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l’éternel »10. Et dans In vino veritas, l’un des
héros
ironiques de Kierkegaard définit l’amour comme le lieu où « la vie sp
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s aussi dans les innombrables descendants que ces
héros
ont engendrés au sein des œuvres d’imagination de la littérature occi
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ir Nabokov, s’intitule « Le dernier amant ». Et l’
héroïne
de L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’
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Son immaturité perverse me fascine. Le scandaleux
héros
(par antiphrase) de mon roman (éduqué en Europe, j’y insiste) n’épous
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ssible, car Lolita n’a pas 13 ans. Cependant, mon
héros
l’enlève et il fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout le c
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mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon
héros
devient moralement un exilé de l’intérieur, comme je suis devenu un e
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ouligner et de l’accentuer, soit en accablant son
héros
dans une préface d’ailleurs attribuée à un psychiatre américain, soit
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que contre-civilisation. Nabokov fait dire à son
héros
: « Mon sort a été de grandir dans une civilisation qui autorise un h
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int d’ironie frappe l’allusion. Ainsi, la mère du
héros
meurt très tôt (comme dans Tristan), mais voici le ton du récit : « M
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e préfiguration de l’amour interdit qui unira ses
héros
: Ulrich et Agathe, frère et sœur. Admirable coïncidence, qu’il faut
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ul en jeu, et que le seul exemple qu’en trouve le
héros
est celui de l’attrait « mortel » pour une nymphet. Une autre fois, p
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désir de l’autre, ou seulement Désir en soi ? Les
héros
de Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne, voir
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’où la critique mordante à laquelle les soumet le
héros
, parlant pour l’auteur : cette critique fait partie de la justificati
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ers une action unique et éclatante, à laquelle le
héros
se prépare longuement, devant laquelle il hésite et recule, jusqu’à c
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provoque le saut final, l’accomplissement, que le
héros
paie de sa vie. Or il existe, dans la littérature occidentale, un pro
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cation. Considérons d’abord le caractère des deux
héros
, l’un fictif et l’autre réel. Hamlet, jeune prince royal, est un inte
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âche apparaît surhumaine. Et nous voyons les deux
héros
gémir sous le faix qui leur est imposé : « L’époque est détraquée, hé
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n écrivant ces lignes, attribuées d’ailleurs à un
héros
tout théorique qu’il imagine : « Je vois que l’idée de mon existence
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upules d’Hamlet ne sont pas d’ordre religieux, le
héros
cesse d’être vraiment tragique. Il frise le comique. Si, au contraire
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l’ordre esthétique, l’obstacle doit être hors du
héros
, non pas en lui ». Si l’obstacle à son acte est en lui, il s’agit d’u
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l s’agit d’un scrupule religieux. Dans ce cas, le
héros
n’est grand que par sa souffrance, non par son triomphe. Il n’y a plu
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des hommes sont devenus des génies, beaucoup des
héros
, beaucoup des poètes, beaucoup des saints — mais pas un ne fut un gén
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e devint que conseiller d’État ; pas un ne fut un
héros
par la jeune fille qu’il posséda, car par elle il ne devint que génér
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ême que tous les autres devinrent des génies, des
héros
, des poètes grâce à la jeune fille qu’ils ne possédèrent pas. Si l’id
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s elle y ajoute aussitôt le mythe tragique, et le
héros
tragique qui, pareil à un formidable Titan, prend sur ses épaules le
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lement cosmopolite et donc moderne. Les succès du
héros
, comme ceux de Casanova, ne sont pas seulement le fait d’un charme in
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vers leur désert. Et c’est aussi le prêtre ou le
héros
divin dans les religions antiques et primitives : celui qui est assez
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et Faust cherchent tous deux l’absolu, et que le
héros
unique s’appelle Faust quand il demande cet absolu à la science, Don
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e en lui ses origines archétypales. La passion du
héros
, que l’on peut interpréter (dans la légende primitive et l’opéra) com