure où l’objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontr
3905 nsi l’incertitude est objective dans la mesure où l’ objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans l
3906 certitude est objective dans la mesure où l’objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans la mesure
3907 titude est objective dans la mesure où l’objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans la mesure, a
3908 ion qu’on entretient n’est pas démontrable ; dans la mesure, aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible d’être mis en
3909 n’est pas démontrable ; dans la mesure, aussi, où l’ enjeu de la vocation reste passible d’être mis en doute, ou même nié ;
3910 s démontrable ; dans la mesure, aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible d’être mis en doute, ou même nié ; dans la
3911 émontrable ; dans la mesure, aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible d’être mis en doute, ou même nié ; dans la me
3912 , aussi, où l’enjeu de la vocation reste passible d’ être mis en doute, ou même nié ; dans la mesure où cet enjeu risque, a
3913 passible d’être mis en doute, ou même nié ; dans la mesure où cet enjeu risque, après tout, d’être purement imaginaire. À
3914 ; dans la mesure où cet enjeu risque, après tout, d’ être purement imaginaire. À cela, nous ajouterons l’incertitude subjec
3915 être purement imaginaire. À cela, nous ajouterons l’ incertitude subjective, celle qui concerne les motifs qui peuvent pous
3916 rons l’incertitude subjective, celle qui concerne les motifs qui peuvent pousser l’individu à faire ceci ou cela : « Est-ce
3917 celle qui concerne les motifs qui peuvent pousser l’ individu à faire ceci ou cela : « Est-ce ma nature secrète ou l’esprit
3918 aire ceci ou cela : « Est-ce ma nature secrète ou l’ esprit qui a parlé ? » En fait, l’homme de la vocation se trouve plong
3919 ture secrète ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’ homme de la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et d
3920 rète ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’homme de la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et dans un r
3921 e ou l’esprit qui a parlé ? » En fait, l’homme de la vocation se trouve plongé dans une double incertitude et dans un risq
3922 rtitude et dans un risque permanent. Il n’est pas de méthode éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider. L’homme engag
3923 ue permanent. Il n’est pas de méthode éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider. L’homme engage son action et parie t
3924 de méthode éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’ aider. L’homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui l
3925 e éprouvée ni de raisonnement qui puisse l’aider. L’ homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui lui demeur
3926 dramatique. Il nous faut reconnaître, enfin, que la mission reçue par Hamlet n’est pas une véritable vocation, en ce sens
3927 able vocation, en ce sens qu’elle ne présente pas le caractère d’incertitude objective lié à tout acte de foi. Hamlet sait
3928 , en ce sens qu’elle ne présente pas le caractère d’ incertitude objective lié à tout acte de foi. Hamlet sait exactement c
3929 caractère d’incertitude objective lié à tout acte de foi. Hamlet sait exactement ce qu’il doit faire : tuer l’usurpateur,
3930 Hamlet sait exactement ce qu’il doit faire : tuer l’ usurpateur, venger le roi assassiné. Son but est donc sans équivoque,
3931 t ce qu’il doit faire : tuer l’usurpateur, venger le roi assassiné. Son but est donc sans équivoque, son rôle clairement t
3932 nc sans équivoque, son rôle clairement tracé dans l’ action générale. L’incertitude n’affecte en lui que les moyens à mettr
3933 son rôle clairement tracé dans l’action générale. L’ incertitude n’affecte en lui que les moyens à mettre en œuvre et, par
3934 tion générale. L’incertitude n’affecte en lui que les moyens à mettre en œuvre et, par suite, le succès final. Chez Kierkeg
3935 i que les moyens à mettre en œuvre et, par suite, le succès final. Chez Kierkegaard, chez le chrétien en général, il en va
3936 ar suite, le succès final. Chez Kierkegaard, chez le chrétien en général, il en va différemment. Il s’agit de découvrir le
3937 tien en général, il en va différemment. Il s’agit de découvrir le rôle qu’on devra jouer dans un drame infini, aussi vaste
3938 al, il en va différemment. Il s’agit de découvrir le rôle qu’on devra jouer dans un drame infini, aussi vaste que l’histoi
3939 devra jouer dans un drame infini, aussi vaste que l’ histoire humaine, dont nul ne peut connaître la trame ni l’ensemble — 
3940 ue l’histoire humaine, dont nul ne peut connaître la trame ni l’ensemble — et cependant il faut jouer, nous sommes au mond
3941 e humaine, dont nul ne peut connaître la trame ni l’ ensemble — et cependant il faut jouer, nous sommes au monde, nous somm
3942 onde, nous sommes en scène malgré nous… Telle est l’ angoisse de la vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès
3943 sommes en scène malgré nous… Telle est l’angoisse de la vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès ses premiè
3944 mes en scène malgré nous… Telle est l’angoisse de la vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès ses premières
3945 e est l’angoisse de la vocation. Je disais tout à l’ heure que Kierkegaard, dès ses premières publications, s’était tracé u
3946 ses premières publications, s’était tracé un plan d’ action comportant toute une stratégie de pseudonymes et de « tromperie
3947 é un plan d’action comportant toute une stratégie de pseudonymes et de « tromperies » — comme il tient à le répéter. Ceci
3948 comportant toute une stratégie de pseudonymes et de « tromperies » — comme il tient à le répéter. Ceci nous porterait à c
3949 eudonymes et de « tromperies » — comme il tient à le répéter. Ceci nous porterait à croire que, d’entrée de jeu, tout comm
3950 t à le répéter. Ceci nous porterait à croire que, d’ entrée de jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement l’acte histor
3951 péter. Ceci nous porterait à croire que, d’entrée de jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement l’acte historique qu’i
3952 de jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement l’ acte historique qu’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la
3953 u clairement l’acte historique qu’il était chargé d’ accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est
3954 e historique qu’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus
3955 e qu’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus souvent,
3956 u’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus souvent, que
3957 vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus souvent, que nos actions apparaissent organisées par une intenti
3958 ntention générale. Celle-ci, certes, agissait dès le départ obscurément, mais ce n’est qu’en marchant qu’on l’a sentie à l
3959 t obscurément, mais ce n’est qu’en marchant qu’on l’ a sentie à l’œuvre. Kierkegaard l’a bien su et l’a dit dans sa brochur
3960 , mais ce n’est qu’en marchant qu’on l’a sentie à l’ œuvre. Kierkegaard l’a bien su et l’a dit dans sa brochure intitulée P
3961 marchant qu’on l’a sentie à l’œuvre. Kierkegaard l’ a bien su et l’a dit dans sa brochure intitulée Point de vue sur mon a
3962 l’a sentie à l’œuvre. Kierkegaard l’a bien su et l’ a dit dans sa brochure intitulée Point de vue sur mon activité d’auteu
3963 brochure intitulée Point de vue sur mon activité d’ auteur : Il me faut préciser la part de la Providence dans mon œuvre.
3964 sur mon activité d’auteur : Il me faut préciser la part de la Providence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de
3965 activité d’auteur : Il me faut préciser la part de la Providence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de déloyaut
3966 tivité d’auteur : Il me faut préciser la part de la Providence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de déloyauté e
3967 dence dans mon œuvre. Car je me rendrais coupable de déloyauté envers Dieu si je prétendais avoir eu dès le début une vue
3968 loyauté envers Dieu si je prétendais avoir eu dès le début une vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuv
3969 eu si je prétendais avoir eu dès le début une vue d’ ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois
3970 étendais avoir eu dès le début une vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire fra
3971 avoir eu dès le début une vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire franchement,
3972 vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire franchement, ce qui m’échappe, c’est
3973 structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire franchement, ce qui m’échappe, c’est que je puis maintenant avoi
3974 qui m’échappe, c’est que je puis maintenant avoir l’ intelligence de l’ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au débu
3975 c’est que je puis maintenant avoir l’intelligence de l’ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je l’ai saisi
3976 st que je puis maintenant avoir l’intelligence de l’ ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je l’ai saisie a
3977 e, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je l’ ai saisie avec cette netteté : et pourtant c’est bien moi qui ai accom
3978 ant c’est bien moi qui ai accompli cette œuvre et l’ ai menée à chef, pas à pas, avec ma réflexion. … S’il me fallait expri
3979 réflexion. … S’il me fallait exprimer avec toute la rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans
3980 e fallait exprimer avec toute la rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entière,
3981 toute la rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner
3982 a rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner de formu
3983 igueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner de formule
3984 ce dans mon œuvre entière, je n’en saurais donner de formule plus adéquate ou plus décisive que celle-ci : la Providence a
3985 ule plus adéquate ou plus décisive que celle-ci : la Providence a fait mon éducation, qui se réfléchit dans le processus d
3986 dence a fait mon éducation, qui se réfléchit dans le processus de ma production. Ainsi sont infirmées dans une certaine me
3987 mon éducation, qui se réfléchit dans le processus de ma production. Ainsi sont infirmées dans une certaine mesure les vues
3988 on. Ainsi sont infirmées dans une certaine mesure les vues que j’ai précédemment exposées, à savoir que toute ma production
3989 fraude ; car cette formule concède un peu trop à la conscience. Mais elle n’est pas tout à fait fausse non plus, car j’ai
3990 ut à fait fausse non plus, car j’ai eu conscience de moi au cours de cette éducation et dès le début. … Dès le premier mom
3991 science de moi au cours de cette éducation et dès le début. … Dès le premier moment l’élément religieux est donné de façon
3992 ducation et dès le début. … Dès le premier moment l’ élément religieux est donné de façon décisive ; il a sans contredit la
3993 s le premier moment l’élément religieux est donné de façon décisive ; il a sans contredit la suprématie, mais il attend pa
3994 est donné de façon décisive ; il a sans contredit la suprématie, mais il attend patiemment que le poète ait fini de s’épan
3995 edit la suprématie, mais il attend patiemment que le poète ait fini de s’épancher, tout en veillant avec des yeux d’Argus
3996 , mais il attend patiemment que le poète ait fini de s’épancher, tout en veillant avec des yeux d’Argus à ne pas se laisse
3997 ini de s’épancher, tout en veillant avec des yeux d’ Argus à ne pas se laisser duper dans une œuvre où se proclame le poète
3998 as se laisser duper dans une œuvre où se proclame le poète. Enfin, aux dernières pages du livre, il ajoute ceci : « Toute
3999 oppement ; c’est en elle que j’ai pris conscience de mon idée, de ma tâche. Dans un autre passage du même livre, il nous
4000 est en elle que j’ai pris conscience de mon idée, de ma tâche. Dans un autre passage du même livre, il nous décrit ce que
4001 utre passage du même livre, il nous décrit ce que l’ on pourrait appeler la psychologie d’une vocation en exercice. Il parl
4002 ivre, il nous décrit ce que l’on pourrait appeler la psychologie d’une vocation en exercice. Il parle de sa totale solitud
4003 écrit ce que l’on pourrait appeler la psychologie d’ une vocation en exercice. Il parle de sa totale solitude. Il se dépein
4004 psychologie d’une vocation en exercice. Il parle de sa totale solitude. Il se dépeint non seulement privé de confident, m
4005 otale solitude. Il se dépeint non seulement privé de confident, mais seul avec un moi qu’il ne comprend même plus : … Vai
4006 e comprend même plus : … Vainement essaierais-je de raconter les occasions où Dieu m’a fait sentir son secours. Une chose
4007 ême plus : … Vainement essaierais-je de raconter les occasions où Dieu m’a fait sentir son secours. Une chose m’est bien s
4008  : quand je faisais ce dont il m’était impossible de donner la raison, ne songeant pas même à la chercher ; quand je suiva
4009 e faisais ce dont il m’était impossible de donner la raison, ne songeant pas même à la chercher ; quand je suivais les imp
4010 sible de donner la raison, ne songeant pas même à la chercher ; quand je suivais les impulsions de ma nature, ce qui avait
4011 ongeant pas même à la chercher ; quand je suivais les impulsions de ma nature, ce qui avait ainsi pour moi une valeur stric
4012 e à la chercher ; quand je suivais les impulsions de ma nature, ce qui avait ainsi pour moi une valeur strictement personn
4013 me auteur. Je n’arrivais pas à comprendre comment de petites circonstances, en apparence toutes fortuites, de ma vie et qu
4014 tes circonstances, en apparence toutes fortuites, de ma vie et qui, mon imagination aidant, prenaient d’immenses proportio
4015 ma vie et qui, mon imagination aidant, prenaient d’ immenses proportions, me mettaient dans une disposition précise ; je n
4016 n précise ; je ne comprenais pas, je tombais dans la mélancolie et, chose curieuse, il en résultait précisément et à point
4017 use, il en résultait précisément et à point nommé la disposition nécessaire au travail dont je m’occupais. En un sens, j’a
4018 uit toute mon œuvre comme si je n’avais rien fait d’ autre que de copier chaque jour des fragments déterminés d’un livre dé
4019 n œuvre comme si je n’avais rien fait d’autre que de copier chaque jour des fragments déterminés d’un livre déjà imprimé.
4020 ue de copier chaque jour des fragments déterminés d’ un livre déjà imprimé. Ainsi la vocation organise les hasards et fait
4021 gments déterminés d’un livre déjà imprimé. Ainsi la vocation organise les hasards et fait flèche de tout bois, souvent à
4022 n livre déjà imprimé. Ainsi la vocation organise les hasards et fait flèche de tout bois, souvent à notre insu. Mais ce qu
4023 i la vocation organise les hasards et fait flèche de tout bois, souvent à notre insu. Mais ce qu’illustre avant tout ce pa
4024 Mais ce qu’illustre avant tout ce passage, c’est le paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit de suivre un chemin
4025 vant tout ce passage, c’est le paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit de suivre un chemin que l’on a l’impressio
4026 paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit de suivre un chemin que l’on a l’impression d’inventer, un chemin qui de
4027 oute vocation : il s’agit de suivre un chemin que l’ on a l’impression d’inventer, un chemin qui demeure invisible tant qu’
4028 cation : il s’agit de suivre un chemin que l’on a l’ impression d’inventer, un chemin qui demeure invisible tant qu’on ne s
4029 ’agit de suivre un chemin que l’on a l’impression d’ inventer, un chemin qui demeure invisible tant qu’on ne se risque pas
4030 ière sur mon sentier », dont nous parle un psaume de David, n’éclaire pas au loin une voie tracée d’avance : non, elle est
4031 e de David, n’éclaire pas au loin une voie tracée d’ avance : non, elle est « à mes pieds » seulement, elle ne peut révéler
4032 le ne peut révéler que le premier pas à faire, et le sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici, la seule expérience
4033 e premier pas à faire, et le sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici, la seule expérience humaine à laquelle on pu
4034 s à faire, et le sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici, la seule expérience humaine à laquelle on puisse en app
4035 sentier se crée sous les pas qui le foulent. Ici, la seule expérience humaine à laquelle on puisse en appeler par analogie
4036 on puisse en appeler par analogie me paraît être l’ expérience poétique. Car le poète, lui non plus, ne sait et ne saura j
4037 nalogie me paraît être l’expérience poétique. Car le poète, lui non plus, ne sait et ne saura jamais s’il ne fait qu’épous
4038 s’il ne fait qu’épouser un rythme errant, ou s’il le crée tout en croyant le suivre. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pr
4039 un rythme errant, ou s’il le crée tout en croyant le suivre. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pratiquement vivre dans l’
4040 e tout en croyant le suivre. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pratiquement vivre dans l’improbable, c’est être toujours
4041 ainsi dans la vie, c’est pratiquement vivre dans l’ improbable, c’est être toujours prêt à affronter l’invraisemblable. Si
4042 ’improbable, c’est être toujours prêt à affronter l’ invraisemblable. Si l’incertitude objective est le premier caractère d
4043 e toujours prêt à affronter l’invraisemblable. Si l’ incertitude objective est le premier caractère d’une vocation réelle,
4044 l’incertitude objective est le premier caractère d’ une vocation réelle, l’acceptation de l’invraisemblable en est la cons
4045 e est le premier caractère d’une vocation réelle, l’ acceptation de l’invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kie
4046 er caractère d’une vocation réelle, l’acceptation de l’invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kierkegaard ne se
4047 caractère d’une vocation réelle, l’acceptation de l’ invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kierkegaard ne se la
4048 réelle, l’acceptation de l’invraisemblable en est la conséquence nécessaire. Kierkegaard ne se lasse pas d’insister sur ce
4049 nséquence nécessaire. Kierkegaard ne se lasse pas d’ insister sur cette dernière catégorie. « Celui qui ne renonce pas à la
4050 dernière catégorie. « Celui qui ne renonce pas à la vraisemblance n’entre jamais en relation avec Dieu. » Si Abraham n’av
4051 ation avec Dieu. » Si Abraham n’avait pas accepté l’ invraisemblable, il ne serait jamais parti pour un pays dont il ne sav
4052 our un pays dont il ne savait rien. Mais accepter l’ invraisemblable, il faut bien voir que c’est renoncer non seulement au
4053 unes du succès, mais à toute justification devant l’ opinion, et même, dans certains cas, à la morale. C’est courir un risq
4054 n devant l’opinion, et même, dans certains cas, à la morale. C’est courir un risque absolu. Quelles aides, quels repères,
4055 eurs nous offrira donc Kierkegaard ? À vrai dire, le seul guide qu’il nous propose, c’est la souffrance, lorsqu’il écrit c
4056 rai dire, le seul guide qu’il nous propose, c’est la souffrance, lorsqu’il écrit cette phrase lourde de sens : « Ce n’est
4057 a souffrance, lorsqu’il écrit cette phrase lourde de sens : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le diff
4058 crit cette phrase lourde de sens : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin. 
4059 n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin. » On voit ici que la notion de vocation,
4060 ui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin. » On voit ici que la notion de vocation, chez Kierkegaard, s’
4061 le difficile qui est le chemin. » On voit ici que la notion de vocation, chez Kierkegaard, s’oppose diamétralement à la no
4062 le qui est le chemin. » On voit ici que la notion de vocation, chez Kierkegaard, s’oppose diamétralement à la notion coura
4063 tion, chez Kierkegaard, s’oppose diamétralement à la notion courante. Car, selon cette dernière, suivre sa vocation, c’est
4064 te dernière, suivre sa vocation, c’est aller dans le sens où la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « 
4065 , suivre sa vocation, c’est aller dans le sens où la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilités »
4066 aller dans le sens où la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilités », tandis que Kierkegaard nou
4067 ns le sens où la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilités », tandis que Kierkegaard nous propos
4068 nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilités », tandis que Kierkegaard nous propose la souffrance
4069  facilités », tandis que Kierkegaard nous propose la souffrance non pas seulement comme signe et garantie de la vraie voie
4070 ffrance non pas seulement comme signe et garantie de la vraie voie, mais plus radicalement, comme la voie même… 22. Cett
4071 ance non pas seulement comme signe et garantie de la vraie voie, mais plus radicalement, comme la voie même… 22. Cette i
4072 e de la vraie voie, mais plus radicalement, comme la voie même… 22. Cette image du saut me fait songer à la scène finale
4073 même… 22. Cette image du saut me fait songer à la scène finale du beau film que Laurence Olivier a tiré d’Hamlet. Hamle
4074 e finale du beau film que Laurence Olivier a tiré d’ Hamlet. Hamlet blessé, enfin résolu à l’action, monte sur une sorte de
4075 er a tiré d’Hamlet. Hamlet blessé, enfin résolu à l’ action, monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’un saut pr
4076 ssé, enfin résolu à l’action, monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vid
4077 ction, monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’épée brandie, pour
4078 monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’ un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’épée brandie, pour tomber
4079 e, et, de là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’épée brandie, pour tomber sur le roi, qu’il tue. Parfaite tra
4080 là, d’un saut prodigieux, se jette dans le vide, l’ épée brandie, pour tomber sur le roi, qu’il tue. Parfaite traduction p
4081 tte dans le vide, l’épée brandie, pour tomber sur le roi, qu’il tue. Parfaite traduction plastique des concepts favoris de
4082 arfaite traduction plastique des concepts favoris de Kierkegaard.
12 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Don Juan
4083 Don Juan Lorsqu’il paraît brillant d’ or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de
4084 Don Juan Lorsqu’il paraît brillant d’or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir
4085 t brillant d’or et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du d
4086 et de soie, dressé sur ses ergots de grand ténor, l’ on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce
4087 ssé sur ses ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’animalité vé
4088 grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’animalité véhémente, et comme inno
4089 ir en lui que le feu naturel du désir, une espèce d’ animalité véhémente, et comme innocente… Mais jamais la Nature n’a rie
4090 malité véhémente, et comme innocente… Mais jamais la Nature n’a rien produit de pareil. Vous sentez bien qu’il y a du démo
4091 innocente… Mais jamais la Nature n’a rien produit de pareil. Vous sentez bien qu’il y a du démoniaque dans son cas, une so
4092 n qu’il y a du démoniaque dans son cas, une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Comm
4093 ue dans son cas, une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier
4094 une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart.
4095 de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’
4096 a main tendue au Commandeur, dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais l’homme, et non d’avant, mai
4097 dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’ animal, mais l’homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de
4098 acte de Mozart. Non, ce n’est pas l’animal, mais l’ homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni ch
4099 Non, ce n’est pas l’animal, mais l’homme, et non d’ avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sa
4100 nimal, mais l’homme, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les «
4101 me, et non d’avant, mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’o
4102 mais d’après la morale. Point de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’on nous décrit. Don Ju
4103 de Don Juan ni chez les « bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’on nous décrit. Don Juan suppose une société encombr
4104 us décrit. Don Juan suppose une société encombrée de règles précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dan
4105 encombrée de règles précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaî
4106 précises dont elle rêve moins de se délivrer que d’ abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneu
4107 elle rêve moins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jama
4108 oins de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang
4109 s de se délivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’ anarchie où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang. S
4110 neur n’oublie jamais son rang. Son naturel, c’est le mépris ; rien n’est plus loin de la nature. Voyez comme il se sert de
4111 aturel, c’est le mépris ; rien n’est plus loin de la nature. Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder
4112 re. Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’anim
4113 Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’animal ;
4114 e sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’animal ; et aussitôt pris
4115 il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’ animal ; et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du c
4116 nt pour s’imposer à l’animal ; et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du crime plus encore que le plaisir
4117 et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du crime plus encore que le plaisir qu’il cherchait. Polémiste p
4118 comme si c’était le fait du crime plus encore que le plaisir qu’il cherchait. Polémiste perpétuel, il se trouve entièremen
4119 perpétuel, il se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient p
4120 il se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les
4121 déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les viole
4122 par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’
4123 r le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est
4124 ux. Si les lois de la morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir l
4125 morale n’existaient pas, il les inventerait pour les violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir la nature spirituelle
4126 es violer. Et c’est cela qui nous fait pressentir la nature spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l
4127 la qui nous fait pressentir la nature spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets
4128 ure spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nie
4129 lle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent
4130 de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’ instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent an
4131 masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra Nietzsche, cent ans plus tard, renouveler
4132 qué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’ esprit révolté, on verra Nietzsche, cent ans plus tard, renouveler ce
4133 défi mortel. Mais quoi ! faut-il aller si haut ? La recherche « toute naturelle » de l’intensité du désir ne peut-elle ex
4134 aller si haut ? La recherche « toute naturelle » de l’intensité du désir ne peut-elle expliquer à elle seule cette incons
4135 ler si haut ? La recherche « toute naturelle » de l’ intensité du désir ne peut-elle expliquer à elle seule cette inconstan
4136 ette inconstance forcenée ? Alors Don Juan serait l’ homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La n
4137 onstance forcenée ? Alors Don Juan serait l’homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté
4138 Don Juan serait l’homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme
4139 Juan serait l’homme de la première rencontre, de la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme »,
4140 ière rencontre, de la plus excitante victoire ? «  La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais
4141 e la plus excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plu
4142 excitante victoire ? « La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme
4143 « La nouveauté est le tyran de notre âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme de plaisir qui parle
4144 écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’ homme de plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence
4145 e vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme de plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà
4146 ce n’est plus l’homme de plaisir qui parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà de ces moments que Don Juan
4147 insi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà de ces moments que Don Juan fuit à peine atteints. Faudra-t-il se résoud
4148 ine atteints. Faudra-t-il se résoudre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Il
4149 soudre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux
4150 dre à soumettre le cas aux docteurs indiscrets de l’ école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux au
4151 as aux docteurs indiscrets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait
4152 ets de l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que
4153 l’ont pas manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète
4154 qué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine
4155 eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’ on croit, il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’impui
4156 le contraire de ce que l’on croit, il souffrirait d’ une anxiété secrète déjà voisine de l’impuissance. Et il est vrai que
4157 il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’impuissance. Et il est vrai que celui qui cède à cet attrait superf
4158 souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’ impuissance. Et il est vrai que celui qui cède à cet attrait superfici
4159 cède à cet attrait superficiel que presque toutes les jolies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes, n’évoque p
4160 es jolies femmes peuvent exercer sur presque tous les hommes, n’évoque pas une idée de santé. Mais dans cette furie insolen
4161 ur presque tous les hommes, n’évoque pas une idée de santé. Mais dans cette furie insolente, dans cette jactance batailleu
4162 critères spirituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait
4163 spirituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manif
4164 irituels ? Don Juan serait par exemple le type de l’ homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifest
4165 mple le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un ê
4166 e le type de l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un être
4167 a personne où pourrait se manifester ce qu’il y a d’ unique dans un être. Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans
4168 que dans un être. Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans la femme ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouv
4169 Pourquoi ne peut-il désirer que la nouveauté dans la femme ? Et pourquoi désire-t-on du nouveau, du nouveau à tout prix, q
4170 eut-être aussi qu’il n’est pas ? Celui qui a, vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’
4171 est pas ? Celui qui a, vit de sa possession et ne l’ abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’il possède vraiment. Do
4172 , vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour l’ incertain, — entendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait l’homme
4173 entendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait l’ homme qui ne peut pas aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et
4174 r choisir il faudrait être, et il n’est pas. Mais le contraire n’est pas moins vraisemblable : Don Juan cherchant partout
4175 on Juan cherchant partout son idéal, son « type » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit
4176 « type » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujou
4177 ype » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujours
4178 ir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’
4179 la plus fugitive ressemblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’approche, et déjà s’élançant vers d’autres appare
4180 semblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’ approche, et déjà s’élançant vers d’autres apparences, de plus en plus
4181 parences, de plus en plus angoissé et cruel… S’il le trouvait, ce « type » de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. O
4182 angoissé et cruel… S’il le trouvait, ce « type » de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. On le voit interrompre sa
4183 de femme rêvé ! J’imagine cette métamorphose. On le voit interrompre sa course, changer soudain de contenance, baisser la
4184 On le voit interrompre sa course, changer soudain de contenance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’une timidité,
4185 sa course, changer soudain de contenance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’une timidité, et fasciné pour la pre
4186 enance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’ une timidité, et fasciné pour la première fois par la révélation d’amo
4187 ne timidité, et fasciné pour la première fois par la révélation d’amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouver
4188 t fasciné pour la première fois par la révélation d’ amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est
4189 emière fois par la révélation d’amour, se muer en l’ image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu’on
4190 ois par la révélation d’amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu’on sait qu
4191 sance à se fixer, soit impuissance à se déprendre d’ une image à lui-même secrète. Et de là vient sa puissance apparente, s
4192 à se déprendre d’une image à lui-même secrète. Et de là vient sa puissance apparente, sa furia, son rythme dionysiaque… Or
4193 pparente, sa furia, son rythme dionysiaque… Or si le don-juanisme est une passion de l’esprit, et non pas comme nous aimio
4194 ionysiaque… Or si le don-juanisme est une passion de l’esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l
4195 ysiaque… Or si le don-juanisme est une passion de l’ esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l’in
4196 assion de l’esprit, et non pas comme nous aimions le croire une exultation de l’instinct, tout porte à supposer que cette
4197 n pas comme nous aimions le croire une exultation de l’instinct, tout porte à supposer que cette passion n’est pas toujour
4198 as comme nous aimions le croire une exultation de l’ instinct, tout porte à supposer que cette passion n’est pas toujours l
4199 ours liée au sexe. Et même il faut se demander si la sensualité, précisément, ne serait pas le domaine où Don Juan se révè
4200 nder si la sensualité, précisément, ne serait pas le domaine où Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici dange
4201 t, ne serait pas le domaine où Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici danger ce qui peut compromettre un cer
4202 peut compromettre un certain équilibre social que les mœurs ont pour but de maintenir, cet équilibre étant d’ailleurs bon o
4203 rtain équilibre social que les mœurs ont pour but de maintenir, cet équilibre étant d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que
4204 libre étant d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insat
4205 nt d’ailleurs bon ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’e
4206 n ou mauvais.) C’est que le désir de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’excite, devient u
4207 de nouveauté et de changement perpétuel, dès que l’ esprit insatiable l’excite, devient une menace pour la vie. En dérivan
4208 changement perpétuel, dès que l’esprit insatiable l’ excite, devient une menace pour la vie. En dérivant cette passion vers
4209 prit insatiable l’excite, devient une menace pour la vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve
4210 enace pour la vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve lui ménager des satisfactions qui l’épu
4211 a vie. En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve lui ménager des satisfactions qui l’épuisent, sans
4212 ciété se trouve lui ménager des satisfactions qui l’ épuisent, sans que l’ordre des choses ait à souffrir d’une dépense imp
4213 énager des satisfactions qui l’épuisent, sans que l’ ordre des choses ait à souffrir d’une dépense improductive. Certes Don
4214 isent, sans que l’ordre des choses ait à souffrir d’ une dépense improductive. Certes Don Juan est un tricheur, et même il
4215 s Don Juan est un tricheur, et même il ne vit que de cela (La banque de pharaon était la grande ressource financière de Ca
4216 n est un tricheur, et même il ne vit que de cela ( La banque de pharaon était la grande ressource financière de Casanova :
4217 richeur, et même il ne vit que de cela (La banque de pharaon était la grande ressource financière de Casanova : symbole do
4218 il ne vit que de cela (La banque de pharaon était la grande ressource financière de Casanova : symbole dont il nous donne
4219 e de pharaon était la grande ressource financière de Casanova : symbole dont il nous donne maintes fois la clé). Mais une
4220 asanova : symbole dont il nous donne maintes fois la clé). Mais une tricherie constante est moins dangereuse que les faibl
4221 une tricherie constante est moins dangereuse que les faiblesses subites d’un honnête homme. On est en garde, et l’on conna
4222 e est moins dangereuse que les faiblesses subites d’ un honnête homme. On est en garde, et l’on connaît le système, entière
4223 s subites d’un honnête homme. On est en garde, et l’ on connaît le système, entièrement relatif aux règles du jeu. Imaginon
4224 n honnête homme. On est en garde, et l’on connaît le système, entièrement relatif aux règles du jeu. Imaginons un don-juan
4225 Imaginons un don-juanisme plus secret, une table de pharaon où l’on met sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu
4226 don-juanisme plus secret, une table de pharaon où l’ on met sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèces son
4227 plus secret, une table de pharaon où l’on met sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèces sonnantes. Alors
4228 s » invisibles au lieu d’espèces sonnantes. Alors la tricherie cesse d’être une habileté vulgaire et profitable. Elle peut
4229 ieu d’espèces sonnantes. Alors la tricherie cesse d’ être une habileté vulgaire et profitable. Elle peut devenir l’acte hér
4230 abileté vulgaire et profitable. Elle peut devenir l’ acte héroïque d’une loyauté sans scrupules, toutefois considérée comme
4231 et profitable. Elle peut devenir l’acte héroïque d’ une loyauté sans scrupules, toutefois considérée comme criminelle du f
4232 fait qu’elle institue un nouvel ordre, par décret de rigueur subversive. Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et l’adver
4233 ersive. Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et l’ adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’esprit de lourdeur, notre poids
4234 siècle. Et l’adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’ esprit de lourdeur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de re
4235 t l’adversaire qu’il s’est choisi, c’est l’esprit de lourdeur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de retombement
4236 eur, notre poids naturel, notre faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’immoraliste est, comme le moraliste, u
4237 urel, notre faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’immoraliste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de
4238 faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’ immoraliste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de l’instinct 
4239 mbement dans la coutume. L’immoraliste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c
4240 liste est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’e
4241 te est, comme le moraliste, un ennemi vigilant de l’ instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est
4242 iste, un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la n
4243 instinct : car s’il le glorifie, c’est par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’a f
4244 par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à lui. Il va de défi en défi
4245 st qu’il veut forcer la nature autrement qu’on ne l’ a fait jusqu’à lui. Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le
4246 re autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à lui. Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de
4247 . Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au c
4248 i en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esp
4249 cité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y
4250 é puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’ adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a
4251 é par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité
4252 l’adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent
4253 adversaire. Les idées se retournent au caprice de l’ esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou
4254 retournent au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à l
4255 de l’esprit : il n’y a plus de vérité qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première séduction d’
4256 qui tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première séduction d’une hypothèse scientifique. Il n’y a
4257 ou tombent dans le doute à la première séduction d’ une hypothèse scientifique. Il n’y a plus de foi qui affirme et qui ma
4258 ction d’une hypothèse scientifique. Il n’y a plus de foi qui affirme et qui maintienne en vertu de l’absurde. Ah ! comme o
4259 de foi qui affirme et qui maintienne en vertu de l’ absurde. Ah ! comme on se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on a
4260 nne en vertu de l’absurde. Ah ! comme on se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’envie de nier des règles que
4261 se lasse de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’ envie de nier des règles que personne n’ose plus dire inviolables ! Qu
4262 de gagner à tout coup pour peu qu’on ait l’envie de nier des règles que personne n’ose plus dire inviolables ! Qui donc s
4263 er pour une vertu dont on ne sait plus quelle est la fin ? Et toutes ces vérités qu’ils respectaient, voyez comme elles on
4264 ra donc s’en prendre à Dieu et à son Fils. Déjà «  le Dieu moral est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est dans la vie du D
4265 al est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’invitation au Commandeur !
4266 utre ? C’est dans la vie du Don Juan des vérités, l’ heure de l’invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pa
4267 ’est dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le déf
4268 t dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’ invitation au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le défi.
4269 au Commandeur ! Or Dieu se tait. Il ne relève pas le défi. Nietzsche attend dans la nuit désertique des hauteurs. Une aube
4270 . Il ne relève pas le défi. Nietzsche attend dans la nuit désertique des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de
4271 rtique des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’ aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée,
4272 des hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaq
4273 hauteurs. Une aube vient. C’est encore l’aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque
4274 de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu
4275 rsonne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret
4276 eu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret ; et leur défaite r
4277 yance, de chaque valeur, Nietzsche a voulu violer le secret ; et leur défaite rapide les rend toutes méprisables après la
4278 a voulu violer le secret ; et leur défaite rapide les rend toutes méprisables après la première possession. Pourquoi s’atta
4279 ’attarderait-il ? Elles n’étaient excitantes pour l’ esprit que par la fausse vertu qu’on leur prêtait. Mais aussitôt qu’el
4280 Elles n’étaient excitantes pour l’esprit que par la fausse vertu qu’on leur prêtait. Mais aussitôt qu’elles ont trahi leu
4281 ssitôt qu’elles ont trahi leur commune vulgarité, le triomphe perd toute saveur. Il faut détruire maintenant les valeurs n
4282 he perd toute saveur. Il faut détruire maintenant les valeurs neuves qu’on avait inventées pour la lutte. Il faut rejeter a
4283 ant les valeurs neuves qu’on avait inventées pour la lutte. Il faut rejeter avec dégoût ce que l’on désirait de toute sa f
4284 pour la lutte. Il faut rejeter avec dégoût ce que l’ on désirait de toute sa fougue ; et se rire des suiveurs, des successe
4285 Il faut rejeter avec dégoût ce que l’on désirait de toute sa fougue ; et se rire des suiveurs, des successeurs, de ces di
4286 ougue ; et se rire des suiveurs, des successeurs, de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’un autre, et qui déjà
4287 s, des successeurs, de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses
4288 de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’ un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses victimes. Mille et
4289 nt d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses victimes. Mille et trois vérités se sont rendues, et pas une seul
4290 vérités se sont rendues, et pas une seule n’a su le retenir. Qu’importent les « contradictions » ! Ce n’est pas pour bâti
4291 et pas une seule n’a su le retenir. Qu’importent les « contradictions » ! Ce n’est pas pour bâtir un système qu’il réfute,
4292 tème qu’il réfute, dénonce et détruit, c’est pour la joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsc
4293 pour la joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’ image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même in
4294 joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même infiniment
4295 e du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à lui-même infiniment se
4296 e Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’ image obscure, et à lui-même infiniment secrète, d’une Vérité qui ne s
4297 ’image obscure, et à lui-même infiniment secrète, d’ une Vérité qui ne se rendrait point, mais qui le posséderait à tout ja
4298 , d’une Vérité qui ne se rendrait point, mais qui le posséderait à tout jamais, digne enfin de sa vraie passion ! Il traqu
4299 ais qui le posséderait à tout jamais, digne enfin de sa vraie passion ! Il traque sans relâche tout ce qui bouge, tout ce
4300 ouge, tout ce qui s’arrête, tout ce qui fait mine de résister… Voluptés brèves — le temps d’un aphorisme — fulgurations to
4301 t ce qui fait mine de résister… Voluptés brèves —  le temps d’un aphorisme — fulgurations toujours décevantes : ce n’est pa
4302 fait mine de résister… Voluptés brèves — le temps d’ un aphorisme — fulgurations toujours décevantes : ce n’est pas elle qu
4303 e n’est pas elle qu’il vient de posséder… Ô haine de leurs vérités faibles ! La Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si
4304 t de posséder… Ô haine de leurs vérités faibles ! La Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si ce Dieu est mort, à tout j
4305 si ce Dieu est mort, à tout jamais, il n’y a plus d’ amour possible. Il faut inventer un amour qui permette au moins de haï
4306 . Il faut inventer un amour qui permette au moins de haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, toute l’impudeur et la lour
4307 e haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, toute l’ impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque
4308 qui passe, tout ce qui cède, toute l’impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de
4309 ’impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’
4310 du monde. C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissance
4311 . C’est au point de fureur dionysiaque où la joie de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissance anéantie
4312 e où la joie de détruire devient douleur, et dans l’ angoisse d’une puissance anéantie par son succès, que Nietzsche a renc
4313 e de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’ une puissance anéantie par son succès, que Nietzsche a rencontré souda
4314 par son succès, que Nietzsche a rencontré soudain la fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le
4315 dain la fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de conten
4316 fascinante idée du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, e
4317 du Retour éternel. Devant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, et pour la premièr
4318 s-Maria on le voit interrompre sa course, changer de contenance, et pour la première fois baisser la tête et adorer. Tout
4319 r de contenance, et pour la première fois baisser la tête et adorer. Tout reviendra éternellement à cette minute, à cet in
4320 dra éternellement à cette minute, à cet instant ! L’ Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le t
4321 à cette minute, à cet instant ! L’Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le
4322 Éternité, c’est le retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort.
4323 le retour des temps ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort
4324 ; et non plus la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a
4325 u revivra éternellement ! Ainsi Nietzsche devient le Tristan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’amour éternellem
4326 ternellement ! Ainsi Nietzsche devient le Tristan d’ un Destin qu’il ne peut posséder que par l’amour éternellement lointai
4327 ristan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’ amour éternellement lointain. Don Juan tricheur, aime sans amour. S’il
4328 ur, aime sans amour. S’il gagne, c’est en violant la vérité des êtres. Nietzsche pose des valeurs qui détruisent les règle
4329 êtres. Nietzsche pose des valeurs qui détruisent les règles anciennes, mais qui ne valent que par ces règles et dans la me
4330 es, mais qui ne valent que par ces règles et dans la mesure où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose,
4331 ne valent que par ces règles et dans la mesure où l’ on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent
4332 es règles et dans la mesure où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent leur sens, puisque
4333 où l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait
4334 u’il les impose, elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, p
4335 , elles perdent leur sens, puisque le système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes l
4336 système qui les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une pas
4337 i les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une passion se rév
4338 plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà toutes les règles du jeu, il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort ou la vi
4339 les du jeu, il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort ou la vie éternelle. Il faut donc que Don Juan disparaisse (car
4340 il faut qu’une passion se révèle ; ou la mort ou la vie éternelle. Il faut donc que Don Juan disparaisse (car Don Juan ne
4341 uan ne gagnait qu’en trichant, et s’il n’y a plus de règles, on ne peut plus tricher). Voici peut-être la clé du mystère :
4342 règles, on ne peut plus tricher). Voici peut-être la clé du mystère : c’est qu’en respectant toutes les règles, nous ne po
4343 la clé du mystère : c’est qu’en respectant toutes les règles, nous ne pourrons jamais que perdre. Alors : ou bien nous sero
4344 s notre grâce. Mais Nietzsche et Don Juan doutent de leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur
4345 Mais Nietzsche et Don Juan doutent de leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la t
4346 doutent de leur grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leu
4347 r grâce. Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la
4348 Les voici donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des t
4349 contraints de gagner dans le temps de leur vie —  d’ où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règle
4350 raints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement
4351 e — d’où la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement final, le jugement dernier — d’où l’idée
4352 rie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règlement final, le jugement dernier — d’où l’idée du retour éternel.
4353 r faut nier la fin des temps, le règlement final, le jugement dernier — d’où l’idée du retour éternel. Comme je parlais de
4354 temps, le règlement final, le jugement dernier —  d’ où l’idée du retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie
4355 s, le règlement final, le jugement dernier — d’où l’ idée du retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie : « 
4356 — d’où l’idée du retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie : « J’ai connu, me dit-elle, un homme marié ave
4357 vous ajoute à ma liste des mille e tre. C’étaient les femmes qu’il n’avait pas eues par fidélité à la sienne. » Où est la t
4358 avait pas eues par fidélité à la sienne. » Où est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
4359 idélité à la sienne. » Où est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
4360 est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
4361 la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
13 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes I. Méditation au carrefour fabuleux
4362 mythes I Méditation au carrefour fabuleux Dans la forêt de Gribskov, il est un lieu nommé « le Coin des Huit-Chemins ».
4363 Méditation au carrefour fabuleux Dans la forêt de Gribskov, il est un lieu nommé « le Coin des Huit-Chemins ». Seul le
4364 Dans la forêt de Gribskov, il est un lieu nommé «  le Coin des Huit-Chemins ». Seul le trouve celui qui le cherche avec bea
4365 un lieu nommé « le Coin des Huit-Chemins ». Seul le trouve celui qui le cherche avec beaucoup de soin et de finesse, car
4366 Coin des Huit-Chemins ». Seul le trouve celui qui le cherche avec beaucoup de soin et de finesse, car aucune carte ne l’in
4367 uve celui qui le cherche avec beaucoup de soin et de finesse, car aucune carte ne l’indique. Son nom même est une contradi
4368 aucoup de soin et de finesse, car aucune carte ne l’ indique. Son nom même est une contradiction, car comment le croisement
4369 . Son nom même est une contradiction, car comment le croisement de huit chemins publics peut-il former un « coin » solitai
4370 est une contradiction, car comment le croisement de huit chemins publics peut-il former un « coin » solitaire et dérobé ?
4371 ut-il former un « coin » solitaire et dérobé ? Si la rencontre de trois routes suffit à donner son nom à tout ce que crain
4372 un « coin » solitaire et dérobé ? Si la rencontre de trois routes suffit à donner son nom à tout ce que craint un solitair
4373 onner son nom à tout ce que craint un solitaire : la trivialité, combien plus triviale encore doit être la rencontre de hu
4374 rivialité, combien plus triviale encore doit être la rencontre de huit routes ! Pourtant, il en est bien ainsi : huit rout
4375 mbien plus triviale encore doit être la rencontre de huit routes ! Pourtant, il en est bien ainsi : huit routes et quelle
4376 le solitude ! … Tout près de là, un bosquet fermé de haies, porte le nom d’« Enclos fatal »… L’animation des huit chemins
4377 Tout près de là, un bosquet fermé de haies, porte le nom d’« Enclos fatal »… L’animation des huit chemins n’est qu’une pur
4378 ès de là, un bosquet fermé de haies, porte le nom d’ « Enclos fatal »… L’animation des huit chemins n’est qu’une pure possi
4379 fermé de haies, porte le nom d’« Enclos fatal »… L’ animation des huit chemins n’est qu’une pure possibilité, — possibilit
4380 n’est qu’une pure possibilité, — possibilité pour l’ esprit. Car personne ne fréquente ce lieu, sauf un petit insecte qui s
4381 lente festinans… Nul ne hante ces routes, hormis le vent dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va. (In Vino Veritas)
4382 nte ces routes, hormis le vent dont on ne sait ni d’ où il vient ni où il va. (In Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’amour
4383 i où il va. (In Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’ amour unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers gra
4384 Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’amour unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers grands livres pseud
4385 ard a vécu l’amour unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers grands livres pseudonymes évoquent le vol
4386 s ses premiers grands livres pseudonymes évoquent le vol d’un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche
4387 remiers grands livres pseudonymes évoquent le vol d’ un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche a vécu
4388 évoquent le vol d’un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche a vécu plus seul encore, et guère moins
4389 le vol d’un sombre papillon fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche a vécu plus seul encore, et guère moins chaste, m
4390 et guère moins chaste, mais toute son œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où
4391 moins chaste, mais toute son œuvre mène le train d’ enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrê
4392 haste, mais toute son œuvre mène le train d’enfer d’ un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cl
4393 e son œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le se
4394 on œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le seuil
4395 e », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le seuil d’une Éternité en laquelle il découvre son Isolde. Pour l’un et
4396 u’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le seuil d’ une Éternité en laquelle il découvre son Isolde. Pour l’un et l’autre
4397 elle il découvre son Isolde. Pour l’un et l’autre la pensée est une passion, et l’expression totale de la passion ne peut
4398 our l’un et l’autre la pensée est une passion, et l’ expression totale de la passion ne peut être que musicale. « Par la mu
4399 la pensée est une passion, et l’expression totale de la passion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions
4400 pensée est une passion, et l’expression totale de la passion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions jou
4401 le de la passion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes.23 » L’un par Mozart et
4402 sion ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes.23 » L’un par Mozart et l’autre par
4403 usicale. « Par la musique, les passions jouissent d’ elles-mêmes.23 » L’un par Mozart et l’autre par Wagner accède au cœur
4404 et qui est son Ombre. J’ai cherché bien longtemps le point de perspective d’où le regard puisse embrasser à la fois ces de
4405 t son Ombre. J’ai cherché bien longtemps le point de perspective d’où le regard puisse embrasser à la fois ces deux vies d
4406 ai cherché bien longtemps le point de perspective d’ où le regard puisse embrasser à la fois ces deux vies dénuées et ces d
4407 erché bien longtemps le point de perspective d’où le regard puisse embrasser à la fois ces deux vies dénuées et ces deux œ
4408 la fois ces deux vies dénuées et ces deux œuvres d’ une richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de l’amour et leurs
4409 ne richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de l’amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occide
4410 richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de l’ amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occidenta
4411 eux mythes majeurs de l’amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’u
4412 amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’une vision juste, ou peu
4413 les plus parfaites dans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’une vision juste, ou peut-être seulement d’une qu
4414 ans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’ une vision juste, ou peut-être seulement d’une qualité heureuse et pén
4415 tuelle d’une vision juste, ou peut-être seulement d’ une qualité heureuse et pénétrante du regard, situant en vérité celui
4416 vérité celui qui voit, il arrive qu’on pressente l’ invite d’une étape significative, — et « l’enclos fatal » n’est pas lo
4417 elui qui voit, il arrive qu’on pressente l’invite d’ une étape significative, — et « l’enclos fatal » n’est pas loin, mais
4418 ssente l’invite d’une étape significative, — et «  l’ enclos fatal » n’est pas loin, mais en même temps s’ouvrent des avenue
4419 Ces carrefours « qu’aucune carte n’indique » sont les lieux les plus émouvants, pour celui qui chevauche à l’aventure au pr
4420 ours « qu’aucune carte n’indique » sont les lieux les plus émouvants, pour celui qui chevauche à l’aventure au profond des
4421 ux les plus émouvants, pour celui qui chevauche à l’ aventure au profond des forêts de l’âme occidentale. Arrêtons-nous ici
4422 qui chevauche à l’aventure au profond des forêts de l’âme occidentale. Arrêtons-nous ici pour méditer. Et nous suivrons t
4423 i chevauche à l’aventure au profond des forêts de l’ âme occidentale. Arrêtons-nous ici pour méditer. Et nous suivrons tant
4424 pour méditer. Et nous suivrons tantôt cette allée de lumière frayée dans les hautes futaies par les rayons obliques de l’a
4425 uivrons tantôt cette allée de lumière frayée dans les hautes futaies par les rayons obliques de l’après-midi, tantôt cette
4426 lée de lumière frayée dans les hautes futaies par les rayons obliques de l’après-midi, tantôt cette allée assombrie et qui
4427 e dans les hautes futaies par les rayons obliques de l’après-midi, tantôt cette allée assombrie et qui s’anime au gré d’un
4428 ans les hautes futaies par les rayons obliques de l’ après-midi, tantôt cette allée assombrie et qui s’anime au gré d’un ve
4429 antôt cette allée assombrie et qui s’anime au gré d’ un vent soudain, dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va. IKier
4430 nime au gré d’un vent soudain, dont on ne sait ni d’ où il vient ni où il va. IKierkegaard et Don Juan C’est au cœur d
4431 ur des grands bois du Nord de la Seeland, un soir d’ été, que les convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’un pa
4432 ds bois du Nord de la Seeland, un soir d’été, que les convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’un pavillon de ch
4433 que les convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battant
4434 convives du Banquet se réunissent devant le seuil d’ un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’écl
4435 nquet se réunissent devant le seuil d’un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’éclairage étincel
4436 nissent devant le seuil d’un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’éclairage étincelant, la fraîc
4437 chasse. Les portes s’ouvrirent à deux battants ; l’ éclairage étincelant, la fraîcheur se déversant à flots, la séduction
4438 vrirent à deux battants ; l’éclairage étincelant, la fraîcheur se déversant à flots, la séduction fascinante des parfums,
4439 ge étincelant, la fraîcheur se déversant à flots, la séduction fascinante des parfums, et le goût impeccable du service sa
4440 à flots, la séduction fascinante des parfums, et le goût impeccable du service saisirent les convives qui entraient, et t
4441 rfums, et le goût impeccable du service saisirent les convives qui entraient, et tandis que l’orchestre attaquait la musiqu
4442 isirent les convives qui entraient, et tandis que l’ orchestre attaquait la musique du ballet de Don Juan, ils se sentirent
4443 ui entraient, et tandis que l’orchestre attaquait la musique du ballet de Don Juan, ils se sentirent transfigurés, et comm
4444 is que l’orchestre attaquait la musique du ballet de Don Juan, ils se sentirent transfigurés, et comme frappés de respect
4445 , ils se sentirent transfigurés, et comme frappés de respect pour un esprit invisible, ils s’arrêtèrent un instant, sembla
4446 s s’arrêtèrent un instant, semblables à celui que l’ enthousiasme a réveillé et qui ressuscite en plein enthousiasme. Cett
4447 e en plein enthousiasme. Cette page introduisant les discours sur l’amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de l
4448 siasme. Cette page introduisant les discours sur l’ amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kie
4449 sur l’amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans
4450 amour qui composent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Jou
4451 ur qui composent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journa
4452 osent In Vino Veritas, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839,
4453 s, donne le ton de la passion de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà : D’une
4454 Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire de
4455 d pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire de Don Juan,
4456 e Mozart. Dans le Journal de 1839, on lit déjà : D’ une certaine façon, je puis dire de Don Juan, comme Elvire : — Toi, me
4457 on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire de Don Juan, comme Elvire : — Toi, meurtrier de mon bonheur ! Car en vér
4458 dire de Don Juan, comme Elvire : — Toi, meurtrier de mon bonheur ! Car en vérité, cette pièce s’est emparée de moi d’une f
4459 onheur ! Car en vérité, cette pièce s’est emparée de moi d’une façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais l’oublier
4460 ! Car en vérité, cette pièce s’est emparée de moi d’ une façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais l’oublier. C’est
4461 façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais l’ oublier. C’est elle qui m’a poussé, comme Elvire, hors de la nuit tran
4462 C’est elle qui m’a poussé, comme Elvire, hors de la nuit tranquille du cloître. Enfin, c’est à Mozart, écrira-t-il plus
4463 fin, c’est à Mozart, écrira-t-il plus tard — dans les Étapes — qu’il aura dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’un
4464 -t-il plus tard — dans les Étapes — qu’il aura dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’un amour malheureux ». Relié
4465 aura dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’ un amour malheureux ». Reliée par ces derniers mots à la vie trop réel
4466 mour malheureux ». Reliée par ces derniers mots à la vie trop réelle du Solitaire, la fascination du mythe révèle ici sa v
4467 derniers mots à la vie trop réelle du Solitaire, la fascination du mythe révèle ici sa vraie nature de virtualité existen
4468 a fascination du mythe révèle ici sa vraie nature de virtualité existentielle. La vie réelle de Kierkegaard s’est qualifié
4469 ici sa vraie nature de virtualité existentielle. La vie réelle de Kierkegaard s’est qualifiée par son refus du mythe de D
4470 nature de virtualité existentielle. La vie réelle de Kierkegaard s’est qualifiée par son refus du mythe de Don Juan, tenta
4471 ierkegaard s’est qualifiée par son refus du mythe de Don Juan, tentation permanente et toujours refoulée. C’est pourquoi p
4472 nte et toujours refoulée. C’est pourquoi personne d’ autre n’a mieux jugé ce mythe. La thèse de Kierkegaard sur Don Juan re
4473 ourquoi personne d’autre n’a mieux jugé ce mythe. La thèse de Kierkegaard sur Don Juan rejoint Mozart dans sa génialité :
4474 ersonne d’autre n’a mieux jugé ce mythe. La thèse de Kierkegaard sur Don Juan rejoint Mozart dans sa génialité : elle réin
4475 rejoint Mozart dans sa génialité : elle réinvente la structure du drame comme par une création de logique intrépide. Elle
4476 ente la structure du drame comme par une création de logique intrépide. Elle nous impose, par la vertu d’une cohérence ino
4477 ation de logique intrépide. Elle nous impose, par la vertu d’une cohérence inoubliable une interprétation triple et unique
4478 logique intrépide. Elle nous impose, par la vertu d’ une cohérence inoubliable une interprétation triple et unique de l’opé
4479 e inoubliable une interprétation triple et unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voic
4480 noubliable une interprétation triple et unique de l’ opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voici l
4481 étation triple et unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le
4482 tion triple et unique de l’opéra, du mythe, et de l’ essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le ch
4483 e et unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le christianism
4484 t unique de l’opéra, du mythe, et de l’essence de la musique occidentale. En voici l’argument condensé. Le christianisme,
4485 de l’essence de la musique occidentale. En voici l’ argument condensé. Le christianisme, étant esprit, a posé dans le mond
4486 usique occidentale. En voici l’argument condensé. Le christianisme, étant esprit, a posé dans le monde la sensualité. Parc
4487 ensé. Le christianisme, étant esprit, a posé dans le monde la sensualité. Parce qu’il l’excluait en principe, il l’a posée
4488 christianisme, étant esprit, a posé dans le monde la sensualité. Parce qu’il l’excluait en principe, il l’a posée comme pr
4489 , a posé dans le monde la sensualité. Parce qu’il l’ excluait en principe, il l’a posée comme principe et comme catégorie s
4490 ensualité. Parce qu’il l’excluait en principe, il l’ a posée comme principe et comme catégorie spirituelle. L’érotisme, « s
4491 ée comme principe et comme catégorie spirituelle. L’ érotisme, « synthèse psycho-sensible » et déterminée par l’esprit, exi
4492 e, « synthèse psycho-sensible » et déterminée par l’ esprit, exige désormais un langage capable de traduire sa spontanéité.
4493 par l’esprit, exige désormais un langage capable de traduire sa spontanéité. La musique seule va s’y prêter. Car elle est
4494 is un langage capable de traduire sa spontanéité. La musique seule va s’y prêter. Car elle est un langage des sens, mais l
4495 ’y prêter. Car elle est un langage des sens, mais le sens de l’ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’esprit ».
4496 r. Car elle est un langage des sens, mais le sens de l’ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’esprit ». La musiq
4497 Car elle est un langage des sens, mais le sens de l’ ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’esprit ». La musique,
4498 l’ouïe, plus que tout autre, est « déterminé par l’ esprit ». La musique, au surplus, est, après la parole, le médium le m
4499 s que tout autre, est « déterminé par l’esprit ». La musique, au surplus, est, après la parole, le médium le moins matérie
4500 ar l’esprit ». La musique, au surplus, est, après la parole, le médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dan
4501  ». La musique, au surplus, est, après la parole, le médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps,
4502 ique, au surplus, est, après la parole, le médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps, dans une
4503 est, après la parole, le médium le moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps, dans une succession de mome
4504 , après la parole, le médium le moins matériel de l’ idée : elle n’existe que dans le temps, dans une succession de moments
4505 moins matériel de l’idée : elle n’existe que dans le temps, dans une succession de moments, puis disparaît, contrairement
4506 e n’existe que dans le temps, dans une succession de moments, puis disparaît, contrairement à l’œuvre plastique, peinte ou
4507 ssion de moments, puis disparaît, contrairement à l’ œuvre plastique, peinte ou sculptée. L’érotisme, exclu par l’esprit, t
4508 airement à l’œuvre plastique, peinte ou sculptée. L’ érotisme, exclu par l’esprit, trouvera donc son « médium absolu », non
4509 stique, peinte ou sculptée. L’érotisme, exclu par l’ esprit, trouvera donc son « médium absolu », non pas dans la parole, m
4510 trouvera donc son « médium absolu », non pas dans la parole, mais bien dans la musique ; et de même la musique trouvera da
4511 absolu », non pas dans la parole, mais bien dans la musique ; et de même la musique trouvera dans le génie sensuel son « 
4512 la parole, mais bien dans la musique ; et de même la musique trouvera dans le génie sensuel son « objet absolu », car « l’
4513 la musique ; et de même la musique trouvera dans le génie sensuel son « objet absolu », car « l’état d’âme sensuel est tr
4514 dans le génie sensuel son « objet absolu », car «  l’ état d’âme sensuel est trop lourd et trop dense pour être porté par la
4515 est trop lourd et trop dense pour être porté par la parole ; seule la musique peut l’exprimer ». Si Don Juan représente l
4516 trop dense pour être porté par la parole ; seule la musique peut l’exprimer ». Si Don Juan représente le désir pur, dans
4517 être porté par la parole ; seule la musique peut l’ exprimer ». Si Don Juan représente le désir pur, dans sa génialité irr
4518 musique peut l’exprimer ». Si Don Juan représente le désir pur, dans sa génialité irrésistible et démoniaque, « déterminé
4519 alité irrésistible et démoniaque, « déterminé par l’ esprit comme étant ce que l’esprit exclut », l’expression de Don Juan
4520 aque, « déterminé par l’esprit comme étant ce que l’ esprit exclut », l’expression de Don Juan ne peut être que musicale. E
4521 ar l’esprit comme étant ce que l’esprit exclut », l’ expression de Don Juan ne peut être que musicale. Et c’est pourquoi le
4522 omme étant ce que l’esprit exclut », l’expression de Don Juan ne peut être que musicale. Et c’est pourquoi le seul Don Jua
4523 Juan ne peut être que musicale. Et c’est pourquoi le seul Don Juan conforme au mythe24, c’est le Don Giovanni de Mozart. V
4524 rquoi le seul Don Juan conforme au mythe24, c’est le Don Giovanni de Mozart. Voici son signalement selon Kierkegaard. Don
4525 uan est conçu musicalement, j’entends en lui tout l’ infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien
4526 ement, j’entends en lui tout l’infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien ne peut résister ; j
4527 ui tout l’infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends la convoitis
4528 tout l’infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends la convoitise e
4529 ion, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends la convoitise effrénée du désir, mais aussi le triomphe absolu de ce dés
4530 tends la convoitise effrénée du désir, mais aussi le triomphe absolu de ce désir, triomphe auquel il serait vain de s’oppo
4531 effrénée du désir, mais aussi le triomphe absolu de ce désir, triomphe auquel il serait vain de s’opposer. Si d’aventure
4532 bsolu de ce désir, triomphe auquel il serait vain de s’opposer. Si d’aventure la pensée s’attarde à l’obstacle, celui-ci t
4533 , triomphe auquel il serait vain de s’opposer. Si d’ aventure la pensée s’attarde à l’obstacle, celui-ci tire son importanc
4534 auquel il serait vain de s’opposer. Si d’aventure la pensée s’attarde à l’obstacle, celui-ci tire son importance d’exciter
4535 de s’opposer. Si d’aventure la pensée s’attarde à l’ obstacle, celui-ci tire son importance d’exciter la passion plutôt que
4536 ttarde à l’obstacle, celui-ci tire son importance d’ exciter la passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissanc
4537 ’obstacle, celui-ci tire son importance d’exciter la passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissance en est a
4538 re son importance d’exciter la passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissance en est accrue, la victoire est
4539 la passion plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissance en est accrue, la victoire est certaine et l’obstacle n’es
4540 opposer réellement ; la jouissance en est accrue, la victoire est certaine et l’obstacle n’est qu’un stimulant. Je trouve
4541 ssance en est accrue, la victoire est certaine et l’ obstacle n’est qu’un stimulant. Je trouve en Don Juan une vie ainsi an
4542 ulant. Je trouve en Don Juan une vie ainsi animée d’ un démoniaque puissant et irrésistible, à la façon d’un élément. Telle
4543 nimée d’un démoniaque puissant et irrésistible, à la façon d’un élément. Telle est son idéalité dont je puis me réjouir tr
4544 n démoniaque puissant et irrésistible, à la façon d’ un élément. Telle est son idéalité dont je puis me réjouir tranquillem
4545 dont je puis me réjouir tranquillement, parce que la musique ne me le représente pas comme personne ou individu, mais comm
4546 éjouir tranquillement, parce que la musique ne me le représente pas comme personne ou individu, mais comme puissance.25
4547 t plus rien. Lancé comme une pierre qui ricoche à la surface de l’eau, il s’enfonce instantanément dans l’abîme du néant,
4548 . Lancé comme une pierre qui ricoche à la surface de l’eau, il s’enfonce instantanément dans l’abîme du néant, après le de
4549 ancé comme une pierre qui ricoche à la surface de l’ eau, il s’enfonce instantanément dans l’abîme du néant, après le derni
4550 urface de l’eau, il s’enfonce instantanément dans l’ abîme du néant, après le dernier ricochet. Irresponsable comme toute f
4551 toute force naturelle, Don Juan incarne donc, si l’ on ose dire, l’absolu nihilisme moral. Il séduit par la seule énergie
4552 turelle, Don Juan incarne donc, si l’on ose dire, l’ absolu nihilisme moral. Il séduit par la seule énergie du désir. « Je
4553 ose dire, l’absolu nihilisme moral. Il séduit par la seule énergie du désir. « Je ne l’imagine pas du tout comme quelqu’un
4554 Il séduit par la seule énergie du désir. « Je ne l’ imagine pas du tout comme quelqu’un qui forme ses projets sournoisemen
4555 ournoisement, et calcule avec ruse ses intrigues… La réflexion lui fait défaut… Il n’a besoin d’aucun préparatif, d’aucun
4556 gues… La réflexion lui fait défaut… Il n’a besoin d’ aucun préparatif, d’aucun plan, d’aucun temps, car il est toujours prê
4557 ui fait défaut… Il n’a besoin d’aucun préparatif, d’ aucun plan, d’aucun temps, car il est toujours prêt, l’énergie est con
4558 … Il n’a besoin d’aucun préparatif, d’aucun plan, d’ aucun temps, car il est toujours prêt, l’énergie est constamment prése
4559 un plan, d’aucun temps, car il est toujours prêt, l’ énergie est constamment présente en lui et le désir aussi. » Il n’étou
4560 rêt, l’énergie est constamment présente en lui et le désir aussi. » Il n’étourdit pas Zerline de belles paroles, il l’invi
4561 ui et le désir aussi. » Il n’étourdit pas Zerline de belles paroles, il l’invite à entrer, fait un geste. « II ne séduit p
4562 » Il n’étourdit pas Zerline de belles paroles, il l’ invite à entrer, fait un geste. « II ne séduit pas, mais il désire, et
4563 il a du succès auprès des femmes, mais encore il les rend heureuses — et malheureuses ; chose étrange, c’est là ce qu’elle
4564 ce qu’elles veulent, et celle qui ne rêverait pas de devenir malheureuse pour avoir été une fois heureuse avec Don Juan se
4565 it une pauvre fille. Don Juan est convaincu que «  l’ expression véritable de la femme consiste en sa volonté d’être séduite
4566 n Juan est convaincu que « l’expression véritable de la femme consiste en sa volonté d’être séduite… C’est pourquoi elle n
4567 uan est convaincu que « l’expression véritable de la femme consiste en sa volonté d’être séduite… C’est pourquoi elle ne s
4568 sion véritable de la femme consiste en sa volonté d’ être séduite… C’est pourquoi elle ne se fâche jamais contre son séduct
4569 fâche jamais contre son séducteur, du moins s’il l’ a vraiment séduite.26 » L’érotisme de Don Juan s’oppose à l’Éros anti
4570 ducteur, du moins s’il l’a vraiment séduite.26 » L’ érotisme de Don Juan s’oppose à l’Éros antique, qui était psychique et
4571 moins s’il l’a vraiment séduite.26 » L’érotisme de Don Juan s’oppose à l’Éros antique, qui était psychique et non sensue
4572 t séduite.26 » L’érotisme de Don Juan s’oppose à l’ Éros antique, qui était psychique et non sensuel, « et c’est ce qui in
4573 se tout amour grec »27. Il s’oppose plus encore à l’ amour courtois, essentiellement fidèle. « L’amour psychique est existe
4574 ore à l’amour courtois, essentiellement fidèle. «  L’ amour psychique est existence dans le temps, l’amour sensuel dispariti
4575 nt fidèle. « L’amour psychique est existence dans le temps, l’amour sensuel disparition dans le temps », d’où vient que la
4576 « L’amour psychique est existence dans le temps, l’ amour sensuel disparition dans le temps », d’où vient que la musique e
4577 e dans le temps, l’amour sensuel disparition dans le temps », d’où vient que la musique est son parfait médium. Pour Don J
4578 mps, l’amour sensuel disparition dans le temps », d’ où vient que la musique est son parfait médium. Pour Don Juan, « la fé
4579 nsuel disparition dans le temps », d’où vient que la musique est son parfait médium. Pour Don Juan, « la féminité tout à f
4580 musique est son parfait médium. Pour Don Juan, «  la féminité tout à fait abstraite est l’essentiel », l’individualité n’e
4581 Don Juan, « la féminité tout à fait abstraite est l’ essentiel », l’individualité n’existe pas : il n’y aura jamais à ses y
4582 féminité tout à fait abstraite est l’essentiel », l’ individualité n’existe pas : il n’y aura jamais à ses yeux ni infidéli
4583 on et multiplicité. Sa vie n’étant qu’« une somme de moments distincts… une addition d’instants », Don Juan ne saurait avo
4584 qu’« une somme de moments distincts… une addition d’ instants », Don Juan ne saurait avoir de biographie : le doter d’une e
4585 addition d’instants », Don Juan ne saurait avoir de biographie : le doter d’une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fa
4586 ants », Don Juan ne saurait avoir de biographie : le doter d’une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. I
4587 on Juan ne saurait avoir de biographie : le doter d’ une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le
4588 t avoir de biographie : le doter d’une enfance et d’ une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instan
4589 ie : le doter d’une enfance et d’une jeunesse fut l’ erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes so
4590 une enfance et d’une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire
4591 une jeunesse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps
4592 sse fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps lui manqu
4593 fut l’erreur fatale de Byron. Il est le génie de l’ instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps lui manque »
4594 ’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps lui manque ». « La voir et l’aimer sont une seule chose… et aus
4595 ont sans histoire, « car le temps lui manque ». «  La voir et l’aimer sont une seule chose… et aussitôt tout est fini, puis
4596 stoire, « car le temps lui manque ». « La voir et l’ aimer sont une seule chose… et aussitôt tout est fini, puis cela se ré
4597 et aussitôt tout est fini, puis cela se répète à l’ infini. » Sans passé, sans mémoire (il lui faut le Catalogue !), sans
4598 l’infini. » Sans passé, sans mémoire (il lui faut le Catalogue !), sans lendemain et sans nostalgie, il court, vole et se
4599 le et se réjouit, jusqu’à ce qu’il butte contre «  la pierre d’achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Co
4600 éjouit, jusqu’à ce qu’il butte contre « la pierre d’ achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur e
4601 e qu’il butte contre « la pierre d’achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur est un esprit ! C’
4602 tte contre « la pierre d’achoppement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur est un esprit ! C’est même u
4603 pement », la statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur est un esprit ! C’est même un revenant, donc un retour du
4604 revenant, donc un retour du passé. Il représente la négation spirituelle du génie spontané de l’instant. Il est donc seul
4605 résente la négation spirituelle du génie spontané de l’instant. Il est donc seul capable de dompter Don Juan, nulle puissa
4606 ente la négation spirituelle du génie spontané de l’ instant. Il est donc seul capable de dompter Don Juan, nulle puissance
4607 e spontané de l’instant. Il est donc seul capable de dompter Don Juan, nulle puissance du monde n’en ayant eu raison. Cet
4608 ythe par Kierkegaard n’est pas seulement inspirée de Mozart : elle a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est le my
4609 as seulement inspirée de Mozart : elle a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manif
4610 irée de Mozart : elle a pour but de démontrer que l’ opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manifesté en chaque dé
4611 Mozart : elle a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manifesté en chaque détail com
4612 a pour but de démontrer que l’opéra de Mozart est le mythe pur, intégralement manifesté en chaque détail comme dans le sty
4613 tégralement manifesté en chaque détail comme dans le style et la structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétatio
4614 manifesté en chaque détail comme dans le style et la structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la lég
4615 chaque détail comme dans le style et la structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu
4616 que détail comme dans le style et la structure de l’ ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu’à
4617 yle et la structure de l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu’à ce que Mozart en ait découve
4618 de l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu’à ce que Mozart en ait découvert à la fois le méd
4619 l’ensemble. On a pu varier les interprétations de la légende, « jusqu’à ce que Mozart en ait découvert à la fois le médium
4620  jusqu’à ce que Mozart en ait découvert à la fois le médium et l’idée », d’où « la valeur classique absolue » de son opéra
4621 ue Mozart en ait découvert à la fois le médium et l’ idée », d’où « la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra m
4622 en ait découvert à la fois le médium et l’idée », d’ où « la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra multiplier
4623 découvert à la fois le médium et l’idée », d’où «  la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra multiplier les Fau
4624 et l’idée », d’où « la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra multiplier les Faust 28, car « l’idée de Faust s
4625 ique absolue » de son opéra. On pourra multiplier les Faust 28, car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit q
4626 n opéra. On pourra multiplier les Faust 28, car «  l’ idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit qu’il est naturel qu
4627 . On pourra multiplier les Faust 28, car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit qu’il est naturel qu’il y e
4628 car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’ esprit qu’il est naturel qu’il y en ait plusieurs conceptions », chacu
4629 tre « parfaite » pour une génération ; tandis que le Don Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de l’idée, vivra éter
4630 ération ; tandis que le Don Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de l’idée, vivra éternellement et dans tous les te
4631 e Don Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de l’idée, vivra éternellement et dans tous les temps ». En récrire un a
4632 on Juan de Mozart, « par le caractère abstrait de l’ idée, vivra éternellement et dans tous les temps ». En récrire un aprè
4633 trait de l’idée, vivra éternellement et dans tous les temps ». En récrire un après Mozart équivaudrait à produire une Ilias
4634 à produire une Ilias post Homerum. Du commentaire de l’opéra lui-même (dont la pénétration proprement musicale est stupéfi
4635 roduire une Ilias post Homerum. Du commentaire de l’ opéra lui-même (dont la pénétration proprement musicale est stupéfiant
4636 Homerum. Du commentaire de l’opéra lui-même (dont la pénétration proprement musicale est stupéfiante, Kierkegaard se disan
4637 n centrale : « Don Juan donne leur intérêt à tous les autres personnages… Sa passion met la passion des autres en mouvement
4638 rêt à tous les autres personnages… Sa passion met la passion des autres en mouvement. Elle résonne partout ». Don Juan n’é
4639 is puissance et vie, donc « absolument musical », les autres personnages, qui ne sont que passions déterminées par Don Juan
4640 e mesure même musicaux. « On peut arriver pendant la représentation, on est immédiatement au centre, par ce que ce centre,
4641 iatement au centre, par ce que ce centre, qui est la vitalité de Don Juan, se trouve partout. » Le seul personnage qui sem
4642 centre, par ce que ce centre, qui est la vitalité de Don Juan, se trouve partout. » Le seul personnage qui semble faire ex
4643 est la vitalité de Don Juan, se trouve partout. » Le seul personnage qui semble faire exception est naturellement le Comma
4644 nage qui semble faire exception est naturellement le Commandeur, mais, d’une certaine manière (que précise l’analyse des t
4645 exception est naturellement le Commandeur, mais, d’ une certaine manière (que précise l’analyse des thèmes musicaux), il e
4646 andeur, mais, d’une certaine manière (que précise l’ analyse des thèmes musicaux), il est « placé en dehors de la pièce, ou
4647 des thèmes musicaux), il est « placé en dehors de la pièce, ou il la circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’é
4648 aux), il est « placé en dehors de la pièce, ou il la circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’éternité. IIKi
4649 dehors de la pièce, ou il la circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’éternité. IIKierkegaard et Tristan
4650 circonscrit ». Comme le temps est circonscrit par l’ éternité. IIKierkegaard et Tristan Kierkegaard fut pourtant le c
4651 ierkegaard et Tristan Kierkegaard fut pourtant le contraire d’un Don Juan. Dans ses rapports avec son œuvre, son action
4652 Tristan Kierkegaard fut pourtant le contraire d’ un Don Juan. Dans ses rapports avec son œuvre, son action publique, et
4653 Cependant, je n’ai trouvé dans tout son œuvre que de rares allusions à l’Hamlet de Shakespeare, et pas une mention de Tris
4654 ouvé dans tout son œuvre que de rares allusions à l’ Hamlet de Shakespeare, et pas une mention de Tristan — pour des centai
4655 ons à l’Hamlet de Shakespeare, et pas une mention de Tristan — pour des centaines de pages enthousiastes et lyriques sur l
4656 t pas une mention de Tristan — pour des centaines de pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de M
4657 centaines de pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrét
4658 e pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire c
4659 ages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire ce m
4660 stes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire ce mutisme, et cet
4661 iques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette discrétion, voire ce mutisme, et cette luxurian
4662 oire ce mutisme, et cette luxuriance verbale, est de ceux qui expriment à coup sûr les données essentielles d’une personne
4663 nce verbale, est de ceux qui expriment à coup sûr les données essentielles d’une personne. Qu’est-ce que Don Juan pour ce c
4664 qui expriment à coup sûr les données essentielles d’ une personne. Qu’est-ce que Don Juan pour ce célibataire parfaitement
4665 e Don Juan pour ce célibataire parfaitement libre de mener sa vie comme il lui plaît, riche et oisif, brillant esprit, cur
4666 i plaît, riche et oisif, brillant esprit, curieux de tout, mais en même temps de complexion plutôt malingre (« Qu’on me do
4667 llant esprit, curieux de tout, mais en même temps de complexion plutôt malingre (« Qu’on me donne un corps ! », gémit-il d
4668 it-il dans son Journal) et qui pressent son génie d’ écrivain et sa vocation religieuse ? Don Juan est de toute évidence la
4669 écrivain et sa vocation religieuse ? Don Juan est de toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son
4670 ation religieuse ? Don Juan est de toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, pr
4671 gieuse ? Don Juan est de toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, prestigieux,
4672 n est de toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, prestigieux, désiré, mais qu
4673 toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi potentiel, prestigieux, désiré, mais qu’il ne pe
4674 ais qu’il ne peut et qu’il ne veut actualiser. En l’ écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que pe
4675 e peut et qu’il ne veut actualiser. En l’écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du
4676 u’il ne veut actualiser. En l’écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du même coup,
4677 ualiser. En l’écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du même coup, il se définit,
4678 l’écartant de soi, en le refusant, il le voit et le définit mieux que personne ; du même coup, il se définit, contre lui
4679 non pas sans lui. Il ne conçoit que deux manières de vivre dignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur
4680 . Il ne conçoit que deux manières de vivre dignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’anac
4681 l ne conçoit que deux manières de vivre dignes de l’ absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’anachor
4682 ignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’anachorète 29. L’une et l’autre excluent le mari
4683 ossibles pour lui : ou bien le séducteur, ou bien l’ anachorète 29. L’une et l’autre excluent le mariage, « suprême express
4684 u bien l’anachorète 29. L’une et l’autre excluent le mariage, « suprême expression de l’amour », à laquelle il a dû renonc
4685 l’autre excluent le mariage, « suprême expression de l’amour », à laquelle il a dû renoncer pour une raison qui reste son
4686 utre excluent le mariage, « suprême expression de l’ amour », à laquelle il a dû renoncer pour une raison qui reste son sec
4687 cer pour une raison qui reste son secret dernier. Le mariage étant écarté, s’il choisit d’être anachorète, le séducteur de
4688 et dernier. Le mariage étant écarté, s’il choisit d’ être anachorète, le séducteur devient son mythe. Don Juan devient son
4689 age étant écarté, s’il choisit d’être anachorète, le séducteur devient son mythe. Don Juan devient son ombre, plus brillan
4690 était pas ce qu’il subit et souffre, et s’efforce de dépasser vers l’absolu, vers ce qu’il veut devenir selon l’esprit. Si
4691 l subit et souffre, et s’efforce de dépasser vers l’ absolu, vers ce qu’il veut devenir selon l’esprit. Si tel est bien son
4692 r vers l’absolu, vers ce qu’il veut devenir selon l’ esprit. Si tel est bien son mythe, son Éros virtuel, quelle est alors
4693 ien son mythe, son Éros virtuel, quelle est alors la forme actuelle, historiquement vécue, de son Éros ? C’est la passion
4694 st alors la forme actuelle, historiquement vécue, de son Éros ? C’est la passion unique, totale, et malheureuse ; et par c
4695 tuelle, historiquement vécue, de son Éros ? C’est la passion unique, totale, et malheureuse ; et par ce malheur même, salv
4696 alheureuse ; et par ce malheur même, salvatrice. L’ amour humain repose sur un instinct qui, élevé au rang d’inclination,
4697 humain repose sur un instinct qui, élevé au rang d’ inclination, trouve son expression suprême, unique et absolue, poétiqu
4698 me, unique et absolue, poétiquement absolue, dans le fait qu’il n’y a au monde qu’un seul être bien-aimé, et que cette « s
4699 seul être bien-aimé, et que cette « seule fois » de l’amour est l’amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois
4700 ul être bien-aimé, et que cette « seule fois » de l’ amour est l’amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est
4701 -aimé, et que cette « seule fois » de l’amour est l’ amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout abs
4702 tte « seule fois » de l’amour est l’amour, et que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout absolu, et la secon
4703 que la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout absolu, et la seconde fois la ruine absolue de tout.30 Certes,
4704 … Une fois est le tout absolu, et la seconde fois la ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’In Vino Veritas,
4705 tout absolu, et la seconde fois la ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’In Vino Veritas, qui n’a jamais en
4706 econde fois la ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’In Vino Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu
4707 ruine absolue de tout.30 Certes, le Jeune Homme d’ In Vino Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu de faire éclat
4708 o Veritas, qui n’a jamais encore aimé, a beau jeu de faire éclater l’absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la
4709 a jamais encore aimé, a beau jeu de faire éclater l’ absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est
4710 au jeu de faire éclater l’absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est d’une importance capitale
4711 l’absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est d’une importance capitale et qu’on ne peut faire
4712 absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est d’une importance capitale et qu’on ne peut faire « q
4713 que de ce choix sans appel de la passion, qui est d’ une importance capitale et qu’on ne peut faire « qu’à l’aveuglette ».
4714 e ». Comment expliquer « un acte aussi monstrueux de sélection » ? L’amoureux passionné, dans son choix exclusif, n’est-il
4715 iquer « un acte aussi monstrueux de sélection » ? L’ amoureux passionné, dans son choix exclusif, n’est-il pas « un pantin
4716 usif, n’est-il pas « un pantin dont quelque chose d’ inexplicable tire les ficelles » ? Un tel point de vue, réplique Johan
4717  un pantin dont quelque chose d’inexplicable tire les ficelles » ? Un tel point de vue, réplique Johannès, le Séducteur, pr
4718 elles » ? Un tel point de vue, réplique Johannès, le Séducteur, prouve simplement que « notre jeune ami reste au-dehors »,
4719 entretient encore que des rapports abstraits avec la vie, car « la résolution, la résolution de la convoitise, est la poin
4720 ore que des rapports abstraits avec la vie, car «  la résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existe
4721 ports abstraits avec la vie, car « la résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut
4722 s avec la vie, car « la résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour e
4723 vec la vie, car « la résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour exis
4724 a résolution, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur c
4725 on, la résolution de la convoitise, est la pointe de l’existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’a
4726 la résolution de la convoitise, est la pointe de l’ existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’aime
4727 e de l’existence ». Il faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est
4728 l faut choisir pour exister. Le Séducteur choisit d’ aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime,
4729 hoisir pour exister. Le Séducteur choisit d’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans
4730 e Séducteur choisit d’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans chaque femme réelle, c
4731 ’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans chaque femme réelle, c’est ce qui veut être
4732 lle, c’est ce qui veut être séduit et qui ne peut l’ être qu’une fois. Au contraire, le Mari, qui prendra la parole dans la
4733 et qui ne peut l’être qu’une fois. Au contraire, le Mari, qui prendra la parole dans la seconde partie des Étapes, choisi
4734 e qu’une fois. Au contraire, le Mari, qui prendra la parole dans la seconde partie des Étapes, choisit d’aimer une seule f
4735 parole dans la seconde partie des Étapes, choisit d’ aimer une seule femme et de l’épouser, car le mariage est cette décisi
4736 ie des Étapes, choisit d’aimer une seule femme et de l’épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’exaltati
4737 des Étapes, choisit d’aimer une seule femme et de l’ épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’exaltation
4738 isit d’aimer une seule femme et de l’épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’exaltation en réalité. » L
4739 , car le mariage est cette décision qui « traduit l’ exaltation en réalité. » Loin d’appauvrir l’expérience de la vie, elle
4740 ion qui « traduit l’exaltation en réalité. » Loin d’ appauvrir l’expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle e
4741 aduit l’exaltation en réalité. » Loin d’appauvrir l’ expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décisi
4742 ation en réalité. » Loin d’appauvrir l’expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décision par excell
4743 on en réalité. » Loin d’appauvrir l’expérience de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décision par excellenc
4744 de la vie, elle peut seule y introduire. Elle est la décision par excellence, qui rend l’existence concrète. Par elle, la
4745 re. Elle est la décision par excellence, qui rend l’ existence concrète. Par elle, la vie dans le mariage devient « la plén
4746 ellence, qui rend l’existence concrète. Par elle, la vie dans le mariage devient « la plénitude du temps » — ce temps qui
4747 rend l’existence concrète. Par elle, la vie dans le mariage devient « la plénitude du temps » — ce temps qui toujours « m
4748 crète. Par elle, la vie dans le mariage devient «  la plénitude du temps » — ce temps qui toujours « manque » à Don Juan. C
4749 ps qui toujours « manque » à Don Juan. Cependant, le Mari n’entend pas éluder la difficulté fondamentale du mariage, et mê
4750 Don Juan. Cependant, le Mari n’entend pas éluder la difficulté fondamentale du mariage, et même il la formule d’entrée de
4751 la difficulté fondamentale du mariage, et même il la formule d’entrée de jeu : « L’amour et l’inclination amoureuse sont t
4752 té fondamentale du mariage, et même il la formule d’ entrée de jeu : « L’amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait
4753 entale du mariage, et même il la formule d’entrée de jeu : « L’amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait spontanés
4754 ariage, et même il la formule d’entrée de jeu : «  L’ amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariag
4755 même il la formule d’entrée de jeu : « L’amour et l’ inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariage est une d
4756 inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariage est une décision ; vouloir se marier, cela veut dire que ce q
4757 u’il y a de plus spontané doit être en même temps la décision la plus libre… En outre, l’une de ces choses ne doit pas sui
4758 plus spontané doit être en même temps la décision la plus libre… En outre, l’une de ces choses ne doit pas suivre l’autre,
4759 temps la décision la plus libre… En outre, l’une de ces choses ne doit pas suivre l’autre, la décision ne doit pas arrive
4760 , l’une de ces choses ne doit pas suivre l’autre, la décision ne doit pas arriver par-derrière à pas de loup : le tout doi
4761 a décision ne doit pas arriver par-derrière à pas de loup : le tout doit avoir lieu simultanément. » Suivent cent pages au
4762 ne doit pas arriver par-derrière à pas de loup : le tout doit avoir lieu simultanément. » Suivent cent pages au cours des
4763 anément. » Suivent cent pages au cours desquelles le Mari réitère à coup d’arguments philosophiques que la décision ne sau
4764 pages au cours desquelles le Mari réitère à coup d’ arguments philosophiques que la décision ne saurait être fondée dans l
4765 ari réitère à coup d’arguments philosophiques que la décision ne saurait être fondée dans l’argumentation. Rien d’étonnant
4766 iques que la décision ne saurait être fondée dans l’ argumentation. Rien d’étonnant si cet ouvrage ne convainc guère : Kier
4767 ne saurait être fondée dans l’argumentation. Rien d’ étonnant si cet ouvrage ne convainc guère : Kierkegaard est derrière l
4768 rage ne convainc guère : Kierkegaard est derrière les pseudonymes, exaltant un Don Juan qu’il refuse, mais qui demeure sa p
4769 ui demeure sa possibilité ; il n’est pas derrière le Mari. Car celui-ci représente et défend l’impossibilité que Kierkegaa
4770 rrière le Mari. Car celui-ci représente et défend l’ impossibilité que Kierkegaard subit, et qu’il va tenter d’expliquer — 
4771 ibilité que Kierkegaard subit, et qu’il va tenter d’ expliquer — de justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons
4772 erkegaard subit, et qu’il va tenter d’expliquer —  de justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’amour vr
4773 va tenter d’expliquer — de justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la passion unique
4774 r d’expliquer — de justifier — dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la passion unique et parta
4775  — dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’ amour vrai soit la passion unique et partagée. Pour être heureux, dans
4776 ste de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la passion unique et partagée. Pour être heureux, dans un mariage par ex
4777 un mariage par exemple, cet amour devrait opérer le miracle de « faire du différent l’égal », créant ainsi la possibilité
4778 par exemple, cet amour devrait opérer le miracle de « faire du différent l’égal », créant ainsi la possibilité d’une comp
4779 devrait opérer le miracle de « faire du différent l’ égal », créant ainsi la possibilité d’une compréhension véritable. Mai
4780 le de « faire du différent l’égal », créant ainsi la possibilité d’une compréhension véritable. Mais cela reste théorique.
4781 u différent l’égal », créant ainsi la possibilité d’ une compréhension véritable. Mais cela reste théorique. On le comprend
4782 éhension véritable. Mais cela reste théorique. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouv
4783 . Mais cela reste théorique. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, i
4784 a reste théorique. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient
4785 este théorique. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient san
4786 e. On le comprendra par le détour de la théologie de Kierkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient sans cesse sur «
4787 s ouvrages religieux, il revient sans cesse sur «  la différence qualitative infinie entre Dieu et l’homme », qui fait des
4788 « la différence qualitative infinie entre Dieu et l’ homme », qui fait des relations entre l’homme et Dieu un amour essenti
4789 e Dieu et l’homme », qui fait des relations entre l’ homme et Dieu un amour essentiellement malheureux. Cet amour serait mê
4790 Cet amour serait même impossible hors du paradoxe de la foi, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communic
4791 amour serait même impossible hors du paradoxe de la foi, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communicati
4792 du paradoxe de la foi, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’homme tuera
4793 de passion, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’homme tuerait l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvo
4794 n, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’ homme tuerait l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appro
4795 e communication directe de Dieu à l’homme tuerait l’ homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’appropriation subject
4796 l’homme, c’est-à-dire tuerait en lui son pouvoir d’ appropriation subjective et libre de la vérité. C’est donc l’amour div
4797 i son pouvoir d’appropriation subjective et libre de la vérité. C’est donc l’amour divin lui-même qui exige la communicati
4798 on pouvoir d’appropriation subjective et libre de la vérité. C’est donc l’amour divin lui-même qui exige la communication
4799 tion subjective et libre de la vérité. C’est donc l’ amour divin lui-même qui exige la communication indirecte, voilée, rej
4800 rité. C’est donc l’amour divin lui-même qui exige la communication indirecte, voilée, rejoignant l’homme là où il existe,
4801 ge la communication indirecte, voilée, rejoignant l’ homme là où il existe, dans sa finitude, et lui parlant la langue qu’i
4802 là où il existe, dans sa finitude, et lui parlant la langue qu’il entend. Mais alors le message devient énigmatique dans l
4803 et lui parlant la langue qu’il entend. Mais alors le message devient énigmatique dans la mesure même où il a su se rendre
4804 d. Mais alors le message devient énigmatique dans la mesure même où il a su se rendre perceptible… Ce qui se passe entre K
4805 se entre Kierkegaard et sa fiancée semble relever d’ une structure analogue du possible et de l’impossible dans la communic
4806 e relever d’une structure analogue du possible et de l’impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le s
4807 elever d’une structure analogue du possible et de l’ impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le secr
4808 ture analogue du possible et de l’impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le secret qu’il porte en
4809 ible et de l’impossible dans la communication. Il l’ aime, elle l’aime, mais le secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie 
4810 impossible dans la communication. Il l’aime, elle l’ aime, mais le secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie » comme il di
4811 ns la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie » comme il dit, mais aussi
4812 n lui (sa « mélancolie » comme il dit, mais aussi le pressentiment de sa vocation exceptionnelle) lui interdit d’entrer av
4813 colie » comme il dit, mais aussi le pressentiment de sa vocation exceptionnelle) lui interdit d’entrer avec elle dans ce r
4814 iment de sa vocation exceptionnelle) lui interdit d’ entrer avec elle dans ce rapport de communication directe, égalisante,
4815 ) lui interdit d’entrer avec elle dans ce rapport de communication directe, égalisante, en quoi consiste à ses yeux le mar
4816 directe, égalisante, en quoi consiste à ses yeux le mariage. Par amour pour Régine, il doit donc s’éloigner, bien qu’il n
4817 ine, il doit donc s’éloigner, bien qu’il ne cesse de s’adresser à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédi
4818 r, bien qu’il ne cesse de s’adresser à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédier toutes ses œuvres, comme
4819 il ne cesse de s’adresser à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédier toutes ses œuvres, comme autant de
4820 er à elle, sous le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédier toutes ses œuvres, comme autant de justifications de la ru
4821 et de lui dédier toutes ses œuvres, comme autant de justifications de la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui co
4822 toutes ses œuvres, comme autant de justifications de la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette con
4823 tes ses œuvres, comme autant de justifications de la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette contra
4824 , comme autant de justifications de la rupture et d’ assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la
4825 t de justifications de la rupture et d’assurances de sa fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la douleur : ne
4826 sa fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la douleur : ne point se révéler, et faire mourir l’amour ; se révéle
4827 fidélité. « Qui comprendra cette contradiction de la douleur : ne point se révéler, et faire mourir l’amour ; se révéler e
4828 la douleur : ne point se révéler, et faire mourir l’ amour ; se révéler et faire mourir l’aimée ?31 » Tenter d’établir, en
4829 faire mourir l’amour ; se révéler et faire mourir l’ aimée ?31 » Tenter d’établir, en ce point, si l’attitude théologique d
4830 ; se révéler et faire mourir l’aimée ?31 » Tenter d’ établir, en ce point, si l’attitude théologique de Kierkegaard « expli
4831 r l’aimée ?31 » Tenter d’établir, en ce point, si l’ attitude théologique de Kierkegaard « explique » sa conduite amoureuse
4832 d’établir, en ce point, si l’attitude théologique de Kierkegaard « explique » sa conduite amoureuse, ou si ce n’est pas pl
4833 sa conduite amoureuse, ou si ce n’est pas plutôt l’ inverse, — ne correspondrait à rien dans notre perspective, et n’aider
4834 vérifiable. En effet, tout homme pensant dispose d’ un système, plus ou moins « original » mais toujours unique, d’appréhe
4835 plus ou moins « original » mais toujours unique, d’ appréhension de la réalité sous toutes ses formes. Ce système définit
4836 « original » mais toujours unique, d’appréhension de la réalité sous toutes ses formes. Ce système définit son individuali
4837 riginal » mais toujours unique, d’appréhension de la réalité sous toutes ses formes. Ce système définit son individualité.
4838 n individualité. Or je ne regarde ici et n’essaie de saisir qu’une certaine structure dynamique : Kierkegaard dans sa vie
4839 indissociables ; et je vois qu’elle est disposée de telle manière que « l’esthétique » et le « religieux » y sont constam
4840 vois qu’elle est disposée de telle manière que «  l’ esthétique » et le « religieux » y sont constamment homologues, tous l
4841 disposée de telle manière que « l’esthétique » et le « religieux » y sont constamment homologues, tous les deux irrigués d
4842 « religieux » y sont constamment homologues, tous les deux irrigués d’énergie passionnelle, tandis que « l’éthique », le st
4843 nt constamment homologues, tous les deux irrigués d’ énergie passionnelle, tandis que « l’éthique », le stade intermédiaire
4844 eux irrigués d’énergie passionnelle, tandis que «  l’ éthique », le stade intermédiaire, paraît exsangue, schématique et peu
4845 d’énergie passionnelle, tandis que « l’éthique », le stade intermédiaire, paraît exsangue, schématique et peu structuré. U
4846 , schématique et peu structuré. Un seul exemple : la décision fondant le mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fo
4847 structuré. Un seul exemple : la décision fondant le mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de tout
4848 cision fondant le mariage symbolisait aussi, nous l’ avons vu, le fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici
4849 nt le mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici que cette d
4850 olisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici que cette décision échappe à
4851 entielle. Mais voici que cette décision échappe à l’ homme, donc à l’éthique temporelle et autonome : La décision n’est pa
4852 oici que cette décision échappe à l’homme, donc à l’ éthique temporelle et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’h
4853 homme, donc à l’éthique temporelle et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni de son habi
4854 elle et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point d
4855 e et autonome : La décision n’est pas pouvoir de l’ homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point de d
4856 nome : La décision n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point de départ rel
4857 n’est pas pouvoir de l’homme, de son courage, ni de son habileté… mais elle est un point de départ religieux ; si elle n’
4858 urage, ni de son habileté… mais elle est un point de départ religieux ; si elle n’est pas cela, celui qui décide n’a été r
4859 rendu fini que dans sa réflexion, il n’a pas pris de vitesse l’inclination amoureuse, mais est resté en cours de route, et
4860 que dans sa réflexion, il n’a pas pris de vitesse l’ inclination amoureuse, mais est resté en cours de route, et une telle
4861 l’inclination amoureuse, mais est resté en cours de route, et une telle décision est trop misérable pour que l’inclinatio
4862 et une telle décision est trop misérable pour que l’ inclination amoureuse ne la méprise et ne préfère se fier à elle-même
4863 rop misérable pour que l’inclination amoureuse ne la méprise et ne préfère se fier à elle-même plutôt que de se livrer aux
4864 rise et ne préfère se fier à elle-même plutôt que de se livrer aux directives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’in
4865 elle-même plutôt que de se livrer aux directives d’ un tel faux savant. La spontanéité de l’inclination amoureuse ne recon
4866 de se livrer aux directives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’inclination amoureuse ne reconnaît qu’une seule spon
4867 x directives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’inclination amoureuse ne reconnaît qu’une seule spontanéité comme l
4868 irectives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’ inclination amoureuse ne reconnaît qu’une seule spontanéité comme lui
4869 u’une seule spontanéité comme lui étant égale par le rang, c’est la spontanéité religieuse.32 Ainsi, comme Kierkegaard l
4870 ntanéité comme lui étant égale par le rang, c’est la spontanéité religieuse.32 Ainsi, comme Kierkegaard le réitère un pe
4871 ntanéité religieuse.32 Ainsi, comme Kierkegaard le réitère un peu plus loin, « l’absurdité de l’inclination amoureuse ar
4872 comme Kierkegaard le réitère un peu plus loin, «  l’ absurdité de l’inclination amoureuse arrive à une entente divine avec
4873 egaard le réitère un peu plus loin, « l’absurdité de l’inclination amoureuse arrive à une entente divine avec l’absurdité
4874 ard le réitère un peu plus loin, « l’absurdité de l’ inclination amoureuse arrive à une entente divine avec l’absurdité du
4875 nation amoureuse arrive à une entente divine avec l’ absurdité du sentiment religieux ». Mais on comprend qu’elle n’y arriv
4876 s avec une morale sans passion. Je vois enfin que la personne de Kierkegaard est ce système qui se définit par la mise en
4877 orale sans passion. Je vois enfin que la personne de Kierkegaard est ce système qui se définit par la mise en tension et l
4878 de Kierkegaard est ce système qui se définit par la mise en tension et l’interdépendance de trois réalités hétérogènes :
4879 système qui se définit par la mise en tension et l’ interdépendance de trois réalités hétérogènes : — sa croyance en l’alt
4880 finit par la mise en tension et l’interdépendance de trois réalités hétérogènes : — sa croyance en l’altérité totale de Di
4881 de trois réalités hétérogènes : — sa croyance en l’ altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; — la « mél
4882 hétérogènes : — sa croyance en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’ac
4883 — sa croyance en l’altérité totale de Dieu et en l’ unicité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui r
4884 ance en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mar
4885 e en l’altérité totale de Dieu et en l’unicité de l’ amour humain ; — la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mariag
4886 ale de Dieu et en l’unicité de l’amour humain ; —  la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mariage impossible ; — en
4887 icité de l’amour humain ; — la « mélancolie » qui l’ accable et lui rend ce mariage impossible ; — enfin sa vocation except
4888 impossible ; — enfin sa vocation exceptionnelle. Le mariage est interdit à celui qui doit être l’Exception : Au soldat q
4889 le. Le mariage est interdit à celui qui doit être l’ Exception : Au soldat qui monte la garde aux frontières, est-il permi
4890 qui doit être l’Exception : Au soldat qui monte la garde aux frontières, est-il permis de se marier ? Un tel soldat ose-
4891 qui monte la garde aux frontières, est-il permis de se marier ? Un tel soldat ose-t-il — ceci soit dit dans un sens spiri
4892 , s’il doit jour et nuit se battre non pas contre les Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mél
4893 et nuit se battre non pas contre les Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mélancolie innée ?3
4894 s contre les Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas
4895 s Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas moins l’ag
4896 t les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’ une mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas moins l’agent privilég
4897 s hordes de brigands d’une mélancolie innée ?33 L’ amour n’en est pas moins l’agent privilégié du progrès spirituel de « 
4898 mélancolie innée ?33 L’amour n’en est pas moins l’ agent privilégié du progrès spirituel de « l’homme supérieur » — toute
4899 pas moins l’agent privilégié du progrès spirituel de « l’homme supérieur » — toutefois à condition de n’être pas « heureux
4900 oins l’agent privilégié du progrès spirituel de «  l’ homme supérieur » — toutefois à condition de n’être pas « heureux » :
4901 coup des saints — mais pas un ne fut un génie par la jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que conseiller d
4902 posséda, car par elle il ne devint que conseiller d’ État ; pas un ne fut un héros par la jeune fille qu’il posséda, car pa
4903 ue conseiller d’État ; pas un ne fut un héros par la jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que général ; pa
4904 l ne devint que général ; pas un ne fut poète par la jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que père ; et pa
4905 e devint que père ; et pas un ne fut un saint par la jeune fille qu’il posséda, car il n’en posséda aucune, et ne voulut e
4906 u’une seule, qu’il n’obtint pas, de même que tous les autres devinrent des génies, des héros, des poètes grâce à la jeune f
4907 vinrent des génies, des héros, des poètes grâce à la jeune fille qu’ils ne possédèrent pas. Si l’idéalité que la femme por
4908 ce à la jeune fille qu’ils ne possédèrent pas. Si l’ idéalité que la femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’ho
4909 ille qu’ils ne possédèrent pas. Si l’idéalité que la femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’homme, à cette fe
4910 i l’idéalité que la femme porte en elle a éveillé l’ enthousiasme chez l’homme, à cette femme qui l’a ainsi enthousiasmé, i
4911 femme porte en elle a éveillé l’enthousiasme chez l’ homme, à cette femme qui l’a ainsi enthousiasmé, il aurait dû pourtant
4912 lé l’enthousiasme chez l’homme, à cette femme qui l’ a ainsi enthousiasmé, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l
4913 i enthousiasmé, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l’existence l’énonce autrement. Tout cela signifie donc que
4914 é, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l’ existence l’énonce autrement. Tout cela signifie donc que c’est dans u
4915 dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l’existence l’ énonce autrement. Tout cela signifie donc que c’est dans un rapport né
4916 gnifie donc que c’est dans un rapport négatif que la femme rend l’homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femm
4917 e c’est dans un rapport négatif que la femme rend l’ homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne ver
4918 négatif que la femme rend l’homme productif dans l’ idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la hauteur. Cet amou
4919 ’homme productif dans l’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la hauteur. Cet amour qui « entraîne » et transf
4920 ’idéalité. Ainsi comprise, la femme entraîne vers la hauteur. Cet amour qui « entraîne » et transfigure dans la mesure où
4921 . Cet amour qui « entraîne » et transfigure dans la mesure où il est par essence malheureux, ce n’est pas l’Éternel fémin
4922 re où il est par essence malheureux, ce n’est pas l’ Éternel féminin mystique du Second Faust. C’est la passion dans son in
4923 l’Éternel féminin mystique du Second Faust. C’est la passion dans son intransigeance et dans sa ruse avec la vie. Et c’est
4924 sion dans son intransigeance et dans sa ruse avec la vie. Et c’est le mythe de Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait asse
4925 ransigeance et dans sa ruse avec la vie. Et c’est le mythe de Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe
4926 ce et dans sa ruse avec la vie. Et c’est le mythe de Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe est la c
4927 Tristan qui reparaît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. O
4928 araît enfin ! ⁂ On sait assez que le paradoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il
4929 sez que le paradoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses o
4930 que le paradoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvr
4931 radoxe est la catégorie fondamentale de la pensée de Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvrages les p
4932 e Kierkegaard. Or voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvrages les plus achevés, les Riens philosophiques 34 : Il ne f
4933 r voici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvrages les plus achevés, les Riens philosophiques 34 : Il ne faut pas penser de
4934 n dit dans l’un de ses ouvrages les plus achevés, les Riens philosophiques 34 : Il ne faut pas penser de mal du paradoxe,
4935 Riens philosophiques 34 : Il ne faut pas penser de mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et les penseurs qui en m
4936 faut pas penser de mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et les penseurs qui en manquent sont comme des amants sans
4937 t pas penser de mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et les penseurs qui en manquent sont comme des amants sans pa
4938 e mal du paradoxe, cette passion de la pensée, et les penseurs qui en manquent sont comme des amants sans passion, c’est-à-
4939 sont comme des amants sans passion, c’est-à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute passion est toujours
4940 assion, c’est-à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute passion est toujours de vouloir sa propre perte… C
4941 -à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute passion est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là le pa
4942 . Mais le paroxysme de toute passion est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, q
4943 est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose
4944 oir sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle-même ne pui
4945 sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle-même ne puisse
4946 e… C’est là le paradoxe suprême de la pensée, que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle-même ne puisse penser. Et pl
4947 . Et plus loin : Regardons ce qui se passe dans l’ amour, quoiqu’il ne rende qu’imparfaitement la situation. L’égoïsme es
4948 ans l’amour, quoiqu’il ne rende qu’imparfaitement la situation. L’égoïsme est à l’origine du sentiment pour autrui, mais q
4949 uoiqu’il ne rende qu’imparfaitement la situation. L’ égoïsme est à l’origine du sentiment pour autrui, mais quand sa passio
4950 e qu’imparfaitement la situation. L’égoïsme est à l’ origine du sentiment pour autrui, mais quand sa passion paradoxale cul
4951 cisément sa propre perte. C’est ce que veut aussi l’ amour, ainsi ces deux puissances s’entendent dans la passion de l’inst
4952 amour, ainsi ces deux puissances s’entendent dans la passion de l’instant, et cette puissance est justement l’amour. Cet
4953 i ces deux puissances s’entendent dans la passion de l’instant, et cette puissance est justement l’amour. Cette forme de
4954 es deux puissances s’entendent dans la passion de l’ instant, et cette puissance est justement l’amour. Cette forme de pe
4955 on de l’instant, et cette puissance est justement l’ amour. Cette forme de pensée est tristanienne. Elle est d’abord une
4956 te puissance est justement l’amour. Cette forme de pensée est tristanienne. Elle est d’abord une forme d’existence. Elle
4957 nsée est tristanienne. Elle est d’abord une forme d’ existence. Elle s’illustre dans les relations malheureuses — mais spir
4958 abord une forme d’existence. Elle s’illustre dans les relations malheureuses — mais spirituellement créatrices — entre Kier
4959 éatrices — entre Kierkegaard et Régine. Il n’a pu l’ aimer que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence a
4960 ntre Kierkegaard et Régine. Il n’a pu l’aimer que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence autre que nos
4961 rd et Régine. Il n’a pu l’aimer que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence autre que nostalgique. (Et
4962 imer que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence autre que nostalgique. (Et déjà, durant les fiançaille
4963 présence autre que nostalgique. (Et déjà, durant les fiançailles, il lui écrit pour s’excuser d’un rendez-vous manqué : il
4964 rant les fiançailles, il lui écrit pour s’excuser d’ un rendez-vous manqué : il est allé tout seul à la campagne, ce jour-l
4965 d’un rendez-vous manqué : il est allé tout seul à la campagne, ce jour-là, « à Fredensborg où souvenir et nostalgie s’embr
4966 ue j’aime tant. » Et il ajoute que lorsqu’il peut la dire « sienne » dans la solitude de son cœur, « c’est alors seulement
4967 ajoute que lorsqu’il peut la dire « sienne » dans la solitude de son cœur, « c’est alors seulement que nous sommes unis ».
4968 orsqu’il peut la dire « sienne » dans la solitude de son cœur, « c’est alors seulement que nous sommes unis ».) Régine s’e
4969 mariée ailleurs. Le dernier appel qu’il ait tenté de lui adresser — par l’intermédiaire du mari ! — ne l’a pas atteinte. U
4970 rnier appel qu’il ait tenté de lui adresser — par l’ intermédiaire du mari ! — ne l’a pas atteinte. Une dernière fois, ils
4971 lui adresser — par l’intermédiaire du mari ! — ne l’ a pas atteinte. Une dernière fois, ils se sont rencontrés, mais par ha
4972 is, ils se sont rencontrés, mais par hasard, dans la rue. Elle l’a salué, et il a répondu à son salut, mais ils n’ont pas
4973 nt rencontrés, mais par hasard, dans la rue. Elle l’ a salué, et il a répondu à son salut, mais ils n’ont pas pu se parler.
4974 n salut, mais ils n’ont pas pu se parler. C’était le 7 mars 1855, à la veille du départ de Régine pour un long voyage aux
4975 n’ont pas pu se parler. C’était le 7 mars 1855, à la veille du départ de Régine pour un long voyage aux Antilles. Il mouru
4976 er. C’était le 7 mars 1855, à la veille du départ de Régine pour un long voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de
4977 égine pour un long voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de la même année. Régine était au-delà des mers, dans une
4978 ong voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de la même année. Régine était au-delà des mers, dans une autre île. Que
4979 voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de la même année. Régine était au-delà des mers, dans une autre île. Que ce
4980 elà des mers, dans une autre île. Que cette forme d’ amour nostalgique et de possession par la perte transparaisse égalemen
4981 autre île. Que cette forme d’amour nostalgique et de possession par la perte transparaisse également dans la dialectique e
4982 te forme d’amour nostalgique et de possession par la perte transparaisse également dans la dialectique existentielle et da
4983 session par la perte transparaisse également dans la dialectique existentielle et dans la pensée proprement religieuse de
4984 alement dans la dialectique existentielle et dans la pensée proprement religieuse de Kierkegaard, apparaît désormais trop
4985 tentielle et dans la pensée proprement religieuse de Kierkegaard, apparaît désormais trop évident pour qu’il y ait lieu d’
4986 raît désormais trop évident pour qu’il y ait lieu d’ en reprendre la démonstration en termes de théologie. J’en donnerai to
4987 trop évident pour qu’il y ait lieu d’en reprendre la démonstration en termes de théologie. J’en donnerai toutefois un exem
4988 donnerai toutefois un exemple, qui touche au cœur de mon sujet. Dans ses Œuvres de l’amour, Kierkegaard marque le contrast
4989 qui touche au cœur de mon sujet. Dans ses Œuvres de l’amour, Kierkegaard marque le contraste, apparemment insurmontable,
4990 i touche au cœur de mon sujet. Dans ses Œuvres de l’ amour, Kierkegaard marque le contraste, apparemment insurmontable, ent
4991 t. Dans ses Œuvres de l’amour, Kierkegaard marque le contraste, apparemment insurmontable, entre l’amour-passion (ou amour
4992 ue le contraste, apparemment insurmontable, entre l’ amour-passion (ou amour poétique), qui élit un seul être bien-aimé, et
4993 ur poétique), qui élit un seul être bien-aimé, et l’ amour du prochain (amour chrétien), dont le commandement est d’aimer t
4994 mé, et l’amour du prochain (amour chrétien), dont le commandement est d’aimer tous les hommes, sans distinction, non par s
4995 ochain (amour chrétien), dont le commandement est d’ aimer tous les hommes, sans distinction, non par sympathie élective to
4996 chrétien), dont le commandement est d’aimer tous les hommes, sans distinction, non par sympathie élective toujours égoïste
4997 tive toujours égoïste et « charnelle », mais dans l’ égalité de tous devant Dieu. On s’étonne : cet amour général, imperson
4998 urs égoïste et « charnelle », mais dans l’égalité de tous devant Dieu. On s’étonne : cet amour général, impersonnel, et qu
4999 al humanitaire, serait-il vraiment chrétien selon la conception kierkegaardienne ? Le développement qui suit rétablit l’ex
5000 t chrétien selon la conception kierkegaardienne ? Le développement qui suit rétablit l’exigence existentielle. Le sujet du
5001 kegaardienne ? Le développement qui suit rétablit l’ exigence existentielle. Le sujet du « Tu dois aimer » ne saurait être,
5002 ement qui suit rétablit l’exigence existentielle. Le sujet du « Tu dois aimer » ne saurait être, en effet, que l’Individu.
5003 « Tu dois aimer » ne saurait être, en effet, que l’ Individu. Or on sait que cette catégorie kierkegaardienne par excellen
5004 catégorie kierkegaardienne par excellence désigne l’ homme isolé par l’esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». E
5005 ardienne par excellence désigne l’homme isolé par l’ esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le proc
5006 lence désigne l’homme isolé par l’esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le prochain — celui qu’il
5007 ce désigne l’homme isolé par l’esprit, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le prochain — celui qu’il fa
5008 it, — isolé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’ objet, le prochain — celui qu’il faut aider, selon la parabole évangél
5009 lé de la foule, « qui est mensonge ». Et l’objet, le prochain — celui qu’il faut aider, selon la parabole évangélique — ne
5010 bjet, le prochain — celui qu’il faut aider, selon la parabole évangélique — ne saurait être à son tour que l’expression de
5011 bole évangélique — ne saurait être à son tour que l’ expression de l’esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu
5012 que — ne saurait être à son tour que l’expression de l’esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu et accepté en
5013  — ne saurait être à son tour que l’expression de l’ esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu et accepté en ta
5014 est connu et accepté en tant qu’esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant c
5015 connu et accepté en tant qu’esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant choi
5016 qu’esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vra
5017 esprit, celui qui de la sorte se trouve séparé de la communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vraime
5018 de la communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vraiment aimer le prochain. Seul, il peut discerner,
5019 la communauté naturelle, — comme ayant choisi de la perdre — peut vraiment aimer le prochain. Seul, il peut discerner, ap
5020 e ayant choisi de la perdre — peut vraiment aimer le prochain. Seul, il peut discerner, appeler, aimer en l’autre, l’espri
5021 ul, il peut discerner, appeler, aimer en l’autre, l’ esprit qui crée l’Individu. Tel est le paradoxe proprement kierkegaard
5022 ner, appeler, aimer en l’autre, l’esprit qui crée l’ Individu. Tel est le paradoxe proprement kierkegaardien. L’amour ne va
5023 en l’autre, l’esprit qui crée l’Individu. Tel est le paradoxe proprement kierkegaardien. L’amour ne va pas de n’importe qu
5024 u. Tel est le paradoxe proprement kierkegaardien. L’ amour ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais d’un seul, dist
5025 doxe proprement kierkegaardien. L’amour ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais d’un seul, distingué par l’esprit
5026 ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais d’ un seul, distingué par l’esprit, à chacun de ceux, quels qu’ils soient
5027 ui à tout le monde, mais d’un seul, distingué par l’ esprit, à chacun de ceux, quels qu’ils soient, également existants par
5028 mais d’un seul, distingué par l’esprit, à chacun de ceux, quels qu’ils soient, également existants par l’esprit. Mais ici
5029 eux, quels qu’ils soient, également existants par l’ esprit. Mais ici, comment ne pas rappeler que la première mention de l
5030 , comment ne pas rappeler que la première mention de l’Individu figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, so
5031 omment ne pas rappeler que la première mention de l’ Individu figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, sous
5032 que la première mention de l’Individu figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, sous cette forme : « À l’Ind
5033 du figure dans la dédicace des Discours religieux de 1843, sous cette forme : « À l’Individu qu’avec joie et reconnaissanc
5034 iscours religieux de 1843, sous cette forme : « À l’ Individu qu’avec joie et reconnaissance, j’appelle mon lecteur. » C’ét
5035 connaissance, j’appelle mon lecteur. » C’était là le prochain par excellence, et — nous le savons par le Journal — c’était
5036 C’était là le prochain par excellence, et — nous le savons par le Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’indi
5037 prochain par excellence, et — nous le savons par le Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’individu s’univers
5038 vons par le Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’individu s’universalise (paradoxalement !) et s’approfondit
5039 Journal — c’était Régine ! Plus tard, le concept d’ individu s’universalise (paradoxalement !) et s’approfondit. Il est la
5040 alise (paradoxalement !) et s’approfondit. Il est la signature de l’homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séqu
5041 xalement !) et s’approfondit. Il est la signature de l’homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa
5042 ement !) et s’approfondit. Il est la signature de l’ homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa voc
5043 la signature de l’homme spirituel, distingué dans la foule anonyme, séquestré par sa vocation, mais en même temps relié pa
5044 sa vocation, mais en même temps relié par elle à la communauté nouvelle des esprits — et c’est lui que j’appelle la perso
5045 nouvelle des esprits — et c’est lui que j’appelle la personne. Finalement, cet Individu s’exemplifie dans le destin, ou po
5046 sonne. Finalement, cet Individu s’exemplifie dans le destin, ou pour mieux dire : la vocation exceptionnelle de Søren Kier
5047 s’exemplifie dans le destin, ou pour mieux dire : la vocation exceptionnelle de Søren Kierkegaard lui-même. Vocation qui d
5048 , ou pour mieux dire : la vocation exceptionnelle de Søren Kierkegaard lui-même. Vocation qui devait le mener à sa perte,
5049 e Søren Kierkegaard lui-même. Vocation qui devait le mener à sa perte, puisqu’il mourut d’une longue passion unique pour l
5050 qui devait le mener à sa perte, puisqu’il mourut d’ une longue passion unique pour l’intériorité de la Vérité. IIINietz
5051 puisqu’il mourut d’une longue passion unique pour l’ intériorité de la Vérité. IIINietzsche et son ombre Deux vies dé
5052 ut d’une longue passion unique pour l’intériorité de la Vérité. IIINietzsche et son ombre Deux vies dénuées. Deux cé
5053 d’une longue passion unique pour l’intériorité de la Vérité. IIINietzsche et son ombre Deux vies dénuées. Deux célib
5054 élibataires maladifs, chastes sans vœux, frustrés de toute tendresse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passi
5055 és de toute tendresse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’e
5056 ndresse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. D
5057 esse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux
5058 us les tourments de la passion poétique mais pour l’ Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux existences à peu près dépourv
5059 la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux existences à peu près dépourvues de péripéties ex
5060 passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’ esprit seul. Deux existences à peu près dépourvues de péripéties extér
5061 sprit seul. Deux existences à peu près dépourvues de péripéties extérieures. Pour l’un, la rupture des fiançailles, l’atta
5062 dépourvues de péripéties extérieures. Pour l’un, la rupture des fiançailles, l’attaque finale contre l’Église et la mort
5063 térieures. Pour l’un, la rupture des fiançailles, l’ attaque finale contre l’Église et la mort à 42 ans. Pour l’autre, moin
5064 rupture des fiançailles, l’attaque finale contre l’ Église et la mort à 42 ans. Pour l’autre, moins encore : quelques anné
5065 fiançailles, l’attaque finale contre l’Église et la mort à 42 ans. Pour l’autre, moins encore : quelques années de profes
5066 ans. Pour l’autre, moins encore : quelques années de professorat, une longue solitude errante, la folie à 44 ans. L’un et
5067 nées de professorat, une longue solitude errante, la folie à 44 ans. L’un et l’autre ont produit en une quinzaine d’années
5068 ans. L’un et l’autre ont produit en une quinzaine d’ années leur œuvre difficile et foisonnante, et n’ont forcé qu’in extre
5069 t foisonnante, et n’ont forcé qu’in extremis, par le scandale, l’attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépo
5070 , et n’ont forcé qu’in extremis, par le scandale, l’ attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépouillement ext
5071 orcé qu’in extremis, par le scandale, l’attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépouillement extérieur contr
5072 mis, par le scandale, l’attention de quelques-uns de leurs contemporains. Ce dépouillement extérieur contrastant avec tant
5073 ces existences exemplaires : deux tensions pures. Le grand jeu des puissances mythiques y révèle mieux qu’ailleurs ses len
5074 s y révèle mieux qu’ailleurs ses lents mouvements d’ approche, d’émergences et d’éclipses alternées. Ces deux chastes ont b
5075 ieux qu’ailleurs ses lents mouvements d’approche, d’ émergences et d’éclipses alternées. Ces deux chastes ont beaucoup médi
5076 ses lents mouvements d’approche, d’émergences et d’ éclipses alternées. Ces deux chastes ont beaucoup médité sur l’amour,
5077 ternées. Ces deux chastes ont beaucoup médité sur l’ amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a, certes, moins l
5078 deux chastes ont beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a, certes, moins longuement écr
5079 beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a, certes, moins longuement écrit que Kierkegaa
5080 res, sur ces trois thèmes. Il est remarquable que les contradictions de Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de
5081 thèmes. Il est remarquable que les contradictions de Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de Kierkegaard, qui à
5082 dictions de Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles de saint Pau
5083 e Nietzsche offrent un raccourci fidèle de celles de Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles de saint Paul lui-même
5084 de Kierkegaard, qui à leur tour répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur le mariage, par exemple, voici chez Nietzsc
5085 ur répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur le mariage, par exemple, voici chez Nietzsche qui rappelle à la fois la
5086 mple, voici chez Nietzsche qui rappelle à la fois la « difficulté » initiale et la réponse du Mari des Étapes. L’institut
5087 rappelle à la fois la « difficulté » initiale et la réponse du Mari des Étapes. L’institution du mariage maintient opini
5088 lté » initiale et la réponse du Mari des Étapes. L’ institution du mariage maintient opiniâtrement la croyance que l’amour
5089 L’institution du mariage maintient opiniâtrement la croyance que l’amour, bien qu’il soit une passion, est cependant susc
5090 u mariage maintient opiniâtrement la croyance que l’ amour, bien qu’il soit une passion, est cependant susceptible de durer
5091 qu’il soit une passion, est cependant susceptible de durer en tant que passion et que l’amour à vie peut être considéré co
5092 t susceptible de durer en tant que passion et que l’ amour à vie peut être considéré comme la règle. Par cette ténacité d’u
5093 on et que l’amour à vie peut être considéré comme la règle. Par cette ténacité d’une noble croyance, maintenue malgré des
5094 être considéré comme la règle. Par cette ténacité d’ une noble croyance, maintenue malgré des réfutations si fréquentes qu’
5095 s réfutations si fréquentes qu’elles sont presque la règle, et qui en font par conséquent une pia fraus, l’institution a c
5096 gle, et qui en font par conséquent une pia fraus, l’ institution a conféré à l’amour une noblesse supérieure. Toutes les in
5097 nséquent une pia fraus, l’institution a conféré à l’ amour une noblesse supérieure. Toutes les institutions qui ont concédé
5098 conféré à l’amour une noblesse supérieure. Toutes les institutions qui ont concédé à une passion la croyance en la durée de
5099 es les institutions qui ont concédé à une passion la croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, m
5100 ions qui ont concédé à une passion la croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence
5101 ont concédé à une passion la croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence même de
5102 e passion la croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui
5103 nce en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un ran
5104 en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un rang n
5105 elle-ci, et la responsabilité de la durée, malgré l’ essence même de la passion, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme
5106 responsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme pour le Mari d
5107 ponsabilité de la durée, malgré l’essence même de la passion, lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme pour le Mari des
5108 , lui ont procuré un rang nouveau…35 Comme pour le Mari des Étapes, qui voulait voir dans la synthèse d’une décision et
5109 me pour le Mari des Étapes, qui voulait voir dans la synthèse d’une décision et d’une inclination le plus haut risque, et
5110 ari des Étapes, qui voulait voir dans la synthèse d’ une décision et d’une inclination le plus haut risque, et même un risq
5111 i voulait voir dans la synthèse d’une décision et d’ une inclination le plus haut risque, et même un risque plus qu’humain,
5112 s la synthèse d’une décision et d’une inclination le plus haut risque, et même un risque plus qu’humain, le mariage est ic
5113 us haut risque, et même un risque plus qu’humain, le mariage est ici aux yeux de Nietzsche « une conception surhumaine qui
5114 e Nietzsche « une conception surhumaine qui élève l’ homme. » Mais combien plus précisément kierkegaardienne tant par l’esp
5115 ombien plus précisément kierkegaardienne tant par l’ esprit que par le ton, et par l’évocation de Socrate — cette attaque f
5116 sément kierkegaardienne tant par l’esprit que par le ton, et par l’évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le phi
5117 ardienne tant par l’esprit que par le ton, et par l’ évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le philosophe a horre
5118 t par l’esprit que par le ton, et par l’évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le philosophe a horreur du mariag
5119 ’évocation de Socrate — cette attaque frontale : Le philosophe a horreur du mariage et de tout ce qui pourrait l’y condui
5120 frontale : Le philosophe a horreur du mariage et de tout ce qui pourrait l’y conduire, — du mariage en tant qu’obstacle f
5121 e a horreur du mariage et de tout ce qui pourrait l’ y conduire, — du mariage en tant qu’obstacle fatal sur sa route vers l
5122 riage en tant qu’obstacle fatal sur sa route vers l’ optimum. Parmi les grands philosophes, lequel était marié ? Héraclite,
5123 obstacle fatal sur sa route vers l’optimum. Parmi les grands philosophes, lequel était marié ? Héraclite, Platon, Descartes
5124 es, Spinoza, Leibniz, Kant, Schopenhauer — ils ne le furent point ; bien plus, on ne pourrait même se les imaginer mariés.
5125 furent point ; bien plus, on ne pourrait même se les imaginer mariés. Un philosophe marié a sa place dans la comédie, tell
5126 giner mariés. Un philosophe marié a sa place dans la comédie, telle est ma thèse ; et Socrate, seule exception, le malicie
5127 telle est ma thèse ; et Socrate, seule exception, le malicieux Socrate, s’est semble-t-il marié par ironie, précisément po
5128 t-il marié par ironie, précisément pour démontrer la vérité de cette thèse.36 « Marie-toi, ne te marie pas, dans les deu
5129 par ironie, précisément pour démontrer la vérité de cette thèse.36 « Marie-toi, ne te marie pas, dans les deux cas tu l
5130 tte thèse.36 « Marie-toi, ne te marie pas, dans les deux cas tu le regretteras », disait Socrate. « Celui qui se marie fa
5131  Marie-toi, ne te marie pas, dans les deux cas tu le regretteras », disait Socrate. « Celui qui se marie fait bien, mais c
5132 t Paul, parlant en tant que Spirituel, — et c’est le point de vue qu’adopteront personnellement Kierkegaard en tant qu’Exc
5133 naturellement misogyne que Kierkegaard : « Toutes les grandes choses qui ont été faites par l’humanité antique tiraient leu
5134  Toutes les grandes choses qui ont été faites par l’ humanité antique tiraient leur force du fait que l’homme se trouvait à
5135 ’humanité antique tiraient leur force du fait que l’ homme se trouvait à côté de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élev
5136 r force du fait que l’homme se trouvait à côté de l’ homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l
5137 é de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et l
5138 t qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’ être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, o
5139 femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’ homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’obj
5140 pouvait élever la prétention d’être pour l’homme l’ objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet uniqu
5141 élever la prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comm
5142 ever la prétention d’être pour l’homme l’objet de l’ amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l
5143 prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’enseign
5144 pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’enseigne la passion.37 »
5145 e l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’ objet unique — comme l’enseigne la passion.37 » Kierkegaard au contrai
5146 e et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’ enseigne la passion.37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par
5147 s haut, ou même l’objet unique — comme l’enseigne la passion.37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par la femme ai
5148 37 » Kierkegaard au contraire pense que c’est par la femme aimée de passion que l’homme s’élève, à condition cependant qu’
5149 d au contraire pense que c’est par la femme aimée de passion que l’homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’épouse
5150 pense que c’est par la femme aimée de passion que l’ homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’épouse pas. Dans ses m
5151 e l’homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’ épouse pas. Dans ses moments « d’équilibre doré » et d’évaluation créa
5152 pendant qu’il ne l’épouse pas. Dans ses moments «  d’ équilibre doré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civil
5153 use pas. Dans ses moments « d’équilibre doré » et d’ évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met
5154 ts « d’équilibre doré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur
5155 « d’équilibre doré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’a
5156 doré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse, mais s
5157 ré » et d’évaluation créatrice de la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse, mais sur
5158 morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’ accent non sur l’ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civ
5159 civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un pe
5160 sche met tout l’accent non sur l’ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un peuple se manifeste d
5161 l’ascèse, mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un peuple se manifeste dans l’unité disciplinée des in
5162 sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’ un peuple se manifeste dans l’unité disciplinée des instincts de ce pe
5163 : La civilisation d’un peuple se manifeste dans l’ unité disciplinée des instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise
5164 manifeste dans l’unité disciplinée des instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’art
5165 l’unité disciplinée des instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’art maîtrise l’ins
5166 instincts de ce peuple : la philosophie maîtrise l’ instinct de connaissance, l’art maîtrise l’instinct créateur de formes
5167 de ce peuple : la philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’extas
5168 philosophie maîtrise l’instinct de connaissance, l’ art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtri
5169 îtrise l’instinct de connaissance, l’art maîtrise l’ instinct créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.
5170 connaissance, l’art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’Agapè dont i
5171 , l’art maîtrise l’instinct créateur de formes et l’ extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’Agapè dont il est ici que
5172 îtrise l’instinct créateur de formes et l’extase, l’ Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’Agapè dont il est ici question n’es
5173 créateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’ Éros, etc.38 L’Agapè dont il est ici question n’est encore pour les
5174 s et l’extase, l’Agapè maîtrise l’Éros, etc.38 L’ Agapè dont il est ici question n’est encore pour les Grecs que l’amour
5175 ’Agapè dont il est ici question n’est encore pour les Grecs que l’amour désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, ell
5176 est ici question n’est encore pour les Grecs que l’ amour désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, elle désigne déj
5177 ur les Grecs que l’amour désintéressé ; mais dans l’ esprit de Nietzsche, elle désigne déjà cette passion « noble » qui dès
5178 ecs que l’amour désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, elle désigne déjà cette passion « noble » qui dès le xiie
5179 elle désigne déjà cette passion « noble » qui dès le xiie siècle a fait porter au premier rang les valeurs d’art et l’ent
5180 dès le xiie siècle a fait porter au premier rang les valeurs d’art et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la rev
5181 siècle a fait porter au premier rang les valeurs d’ art et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication
5182 fait porter au premier rang les valeurs d’art et l’ enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication d’une lib
5183 ier rang les valeurs d’art et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication d’une liberté des mœurs, qui
5184 et l’enthousiasme dans la vénération, plutôt que la revendication d’une liberté des mœurs, qui appartient à la « morale d
5185 e dans la vénération, plutôt que la revendication d’ une liberté des mœurs, qui appartient à la « morale des esclaves. » M
5186 ication d’une liberté des mœurs, qui appartient à la « morale des esclaves. » Maintenant l’on comprendra sans plus d’expl
5187 artient à la « morale des esclaves. » Maintenant l’ on comprendra sans plus d’explications pourquoi l’amour en tant que pa
5188 esclaves. » Maintenant l’on comprendra sans plus d’ explications pourquoi l’amour en tant que passion — notre spécialité e
5189 l’on comprendra sans plus d’explications pourquoi l’ amour en tant que passion — notre spécialité européenne — doit être né
5190 spécialité européenne — doit être nécessairement d’ origine noble. On sait que son invention doit être attribuée aux cheva
5191 ommes magnifiques et ingénieux du gai saber à qui l’ Europe est redevable de tant de choses et presque d’elle-même.39 Plu
5192 génieux du gai saber à qui l’Europe est redevable de tant de choses et presque d’elle-même.39 Plus tard, ayant énuméré s
5193 Europe est redevable de tant de choses et presque d’ elle-même.39 Plus tard, ayant énuméré six moyens de brider la violen
5194 lle-même.39 Plus tard, ayant énuméré six moyens de brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implan
5195 9 Plus tard, ayant énuméré six moyens de brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règ
5196 d, ayant énuméré six moyens de brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’in
5197 ayant énuméré six moyens de brider la violence de l’ instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’insti
5198 e brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par la
5199 ’instinct sexuel (éviter les occasions, implanter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’i
5200 el (éviter les occasions, implanter la règle dans l’ instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’instinct une id
5201 asions, implanter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’instinct une idée martyrisante ou
5202 ter la règle dans l’instinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’instinct une idée martyrisante ou de honte, dis
5203 tinct, créer le dégoût par la satiété, associer à l’ instinct une idée martyrisante ou de honte, dissocier et disperser ses
5204 é, associer à l’instinct une idée martyrisante ou de honte, dissocier et disperser ses forces, enfin s’affaiblir et se dép
5205 ), Nietzsche en vient à découvrir qu’en réalité «  la volonté de combattre la violence d’un instinct est en dehors de notre
5206 e en vient à découvrir qu’en réalité « la volonté de combattre la violence d’un instinct est en dehors de notre puissance 
5207 découvrir qu’en réalité « la volonté de combattre la violence d’un instinct est en dehors de notre puissance ». Dans le pr
5208 ’en réalité « la volonté de combattre la violence d’ un instinct est en dehors de notre puissance ». Dans le procès de maît
5209 instinct est en dehors de notre puissance ». Dans le procès de maîtrise d’un instinct : … l’intellect n’est que l’instru
5210 st en dehors de notre puissance ». Dans le procès de maîtrise d’un instinct : … l’intellect n’est que l’instrument aveug
5211 de notre puissance ». Dans le procès de maîtrise d’ un instinct : … l’intellect n’est que l’instrument aveugle d’un autr
5212 ». Dans le procès de maîtrise d’un instinct : … l’ intellect n’est que l’instrument aveugle d’un autre instinct, qui est
5213 aîtrise d’un instinct : … l’intellect n’est que l’ instrument aveugle d’un autre instinct, qui est le rival de celui dont
5214  : … l’intellect n’est que l’instrument aveugle d’ un autre instinct, qui est le rival de celui dont la violence nous tou
5215 l’instrument aveugle d’un autre instinct, qui est le rival de celui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin
5216 ent aveugle d’un autre instinct, qui est le rival de celui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos
5217 un autre instinct, qui est le rival de celui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou la craint
5218 elui dont la violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfaste
5219 la violence nous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien
5220 ous tourmente, que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’amo
5221 te, que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’amour. Donc, t
5222 que ce soit le besoin de repos, ou la crainte de la honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’amour. Donc, tand
5223 honte et d’autres suites néfastes, ou bien encore l’ amour. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre de la violence d’un
5224 mour. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre de la violence d’un instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’
5225 r. Donc, tandis que nous croyons nous plaindre de la violence d’un instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’un
5226 dis que nous croyons nous plaindre de la violence d’ un instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’un autre instin
5227 instinct, c’est au fond un instinct qui se plaint d’ un autre instinct.40 Passage capital pour mon propos ! Ce que Nietzs
5228 fait à deux possibilités ou puissances rivales en l’ homme : l’érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un
5229 x possibilités ou puissances rivales en l’homme : l’ érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d
5230 ssances rivales en l’homme : l’érotisme sexuel et l’ amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d’un Napoléon — cités
5231 en l’homme : l’érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant — ni l
5232 sme sexuel et l’amour. Or, ni la passion érotique d’ un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant — ni l’amour qu’on invoque
5233 l’amour. Or, ni la passion érotique d’un Byron ou d’ un Napoléon — cités peu avant — ni l’amour qu’on invoque ici, ne sont,
5234 ’un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant — ni l’ amour qu’on invoque ici, ne sont, à parler proprement, des instincts.
5235 ici, ne sont, à parler proprement, des instincts. L’ érotisme commence précisément avec l’usage non instinctif du sexe (j’e
5236 s instincts. L’érotisme commence précisément avec l’ usage non instinctif du sexe (j’entends l’usage non nécessaire biologi
5237 nt avec l’usage non instinctif du sexe (j’entends l’ usage non nécessaire biologiquement). Et l’amour, que Nietzsche suggèr
5238 ntends l’usage non nécessaire biologiquement). Et l’ amour, que Nietzsche suggère comme un possible instinct rival, est la
5239 che suggère comme un possible instinct rival, est la passion de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts 
5240 comme un possible instinct rival, est la passion de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est don
5241 mme un possible instinct rival, est la passion de l’ âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est donc p
5242 ct rival, est la passion de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est donc pas autre chose que la
5243 a passion de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est donc pas autre chose que la lutte entre les
5244 deux « instincts » n’est donc pas autre chose que la lutte entre les deux puissances de l’Éros animique que symbolisent le
5245 s » n’est donc pas autre chose que la lutte entre les deux puissances de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don
5246 utre chose que la lutte entre les deux puissances de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan.
5247 e chose que la lutte entre les deux puissances de l’ Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Su
5248 eux puissances de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de le
5249 ces de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande
5250 nimique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande polémique dans
5251 hes de Don Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzs
5252 Juan et de Tristan. Suivons maintenant les phases de leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « P
5253 intenant les phases de leur grande polémique dans l’ œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jo
5254 ses de leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-
5255 leur grande polémique dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes. 
5256 dans l’œuvre et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes. » Il est curieux de re
5257 et dans la vie de Nietzsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’elles-mêmes. » Il est curieux de relever que Nie
5258 zsche. ⁂ « Par la musique, les passions jouissent d’ elles-mêmes. » Il est curieux de relever que Nietzsche, comme Kierkega
5259 assions jouissent d’elles-mêmes. » Il est curieux de relever que Nietzsche, comme Kierkegaard, commence sa carrière d’aute
5260 ietzsche, comme Kierkegaard, commence sa carrière d’ auteur par un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe 
5261 commence sa carrière d’auteur par un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la trag
5262 carrière d’auteur par un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il
5263 un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au mêm
5264 musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’ Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au même âge, Kierkegaar
5265 la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au même âge, Kierkegaard écrit Ou
5266 tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la tragédie, qu’il publie à 28 ans. Au même âge, Kierkegaard écrit Ou bi
5267 Ou bien… ou bien. Et tandis que l’un trouve dans le Don Giovanni de Mozart l’expression parfaite et unique de la spontané
5268 is que l’un trouve dans le Don Giovanni de Mozart l’ expression parfaite et unique de la spontanéité passionnée, l’autre ne
5269 iovanni de Mozart l’expression parfaite et unique de la spontanéité passionnée, l’autre ne veut prendre à témoin que le se
5270 anni de Mozart l’expression parfaite et unique de la spontanéité passionnée, l’autre ne veut prendre à témoin que le seul
5271 passionnée, l’autre ne veut prendre à témoin que le seul Tristan de Wagner, comme expression exemplaire du mythe et de la
5272 e Wagner, comme expression exemplaire du mythe et de la musique dionysiaque. L’un et l’autre tiennent le langage pour impu
5273 agner, comme expression exemplaire du mythe et de la musique dionysiaque. L’un et l’autre tiennent le langage pour impuiss
5274 la musique dionysiaque. L’un et l’autre tiennent le langage pour impuissant à traduire l’essence de la musique, en laquel
5275 re tiennent le langage pour impuissant à traduire l’ essence de la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la sponta
5276 t le langage pour impuissant à traduire l’essence de la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sens
5277 e langage pour impuissant à traduire l’essence de la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sensuel
5278 re l’essence de la musique, en laquelle l’un voit l’ expression de la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l
5279 de la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l’esprit diony
5280 la musique, en laquelle l’un voit l’expression de la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l’esprit dionysie
5281 xpression de la spontanéité sensuelle, et l’autre l’ expression de « l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. P
5282 la spontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de « l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l
5283 ontanéité sensuelle, et l’autre l’expression de «  l’ esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l’autr
5284 t l’autre l’expression de « l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l’autre, « seule, la musique
5285 ’autre l’expression de « l’esprit dionysien », de la spontanéité orgiastique. Pour l’un et l’autre, « seule, la musique »
5286 néité orgiastique. Pour l’un et l’autre, « seule, la musique » peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’éros et d
5287 l’un et l’autre, « seule, la musique » peut dire d’ une manière immédiate, le secret de l’éros et de ses mythes. Mais seul
5288 , la musique » peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régéné
5289 ue » peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tra
5290 » peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’ éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragéd
5291 e d’une manière immédiate, le secret de l’éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragédie. « Une
5292 ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragédie. « Une harmonie préétablie règne entre la musique et le dram
5293 a tragédie. « Une harmonie préétablie règne entre la musique et le drame parfait. » Nietzsche voit dans le mythe en généra
5294 Une harmonie préétablie règne entre la musique et le drame parfait. » Nietzsche voit dans le mythe en général « le but rée
5295 usique et le drame parfait. » Nietzsche voit dans le mythe en général « le but réel de la science », s’il est vrai que « l
5296 fait. » Nietzsche voit dans le mythe en général «  le but réel de la science », s’il est vrai que « la cause finale de la s
5297 zsche voit dans le mythe en général « le but réel de la science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est d
5298 he voit dans le mythe en général « le but réel de la science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est de r
5299  le but réel de la science », s’il est vrai que «  la cause finale de la science est de rendre l’existence concevable ». Le
5300 la science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une «
5301 science », s’il est vrai que « la cause finale de la science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une « im
5302 est vrai que « la cause finale de la science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une « image du monde en
5303 que « la cause finale de la science est de rendre l’ existence concevable ». Le mythe est une « image du monde en raccourci
5304 a science est de rendre l’existence concevable ». Le mythe est une « image du monde en raccourci » et, sans le mythe, « to
5305 est une « image du monde en raccourci » et, sans le mythe, « toute culture est dépossédée de sa force naturelle, saine et
5306 et, sans le mythe, « toute culture est dépossédée de sa force naturelle, saine et créatrice ; seul un horizon constellé de
5307 e, saine et créatrice ; seul un horizon constellé de mythes parachève l’unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut
5308 e ; seul un horizon constellé de mythes parachève l’ unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incoh
5309 un horizon constellé de mythes parachève l’unité d’ une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d
5310 onstellé de mythes parachève l’unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d’une activité
5311 mythes parachève l’unité d’une époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d’une activité sans but le
5312 e époque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination…
5313 poque de culture. Le seul mythe peut préserver de l’ incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination… Les
5314 re. Le seul mythe peut préserver de l’incohérence d’ une activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du myt
5315 réserver de l’incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du mythe doivent être les espri
5316 ’incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaire
5317 cohérence d’une activité sans but les facultés de l’ imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaires i
5318 activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaires invisibles et omn
5319 e l’imagination… Les images du mythe doivent être les esprits tutélaires invisibles et omniprésents, propices au développem
5320 sibles et omniprésents, propices au développement de l’âme adolescente, et dont les signes annoncent et expliquent à l’hom
5321 les et omniprésents, propices au développement de l’ âme adolescente, et dont les signes annoncent et expliquent à l’homme
5322 es au développement de l’âme adolescente, et dont les signes annoncent et expliquent à l’homme fait sa vie et ses combats.4
5323 nte, et dont les signes annoncent et expliquent à l’ homme fait sa vie et ses combats.41 » Et voici les relations entre le
5324 l’homme fait sa vie et ses combats.41 » Et voici les relations entre le mythe tragique et la musique : La Tragédie absorb
5325 et ses combats.41 » Et voici les relations entre le mythe tragique et la musique : La Tragédie absorbe en elle le délire
5326 Et voici les relations entre le mythe tragique et la musique : La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la mu
5327 elations entre le mythe tragique et la musique : La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la musique, portant
5328 ique et la musique : La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la musique, portant ainsi du premier coup la mu
5329 La Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la musique, portant ainsi du premier coup la musique à sa perfection,
5330 Tragédie absorbe en elle le délire orgiastique de la musique, portant ainsi du premier coup la musique à sa perfection, ch
5331 ique de la musique, portant ainsi du premier coup la musique à sa perfection, chez les Grecs comme parmi nous, mais elle y
5332 du premier coup la musique à sa perfection, chez les Grecs comme parmi nous, mais elle y ajoute aussitôt le mythe tragique
5333 ecs comme parmi nous, mais elle y ajoute aussitôt le mythe tragique, et le héros tragique qui, pareil à un formidable Tita
5334 mais elle y ajoute aussitôt le mythe tragique, et le héros tragique qui, pareil à un formidable Titan, prend sur ses épaul
5335 reil à un formidable Titan, prend sur ses épaules le fardeau du monde dionysien et nous en délivre. … Entre la portée univ
5336 au du monde dionysien et nous en délivre. … Entre la portée universelle de sa musique et l’auditeur soumis à l’influence d
5337 et nous en délivre. … Entre la portée universelle de sa musique et l’auditeur soumis à l’influence dionysiaque, la Tragédi
5338 e. … Entre la portée universelle de sa musique et l’ auditeur soumis à l’influence dionysiaque, la Tragédie introduit un sy
5339 universelle de sa musique et l’auditeur soumis à l’ influence dionysiaque, la Tragédie introduit un symbole sublime, le my
5340 e et l’auditeur soumis à l’influence dionysiaque, la Tragédie introduit un symbole sublime, le mythe ; et elle suscite che
5341 siaque, la Tragédie introduit un symbole sublime, le mythe ; et elle suscite chez celui-là l’illusion que la musique ne so
5342 sublime, le mythe ; et elle suscite chez celui-là l’ illusion que la musique ne soit qu’un admirable procédé, un inégalable
5343 he ; et elle suscite chez celui-là l’illusion que la musique ne soit qu’un admirable procédé, un inégalable moyen de donne
5344 soit qu’un admirable procédé, un inégalable moyen de donner la vie au monde plastique du mythe. Ce noble subterfuge permet
5345 admirable procédé, un inégalable moyen de donner la vie au monde plastique du mythe. Ce noble subterfuge permet alors à l
5346 ique du mythe. Ce noble subterfuge permet alors à la musique d’assouplir ses allures aux rythmes des danses dithyrambiques
5347 he. Ce noble subterfuge permet alors à la musique d’ assouplir ses allures aux rythmes des danses dithyrambiques, de s’aban
5348 es allures aux rythmes des danses dithyrambiques, de s’abandonner impunément à un sentiment orgiastique de liberté auquel,
5349 ’abandonner impunément à un sentiment orgiastique de liberté auquel, en tant que musique en soi, il lui serait interdit d’
5350 n tant que musique en soi, il lui serait interdit d’ oser se livrer avec une telle licence, sans la sauvegarde de cette ill
5351 dit d’oser se livrer avec une telle licence, sans la sauvegarde de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique
5352 livrer avec une telle licence, sans la sauvegarde de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique, et lui seul,
5353 le licence, sans la sauvegarde de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique, et lui seul, d’autre part, donn
5354 e de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musique, et lui seul, d’autre part, donne à celle-ci la suprême liber
5355 ique, et lui seul, d’autre part, donne à celle-ci la suprême liberté. La musique, en retour, confère au mythe tragique une
5356 ’autre part, donne à celle-ci la suprême liberté. La musique, en retour, confère au mythe tragique une portée métaphysique
5357 e et si décisive que, sans cet auxiliaire unique, la parole et l’image fussent demeurées à jamais impuissantes à l’atteind
5358 ive que, sans cet auxiliaire unique, la parole et l’ image fussent demeurées à jamais impuissantes à l’atteindre. Et c’est
5359 l’image fussent demeurées à jamais impuissantes à l’ atteindre. Et c’est tout spécialement par l’effet de la musique que le
5360 tes à l’atteindre. Et c’est tout spécialement par l’ effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce
5361 atteindre. Et c’est tout spécialement par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pres
5362 eindre. Et c’est tout spécialement par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressen
5363 t tout spécialement par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une jo
5364 ement par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une joie suprême, à
5365 nt par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une joie suprême, à laq
5366 sique que le spectateur de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’une joie suprême, à laquelle aboutit ce chemin
5367 de la Tragédie est envahi de ce sûr pressentiment d’ une joie suprême, à laquelle aboutit ce chemin de ruine et de déceptio
5368 d’une joie suprême, à laquelle aboutit ce chemin de ruine et de déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus
5369 suprême, à laquelle aboutit ce chemin de ruine et de déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus secrète des
5370 ne et de déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’abîme, lui parle in
5371 déception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’abîme, lui parle intelligib
5372 e la voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’abîme, lui parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’image
5373 a voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’ abîme, lui parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’image scé
5374 de l’abîme, lui parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’image scénique, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait supp
5375 i parle intelligiblement.42 Sans les paroles et l’ image scénique, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait supporter l’auditi
5376 ue, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait supporter l’ audition du troisième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous la t
5377 e pourrait supporter l’audition du troisième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes l
5378 l’audition du troisième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme 
5379 sième acte de Tristan « à moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de
5380 « à moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apog
5381 de suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’ami
5382 r sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’amitié avec W
5383 ve de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration p
5384 bres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’ apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, l
5385 on âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, leur maîtr
5386 âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l’ amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, leur maître c
5387 unesse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de l’admiration pour Schopenhauer, leur maître commun. « J’aime en Wagne
5388 sse marque l’apogée de l’amitié avec Wagner et de l’ admiration pour Schopenhauer, leur maître commun. « J’aime en Wagner —
5389 6 à Erwin Rohde — ce que j’aime en Schopenhauer : le souffle éthique, la croix, la mort, l’abîme… » Mais quelques années p
5390 que j’aime en Schopenhauer : le souffle éthique, la croix, la mort, l’abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Ga
5391 e j’aime en Schopenhauer : le souffle éthique, la croix , la mort, l’abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Gast : «
5392 e en Schopenhauer : le souffle éthique, la croix, la mort, l’abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Gast : « Viv
5393 penhauer : le souffle éthique, la croix, la mort, l’ abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Gast : « Vive la libe
5394 quelques années plus tard, à Peter Gast : « Vive la liberté, la gaieté, l’irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afi
5395 nées plus tard, à Peter Gast : « Vive la liberté, la gaieté, l’irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afin de pouvoir
5396 ard, à Peter Gast : « Vive la liberté, la gaieté, l’ irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afin de pouvoir vivre avec
5397 la gaieté, l’irresponsabilité ! Vivons au-dessus de nous afin de pouvoir vivre avec nous-mêmes ! » Que s’est-il passé ent
5398 us-mêmes ! » Que s’est-il passé entre-temps ? Sur la scène tout au moins — et l’on veut dire : dans ce que Nietzsche expri
5399 ssé entre-temps ? Sur la scène tout au moins — et l’ on veut dire : dans ce que Nietzsche exprime consciemment —, Tristan s
5400 ine tout. Wagner n’est plus « mon noble compagnon d’ armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités mo
5401 n’est plus « mon noble compagnon d’armes » mais «  l’ asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieu
5402 n noble compagnon d’armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieuses ». Loin de
5403 gnon d’armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieuses ». Loin de Bâle, loin de
5404 es » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieuses ». Loin de Bâle, loin de Triebschen
5405 loin de Triebschen, loin de Bayreuth surtout — où l’ auteur de Tristan est l’époux comblé de Cosima… — loin du Nord désorma
5406 riebschen, loin de Bayreuth surtout — où l’auteur de Tristan est l’époux comblé de Cosima… — loin du Nord désormais détest
5407 de Bayreuth surtout — où l’auteur de Tristan est l’ époux comblé de Cosima… — loin du Nord désormais détesté, Nietzsche vi
5408 rtout — où l’auteur de Tristan est l’époux comblé de Cosima… — loin du Nord désormais détesté, Nietzsche vit à Gênes, et i
5409 ênes, et il écrit Aurore. « Presque chaque phrase de ce livre a été pensée et comme capturée dans les mille recoins de ce
5410 e de ce livre a été pensée et comme capturée dans les mille recoins de ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout
5411 é pensée et comme capturée dans les mille recoins de ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout seul, en une fam
5412 comme capturée dans les mille recoins de ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout seul, en une familière intim
5413 vivais tout seul, en une familière intimité avec la mer.43 » Il vit aussi à Sils-Maria, dans l’air sec et la limpidezza d
5414 avec la mer.43 » Il vit aussi à Sils-Maria, dans l’ air sec et la limpidezza des hauteurs, et il y termine la première par
5415 43 » Il vit aussi à Sils-Maria, dans l’air sec et la limpidezza des hauteurs, et il y termine la première partie de Zarath
5416 des hauteurs, et il y termine la première partie de Zarathoustra, à « l’heure sainte » — tiendra-t-il à préciser plus tar
5417 y termine la première partie de Zarathoustra, à «  l’ heure sainte » — tiendra-t-il à préciser plus tard — où Richard Wagner
5418 Insouciant et railleur, violent — ainsi nous veut la sagesse. Elle est femme… » Que dit Aurore ? « Il n’y a encore d’effic
5419 e est femme… » Que dit Aurore ? « Il n’y a encore d’ efficace contre l’amour que ce vieux remède radical : l’amour en retou
5420 dit Aurore ? « Il n’y a encore d’efficace contre l’ amour que ce vieux remède radical : l’amour en retour ! » Et que peut
5421 cace contre l’amour que ce vieux remède radical : l’ amour en retour ! » Et que peut enseigner cette Carmen de Bizet, que N
5422 a « comme une antithèse ironique » au marécage, à la magie, à l’histrionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la
5423 e antithèse ironique » au marécage, à la magie, à l’ histrionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la religiosité
5424 e, à la magie, à l’histrionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la religiosité décadente et aux « Sursum ! Boubo
5425 ionisme, au germanisme, à la chasteté douteuse, à la religiosité décadente et aux « Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle
5426 ligiosité décadente et aux « Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle enseigne l’amour « remis à sa place dans la nature ! No
5427 « Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle enseigne l’ amour « remis à sa place dans la nature ! Non pas l’amour d’une femme
5428 r ? Elle enseigne l’amour « remis à sa place dans la nature ! Non pas l’amour d’une femme « idéale » !… Au contraire, l’am
5429 amour « remis à sa place dans la nature ! Non pas l’ amour d’une femme « idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a
5430 remis à sa place dans la nature ! Non pas l’amour d’ une femme « idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fatal
5431 s l’amour d’une femme « idéale » !… Au contraire, l’ amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’am
5432 idéale » !… Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est l
5433 … Au contraire, l’amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, d
5434 re, l’amour dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine
5435 dans ce qu’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle de
5436 ’il a de fatal, de cynique, de candide, de cruel… L’ amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes es
5437 l, de cynique, de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45 
5438 de candide, de cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45 » Cet amour do
5439 cruel… L’amour dont la guerre est le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45 » Cet amour dont Benjamin Con
5440 st le moyen, dont la haine mortelle des sexes est la base.45 » Cet amour dont Benjamin Constant a bien dit qu’il est de to
5441 amour dont Benjamin Constant a bien dit qu’il est de tous les sentiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don J
5442 nt Benjamin Constant a bien dit qu’il est de tous les sentiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y
5443 stant a bien dit qu’il est de tous les sentiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le do
5444 ’il est de tous les sentiments le plus égoïste, —  l’ amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le don-juanisme érotique
5445 ntiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le don-juanisme érotique n’est guère pour Niet
5446 — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le don-juanisme érotique n’est guère pour Nietzsche qu’une image, voire
5447 ui-même, en tant que philosophe, en tant qu’amant de la « Sagesse », qui se croit devenu Don Juan, et qui se définit comme
5448 même, en tant que philosophe, en tant qu’amant de la « Sagesse », qui se croit devenu Don Juan, et qui se définit comme te
5449 it devenu Don Juan, et qui se définit comme tel ! Les philosophes de l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils s
5450 an, et qui se définit comme tel ! Les philosophes de l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux
5451 et qui se définit comme tel ! Les philosophes de l’ avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux ju
5452 mme tel ! Les philosophes de l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux jusqu’au vice, chercheu
5453 Les philosophes de l’avenir réclameront le titre de « séducteurs ». Ils seront « curieux jusqu’au vice, chercheurs jusqu’
5454 eront « curieux jusqu’au vice, chercheurs jusqu’à la cruauté, avec des doigts audacieux pour l’insaisissable… prêts à n’im
5455 usqu’à la cruauté, avec des doigts audacieux pour l’ insaisissable… prêts à n’importe quelle aventure grâce à un excès de l
5456 rêts à n’importe quelle aventure grâce à un excès de libre jugement… Cachés sous le manteau de la lumière… des conquérants
5457 e grâce à un excès de libre jugement… Cachés sous le manteau de la lumière… des conquérants ! » Et leur morale, au-delà du
5458 n excès de libre jugement… Cachés sous le manteau de la lumière… des conquérants ! » Et leur morale, au-delà du bien et du
5459 xcès de libre jugement… Cachés sous le manteau de la lumière… des conquérants ! » Et leur morale, au-delà du bien et du ma
5460 Et leur morale, au-delà du bien et du mal, sera «  la danse dans l’esprit.46 » Voici sans doute le texte capital : Une f
5461 , au-delà du bien et du mal, sera « la danse dans l’ esprit.46 » Voici sans doute le texte capital : Une fable. — Le Don
5462 a « la danse dans l’esprit.46 » Voici sans doute le texte capital : Une fable. — Le Don Juan de la connaissance : aucun
5463 oici sans doute le texte capital : Une fable. —  Le Don Juan de la connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’a en
5464 ute le texte capital : Une fable. — Le Don Juan de la connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’a encore découve
5465 le texte capital : Une fable. — Le Don Juan de la connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’a encore découvert.
5466 a connaissance : aucun philosophe, aucun poète ne l’ a encore découvert. Il lui manque l’amour des choses qu’il découvre, m
5467 ucun poète ne l’a encore découvert. Il lui manque l’ amour des choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupt
5468 nque l’amour des choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de
5469 e l’amour des choses qu’il découvre, mais il a de l’ esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la
5470 s choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissanc
5471 hoses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissance —
5472 volupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et
5473 lupté et il jouit des chasses et des intrigues de la connaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et le
5474 a connaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et les plus lointaines ! — jusqu’à ce qu’enfin il ne lui
5475 ’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et les plus lointaines ! — jusqu’à ce qu’enfin il ne lui reste plus rien à c
5476 ste plus rien à chasser, si ce n’est ce qu’il y a d’ absolument douloureux dans la connaissance, comme l’ivrogne qui finit
5477 e n’est ce qu’il y a d’absolument douloureux dans la connaissance, comme l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de
5478 absolument douloureux dans la connaissance, comme l’ ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de l’eau-forte. C’est pou
5479 connaissance, comme l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’e
5480 naissance, comme l’ivrogne qui finit par boire de l’ absinthe et de l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’enfe
5481 me l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’enfer, — c’est la
5482 l’ivrogne qui finit par boire de l’absinthe et de l’ eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’enfer, — c’est la der
5483 l’eau-forte. C’est pourquoi il finit par désirer l’ enfer, — c’est la dernière connaissance qui le séduit. Peut-être qu’el
5484 rer l’enfer, — c’est la dernière connaissance qui le séduit. Peut-être qu’elle aussi le désappointera comme tout ce qu’il
5485 nnaissance qui le séduit. Peut-être qu’elle aussi le désappointera comme tout ce qu’il a connu ! Alors il lui faudra s’arr
5486 connu ! Alors il lui faudra s’arrêter pour toute l’ éternité, cloué à la déception et devenu lui-même l’hôte de pierre, et
5487 i faudra s’arrêter pour toute l’éternité, cloué à la déception et devenu lui-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le dés
5488 éternité, cloué à la déception et devenu lui-même l’ hôte de pierre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la conn
5489 é, cloué à la déception et devenu lui-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la connaissanc
5490 devenu lui-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui
5491 i-même l’hôte de pierre, et il éprouvera le désir d’ un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui tombera e
5492 erre, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui tombera en partage ! « — Car
5493 e, et il éprouvera le désir d’un repas du soir de la connaissance ! qui jamais plus ne lui tombera en partage ! « — Car le
5494 i jamais plus ne lui tombera en partage ! « — Car le monde des choses tout entier ne trouvera plus une bouchée à donner à
5495 uvera plus une bouchée à donner à cet affamé.47 Le rythme allègre ou endiablé, le presto de Don Juan, son humeur insolen
5496 à cet affamé.47 Le rythme allègre ou endiablé, le presto de Don Juan, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de
5497 amé.47 Le rythme allègre ou endiablé, le presto de Don Juan, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de grand seig
5498 presto de Don Juan, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de grand seigneur avec laquelle on « laisse tomber » une
5499 an, son humeur insolente et gaie, la désinvolture de grand seigneur avec laquelle on « laisse tomber » une vérité dès qu’u
5500 érité dès qu’une autre paraît plus excitante pour l’ esprit, tout cela domine les recueils d’aphorismes, d’Humain, trop hum
5501 ît plus excitante pour l’esprit, tout cela domine les recueils d’aphorismes, d’Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Gé
5502 ante pour l’esprit, tout cela domine les recueils d’ aphorismes, d’Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de
5503 prit, tout cela domine les recueils d’aphorismes, d’ Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de la Morale. Mai
5504 orismes, d’Humain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don
5505 ain, trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la con
5506 , trop humain au Gai Savoir et à la Généalogie de la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connai
5507 e la Morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le dr
5508 Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le droit fil du p
5509 is déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le droit fil du pers
5510 connaissance s’interroge, et cela n’est pas dans le droit fil du personnage. Ou bien veut-il aller plus outre dans son se
5511 plus outre dans son sens, emporté par sa frénésie de découvertes et de négations triomphantes ? La dernière va le jeter da
5512 n sens, emporté par sa frénésie de découvertes et de négations triomphantes ? La dernière va le jeter dans cela même dont
5513 tes et de négations triomphantes ? La dernière va le jeter dans cela même dont il incarnait le refus : La nouvelle passi
5514 ière va le jeter dans cela même dont il incarnait le refus : La nouvelle passion. — Pourquoi craignons-nous et haïssons-
5515 ter dans cela même dont il incarnait le refus : La nouvelle passion. — Pourquoi craignons-nous et haïssons-nous la possi
5516 ssion. — Pourquoi craignons-nous et haïssons-nous la possibilité d’un retour à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que
5517 oi craignons-nous et haïssons-nous la possibilité d’ un retour à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que la barbarie re
5518 ous et haïssons-nous la possibilité d’un retour à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que la barbarie rendrait les hom
5519 our à la barbarie ? Serait-ce peut-être parce que la barbarie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Héla
5520 erait-ce peut-être parce que la barbarie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares
5521 rie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bo
5522 plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompo
5523 eux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. — Ma
5524 ls ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. — Mais c’est
5525 non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. — Mais c’est notre instinct de conn
5526 nous y trompons pas. — Mais c’est notre instinct de connaissance qui est trop développé pour que nous puissions encore ap
5527 éveloppé pour que nous puissions encore apprécier le bonheur sans connaissance, ou bien le bonheur d’une illusion solide e
5528 e apprécier le bonheur sans connaissance, ou bien le bonheur d’une illusion solide et vigoureuse ; nous souffrons rien qu’
5529 le bonheur sans connaissance, ou bien le bonheur d’ une illusion solide et vigoureuse ; nous souffrons rien qu’à nous repr
5530 qu’à nous représenter un pareil état de choses ! L’ inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autan
5531 présenter un pareil état de choses ! L’inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme e
5532 senter un pareil état de choses ! L’inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme et n
5533 état de choses ! L’inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme et nous est devenue t
5534 t de choses ! L’inquiétude de la découverte et de la divination a pris pour nous autant de charme et nous est devenue tout
5535 verte et de la divination a pris pour nous autant de charme et nous est devenue tout aussi indispensable que ne l’est, pou
5536 nous est devenue tout aussi indispensable que ne l’ est, pour l’amoureux, l’amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait
5537 venue tout aussi indispensable que ne l’est, pour l’ amoureux, l’amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner
5538 ussi indispensable que ne l’est, pour l’amoureux, l’ amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour l’état
5539 , l’amour malheureux : à aucun prix il n’aimerait l’ abandonner pour l’état d’indifférence ; — oui, peut-être sommes-nous,
5540 ux : à aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour l’ état d’indifférence ; — oui, peut-être sommes-nous, nous aussi, des am
5541 aucun prix il n’aimerait l’abandonner pour l’état d’ indifférence ; — oui, peut-être sommes-nous, nous aussi, des amants ma
5542 e sommes-nous, nous aussi, des amants malheureux. La connaissance s’est transformée chez nous en passion qui ne s’effraie
5543 transformée chez nous en passion qui ne s’effraie d’ aucun sacrifice et n’a, au fond, qu’une seule crainte, celle de s’étei
5544 fice et n’a, au fond, qu’une seule crainte, celle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire
5545 ule crainte, celle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne
5546 , celle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne tienne ! «
5547 elle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne tienne ! « Ce
5548 is la passion de la connaissance peut faire périr l’ humanité ? Qu’à cela ne tienne ! « Cette pensée, elle aussi, est sans
5549 pensée, elle aussi, est sans puissance sur nous. Le christianisme s’est-il donc effrayé d’idées semblables ? La passion e
5550 sur nous. Le christianisme s’est-il donc effrayé d’ idées semblables ? La passion et la mort ne sont-elles pas sœurs ?48 »
5551 anisme s’est-il donc effrayé d’idées semblables ? La passion et la mort ne sont-elles pas sœurs ?48 » Au comble du défi, D
5552 l donc effrayé d’idées semblables ? La passion et la mort ne sont-elles pas sœurs ?48 » Au comble du défi, Don Juan vient
5553 » Au comble du défi, Don Juan vient de surprendre la vérité secrète de son pire Adversaire. Qui sait s’il ne va pas l’aime
5554 i, Don Juan vient de surprendre la vérité secrète de son pire Adversaire. Qui sait s’il ne va pas l’aimer ? ⁂ Dans la troi
5555 e de son pire Adversaire. Qui sait s’il ne va pas l’ aimer ? ⁂ Dans la troisième partie d’Ainsi parlait Zarathoustra se pro
5556 il ne va pas l’aimer ? ⁂ Dans la troisième partie d’ Ainsi parlait Zarathoustra se produit le coup de théâtre préparé par c
5557 me partie d’Ainsi parlait Zarathoustra se produit le coup de théâtre préparé par ces quelques accords dissonants, dont la
5558 e d’Ainsi parlait Zarathoustra se produit le coup de théâtre préparé par ces quelques accords dissonants, dont la sourde i
5559 préparé par ces quelques accords dissonants, dont la sourde interrogation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire de N
5560 ants, dont la sourde interrogation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Dési
5561 de interrogation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation
5562 ation n’a pu manquer de réveiller dans la mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit,
5563 manquer de réveiller dans la mémoire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivra
5564 ire de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Sub
5565 de Nietzsche les motifs tristaniens du Désir, de l’ Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subite
5566 es motifs tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui pa
5567 tristaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’es
5568 istaniens du Désir, de l’Invocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l
5569 nvocation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l’Ombre, c’est son ombre :
5570 cation à la Nuit, de la Délivrance du Temps et de l’ Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l’Ombre, c’est son ombre : O
5571 s et de l’Extase. Subitement, ce qui parle, c’est l’ Ombre, c’est son ombre : O Homme, prends garde ! Que dit Minuit profo
5572 Minuit profond ? J’ai dormi, j’ai dormi — Du fond d’ un songe je m’éveille : Profond est le monde Et plus profond que le jo
5573 i — Du fond d’un songe je m’éveille : Profond est le monde Et plus profond que le jour ne l’a cru. Profonde est sa douleur
5574 veille : Profond est le monde Et plus profond que le jour ne l’a cru. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde
5575 ofond est le monde Et plus profond que le jour ne l’ a cru. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde encore que
5576 e jour ne l’a cru. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde encore que la peine La douleur dit : Passe et fini
5577 a douleur — Mais la joie plus profonde encore que la peine La douleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’éterni
5578 — Mais la joie plus profonde encore que la peine La douleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’éternité, Veut
5579 uleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’ éternité, Veut la profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvel
5580 et finis ! Mais toute joie veut l’éternité, Veut la profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvelle passion » qu’a
5581 ’éternité, Veut la profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’
5582 Veut la profonde, profonde éternité ! La voici, la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’est le ret
5583 ! La voici, la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui tr
5584 la « nouvelle passion » qu’annonçait le fragment d’ Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui transfixe et t
5585 ssion » qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui transfixe et transfigure. C’est
5586 agment d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’Amour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluan
5587 ent d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel de l’ Amour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l
5588 el de l’Amour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temp
5589 mour qui transfixe et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la s
5590 et transfigure. C’est le Chant de Minuit saluant l’ Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la succession des mome
5591 uit saluant l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la succession des moments. C’est la vision du Retour éternel
5592 l’Éternité, quand Don Juan meurt avec le temps et la succession des moments. C’est la vision du Retour éternel qui subitem
5593 avec le temps et la succession des moments. C’est la vision du Retour éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de la c
5594 vision du Retour éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de la connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la mai
5595 tour éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de la connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la main au Command
5596 r éternel qui subitement « cloue » le Don Juan de la connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la main au Commandeur
5597 a connaissance. C’est Nietzsche lui-même qui tend la main au Commandeur — à l’Éternel Revenant, au Père ! — dans un suprêm
5598 zsche lui-même qui tend la main au Commandeur — à l’ Éternel Revenant, au Père ! — dans un suprême défi, et pour sombrer. E
5599 suprême défi, et pour sombrer. Et ce sera bientôt l’ aveu presque posthume, le dernier appel à Isolde, ce billet qu’il écri
5600 lde, ce billet qu’il écrit pour Cosima au jour où la démence éclate : « Ariane, je t’aime ! signé : Dionysos. » Le Cas Wag
5601 clate : « Ariane, je t’aime ! signé : Dionysos. » Le Cas Wagner — qui est un dernier Anti-Tristan — venait d’être envoyé à
5602 Wagner — qui est un dernier Anti-Tristan — venait d’ être envoyé à l’impression. Dans Aurore, je relis : « Que celui qui v
5603 un dernier Anti-Tristan — venait d’être envoyé à l’ impression. Dans Aurore, je relis : « Que celui qui veut tuer son adv
5604 rsaire considère si ce ne serait pas là une façon de l’éterniser en soi-même ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché
5605 ire considère si ce ne serait pas là une façon de l’ éterniser en soi-même ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché pa
5606 pas là une façon de l’éterniser en soi-même ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché par la folie. Et personne n’en
5607 ». ⁂ Le « cas Nietzsche » n’a pas été tranché par la folie. Et personne n’en a mieux formulé les données que Nietzsche lui
5608 hé par la folie. Et personne n’en a mieux formulé les données que Nietzsche lui-même. Le dernier aphorisme d’Aurore se term
5609 nées que Nietzsche lui-même. Le dernier aphorisme d’ Aurore se termine ainsi : Où voulons-nous aller ? Voulons-nous donc f
5610 ù voulons-nous aller ? Voulons-nous donc franchir la mer ? Où nous entraîne cette passion puissante, qui prime pour nous s
5611 uoi ce vol éperdu dans cette même direction, vers le point où jusqu’à présent tous les soleils déclinèrent et s’éteigniren
5612 direction, vers le point où jusqu’à présent tous les soleils déclinèrent et s’éteignirent ? Dira-t-on peut-être un jour de
5613 nt et s’éteignirent ? Dira-t-on peut-être un jour de nous que, nous aussi, gouvernant toujours vers l’ouest, nous espérion
5614 de nous que, nous aussi, gouvernant toujours vers l’ ouest, nous espérions atteindre une Inde inconnue, — mais que c’était
5615 Inde inconnue, — mais que c’était notre destinée d’ échouer devant l’infini ? Ou bien, mes frères, ou bien ? Dans Ecce Ho
5616  mais que c’était notre destinée d’échouer devant l’ infini ? Ou bien, mes frères, ou bien ? Dans Ecce Homo, Nietzsche com
5617  Ce livre se termine par un « Ou bien ? » — c’est le seul livre au monde qui finisse par : « Ou bien ? » Il ignorait sans
5618 s cette alternative : — ou bien Don Juan, ou bien le Tristan de la Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche « d’éch
5619 , ou bien le Tristan de la Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche « d’échouer devant l’infini » ? Ou au contraire
5620 Tristan de la Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche « d’échouer devant l’infini » ? Ou au contraire son choix d
5621 Foi. Était-ce vraiment la destinée de Nietzsche «  d’ échouer devant l’infini » ? Ou au contraire son choix délibéré ? Ou bi
5622 iment la destinée de Nietzsche « d’échouer devant l’ infini » ? Ou au contraire son choix délibéré ? Ou bien… a-t-il attein
5623 aire son choix délibéré ? Ou bien… a-t-il atteint l’ Inde inconnue ? IVAlternative ou alternance ? L’antinomie Don Ju
5624 de inconnue ? IVAlternative ou alternance ? L’ antinomie Don Juan-Tristan, telle que je l’ai formulée ailleurs, doit
5625 e ? L’antinomie Don Juan-Tristan, telle que je l’ ai formulée ailleurs, doit être ici rappelée en quelques phrases : Co
5626 e ici rappelée en quelques phrases : Considérons le Don Juan du théâtre comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste
5627 rases : Considérons le Don Juan du théâtre comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure ext
5628 ns le Don Juan du théâtre comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure extérieure des person
5629 an du théâtre comme le reflet inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’allure extérieure des personnages, dans
5630 inversé de Tristan. Le contraste est d’abord dans l’ allure extérieure des personnages, dans leur rythme. On imagine Don Ju
5631 course. Au contraire, Tristan vient en scène avec l’ espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveil
5632 u contraire, Tristan vient en scène avec l’espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveilleux, don
5633 t en scène avec l’espèce de lenteur somnambulique de celui qu’hypnotise un objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé
5634 n objet merveilleux, dont il n’aura jamais épuisé la richesse. L’un posséda mille et trois femmes, l’autre une seule femme
5635 trois femmes, l’autre une seule femme. Mais c’est la multiplicité qui est pauvre, tandis que dans un être unique et posséd
5636 uvre, tandis que dans un être unique et possédé à l’ infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde
5637 un être unique et possédé à l’infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde — parce qu’il aime ! T
5638 Don Juan, toujours aimé, ne peut aimer en retour. D’ où son angoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amo
5639 ngoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’ acte d’amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restan
5640 et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’ amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chast
5641 ourse éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amour la volupté d’une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « p
5642 ue. L’un recherche dans l’acte d’amour la volupté d’ une profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « prouesse » d
5643 profanation, l’autre accomplit en restant chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et
5644 it en restant chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoir
5645 t chaste la « prouesse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abando
5646 sse » divinisante. La tactique de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain et s
5647 de Don Juan, c’est le viol, et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour
5648 , et aussitôt remportée la victoire, il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol
5649 victoire, il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des cr
5650 il abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la
5651 abandonne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’ amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la fél
5652 e de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un enga
5653 faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mor
5654 crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tribut
5655 ime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’ hommage un engagement jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tributair
5656 rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tributaire de la morale dont il abuse. Il
5657 jusqu’à la mort. Don Juan se rend donc tributaire de la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouve
5658 qu’à la mort. Don Juan se rend donc tributaire de la morale dont il abuse. Il a grand besoin qu’elle existe pour trouver g
5659 a grand besoin qu’elle existe pour trouver goût à la violer. Tristan, lui, se voit libéré du jeu des règles, des péchés et
5660 du jeu des règles, des péchés et des vertus, par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ra
5661 es règles, des péchés et des vertus, par la grâce d’ une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à ce
5662 s vertus, par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan e
5663 par la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le dém
5664 r la grâce d’une vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon
5665 tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le
5666 ramène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de
5667 ène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’ immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la
5668 tion : Don Juan est le démon de l’immanence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus
5669 ence pure, le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quan
5670 le prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan
5671 prisonnier des apparences du monde, le martyr de la sensation de plus en plus décevante et méprisable — quand Tristan est
5672 plus décevante et méprisable — quand Tristan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravisse
5673 e et méprisable — quand Tristan est le prisonnier d’ un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mu
5674 Tristan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort
5675 stan est le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. O
5676 le prisonnier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut no
5677 ier d’un au-delà du jour et de la nuit, le martyr d’ un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut noter encore
5678 martyr d’un ravissement qui se mue en joie pure à la mort. On peut noter encore ceci : Don Juan plaisante, rit très haut,
5679 eci : Don Juan plaisante, rit très haut, provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozar
5680 laisante, rit très haut, provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par
5681 , provoque la mort lorsque le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâ
5682 e le Commandeur lui tend la main, au dernier acte de Mozart, rachetant par cet ultime défi des lâchetés qui eussent déshon
5683 ourageux, n’abdique au contraire son orgueil qu’à l’ approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : to
5684 ’abdique au contraire son orgueil qu’à l’approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont
5685 dique au contraire son orgueil qu’à l’approche de la mort lumineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont l’
5686 e ne leur vois qu’un trait commun : tous deux ont l’ épée à la main.49 Ou simplement en quelques mots : Tristan, triste t
5687 vois qu’un trait commun : tous deux ont l’épée à la main.49 Ou simplement en quelques mots : Tristan, triste temps, joy
5688 se éternité. — Don Juan, joyeux moments, éternité d’ enfer. Un contraste aussi pur, terme à terme, implique évidemment un l
5689 i pur, terme à terme, implique évidemment un lien d’ interaction ; bien plus : une relation complémentaire au sens de la ph
5690 ; bien plus : une relation complémentaire au sens de la physique actuelle. Don Juan n’est pas concevable sans Tristan, et
5691 ien plus : une relation complémentaire au sens de la physique actuelle. Don Juan n’est pas concevable sans Tristan, et san
5692 concevable sans Tristan, et sans lui n’eût pas vu le jour. Mais ce lien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la m
5693 n, et sans lui n’eût pas vu le jour. Mais ce lien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la même manière en termes
5694 e lien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la même manière en termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L
5695 ien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la même manière en termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L’Hi
5696 exprimer de la même manière en termes d’histoire, d’ éthique, ou de psychologie. L’Histoire constate la filiation des mythe
5697 même manière en termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L’Histoire constate la filiation des mythes, puis leurs
5698 termes d’histoire, d’éthique, ou de psychologie. L’ Histoire constate la filiation des mythes, puis leurs retours, et enfi
5699 d’éthique, ou de psychologie. L’Histoire constate la filiation des mythes, puis leurs retours, et enfin leur coexistence s
5700 tours, et enfin leur coexistence statistique dans l’ ensemble d’une société aussi complexe que la nôtre. L’Éthique condamne
5701 nfin leur coexistence statistique dans l’ensemble d’ une société aussi complexe que la nôtre. L’Éthique condamne en princip
5702 dans l’ensemble d’une société aussi complexe que la nôtre. L’Éthique condamne en principe les deux mythes. En fait, elle
5703 semble d’une société aussi complexe que la nôtre. L’ Éthique condamne en principe les deux mythes. En fait, elle exige qu’à
5704 lexe que la nôtre. L’Éthique condamne en principe les deux mythes. En fait, elle exige qu’à tout le moins, si l’un des deux
5705 pe les deux mythes. En fait, elle exige qu’à tout le moins, si l’un des deux prétend faire valoir sa vertu, ce soit au pri
5706 prétend faire valoir sa vertu, ce soit au prix de l’ exclusion d’autant plus radicale de l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pir
5707 e valoir sa vertu, ce soit au prix de l’exclusion d’ autant plus radicale de l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pire qu’un Tris
5708 oit au prix de l’exclusion d’autant plus radicale de l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pire qu’un Tristan, seraient un Don Ju
5709 on Juan marié ou un Tristan coureur.) Enfin, pour la Psychologie, toute apparition de l’un des mythes au niveau de la cons
5710 ur.) Enfin, pour la Psychologie, toute apparition de l’un des mythes au niveau de la conscience individuelle correspond à
5711 toute apparition de l’un des mythes au niveau de la conscience individuelle correspond à l’occultation de l’autre en l’in
5712 niveau de la conscience individuelle correspond à l’ occultation de l’autre en l’inconscient. La possibilité d’une inversio
5713 onscience individuelle correspond à l’occultation de l’autre en l’inconscient. La possibilité d’une inversion du rapport s
5714 viduelle correspond à l’occultation de l’autre en l’ inconscient. La possibilité d’une inversion du rapport subsiste donc e
5715 pond à l’occultation de l’autre en l’inconscient. La possibilité d’une inversion du rapport subsiste donc en permanence. A
5716 ation de l’autre en l’inconscient. La possibilité d’ une inversion du rapport subsiste donc en permanence. Au surplus, dans
5717 ort subsiste donc en permanence. Au surplus, dans la mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité d’un même individu
5718 donc en permanence. Au surplus, dans la mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité d’un même individu sont dissocié
5719 nence. Au surplus, dans la mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité d’un même individu sont dissociées, Don Juan
5720 plus, dans la mesure où la conduite, la pensée et l’ affectivité d’un même individu sont dissociées, Don Juan peut régir te
5721 mesure où la conduite, la pensée et l’affectivité d’ un même individu sont dissociées, Don Juan peut régir telle d’entre el
5722 t régir telle d’entre elles, Tristan telle autre. La filiation des mythes ne pose guère de problèmes. La légende de Trista
5723 elle autre. La filiation des mythes ne pose guère de problèmes. La légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don J
5724 filiation des mythes ne pose guère de problèmes. La légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don Juan ne remonte
5725 des mythes ne pose guère de problèmes. La légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don Juan ne remonte guère qu’à
5726 La légende de Tristan date du xiie siècle, celle de Don Juan ne remonte guère qu’à la Renaissance, et ne s’est vraiment c
5727 siècle, celle de Don Juan ne remonte guère qu’à la Renaissance, et ne s’est vraiment constituée qu’à la faveur du refoul
5728 Renaissance, et ne s’est vraiment constituée qu’à la faveur du refoulement temporaire de la « noble » passion dont parlait
5729 nstituée qu’à la faveur du refoulement temporaire de la « noble » passion dont parlait Nietzsche, pendant le siècle des Lu
5730 ituée qu’à la faveur du refoulement temporaire de la « noble » passion dont parlait Nietzsche, pendant le siècle des Lumiè
5731 « noble » passion dont parlait Nietzsche, pendant le siècle des Lumières. « Comme on voit, en fermant les yeux, une statue
5732 siècle des Lumières. « Comme on voit, en fermant les yeux, une statue noire à la place de la blanche que l’on vient de con
5733 fermant les yeux, une statue noire à la place de la blanche que l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passio
5734 ux, une statue noire à la place de la blanche que l’ on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passion devait faire
5735 place de la blanche que l’on vient de considérer, l’ éclipse du mythe de la passion devait faire apparaître l’antithèse de
5736 que l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passion devait faire apparaître l’antithèse de Tristan. Si Don Jua
5737 e l’on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la passion devait faire apparaître l’antithèse de Tristan. Si Don Juan n
5738 se du mythe de la passion devait faire apparaître l’ antithèse de Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, une inven
5739 de la passion devait faire apparaître l’antithèse de Tristan. Si Don Juan n’est pas, historiquement, une invention du xvii
5740 ce siècle a-t-il joué par rapport à ce personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine man
5741 il joué par rapport à ce personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’e
5742 personnage le rôle exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa fig
5743 exact de Lucifer par rapport à la Création, dans la doctrine manichéenne : c’est lui qui a donné sa figure au Burlador de
5744 imprimé pour toujours ces deux traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfait
5745 rimé pour toujours ces deux traits si typiques de l’ époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite d
5746 oujours ces deux traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux ver
5747 x traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour
5748 esse. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons a
5749 e. Antithèse vraiment parfaite des deux vertus de l’ amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons auss
5750 rfaite des deux vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons aussi que Don Juan succède n
5751 x vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.50. » Observons aussi que Don Juan succède normalement à T
5752 que Don Juan succède normalement à Tristan, comme le cosmopolite au féodal. Si Tristan quitte ses terres, s’éloigne de la
5753 u féodal. Si Tristan quitte ses terres, s’éloigne de la Cour, son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’Exil spi
5754 éodal. Si Tristan quitte ses terres, s’éloigne de la Cour, son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’Exil spirit
5755 ’éloigne de la Cour, son « errance » traduit dans l’ espace la Quête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Ju
5756 de la Cour, son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Juan ne rel
5757 son « errance » traduit dans l’espace la Quête ou l’ Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Juan ne relève que du n
5758 dans l’espace la Quête ou l’Exil spirituel. Mais l’ humeur voyageuse de Don Juan ne relève que du nomadisme ; elle traduit
5759 uête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Juan ne relève que du nomadisme ; elle traduit l’infidélité systé
5760 on Juan ne relève que du nomadisme ; elle traduit l’ infidélité systématique du rationaliste éclairé aux coutumes, préjugés
5761 coutumes, préjugés et principes du groupe natif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mort
5762 utumes, préjugés et principes du groupe natif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortell
5763 ugés et principes du groupe natif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le mi
5764 s et principes du groupe natif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milie
5765 atif, de la tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abo
5766 a tribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait
5767 ribu ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait du
5768 st pourquoi le retour de la passion mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait du romantisme, ne coïncide
5769 ortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait du romantisme, ne coïncide point par hasard avec l’essor de la p
5770 du romantisme, ne coïncide point par hasard avec l’ essor de la passion nationaliste, qui est sa transposition au niveau p
5771 ntisme, ne coïncide point par hasard avec l’essor de la passion nationaliste, qui est sa transposition au niveau politique
5772 sme, ne coïncide point par hasard avec l’essor de la passion nationaliste, qui est sa transposition au niveau politique51.
5773 est sa transposition au niveau politique51. Mais le nomadisme de Don Juan n’est pas seulement cosmopolite et donc moderne
5774 position au niveau politique51. Mais le nomadisme de Don Juan n’est pas seulement cosmopolite et donc moderne. Les succès
5775 n’est pas seulement cosmopolite et donc moderne. Les succès du héros, comme ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fai
5776 et donc moderne. Les succès du héros, comme ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fait d’un charme individuel. Des c
5777 os, comme ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fait d’un charme individuel. Des coutumes ancestrales, oubliées depui
5778 e ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fait d’ un charme individuel. Des coutumes ancestrales, oubliées depuis des si
5779 iècles, sont subitement réactivées par sa qualité d’ Étranger. À la question d’une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! H
5780 ubitement réactivées par sa qualité d’Étranger. À la question d’une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-t
5781 activées par sa qualité d’Étranger. À la question d’ une femme qu’il veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-tu ? » le Don
5782 l veut séduire : « Ah ciel ! Homme, qui es-tu ? » le Don Juan de Tirso de Molina répond : « Qui je suis ? Un homme sans no
5783 mme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un de ces cavaliers sortis des temps où les hordes nomades apparaissaient s
5784 , c’est l’un de ces cavaliers sortis des temps où les hordes nomades apparaissaient soudain sur les terres des premiers séd
5785 où les hordes nomades apparaissaient soudain sur les terres des premiers sédentaires, pillaient, prenaient les femmes, leu
5786 es des premiers sédentaires, pillaient, prenaient les femmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’épouvante, et f
5787 pillaient, prenaient les femmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’épouvante, et fuyaient au galop vers leur
5788 aient les femmes, leur révélaient le plaisir dans l’ acuité de l’épouvante, et fuyaient au galop vers leur désert. Et c’est
5789 femmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’épouvante, et fuyaient au galop vers leur désert. Et c’est aussi le
5790 mmes, leur révélaient le plaisir dans l’acuité de l’ épouvante, et fuyaient au galop vers leur désert. Et c’est aussi le pr
5791 uyaient au galop vers leur désert. Et c’est aussi le prêtre ou le héros divin dans les religions antiques et primitives :
5792 lop vers leur désert. Et c’est aussi le prêtre ou le héros divin dans les religions antiques et primitives : celui qui est
5793 . Et c’est aussi le prêtre ou le héros divin dans les religions antiques et primitives : celui qui est assez saint ou assez
5794 i est assez saint ou assez fort pour oser assumer les périls supposés de l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de
5795 assez fort pour oser assumer les périls supposés de l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le
5796 sez fort pour oser assumer les périls supposés de l’ acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus
5797 t pour oser assumer les périls supposés de l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ
5798 érils supposés de l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une
5799 ls supposés de l’acte de défloration, — périls de l’ âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sor
5800 e l’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir
5801 ’acte de défloration, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir lit
5802 ation, — périls de l’âme, perte de la mana. Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir littéralement « re
5803 Ainsi le jus primæ noctis serait plutôt une sorte de devoir littéralement « religieux » du seigneur. Dans la nuit, sous le
5804 oir littéralement « religieux » du seigneur. Dans la nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’homme sans nom » vien
5805 ent « religieux » du seigneur. Dans la nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’homme sans nom » vient d’ailleurs c
5806 » du seigneur. Dans la nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’homme sans nom » vient d’ailleurs comme un ange, pa
5807 la nuit, sous le masque, hors la loi ou sacré, «  l’ homme sans nom » vient d’ailleurs comme un ange, passe, étreint, dit l
5808 ent d’ailleurs comme un ange, passe, étreint, dit le mot, révèle, et disparaît. Don Ottavio s’indigne au nom de la morale,
5809 le, et disparaît. Don Ottavio s’indigne au nom de la morale, mais le paysan Mazetto semble savoir un peu ce qu’il en est.
5810 . Don Ottavio s’indigne au nom de la morale, mais le paysan Mazetto semble savoir un peu ce qu’il en est. En ce sens, uniq
5811 en est. En ce sens, uniquement, Don Juan procède d’ un état de civilisation bien antérieur au christianisme, et plus encor
5812 n ce sens, uniquement, Don Juan procède d’un état de civilisation bien antérieur au christianisme, et plus encore à la che
5813 bien antérieur au christianisme, et plus encore à la chevalerie courtoise. Du point de vue de la psychologie individuelle,
5814 encore à la chevalerie courtoise. Du point de vue de la psychologie individuelle, l’antériorité de Tristan apparaît encore
5815 ore à la chevalerie courtoise. Du point de vue de la psychologie individuelle, l’antériorité de Tristan apparaît encore pl
5816 . Du point de vue de la psychologie individuelle, l’ antériorité de Tristan apparaît encore plus évidente. L’amour-passion
5817 vue de la psychologie individuelle, l’antériorité de Tristan apparaît encore plus évidente. L’amour-passion n’est ressenti
5818 riorité de Tristan apparaît encore plus évidente. L’ amour-passion n’est ressenti dans sa pureté animique que par la prime
5819 on n’est ressenti dans sa pureté animique que par la prime adolescence. Il est alors sentiment pur, douleur-joie pure, et
5820 , et ne sera plus jamais aussi nettement distinct de toute autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les troubadour
5821 ettement distinct de toute autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les troubadours est typiquement adolescent, et
5822 autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les troubadours est typiquement adolescent, et comme indépendant du sexe.
5823 uit normalement au mariage, c’est-à-dire au point de départ d’une dialectique des plus complexes, dont les termes de base
5824 ement au mariage, c’est-à-dire au point de départ d’ une dialectique des plus complexes, dont les termes de base sont le se
5825 départ d’une dialectique des plus complexes, dont les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons
5826 e dialectique des plus complexes, dont les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la sy
5827 des plus complexes, dont les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la synthèse des tr
5828 omplexes, dont les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la synthèse des trois termes
5829 t les termes de base sont le sexuel, le social et le sentimental. Supposons que la synthèse des trois termes s’opère, et q
5830 exuel, le social et le sentimental. Supposons que la synthèse des trois termes s’opère, et qu’il en résulte un vrai couple
5831 ela signifie qu’au sein de cette entité nouvelle, les relations entre les trois termes — échanges sexuels, échanges affecti
5832 ein de cette entité nouvelle, les relations entre les trois termes — échanges sexuels, échanges affectifs, échanges avec la
5833 hanges sexuels, échanges affectifs, échanges avec la société — aient trouvé leur régime d’équilibre en mouvement, et que l
5834 hanges avec la société — aient trouvé leur régime d’ équilibre en mouvement, et que la résultante de ce système d’échanges
5835 ouvé leur régime d’équilibre en mouvement, et que la résultante de ce système d’échanges soit positive, pour l’une et l’au
5836 me d’équilibre en mouvement, et que la résultante de ce système d’échanges soit positive, pour l’une et l’autre des person
5837 en mouvement, et que la résultante de ce système d’ échanges soit positive, pour l’une et l’autre des personnes composant
5838 ve, pour l’une et l’autre des personnes composant le couple. Une telle synthèse peut devenir plus ou moins stable, mais ne
5839 ne saurait être en aucun cas statique, au sens où la supposent la morale sociale et ses lois laïques ou religieuses. Car e
5840 re en aucun cas statique, au sens où la supposent la morale sociale et ses lois laïques ou religieuses. Car elle sera bien
5841 s ou religieuses. Car elle sera bientôt soumise à l’ épreuve imprévue de la durée, qui modifie nécessairement l’importance
5842 ar elle sera bientôt soumise à l’épreuve imprévue de la durée, qui modifie nécessairement l’importance relative de chacun
5843 elle sera bientôt soumise à l’épreuve imprévue de la durée, qui modifie nécessairement l’importance relative de chacun des
5844 imprévue de la durée, qui modifie nécessairement l’ importance relative de chacun des trois termes, et cela chez deux être
5845 qui modifie nécessairement l’importance relative de chacun des trois termes, et cela chez deux être différents. (Calculez
5846 mes, et cela chez deux être différents. (Calculez le nombre des combinaisons et des permutations possibles : ce n’est pas
5847 ossibles : ce n’est pas ici mon sujet, mais celui d’ un traité du mariage.) Si au contraire le sentiment, dans son essor ve
5848 is celui d’un traité du mariage.) Si au contraire le sentiment, dans son essor vers le mariage, est arrêté par des obstacl
5849 Si au contraire le sentiment, dans son essor vers le mariage, est arrêté par des obstacles insurmontables, qui sont généra
5850 s obstacles insurmontables, qui sont généralement de nature sociale : ou bien il s’exalte et les nie — ou bien il renonce
5851 lement de nature sociale : ou bien il s’exalte et les nie — ou bien il renonce et les hait. Bientôt aimanté par le sexe, il
5852 en il s’exalte et les nie — ou bien il renonce et les hait. Bientôt aimanté par le sexe, il y prend une nouvelle énergie, o
5853 bien il renonce et les hait. Bientôt aimanté par le sexe, il y prend une nouvelle énergie, ou des raisons nouvelles de se
5854 nd une nouvelle énergie, ou des raisons nouvelles de se renier. C’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les deu
5855 s raisons nouvelles de se renier. C’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné 
5856 se renier. C’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la du
5857 ’est alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l
5858 les mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l’un des deux
5859 deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l’un des deux mythes pousse à le dépasser, l’autre à l
5860 t la durée sociale, l’un des deux mythes pousse à le dépasser, l’autre à le miner. L’un veut plus, infiniment plus, en dir
5861 n des deux mythes pousse à le dépasser, l’autre à le miner. L’un veut plus, infiniment plus, en direction du sentiment dev
5862 on du sentiment devenu passion : il oppose donc à la durée une éternité angélique. L’autre prétend que le sexe lui suffit 
5863 durée une éternité angélique. L’autre prétend que le sexe lui suffit : à la durée il n’oppose que l’instant des brèves ren
5864 lique. L’autre prétend que le sexe lui suffit : à la durée il n’oppose que l’instant des brèves rencontres érotiques. De c
5865 e le sexe lui suffit : à la durée il n’oppose que l’ instant des brèves rencontres érotiques. De ce point de vue, Tristan s
5866 se que l’instant des brèves rencontres érotiques. De ce point de vue, Tristan serait un mari manqué pour avoir manqué le s
5867 , Tristan serait un mari manqué pour avoir manqué le social et surcompensé cet échec par la passion ; tandis que Don Juan
5868 oir manqué le social et surcompensé cet échec par la passion ; tandis que Don Juan serait un Tristan manqué, pour avoir re
5869 ristan manqué, pour avoir reculé à la fois devant le social et le sentimental52. Mais comme il n’est guère de mariage qui
5870 , pour avoir reculé à la fois devant le social et le sentimental52. Mais comme il n’est guère de mariage qui parvienne à m
5871 al et le sentimental52. Mais comme il n’est guère de mariage qui parvienne à maintenir sans crise une synthèse dans la dur
5872 arvienne à maintenir sans crise une synthèse dans la durée des éléments variés dont nos deux mythes symbolisent l’excès ou
5873 éléments variés dont nos deux mythes symbolisent l’ excès ou l’échec, la plupart des couples réels sont soumis dans leurs
5874 ariés dont nos deux mythes symbolisent l’excès ou l’ échec, la plupart des couples réels sont soumis dans leurs crises à l’
5875 des couples réels sont soumis dans leurs crises à l’ action de l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leur
5876 es réels sont soumis dans leurs crises à l’action de l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leurs décrets
5877 is dans leurs crises à l’action de l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leurs décrets. S’ils suffisent
5878 crises à l’action de l’un des deux. La morale et la société prononcent alors leurs décrets. S’ils suffisent à maintenir l
5879 alors leurs décrets. S’ils suffisent à maintenir l’ équilibre du couple, le mythanalyste se tait. S’ils conduisent au divo
5880 ’ils suffisent à maintenir l’équilibre du couple, le mythanalyste se tait. S’ils conduisent au divorce ou à l’électrochoc,
5881 nalyste se tait. S’ils conduisent au divorce ou à l’ électrochoc, il demande à être écouté : non comme médecin psychiatre,
5882 s comme juge, mais simplement parce qu’il connaît le signalement des protagonistes invisibles du drame toujours latent qui
5883 e se déclarer. ⁂ Il fallait donc d’abord préciser le contraste des deux mythes les plus contraignants que subit la psyché
5884 onc d’abord préciser le contraste des deux mythes les plus contraignants que subit la psyché occidentale. La fonction civil
5885 des deux mythes les plus contraignants que subit la psyché occidentale. La fonction civilisatrice, ordonnatrice et dynami
5886 us contraignants que subit la psyché occidentale. La fonction civilisatrice, ordonnatrice et dynamique qui pourrait aussi
5887 natrice et dynamique qui pourrait aussi bien être la leur, exige une prise de conscience objective de leur véritable natur
5888 la leur, exige une prise de conscience objective de leur véritable nature, et des fins vers lesquelles nous conduisent le
5889 nous conduisent leurs structures. Du point de vue de l’histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’
5890 s conduisent leurs structures. Du point de vue de l’ histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’alt
5891 eurs structures. Du point de vue de l’histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’alternance des my
5892 s structures. Du point de vue de l’histoire et de la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’alternance des mythe
5893 la psychologie — phylogenèse, ontogenèse —, c’est l’ alternance des mythes qui est manifeste — leur interdépendance génétiq
5894 eur coexistence dialectique —, l’un agissant dans l’ ombre quand l’autre agit au jour. Tout diagnostic d’une situation, tou
5895 ombre quand l’autre agit au jour. Tout diagnostic d’ une situation, tout pronostic sur son évolution, devront donc s’établi
5896 rsonnelle considérée dans sa durée biographique : les exemples évoqués ici l’ont établi. En revanche, aux heures de crise q
5897 sa durée biographique : les exemples évoqués ici l’ ont établi. En revanche, aux heures de crise que les célibataires comm
5898 évoqués ici l’ont établi. En revanche, aux heures de crise que les célibataires comme les couples mariés traversent quelqu
5899 ’ont établi. En revanche, aux heures de crise que les célibataires comme les couples mariés traversent quelquefois, c’est s
5900 e, aux heures de crise que les célibataires comme les couples mariés traversent quelquefois, c’est sous la forme d’une alte
5901 couples mariés traversent quelquefois, c’est sous la forme d’une alternative que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que
5902 ariés traversent quelquefois, c’est sous la forme d’ une alternative que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que la moral
5903 uefois, c’est sous la forme d’une alternative que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que la morale formule ses exigence
5904 ive que le drame s’impose, qu’il est vécu, et que la morale formule ses exigences. Or, on ne saurait trancher l’alternativ
5905 formule ses exigences. Or, on ne saurait trancher l’ alternative qu’en connaissance des fins auxquelles chacun de ses terme
5906 ive qu’en connaissance des fins auxquelles chacun de ses termes s’ordonne et nous incline, selon sa loi. Mais il se peut a
5907 se peut aussi qu’une fois ces fins reconnues, on les découvre essentiellement complémentaires. Ce ne serait plus alors d’u
5908 ellement complémentaires. Ce ne serait plus alors d’ un dilemme à trancher qu’il s’agirait, mais d’une tension à restaurer
5909 ors d’un dilemme à trancher qu’il s’agirait, mais d’ une tension à restaurer dans son équilibre vital… VSens final des d
5910 l… VSens final des deux mythes Quelles sont les fins de nos vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argen
5911 ns final des deux mythes Quelles sont les fins de nos vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argent, qui n
5912 thes Quelles sont les fins de nos vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argent, qui ne sont au vrai que d
5913 os vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’argent, qui ne sont au vrai que des moyens ? Limitons-nous aux quat
5914 vies au-delà de survivre, travailler et gagner de l’ argent, qui ne sont au vrai que des moyens ? Limitons-nous aux quatre
5915 des moyens ? Limitons-nous aux quatre que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui o
5916  ? Limitons-nous aux quatre que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce
5917 nous aux quatre que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire
5918 tre que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’ amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va
5919 ici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. — Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va l’obtenir,
5920 Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va l’ obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que les serments prodigu
5921 btient ce qu’il désire, ou qui va l’obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que les serments prodigués par les amour
5922 obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que les serments prodigués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la duré
5923 en de plus naturel que les serments prodigués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’
5924 urel que les serments prodigués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est
5925 digués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les co
5926 amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’ima
5927 ureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’imagin
5928 eur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’imagine cependant de
5929 e la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’imagine cependant deux raisons non médiocres de refuser
5930 t. J’imagine cependant deux raisons non médiocres de refuser la durée normale ; ou plutôt deux tempéraments qui ne pourron
5931 e cependant deux raisons non médiocres de refuser la durée normale ; ou plutôt deux tempéraments qui ne pourront jamais s’
5932 qui ne pourront jamais s’y accommoder. L’un exige l’ intensité toujours accrue, l’autre l’excitation toujours nouvelle. L’u
5933 . L’un exige l’intensité toujours accrue, l’autre l’ excitation toujours nouvelle. L’un cherchera le drame et l’autre la su
5934 re l’excitation toujours nouvelle. L’un cherchera le drame et l’autre la surprise. Que ce soit par dépit devant leur impui
5935 ours nouvelle. L’un cherchera le drame et l’autre la surprise. Que ce soit par dépit devant leur impuissance à intégrer l’
5936 soit par dépit devant leur impuissance à intégrer l’ amour dans l’existence normale, ou par goût de l’excès en soi, l’un pr
5937 t devant leur impuissance à intégrer l’amour dans l’ existence normale, ou par goût de l’excès en soi, l’un prétendra trans
5938 rer l’amour dans l’existence normale, ou par goût de l’excès en soi, l’un prétendra transcender la durée, l’autre en faire
5939 l’amour dans l’existence normale, ou par goût de l’ excès en soi, l’un prétendra transcender la durée, l’autre en faire fi
5940 oût de l’excès en soi, l’un prétendra transcender la durée, l’autre en faire fi. L’un se voudra Tristan, l’autre Don Juan.
5941 Don Juan nous chante qu’il n’est heureux que dans l’ instant, la nouveauté et le changement, et qu’il n’a jamais souhaité m
5942 us chante qu’il n’est heureux que dans l’instant, la nouveauté et le changement, et qu’il n’a jamais souhaité mieux. « Le
5943 n’est heureux que dans l’instant, la nouveauté et le changement, et qu’il n’a jamais souhaité mieux. « Le croire malheureu
5944 changement, et qu’il n’a jamais souhaité mieux. «  Le croire malheureux parce qu’il va de l’une à l’autre, c’est le croire
5945 aité mieux. « Le croire malheureux parce qu’il va de l’une à l’autre, c’est le croire malheureux parce qu’il n’atteint pas
5946 lheureux parce qu’il va de l’une à l’autre, c’est le croire malheureux parce qu’il n’atteint pas un but qu’il ne poursuit
5947 nt pas un but qu’il ne poursuit pas », écrit l’un de ses apologistes53, qui ajoute aussitôt : « Il est heureux jusque dans
5948 ui ajoute aussitôt : « Il est heureux jusque dans les échecs de sa chasse, puisque son plaisir est dans la chasse plus que
5949 ussitôt : « Il est heureux jusque dans les échecs de sa chasse, puisque son plaisir est dans la chasse plus que dans la pr
5950 échecs de sa chasse, puisque son plaisir est dans la chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit
5951 sque son plaisir est dans la chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste 
5952 isir est dans la chasse plus que dans la prise. » L’ excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste : elle est m
5953 la chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste : elle est même pour lui
5954 chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’on insiste : elle est même pour lui « l
5955  » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et, l’ on insiste : elle est même pour lui « l’essentiel ». Cet instinct « na
5956 donc, et, l’on insiste : elle est même pour lui «  l’ essentiel ». Cet instinct « naturel du mâle » serait aussi un « instin
5957 e cette nouveauté.) « J’ai cueilli une pomme ; je l’ ai trouvée bonne. J’en vois une autre : rien de plus raisonnable que d
5958 ’en vois une autre : rien de plus raisonnable que de la cueillir aussi. » Il est vrai que Don Juan « raisonne » ainsi, en
5959 vois une autre : rien de plus raisonnable que de la cueillir aussi. » Il est vrai que Don Juan « raisonne » ainsi, en cha
5960 t vrai que Don Juan « raisonne » ainsi, en chacun de nous à ses heures. C’est qu’il oublie qu’une femme n’est pas une pomm
5961 Et qu’elle en voudra mortellement à celui qui ne l’ aura pas « prise », s’étant contenté de la « goûter ». Dona Anna pours
5962 lui qui ne l’aura pas « prise », s’étant contenté de la « goûter ». Dona Anna poursuit Don Juan de sa haine, parce que, se
5963 qui ne l’aura pas « prise », s’étant contenté de la « goûter ». Dona Anna poursuit Don Juan de sa haine, parce que, selon
5964 nté de la « goûter ». Dona Anna poursuit Don Juan de sa haine, parce que, selon la légende primitive — que nous rappelle u
5965 a poursuit Don Juan de sa haine, parce que, selon la légende primitive — que nous rappelle un analyste freudien — « il ne
5966 le un analyste freudien — « il ne lui a pas donné l’ âme qu’il lui devait… Il a trompé la femme en elle, en abusant de son
5967 i a pas donné l’âme qu’il lui devait… Il a trompé la femme en elle, en abusant de son rôle divin d’animateur pour satisfai
5968 devait… Il a trompé la femme en elle, en abusant de son rôle divin d’animateur pour satisfaire seulement le plaisir de se
5969 pé la femme en elle, en abusant de son rôle divin d’ animateur pour satisfaire seulement le plaisir de ses sens.54 » Toute
5970 rôle divin d’animateur pour satisfaire seulement le plaisir de ses sens.54 » Toute magie sexuelle mise à part, le « divin
5971 d’animateur pour satisfaire seulement le plaisir de ses sens.54 » Toute magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à
5972 e ses sens.54 » Toute magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à l’humain, et l’âme n’étant plus confondue avec l’e
5973 magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à l’ humain, et l’âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou la personne,
5974 e mise à part, le « divin » ramené à l’humain, et l’ âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou la personne, le sens est c
5975 à l’humain, et l’âme n’étant plus confondue avec l’ esprit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez
5976 et l’âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, éq
5977 tant plus confondue avec l’esprit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au ref
5978 avec l’esprit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie posse
5979 prit ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qu
5980 t ou la personne, le sens est clair : le refus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qui i
5981 fus de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qui implique échange et don, entre humains tout
5982 de la durée, chez Don Juan, équivaut au refus de la vraie possession, qui implique échange et don, entre humains tout au
5983 échange et don, entre humains tout au moins ; et l’ on n’en finit pas si vite ! Il n’est que juste d’observer d’ailleurs q
5984 l’on n’en finit pas si vite ! Il n’est que juste d’ observer d’ailleurs que le Don Juan mangeur de pommes, qu’on vient de
5985 te ! Il n’est que juste d’observer d’ailleurs que le Don Juan mangeur de pommes, qu’on vient de citer, reste un peu court.
5986 ste d’observer d’ailleurs que le Don Juan mangeur de pommes, qu’on vient de citer, reste un peu court. Il n’accédera jamai
5987 citer, reste un peu court. Il n’accédera jamais à l’ érotisme, qui est dépassement de l’instinct et des faims animales. Il
5988 accédera jamais à l’érotisme, qui est dépassement de l’instinct et des faims animales. Il n’intéresse pas plus que les par
5989 édera jamais à l’érotisme, qui est dépassement de l’ instinct et des faims animales. Il n’intéresse pas plus que les pariad
5990 t des faims animales. Il n’intéresse pas plus que les pariades des autres, et n’a pas de prestige pour l’imagination. Mozar
5991 pas plus que les pariades des autres, et n’a pas de prestige pour l’imagination. Mozart n’en eût rien fait, ni même Da Po
5992 pariades des autres, et n’a pas de prestige pour l’ imagination. Mozart n’en eût rien fait, ni même Da Ponte. Il sert ici
5993 n’en eût rien fait, ni même Da Ponte. Il sert ici d’ exemple extrême, pour déceler une certaine faiblesse intime de l’éroti
5994 trême, pour déceler une certaine faiblesse intime de l’érotisme donjuanesque, même dans ses manifestations les plus altièr
5995 me, pour déceler une certaine faiblesse intime de l’ érotisme donjuanesque, même dans ses manifestations les plus altières
5996 otisme donjuanesque, même dans ses manifestations les plus altières et les plus fascinantes pour l’esprit. Il nous rappelle
5997 même dans ses manifestations les plus altières et les plus fascinantes pour l’esprit. Il nous rappelle aussi que la durée n
5998 ns les plus altières et les plus fascinantes pour l’ esprit. Il nous rappelle aussi que la durée n’est pas seulement la réa
5999 inantes pour l’esprit. Il nous rappelle aussi que la durée n’est pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’objet
6000 s rappelle aussi que la durée n’est pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’objet désiré. La plupart des rêver
6001 st pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’objet désiré. La plupart des rêveries érotiques échouent devant la
6002 pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’ objet désiré. La plupart des rêveries érotiques échouent devant la con
6003 La plupart des rêveries érotiques échouent devant la constatation que l’objet humain vit encore, dure encore, et demeure l
6004 ies érotiques échouent devant la constatation que l’ objet humain vit encore, dure encore, et demeure lui-même avec tout ce
6005 ure lui-même avec tout ce que cela peut comporter de gênant ou d’insupportable, après l’accomplissement du phantasme excit
6006 avec tout ce que cela peut comporter de gênant ou d’ insupportable, après l’accomplissement du phantasme excitant. Et c’est
6007 eut comporter de gênant ou d’insupportable, après l’ accomplissement du phantasme excitant. Et c’est pourquoi l’impératrice
6008 issement du phantasme excitant. Et c’est pourquoi l’ impératrice Théodora faisait tuer avant l’aube ses amants d’une nuit.
6009 ourquoi l’impératrice Théodora faisait tuer avant l’ aube ses amants d’une nuit. Tristan veut au contraire l’éternité, car
6010 ice Théodora faisait tuer avant l’aube ses amants d’ une nuit. Tristan veut au contraire l’éternité, car il veut échapper à
6011 ses amants d’une nuit. Tristan veut au contraire l’ éternité, car il veut échapper à la souffrance, et la souffrance est l
6012 t au contraire l’éternité, car il veut échapper à la souffrance, et la souffrance est liée au temps et à l’espace, qui mod
6013 ternité, car il veut échapper à la souffrance, et la souffrance est liée au temps et à l’espace, qui modifient, distinguen
6014 uffrance, et la souffrance est liée au temps et à l’ espace, qui modifient, distinguent et séparent — « mais toute joie veu
6015 distinguent et séparent — « mais toute joie veut l’ éternité, veut la profonde éternité ». Telle est la forme de son évasi
6016 éparent — « mais toute joie veut l’éternité, veut la profonde éternité ». Telle est la forme de son évasion, de son refus
6017 ’éternité, veut la profonde éternité ». Telle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus
6018 , veut la profonde éternité ». Telle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non
6019 de éternité ». Telle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le ma
6020 . Telle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le mariage ; plus,
6021 elle est la forme de son évasion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le mariage ; plus, et
6022 a durée incarnée. Il veut plus, et non moins, que le mariage ; plus, et non moins, que la possession de « la vérité dans u
6023 n moins, que le mariage ; plus, et non moins, que la possession de « la vérité dans une âme et un corps » comme dit Rimbau
6024 e mariage ; plus, et non moins, que la possession de « la vérité dans une âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitatio
6025 iage ; plus, et non moins, que la possession de «  la vérité dans une âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitation de
6026 ité dans une âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’ excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une
6027 âme et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passio
6028 et un corps » comme dit Rimbaud. L’excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passion m
6029 mme dit Rimbaud. L’excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passion mais toujours plus
6030 . L’excitation de la nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule passion mais toujours plus intense, brûla
6031 a nouveauté, il la trouve dans le drame renouvelé d’ une seule passion mais toujours plus intense, brûlant la vie. Psychose
6032 seule passion mais toujours plus intense, brûlant la vie. Psychose ou spiritualité ? Faiblesse ou force véritable ? Seule
6033 rce véritable ? Seule une estimation bien assurée de notre vie dans ce monde-ci, et de son sens ou de son absurdité, nous
6034 on bien assurée de notre vie dans ce monde-ci, et de son sens ou de son absurdité, nous mettrait en mesure de répondre. Si
6035 de notre vie dans ce monde-ci, et de son sens ou de son absurdité, nous mettrait en mesure de répondre. Si notre incarnat
6036 sens ou de son absurdité, nous mettrait en mesure de répondre. Si notre incarnation présente n’est que souffrance et illus
6037 ue souffrance et illusion — souffrance à cause de l’ illusion, dit le bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le mar
6038 illusion — souffrance à cause de l’illusion, dit le bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le mariage. S’il n’est
6039 le bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le mariage. S’il n’est pas d’autre vie ni d’autre réalité qu’historique,
6040 an qui a raison contre le mariage. S’il n’est pas d’ autre vie ni d’autre réalité qu’historique, matérielle et biologique,
6041 contre le mariage. S’il n’est pas d’autre vie ni d’ autre réalité qu’historique, matérielle et biologique, le mariage est
6042 réalité qu’historique, matérielle et biologique, le mariage est un devoir civique, et Don Juan serait alors la liberté, u
6043 e est un devoir civique, et Don Juan serait alors la liberté, un reflet inversé de l’esprit que l’on nie. On peut aussi pe
6044 n Juan serait alors la liberté, un reflet inversé de l’esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la p
6045 uan serait alors la liberté, un reflet inversé de l’ esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la plén
6046 ors la liberté, un reflet inversé de l’esprit que l’ on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la plénitude du temp
6047 e l’esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierke
6048 on nie. On peut aussi penser que le mariage est «  la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthès
6049 e le mariage est « la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la d
6050 riage est « la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et
6051 t « la plénitude du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’ét
6052 du temps », comme le dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qu
6053 e dit le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problè
6054 it le Mari de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’ instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème
6055 de Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie
6056 Kierkegaard, la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie es
6057 la synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie est seul en me
6058 synthèse vivante de l’instant, de la durée et de l’ éternité. Celui qui a résolu ce problème dans sa vie est seul en mesur
6059 résolu ce problème dans sa vie est seul en mesure de condamner Don Juan et Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons
6060 Don Juan et Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipli
6061 t Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les
6062 ristan à la fois ; mais il n’a plus de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les ave
6063 fois ; mais il n’a plus de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les aventures sans
6064 us de raisons de le faire… Le Bonheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les aventures sans lendemain, couples he
6065 onheur. — Moments de grand plaisir multipliés par les aventures sans lendemain, couples heureux dans la durée de leur amour
6066 es aventures sans lendemain, couples heureux dans la durée de leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument
6067 res sans lendemain, couples heureux dans la durée de leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument du bonhe
6068 ans la durée de leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une r
6069 la durée de leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une rais
6070 leur amour, tourments bienheureux de la passion : l’ argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une raison pour qu’il
6071 oit faux. Il n’en fait pas moins ricaner ceux que l’ ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’imp
6072 Il n’en fait pas moins ricaner ceux que l’ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance,
6073 t pas moins ricaner ceux que l’ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude
6074 icaner ceux que l’ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’obsessi
6075 ue l’ennui, la satiété, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abando
6076 té, la jalousie, la trahison, les frustrations ou l’ impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la
6077 , la trahison, les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’es
6078 les frustrations ou l’impuissance, la solitude ou l’ obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme —
6079 ions ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux ca
6080 s ou l’impuissance, la solitude ou l’obsession de l’ abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas s
6081 issance, la solitude ou l’obsession de l’abandon, l’ angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont les plu
6082 litude ou l’obsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont les plus généraux — e
6083 bsession de l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’ esprit et d’âme — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de j
6084 l’abandon, l’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’ âme — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de jouer un rôle
6085 a vulgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le mariag
6086 — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la p
6087 aux — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentimen
6088 de jouer un rôle « heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentiment qu’il arrive
6089  heureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentiment qu’il arrive à chacun des trois
6090 ’il arrive à chacun des trois types, même réussi, d’ éprouver à l’endroit des deux autres : j’étais né pour ceci ou pour ce
6091 chacun des trois types, même réussi, d’éprouver à l’ endroit des deux autres : j’étais né pour ceci ou pour cela (le contra
6092 deux autres : j’étais né pour ceci ou pour cela ( le contraire de ce que je suis en train de vivre), j’ai toujours rêvé de
6093 : j’étais né pour ceci ou pour cela (le contraire de ce que je suis en train de vivre), j’ai toujours rêvé de…, si je pouv
6094 ue je suis en train de vivre), j’ai toujours rêvé de …, si je pouvais refaire ma vie… Mais rêver d’autre chose est normal.
6095 êvé de…, si je pouvais refaire ma vie… Mais rêver d’ autre chose est normal. Une certaine dualité est normale, dans la mesu
6096 st normal. Une certaine dualité est normale, dans la mesure où elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tou
6097 male, dans la mesure où elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biol
6098 sure où elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biologique et physiq
6099 e où elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biologique et physique.
6100 t que traduire la formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biologique et physique. En effet, nulle
6101 que. En effet, nulle vie n’est concevable hors de la tension permanente, voire de la lutte (latente ou déclarée) entre au
6102 t concevable hors de la tension permanente, voire de la lutte (latente ou déclarée) entre au moins deux tendances antagoni
6103 oncevable hors de la tension permanente, voire de la lutte (latente ou déclarée) entre au moins deux tendances antagoniste
6104 au moins deux tendances antagonistes. Prenons ici l’ exemple élémentaire et primordial, celui de la vie d’une cellule. On s
6105 ns ici l’exemple élémentaire et primordial, celui de la vie d’une cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’a
6106 ici l’exemple élémentaire et primordial, celui de la vie d’une cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’acti
6107 xemple élémentaire et primordial, celui de la vie d’ une cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’action simu
6108 cellule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’action simultanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noy
6109 lule. On sait aujourd’hui que cette vie dépend de l’ action simultanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noyau
6110 d’hui que cette vie dépend de l’action simultanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noyau mais également à l’œ
6111 ltanée de deux acides nucléiques, concentrés dans le noyau mais également à l’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les ag
6112 éiques, concentrés dans le noyau mais également à l’ œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la syn
6113 ntrés dans le noyau mais également à l’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la synthèse des pro
6114 alement à l’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux so
6115 ’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’ induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuv
6116 le cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellu
6117 cytoplasme, où ils sont les agents d’induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellule
6118 ’induction de la synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’échange
6119 synthèse des protéines. Tant que les deux sont à l’ œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et de synthès
6120 des protéines. Tant que les deux sont à l’œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et de synthèses est cr
6121 à l’œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’ échanges et de synthèses est créateur : on pourrait dire qu’elle est «
6122 cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et de synthèses est créateur : on pourrait dire qu’elle est « heureuse ». M
6123 ureuse ». Mais voici qu’un virus y pénètre : elle le digère, le désintègre et l’assimile, — il n’est plus là, matérielleme
6124 ais voici qu’un virus y pénètre : elle le digère, le désintègre et l’assimile, — il n’est plus là, matériellement. Et puis
6125 irus y pénètre : elle le digère, le désintègre et l’ assimile, — il n’est plus là, matériellement. Et puis, quelques minute
6126 lques minutes ou quelques heures plus tard, c’est la cellule elle-même, modifiée dans son « âme » (c’est-à-dire dans le pr
6127 ême, modifiée dans son « âme » (c’est-à-dire dans le programme d’activité dont ses chromosomes sont porteurs) qui se met à
6128 dans son « âme » (c’est-à-dire dans le programme d’ activité dont ses chromosomes sont porteurs) qui se met à fabriquer le
6129 chromosomes sont porteurs) qui se met à fabriquer le virus disparu —jusqu’à ce qu’elle meure par éclatement, infectant les
6130 usqu’à ce qu’elle meure par éclatement, infectant les cellules voisines. Ainsi se propage la contagion dans un organe. Mais
6131 infectant les cellules voisines. Ainsi se propage la contagion dans un organe. Mais après tout, qu’est-ce qu’un virus ? Vo
6132 e. Mais après tout, qu’est-ce qu’un virus ? Voilà le point. Un virus est un composé de substances analogues à celles de la
6133 n virus ? Voilà le point. Un virus est un composé de substances analogues à celles de la cellule, sauf en ceci qu’il ne re
6134 s est un composé de substances analogues à celles de la cellule, sauf en ceci qu’il ne renferme qu’un seul des acides nucl
6135 st un composé de substances analogues à celles de la cellule, sauf en ceci qu’il ne renferme qu’un seul des acides nucléiq
6136 À cela tient toute sa nocivité. (Notons aussi que le virus ne peut se propager et se reproduire qu’aux dépens de cellules
6137 lule sociale » : son bonheur sera conditionné par la présence des deux tendances antagonistes, et sa durée sera le produit
6138 des deux tendances antagonistes, et sa durée sera le produit des synthèses qu’elles induisent en permanence. Qu’un seul de
6139 n seul des mythes vienne à convaincre et modifier le cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée,
6140 s vienne à convaincre et modifier le cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’é
6141 nvaincre et modifier le cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’éclatement du
6142 cœur secret, le « noyau » de cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’éclatement du couple. Si au contraire
6143 yau » de cette âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’éclatement du couple. Si au contraire l’âme résiste, elle
6144 te âme, et voici la névrose déclarée, le drame et l’ éclatement du couple. Si au contraire l’âme résiste, elle sera désorma
6145 drame et l’éclatement du couple. Si au contraire l’ âme résiste, elle sera désormais immunisée. Ou bien encore, l’effet no
6146 e, elle sera désormais immunisée. Ou bien encore, l’ effet nocif du mythe est simplement mis en latence, mais demeure susce
6147 mplement mis en latence, mais demeure susceptible de ressusciter sous l’effet d’un choc émotif. Cette analogie biologique
6148 nce, mais demeure susceptible de ressusciter sous l’ effet d’un choc émotif. Cette analogie biologique n’explique pas, on s
6149 s demeure susceptible de ressusciter sous l’effet d’ un choc émotif. Cette analogie biologique n’explique pas, on s’en dout
6150 nalogie biologique n’explique pas, on s’en doute, la nature en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’âme. Mais elle
6151 e n’explique pas, on s’en doute, la nature en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’âme. Mais elle nous aide à mieux
6152 nature en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur acti
6153 ture en soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’ âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur action 
6154 es de l’âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur action ; peut-être aussi de leurs éclipses apparent
6155 Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur action ; peut-être aussi de leurs éclipses apparentes, et de leu
6156 ner le processus de leur action ; peut-être aussi de leurs éclipses apparentes, et de leurs soudaines récurrences dans une
6157 peut-être aussi de leurs éclipses apparentes, et de leurs soudaines récurrences dans une vie. (Je songe par exemple au ch
6158 Je songe par exemple au choc reçu par Nietzsche à l’ annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après
6159 ar exemple au choc reçu par Nietzsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le se
6160 exemple au choc reçu par Nietzsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le secon
6161 au choc reçu par Nietzsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le second Zarath
6162 par Nietzsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le second Zarathoustra : « C
6163 zsche à l’annonce de la mort de Wagner : le motif de Tristan reparaît peu après dans le second Zarathoustra : « Car je t’a
6164 ertaine dialectique formelle étant commune à tous les phénomènes qui relèvent de la vie en général, pourquoi refuser l’hypo
6165 étant commune à tous les phénomènes qui relèvent de la vie en général, pourquoi refuser l’hypothèse que les agents « morb
6166 ant commune à tous les phénomènes qui relèvent de la vie en général, pourquoi refuser l’hypothèse que les agents « morbide
6167 i relèvent de la vie en général, pourquoi refuser l’ hypothèse que les agents « morbides » se comportent eux aussi d’une ma
6168 vie en général, pourquoi refuser l’hypothèse que les agents « morbides » se comportent eux aussi d’une manière formellemen
6169 e les agents « morbides » se comportent eux aussi d’ une manière formellement analogue, quel que soit le niveau de la vie c
6170 ’une manière formellement analogue, quel que soit le niveau de la vie considéré ? Je ne citerai — et en passant — qu’un se
6171 re formellement analogue, quel que soit le niveau de la vie considéré ? Je ne citerai — et en passant — qu’un seul exemple
6172 formellement analogue, quel que soit le niveau de la vie considéré ? Je ne citerai — et en passant — qu’un seul exemple d’
6173 e ne citerai — et en passant — qu’un seul exemple d’ application de cette même dialectique à la vie politique. Le totalitar
6174  et en passant — qu’un seul exemple d’application de cette même dialectique à la vie politique. Le totalitarisme est carac
6175 exemple d’application de cette même dialectique à la vie politique. Le totalitarisme est caractérisé par sa prétention uni
6176 ion de cette même dialectique à la vie politique. Le totalitarisme est caractérisé par sa prétention unitaire et son refus
6177 ractérisé par sa prétention unitaire et son refus de composer avec aucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue de tout
6178 taire et son refus de composer avec aucune espèce d’ opposition. Ce qui le distingue de tout autre régime — quelles que soi
6179 composer avec aucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue de tout autre régime — quelles que soient ses ressemblances
6180 c aucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue de tout autre régime — quelles que soient ses ressemblances avec plusieu
6181 ressemblances avec plusieurs d’entre eux — c’est, d’ une manière précise, qu’il n’admet qu’une tendance, la centralisation
6182 e manière précise, qu’il n’admet qu’une tendance, la centralisation universelle. Le fédéralisme, au contraire, se définit
6183 t qu’une tendance, la centralisation universelle. Le fédéralisme, au contraire, se définit comme la synthèse perpétuelle d
6184 e. Le fédéralisme, au contraire, se définit comme la synthèse perpétuelle de deux tendances antagonistes : l’autorité cent
6185 ntraire, se définit comme la synthèse perpétuelle de deux tendances antagonistes : l’autorité centrale et l’autonomie des
6186 hèse perpétuelle de deux tendances antagonistes : l’ autorité centrale et l’autonomie des régions, l’union et la diversité.
6187 x tendances antagonistes : l’autorité centrale et l’ autonomie des régions, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure
6188 : l’autorité centrale et l’autonomie des régions, l’ union et la diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politiq
6189 é centrale et l’autonomie des régions, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politique, ou son
6190 l’autonomie des régions, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politique, ou son bonheur ; le t
6191 s, l’union et la diversité. Le fédéralisme figure la santé du corps politique, ou son bonheur ; le totalitarisme, sa malad
6192 ure la santé du corps politique, ou son bonheur ; le totalitarisme, sa maladie mortelle. Ayant vécu près d’une année en Al
6193 talitarisme, sa maladie mortelle. Ayant vécu près d’ une année en Allemagne hitlérienne, j’avais coutume de dire à ceux qui
6194 e année en Allemagne hitlérienne, j’avais coutume de dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle
6195 coutume de dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidem
6196 dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidemment démen
6197 re à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’ adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidemment démente 
6198 uestionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine évidemment démente : « J’ai vu certai
6199 aient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant d’ Allemands à une doctrine évidemment démente : « J’ai vu certains de me
6200 doctrine évidemment démente : « J’ai vu certains de mes étudiants devenir nazis. J’ai vu qu’ils changeaient physiquement.
6201 « objectif », ce teint pâle, cette lourdeur dans le bas du visage, qui permet de reconnaître au premier regard un chef na
6202 cette lourdeur dans le bas du visage, qui permet de reconnaître au premier regard un chef nazi. Si peu sérieux que cela p
6203 rieux que cela puisse vous paraître, je crois que le totalitarisme est un virus, et si vous l’attrapez, vous n’y pourrez p
6204 ois que le totalitarisme est un virus, et si vous l’ attrapez, vous n’y pourrez plus rien. » Je ne croyais pas si bien dire
6205 z plus rien. » Je ne croyais pas si bien dire55. La liberté. — Sur les premières mesures du Menuet en sourdine — la musiq
6206 Sur les premières mesures du Menuet en sourdine —  la musique vient de l’intérieur du palais —, les trois Masques vengeurs
6207 sures du Menuet en sourdine — la musique vient de l’ intérieur du palais —, les trois Masques vengeurs s’avancent en pleine
6208 ne — la musique vient de l’intérieur du palais —, les trois Masques vengeurs s’avancent en pleine lumière, et Don Juan les
6209 engeurs s’avancent en pleine lumière, et Don Juan les invite, provoquant le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La
6210 leine lumière, et Don Juan les invite, provoquant le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La fête tragique commence
6211 es invite, provoquant le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La fête tragique commence, l’excitation grandit, l’orc
6212 nt le destin. (Nul doute qu’il les ait reconnus.) La fête tragique commence, l’excitation grandit, l’orchestre multiplie l
6213 ’il les ait reconnus.) La fête tragique commence, l’ excitation grandit, l’orchestre multiplie les appels au plaisir. (Nous
6214 La fête tragique commence, l’excitation grandit, l’ orchestre multiplie les appels au plaisir. (Nous sommes maintenant dan
6215 ence, l’excitation grandit, l’orchestre multiplie les appels au plaisir. (Nous sommes maintenant dans le palais.) Brusqueme
6216 s appels au plaisir. (Nous sommes maintenant dans le palais.) Brusquement tout s’arrête à l’entrée du Trio. Quelques accor
6217 nant dans le palais.) Brusquement tout s’arrête à l’ entrée du Trio. Quelques accords puissants, un échange de saluts comme
6218 e du Trio. Quelques accords puissants, un échange de saluts comme on croise l’épée, toutes forces en alerte, et Don Juan d
6219 s puissants, un échange de saluts comme on croise l’ épée, toutes forces en alerte, et Don Juan d’une voix forte s’écrie :
6220 oise l’épée, toutes forces en alerte, et Don Juan d’ une voix forte s’écrie : « Que ce lieu s’ouvre à tous ! Vive la libert
6221 rte s’écrie : « Que ce lieu s’ouvre à tous ! Vive la liberté ! » Et voici l’étonnant : toutes les voix relèvent ce défi, e
6222 ieu s’ouvre à tous ! Vive la liberté ! » Et voici l’ étonnant : toutes les voix relèvent ce défi, et chacune le reprend dan
6223 Vive la liberté ! » Et voici l’étonnant : toutes les voix relèvent ce défi, et chacune le reprend dans son registre ! Les
6224 nt : toutes les voix relèvent ce défi, et chacune le reprend dans son registre ! Les trois Masques, Zerline et son fiancé
6225 e défi, et chacune le reprend dans son registre ! Les trois Masques, Zerline et son fiancé se joignent à Don Juan et à Lepo
6226 iancé se joignent à Don Juan et à Leporello. Viva la libertà éclate à douze reprises, clamé par des voix différentes, alte
6227  ! — Mais que peut signifier cette harmonie ? Car la liberté, pour les Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de s
6228 t signifier cette harmonie ? Car la liberté, pour les Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécut
6229 armonie ? Car la liberté, pour les Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin q
6230 ? Car la liberté, pour les Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin qui les t
6231 es Masques, c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet,
6232 c’est de tuer le traître séducteur et de se faire les exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de ser
6233 e traître séducteur et de se faire les exécutants d’ un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître
6234 eur et de se faire les exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître tant qu’il le pa
6235 es exécutants d’un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir
6236 un destin qui les terrifie ; pour le valet, c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses t
6237 r le valet, c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’es
6238 c’est de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher
6239 st de servir son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher Ze
6240 son maître tant qu’il le paye, et de le trahir si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher Zerline de succo
6241 si les choses tournent mal ; pour Mazetto, c’est d’ empêcher Zerline de succomber aux entreprises du seigneur ; pour Zerli
6242 nent mal ; pour Mazetto, c’est d’empêcher Zerline de succomber aux entreprises du seigneur ; pour Zerline, c’est de succom
6243 aux entreprises du seigneur ; pour Zerline, c’est de succomber ; et pour Don Juan de conquérir. Ici donc la morale des pri
6244 ur Zerline, c’est de succomber ; et pour Don Juan de conquérir. Ici donc la morale des principes, la morale des esclaves e
6245 ccomber ; et pour Don Juan de conquérir. Ici donc la morale des principes, la morale des esclaves et la morale des maîtres
6246 n de conquérir. Ici donc la morale des principes, la morale des esclaves et la morale des maîtres réclament ensemble et re
6247 a morale des principes, la morale des esclaves et la morale des maîtres réclament ensemble et revendiquent leur liberté, e
6248 t toutes, à des degrés divers, ne font que servir l’ ordre assigné à chacun. En somme, elles crient toutes : Vive la Loi !
6249 né à chacun. En somme, elles crient toutes : Vive la Loi ! Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fai
6250 somme, elles crient toutes : Vive la Loi ! Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fait exception : e
6251 es crient toutes : Vive la Loi ! Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fait exception : elle veut br
6252 Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le chœur, fait exception : elle veut braver le destin, mais elle y succo
6253 mène le chœur, fait exception : elle veut braver le destin, mais elle y succombera. Or cette liberté seule nous intéresse
6254 ccombera. Or cette liberté seule nous intéresse ; les autres ne sont guère que revendications déterminées dans l’homme par
6255 ne sont guère que revendications déterminées dans l’ homme par son « emploi » social ou son éthique utilitaire. N’y a-t-il
6256 al ou son éthique utilitaire. N’y a-t-il donc pas de liberté ? Ou bien la seule vraie liberté serait-elle dans le défi du
6257 litaire. N’y a-t-il donc pas de liberté ? Ou bien la seule vraie liberté serait-elle dans le défi du Libertin à tout ce qu
6258 ? Ou bien la seule vraie liberté serait-elle dans le défi du Libertin à tout ce que le commun des hommes tient pour vrai,
6259 erait-elle dans le défi du Libertin à tout ce que le commun des hommes tient pour vrai, nécessaire et sacré ? Lorsque les
6260 s tient pour vrai, nécessaire et sacré ? Lorsque les croisés se heurtèrent en Orient à l’invincible ordre des Assassins — 
6261  ? Lorsque les croisés se heurtèrent en Orient à l’ invincible ordre des Assassins — écrivait Nietzsche en humeur donjuane
6262 ne sais par quelle voie, quelques indications sur le fameux symbole, le principe essentiel dont la connaissance était rése
6263 voie, quelques indications sur le fameux symbole, le principe essentiel dont la connaissance était réservée aux esprits su
6264 sur le fameux symbole, le principe essentiel dont la connaissance était réservée aux esprits supérieurs, seuls dépositaire
6265 servée aux esprits supérieurs, seuls dépositaires de cet ultime secret : Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là de l
6266 et : Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là de la vraie liberté d’esprit, une parole qui mettait en question la foi
6267 : Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là de la vraie liberté d’esprit, une parole qui mettait en question la foi mêm
6268 , tout est permis. C’était là de la vraie liberté d’ esprit, une parole qui mettait en question la foi même de la vérité.56
6269 erté d’esprit, une parole qui mettait en question la foi même de la vérité.56 On ne peut aller plus loin, on ne peut all
6270 t, une parole qui mettait en question la foi même de la vérité.56 On ne peut aller plus loin, on ne peut aller plus haut
6271 une parole qui mettait en question la foi même de la vérité.56 On ne peut aller plus loin, on ne peut aller plus haut — 
6272 ut — mais peut-être est-ce aller trop haut — dans la défense et dans l’illustration du libertinage de l’esprit, contre la
6273 est-ce aller trop haut — dans la défense et dans l’ illustration du libertinage de l’esprit, contre la liberté chrétienne
6274 la défense et dans l’illustration du libertinage de l’esprit, contre la liberté chrétienne d’une part, qui est obéissance
6275 défense et dans l’illustration du libertinage de l’ esprit, contre la liberté chrétienne d’une part, qui est obéissance au
6276 l’illustration du libertinage de l’esprit, contre la liberté chrétienne d’une part, qui est obéissance au Révélé, et d’aut
6277 est obéissance au Révélé, et d’autre part contre l’ ascèse scientifique, qui est elle aussi, à sa manière, une foi dans le
6278 e, qui est elle aussi, à sa manière, une foi dans le vrai objectif, une obéissance au vérifiable. Pourtant, la liberté que
6279 objectif, une obéissance au vérifiable. Pourtant, la liberté que Nietzsche veut aimer cessera vite d’être désirable quand
6280 la liberté que Nietzsche veut aimer cessera vite d’ être désirable quand il aura tué la vérité elle-même : pas de « vraie 
6281 r cessera vite d’être désirable quand il aura tué la vérité elle-même : pas de « vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzs
6282 rable quand il aura tué la vérité elle-même : pas de « vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzsche l’indique — pour l’oub
6283 de « vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzsche l’ indique — pour l’oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque l’esprit chré
6284 rté sans vérité. Comme Nietzsche l’indique — pour l’ oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque l’esprit chrétien, métaphysiqu
6285 — pour l’oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque l’ esprit chrétien, métaphysique et ascétique, et le « petit faitalisme »
6286 l’esprit chrétien, métaphysique et ascétique, et le « petit faitalisme » scientifique — le « Rien n’est vrai, tout est pe
6287 étique, et le « petit faitalisme » scientifique — le « Rien n’est vrai, tout est permis » est une connaissance réservée, u
6288 l. « Aime et fais ce que tu veux », dit Augustin. L’ Orient hindouiste et bouddhiste n’a pas dit autre chose avant eux, ni
6289 bouddhiste n’a pas dit autre chose avant eux, ni les mystiques de l’islam après eux. Cette connaissance ne peut être obten
6290 a pas dit autre chose avant eux, ni les mystiques de l’islam après eux. Cette connaissance ne peut être obtenue par un déf
6291 as dit autre chose avant eux, ni les mystiques de l’ islam après eux. Cette connaissance ne peut être obtenue par un défi à
6292 e connaissance ne peut être obtenue par un défi à la morale courante, ni même par une révolte contre la Loi, à laquelle to
6293 a morale courante, ni même par une révolte contre la Loi, à laquelle tous les vrais spirituels sont « morts… de sorte qu’i
6294 me par une révolte contre la Loi, à laquelle tous les vrais spirituels sont « morts… de sorte qu’ils servent dans un esprit
6295 qu’ils servent dans un esprit nouveau, non selon la lettre.57 » Cette liberté seule « vraie » ne peut être le terme d’auc
6296 e.57 » Cette liberté seule « vraie » ne peut être le terme d’aucune espèce de revendication, nécessairement tournée vers l
6297 tte liberté seule « vraie » ne peut être le terme d’ aucune espèce de revendication, nécessairement tournée vers l’extérieu
6298 e « vraie » ne peut être le terme d’aucune espèce de revendication, nécessairement tournée vers l’extérieur, vers les véri
6299 èce de revendication, nécessairement tournée vers l’ extérieur, vers les vérités constituées : car celles-ci ne sont pas « 
6300 on, nécessairement tournée vers l’extérieur, vers les vérités constituées : car celles-ci ne sont pas « vraies » (si elles
6301 ) et leur renversement ne suffirait pas à révéler la Vérité, moins encore à la réfuter. Atteindre à la vraie liberté suppo
6302 suffirait pas à révéler la Vérité, moins encore à la réfuter. Atteindre à la vraie liberté suppose un changement intérieur
6303 la Vérité, moins encore à la réfuter. Atteindre à la vraie liberté suppose un changement intérieur — instantané comme dans
6304 e un changement intérieur — instantané comme dans la conversion chrétienne et l’illumination bouddhiste, ou lentement acqu
6305 instantané comme dans la conversion chrétienne et l’ illumination bouddhiste, ou lentement acquis par le yoga. Atteindre à
6306 ’illumination bouddhiste, ou lentement acquis par le yoga. Atteindre à la vraie liberté suppose donc une libération. Libé
6307 ste, ou lentement acquis par le yoga. Atteindre à la vraie liberté suppose donc une libération. Libération est la voie de
6308 erté suppose donc une libération. Libération est la voie de Tristan. Sa passion veut aimer sans limites au-delà des forme
6309 pose donc une libération. Libération est la voie de Tristan. Sa passion veut aimer sans limites au-delà des formes et du
6310 mps, au-delà du moi distinct et désirant, au-delà de tous les attachements terrestres, — elle veut ce ciel où l’amant et l
6311 delà du moi distinct et désirant, au-delà de tous les attachements terrestres, — elle veut ce ciel où l’amant et l’aimée se
6312 s attachements terrestres, — elle veut ce ciel où l’ amant et l’aimée se confondent en un seul être, dans le règne sans fin
6313 nts terrestres, — elle veut ce ciel où l’amant et l’ aimée se confondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’Amour
6314 nt et l’aimée se confondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni
6315 onfondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni tien ni
6316 ondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’ Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni tien ni mie
6317 ni séparé ni interdit, dans l’Un sans nom : Dans le flot houleux Dans l’éclat sonore Dans la tourmente infinie Du souffle
6318 , dans l’Un sans nom : Dans le flot houleux Dans l’ éclat sonore Dans la tourmente infinie Du souffle du Monde S’engloutir
6319  : Dans le flot houleux Dans l’éclat sonore Dans la tourmente infinie Du souffle du Monde S’engloutir S’abîmer Inconscien
6320 ir S’abîmer Inconscient Joie suprême58 ! Mais si le moi est dépassé, qui est libre ? Et qui peut encore aimer qui ? C’est
6321 libre ? Et qui peut encore aimer qui ? C’est dans l’ énigme jamais résolue de ce nirvana romantique (où le Souffle du Monde
6322 re aimer qui ? C’est dans l’énigme jamais résolue de ce nirvana romantique (où le Souffle du Monde est encore une « tourme
6323 nigme jamais résolue de ce nirvana romantique (où le Souffle du Monde est encore une « tourmente » !) que nous laissent le
6324 est encore une « tourmente » !) que nous laissent les dernières mesures de Tristan. L’amour. — Ici la dialectique des deux
6325 ente » !) que nous laissent les dernières mesures de Tristan. L’amour. — Ici la dialectique des deux mythes se resserre.
6326 nous laissent les dernières mesures de Tristan. L’ amour. — Ici la dialectique des deux mythes se resserre. Elle atteint
6327 les dernières mesures de Tristan. L’amour. — Ici la dialectique des deux mythes se resserre. Elle atteint sa formulation
6328 x mythes se resserre. Elle atteint sa formulation la plus abstraite au moment de rejoindre enfin ce que l’on croyait son o
6329 lus abstraite au moment de rejoindre enfin ce que l’ on croyait son origine concrète, et qui lui échappe. Point d’amour pou
6330 t son origine concrète, et qui lui échappe. Point d’ amour pour Don Juan, le désir seul ; ni de prochain, mais seulement de
6331 et qui lui échappe. Point d’amour pour Don Juan, le désir seul ; ni de prochain, mais seulement des objets. Mais pour Tri
6332 . Point d’amour pour Don Juan, le désir seul ; ni de prochain, mais seulement des objets. Mais pour Tristan, si le dernier
6333 dernier obstacle qui nourrit sa passion est dans le moi distinct, et si ce moi doit s’abîmer dans l’inconscient tout-engl
6334 le moi distinct, et si ce moi doit s’abîmer dans l’ inconscient tout-englobant, il n’y a plus d’objet, ni de prochain. Il
6335 dans l’inconscient tout-englobant, il n’y a plus d’ objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un su
6336 nscient tout-englobant, il n’y a plus d’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un sujet qui, lui
6337 a plus d’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’ amour de l’amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que re
6338 ’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que reste-t-il
6339 jet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’ amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir. Que reste-t-il ?
6340 l ? Comme d’autres perdent, pour sauver leur vie, les raisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’amour les raisons humain
6341 autres perdent, pour sauver leur vie, les raisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’amour les raisons humaines d’aimer.
6342 e, les raisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’ amour les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression
6343 aisons de vivre, Tristan perd, à cause de l’amour les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression mythique
6344 tan perd, à cause de l’amour les raisons humaines d’ aimer. Dans la pureté de leur expression mythique, l’extraversion de
6345 se de l’amour les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’i
6346 our les raisons humaines d’aimer. Dans la pureté de leur expression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’introversio
6347 mer. Dans la pureté de leur expression mythique, l’ extraversion de Don Juan et l’introversion de Tristan anéantissent, ch
6348 ureté de leur expression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’introversion de Tristan anéantissent, chacun à sa maniè
6349 xpression mythique, l’extraversion de Don Juan et l’ introversion de Tristan anéantissent, chacun à sa manière, la réalité
6350 que, l’extraversion de Don Juan et l’introversion de Tristan anéantissent, chacun à sa manière, la réalité du prochain. Do
6351 ion de Tristan anéantissent, chacun à sa manière, la réalité du prochain. Don Juan et Tristan, symboles de l’âme, ne sont
6352 éalité du prochain. Don Juan et Tristan, symboles de l’âme, ne sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer le procha
6353 ité du prochain. Don Juan et Tristan, symboles de l’ âme, ne sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer le prochain.
6354 boles de l’âme, ne sont en fait que deux manières d’ aimer sans aimer le prochain. N’étant pas des personnes, mais des puis
6355 sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer le prochain. N’étant pas des personnes, mais des puissances, ils ne saur
6356 s, ils ne sauraient s’aimer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car san
6357 raient s’aimer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l
6358 ent s’aimer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’ amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’am
6359 mer eux-mêmes, ce qui est la condition de l’amour d’ un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’amour ne s
6360 i est la condition de l’amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’amour ne sait plus où se prend
6361 , et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’ amour ne sait plus où se prendre. Tout amour véritable est relation ré
6362 t d’abord à l’intérieur de chaque personne, entre l’ individu, qui est l’objet naturel, et la vocation qu’il reçoit, sujet
6363 eur de chaque personne, entre l’individu, qui est l’ objet naturel, et la vocation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel es
6364 ne, entre l’individu, qui est l’objet naturel, et la vocation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est l’amour de soi-mêm
6365 ocation qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est l’ amour de soi-même. Elle s’établit ensuite à l’intérieur du couple, ent
6366 qu’il reçoit, sujet nouveau, — et tel est l’amour de soi-même. Elle s’établit ensuite à l’intérieur du couple, entre les d
6367 est l’amour de soi-même. Elle s’établit ensuite à l’ intérieur du couple, entre les deux sujets-objets que constituent les
6368 s’établit ensuite à l’intérieur du couple, entre les deux sujets-objets que constituent les deux personnes mariées. Elle s
6369 ple, entre les deux sujets-objets que constituent les deux personnes mariées. Elle s’établit enfin entre le couple et la co
6370 eux personnes mariées. Elle s’établit enfin entre le couple et la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour — 
6371 mariées. Elle s’établit enfin entre le couple et la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour — et sa rareté
6372 tre le couple et la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts deva
6373 et la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts devant elle ont t
6374 la communauté humaine. Telle est la plénitude de l’ amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts devant elle ont touj
6375 reculé. Et nos littératures, impuissantes à créer le mythe du mariage idéal, ont vécu de ses maladies… ⁂ En ce terme d’une
6376 antes à créer le mythe du mariage idéal, ont vécu de ses maladies… ⁂ En ce terme d’une longue méditation au carrefour fabu
6377 ge idéal, ont vécu de ses maladies… ⁂ En ce terme d’ une longue méditation au carrefour fabuleux qu’aucune carte n’indique,
6378 eux qu’aucune carte n’indique, une conclusion que l’ on n’était pas sans pressentir dévoile enfin son visage ambigu. Les de
6379 sans pressentir dévoile enfin son visage ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident
6380 dévoile enfin son visage ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident sont en réalité
6381 sage ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l
6382 e ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’ amour que l’on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l’am
6383 s deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’ on rêve en Occident sont en réalité deux négations de l’amour vrai dan
6384 n rêve en Occident sont en réalité deux négations de l’amour vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient inséparables : il
6385 êve en Occident sont en réalité deux négations de l’ amour vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient inséparables : ils s
6386 nt en réalité deux négations de l’amour vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient inséparables : ils sont nés de lui, co
6387 bien qu’ils en soient inséparables : ils sont nés de lui, contre lui, et ne pourraient se perpétuer sans lui. Mais ici se
6388 nos tentations majeures, mais des signes chargés de sens. Qu’ils se lèvent soudain devant nous, fascinants comme un rêve
6389 d’autres nuits, au lieu de nous accompagner dans l’ ombre, et nous savons que le moment est venu de virer de cap, ou bien
6390 nous accompagner dans l’ombre, et nous savons que le moment est venu de virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et le
6391 e, et nous savons que le moment est venu de virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et les orages désirés. Tous les d
6392 s que le moment est venu de virer de cap, ou bien d’ affronter la tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison c
6393 ent est venu de virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie
6394 e virer de cap, ou bien d’affronter la tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie, dès qu’elle r
6395 ’affronter la tempête et les orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous
6396 s orages désirés. Tous les deux ont raison contre la vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous les deux ont raison contr
6397 re la vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous les deux ont raison contre l’amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant
6398 che ses tensions. Tous les deux ont raison contre l’ amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant d’être un échange vivant.
6399 re l’amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant d’ être un échange vivant. Enfin tous les deux ont raison contre nos mora
6400 soi, cessant d’être un échange vivant. Enfin tous les deux ont raison contre nos morales de série, hygiéniques, étatiques,
6401 Enfin tous les deux ont raison contre nos morales de série, hygiéniques, étatiques, et sans style ni virtu. Dès qu’un désé
6402 bre se trahit en nous, ou provoque une crise dans le couple, ils s’y jettent et l’aggravent à plaisir. Que l’un des deux g
6403 oque une crise dans le couple, ils s’y jettent et l’ aggravent à plaisir. Que l’un des deux gagne à la main, il aura tôt fa
6404 l’aggravent à plaisir. Que l’un des deux gagne à la main, il aura tôt fait de ruiner mariage, modération, personne, et la
6405 e l’un des deux gagne à la main, il aura tôt fait de ruiner mariage, modération, personne, et la vie même. Mais sans eux,
6406 fait de ruiner mariage, modération, personne, et la vie même. Mais sans eux, que seraient nos amours ? 23. Nietzsche,
6407 seraient nos amours ? 23. Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, n° 106. 24. Kierkegaard dit en termes hégéliens : co
6408 s amours ? 23. Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, n° 106. 24. Kierkegaard dit en termes hégéliens : conforme à l’
6409 Kierkegaard dit en termes hégéliens : conforme à l’ idée pure, à l’idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontr
6410 t en termes hégéliens : conforme à l’idée pure, à l’ idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don
6411 géliens : conforme à l’idée pure, à l’idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don Juan de Molièr
6412 ée pure, à l’idéalité, à la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron s
6413 la catégorie. Il n’a pas de peine à démontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron sont à cet égard loin de co
6414 de peine à démontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron sont à cet égard loin de compte. 25. Ou bien… ou
6415 émontrer que les Don Juan de Molière, de Heiberg, de Byron sont à cet égard loin de compte. 25. Ou bien… ou bien, « Les
6416 t égard loin de compte. 25. Ou bien… ou bien, «  Les stades de l’érotique spontané ou l’érotique musical » (troisième stad
6417 n de compte. 25. Ou bien… ou bien, « Les stades de l’érotique spontané ou l’érotique musical » (troisième stade). 26.
6418 e compte. 25. Ou bien… ou bien, « Les stades de l’ érotique spontané ou l’érotique musical » (troisième stade). 26. Ét
6419 … ou bien, « Les stades de l’érotique spontané ou l’ érotique musical » (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de l
6420 ue musical » (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séduct
6421  » (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séducteur. Casan
6422 (troisième stade). 26. Étapes sur le chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séducteur. Casanova
6423 e chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séducteur. Casanova serait beaucoup plus conforme au type
6424 e selon Kierkegaard — sinon selon Mozart ! —, que les Valmont et autres séducteurs machiavéliques du xviiie siècle, qui ne
6425 re eux que colère, honte et mépris. Casanova aime les femmes, Valmont ne cherche qu’à gagner des parties. C’est un des lieu
6426 ’à gagner des parties. C’est un des lieux communs de la critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personna
6427 gagner des parties. C’est un des lieux communs de la critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personnage
6428 t un des lieux communs de la critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personnage de Casanova. Certes, Cas
6429 lieux communs de la critique moderne que de nier le caractère donjuanesque du personnage de Casanova. Certes, Casanova n’
6430 e de nier le caractère donjuanesque du personnage de Casanova. Certes, Casanova n’est pas impie, n’est pas démon, ne provo
6431 as impie, n’est pas démon, ne provoque ni Dieu ni les hommes. Il n’est pas révolutionnaire, et n’est pas non plus grand sei
6432 holique à bon compte mais pas athée, occultiste à l’ esbroufe mais très superstitieux. Enfin, il se contente de conquêtes f
6433 fe mais très superstitieux. Enfin, il se contente de conquêtes faciles. (Mais je ne sais où l’on prend que Don Juan les dé
6434 ontente de conquêtes faciles. (Mais je ne sais où l’ on prend que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jamais lu le Catalogu
6435 iles. (Mais je ne sais où l’on prend que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jamais lu le Catalogue ?) Entendu, accordé pou
6436 que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jamais lu le Catalogue ?) Entendu, accordé pour l’essentiel. Mais quoi ! Don Juan
6437 n jamais lu le Catalogue ?) Entendu, accordé pour l’ essentiel. Mais quoi ! Don Juan n’a jamais existé, il est un mythe ; e
6438 Don Juan n’a jamais existé, il est un mythe ; et la plus grande différence entre Casanova et le mythe, c’est que les Mémo
6439  ; et la plus grande différence entre Casanova et le mythe, c’est que les Mémoires existent bel et bien. Quant aux points
6440 différence entre Casanova et le mythe, c’est que les Mémoires existent bel et bien. Quant aux points de contact historique
6441 s Mémoires existent bel et bien. Quant aux points de contact historiques entre le Vénitien et Don Giovanni, qu’il suffise
6442 en. Quant aux points de contact historiques entre le Vénitien et Don Giovanni, qu’il suffise de rappeler l’amitié qui liai
6443 entre le Vénitien et Don Giovanni, qu’il suffise de rappeler l’amitié qui liait Da Ponte et Casanova au moment où l’abbé
6444 nitien et Don Giovanni, qu’il suffise de rappeler l’ amitié qui liait Da Ponte et Casanova au moment où l’abbé écrivit son
6445 mitié qui liait Da Ponte et Casanova au moment où l’ abbé écrivit son livret, la visite que les deux compères firent alors
6446 Casanova au moment où l’abbé écrivit son livret, la visite que les deux compères firent alors à Mozart, la présence de Ca
6447 oment où l’abbé écrivit son livret, la visite que les deux compères firent alors à Mozart, la présence de Casanova lors de
6448 site que les deux compères firent alors à Mozart, la présence de Casanova lors de la première de Don Giovanni à Prague, en
6449 deux compères firent alors à Mozart, la présence de Casanova lors de la première de Don Giovanni à Prague, enfin une vers
6450 zart, la présence de Casanova lors de la première de Don Giovanni à Prague, enfin une version différente du sextuor du IIe
6451 rouvée dans ses papiers à Dux. 27. À rapprocher de Nietzsche : « Le mot le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dan
6452 apiers à Dux. 27. À rapprocher de Nietzsche : «  Le mot le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable am
6453 à Dux. 27. À rapprocher de Nietzsche : « Le mot le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable amour, c’
6454 le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable amour, c’est l’âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le b
6455 jamais entendu : — Dans le véritable amour, c’est l’ âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28.
6456 ans le véritable amour, c’est l’âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit trè
6457 , c’est l’âme qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit très bien la parenté des
6458 me qui enveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit très bien la parenté des mythes de F
6459 et le mal, 142.) 28. Kierkegaard voit très bien la parenté des mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment le dévelop
6460 Kierkegaard voit très bien la parenté des mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment le développement sur Marguerite,
6461 voit très bien la parenté des mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment le développement sur Marguerite, dans Ou bie
6462 es mythes de Faust et de Don Juan (voir notamment le développement sur Marguerite, dans Ou bien… ou bien, « Tracés d’ombre
6463 t sur Marguerite, dans Ou bien… ou bien, « Tracés d’ ombre »). Dans l’ouvrage si intelligent et si bien informé de Mlle Mic
6464 dans Ou bien… ou bien, « Tracés d’ombre »). Dans l’ ouvrage si intelligent et si bien informé de Mlle Micheline Sauvage :
6465 Dans l’ouvrage si intelligent et si bien informé de Mlle Micheline Sauvage : Le Cas Don Juan (une seule lacune, presque i
6466 nt et si bien informé de Mlle Micheline Sauvage : Le Cas Don Juan (une seule lacune, presque incroyable : Kierkegaard n’y
6467 nt des gémeaux mythiques… moitiés complémentaires d’ un être double… Don Juan est intelligent, épris de clair savoir, il a
6468 d’un être double… Don Juan est intelligent, épris de clair savoir, il a une tête faustienne, Faust est voluptueux, désireu
6469 e tête faustienne, Faust est voluptueux, désireux d’ amour, il a des sens et un cœur donjuanesques… Faust est l’intelligenc
6470 il a des sens et un cœur donjuanesques… Faust est l’ intelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romant
6471 t un cœur donjuanesques… Faust est l’intelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romantisme conclura q
6472 ust est l’intelligence de Don Juan ; Don Juan est l’ érotisme de Faust… Le romantisme conclura que Don Juan et Faust cherch
6473 ntelligence de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romantisme conclura que Don Juan et Faust cherchent tous de
6474 e de Don Juan ; Don Juan est l’érotisme de Faust… Le romantisme conclura que Don Juan et Faust cherchent tous deux l’absol
6475 onclura que Don Juan et Faust cherchent tous deux l’ absolu, et que le héros unique s’appelle Faust quand il demande cet ab
6476 uan et Faust cherchent tous deux l’absolu, et que le héros unique s’appelle Faust quand il demande cet absolu à la science
6477 que s’appelle Faust quand il demande cet absolu à la science, Don Juan quand il le demande à la volupté. » Etc. 29. Étap
6478 emande cet absolu à la science, Don Juan quand il le demande à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « 
6479 solu à la science, Don Juan quand il le demande à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le
6480 le demande à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’am
6481 e à la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847.
6482 la volupté. » Etc. 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 3
6483 29. Étapes sur le Chemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiq
6484 hemin de la Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme
6485 Vie, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et
6486 e, « Propos sur le mariage ». 30. Les Œuvres de l’ amour, 1847. 31. Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et sau
6487 s de l’amour, 1847. 31. Riens philosophiques, «  Le Dieu comme maître et sauveur ». 32. Étapes, « Problèmes du mariage 
6488 , « Coupable ? non coupable ? » 34. Chap. III, «  Le Paradoxe absolu (une chimère métaphysique) ». 35. Aurore, n° 27. 3
6489 hysique) ». 35. Aurore, n° 27. 36. Généalogie de la Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. A
6490 ique) ». 35. Aurore, n° 27. 36. Généalogie de la Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. Auro
6491 n° 27. 36. Généalogie de la Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La N
6492 36. Généalogie de la Morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance
6493 éal ascétique ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. 
6494  ? », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par
6495 », 7. 37. Aurore, n° 503. 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-de
6496 e, n° 503. 38. La Naissance de la philosophie à l’ époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-delà…, n° 260 fin.
6497 . 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-delà…, n° 260 fin. 40. Aur
6498 38. La Naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, chap. II. 39. Par-delà…, n° 260 fin. 40. Aurore
6499 ar-delà…, n° 260 fin. 40. Aurore, n° 109. 41. L’ Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, trad. française,
6500 n° 260 fin. 40. Aurore, n° 109. 41. L’Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, trad. française, Mercure d
6501 260 fin. 40. Aurore, n° 109. 41. L’Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, trad. française, Mercure de F
6502 7, 208, trad. française, Mercure de France. 42. L’ Origine de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc prof
6503 ad. française, Mercure de France. 42. L’Origine de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc profond que du
6504 française, Mercure de France. 42. L’Origine de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc profond que dut é
6505 de la tragédie, p. 190-191. 43. Ecce Homo. 44. Le choc profond que dut éprouver Nietzsche, à cette nouvelle, précède do
6506 prouver Nietzsche, à cette nouvelle, précède donc de très peu l’illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire
6507 zsche, à cette nouvelle, précède donc de très peu l’ illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire dont la seco
6508 nouvelle, précède donc de très peu l’illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire dont la seconde partie de Z
6509 de donc de très peu l’illumination de Sils-Maria, le renversement spectaculaire dont la seconde partie de Zarathoustra va
6510 renversement spectaculaire dont la seconde partie de Zarathoustra va témoigner. Cf. infra, p. 153. 45. Le Cas Wagner, d
6511 athoustra va témoigner. Cf. infra, p. 153. 45. Le Cas Wagner, dans Le Crépuscule des Idoles (1888). 46. Par-delà le b
6512 er. Cf. infra, p. 153. 45. Le Cas Wagner, dans Le Crépuscule des Idoles (1888). 46. Par-delà le bien et le mal, passi
6513 s Le Crépuscule des Idoles (1888). 46. Par-delà le bien et le mal, passim. 47. Aurore, n° 327. 48. Aurore, n° 429.
6514 cule des Idoles (1888). 46. Par-delà le bien et le mal, passim. 47. Aurore, n° 327. 48. Aurore, n° 429. 49. L’Amo
6515 47. Aurore, n° 327. 48. Aurore, n° 429. 49. L’ Amour et l’Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51. L’homme poli
6516 , n° 327. 48. Aurore, n° 429. 49. L’Amour et l’ Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51. L’homme politique oppor
6517 re, n° 429. 49. L’Amour et l’Occident . 50. L’ Amour et l’Occident 51. L’homme politique opportuniste et joueur re
6518 49. L’Amour et l’Occident . 50. L’Amour et l’ Occident 51. L’homme politique opportuniste et joueur relève du typ
6519 l’Occident . 50. L’Amour et l’Occident 51. L’ homme politique opportuniste et joueur relève du type donjuanesque. À
6520 r relève du type donjuanesque. À l’autre extrême, le général de Gaulle est tristanien dans son nationalisme. Son Iseut, c’
6521 ristanien dans son nationalisme. Son Iseut, c’est la France, il est bien près de le dire en plus d’une page de ses mémoire
6522 . Son Iseut, c’est la France, il est bien près de le dire en plus d’une page de ses mémoires, et pas seulement aux premièr
6523 st la France, il est bien près de le dire en plus d’ une page de ses mémoires, et pas seulement aux premières phrases où il
6524 e, il est bien près de le dire en plus d’une page de ses mémoires, et pas seulement aux premières phrases où il compare la
6525 pas seulement aux premières phrases où il compare la France à la « princesse des contes…, vouée à une destinée éminente et
6526 t aux premières phrases où il compare la France à la « princesse des contes…, vouée à une destinée éminente et exceptionne
6527 le », — fût-ce à « des malheurs exemplaires ». Il l’ a longtemps aimée de loin, dans son exil. Il l’a ramenée au Mari légit
6528 es malheurs exemplaires ». Il l’a longtemps aimée de loin, dans son exil. Il l’a ramenée au Mari légitime, représenté par
6529 Il l’a longtemps aimée de loin, dans son exil. Il l’ a ramenée au Mari légitime, représenté par la Légalité de l’État, aprè
6530 . Il l’a ramenée au Mari légitime, représenté par la Légalité de l’État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassa
6531 enée au Mari légitime, représenté par la Légalité de l’État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant
6532 e au Mari légitime, représenté par la Légalité de l’ État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui
6533 time, représenté par la Légalité de l’État, après l’ avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui la tenait cap
6534 par la Légalité de l’État, après l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui la tenait captive et qui exige
6535 rès l’avoir délivrée de haute lutte en terrassant le géant qui la tenait captive et qui exigeait son tribut de jeunes gens
6536 élivrée de haute lutte en terrassant le géant qui la tenait captive et qui exigeait son tribut de jeunes gens (Minotaure-M
6537 qui la tenait captive et qui exigeait son tribut de jeunes gens (Minotaure-Morholt-Hitler). Puis il a dû s’éloigner de no
6538 ). Puis il a dû s’éloigner de nouveau, écœuré par l’ intrigue des barons félons. Certes, il est revenu à son appel. Mais la
6539 s félons. Certes, il est revenu à son appel. Mais la vraie passion tristanienne se nourrit de retraits et d’obstacles, qui
6540 el. Mais la vraie passion tristanienne se nourrit de retraits et d’obstacles, quitte à les susciter s’ils semblent faire d
6541 ie passion tristanienne se nourrit de retraits et d’ obstacles, quitte à les susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la
6542 e se nourrit de retraits et d’obstacles, quitte à les susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la France et lui, quand i
6543 à les susciter s’ils semblent faire défaut. Entre la France et lui, quand il était le plus fort — Tristan plus fort que le
6544 re défaut. Entre la France et lui, quand il était le plus fort — Tristan plus fort que le roi Marc —, n’a-t-il pas déposé
6545 and il était le plus fort — Tristan plus fort que le roi Marc —, n’a-t-il pas déposé une épée symbolique ? Pour qu’une pas
6546 déposé une épée symbolique ? Pour qu’une passion de cette nature n’aboutisse point à quelque « malheur exemplaire », il f
6547 xemplaire », il faudrait qu’un heureux « accident de l’histoire » vienne déjouer la logique du Mythe. 52. « Celui qui ne
6548 plaire », il faudrait qu’un heureux « accident de l’ histoire » vienne déjouer la logique du Mythe. 52. « Celui qui ne sai
6549 heureux « accident de l’histoire » vienne déjouer la logique du Mythe. 52. « Celui qui ne sait pas trouver le chemin qui
6550 ue du Mythe. 52. « Celui qui ne sait pas trouver le chemin qui conduit à son idéal, vit de façon plus frivole, plus insol
6551 as trouver le chemin qui conduit à son idéal, vit de façon plus frivole, plus insolente, que l’être sans idéal », observe
6552 l, vit de façon plus frivole, plus insolente, que l’ être sans idéal », observe Nietzsche. (Par-delà… n° 133). 53. H. de M
6553 (Par-delà… n° 133). 53. H. de Montherlant : Sur les femmes. 54. Otto Rank : Don Juan, une étude sur le double, 1922. — À
6554 femmes. 54. Otto Rank : Don Juan, une étude sur le double, 1922. — À propos de Dona Anna : les biographes de Mozart nous
6555 de sur le double, 1922. — À propos de Dona Anna : les biographes de Mozart nous assurent que ses contemporains ne doutaient
6556 e, 1922. — À propos de Dona Anna : les biographes de Mozart nous assurent que ses contemporains ne doutaient pas un instan
6557 Dona Anna ait cédé à Don Juan, prenant (ou non) «  l’ homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’es
6558 t (ou non) « l’homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au
6559 « l’homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au moment où
6560 l’homme inconnu » pour son fiancé, à la faveur de l’ obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au moment où ell
6561 peu trop vite. Je ne vois pas Casanova « trahi » de la sorte. Il a mieux aimé ses conquêtes et elles l’ont mieux conquis 
6562 u trop vite. Je ne vois pas Casanova « trahi » de la sorte. Il a mieux aimé ses conquêtes et elles l’ont mieux conquis : o
6563 la sorte. Il a mieux aimé ses conquêtes et elles l’ ont mieux conquis : on se sépare heureux, dans les Mémoires. — Notons
6564 l’ont mieux conquis : on se sépare heureux, dans les Mémoires. — Notons aussi que Dona Anna, si elle déclare sa haine pour
6565 déclare sa haine pour Don Juan, n’est pas pressée d’ épouser Don Ottavio… 55. Mon Journal d’Allemagne ne fait qu’une ou
6566 pressée d’épouser Don Ottavio… 55. Mon Journal d’ Allemagne ne fait qu’une ou deux allusions très voilées à cette trans
6567 Il faut croire que mon hypothèse se lisait entre les lignes, néanmoins, puisque Eugène Ionesco a pu dire que mon livre lui
6568 Ionesco a pu dire que mon livre lui avait suggéré le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57.
6569 pu dire que mon livre lui avait suggéré le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57. Romains,
6570 géré le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57. Romains, 7, 6. 58. Derniers vers du livret
6571 é le sujet de son Rhinocéros. 56. Généalogie de la morale, III, 24. 57. Romains, 7, 6. 58. Derniers vers du livret de
6572 57. Romains, 7, 6. 58. Derniers vers du livret de Tristan.
14 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes II. Les deux âmes d’André Gide
6573 Dialectique des mythes II Les deux âmes d’André Gide … à présent que j’y vois un peu plus clair…
6574 Dialectique des mythes II Les deux âmes d’ André Gide … à présent que j’y vois un peu plus clair… Et nunc man
6575 u plus clair… Et nunc manet in te. Au lendemain de la mort d’André Gide, j’avais écrit pour un Hommage collectif quelque
6576 lus clair… Et nunc manet in te. Au lendemain de la mort d’André Gide, j’avais écrit pour un Hommage collectif quelques p
6577 r… Et nunc manet in te. Au lendemain de la mort d’ André Gide, j’avais écrit pour un Hommage collectif quelques pages don
6578 rit pour un Hommage collectif quelques pages dont le ton personnel me paraissait convenir à l’occasion. Je vais les redonn
6579 es dont le ton personnel me paraissait convenir à l’ occasion. Je vais les redonner sans modifications, non point qu’elles
6580 nnel me paraissait convenir à l’occasion. Je vais les redonner sans modifications, non point qu’elles le méritent en soi, b
6581 s redonner sans modifications, non point qu’elles le méritent en soi, bien au contraire : c’est leur insuffisance qui m’in
6582 suffisance qui m’intéresse ici, certain flou dans la prise de vues et certaines erreurs d’éclairage, et leur possible mise
6583 e qui m’intéresse ici, certain flou dans la prise de vues et certaines erreurs d’éclairage, et leur possible mise au point
6584 n flou dans la prise de vues et certaines erreurs d’ éclairage, et leur possible mise au point par un regard mieux informé.
6585 mise au point par un regard mieux informé. Voici le problème : une connaissance plus intime des mythes peut-elle permettr
6586 s peut-elle permettre une connaissance plus juste de quelqu’un qui a vécu sous vos yeux, qui a beaucoup parlé de lui-même
6587 un qui a vécu sous vos yeux, qui a beaucoup parlé de lui-même et vous a livré des aveux que vous pensiez avoir compris, ma
6588 faite pour confirmer, par recoupement, mes essais de mythanalyse portant sur des personnes que je n’ai pas connues et sur
6589 s et sur des personnages fictifs, donc incapables de me réfuter. Un complot de protestants Tout compte fait, nous nou
6590 tifs, donc incapables de me réfuter. Un complot de protestants Tout compte fait, nous nous connaissions peu, ce jour
6591 compte fait, nous nous connaissions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train
6592 ous connaissions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quan
6593 aissions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quand je le
6594 sions peu, ce jour de juin 39 où, dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de téléphoner, quand je le voi
6595 -Bottin, j’étais en train de téléphoner, quand je le vois descendre l’escalier. Je parle en le suivant d’un œil. Il s’arrê
6596 n train de téléphoner, quand je le vois descendre l’ escalier. Je parle en le suivant d’un œil. Il s’arrête, il paraît atte
6597 uand je le vois descendre l’escalier. Je parle en le suivant d’un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose le récepte
6598 vois descendre l’escalier. Je parle en le suivant d’ un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose le récepteur et nous
6599 ’un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose le récepteur et nous sortons. Nous voici sur un banc du boulevard Saint-
6600 ous voici sur un banc du boulevard Saint-Germain. Les autos passent tout près. Il articule dans le bruit : « Où habitez-vou
6601 in. Les autos passent tout près. Il articule dans le bruit : « Où habitez-vous maintenant ? » Je crie que je l’ignore, dev
6602 : « Où habitez-vous maintenant ? » Je crie que je l’ ignore, devant quitter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre d
6603  » Je crie que je l’ignore, devant quitter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre d’Amérique, et je viens d’apprend
6604 que je l’ignore, devant quitter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre d’Amérique, et je viens d’apprendre au télé
6605 ter demain la maison de Charles Du Bos qui rentre d’ Amérique, et je viens d’apprendre au téléphone que « cela ne va plus »
6606 Charles Du Bos qui rentre d’Amérique, et je viens d’ apprendre au téléphone que « cela ne va plus » pour un appartement pro
6607 sé. Et soudain, en se levant : « Eh bien ! allons le voir de ce pas ! » Alors, seulement, je comprends qu’il avait dit : «
6608 oudain, en se levant : « Eh bien ! allons le voir de ce pas ! » Alors, seulement, je comprends qu’il avait dit : « J’ai un
6609 comprends qu’il avait dit : « J’ai un studio… ». Le lendemain, très tôt, nous arrivons chez lui. Le studio est vaste et p
6610 . Le lendemain, très tôt, nous arrivons chez lui. Le studio est vaste et plaisant, agrémenté d’un escalier conduisant à un
6611 z lui. Le studio est vaste et plaisant, agrémenté d’ un escalier conduisant à une large galerie. Par une porte capitonnée q
6612 e galerie. Par une porte capitonnée qui donne sur la bibliothèque où il travaille, Gide apparaît en robe de chambre grise,
6613 ravaille, Gide apparaît en robe de chambre grise, le corps un peu tassé et de large carrure, sa belle tête de moine tibéta
6614 n robe de chambre grise, le corps un peu tassé et de large carrure, sa belle tête de moine tibétain barrée d’un sourire mi
6615 s un peu tassé et de large carrure, sa belle tête de moine tibétain barrée d’un sourire mince et pourtant amical. Il fait
6616 e carrure, sa belle tête de moine tibétain barrée d’ un sourire mince et pourtant amical. Il fait très chaud. De ses poches
6617 ire mince et pourtant amical. Il fait très chaud. De ses poches, il tire deux bouteilles de bière et nous les offre. Au mi
6618 rès chaud. De ses poches, il tire deux bouteilles de bière et nous les offre. Au milieu du studio pend un trapèze. Gide s’
6619 poches, il tire deux bouteilles de bière et nous les offre. Au milieu du studio pend un trapèze. Gide s’y appuie des deux
6620 c’est inquiétant… Cela me ferait presque croire à la Providence !… Mais dites-moi, quand on saura que vous habitez ici, qu
6621 ire ?… » avec un sourire inquisiteur. Je me garde de répondre. Finalement, Gide, en riant : « On va dire que c’est un comp
6622 ide, en riant : « On va dire que c’est un complot de protestants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins,
6623 n va dire que c’est un complot de protestants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, i
6624 n complot de protestants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, il viendra entr’ouvrir
6625 ants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, il viendra entr’ouvrir la porte capitonnée,
6626 matins, vers onze heures, il viendra entr’ouvrir la porte capitonnée, en s’annonçant par un profond « Allô ! Allô ! » et
6627 par un profond « Allô ! Allô ! » et me demandera de passer chez lui pour quelques instants. Chaque fois, il orientera la
6628 pour quelques instants. Chaque fois, il orientera la conversation vers des sujets religieux ou même théologiques, comme si
6629 tait précisément pour m’en parler qu’il m’offrait l’ hospitalité. Saint Paul reste sa bête noire. Et l’idée même d’orthodox
6630 l’hospitalité. Saint Paul reste sa bête noire. Et l’ idée même d’orthodoxie. Il nie vivement que l’expression d’orthodoxie
6631 é. Saint Paul reste sa bête noire. Et l’idée même d’ orthodoxie. Il nie vivement que l’expression d’orthodoxie protestante
6632 Et l’idée même d’orthodoxie. Il nie vivement que l’ expression d’orthodoxie protestante puisse avoir un sens. Le protestan
6633 me d’orthodoxie. Il nie vivement que l’expression d’ orthodoxie protestante puisse avoir un sens. Le protestant, pour lui,
6634 on d’orthodoxie protestante puisse avoir un sens. Le protestant, pour lui, c’est l’opposant (comme on le croit généralemen
6635 sse avoir un sens. Le protestant, pour lui, c’est l’ opposant (comme on le croit généralement en France). Les gênes féconde
6636 protestant, pour lui, c’est l’opposant (comme on le croit généralement en France). Les gênes fécondes qu’il demandait jad
6637 osant (comme on le croit généralement en France). Les gênes fécondes qu’il demandait jadis qu’on rende à l’art, la « critiq
6638 ênes fécondes qu’il demandait jadis qu’on rende à l’ art, la « critique dogmatique » des grandes époques, ne sont plus que
6639 condes qu’il demandait jadis qu’on rende à l’art, la « critique dogmatique » des grandes époques, ne sont plus que mensong
6640 es, ne sont plus que mensonges à ses yeux dès que l’ on passe à l’ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il qu’à la morale ?
6641 lus que mensonges à ses yeux dès que l’on passe à l’ ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il qu’à la morale ? « En somme,
6642 à l’ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il qu’à la morale ? « En somme, lui dis-je, vous vous en tenez au protestantisme
6643 -je, vous vous en tenez au protestantisme libéral de la fin du xixe siècle ? » — « Oui, c’est assez cela, la position du
6644 , vous vous en tenez au protestantisme libéral de la fin du xixe siècle ? » — « Oui, c’est assez cela, la position du pas
6645 in du xixe siècle ? » — « Oui, c’est assez cela, la position du pasteur Roberty, que j’aimais bien. » Vite lassé par les
6646 teur Roberty, que j’aimais bien. » Vite lassé par les débats d’idées, il semble répugner à toute pensée qui par le style d’
6647 y, que j’aimais bien. » Vite lassé par les débats d’ idées, il semble répugner à toute pensée qui par le style d’abord ne l
6648 ’idées, il semble répugner à toute pensée qui par le style d’abord ne l’ait séduit. Il me parle souvent des Variations de
6649 pugner à toute pensée qui par le style d’abord ne l’ ait séduit. Il me parle souvent des Variations de Bossuet, avec une vi
6650 l’ait séduit. Il me parle souvent des Variations de Bossuet, avec une vive admiration, mais se refuse à Kierkegaard, qu’i
6651 . Marquant ainsi bien franchement ses limites, et les moyens particuliers de sa recherche. Sur un seul de ces entretiens, j
6652 anchement ses limites, et les moyens particuliers de sa recherche. Sur un seul de ces entretiens, j’ai pris des notes. C’e
6653 moyens particuliers de sa recherche. Sur un seul de ces entretiens, j’ai pris des notes. C’est celui du 20 juin. J’avais
6654 ris des notes. C’est celui du 20 juin. J’avais eu l’ impression ce jour-là que Gide passait la prudence dans l’aveu, qu’il
6655 avais eu l’impression ce jour-là que Gide passait la prudence dans l’aveu, qu’il me disait ce qu’il ne pouvait dire, et n’
6656 sion ce jour-là que Gide passait la prudence dans l’ aveu, qu’il me disait ce qu’il ne pouvait dire, et n’a peut-être jamai
6657 ne pouvait dire, et n’a peut-être jamais répété. La conversation s’engage sur L’Amour et l’Occident , qu’il est en train
6658 être jamais répété. La conversation s’engage sur L’ Amour et l’Occident , qu’il est en train de lire59, et dont il me décl
6659 répété. La conversation s’engage sur L’Amour et l’ Occident , qu’il est en train de lire59, et dont il me déclare, à ma p
6660 ise, qu’il y trouve une explication des « erreurs de sa vie de jeune homme ». En phrases lentes et difficultueuses, coupée
6661 y trouve une explication des « erreurs de sa vie de jeune homme ». En phrases lentes et difficultueuses, coupées de silen
6662  ». En phrases lentes et difficultueuses, coupées de silences et de reniflements, il se met à parler du « drame de sa vie 
6663 lentes et difficultueuses, coupées de silences et de reniflements, il se met à parler du « drame de sa vie ». Jeune homme,
6664 et de reniflements, il se met à parler du « drame de sa vie ». Jeune homme, épris et puritain, il a voulu disjoindre l’amo
6665 e homme, épris et puritain, il a voulu disjoindre l’ amour et le plaisir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’a
6666 ris et puritain, il a voulu disjoindre l’amour et le plaisir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’autant plus
6667 isjoindre l’amour et le plaisir. Il croyait que «  l’ amour hétérosexuel » était d’autant plus pur que rien de charnel ne s’
6668 ir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’ autant plus pur que rien de charnel ne s’y mêlait60. « C’est ainsi que
6669 r hétérosexuel » était d’autant plus pur que rien de charnel ne s’y mêlait60. « C’est ainsi que je me suis complètement bl
6670 accentuant, circonflexant le dernier mot. Ce qui l’ a souvent frappé chez bien des femmes, c’est leur manière « de s’offus
6671 frappé chez bien des femmes, c’est leur manière «  de s’offusquer du désir de l’homme. » Plusieurs, mariées, lui ont confié
6672 mes, c’est leur manière « de s’offusquer du désir de l’homme. » Plusieurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la
6673 , c’est leur manière « de s’offusquer du désir de l’ homme. » Plusieurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la lib
6674 eurs, mariées, lui ont confié « qu’elles tenaient la libido de leur mari pour quelque chose de morbide. Cela recommence to
6675 ées, lui ont confié « qu’elles tenaient la libido de leur mari pour quelque chose de morbide. Cela recommence tout le temp
6676 enaient la libido de leur mari pour quelque chose de morbide. Cela recommence tout le temps ! disaient-elles. » Il hoche l
6677 ur quelque chose de morbide. Cela recommence tout le temps ! disaient-elles. » Il hoche la tête, trouve cela très curieux,
6678 mmence tout le temps ! disaient-elles. » Il hoche la tête, trouve cela très curieux, n’est-ce pas ? — un éclair de malice
6679 uve cela très curieux, n’est-ce pas ? — un éclair de malice au coin de l’œil. Puis il a quelques phrases obscures, apparem
6680  : « J’ai trop longtemps gardé cette illusion que la femme n’avait pas besoin du commerce physique, pas autant que nous… H
6681 ! je n’y voyais pas clair… On se trompe ainsi, et les conséquences… J’ai été assez bête pour croire cela ! Il ne faut jamai
6682 . « Je vous parle très sincèrement, je vous parle de choses qui ont joué un rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le
6683 oué un rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, sub
6684 rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, subitement
6685 s ma vie. » (Frappé par le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, subitement, après un silence 
6686 le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, subitement, après un silence : « C’est ainsi que j’a
6687 ainsi que j’ai commis, à cette époque — je parle de mon premier séjour en Afrique —, une terrible erreur d’aiguillage ! »
6688 premier séjour en Afrique —, une terrible erreur d’ aiguillage ! » Puis il tousse, se plaint de fumer trop, et de n’arrive
6689 erreur d’aiguillage ! » Puis il tousse, se plaint de fumer trop, et de n’arriver point à se contraindre. Les jours suivant
6690 e ! » Puis il tousse, se plaint de fumer trop, et de n’arriver point à se contraindre. Les jours suivants, il me donne à l
6691 mer trop, et de n’arriver point à se contraindre. Les jours suivants, il me donne à lire par paquets les épreuves de son Jo
6692 es jours suivants, il me donne à lire par paquets les épreuves de son Journal en cours d’impression, et sur lequel je vais
6693 ants, il me donne à lire par paquets les épreuves de son Journal en cours d’impression, et sur lequel je vais écrire un ar
6694 par paquets les épreuves de son Journal en cours d’ impression, et sur lequel je vais écrire un article pour la NRF. Il in
6695 ion, et sur lequel je vais écrire un article pour la NRF. Il insiste — comme il sait insister ! — sur les suppressions qu’
6696 NRF. Il insiste — comme il sait insister ! — sur les suppressions qu’il y a faites. Tout ce qui concerne intimement sa fem
6697 tes. Tout ce qui concerne intimement sa femme — «  le seul être, dit-il, que j’aie vraiment aimé » — tous ces passages ont
6698 ent aimé » — tous ces passages ont été coupés. On les lira plus tard. Il les a recopiés dans deux cahiers gris d’écolier. U
6699 assages ont été coupés. On les lira plus tard. Il les a recopiés dans deux cahiers gris d’écolier. Un soir il vient m’avert
6700 us tard. Il les a recopiés dans deux cahiers gris d’ écolier. Un soir il vient m’avertir qu’il compte s’absenter pour huit
6701 o me restera ouvert ; que j’y vienne prendre tous les livres dont je pourrais avoir besoin… Dès le lendemain, j’y pénètre,
6702 ous les livres dont je pourrais avoir besoin… Dès le lendemain, j’y pénètre, bien sûr. Des housses couvrent les meubles, u
6703 main, j’y pénètre, bien sûr. Des housses couvrent les meubles, une sorte de vieux drap son grand bureau. Sur l’étoffe, bien
6704 sûr. Des housses couvrent les meubles, une sorte de vieux drap son grand bureau. Sur l’étoffe, bien en évidence, un fort
6705 es, une sorte de vieux drap son grand bureau. Sur l’ étoffe, bien en évidence, un fort cahier gris d’écolier. J’ai lu les p
6706 r l’étoffe, bien en évidence, un fort cahier gris d’ écolier. J’ai lu les premières lignes, pour vérifier, et j’ai vite ref
6707 ières lignes, pour vérifier, et j’ai vite refermé la couverture. Pudeur, ou répugnance à donner dans le piège ? Les deux,
6708 a couverture. Pudeur, ou répugnance à donner dans le piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la g
6709 e. Pudeur, ou répugnance à donner dans le piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la guerre ? Souv
6710 ner dans le piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les li
6711 le piège ? Les deux, sans doute. Combien de fois l’ ai-je revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les
6712 x, sans doute. Combien de fois l’ai-je revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les plus divers, « Au V
6713 revu après la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les plus divers, « Au Vaneau », près de Lausanne, à Neuchâtel,
6714 la guerre ? Souvent, en somme, et dans les lieux les plus divers, « Au Vaneau », près de Lausanne, à Neuchâtel, à Berne. M
6715 à Neuchâtel, à Berne. Mais je n’ai plus souvenir d’ aucune conversation qui mérite d’être rapportée, j’entends : qui modif
6716 ai plus souvenir d’aucune conversation qui mérite d’ être rapportée, j’entends : qui modifie le moins du monde l’image que
6717 mérite d’être rapportée, j’entends : qui modifie le moins du monde l’image que l’on connaît de lui. Nous parlions style,
6718 portée, j’entends : qui modifie le moins du monde l’ image que l’on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phras
6719 tends : qui modifie le moins du monde l’image que l’ on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phrases, Littré.
6720 odifie le moins du monde l’image que l’on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phrases, Littré. Et quelquefoi
6721 on connaît de lui. Nous parlions style, tournures de phrases, Littré. Et quelquefois, littérature. (Mais il s’en détachait
6722 ement, n’admirant plus, avec quelque ferveur, que les ouvrages qu’il se sentait le plus incapable d’écrire : ceux d’un Marc
6723 uelque ferveur, que les ouvrages qu’il se sentait le plus incapable d’écrire : ceux d’un Marcel Aymé, d’un Simenon). À Ber
6724 e les ouvrages qu’il se sentait le plus incapable d’ écrire : ceux d’un Marcel Aymé, d’un Simenon). À Berne, pendant un déj
6725 u’il se sentait le plus incapable d’écrire : ceux d’ un Marcel Aymé, d’un Simenon). À Berne, pendant un déjeuner, il s’enqu
6726 plus incapable d’écrire : ceux d’un Marcel Aymé, d’ un Simenon). À Berne, pendant un déjeuner, il s’enquit avec insistance
6727 pendant un déjeuner, il s’enquit avec insistance de mon opinion sur Strindberg, et je lui fis une réponse assez vague, m’
6728 i fis une réponse assez vague, m’étonnant surtout de la question. Huit jours plus tard, il recevait le prix Nobel. Chez Ri
6729 is une réponse assez vague, m’étonnant surtout de la question. Huit jours plus tard, il recevait le prix Nobel. Chez Richa
6730 de la question. Huit jours plus tard, il recevait le prix Nobel. Chez Richard Heyd, un soir, à Neuchâtel, l’on jouait au «
6731 x Nobel. Chez Richard Heyd, un soir, à Neuchâtel, l’ on jouait au « cadavre exquis ». L’un écrit trois questions, l’autre e
6732 me temps trois réponses, puis on lit à haute voix les papiers. Jeu de télépathie plutôt que de hasard. J’avais écrit, derni
6733 ponses, puis on lit à haute voix les papiers. Jeu de télépathie plutôt que de hasard. J’avais écrit, dernière question : «
6734 te voix les papiers. Jeu de télépathie plutôt que de hasard. J’avais écrit, dernière question : « Qu’est-ce que le style ?
6735 ’avais écrit, dernière question : « Qu’est-ce que le style ? » Catherine, sa fille, lut sa dernière réponse : « L’original
6736 Catherine, sa fille, lut sa dernière réponse : «  L’ originalité du Bipède. » (C’est ainsi qu’on l’appelait dans ce groupe.
6737 : « L’originalité du Bipède. » (C’est ainsi qu’on l’ appelait dans ce groupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que l
6738 u’on l’appelait dans ce groupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que le jeu devenait bien personnel, et proposa des
6739 oupe.) Gide s’éclaircit la voix pour observer que le jeu devenait bien personnel, et proposa des bouts-rimés. « Car j’y ex
6740 ts-rimés. « Car j’y excelle ! » annonça-t-il. Peu d’ hommes m’ont donné l’impression que le problème religieux existait dan
6741 a-t-il. Peu d’hommes m’ont donné l’impression que le problème religieux existait dans leur vie en tant que problème perman
6742 tant que problème permanent. Écarté, refoulé chez les uns ; et chez les autres résolu, croient-ils. Je ne dis pas qu’il tor
6743 permanent. Écarté, refoulé chez les uns ; et chez les autres résolu, croient-ils. Je ne dis pas qu’il torturait Gide, hors
6744 turait Gide, hors quelques crises dont nous avons les témoignages, mais il restait, pour lui, un problème. Gide avait peu d
6745 il restait, pour lui, un problème. Gide avait peu d’ instinct religieux, et moins encore de goût pour la métaphysique. Il p
6746 e avait peu d’instinct religieux, et moins encore de goût pour la métaphysique. Il préférait ce qu’il jugeait important à
6747 ’instinct religieux, et moins encore de goût pour la métaphysique. Il préférait ce qu’il jugeait important à ce que d’autr
6748 tant à ce que d’autres jugent profond. Son défaut de sens poétique me paraît presque inégalé depuis Montaigne. (Je ne nie
6749 yrisme.) Et c’est ainsi qu’il réussit à remplacer le tragique par la perplexité. Tout cela peut éclairer son attitude enve
6750 t ainsi qu’il réussit à remplacer le tragique par la perplexité. Tout cela peut éclairer son attitude envers le christiani
6751 xité. Tout cela peut éclairer son attitude envers le christianisme et son mystère. Peu d’instinct religieux chez cet homme
6752 itude envers le christianisme et son mystère. Peu d’ instinct religieux chez cet homme, alors que le christianisme, l’Églis
6753 eu d’instinct religieux chez cet homme, alors que le christianisme, l’Église et l’Évangile furent ses constants sujets d’i
6754 gieux chez cet homme, alors que le christianisme, l’ Église et l’Évangile furent ses constants sujets d’irritation, de ferv
6755 et homme, alors que le christianisme, l’Église et l’ Évangile furent ses constants sujets d’irritation, de ferveur ou de no
6756 ’Église et l’Évangile furent ses constants sujets d’ irritation, de ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent
6757 vangile furent ses constants sujets d’irritation, de ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oubl
6758 ses constants sujets d’irritation, de ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oublie pas sa form
6759 sujets d’irritation, de ferveur ou de nostalgie ? Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oublie pas sa formation chrétienn
6760 ses lectures prolongées et sans cesse renouvelées de l’Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante
6761 lectures prolongées et sans cesse renouvelées de l’ Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante — 
6762 cesse renouvelées de l’Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante — non seulement puritaine — en
6763 e l’Écriture ; son amour pour le style biblique ; la confusion courante — non seulement puritaine — entretenue chez les je
6764 rante — non seulement puritaine — entretenue chez les jeunes bourgeois — et non seulement de son époque — entre tabous sexu
6765 enue chez les jeunes bourgeois — et non seulement de son époque — entre tabous sexuels et spiritualité, d’où sa polémique
6766 on époque — entre tabous sexuels et spiritualité, d’ où sa polémique inlassable contre l’orthodoxie telle qu’il l’imaginait
6767 spiritualité, d’où sa polémique inlassable contre l’ orthodoxie telle qu’il l’imaginait et dans laquelle il voyait (par err
6768 émique inlassable contre l’orthodoxie telle qu’il l’ imaginait et dans laquelle il voyait (par erreur) la sanction d’une ce
6769 imaginait et dans laquelle il voyait (par erreur) la sanction d’une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de se
6770 dans laquelle il voyait (par erreur) la sanction d’ une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de ses amis ; enf
6771 (par erreur) la sanction d’une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme.
6772 a sanction d’une certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données bi
6773 certaine éthique ; la conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données biographiques ne f
6774 la conversion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données biographiques ne font point une nature
6775 sion de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données biographiques ne font point une nature. Elles e
6776 ont point une nature. Elles expliquent simplement l’ insistance du problème aux stades les plus variés de l’évolution de Gi
6777 nt simplement l’insistance du problème aux stades les plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’es
6778 insistance du problème aux stades les plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, no
6779 istance du problème aux stades les plus variés de l’ évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non l
6780 roblème aux stades les plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux 
6781 es les plus variés de l’évolution de Gide. Ce qui l’ a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la justificati
6782 ution de Gide. Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’ éthique, non le religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’
6783 Ce qui l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’on vit et comme
6784 ment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’on vit et comment on juge, non
6785 éthique, non le religieux ; la justification, non le salut ; ce que l’on vit et comment on juge, non la connaissance pure,
6786 ligieux ; la justification, non le salut ; ce que l’ on vit et comment on juge, non la connaissance pure, ni le mystère. Ré
6787 e salut ; ce que l’on vit et comment on juge, non la connaissance pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à la moral
6788 et comment on juge, non la connaissance pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à la morale ? Je pense plutôt que l
6789 la connaissance pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à la morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de
6790 e pure, ni le mystère. Réduisait-il la religion à la morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de son vrai dram
6791 -il la religion à la morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher
6792 à la morale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher la religion que
6793 ale ? Je pense plutôt que la morale était le lieu de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher la religion que dans ce
6794 de son vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher la religion que dans ce drame. Ainsi, devenir ou redevenir chrétien, ne
6795 venir chrétien, ne pouvait signifier pour lui que la sainteté, et non pas l’accueil du mystère, ni l’adhésion à un credo.
6796 it signifier pour lui que la sainteté, et non pas l’ accueil du mystère, ni l’adhésion à un credo. J’en donne la preuve : a
6797 la sainteté, et non pas l’accueil du mystère, ni l’ adhésion à un credo. J’en donne la preuve : avoir la foi sans être sai
6798 du mystère, ni l’adhésion à un credo. J’en donne la preuve : avoir la foi sans être saint lui paraissait la tricherie mêm
6799 adhésion à un credo. J’en donne la preuve : avoir la foi sans être saint lui paraissait la tricherie même, tandis qu’il eû
6800 uve : avoir la foi sans être saint lui paraissait la tricherie même, tandis qu’il eût admis la sainteté sans foi. Que dis-
6801 aissait la tricherie même, tandis qu’il eût admis la sainteté sans foi. Que dis-je ? Il l’a souhaitée expressément. Mais c
6802 l eût admis la sainteté sans foi. Que dis-je ? Il l’ a souhaitée expressément. Mais comment définir un saint qui ne croit p
6803 éfinir un saint qui ne croit pas ? Un saint privé de foi autant que de religion, ni chrétien ni hindou, sans mystique ni m
6804 i ne croit pas ? Un saint privé de foi autant que de religion, ni chrétien ni hindou, sans mystique ni mystère ? Ne serait
6805 partis pris éthiques ? Ce débat nous éloignerait de la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au
6806 rtis pris éthiques ? Ce débat nous éloignerait de la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au mon
6807 thiques ? Ce débat nous éloignerait de la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au monde du chris
6808 it de la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au monde du christianisme, même s’il en refusait l
6809 éalité de Gide. Une intense affectivité le liait, le reliait, au monde du christianisme, même s’il en refusait les dimensi
6810 au monde du christianisme, même s’il en refusait les dimensions profondes. J’ai dit qu’il se méfiait d’une certaine « prof
6811 s dimensions profondes. J’ai dit qu’il se méfiait d’ une certaine « profondeur », qui mesure parfois la distance entre l’ét
6812 d’une certaine « profondeur », qui mesure parfois la distance entre l’éthique et la mystique, mais qui souvent n’est qu’un
6813 rofondeur », qui mesure parfois la distance entre l’ éthique et la mystique, mais qui souvent n’est qu’un concept bâtard, e
6814 qui mesure parfois la distance entre l’éthique et la mystique, mais qui souvent n’est qu’un concept bâtard, engendré par l
6815 souvent n’est qu’un concept bâtard, engendré par le romantisme. Gide recherchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour l
6816 gendré par le romantisme. Gide recherchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’ar
6817 echerchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pour la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique d’
6818 u’il tenait pour la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique d’un texte sacré, disons à son seul
6819 r la vérité. Il lui arrivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique d’un texte sacré, disons à son seul sens éthique.
6820 rivait ainsi de s’arrêter à la logique exotérique d’ un texte sacré, disons à son seul sens éthique. Penchant bien protesta
6821 e. Penchant bien protestant, ou simplement rançon d’ une stricte sobriété. Ses connaissances bibliques me stupéfiaient. L’u
6822 été. Ses connaissances bibliques me stupéfiaient. L’ usage qu’il en faisait me semblait décevant. Là où Claudel prend son é
6823 écusé, Gide objectait, déduisait, s’émouvait… Peu d’ écrivains, même chrétiens, nous ont montré pareil amour pour l’Évangil
6824 même chrétiens, nous ont montré pareil amour pour l’ Évangile, et cela jusque dans les années où il doutait de l’existence
6825 pareil amour pour l’Évangile, et cela jusque dans les années où il doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homm
6826 ile, et cela jusque dans les années où il doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette c
6827 , et cela jusque dans les années où il doutait de l’ existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette croy
6828 sque dans les années où il doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette croyance est née
6829 doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’ homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du christia
6830 t à l’homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du christianisme. Elle n’existe pas hors de lui, et n’est
6831 l’homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du christianisme. Elle n’existe pas hors de lui, et n’est pa
6832 était individualiste. Savons-nous encore mesurer le sens et la portée de cette banalité, en vérité bizarre et unique dans
6833 vidualiste. Savons-nous encore mesurer le sens et la portée de cette banalité, en vérité bizarre et unique dans l’Histoire
6834 . Savons-nous encore mesurer le sens et la portée de cette banalité, en vérité bizarre et unique dans l’Histoire, une civi
6835 cette banalité, en vérité bizarre et unique dans l’ Histoire, une civilisation sur vingt et une connues l’ayant rendue pos
6836 stoire, une civilisation sur vingt et une connues l’ ayant rendue possible et acceptable ? « Hérétique entre les hérétiques
6837 rendue possible et acceptable ? « Hérétique entre les hérétiques », toujours soucieux de différer mais de légitimer sa diff
6838 rétique entre les hérétiques », toujours soucieux de différer mais de légitimer sa différence, on ne pouvait être plus occ
6839 hérétiques », toujours soucieux de différer mais de légitimer sa différence, on ne pouvait être plus occidental. On ne po
6840 traditionnelles, au sens du mythe, des astres et de l’ordre cosmique, ou bien encore au sens des lois fatales et collecti
6841 aditionnelles, au sens du mythe, des astres et de l’ ordre cosmique, ou bien encore au sens des lois fatales et collectives
6842 ectives interprétées par un Parti. C’est pourquoi le problème religieux, tel qu’il se pose au monde christianisé, et à lui
6843 u monde christianisé, et à lui seul, libéré « par la foi » de l’empire des mythes, n’a cessé d’occuper sa pensée. Et j’ign
6844 hristianisé, et à lui seul, libéré « par la foi » de l’empire des mythes, n’a cessé d’occuper sa pensée. Et j’ignore si c’
6845 stianisé, et à lui seul, libéré « par la foi » de l’ empire des mythes, n’a cessé d’occuper sa pensée. Et j’ignore si c’est
6846 « par la foi » de l’empire des mythes, n’a cessé d’ occuper sa pensée. Et j’ignore si c’est mal ou bien : je constate simp
6847 ore si c’est mal ou bien : je constate simplement le phénomène. Je ne tiens pas la foi pour une vertu plus que l’absence d
6848 constate simplement le phénomène. Je ne tiens pas la foi pour une vertu plus que l’absence de foi pour une preuve de coura
6849 e. Je ne tiens pas la foi pour une vertu plus que l’ absence de foi pour une preuve de courage. Des vertus et des vices, da
6850 iens pas la foi pour une vertu plus que l’absence de foi pour une preuve de courage. Des vertus et des vices, dans un mili
6851 e vertu plus que l’absence de foi pour une preuve de courage. Des vertus et des vices, dans un milieu donné, tout le monde
6852 ans un milieu donné, tout le monde reste en droit de juger au nom des normes établies. Mais la foi, le salut personnel n’o
6853 n droit de juger au nom des normes établies. Mais la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne s
6854 de juger au nom des normes établies. Mais la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas
6855 la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi
6856 nt rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : « Ne jugez pas 
6857 rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de l’ ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : « Ne jugez pas ! »
6858 al, ou plutôt que je réprouve ces discussions sur la croyance ou non d’un homme célèbre, multipliées et prolongées après s
6859 e réprouve ces discussions sur la croyance ou non d’ un homme célèbre, multipliées et prolongées après sa mort dans notre s
6860 s après sa mort dans notre siècle. Elles relèvent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles
6861 près sa mort dans notre siècle. Elles relèvent de l’ esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne
6862 ort dans notre siècle. Elles relèvent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne sont ni
6863 cle. Elles relèvent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne sont ni chrétiennes ni sim
6864 lèvent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’amour du prochain. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnê
6865 ent de l’esprit de parti, qui est le contraire de l’ amour du prochain. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes
6866 ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes. «  Le Seigneur seul connaît les siens », dit l’Écriture : si l’on est chrét
6867 êtes. « Le Seigneur seul connaît les siens », dit l’ Écriture : si l’on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroy
6868 eur seul connaît les siens », dit l’Écriture : si l’ on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de
6869 rétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? S
6870 u’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? Sinon nous
6871 que cela peut bien nous faire ? Sinon nous servir d’ argument et nous rassurer curieusement dans notre foi ou dans notre in
6872 et qu’il n’est pas le premier venu. C’est usurper la place du Juge, ou mêler vanités et salut. Si Gide a refusé totalement
6873 refusé totalement quelque chose, c’est justement le totalitarisme, qui est l’esprit de parti logiquement développé. Et d’
6874 chose, c’est justement le totalitarisme, qui est l’ esprit de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le
6875 ’est justement le totalitarisme, qui est l’esprit de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai cro
6876 t de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui qui osera di
6877 giquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui qui osera dire : « Je ne
6878 elui qui osera dire : « Je ne crois pas ! » quand l’ État contre l’homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est
6879 dire : « Je ne crois pas ! » quand l’État contre l’ homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie f
6880 ois pas ! » quand l’État contre l’homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute,
6881 nd l’État contre l’homme invoquera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’
6882 l’État contre l’homme invoquera les nécessités de l’ Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est
6883 quera les nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et
6884 as de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et je n’entends pas dire que Gide fut un croyant,
6885 limite Pour ma part, je gardais mes doutes sur la validité des conclusions que j’avais cru pouvoir tirer de mes entreti
6886 ité des conclusions que j’avais cru pouvoir tirer de mes entretiens avec Gide, touchant sa vie intime, ses jugements sur l
6887 ême, ou son attitude religieuse. Et par exemple : de cette confession surprenante dont j’ai donné la relation fidèle, la l
6888 : de cette confession surprenante dont j’ai donné la relation fidèle, la lecture de L’Amour et l’Occident n’avait-elle é
6889 n surprenante dont j’ai donné la relation fidèle, la lecture de L’Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte —
6890 te dont j’ai donné la relation fidèle, la lecture de L’Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la moti
6891 ont j’ai donné la relation fidèle, la lecture de L’ Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivati
6892 nné la relation fidèle, la lecture de L’Amour et l’ Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivation réelle ?
6893 e de L’Amour et l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivation réelle ? Gide avait-il seulement cédé à c
6894 l’Occident n’avait-elle été que le prétexte — ou la motivation réelle ? Gide avait-il seulement cédé à ce curieux besoin
6895 é à ce curieux besoin (dont il se plaint souvent) d’ abonder dans le sens de l’interlocuteur — quitte à se reprendre tôt ap
6896 besoin (dont il se plaint souvent) d’abonder dans le sens de l’interlocuteur — quitte à se reprendre tôt après, tête à têt
6897 dont il se plaint souvent) d’abonder dans le sens de l’interlocuteur — quitte à se reprendre tôt après, tête à tête avec s
6898 t il se plaint souvent) d’abonder dans le sens de l’ interlocuteur — quitte à se reprendre tôt après, tête à tête avec son
6899 ête à tête avec son Journal ? Ne cherchait-il que l’ occasion d’un aveu qui le tentait depuis longtemps ? Ou bien venait-il
6900 avec son Journal ? Ne cherchait-il que l’occasion d’ un aveu qui le tentait depuis longtemps ? Ou bien venait-il vraiment d
6901 al ? Ne cherchait-il que l’occasion d’un aveu qui le tentait depuis longtemps ? Ou bien venait-il vraiment de découvrir un
6902 ait depuis longtemps ? Ou bien venait-il vraiment de découvrir une « explication » convaincante de ses « erreurs » ? Ce de
6903 ent de découvrir une « explication » convaincante de ses « erreurs » ? Ce dernier mot lui-même, à cet instant, comment l’e
6904 ? Ce dernier mot lui-même, à cet instant, comment l’ entendait-il, l’assumait-il ? En moraliste qui se jugeait et condamnai
6905 lui-même, à cet instant, comment l’entendait-il, l’ assumait-il ? En moraliste qui se jugeait et condamnait, ou en natural
6906 condamnait, ou en naturaliste qui se constatait ? Le passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a pe
6907 aliste qui se constatait ? Le passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a permis de lever une parti
6908 tatait ? Le passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. A
6909 passionnant ouvrage de Jean Delay sur La Jeunesse d’ André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’un
6910 ean Delay sur La Jeunesse d’André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’une conversation qui prend
6911 nesse d’André Gide m’a permis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’une conversation qui prend place dans les dern
6912 ermis de lever une partie de ces doutes. Au cours d’ une conversation qui prend place dans les derniers temps de sa vie (un
6913 Au cours d’une conversation qui prend place dans les derniers temps de sa vie (une bonne dizaine d’années après nos entret
6914 versation qui prend place dans les derniers temps de sa vie (une bonne dizaine d’années après nos entretiens) Gide, écrit
6915 s les derniers temps de sa vie (une bonne dizaine d’ années après nos entretiens) Gide, écrit le Dr Delay « me dit attacher
6916 izaine d’années après nos entretiens) Gide, écrit le Dr Delay « me dit attacher une importance toute particulière » à L’A
6917 t attacher une importance toute particulière » à L’ Amour et l’Occident et à ses analyses du mythe de Tristan. « C’est là
6918 une importance toute particulière » à L’Amour et l’ Occident et à ses analyses du mythe de Tristan. « C’est là, ajouta-t-
6919 L’Amour et l’Occident et à ses analyses du mythe de Tristan. « C’est là, ajouta-t-il, et non dans les ouvrages des psycha
6920 de Tristan. « C’est là, ajouta-t-il, et non dans les ouvrages des psychanalystes, que j’ai trouvé l’explication de quelque
6921 les ouvrages des psychanalystes, que j’ai trouvé l’ explication de quelques-unes de mes erreurs, et des plus anciennes61 »
6922 des psychanalystes, que j’ai trouvé l’explication de quelques-unes de mes erreurs, et des plus anciennes61 ». Partant de l
6923 s, que j’ai trouvé l’explication de quelques-unes de mes erreurs, et des plus anciennes61 ». Partant de là, Jean Delay rec
6924 e mes erreurs, et des plus anciennes61 ». Partant de là, Jean Delay reconstitue la psychologie tristanienne, si typique de
6925 iennes61 ». Partant de là, Jean Delay reconstitue la psychologie tristanienne, si typique des Cahiers d’André Walter et de
6926 psychologie tristanienne, si typique des Cahiers d’ André Walter et des premiers « traités » de Gide, mais dont la persist
6927 ahiers d’André Walter et des premiers « traités » de Gide, mais dont la persistance à travers toute une vie est attestée p
6928 er et des premiers « traités » de Gide, mais dont la persistance à travers toute une vie est attestée par la publication p
6929 sistance à travers toute une vie est attestée par la publication posthume de fragments du Journal intime, et de Et nunc ma
6930 une vie est attestée par la publication posthume de fragments du Journal intime, et de Et nunc manet in te. Confirmation
6931 ation posthume de fragments du Journal intime, et de Et nunc manet in te. Confirmation précieuse et qui m’invite à reprend
6932 invite à reprendre à mon tour, dans son ensemble, le cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gide : un exemple à peu pr
6933 son ensemble, le cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gide : un exemple à peu près parfait de dissociation de la per
6934 emble, le cas-limite que figure à mes yeux la vie de Gide : un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne,
6935 ux la vie de Gide : un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne, permettant la coexistence — l’actualité
6936 e : un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne, permettant la coexistence — l’actualité simultanée — des
6937 un exemple à peu près parfait de dissociation de la personne, permettant la coexistence — l’actualité simultanée — des de
6938 arfait de dissociation de la personne, permettant la coexistence — l’actualité simultanée — des deux mythes normalement ex
6939 ation de la personne, permettant la coexistence —  l’ actualité simultanée — des deux mythes normalement exclusifs l’un de l
6940 anée — des deux mythes normalement exclusifs l’un de l’autre de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’angélisme
6941 deux mythes normalement exclusifs l’un de l’autre de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’angélisme Dès le p
6942 rmalement exclusifs l’un de l’autre de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’angélisme Dès le premier livre d
6943 de Tristan et de Don Juan62. André Walter, ou l’ angélisme Dès le premier livre de Gide, toutes les « notes » de Tri
6944 ré Walter, ou l’angélisme Dès le premier livre de Gide, toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’amour est li
6945 angélisme Dès le premier livre de Gide, toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’amour est lié à la séparation
6946 ès le premier livre de Gide, toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’amour est lié à la séparation des deux ama
6947 toutes les « notes » de Tristan sont manifestes. L’ amour est lié à la séparation des deux amants : la mère d’André Walter
6948 s » de Tristan sont manifestes. L’amour est lié à la séparation des deux amants : la mère d’André Walter s’est opposée à s
6949 L’amour est lié à la séparation des deux amants : la mère d’André Walter s’est opposée à son amour pour Emmanuèle ; celle-
6950 ien, et qui n’est là, visiblement, que pour tenir le rôle obligé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant la mort, Em
6951 ement, que pour tenir le rôle obligé du roi Marc. L’ extrême de la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et And
6952 pour tenir le rôle obligé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et André note (d
6953 ur tenir le rôle obligé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et André note (dans
6954 igé du roi Marc. L’extrême de la séparation étant la mort, Emmanuèle devra mourir, et André note (dans un projet de roman,
6955 nuèle devra mourir, et André note (dans un projet de roman, anticipant la réalité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tan
6956 t André note (dans un projet de roman, anticipant la réalité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tant que le corps vivra,
6957 n, anticipant la réalité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tant que le corps vivra, l’amour sera contraint, mais aussit
6958 ité) : « Elle meurt, donc il la possède… Tant que le corps vivra, l’amour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’a
6959 urt, donc il la possède… Tant que le corps vivra, l’ amour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’amour triomphera
6960 orps vivra, l’amour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour do
6961 mour sera contraint, mais aussitôt la mort venue, l’ amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour doit s’élever à u
6962 , mais aussitôt la mort venue, l’amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour doit s’élever à une extase libératri
6963 sitôt la mort venue, l’amour triomphera de toutes les entraves. » Cet amour doit s’élever à une extase libératrice : « un n
6964 extase libératrice : « un nirvana prodigieux, où le moi entier se fondrait, s’abîmerait en extase, et garderait pourtant
6965 ait, s’abîmerait en extase, et garderait pourtant la volontaire conscience de son évanouissement ; ce serait comme un néan
6966 e, et garderait pourtant la volontaire conscience de son évanouissement ; ce serait comme un néant voluptueusement percept
6967 t comme un néant voluptueusement perceptible63 ». La femme aimée est idéale : c’est « Béatrice », c’est l’éternelle fiancé
6968 emme aimée est idéale : c’est « Béatrice », c’est l’ éternelle fiancée, c’est « une Dame élue, immatériellement pure ». C’e
6969 t « une Dame élue, immatériellement pure ». C’est l’ Âme, en somme, et une âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mai
6970 en somme, et une âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéte
6971 somme, et une âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter :
6972 âme conçue comme « adversaire » de la chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter : il faudrait di
6973 e comme « adversaire » de la chair. Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter : il faudrait dire l’ange
6974 Mais la vertu de ce mot âme « s’épuise à force de le répéter : il faudrait dire l’ange ». Elle est donc l’Ange, mais en mê
6975 s’épuise à force de le répéter : il faudrait dire l’ ange ». Elle est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange,
6976 épéter : il faudrait dire l’ange ». Elle est donc l’ Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ange » c
6977 ’ange ». Elle est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est j
6978 le est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un mo
6979 est donc l’Ange, mais en même temps le « but » de l’ ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi d
6980 ’Ange, mais en même temps le « but » de l’ange, «  l’ essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi distinct, i
6981 ais en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi distinct, indépenda
6982 en même temps le « but » de l’ange, « l’essor de l’ ange » chez son amant. Elle n’est jamais un moi distinct, indépendant,
6983 mé dans sa réalité, mais une projection déguisée, le Double féminin du moi d’André : « Voilée de noir, au crépuscule, je t
6984 une projection déguisée, le Double féminin du moi d’ André : « Voilée de noir, au crépuscule, je t’ai vue accoudée au cheve
6985 isée, le Double féminin du moi d’André : « Voilée de noir, au crépuscule, je t’ai vue accoudée au chevet de mon lit, telle
6986 ir, au crépuscule, je t’ai vue accoudée au chevet de mon lit, telle qu’une ombre silencieuse… J’eus peur, et la vision s’é
6987 t, telle qu’une ombre silencieuse… J’eus peur, et la vision s’évanouit. » Ailleurs — et plus d’une fois — elle se confond
6988 ur, et la vision s’évanouit. » Ailleurs — et plus d’ une fois — elle se confond avec l’image de la mère : « Le soir je retr
6989 leurs — et plus d’une fois — elle se confond avec l’ image de la mère : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’o
6990 et plus d’une fois — elle se confond avec l’image de la mère : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de
6991 plus d’une fois — elle se confond avec l’image de la mère : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de ta
6992 ois — elle se confond avec l’image de la mère : «  Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de ta tête penchée
6993 : « Le soir je retrouvais son profil disparu dans l’ ombre de ta tête penchée… ta voix quand tu parlais me faisait souvenir
6994 oir je retrouvais son profil disparu dans l’ombre de ta tête penchée… ta voix quand tu parlais me faisait souvenir. Et bie
6995 se confondait, indécise. » Parce qu’il a « peur » de cette reconnaissance et du double interdit qui s’y attache, il ne peu
6996 che, il ne peut vivre avec celle qu’il aime. Tous les prétextes lui seront bons pour éviter le mariage, la vie commune ; et
6997 e. Tous les prétextes lui seront bons pour éviter le mariage, la vie commune ; et faute d’obstacles extérieurs empêchant q
6998 prétextes lui seront bons pour éviter le mariage, la vie commune ; et faute d’obstacles extérieurs empêchant que l’amour «
6999 pour éviter le mariage, la vie commune ; et faute d’ obstacles extérieurs empêchant que l’amour « tourne à réalité » (comme
7000 e ; et faute d’obstacles extérieurs empêchant que l’ amour « tourne à réalité » (comme s’exprimaient les troubadours) il sa
7001 l’amour « tourne à réalité » (comme s’exprimaient les troubadours) il saura bien en susciter de plus secrets. Dans l’œuvre
7002 ) il saura bien en susciter de plus secrets. Dans l’ œuvre écrite, la vie rêvée, il mariera Emmanuèle à T. Et dans la vie r
7003 en susciter de plus secrets. Dans l’œuvre écrite, la vie rêvée, il mariera Emmanuèle à T. Et dans la vie réelle, tout va s
7004 , la vie rêvée, il mariera Emmanuèle à T. Et dans la vie réelle, tout va se passer comme le mythe veut que les choses se p
7005 T. Et dans la vie réelle, tout va se passer comme le mythe veut que les choses se passent : le mariage auquel rien ne s’op
7006 réelle, tout va se passer comme le mythe veut que les choses se passent : le mariage auquel rien ne s’oppose64 est d’abord
7007 r comme le mythe veut que les choses se passent : le mariage auquel rien ne s’oppose64 est d’abord retardé par des scrupul
7008 scrupules étranges (qu’on nommera puritains pour la simple raison que les fiancés sont protestants) ; puis, quand il sera
7009 qu’on nommera puritains pour la simple raison que les fiancés sont protestants) ; puis, quand il sera conclu — trop tard, n
7010 tard, naturellement — il ne sera jamais consommé. Les voyages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’u
7011 l ne sera jamais consommé. Les voyages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l
7012 ommé. Les voyages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot
7013 é. Les voyages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot po
7014 ages du mari et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout
7015 ri et la « fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer !
7016 fragile » santé de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer ! — les donné
7017 té de la femme, les goûts de l’un et les silences de l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer ! — les données naturelle
7018 e l’autre — quand un mot pouvait tout dénouer ! —  les données naturelles et les comportements les plus fibres en apparence,
7019 ouvait tout dénouer ! — les données naturelles et les comportements les plus fibres en apparence, tout concourt à sauver la
7020 r ! — les données naturelles et les comportements les plus fibres en apparence, tout concourt à sauver la loi non de la mor
7021 plus fibres en apparence, tout concourt à sauver la loi non de la morale mais du mythe : car il est inconcevable à jamais
7022 s en apparence, tout concourt à sauver la loi non de la morale mais du mythe : car il est inconcevable à jamais que Trista
7023 n apparence, tout concourt à sauver la loi non de la morale mais du mythe : car il est inconcevable à jamais que Tristan e
7024 à jamais que Tristan et Iseut se marient et s’ils le font pourtant, ce ne sera qu’apparence. La vérité particulière de leu
7025 s’ils le font pourtant, ce ne sera qu’apparence. La vérité particulière de leur amour interdit cette réalité. Ils mourron
7026 , ce ne sera qu’apparence. La vérité particulière de leur amour interdit cette réalité. Ils mourront donc comme ils auront
7027 ourront donc comme ils auront vécu : séparés l’un de l’autre et s’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de la vie
7028 séparés l’un de l’autre et s’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de la vie contingente et du mythe : mystérieus
7029 t s’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de la vie contingente et du mythe : mystérieuse en ce sens qu’il demeure
7030 ’aimant65. Telle est la mystérieuse complicité de la vie contingente et du mythe : mystérieuse en ce sens qu’il demeure im
7031 : mystérieuse en ce sens qu’il demeure impossible de décider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait
7032 sens qu’il demeure impossible de décider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait disposée par accide
7033 mpossible de décider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait disposée par accident dans le sens du m
7034 écider si c’est le mythe qui a fait la vie, ou si la vie se trouvait disposée par accident dans le sens du mythe. Comme Ki
7035 si la vie se trouvait disposée par accident dans le sens du mythe. Comme Kierkegaard, Gide s’est plaint très souvent d’un
7036 Comme Kierkegaard, Gide s’est plaint très souvent d’ une « écharde dans la chair » qui, pensait-il, le rendait inapte au ma
7037 de s’est plaint très souvent d’une « écharde dans la chair » qui, pensait-il, le rendait inapte au mariage. Cause ou effet
7038 d’une « écharde dans la chair » qui, pensait-il, le rendait inapte au mariage. Cause ou effet de l’emprise du mythe ? La
7039 -il, le rendait inapte au mariage. Cause ou effet de l’emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peu
7040 , le rendait inapte au mariage. Cause ou effet de l’ emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peut s
7041 u mariage. Cause ou effet de l’emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peut se retenir de penser q
7042 ’emprise du mythe ? La question n’a peut-être pas de sens. On ne peut se retenir de penser qu’un conseil judicieux, quelqu
7043 n’a peut-être pas de sens. On ne peut se retenir de penser qu’un conseil judicieux, quelques mots dits à temps à ce jeune
7044 homme élevé dans une folle ignorance des réalités de la chair, eussent au moins prévenu le drame du mariage blanc. Mais ju
7045 me élevé dans une folle ignorance des réalités de la chair, eussent au moins prévenu le drame du mariage blanc. Mais juste
7046 es réalités de la chair, eussent au moins prévenu le drame du mariage blanc. Mais justement le mythe existe, le mythe est
7047 prévenu le drame du mariage blanc. Mais justement le mythe existe, le mythe est là, dans cette complicité des circonstance
7048 du mariage blanc. Mais justement le mythe existe, le mythe est là, dans cette complicité des circonstances, dans ce complo
7049 lable à un destin, et qui écarte par enchantement les conseils et les accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime c
7050 n, et qui écarte par enchantement les conseils et les accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime consentante… L
7051 les conseils et les accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime consentante… Le nomadisme, ou Don Juan « Bon
7052 eils et les accidents qui eussent ouvert les yeux de sa victime consentante… Le nomadisme, ou Don Juan « Bondir à l’
7053 ent ouvert les yeux de sa victime consentante… Le nomadisme, ou Don Juan « Bondir à l’autre extrémité de soi-même »
7054 isme, ou Don Juan « Bondir à l’autre extrémité de soi-même » étant l’un des mouvements les plus typiques de Gide66, con
7055 extrémité de soi-même » étant l’un des mouvements les plus typiques de Gide66, considérons en lui sans transition, Don Juan
7056 ême » étant l’un des mouvements les plus typiques de Gide66, considérons en lui sans transition, Don Juan. C’est pendant s
7057 ns transition, Don Juan. C’est pendant son voyage de noces, pendant qu’il vit l’échec atroce de son mariage, que Gide écri
7058 st pendant son voyage de noces, pendant qu’il vit l’ échec atroce de son mariage, que Gide écrit Les Nourritures terrestres
7059 voyage de noces, pendant qu’il vit l’échec atroce de son mariage, que Gide écrit Les Nourritures terrestres, bréviaire du
7060 vit l’échec atroce de son mariage, que Gide écrit Les Nourritures terrestres, bréviaire du nomadisme dionysiaque. Don Juan
7061 me dionysiaque. Don Juan surgit comme pour venger la douleur inhumaine de Tristan. Il se déguise un peu, pour mieux se fai
7062 uan surgit comme pour venger la douleur inhumaine de Tristan. Il se déguise un peu, pour mieux se faire admettre. Il préte
7063 nd tout d’abord que sa doctrine est justifiée par la religion de Gide : « L’Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta
7064 ord que sa doctrine est justifiée par la religion de Gide : « L’Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta doctrine No
7065 octrine est justifiée par la religion de Gide : «  L’ Évangile y mène, dit Euclide ; on appellera ta doctrine Nomadisme, du
7066 mos, pâturage67. » Ensuite, il substitue au terme de nomadisme, qui évoquerait l’infidélité — et ce scrupule est tristanie
7067 l substitue au terme de nomadisme, qui évoquerait l’ infidélité — et ce scrupule est tristanien — la « disponibilité », qui
7068 it l’infidélité — et ce scrupule est tristanien — la « disponibilité », qui a je ne sais quel relent de charité générale,
7069 a « disponibilité », qui a je ne sais quel relent de charité générale, d’ouverture généreuse, voire d’amour du prochain. E
7070 qui a je ne sais quel relent de charité générale, d’ ouverture généreuse, voire d’amour du prochain. En fait, il s’agit bie
7071 de charité générale, d’ouverture généreuse, voire d’ amour du prochain. En fait, il s’agit bien du refus de la durée et du
7072 our du prochain. En fait, il s’agit bien du refus de la durée et du refus d’assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan.
7073 du prochain. En fait, il s’agit bien du refus de la durée et du refus d’assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan. « 
7074 , il s’agit bien du refus de la durée et du refus d’ assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan. « Gide ne tient pas en
7075 e et du refus d’assumer l’autre, caractéristiques de Don Juan. « Gide ne tient pas en place — note Jean Paulhan. Il préfèr
7076 ient pas en place — note Jean Paulhan. Il préfère la chasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et d’un certain type
7077 place — note Jean Paulhan. Il préfère la chasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et d’un certain type de sensuels.
7078 an. Il préfère la chasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et d’un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalq
7079 Il préfère la chasse à la prise ». Impatience de l’ Aventurier et d’un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalque
7080 hasse à la prise ». Impatience de l’Aventurier et d’ un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalque veut oublier le
7081 . Impatience de l’Aventurier et d’un certain type de sensuels. « Le voluptueux Ménalque veut oublier le passé comme il veu
7082 l’Aventurier et d’un certain type de sensuels. «  Le voluptueux Ménalque veut oublier le passé comme il veut ignorer l’ave
7083 e sensuels. « Le voluptueux Ménalque veut oublier le passé comme il veut ignorer l’avenir, il veut « le parfait oubli d’hi
7084 alque veut oublier le passé comme il veut ignorer l’ avenir, il veut « le parfait oubli d’hier » et « n’importe quel avenir
7085 e passé comme il veut ignorer l’avenir, il veut «  le parfait oubli d’hier » et « n’importe quel avenir », pour jouir total
7086 veut ignorer l’avenir, il veut « le parfait oubli d’ hier » et « n’importe quel avenir », pour jouir totalement de l’instan
7087 « n’importe quel avenir », pour jouir totalement de l’instant présent et lui appartenir sans restriction, dans une « stup
7088 n’importe quel avenir », pour jouir totalement de l’ instant présent et lui appartenir sans restriction, dans une « stupéfa
7089 Ces fantaisies ou ces phantasmes voluptueux sont le fait d’un tempérament plus excitable que bien maîtrisé : « Pour moi…
7090 taisies ou ces phantasmes voluptueux sont le fait d’ un tempérament plus excitable que bien maîtrisé : « Pour moi… que souv
7091 risé : « Pour moi… que souvent, pareil à Whitman, le plus furtif contact satisfait » peut-on lire dans Si le grain ne meur
7092 s furtif contact satisfait » peut-on lire dans Si le grain ne meurt. Satisfactions rapides et sans lendemain, presto et fu
7093 es et sans lendemain, presto et fuite perpétuelle de Don Juan ! Ici l’artiste et l’homme se confondent, dans la même impat
7094 in, presto et fuite perpétuelle de Don Juan ! Ici l’ artiste et l’homme se confondent, dans la même impatience des « redite
7095 fuite perpétuelle de Don Juan ! Ici l’artiste et l’ homme se confondent, dans la même impatience des « redites », car c’es
7096 an ! Ici l’artiste et l’homme se confondent, dans la même impatience des « redites », car c’est ainsi que Gide qualifie to
7097 liquerait quelque durée. (Il n’a d’ailleurs cessé de le redire, — mais en des endroits différents.) Et voici le trait fina
7098 uerait quelque durée. (Il n’a d’ailleurs cessé de le redire, — mais en des endroits différents.) Et voici le trait final,
7099 ire, — mais en des endroits différents.) Et voici le trait final, décisif : le désir pur doit être sans amour. (Donc l’amo
7100 s différents.) Et voici le trait final, décisif : le désir pur doit être sans amour. (Donc l’amour pur doit être sans dési
7101 écisif : le désir pur doit être sans amour. (Donc l’ amour pur doit être sans désir). Dans Si le grain ne meurt, à la page
7102 (Donc l’amour pur doit être sans désir). Dans Si le grain ne meurt, à la page où il décrit sa première expérience avec un
7103 it être sans désir). Dans Si le grain ne meurt, à la page où il décrit sa première expérience avec un jeune garçon, il pro
7104 expérience avec un jeune garçon, il proclame sur le mode majeur cela même dont il gémira en tant d’autres pages de son œu
7105 r cela même dont il gémira en tant d’autres pages de son œuvre : « Ma joie fut immense et telle que je ne la pusse imagine
7106 œuvre : « Ma joie fut immense et telle que je ne la pusse imaginer plus pleine si de l’amour s’y fût mêlé. Comment eût-il
7107 telle que je ne la pusse imaginer plus pleine si de l’amour s’y fût mêlé. Comment eût-il été question d’amour ? Comment e
7108 lle que je ne la pusse imaginer plus pleine si de l’ amour s’y fût mêlé. Comment eût-il été question d’amour ? Comment euss
7109 l’amour s’y fût mêlé. Comment eût-il été question d’ amour ? Comment eussè-je laissé le désir disposer de mon cœur ? Mon pl
7110 il été question d’amour ? Comment eussè-je laissé le désir disposer de mon cœur ? Mon plaisir était sans arrière-pensée et
7111 amour ? Comment eussè-je laissé le désir disposer de mon cœur ? Mon plaisir était sans arrière-pensée et ne devait être su
7112 était sans arrière-pensée et ne devait être suivi d’ aucun remords.69 » C’est de cette « joie immense » que Gide voulait pa
7113 t ne devait être suivi d’aucun remords.69 » C’est de cette « joie immense » que Gide voulait parler, lorsqu’il me dit, dan
7114 » que Gide voulait parler, lorsqu’il me dit, dans l’ entretien que j’ai rapporté, qu’il avait commis, ce jour-là, « une ter
7115 l avait commis, ce jour-là, « une terrible erreur d’ aiguillage. » Le désir et l’amour dissociés Désirer ceux que l’o
7116 jour-là, « une terrible erreur d’aiguillage. » Le désir et l’amour dissociés Désirer ceux que l’on n’aime pas, aimer
7117 ne terrible erreur d’aiguillage. » Le désir et l’ amour dissociés Désirer ceux que l’on n’aime pas, aimer celle qu’on
7118 Le désir et l’amour dissociés Désirer ceux que l’ on n’aime pas, aimer celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’
7119 e pas, aimer celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la
7120 as, aimer celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la pe
7121 er celle qu’on ne désire pas : ce drame de la vie d’ André Gide est celui d’une dissociation presque totale de la personne,
7122 e pas : ce drame de la vie d’André Gide est celui d’ une dissociation presque totale de la personne, et qui l’a livré sans
7123 Gide est celui d’une dissociation presque totale de la personne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux myth
7124 de est celui d’une dissociation presque totale de la personne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes,
7125 issociation presque totale de la personne, et qui l’ a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes, — quand un seul suf
7126 e de la personne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes, — quand un seul suffit bien au malheur d’un
7127 onne, et qui l’a livré sans défense à la tyrannie de deux mythes, — quand un seul suffit bien au malheur d’un seul homme o
7128 ux mythes, — quand un seul suffit bien au malheur d’ un seul homme ou à la passion d’un personnage romanesque. Dans quelle
7129 seul suffit bien au malheur d’un seul homme ou à la passion d’un personnage romanesque. Dans quelle mesure peut-on tenir
7130 t bien au malheur d’un seul homme ou à la passion d’ un personnage romanesque. Dans quelle mesure peut-on tenir Gide pour r
7131 quelle mesure peut-on tenir Gide pour responsable de cette « inhabileté foncière à mêler l’esprit et les sens70 » dont il
7132 esponsable de cette « inhabileté foncière à mêler l’ esprit et les sens70 » dont il fut dès le début très conscient ? Il en
7133 e cette « inhabileté foncière à mêler l’esprit et les sens70 » dont il fut dès le début très conscient ? Il en a tiré le me
7134 à mêler l’esprit et les sens70 » dont il fut dès le début très conscient ? Il en a tiré le meilleur de sa création littér
7135 il fut dès le début très conscient ? Il en a tiré le meilleur de sa création littéraire, il l’a subie comme une « écharde
7136 e début très conscient ? Il en a tiré le meilleur de sa création littéraire, il l’a subie comme une « écharde dans la chai
7137 a tiré le meilleur de sa création littéraire, il l’ a subie comme une « écharde dans la chair », elle a ruiné sa vie intim
7138 littéraire, il l’a subie comme une « écharde dans la chair », elle a ruiné sa vie intime et son mariage et peut-être la vi
7139 a ruiné sa vie intime et son mariage et peut-être la vie de sa femme. Il en parle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt c
7140 sa vie intime et son mariage et peut-être la vie de sa femme. Il en parle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt comme de
7141 être la vie de sa femme. Il en parle tantôt comme d’ un destin cruel, tantôt comme de son choix « quasi mystique » et final
7142 arle tantôt comme d’un destin cruel, tantôt comme de son choix « quasi mystique » et finalement comme d’une « erreur » mor
7143 son choix « quasi mystique » et finalement comme d’ une « erreur » morale. Dans cette perplexité fondamentale, dans ce reg
7144 lexité fondamentale, dans ce regard critique qu’à de certains moments il porte sur ses deux lui-même dissociés — et qui n’
7145 ociés — et qui n’entrent vraiment en conflit qu’à la faveur de cette mise en question comme par un Tiers, oui : dans ce Ti
7146 qui n’entrent vraiment en conflit qu’à la faveur de cette mise en question comme par un Tiers, oui : dans ce Tiers exclu
7147 ion comme par un Tiers, oui : dans ce Tiers exclu de ses amours réside sans doute la vraie personne d’André Gide71. Dès le
7148 ns ce Tiers exclu de ses amours réside sans doute la vraie personne d’André Gide71. Dès les Cahiers d’André Walter, il se
7149 de ses amours réside sans doute la vraie personne d’ André Gide71. Dès les Cahiers d’André Walter, il se sent et se connaît
7150 sans doute la vraie personne d’André Gide71. Dès les Cahiers d’André Walter, il se sent et se connaît double : « Puis je l
7151 la vraie personne d’André Gide71. Dès les Cahiers d’ André Walter, il se sent et se connaît double : « Puis je les ai tant
7152 lter, il se sent et se connaît double : « Puis je les ai tant séparés que maintenant je n’en suis plus le maître ; ils vont
7153 ai tant séparés que maintenant je n’en suis plus le maître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve d
7154 ant je n’en suis plus le maître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve de caresses toujours plus cha
7155 is plus le maître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve de caresses toujours plus chastes ; lui s’a
7156 aître ; ils vont chacun de leur côté, le corps et l’ âme. Elle rêve de caresses toujours plus chastes ; lui s’abandonne à l
7157 chacun de leur côté, le corps et l’âme. Elle rêve de caresses toujours plus chastes ; lui s’abandonne à la dérive. La sage
7158 aresses toujours plus chastes ; lui s’abandonne à la dérive. La sagesse, sans doute, voudrait qu’on les mène ensemble, qu’
7159 jours plus chastes ; lui s’abandonne à la dérive. La sagesse, sans doute, voudrait qu’on les mène ensemble, qu’on fasse co
7160 la dérive. La sagesse, sans doute, voudrait qu’on les mène ensemble, qu’on fasse converger leurs poursuites… ». Est-ce bien
7161 rs poursuites… ». Est-ce bien lui, cependant, qui les a séparés, jusqu’à n’en être plus le maître — l’un devenant la proie
7162 endant, qui les a séparés, jusqu’à n’en être plus le maître — l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre de « Don Ju
7163 jusqu’à n’en être plus le maître — l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre de « Don Juan » ? A-t-il été victime
7164 n’en être plus le maître — l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre de « Don Juan » ? A-t-il été victime des dieux
7165  l’un devenant la proie de « Tristan » et l’autre de « Don Juan » ? A-t-il été victime des dieux, j’entends des mythes ? O
7166 été victime des dieux, j’entends des mythes ? Ou d’ une originelle erreur sur la personne ? Ou simplement, de son éducatio
7167 tends des mythes ? Ou d’une originelle erreur sur la personne ? Ou simplement, de son éducation et de la morale puritaine 
7168 riginelle erreur sur la personne ? Ou simplement, de son éducation et de la morale puritaine ? La troisième hypothèse est
7169 la personne ? Ou simplement, de son éducation et de la morale puritaine ? La troisième hypothèse est la plus vraisemblabl
7170 personne ? Ou simplement, de son éducation et de la morale puritaine ? La troisième hypothèse est la plus vraisemblable à
7171 la morale puritaine ? La troisième hypothèse est la plus vraisemblable à première vue. « Mon éducation puritaine avait fa
7172 uritaine avait fait un monstre des revendications de la chair »72. Non seulement c’était mal, mais c’était le Péché. Et da
7173 taine avait fait un monstre des revendications de la chair »72. Non seulement c’était mal, mais c’était le Péché. Et dans
7174 hair »72. Non seulement c’était mal, mais c’était le Péché. Et dans le Péché en général, il existe un péché pire que tout
7175 ement c’était mal, mais c’était le Péché. Et dans le Péché en général, il existe un péché pire que tout autre, — et que nu
7176 ché pire que tout autre, — et que nul ne se vante d’ avoir commis par forfanterie d’immoraliste. Or le jeune Gide, en press
7177 ue nul ne se vante d’avoir commis par forfanterie d’ immoraliste. Or le jeune Gide, en pressent l’épouvante, s’il vient à d
7178 d’avoir commis par forfanterie d’immoraliste. Or le jeune Gide, en pressent l’épouvante, s’il vient à désirer une femme q
7179 erie d’immoraliste. Or le jeune Gide, en pressent l’ épouvante, s’il vient à désirer une femme qu’il aime. Tout à la fin de
7180 s’il vient à désirer une femme qu’il aime. Tout à la fin de sa vie, parlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le
7181 ent à désirer une femme qu’il aime. Tout à la fin de sa vie, parlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le rêve s
7182 emme qu’il aime. Tout à la fin de sa vie, parlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le rêve seulement, la figure
7183 rlant de ses rêves, Gide remarque : « … mais dans le rêve seulement, la figure de ma femme se substitue parfois, subtileme
7184 Gide remarque : « … mais dans le rêve seulement, la figure de ma femme se substitue parfois, subtilement et comme mystiqu
7185 rque : « … mais dans le rêve seulement, la figure de ma femme se substitue parfois, subtilement et comme mystiquement, à c
7186 rfois, subtilement et comme mystiquement, à celle de ma mère, sans que j’en sois très étonné. Les contours des visages ne
7187 celle de ma mère, sans que j’en sois très étonné. Les contours des visages ne sont pas assez nets pour me retenir de passer
7188 es visages ne sont pas assez nets pour me retenir de passer de l’une à l’autre… bien plus : le rôle que l’une ou l’autre j
7189 ne sont pas assez nets pour me retenir de passer de l’une à l’autre… bien plus : le rôle que l’une ou l’autre joue dans l
7190 retenir de passer de l’une à l’autre… bien plus : le rôle que l’une ou l’autre joue dans l’action du rêve reste à peu près
7191 ien plus : le rôle que l’une ou l’autre joue dans l’ action du rêve reste à peu près le même, c’est-à-dire un rôle d’inhibi
7192 autre joue dans l’action du rêve reste à peu près le même, c’est-à-dire un rôle d’inhibition, ce qui explique ou motive la
7193 ve reste à peu près le même, c’est-à-dire un rôle d’ inhibition, ce qui explique ou motive la substitution.73 » Élevé par
7194 e un rôle d’inhibition, ce qui explique ou motive la substitution.73 » Élevé par des femmes qui furent toutes, nous dit-i
7195 par des femmes qui furent toutes, nous dit-il, «  d’ admirables figures chrétiennes » — sa mère, sa gouvernante et deux tan
7196 gouvernante et deux tantes maternelles — « à qui le prêt du moindre trouble de la chair eût fait injure, me semblait-il »
7197 maternelles — « à qui le prêt du moindre trouble de la chair eût fait injure, me semblait-il » — puis confondant avec l’i
7198 ternelles — « à qui le prêt du moindre trouble de la chair eût fait injure, me semblait-il » — puis confondant avec l’imag
7199 t injure, me semblait-il » — puis confondant avec l’ image de sa mère celle de sa proche cousine Madeleine, qu’il épousera
7200 , me semblait-il » — puis confondant avec l’image de sa mère celle de sa proche cousine Madeleine, qu’il épousera malgré t
7201 » — puis confondant avec l’image de sa mère celle de sa proche cousine Madeleine, qu’il épousera malgré tout — comment Gid
7202 ra malgré tout — comment Gide eût-il pu surmonter l’ interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les don
7203 comment Gide eût-il pu surmonter l’interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce
7204 mment Gide eût-il pu surmonter l’interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce dr
7205 t-il pu surmonter l’interdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchan
7206 nterdit jeté de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la f
7207 de la sorte sur la femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la fuite, il reco
7208 a femme ? Incapable de révoquer les données mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la fuite, il recourt au moyen d’Ul
7209 nnées mêmes de ce drame, cherchant son salut dans la fuite, il recourt au moyen d’Ulysse : — « Je n’y suis pas. Je ne suis
7210 hant son salut dans la fuite, il recourt au moyen d’ Ulysse : — « Je n’y suis pas. Je ne suis personne ! » Devant l’imminen
7211 « Je n’y suis pas. Je ne suis personne ! » Devant l’ imminence du péril tapi tout près du seuil de sa conscience, il se sci
7212 vant l’imminence du péril tapi tout près du seuil de sa conscience, il se scinde en deux êtres distincts : le Monstre ne l
7213 onscience, il se scinde en deux êtres distincts : le Monstre ne le trouvera plus ! Il ne saura plus où le prendre ! Je sui
7214 se scinde en deux êtres distincts : le Monstre ne le trouvera plus ! Il ne saura plus où le prendre ! Je suis Tristan, voy
7215 Monstre ne le trouvera plus ! Il ne saura plus où le prendre ! Je suis Tristan, voyez mon âme, c’est un ange. Je suis Don
7216 ocente… Ce qui se traduit en termes de morale par les deux « raisonnements » suivants, presque inconscients, cela va sans d
7217 surpris lorsqu’il en trouvera beaucoup plus tard la clef74. 1° Aimer l’image de sa mère reste permis, tant que le « désir
7218 n trouvera beaucoup plus tard la clef74. 1° Aimer l’ image de sa mère reste permis, tant que le « désir charnel » est inhib
7219 ra beaucoup plus tard la clef74. 1° Aimer l’image de sa mère reste permis, tant que le « désir charnel » est inhibé. 2° En
7220 ° Aimer l’image de sa mère reste permis, tant que le « désir charnel » est inhibé. 2° En revanche, désirer les corps bruni
7221 sir charnel » est inhibé. 2° En revanche, désirer les corps brunis de jeunes « vauriens » qu’on ne reverra jamais n’est cer
7222 inhibé. 2° En revanche, désirer les corps brunis de jeunes « vauriens » qu’on ne reverra jamais n’est certes pas bien vu
7223 dans « nos milieux », mais du moins ne viole pas le suprême interdit. Cette grande audace de notre immoraliste est le typ
7224 iole pas le suprême interdit. Cette grande audace de notre immoraliste est le type même de la demi-mesure, du compromis d’
7225 dit. Cette grande audace de notre immoraliste est le type même de la demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le
7226 ande audace de notre immoraliste est le type même de la demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le désir naturel
7227 e audace de notre immoraliste est le type même de la demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le désir naturel et
7228 demi-mesure, du compromis d’ailleurs vital, entre le désir naturel et une morale absolument intransigeante, bien antérieur
7229 ritanisme victorien ; au surplus, sanctionnée par la Mère. Donc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour 
7230 ctionnée par la Mère. Donc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité
7231 la Mère. Donc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il
7232 nc Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il me paraiss
7233 Gide « prend son parti de dissocier le plaisir de l’ amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il me paraissait
7234 issocier le plaisir de l’amour ». Et même il fait de cette nécessité vertu : « Il me paraissait que ce divorce était souha
7235 paraissait que ce divorce était souhaitable, que le plaisir était ainsi plus pur, l’amour plus parfait, si le cœur et la
7236 souhaitable, que le plaisir était ainsi plus pur, l’ amour plus parfait, si le cœur et la chair ne s’entr’engageaient point
7237 ir était ainsi plus pur, l’amour plus parfait, si le cœur et la chair ne s’entr’engageaient point75. » C’est le moyen qu’i
7238 nsi plus pur, l’amour plus parfait, si le cœur et la chair ne s’entr’engageaient point75. » C’est le moyen qu’il a trouvé
7239 t la chair ne s’entr’engageaient point75. » C’est le moyen qu’il a trouvé de ménager à la fois l’amour et le plaisir sans
7240 ageaient point75. » C’est le moyen qu’il a trouvé de ménager à la fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inc
7241 ’est le moyen qu’il a trouvé de ménager à la fois l’ amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommod
7242 en qu’il a trouvé de ménager à la fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommodant, en que
7243 nager à la fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommodant, en quelque sorte, aux structu
7244 a fois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’inceste et en s’accommodant, en quelque sorte, aux structures impos
7245 ois l’amour et le plaisir sans violer le tabou de l’ inceste et en s’accommodant, en quelque sorte, aux structures imposées
7246 sorte, aux structures imposées à sa jeunesse par le puritanisme maternel. Un complexe d’Œdipe mieux noué, plus « normal »
7247 jeunesse par le puritanisme maternel. Un complexe d’ Œdipe mieux noué, plus « normal », dirais-je, eût peut-être donné à Gi
7248 « normal », dirais-je, eût peut-être donné à Gide l’ agressivité nécessaire pour briser ces structures puritaines, comme l’
7249 aire pour briser ces structures puritaines, comme l’ ont fait après tout d’innombrables jeunes gens élevés dans la même tra
7250 tructures puritaines, comme l’ont fait après tout d’ innombrables jeunes gens élevés dans la même tradition : mais quand so
7251 après tout d’innombrables jeunes gens élevés dans la même tradition : mais quand son père mourut — homme libéral et bon, e
7252 ut — homme libéral et bon, et par bien des traits de caractère moins « viril », dirait-on, que la mère, du moins telle que
7253 aits de caractère moins « viril », dirait-on, que la mère, du moins telle que Gide l’a décrite — le petit André allait avo
7254 , dirait-on, que la mère, du moins telle que Gide l’ a décrite — le petit André allait avoir 11 ans. Sa mère le prit sur se
7255 ue la mère, du moins telle que Gide l’a décrite — le petit André allait avoir 11 ans. Sa mère le prit sur ses genoux pour
7256 ite — le petit André allait avoir 11 ans. Sa mère le prit sur ses genoux pour consoler l’enfant qui sanglotait : « et je m
7257 ans. Sa mère le prit sur ses genoux pour consoler l’ enfant qui sanglotait : « et je me sentis soudain tout enveloppé par c
7258 et amour, qui désormais se refermait sur moi.76 » Les derniers mots ne sont pas seulement touchants… Dès cet instant, les j
7259 ne sont pas seulement touchants… Dès cet instant, les jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèc
7260 uchants… Dès cet instant, les jeux sont faits. L’ alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’al
7261 instant, les jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses m
7262 les jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissoc
7263 jeux sont faits. L’alternance, et la fuite de l’ âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissociés
7264 ’alternance, et la fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissociés — j’allais dire qu’au
7265 a fuite de l’âme Cette espèce de sécurité dans l’ alternance de ses moi dissociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gi
7266 âme Cette espèce de sécurité dans l’alternance de ses moi dissociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gide l’a payée
7267 issociés — j’allais dire qu’au sens littéral Gide l’ a payée de sa personne. L’expression, pour être toute faite, est pourt
7268  j’allais dire qu’au sens littéral Gide l’a payée de sa personne. L’expression, pour être toute faite, est pourtant fausse
7269 u’au sens littéral Gide l’a payée de sa personne. L’ expression, pour être toute faite, est pourtant fausse. C’est l’âme de
7270 pour être toute faite, est pourtant fausse. C’est l’ âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre
7271 tre toute faite, est pourtant fausse. C’est l’âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évid
7272 t pourtant fausse. C’est l’âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d
7273 fausse. C’est l’âme de Gide qui a fait les frais de sa ruse vitale. Il faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d’âme. Je
7274 itale. Il faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d’ âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans s
7275 faut s’entendre, évidemment, sur ce mot d’âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans sa maturité
7276 mment, sur ce mot d’âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans sa maturité. Selon la conception
7277 d’âme. Je le prends ici au sens de Nietzsche, et de Gide lui-même dans sa maturité. Selon la conception traditionnelle de
7278 sche, et de Gide lui-même dans sa maturité. Selon la conception traditionnelle des gnostiques et même de saint Paul, l’hom
7279 conception traditionnelle des gnostiques et même de saint Paul, l’homme consiste en un corps physique, un corps psychique
7280 ditionnelle des gnostiques et même de saint Paul, l’ homme consiste en un corps physique, un corps psychique, un corps ment
7281 un corps psychique, un corps mental ou spirituel. Le psychique est, pour Nietzsche, « l’âme mortelle… l’âme coordonnatrice
7282 ou spirituel. Le psychique est, pour Nietzsche, «  l’ âme mortelle… l’âme coordonnatrice des instincts et passions ». Pour G
7283 psychique est, pour Nietzsche, « l’âme mortelle… l’ âme coordonnatrice des instincts et passions ». Pour Gide, « un faisce
7284 instincts et passions ». Pour Gide, « un faisceau d’ émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-êt
7285 passions ». Pour Gide, « un faisceau d’émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-être que physi
7286 our Gide, « un faisceau d’émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-être que physiologique ». C’
7287 ’émotions, de tendances, de susceptibilités, dont le lien n’est peut-être que physiologique ». C’est le siège de l’amour s
7288 e lien n’est peut-être que physiologique ». C’est le siège de l’amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don
7289 est peut-être que physiologique ». C’est le siège de l’amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le gli
7290 peut-être que physiologique ». C’est le siège de l’ amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le glisse
7291 siège de l’amour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le glissement de l’un à l’autre reste toujours pos
7292 mour sous ses formes diverses : amour de désir ou de don (« Le glissement de l’un à l’autre reste toujours possible77 »).
7293 ses formes diverses : amour de désir ou de don («  Le glissement de l’un à l’autre reste toujours possible77 »). Gide ne di
7294 erses : amour de désir ou de don (« Le glissement de l’un à l’autre reste toujours possible77 »). Gide ne distingue pas da
7295 us, Animum, Anima… ces discriminations me donnent le vertige. » On le voit de reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, par
7296 … ces discriminations me donnent le vertige. » On le voit de reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant de sa femme 
7297 scriminations me donnent le vertige. » On le voit de reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant de sa femme : « C’ét
7298 reste, lorsqu’il écrit un peu plus loin, parlant de sa femme : « C’était son âme que j’aimais ; et cette âme, je n’y croy
7299 cette âme, je n’y croyais pas. Je ne crois pas à l’ âme séparée du corps78. » (Comprenons qu’il ne croyait plus à l’esprit
7300 du corps78. » (Comprenons qu’il ne croyait plus à l’ esprit distinct, personnel, qui sera sauvé ou détruit après la mort de
7301 tinct, personnel, qui sera sauvé ou détruit après la mort des corps physique et animique, et que le langage moderne, même
7302 ès la mort des corps physique et animique, et que le langage moderne, même religieux, ne cesse de confondre avec l’âme.)
7303 que le langage moderne, même religieux, ne cesse de confondre avec l’âme.) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments o
7304 derne, même religieux, ne cesse de confondre avec l’ âme.) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments où Gide existe, « i
7305 fondre avec l’âme.) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments où Gide existe, « irremplaçable », où il rejoint sa vraie
7306 en lui, qui est son vrai moi final, assume enfin l’ insoluble conflit de ses deux âmes. Songeant à ces « extrêmes » si lon
7307 vrai moi final, assume enfin l’insoluble conflit de ses deux âmes. Songeant à ces « extrêmes » si longtemps ménagés, cult
7308 mes » si longtemps ménagés, cultivés, isolés l’un de l’autre — et que symbolisent nos deux mythes —, j’oserai dire à mon t
7309 , j’oserai dire à mon tour, inversant son aveu et le rapportant à lui-même : — c’était en ses deux âmes qu’il avait cru, e
7310 es deux âmes qu’il avait cru, et ses deux âmes ne l’ aimaient plus. Je parle ici du Gide achevé, équilibré dans son dialogu
7311 age. Celui que nous avons pu connaître n’était ni le mari transi d’Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs sol
7312 nous avons pu connaître n’était ni le mari transi d’ Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs solaires, ni André
7313 nnaître n’était ni le mari transi d’Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs solaires, ni André Walter, ni Ména
7314 e mari transi d’Emmanuèle, ni le nomade en chasse de brefs plaisirs solaires, ni André Walter, ni Ménalque. Il eût semblé
7315 Walter, ni Ménalque. Il eût semblé bien incongru d’ évoquer devant lui, en sa présence « d’inflexible Mongol à tête de sca
7316 n incongru d’évoquer devant lui, en sa présence «  d’ inflexible Mongol à tête de scarabée79 » les figures alternées de Tris
7317 lui, en sa présence « d’inflexible Mongol à tête de scarabée79 » les figures alternées de Tristan et Don Juan. Ces deux «
7318 ence « d’inflexible Mongol à tête de scarabée79 » les figures alternées de Tristan et Don Juan. Ces deux « extrêmes » dont
7319 ngol à tête de scarabée79 » les figures alternées de Tristan et Don Juan. Ces deux « extrêmes » dont il s’était loué d’avo
7320 Juan. Ces deux « extrêmes » dont il s’était loué d’ avoir su protéger la « cohabitation » semblaient s’être absentés de lu
7321 trêmes » dont il s’était loué d’avoir su protéger la « cohabitation » semblaient s’être absentés de lui-même, entraînant a
7322 er la « cohabitation » semblaient s’être absentés de lui-même, entraînant avec eux son âme divisée. Comme évacués de sa pe
7323 ntraînant avec eux son âme divisée. Comme évacués de sa personne, ils étaient devenus personnages de ses œuvres. Encore qu
7324 s de sa personne, ils étaient devenus personnages de ses œuvres. Encore qu’en aucune d’elles — sauf le Journal — ils aient
7325 us personnages de ses œuvres. Encore qu’en aucune d’ elles — sauf le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’où l’absenc
7326 de ses œuvres. Encore qu’en aucune d’elles — sauf le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’où l’absence de tension pr
7327  sauf le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’ où l’absence de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les per
7328 le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’où l’ absence de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les perfecti
7329 l — ils aient jamais « cohabité », d’où l’absence de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les perfections formel
7330 de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les perfections formelles et l’harmonie que l’on sait, aux dépens du pouv
7331 s nul doute favorisé les perfections formelles et l’ harmonie que l’on sait, aux dépens du pouvoir tragique. D’avoir été sé
7332 orisé les perfections formelles et l’harmonie que l’ on sait, aux dépens du pouvoir tragique. D’avoir été séparément mais s
7333 ie que l’on sait, aux dépens du pouvoir tragique. D’ avoir été séparément mais simultanément actualisés, ils avaient privé
7334 simultanément actualisés, ils avaient privé Gide de cette Ombre qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’âme, — d
7335 és, ils avaient privé Gide de cette Ombre qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’âme, — donc sa présence encore,
7336 Ombre qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’âme, — donc sa présence encore, secrète mais active. Ils avaient ce
7337 re qui est le refoulement d’une part virtuelle de l’ âme, — donc sa présence encore, secrète mais active. Ils avaient cessé
7338 ce encore, secrète mais active. Ils avaient cessé de le toucher. Et trop bien isolés l’un de l’autre en ses œuvres, loin d
7339 encore, secrète mais active. Ils avaient cessé de le toucher. Et trop bien isolés l’un de l’autre en ses œuvres, loin de s
7340 ent cessé de le toucher. Et trop bien isolés l’un de l’autre en ses œuvres, loin de s’y prêter force en secret, ils exténu
7341 orce en secret, ils exténuaient leur énergie dans la pureté d’un jeu bien alterné. Demeurait la perplexité, sereine ou tou
7342 cret, ils exténuaient leur énergie dans la pureté d’ un jeu bien alterné. Demeurait la perplexité, sereine ou tourmentée, m
7343 e dans la pureté d’un jeu bien alterné. Demeurait la perplexité, sereine ou tourmentée, malicieuse ou maussade, selon les
7344 eine ou tourmentée, malicieuse ou maussade, selon les jours ou l’interlocuteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou
7345 entée, malicieuse ou maussade, selon les jours ou l’ interlocuteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou de morale, m
7346 ou l’interlocuteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou de morale, mais dont le débat tournait souvent à l’argutie
7347 uteur. Beaucoup de petits problèmes de langage ou de morale, mais dont le débat tournait souvent à l’argutie, — ou bien il
7348 tits problèmes de langage ou de morale, mais dont le débat tournait souvent à l’argutie, — ou bien il vous rendait les arm
7349 de morale, mais dont le débat tournait souvent à l’ argutie, — ou bien il vous rendait les armes un peu trop vite. Beaucou
7350 it souvent à l’argutie, — ou bien il vous rendait les armes un peu trop vite. Beaucoup d’arrière-pensées, qu’il ne voulait
7351 vous rendait les armes un peu trop vite. Beaucoup d’ arrière-pensées, qu’il ne voulait plus suivre, et c’étaient elles pour
7352 lait plus suivre, et c’étaient elles pourtant qui le faisaient encore si attachant, et parfois émouvant, pour ceux qui ava
7353 Bref, en dépit de sa curiosité demeurée vive, et de sa générosité, un refus quasi instinctif d’approfondir et d’élargir,
7354 e, et de sa générosité, un refus quasi instinctif d’ approfondir et d’élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’une pro
7355 osité, un refus quasi instinctif d’approfondir et d’ élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’une propension de plus e
7356 efus quasi instinctif d’approfondir et d’élargir, d’ intégrer et de prolonger, doublé d’une propension de plus en plus marq
7357 tinctif d’approfondir et d’élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’une propension de plus en plus marquée à vouloir
7358 et d’élargir, d’intégrer et de prolonger, doublé d’ une propension de plus en plus marquée à vouloir le contraire de tout
7359 ’une propension de plus en plus marquée à vouloir le contraire de tout cela, c’est-à-dire à cerner et limiter, dissocier e
7360 on de plus en plus marquée à vouloir le contraire de tout cela, c’est-à-dire à cerner et limiter, dissocier et démystifier
7361 nommer — « à présent que j’y vois plus clair » il le faut bien — un certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expa
7362 clair » il le faut bien — un certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’av
7363 air » il le faut bien — un certain assèchement de l’ âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’avais
7364 le faut bien — un certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’avais gardée d
7365 n certain assèchement de l’âme et de ses pouvoirs d’ expansion. De là cette impression que j’avais gardée de lui, et que je
7366 èchement de l’âme et de ses pouvoirs d’expansion. De là cette impression que j’avais gardée de lui, et que je traduisais e
7367 ansion. De là cette impression que j’avais gardée de lui, et que je traduisais en parlant d’un défaut d’imagination spirit
7368 is gardée de lui, et que je traduisais en parlant d’ un défaut d’imagination spirituelle, — pour moi le vrai sens poétique.
7369 lui, et que je traduisais en parlant d’un défaut d’ imagination spirituelle, — pour moi le vrai sens poétique. (Lui préfér
7370 d’un défaut d’imagination spirituelle, — pour moi le vrai sens poétique. (Lui préférait parler de son « refus d’accueil »
7371 moi le vrai sens poétique. (Lui préférait parler de son « refus d’accueil » à toute espèce de réalité inaccessible au « r
7372 ns poétique. (Lui préférait parler de son « refus d’ accueil » à toute espèce de réalité inaccessible au « raisonnable ».)
7373 parler de son « refus d’accueil » à toute espèce de réalité inaccessible au « raisonnable ».) Je distingue mieux, aujourd
7374  raisonnable ».) Je distingue mieux, aujourd’hui, les origines fonctionnelles de cette fuite de l’âme dédoublée, et comment
7375 e mieux, aujourd’hui, les origines fonctionnelles de cette fuite de l’âme dédoublée, et comment elle devait se produire à
7376 d’hui, les origines fonctionnelles de cette fuite de l’âme dédoublée, et comment elle devait se produire à la longue dans
7377 ui, les origines fonctionnelles de cette fuite de l’ âme dédoublée, et comment elle devait se produire à la longue dans l’é
7378 comment elle devait se produire à la longue dans l’ évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’époque cr
7379 e devait se produire à la longue dans l’évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’époque cruelle et déj
7380 ngue dans l’évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’époque cruelle et déjà tout absurde à nos yeux, c
7381 ’évolution de sa personne. Gide fut-il la victime d’ une fin d’époque cruelle et déjà tout absurde à nos yeux, comme peuven
7382 de sa personne. Gide fut-il la victime d’une fin d’ époque cruelle et déjà tout absurde à nos yeux, comme peuvent paraître
7383 s yeux, comme peuvent paraître absurdes ou dénués d’ intérêt les conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décre
7384 mme peuvent paraître absurdes ou dénués d’intérêt les conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets de dieux
7385 ou dénués d’intérêt les conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts 
7386 ués d’intérêt les conflits entretenus dans la vie d’ un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts ? Fut-i
7387 conflits entretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts ? Fut-il plutôt l’acteur,
7388 tretenus dans la vie d’un Aztèque par les décrets de dieux déments, et qui sont morts ? Fut-il plutôt l’acteur, sacrifié à
7389 dieux déments, et qui sont morts ? Fut-il plutôt l’ acteur, sacrifié à son rôle, d’une dramatique de l’âme qui vivra bien
7390 ts ? Fut-il plutôt l’acteur, sacrifié à son rôle, d’ une dramatique de l’âme qui vivra bien autant que notre Occident et se
7391 t l’acteur, sacrifié à son rôle, d’une dramatique de l’âme qui vivra bien autant que notre Occident et ses mythes ? Nietzs
7392 ’acteur, sacrifié à son rôle, d’une dramatique de l’ âme qui vivra bien autant que notre Occident et ses mythes ? Nietzsche
7393 tre Occident et ses mythes ? Nietzsche se vantait d’ avoir écrit le seul ouvrage au monde qui se termine par ou bien ? — Gi
7394 t ses mythes ? Nietzsche se vantait d’avoir écrit le seul ouvrage au monde qui se termine par ou bien ? — Gide ici l’a rej
7395 au monde qui se termine par ou bien ? — Gide ici l’ a rejoint, mais par sa vie. 59. — « Vous allez croire que je suis u
7396 iant, mais vos troubadours, je ne puis m’empêcher de penser qu’ils devaient être homosexuels pour la plupart. » Je réponds
7397 . » Je réponds qu’en effet, plusieurs d’entre eux le furent. 60. Dans Et nunc manet in te : p. 27, je lis : « Je sus bien
7398 ar ailleurs, prouver que je n’étais pas incapable d’ élan (je parle de l’élan qui procrée), mais à condition que rien d’int
7399 ver que je n’étais pas incapable d’élan (je parle de l’élan qui procrée), mais à condition que rien d’intellectuel ou de s
7400 que je n’étais pas incapable d’élan (je parle de l’ élan qui procrée), mais à condition que rien d’intellectuel ou de sent
7401 de l’élan qui procrée), mais à condition que rien d’ intellectuel ou de sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. L
7402 rée), mais à condition que rien d’intellectuel ou de sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’André
7403 ellectuel ou de sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Not
7404 sentimental ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Noter que Gide n’a
7405 ne s’y mêlât. » (Note de 1960.) 61. La Jeunesse d’ André Gide, tome I, p. 505, 1956. 62. Noter que Gide n’a jamais parlé
7406 r, « une aversion passionnée ». Quant à Don Juan, le personnage était bien fait pour le scandaliser. L’action de nos deux
7407 nt à Don Juan, le personnage était bien fait pour le scandaliser. L’action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n
7408 e personnage était bien fait pour le scandaliser. L’ action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n’est donc ni « l
7409 age était bien fait pour le scandaliser. L’action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n’est donc ni « littéraire
7410 le scandaliser. L’action de nos deux mythes, dans l’ existence de Gide, n’est donc ni « littéraire », ni musicale, comme ch
7411 er. L’action de nos deux mythes, dans l’existence de Gide, n’est donc ni « littéraire », ni musicale, comme chez Kierkegaa
7412 . Delay, citant cette phrase, note qu’elle trahit l’ influence de la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lec
7413 ant cette phrase, note qu’elle trahit l’influence de la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lecture fut déc
7414 cette phrase, note qu’elle trahit l’influence de la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lecture fut décisi
7415 se, note qu’elle trahit l’influence de la lecture de Schopenhauer. Or on sait que cette même lecture fut décisive pour Wag
7416 cture fut décisive pour Wagner écrivant Tristan : le nirvana qu’invoque André Walter, c’est la « joie suprême » d’Isolde.
7417 istan : le nirvana qu’invoque André Walter, c’est la « joie suprême » d’Isolde. 64. J. Delay, op. cit., II, p. 22. 65.
7418 u’invoque André Walter, c’est la « joie suprême » d’ Isolde. 64. J. Delay, op. cit., II, p. 22. 65. Et nunc manet in te
7419 je me suis dit : mais elle est morte ! » 66. Si le Grain ne meurt, p. 251. 67. (Telle était l’épigraphe de Ménalque qua
7420 Si le Grain ne meurt, p. 251. 67. (Telle était l’ épigraphe de Ménalque quand ce fragment central des Nourritures parut
7421 n ne meurt, p. 251. 67. (Telle était l’épigraphe de Ménalque quand ce fragment central des Nourritures parut en revue.) L
7422 .) L’un des premiers titres choisis par Gide pour La Porte étroite était Essai de bien mourir. Les Nourritures terrestres
7423 hoisis par Gide pour La Porte étroite était Essai de bien mourir. Les Nourritures terrestres traduisent la volonté d’oppos
7424 pour La Porte étroite était Essai de bien mourir. Les Nourritures terrestres traduisent la volonté d’opposer brutalement l’
7425 ien mourir. Les Nourritures terrestres traduisent la volonté d’opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angél
7426 Les Nourritures terrestres traduisent la volonté d’ opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tri
7427 stres traduisent la volonté d’opposer brutalement l’ ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay,
7428 uisent la volonté d’opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay, op. cit.,
7429 nté d’opposer brutalement l’ici-bas de Don Juan à l’ au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay, op. cit., II, p. 598. 6
7430 ement l’ici-bas de Don Juan à l’au-delà angélique de Tristan. 68. J. Delay, op. cit., II, p. 598. 69. Si le grain ne m
7431 n. 68. J. Delay, op. cit., II, p. 598. 69. Si le grain ne meurt, p. 346. 70. Si le grain ne meurt, p. 173. 71. « …
7432 598. 69. Si le grain ne meurt, p. 346. 70. Si le grain ne meurt, p. 173. 71. « … et protégeant en moi, à la fois, le
7433 p. 173. 71. « … et protégeant en moi, à la fois, le meilleur et le pire, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances l
7434 … et protégeant en moi, à la fois, le meilleur et le pire, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances les plus opposée
7435 leur et le pire, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances les plus opposées n’ont jamais réussi à faire de moi un êtr
7436 e, c’est en écartelé que j’ai vécu… Les tendances les plus opposées n’ont jamais réussi à faire de moi un être tourmenté, m
7437 ces les plus opposées n’ont jamais réussi à faire de moi un être tourmenté, mais perplexe… Cet état de dialogue… devenait
7438 de moi un être tourmenté, mais perplexe… Cet état de dialogue… devenait pour moi nécessaire… il m’invitait à l’œuvre d’art
7439 ue… devenait pour moi nécessaire… il m’invitait à l’ œuvre d’art. » Morceaux choisis, p. 434. 72. Si le grain ne meurt, p
7440 nait pour moi nécessaire… il m’invitait à l’œuvre d’ art. » Morceaux choisis, p. 434. 72. Si le grain ne meurt, p. 247.
7441 œuvre d’art. » Morceaux choisis, p. 434. 72. Si le grain ne meurt, p. 247. 73. Ainsi soit-il, ou les jeux sont faits,
7442 e grain ne meurt, p. 247. 73. Ainsi soit-il, ou les jeux sont faits, p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans le
7443 ou les jeux sont faits, p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de
7444 les jeux sont faits, p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de re
7445 p. 128. Les premiers mots de la citation — « dans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de refoulement. J. Delay c
7446 ans le rêve seulement » — sont un curieux exemple de refoulement. J. Delay cite en effet plusieurs phrases telles que cell
7447 s telles que celle-ci (tirée du journal manuscrit de Gide, 1er janvier 1886) : « Que de fois Madeleine étant dans la chamb
7448 rnal manuscrit de Gide, 1er janvier 1886) : « Que de fois Madeleine étant dans la chambre voisine, je l’ai confondue avec
7449 anvier 1886) : « Que de fois Madeleine étant dans la chambre voisine, je l’ai confondue avec ma mère. » Notons que les deu
7450 fois Madeleine étant dans la chambre voisine, je l’ ai confondue avec ma mère. » Notons que les deux femmes ne se ressembl
7451 ine, je l’ai confondue avec ma mère. » Notons que les deux femmes ne se ressemblaient en rien, ni physiquement, ni moraleme
7452 ers mots : « explique ou motive… » : ils marquent la méfiance de Gide à l’égard des relations de causalité à sens unique p
7453  explique ou motive… » : ils marquent la méfiance de Gide à l’égard des relations de causalité à sens unique posées par Fr
7454 quent la méfiance de Gide à l’égard des relations de causalité à sens unique posées par Freud — et par tout le xixe s. 7
7455 lité à sens unique posées par Freud — et par tout le xixe s. 74. Il note, dans Ainsi soit-il, p. 132 : « Je me souviens
7456 te, dans Ainsi soit-il, p. 132 : « Je me souviens d’ avoir déjà parlé ailleurs de ceci, qui reste pour moi incompréhensible
7457 32 : « Je me souviens d’avoir déjà parlé ailleurs de ceci, qui reste pour moi incompréhensible : que l’on puisse à la fois
7458 e ceci, qui reste pour moi incompréhensible : que l’ on puisse à la fois fournir soi-même tous les éléments de la surprise,
7459 : que l’on puisse à la fois fournir soi-même tous les éléments de la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meur
7460 isse à la fois fournir soi-même tous les éléments de la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289.
7461 e à la fois fournir soi-même tous les éléments de la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289. 76.
7462 ments de la surprise, et être surpris… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289. 76. Si le grain ne meurt, p. 94. 77. Jour
7463 s… » 75. Si le grain ne meurt, p. 289. 76. Si le grain ne meurt, p. 94. 77. Journal, 16 sept. 1942. 78. Ibid., 15
7464 78. Ibid., 15 mai 1949. 79. Jean Paulhan, dans l’ Hommage de la NRF .
7465 ., 15 mai 1949. 79. Jean Paulhan, dans l’Hommage de la NRF .
7466 15 mai 1949. 79. Jean Paulhan, dans l’Hommage de la NRF .
15 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — Rudolf Kassner et la grandeur humaine
7467 Rudolf Kassner et la grandeur humaine Rudolf Kassner vient de mourir à l’âge de 86 ans,
7468 andeur humaine Rudolf Kassner vient de mourir à l’ âge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang
7469 humaine Rudolf Kassner vient de mourir à l’âge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang dans n
7470 sner vient de mourir à l’âge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang dans notre siècle ? Les mei
7471 ge de 86 ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’ a mis à son rang dans notre siècle ? Les meilleurs, certes, mais presq
7472 crète. Qui l’a mis à son rang dans notre siècle ? Les meilleurs, certes, mais presque seuls : Valéry, Gide, Eliot, Auden, P
7473 , Saint-John Perse, Keyserling, C. J. Burckhardt. La France l’ignore encore, malgré trois traductions80 qui suffiraient à
7474 hn Perse, Keyserling, C. J. Burckhardt. La France l’ ignore encore, malgré trois traductions80 qui suffiraient à résumer so
7475 n œuvre, laquelle compte environ quarante volumes d’ une séduisante difficulté. (Il a traduit aussi Platon, Pouchkine et Go
7476 n, Pouchkine et Gogol, Laurence Sterne et Newman, le Philoctète de Gide et les Éloges de Saint-John Perse.) Intimement hé
7477 urence Sterne et Newman, le Philoctète de Gide et les Éloges de Saint-John Perse.) Intimement hé avec Rilke et avec Hofmann
7478 ne et Newman, le Philoctète de Gide et les Éloges de Saint-John Perse.) Intimement hé avec Rilke et avec Hofmannsthal, il
7479 l, il procède à la fois, par un étrange paradoxe, de la dialectique kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la soci
7480 il procède à la fois, par un étrange paradoxe, de la dialectique kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la société
7481 tique kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la société autrichienne d’avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq no
7482 ue kierkegaardienne, comme son cadet Kafka, et de la société autrichienne d’avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq noms
7483 me son cadet Kafka, et de la société autrichienne d’ avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq noms que l’Autriche a donnés
7484 avant 1914, comme Robert Musil. Ces cinq noms que l’ Autriche a donnés à l’Europe sont parmi les plus grands des Lettres de
7485 rt Musil. Ces cinq noms que l’Autriche a donnés à l’ Europe sont parmi les plus grands des Lettres de ce temps. Ils illustr
7486 oms que l’Autriche a donnés à l’Europe sont parmi les plus grands des Lettres de ce temps. Ils illustrent, au même titre qu
7487 à l’Europe sont parmi les plus grands des Lettres de ce temps. Ils illustrent, au même titre que ceux qu’on a cités d’entr
7488 ent, au même titre que ceux qu’on a cités d’entre les amis de Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’on ne s’éto
7489 ême titre que ceux qu’on a cités d’entre les amis de Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’on ne s’étonnera pa
7490 e ceux qu’on a cités d’entre les amis de Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’on ne s’étonnera pas que Kassne
7491 e Kassner, la seule littérature digne du nom ; et l’ on ne s’étonnera pas que Kassner soit resté, jusqu’ici, le moins connu
7492 s’étonnera pas que Kassner soit resté, jusqu’ici, le moins connu d’entre eux, si l’on songe à ce dont parle la presse dans
7493 resté, jusqu’ici, le moins connu d’entre eux, si l’ on songe à ce dont parle la presse dans ses rubriques dites « littérai
7494 connu d’entre eux, si l’on songe à ce dont parle la presse dans ses rubriques dites « littéraires ». Première approche
7495 riques dites « littéraires ». Première approche de l’œuvre Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une p
7496 ues dites « littéraires ». Première approche de l’ œuvre Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une préc
7497 emière approche de l’œuvre Ces premiers textes de Kassner, lus en français dans une précieuse et simple traduction81, l
7498 récieuse et simple traduction81, lorsque j’essaie de me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot m
7499 le traduction81, lorsque j’essaie de me remémorer l’ espèce de choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à l’espr
7500 tion81, lorsque j’essaie de me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à l’esprit : auto
7501 que j’en reçus, à 25 ans, un seul mot me vient à l’ esprit : autorité. Avant d’avoir compris ce qui était dit — j’entends
7502 un seul mot me vient à l’esprit : autorité. Avant d’ avoir compris ce qui était dit — j’entends compris à la manière intell
7503 ir compris ce qui était dit — j’entends compris à la manière intellectuelle et discursive, ramenant à des catégories, à de
7504 à des catégories, à des clichés — j’avais reconnu la grandeur d’un ton, d’un style, d’une impatience rigoureuse. Une maniè
7505 ries, à des clichés — j’avais reconnu la grandeur d’ un ton, d’un style, d’une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper
7506 s clichés — j’avais reconnu la grandeur d’un ton, d’ un style, d’une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper la scène
7507 j’avais reconnu la grandeur d’un ton, d’un style, d’ une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper la scène en deux répl
7508 n style, d’une impatience rigoureuse. Une manière d’ occuper la scène en deux répliques, d’imposer une allure bien « rassem
7509 ’une impatience rigoureuse. Une manière d’occuper la scène en deux répliques, d’imposer une allure bien « rassemblée », n’
7510 Une manière d’occuper la scène en deux répliques, d’ imposer une allure bien « rassemblée », n’admettant que des gestes net
7511 ’admettant que des gestes nets et maîtrisés, puis de la briser soudain par une cascade d’ellipses saisissantes qui laissai
7512 mettant que des gestes nets et maîtrisés, puis de la briser soudain par une cascade d’ellipses saisissantes qui laissaient
7513 trisés, puis de la briser soudain par une cascade d’ ellipses saisissantes qui laissaient le lecteur pantois, comme l’antiq
7514 ne cascade d’ellipses saisissantes qui laissaient le lecteur pantois, comme l’antique injonction du Sphinx : devine, ou je
7515 issantes qui laissaient le lecteur pantois, comme l’ antique injonction du Sphinx : devine, ou je te dévore ! Une constante
7516 : devine, ou je te dévore ! Une constante énergie de l’énoncé. Et une grande force d’exclusion. Seuls les mondains, pensai
7517 evine, ou je te dévore ! Une constante énergie de l’ énoncé. Et une grande force d’exclusion. Seuls les mondains, pensais-j
7518 onstante énergie de l’énoncé. Et une grande force d’ exclusion. Seuls les mondains, pensais-je, savent encore exclure avec
7519 l’énoncé. Et une grande force d’exclusion. Seuls les mondains, pensais-je, savent encore exclure avec cette parfaite assur
7520 manie, au nom d’une mode. Ici, tout au contraire, la force simplificatrice, l’intolérance instantanée à l’égard du doute f
7521 Ici, tout au contraire, la force simplificatrice, l’ intolérance instantanée à l’égard du doute faible, de l’adjectif incer
7522 ntolérance instantanée à l’égard du doute faible, de l’adjectif incertain, et en général des complaisances « artistes » ou
7523 lérance instantanée à l’égard du doute faible, de l’ adjectif incertain, et en général des complaisances « artistes » ou de
7524 réflexion passionnément originale. Et je tentais de décrire — dans le premier article, je crois bien, publié en France su
7525 , je crois bien, publié en France sur Kassner — «  l’ acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueu
7526 , publié en France sur Kassner — « l’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié h
7527 ublié en France sur Kassner — « l’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié huma
7528 e sur Kassner — « l’acuité lente de la réflexion, l’ alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenu
7529 ’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennell
7530 e de la réflexion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui s
7531 ion, l’alliage précieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôl
7532 cieux de hauteur, de rigueur et de pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôle l’humour, et par
7533 enue presque solennelle mais qui sans cesse frôle l’ humour, et parfois tourne en sournoise malice » qui composaient, au se
7534 malice » qui composaient, au sens magique du mot, les charmes de cette prose et son autorité. Voici donc cette première app
7535 composaient, au sens magique du mot, les charmes de cette prose et son autorité. Voici donc cette première approche. ⁂ Da
7536 orité. Voici donc cette première approche. ⁂ Dans la mesure même où Kassner se montre disciple de Kierkegaard, sa pensée p
7537 Dans la mesure même où Kassner se montre disciple de Kierkegaard, sa pensée paraît réfractaire à toute description, car el
7538 sur des formules explicites. Même dans son essai le plus discursif, relativement, celui qui donne son titre au recueil, l
7539 lativement, celui qui donne son titre au recueil, les mots-clés : mesure, forme, grandeur, métamorphose, miroir, limite, sa
7540 définis que par leurs rapports mutuels et tirent de cette interdépendance leur valeur originale. Kassner reprend un des t
7541 des thèmes essentiels du pré-romantisme allemand, l’ opposition de l’antique et du moderne, non du point de vue littéraire
7542 sentiels du pré-romantisme allemand, l’opposition de l’antique et du moderne, non du point de vue littéraire comme on le f
7543 tiels du pré-romantisme allemand, l’opposition de l’ antique et du moderne, non du point de vue littéraire comme on le fit
7544 moderne, non du point de vue littéraire comme on le fit en France, mais du point de vue des valeurs vitales (problème que
7545 tales (problème que notre xviie siècle se devait de ne pas poser). L’homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il
7546 e notre xviie siècle se devait de ne pas poser). L’ homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure
7547 de ne pas poser). L’homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure au sein d’un tout fini : Fami
7548 ue peut atteindre la grandeur parce qu’il possède la mesure au sein d’un tout fini : Famille, dieux, nature, tout lui com
7549 fini : Famille, dieux, nature, tout lui commande d’ être grand. Grand pour la loi, grand pour le Tout. Il ne se recherche
7550 ature, tout lui commande d’être grand. Grand pour la loi, grand pour le Tout. Il ne se recherche pas soi-même, il vise à
7551 mande d’être grand. Grand pour la loi, grand pour le Tout. Il ne se recherche pas soi-même, il vise à la plénitude élémen
7552 Tout. Il ne se recherche pas soi-même, il vise à la plénitude élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’homme chr
7553 , il vise à la plénitude élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’homme qui doit ê
7554 e élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’ homme chrétien au contraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans
7555 oi, par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’ homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veu
7556 ntraire, l’homme qui doit être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veut prendre mesure de lui-même, il se sent
7557 s la démesure, et lorsqu’il « veut prendre mesure de lui-même, il se sent aussitôt incomplet et coupable. Il est donc poss
7558 sitôt incomplet et coupable. Il est donc possible de dire que le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien
7559 let et coupable. Il est donc possible de dire que le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas
7560 le. Il est donc possible de dire que le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas d’autre gran
7561 e le péché est la mesure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas d’autre grandeur. » Ainsi le chrétien existe en
7562 du démesuré, et que pour le chrétien il n’est pas d’ autre grandeur. » Ainsi le chrétien existe en tant que le péché crée u
7563 e chrétien il n’est pas d’autre grandeur. » Ainsi le chrétien existe en tant que le péché crée une tension entre lui et Di
7564 grandeur. » Ainsi le chrétien existe en tant que le péché crée une tension entre lui et Dieu. Mais le péché ne devient ré
7565 le péché crée une tension entre lui et Dieu. Mais le péché ne devient réalité que pour le converti ; c’est donc la convers
7566 t Dieu. Mais le péché ne devient réalité que pour le converti ; c’est donc la conversion qui figure l’acte par excellence
7567 devient réalité que pour le converti ; c’est donc la conversion qui figure l’acte par excellence du chrétien, hors duquel
7568 le converti ; c’est donc la conversion qui figure l’ acte par excellence du chrétien, hors duquel il n’est pour lui ni mesu
7569 orme, mais seulement chimères et incohérence. Que l’ on considère en effet l’homme moderne, l’homme sans mesure naturelle :
7570 mères et incohérence. Que l’on considère en effet l’ homme moderne, l’homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de
7571 nce. Que l’on considère en effet l’homme moderne, l’ homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et d
7572 omme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans
7573 aturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un Indi
7574 ne retrouve pas de loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un Indiscret. Sa subs
7575 t crevassée et divisée. Son œuvre, souvent pleine de charme mais sans forme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne
7576 ndiscret est distrait, et sa distraction vient de l’ intérieur… Il ne peut jamais sortir de son moi sans trahison et chaque
7577 on vient de l’intérieur… Il ne peut jamais sortir de son moi sans trahison et chaque manifestation de son essence intime r
7578 de son moi sans trahison et chaque manifestation de son essence intime ressemble par quelque côté à un outrage, voire à u
7579 elque côté à un outrage, voire à une impudeur. À l’ opposition du Beau objectif et de l’intéressant sentimental qui pour S
7580 une impudeur. À l’opposition du Beau objectif et de l’intéressant sentimental qui pour Schiller et surtout pour Schlegel
7581 impudeur. À l’opposition du Beau objectif et de l’ intéressant sentimental qui pour Schiller et surtout pour Schlegel sym
7582 hiller et surtout pour Schlegel symbolisait celle de l’antique et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposit
7583 ler et surtout pour Schlegel symbolisait celle de l’ antique et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposition
7584 et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par l’ opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique8
7585 , Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocit
7586 assner répondrait aujourd’hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocité r
7587 rd’hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocité réfléchie qui préside à
7588 hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de l’ indiscrétion journalistique82. La férocité réfléchie qui préside à son
7589 ur mesurée et de l’indiscrétion journalistique82. La férocité réfléchie qui préside à son analyse de l’indiscret nous vaut
7590 . La férocité réfléchie qui préside à son analyse de l’indiscret nous vaut une description inégalable du mal du siècle. Ic
7591 a férocité réfléchie qui préside à son analyse de l’ indiscret nous vaut une description inégalable du mal du siècle. Ici,
7592 une description inégalable du mal du siècle. Ici, le mépris ne porte aucune atteinte à la perspicacité parce qu’il est vra
7593 siècle. Ici, le mépris ne porte aucune atteinte à la perspicacité parce qu’il est vraiment souverain. Peut-être faut-il re
7594 eut-être faut-il reconnaître à ce seul philosophe le privilège d’avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudo
7595 -il reconnaître à ce seul philosophe le privilège d’ avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner do
7596 osophe le privilège d’avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner donne la sensation à peu près un
7597 ité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner donne la sensation à peu près unique en ce temps d’une pensée autoritaire. Ent
7598 donne la sensation à peu près unique en ce temps d’ une pensée autoritaire. Entendons que, pour lui, penser n’est pas se d
7599 rlementarisme intérieur qui nous mène lentement à l’ impuissance. (Si Kassner exprime un tourment, c’est en tant que la réa
7600 Si Kassner exprime un tourment, c’est en tant que la réalité humaine, non sa pensée privée, est tourmentée.) Penser n’est
7601 plus s’ingénier sur des idées et des combinaisons d’ idées : mais créer de tout son être spirituel des faits nouveaux et vr
7602 es idées et des combinaisons d’idées : mais créer de tout son être spirituel des faits nouveaux et vrais, dans un certain
7603 vrais, dans un certain style. Car il n’est point de vérité sans forme. Quelques pages étranges et puissantes sur les chim
7604 forme. Quelques pages étranges et puissantes sur les chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de qu
7605 ues pages étranges et puissantes sur les chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de quoi il n’est
7606 les chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de quoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé
7607 chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors de quoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de
7608 rs de quoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité.
7609 uoi il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où pr
7610 il n’est qu’indiscrétion, et qui livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où provi
7611 qu’indiscrétion, et qui livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où provient cette
7612 livre la clé de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’où provient cette obscurité si fascinante 
7613 Kassner, comme aussi de son apparente obscurité. D’ où provient cette obscurité si fascinante ? De cela sans doute que Rud
7614 té. D’où provient cette obscurité si fascinante ? De cela sans doute que Rudolf Kassner se garde bien de poser les problèm
7615 cela sans doute que Rudolf Kassner se garde bien de poser les problèmes dans nos catégories psychologiques. Il prend tout
7616 s doute que Rudolf Kassner se garde bien de poser les problèmes dans nos catégories psychologiques. Il prend tout par des b
7617 Et puis enfin, voilà une philosophie qui postule la vision, c’est-à-dire l’appréhension poétique du monde. Il faut savoir
7618 e philosophie qui postule la vision, c’est-à-dire l’ appréhension poétique du monde. Il faut savoir être secret pour penser
7619 ut savoir taire ce qui permettrait aux indiscrets de comprendre intellectuellement sans « réaliser ». Il faut que les pens
7620 intellectuellement sans « réaliser ». Il faut que les pensées créées ne soient concevables qu’en elles-mêmes, et comme à l’
7621 soient concevables qu’en elles-mêmes, et comme à l’ état sauvage, non par une explication qui les réduise et qui les domes
7622 mme à l’état sauvage, non par une explication qui les réduise et qui les domestique. Une pensée neuve ne saurait être compr
7623 e, non par une explication qui les réduise et qui les domestique. Une pensée neuve ne saurait être comprise à moins d’être
7624 Une pensée neuve ne saurait être comprise à moins d’ être recréée dans sa forme — ce dont certaine clarté dispense le lecte
7625 dans sa forme — ce dont certaine clarté dispense le lecteur. On pourrait dire aussi que l’indiscret est celui qui se préo
7626 é dispense le lecteur. On pourrait dire aussi que l’ indiscret est celui qui se préoccupe de défendre plutôt que d’illustre
7627 aussi que l’indiscret est celui qui se préoccupe de défendre plutôt que d’illustrer. Ainsi, selon Kierkegaard, le premier
7628 est celui qui se préoccupe de défendre plutôt que d’ illustrer. Ainsi, selon Kierkegaard, le premier homme qui s’avisa de d
7629 , selon Kierkegaard, le premier homme qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’être appelé Judas numéro deux. C
7630 kegaard, le premier homme qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’être appelé Judas numéro deux. Car il ne s’a
7631 qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’ être appelé Judas numéro deux. Car il ne s’agit pas de professer une c
7632 re appelé Judas numéro deux. Car il ne s’agit pas de professer une chose mais d’être la chose. Le rare, c’est que chez Kas
7633 Car il ne s’agit pas de professer une chose mais d’ être la chose. Le rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkegaard
7634 ne s’agit pas de professer une chose mais d’être la chose. Le rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkegaard, cette
7635 pas de professer une chose mais d’être la chose. Le rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkegaard, cette présence
7636 omme chez Kierkegaard, cette présence s’accommode d’ une ironie qui chez d’autres serait plutôt le fait du détachement. Une
7637 mode d’une ironie qui chez d’autres serait plutôt le fait du détachement. Une ironie à l’intérieur des choses, qui les fou
7638 erait plutôt le fait du détachement. Une ironie à l’ intérieur des choses, qui les fouille et les purifie, une ironie née d
7639 chement. Une ironie à l’intérieur des choses, qui les fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepti
7640 onie à l’intérieur des choses, qui les fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepticisme. Le dialo
7641 s, qui les fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et d
7642 qui les fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et du r
7643 e ironie née de la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et la Paro
7644 de la rigueur et non du scepticisme. Le dialogue de Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et la Parole est à cet
7645 Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et la Parole est à cet égard d’une saveur particulièrement riche et complex
7646 eur Krooks sur Judas et la Parole est à cet égard d’ une saveur particulièrement riche et complexe : Les bavards ne tirent
7647 ’une saveur particulièrement riche et complexe : Les bavards ne tirent pas d’eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent
7648 nt riche et complexe : Les bavards ne tirent pas d’ eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent des
7649 e : Les bavards ne tirent pas d’eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent des prophètes ; s’il n’y
7650 x-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent des prophètes ; s’il n’y avait pas de prophètes, les bavard
7651 les reçoivent des prophètes ; s’il n’y avait pas de prophètes, les bavards seraient peut-être des créatures très silencie
7652 des prophètes ; s’il n’y avait pas de prophètes, les bavards seraient peut-être des créatures très silencieuses, comme les
7653 peut-être des créatures très silencieuses, comme les belettes ou les étoiles filantes. Mais plus encore que leur concepti
7654 réatures très silencieuses, comme les belettes ou les étoiles filantes. Mais plus encore que leur conception de l’« existe
7655 s filantes. Mais plus encore que leur conception de l’« existence » et que leur ironie, ce qui rapproche Kassner et son m
7656 ilantes. Mais plus encore que leur conception de l’ « existence » et que leur ironie, ce qui rapproche Kassner et son maît
7657 son maître, c’est leur vision tragique du péché. Le Lépreux, journal apocryphe de l’empereur Alexandre Ier de Russie, n’e
7658 tragique du péché. Le Lépreux, journal apocryphe de l’empereur Alexandre Ier de Russie, n’est qu’une suite de méditations
7659 agique du péché. Le Lépreux, journal apocryphe de l’ empereur Alexandre Ier de Russie, n’est qu’une suite de méditations su
7660 ereur Alexandre Ier de Russie, n’est qu’une suite de méditations sur le thème du tout-ou-rien moral qui caractérise Kierke
7661 de Russie, n’est qu’une suite de méditations sur le thème du tout-ou-rien moral qui caractérise Kierkegaard. On ne peut d
7662 actérise Kierkegaard. On ne peut dire précisément de Kassner qu’il réfute ses adversaires — Freud en particulier, dans Chr
7663 dversaires — Freud en particulier, dans Christ et l’ Âme du monde — mais bien plutôt qu’à force d’approfondir leur domaine
7664 t et l’Âme du monde — mais bien plutôt qu’à force d’ approfondir leur domaine propre, il les mine et les ruine intérieureme
7665 qu’à force d’approfondir leur domaine propre, il les mine et les ruine intérieurement ; ou encore les dissout dans une réa
7666 d’approfondir leur domaine propre, il les mine et les ruine intérieurement ; ou encore les dissout dans une réalité plus ab
7667 les mine et les ruine intérieurement ; ou encore les dissout dans une réalité plus absolue. Telle est la forme des dialogu
7668 dissout dans une réalité plus absolue. Telle est la forme des dialogues où culmine son art. De ces dialogues, où chaque i
7669 le est la forme des dialogues où culmine son art. De ces dialogues, où chaque interlocuteur, tour à tour, atteint à l’expr
7670 , où chaque interlocuteur, tour à tour, atteint à l’ expression la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion
7671 nterlocuteur, tour à tour, atteint à l’expression la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion ne peut être
7672 à tour, atteint à l’expression la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion ne peut être qu’implicite et fo
7673 sion la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion ne peut être qu’implicite et fonction d’une hiérarchie de
7674 conclusion ne peut être qu’implicite et fonction d’ une hiérarchie de valeurs, non de la seule exactitude des pensées — no
7675 ut être qu’implicite et fonction d’une hiérarchie de valeurs, non de la seule exactitude des pensées — nous connaissons le
7676 cite et fonction d’une hiérarchie de valeurs, non de la seule exactitude des pensées — nous connaissons le modèle immortel
7677 e et fonction d’une hiérarchie de valeurs, non de la seule exactitude des pensées — nous connaissons le modèle immortel, l
7678 a seule exactitude des pensées — nous connaissons le modèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la fi
7679 es pensées — nous connaissons le modèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la filiation, jusqu’au So
7680 s — nous connaissons le modèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de
7681 dèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’ en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce ser
7682 l, le Livre de Job. Il serait curieux d’en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce serait une sort
7683 urieux d’en suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce serait une sorte de généalogie du réalisme poé
7684 n suivre la filiation, jusqu’au Soulier de satin, de Claudel : ce serait une sorte de généalogie du réalisme poétique. ⁂ T
7685 oulier de satin, de Claudel : ce serait une sorte de généalogie du réalisme poétique. ⁂ Telle fut ma première impression.
7686 poétique. ⁂ Telle fut ma première impression. Je la vois aujourd’hui confirmée par un commerce rarement interrompu avec u
7687 commerce rarement interrompu avec une œuvre dont la difficulté, précisément, n’a pas cessé de me séduire et inciter. Je s
7688 re dont la difficulté, précisément, n’a pas cessé de me séduire et inciter. Je suppose qu’il est devenu banal de déplorer
7689 ire et inciter. Je suppose qu’il est devenu banal de déplorer l’obscurité des essais et dialogues de Kassner. Elle est pou
7690 er. Je suppose qu’il est devenu banal de déplorer l’ obscurité des essais et dialogues de Kassner. Elle est pourtant la gar
7691 l de déplorer l’obscurité des essais et dialogues de Kassner. Elle est pourtant la garantie de leur pouvoir, et ne saurait
7692 essais et dialogues de Kassner. Elle est pourtant la garantie de leur pouvoir, et ne saurait traduire, à mon avis, qu’une
7693 alogues de Kassner. Elle est pourtant la garantie de leur pouvoir, et ne saurait traduire, à mon avis, qu’une intention pr
7694 tention profondément délibérée. Car il s’agit ici d’ une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à
7695 ar il s’agit ici d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes 
7696 t ici d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes » et c’éta
7697 ci d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’ âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes » et c’était
7698 erçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’ heure d’ellipses « saisissantes » et c’était au sens littéral, non pat
7699 ur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ ellipses « saisissantes » et c’était au sens littéral, non pathétique,
7700 es » et c’était au sens littéral, non pathétique, de l’adjectif. L’ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un pro
7701 » et c’était au sens littéral, non pathétique, de l’ adjectif. L’ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un procéd
7702 au sens littéral, non pathétique, de l’adjectif. L’ ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un procédé de rhétori
7703 ittéral, non pathétique, de l’adjectif. L’ellipse de pensée n’est nullement, chez Kassner, un procédé de rhétorique, une m
7704 pensée n’est nullement, chez Kassner, un procédé de rhétorique, une manière de sauter les évidences ou platitudes intermé
7705 ez Kassner, un procédé de rhétorique, une manière de sauter les évidences ou platitudes intermédiaires. Elle est un acte d
7706 , un procédé de rhétorique, une manière de sauter les évidences ou platitudes intermédiaires. Elle est un acte de vision. N
7707 es ou platitudes intermédiaires. Elle est un acte de vision. Nous montrant d’un seul coup, sans transition, plusieurs obje
7708 seul coup, sans transition, plusieurs objets que la coutume sépare, non seulement elle oblige à les voir d’un œil neuf, m
7709 ue la coutume sépare, non seulement elle oblige à les voir d’un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’angle parti
7710 tume sépare, non seulement elle oblige à les voir d’ un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’angle particulier s
7711 ’un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’ angle particulier sous lequel a pu les voir, proches ou confondues, so
7712 à découvrir l’angle particulier sous lequel a pu les voir, proches ou confondues, son auteur. (Cet angle de vision étant s
7713 ir, proches ou confondues, son auteur. (Cet angle de vision étant son vrai message.) Elle propose donc à l’imagination un
7714 sion étant son vrai message.) Elle propose donc à l’ imagination un exercice spirituel, assez analogue, il me semble, à ceu
7715 e, il me semble, à ceux qu’imposent aux néophytes les moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thème profond, om
7716 qu’imposent aux néophytes les moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre,
7717 ’imposent aux néophytes les moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’
7718 moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à l’inverse du bouddhis
7719 du zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à l’inverse du bouddhisme, en apparence, le problème c
7720 zen. Pourtant, le thème profond, omniprésent, de l’ œuvre, c’est à l’inverse du bouddhisme, en apparence, le problème chré
7721 e thème profond, omniprésent, de l’œuvre, c’est à l’ inverse du bouddhisme, en apparence, le problème chrétien du Dieu-Homm
7722 e, c’est à l’inverse du bouddhisme, en apparence, le problème chrétien du Dieu-Homme, d’où naît celui de la personne, géné
7723 en apparence, le problème chrétien du Dieu-Homme, d’ où naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambig
7724 problème chrétien du Dieu-Homme, d’où naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambigu s’il en fut, e
7725 oblème chrétien du Dieu-Homme, d’où naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambigu s’il en fut, et q
7726 Homme, d’où naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambigu s’il en fut, et qui échappe par définitio
7727 me, d’où naît celui de la personne, générateur de l’ Occident. Problème ambigu s’il en fut, et qui échappe par définition à
7728 bigu s’il en fut, et qui échappe par définition à la pensée systématique et discursive : point de réponse rationnelle au c
7729 on à la pensée systématique et discursive : point de réponse rationnelle au cur deus homo de saint Anselme. Kassner gravit
7730 e : point de réponse rationnelle au cur deus homo de saint Anselme. Kassner gravite autour de ce mystère, l’approche par l
7731 nt Anselme. Kassner gravite autour de ce mystère, l’ approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De
7732 sner gravite autour de ce mystère, l’approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres mo
7733 ite autour de ce mystère, l’approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres moyens disp
7734 ce mystère, l’approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres moyens disposons-nous, qu
7735 approche par le moyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres moyens disposons-nous, qui soient ordon
7736 oyen de paraboles, de questions, de comparaisons. De quels autres moyens disposons-nous, qui soient ordonnés à cette fin ?
7737 qui soient ordonnés à cette fin ? Ce sont moyens de poésie, c’est-à-dire d’âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’Es
7738 ette fin ? Ce sont moyens de poésie, c’est-à-dire d’ âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’Esprit… « La faculté princ
7739 t-à-dire d’âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarqu
7740 -dire d’âme, inadéquats sans doute, s’agissant de l’ Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarque M
7741 inadéquats sans doute, s’agissant de l’Esprit… «  La faculté principale de l’âme est de comparer », remarque Montesquieu,
7742 , s’agissant de l’Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce qu
7743 ’agissant de l’Esprit… « La faculté principale de l’ âme est de comparer », remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce qui f
7744 de l’Esprit… « La faculté principale de l’âme est de comparer », remarque Montesquieu, et il ajoute : « Ce qui fait ordina
7745 ombre d’autres, et qu’on nous fait découvrir tout d’ un coup ce que nous ne pouvions espérer qu’après une grande lecture. »
7746 dialogues, mesure antique et démesure moderne, ou les grandes intuitions tautologiques de l’Inde et les conséquences « dram
7747 moderne, ou les grandes intuitions tautologiques de l’Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Par
7748 derne, ou les grandes intuitions tautologiques de l’ Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole
7749 les grandes intuitions tautologiques de l’Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole : par leur
7750 ues de l’Inde et les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concep
7751 de l’Inde et les conséquences « dramatiques » de l’ incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concepts 
7752 les conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concepts ; sans conclus
7753 conséquences « dramatiques » de l’incarnation de la Parole : par leurs images plutôt que leurs concepts ; sans conclusion
7754 plutôt que leurs concepts ; sans conclusion. Mais l’ angle de vision s’est imposé. Et l’imagination, irrésistiblement, s’or
7755 ue leurs concepts ; sans conclusion. Mais l’angle de vision s’est imposé. Et l’imagination, irrésistiblement, s’oriente ve
7756 nclusion. Mais l’angle de vision s’est imposé. Et l’ imagination, irrésistiblement, s’oriente vers le mystère crucial. S’ag
7757 t l’imagination, irrésistiblement, s’oriente vers le mystère crucial. S’agirait-il d’une théologie ? Kassner veut voir. D’
7758 , s’oriente vers le mystère crucial. S’agirait-il d’ une théologie ? Kassner veut voir. D’une gnose, alors ? On pourrait le
7759 S’agirait-il d’une théologie ? Kassner veut voir. D’ une gnose, alors ? On pourrait le penser. De poésie ? Très certainemen
7760 ssner veut voir. D’une gnose, alors ? On pourrait le penser. De poésie ? Très certainement. Mais encore faudrait-il s’ente
7761 voir. D’une gnose, alors ? On pourrait le penser. De poésie ? Très certainement. Mais encore faudrait-il s’entendre sur le
7762 tainement. Mais encore faudrait-il s’entendre sur le sens authentique de ce mot. Disons, pour couper court à de longs déve
7763 re faudrait-il s’entendre sur le sens authentique de ce mot. Disons, pour couper court à de longs développements, que ceux
7764 uthentique de ce mot. Disons, pour couper court à de longs développements, que ceux-là seuls qui se font de la poésie une
7765 ngs développements, que ceux-là seuls qui se font de la poésie une idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux p
7766 développements, que ceux-là seuls qui se font de la poésie une idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux prov
7767 oésie une idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux proverbes zen qu’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtron
7768 u’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtront dans les dialogues et les paraboles de Kassner son irréfutable présence. Bâ
7769 même à Rilke, reconnaîtront dans les dialogues et les paraboles de Kassner son irréfutable présence. Bâtons rompus Au
7770 reconnaîtront dans les dialogues et les paraboles de Kassner son irréfutable présence. Bâtons rompus Au lendemain de
7771 utable présence. Bâtons rompus Au lendemain de la dernière guerre, des amis lui avaient ménagé une assez plaisante r
7772 avaient ménagé une assez plaisante retraite dans le bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot où Rilke p
7773 ménagé une assez plaisante retraite dans le bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la f
7774 bourg de Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors
7775 s, non loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors d’un château renaissant
7776 loin de cette tour de Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors d’un château renaissant transfo
7777 Muzot où Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors d’un château renaissant transformé en hôtel, un domes
7778 a la fin de sa vie. À travers les longs corridors d’ un château renaissant transformé en hôtel, un domestique poussait à vi
7779 ssait à vive allure son fauteuil roulant, jusqu’à l’ ombrage des marronniers de la terrasse. Là, Kassner recevait presque c
7780 uteuil roulant, jusqu’à l’ombrage des marronniers de la terrasse. Là, Kassner recevait presque chaque jour des visiteurs v
7781 uil roulant, jusqu’à l’ombrage des marronniers de la terrasse. Là, Kassner recevait presque chaque jour des visiteurs venu
7782 chaque jour des visiteurs venus des quatre coins de l’Europe. Pourquoi n’y suis-je allé que si rarement ? Sans doute à ca
7783 aque jour des visiteurs venus des quatre coins de l’ Europe. Pourquoi n’y suis-je allé que si rarement ? Sans doute à cause
7784 s-je allé que si rarement ? Sans doute à cause de la réserve qu’inspirent les plus profondes admirations. Mais peut-être a
7785 t ? Sans doute à cause de la réserve qu’inspirent les plus profondes admirations. Mais peut-être aussi, et surtout, parce q
7786 être aussi, et surtout, parce que je m’étais fait de Kassner l’image d’un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hin
7787 et surtout, parce que je m’étais fait de Kassner l’ image d’un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le
7788 out, parce que je m’étais fait de Kassner l’image d’ un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le confess
7789 is fait de Kassner l’image d’un maître spirituel, d’ un guru comme disent les Hindous. Je le confesse cum grano salis, tong
7790 age d’un maître spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le confesse cum grano salis, tongue in the cheek — quelle
7791 spirituel, d’un guru comme disent les Hindous. Je le confesse cum grano salis, tongue in the cheek — quelle serait donc l’
7792 o salis, tongue in the cheek — quelle serait donc l’ expression française ? — amusé de retrouver en moi cette persistance d
7793 elle serait donc l’expression française ? — amusé de retrouver en moi cette persistance du premier choc reçu par mon adole
7794 ransposant vingt-cinq ans en arrière une relation de maître à disciple qui avait été réelle dans mon esprit seulement et q
7795 n esprit seulement et qui ne pouvait ni ne devait l’ être autrement, je le voyais bien, je jouais encore avec l’idée que ce
7796 qui ne pouvait ni ne devait l’être autrement, je le voyais bien, je jouais encore avec l’idée que cette relation devait e
7797 trement, je le voyais bien, je jouais encore avec l’ idée que cette relation devait exclure tout bavardage et comporter que
7798 ntence énigmatique à méditer, sans jamais oublier le risque du coup de bâton appliqué par le maître au disciple, si ce der
7799 s oublier le risque du coup de bâton appliqué par le maître au disciple, si ce dernier propose une réponse erronée. (Ainsi
7800 propose une réponse erronée. (Ainsi fait-on dans les couvents bouddhistes du Japon)83. Et justement Kassner serrait deux c
7801 assner serrait deux cannes dans ses énormes mains d’ infirme — paralysé des jambes dès le berceau — mais sa maîtrise n’exer
7802 énormes mains d’infirme — paralysé des jambes dès le berceau — mais sa maîtrise n’exerçait d’autres sanctions, sur les tro
7803 is sa maîtrise n’exerçait d’autres sanctions, sur les trop nombreux visiteurs, que celles d’un bref regard pénétrant de mal
7804 ions, sur les trop nombreux visiteurs, que celles d’ un bref regard pénétrant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou d
7805 visiteurs, que celles d’un bref regard pénétrant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de suj
7806 que celles d’un bref regard pénétrant de malice, d’ un éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de sujet. Après t
7807 d’un bref regard pénétrant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de sujet. Après tout, n’étai
7808 trant de malice, d’un éclat de voix sardonique ou d’ un subit changement de sujet. Après tout, n’était-ce pas ce que j’atte
7809 éclat de voix sardonique ou d’un subit changement de sujet. Après tout, n’était-ce pas ce que j’attendais ? Il parlait à b
7810 que j’attendais ? Il parlait à bâtons rompus sur le dos des fervents indiscrets ! Et n’avais-je pas cédé à l’illusion ban
7811 es fervents indiscrets ! Et n’avais-je pas cédé à l’ illusion banale qui veut que l’auteur et l’œuvre soient pareils, alors
7812 vais-je pas cédé à l’illusion banale qui veut que l’ auteur et l’œuvre soient pareils, alors qu’ils sont toujours en tensio
7813 cédé à l’illusion banale qui veut que l’auteur et l’ œuvre soient pareils, alors qu’ils sont toujours en tension dialectiqu
7814 tique, ou pour mieux dire allègrement disciplinée de dominer son grand malheur physique et de refuser que ce malheur l’iso
7815 ciplinée de dominer son grand malheur physique et de refuser que ce malheur l’isole dans la seule profondeur de sa vision8
7816 and malheur physique et de refuser que ce malheur l’ isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’où sa curiosité avide
7817 hysique et de refuser que ce malheur l’isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’où sa curiosité avide et amusée po
7818 r que ce malheur l’isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’où sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que l’o
7819 l’isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’ où sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que l’on pouvait connaî
7820 ù sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que l’ on pouvait connaître, ne fût-ce que de réputation, qu’il avait bien co
7821 us ceux que l’on pouvait connaître, ne fût-ce que de réputation, qu’il avait bien connus lui-même ou rencontrés dans ses v
7822 bles en Europe, en Russie, en Inde. Il ne cessait de mettre et de remettre à jour son tableau d’une certaine société finis
7823 e, en Russie, en Inde. Il ne cessait de mettre et de remettre à jour son tableau d’une certaine société finissante, compos
7824 ssait de mettre et de remettre à jour son tableau d’ une certaine société finissante, composée certes des meilleurs esprits
7825 t des plus authentiques grandes dames, mais aussi d’ une foule de figures touchantes, excentriques ou typiques, qu’il se di
7826 uthentiques grandes dames, mais aussi d’une foule de figures touchantes, excentriques ou typiques, qu’il se divertissait à
7827 ques ou typiques, qu’il se divertissait à évoquer d’ un seul trait fortement appuyé — et l’on devinait alors qu’ils étaient
7828 t à évoquer d’un seul trait fortement appuyé — et l’ on devinait alors qu’ils étaient les modèles des personnages de ses Di
7829 nt appuyé — et l’on devinait alors qu’ils étaient les modèles des personnages de ses Dialogues et récits physiognomoniques,
7830 alors qu’ils étaient les modèles des personnages de ses Dialogues et récits physiognomoniques, officiers, acteurs ou arti
7831 officiers, acteurs ou artistes, grands maniaques de la chasse ou du jeu, courtisans, courtisanes, ascètes, « indiscrets »
7832 ficiers, acteurs ou artistes, grands maniaques de la chasse ou du jeu, courtisans, courtisanes, ascètes, « indiscrets » ou
7833 discrets » ou ratés exemplaires. Cette collection de types de notre siècle puisait dans l’Europe de naguère — surtout vien
7834 » ou ratés exemplaires. Cette collection de types de notre siècle puisait dans l’Europe de naguère — surtout viennoise — s
7835 collection de types de notre siècle puisait dans l’ Europe de naguère — surtout viennoise — ses éléments anecdotiques ou r
7836 on de types de notre siècle puisait dans l’Europe de naguère — surtout viennoise — ses éléments anecdotiques ou réalistes 
7837 ses éléments anecdotiques ou réalistes ; mais il la transformait en une mythologie évoquant le grouillement des créatures
7838 ais il la transformait en une mythologie évoquant le grouillement des créatures qui décorent l’extérieur des grands temple
7839 oquant le grouillement des créatures qui décorent l’ extérieur des grands temples de l’Inde. Je relève encore ceci dans ses
7840 tures qui décorent l’extérieur des grands temples de l’Inde. Je relève encore ceci dans ses Propos, confirmant les souveni
7841 es qui décorent l’extérieur des grands temples de l’ Inde. Je relève encore ceci dans ses Propos, confirmant les souvenirs
7842 Je relève encore ceci dans ses Propos, confirmant les souvenirs que je viens d’interpréter : « Le Witz (la boutade, le trai
7843 ses Propos, confirmant les souvenirs que je viens d’ interpréter : « Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme l
7844 mant les souvenirs que je viens d’interpréter : «  Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturell
7845 souvenirs que je viens d’interpréter : « Le Witz ( la boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturelle que rev
7846 e je viens d’interpréter : « Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociab
7847 s d’interpréter : « Le Witz (la boutade, le trait d’ esprit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociabilité che
7848 r : « Le Witz (la boutade, le trait d’esprit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociabilité chez le solitaire
7849 prit) est la forme logique et naturelle que revêt la sociabilité chez le solitaire qui garde ses distances… » Finalement,
7850 ogique et naturelle que revêt la sociabilité chez le solitaire qui garde ses distances… » Finalement, je crois bien que Ka
7851 alement, je crois bien que Kassner est à peu près le seul homme que j’aie connu dont je ne puisse imaginer qu’il ait dit o
7852 même en bavardant, une platitude. Qu’il s’agisse de ses pages les plus denses ou des anecdotes qu’il contait avec un humo
7853 rdant, une platitude. Qu’il s’agisse de ses pages les plus denses ou des anecdotes qu’il contait avec un humour énergique (
7854 ique (ces deux mots accolés me rappellent son ton de voix), tout en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait la présence d’une ma
7855 olés me rappellent son ton de voix), tout en lui, l’ œuvre et l’homme, évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme i
7856 pellent son ton de voix), tout en lui, l’œuvre et l’ homme, évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme infaillible.
7857 voix), tout en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait la présence d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où l’image qui
7858 en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait la présence d’ une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où l’image qui me vint à l’
7859 ésence d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’ où l’image qui me vint à l’esprit, pendant notre première rencontre, d
7860 e d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’où l’ image qui me vint à l’esprit, pendant notre première rencontre, de cet
7861 ée, comme infaillible. D’où l’image qui me vint à l’ esprit, pendant notre première rencontre, de cet archer qui tire les y
7862 int à l’esprit, pendant notre première rencontre, de cet archer qui tire les yeux fermés et atteint à chaque coup le centr
7863 notre première rencontre, de cet archer qui tire les yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’où mes
7864 qui tire les yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen
7865 es yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhism
7866 yeux fermés et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhisme —
7867 s et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’ où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhisme — que je vo
7868 centre de la cible. D’où mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhisme — que je voudrais maintenant expliciter.
7869 drais maintenant expliciter. Kassner, Rilke et le zen Une amitié des plus complexes, pour ne pas dire ambivalente, a
7870 ia Rilke. Elle remonte aux années qui précédèrent la guerre de 1914, et plusieurs témoignages importants nous en demeurent
7871 Elle remonte aux années qui précédèrent la guerre de 1914, et plusieurs témoignages importants nous en demeurent : lettres
7872 émoignages importants nous en demeurent : lettres de Rilke à leur amie commune, la princesse de Tour et Taxis, dédicace à
7873 demeurent : lettres de Rilke à leur amie commune, la princesse de Tour et Taxis, dédicace à Kassner de la Huitième Élégie
7874 la princesse de Tour et Taxis, dédicace à Kassner de la Huitième Élégie de Duino, fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge,
7875 t Taxis, dédicace à Kassner de la Huitième Élégie de Duino, fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge, portant les traces vi
7876 r de la Huitième Élégie de Duino, fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge, portant les traces visibles de l’influence kass
7877 fin des Cahiers de Malte Laurids Brigge, portant les traces visibles de l’influence kassnérienne ; et les sept essais succ
7878 Malte Laurids Brigge, portant les traces visibles de l’influence kassnérienne ; et les sept essais successifs consacrés pa
7879 te Laurids Brigge, portant les traces visibles de l’ influence kassnérienne ; et les sept essais successifs consacrés par K
7880 traces visibles de l’influence kassnérienne ; et les sept essais successifs consacrés par Kassner à Rilke, de 1926, au len
7881 essais successifs consacrés par Kassner à Rilke, de 1926, au lendemain de la mort du poète, jusqu’au trentième anniversai
7882 sacrés par Kassner à Rilke, de 1926, au lendemain de la mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire de cette mort. Dès
7883 rés par Kassner à Rilke, de 1926, au lendemain de la mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire de cette mort. Dès le
7884 la mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire de cette mort. Dès le premier de ces essais, Kassner, tout en mettant le
7885 ntième anniversaire de cette mort. Dès le premier de ces essais, Kassner, tout en mettant le Poète au plus haut comme pur
7886 e premier de ces essais, Kassner, tout en mettant le Poète au plus haut comme pur lyrique sans faille et sans clichés, pre
7887 es distances : Rilke, écrit-il, a toujours refusé l’ idée fondamentale du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de l’
7888 fondamentale du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais q
7889 le du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent
7890 du sacrifice, seul chemin qui permet de passer de l’ intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent :
7891 qui permet de passer de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent : nous y voyons que, pour K
7892 de l’intériorité fervente à la grandeur. Relisons les essais qui suivent : nous y voyons que, pour Kassner, Rilke appartien
7893 nde « phallique » aussi, « mélange très singulier de candeur enfantine et de perversion », monde spatial, antihistorique,
7894 « mélange très singulier de candeur enfantine et de perversion », monde spatial, antihistorique, désincarné, lunaire, mon
7895 atial, antihistorique, désincarné, lunaire, monde de l’âme et non de l’esprit, profondément antipaulinien, et qui permet s
7896 al, antihistorique, désincarné, lunaire, monde de l’ âme et non de l’esprit, profondément antipaulinien, et qui permet seul
7897 rique, désincarné, lunaire, monde de l’âme et non de l’esprit, profondément antipaulinien, et qui permet seul de comprendr
7898 ue, désincarné, lunaire, monde de l’âme et non de l’ esprit, profondément antipaulinien, et qui permet seul de comprendre c
7899 t, profondément antipaulinien, et qui permet seul de comprendre chez Rilke « son hostilité au Christ, qui blesse les uns,
7900 chez Rilke « son hostilité au Christ, qui blesse les uns, paraît folle aux autres »… Je ne fais ici qu’énumérer les expres
7901 ît folle aux autres »… Je ne fais ici qu’énumérer les expressions souvent répétées, mais de plus en plus sévères à mesure q
7902 pétées, mais de plus en plus sévères à mesure que le temps passe, auxquelles Kassner recourt pour se différencier de celui
7903 , auxquelles Kassner recourt pour se différencier de celui que, pourtant, il ne cesse de tenir pour l’un des plus grands d
7904 différencier de celui que, pourtant, il ne cesse de tenir pour l’un des plus grands depuis Dante. Le monde de Kassner, au
7905 de tenir pour l’un des plus grands depuis Dante. Le monde de Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qu
7906 pour l’un des plus grands depuis Dante. Le monde de Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qui tranche
7907 uis Dante. Le monde de Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qui tranche et institue le drame, le mond
7908 e de Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tr
7909 e Kassner, au contraire, est le monde du Fils, de la Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tragé
7910 nde du Fils, de la Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par l’Évangile, monde
7911 s, de la Parole qui tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par l’Évangile, monde du Dieu-H
7912 tranche et institue le drame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par l’Évangile, monde du Dieu-Homme et du paradoxe,
7913 ame, le monde ouvert par la tragédie grecque, par l’ Évangile, monde du Dieu-Homme et du paradoxe, du sacrifice et du Retou
7914 du paradoxe, du sacrifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cet
7915 paradoxe, du sacrifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cette
7916 acrifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cette prose qui exclu
7917 ifice et du Retour (Umkehr), de la Personne et de la Liberté. Monde viril où ne peut régner que « cette prose qui exclut l
7918 il où ne peut régner que « cette prose qui exclut les vers : Blaise Pascal, Laurence Sterne et Søren Kierkegaard. En tous t
7919 posthumes bien d’autres notes qui s’y rapportent. L’ essai porte un titre curieux : Rilke, le zen et moi 86 et il est curie
7920 pportent. L’essai porte un titre curieux : Rilke, le  zen et moi 86 et il est curieusement décousu. À propos de l’influence
7921 oi 86 et il est curieusement décousu. À propos de l’ influence qu’on lui attribue sur Rilke, Kassner cite de nouveau la phr
7922 n lui attribue sur Rilke, Kassner cite de nouveau la phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la g
7923 ibue sur Rilke, Kassner cite de nouveau la phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la grandeur pa
7924 de nouveau la phrase de ses Proverbes du yogi : «  Le chemin de l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phras
7925 la phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Ril
7926 phrase de ses Proverbes du yogi : « Le chemin de l’ intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Rilke
7927 roverbes du yogi : « Le chemin de l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Rilke lui avait dit da
7928 e chemin de l’intériorité à la grandeur passe par le sacrifice », phrase dont Rilke lui avait dit dans une lettre qu’il la
7929 se dont Rilke lui avait dit dans une lettre qu’il la sentait « écrite pour lui, et contre lui ». Il suggère en passant un
7930 parallèle entre Kierkegaard et Hamlet « qui tous les deux luttèrent pour la grandeur, non point à partir du Mythe, mais à
7931 aard et Hamlet « qui tous les deux luttèrent pour la grandeur, non point à partir du Mythe, mais à partir de la Personne,
7932 ur, non point à partir du Mythe, mais à partir de la Personne, par désespoir »87. Suit une digression sur la Duse, et subi
7933 sonne, par désespoir »87. Suit une digression sur la Duse, et subitement, Kassner en vient à l’aspect « asiatique » du mon
7934 on sur la Duse, et subitement, Kassner en vient à l’ aspect « asiatique » du monde rilkéen, et au bouddhisme. Il a toujours
7935 nde rilkéen, et au bouddhisme. Il a toujours aimé le Bouddha, dit-il. Il a suivi ses traces en Inde, sans bien connaître s
7936 en, qui n’est resté qu’un nom pour lui. Mais dans le recueil d’hommages publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà cité),
7937 st resté qu’un nom pour lui. Mais dans le recueil d’ hommages publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà cité), le rapproch
7938 ans le recueil d’hommages publié pour ses 80 ans ( le Gedenkbuch déjà cité), le rapprochement que je suggérais entre le zen
7939 publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà cité), le rapprochement que je suggérais entre le zen et sa propre pensée l’a f
7940 jà cité), le rapprochement que je suggérais entre le zen et sa propre pensée l’a frappé : Cela resta fixé dans ma mémoire
7941 que je suggérais entre le zen et sa propre pensée l’ a frappé : Cela resta fixé dans ma mémoire, écrit-il, me tint alerté…
7942 qu’à ce que, peu de temps après, je fusse informé de l’existence d’une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci
7943 à ce que, peu de temps après, je fusse informé de l’ existence d’une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci :
7944 u de temps après, je fusse informé de l’existence d’ une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre le
7945 se informé de l’existence d’une école du zen dont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voir, placer
7946 ont les maîtres parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fe
7947 res parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pre
7948 nt à ceci : atteindre le but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pressentais mainten
7949 e le but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen si
7950 e but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen signi
7951 le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen signifiait et da
7952 les yeux fermés… Je pressentais maintenant ce que le zen signifiait et dans quel rapport il pouvait être avec mon œuvre, q
7953 avec mon œuvre, qui comptait à ce moment-là plus d’ un demi-siècle. Atteindre le but sans le voir (blind), celui qui peut
7954 t à ce moment-là plus d’un demi-siècle. Atteindre le but sans le voir (blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir le
7955 t-là plus d’un demi-siècle. Atteindre le but sans le voir (blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir le but en lui-
7956 (blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir le but en lui-même ?… Le zen, le tir aveugle, est acte, mais cet acte es
7957 t cela ne doit-il pas avoir le but en lui-même ?… Le zen, le tir aveugle, est acte, mais cet acte est en outre notre pensé
7958 e doit-il pas avoir le but en lui-même ?… Le zen, le tir aveugle, est acte, mais cet acte est en outre notre pensée la plu
7959 est acte, mais cet acte est en outre notre pensée la plus profonde, l’ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le
7960 acte est en outre notre pensée la plus profonde, l’ ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la di
7961 utre notre pensée la plus profonde, l’ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’é
7962 nsée la plus profonde, l’ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de
7963 ultime, et, le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le po
7964 dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’att
7965 sée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’ éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche d
7966 tes… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux
7967 zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux ban
7968 dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux bandés est le poin
7969 t de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Né
7970 u’atteint la flèche du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que s
7971 lèche du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore
7972 he du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore le
7973 ur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore le zen, sino
7974 zéro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout… Que signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune,
7975 ui est en même temps le Tout… Que signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire
7976 temps le Tout… Que signifie encore le zen, sinon l’ élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance,
7977 … Que signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et
7978 ue signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et ce
7979 tion de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et celui-là seul peut y arriver qui ne sépare p
7980 n de la fortune, au sens antique, c’est-à-dire de la chance, du hasard, et celui-là seul peut y arriver qui ne sépare plus
7981 t celui-là seul peut y arriver qui ne sépare plus l’ acte de l’ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, apparti
7982 -là seul peut y arriver qui ne sépare plus l’acte de l’ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, appartient à l
7983 seul peut y arriver qui ne sépare plus l’acte de l’ ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, appartient à l’As
7984 t absolument hindou, ajoute Kassner, appartient à l’ Asie, et n’eût été compris que par peu de Grecs, par les éléates, et p
7985 e, et n’eût été compris que par peu de Grecs, par les éléates, et par aucun Romain. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus :
7986 main. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus : sur la flèche du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur le tireur ave
7987 : sur la flèche du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’att
7988 du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les
7989 ’atteint pas le but, et sur le tireur aveugle qui l’ atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les deux cas, il s’agit du
7990 et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée e
7991 tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’ atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’ex
7992 qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infi
7993 atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être
7994 eint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’ idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une
7995 les deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple co
7996 s deux cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’ existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque
7997 il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque ; et il s’a
7998 s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’ Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque ; et il s’agit
7999 de l’idée et de l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’union
8000 l’existence de l’Infini, dès que la parole cesse d’ être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’union ultime du But et
8001 esse d’être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’union ultime du But et du Sens. Si je m’en tiens à cette interpréta
8002 e d’être une simple coque ; et il s’agit aussi de l’ union ultime du But et du Sens. Si je m’en tiens à cette interprétatio
8003 s tous mes écrits, à commencer par cette « Morale de la musique » qui aujourd’hui, à cause de cela, remonte vers moi dans
8004 ous mes écrits, à commencer par cette « Morale de la musique » qui aujourd’hui, à cause de cela, remonte vers moi dans mon
8005 et rajeuni. Kassner rappelle alors sa conception de la musique comme absorption totale du contenu dans la forme, où il vo
8006 rajeuni. Kassner rappelle alors sa conception de la musique comme absorption totale du contenu dans la forme, où il voit
8007 a musique comme absorption totale du contenu dans la forme, où il voit un équivalent de l’unité du Tout et du Rien, mainte
8008 u contenu dans la forme, où il voit un équivalent de l’unité du Tout et du Rien, maintenus ensemble et assumés par la seul
8009 ontenu dans la forme, où il voit un équivalent de l’ unité du Tout et du Rien, maintenus ensemble et assumés par la seule f
8010 out et du Rien, maintenus ensemble et assumés par la seule force de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu pe
8011 maintenus ensemble et assumés par la seule force de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne
8012 intenus ensemble et assumés par la seule force de l’ Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le
8013 a seule force de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, o
8014 ce de l’Imagination. Et il poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, oh ! pas du
8015 l poursuit : Le zen nie le Dieu personnel, il ne le nie pas au nom du rationalisme, oh ! pas du tout, mais en vertu de so
8016 isme, oh ! pas du tout, mais en vertu de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’Imagi
8017 e, oh ! pas du tout, mais en vertu de son idée de l’ Infini, du trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’Imaginat
8018 rtu de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’Imagination créatrice, qui est pour lui
8019 de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel, de l’ inconcevable, en vertu de l’Imagination créatrice, qui est pour lui la
8020 trans-conceptuel, de l’inconcevable, en vertu de l’ Imagination créatrice, qui est pour lui la seule forme possible de la
8021 ertu de l’Imagination créatrice, qui est pour lui la seule forme possible de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l
8022 éatrice, qui est pour lui la seule forme possible de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l’esprit que cette Einbil
8023 rice, qui est pour lui la seule forme possible de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l’esprit que cette Einbildun
8024 le de la foi. Et certes, il m’est souvent venu à l’ esprit que cette Einbildungskraft 88, qui joue dans toute son œuvre un
8025 ans toute son œuvre un rôle aussi fondamental que la libido chez un Freud, pourrait bien être pour Kassner d’abord la seul
8026 un Freud, pourrait bien être pour Kassner d’abord la seule forme possible de la foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodo
8027 être pour Kassner d’abord la seule forme possible de la foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le
8028 e pour Kassner d’abord la seule forme possible de la foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen
8029 est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen de son côté ? Il ajoute d’ailleurs aussitôt qu’on ne saurait croi
8030 s gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen de son côté ? Il ajoute d’ailleurs aussitôt qu’on ne saurait croire un s
8031 un extravagant maître du zen » ! Il n’a que faire d’ une doctrine ou d’un système ; mais peut-être, dans certains de ses li
8032 tre du zen » ! Il n’a que faire d’une doctrine ou d’ un système ; mais peut-être, dans certains de ses livres, a-t-il jeté
8033 e ou d’un système ; mais peut-être, dans certains de ses livres, a-t-il jeté un pont, une arche par-dessus continents et m
8034 r-dessus continents et millénaires, reliant ainsi les représentations de l’ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. C
8035 et millénaires, reliant ainsi les représentations de l’ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. Ce qui lui semble, e
8036 millénaires, reliant ainsi les représentations de l’ ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. Ce qui lui semble, en f
8037 i les représentations de l’ancienne Asie à celles de l’Occident chrétien. Ce qui lui semble, en fin de compte, relier au z
8038 es représentations de l’ancienne Asie à celles de l’ Occident chrétien. Ce qui lui semble, en fin de compte, relier au zen
8039 , c’est que l’un et l’autre se soucient davantage de limites que de causes. Et cette notion de limite, si importante pour
8040 n et l’autre se soucient davantage de limites que de causes. Et cette notion de limite, si importante pour lui, le ramène
8041 vantage de limites que de causes. Et cette notion de limite, si importante pour lui, le ramène à Rilke, dont il cite ce ve
8042 t cette notion de limite, si importante pour lui, le ramène à Rilke, dont il cite ce vers : Si le boire te semble amer, d
8043 ui, le ramène à Rilke, dont il cite ce vers : Si le boire te semble amer, deviens Vin. Ici, dit-il, plus de théâtre… Il s
8044 re te semble amer, deviens Vin. Ici, dit-il, plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de cen
8045 iens Vin. Ici, dit-il, plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit égaleme
8046 i, dit-il, plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’ abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit également de la lim
8047 , plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit également de la limite entre
8048 âtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’ absence de centre. Il s’agit également de la limite entre existence et
8049 ’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de centre. Il s’agit également de la limite entre existence et poésie, o
8050 entre et d’absence de centre. Il s’agit également de la limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence,
8051 re et d’absence de centre. Il s’agit également de la limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence, ce
8052 lement de la limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence, ce qui donne une parfaite question zen, la
8053 ent de la limite entre existence et poésie, ou de la poésie comme existence, ce qui donne une parfaite question zen, la qu
8054 xistence, ce qui donne une parfaite question zen, la question dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue a ét
8055 estion zen, la question dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue a été donnée. C’est cette question que le 2
8056 ion dernière, peut-être, pour les hommes auxquels la Langue a été donnée. C’est cette question que le 23e des « Sonnets à
8057 la Langue a été donnée. C’est cette question que le 23e des « Sonnets à Orphée » pose, ou tout au moins, comme il convien
8058 : C’est lorsqu’un pur essor vers où ? Aura vaincu l’ orgueil puéril Qu’enfin, submergé par son gain Celui qui s’est approch
8059 . Voilà qui est zen, conclut Kassner, ou solution d’ un problème zen par le poète, par la langue, la langue vivante des ima
8060 onclut Kassner, ou solution d’un problème zen par le poète, par la langue, la langue vivante des images, non des concepts.
8061 , ou solution d’un problème zen par le poète, par la langue, la langue vivante des images, non des concepts. C’est ainsi,
8062 on d’un problème zen par le poète, par la langue, la langue vivante des images, non des concepts. C’est ainsi, finalement
8063 , non des concepts. C’est ainsi, finalement, par le détour du zen, que le Kassner des derniers temps de sa vie a pu relie
8064 ’est ainsi, finalement, par le détour du zen, que le Kassner des derniers temps de sa vie a pu relier son monde et celui d
8065 détour du zen, que le Kassner des derniers temps de sa vie a pu relier son monde et celui de Rilke. Par un suprême dépass
8066 rs temps de sa vie a pu relier son monde et celui de Rilke. Par un suprême dépassement des concepts, au nom du Sens qui es
8067 dépassement des concepts, au nom du Sens qui est le But à l’infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans
8068 ent des concepts, au nom du Sens qui est le But à l’ infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans doute pr
8069 pts, au nom du Sens qui est le But à l’infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans doute pris connaissan
8070 nom du Sens qui est le But à l’infini. Le but, la flèche et l’homme Kassner avait sans doute pris connaissance du ze
8071 ui est le But à l’infini. Le but, la flèche et l’ homme Kassner avait sans doute pris connaissance du zen par le fame
8072 ner avait sans doute pris connaissance du zen par le fameux petit livre d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc
8073 ris connaissance du zen par le fameux petit livre d’ Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke s
8074 e du zen par le fameux petit livre d’Herrigel sur L’ Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a don
8075 livre d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’ arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte
8076 rrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par
8077 ur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par un maît
8078 aleresque du tir à l’arc 89. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par un maître à un peint
8079 epte donné par un maître à un peintre : Observe le bambou pendant dix ans, deviens bambou toi-même, puis, oublie tout et
8080 toi-même, puis, oublie tout et peins. (Problème de la limite entre existence et art, ou de l’art comme existence.) D’aut
8081 i-même, puis, oublie tout et peins. (Problème de la limite entre existence et art, ou de l’art comme existence.) D’autres
8082 (Problème de la limite entre existence et art, ou de l’art comme existence.) D’autres correspondances ont pu le frapper. N
8083 oblème de la limite entre existence et art, ou de l’ art comme existence.) D’autres correspondances ont pu le frapper. N’a-
8084 comme existence.) D’autres correspondances ont pu le frapper. N’a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son de sa vo
8085 pondances ont pu le frapper. N’a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son de sa voix qu’on est seul à ne pas reconn
8086 per. N’a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son de sa voix qu’on est seul à ne pas reconnaître, du moins le mouve
8087 a-t-il par reconnu le style même, et sinon le son de sa voix qu’on est seul à ne pas reconnaître, du moins le mouvement de
8088 oix qu’on est seul à ne pas reconnaître, du moins le mouvement de pensée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’
8089 seul à ne pas reconnaître, du moins le mouvement de pensée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen
8090 pas reconnaître, du moins le mouvement de pensée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen sur le ti
8091 ée de ses Dialogues et Paraboles dans ces paroles d’ un maître zen sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer ave
8092 et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille du lièvr
8093 les dans ces paroles d’un maître zen sur le tir à l’ arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille du lièvre et le p
8094 e zen sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire
8095 ir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’ écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le
8096 est capable de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible san
8097 able de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (é
8098 e de tirer avec l’écaille du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écai
8099 e du lièvre et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’ atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poi
8100 et le poil de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce derni
8101 de la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce dernier est Maî
8102 la tortue, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce dernier est Maître
8103 t sans flèche (poil), ce dernier est Maître, dans l’ acception la plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il
8104 e (poil), ce dernier est Maître, dans l’acception la plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’art s
8105 dans l’acception la plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’art sans art, à la fois ainsi Maître
8106 ns l’acception la plus élevée du terme, Maître de l’ art sans art, mieux, il est l’art sans art, à la fois ainsi Maître et
8107 du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’ art sans art, à la fois ainsi Maître et non-Maître. Par ce revirement,
8108 en tant que mouvement immobile, danse sans danse, le tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il
8109 ue mouvement immobile, danse sans danse, le tir à l’ arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble qu
8110 le, danse sans danse, le tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soi
8111 , le tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soit pas souvenu d’avoi
8112 ble. Il semble que Kassner ne se soit pas souvenu d’ avoir écrit lui-même dans ses Proverbes du yogi 90 les phrases suivant
8113 voir écrit lui-même dans ses Proverbes du yogi 90 les phrases suivantes : Quand je décoche une flèche, le but que je vise
8114 phrases suivantes : Quand je décoche une flèche, le but que je vise est toujours dans le fini. Le point où tombe la flèch
8115 une flèche, le but que je vise est toujours dans le fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la
8116 he, le but que je vise est toujours dans le fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la place de
8117 vise est toujours dans le fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la place de ce fini (sans lim
8118 dans le fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la place de ce fini (sans limites) posons l’in
8119 tes). À la place de ce fini (sans limites) posons l’ infini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans c
8120 place de ce fini (sans limites) posons l’infini ( la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’e
8121 ini (sans limites) posons l’infini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’homme.91
8122 ) posons l’infini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’homme.91 Relisons maint
8123 ini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’homme.91 Relisons maintenant Herrigel
8124 endra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’ homme.91 Relisons maintenant Herrigel, ce philosophe allemand qui e
8125 on pour s’initier au zen en s’entraînant au tir à l’ arc. « Vos flèches manquent de portée (fait remarquer le Maître au déb
8126 entraînant au tir à l’arc. « Vos flèches manquent de portée (fait remarquer le Maître au débutant) parce que spirituelleme
8127 « Vos flèches manquent de portée (fait remarquer le Maître au débutant) parce que spirituellement vous ne portez pas asse
8128 ne portez pas assez loin. Comportez-vous comme si le but était l’infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc de moyen
8129 assez loin. Comportez-vous comme si le but était l’ infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc de moyenne puissance
8130 ’infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc de moyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort. Le r
8131 c de moyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’ arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « prés
8132 oyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d
8133 ce qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du
8134 vec l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté
8135 l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’ arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’
8136 lus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec
8137 fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laq
8138 ltat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’ esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laquelle vous tir
8139 mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : « La Grand
8140 s de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : « La Grande D
8141 résence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’ éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : « La Grande Doctrine du
8142 d’éveil avec laquelle vous tirez. » Ou encore : «  La Grande Doctrine du tir à l’arc ignore tout d’une cible dressée à une
8143 irez. » Ou encore : « La Grande Doctrine du tir à l’ arc ignore tout d’une cible dressée à une distance déterminée ; elle n
8144 : « La Grande Doctrine du tir à l’arc ignore tout d’ une cible dressée à une distance déterminée ; elle ne connaît que le b
8145 e à une distance déterminée ; elle ne connaît que le but, qui ne s’atteint d’aucune manière technique, et si elle lui donn
8146 ée ; elle ne connaît que le but, qui ne s’atteint d’ aucune manière technique, et si elle lui donne un nom, ce sera : Boudd
8147 ha. » Enfin ceci, qui devait combler chez Kassner le penseur existentiel autant que le physiognomoniste : le disciple dit
8148 er chez Kassner le penseur existentiel autant que le physiognomoniste : le disciple dit au maître : « Je crains de ne plus
8149 seur existentiel autant que le physiognomoniste : le disciple dit au maître : « Je crains de ne plus rien comprendre… Est-
8150 moniste : le disciple dit au maître : « Je crains de ne plus rien comprendre… Est-ce moi qui touche le but ou bien le but
8151 de ne plus rien comprendre… Est-ce moi qui touche le but ou bien le but qui m’atteint ? Ce que vous appelez le « quelque c
8152 comprendre… Est-ce moi qui touche le but ou bien le but qui m’atteint ? Ce que vous appelez le « quelque chose » (qui tir
8153 u bien le but qui m’atteint ? Ce que vous appelez le « quelque chose » (qui tire) est-il de nature spirituelle aux yeux du
8154 us appelez le « quelque chose » (qui tire) est-il de nature spirituelle aux yeux du corps, ou corporelle aux yeux de l’esp
8155 elle aux yeux du corps, ou corporelle aux yeux de l’ esprit ? Ou les deux à la fois ? Ou bien ni l’un ni l’autre ? Toutes c
8156 du corps, ou corporelle aux yeux de l’esprit ? Ou les deux à la fois ? Ou bien ni l’un ni l’autre ? Toutes ces choses, arc,
8157 ’amalgament tellement que je ne suis plus capable de les séparer… Le Maître m’interrompit alors et dit : Voilà justement l
8158 algament tellement que je ne suis plus capable de les séparer… Le Maître m’interrompit alors et dit : Voilà justement la co
8159 ement que je ne suis plus capable de les séparer… Le Maître m’interrompit alors et dit : Voilà justement la corde de l’arc
8160 ître m’interrompit alors et dit : Voilà justement la corde de l’arc qui vient de vous traverser ! » Mais je n’en finirais
8161 terrompit alors et dit : Voilà justement la corde de l’arc qui vient de vous traverser ! » Mais je n’en finirais pas de ci
8162 rompit alors et dit : Voilà justement la corde de l’ arc qui vient de vous traverser ! » Mais je n’en finirais pas de citer
8163 t de vous traverser ! » Mais je n’en finirais pas de citer tantôt Kassner, tantôt les maîtres du zen, au risque de confond
8164 n’en finirais pas de citer tantôt Kassner, tantôt les maîtres du zen, au risque de confondre leurs énigmes et leurs réponse
8165 es renvoient toujours ailleurs, au tout unique, à l’ infini, où se rejoignent d’un seul coup dans l’illumination de la visi
8166 à l’infini, où se rejoignent d’un seul coup dans l’ illumination de la vision (dirait Kassner), du satori (disent les boud
8167 se rejoignent d’un seul coup dans l’illumination de la vision (dirait Kassner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un
8168 rejoignent d’un seul coup dans l’illumination de la vision (dirait Kassner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un et
8169 de la vision (dirait Kassner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un et le Tout, l’individu et le sens final92. J’en re
8170 ner), du satori (disent les bouddhistes), l’Un et le Tout, l’individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’homme que
8171 satori (disent les bouddhistes), l’Un et le Tout, l’ individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’homme que j’essaie
8172 les bouddhistes), l’Un et le Tout, l’individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’homme que j’essaie de décrire par
8173 ’individu et le sens final92. J’en reviens donc à l’ homme que j’essaie de décrire par le biais d’une vision particulière q
8174 final92. J’en reviens donc à l’homme que j’essaie de décrire par le biais d’une vision particulière que j’eus de lui, et d
8175 eviens donc à l’homme que j’essaie de décrire par le biais d’une vision particulière que j’eus de lui, et dans laquelle il
8176 nc à l’homme que j’essaie de décrire par le biais d’ une vision particulière que j’eus de lui, et dans laquelle il semble b
8177 par le biais d’une vision particulière que j’eus de lui, et dans laquelle il semble bien qu’il se soit finalement reconnu
8178 en qu’il se soit finalement reconnu. J’ai dit que l’ image d’un maître zen m’était venue en écoutant parler Kassner. Et voi
8179 se soit finalement reconnu. J’ai dit que l’image d’ un maître zen m’était venue en écoutant parler Kassner. Et voici ce qu
8180 nt parler Kassner. Et voici ce qu’il dit lui-même de la conversation telle qu’il l’entend et la pratique : Je suis toujou
8181 parler Kassner. Et voici ce qu’il dit lui-même de la conversation telle qu’il l’entend et la pratique : Je suis toujours
8182 qu’il dit lui-même de la conversation telle qu’il l’ entend et la pratique : Je suis toujours chargé (comme un fusil) quan
8183 i-même de la conversation telle qu’il l’entend et la pratique : Je suis toujours chargé (comme un fusil) quand je suis ré
8184 fusil) quand je suis réellement alerté, éveillé. Le dialogue, la dialectique sont alors les moyens convenables pour provo
8185 je suis réellement alerté, éveillé. Le dialogue, la dialectique sont alors les moyens convenables pour provoquer l’étince
8186 , éveillé. Le dialogue, la dialectique sont alors les moyens convenables pour provoquer l’étincelle, la détente, le drame d
8187 sont alors les moyens convenables pour provoquer l’ étincelle, la détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’une
8188 es moyens convenables pour provoquer l’étincelle, la détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’une idée survenan
8189 nvenables pour provoquer l’étincelle, la détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’une idée survenant, d’un prin
8190 tincelle, la détente, le drame du rejaillissement d’ une image, d’une idée survenant, d’un principe ; le coup est parti, to
8191 détente, le drame du rejaillissement d’une image, d’ une idée survenant, d’un principe ; le coup est parti, tout de suite,
8192 ejaillissement d’une image, d’une idée survenant, d’ un principe ; le coup est parti, tout de suite, cela jaillit et puis,
8193 ’une image, d’une idée survenant, d’un principe ; le coup est parti, tout de suite, cela jaillit et puis, parfois, cela to
8194 suite, cela jaillit et puis, parfois, cela touche le noir. De là mon « Tireur zen », mon zen… L’arc est toujours tendu. Eh
8195 la jaillit et puis, parfois, cela touche le noir. De là mon « Tireur zen », mon zen… L’arc est toujours tendu. Eh oui, bie
8196 ouche le noir. De là mon « Tireur zen », mon zen… L’ arc est toujours tendu. Eh oui, bien sûr, pourquoi ne pas penser ici a
8197 oui, bien sûr, pourquoi ne pas penser ici au bios d’ Héraclite, qui signifie Vie et Arc, vie qui appelle et produit, et arc
8198 Arc, vie qui appelle et produit, et arc qui donne la mort ? Mais il ajoute aussitôt que le silence est pour lui une vérit
8199 qui donne la mort ? Mais il ajoute aussitôt que le silence est pour lui une véritable volupté — pendant des heures, chaq
8200 c’est bien cette volupté qu’on pourrait qualifier de bouddhiste… Si j’avais pu revoir Kassner, l’hiver dernier, venant de
8201 fier de bouddhiste… Si j’avais pu revoir Kassner, l’ hiver dernier, venant de lire son essai sur le zen et Rilke, je lui au
8202 ’avais pu revoir Kassner, l’hiver dernier, venant de lire son essai sur le zen et Rilke, je lui aurais posé des questions
8203 er, l’hiver dernier, venant de lire son essai sur le zen et Rilke, je lui aurais posé des questions qu’il laisse à jamais
8204 mais sans réponse. Je lui aurais dit sans doute : le but du zen est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier
8205 Je lui aurais dit sans doute : le but du zen est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œuvre es
8206 du zen est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est
8207 us libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est la personne) du
8208 onscient, mais le sens dernier de votre œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est la personne) du moi factice, du per
8209 re œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est la personne) du moi factice, du personnage et de son masque, laissant al
8210 est la personne) du moi factice, du personnage et de son masque, laissant alors paraître le visage. Entre les deux « abîme
8211 sonnage et de son masque, laissant alors paraître le visage. Entre les deux « abîmes » du monde magique, qui est le monde
8212 masque, laissant alors paraître le visage. Entre les deux « abîmes » du monde magique, qui est le monde sans mesure d’avan
8213 tre les deux « abîmes » du monde magique, qui est le monde sans mesure d’avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et
8214  » du monde magique, qui est le monde sans mesure d’ avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, q
8215 nde magique, qui est le monde sans mesure d’avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, qui est s
8216 e, qui est le monde sans mesure d’avant le drame, d’ avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, qui est sa contrepa
8217 st le monde sans mesure d’avant le drame, d’avant l’ idée et la Parole — et du monde collectif, qui est sa contrepartie pla
8218 e sans mesure d’avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et du monde collectif, qui est sa contrepartie plate et abst
8219 ouvent « magie à rebours », vous nous avez montré la voie de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui
8220  magie à rebours », vous nous avez montré la voie de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est sou
8221 gie à rebours », vous nous avez montré la voie de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est souffr
8222  », vous nous avez montré la voie de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est souffrance et visio
8223 ez montré la voie de la personne, le passage vers l’ esprit et vers la liberté, qui est souffrance et vision, tension et sa
8224 de la personne, le passage vers l’esprit et vers la liberté, qui est souffrance et vision, tension et sacrifice, incarnat
8225 ance et vision, tension et sacrifice, incarnation de la Parole dans l’histoire. Maintenant, comment passer de cette réalit
8226 e et vision, tension et sacrifice, incarnation de la Parole dans l’histoire. Maintenant, comment passer de cette réalité q
8227 nsion et sacrifice, incarnation de la Parole dans l’ histoire. Maintenant, comment passer de cette réalité qui est liberté
8228 arole dans l’histoire. Maintenant, comment passer de cette réalité qui est liberté de la personne, à celle du zen qui est
8229 , comment passer de cette réalité qui est liberté de la personne, à celle du zen qui est négation du personnel ? Ou plutôt
8230 omment passer de cette réalité qui est liberté de la personne, à celle du zen qui est négation du personnel ? Ou plutôt, s
8231 ersonnel ? Ou plutôt, saurez-vous nous faire voir l’ unité finale des deux voies ? Nul autre mieux que vous, vous seul sans
8232 n’est plus là. Mais j’imagine que ses Propos, que l’ on commence à publier, vont apporter des éléments sans prix pour le Gr
8233 ublier, vont apporter des éléments sans prix pour le Grand Œuvre de ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’
8234 porter des éléments sans prix pour le Grand Œuvre de ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’
8235 éments sans prix pour le Grand Œuvre de ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’Occident. ⁂ J
8236 ce temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des le
8237 temps, la transmutation créatrice des valeurs de l’ Orient et de l’Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des lecte
8238 ransmutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des lecteurs dont la
8239 smutation créatrice des valeurs de l’Orient et de l’ Occident. ⁂ Je ne pouvais présenter Kassner à des lecteurs dont la plu
8240 ésenter Kassner à des lecteurs dont la plupart ne l’ ont pas lu, en suivant la méthode usuelle : car on ne le trouverait pa
8241 teurs dont la plupart ne l’ont pas lu, en suivant la méthode usuelle : car on ne le trouverait pas, on ne toucherait rien
8242 pas lu, en suivant la méthode usuelle : car on ne le trouverait pas, on ne toucherait rien de lui en partant de généralité
8243 ar on ne le trouverait pas, on ne toucherait rien de lui en partant de généralités. Il est par excellence l’auteur incompa
8244 rait pas, on ne toucherait rien de lui en partant de généralités. Il est par excellence l’auteur incomparable. Et de même,
8245 en partant de généralités. Il est par excellence l’ auteur incomparable. Et de même, son œuvre défie toute espèce de catég
8246 parable. Et de même, son œuvre défie toute espèce de catégorie. Ni philosophe professionnel, ni romancier, ni dramaturge,
8247 r, ni dramaturge, ni poète, il demeure à mes yeux le type même du créateur au xxe siècle. En abordant cette œuvre diffici
8248 ficile et mal connue (surtout en France) par l’un de ses aspects les plus particuliers, j’entends par sa relation récemmen
8249 onnue (surtout en France) par l’un de ses aspects les plus particuliers, j’entends par sa relation récemment entrevue avec
8250 relation récemment entrevue avec ce qui semblait le plus éloigné d’elle, j’ai tenté d’épouser son style et son mouvement,
8251 ent entrevue avec ce qui semblait le plus éloigné d’ elle, j’ai tenté d’épouser son style et son mouvement, essentiellement
8252 e qui semblait le plus éloigné d’elle, j’ai tenté d’ épouser son style et son mouvement, essentiellement paradoxaux, dans l
8253 t son mouvement, essentiellement paradoxaux, dans l’ espoir d’alerter quelques esprits, curieux d’une grandeur authentique.
8254 vement, essentiellement paradoxaux, dans l’espoir d’ alerter quelques esprits, curieux d’une grandeur authentique. Je pensa
8255 dans l’espoir d’alerter quelques esprits, curieux d’ une grandeur authentique. Je pensais à ce personnage du plus beau dial
8256 Je pensais à ce personnage du plus beau dialogue de Kassner93, l’oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons
8257 ce personnage du plus beau dialogue de Kassner93, l’ oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons et n’admettait
8258 au dialogue de Kassner93, l’oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons et n’admettait au monde que les boucle
8259 93, l’oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïssait les boutons et n’admettait au monde que les boucles : Mon oncle s’agitai
8260 haïssait les boutons et n’admettait au monde que les boucles : Mon oncle s’agitait tout particulièrement et s’abandonnait
8261 ’agitait tout particulièrement et s’abandonnait à de sombres pensées lorsqu’il lui arrivait de parler de quatre grands bou
8262 nnait à de sombres pensées lorsqu’il lui arrivait de parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’un clown
8263 sombres pensées lorsqu’il lui arrivait de parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre de
8264 l lui arrivait de parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. L
8265 parler de quatre grands boutons de nacre, fixés à l’ habit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces
8266 e quatre grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’ un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces quatre
8267 tons de nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces quatre boutons éveillaient
8268 abit d’un clown célèbre de son temps, Big Button. Les pensées que ces quatre boutons éveillaient dans l’esprit de l’oncle H
8269 s pensées que ces quatre boutons éveillaient dans l’ esprit de l’oncle Hammond étaient absolument originales et ne tarissai
8270 que ces quatre boutons éveillaient dans l’esprit de l’oncle Hammond étaient absolument originales et ne tarissaient pas.
8271 e ces quatre boutons éveillaient dans l’esprit de l’ oncle Hammond étaient absolument originales et ne tarissaient pas. L’o
8272 ient absolument originales et ne tarissaient pas. L’ oncle Hammond pouvait, à partir de ces boutons, penser dans toutes les
8273 vait, à partir de ces boutons, penser dans toutes les directions, jusqu’à Dieu ; il fallait donc considérer comme un grand
8274 érer comme un grand bonheur pour lui qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Li
8275 bonheur pour lui qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, St
8276 lui qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, Stock, 1942 ;
8277 i qu’il eût pu les voir. 80. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, Stock, 1942 ; Évo
8278 Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, Stock, 1942 ; Évocations et paraboles, Plon, 1956.
8279 1942 ; Évocations et paraboles, Plon, 1956. 81. Les Éléments de la grandeur humaine, traduction anonyme, que je crois due
8280 ions et paraboles, Plon, 1956. 81. Les Éléments de la grandeur humaine, traduction anonyme, que je crois due aux soins c
8281 s et paraboles, Plon, 1956. 81. Les Éléments de la grandeur humaine, traduction anonyme, que je crois due aux soins conj
8282 ion anonyme, que je crois due aux soins conjugués de Bernard Groethuysen et de Jean Paulhan. 82. « Je ne songe pas ici — 
8283 due aux soins conjugués de Bernard Groethuysen et de Jean Paulhan. 82. « Je ne songe pas ici — écrit Kassner — au journal
8284 rit Kassner — au journaliste anonyme, mais bien à l’ auteur qui écrit des drames, des romans, des systèmes. Ce journaliste-
8285 omans, des systèmes. Ce journaliste-là, préoccupé d’ une immortalité tout à fait impossible, est indiscret, l’autre ne fait
8286 ue son devoir. » 83. Je viens de lire des propos de Kassner (recueillis par M. Kensik, Neue Zürcher Zeitung, 11 septembre
8287 Zeitung, 11 septembre 1958) sur sa propre manière de concevoir les visites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’
8288 eptembre 1958) sur sa propre manière de concevoir les visites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’amour du ciel,
8289 de concevoir les visites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’amour du ciel, pas de cérémonies ! » Il aime qu’on
8290 ites : « Surtout, dit-il, pas de cérémonies. Pour l’ amour du ciel, pas de cérémonies ! » Il aime qu’on arrive et s’en aill
8291 -il, pas de cérémonies. Pour l’amour du ciel, pas de cérémonies ! » Il aime qu’on arrive et s’en aille à l’improviste, que
8292 me qu’on arrive et s’en aille à l’improviste, que les récits soient brefs — surtout pas d’analyses ! — les propos vifs, spo
8293 oviste, que les récits soient brefs — surtout pas d’ analyses ! — les propos vifs, spontanés, sautant d’un objet ou d’un pa
8294 récits soient brefs — surtout pas d’analyses ! —  les propos vifs, spontanés, sautant d’un objet ou d’un paradoxe à un autr
8295 ’analyses ! — les propos vifs, spontanés, sautant d’ un objet ou d’un paradoxe à un autre, et qu’on prenne congé sans étrei
8296 les propos vifs, spontanés, sautant d’un objet ou d’ un paradoxe à un autre, et qu’on prenne congé sans étreintes, excuses,
8297 et mains palpées… Mais un cérémonial, tel que je l’ entends, devrait permettre justement d’éviter ces « cérémonies » ; de
8298 tel que je l’entends, devrait permettre justement d’ éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et de s’e
8299 permettre justement d’éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kas
8300 ustement d’éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kassner s’obli
8301 éviter ces « cérémonies » ; de saluer, de parler, d’ écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kassner s’obligeait à mar
8302 érémonies » ; de saluer, de parler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures. 84. Kassner s’obligeait à marcher sur ses c
8303 r ses cannes plusieurs heures par jour : « Depuis le temps de mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus d’un demi-siècl
8304 nes plusieurs heures par jour : « Depuis le temps de mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus d’un demi-siècle, j’ai m
8305 s de mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus d’ un demi-siècle, j’ai marché trois heures par jour ou parfois plus… Si
8306 marché trois heures par jour ou parfois plus… Si l’ on calculait cela en kilomètres, on obtiendrait un chiffre considérabl
8307 on obtiendrait un chiffre considérable. À défaut d’ une autre gloire, n’est-ce pas, je garderai peut-être celle d’avoir ét
8308 gloire, n’est-ce pas, je garderai peut-être celle d’ avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgr
8309 t-ce pas, je garderai peut-être celle d’avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgré mes cannes
8310 ut-être celle d’avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgré mes cannes ou à cause d’elles. Ce
8311 être celle d’avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgré mes cannes ou à cause d’elles. Ce qui
8312 érature universelle, malgré mes cannes ou à cause d’ elles. Ce qui ne signifie pas grand-chose pour la littérature, mais be
8313 d’elles. Ce qui ne signifie pas grand-chose pour la littérature, mais beaucoup pour moi… Ma vision, ma pensée, sont liées
8314 coup pour moi… Ma vision, ma pensée, sont liées à la marche, au chemin. Inséparables !… » (A. Cl. Kensik : « Entretiens av
8315 zum achtzigsten Geburtstag, Zürich, 1953.) 85. Le Livre du souvenir, p. 161. 86. Recueilli dans Geistige Welten, Ullst
8316 in, 1958. 87. Ce parallèle est déjà indiqué dans les Propos recueillis par Kensik (Gedenkbuch, 1954) où je lis à propos de
8317 enkbuch, 1954) où je lis à propos de Kierkegaard, de son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De m
8318 ) où je lis à propos de Kierkegaard, de son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De même qu’Hamlet
8319 ropos de Kierkegaard, de son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De même qu’Hamlet est une génial
8320 , de son père, de sa fiancée, de sa mélancolie et de son angoisse : « De même qu’Hamlet est une géniale conception de Shak
8321  : « De même qu’Hamlet est une géniale conception de Shakespeare, on pourrait appeler Kierkegaard une géniale conception d
8322 urrait appeler Kierkegaard une géniale conception de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme,
8323 ne géniale conception de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?…
8324 conception de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’ Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je déve
8325 on de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais c
8326 de Dieu… ou bien devrait-on le nommer l’Hamlet de l’ idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cett
8327 it-on le nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’ Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon e
8328 nommer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur
8329 mer l’Hamlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’ idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur Kie
8330 amlet de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de foi ?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur Kierkegaar
8331 2 et suiv.) 88. Il serait absolument insuffisant de traduire Einbildungskraft par imagination : chez Kassner, il s’agit d
8332 gskraft par imagination : chez Kassner, il s’agit d’ une force, de la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’hom
8333 magination : chez Kassner, il s’agit d’une force, de la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’homme à sa visio
8334 ination : chez Kassner, il s’agit d’une force, de la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’homme à sa vision,
8335 s’agit d’une force, de la vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pou
8336 agit d’une force, de la vraie force créatrice, de l’ acte même qui relie l’homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoi
8337 a vraie force créatrice, de l’acte même qui relie l’ homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoir de transformer » par
8338 , de l’acte même qui relie l’homme à sa vision, à l’ infini ; donc du « pouvoir de transformer » par excellence. C’est elle
8339 homme à sa vision, à l’infini ; donc du « pouvoir de transformer » par excellence. C’est elle qui nous permet de passer du
8340 rmer » par excellence. C’est elle qui nous permet de passer du monde magico-mythique à celui de la personne et de la liber
8341 permet de passer du monde magico-mythique à celui de la personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène d
8342 met de passer du monde magico-mythique à celui de la personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du M
8343 u monde magico-mythique à celui de la personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du Maître qui tire,
8344 onde magico-mythique à celui de la personne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du Maître qui tire, da
8345 ne et de la liberté. 89. C’est là qu’on trouvera la scène du Maître qui tire, dans l’obscurité, une première flèche au ce
8346 qu’on trouvera la scène du Maître qui tire, dans l’ obscurité, une première flèche au centre de la cible, puis une seconde
8347 , dans l’obscurité, une première flèche au centre de la cible, puis une seconde qui perce la première. Il dit ensuite : « 
8348 ans l’obscurité, une première flèche au centre de la cible, puis une seconde qui perce la première. Il dit ensuite : « Que
8349 dit ensuite : « Quelque chose » a tiré et touché le but. Inclinons-nous devant le but comme devant Bouddha. » 90. « Aus
8350  » a tiré et touché le but. Inclinons-nous devant le but comme devant Bouddha. » 90. « Aus den Sätzen des Ioghi », publié
8351 » 90. « Aus den Sätzen des Ioghi », publiés dans le recueil intitulé Umgang der Jahre (Commerce des Ans), E. Rentsch, Zür
8352 Ans), E. Rentsch, Zürich, 1949. Une bonne partie de ces proverbes étaient écrits avant la guerre de 1914 et avaient paru
8353 onne partie de ces proverbes étaient écrits avant la guerre de 1914 et avaient paru en revue. Je rappelle que Kassner n’a
8354 e de ces proverbes étaient écrits avant la guerre de 1914 et avaient paru en revue. Je rappelle que Kassner n’a découvert
8355 u en revue. Je rappelle que Kassner n’a découvert le zen qu’à partir de 1954 ! 91. Traduction française par Geneviève Bia
8356 1956. 92. Kassner joue à plusieurs reprises sur les mots Alleinheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’Individu
8357 plusieurs reprises sur les mots Alleinheit (état d’ isolement de l’homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-E
8358 eprises sur les mots Alleinheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unit
8359 ises sur les mots Alleinheit (état d’isolement de l’ homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité t
8360 lleinheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité tout-embrassante).
8361 inheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’ Individu kierkegaardien) et All-Einheit (unité tout-embrassante). 93.
8362 ) et All-Einheit (unité tout-embrassante). 93. «  La chimère » dans Les Éléments de la grandeur humaine.
8363 unité tout-embrassante). 93. « La chimère » dans Les Éléments de la grandeur humaine.
8364 brassante). 93. « La chimère » dans Les Éléments de la grandeur humaine.
8365 ssante). 93. « La chimère » dans Les Éléments de la grandeur humaine.
16 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient
8366 La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un di
8367 La personne, l’ ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un dialogue mal en
8368 La personne, l’ange et l’ absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un dialogue mal engagé L’
8369 La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient Un dialogue mal engagé L’Occident déc
8370 gue Occident-Orient Un dialogue mal engagé L’ Occident découvre le zen au moment où les couvents zen se vident au Ja
8371 Un dialogue mal engagé L’Occident découvre le zen au moment où les couvents zen se vident au Japon. (Mais il y a be
8372 engagé L’Occident découvre le zen au moment où les couvents zen se vident au Japon. (Mais il y a beaucoup plus de chréti
8373 en se vident au Japon. (Mais il y a beaucoup plus de chrétiens japonais que de sectateurs du Dr Suzuki en Amérique.) L’Occ
8374 is il y a beaucoup plus de chrétiens japonais que de sectateurs du Dr Suzuki en Amérique.) L’Occident découvre la sagesse
8375 nais que de sectateurs du Dr Suzuki en Amérique.) L’ Occident découvre la sagesse hindoue, grâce aux présentations quelque
8376 rs du Dr Suzuki en Amérique.) L’Occident découvre la sagesse hindoue, grâce aux présentations quelque peu christianisées q
8377 ntations quelque peu christianisées qu’en donnent les successeurs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’Inde se
8378 peu christianisées qu’en donnent les successeurs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’Inde se préoccupe des p
8379 onnent les successeurs de Ramakrishna ; mais déjà l’ intelligentzia de l’Inde se préoccupe des problèmes qui lui sont impos
8380 seurs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’Inde se préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par la techniq
8381 rs de Ramakrishna ; mais déjà l’intelligentzia de l’ Inde se préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par la technique
8382 préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par la technique et par l’hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l
8383 èmes qui lui sont imposés par la technique et par l’ hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l’aide d’un socialism
8384 hnique et par l’hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l’aide d’un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’Occi
8385 ’hygiène occidentale, et cherche à les résoudre à l’ aide d’un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’Occident découvre
8386 e occidentale, et cherche à les résoudre à l’aide d’ un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’Occident découvre Zoroast
8387 aide d’un socialisme qui ne doit rien à Shankara. L’ Occident découvre Zoroastre à la suite de Nietzsche, et publie les gra
8388 uvre Zoroastre à la suite de Nietzsche, et publie les grands textes des mystiques soufis, mais l’Iran, l’Arabie sont en ple
8389 blie les grands textes des mystiques soufis, mais l’ Iran, l’Arabie sont en pleine crise d’adaptation à l’habitus capitalis
8390 grands textes des mystiques soufis, mais l’Iran, l’ Arabie sont en pleine crise d’adaptation à l’habitus capitaliste. L’Oc
8391 oufis, mais l’Iran, l’Arabie sont en pleine crise d’ adaptation à l’habitus capitaliste. L’Occident découvre et publie le H
8392 ran, l’Arabie sont en pleine crise d’adaptation à l’ habitus capitaliste. L’Occident découvre et publie le Hi-King, tandis
8393 leine crise d’adaptation à l’habitus capitaliste. L’ Occident découvre et publie le Hi-King, tandis que la Chine s’industri
8394 abitus capitaliste. L’Occident découvre et publie le Hi-King, tandis que la Chine s’industrialise, s’impose notre marxisme
8395 ccident découvre et publie le Hi-King, tandis que la Chine s’industrialise, s’impose notre marxisme et oblitère son mandar
8396 notre marxisme et oblitère son mandarinat. Enfin, l’ Occident n’a pas plus tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie
8397 nat. Enfin, l’Occident n’a pas plus tôt découvert l’ art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se préc
8398 ’Occident n’a pas plus tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le
8399 pas plus tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le nationalisme
8400 tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux
8401 l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l’ Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux parlementair
8402 e, le jazz, que l’Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux parlementaires, et l’exploitation par elle-mêm
8403 ’Afrique noire se précipite dans le nationalisme, les jeux parlementaires, et l’exploitation par elle-même de ses ressource
8404 dans le nationalisme, les jeux parlementaires, et l’ exploitation par elle-même de ses ressources matérielles. Ce que nous
8405 x parlementaires, et l’exploitation par elle-même de ses ressources matérielles. Ce que nous découvrons avec passion dans
8406 rielles. Ce que nous découvrons avec passion dans le tiers-monde, ce n’est pas ce dont il vivait, c’est ce qui manquait à
8407 s ne savaient plus trouver dans notre foi. Ce que le tiers-monde nous emprunte, ce n’est pas notre créativité, mais ses pr
8408 tuels en même temps que leur misère, qui en était la rançon. Ils adoptent nos formes sociales, nos procédés de gouvernemen
8409 n. Ils adoptent nos formes sociales, nos procédés de gouvernement et nos techniques, mais non pas les tensions spirituelle
8410 s de gouvernement et nos techniques, mais non pas les tensions spirituelles qui en étaient le moteur secret. Ce qui était p
8411 non pas les tensions spirituelles qui en étaient le moteur secret. Ce qui était pour nous résultantes d’innombrables pous
8412 moteur secret. Ce qui était pour nous résultantes d’ innombrables poussées et résistances, malaisément équilibrées mais len
8413 lectuels et spirituels ? Presque rien, sinon dire l’ essentiel, qui n’agira guère sur l’histoire dans son devenir immédiat,
8414 en, sinon dire l’essentiel, qui n’agira guère sur l’ histoire dans son devenir immédiat, mais peut orienter la conscience d
8415 ire dans son devenir immédiat, mais peut orienter la conscience de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel
8416 evenir immédiat, mais peut orienter la conscience de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel du dialogue né
8417 mais peut orienter la conscience de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel du dialogue nécessaire et déso
8418 rienter la conscience de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’essentiel du dialogue nécessaire et désormais inévit
8419 nce de quelques-uns de ceux qui la feront demain. L’ essentiel du dialogue nécessaire et désormais inévitable, pour mal eng
8420 inévitable, pour mal engagé qu’il soit, porte sur l’ homme et sa définition. S’il est vrai que l’Orient nie le moi, qui est
8421 e sur l’homme et sa définition. S’il est vrai que l’ Orient nie le moi, qui est une valeur centrale pour l’Occident, il doi
8422 et sa définition. S’il est vrai que l’Orient nie le moi, qui est une valeur centrale pour l’Occident, il doit en résulter
8423 ient nie le moi, qui est une valeur centrale pour l’ Occident, il doit en résulter d’infinies conséquences dans tous les do
8424 eur centrale pour l’Occident, il doit en résulter d’ infinies conséquences dans tous les domaines du réel, du spirituel au
8425 oit en résulter d’infinies conséquences dans tous les domaines du réel, du spirituel au politique ; mais dans quelle mesure
8426  ; mais dans quelle mesure est-ce vrai ? Quel est le moi qui s’affirme d’une part, et quel est le moi qu’on nie de l’autre
8427 est le moi qui s’affirme d’une part, et quel est le moi qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le
8428 ’affirme d’une part, et quel est le moi qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le christianisme a
8429 uel est le moi qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le christianisme a formé l’Occident, en form
8430 i qu’on nie de l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le christianisme a formé l’Occident, en formant, dès les
8431 l’autre ? Est-ce bien le même ? La personne Le christianisme a formé l’Occident, en formant, dès les premiers concil
8432 même ? La personne Le christianisme a formé l’ Occident, en formant, dès les premiers conciles, ses modèles de pensée
8433 n formant, dès les premiers conciles, ses modèles de pensée en tension : Incarnation, Personnes divines à la fois distinct
8434 ersonnes divines à la fois distinctes et reliées. D’ où la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et pré
8435 nes divines à la fois distinctes et reliées. D’où la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée
8436 la fois distinctes et reliées. D’où la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes le
8437 fois distinctes et reliées. D’où la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes les g
8438 ne ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opp
8439 eprise et précisée par toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme natu
8440 ise et précisée par toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme naturel
8441 par toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme naturel, animal plus ou
8442 toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et toujours opposée à l’homme naturel, animal plus ou mo
8443 logie et de la philosophie, et toujours opposée à l’ homme naturel, animal plus ou moins raisonnable et simple exemplaire d
8444 al plus ou moins raisonnable et simple exemplaire de l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’homme nouveau, « appelé 
8445 plus ou moins raisonnable et simple exemplaire de l’ espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’homme nouveau, « appelé » p
8446 t simple exemplaire de l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc
8447 ire de l’espèce. Pour saint Paul, le vrai moi est l’ homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc créé par une voc
8448 nc créé par une vocation, et il ne tombe pas sous le sens comme le « vieil homme », puisque sa vie « nouvelle » est à la f
8449 e vocation, et il ne tombe pas sous le sens comme le « vieil homme », puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans le mo
8450 », puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans le monde et hors du monde, à la fois manifestée par son amour (Agapè) et
8451 manifestée par son amour (Agapè) et « cachée avec le Christ en Dieu ». (Colossiens, III, 3.) Dès les Pères grecs et le lat
8452 ec le Christ en Dieu ». (Colossiens, III, 3.) Dès les Pères grecs et le latin Boèce, à travers Jean Scot Erigène, jusqu’à R
8453 u ». (Colossiens, III, 3.) Dès les Pères grecs et le latin Boèce, à travers Jean Scot Erigène, jusqu’à Richard de Saint-Vi
8454 igène, jusqu’à Richard de Saint-Victor, puis dans le thomisme, on peut suivre l’évolution du concept et du terme de person
8455 int-Victor, puis dans le thomisme, on peut suivre l’ évolution du concept et du terme de personne, forgé par la doctrine tr
8456 on peut suivre l’évolution du concept et du terme de personne, forgé par la doctrine trinitaire : il s’appliquera de mieux
8457 ion du concept et du terme de personne, forgé par la doctrine trinitaire : il s’appliquera de mieux en mieux à l’homme nou
8458 orgé par la doctrine trinitaire : il s’appliquera de mieux en mieux à l’homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit d
8459 trinitaire : il s’appliquera de mieux en mieux à l’ homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans l’individu natur
8460 appliquera de mieux en mieux à l’homme nouveau, à l’ ens sibi suscité par l’esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes,
8461 mieux à l’homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’ esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est « l
8462 e nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans l’ individu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est « l’âme », mais i
8463 l’esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est « l’âme », mais il s’agit d’une âme tout intellectuel
8464 idu naturel. Pour Descartes, le vrai moi, c’est «  l’ âme », mais il s’agit d’une âme tout intellectuelle, dont « la nature
8465 tes, le vrai moi, c’est « l’âme », mais il s’agit d’ une âme tout intellectuelle, dont « la nature n’est que de penser » et
8466 s il s’agit d’une âme tout intellectuelle, dont «  la nature n’est que de penser » et qui reste entièrement distincte du co
8467 e tout intellectuelle, dont « la nature n’est que de penser » et qui reste entièrement distincte du corps. Avec Kant, le v
8468 reste entièrement distincte du corps. Avec Kant, le vrai moi, nouménal, s’oppose au moi phénoménal, et reprend le nom de
8469 nouménal, s’oppose au moi phénoménal, et reprend le nom de personne. Chez Renouvier, la personne apparaît comme « fonctio
8470 al, s’oppose au moi phénoménal, et reprend le nom de personne. Chez Renouvier, la personne apparaît comme « fonction à plu
8471 l, et reprend le nom de personne. Chez Renouvier, la personne apparaît comme « fonction à plusieurs variables », par là do
8472 « fonction à plusieurs variables », par là douée d’ une liberté que n’aura jamais l’individu, simple objet du déterminisme
8473 s », par là douée d’une liberté que n’aura jamais l’ individu, simple objet du déterminisme universel. Et quant à la scienc
8474 imple objet du déterminisme universel. Et quant à la science d’aujourd’hui, dont on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi
8475 du déterminisme universel. Et quant à la science d’ aujourd’hui, dont on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi que pour le
8476 jourd’hui, dont on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi que pour le disjoindre »94 il me semble plutôt qu’elle élague le
8477 on a pu penser « qu’elle n’aborde le Moi que pour le disjoindre »94 il me semble plutôt qu’elle élague le vrai moi, qu’ell
8478 disjoindre »94 il me semble plutôt qu’elle élague le vrai moi, qu’elle en disjoint ce qui appartient en propre au collecti
8479 isjoint ce qui appartient en propre au collectif ( l’ inconscient, le surmoi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité,
8480 appartient en propre au collectif (l’inconscient, le surmoi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité, l’équilibre end
8481 en propre au collectif (l’inconscient, le surmoi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité, l’équilibre endocrinien), e
8482 ent, le surmoi, les archétypes) ou au biologique ( l’ hérédité, l’équilibre endocrinien), et nous le montre d’autant plus di
8483 oi, les archétypes) ou au biologique (l’hérédité, l’ équilibre endocrinien), et nous le montre d’autant plus distinct, dans
8484 ue (l’hérédité, l’équilibre endocrinien), et nous le montre d’autant plus distinct, dans sa fonction centrale, totalisante
8485 dité, l’équilibre endocrinien), et nous le montre d’ autant plus distinct, dans sa fonction centrale, totalisante, dans son
8486 fonction centrale, totalisante, dans son pouvoir d’ intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psycho
8487 rale, totalisante, dans son pouvoir d’intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xx
8488 e, totalisante, dans son pouvoir d’intégration de l’ être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xxe
8489 ouvoir d’intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xxe siècle nomment et dénoncen
8490 ’intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recherches psychologiques du xxe siècle nomment et dénoncent les for
8491 sychologiques du xxe siècle nomment et dénoncent les forces qui tendent à le dissocier, les névroses qui l’assiègent de to
8492 cle nomment et dénoncent les forces qui tendent à le dissocier, les névroses qui l’assiègent de toutes parts, et retrouven
8493 dénoncent les forces qui tendent à le dissocier, les névroses qui l’assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour
8494 rces qui tendent à le dissocier, les névroses qui l’ assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour de leurs descri
8495 ui l’assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour de leurs descriptions « objectives » l’opposition paulinienne
8496 gent de toutes parts, et retrouvent par le détour de leurs descriptions « objectives » l’opposition paulinienne des « deux
8497 ar le détour de leurs descriptions « objectives » l’ opposition paulinienne des « deux hommes en moi » : le naturel tyranni
8498 position paulinienne des « deux hommes en moi » : le naturel tyrannisant (et tyrannisé par la loi) et le spirituel libérat
8499 moi » : le naturel tyrannisant (et tyrannisé par la loi) et le spirituel libérateur. S’il est vrai que le langage courant
8500 naturel tyrannisant (et tyrannisé par la loi) et le spirituel libérateur. S’il est vrai que le langage courant confond sa
8501 oi) et le spirituel libérateur. S’il est vrai que le langage courant confond sans l’ombre d’un scrupule la personne et tou
8502 S’il est vrai que le langage courant confond sans l’ ombre d’un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’indiv
8503 vrai que le langage courant confond sans l’ombre d’ un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’individu, la
8504 angage courant confond sans l’ombre d’un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’individu, la persona, la « 
8505 rupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas —  l’ individu, la persona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’i
8506 rsonne et tout ce qu’elle n’est pas — l’individu, la persona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’intellect, l’
8507 ut ce qu’elle n’est pas — l’individu, la persona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’intellect, l’élémentaire
8508 individu, la persona, la « forte individualité », l’ âme sensitive, l’intellect, l’élémentaire et souvent si trompeuse cons
8509 ona, la « forte individualité », l’âme sensitive, l’ intellect, l’élémentaire et souvent si trompeuse conscience de soi — r
8510 te individualité », l’âme sensitive, l’intellect, l’ élémentaire et souvent si trompeuse conscience de soi — reste que la c
8511 l’élémentaire et souvent si trompeuse conscience de soi — reste que la croyance au moi distinct et le recours à la « vale
8512 ouvent si trompeuse conscience de soi — reste que la croyance au moi distinct et le recours à la « valeur absolue de la pe
8513 de soi — reste que la croyance au moi distinct et le recours à la « valeur absolue de la personne » sont à peu près univer
8514 e que la croyance au moi distinct et le recours à la « valeur absolue de la personne » sont à peu près universels en Occid
8515 moi distinct et le recours à la « valeur absolue de la personne » sont à peu près universels en Occident. Comme l’atteste
8516 i distinct et le recours à la « valeur absolue de la personne » sont à peu près universels en Occident. Comme l’attestent
8517 e » sont à peu près universels en Occident. Comme l’ attestent tant de notions considérées comme allant de soi — et tant de
8518 ttestent tant de notions considérées comme allant de soi — et tant de réalités « bien vues » à l’Ouest, mais que l’Est se
8519 lant de soi — et tant de réalités « bien vues » à l’ Ouest, mais que l’Est se devait d’ignorer, voire de condamner, telles
8520 ant de réalités « bien vues » à l’Ouest, mais que l’ Est se devait d’ignorer, voire de condamner, telles que l’originalité,
8521 « bien vues » à l’Ouest, mais que l’Est se devait d’ ignorer, voire de condamner, telles que l’originalité, les droits de l
8522 ’Ouest, mais que l’Est se devait d’ignorer, voire de condamner, telles que l’originalité, les droits de l’homme, le record
8523 devait d’ignorer, voire de condamner, telles que l’ originalité, les droits de l’homme, le record, la gloire personnelle,
8524 er, voire de condamner, telles que l’originalité, les droits de l’homme, le record, la gloire personnelle, la biographie et
8525 telles que l’originalité, les droits de l’homme, le record, la gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prièr
8526 l’originalité, les droits de l’homme, le record, la gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prière pour un t
8527 its de l’homme, le record, la gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les m
8528 e record, la gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’att
8529 gloire personnelle, la biographie et le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’attestent non mo
8530 le portrait, la prière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’attestent non moins la mauvaise réputation que nous fa
8531 rière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’ attestent non moins la mauvaise réputation que nous faisons à l’anonym
8532 nt ou pour les morts… Comme l’attestent non moins la mauvaise réputation que nous faisons à l’anonyme, la condamnation par
8533 n moins la mauvaise réputation que nous faisons à l’ anonyme, la condamnation par nos critiques du style impersonnel ou de
8534 mauvaise réputation que nous faisons à l’anonyme, la condamnation par nos critiques du style impersonnel ou de la banalité
8535 mnation par nos critiques du style impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diat
8536 tion par nos critiques du style impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatrib
8537 critiques du style impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatribes marxistes
8538 le impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénat
8539 impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’ on par nos philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénation
8540 , la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénation. Et comme l’atteste enfin not
8541 os philosophes, et les diatribes marxistes contre l’ aliénation. Et comme l’atteste enfin notre notion de l’amour, — à quoi
8542 diatribes marxistes contre l’aliénation. Et comme l’ atteste enfin notre notion de l’amour, — à quoi j’entends venir plus l
8543 aliénation. Et comme l’atteste enfin notre notion de l’amour, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ange Quelle est
8544 énation. Et comme l’atteste enfin notre notion de l’ amour, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ange Quelle est cet
8545 e l’amour, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ ange Quelle est cette part de la personne dès maintenant libérée du
8546 nir plus loin. L’ange Quelle est cette part de la personne dès maintenant libérée du monde où elle vit encore en exi
8547 plus loin. L’ange Quelle est cette part de la personne dès maintenant libérée du monde où elle vit encore en exil,
8548  héritière du Royaume », dès maintenant « portant l’ image céleste », « glorifiée », « revêtue » de lumière, d’incorruptibi
8549 ant l’image céleste », « glorifiée », « revêtue » de lumière, d’incorruptibilité et d’immortalité ; dès maintenant donc « 
8550 céleste », « glorifiée », « revêtue » de lumière, d’ incorruptibilité et d’immortalité ; dès maintenant donc « ressuscitée
8551  », « revêtue » de lumière, d’incorruptibilité et d’ immortalité ; dès maintenant donc « ressuscitée avec le Christ », bien
8552 ortalité ; dès maintenant donc « ressuscitée avec le Christ », bien que « cachée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènem
8553 suscitée avec le Christ », bien que « cachée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répon
8554 ien que « cachée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’ avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’I
8555 chée avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdé
8556 e avec le Christ en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’ Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdéism
8557 en Dieu » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’ Ange, répond l’Iran des spirituels, l’Iran du mazdéisme et des mystiqu
8558 u’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’ Iran des spirituels, l’Iran du mazdéisme et des mystiques soufis, proc
8559 our ? C’est l’Ange, répond l’Iran des spirituels, l’ Iran du mazdéisme et des mystiques soufis, proche de l’Inde mais enté
8560 n du mazdéisme et des mystiques soufis, proche de l’ Inde mais enté sur le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, le
8561 mystiques soufis, proche de l’Inde mais enté sur le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’isl
8562 che de l’Inde mais enté sur le tronc abrahamique, d’ où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange
8563 is enté sur le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange pour nos psycholo
8564 le tronc abrahamique, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange pour nos psychologues ? Une
8565 que, d’où sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’ islam. Que serait l’Ange pour nos psychologues ? Une projection du moi
8566 les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’ Ange pour nos psychologues ? Une projection du moi individuel ou colle
8567 e projection du moi individuel ou collectif. Pour les sages de l’Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit
8568 on du moi individuel ou collectif. Pour les sages de l’Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit en 1165 :
8569 du moi individuel ou collectif. Pour les sages de l’ Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit en 1165 : « 
8570 s de l’Iran, il est ce moi. Barakat, juif passé à l’ islam, écrit en 1165 : « … pour chaque âme individuelle, ou peut-être
8571 finité, il y a un être spirituel qui tout au long de leur existence assume envers cette âme ou ce groupe d’âmes une sollic
8572 ur existence assume envers cette âme ou ce groupe d’ âmes une sollicitude et une tendresse spéciales ; c’est lui qui les in
8573 citude et une tendresse spéciales ; c’est lui qui les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réc
8574 tendresse spéciales ; c’est lui qui les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les
8575 les ; c’est lui qui les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, e
8576 ui qui les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet ê
8577 initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet être qu’ils
8578 connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet être qu’ils appelaient N
8579 s protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c’est cet être qu’ils appelaient Nature Parfaite. 
8580 t être qu’ils appelaient Nature Parfaite. » C’est le vrai moi, c’est l’Ange. « Il ne s’agit plus du simple messager transm
8581 aient Nature Parfaite. » C’est le vrai moi, c’est l’ Ange. « Il ne s’agit plus du simple messager transmettant les ordres,
8582 Il ne s’agit plus du simple messager transmettant les ordres, ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « q
8583 us du simple messager transmettant les ordres, ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme so
8584 du simple messager transmettant les ordres, ni de l’ idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous
8585 er transmettant les ordres, ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun
8586 transmettant les ordres, ni de l’idée courante de l’ Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun des
8587 , ni de l’idée courante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun des spirituels connaît Die
8588 ourante de l’Ange gardien », mais de ceci : « que la Forme sous laquelle chacun des spirituels connaît Dieu est aussi la f
8589 elle chacun des spirituels connaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous
8590 onnaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle à so
8591 sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle à soi-même en lui… C’est la « part
8592 laquelle Dieu se révèle à soi-même en lui… C’est la « part allotie » à chaque Spirituel, son individualité absolue, le No
8593  » à chaque Spirituel, son individualité absolue, le Nom divin, investi en lui.95 » Ainsi donc, et selon les admirables co
8594 m divin, investi en lui.95 » Ainsi donc, et selon les admirables commentaires qu’Henry Corbin nous donne de la mystique sou
8595 dmirables commentaires qu’Henry Corbin nous donne de la mystique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est pas seulemen
8596 rables commentaires qu’Henry Corbin nous donne de la mystique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est pas seulement c
8597 u’Henry Corbin nous donne de la mystique soufi, «  la totalité de notre être, ce n’est pas seulement cette partie que nous
8598 in nous donne de la mystique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est pas seulement cette partie que nous appelons pré
8599 idualité éternelle », notre « Nom divin », ce que le vieil Iran désignait comme Fravarti 96. » L’Ange des soufis n’évoque
8600 que le vieil Iran désignait comme Fravarti 96. » L’ Ange des soufis n’évoque pas seulement cette part initiante de l’être
8601 oufis n’évoque pas seulement cette part initiante de l’être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, m
8602 is n’évoque pas seulement cette part initiante de l’ être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, mais
8603 l’être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, mais encore, et d’une manière plus précise dans l’homo
8604 e en Dieu selon le christianisme, mais encore, et d’ une manière plus précise dans l’homologie, ces entités célestes, fémin
8605 , mais encore, et d’une manière plus précise dans l’ homologie, ces entités célestes, féminines, que la religion de Zarathu
8606 l’homologie, ces entités célestes, féminines, que la religion de Zarathustra nommait les Fravartis, « celles qui ont chois
8607 ces entités célestes, féminines, que la religion de Zarathustra nommait les Fravartis, « celles qui ont choisi » (c’est-à
8608 féminines, que la religion de Zarathustra nommait les Fravartis, « celles qui ont choisi » (c’est-à-dire choisi de combattr
8609 s, « celles qui ont choisi » (c’est-à-dire choisi de combattre pour venir en aide à Ohrmazd) et qui sont à la fois les arc
8610 ur venir en aide à Ohrmazd) et qui sont à la fois les archétypes célestes des êtres et leurs anges tutélaires. Il y a plus 
8611 es et leurs anges tutélaires. Il y a plus : selon le mazdéisme « chaque entité physique ou morale, chaque être complet ou
8612 e ou morale, chaque être complet ou chaque groupe d’ êtres appartenant au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Di
8613 let ou chaque groupe d’êtres appartenant au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sie
8614 nt au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les ê
8615 Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui l’habitent apparais
8616 Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui l’habitent apparaissent ainsi co
8617 a lui-même la sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui l’habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible
8618 sienne97. La Terre physique et tous les êtres qui l’ habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible du monde inv
8619 les êtres qui l’habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible du monde invisible, mais premier, des archétypes
8620 du monde invisible, mais premier, des archétypes. L’ événement majeur, la scène capitale du drame de la personne ainsi cons
8621 mais premier, des archétypes. L’événement majeur, la scène capitale du drame de la personne ainsi constituée se produit à
8622 s. L’événement majeur, la scène capitale du drame de la personne ainsi constituée se produit à l’aube de la troisième nuit
8623 L’événement majeur, la scène capitale du drame de la personne ainsi constituée se produit à l’aube de la troisième nuit qu
8624 rame de la personne ainsi constituée se produit à l’ aube de la troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencon
8625 la personne ainsi constituée se produit à l’aube de la troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de
8626 se produit à l’aube de la troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à l
8627 troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. D
8628 t qui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysag
8629 ui suit la mort terrestre : c’est la rencontre de l’ âme avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage n
8630 ’est la rencontre de l’âme avec son moi céleste à l’ entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé de la Lumière-de-Gloire
8631 à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé de la Lumière-de-Gloire restituant toutes choses et tous les êtres dans
8632 ’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé de la Lumière-de-Gloire restituant toutes choses et tous les êtres dans leu
8633 umière-de-Gloire restituant toutes choses et tous les êtres dans leur pureté paradisiaque, « dans un décor de montagnes fla
8634 es dans leur pureté paradisiaque, « dans un décor de montagnes flamboyant aux aurores, d’eaux célestes où croissent les pl
8635 ans un décor de montagnes flamboyant aux aurores, d’ eaux célestes où croissent les plantes d’immortalité », au centre du m
8636 mboyant aux aurores, d’eaux célestes où croissent les plantes d’immortalité », au centre du monde spirituel (qui est le mon
8637 aurores, d’eaux célestes où croissent les plantes d’ immortalité », au centre du monde spirituel (qui est le monde réel des
8638 ortalité », au centre du monde spirituel (qui est le monde réel des Archétypes), le pont Chinvat s’élance, reliant un somm
8639 spirituel (qui est le monde réel des Archétypes), le pont Chinvat s’élance, reliant un sommet au monde des Lumières infini
8640 Lumières infinies. À son entrée, se dresse devant l’ âme sa Dâenâ, son moi céleste, jeune femme d’une beauté resplendissant
8641 vant l’âme sa Dâenâ, son moi céleste, jeune femme d’ une beauté resplendissante et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais
8642 nte et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’ homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est
8643 ui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est une appariti
8644 omme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti, c’est une apparition monstrueuse et défigurée qui reflète s
8645 strueuse et défigurée qui reflète son état déchu. La « rencontre aurorale » avec le moi céleste figure donc une pesée des
8646 te son état déchu. La « rencontre aurorale » avec le moi céleste figure donc une pesée des âmes. Le mazdéisme, comme plus
8647 ec le moi céleste figure donc une pesée des âmes. Le mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme le christianisme véri
8648 une pesée des âmes. Le mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme le christianisme véritable, ne demande pas d’abord c
8649 e mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme le christianisme véritable, ne demande pas d’abord ce qu’est l’homme, ma
8650 nisme véritable, ne demande pas d’abord ce qu’est l’ homme, mais qui es-tu ? Toute réalité dernière est personnelle. Le vra
8651 i es-tu ? Toute réalité dernière est personnelle. Le vrai moi est Ailleurs, mais son drame ici-bas. L’absolu, ou la nég
8652 vrai moi est Ailleurs, mais son drame ici-bas. L’ absolu, ou la négation du moi Les peuples des régions que l’Europe
8653 Ailleurs, mais son drame ici-bas. L’absolu, ou la négation du moi Les peuples des régions que l’Europe nomme Asie di
8654 me ici-bas. L’absolu, ou la négation du moi Les peuples des régions que l’Europe nomme Asie diffèrent bien plus entre
8655 la négation du moi Les peuples des régions que l’ Europe nomme Asie diffèrent bien plus entre eux que les peuples de l’E
8656 rope nomme Asie diffèrent bien plus entre eux que les peuples de l’Europe, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous en co
8657 sie diffèrent bien plus entre eux que les peuples de l’Europe, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous en commun, c’est
8658 diffèrent bien plus entre eux que les peuples de l’ Europe, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous en commun, c’est la
8659 est une croyance qu’ils ont tous en commun, c’est la croyance à la métempsychose, à la transmigration des âmes. Or elle no
8660 ce qu’ils ont tous en commun, c’est la croyance à la métempsychose, à la transmigration des âmes. Or elle nous semble à pr
8661 n commun, c’est la croyance à la métempsychose, à la transmigration des âmes. Or elle nous semble à première vue impliquer
8662 nous semble à première vue impliquer comme allant de soi la croyance en un moi reconnaissable au travers de ses vies succe
8663 mble à première vue impliquer comme allant de soi la croyance en un moi reconnaissable au travers de ses vies successives.
8664 ssable au travers de ses vies successives. Car si le moi n’existe pas, qu’est-ce qui transmigre98 ? Mais ce moi, cet ego,
8665 cette entité distincte, voilà précisément ce que les doctrines de l’Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent d
8666 distincte, voilà précisément ce que les doctrines de l’Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des mil
8667 tincte, voilà précisément ce que les doctrines de l’ Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des millén
8668 ue les doctrines de l’Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des millénaires comme l’illusion fondame
8669 ouddhisme, dénoncent depuis des millénaires comme l’ illusion fondamentale. Il y aurait donc malentendu fondamental entre l
8670 le. Il y aurait donc malentendu fondamental entre les peuples et leurs sages, entre la religion des uns et la métaphysique
8671 ndamental entre les peuples et leurs sages, entre la religion des uns et la métaphysique des autres ? En fait, on ne voit
8672 ples et leurs sages, entre la religion des uns et la métaphysique des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de l’Asie
8673 métaphysique des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de l’Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre
8674 ue des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de l’Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les cro
8675 des autres ? En fait, on ne voit pas les Sages de l’ Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les croyan
8676 cer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les croyances populaires de leurs contrées ; c’est bien plutôt à notre id
8677 n pourrait s’y attendre, les croyances populaires de leurs contrées ; c’est bien plutôt à notre idée de la personne qu’ils
8678 e leurs contrées ; c’est bien plutôt à notre idée de la personne qu’ils opposent leur idée du non-moi. Le vrai malentendu
8679 eurs contrées ; c’est bien plutôt à notre idée de la personne qu’ils opposent leur idée du non-moi. Le vrai malentendu se
8680 la personne qu’ils opposent leur idée du non-moi. Le vrai malentendu se serait-il instauré entre eux et nous ? Entre cela
8681 s pensent que nous croyons lorsque nous affirmons le moi réel, et cela que nous pensons qu’ils croient en le niant ? Nous
8682 réel, et cela que nous pensons qu’ils croient en le niant ? Nous avancerons peut-être un peu en cherchant à nous représen
8683 premiers commentaires aux Vedas, il apparaît que la négation du moi porte d’abord contre le moi « phénoménal », c’est-à-d
8684 araît que la négation du moi porte d’abord contre le moi « phénoménal », c’est-à-dire contre l’homme naturel, exemplaire a
8685 contre le moi « phénoménal », c’est-à-dire contre l’ homme naturel, exemplaire animal transitoire et « aveugle », enveloppe
8686 nsitoire et « aveugle », enveloppe obscurcissante d’ une âme divine. Ainsi parlent tous les upanishads, et les premiers écr
8687 scurcissante d’une âme divine. Ainsi parlent tous les upanishads, et les premiers écrits canoniques du bouddhisme : il faut
8688 crits canoniques du bouddhisme : il faut éteindre le désir individuel, cause de l’erreur, des souffrances et de la mort, d
8689 sme : il faut éteindre le désir individuel, cause de l’erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matièr
8690  : il faut éteindre le désir individuel, cause de l’ erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matière e
8691 individuel, cause de l’erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On
8692 ividuel, cause de l’erreur, des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On peu
8693 des souffrances et de la mort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien i
8694 t de la mort, dissiper cet écran de matière entre l’ âme et la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « m
8695 ort, dissiper cet écran de matière entre l’âme et la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « mort au mo
8696 la Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses di
8697 Réalité. On peut penser qu’il s’agit bien ici de la même « mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses disci
8698 ci de la même « mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses disciples, et qui est la condition de leur access
8699 mort au monde et à soi-même » que le Christ exige de ses disciples, et qui est la condition de leur accession à leur vrai
8700 que le Christ exige de ses disciples, et qui est la condition de leur accession à leur vrai moi spirituel, celui qui doit
8701 t exige de ses disciples, et qui est la condition de leur accession à leur vrai moi spirituel, celui qui doit ressusciter
8702 ivaïtes, en Inde, admettent une âme individuelle ( le jîva) mais « obscurcie » par son union avec le corps. Elle doit tendr
8703 e (le jîva) mais « obscurcie » par son union avec le corps. Elle doit tendre à se libérer du phénomène individuel au lieu
8704 à se libérer du phénomène individuel au lieu que l’ âme chrétienne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la ch
8705 mène individuel au lieu que l’âme chrétienne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de mêm
8706 lieu que l’âme chrétienne doit le transfigurer, —  d’ où la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhism
8707 que l’âme chrétienne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme ori
8708 ne doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce q
8709 doit le transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que
8710 résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que l’homme ? Un ensemble transitoire
8711 e même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que l’ homme ? Un ensemble transitoire d’agrégats matériels et de formations
8712 . Qu’est-ce que l’homme ? Un ensemble transitoire d’ agrégats matériels et de formations mentales en proie au désir égoïste
8713 ? Un ensemble transitoire d’agrégats matériels et de formations mentales en proie au désir égoïste, qui naît de l’ignoranc
8714 ions mentales en proie au désir égoïste, qui naît de l’ignorance et qui entraîne fatalement les attachements à l’illusoire
8715 s mentales en proie au désir égoïste, qui naît de l’ ignorance et qui entraîne fatalement les attachements à l’illusoire ;
8716 ui naît de l’ignorance et qui entraîne fatalement les attachements à l’illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et l
8717 nce et qui entraîne fatalement les attachements à l’ illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours
8718 raîne fatalement les attachements à l’illusoire ; d’ où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « I
8719 fatalement les attachements à l’illusoire ; d’où l’ action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconn
8720 t les attachements à l’illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconnaissable e
8721 ements à l’illusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconnaissable est le commen
8722 llusoire ; d’où l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconnaissable est le commencement des ê
8723 a roue des retours sans fin. « Inconnaissable est le commencement des êtres enveloppés par l’ignorance, et que le désir co
8724 able est le commencement des êtres enveloppés par l’ ignorance, et que le désir conduit à de criminelles renaissances. »99
8725 ment des êtres enveloppés par l’ignorance, et que le désir conduit à de criminelles renaissances. »99 Le but est donc « de
8726 loppés par l’ignorance, et que le désir conduit à de criminelles renaissances. »99 Le but est donc « de nous apprendre le
8727 désir conduit à de criminelles renaissances. »99 Le but est donc « de nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous
8728 e criminelles renaissances. »99 Le but est donc «  de nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous dit une moderne in
8729 issances. »99 Le but est donc « de nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous dit une moderne interprète du bouddh
8730  »99 Le but est donc « de nous apprendre le moyen de ne pas renaître », nous dit une moderne interprète du bouddhisme tibé
8731 du continent, un interprète du zen fait écho : «  La négation de l’Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’
8732 t, un interprète du zen fait écho : « La négation de l’Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’e
8733 un interprète du zen fait écho : « La négation de l’ Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’ego
8734 an énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’ Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après
8735 ée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expér
8736 par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’ ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expérien
8737 istes porte sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’ Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou
8738 rte sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le
8739 sur l’Atman de l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ ego absolu, l’ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le sa
8740 e l’ego relatif, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ ego d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le sanscrit du Boud
8741 f, non sur l’Atman de l’ego absolu, l’ego d’après l’ expérience illuminante.101 » Ou dans le sanscrit du Bouddha : Sabbe s
8742 go d’après l’expérience illuminante.101 » Ou dans le sanscrit du Bouddha : Sabbe sankhâra anicca Sabbe sankhâra dukkha Sa
8743 s Toutes choses composées sont souffrantes Toutes les choses sont sans moi.102) Si D. T. Suzuki peut écrire après cela : «
8744 2) Si D. T. Suzuki peut écrire après cela : « On le voit, l’expérience personnelle est le fondement de la philosophie bou
8745 T. Suzuki peut écrire après cela : « On le voit, l’ expérience personnelle est le fondement de la philosophie bouddhiste »
8746 cela : « On le voit, l’expérience personnelle est le fondement de la philosophie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pou
8747 e voit, l’expérience personnelle est le fondement de la philosophie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pour lui d’une e
8748 oit, l’expérience personnelle est le fondement de la philosophie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pour lui d’une expé
8749 ie bouddhiste », comprenons qu’il s’agit pour lui d’ une expérience rigoureusement spirituelle. En somme, l’adversaire prin
8750 expérience rigoureusement spirituelle. En somme, l’ adversaire principal des védantins comme des premiers bouddhistes, ce
8751 mme des premiers bouddhistes, ce n’est pas encore la personne, mais l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mo
8752 ouddhistes, ce n’est pas encore la personne, mais l’ obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien compr
8753 n’est pas encore la personne, mais l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux cond
8754 est pas encore la personne, mais l’obstination de l’ ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux conditi
8755 ais l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux conditions de cette survie, sans pur
8756 l’obstination de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux conditions de cette survie, sans purifi
8757 là de la mort sans rien comprendre aux conditions de cette survie, sans purifier d’avance son jîva, — sans s’ordonner d’av
8758 dre aux conditions de cette survie, sans purifier d’ avance son jîva, — sans s’ordonner d’avance, dirions-nous, aux exigenc
8759 ans purifier d’avance son jîva, — sans s’ordonner d’ avance, dirions-nous, aux exigences du vrai moi, qui est notre réponda
8760 n des buts majeurs des méthodes spirituelles soit de l’empêcher de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spiri
8761 es buts majeurs des méthodes spirituelles soit de l’ empêcher de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spiritue
8762 eurs des méthodes spirituelles soit de l’empêcher de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spirituels s’oppose
8763 de renaître103 ! Mais vient le second stade, où les spirituels s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’âme dist
8764 second stade, où les spirituels s’opposent même à l’ ego absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confo
8765 les spirituels s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi d
8766 uels s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensi
8767 s s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’ âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité,
8768 à l’ego absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu
8769 o absolu, à la réalité de l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce
8770 l’âme distincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade di
8771 istincte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade disent le
8772 incte. Le soi de chacun se confond avec le Soi de l’ Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade disent les u
8773 e Soi de l’Immensité, ou du Brahma. Qu’est-ce que l’ âme ? Une monade disent les uns. Un reflet du Brahma disent les autres
8774 u Brahma. Qu’est-ce que l’âme ? Une monade disent les uns. Un reflet du Brahma disent les autres. Non, répondent les advaït
8775 monade disent les uns. Un reflet du Brahma disent les autres. Non, répondent les advaïtins : il n’y a que brahman. Et tu n’
8776 eflet du Brahma disent les autres. Non, répondent les advaïtins : il n’y a que brahman. Et tu n’es rien. Et de leur côté le
8777 ïtins : il n’y a que brahman. Et tu n’es rien. Et de leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon di
8778 y a que brahman. Et tu n’es rien. Et de leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon disent à peu prè
8779 n’es rien. Et de leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon disent à peu près les mêmes phrases) 
8780 leur côté les bouddhistes (mais le tao chinois et le shinto nippon disent à peu près les mêmes phrases) : « Nagasena, exis
8781 tao chinois et le shinto nippon disent à peu près les mêmes phrases) : « Nagasena, existe-t-il un être qui transmigre de ce
8782  : « Nagasena, existe-t-il un être qui transmigre de ce corps dans un autre ? — Non, il n’y en a point. — S’il n’y a pas d
8783 utre ? — Non, il n’y en a point. — S’il n’y a pas de transmigration, peut-il y avoir une réincarnation ? — Oui, c’est pos
8784 e réincarnation ? — Oui, c’est possible. » Voici l’ explication : « Le Roi dit : Nagasena, y a-t-il quelqu’un qui ne repre
8785 — Oui, c’est possible. » Voici l’explication : «  Le Roi dit : Nagasena, y a-t-il quelqu’un qui ne reprenne point l’indivi
8786 agasena, y a-t-il quelqu’un qui ne reprenne point l’ individualité après la mort ? Nagasena répondit : Celui qui a péché re
8787 qu’un qui ne reprenne point l’individualité après la mort ? Nagasena répondit : Celui qui a péché reprend une individualit
8788 être pur. — O Nagasena, dis-moi s’il existe rien de semblable à l’âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’âme.104 » Un tex
8789 Nagasena, dis-moi s’il existe rien de semblable à l’ âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’âme.104 » Un texte zen chinois
8790 xiste rien de semblable à l’âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’âme.104 » Un texte zen chinois surenchérit : « Y a-t-il
8791 emblable à l’âme ? — Il n’y a rien de semblable à l’ âme.104 » Un texte zen chinois surenchérit : « Y a-t-il un enseignemen
8792 ne jamais au peuple cette leçon. On s’en garde !) Les spirituels hindous cherchent le samahdi, qui est l’absorption totale
8793 On s’en garde !) Les spirituels hindous cherchent le samahdi, qui est l’absorption totale dans l’Absolu du Soi : le grand
8794 spirituels hindous cherchent le samahdi, qui est l’ absorption totale dans l’Absolu du Soi : le grand sommeil, lentement a
8795 hent le samahdi, qui est l’absorption totale dans l’ Absolu du Soi : le grand sommeil, lentement atteint, et qu’on peut app
8796 ui est l’absorption totale dans l’Absolu du Soi : le grand sommeil, lentement atteint, et qu’on peut appeler l’enstase. Et
8797 sommeil, lentement atteint, et qu’on peut appeler l’ enstase. Et les mystiques chrétiens cherchent l’extase. Quant aux boud
8798 ment atteint, et qu’on peut appeler l’enstase. Et les mystiques chrétiens cherchent l’extase. Quant aux bouddhistes zen, on
8799 r l’enstase. Et les mystiques chrétiens cherchent l’ extase. Quant aux bouddhistes zen, on dirait qu’ils s’en tiennent à la
8800 bouddhistes zen, on dirait qu’ils s’en tiennent à la stase pure et simple : faire face au fait, signe du Tout, et donc du
8801 , signe du Tout, et donc du Vide. Leur satori est le contraire du samahdi : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De
8802 ire du samahdi : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De la vision-en-soi, du Cela qui n’est pas personnel et se jou
8803 ahdi : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De la vision-en-soi, du Cela qui n’est pas personnel et se joue à traver
8804 i : c’est un éveil instantané. Éveil de quoi ? De la vision-en-soi, du Cela qui n’est pas personnel et se joue à travers n
8805 sonnel et se joue à travers notre moi. Ainsi tout l’ Orient des doctrines… Et en même temps l’Orient des peuples et sa croy
8806 nsi tout l’Orient des doctrines… Et en même temps l’ Orient des peuples et sa croyance en la transmigration… Mais voici le
8807 même temps l’Orient des peuples et sa croyance en la transmigration… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’Orie
8808 s et sa croyance en la transmigration… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’Orient exagère ses formules. Il di
8809 oyance en la transmigration… Mais voici le moment d’ ajuster la vision. Tout l’Orient exagère ses formules. Il dit cent-mil
8810 la transmigration… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’Orient exagère ses formules. Il dit cent-mille-million
8811 n… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’ Orient exagère ses formules. Il dit cent-mille-millions pour dire : be
8812 té pour dire longévité. Notre hygiène, augmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie, serait alors une « recette
8813 évité. Notre hygiène, augmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie, serait alors une « recette d’immortalité ».
8814 ène, augmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie, serait alors une « recette d’immortalité ». Et même la seule
8815 , augmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie, serait alors une « recette d’immortalité ». Et même la seule qui
8816 rée moyenne de la vie, serait alors une « recette d’ immortalité ». Et même la seule qui ait réussi. Apprenons donc à lire
8817 rait alors une « recette d’immortalité ». Et même la seule qui ait réussi. Apprenons donc à lire dans leur optique. Le mêm
8818 réussi. Apprenons donc à lire dans leur optique. Le même Kitaro Nishida qui écrit ceci : « La valeur religieuse signifie
8819 ptique. Le même Kitaro Nishida qui écrit ceci : «  La valeur religieuse signifie l’absolue négation du moi », ajoute trois
8820 qui écrit ceci : « La valeur religieuse signifie l’ absolue négation du moi », ajoute trois pages plus loin : « Nous deven
8821 plus loin : « Nous devenons vraies personnes dans la mesure où nous faisons face à l’Un tout-transcendant.105 » (Ce qui es
8822 Un tout-transcendant.105 » (Ce qui est chrétien.) Le même Chang Chen-Chi qui cite ce koan : Parfois, j’arrache la personn
8823 g Chen-Chi qui cite ce koan : Parfois, j’arrache la personne mais sauve l’objet. Parfois j’arrache l’objet, mais sauve la
8824 koan : Parfois, j’arrache la personne mais sauve l’ objet. Parfois j’arrache l’objet, mais sauve la personne. Parfois, j’a
8825 la personne mais sauve l’objet. Parfois j’arrache l’ objet, mais sauve la personne. Parfois, j’arrache en même temps l’obje
8826 ve l’objet. Parfois j’arrache l’objet, mais sauve la personne. Parfois, j’arrache en même temps l’objet et la personne. Pa
8827 uve la personne. Parfois, j’arrache en même temps l’ objet et la personne. Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne.
8828 onne. Parfois, j’arrache en même temps l’objet et la personne. Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne. le même c
8829 l’objet et la personne. Parfois, je n’arrache ni l’ objet ni la personne. le même commente : Supprimer la personne et sa
8830 la personne. Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne. le même commente : Supprimer la personne et sauver l’obje
8831 Parfois, je n’arrache ni l’objet ni la personne. le même commente : Supprimer la personne et sauver l’objet signifie : é
8832 et ni la personne. le même commente : Supprimer la personne et sauver l’objet signifie : éliminer le questionneur, non s
8833 même commente : Supprimer la personne et sauver l’ objet signifie : éliminer le questionneur, non sa question. Et les tro
8834 la personne et sauver l’objet signifie : éliminer le questionneur, non sa question. Et les trois autres distinctions s’exp
8835 e : éliminer le questionneur, non sa question. Et les trois autres distinctions s’expliquent de la même manière. Puis il a
8836 on. Et les trois autres distinctions s’expliquent de la même manière. Puis il ajoute : Si le disciple est exceptionnelle
8837 Et les trois autres distinctions s’expliquent de la même manière. Puis il ajoute : Si le disciple est exceptionnellemen
8838 liquent de la même manière. Puis il ajoute : Si le disciple est exceptionnellement doué, le maître ne touche ni à la per
8839 te : Si le disciple est exceptionnellement doué, le maître ne touche ni à la personne, ni à l’objet. Enfin ceci : « Ains
8840 exceptionnellement doué, le maître ne touche ni à la personne, ni à l’objet. Enfin ceci : « Ainsi que Bodhidharma (le fon
8841 doué, le maître ne touche ni à la personne, ni à l’ objet. Enfin ceci : « Ainsi que Bodhidharma (le fondateur du zen) l’a
8842 à l’objet. Enfin ceci : « Ainsi que Bodhidharma ( le fondateur du zen) l’a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur
8843 i : « Ainsi que Bodhidharma (le fondateur du zen) l’ a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur des notions abstruses
8844 ndateur du zen) l’a déclaré, zen ne se soucie pas de disserter sur des notions abstruses telles que Dieu, la Vérité ; ce q
8845 serter sur des notions abstruses telles que Dieu, la Vérité ; ce que zen demande au disciple, c’est de voir sa propre phys
8846 la Vérité ; ce que zen demande au disciple, c’est de voir sa propre physionomie. » Ou, comme le disait le sixième Patriarc
8847 c’est de voir sa propre physionomie. » Ou, comme le disait le sixième Patriarche de la secte (638-713) : « Ne pense pas a
8848 omie. » Ou, comme le disait le sixième Patriarche de la secte (638-713) : « Ne pense pas au bien ni au mal, mais regarde c
8849 e. » Ou, comme le disait le sixième Patriarche de la secte (638-713) : « Ne pense pas au bien ni au mal, mais regarde ce q
8850 ionomie originelle, celle que tu avais avant même d’ être né.106 » Par où nous rejoignons un certain christianisme — à par
8851 us rejoignons un certain christianisme — à partir d’ un certain bouddhisme — et certainement le mazdéisme et les soufis : i
8852 partir d’un certain bouddhisme — et certainement le mazdéisme et les soufis : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, do
8853 tain bouddhisme — et certainement le mazdéisme et les soufis : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l
8854 rtainement le mazdéisme et les soufis : il s’agit d’ une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même.
8855 éisme et les soufis : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences
8856 me et les soufis : il s’agit d’une seule quête de l’ esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne
8857 s : il s’agit d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas
8858 d’une seule quête de l’esprit, dont le Graal, ou l’ Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas où l’on croya
8859 prit, dont le Graal, ou l’Ange, est : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas où l’on croyait, ne sont jamais exacteme
8860 : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas où l’ on croyait, ne sont jamais exactement ce que l’on croyait. Si nous sou
8861 où l’on croyait, ne sont jamais exactement ce que l’ on croyait. Si nous souhaitons préciser leur nature, c’est dans les no
8862 nous souhaitons préciser leur nature, c’est dans les notions de l’amour traduisant ces trois conceptions que nous avons le
8863 tons préciser leur nature, c’est dans les notions de l’amour traduisant ces trois conceptions que nous avons les plus gran
8864 s préciser leur nature, c’est dans les notions de l’ amour traduisant ces trois conceptions que nous avons les plus grandes
8865 r traduisant ces trois conceptions que nous avons les plus grandes chances de les trouver. Dans ce domaine, toute différenc
8866 nceptions que nous avons les plus grandes chances de les trouver. Dans ce domaine, toute différence reconnue peut être vér
8867 ptions que nous avons les plus grandes chances de les trouver. Dans ce domaine, toute différence reconnue peut être vérifié
8868 toute différence reconnue peut être vérifiée par l’ expérience intime, et promet au dialogue des spirituels un élargisseme
8869 romet au dialogue des spirituels un élargissement de la conscience que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’
8870 et au dialogue des spirituels un élargissement de la conscience que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’ant
8871 élargissement de la conscience que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’anthropologie plus ou moins « scient
8872 que chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’anthropologie plus ou moins « scientifique » de ce siècle, il sembl
8873 chacun prendra de son bien. Tandis qu’au plan de l’ anthropologie plus ou moins « scientifique » de ce siècle, il semblera
8874 de l’anthropologie plus ou moins « scientifique » de ce siècle, il semblerait que les négations du moi selon les écoles or
8875 « scientifique » de ce siècle, il semblerait que les négations du moi selon les écoles orientales correspondent simplement
8876 cle, il semblerait que les négations du moi selon les écoles orientales correspondent simplement aux névroses de la psychan
8877 orientales correspondent simplement aux névroses de la psychanalyse freudienne : elles seraient autant de « rationalisati
8878 ientales correspondent simplement aux névroses de la psychanalyse freudienne : elles seraient autant de « rationalisations
8879 a psychanalyse freudienne : elles seraient autant de « rationalisations » des attitudes « dysfonctionnelles » qui menacent
8880 des attitudes « dysfonctionnelles » qui menacent l’ intégrité du moi et qui nient ou détruisent la personne… Mais l’Orient
8881 ent l’intégrité du moi et qui nient ou détruisent la personne… Mais l’Oriental sourit et nous laisse « nos » problèmes.
8882 moi et qui nient ou détruisent la personne… Mais l’ Oriental sourit et nous laisse « nos » problèmes. Trois écoles de l
8883 et nous laisse « nos » problèmes. Trois écoles de l’amour Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’homme
8884 nous laisse « nos » problèmes. Trois écoles de l’ amour Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’homme mai
8885 nos » problèmes. Trois écoles de l’amour Si l’ amour est le premier moteur non seulement de l’homme mais du monde, c’
8886 Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’homme mais du monde, c’est son action qui configure l’idée du moi q
8887 Si l’amour est le premier moteur non seulement de l’ homme mais du monde, c’est son action qui configure l’idée du moi que
8888 mme mais du monde, c’est son action qui configure l’ idée du moi que nous nous faisons, et cette idée du moi révèle l’amour
8889 ue nous nous faisons, et cette idée du moi révèle l’ amour, comme la structure de l’atome traduit certaines propriétés de l
8890 isons, et cette idée du moi révèle l’amour, comme la structure de l’atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’e
8891 te idée du moi révèle l’amour, comme la structure de l’atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’amour do
8892 idée du moi révèle l’amour, comme la structure de l’ atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’amour domin
8893 structure de l’atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’homme est abs
8894 ucture de l’atome traduit certaines propriétés de l’ énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’homme est absolu
8895 raduit certaines propriétés de l’énergie. « C’est l’ amour dominant qui fait l’homme… L’homme est absolument tel qu’est l’a
8896 s de l’énergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’ homme… L’homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie :
8897 ergie. « C’est l’amour dominant qui fait l’homme… L’ homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie : selon (ce
8898 i fait l’homme… L’homme est absolument tel qu’est l’ amour dominant de sa vie : selon (cet amour) se fait son ciel, s’il es
8899 ’homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie : selon (cet amour) se fait son ciel, s’il est bon, ou son enf
8900 on enfer, s’il est mauvais », dit Swedenborg dans La Nouvelle Jérusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque
8901 it Swedenborg dans La Nouvelle Jérusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque esprit et de chaque ange est l
8902 ouvelle Jérusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : «  Le corps de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.10
8903 érusalem. Et dans De Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les t
8904 Cœlo, il ajoute : « Le corps de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’ho
8905 « Le corps de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient
8906 s de chaque esprit et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer
8907 et de chaque ange est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent a
8908 est la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant
8909 la forme de son amour.107 » Les trois notions de l’ homme que l’on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de
8910 son amour.107 » Les trois notions de l’homme que l’ on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de modèles d’u
8911 107 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’ évoquer nous apparaissent alors comme autant de modèles d’une énergéti
8912 nt d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de modèles d’une énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son
8913 r nous apparaissent alors comme autant de modèles d’ une énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son action con
8914 t alors comme autant de modèles d’une énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son action configurante et compo
8915 lors comme autant de modèles d’une énergétique de l’ amour, ou comme autant d’effets de son action configurante et composan
8916 les d’une énergétique de l’amour, ou comme autant d’ effets de son action configurante et composante. Et nous les voyons di
8917 énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son action configurante et composante. Et nous les voyons différer d’
8918 de son action configurante et composante. Et nous les voyons différer d’une manière subtile mais précise par la forme des r
8919 urante et composante. Et nous les voyons différer d’ une manière subtile mais précise par la forme des rapports qu’elles im
8920 s différer d’une manière subtile mais précise par la forme des rapports qu’elles imaginent entre le moi naturel et le vrai
8921 ar la forme des rapports qu’elles imaginent entre le moi naturel et le vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre le
8922 pports qu’elles imaginent entre le moi naturel et le vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre les phénomènes et le
8923 le moi naturel et le vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre les phénomènes et le noumène, l’individu et la person
8924 vrai moi, c’est-à-dire selon les langages, entre les phénomènes et le noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange,
8925 -dire selon les langages, entre les phénomènes et le noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi.
8926 les langages, entre les phénomènes et le noumène, l’ individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons q
8927 entre les phénomènes et le noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois p
8928 nomènes et le noumène, l’individu et la personne, l’ âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une
8929 t le noumène, l’individu et la personne, l’âme et l’ ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité s
8930 mène, l’individu et la personne, l’âme et l’ange, l’ ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité sans laqu
8931 ndividu et la personne, l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité sans laquelle ni l
8932 , l’âme et l’ange, l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’amour ne se
8933 l’ego et le Soi. Observons que les trois partent d’ une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’amour ne seraient même conce
8934 les trois partent d’une dualité sans laquelle ni l’ homme ni l’amour ne seraient même concevables. Il ne s’agit ici ni du
8935 partent d’une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’ amour ne seraient même concevables. Il ne s’agit ici ni du dualisme tr
8936 ualisme trop facilement nommé manichéen, opposant le Bien et le Mal comme deux principes préexistants ; ni tout à fait des
8937 p facilement nommé manichéen, opposant le Bien et le Mal comme deux principes préexistants ; ni tout à fait des « deux hom
8938  ; ni tout à fait des « deux hommes en moi » dont la lutte fait gémir saint Paul ; mais, préalablement à tout jugement mor
8939 s, préalablement à tout jugement moral, il s’agit de la reconnaissance d’une bipolarité, d’une tension permanente entre l’
8940 préalablement à tout jugement moral, il s’agit de la reconnaissance d’une bipolarité, d’une tension permanente entre l’ind
8941 ut jugement moral, il s’agit de la reconnaissance d’ une bipolarité, d’une tension permanente entre l’individu et le « vrai
8942 il s’agit de la reconnaissance d’une bipolarité, d’ une tension permanente entre l’individu et le « vrai moi ». (L’individ
8943 d’une bipolarité, d’une tension permanente entre l’ individu et le « vrai moi ». (L’individu n’est pas le mal en soi : il
8944 ité, d’une tension permanente entre l’individu et le « vrai moi ». (L’individu n’est pas le mal en soi : il ne devient mau
8945 permanente entre l’individu et le « vrai moi ». ( L’ individu n’est pas le mal en soi : il ne devient mauvais que dans la s
8946 ndividu et le « vrai moi ». (L’individu n’est pas le mal en soi : il ne devient mauvais que dans la seule mesure où il se
8947 as le mal en soi : il ne devient mauvais que dans la seule mesure où il se referme sur soi, c’est-à-dire se refuse à l’amo
8948 ù il se referme sur soi, c’est-à-dire se refuse à l’ amour. Et de même le « vrai moi » n’est pas le bien en soi, car il peu
8949 soi, c’est-à-dire se refuse à l’amour. Et de même le « vrai moi » n’est pas le bien en soi, car il peut devenir un monstre
8950 e à l’amour. Et de même le « vrai moi » n’est pas le bien en soi, car il peut devenir un monstre.) Pour aimer, il faut êt
8951 un monstre.) Pour aimer, il faut être deux, dit la sagesse des nations. Et cela vaut d’abord pour l’amour de soi-même, s
8952 la sagesse des nations. Et cela vaut d’abord pour l’ amour de soi-même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les mor
8953 se des nations. Et cela vaut d’abord pour l’amour de soi-même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les moralistes
8954 abord pour l’amour de soi-même, sans lequel point d’ amour du prochain. Tous les moralistes du monde s’accordent avec les s
8955 même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les moralistes du monde s’accordent avec les spirituels dans leur condamn
8956 in. Tous les moralistes du monde s’accordent avec les spirituels dans leur condamnation de l’égoïsme, qui est l’impérialism
8957 ordent avec les spirituels dans leur condamnation de l’égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture au
8958 ent avec les spirituels dans leur condamnation de l’ égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture autar
8959 uels dans leur condamnation de l’égoïsme, qui est l’ impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les mot
8960 condamnation de l’égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette co
8961 damnation de l’égoïsme, qui est l’impérialisme de l’ ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette conda
8962 de l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes j
8963 turel et sa fermeture autarcique. Mais les motifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes jugent au n
8964 Mais les motifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au
8965 ifs de cette condamnation ne sont pas les mêmes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au nom de l’am
8966 t pas les mêmes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au nom de l’amour. Nous n’invoquerons ici que
8967 mes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituels au nom de l’amour. Nous n’invoquerons ici que les seconds.
8968 nt au nom de la société, les spirituels au nom de l’ amour. Nous n’invoquerons ici que les seconds. L’école chrétienne
8969 amour. Nous n’invoquerons ici que les seconds. L’ école chrétienne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi
8970 L’école chrétienne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le
8971 L’école chrétienne Dans une vue chrétienne de l’ homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vr
8972 chrétienne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’ amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. L
8973 ne Dans une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. Le second
8974 une vue chrétienne de l’homme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. Le second commandeme
8975 omme, l’amour de soi est le rapport positif entre l’ individu et le vrai moi. Le second commandement qui résume toute la Lo
8976 de soi est le rapport positif entre l’individu et le vrai moi. Le second commandement qui résume toute la Loi et les Proph
8977 vrai moi. Le second commandement qui résume toute la Loi et les Prophètes : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », su
8978 Le second commandement qui résume toute la Loi et les Prophètes : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », suppose évide
8979 », suppose évidemment un moi duel, au sein duquel l’ amour s’instaure d’une manière telle que s’aimer et aimer le prochain
8980 nt un moi duel, au sein duquel l’amour s’instaure d’ une manière telle que s’aimer et aimer le prochain soit un même acte :
8981 instaure d’une manière telle que s’aimer et aimer le prochain soit un même acte : sinon le comme n’aurait pas son plein se
8982 er et aimer le prochain soit un même acte : sinon le comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’homme
8983 sinon le comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’ amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spir
8984 e comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spirituel et
8985 ait pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’ homme naturel s’ouvre à l’action du vrai moi spirituel et se laisse tr
8986 ns l’amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’ action du vrai moi spirituel et se laisse transformer, réorienter par
8987 se laisse transformer, réorienter par lui. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut
8988 nter par lui. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’ agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que s
8989 lui. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que seul il d
8990 i. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent de l’ amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que seul il disc
8991 t l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parce que seul il discerne en l’autre le même amour. « Aime
8992 e prochain, parce que seul il discerne en l’autre le même amour. « Aimer, c’est soutenir, deviner, porter le meilleur de c
8993 e amour. « Aimer, c’est soutenir, deviner, porter le meilleur de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre
8994 imer, c’est soutenir, deviner, porter le meilleur de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de s
8995 le meilleur de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de soi — est sa vocation singulière. Aime
8996 de ce qu’on aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de soi — est sa vocation singulière. Aimer le prochai
8997 , disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de soi — est sa vocation singulière. Aimer le prochain dans sa personne,
8998  comme de soi — est sa vocation singulière. Aimer le prochain dans sa personne, c’est discerner sa singularité, sa vocatio
8999 rner sa singularité, sa vocation, même virtuelle, la soutenir et l’aider à naître. Ainsi l’amour dans sa réalité totale, i
9000 rité, sa vocation, même virtuelle, la soutenir et l’ aider à naître. Ainsi l’amour dans sa réalité totale, intégrant l’anim
9001 virtuelle, la soutenir et l’aider à naître. Ainsi l’ amour dans sa réalité totale, intégrant l’animique au spirituel, va to
9002 . Ainsi l’amour dans sa réalité totale, intégrant l’ animique au spirituel, va toujours de personne à personne. Mais alors,
9003 e, intégrant l’animique au spirituel, va toujours de personne à personne. Mais alors, d’où vient la personne ? Quel que so
9004 , va toujours de personne à personne. Mais alors, d’ où vient la personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les troi
9005 rs de personne à personne. Mais alors, d’où vient la personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les trois religions
9006 ais alors, d’où vient la personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les trois religions abrahamiques, le vrai moi e
9007 personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les trois religions abrahamiques, le vrai moi est toujours suscité par l’
9008 e lui ont donné les trois religions abrahamiques, le vrai moi est toujours suscité par l’amour même : « Dieu nous a aimés
9009 brahamiques, le vrai moi est toujours suscité par l’ amour même : « Dieu nous a aimés le premier ». Pour le chrétien, c’est
9010 our même : « Dieu nous a aimés le premier ». Pour le chrétien, c’est parce que Dieu, qui est Amour, est un Dieu personnel
9011 our, est un Dieu personnel dans sa tri-unité, que l’ amour spirituel crée dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur
9012 ans sa tri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’ homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’es
9013 ri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la
9014 amour spirituel crée dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la connaissance dé
9015 dans l’homme la personne. Si la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrif
9016 s l’homme la personne. Si la plus haute valeur de l’ Occident chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrifice
9017 lus haute valeur de l’Occident chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrifice personnel, et si le sacrifice
9018 chrétien n’est pas la connaissance détachée mais le sacrifice personnel, et si le sacrifice diffère du suicide — la natur
9019 sance détachée mais le sacrifice personnel, et si le sacrifice diffère du suicide — la nature de l’amour véritable l’expli
9020 ersonnel, et si le sacrifice diffère du suicide —  la nature de l’amour véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus
9021 et si le sacrifice diffère du suicide — la nature de l’amour véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus grand amou
9022 si le sacrifice diffère du suicide — la nature de l’ amour véritable l’explique seule. « Personne n’a un plus grand amour q
9023 ffère du suicide — la nature de l’amour véritable l’ explique seule. « Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vi
9024 que seule. « Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’il aime. » Se sacrifier pour l’autre aimé,
9025 c’est d’abord sacrifier son moi à son vrai moi, —  l’ ordonner à sa vocation. Ou c’est encore : se sacrifier tel que l’on es
9026 vocation. Ou c’est encore : se sacrifier tel que l’ on est, à soi-même tel qu’on va le devenir par l’esprit. C’est rejoind
9027 crifier tel que l’on est, à soi-même tel qu’on va le devenir par l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être
9028 l’on est, à soi-même tel qu’on va le devenir par l’ esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être au travers d’u
9029 qu’on va le devenir par l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être au travers d’une « mort à soi-même » tra
9030 par l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être au travers d’une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modè
9031 oindre la forme immortelle de son être au travers d’ une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle de l’amour et du vra
9032 une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle de l’amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la probléma
9033 « mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle de l’ amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématiq
9034 nte. Ce modèle de l’amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il co
9035 èle de l’amour et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il conditionne a
9036 et du vrai moi instaure le normal, le sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviat
9037 staure le normal, le sublime, et la problématique de l’Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour e
9038 ure le normal, le sublime, et la problématique de l’ Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour et l
9039 ique de l’Occident chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour et les formes particulières que prennent en Occ
9040 ent chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’amour et les formes particulières que prennent en Occident certaine
9041 chrétien. Il conditionne aussi les déviations de l’ amour et les formes particulières que prennent en Occident certaines t
9042 Il conditionne aussi les déviations de l’amour et les formes particulières que prennent en Occident certaines tendances mor
9043 iées à tel point qu’il devient parfois impossible d’ en reconnaître ailleurs les homologues. En voici deux exemples extrême
9044 ient parfois impossible d’en reconnaître ailleurs les homologues. En voici deux exemples extrêmes. Le masochisme religieux
9045 les homologues. En voici deux exemples extrêmes. Le masochisme religieux, ou haine de soi. — Dans son langage dramatique,
9046 ples extrêmes. Le masochisme religieux, ou haine de soi. — Dans son langage dramatique, saint Paul parle parfois de la ha
9047 son langage dramatique, saint Paul parle parfois de la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous l
9048 n langage dramatique, saint Paul parle parfois de la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les
9049 dramatique, saint Paul parle parfois de la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituel
9050 de la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une com
9051 la haine de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une compla
9052 me, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une complaisance croissante. J
9053 rise au pied de la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une complaisance croissante. Je sais bien qu
9054 vec une complaisance croissante. Je sais bien que la haine est l’envers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le dé
9055 aisance croissante. Je sais bien que la haine est l’ envers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’
9056 roissante. Je sais bien que la haine est l’envers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime p
9057 ssante. Je sais bien que la haine est l’envers de l’ amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut
9058 ue la haine est l’envers de l’amour, mais comment l’ amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce q
9059 vers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie ?
9060 ’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie ? Le masoch
9061 ime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie ? Le masochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’âme frustrée, q
9062 e qu’il lui sacrifie ? Le masochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelai
9063 i sacrifie ? Le masochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de
9064 masochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dan
9065 sochisme n’est-il pas le moment de retombement de l’ âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans s
9066 le moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’ esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai m
9067 retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’ appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle vou
9068 âme frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il l
9069 frustrée, quand l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui
9070 l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui reste la nostalgie d’une fuite
9071 ger dans son élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ ange. Il lui reste la nostalgie d’une fuite hors du moi naturel. Désor
9072 s le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui reste la nostalgie d’une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme e
9073  ? Elle voulait l’ange. Il lui reste la nostalgie d’ une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme est jugé : n’a
9074 talgie d’une fuite hors du moi naturel. Désormais le vieil homme est jugé : n’ayant pu l’entraîner avec elle vers son bien
9075 l. Désormais le vieil homme est jugé : n’ayant pu l’ entraîner avec elle vers son bien et l’animer de son amour, l’âme l’ac
9076 n’ayant pu l’entraîner avec elle vers son bien et l’ animer de son amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sai
9077 u l’entraîner avec elle vers son bien et l’animer de son amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu
9078 avec elle vers son bien et l’animer de son amour, l’ âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont parti
9079 lle vers son bien et l’animer de son amour, l’âme l’ accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont partie liée
9080 son bien et l’animer de son amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils ont partie liée, et qu’e
9081 qu’ils ont partie liée, et qu’elle mourra si elle le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps d
9082 lle mourra si elle le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’
9083 mourra si elle le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’emp
9084 lle le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’empoisonnent. L
9085 le tue. Elle se contente alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’empoisonnent. La p
9086 nte alors de le maudire, de le traiter en « corps de mort », et leurs relations s’empoisonnent. La plupart des névroses di
9087 ns cette discorde permanente, — dans ce refus que l’ âme oppose au corps, vu comme signe et symbole de la « prison » du moi
9088 l’âme oppose au corps, vu comme signe et symbole de la « prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rêvé d’une métamorphos
9089 âme oppose au corps, vu comme signe et symbole de la « prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rêvé d’une métamorphose a
9090 et symbole de la « prison » du moi. Et c’est que l’ âme avait rêvé d’une métamorphose angélique, quand l’esprit lui demand
9091 « prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rêvé d’ une métamorphose angélique, quand l’esprit lui demandait seulement d’o
9092 me avait rêvé d’une métamorphose angélique, quand l’ esprit lui demandait seulement d’ordonner tout le moi terrestre et tem
9093 angélique, quand l’esprit lui demandait seulement d’ ordonner tout le moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. M
9094 l’esprit lui demandait seulement d’ordonner tout le moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. Mais celui qui se
9095 nt d’ordonner tout le moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut
9096 r tout le moi terrestre et temporel à la vocation de l’amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le
9097 out le moi terrestre et temporel à la vocation de l’ amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le pr
9098 à la vocation de l’amour. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le prochain : il ne peut voir en lui
9099 ui qui se hait de cette manière ne peut pas aimer le prochain : il ne peut voir en lui que son semblable — un corps « vil 
9100 corps « vil » et une âme qui se veut ange —, non le vrai moi dans son autonomie. Si le corps lui paraît désirable, il ser
9101 ut ange —, non le vrai moi dans son autonomie. Si le corps lui paraît désirable, il sera parfois tenté d’attribuer ce mouv
9102 corps lui paraît désirable, il sera parfois tenté d’ attribuer ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’un amour a
9103 l sera parfois tenté d’attribuer ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantiq
9104 era parfois tenté d’attribuer ce mouvement, né de l’ instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantique
9105 nté d’attribuer ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantique trouve ici sa
9106 r ce mouvement, né de l’instinct, à la révélation d’ un amour angélique. La passion romantique trouve ici sa genèse. Exalté
9107 l’instinct, à la révélation d’un amour angélique. La passion romantique trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique
9108 romantique trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique de l’ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les
9109 trouve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique de l’ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les exigences de
9110 uve ici sa genèse. Exaltée jusqu’à la mystique de l’ ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les exigences de la
9111 scèse autopunitive, elle finit par confondre avec les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascé
9112 tive, elle finit par confondre avec les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascétisme non tra
9113 e, elle finit par confondre avec les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascétisme non transf
9114 fondre avec les exigences de la mort au faux-moi, l’ instinct de mort… Contre cet ascétisme non transfigurant, Nietzsche n’
9115 les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mort… Contre cet ascétisme non transfigurant, Nietzsche n’écrit pas s
9116 indre celui qui se hait lui-même, car nous serons les victimes de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induir
9117 ui se hait lui-même, car nous serons les victimes de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour
9118 ême, car nous serons les victimes de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 »
9119 de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre
9120 sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’ induire à l’amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre ex
9121 t de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’ amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre extrême où se
9122 vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 ». L’érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte l’
9123 nc soin de l’induire à l’amour de lui-même108 ». L’ érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte l’âme irritée mais no
9124 ’érotisme sensuel est l’autre extrême où se porte l’ âme irritée mais non pas convertie par l’esprit — comme l’a si bien vu
9125 se porte l’âme irritée mais non pas convertie par l’ esprit — comme l’a si bien vu Kierkegaard. Tout amour véritable procèd
9126 ritée mais non pas convertie par l’esprit — comme l’ a si bien vu Kierkegaard. Tout amour véritable procède du vrai moi et
9127 r véritable procède du vrai moi et se dirige vers le vrai moi de l’autre. Mais il peut arriver qu’il s’arrête en chemin, q
9128 procède du vrai moi et se dirige vers le vrai moi de l’autre. Mais il peut arriver qu’il s’arrête en chemin, que son élan
9129 river qu’il s’arrête en chemin, que son élan vers la personne singulière retombe au plan de l’individuel, du générique. Ca
9130 élan vers la personne singulière retombe au plan de l’individuel, du générique. Capté par l’instinct qu’il excite au-delà
9131 an vers la personne singulière retombe au plan de l’ individuel, du générique. Capté par l’instinct qu’il excite au-delà de
9132 au plan de l’individuel, du générique. Capté par l’ instinct qu’il excite au-delà des exigences naturelles, il ira fatalem
9133 nces naturelles, il ira fatalement s’épuiser dans l’ illusoire multiplicité des « aventures sans lendemain ». Limitant son
9134 à ces désirs qu’une possession rapide anesthésie, l’ âme retombe alors dans les liens de l’instinct, qui est la puissance i
9135 ssion rapide anesthésie, l’âme retombe alors dans les liens de l’instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellenc
9136 de anesthésie, l’âme retombe alors dans les liens de l’instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellence, et s’é
9137 anesthésie, l’âme retombe alors dans les liens de l’ instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellence, et s’épui
9138 tombe alors dans les liens de l’instinct, qui est la puissance impersonnelle par excellence, et s’épuise à s’en libérer pa
9139 le par excellence, et s’épuise à s’en libérer par le changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C
9140 nce, et s’épuise à s’en libérer par le changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la libert
9141 , et s’épuise à s’en libérer par le changement de l’ excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la liberté n
9142 en libérer par le changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la liberté négative revendiqué
9143 on, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la liberté négative revendiquée par Don Juan contre les conventions de l
9144 liberté négative revendiquée par Don Juan contre les conventions de la morale commune — qu’il est déjà trop « spirituel »
9145 e revendiquée par Don Juan contre les conventions de la morale commune — qu’il est déjà trop « spirituel » pour respecter 
9146 evendiquée par Don Juan contre les conventions de la morale commune — qu’il est déjà trop « spirituel » pour respecter — m
9147 « spirituel » pour respecter — mais aussi contre le respect du mystère exigeant de l’Autre — qu’il n’est pas assez « spir
9148 mais aussi contre le respect du mystère exigeant de l’Autre — qu’il n’est pas assez « spirituel » pour aimer. (Mais s’il
9149 st pas assez « spirituel » pour aimer. (Mais s’il l’ était assez, il retrouverait aussi la justification de certaines conve
9150 . (Mais s’il l’était assez, il retrouverait aussi la justification de certaines conventions, protégeant chez la brute et l
9151 ait assez, il retrouverait aussi la justification de certaines conventions, protégeant chez la brute et l’innocent les pre
9152 ication de certaines conventions, protégeant chez la brute et l’innocent les premières chances de l’esprit, — ou mettant à
9153 ertaines conventions, protégeant chez la brute et l’ innocent les premières chances de l’esprit, — ou mettant à l’abri des
9154 chez la brute et l’innocent les premières chances de l’esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’indispens
9155 z la brute et l’innocent les premières chances de l’ esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’indispensabl
9156 les premières chances de l’esprit, — ou mettant à l’ abri des atteintes de l’esprit l’indispensable tissu conjonctif de tou
9157 de l’esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui
9158 l’esprit, — ou mettant à l’abri des atteintes de l’ esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne
9159 , — ou mettant à l’abri des atteintes de l’esprit l’ indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne sont pas
9160 ntes de l’esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne sont pas un ordre.) ⁂ L’école iranienne
9161 esprit l’indispensable tissu conjonctif de toutes les sociétés qui ne sont pas un ordre.) ⁂ L’école iranienne Il n’ex
9162 utes les sociétés qui ne sont pas un ordre.) ⁂ L’ école iranienne Il n’existe plus de communauté humaine, d’unité de
9163 rdre.) ⁂ L’école iranienne Il n’existe plus de communauté humaine, d’unité de civilisation qui s’inspire du mazdéism
9164 nienne Il n’existe plus de communauté humaine, d’ unité de civilisation qui s’inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et n
9165 Il n’existe plus de communauté humaine, d’unité de civilisation qui s’inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et nulle ne
9166 ’unité de civilisation qui s’inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis,
9167 sme de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis, et pour cause. Si je les fais intervenir ici,
9168 de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis, et pour cause. Si je les fais intervenir ici, c’
9169 s de la mystique des soufis, et pour cause. Si je les fais intervenir ici, c’est à titre d’évocation d’une dimension virtue
9170 use. Si je les fais intervenir ici, c’est à titre d’ évocation d’une dimension virtuelle, intemporelle, et donc permanente
9171 es fais intervenir ici, c’est à titre d’évocation d’ une dimension virtuelle, intemporelle, et donc permanente de l’esprit 
9172 nsion virtuelle, intemporelle, et donc permanente de l’esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’ho
9173 on virtuelle, intemporelle, et donc permanente de l’ esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme
9174 e, intemporelle, et donc permanente de l’esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’am
9175 et donc permanente de l’esprit : le mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’amour homologues au
9176 e mazdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme
9177 azdéisme et les soufis ont proposé des notions de l’ homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme tra
9178 les soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme transposées te
9179 s soufis ont proposé des notions de l’homme et de l’ amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme transposées terme
9180 chrétiennes, mais comme transposées terme à terme d’ un degré vers le « ciel » des archétypes : ainsi la dualité ego-vrai m
9181 s comme transposées terme à terme d’un degré vers le « ciel » des archétypes : ainsi la dualité ego-vrai moi y devient cel
9182 ’un degré vers le « ciel » des archétypes : ainsi la dualité ego-vrai moi y devient celle de l’âme et de son ange. Pour si
9183 s : ainsi la dualité ego-vrai moi y devient celle de l’âme et de son ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le p
9184 ainsi la dualité ego-vrai moi y devient celle de l’ âme et de son ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le pers
9185 dualité ego-vrai moi y devient celle de l’âme et de son ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le personnalisme
9186 ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le personnalisme essentiel de ces doctrines109, citons ce verset du Cora
9187 vrai climat spirituel le personnalisme essentiel de ces doctrines109, citons ce verset du Coran (24-41) qui pose comme un
9188 e comme une clef musicale : « Chaque être connaît le mode de prière et de glorification qui lui est propre. » Toute person
9189 une clef musicale : « Chaque être connaît le mode de prière et de glorification qui lui est propre. » Toute personne s’ori
9190 cale : « Chaque être connaît le mode de prière et de glorification qui lui est propre. » Toute personne s’origine en Dieu,
9191 t propre. » Toute personne s’origine en Dieu, qui l’ a créée afin d’être connu par elle et de devenir en elle l’objet de Sa
9192 Dieu, qui l’a créée afin d’être connu par elle et de devenir en elle l’objet de Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu
9193 afin d’être connu par elle et de devenir en elle l’ objet de Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu que tout amour peu
9194 être connu par elle et de devenir en elle l’objet de Sa propre connaissance. C’est donc en Dieu que tout amour peut reconn
9195 ’est donc en Dieu que tout amour peut reconnaître la personne de l’autre et l’aimer « comme soi-même », — comme étant née
9196 Dieu que tout amour peut reconnaître la personne de l’autre et l’aimer « comme soi-même », — comme étant née du même amou
9197 amour peut reconnaître la personne de l’autre et l’ aimer « comme soi-même », — comme étant née du même amour qui m’a créé
9198 au regard de chaque amant… car il est impossible d’ aimer un être sans se représenter en lui la divinité… Un être n’aime e
9199 ssible d’aimer un être sans se représenter en lui la divinité… Un être n’aime en réalité personne d’autre que son créateur
9200 i la divinité… Un être n’aime en réalité personne d’ autre que son créateur ?110 » Ibn Arabi distingue trois amours : l’amo
9201 réateur ?110 » Ibn Arabi distingue trois amours : l’ amour divin du Créateur pour sa créature, et d’elle pour Lui ; l’amour
9202  : l’amour divin du Créateur pour sa créature, et d’ elle pour Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est en la créature t
9203 u Créateur pour sa créature, et d’elle pour Lui ; l’ amour spirituel « dont le siège est en la créature toujours à la quête
9204 re, et d’elle pour Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est en la créature toujours à la quête de l’être dont elle déco
9205 ur Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est en la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’I
9206 uel « dont le siège est en la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se d
9207 t le siège est en la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre c
9208 e siège est en la créature toujours à la quête de l’ être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre comm
9209 s à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’ Image, ou dont elle se découvre comme étant l’Image » ; enfin l’amour
9210 lle l’Image, ou dont elle se découvre comme étant l’ Image » ; enfin l’amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses
9211 nt elle se découvre comme étant l’Image » ; enfin l’ amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses désirs sans souci
9212 l’Image » ; enfin l’amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et t
9213 in l’amour naturel, qui recherche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas !
9214 echerche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manièr
9215 erche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’ agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière d
9216 tisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière dont la plup
9217 faction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’ Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière dont la plupart
9218 de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi, la manière dont la plupart des gens d’aujourd’hui comprennent l’amour. »
9219 it Ibn Arabi, la manière dont la plupart des gens d’ aujourd’hui comprennent l’amour. » Comment réconcilier l’amour naturel
9220 ont la plupart des gens d’aujourd’hui comprennent l’ amour. » Comment réconcilier l’amour naturel (ou physique, comme on le
9221 rd’hui comprennent l’amour. » Comment réconcilier l’ amour naturel (ou physique, comme on le dit improprement) avec l’amour
9222 éconcilier l’amour naturel (ou physique, comme on le dit improprement) avec l’amour spirituel ? Qui aime en nous, et pour
9223 (ou physique, comme on le dit improprement) avec l’ amour spirituel ? Qui aime en nous, et pour qui ? « Ibn Arabi observe
9224 me en nous, et pour qui ? « Ibn Arabi observe que les plus parfaits amants mystiques sont ceux qui aiment Dieu simultanémen
9225 x-mêmes, parce que cette capacité révèle chez eux l’ unification de leur double nature (le dénouement de la « conscience ma
9226 que cette capacité révèle chez eux l’unification de leur double nature (le dénouement de la « conscience malheureuse » en
9227 èle chez eux l’unification de leur double nature ( le dénouement de la « conscience malheureuse » en proie aux déchirements
9228 ’unification de leur double nature (le dénouement de la « conscience malheureuse » en proie aux déchirements). » Telle est
9229 ification de leur double nature (le dénouement de la « conscience malheureuse » en proie aux déchirements). » Telle est do
9230 se » en proie aux déchirements). » Telle est donc la personne unifiée et tel est son amour de soi-même. Quant à l’amour-pa
9231 est donc la personne unifiée et tel est son amour de soi-même. Quant à l’amour-passion (ici, non romantique !) il se situe
9232 unifiée et tel est son amour de soi-même. Quant à l’ amour-passion (ici, non romantique !) il se situe au point où le regar
9233 n (ici, non romantique !) il se situe au point où le regard de l’âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible du
9234 n romantique !) il se situe au point où le regard de l’âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible du divin, ce
9235 omantique !) il se situe au point où le regard de l’ âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible du divin, cette
9236 oint où le regard de l’âme reconnaît soudain dans l’ Aimé cette Forme sensible du divin, cette théophanie que l’âme peut ai
9237 tte Forme sensible du divin, cette théophanie que l’ âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’amour unifié. L’Aimé n’
9238 cette théophanie que l’âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’amour unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet
9239 e que l’âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’amour unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il es
9240 ue l’âme peut aimer dans toutes les dimensions de l’ amour unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il est p
9241 mer dans toutes les dimensions de l’amour unifié. L’ Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il est pour l’amour natu
9242 st plus alors un simple objet — comme il est pour l’ amour naturel, possessif — mais une virtualité divine que l’amant « im
9243 turel, possessif — mais une virtualité divine que l’ amant « imagine » (dont il devine l’Image) et qu’il tend à faire exist
9244 té divine que l’amant « imagine » (dont il devine l’ Image) et qu’il tend à faire exister dans l’être aimé, par l’efficace
9245 evine l’Image) et qu’il tend à faire exister dans l’ être aimé, par l’efficace de son amour pré-figurant. C’est préciséme
9246 qu’il tend à faire exister dans l’être aimé, par l’ efficace de son amour pré-figurant. C’est précisément là que s’origi
9247 à faire exister dans l’être aimé, par l’efficace de son amour pré-figurant. C’est précisément là que s’origine la plus
9248 ré-figurant. C’est précisément là que s’origine la plus haute fonction de l’amour humain, celle-là même qui assure la co
9249 écisément là que s’origine la plus haute fonction de l’amour humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’o
9250 sément là que s’origine la plus haute fonction de l’ amour humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’on a
9251 ction de l’amour humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’on a désigné historiquement comme amour court
9252 r humain, celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’on a désigné historiquement comme amour courtois et amour my
9253 celle-là même qui assure la coalescence de ce que l’ on a désigné historiquement comme amour courtois et amour mystique. Ca
9254 ement comme amour courtois et amour mystique. Car l’ amour tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’ado
9255 ur courtois et amour mystique. Car l’amour tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’adossant à une lum
9256 r mystique. Car l’amour tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’adossant à une lumière qui en fasse é
9257 ystique. Car l’amour tend à la transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’adossant à une lumière qui en fasse éclo
9258 transfiguration de la figure aimée terrestre, en l’ adossant à une lumière qui en fasse éclore toutes les virtualités surh
9259 adossant à une lumière qui en fasse éclore toutes les virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir de la fonction théophaniq
9260 clore toutes les virtualités surhumaines, jusqu’à l’ investir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été de
9261 s les virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été des Figures f
9262 es virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été des Figures fémi
9263 s, jusqu’à l’investir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi en a-t-il été des Figures féminines célébrées par les F
9264 jusqu’à l’investir de la fonction théophanique de l’ Ange (ainsi en a-t-il été des Figures féminines célébrées par les Fede
9265 en a-t-il été des Figures féminines célébrées par les Fedeli d’amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qu
9266 té des Figures féminines célébrées par les Fedeli d’ amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qui apparut
9267 ines célébrées par les Fedeli d’amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Me
9268 ’amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia
9269 en a-t-il été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que l’amant tende à contemp
9270 qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que l’amant tende à contempler l’être aimé, à s’un
9271 apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que l’amant tende à contempler l’être aimé, à s’unir
9272 la Mekke, comme figure de la Sophia divine). Que l’ amant tende à contempler l’être aimé, à s’unir en lui, à en perpétuer
9273 la Sophia divine). Que l’amant tende à contempler l’ être aimé, à s’unir en lui, à en perpétuer la présence, son amour tend
9274 pler l’être aimé, à s’unir en lui, à en perpétuer la présence, son amour tend toujours à faire exister quelque chose qui n
9275 quelque chose qui n’est pas encore existant dans l’ Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de l’amour du prochain selon
9276 ncore existant dans l’Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de l’amour du prochain selon Kierkegaard112, mais aussi sel
9277 dans l’Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de l’amour du prochain selon Kierkegaard112, mais aussi selon Swedenborg
9278 ns l’Aimé.111 On reconnaît ici les « notes » de l’ amour du prochain selon Kierkegaard112, mais aussi selon Swedenborg :
9279 wedenborg : Comme tout bien procède du Seigneur, le Seigneur est, dans le sens suprême et au degré le plus éminent, le Pr
9280 t bien procède du Seigneur, le Seigneur est, dans le sens suprême et au degré le plus éminent, le Prochain ; c’est donc d’
9281 le Seigneur est, dans le sens suprême et au degré le plus éminent, le Prochain ; c’est donc d’après Lui que s’établissent
9282 dans le sens suprême et au degré le plus éminent, le Prochain ; c’est donc d’après Lui que s’établissent toutes les distin
9283 ; c’est donc d’après Lui que s’établissent toutes les distinctions relatives au prochain, c’est-à-dire que chacun est le pr
9284 elatives au prochain, c’est-à-dire que chacun est le prochain en proportion de ce qu’il a quelque chose du Seigneur en lui
9285 t-à-dire que chacun est le prochain en proportion de ce qu’il a quelque chose du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit
9286 hose du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit de la même manière le bien qui procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un
9287 e du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit de la même manière le bien qui procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’
9288 lui ; or, comme nul ne reçoit de la même manière le bien qui procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’est pas le proch
9289 ocède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’est pas le prochain de la même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez deux
9290 gneur, il s’ensuit que l’un n’est pas le prochain de la même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez deux personnes un
9291 ur, il s’ensuit que l’un n’est pas le prochain de la même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez deux personnes un bi
9292 eux personnes un bien absolument identique… C’est l’ amour qui fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité
9293 bien absolument identique… C’est l’amour qui fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité de son amour.113
9294 C’est l’amour qui fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité de son amour.113 En dépit de tout ce qui
9295 fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité de son amour.113 En dépit de tout ce qui distingue la tran
9296 chain, et chacun est le prochain selon la qualité de son amour.113 En dépit de tout ce qui distingue la transparence (p
9297 on amour.113 En dépit de tout ce qui distingue la transparence (parfois trompeuse) du latin de l’ingénieur-philosophe S
9298 ngue la transparence (parfois trompeuse) du latin de l’ingénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’an
9299 e la transparence (parfois trompeuse) du latin de l’ ingénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’analo
9300 du latin de l’ingénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le
9301 ngénieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme conc
9302 nieur-philosophe Swedenborg et la poésie dense de l’ Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme concret
9303 losophe Swedenborg et la poésie dense de l’Arabe, l’ analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme concret des souf
9304 ’Arabe, l’analogie des énoncés est indéniable. Si le symbolisme concret des soufis transpose doublement tous les termes à
9305 isme concret des soufis transpose doublement tous les termes à la fois dans le surnaturel (ou monde céleste) et dans le sen
9306 anspose doublement tous les termes à la fois dans le surnaturel (ou monde céleste) et dans le sensible terrestre, la struc
9307 ois dans le surnaturel (ou monde céleste) et dans le sensible terrestre, la structure des relations entre Dieu, le vrai mo
9308 (ou monde céleste) et dans le sensible terrestre, la structure des relations entre Dieu, le vrai moi et le prochain reste
9309 terrestre, la structure des relations entre Dieu, le vrai moi et le prochain reste exactement comparable, comme le sont le
9310 tructure des relations entre Dieu, le vrai moi et le prochain reste exactement comparable, comme le sont les trois formes
9311 et le prochain reste exactement comparable, comme le sont les trois formes de l’amour que manifeste cette structure. Mais
9312 ochain reste exactement comparable, comme le sont les trois formes de l’amour que manifeste cette structure. Mais « l’Imagi
9313 tement comparable, comme le sont les trois formes de l’amour que manifeste cette structure. Mais « l’Imagination créatrice
9314 ent comparable, comme le sont les trois formes de l’ amour que manifeste cette structure. Mais « l’Imagination créatrice »
9315 de l’amour que manifeste cette structure. Mais «  l’ Imagination créatrice » des soufis, comme l’angélologie du mazdéisme,
9316 ais « l’Imagination créatrice » des soufis, comme l’ angélologie du mazdéisme, nous fait voir combien plus vivement l’unité
9317 u mazdéisme, nous fait voir combien plus vivement l’ unité première et finale de tout amour ! Peut-être aussi nous fera-tel
9318 combien plus vivement l’unité première et finale de tout amour ! Peut-être aussi nous fera-telle entrevoir comment le myt
9319 Peut-être aussi nous fera-telle entrevoir comment le mythe de Tristan — en dépit du pseudo-bouddhisme tardivement emprunté
9320 aussi nous fera-telle entrevoir comment le mythe de Tristan — en dépit du pseudo-bouddhisme tardivement emprunté par Wagn
9321 ien » et trouve en lui ses origines archétypales. La passion du héros, que l’on peut interpréter (dans la légende primitiv
9322 s origines archétypales. La passion du héros, que l’ on peut interpréter (dans la légende primitive et l’opéra) comme un am
9323 passion du héros, que l’on peut interpréter (dans la légende primitive et l’opéra) comme un amour dédié à sa propre âme114
9324 on peut interpréter (dans la légende primitive et l’ opéra) comme un amour dédié à sa propre âme114, dont Iseut ne serait q
9325 édié à sa propre âme114, dont Iseut ne serait que l’ image sensible, — et c’est pourquoi j’ai osé dire que Tristan n’aimait
9326 Iseut — cette passion n’est-elle pas mieux vue si l’ on évoque les Fravarti du mazdéisme, les figures angéliques du vrai mo
9327 e passion n’est-elle pas mieux vue si l’on évoque les Fravarti du mazdéisme, les figures angéliques du vrai moi dans le mys
9328 eux vue si l’on évoque les Fravarti du mazdéisme, les figures angéliques du vrai moi dans le mysticisme soufi, et même la «
9329 azdéisme, les figures angéliques du vrai moi dans le mysticisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de sa
9330 ues du vrai moi dans le mysticisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n
9331 sticisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir dés
9332 cisme soufi, et même la « rencontre aurorale » de l’ âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré
9333 fi, et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour
9334 pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’ amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à déc
9335 invat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir q
9336 at ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour de l’ Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que
9337 st-ce pas pour avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que c’est leur p
9338 our avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que c’est leur passion mêm
9339 avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de la forêt du Morois en viennent à découvrir que c’est leur passion même q
9340 vie », mais pour l’autre ? S’il est une « erreur de Tristan », motivant le malheur essentiel de sa passion, ce serait alo
9341 re ? S’il est une « erreur de Tristan », motivant le malheur essentiel de sa passion, ce serait alors dans le mode de la t
9342 rreur de Tristan », motivant le malheur essentiel de sa passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « cie
9343 eur essentiel de sa passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la fem
9344 ntiel de sa passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que
9345 el de sa passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que l’o
9346 mode de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret.
9347 e de la transposition du « ciel » sur Terre et de l’ Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ic
9348 ansposition du « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ici, donc, t
9349 « ciel » sur Terre et de l’Ange en la femme, que l’ on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ici, donc, toute morale co
9350 Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ ultime secret. (Ici, donc, toute morale commune ou rationnelle, non st
9351 onnaliste, ne peut évidemment que se récuser.) L’ école orientale La plupart des doctrines hindoues, et l’unanimité d
9352 rientale La plupart des doctrines hindoues, et l’ unanimité des écoles bouddhistes, comme on l’a vu, nient la personne o
9353 , et l’unanimité des écoles bouddhistes, comme on l’ a vu, nient la personne ou la survolent, ne connaissent que l’ego tout
9354 té des écoles bouddhistes, comme on l’a vu, nient la personne ou la survolent, ne connaissent que l’ego tout transitoire e
9355 ouddhistes, comme on l’a vu, nient la personne ou la survolent, ne connaissent que l’ego tout transitoire et le Soi tout i
9356 t la personne ou la survolent, ne connaissent que l’ ego tout transitoire et le Soi tout impersonnel : « Il n’est qu’un Soi
9357 ent, ne connaissent que l’ego tout transitoire et le Soi tout impersonnel : « Il n’est qu’un Soi pour tous les êtres. 115 
9358 tout impersonnel : « Il n’est qu’un Soi pour tous les êtres. 115 » L’individualité qui est là, qui tombe sous le sens, doit
9359 : « Il n’est qu’un Soi pour tous les êtres. 115 » L’ individualité qui est là, qui tombe sous le sens, doit être exténuée m
9360 115 » L’individualité qui est là, qui tombe sous le sens, doit être exténuée méthodiquement (non point transfigurée ou gl
9361 n point transfigurée ou glorifiée) pour atteindre le Soi sans distinction, la Réalité sans visage, qui n’est ni ceci ni ce
9362 lorifiée) pour atteindre le Soi sans distinction, la Réalité sans visage, qui n’est ni ceci ni cela, mais qui est l’Immens
9363 s visage, qui n’est ni ceci ni cela, mais qui est l’ Immensité, disent les hindous, et qui est le Vide disent les bouddhist
9364 ni ceci ni cela, mais qui est l’Immensité, disent les hindous, et qui est le Vide disent les bouddhistes. Du même coup se t
9365 i est l’Immensité, disent les hindous, et qui est le Vide disent les bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués les pro
9366 té, disent les hindous, et qui est le Vide disent les bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués les problèmes de l’amou
9367 les bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain
9368 s. Du même coup se trouvent évacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de p
9369 Du même coup se trouvent évacués les problèmes de l’ amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de prot
9370 coup se trouvent évacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagoniste
9371 t évacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, c
9372 vacués les problèmes de l’amour de soi-même et de l’ amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, ces
9373 es problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, ces problème
9374 nt avoir lieu (ou du moins être pris au sérieux). L’ amour même est évacué. Il n’est plus que l’attrait des sexes agissant
9375 ieux). L’amour même est évacué. Il n’est plus que l’ attrait des sexes agissant fatalement sur des milliards d’agrégats éph
9376 t des sexes agissant fatalement sur des milliards d’ agrégats éphémères, combinés et défaits selon le cours des astres et l
9377 s d’agrégats éphémères, combinés et défaits selon le cours des astres et le Karma. Il ne peut être, pour l’esprit, qu’indi
9378 combinés et défaits selon le cours des astres et le Karma. Il ne peut être, pour l’esprit, qu’indifférent. (Quoique la mo
9379 urs des astres et le Karma. Il ne peut être, pour l’ esprit, qu’indifférent. (Quoique la morale sociale condamne radicaleme
9380 eut être, pour l’esprit, qu’indifférent. (Quoique la morale sociale condamne radicalement l’adultère de la femme mariée ;
9381 (Quoique la morale sociale condamne radicalement l’ adultère de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on
9382 a morale sociale condamne radicalement l’adultère de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on le pense bi
9383 orale sociale condamne radicalement l’adultère de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on le pense bien)
9384 de la femme mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’ amour, on le pense bien). « Écarte les choses, ô amant, ta voie est fu
9385 mariée ; mais ce n’est pas au nom de l’amour, on le pense bien). « Écarte les choses, ô amant, ta voie est fuite ! » s’éc
9386 as au nom de l’amour, on le pense bien). « Écarte les choses, ô amant, ta voie est fuite ! » s’écriait saint Jean de la Cro
9387 uite ! » s’écriait saint Jean de la Croix. Écarte le prochain ! ajoutent les spirituels du védantisme et du bouddhisme. S’
9388 t Jean de la Croix. Écarte le prochain ! ajoutent les spirituels du védantisme et du bouddhisme. S’il est vrai que « la not
9389 védantisme et du bouddhisme. S’il est vrai que «  la notion de Moi n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit
9390 e et du bouddhisme. S’il est vrai que « la notion de Moi n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte
9391 ddhisme. S’il est vrai que « la notion de Moi n’a d’ accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte tibétain, l
9392 vrai que « la notion de Moi n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi n
9393 n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. « La moral
9394 ensée des sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. « La morale bouddhique, qui est une
9395 sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. « La morale bouddhique, qui est une sorte d’hy
9396 e tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. «  La morale bouddhique, qui est une sorte d’hygiène spirituelle, tend à dé
9397 mieux. « La morale bouddhique, qui est une sorte d’ hygiène spirituelle, tend à détruire, en nous, les causes de souffranc
9398 d’hygiène spirituelle, tend à détruire, en nous, les causes de souffrance pour autrui.116 » « On ne peut comprendre la nat
9399 spirituelle, tend à détruire, en nous, les causes de souffrance pour autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de l’u
9400 ffrance pour autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de l’ultime réalité qu’après avoir détruit tout attachement in
9401 ur autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de l’ultime réalité qu’après avoir détruit tout attachement inné ou acqu
9402 autrui.116 » « On ne peut comprendre la nature de l’ ultime réalité qu’après avoir détruit tout attachement inné ou acquis,
9403 ment inné ou acquis, pour ses semblables…117 » Et le Bouddha lui-même : « Qui a cent sortes d’amours a cent sortes de doul
9404 17 » Et le Bouddha lui-même : « Qui a cent sortes d’ amours a cent sortes de douleurs ; qui a un amour a une douleur ; qui
9405 même : « Qui a cent sortes d’amours a cent sortes de douleurs ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas
9406 eurs ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a pas d’ amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause es
9407 amour a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’A
9408 ur ; qui n’a pas d’amour n’a pas de douleur. » Si l’ on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’Asie métaphysique
9409 pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’Asie métaphysique ne connaît pas l’amour, — j’
9410 on s’en tient aux textes, la cause est entendue : l’ Asie métaphysique ne connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu,
9411 est entendue : l’Asie métaphysique ne connaît pas l’ amour, — j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-pas
9412 métaphysique ne connaît pas l’amour, — j’entends l’ amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour
9413 sique ne connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour matrimo
9414 connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour matrimonial. Mai
9415 j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’ amour-passion, et même l’amour matrimonial. Mais on me dira que l’Asie
9416 , de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’ amour matrimonial. Mais on me dira que l’Asie n’est pas toute spiritue
9417 et même l’amour matrimonial. Mais on me dira que l’ Asie n’est pas toute spirituelle, et que la vie ne s’en tient pas aux
9418 ra que l’Asie n’est pas toute spirituelle, et que la vie ne s’en tient pas aux textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit
9419 x textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit pas de raisons pour que l’Orient réel soit plus conforme aux sermons du Boud
9420 a peut-être qu’on ne voit pas de raisons pour que l’ Orient réel soit plus conforme aux sermons du Bouddha, que l’Europe au
9421 el soit plus conforme aux sermons du Bouddha, que l’ Europe au Sermon sur la montagne. On aura tort. Car les grandes doctri
9422 ux sermons du Bouddha, que l’Europe au Sermon sur la montagne. On aura tort. Car les grandes doctrines religieuses de l’As
9423 rope au Sermon sur la montagne. On aura tort. Car les grandes doctrines religieuses de l’Asie n’ont jamais été révolutionna
9424 aura tort. Car les grandes doctrines religieuses de l’Asie n’ont jamais été révolutionnaires. Elles n’ont jamais prétendu
9425 ra tort. Car les grandes doctrines religieuses de l’ Asie n’ont jamais été révolutionnaires. Elles n’ont jamais prétendu tr
9426 onnaires. Elles n’ont jamais prétendu transformer l’ ensemble des réalités humaines : sociales, économiques et politiques,
9427 e religions), elles expriment ces réalités, elles les fixent et elles les consacrent (par les idoles et les yantras — signe
9428 expriment ces réalités, elles les fixent et elles les consacrent (par les idoles et les yantras — signes magiques et invari
9429 és, elles les fixent et elles les consacrent (par les idoles et les yantras — signes magiques et invariables —, par les rit
9430 fixent et elles les consacrent (par les idoles et les yantras — signes magiques et invariables —, par les rites quotidiens
9431 s yantras — signes magiques et invariables —, par les rites quotidiens omniprésents, par le régime des castes et la condamn
9432 les —, par les rites quotidiens omniprésents, par le régime des castes et la condamnation de toute curiosité du monde) ; d
9433 tidiens omniprésents, par le régime des castes et la condamnation de toute curiosité du monde) ; d’autre part, en tant que
9434 ents, par le régime des castes et la condamnation de toute curiosité du monde) ; d’autre part, en tant que doctrines elles
9435 tant que doctrines elles proposent aux spirituels les moyens de s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les
9436 ctrines elles proposent aux spirituels les moyens de s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions
9437 pirituels les moyens de s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions abrahamiques, au contraire, m
9438 les moyens de s’en évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions abrahamiques, au contraire, monothéist
9439 évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions abrahamiques, au contraire, monothéistes et communautaires,
9440 traire, monothéistes et communautaires, attaquent l’ ensemble des relations humaines et prennent à partie, un à un, tout in
9441 un à un, tout individu tel qu’il est, décidées à le transformer en vérité118. Elles provoquent d’innombrables réactions.
9442 s à le transformer en vérité118. Elles provoquent d’ innombrables réactions. Il est par suite inévitable que l’existence ré
9443 rables réactions. Il est par suite inévitable que l’ existence réelle, en Occident, ressemble moins à la doctrine que ce n’
9444 ’existence réelle, en Occident, ressemble moins à la doctrine que ce n’était le cas, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l
9445 ent, ressemble moins à la doctrine que ce n’était le cas, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme. Le
9446 était le cas, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’ exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en
9447 as, jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de
9448 jusqu’à nos jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’ érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de sex
9449 jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de sexualité : il
9450 ns l’exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmos tout entier en termes de sexualité : il pose le désir à la bas
9451 smos tout entier en termes de sexualité : il pose le désir à la base de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la me
9452 ntier en termes de sexualité : il pose le désir à la base de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la mesure où ell
9453 termes de sexualité : il pose le désir à la base de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la mesure où elles nous
9454 e de tout. « Nous ne désirons des choses que dans la mesure où elles nous procurent une jouissance. La divinité n’est un o
9455 la mesure où elles nous procurent une jouissance. La divinité n’est un objet d’amour que parce qu’elle représente une volu
9456 curent une jouissance. La divinité n’est un objet d’ amour que parce qu’elle représente une volupté sans mélange… Le désir
9457 arce qu’elle représente une volupté sans mélange… Le désir du luxurieux pour la femme n’existe que parce qu’il voit en ell
9458 volupté sans mélange… Le désir du luxurieux pour la femme n’existe que parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir,
9459 ur la femme n’existe que parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la
9460 me n’existe que parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possessio
9461 parce qu’il voit en elle la forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance
9462 l voit en elle la forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir
9463 de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir est pour un instant apa
9464 plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir est pour un instant apaisée… et
9465 isir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir est pour un instant apaisée… et l’
9466 de sa jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir est pour un instant apaisée… et l’homme perçoit d
9467 uffrance du désir est pour un instant apaisée… et l’ homme perçoit dans le plaisir sa propre nature essentielle, qui est la
9468 pour un instant apaisée… et l’homme perçoit dans le plaisir sa propre nature essentielle, qui est la joie. Toute jouissan
9469 le plaisir sa propre nature essentielle, qui est la joie. Toute jouissance, tout plaisir est une expérience du divin… Mai
9470 e, tout plaisir est une expérience du divin… Mais l’ amour parfait est celui dont l’objet n’est pas limité. C’est cet amour
9471 nce du divin… Mais l’amour parfait est celui dont l’ objet n’est pas limité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour d
9472 l’objet n’est pas limité. C’est cet amour qui est l’ amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté trans
9473 pas limité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’ amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119.
9474 ité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, l
9475 . C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour de l’ amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le d
9476 our qui est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’ amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir
9477 est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir érotiqu
9478 l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’ Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir érotique,
9479 our de l’Être-de-volupté transcendant »119. Kâma, le dieu du plaisir érotique, est vénéré par les yogis, « car c’est lui s
9480 Kâma, le dieu du plaisir érotique, est vénéré par les yogis, « car c’est lui seul, lorsqu’il est satisfait, qui peut libére
9481 i seul, lorsqu’il est satisfait, qui peut libérer l’ esprit du désir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’homme
9482 qui peut libérer l’esprit du désir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’homme et qui est un obstacle à son pr
9483 r l’esprit du désir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’homme et qui est un obstacle à son progrès spirituel.
9484 ir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir qui lie l’ homme et qui est un obstacle à son progrès spirituel.120 » Et encore :
9485 s spirituel.120 » Et encore : « Celui qui cherche l’ amour dans l’espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage
9486 20 » Et encore : « Celui qui cherche l’amour dans l’ espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les p
9487 ncore : « Celui qui cherche l’amour dans l’espoir d’ une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les plaisirs s
9488 herche l’amour dans l’espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les plaisirs sensuels quand ils vie
9489 ’espoir d’une jouissance est la victime du désir. Le sage accepte les plaisirs sensuels quand ils viennent, mais avec un c
9490 uissance est la victime du désir. Le sage accepte les plaisirs sensuels quand ils viennent, mais avec un cœur détaché. Il n
9491 n du plaisir comme expérience du divin, comparons- les aux diatribes d’un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée
9492 expérience du divin, comparons-les aux diatribes d’ un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre
9493 arons-les aux diatribes d’un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les
9494 x diatribes d’un saint Paul annonçant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les « infâmes »,
9495 ant la « colère de Dieu, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les « infâmes », contre « tous ceux qui se sont liv
9496 u, révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les « infâmes », contre « tous ceux qui se sont livrés à l’impureté, selo
9497 nfâmes », contre « tous ceux qui se sont livrés à l’ impureté, selon les convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Pur
9498  tous ceux qui se sont livrés à l’impureté, selon les convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra,
9499 e sont livrés à l’impureté, selon les convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata,
9500 , selon les convoitises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires
9501 itises de leur cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du p
9502 cœur. » Comparons le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du phallus, aux tr
9503 ns le Shiva Purana, le Kamasutra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du phallus, aux traités des Pères d
9504 tra, le Mahabharata, les copieux commentaires sur le culte du phallus, aux traités des Pères de l’Église sur l’ascèse et s
9505 du phallus, aux traités des Pères de l’Église sur l’ ascèse et sur la chasteté, et nous comprendrons à quel point Kierkegaa
9506 traités des Pères de l’Église sur l’ascèse et sur la chasteté, et nous comprendrons à quel point Kierkegaard voyait juste
9507 oint Kierkegaard voyait juste quand il disait que le christianisme, en condamnant la sensualité au nom de l’esprit, l’a po
9508 and il disait que le christianisme, en condamnant la sensualité au nom de l’esprit, l’a posée comme réalité et catégorie s
9509 istianisme, en condamnant la sensualité au nom de l’ esprit, l’a posée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans les lit
9510 , en condamnant la sensualité au nom de l’esprit, l’ a posée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans les littératures
9511 osée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans les littératures de l’Asie, on trouvera peu d’exemples convaincants — pou
9512 é et catégorie spirituelle. Dans les littératures de l’Asie, on trouvera peu d’exemples convaincants — pour ma part, je n’
9513 t catégorie spirituelle. Dans les littératures de l’ Asie, on trouvera peu d’exemples convaincants — pour ma part, je n’en
9514 Dans les littératures de l’Asie, on trouvera peu d’ exemples convaincants — pour ma part, je n’en connais point — de ce qu
9515 vaincants — pour ma part, je n’en connais point — de ce que nous baptisons amour-passion, et l’on sait à quel point cette
9516 oint — de ce que nous baptisons amour-passion, et l’ on sait à quel point cette forme de l’amour est liée à ses expressions
9517 ur-passion, et l’on sait à quel point cette forme de l’amour est liée à ses expressions. La passion et l’amour mystique, l
9518 passion, et l’on sait à quel point cette forme de l’ amour est liée à ses expressions. La passion et l’amour mystique, l’ér
9519 ette forme de l’amour est liée à ses expressions. La passion et l’amour mystique, l’érotisme et l’amour du prochain, sont
9520 l’amour est liée à ses expressions. La passion et l’ amour mystique, l’érotisme et l’amour du prochain, sont des problèmes
9521 ses expressions. La passion et l’amour mystique, l’ érotisme et l’amour du prochain, sont des problèmes occidentaux, posés
9522 ns. La passion et l’amour mystique, l’érotisme et l’ amour du prochain, sont des problèmes occidentaux, posés à tous par le
9523 sont des problèmes occidentaux, posés à tous par les rigueurs mal tolérées de dogmes et de doctrines impératives, cependan
9524 ntaux, posés à tous par les rigueurs mal tolérées de dogmes et de doctrines impératives, cependant que les voies de sagess
9525 à tous par les rigueurs mal tolérées de dogmes et de doctrines impératives, cependant que les voies de sagesse asiatiques
9526 dogmes et de doctrines impératives, cependant que les voies de sagesse asiatiques sont seulement proposées, — à quelques-un
9527 de doctrines impératives, cependant que les voies de sagesse asiatiques sont seulement proposées, — à quelques-uns. Les re
9528 iques sont seulement proposées, — à quelques-uns. Les recettes de plaisir, ou d’immortalité par la rétention du semen, sont
9529 ulement proposées, — à quelques-uns. Les recettes de plaisir, ou d’immortalité par la rétention du semen, sont liées en As
9530 es, — à quelques-uns. Les recettes de plaisir, ou d’ immortalité par la rétention du semen, sont liées en Asie à la piété,
9531 ns. Les recettes de plaisir, ou d’immortalité par la rétention du semen, sont liées en Asie à la piété, tandis que nos cou
9532 é par la rétention du semen, sont liées en Asie à la piété, tandis que nos coutumes viennent d’un vieux fond païen et que
9533 Asie à la piété, tandis que nos coutumes viennent d’ un vieux fond païen et que notre hygiène moderne se veut « scientifiqu
9534 iène moderne se veut « scientifique ». À cause de la nature du christianisme et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhi
9535 fique ». À cause de la nature du christianisme et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occide
9536 ue ». À cause de la nature du christianisme et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident
9537 use de la nature du christianisme et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en con
9538 de la nature du christianisme et de la nature de l’ hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en confli
9539 et de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vi
9540 e de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’
9541 e l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’ Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asi
9542 , la vie réelle de l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est en symbiose avec ses reli
9543 l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la sym
9544 en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces f
9545 conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’ Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces form
9546 l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces formules inquiète, revenons au quotidien banal, pris
9547 en symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces formules inquiète, revenons au quotidien banal, pris sur le vif :
9548 s inquiète, revenons au quotidien banal, pris sur le vif : plutôt qu’une infinie bibliographie rameutée à l’appui de mes d
9549 te notation plaisante dans un roman moderne, dont l’ auteur se trouve être un brahmane védantin : « J’avais vécu en Europe,
9550 usé une Européenne : apparemment, cela me donnait l’ invraisemblable privilège de comprendre les choses de l’amour.122 » C
9551 ment, cela me donnait l’invraisemblable privilège de comprendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orien
9552 donnait l’invraisemblable privilège de comprendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident =
9553 nvraisemblable privilège de comprendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident = non-moi —
9554 aisemblable privilège de comprendre les choses de l’ amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident = non-moi — per
9555 rendre les choses de l’amour.122 » Ceci encore : le cliché Orient — Occident = non-moi — personne, qui a peut-être moins
9556 e moins cours en Orient que dans certains milieux d’ Europe et d’Amérique sérieusement éperdus de sagesse asiatique, me par
9557 s en Orient que dans certains milieux d’Europe et d’ Amérique sérieusement éperdus de sagesse asiatique, me paraît appeler
9558 lieux d’Europe et d’Amérique sérieusement éperdus de sagesse asiatique, me paraît appeler deux remarques, à vrai dire d’in
9559 ue, me paraît appeler deux remarques, à vrai dire d’ inégale importance, et qu’on voudrait déconcertantes. 1. Précaution de
9560 , et qu’on voudrait déconcertantes. 1. Précaution de méthode dialectique. — Au défi de dogmes sublimes et qui prétendent t
9561 . 1. Précaution de méthode dialectique. — Au défi de dogmes sublimes et qui prétendent transfigurer la vie concrète, l’Occ
9562 de dogmes sublimes et qui prétendent transfigurer la vie concrète, l’Occident répond par des mythes symbolisant ses résist
9563 s et qui prétendent transfigurer la vie concrète, l’ Occident répond par des mythes symbolisant ses résistances naturelles,
9564 mbolisant ses résistances naturelles, et qui font l’ intérêt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des
9565 ses résistances naturelles, et qui font l’intérêt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des voies aux
9566 , et qui font l’intérêt de sa vie amoureuse. Mais l’ Orient se contente de proposer des voies aux Renonçants (ou sannyasins
9567 êt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des voies aux Renonçants (ou sannyasins) qui ont épuisé la c
9568 ies aux Renonçants (ou sannyasins) qui ont épuisé la coupe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et s
9569 çants (ou sannyasins) qui ont épuisé la coupe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et surtout pas de
9570 s) qui ont épuisé la coupe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais
9571 upe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais d’innombrables variété
9572 e drame, encore moins de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais d’innombrables variétés dans l’approche de l’ultim
9573 de tragique, et surtout pas de tout ou rien, mais d’ innombrables variétés dans l’approche de l’ultime réalité. Où nous ver
9574 e tout ou rien, mais d’innombrables variétés dans l’ approche de l’ultime réalité. Où nous verrions contradiction, antinomi
9575 ien, mais d’innombrables variétés dans l’approche de l’ultime réalité. Où nous verrions contradiction, antinomie, ils ne m
9576 , mais d’innombrables variétés dans l’approche de l’ ultime réalité. Où nous verrions contradiction, antinomie, ils ne mont
9577 nces ne s’opposent pas. S’il arrive que certaines de leurs croyances semblent bien se confondre avec les nôtres (semblent
9578 les nôtres (semblent bien affirmer, par exemple, la réalité de la personne ou du prochain) on n’en saurait déduire qu’ell
9579 (semblent bien affirmer, par exemple, la réalité de la personne ou du prochain) on n’en saurait déduire qu’elles excluent
9580 emblent bien affirmer, par exemple, la réalité de la personne ou du prochain) on n’en saurait déduire qu’elles excluent le
9581 déduire qu’elles excluent leur contraire, ou que l’ on s’était mépris sur le vrai sens de leurs affirmations répétées du c
9582 nt leur contraire, ou que l’on s’était mépris sur le vrai sens de leurs affirmations répétées du contraire (comme la non-e
9583 aire, ou que l’on s’était mépris sur le vrai sens de leurs affirmations répétées du contraire (comme la non-existence du m
9584 e leurs affirmations répétées du contraire (comme la non-existence du moi). Illustrons cela. L’idée de vocation personnell
9585 (comme la non-existence du moi). Illustrons cela. L’ idée de vocation personnelle accomplie aux dépens de l’individu est lo
9586 la non-existence du moi). Illustrons cela. L’idée de vocation personnelle accomplie aux dépens de l’individu est loin d’êt
9587 e de vocation personnelle accomplie aux dépens de l’ individu est loin d’être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché e
9588 nelle accomplie aux dépens de l’individu est loin d’ être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action
9589 aux dépens de l’individu est loin d’être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action qui est ton de
9590 x dépens de l’individu est loin d’être absente de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action qui est ton devoi
9591 de la Bhagavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’ action qui est ton devoir, car en accomplissant l’action sans attachem
9592 l’action qui est ton devoir, car en accomplissant l’ action sans attachement, l’homme obtient le but suprême. (III, 19.) No
9593 , car en accomplissant l’action sans attachement, l’ homme obtient le but suprême. (III, 19.) Notre propre devoir, si humbl
9594 issant l’action sans attachement, l’homme obtient le but suprême. (III, 19.) Notre propre devoir, si humble qu’il soit, va
9595 opre devoir, si humble qu’il soit, vaut mieux que le devoir parfaitement accompli d’un autre. Le dharma d’un autre est ple
9596 t, vaut mieux que le devoir parfaitement accompli d’ un autre. Le dharma d’un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et da
9597 x que le devoir parfaitement accompli d’un autre. Le dharma d’un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upani
9598 evoir parfaitement accompli d’un autre. Le dharma d’ un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : L
9599 compli d’un autre. Le dharma d’un autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de ri
9600 n autre est plein de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sa
9601 de dangers. (III, 35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sans avoir réalisé
9602 35.) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sans avoir réalisé son propre monde
9603 propre monde intérieur. Elle reste invécue, comme les Vedas non récités, ou toute action non accomplie. (Brihad-âranyaka Up
9604 oute action non accomplie. (Brihad-âranyaka Up.) La notion de l’amour du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer au
9605 n non accomplie. (Brihad-âranyaka Up.) La notion de l’amour du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer aussi son en
9606 on accomplie. (Brihad-âranyaka Up.) La notion de l’ amour du prochain, et l’injonction évangélique d’aimer aussi son ennem
9607 anyaka Up.) La notion de l’amour du prochain, et l’ injonction évangélique d’aimer aussi son ennemi ne sont pas absentes d
9608 l’amour du prochain, et l’injonction évangélique d’ aimer aussi son ennemi ne sont pas absentes du bouddhisme : car l’enne
9609 n ennemi ne sont pas absentes du bouddhisme : car l’ ennemi et toi-même ne diffèrent que par les attachements du moi phénom
9610 e : car l’ennemi et toi-même ne diffèrent que par les attachements du moi phénoménal, tandis qu’ils participent du même Soi
9611 même Soi véritable, qui seul importe. « Surmonte le mal par le bien », dit le Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me n
9612 éritable, qui seul importe. « Surmonte le mal par le bien », dit le Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me nuisent, me
9613 eul importe. « Surmonte le mal par le bien », dit le Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me nuisent, me raillent, et to
9614 i me calomnient, me nuisent, me raillent, et tous les autres, obtiennent l’illumination spirituelle », dit Shantideva. Et S
9615 sent, me raillent, et tous les autres, obtiennent l’ illumination spirituelle », dit Shantideva. Et Suzuki, qui enseigna le
9616 tuelle », dit Shantideva. Et Suzuki, qui enseigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plu
9617 antideva. Et Suzuki, qui enseigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à l’Europe, va
9618 enseigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à l’Europe, va jusqu’à dire que la mét
9619 seigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’ Occident, et de plus en plus à l’Europe, va jusqu’à dire que la méthod
9620 ues dégoûtées de l’Occident, et de plus en plus à l’ Europe, va jusqu’à dire que la méthode bouddhiste « consiste à transfo
9621 t de plus en plus à l’Europe, va jusqu’à dire que la méthode bouddhiste « consiste à transformer Éros en Agapè 123 ». Je r
9622 philosophie sans dogmatique. Nous parlerons alors d’ inconséquence logique ? Mais notre science n’a-t-elle pas inventé plus
9623 utre ? Elles ne se contredisent pas davantage que les énoncés spirituels correspondant à différents niveaux d’évolution, à
9624 cés spirituels correspondant à différents niveaux d’ évolution, à différents degrés d’éveil de la conscience… 2. Mise en qu
9625 fférents niveaux d’évolution, à différents degrés d’ éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. — 
9626 niveaux d’évolution, à différents degrés d’éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. — Dans le
9627 veaux d’évolution, à différents degrés d’éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. — Dans le rom
9628 d’éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’ expérience vécue. — Dans le roman de Raja Rao qu’on vient de citer, ce
9629 . Mise en question par l’expérience vécue. — Dans le roman de Raja Rao qu’on vient de citer, cette sentence d’un upanishad
9630 question par l’expérience vécue. — Dans le roman de Raja Rao qu’on vient de citer, cette sentence d’un upanishad reparaît
9631 de Raja Rao qu’on vient de citer, cette sentence d’ un upanishad reparaît à plusieurs reprises : En vérité, à quoi se rap
9632 usieurs reprises : En vérité, à quoi se rapporte l’ amour d’un mari pour sa femme ? Non point à la femme, mais en vérité a
9633 reprises : En vérité, à quoi se rapporte l’amour d’ un mari pour sa femme ? Non point à la femme, mais en vérité au Soi qu
9634 rte l’amour d’un mari pour sa femme ? Non point à la femme, mais en vérité au Soi qui est en elle.124 En présence d’une
9635 ence d’une telle phrase, j’éprouve d’abord ceci : le sentiment d’une immédiate et vive reconnaissance. Car toute vérité su
9636 lle phrase, j’éprouve d’abord ceci : le sentiment d’ une immédiate et vive reconnaissance. Car toute vérité sur l’amour est
9637 iate et vive reconnaissance. Car toute vérité sur l’ amour est immédiatement reconnue par celui qui s’est mis en quête d’un
9638 atement reconnue par celui qui s’est mis en quête d’ un savoir de l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de
9639 nnue par celui qui s’est mis en quête d’un savoir de l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’es
9640 e par celui qui s’est mis en quête d’un savoir de l’ amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est p
9641 e l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel
9642 ur qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On co
9643 qu’il vit. N’importe qui m’avertira que le Soi de l’ Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On conna
9644 rte qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On connaît les définition
9645 Dieu des chrétiens, qui est personnel. On connaît les définitions. Mais je retrouve ici mon expérience. C’est seulement à p
9646 artir de là que nos questions deviennent capables de réponses. Sur cette phrase des upanishads, sur le dialogue qui peut s
9647 de réponses. Sur cette phrase des upanishads, sur le dialogue qui peut s’instituer à partir d’expériences reconnues, on po
9648 ds, sur le dialogue qui peut s’instituer à partir d’ expériences reconnues, on pourrait écrire tout un livre. (Mais si c’ét
9649 récisément, ici, touche à sa fin ?) Je disais que l’ amour vrai, c’est discerner dans l’autre — pour l’avoir reconnu tout d
9650 l’amour vrai, c’est discerner dans l’autre — pour l’ avoir reconnu tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour
9651 — pour l’avoir reconnu tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’
9652 nnu tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut deve
9653 tout d’abord en soi-même — le vrai moi, sujet de l’ amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut devenir
9654 d en soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour, et l’ aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce p
9655 sujet de l’amour, et l’aider à prendre conscience de ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lum
9656 nce de ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce pas l’ aider à réfléchir la lumière de l’amour créateur ? Non, ce serait-là t
9657 ou peut devenir. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lumière de l’amour créateur ? Non, ce serait-là trop dire, et pas ass
9658 enir. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lumière de l’amour créateur ? Non, ce serait-là trop dire, et pas assez. Aimer,
9659 r. N’est-ce pas l’aider à réfléchir la lumière de l’ amour créateur ? Non, ce serait-là trop dire, et pas assez. Aimer, c’e
9660 as assez. Aimer, c’est aider l’autre à se’ situer de telle manière que la lumière se voie en lui, mais qu’en même temps le
9661 t aider l’autre à se’ situer de telle manière que la lumière se voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’amant
9662 la lumière se voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’amant s’y découvre, autrement éclairé, et par là subtil
9663 se voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’amant s’y découvre, autrement éclairé, et par là subtilement changé
9664 voie en lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’ amant s’y découvre, autrement éclairé, et par là subtilement changé, u
9665 gé, un peu plus lui-même qu’avant : amour mutuel. L’ expérience est la même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière 
9666 ui-même qu’avant : amour mutuel. L’expérience est la même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom q
9667 mutuel. L’expérience est la même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom qu’on lui donne qui diffè
9668 e est la même, ou du moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’autr
9669 moins je la sens telle. Mais la lumière ? Est-ce le Nom qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’autre ? Le point du dial
9670 -ce le Nom qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’ autre ? Le point du dialogue est ici. Un point seulement, sans étendue
9671 qu’on lui donne qui diffère, — ou quoi d’autre ? Le point du dialogue est ici. Un point seulement, sans étendue, mais sel
9672 ici. Un point seulement, sans étendue, mais selon le regard que nous portons sur lui, il en jaillit un monde ou l’autre :
9673 tons sur lui, il en jaillit un monde ou l’autre : l’ Occidental ou l’Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté
9674 en jaillit un monde ou l’autre : l’Occidental ou l’ Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté, nous les payon
9675 nde ou l’autre : l’Occidental ou l’Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses
9676 re : l’Occidental ou l’Oriental. Tous les risques d’ erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêti
9677 tal ou l’Oriental. Tous les risques d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêtissement spirit
9678 ous les risques d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêtissement spirituel. Eux sont telleme
9679 d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêtissement spirituel. Eux sont tellement en garde con
9680 e notre côté, nous les payons par les névroses ou l’ abêtissement spirituel. Eux sont tellement en garde contre l’illusion,
9681 ent spirituel. Eux sont tellement en garde contre l’ illusion, qu’ils l’ont mise en facteur commun dans tout ce qui existe
9682 sont tellement en garde contre l’illusion, qu’ils l’ ont mise en facteur commun dans tout ce qui existe (à tel point que le
9683 r commun dans tout ce qui existe (à tel point que le seul fait d’exister devient pour eux l’équivalent de notre péché orig
9684 tout ce qui existe (à tel point que le seul fait d’ exister devient pour eux l’équivalent de notre péché originel). Ils en
9685 point que le seul fait d’exister devient pour eux l’ équivalent de notre péché originel). Ils en ont fait autant pour les n
9686 seul fait d’exister devient pour eux l’équivalent de notre péché originel). Ils en ont fait autant pour les névroses qui s
9687 otre péché originel). Ils en ont fait autant pour les névroses qui s’attaquent à nos « agrégats » individuels : le cosmos a
9688 qui s’attaquent à nos « agrégats » individuels : le cosmos actuel tout entier semble résulter — selon leurs sages — d’une
9689 tout entier semble résulter — selon leurs sages — d’ une gigantesque schizophrénie du Soi. (Mais il sera finalement résorbé
9690 é, tout s’arrangera.) Ils en ont fait autant pour les personnes potentialisées dans une seule Personne-cosmique (Purusha do
9691 es dans une seule Personne-cosmique (Purusha dont la contrepartie actualisante est Prakriti), finalement dissociée et fond
9692 est Prakriti), finalement dissociée et fondu dans le Soi : « Tu es Cela ». Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais
9693 dissociée et fondu dans le Soi : « Tu es Cela ». Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est le contraire
9694 « Tu es Cela ». Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erre
9695 . Le drame individuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erreur sont liés à
9696 ndividuel est noyé dans le Tout. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erreur sont liés à notre amour
9697 out. Mais le Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’erreur sont liés à notre amour ; et plus l’amour est passio
9698 Tout est le contraire du drame. Tous les risques d’ erreur sont liés à notre amour ; et plus l’amour est passionné, exigea
9699 isques d’erreur sont liés à notre amour ; et plus l’ amour est passionné, exigeant, singulier, plus grand le risque. Ce que
9700 ur est passionné, exigeant, singulier, plus grand le risque. Ce que nous croyons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’imag
9701 e nous croyons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’ image de notre ange ? Ce que nous avons cru voir en elle, et que nous
9702 royons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’image de notre ange ? Ce que nous avons cru voir en elle, et que nous déifions
9703 à ses dépens, est-ce notre anima projetée ? Tous les psychanalystes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’être ai
9704 tre anima projetée ? Tous les psychanalystes nous l’ ont dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pi
9705 ojetée ? Tous les psychanalystes nous l’ont dit : l’ erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pires conflits
9706 les psychanalystes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pires conflits, une violenc
9707 alystes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pires conflits, une violence faite à l’
9708 stes nous l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’ être aimé est la source des pires conflits, une violence faite à l’âme
9709 dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des pires conflits, une violence faite à l’âme de l’autre, à s
9710 a source des pires conflits, une violence faite à l’ âme de l’autre, à son corps ou à son esprit — ou encore à son moi tota
9711 ce des pires conflits, une violence faite à l’âme de l’autre, à son corps ou à son esprit — ou encore à son moi total non
9712 on reconnu, non respecté dans son autonomie. Ici, le brahmane intervient : — Si tu cherches le Soi à travers elle, si tu a
9713 e. Ici, le brahmane intervient : — Si tu cherches le Soi à travers elle, si tu as compris l’impermanence et t’exerces aux
9714 cherches le Soi à travers elle, si tu as compris l’ impermanence et t’exerces aux « vues justes » comme disait le Bouddha
9715 nce et t’exerces aux « vues justes » comme disait le Bouddha — qui était l’un des nôtres, un Indien —, si tu vois bien ce
9716 tu vois bien ce que tu vois et portes ton amour à l’ immuable seul, toutes ces erreurs que tu craignais sont illusoires. Co
9717 s erreurs que tu craignais sont illusoires. Comme le moi. — La vue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier le troub
9718 que tu craignais sont illusoires. Comme le moi. — La vue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier le trouble. Dans c
9719 ue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier le trouble. Dans ce moi peu ou point différencié que la vie nous offre,
9720 trouble. Dans ce moi peu ou point différencié que la vie nous offre, avec son programme génétique insondablement plus anci
9721 notre individu naturel, et qui lui survivra dans le cours des siècles, sans surprises et mille fois réincarné — la vue ju
9722 siècles, sans surprises et mille fois réincarné —  la vue juste imagine — au sens fort — la personne. Il ne faut pas jeter
9723 réincarné — la vue juste imagine — au sens fort — la personne. Il ne faut pas jeter la vie avec l’erreur, mais aimer mieux
9724 au sens fort — la personne. Il ne faut pas jeter la vie avec l’erreur, mais aimer mieux. Non pas éteindre ou dépasser, ma
9725 t — la personne. Il ne faut pas jeter la vie avec l’ erreur, mais aimer mieux. Non pas éteindre ou dépasser, mais transmute
9726 igurer ! Aimer mieux, c’est apprendre à discerner la raison d’être — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-mê
9727 imer mieux, c’est apprendre à discerner la raison d’ être — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce cor
9728 est apprendre à discerner la raison d’être — donc d’ être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce corps visible que
9729 discerner la raison d’être — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce corps visible que vient animer un
9730 tre — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce corps visible que vient animer un mouvement singulier et
9731 vient animer un mouvement singulier et fascinant de l’être… « Aimer ce que jamais on ne verra deux fois ! » — Aimer, c’es
9732 ent animer un mouvement singulier et fascinant de l’ être… « Aimer ce que jamais on ne verra deux fois ! » — Aimer, c’est v
9733 on ne verra deux fois ! » — Aimer, c’est vouloir l’ immortel, non l’éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite l’amour. C
9734 x fois ! » — Aimer, c’est vouloir l’immortel, non l’ éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite l’amour. Cela n’empêche pa
9735 non l’éphémère, lequel n’a rien en soi qui mérite l’ amour. Cela n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir
9736 ien en soi qui mérite l’amour. Cela n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont
9737 qui mérite l’amour. Cela n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont la femme a b
9738 n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont la femme a besoin pour s’accomplir,
9739 poétiques, ni le désir, ni « cette adoration dont la femme a besoin pour s’accomplir, et par ce culte que nous lui rendons
9740 e que nous lui rendons, nous arrivons à connaître le monde et à l’anéantir en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva,
9741 rendons, nous arrivons à connaître le monde et à l’ anéantir en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est d
9742 arrivons à connaître le monde et à l’anéantir en l’ absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est dissoute et le
9743 ir en l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est dissoute et le monde avec elle. Car le monde ne doit pas êt
9744 ue nous devenions Shiva, la femme est dissoute et le monde avec elle. Car le monde ne doit pas être refusé mais dissous.12
9745 la femme est dissoute et le monde avec elle. Car le monde ne doit pas être refusé mais dissous.125 » — Je veux voir l’aut
9746 le à la fois ce que je vois et ce qui fait que je la vois unique : ce vrai moi pressenti par l’amour seul, et qui est elle
9747 que je la vois unique : ce vrai moi pressenti par l’ amour seul, et qui est elle-même. Tu dis le Soi, ce n’est personne. —
9748 ti par l’amour seul, et qui est elle-même. Tu dis le Soi, ce n’est personne. — Il n’y a personne. Personne ne peut aimer,
9749 — Il n’y a personne. Personne ne peut aimer, sauf l’ égoïste. Il y a l’amour, et nous pouvons seulement devenir amour. Et t
9750 e. Personne ne peut aimer, sauf l’égoïste. Il y a l’ amour, et nous pouvons seulement devenir amour. Et tu sais bien que tu
9751 on « Dieu » dans ses créatures, puisqu’il est dit de Lui qu’il est amour. — Mais Dieu pour nous est une Personne, et nous
9752 e comme personnes bien distinctes. Tu ne vois pas la femme que tu crois aimer. — Quand je saurai aimer le Soi en elle, je
9753 femme que tu crois aimer. — Quand je saurai aimer le Soi en elle, je ne serai plus moi, elle ne sera plus elle, et les die
9754 je ne serai plus moi, elle ne sera plus elle, et les dieux mêmes me serviront. Tout et tous L’Orient voudrait exténu
9755 les dieux mêmes me serviront. Tout et tous L’ Orient voudrait exténuer, « émacier le réel tangible126 », pour rejoin
9756 et tous L’Orient voudrait exténuer, « émacier le réel tangible126 », pour rejoindre l’Un primordial. Quand ses dieux m
9757 nt fait leur office et fait leur temps, il y aura le Soi seul en tout. À la consommation des temps, répond saint Paul, « D
9758 fait leur temps, il y aura le Soi seul en tout. À la consommation des temps, répond saint Paul, « Dieu sera tout en tous. 
9759 Dieu sera tout en tous. » Depuis six millénaires, les sages de l’Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l
9760 tout en tous. » Depuis six millénaires, les sages de l’Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du
9761 t en tous. » Depuis six millénaires, les sages de l’ Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du Mu
9762 s de l’Asie n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du Multiple, dualité finalement illusoire puisqu’u
9763 n’ont pas varié dans leur croyance en la dualité de l’Un et du Multiple, dualité finalement illusoire puisqu’un jour — do
9764 lement illusoire puisqu’un jour — dont ils savent la date — la vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul,
9765 usoire puisqu’un jour — dont ils savent la date — la vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans lais
9766 uisqu’un jour — dont ils savent la date — la vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans laisser aucu
9767 — dont ils savent la date — la vie, le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans laisser aucune trace, comm
9768 laisser aucune trace, comme n’ayant pas eu lieu. Le triomphe de ces spirituels et de leur eschatologie se confondra ce jo
9769 une trace, comme n’ayant pas eu lieu. Le triomphe de ces spirituels et de leur eschatologie se confondra ce jour-là avec l
9770 ant pas eu lieu. Le triomphe de ces spirituels et de leur eschatologie se confondra ce jour-là avec l’aboutissement d’un p
9771 de leur eschatologie se confondra ce jour-là avec l’ aboutissement d’un processus entièrement matériel calculé par la scien
9772 ogie se confondra ce jour-là avec l’aboutissement d’ un processus entièrement matériel calculé par la science occidentale :
9773 t d’un processus entièrement matériel calculé par la science occidentale : mais personne ne sera là pour constater que leu
9774 ne sera là pour constater que leurs doctrines sur la Lumière finale et sur le Vide n’auront été, dans leur ensemble, qu’un
9775 que leurs doctrines sur la Lumière finale et sur le Vide n’auront été, dans leur ensemble, qu’une immense transposition s
9776 s leur ensemble, qu’une immense transposition sur les plans poétique et religieux du second principe de la thermodynamique.
9777 es plans poétique et religieux du second principe de la thermodynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer
9778 plans poétique et religieux du second principe de la thermodynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à l
9779 nd principe de la thermodynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, p
9780 principe de la thermodynamique. L’autre moitié de l’ humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, plei
9781 ’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, pleine de mystères, des apparences ac
9782 e fer à la réalité tangible, insuffisante, pleine de mystères, des apparences actuelles, qu’elle s’évertue en conséquence
9783 nséquence à scruter et à modifier. Elle parie sur la vie et contre l’entropie127. Elle ne sait plus d’où lui vient cette p
9784 er et à modifier. Elle parie sur la vie et contre l’ entropie127. Elle ne sait plus d’où lui vient cette passion qui a prod
9785 la vie et contre l’entropie127. Elle ne sait plus d’ où lui vient cette passion qui a produit la technique et les sciences,
9786 t plus d’où lui vient cette passion qui a produit la technique et les sciences, mais aussi nos structures sociales et poli
9787 vient cette passion qui a produit la technique et les sciences, mais aussi nos structures sociales et politiques, les droit
9788 mais aussi nos structures sociales et politiques, les droits de l’homme et une extraordinaire avidité. Le sens réel de l’av
9789 droits de l’homme et une extraordinaire avidité. Le sens réel de l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîn
9790 homme et une extraordinaire avidité. Le sens réel de l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est
9791 me et une extraordinaire avidité. Le sens réel de l’ aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est vra
9792 ire avidité. Le sens réel de l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est vrai qu’on ne saurait gu
9793 Le sens réel de l’aventure échappe à la majorité de ceux qu’elle entraîne. Et il est vrai qu’on ne saurait guère le conce
9794 e entraîne. Et il est vrai qu’on ne saurait guère le concevoir sans une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de sa
9795 ’on ne saurait guère le concevoir sans une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre èr
9796 le concevoir sans une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre ère, « Dieu tout en tou
9797 une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre ère, « Dieu tout en tous », d’un seul tr
9798 nticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre ère, « Dieu tout en tous », d’un seul trait fulgurant décrit ce
9799 aul au début de notre ère, « Dieu tout en tous », d’ un seul trait fulgurant décrit cette fin. Dès lors, au duel de l’Un et
9800 ait fulgurant décrit cette fin. Dès lors, au duel de l’Un et du Multiple est substitué le drame de l’Un et des uniques — 
9801 ors, au duel de l’Un et du Multiple est substitué le drame de l’Un et des uniques — à l’anéantissement final dans l’uniss
9802 uel de l’Un et du Multiple est substitué le drame de l’Un et des uniques — à l’anéantissement final dans l’unisson, l’har
9803 st substitué le drame de l’Un et des uniques — à l’ anéantissement final dans l’unisson, l’harmonie d’un chœur infini ; —
9804 n et des uniques — à l’anéantissement final dans l’ unisson, l’harmonie d’un chœur infini ; — à la régressive extinction d
9805 iques — à l’anéantissement final dans l’unisson, l’ harmonie d’un chœur infini ; — à la régressive extinction des différen
9806 l’anéantissement final dans l’unisson, l’harmonie d’ un chœur infini ; — à la régressive extinction des différences éphémèr
9807 ans l’unisson, l’harmonie d’un chœur infini ; — à la régressive extinction des différences éphémères, leur mort et transfi
9808 ces éphémères, leur mort et transfiguration ; — à l’ individuel aboli par une longue aspiration de l’Atman, le personnel ét
9809 — à l’individuel aboli par une longue aspiration de l’Atman, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imaginatio
9810 à l’individuel aboli par une longue aspiration de l’ Atman, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imagination.
9811 iduel aboli par une longue aspiration de l’Atman, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imagination. Ce sont l
9812 aspiration de l’Atman, le personnel éternisé par l’ effort vivifiant de l’Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux vue
9813 man, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux vues des spirituels. Q
9814 , le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’ Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux vues des spirituels. Quel
9815 x doctrines, deux vues des spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vé
9816 eux vues des spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la con
9817 es spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation
9818 spirituels. Quelle est la vraie ? Si les sages de l’ Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation de
9819 sages de l’Orient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation des temps, pas même le Soi qui dormira dan
9820 ient ont raison, personne ne pourra le vérifier à la consommation des temps, pas même le Soi qui dormira dans un sommeil s
9821 le vérifier à la consommation des temps, pas même le Soi qui dormira dans un sommeil sans rêves — leur idée du bonheur — e
9822 r — entre deux Créations totalement insensées. Si les saints de l’Occident ont raison, ils seront seuls à être là pour le s
9823 eux Créations totalement insensées. Si les saints de l’Occident ont raison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La
9824 Créations totalement insensées. Si les saints de l’ Occident ont raison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La doc
9825 ident ont raison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La doctrine qui peut devenir vraie sera celle que nous choisi
9826 aison, ils seront seuls à être là pour le savoir. La doctrine qui peut devenir vraie sera celle que nous choisirons, en vé
9827 e sera celle que nous choisirons, en vérité vécue de conscience et d’action. Les résultats actuels et historiques sont amb
9828 nous choisirons, en vérité vécue de conscience et d’ action. Les résultats actuels et historiques sont ambigus à l’infini,
9829 irons, en vérité vécue de conscience et d’action. Les résultats actuels et historiques sont ambigus à l’infini, pour nos me
9830 s résultats actuels et historiques sont ambigus à l’ infini, pour nos mesures. Les peuples sont dans l’ignorance malheureus
9831 riques sont ambigus à l’infini, pour nos mesures. Les peuples sont dans l’ignorance malheureuse des origines et des fins de
9832 l’infini, pour nos mesures. Les peuples sont dans l’ ignorance malheureuse des origines et des fins de ce qu’ils croient, b
9833 l’ignorance malheureuse des origines et des fins de ce qu’ils croient, bien qu’ils en vivent plus ou moins bien, et même
9834 parfois pour leurs croyances. Nous voyons ce que l’ Orient est resté jusqu’ici, et que ses doctrines d’extinction n’ont pa
9835 ’Orient est resté jusqu’ici, et que ses doctrines d’ extinction n’ont pas tué l’illusion du moi ; au contraire, ce moi sans
9836 , et que ses doctrines d’extinction n’ont pas tué l’ illusion du moi ; au contraire, ce moi sans valeur est en train de fai
9837 aloir ses revendications, par plusieurs centaines de millions de bouches à nourrir, et demain de cerveaux à diriger. Nous
9838 vendications, par plusieurs centaines de millions de bouches à nourrir, et demain de cerveaux à diriger. Nous pressentons
9839 aines de millions de bouches à nourrir, et demain de cerveaux à diriger. Nous pressentons dans la terreur et l’espérance c
9840 main de cerveaux à diriger. Nous pressentons dans la terreur et l’espérance ce que l’Occident peut devenir : soit s’englou
9841 ux à diriger. Nous pressentons dans la terreur et l’ espérance ce que l’Occident peut devenir : soit s’engloutir dans l’ill
9842 pressentons dans la terreur et l’espérance ce que l’ Occident peut devenir : soit s’engloutir dans l’illusion de la matière
9843 e l’Occident peut devenir : soit s’engloutir dans l’ illusion de la matière (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir
9844 t peut devenir : soit s’engloutir dans l’illusion de la matière (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir sa vocation
9845 eut devenir : soit s’engloutir dans l’illusion de la matière (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir sa vocation av
9846 oit s’engloutir dans l’illusion de la matière (et l’ Orient aurait eu raison), soit accomplir sa vocation aventureuse, — dé
9847 t accomplir sa vocation aventureuse, — déchiffrer l’ Être dans le singulier et les structures de l’énergie universelle. Car
9848 sa vocation aventureuse, — déchiffrer l’Être dans le singulier et les structures de l’énergie universelle. Car c’est au se
9849 tureuse, — déchiffrer l’Être dans le singulier et les structures de l’énergie universelle. Car c’est au secret des personne
9850 iffrer l’Être dans le singulier et les structures de l’énergie universelle. Car c’est au secret des personnes que nous ten
9851 rer l’Être dans le singulier et les structures de l’ énergie universelle. Car c’est au secret des personnes que nous tenton
9852 ar c’est au secret des personnes que nous tentons d’ écouter la Personne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le
9853 u secret des personnes que nous tentons d’écouter la Personne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le Soi. « D’a
9854 us tentons d’écouter la Personne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le Soi. « D’autant plus nous connaissons l
9855 ne, mais c’est dans la matière que nous cherchons le Soi. « D’autant plus nous connaissons les choses particulières, dit S
9856 ’est dans la matière que nous cherchons le Soi. «  D’ autant plus nous connaissons les choses particulières, dit Spinoza, d’
9857 herchons le Soi. « D’autant plus nous connaissons les choses particulières, dit Spinoza, d’autant plus nous connaissons Die
9858 onnaissons les choses particulières, dit Spinoza, d’ autant plus nous connaissons Dieu. » La création tout entière, « soumi
9859 t Spinoza, d’autant plus nous connaissons Dieu. » La création tout entière, « soumise à la vanité » mais travaillée par « 
9860 ons Dieu. » La création tout entière, « soumise à la vanité » mais travaillée par « un ardent désir, attend la révélation
9861 é » mais travaillée par « un ardent désir, attend la révélation des fils de Dieu » (Romains, 8). Et saint Justin, l’œcumén
9862 « un ardent désir, attend la révélation des fils de Dieu » (Romains, 8). Et saint Justin, l’œcuménique du iie siècle, os
9863 des fils de Dieu » (Romains, 8). Et saint Justin, l’ œcuménique du iie siècle, ose parler d’un salut de la Matière. À forc
9864 t Justin, l’œcuménique du iie siècle, ose parler d’ un salut de la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mes
9865 ’œcuménique du iie siècle, ose parler d’un salut de la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la
9866 uménique du iie siècle, ose parler d’un salut de la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vu
9867 , ose parler d’un salut de la Matière. À force de l’ étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et d
9868 d’un salut de la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recompo
9869 la Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épie
9870 Matière. À force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier d
9871 ce de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secr
9872 étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, com
9873 eindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme
9874 ins, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, ce
9875 , de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette
9876 par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette matière du cos
9877 r la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’ épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette matière du cosmos
9878 recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’ alchimiste, cette matière du cosmos en expansion, de l’atome élusif, d
9879 alchimiste, cette matière du cosmos en expansion, de l’atome élusif, des corps vivants, l’homme d’Occident ne cherche pas
9880 himiste, cette matière du cosmos en expansion, de l’ atome élusif, des corps vivants, l’homme d’Occident ne cherche pas seu
9881 expansion, de l’atome élusif, des corps vivants, l’ homme d’Occident ne cherche pas seulement à dévoiler ses lois secrètes
9882 on, de l’atome élusif, des corps vivants, l’homme d’ Occident ne cherche pas seulement à dévoiler ses lois secrètes, mais à
9883 cette voie, qu’il aille jusqu’au bout ! Pour lui la Réalité est dans l’individuel, et l’Être dans les raisons d’être des
9884 ille jusqu’au bout ! Pour lui la Réalité est dans l’ individuel, et l’Être dans les raisons d’être des uniques. Or ce choix
9885 t ! Pour lui la Réalité est dans l’individuel, et l’ Être dans les raisons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’a
9886 la Réalité est dans l’individuel, et l’Être dans les raisons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la c
9887 est dans l’individuel, et l’Être dans les raisons d’ être des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la connaissance
9888 raisons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est u
9889 sons d’être des uniques. Or ce choix est celui de l’ amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est uniq
9890 re des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est unique, à voi
9891 des uniques. Or ce choix est celui de l’amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est unique, à voir d
9892 hoix est celui de l’amour, de la connaissance par l’ amour, car tout ce qui existe est unique, à voir de près, comme voit l
9893 ’amour, car tout ce qui existe est unique, à voir de près, comme voit l’amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de
9894 qui existe est unique, à voir de près, comme voit l’ amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de la Personne, p. 22.
9895 l’amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de la Personne, p. 22. (Cet ouvrage est le meilleur exposé du personnali
9896 amour. 94. Cf. Charles Baudoin : Découverte de la Personne, p. 22. (Cet ouvrage est le meilleur exposé du personnalisme
9897 écouverte de la Personne, p. 22. (Cet ouvrage est le meilleur exposé du personnalisme moderne, par un psychanalyste assez
9898 si Ch. Baudoin me paraît un peu trop pessimiste, de son propre point de vue, D. T. Suzuki passe la mesure dans l’autre se
9899 e, de son propre point de vue, D. T. Suzuki passe la mesure dans l’autre sens lorsqu’il écrit avec une évidente satisfacti
9900 orsqu’il écrit avec une évidente satisfaction : «  La psychologie moderne, en fait, a éliminé l’ego comme entité. » (Mystic
9901 on : « La psychologie moderne, en fait, a éliminé l’ ego comme entité. » (Mysticism : Christian and Buddhist, p. 39.) La ps
9902 é. » (Mysticism : Christian and Buddhist, p. 39.) La psychologie dont il parle est occidentale. Cherchant à guérir les « m
9903 dont il parle est occidentale. Cherchant à guérir les « maladies du moi », elle le confirme comme entité et le renforce, lo
9904 Cherchant à guérir les « maladies du moi », elle le confirme comme entité et le renforce, loin de l’éliminer. 95. Henry
9905 ladies du moi », elle le confirme comme entité et le renforce, loin de l’éliminer. 95. Henry Corbin : L’Imagination créat
9906 le confirme comme entité et le renforce, loin de l’ éliminer. 95. Henry Corbin : L’Imagination créatrice dans le soufisme
9907 renforce, loin de l’éliminer. 95. Henry Corbin : L’ Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn Arabi, 1958, p. 28 et 50.
9908 95. Henry Corbin : L’Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn Arabi, 1958, p. 28 et 50. 96. Ibid., p. 131. 97. He
9909 Corbin : L’Imagination créatrice dans le soufisme d’ Ibn Arabi, 1958, p. 28 et 50. 96. Ibid., p. 131. 97. Henry Corbin :
9910 . 131. 97. Henry Corbin : Terre céleste et corps de résurrection, 1960, p. 31. 98. Sur les solutions proposées par l’Ind
9911 e et corps de résurrection, 1960, p. 31. 98. Sur les solutions proposées par l’Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain
9912 1960, p. 31. 98. Sur les solutions proposées par l’ Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain, voir A, David-Neel : Immo
9913  31. 98. Sur les solutions proposées par l’Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain, voir A, David-Neel : Immortalité
9914 es solutions proposées par l’Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain, voir A, David-Neel : Immortalité et Réincarnatio
9915 ion, 1961. 99. Parole attribuée au Bouddha, dans la tradition des Théravadins (hynayânistes). 100. Cf. Alexandra David-N
9916 (hynayânistes). 100. Cf. Alexandra David-Neel : Le Bouddhisme du Bouddha, 1960, p. 51-59. 101. D. T. Suzuki : Mysticis
9917 cism : Christian and Buddhist, 1956, p. 47. 102. Le Dhamma pada, trad. angl. Radakrishnan. 103. A. David-Neel donne un
9918 103. A. David-Neel donne une Parabole tibétaine de la « personne » dans l’op. cit. « Une personne » ressemble à une ass
9919 3. A. David-Neel donne une Parabole tibétaine de la « personne » dans l’op. cit. « Une personne » ressemble à une assemb
9920 ne une Parabole tibétaine de la « personne » dans l’ op. cit. « Une personne » ressemble à une assemblée composée d’une qu
9921 Une personne » ressemble à une assemblée composée d’ une quantité de membres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de
9922 ressemble à une assemblée composée d’une quantité de membres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de ses membres se
9923 une assemblée composée d’une quantité de membres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de ses membres se lève, prono
9924 mbres. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de ses membres se lève, prononce un discours, préconise une action ; ses
9925 un discours, préconise une action ; ses collègues l’ approuvent et il est décidé qu’il sera fait suivant ce qu’il a proposé
9926 qu’il a proposé. D’autres fois, plusieurs membres de l’assemblée se lèvent ensemble, proposent des choses différentes et c
9927 il a proposé. D’autres fois, plusieurs membres de l’ assemblée se lèvent ensemble, proposent des choses différentes et chac
9928 emble, proposent des choses différentes et chacun d’ eux appuie ses propositions sur des raisons particulières. On en vient
9929 collègues. Il advient aussi que certains membres de l’assemblée la quittent d’eux-mêmes ; d’autres sont graduellement pou
9930 llègues. Il advient aussi que certains membres de l’ assemblée la quittent d’eux-mêmes ; d’autres sont graduellement poussé
9931 advient aussi que certains membres de l’assemblée la quittent d’eux-mêmes ; d’autres sont graduellement poussés au-dehors
9932 i que certains membres de l’assemblée la quittent d’ eux-mêmes ; d’autres sont graduellement poussés au-dehors et d’autres,
9933 ssés au-dehors et d’autres, encore, sont expulsés de force par leurs collègues. Pendant ce temps, de nouveaux venus s’intr
9934 s de force par leurs collègues. Pendant ce temps, de nouveaux venus s’introduisent dans l’assemblée, soit en s’y glissant
9935 t ce temps, de nouveaux venus s’introduisent dans l’ assemblée, soit en s’y glissant doucement, soit en enfonçant les porte
9936 soit en s’y glissant doucement, soit en enfonçant les portes. On remarque encore que certains membres de l’assemblée dépéri
9937 s portes. On remarque encore que certains membres de l’assemblée dépérissent lentement ; leur voix devient faible, on fini
9938 ortes. On remarque encore que certains membres de l’ assemblée dépérissent lentement ; leur voix devient faible, on finit p
9939  ; leur voix devient faible, on finit par ne plus l’ entendre. Au contraire, d’autres qui étaient débiles et timides se for
9940 dissent, et finissent par s’instituer dictateurs. Les membres de cette assemblée, ce sont les éléments physiques et mentaux
9941 finissent par s’instituer dictateurs. Les membres de cette assemblée, ce sont les éléments physiques et mentaux qui consti
9942 ctateurs. Les membres de cette assemblée, ce sont les éléments physiques et mentaux qui constituent la « personne » ; ce so
9943 les éléments physiques et mentaux qui constituent la « personne » ; ce sont nos instincts, nos tendances, nos idées, nos c
9944 nos idées, nos croyances, nos désirs, etc. Chacun de ceux-ci se trouve être, de par les causes qui l’ont engendré, le desc
9945 rs, etc. Chacun de ceux-ci se trouve être, de par les causes qui l’ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples l
9946 de ceux-ci se trouve être, de par les causes qui l’ ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples lignes de cause
9947 rouve être, de par les causes qui l’ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples lignes de causes, de multiples
9948 r les causes qui l’ont engendré, le descendant et l’ héritier de multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomè
9949 s qui l’ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomènes remonta
9950 , le descendant et l’héritier de multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomènes remontant loin dans le pass
9951 dant et l’héritier de multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomènes remontant loin dans le passé et dont l
9952 e multiples lignes de causes, de multiples séries de phénomènes remontant loin dans le passé et dont les traces se perdent
9953 ultiples séries de phénomènes remontant loin dans le passé et dont les traces se perdent dans les profondeurs de l’éternit
9954 e phénomènes remontant loin dans le passé et dont les traces se perdent dans les profondeurs de l’éternité. » Nous connaiss
9955 dans le passé et dont les traces se perdent dans les profondeurs de l’éternité. » Nous connaissons assez bien cela en Occi
9956 t dont les traces se perdent dans les profondeurs de l’éternité. » Nous connaissons assez bien cela en Occident. Bismarck
9957 ont les traces se perdent dans les profondeurs de l’ éternité. » Nous connaissons assez bien cela en Occident. Bismarck écr
9958 n Occident. Bismarck écrit : « Faust se plaignait d’ avoir deux âmes en lui. J’ai en moi une foule d’âmes turbulentes. Et t
9959 t d’avoir deux âmes en lui. J’ai en moi une foule d’ âmes turbulentes. Et tout se passe comme dans une république. » À rega
9960 sse comme dans une république. » À regarder ainsi le moi, on le perd assurément et par méthode. Car il est forme dominante
9961 ans une république. » À regarder ainsi le moi, on le perd assurément et par méthode. Car il est forme dominante et gouvern
9962 est forme dominante et gouvernante. Si on tentait de l’observer à l’aide d’un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait p
9963 forme dominante et gouvernante. Si on tentait de l’ observer à l’aide d’un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait plus
9964 nte et gouvernante. Si on tentait de l’observer à l’ aide d’un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait plus qu’une vaste
9965 gouvernante. Si on tentait de l’observer à l’aide d’ un microscope, l’éléphant lui aussi ne serait plus qu’une vaste illusi
9966 n tentait de l’observer à l’aide d’un microscope, l’ éléphant lui aussi ne serait plus qu’une vaste illusion. 104. Les Q
9967 ssi ne serait plus qu’une vaste illusion. 104. Les Questions de Milinda (Milindahunha), Ier siècle A. D. Milinda est le
9968 plus qu’une vaste illusion. 104. Les Questions de Milinda (Milindahunha), Ier siècle A. D. Milinda est le roi indo-grec
9969 inda (Milindahunha), Ier siècle A. D. Milinda est le roi indo-grec Ménandre, qui vivait au IIe siècle av. J.-C. Nagasena,
9970 304-305. 107. Ces deux phrases sont à rapprocher de cette vue d’un soufi : « Le paradis du gnostique fidèle, c’est son co
9971 . Ces deux phrases sont à rapprocher de cette vue d’ un soufi : « Le paradis du gnostique fidèle, c’est son corps même, et
9972 ses sont à rapprocher de cette vue d’un soufi : «  Le paradis du gnostique fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’ho
9973 dis du gnostique fidèle, c’est son corps même, et l’ enfer de l’homme sans foi ni connaissance c’est également son corps mê
9974 nostique fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’homme sans foi ni connaissance c’est également son corps même. » (C
9975 tique fidèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’ homme sans foi ni connaissance c’est également son corps même. » (Cit.
9976 161.) 108. Aurore, 517. 109. Voir sur ce point les beaux essais de Hans Heinrich Schaeder recueillis dans Der Mensch in
9977 re, 517. 109. Voir sur ce point les beaux essais de Hans Heinrich Schaeder recueillis dans Der Mensch in Orient und Okzid
9978 ividuum in islam. 110. Ibn Arabi, in H. Corbin, L’ Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn’Arabi, p. III. 111. Id.
9979 Arabi, in H. Corbin, L’Imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn’Arabi, p. III. 111. Id. ibid., p. 117. 112. Cf. sup
9980 Corbin, L’Imagination créatrice dans le soufisme d’ Ibn’Arabi, p. III. 111. Id. ibid., p. 117. 112. Cf. supra, p. 125 à
9981 supra, p. 125 à 127. 113. Emmanuel Swedenborg : La Nouvelle Jérusalem et sa doctrine céleste, § 86 à 89. 114. C’est à p
9982  », et qui n’est tel qu’aux yeux de celui qui nie l’ âme ; mais alors, d’où viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passio
9983 qu’aux yeux de celui qui nie l’âme ; mais alors, d’ où viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la
9984 alors, d’où viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115.
9985 viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upani
9986 amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upanishad. 116. Ale
9987 ui irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upanishad. 116. Alexandra Dav
9988 irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’ âme, s’il en fût jamais. 115. Katha upanishad. 116. Alexandra David-
9989 115. Katha upanishad. 116. Alexandra David-Neel, Le Bouddhisme du Bouddha, p. 45. 117. Chang Chen-Chi, The Practice of
9990 i, The Practice of zen. 118. Tout cela vaut pour l’ islam, bien entendu, au moins autant que pour le christianisme et le j
9991 r l’islam, bien entendu, au moins autant que pour le christianisme et le judaïsme. « Dans l’Arabe, tout est colère », écri
9992 ndu, au moins autant que pour le christianisme et le judaïsme. « Dans l’Arabe, tout est colère », écrit Henri Michaux. « S
9993 que pour le christianisme et le judaïsme. « Dans l’ Arabe, tout est colère », écrit Henri Michaux. « Son bonjour : « Que l
9994 ère », écrit Henri Michaux. « Son bonjour : « Que le salut soit sur quiconque suit la vraie religion ». (La vraie ! Aux au
9995 bonjour : « Que le salut soit sur quiconque suit la vraie religion ». (La vraie ! Aux autres, pas de bonjour.) » 119. L
9996 lut soit sur quiconque suit la vraie religion ». ( La vraie ! Aux autres, pas de bonjour.) » 119. Lingopasanâ rahasya. 1
9997 la vraie religion ». (La vraie ! Aux autres, pas de bonjour.) » 119. Lingopasanâ rahasya. 120. Alain Daniélou, Le Poly
9998 119. Lingopasanâ rahasya. 120. Alain Daniélou, Le Polythéisme hindou, p. 474. 121. Gopala-uttara-tapîni upanishad. 1
9999 Gopala-uttara-tapîni upanishad. 122. Raja Rao, Le Serpent et la Corde, 1959, p. 28. Je ne saurais trop inciter mes lect
10000 a-tapîni upanishad. 122. Raja Rao, Le Serpent et la Corde, 1959, p. 28. Je ne saurais trop inciter mes lecteurs à lire ce
10001 lecteurs à lire ce beau roman autobiographique : la fraîcheur poétique ou mieux, l’euphorie spirituelle qui baigne l’œuvr
10002 utobiographique : la fraîcheur poétique ou mieux, l’ euphorie spirituelle qui baigne l’œuvre, situe dans la réalité ce que
10003 tique ou mieux, l’euphorie spirituelle qui baigne l’ œuvre, situe dans la réalité ce que je n’entends ici que formuler. Je
10004 phorie spirituelle qui baigne l’œuvre, situe dans la réalité ce que je n’entends ici que formuler. Je ne connais rien dans
10005 entends ici que formuler. Je ne connais rien dans la littérature qui confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est
10006 rien dans la littérature qui confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est et l’Ouest. Lire aussi, mais c’est beau
10007 ttérature qui confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est et l’Ouest. Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendr
10008 ui confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’ Est et l’Ouest. Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendre pour les
10009 nte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est et l’ Ouest. Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendre pour les deux, c’e
10010 Lire aussi, mais c’est beaucoup moins tendre pour les deux, c’est même féroce, le chef-d’œuvre d’Henri Michaux, Un Barbare
10011 up moins tendre pour les deux, c’est même féroce, le chef-d’œuvre d’Henri Michaux, Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudol
10012 pour les deux, c’est même féroce, le chef-d’œuvre d’ Henri Michaux, Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Li
10013 e d’Henri Michaux, Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’in
10014 Un Barbare en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’innombrable, le « cor
10015 e en Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’innombrable, le « corps magiqu
10016 Le Livre de ma Vie. Puis aller en Inde et sentir l’ innombrable, le « corps magique ». 123. D. T. Suzuki, Mysticism : Ch
10017 Vie. Puis aller en Inde et sentir l’innombrable, le « corps magique ». 123. D. T. Suzuki, Mysticism : Christian and Bud
10018 sm : Christian and Buddhist, p. 73. Je crains que l’ auteur ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’Amour et l’Oc
10019 st, p. 73. Je crains que l’auteur ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’Amour et l’Occident un peu plus qu’il
10020 uteur ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’Amour et l’Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de s
10021 r ne vienne ici à la rencontre des catégories de L’ Amour et l’Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de son p
10022 ici à la rencontre des catégories de L’Amour et l’ Occident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de son propre point
10023 ccident un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de son propre point de vue. 124. On pourra retrouver ce passage dans la
10024 de vue. 124. On pourra retrouver ce passage dans la Brihad-arânyaka upanishad, au cours des dialogues entre l’illustre sa
10025 -arânyaka upanishad, au cours des dialogues entre l’ illustre sage légendaire Yajnavalkya et son épouse Maitreyi, qui l’int
10026 égendaire Yajnavalkya et son épouse Maitreyi, qui l’ interroge sur l’immortalité. 125. Phrases empruntées comme plusieurs
10027 alkya et son épouse Maitreyi, qui l’interroge sur l’ immortalité. 125. Phrases empruntées comme plusieurs ici au roman de
10028 . Phrases empruntées comme plusieurs ici au roman de Raja Rao, Le Serpent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La
10029 runtées comme plusieurs ici au roman de Raja Rao, Le Serpent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ou
10030 plusieurs ici au roman de Raja Rao, Le Serpent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ouest (inédit).
10031 pent et la Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’interpr
10032 a Corde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’interpréter le p
10033 orde. 126. P. Teilhard de Chardin : La Route de l’ Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’interpréter le prin
10034 ’Ouest (inédit). 127. Il serait peut-être fécond d’ interpréter le principe de Carnot-Clausius (accroissement général de l
10035 ). 127. Il serait peut-être fécond d’interpréter le principe de Carnot-Clausius (accroissement général de l’entropie, mor
10036 serait peut-être fécond d’interpréter le principe de Carnot-Clausius (accroissement général de l’entropie, mort lumineuse)
10037 rincipe de Carnot-Clausius (accroissement général de l’entropie, mort lumineuse) en termes de métaphysique orientale, et l
10038 cipe de Carnot-Clausius (accroissement général de l’ entropie, mort lumineuse) en termes de métaphysique orientale, et le p
10039 umineuse) en termes de métaphysique orientale, et le principe d’exclusion de Pauli (individuation des électrons, condition
10040 termes de métaphysique orientale, et le principe d’ exclusion de Pauli (individuation des électrons, conditionnant la « vi
10041 étaphysique orientale, et le principe d’exclusion de Pauli (individuation des électrons, conditionnant la « vie ») en term
10042 Pauli (individuation des électrons, conditionnant la « vie ») en termes de métaphysique occidentale. Mais Stéphane Lupasco
17 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — L’amour même
10043 L’ amour même ILes quatre couleurs de l’amour (Schéma philosophique a
10044 L’amour même ILes quatre couleurs de l’amour (Schéma philosophique abstrait, orné d’une illustration.)
10045 L’amour même ILes quatre couleurs de l’ amour (Schéma philosophique abstrait, orné d’une illustration.) L’a
10046 s de l’amour (Schéma philosophique abstrait, orné d’ une illustration.) L’amour étant l’initiateur de tout ce qui existe
10047 losophique abstrait, orné d’une illustration.) L’ amour étant l’initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’a
10048 trait, orné d’une illustration.) L’amour étant l’ initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’amour
10049 ’une illustration.) L’amour étant l’initiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’amour. Les degrés
10050 tiateur de tout ce qui existe, on appellera néant l’ absence d’amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la cré
10051 tout ce qui existe, on appellera néant l’absence d’ amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’
10052 qui existe, on appellera néant l’absence d’amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, san
10053 on appellera néant l’absence d’amour. Les degrés d’ existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle
10054 a néant l’absence d’amour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne
10055 éant l’absence d’amour. Les degrés d’existence de l’ amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne se
10056 mour. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni
10057 r. Les degrés d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’
10058 d’existence de l’amour sont ceux de la création à l’ œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’être. L’amour
10059 sont ceux de la création à l’œuvre, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’être. L’amour divin, venant de Dieu,
10060 e, sans laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’ être. L’amour divin, venant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son po
10061 laquelle le néant ne serait pas conçu, ni l’être. L’ amour divin, venant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son point de r
10062 erait pas conçu, ni l’être. L’amour divin, venant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son point de réflexion et de résonan
10063 ant de Dieu, retourne à Dieu, posant en son point de réflexion et de résonance dans la créature, un moi nouveau qui transc
10064 ourne à Dieu, posant en son point de réflexion et de résonance dans la créature, un moi nouveau qui transcende l’ancien pa
10065 nt en son point de réflexion et de résonance dans la créature, un moi nouveau qui transcende l’ancien parce qu’il le total
10066 e dans la créature, un moi nouveau qui transcende l’ ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action
10067 n moi nouveau qui transcende l’ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orien
10068 ui transcende l’ancien parce qu’il le totalise et l’ ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi d
10069 e l’ancien parce qu’il le totalise et l’ordonne à l’ esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’
10070 e totalise et l’ordonne à l’esprit. (Cette action d’ ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est
10071 l’ordonne à l’esprit. (Cette action d’ordonnance, d’ orientation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Pri
10072 esprit. (Cette action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas d
10073 te action d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’ axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais
10074 ion d’ordonnance, d’orientation de soi dans l’axe d’ efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais s’ori
10075 ation de soi dans l’axe d’efficacité majeure, est la prière. Prier n’est pas demander mais s’orienter, de manière à recevo
10076 s’orienter, de manière à recevoir et à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méd
10077 recevoir et à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méditée — et que j’espère b
10078 r et à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (a
10079 t à réaliser.) Le moi posé, quelle est la voie de l’ amour en l’homme ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (au s
10080 r.) Le moi posé, quelle est la voie de l’amour en l’ homme ? L’expérience méditée — et que j’espère banale (au sens propre)
10081 posé, quelle est la voie de l’amour en l’homme ? L’ expérience méditée — et que j’espère banale (au sens propre), dans sa
10082 s sa forme du moins — me suggère quatre états que l’ on peut distinguer par leur ordre d’apparition. Ils se mêleront et com
10083 tre états que l’on peut distinguer par leur ordre d’ apparition. Ils se mêleront et combineront dans l’homme achevé. 1. La
10084 d’apparition. Ils se mêleront et combineront dans l’ homme achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’
10085 mêleront et combineront dans l’homme achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de l’esprit ; e
10086 me achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en m
10087 achevé. 1. La vision intuitive. — Cette forme de l’ amour est l’acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même
10088 La vision intuitive. — Cette forme de l’amour est l’ acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même temps que r
10089 on intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de l’esprit ; et elle est connaissance active en même temps que reconnai
10090 intuitive. — Cette forme de l’amour est l’acte de l’ esprit ; et elle est connaissance active en même temps que reconnaissa
10091 couvre en moi, mais devine aussitôt dans l’autre, la personne. L’amour lui-même, qui m’a créé sujet, tend à discerner dans
10092 , mais devine aussitôt dans l’autre, la personne. L’ amour lui-même, qui m’a créé sujet, tend à discerner dans autrui le su
10093 qui m’a créé sujet, tend à discerner dans autrui le sujet qui pourra lui répondre. Son regard tend à susciter ce qui peut
10094 tte action du regard quand elle est confirmée par l’ interaction des personnes que l’amour met en résonance, est la philia,
10095 est confirmée par l’interaction des personnes que l’ amour met en résonance, est la philia, l’amitié spirituelle. Elle est
10096 n des personnes que l’amour met en résonance, est la philia, l’amitié spirituelle. Elle est agent de différenciation par e
10097 nnes que l’amour met en résonance, est la philia, l’ amitié spirituelle. Elle est agent de différenciation par excellence,
10098 t la philia, l’amitié spirituelle. Elle est agent de différenciation par excellence, du fait qu’elle voit — ou cherche à v
10099 lle voit — ou cherche à voir, ou sollicite — dans les individus leur vraie personne ; la vocation qui les distingue absolum
10100 licite — dans les individus leur vraie personne ; la vocation qui les distingue absolument ; la nouveauté — fût-elle imper
10101 s individus leur vraie personne ; la vocation qui les distingue absolument ; la nouveauté — fût-elle imperceptible ; l’irre
10102 onne ; la vocation qui les distingue absolument ; la nouveauté — fût-elle imperceptible ; l’irremplaçable que chaque être
10103 olument ; la nouveauté — fût-elle imperceptible ; l’ irremplaçable que chaque être humain, s’il y est appelé, peut devenir.
10104 que être humain, s’il y est appelé, peut devenir. Le désir du regard intuitif est appel, donc attente agissante d’une répo
10105 regard intuitif est appel, donc attente agissante d’ une réponse, et, par suite, de l’échange qui est l’action de l’amour.
10106 c attente agissante d’une réponse, et, par suite, de l’échange qui est l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’
10107 ttente agissante d’une réponse, et, par suite, de l’ échange qui est l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’agi
10108 ’une réponse, et, par suite, de l’échange qui est l’ action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excè
10109 nse, et, par suite, de l’échange qui est l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excèdent la c
10110 , et, par suite, de l’échange qui est l’action de l’ amour. Quand ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excèdent la cons
10111 l’action de l’amour. Quand ce désir et ce besoin d’ agir sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et le respect de s
10112 ce désir et ce besoin d’agir sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et le respect de sa propre personne en tant qu
10113 besoin d’agir sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et le respect de sa propre personne en tant que vocation uni
10114 sur l’autre excèdent la conscience de soi-même et le respect de sa propre personne en tant que vocation unique, cet amour
10115 excèdent la conscience de soi-même et le respect de sa propre personne en tant que vocation unique, cet amour du prochain
10116 cation unique, cet amour du prochain peut changer de signe, et du coup sa fonction s’inverse : il se mue en impérialisme,
10117 il se mue en impérialisme, et devient donc agent d’ uniformisation, tout d’abord dans l’échange de personne à personne, co
10118 nt donc agent d’uniformisation, tout d’abord dans l’ échange de personne à personne, comme l’amitié, l’éducation et le mari
10119 ent d’uniformisation, tout d’abord dans l’échange de personne à personne, comme l’amitié, l’éducation et le mariage, mais
10120 bord dans l’échange de personne à personne, comme l’ amitié, l’éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collec
10121 l’échange de personne à personne, comme l’amitié, l’ éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la so
10122 rsonne à personne, comme l’amitié, l’éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la société, la polit
10123 tié, l’éducation et le mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la société, la politique, l’Église. À la limite, i
10124 mariage, mais bientôt dans le domaine collectif, la société, la politique, l’Église. À la limite, il devient haine ou cri
10125 is bientôt dans le domaine collectif, la société, la politique, l’Église. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’
10126 s le domaine collectif, la société, la politique, l’ Église. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’ont montré tan
10127 collectif, la société, la politique, l’Église. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’ont montré tant de persécu
10128 se. À la limite, il devient haine ou crime, comme l’ ont montré tant de persécutions religieuses ou philosophiques pour le
10129 e persécutions religieuses ou philosophiques pour le bien de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujou
10130 utions religieuses ou philosophiques pour le bien de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui l
10131 ons religieuses ou philosophiques pour le bien de l’ âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la «
10132 ligieuses ou philosophiques pour le bien de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la « vertu
10133 de l’âme de ceux qu’on massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la « vertu » des États totalitaires. Celui qui ne
10134 n massacrait, et comme nous le montre aujourd’hui la « vertu » des États totalitaires. Celui qui ne s’aime pas lui-même ne
10135 ui ne s’aime pas lui-même ne vaut rien pour aimer les autres. Nul, en effet, ne peut aimer autrui s’il se méprise ou se ren
10136 ise ou se renie, c’est-à-dire s’il méprise ou nie la personne qu’il peut devenir, au lieu de chercher à mieux connaître et
10137 tre et dominer ce qui, dans sa nature déterminée, l’ empêche d’aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su d
10138 iner ce qui, dans sa nature déterminée, l’empêche d’ aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su distinguer
10139 rminée, l’empêche d’aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’autrui s’il n’a su distinguer d’abord son propre bien. Qui s’a
10140 l’empêche d’aimer. Nul ne peut distinguer le bien d’ autrui s’il n’a su distinguer d’abord son propre bien. Qui s’aime mal,
10141 er d’abord son propre bien. Qui s’aime mal, comme l’ égoïste, ne peut que mal aimer les autres et penser que « l’enfer c’es
10142 ’aime mal, comme l’égoïste, ne peut que mal aimer les autres et penser que « l’enfer c’est les autres » : c’est qu’il se cr
10143 ne peut que mal aimer les autres et penser que «  l’ enfer c’est les autres » : c’est qu’il se croit inacceptable et se vou
10144 al aimer les autres et penser que « l’enfer c’est les autres » : c’est qu’il se croit inacceptable et se voudrait (inconsci
10145 se voudrait (inconsciemment) anéanti. Nul ne voit la personne chez autrui s’il ne l’a vue d’abord en soi : or, aimer c’est
10146 anti. Nul ne voit la personne chez autrui s’il ne l’ a vue d’abord en soi : or, aimer c’est vouloir que la personne unique
10147 vue d’abord en soi : or, aimer c’est vouloir que la personne unique s’édifie dans l’individu. Cette règle d’or est la nor
10148 ’est vouloir que la personne unique s’édifie dans l’ individu. Cette règle d’or est la norme morale, par excellence, en tou
10149 onne unique s’édifie dans l’individu. Cette règle d’ or est la norme morale, par excellence, en tout domaine, aussi bien da
10150 ue s’édifie dans l’individu. Cette règle d’or est la norme morale, par excellence, en tout domaine, aussi bien dans celui
10151 xcellence, en tout domaine, aussi bien dans celui de l’érotique que dans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’é
10152 llence, en tout domaine, aussi bien dans celui de l’ érotique que dans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’équi
10153 ine, aussi bien dans celui de l’érotique que dans l’ éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la
10154 en dans celui de l’érotique que dans l’éducation, l’ amitié et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la retenue qui
10155 i de l’érotique que dans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’am
10156 ans l’éducation, l’amitié et le mariage. Au point d’ équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan
10157 é et le mariage. Au point d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’
10158 point d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain co
10159 nt d’équilibre idéal entre la retenue qui naît de l’ amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain const
10160 ilibre idéal entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le
10161 al entre la retenue qui naît de l’amour de soi et l’ élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le modèle cré
10162 retenue qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le modèle créateur de tou
10163 qui naît de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’ autrui, l’amour du prochain constitue le modèle créateur de toute comm
10164 de l’amour de soi et l’élan vers le moi d’autrui, l’ amour du prochain constitue le modèle créateur de toute communauté, et
10165 rs le moi d’autrui, l’amour du prochain constitue le modèle créateur de toute communauté, et l’image organisatrice d’une b
10166 l’amour du prochain constitue le modèle créateur de toute communauté, et l’image organisatrice d’une biologie de l’humani
10167 stitue le modèle créateur de toute communauté, et l’ image organisatrice d’une biologie de l’humanité en tant que celle-ci
10168 eur de toute communauté, et l’image organisatrice d’ une biologie de l’humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour
10169 mmunauté, et l’image organisatrice d’une biologie de l’humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour d’autrui comme
10170 nauté, et l’image organisatrice d’une biologie de l’ humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour d’autrui comme de
10171 de l’humanité en tant que celle-ci forme un tout. L’ amour d’autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régl
10172 anité en tant que celle-ci forme un tout. L’amour d’ autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le mé
10173 ue celle-ci forme un tout. L’amour d’autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le métabolisme du gr
10174 r d’autrui comme de soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou l’Éro
10175 soi-même pouvant seul assurer la santé et régler le métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou l’Éros. — Cette seconde
10176 santé et régler le métabolisme du grand corps. 2. L’ émotion, ou l’Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme.
10177 r le métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou l’ Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme. Elle est moin
10178 s. 2. L’émotion, ou l’Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intu
10179 2. L’émotion, ou l’Éros. — Cette seconde forme de l’ amour procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intuiti
10180 l’Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intuitif, puisqu’elle n
10181 Éros. — Cette seconde forme de l’amour procède de l’ âme. Elle est moins sélective que le regard intuitif, puisqu’elle ne v
10182 ur procède de l’âme. Elle est moins sélective que le regard intuitif, puisqu’elle ne va pas vers l’unique, mais plus limit
10183 ue le regard intuitif, puisqu’elle ne va pas vers l’ unique, mais plus limitative aussi, en ce sens qu’aussitôt qu’elle exi
10184 existe et tant que dure sa plénitude, elle exclut de sa réalité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de l’émotion : à
10185 e, elle exclut de sa réalité tout ce qui n’est ni l’ objet ni le sujet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univ
10186 lut de sa réalité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univers. Dans s
10187 réalité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univers. Dans sa genèse,
10188 alité tout ce qui n’est ni l’objet ni le sujet de l’ émotion : à ces deux se réduit pour elle l’univers. Dans sa genèse, el
10189 jet de l’émotion : à ces deux se réduit pour elle l’ univers. Dans sa genèse, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’éta
10190 s. Dans sa genèse, elle correspond, quel que soit l’ âge, à l’état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur »
10191 a genèse, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’ état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppress
10192 e, elle correspond, quel que soit l’âge, à l’état de première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppresse le so
10193 it l’âge, à l’état de première adolescence, quand l’ amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste
10194 at de première adolescence, quand l’amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer
10195 scence, quand l’amour « point le cœur », oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer la possession. (C’es
10196 oppresse le souffle, brûle en rêve, et reste loin d’ imaginer la possession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le p
10197 souffle, brûle en rêve, et reste loin d’imaginer la possession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le plus spécifi
10198 e loin d’imaginer la possession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais
10199 oin d’imaginer la possession. (C’est un aspect de l’ amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais s’i
10200 ession. (C’est un aspect de l’amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais s’il précède le désir, di
10201 t de l’amour courtois, non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais s’il précède le désir, dit physique, je crois bi
10202 écifique, ni le plus insolite). Mais s’il précède le désir, dit physique, je crois bien que l’amour émotif animique n’appa
10203 précède le désir, dit physique, je crois bien que l’ amour émotif animique n’apparaît guère sans que l’ait éveillé un premi
10204 l’amour émotif animique n’apparaît guère sans que l’ ait éveillé un premier regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’i
10205 ît guère sans que l’ait éveillé un premier regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des
10206 guère sans que l’ait éveillé un premier regard de l’ intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des adu
10207 e l’ait éveillé un premier regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’ignorent encore ; la plupart des adultes ont cessé
10208 emier regard de l’intuition. Les très jeunes gens l’ ignorent encore ; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ; mais
10209 gnorent encore ; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout s
10210 rent encore ; la plupart des adultes ont cessé de le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout save
10211 le sentir ; mais un homme qui se connaît bien et les femmes surtout savent cela : une certaine perception instantanée du s
10212 rtaine perception instantanée du secret singulier de l’autre — et surtout s’il paraît lui-même l’ignorer — est la conditio
10213 lier de l’autre — et surtout s’il paraît lui-même l’ ignorer — est la condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissan
10214 — et surtout s’il paraît lui-même l’ignorer — est la condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissante. Dans ce doma
10215 lui-même l’ignorer — est la condition nécessaire de l’émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’âme intermédiai
10216 i-même l’ignorer — est la condition nécessaire de l’ émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire
10217 l’émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’e
10218 émotion vraiment envahissante. Dans ce domaine de l’ âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erre
10219 nte. Dans ce domaine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce
10220 aine de l’âme intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion l
10221 e intermédiaire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive p
10222 ire entre le spirituel et le sensuel, les risques d’ erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive peut très bi
10223 les risques d’erreur sont plus grands, parce que l’ émotion la plus vive peut très bien se suffire en soi. L’intuition qui
10224 es d’erreur sont plus grands, parce que l’émotion la plus vive peut très bien se suffire en soi. L’intuition qui se trompe
10225 on la plus vive peut très bien se suffire en soi. L’ intuition qui se trompe n’est rien, le désir non comblé n’est pas une
10226 ire en soi. L’intuition qui se trompe n’est rien, le désir non comblé n’est pas une sensation, mais l’émotion trouve en el
10227 le désir non comblé n’est pas une sensation, mais l’ émotion trouve en elle-même et dans la seule intensité, sa preuve et s
10228 ation, mais l’émotion trouve en elle-même et dans la seule intensité, sa preuve et son accomplissement ; même si l’objet a
10229 nsité, sa preuve et son accomplissement ; même si l’ objet aimé ne « justifie » pas l’amour, si on l’a mal vu, si on l’imag
10230 sement ; même si l’objet aimé ne « justifie » pas l’ amour, si on l’a mal vu, si on l’imagine autre qu’il n’est, ou si l’on
10231 i l’objet aimé ne « justifie » pas l’amour, si on l’ a mal vu, si on l’imagine autre qu’il n’est, ou si l’on ne fait que pr
10232 « justifie » pas l’amour, si on l’a mal vu, si on l’ imagine autre qu’il n’est, ou si l’on ne fait que projeter sur lui l’i
10233 mal vu, si on l’imagine autre qu’il n’est, ou si l’ on ne fait que projeter sur lui l’image du soi que l’on aime et qui le
10234 il n’est, ou si l’on ne fait que projeter sur lui l’ image du soi que l’on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’éc
10235 n ne fait que projeter sur lui l’image du soi que l’ on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’échange, le vrai dial
10236 jeter sur lui l’image du soi que l’on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’échange, le vrai dialogue ; Éros élit,
10237 l’on aime et qui le cache. Philia devine, attend l’ échange, le vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et « le reste est sile
10238 et qui le cache. Philia devine, attend l’échange, le vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et « le reste est silence ». Au d
10239 ange, le vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et «  le reste est silence ». Au degré de la passion, l’âme va se détacher du
10240 t, s’émeut, et « le reste est silence ». Au degré de la passion, l’âme va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le
10241 s’émeut, et « le reste est silence ». Au degré de la passion, l’âme va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le pla
10242 « le reste est silence ». Au degré de la passion, l’ âme va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le plaisir et la d
10243 e va se détacher du spirituel et du sensuel, pour le plaisir et la douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi
10244 er du spirituel et du sensuel, pour le plaisir et la douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi vers un objet
10245 tuel et du sensuel, pour le plaisir et la douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi vers un objet qu’il veut
10246 l, pour le plaisir et la douleur de mieux brûler. L’ amour-passion oriente le moi vers un objet qu’il veut unique, infinime
10247 douleur de mieux brûler. L’amour-passion oriente le moi vers un objet qu’il veut unique, infiniment différencié de tous l
10248 n objet qu’il veut unique, infiniment différencié de tous les autres, et dans lequel s’investissent bientôt toute la prése
10249 qu’il veut unique, infiniment différencié de tous les autres, et dans lequel s’investissent bientôt toute la présence et to
10250 tres, et dans lequel s’investissent bientôt toute la présence et toute la valeur peu à peu retirées aux autres existences.
10251 s’investissent bientôt toute la présence et toute la valeur peu à peu retirées aux autres existences. « Écarte les choses,
10252 eu à peu retirées aux autres existences. « Écarte les choses, ô amant ! » Jusqu’au point où l’Élue, devenant le monde — « O
10253  Écarte les choses, ô amant ! » Jusqu’au point où l’ Élue, devenant le monde — « On est seul avec tout ce que l’on aime » —
10254 s, ô amant ! » Jusqu’au point où l’Élue, devenant le monde — « On est seul avec tout ce que l’on aime » — l’amour confond
10255 evenant le monde — « On est seul avec tout ce que l’ on aime » — l’amour confond le moi et son objet, et enfin « Seul je su
10256 de — « On est seul avec tout ce que l’on aime » — l’ amour confond le moi et son objet, et enfin « Seul je suis, moi, le Mo
10257 ul avec tout ce que l’on aime » — l’amour confond le moi et son objet, et enfin « Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette
10258 e moi et son objet, et enfin « Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette limite de l’extrême différence actualisée, tout ce
10259 « Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette limite de l’extrême différence actualisée, tout ce qui avait été refoulé, écart
10260 Seul je suis, moi, le Monde ! » À cette limite de l’ extrême différence actualisée, tout ce qui avait été refoulé, écarté e
10261 qui avait été refoulé, écarté et virtualisé dans la nuit de l’indifférencié, d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme
10262 it été refoulé, écarté et virtualisé dans la nuit de l’indifférencié, d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme dans le
10263 été refoulé, écarté et virtualisé dans la nuit de l’ indifférencié, d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme dans le « 
10264 nuit de l’indifférencié, d’un seul coup submerge l’ amant : il s’abîme dans le « flot houleux » et dans la « tourmente du
10265 d’un seul coup submerge l’amant : il s’abîme dans le « flot houleux » et dans la « tourmente du Monde » — sa mort d’amour,
10266 ant : il s’abîme dans le « flot houleux » et dans la « tourmente du Monde » — sa mort d’amour, sa « Joie suprême 128. » 3.
10267 eux » et dans la « tourmente du Monde » — sa mort d’ amour, sa « Joie suprême 128. » 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisièm
10268  » — sa mort d’amour, sa « Joie suprême 128. » 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisième forme de l’amour est dite physique,
10269 . » 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisième forme de l’amour est dite physique, encore que nous sachions très bien que le
10270 3. Le plaisir sexuel. — Cette troisième forme de l’ amour est dite physique, encore que nous sachions très bien que le sex
10271 physique, encore que nous sachions très bien que le sexe est lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’intellect,
10272 que le sexe est lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’intellect, à l’âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’
10273 e est lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’intellect, à l’âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serai
10274 st lié comme nulle autre fonction à la volonté de l’ intellect, à l’âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serait q
10275 lle autre fonction à la volonté de l’intellect, à l’ âme et à l’imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serait qu’un instinct a
10276 onction à la volonté de l’intellect, à l’âme et à l’ imaginaire ; et qu’en tant qu’il ne serait qu’un instinct animal, il n
10277 ’un instinct animal, il n’aurait rien à voir avec l’ amour. Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité qu
10278 nct animal, il n’aurait rien à voir avec l’amour. Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité quand vient
10279 rien à voir avec l’amour. Les animaux ne font pas l’ amour, mais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusio
10280 . Les animaux ne font pas l’amour, mais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre langage cour
10281 ais subissent la sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre langage courant semblent parfois assimiler l’amou
10282 a sexualité quand vient son temps. Les confusions de notre langage courant semblent parfois assimiler l’amour au sexe, mai
10283 notre langage courant semblent parfois assimiler l’ amour au sexe, mais elles proviennent d’une contamination en sens inve
10284 assimiler l’amour au sexe, mais elles proviennent d’ une contamination en sens inverse : si la sexualité peut signifier l’a
10285 viennent d’une contamination en sens inverse : si la sexualité peut signifier l’amour, c’est parce qu’elle est, chez l’hom
10286 en sens inverse : si la sexualité peut signifier l’ amour, c’est parce qu’elle est, chez l’homme, autre chose que l’instin
10287 signifier l’amour, c’est parce qu’elle est, chez l’ homme, autre chose que l’instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’in
10288 parce qu’elle est, chez l’homme, autre chose que l’ instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’instinct, elle s’ordonne à
10289 t, chez l’homme, autre chose que l’instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’instinct, elle s’ordonne à des fins nouvelle
10290 se que l’instinct. Dans la mesure où, sans perdre l’ instinct, elle s’ordonne à des fins nouvelles qui ne sont plus celles
10291 onne à des fins nouvelles qui ne sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que
10292 e à des fins nouvelles qui ne sont plus celles de l’ espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui
10293 ouvelles qui ne sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occid
10294 elles qui ne sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occident
10295 sont plus celles de l’espèce mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’Occident moderne, — q
10296 e mais de la personne, la sexualité mérite ce nom d’ amour que lui donne l’Occident moderne, — quoi qu’en pense la morale m
10297 la sexualité mérite ce nom d’amour que lui donne l’ Occident moderne, — quoi qu’en pense la morale moyenne (très rarement
10298 lui donne l’Occident moderne, — quoi qu’en pense la morale moyenne (très rarement codifiée, longuement invétérée) qui for
10299 arement codifiée, longuement invétérée) qui forme le climat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, ca
10300 ui forme le climat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques. Cette
10301 limat des milieux bien-pensants dans le peuple et la bourgeoisie, catholiques, protestants ou laïques. Cette morale tient
10302 iques, protestants ou laïques. Cette morale tient le sexe pour mauvais en principe. Comme elle sent qu’une telle attitude
10303 ue rationnelle et « scientifique », elle se garde de la déclarer, mais trahit constamment son intime conviction par des ju
10304 rationnelle et « scientifique », elle se garde de la déclarer, mais trahit constamment son intime conviction par des jugem
10305 re à des réflexes conditionnés. Voici un test : à la lecture des phrases suivantes, comment allez-vous réagir ? Celui qui
10306 éagir ? Celui qui voit, qui comprend, qui désire le Soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’amour au Soi, qui atteint son p
10307 t, qui comprend, qui désire le Soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, de
10308 qui désire le Soi, qui joue avec le Soi, qui fait l’ amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, devient son propre
10309 fait l’amour au Soi, qui atteint son plaisir dans le Soi, devient son propre maître et se meut à sa fantaisie parmi les mo
10310 son propre maître et se meut à sa fantaisie parmi les mondes. Mais celui qui pense autrement reste dépendant. Il demeure da
10311 pense autrement reste dépendant. Il demeure dans les sphères périssables et ne peut en sortir quand il veut. (Chandogya up
10312 t. (Chandogya upanishad, 7, 25.) Pensez-vous que la comparaison qui est faite ici entre l’acte de la connaissance religie
10313 z-vous que la comparaison qui est faite ici entre l’ acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, raba
10314 que la comparaison qui est faite ici entre l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le
10315 la comparaison qui est faite ici entre l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le sp
10316 ici entre l’acte de la connaissance religieuse et l’ acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ?
10317 re l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’ente
10318 l’acte de la connaissance religieuse et l’acte de l’ union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’entends
10319 eligieuse et l’acte de l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’érotique ? (J’entends bien : élève l’érotique au
10320 l’union sexuelle, rabaisse le spirituel ou élève l’ érotique ? (J’entends bien : élève l’érotique au niveau de significati
10321 uel ou élève l’érotique ? (J’entends bien : élève l’ érotique au niveau de signification où l’homme spirituel doit atteindr
10322  : élève l’érotique au niveau de signification où l’ homme spirituel doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La se
10323 fication où l’homme spirituel doit atteindre avec l’ ensemble de ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas
10324 l’homme spirituel doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas indifférent
10325 doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La sexualité en elle-même ne me paraît pas indifférente pour l’esprit. M
10326 é en elle-même ne me paraît pas indifférente pour l’ esprit. Mais elle n’est ni mauvaise ni bonne : en tant que fonction, j
10327 t ni mauvaise ni bonne : en tant que fonction, je la verrais moralement neutre. Et cependant, dès qu’elle accède à la libe
10328 lement neutre. Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté de l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale
10329 re. Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté de l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devi
10330 Et cependant, dès qu’elle accède à la liberté de l’ érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devient
10331 accède à la liberté de l’érotisme (qui transcende la fonction naturelle et vitale) elle devient justiciable à la fois de l
10332 lle et vitale) elle devient justiciable à la fois de la morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la s
10333 et vitale) elle devient justiciable à la fois de la morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synt
10334 lle devient justiciable à la fois de la morale et de l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la pe
10335 devient justiciable à la fois de la morale et de l’ esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la perso
10336 l’esprit, comme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la personne. Deux déviations morales, symétriques, la ten
10337 omme tout autre élément impliqué dans la synthèse de la personne. Deux déviations morales, symétriques, la tentent dès lor
10338 e tout autre élément impliqué dans la synthèse de la personne. Deux déviations morales, symétriques, la tentent dès lors e
10339 a personne. Deux déviations morales, symétriques, la tentent dès lors en permanence : a) La sexualité condamnée. Ceux qui
10340 métriques, la tentent dès lors en permanence : a) La sexualité condamnée. Ceux qui ont peur de leur sexualité et qui ne vo
10341 ce : a) La sexualité condamnée. Ceux qui ont peur de leur sexualité et qui ne voient qu’ignominie dans l’érotisme, expulse
10342 leur sexualité et qui ne voient qu’ignominie dans l’ érotisme, expulsent de leur propre personne (et de celle d’autrui s’il
10343 ne voient qu’ignominie dans l’érotisme, expulsent de leur propre personne (et de celle d’autrui s’ils le peuvent !) cette
10344 l’érotisme, expulsent de leur propre personne (et de celle d’autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour.
10345 e, expulsent de leur propre personne (et de celle d’ autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la co
10346 leur propre personne (et de celle d’autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la condamnent ainsi
10347 ’autrui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la condamnent ainsi à rester indifférenciée, inculte, no
10348 trui s’ils le peuvent !) cette troisième forme de l’ amour. Ils la condamnent ainsi à rester indifférenciée, inculte, non i
10349 peuvent !) cette troisième forme de l’amour. Ils la condamnent ainsi à rester indifférenciée, inculte, non intégrée donc
10350 une force mauvaise, obscure et menaçante, aliénée de la personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. I
10351 force mauvaise, obscure et menaçante, aliénée de la personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. Ils
10352 menaçante, aliénée de la personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. Ils verront ce démon apparaître p
10353 de la personne : or ce sont là les caractères et la genèse d’un démon. Ils verront ce démon apparaître partout, passant l
10354 sonne : or ce sont là les caractères et la genèse d’ un démon. Ils verront ce démon apparaître partout, passant le bout de
10355 Ils verront ce démon apparaître partout, passant le bout de l’oreille entre ces lignes, par exemple ; et certains semblen
10356 ront ce démon apparaître partout, passant le bout de l’oreille entre ces lignes, par exemple ; et certains semblent bien ê
10357 t ce démon apparaître partout, passant le bout de l’ oreille entre ces lignes, par exemple ; et certains semblent bien être
10358 le ; et certains semblent bien être allés jusqu’à le matérialiser, si l’on en croit les récits de vies d’anachorètes. À le
10359 blent bien être allés jusqu’à le matérialiser, si l’ on en croit les récits de vies d’anachorètes. À leur intention, je me
10360 e allés jusqu’à le matérialiser, si l’on en croit les récits de vies d’anachorètes. À leur intention, je me répète. « Faire
10361 qu’à le matérialiser, si l’on en croit les récits de vies d’anachorètes. À leur intention, je me répète. « Faire l’amour »
10362 matérialiser, si l’on en croit les récits de vies d’ anachorètes. À leur intention, je me répète. « Faire l’amour » peut-êt
10363 chorètes. À leur intention, je me répète. « Faire l’ amour » peut-être : aimer son prochain ou lui faire du mal tout en se
10364 sans rencontrer personne, aveuglément, comme dans la nuit ; peut donc être : amour, égoïsme, bienfait ou crime, libération
10365 me, libération ou servitude, ou simplement erreur de part et d’autre, accident ridicule mais sans suites. Ce n’est en soi
10366 ion ou servitude, ou simplement erreur de part et d’ autre, accident ridicule mais sans suites. Ce n’est en soi ni bien ni
10367 ans suites. Ce n’est en soi ni bien ni mal. Seul, le degré d’amour réel (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier
10368 s. Ce n’est en soi ni bien ni mal. Seul, le degré d’ amour réel (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier l’acte se
10369 Seul, le degré d’amour réel (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier l’acte sexuel. Et je ne vois pas d’autre cri
10370 (personnifiant, lié à la personne) peut qualifier l’ acte sexuel. Et je ne vois pas d’autre critère qui tienne, ou ne soit
10371 ) peut qualifier l’acte sexuel. Et je ne vois pas d’ autre critère qui tienne, ou ne soit réductible à celui-là. b) La sexu
10372 qui tienne, ou ne soit réductible à celui-là. b) La sexualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et d
10373 . b) La sexualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et l
10374 ) La sexualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’ amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le s
10375 ualité séparée. Dès qu’il est dissocié de l’amour d’ intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent d
10376 Dès qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vra
10377 s qu’il est dissocié de l’amour d’intuition et de l’ amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai,
10378 est dissocié de l’amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir
10379 amour d’intuition et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir sensuel tend auss
10380 n et de l’amour de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir sensuel tend aussitôt à redescend
10381 de sentiment, qui le précèdent et le situent dans l’ amour vrai, le désir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’
10382 qui le précèdent et le situent dans l’amour vrai, le désir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’instinct. Mais
10383 désir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’instinct. Mais alors que le désir animal est simplement déterminé p
10384 ir sensuel tend aussitôt à redescendre au plan de l’ instinct. Mais alors que le désir animal est simplement déterminé par
10385 redescendre au plan de l’instinct. Mais alors que le désir animal est simplement déterminé par le renouvellement de l’espè
10386 que le désir animal est simplement déterminé par le renouvellement de l’espèce, le désir sensuel-érotique est devenu forc
10387 al est simplement déterminé par le renouvellement de l’espèce, le désir sensuel-érotique est devenu force libre, autonome,
10388 est simplement déterminé par le renouvellement de l’ espèce, le désir sensuel-érotique est devenu force libre, autonome, et
10389 ment déterminé par le renouvellement de l’espèce, le désir sensuel-érotique est devenu force libre, autonome, et qui agit
10390 rce libre, autonome, et qui agit désormais contre l’ amour en tant que force d’individuation. Don Juan ne choisit pas, il d
10391 i agit désormais contre l’amour en tant que force d’ individuation. Don Juan ne choisit pas, il désire toutes les femmes, e
10392 uation. Don Juan ne choisit pas, il désire toutes les femmes, et ce désir fait, de chacune, la femme en tant que sexe en gé
10393 s, il désire toutes les femmes, et ce désir fait, de chacune, la femme en tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour
10394 toutes les femmes, et ce désir fait, de chacune, la femme en tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour de Tristan
10395 femme en tant que sexe en général. (Au contraire, l’ amour de Tristan faisait d’une seule, élue, la Femme unique.) Cette fo
10396 tant que sexe en général. (Au contraire, l’amour de Tristan faisait d’une seule, élue, la Femme unique.) Cette forme du d
10397 énéral. (Au contraire, l’amour de Tristan faisait d’ une seule, élue, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’amou
10398 re, l’amour de Tristan faisait d’une seule, élue, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’amour mais en direction
10399 élue, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’amour mais en direction du néant : elle accroît l’indifférencié, el
10400 e, la Femme unique.) Cette forme du désir part de l’ amour mais en direction du néant : elle accroît l’indifférencié, elle
10401 l’amour mais en direction du néant : elle accroît l’ indifférencié, elle accroît l’entropie du monde. À l’extrême, que le M
10402 éant : elle accroît l’indifférencié, elle accroît l’ entropie du monde. À l’extrême, que le Mythe symbolise avec une grande
10403 ndifférencié, elle accroît l’entropie du monde. À l’ extrême, que le Mythe symbolise avec une grande simplicité dans l’opér
10404 lle accroît l’entropie du monde. À l’extrême, que le Mythe symbolise avec une grande simplicité dans l’opéra, Don Juan n’e
10405 e Mythe symbolise avec une grande simplicité dans l’ opéra, Don Juan n’est plus qu’un corps, qu’on nous montre mangeant, bu
10406 , qu’on nous montre mangeant, buvant et célébrant les femmes. L’esprit entièrement refoulé (virtualisé) se voit donc provoq
10407 montre mangeant, buvant et célébrant les femmes. L’ esprit entièrement refoulé (virtualisé) se voit donc provoqué au plus
10408 t donc provoqué au plus violent retour : et c’est l’ apparition du Commandeur. Le contact de ce Double d’antimatière anéant
10409 ent retour : et c’est l’apparition du Commandeur. Le contact de ce Double d’antimatière anéantit le corps physique. (La ma
10410 : et c’est l’apparition du Commandeur. Le contact de ce Double d’antimatière anéantit le corps physique. (La main saisie,
10411 apparition du Commandeur. Le contact de ce Double d’ antimatière anéantit le corps physique. (La main saisie, l’éclair, la
10412 r. Le contact de ce Double d’antimatière anéantit le corps physique. (La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’énergie c
10413 Double d’antimatière anéantit le corps physique. ( La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’énergie cosmique. — La derniè
10414 ière anéantit le corps physique. (La main saisie, l’ éclair, la trappe.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’am
10415 tit le corps physique. (La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’amour n’est
10416 ysique. (La main saisie, l’éclair, la trappe.) 4. L’ énergie cosmique. — La dernière forme de l’amour n’est atteinte que pa
10417 appe.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des
10418 e.) 4. L’énergie cosmique. — La dernière forme de l’ amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des se
10419 dernière forme de l’amour n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des sensations, lorsque au-delà des c
10420 n’est atteinte que par la pensée, mais à travers le monde des sensations, lorsque au-delà des corps à notre échelle, au-d
10421 elà des corps à notre échelle, au-delà du domaine de l’individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais
10422 des corps à notre échelle, au-delà du domaine de l’ individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais enc
10423 -delà du domaine de l’individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle
10424 là du domaine de l’individuation, au-delà même de la matière que l’on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle dé
10425 e l’individuation, au-delà même de la matière que l’ on dit brute, mais encore tangible et sensible, elle découvre et mesur
10426 ore tangible et sensible, elle découvre et mesure l’ énergie et le mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que
10427 et sensible, elle découvre et mesure l’énergie et le mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de
10428 , elle découvre et mesure l’énergie et le mystère de l’attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de l’intellec
10429 lle découvre et mesure l’énergie et le mystère de l’ attraction universelle. Et il est beau que l’aventure de l’intellect,
10430 e de l’attraction universelle. Et il est beau que l’ aventure de l’intellect, descendant des clartés instantanées de l’espr
10431 action universelle. Et il est beau que l’aventure de l’intellect, descendant des clartés instantanées de l’esprit intuitif
10432 ion universelle. Et il est beau que l’aventure de l’ intellect, descendant des clartés instantanées de l’esprit intuitif au
10433 l’intellect, descendant des clartés instantanées de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à
10434 intellect, descendant des clartés instantanées de l’ esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’
10435 instantanées de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir ab
10436 tantanées de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’ âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absol
10437 de l’esprit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’ obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’es
10438 rit intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace élec
10439 intuitif au clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électro
10440 clair-obscur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’ opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débou
10441 scur de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débouche enfin
10442 r de l’âme, à l’obscur de la chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débouche enfin su
10443 chair, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’espace électronique, débouche enfin sur des lueurs nouvelles qui so
10444 ir, à l’opaque de la matière et au noir absolu de l’ espace électronique, débouche enfin sur des lueurs nouvelles qui sont
10445 velles qui sont peut-être celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au
10446 sont peut-être celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de
10447 nt peut-être celles qu’entrevoyaient les sages de l’ Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa
10448 re celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa vue « cons
10449 celles qu’entrevoyaient les sages de l’Inde et de la Grèce, et que Dante dit avoir contemplées au prix de sa vue « consumé
10450 ma volonté étaient mus — comme une roue tournant d’ une manière uniforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et les aut
10451 me une roue tournant d’une manière uniforme — par l’ Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pe
10452 une manière uniforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici
10453 niforme — par l’Amour qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici transcende la
10454 qui meut aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’u
10455 aussi le soleil et les autres étoiles. La forme de pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’une formul
10456 La forme de pensée qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’une formule du champ unitaire. Elle implique l’éq
10457 qui se révèle ici transcende la recherche moderne d’ une formule du champ unitaire. Elle implique l’équation plus générale
10458 ne d’une formule du champ unitaire. Elle implique l’ équation plus générale encore qui embrasserait à la fois le phénomène
10459 n plus générale encore qui embrasserait à la fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de
10460 e qui embrasserait à la fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de l’amour unifiant, c’e
10461 fois le phénomène humain, les lois cosmiques, et l’ amour créateur. Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de l’Am
10462 les lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actue
10463 s lois cosmiques, et l’amour créateur. Théorie de l’ amour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actuelle
10464 r. Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’Einstein,
10465 Théorie de l’amour unifiant, c’est autant dire de l’ Amour même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’Einstein, co
10466 mour unifiant, c’est autant dire de l’Amour même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’Einstein, conçoit déjà la
10467 de l’Amour même. La science actuelle, guidée par l’ intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication un
10468 même. La science actuelle, guidée par l’intuition d’ Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication unifiée des ph
10469 , guidée par l’intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité d’une explication unifiée des phénomènes gravitationnels
10470 intuition d’Einstein, conçoit déjà la possibilité d’ une explication unifiée des phénomènes gravitationnels et magnétiques,
10471 avitationnels et magnétiques, mais elle admet que l’ affectif demeure pour elle le plus impénétrable des mystères. Il est c
10472 mais elle admet que l’affectif demeure pour elle le plus impénétrable des mystères. Il est capital qu’elle l’admette. Ce
10473 impénétrable des mystères. Il est capital qu’elle l’ admette. Ce qui était écarté depuis des siècles, renvoyé au chapitre d
10474 envoyé au chapitre des magies puériles, redevient l’ objet fascinant des spéculations créatrices. Déjà, les grandes « école
10475 bjet fascinant des spéculations créatrices. Déjà, les grandes « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’astronomes,
10476 ulations créatrices. Déjà, les grandes « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’astronomes, reconnaissent qu’elles
10477 . Déjà, les grandes « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’astronomes, reconnaissent qu’elles diffèrent essentie
10478 es « écoles » de mathématiciens, de physiciens et d’ astronomes, reconnaissent qu’elles diffèrent essentiellement par leurs
10479 tiellement par leurs options métaphysiques. Ainsi l’ extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le sa
10480 par leurs options métaphysiques. Ainsi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’
10481 r leurs options métaphysiques. Ainsi l’extrême de l’ amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y s
10482 taphysiques. Ainsi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée
10483 hysiques. Ainsi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, p
10484 insi l’extrême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu
10485 ême de l’amour cognitif, de la passion de savoir, d’ inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier
10486 our cognitif, de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l
10487 de la passion de savoir, d’inventer le savoir et d’ y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction
10488 de savoir, d’inventer le savoir et d’y soumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’audace
10489 oumettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en
10490 ettre la pensée, poussé jusqu’au dernier degré de l’ abstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en per
10491 poussé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en perspective l’extrêm
10492 ssé jusqu’au dernier degré de l’abstraction et de l’ audace logique, semble en voie de rejoindre en perspective l’extrême d
10493 bstraction et de l’audace logique, semble en voie de rejoindre en perspective l’extrême de l’amour intuitif : la vue mysti
10494 gique, semble en voie de rejoindre en perspective l’ extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — T
10495 ble en voie de rejoindre en perspective l’extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — Tout le mon
10496 en voie de rejoindre en perspective l’extrême de l’ amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — Tout le monde
10497 re en perspective l’extrême de l’amour intuitif : la vue mystique. ⁂ Une illustration. — Tout le monde connaît les cartes
10498 ique. ⁂ Une illustration. — Tout le monde connaît les cartes à jouer, au moins de vue, mais presque personne ne les voit. P
10499 out le monde connaît les cartes à jouer, au moins de vue, mais presque personne ne les voit. Presque personne ne prend la
10500 jouer, au moins de vue, mais presque personne ne les voit. Presque personne ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffre
10501 e les voit. Presque personne ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les jou
10502 Presque personne ne prend la peine ou le plaisir d’ en déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et po
10503 e ne prend la peine ou le plaisir d’en déchiffrer l’ idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux c
10504 déchiffrer l’idéogramme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’on re
10505 mme. C’est trop sérieux pour les joueurs, et pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’on regarde un moment, mais
10506 pour les sérieux ce n’est qu’un jeu. Pourtant, si l’ on regarde un moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu de cart
10507 tant, si l’on regarde un moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu de cartes ordinaire, on ne tardera pas à découvri
10508 moment, mais sans jouer, les « couleurs » du jeu de cartes ordinaire, on ne tardera pas à découvrir qu’elles corresponden
10509 rait pour trait aux quatre amours que nous venons d’ identifier. (Et si l’on remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit p
10510 uatre amours que nous venons d’identifier. (Et si l’ on remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit pas d’un hasard ou d’u
10511 remonte aux tarots, on verra qu’il ne s’agit pas d’ un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de
10512 rots, on verra qu’il ne s’agit pas d’un hasard ou d’ une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de l’indianiste He
10513 s’agit pas d’un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ ont montré les belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer).
10514 ’un hasard ou d’une fantaisie, comme l’ont montré les belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amo
10515 e fantaisie, comme l’ont montré les belles études de l’indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La fo
10516 antaisie, comme l’ont montré les belles études de l’ indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La forme
10517 s études de l’indianiste Heinrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La forme indique le nombre 1. Elle suggère : pé
10518 einrich Zimmer). Les quatre amours Pique ♠ La forme indique le nombre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler
10519 Les quatre amours Pique ♠ La forme indique le nombre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler d’un trait, bless
10520 mbre 1. Elle suggère : pénétrer, traverser, voler d’ un trait, blesser, tuer, féconder. Correspond à l’ Esprit et à l’int
10521 ’un trait, blesser, tuer, féconder. Correspond à l’ Esprit et à l’intuition (Amour spirituel, regard intuitif, philia, A
10522 er, tuer, féconder. Correspond à l’ Esprit et à l’ intuition (Amour spirituel, regard intuitif, philia, Agapè). Tempéram
10523 viations typiques : impérialisme et sadisme, ou à l’ inverse, ascétisme et goût de l’autosacrifice ; vers l’autre : crime ;
10524 sme et sadisme, ou à l’inverse, ascétisme et goût de l’autosacrifice ; vers l’autre : crime ; vers soi : suicide. Concept
10525 et sadisme, ou à l’inverse, ascétisme et goût de l’ autosacrifice ; vers l’autre : crime ; vers soi : suicide. Conception
10526 l’autre : crime ; vers soi : suicide. Conception de l’amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment,
10527 utre : crime ; vers soi : suicide. Conception de l’ amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mai
10528 rs soi : suicide. Conception de l’amour : un roi de pique dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mais la situation to
10529 onception de l’amour : un roi de pique dira que «  l’ Amour n’est pas un sentiment, mais la situation totale de celui qui ai
10530 e dira que « l’Amour n’est pas un sentiment, mais la situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve
10531 n’est pas un sentiment, mais la situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet
10532 situation totale de celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥
10533 celui qui aime, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le n
10534 me, orienté vers la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Ell
10535 s la vérité. » Preuve de validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Elle suggère : pal
10536 e validité de cet amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Elle suggère : palpiter, contracter-dilate
10537 amour : le regard juste. Cœur ♥ La forme indique le nombre 2. Elle suggère : palpiter, contracter-dilater, être vulnérabl
10538 nspercé par une pique (« Une épée te transpercera l’ âme », dit Siméon à Marie). Correspond à l’Âme et au sentiment (Amour
10539 rcera l’âme », dit Siméon à Marie). Correspond à l’ Âme et au sentiment (Amour-passion, tendresse, Éros). Tempérament : é
10540 iques : Masochisme. (Seul celui qui a une âme, et le sait, a lieu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à
10541 me. (Seul celui qui a une âme, et le sait, a lieu d’ être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa.
10542 une âme, et le sait, a lieu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amo
10543 lieu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté fait p
10544 eu d’être masochiste et de s’en réjouir.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté fait pleu
10545 r.) Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan
10546 Goût de la mort à deux. Paranoïa. Conception de l’ amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan.
10547 mort à deux. Paranoïa. Conception de l’amour : «  La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan. Preuve : sen
10548 Conception de l’amour : « La beauté fait pleurer les meilleures larmes ». — Tristan. Preuve : sentir intensément. Trèfle
10549 — Tristan. Preuve : sentir intensément. Trèfle ♣ La forme indique le nombre 3. Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanoui
10550 e : sentir intensément. Trèfle ♣ La forme indique le nombre 3. Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanouir dans les trois
10551 Elle suggère : pousser, enlacer, s’épanouir dans les trois dimensions (esprit, âme, chair) sans perdre l’instinct, s’attac
10552 trois dimensions (esprit, âme, chair) sans perdre l’ instinct, s’attacher, se flétrir. Correspond au Corps et à la sensati
10553 s’attacher, se flétrir. Correspond au Corps et à la sensation. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour
10554 Corps et à la sensation. (« Toute chair est comme l’ herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car l
10555 sation. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d
10556 ion. (« Toute chair est comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en
10557 st comme l’herbe. » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion
10558  » Amour de la chair pour ce qui la transcende et l’ anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’épanouissem
10559 a chair pour ce qui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent
10560 ui la transcende et l’anime, car la poussée vient d’ en bas, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière re
10561 e et l’anime, car la poussée vient d’en bas, mais l’ éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air e
10562 car la poussée vient d’en bas, mais l’éclosion et l’ épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.
10563 as, mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-im
10564 mais l’éclosion et l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impul
10565 t l’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; préd
10566 ’épanouissement dépendent de la lumière reçue, de l’ air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédate
10567 sement dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédateur-exclus
10568 ent dépendent de la lumière reçue, de l’air et de la rosée.) Tempérament : sensuel-impulsif-curieux ; prédateur-exclusif-
10569 mpulsif-curieux ; prédateur-exclusif-fabricateur ( d’ objets, non de concepts.) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations
10570 x ; prédateur-exclusif-fabricateur (d’objets, non de concepts.) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations de l’instinct
10571 ts.) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations de l’instinct. Naturisme mystique. (C’est l’utopie magique, quelquefois
10572 ) Déviations typiques : Don Juan. Aberrations de l’ instinct. Naturisme mystique. (C’est l’utopie magique, quelquefois réa
10573 rations de l’instinct. Naturisme mystique. (C’est l’ utopie magique, quelquefois réalisée, du trèfle à quatre : transformer
10574 uefois réalisée, du trèfle à quatre : transformer la tige de l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la
10575 éalisée, du trèfle à quatre : transformer la tige de l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourman
10576 isée, du trèfle à quatre : transformer la tige de l’ instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandis
10577 de l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est c
10578 l’instinct en quatrième feuille). Conception de l’ amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est ce q
10579 t en quatrième feuille). Conception de l’amour : la gourmandise. « Ce qui est vrai, ce qui est beau, c’est ce qui m’est b
10580 est bon. » Preuve :toucher, étreindre. Carreau ♦ La forme indique le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter (le carr
10581 e :toucher, étreindre. Carreau ♦ La forme indique le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter (le carré), mais aussi pé
10582 e le nombre 4. Elle suggère : définir, délimiter ( le carré), mais aussi pénétrer partout, dans tous les sens (angles aigui
10583 le carré), mais aussi pénétrer partout, dans tous les sens (angles aiguisés, rappelant que ce carré fut d’abord un carreau
10584 és, rappelant que ce carré fut d’abord un carreau d’ arbalète, une flèche à quatre pans) ; contredire et mettre en parallèl
10585 parallèle, opposer pour équilibrer. Correspond à l’ Intellect, à la pensée (Amour du juste et passion de la découverte).
10586 ser pour équilibrer. Correspond à l’Intellect, à la pensée (Amour du juste et passion de la découverte). Tempérament : e
10587 Intellect, à la pensée (Amour du juste et passion de la découverte). Tempérament : exclusif, bâtisseur, critique, prudent
10588 ellect, à la pensée (Amour du juste et passion de la découverte). Tempérament : exclusif, bâtisseur, critique, prudent («
10589  ») ; abstracteur, classique, impudent, inventif ( de structures et de concepts). Déviations typiques : Schizophrénie. Goû
10590 , classique, impudent, inventif (de structures et de concepts). Déviations typiques : Schizophrénie. Goût du viol. Impuis
10591 . Goût du viol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’âme. (L’Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l
10592 oût du viol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’ âme. (L’Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âm
10593 iol. Impuissance sexuelle par méfiance de l’âme. ( L’ Intellectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âme, ou ne
10594 lectuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’âme, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’
10595 tuel, au mauvais sens, est celui qui est coupé de l’ âme, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’équ
10596 qui est coupé de l’âme, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le mai
10597 e, ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans
10598 ou ne sait qu’en faire et la nie.) Conception de l’ amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses
10599 qu’en faire et la nie.) Conception de l’amour : l’ équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses justes li
10600 e.) Conception de l’amour : l’équilibre exigeant l’ échange, le maintien de chacun dans ses justes limites. Preuve : comp
10601 tion de l’amour : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses justes limites. Preuve : comprendre (ou
10602 our : l’équilibre exigeant l’échange, le maintien de chacun dans ses justes limites. Preuve : comprendre (ou au contraire
10603 critique). Note. On aura reconnu au passage les quatre fonctions fondamentales de C. G. Jung : pensée, sensation, int
10604 nnu au passage les quatre fonctions fondamentales de C. G. Jung : pensée, sensation, intuition, sentiment, bien que placée
10605 es ici dans une succession différente, traduisant la logique particulière et l’ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions
10606 différente, traduisant la logique particulière et l’ ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de
10607 raduisant la logique particulière et l’ontogenèse de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme no
10608 uisant la logique particulière et l’ontogenèse de l’ amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme norma
10609 de l’amour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, plus
10610 mour. Ces quatre fonctions coexistent dans la vie de tout homme normal, mais l’une, en général, est dominante, plus fortem
10611 actualisée ; par là même, elle potentialise dans l’ inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’
10612 par là même, elle potentialise dans l’inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrit
10613 elle potentialise dans l’inconscient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung :
10614 dans l’inconscient la fonction la plus différente d’ elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung : intuition-sensatio
10615 cient la fonction la plus différente d’elle-même. Les couples d’opposés décrits par Jung : intuition-sensation (signes noir
10616 ction la plus différente d’elle-même. Les couples d’ opposés décrits par Jung : intuition-sensation (signes noirs du jeu de
10617 r Jung : intuition-sensation (signes noirs du jeu de cartes) et sentiment-pensée (signes rouges) se retrouvent dans mon sc
10618 a. Je me suis limité aux interprétations touchant l’ amour, celles qui peuvent illustrer les pages précédentes. Je n’ai con
10619 ns touchant l’amour, celles qui peuvent illustrer les pages précédentes. Je n’ai considéré que les as. Il y a bien d’autres
10620 trer les pages précédentes. Je n’ai considéré que les as. Il y a bien d’autres choses dans les figures des cartes. IIEnt
10621 déré que les as. Il y a bien d’autres choses dans les figures des cartes. IIEntre le vide et le royaume Que toute la
10622 es choses dans les figures des cartes. IIEntre le vide et le royaume Que toute la matière du cosmos, rassemblée, pui
10623 ans les figures des cartes. IIEntre le vide et le royaume Que toute la matière du cosmos, rassemblée, puisse tenir d
10624 es. IIEntre le vide et le royaume Que toute la matière du cosmos, rassemblée, puisse tenir dans un dé ; que sur cett
10625 un dé ; que sur cette petite Terre suspendue dans le vide, nous marchions sur du vide et vers le vide, n’étant nous-mêmes
10626 dans le vide, nous marchions sur du vide et vers le vide, n’étant nous-mêmes que furtifs agrégats d’infimes tourbillons s
10627 le vide, n’étant nous-mêmes que furtifs agrégats d’ infimes tourbillons statistiques ; que tout soit vide en vérité de sci
10628 llons statistiques ; que tout soit vide en vérité de science, dans les dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière
10629 s ; que tout soit vide en vérité de science, dans les dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, mil
10630 it vide en vérité de science, dans les dimensions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, milliards d’année
10631 vide en vérité de science, dans les dimensions de l’ Univers (millions d’années-lumière dans l’espace, milliards d’années t
10632 ience, dans les dimensions de l’Univers (millions d’ années-lumière dans l’espace, milliards d’années terrestres dans le te
10633 ions de l’Univers (millions d’années-lumière dans l’ espace, milliards d’années terrestres dans le temps), et qu’au fond du
10634 illions d’années-lumière dans l’espace, milliards d’ années terrestres dans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit l
10635 dans l’espace, milliards d’années terrestres dans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit le Vide — mais que, scinti
10636 ans le temps), et qu’au fond du réel calculé soit le Vide — mais que, scintillements d’une seconde dans l’histoire de ce g
10637 l calculé soit le Vide — mais que, scintillements d’ une seconde dans l’histoire de ce grain, notre Terre, des civilisation
10638 ide — mais que, scintillements d’une seconde dans l’ histoire de ce grain, notre Terre, des civilisations passées nous appa
10639 que, scintillements d’une seconde dans l’histoire de ce grain, notre Terre, des civilisations passées nous apparaissent gr
10640 grandes et majestueuses ; bien plus, qu’au détour d’ un sentier suivi dans la forêt d’avril nous attende une révélation du
10641 ; bien plus, qu’au détour d’un sentier suivi dans la forêt d’avril nous attende une révélation du bonheur pur ; qu’il ait
10642 us, qu’au détour d’un sentier suivi dans la forêt d’ avril nous attende une révélation du bonheur pur ; qu’il ait suffi de
10643 e une révélation du bonheur pur ; qu’il ait suffi de l’inflexion d’une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain
10644 ne révélation du bonheur pur ; qu’il ait suffi de l’ inflexion d’une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le
10645 n du bonheur pur ; qu’il ait suffi de l’inflexion d’ une voix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le point de la
10646 ix pour que cette rencontre, demain, soit soudain le point de la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus
10647 ue cette rencontre, demain, soit soudain le point de la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus que « tou
10648 cette rencontre, demain, soit soudain le point de la vie ; qu’il y ait tels moments où nous sommes convaincus que « tout »
10649 nts où nous sommes convaincus que « tout » dépend d’ une décision à prendre ; qu’un monde coloré, déployé, dense et stable
10650 dans sa durée ; — qu’il y ait donc tout cela mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprég
10651 y ait donc tout cela mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce vertig
10652 a mais le vide, tout cela dans le vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce vertige accompagne en sil
10653 e vide et composé de vide, compénétré et imprégné de vacuité, ce vertige accompagne en silence la pensée des hommes d’aujo
10654 égné de vacuité, ce vertige accompagne en silence la pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il
10655 ertige accompagne en silence la pensée des hommes d’ aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il y ait des formes ! Qu
10656 a pensée des hommes d’aujourd’hui et leur action. Le miracle est qu’il y ait des formes ! Qu’il y ait de la consistance, d
10657 miracle est qu’il y ait des formes ! Qu’il y ait de la consistance, des paysages, des visages, une Nature, autour de nous
10658 racle est qu’il y ait des formes ! Qu’il y ait de la consistance, des paysages, des visages, une Nature, autour de nous, q
10659 raît désormais grâce et don, miraculeuse ; et que la Vacuité ait pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumi
10660 use ; et que la Vacuité ait pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumière soit devenue vision, l’énergie se
10661 pu donner naissance à la plénitude des corps, que la lumière soit devenue vision, l’énergie sentiment, la structure mythe,
10662 de des corps, que la lumière soit devenue vision, l’ énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui
10663 lumière soit devenue vision, l’énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui trouble d’abord et e
10664 sion, l’énergie sentiment, la structure mythe, et la gravitation désir. Ce qui trouble d’abord et enfin scandalise l’espri
10665 désir. Ce qui trouble d’abord et enfin scandalise l’ esprit du mystique oriental, c’est cela justement qui fait ma joie, et
10666 , c’est cela justement qui fait ma joie, et c’est le passage du tourbillon de billions d’agrégats divisibles au désir d’un
10667 i fait ma joie, et c’est le passage du tourbillon de billions d’agrégats divisibles au désir d’un corps animé, d’une forme
10668 ie, et c’est le passage du tourbillon de billions d’ agrégats divisibles au désir d’un corps animé, d’une forme unique, lib
10669 billon de billions d’agrégats divisibles au désir d’ un corps animé, d’une forme unique, libérée pour un peu de temps de ce
10670 d’agrégats divisibles au désir d’un corps animé, d’ une forme unique, libérée pour un peu de temps de cette transparence i
10671 ps animé, d’une forme unique, libérée pour un peu de temps de cette transparence incolore qui est la malédiction originell
10672 d’une forme unique, libérée pour un peu de temps de cette transparence incolore qui est la malédiction originelle, l’enfe
10673 u de temps de cette transparence incolore qui est la malédiction originelle, l’enfer cosmique. L’incarnation présente est
10674 rence incolore qui est la malédiction originelle, l’ enfer cosmique. L’incarnation présente est notre grâce. Elle seule cré
10675 est la malédiction originelle, l’enfer cosmique. L’ incarnation présente est notre grâce. Elle seule crée du même coup la
10676 nte est notre grâce. Elle seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résist
10677 e grâce. Elle seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la c
10678 e seule crée du même coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le
10679 coup la couleur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêt
10680 leur, le toucher, la vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dan
10681 vue lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un a
10682 lointaine et la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-d
10683 la musique, la souple résistance de la chair, et le désir qui ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-delà de plénit
10684 ne s’arrêtera plus dans sa lancée vers un au-delà de plénitude, vers le Plérome. Car cette Nature qui nous paraît miracule
10685 dans sa lancée vers un au-delà de plénitude, vers le Plérome. Car cette Nature qui nous paraît miraculeuse n’est encore qu
10686 miraculeuse n’est encore qu’un mirage reflété sur le Vide, si elle n’est pas une parabole de l’éternel. Ces formes demeure
10687 flété sur le Vide, si elle n’est pas une parabole de l’éternel. Ces formes demeurent allusives, ces corps souffrent et meu
10688 té sur le Vide, si elle n’est pas une parabole de l’ éternel. Ces formes demeurent allusives, ces corps souffrent et meuren
10689 ntiments s’égarent, ce désir exige un Ailleurs où la possession soit entière. Certes, la science nous donne, dès maintenan
10690 n Ailleurs où la possession soit entière. Certes, la science nous donne, dès maintenant, des « ailleurs » dont les siècles
10691 nous donne, dès maintenant, des « ailleurs » dont les siècles derniers croyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle
10692 es siècles derniers croyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle les calcule exactement. Que sont-ils pour notre dé
10693 oyaient avoir banni jusqu’à la possibilité : elle les calcule exactement. Que sont-ils pour notre désir ? Ce Vide qui baign
10694 -ils pour notre désir ? Ce Vide qui baigne tout ? L’ antimatière ? D’autres mondes parallèles, qui seraient le nôtre en cre
10695 ui seraient le nôtre en creux ? Mais nous voulons l’ au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’a
10696 n creux ? Mais nous voulons l’au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme
10697 s nous voulons l’au-delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme et non pas un
10698 delà, et non pas le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’au-delà qui transforme et non pas un reflet ! Un poète m
10699 as le contraire de nos angoisses et de nos joies, l’ au-delà qui transforme et non pas un reflet ! Un poète mineur et parfa
10700 et non pas un reflet ! Un poète mineur et parfait de ce temps l’a découvert un jour, non sans stupeur : Il y a un autre m
10701 n reflet ! Un poète mineur et parfait de ce temps l’ a découvert un jour, non sans stupeur : Il y a un autre monde, mais i
10702 nde ? Et pourquoi n’y en aurait-il qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de la science : il est là, parmi nous et
10703 il qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de la science : il est là, parmi nous et tout autour de nous, ici et mai
10704 qu’un ? Il y a le monde du Vide, l’autre monde de la science : il est là, parmi nous et tout autour de nous, ici et mainte
10705 out autour de nous, ici et maintenant, et nous ne le voyons pas, quoique étant assurés de sa présence instante. Il n’est p
10706 , et nous ne le voyons pas, quoique étant assurés de sa présence instante. Il n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royau
10707 instante. Il n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant e
10708 n’est pas nous. Mais il y a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant est « au-dedan
10709 a en nous le Royaume ! Le Royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui pourtant est « au-dedans de nous », car il est plu
10710 us nous-mêmes que nous, parce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répond
10711 s que nous, parce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ang
10712 ce qu’il est en chacun de ceux qui le reçoivent «  le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « no
10713 est en chacun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effi
10714 cun de ceux qui le reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au ce
10715 e reçoivent « le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a
10716  le Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et
10717 Fils de Dieu », la part céleste, le répondant de l’ Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et par
10718 nt de l’Ange qui sera « notre effigie » au cercle de feu qu’a vu Dante. Et par quelle parabole le représenterons-nous ? « 
10719 rcle de feu qu’a vu Dante. Et par quelle parabole le représenterons-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plu
10720 présenterons-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre,
10721 s-nous ? « Il est semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu
10722 st semblable à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé,
10723 le à un grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé, il monte…
10724 a plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre, mais lorsqu’il a été semé, il monte… et pousse de grandes bran
10725 e, mais lorsqu’il a été semé, il monte… et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel (les anges) peuven
10726 onte… et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel (les anges) peuvent habiter sous son ombre130 » Il n’
10727 andes branches, en sorte que les oiseaux du ciel ( les anges) peuvent habiter sous son ombre130 » Il n’est pas dans l’espace
10728 ent habiter sous son ombre130 » Il n’est pas dans l’ espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ;
10729 sous son ombre130 » Il n’est pas dans l’espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pa
10730 n’est pas dans l’espace et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à pré
10731 et le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à présent, du monde des form
10732 le temps, qui étendent le Vide aux dimensions de l’ univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’à présent, du monde des formes,
10733 ensions de l’univers ; il n’est pas loin d’ici ou d’ à présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — mais
10734 ’ici ou d’à présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaum
10735 présent, du monde des formes, qui est la Nature, la Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaume du ciel e
10736 Parabole — mais ici, maintenant, et en toi-même. Le Royaume du ciel est un point, le point d’éternité posé dans toi, la s
10737 et en toi-même. Le Royaume du ciel est un point, le point d’éternité posé dans toi, la semence du Plérome à venir, quand
10738 i-même. Le Royaume du ciel est un point, le point d’ éternité posé dans toi, la semence du Plérome à venir, quand « la figu
10739 est un point, le point d’éternité posé dans toi, la semence du Plérome à venir, quand « la figure de ce monde passera »,
10740 dans toi, la semence du Plérome à venir, quand «  la figure de ce monde passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le
10741 la semence du Plérome à venir, quand « la figure de ce monde passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais, l’a
10742 , quand « la figure de ce monde passera », et que l’ invisible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’amour a déjà
10743 e passera », et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le
10744  », et que l’invisible sera vu. Quand tu le sais, l’ amour commence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dan
10745 ible sera vu. Quand tu le sais, l’amour commence, l’ amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la questi
10746 mence, l’amour a déjà commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la question fondamentale que pose le vide : Pourquoi
10747 à commencé, car c’est lui qui le sait dans toi. À la question fondamentale que pose le vide : Pourquoi pas rien ? — si la
10748 ait dans toi. À la question fondamentale que pose le vide : Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, e
10749 ntale que pose le vide : Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, elle se rend au vide et s’annule. Ce
10750 Pourquoi pas rien ? — si la pensée ne trouve pas de réponse, elle se rend au vide et s’annule. Ce qui peut la retenir au
10751 se, elle se rend au vide et s’annule. Ce qui peut la retenir au bord du rien, c’est l’intuition directe de l’amour. C’est
10752 le. Ce qui peut la retenir au bord du rien, c’est l’ intuition directe de l’amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelq
10753 etenir au bord du rien, c’est l’intuition directe de l’amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vid
10754 nir au bord du rien, c’est l’intuition directe de l’ amour. C’est à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vide s
10755 l’intuition directe de l’amour. C’est à cause de l’ amour qu’il y a quelque chose, que le vide s’anime et se différencie,
10756 t à cause de l’amour qu’il y a quelque chose, que le vide s’anime et se différencie, qu’il y a des forces qui s’attirent e
10757 suite forme et mouvement, proche et lointain dans l’ espace et le temps, monde et personne, désir, souffrance et joie. Et n
10758 et mouvement, proche et lointain dans l’espace et le temps, monde et personne, désir, souffrance et joie. Et nous pouvons
10759 joie. Et nous pouvons aimer ces formes parce que l’ amour les a formées : nous le reconnaissons en elles, comme il les app
10760 t nous pouvons aimer ces formes parce que l’amour les a formées : nous le reconnaissons en elles, comme il les appelait en
10761 ces formes parce que l’amour les a formées : nous le reconnaissons en elles, comme il les appelait en nous. L’amour seul e
10762 ormées : nous le reconnaissons en elles, comme il les appelait en nous. L’amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est
10763 naissons en elles, comme il les appelait en nous. L’ amour seul explique tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot désignant l
10764 appelait en nous. L’amour seul explique tout, et l’ être-en-soi n’est qu’un mot désignant l’inconcevable : ce qui serait s
10765 tout, et l’être-en-soi n’est qu’un mot désignant l’ inconcevable : ce qui serait sans l’amour, « ce qui est » moins l’amou
10766 mot désignant l’inconcevable : ce qui serait sans l’ amour, « ce qui est » moins l’amour par qui seul il y a quelque chose.
10767 ce qui serait sans l’amour, « ce qui est » moins l’ amour par qui seul il y a quelque chose. L’amour seul peut donc dire :
10768 moins l’amour par qui seul il y a quelque chose. L’ amour seul peut donc dire : je suis. Sans l’amour, il n’y aurait pas m
10769 hose. L’amour seul peut donc dire : je suis. Sans l’ amour, il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déplo
10770 e : je suis. Sans l’amour, il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme é
10771 is. Sans l’amour, il n’y aurait pas même le vide. L’ amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme énergie ou
10772 r, il n’y aurait pas même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l
10773 même le vide. L’amour a créé le vide en déployant l’ attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l’ordre physique ou an
10774 ’amour a créé le vide en déployant l’attrait, que l’ on nomme énergie ou désir, selon l’ordre physique ou animique. Et cela
10775 l’attrait, que l’on nomme énergie ou désir, selon l’ ordre physique ou animique. Et cela seul donne un sens à tout : au vid
10776 à tout : au vide cosmique où danse tel brouillard d’ électrons empruntés à droite et à gauche et qui tout d’un coup peut di
10777 ctrons empruntés à droite et à gauche et qui tout d’ un coup peut dire moi, peut dire toi quand il voit le moi dans l’autre
10778 n coup peut dire moi, peut dire toi quand il voit le moi dans l’autre ; peut dire : je suis ; mais aussi à ce coin de sent
10779 utre ; peut dire : je suis ; mais aussi à ce coin de sentier perdu dans la forêt d’avril, petit monde complexe et fortuit,
10780 suis ; mais aussi à ce coin de sentier perdu dans la forêt d’avril, petit monde complexe et fortuit, terre et pierres, her
10781 is aussi à ce coin de sentier perdu dans la forêt d’ avril, petit monde complexe et fortuit, terre et pierres, herbe humide
10782 terre et pierres, herbe humide, ciel clair entre les branches, aubépines, profondeur des bois, ici, nulle part, et pourquo
10783 profondeur des bois, ici, nulle part, et pourquoi l’ ai-je aimé ? Pourquoi pas rien ? Parce que ce coin de sentier m’a fait
10784 i-je aimé ? Pourquoi pas rien ? Parce que ce coin de sentier m’a fait un signe et fut un signe à cet instant pour moi, exi
10785 connaissance, et que tout signe ou sens manifeste l’ amour ; et rien d’autre n’importe en vérité : rien d’autre au monde ne
10786 ue tout signe ou sens manifeste l’amour ; et rien d’ autre n’importe en vérité : rien d’autre au monde ne m’appelle. J’ai p
10787 mour ; et rien d’autre n’importe en vérité : rien d’ autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter de l’être, et du devenir,
10788 ien d’autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter de l’être, et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai j
10789 d’autre au monde ne m’appelle. J’ai pu douter de l’ être, et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai jama
10790 elle. J’ai pu douter de l’être, et du devenir, et de toutes nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’amour même.
10791 utes nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les v
10792 s nos idées sur « Dieu », je n’ai jamais douté de l’ amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les véri
10793 de l’amour même. J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales
10794 J’ai pu douter jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retr
10795 er jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelq
10796 jusqu’au vertige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelques
10797 ige de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelques-unes mieux c
10798 de presque toutes les vérités de la morale et de la culture occidentales, — avant d’en retrouver quelques-unes mieux comp
10799 la morale et de la culture occidentales, — avant d’ en retrouver quelques-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de l
10800 etrouver quelques-unes mieux comprises, au retour d’ un Orient de l’esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successive
10801 lques-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de l’esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successivement démontr
10802 es-unes mieux comprises, au retour d’un Orient de l’ esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successivement démontrées
10803 es, au retour d’un Orient de l’esprit. J’ai douté de la plupart des vérités successivement démontrées par nos sciences ; e
10804 ment démontrées par nos sciences ; et je ne cesse de douter de notre image du monde, du vide et des distances inconcevable
10805 trées par nos sciences ; et je ne cesse de douter de notre image du monde, du vide et des distances inconcevables calculée
10806 lculées à partir de nos formes. (Je pressens trop de raccourcis, et qu’on trouvera !) Mais je crois bien n’avoir jamais do
10807 ouvera !) Mais je crois bien n’avoir jamais douté de tout cela, qu’en vertu et au nom de l’Amour. Il est la grâce indubita
10808 mais douté de tout cela, qu’en vertu et au nom de l’ Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine,
10809 ut cela, qu’en vertu et au nom de l’Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine, d’autre espéranc
10810 l’Amour. Il est la grâce indubitable. Je n’ai pas d’ autre foi certaine, d’autre espérance, et je ne vois pas de sens hors
10811 ce indubitable. Je n’ai pas d’autre foi certaine, d’ autre espérance, et je ne vois pas de sens hors d’elle, ni d’autres ra
10812 oi certaine, d’autre espérance, et je ne vois pas de sens hors d’elle, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de ch
10813 d’autre espérance, et je ne vois pas de sens hors d’ elle, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de chercher jusqu’
10814 vois pas de sens hors d’elle, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de chercher jusqu’au bout ce qu’un jour nous p
10815 le, ni d’autres raisons de douter, je veux dire : de chercher jusqu’au bout ce qu’un jour nous pourrons aimer de tout notr
10816 r jusqu’au bout ce qu’un jour nous pourrons aimer de tout notre être enfin réalisé, dans le Tout enfin contemplé. Quand l’
10817 rons aimer de tout notre être enfin réalisé, dans le Tout enfin contemplé. Quand l’Amour sera tout en tous, lors du renouv
10818 nfin réalisé, dans le Tout enfin contemplé. Quand l’ Amour sera tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses.
10819 l’Amour sera tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la
10820 ra tout en tous, lors du renouvellement de toutes les choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la Croix, Nov
10821 renouvellement de toutes les choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la Croix, Novalis, et Wagner (dans Tr
10822 toutes les choses. FIN 128. Les citations sont de saint Jean de la Croix, Novalis, et Wagner (dans Tristan). 129. Paul
18 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Annexe I. L’amour selon les évangiles
10823 Annexe IL’amour selon les évangiles Je disais dans mon introduction que les préceptes évangél
10824 s évangiles Je disais dans mon introduction que les préceptes évangéliques sur l’amour, le mariage et la sexualité tienne
10825 n introduction que les préceptes évangéliques sur l’ amour, le mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici.
10826 ction que les préceptes évangéliques sur l’amour, le mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici. Amour
10827 préceptes évangéliques sur l’amour, le mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici. Amour divin Dieu
10828 mariage et la sexualité tiennent en peu de pages. Les voici. Amour divin Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son f
10829 ges. Les voici. Amour divin Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique… (Luc, III, 16). Le Père m’aime p
10830 de qu’il a donné son fils unique… (Luc, III, 16). Le Père m’aime parce que je donne ma vie (Luc, X, 17). Comme le Père m’a
10831 ime parce que je donne ma vie (Luc, X, 17). Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés… Il n’y a pas de plus grand amo
10832 aussi aimés… Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis… Je vous ai appelés amis parce que je vou
10833 je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. (Jean, XV, 9, 13, 15.) Celui qui garde mes commandements, c
10834 t connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. ( Jean , XV, 9, 13, 15.) Celui qui garde mes commandements, c’est celui qui m
10835 celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître de lui. (Jean, XV, 15
10836 e ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’ aimerai et je me ferai connaître de lui. (Jean, XV, 15). Celui qui aim
10837 e mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître de lui. (Jean, XV, 15). Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui ha
10838 e, je l’aimerai et je me ferai connaître de lui. ( Jean , XV, 15). Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie d
10839 tre de lui. (Jean, XV, 15). Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la sauvera pour la vie
10840 la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la sauvera pour la vie éternelle (Jean, XII, 25). Jésus sachant son heur
10841 lui qui hait sa vie dans ce monde la sauvera pour la vie éternelle (Jean, XII, 25). Jésus sachant son heure venue de passe
10842 e dans ce monde la sauvera pour la vie éternelle ( Jean , XII, 25). Jésus sachant son heure venue de passer de ce monde au Pèr
10843 XII, 25). Jésus sachant son heure venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
10844 au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux. (Suit le récit du lavement
10845 ant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux. (Suit le récit du lavement des pieds des
10846 monde, mit le comble à son amour pour eux. (Suit le récit du lavement des pieds des disciples.) (Jean, XIII, 1). Enfin,
10847 t le récit du lavement des pieds des disciples.) ( Jean , XIII, 1). Enfin, ce passage capital de l’Épître de Jean I, 4, 7-21 
10848 les.) (Jean, XIII, 1). Enfin, ce passage capital de l’Épître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les aut
10849 .) (Jean, XIII, 1). Enfin, ce passage capital de l’ Épître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres
10850 XIII, 1). Enfin, ce passage capital de l’Épître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’
10851 ître de Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de
10852 Jean I, 4, 7-21 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et
10853 Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’ amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. C
10854 aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’a
10855 car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Di
10856 nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les
10857 ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les
10858 Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit la crain
10859 n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit la crainte. Si q
10860 aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous. L’ amour parfait bannit la crainte. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu
10861 res, Dieu demeure en nous. L’amour parfait bannit la crainte. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c
10862 e vous donne ce commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés (Jean, XIII, 34-35). L’un des
10863 onne ce commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés (Jean, XIII, 34-35). L’un des pharisie
10864 -vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ( Jean , XIII, 34-35). L’un des pharisiens, docteur de la Loi, lui fit cette
10865 teur de la Loi, lui fit cette question : quel est le plus grand commandement ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur
10866 nd commandement ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta
10867 s lui répondit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le prem
10868 u aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus gra
10869 ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et v
10870 n âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable :
10871 mblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes (Matt.
10872 i-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes (Matt., XXII, 35-40). Et qui est mon prochain ?
10873 ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes (Matt., XXII, 35-40). Et qui est mon prochain ? (demande un
10874 n ? (demande un autre docteur de la Loi). Réponse de Jésus : Celui qui a secouru le blessé trouvé au bord du chemin, celui
10875 e la Loi). Réponse de Jésus : Celui qui a secouru le blessé trouvé au bord du chemin, celui qui a « exercé la miséricorde
10876 sé trouvé au bord du chemin, celui qui a « exercé la miséricorde envers lui » (Luc, X, 29-37). Vous avez appris qu’il a ét
10877 ux qui vous maltraitent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux (Matt., V, 43). L’amour du prochai
10878 in que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux (Matt., V, 43). L’amour du prochain est spirituel, totalement
10879 otre Père qui est dans les cieux (Matt., V, 43). L’ amour du prochain est spirituel, totalement étranger aux attachements
10880 ent étranger aux attachements naturels, aux liens de la chair : Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense mér
10881 étranger aux attachements naturels, aux liens de la chair : Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense mérite
10882 on fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi (Matt., X, 37). Quelqu’un lui dit : Ta mère et tes frères sont de
10883 st ma mère et qui sont mes frères ? Puis étendant la main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères (Matt.,
10884 (Luc, XIV, 26). Mariage, adultère, divorce Les pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à
10885 . Mariage, adultère, divorce Les pharisiens l’ abordèrent, et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme de r
10886 e Les pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour l’ éprouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif
10887 irent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? Il répondit : N’avez-vou
10888 quelconque ? Il répondit : N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’e
10889 vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’ homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son p
10890 que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa m
10891 l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’ homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les
10892 on père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais
10893 ont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’ homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint (Matt., XIX, 3-6). Vous a
10894 vez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’ adultère. Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la
10895 je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur (Matt., V
10896 devant Jésus une femme surprise en flagrant délit d’ adultère. Faut-il la lapider ? Qu’en pense-il ? Mais Jésus, s’étant ba
10897 me surprise en flagrant délit d’adultère. Faut-il la lapider ? Qu’en pense-il ? Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec
10898 se-il ? Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se rele
10899 Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur di
10900 c le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’ interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans
10901 ’interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette, le premier, la pierre contre elle. Jé
10902 lui de vous qui est sans péché jette, le premier, la pierre contre elle. Jésus se remet à écrire sur la terre. Tous s’en
10903 pierre contre elle. Jésus se remet à écrire sur la terre. Tous s’en vont. Resté seul avec la femme : Personne ne t’a-t-
10904 ire sur la terre. Tous s’en vont. Resté seul avec la femme : Personne ne t’a-t-il condamnée ? Elle répondit : Non, Seigne
10905 te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus ( Jean , VIII, 3-11). Il a été dit (par Moïse) : Que celui qui répudie sa fem
10906 e celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Mais moi je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf po
10907 s que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’ infidélité, l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une f
10908 i répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’ expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée
10909 t vie spirituelle Une femme a eu sept maris. À la résurrection, duquel sera-t-elle la femme ? demandent à Jésus les sad
10910 sept maris. À la résurrection, duquel sera-t-elle la femme ? demandent à Jésus les sadducéens. Jésus leur répondit : les e
10911 , duquel sera-t-elle la femme ? demandent à Jésus les sadducéens. Jésus leur répondit : les enfants de ce siècle prennent d
10912 ent à Jésus les sadducéens. Jésus leur répondit : les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris, mais ceux qui
10913 les sadducéens. Jésus leur répondit : les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris, mais ceux qui seront trou
10914 et des maris, mais ceux qui seront trouvés dignes d’ avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendro
10915 rouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. Car ils ne po
10916 eront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples l
10917 anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples lui dirent : Si telle
10918 ges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la Résurrection (Luc, XX, 34-36). Ses disciples lui dirent : Si telle es
10919 , 34-36). Ses disciples lui dirent : Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer,
10920 disciples lui dirent : Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour ca
10921 sciples lui dirent : Si telle est la condition de l’ homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause
10922 Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause d’infidélité), il n’
10923 on de l’homme à l’égard de la femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause d’infidélité), il n’est pas avantageux de s
10924 femme (interdiction de divorcer, sauf pour cause d’ infidélité), il n’est pas avantageux de se marier. Il leur répondit :
10925 pour cause d’infidélité), il n’est pas avantageux de se marier. Il leur répondit : Tous ne comprennent pas cette parole, m
10926 à qui cela est donné. Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par l
10927 st donné. Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ;
10928 Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en
10929 e sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus tels eu
10930 de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du r
10931 att., XIX, 10-12). Une « femme pécheresse », dit le récit, vient voir Jésus qui est à la table d’un pharisien. Elle pleur
10932 resse », dit le récit, vient voir Jésus qui est à la table d’un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses c
10933 dit le récit, vient voir Jésus qui est à la table d’ un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, l
10934 st à la table d’un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le ph
10935 ble d’un pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien s
10936 pharisien. Elle pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en
10937 pleure, essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet
10938 e les pieds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était
10939 ds de Jésus de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était un proph
10940 de ses cheveux, les baise et les oint de parfum. Le pharisien se dit en lui-même : Si cet homme était un prophète, il con
10941  : Si cet homme était un prophète, il connaîtrait de quelle espèce est la femme qui le touche et que c’est une pécheresse.
10942 un prophète, il connaîtrait de quelle espèce est la femme qui le touche et que c’est une pécheresse. Jésus lui dit : Ses
10943 il connaîtrait de quelle espèce est la femme qui le touche et que c’est une pécheresse. Jésus lui dit : Ses nombreux péc
10944 ui à qui on pardonne peu aime peu… Et Jésus dit à la femme : « Ta foi t’a sauvée, va en paix » (Luc, VII, 36-50). « Car el
10945 « Car elle a beaucoup aimé » signifie donc, dans le contexte : elle a montré beaucoup d’amour pour moi, parce qu’elle se
10946 e donc, dans le contexte : elle a montré beaucoup d’ amour pour moi, parce qu’elle se sentait pardonnée et qu’elle a cru à
10947 , fatigué, s’arrête au bord d’un puits. Une femme de Samarie survient. S’engage un entretien, en termes paraboliques, sur
10948 ’engage un entretien, en termes paraboliques, sur l’ eau du puits et l’eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jé
10949 en, en termes paraboliques, sur l’eau du puits et l’ eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — 
10950 termes paraboliques, sur l’eau du puits et l’eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — Tu as
10951 rmes paraboliques, sur l’eau du puits et l’eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — Tu as eu
10952 sur l’eau du puits et l’eau de la vie éternelle. La Samaritaine comprend. Jésus lui dit : « — Tu as eu cinq maris, et cel
10953 ntenant n’est point ton mari. — Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète. » Et c’est à elle que Jésus dit al
10954 pitale : Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’ adorent, l’adorent en esprit et en vérité (Jean, IV, 24). Ces textes r
10955 eu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’ adorent en esprit et en vérité (Jean, IV, 24). Ces textes représentent
10956 qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité ( Jean , IV, 24). Ces textes représentent l’essentiel, et presque la totalité
10957 en vérité (Jean, IV, 24). Ces textes représentent l’ essentiel, et presque la totalité, des déclarations de l’Évangile sur
10958 . Ces textes représentent l’essentiel, et presque la totalité, des déclarations de l’Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, j
10959 sentiel, et presque la totalité, des déclarations de l’Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, je crois, que les développement
10960 tiel, et presque la totalité, des déclarations de l’ Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, je crois, que les développements d
10961 e la totalité, des déclarations de l’Évangile sur l’ amour. Je n’ai omis, je crois, que les développements de Jean sur l’am
10962 Évangile sur l’amour. Je n’ai omis, je crois, que les développements de Jean sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17)
10963 r. Je n’ai omis, je crois, que les développements de Jean sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et les répétition
10964 Je n’ai omis, je crois, que les développements de Jean sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et les répétitions, da
10965 mis, je crois, que les développements de Jean sur l’ amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et les répétitions, dans les
10966 sur l’amour divin (aux chapitres 14, 15 et 17) et les répétitions, dans les deux autres évangiles synoptiques, des passages
10967 chapitres 14, 15 et 17) et les répétitions, dans les deux autres évangiles synoptiques, des passages cités de l’un des tro
10968 autres évangiles synoptiques, des passages cités de l’un des trois. Quelques observations : 1. Tous les textes cités, dan
10969 e l’un des trois. Quelques observations : 1. Tous les textes cités, dans le contexte général des évangiles, doivent être in
10970 ues observations : 1. Tous les textes cités, dans le contexte général des évangiles, doivent être interprétés « en esprit
10971 e, mais tout se réfère au Royaume spirituel, dont la « petite semence » est posée dans « ce siècle », dans le monde appare
10972 tite semence » est posée dans « ce siècle », dans le monde apparent où nous vivons. 2. Jésus n’a jamais parlé de sa naissa
10973 pparent où nous vivons. 2. Jésus n’a jamais parlé de sa naissance virginale. Pas une seule fois. Mais constamment, de sa f
10974 virginale. Pas une seule fois. Mais constamment, de sa filiation céleste, aussi promise à ceux qui aiment, « car quiconqu
10975 se à ceux qui aiment, « car quiconque aime est né de Dieu. » 3. Le passage sur les « eunuques… à cause du Royaume » ne ces
10976 aiment, « car quiconque aime est né de Dieu. » 3. Le passage sur les « eunuques… à cause du Royaume » ne cesserait d’être
10977 uiconque aime est né de Dieu. » 3. Le passage sur les « eunuques… à cause du Royaume » ne cesserait d’être mystérieux que s
10978 les « eunuques… à cause du Royaume » ne cesserait d’ être mystérieux que s’il était interprété en termes « charnels », comm
10979 il était interprété en termes « charnels », comme le fit Origène. 4. Jésus donne quelques-unes de ses révélations les plus
10980 omme le fit Origène. 4. Jésus donne quelques-unes de ses révélations les plus profondes à des « gens de mauvaise vie » (do
10981 . 4. Jésus donne quelques-unes de ses révélations les plus profondes à des « gens de mauvaise vie » (dont plusieurs femmes)
10982 e ses révélations les plus profondes à des « gens de mauvaise vie » (dont plusieurs femmes), que les doctes lui reprochent
10983 ns de mauvaise vie » (dont plusieurs femmes), que les doctes lui reprochent de fréquenter de préférence ; or ce sont les « 
10984 plusieurs femmes), que les doctes lui reprochent de fréquenter de préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures »
10985 mes), que les doctes lui reprochent de fréquenter de préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures » que saint Pau
10986 prochent de fréquenter de préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures » que saint Paul ordonne à ses disciples no
10987 réquenter de préférence ; or ce sont les « hommes de mœurs impures » que saint Paul ordonne à ses disciples non seulement
10988 saint Paul ordonne à ses disciples non seulement de « ne pas fréquenter », mais de « livrer à Satan. » 5. Saint Paul écri
10989 ples non seulement de « ne pas fréquenter », mais de « livrer à Satan. » 5. Saint Paul écrit que « les impudiques n’entrer
10990 de « livrer à Satan. » 5. Saint Paul écrit que «  les impudiques n’entreront pas dans le royaume ». Mais Jésus dit cela des
10991 l écrit que « les impudiques n’entreront pas dans le royaume ». Mais Jésus dit cela des « riches ». L’Occident n’a retenu
10992 le royaume ». Mais Jésus dit cela des « riches ». L’ Occident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie
10993 it cela des « riches ». L’Occident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chré
10994 s « riches ». L’Occident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen
10995 cident n’a retenu que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si l’on ose dire
10996 que la phrase de saint Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si l’on ose dire) essentiellement
10997 int Paul. 6. Le péché signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si l’on ose dire) essentiellement l’immoralité, non p
10998 signifie de nos jours, pour le chrétien moyen (si l’ on ose dire) essentiellement l’immoralité, non pas le manque de sens d
10999 chrétien moyen (si l’on ose dire) essentiellement l’ immoralité, non pas le manque de sens du spirituel ; et le premier exe
11000 n ose dire) essentiellement l’immoralité, non pas le manque de sens du spirituel ; et le premier exemple d’immoralité qui
11001 ) essentiellement l’immoralité, non pas le manque de sens du spirituel ; et le premier exemple d’immoralité qui vienne à l
11002 nque de sens du spirituel ; et le premier exemple d’ immoralité qui vienne à l’esprit du chrétien moyen, c’est la contraven
11003 ; et le premier exemple d’immoralité qui vienne à l’ esprit du chrétien moyen, c’est la contravention aux « lois » de la vi
11004 té qui vienne à l’esprit du chrétien moyen, c’est la contravention aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où le bât
11005 rétien moyen, c’est la contravention aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où le bât nous blesse, en Occident. 7.
11006 ien moyen, c’est la contravention aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où le bât nous blesse, en Occident. 7. En
11007 aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc où le bât nous blesse, en Occident. 7. En regard des déclarations constante
11008 ccident. 7. En regard des déclarations constantes de Jésus sur l’amour spirituel, seul décisif, et de ses rares jugements
11009 n regard des déclarations constantes de Jésus sur l’ amour spirituel, seul décisif, et de ses rares jugements (autant de pa
11010 de Jésus sur l’amour spirituel, seul décisif, et de ses rares jugements (autant de pardons, d’ailleurs) sur l’amour sexue
11011 , seul décisif, et de ses rares jugements (autant de pardons, d’ailleurs) sur l’amour sexuel « irrégulier », contrastant a
11012 res jugements (autant de pardons, d’ailleurs) sur l’ amour sexuel « irrégulier », contrastant avec sa sévérité envers les a
11013 irrégulier », contrastant avec sa sévérité envers les autres « attachements » de la chair, tels que les liens familiaux, vo
11014 ec sa sévérité envers les autres « attachements » de la chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’Évangile une « o
11015 sa sévérité envers les autres « attachements » de la chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’Évangile une « omis
11016 les autres « attachements » de la chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’Évangile une « omission » qui doit fair
11017 a chair, tels que les liens familiaux, voici dans l’ Évangile une « omission » qui doit faire réfléchir puritains et ascète
11018 it faire réfléchir puritains et ascètes : lorsque le diable tente Jésus qui a jeûné quarante jours dans le désert, il le t
11019 iable tente Jésus qui a jeûné quarante jours dans le désert, il le tente par la faim (transforme ces pierres en pains), pa
11020 sus qui a jeûné quarante jours dans le désert, il le tente par la faim (transforme ces pierres en pains), par la magie (je
11021 né quarante jours dans le désert, il le tente par la faim (transforme ces pierres en pains), par la magie (jette-toi dans
11022 ar la faim (transforme ces pierres en pains), par la magie (jette-toi dans le vide du haut du Temple et les anges te porte
11023 s pierres en pains), par la magie (jette-toi dans le vide du haut du Temple et les anges te porteront), et par la puissanc
11024 agie (jette-toi dans le vide du haut du Temple et les anges te porteront), et par la puissance (je te donnerai tous les roy
11025 haut du Temple et les anges te porteront), et par la puissance (je te donnerai tous les royaumes du monde). Mais non point
11026 teront), et par la puissance (je te donnerai tous les royaumes du monde). Mais non point par cela qui, pour tous les ascète
11027 du monde). Mais non point par cela qui, pour tous les ascètes et puritains, figure la tentation par excellence.
11028 a qui, pour tous les ascètes et puritains, figure la tentation par excellence.
19 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Annexe II. Misère et grandeur de saint Paul
11029 Annexe IIMisère et grandeur de saint Paul Du point de vue de la psychologie du xxe siècle, la mor
11030 isère et grandeur de saint Paul Du point de vue de la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul sembl
11031 re et grandeur de saint Paul Du point de vue de la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul semble c
11032 Du point de vue de la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul semble conditionnée par une névrose, sa
11033 la psychologie du xxe siècle, la morale sexuelle de saint Paul semble conditionnée par une névrose, sans doute liée à cet
11034 e névrose, sans doute liée à cette « écharde dans la chair » dont il se plaint souvent mais en termes obscurs. Haine du co
11035 corps et du sexe, méfiance profonde à l’égard de la femme, besoin constant de s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussit
11036 e profonde à l’égard de la femme, besoin constant de s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussitôt de justifier et d’exalt
11037 e la femme, besoin constant de s’humilier (« moi, l’ avorton ») mais aussitôt de justifier et d’exalter son rôle (« j’ai do
11038 de s’humilier (« moi, l’avorton ») mais aussitôt de justifier et d’exalter son rôle (« j’ai donc sujet de me glorifier »)
11039 « moi, l’avorton ») mais aussitôt de justifier et d’ exalter son rôle (« j’ai donc sujet de me glorifier ») : ces comportem
11040 ustifier et d’exalter son rôle (« j’ai donc sujet de me glorifier ») : ces comportements sont classiques en psychiatrie. L
11041 ces comportements sont classiques en psychiatrie. Les raisons qu’il invoque contre la femme relèvent d’une logique constern
11042 en psychiatrie. Les raisons qu’il invoque contre la femme relèvent d’une logique consternante131, si elles ne comportent
11043 es raisons qu’il invoque contre la femme relèvent d’ une logique consternante131, si elles ne comportent pas un sens ésotér
11044 ens ésotérique qui nous échappe. Une bonne moitié de ses épîtres consiste en imprécations contre les « impudiques » et con
11045 ié de ses épîtres consiste en imprécations contre les « impudiques » et contre les « faux docteurs ». (Le ton est le même d
11046 imprécations contre les « impudiques » et contre les « faux docteurs ». (Le ton est le même dans les deux cas, l’assimilat
11047 « impudiques » et contre les « faux docteurs ». ( Le ton est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et
11048 es » et contre les « faux docteurs ». (Le ton est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impude
11049 e les « faux docteurs ». (Le ton est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituell
11050 octeurs ». (Le ton est le même dans les deux cas, l’ assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituelle est évident
11051 ton est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituelle est évidente). Celui qui v
11052 est le même dans les deux cas, l’assimilation de l’ impudicité et de l’impudence spirituelle est évidente). Celui qui vien
11053 s les deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’impudence spirituelle est évidente). Celui qui vient de lire les év
11054 es deux cas, l’assimilation de l’impudicité et de l’ impudence spirituelle est évidente). Celui qui vient de lire les évang
11055 pirituelle est évidente). Celui qui vient de lire les évangiles et qui aborde l’Épître aux Romains se sent tomber de la pri
11056 lui qui vient de lire les évangiles et qui aborde l’ Épître aux Romains se sent tomber de la prière dans l’éloquence polémi
11057 et qui aborde l’Épître aux Romains se sent tomber de la prière dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vér
11058 qui aborde l’Épître aux Romains se sent tomber de la prière dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité
11059 ître aux Romains se sent tomber de la prière dans l’ éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité en acte (et he
11060 t tomber de la prière dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui L
11061 omber de la prière dans l’éloquence polémique, de l’ exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La c
11062 dans l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’obju
11063 s l’éloquence polémique, de l’exposé souverain de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’objurga
11064 de la vérité en acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’objurgation pathétique, tandis que l’indignation mora
11065 acte (et heureux seront ceux qui La croient) dans l’ objurgation pathétique, tandis que l’indignation morale et les règleme
11066 roient) dans l’objurgation pathétique, tandis que l’ indignation morale et les règlements de comptes théologiques alternent
11067 on pathétique, tandis que l’indignation morale et les règlements de comptes théologiques alternent leurs motifs, entrecoupé
11068 tandis que l’indignation morale et les règlements de comptes théologiques alternent leurs motifs, entrecoupés d’appels au
11069 théologiques alternent leurs motifs, entrecoupés d’ appels au secours (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou de « 
11070 trecoupés d’appels au secours (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hy
11071 appels au secours (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de vict
11072 rs (« Qui me délivrera de ce corps de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’actio
11073 élivrera de ce corps de mort ? » ou de « ce corps d’ humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’action de grâces, b
11074 de mort ? » ou de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’action de grâces, brefs et sublimes dan
11075 de « ce corps d’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’action de grâces, brefs et sublimes dans leur élan. Mai
11076 ’humiliation ») et de rares hymnes de victoire et d’ action de grâces, brefs et sublimes dans leur élan. Mais du point de v
11077 ion ») et de rares hymnes de victoire et d’action de grâces, brefs et sublimes dans leur élan. Mais du point de vue de l’h
11078 et sublimes dans leur élan. Mais du point de vue de l’histoire, tout change. C’est que Paul se battait pour fonder une Ég
11079 sublimes dans leur élan. Mais du point de vue de l’ histoire, tout change. C’est que Paul se battait pour fonder une Églis
11080 pour fonder une Église, pour imposer une doctrine de l’homme, et pour épurer sans relâche ses petits groupes de militants
11081 r fonder une Église, pour imposer une doctrine de l’ homme, et pour épurer sans relâche ses petits groupes de militants loc
11082 e, et pour épurer sans relâche ses petits groupes de militants locaux, convertis de la première heure, mal ressuyés de leu
11083 ses petits groupes de militants locaux, convertis de la première heure, mal ressuyés de leur éducation hellénistique ou ju
11084 aux, convertis de la première heure, mal ressuyés de leur éducation hellénistique ou judaïque, et tentés par la gnose nais
11085 ducation hellénistique ou judaïque, et tentés par la gnose naissante. Les hommes étant ce qu’ils sont, lâches et vulgaires
11086 ue ou judaïque, et tentés par la gnose naissante. Les hommes étant ce qu’ils sont, lâches et vulgaires, facilement entraîné
11087 et vulgaires, facilement entraînés « à tout vent de doctrine », et toujours prêts à retourner aux coutumes de leurs pères
11088 ine », et toujours prêts à retourner aux coutumes de leurs pères ou de leur tribu « comme le chien à son vomissement », le
11089 prêts à retourner aux coutumes de leurs pères ou de leur tribu « comme le chien à son vomissement », le puritanisme agres
11090 coutumes de leurs pères ou de leur tribu « comme le chien à son vomissement », le puritanisme agressif et l’orthodoxie om
11091 leur tribu « comme le chien à son vomissement », le puritanisme agressif et l’orthodoxie ombrageuse sont des nécessités i
11092 n à son vomissement », le puritanisme agressif et l’ orthodoxie ombrageuse sont des nécessités indiscutables de l’action ré
11093 oxie ombrageuse sont des nécessités indiscutables de l’action révolutionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de to
11094 e ombrageuse sont des nécessités indiscutables de l’ action révolutionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de tous
11095 action révolutionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un crit
11096 utionnaire et missionnaire, sous tous les deux et de tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un critique littér
11097 re et missionnaire, sous tous les deux et de tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un critique littéraire ou u
11098 les deux et de tous les temps. Juger saint Paul à la manière dont un critique littéraire ou un psychanalyste jugeraient un
11099 e ou un psychanalyste jugeraient un grand penseur de notre époque, serait d’un naïf et ridicule anachronisme. Mais accepte
11100 geraient un grand penseur de notre époque, serait d’ un naïf et ridicule anachronisme. Mais accepter « comme parole d’Évang
11101 dicule anachronisme. Mais accepter « comme parole d’ Évangile » pour tous les temps, à tout jamais, sans nulle critique, de
11102 is accepter « comme parole d’Évangile » pour tous les temps, à tout jamais, sans nulle critique, des préceptes, attitudes e
11103 titudes et jugements moraux évidemment dictés par les circonstances, par la passion d’un chef réaliste, par une névrose peu
11104 raux évidemment dictés par les circonstances, par la passion d’un chef réaliste, par une névrose peut-être assez commune e
11105 ment dictés par les circonstances, par la passion d’ un chef réaliste, par une névrose peut-être assez commune et par une f
11106 rreur spirituelle ? N’est-ce pas entretenir, sous le nom de religion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la mass
11107 pirituelle ? N’est-ce pas entretenir, sous le nom de religion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la masse », et
11108 tretenir, sous le nom de religion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la masse », et sans doute défendables, voi
11109 ion, des règlements de mœurs « toujours bons pour la masse », et sans doute défendables, voire nécessaires, mais tels qu’o
11110 e défendables, voire nécessaires, mais tels qu’on les présente, sans valeur spirituelle ? En posant cette question, je n’en
11111 ends pas un instant proposer une nouvelle échelle de valeurs, subordonnant la Vérité aux contingences de l’histoire, voire
11112 ser une nouvelle échelle de valeurs, subordonnant la Vérité aux contingences de l’histoire, voire aux aléas de la culture.
11113 valeurs, subordonnant la Vérité aux contingences de l’histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire qu
11114 leurs, subordonnant la Vérité aux contingences de l’ histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire que l
11115 é aux contingences de l’histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire que l’on cesse de confondre avec
11116 ux contingences de l’histoire, voire aux aléas de la culture. Je propose au contraire que l’on cesse de confondre avec la
11117 aléas de la culture. Je propose au contraire que l’ on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la
11118 a culture. Je propose au contraire que l’on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie d
11119 ose au contraire que l’on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me
11120 traire que l’on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissen
11121 ire que l’on cesse de confondre avec la vérité de l’ Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent d
11122 ’on cesse de confondre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent dépendre e
11123 ndre avec la vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de
11124 vérité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’Apôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de contingences
11125 ité de l’Esprit le puritanisme et la misogynie de l’ Apôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de contingences tou
11126 pôtre, qui me paraissent dépendre en premier lieu de contingences tout historiques et personnelles. Je propose d’appliquer
11127 nces tout historiques et personnelles. Je propose d’ appliquer à la morale paulinienne la critique qu’il recommandait lui-m
11128 oriques et personnelles. Je propose d’appliquer à la morale paulinienne la critique qu’il recommandait lui-même d’applique
11129 s. Je propose d’appliquer à la morale paulinienne la critique qu’il recommandait lui-même d’appliquer aux morales ritualis
11130 ulinienne la critique qu’il recommandait lui-même d’ appliquer aux morales ritualistes et magiques de son temps. Il nommait
11131 e d’appliquer aux morales ritualistes et magiques de son temps. Il nommait cela : « discerner les esprits ». Et il disait
11132 iques de son temps. Il nommait cela : « discerner les esprits ». Et il disait aussi qu’il tenait du Seigneur que « rien n’e
11133 , et qu’une chose n’est impure que pour celui qui la croit telle » (Rom., XII, 14). « Tout est permis, mais tout n’édifie
11134 édifie pas »… 131. Cf. I Corinthiens, II, 4-16. La femme doit se voiler la tête ou sinon, « c’est comme si elle était ra
11135 I Corinthiens, II, 4-16. La femme doit se voiler la tête ou sinon, « c’est comme si elle était rasée… L’homme ne doit pas
11136 tête ou sinon, « c’est comme si elle était rasée… L’ homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloi
11137 elle était rasée… L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme
11138 mme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’ image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’hom
11139 oit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En e
11140 pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effe
11141 uvrir la tête, puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme
11142 u’il est l’image de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de
11143 age de la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, ma
11144 gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femm
11145 ire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’ homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme d
11146 que la femme est la gloire de l’homme. En effet, l’ homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est po
11147 re de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause
11148 de l’homme. En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des
11149 effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit av
11150 homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur l
11151 me n’a pas été tiré de la femme, mais la femme de l’ homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la t
11152 a femme, mais la femme de l’homme… C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’auto
11153 rquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend ». C’est une honte pou
11154 ause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter
11155 e des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’ autorité dont elle dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter de
11156 autorité dont elle dépend ». C’est une honte pour l’ homme de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « par
11157 dont elle dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « parce que l
11158 dépend ». C’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « parce que la chevelur
11159 de porter de longs cheveux, mais une gloire pour la femme, « parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ». Et qu
11160 eveux, mais une gloire pour la femme, « parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ». Et qui nous enseigne ces gr
11161 ile ». Et qui nous enseigne ces grandes vérités ? La Nature ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de l’argument, surt
11162 vérités ? La Nature ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de l’argument, surtout venant de la part d’un furieux conte
11163 Nature ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de l’argument, surtout venant de la part d’un furieux contempteur de la
11164 ure ! (v. 15). Comme s’il sentait la faiblesse de l’ argument, surtout venant de la part d’un furieux contempteur de la Nat
11165 urtout venant de la part d’un furieux contempteur de la Nature, Paul conclut : « Si quelqu’un se plaît à contester, nous n
11166 out venant de la part d’un furieux contempteur de la Nature, Paul conclut : « Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’av
20 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Annexe III. Post-scriptum
11167 Annexe IIIPost-scriptum IUne querelle de famille Dans sa Jeunesse d’André Gide, Jean Delay cite une lettre
11168 IUne querelle de famille Dans sa Jeunesse d’ André Gide, Jean Delay cite une lettre inédite qu’adressait le fameux
11169 , Jean Delay cite une lettre inédite qu’adressait le fameux économiste Charles Gide à son neveu André, le futur prix Nobel
11170 fameux économiste Charles Gide à son neveu André, le futur prix Nobel. André venait d’avouer à son oncle qu’il avait eu, à
11171 on neveu André, le futur prix Nobel. André venait d’ avouer à son oncle qu’il avait eu, à 25 ans et pour la première fois,
11172 xuelles » avec une Ouled-Naïl. Charles Gide écrit le 20 janvier 1895 : Tu as besoin de revenir aux vérités élémentaires d
11173 les Gide écrit le 20 janvier 1895 : Tu as besoin de revenir aux vérités élémentaires de la morale que vos spéculations ph
11174 Tu as besoin de revenir aux vérités élémentaires de la morale que vos spéculations philosophiques et littéraires ont comp
11175 as besoin de revenir aux vérités élémentaires de la morale que vos spéculations philosophiques et littéraires ont complèt
11176 mes beaucoup, dans André Walter du moins, à citer l’ Évangile. Or, l’Évangile dit : « Les impudiques n’entreront point dans
11177 ns André Walter du moins, à citer l’Évangile. Or, l’ Évangile dit : « Les impudiques n’entreront point dans le Royaume de D
11178 moins, à citer l’Évangile. Or, l’Évangile dit : «  Les impudiques n’entreront point dans le Royaume de Dieu ». Voilà qui est
11179 ile dit : « Les impudiques n’entreront point dans le Royaume de Dieu ». Voilà qui est simple et clair. J’entends bien que
11180  Les impudiques n’entreront point dans le Royaume de Dieu ». Voilà qui est simple et clair. J’entends bien que ton explica
11181 bien que ton explication tend à établir que, dans les circonstances particulières où il a été fait, cet acte était moral, p
11182 e était moral, presque religieux… mais ce sont là de misérables sophismes. En admettant qu’il ne t’ait pas laissé de souve
11183 sophismes. En admettant qu’il ne t’ait pas laissé de souvenir voluptueux, il t’aura laissé d’obscènes images : c’est l’un
11184 s laissé de souvenir voluptueux, il t’aura laissé d’ obscènes images : c’est l’un ou l’autre. Avec ce raisonnement-là, d’ai
11185 isonnement-là, d’ailleurs, ce n’est pas seulement l’ acte sexuel, mais les vices contre nature qui pourraient aussi bien êt
11186 leurs, ce n’est pas seulement l’acte sexuel, mais les vices contre nature qui pourraient aussi bien être recherchés et expé
11187 en être recherchés et expérimentés dans un esprit de curiosité scientifique ou d’éducation morale… Dans tout pays, coucher
11188 entés dans un esprit de curiosité scientifique ou d’ éducation morale… Dans tout pays, coucher avec une femme sans l’aimer
11189 rale… Dans tout pays, coucher avec une femme sans l’ aimer est le dernier degré de l’avilissement qu’on puisse lui infliger
11190 avec une femme sans l’aimer est le dernier degré de l’avilissement qu’on puisse lui infliger… Mais en voilà assez. « What
11191 ec une femme sans l’aimer est le dernier degré de l’ avilissement qu’on puisse lui infliger… Mais en voilà assez. « What is
11192 ot be undone », dit Lady Macbeth en parlant aussi d’ une tache que rien ne pouvait effacer. Or, en couchant avec la jolie
11193 ue rien ne pouvait effacer. Or, en couchant avec la jolie Mériem, fille de joie, Gide avait justement essayé de normalise
11194 cer. Or, en couchant avec la jolie Mériem, fille de joie, Gide avait justement essayé de normaliser ses goûts sexuels. Et
11195 ériem, fille de joie, Gide avait justement essayé de normaliser ses goûts sexuels. Et l’on sait que l’arrivée à Biskra (un
11196 tement essayé de normaliser ses goûts sexuels. Et l’ on sait que l’arrivée à Biskra (un peu trop tôt) et la malencontreuse
11197 de normaliser ses goûts sexuels. Et l’on sait que l’ arrivée à Biskra (un peu trop tôt) et la malencontreuse intervention d
11198 sait que l’arrivée à Biskra (un peu trop tôt) et la malencontreuse intervention de sa mère mirent un terme à cette tentat
11199 n peu trop tôt) et la malencontreuse intervention de sa mère mirent un terme à cette tentative. En jugeant André au nom de
11200 . En jugeant André au nom de sa morale puritaine, la mère le rejetait aux « vices contre nature », et en condamnant « l’im
11201 eant André au nom de sa morale puritaine, la mère le rejetait aux « vices contre nature », et en condamnant « l’impudique 
11202 t aux « vices contre nature », et en condamnant «  l’ impudique » au nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rej
11203 ure », et en condamnant « l’impudique » au nom de l’ Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’incroyance. An
11204  l’impudique » au nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre
11205 que » au nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’ oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son on
11206 nom de l’Évangile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « ad
11207 gile et du Royaume de Dieu, l’oncle le rejetait à l’ incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « admirable ». Ell
11208 ncle le rejetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « admirable ». Elle le condamnait certes, mais av
11209 jetait à l’incroyance. André Gide jugea la lettre de son oncle « admirable ». Elle le condamnait certes, mais avec quelle
11210 jugea la lettre de son oncle « admirable ». Elle le condamnait certes, mais avec quelle virtú paternelle — qui jouait d’a
11211 lle virtú paternelle — qui jouait d’ailleurs dans le sens d’un complexe d’Œdipe jamais élucidé ou éliminé. On peut penser
11212 ú paternelle — qui jouait d’ailleurs dans le sens d’ un complexe d’Œdipe jamais élucidé ou éliminé. On peut penser aussi qu
11213  qui jouait d’ailleurs dans le sens d’un complexe d’ Œdipe jamais élucidé ou éliminé. On peut penser aussi que la sévérité
11214 mais élucidé ou éliminé. On peut penser aussi que la sévérité de l’oncle à l’occasion d’une aventure féminine ne pouvait p
11215 ou éliminé. On peut penser aussi que la sévérité de l’oncle à l’occasion d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire
11216 éliminé. On peut penser aussi que la sévérité de l’ oncle à l’occasion d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l
11217 On peut penser aussi que la sévérité de l’oncle à l’ occasion d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l’homosexue
11218 ser aussi que la sévérité de l’oncle à l’occasion d’ une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l’homosexuel que Gide
11219 d’une aventure féminine ne pouvait pas déplaire à l’ homosexuel que Gide venait de découvrir en lui-même. Il ne trouva rien
11220 urtant, il connaissait son Évangile, sur ce point l’ oncle Charles avait raison. Que n’a-t-il répondu à cet oncle en lui ci
11221 ets non moins « simples et clairs » : — « Heureux les pauvres, car le Royaume de Dieu est à eux » et : « Il est plus facile
11222 imples et clairs » : — « Heureux les pauvres, car le Royaume de Dieu est à eux » et : « Il est plus facile à un chameau de
11223 lairs » : — « Heureux les pauvres, car le Royaume de Dieu est à eux » et : « Il est plus facile à un chameau de passer par
11224 st à eux » et : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Roya
11225 : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. »
11226 st plus facile à un chameau de passer par le trou d’ une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles
11227 e passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’ entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’éco
11228 e trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’économie s’occupe
11229 e aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’économie s’occupe de nos ric
11230 Royaume de Dieu. » Charles Gide était économiste. L’ économie s’occupe de nos richesses, production et répartition. Admetto
11231 harles Gide était économiste. L’économie s’occupe de nos richesses, production et répartition. Admettons que « l’impudicit
11232 esses, production et répartition. Admettons que «  l’ impudicité » selon l’Évangile ne concerne rien d’autre que les relatio
11233 répartition. Admettons que « l’impudicité » selon l’ Évangile ne concerne rien d’autre que les relations sexuelles (ce dont
11234  l’impudicité » selon l’Évangile ne concerne rien d’ autre que les relations sexuelles (ce dont je doute fort). Or l’Évangi
11235 é » selon l’Évangile ne concerne rien d’autre que les relations sexuelles (ce dont je doute fort). Or l’Évangile, selon la
11236 s relations sexuelles (ce dont je doute fort). Or l’ Évangile, selon la version de l’oncle, dit que l’impudique n’entre pas
11237 les (ce dont je doute fort). Or l’Évangile, selon la version de l’oncle, dit que l’impudique n’entre pas au Royaume, mais
11238 t je doute fort). Or l’Évangile, selon la version de l’oncle, dit que l’impudique n’entre pas au Royaume, mais il dit auss
11239 e doute fort). Or l’Évangile, selon la version de l’ oncle, dit que l’impudique n’entre pas au Royaume, mais il dit aussi,
11240 l’Évangile, selon la version de l’oncle, dit que l’ impudique n’entre pas au Royaume, mais il dit aussi, et surtout, que l
11241 as au Royaume, mais il dit aussi, et surtout, que le riche ne peut pas y entrer. Celui qui s’occupe d’érotisme et celui qu
11242 le riche ne peut pas y entrer. Celui qui s’occupe d’ érotisme et celui qui s’occupe d’économie seraient donc sur le même pl
11243 lui qui s’occupe d’érotisme et celui qui s’occupe d’ économie seraient donc sur le même plan, s’agissant du salut ? Sophism
11244 t celui qui s’occupe d’économie seraient donc sur le même plan, s’agissant du salut ? Sophisme ! s’écrient les bourgeois.
11245 plan, s’agissant du salut ? Sophisme ! s’écrient les bourgeois. C’est qu’ils ont deux poids et deux mesures. D’une part la
11246 qu’ils ont deux poids et deux mesures. D’une part la chose est claire, de l’autre il faut, nuancer. Je demande pourquoi. J
11247 et deux mesures. D’une part la chose est claire, de l’autre il faut, nuancer. Je demande pourquoi. Je propose que dans le
11248 nuancer. Je demande pourquoi. Je propose que dans les deux cas, on essaie d’évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à
11249 quoi. Je propose que dans les deux cas, on essaie d’ évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. And
11250 opose que dans les deux cas, on essaie d’évaluer, d’ interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, co
11251 les deux cas, on essaie d’évaluer, d’interpréter d’ ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les
11252 as, on essaie d’évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les Écritures, e
11253 d’évaluer, d’interpréter d’ordonner les moyens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les Écritures, eût aussi pu
11254 ens à la fin spirituelle. André Gide, connaissant les Écritures, eût aussi pu répondre à l’Oncle Charles que le texte si « 
11255 onnaissant les Écritures, eût aussi pu répondre à l’ Oncle Charles que le texte si « simple et clair » qu’il invoquait, n’e
11256 ures, eût aussi pu répondre à l’Oncle Charles que le texte si « simple et clair » qu’il invoquait, n’existe pas dans l’Éva
11257 ple et clair » qu’il invoquait, n’existe pas dans l’ Évangile. On le trouve au contraire dans saint Paul (I Corinthiens 6,
11258 qu’il invoquait, n’existe pas dans l’Évangile. On le trouve au contraire dans saint Paul (I Corinthiens 6, 10 et 11) : « N
11259 hiens 6, 10 et 11) : « Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni
11260 : « Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les
11261 pez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les c
11262 mpudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivr
11263 idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outr
11264 s adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ra
11265 les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’héri
11266 i les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaum
11267 les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les
11268 es cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les impudiques sont ci
11269 ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs
11270 ageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs viennent en
11271 es ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs viennent ensuite, et le
11272 de Dieu. » Les impudiques sont cités en premier, les voleurs viennent ensuite, et les riches sont omis. Cette hiérarchie n
11273 ités en premier, les voleurs viennent ensuite, et les riches sont omis. Cette hiérarchie n’a rien d’évangélique. II« Cro
11274 t les riches sont omis. Cette hiérarchie n’a rien d’ évangélique. II« Croissez et multipliez » Vu sous l’aspect physi
11275 lique. II« Croissez et multipliez » Vu sous l’ aspect physiologique, l’érotisme est l’usage de la sexualité pour d’au
11276 t multipliez » Vu sous l’aspect physiologique, l’ érotisme est l’usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréa
11277 Vu sous l’aspect physiologique, l’érotisme est l’ usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églis
11278 us l’aspect physiologique, l’érotisme est l’usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le co
11279 l’aspect physiologique, l’érotisme est l’usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le conda
11280 st l’usage de la sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le condamnent — entre autres attendus — au n
11281 sexualité pour d’autres fins que la procréation. Les Églises le condamnent — entre autres attendus — au nom du commandemen
11282 our d’autres fins que la procréation. Les Églises le condamnent — entre autres attendus — au nom du commandement donné aux
11283 attendus — au nom du commandement donné aux Juifs de croître et de multiplier. C’est aussi l’argument que l’on opposa aux
11284 nom du commandement donné aux Juifs de croître et de multiplier. C’est aussi l’argument que l’on opposa aux cathares et au
11285 ux Juifs de croître et de multiplier. C’est aussi l’ argument que l’on opposa aux cathares et aux manichéens professant des
11286 ître et de multiplier. C’est aussi l’argument que l’ on opposa aux cathares et aux manichéens professant des doctrines ascé
11287 ofessant des doctrines ascétiques : ils voulaient l’ extinction du genre humain. Mais au fait, qui prétendait cela ? Des mo
11288 i prétendait cela ? Des moines, eux-mêmes voués à l’ abstinence, à l’époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat
11289 a ? Des moines, eux-mêmes voués à l’abstinence, à l’ époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêt
11290 es, eux-mêmes voués à l’abstinence, à l’époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêtres séculier
11291 abstinence, à l’époque où le pape Grégoire venait d’ imposer le célibat à tous les prêtres séculiers. Parce qu’il fut dit a
11292 , à l’époque où le pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêtres séculiers. Parce qu’il fut dit aux Hébreux
11293 pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêtres séculiers. Parce qu’il fut dit aux Hébreux d’il y a trois mil
11294 rêtres séculiers. Parce qu’il fut dit aux Hébreux d’ il y a trois millénaires : « Croissez et multipliez ! », nombre de bon
11295 illénaires : « Croissez et multipliez ! », nombre de bons chrétiens croient encore aujourd’hui que la limitation volontair
11296 de bons chrétiens croient encore aujourd’hui que la limitation volontaire des naissances est un péché. Mais à l’époque où
11297 on volontaire des naissances est un péché. Mais à l’ époque où fut donné ce commandement, les Douze Tribus n’étaient qu’un
11298 hé. Mais à l’époque où fut donné ce commandement, les Douze Tribus n’étaient qu’un groupe infime dans une population mondia
11299 un groupe infime dans une population mondiale que l’ on estime à 30 millions, — chiffre qui ne prétend qu’à indiquer un ord
11300 , — chiffre qui ne prétend qu’à indiquer un ordre de grandeur, comparative. Près de 3 milliards d’hommes vivent aujourd’hu
11301 dre de grandeur, comparative. Près de 3 milliards d’ hommes vivent aujourd’hui. Ils seront 6 milliards en l’an 2000. S’ils
11302 mes vivent aujourd’hui. Ils seront 6 milliards en l’ an 2000. S’ils devaient continuer de croître et de multiplier au rythm
11303 milliards en l’an 2000. S’ils devaient continuer de croître et de multiplier au rythme actuel (la population mondiale dou
11304 l’an 2000. S’ils devaient continuer de croître et de multiplier au rythme actuel (la population mondiale doublant tous les
11305 uer de croître et de multiplier au rythme actuel ( la population mondiale doublant tous les quarante ans) ils seraient donc
11306 thme actuel (la population mondiale doublant tous les quarante ans) ils seraient donc 700 milliards dans trois-cents ans. L
11307 seraient donc 700 milliards dans trois-cents ans. La surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’he
11308 ois-cents ans. La surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme t
11309 -cents ans. La surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme tous
11310 surface habitable (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’hectares, il y aurait donc un homme tous les dix mètres
11311 le (aujourd’hui) de la Terre étant de 7 milliards d’ hectares, il y aurait donc un homme tous les dix mètres vers l’an 2260
11312 liards d’hectares, il y aurait donc un homme tous les dix mètres vers l’an 2260. Puis un homme par mètre carré vers 2400. M
11313 l y aurait donc un homme tous les dix mètres vers l’ an 2260. Puis un homme par mètre carré vers 2400. Moins de cent ans pl
11314 0. Puis un homme par mètre carré vers 2400. Moins de cent ans plus tard, ils se touchent tous. Ces chiffres sont absurdes 
11315 hiffres sont absurdes : ils montrent en effet que l’ instinct parfaitement animal de croître et de multiplier, si la croyan
11316 trent en effet que l’instinct parfaitement animal de croître et de multiplier, si la croyance aveugle au commandement bibl
11317 que l’instinct parfaitement animal de croître et de multiplier, si la croyance aveugle au commandement biblique interdisa
11318 rfaitement animal de croître et de multiplier, si la croyance aveugle au commandement biblique interdisait effectivement d
11319 u commandement biblique interdisait effectivement de le maîtriser, mènerait l’humanité d’une main ferme à sa perte, la mèn
11320 ommandement biblique interdisait effectivement de le maîtriser, mènerait l’humanité d’une main ferme à sa perte, la mènera
11321 terdisait effectivement de le maîtriser, mènerait l’ humanité d’une main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Ter
11322 ffectivement de le maîtriser, mènerait l’humanité d’ une main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que
11323 mènerait l’humanité d’une main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper
11324 manité d’une main ferme à sa perte, la mènerait à l’ enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper sans crime ne
11325 main ferme à sa perte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper sans crime ne pourrait êtr
11326 erte, la mènerait à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’y échapper sans crime ne pourrait être mis, par les « c
11327 it à l’enfer sur la Terre ; et que le seul espoir d’ y échapper sans crime ne pourrait être mis, par les « croyants » que j
11328 d’y échapper sans crime ne pourrait être mis, par les « croyants » que j’ai dit, que dans une Providence qui se manifestera
11329 par des catastrophes naturelles ou des épidémies d’ une ampleur inouïe. Ou bien, serait-ce Elle qui inciterait un général
11330 ait-ce Elle qui inciterait un général à décrocher le fameux téléphone rouge déclenchant la guerre atomique ? Saint Chrysos
11331 à décrocher le fameux téléphone rouge déclenchant la guerre atomique ? Saint Chrysostome écrivait au ive siècle : Il y a
11332 ve siècle : Il y a deux raisons pour lesquelles le mariage a été institué : … pour amener l’homme à se contenter d’une s
11333 quelles le mariage a été institué : … pour amener l’ homme à se contenter d’une seule femme, et pour nous donner des enfant
11334 é institué : … pour amener l’homme à se contenter d’ une seule femme, et pour nous donner des enfants : mais c’est la premi
11335 nner des enfants : mais c’est la première qui est la principale… Quant à la procréation, le mariage ne l’entraîne pas abso
11336 c’est la première qui est la principale… Quant à la procréation, le mariage ne l’entraîne pas absolument… La preuve en es
11337 re qui est la principale… Quant à la procréation, le mariage ne l’entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombr
11338 principale… Quant à la procréation, le mariage ne l’ entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombreux mariages q
11339 réation, le mariage ne l’entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombreux mariages qui ne peuvent avoir d’enfan
11340 l’entraîne pas absolument… La preuve en est dans les nombreux mariages qui ne peuvent avoir d’enfant. C’est pourquoi la pr
11341 t dans les nombreux mariages qui ne peuvent avoir d’ enfant. C’est pourquoi la première raison du mariage, c’est de régler
11342 est pourquoi la première raison du mariage, c’est de régler la concupiscence, maintenant surtout que le genre humain a rem
11343 oi la première raison du mariage, c’est de régler la concupiscence, maintenant surtout que le genre humain a rempli toute
11344 e régler la concupiscence, maintenant surtout que le genre humain a rempli toute la terre.132 IIIÉrotisme et sexualit
11345 tenant surtout que le genre humain a rempli toute la terre.132 IIIÉrotisme et sexualité Je trouve ceci dans un ouv
11346 Je trouve ceci dans un ouvrage occidental sur le yoga : « Il faut convenir que l’exaltation effrénée de la sexualité,
11347 e occidental sur le yoga : « Il faut convenir que l’ exaltation effrénée de la sexualité, dans la société contemporaine est
11348 ga : « Il faut convenir que l’exaltation effrénée de la sexualité, dans la société contemporaine est sans doute plus catas
11349 : « Il faut convenir que l’exaltation effrénée de la sexualité, dans la société contemporaine est sans doute plus catastro
11350 r que l’exaltation effrénée de la sexualité, dans la société contemporaine est sans doute plus catastrophique, pour beauco
11351 ans doute plus catastrophique, pour beaucoup, que l’ hypocrisie et les tabous du siècle passé. » L’affirmation paraît tout
11352 atastrophique, pour beaucoup, que l’hypocrisie et les tabous du siècle passé. » L’affirmation paraît tout arbitraire, en ce
11353 que l’hypocrisie et les tabous du siècle passé. » L’ affirmation paraît tout arbitraire, en ce sens qu’elle ne repose sur a
11354 aucune preuve ou enquête, et nous laisse ignorer la nature de la catastrophe alléguée : serait-elle physique, morale, ou
11355 euve ou enquête, et nous laisse ignorer la nature de la catastrophe alléguée : serait-elle physique, morale, ou spirituell
11356 e ou enquête, et nous laisse ignorer la nature de la catastrophe alléguée : serait-elle physique, morale, ou spirituelle ?
11357 s chances pour qu’une telle phrase traduise moins la réalité que les préjugés antioccidentaux des sectateurs d’une discipl
11358 qu’une telle phrase traduise moins la réalité que les préjugés antioccidentaux des sectateurs d’une discipline venue d’Orie
11359 é que les préjugés antioccidentaux des sectateurs d’ une discipline venue d’Orient et qui se répand de nos jours sur toute
11360 occidentaux des sectateurs d’une discipline venue d’ Orient et qui se répand de nos jours sur toute la Terre. Mais un autre
11361 d’une discipline venue d’Orient et qui se répand de nos jours sur toute la Terre. Mais un autre passage du même livre nou
11362 d’Orient et qui se répand de nos jours sur toute la Terre. Mais un autre passage du même livre nous révèle ce dont il s’a
11363 e du même livre nous révèle ce dont il s’agit : «  Les vrais yogis professent que le spasme sexuel, pour les hommes, en rais
11364 dont il s’agit : « Les vrais yogis professent que le spasme sexuel, pour les hommes, en raison de la perte de liqueur sémi
11365 vrais yogis professent que le spasme sexuel, pour les hommes, en raison de la perte de liqueur séminale, est un des princip
11366 e le spasme sexuel, pour les hommes, en raison de la perte de liqueur séminale, est un des principaux facteurs de diminuti
11367 me sexuel, pour les hommes, en raison de la perte de liqueur séminale, est un des principaux facteurs de diminution du cap
11368 liqueur séminale, est un des principaux facteurs de diminution du capital vital. Pour éviter cette déperdition, ils arrêt
11369 ital. Pour éviter cette déperdition, ils arrêtent l’ éjaculation par un effort de volonté et la transforment en un épanchem
11370 rdition, ils arrêtent l’éjaculation par un effort de volonté et la transforment en un épanchement intérieur qui ne les pri
11371 rrêtent l’éjaculation par un effort de volonté et la transforment en un épanchement intérieur qui ne les prive pas du plai
11372 a transforment en un épanchement intérieur qui ne les prive pas du plaisir et qui, par ailleurs, reverse dans leur organism
11373 et qui, par ailleurs, reverse dans leur organisme les hormones contenues dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de l’I
11374 e dans leur organisme les hormones contenues dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et les
11375 enues dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le
11376 es dans le sperme. » Ce procédé est bien connu de l’ Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le no
11377 e sperme. » Ce procédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajro
11378 cédé est bien connu de l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « gest
11379 l’Inde : les upanishads et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui,
11380 ishads et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva sam
11381 et les écrits tantriques le désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « 
11382 désignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde
11383 ignent sous le nom de vajrolî mudrâ ou « geste de l’ éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde et
11384 vajrolî mudrâ ou « geste de l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le
11385 l’éclair » qui, selon le Shiva samhita « détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets ». Dans
11386 étruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour le secret des secrets ». Dans la seconde version de L’Amour et l’Occiden
11387 le secret des secrets ». Dans la seconde version de L’Amour et l’Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’hypothèse qu’
11388 secret des secrets ». Dans la seconde version de L’ Amour et l’Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’hypothèse qu’un
11389 secrets ». Dans la seconde version de L’Amour et l’ Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’hypothèse qu’un pareil proc
11390 our et l’Occident (pages 100 à 108), je soutenais l’ hypothèse qu’un pareil procédé fût aussi l’un des secrets de l’amour c
11391 e qu’un pareil procédé fût aussi l’un des secrets de l’amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut
11392 u’un pareil procédé fût aussi l’un des secrets de l’ amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut êtr
11393 é fût aussi l’un des secrets de l’amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée de d
11394 l’amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée de deux manières, soit qu’on la cons
11395 mour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’ érotisme peut être interprétée de deux manières, soit qu’on la considè
11396 ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée de deux manières, soit qu’on la considère comme résultant d’une crainte
11397 eut être interprétée de deux manières, soit qu’on la considère comme résultant d’une crainte magique, soit qu’on la consid
11398 manières, soit qu’on la considère comme résultant d’ une crainte magique, soit qu’on la considère comme visant à « élever »
11399 comme résultant d’une crainte magique, soit qu’on la considère comme visant à « élever » et « animer » le jeu d’amour, à d
11400 considère comme visant à « élever » et « animer » le jeu d’amour, à des fins proprement érotiques, que certains tiennent m
11401 re comme visant à « élever » et « animer » le jeu d’ amour, à des fins proprement érotiques, que certains tiennent même pou
11402 que certains tiennent même pour spirituelles. 1. La peur de perdre sa vitalité en perdant le semen correspond chez nous —
11403 tains tiennent même pour spirituelles. 1. La peur de perdre sa vitalité en perdant le semen correspond chez nous — me dise
11404 lles. 1. La peur de perdre sa vitalité en perdant le semen correspond chez nous — me disent les psychiatres — à un symptôm
11405 perdant le semen correspond chez nous — me disent les psychiatres — à un symptôme de névrose caractérisée. Cette peur est p
11406 nous — me disent les psychiatres — à un symptôme de névrose caractérisée. Cette peur est plus ouvertement avouée, voire c
11407 plus visiblement active en Orient qu’en Occident. Le sentiment de faute qui, pour un Oriental, peut s’attacher à l’acte se
11408 ent active en Orient qu’en Occident. Le sentiment de faute qui, pour un Oriental, peut s’attacher à l’acte sexuel, reste d
11409 de faute qui, pour un Oriental, peut s’attacher à l’ acte sexuel, reste de l’ordre naturel, pour ainsi dire physiologique,
11410 Oriental, peut s’attacher à l’acte sexuel, reste de l’ordre naturel, pour ainsi dire physiologique, tandis que chez l’Occ
11411 iental, peut s’attacher à l’acte sexuel, reste de l’ ordre naturel, pour ainsi dire physiologique, tandis que chez l’Occide
11412 l, pour ainsi dire physiologique, tandis que chez l’ Occidental il est masqué et relégué aux arrière-plans de la conscience
11413 dental il est masqué et relégué aux arrière-plans de la conscience par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les reli
11414 tal il est masqué et relégué aux arrière-plans de la conscience par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les religio
11415 x arrière-plans de la conscience par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les religions hindouistes et surtout boudd
11416 de la conscience par un sentiment de culpabilité d’ ordre moral. Les religions hindouistes et surtout bouddhistes, ayant p
11417 ce par un sentiment de culpabilité d’ordre moral. Les religions hindouistes et surtout bouddhistes, ayant pour fin suprême
11418 es et surtout bouddhistes, ayant pour fin suprême d’ éteindre le Désir, cause d’attachements à l’éphémère, se gardent bien
11419 ut bouddhistes, ayant pour fin suprême d’éteindre le Désir, cause d’attachements à l’éphémère, se gardent bien de brider l
11420 ayant pour fin suprême d’éteindre le Désir, cause d’ attachements à l’éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : le
11421 prême d’éteindre le Désir, cause d’attachements à l’ éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : leur morale est à c
11422 ause d’attachements à l’éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : leur morale est à cet égard plus que laxiste :
11423 achements à l’éphémère, se gardent bien de brider la sexualité : leur morale est à cet égard plus que laxiste : elle est p
11424 le est prodigue en bonnes recettes. Au contraire, les doctrines morales déduites à tort ou à raison des évangiles, mais sur
11425 es à tort ou à raison des évangiles, mais surtout de saint Paul, entendent discipliner le désir naturel dans le seul cadre
11426 mais surtout de saint Paul, entendent discipliner le désir naturel dans le seul cadre du mariage procréateur, et interdise
11427 Paul, entendent discipliner le désir naturel dans le seul cadre du mariage procréateur, et interdisent toute relation sexu
11428 lle hors de ses liens. Ainsi renforcé et fouetté, le désir sexuel passe outre et surmonte les vieilles craintes magiques,
11429 fouetté, le désir sexuel passe outre et surmonte les vieilles craintes magiques, — sauf dans le cas des névroses mentionné
11430 monte les vieilles craintes magiques, — sauf dans le cas des névroses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour d
11431 f dans le cas des névroses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour de force des yogis reversant dans leur corps
11432 vroses mentionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour de force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’o
11433 entionnées. Ceci dit, le vajrolî mudrâ ou le tour de force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’ont pas p
11434 tour de force des yogis reversant dans leur corps le semen (s’ils n’ont pas pu ou pas voulu le retenir) ne nous semble pas
11435 r corps le semen (s’ils n’ont pas pu ou pas voulu le retenir) ne nous semble pas correspondre à des réalités physiologique
11436 e pas correspondre à des réalités physiologiques. Le semen ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’o
11437 s. Le semen ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique
11438 en ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte
11439 ne revient pas en son lieu, mais dans le canal de l’ urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte don
11440 pas en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’ où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte donc une erre
11441 canal de l’urètre, d’où il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte donc une erreur ou tricherie biologique, do
11442 rte donc une erreur ou tricherie biologique, dont la « vertu » serait au mieux psychologique. 2. Il n’en reste pas moins q
11443 ntièrement différent, quand elle devient un moyen de l’érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ordonner à certai
11444 èrement différent, quand elle devient un moyen de l’ érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ordonner à certaines
11445 and elle devient un moyen de l’érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ordonner à certaines fins plus « idéales 
11446 ent un moyen de l’érotisme, un moyen de maîtriser l’ instinct pour l’ordonner à certaines fins plus « idéales », — nous dir
11447 l’érotisme, un moyen de maîtriser l’instinct pour l’ ordonner à certaines fins plus « idéales », — nous dirions : pour le s
11448 ines fins plus « idéales », — nous dirions : pour le sublimer, soit en plaisir détaché de l’instinct, soit en amour, soit
11449 rions : pour le sublimer, soit en plaisir détaché de l’instinct, soit en amour, soit en adoration de l’Éternel féminin au
11450 ns : pour le sublimer, soit en plaisir détaché de l’ instinct, soit en amour, soit en adoration de l’Éternel féminin au sen
11451 é de l’instinct, soit en amour, soit en adoration de l’Éternel féminin au sens mystique. La maithuna tantrique (union sexu
11452 e l’instinct, soit en amour, soit en adoration de l’ Éternel féminin au sens mystique. La maithuna tantrique (union sexuell
11453 adoration de l’Éternel féminin au sens mystique. La maithuna tantrique (union sexuelle sacrée) et la cortezia des troubad
11454 La maithuna tantrique (union sexuelle sacrée) et la cortezia des troubadours correspondent à ce second sens. Les épreuves
11455 a des troubadours correspondent à ce second sens. Les épreuves que le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le fai
11456 correspondent à ce second sens. Les épreuves que le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le faire accéder à une
11457 sens. Les épreuves que le tantrisme fait subir à l’ amant ont pour but de le faire accéder à une maîtrise de soi telle que
11458 ue le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puiss
11459 le tantrisme fait subir à l’amant ont pour but de le faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puisse s
11460 t ont pour but de le faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puisse se prolonger très longtemps sans
11461 le faire accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’amour puisse se prolonger très longtemps sans achèvement physiq
11462 re accéder à une maîtrise de soi telle que le jeu d’ amour puisse se prolonger très longtemps sans achèvement physique, et
11463 longtemps sans achèvement physique, et sans perte de semen ou bindu. À ceux qui peuvent y parvenir est promise « l’immorta
11464 indu. À ceux qui peuvent y parvenir est promise «  l’ immortalité conquise en quinze jours » (lisons, comme le texte y invit
11465 rtalité conquise en quinze jours » (lisons, comme le texte y invite, quelques lignes plus bas : « une vie prolongée ») par
11466 s lignes plus bas : « une vie prolongée ») par où l’ on rejoint la croyance magique ; mais aussi un progrès dans la Voie sp
11467 bas : « une vie prolongée ») par où l’on rejoint la croyance magique ; mais aussi un progrès dans la Voie spirituelle, ve
11468 la croyance magique ; mais aussi un progrès dans la Voie spirituelle, vers le détachement du concret par l’effet d’un dés
11469 s aussi un progrès dans la Voie spirituelle, vers le détachement du concret par l’effet d’un désir détaché de l’instinct e
11470 e spirituelle, vers le détachement du concret par l’ effet d’un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’essence divine
11471 uelle, vers le détachement du concret par l’effet d’ un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’essence divine. La cor
11472 chement du concret par l’effet d’un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’essence divine. La cortezia des troubadou
11473 ment du concret par l’effet d’un désir détaché de l’ instinct et tourné vers l’essence divine. La cortezia des troubadours
11474 t d’un désir détaché de l’instinct et tourné vers l’ essence divine. La cortezia des troubadours décrit à mots couverts (ma
11475 hé de l’instinct et tourné vers l’essence divine. La cortezia des troubadours décrit à mots couverts (mais bien assez préc
11476 ais bien assez précis, pour qui sait lire) ce que l’ on a longtemps pris pour simple « joie d’amour », et qui était en fait
11477 ) ce que l’on a longtemps pris pour simple « joie d’ amour », et qui était en fait « le jeu d’amour133 », un moyen de le pr
11478 r simple « joie d’amour », et qui était en fait «  le jeu d’amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèv
11479 e « joie d’amour », et qui était en fait « le jeu d’ amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèvement »
11480 qui était en fait « le jeu d’amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèvement », et d’élever ainsi le
11481 était en fait « le jeu d’amour133 », un moyen de le prolonger « sans fin », sans « achèvement », et d’élever ainsi le dés
11482 e prolonger « sans fin », sans « achèvement », et d’ élever ainsi le désir à la hauteur de l’amour animique et du culte ren
11483 ans fin », sans « achèvement », et d’élever ainsi le désir à la hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (c
11484 sans « achèvement », et d’élever ainsi le désir à la hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée n
11485 vement », et d’élever ainsi le désir à la hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée non pas comm
11486 ent », et d’élever ainsi le désir à la hauteur de l’ amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée non pas comme f
11487 a hauteur de l’amour animique et du culte rendu à la Dame (considérée non pas comme femme et comme personne, mais comme sy
11488 comme femme et comme personne, mais comme symbole de l’Anima) tout en échappant aux « conséquences », — lesquelles étaient
11489 me femme et comme personne, mais comme symbole de l’ Anima) tout en échappant aux « conséquences », — lesquelles étaient ob
11490 quences », — lesquelles étaient obligatoires dans le mariage, mais condamnées par le manichéisme des cathares. C’est dans
11491 obligatoires dans le mariage, mais condamnées par le manichéisme des cathares. C’est dans la cortezia que je vois l’origin
11492 mnées par le manichéisme des cathares. C’est dans la cortezia que je vois l’origine de l’érotisme occidental, et des probl
11493 des cathares. C’est dans la cortezia que je vois l’ origine de l’érotisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de p
11494 res. C’est dans la cortezia que je vois l’origine de l’érotisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de
11495 . C’est dans la cortezia que je vois l’origine de l’ érotisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de re
11496 tisme occidental, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de reposer dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où
11497 ntal, et des problèmes qu’il ne cesse de poser et de reposer dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité
11498 s qu’il ne cesse de poser et de reposer dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité de ce rappel techniqu
11499 poser dans tous les ordres, à notre civilisation. D’ où la nécessité de ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le
11500 dans tous les ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité de ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le sujet
11501 s ordres, à notre civilisation. D’où la nécessité de ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le sujet n’était null
11502 ’où la nécessité de ce rappel technique, au terme d’ un ouvrage dont le sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’a
11503 e ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’amour. ⁂ Est-il bes
11504 erme d’un ouvrage dont le sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’amour. ⁂ Est-il besoin de préciser que cet ouv
11505 e sujet n’était nullement la sexualité, mais bien l’ amour. ⁂ Est-il besoin de préciser que cet ouvrage n’est pas un manuel
11506 la sexualité, mais bien l’amour. ⁂ Est-il besoin de préciser que cet ouvrage n’est pas un manuel de morale et n’entend pa
11507 n de préciser que cet ouvrage n’est pas un manuel de morale et n’entend pas donner de conseils à qui que ce soit ? (Et enc
11508 st pas un manuel de morale et n’entend pas donner de conseils à qui que ce soit ? (Et encore moins, de permissions ! Celui
11509 de conseils à qui que ce soit ? (Et encore moins, de permissions ! Celui qui en demande prouvant en général, et par là mêm
11510 l, et par là même, qu’il n’y a pas encore droit). Le libre usage d’Éros peut être un bien pour les sages qui voudraient in
11511 me, qu’il n’y a pas encore droit). Le libre usage d’ Éros peut être un bien pour les sages qui voudraient intégrer sa vertu
11512 it). Le libre usage d’Éros peut être un bien pour les sages qui voudraient intégrer sa vertu dans une orientation qu’indiqu
11513 intégrer sa vertu dans une orientation qu’indique l’ esprit : mais ceux-là ne cherchent plus de recettes morales, sachant b
11514 indique l’esprit : mais ceux-là ne cherchent plus de recettes morales, sachant bien que leur personne est en jeu, et qu’il
11515 ’y a pas au monde deux personnes identiques. Pour les autres, une morale générale et très stricte, catholique, puritaine, m
11516 tholique, puritaine, musulmane ou marxiste, selon la coutume du pays, m’apparaît nécessaire dans la mesure exacte où elle
11517 on la coutume du pays, m’apparaît nécessaire dans la mesure exacte où elle se révèle suffisante. Certes, l’éducation n’a d
11518 sure exacte où elle se révèle suffisante. Certes, l’ éducation n’a d’autre fin dernière que de rendre l’individu apte à mie
11519 lle se révèle suffisante. Certes, l’éducation n’a d’ autre fin dernière que de rendre l’individu apte à mieux assumer la li
11520 Certes, l’éducation n’a d’autre fin dernière que de rendre l’individu apte à mieux assumer la liberté de la personne resp
11521 ’éducation n’a d’autre fin dernière que de rendre l’ individu apte à mieux assumer la liberté de la personne responsable d’
11522 ère que de rendre l’individu apte à mieux assumer la liberté de la personne responsable d’elle-même ; celle qui peut recon
11523 rendre l’individu apte à mieux assumer la liberté de la personne responsable d’elle-même ; celle qui peut reconnaître le p
11524 dre l’individu apte à mieux assumer la liberté de la personne responsable d’elle-même ; celle qui peut reconnaître le proc
11525 eux assumer la liberté de la personne responsable d’ elle-même ; celle qui peut reconnaître le prochain et donc l’aimer. Ma
11526 ponsable d’elle-même ; celle qui peut reconnaître le prochain et donc l’aimer. Mais si l’on croit à la personne on croit a
11527  ; celle qui peut reconnaître le prochain et donc l’ aimer. Mais si l’on croit à la personne on croit aussi à l’absolue néc
11528 reconnaître le prochain et donc l’aimer. Mais si l’ on croit à la personne on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtris
11529 le prochain et donc l’aimer. Mais si l’on croit à la personne on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtriser l’individu
11530 Mais si l’on croit à la personne on croit aussi à l’ absolue nécessité de maîtriser l’individu, qui est son support insépar
11531 la personne on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtriser l’individu, qui est son support inséparable, et qu’elle tra
11532 on croit aussi à l’absolue nécessité de maîtriser l’ individu, qui est son support inséparable, et qu’elle transformera plu
11533 u’elle transformera plus tard à sa manière. Point d’ aristocratie sans disciplines, ni de démocratie non plus : mais ce ne
11534 anière. Point d’aristocratie sans disciplines, ni de démocratie non plus : mais ce ne sont pas les mêmes disciplines. Car
11535 , ni de démocratie non plus : mais ce ne sont pas les mêmes disciplines. Car les unes sont particulières, opératives, les a
11536  : mais ce ne sont pas les mêmes disciplines. Car les unes sont particulières, opératives, les autres générales, préparatoi
11537 nes. Car les unes sont particulières, opératives, les autres générales, préparatoires. Au niveau de la personne, ce qui est
11538 les autres générales, préparatoires. Au niveau de la personne, ce qui est remède pour l’un sera peut-être poison pour l’au
11539 e, ou simplement indifférent. Or, nous savons que l’ amour est le fait des personnes, et qu’il n’en est pas deux interchang
11540 ment indifférent. Or, nous savons que l’amour est le fait des personnes, et qu’il n’en est pas deux interchangeables. D’où
11541 nes, et qu’il n’en est pas deux interchangeables. D’ où la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règl
11542 et qu’il n’en est pas deux interchangeables. D’où la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règles gé
11543 est pas deux interchangeables. D’où la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règles générales imposé
11544 où la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règles générales imposées à l’amour — au nom de quoi, qu
11545 la difficulté de concevoir une morale générale de l’ amour, des règles générales imposées à l’amour — au nom de quoi, qui s
11546 érale de l’amour, des règles générales imposées à l’ amour — au nom de quoi, qui serait plus vrai ? Les normes valent pour
11547 l’amour — au nom de quoi, qui serait plus vrai ? Les normes valent pour tout, sauf pour l’amour — comme l’entrevit le roma
11548 lus vrai ? Les normes valent pour tout, sauf pour l’ amour — comme l’entrevit le romantisme, qui en tira des conclusions fa
11549 ormes valent pour tout, sauf pour l’amour — comme l’ entrevit le romantisme, qui en tira des conclusions fausses. Elles val
11550 t pour tout, sauf pour l’amour — comme l’entrevit le romantisme, qui en tira des conclusions fausses. Elles valent pour la
11551 n tira des conclusions fausses. Elles valent pour la sexualité proprement dite, le social et l’éducation ; pour tout ce qu
11552 . Elles valent pour la sexualité proprement dite, le social et l’éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel
11553 t pour la sexualité proprement dite, le social et l’ éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans le mari
11554 le social et l’éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’am
11555 l’éducation ; pour tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’amour propremen
11556 our tout ce qu’il y a de social et de sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’amour proprement dit. Car c’es
11557 qu’il y a de social et de sexuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’amour proprement dit. Car c’est l’amour qui
11558 xuel dans le mariage, les liaisons, etc. Non pour l’ amour proprement dit. Car c’est l’amour qui pose les normes, qui est l
11559 , etc. Non pour l’amour proprement dit. Car c’est l’ amour qui pose les normes, qui est la norme finale, première, universe
11560 ’amour proprement dit. Car c’est l’amour qui pose les normes, qui est la norme finale, première, universelle. Autrement dit
11561 t. Car c’est l’amour qui pose les normes, qui est la norme finale, première, universelle. Autrement dit : l’éducation a po
11562 me finale, première, universelle. Autrement dit : l’ éducation a pour fin véritable la personne, mais dans la mesure où la
11563 Autrement dit : l’éducation a pour fin véritable la personne, mais dans la mesure où la personne se réalise, devient donc
11564 ation a pour fin véritable la personne, mais dans la mesure où la personne se réalise, devient donc libre et responsable,
11565 fin véritable la personne, mais dans la mesure où la personne se réalise, devient donc libre et responsable, la morale ne
11566 ne se réalise, devient donc libre et responsable, la morale ne peut plus l’aider. Parce que la vraie personne est posée pa
11567 donc libre et responsable, la morale ne peut plus l’ aider. Parce que la vraie personne est posée par l’amour, existe par u
11568 nsable, la morale ne peut plus l’aider. Parce que la vraie personne est posée par l’amour, existe par un acte de l’amour,
11569 ’aider. Parce que la vraie personne est posée par l’ amour, existe par un acte de l’amour, et que l’amour la fait unique. T
11570 ersonne est posée par l’amour, existe par un acte de l’amour, et que l’amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas un
11571 onne est posée par l’amour, existe par un acte de l’ amour, et que l’amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas une é
11572 ar l’amour, existe par un acte de l’amour, et que l’ amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas une école — ouverte s
11573 ur, existe par un acte de l’amour, et que l’amour la fait unique. Toute morale qui n’est pas une école — ouverte sur la li
11574 oute morale qui n’est pas une école — ouverte sur la liberté future — est une prison, si « laxiste » soit-elle. Voilà qui
11575 ement au paradoxe évangélique et paulinien : pour le vrai spirituel, la Loi est abolie, bien que pas un iota n’en soit ret
11576 vangélique et paulinien : pour le vrai spirituel, la Loi est abolie, bien que pas un iota n’en soit retiré. Mais l’amour s
11577 olie, bien que pas un iota n’en soit retiré. Mais l’ amour seul peut le comprendre en vérité. 132. Discours sur le mari
11578 un iota n’en soit retiré. Mais l’amour seul peut le comprendre en vérité. 132. Discours sur le mariage, trad. abbé F.
11579 ut le comprendre en vérité. 132. Discours sur le mariage, trad. abbé F. Martin, Garnier, p. 139. 133. Cf. Charles Cam
11580 tin, Garnier, p. 139. 133. Cf. Charles Camproux, La Joie civilisatrice chez les troubadours (La Table ronde, janvier 1956
11581 Cf. Charles Camproux, La Joie civilisatrice chez les troubadours (La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Oc
11582 roux, La Joie civilisatrice chez les troubadours ( La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Occident (Les Cahi
11583 les troubadours (La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur mon
11584 badours (La Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’ amour et l’Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que
11585 Table ronde, janvier 1956) et La Joie d’amour et l’ Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que le mot joi
11586 , janvier 1956) et La Joie d’amour et l’Occident ( Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que le mot joi est masculin,
11587 amour et l’Occident (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’ auteur montre que le mot joi est masculin, et désigne non pas un senti
11588 (Les Cahiers du Sud, n° 348). L’auteur montre que le mot joi est masculin, et désigne non pas un sentiment mais un jeu, do
11589 et désigne non pas un sentiment mais un jeu, dont la maîtrise « donne à l’individu une sensation de liberté. » M. Camproux
11590 sentiment mais un jeu, dont la maîtrise « donne à l’ individu une sensation de liberté. » M. Camproux estime, bien à tort s
11591 nt la maîtrise « donne à l’individu une sensation de liberté. » M. Camproux estime, bien à tort selon moi, que cette inter
11592 n s’oppose « absolument » à celle que j’ai donnée de « l’Éros sans fin » et de l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il
11593 ppose « absolument » à celle que j’ai donnée de «  l’ Éros sans fin » et de l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut
11594 à celle que j’ai donnée de « l’Éros sans fin » et de l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut limiter la cortezia à
11595 elle que j’ai donnée de « l’Éros sans fin » et de l’ amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut limiter la cortezia à un
11596 r réciproque malheureux. C’est qu’il veut limiter la cortezia à une sorte de technique érotique, tandis que je montrais so
11597 C’est qu’il veut limiter la cortezia à une sorte de technique érotique, tandis que je montrais son horizon mystique ; et
11598 n mystique ; et certes l’un n’exclut pas l’autre, le suppose même, encore que la relation dans laquelle ils se trouvent de
11599 n’exclut pas l’autre, le suppose même, encore que la relation dans laquelle ils se trouvent depuis des siècles en Occident
11600 puis des siècles en Occident, et notamment depuis le romantisme, puisse et doive être modifiée. Mais d’abord il s’agit de
11601 se et doive être modifiée. Mais d’abord il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.
11602 ve être modifiée. Mais d’abord il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.
11603 bord il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.
11604 d il s’agit de mieux la voir, comme j’ai tenté de le faire dans ce livre.