1 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Note liminaire
1 e Cet ouvrage prend la suite de quelques autres j’ai parlé de la passion d’amour, des mythes de l’âme et du mystère d
2 olonge les lignes, vers un point de perspective d’ le regard puisse embrasser un champ mieux unifié du phénomène humain 
3 cidentale. Je ne vois guère de domaine, en effet, les malentendus invétérés et les préjugés prêts au bond retiennent au
2 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — I. L’amour et la personne dans le monde christianisé
4 ues du Nord (ou du moins dans leur vocabulaire) d’ procèdent, par les voies détournées que l’on sait, le lyrisme et le r
5 que d’un amour « profane », sans plus savoir ni d’ il vient ni où il va2. L’intransigeante hostilité qui oppose les tena
6 « profane », sans plus savoir ni d’où il vient ni il va2. L’intransigeante hostilité qui oppose les tenants de la moral
7 ois « vrai Dieu et vrai homme » selon le Credo. D’ suit immédiatement que tout homme converti, recréé par l’Amour divin,
8 s, communes à la plupart des autres religions, et l’on sait que les relations entre les sexes jouent un rôle décisif, m
3 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — II. Naissance de l’érotisme occidental
9 ques de Kierkegaard définit l’amour comme le lieu « la vie spirituelle la plus élevée s’exprime dans l’antithèse la plu
10 sens des gnostiques ? C’est en tout cas le milieu l’érotisme, qui est dépassement lyrique ou réflexif du sexuel biologi
4 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — III. Présence des mythes et leurs pouvoirs dans divers ordres
11 s mythes et leurs pouvoirs dans divers ordres D’ viennent les mythes ? Sont-ils nos inventions, ou nous les leurs ? Go
12 mythes de l’amour devient lisible, dans la mesure elle correspond à l’action même du langage. Plus tard, une fois recon
5 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — IV. Problèmes de la personne aux prises avec les mythes
13 rédisposent à la passion), dans la mesure précise elles obéissent aux mythes, cependant que leurs auteurs croyaient s’a
6 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — V. Invasion de l’érotisme au xxe siècle
14 tiques que systématiques : milieux par excellence agissent les mythes de l’âme14. C’est donc avec ces mythes, non pas a
15 moins religieuse d’ailleurs que civilisatrice. D’ l’effet de révélation que produisit l’œuvre de Freud, l’impression qu
16 lement, générateur de complexes et de névroses. D’ la tolérance que j’ai dite, et qui effraye tant d’observateurs. Avant
7 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — VI. Soulèvement des puissances animiques
17 société beaucoup moins cloisonnée et protégée, et toute pulsation enregistrable est instantanément propagée. L’imprimé
18 que les causes aient émergé à nos consciences. D’ le scandale, et c’est peu dire — d’où l’angoisse et la mauvaise consc
19 sciences. D’où le scandale, et c’est peu dire — d’ l’angoisse et la mauvaise conscience qui caractérisent à la fois ceux
8 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — VII. Parenthèse sur le sens des mots
20 avant de l’évaluer, de mieux voir ce qu’il est, d’ il vient, où il va. J’entends bien que la littérature contemporaine m
21 aluer, de mieux voir ce qu’il est, d’où il vient, il va. J’entends bien que la littérature contemporaine méprise les pu
9 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — VIII. Pour une mythanalyse de la culture
22 dont je rappelle le schéma : l’érotisme commence l’émotion sexuelle devient, au-delà de sa fin procréatrice, une fin e
23 nous permettre de trouver le fil rouge des trames nous sommes engagés, et de nous orienter dans la forêt obscure de nos
24 e étant destinés à le transformer sans relâche (d’ la technique) pour d’autres tâches qui nous dépassent et en même temp
25 connaîtrons mieux les mythes qui nous tentent, d’ ils viennent et vers quoi leur logique nous conduit, peut-être serons
10 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Nouvelles métamorphoses de Tristan
26 iété ou de leur portée humaine, ces œuvres seules transparaît, dominateur, l’archétype médiéval de Tristan. Je ne sais
27 s’interdisant de parler de l’argent et du sexe, d’ le choc révélateur produit par Marx et Freud), la passion qui est tou
28 ion concevable ou déclarée en fait, dans un monde tout est permis. Car la passion suppose toujours, entre le sujet et l
29 N’en sommes-nous pas au point de notre évolution , tout étant réduit, « ramené à » comme on dit, profané, décapé des il
30 ns d’amour-passion au xxe siècle Trois œuvres transparaît l’archétype de Tristan nous sont données vers ce milieu d
31 eu en Amérique, la découvre dans une petite ville il prend ses vacances. Coup de foudre. Intrigue démente pour posséder
32 un bout à l’autre des États-Unis17. Jusqu’au jour Lolita s’échappe, séduite par un autre homme d’âge mûr qu’Humbert tue
33 mort de la mère dans Tristan !) Le nom de l’hôtel se passe la nuit de la séduction, les Chasseurs enchantés, rappelle v
34 est mort à peu près ignoré, tout près de ce lieu j’écris, et son œuvre, en partie posthume, ne cessera de monter à l’h
35 omme ces journées d’arrière-automne à la montagne l’air a quelque chose d’exsangue, d’agonisant, tandis que les couleur
36 parc, dans Vienne. Souvent, même dans les années Ulrich avait cherché sa voie seul et non sans insolence, le mot de sœ
37 t il serait curieux de chercher pourquoi l’époque se passe le roman de Musil — veille de la guerre de 1914 — connut peu
38 ersonne rêvée et même ne faire qu’un avec elle. D’ les innombrables confusions qui donnent au naïf commerce de l’amour u
39 ’épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’ l’illusion que le Moi s’abolit dans cette Nuit de l’indistinction que
40 me ne va jamais si loin que lorsqu’il ne sait pas il va… Ils étaient debout maintenant sur un haut balcon, entrelacés e
41 e frère et la sœur qui s’aiment, dans leur jardin choit sans fin du haut des arbres sur le vert assombri des pelouses l
42 s pour le livre. Au terme d’un périple romanesque tous les thèmes constants de la passion sont apparus et ont grandi l’
43 version américaine du « réalisme socialiste », d’ l’amour-passion est exclu. Or je vois triompher dans ce même public d
44 u Docteur Jivago l’objet d’une polémique mondiale l’URSS et l’Ouest s’affrontent une fois de plus, pour des raisons, d’
45 es réunit dans une maison perdue au fond des bois Jivago se cache, traqué par la nouvelle police d’un régime qu’il a po
46 gamine ». Le docteur réussit à rejoindre Moscou, il vit misérable et caché. Il épouse sans amour une jeune fille qui s
47 nous en lisons les termes anticipés dans la scène Komarovski (l’intrigant qui a su détourner à son profit le Pouvoir né
48 out ce qui règle officiellement la vie sociale. D’ la présence continuelle, dans nos trois romans tristaniens, de la Soc
49 staniens, de la Société et de ses conventions ; d’ la critique mordante à laquelle les soumet le héros, parlant pour l’a
50 ous qu’au moment où ceux-ci commencent à faiblir, les violer est encore scandaleux mais n’entraîne pas la mise à mort i
51 ’aller dans leurs romans jusqu’au point périlleux le scandale reste efficace tandis que la censure hésite. Le Roman de
52 de Tristan n’apparut dans l’histoire qu’au temps la réforme grégorienne et les abus qu’elle combattait venaient de dre
53 uvert du mythe. Tel est le « terrain » biologique le roman trouve les meilleures chances à la fois de se déclarer et de
11 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Deux princes danois. Kierkegaard et Hamlet
54 d’une promenade. On le transporta dans un hôpital il mourut en quelques semaines, âgé de 42 ans. Le seul événement exté
55 n seul jour, rompre les chaînes de la mélancolie, une autre puissance me retenait. » Cette disposition, ajoute-t-il, l’
56 Ainsi l’incertitude est objective dans la mesure l’objet de la conviction qu’on entretient n’est pas démontrable ; dan
57 nt n’est pas démontrable ; dans la mesure, aussi, l’enjeu de la vocation reste passible d’être mis en doute, ou même ni
58 d’être mis en doute, ou même nié ; dans la mesure cet enjeu risque, après tout, d’être purement imaginaire. À cela, nou
59 d’Argus à ne pas se laisser duper dans une œuvre se proclame le poète. Enfin, aux dernières pages du livre, il ajoute
60 Vainement essaierais-je de raconter les occasions Dieu m’a fait sentir son secours. Une chose m’est bien souvent arrivé
61 ère, suivre sa vocation, c’est aller dans le sens la nature nous pousse, dans le sens de nos talents, de nos « facilité
12 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Don Juan
62 ivrer que d’abuser. Dans le vertige de l’anarchie il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang. Son naturel,
63 l’homme qui n’atteint pas au plan de la personne pourrait se manifester ce qu’il y a d’unique dans un être. Pourquoi n
64 sensualité, précisément, ne serait pas le domaine Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici danger ce qui pe
65 un don-juanisme plus secret, une table de pharaon l’on met sur les cartes des « valeurs » invisibles au lieu d’espèces
66 ur du monde. C’est au point de fureur dionysiaque la joie de détruire devient douleur, et dans l’angoisse d’une puissan
67 ui ne valent que par ces règles et dans la mesure l’on sent qu’elles les violent. Pour peu qu’il les impose, elles perd
68 ontraints de gagner dans le temps de leur vie — d’ la tricherie ; ou bien il leur faut nier la fin des temps, le règleme
69 emps, le règlement final, le jugement dernier — d’ l’idée du retour éternel. Comme je parlais de ces choses à une amie :
70 u’il n’avait pas eues par fidélité à la sienne. » est la tricherie ? Dans le défi, installé au cœur de la règle ?
13 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes I. Méditation au carrefour fabuleux
71 e ces routes, hormis le vent dont on ne sait ni d’ il vient ni où il va. (In Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’amour u
72 ormis le vent dont on ne sait ni d’où il vient ni il va. (In Vino Veritas) Kierkegaard a vécu l’amour unique, la passi
73 un « Don Juan de la connaissance », jusqu’au jour il s’arrête, « cloué », sur le seuil d’une Éternité en laquelle il dé
74 cherché bien longtemps le point de perspective d’ le regard puisse embrasser à la fois ces deux vies dénuées et ces deu
75 me au gré d’un vent soudain, dont on ne sait ni d’ il vient ni où il va. IKierkegaard et Don Juan C’est au cœur des
76 vent soudain, dont on ne sait ni d’où il vient ni il va. IKierkegaard et Don Juan C’est au cœur des grands bois du
77 s, l’amour sensuel disparition dans le temps », d’ vient que la musique est son parfait médium. Pour Don Juan, « la fémi
78 ait découvert à la fois le médium et l’idée », d’ « la valeur classique absolue » de son opéra. On pourra multiplier le
79 nication indirecte, voilée, rejoignant l’homme là il existe, dans sa finitude, et lui parlant la langue qu’il entend. M
80 e message devient énigmatique dans la mesure même il a su se rendre perceptible… Ce qui se passe entre Kierkegaard et s
81 ur qui « entraîne » et transfigure dans la mesure il est par essence malheureux, ce n’est pas l’Éternel féminin mystiqu
82 t seul à la campagne, ce jour-là, « à Fredensborg souvenir et nostalgie s’embrassent. C’est ce moment que j’aime tant. 
83 e, loin de Triebschen, loin de Bayreuth surtout —  l’auteur de Tristan est l’époux comblé de Cosima… — loin du Nord déso
84 lle recoins de ce chaos de rochers près de Gênes, je vivais tout seul, en une familière intimité avec la mer.43 » Il vi
85 re sainte » — tiendra-t-il à préciser plus tard — Richard Wagner meurt à Venise44. Que dit Zarathoustra ? « Insouciant
86 Isolde, ce billet qu’il écrit pour Cosima au jour la démence éclate : « Ariane, je t’aime ! signé : Dionysos. » Le Cas
87 Le dernier aphorisme d’Aurore se termine ainsi : voulons-nous aller ? Voulons-nous donc franchir la mer ? Où nous entr
88 -nous aller ? Voulons-nous donc franchir la mer ? nous entraîne cette passion puissante, qui prime pour nous sur toute
89 l éperdu dans cette même direction, vers le point jusqu’à présent tous les soleils déclinèrent et s’éteignirent ? Dira-
90 n Juan, toujours aimé, ne peut aimer en retour. D’ son angoisse et sa course éperdue. L’un recherche dans l’acte d’amour
91 te donc en permanence. Au surplus, dans la mesure la conduite, la pensée et l’affectivité d’un même individu sont disso
92 ain, c’est l’un de ces cavaliers sortis des temps les hordes nomades apparaissaient soudain sur les terres des premiers
93 is ne saurait être en aucun cas statique, au sens la supposent la morale sociale et ses lois laïques ou religieuses. Ca
94 Une certaine dualité est normale, dans la mesure elle ne fait que traduire la formule même de la vie sur tous les plan
95 oyau mais également à l’œuvre dans le cytoplasme, ils sont les agents d’induction de la synthèse des protéines. Tant qu
96 les attachements terrestres, — elle veut ce ciel l’amant et l’aimée se confondent en un seul être, dans le règne sans
97 l’énigme jamais résolue de ce nirvana romantique ( le Souffle du Monde est encore une « tourmente » !) que nous laissent
98 ur réel : car sans prochain, l’amour ne sait plus se prendre. Tout amour véritable est relation réciproque. Cette relat
99 e contente de conquêtes faciles. (Mais je ne sais l’on prend que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jamais lu le Catal
100 mémoires, et pas seulement aux premières phrases il compare la France à la « princesse des contes…, vouée à une destin
14 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes II. Les deux âmes d’André Gide
101 t, nous nous connaissions peu, ce jour de juin 39 , dans le hall de la rue Sébastien-Bottin, j’étais en train de télépho
102 passent tout près. Il articule dans le bruit : «  habitez-vous maintenant ? » Je crie que je l’ignore, devant quitter d
103 ne porte capitonnée qui donne sur la bibliothèque il travaille, Gide apparaît en robe de chambre grise, le corps un peu
104 époque — entre tabous sexuels et spiritualité, d’ sa polémique inlassable contre l’orthodoxie telle qu’il l’imaginait e
105 L’usage qu’il en faisait me semblait décevant. Là Claudel prend son élan pour caramboler des symboles, où Valéry se fût
106 udel prend son élan pour caramboler des symboles, Valéry se fût poliment récusé, Gide objectait, déduisait, s’émouvait…
107 r pour l’Évangile, et cela jusque dans les années il doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individu
108 une extase libératrice : « un nirvana prodigieux, le moi entier se fondrait, s’abîmerait en extase, et garderait pourta
109 sans désir). Dans Si le grain ne meurt, à la page il décrit sa première expérience avec un jeune garçon, il proclame su
110 le Monstre ne le trouvera plus ! Il ne saura plus le prendre ! Je suis Tristan, voyez mon âme, c’est un ange. Je suis D
111 me.) Cet aveu pathétique est l’un de ces moments Gide existe, « irremplaçable », où il rejoint sa vraie personne, parc
112 de ces moments où Gide existe, « irremplaçable », il rejoint sa vraie personne, parce qu’un Tiers en lui, qui est son v
113 auf le Journal — ils aient jamais « cohabité », d’ l’absence de tension profonde qui a sans nul doute favorisé les perfe
15 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — Rudolf Kassner et la grandeur humaine
114 nc cette première approche. ⁂ Dans la mesure même Kassner se montre disciple de Kierkegaard, sa pensée paraît réfractai
115 assner, comme aussi de son apparente obscurité. D’ provient cette obscurité si fascinante ? De cela sans doute que Rudol
116 té plus absolue. Telle est la forme des dialogues culmine son art. De ces dialogues, où chaque interlocuteur, tour à to
117 s dialogues où culmine son art. De ces dialogues, chaque interlocuteur, tour à tour, atteint à l’expression la plus vir
118 apparence, le problème chrétien du Dieu-Homme, d’ naît celui de la personne, générateur de l’Occident. Problème ambigu
119 Sierre-en-Valais, non loin de cette tour de Muzot Rilke passa la fin de sa vie. À travers les longs corridors d’un chât
120 ’isole dans la seule profondeur de sa vision84. D’ sa curiosité avide et amusée pour tous ceux que l’on pouvait connaîtr
121 ence d’une maîtrise achevée, comme infaillible. D’ l’image qui me vint à l’esprit, pendant notre première rencontre, de
122 et atteint à chaque coup le centre de la cible. D’ mes allusions répétées à la technique du zen-bouddhisme — que je voud
123 hr), de la Personne et de la Liberté. Monde viril ne peut régner que « cette prose qui exclut les vers : Blaise Pascal,
124 comme absorption totale du contenu dans la forme, il voit un équivalent de l’unité du Tout et du Rien, maintenus ensemb
125 ke, tient cachée : C’est lorsqu’un pur essor vers  ? Aura vaincu l’orgueil puéril Qu’enfin, submergé par son gain Celui
126 t que je vise est toujours dans le fini. Le point tombe la flèche, c’est le fini (sans limites). À la place de ce fini
127 nt toujours ailleurs, au tout unique, à l’infini, se rejoignent d’un seul coup dans l’illumination de la vision (dirait
128 s Propos recueillis par Kensik (Gedenkbuch, 1954) je lis à propos de Kierkegaard, de son père, de sa fiancée, de sa mél
16 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient
129 sonnes divines à la fois distinctes et reliées. D’ la définition de la personne humaine ou du vrai moi, reprise et préci
130 rt de la personne dès maintenant libérée du monde elle vit encore en exil, mais « héritière du Royaume », dès maintenan
131 e de l’Inde mais enté sur le tronc abrahamique, d’ sont issus les Juifs, les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange po
132 montagnes flamboyant aux aurores, d’eaux célestes croissent les plantes d’immortalité », au centre du monde spirituel (
133 se dirigeaient leurs négations, aux temps anciens nos affirmations n’existaient pas, ou leur demeuraient inconnues. Dès
134 eu que l’âme chrétienne doit le transfigurer, — d’ la « résurrection de la chair ». Il en va de même pour le bouddhisme
135 îne fatalement les attachements à l’illusoire ; d’ l’action, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inc
136 her de renaître103 ! Mais vient le second stade, les spirituels s’opposent même à l’ego absolu, à la réalité de l’âme
137 : « Nous devenons vraies personnes dans la mesure nous faisons face à l’Un tout-transcendant.105 » (Ce qui est chrétien
138 elle que tu avais avant même d’être né.106 » Par nous rejoignons un certain christianisme — à partir d’un certain boud
139 st : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc pas l’on croyait, ne sont jamais exactement ce que l’on croyait. Si nous
140  : il ne devient mauvais que dans la seule mesure il se referme sur soi, c’est-à-dire se refuse à l’amour. Et de même l
141 va toujours de personne à personne. Mais alors, d’ vient la personne ? Quel que soit le nom que lui ont donné les trois
142 ême108 ». L’érotisme sensuel est l’autre extrême se porte l’âme irritée mais non pas convertie par l’esprit — comme l’
143 sion (ici, non romantique !) il se situe au point le regard de l’âme reconnaît soudain dans l’Aimé cette Forme sensible
144 « Nous ne désirons des choses que dans la mesure elles nous procurent une jouissance. La divinité n’est un objet d’amo
145 les variétés dans l’approche de l’ultime réalité. nous verrions contradiction, antinomie, ils ne montent pas sur leurs
146 vie et contre l’entropie127. Elle ne sait plus d’ lui vient cette passion qui a produit la technique et les sciences, m
147 u’aux yeux de celui qui nie l’âme ; mais alors, d’ viendrait cet amour, à qui irait-il ? La passion de Tristan est la pr
17 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — L’amour même
148 . « Écarte les choses, ô amant ! » Jusqu’au point l’Élue, devenant le monde — « On est seul avec tout ce que l’on aime 
149 homme, autre chose que l’instinct. Dans la mesure , sans perdre l’instinct, elle s’ordonne à des fins nouvelles qui ne s
150 ien : élève l’érotique au niveau de signification l’homme spirituel doit atteindre avec l’ensemble de ses facultés.) La
151 ain le point de la vie ; qu’il y ait tels moments nous sommes convaincus que « tout » dépend d’une décision à prendre ;
152 sentiments s’égarent, ce désir exige un Ailleurs la possession soit entière. Certes, la science nous donne, dès mainte
153 cela seul donne un sens à tout : au vide cosmique danse tel brouillard d’électrons empruntés à droite et à gauche et qu
18 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Annexe I. L’amour selon les évangiles
154 posée dans « ce siècle », dans le monde apparent nous vivons. 2. Jésus n’a jamais parlé de sa naissance virginale. Pas
155 ion aux « lois » de la vie sexuelle. On voit donc le bât nous blesse, en Occident. 7. En regard des déclarations consta
19 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Annexe III. Post-scriptum
156 établir que, dans les circonstances particulières il a été fait, cet acte était moral, presque religieux… mais ce sont
157 oines, eux-mêmes voués à l’abstinence, à l’époque le pape Grégoire venait d’imposer le célibat à tous les prêtres sécul
158 aire des naissances est un péché. Mais à l’époque fut donné ce commandement, les Douze Tribus n’étaient qu’un groupe in
159 as en son lieu, mais dans le canal de l’urètre, d’ il sera bientôt éliminé. Le procédé physique comporte donc une erreur
160 ques lignes plus bas : « une vie prolongée ») par l’on rejoint la croyance magique ; mais aussi un progrès dans la Voie
161 ser dans tous les ordres, à notre civilisation. D’ la nécessité de ce rappel technique, au terme d’un ouvrage dont le su
162 pays, m’apparaît nécessaire dans la mesure exacte elle se révèle suffisante. Certes, l’éducation n’a d’autre fin derniè
163 s, et qu’il n’en est pas deux interchangeables. D’ la difficulté de concevoir une morale générale de l’amour, des règles
164 ur fin véritable la personne, mais dans la mesure la personne se réalise, devient donc libre et responsable, la morale